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L'Humanité

S’unir pour réussir et gagner !

Tribune

Nous publions ci-après un « appel des maires pour un pacte législatif et de gouvernement populaire, social et écologiste ».

Collectif

En empêchant une nouvelle fois l’extrême droite d’accéder au pouvoir, nous avons échappé au pire, mais nous n’avons pas hérité du meilleur, tant s’en faut.

Nous, maires des communes de France avec des majorités qui rassemblent sans les nier toutes les composantes de la gauche, nous savons que si le parti du président Macron obtient une majorité à l’Assemblée, il disposera des pleins pouvoirs pour réduire les services publics qui sont la richesse de ceux qui n’en ont pas, mettre à mal les fragiles équilibres écologiques, déstructurer les territoires, les villes et nos villages, accroître les inégalités qui fracturent notre pays, etc.

Avec le soutien de nos concitoyen·ne·s épris de changement et de progrès, nous pouvons empêcher ce scenario et réparer l’élection présidentielle en portant une nouvelle majorité populaire, sociale et écologiste à l’Assemblée nationale à l’occasion des élections législatives de juin.

Majoritaires, nous pourrons imposer une équipe gouvernementale et un Premier ministre issus des rangs d’une majorité progressiste et humaniste. C’est un acte d’une grande portée qui ne peut se réduire à remplacer Jean Castex par un autre nom. L’objectif ne peut pas être de gérer en bon père de famille les intérêts que représente Emmanuel Macron. Il s’agit d’empêcher sa politique de prendre corps et, dans ce même mouvement, de faire reculer l’extrême droite qui risque d’avoir des dizaines de député·e·s à l’Assemblée. Nous pensons que ce but peut être atteint. Pour y parvenir, il nous faut prendre appui sur la diversité des forces populaires, sociales et écologistes.

Rassemblés, nous pouvons associer à ce nouvel élan progressiste et humaniste les 11 millions de concitoyen·ne·s qui ont voté à gauche. Nous pouvons redonner espoir aux 13 millions d’abstentionnistes. Nous pouvons transformer les votes de colère en votes pour le progrès.

Nous devons être ambitieux, avoir pour objectif de multiplier par deux le score cumulé de la gauche lors de la présidentielle. C’est possible. Cela passe par la coalition des meilleures propositions de chacune des composantes de la gauche. Cela passe par le respect des sensibilités profondes de toutes les électrices et de tous les électeurs.

Un pacte de législature et de gouvernement scellant une telle volonté et soutenu par les citoyen·ne·s peut concrétiser cette belle ambition mise au service du peuple et de la nation.

Élu·e·s des villes et des campagnes, nous disons : il faut dire la vérité aux citoyen·ne·s, c’est la base de la confiance. Expliquer les enjeux véritables de cette élection législative qu’on peut assimiler à un troisième tour si, rassemblée, la gauche populaire, sociale et écologiste est capable d’afficher une volonté commune de changer profondément une situation qui compromet l’avenir individuel et collectif de nos compatriotes.

Rassemblons-nous pour ces élections législatives, partout dans le pays, pour avoir à l’Assemblée nationale une majorité de gauche forte de député·e·s ancrés dans les territoires et dans la vie quotidienne.

Rassemblons-nous, voyons la France en grand. Portons un pacte législatif et de gouvernement progressiste au sein duquel le meilleur de chaque composante de la gauche populaire, écologiste et sociale trouvera son expression dans l’intérêt de la nation. S’unir pour gagner, c’est nécessaire, c’est possible, c’est urgent !

Signataires :

ABATE Patrick, maire de Talange (57)

AGERT Marcel, maire d’Aucazein (09)

ALBIN Noël, maire de Touët-de-l’Escarene (06)

ANDRÉ Sylvain, maire de Cendras (30)

ASENSI François, maire de Tremblay-en-France (93)

AUBREE Pascal, maire de Bussy-les-Poix (80)

BARRIER Jean-François, maire de Velzic (15)

BARROS Pierre, maire de Fosses (95)

BELL-LLOCH Pierre, maire de Vitry-sur-Seine (94)

BERT Richard, maire de Blanzat (63)

BESSAC Patrice, maire de Montreuil (93)

BEURIOT Valéry, maire de Brionne (27)

BLANCHET Michel, maire de Lanquais (24)

BLANDIOT-FARIDE Charlotte, maire de Mitry-Mory (77)

BONNARGENT Alexis, maire de Vidouze (65)

BONNEFOY Cyrille, maire de La Ricamarie (42)

BONNERY Alain, maire de Nebias (11)

BOSINO Jean-Pierre, maire de Montataire (60)

BOUCHER Alain, maire de Monchy-Saint-Éloi (60)

BOUYSSOU Philippe, maire d’Ivry-sur-Seine (94)

BROSSAT Ian, président de l’ANECR

BRUNEAU Alban, maire de Gonfreville-l’Orcher (76)

BUREAU Jean, maire de Saint-Hilaire-le-Vouhis (85)

CARVOUNAS Luc, maire d’Alfortville (94)

CERCEL Agnès, maire de Tourville-la-Rivière (76)

CERPEDES Claude, maire de Saint-Martin de Valgalgues (30)

CHAMBON Denis, maire de Saint-Alban-du-Rhône (38)

CHARBONNIER Jacky, maire d’Orbigny (37)

CHARROUX Gaby, maire de Martigues (13)

CHERMETTE Richard, maire de Chevinay (69)

CLAPIER Alain, maire de Vachères (04)

CLÉMENT Bernard, maire de Domessargues (30)

COLBIAC Francis, maire de Trélissac (24)

de CORMAMOND Hélène, maire de Cachan (94)

CORZANI Olivier, maire de Fleury-Mérogis (91)

DAUMIN Stéphanie, maire de Chevilly-Larue (94)

DAVIAU Patrice, maire de Marcé (49)

DENOYELLE Stéphane, maire de Saint-Pierre d’Aurillac (33)

DEYMIÉ Christine, maire de Valence-d’Albigeois (81)

DOUGNAC Jean-Claude, maire de Mazères-sur-Salat (31)

DUPUIS Denis, maire de Breuil-le-Sec (60)

ESTIENNE Claude, maire de Le Chaffaut-Saint-Jurson (04)

FATORELLI Viviane, maire d’Audun-le-Tiche (57)

FAVERJON Christophe, maire d’Unieux (42)

FORESTIER Denis, maire de Surgy (58)

GARZON Pierre, maire de Villejuif (94)

GAUTHIER Jean-Marc, maire de Vaulnaveys-Le-Bas (38)

GINIÈS Michel, maire de Damparis (39)

HAUTIN Maryvonne, maire de Saran (45)

ICHMOUKAMETOFF Gérard, maire de Chouain (14)

JACOB Claude, maire d’Erondelle (80)

JURCZAK Serge, maire de Sérémange-Erzange (57)

JUSSIÈRE Éric, maire de Chatin (58)

LARAN Jean-Paul, maire de Capvern-les-Bains (65)

LASSALLE Yvon, maire de Paihes (09)

LENEVEU Gérard, maire de Giberville (14)

LÉON Jean-Marc, maire de Joudreville (54)

LEPRETRE Michel, président du territoire Grand-Orly Seine Bièvre (94/91)

LESPADE Jean-Marc, maire de Tarnos (40)

LUCAS Maryline, maire de Guesnain (59)

MACUDZINSKI Serge, maire de Saint-Maximin (60)

MALAVIELLE Patrick, maire de La Grand-Combe (30)

MARION Joël, maire de Compans (77)

MERCIER Michel, maire de Le Martinet (30)

MICHALAK Denis, maire de Lewarde (59)

MORETTO Richard, maire de Sautel (09)

MOURARET Pierre, maire de Dives-sur-Mer (14)

MOUVEROUX Olivier, maire de Fursac (23)

MUZETTE Thierry, maire de Sainte-Anne-Saint-Priest (87)

NEDJAR Djamel, maire de Limay (78)

OZTORUN Denis, maire de Bonneuil-sur-Marne (94)

PALLAS Jacques, maire de Saint-Georges-sur-Arnon (44)

PARNIÈRE Jean-Claude, maire de Soumans (23)

PASSEBOC Brigitte, maire de Saint-Étienne-au-Mont (62)

PAUL Gérard, maire de Les Mées (04)

PETIT Arnaud, maire de Woincourt (80)

PIÉTU Delphine, maire de Thénioux (18)

PRAT Claude, maire de Gilenat (15)

QUEIROS David, maire de Saint-Martin-d’Hères (38)

QUENESSON Julien, maire de Somain (59)

RAHON François, maire de Goudelancourt-les-Berrieux (02)

RANNOU Jacques, maire-délégué de Kernével, Commune nouvelle de Resporden (29)

RÉNAUX Jean-Claude, maire de Carnon (80)

RENOIR Gilles, maire de Fays-La-Chapelle (10)

RIEU Bernard, maire de Vallabrix (30)

RIO Philippe, maire de Grigny (91)

RODRIGUEZ Jean-Claude, maire de Brissac (34)

RODRIGUEZ Raymond, maire de Gauriac (33)

SADI Abdel, maire de Bobigny (93)

SARRABEYROUSE Olivier, maire de Noisy-le-Sec (93)

SICOT Olivier, maire de Varennes-Vauzelles (58)

TALLET Maud, maire de Champs-sur-Marne (77)

THEROND Flore, maire de Florac-Trois-Rivières (48)

THEVENOUX Didier, maire de Saint-Plaisir (03)

THIRIOT Christian, maire de Beauvoisin (26)

TORDJMAN Patricia, maire de Gentilly (94)

TUJAGUE Francis, maire de Contes (06)

VIRGOLEUX Alain, maire de Pouzy-Mésangy (03)

Législatives 2022
Valeurs Actuelles

Pierre Rolinet, l’un des derniers déportés-résistants du Struthof, est mort en Alsace

L’un des derniers. Dimanche 24 avril, Pierre Rolinet est mort. Âgé de presque 100 ans, il était l’un des derniers survivants du camp de concentration nazi du Struthof, rapporte France Bleu Alsace. « Nous avons le regret et la tristesse de vous informer du décès d’un des derniers déportés français du camp de concentration de Natzweiler-Struthof en Alsace », a annoncé Guillaume d’Andlau, directeur du centre européen du Résistant déporté dans un communiqué. Il y avait été déporté pendant la Seconde Guerre mondiale pour faits de résistance.

Témoin jusqu’au bout

Pierre Rolinet, natif de Montbéliard (Doubs), s’était engagé dans la Résistance à l’occupation allemande. Avant d’être arrêté par l’occupant et condamné à mort en 1943. Peine capitale commuée en déportation « Nacht und Nebel », Nuit et Brouillard, c’est-à-dire en déportation dans un camp de concentration sur le sol allemand. En l’occurrence, il a été envoyé au camp du Struthof-Natzweiler, en Alsace, alors territoire allemand. Il y restera jusqu’à la fermeture du camp en 1944, où il sera transféré à Dachau, avant d’être libéré par les Américains en mai 1945. Depuis lors, Pierre Rolinet n’a cessé de témoigner de son épreuve, notamment dans les écoles ou à l’intérieur du camp alsacien. Le camp du Struthof était le seul camp de concentration sur le sol français, connu pour sa grande mortalité.

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Mulhouse : les policiers pris à partie par une quarantaine de jeunes cagoulés

En allant voter, le véhicule de Florian Philippot contrôlé à plus de 170 km/h sur l’A4

Une croix gammée taguée sur l’église évangélique de Reims

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Histoire. 29 avril 1992, et Los Angeles s’embrasa...

Récit

États-Unis. L’acquittement le 29 avril 1992 des policiers ayant battu l’automobiliste Rodney King un an plus tôt déclenche une vague de violences protestataires, des « émeutes » comme la Cité des anges n’en avait pas connu depuis 1965.

Christophe Deroubaix

« Acquittés ! » Autant craquer une allumette au-dessus d’une poudrière. Le verdict est annoncé le 29 avril 1992, à 15 h 15. Il stupéfie le pays : trois des policiers sont déclarés innocents, tandis que le jury n’arrive pas à se mettre d’accord sur le sort du quatrième. Qu’a-t-il donc refusé de voir parmi ces images on ne peut plus éloquentes ? Une vidéo de neuf minutes et vingt secondes prise sur le vif par un certain George Holliday.

Après un délit de fuite, Rodney King est finalement arrêté par la police. Nous sommes le 3 mars 1991, à Los Angeles. Pendant une minute et vingt secondes, l’automobiliste noir est passé à tabac : 56 coups de bâton, dont un à la tête, et 6 coups de pied ; mâchoire fracturée, cheville droite cassée, 20 points de suture dont 5 à l’intérieur de la bouche. Pour le jury composé de 10 Blancs, un Asiatique et une Latina – la défense ayant récusé de potentiels jurés africains-américains –, il n’y a là pas de preuves d’un « usage excessif de la force » pour lequel les membres du Los Angeles Police Department (LAPD), Koon, Powell, Wind et Briseno, étaient jugés dans ce tribunal de Simi Valley, une banlieue blanche de Los Angeles où le procès avait été « dépaysé ».

Des milices tirent à vue

« Acquittés ! » L’allumette est craquée… À 16 h 15, le premier pillage a lieu : celui d’un dépôt de boissons sur Florence Avenue, à South Central, un quartier historique africain-américain de LA gangrené par la pauvreté et le chômage. À 16 h 58, le maire de la ville, le démocrate Tom Bradley, partage sa colère face au verdict – « le verdict du jury ne nous aveuglera pas sur ce que nous avons vu dans cette vidéo. Les hommes qui ont battu Rodney King ne méritent pas de porter l’uniforme du LAPD » – et appelle au calme. Mais on n’arrête pas un incendie naissant avec des mots, même justes. À 18 h 30, les rapports de pillages (dont celui d’une armurerie où 1 150 armes sont dérobées) affluent au siège de la police, qui décide de ne pas bouger et de n’envoyer aucun renfort. À 18 h 43, Larry Tarvin, chauffeur blanc d’un camion, s’arrête à un feu rouge. Un groupe d’hommes l’arrachent de son siège et le frappent avec un extincteur. À 18 h 46, un autre « trucker » blanc, Reginald Denny, s’arrête au même feu rouge : il est violemment battu, un homme lui jette une brique sur le crâne.

Les images, prises depuis un hélicoptère, sidèrent les spectateurs et l’Amérique. Et ce n’est pas fini. Un déferlement inouï de violence s’abat sur ce quartier. La police ne bouge toujours pas. La nuit tombe et les émeutes s’étendent jusqu’au Civic Center, près du  downtown (centre-ville) : policiers attaqués, véhicules renversés, routes bloquées, incendies déclenchés, pompiers visés par des coups de feu. La situation est hors de contrôle. À minuit, le maire décrète un couvre-feu. Mais on n’arrête pas un incendie galopant avec une telle mesure.

La police finit par intervenir. Mais elle déserte Koreatown et bloque les routes menant aux quartiers blancs plus riches (Beverly Hills, West Hollywood). La foule émeutière est comme canalisée vers ce quartier alors que les autorités connaissent les frictions entre commerçants coréens et habitants noirs, brossées notamment, en 1989, dans le film de Spike Lee, Do the Right Thing. Abandonnés par la police, les commerçants de Koreatown, souvent d’anciens militaires, se constituent en milices et tirent à vue sur les pilleurs.

La Cité des anges ressemble à une ville assiégée. Depuis la Maison-Blanche, George Bush assure que « l’anarchie » ne passera pas et déploie militaires, membres de la garde nationale et même les marines, la première occupation militaire de Los Angeles depuis la grève Pullman de 1894. Le dispositif est définitivement en place alors que le pic des violences et émeutes est dépassé.

Racisme systémique

L’homme battu et auquel on n’a pas rendu justice, Rodney King, est même invité à apporter son écot au rétablissement de la « paix », si ce n’est de l’ordre. Lors d’une conférence de presse, il lance : « Vous tous, je veux juste dire, vous savez, est-ce qu’on pourrait juste tous bien s’entendre ? » On n’éteint pas plus un incendie avec des bons sentiments. Il s’éteindra quasiment de lui-même, après six jours. Bilan : de 53 à 55 morts, plus de 2 300 blessés, des milliers d’arrestations et des dommages matériels s’élevant entre 800 millions et 1 milliard de dollars.

Les émeutes de 1992, les plus importantes depuis celles de Watts, en 1965, marquent un tournant dans l’histoire de la ville et de ses « relations raciales ». Un rapport rédigé par une commission d’enquête dirigée par le diplomate démocrate Warren Christopher conclut à l’existence de pratiques racistes au sein du LAPD. Ses recommandations seront pourtant largement ignorées. Au sein de la communauté coréenne-américaine, deux approches divergentes vont s’affirmer : les progressistes vont nouer des liens avec d’autres militants d’autres groupes raciaux afin de combattre le racisme systémique, tandis que les conservateurs s’investiront encore un peu plus au sein du Parti républicain.

En 1993, se déroule un second procès pour violation des droits civils au terme duquel deux des quatre policiers sont condamnés à trente mois de prison. Une justice à dose homéopathique qui ne soignera guère Rodney King, happé par l’alcool et la drogue, dont on retrouvera le corps en juin 2012. Il avait 47 ans.

États-Unislos angelesémeutes
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Bamako va enquêter sur le charnier de Gossi et accuse l’armée française d’espionnage et de subversion

par Laurent Lagneau · 27 avril 2022

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Le 21 avril, l’État-major des armées [EMA] a dit avoir contré une nouvelle attaque informationnelle contre la force Barkhane, après que celle-ci a transféré la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa] dans le cadre de sa « ré-articulation » au Sahel.

Pour rappel, redoutant justement une possible manipulation, Barkhane avait pris la précaution d’envoyer un drone au-dessus de Gossi. Et celui-ci a pris des images montrant des « soldats de type caucasien », appartenant très vraisemblablement au groupe paramilitaire Wagner, enterrer sommairement des cadavres provenant, a priori, d’une opération menée par les FAMa et leurs soutiens russes à Hombori, quelques jours plus tôt.

En montrant ces images à quelques médias [avant d’autoriser leur diffusion par France24], il s’agissait pour l’EMA de tuer dans l’oeuf une opération de désinformation qui commençait alors à être relayée via les réseaux sociaux par de faux profils, ceux-ci accusant Barkhane d’avoir laissé ce charnier après la rétrocession de la BOA de Gossi aux FAMa.

Visiblement, la communication de l’EMA autour de cette affaire n’a pas été du goût de la junte malienne… Et celle-ci a réagi en trois temps.

En premier lieu, le 22 avril, l’état-major malien a indiqué avoir découvert un « charnier, non loin du camp anciennement occupé par la force française Barkhane ». Et d’ajouter que « l’état de putréfaction avancée des corps indique que ce charnier existait bien avant la rétrocession » et que les FAMa ne saurait en être responsables.

Puis, quatre jours plus tard, la justice militaire malienne a annoncé, « instruction du ministère [malien] de la Défense », l’ouverture d’une enquête sur ce charnier découvert à Gossi. « L’opinion sera tenue régulièrement informée de l’évolution de l’enquête, dont les résultats seront rendus public », a-t-elle assuré, via un communiqué.

Enfin, le dernier acte a eu lieu peu après, quand la junte malienne a en quelque sorte reproché à Barkhane d’avoir déjoué cette tentative de manipulation en envoyant un drone au-dessus de Gossi. En effet, elle a accusé l’armée français « d’espionnage » et de « subversion », via des vols de ses aéronefs « non autorisés » dans l’espace aérien du Mali.

Les autorités maliennes ont « constaté depuis le début de l’année plus de cinquante cas délibérés de violation de l’espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises », ainsi affirmé le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement de transition, via un communiqué lu à la télévision nationale malienne.

« Un des cas les plus récents a été la présence illégale d’un drone des forces françaises, le 20 avril 2022, au-dessus de la base de Gossi », transférée la veille aux FAMa, a poursuivi le colonel Maïga. « Ledit drone était présent […] pour espionner nos vaillantes FAMa. Outre l’espionnage, les forces françaises se sont rendues coupables de subversion en publiant [de] fausses images montées de toutes pièces afin d’accuser les FAMa d’être les auteurs de tueries de civils, dans le but de ternir [leur] image », a-t-il accusé.

Ce qu’affirme le ministre malien est factuellement faux : l’EMA a surtout souligné le rôle des paramilitaires de Wagner dans cette affaire du charnier de Gossi et non celui des FAMa…

Quoi qu’il en soit, ces accusations portées par la junte malienne à l’endroit de Barkhane ne sont pas surprenantes… Le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, s’y attendait. « Il y a également des manoeuvres de déstabilisation qui peuvent être conduites. On a actuellement le groupe de mercenaires Wagner, déployé en accord avec les autorités maliennes, qui évidemment cherche, ou va chercher, à nous compliquer la tâche. C’est ça que l’on va devoir prendre en compte. Je pense néanmoins que c’est quelque chose qui est à notre portée », avait-il prévenu, quelques jours après l’annonce du retrait des forces françaises du Mali.

Bamako va enquêter sur le charnier de Gossi et accuse l’armée française d’espionnage et de subversion

par Laurent Lagneau · 27 avril 2022

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Le 21 avril, l’État-major des armées [EMA] a dit avoir contré une nouvelle attaque informationnelle contre la force Barkhane, après que celle-ci a transféré la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa] dans le cadre de sa « ré-articulation » au Sahel.

Pour rappel, redoutant justement une possible manipulation, Barkhane avait pris la précaution d’envoyer un drone au-dessus de Gossi. Et celui-ci a pris des images montrant des « soldats de type caucasien », appartenant très vraisemblablement au groupe paramilitaire Wagner, enterrer sommairement des cadavres provenant, a priori, d’une opération menée par les FAMa et leurs soutiens russes à Hombori, quelques jours plus tôt.

En montrant ces images à quelques médias [avant d’autoriser leur diffusion par France24], il s’agissait pour l’EMA de tuer dans l’oeuf une opération de désinformation qui commençait alors à être relayée via les réseaux sociaux par de faux profils, ceux-ci accusant Barkhane d’avoir laissé ce charnier après la rétrocession de la BOA de Gossi aux FAMa.

Visiblement, la communication de l’EMA autour de cette affaire n’a pas été du goût de la junte malienne… Et celle-ci a réagi en trois temps.

En premier lieu, le 22 avril, l’état-major malien a indiqué avoir découvert un « charnier, non loin du camp anciennement occupé par la force française Barkhane ». Et d’ajouter que « l’état de putréfaction avancée des corps indique que ce charnier existait bien avant la rétrocession » et que les FAMa ne saurait en être responsables.

Puis, quatre jours plus tard, la justice militaire malienne a annoncé, « instruction du ministère [malien] de la Défense », l’ouverture d’une enquête sur ce charnier découvert à Gossi. « L’opinion sera tenue régulièrement informée de l’évolution de l’enquête, dont les résultats seront rendus public », a-t-elle assuré, via un communiqué.

Enfin, le dernier acte a eu lieu peu après, quand la junte malienne a en quelque sorte reproché à Barkhane d’avoir déjoué cette tentative de manipulation en envoyant un drone au-dessus de Gossi. En effet, elle a accusé l’armée français « d’espionnage » et de « subversion », via des vols de ses aéronefs « non autorisés » dans l’espace aérien du Mali.

Les autorités maliennes ont « constaté depuis le début de l’année plus de cinquante cas délibérés de violation de l’espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises », ainsi affirmé le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement de transition, via un communiqué lu à la télévision nationale malienne.

« Un des cas les plus récents a été la présence illégale d’un drone des forces françaises, le 20 avril 2022, au-dessus de la base de Gossi », transférée la veille aux FAMa, a poursuivi le colonel Maïga. « Ledit drone était présent […] pour espionner nos vaillantes FAMa. Outre l’espionnage, les forces françaises se sont rendues coupables de subversion en publiant [de] fausses images montées de toutes pièces afin d’accuser les FAMa d’être les auteurs de tueries de civils, dans le but de ternir [leur] image », a-t-il accusé.

Ce qu’affirme le ministre malien est factuellement faux : l’EMA a surtout souligné le rôle des paramilitaires de Wagner dans cette affaire du charnier de Gossi et non celui des FAMa…

Quoi qu’il en soit, ces accusations portées par la junte malienne à l’endroit de Barkhane ne sont pas surprenantes… Le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, s’y attendait. « Il y a également des manoeuvres de déstabilisation qui peuvent être conduites. On a actuellement le groupe de mercenaires Wagner, déployé en accord avec les autorités maliennes, qui évidemment cherche, ou va chercher, à nous compliquer la tâche. C’est ça que l’on va devoir prendre en compte. Je pense néanmoins que c’est quelque chose qui est à notre portée », avait-il prévenu, quelques jours après l’annonce du retrait des forces françaises du Mali.

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Le 21 avril, l’État-major des armées [EMA] a dit avoir contré une nouvelle attaque informationnelle contre la force Barkhane, après que celle-ci a transféré la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa] dans le cadre de sa « ré-articulation » au Sahel.

Pour rappel, redoutant justement une possible manipulation, Barkhane avait pris la précaution d’envoyer un drone au-dessus de Gossi. Et celui-ci a pris des images montrant des « soldats de type caucasien », appartenant très vraisemblablement au groupe paramilitaire Wagner, enterrer sommairement des cadavres provenant, a priori, d’une opération menée par les FAMa et leurs soutiens russes à Hombori, quelques jours plus tôt.

En montrant ces images à quelques médias [avant d’autoriser leur diffusion par France24], il s’agissait pour l’EMA de tuer dans l’oeuf une opération de désinformation qui commençait alors à être relayée via les réseaux sociaux par de faux profils, ceux-ci accusant Barkhane d’avoir laissé ce charnier après la rétrocession de la BOA de Gossi aux FAMa.

Visiblement, la communication de l’EMA autour de cette affaire n’a pas été du goût de la junte malienne… Et celle-ci a réagi en trois temps.

En premier lieu, le 22 avril, l’état-major malien a indiqué avoir découvert un « charnier, non loin du camp anciennement occupé par la force française Barkhane ». Et d’ajouter que « l’état de putréfaction avancée des corps indique que ce charnier existait bien avant la rétrocession » et que les FAMa ne saurait en être responsables.

Puis, quatre jours plus tard, la justice militaire malienne a annoncé, « instruction du ministère [malien] de la Défense », l’ouverture d’une enquête sur ce charnier découvert à Gossi. « L’opinion sera tenue régulièrement informée de l’évolution de l’enquête, dont les résultats seront rendus public », a-t-elle assuré, via un communiqué.

Enfin, le dernier acte a eu lieu peu après, quand la junte malienne a en quelque sorte reproché à Barkhane d’avoir déjoué cette tentative de manipulation en envoyant un drone au-dessus de Gossi. En effet, elle a accusé l’armée français « d’espionnage » et de « subversion », via des vols de ses aéronefs « non autorisés » dans l’espace aérien du Mali.

Les autorités maliennes ont « constaté depuis le début de l’année plus de cinquante cas délibérés de violation de l’espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises », ainsi affirmé le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement de transition, via un communiqué lu à la télévision nationale malienne.

« Un des cas les plus récents a été la présence illégale d’un drone des forces françaises, le 20 avril 2022, au-dessus de la base de Gossi », transférée la veille aux FAMa, a poursuivi le colonel Maïga. « Ledit drone était présent […] pour espionner nos vaillantes FAMa. Outre l’espionnage, les forces françaises se sont rendues coupables de subversion en publiant [de] fausses images montées de toutes pièces afin d’accuser les FAMa d’être les auteurs de tueries de civils, dans le but de ternir [leur] image », a-t-il accusé.

Ce qu’affirme le ministre malien est factuellement faux : l’EMA a surtout souligné le rôle des paramilitaires de Wagner dans cette affaire du charnier de Gossi et non celui des FAMa…

Quoi qu’il en soit, ces accusations portées par la junte malienne à l’endroit de Barkhane ne sont pas surprenantes… Le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, s’y attendait. « Il y a également des manoeuvres de déstabilisation qui peuvent être conduites. On a actuellement le groupe de mercenaires Wagner, déployé en accord avec les autorités maliennes, qui évidemment cherche, ou va chercher, à nous compliquer la tâche. C’est ça que l’on va devoir prendre en compte. Je pense néanmoins que c’est quelque chose qui est à notre portée », avait-il prévenu, quelques jours après l’annonce du retrait des forces françaises du Mali.

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Le 21 avril, l’État-major des armées [EMA] a dit avoir contré une nouvelle attaque informationnelle contre la force Barkhane, après que celle-ci a transféré la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa] dans le cadre de sa « ré-articulation » au Sahel.

une nouvelle attaque informationnelle

Pour rappel, redoutant justement une possible manipulation, Barkhane avait pris la précaution d’envoyer un drone au-dessus de Gossi. Et celui-ci a pris des images montrant des « soldats de type caucasien », appartenant très vraisemblablement au groupe paramilitaire Wagner, enterrer sommairement des cadavres provenant, a priori, d’une opération menée par les FAMa et leurs soutiens russes à Hombori, quelques jours plus tôt.

En montrant ces images à quelques médias [avant d’autoriser leur diffusion par France24], il s’agissait pour l’EMA de tuer dans l’oeuf une opération de désinformation qui commençait alors à être relayée via les réseaux sociaux par de faux profils, ceux-ci accusant Barkhane d’avoir laissé ce charnier après la rétrocession de la BOA de Gossi aux FAMa.

Visiblement, la communication de l’EMA autour de cette affaire n’a pas été du goût de la junte malienne… Et celle-ci a réagi en trois temps.

En premier lieu, le 22 avril, l’état-major malien a indiqué avoir découvert un « charnier, non loin du camp anciennement occupé par la force française Barkhane ». Et d’ajouter que « l’état de putréfaction avancée des corps indique que ce charnier existait bien avant la rétrocession » et que les FAMa ne saurait en être responsables.

Puis, quatre jours plus tard, la justice militaire malienne a annoncé, « instruction du ministère [malien] de la Défense », l’ouverture d’une enquête sur ce charnier découvert à Gossi. « L’opinion sera tenue régulièrement informée de l’évolution de l’enquête, dont les résultats seront rendus public », a-t-elle assuré, via un communiqué.

Enfin, le dernier acte a eu lieu peu après, quand la junte malienne a en quelque sorte reproché à Barkhane d’avoir déjoué cette tentative de manipulation en envoyant un drone au-dessus de Gossi. En effet, elle a accusé l’armée français « d’espionnage » et de « subversion », via des vols de ses aéronefs « non autorisés » dans l’espace aérien du Mali.

Les autorités maliennes ont « constaté depuis le début de l’année plus de cinquante cas délibérés de violation de l’espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises », ainsi affirmé le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement de transition, via un communiqué lu à la télévision nationale malienne.

« Un des cas les plus récents a été la présence illégale d’un drone des forces françaises, le 20 avril 2022, au-dessus de la base de Gossi », transférée la veille aux FAMa, a poursuivi le colonel Maïga. « Ledit drone était présent […] pour espionner nos vaillantes FAMa. Outre l’espionnage, les forces françaises se sont rendues coupables de subversion en publiant [de] fausses images montées de toutes pièces afin d’accuser les FAMa d’être les auteurs de tueries de civils, dans le but de ternir [leur] image », a-t-il accusé.

Ce qu’affirme le ministre malien est factuellement faux : l’EMA a surtout souligné le rôle des paramilitaires de Wagner dans cette affaire du charnier de Gossi et non celui des FAMa…

Quoi qu’il en soit, ces accusations portées par la junte malienne à l’endroit de Barkhane ne sont pas surprenantes… Le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, s’y attendait. « Il y a également des manoeuvres de déstabilisation qui peuvent être conduites. On a actuellement le groupe de mercenaires Wagner, déployé en accord avec les autorités maliennes, qui évidemment cherche, ou va chercher, à nous compliquer la tâche. C’est ça que l’on va devoir prendre en compte. Je pense néanmoins que c’est quelque chose qui est à notre portée », avait-il prévenu, quelques jours après l’annonce du retrait des forces françaises du Mali.

New York Times - World

‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks

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A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.

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By Raphael Minder

MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.

So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.

“I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”

Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.

In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.

In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.

During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.

Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.

But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.

Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.

In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”

Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.

While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.

Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.

“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”

Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.

He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.

“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.

As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.

“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.

Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.

“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”

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Le français Nexter va livrer huit canons 105 LG à l’armée sénégalaise

par Laurent Lagneau · 28 avril 2022

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Toujours aux prises avec les rebelles du « Mouvement des forces démocratiques de Casamance » [MFDC] dans le cadre d’un conflit qui est l’un des plus anciens du continent africain, l’armée sénégalaise va bientôt pouvoir renouveler une partie de ses capacités dans le domaine de l’artillerie.

Actuellement, celles-ci reposent sur 14 canons de 155 mm [6 antiques M-50 et 8 TRF1, deux modèles d’origine française] ainsi que sur au moins 6 obusiers de 105 mm de facture américaine et 6 lance-roquettes multiples BM-21 Grad-U, de conception soviétique.

A priori, l’intention de l’armée sénégalaise est de remplacer ses canons de 105 mm… En effet, par un communiqué publié ce 28 avril, le groupe français Nexter a fait savoir qu’il va livrer huit canons 105 LG ainsi que les munitions associées. Le montant du contrat n’a pas été précisé.

Pour rappel, le 105 LG est un canon tracté de 105 mm pouvant être mis en batterie en moins de 30 secondes par cinq artilleurs et tirer jusqu’à 12 coups par minute. Sa portée maximale est de 17 km, grâce aux obus de 105 mm à « portée augmentée » ERG3, fournis par Nexter Arrowtech. « Si nécessaire, il peut échapper à la détection par les radars de trajectographie grâce à la flèche très basse de ses trajectoires en tir tendu, ce jusqu’à une portée de 11 km. Il est par ailleurs capable d’effectuer des tirs directs jusqu’à 2 km », précise l’industriel.

En outre, aérotransportable, ce canon peut être tracté par tout type de véhicule. Ce qui fait qu’il dispose d’une « mobilité idéale pour les troupes engagées sous des climats extrêmes et sur des terrains difficiles », assure l’industriel. Et d’ajouter : « L’armée sénégalaise a choisi ce canon car il répond parfaitement aux impératifs du combat moderne ».

Selon Nexter, il s’agit-là de sa première vente « directe » avec le Sénégal, même s’il lui a déjà livré six tourelles téléopérées NARWAHL, armées chacune d’un canon de 20 mm. Mais c’était dans le cadre d’une commande de trois patrouilleurs auprès du constructeur naval français Piriou pour le compte de la marine sénégalaise.

Le français Nexter va livrer huit canons 105 LG à l’armée sénégalaise

par Laurent Lagneau · 28 avril 2022

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Toujours aux prises avec les rebelles du « Mouvement des forces démocratiques de Casamance » [MFDC] dans le cadre d’un conflit qui est l’un des plus anciens du continent africain, l’armée sénégalaise va bientôt pouvoir renouveler une partie de ses capacités dans le domaine de l’artillerie.

Actuellement, celles-ci reposent sur 14 canons de 155 mm [6 antiques M-50 et 8 TRF1, deux modèles d’origine française] ainsi que sur au moins 6 obusiers de 105 mm de facture américaine et 6 lance-roquettes multiples BM-21 Grad-U, de conception soviétique.

A priori, l’intention de l’armée sénégalaise est de remplacer ses canons de 105 mm… En effet, par un communiqué publié ce 28 avril, le groupe français Nexter a fait savoir qu’il va livrer huit canons 105 LG ainsi que les munitions associées. Le montant du contrat n’a pas été précisé.

Pour rappel, le 105 LG est un canon tracté de 105 mm pouvant être mis en batterie en moins de 30 secondes par cinq artilleurs et tirer jusqu’à 12 coups par minute. Sa portée maximale est de 17 km, grâce aux obus de 105 mm à « portée augmentée » ERG3, fournis par Nexter Arrowtech. « Si nécessaire, il peut échapper à la détection par les radars de trajectographie grâce à la flèche très basse de ses trajectoires en tir tendu, ce jusqu’à une portée de 11 km. Il est par ailleurs capable d’effectuer des tirs directs jusqu’à 2 km », précise l’industriel.

En outre, aérotransportable, ce canon peut être tracté par tout type de véhicule. Ce qui fait qu’il dispose d’une « mobilité idéale pour les troupes engagées sous des climats extrêmes et sur des terrains difficiles », assure l’industriel. Et d’ajouter : « L’armée sénégalaise a choisi ce canon car il répond parfaitement aux impératifs du combat moderne ».

Selon Nexter, il s’agit-là de sa première vente « directe » avec le Sénégal, même s’il lui a déjà livré six tourelles téléopérées NARWAHL, armées chacune d’un canon de 20 mm. Mais c’était dans le cadre d’une commande de trois patrouilleurs auprès du constructeur naval français Piriou pour le compte de la marine sénégalaise.

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Toujours aux prises avec les rebelles du « Mouvement des forces démocratiques de Casamance » [MFDC] dans le cadre d’un conflit qui est l’un des plus anciens du continent africain, l’armée sénégalaise va bientôt pouvoir renouveler une partie de ses capacités dans le domaine de l’artillerie.

Actuellement, celles-ci reposent sur 14 canons de 155 mm [6 antiques M-50 et 8 TRF1, deux modèles d’origine française] ainsi que sur au moins 6 obusiers de 105 mm de facture américaine et 6 lance-roquettes multiples BM-21 Grad-U, de conception soviétique.

A priori, l’intention de l’armée sénégalaise est de remplacer ses canons de 105 mm… En effet, par un communiqué publié ce 28 avril, le groupe français Nexter a fait savoir qu’il va livrer huit canons 105 LG ainsi que les munitions associées. Le montant du contrat n’a pas été précisé.

Pour rappel, le 105 LG est un canon tracté de 105 mm pouvant être mis en batterie en moins de 30 secondes par cinq artilleurs et tirer jusqu’à 12 coups par minute. Sa portée maximale est de 17 km, grâce aux obus de 105 mm à « portée augmentée » ERG3, fournis par Nexter Arrowtech. « Si nécessaire, il peut échapper à la détection par les radars de trajectographie grâce à la flèche très basse de ses trajectoires en tir tendu, ce jusqu’à une portée de 11 km. Il est par ailleurs capable d’effectuer des tirs directs jusqu’à 2 km », précise l’industriel.

En outre, aérotransportable, ce canon peut être tracté par tout type de véhicule. Ce qui fait qu’il dispose d’une « mobilité idéale pour les troupes engagées sous des climats extrêmes et sur des terrains difficiles », assure l’industriel. Et d’ajouter : « L’armée sénégalaise a choisi ce canon car il répond parfaitement aux impératifs du combat moderne ».

Selon Nexter, il s’agit-là de sa première vente « directe » avec le Sénégal, même s’il lui a déjà livré six tourelles téléopérées NARWAHL, armées chacune d’un canon de 20 mm. Mais c’était dans le cadre d’une commande de trois patrouilleurs auprès du constructeur naval français Piriou pour le compte de la marine sénégalaise.

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Toujours aux prises avec les rebelles du « Mouvement des forces démocratiques de Casamance » [MFDC] dans le cadre d’un conflit qui est l’un des plus anciens du continent africain, l’armée sénégalaise va bientôt pouvoir renouveler une partie de ses capacités dans le domaine de l’artillerie.

Actuellement, celles-ci reposent sur 14 canons de 155 mm [6 antiques M-50 et 8 TRF1, deux modèles d’origine française] ainsi que sur au moins 6 obusiers de 105 mm de facture américaine et 6 lance-roquettes multiples BM-21 Grad-U, de conception soviétique.

A priori, l’intention de l’armée sénégalaise est de remplacer ses canons de 105 mm… En effet, par un communiqué publié ce 28 avril, le groupe français Nexter a fait savoir qu’il va livrer huit canons 105 LG ainsi que les munitions associées. Le montant du contrat n’a pas été précisé.

Pour rappel, le 105 LG est un canon tracté de 105 mm pouvant être mis en batterie en moins de 30 secondes par cinq artilleurs et tirer jusqu’à 12 coups par minute. Sa portée maximale est de 17 km, grâce aux obus de 105 mm à « portée augmentée » ERG3, fournis par Nexter Arrowtech. « Si nécessaire, il peut échapper à la détection par les radars de trajectographie grâce à la flèche très basse de ses trajectoires en tir tendu, ce jusqu’à une portée de 11 km. Il est par ailleurs capable d’effectuer des tirs directs jusqu’à 2 km », précise l’industriel.

En outre, aérotransportable, ce canon peut être tracté par tout type de véhicule. Ce qui fait qu’il dispose d’une « mobilité idéale pour les troupes engagées sous des climats extrêmes et sur des terrains difficiles », assure l’industriel. Et d’ajouter : « L’armée sénégalaise a choisi ce canon car il répond parfaitement aux impératifs du combat moderne ».

Selon Nexter, il s’agit-là de sa première vente « directe » avec le Sénégal, même s’il lui a déjà livré six tourelles téléopérées NARWAHL, armées chacune d’un canon de 20 mm. Mais c’était dans le cadre d’une commande de trois patrouilleurs auprès du constructeur naval français Piriou pour le compte de la marine sénégalaise.

Valeurs Actuelles

Angers : une église saccagée par des militants d’extrême gauche en marge de la manifestation syndicale du 1er mai

Dimanche 1er mai ont eu lieu les traditionnelles manifestations syndicales dans plusieurs villes de France. En marge de cette mobilisation, RCF (Radio Chrétienne Francophone)  a indiqué que l’église Notre-Dame des Victoires d’Angers, dans le Maine-et-Loire, a été dégradée et les paroissiens ciblés. Ces derniers ont reçu des œufs et de la peinture au visage, jetés par des militants d’extrême gauche alors qu’ils se rendaient à la messe dominicale.

Dégradations et insultes

Les antifascistes présents dans le cortège s’en sont ensuite pris à l’édifice religieux. Ils ont notamment saccagé l’église avec de la peinture rouge, et inscrit des propos christianophobes sur les murs du bâtiment. Les militants syndicalistes ont également manifesté devant le parvis de l’église en déroulant une banderole sur laquelle était noté « Nous sommes là pour défier ceux qui passent leur temps à se déifier ». La police est ensuite intervenue sur place pour disperser les manifestants répondant à l’appel du Réseau Angevin Anti Fasciste (RAAF) et permettre aux paroissiens de quitter les lieux en toute sécurité.

Angers : les dernières actualités

“Une menace” : l’Université d’Angers appelle à faire barrage à “l’extrême-droite” à la présidentielle

Angers : un policier poignardé sauvé par son gilet pare-balles

Angers : un recours déposé devant le Conseil d’Etat pour contester la dissolution de l’Alvarium

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Écologie en promotion avec mensonges par omission

Actu

Ici même, le 22 avril, nous avons évoqué « La journée de la terre », utilisée un jour par an depuis 1972 pour nous inciter à mieux gérer les ressources de la planète dans l’intérêt des générations futures. En attendant la désormais traditionnelle « journée du dépassement » qui devrait intervenir fin juillet, une ONG interpelle les Français sur la journée du 2 mai. À partir de cette date, les volumes annuels de poissons de mer que nous consommons en France proviennent des importations.

Gérard Le Puill

C’est donc une Organisation Non Gouvernementale (ONG) qui nous indique que cette année, « le 2 mai marque le jour à partir duquel la France dépendrait uniquement de l’importation pour sa consommation de poisson (…) Les deux tiers des produits de la mer consommés en France sont importés. Dans ce contexte, l’Aquaculture Stewardship Council (ASC), qui propose un programme de certification en tout point du globe, sensibilise les Français à une consommation de poissons élevés dans le respect de l’environnement et des droits humains », lit-on dans le premier paragraphe de la déclaration qui explicite cette démarche.

Dans la critique qu’elle effectue de la surpêche en mer, cette ONG nous indique que malgré les atouts que lui procure l’étendue de sa « Zone Économique Exclusive, la France dépend à 66 % de l’importation pour ses produits de la mer ». Citant plusieurs sources, dont FranceAgriMer, elle nous informe que chaque Français consomme 33,5 kilos de poissons et de crustacés par an ce qui conduit notre pays à importer 182.000 tonnes de saumon, 140.00 tonnes de thon et 114.000 tonnes de crevettes sur l’année. Elle précise aussi que « 34,2 % des stocks mondiaux de poissons sauvages se trouvent aujourd’hui surexploités, c’est 3 fois plus qu’il y a 50 ans. Ainsi, à mesure que cette consommation augmente, la part de l’aquaculture augmente. L’élevage des poissons, coquillages et crustacés – alternative à la pêche - est un des moyens sur lesquels la FAO compte pour nourrir la population mondiale, en constante augmentation », nous dit encore ASC.

Pas un mot sur la pêche minotière !

Dans un encadré qui fait suite à cette analyse sous forme de plaidoyer pour l’élevage des poissons, il nous est précisé que l’ASC « est une ONG indépendante à but non lucratif dont l’objectif est de transformer l’aquaculture (l’élevage de poissons, coquillages et crustacés) pour la rendre plus respectueuse de l’environnement et plus responsable socialement. Elle accompagne les acteurs de la filière – fermes, fournisseurs, distributeurs et restaurateurs – qui souhaitent s’engager pour une aquaculture responsable afin de pouvoir nourrir la planète en préservant les ressources marines et l’environnement ».

Prenons acte de ces bonnes intentions. Notons cependant que l’argumentaire de cette ONG ne dit pas un mot sur ce que l’on nomme « la pêche minotière » mondialisée, laquelle consiste à pêcher en pleine mer des quantités considérables de poissons qui seront ensuite transformés en farine pour être intégrés dans les aliments composés servis dans les piscicultures. Notons aussi que dans le constat que fait l’ASC à propos de la diminution régulière des ressources, il n’est jamais fait état de la pêche des « bateaux usines » qui transforment leurs prises en poissons congelés et en conserves, mais rejettent de nombreuses espèces remontées dans les filets dont elles n’en ont pas l’usage. C’est aussi le cas quand la capture a été plus importante que la capacité de transformation et de stockage des prises dans les chambres froides du bateau.

200 tonnes de poissons morts rejetés à la mer

Auteur et réalisateur de documentaires, Frédéric Brunnquell a passé près de deux mois sur un de ces bateaux- usines. Il a ensuite décrit la vie à bord de ce gros chalutier dans un livre paru en février 2021 (1). En pages 192 et 193 de son ouvrage, il décrit le sort réservé aux poissons, suite à un gros tonnage remonté par le chalut : « Le chalut est rempli à se rompre de tant de poissons. Au moins 400 tonnes murmure Alain qui serre les dents. Il fait demi-tour sans un mot à la passerelle. Sur le pont, les marins remplissent les réservoirs à leur jauge maximale, cent cinquante tonnes, pas un poisson de plus (…) Nous rejetons à la mer les deux cents tonnes de poissons morts. Pêchés pour rien, détruits ».

Frédéric Brunnquel cite ensuite, les propos désabusés de ce patron de pêche prénommé Alain : « Ça me rend malade, je déteste ça. J’ai envie de vomir. Je savais que ça allait se passer comme ça. On fait tout pour respecter les quotas, pour préserver la ressource et puis des fois tout merde. L’armateur, il ne saura jamais qu’on a bousillé autant de poissons. Il verra simplement qu’aujourd’hui, on aura bien rempli les cuves ». Ajoutons que, le 4 février dernier, une quantité considérable de merlus morts flottant sur l’eau a été découverte à 300 kilomètres au large du port de la Rochelle. Selon l’ONG Sea Shepherd, ce rejet serait imputable à un bateau usine de 143 mètres de long connu sous le nom de Margiris.

Changer la manière d’émettre du CO2 ne réduit pas les émissions

Les stocks de poissons de mer diminuent à cause de la surpêche. Les surfaces forestières qui captent du carbone diminuent d’année en année pour développer de nouvelles cultures afin de nourrir des animaux d’élevage dont les poissons, mais aussi pour produire des agrocarburants. Récemment en France, plusieurs candidats à l’élection présidentielle nous promettaient en même temps le passage à la voiture électrique pour tous et une production d’électricité 100 % renouvelable en 2050. Sans nous dire où et comment on allait trouver suffisamment de cuivre et d’autres métaux rares pour fabriquer toutes ces voitures électriques, toutes ces éoliennes et tous ces panneaux solaires si gourmands en métaux de plus en plus rares. Sans savoir non plus d’où viendra l’électricité pour alimenter ce nouveau parc automobile totalement renouvelé. Notons enfin que la firme Total Énergies fait de plus en plus spots publicitaires sur les carburants verts mais tire toujours l’essentiel de ses profits du pétrole. D’une façon plus générale, la conception même des spots publicitaires sur les économies d’énergie est trop ciblée et trop trompeuse en France pour être crédible face aux enjeux climatiques de ce siècle.

Changer la manière d’émettre du CO2 ne suffira pour réduire rapidement le volume annuel des émissions.

pêcheressources de pêche
Valeurs Actuelles

Ramadan : la présence d’élus lors de soirées de rupture du jeûne surveillée de près

Le mois du Ramadan s’est achevé dimanche 1er mai. Ce lundi, les musulmans vont célébrer la fête de l’Aïd-el-Fitr. Un certain nombre de polémiques ont émaillé cette période. En cause, la présence d’élus à l’occasion de soirées de rupture du jeûne, détaille La Croix. Une question en particulier a ressurgi : un élu contrevient-il à la laïcité s’il prend part à un tel événement ? Et pour cause, Grégory Doucet, le maire de Lyon, a participé à un tel repas, le 27 avril, à l’Institut français de civilisation musulmane. L’édile écologiste était accompagné, pour l’occasion, du préfet et des corps constitués. 

Deux approches différentes 

Bien que présenté par l’élu comme étant « un moment chaleureux auquel étaient conviés les invités non croyants et croyants de toute confession », ce repas a aussi été l’occasion pour lui d’assurer de son « soutien » à ses « compatriotes musulmans affectés par les instrumentalisations politiques », indiquent nos confrères, qui citent ses propos. Sur les réseaux sociaux, certains ont mis en lumière son approche différente pour la cérémonie religieuse du Vœu des échevins. 

Et pour cause, au nom du respect de la laïcité, Grégory Doucet avait décidé de ne pas prendre part à cette cérémonie mariale de renouvellement du vœu des échevins le 8 septembre dernier. « Dans mon interprétation des règles de laïcité, avait-il confié à BFM Lyonje laisse les croyants réaliser cette cérémonie. » Toutefois, il avait prononcé un discours sur le parvis de la basilique dans lequel il assurait de son « total engagement pour la défense de la laïcité qui garantit à toutes et à tous la liberté de croire et de ne pas croire »

Un « mélange des genres » 

Mais le maire de Lyon n’est pas le seul élu à avoir pris part à des soirées de rupture du jeûne. Ainsi, Anne Hidalgo, la maire de Paris, s’est rendue dans ce but à la Grande Mosquée de Paris le 25 avril. Quant à Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste, il a lui aussi participé à un tel événement à Savigny-le-Temple (Seine-et-Marne), note La Croix. Ailleurs, dans le Rhône, une controverse a éclaté lors d’une de ces soirées, parce que La France insoumise a annulé une « soirée iftar » prévue le 29 avril à Villeurbanne.

L’événement, annoncé sur la page Facebook de l’Union populaire et par des tracts, proposait « un repas partagé après la rupture du jeûne […] pour parler des enjeux du quartier et de l’actualité nationale ». Finalement, après avoir admis « une maladresse sémantique », le repas a été annulé en « concertation avec l’Union populaire au niveau national, par peur de voir l’extrême droite débarquer », d’après un élu LFI cité par le journal. « En aucun cas, on ne peut utiliser un moment religieux pour un événement politique, avait réagi le maire PS de Villeurbanne, Cédric Van Styvendael, auprès du ProgrèsIl y a un mélange des genres que je ne peux pas cautionner. » 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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L’Otan prête à aider l’Ukraine en lui livrant des équipements militaires modernes pendant des années

par Laurent Lagneau · 28 avril 2022

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Pour l’aider à contrer l’offensive lancée contre elle par la Russie, l’Ukraine a reçu de nombreux armements et équipements militaires de la part de plusieurs pays membres appartenant à l’Otan et/ou à l’Union européenne. Pour la plupart, ceux-ci ont fourni aux forces ukrainiennes des matériels d’origine soviétique qu’elles connaissent déjà bien ainsi que des missiles sol-air et anti-chars que ses soldats peuvent facilement s’approprier.

Cela étant, et alors que la Russie vient de lancer ce qu’elle a présenté comme étant la seconde phase de son offensive, en concentrant désormais ses efforts sur le Donbass et le littoral ukrainien, la nature de l’aide livrée à Kiev change peu à peu, notamment dans les domaines des drones aériens et de l’artillerie. À noter que l’Ukraine reçoit également une aide en matière de renseignement… Les États-Unis l’ont admis, par la voix de Lloyd Austin, le chef du Pentagone…

Ainsi, les États-Unis, le Canada, les Pays-Bas et la France ont annoncé leur intention d’équiper les forces ukrainiennes avec des obusiers M777, PzH2000 [de facture allemande] et CAESAr [Camion équipés d’un système d’artillerie]. À noter que le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a démenti l’information selon laquelle la British Army enverrait des canons AS90 de 155 mm en Ukraine, l’option d’une livraison de pièces tractées de 105 mm étant privilégiées pour le moment.

De leur côté, les forces russes cherchent évidemment à compliquer ces livraisons d’armes en bombardant, notamment, les noeuds ferroviaires, les gares et les dépôts de munitions ukrainiens. Et, le 27 avril, le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, a adressé une mise en garde aux soutiens de l’Ukraine qui seraient tentés d’aller plus loin.

« Ils doivent savoir qu’ils créeront une menace géopolitique pour nous, et devront savoir qu’il y aura une réponse, une frappe de réponse, rapide ». Nous avons pour cela des instruments que personne n’a aujourd’hui, et nous utiliserons ces outils si c’est nécessaire, je souhaite que tout le monde le sache », a en effet déclaré M. Poutine, depuis Saint-Petersbourg. Probablement a-t-il fait référence aux armes hypersoniques que la Russie possède [et qu’elle a dit avoir déjà utilisé en Ukraine, ndlr].

« Certains soutiennent que nous ne devrions pas fournir d’armes lourdes, par crainte de provoquer quelque chose de pire. […] L’inaction serait la plus grande des provocations, le temps est au courage, pas à la prudence. [Or,] la guerre en Ukraine est notre guerre. C’est la guerre de tout le monde… parce que la victoire de l’Ukraine est un impératif stratégique pour nous tous », a rétorqué Liz Truss, la ministre britanniques des Affaires étrangères, avant d’en appeler à accentuer le soutien militaire à Kiev.

Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, est sur la même ligne, en déclarant, ce 28 avril, que l’Alliance est « disposée à soutenir l’Ukraine pendant des années, y compris en l’aidant à remplacer son matériel de l’ère soviétique par des systèmes d’armement occidentaux modernes ».

« Nous devons être préparés pour le long terme », a poursuivi M. Stoltenberg, lors du sommet Otan de la jeunesse, organisé à Bruxelles et intitulé « Sécuriser notre avenir commun ». Et d’ajouter : « Il est absolument possible que cette guerre s’éternise et dure des mois et des années ». Cela étant, le conflit du Donbass a commencé il y a maintenant… huit ans.

Peu avant, le Kremlin avait réaffirmé sa position. « Cette tendance à inonder l’Ukraine d’armes, notamment d’armes lourdes, ce sont des actes qui menacent la sécurité du continent et provoquent de l’instabilité », avait en effet affirmé Dmitri Peskov, son porte-parole.

Quoi qu’il en soit, si la guerre en Ukraine doit s’éterniser et que l’Otan prévoit d’inscrire son aide militaire dans la durée, les Alliés auront à compenser les livraisons faites aux forces ukrainiennes s’ils ne veulent pas de trouver démunis à leur tour. Or, des tensions sur la production de certaines munitions ont été signalées, notamment pour les missiles Stinger et Javelin , en raison de tensions sur les chaînes d’approvisionnement.

L’Otan prête à aider l’Ukraine en lui livrant des équipements militaires modernes pendant des années

par Laurent Lagneau · 28 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Pour l’aider à contrer l’offensive lancée contre elle par la Russie, l’Ukraine a reçu de nombreux armements et équipements militaires de la part de plusieurs pays membres appartenant à l’Otan et/ou à l’Union européenne. Pour la plupart, ceux-ci ont fourni aux forces ukrainiennes des matériels d’origine soviétique qu’elles connaissent déjà bien ainsi que des missiles sol-air et anti-chars que ses soldats peuvent facilement s’approprier.

Cela étant, et alors que la Russie vient de lancer ce qu’elle a présenté comme étant la seconde phase de son offensive, en concentrant désormais ses efforts sur le Donbass et le littoral ukrainien, la nature de l’aide livrée à Kiev change peu à peu, notamment dans les domaines des drones aériens et de l’artillerie. À noter que l’Ukraine reçoit également une aide en matière de renseignement… Les États-Unis l’ont admis, par la voix de Lloyd Austin, le chef du Pentagone…

Ainsi, les États-Unis, le Canada, les Pays-Bas et la France ont annoncé leur intention d’équiper les forces ukrainiennes avec des obusiers M777, PzH2000 [de facture allemande] et CAESAr [Camion équipés d’un système d’artillerie]. À noter que le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a démenti l’information selon laquelle la British Army enverrait des canons AS90 de 155 mm en Ukraine, l’option d’une livraison de pièces tractées de 105 mm étant privilégiées pour le moment.

De leur côté, les forces russes cherchent évidemment à compliquer ces livraisons d’armes en bombardant, notamment, les noeuds ferroviaires, les gares et les dépôts de munitions ukrainiens. Et, le 27 avril, le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, a adressé une mise en garde aux soutiens de l’Ukraine qui seraient tentés d’aller plus loin.

« Ils doivent savoir qu’ils créeront une menace géopolitique pour nous, et devront savoir qu’il y aura une réponse, une frappe de réponse, rapide ». Nous avons pour cela des instruments que personne n’a aujourd’hui, et nous utiliserons ces outils si c’est nécessaire, je souhaite que tout le monde le sache », a en effet déclaré M. Poutine, depuis Saint-Petersbourg. Probablement a-t-il fait référence aux armes hypersoniques que la Russie possède [et qu’elle a dit avoir déjà utilisé en Ukraine, ndlr].

« Certains soutiennent que nous ne devrions pas fournir d’armes lourdes, par crainte de provoquer quelque chose de pire. […] L’inaction serait la plus grande des provocations, le temps est au courage, pas à la prudence. [Or,] la guerre en Ukraine est notre guerre. C’est la guerre de tout le monde… parce que la victoire de l’Ukraine est un impératif stratégique pour nous tous », a rétorqué Liz Truss, la ministre britanniques des Affaires étrangères, avant d’en appeler à accentuer le soutien militaire à Kiev.

Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, est sur la même ligne, en déclarant, ce 28 avril, que l’Alliance est « disposée à soutenir l’Ukraine pendant des années, y compris en l’aidant à remplacer son matériel de l’ère soviétique par des systèmes d’armement occidentaux modernes ».

« Nous devons être préparés pour le long terme », a poursuivi M. Stoltenberg, lors du sommet Otan de la jeunesse, organisé à Bruxelles et intitulé « Sécuriser notre avenir commun ». Et d’ajouter : « Il est absolument possible que cette guerre s’éternise et dure des mois et des années ». Cela étant, le conflit du Donbass a commencé il y a maintenant… huit ans.

Peu avant, le Kremlin avait réaffirmé sa position. « Cette tendance à inonder l’Ukraine d’armes, notamment d’armes lourdes, ce sont des actes qui menacent la sécurité du continent et provoquent de l’instabilité », avait en effet affirmé Dmitri Peskov, son porte-parole.

Quoi qu’il en soit, si la guerre en Ukraine doit s’éterniser et que l’Otan prévoit d’inscrire son aide militaire dans la durée, les Alliés auront à compenser les livraisons faites aux forces ukrainiennes s’ils ne veulent pas de trouver démunis à leur tour. Or, des tensions sur la production de certaines munitions ont été signalées, notamment pour les missiles Stinger et Javelin , en raison de tensions sur les chaînes d’approvisionnement.

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Pour l’aider à contrer l’offensive lancée contre elle par la Russie, l’Ukraine a reçu de nombreux armements et équipements militaires de la part de plusieurs pays membres appartenant à l’Otan et/ou à l’Union européenne. Pour la plupart, ceux-ci ont fourni aux forces ukrainiennes des matériels d’origine soviétique qu’elles connaissent déjà bien ainsi que des missiles sol-air et anti-chars que ses soldats peuvent facilement s’approprier.

Cela étant, et alors que la Russie vient de lancer ce qu’elle a présenté comme étant la seconde phase de son offensive, en concentrant désormais ses efforts sur le Donbass et le littoral ukrainien, la nature de l’aide livrée à Kiev change peu à peu, notamment dans les domaines des drones aériens et de l’artillerie. À noter que l’Ukraine reçoit également une aide en matière de renseignement… Les États-Unis l’ont admis, par la voix de Lloyd Austin, le chef du Pentagone…

Ainsi, les États-Unis, le Canada, les Pays-Bas et la France ont annoncé leur intention d’équiper les forces ukrainiennes avec des obusiers M777, PzH2000 [de facture allemande] et CAESAr [Camion équipés d’un système d’artillerie]. À noter que le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a démenti l’information selon laquelle la British Army enverrait des canons AS90 de 155 mm en Ukraine, l’option d’une livraison de pièces tractées de 105 mm étant privilégiées pour le moment.

De leur côté, les forces russes cherchent évidemment à compliquer ces livraisons d’armes en bombardant, notamment, les noeuds ferroviaires, les gares et les dépôts de munitions ukrainiens. Et, le 27 avril, le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, a adressé une mise en garde aux soutiens de l’Ukraine qui seraient tentés d’aller plus loin.

« Ils doivent savoir qu’ils créeront une menace géopolitique pour nous, et devront savoir qu’il y aura une réponse, une frappe de réponse, rapide ». Nous avons pour cela des instruments que personne n’a aujourd’hui, et nous utiliserons ces outils si c’est nécessaire, je souhaite que tout le monde le sache », a en effet déclaré M. Poutine, depuis Saint-Petersbourg. Probablement a-t-il fait référence aux armes hypersoniques que la Russie possède [et qu’elle a dit avoir déjà utilisé en Ukraine, ndlr].

« Certains soutiennent que nous ne devrions pas fournir d’armes lourdes, par crainte de provoquer quelque chose de pire. […] L’inaction serait la plus grande des provocations, le temps est au courage, pas à la prudence. [Or,] la guerre en Ukraine est notre guerre. C’est la guerre de tout le monde… parce que la victoire de l’Ukraine est un impératif stratégique pour nous tous », a rétorqué Liz Truss, la ministre britanniques des Affaires étrangères, avant d’en appeler à accentuer le soutien militaire à Kiev.

Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, est sur la même ligne, en déclarant, ce 28 avril, que l’Alliance est « disposée à soutenir l’Ukraine pendant des années, y compris en l’aidant à remplacer son matériel de l’ère soviétique par des systèmes d’armement occidentaux modernes ».

« Nous devons être préparés pour le long terme », a poursuivi M. Stoltenberg, lors du sommet Otan de la jeunesse, organisé à Bruxelles et intitulé « Sécuriser notre avenir commun ». Et d’ajouter : « Il est absolument possible que cette guerre s’éternise et dure des mois et des années ». Cela étant, le conflit du Donbass a commencé il y a maintenant… huit ans.

Peu avant, le Kremlin avait réaffirmé sa position. « Cette tendance à inonder l’Ukraine d’armes, notamment d’armes lourdes, ce sont des actes qui menacent la sécurité du continent et provoquent de l’instabilité », avait en effet affirmé Dmitri Peskov, son porte-parole.

Quoi qu’il en soit, si la guerre en Ukraine doit s’éterniser et que l’Otan prévoit d’inscrire son aide militaire dans la durée, les Alliés auront à compenser les livraisons faites aux forces ukrainiennes s’ils ne veulent pas de trouver démunis à leur tour. Or, des tensions sur la production de certaines munitions ont été signalées, notamment pour les missiles Stinger et Javelin , en raison de tensions sur les chaînes d’approvisionnement.

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Pour l’aider à contrer l’offensive lancée contre elle par la Russie, l’Ukraine a reçu de nombreux armements et équipements militaires de la part de plusieurs pays membres appartenant à l’Otan et/ou à l’Union européenne. Pour la plupart, ceux-ci ont fourni aux forces ukrainiennes des matériels d’origine soviétique qu’elles connaissent déjà bien ainsi que des missiles sol-air et anti-chars que ses soldats peuvent facilement s’approprier.

Cela étant, et alors que la Russie vient de lancer ce qu’elle a présenté comme étant la seconde phase de son offensive, en concentrant désormais ses efforts sur le Donbass et le littoral ukrainien, la nature de l’aide livrée à Kiev change peu à peu, notamment dans les domaines des drones aériens et de l’artillerie. À noter que l’Ukraine reçoit également une aide en matière de renseignement… Les États-Unis l’ont admis, par la voix de Lloyd Austin, le chef du Pentagone…

l’ont admis

Ainsi, les États-Unis, le Canada, les Pays-Bas et la France ont annoncé leur intention d’équiper les forces ukrainiennes avec des obusiers M777, PzH2000 [de facture allemande] et CAESAr [Camion équipés d’un système d’artillerie]. À noter que le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a démenti l’information selon laquelle la British Army enverrait des canons AS90 de 155 mm en Ukraine, l’option d’une livraison de pièces tractées de 105 mm étant privilégiées pour le moment.

De leur côté, les forces russes cherchent évidemment à compliquer ces livraisons d’armes en bombardant, notamment, les noeuds ferroviaires, les gares et les dépôts de munitions ukrainiens. Et, le 27 avril, le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, a adressé une mise en garde aux soutiens de l’Ukraine qui seraient tentés d’aller plus loin.

« Ils doivent savoir qu’ils créeront une menace géopolitique pour nous, et devront savoir qu’il y aura une réponse, une frappe de réponse, rapide ». Nous avons pour cela des instruments que personne n’a aujourd’hui, et nous utiliserons ces outils si c’est nécessaire, je souhaite que tout le monde le sache », a en effet déclaré M. Poutine, depuis Saint-Petersbourg. Probablement a-t-il fait référence aux armes hypersoniques que la Russie possède [et qu’elle a dit avoir déjà utilisé en Ukraine, ndlr].

« Certains soutiennent que nous ne devrions pas fournir d’armes lourdes, par crainte de provoquer quelque chose de pire. […] L’inaction serait la plus grande des provocations, le temps est au courage, pas à la prudence. [Or,] la guerre en Ukraine est notre guerre. C’est la guerre de tout le monde… parce que la victoire de l’Ukraine est un impératif stratégique pour nous tous », a rétorqué Liz Truss, la ministre britanniques des Affaires étrangères, avant d’en appeler à accentuer le soutien militaire à Kiev.

Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, est sur la même ligne, en déclarant, ce 28 avril, que l’Alliance est « disposée à soutenir l’Ukraine pendant des années, y compris en l’aidant à remplacer son matériel de l’ère soviétique par des systèmes d’armement occidentaux modernes ».

« Nous devons être préparés pour le long terme », a poursuivi M. Stoltenberg, lors du sommet Otan de la jeunesse, organisé à Bruxelles et intitulé « Sécuriser notre avenir commun ». Et d’ajouter : « Il est absolument possible que cette guerre s’éternise et dure des mois et des années ». Cela étant, le conflit du Donbass a commencé il y a maintenant… huit ans.

Peu avant, le Kremlin avait réaffirmé sa position. « Cette tendance à inonder l’Ukraine d’armes, notamment d’armes lourdes, ce sont des actes qui menacent la sécurité du continent et provoquent de l’instabilité », avait en effet affirmé Dmitri Peskov, son porte-parole.

Quoi qu’il en soit, si la guerre en Ukraine doit s’éterniser et que l’Otan prévoit d’inscrire son aide militaire dans la durée, les Alliés auront à compenser les livraisons faites aux forces ukrainiennes s’ils ne veulent pas de trouver démunis à leur tour. Or, des tensions sur la production de certaines munitions ont été signalées, notamment pour les missiles Stinger et Javelin , en raison de tensions sur les chaînes d’approvisionnement.

Valeurs Actuelles

Essonne : des élus demandent à l’Etat d’agir contre les rixes

« La violence juvénile est devenue un phénomène global. » De nombreux élus de l’Essonne n’en peuvent plus et lancent un cri d’alarme à l’attention de l’Etat. Dans Le Monde, lundi 2 mai, 176 élus de tous bords politiques ont signé une tribune pour demander à l’Etat d’agir contre les rixes, très fréquentes dans ce département d’Ile-de-France. Cette liste de signataires est notamment portée par le président du conseil départemental, François Durovray. Les auteurs de cette lettre ont constaté dans le texte : « En 2020, un quart des rixes recensées en France a eu lieu dans ce département. » Le secteur a enregistré en 2020 quelque 91 bagarres violentes pour 1 300 000 habitants.

Un manque d’effectifs dans le service public

En 2021, trois jeunes sont décédés à la suite de rixes entre bandes rivales. Deux de ces drames s’étaient notamment succédé en seulement deux jours, en février 2021. Pour les élus, il est donc urgent d’agir contre cette violence qui « touche sans distinction villes, campagnes, quartiers populaires, zones rurales, espaces publics ou établissements scolaires ». Les signataires ont pointé un déficit « des services publics de l’État » dans l’Essonne. Un manque d’effectifs serait notamment à déplorer chez les « policiers », les « magistrats » et les « gendarmes », ainsi que chez les « enseignants, les surveillants, les médecins scolaires ou les pédopsychiatres » du département.

Macron invité à se rendre dans l’Essonne

Toujours dans la tribune publiée par Le Monde, les 176 élus de l’Essonne ont demandé plus de policiers sur le terrain : « Par rapport à sa population, l’Essonne devrait compter 200 policiers supplémentaires. » Ils ont encore pointé « 42 % de juges de moins par habitant que la moyenne nationale ». Un manque qui pousserait donc à une remise en liberté précipitée des délinquants, « sans aucune réponse pénale ». Le président de la République Emmanuel Macron est enfin invité à se rendre en Essonne afin de « s’engager officiellement à rehausser les effectifs des services publics de l’État pour les forces de l’ordre, la justice et l’éducation ». 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

Selon l’armée de l’Air, les « risques de paralysie militaire et de déclassement stratégique se précisent »

par Laurent Lagneau · 28 avril 2022

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Après l’armée de Terre [« Supériorité opérationnelle 2030 »] et la Marine nationale [Mercator, Accélération 2021], l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] vient à son tour de dévoiler sa vision stratégique, appelée « Vaincre par la 3D » [.pdf]. Et cela dans un contexte marqué par un « durcissement » de la compétition entre puissances et le retour de la guerre en Europe, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’Armée de l’Air & de l’Espace [CEMAAE], résume donc cette vision stratégique en trois mots : décourager, défendre et défaire [dans le sens, évidemment, d’infliger une défaite à un ennemi, ndlr].

Ainsi, il s’agira pour l’AAE d’empêcher un « compétiteur » ou un « adversaire potentiel » de chercher à « affaiblir les positions de la France, de menacer ses intérêts ou d’entraver sa liberté d’action » en anticipant les crises éventuelles [grâce au renseignement], en agissant rapidement pour contrer toute politique du fait accompli, en menant des « actions visibles et réversibles » [c’est à dire des démonstrations de force, comme des raids sur de longues distance et les opérations « Poker » relatives à la dissuasion] pour affirmer sa détermination et adresser un message politique.

En outre, l’AAE devra rester réactive pour « défendre et protéger » les intérêts de la France partout où ils se trouvent, via, par exemple, des opérations d’évacuation de ressortissants déclenchées sous faible préavis [comme Apagan, en Afghanistan, l’an passé] ou visant à acheminr de l’aide humanitaire.

Enfin, le cas échéant, l’AAE aura à faire face « à tout ennemi userait de la force pour tenter » d’imposer sa volonté, « y compris dans un affrontement de haute intensité » dans un « conflit majeur mené en interarmées au sein d’alliances et de coalitions ».

Pour cela, le général Mille veut une armée de l’Air & de l’Espace « audacieuse », « agile », « ouverte » et « connectée », capable de transformer les « évolutions profondes de la société en opportunités et en atouts opérationnels », mobilisée pour la formation de ses aviateurs et « centée sur l’entraînement et la préparation au combat », tant dans les airs que dans l’espace, où « la perspective d’un affrontement spatial devient chaque jour un peu plus crédible ».

Évidemment, cela suppose des moyens. Or, sur ce point, la Vision stratégique de l’AAE lance un avertissement. « Dans un monde de plus en plus incertain où se développement des menaces militaires, y compris à proximité immédiate de notre territoire ou de nos forces prépositionnées, les risques de paralysie militaire et de déclassement stratégique se précisent », y est-il affirmé.

Cependant, la version « grand public » de ce document n’entre pas dans le détail des capacités que l’AAE entend renforcer et et/ou se doter. Toutefois, elle insiste sur la nécessité – impérieuse – de respecter le format de l’aviation de chasse, tel qu’il a été défini par la Loi de programmation militaire 2019-25.

« Au regard de l’évolution du contexte stratégique, et des menaces qui se précisent, les formats, notamment celui de l’aviation de chasse, définis par l’ambition opérationnelle sont désormais des minima dont la rejointe doit constituer une priorité. Sans modifier l’ambition opérationnelle, la montée en puissance du Rafale prévue dans l’actuelle LPM doit être réalisée dans les plus brefs délais », affirme cette vision stratégique, en soulignant, au passage, que les « risques d’attrition ne peuvent plus être écartés ».

Or, la LPM en vigueur prévoit a fixé à 129 le nombre de Rafale devant être mis en oeuvre par l’AAE à l’horizon 2025. Mais avec la vente de 24 appareils appareils d’occasion [12 à la Grèce et 12 à la Croatie, ndlr], cet objectif ne sera pas tenu. « Pour faire la guerre, il est vrai que 117 Rafale, ce n’est pas la même chose que 129 », avait d’ailleurs admis le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors d’une audition parlementaire, l’automne dernier.

Quoi qu’il en soit, étendant la logique de « juste équilibre » à tous les domaines qui la concernent [ravitaillement en vol, transport aérien stratégique et tactique, défense sol-air, stocks de munitions « complexes », espace, etc], l’AAE estime qu’elle doit « disposer de la masse nécessaire pour être efficace dans le contexte de compétition permanente » ainsi que pour être « résiliente dans les phases de contestation » afin de pouvoir faire la décision en cas d’affrontement.

Quant aux quelques capacités évoquées dans cette vision stratégique, l’AAE veut, sans surprise, mettre l’accent sur le combat collaboratif, ce qui posera « la difficile équation de l’interopérabilité, de la place de l’intelligence artificielle dans les systèmes et de la capacité à maîtriser et à exploiter des données de masse ».

Il est aussi question de développer des armes hypersoniques, lesquelles constituent une « rupture technologique aux effets à la fois tactiques et stratégiques ». Et, à ce sujet, le développement du futur missile Air Sol Nucléaire de 4e génération [ASN4G] sera le rendez-vous à ne pas rater. Enfin, l’intelligence artificielle et le « big data » sont appelés à devenir incontournables, notamment pour le Maintien en condition opérationnelle [MCO] et les opérations spatiales, pour lesquelle l’AAE veut avoir recours à des « constellations » [de satellites] et « explorer » une capacité de « lancement réactive ».

Enfin, et c’est un point qu’elle avait déjà abordé dans un document de prospective diffusé en 2019, l’AAE veut retrouver la capacité de supprimer les défenses sol-air adverses [SEAD, Suppression of Enemy Air Defences]. Si elle n’est pas totalement démunie en la matière [vol à très basse altitude pour échapper au radar, tir de missiles de croisière à distance de sécurité pour détruire des moyens de défense aérienne ennemis, etc], il lui manque un missile moyenne-portée anti-radar, comme l’AS-37 Martel, dont elle ne dispose plus depuis la fin des années 1990.

« La supériorité aérienne repose sur deux éléments fondamentaux et complémentaires : la supériorité en combat aérien et la suppression des défenses sol-air adverses. La capacité SEAD s’impose de nouveau pour la cohérence et la liberté de notre action en environnement contesté », est-il expliqué dans la vision stratégique de l’AAE. « Cette capacité nécessite, dès les temps de compétition, une connaissance approfondie des moyens adverses et de leurs modes de fonctionnement. Au combat il s’agit de pouvoir neutraliser ces systèmes [brouillage ou destruction] », lit-on encore dans ce document.

Un Rafale de guerre électronique, à l’image de l’E/A-18G Growler américain, pourrait être une solution… Mais le ministère des Armées l’a écartée en janvier dernier, dans une réponse écrite à un député qui l’avait interrogé sur ce sujet. La « suppression des défenses anti-aériennes adverses est considérée au travers d’une approche interarmées et multi-milieux, afin de pouvoir tirer parti d’une vaste palette de capacités complémentaires », avait-il justifié.

Selon l’armée de l’Air, les « risques de paralysie militaire et de déclassement stratégique se précisent »

par Laurent Lagneau · 28 avril 2022

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Après l’armée de Terre [« Supériorité opérationnelle 2030 »] et la Marine nationale [Mercator, Accélération 2021], l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] vient à son tour de dévoiler sa vision stratégique, appelée « Vaincre par la 3D » [.pdf]. Et cela dans un contexte marqué par un « durcissement » de la compétition entre puissances et le retour de la guerre en Europe, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’Armée de l’Air & de l’Espace [CEMAAE], résume donc cette vision stratégique en trois mots : décourager, défendre et défaire [dans le sens, évidemment, d’infliger une défaite à un ennemi, ndlr].

Ainsi, il s’agira pour l’AAE d’empêcher un « compétiteur » ou un « adversaire potentiel » de chercher à « affaiblir les positions de la France, de menacer ses intérêts ou d’entraver sa liberté d’action » en anticipant les crises éventuelles [grâce au renseignement], en agissant rapidement pour contrer toute politique du fait accompli, en menant des « actions visibles et réversibles » [c’est à dire des démonstrations de force, comme des raids sur de longues distance et les opérations « Poker » relatives à la dissuasion] pour affirmer sa détermination et adresser un message politique.

En outre, l’AAE devra rester réactive pour « défendre et protéger » les intérêts de la France partout où ils se trouvent, via, par exemple, des opérations d’évacuation de ressortissants déclenchées sous faible préavis [comme Apagan, en Afghanistan, l’an passé] ou visant à acheminr de l’aide humanitaire.

Enfin, le cas échéant, l’AAE aura à faire face « à tout ennemi userait de la force pour tenter » d’imposer sa volonté, « y compris dans un affrontement de haute intensité » dans un « conflit majeur mené en interarmées au sein d’alliances et de coalitions ».

Pour cela, le général Mille veut une armée de l’Air & de l’Espace « audacieuse », « agile », « ouverte » et « connectée », capable de transformer les « évolutions profondes de la société en opportunités et en atouts opérationnels », mobilisée pour la formation de ses aviateurs et « centée sur l’entraînement et la préparation au combat », tant dans les airs que dans l’espace, où « la perspective d’un affrontement spatial devient chaque jour un peu plus crédible ».

Évidemment, cela suppose des moyens. Or, sur ce point, la Vision stratégique de l’AAE lance un avertissement. « Dans un monde de plus en plus incertain où se développement des menaces militaires, y compris à proximité immédiate de notre territoire ou de nos forces prépositionnées, les risques de paralysie militaire et de déclassement stratégique se précisent », y est-il affirmé.

Cependant, la version « grand public » de ce document n’entre pas dans le détail des capacités que l’AAE entend renforcer et et/ou se doter. Toutefois, elle insiste sur la nécessité – impérieuse – de respecter le format de l’aviation de chasse, tel qu’il a été défini par la Loi de programmation militaire 2019-25.

« Au regard de l’évolution du contexte stratégique, et des menaces qui se précisent, les formats, notamment celui de l’aviation de chasse, définis par l’ambition opérationnelle sont désormais des minima dont la rejointe doit constituer une priorité. Sans modifier l’ambition opérationnelle, la montée en puissance du Rafale prévue dans l’actuelle LPM doit être réalisée dans les plus brefs délais », affirme cette vision stratégique, en soulignant, au passage, que les « risques d’attrition ne peuvent plus être écartés ».

Or, la LPM en vigueur prévoit a fixé à 129 le nombre de Rafale devant être mis en oeuvre par l’AAE à l’horizon 2025. Mais avec la vente de 24 appareils appareils d’occasion [12 à la Grèce et 12 à la Croatie, ndlr], cet objectif ne sera pas tenu. « Pour faire la guerre, il est vrai que 117 Rafale, ce n’est pas la même chose que 129 », avait d’ailleurs admis le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors d’une audition parlementaire, l’automne dernier.

Quoi qu’il en soit, étendant la logique de « juste équilibre » à tous les domaines qui la concernent [ravitaillement en vol, transport aérien stratégique et tactique, défense sol-air, stocks de munitions « complexes », espace, etc], l’AAE estime qu’elle doit « disposer de la masse nécessaire pour être efficace dans le contexte de compétition permanente » ainsi que pour être « résiliente dans les phases de contestation » afin de pouvoir faire la décision en cas d’affrontement.

Quant aux quelques capacités évoquées dans cette vision stratégique, l’AAE veut, sans surprise, mettre l’accent sur le combat collaboratif, ce qui posera « la difficile équation de l’interopérabilité, de la place de l’intelligence artificielle dans les systèmes et de la capacité à maîtriser et à exploiter des données de masse ».

Il est aussi question de développer des armes hypersoniques, lesquelles constituent une « rupture technologique aux effets à la fois tactiques et stratégiques ». Et, à ce sujet, le développement du futur missile Air Sol Nucléaire de 4e génération [ASN4G] sera le rendez-vous à ne pas rater. Enfin, l’intelligence artificielle et le « big data » sont appelés à devenir incontournables, notamment pour le Maintien en condition opérationnelle [MCO] et les opérations spatiales, pour lesquelle l’AAE veut avoir recours à des « constellations » [de satellites] et « explorer » une capacité de « lancement réactive ».

Enfin, et c’est un point qu’elle avait déjà abordé dans un document de prospective diffusé en 2019, l’AAE veut retrouver la capacité de supprimer les défenses sol-air adverses [SEAD, Suppression of Enemy Air Defences]. Si elle n’est pas totalement démunie en la matière [vol à très basse altitude pour échapper au radar, tir de missiles de croisière à distance de sécurité pour détruire des moyens de défense aérienne ennemis, etc], il lui manque un missile moyenne-portée anti-radar, comme l’AS-37 Martel, dont elle ne dispose plus depuis la fin des années 1990.

« La supériorité aérienne repose sur deux éléments fondamentaux et complémentaires : la supériorité en combat aérien et la suppression des défenses sol-air adverses. La capacité SEAD s’impose de nouveau pour la cohérence et la liberté de notre action en environnement contesté », est-il expliqué dans la vision stratégique de l’AAE. « Cette capacité nécessite, dès les temps de compétition, une connaissance approfondie des moyens adverses et de leurs modes de fonctionnement. Au combat il s’agit de pouvoir neutraliser ces systèmes [brouillage ou destruction] », lit-on encore dans ce document.

Un Rafale de guerre électronique, à l’image de l’E/A-18G Growler américain, pourrait être une solution… Mais le ministère des Armées l’a écartée en janvier dernier, dans une réponse écrite à un député qui l’avait interrogé sur ce sujet. La « suppression des défenses anti-aériennes adverses est considérée au travers d’une approche interarmées et multi-milieux, afin de pouvoir tirer parti d’une vaste palette de capacités complémentaires », avait-il justifié.

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Après l’armée de Terre [« Supériorité opérationnelle 2030 »] et la Marine nationale [Mercator, Accélération 2021], l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] vient à son tour de dévoiler sa vision stratégique, appelée « Vaincre par la 3D » [.pdf]. Et cela dans un contexte marqué par un « durcissement » de la compétition entre puissances et le retour de la guerre en Europe, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’Armée de l’Air & de l’Espace [CEMAAE], résume donc cette vision stratégique en trois mots : décourager, défendre et défaire [dans le sens, évidemment, d’infliger une défaite à un ennemi, ndlr].

Ainsi, il s’agira pour l’AAE d’empêcher un « compétiteur » ou un « adversaire potentiel » de chercher à « affaiblir les positions de la France, de menacer ses intérêts ou d’entraver sa liberté d’action » en anticipant les crises éventuelles [grâce au renseignement], en agissant rapidement pour contrer toute politique du fait accompli, en menant des « actions visibles et réversibles » [c’est à dire des démonstrations de force, comme des raids sur de longues distance et les opérations « Poker » relatives à la dissuasion] pour affirmer sa détermination et adresser un message politique.

En outre, l’AAE devra rester réactive pour « défendre et protéger » les intérêts de la France partout où ils se trouvent, via, par exemple, des opérations d’évacuation de ressortissants déclenchées sous faible préavis [comme Apagan, en Afghanistan, l’an passé] ou visant à acheminr de l’aide humanitaire.

Enfin, le cas échéant, l’AAE aura à faire face « à tout ennemi userait de la force pour tenter » d’imposer sa volonté, « y compris dans un affrontement de haute intensité » dans un « conflit majeur mené en interarmées au sein d’alliances et de coalitions ».

Pour cela, le général Mille veut une armée de l’Air & de l’Espace « audacieuse », « agile », « ouverte » et « connectée », capable de transformer les « évolutions profondes de la société en opportunités et en atouts opérationnels », mobilisée pour la formation de ses aviateurs et « centée sur l’entraînement et la préparation au combat », tant dans les airs que dans l’espace, où « la perspective d’un affrontement spatial devient chaque jour un peu plus crédible ».

Évidemment, cela suppose des moyens. Or, sur ce point, la Vision stratégique de l’AAE lance un avertissement. « Dans un monde de plus en plus incertain où se développement des menaces militaires, y compris à proximité immédiate de notre territoire ou de nos forces prépositionnées, les risques de paralysie militaire et de déclassement stratégique se précisent », y est-il affirmé.

Cependant, la version « grand public » de ce document n’entre pas dans le détail des capacités que l’AAE entend renforcer et et/ou se doter. Toutefois, elle insiste sur la nécessité – impérieuse – de respecter le format de l’aviation de chasse, tel qu’il a été défini par la Loi de programmation militaire 2019-25.

« Au regard de l’évolution du contexte stratégique, et des menaces qui se précisent, les formats, notamment celui de l’aviation de chasse, définis par l’ambition opérationnelle sont désormais des minima dont la rejointe doit constituer une priorité. Sans modifier l’ambition opérationnelle, la montée en puissance du Rafale prévue dans l’actuelle LPM doit être réalisée dans les plus brefs délais », affirme cette vision stratégique, en soulignant, au passage, que les « risques d’attrition ne peuvent plus être écartés ».

Or, la LPM en vigueur prévoit a fixé à 129 le nombre de Rafale devant être mis en oeuvre par l’AAE à l’horizon 2025. Mais avec la vente de 24 appareils appareils d’occasion [12 à la Grèce et 12 à la Croatie, ndlr], cet objectif ne sera pas tenu. « Pour faire la guerre, il est vrai que 117 Rafale, ce n’est pas la même chose que 129 », avait d’ailleurs admis le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors d’une audition parlementaire, l’automne dernier.

Quoi qu’il en soit, étendant la logique de « juste équilibre » à tous les domaines qui la concernent [ravitaillement en vol, transport aérien stratégique et tactique, défense sol-air, stocks de munitions « complexes », espace, etc], l’AAE estime qu’elle doit « disposer de la masse nécessaire pour être efficace dans le contexte de compétition permanente » ainsi que pour être « résiliente dans les phases de contestation » afin de pouvoir faire la décision en cas d’affrontement.

Quant aux quelques capacités évoquées dans cette vision stratégique, l’AAE veut, sans surprise, mettre l’accent sur le combat collaboratif, ce qui posera « la difficile équation de l’interopérabilité, de la place de l’intelligence artificielle dans les systèmes et de la capacité à maîtriser et à exploiter des données de masse ».

Il est aussi question de développer des armes hypersoniques, lesquelles constituent une « rupture technologique aux effets à la fois tactiques et stratégiques ». Et, à ce sujet, le développement du futur missile Air Sol Nucléaire de 4e génération [ASN4G] sera le rendez-vous à ne pas rater. Enfin, l’intelligence artificielle et le « big data » sont appelés à devenir incontournables, notamment pour le Maintien en condition opérationnelle [MCO] et les opérations spatiales, pour lesquelle l’AAE veut avoir recours à des « constellations » [de satellites] et « explorer » une capacité de « lancement réactive ».

Enfin, et c’est un point qu’elle avait déjà abordé dans un document de prospective diffusé en 2019, l’AAE veut retrouver la capacité de supprimer les défenses sol-air adverses [SEAD, Suppression of Enemy Air Defences]. Si elle n’est pas totalement démunie en la matière [vol à très basse altitude pour échapper au radar, tir de missiles de croisière à distance de sécurité pour détruire des moyens de défense aérienne ennemis, etc], il lui manque un missile moyenne-portée anti-radar, comme l’AS-37 Martel, dont elle ne dispose plus depuis la fin des années 1990.

« La supériorité aérienne repose sur deux éléments fondamentaux et complémentaires : la supériorité en combat aérien et la suppression des défenses sol-air adverses. La capacité SEAD s’impose de nouveau pour la cohérence et la liberté de notre action en environnement contesté », est-il expliqué dans la vision stratégique de l’AAE. « Cette capacité nécessite, dès les temps de compétition, une connaissance approfondie des moyens adverses et de leurs modes de fonctionnement. Au combat il s’agit de pouvoir neutraliser ces systèmes [brouillage ou destruction] », lit-on encore dans ce document.

Un Rafale de guerre électronique, à l’image de l’E/A-18G Growler américain, pourrait être une solution… Mais le ministère des Armées l’a écartée en janvier dernier, dans une réponse écrite à un député qui l’avait interrogé sur ce sujet. La « suppression des défenses anti-aériennes adverses est considérée au travers d’une approche interarmées et multi-milieux, afin de pouvoir tirer parti d’une vaste palette de capacités complémentaires », avait-il justifié.

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Après l’armée de Terre [« Supériorité opérationnelle 2030 »] et la Marine nationale [Mercator, Accélération 2021], l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] vient à son tour de dévoiler sa vision stratégique, appelée « Vaincre par la 3D » [.pdf]. Et cela dans un contexte marqué par un « durcissement » de la compétition entre puissances et le retour de la guerre en Europe, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

[.pdf]pdf

Le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’Armée de l’Air & de l’Espace [CEMAAE], résume donc cette vision stratégique en trois mots : décourager, défendre et défaire [dans le sens, évidemment, d’infliger une défaite à un ennemi, ndlr].

Ainsi, il s’agira pour l’AAE d’empêcher un « compétiteur » ou un « adversaire potentiel » de chercher à « affaiblir les positions de la France, de menacer ses intérêts ou d’entraver sa liberté d’action » en anticipant les crises éventuelles [grâce au renseignement], en agissant rapidement pour contrer toute politique du fait accompli, en menant des « actions visibles et réversibles » [c’est à dire des démonstrations de force, comme des raids sur de longues distance et les opérations « Poker » relatives à la dissuasion] pour affirmer sa détermination et adresser un message politique.

En outre, l’AAE devra rester réactive pour « défendre et protéger » les intérêts de la France partout où ils se trouvent, via, par exemple, des opérations d’évacuation de ressortissants déclenchées sous faible préavis [comme Apagan, en Afghanistan, l’an passé] ou visant à acheminr de l’aide humanitaire.

Enfin, le cas échéant, l’AAE aura à faire face « à tout ennemi userait de la force pour tenter » d’imposer sa volonté, « y compris dans un affrontement de haute intensité » dans un « conflit majeur mené en interarmées au sein d’alliances et de coalitions ».

Pour cela, le général Mille veut une armée de l’Air & de l’Espace « audacieuse », « agile », « ouverte » et « connectée », capable de transformer les « évolutions profondes de la société en opportunités et en atouts opérationnels », mobilisée pour la formation de ses aviateurs et « centée sur l’entraînement et la préparation au combat », tant dans les airs que dans l’espace, où « la perspective d’un affrontement spatial devient chaque jour un peu plus crédible ».

Évidemment, cela suppose des moyens. Or, sur ce point, la Vision stratégique de l’AAE lance un avertissement. « Dans un monde de plus en plus incertain où se développement des menaces militaires, y compris à proximité immédiate de notre territoire ou de nos forces prépositionnées, les risques de paralysie militaire et de déclassement stratégique se précisent », y est-il affirmé.

Cependant, la version « grand public » de ce document n’entre pas dans le détail des capacités que l’AAE entend renforcer et et/ou se doter. Toutefois, elle insiste sur la nécessité – impérieuse – de respecter le format de l’aviation de chasse, tel qu’il a été défini par la Loi de programmation militaire 2019-25.

« Au regard de l’évolution du contexte stratégique, et des menaces qui se précisent, les formats, notamment celui de l’aviation de chasse, définis par l’ambition opérationnelle sont désormais des minima dont la rejointe doit constituer une priorité. Sans modifier l’ambition opérationnelle, la montée en puissance du Rafale prévue dans l’actuelle LPM doit être réalisée dans les plus brefs délais », affirme cette vision stratégique, en soulignant, au passage, que les « risques d’attrition ne peuvent plus être écartés ».

Or, la LPM en vigueur prévoit a fixé à 129 le nombre de Rafale devant être mis en oeuvre par l’AAE à l’horizon 2025. Mais avec la vente de 24 appareils appareils d’occasion [12 à la Grèce et 12 à la Croatie, ndlr], cet objectif ne sera pas tenu. « Pour faire la guerre, il est vrai que 117 Rafale, ce n’est pas la même chose que 129 », avait d’ailleurs admis le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors d’une audition parlementaire, l’automne dernier.

Quoi qu’il en soit, étendant la logique de « juste équilibre » à tous les domaines qui la concernent [ravitaillement en vol, transport aérien stratégique et tactique, défense sol-air, stocks de munitions « complexes », espace, etc], l’AAE estime qu’elle doit « disposer de la masse nécessaire pour être efficace dans le contexte de compétition permanente » ainsi que pour être « résiliente dans les phases de contestation » afin de pouvoir faire la décision en cas d’affrontement.

Quant aux quelques capacités évoquées dans cette vision stratégique, l’AAE veut, sans surprise, mettre l’accent sur le combat collaboratif, ce qui posera « la difficile équation de l’interopérabilité, de la place de l’intelligence artificielle dans les systèmes et de la capacité à maîtriser et à exploiter des données de masse ».

Il est aussi question de développer des armes hypersoniques, lesquelles constituent une « rupture technologique aux effets à la fois tactiques et stratégiques ». Et, à ce sujet, le développement du futur missile Air Sol Nucléaire de 4e génération [ASN4G] sera le rendez-vous à ne pas rater. Enfin, l’intelligence artificielle et le « big data » sont appelés à devenir incontournables, notamment pour le Maintien en condition opérationnelle [MCO] et les opérations spatiales, pour lesquelle l’AAE veut avoir recours à des « constellations » [de satellites] et « explorer » une capacité de « lancement réactive ».

Enfin, et c’est un point qu’elle avait déjà abordé dans un document de prospective diffusé en 2019, l’AAE veut retrouver la capacité de supprimer les défenses sol-air adverses [SEAD, Suppression of Enemy Air Defences]. Si elle n’est pas totalement démunie en la matière [vol à très basse altitude pour échapper au radar, tir de missiles de croisière à distance de sécurité pour détruire des moyens de défense aérienne ennemis, etc], il lui manque un missile moyenne-portée anti-radar, comme l’AS-37 Martel, dont elle ne dispose plus depuis la fin des années 1990.

« La supériorité aérienne repose sur deux éléments fondamentaux et complémentaires : la supériorité en combat aérien et la suppression des défenses sol-air adverses. La capacité SEAD s’impose de nouveau pour la cohérence et la liberté de notre action en environnement contesté », est-il expliqué dans la vision stratégique de l’AAE. « Cette capacité nécessite, dès les temps de compétition, une connaissance approfondie des moyens adverses et de leurs modes de fonctionnement. Au combat il s’agit de pouvoir neutraliser ces systèmes [brouillage ou destruction] », lit-on encore dans ce document.

Un Rafale de guerre électronique, à l’image de l’E/A-18G Growler américain, pourrait être une solution… Mais le ministère des Armées l’a écartée en janvier dernier, dans une réponse écrite à un député qui l’avait interrogé sur ce sujet. La « suppression des défenses anti-aériennes adverses est considérée au travers d’une approche interarmées et multi-milieux, afin de pouvoir tirer parti d’une vaste palette de capacités complémentaires », avait-il justifié.

BBC

Do you want to find out how much your colleagues earn?

By Suzanne BearneBusiness reporter

While we might discuss love and loss at work, there's one thing we generally don't share with the people we work with - how much we earn.

But at Alan, an online health insurance provider, everyone knows all their workmates' salaries.

Staff can even give an opinion on whether they think someone deserves a pay rise.

While many companies prefer keeping salaries shrouded in mystery, the founders of Paris-based, Alan, decided to create a transparent pay structure from the moment the business launched in 2016.

"We wanted everyone to be on the same page, as it's super convenient to have full transparency - it removes the mental load of having to know who should know what," says Charles Gorintin, co-founder and chief technology officer at Alan, which employs 470 people.

It means that new recruits joining the firm cannot haggle over pay when they join. Nor can an existing member of staff use salary as a negotiating tool if they say that they have been offered a new job somewhere else.

Mr Gorintin adds: "We don't give new joiners the salary they have had in the past, whatever their negotiation skills are."

All employees at Alan get an automatic 3% annual pay rise, but for someone to receive an additional increase it is first reviewed by their colleagues. "It's partly to be held accountable to each other, and it also helps each other grow and improve," says Mr Gorintin.

But is everyone receptive to this level of openness? "The advantage is we have a straightforward culture," responds Mr Gorintin. "People will only apply, or join, if they truly want to experience it. It might not sit well with some people."

When it comes to salaries, greater transparency appears to be a growing trend, on both sides of the Atlantic. The aim of this shift is to try to finally tackle the so-called gender pay gap, in particular.

The Organisation for Economic Co-operation and Development said last year that this gap - the difference between the pay of men and women - still stands at an average 13% across its 38 member states.

Last month, the UK government launched a pay transparency trial primarily aimed at reducing it in this country. Participating businesses will have to list a salary range on every job advert, and not ask applicants to disclose their salary history.

The Government Equalities Office said that these two things aimed to provide "a firm footing for women to negotiate pay on a fairer basis".

"Women, people of colour and disabled people are much more likely to be paid less than men. So, when you ask about salary history, past pay discrimination and bias follows through from one job to the next, perpetuating gender, disability and ethnicity pay gaps," says Jemima Olchawski, Fawcett Society CEO.

Polling from the Fawcett society of 2200 people found 61% of women and 53% of men said being asked about their salary had damaged their confidence to ask for better pay.

Across in New York City, pay transparency legislation is currently due to become law on 15 May. Firms who employ more than four employees will be required to post salary ranges, in a bid to tackle both gender and race pay gaps.

Back again in the UK, this summer the Department of Business, Energy and Industrial Strategy is set to publish guidance to employers on voluntary ethnicity pay gap reporting.

UK travel firm, Flash Pack, is another business that has now adopted a transparent pay policy. The firm, which started up again this year after having to close down during the pandemic, now puts the exact salary offered on its job adverts.

This is instead of its previous practice of only saying that the pay was "competitive", and then negotiating with a new recruit from there.

Radha Vyas, chief executive and co-founder, says that the new policy saves a lot of time, as they no longer get applications from people who expect to be paid a lot more than the company could offer.

"What we found previously was... we'd get really great candidates, but they'd be really far apart on salary expectations."

Ms Vyas adds that the pandemic gave the company time to reflect on this problem.

"We also realised that, through salaries, we were perpetuating the gender pay gap. We felt we were a generous employer, but suddenly we could see a disparity amongst colleagues.

"What it meant in my previous experience of hiring was that some people are better at negotiating their salary."

London-based, FlashPack, has worked with a human resources company called Justly to help set salary benchmarks within the company.

"Now everyone knows each other's band but they don't know each other's exact salary," says Ms Vyas. "We wanted to pay everyone fairly... now we can't just hand out pay rises.

"Doing this is very hard work, there's no flexibility to overpay and underpay people. We're now at 14 staff so we're doing it now before we grow bigger."

Melanie Folkes-Mayers, founder and chief executive at HR consultancy Eden Mayers, says there are benefits to including exact salaries, or salary brackets, on job adverts.

"It cuts out so much waste," she says. "For example, instead of having 200 applicants apply for a job, a firm might end up with 50.

"But it can be very grey area, as some companies bring in people hand-picked by a recruiter and ask them what their salary expectation is," she says.

"I think it will get to the stage where companies will be more transparent, but more likely to see a grading system with a salary of between this and that."

Ms Folkes-Mayers does however question if people will want to have their salaries divulged. "In the UK, we're so private about salaries. I'm not sure how comfortable everyone will be knowing what everyone else earns.

"But it is a positive move, and helps the gender pay gap. The challenges are for smaller companies, especially when they might have headhunted a particular person.

"Sometimes some organisations say to me 'can we stop people from talking about salaries?', but people will inevitably talk, they become friends. I say if you're concerned they're going to talk, and you know there is disparity, that can be overcome through either freezing some salaries while making a conscious decision to increase certain others every six months."

Although in the UK there's no general legal requirement on employers to be transparent about pay, whether in job advertisements or otherwise, Philip Landau, employment lawyer at Landau Law, points out that there are two statutory provisions which touch on aspects of pay transparency.

The first relates to "pay secrecy clauses" in a contract of employment, he says. "These clauses are unenforceable to the extent that they seek to prevent an employee from discussing or disclosing pay when trying to identify potential pay discrimination.

"The second statutory provision only relates to employers with a workforce of 250 people or more. Such companies are required to report on their gender pay gap."

New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

These businesses have to upload data such as gender pay gap in basic hourly pay, gender pay gap in bonuses, and the proportion of men and women who get bonus payments, to a government website.

"It also needs to be published on the employer's own website in an accessible place, together with supporting narrative on the accuracy of the calculations," adds Mr Landau.

Ms Vyas says she has already seen the benefits of pay transparency, and urges other companies to step up and do the same. "If you really care about diversity you have to do it. You can't do it without doing this work."

Do you want to know how much your colleagues earn? What are your experiences? Please email haveyoursay@bbc.co.uk.

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Le Monde

Législatives 2022 : la majorité d’Emmanuel Macron éclatée entre différents mouvements avant les législatives

Loin de la formation unique qu’aurait souhaitée le chef de l’Etat, la majorité est en proie aux divisions entre différents groupes ambitionnant d’obtenir des circonscriptions. Les tensions sont vives avec Horizons, le mouvement d’Edouard Philippe.

Alors que la gauche semble sur la voie de l’union, après l’accord passé entre La France insoumise et les écologistes, dimanche 1er mai, la majorité d’Emmanuel Macron, elle, débat encore. Cela fait plusieurs semaines qu’elle tente de faire émerger un accord entre ses différents mouvements en vue des élections législatives des 12 et 19 juin.

C’est évidemment sur la question des investitures que les tensions sont les plus vives. La liste des formations prétendant à un groupe parlementaire dans la majorité, avec pour motivation principale l’accès aux financements publics, s’allonge depuis quelques mois.

Les investitures aux législatives de 2022 créent des remous au sein de la majorité

A droite s’alignent Agir, la formation présidée par le ministre du commerce extérieur, Franck Riester, le Parti radical de Laurent Hénart, Horizons, le mouvement de l’ancien premier ministre Edouard Philippe, sans compter la vingtaine de futurs ralliés du parti Les Républicains (LR) qui n’ont pas décidé s’ils seront sous la bannière de La République en marche (LRM), d’Horizons ou d’une autre structure. Au centre, on trouve les deux groupes dépositaires de l’alliance présidentielle de 2017, LRM et le MoDem. Et, à gauche, cela se bouscule aussi avec le mouvement Territoires de progrès, piloté par le ministre des comptes publics, Olivier Dussopt, la Fédération progressiste de l’ex-maire (PS) de Dijon François Rebsamen, le parti écologiste En commun de la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, et, tout dernier venu, Refondation républicaine, de Jean-Pierre Chevènement.

Préservation des équilibres

Du fait de leur soutien à Emmanuel Macron, toutes ces organisations ont vocation à présenter des candidats aux législatives sous une même bannière. Mais les modalités générales sont encore à définir, à six semaines du scrutin.

« Nous voulons que [ceux] qui iront devant les Français portent le même projet, qu’ils s’engagent à soutenir le projet présidentiel et le gouvernement qui sera nommé. Ensuite, les sensibilités pourront vivre », a esquissé, le 27 avril, dans un entretien à Midi libre, le président (LRM) de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, la « tour de contrôle » des négociations. Charge au ministre des relations avec le Parlement, Marc Fesneau, membre du MoDem, de veiller à la préservation des équilibres de l’actuelle majorité. Ce dernier recense donc les différents candidats et les circonscriptions visées, sans omettre d’indiquer leurs points forts et leurs faiblesses.

Elections législatives 2022 : comment fonctionne ce scrutin qui suit l’élection présidentielle ?

Contrairement à 2017, aucune commission nationale d’investiture qui réunirait l’ensemble des éléments de la majorité n’est pour l’instant prévue. Les échanges « bilatéraux » qui ont débuté dès février entre M. Ferrand, M. Fesneau et les différentes composantes de la majorité se poursuivaient encore le week-end du 1er mai. Un accord est en voie de finalisation entre LRM et le MoDem ; le parti centriste de François Bayrou obtiendrait une centaine d’investitures et la reconduite de ses cinquante-quatre députés sortants.

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Opex 360

Pour Moscou, la livraison par les États-Unis d’hélicoptères Mil Mi-17 de fabrication russe à l’Ukraine est « illégale »

par Laurent Lagneau · 28 avril 2022

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Depuis que la Russie a envahi l’est de l’Ukraine, plusieurs pays ont livré aux forces ukrainiennes des équipements militaire d’origine soviétique qu’ils avaient conservés depuis la fin de la Guerre Froide, afin que celles-ci puissent se les approprier rapidement, étant donné qu’elles en étaient déjà dotées.

D’où la pression qui a pu être mise sur la Pologne, la Slovaquie ou bien encore la Bulgarie pour les convaincre de céder à Kiev leurs avions de combat MiG-29 « Fulcrum », étant donné qu’il faudrait beaucoup de temps pour apprendre aux pilotes ukrainiens à utiliser des aéronefs de conception occidentale.

Cela étant, en 2011, les États-Unis avaient acquis au moins 21 hélicoptères Mil MI-17V5 « Hip » auprès de la Russie, afin de renforcer les capacités aériennes de l’Armée nationale afghane [ANA]. Puis, en 2017, un programme avait été lancé en 2017 afin de les remplacer par des modèles américains, en l’occurrence des UH-60A Black Hawk.

Ce qui fait, après le retour des taliban à Kaboul, le Pentagone s’est retrouvé avec une quinzaine de Mi-17 sur les bras, certains d’entre-eux ayant été récupérés lors du retrait d’Afghanistan. Avant l’offensive russe, cinq exemplaires qui avaient été envoyés en Ukraine pour y être réparés furent officiellement cédés par les États-Unis aux forces ukrainiennes, dans le cadre du programme « Excess Defence Articles » [EDA].

À la mi-avril, la Maison Blanche a fait part de son intention de livrer 11 Mi-17 supplémentaires à l’Ukraine, dans le cadre d’un nouveau paquet d’aides militaires. Cependant, peu après cette annonce, il a été rapporté que l’administration américaine avait renoncé à founir ces hélicoptères à Kiev. Ce qui s’est révélé être faux puisque ces appareils figurent bel et bien sur la liste des équipements fournis aux forces ukrainiennes qu’a publiée le département d’État, le 25 avril.

Quoi qu’il en soit, tout n’est pas permis en matière de vente d’équipements militaires… Ainsi, un pays qui souhaite céder des armements à un tiers doit en demander l’autorisation à celui qui les lui a vendu. C’est d’ailleurs ce n’a pas manqué de rappeler le Service fédéral russe de coopération militaro-technique [FSVTS]… deux semaines après les annonces de Washington.

Ainsi, via un communiqué publié le 27 avril, le FSVTS a dit « protester contre tout transfert illégal vers l’Ukraine […] d’armes et d’aquipements militaires de fabrication russe [ou soviétique], dont les hélicoptères fournis par JSC Rosoboronexport dans le cadre d’un important contrat avec le Pentagone conclu en 2011 ».

Et, joignant une copie du contrat signé en 2011 [dont l’authenticité ne peut pas être vérifiée], le FSVTS rappelle que les États-Unis avaient pris l’engagement de transférer ces hélicoptères à l’armée afghane… Et que seul l’Afghanistan était en droit de les « réexporter » à un pays tiers après en avoir demandé l’autorisation à la Russie.

« La décision des États-Unis de fournir les hélicoptères ‘afghans’ susmentionnés à l’Ukraine viole de manière flagrante les fondements du droit international et les dispositions des documents contractuels russo-américains », a conclu le FSVTS. Reste à voir si Moscou portera l’affaire devant une Cour internationale d’arbitrage pour régler ce litige « commercial »… Ce qui est peu probable.

Pour Moscou, la livraison par les États-Unis d’hélicoptères Mil Mi-17 de fabrication russe à l’Ukraine est « illégale »

par Laurent Lagneau · 28 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Depuis que la Russie a envahi l’est de l’Ukraine, plusieurs pays ont livré aux forces ukrainiennes des équipements militaire d’origine soviétique qu’ils avaient conservés depuis la fin de la Guerre Froide, afin que celles-ci puissent se les approprier rapidement, étant donné qu’elles en étaient déjà dotées.

D’où la pression qui a pu être mise sur la Pologne, la Slovaquie ou bien encore la Bulgarie pour les convaincre de céder à Kiev leurs avions de combat MiG-29 « Fulcrum », étant donné qu’il faudrait beaucoup de temps pour apprendre aux pilotes ukrainiens à utiliser des aéronefs de conception occidentale.

Cela étant, en 2011, les États-Unis avaient acquis au moins 21 hélicoptères Mil MI-17V5 « Hip » auprès de la Russie, afin de renforcer les capacités aériennes de l’Armée nationale afghane [ANA]. Puis, en 2017, un programme avait été lancé en 2017 afin de les remplacer par des modèles américains, en l’occurrence des UH-60A Black Hawk.

Ce qui fait, après le retour des taliban à Kaboul, le Pentagone s’est retrouvé avec une quinzaine de Mi-17 sur les bras, certains d’entre-eux ayant été récupérés lors du retrait d’Afghanistan. Avant l’offensive russe, cinq exemplaires qui avaient été envoyés en Ukraine pour y être réparés furent officiellement cédés par les États-Unis aux forces ukrainiennes, dans le cadre du programme « Excess Defence Articles » [EDA].

À la mi-avril, la Maison Blanche a fait part de son intention de livrer 11 Mi-17 supplémentaires à l’Ukraine, dans le cadre d’un nouveau paquet d’aides militaires. Cependant, peu après cette annonce, il a été rapporté que l’administration américaine avait renoncé à founir ces hélicoptères à Kiev. Ce qui s’est révélé être faux puisque ces appareils figurent bel et bien sur la liste des équipements fournis aux forces ukrainiennes qu’a publiée le département d’État, le 25 avril.

Quoi qu’il en soit, tout n’est pas permis en matière de vente d’équipements militaires… Ainsi, un pays qui souhaite céder des armements à un tiers doit en demander l’autorisation à celui qui les lui a vendu. C’est d’ailleurs ce n’a pas manqué de rappeler le Service fédéral russe de coopération militaro-technique [FSVTS]… deux semaines après les annonces de Washington.

Ainsi, via un communiqué publié le 27 avril, le FSVTS a dit « protester contre tout transfert illégal vers l’Ukraine […] d’armes et d’aquipements militaires de fabrication russe [ou soviétique], dont les hélicoptères fournis par JSC Rosoboronexport dans le cadre d’un important contrat avec le Pentagone conclu en 2011 ».

Et, joignant une copie du contrat signé en 2011 [dont l’authenticité ne peut pas être vérifiée], le FSVTS rappelle que les États-Unis avaient pris l’engagement de transférer ces hélicoptères à l’armée afghane… Et que seul l’Afghanistan était en droit de les « réexporter » à un pays tiers après en avoir demandé l’autorisation à la Russie.

« La décision des États-Unis de fournir les hélicoptères ‘afghans’ susmentionnés à l’Ukraine viole de manière flagrante les fondements du droit international et les dispositions des documents contractuels russo-américains », a conclu le FSVTS. Reste à voir si Moscou portera l’affaire devant une Cour internationale d’arbitrage pour régler ce litige « commercial »… Ce qui est peu probable.

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Depuis que la Russie a envahi l’est de l’Ukraine, plusieurs pays ont livré aux forces ukrainiennes des équipements militaire d’origine soviétique qu’ils avaient conservés depuis la fin de la Guerre Froide, afin que celles-ci puissent se les approprier rapidement, étant donné qu’elles en étaient déjà dotées.

D’où la pression qui a pu être mise sur la Pologne, la Slovaquie ou bien encore la Bulgarie pour les convaincre de céder à Kiev leurs avions de combat MiG-29 « Fulcrum », étant donné qu’il faudrait beaucoup de temps pour apprendre aux pilotes ukrainiens à utiliser des aéronefs de conception occidentale.

Cela étant, en 2011, les États-Unis avaient acquis au moins 21 hélicoptères Mil MI-17V5 « Hip » auprès de la Russie, afin de renforcer les capacités aériennes de l’Armée nationale afghane [ANA]. Puis, en 2017, un programme avait été lancé en 2017 afin de les remplacer par des modèles américains, en l’occurrence des UH-60A Black Hawk.

Ce qui fait, après le retour des taliban à Kaboul, le Pentagone s’est retrouvé avec une quinzaine de Mi-17 sur les bras, certains d’entre-eux ayant été récupérés lors du retrait d’Afghanistan. Avant l’offensive russe, cinq exemplaires qui avaient été envoyés en Ukraine pour y être réparés furent officiellement cédés par les États-Unis aux forces ukrainiennes, dans le cadre du programme « Excess Defence Articles » [EDA].

À la mi-avril, la Maison Blanche a fait part de son intention de livrer 11 Mi-17 supplémentaires à l’Ukraine, dans le cadre d’un nouveau paquet d’aides militaires. Cependant, peu après cette annonce, il a été rapporté que l’administration américaine avait renoncé à founir ces hélicoptères à Kiev. Ce qui s’est révélé être faux puisque ces appareils figurent bel et bien sur la liste des équipements fournis aux forces ukrainiennes qu’a publiée le département d’État, le 25 avril.

Quoi qu’il en soit, tout n’est pas permis en matière de vente d’équipements militaires… Ainsi, un pays qui souhaite céder des armements à un tiers doit en demander l’autorisation à celui qui les lui a vendu. C’est d’ailleurs ce n’a pas manqué de rappeler le Service fédéral russe de coopération militaro-technique [FSVTS]… deux semaines après les annonces de Washington.

Ainsi, via un communiqué publié le 27 avril, le FSVTS a dit « protester contre tout transfert illégal vers l’Ukraine […] d’armes et d’aquipements militaires de fabrication russe [ou soviétique], dont les hélicoptères fournis par JSC Rosoboronexport dans le cadre d’un important contrat avec le Pentagone conclu en 2011 ».

Et, joignant une copie du contrat signé en 2011 [dont l’authenticité ne peut pas être vérifiée], le FSVTS rappelle que les États-Unis avaient pris l’engagement de transférer ces hélicoptères à l’armée afghane… Et que seul l’Afghanistan était en droit de les « réexporter » à un pays tiers après en avoir demandé l’autorisation à la Russie.

« La décision des États-Unis de fournir les hélicoptères ‘afghans’ susmentionnés à l’Ukraine viole de manière flagrante les fondements du droit international et les dispositions des documents contractuels russo-américains », a conclu le FSVTS. Reste à voir si Moscou portera l’affaire devant une Cour internationale d’arbitrage pour régler ce litige « commercial »… Ce qui est peu probable.

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Depuis que la Russie a envahi l’est de l’Ukraine, plusieurs pays ont livré aux forces ukrainiennes des équipements militaire d’origine soviétique qu’ils avaient conservés depuis la fin de la Guerre Froide, afin que celles-ci puissent se les approprier rapidement, étant donné qu’elles en étaient déjà dotées.

D’où la pression qui a pu être mise sur la Pologne, la Slovaquie ou bien encore la Bulgarie pour les convaincre de céder à Kiev leurs avions de combat MiG-29 « Fulcrum », étant donné qu’il faudrait beaucoup de temps pour apprendre aux pilotes ukrainiens à utiliser des aéronefs de conception occidentale.

Cela étant, en 2011, les États-Unis avaient acquis au moins 21 hélicoptères Mil MI-17V5 « Hip » auprès de la Russie, afin de renforcer les capacités aériennes de l’Armée nationale afghane [ANA]. Puis, en 2017, un programme avait été lancé en 2017 afin de les remplacer par des modèles américains, en l’occurrence des UH-60A Black Hawk.

Ce qui fait, après le retour des taliban à Kaboul, le Pentagone s’est retrouvé avec une quinzaine de Mi-17 sur les bras, certains d’entre-eux ayant été récupérés lors du retrait d’Afghanistan. Avant l’offensive russe, cinq exemplaires qui avaient été envoyés en Ukraine pour y être réparés furent officiellement cédés par les États-Unis aux forces ukrainiennes, dans le cadre du programme « Excess Defence Articles » [EDA].

furent officiellement cédés

À la mi-avril, la Maison Blanche a fait part de son intention de livrer 11 Mi-17 supplémentaires à l’Ukraine, dans le cadre d’un nouveau paquet d’aides militaires. Cependant, peu après cette annonce, il a été rapporté que l’administration américaine avait renoncé à founir ces hélicoptères à Kiev. Ce qui s’est révélé être faux puisque ces appareils figurent bel et bien sur la liste des équipements fournis aux forces ukrainiennes qu’a publiée le département d’État, le 25 avril.

avait renoncéliste des équipements

Quoi qu’il en soit, tout n’est pas permis en matière de vente d’équipements militaires… Ainsi, un pays qui souhaite céder des armements à un tiers doit en demander l’autorisation à celui qui les lui a vendu. C’est d’ailleurs ce n’a pas manqué de rappeler le Service fédéral russe de coopération militaro-technique [FSVTS]… deux semaines après les annonces de Washington.

Ainsi, via un communiqué publié le 27 avril, le FSVTS a dit « protester contre tout transfert illégal vers l’Ukraine […] d’armes et d’aquipements militaires de fabrication russe [ou soviétique], dont les hélicoptères fournis par JSC Rosoboronexport dans le cadre d’un important contrat avec le Pentagone conclu en 2011 ».

communiqué

Et, joignant une copie du contrat signé en 2011 [dont l’authenticité ne peut pas être vérifiée], le FSVTS rappelle que les États-Unis avaient pris l’engagement de transférer ces hélicoptères à l’armée afghane… Et que seul l’Afghanistan était en droit de les « réexporter » à un pays tiers après en avoir demandé l’autorisation à la Russie.

« La décision des États-Unis de fournir les hélicoptères ‘afghans’ susmentionnés à l’Ukraine viole de manière flagrante les fondements du droit international et les dispositions des documents contractuels russo-américains », a conclu le FSVTS. Reste à voir si Moscou portera l’affaire devant une Cour internationale d’arbitrage pour régler ce litige « commercial »… Ce qui est peu probable.

Le Monde

Une agression contre le monde

La barbarie destructrice de la Russie tente de rayer l’Ukraine de la carte, mais elle frappe aussi le monde entier. Les pénuries et la récession qui ont commencé ne sont rien à côté des famines à venir : selon le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, le conflit pourrait entraîner un « effondrement du système alimentaire mondial », « un ouragan de famine ».

La guerre empêche en effet l’Ukraine d’exporter les céréales et autres denrées qui débordent dans les silos, tandis que les exportations russes sont entravées par divers problèmes internes et par la volonté de la Russie d’augmenter ses stocks, au détriment de ses voisins du Caucase qu’elle fournissait habituellement et, a fortiori, de tous les pays dépendant de ses exportations. Or, l’Ukraine et la Russie pèsent ensemble 29 % du commerce mondial du blé. L’Ukraine fournit à elle seule près de la moitié de l’approvisionnement en blé du Programme alimentaire mondial. En temps normal, l’Ukraine produit suffisamment pour nourrir 400 millions de personnes dans le monde.

Ukraine : « Ne laissons pas Vladimir Poutine faire de la famine une arme de guerre et de chaos »

L’ONU a supplié la Russie de lever le blocus des ports ukrainiens pour permettre d’acheminer les céréales vers les pays qui en ont un besoin vital. La Russie n’a même pas répondu. Or, le président russe, Vladimir Poutine, sait parfaitement les désastres qui se produiront, dès l’automne et plus encore en 2023, si l’Ukraine ne peut pas exporter ses céréales et semer pour la prochaine récolte. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), « de huit à treize millions de personnes supplémentaires pourraient souffrir de sous-nutrition à travers le monde en 2022-2023. La progression de la malnutrition sera particulièrement marquée dans les régions d’Asie-Pacifique et d’Afrique subsaharienne ». Le directeur général de la FAO, Qu Dongyu, a ajouté, dans un communiqué, que « l’Egypte, la Turquie, le Bangladesh et l’Iran, qui sont les plus grands importateurs de blé, achètent plus de 60 % de leur blé à l’Ukraine et à la Russie, et en importent des quantités très importantes. Le Liban, la Tunisie, le Yémen, la Libye et le Pakistan sont eux aussi fortement dépendants de ces deux pays pour leur approvisionnement en blé ».

Le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation, Michael Fakhri, a exhorté Moscou à « arrêter immédiatement les attaques militaires contre l’Ukraine, avant qu’il n’y ait de profondes conséquences mondiales et à long terme sur la sécurité alimentaire de chacun ». Il estime que « la nourriture ne devrait jamais être militarisée et aucun pays au monde ne devrait être poussé à la famine et au désespoir » et redoute également que cette guerre ne provoque des taux d’insécurité alimentaire importants en Ukraine, et augmente la sous-nutrition en Russie. « Même si la guerre fait rage, la communauté internationale doit accorder une attention particulière au soutien des exploitations agricoles familiales et des petits agriculteurs en Ukraine, [car] les exploitations familiales et les petits agriculteurs se révèlent être les plus adaptables et les plus résilients en temps de crise. »

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Opex 360

Des sous-marins nucléaires d’attaque de l’Otan, dont un français, se réunissent en Écosse

par Laurent Lagneau · 29 avril 2022

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Il y a un peu plus de six mois, les relations de Paris avec Washington et Londres connurent un sérieux « coup de tabac » en raison de la création de l’alliance stratégique [AUKUS], nouée par les États-Unis et le Royaume-Uni avec l’Australie. Et pour cause : négocié dans le plus grand secret, ce pacte eut pour conséquence l’annulation par Canberra de l’acquisition de douze sous-marins de type Shortfin Barracuda auprès du constructeur français Naval Group.

Visiblement, la brouille est désormais oubliée et l’invasion de l’Ukraine par la Russie a permis de raffermir les liens… Au point que, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux le 26 avril, un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] français, de type Rubis, a été repéré dans les eaux de la base navale de Faslane [ou HMNB Clyde, en Écosse], laquelle abrite les SNA de type Astute et les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de type Vanguard de la Royal Navy.

French Navy Rubis-class nuclear attack submarine coming into Faslane, Scotland – April 26, 2022

* photo posted by @DougieCoullPics pic.twitter.com/TKBZDE65AX

— WarshipCam (@WarshipCam) April 26, 2022

Vingt-quatre heures plus tard, un autre SNA, américain cette fois, de type Virginia [et identifié comme étant l’USS Indiana], a également été aperçu à Faslane.

Si l’US Navy communique régulièrement sur les escales de ses SNA, de meme que son homologue britannique, qui a d’ailleurs récemment fait état d’une escale du HMS Ambush en Norvège, la Marine nationale est en général beaucoup plus discrète sur les mouvements de ses sous-marins.

USS Indiana (SSN 789) Virginia-class Block III attack submarine coming into Faslane, Scotland – April 27, 2022 #ussindiana #ssn789

* photo courtesy of @SheilaLWeir pic.twitter.com/3RASJuBocI

— WarshipCam (@WarshipCam) April 27, 2022

Pour rappel, parmi les membres de l’Otan, seuls le Royaume-Uni, les États-Unis et la France possèdent des SNA et des SNLE.

Aussi, et même si aucune explication n’a été pour le moment avancée au sujet de la présence de ces sous-marins français et américain en Écosse, cette « réunion » est, a priori, inédite. Et elle peut être vue comme un message adressé à Moscou, d’autant plus que Faslane occupe une position stratégique par rapport au passage dit GIUK [Groenland, Islande, Royaume-Uni], lequel est fréquenté par les sous-marins russes alors qu’il est crucial pour les lignes d’approvisionnement entre l’Amérique du Nord et l’Europe.

Par ailleurs, cette « réunion » de sous-marins nucléaires d’attaque en Écosse se tient quelques semaines après les importantes manoeuvres « Cold Response 22 », organisées en Norvège. Probablement que le SNA français y a pris part [le porte-hélicoptères amphibie Dixmude y avait été engagé, ndlr].

Photo : SNA Casabianca – archive [pour rappel, seuls quatre SNA de type Rubis sont actuellement opérationnels après l’incendie de la Perle, à savoir le Casabianca, le Rubis, l’Émeraude et l’Améthyste

Des sous-marins nucléaires d’attaque de l’Otan, dont un français, se réunissent en Écosse

par Laurent Lagneau · 29 avril 2022

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Il y a un peu plus de six mois, les relations de Paris avec Washington et Londres connurent un sérieux « coup de tabac » en raison de la création de l’alliance stratégique [AUKUS], nouée par les États-Unis et le Royaume-Uni avec l’Australie. Et pour cause : négocié dans le plus grand secret, ce pacte eut pour conséquence l’annulation par Canberra de l’acquisition de douze sous-marins de type Shortfin Barracuda auprès du constructeur français Naval Group.

Visiblement, la brouille est désormais oubliée et l’invasion de l’Ukraine par la Russie a permis de raffermir les liens… Au point que, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux le 26 avril, un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] français, de type Rubis, a été repéré dans les eaux de la base navale de Faslane [ou HMNB Clyde, en Écosse], laquelle abrite les SNA de type Astute et les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de type Vanguard de la Royal Navy.

French Navy Rubis-class nuclear attack submarine coming into Faslane, Scotland – April 26, 2022

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Vingt-quatre heures plus tard, un autre SNA, américain cette fois, de type Virginia [et identifié comme étant l’USS Indiana], a également été aperçu à Faslane.

Si l’US Navy communique régulièrement sur les escales de ses SNA, de meme que son homologue britannique, qui a d’ailleurs récemment fait état d’une escale du HMS Ambush en Norvège, la Marine nationale est en général beaucoup plus discrète sur les mouvements de ses sous-marins.

USS Indiana (SSN 789) Virginia-class Block III attack submarine coming into Faslane, Scotland – April 27, 2022 #ussindiana #ssn789

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Pour rappel, parmi les membres de l’Otan, seuls le Royaume-Uni, les États-Unis et la France possèdent des SNA et des SNLE.

Aussi, et même si aucune explication n’a été pour le moment avancée au sujet de la présence de ces sous-marins français et américain en Écosse, cette « réunion » est, a priori, inédite. Et elle peut être vue comme un message adressé à Moscou, d’autant plus que Faslane occupe une position stratégique par rapport au passage dit GIUK [Groenland, Islande, Royaume-Uni], lequel est fréquenté par les sous-marins russes alors qu’il est crucial pour les lignes d’approvisionnement entre l’Amérique du Nord et l’Europe.

Par ailleurs, cette « réunion » de sous-marins nucléaires d’attaque en Écosse se tient quelques semaines après les importantes manoeuvres « Cold Response 22 », organisées en Norvège. Probablement que le SNA français y a pris part [le porte-hélicoptères amphibie Dixmude y avait été engagé, ndlr].

Photo : SNA Casabianca – archive [pour rappel, seuls quatre SNA de type Rubis sont actuellement opérationnels après l’incendie de la Perle, à savoir le Casabianca, le Rubis, l’Émeraude et l’Améthyste

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Il y a un peu plus de six mois, les relations de Paris avec Washington et Londres connurent un sérieux « coup de tabac » en raison de la création de l’alliance stratégique [AUKUS], nouée par les États-Unis et le Royaume-Uni avec l’Australie. Et pour cause : négocié dans le plus grand secret, ce pacte eut pour conséquence l’annulation par Canberra de l’acquisition de douze sous-marins de type Shortfin Barracuda auprès du constructeur français Naval Group.

Visiblement, la brouille est désormais oubliée et l’invasion de l’Ukraine par la Russie a permis de raffermir les liens… Au point que, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux le 26 avril, un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] français, de type Rubis, a été repéré dans les eaux de la base navale de Faslane [ou HMNB Clyde, en Écosse], laquelle abrite les SNA de type Astute et les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de type Vanguard de la Royal Navy.

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Vingt-quatre heures plus tard, un autre SNA, américain cette fois, de type Virginia [et identifié comme étant l’USS Indiana], a également été aperçu à Faslane.

Si l’US Navy communique régulièrement sur les escales de ses SNA, de meme que son homologue britannique, qui a d’ailleurs récemment fait état d’une escale du HMS Ambush en Norvège, la Marine nationale est en général beaucoup plus discrète sur les mouvements de ses sous-marins.

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Pour rappel, parmi les membres de l’Otan, seuls le Royaume-Uni, les États-Unis et la France possèdent des SNA et des SNLE.

Aussi, et même si aucune explication n’a été pour le moment avancée au sujet de la présence de ces sous-marins français et américain en Écosse, cette « réunion » est, a priori, inédite. Et elle peut être vue comme un message adressé à Moscou, d’autant plus que Faslane occupe une position stratégique par rapport au passage dit GIUK [Groenland, Islande, Royaume-Uni], lequel est fréquenté par les sous-marins russes alors qu’il est crucial pour les lignes d’approvisionnement entre l’Amérique du Nord et l’Europe.

Par ailleurs, cette « réunion » de sous-marins nucléaires d’attaque en Écosse se tient quelques semaines après les importantes manoeuvres « Cold Response 22 », organisées en Norvège. Probablement que le SNA français y a pris part [le porte-hélicoptères amphibie Dixmude y avait été engagé, ndlr].

Photo : SNA Casabianca – archive [pour rappel, seuls quatre SNA de type Rubis sont actuellement opérationnels après l’incendie de la Perle, à savoir le Casabianca, le Rubis, l’Émeraude et l’Améthyste

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Il y a un peu plus de six mois, les relations de Paris avec Washington et Londres connurent un sérieux « coup de tabac » en raison de la création de l’alliance stratégique [AUKUS], nouée par les États-Unis et le Royaume-Uni avec l’Australie. Et pour cause : négocié dans le plus grand secret, ce pacte eut pour conséquence l’annulation par Canberra de l’acquisition de douze sous-marins de type Shortfin Barracuda auprès du constructeur français Naval Group.

Visiblement, la brouille est désormais oubliée et l’invasion de l’Ukraine par la Russie a permis de raffermir les liens… Au point que, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux le 26 avril, un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] français, de type Rubis, a été repéré dans les eaux de la base navale de Faslane [ou HMNB Clyde, en Écosse], laquelle abrite les SNA de type Astute et les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de type Vanguard de la Royal Navy.

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April 26, 2022

Vingt-quatre heures plus tard, un autre SNA, américain cette fois, de type Virginia [et identifié comme étant l’USS Indiana], a également été aperçu à Faslane.

Si l’US Navy communique régulièrement sur les escales de ses SNA, de meme que son homologue britannique, qui a d’ailleurs récemment fait état d’une escale du HMS Ambush en Norvège, la Marine nationale est en général beaucoup plus discrète sur les mouvements de ses sous-marins.

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Aussi, et même si aucune explication n’a été pour le moment avancée au sujet de la présence de ces sous-marins français et américain en Écosse, cette « réunion » est, a priori, inédite. Et elle peut être vue comme un message adressé à Moscou, d’autant plus que Faslane occupe une position stratégique par rapport au passage dit GIUK [Groenland, Islande, Royaume-Uni], lequel est fréquenté par les sous-marins russes alors qu’il est crucial pour les lignes d’approvisionnement entre l’Amérique du Nord et l’Europe.

Par ailleurs, cette « réunion » de sous-marins nucléaires d’attaque en Écosse se tient quelques semaines après les importantes manoeuvres « Cold Response 22 », organisées en Norvège. Probablement que le SNA français y a pris part [le porte-hélicoptères amphibie Dixmude y avait été engagé, ndlr].

Photo : SNA Casabianca – archive [pour rappel, seuls quatre SNA de type Rubis sont actuellement opérationnels après l’incendie de la Perle, à savoir le Casabianca, le Rubis, l’Émeraude et l’Améthyste

BBC

Tourette's syndrome: 'Living with it is hard but we laugh at it'

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"Don't judge me, I can't make it stop."

That's what Lucy-Marie, 12, wants everyone with assumptions about Tourette's syndrome to know.

The tics the 12-year-old started to develop when she was eight were, at first, a mystery to her and her mother Toniann.

But after the involuntary movements, swearing and often "funny" call-outs got more frequent, she decided to write a book to help her cope.

Story by Tyler Edwards, video by Nick Hartley

Le Monde

L’enfer de Marioupol raconté par ses survivants

Emmanuel Grynszpan (Zaporijia, Ukraine, envoyé spécial)

Publié hier à 13h00, mis à jour à 01h08

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ReportageDes civils parvenus à quitter la ville du sud-est de l’Ukraine bombardée depuis deux mois par les forces russes décrivent des cadavres partout dans les rues.

Evgueni, 37 ans, jette un regard craintif vers le ciel plusieurs fois par minute. Juste un bref coup d’œil, comme un réflexe après deux mois de bombardements intenses. Au volant d’une vieille camionnette jaune arrêtée sur le parking d’un supermarché de Zaporijia, il arrive tout juste, ce jeudi 28 avril, de Marioupol, une ville qui comptait 500 000 habitants avant-guerre, située à 150 kilomètres au sud-est et occupée par l’armée russe. Treize personnes, dont trois enfants, et deux chiens sortent du véhicule pour se dégourdir les jambes après dix heures d’un trajet pénible, ponctué de fouilles aux points de contrôle de l’armée russe.

Guerre en Ukraine en direct : un adolescent tué dans une frappe russe sur Odessa, les Ukrainiens craignent que la ville ne soit un des prochains objectifs de la Russie

« On vient de passer deux mois à se faire bombarder nuit et jour », raconte cet entrepreneur, copropriétaire d’une ferme piscicole. Sa voix grave, sa posture un peu en arrière et son attitude envers les autres passagers de la camionnette suggèrent un homme ayant l’habitude de commander et de dominer ses émotions. Mais, aujourd’hui, il ne tient pas en place et parle sans reprendre son souffle.

« Des avions [russes] tournaient sans cesse dans le ciel au-dessus de nos têtes, très haut. Ils tirent des [missiles] Kinjal, paraît-il, et lâchent des bombes énormes. C’était des Souchki [Soukhoï], ils volaient très haut, par groupe de deux ou quatre. La défense antiaérienne [ukrainienne] a essayé de les abattre au début, mais sans succès. »

Deux semaines de guerre sur le front du Donbass

Evgueni sait qu’il est désormais en sécurité à Zaporijia, à plus de 30 kilomètres du front, mais il reste fébrile et affligé du tic consistant à scruter en permanence le ciel. « Ça tirait de tous les côtés. Des navires de guerre russes au large, l’artillerie, des tanks… Nous étions terrés en permanence dans la cave. La nuit, j’ai vu plusieurs fois des trucs bizarres, très lumineux, des bombes qui explosent dans le ciel et illuminent la moitié de la ville pendant plusieurs minutes. Je crois que c’était des bombes au phosphore », dit-il.

Le phosphore blanc est parfois utilisé de manière défensive pour créer un écran de fumée ou pour éclairer une vaste zone de combat. Il devient une arme chimique lorsqu’il est utilisé pour ses capacités offensives, incendiaires et toxiques. En 1983, l’Organisation des Nations unies a interdit son utilisation offensive et considère qu’elle constitue un crime de guerre.

Guerre en Ukraine : les Occidentaux en alerte face aux soupçons d’utilisation d’armes chimiques par les Russes

Tirant un smartphone de sa poche, Evgueni montre une vidéo de la cour d’une maison détruite avec un brasero de fortune installé rapidement pour préparer un repas. Soudain, une violente explosion retentit et une fumée apparaît sur les ruines de la maison d’en face. Puis des gravats soulevés par la déflagration s’abattent dans la cour, du sable, des cailloux. A l’évidence, c’est tombé tout près. Une seconde explosion retentit quelques secondes plus tard, l’image devient saccadée. On comprend que celui qui tient la caméra court vers un abri, puis la vidéo s’arrête. « C’était comme ça tous les jours », conclut Evgueni.

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Opex 360

Le Royaume-Uni négocie l’achat de 26 chasseurs-bombardiers F-35B supplémentaires

par Laurent Lagneau · 2 mai 2022

Toutes les photographies prises durant le récent déploiement du porte-avions HMS Prince of Wales près du Grand Nord et diffusées par la Royal Navy ont un point commun : elles montrent un pont d’envol vide d’avions de combat F-35B. Et pour cause : actuellement, les forces britanniques en comptent à peine une vingtaine, ce qui est clairement insuffisant quand l’on sait qu’un certains d’entre-eux servent à la formation des pilotes, quand ils ne sont pas tout simplement en maintenance.

En outre, huit de ces F-35B [ceux du No 617 Squadron de la Royal Air Force – RAF] avaient été mobilisés pendant plus de six mois pour le premier déploiement du porte-avions HMS Queen Elizabeth. Pour rappel, l’un d’eux fut accidentellement perdu en Méditerranée. Pour faire l’appoint, le groupe aérien embarqué avait été complété par des appareils du Marine Fighter Attack Squadron 211 de l’US Marine Corps.

Pour le moment, le Royaume-Uni a commandé 48 F-35B auprès du constructeur américain Lockheed-Martin, sur les 138 initialement prévus.

Cela étant, rien ne dit que cette cible sera effectivement atteinte. Publié en mars 2021, la revue stratégique intitulée « La défense à l’ère de la compétition » était restée floue sur ce point. « La Royal Air Force continuera à accroître sa capacité de combat aérien au cours des prochaines années […] en allant au-delà des 48 avions F-35 que nous avons déjà commandés », y était-il indiqué. Et le document n’avait rien dit au sujet de la Fleet Air Arm, alors que le 809 Naval Air Squadron est appelé, en principe, à mettre en oeuvre ce type de chasseur-bombardier.

Finalement, on en sait désormais un peu plus sur les intentions de Londres. En effet, lors d’une audition parlementaire, la semaine passé, l’Air Marshal Richard Knighton, chef d’état-major adjoint des forces britanniques, responsable du budget et des capacités militaires, a précisé qu’un second lot comprenant 26 F-35B serait commandé, ce qui portera le nombre d’appareils en service à 74 unités [ou 73 si celui perdu en Méditerranée n’est pas remplacé, ndlr]. Cependant, il n’a pas donné d’échéance pour cette nouvelle commande.

« Nous sommes en train de négocier cet achat supplémentaire au-delà des 48 [exemplaires] avec le Bureau du programme conjoint et Lockheed Martin. Le ministre [de la Défense, Ben Wallace] a été très clair sur le fait que l’engagement final que nous prendrons pour ces avions dépendra de l’amélioration des coûts associés au soutien et à l’intégration des armes britanniques. Mais nous avons réservé le budget pour cette augmentation et l’infrastructure associée », a expliqué l’Air Marshal Knighton.

Sera-t-il question d’aller plus loin par la suite? La lettre d’intention signée par le Royaume-Uni pour acquérir jusqu’à 138 F-35B reste valable pendant la durée du programme.

Cependant, une décision sur la commande d’un troisième lot ne sera pas prise d’ici 2025. Et elle dépendra de « ce que nous déciderons de faire avec le programme « Future Combat Air System » [FCAS, encore appelé Tempest », a indiqué l’officier. « Il est parfaitement plausible d’imaginer une situation dans laquelle nous pourrions avoir la flotte de 138 F-35 que nous avons initialement décrite au début des années 2000 », a-t-il ajouté.

BBC

Jacky Hunt-Broersma: The cancer survivor who ran 104 marathons in 104 days

By Sam CabralBBC News, Washington

A woman who took up running after she lost her left leg to cancer has passed the Guinness World Record for most consecutive marathons.

Jacky Hunt-Broersma, 46, has run 26.2-miles every day since mid-January, normally taking around five hours.

On Saturday, she completed her 104th consecutive marathon in as many days - an achievement she expects to be certified by Guinness World Records.

A spokesperson said certifying the record would take around three months.

Waking up on Sunday - a day off at long last - was a bizarre experience for Jacky.

"Part of me was really happy to be done," she tells the BBC from her home in Arizona. "And the other part kept thinking I need to go running."

Her body is also recovering from the record-chasing effort, despite having stopped. "I feel tighter than I have the whole 104 marathons," she admits.

But Jacky - who was born and raised in South Africa, and has also lived in England and the Netherlands - is grateful. Because running has given her the confidence she was afraid she would never regain.

In 2002, doctors in the Netherlands diagnosed her with Ewing's sarcoma, a rare type of bone cancer.

Within two weeks, they amputated her left leg to save her life. She was only 26 years old.

"It was a rollercoaster," she recalls. "Everything happened so fast."

For the first couple of years, Jacky struggled with the change in her life. She was angry that she had got cancer and embarrassed to be different. She wore long trousers in public so people would not notice the prosthetic.

Almost on a whim, she took up running in 2016.

She had cheered her husband on at long-distance running events but had never considered doing it herself, thinking it was only "for crazy people".

Buying a special prosthetic for long-distance runners, she signed up for her very first 10K (6.2 mile) run.

On the eve of the race, she switched her registration to the half-marathon category - and she has not looked back since, exploring longer distances and different terrains.

"I'm an all or nothing person, so I just threw myself in," she explains. "I love pushing boundaries and seeing how far I can push."

At the beginning of the year, Jacky gave herself a new goal: the record for most consecutive marathons.

The female Guinness record stood at 95 - set two years go by Alyssa Amos Clark, a non-amputee runner from Vermont - who did it as a pandemic coping strategy.

The male Guinness record is held by Enzo Caporaso of Italy with 59 - although Spanish ultra-runner Ricardo Abad reportedly ran 607 consecutive marathons, finishing in 2012.

So Jacky - a mother of two who works as an endurance coach - started running with the record in mind, making sure she always ran at least the length of a marathon.

Starting Monday I will be running a Marathon a day for 100 days, total of 2620 miles. Current record is 95 days. Yes totally crazy but I don't do small goals😜. We are always capable of more. More details on my IG pagehttps://t.co/upBJQumppN #SaturdayMotivation pic.twitter.com/nN9u3MEDXu

She did the world-famous Boston Marathon in Massachusetts and the Lost Dutchman in Arizona, but marathons are not scheduled every day, so she also ran on local dirt paths, neighbourhood trails and even her own treadmill at home.

And when British runner Kate Jayden broke Alyssa's record by completing 101 runs, Jacky kept going to beat her and "to round the month [of April] off" with one final marathon.

All told, she ran 2,734 miles. Guinness World Records told the AP news agency it would take around 12 to 15 weeks to review the evidence and certify the record.

Documenting those runs on social media, Jacky has raised over $88,000 (£70,000) for Amputee Blade Runners, a non-profit organisation that provides running blades like hers to amputees.

The runs have been mostly a mental game, she says, but they have also taken a physical toll.

She has to wear liners and sweat socks with her blades, and needs to foam roll, stretch and ice her leg stump daily. Remarkably, she remained injury-free throughout the feat.

In fact, Jacky wishes she had started running earlier.

"Running has made such a difference on my mental state and it showed me how strong my body can be. It gave me a total new acceptance of who I am and that I can do hard things."

And she is determined to keep going. Next up: the Moab, a gruelling 240-mile race in Utah this October.

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L'Humanité

Quel rapport les jeunes ont-ils avec la politique ? (2/2)

Le débat

Les 18-24 ans sont ceux qui votent le moins : 41 % d’entre eux n’ont pas participé au second tour de la présidentielle (58 % au premier).Plus qu’une indifférence, une exigence envers les politiques.

Latifa Madani

Pour les jeunes, le vote n’est plus le seul moyen, ni le meilleur pour s’exprimer en politique. Nombre d’entre eux se sont quand même déplacés aux urnes.

Vincent Tiberj, professeur à Sciences-Po Bordeaux et chercheur au Centre Émile-Durkheim

La jeunesse n’est pas un ensemble cohérent. Il y a des jeunesses, celle des quartiers relégués, celles du périurbain, du rural, des centres-villes. Il y a la jeunesse des classes moyennes, celle des classes supérieures, celle des catégories populaires. Il y a donc des jeunesses, en politique. Les jeunes qui se sont abstenus sont plutôt ceux des catégories populaires, dans le périurbain, peu diplômés, en emploi précarisé et ubérisé. Une jeunesse qui souffre, peu socialisée à la conscience collective. Ceux qui se sont mobilisés sont plutôt diplômés, urbains, de milieux médians ou aisés.

Quel rapport les jeunes ont-ils avec la politique ?  (1/2)

Aujourd’hui, c’est l’ensemble des générations nées après le baby-boom qui sont touchées par un rapport intermittent au vote car il n’est qu’un moyen parmi d’autres de s’exprimer, et un certain nombre d’entre eux vont considérer que ce n’est pas forcément le meilleur.

L’abstention pose souci pour ceux qui considèrent que la démocratie ne passe que par les urnes et par la délégation. Mais ils sont de plus en plus nombreux à ne pas être d’accord avec l’offre politique, à utiliser d’autres outils pour s’exprimer : militant du quotidien, pétitionnaire, manifestant, blogueur, consommateur avisé, etc. Pour eux, la politique passe par autre chose que le vote.

À la présidentielle, ce sont les 40 % d’abstention chez les jeunes qui ont été mis en avant et pas les 60 % qui se sont déplacés. On aurait pu s’attendre à pire car les jeunes (les moins de 35 ans) n’étaient pas au centre de cette campagne. Leurs demandes n’ont pas trouvé de réponse : inégalités sociales, réchauffement climatique, éducation. Au lieu de cela, ils ont eu immigration, insécurité, grand remplacement.

L’abstention pose souci à ceux pour qui la démocratie ne passe que par les urnes. » 

Malgré cela, malgré une campagne courte, phagocytée, les jeunes sont quand même allés voter. Ceux qui ont voté pour le RN expriment un malaise social et surtout identitaire. La jeunesse qui a voté pour Emmanuel Macron est celle qui va bien, issue de classes moyennes, qui fait les bonnes études, qui ne s’inquiète pas.

Ce qui est intéressant dans le vote pour Jean-Luc Mélenchon, plébiscité par les plus jeunes, de 18 à 24 ans, avec 31 % des voix, est qu’il a fédéré les trois jambes de la gauche, environnementale, sociale, culturelle. C’est la première fois que l’on a vu la jeunesse des quartiers populaires voter de la même façon que celle des quartiers bobos (diplômés des centres urbains). Les motivations ne sont pas forcément les mêmes, mais les unes et les autres se sont retrouvées derrière un même programme. Cela ne veut pas dire forcément qu’il est en train de se constituer une génération Mélenchon, car il y a eu une partie de vote utile, de vote de raison comme on a pu l’observer dans la génération climat.

Je ne me fais pas de souci pour les jeunes diplômés qui ont la capacité de s’informer, de lutter et de se construire un avenir par le collectif. Ce qui m’ennuie, ce sont les autres, qu’on laisse sur le bord du changement social et électoral.

Les jeunes sont désenchantés vis-à-vis de la capacité des politiques publiques à changer la vie. Or l’utilité du suffrage se fabrique avant même l’âge de voter.

Sebastian Roché, directeur de recherche au CNRS, Sciences-Po Grenoble, et Tristan Guerra, doctorant en science politique, Sciences-Po Grenoble.

Par leur vote, les jeunes font exister la nation comprise comme l’expression collective d’un corps politique. Leurs comportements électoraux lors de l’élection présidentielle interpellent. Leur déception vis-à-vis du mécanisme central de la fabrication de la nation illustre les ravages des inégalités dans la démocratie française. Le premier mécanisme qui les conduit à se tenir à l’écart des élections se forme au cours de l’adolescence. Il repose d’abord sur l’ancrage familial, en simplifiant le groupe auquel il appartient : le « haut » ou le « bas » de la société.

Ceux « du haut » ont une position favorable dans la société, appartiennent à la majorité ethnique et se sentent compétents pour juger des enjeux. Ensuite, leur culture civique dépend de leur expérience concrète de l’administration : ceux qui ont été scolarisés dans des collèges et lycées sans mixité sociale ou qui sont humiliés par les contrôles de police à répétition ne croient plus dans les vertus du vote. Ils n’arrivent pas vierges de toute histoire devant les élections. L’idée que le citoyen peut peser par son suffrage, donc que le vote a une utilité, se fabrique avant même d’atteindre l’âge de la majorité électorale.

Près de la moitié des 18-24 ans et des 25-34 ans ne sont pas allés voter au premier comme au second tour de l’élection présidentielle, quand seuls 20 % des 60-69 ans et 15 % des plus de 70 ans se sont abstenus. Cela dit, des travaux ont montré que, lorsqu’on prend en considération un ensemble de caractéristiques sociologiques (telles que le diplôme, la profession ou encore la trajectoire migratoire des individus), ces effets de l’âge sur la participation demeurent, mais s’estompent. Les raisons de l’abstention de la jeunesse tiennent aussi à des facteurs plus techniques qu’il ne faut pas négliger, comme la « mal-inscription » sur les listes électorales ou le fait de voter à distance de son lieu de résidence.

Si les jeunes participent moins, c’est aussi parce que les modalités du vote sont peu adaptées à leur mode de vie. » 

Si les jeunes participent moins, c’est aussi parce que les modalités du vote se sont peu adaptées à leurs modes de vie. Certains traits caractérisent la culture civique de la jeunesse. L’idée d’un devoir civique de l’électeur est mise en balance de celle du devoir de représentation et d’action des responsables politiques. La nouvelle génération se révèle moins intéressée que ses aînés par les thèmes de campagne mis en avant : la rhétorique annonce faire de la jeunesse une priorité, mais les candidats ont oublié de développer ceux qui lui tiennent à cœur.

Enfin, les jeunes sont aussi désenchantés vis-à-vis de la capacité des politiques publiques à changer la vie : la démocratie électorale n’est pas une fin en soi mais un mécanisme pour forcer l’attention du gouvernement aux attentes du peuple, à commencer par le fait de recevoir une éducation, et de pouvoir travailler. La preuve : les jeunes de moins de 30 ans qui n’ont pas le bac ont deux fois plus de probabilité de voter Le Pen que ceux qui ont un diplôme du supérieur. Le principal moteur de la protestation tient dans la crise d’efficacité des politiques publiques.

Pour aller plus loinPolitiquement jeune, d’Anne Muxel, L’Aube et Fondation Jean-Jaurès, 2018. La Nation inachevée. Les jeunes face à l’école et la police, de Sebastian Roché, Grasset, 2022.Générations désenchantées ? Jeunes et démocratie, de Laurent Lardeux et Vincent Tiberj, La Documentation française, 2021.

JeunesseÉlections 2022
BBC

Alabama hunt for missing prison inmate and guard

US police are searching for an escaped inmate who is facing murder charges, and a guard who may have helped him.

Inmate Casey White and corrections officer Vicki White were last seen on Friday morning at the Lauderdale County Sheriff's Office in Alabama.

Ms White said she was taking him to a mental evaluation, but officials later realised it had not been scheduled.

Police now believe Ms White helped orchestrate the escape and have issued a warrant for her arrest.

Speaking at a news conference on Friday, Lauderdale County Sheriff Rick Singleton noted that Ms White had sold her house about a month ago and had "talked about going to the beach".

Friday - the day the pair went missing - was supposed to be her final day at work.

Despite their matching surnames, the pair are not related. Authorities say Casey White should be considered "armed and extremely dangerous" - in part because he may now have access to the officer's gun.

Mr Singleton said Ms White left the detention centre with the prisoner at about 09:30 CDT (15:30 BST).

She had told after colleagues she was going to drop him at the courthouse for a mental health evaluation.

Ms White said she would then get some medical attention because she was not feeling well, Sheriff Singleton added. Authorities now believe this appointment was not real and formed part of the escape plan.

Shortly after 11:00 someone found her vehicle in a shopping centre car park.

At about 15:30 officials realised the prisoner had not been returned to custody, and no one could contact the officer.

On Monday, Sheriff Singleton said that authorities believe the escape was "orchestrated", and that Ms White participated, although the exact circumstances remain unclear.

"Whether she did that willingly or was coerced somehow, we're not really sure," he said.

The warrant against Ms White is for first-degree permitting of facilitating escape.

The US Marshals Service is offering a reward of up to $10,000 (£7,950) for information leading to Casey White's recapture and the location of Vicki White.

Mr Singleton described the 6ft 9in Casey White as "extremely dangerous" and advised police officers to not "take any chances" with him.

"He has nothing to lose," he added. "I will emphasize as much as I can: we're concerned about everybody."

'Exemplary employee'

Ms White has been with the department for about 25 years. She is the assistant director of corrections, and part of her role involves arranging courthouse transportation.

Her decision to take the prisoner to the courthouse by herself violated policy, he explained, as someone charged with such a severe crime would normally be accompanied by two deputies.

Authorities are now reviewing video footage and phone calls to determine whether she had a relationship with Casey White before the escape took place.

Sheriff Singleton had previously said Ms White had been voted employee of the year several times and was an "exemplary employee".

"This is not the Vicki White we know, by any stretch of the imagination," he said on Monday.

In an interview with Alabama network WAAY-TV on Monday, Ms White's mother appealed for her to daughter to come home.

She said that her daughter had been living with her for the past five weeks since selling her home, adding that she had never before heard of the inmate she is now accused of aiding.

"I never heard of him, never seen his picture, nothing. I didn't know anything about him," she said.

Casey White, 38, was charged with two counts of capital murder in September 2020 over the stabbing of 58-year-old Connie Ridgeway, according to the US Marshals Service.

The US federal law enforcement agency said he was already serving time for a series of crimes in 2015, including burglary, vehicle theft, and a police chase.

He confessed to the murder and was awaiting trial at the Lauderdale County Jail when he disappeared, authorities added.

White has planned to escape from prison before, Sheriff Singleton told ABC News. But officials found out about the plan - which involved taking a hostage - before he could attempt it in 2020.

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Le Figaro

13-Novembre: les Eagles of Death Metal et leur «parcelle de vérité» sur l'attentat du Bataclan

Esther Paolini

Le chanteur et le guitariste du groupe de rock américain vont témoigner devant la cour d'assises spécialement composée. Un moment symbolique fort pour les rescapés et proches de victimes.

Loin des riffs de guitare et des pogos, les Eagles of Death Metal ont de nouveau rendez-vous avec Paris. Les membres du groupe de rock américain sont attendus au procès des attentats du 13-Novembre le 10 mai, alors que s’ouvre une deuxième séquence de témoignages de victimes et proches endeuillés. Leurs auditions recouvrent une symbolique forte pour les rescapés du Bataclan, mais aussi pour les artistes eux-mêmes, vivant depuis sept ans avec l’écrasante culpabilité du survivant.

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Ils ont longtemps hésité avant de témoigner. Comme tant d’autres victimes, le procès a réveillé chez eux le traumatisme des attentats, le souvenir des balles qui sifflent, des cris apeurés du public. Ils ont tenté de garder de la distance avec le procès, puis se sont finalement constitués parties civiles au cours des débats. Deux membres du groupe de l’époque vont se présenter à la barre: le chanteur Jesse Hughes et son ex-guitariste Eden Galindo. Les regards étaient tournés vers eux, lorsque les trois djihadistes - Samy Amimour, Foued Mohamed-Aggad et Ismaël Mostefaï -, ont surgi dans la foule aux premières notes de la chanson Kiss the Devil. Ils se sont échappés de la salle quelques minutes après le début des tirs par la sortie des artistes puis ont été recueillis à l’extérieur par Arthur Dénouveaux, futur président de l’association Life for Paris, qui les a fait monter dans un taxi. Dans sa fuite, le chanteur a fait face pendant quelques secondes à l'un des terroristes.

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Sept ans après, ils portent «le poids d’une culpabilité très forte. Les victimes étaient réunies pour eux», souligne au Figaro leur avocate Me Claire Josserand-Schmidt. «Cette nuit-là ne nous a jamais quittés. Depuis six ans, ces images sont ancrées au plus profond de moi», a livré Eden Galindo au JDD . Au terme de l’instruction, aucune preuve n’a permis d’affirmer que les commanditaires des attentats ont choisi le concert pour cibler le groupe. Mais, leur nationalité a pu pencher dans la balance. «Ils sont Américains, occidentaux, tout ce que l’État islamique déteste», remarque leur avocate. Parmi les 130 victimes des tueries figure le responsable commercial du groupe, le Britannique Nick Alexander. L'avocate espère que leur déposition devant la cour d’assises spécialement composée remplira «sa vocation libératoire» dans leur reconstruction.

Ils font l'effort de venir, cela montre leur lien avec la communauté des victimes, leur volonté de participer au récit choral

La résilience passe aussi par leur participation au récit collectif des victimes. Les cinq semaines de témoignages de parties civiles à l'automne ont permis de faire émerger, aux travers de centaines d’histoires singulières et de drames individuels, un tableau commun, dans lequel les membres des Eagles of Death Metal ont chacun leur place. «We are family»: à l’image de la première chanson chantée lors de leur concert à l’Olympia le 26 avril dernier, un lien indéfectible s’est lié entre eux et leur public français. Sur le banc des parties civiles, leurs auditions sont vivement attendues. «Ils font l’effort de venir, cela montre leur lien avec la communauté des victimes, leur volonté de participer au récit choral», salue auprès du Figaro Arthur Dénouveaux, devenu ami avec le chanteur depuis les attaques.

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Un témoignage éminemment symbolique donc, qui pourrait également permettre de répondre à certaines questions des victimes: pourquoi ont-ils choisi de remonter si tôt sur scène en France, en février 2016 à Bercy, invités par U2? Ont-ils réussi à reprendre leur vie d’avant? Sont-ils prêts à accorder leur pardon à Salah Abdeslam, comme l'accusé en a fait la demande lors de son dernier interrogatoire? Leurs récits, bien qu’ils aient été sur scène à l’arrivée des terroristes, ne devraient pas offrir de grandes révélations sur le déroulé de l’attaque. «On ne peut attendre d’eux qu’une parcelle de vérité.»

«Parcours du combattant»

Les autres membres de la formation d’origine ne devraient en revanche pas témoigner devant la cour d’assises spécialement composée. Le guitariste David Catching a choisi de ne pas se constituer partie civile. À l’inverse du musicien Justin de Meulenaere et Shawn London, ingénieur du son, mais qui ne se présenteront pas au palais de justice de l'Île de la Cité. Ce dernier a passé les deux heures d’attaque dans le public couché tête contre sol, pendant que les terroristes poursuivaient leur macabre besogne ; il n'a pas souhaité assister au procès. Quant au musicien Matthew McJunkins, il est encore dans l'hésitation, nous indique son avocate Claire Josserand-Schmidt.

Le milieu musical est très superstitieux. Aujourd'hui il est perçu comme le chat noir qu'on ne préfère pas embaucher sur une tournée

Enfin, le batteur Julian D. a décliné la proposition. Pour lui, les sept ans écoulés ont été un «parcours du combattant», rapporte au Figaro son avocat Me Antoine Casubolo-Ferro. Durant l’attaque, il est resté sur scène, accroupi derrière sa batterie. Il a assisté aux rafales continues des terroristes, était aux premières loges lorsque Samy Amimour a déclenché sa ceinture explosive. Chaque jour depuis, le musicien subit «les stigmates des attentats», tandis que sa carrière artistique en a été durablement affectée. «Le milieu musical est très superstitieux. Aujourd’hui il est perçu comme le chat noir qu’on ne préfère pas embaucher sur une tournée», explique son représentant. Si Julian D. est revenu en France pour assister à plusieurs cérémonies de commémorations, il souhaite avancer loin des fantômes du 13-Novembre. «C’est une page de sa vie qu’il tient vraiment à tourner.»

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Opex 360

Le français Naval Group se retire de l’appel d’offres lancé par l’Inde pour six sous-marins supplémentaires

par Laurent Lagneau · 2 mai 2022

Alors que le Premier ministre indien, Narendra Modi, vient d’entamer un périple diplomatique en Europe qui passera par Paris dans quelques jours, le français Naval Group a confirmé qu’il ne participerait à l’appel d’offres lancé par New Delhi dans le cadre du programmant P-75i, lequel vise à construire six sous-marins à propulsion anaérobie pour répondre aux besoins exprimés par l’Indian Navy.

La décision de Naval Group a été annoncée avec une relative discrétion, à l’occasion de la mise à l’eau du sixième sous-marin Scorpène destiné à l’Indian Navy [l’INS Vagsheer, ndlr] au chantier Mazagon Dock Shipbuilders Ltd [MDL], à Bombay, le 20 avril dernier. Pour rappel, l’industriel français avait été retenu pour livrer six navires de ce type, avec d’importants transferts de technologie à la clé.

Cela étant, pour accompagner la montée en puissance de la composante océanique de sa dissuasion – qui repose sur le sous-marin nucléaire lanceur d’engins [SNLE] de type Arihan – et faire face aux menaces chinoises et pakistanaises, la marine indienne doit impérativement étoffer sa flotte de sous-marins. D’où le projet P75i.

Celui-ci prévoit la construction de six sous-marins supplémentaires, devant être plus imposants que les Scorpène, dotés d’un système de propulsion anaérobie [AIP] et capable de tirer des missiles de croisières ainsi que des missiles anti-navires. Le tout pour environ 5,3 milliards d’euros.

Parmi les candidats potentiels, le suédois Kockums [A26] ainsi que les japonais Kawasaki Heavy Industries et Mitsubishi Heavy Industry [classe Sōryū] passèrent leur tour. De même que, durant l’été 2021, ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS], avec son U-214. L’industriel allemand avait alors expliqué sa décision par son désaccord sur plusieurs clauses techniques de l’appel d’offres, notamment sur les questions de responsabilité, de transferts de technologie et de charges de travail.

Puis, en février, via Rosoboronexport, le russe Rubin décida, pour des « raisons techniques », de se retirer de la compétition et de proposer, à la place de son sous-marin Amour-1650, six modèles améliorés de la classe Kilo. Une telle offre avait déjà été mise sur la table par Moscou en… 2019, l’idée étant alors de signer un contrat de gré à gré, sans passer par le dialogue compétitif lancé par New Delhi.

Il ne restait alors plus que trois candidats en lice : l’espagnol Navantia [S-80 plus], le sud-coréen Daewoo Shipbuilding and Marine Engineering [DSME-3000, variante du KSS-III] et, donc, Naval Group, avec une variante du Shortfin Barracuda.

Seulement, étant donné que, désormais, l’Inde veut que le système de propulsion anaérobie de ses futurs sous-marins soit déjà opérationnel, Naval Group a préféré jeté l’éponge. Au passage, seul Daewoo Shipbuilding and Marine Engineering peut satisfaire cette exigence indienne… à moins que TKMS revienne dans la course…

« Nous ne sommes plus dans la course. Nous nous sommes investis dans la phase de demande d’informations, mais certaines conditions de l’appel d’offres ne nous permettent finalement pas de participer », a fait savoir la direction de Naval Group, selon La Presse de la Manche.

« Naval Group a toujours été prêt à offrir la meilleure solution […] pour le projet P75(I) de la marine indienne. […] Cependant, le présent appel d’offres exige que l’AIP soit éprouvé en mer, ce qui n’est pas le cas car la marine française n’utilise pas un tel système de propulsion », a confirmé, plus tard, l’industriel, d’après des sources indiennes. Et d’ajouter, sans plus de précisions : « Néanmoins, nous attendons avec impatience une association plus étroite avec l’Inde ».

Just ahead of PM Modi’s visit to France, French submarine manufacturer Naval Group has pulled out of India’s Project 75(I).

NG: "Naval Group has always been ready to offer the best in class and adapted solution for IndianNavy's P75(I), being fully in line wth #AatmaNirbharBharat pic.twitter.com/OChb51rjWH

— Defence Decode® (@DefenceDecode) April 30, 2022

Quoi qu’il en soit, et en l’état actuel des choses, le Projet 75(i) paraît condamné étant donné qu’il ne peut plus y avoir de dialogue compétitif… En outre, Daewoo ne serait pas enclin à partager son savoir-faire… Aussi, la marine indienne devra très probablement changer ses plans.

En septembre 2021, après l’affaire australienne, il avait été avancé que l’Inde pourrait s’engouffrer dans la brèche ouverte par l’alliance AUKUS [États-Unis, Australie, Royaume-Uni] dans le domaine de la propulsion nucléaire pour nouer un partenariat avec la France afin de se doter, elle aussi, de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], sans avoir à en louer auprès de la Russie.

« Après le revers qu’elle vient de subir, la France sera peut-être beaucoup plus ouverte sur cette question. L’accord AUKUS a montré que les pays de la zone indo-pacifique qui souhaitent contenir la présence chinoise doivent mettre en place une coopération dans les hautes technologies », avait expliqué Harsh Pant, analyste à l’Observer Research Foundation, un centre de recherche proche de la diplomatie indienne, dans les colonnes du quotidien Le Figaro.

Probablement que la visite de M. Modi en France permettra d’y voir plus clair…

Opex 360

Les forces ukrainiennes affirment avoir détruit deux patrouilleurs côtiers russes de type Raptor

par Laurent Lagneau · 2 mai 2022

Si le rapport de forces face à son homologue ukrainienne est clairement à son avantage, la marine russe n’en connaît pas quelques déconvenues, comme avec la perte du croiseur lance-missiles Moskva ou encore la destruction – dans des circonstances qui restent à confirmer – du navire de débarquement Orsk, alors amarré au port de Berdyansk. Un troisième bateau – un patrouilleur côtier de type Raptor – aurait été touché par un missile antichar ATGM au large de Marioupol, ce qu’aucun élément n’est venu corroborer par la suite.

Cela étant, des affirmations de l’état-major ukrainien ont été par la suite démenties. En effet, celui-ci a prétendu que le patrouilleur hauturier lance-missile « Vassili Bykov » et la frégate  » Amiral Essen » avait été touchés. Or, le premier a été photographié, en bon état, lors de son retour au port de Sébastopol. Quant à la seconde, le ministère russe de la Défense a diffusé une vidéo la montrant tirer un missile Shtil pour détruire un drone Bayraktar TB-2, dont un exemplaire aurait joué un rôle dans le naufrage du croiseur Moskva, touché par deux missiles anti-navires P360 Neptune.

Ce 2 mai, la Défense ukrainienne a de nouveau assuré avoir « détruit » deux autres bateaux russes, en l’occurrence des patrouilleurs côtiers « Raptor », avec au moins un drone Bayraktar TB-2. Une vidéo a été diffusée à l’appui de cette affirmation.

« Deux bateaux russes de classe Raptor ont été détruits aujourd’hui près de l’île aux Serpents », a en effet déclaré le général Valeri Zaloujny, le commandant en chef des forces ukraniennes. « Bayraktar fonctionne! », s’est-il félicité.

💬Головнокомандувач ЗС України генерал Валерій Залужний:

Сьогодні на світанку біля острова Зміїний було знищено два російські катери типу Раптор.

Працює #Байрактар. Разом до Перемоги!🇺🇦 pic.twitter.com/3wxlwjDtdx

— Defence of Ukraine (@DefenceU) May 2, 2022

Selon les images publiées par l’état-major ukrainien, le premier patrouilleur semble immobile au moment où il est touché tandis que le second naviguait à grande vitesse avant d’être rattrapé par la munition tirée par le TB-2.

Pour rappel, pouvant naviguer à une vitesse de 48 noeuds, le patrouilleur Raptor [Projet 03160] a été conçu pour soutenir les opérations spéciales [avec vingt commandos à bord], assurer la protection des bases navales, surveiller les frontières maritimes et effectuer des missions de recherche et de sauvetage. Affichant un déplacement de seulement 16 tonnes [pour une longueur de 16 mètres], blindé, il est armé de trois mitrailleuses.

Quant au Bayraktar TB-2, de conception turque, il peut emporter deux missiles antichar à longue portée air-sol UMTAS ou des munitions légères de type MAM-C ou MAL-L, à guidage laser.

L’état-major ukrainien n’a pas précisé la nature des munitions utilisées contre les deux patrouilleurs russes. Ni si les cibles ont été « illuminées » laser par un autre drone.

Le Figaro

Guerre en Ukraine : quelle serait la capacité de destruction d'une arme nucléaire tactique ?

Hugues Maillot

DÉCRYPTAGE - En difficulté dans le Donbass et irritée par le soutien matériel des Occidentaux aux Ukrainiens, la Russie pourrait avoir recours à cette arme, moins destructrice qu'une arme nucléaire stratégique, mais redoutable sur un champ de bataille.

Le refrain revient inlassablement depuis le début de la guerre. Dès le 27 février, en réponse aux premières sanctions occidentales, Vladimir Poutine avait «ordonné de mettre les forces de dissuasion de l'armée russe en régime spécial d'alerte au combat». Une manière à peine voilée de promettre des représailles nucléaires à ceux qui interféreraient dans le conflit avec l'Ukraine. Depuis, le chef du Kremlin n'hésite pas à brandir cette menace suprême, sans jamais la nommer. Mercredi, devant les députés rassemblés à Saint-Pétersbourg, il a de nouveau évoqué «une frappe de réponse rapide» si un pays venait à «s'ingérer dans les événements». «Nous avons pour cela des instruments que personne n'a aujourd'hui, et nous utiliserons ces outils si c'est nécessaire, je souhaite que tout le monde le sache», a insisté le dirigeant.

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Si l'usage du nucléaire contre un pays membre de l'OTAN semble hautement improbable au vu de la spirale infernale que cela engendrerait, la Russie pourrait être tentée de recourir à l'arme nucléaire tactique en Ukraine. En difficulté sur le terrain, irrité par les livraisons d'armes occidentales, Vladimir Poutine a le choix de cette option radicale pour emporter la décision sans déclencher une Troisième Guerre mondiale.

Des armes utilisables sur le champ de bataille

Car il existe deux types d'armes nucléaires dans l'arsenal russe. L'arme stratégique d'abord, qui sert à entretenir la dissuasion, «capable de détruire complètement l'ennemi», explique Olivier Lepick, chercheur associé à la FRS et expert en armement. «Si on s'en sert, tout le monde a perdu », souligne-t-il. La référence russe en la matière, le missile balistique intercontinental RS-24 Yars, pourrait emporter quatre ogives nucléaires pour un total de 400 kilotonnes, précise Héloïse Fayet, chercheuse à l'Ifri et coordinatrice du programme Dissuasion et prolifération. À titre d'exemple, si une telle arme était projetée en plein cœur de Paris, elle raserait la capitale jusqu'à sa périphérie, causerait des dégâts sur plus de 230 km² et tuerait plus de 700.000 personnes, pour 1,2 million de blessés, selon le simulateur NukeMap.

Mais depuis plusieurs années, la Russie et les États-Unis développent également des armes nucléaires tactiques, ou non stratégiques. «Ce sont des armes d'emploi, potentiellement utilisées sur le champ de bataille», définit Olivier Lepick. «Elles sont utilisées dans un but tactique, pour gagner une bataille, pour détruire une colonne de chars ou pour percer des défenses par exemple», abonde Héloïse Fayet. La distinction entre ces deux catégories d'armes nucléaires existe depuis leur création mais s'est cristallisée avec «le premier traité de réduction des armes stratégiques Start en 1991», précise la chercheuse. «Dès qu'on a eu besoin de limiter le nombre d'armes possédées par tel ou tel pays dans le contexte post-guerre froide, il fallait imposer un seuil de puissance et de portée pour les classifier», ajoute-t-elle.

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De fait, les armes nucléaires tactiques emportent une capacité de destruction moins élevée. Le dernier modèle russe, le SSC-8 Screwdriver, n'est par exemple capable d'embarquer qu'une unique tête, de 10 à 100 kilotonnes. Lancé sur Paris, il détruirait néanmoins complètement les cinq premiers arrondissements, causerait des dégâts sur 59 km² et tuerait plus de 200.000 personnes, pour près de 500.000 blessés, selon les projections de Nukemap. À titre de comparaison, la puissance des bombes utilisées à Hiroshima et Nagasaki s'élevait respectivement à 15 et 20 kilotonnes, pour les résultats que l'on connaît.

Outre la puissance, les conditions d'emport varient selon l'usage. Les charges nucléaires à visée stratégique sont aujourd'hui quasi exclusivement transportées par missile balistique intercontinental depuis un silo terrestre ou sous-marin. En France, elles sont également emportées par des missiles de croisière depuis des avions. L'arme nucléaire tactique peut, elle, varier les supports et être larguée par des bombes ou propulsée par des missiles balistiques ou de croisière, de courte ou moyenne portée, qui transportent habituellement des munitions conventionnelles. Des systèmes de missiles comme l'Iskander russe peuvent ainsi être à double usage. «Ils sont aujourd'hui employés en Ukraine avec des charges conventionnelles mais pourraient accueillir une tête nucléaire, souligne Héloïse Fayet. La charge est adaptée en fonction de l'objectif».

Plusieurs scénarios envisageables

Parmi les 6000 ogives nucléaires que posséderait aujourd'hui la Russie – d'après la Fédération des scientifiques américains (FAS), spécialisée en sécurité stratégique – 2000 sont soupçonnées d'être dévolues au nucléaire tactique, rapporte Olivier Lepick. Pour emporter la décision sur le champ de bataille, Vladimir Poutine pourrait être tenté de les utiliser, afin de causer suffisamment de dégâts sans engager son pays dans un conflit plus large, qu'il ne pourrait gagner. Plusieurs événements sont susceptibles de déclencher un tel scénario. Un missile nucléaire tactique pourrait être utilisé pour «suppléer l'armée russe si elle est trop en difficulté», estime Héloïse Fayet. «Imaginons que l'Ukraine lance une contre-offensive dans le Donbass : la Russie pourrait répliquer avec une frappe nucléaire», se projette-t-elle. Le Kremlin pourrait également ordonner une telle attaque «contre une cible civile ukrainienne, pour casser la motivation».

Le Kremlin pourrait décider de frapper un convoi d'armement sur le sol ukrainien ou une cible otanienne en Pologne.

Même réaction si l'Ukraine venait à «frapper des sites névralgiques en Russie». Au début de la guerre, Vladimir Poutine avait indiqué qu'il n'hésiterait pas à utiliser le nucléaire si «les intérêts vitaux» de son pays étaient menacés. Jeudi, l'Ukraine a estimé avoir «le droit» de frapper des cibles militaires russes, par la voix d'un conseiller de la présidence. «La Russie attaque l'Ukraine et tue les civils. L'Ukraine se défendra par tous les moyens, y compris avec des frappes sur des entrepôts et des bases des assassins russes», a justifié sur Twitter Mykhaïlo Podoliak. Le Kremlin considèrerait-il alors ses «intérêts vitaux» comme étant suffisamment menacés pour ordonner une frappe nucléaire en représailles ? Tout dépend de la limite fixée par Vladimir Poutine.

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Les livraisons d'armes occidentales, de plus en plus massives et qualitatives, pourraient également servir de motif à la Russie. «Il peut y avoir une ligne rouge de fournitures d'armements à ne pas franchir», juge Héloïse Fayet. Le Kremlin déciderait alors de frapper «un convoi d'armement sur le sol ukrainien», imagine la chercheuse. Pire, il pourrait viser «une cible otanienne en Pologne, sur un site que Poutine considérerait comme hostile ou menaçant». Mais cette dernière option, la plus «escalatoire», obligerait l'Otan à entrer en guerre, conformément à l'article 5 du Traité de l'Atlantique nord.

Coup de bluff ou réelle menace ?

Tous ces scénarios tiennent évidemment de la prospective. «C'est extrêmement peu probable que Vladimir Poutine utilise une arme nucléaire tactique», tempère Héloïse Fayet. «Aujourd'hui, rien n'indique que ce type d'événements va se produire», abonde Olivier Lepick, qui rappelle que «Poutine est coutumier des discours belliqueux». «Il bombe le torse à destination de l'opinion publique russe et aime valoriser de manière virile la technologie et l'arsenal nucléaire de son pays», juge-t-il, Que lui apporterait, en outre, une telle manœuvre ? «L'effroi, une condamnation unanime de la communauté internationale, la perte de ses derniers alliés…» énumère le chercheur à la FRS. D'un point de vue purement pratique, «une frappe nucléaire dans le Donbass rendrait également inoccupable une zone convoitée par les Russes», ajoute-t-il. D'autant que les retombées radioactives, qui dépendent de la puissance de la charge, peuvent rester en suspension à la surface pendant plusieurs semaines et rendraient les lieux hostiles pour une longue durée. Pour Olivier Lepick, les menaces de la Russie tiennent donc plus d'un «marqueur de désarroi stratégique que d'une réelle volonté d’utiliser ce type d'arme».

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Si l'hypothèse paraît improbable, les États-Unis restent méfiants. Le directeur de la CIA, William Burns, a récemment alerté sur la possibilité de l'emploi de telles armes par les Russes : «Étant donné le désespoir probable du président Poutine et des dirigeants russes, personne ne peut prendre à la légère la menace posée par un potentiel recours à une arme nucléaire tactique».

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BBC

You’re sending a message about where you position yourself and what you aspire to – Sarah Archer

The idea of dressing for success used to be relatively straightforward; wear formal clothes, the smarter the better. In traditional offices, those at the top of the pyramid would invariably be found in a suit; dressing for the job you wanted meant emulating this style. 

The rise of the tech sector shifted this stereotype. Picture Silicon Valley’s most high-profile leaders, and the clothes that spring to mind are jeans, hoodies and black turtlenecks. In the tech world, success has a different kind of uniform – one markedly more casual than the suits of the past. This trend towards informality has spread to other sectors. 

Then, in 2020, the widespread switch to remote work upended work dress codes altogether. 

During the pandemic, workers mostly saw colleagues from the shoulders up on video calls – if they saw them at all. From home, employees could easily put in a stellar performance in a meeting in a collared shirt, sweatpants and slippers. If the cameras were off, they could even be in pyjamas, working under a duvet. 

Now, as workers drift back into offices and companies trial new hybrid models, few firms are demanding a return to formal wear. So, what does this mean for dressing for success? Turning up to work in a suit no longer sends the same message, but wearing a hoodie hardly feels like power dressing. With so many different dress codes at play across companies, is it still possible to ‘dress for the job you want’? 

The right clothes send the right message 

Dressing for success has aways required a degree of subtlety. The idea is to observe the people in your organisation who have the job you want to understand how they dress, and how you can imitate that with an individual twist. 

“You’re sending a message about where you position yourself and what you aspire to,” says career confidence coach Sarah Archer, from CareerTree Coaching in London. “We might dress similarly to our peers to help us feel like we belong. Or if you're wanting to move forward in your career, you might dress as you perceive the leaders dress to show that you’re ready to move into this group.”

Drawing attention to similarities between yourself and more senior workers is an effective strategy. We think favourably of people we see as similar, a phenomenon known as affinity bias. Studies have shown that managers are more likely to hire and promote people they see as similar to them, including in terms of how they present. 

Aligning your style with people in more senior positions can also help you look and feel the part. Studies have shown wearing more formal attire can make workers feel more self-assured and actually improve work performance, something Archer has seen with her clients. “For a lot of people, choosing to focus positively about how they dress and present themselves can help them feel confident about what they do and how they operate at work.” 

These days, there’s another element to dressing for success: showing you’ve correctly interpreted the rules of your workplace and can adhere to them. Before, when everyone wore formal wear, decoding the unspoken rules on dress was easier. Today, particularly in companies where dress codes are more liberal, identifying and hitting the right sartorial notes can be more nuanced – and a well-judged outfit indicates that you understand and align with the company culture. 

“It shows attention to detail, commitment, consistency,” says Joey Price, based in Baltimore, US, founder of Jumpstart:HR and host of the While We Were Working podcast. “It shows that you are attempting to own your personal brand and how you show up in spaces.” It also, he adds, sends a clear message to the higher-ups. “The more you align yourself with signs and signals that represent you want to take that next step in your career within that organisation, the more that's going to be noticed by executives.”

Adapting to a dress code shows you've understood your employment environment, say experts (Credit: Getty)

Getting the balance wrong by overdressing can send a negative message. An estimated 79% of workplaces in the US now have a casual dress code. Turning up in a suit to signal ambition or promotion hopes could actually damage your reputation. “You're going to look and feel like a fish out of water,” says Archer. “Overdressing shows that you haven't read the culture, or you haven't been observant, and that you don’t necessarily fit in.” 

It's important to note the rules around dress aren’t exactly the same for all workers. For example, some workers have more licence to show originality through clothing than others. A study investigating the “red sneaker effect” found both men and women who wore non-conforming clothing at work were attributed with higher status and competence if they worked in respected roles at prestigious organisations. In short, bosses who already have respected status can increase that status by dressing with flair in ways that employees looking to climb the career ladder cannot. 

Gender and race also play roles in unspoken dress code rules. Even a slight change in skirt length can impact how competent a female manager is seen to be, for example. And for ethnic minority workers, deciding how much authenticity to express at work can mean navigating a clash between perceived ideals of professionalism and cultural dress. “We can exclude people for dressing in a manner that's authentic or that honours their customs and heritage, and that's unfair,” says Price. 

Codes still matter online 

It might seem that remote work would remove both the challenge of navigating work dress codes and the chance to signal leadership ambitions through your personal presentation. After all, most workers might feel video meetings reduce opportunities for scrutiny or judgement, and allow for more casual dress.

Even on Zoom, dress codes apply and offer up a chance to make an impression (Credit: Getty)

That’s not quite right, says Archer. “If you're not paying attention to what people can see, then you're missing an opportunity to be remembered, because you've got to work harder to be seen in the organisation.” For workers seeking promotion, limited opportunities to see colleagues in person mean video calls are a rare chance to make an impression. “You've got to find a way to stand out, especially when you’re in that little box on a screen,” Archer says. 

Wearing eye-catching clothes and jewellery can be one way to do this, but the same risks of over and underdressing still apply. The worker who logs in to an online meeting wearing a collared shirt when everyone else is in hoodies will stand out, not necessarily in a good way. Online, as in person, dressing for the job you want is a tricky balance of dressing to fit in, by mirroring people in higher positions, and to stand out in the right ways by showing some character, all in the individual context of the sector and company where you work. 

For all the difficulties of doing this, there is one huge caveat: even employees who crack the dress code perfectly still need the skills to back up their career ambitions. If a manager notices an employee has aligned their wardrobe with the role they want, it is a positive sign – but perhaps nothing more. “It is a part of the equation, but if I were to prioritise dressing for success, it would absolutely fall underneath whether the person has proven that they can do the work at a high level,” says Price. 

Still, dressing the part can help position you for success – and the key to getting it right is careful observation. The right outfit might look very different in different workplaces, and showing you understand the unspoken rules of dress code could give you an edge. 

“Dressing for the job you want is still good advice,” says Price. “As long as you have to impress somebody on the way up or laterally, your appearance really does play a role in that.”

BBC

Russia attacking Mariupol steelworks after evacuations, says Ukraine commander

Attacks have resumed on Mariupol's steel works, despite hundreds of civilians remaining trapped inside, a Ukrainian officer has said.

The Azovstal plant was being shelled by "all kinds of weapons", National Guard commander Denys Shlega said on Monday.

On Sunday a number of civilians who had sheltered inside the last resistance stronghold managed to escape.

But "several dozen small children are still in the bunkers underneath the plant", the commander said.

The shelling on the plant in the southern port city, which has been under intense Russian bombardment for weeks, began as soon as the civilians who had been evacuated left, he told Ukrainian television.

On Monday evening, footage emerged apparently showing a massive fire at the Azovstal, in what social media users said was a result of Russian bombardment.

A first group of evacuees from the steelworks were expected to arrive in the Ukrainian-controlled city of Zaporizhzhia on Monday - but the rescue efforts have run into delays, the BBC's Laura Bicker, who is in the city, reports.

It is not clear what is causing the hold-up, she says. The convoy is on its way, but the buses have hundreds of miles to travel along a road which is - in part - rubble. They also have to go through a number of Russian checkpoints.

Those who left Mariupol on Monday were evacuated with the support of the United Nations (UN) and the International Committee of the Red Cross, which organised an official convoy.

Russia said some evacuees had been taken to a village controlled by Moscow-backed separatists. But state media later reported that they would be free to travel onwards to Ukrainian-held territory if they wanted to.

Ukraine's President Volodymyr Zelensky welcomed the news that around 100 people were heading for Zaporizhzhia, which is about 140 miles (230km) north-west of Mariupol.

"Grateful to our team! Now they, together with UN, are working on the evacuation of other civilians from the plant," he wrote on Twitter.

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Some people have spent many weeks sheltering in the Azovstal steelworks, with reports suggesting food, water and medicine supplies are all running low.

"The situation has become a sign of a real humanitarian catastrophe," Ukraine's Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said.

One Russian news report estimated the number of civilians still in the plant was more than 500.

War in Ukraine: More coverage

A few evacuees from Mariupol who had not been sheltering in the steelworks arrived in Zaporizhzhia earlier on Monday after travelling independently.

"We lived in [our] basement starting from 27 February," Natalya Tsyntomirska told Reuters news agency. "The whole time, we were shelled with mines, and then air strikes started. Our house is completely destroyed."

Another evacuee, who did not give a name, said she had been unable to reach the evacuation buses because of a blockade.

"Our city is divided between the left bank and right bank. The left bank was under a total blockade. We couldn't reach these buses," she said.

Late on Monday, the Mariupol city council said an evacuation of civilians with the support of the UN and Red Cross had been agreed for Tuesday at 07:00 local time (04:00 GMT).

Russia has so far made no public comments on the issue. A number of similar evacuation attempts have failed in recent days - with both Ukraine and Russia blaming each other for reneging on the agreed terms.

'It's been difficult, tough, frightening'

By Laura Bicker in Zaporizhzhia

A few civilians with their own cars are making use of the humanitarian corridor brokered by the United Nations and the Red Cross to get to the refugee centre.

Most of the vehicles are battered, one even had its windscreen smashed. Others are using plastic film and sticky tape to hold parts of the car together.

Daniil had to scramble through the city looking for spare parts for his car after it was hit by shrapnel from a shell which landed just five metres away. Peeking out the plastic film window from the passenger seat was his husky dog, Sly.

After handing over his papers to officials, Daniil jumped out the car and threw his hands in the air. His fingers made the V for victory sign.

"It's been difficult, tough, frightening. I lived on a tugboat in the port in Mariupol. We couldn't even raise our heads. It was so scary to be there," he said.

"Mariupol used to have a wonderful park. It was a prospering city. Now it's all gone."

I asked him what he will do now.

"I am going to leave. I am going to get as far from everything as possible."

Mariupol is almost fully under Russian control, with much of the city destroyed in weeks of heavy Russian bombardment and intense street fighting. Taking the port city is a key Russian war aim, and some of Russian troops there have already been released to join Moscow's wider offensive in the eastern Donbas region.

However, Ukrainian soldiers have continued to defend the steelworks.

Azovstal and its maze of of underground tunnels - surrounded by water on three sides - has become their fortress, plant director general Enver Tskitishvili told the BBC on Monday. It has 36 bunkers, some of them able to withstand a direct nuclear strike.

The Ukrainian government had updated Azovstal's bunker system in the wake of Russia's annexation of the southern Crimea peninsula and Moscow's backing of rebels in Donbas in 2014.

Earlier this year, it even gave Ukrainian fighters details and maps of the underground network, and supplied the plant with 40,000 packages of food - each one enough for one person for one day.

"But we didn't expect such a genocide and inhumane war," Mr Tskitishvili said.

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Mariupol civilians evacuated from steelworks bunker

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What does Putin want from Russia's war in Ukraine?

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L'Humanité

Un allié

Billet

Maurice Ulrich

Il aurait été l’un des artisans d’une tentative de coup d’État en Turquie, en 2016, emprisonné comme des centaines de militants, intellectuels, avocats, journalistes. Libéré après quatre ans derrière les barreaux, le philanthrope et homme d’affaires Osman Kavala a été condamné de nouveau la semaine passée, cette fois à perpétuité. La découverte chez lui d’une carte des colonies d’abeilles en Turquie a été retenue comme une preuve évidente de sa volonté de redéfinir l’espace géographique du pays et donc de porter atteinte à son intégrité. Le président Erdogan a réagi aux timides protestations de quelques ambassadeurs : « Ils ne connaissent pas le droit international. La Cour européenne des droits de l’homme, c’est terminé. » À quelques heures de l’audience, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, en visite à Ankara, n’a pas évoqué le procès. La Turquie est un pays ami membre de l’Otan, l’Europe la paye pour garder sur son sol les réfugiés dont elle ne veut pas, son président est un allié. On ne se fâche pas.

turquierecep tayyip erdoganle billet de Maurice Ulrich
BBC

Ukraine war: The southern villages holding back the Russians

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Ukrainian troops are digging in around Mykolaiv, southern Ukraine, while civilians there endure daily Russian attacks.

The south of Ukraine has seen heavy fighting as Russia seeks to take key port areas around the Black Sea.

The Ukranian army is much smaller than Russia’s forces, but hopes to hold back the invasion for as long as possible.

Video journalist Abdujalil Abdurasulov has been with the Ukranian army in the area around port city of Mykolaiv.

L'Humanité

Entretien. Selon Sandra Regol, la Nouvelle Union populaire serait « un acte exceptionnel qui peut devenir historique »

Entretien

Première pierre d’un rassemblement de la gauche aux législatives, l’accord inédit entre la FI et EELV ouvre l’espoir d’une grande coalition de gauche à l’Assemblée nationale. L’écologiste Sandra Regol revient sur les contours et la portée de cette union.

Florent LE DU

En attendant le PCF, le PS, voire le NPA, la France insoumise et Europe Écologie-les Verts ont acté, dimanche dans la soirée, leur accord pour les prochaines élections législatives des 12 et 19 juin. Baptisée Nouvelle Union populaire écologique et sociale, et basée sur un socle de propositions sociales et écologistes ambitieuses, cette alliance qui en appelle d’autres doit permettre d’ « obtenir la majorité » à l’Assemblée nationale, ambitionne Sandra Regol, numéro 2 d’EELV.

Comment qualifiez-vous l’accord pour les législatives signé dimanche soir entre EELV et la FI ?

Nous sommes en train de construire quelque chose d’exceptionnel, qui peut devenir historique si nous sommes tous ensemble avec les autres partis de gauche et que ces élections législatives deviennent un succès pour la gauche. Il y a une attente dans la population d’un rassemblement, et c’est ce que nous proposons avec cette coalition. Chacun a fait des efforts. Nous espérons désormais que le PCF et le PS nous rejoignent. Ce sont des négociations nécessairement longues qu’il ne faut pas brusquer. Il faut bien des discussions et des dialogues pour arriver à travailler entre partis politiques qui ont tous leurs histoires et leurs cultures différentes. Pour les écologistes, nous pouvons nous réjouir que l’accord ait été voté à une très grande majorité de notre conseil fédéral : 82 % des voix, c’est rarissime et cela montre qu’il y a une grande envie collective. Nous sommes soudés derrière cet accord et prêts à mener cette campagne commune.

Le seul objectif, désormais, est-il d’obtenir une majorité de gauche à l’Assemblée nationale ?

Oui, le but est clairement d’avoir la majorité, absolue ou relative. Cette aventure est très ambitieuse, mais tout à fait possible. En politique, on sait que les scores ne s’additionnent pas automatiquement, mais notre but est d’aller même au-delà des résultats de la gauche à la présidentielle. Nous pouvons y parvenir en nous basant sur notre socle commun qui offre une alternative au projet d’Emmanuel Macron. Nous proposons ici de passer un contrat avec les Français. À titre plus personnel, pour EELV, l’objectif est d’avoir un groupe parlementaire, donc un minimum de quinze élus. Il faut que chaque parti puisse en obtenir un, pour faire valoir ses spécificités, tout en s’appuyant sur la puissance d’un intergroupe, qui mettra toutes nos forces en commun pour peser beaucoup, beaucoup plus. C’est une logique très parlementaire, qui doit faire avancer les idées de gauche à l’Assemblée.

À droite, certains fustigent un accord de boutiquiers. Qu’en pensez-vous ?

Pour des boutiquiers, on s’est quand même énormément intéressés au fond ! (Rires.) Cet accord est justement tout le contraire. Ce ne sont pas des logos qui s’additionnent, mais un projet gouvernemental solide que nous voulons appliquer. Avec des mesures sociales fortes comme la retraite à 60 ans, des ambitions pour les salaires, la lutte contre les inégalités économiques et sociétales, une véritable planification écologique. Nous sommes heureux d’avoir pu nous accorder sur cette base, ce n’est jamais évident. Cela fait des années que, malgré nos combats communs, nous avons de grandes différences, assumées. Nous avons pu en mettre de côté certaines et trouver des accords sur d’autres, notamment la question européenne. La FI avait déjà dit qu’elle ne projetait plus de sortir de l’Union européenne, et, désormais, pour la première fois, elle explique qu’il ne faut ni l’affaiblir, ni l’amoindrir, ni même toucher à la monnaie unique, mais bien trouver des moyens de la transformer en restant dans le cadre du droit. C’est très clair et très assumé des deux côtés.

Dans chaque circonscription, des campagnes communes entre tou s les partis de ce rassemblement vont-elles s’organiser en cas d’accord large ?

Oui, toujours dans l’idée de parler à un public le plus large possible. Il faut des éléments communs, mettre en avant notre socle de propositions, retrouver aussi visuellement, sur nos affiches, nos tracts, une identité commune. Mais aussi assumer les spécificités des partis. Pour nos candidats EELV, par exemple, il y aura davantage de vert, sur le fond comme sur la forme. C’est le pari que nous faisons : on est ensemble au sein de cette coalition pour tirer parti de la force du collectif et de nos qualités individuelles, de nos spécificités et de ce qu’elles évoquent pour nos électeurs. Il faut en tout cas une dynamique commune de campagne et que toutes nos forces, militantes notamment, soient mises en commun.

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« Comme si la France ne voulait pas de nous » : à Orléans, le sort des étudiants africains ayant fui l'Ukraine

Reportage

Réfugiés à Orléans après avoir fui l’Ukraine, des étudiants africains ne bénéficient, du fait de leur origine, d’aucune des aides allouées aux autres exilés ukrainiens. Reportage.

Mourad Guichard

Pour répondre à l’élan de fraternité national, la ville d’Orléans ne s’est pas fait prier. L’artère principale a été pavoisée de drapeaux jaune et bleu, le pont de l’Europe symboliquement rebaptisé pont de l’Ukraine, des sommes importantes débloquées en conseil municipal et un voyage organisé en grande pompe vers la frontière polonaise par Serge Grouard, le maire LR de la ville.

Sur le campus, la vingtaine d’étudiantes ukrainiennes qui bénéficient, depuis lundi, de cours de français langue étrangère ne peuvent que confirmer cette incroyable générosité et s’en féliciter. Elles qui ont obtenu la protection temporaire libérant des aides financières, le potentiel accès aux repas à 1 euro, l’inscription à l’université, la possibilité de faire une demande de logement étudiant…

« La seule solution de régularisation, c’est le retour au pays »

Mais tous les étudiants ayant fui la guerre et les bombardements en Ukraine ne bénéficient pas d’une telle attention. Pas ceux dont l’origine et la couleur de peau ne correspondent pas aux critères visiblement retenus. En l’occurrence, une dizaine d’étudiants originaires du Congo. Eux sont considérés comme des victimes de guerre de seconde zone et n’ont reçu qu’un titre de séjour d’un mois à leur arrivée.

« J’ai rejoint l’Ukraine en 2017 pour poursuivre mes études en pharmacie, car le pays était abordable, notamment au niveau du logement », explique Kimi (1), 27 ans, étudiante en pharmacie. Et de poursuivre : « Quand des parents envoient un enfant à l’étranger, c’est pour obtenir un diplôme reconnu et ils investissent énormément pour cela. »

Kharkiv - Nice, le périple de Mariama

Aujourd’hui, les autorités françaises lui demandent de prendre l’avion et d’effectuer une demande de visa auprès de l’ambassade de France au Congo. Elle qui n’a ni revenus ni protection. Même situation pour ses camarades, dont certains se sont retrouvés dépourvus de papiers d’identité du fait du chaos régnant en Ukraine. « Depuis plusieurs semaines, nous recevons de nombreuses demandes d’inscription provenant de la France entière. Mais la préfecture du Loiret est ferme, pour ne pas dire fermée. La seule solution de régularisation, c’est paradoxalement le retour au pays », déplore un agent de l’université, dépité.

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Si Kimi a eu la chance de trouver un lieu d’accueil, elle vit la peur au ventre dans l’attente de l’expiration de son titre de séjour provisoire. « Je laisse mon numéro partout pour demander de l’aide ou une inscription dans une autre université, mais on ne me rappelle jamais, regrette-t-elle. Les Ukrainiens, on s’occupe bien d’eux pourtant. Moi, je vis dans le stress tous les jours. Qu’aurait-il fallu faire ? Me marier avec un Ukrainien pour obtenir des papiers ? C’est hors de question. »

« Par instinct de survie »

Pour Deyve, 31 ans, étudiant en médecine, le chemin a pourtant été long pour gagner Paris, puis Orléans. « J’étais en Ukraine depuis une dizaine d’années, mais j’avais dû ­suspendre mes études pour des raisons financières, rapporte-t-il. J’ai alors vécu de petits boulots en continuant à me former par le biais de conférences et de séminaires. »

Sur son parcours, Deyve voit les taxis et les trains réservés en priorité « aux Blancs » et facturés 300 euros le trajet vers la Pologne.

Quand la guerre éclate, le 24 février, il décide de rester. Mais très vite, les choses empirent. « Les bombes ont commencé à tomber. Par instinct de survie, j’ai quitté le pays à pied et marché des kilomètres. » Sur son parcours, il voit les taxis et les trains réservés en priorité « aux Blancs » et facturés 300 euros le trajet vers la Pologne. « Arrivé à la frontière, on m’a demandé de faire demi-tour au motif que j’avais perdu mon passeport durant le périple. Mais j’ai réussi à franchir la frontière en déposant mes empreintes », dit-il.

Accueil des réfugiés ukrainiens : l’État est-il à la hauteur ?

Après avoir été placé dans un campement, il est orienté vers Paris du fait de sa culture francophone. Son camarade Michel, un étudiant en pétrochimie, rapporte les mêmes discriminations. « Nous avons été plusieurs à pouvoir attraper un train, mais à la vue du nombre d’Africains présents à bord, les autorités lui ont fait faire machine arrière. Un autre train rempli de militaires a alors accepté de nous transporter, mais nous avons dû rester debout douze heures durant, pratiquement sans nourriture », se souvient-il. Il réussira à trouver une place dans une voiture avec sept autres passagers. Ils mettront deux jours à traverser la Pologne.

« À la frontière polonaise, on m’a frappée pour m’empêcher de passer »

Nana, une étudiante en médecine de 26 ans, vit elle aussi très mal cette séquence. Elle a quitté Kharkiv, dans l’est du pays, dès l’annonce des combats. « Quand Poutine a dit qu’il ferait la guerre pour avoir la paix, j’ai compris que les choses allaient mal tourner, se remémore la jeune femme. Puis une nuit, alors que je dormais dans mon foyer, les bombardements ont commencé. » Nana aussi ne vit que par l’aide familiale et souhaite naturellement poursuivre ses études sur le sol français. « J’ai l’impression que la France ne veut pas de nous. À la préfecture, on nous laisse entendre que nous serions ici pour profiter de la situation, c’est traumatisant. » En tentant de quitter l’Ukraine, Nana a pourtant vécu des heures éprouvantes dont les autorités françaises ne semblent avoir cure. « À la gare, ils nous ont parqués dans les wagons à bagages, sans chauffage, alors que les Ukrainiens occupaient des voitures classiques. Arrivée à la frontière polonaise, on m’a frappée pour m’empêcher de passer. Je n’ai jamais vécu une telle violence raciste. »

Marie-Christine Vergiat : « Il a fallu qu’un conflit éclate pour que la directive réfugiés soit appliquée… »

À Orléans, la plupart des étudiants africains ayant fui l’Ukraine sont logés par une association dans un foyer situé au milieu de nulle part, sans connexion Internet. Ils disent n’avoir aucun accompagnement social et bénéficient tout juste de plateaux-repas. « Je suis allé chercher une carte SIM offerte par un opérateur aux déplacés ukrainiens, mais on m’a clairement dit que ça n’était pas pour des gens comme nous », explique l’un d’eux. Au-delà du 30 avril, date d’expiration de leur titre de séjour, ils ne savent pas s’ils pourront rester ou s’ils devront partir. « Mais pour aller où ? » s’inquiète Nana.

Contactée par l’Humanité, la préfecture campe sur ses positions, s’appuyant sur le texte réglementaire qui exclut théoriquement les étudiants étrangers des dispositifs de protection temporaire. La gouvernance de l’université d’Orléans est, elle, aux abonnés absents.

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Au vitriol. Michel Onfray ne veut plus l’appeler « extrême droite »

Actu

L’ancien penseur de la gauche intellectuelle dit de Marine Le Pen qu’elle n’est pas comme son père, ajoutant une nouvelle pierre à l’édifice de la banalisation des idées fascisantes.

Marie-Noëlle Bertrand

Tout le monde peut changer. Lui compris. Durant l’entre-deux-tours, Michel Onfray a tombé le masque qu’il se défendait de porter. Interviewé le 19 avril sur RMC par Apolline de Malherbe, le fondateur de la revue « Front populaire » l’a assuré : Marine Le Pen n’est pas d’extrême droite, comme on pouvait le dire de son père. Suivant la même logique, le RN n’est pas le FN.

Le philosophe qui, en 2004, avait créé l’université populaire de Caen en réaction à l’arrivée du Front national au second tour de la présidentielle de 2002, voit aujourd’hui dans son Rassemblement national de rejeton une tout autre histoire. La fille n’est pas le père, martèle-t-il. « Vous voyez de l’antisémitisme chez cette femme, qui nous dit que la Shoah est la pire catastrophe du XXᵉ siècle ? » interpelle Michel Onfray. « Ce n’est pas la même chose que quelqu’un qui vient nous dire que les chambres à gaz sont un détail de l’histoire », poursuit-il, assurant que ne pas voir cela relève d’une « confusion mentale dommageable ».

Faisons de l’histoire, somme-t-il pour conclure l’échange avec la journaliste, après avoir donné sa propre définition de l’extrême droite. Il la réduit à un seul critère, pioché parmi « les dix » qu’il dit avoir sous le coude. Non, Michel Onfray n’a pas retenu la préférence nationale, ni la remise en cause du droit des femmes à pouvoir avorter, la stigmatisation de celles portant le voile, le rejet de la solidarité internationale, le repli identitaire ou encore l’isolationnisme national. L’extrême droite, résume-t-il, « c’est la violence des rues, le refus de la démocratie. Les fascistes ou les gens d’extrême droite ne vont pas au bureau de vote en disant : “Si vous votez pour moi, j’arrive.” Le Pen, elle, l’a fait». CQFD : elle est donc fréquentable, en déduit l’ancien penseur de la gauche intellectuelle. On le voyait, depuis un moment, tisser les filets de l’intransigeance en défendant une laïcité tout aussi orthodoxe qu’excluante. Le voilà aujourd’hui brodant la nasse d’un fanatisme nourri au sein de la banalisation.

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Législatives: est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?

Vidéo

Face à un Emmanuel Macron mal réélu, la gauche espère déjouer le scénario d'une Assemblée nationale acquise au président, lors des législatives des 12 et 19 juin. Mais pour réussir ce tour de force, il faudra serrer les rangs. 

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

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VIDÉO. Morts au travail. Syndicats et associations tirent la sonnette d’alarme

Vidéo

Un rassemblement s’est tenu aux abords du ministère du Travail afin de dénoncer les accidents mortels du travail, toujours plus nombreux en France. Une mobilisation qui s’inscrit dans le cadre de la journée internationale de la sécurité et de la santé au travail, ce jeudi 28 avril.

Franck Cartelet

Le sujet de la vie au travail est resté étonnamment absent des débats liés à l’élection présidentielle et pourtant il concerne des millions de salariés. C’est le 28 avril qui a été choisi par l’OIT (Organisation internationale du travail) depuis 1996, afin de rappeler au monde l’enjeu de la santé et la sécurité au travail. Une mobilisation qui avait pour mot d’ordre cette année : « Halte à l’impunité patronale ! ». 

A cette occasion, la Confédération européenne des syndicats (CES) met en garde : « si rien n’est fait pour rendre les lieux de travail plus sûrs, l’union européenne aura à déplorer plus de 27.000 décès d’ici 2029.»

Cordistes en colère

Une délégation de « cordistes en colère » s’est associée à l’évènement. Selon Grégory Molina, cordiste intérimaire en province : « Un manque de formation, d’informations et d’encadrement sur les chantiers liés avec une grande précarité de nos missions ne nous permet pas de mettre en avant notre droit de retrait car le risque serait de perdre son emploi ».

2.000 inspecteurs du travail 

Selon Nicolas Bonnet-Oulaldj, président du groupe communiste au Conseil de Paris, il est utile de commémorer cette journée afin de rendre visible les morts au travail et ne pas les oublier. « En 10 ans, l’inspection du travail a perdu 16% de ses salariés »,..., « Aujourd’hui en France, il n’existe plus que 2.000 inspecteurs du travail » s’alarme l’élu de Paris.

Conscients des risques liés à la sécurité au travail

Quand à Frédéric Mau, secrétaire fédéral de la CGT Construction, il tient à préciser que les jeunes qui arrivent sur le marché du travail sont bien plus conscients des risques liés à la sécurité au travail. Le responsable syndical conclut en précisant : « Il suffit de comparer les moyens mis en place pour le code républicain de la route et les moyens mis en place pour le code républicain du travail ».

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VIDÉO. Présidentielle. Après la déception du premier tour, des militants de gauche défient Macron

Vidéo

Plusieurs centaines de manifestants, principalement des étudiants, ont protesté dimanche soir contre la réélection d'Emmanuel Macron place de la République à Paris.

Peu après l'annonce de la victoire du président sortant sur Marine Le Pen, ils étaient plusieurs centaines de manifestants à se rassembler place de la République à Paris, malgré un fort déploiement des forces de l'ordre et la présence de la BRAV ( Brigades de répression des actions violentes motorisées).

Les manifestants ont déployé une banderole proclamant "Ce qu'on n'aura pas par les urnes, on l'aura par la rue" avant de reprendre aux cris de "Macron nous fait la guerre et sa police aussi".

Envie de se battre

"C'est un soulagement en demi teinte car on n'a pas Le Pen au pouvoir mais on se retrouve avec Macron pour 5 ans de plus mais on a envie de se battre" nous explique Inès, étudiante de 23 ans et militante socialiste.

Pour Manon, le combat continue : "j'aimerai bien qui y ait une opposition partout, dans la rue, dans les lieux de travail, à l'Assemblée nationale et qu'on arrive à fédérer notre colère dans quelque chose de constructif et collectif".

Un rassemblement qui s'est déroulé dans le calme malgré quelques tensions plus tard dans la nuit.

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VIDÉO. Dans la fabrique des nouvelles Humanité(s)

Vidéo

En 2022, l’Humanité a transformé son quotidien, son magazine et sa plateforme numérique… et en a profité pour saluer la grande chaîne humaine de tous professionnel.les, lectrices, lecteurs, et militant.es qui rendent son développement possible.

Les 20, 24 et 26 janvier, de nouvelles formules, plus incisives, mieux séquencées, plus aérées, mais aussi plus complémentaires entre elles, ont vu le jour avec l’ambition d’être plus utiles que jamais à leurs lectrices et lecteurs, dans un contexte rendu toujours plus difficile pour la presse, et particulièrement pour un groupe indépendant des puissances de l’argent comme l’Humanité.

À l’heure où le pluralisme et la démocratie sont menacés par une accélération de la concentration des médias, l’hégémonie des GAFAM et l’effondrement des politiques de soutien public à la création, l’Humanité, l’Humanité magazine et l’Humanite.fr entendent être présents et offensifs, donner la parole à celles et ceux qui souffrent, qui luttent, qui créent, mais aussi à ceux qui doutent, osent, essaient.

Nourrir la réflexion publique d’un éclairage original

Chaque heure, chaque jour, chaque semaine, dans leurs temporalités et spécificités respectives, chacun de ces titres s’efforce ainsi de nourrir la réflexion publique d’un éclairage original puisé, non seulement dans la tradition communiste et internationaliste, mais également dans le réel des combats qui se multiplient pour la hausse de la rémunération du travail et contre les délocalisations, pour le climat et contre le saccage de la nature, pour les droits des femmes et contre toutes les formes de racisme, pour le droit à la culture et l’émancipation de chacun et de chacune.

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Réparer la fracture

Éditorial

Cédric Clérin

Le couperet se rapproche. Jamais une candidate d’extrême droite n’a été aussi près d’accéder à l’Élysée. Un scénario inimaginable il y a encore quelques années. Depuis le 21 avril 2002 et la première accession du Front national au second tour, tout a changé. Les symptômes d’un système politique et économique malade se sont aggravés. Un million d’emplois industriels ont disparu, entraînant des territoires entiers dans le chômage et la précarité. Une déstructuration sociale et territoriale que l’on retrouve dans les urnes de cette présidentielle. Une forte colère sociale s’y est exprimée par divers canaux, dont celui du vote RN. La gauche doit regarder cette réalité en face.

La Ve République et la recherche permanente de l’homme ou de la femme providentiels sont à bout de souffle. Pour beaucoup d’électeurs, ce second tour a été douloureux. Mais leur mobilisation a permis d’éviter le pire. Entre la faible participation et le vote barrage, 4 Français sur 5 ne se ­reconnaissent pas dans le président élu. Le pays est divisé comme jamais.

Si le chef de l’État n’entend pas ce message, la fracture risque de s’aggraver encore jusqu’à l’irrémédiable. Les résultats du 24 avril nous le rappellent avec force : une candidate d’extrême droite est désormais capable de quasiment doubler son score entre les deux tours. Nous n’aurons peut-être plus d’autre chance d’écarter le RN du pouvoir au dernier moment. Pour éviter l’abîme, il faut entendre le ras-le-bol démocratique et la colère sociale, s’attaquer aux causes du malaise. Les millions d’hommes et de femmes qui n’arrivent pas à boucler leurs fins de mois ne voient rien dans ­l’issue de cette élection qui puisse changer leur vie. Pour trop de Français, le quotidien est terne et la démocratie ressentie comme incapable de l’améliorer. Cette impasse devient insupportable.

Les législatives seront l’occasion d’imposer une bifurcation démocratique. Les préoccupations sociales dominent et au 1er tour, 32% des Français ont choisi un projet de gauche, dont la grande majorité s’est portée sur des candidats en rupture avec le capitalisme.

Pour commencer à y répondre, le président doit renoncer à sa réforme des retraites injuste, arrêter sa fuite en avant néolibérale et engager le changement des institutions. Les mobilisations sociales seront un des leviers pour se faire entendre et le 1 er Mai, un premier rendez-vous pour contester la régression sociale.

Les prochaines élections législatives constitueront également l’occasion d’imposer une bifurcation démocratique. Dans cette bataille, la gauche a des arguments de poids dans un moment où la question sociale est au cœur des préoccupations. Au premier tour de la présidentielle, 32 % des ­Français ont choisi un projet de gauche. Parmi eux, autour de 25 % se sont portés sur des candidats proposant une rupture avec le capitalisme. Chez les écologistes, la pérennité du système est aussi de plus en plus clairement posée. Et la « génération climat » a bien compris la profondeur des transformations à opérer. La progression de l’idée que l’épanouissement humain et la préservation de la planète sont incompatibles avec ce système prédateur est une première victoire idéologique. Les aspirations au changement et les évolutions des rapports de forces rendent crédible une percée de la gauche aux élections législatives. Il faudra, pour cela, faire un pas les uns vers les autres. L’enjeu est de taille : qu’une grande partie des citoyens, et en premier lieu les classes populaires, trouve enfin une issue, un espoir, et éloigne le danger de l’extrême droite.

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Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous aussi, participez :

  1. Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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Législatives. La gauche en mesure de viser la majorité

Actu

Sur la base des rapports de forces de la présidentielle, le « bloc de gauche » apparaît en capacité de briguer les sièges de députés dans près de 300 circonscriptions.

Sébastien Crépel

C’est l’un des grands enseignements de l’élection présidentielle : le « bloc » des voix de gauche a pesé presque autant au premier tour (31,95 %) que les deux autres « blocs » de droite (35,76 %) et d’extrême droite (32,29 %). Nous avons rapporté les scores obtenus par chacun de ces grands ensembles aux 577 circonscriptions du pays, de façon à dessiner la carte des rapports de forces politiques et idéologiques à la veille des législatives, en additionnant les résultats obtenus par les douze candidats à l’élection présidentielle : le « bloc de gauche », constitué du total des voix des six candidats de gauche (Mélenchon, Jadot, Roussel, Hidalgo, Poutou, Arthaud) ; le « bloc de droite » (Macron, Pécresse, Lassalle) ; et le « bloc d’extrême droite » (Le Pen, Zemmour, Dupont-Aignan).

Une carte à jouer dans des triangulaires

Bien sûr, cette construction n’est pas le reflet d’une réalité électorale : chaque candidat est parti à la présidentielle sous sa bannière et non sous celle d’une union ou d’un « bloc ». Le résultat livre néanmoins un éclairage sur les chances de la gauche à ces prochains scrutins. Dans une majorité de circonscriptions (291 sur 577), le « bloc de gauche » serait, sur le papier, à même de se qualifier au second tour. Dans les autres (286), la gauche, arrivée troisième, pourrait jouer sa carte dans des triangulaires, à condition d’atteindre les 12,5 % d’inscrits. Ce classement doit cependant être nuancé par le résultat réel des « blocs », parfois très proches entre eux. Ainsi, une union de la gauche et la dynamique qu’elle entraînerait la placeraient en situation de favorite dans un plus grand nombre de circonscriptions si ses adversaires sont divisés, comme cela pourrait être le cas à droite, voire à l’extrême droite.

VIDÉO. Législatives: est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale.

Les élections présidentielle et législatives étant très différentes, cette carte ne doit pas être prise pour une « projection » du futur résultat des législatives. Outre les différences de mode de scrutin (une seule élection à deux tours dans un cas, 577 scrutins locaux dans l’autre), la configuration des alliances et le choix des électeurs peuvent varier beaucoup d’une élection à l’autre. Mais cette carte permet d’étayer un espoir raisonnable sur la base d’une union des forces de gauche, si elles y parviennent.

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Législatives. Le Pen battue, la gauche veut s’imposer face à Macron

Actu

Absente du second tour de la présidentielle mais comptant pour un tiers du paysage politique redessiné par le scrutin, la gauche cherche à s’unir pour viser une majorité de députés en juin. Analyse

Naïm Sakhi

Transformer les élections législatives en 3e tour de la présidentielle, voilà l’objectif de la gauche. Écartées dès le 10 avril de la course à l’Élysée, ses formations, sous l’impulsion de la France insoumise, ont engagé des négociations dans l’entre-deux-tours pour parvenir à un rassemblement, afin d’envoyer une majorité à l’Assemblée nationale. Un objectif « plus facile avec un président élu par défaut qu’avec une vague brune découlant de l’élection d’une présidente issue d’un vote de conviction », notait Fabien Roussel, trois jours avant le second tour de l’élection présidentielle. C’est dorénavant chose faite. 

Présidentielle. Dernier arrêt avant l’implosion ?

Dimanche soir, le secrétaire national du PCF soulignait que « le pire a été évité à la France », Marine Le Pen ne pouvant pas « depuis l’Élysée perpétrer le coup de force institutionnel qu’elle envisageait pour disloquer la République ». Et d’ajouter : « Le président sortant est réélu uniquement à la faveur d’un rejet de la représentante de l’extrême droite. Il ne doit pas considérer que ce résultat exprime un soutien à sa politique. » De son côté, Jean-Luc Mélenchon avance qu’« Emmanuel Macron est le plus mal élu des présidents de la Ve République. Sa monarchie présidentielle survit par défaut, et sous la contrainte d’un choix biaisé ». Candidat déclaré à Matignon, l’insoumis a décidé de jouer une autre carte qu’en 2017. « Le bloc populaire qui s’est constitué autour de ma candidature à l’élection présidentielle est dans ce pays, dorénavant, le tiers état qui peut tout changer, s’il se rassemble et s’il s’élargit », insiste-t-il, regardant tant à gauche que du côté des 12,8 millions d’abstentionnistes du premier tour.

Social et électoral, le troisième tour se prépare

Un label commun

Depuis le 18 avril, la France insoumise, forte des 21,95 % de son candidat, tient des rencontres bilatérales avec le PCF et EELV. Le rassemblement proposé par la formation de Jean-Luc Mélenchon repose sur trois piliers. D’abord, la construction d’un « programme partagé de gouvernement », reprenant les marqueurs de « l’Avenir en commun ». Ensuite, un label commun à tous les candidats. Enfin, une répartition des circonscriptions à la proportionnelle des scores du 10 avril, tout en assurant au PCF et à EELV de disposer d’un groupe parlementaire. Les communistes, eux, plaident pour « un accord global », comprenant la reconduction des députés de gauche sortants, en « respectant bien sûr le rapport de forces issu de la présidentielle, mais aussi en tenant compte des ancrages locaux et des différentes sensibilités à gauche », assure Fabien Roussel. Les premières discussions, ont plutôt rapproché les points de vue.

Présidentielle. Un second tour révélateur des fractures françaises

Côtés socialistes, après la débâcle de leur candidate, Anne Hidalgo, l’heure est aux divisions en interne. Mais Olivier Faure a obtenu mandat de son conseil national afin de négocier un accord avec les insoumis. « La gauche a toujours été pluraliste. Elle doit maintenant se rassembler sans exclusive et dans le respect de chacun », a-t-il déclaré au soir du second tour. Jean-Luc Mélenchon ne s’est pas montré hostile à des discussions avec le PS. Clé de voûte de ce rassemblement, les insoumis espèrent un accord rapide. Une convention de désignation des candidats FI est prévue autour du 7 mai.

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Présidentielle. Dernier arrêt avant l’implosion ?

Actu

L’élection présidentielle 2022 restera dans les annales pour plusieurs raisons : campagne apathique, répétition d’un vote de barrage face à une extrême droite qui progresse, et tripartition politique du pays. La gauche, pour sa part, change de point de gravité idéologique et retrouve quelques ambitions.

Aurélien Soucheyre

Quelque chose se disloque. Emmanuel Macron a été réélu président de la République, dimanche dernier, comme par défaut. Il n’y a eu aucune liesse, aucune sensation de vivre un rendez-vous poli­tique majeur. Le propre discours du chef de l’État était sans souffle, sans âme. Après une campagne atone, la soirée électorale semblait presque irréelle, comme flottante.

Découvrez les résultats du second tour de l'élection présidentielle 2022 dans votre ville, votre département et votre région avec notre carte interactive.

L’enjeu était pourtant de taille : il s’agissait de battre l’extrême droite, de l’empêcher d’accéder au pouvoir. Les Français ont su répondre présent. Mais pour encore combien de temps ? Emmanuel Macron est passé de 66,17 % des suffrages en 2017 à 58,54 % en 2022. Il perd 3 millions de voix en cinq ans. Marine Le Pen, elle, progresse de 33,90 % à 41,46 % des suffrages, et gagne près de 3 millions de voix. Elle arrive même en tête dans 23 départements métro­politains et la plupart des territoires ultra­marins, où une immense colère s’est exprimée. Surtout, la candidate du RN a plus que doublé le score obtenu par son père en 2002… « Les idées que nous représentons arrivent à un sommet un soir de second tour. Ce résultat représente en lui-même une éclatante victoire », s’est auto­félicitée Marine Le Pen.

Ne lui en déplaise, le président doit sa réélection à la gauche

Mobilisation Anti-Le pen  malgré tout

S’il est toujours pratiqué, le front républicain perd peu à peu de son caractère automatique. Il semble loin le temps où Jacques Chirac rassemblait plus de 82 % des voix face à l’extrême droite. La faute à un Emmanuel Macron qui fracture le pays et brouille les repères. Son premier quinquennat aura été marqué par une casse sociale acharnée et une brutalité policière inouïe face aux gilets jaunes. La détestation du personnage est telle que l’appel de Marine Le Pen à dresser un « front anti-Macron » a marqué des points, à défaut de fonctionner pleinement. L’étude de l’Ifop montre ainsi que le vote « contre » le président de la République a augmenté­ en 2022 (42 %, contre 36 % en 2017), quand le vote « contre » Le Pen baissait… Le soulagement, à l’annonce des résultats, n’a pas duré longtemps, et semble bien mince au regard de la consternation et de la panique qu’aurait provoquées une victoire de l’extrême droite, qui préparait le pire des deux projets présentés, et de loin. 

Présidentielle. Un second tour révélateur des fractures françaises

Comment expliquer une telle apathie ? C’est que les Français ont su dire non à l’extrême droite, mais sans se faire aucune illusion concernant Emmanuel Macron, président des riches honni pour beaucoup. L’abstention a d’ailleurs augmenté, preuve que le choix à faire était pour certains cornélien, passant de 25,44 % en 2017 à 28 % en 2022. Selon l’Ifop, les électeurs de gauche qui avaient massivement voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour, et détenaient la clé du second, ont choisi dimanche dernier de s’abstenir pour 45 % d’entre eux, de faire barrage au RN en votant Macron pour 42 %, et de voter Le Pen pour 13 %. L’épouvantail d’une victoire de l’extrême droite s’est révélé moins effrayant puisqu’il s’agissait de faire gagner Macron. Mais le barrage a tenu…

Sociologie. Abstentionnistes, un « bloc » de 13 millions d’invisibles

À la faveur de cette campagne pleine de paradoxes, le président sortant est devenu le premier à être réélu, hors situation de cohabitation, de la Ve République. Giscard et Sarkozy avaient été battus, quand Hollande avait, lui, renoncé. Mitterrand et Chirac avaient été réélus, mais battus aux législatives précédentes. Certes, la crise du Covid, la guerre en Ukraine et un nouveau duel au second tour face au RN ont bien aidé Emmanuel Macron cette année. Mais le président a également su tirer pleinement parti de la recomposition poli­tique entamée en 2017 en siphonnant l’électorat de la droite traditionnelle, tout en conservant les électeurs de François Hollande décrochés en 2017. Il apparaît ainsi, à l’occasion du premier tour de l’élection présidentielle de 2022, que la France se sépare entre trois blocs idéologiques qui ont rassemblé chacun autour de 30 % des suffrages. Celui de la droite libérale incarné par Emmanuel Macron (27,85 % au premier tour, quand la candidature LR portée par Valérie Pécresse s’effondre à 4,78 %). Celui de l’extrême droite où Marine Le Pen (23,15 %) a remporté son duel avec Éric Zemmour (7,07 %). Et celui de la gauche, où Jean-Luc Mélenchon arrive de loin en tête (21,95 % pour l’insoumis, contre 4,63 % pour l’écologiste Yannick Jadot, 2,28 % pour le communiste Fabien Roussel et 1,75 % pour la socialiste Anne Hidalgo).

La France se sépare désormais en trois blocs rassemblant chacun autour de 30% des suffrages.

Des législatives en guise de troisième tour

Trois blocs, donc, dont les champions ont tous été portés par des formations politiques taillées sur mesure, qui s’avèrent très performantes lors d’un scrutin présidentiel, mais se sont montrées jusque-là incapables de s’implanter localement lors des régionales, départementales et municipales, où les partis (LR, PS, PCF) font mieux que résister. Depuis cinq ans, la photographie est ainsi des plus curieuses d’un vote à l’autre, les modalités de scrutin et les enjeux liés aux différentes élections ayant des incidences considérables sur les résultats. La recomposition à l’œuvre est cependant loin d’être terminée et pourrait s’accélérer à l’occasion des législatives, qui ressemblent d’année en année davantage à un troisième tour de la présidentielle qu’à un scrutin parlementaire.

Social et électoral, le troisième tour se prépare

Les institutions, un frein à la démocratie

La gauche, bien trop divisée le 10 avril dernier, pourrait créer la surprise si elle trouve le chemin de l’union. Il est d’ailleurs à noter qu’elle a progressé en nombre de voix cette année. Avec l’extrême gauche, elle passe ainsi de 27 % des suffrages et 9,9 millions de voix en 2017, à 32 % des suffrages et 11,2 millions de voix en 2022.

Dans le détail, sa composante « social-démocrate » régresse, puisque Benoît Hamon avait rassemblé 2,29 millions de voix en 2017, en étant soutenu par le PS et par EELV, quand les candidats de ces deux partis, Yannick Jadot et Anne Hidalgo, obtiennent cette année 2,24 millions de voix. La composante dite « radicale » de la gauche est, elle, en progression, puisqu’elle passe de 7 millions de voix recueillies en 2017 par Jean-Luc Mélenchon (à l’époque soutenu par la FI et le PCF), à 8,5 millions de voix récoltées cette année par l’insoumis et le candidat PCF Fabien Roussel (dont 7,7 millions de voix pour Mélenchon et 800 000 pour le communiste).

À GAUCHE, L’AILE SOCIAL-DÉMOCRATE (PS ET EELV) RECULE, QUAND LA COMPOSANTE DITE « RADICALE » (FI et PCF) est en nette progression

Reste à savoir qui a voté pour qui ? En substance, Emmanuel Macron a obtenu le vote des plus âgés et des plus aisés. Il est ici très surprenant de voir à quel point les personnes déjà à la retraite sont capables de se mobiliser pour un candidat qui propose de repousser l’âge de départ à 65 ans. Les jeunes, eux, ont davantage voté pour Jean-Luc Mélenchon, confirmant l’observation du politologue Vincent Tiberj, selon lequel « plus une cohorte électorale est récente, plus elle vote à gauche ». Le candidat de l’Union popu­laire arrive également en tête chez les chômeurs et chez les personnes gagnant moins de 950 euros par mois. Preuve qu’il a su convaincre une partie de l’électorat populaire, âprement disputé. De ce point de vue il est intéressant de noter que Fabien Roussel réalise ses meilleurs scores dans des départements ­ruraux (Corrèze, Allier, Nièvre…). Mais la gauche reste derrière Marine Le Pen chez les personnes ­gagnant moins de 1 250 euros par mois.

En tête dans les métropoles et les villes de plus de 50 000 habitants, l’insoumis est battu par la candidate RN dans les petites et moyennes communes. Les données de l’Insee et les enquêtes indiquent également que les ouvriers s’abstiennent plus que la moyenne et votent de plus en plus à l’extrême droite. « La progression sensible du vote Mélenchon n’a pas bouleversé le rapport des forces sociologiques qui pénalise la gauche depuis les années 1980. (…) La reconquête des catégories populaires par la gauche reste un objectif qui reste devant nous », mesure ainsi l’historien Roger Martelli.

Quant aux institutions de la Ve République, elles constituent plus que jamais un véritable frein à la démocratie. « Le système institutionnel français n’est pas fait pour une tripartition de l’espace politique, mais pour une bipolarisation, avec une gauche et une droite. Réduire l’offre à deux candidats au second tour fait qu’il y a forcément l’un des groupes qui n’est pas représenté, ce qui amène à une élection par défaut pour les deux tiers des électeurs », analyse le politologue Jean-Yves Dormagen. Quant à l’effet cathartique d’une telle campagne, il s’est avéré totalement absent. La colère et les revendications pourraient donc très vite gagner les rues.

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Législatives. Jean-Luc Mélenchon : « La lutte reprend : on peut conquérir le pouvoir »

Entretien

Le candidat FI, qui a réuni 22 % des voix au premier tour de la présidentielle, appelle la gauche à bâtir une « fédération » pour remporter la majorité aux scrutins des 12 et 19 juin. Entretien

Diego ChauvetJulia Hamlaoui

Dans l’entre-deux-tours, le candidat de l’Union populaire a lancé un appel à faire des élections législatives le « troisième tour » de la présidentielle et à l’« élire premier ministre ». Marine Le Pen désormais battue, Jean-Luc Mélenchon, qui fait « le pari qu’il n’y aura pas de prime au président si mal élu », estime nécessaire d’« unifier le maximum de forces » pour l’emporter. Alors qu’un accord est en cours de négociation à gauche (lire ici), il détaille les objectifs de la France insoumise.

Vous appelez les citoyens à vous élire premier ministre. Comment les convaincre qu’une victoire est possible aux législatives ?

La présidentielle a recomposé le paysage politique en faisant émerger trois blocs politiques à peu près égaux : le bloc libéral, qui inclut la droite traditionnelle, celui d’extrême droite et enfin ce que nous avons appelé le bloc populaire. Ce dernier est le résultat d’une stratégie, dont le début est dans le Front de gauche de 2012, d’une construction patiente qui a aggloméré successivement plusieurs pans de la population autour d’une idée portée par « l’Avenir en commun ». C’est un bloc social, celui des déshérités, et un bloc cohérent sur les mesures de rupture avec le capitalisme. La présidentielle n’a pas fait naître une véritable majorité politique. Tous les voyants de la crise démocratique restent allumés, comme tous ceux de la crise écologique et sociale. Ça fait beaucoup. Ceux qui ont porté ma candidature ressentent une frustration d’avoir raté la marche du second tour à 420 000 voix. Nous aurions pu le faire si nous avions été organisés comme avant dans une alliance avec les communistes. Mais ce n’est pas une frustration résignée. Car, avec ce troisième tour, la lutte reprend : on peut conquérir le pouvoir. L’enjeu est immense : tous ceux qui attendaient l’augmentation du Smic ou la retraite à 60 ans en savent quelque chose. Le dernier élément clé, c’est notre capacité à démontrer qu’on fait tout ce qu’on peut pour unifier le maximum de forces.

Législatives. La gauche sera-t-elle unie en juin ?

Les macronistes persiflent sur un tel scénario de cohabitation avec vous, expliquant que c’est impossible compte tenu de la logique du calendrier électoral de la Ve République. Que leur opposez-vous ?

C’est vrai quand l’élu gagne à la loyale avec un vrai choix. Mais c’est la troisième fois qu’on fait le coup au pays du vote par contrainte. En 2007, trois quarts des électeurs étaient représentés par les candidats du second tour, là c’est à peine un tiers des inscrits. L’abstention a progressé et le gagnant a perdu presque 2 millions de voix par rapport à l’élection précédente. C’est un gouffre. Je fais le pari qu’il n’y aura pas de prime au président si mal élu.

Je fais le pari qu'il n'y aura pas de prime au président si mal élu. Jean-Luc Mélenchon

Certains vous reprochent de personnaliser les législatives et ainsi de participer aux travers de la Ve République…

J’ai même entendu dire que c’était dévaloriser les élections législatives que de les qualifier de troisième tour de la présidentielle. C’est exactement l’inverse : il s’agit d’élever l’enjeu d’une élection considérée comme une formalité administrative au niveau de la présidentielle. C’est déjà un peu de la VIe République dans la Ve.

À quoi ressembleraient vos premiers jours à Matignon ?

La retraite à 60 ans, le refus du RSA-travail forcé, la réduction des écarts de salaires, l’allocation dignité, la garantie d’autonomie des étudiants… Il s’agirait aussi, en discussion avec le président de la République, d’obtenir soit un processus constituant, soit, si c’est impossible, le RIC (référendum d’initiative citoyenne – NDLR) et le référendum révocatoire par la négociation entre les deux Chambres. Les marqueurs essentiels de la présidentielle se retrouvent dans le programme des législatives. Et cela non parce que nous voudrions être « hégémoniques », mais parce que nous avons passé vingt mois de campagne à convaincre, jour après jour, par des milliers de rencontres.

Quelles seraient vos marges de manœuvre dans le cadre d’une cohabitation avec Emmanuel Macron ?

La Ve République est l’enfant de circonstances : on sortait d’un régime d’Assemblée, d’une crise nationale épouvantable liée à la décolonisation et de Gaulle a mis ses œufs dans plusieurs paniers. Si bien que la Constitution donne à la fois un rôle absolument extravagant au chef de l’État mais elle confère aussi beaucoup de pouvoir au premier ministre. L’article 20 dit même qu’il « détermine et conduit la politique de la nation ».

Deux mois après l’invasion russe, la guerre en Ukraine s’enlise et fait craindre le pire. Quelles initiatives prendre en faveur de la paix ?

La guerre, dont Poutine porte la responsabilité entière, est un tremblement de terre géopolitique dont on n’a pas encore mesuré toutes les conséquences. Dans un premier temps, il faut obtenir de la Russie la fin des combats et l’évacuation du territoire ukrainien. Les sites nucléaires doivent aussi être protégés, et le premier ministre peut proposer d’y envoyer les casques bleus, et, s’il le faut, tous français. Ensuite, on ne peut pas parler de sanctions économiques sans dire les moyens de s’en protéger nous-mêmes. Nous ne pouvons nous passer ni de gaz ni de pétrole. Il faut donc penser des alternatives, par exemple avec l’Algérie pour un pacte blé contre pétrole et gaz. Nous avions affirmé, nous, Français, que jamais plus l’Europe ne serait le théâtre d’une guerre et que la dissuasion nous en protégerait. Mais la guerre a lieu, et nous n’avons rien pu faire ! Un énorme défi nous est lancé. Ma politique reste celle d’un non-aligné. Les Français n’ont pas intérêt à aller s’enferrer dans tous les combats du monde sans avoir décidé par eux-mêmes ce qui est le plus conforme à leur intérêt.

Vous appelez à « élargir l’Union populaire ». Que proposez-vous concrètement aux autres forces politiques ?

Le vote a tranché au moins une question : qui de la rupture ou de l’accompagnement du néolibéralisme est majoritaire à gauche. Ça donne un cap, une orientation générale. Et les citoyens ont autant voté pour le programme que pour un candidat. « L’Avenir en commun » est un programme de rupture. Il est héritier des luttes de la société française. C’est un prolongement de « l’Humain d’abord », programme du Front de gauche en 2012. Sa mise à jour à travers les combats parlementaires s’est faite souvent avec des votes convergents des socialistes, et dans 98 % des cas des communistes. Les différences entre notre programme et celui des communistes ne sont pas si importantes qu’elles justifient la séparation imposée par la campagne présidentielle.

il s'agit d'élever l'enjeu des législatives au niveau de la présidentielle. Jean-Luc Mélenchon

Ensuite, ce n’est pas un accord électoral que nous proposons, même s’il est inclus. C’est un accord programmatique sans lequel il ne peut y avoir d’accord électoral. Nous voulons un programme qui nous permette de gouverner. Ce que nous proposons n’est pas l’ancienne union de la gauche. Il s’agissait alors d’un parti dominant sans aucune structure de médiation avec les autres. Nous proposons que chacun ait un groupe parlementaire, et en même temps un intergroupe. Et un Parlement commun sur le mode de l’Union populaire actuelle. Une fois d’accord, on peut ainsi continuer à tenir la ligne pendant cinq ans. Avec le vocable « union de la gauche », on reste enfermé dans la logique de la collection des logos et du commandement politique vertical. L’Union populaire est une démarche sur un programme. Elle donne une méthode qui permet à chaque organisation de rester elle-même et au peuple d’entrer en action. Je parle ici d’une fédération, ou d’une confédération, qui crée un cadre commun, un programme partagé, un Parlement commun.

En 2017, vous estimiez que le rassemblement des forces de gauche représentait un repoussoir. Qu’est-ce qui a changé depuis ?

Rien. Mais notre score a tranché. Il faut tourner la page et jeter la rancune à la rivière. Ou bien les masses tranchent les problèmes par le vote, ou bien on reste coincé dans les conflits. Ce ne sont pas nos arguments qui changent la réalité, c’est la pratique. Si les communistes aujourd’hui acceptent l’accord qu’on leur propose, ils sont les bienvenus et on travaillera ensemble.

Cette présidentielle confirme une recomposition politique en trois blocs. Élément majeur de ce scrutin, le centre de gravité de la gauche s’est déplacé d’un social-libéralisme à une gauche de transformation sociale. Comment analysez-vous cette première victoire idéologique et comment la faire fructifier ?

En 2017, on avait déjà gagné. Mais comme tout avait l’air accidentel, y compris le surgissement de Macron, beaucoup n’ont pas vu ce que signifiait l’effondrement des deux partis traditionnels qu’étaient LR et le PS. En France, l’un des pays au centre du capitalisme mondial, la gauche radicale a été à deux doigts d’arriver au second tour. Ce progrès n’est pas définitif, mais le scénario à l’italienne de l’éradication de la gauche de rupture est derrière nous. D’autant que, dans l’intervalle, les sociaux-libéraux ont perdu la capacité d’entraînement de la société. La composition sociale du centre gauche l’empêche d’entraîner les classes populaires dans une illusion collective libérale du mieux-être pour demain. C’est aussi une raison pour laquelle l’alliance avec les communistes est si importante. La culture communiste est une culture de rupture avec le capitalisme. Nous avons ce socle en commun, et il est très important qu’il soit le plus fort possible.

les différences entre notre programme et celui des communistes ne sont pas si importantes. Jean-Luc Mélenchon

En ce qui concerne la gauche, elle a toujours existé, et elle existera toujours. Toute ma vie est liée à la gauche. Mais j’ai proposé de laisser ce mot en friche, c’est-à-dire d’attendre qu’il manifeste une nouvelle fécondité. Nous n’y sommes pas encore. Ce qui faisait notre force auparavant, c’étaient des masses concentrées : des ouvriers dans des usines, des statuts de la fonction publique regroupant des millions de personnes. Un acteur nouveau joue ce rôle central aujourd’hui : le peuple. Avec des penseurs communistes, on s’est un peu accrochés sur le concept de peuple. Mais je veux en discuter. Le XXIe siècle a besoin d’une théorie matérialiste de la révolution citoyenne, objectif commun de nos deux organisations.

Douze millions d’électeurs ne sont pas allés voter au premier tour. Une partie des classes populaires, notamment celles des territoires ruraux ou désindustrialisés, s’est davantage tournée vers l’abstention et l’extrême droite…

Il y a en effet un quatrième bloc abstentionniste. Il contient différentes composantes : les mal-inscrits – plusieurs millions tout de même –, et d’autres qui ne votent pas en estimant que ça ne sert à rien. Que leur vote n’a jamais changé leur vie. Difficile de leur donner tort. La gauche des 35 heures commence à dater. Le programme commun, c’est Vercingétorix pour les plus jeunes. Nous avons un travail acharné à mener. Je n’adhère pas au concept de « France périphérique », selon laquelle les citoyens sont réductibles à leur adresse. Comme ils ne le sont pas à leur religion. Ils sont tout cela à la fois et bien d’autres choses. Quant à l’extrême droite, beaucoup de citoyens pensent qu’elle est le plus gros bâton pour taper Macron. Il faut être présent sur le terrain comme nous contre l’imposture sociale du RN. Cessons de mythifier les classes sociales en leur attribuant une pensée automatique. En effet, le vote Le Pen au second tour a représenté pour certains un « vote de classe ». Ils ont été encouragés à ça. Notamment par ceux qui ont aboyé avec les loups contre les musulmans ou nié les violences policières ! Ils ont aussi mené une guerre stupide contre les outils intellectuels nous montrant comment la question des discriminations religieuses pouvait croiser celle de la classe sociale : l’intersectionnalité, tournée en dérision par des ignorants. Ils n’ont jamais lu Frantz Fanon ! Rompre les consensus pourris, comme ceux-là, cela fait partie de nos tâches. L’intersectionnalité est un outil pour comprendre le réel, comme le matérialisme.

Une fuite des électeurs à colmater d’ici le troisième tour

Serez-vous candidat aux élections législatives ?

Je ne cherche pas à créer un faux suspense mais j’hésite encore. Je n’ai pas besoin d’être député pour être premier ministre. Six sur 24 depuis 1958 ne l’étaient pas. Pour l’immédiat, gagner les législatives, c’est ce qui m’intéresse.

Jean-Luc MélenchonLégislatives 2022france insoumiseunion populaire
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Éducation. « On ne veut plus de Blanquer »

Actu

Avec la promesse d’un quinquennat dans la continuité du précédent, où retraites et rémunérations devraient occuper le devant de la scène, la colère pourrait vite s’exprimer.

Olivier Chartrain

Grande était la colère du monde enseignant dans son ensemble avant l’élection présidentielle, après cinq années de réformes brutales et massivement rejetées. Or, le projet d’Emmanuel Macron pour l’école est connu depuis 2017, et parachever sa mise en œuvre fait clairement partie de la feuille de route pour ce nouveau quinquennat. Il s’agit d’aller « beaucoup plus fort et beaucoup plus loin sur un certain nombre d’enjeux », dont l’éducation fait partie, claironnait, dès le matin du 25 avril, le porte-parole du gouvernement sortant, Gabriel Attal. Certains verraient d’ailleurs bien celui-ci s’installer prochainement rue de Grenelle, où il a déjà occupé les fonctions de secrétaire d’État à la Jeunesse, de 2018 à 2020…

« On a besoin de plus de concertation et d’écoute, après cinq ans d’autoritarisme et d’absence de dialogue », lui répond Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT Éduc’action, qui ne verrait pas forcément d’un mauvais œil d’avoir affaire à « quelqu’un de plus souple et de plus ouvert ». C’est à « un changement de méthode » avant tout qu’appelle de ses vœux Guislaine David, porte-parole du Snuipp-FSU, prédisant déjà que « les enseignants ne sont pas dupes : ça va être très compliqué pendant cinq ans ». « On ne veut plus de Blanquer », pose d’emblée Jules Siran, de SUD éducation, qui rappelle « la violence de la répression antisyndicale » sous ce dernier et prévient : « Il faut que ça cesse. »

Des revalorisations sous conditions

Sur le fond, certains dossiers risquent d’arriver très vite, d’ici à l’été. C’est sans doute le cas de la question des rémunérations, que tous jugent centrale. Le candidat Macron avait braqué les enseignants en annonçant un « pacte », dans lequel des revalorisations substantielles pourraient être obtenues en échange de l’acceptation de « nouvelles missions ». Une version « nouveau monde » du vieux slogan « Travailler plus pour gagner plus » de Nicolas Sarkozy, sur laquelle le candidat a fait mine de revenir dans l’entre-deux-tours, évoquant une augmentation de 10 % sans conditions… avant que sa propre équipe de campagne précise que ce chiffre n’était qu’un ordre de grandeur et que la proposition concernerait les personnels en début de carrière. Bref : « C’est flou », conclut Isabelle Vuillet, pour qui « cela reste conditionné à des missions supplémentaires, pour des personnels qui travaillent déjà 42 heures par semaine en moyenne selon les chiffres officiels : ce n’est pas possible ».

Pas possible non plus pour Guislaine David de séparer cette question de celle de l’attractivité du métier : « Le nombre de candidats aux concours a tourné à la catastrophe cette année. Entre les enseignants qui anticipent leur départ en retraite, ceux qui quittent le métier, ceux qui renoncent à y entrer, on va manquer d’enseignants dès les prochaines années ! » Pour elle, une « véritable revalorisation pour toutes et tous » est impérative, alors que 50 % des enseignants n’ont pas vu la couleur de celles mises en œuvre par Jean-Michel Blanquer, de pair avec un allègement des effectifs en classe pour tous les niveaux, et pas seulement pour les CP et CE1 de l’éducation prioritaire.

Les promesses de concertation « au plus près du terrain », selon l’expression de Gabriel Attal, n’impressionnent guère. « Si ça ressemble à ce qui a été fait pour Marseille, commente Jules Siran, il n’y a rien à en attendre, au contraire, puisque cela risque de déboucher sur une explosion des cadres nationaux » et donc des inégalités. Même chose pour Guislaine David, qui rappelle « l’expérience du “Grenelle McKinsey” », où les personnels furent en réalité mis à l’écart.

« Un retour en arrière immense »

Au contraire, les inquiétudes sur l’autonomie des établissements et leur mise en concurrence ou sur la volonté d’en finir avec le collège unique pour revenir à des parcours différenciés dès la 5e, « un retour en arrière immense » selon Isabelle Vuillet, ne faiblissent pas.

Mais le vrai casus belli pourrait être causé par le retour – dès cet été ? – de la réforme des retraites. « Pas touche aux retraites », prévient Jules Siran. « Personne n’en veut ! Ce serait le coup de trop », pour Isabelle Vuillet, qui y voit la possibilité d’une convergence des luttes, tandis que Guislaine David avertit : « Ce que l’on a fait le 13 janvier, on peut le reproduire. » Ce jour-là, on s’en souvient, la mobilisation presque sans précédent par son ampleur et la diversité des personnels concernés, des inspecteurs aux AESH, avait contraint le gouvernement à s’asseoir à la table des négociations. Le 1er Mai tout proche pourrait fournir l’occasion de premières intersyndicales. « Le mécontentement qui s’est exprimé lors de la présidentielle ne va pas retomber », conclut Jules Siran.

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L'Humanité

Après l’échec, les Verts retombent dans leurs travers

Actu

EELV Maintenant que le danger immédiat de l’extrême droite est écarté, les écologistes commencent à régler leurs comptes pour expliquer leur score de 4,6 %. Le candidat Jadot est une cible toute désignée pour une grande partie de l’état-major.

Emilio Meslet

Il y a ceux qui ont quitté le navire en plein naufrage. Et puis il y a ceux qui ont attendu que le bateau coule pour tenter de noyer le capitaine Jadot pour ne pas avoir vu l’iceberg. Car, si la frégate EELV est si mal en point au terme d’une présidentielle dont elle espérait sortir renforcée, la plupart des écologistes n’ont que peu de doutes sur l’identité du responsable de la catastrophe, à savoir un score de 4,6 % qui a conduit au non-remboursement des frais de campagne. Maintenant que Marine Le Pen a été battue, le semblant d’unité de l’entre-deux-tours a volé en éclats pour laisser place à de violents règlements de comptes comme seuls les Verts peuvent en offrir. Et pour une fois, ce n’est pas Sandrine Rousseau qui a allumé la mèche.

Un candidat qui aurait « singé Macron »

Sur une boucle interne de discussion, le secrétaire national Julien Bayou a livré une sévère analyse, censée rester secrète jusqu’à ce que l’Express la révèle. Il vise directement le candidat qui aurait « singé Macron » et fustige « la non-préparation et l’absence d’ambition du projet et de la candidature » : « On n’est pas perçus comme utiles, ni par les ONG (du mouvement climat) ni par les électeurs. » Bref, rien ne va. Et encore moins le slogan « Faire face », que le patron des Verts juge « statique, conservateur et vaguement présidentiable ». À ce réquisitoire « injuste et scandaleux », Mounir Satouri, directeur de campagne de Yannick Jadot, répond : « Tu es bien placé pour savoir que l’obstacle principal était l’incapacité du parti à mobiliser la société civile, engagée depuis des mois pour l’unité de la gauche. » « Cela n’aurait jamais dû sortir, Julien expliquait une position personnelle dans un long message faisant le bilan », tempère Sandra Regol, secrétaire nationale adjointe. Une fuite dans la presse qui a obligé Julien Bayou à rétropédaler en disant qu’il avait « plusieurs fois rappelé (qu’il était) fier que Yannick (Jadot) tienne bon sur (leurs) valeurs ».

Malgré la défense du clan Jadot qui assure prendre « (sa) responsabilité » dans cet « échec », tout en accusant la direction d’EELV d’avoir organisé une primaire trop tard , les critiques émises par Julien Bayou sont largement partagées au sein d’un pôle écologiste au bord de l’implosion. « Il a raison : quand on change trois fois de slogan dans une campagne, c’est qu’il y a un problème. Mais ce genre d’échanges fait cours d’école », déplore un élu Vert marqué à gauche. Pour comprendre les raisons de la défaite, « un questionnaire a été envoyé aux militants et aux groupes de soutien », fait savoir Sandra Regol.

« une défaite qui vient de loin »

Un autre cadre s’attaque plutôt à la stratégie du présidentiable : « Il aurait mieux valu capitaliser sur nos forces plutôt que d’essayer de changer pendant la campagne. Car les déçus du macronisme ont finalement encore voté Macron. Il est évident que Jadot ne pouvait pas aller chercher des électeurs de Mélenchon, non pas à cause de son programme mais de ce qu’il incarne, de son histoire. » Et le même écologiste de poursuivre sa démonstration : « On ne peut pas dire qu’il est Macron-compatible, ce n’est pas vrai. Mais il essaye de se faire adouber par le système. Sauf que ce n’est pas le rôle de l’écologie politique de gauche qui doit le bousculer. Lui croit dans la transformation du néolibéralisme par l’intérieur, pas moi. »

Un membre de l’équipe de campagne estime, lui, qu’il « manque l’analyse structurelle d’une défaite qui vient de loin » : « Nous n’avions pas tranché nos débats d’orientation. Pendant la campagne, sur les plateaux de télévision, j’étais emmerdé quand on me demandait les idées fortes qui structuraient le programme. Parce qu’il n’y en avait pas… » Là où Yannick Jadot, interrogé sur France Inter, ne remet pas en cause sa ligne, se contentant de dire que son erreur stratégique était d’avoir voulu « apaiser le débat dans une campagne où les colères ont gagné ». « Ça a été une campagne des dirigismes d’État qui a fait l’impasse sur les syndicats, les collectivités locales », regrette-t-il, jugeant que ceci est une « impasse ».

C’est pour cela que l’ex-candidat­ d’EELV pense qu’une coalition derrière Jean-Luc Mélenchon, pourtant arrivé largement en tête à gauche au soir du 10 avril, « ne marchera pas ». Ses proches penchent plutôt pour une union « technique », alors que la direction est engagée dans un processus de négociation censé aboutir à un accord programmatique. Une fracture de plus dans un parti qui n’en manque pas, d’autant plus que ses anciens concurrents à la primaire, Sandrine Rousseau et Éric Piolle, poussent aussi pour un rassemblement derrière l’Union populaire et son leader.

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L'Humanité

Le mouvement climat ne compte pas laisser le champ libre à Macron

Actu

Dans la foulée d’une présidentielle où la planète est restée en marge des débats, les ONG veulent créer un nouveau souffle propice à l’engagement. Pour cela, une réorganisation paraît nécessaire.

Emilio Meslet

« Une défaite pour le climat ». Au sein du mouvement climat, on peine à trouver d’autres mots pour décrire la séquence présidentielle qui s’est achevée, dimanche, par le moins terrible des deux scénarios. Emmanuel Macron est réélu, Marine Le Pen n’accède pas à l’Élysée. « Nous avons évité le pire, mais ce n’est pas pour autant qu’on a le meilleur », résume Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France. Et Élodie Nace, porte-parole d’Alternatiba, de compléter : « Maintenant, on se remet au travail, cinq ans de lutte nous attendent. » À peine le temps de souffler qu’il faut déjà penser un après qui ne sera pas une sinécure pour l’environnement. Surtout que, dans l’entre-deux-tours, le greenwashing du président-candidat n’a pas pris sur les ONG. « Rien ne prouve qu’Emmanuel Macron numéro 2 va être meilleur que Macron numéro 1. Son bilan plaide contre lui, donc je le jugerai sur les actes », prévient Jean-François Julliard.

Une fois ce constat posé, il ne reste alors qu’une seule option : la riposte. Et elle commence tout de suite, disent les associations. Ce mardi, avec une série de manifestations et d’actions coups de poing dans le pays, Résistances locales, un agrégat de 120 collectifs, ouvre le bal pour mettre la pression. « Il n’y a que peu d’espoir à avoir dans la voie institutionnelle. Nous devons accentuer le rapport de forces. Et la meilleure stratégie, selon moi, est de se mobiliser localement, là où il y a le plus de brèches, donc de chances d’obtenir des victoires », appelle Léna Lazare, membre de Terres de luttes, qui veut mettre à profit une « culture de résistance » construite depuis l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Sans pour autant « oublier l’échelon national et international », précise la jeune militante.

« Vers un projet de société commun »

À court terme, les ONG ont coché deux dates sur leur calendrier : le 1er Mai, puis la mi-juin, avec les élections législatives. Des discussions sont en cours afin de définir le rôle que peuvent tenir les associations dans cette séquence électorale pour « envoyer un maximum de députés proches de (leurs) causes ». Ensuite, viendra le temps de la restructuration d’un mouvement climat assez hétérogène qui n’a eu que peu de succès face au mur Macron. « En 2019, on a gagné la bataille culturelle sur le changement climatique. Maintenant, on doit dépasser ce constat, préconise Élodie Nace. Pour cela, nous avons besoin de connecter la question climatique à la vie des gens en montrant que nous portons, avec d’autres mouvements sociaux (féministes, antiracistes…), un projet de société commun. »

Dans cette optique, même si « elles n’ont pas eu jusqu’ici l’impact escompté », selon Jean-François Julliard, les marches pour le climat continueront de façon à être une « porte d’entrée » vers la lutte. « Il nous faut continuer les recours juridiques comme la désobéissance civile pour rehausser notre influence », ajoute le patron de Greenpeace. Et Élodie Nace de conclure : « Il y a certainement encore plein de formes à inventer à partir du travail déjà effectué. »

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L'Humanité

Ne lui en déplaise, le président doit sa réélection à la gauche

Actu

Malgré la colère vis-à-vis de son bilan, les électeurs des forces de progrès ont joué un rôle décisif dans la victoire d’Emmanuel Macron, dimanche. Saura-t-il en prendre acte pour son second mandat ?

Diego Chauvet

Très loin d’un vote d’adhésion. Parmi les électeurs qui ont choisi Emmanuel Macron, dimanche, 42 % l’ont fait pour « faire barrage » à Marine Le Pen, selon une enquête Ipsos. Un vote à contrecœur, donc. À gauche, c’est Jean-Luc Mélenchon qui, au premier tour, a rassemblé, de loin, le plus de suffrages sur son nom avec 21,95 % des voix et 7,7 millions d’électeurs. Le comportement de ces derniers était donc scruté avec attention pour le second tour. D’autant plus que, si le candidat de l’Union populaire avait clairement donné la consigne de ne pas voter pour Marine Le Pen, il n’a jamais pour autant appelé ses militants et électeurs à glisser un bulletin Emmanuel Macron. Une consultation de ses 310 000 soutiens sur Internet, réalisée après le premier tour, avait montré que seuls 33,4 % d’entre eux entendaient « faire barrage » avec un bulletin Macron. 37,6 % voulaient glisser un bulletin blanc ou nul, et 29 % s’abstenir.

Selon l’enquête Ipsos, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon se seront comportés un peu différemment : 42 % ont voté Macron au second tour, 17 % Le Pen, et 41 % ont voté blanc ou nul ou se sont abstenus. Les électeurs de Yannick Jadot, deuxième représentant de la gauche au soir du premier tour, mais avec moins de 5 % des voix, ont suivi pour la grande majorité d’entre eux l’appel au barrage lancé par leur candidat. 65 % ont mis un bulletin au nom du président sortant, 6 % à celui de Le Pen, lorsque 29 % d’entre eux se sont abstenus ou ont voté blanc ou nul, toujours selon Ipsos.

Au soir du second tour, tous les dirigeants des partis de gauche ont ainsi souligné la contribution de leurs électeurs à la réélection d’Emmanuel Macron. Tous ont dénié un quelconque vote d’adhésion qui aurait apporté une majorité au président sortant. « 70 % des Français qui refusent la retraite à 65 ans. Et on voudrait nous faire croire que c’est la victoire d’un projet ? » a réagi, dimanche soir, le porte-parole du PCF, Ian Brossat. Dès le soir du premier tour, Fabien Roussel, Yannick Jadot, Anne Hidalgo avaient clairement appelé à utiliser le bulletin Macron pour battre Le Pen. Emmanuel Macron a lui-même été obligé de le reconnaître, ce dimanche, en déclarant : « On ne pourra pas faire comme avant. » En tiendra-t-il compte pour autant dans la politique qu’il souhaite conduire ? En 2017, Emmanuel Macron avait déjà adressé une pensée à ceux qui avaient voté pour lui « sans avoir (ses) idées » : « Vous vous êtes engagés et je sais qu’il ne s’agit pas là d’un blanc-seing. Je sais nos désaccords, je les respecterai. » On sait ce qu’il est advenu de cette intention lors de son premier quinquennat. En sera-t-il différent pour le second, alors même qu’il ne pourra pas se représenter à l’issue de ce mandat ? « Je suis dépositaire de leur sens du devoir », a-t-il redit ce dimanche. Une promesse qui aura fait long feu. Dès lundi matin, Bruno Le Maire a déclaré qu’il n’excluait pas un recours au 49-3 pour augmenter l’âge de départ en retraite à 65 ans… Pour que la gauche s’impose dans le rapport de forces face à la Macronie, elle doit gagner les élections législatives. Au mieux, imposer une cohabitation, comme l’appelle de ses vœux Jean-Luc Mélenchon, ou tout au moins s’imposer comme la principale opposition au Parlement. Selon Ipsos, 93 % de ses sympathisants souhaitent un rassemblement des forces de gauche en juin pour réussir ce pari.

Présidentielle 2022gaucheEmmanuel MacronJean-Luc Mélenchon
L'Humanité

En France, le Cnes sonne l’alarme

Chronique

Sylvestre Huet

Il n’est pas courant qu’une communauté scientifique presque entière interpelle le pouvoir politique. C’est pourtant ce qui vient de se passer avec un texte signé par 1 000 – le chiffre est symbolique – chercheurs et ingénieurs d’une centaine de laboratoires (1). Tous impliqués dans l’utilisation des technologies spatiales – fusées et satellites – pour l’observation de la Terre et de l’Univers.

Leur texte sonne l’alarme : « La situation a dramatiquement changé ces derniers mois , avec l’apparition d’une contrainte très forte exercée sur le budget du Cnes (Centre national d’études spatiales – NDLR) alloué à la science qui met en péril la place de la France dans la recherche spatiale : dans la thématique “Étude et observation de la Terre”, il n’y a actuellement aucune capacité d’engagement de nouvelles missions scient ifiques jusqu’en 2026 ; côté science de l’Univers et exploration, le risque est très grand de devoir abandonner des projets déjà démarrés. À courte échéance, les laboratoires français vont ainsi devoir se désengager de plusieurs projets internationaux de premier plan scientifique et technologique, rompant un partenariat établi de longue date avec les plus grandes agences spatiales internationales.  »

La colère des scientifiques est partagée par un grand nombre des salariés de l’Agence spatiale française. Elle s’est traduite par un mouvement de protestation sans précédent sur les sites de Toulouse et au Centre spatial guyanais contre la décision gouvernementale d’arroser d’argent public, via le budget du Cnes, des start-up dont certaines ne sont que des coquilles vides. Et comme ce budget n’est pas extensible, ce choix s’opère au détriment des programmes scientifiques.

Ce tournant veut suivre le « New Space » venu des États-Unis, un mouvement de privatisation d’où sortent les délirants, coûteux et obscènes voyages de touristes ­super-fortunés pour un petit saut spatial, vers la station spatiale internationale et peut-être demain des hôtels pour multimillionnaires. Ou les projets de constellations à plusieurs milliers de satellites susceptibles de rapporter des profits au prix d’un encombrement non maîtrisé des orbites basses.

La politique spatiale dont ont besoin les citoyens est à l’opposé. Par l’usage le plus pertinent possible de ses possibilités pour étudier la Terre et l’Univers, et la coopération européenne pour financer l’accès à l’espace. Un sujet qui relève du prochain gouvernement… mais aussi de la future Assemblée nationale, qui vote le budget du Cnes.

la chronique scientifique de sylvestre huetcnesmobilisations
L'Humanité

Un poète aux folies dans la tête

Chronique

Jean-Pierre Léonardini

Il y a quarante ans, ou presque, Robert Laffont ­éditait, de l’écrivain autrichien Gert Hofmann (1931-1993), un recueil de quatre nouvelles sous le titre de l’une d’elles, le Cheval de Balzac. La traduction était due à Martine Keyser. L’un des récits, le Retour à Riga du fils prodigue J. M. R. Lenz, refait surface par les soins des valeureuses éditions Pontcerq, dans une autre traduction, d’Henri-Alexis Baatsch, qui signe une postface éclairante (1). Jakob Michael Reinhold Lenz (1751-1792), poète, romancier, auteur de théâtre, fut une belle figure excessive et blessée du mouvement préromantique allemand connu sous l’appellation de « Sturm und Drang » (Tempête et ­tumulte). Ami de Goethe, puis chassé de son entourage pour mauvaise conduite auprès des dames, il connut une vie d’errance et de misère. On le dirait aujourd’hui, platement, un « intellectuel précaire ». Il eut un génie à l’échelle de son malheur, qui était d’avoir des folies dans la tête, comme a pu l’écrire Büchner de son antihéros tragique Wozzeck. Henri-Alexis Baatsch rappelle que c’est Büchner qui – dans un récit magnifique commençant par ces mots : « Le 20 janvier, Lenz partit dans la montagne… » – a forgé, en somme, à son cœur défendant, le mythe de Lenz en poète maudit.

On revint à Lenz sur le tard. Brecht appréciait ce fervent de Shakespeare né en Livonie, actuelle Lettonie. De Lenz, Chéreau jeune a monté les Soldats et, pour Bernard Sobel, ce fut le Précepteur, dont le personnage, amoureux bafoué, méprisé, finit par se châtrer. Gert Hofmann imagine que Lenz, éperdu, en proie alternativement au dynamisme déchaîné et à l’abattement, revient dans la ville de son enfance où vit le père, pasteur sévère, pour mendier de l’amour au terme de ses pérégrinations par monts et par vaux. Un court chef-d’œuvre, à la respiration haletante.

On passe du froid au chaud, avec le Guide de Marseille, de Serge Valletti (2). Non content d’avoir écrit Toutaristophane et une palanquée de pièces à lui, il ­révèle cette fois, « à l’usage de certaines personnes », quelques hauts lieux de sa ville natale dans le style piqué d’ail dont il a le secret. Ça ne concurrence pas le Michelin, mais c’est d’une drôlerie impayable, genre humour des Goudes, des Accoules ou de Menpenti. Le ton, familier, est adorablement vachard. Je recommande l’éloge de la pizza moitié-moitié, anchois-­fromage, unique au monde.

Lenz, en proie au dynamisme déchaîné et à l’abattement, revient dans la ville de son enfance pour mendier de l’amour.

www.pontcerq.frLa chronique théâtrale de Jean-Pierre LéonardiniThéâtremarseille
L'Humanité

« Tu roules bien, pour une fille »

Chronique

Mejdaline Mhiri

rédactrice en cheffe des Sportives

La ville n’a rien d’un espace neutre. Construite par et pour les hommes, elle reproduit les rapports de pouvoir entre les genres. Selon que l’on soit femme ou homme, nous n’envisageons pas l’espace public, la fréquentation des transports, l’heure à laquelle sortir, la tenue vestimentaire de la même façon. Un état de fait lourd de conséquences sur la pratique sportive. En passant devant un city-stade, un skatepark, on ne s’étonne plus de n’y croiser quasiment que des jeunes hommes. Lorsque les femmes investissent ces lieux, elles évoluent généralement en groupe, via une association, sur un créneau bien identifié.

Le cyclisme est une de ces disciplines profondément marquées par les stéréotypes de genre et le sexisme. Mais, participant ainsi au combat féministe de ces dernières années, des groupes ont vu le jour sur Facebook afin de s’appuyer sur la force du collectif pour dépasser les craintes et éviter la violence. À Paris, les Girls on Wheels se réunissent les mercredis soir « entre femmes et minorités de genre » pour un tour à vélo. Elles ont inspiré les Girls on Wheelsh, qui ont ajouté « du cheddar, du jambon et de la bière » pour promouvoir cet état d’esprit à la sauce lilloise. À Nantes, les Women Ride clôturent leurs sorties par le même breuvage au houblon. Bicyclette sauvage (Bordeaux), les Bikettes (Annecy), Grav’Elles (Montpellier), Bike Paradise Women’s Community (Tours) partagent une ambiance similaire.

La récurrence des mauvaises expériences en selle explique la non-mixité. Dans leur charte, les Parisiennes des Girls on Wheels dénoncent : « Sur la route, en magasin, en atelier, en peloton sur les anneaux cyclistes ou même sur les réseaux sociaux, nous avons tou· te·s déjà été confronté·e·s à des regards allant de la surprise au paternalisme en passant par l’agressivité, et à des remarques telles que : “Tu roules bien pour une fille”, “attends, je vais te montrer comment on répare” (…). Ces expériences s’additionnent à toutes les autr es démonstrations de sexisme auxquelles nous faisons face quotidiennement. »

En créant les Bornées en 2018, Maude Baudier s’est également attaquée au problème. L’entreprise promeut une communauté mixte et inclusive via des événements cyclistes adaptés à tous les niveaux. « En sortie, l’idée est de s’attendre, de s’entraider, expose Maude Baudier. Plutôt que de condamner la personne qui a un coup de mou, on l’abrite du vent et on la relance. » Les Bornées existent dans 24 villes de l’Hexagone et se sont ouvertes aux autres disciplines du triathlon (course à pied et natation).

Pour prolonger la réflexion, lisez À vos cycles ! Le guide du vélo au féminin, de Louise Roussel, chez Tana Éditions. L’autrice y a regroupé des conseils pratiques, des portraits de cyclistes inspirantes, tout en partageant son parcours. Un petit bijou de sororité sportive. Parce que la rue, la route appartiennent à toutes et tous.

La chronique sportive de Mejdaline Mhiricyclisme
L'Humanité

Ukraine. Joe Biden change de cap

Actu

Les États-Unis ont écarté tout danger de frappe nucléaire. Ils débloquent pourtant des milliards de dollars et livrent de l’armement lourd à Kiev, au détriment de la recherche de négociations de paix.

Pierre Barbancey

C’était à la mi-avril. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky appelait le monde « à se préparer » à une possible attaque nucléaire russe. Après tout, les déclarations de Moscou pouvaient et peuvent s’interpréter dans ce sens. Encore mercredi, au lendemain d’une réunion convoquée par Washington à Ramstein, en Allemagne, pour organiser le soutien d’une quarantaine de pays à l’Ukraine, Vladimir Poutine promettait une réponse « rapide et foudroyante » en cas d’intervention extérieure dans le conflit. Or, en mobilisant 40 pays et en prévoyant un budget de 33 milliards pour l’Ukraine (dont 20 milliards pour la fourniture d’armement, soit près de sept fois plus que les quantités déjà impressionnantes d’armes et de munitions déjà fournies à l’Ukraine depuis l’invasion russe), Joe Biden a choisi d’ignorer les menaces de Vladimir Poutine. L’administration américaine livre désormais de l’armement lourd à Kiev, comme de l’artillerie, des hélicoptères et des drones.

813 milliards en 2022 : décryptage d'un budget militaire des États-Unis qui atteint des sommets en temps de paix

Les inquiétudes de la Maison-Blanche ont disparu aussi rapidement qu’elles étaient apparues, ce qui n’est pas étonnant à l’heure où le personnel politique états-unien fait le déplacement dans la capitale ukrainienne, à commencer par le secrétaire d’État Antony Blinken, ainsi que, dimanche, la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, venue afficher une solidarité « sans équivoque ». L’occasion pour le président ukrainien de remercier les États-Unis « de contribuer à protéger la souveraineté et l’intégrité territoriale » de son pays.

Ukraine. La Russie évoque une troisième guerre mondiale

« La Russie sera forcée d’admettre son échec »

Vendredi, un haut responsable du Pentagone a affirmé que Washington « ne pense pas qu’il y ait un risque d’usage d’arme nucléaire ou que le territoire de l’Otan soit menacé ». En revanche, le ministre de la Défense, Lloyd Austin, au retour de Kiev, s’est donné pour objectif de « voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de chose que l’invasion de l’Ukraine ». L’AFP cite Gideon Rose, du Council on Foreign Relations à New York : « Moscou n’utilisera pas d’arme nucléaire pendant le conflit », affirme-t-il dans la revue Foreign Affairs.

Pour mieux comprendre la stratégie ­américaine en cours, le site progressiste CounterPunch émet l’hypothèse suivante : « Au maximum, les États-Unis espèrent que la Russie sera incapable d’assurer le contrôle de la région du Donbass et de la côte d’Azov et sera à ce point punie qu’elle sera forcée d’admettre son échec et de retirer ses forces, mettant très probablement en péril l’emprise de Vladimir Poutine sur le pouvoir. Au minimum, le régime Biden veut que l’Ukraine fasse assez bien sur le terrain pour contraind re les Russes à un match nul et les forcer à négocier à des conditions très favorables à Kiev. » L’auteur de l’article, Richard Rubenstein, évoque la possibilité de l’instauration d’une zone d’exclusion ­aérienne, idée jusque-là totalement exclue. Il insiste : « Biden et son équipe veulent maintenant que la guerre se poursuive pendant plusieurs mois au moins. »

Live. Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences

On se trouverait donc à un tournant d’une guerre déclenchée il y a plus de deux mois par la Russie. L’envoi d’armes ne peut que la relancer sans même ouvrir une porte de sortie dans le cadre de négociations qui stagnent. « Les victimes actuelles de la guerre sont les Ukrainiens et les Russes ; ses victimes potentielles, si cette escalade continue de s’aggraver, sont les peuples d’Europe et du monde, dit Rubenstein. Il est certainement temps que toutes les parties concernées prennent du recul par rapport au précipice, s’assoient avec le secrétaire général (de l’ONU – NDLR) Guterres et discutent raisonnablement de leurs besoins et intérêts légitimes. »

Guerre en UkraineÉtats-Unis
L'Humanité

Ludmila Oulitskaïa : « Cette guerre avec nos frères est épouvantable »

Entretien

De passage à Paris, la romancière russe évoque son recueil de nouvelles, le Corps de l’âme. Elle a dû quitter Moscou pour Berlin dès l’annonce de l’invasion de l’Ukraine, mais espère, sans trop d’illusions, pouvoir rentrer chez elle.

Muriel Steinmetz

La romancière russe Ludmila Oulitskaïa est venue à Paris à l’occasion de la publication, en France, de son recueil de nouvelles le Corps de l’âme (1). Les femmes y sont au premier plan. On découvre, par exemple, deux homosexuelles, l’une d’origine azérie, l’autre arménienne, mariées ensemble à l’étranger. L’une va mourir… Une femme, mi-balte, mi-polonaise, dont la mère s’est suicidée comme Anna Karénine, découvre l’amour sur le tard avec un neurologue juif. Quand il meurt, la tentation du suicide s’impose à elle… Ces nouvelles, jusque dans la noirceur, sont empreintes d’humour et parfois nimbées d’une aura métaphysique.

Ludmila Oulitskaïa, grande voix de la littérature russe contemporaine, très lue dans son pays natal, partout traduite, est titulaire de nombreuses récompenses en Russie et ailleurs (en France, en 1996, son roman Sonietchka obtenait le Médicis étranger et, en 2011, lui était attribué le prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes). Tout récemment lui a été décerné le prestigieux prix espagnol Formentor de la littérature.

Elle est née en 1943, dans l’Oural, où s’étaient réfugiés ses parents moscovites. En 2012, dans Détritus sacrés, elle se décrivait « comme la dernière juive d’une famille assimilée ». Elle a été biologiste généticienne, licenciée pour faits de dissidence, sa machine à écrire professionnelle ayant servi à composer des « samizdats » (ouvrages clandestins). Dès lors, elle a écrit, pour la radio, le théâtre, des nouvelles, des romans. Son engagement contre l’homophobie lui a valu, en 2016, d’être attaquée par de jeunes militants ­pro-Poutine. Le 25 février, dans une tribune publiée dans l’Obs, elle affirmait d’emblée éprouver « de la douleur, de la peur, de la honte » à cause de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. « Il faut absolument, disait-elle, stopper cette guerre qui se déchaîne de plus en plus à chaque minute qui passe et résister à la propagande mensongère dont tous les médias inondent notre population. » De cela aussi, elle nous parle.

La suite de récits présents dans le Corps de l’âme s’attache à de multiples portraits de femmes, confrontées à différentes formes d’adversité sociale dans la société russe. Peut-on dire qu’il s’agit là d’un manifeste féministe implicite ?

Il ne s’agit pas d’un manifeste féministe. Le féminisme en Russie et le féminisme en Occident sont deux choses complètement différentes. En Occident, les femmes se sont battues pour avoir l’égalité des droits avec les hommes, tandis qu’en Russie, c’est purement et simplement une question de survie. La Russie est un pays où les femmes ont beaucoup d’importance, ne serait-ce que d’un point de vue démographique. Sur le plan géographique aussi, il y a toujours eu plus de femmes que d’hommes…

La plupart de vos personnages de femmes sont issus de minorités ethniques, c’est-à-dire non russes d’origine. Que signifie, à vos yeux, une telle diversité ?

Lorsque j’étudiais à l’université, j’avais des relations avec des personnes des différentes Républiques de l’Union soviétique. Il y avait là quantité d’ethnies. Je côtoyais des Asiatiques, des Caucasiens, des gens de l’Oural. Il y avait aussi des étudiants d’Amérique du Sud ; un garçon de Cuba, une fille du Venezuela. Chacun s’intéressait aux autres. Il n’y avait pas une ombre de nationalisme ou de racisme. Juste un intérêt réciproque pour des cultures différentes.

La complexité des rapports dans la société russe, que vous abordez sous l’angle féminin, s’avère en rupture avec l’image qu’on se fait de votre pays, qu’on imagine volontiers essentiellement axé sur la force virile…

D’abord, j’écris sur ce que je connais le mieux. L’importance de la virilité, à laquelle vous faites allusion, est fausse en réalité. Il se trouve seulement que les hommes sont beaucoup plus visibles que les femmes. Lorsqu’on considère les représentants du pouvoir, on ne voit que des cravates et des costumes. Il n’y a même pas, dans les structures dirigeantes, un pourcentage décent de femmes.

Si votre écriture apparaît délibérément réaliste dans la description, il y a, par à-coups, des phases oniriques inattendues. Peut-on parler d’un réalisme poétique ?

Je ne suis pas contre ! Je prends, avec plaisir, cela pour un compliment.

Cela passe-t-il en effet par « l’âme », notion devenue rare dans la littérature occidentale ? Si oui, que signifie-t-elle pour vous ?

Cela me plaît qu’un autre monde se reflète parfois dans ce que j’écris. Chaque art possède son domaine de possibilités. Certaines choses peuvent être dites avec des mots. D’autres ne le sont que par la musique ou la peinture. Ce sont là différentes façons de percevoir le monde. Le mot « âme », je le comprends dans le sens d’essence d’une personne. Nul ne peut dessiner un atlas de l’âme, il ne nous est donné que d’entrevoir parfois une zone frontalière. Cette frontière entre le corps et l’âme me fascine. S’en approcher est risqué et dangereux.

Dans l’une des nouvelles, on sent passer l’ombre de la guerre, celle d’Irak, qui atteint le mari, kurde, d’une de vos héroïnes. Cela nous amène à aujourd’hui, dans celle d’Ukraine. Qu’en pensez-vous ?

C’est épouvantable. Cette guerre est difficilement admissible parce qu’elle a lieu avec nos frères. Qui plus est, avec nos frères aînés, pas nos cadets. Ce que l’on appelle aujourd’hui la culture russe est née de la Russie kievienne. C’est une folie.

Vous vivez à Berlin et vous connaissez profondément l’état mental de la société russe. Que dire de la catastrophe en cours ?

Cela fait plus de deux semaines que j’habite à Berlin. Mon fils aîné m’a acheté un billet et m’a mise dans l’avion avec mon mari. Je n’ai même pas eu à prendre la décision. Il m’a dit : « Fais ta valise. » En quelques heures, c’était plié, je suis partie et je n’ai rien emporté.

En Russie, les gens ont différentes façons de voir les choses. Plus les semaines passent, moins nombreux sontceux qui peuvent accepter cette guerre. Le pouvoir officiel disait préparer une opération éclair, avec une victoire rapide. D’ailleurs, il n’utilisait même pas le mot « guerre ». Il parlait d’« opération spéciale ». Il n’avait pas du tout prévu la résistance de l’Ukraine. J’ai l’impression que ce conflit va se terminer bientôt. J’espère que ceux qui sont à la tête du pays vont retrouver leurs esprits et comprendre que continuer ne donnera rien de bon.

D’où venez-vous ? Quelles sont vos racines profondes ?

Je viens du milieu de l’intelligentsia juive moscovite. Dans ma famille, je suis de la quatrième génération de gens instruits. Ma grand-mère a terminé le lycée et parlait français et allemand. Toute ma famille a reçu une éducation secondaire. La plupart du temps, les hommes de ma branche ont eu une culture technique, scientifique. Les femmes aussi. Ma mère était biologiste, et je suis biologiste moi aussi.

À quand remonte votre séparation intime d’avec la société soviétique, puis russe ?

Depuis toujours ! À 10 ans, je savais que je ne faisais pas partie de cette société. Il y avait eux et puis nous. J’ai toujours eu de la répulsion pour toute forme de pouvoir. Mes deux grands-pères ont souffert dans les camps sous Staline.

Vous êtes considérée comme une grande écrivaine en Russie ? Avez-vous déjà subi la censure ?

J’ai de très grands tirages, en effet. Je n’ai jamais eu affaire à la censure, sauf une fois. On m’a fait changer un très gros mot contre un mot moins obscène. La censure est extrêmement dure et verrouillée pour les mass media, les radios, les télévisions, les journaux. En revanche, personne ne fait attention à la littérature. Jusqu’à très récemment, le pouvoir ne prêtait pas attention aux livres.

La littérature russe a-t-elle la même importance que jadis ?

La littérature ne compte pour rien dans un monde où la télévision est très importante, les gens utilisent davantage leurs yeux et leurs oreilles pour s’informer. Cela ne me réjouit pas. Je préfère les écrits.

Sentez-vous la désinformation à l’œuvre ?

On vit à l’époque d’Internet. Toute personne qui veut savoir peut regarder sur le Net tant qu’ils ne le fermeront pas, ce qui reste une éventualité qui me fait peur. Les gens, dans leur immense majorité, regardent la télévision. Je ne sais pas ce qui se passe en province, mais ceux avec qui j’ai des rapports là-bas font appel à l’information sur le Net.

Les gens s’insurgent-ils, se terrent-ils à Moscou ?

Il y a de grandes différences d’une personne à l’autre. Le peuple est assez docile. Il semble en osmose avec le pouvoir. Il se sent lié à lui. On le dirait prêt à approuver ses agissements. C’est là une réaction qu’on voit partout et qui est assez générale, mais elle est superficielle. Quand on commence à discuter avec les gens de façon plus personnelle, on s’aperçoit que chacun a son propre point de vue.

Il faut savoir qu’en Russie, nous n’avons pas l’habitude d’exprimer personnellement ce que nous pensons. Durant toute l’époque soviétique, il y avait une sorte de sélection naturelle, je dirais quasi génétique, de l’homme moyen. Celui qui se distinguait, qui se faisait remarquer, était très mal vu. Il n’était pas du tout profitable de sortir de la masse. L’expression de Staline disant avoir créé « l’homme soviétique » est assez juste, mais sans doute pas au sens où il l’entendait. Il s’en enorgueillissait. Cela a donné un type d’homme extrêmement prudent, éduqué dans la peur, qui a l’habitude de dire « oui » et de donner son accord à ce qu’on lui ordonne. C’était un trait typique de l’homme soviétique. Le pouvoir, quel qu’il soit, dresse les gens.

Vous avez tout quitté en partant ?

De toute ma vie, je n’avais jamais débuté une de mes journées en écoutant ou en regardant les nouvelles. Aujourd’hui, je suis suspendue aux informations. La situation est totalement imprévisible. Quand les troupes russes sont entrées en Ukraine, il était évident que Poutine voulait aller vite, mais cela n’a pas marché. Actuellement, on n’a aucune idée de la manière dont les choses vont se terminer. Il est sûr que la Russie et l’Ukraine vont sortir profondément changées de cet affrontement terrible. Cela ne fait aucun doute. Le postulat que Russes et Ukrainiens sont des peuples frères va être détruit, peut-être même pour toujours.

Il y a quand même un point positif : les événements de ces dernières années ont permis à l’Ukraine de se former en tant que nation, de consolider son État. Mais le problème des relations entre les deux pays est inépuisable. Il y a énormément de liens familiaux entre Russes et Ukrainiens, surtout en Ukraine orientale. Je ne pense pas qu’il y aura une union forte à la fin, comme ce fut le cas au temps de l’Union soviétique. L’Ukraine va être scindée. La partie occidentale de ce pays a toujours été attirée par l’Ouest. Il y a une forte influence de la Pologne et des pays Baltes, lesquels sont considérés comme de grands voisins car ils ont été de grands empires. Impossible de savoir comment cela va s’agencer dans les décennies à venir.

Cette problématique sera très intéressante à analyser pour les sociologues, politologues et démographes. On peut espérer qu’il y aura enfin une résolution autre que guerrière. Il existe certains traits archaïques dans la mentalité russe. N’oubliez pas que c’est un immense territoire. Il est difficile de le tenir sans un pouvoir fort. C’est à la fois une particularité de la Russie et sa tragédie. Ce pays est si vaste qu’il est très délicat d’en faire un tout uni.

Quand l’effondrement de l’URSS a eu lieu sous nos yeux, il n’y a pas eu de grande guerre. Des conflits, certes, mais pas de guerre mondiale. Je souhaite, de toutes mes forces, que la prochaine chute de cet empire ait lieu de manière moins sanglante. Aujourd’hui, au XXIe siècle, on devrait tous pouvoir dire que la guerre est un phénomène archaïque.

Votre maison à Moscou est-elle vide actuellement ?

Non, elle est remplie de toutes mes affaires ! Tout est resté là-bas, même les petites cuillères en argent qui me viennent de ma grand-mère. Mon souhait le plus grand est de pouvoir rentrer chez moi. Mes amis sont là-bas. Là-bas, il y a toute ma vie.

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États-Unis. F-35, l’avion de combat qui vaut 1 000 milliards

Actu

Lockheed Martin, leader mondial de l’armement, engrange de nombreuses commandes depuis le début de la guerre en Ukraine. Washington s’occupe de rendre profitable le chasseur bombardier le plus cher de l’histoire, dont l’efficacité n’a toujours pas été prouvée.

Christophe Deroubaix

L’issue de la guerre déclenchée le 24 février par le président russe Vladimir Poutine est toujours incertaine, mais on connaît déjà le nom du premier grand vainqueur : Lockheed Martin, et plus précisément sa tête de gondole, l’avion de combat F-35.

Depuis, les commandes pleuvent. Berlin a ouvert le bal, matérialisation de son virage atlantiste, alors qu’il était engagé avec Paris et Madrid dans le développement d’un avion de combat 100 % européen, le Scaf (système de combat aérien du futur), dont l’entrée en service prévue d’ici à 2040 pourrait bien être repoussée aux calendes grecques.

Ottawa est entré en piste dans la foulée : 88 avions pour un montant de 14 milliards d’euros. Fin 2021, Helsinki, avec 64 appareils pour 10 milliards d’euros, avait écrit son nom sur le carnet de commandes. Le tout au grand contentement du conseil d’administration et des actionnaires de Lockheed Martin, dont la crainte est pourtant absente de leur « business plan ».

813 milliards en 2022 : décryptage d'un budget militaire des États-Unis qui atteint des sommets en temps de paix

Et pour cause : la réussite commerciale du produit phare – largement financé par des fonds publics – de la plus importante entreprise d’armement au monde (65 milliards de dollars de chiffre d’affaires et 7 milliards de profits) est assurée par l’armée américaine – donc l’État fédéral –, qui planifie l’achat de 2 456 avions pour un montant de 400 milliards.

C’est d’ailleurs le gouvernement américain qui, dès 1993-1994, se trouve à l’initiative du projet de recherche – joint strike fighter – afin de mettre au point un avion de combat « multirôle », c’est-à-dire capable d’effectuer plusieurs missions (reconnaissance furtive, interception et attaque au sol, attaque sur une base aérienne terrestre ou sur un porte-avions).

GUERRE EN UKRAINE Suivez l'évolution de la situation, retrouvez nos analyses et décryptages sur les conséquences de ce conflit.

Car ce chasseur bombardier est amené à remplacer progressivement la « flotte » des différents avions en service aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Canada et dans d’autres pays membres de l’Otan. Après une série d’essais, le prototype de Lockheed Martin X-35 est préféré au X-32 de Boeing. La multinationale s’associe alors à Northrop Grumman et BAE Systems, respectivement 4e et 7e vendeurs d’armes dans le monde.

En trente ans, les signaux sont passés au rouge les uns après les autres. Le programme accuse d’abord un retard (de sept ans en 2014). Puis des surcoûts absolument faramineux au point que, aux États-Unis, on parle de « trillion program » (1 000  milliards).

Acheter cet appareil, c’est aussi montrer patte blanche auprès de Washington

Pour le budget états-unien, le coût global (développement, construction, exploitation, modernisation et maintenance) sur une période de cinquante ans se monte à 1 550 milliards de dollars… Si seulement le F-35 s’avérait l’avion miracle. Au contraire, il multiplie les problèmes : moteurs, logiciels, affaissement des ailes, surchauffe dans les soutes à armement, vulnérabilité à la foudre, etc.

Ce ne sont pas les concurrents qui font courir des fake news mais le Government Accountability Office, l’équivalent de la Cour des comptes, qui en dresse publiquement la liste, au fur et à mesure de la découverte de défauts, d’autant plus nombreux que chacune des trois versions possède les siens propres. L’addition s’alourdit, encore et encore, mais les ventes ne s’en ressentent pas : acheter des F-35, c’est aussi montrer patte blanche auprès de Washington.

Loin d'être l'avion miracle, le F-35 multiplie les problèmes : moteurs, logiciels, affaissement des ailes, surchauffe dans les soutes à armement,...

Pour Peter Goon, directeur du think tank Air Power Australia, « ce programme a toutes les caractéristiques du système de Ponzi. Quand le produit ne fonctionne pas, recrutez autant de clients que vous pouvez, assurez la promotion de ce dernier du mieux que vous le pourrez, amassez autant d’argent que possible tant que le marché ignore ses défaillances ».

Avec la guerre en Ukraine, la file d’attente des clients s’allonge. Un seul revient sur ses prétentions d’achat : le gouvernement américain lui-même, qui a récemment annoncé qu’il allait réduire le nombre de F-35 acquis d’ici à 2035. Victime de son succès, Lockheed Martin n’arrivant pas à faire face à une demande croissante, les délais de fabrication s’allongent et la version Block 4, que le Pentagone considère comme la seule opérationnelle, ne sera ainsi pas disponible avant 2029.

L’armée américaine passe donc son tour jusqu’à cette date, laissant les pays alliés être livrés d’une version moins fiable. En 2018, « 70 % des revenus de Lockheed Martin venaient du seul gouvernement américain », selon le magazine marxiste Jacobin. Désormais, Washington invite gentiment les contribuables des pays alliés à mettre la main à la poche (110 à 130 millions l’unité) pour rentabiliser l’avion le plus cher de l’histoire.

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Sacha Filipenko contre le coma des peuples

Un jour avec

Un fils perdu, écrit en 2014, sort enfin en France. Son auteur biélorusse, un ancien journaliste forcé à l’exil, revient sur la léthargie de la société sous la férule d’Alexandre Loukachenko.

Vadim Kamenka

Barbe légère, cheveux qui blanchissent, Sacha Filipenko garde le sourire. Cet auteur biélorusse ne sait pas encore où il habitera dans une quinzaine de jours avec sa famille. « C’est mon parcours depuis 2020. J’espère néanmoins avoir bientôt un statut de réfugié quelque part. Après, mes amis se trouvent en prison, d’autres subissent la guerre, ma situation reste finalement plutôt confortable. Je peux écrire et exprimer mon opinion », nous répond-il, café à la main. Dans quelques jours, cet ancien journaliste, forcé désormais de vivre en exil pour éviter la prison en Biélorussie ou en Russie, rejoindra sa femme et son fils à Londres. Après l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suisse, ils attendent un visa pour pouvoir s’installer un temps dans la capitale britannique jusqu’en septembre. Ensuite ? « Aucune idée ».

Le mouvement de contestation de 2020 a tout changé

Ce matin, nous le rencontrons au cœur de Paris. Cela aurait pu être à Moscou, où il a étudié la littérature et travaillé pour la chaîne de télévision Dojd, aujourd’hui interdite. Cela aurait pu être à Minsk, deux ans auparavant, dans sa ville natale, qu’il avait été contraint de quitter une première fois en 2004 quand le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, avait fermé l’université européenne de sciences humaines. Le mouvement de contestation qui s’est emparé du pays à l’occasion de l’élection présidentielle en 2020 a tout changé. « En 2010, avec mes amis, nous avions déjà participé aux manifestations contre Alexandre Loukachenko. Je n’ai donc pas hésité à revenir dix ans plus tard, quand toutes les générations sont descendues dans la rue pour dénoncer sa victoire. Après la publication d’un article avec une photo de moi tenant une pancarte souhaitant à Loukachenko un “bon détrônement” et alors que les arrestations se multip liaient, j’ai dû rentrer en Russie. Quand Moscou a commencé à extrader des Biélorusses, quelques mois plus tard, nous sommes partis en exil. »

Une sorte de Good Bye, Lenin ! qui se déroulerait en Biélorussie

Sacha Filipenko est né en Biélorussie il y a trente-sept ans. Son premier roman, Un fils perdu, écrit en 2014, qui a été lauréat, en Russie, du prix Débuts, vient de paraître en France. Dans ce livre, l’auteur retrace le quotidien d’un jeune garçon de 16 ans, Francysk, dont la vie bascule lors d’une immense bousculade dans le métro qui fait de nombreuses victimes. Il tombe dans le coma et se retrouve tout à tour abandonné par sa mère, ses amis, sa copine. Seule sa grand-mère reste persuadée de son réveil, s’installe dans sa chambre d’hôpital et va se battre pour sa rémission. Au final, quand il sort du coma, le pays autour de lui n’a pas bougé. Une sorte de Good Bye, Lenin ! qui se déroulerait en Biélorussie. « Ce roman reste d’actualité. Il retrace la vie politique et économique de mon pays, sa société figée. Mais les choses peuvent bouger et basculer. En 2020, elle s’est réveillée », détaille Sacha Filipenko. Mais l’auteur poursuit lucidement : « Notre sottise a été de croire que l’on pourrait se débarrasser d’un régime en place depuis trente ans en quelques jours. Loukachenko veut nous replonger dans le coma pour longtemps. En Russie, Poutine veut faire de même en s’appuyant sur le national-populisme et la censure. Le roman fonctionne donc pour la société russe. Car je ne cite jamais de lieu. »

Notre sottise a été de croire que l’on pourrait se débarrasser d’un régime en place depuis trente ans en quelques jours.

Dans le conflit qui dure depuis plus de deux mois, la Biélorussie, qui dispose de frontières communes avec l’Ukraine, sert de base arrière à la Russie. Depuis le déclenchement de la guerre, le 24 février, Moscou utilise son alliance avec Minsk et la subordination de Loukachenko à Vladimir Poutine pour mener des offensives et des bombardements sur le pays voisin. D’origine ukrainienne et biélorusse, marié à une Russe, Sacha Filipenko ne comprend pas cette guerre, sans fin, qui tue des « proches ». « En Biélorussie, la contestation a pris une nouvelle forme récemment avec la guerre en s’opposant aussi à l’invasion russe. Personne n’en parle mais une forme de désobéissance s’est structurée autour notamment de la bataille du rail avec des actes de sabotage contre les ravitaillements en armes ou pour ralentir le transfert de troupes russes. Les gens luttent aussi car ils craignent d’assister à une forme d’occupation de fait de la Biélorussie », nous raconte l’auteur.

« La Bannière », titre de son prochain livre 

Malgré l’exil, il reste en contact permanent avec sa famille ou ses amis sur place. Même s’il explique se sentir parfois perdu, comme l’illustre le titre en langue originale de son ouvrage, «  l’Ex-Fils », qui qualifie son ressenti vis-à-vis de son pays. Dans son prochain livre, déjà publié dans la revue russe Znamia (« la Bannière »), il revient de manière romanesque sur la vie de Petr Nesterenko, qui a été le directeur du crématorium de Moscou de 1926 à 1941. « Son histoire est passionnante. De son exil à Paris, où il était chauffeur de taxi, à son retour à Moscou. Je retrace son quotidien. Le matin, il brûlait des personnalités culturelles, Maïakovski, Gorki, et le soir les corps que lui apportait le KGB. Finalement, il sera aussi arrêté. Cela illustre un système et une forme d’apathie de nos sociétés. La différence étant que des contre-pouvoirs et un socle démocratique demeurent en Occident. En Russie et en Biélorussie, ils ont été balayés. »

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Direct. Guerre en Ukraine : La Russie en crise mais la banque centrale russe abaisse son taux directeur. L'actualité du 29 avril

Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.

Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux en comprendre tous les enjeux, ainsi qu'à une chronologie des moments clés de ce conflit.

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Carte interactive. Ces pays qui accueillent les millions d'Ukrainiens qui ont fui leur pays

Regard de cartographe #13. C'est un mouvement de population tel que l’Europe n’en a pas connu depuis la Seconde Guerre mondiale. Pour ce nouveau "regard de cartographe", Nicolas Lambert, ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique, nous montre quels sont les pays qui assurent prioritairement l'accueil des millions de réfugiés ukrainiens qui ont fui leur pays depuis le début de la guerre.

Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), plus de 4 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de la guerre. Des mécanismes de protection temporaire ont été mis en place par les pays européens et les populations se mobilisent pour aider et accueillir les réfugiés à travers toute l'Europe.

Quels effets la guerre va-t-elle avoir sur la politique d’accueil ?

Mais, même si tous les pays du continent sont mobilisés, d'un point de vue géographique, ce sont bien les pays limitrophes, en première ligne, qui assurent prioritairement l'accueil. Sur 4 millions de réfugiés, 2,3 million se trouvent aujourd'hui en Pologne,  600 000 en Roumanie, 390 000 en Moldavie et 365 000 en Hongrie. En géographie, la distance compte ! 

Cette prime à la proximité dans les phénomènes migratoires est d'ailleurs observable dans d'autres contextes. Lors de la dite crise "des réfugiés syriens" de 2015, les pays qui ont accueilli le plus étaient la Turquie, le Liban, la Jordanie et l'Arabie Saoudite et non pas les pays européens comme on se l'imagine souvent. Voilà de quoi, donc, nous interroger sur nos perceptions souvent biaisées, et disons-le, profondément nombrilistes. 

Quoi qu'il en soit, la prise de conscience et l'élan de solidarité en faveur des réfugiés ukrainiens fait plaisir à voir. Certains revirements sont mêmes spectaculaires. On peut penser par exemple au mea culpa improbable de Robert Ménard. Sans préjuger de la sincérité ou non de ce type de posture, une brèche est désormais ouverte.

Et c'est ce qu'ont bien compris nombre d'associations, comme le réseau Migreurop qui réclame que cet élan de solidarité et d’accueil soit étendu à toutes les personnes quelles que soient l’origine, la nationalité, la couleur de la peau, la classe, etc.

Bref, un appel faire enfin vivre l'article 13 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 qui proclame un droit réel à la liberté de circulation pour toutes et tous. Quel beau combat fraternel, universaliste et internationaliste à mener.

(Carte réalisée avec Françoise Bahoken)

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Nicolas Lambert est ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique au RIATE : https://riate.cnrs.fr. Il est militant communiste et membre du réseau Migreurop. Il anime également un blog , "carnet neocartographique", et est très actif sur les réseaux sociaux sous le pseudo de "cartographe encarté" @nico_lambert.

Chaque mois, il nous présente une ou plusieurs cartes accompagnées d'un commentaire pour nous aider à comprendre et à appréhender autrement une information, une question de société ou un débat. Nicolas Lambert a participé à la réalisation de plusieurs ouvrages comme l’Atlas de l’Europe dans le monde (2008), l’Atlas des migrants en Europe (2009 , 2012, 2017), le Manuel de Cartographie (2016, publié en anglais en 2020) et Mad Maps (2019). Il enseigne la cartographie à l’université de Paris.

Retrouvez ici l'ensemble des cartes interactives qu'il a réalisées pour l'Humanité.

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Ukraine. Mozart contre Wagner : ce que l'on sait de la formation de combattants ukrainiens par des vétérans américains

Actu

Andrew Milburn, ancien officier des marines, épaulé par des vétérans de l’armée américaine et britannique, forme des combattants ukrainiens, et plus précisément des tireurs d’élite. En face, des paramilitaires russes sont aussi déployés dans le Donbass.

Pierre Barbancey

Andrew Milburn est un artiste dans son genre. Cet ancien colonel des marines – retraité depuis 2019, il a passé trente et un ans dans l’armée américaine, notamment en Irak, en Afghanistan et en Somalie – met désormais ses compétences au service de l’Ukraine, selon le site Forces.net. Avec d’anciens vétérans états-uniens et britanniques, il se consacre à la formation de combattants ukrainiens et plus précisément des tireurs d’élite et des forces spéciales.

Repérer les engins explosifs improvisés

Il s’est aperçu que de nombreux volontaires « avaient menti sur leurs antécédents militaires et qu’ils paient maintenant le prix de leur manque d’expérience ». Il enseigne également aux Ukrainiens la façon de repérer les engins explosifs improvisés (EEI) et les sensibilise aux tactiques supplémentaires pour améliorer leurs combats en première ligne.

Dans une interview accordée au média américain Wusf, le 13 avril, Milburn explique comment il a été amené à créer son groupe. « Mes anciens collègues qui travaillent dans la communauté des opérations spéciales aux États-Unis m’ont demandé de voir où en étaient nos homologues des forces d’opérations spéciales ukrainiennes. Je suis venu ici quelques fois pour aider à les former dans le passé. Une fois que je suis entré en contact avec eux, j’ai réalisé que ce sont les gars qui sont vraiment les plus compétents. Et pourtant ils manquaient à peu près de tout, des drones aux gilets pare-balles décents, en passant par les radios sécurisées et les kits médicaux. » Et dans le magazine Newsweek, il précise : « Notre interaction s’est faite avec les Forces spéciales ukrainiennes et le ministère de la Défense, et non avec le président Volodymyr Zelensky lui-même. »

Plus de 20 000 volontaires étrangers

Comme un pied de nez aux Russes et à la force paramilitaire Wagner, tristement célèbre ces derniers temps, qui opère au Donbass, Milburn a baptisé son groupe « Mozart ». Comme disait Nietzsche, « sans la musique, la vie serait une erreur ».

Wagner. Comment le groupe militaire privé russe s’enlise au Mali

La partition de l’Ukraine, au sens musical du terme, est évidemment complexe. Plus de 20 000 volontaires étrangers se seraient dirigés vers la zone de guerre pour rejoindre une légion étrangère ukrainienne combattant contre les Russes.

Il est très difficile d’obtenir des informations fiables sur ces volontaires, leur provenance, leur affectation et encore plus leur nombre réel. Selon le site Southfront.org, plusieurs centaines d’entre eux, présentés comme travaillant pour l’Otan, se trouveraient dans l’usine d’Azovstal, à Marioupol.

L’encadrement de ces volontaires est-il ukrainien ? Selon nos informations, des officiers des renseignements militaires occidentaux se trouveraient sur place, dirigeant ceux qui s’apparentent à des mercenaires, bien que la question financière ne soit jamais évoquée. Ceux-là arrivent en Ukraine pour se battre directement.

« Nous ne sommes pas des mercenaires »

Milburn, qui est né à HongKong, a grandi au Royaume-Uni et a dirigé une force d’opérations spéciales pendant la guerre contre l’organisation de l’« État islamique », semble maintenant regretter cette appellation de « Mozart ». Il le dit sans détour dans Newsweek : « Je me demande maintenant si ce n’était pas une erreur, parce que nous ne sommes pas des mercenaires comme le groupe Wagner de Russie. »

Il affirme que ni lui ni les vétérans ne se trouvent sur la ligne de front. « J’ai compris que nous pouvions vraiment aider, sans fournir des mercenaires, des gars pour aller sur la ligne de front, vous savez, des tireurs de gâchette. La façon de les soutenir était de renforcer leurs capacités, de mettre l’équipement entre les mains de ceux qui en avaient besoin », a-t-il souligné sur les ondes de Wusf.

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Si Milburn dément tout financement officiel des États-Unis ou d’autres pays, il révèle néanmoins que le groupe Mozart reçoit des dons. « Je dis à mon équipe : “Je vais prendre soin de vous du mieux que je peux, personne ne va partir plus pauvre, mais je promets que personne ne va partir plus riche”, parce que nous n’obtenons aucun argent du gouvernement américain. Nous ne faisons que survivre grâce aux dons. Et les gens ont été généreux, vous savez, jusqu’à présent. J’ai réalisé que ma plus grande préoccupation en avançant était que nous n’élevions pas les attentes parce que nous ne serions pas en mesure d’y donner suite. »

Mozart contre Wagner. Cordes contre cuivres ? Amours faciles contre affrontements mythologiques ? La guerre se poursuit. Les civils meurent. Apocalypse Now n’est pas loin. Les hélicoptères et la Walkyrie déchirent le ciel. Une méchante petite musique de nuit, en quelque sorte.

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Le désastreux « effet Poutine » sur l’Europe

Chronique

Francis Wurtz

On mesure chaque jour un peu mieux l’ampleur des dommages causés par la guerre insensée lancée par Poutine contre l’Ukraine. En plus de faire des Ukrainiens un peuple martyr, de détruire une partie de leur pays et de l’amputer d’une autre – un crime impardonnable qui pèsera lourd sur l’image, l’autorité et le rayonnement de la Russie et coûtera malheureusement très cher au peuple russe dans son ensemble –, cette invasion entraîne d’incommensurables « dégâts collatéraux ». En Europe, l’Otan en sort renforcée et – pire ! – indûment relégitimée. Quant à l’Union européenne, elle est en train de donner un contenu plus que préoccupant à son ambition « géopolitique » sous l’effet du retour de la guerre à nos portes.

L’Otan, tout d’abord. Certes, la grande majorité des dirigeants de l’UE ont, de tout temps, considéré que l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord était au cœur de la défense du territoire européen. Même les partisans d’une « défense européenne » ont toujours pris soin de souligner la « complémentarité » de celle-ci avec l’organisation militaire transatlantique. Cependant, un timide débat s’était ouvert sur la pertinence d’une alliance tellement éloignée de sa mission initiale qu’elle apparaissait, aux yeux de certains, « en état de mort cérébrale »… Désormais, l’auteur de cette formule audacieuse est totalement rentré dans le rang, estimant que la guerre russe contre l’Ukraine « redonne une clarification stratégique en la ramenant aux conflictualités de ses origines »(1). C’est une première régression dans la foulée de l’aventure criminelle de Vladimir Poutine.

S’y ajoute la mue stratégique de l’Union européenne depuis « l’électrochoc » du 24 février. Il suffit pour s’en convaincre de comparer les positions défendues par le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, avant et après ce traumatisme totalement inattendu. Le 5 février 2021, le « haut représentant pour les affaires étrangères et la sécurité commune », alors connu pour sa volonté de dialogue, s’était rendu à Moscou – en plein contexte de « l’affaire Navalny » – contre l’avis des « durs » du Conseil européen. Aucun de ses prédécesseurs n’avait fait ce geste depuis 2017. Or, le même homme développe aujourd’hui, par conviction personnelle ou parce que telle est devenue l’orientation quasi unanime du Conseil européen qu’il représente, une vision de la stratégie européenne diamétralement opposée à celle qui lui avait valu l’ire des ultras un an auparavant.

« L’Union européenne a brisé plusieurs tabous », se félicitait-il ainsi récemment : « Elle a décidé des sanctions sans précédent et, pour la première fois, elle a livré des équipements militaires à un pays attaqué », ajoutant qu’elle avait « besoin de hard power » (capacité d’imposer sa volonté par des moyens militaires ou économiques, par opposition au soft power, capacité de convaincre par la manière douce). Prônant « un changement radical en matière de sécurité et de défense » consistant pour tous à « dépenser plus », à veiller à une « plus grande coordination au sein de l’UE et de l’Otan », il a appelé à « penser et à agir en termes de puissance » dans cette « nouvelle phase de l’histoire européenne »… (2) Quel gâchis !

(1) Emmanuel Macron lors de la présentation de son programme pour l’élection présidentielle (17 mars 2022)

(2) Josep Borrell, « le Grand Continent »

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Inquiétant coup de semonce

Éditorial

Stéphane Sahuc

C’est une de ces phrases qui font froid dans le dos. Surtout lorsqu’on sait par qui elle est prononcée. Que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, déclare à la télévision publique qu’il y a un « danger réel » d’une « troisième guerre mondiale » montre bien que le conflit en Ukraine entre dans une nouvelle phase. Certes, cette déclaration s’adresse aux États-Unis, elle est une réponse à une petite phrase de Lloyd Austin, le secrétaire à la Défense, qui, après sa visite à Kiev, donnait les objectifs de son pays : « Nous voulons voir la Russie affaiblie, incapable de mener le type d’action qu’elle a lancée sur l’Ukraine. » Si on traduit les propos de Lavrov en langage courant, ils ­signifient : « Américains, vous poussez le bouchon un peu trop loin. Attention ! »

Mais cette déclaration de Lavrov constitue aussi un coup de semonce et un tournant inquiétants dans la guerre. Les Russes tracent une ligne rouge qui coïncide avec l’accélération des livraisons d’armes américaines et occidentales à l’Ukraine. Chars Guepard allemands, missiles antichars Milan et canons Caesar français, et obusiers, drones tueurs et hélicoptères américains… autant de matériels qui vont un peu plus compliquer la tâche de l’armée russe. Une situation qui, comme l’explique Lavrov, signifie que « l’Otan est, en substance, engagée dans une guerre avec la Russie ». Le ministre précise que ces armes sont donc « des cibles légitimes ». De là à frapper des zones de stockage hors Ukraine, donc de fait des territoires de l’Otan ? La menace est implicite mais réelle.

Pour engager la désescalade, l’Otan ne doit pas se laisser entraîner dans le scénario d’une défaite militaire de la Russie, qui semble avoir désormais la faveur de certains de ses membres. Sans en rabattre sur le soutien à l’Ukraine agressée, la France doit rester sur sa ligne, peser de tout son poids pour ne pas laisser se fermer les portes du dialogue, et refuser toutes chimères d’un règlement militaire du conflit.

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Ukraine. La Russie évoque une troisième guerre mondiale

Événement

En l’espace de 24 heures, le scénario d’un conflit qui dépasserait l’Ukraine a été avancé à deux reprises par Moscou. Simple invective ou véritable ultimatum vis-à-vis de l’Otan et des livraisons d’armes à Kiev ?

Vadim Kamenka

Plus de deux mois après l’invasion russe en Ukraine, le 24 février, les bombardements se sont poursuivis, mardi, dans l’est et le sud du pays : Kharkiv, Popasna, Zaporijjia, Sloviansk et Kramatorsk… La question de l’instauration de couloirs humanitaires a été discutée à Moscou à l’occasion de la visite du secrétaire général de l’ONU. « J’ai proposé la création d’un groupe de contact réunissant la Russie, l’Ukraine et les Nations unies afin de rechercher les possibilités d’ouverture de couloirs humanitaires », a déclaré Antonio Guterres lors d’une conférence de presse avec le ministre des Affaires étrangères.

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La tonalité de l’échange surprend. Quelques heures auparavant, le même ministre avait mis en garde l’Otan et les États-Unis contre le danger « grave » et « réel » d’une troisième guerre mondiale. Car, expliquait-il, l’Alliance est « engagée dans une guerre avec la Russie par le biais d’un mandataire et arme ce mandataire ». Juste après cette sortie médiatique, Sergueï Lavrov a exprimé sa confiance en la « signature d’un accord » dont les modalités dépendraient des « combats sur le terrain » et de la bonne volonté de Kiev.

Pourquoi une telle déclaration du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov ? La Russie indique clairement à l’Otan et aux États-Unis qu’une ligne rouge est sur le point d’être franchie étant donné l’effort de guerre avec les multiples livraisons d’armes. Un échange qui a continué mardi. Le ministre britannique de la Défense, James Heappey, a affirmé que l’Ukraine avait le droit d’utiliser des armes occidentales pour frapper la Russie et ses lignes d’approvisionnement. Maria Zakharova, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a fait mine de s’interroger : « Moscou pourrait donc autoriser des frappes contre les États membres de l’Otan qui fournissent des armes au régime de Kiev ? »

Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de chose que l’invasion de l’Ukraine. Lloyd Austin, secrétaire à la Défense des États-Unis

Ces violents échanges n’ont pas fait bouger l’Otan et ses alliés. « L’Ukraine croit clairement qu’elle peut gagner et c’est aussi le cas de tout le monde ici », a réaffirmé, mardi, le secrétaire à la Défense des États-Unis, Lloyd Austin. Des propos forts en ouverture d’un sommet organisé en Allemagne, sur la base aérienne américaine de Ramstein, à l’invitation de Washington, et qui a réuni une quarantaine de pays. L’objectif étant d’accélérer les livraisons d’équipements militaires vers l’Ukraine. « Nous allons continuer à remuer ciel et terre pour pouvoir les satisfaire », a ajouté le ministre, les États-Unis ayant déjà contribué pour 3,4 milliards de dollars. La priorité semble mise sur des pièces d’artillerie, la défense antiaérienne et les drones. Dernièrement, 18 des 90 obusiers promis par Washington ont été expédiés avec 200 000 cartouches et remis à l’armée ukrainienne, selon un responsable du Pentagone.

Les États-Unis en tête, les Occidentaux s’impliquent davantage

Au sein de l’Alliance, Berlin autorise la livraison de chars de type Guepard (lire ci-dessous) provenant des stocks de l’industrie allemande de la défense. Ce soutien militaire à Kiev marque une rupture majeure de sa traditionnelle politique étrangère pacifiste depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. La France a d’ores et déjà annoncé qu’elle envoyait des canons Caesar d’une portée de 40 kilomètres et qu’elle formait quarante artilleurs ukrainiens. Le Royaume-Uni a, lui, donné des missiles antiaériens Starstreak et des blindés. De son côté, le Canada achemine des pièces d’artillerie et des obus téléguidés Excalibur.

En Ukraine, Washington pousse son avantage face à Moscou

Une évolution stratégique semble actée. Avec les États-Unis en tête, les Occidentaux s’impliquent davantage. Washington a répété vouloir faire subir le maximum de pertes à l’armée russe. « Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de chose que l’invasion de l’Ukraine », avait déclaré, lundi, Lloyd Austin. Le risque d’une escalade militaire est bien posé. Pour un certain nombre d’experts, l’issue de la nouvelle phase de ce conflit centrée sur le Donbass dépendra de l’artillerie et des tirs à longue portée. Seulement, même en cas de victoire de Kiev dans cette « guerre d’usure », note Mike Jacobson, un ancien colonel américain spécialiste de l’artillerie, cela « finira par forcer (la Russie) à soit intensifier le conflit, soit négocier de manière réaliste. Elle sera contrariée mais pas vaincue ».

Berlin débat sur l’envoi d’armement

Sur le terrain, cette guerre d’attrition souhaitée par les États-Unis et l’Otan peut-elle dégénérer ? Le face-à-face entre la Russie et les membres de l’Alliance se tend. Le président ukrainien et son homologue russe apparaissent désormais déterminés à remporter la guerre avant toute négociation. Si Vladimir Poutine parie toujours sur une victoire russe dans le Donbass et dans le Sud, le long de la mer Noire et de la mer d’Azov, la nouveauté vient de Volodymyr Zelensky, son homologue ukrainien. Ce dernier et son gouvernement considèrent désormais que les pourparlers de paix sont d’une importance secondaire. Le soutien de Washington et des Européens pousse Kiev à obtenir plus, persuadé de pouvoir l’emporter. Ainsi, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba , a jugé que « les déclarations russes sur un risque de troisième guerre mondiale résonnent comme un aveu de défaite de la Russie ».

Des risques réels d’extension géographique du conflit

Pour Richard N. Haass, président du think-tank Council on Foreign Relations, « les États-Unis et leurs partenaires de l’Otan doivent se consulter et consulter l’Ukraine sur les objectifs de la guerre » qui évoluent sans cesse, dictés par le terrain. Dans la revue américaine Foreign Affairs, ce proche de Colin Powell estime que « même si l’Ukraine réussissait à évincer les troupes russes, le pays serait toujours vulnérable aux attaques de missiles et d’artillerie émanant de la Russie, sans parler des cyberattaques et des ingérences politiques. Plus important encore, il est presque impossible d’imaginer Poutine accepter un tel résultat, qui menacerait sûrement sa survie politique (…). Ce potentiel d’escalade soulève la qu estion de savoir s’il serait sage, à ce stade, que l’Ukraine tente de reprendre tout le Donbass et la Crimée. Il vaudrait mieux laisser ces objectifs à une période post-conflit, voire post-Poutine, au cours de laquelle l’Occident pourrait conditionner l’allégement des sanctions à la signature par la Russie d’un accord de paix formel ».

La Transnistrie craint d'être prise dans la guerre

En ce 63e jour de guerre, les risques d’extension géographique du conflit sont réels. Une série de frappes militaires a touché la Transnistrie, une enclave russophone en Moldavie, lundi et mardi, sans faire de victimes. Ces bombardements s’avèrent inquiétants dans cette région frontalière de l’Ukraine, soutenue économiquement et militairement par Moscou. Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur de la République autoproclamée a confirmé que deux antennes relayant les fréquences radio russes ont été mises hors service. À une cinquantaine de kilomètres plus au sud, le siège du ministère de la Sécurité publique à Tiraspol, la capitale, avait été la cible, la veille, d’une attaque au lance-grenades.

Ces attaques interviennent au moment où la Moldavie redoute d’être submergée par l’attaque militaire de la Russie en Ukraine et a appelé au calme. Depuis vendredi, l’inquiétude a grandi à la suite des propos tenus par le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du district militaire du centre de la Russie, affirmant que Moscou voulait obtenir un accès direct à la Transnistrie.

Allemagne La ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a informé, mardi, de la livraison de « chars antiaériens Guepard à l’Ukraine ». Ces derniers seront puisés dans les stocks de l’industrie allemande de défense et non dans ceux de l’armée allemande, la Bundeswehr.

Alors que Berlin rechignait à accélérer les livraisons d’armes, cette annonce fait figure de tournant. La ministre annonce que désormais l’Ukraine pourrait passer commande auprès des industriels allemands et que la facture serait acquittée par Berlin. Des fonds de 2 milliards d’euros sont mobilisés à cet effet. Les groupes parlementaires social-démocrate, vert et libéral, qui soutiennent le gouvernement, vont demander cette semaine d’« accélérer la livraison de l’équipement nécessaire à l’Ukraine ».

Guerre en UkraineRussieUkrainesergueï lavrov
L'Humanité

Les trois blocs survivront-ils à juin ?

Actu

Législatives Le premier tour de la présidentielle a fait émerger trois forces politiques dominantes. Mais cette recomposition est loin d’être stable, et il n’est pas dit qu’on la retrouve lors des prochains scrutins.

Cyprien Caddeo

A priori, on y voit plus clair. Au soir du premier tour de la présidentielle, le 10 avril, se sont dégagés nettement trois candidats qui incarnent autant de blocs appelés à composer la « tripartisation » du paysage politique. Emmanuel Macron (LaREM), champion du bloc de centre droit néolibéral. Marine Le Pen (RN), tête de pont du bloc national-populiste d’extrême droite. Jean-Luc Mélenchon (FI), héraut du bloc de la gauche radicale et écologiste.

Après le big bang Macron et les cinq années d’instabilité et de décomposition politique qui ont suivi (pas moins de 24 nouveaux partis créés depuis février 2016), la France aurait enfin retrouvé des lignes structurantes pour succéder au bipartisme PS-RPR/UMP, hégémonique de 1981 à 2017. « Le premier tour a confirmé l’institutionnalisation d’une radicalisation à droite et à gauche et assis le macronisme comme force de centre droit, relève Luc Rouban, politologue au Cevipof . Il confirme aussi l’effondrement, au niveau national, des grands partis traditionnels. »

Un agrégat électoral pas forcément homogène

La logique voudrait donc que cette recomposition se traduise à nouveau dans les urnes les 12 et 19 juin prochain, à l’occasion des législatives. En théorie, cela donnerait une majorité présidentielle reconduite (car un président élu n’a jamais été démenti aux législatives depuis l’instauration du quinquennat), une large opposition de gauche et un gros bloc de députés d’extrême droite. Mais, dans les faits, ce n’est pas si simple.

D’abord, parce que le mode de scrutin, majoritaire à deux tours, réparti sur 577 circonscriptions, n’y est pas forcément propice, à l’inverse d’une proportionnelle. Il favorise les partis en capacité de faire des alliances et de rassembler largement, et dépend donc à la fois du rapport de forces national et des particularités locales, circonscription par circonscription. Le RN, a fortiori s’il met à distance le parti d’Éric Zemmour, Reconquête !, est lui historiquement défavorisé. Si des candidats frontistes se hissent au second tour, ils risquent de voir fleurir des barrages locaux en travers de leur route.

Il faut ensuite intégrer l’aléa de participation entre l’élection reine et son « troisième tour ». En 2017, l’abstention au premier tour était passée de 22 % à la présidentielle à 51 % aux législatives. Un gouffre, qui pénalise surtout les blocs d’opposition. Le bloc libéral de LaREM bénéficie d’un socle plutôt homogène, et donc plus stable et facile à reconduire au prochain scrutin. « L’électorat de Macron pourra se reposer sur les plus de 65 ans, les plus diplômés… C’est un électorat qui vote tout le temps, souligne Vincent Martigny, professeur de science politique à l’université Côte d’Azur et à l’École polytechnique. L’enjeu, pour le RN et la FI, c’est de remobiliser. Le RN, chez les ouvriers et les employés, et ce ne sera pas simple. La sociologie du vote Mélenchon est plus large : vous avez une partie des classes populaires, surtout dans les banlieues, la petite bourgeoisie intellectuelle, une partie de la fonction publique, les chômeurs, les étudiants… » Un agrégat électoral pas forcément homogène, avec des ensembles néanmoins très sensibles aux aléas de participation, et donc difficiles à remobiliser dans la perspective d’élections comme les législatives. À cette aune, la stratégie de la France insoumise de transformer le scrutin en présidentielle bis pour « élire Jean-Luc Mélenchon premier ministre » est une tentative pour éviter la grande démobilisation redoutée.

Surtout, la théorie des trois blocs suppose quelques nuances. D’abord, la puissance de frappe à la présidentielle de ces trois machines de guerre électorales tranche avec leur statut de nain au niveau local. Les échecs électoraux aux municipales, départementales et régionales des marcheurs, des insoumis, et du Rassemblement national (malgré quelques territoires d’implantation) en témoignent. Or le scrutin législatif, basé sur les circonscriptions, est particulier : il dépend à la fois du rapport de forces national, avec cette prime devenue quasi mécanique envers le président élu, mais aussi des équilibres locaux.

« Tout le monde, y compris la France insoumise, a intérêt à ce que l’union se fasse »

« Le problème, c’est que les partis supposés incarner ces trois blocs ne sont pas des partis forts, encore moins au niveau local, en conclut Luc Rouban. LaREM est un mouvement organisé autour de la seule figure d’Emmanuel Macron, incapable de se structurer et d’offrir des cursus du local au national pour faire émerger des cadres. La FI est très structurée autour de Jean-Luc Mélenchon mais reste instable pour des raisons similaires. Le RN est celui qui ressemble le plus à un vrai parti, c’est le moins fragile des trois, mais son ancrage territoria l et son réservoir de cadres en capacité de diriger est très relatif. » Or, pour que les voix de ces blocs ne s’éparpillent pas dans la nature, il faut des blocs pérennes et enracinés. Ce qui plaide, notamment à gauche, pour l’union, selon Vincent Martigny : « Tout le monde, y compris la FI, a intérêt à ce que l’union se fasse. Le PS et le PCF pourraient apporter à un potentiel bloc de gauche l’ancrage territorial qui manque aux insoumis. Et la FI offre sa puissance de frappe nationale. »

Pour que les rapports de forces à l’Assemblée nationale se recomposent à leur tour, il faudra donc veiller à ce que la participation ne s’effondre pas, que les rapports de forces locaux s’accordent avec les équilibres nationaux, et que les partis s’entendent. Ça fait certes beaucoup de si… Mais, en cas d’échec, le risque est d’avoir une majorité à l’Assemblée qui serait une fois de plus aux ordres et disproportionnée au regard de la réalité politique du pays. Une aberration démocratique. L’enjeu est d’autant plus fort qu’après les législatives s’ouvre un désert sans élection jusqu’aux européennes du printemps 2024. L’absence de débouché électoral pour régler les tensions que le quinquennat ne manquera pas de susciter ne sera pas sans conséquence, prédit Luc Rouban : « Le calendrier particulier jusqu’en 2024 favorisera encore plus la multiplication des conflits sociaux, et peut-être un retour en force des syndicats, a fortiori si les partis sont trop fragiles pour structurer ces mouvements. » Si le « bloc » de gauche veut exister au-delà du 10 avril, il ne doit pas se louper aux législatives.

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L'Humanité

Pour l’historienne Ludivine Bantigny, « la progression de l’extrême droite peut être combattue »

Entretien

Selon l’historienne Ludivine Bantigny, des leçons doivent être tirées pour enrayer la croissance électorale de Le Pen et consorts.

Florent LE DU

Ludivine Bantigny Maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’université de Rouen-Normandie

Jamais l’extrême droite française n’a été aussi forte depuis la Libération. Le soulagement de la défaite de Marine Le Pen ne peut faire oublier ce terrible constat. Face à un camp extrémiste qui n’en finit plus d’être normalisé et de progresser, le combat d’idées devient de plus en plus difficile mais d’autant plus nécessaire. Pour l’universitaire Ludivine Bantigny, coautrice de l’essai Face à la menace fasciste (Textuel, 2021), cette lutte doit être menée à deux niveaux : démonter sans relâche les impostures du RN et y opposer une autre alternative.

Marine Le Pen a réuni plus de 13 millions de voix au second tour. Malgré la défaite, cette présidentielle peut-elle être vue par l’extrême droite comme une victoire ?

C’est forcément une petite victoire. Ses thèses se sont encore plus banalisées pendant cette campagne, au point que Marine Le Pen puisse se faire passer pour une modérée. Et son score progresse. Des digues sont encore tombées dans l’entre-deux-tours. Des journalistes se sont même demandé si elle était vraiment d’extrême droite, de supposés intellectuels ont soutenu que non… Quant aux résultats, l’extrême droite atteint désormais un score d’autant plus terrorisant qu’on finit par s’y accoutumer. Cette progression paraît même parfois inéluctable, même si on peut et doit encore se battre pour qu’elle cesse. Les législatives seront une étape importante, avec le danger que l’extrême droite soit plus puissante politiquement, puisse se montrer parfaitement légitime dans le système et faire la démonstration qu’elle est prête à prendre le pouvoir.

Quand l’extrême droite est à ce point normalisée, comment peut-on la faire reculer ?

D’une part, il y a sans doute un travail journalistique qui doit être intensifié. Ce n’est pas acceptable que l’extrême droite argumente sans véritable contradiction comme aujourd’hui. On ne peut hélas plus vraiment compter sur ces médias détenus par des puissances d’argent. Ceux qui gardent une indépendance ont donc un travail immense à faire. Un travail d’explication du véritable projet de Le Pen, d’enquête aussi sur l’appareil du RN, ses cadres, à quelles idéologies ils se rattachent, leurs prises de décision… Il y a finalement, dans l’Histoire, assez peu d’exemples d’une extrême droite qui progresse mais a su être repoussée à temps. Au moment de l’affaire Dreyfus, elle était très haute et a pu être combattue par la construction d’une gauche forte. On peut penser aussi au Front populaire, qui a affaibli les ligues, bien qu’elles soient réapparues ensuite. Étant donné le cynisme des politiques actuellement menées et leur violence, il paraît compliqué d’imaginer que l’extrême droite va reculer. Mais la gauche peut progresser et montrer qu’il y a une autre alternative.

Le score relativement élevé d’une gauche de rupture au premier tour et la perspective d’un rassemblement pour les législatives constituent-ils des motifs d’espoir ?

Cette gauche de justice sociale doit devenir puissante, enthousiasmante. L’Union populaire a su convaincre grâce à un programme bien construit, avec un mélange de tradition réformiste, au sens vrai et fort du terme, et des traits d’anticapitalisme. La gauche doit savoir parler d’alternative, montrer que ce n’est pas en désignant des boucs émissaires que la situation va s’arranger. Parler à toutes les catégories populaires également : il existe encore un fort mépris de classe envers des personnes qui se tournent vers Le Pen parce qu’elles sont dans des situations de détresse sociale terribles. Pour trouver une puissance collective, l’unité est également très importante. La perspective d’avoir une opposition rassemblée, forte, à défaut de cohabitation, redonne de l’espoir. On a vu ces dernières années des députés de gauche qui savent se battre, proposer des alternatives. Avec l’appui des mobilisations sociales, il y a besoin de cette gauche pour montrer qu’une autre voie est possible.

Quel rôle peuvent avoir les mouvements sociaux dans la lutte contre l’extrême droite ?

Un mouvement social est l’occasion pour chacun de prendre la parole, de se sentir légitime à s’exprimer, à montrer sa réalité sociale. Cela permet aussi de créer des solidarités, de mettre des mots sur des colères et de sortir des gens de l’isolement. C’est fondamental car le RN se nourrit de ce désespoir et de cet isolement. Le mouvement des gilets jaunes n’était pas homogène politiquement, mais, partout où c’était possible, les discussions ont aussi consisté à contrer les idées de l’extrême droite, et sur les ronds-points beaucoup ont été convaincus. C’est par la lutte que les progrès sociaux peuvent arriver et qu’on peut montrer que les idées du RN n’apportent en réalité aucune réponse aux contestations. Le mouvement social est un moment de clarification.

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Le Figaro

Législatives 2022: dans les coulisses d’un accord imminent à gauche

Pierre Lepelletier

RÉCIT - Insoumis, socialistes, écologistes et communistes étaient sur le point de s’entendre lundi soir.

Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV, n’a pas l’habitude de passer ses dimanches soir au siège de La France insoumise passage Dubail, dans le 11e arrondissement de Paris. Encore moins d’y réunir, par visioconférence, le conseil fédéral de son propre parti. La scène a viré à l’insolite: le chef des Verts s’est installé dans le bureau de Manuel Bompard, négociateur en chef des Insoumis, pour soumettre au vote le texte d’alliance d’EELV avec LFI. Face à la webcam, Julien Bayou a expliqué aux siens: «J’ai entendu les nombreuses contestations, et nous savons que l’accord n’est pas parfait, mais c’est une grande avancée.»

Les mélenchonistes ont découvert, mi-intrigués, mi-médusés, la lenteur du processus démocratique de leurs homologues, où chaque participant est appelé «nommément» pour voter. Le jour et la nuit, comparé au mode de fonctionnement de LFI, nettement plus vertical. À minuit, la fumée blanche surgit enfin. L’accord est approuvé par une large majorité. Écologistes et Insoumis se serrent les mains, des bouteilles sont débouchées.

Le rapport de force

Même Jean-Luc Mélenchon, volontairement en retrait depuis le début des discussions, vient saluer ses nouveaux partenaires. «Il m’a dit qu’il était très satisfait de l’aboutissement. Il faut dire que cela faisait très longtemps qu’on n’avait pas eu un accord politique aussi large à gauche, et pas seulement technique», se réjouit aussi Alain Coulombel, un des négociateurs d’EELV. Résultat des courses: les Verts repartent avec une centaine de circonscriptions, dont une trentaine jugée «gagnables». Les écolos ont le sourire, même s’ils tablaient sur plus. Mais comment peser dans le rapport de force après la performance de Jean-Luc Mélenchon et ses 21,95 % des voix à la présidentielle? «C’est moins que ce qu’on pouvait espérer. Nous souhaitions que les élections intermédiaires entrent en compte. Nous n’avons pas obtenu gain de cause là-dessus…», regrette un cadre écolo.

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Qu’importe, la première pierre est posée. Mais la cathédrale de la gauche unie reste encore à bâtir. De nouvelles réunions se sont poursuivies lundi, dont une longue, très longue, avec les socialistes. «On ne va pas tout régler en quelques heures, alors qu’on ne s’est pas parlé depuis dix ans», expliquait Pierre Jouvet, le négociateur en chef des socialistes au moment de la pause déjeuner. «Moi, je ne leur ai même jamais parlé», souriait entre deux portes Éric Coquerel, député LFI et participant aux négociations.

Arrivés à 10 heures lundi, les socialistes n’étaient toujours pas ressortis en début de soirée. À peine remis de leur courte nuit, les écologistes, dont leur chef, Julien Bayou, sont également revenus dans l’après-midi pour écouter et peser dans les échanges. Avec les socialistes, les négociations bloquaient principalement sur le nombre de circonscriptions. Les Insoumis ont pris l’engagement de garantir un groupe au PS à l’Assemblée - soit au moins quinze députés -, mais les Roses en réclamaient davantage, au nom de leur ancrage territorial. Malhonnête, selon LFI, qui n’a cessé de leur rappeler le score médiocre de la socialiste Anne Hidalgo à la présidentielle (1,75 % des voix). Une des négociatrices Insoumise souffle: «Ils se voient encore à une autre époque…»

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En parallèle, Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, doit gérer une bruyante fronde interne. Nombre de socialistes estiment qu’une alliance avec les Insoumis conduirait irrémédiablement à une «disparition» de leur parti. Des éléphants et autres «solférinologues» voient toujours les Insoumis comme les pires ennemis de la gauche. «Cet accord est inacceptable sur le plan électoral et met en cause des principes qui sont les fondements de l’engagement socialiste», a même rugi l’ancien président François Hollande, jeudi dernier sur Franceinfo.

La tempête rose

L’ancien premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, déplore, lui, au Point une alliance «pas acceptable en l’état, dans la forme et le fond». Sans compter Anne Hidalgo, leur ex-candidate, qui enchaîne les coups de téléphone pour fustiger un rapprochement avec les mélenchonistes. La maire de Paris les a tant épinglés tout au long de sa campagne… Cerise sur le gâteau: des socialistes mécontents s’apprêtent déjà à se présenter… comme candidats dissidents. La tempête rose gronde.

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Dans un message transmis ce week-end sur la boucle WhatsApp des secrétaires nationaux, Olivier Faure a lancé un appel au calme, sans pour autant se dédire: «Pour rester dans l’euphémisme, nos discussions internes mais publiques n’aident pas vraiment. Plus nous apparaissons divisés et moins nous sommes chers. Certains prennent une responsabilité lourde en appelant à l’unité des socialistes tout en prouvant en permanence le contraire», a-t-il prévenu. Il faut dire que, sur le fond, certains points programmatiques - présentés comme non négociables par les Insoumis - bousculent les logiciels. En particulier, la fameuse «désobéissance» à certains traités européens. Une stratégie «indispensable», selon eux, «pour appliquer leur programme».

En position de force, les mélenchonistes ont réussi à faire plier leurs partenaires. Avant même d’engager les discussions, les socialistes ont convenu la semaine dernière que «la mise en œuvre» d’un tel programme commun conduirait «à ne pas respecter certaines règles» européennes. Du jamais-vu au PS, dont l’ADN est pro-UE. «Nous ne serons ni les premiers ni les derniers à le faire», justifiaient-ils.

De leur côté, les écologistes se targuaient lundi d’avoir «fait bouger» les Insoumis au fil des discussions. «Ils ne parlent plus d’un plan B pour sortir de l’Union européenne, ni de l’affaiblir, mais au contraire de chercher des moyens de l’améliorer», estime Sandra Regol, la secrétaire nationale adjointe d’EELV. Le communiqué de l’accord entre LFI et les Verts de dimanche soir ressemble pourtant à la position initiale des Insoumis: «Il faudra être prêt à désobéir à certaines règles européennes, en particulier économiques et budgétaires.» Avant le potentiel accord électoral, les mélenchonistes savourent leur victoire idéologique.

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Également favorables à l’accord, les communistes ont, eux, le confort de ne pas avoir véritablement de problème programmatique. Les troupes de Fabien Roussel partagent quasiment à 100 % les idées de LFI. Même la sortie du nucléaire n’est plus une ligne rouge pour les communistes. «On va mettre de côté les fâcheries», a convenu l’ex-candidat lundi matin sur Franceinfo. Le chef de la Place du Colonel-Fabien a cependant affirmé que les communistes continueront à défendre cette position s’ils parvenaient à conserver un groupe à l’Assemblée. Pas gênant pour LFI. Reste la question des circonscriptions. Les Insoumis en ont proposé cinquante au PCF. Une proposition alléchante sur le papier, mais les communistes estiment que seules onze peuvent être considérées comme gagnables et sont déjà détenues par leurs sortants. Une ultime réunion devait se tenir lundi soir vers 22 heures. La grande carte de France des circonscriptions devrait être déroulée sur la table.

Dernier point au cœur des discussions: la future campagne commune à venir. L’exercice sera inédit pour toute cette génération de cadres et d’élus qui avaient jusqu’ici plus l’habitude de croiser le fer que de marcher ensemble. Un «label commun» a déjà été tranché: «Nouvelle union populaire écologique et sociale». Le nom est long, mais il est censé regrouper toutes les sensibilités. La question du matériel électoral divise encore également. Les Insoumis souhaitaient le même code typographique dans les 577 circonscriptions, avec le slogan «Jean-Luc Mélenchon, premier ministre» pour mobiliser les électeurs. Les autres font la moue: ils souhaitent conserver leur autonomie jusque dans les couleurs choisies.

Autant de points en suspension qui promettaient une - nouvelle - courte nuit à gauche. Un socialiste résume: «C’est vraiment les montagnes russes.» Et une Insoumise conclut: «Vous voyez, Baron noir? C’est la même chose, mais fois 100.»

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L'étrange changement de pied des Insoumis sur l'inéligibilité des coupables de propos racistes

Autrefois favorable à l'inéligibilité des personnes condamnées pour incitation à la haine raciale, LFI s'apprête à investir aux législatives le journaliste Taha Bouhafs, reconnu coupable d'injure raciale.

Législatives 2022 : après avoir acté des «points de convergence», le PS suspend les négociations avec LFI

Le Parti socialiste, le Parti communiste, les écologistes et les Insoumis tentent de sceller depuis plusieurs jours un accord pour présenter des candidatures communes aux législatives.

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En visite «surprise» à Aix-en-Provence, Éric Zemmour s'offre un bain de foule malgré des manifestations d'hostilité

Le nationaliste s'est invité dimanche à un «déjeuner militant» organisé par le sénateur ex-RN Stéphane Ravier et le président de «Génération Z» Stanislas Rigault.

L'Humanité

Au RN, la guerre de succession attendra

Actu

Forte de ses 41,5 %, Marine Le Pen peut réaffirmer la position hégémonique de son parti à l’extrême droite. Les doutes et les divisions subsistent, mais sont remis au lendemain des législatives.

Benjamin König

Un record absolu. 13 297 760, c’est le nombre de voix obtenues par Marine Le Pen dimanche, soit 41,5 % des votants et 27,28 % des inscrits. Bien au-­delà des 10,6 millions de suffrages (33,9 %) qui s’étaient portés sur elle au second tour de 2017. L’extrême droite, à un niveau jamais vu sous la Ve République, est arrivée en tête dans 23 départements et neuf territoires ultramarins. Mais, paradoxalement, quelques doutes se font jour au sein de son principal parti, le Rassemblement national. D’abord car le « référendum ­anti-Macron » a joué à plein : selon l’Ifop, c’est le cas pour 42 % des électeurs de Marine Le Pen. Des interrogations émergent également sur la stratégie adoptée et sur les dirigeants : après onze années à la tête du FN, ripoliné du sol au plafond et devenu RN, Marine Le Pen avait assuré que cette campagne était « a priori » sa dernière. Quant à Jordan Bardella, dauphin désigné de 27 ans seulement, il reste pour l’heure président par intérim. D’autant que la ligne des identitaires, qui plaident notamment pour une « union des droites », reste forte au RN, à l’image de Philippe Olivier : tous ne sont pas partis chez Éric Zemmour, à l’inverse des cadres Stéphane Ravier ou Nicolas Bay.

« la prochaine sera la bonne »

Alors que la soirée électorale se terminait, dimanche soir, Jordan Bardella a voulu mobiliser des militants déçus, enjoignant à ne pas laisser les « pleins pouvoirs à Emmanuel Macron », qualifié de « dirigeant autoritaire ». Et de se projeter : « Si on prend dix points tous les cinq ans, a priori la prochaine fois sera la bonne. » Lors de la soirée électorale au bois de Boulogne, Bastien, 25 ans, se félicitait : « Ça reste une belle soirée, on progresse, et il n’y a pas de raison que ça s’arrête », citant « la casse sociale » et « l’invasion migratoire ». Une déception mais un élan mobilisateur, c’est d’ailleurs le leitmotiv des cadres du RN, à commencer par la candidate battue. « Les idées que nous représentons arrivent à des sommets », a-t-elle claironné. En privé, plusieurs militants émettent cependant des doutes sur la capacité des dirigeants, et notamment de Marine Le Pen, après cette nouvelle défaite consécutive à un second débat raté.

avec ou sans Zemmour ?

« Rejoignez l’opposition à Emmanuel Macron », affiche désormais le RN sur son site et les réseaux sociaux à la place du « Si le peuple vote, le peuple gagne », rabâché depuis un mois. Vite, passer à l’étape suivante : les législatives. Pour le RN, la prochaine étape consiste donc à se poser en principale force d’opposition, ce qui implique de faire élire davantage que les dix députés d’extrême droite de 2017. Une gageure, mais la force électorale de l’extrême droite lui permet de viser une victoire dans une centaine de circonscriptions. Reste la question majeure : avec ou sans Zemmour ? « Pas de discussions », a répondu sèchement Jordan Bardella à la proposition d’union. Pour l’heure, le RN ferme clairement la porte, l’occasion étant trop belle d’écraser la concurrence naissante du parti zemmourien. Au risque de rester une opposition électoralement puissante mais marginalisée.

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Le Figaro

Les Ukrainiens auraient repoussés les Russes à 40 km de Kharkiv

EN COURS : Mis à jour le 3 mai 2022 à 03:52

Un haut responsable du Pentagone a déclaré lundi à des journalistes que les Ukrainiens avaient mené une contre-offensive réussie contre l’armée russe, repoussant ses troupes à une quarantaine de kilomètres de la ville de Kharkiv, dans l’Est du pays, au cours des dernières 24 à 48 heures. Malgré le tir de plus de 2.100 missiles sur l'Ukraine, la Russie est loin d'atteindre ses objectifs sur le terrain, en particulier dans le Donbass, a déclaré ce responsable.

Poutine pourrait officiellement déclarer la guerre à l’Ukraine le 9 mai

Des responsables américains et occidentaux jugent probable que le président Vladimir Poutine puisse officiellement déclarer la guerre à l'Ukraine dès le 9 mai, ce qui permettrait la mobilisation des réservistes et le recrutement des conscrits, au moment où l’armée russe tente de conquérir l'est et le sud de l’Ukraine. Le 9 mai, connu sous le nom de «Jour de la Victoire» en Russie, commémore la défaite des nazis par les Russes en 1945. Les responsables occidentaux ont longtemps cru que Poutine tirerait parti de la signification symbolique de cette journée pour annoncer la fin de l'«opération militaire spéciale» en Ukraine et le succès de la «dénazification» dans ce pays. Ce que le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov a formellement démenti.

«Je pense qu'il va essayer de sortir de son «opération spéciale», a déclaré le secrétaire britannique à la Défense, Ben Wallace, à la radio LBC la semaine dernière. «Il a déroulé le scénario, préparant le terrain pour pouvoir dire «Regardez, c'est maintenant une guerre contre les nazis, et ce dont j'ai besoin, c'est de plus de monde. J'ai besoin de plus de chair à canon russe.»

Le porte-parole du département d'État américain, Ned Price, a déclaré lundi qu'il y avait «de bonnes raisons de croire que les Russes feront tout ce qu'ils peuvent pour utiliser» le 9 mai à des fins de propagande. Price a ajouté qu'il était au courant de «la spéculation selon laquelle la Russie pourrait officiellement déclarer la guerre» le 9 mai. «Ce serait une grande ironie si Moscou profitait de l'occasion du «Jour de la Victoire» pour déclarer la guerre, ce qui en soi leur permettrait d'augmenter les conscrits d'une manière qu'ils ne sont pas en mesure de faire maintenant, d'une manière qui reviendrait à révéler au monde que leur effort de guerre échoue, qu'ils pataugent dans leur campagne et leurs objectifs militaires».

D’autres scénarios sont toutefois envisagés, comme l'annexion des territoires séparatistes de Luhansk et de Donetsk dans l'est de l'Ukraine, une poussée majeure vers Odessa dans le sud ou la déclaration du contrôle total de la ville portuaire méridionale de Marioupol.

La guerre en images

Renaud Girard: «Ukraine, arrêter la surenchère verbale»

Le général Lloyd Austin a, le 25 avril 2022, effectué une visite à Kiev. Elle fut tenue secrète jusqu’au dernier moment, pour des raisons évidentes de sécurité. Il est tout à fait normal que le secrétaire américain à la Défense se rende en personne sur le territoire d’un pays ami, ayant été agressé militairement, et que les États-Unis ont décidé d’aider par tous les moyens, à l’exception de la guerre. Il a témoigné du soutien de la première puissance militaire du monde aux Ukrainiens, tout en recensant leurs besoins en équipements militaires modernes, en formations, en renseignements. Le président Joe Biden a annoncé qu’il solliciterait du Congrès le financement d’un nouveau train d’aides à l’Ukraine. Vingt milliards de dollars sont prévus pour la fourniture d’armes. C’est considérable. Il faut remonter à la guerre du Kippour, lancée en octobre 1973 par les États arabes contre Israël, pour trouver un pont aérien militaire américain aussi important. À cette époque, l’aide matérielle américaine à Tsahal avait contribué à la victoire finale d’Israël.

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À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine

De notre envoyée spéciale à Lviv.

Un barbier branché, un magasin de skate, un studio de tatouage et un mini-théâtre: il y a un mois à peine, chaque recoin du centre culturel Dyky Dim était couvert de matelas. La «maison sauvage» en ukrainien, un bâtiment de quatre étages dans le centre historique de Lviv, s’est transformée en refuge improvisé pour des centaines de déplacés fuyant l’invasion russe dans le reste du pays.

Appréciée des touristes pour son architecture centre-européenne classée au patrimoine mondial de l’Unesco, «la ville aux lions» est devenue un hub humanitaire grâce à sa gare où sont passés une grande partie des 7,7 millions d’Ukrainiens qui ont dû fuir leurs domiciles. Deux mois après le début de la guerre, la vie reprend son cours, interrompue tout de même de temps en temps par des sirènes et parfois par des missiles balistiques. Le 18 avril, une frappe sur un entrepôt militaire et une station-service ont fait 7 morts et 11 blessés, dont un enfant.

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Flambée des prix de l'énergie: l'Italie débloque 14 milliards d'euros d'aides supplémentaires

L'Italie va débloquer 14 milliards d'euros d'aides supplémentaires pour faire face à la flambée des prix de l'énergie, a annoncé lundi soir le Premier ministre Mario Draghi. «Si l'on ajoute ces 14 milliards aux 15,5 milliards déjà prévus, on arrive à un total de près de 30 milliards d'euros», a-t-il précisé, soulignant que ces mesures avaient été prises «sans rallonge budgétaire».

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Le chef d'état-major russe s'est rendu sur le front dans le Donbass

Le chef d'état-major russe, Valéri Guerassimov, s'est rendu la semaine dernière sur le front dans la région du Donbass, objectif prioritaire de Moscou dans l'est de l'Ukraine, a affirmé lundi un haut responsable du Pentagone, sans pouvoir confirmer les rumeurs selon lesquelles il a été blessé. «Ce que nous pouvons confirmer, c'est que nous savons que pendant plusieurs jours la semaine dernière, il était dans le Donbass», a dit à des journalistes ce responsable sous le couvert de l'anonymat. «Nous ne pensons pas qu'il y soit toujours. (Nous pensons) qu'il est parti et qu'il est de retour en Russie. Nous ne pouvons pas confirmer les informations selon lesquelles il a été blessé», a-t-il ajouté.

Un conseiller du ministre ukrainien de l'Intérieur, Anton Guerachtchenko, avait affirmé dimanche que de nombreux officiers russes avaient été touchés dans une «explosion» à Izioum, dans l'est de l'Ukraine, ajoutant que Valéri Guerassimov était sur place. Un autre conseiller du ministère de l'Intérieur, Viktor Androussiv, a de son côté affirmé à la télévision ukrainienne que Guerassimov n'avait pas été blessé. «Nous avons la confirmation qu'il était là, dans la région d'Izioum (...). Nous avons certaines confirmations qu'il n'a pas été blessé», a-t-il dit. Valéri Guerassimov aurait inspecté le front pour mieux comprendre les conditions sur le terrain, au moment où les forces russes, après avoir échoué à prendre Kiev, tentent de prendre le contrôle des régions de Donetsk et Lougansk. Le responsable du Pentagone a également dit lundi que les forces russes faisaient des avancées limitées dans leur bataille contre les Ukrainiens dans la région, qualifiant leur progression d'«anémique».

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L'UE refuse de payer le gaz en roubles et se prépare à une rupture avec Moscou

L'Union européenne refuse de payer ses achats de gaz à la Russie en roubles et doit se préparer à une rupture dans ses approvisionnements, ont averti la Commission européenne et la présidence française du Conseil à l'issue d'une réunion d'urgence des ministres de l'Énergie des 27 à Bruxelles. La demande de Moscou de payer les achats en roubles est «une modification unilatérale et injustifiée des contrats et il est légitime de la rejeter», a déclaré la commissaire à l'Énergie Kadri Simson. «97% des contrats (conclus par les entreprises européennes) spécifient la devise pour le paiement et il s'agit soit de l'euro, soit du dollar américain», a-t-elle précisé.

Kadri Simson a affirmé ne pas avoir connaissance d'ouverture de comptes en roubles. «Des paiements sont prévus pour la mi-mai et la majorité des entreprises respecteront les règles des contrats», a-t-elle assuré. La ministre française de la Transition écologique Barbara Pompili, présidente de la réunion, a confirmé la «volonté de respecter les contrats». «Nous devons nous préparer à une suspension des approvisionnements», a averti la Commissaire européenne. Plusieurs États membres ont demandé des clarifications sur le paiement en roubles par le biais de l'ouverture d'un compte spécial et Kadri Simson a promis des «précisions détaillées pour expliquer aux entreprises ce qu'elles peuvent faire ou non».

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Washington accuse la Russie de vouloir «annexer» deux territoires prorusses

Les Etats-Unis ont fait état lundi d'informations «très crédibles» selon lesquelles la Russie entend organiser «mi-mai» des référendums pour «tenter d'annexer» les «républiques» séparatistes prorusses de Donetsk et Lougansk, dans l'est de l'Ukraine. «Selon les informations les plus récentes, nous pensons que la Russie va tenter d'annexer la "république populaire de Donetsk" et la "république populaire de Lougansk"», a déclaré à la presse à Washington l'ambassadeur américain auprès de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, Michael Carpenter. «Ces informations montrent que la Russie entend fabriquer de toutes pièces des référendums» en ce sens «vers la mi-mai», a-t-il ajouté.

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Un adolescent tué dans une nouvelle frappe russe sur Odessa

Un adolescent de 15 ans a été tué et une mineure blessée dans une frappe russe sur Odessa, ont annoncé lundi les autorités municipales de cette ville portuaire du sud de l'Ukraine. «Une frappe de missile sur Odessa a endommagé un immeuble dans lequel se trouvaient cinq personnes. Un garçon de 15 ans est mort, un autre enfant mineur a été transporté à l'hôpital», a annoncé le conseil municipal de la ville sur Telegram, sans donner de détails sur le sort des trois autres occupants de l'édifice.

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Guerre en Ukraine: le régiment Azov, milice paramilitaire controversée devenue unité d’élite

Le régiment Azov représentait pour Vladimir Poutine l’ennemi idéal. Recrutée dans les rangs de l’extrême droite ukrainienne, cette unité d’élite de la Garde nationale était le symbole même de ces «nazis» que son invasion de l’Ukraine était censée éradiquer. Deux mois et demi plus tard, la défense acharnée de ces combattants dans les ruines de Marioupol a fait d’Azov le symbole de la résistance ukrainienne.

L’issue de cette lutte inégale ne fait désormais aucun doute. Retranchés dans le dédale de l’immense aciérie d’Azovstal, complexe industriel vaste comme un arrondissement de Paris, les assiégés ont lancé ces derniers jours des appels par vidéo demandant l’évacuation des civils réfugiés avec eux et de leurs blessés. Marioupol est tombée, mais leur longue résistance a sans doute privé l’armée russe de plusieurs de ses unités de combat, retenues à Marioupol pendant des semaines cruciales. Et surtout, la victoire symbolique a été remportée par les défenseurs.

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Le Danemark et la Suède rouvrent leurs ambassades à Kiev

Le Danemark et la Suède ont annoncé lundi la réouverture de leurs ambassades à Kiev, en signe de soutien à l'Ukraine contre l'invasion russe. «Mercredi, l'ambassade de Suède rouvrira à Kiev (...) La Suède continuera à être aux côtés de l'Ukraine», a écrit la ministre des Affaires étrangères suédoise Ann Linde sur Twitter, en remerciant la Pologne qui a accueilli la représentation suédoise pendant près de deux mois. Lundi matin, le ministre danois des Affaires étrangères Jeppe Kofod a, lui, rouvert l'ambassade de son pays dans la capitale ukrainienne, à l'occasion d'une visite surprise dans le pays en guerre.

«C'est un symbole très fort du soutien danois à l'Ukraine et au peuple ukrainien que de rouvrir les portes de l'ambassade du Danemark aujourd'hui», a-t-il déclaré dans un communiqué. Avec la concentration de l'armée russe sur le front est de l'Ukraine et son retrait des abords de Kiev depuis la fin mars, la situation sécuritaire s'est améliorée dans la capitale ukrainienne. La diplomatie américaine a fait savoir lundi qu'elle espérait faire revenir son ambassade à Kiev «d'ici à la fin du mois». Comme d'autres, l'ambassade danoise avait fermé en raison de la situation sécuritaire et les diplomates, après avoir tenu une représentation temporaire à Lviv dans l'ouest, avaient quitté l'Ukraine fin février.

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Les clubs russes exclus de la Ligue des champions 2022/2023

Les clubs russes ne disputeront pas les compétitions européennes en 2022-2023, dont la lucrative Ligue des champions, a annoncé lundi l'UEFA, qui a par ailleurs décidé de remplacer la Russie par le Portugal pour l'Euro-2022 féminin cet été (6-31 juillet) en Angleterre. «Aucun club russe ne participera à la saison 2022-2023 des compétitions interclubs de l'UEFA» démarrant en juillet, à savoir la Ligue des champions, la Ligue Europa ou encore la Ligue Europa Conférence, a écrit l'UEFA dans un communiqué dressant la liste des mesures prises à l'encontre de la Russie à la suite de l'invasion de l'Ukraine.

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Le Bolchoï retire les spectacles de deux metteurs en scène critiques

Le théâtre du Bolchoï à Moscou a annoncé le retrait de son affiche des spectacles prévus en mai de deux metteurs en scène ayant quitté la Russie et ayant communiqué publiquement leur opposition à l'offensive menée par celle-ci en Ukraine.

Dans un message publié sur Telegram lundi soir, le théâtre a annoncé que le ballet «Noureïev» et l'opéra «Don Pasquale», respectivement mis en scène par Kirill Serebrennikov et Timoféï Kouliabine, seraient remplacés par d'autres spectacles pour les six représentations prévues lors des jours fériés de mai. Les raisons de ce changement ne sont pas connues. Le Bolchoï n'a pas commenté dans l'immédiat.

Metteur en scène et cinéaste respecté, Kirill Serebrennikov a critiqué durement l'offensive russe en Ukraine et a quitté son pays en mars pour une question de «conscience». Il est aujourd'hui installé à Berlin.

Il a indiqué ne pas être surpris par la décision du Bolchoï : «Ce ballet traite de l'aspiration de l'homme à la liberté. La liberté de créer et la liberté de vivre», a souligné le metteur en scène dans des commentaires écrits. «De nos jours, Noureïev est inapproprié et impossible sur la scène du Bolchoï. Ils ont peur des associations inutiles et des artistes inconfortables», a-t-il déclaré, voyant dans l'annulation des représentations un retour à l'ère soviétique. «Annulation de la culture russe en Europe, dites-vous ? En Russie, ils annulent eux-mêmes la culture», a-t-il déploré.

Le premier ministre indien appelle au dialogue pour stopper la guerre

Le premier ministre indien, Narendra Modi, a appelé au «dialogue» pour mettre un terme à la guerre en Ukraine tout en évitant de condamner la Russie pour l'invasion de son voisin, lundi à Berlin, première étape de sa tournée européenne. «Dès le début de la crise en Ukraine, nous avons immédiatement appelé à un cessez-le-feu et souligné le fait que le dialogue était le seul moyen de résoudre le conflit», a assuré Narendra Modi lors d'une conférence de presse avec le chancelier allemand Olaf Scholz.

«Nous croyons qu'aucune partie ne peut sortir victorieuse de cette guerre, tout le monde subira des pertes et c'est pourquoi nous sommes pour la paix», a-t-il ajouté alors qu'il est également attendu au Danemark et en France. L'Inde cherche un équilibre difficile entre ses relations avec l'Occident et celles avec la Russie, qui lui fournit une grande partie de ses besoins en armes et en énergie. Elle s'est abstenue de condamner ouvertement l'invasion russe de l'Ukraine, et de se joindre aux votes en ce sens aux Nations unies.

Gaz, blé, armes... Comment les États-Unis profitent de la guerre en Ukraine

À Saint-Pétersbourg, une artiste met en scène son opposition à l'«opération spéciale»

Dimanche 1er mai, plus de 200 personnes auraient battu le pavé pour s’opposer à la guerre dans 18 villes russes selon les chiffres de OVD-Info, une organisation non gouvernementale indépendante russe des droits de l'Homme. À Saint-Pétersbourg, l’artiste russe Anna Anisimova a été emmenée par la police après une mise en scène choc. Une corde au cou, la militante s’est menottée à une balustrade face à un poste de télévision arborant la lettre Z, où apparaissait l'image du commentateur pro-Kremlin Vladimir Soloviev.

Selon les médias locaux, le tribunal aurait infligé à la Pétersbourgeoise une amende de 35.000 roubles (environ 500 dollars) pour avoir «discrédité l'armée».

L'évacuation de Marioupol retardée

Une nouvelle opération d'évacuation de Marioupol, lancée lundi matin, se heurte dans l’après-midi à des difficultés. Les autorités locales signalent que les bus censés emmener les habitants n'ont pas encore atteint le lieu de rendez-vous, en raison de «certaines difficultés de procédure», fait savoir un conseiller du maire sur sa chaîne Telegram, relayé par le site Svoboda.

«Nous demandons à tous les résidents de Marioupol de rester près du centre commercial Port City et aux points prévus sur la route (Mangush, Berdyansk). Il y a quelques difficultés de procédure, mais l'évacuation des civils de Marioupol vers Zaporijia doit avoir lieu», a-t-il affirmé. «Nous savons à quel point il est difficile d'attendre. Mais nous devons le faire».

Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a simplement assuré que les opérations étaient «en cours», sans autre détail.

Zelensky reproche à la Turquie d’accueillir les touristes russes

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé la Turquie à cesser le «deux poids deux mesures» dans ses relations avec l'Ukraine. «D'une part, la Turquie agit en tant que médiateur et soutient l'Ukraine», explique-t-il, «mais d'autre part, nous voyons, par exemple, la préparation de programmes touristiques», principalement «pour le tourisme russe», a déclaré lundi Zelensky dans un entretien avec la télévision publique grecque ERT.

La Turquie est la première destination de vacances pour les touristes russes, surtout depuis 2016 et le rapprochement entre Erdogan et Poutine.

Le renseignement ukrainien identifie 900 soldats russes responsables de crimes de guerre dans la région de Kiev

Le SBU, service de renseignement de l’État ukrainien, affirme avoir identifié 900 soldats russes et 100 collaborateurs ukrainiens responsables de crimes de guerre durant l'occupation russe de la région de Kiev.

«Le service de renseignement ukrainien dispose de toutes les informations sur les occupants, ainsi que des preuves de leurs atrocités», a déclaré lundi le représentant du SBU, Artem Dekhtyarenko. «Aujourd'hui, plus de 2,5 mille rashistes (nom donné aux fascistes russes, NDLR), dont les unités étaient basées dans la région de Kiev, sont en examen pour leur implication dans des crimes», a déclaré le service ukrainien à la chaîne américaine Radio Liberty.

Ukraine: des «dauphins soldats» dressés par les Russes repérés dans le port de Sébastopol ?

Des dauphins ont-ils été appelés en renfort pour protéger le port de Sébastopol ? La semaine dernière, des images satellites ont montré ce qu'elle présente comme des enclos de dauphins, entraînés pour protéger les navires du port de Crimée.

Le spécialiste H.I. Sutton indique que les dauphins sont «le mammifère marin le plus indiqué» pour protéger une base navale. En effet, ces animaux, dotés d'une intelligence remarquable, peuvent repérer les mines à l’aide d’une caméra attachée, permettant d'envoyer une équipe pour les désamorcer. Les dauphins pourraient aussi être utilisés pour récupérer des objets au fond de la mer, comme des missiles après essais, grâce à leur écholocalisation naturelle.

» Pour en avoir plus - Ukraine : des dauphins dressés par les Russes pour la guerre repérés dans le port de Sébastopol ?

L’ambassade américaine en Ukraine espère un retour à Kiev d’ici fin mai

Si les conditions le permettent, l’ambassade des Etats-Unis espère revenir à Kiev d’ici la fin du mois de mai, a déclaré lundi sa chargée d’affaires. Les diplomates américains avaient quitté les lieux presque deux semaines avant le déclenchement de l’"opération spéciale", le 24 février, déplaçant certains services à Lviv avant de déménager finalement en Pologne.

Selon ce que diront les agents de sécurité, «dès qu’ils nous diront que nous pouvons y retourner, nous reviendrons», a déclaré la chargée d'affaires, Kristina Kvien, lors d'un point de presse. Plusieurs pays occidentaux, dont la France, ont déjà ramené leurs ambassades à Kiev depuis que les forces russes se sont recentrées sur le Donbass.

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«Hitler avait aussi du sang juif»: la déclaration de Lavrov suscite un tollé chez les responsables ukrainiens

La référence du chef de la diplomatie russe au Führer pour évoquer le caractère juif du président Zelensky ne passe pas. Après le ministre des Affaires étrangères israélien, qui, dans un communiqué lapidaire, a convoqué lundi matin l’ambassadeur russe en Israël, d’autres voix se sont élevées. Comme celle de Dani Dayan, président de Yad Vachem, le mémorial israélien de la Shoah, estimant qu'il s'agissait de «propos sans fondement, délirants et dangereux qui méritent d'être condamnés».

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a lui déploré que «M. Lavrov ne puisse cacher l'antisémitisme profondément enraciné au sein des élites russes». «Ces propos odieux sont offensants pour le président Zelensky, l'Ukraine, Israël et le peuple juif», a-t-il ajouté sur Twitter.

«Les propos directement antisémites de Lavrov (...) sont la preuve que la Russie est le successeur de l'idéologie nazie», a appuyé pour sa part un conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak. Pour le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, «l'antisémitisme de la Russie devient de plus en plus visible» et «est révélateur des théories du complot sur lesquelles les régimes dictatoriaux sont toujours construits».

Le russe Rosatom perd son contrat pour une centrale nucléaire en Finlande

Un consortium en Finlande a annulé lundi son contrat avec le géant russe Rosatom pour construire un réacteur nucléaire dans le nord du pays nordique, invoquant l'impact de la guerre en Ukraine sur la faisabilité du projet. «La guerre en Ukraine a aggravé les risques du projet» au bord de la mer Baltique, a justifié le consortium Fennovoima, soulignant que la filiale de Rosatom impliquée dans le projet, RAOS Project, avait «été incapable d'atténuer ces risques».

Déjà fragile depuis sa naissance en 2010 et marqué par d'importants retards de calendrier, ce projet de troisième centrale nucléaire en Finlande était un des plus importants chantiers industriels impliquant un groupe russe dans l'Union européenne.

Le consortium finlandais va-t-il complètement abandonner le projet d'un nouveau réacteur ou chercher un nouveau partenaire ? «Il est trop tôt pour spéculer sur l'avenir du projet», a déclaré son président Esa Härmälä lors d'une conférence de presse. La priorité actuelle est d'annuler le contrat en cours, a-t-il affirmé. Estimé à plus de 7,5 milliards d'euros selon Fennovoima, le projet de réacteur de 1.200 mégawatts est situé à Pyhäjoki dans le nord de la Finlande, à une centaine de kilomètres au sud de la ville portuaire d'Oulu.

La Hongrie pourrait être exemptée de l'embargo sur le pétrole russe

La Commission européenne pourrait proposer une exception à l'embargo sur le pétrole russe pour la Hongrie et la Slovaquie, rapporte l’agence Reuters, citant des sources au sein de l'UE.

L'Allemagne, qui s'opposait à l’origine à l'embargo dans le cadre d’une sixième série de sanctions contre la Russie, aurait changé d'avis selon plusieurs médias locaux. De son côté, la Hongrie a de nouveau fait savoir dimanche qu’elle s’opposait clairement à une telle décision.

Son veto est un obstacle pour les Vingt-Sept, qui se verraient donc contraints d’instaurer un régime d’exception pour la Hongrie ainsi que la Slovaquie, également très dépendante de l'approvisionnement énergétique russe. Quoi qu’il en soit, l'embargo sur le pétrole russe sera progressif et n'entrera en vigueur qu’en 2023.

Un quart des groupes tactiques de bataillon russes engagés en Ukraine probablement «inopérants», selon les Britanniques

Dans son dernier rapport publié quotidiennement, le renseignement britannique rappelle ce lundi que la Russie a engagé 120 groupes tactiques de bataillon dans son «opération spéciale», soit environ 65% de sa capacité totale. Or, il est «probable» qu’un quart de ces unités aient été rendues «inopérantes», estime le ministère britannique de la Défense dans sa dernière mise à jour.

Les groupes tactiques de bataillon (GTB) sont le fer de lance de l'invasion russe en Ukraine. Ces formations ont été conçues pour mener des combats de haute intensité, à force de chars, d’obusiers et de soldats. «Certaines des meilleurs unités d’élites, y compris les forces aéroportées VDV, ont subi les niveaux d’usure les plus élevés», informe le gouvernement britannique, avant de conclure : «Il faudra probablement des années à la Russie pour reconstituer ces forces».

L’évacuation des habitants de Marioupol a commencé, selon un élu local

«Selon nos informations, les bus (pour transporter les civils) ont quitté Marioupol», a déclaré un conseiller du maire de Marioupol en fin de matinée lundi, signe que l'évacuation des habitants de la ville portuaire du sud est entamée. Dimanche déjà, une centaine de civils bloqués dans l’usine Azovstal avaient été exfiltrés et mis en lieu sûr.

«Les bus embarqueront les gens dans les villages de Mangouch et de Berdyansk», a expliqué Petro Andriushchenko sur les ondes du média américain Radio Free Europe/Radio Liberty, ajoutant que les habitants pouvaient rejoindre la «colonne» d’évacuation par leurs «propres moyens de transport». «Nous espérons que des milliers de nos habitants de Marioupol qui étaient bloqués sur le chemin de Marioupol à Zaporizhzhia arriveront à Zaporizhzhia ce soir ou demain matin», a-t-il souhaité.

Guerre en Ukraine: opération de sauvetage pour les habitants de l'usine Azovstal assiégée à Marioupol

Une vidéo publiée par le régiment Azov, dimanche 1er mai, montre l'opération de sauvetage des habitants de l'usine assiégée Azovstal dans la ville portuaire de Marioupol, au sud de l'Ukraine. On y voit les combattants sortir les femmes et les enfants de l'usine détruite et les remettre aux représentants de la Croix-Rouge et des Nations unies. L'armée ukrainienne aurait également participé à l'évacuation. L'usine Azovstal serait le dernier bastion de Marioupol non contrôlé par les Russes, alors qu'ils ont pilonné la ville portuaire pendant près de deux mois.

Le Bolchoï retire les spectacles de deux metteurs en scène ayant critiqué la guerre

Le théâtre du Bolchoï de Moscou a annoncé le retrait des spectacles prévus en mai de deux metteurs en scène ayant quitté la Russie, et ayant communiqué publiquement leur opposition à l'offensive menée par celle-ci en Ukraine.

Dans un message publié sur Telegram, le prestigieux théâtre a annoncé que le ballet «Nouréïev» de Kirill Serebrennikov et l'opéra «Don Pasquale» de Timoféï Kouliabine seraient remplacés par d'autres spectacles pour les six représentations prévues lors des jours fériés de mai. Les raisons de ce changement ne sont pas connues. Joint par l'AFP, le Bolchoï n'a pas commenté dans l'immédiat.

Metteur en scène et cinéaste respecté, Kirill Serebrennikov est aujourd'hui installé à Berlin. Fin avril, il avait affirmé à l'AFP avoir récemment quitté sa Russie natale pour une question de «conscience» et avait critiqué durement l'offensive russe en Ukraine. Connu pour ses créations audacieuses, son soutien aux personnes LGBT+, l'artiste avait été condamné en 2020 pour détournement de fonds à trois ans de prison avec sursis, avec interdiction de quitter la Russie.

Timoféï Kouliabine, jeune metteur en scène innovant œuvrant notamment à Novossibirsk, a lui aussi quitté la Russie pour l'Europe et publié plusieurs messages critiques du conflit sur les réseaux sociaux.

Un avion de chasse ukrainien abattu dans le Donbass, selon Moscou

Dans l'oblast de Donetsk, région tenue par les séparatistes pro-russes, des pilotes russes ont abattu un avion de chasse ukrainien selon le ministère de la Défense. «Un chasseur ukrainien MiG-29 a été abattu lors d'un combat aérien près de Slavyansk», a déclaré lundi le porte-parole du ministère. Egalement dans le Donbass, les forces de défense aérienne ont abattu deux missiles tactiques Tochka-U près du village de Petrivske, ainsi que dix drones dans les régions de Kharkiv, Kherson et Zaporozhye, affirme Moscou.» Retrouvez notre reportage - Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

La Russie «manque de respect» aux États-Unis avec sa rhétorique sur les armes nucléaires, estime Trump

Lors d'un discours dimanche soir devant ses militants à Nebraska, dans le centre des Etats-Unis, l’ex-président Donald Trump a déclaré que les dirigeants russes faisaient preuve d'un «manque de respect» envers les autorités américaines lorsqu’elle évoquaient la menace nucléaire. Vladimir Poutine «lance le mot [nucléaire] tout le temps, parce qu'il ne respecte pas notre leadership», a-t-il jugé. «Il l'utilise au quotidien, et tout le monde a tellement peur… et comme ils ont peur, il l'utilise de plus en plus».

L’occasion, pour l’ancien président américain, de fustiger «l'incompétence» de son successeur : «Pendant ce temps, nous avons un président qui n'a aucune idée de ce qui se passe», a déclaré Trump, taxant la politique de Joe Biden vis-à-vis de l’Ukraine d'«échec inégalé et absolu».

«La nuit a été agitée» à l'intérieur de l'usine d'Azovstal, confie un commandant ukrainien

À Marioupol, les soldats ukrainiens ont connu une nuit agitée après l’évacuation des premiers civils via le couloir humanitaire. «Dès que l'évacuation des civils a été achevée hier, l'ennemi a commencé à utiliser toutes sortes d'armes», a fait savoir Denys Shleha, commandant de la 12e brigade opérationnelle de la Garde nationale qui se trouve à l'intérieur de l'usine. «La nuit a été agitée», a-t-il renchéri, affirmant que les tirs s’étaient calmés lundi matin.

Alors que d’autres évacuations de civils sont prévues lundi, le commandant s’est montré prudent. «Je ne peux rien dire (mais) nous faisons de notre mieux pour le permettre». Selon lui, il resterait encore environ 200 personnes, dont 20 enfants, à l’intérieur de l’usine.

L'Ukraine annonce avoir détruit lundi deux patrouilleurs russes

Un drone ukrainien Bayraktar a détruit lundi deux patrouilleurs russes de classe Raptor en mer Noire, près de l'île aux Serpents, a annoncé le chef d'état-major ukrainien Valeriy Zaluzhniy. «Deux bateaux russes de classe Raptor ont été détruits aujourd'hui à l'aube près de l'île de Zmiinyi (l’île aux Serpent)», a écrit le chef militaire sur Telegram. «Bayraktar fonctionne», s'est-il félicité, révélant donc l'usage dans ces deux frappes de ce drone de combat développé en Turquie.

Moscou n'a pas confirmé l'information de son côté.

La Hongrie affirme qu’elle ne soutiendra pas les sanctions de l'UE contre le gaz russe

Alors même que les Vingt-Sept prévoient une réunion de leurs ministres de l’Energie ce lundi à Bruxelles, le ministre hongrois Gergely Gulyás, porte-parole du gouvernement de Viktor Orbán, a affirmé dimanche dans la presse locale que la Hongrie opposera son veto à toute initiative de l'UE qui pourrait conduire à des restrictions sur les importations russes d'énergie.

«Nous avons clairement fait savoir que nous ne soutiendrons jamais l'extension des sanctions de l'Union européenne contre la Russie au secteur de l'énergie», a-t-il déclaré à HirTV. «Comme les sanctions nécessitent l'unanimité des Vingt-Sept, la Commission européenne ne pourra pas imposer d'embargo sur les ressources énergétiques russes», a rappelé Gergely Gulyás.

L'ambassadeur russe en Israël convoqué après une déclaration de Lavrov affirmant qu'«Hitler a du sang juif»

Comment la Russie peut-elle se targuer de «dénazifier l’Ukraine», alors que son président Zelensky est lui-même juif ? La question a été posée dimanche par une chaine italienne au ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. «Si Zelensky est juif, et alors ?», a rétorqué le chef de la diplomatie russe. «Ce fait ne dément pas les aspects nazis de l'Ukraine. Je peux me tromper, mais Hitler avait aussi du sang juif». Et Lavrov d’ajouter que «certains des pires antisémites sont Juifs».

Des propos qui ne sont pas passés en Israël. «Les propos du ministre Lavrov sont à la fois scandaleux, impardonnables et une horrible erreur historique», a condamné son homologue israélien Yaïr Lapid dans un bref communiqué. Il a précisé que l'ambassadeur de Russie en Israël avait été convoqué pour des «clarifications».

Le premier ministre israélien Naftali Bennett a de son côté dénoncé l'utilisation de la Shoah comme «outil politique». «Aucune guerre n'est comparable à la Shoah... L'utilisation du génocide juif comme outil politique doit cesser immédiatement», a-t-il ajouté, selon un communiqué de ses services..

Gaz, blé, armes... Comment les États-Unis profitent de la guerre en Ukraine

Une réunion des ministres de l'Energie européens prévue à Bruxelles

Pour la première fois, les ministres des Vingt-Sept en charge de l’énergie vont se réunir ce lundi. L'objectif, remédier à la dépendance énergétique de l’UE envers la Russie. Depuis 5 jours déjà, la Bulgarie et la Pologne sont coupées de gaz russe, après avoir refusé de payer la livraison en roubles.

Pour pourvoir au manque à venir, la Commission Européenne a mis en place un plan d’action, le «REPowerEU», qui vise à réduire de deux tiers la livraison de gaz russe d’ici à la fin de l’année, avant de s’en passer définitivement à l’horizon 2027. Aucune décision n'est toutefois attendue lors de cette réunion à Bruxelles, puisque la Commission n'aura pas encore soumis ses propositions de sanctions.

«On vit l’un des moments les plus dangereux de l’histoire de l’humanité», alerte l’écrivain Fédorovski

Invité de la matinale de CNEWS ce lundi, l’écrivain et ancien diplomate franco-russe estime la situation géopolitique actuelle très grave. «On vit l’un des moments les plus dangereux de l’histoire de l’humanité», a-t-il déclaré au micro de Laurence Ferrari, réfutant l’idée d’un Vladimir Poutine devenu fou. «Il a un aspect irrationnel», a-t-il reconnu. «Il pense qu’il est envoyé par la providence pour réaffirmer la grandeur de la Russie. Mais dire que c’est un fou, c’est une contre-vérité». Pour Vladimir Fédorovski, le maître du Kremlin est avant tout un «jusqu'au-boutiste». «Il ne va pas reculer !», alerte l’écrivain d’origine ukrainienne.

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À Lviv, Angelina Jolie a fui la gare sous les sirènes

L'actrice hollywoodienne, envoyée spéciale du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés, s'est rendue samedi dans la ville de Lviv, à l’ouest de l’Ukraine. À la gare, elle a pu rencontrer des personnes déplacées et passer un moment avec les familles. Mais la visite a été écourtée par le hurlement des sirènes, annonçant un raid aérien.

Plusieurs vidéos sur les réseaux sociaux montrent l’actrice s’éloignant de la gare d’un pas précipité, entourée d'un groupe. Quelques jeunes tentent des selfies à la volée. «Vous avez peur ?», demande l’un. «Non, non, je vais bien», répond Angelina Jolie.

Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

C’était un objectif majeur de l’«opération militaire spéciale» : créer une continuité terrestre pour relier les zones séparatistes de l’est de l’Ukraine et la péninsule de Crimée, annexée en 2014. Aujourd’hui, l’armée russe a réussi à créer ce corridor symbolique et hautement stratégique. Afin d’afficher ce succès, les forces prorusses ont convié un groupe de journalistes, dont l’envoyé spécial du Figaro, à parcourir cette route d’environ six cents kilomètres de Rostov, dans le sud de la Russie, à Simféropol, en Crimée. Un voyage guidé - et très encadré - en «Novorossia» («nouvelle Russie»), ce projet expansionniste de Vladimir Poutine auquel la guerre en Ukraine a redonné corps.

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«Tout va bien !» Les Russes ouvrent les portes de la centrale nucléaire de Zaporizhzhia

L'AFP a pu visiter dimanche la centrale nucléaire de Zaporizhzhia, la plus grande d'Ukraine et d'Europe, dont la prise par l'armée russe a suscité l'inquiétude de la communauté internationale. Les forces de Moscou ont pris le contrôle début mars de cette centrale située dans le sud de l'Ukraine. Les affrontements qui s'y sont déroulés ont suscité la crainte au sein de la communauté internationale d'une catastrophe nucléaire similaire à celle survenue en 1986 à Tchernobyl.

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Lors de ce voyage de presse organisé par l'armée russe, l'AFP a pu constater les dégâts: la façade d'un vaste bâtiment administratif qui servait de centre d'entraînement au personnel de la centrale est noircie par les flammes et de nombreuses fenêtres sont explosées. Mais aucune trace de tir ou de bombardement n'était visible sur les six cubes surmontés d'un dôme rouge renfermant les réacteurs qui ont commencé à être construits dans les années 1980.

La semaine dernière, l'Agence internationale de l'énergie atomique a jugé «préoccupante» la situation à la centrale de Zaporijjia, à laquelle ses experts n'ont pas eu accès depuis sa prise par Moscou.

Huit civils tués dimanche par des frappes dans les régions de Donetsk et Kharkiv

Les gouverneurs régionaux ont annoncé dimanche soir que huit civils avaient été tués dimanche dans des bombardements sur les régions de Kharkiv et Donetsk, dont quatre dans la seule ville de Lyman, proche du front et sous la menace directe de l'avancée russe.

«Bombardements russes dans la région de Donetsk: quatre civils tués, tous de Lyman», a indiqué sur Telegram le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kyrylenko, ajoutant que sept civils avaient été blessés dans cette ville d'où l'armée ukrainienne a récemment dû se replier.

Il a ajouté qu'un civil était mort des suites de blessures à Bakhmout, une ville plus éloignée du front, et quatre blessés en diverses localisations de l'est de l'Ukraine.

Les autorités ukrainiennes espèrent la poursuite des évacuations à Azovstal

L'évacuation de l'usine Azovstal à Marioupol, port assiégé dans le sud-est de l'Ukraine, a commencé» dimanche avec une centaine de civils. Coordonnée par le CICR, l’opération a permis de rapatrier les rescapés vers «le territoire contrôlé par l'Ukraine», a annoncé dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

La poursuite des évacuations est prévue lundi matin. «Le 2 mai, l'évacuation à Marioupol commence à 7h00 (04h00 GMT). Point de collecte - Centre commercial Port City», a annoncé sur Telegram Pavlo Kirilenko, gouverneur régional de Donetsk, dans la nuit de dimanche à lundi.

Cette opération d'évacuation a commencé samedi et a été menée en coordination entre l'Ukraine, la Russie et le Comité international de la Croix-Rouge. «Pour la première fois depuis le début de la guerre, ce couloir humanitaire vital a commencé à fonctionner. Pour la première fois, il y a eu deux jours de vrai cessez-le-feu sur ce territoire», a déclaré dimanche soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un message diffusé par vidéo. «Plus d'une centaine de civils ont déjà été évacués, tout d'abord des femmes et des enfants», a précisé le président.

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La Russie ne vise pas la fin de la guerre en Ukraine le 9 mai

Alors que des analystes estimaient une fin possible du conflit à la date symbolique du 9 mai, célébrée comme le «Jour de la Victoire» en Russie, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrorv a écarté dimanche cette possibilité. «Nos militaires n'ajusteront pas artificiellement leurs actions à une date quelconque, y compris le Jour de la Victoire», a déclaré Sergueï Lavrov dans un entretien avec la télévision italienne Mediaset diffusé dimanche. «Le rythme de l'opération en Ukraine dépend, avant tout, de la nécessité de minimiser les risques éventuels pour la population civile et les militaires russes».

La Russie célèbre généralement le Jour de la Victoire en grande pompe, en référence au 9 mai 1945 avec la reddition des nazis face aux Alliés, dont l'Union soviétique. L’événement est essentiel dans le narratif national russe. «Nous célébrerons solennellement le 9 mai, comme nous le faisons toujours. Souvenons-nous de ceux qui sont tombés pour la libération de la Russie et d'autres républiques de l'ex-URSS, pour la libération de l'Europe du fléau nazi», a déclaré Sergueï Lavrov.

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Bonjour et bienvenue dans ce direct

Bienvenue dans ce direct, où nous suivrons ensemble les derniers événements en Ukraine ce lundi 2 mai. Pour retrouver les informations de la veille, rendez-vous sur notre précédent direct.

Les Ukrainiens auraient repoussés les Russes à 40 km de Kharkiv

Un haut responsable du Pentagone a déclaré lundi à des journalistes que les Ukrainiens avaient mené une contre-offensive réussie contre l’armée russe, repoussant ses troupes à une quarantaine de kilomètres de la ville de Kharkiv, dans l’Est du pays, au cours des dernières 24 à 48 heures. Malgré le tir de plus de 2.100 missiles sur l'Ukraine, la Russie est loin d'atteindre ses objectifs sur le terrain, en particulier dans le Donbass, a déclaré ce responsable.

Poutine pourrait officiellement déclarer la guerre à l’Ukraine le 9 mai

Des responsables américains et occidentaux jugent probable que le président Vladimir Poutine puisse officiellement déclarer la guerre à l'Ukraine dès le 9 mai, ce qui permettrait la mobilisation des réservistes et le recrutement des conscrits, au moment où l’armée russe tente de conquérir l'est et le sud de l’Ukraine. Le 9 mai, connu sous le nom de «Jour de la Victoire» en Russie, commémore la défaite des nazis par les Russes en 1945. Les responsables occidentaux ont longtemps cru que Poutine tirerait parti de la signification symbolique de cette journée pour annoncer la fin de l'«opération militaire spéciale» en Ukraine et le succès de la «dénazification» dans ce pays. Ce que le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov a formellement démenti.

«Je pense qu'il va essayer de sortir de son «opération spéciale», a déclaré le secrétaire britannique à la Défense, Ben Wallace, à la radio LBC la semaine dernière. «Il a déroulé le scénario, préparant le terrain pour pouvoir dire «Regardez, c'est maintenant une guerre contre les nazis, et ce dont j'ai besoin, c'est de plus de monde. J'ai besoin de plus de chair à canon russe.»

Le porte-parole du département d'État américain, Ned Price, a déclaré lundi qu'il y avait «de bonnes raisons de croire que les Russes feront tout ce qu'ils peuvent pour utiliser» le 9 mai à des fins de propagande. Price a ajouté qu'il était au courant de «la spéculation selon laquelle la Russie pourrait officiellement déclarer la guerre» le 9 mai. «Ce serait une grande ironie si Moscou profitait de l'occasion du «Jour de la Victoire» pour déclarer la guerre, ce qui en soi leur permettrait d'augmenter les conscrits d'une manière qu'ils ne sont pas en mesure de faire maintenant, d'une manière qui reviendrait à révéler au monde que leur effort de guerre échoue, qu'ils pataugent dans leur campagne et leurs objectifs militaires».

D’autres scénarios sont toutefois envisagés, comme l'annexion des territoires séparatistes de Luhansk et de Donetsk dans l'est de l'Ukraine, une poussée majeure vers Odessa dans le sud ou la déclaration du contrôle total de la ville portuaire méridionale de Marioupol.

La guerre en images

Renaud Girard: «Ukraine, arrêter la surenchère verbale»

Le général Lloyd Austin a, le 25 avril 2022, effectué une visite à Kiev. Elle fut tenue secrète jusqu’au dernier moment, pour des raisons évidentes de sécurité. Il est tout à fait normal que le secrétaire américain à la Défense se rende en personne sur le territoire d’un pays ami, ayant été agressé militairement, et que les États-Unis ont décidé d’aider par tous les moyens, à l’exception de la guerre. Il a témoigné du soutien de la première puissance militaire du monde aux Ukrainiens, tout en recensant leurs besoins en équipements militaires modernes, en formations, en renseignements. Le président Joe Biden a annoncé qu’il solliciterait du Congrès le financement d’un nouveau train d’aides à l’Ukraine. Vingt milliards de dollars sont prévus pour la fourniture d’armes. C’est considérable. Il faut remonter à la guerre du Kippour, lancée en octobre 1973 par les États arabes contre Israël, pour trouver un pont aérien militaire américain aussi important. À cette époque, l’aide matérielle américaine à Tsahal avait contribué à la victoire finale d’Israël.

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À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine

De notre envoyée spéciale à Lviv.

Un barbier branché, un magasin de skate, un studio de tatouage et un mini-théâtre: il y a un mois à peine, chaque recoin du centre culturel Dyky Dim était couvert de matelas. La «maison sauvage» en ukrainien, un bâtiment de quatre étages dans le centre historique de Lviv, s’est transformée en refuge improvisé pour des centaines de déplacés fuyant l’invasion russe dans le reste du pays.

Appréciée des touristes pour son architecture centre-européenne classée au patrimoine mondial de l’Unesco, «la ville aux lions» est devenue un hub humanitaire grâce à sa gare où sont passés une grande partie des 7,7 millions d’Ukrainiens qui ont dû fuir leurs domiciles. Deux mois après le début de la guerre, la vie reprend son cours, interrompue tout de même de temps en temps par des sirènes et parfois par des missiles balistiques. Le 18 avril, une frappe sur un entrepôt militaire et une station-service ont fait 7 morts et 11 blessés, dont un enfant.

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Flambée des prix de l'énergie: l'Italie débloque 14 milliards d'euros d'aides supplémentaires

L'Italie va débloquer 14 milliards d'euros d'aides supplémentaires pour faire face à la flambée des prix de l'énergie, a annoncé lundi soir le Premier ministre Mario Draghi. «Si l'on ajoute ces 14 milliards aux 15,5 milliards déjà prévus, on arrive à un total de près de 30 milliards d'euros», a-t-il précisé, soulignant que ces mesures avaient été prises «sans rallonge budgétaire».

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Le chef d'état-major russe s'est rendu sur le front dans le Donbass

Le chef d'état-major russe, Valéri Guerassimov, s'est rendu la semaine dernière sur le front dans la région du Donbass, objectif prioritaire de Moscou dans l'est de l'Ukraine, a affirmé lundi un haut responsable du Pentagone, sans pouvoir confirmer les rumeurs selon lesquelles il a été blessé. «Ce que nous pouvons confirmer, c'est que nous savons que pendant plusieurs jours la semaine dernière, il était dans le Donbass», a dit à des journalistes ce responsable sous le couvert de l'anonymat. «Nous ne pensons pas qu'il y soit toujours. (Nous pensons) qu'il est parti et qu'il est de retour en Russie. Nous ne pouvons pas confirmer les informations selon lesquelles il a été blessé», a-t-il ajouté.

Un conseiller du ministre ukrainien de l'Intérieur, Anton Guerachtchenko, avait affirmé dimanche que de nombreux officiers russes avaient été touchés dans une «explosion» à Izioum, dans l'est de l'Ukraine, ajoutant que Valéri Guerassimov était sur place. Un autre conseiller du ministère de l'Intérieur, Viktor Androussiv, a de son côté affirmé à la télévision ukrainienne que Guerassimov n'avait pas été blessé. «Nous avons la confirmation qu'il était là, dans la région d'Izioum (...). Nous avons certaines confirmations qu'il n'a pas été blessé», a-t-il dit. Valéri Guerassimov aurait inspecté le front pour mieux comprendre les conditions sur le terrain, au moment où les forces russes, après avoir échoué à prendre Kiev, tentent de prendre le contrôle des régions de Donetsk et Lougansk. Le responsable du Pentagone a également dit lundi que les forces russes faisaient des avancées limitées dans leur bataille contre les Ukrainiens dans la région, qualifiant leur progression d'«anémique».

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L'UE refuse de payer le gaz en roubles et se prépare à une rupture avec Moscou

L'Union européenne refuse de payer ses achats de gaz à la Russie en roubles et doit se préparer à une rupture dans ses approvisionnements, ont averti la Commission européenne et la présidence française du Conseil à l'issue d'une réunion d'urgence des ministres de l'Énergie des 27 à Bruxelles. La demande de Moscou de payer les achats en roubles est «une modification unilatérale et injustifiée des contrats et il est légitime de la rejeter», a déclaré la commissaire à l'Énergie Kadri Simson. «97% des contrats (conclus par les entreprises européennes) spécifient la devise pour le paiement et il s'agit soit de l'euro, soit du dollar américain», a-t-elle précisé.

Kadri Simson a affirmé ne pas avoir connaissance d'ouverture de comptes en roubles. «Des paiements sont prévus pour la mi-mai et la majorité des entreprises respecteront les règles des contrats», a-t-elle assuré. La ministre française de la Transition écologique Barbara Pompili, présidente de la réunion, a confirmé la «volonté de respecter les contrats». «Nous devons nous préparer à une suspension des approvisionnements», a averti la Commissaire européenne. Plusieurs États membres ont demandé des clarifications sur le paiement en roubles par le biais de l'ouverture d'un compte spécial et Kadri Simson a promis des «précisions détaillées pour expliquer aux entreprises ce qu'elles peuvent faire ou non».

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Washington accuse la Russie de vouloir «annexer» deux territoires prorusses

Les Etats-Unis ont fait état lundi d'informations «très crédibles» selon lesquelles la Russie entend organiser «mi-mai» des référendums pour «tenter d'annexer» les «républiques» séparatistes prorusses de Donetsk et Lougansk, dans l'est de l'Ukraine. «Selon les informations les plus récentes, nous pensons que la Russie va tenter d'annexer la "république populaire de Donetsk" et la "république populaire de Lougansk"», a déclaré à la presse à Washington l'ambassadeur américain auprès de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, Michael Carpenter. «Ces informations montrent que la Russie entend fabriquer de toutes pièces des référendums» en ce sens «vers la mi-mai», a-t-il ajouté.

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Un adolescent tué dans une nouvelle frappe russe sur Odessa

Un adolescent de 15 ans a été tué et une mineure blessée dans une frappe russe sur Odessa, ont annoncé lundi les autorités municipales de cette ville portuaire du sud de l'Ukraine. «Une frappe de missile sur Odessa a endommagé un immeuble dans lequel se trouvaient cinq personnes. Un garçon de 15 ans est mort, un autre enfant mineur a été transporté à l'hôpital», a annoncé le conseil municipal de la ville sur Telegram, sans donner de détails sur le sort des trois autres occupants de l'édifice.

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Guerre en Ukraine: le régiment Azov, milice paramilitaire controversée devenue unité d’élite

Le régiment Azov représentait pour Vladimir Poutine l’ennemi idéal. Recrutée dans les rangs de l’extrême droite ukrainienne, cette unité d’élite de la Garde nationale était le symbole même de ces «nazis» que son invasion de l’Ukraine était censée éradiquer. Deux mois et demi plus tard, la défense acharnée de ces combattants dans les ruines de Marioupol a fait d’Azov le symbole de la résistance ukrainienne.

L’issue de cette lutte inégale ne fait désormais aucun doute. Retranchés dans le dédale de l’immense aciérie d’Azovstal, complexe industriel vaste comme un arrondissement de Paris, les assiégés ont lancé ces derniers jours des appels par vidéo demandant l’évacuation des civils réfugiés avec eux et de leurs blessés. Marioupol est tombée, mais leur longue résistance a sans doute privé l’armée russe de plusieurs de ses unités de combat, retenues à Marioupol pendant des semaines cruciales. Et surtout, la victoire symbolique a été remportée par les défenseurs.

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Le Danemark et la Suède rouvrent leurs ambassades à Kiev

Le Danemark et la Suède ont annoncé lundi la réouverture de leurs ambassades à Kiev, en signe de soutien à l'Ukraine contre l'invasion russe. «Mercredi, l'ambassade de Suède rouvrira à Kiev (...) La Suède continuera à être aux côtés de l'Ukraine», a écrit la ministre des Affaires étrangères suédoise Ann Linde sur Twitter, en remerciant la Pologne qui a accueilli la représentation suédoise pendant près de deux mois. Lundi matin, le ministre danois des Affaires étrangères Jeppe Kofod a, lui, rouvert l'ambassade de son pays dans la capitale ukrainienne, à l'occasion d'une visite surprise dans le pays en guerre.

«C'est un symbole très fort du soutien danois à l'Ukraine et au peuple ukrainien que de rouvrir les portes de l'ambassade du Danemark aujourd'hui», a-t-il déclaré dans un communiqué. Avec la concentration de l'armée russe sur le front est de l'Ukraine et son retrait des abords de Kiev depuis la fin mars, la situation sécuritaire s'est améliorée dans la capitale ukrainienne. La diplomatie américaine a fait savoir lundi qu'elle espérait faire revenir son ambassade à Kiev «d'ici à la fin du mois». Comme d'autres, l'ambassade danoise avait fermé en raison de la situation sécuritaire et les diplomates, après avoir tenu une représentation temporaire à Lviv dans l'ouest, avaient quitté l'Ukraine fin février.

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Les clubs russes exclus de la Ligue des champions 2022/2023

Les clubs russes ne disputeront pas les compétitions européennes en 2022-2023, dont la lucrative Ligue des champions, a annoncé lundi l'UEFA, qui a par ailleurs décidé de remplacer la Russie par le Portugal pour l'Euro-2022 féminin cet été (6-31 juillet) en Angleterre. «Aucun club russe ne participera à la saison 2022-2023 des compétitions interclubs de l'UEFA» démarrant en juillet, à savoir la Ligue des champions, la Ligue Europa ou encore la Ligue Europa Conférence, a écrit l'UEFA dans un communiqué dressant la liste des mesures prises à l'encontre de la Russie à la suite de l'invasion de l'Ukraine.

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Le Bolchoï retire les spectacles de deux metteurs en scène critiques

Le théâtre du Bolchoï à Moscou a annoncé le retrait de son affiche des spectacles prévus en mai de deux metteurs en scène ayant quitté la Russie et ayant communiqué publiquement leur opposition à l'offensive menée par celle-ci en Ukraine.

Dans un message publié sur Telegram lundi soir, le théâtre a annoncé que le ballet «Noureïev» et l'opéra «Don Pasquale», respectivement mis en scène par Kirill Serebrennikov et Timoféï Kouliabine, seraient remplacés par d'autres spectacles pour les six représentations prévues lors des jours fériés de mai. Les raisons de ce changement ne sont pas connues. Le Bolchoï n'a pas commenté dans l'immédiat.

Metteur en scène et cinéaste respecté, Kirill Serebrennikov a critiqué durement l'offensive russe en Ukraine et a quitté son pays en mars pour une question de «conscience». Il est aujourd'hui installé à Berlin.

Il a indiqué ne pas être surpris par la décision du Bolchoï : «Ce ballet traite de l'aspiration de l'homme à la liberté. La liberté de créer et la liberté de vivre», a souligné le metteur en scène dans des commentaires écrits. «De nos jours, Noureïev est inapproprié et impossible sur la scène du Bolchoï. Ils ont peur des associations inutiles et des artistes inconfortables», a-t-il déclaré, voyant dans l'annulation des représentations un retour à l'ère soviétique. «Annulation de la culture russe en Europe, dites-vous ? En Russie, ils annulent eux-mêmes la culture», a-t-il déploré.

Le premier ministre indien appelle au dialogue pour stopper la guerre

Le premier ministre indien, Narendra Modi, a appelé au «dialogue» pour mettre un terme à la guerre en Ukraine tout en évitant de condamner la Russie pour l'invasion de son voisin, lundi à Berlin, première étape de sa tournée européenne. «Dès le début de la crise en Ukraine, nous avons immédiatement appelé à un cessez-le-feu et souligné le fait que le dialogue était le seul moyen de résoudre le conflit», a assuré Narendra Modi lors d'une conférence de presse avec le chancelier allemand Olaf Scholz.

«Nous croyons qu'aucune partie ne peut sortir victorieuse de cette guerre, tout le monde subira des pertes et c'est pourquoi nous sommes pour la paix», a-t-il ajouté alors qu'il est également attendu au Danemark et en France. L'Inde cherche un équilibre difficile entre ses relations avec l'Occident et celles avec la Russie, qui lui fournit une grande partie de ses besoins en armes et en énergie. Elle s'est abstenue de condamner ouvertement l'invasion russe de l'Ukraine, et de se joindre aux votes en ce sens aux Nations unies.

Gaz, blé, armes... Comment les États-Unis profitent de la guerre en Ukraine

À Saint-Pétersbourg, une artiste met en scène son opposition à l'«opération spéciale»

Dimanche 1er mai, plus de 200 personnes auraient battu le pavé pour s’opposer à la guerre dans 18 villes russes selon les chiffres de OVD-Info, une organisation non gouvernementale indépendante russe des droits de l'Homme. À Saint-Pétersbourg, l’artiste russe Anna Anisimova a été emmenée par la police après une mise en scène choc. Une corde au cou, la militante s’est menottée à une balustrade face à un poste de télévision arborant la lettre Z, où apparaissait l'image du commentateur pro-Kremlin Vladimir Soloviev.

Selon les médias locaux, le tribunal aurait infligé à la Pétersbourgeoise une amende de 35.000 roubles (environ 500 dollars) pour avoir «discrédité l'armée».

L'évacuation de Marioupol retardée

Une nouvelle opération d'évacuation de Marioupol, lancée lundi matin, se heurte dans l’après-midi à des difficultés. Les autorités locales signalent que les bus censés emmener les habitants n'ont pas encore atteint le lieu de rendez-vous, en raison de «certaines difficultés de procédure», fait savoir un conseiller du maire sur sa chaîne Telegram, relayé par le site Svoboda.

«Nous demandons à tous les résidents de Marioupol de rester près du centre commercial Port City et aux points prévus sur la route (Mangush, Berdyansk). Il y a quelques difficultés de procédure, mais l'évacuation des civils de Marioupol vers Zaporijia doit avoir lieu», a-t-il affirmé. «Nous savons à quel point il est difficile d'attendre. Mais nous devons le faire».

Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a simplement assuré que les opérations étaient «en cours», sans autre détail.

Zelensky reproche à la Turquie d’accueillir les touristes russes

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé la Turquie à cesser le «deux poids deux mesures» dans ses relations avec l'Ukraine. «D'une part, la Turquie agit en tant que médiateur et soutient l'Ukraine», explique-t-il, «mais d'autre part, nous voyons, par exemple, la préparation de programmes touristiques», principalement «pour le tourisme russe», a déclaré lundi Zelensky dans un entretien avec la télévision publique grecque ERT.

La Turquie est la première destination de vacances pour les touristes russes, surtout depuis 2016 et le rapprochement entre Erdogan et Poutine.

Le renseignement ukrainien identifie 900 soldats russes responsables de crimes de guerre dans la région de Kiev

Le SBU, service de renseignement de l’État ukrainien, affirme avoir identifié 900 soldats russes et 100 collaborateurs ukrainiens responsables de crimes de guerre durant l'occupation russe de la région de Kiev.

«Le service de renseignement ukrainien dispose de toutes les informations sur les occupants, ainsi que des preuves de leurs atrocités», a déclaré lundi le représentant du SBU, Artem Dekhtyarenko. «Aujourd'hui, plus de 2,5 mille rashistes (nom donné aux fascistes russes, NDLR), dont les unités étaient basées dans la région de Kiev, sont en examen pour leur implication dans des crimes», a déclaré le service ukrainien à la chaîne américaine Radio Liberty.

Ukraine: des «dauphins soldats» dressés par les Russes repérés dans le port de Sébastopol ?

Des dauphins ont-ils été appelés en renfort pour protéger le port de Sébastopol ? La semaine dernière, des images satellites ont montré ce qu'elle présente comme des enclos de dauphins, entraînés pour protéger les navires du port de Crimée.

Le spécialiste H.I. Sutton indique que les dauphins sont «le mammifère marin le plus indiqué» pour protéger une base navale. En effet, ces animaux, dotés d'une intelligence remarquable, peuvent repérer les mines à l’aide d’une caméra attachée, permettant d'envoyer une équipe pour les désamorcer. Les dauphins pourraient aussi être utilisés pour récupérer des objets au fond de la mer, comme des missiles après essais, grâce à leur écholocalisation naturelle.

» Pour en avoir plus - Ukraine : des dauphins dressés par les Russes pour la guerre repérés dans le port de Sébastopol ?

L’ambassade américaine en Ukraine espère un retour à Kiev d’ici fin mai

Si les conditions le permettent, l’ambassade des Etats-Unis espère revenir à Kiev d’ici la fin du mois de mai, a déclaré lundi sa chargée d’affaires. Les diplomates américains avaient quitté les lieux presque deux semaines avant le déclenchement de l’"opération spéciale", le 24 février, déplaçant certains services à Lviv avant de déménager finalement en Pologne.

Selon ce que diront les agents de sécurité, «dès qu’ils nous diront que nous pouvons y retourner, nous reviendrons», a déclaré la chargée d'affaires, Kristina Kvien, lors d'un point de presse. Plusieurs pays occidentaux, dont la France, ont déjà ramené leurs ambassades à Kiev depuis que les forces russes se sont recentrées sur le Donbass.

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«Hitler avait aussi du sang juif»: la déclaration de Lavrov suscite un tollé chez les responsables ukrainiens

La référence du chef de la diplomatie russe au Führer pour évoquer le caractère juif du président Zelensky ne passe pas. Après le ministre des Affaires étrangères israélien, qui, dans un communiqué lapidaire, a convoqué lundi matin l’ambassadeur russe en Israël, d’autres voix se sont élevées. Comme celle de Dani Dayan, président de Yad Vachem, le mémorial israélien de la Shoah, estimant qu'il s'agissait de «propos sans fondement, délirants et dangereux qui méritent d'être condamnés».

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a lui déploré que «M. Lavrov ne puisse cacher l'antisémitisme profondément enraciné au sein des élites russes». «Ces propos odieux sont offensants pour le président Zelensky, l'Ukraine, Israël et le peuple juif», a-t-il ajouté sur Twitter.

«Les propos directement antisémites de Lavrov (...) sont la preuve que la Russie est le successeur de l'idéologie nazie», a appuyé pour sa part un conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak. Pour le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, «l'antisémitisme de la Russie devient de plus en plus visible» et «est révélateur des théories du complot sur lesquelles les régimes dictatoriaux sont toujours construits».

Le russe Rosatom perd son contrat pour une centrale nucléaire en Finlande

Un consortium en Finlande a annulé lundi son contrat avec le géant russe Rosatom pour construire un réacteur nucléaire dans le nord du pays nordique, invoquant l'impact de la guerre en Ukraine sur la faisabilité du projet. «La guerre en Ukraine a aggravé les risques du projet» au bord de la mer Baltique, a justifié le consortium Fennovoima, soulignant que la filiale de Rosatom impliquée dans le projet, RAOS Project, avait «été incapable d'atténuer ces risques».

Déjà fragile depuis sa naissance en 2010 et marqué par d'importants retards de calendrier, ce projet de troisième centrale nucléaire en Finlande était un des plus importants chantiers industriels impliquant un groupe russe dans l'Union européenne.

Le consortium finlandais va-t-il complètement abandonner le projet d'un nouveau réacteur ou chercher un nouveau partenaire ? «Il est trop tôt pour spéculer sur l'avenir du projet», a déclaré son président Esa Härmälä lors d'une conférence de presse. La priorité actuelle est d'annuler le contrat en cours, a-t-il affirmé. Estimé à plus de 7,5 milliards d'euros selon Fennovoima, le projet de réacteur de 1.200 mégawatts est situé à Pyhäjoki dans le nord de la Finlande, à une centaine de kilomètres au sud de la ville portuaire d'Oulu.

La Hongrie pourrait être exemptée de l'embargo sur le pétrole russe

La Commission européenne pourrait proposer une exception à l'embargo sur le pétrole russe pour la Hongrie et la Slovaquie, rapporte l’agence Reuters, citant des sources au sein de l'UE.

L'Allemagne, qui s'opposait à l’origine à l'embargo dans le cadre d’une sixième série de sanctions contre la Russie, aurait changé d'avis selon plusieurs médias locaux. De son côté, la Hongrie a de nouveau fait savoir dimanche qu’elle s’opposait clairement à une telle décision.

Son veto est un obstacle pour les Vingt-Sept, qui se verraient donc contraints d’instaurer un régime d’exception pour la Hongrie ainsi que la Slovaquie, également très dépendante de l'approvisionnement énergétique russe. Quoi qu’il en soit, l'embargo sur le pétrole russe sera progressif et n'entrera en vigueur qu’en 2023.

Un quart des groupes tactiques de bataillon russes engagés en Ukraine probablement «inopérants», selon les Britanniques

Dans son dernier rapport publié quotidiennement, le renseignement britannique rappelle ce lundi que la Russie a engagé 120 groupes tactiques de bataillon dans son «opération spéciale», soit environ 65% de sa capacité totale. Or, il est «probable» qu’un quart de ces unités aient été rendues «inopérantes», estime le ministère britannique de la Défense dans sa dernière mise à jour.

Les groupes tactiques de bataillon (GTB) sont le fer de lance de l'invasion russe en Ukraine. Ces formations ont été conçues pour mener des combats de haute intensité, à force de chars, d’obusiers et de soldats. «Certaines des meilleurs unités d’élites, y compris les forces aéroportées VDV, ont subi les niveaux d’usure les plus élevés», informe le gouvernement britannique, avant de conclure : «Il faudra probablement des années à la Russie pour reconstituer ces forces».

L’évacuation des habitants de Marioupol a commencé, selon un élu local

«Selon nos informations, les bus (pour transporter les civils) ont quitté Marioupol», a déclaré un conseiller du maire de Marioupol en fin de matinée lundi, signe que l'évacuation des habitants de la ville portuaire du sud est entamée. Dimanche déjà, une centaine de civils bloqués dans l’usine Azovstal avaient été exfiltrés et mis en lieu sûr.

«Les bus embarqueront les gens dans les villages de Mangouch et de Berdyansk», a expliqué Petro Andriushchenko sur les ondes du média américain Radio Free Europe/Radio Liberty, ajoutant que les habitants pouvaient rejoindre la «colonne» d’évacuation par leurs «propres moyens de transport». «Nous espérons que des milliers de nos habitants de Marioupol qui étaient bloqués sur le chemin de Marioupol à Zaporizhzhia arriveront à Zaporizhzhia ce soir ou demain matin», a-t-il souhaité.

Guerre en Ukraine: opération de sauvetage pour les habitants de l'usine Azovstal assiégée à Marioupol

Une vidéo publiée par le régiment Azov, dimanche 1er mai, montre l'opération de sauvetage des habitants de l'usine assiégée Azovstal dans la ville portuaire de Marioupol, au sud de l'Ukraine. On y voit les combattants sortir les femmes et les enfants de l'usine détruite et les remettre aux représentants de la Croix-Rouge et des Nations unies. L'armée ukrainienne aurait également participé à l'évacuation. L'usine Azovstal serait le dernier bastion de Marioupol non contrôlé par les Russes, alors qu'ils ont pilonné la ville portuaire pendant près de deux mois.

Le Bolchoï retire les spectacles de deux metteurs en scène ayant critiqué la guerre

Le théâtre du Bolchoï de Moscou a annoncé le retrait des spectacles prévus en mai de deux metteurs en scène ayant quitté la Russie, et ayant communiqué publiquement leur opposition à l'offensive menée par celle-ci en Ukraine.

Dans un message publié sur Telegram, le prestigieux théâtre a annoncé que le ballet «Nouréïev» de Kirill Serebrennikov et l'opéra «Don Pasquale» de Timoféï Kouliabine seraient remplacés par d'autres spectacles pour les six représentations prévues lors des jours fériés de mai. Les raisons de ce changement ne sont pas connues. Joint par l'AFP, le Bolchoï n'a pas commenté dans l'immédiat.

Metteur en scène et cinéaste respecté, Kirill Serebrennikov est aujourd'hui installé à Berlin. Fin avril, il avait affirmé à l'AFP avoir récemment quitté sa Russie natale pour une question de «conscience» et avait critiqué durement l'offensive russe en Ukraine. Connu pour ses créations audacieuses, son soutien aux personnes LGBT+, l'artiste avait été condamné en 2020 pour détournement de fonds à trois ans de prison avec sursis, avec interdiction de quitter la Russie.

Timoféï Kouliabine, jeune metteur en scène innovant œuvrant notamment à Novossibirsk, a lui aussi quitté la Russie pour l'Europe et publié plusieurs messages critiques du conflit sur les réseaux sociaux.

Un avion de chasse ukrainien abattu dans le Donbass, selon Moscou

Dans l'oblast de Donetsk, région tenue par les séparatistes pro-russes, des pilotes russes ont abattu un avion de chasse ukrainien selon le ministère de la Défense. «Un chasseur ukrainien MiG-29 a été abattu lors d'un combat aérien près de Slavyansk», a déclaré lundi le porte-parole du ministère. Egalement dans le Donbass, les forces de défense aérienne ont abattu deux missiles tactiques Tochka-U près du village de Petrivske, ainsi que dix drones dans les régions de Kharkiv, Kherson et Zaporozhye, affirme Moscou.» Retrouvez notre reportage - Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

La Russie «manque de respect» aux États-Unis avec sa rhétorique sur les armes nucléaires, estime Trump

Lors d'un discours dimanche soir devant ses militants à Nebraska, dans le centre des Etats-Unis, l’ex-président Donald Trump a déclaré que les dirigeants russes faisaient preuve d'un «manque de respect» envers les autorités américaines lorsqu’elle évoquaient la menace nucléaire. Vladimir Poutine «lance le mot [nucléaire] tout le temps, parce qu'il ne respecte pas notre leadership», a-t-il jugé. «Il l'utilise au quotidien, et tout le monde a tellement peur… et comme ils ont peur, il l'utilise de plus en plus».

L’occasion, pour l’ancien président américain, de fustiger «l'incompétence» de son successeur : «Pendant ce temps, nous avons un président qui n'a aucune idée de ce qui se passe», a déclaré Trump, taxant la politique de Joe Biden vis-à-vis de l’Ukraine d'«échec inégalé et absolu».

«La nuit a été agitée» à l'intérieur de l'usine d'Azovstal, confie un commandant ukrainien

À Marioupol, les soldats ukrainiens ont connu une nuit agitée après l’évacuation des premiers civils via le couloir humanitaire. «Dès que l'évacuation des civils a été achevée hier, l'ennemi a commencé à utiliser toutes sortes d'armes», a fait savoir Denys Shleha, commandant de la 12e brigade opérationnelle de la Garde nationale qui se trouve à l'intérieur de l'usine. «La nuit a été agitée», a-t-il renchéri, affirmant que les tirs s’étaient calmés lundi matin.

Alors que d’autres évacuations de civils sont prévues lundi, le commandant s’est montré prudent. «Je ne peux rien dire (mais) nous faisons de notre mieux pour le permettre». Selon lui, il resterait encore environ 200 personnes, dont 20 enfants, à l’intérieur de l’usine.

L'Ukraine annonce avoir détruit lundi deux patrouilleurs russes

Un drone ukrainien Bayraktar a détruit lundi deux patrouilleurs russes de classe Raptor en mer Noire, près de l'île aux Serpents, a annoncé le chef d'état-major ukrainien Valeriy Zaluzhniy. «Deux bateaux russes de classe Raptor ont été détruits aujourd'hui à l'aube près de l'île de Zmiinyi (l’île aux Serpent)», a écrit le chef militaire sur Telegram. «Bayraktar fonctionne», s'est-il félicité, révélant donc l'usage dans ces deux frappes de ce drone de combat développé en Turquie.

Moscou n'a pas confirmé l'information de son côté.

La Hongrie affirme qu’elle ne soutiendra pas les sanctions de l'UE contre le gaz russe

Alors même que les Vingt-Sept prévoient une réunion de leurs ministres de l’Energie ce lundi à Bruxelles, le ministre hongrois Gergely Gulyás, porte-parole du gouvernement de Viktor Orbán, a affirmé dimanche dans la presse locale que la Hongrie opposera son veto à toute initiative de l'UE qui pourrait conduire à des restrictions sur les importations russes d'énergie.

«Nous avons clairement fait savoir que nous ne soutiendrons jamais l'extension des sanctions de l'Union européenne contre la Russie au secteur de l'énergie», a-t-il déclaré à HirTV. «Comme les sanctions nécessitent l'unanimité des Vingt-Sept, la Commission européenne ne pourra pas imposer d'embargo sur les ressources énergétiques russes», a rappelé Gergely Gulyás.

L'ambassadeur russe en Israël convoqué après une déclaration de Lavrov affirmant qu'«Hitler a du sang juif»

Comment la Russie peut-elle se targuer de «dénazifier l’Ukraine», alors que son président Zelensky est lui-même juif ? La question a été posée dimanche par une chaine italienne au ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. «Si Zelensky est juif, et alors ?», a rétorqué le chef de la diplomatie russe. «Ce fait ne dément pas les aspects nazis de l'Ukraine. Je peux me tromper, mais Hitler avait aussi du sang juif». Et Lavrov d’ajouter que «certains des pires antisémites sont Juifs».

Des propos qui ne sont pas passés en Israël. «Les propos du ministre Lavrov sont à la fois scandaleux, impardonnables et une horrible erreur historique», a condamné son homologue israélien Yaïr Lapid dans un bref communiqué. Il a précisé que l'ambassadeur de Russie en Israël avait été convoqué pour des «clarifications».

Le premier ministre israélien Naftali Bennett a de son côté dénoncé l'utilisation de la Shoah comme «outil politique». «Aucune guerre n'est comparable à la Shoah... L'utilisation du génocide juif comme outil politique doit cesser immédiatement», a-t-il ajouté, selon un communiqué de ses services..

Gaz, blé, armes... Comment les États-Unis profitent de la guerre en Ukraine

Une réunion des ministres de l'Energie européens prévue à Bruxelles

Pour la première fois, les ministres des Vingt-Sept en charge de l’énergie vont se réunir ce lundi. L'objectif, remédier à la dépendance énergétique de l’UE envers la Russie. Depuis 5 jours déjà, la Bulgarie et la Pologne sont coupées de gaz russe, après avoir refusé de payer la livraison en roubles.

Pour pourvoir au manque à venir, la Commission Européenne a mis en place un plan d’action, le «REPowerEU», qui vise à réduire de deux tiers la livraison de gaz russe d’ici à la fin de l’année, avant de s’en passer définitivement à l’horizon 2027. Aucune décision n'est toutefois attendue lors de cette réunion à Bruxelles, puisque la Commission n'aura pas encore soumis ses propositions de sanctions.

«On vit l’un des moments les plus dangereux de l’histoire de l’humanité», alerte l’écrivain Fédorovski

Invité de la matinale de CNEWS ce lundi, l’écrivain et ancien diplomate franco-russe estime la situation géopolitique actuelle très grave. «On vit l’un des moments les plus dangereux de l’histoire de l’humanité», a-t-il déclaré au micro de Laurence Ferrari, réfutant l’idée d’un Vladimir Poutine devenu fou. «Il a un aspect irrationnel», a-t-il reconnu. «Il pense qu’il est envoyé par la providence pour réaffirmer la grandeur de la Russie. Mais dire que c’est un fou, c’est une contre-vérité». Pour Vladimir Fédorovski, le maître du Kremlin est avant tout un «jusqu'au-boutiste». «Il ne va pas reculer !», alerte l’écrivain d’origine ukrainienne.

» LIRE AUSSI - Vladimir Fédorovski: «Poutine est le continuateur de Staline»

À Lviv, Angelina Jolie a fui la gare sous les sirènes

L'actrice hollywoodienne, envoyée spéciale du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés, s'est rendue samedi dans la ville de Lviv, à l’ouest de l’Ukraine. À la gare, elle a pu rencontrer des personnes déplacées et passer un moment avec les familles. Mais la visite a été écourtée par le hurlement des sirènes, annonçant un raid aérien.

Plusieurs vidéos sur les réseaux sociaux montrent l’actrice s’éloignant de la gare d’un pas précipité, entourée d'un groupe. Quelques jeunes tentent des selfies à la volée. «Vous avez peur ?», demande l’un. «Non, non, je vais bien», répond Angelina Jolie.

Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

C’était un objectif majeur de l’«opération militaire spéciale» : créer une continuité terrestre pour relier les zones séparatistes de l’est de l’Ukraine et la péninsule de Crimée, annexée en 2014. Aujourd’hui, l’armée russe a réussi à créer ce corridor symbolique et hautement stratégique. Afin d’afficher ce succès, les forces prorusses ont convié un groupe de journalistes, dont l’envoyé spécial du Figaro, à parcourir cette route d’environ six cents kilomètres de Rostov, dans le sud de la Russie, à Simféropol, en Crimée. Un voyage guidé - et très encadré - en «Novorossia» («nouvelle Russie»), ce projet expansionniste de Vladimir Poutine auquel la guerre en Ukraine a redonné corps.

» LIRE LE REPORTAGE : Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: «La nouveauté dans cette guerre, c’est que le conflit est devenu symétrique», analyse Alexis Feertchak

«Tout va bien !» Les Russes ouvrent les portes de la centrale nucléaire de Zaporizhzhia

L'AFP a pu visiter dimanche la centrale nucléaire de Zaporizhzhia, la plus grande d'Ukraine et d'Europe, dont la prise par l'armée russe a suscité l'inquiétude de la communauté internationale. Les forces de Moscou ont pris le contrôle début mars de cette centrale située dans le sud de l'Ukraine. Les affrontements qui s'y sont déroulés ont suscité la crainte au sein de la communauté internationale d'une catastrophe nucléaire similaire à celle survenue en 1986 à Tchernobyl.

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Lors de ce voyage de presse organisé par l'armée russe, l'AFP a pu constater les dégâts: la façade d'un vaste bâtiment administratif qui servait de centre d'entraînement au personnel de la centrale est noircie par les flammes et de nombreuses fenêtres sont explosées. Mais aucune trace de tir ou de bombardement n'était visible sur les six cubes surmontés d'un dôme rouge renfermant les réacteurs qui ont commencé à être construits dans les années 1980.

La semaine dernière, l'Agence internationale de l'énergie atomique a jugé «préoccupante» la situation à la centrale de Zaporijjia, à laquelle ses experts n'ont pas eu accès depuis sa prise par Moscou.

Huit civils tués dimanche par des frappes dans les régions de Donetsk et Kharkiv

Les gouverneurs régionaux ont annoncé dimanche soir que huit civils avaient été tués dimanche dans des bombardements sur les régions de Kharkiv et Donetsk, dont quatre dans la seule ville de Lyman, proche du front et sous la menace directe de l'avancée russe.

«Bombardements russes dans la région de Donetsk: quatre civils tués, tous de Lyman», a indiqué sur Telegram le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kyrylenko, ajoutant que sept civils avaient été blessés dans cette ville d'où l'armée ukrainienne a récemment dû se replier.

Il a ajouté qu'un civil était mort des suites de blessures à Bakhmout, une ville plus éloignée du front, et quatre blessés en diverses localisations de l'est de l'Ukraine.

Les autorités ukrainiennes espèrent la poursuite des évacuations à Azovstal

L'évacuation de l'usine Azovstal à Marioupol, port assiégé dans le sud-est de l'Ukraine, a commencé» dimanche avec une centaine de civils. Coordonnée par le CICR, l’opération a permis de rapatrier les rescapés vers «le territoire contrôlé par l'Ukraine», a annoncé dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

La poursuite des évacuations est prévue lundi matin. «Le 2 mai, l'évacuation à Marioupol commence à 7h00 (04h00 GMT). Point de collecte - Centre commercial Port City», a annoncé sur Telegram Pavlo Kirilenko, gouverneur régional de Donetsk, dans la nuit de dimanche à lundi.

Cette opération d'évacuation a commencé samedi et a été menée en coordination entre l'Ukraine, la Russie et le Comité international de la Croix-Rouge. «Pour la première fois depuis le début de la guerre, ce couloir humanitaire vital a commencé à fonctionner. Pour la première fois, il y a eu deux jours de vrai cessez-le-feu sur ce territoire», a déclaré dimanche soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un message diffusé par vidéo. «Plus d'une centaine de civils ont déjà été évacués, tout d'abord des femmes et des enfants», a précisé le président.

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La Russie ne vise pas la fin de la guerre en Ukraine le 9 mai

Alors que des analystes estimaient une fin possible du conflit à la date symbolique du 9 mai, célébrée comme le «Jour de la Victoire» en Russie, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrorv a écarté dimanche cette possibilité. «Nos militaires n'ajusteront pas artificiellement leurs actions à une date quelconque, y compris le Jour de la Victoire», a déclaré Sergueï Lavrov dans un entretien avec la télévision italienne Mediaset diffusé dimanche. «Le rythme de l'opération en Ukraine dépend, avant tout, de la nécessité de minimiser les risques éventuels pour la population civile et les militaires russes».

La Russie célèbre généralement le Jour de la Victoire en grande pompe, en référence au 9 mai 1945 avec la reddition des nazis face aux Alliés, dont l'Union soviétique. L’événement est essentiel dans le narratif national russe. «Nous célébrerons solennellement le 9 mai, comme nous le faisons toujours. Souvenons-nous de ceux qui sont tombés pour la libération de la Russie et d'autres républiques de l'ex-URSS, pour la libération de l'Europe du fléau nazi», a déclaré Sergueï Lavrov.

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À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: l'«humiliation» de l'ONU par la Russie «a été laissée sans réponse», affirme Zelensky

Bonjour et bienvenue dans ce direct

Bienvenue dans ce direct, où nous suivrons ensemble les derniers événements en Ukraine ce lundi 2 mai. Pour retrouver les informations de la veille, rendez-vous sur notre précédent direct.

Guerre en Ukraine : un avion de reconnaissance russe a violé l'espace aérien suédois

Cette violation intervient alors que les autorités suédoises réfléchissent à une éventuelle candidature à l'Otan suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Guerre en Ukraine : scène surréaliste à la télévision russe, où l'on se prend à imaginer la guerre nucléaire

L'émission de débats la plus regardée de Russie a présenté, infographie à l'appui, le temps théorique de vol d'un missile Sarmat entre l'enclave de Kaliningrad et les principales capitales européennes.

Regarder la vidéo

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 68e jour, la Russie continue à avancer, mais lentement, dans le Donbass à l'est du pays.

L'Humanité

« Sans les médias qui ont roulé pour Macron, ça passait »

Actu

Les militants d’extrême droite croyaient à une victoire de leur championne. Malgré la défaite, beaucoup se félicitent d’une campagne réussie et du gros score obtenu.

Benjamin König

C’est un des coins les plus chics de Paris, un « lieu d’événements de luxe », le Pavillon ­d’Armenonville, à l’orée du bois de Boulogne, accueillait ce dimanche un raout d’un autre acabit : la soirée électorale du RN. « Si le peuple vote, le peuple gagne », avait martelé la candidate. Et la possibilité d’une victoire de Marine Le Pen avait galvanisé les militants.

À l’approche des résultats, la tension fait son apparition sur les visages d’abord enthousiastes. « Les bruits, on s’en fiche, on essaie de ne pas les écouter et d’attendre 20 heures », se convainc Valentin, 22 ans, responsable régional des jeunes RN à Sedan. « Mais, quoi qu’il arrive, on est fiers de cette campagne qui a fait avancer le camp national », poursuit-il, assurant que « le peuple sait maintenant qu’on est de son côté, et s’ils ne le disent pas ce soir, ils le diront aux législatives ».

Le champagne estampillé « Marine » n’a pas servi à célébrer l’accession de la cheffe du RN à l’Élysée : ce sont des sifflets qui sont montés lorsque le faciès d’Emmanuel Macron est apparu sur les écrans. Le public pousse un soupir de déception, vite effacé par des congratulations. On se tape sur l’épaule, se félicitant d’une campagne qu’on estime « réussie ». Le député Sébastien Chenu, pas bavard, lâche : « On n’a pas à rougir. Ce qui a manqué, c’est sans doute plus de temps pour convaincre les Français et faire véritablement le bilan d’Emmanuel Macron. Cette campagne a été volée aux Français », finit-il sur un air de Donald Trump.

« On a raté le coche »

Pour certains, la désillusion est trop grande. « C’est pas vrai… », enrage Jeanne, 24 ans, qui fulmine : « On passe tout prêt, j’y croyais vraiment. Sans les médias qui ont tous roulé pour Macron, ça passait. C’était peut-être la fois ou jamais. On a raté le coche. » À ses côtés, un ami lâche : « Elle a été tellement mauvaise au débat, c’est pas étonnant… Je lui en veux beaucoup, elle avait cinq ans pour se préparer, pour lui rentrer dedans et connaître ses dossiers. »

Ces interrogations, voire ces doutes sur la capacité de Marine Le Pen à amener l’extrême droite au pouvoir sont toutefois remis à plus tard. « Marine, Marine », s’époumonent les militants lorsqu’elle prend la parole dès 20 h 10 pour reconnaître sa défaite malgré « un grand vent de liberté (qui) aurait pu se lever sur le pays », avant de s’en prendre à ces « deux semaines de campagne aux méthodes déloyales, brutales et violentes ». Selon elle, « avec plus de 41,5 % des voix, ce résultat est en lui-même une éclatante victoire ». Car, malgré la défaite, Marine Le Pen tente de positiver : « Je ne peux m’empêcher de sentir une forme d’espérance », fondant ses espoirs sur le désaveu des Français envers le pouvoir, terreau de la colère sans laquelle l’extrême droite ne peut prospérer.

Vers les législatives

En effet, ce score porte celle-ci à un niveau jamais atteint sous la Ve République, ce qui permet à Marine Le Pen de présenter « le camp national comme la véritable opposition à Emmanuel Macron » et de se projeter sans attendre vers les législatives. « On n’a jamais fait ce score-là, c’est un beau soir », claironnent en réponse de nombreux militants. Quant aux cadres, ils refusent de parler d’une éventuelle alliance avec Éric Zemmour pour les scrutins de juin prochain.

La soirée s’achève rapidement, après quelques bouteilles vidées. Marine Le Pen a dû remiser au placard les célébrations prévues, le convoi des treize cars siglés à son effigie et le défilé dans les « lieux symboliques du lien entre le peuple et l’État ». Mais elle l’assure : « Je poursuivrai mon engagement pour la France et les Français. » La France n’en a pas fini avec les Le Pen.

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L'Humanité

Nice, un sympathisant du Rassemblement National poignarde un religieux

Actu

En ce jour d’élection, dimanche 24 avril, cet activiste de l’extrême-droite azuréenne voulait « tuer Macron » mais a finalement changé d’objectif.

Émilien Urbach

« Il s’appelle Kévin. Il est militant du RN. Il voulait tuer Macron. Il est bipolaire et se revendique juif. Légalement, cet acte peut être qualifié de terrorisme. Légalement, son irresponsabilité pénale, liée à sa situation psychiatrique, devra être discutée. » C’est la réponse de l’avocat du barreau de Paris, Arié Alimi, au tweet du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin suite à l’agression, ce dimanche 24 avril à Nice, du prêtre Krzyzstof Rudzinski.

Touché par une vingtaine de coups de poignard, le pronostic vital du religieux d’origine polonaise ne serait pas engagé. Une religieuse de 72 ans a également été blessée lors de cette attaque perpétrée à l’intérieur de l’église Saint-Pierre D’Arène, située au sud de la ville, rue de la Buffa.

Proche de l’ancien patron local du parti  lepéniste,  Benoit  Loeuillet

L’auteur des faits a été interpellé. Il s’agit d’un certain Kevin Ravenna, 31 ans, sympathisant du FNJ (Front National de la Jeunesse) de Nice, depuis 2017 et proche de l’ancien patron local du parti lepéniste, Benoit Loeuillet, bien connu, sur la côte, pour ses penchants négationnistes.

L’activiste figurait d’ailleurs parmi les jeunes filmés lors d’un reportage télévisé, diffusé en 2018, à propos de l’antenne maralpine du FNJ. Il y tenait des propos racistes et également homophobes, notamment à l’égard du responsable frontiste Florian Philippot, déclarant à son propos : « Moi j’ai une éducation à l’ancienne et les homosexuels ce n’est pas mon délire. »

De graves pathologies psychiatriques

En ce matin du deuxième tour des élections présidentielles en France, l’homme n’a pas seulement voulu s’exprimer dans les urnes en apportant son suffrage à Marine Lepen, cheffe de fil de l’extrême-droite française. Il a spontanément déclaré à la police qu’il avait le projet de « tuer Macron », mais s’était finalement rabattu sur cette église.

Le trentenaire serait, par ailleurs, atteint de graves pathologies psychiatriques ayant nécessité plusieurs hospitalisations. Pour cette raison, la police judiciaire de Nice, écarte pour l’instant la piste d’un acte de nature terroriste mais le Parquet national antiterroriste a néanmoins été avisé de l’affaire. Pour Xavier Bonhomme, le procureur de la République de Nice, «  La prudence s’impose. »

C'est une opération inédite dans la presse française : l'Humanité vous propose tous ses articles en accès libre pendant 10 jours, jusqu'au dimanche 1er mai minuit. L'occasion de découvrir et faire découvrir un média libre. Pour en savoir plus.

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Le Figaro

À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.

Envoyée spéciale à Lviv

Un barbier branché, un magasin de skate, un studio de tatouage et un mini-théâtre: il y a un mois à peine, chaque recoin du centre culturel Dyky Dim était couvert de matelas. La «maison sauvage» en ukrainien, un bâtiment de quatre étages dans le centre historique de Lviv, s’est transformée en refuge improvisé pour des centaines de déplacés fuyant l’invasion russe dans le reste du pays.

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Appréciée des touristes pour son architecture centre-européenne classée au patrimoine mondial de l’Unesco, «la ville aux lions» est devenue un hub humanitaire grâce à sa gare où sont passés une grande partie des 7,7 millions d’Ukrainiens qui ont dû fuir leurs domiciles. Deux mois après le début de la guerre, la vie reprend son cours, interrompue tout de même de temps en temps par des sirènes et parfois par des missiles balistiques. Le 18 avril, une frappe sur un entrepôt militaire et une station-service ont fait 7 morts et 11 blessés, dont un enfant.

Des artistes de Kiev, de Zaporijjia, de Kharkiv viennent chez nous. Tout le monde se mélange, c’est une vraie richesse

À Dyky Dim, il ne reste plus qu’une pièce qui sert d’auberge aux volontaires et réfugiés de passage. Devant le centre, des dizaines de clients enivrés emplissent la rue piétonne, une bière à la main. «Des artistes de Kiev, de Zaporijjia, de Kharkiv viennent chez nous. Tout le monde se mélange, c’est une vraie richesse», se réjouit Olena Kotvytska, la directrice, de sa voix apaisante. Elle avait déménagé de Kiev à Lviv trois jours avant l’invasion. Dehors, le temps est comme suspendu autour de quelques bières et de la musique, qui sont censées adoucir l’interminable attente de l’arrêt des hostilités.

Des résidents excédés

Un peu plus loin, Natalia s’est assise quelques instants sur l’une des terrasses d’un restaurant, là où autrefois les touristes dégustaient les spécialités locales. Un petit sac plastique à côté d’elle, la cinquantenaire aux traits tirés écrit à sa famille sur un petit téléphone à clapet. «Les experts militaires, ils s’y connaissent? Je peux rentrer, non?», veut se convaincre cette déplacée peu bavarde, originaire de la région de Kharkiv, «là où les roquettes tombent. Ça fait un mois et demi que je suis logée dans une école, les gens sont gentils, ils nous accueillent, mais je veux rentrer chez moi», se désole-t-elle.

Si près 5,4 millions d’Ukrainiens sont partis vers l’étranger, 200.000 d’entre eux ont posé leurs valises dans la capitale historique de la Galicie pour attendre la suite. Un défi pour cette ville de 700.000 habitants avant guerre. La mairie commence à mettre en place des camps provisoires constitués de conteneurs financés par la Pologne, qui à terme permettront de reloger un millier de personnes, surtout des familles avec enfants. Mais c’est surtout les Lviviens qui soutiennent à bout de bras leurs compatriotes venus de l’Est.

Dans l’urgence des premiers jours, des milliers d’entre eux ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque, affirment de nombreux habitants au Figaro. Sur les réseaux sociaux, les résidents excédés se plaignent du trafic, des pénuries de logement, des queues interminables, et parfois même de la différence culturelle avec les réfugiés souvent russophones. Contrairement à l’est du pays, qui faisait partie de l’Empire russe puis de l’URSS dès ses débuts, la Galicie n’a, elle, été sous le joug soviétique que de 1939 à l’indépendance en 1991. Sa capitale historique, Lviv, la septième ville du pays, qui se veut «capitale culturelle» de l’Ukraine, est à 90 % ukrainophone.

Épuisement et agacement

«Pour moi, c’est logique d’être patriotique et d’aimer l’Ukraine, mais c’est deux fois plus dur pour les gens de l’Est, qui ont été russifiés de force à coups de famines et de répression», estime Tetiana Pypylets, une activiste originaire de Lviv, venant d’une famille galicienne traditionnelle. Pour cette volontaire, qui organise l’aide humanitaire à l’armée depuis 2014, cette guerre n’est que la continuité de celle qui fait rage depuis huit ans. Son bureau, dans une bibliothèque du centre de Lviv, ne désemplit pas. Une volontaire vient faire le point sur les stocks, un soldat en permission passe dire bonjour, puis une jeune fille inquiète pour son père qui va être envoyé au front récupère des médicaments et un tapis de sol. De sa voix rassurante, Tetiana Pylypets les appelle tous «mon soleil».

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Mais dès que la porte se ferme, l’épuisement et l’agacement se font ressentir. «Chaque fois que j’entends du russe à Lviv, ça me tue un petit peu. Je me balade avec des écouteurs dans la vieille ville», se désole-t-elle, sur un ton grave. Au début, des centaines de personnes venaient fabriquer des tissus de camouflage au premier étage de la bibliothèque. «Plusieurs milliers de mètres carrés», s’exclame-t-elle fièrement. Mais depuis quelques semaines, les volontaires sont retournés au travail. «J’essaye de faire venir des déplacés au moins quelques heures, en organisant des ateliers pour les enfants en parallèle, pour que toutes ces femmes qui attendent ici se rencontrent, discutent tout en aidant, mais pour le moment ça ne marche pas.»

Permettez à ces personnes revenues de l’enfer de se sentir en sécurité et de s’adapter à une nouvelle réalité

Face au ras-le-bol qui monte au sein de la population de sa ville, le maire de Lviv, Andriy Sadovy, a enjoint à ses administrés plus de bienveillance envers les nouveaux arrivants russophones. «Ce ne sont pas des réfugiés, ce ne sont pas des migrants, ils sont venus d’une ville ukrainienne dans une autre ville ukrainienne», a-t-il déclaré sur les réseaux sociaux. «Leurs opinions, leur langue ou leur discours ne doivent pas être jugés. Permettez à ces personnes revenues de l’enfer de se sentir en sécurité et de s’adapter à une nouvelle réalité. Souriez, dites bonjour et acceptez

Déplacée de Kharkiv, Elina, 29 ans, n’ose plus parler en russe dans les taxis de Lviv depuis que l’un des chauffeurs a qualifié les déplacés dont elle fait partie d’«extraterrestres». Son mari, russophone, a rejoint l’armée pour défendre son pays. «C’est dur pour tout le monde, mais il y a tellement d’autres problèmes et de gens à mettre en sécurité, ce n’est pas le plus important», relativise-t-elle. Avant la guerre, beaucoup d’Ukrainiens de l’Est venaient visiter Lviv, cœur touristique du pays, mais pas l’inverse, rappelle la jeune femme, qui estime que «cette guerre nous aura unis». Depuis sa fuite de Kharkiv au début du conflit, elle vit chez des inconnus, deux volontaires devenues «comme sa famille». «Elles m’ont dit, dès que les bombes arrêteront de tomber, on viendra avec toi reconstruire Kharkiv.»

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L'Humanité

Qui sont les potentiels ministres de Marine Le Pen ? Tour d'horizon de son inquiétante garde rapprochée

Actu

Certains sont célèbres à l’extrême droite, d’autres sont les chevilles ouvrières de l’ombre. Tous témoignent à leur façon de ce qu’est le clan Le Pen, et augurent ce que serait le Rassemblement national au pouvoir.

Benjamin König

Jean-Paul Garraud.  Monsieur Justice (aux ordres)

Si Marine Le Pen conquiert l’Élysée, Jean-Paul Garraud sera son garde des Sceaux. Ce magistrat à la brillante carrière (il a été directeur adjoint de l’École nationale de la magistrature et vice-président du tribunal de grande instance de Paris) fait partie des « prises de guerre » que le RN a débauchées chez LR lors des européennes de 2019. Éminence grise de la candidate, Jean-Paul Garraud fait partie du « cabinet noir » de Marine Le Pen. Il est l’auteur du « projet de loi contre l’idéologie islamiste » présenté par le RN début 2021, qui prévoit l’interdiction du voile dans l’espace public et la mise au pas des journaux accusés de « complaisance ». Il est décrit par le constitutionnaliste Dominique Rousseau comme un « magistrat très à droite, qui porte un projet de soumission de la justice au pouvoir politique ». C’est lui qui livrera l’essentiel du combat du RN contre le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel si Marine Le Pen venait à être élue.

Hervé Juvin.  L’Écolo identi-terre

Ce Breton est supposé être l’incarnation du courant localiste du RN, opposé à la mondialisation sauvage. Sauf quand ça lui rapporte, bien entendu. En 2019, la déclaration d’intérêts d’Hervé Juvin témoignait d’un épais portefeuille d’actifs financiers, à savoir plus d’un million d’euros en actions chez Total, Shell, Amazon ou encore Vinci. C’est donc naturellement que Marine Le Pen a cité son nom comme potentiel ministre de l’Écologie… Entrepreneur, investisseur, essayiste, antivax à tendance complotiste, pro-Poutine affiché, Hervé Juvin a bien des casquettes. Il a surtout grenouillé aux marges de la « nouvelle droite » identitaire d’Alain de Benoist avant de devenir eurodéputé RN en 2019. L’« écologie » qu’il défend permet de verdir une vision identitaire du monde. En 2021, il comparait les immigrés à des nuisibles : « Les écosystèmes ne vivent que s’ils sont séparés des autres écosystèmes. Le grand problème d’un écosystème, ce sont les espèces invasives. »

Thierry Mariani.  Le VRP de Poutine et Bachar

Damas, Crimée, Cachemire, Azerbaïdjan… L’ex-LR Thierry Mariani est un vrai globe-trotteur. Le suivre à la trace, c’est découvrir une part de la diplomatie parallèle de l’extrême droite française. Ces réseaux se nouent autour de plusieurs « groupes d’amitié », véritables nids de lobbies. Un temps pressenti aux Affaires étrangères en cas de victoire du RN, le ministère pourrait lui passer sous le nez. Trop poutinolâtre, il embarrasse, en pleine guerre en Ukraine. Lié au Kremlin à travers l’association Dialogue franco-russe, il rencontre Poutine en 2019 pour le cinquième anniversaire de l’annexion de la Crimée. VRP zélé de la Syrie de Bachar Al Assad, dont il relaie la propagande depuis 2011, il est allé jusqu’à appeler à « exterminer les rebelles syriens » au Parlement européen, où il siège depuis 2019. Gavé à la politique du caviar de l’Azerbaïdjan, il est aussi un des principaux promoteurs de ce pays autoritaire et de ses intérêts en France.

André Rougé.  L’ultra-Marine nostalgique

C’est un dur de dur, André, qui vociférait encore, le 20 avril, sur le média réunionnais Linfo.re, que, « si Marine Le Pen est élue, les étrangers n’auront aucun droit en France ». Venu de la droite tendance Debré-Chirac, spécialiste de l’outre-mer, André Rougé a fait partie de nombreux cabinets de ce ministère et a été un proche de Bernard Pons, funeste ministre de la tuerie de la grotte d’Ouvéa, en 1986. Cadre dirigeant durant plus de quinze ans chez Bouygues Construction, il est aujourd’hui député européen et dirige le groupe secret des Horaces, ces experts hauts fonctionnaires au service de Marine Le Pen. Pas bégueule, celle-ci lui a réservé, en cas de victoire, un poste à sa mesure : un grand « ministère d’État de l’outre-mer et de la politique maritime » aux relents colonialistes, ce qui n’est pas pour déplaire à celui qui avait commencé son parcours politique au Parti des forces nouvelles, né en 1974 d’une scission du… FN.

Caroline Parmentier.  La tradi maurrassienne

Méconnue du grand public, celle que Marine Le Pen appelle sa « quasi-sœur » est un élément central de l’entreprise de normalisation du RN. Après avoir passé trente et un ans à Présent, le quotidien du catholicisme traditionaliste tendance Charles Maurras et Action française, elle est chargée du service de presse du RN depuis 2018. Une tâche peu aisée tant les relations demeurent tendues avec une partie des journalistes. Sous ses airs affables, Caroline Parmentier est surtout une convaincue, une extrême-droitarde tendance Maurras. C’est une extrémiste qui défend Éric Zemmour lors de « l’affaire des prénoms » en pourfendant, selon ses termes, « l’africanisation et la maghrébisation des prénoms en France (…) qui sont un signe avancé de grand remplacement ». Si Marine Le Pen est élue, Caroline Parmentier est promise à la fonction de cheffe du service de presse de l’Élysée. Tout en abhorrant la République.

Philippe Olivier.  L’éminence grise et brune

Malgré une incartade au MNR de Bruno Mégret lors de la scission de 1998, puis une autre auprès de Dupont-Aignan entre 2012 et 2015, Philippe Olivier est un ancien de la maison FN : il y est entré en 1979, à 18 ans, y a exercé plusieurs fonctions de cadre dans les années 1990, puis est revenu au bercail dans les années 2000. Rival de Florian Philippot, cet adepte d’une ligne identitaire et droitière est devenu, à partir de 2015, le premier conseiller de Marine Le Pen, dont il est aussi le beau-frère : il est marié depuis 1999 à Marie-Caroline, l’aînée des Le Pen. Issu de la nouvelle droite du Grece (Groupement de recherches et d’études pour la civilisation européenne), le ferment idéologique du retour de l’extrême droite française, il est surtout la tête pensante de la communication lissée de Marine Le Pen, tout en promouvant une ligne fermement identitaire, et en restant plutôt adepte de l’union des droites : il est d’ailleurs proche de Marion Maréchal.

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L'Humanité

Le Pen à l’Élysée : ne laissons pas faire

Premier plan

PRÉSIDENTIELLE Pour la troisième fois en vingt ans, le second tour opposera une droite libérale et l’extrême droite. Le débat du 20 avril a confirmé le caractère arrogant et antisocial du président sortant, mais surtout ce que serait un pouvoir antirépublicain et xénophobe.

Benjamin König

«NON ! » C’était il y a vingt ans jour pour jour, le 22 avril 2002, ce cri de refus et de colère mêlés écrit en lettres capitales en une de l’Humanité, en dessous du visage de Jean-Marie Le Pen barré d’une croix rouge. Vingt années ont passé, et c’est sa fille qui s’avance pour la seconde fois, après 2017, au second tour de l’élection présidentielle. Vingt années qui ont considérablement changé le rapport de forces et la ­situation politique. Car, cette fois, malgré un écart d’environ 10 points (55-45, selon le dernier rolling Ifop), le pire n’est pas à écarter.

Ce qui paraissait impossible est devenu plausible, ce qui semblait monstrueux est banalisé, ce que l’on pensait ­indicible se prononce à voix haute. Traversée par une crise profonde, une France divisée, minée et écœurée par quarante ans de politiques (néo)libérales n’écarte plus la possibilité d’élire l’héritière de l’extrême droite française. Une extrême droite qui trouve ses racines à Vichy et dans l’OAS, et qui, plus près de nous, agrège des tenants de la « nouvelle droite » et des identitaires.

Par dépit, par dégoût, par rejet du président sortant Emmanuel Macron, qui aura tant fait pour jeter les Français dans les bras de l’extrême droite – comme ses deux prédécesseurs. Par division aussi, et éclatement de forces de gauche affaiblies, dont les électeurs déboussolés hésitent souvent entre abstention (estimée à 26,5 % selon l’Ifop), vote blanc ou vote barrage. Marine Le Pen a forgé un masque, celui de la respectabilité et de la « mère de ­famille », comme elle promet de gouverner. Mais son projet reste le même : la mise à bas de tout ce qui constitue la nation, le droit et la République.

avec ce gouvernement, « les étrangers n’auront plus droit à rien»

« Justice, presse, Europe ou immigration : tout son projet vise à sortir du cadre de l’État de droit », analyse le constitutionnaliste Dominique Rousseau. Le premier jour d’une présidence de Marine Le Pen serait d’abord celui d’une série de déplacements symboliques pour inscrire son pouvoir dans l’histoire de la France. « J’irai à la basilique de Saint-Denis, symbole de la royauté, aux Invalides, symbole de l’Empire, et devant la statue du général de Gaulle, symbole de la République », a-t-elle promis, afin de « créer l’unité du peuple français (…) dans l’histoire qui est la nôtre ».

Dans un tract intitulé « Marine présidente, ses premières décisions à l’Élysée », la cheffe du Rassemblement national détaille ses priorités entre le 24 avril et juin, les élections législatives se tenant les 12 et 19. C’est par la formation d’un « gouvernement d’union nationale », avec à sa tête un premier ministre qu’elle décrit comme « politique et patriote », que débuterait son quinquennat. Un gouvernement qu’elle veut resserré autour de « quinze ministres et de secrétaires d’État », dont pourraient faire partie un Éric Ciotti ou un André Rougé, qui entend « faire comprendre aux étrangers que la France n’est pas un eldorado pour venir ne rien faire » et que ceux-ci « n’auront plus droit à rien ».

Puis viendraient ses deux premiers actes politiques : un déplacement à Bruxelles et le lancement du référendum contre l’immigration, baptisé « C2I » pour « citoyenneté, identité, immigration ». Auprès de l’Union européenne, Marine Le Pen entend affirmer systématiquement la « primauté du droit national sur le droit international et communautaire ». Ce que le juriste Benjamin Morel analyse comme un « Frexit de fait », puisque « l’UE n’est pas un État mais un ordre juridique ». Elle compte également annoncer la réduction de 5 milliards d’euros de la contribution française au budget de l’UE, et, avec ses alliés hongrois et polonais, « initier l’Europe des nations libres », écrit-elle pompeusement.

À Bruxelles, Marine Le Pen veut aussi imposer sa mesure de baisse de la TVA sur l’énergie pour la porter à 5,5 %. Or, la directive TVA ne permet pas de réduire les taux en ce qui concerne les produits « préjudiciables à l’environnement », comme les carburants et le fioul. Surtout, à l’égard de cet impôt injuste comme de sa prétendue augmentation des salaires, c’est un tour d’illusionniste que prévoit Marine Le Pen, puisqu’elle refuse de mettre à contribution le capital tout en s’engageant à rembourser une dette à laquelle elle a fait allégeance. Ces mesures ouvriraient, en outre, une procédure d’infraction contre la France et d’éventuelles sanctions, comme pour la Pologne et la Hongrie, modèles revendiqués.

Mais c’est avec le triptyque référendum contre l’immigration, suivi de la loi « sécurité-justice » puis la loi « visant à combattre l’idéologie islamiste » que débuterait véritablement le saccage de l’État de droit. Pour Dominique Rousseau, « il est normal qu’elle place en tête des priorités ce référendum, car ce qu’elle propose est contraire à la Constitution. Elle a besoin de modifier le cadre constitutionnel pour imposer ses projets et mettre en avant le principe de discrimination ». Celui-ci aurait, en effet, pour but d’inscrire dans la loi fondamentale la « maîtrise de l’immigration » et de mettre en place la préférence ­nationale, rebaptisée priorité nationale, en matière d’emploi, de logement et d’aides sociales, ce qui nécessite de déroger au principe d’égalité des citoyens hérité de la Révolution. Ce projet prévoit également l’interdiction des régularisations, l’expulsion des clandestins, des étrangers n’ayant pas travaillé depuis un an, la suppression de l’aide médicale d’État, du regroupement familial et la restriction du droit d’asile. Le simple fait d’être sans papiers ­constituerait un délit, rendant ainsi toute personne expulsable, et toute aide pénalement répréhensible. « Tout ce projet – il suffit de le lire – est en contradiction avec l’identité de la France telle qu’elle est inscrite dans la Déclaration des droits de l’homme : il remet en cause radicalement ce qui fait la France depuis 1789 », décrypte Dominique Rousseau.

« Elle ne pourra pas faire ce référendum, sauf à faire un coup d’État »

D’autant que Marine Le Pen compte faire usage de l’article 11 de la Constitution pour mettre en place ce référendum, car l’article 89 impose la participation du Parlement. Or, la jurisprudence est claire : toute modification de la loi fondamentale par référendum, via l’article 11, n’est pas possible. « Impossible n’est pas français », a répondu Marine Le Pen à ce propos, suggérant qu’elle était prête à violer la Constitution. « Elle ne pourra pas faire ce référendum, sauf à faire un coup d’État», alerte le constitutionnaliste. Ce qui ne semble pas faire peur à son entourage : sur le média d’extrême droite TV Libertés, l’avocat Pierre Gentillet, un proche de Thierry Mariani et de Jean-Paul Garraud (promis au poste de garde des Sceaux par Marine Le Pen), estimait le 8 avril que « l’État de droit est une fable » et qu’ « à la condition de mettre au pas le Conseil constitutionnel, nous pourrons tout faire ».

« Tout faire », ce sont donc les lois « sécurité-justice » et « lutte contre les idéologies islamistes », prévues dans la foulée, qui constitueraient le deuxième étage de la fusée. La première loi prévoit la présomption de légitime défense pour policiers et gendarmes, les peines planchers, la construction de 25 000 places de prison, le rétablissement de la loi « anticasseurs » de 1970, qui institue une responsabilité pénale pour tout organisateur ou participant – même pacifique – à une manifestation en cas de violences.

ce quinquennat ouvrirait la voie au retour de la peine de mort et à l’interdiction de l’IVG

Le programme de Marine Le Pen prévoit également d’introduire la notion de « coauteur » d’une infraction, ainsi que « la soumission de la justice au pouvoir politique, notamment des procureurs, qui seraient en quelque sorte des préfets de justice », analyse Dominique Rousseau. Le texte contre « les idéologies islamistes », rédigé par Stéphane Ravier (passé depuis chez Zemmour) et Jean-Paul Garraud, prévoit bien, malgré la récente reculade médiatique de Marine Le Pen, l’interdiction des « signes et tenues ostentatoires des idéologies » – donc une djellaba ou un voile, assimilés à un « outil de propagande » – dans l’ensemble de l’espace public. Aucun pays au monde n’applique une telle mesure. Dans cette loi, déposée à l’Assemblée nationale en février 2021, figurent également l’interdiction de toute pratique ou publication de ces « idéologies », qui ne sont définies que de façon très floue via une « incompatibilité qui peut exister avec les droits, libertés et principes » inscrits dans la Constitution, ouvrant ainsi la voie à un arbitraire généralisé.

Les deux premières semaines d’une présidence de Marine Le Pen sont donc loin de la « concorde nationale » ressassée sur les plateaux par la candidate. La liberté de la presse serait rapidement mise en cause, elle qui a déclaré au cours des derniers jours de la campagne « assumer de décider qui est journaliste et qui ne l’est pas ». À l’Assemblée, elle a d’ailleurs déposé, en mai 2021, un amendement visant à punir de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende toute « publication, diffusion ou reproduction (…) d’une information soumise au secret de l’enquête ou de l’instruction ». Un recul sans précédent qui signifierait la mise au pas de la presse.

De même, la « révolution référendaire » qu’elle promeut pourrait ouvrir la voie au retour de la peine de mort ou à l’interdiction de l’IVG. À ce propos, si Marine Le Pen assure n’avoir « jamais souhaité un recul sur la possibilité pour les femmes de recourir à l’IVG », ses votes parlent pour elle. En novembre 2020, alors que le Parlement européen examine une résolution condamnant l’interdiction quasi générale de l’avortement en Pologne, les 23 eurodéputés du RN – dont Marine Le Pen – ont voté contre. Idem en ce qui concerne les violences faites aux femmes, prétexte, là encore, à une stigmatisation des immigrés : les eurodéputés RN ont voté contre une résolution adoptée en 2021 au Parlement européen afin de lutter contre le harcèlement au sein des institutions de l’UE.

Et puis, il y a tout ce que l’extrême droite, quand elle est au pouvoir, produit d’insidieux ; ces discours de haine poisseux, l’unité de la « patrie » face aux étrangers, aux immigrés, aux femmes, à celles et ceux désignés comme des « Français de papier ». Au-delà même du viol de la Constitution, de la sortie de l’État de droit, de la mise au pas des syndicats de travailleurs, de la presse, c’est dès l’école qu’un tel régime d’extrême droite tenterait d’imposer ses vues. Dans une proposition de loi de février 2021, base de son programme, Marine Le Pen écrivait que l’école, dont elle veut engager la « restauration » dès début juin, était appelée à « faire naître, développer et affermir les sentiments patriotiques et la conscience de l’unité nationale ». Quoi que l’on pense d’un pompier pyromane nommé Emmanuel Macron, Le Pen, vingt ans après, c’est toujours NON !

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Le Figaro

Covid-19 : 8737 nouveaux cas en 24 heures, 178 morts dans les hôpitaux français

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Baisse des hospitalisations en France, Emmanuel Macron évoque une possible réintégration des soignants non-vaccinés, Shanghai isole aussi les cas négatifs ... Le Figaro fait le point ce lundi 2 mai sur les dernières informations liées à la pandémie de Covid-19.

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23.211 patients hospitalisés en France

La pression sur les hôpitaux continue de diminuer en France, selon les données de Santé publique France. Au total, les hôpitaux français comptaient ce lundi 23.211 patients touchés par le Covid, contre 23.327 la veille. Parmi eux, 1511 étaient admis en soins critiques, dont 139 admissions lors des dernières 24 heures. Le décompte macabre de la pandémie se poursuit: 178 morts sont à déplorer dans les hôpitaux lors des dernières 24 heures. 8737 nouveaux cas ont également été détectés ce lundi.

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Emmanuel Macron évoque une possible réintégration des soignants non-vaccinés

Six mois après l'entrée en vigueur de la suspension des soignants non-vaccinés contre le Covid-19, l'exécutif donne un peu de visibilité à cette population. Interrogé à l'occasion d'un déplacement dans les Hautes-Pyrénées, vendredi dernier, Emmanuel Macron s'est exprimé sur une possible réintégration de ces professionnels.

«Quand on ne sera plus en phase aiguë [de l'épidémie, NDLR], on le fera», a indiqué le chef de l'État au Français qui l'interrogeait, dans une séquence relevée notamment par nos confrères de BFMTV. «Vis-à-vis des autres soignants qui se sont fait vacciner, qui ont fait l'effort aussi, déontologique, qui a été porté par les ordres médicaux, on ne peut pas, alors qu'il y a encore des cas, réintégrer tout de suite», s'est-il justifié. «On est aujourd'hui en train de continuer à descendre» la courbe des cas, mais il est encore trop tôt, a semblé indiquer Emmanuel Macron. «Si ça continue de baisser dans les prochaines semaines, on ira dans cette direction», a-t-il ajouté, lors du même déplacement.

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Submergé par le Covid, Shanghai isole aussi les cas négatifs

Shanghai a fait état lundi de 7137 nouveaux cas positifs, un chiffre en léger repli sur 24h. Largement épargnée depuis deux ans, la Chine affronte ces dernières semaines sa pire flambée épidémique depuis le printemps 2020. Dans la métropole de Shanghai, de loin la plus touchée et dont les 25 millions d'habitants sont confinés depuis un mois, toute personne testée positive, même asymptomatique, est envoyée dans un centre de quarantaine collective - au confort et à l'hygiène variables. Il arrive que des habitants soient mis dans des cars en pleine nuit pour être évacués. Beaucoup d'habitants sont exaspérés par ces mesures d'isolement. D'autant qu'un test négatif n'est plus forcément synonyme de tranquillité. Plusieurs personnes testées négatives ont raconté à l'AFP avoir été forcées de quitter leur domicile pour s'isoler en dehors de Shanghai. Certaines à des centaines de kilomètres de la ville.

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Jalousie : à quel moment devient-elle «pathologique» ?

PSYCHOLOGIE - Dans le couple, en amitié, ce sentiment extrêmement répandu peut vite devenir envahissant. Quand faut-il s'en inquiéter ?

La capsule de Perseverance retrouvée sur le sol martien

La coque arrière et le parachute du rover Perseverance de la Nasa ont été pris en photo grâce à un petit drone capable de voler dans l’atmosphère raréfiée de Mars.

Covid-19: la baisse des contaminations se confirme

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

L'Humanité

« Priorité nationale », la préférence pour le mensonge

Actu

Colonne vertébrale du programme de la candidate RN, son rejet de l’immigration s’appuie sur des contrevérités économiques.

Cyprien Boganda

Tous les efforts de « dédiabolisation » n’y changeront rien : la haine des immigrés constitue toujours le socle idéologique du programme lepéniste. Forgée dans les années 1980, la « préférence nationale » (rebaptisée « priorité nationale ») vise à priver les populations étrangères de nombreux droits (emploi, ­logement, prestations sociales), sous le prétexte d’améliorer le sort des Français. Le raisonnement s’appuie sur des présupposés fallacieux.

1. Le mythe des étrangers « voleurs de travail »

Dans son discours, l’extrême droite attribue la précarité des Français et leurs difficultés à trouver du travail à une prétendue « submersion » migratoire. « L’immigration à bas coût est utilisée depuis des décennies pour peser à la baisse sur les salaires », déclarait Marine Le Pen, le 10 octobre 2021. De même, son programme vise à garantir une « priorité nationale à l’emploi des Français », ou, pour le dire autrement, à garantir aux travailleurs français un accès privilégié à l’embauche : « Il faut que les chefs d’entreprise comprennent que, quand on a 5 millions de chômeurs, il faut aussi que ce soient les Français qui puissent trouver un emploi », martèle la candidate.

Dans un raisonnement simpliste où un pays disposerait d’un stock fini d’emplois à partager, toute hausse de l’immigration se traduirait uniquement par une concurrence accrue sur le marché du travail, avec, à la clé, une baisse sensible des postes disponibles et des salaires. Sauf que la réalité ne correspond pas à ce schéma, rappelle Anthony Edo, économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales et spécialiste des questions migratoires : « L’arrivée de nouveaux travailleurs stimule aussi l’activité économique par l’accroissement de la taille de marché qu’elle induit et exerce, en retour, des effets positifs sur les salaires et l’emploi. » Le spécialiste l’assure : « La plupart des études concluent que l’immigration n’a pas d’incidence sur le salaire ou l’emploi moyens des natifs. »

Le chercheur prend soin de préciser que ces résultats portent sur des flux migratoires « plutôt modestes, stables et parfaitement anticipés », ce qui est le cas de la situation française depuis des décennies. En cas d’arrivées plus massives (comme en Turquie après l’arrivée des réfugiés syriens en 2012), les effets sur le marché du travail sont plus importants, du moins à court terme. Il n’en reste pas moins qu’ils s’estompent avec le temps… et que, surtout, il s’agit d’événements par nature exceptionnels, qui n’ont rien à voir avec la situation française actuelle.

2. Opération intox sur le logement social

Dans son programme, Marine Le Pen compte appliquer la priorité nationale dans le secteur du logement social. Réserver ce type de logement à des foyers « dont au moins l’un des parents est français » permettra, selon elle, de « remettre sur le marché les 620 000 logements sociaux occupés par des étrangers ». Ce chiffre, censément tiré d’une étude de l’Insee datée de 2017, n’existe tout simplement pas. Par ailleurs, une telle mesure supposerait soit que l’on expulse de force les personnes concernées de leur logement, soit que l’on attende qu’elles quittent les lieux d’elles-mêmes. Les responsables du Rassemblement national (RN) assurent privilégier la seconde option. Mais cette dernière est irréaliste : le taux de rotation dans le parc HLM (c’est-à-dire la proportion de ­logements remis en circulation chaque année) chute régulièrement, en raison de l’explosion des loyers dans le parc privé. En 2020, par exemple, seuls 345 000 ménages ont quitté leur HLM. Même à supposer que la totalité d’entre eux soient étrangers (ce qui est parfaitement absurde), on serait encore loin des comptes imaginés par le RN…

3. Le coût fantasmé de l’immigration

Selon le RN, l’immigration « coûterait » à la France jusqu’à 70 milliards d’euros par an, un chiffre farfelu. Pour mesurer ce coût, il faut comparer le volume d’impôts et de cotisations sociales payés par les immigrés avec les prestations sociales qu’ils perçoivent ­(allocations chômage, familiales, aides au logement, etc.). Précisons qu’un tel chiffrage, au-delà de son caractère hautement inflammable (en raison du risque de récupérations politiques), est malaisé sur le plan méthodologique. Les études aboutissent donc à des chiffrages différents, mais aucune analyse sérieuse n’atterrit sur les sommes exorbitantes avancées par le RN. Mieux, en décembre 2021, l’OCDE estimait que, dans vingt-cinq pays passés au crible (dont la France), la « contribution fiscale des immigrés est supérieure aux dépenses consacrées à leur protection sociale, leur santé et leur éducation ». Quoi qu’il en soit, un débat sur l’immigration ne peut se réduire à une querelle de chiffres : c’est bien d’un choix de société qu’il s’agit.

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Droits et libertés : le cortège de la haine derrière Le Pen

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Une victoire, désormais possible, de la candidate du RN à la présidentielle ouvrirait la porte aux pires atteintes aux droits et libertés. Sous la pression des différents courants de l’extrême droite, les discours les plus rances seraient banalisés et les actes de violence et agressions xénophobes des groupuscules radicaux ne manqueraient pas de se multiplier.

Florent LE DU

Avec Marine Le Pen, c’est toute l’extrême droite française qui arriverait au pouvoir. Au-delà d’un programme qui cible déjà les minorités, matraque la démocratie et l’État de droit, envisager les conséquences d’un Rassemblement national aux commandes de la France nécessite de voir plus loin. D’observer à quel point ses alliés à l’international ont ravagé les droits et les libertés (voir page 19). De connaître l’histoire de ce mouvement, fondamentalement raciste, antisocial, antiféministe. De mesurer l’influence des différents courants qui la composent, et auxquels Marine Le Pen s’appliquera à donner des gages.

Trois projets d’attentats déjoués en 2021

Des chapelles qui n’ont rien de républicain. « Dans cette galaxie d’extrême droite, il y a des identitaires, des néonazis, des monarchistes, les anciens du GUD (Groupe union défense), l’Action française…, énumère le sociologue Erwan Lecœur, spécialiste de l’extrême droite. Ces gens-là se disent empêchés d’exprimer leurs idées, d’agir, y compris violemment, dans leur objectif de “protéger le peuple”. Bien entendu, l’arrivée de Marine Le Pen au pouvoir les libérerait. » Le déchaînement de la haine et des violences pourrait être la première conséquence de sa victoire à la présidentielle.

[va:Notre dossier Marine Le Pen:https://www.humanite.fr/mot-cle/marine-le-pen-la-verite-du-projet]

Sous l’effet de la banalisation de l’extrême droite, la fureur protofasciste se répand déjà de plus en plus. Les agressions, les rixes, les intimidations sont en constante augmentation depuis cinq ans, particulièrement depuis janvier 2021. L’année dernière, trois projets d’attentats liés à l’extrême droite ont été déjoués, selon le ministère de l’Intérieur. Certains sont passés à l’acte, comme le militant RN Claude Sinké, qui a attaqué la mosquée de Bayonne en 2019. Les épisodes sont nombreux, encore récemment avec le meurtre de l’ex-rugbyman Federico Martin Aramburu, le 19 mars, dont Loïk Le Priol, militant bien connu des réseaux fascistes, est à ce jour le principal suspect. Erwan Lecœur, qui observe de près ces groupements, constate que se multiplient « les loups solitaires, les groupuscules fascistes, des personnes qui sont en train de se préparer à passer à l’action, qui fourbissent des armes, lancent des appels sur la fachosphère. La normalisation de l’extrême droite leur a donné un sentiment de légitimité, une accession au pouvoir serait perçue comme un feu vert au déchaînement de leur haine ».

Les cibles sont connues : les militants antifascistes et féministes, les musulmans, les immigrés, les homosexuels, les non-Blancs, « et tous ceux qui les défendent », ajoute le sociologue. « Contre les syndicalistes et militants de gauche également, développe Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune Garde, organisation antifasciste créée en 2018. Attaquer quiconque remettrait en cause l’ordre économique et social, l’exploitation salariale est dans leur ADN. Les attaques sur les piquets de grève, les mobilisations sociales dans les facs, les usines, sont régulières et ils voudront d’autant plus les réduire au silence s’ils sont au pouvoir. »

Connexions avec des réseaux fascisants

Diviser pour mieux régner, un adage dont les victimes seraient nombreuses. La préférence nationale ou l’interdiction du voile figurent déjà dans le programme de Marine Le Pen, mais nul doute que l’extrême droite ira plus loin. « S’ils ne sont pas en capacité de répondre aux attentes sociales notamment, il est absolument certain qu’ils appuieront sur la touche “bouc émissaire” et feront passer des mesures réduisant les droits des minorités », avance le sociologue Ugo Palheta. La notion floue de « lutte contre la propagande islamiste », qui brouille les frontières entre islam et terrorisme (le voile est par exemple défini comme « uniforme islamiste »), ouvre la voie à des discriminations structurelles à l’égard des musulmans. Les droits des femmes pourraient aussi être remis en question. « Rien que sa victoire pousserait des médecins réfractaires à s’autoriser de refuser les avortements », affirme Nadya Salm, présidente de l’association Rose d’espoir. La candidate RN n’exclut pas un référendum pour revenir sur le droit à l’avortement, comme sur la peine de mort ou l’abrogation du mariage pour tous, que des élus RN refusent déjà parfois de célébrer. Ces consultations, Marine Le Pen a pour objectif de les transformer en plébiscites, en muselant les oppositions et en s’appuyant sur ses relais médiatiques.

Erwan Lecœur alerte aussi sur les pressions qu’exerceraient les différentes mouvances de l’extrême droite : « Ils vont exploser sur la scène politique, médiatique, sociale et veulent pour une partie d’entre eux déclarer la guerre religieuse. Marine Le Pen leur devra une partie de sa victoire et enverra des gages. » La traduction concrète pourrait être des plus graves, insiste le chercheur : « Comme s’attaquer à ceux qui ne seraient pas dans la ligne que dicte le pouvoir, ce qu’ont fait presque tous les régimes d’extrême droite. Des associations dissoutes, des fonctionnaires mis en congé, voire des mesures de rétention sur des groupes de personnes, justifiées par des troubles que le gouvernement mettra en scène. » Des connexions existent déjà entre la candidate du RN et ces réseaux fascisants. Des anciens de l’ultraviolent GUD, Axel Loustau et Frédéric Châtillon, figurent même dans son premier cercle. Début avril, elle s’affichait aussi aux côtés de Thibaud Rufra, leader du groupe néonazi des Strasbourg Offender.

Le risque de voir les forces armées aux ordres

Plus que ces pressions, des personnalités comme Éric Zemmour pourraient jouer un rôle direct dans la politique de Marine Le Pen. Le maurrassien, qui a réuni 7 % des suffrages au premier tour de la présidentielle, ne s’en cache pas. Pour écarter l’épouvantail, la candidate du RN a réfuté l’idée de voir les membres de Reconquête ! intégrer son gouvernement. « Mais il est évident qu’elle devra faire des accords politiques, en premier lieu avec eux, et donc faire des concessions », assure le politologue Stéphane François. « S’il réclame un ministère de la Remigration, Le Pen sera-t-elle en mesure de dire non ? » s’interroge la philosophe Juliette Grange.

La politique autoritaire de l’extrême droite reposerait de plus sur une police et une armée idéologiquement convaincues. Selon une étude du Cevipof, plus de 60 % des policiers et militaires glisseraient un bulletin Marine Le Pen le 24 avril. Elle leur promet des moyens décuplés, des armes (y compris pour les polices municipales, qui deviendraient obligatoires dans les villes de plus de 10 000 habitants) ou encore une « présomption de légitime défense ». Un policier n’aura plus à prouver que son acte était « nécessaire à sa protection » et « proportionnelle à la gravité de l’attaque ». Une mesure dangereuse qui ouvrirait grand les portes de l’impunité, du libre arbitre et des violences policières.

Des violences ignorées du pouvoir

Un appareil répressif au service d’une politique qui pourrait rapidement se révéler brutale et autoritaire. « En fermant aussi les yeux sur les violences des groupes fascistes », ajoute Raphaël Arnault, qui craint le pire, notamment en repensant aux deux tribunes de militaires parues dans « Valeurs actuelles » en avril 2021. Ceux-ci prônaient l’intervention de l’armée pour « protéger nos valeurs civilisationnelles », face à « l’islamisme et (aux) hordes de banlieue » qui prépareraient selon eux une « guerre raciale ». Un « constat sans concession mais juste », a rapidement répondu Marine Le Pen, avant d’appeler les signataires à « se joindre à nous pour prendre part à la bataille qui s’ouvre ». Erwan Lecœur voit dans ces déclarations un risque immense de voir l’armée et « les nombreux militants d’extrême droite qui revendiquent la guerre raciale » ainsi autorisés à intervenir, notamment dans les banlieues populaires. « Cela peut aboutir à une guerre ethnique et religieuse immédiate, mesure-t-il. C’est le cas en Inde, où le pouvoir s’en dédouane, dit que ce sont les groupes religieux qui le font mais ne fait rien pour les en empêcher. » (Voir « HM » n° 801)

Si nul ne peut savoir jusqu’où ira l’extrême droite au pouvoir, les conséquences d’une victoire ici exposées ne relèvent en rien du fantasme. Son programme, ses déclarations, la nature de son projet comme de la fachosphère le démontrent. Prendre le risque de voir ce qu’il adviendrait serait un pari mortifère. Le 24 avril, un seul bulletin de vote est à disposition des citoyens pour l’empêcher. Un geste difficile, mais absolument nécessaire.

 

"L'hypothèse d'une victoire de Marine Le Pen existe"

Spécialiste des comportements électoraux et des attitudes politiques, Bruno Cautrès analyse les ressorts du vote pour l’extrême droite, sa possible victoire et pointe le risque d’une abstention des électeurs de gauche.

Bruno Cautrès

Chercheur CNRS au CEVIPOF

L’élection de Marine Le Pen et l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite semblent ne plus relever de l’irréaliste. Ce risque est-il important et comment analysez-vous les résultats et la situation qui en découle ?

Le premier point, c’est que ce résultat n’est pas étonnant si vous prenez toutes les données d’enquête du Cevipof. On voit à quel point il y a un sentiment à la fois de crise sociale et d’insatisfaction sur le fonctionnement de la démocratie. Donc il n’est pas étonnant que se qualifie au second tour, pour la deuxième fois de suite, quelqu’un qui veut parler au nom de la question du pouvoir d’achat et qui se positionne comme la voix du peuple face à un Emmanuel Macron décrit comme le président des riches et d’une France qui n’a pas de souci. Ce résultat est inscrit dans la longue durée, c’est tout sauf une surprise. Le deuxième point est qu’elle se qualifie avec un meilleur score qu’en 2017, alors qu’elle a eu affaire à une concurrence difficile au sein même de la droite extrême.

Cela lui donne-t-il la possibilité de l’emporter ?

Ce n’est pas l’hypothèse la plus probable, mais elle existe. La grande différence avec 2017, c’est qu’à l’époque cette probabilité était de 0. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Cela dit, il y a pour Marine Le Pen plusieurs marches à franchir.

Lesquelles ? Vous parliez de concurrence, mais Éric Zemmour apporte des réserves de voix…

Oui, à condition d’abord qu’elle récupère 100 % des votes qui se sont portés sur elle et Éric Zemmour. Elle peut aussi compter sur les votes qui viennent de Nicolas Dupont-Aignan, et peut-être sur environ 20 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Cela l’amène déjà autour de 45 %. On ne sait pas bien, ensuite, quelle sera sa capacité à aller piocher chez les électeurs de Mélenchon au titre d’une colère commune. D’abord, car les électeurs qui se sont portés sur lui, insoumis mais aussi écologistes, socialistes et communistes qui l’ont fait au titre du vote utile, partagent une vision de la société qui est tout à fait antinomique avec celle de Marine Le Pen. Cela peut venir, par contre, d’abstentionnistes.

Précisément, sa stratégie consiste-t-elle en un « référendum anti-Macron » ?

C’est ce qu’elle joue : il y aura des votes qui se porteront sur elle en raison de ce « dégagisme anti-Macron ». Dans quelle proportion, c’est l’inconnue… Cela dépendra aussi de la mobilisation par Emmanuel Macron des électeurs, notamment du centre gauche. Cela va être compliqué malgré ses efforts, en tout cas en termes de communication. C’est l’autre inconnue : l’abstentionnisme et le vote blanc à gauche seront des éléments très importants.

Marine Le Pen se présente comme la candidate du pouvoir d’achat, de la défense de la démocratie et des libertés. Quelle lecture faites-vous de ce discours ?

Ce qui est sûr, c’est qu’elle a consacré beaucoup d’efforts à changer sa communication pour en faire celle d’une future cheffe d’État, en disant qu’on ne « gouverne pas contre les gens » et qu’elle ne serait pas une présidente qui crée des tensions. C’est le message qu’elle veut faire passer, en tout cas. Cela la rend d’autant plus redoutable. Si elle atteint la barre des 45 %, voire plus, c’est énorme : cela signifie qu’il y aura un avant et un après 2022.

 

Ailleurs dans le monde

Les droits des travailleurs, ceux des femmes, des migrants et la démocratie en général sont la cible des principaux alliés de la candidate d’extrême droite à l’échelle internationale.

À l’occasion de son meeting d’entre-deux-tours le 14 avril à Avignon, Marine Le Pen n’a pu s’empêcher de sortir les violons. « Sa » France, jure-t-elle avec emphase et passion, redeviendra une « puissance de paix, l’ambassadrice du respect des peuples, le défenseur des sans-voix, l’artisan d’un dialogue entre les nations ». Puis de promettre qu’elle luttera pour que l’Inde intègre le Conseil de sécurité de l’ONU, de même qu’un pays africain, et pourquoi pas le « Sénégal », milite-t-elle encore. Bien sûr, aucun de ses amis au pouvoir, à l’échelle internationale, n’a promu cet agenda digne de la Conférence tricontinentale organisée à Cuba en 1966, préparée par Mehdi Ben Barka et Che Guevara.

La galaxie de Marine Le Pen, les chefs d’État ou de gouvernement qu’elle fréquente, admire ou courtise, s’appellent Jair Bolsonaro au Brésil, Donald Trump aux États-Unis, Viktor Orban en Hongrie ou Matteo Salvini en Italie, liste non exhaustive de ce qui se fait de pire en termes d’atteintes à la démocratie, aux droits des travailleurs, à ceux des femmes et bien sûr des migrants, qu’ils soient économiques ou demandeurs d’asile.

À Budapest ou à Varsovie, les ultraconservateurs au pouvoir n’ont cessé de rogner les droits sociaux et syndicaux, de peser de tout leur poids pour limiter les contre-pouvoirs, qu’il s’agisse des médias ou de la justice. La mise au pas de la Cour suprême en Pologne ou la baisse drastique du nombre de salariés couverts par une convention collective en Hongrie ne sont que des exemples parmi beaucoup d’autres. Comme Bolsonaro (contre lequel la quasi-totalité des partis politiques jusqu’à la droite sont contraints de s’unir autour de Lula pour tenter de le déloger) ou Trump, Marine Le Pen dénonçait il y a cinq ans les « avortements de confort ». Les autocrates en herbe d’Europe de l’Est travaillent déjà à la limitation maximale du droit à l’interruption volontaire de grossesse, quitte à l’interdire, comme l’ont fait les ultraconservateurs polonais en 2020.

Quant à son ami Matteo Salvini, en Italie, ministre de l’Intérieur de 2018 à 2019 et chef de la Ligue, il est actuellement jugé pour « kidnapping », après avoir laissé des bateaux d’exilés errer en mer pendant une semaine. Ces politiques hostiles aux migrants « non européens », également observées en Hongrie ou en Pologne, ont une autre conséquence, bien plus perverse. Mis sous pression des partis d’extrême droite parfois aux portes du pouvoir, des gouvernements de droite conservatrice classique et même sociaux-démocrates pratiquent à leur tour une surenchère dans le harcèlement des demandeurs d’asile. À l’image du Royaume-Uni de Boris Johnson ou du Danemark de Mette Frederiksen, qui travaillent tous les deux sur des projets d’expulsion des migrants et leur rétention le plus loin possible à l’étranger (lire page 26). Raison de plus pour que le score de Marine Le Pen soit le plus faible possible le 24 avril, outre l’impérieuse nécessité de lui interdire l’accès à l’Élysée.

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Le Figaro

Renaud Girard: «Ukraine, arrêter la surenchère verbale»

Renaud Girard

CHRONIQUE - Qu’il y ait indéniablement de la surenchère verbale du côté russe ne rend pas pour autant intelligent d’en faire du côté occidental.

Le général Lloyd Austin a, le 25 avril 2022, effectué une visite à Kiev. Elle fut tenue secrète jusqu’au dernier moment, pour des raisons évidentes de sécurité. Il est tout à fait normal que le secrétaire américain à la Défense se rende en personne sur le territoire d’un pays ami, ayant été agressé militairement, et que les États-Unis ont décidé d’aider par tous les moyens, à l’exception de la guerre. Il a témoigné du soutien de la première puissance militaire du monde aux Ukrainiens, tout en recensant leurs besoins en équipements militaires modernes, en formations, en renseignements. Le président Joe Biden a annoncé qu’il solliciterait du Congrès le financement d’un nouveau train d’aides à l’Ukraine. Vingt milliards de dollars sont prévus pour la fourniture d’armes. C’est considérable. Il faut remonter à la guerre du Kippour, lancée en octobre 1973 par les États arabes contre Israël, pour trouver un pont aérien militaire américain aussi important. À cette époque, l’aide matérielle américaine à Tsahal avait contribué à la victoire finale d’Israël.

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Il n’y a rien d’étrange à ce que les pays de l’Otan cherchent à équilibrer la puissance militaire du pays agressé par rapport à celle du pays agresseur. Mais le ministre américain avait-il besoin d’en rajouter avec des déclarations tonitruantes? Était-il nécessaire d’affirmer, comme il l’a fait, que le but de l’Amérique était désormais d’«affaiblir à tel point l’armée russe, qu’elle ne soit plus capable de réattaquer l’un de ses voisins»?

Si le général Austin avait voulu alimenter la paranoïa déjà importante des dirigeants russes, il ne s’y serait pas pris différemment. Vladimir Poutine pense depuis longtemps - il l’a dit la première fois en février 2007 à la conférence de sécurité de Munich - que l’Occident a le dessein caché d’encercler la Russie. Depuis sa rencontre de Genève avec le président américain en juin 2021, il n’a cessé de réclamer une «nouvelle architecture de sécurité européenne». Même s’il est avéré que les Occidentaux n’ont jamais eu l’intention de s’en prendre au territoire de la Fédération de Russie, la base de la diplomatie n’est-elle pas de prendre en compte le ressenti de l’adversaire?

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Cette phrase de matamore du ministre américain de la Défense, qui s’ajoute à celle du discours du 26 mars 2022 de Joe Biden à Varsovie sur la nécessité de changer le régime à Moscou, ne peut qu’alimenter la propagande du Kremlin auprès du peuple russe, prétendant que les vrais agresseurs, sur le temps long, sont les Occidentaux et que l’«opération militaire spéciale» russe du 24 février s’apparente à une mesure préventive.

On peut comprendre que le Pentagone ait le désir secret d’affaiblir considérablement les armées russes. Mais cela doit-il se faire au prix de la destruction de l’Ukraine? Si c’est le cas, une honnêteté minimum ne serait-elle pas d’en prévenir clairement les premiers concernés, à savoir la population ukrainienne? Dans cette guerre, on a parfois l’impression que la Maison-Blanche et le Congrès sont plus jusqu’au-boutistes que le président Zelensky (qui a lui-même dit que l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan n’était plus une nécessité).

Il y a quelque chose d’immoral à vouloir obtenir la destruction d’un adversaire stratégique grâce au sang des autres.

Le pouvoir russe n’est lui-même pas avare de déclarations tonitruantes et de surenchère verbale. Au départ il s’agissait pour lui de «dénazifier» l’Ukraine et d’empêcher que se réalise un «génocide» contre les populations russophones du Donbass. Aujourd’hui, les ministres de Poutine agitent de manière alambiquée la menace d’une confrontation nucléaire. Récemment, un programme de la télévision d’État russe a expliqué qu’un missile à tête nucléaire tirée de l’enclave russe de Kaliningrad (l’ancienne Königsberg du philosophe Emmanuel Kant) mettrait moins de 200 secondes à atteindre Paris…

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Qu’il y ait indéniablement de la surenchère verbale du côté russe ne rend pas pour autant intelligent d’en faire du côté occidental. Il est contradictoire de se comporter de la même manière qu’un adversaire dont on conspue l’autoritarisme et l’agressivité. Cela ne sert en rien la cause que l’on veut, en définitive, servir, qui est celle du cessez-le-feu. Maintenant que la cité portuaire de Marioupol a été détruite, l’urgence n’est-elle pas d’éviter à tout prix que la guerre ne s’étende à Odessa?

Dans cette guerre d’Ukraine, les intérêts et les risques de l’Europe sont très différents de ceux des Américains. Se proclamant les meilleurs alliés de l’Europe, ils devraient cesser d’agiter en permanence un chiffon rouge devant les yeux de Poutine. Au lieu de le pousser dans ses retranchements, ils feraient mieux de travailler, avec les Ukrainiens, à trouver une porte de sortie pour l’agresseur.

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«Sur l'Algérie, nos politiques sont timorés et peu lucides»: le témoignage d'un ancien ambassadeur de France

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Pour Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France à Alger, la France manque de volonté dans sa politique algérienne, notamment pour renégocier les accords concernant l'immigration.

André Rakoto: «Pour un modèle français de réserve militaire intégrée»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Auteur d’une thèse sur la Garde nationale des États-Unis*, l’officier de réserve français juge possible de réunir soldats d’active et réservistes afin de disposer d’effectifs plus conséquents en cas de conflit de haute intensité.

L'Humanité

Droit du sol : en quoi le RN est-il antirépublicain ?

Agoras

Proposition phare de l’extrême droite, la remise en cause de ce principe juridique porterait un coup au pacte républicain et à l’égalité en particulier.

Pierre-Henri Lab

La suppression du droit du sol est au cœur du programme de Marine Le Pen. Profondément raciste, cette mesure est aussi antirépublicaine. S’inscrivant dans les pas de la contre-révolution, l’extrême droite et sa candidate veulent remettre en cause l’idée que tout homme né en France puisse jouir de droits politiques, une attaque contre le principe d’égalité.

Qu’est-ce que le droit du sol ?

 Éliane Assassi Historiquement, l’attribution de la nationalité française repose sur deux grands principes : le droit du sang et le droit du sol. Le droit du sang s’applique à tout enfant dont au moins l’un des deux parents est français. Le droit du sol permet à tout enfant né en France de parents étrangers d’acquérir la nationalité française à ses 18 ans, à la condition qu’il y réside au moment de sa demande ou qu’il y a résidé sur une période continue d’au moins cinq ans depuis l’âge de 11 ans. Il ne s’agit donc pas tout à fait d’un droit automatique en France, mais d’un droit conditionné.

 Jules Lepoutre Pour un juriste, le droit du sol n’existe pas en France. Le droit du sol implique en effet que la seule naissance d’un individu sur le territoire d’un État conduise à ce que lui soit octroyée la nationalité. Tel est souvent le cas sur le continent américain, comme aux États-Unis, où le seul fait de naître sur le territoire permet d’obtenir un passeport. Or, en France, l’enfant doit non seulement naître, mais aussi résider cinq années sur le sol français pour que la nationalité soit acquise. Cela prend un peu de temps : au plus tôt à l’âge de 13 ans, via une déclaration anticipée des parents ; au plus tard à la majorité, automatiquement. Il existe également le « double » droit du sol, qui permet à l’enfant né en France d’obtenir la nationalité française dès l’origine, mais à la condition que l’un de ses parents soit lui aussi né en France.

 Pierre Serna Dans sa détestation du cosmopolitisme et de l’universalisme, l’extrême droite semble oublier que le droit du sol est une vieille coutume française issue de la monarchie. Des édits du roi proclament « qui pose son pied sur le sol de France est libre ». Cela va produire tout une législation au XVIIIe siècle pour contrôler les propriétaires des plantations des Antilles, qui se déplacent sur le territoire avec des esclaves. Bien entendu, ce principe n’est pas un principe républicain, mais c’est un principe français.

En quoi le droit du sol est-il fondateur de notre République ?

Pierre Serna Dans un premier temps, la Révolution va proclamer la citoyenneté universelle. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 affirme que tout homme dispose de droits naturels dès sa naissance et que ces droits naturels sont immédiatement transformés en droits positifs qui sont la citoyenneté. Tout individu naissant dans un espace défini est citoyen. C’est l’idée contre laquelle fulmine déjà le chantre anglais de la conservation Edmund Burke, dans ses Considérations sur la révolution française, selon laquelle il y aurait des droits universels et qu’il y aurait une citoyenneté qui serait attachée à n’importe quel espace et donc à n’importe quel sol au nom de principes intangibles qui sont ceux de l’humanité. Dans un second temps, la constitution de 1791 fonde le droit du sol. L’article 2 dit que sont citoyens français : ceux qui sont nés en France d’un père français ; ceux qui sont nés en France d’un père étranger. Ceux qui sont nés hors du royaume de parents étrangers et résident en France deviennent citoyens français après cinq ans de domicile continu dans le royaume, s’ils y ont en outre acquis des immeubles, épousé une Française, formé un établissement d’agriculture ou de commerce, et s’ils ont prêté le serment civique. Il ne s’agit pas d’une possibilité, mais d’un impératif. Le droit du sol est automatique. Il est raisonnable au sens de fondé sur la raison, puisqu’il stipule qu’il faut résider depuis cinq ans continus ou œuvrer à la vie économique ou participer par la conjugalité. Il faut enfin avoir prêté le serment civique. Le droit du sol implique ainsi un vouloir vivre ensemble. Ce sont les germes de la pensée républicaine. Le droit du sol induit le droit politique. Je vis dans ce pays, j’ai envie de participer, d’en faire partie et donc je partage le projet de ce pays. Le droit du sol est une liberté. Ce n’est pas un déterminisme du sang. La fondation du droit du sol est ­insécable de la Déclaration des droits de l’homme et du ­citoyen et d’un projet politique. Dans un troisième temps, la constitution républicaine de 1793, la plus démocratique de l’histoire de France, a jeté les bases du républicanisme. Elle n’établit aucune différence entre les hommes nés en France et ceux qui n’y sont pas nés. L’article 4 précise qu’est français « tout homme né et domicilié en France âgé de 21 ans », mais ajoute également « tout étranger âgé de 21 ans également et domicilié en France depuis une année, qui vit de son travail ou acquiert une ­propriété ou épouse une Française ou adopte un enfant ou nourrit un vieillard ». « Tout étranger », et c’est fondamental, « qui sera jugé par le corps législatif avoir bien mérité de l’humanité est admis à l’exercice de la citoyenneté ». La constitution de 1793 facilite donc l’obtention de la nationalité en réduisant le temps de ­séjour en France de cinq à un an, en introduisant des critères de bienfaisance républicaine. Tout étranger qui fait cela est digne de devenir français. Enfin, les députés, représentants directs du peuple, peuvent décider par le vote de qui devient français. Le fait de se signaler ailleurs dans le monde par des actes qui relèvent des idéaux républicains peut faire de vous un Français. Nous sommes là au-delà du droit du sol.

Jules Lepoutre L’histoire du droit du sol est ambivalente. Son origine remonte en réalité à l’Ancien Régime. À cette époque, la naissance sur le sol français manifeste l’allégeance personnelle au monarque et conduit, à elle seule, à l’attribution de la nationalité française. Les révolutionnaires conservent ce mécanisme et y adjoignent la condition de fixer sa résidence en France. Dès cette époque, et surtout au XIXe siècle, la naissance et la résidence en France deviennent des signes d’une « socialisation française » (comme l’écrit le politologue Patrick Weil) qui justifient l’octroi de la nationalité. Le droit du sol transcende donc les périodes, mais la République lui a donné une justification renouvelée, basée sur l’influence qu’exerce le milieu social sur les individus. Je n’irais donc pas jusqu’à dire que le droit du sol fonde notre République, mais il symbolise certainement son idéal d’intégration et d’universalité.

Éliane Assassi Il est profondément ancré dans notre tradition républicaine, puisque derrière la question de la nationalité réside celle de la citoyenneté. En France, depuis 1889, prime l’idée selon laquelle l’identité républicaine et la nationalité française ne font qu’une. Une grande partie de la population française (près d’un quart, selon l’Insee) a au moins un de ses grands-parents de nationalité étrangère. La France a toujours été une terre d’accueil et les conditions posées au droit du sol révèlent sa non-automaticité, propre à une certaine conception à la française de l’immigration : l’acquisition de la nationalité se fait parce que l’on est né en France, mais aussi parce que l’on y a été intégré par son parcours scolaire, l’école y étant obligatoire.

Quelles seraient les conséquences de sa remise en cause ?

Éliane Assassi Je ne peux pas faire l’impasse sur le coup porté au droit du sol en 2018 avec l’adoption de la loi « pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie », autrement dite « loi Collomb ». Je l’ai dénoncée vertement dans l’Hémicycle lors de la discussion des amendements qui visaient à remettre en cause le droit du sol sur le territoire de Mayotte. La conséquence de cette première remise en cause est insupportable… Depuis le 1er mars 2019, un enfant né à Mayotte de parents étrangers ne pourra acquérir la nationalité française au titre du droit du sol que si, à la date de sa naissance, l’un de ses parents au moins réside en France de manière régulière, sous couvert d’un titre de séjour, et de manière ininterrompue depuis plus de trois mois. Il s’agit là d’une première rupture de notre pacte républicain, sans ­parler de la fracture d’égalité entre la France métropolitaine et ­ultramarine. Si ce genre de mesure dérogatoire devait être multipliée ou, pire, que le droit du sol venait à être supprimé, un enfant né en France de parents étrangers pourrait, suivant le droit du pays d’origine de sa famille, se retrouver sans nationalité si la France la lui refuse. Or, plusieurs conventions internationales, dont la France est signataire, interdisent de créer des apatrides. En outre, tous les pays démocratiques prévoient que des étrangers puissent acquérir la nationalité du pays où ils sont installés moyennant certaines conditions propres à chacun. La légitimité du droit du sol a pu être liée aux besoins de la nation, mais elle est surtout, de mon point de vue, ancrée dans la vision de la société qu’elle porte : celle de l’ouverture de notre société démocratique sur le monde.

Jules Lepoutre En 2020, selon les chiffres de l’Insee, un peu plus de 20 000 enfants étrangers sont devenus Français par le fait de leur naissance et de leur résidence en France. La même année, plus de 650 000 enfants sont nés français par le droit du sang, grâce à leur filiation avec un ou deux parents français. L’acquisition par le seul droit du sol (naissance et résidence) est une goutte d’eau ! Notre conception du droit de la nationalité tend par ailleurs à ­assimiler ces enfants français par le sol et le sang. Les premiers sont socialisés au milieu français par l’école (par la fréquentation du lieu, mais aussi par la transmission des savoirs), les seconds par leur famille (à tout le moins). Supprimer le droit du sol reviendrait donc à reléguer l’école et à juger que seule la filiation est apte à transmettre de plein droit la nationalité. Plus prosaïquement, les étrangers nés en France seraient renvoyés vers la procédure de naturalisation, beaucoup plus aléatoire et incertaine.

La proposition de l’abandonner range-t-elle le RN parmi les partis antirépublicains ?

Jules Lepoutre Cette proposition n’est pas neuve et, malheureusement, pas propre à l’extrême droite. La droite des années 1980 et du début des années 1990, celle de Jacques Chirac, Charles Pasqua, Valéry Giscard d’Estaing, Pierre Mazeaud, etc., proposait déjà la suppression du droit du sol. Le pas ne fut jamais franchi, mais l’hostilité à droite de l’échiquier politique demeure. Les modalités d’exercice du droit du sol sont d’ailleurs régulièrement revues dans un sens restrictif (dernièrement en ce qui concerne les naissances à Mayotte). La tradition républicaine, quant à elle, place les individus sous l’empire des lois et non du pouvoir personnel. Or, comme le droit du sol fonctionne sur le seul fondement de critères objectifs et inclusifs (la naissance, la résidence et l’écoulement du temps), il ne laisse aucunement place à l’appréciation individuelle de l’autorité. Supprimer le droit du sol s’inscrit ainsi dans le projet d’une soumission des étrangers au fait du prince, contre l’idéal républicain.

Éliane Assassi La citoyenneté et la nationalité sont intimement liées, et même inextricables selon moi. Aussi, empêcher d’accéder à la nationalité française et donc à la citoyenneté française toute une frange de la population qui y est née et y a évolué des années durant, voire toute sa vie, revient à s’attaquer à nos principes républicains et démocratiques. Cela viserait à exclure de la ­citoyenneté de jeunes adultes qui n’ont généralement connu que la France, qui y ont été scolarisés et intégrés. Il faudrait au contraire, selon moi, assouplir les conditions d’accès à la citoyenneté de jeunes étrangers résidant en France au ­moment de l’adolescence. Car le vivre-ensemble ne peut se construire par des politiques d’exclusion de la citoyenneté. Donc, oui, en portant cette proposition, comme tant d’autres d’ailleurs, le Rassemblement national est clairement un parti antirépublicain.

Pierre Serna L’extrême droite est contre-républicaine. Elle appartient à cette lignée qui, depuis que Burke a posé les fondements de la contre-révolution, renaît de génération en génération sous des oripeaux différents, mais qui fondamentalement est complice de la droite ­radicale qui l’a précédée dans la haine de ce qu’elle considère être l’étranger. L’étranger peut être parmi nous. C’est la détestation de classe inventée pendant la Révolution qui désigne le peuple comme étranger à la citoyenneté. Au XIXe siècle, la xénophobie va devenir cette figure contre-républicaine. La citoyenneté universelle est une citoyenneté raisonnable, au sens de la raison. On est contre-républicain si on n’accepte pas l’idée raisonnable, c’est-à-dire fondée sur la raison, que l’étranger en soi n’est pas un danger, que l’étranger, parce qu’il est né ailleurs, parce qu’il a une culture ou une religion différente, ne constitue pas une menace en soi. La contestation du droit du sol, c’est le rejet de l’égalité.

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Le Figaro

Versini, adjointe d'Hidalgo et candidate du PS, se retire

TERMINÉ : Fin du direct le 3 mai 2022 à 04:00

Dominique Versini, adjointe de la maire de Paris Anne Hidalgo et candidate du PS pour les législatives dans la 5e circonscription de Paris, retire sa candidature en raison de la «complexité du contexte politique», au moment où le PS négocie avec LFI, annonce-t-elle lundi soir sur Twitter. «Compte tenu de la complexité du contexte politique, je retire ma candidature aux législatives», a indiqué l'adjointe en charge des droits de l'enfant, candidate du PS sur cette circonscription à cheval sur le IIIe et le Xe arrondissement et dont le siège est vacant depuis le départ en 2021 du député Benjamin Griveaux (LREM).

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«Faire des accords au sommet, c’est une chose, mais encore faut-il que ces accords correspondent à l’électorat», raille Stéphane Le Foll

Le maire du Mans sort les griffes. Dans une interview au Parisien, Stéphane Le Foll considère que l'accord en négociations entre LFI et le PS «est d’abord très important pour La France Insoumise. Sans lui, sa faible implantation locale ne lui permettrait pas d’espérer plus de 50 élus.» «Faire des accords au sommet, c’est une chose, mais encore faut-il que ces accords correspondent à l’électorat. Quand le PS se range derrière Jean-Luc Mélenchon sur la base de son programme, c’est que Jean-Luc Mélenchon a gagné et que le PS s’efface. Or, une partie de l’électorat socialiste et écologiste ne le suivra pas sur cette ligne et préférera s’abstenir ou voter Emmanuel Macron», analyse-t-il. Et d’ajouter : «La ligne de Jean-Luc Mélenchon est un leurre qui ne se traduira pas au niveau électoral.»

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Présidentielle J+8: les coulisses de l'accord à gauche, les craintes de la majorité, les négociations patinent en macronie

Éparpillée façon puzzle lors de l'élection présidentielle, la gauche commence à recoller les morceaux. Chose impensable il y a quelques semaines, ses différentes composantes se sont mises autour de la table pour mettre le cap, unies, sur les prochaines législatives. Pendant ce temps, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon poursuit les pourparlers avec ses homologues socialistes et communistes. Au programme aussi ce soir, l'inquiétude des élus macronistes implantés dans des bastions de gauche. Et les négociations qui, à l'inverse, n'avancent pas entre les diverses structures de la majorité.

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Accord à gauche: des députés LREM pourraient en pâtir

La concrétisation d’un accord électoral à gauche est regardée avec beaucoup d’attention par la macronie. Il pourrait fragiliser plusieurs de ses députés sortants, élus en 2017 grâce à la division de la gauche. En particulier dans les circonscriptions urbaines où Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête au premier tour de la présidentielle. «Je ne suis pas optimiste», confie un cadre de la majorité à l’évocation de telle ou telle circonscription. Malgré l’accord national, «il y a toujours l’espoir d’une multiplicité de candidatures à gauche», relate le même. «Des députés sont un peu fébriles, car ils additionnent des scores nationaux, mais ils oublient que les candidats de Jean-Luc Mélenchon ne sont pas la tasse de thé de tous les gens de gauche. Et que la participation ne sera pas la même qu’à la présidentielle», relativise le sénateur François Patriat.

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Guillaume Tabard: «Les principes républicains en question»

«L’image des violences en marge des manifs du 1er Mai et celle de l’agression du pompier ont choqué. Elles ont énervé Jean-Luc Mélenchon, aussi. Pas en raison de leur caractère inacceptable en soi, mais plutôt parce qu’elles n’auraient servi qu’à détourner l’attention ou salir l’intention des grandes manœuvres à gauche. «Le préfet de police savait», a-t-il tweeté, quand le député LFI Alexis Corbière juge «troublant» le dispositif de sécurité mis en place par le préfet Lallemand. Les insinuations laissent pantois. Ce ne sont pas les casseurs qu’ils dénoncent, c’est le préfet qu’ils accusent. Prompts à dénoncer les supposées «violences policières», les Insoumis n’ont pas eu un mot de soutien pour le pompier attaqué», analyse Guillaume Tabard, chroniqueur au Figaro.

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Les négociations entre LREM et ses alliés patinent

À gauche, un premier accord en moins d’une semaine. Dans la majorité, toujours rien. Alors qu’Insoumis et écologistes ont déjà acté une alliance dimanche soir, les soutiens d’Emmanuel Macron font durer les négociations en vue des élections législatives des 12 et 19 juin. Plusieurs macronistes en conviennent, hors micro: c’est plus compliqué que prévu. Certains d’entre eux, autour du président de l’Assemblée nationale chargé des discussions, Richard Ferrand, se sont réunis dimanche et lundi soir à l’Élysée pour tenter de se rapprocher d’un accord. Mais aucun conciliabule rassemblant tous les chefs de partis pro-Macron n’a encore été organisé, depuis la réélection du président sortant face à Marine Le Pen, le 24 avril. Aucune commission d’investiture n’est non plus inscrite à l’agenda.

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Christian Estrosi: «Il faut un contrat de confiance entre les candidats et Emmanuel Macron»

Dans une interview au Figaro, Christian Estrosi, Maire (Horizons) de Nice prépare lui aussi les législatives pour la majorité. «L’objectif reste inchangé: aboutir à des candidatures pro-Macron uniques dans chaque circonscription, puis donner une majorité au président. J’ai observé pendant cinq ans un chef de l’État réformateur et ouvert au dialogue. Je veux l’aider à obtenir les moyens de gouverner», explique-t-il. Et d’ajouter qu’«il faut un contrat de confiance entre les futurs candidats de la majorité et Emmanuel Macron.» «J’estime que ceux qui bénéficieront du label de la majorité devront prendre un engagement ferme et apporter un soutien total et loyal au président pour toute la durée de la mandature. Cela permettra de clarifier l’engagement de chacun, comme je l’ai fait en tant qu’infatigable soutien du chef de l’État», considère-t-il par ailleurs.

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Zemmour : «Marine Le Pen a eu très peur de recommencer la catastrophe de 2017»

Invité à commencer le match télévisé entre les deux finalistes de la présidentielle, Eric Zemmour a considéré que «Marine Le Pen a eu très peur de recommencer la catastrophe de 2017 et qu’elle a été très en-dedans, très réservée.» «Ce que j’ai regretté, c’est qu’elle ne nous donne pas l’idée qu’elle avait de la France, sa vision, qu’elle ne défende pas les idées nationales. Quand on parle d’immigration et d’identité de la France à 23h30, c’est qu’on a d’autres priorités», ajoute-t-il.

«Mélenchon premier ministre, ce sera pareil» qu’une majorité macroniste, selon Zemmour

Pour l’ancien prétendant nationaliste, si Jean-Luc Mélenchon obtient une majorité et va à Matignon, ce «sera pareil» qu’une simple majorité d’élus macronistes. «Jean-Luc Mélenchon, c’est la fin de l’histoire du macronisme, la France créolisée, c’est la fin de l’histoire de Macron. Ca change quelque chose dans l'immédiat mais rien pour les prochaines années, pour le très long terme», ajoute-t-il.

Zemmour considère que «Macron a de la chance. Pas pour la France, mais pour lui»

Eric Zemmour refait la présidentielle. Selon lui, «Emmanuel Macron a de la chance, pas pour la France, mais pour lui.» «Il a eu de la chance, d’abord le Covid, puis Poutine, l’Ukraine ont permis qu’il ne fasse pas campagne.» Et d’ajouter que son affrontement avec Marine Le Pen lui donnait «une victoire acquise».

«Macron prépare la France de Mélenchon», attaque Zemmour

Réélu il y a un peu plus d’une semaine, Eric Zemmour considère qu'«Emmanuel Macron prépare la France de Jean-Luc Mélenchon et l’affrontement entre la France de Jean-Luc Mélenchon et de Reconquête.» «Lui pense qu’il veut moderniser la France, en vérité, il veut dissoudre la France dans une grande Union européenne (…). Il n’a qu’une seule conviction, le fédéralisme européen», explique le leader nationaliste.

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«Est-ce que Marine Le Pen a remercié mes électeurs?», raille Zemmour

«J’ai appelé à voter pour Marine Le Pen sans rien demander. Est-ce que Marine Le Pen a remercié mes électeurs? Elle a dit qu’elle n’avait pas besoin de moi, qu’elle ne voulait pas de Reconquête. Dans une campagne, on se dit des choses pas très agréables mais c’est le rôle du vainqueur d’ouvrir les bras», étrille l’ancien candidat nationaliste, qui annonce que son parti «aura 577 candidats» : «On va lancer beaucoup de jeunes dans cette campagne, ils vont se faire les dents, se former». Et d’ajouter que Marine Le Pen «veut la mort de Reconquête» et qu’elle «préfère essayer de tuer Reconquête! qu’avoir une force avec 150 élus.»

Un accord avec le RN pour les législatives ? «Marine Le Pen n’est pas dans cet état d’esprit», affirme Zemmour

Alors que les négociations vont bon train à gauche en vue des législatives et qu’Eric Zemmour a appelé à une «union nationale» avec le RN, le leader de Reconquête! considère que «Marine Le Pen n’est pas dans cet état d’esprit». «Le soir de la victoire d’Emmanuel Macron, j’étais penné, comme les 13 millions d’électeurs dont je fais partie (…). Je savais que Marine Le Pen ne gagnerait pas l’élection présidentielle», ajoute-t-il.

Législatives: «Je suis très tenté d’y aller», annonce Eric Zemmour

«Je n’aurai pas la prétention d’être premier ministre surtout après avoir voulu être président. Moi je veux être le président de Reconquête!», a taclé Eric Zemmour, visant Jean-Luc Mélenchon. Concernant sa propre candidature aux élections législatives, l’ancien candidat a assuré être «très tenté d’y aller»: «J’ai plusieurs circonscriptions en tête où j’ai fait des scores supérieurs à 20%. Le Var par exemple, ou Paris, on verra bien! La décision est imminente».

Eric Zemmour revient sur ses propos concernant le refus d’accueillir des réfugiés ukrainiens: «C’était sans doute une erreur»

Eric Zemmour est interrogé que ses propos sur les réfugiés ukrainiens. «La question des réfugiés ukrainiens m’a travaillé moi-même, assure-t-il. Mon premier réflexe c’est qu’ils sont chrétiens et donc on peut les accueillir contrairement aux Africains, à d’autres civilisations et je me dis quand même on va me dire, "oui mais il y a des massacres ailleurs et vous ne les accueillaient pas". Je pense à la photo du petit Aylan et donc je me dis qu’il ne faut pas qu’on m’accuse de cela, de ne pas traiter tout le monde de la même manière. Et donc je me dis pas de réfugiés par principe. C’était sans doute une erreur. Je comprends que mon premier réflexe était le bon.»

«Je pense que c’est Poutine»: Eric Zemmour analyse les causes de son échec à l’élection présidentielle

Eric Zemmour est interrogé par Bruce Toussaint, sur BFMTV. Pourquoi Eric Zemmour a-t-il chuté dans les sondages, demande le journaliste ? «Je pense que c’est Poutine, répond l’ancien candidat. Le 23 février au soir je me couche et je suis à 16,5% dans les sondages. Je suis au second tour. Et puis le 24 février Vladimir Poutine envahit l’Ukraine et là il se passe un enchaînement imprévisible qui est qu’une partie de mes électeurs se rattachent, se rassemblent derrière Emmanuel Macron. Et ensuite, voyant que je décline dans les sondages, que je passe derrière Marine Le Pen, mes électeurs qui étaient venus de chez Marine Le Pen, craignant qu’un candidat de la droite nationale ne soit pas au second tour, sont revenus vers elles. Valérie Pécresse a aussi dégringolé dans les sondages. Nous avons en commun un électorat quia voté Fillon, qui est plutôt âgé et c’est l’effet drapeau, ils ont eu peur et sont revenus vers le chef de l’Etat.»

Le Parti radical de gauche refuse l'accord aux législatives à gauche

Le Parti radical de gauche (PRG) a refusé de négocier avec les autres forces politiques de gauche et présentera ses propres candidats aux élections législatives, a annoncé lundi son président Guillaume Lacroix. «Nous ne pouvons pas mettre l'étiquette du PRG à côté de candidats contre l'universalisme européen», a dit à la presse le président du parti de centre-gauche. Les désaccords entre le PRG et l'Union populaire sur «la république laïque», la sortie du nucléaire et, plus particulièrement, «la désobéissance» aux traités européens ont justifié l'absence du PRG à la table des négociations.

Refuser d'appliquer les directives de l'Union européenne, «c'est acter la faiblesse de la France», a fait valoir Guillaume Lacroix. Le président du PRG a assuré qu'il fallait «commencer par dire» son accord à la désobéissance européenne afin de négocier avec la délégation de la France insoumise (LFI). «Je ne sais pas devenir en cinq jours européen à la carte», a confié Guillaume Lacroix, ajoutant avoir discuté «de manière informelle» avec le chef de file de LFI Jean-Luc Mélenchon la semaine dernière. Face à l'absence d'un accord, Guillaume Lacroix a annoncé que le PRG présenterait sous ses couleurs «une centaine de candidats» aux élections législatives, faisant valoir «l'indépendance» de son parti.

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Législatives: une majorité est «très atteignable», estime Adrien Quatennens

Olivier Faure est arrivé au QG de LFI pour «rappeler les exigences» du PS

Les négociations en vue des législatives entre La France insoumise et le Parti socialiste se poursuivent, et le premier secrétaire Olivier Faure est venu rappeler ses «exigences» au QG de LFI, rapporte BFMTV. «On joue une grosse partie. Il faut qu’on garde un équilibre», a-t-il jugé, au micro de la chaîne d’infos. Les négociations devraient aboutir dans la nuit.

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Le RN va investir un candidat contre Philippe Vardon, conseiller municipal à Nice

Selon nos informations, la direction du Rassemblement national a pris la décision d’investir un candidat contre Philippe Vardon, pourtant conseiller municipal RN de Nice, dans le 3e circonscription des Alpes Maritimes.

Dans une interview donnée au Figaro le 28 avril, Philippe Vardon avait plaidé pour une alliance en Paca avec les candidats d’Eric Zemmour. «Sans alliances, si on imagine que les candidats d’Éric Zemmour réalisent même à peine 5 % dans l’ensemble des circonscriptions de Paca, le RN sera privé au moins de la moitié des seconds tours et donc d’un nombre substantiel de députés. Refuser l’union nationale aux législatives, c’est sacrifier le RN du Sud», s’était-il inquiété.

Les négociations entre LFI et le PS se prolongent

Engagés depuis plusieurs jours dans des pourparlers pour une alliance lors des élections législatives, La France insoumise et le Parti socialiste peinent à trouver un terrain d’entente. Selon notre journaliste Pierre Lepelletier, les négociations avancent «très doucement». «Ça peut finir tard ce soir, très tard», lui a confié un Insoumis.

Les ténors de la majorité se sont rencontrés dimanche à l'Élysée en vue des législatives

Plusieurs représentants des différentes composantes de la majorité se sont réunis dimanche soir à l'Élysée pour négocier les investitures aux élections législatives, a-t-on appris lundi de l'entourage de plusieurs participants, alors qu'une première liste de candidats doit être rendue publique «en milieu de semaine».

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Richard Ferrand, président LREM de l'Assemblée nationale, l'ancien Premier ministre Édouard Philippe et le ministre des Relations avec le Parlement, le MoDem Marc Fesneau, ont notamment participé à cette réunion multilatérale, selon plusieurs sources, qui ont expliqué qu'une nouvelle rencontre doit se tenir lundi. L'un des participants a expliqué à l'AFP qu'une première liste d'investitures de candidats aux législatives devrait être publiée «en milieu de semaine», avant une deuxième «en fin de semaine».

François-Xavier Bellamy: «Il faut rompre avec les incohérences passées»

«Je ne me suis pas engagé aux Républicains parce que tout y allait bien, mais parce que j’ai toujours cru que le renouveau dont notre pays a besoin ne pouvait venir que de là. Cette élection l’a encore démontré, le RN est une impasse électorale: en duel face à un président majoritairement impopulaire, Marine Le Pen a perdu, de loin. Son parti reste le moyen par lequel sont réélus ceux qu’elle combat. Il me semble essentiel, même si le chemin sera long, de reconstruire la droite, pour qu’elle puisse de nouveau représenter et réunir ses électeurs, et par là rompre avec cette malédiction démocratique qui prive la majorité des Français de se traduire en majorité politique».

Pour l’eurodéputé LR François-Xavier Bellamy, la bataille des législatives ne doit pas être guidée par des «calculs individuels». Lisez notre entretien.

Accord LFI: la majorité LREM accuse EELV et le PS de «renier» leurs convictions

«Trahison», «abandon» des idées: des membres de la majorité LREM ont critiqué lundi l'accord scellé entre LFI et EELV, et les discussions qui se poursuivent avec le PS, qui actent selon eux le reniement des convictions de ces deux partis.

«Incroyable tous ces gens prétendument pétris de principes, prêts à abandonner toute conviction (...) pour une poignée de circonscriptions. Et ils veulent gouverner notre pays ?», a lancé sur Twitter le député LREM Sacha Houlié. «Ce qui attend les partis, notamment le Parti socialiste, s'ils acceptaient cette alliance, c'est tout simplement une disparition de leurs idées, et aussi une disparition de leur parti politique», a prédit sur RFI Aurore Bergé, présidente déléguée du groupe LREM à l'Assemblée nationale, alors que LFI discute toujours avec le PS et le PCF.

Législatives : le député béarnais Jean Lassalle annonce qu'il ne se représentera pas

Le député béarnais et candidat malheureux à l'élection présidentielle Jean Lassalle a annoncé lundi à Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques) qu'il ne se représenterait pas aux prochaines législatives.

Le député (Libertés et Territoires), élu à l'Assemblée nationale depuis 20 ans, a justifié sa décision, à l'occasion d'une conférence de presse, par la «situation nationale», fustigeant une élection présidentielle «jouée d'avance», tout en précisant qu'il devait subir bientôt une opération à coeur ouvert.

EELV s’inquiète de ses dettes

«Effectivement, on est endettés», a déclaré Julien Bayou sur BFM TV lundi matin, ajoutant qu’il restait encore deux semaines à Europe Ecologie-Les Verts pour trouver un million d’euros afin de rembourser ses dettes de campagne présidentielle. «On a passé le cap critique des deux millions d'euros et nous avons plus de 40.000 donateurs. On a rendez-vous à la banque dans deux semaines désormais. Nous devons collecter un million d'euros dans les 15 prochains jours pour atteindre trois millions d'euros», a-t-il expliqué sur BFM TV.

«Si Mélenchon et Le Pen ont très peu de députés, une confrontation s’organisera en dehors des institutions»

La mécanique institutionnelle fait que LREM a un avantage immense par rapport aux autres partis, rappelle Chloé Morin, experte associée à la Fondation Jean Jaurès.

» ENTRETIEN - Législatives: «Si Mélenchon et Le Pen ont très peu de députés, une confrontation s’organisera en dehors des institutions»

Ni EELV ni LFI n’a fait de compromis, indique Manuel Bompard

Le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon a déclaré sur France Inter qu’aucun des partis signataires de l’accord en vue des législatives n’a fait de compromis, y compris sur les questions difficiles, comme l’Union européenne. «Sur les points durs de la discussion, je n’ai pas l’impression d’avoir fait de compromis, ni EELV», a-t-il indiqué.

«Il y a dans le texte le fait qu’aucun d’entre nous n’a pour volonté de sortir de l’Union européenne ou une volonté de sortir de l’euro, mais il y a l’idée que pour appliquer le programme sur lequel on se met d’accord, certaines règles européennes peuvent être un verrou. S’il faut désobéir à certaines règles pour appliquer le programme, il faudra le faire».

Philippe Juvin appelle à un «accord de gouvernement à l’allemande»

Philippe Juvin appelle sa famille politique à établir «un accord de gouvernement un peu à l’allemande» avec la majorité présidentielle. Selon lui, Les Républicains perdent depuis des années les élections nationales, et n’en «tirent pas les leçons». Il est donc nécessaire de faire un pas vers le président réélu pour que «les partis de gouvernement travaillent ensemble». A ce stade, l’ancien candidat à la primaire de la droite est encore encarté LR, mais il sait sa position «minoritaire» au sein du parti et compte faire entendre sa voix lors du conseil national prévu samedi prochain.

Le Pen appelle les électeurs à choisir le RN aux législatives

Marine Le Pen est sortie dimanche du silence médiatique qu'elle observait depuis sa défaite à la présidentielle le 24 avril, à travers un bref message vidéo appelant les électeurs à choisir les candidats RN aux élections législatives des 12 et 19 juin.

Lors de ce scrutin, «vous aurez le choix entre des députés soumis à Emmanuel Macron qui feront passer aveuglément toutes ses décisions, sans contre-pouvoir, et les députés qui soutiennent mon projet et mes valeurs pour la France», déclare l'ex-candidate du Rassemblement national dans une séquence publiée sur les réseaux sociaux.

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Marine Le Pen revient dans cette séquence de 2'30 sur les thèmes de sa campagne, notamment la défense du travail et du pouvoir d'achat, qu'elle oppose à Emmanuel Macron, accusé de soutenir «les privilèges». «Avec un maximum de députés qui me soutiendront au Parlement, je serai en mesure de protéger votre pouvoir d'achat et de porter des mesures qui reconnaissent enfin le travail à sa juste valeur», affirme-t-elle.

Cortèges fournis et incidents violents pour un 1er-Mai très politique

Plus d'une centaine de milliers de personnes ont défilé dimanche partout en France à l'occasion du 1er-Mai, une mobilisation en hausse dans un contexte très politique après la présidentielle, et plusieurs cortèges ont été émaillés d'incidents, en particulier à Paris, conduisant le ministre de l'Intérieur à dénoncer des violences «inacceptables».

La mobilisation a été supérieure à celle de l'an dernier dans l'ensemble de la France, où la CGT a revendiqué 210.000 manifestants, contre 170.000 l'an dernier. Le ministère de l'Intérieur a fait état de 116.500 manifestants contre 106.650 en 2021.

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Législatives: LFI et EELV concluent un accord historique, en attendant le PS et le PCF

Les gauches sont bel et bien en train de s'unir: La France insoumise et Europe Ecologie-Les Verts (EELV) ont conclu dans la nuit de dimanche à lundi un accord historique pour les législatives de juin, tandis que les négociations avancent avec le PS et le PCF. Le Conseil fédéral d'EELV a validé l'accord négocié au cours des deux dernières semaines, par 84 voix pour, 10 contre, 8 bulletins blancs et une personne qui n'a pas participé au vote. Cet accord attribue notamment 100 circonscriptions pour le pôle écologiste, selon des sources proches des négociations.

Si l'on excepte le petit mouvement Générations qui a signé un accord avec LFI dès jeudi, les négociations entre LFI et EELV étaient les plus avancées des discussions bilatérales engagées par les Insoumis avec chacune des forces de gauche, après les 22% de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle. Le weekend a permis de faire les derniers compromis, autour du rapport à l'Europe («désobéissance» mais seulement à certaines règles économiques et budgétaires si besoin), du label commun («Nouvelle Union populaire écologique et sociale») ou encore sur le partage des circonscriptions, sujets les plus âprement débattus.

Bonjour à tous

Bienvenue dans ce direct consacré à l’élection présidentielle. Minute par minute, le Figaro fait le point sur les dernières informations de l’actualité politique.

Vous retrouverez les informations de la veille dans notre précédent direct

Versini, adjointe d'Hidalgo et candidate du PS, se retire

Dominique Versini, adjointe de la maire de Paris Anne Hidalgo et candidate du PS pour les législatives dans la 5e circonscription de Paris, retire sa candidature en raison de la «complexité du contexte politique», au moment où le PS négocie avec LFI, annonce-t-elle lundi soir sur Twitter. «Compte tenu de la complexité du contexte politique, je retire ma candidature aux législatives», a indiqué l'adjointe en charge des droits de l'enfant, candidate du PS sur cette circonscription à cheval sur le IIIe et le Xe arrondissement et dont le siège est vacant depuis le départ en 2021 du député Benjamin Griveaux (LREM).

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«Faire des accords au sommet, c’est une chose, mais encore faut-il que ces accords correspondent à l’électorat», raille Stéphane Le Foll

Le maire du Mans sort les griffes. Dans une interview au Parisien, Stéphane Le Foll considère que l'accord en négociations entre LFI et le PS «est d’abord très important pour La France Insoumise. Sans lui, sa faible implantation locale ne lui permettrait pas d’espérer plus de 50 élus.» «Faire des accords au sommet, c’est une chose, mais encore faut-il que ces accords correspondent à l’électorat. Quand le PS se range derrière Jean-Luc Mélenchon sur la base de son programme, c’est que Jean-Luc Mélenchon a gagné et que le PS s’efface. Or, une partie de l’électorat socialiste et écologiste ne le suivra pas sur cette ligne et préférera s’abstenir ou voter Emmanuel Macron», analyse-t-il. Et d’ajouter : «La ligne de Jean-Luc Mélenchon est un leurre qui ne se traduira pas au niveau électoral.»

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Présidentielle J+8: les coulisses de l'accord à gauche, les craintes de la majorité, les négociations patinent en macronie

Éparpillée façon puzzle lors de l'élection présidentielle, la gauche commence à recoller les morceaux. Chose impensable il y a quelques semaines, ses différentes composantes se sont mises autour de la table pour mettre le cap, unies, sur les prochaines législatives. Pendant ce temps, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon poursuit les pourparlers avec ses homologues socialistes et communistes. Au programme aussi ce soir, l'inquiétude des élus macronistes implantés dans des bastions de gauche. Et les négociations qui, à l'inverse, n'avancent pas entre les diverses structures de la majorité.

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Accord à gauche: des députés LREM pourraient en pâtir

La concrétisation d’un accord électoral à gauche est regardée avec beaucoup d’attention par la macronie. Il pourrait fragiliser plusieurs de ses députés sortants, élus en 2017 grâce à la division de la gauche. En particulier dans les circonscriptions urbaines où Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête au premier tour de la présidentielle. «Je ne suis pas optimiste», confie un cadre de la majorité à l’évocation de telle ou telle circonscription. Malgré l’accord national, «il y a toujours l’espoir d’une multiplicité de candidatures à gauche», relate le même. «Des députés sont un peu fébriles, car ils additionnent des scores nationaux, mais ils oublient que les candidats de Jean-Luc Mélenchon ne sont pas la tasse de thé de tous les gens de gauche. Et que la participation ne sera pas la même qu’à la présidentielle», relativise le sénateur François Patriat.

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Guillaume Tabard: «Les principes républicains en question»

«L’image des violences en marge des manifs du 1er Mai et celle de l’agression du pompier ont choqué. Elles ont énervé Jean-Luc Mélenchon, aussi. Pas en raison de leur caractère inacceptable en soi, mais plutôt parce qu’elles n’auraient servi qu’à détourner l’attention ou salir l’intention des grandes manœuvres à gauche. «Le préfet de police savait», a-t-il tweeté, quand le député LFI Alexis Corbière juge «troublant» le dispositif de sécurité mis en place par le préfet Lallemand. Les insinuations laissent pantois. Ce ne sont pas les casseurs qu’ils dénoncent, c’est le préfet qu’ils accusent. Prompts à dénoncer les supposées «violences policières», les Insoumis n’ont pas eu un mot de soutien pour le pompier attaqué», analyse Guillaume Tabard, chroniqueur au Figaro.

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Les négociations entre LREM et ses alliés patinent

À gauche, un premier accord en moins d’une semaine. Dans la majorité, toujours rien. Alors qu’Insoumis et écologistes ont déjà acté une alliance dimanche soir, les soutiens d’Emmanuel Macron font durer les négociations en vue des élections législatives des 12 et 19 juin. Plusieurs macronistes en conviennent, hors micro: c’est plus compliqué que prévu. Certains d’entre eux, autour du président de l’Assemblée nationale chargé des discussions, Richard Ferrand, se sont réunis dimanche et lundi soir à l’Élysée pour tenter de se rapprocher d’un accord. Mais aucun conciliabule rassemblant tous les chefs de partis pro-Macron n’a encore été organisé, depuis la réélection du président sortant face à Marine Le Pen, le 24 avril. Aucune commission d’investiture n’est non plus inscrite à l’agenda.

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Christian Estrosi: «Il faut un contrat de confiance entre les candidats et Emmanuel Macron»

Dans une interview au Figaro, Christian Estrosi, Maire (Horizons) de Nice prépare lui aussi les législatives pour la majorité. «L’objectif reste inchangé: aboutir à des candidatures pro-Macron uniques dans chaque circonscription, puis donner une majorité au président. J’ai observé pendant cinq ans un chef de l’État réformateur et ouvert au dialogue. Je veux l’aider à obtenir les moyens de gouverner», explique-t-il. Et d’ajouter qu’«il faut un contrat de confiance entre les futurs candidats de la majorité et Emmanuel Macron.» «J’estime que ceux qui bénéficieront du label de la majorité devront prendre un engagement ferme et apporter un soutien total et loyal au président pour toute la durée de la mandature. Cela permettra de clarifier l’engagement de chacun, comme je l’ai fait en tant qu’infatigable soutien du chef de l’État», considère-t-il par ailleurs.

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Zemmour : «Marine Le Pen a eu très peur de recommencer la catastrophe de 2017»

Invité à commencer le match télévisé entre les deux finalistes de la présidentielle, Eric Zemmour a considéré que «Marine Le Pen a eu très peur de recommencer la catastrophe de 2017 et qu’elle a été très en-dedans, très réservée.» «Ce que j’ai regretté, c’est qu’elle ne nous donne pas l’idée qu’elle avait de la France, sa vision, qu’elle ne défende pas les idées nationales. Quand on parle d’immigration et d’identité de la France à 23h30, c’est qu’on a d’autres priorités», ajoute-t-il.

«Mélenchon premier ministre, ce sera pareil» qu’une majorité macroniste, selon Zemmour

Pour l’ancien prétendant nationaliste, si Jean-Luc Mélenchon obtient une majorité et va à Matignon, ce «sera pareil» qu’une simple majorité d’élus macronistes. «Jean-Luc Mélenchon, c’est la fin de l’histoire du macronisme, la France créolisée, c’est la fin de l’histoire de Macron. Ca change quelque chose dans l'immédiat mais rien pour les prochaines années, pour le très long terme», ajoute-t-il.

Zemmour considère que «Macron a de la chance. Pas pour la France, mais pour lui»

Eric Zemmour refait la présidentielle. Selon lui, «Emmanuel Macron a de la chance, pas pour la France, mais pour lui.» «Il a eu de la chance, d’abord le Covid, puis Poutine, l’Ukraine ont permis qu’il ne fasse pas campagne.» Et d’ajouter que son affrontement avec Marine Le Pen lui donnait «une victoire acquise».

«Macron prépare la France de Mélenchon», attaque Zemmour

Réélu il y a un peu plus d’une semaine, Eric Zemmour considère qu'«Emmanuel Macron prépare la France de Jean-Luc Mélenchon et l’affrontement entre la France de Jean-Luc Mélenchon et de Reconquête.» «Lui pense qu’il veut moderniser la France, en vérité, il veut dissoudre la France dans une grande Union européenne (…). Il n’a qu’une seule conviction, le fédéralisme européen», explique le leader nationaliste.

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«Est-ce que Marine Le Pen a remercié mes électeurs?», raille Zemmour

«J’ai appelé à voter pour Marine Le Pen sans rien demander. Est-ce que Marine Le Pen a remercié mes électeurs? Elle a dit qu’elle n’avait pas besoin de moi, qu’elle ne voulait pas de Reconquête. Dans une campagne, on se dit des choses pas très agréables mais c’est le rôle du vainqueur d’ouvrir les bras», étrille l’ancien candidat nationaliste, qui annonce que son parti «aura 577 candidats» : «On va lancer beaucoup de jeunes dans cette campagne, ils vont se faire les dents, se former». Et d’ajouter que Marine Le Pen «veut la mort de Reconquête» et qu’elle «préfère essayer de tuer Reconquête! qu’avoir une force avec 150 élus.»

Un accord avec le RN pour les législatives ? «Marine Le Pen n’est pas dans cet état d’esprit», affirme Zemmour

Alors que les négociations vont bon train à gauche en vue des législatives et qu’Eric Zemmour a appelé à une «union nationale» avec le RN, le leader de Reconquête! considère que «Marine Le Pen n’est pas dans cet état d’esprit». «Le soir de la victoire d’Emmanuel Macron, j’étais penné, comme les 13 millions d’électeurs dont je fais partie (…). Je savais que Marine Le Pen ne gagnerait pas l’élection présidentielle», ajoute-t-il.

Législatives: «Je suis très tenté d’y aller», annonce Eric Zemmour

«Je n’aurai pas la prétention d’être premier ministre surtout après avoir voulu être président. Moi je veux être le président de Reconquête!», a taclé Eric Zemmour, visant Jean-Luc Mélenchon. Concernant sa propre candidature aux élections législatives, l’ancien candidat a assuré être «très tenté d’y aller»: «J’ai plusieurs circonscriptions en tête où j’ai fait des scores supérieurs à 20%. Le Var par exemple, ou Paris, on verra bien! La décision est imminente».

Eric Zemmour revient sur ses propos concernant le refus d’accueillir des réfugiés ukrainiens: «C’était sans doute une erreur»

Eric Zemmour est interrogé que ses propos sur les réfugiés ukrainiens. «La question des réfugiés ukrainiens m’a travaillé moi-même, assure-t-il. Mon premier réflexe c’est qu’ils sont chrétiens et donc on peut les accueillir contrairement aux Africains, à d’autres civilisations et je me dis quand même on va me dire, "oui mais il y a des massacres ailleurs et vous ne les accueillaient pas". Je pense à la photo du petit Aylan et donc je me dis qu’il ne faut pas qu’on m’accuse de cela, de ne pas traiter tout le monde de la même manière. Et donc je me dis pas de réfugiés par principe. C’était sans doute une erreur. Je comprends que mon premier réflexe était le bon.»

«Je pense que c’est Poutine»: Eric Zemmour analyse les causes de son échec à l’élection présidentielle

Eric Zemmour est interrogé par Bruce Toussaint, sur BFMTV. Pourquoi Eric Zemmour a-t-il chuté dans les sondages, demande le journaliste ? «Je pense que c’est Poutine, répond l’ancien candidat. Le 23 février au soir je me couche et je suis à 16,5% dans les sondages. Je suis au second tour. Et puis le 24 février Vladimir Poutine envahit l’Ukraine et là il se passe un enchaînement imprévisible qui est qu’une partie de mes électeurs se rattachent, se rassemblent derrière Emmanuel Macron. Et ensuite, voyant que je décline dans les sondages, que je passe derrière Marine Le Pen, mes électeurs qui étaient venus de chez Marine Le Pen, craignant qu’un candidat de la droite nationale ne soit pas au second tour, sont revenus vers elles. Valérie Pécresse a aussi dégringolé dans les sondages. Nous avons en commun un électorat quia voté Fillon, qui est plutôt âgé et c’est l’effet drapeau, ils ont eu peur et sont revenus vers le chef de l’Etat.»

Le Parti radical de gauche refuse l'accord aux législatives à gauche

Le Parti radical de gauche (PRG) a refusé de négocier avec les autres forces politiques de gauche et présentera ses propres candidats aux élections législatives, a annoncé lundi son président Guillaume Lacroix. «Nous ne pouvons pas mettre l'étiquette du PRG à côté de candidats contre l'universalisme européen», a dit à la presse le président du parti de centre-gauche. Les désaccords entre le PRG et l'Union populaire sur «la république laïque», la sortie du nucléaire et, plus particulièrement, «la désobéissance» aux traités européens ont justifié l'absence du PRG à la table des négociations.

Refuser d'appliquer les directives de l'Union européenne, «c'est acter la faiblesse de la France», a fait valoir Guillaume Lacroix. Le président du PRG a assuré qu'il fallait «commencer par dire» son accord à la désobéissance européenne afin de négocier avec la délégation de la France insoumise (LFI). «Je ne sais pas devenir en cinq jours européen à la carte», a confié Guillaume Lacroix, ajoutant avoir discuté «de manière informelle» avec le chef de file de LFI Jean-Luc Mélenchon la semaine dernière. Face à l'absence d'un accord, Guillaume Lacroix a annoncé que le PRG présenterait sous ses couleurs «une centaine de candidats» aux élections législatives, faisant valoir «l'indépendance» de son parti.

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Législatives: une majorité est «très atteignable», estime Adrien Quatennens

Olivier Faure est arrivé au QG de LFI pour «rappeler les exigences» du PS

Les négociations en vue des législatives entre La France insoumise et le Parti socialiste se poursuivent, et le premier secrétaire Olivier Faure est venu rappeler ses «exigences» au QG de LFI, rapporte BFMTV. «On joue une grosse partie. Il faut qu’on garde un équilibre», a-t-il jugé, au micro de la chaîne d’infos. Les négociations devraient aboutir dans la nuit.

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Le RN va investir un candidat contre Philippe Vardon, conseiller municipal à Nice

Selon nos informations, la direction du Rassemblement national a pris la décision d’investir un candidat contre Philippe Vardon, pourtant conseiller municipal RN de Nice, dans le 3e circonscription des Alpes Maritimes.

Dans une interview donnée au Figaro le 28 avril, Philippe Vardon avait plaidé pour une alliance en Paca avec les candidats d’Eric Zemmour. «Sans alliances, si on imagine que les candidats d’Éric Zemmour réalisent même à peine 5 % dans l’ensemble des circonscriptions de Paca, le RN sera privé au moins de la moitié des seconds tours et donc d’un nombre substantiel de députés. Refuser l’union nationale aux législatives, c’est sacrifier le RN du Sud», s’était-il inquiété.

Les négociations entre LFI et le PS se prolongent

Engagés depuis plusieurs jours dans des pourparlers pour une alliance lors des élections législatives, La France insoumise et le Parti socialiste peinent à trouver un terrain d’entente. Selon notre journaliste Pierre Lepelletier, les négociations avancent «très doucement». «Ça peut finir tard ce soir, très tard», lui a confié un Insoumis.

Les ténors de la majorité se sont rencontrés dimanche à l'Élysée en vue des législatives

Plusieurs représentants des différentes composantes de la majorité se sont réunis dimanche soir à l'Élysée pour négocier les investitures aux élections législatives, a-t-on appris lundi de l'entourage de plusieurs participants, alors qu'une première liste de candidats doit être rendue publique «en milieu de semaine».

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Richard Ferrand, président LREM de l'Assemblée nationale, l'ancien Premier ministre Édouard Philippe et le ministre des Relations avec le Parlement, le MoDem Marc Fesneau, ont notamment participé à cette réunion multilatérale, selon plusieurs sources, qui ont expliqué qu'une nouvelle rencontre doit se tenir lundi. L'un des participants a expliqué à l'AFP qu'une première liste d'investitures de candidats aux législatives devrait être publiée «en milieu de semaine», avant une deuxième «en fin de semaine».

François-Xavier Bellamy: «Il faut rompre avec les incohérences passées»

«Je ne me suis pas engagé aux Républicains parce que tout y allait bien, mais parce que j’ai toujours cru que le renouveau dont notre pays a besoin ne pouvait venir que de là. Cette élection l’a encore démontré, le RN est une impasse électorale: en duel face à un président majoritairement impopulaire, Marine Le Pen a perdu, de loin. Son parti reste le moyen par lequel sont réélus ceux qu’elle combat. Il me semble essentiel, même si le chemin sera long, de reconstruire la droite, pour qu’elle puisse de nouveau représenter et réunir ses électeurs, et par là rompre avec cette malédiction démocratique qui prive la majorité des Français de se traduire en majorité politique».

Pour l’eurodéputé LR François-Xavier Bellamy, la bataille des législatives ne doit pas être guidée par des «calculs individuels». Lisez notre entretien.

Accord LFI: la majorité LREM accuse EELV et le PS de «renier» leurs convictions

«Trahison», «abandon» des idées: des membres de la majorité LREM ont critiqué lundi l'accord scellé entre LFI et EELV, et les discussions qui se poursuivent avec le PS, qui actent selon eux le reniement des convictions de ces deux partis.

«Incroyable tous ces gens prétendument pétris de principes, prêts à abandonner toute conviction (...) pour une poignée de circonscriptions. Et ils veulent gouverner notre pays ?», a lancé sur Twitter le député LREM Sacha Houlié. «Ce qui attend les partis, notamment le Parti socialiste, s'ils acceptaient cette alliance, c'est tout simplement une disparition de leurs idées, et aussi une disparition de leur parti politique», a prédit sur RFI Aurore Bergé, présidente déléguée du groupe LREM à l'Assemblée nationale, alors que LFI discute toujours avec le PS et le PCF.

Législatives : le député béarnais Jean Lassalle annonce qu'il ne se représentera pas

Le député béarnais et candidat malheureux à l'élection présidentielle Jean Lassalle a annoncé lundi à Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques) qu'il ne se représenterait pas aux prochaines législatives.

Le député (Libertés et Territoires), élu à l'Assemblée nationale depuis 20 ans, a justifié sa décision, à l'occasion d'une conférence de presse, par la «situation nationale», fustigeant une élection présidentielle «jouée d'avance», tout en précisant qu'il devait subir bientôt une opération à coeur ouvert.

EELV s’inquiète de ses dettes

«Effectivement, on est endettés», a déclaré Julien Bayou sur BFM TV lundi matin, ajoutant qu’il restait encore deux semaines à Europe Ecologie-Les Verts pour trouver un million d’euros afin de rembourser ses dettes de campagne présidentielle. «On a passé le cap critique des deux millions d'euros et nous avons plus de 40.000 donateurs. On a rendez-vous à la banque dans deux semaines désormais. Nous devons collecter un million d'euros dans les 15 prochains jours pour atteindre trois millions d'euros», a-t-il expliqué sur BFM TV.

«Si Mélenchon et Le Pen ont très peu de députés, une confrontation s’organisera en dehors des institutions»

La mécanique institutionnelle fait que LREM a un avantage immense par rapport aux autres partis, rappelle Chloé Morin, experte associée à la Fondation Jean Jaurès.

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Ni EELV ni LFI n’a fait de compromis, indique Manuel Bompard

Le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon a déclaré sur France Inter qu’aucun des partis signataires de l’accord en vue des législatives n’a fait de compromis, y compris sur les questions difficiles, comme l’Union européenne. «Sur les points durs de la discussion, je n’ai pas l’impression d’avoir fait de compromis, ni EELV», a-t-il indiqué.

«Il y a dans le texte le fait qu’aucun d’entre nous n’a pour volonté de sortir de l’Union européenne ou une volonté de sortir de l’euro, mais il y a l’idée que pour appliquer le programme sur lequel on se met d’accord, certaines règles européennes peuvent être un verrou. S’il faut désobéir à certaines règles pour appliquer le programme, il faudra le faire».

Philippe Juvin appelle à un «accord de gouvernement à l’allemande»

Philippe Juvin appelle sa famille politique à établir «un accord de gouvernement un peu à l’allemande» avec la majorité présidentielle. Selon lui, Les Républicains perdent depuis des années les élections nationales, et n’en «tirent pas les leçons». Il est donc nécessaire de faire un pas vers le président réélu pour que «les partis de gouvernement travaillent ensemble». A ce stade, l’ancien candidat à la primaire de la droite est encore encarté LR, mais il sait sa position «minoritaire» au sein du parti et compte faire entendre sa voix lors du conseil national prévu samedi prochain.

Le Pen appelle les électeurs à choisir le RN aux législatives

Marine Le Pen est sortie dimanche du silence médiatique qu'elle observait depuis sa défaite à la présidentielle le 24 avril, à travers un bref message vidéo appelant les électeurs à choisir les candidats RN aux élections législatives des 12 et 19 juin.

Lors de ce scrutin, «vous aurez le choix entre des députés soumis à Emmanuel Macron qui feront passer aveuglément toutes ses décisions, sans contre-pouvoir, et les députés qui soutiennent mon projet et mes valeurs pour la France», déclare l'ex-candidate du Rassemblement national dans une séquence publiée sur les réseaux sociaux.

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Marine Le Pen revient dans cette séquence de 2'30 sur les thèmes de sa campagne, notamment la défense du travail et du pouvoir d'achat, qu'elle oppose à Emmanuel Macron, accusé de soutenir «les privilèges». «Avec un maximum de députés qui me soutiendront au Parlement, je serai en mesure de protéger votre pouvoir d'achat et de porter des mesures qui reconnaissent enfin le travail à sa juste valeur», affirme-t-elle.

Cortèges fournis et incidents violents pour un 1er-Mai très politique

Plus d'une centaine de milliers de personnes ont défilé dimanche partout en France à l'occasion du 1er-Mai, une mobilisation en hausse dans un contexte très politique après la présidentielle, et plusieurs cortèges ont été émaillés d'incidents, en particulier à Paris, conduisant le ministre de l'Intérieur à dénoncer des violences «inacceptables».

La mobilisation a été supérieure à celle de l'an dernier dans l'ensemble de la France, où la CGT a revendiqué 210.000 manifestants, contre 170.000 l'an dernier. Le ministère de l'Intérieur a fait état de 116.500 manifestants contre 106.650 en 2021.

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Législatives: LFI et EELV concluent un accord historique, en attendant le PS et le PCF

Les gauches sont bel et bien en train de s'unir: La France insoumise et Europe Ecologie-Les Verts (EELV) ont conclu dans la nuit de dimanche à lundi un accord historique pour les législatives de juin, tandis que les négociations avancent avec le PS et le PCF. Le Conseil fédéral d'EELV a validé l'accord négocié au cours des deux dernières semaines, par 84 voix pour, 10 contre, 8 bulletins blancs et une personne qui n'a pas participé au vote. Cet accord attribue notamment 100 circonscriptions pour le pôle écologiste, selon des sources proches des négociations.

Si l'on excepte le petit mouvement Générations qui a signé un accord avec LFI dès jeudi, les négociations entre LFI et EELV étaient les plus avancées des discussions bilatérales engagées par les Insoumis avec chacune des forces de gauche, après les 22% de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle. Le weekend a permis de faire les derniers compromis, autour du rapport à l'Europe («désobéissance» mais seulement à certaines règles économiques et budgétaires si besoin), du label commun («Nouvelle Union populaire écologique et sociale») ou encore sur le partage des circonscriptions, sujets les plus âprement débattus.

Bonjour à tous

Bienvenue dans ce direct consacré à l’élection présidentielle. Minute par minute, le Figaro fait le point sur les dernières informations de l’actualité politique.

Vous retrouverez les informations de la veille dans notre précédent direct

L'étrange changement de pied des Insoumis sur l'inéligibilité des coupables de propos racistes

Autrefois favorable à l'inéligibilité des personnes condamnées pour incitation à la haine raciale, LFI s'apprête à investir aux législatives le journaliste Taha Bouhafs, reconnu coupable d'injure raciale.

Législatives 2022 : après avoir acté des «points de convergence», le PS suspend les négociations avec LFI

Le Parti socialiste, le Parti communiste, les écologistes et les Insoumis tentent de sceller depuis plusieurs jours un accord pour présenter des candidatures communes aux législatives.

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En visite «surprise» à Aix-en-Provence, Éric Zemmour s'offre un bain de foule malgré des manifestations d'hostilité

Le nationaliste s'est invité dimanche à un «déjeuner militant» organisé par le sénateur ex-RN Stéphane Ravier et le président de «Génération Z» Stanislas Rigault.

Le Figaro

Pourquoi l’étau judiciaire se resserre sur Carlos Ghosn

Bertille Bayart

ANALYSE - L’ex-patron de Renault et Nissan a reconnu des versements à son profit de la part d’un distributeur omanais de l’alliance, mais nie toute malversation.

Le 19 novembre 2018, alors que Carlos Ghosn était arrêté à l’atterrissage de son avion à Tokyo, les enquêteurs japonais fouillaient son appartement et récupéraient deux documents troublants. Une garantie de 30 millions de dollars accordée par un homme d’affaires saoudien. Et un crédit de 25 millions de dollars accordé à l’épouse de Carlos Ghosn à l’époque, Rita, par Suhail Bahwan, un Omanais, fondateur du groupe SBA qui distribue les véhicules de Renault et Nissan au Moyen-Orient dont il a écoulé plus de 500.000 exemplaires.

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Ce second document a mis la justice japonaise, puis la justice française sur une piste qui vaut depuis deux semaines à l’ancien patron du groupe Renault-Nissan d’être sous le coup d’un mandat d’arrêt international, signé du tribunal de Nanterre. C’est aussi le cas de Suhail Bahwan, 83 ans, officiellement retiré des affaires, de deux de ses enfants, Ahmed et Omar, qui ont pris la suite, et du directeur général de SBA, un Indien, Divyendu Kumar. Carlos Ghosn est accusé d’abus de biens sociaux, de blanchiment et de corruption.

Interrogé par les juges français en mai 2021 à Beyrouth, où il est réfugié depuis son évasion du Japon fin 2019, Carlos Ghosn a pour la première fois dû répondre à des questions auxquelles il s’était jusque-là dérobé dans ses (nombreux) entretiens avec la presse.

Investissements personnels

Selon Les Échos, l’ancien patron de Renault et Nissan a reconnu que le prêt accordé en 2009 n’avait jamais été remboursé. D’après Ghosn, Bahwan espérait qu’il rejoigne son entreprise après sa retraite. «Dans son esprit, je devais rembourser, mais si je le rejoignais, il effaçait», aurait-il déclaré aux juges, selon Libération. Lors de son audition, il a admis avoir reçu du même Suhail Bahwan une somme de 7,5 millions de dollars en 2015. «Je pense qu’il estimait que tout le temps qu’il m’a pris entre 2009 et 2015 pour les conseils que je lui ai prodigués valait récompense», aurait-il déclaré.

Affaire Ghosn: mandat d'arrêt international contre l'ancien patron de Renault - Regarder sur Figaro Live

Selon les avocats de Carlos Ghosn, il s’agit là de «relations personnelles (…) décorrélées des relations d’affaires entre Renault et SBA». Sur BFMTV le 22 avril, l’ancien PDG avait affirmé n’avoir «absolument pas été rémunéré par ce distributeur en (sa) qualification de patron de Renault et Nissan». Mais alors payé pour quoi? Aucun contrat n’a à ce jour été produit attestant des services rendus ou des conseils prodigués par Carlos Ghosn à Suhail Bahwan, qui, pas plus que ses fils, n’a jamais répondu aux questions de la justice japonaise ou française.

D’éventuelles relations d’affaires «personnelles» entre Carlos Ghosn, PDG de Renault et de Nissan, et le fondateur d’un groupe lié contractuellement à l’un et l’autre constructeurs, deux multinationales cotées en Bourse, n’ont jamais été portées à la connaissance de leurs organes de gouvernance ou de contrôle. Dès lors, le soupçon d’abus de biens sociaux est légitime. «Il n’y a pas un sou de Renault, pas un sou de Nissan qui m’ait été donné indûment», déclarait Ghosn à BFMTV. Les juges tracent les commissions versées par Renault - comme les Japonais l’ont fait pour Nissan - à SBA au fil des ans. Une partie de cet argent a-t-elle fini dans la poche de Ghosn, au travers des investissements qu’il effectuait, à titre personnel ou familial, avec GFI, un holding libanais alimenté, à hauteur de plusieurs dizaines de millions d’euros, par Kumar?

Un mandat d’arrêt international

L’activité de SBA pour Renault et Nissan ne fait pas de doute. L’un et l’autre constructeurs n’ont à ce jour pas interrompu leurs relations avec l’entreprise. Mais les commissions étaient-elles proportionnées ou étaient-elles gonflées pour nourrir des circuits occultes? De part et d’autre, les procédures de validation interne, à plusieurs étages, ont en tout cas été respectées. Mais «que valent ces contrôles internes quand les relations entretenues par Ghosn avec Bahwan ont été dissimulées à eux qui les réalisaient?», interroge un proche du dossier.

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Le mandat d’arrêt international émis contre Carlos Ghosn ne le ramènera pas en France puisque le Liban n’extrade pas ses ressortissants. À l’inverse de la procédure japonaise, il peut en revanche permettre aux juges de renvoyer le dossier devant un tribunal, y compris en l’absence du prévenu.

Volkswagen investit 1,2 milliard d'euros dans son usine de moteurs électriques à Cassel

Le nombre de lignes de production de moteurs électriques et autres pièces sera multiplié par quatre en quatre ans, par rapport aux 18 actuelles.

La Finlande annule un contrat avec Rosatom pour la construction d'une centrale nucléaire

Helsinki pointe les risques supplémentaires induits par la crise en Ukraine pour justifier ce retrait.

Paris : la RATP retire temporairement du service 149 bus électriques après deux incendies en un mois

Quelques semaines après un premier incendie, un tout récent «bluebus» s'est embrasé ce vendredi devant la bibliothèque François Mitterrand. Le même jour, un bus électrique d'une marque différente a pris feu à Carcassonne.

L'Humanité

Pierre Buraglio, avec Balzac, voire contre...

Nos recommandations culturelles

EXPOSITION La maison-musée de l’écrivain, à Passy, invite le plasticien à se confronter à l’œuvre monumentale de l’auteur de la Comédie humaine.

Maurice Ulrich

Confortablement installée sur un coteau dominant la Seine à Passy, aujourd’hui à mi-chemin entre le Trocadéro et la Maison de la radio, la maison que Balzac habita de 1840 à 1847 est un havre de paix avec son jardin fleuri en cette saison. Une paix que Balzac lui-même ne connut pas, enchaîné à son propre travail comme Prométhée à son rocher, dévoré jour et nuit par la Comédie humaine, son œuvre. C’est aujourd’hui un musée que l’on visite avec le désir d’y retrouver un peu de l’auteur, peut-être l’odeur du café qu’il buvait par litres, la robe de chambre dont Rodin l’a enveloppé dans le bronze, oubliée dans un coin.

Balzac, Rodin. Des géants. Pierre Buraglio a dessiné de son trait rapide la statue. Il est, après Louise Bourgeois, Anselm Kiefer, Pierre Alechinsky, Jacques Rivette, l’invité de la Maison dirigée aujourd’hui par Yves Gagneux. Le titre de l’exposition est un programme. « Pierre Buraglio à l’épreuve de Balzac ». Il ne s’agit donc en rien d’illustrer Balzac mais de créer « à partir » de Balzac. Avec lui et contre lui.

un artiste de la négation, du constat, du contre-pied

Ainsi, là où l’écrivain ne cessait de biffer ses manuscrits pour réécrire, dans une sorte d’incessant recommencement de sa création, Pierre Buraglio expose ses agendas aux rendez-vous rayés, ses ratures d’articles faites pour supprimer. C’est, d’une certaine manière, un artiste de la négation, du constat, voire du contre-pied. Il a choisi aussi d’exposer dans ce parcours le livre d’André Wurmser, grande plume de l’Humanité, la Comédie inhumaine (Gallimard, « Idées », 1964), autour de l’œuvre balzacienne. On a pu dire de lui qu’il était le peintre de la « peinture sans peinture ».

Proche du mouvement Supports/Surfaces, dans les années 1960 et 1970, Buraglio est de cette génération d’artistes qui, de multiples manières, remettent en question, au-­delà même des questions de représentation ou d’abstraction, la toile, la surface, l’acte même de peindre. Dans ces années-là, il va exposer des fragments de portes ou de fenêtres, des paquets de cigarettes, des plaques de métro déclinées dans un renvoi au céramiste florentin Della Robbia (1399-1482), il récupère des morceaux de toiles de Simon Hantaï et les inclut dans des œuvres liées aux cravates. Précisément, la cravate comme motif. Il en use. Il se souvient que Balzac avait publié en 1830, dans un journal appelé la Mode, un Traité de la vie élégante. On pouvait y lire ceci : « Tout ce qui vise à l’effet est de mauvais goût, comme tout ce qui est tumultueux. » Il a donc exposé des cravates. Des cadeaux de sa fille. On peut aimer les cravates sans que Freud s’en mêle trop. Ainsi, on serait, selon les mots d’une des contributrices au catalogue, Christine Aris Boulassier, entre le presque trop du courant créatif balzacien et le presque rien de la retenue de Pierre Buraglio. Mais c’est aussi une illusion. Car le paradoxe, c’est aussi que ce dernier, dans cette retenue précisément, est également un peintre remarquable et un dessinateur hors pair, qu’il décline l’Origine du monde de Courbet en pensant à Splendeurs et misères des courtisanes ou qu’il lui suffise d’un noir, d’un bleu et du trait pour évoquer une figure, et de belle manière, certainement.

Expositionspierre buragliohonoré de balzacarts plastiques
Le Figaro

Guerre en Ukraine : les clubs russes exclus des coupes d'Europe de football pour la saison prochaine

Le Figaro

L'UEFA refoule la Russie de toutes ses compétitions à venir, y compris les coupes d'Europe en club pour l'exercice 2022-23, mais aussi l'Euro féminin, cet été.

L'UEFA ne désarme pas. Après avoir suspendu toutes les équipes russes de ses compétitions, aussi bien les clubs que les sélections nationales, le 28 février dernier en raison de la guerre en Ukraine, la confédération européenne va plus loin. Le Comité exécutif de l'UEFA a en effet décidé ce lundi d'exclure la Russie pour la saison prochaine. Cela concerne notamment les coupes d'Europe, de la Ligue des champions à la Ligue Europa Conférence, en passant par la Ligue Europa. Les joueuses de l'équipe nationale russe sont aussi privées de l'Euro, prévu du 6 au 31 juillet en Angleterre.

La Russie avait composté son billet pour le prochain championnat d'Europe dames en écartant le Portugal en barrages et devait intégrer le groupe C. Ce sont les Portugaises qui «profitent» de cette situation et sont repêchées. Ligue des nations messieurs, qualifications pour la Coupe du monde féminine en 2023, Euro U21… L'UEFA ferme toutes les portes à la Russie. Idem en club, avec la Ligue des champions dames ou la Youth League, pour les jeunes.

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La Russie n'organisera pas l'Euro en 2028 ou 2032

Last but not least, la Russie voit sa candidature à l'organisation de l'Euro 2028 ou 2032 retoquée et déclarée «non éligible». Contre toute attente, les Russes se sont en effet lancés dans la course face au Royaume-Uni (2028), à l'Italie (2032) et la Turquie (2028, 2032). Ils n'iront pas plus loin dans le processus. L'UEFA explique notamment que «compte tenu de l'incertitude quant à la date de levée de la suspension», la Russie ne peut pas candidater pour organiser un tournoi pour lequel elle pourrait être qualifiée d'office en tant que pays-hôte. «Le Comité exécutif de l'UEFA restera prêt à convoquer d'autres réunions pour réévaluer la situation juridique et factuelle au fur et à mesure de son évolution et adopter d'autres décisions si nécessaire», précise encore l'UEFA, en guise de conclusion.

Rappelons que l'équipe masculine de Russie n'ira pas non plus à la prochaine Coupe du monde au Qatar (21 novembre-18 décembre 2022), la Fifa l'ayant exclue des barrages qualificatifs. La finale de la Ligue des champion messieurs, prévue le 28 mai prochain, a par ailleurs été délocalisée de Saint-Pétersbourg au Stade de France de Saint-Denis. Plus que jamais, les Russes au ban du sport mondial...

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Découvrez ce qui a retenu l'attention de notre envoyé spécial au Parc des Princes, pour la demi-finale de Ligue des champions féminine entre le PSG et Lyon.

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Buteur ce mercredi soir contre Villarreal en demi-finale de Ligue des champions, Sadio Mané est devenu l'un des soldats préférés de Jürgen Klopp et fait partie des prétendants au Ballon d'or cette saison.

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Parisiennes et Lyonnaises se sont affrontées devant la plus haute affluence de l'histoire pour deux clubs féminins samedi soir, le tout dans une ambiance festive

Le Figaro

Cancers: des «signatures» pour dresser un portrait plus précis des tumeurs

Soline RoyCatalogue of Somatic Mutations in Cancer.

DÉCRYPTAGE - Le séquençage du génome entier permet d’avoir une vue exhaustive des combinaisons de mutations. Comme des empreintes digitales sur une scène de crime.

Chaque cancer naît d’une accumulation de mutations génétiques, qui favorisent la prolifération anarchique de cellules et/ou limitent la capacité de l’organisme à l’empêcher. Le séquençage du génome entier permet désormais d’avoir une vue exhaustive de ces mutations, en comparant l’ADN de la tumeur à celui d’une cellule saine du patient. Mais depuis une dizaine d’années, les pisteurs du cancer identifient aussi des combinaisons particulières de ces altérations génétiques, nommées «signatures mutationnelles». Et de même que des empreintes au sol disent beaucoup de l’animal passé par là, ces signatures sont autant d’indices des causes du cancer et de ses possibles talons d’Achille.

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Dans la revue Science, des chercheurs britanniques présentent un impressionnant travail mené sur plus de 12.200 paires de génome normal et tumoral collectées auprès de 11 585 individus (certains ayant plusieurs tumeurs). C’est la plus large cohorte jamais réunie en la matière, une prouesse rendue possible par le projet «100.000 génomes» lancé au début des années 2010 par le gouvernement britannique. Les chercheurs ont ensuite confronté leurs résultats avec ceux obtenus sur deux autres cohortes regroupant respectivement 3001 cancers primaires et 3414 cancers métastatiques. De quoi confirmer l’existence de signatures mutationnelles déjà identifiées, mais aussi en trouver de nouvelles, et notamment des signatures rares présentes chez moins de 1 % des patients.

Les auteurs ont analysé 19 types de tumeurs cumulant près de 299 millions de substitutions (une des «lettres» qui composent l’ADN est remplacée par une autre), 3 millions de doubles substitutions (deux lettres en remplacent deux autres), 155 millions d’insertions ou de délétions (quelques lettres de l’ADN sont ajoutées ou supprimées) et 2 millions de réarrangements (une partie de la séquence génétique est déplacée, supprimée ou dupliquée). L’article ne s’intéresse qu’aux substitutions simples et doubles, et en ajoute 58 à la soixantaine déjà recensées dans le Catalogue of Somatic Mutations in Cancer.

Retrouver des causes de cancer

Ces travaux sont utiles à plusieurs titres. D’abord parce que ces signatures sont «comme les empreintes digitales sur une scène de crime», indique le dernier auteur de la publication Serena Nik-Zainal, professeur de médecine génomique et bio-informatique à l’université de Cambridge dans un communiqué. Elles permettent «de mieux comprendre ce qui se passe dans l’ADN des tumeurs, pour retrouver des causes de cancer», indique la Dr Anne Vincent-Salomon, anatomopathologiste à l’Institut Curie, qui a notamment participé à des travaux du même type sur le cancer du sein. Un certain nombre de ces causes sont déjà bien connues, comme l’âge, ou l’exposition aux UV et à la fumée de tabac.

Mais «cet article identifie aussi des signatures qui peuvent témoigner de causes que l’on ne connaît pas encore», note le D Marc-Henri Stern, généticien et directeur de recherches à l’Institut Curie. Il peut s’agir de fragilités génétiques, justifiant de mieux surveiller les patients ou leurs proches. Mais aussi de nouveaux agents cancérigènes. Il y a quelques années, raconte Marc-Henri Stern, une étude coordonnée par la D Ghislaine Scelo du Centre international de recherche sur le cancer (Circ), à Lyon, a ainsi permis de découvrir chez des patients atteints de cancers du rein «une signature mutationnelle bizarre, qu’ils ne comprenaient pas. Une enquête épidémiologique leur a permis de comprendre que les patients avaient tous été exposés à une famille de plantes, les aristoloches, dont on savait qu’elles donnaient des insuffisances rénales mais pas qu’elles étaient cancérigènes».

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Les chercheurs britanniques ont, quant à eux, repéré une signature inconnue dont «la prépondérance dans le foie et les voies biliaires suggère un composé qui est probablement éliminé par le système hépatobiliaire», ou une autre «signalée systématiquement dans les cancers du rein et de la vessie, ce qui suggère un processus spécifique». Leur publication pourrait donc être «le point de départ de centaines de travaux, car on n’a pas d’explication pour toutes les signatures identifiées», estime Marc-Henri Stern.

Choisir le bon traitement

Les signatures mutationnelles pourraient aussi s’ajouter aux techniques déjà disponibles pour localiser les tumeurs primitives dans les cancers diagnostiqués à un stade métastatique. Les chercheurs britanniques ont ainsi identifié une signature normalement liée à l’exposition à la fumée de tabac dans «un cancer du sein, un cancer colorectal métastatique, un astrocytome diffus, et deux lésions du système nerveux central d’origine primaire inconnue» ; sa présence pourrait-elle indiquer qu’il s’agit en réalité de «lésions métastatiques d’un cancer primaire du poumon»? Un point essentiel à connaître pour choisir le bon traitement.

Trop peu de mutations peuvent réellement être utilisées comme cibles de traitement pour les patients

Les signatures mutationnelles permettent enfin «d’identifier des patients répondeurs à certains traitements», indique Anne Vincent-Salomon. Le séquençage reste gourmand en infrastructures, il n’est donc évidemment pas question de séquencer le génome de l’ensemble des cancers diagnostiqués chaque année. Mais «en France, deux grandes plateformes mises en place à Paris et Lyon dans le cadre du plan France Médecine Génomique 2025 nous permettent de le faire pour tous ceux qui ne répondent pas aux traitements classiques», explique Anne Vincent-Salomon.

Par exemple, la présence de défauts dans un système chargé de réparer des erreurs survenant lors de la réplication de l’ADN peut être prédictive d’une bonne réponse à une immunothérapie. Pour le moment, «trop peu de mutations peuvent réellement être utilisées comme cibles de traitement pour les patients», concède Anne Vincent-Salomon. Mais la recherche avance. Peut-être pourra-t-on un jour dresser dans les moindres détails le portrait et l’histoire de chaque cancer et disposer de traitement ciblant ses moindres failles…

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Covid-19: la baisse des contaminations se confirme

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Comment sortir de la «violence éducative ordinaire»?

PSYCHOLOGIE - Pensant bien faire, de nombreux parents emploieraient des méthodes d’éducation nocives pour leurs enfants, assurent certains médecins.

Covid-19 : 59.760 nouveaux cas en 24 heures, 116 morts dans les hôpitaux français

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L'Humanité

La virilité mise à nu et questionnée en direct

Nos recommandations culturelles

THÉÂTRE Dans la Tendresse, Julie Berès met en scène huit jeunes hommes de sensibilité et d’horizons divers, confrontés à leur imaginaire et au monde qu’ils construisent.

Gérald Rossi

La question n’a pas encore de réponse, ou pas encore celle que l’on voudrait entendre dans l’instant. Mais elle a le mérite d’être posée sur un plateau de théâtre, crûment. Avec la Tendresse, Julie Berès interroge la virilité, la masculinité, bref ce qu’est un homme, un mec d’aujourd’hui, quand #MeToo est passé par là. Avec Kevin Keiss, Lisa Guez et Alice Zeniter, elle a enquêté auprès d’une cinquantaine de jeunes hommes et ingurgité « pendant des mois des essais philosophiques, sociologiques et politiques sur la masculinité ». Sans pour autant produire du théâtre froidement documentaire, mais un spectacle vif, tourbillonnant, encourageant et auquel le public dit son adhésion fébrile, en saluant debout et souvent longuement les huit comédiens qui ne ménagent pas leurs effets, ni leurs efforts.

entre fiction et réalité

La Tendresse fait suite à Désobéir, qui, en 2017, « questionnait le parcours de quatre jeunes femmes issues de l’immigration ». Avec un certain effet de miroir, puisque les jeunes hommes dont il est question ici sont convoqués pour dévoiler leur quotidien, sentimental, affectif, sexuel. Entre fiction et réalité, B-boy Junior (Junior Bosila), Natan Bouzy, Alexandre Liberati, Tigran Mekhitarian, Djamil Mohamed, Romain Scheiner, Mohamed Seddiki et Naso Fariborzi interprètent ces personnages, et un peu de leur propre vécu. Ils sont comédiens pour partie, danseurs pour les autres, venus du classique ou encore du hip-hop. Et l’effet est visuellement saisissant. Envoûtant, même, tant le ballet de ces jeunes corps parvient à assurer, dans sa diversité, une unité d’action.

un spectacle aux allures sauvages

Dans un curieux décor sombre, sorte de passerelle encadrant deux portes géantes ouvrant sur la salle des douches après le sport ou vers l’inconnu, ils surgissent et s’élancent parfois vers le public, enjambent les premiers rangs, salle éclairée, comme pour chercher une communion avec les présents, comme aussi face à un miroir, au-delà des mots, comme pour une fusion plus charnelle. Et en rythme. Histoire aussi, forcément, de souligner combien les questions posées sont à partager.

Comment draguer une fille en la respectant, comment se comprendre, se faire comprendre, comment ne pas forcer, comment ne pas rater une occasion… Comment devenir « bon » petit ami, puis mari, comment admettre et faire admettre dans le groupe ce que l’on est, quel que soit son genre, son inclination, que l’on soit hétéro endurci ou tendre, puceau, bi, homosexuel… Dans cette quête de « tendresse », le groupe évolue. Au fil des confidences, des certitudes vacillent, d’autres mutent, et le regard des uns sur les autres se fait plus chaud, plus lumineux. « Je ne voulais pas faire un spectacle militant », affirme Julie Berès. Elle a mitonné un spectacle aux allures sauvages, certes par moments un brin racoleur, mais qui ne laisse en tout cas pas indifférent, qui pose ses yeux où ça fait mal, et c’est plutôt bien vu. G. R.

Théâtre
L'Humanité

« Handi gang » fait évoluer la vision du handicap à travers une jeunesse qui se met en colère

Nos recommandations culturelles

Entretien La réalisatrice Stéphanie Pillonca fait tourner pour la première fois dans un long métrage le nageur paralympique Théo Curin. Dans « Handi gang », il est Sam, jeune quadri-amputé qui rêve d’être pilote de F1 et doit combattre les idées reçues sur son handicap.

Grégory Marin

 

Stéphanie, ce n’est pas votre premier film qui traite du handicap (1). Qu’est-ce qui vous touche dans ces histoires ?

Stéphanie Pillonca La capacité de dépassement de ces personnes différentes. Elles nous recadrent en nous amenant à penser que, malgré les entraves, les accidents de la vie, on peut vivre en plénitude, aller au-delà de ce qui nous est imposé. On a trop tendance à baisser les bras facilement.

Lire notre article sur un documentaire de Stéphanie Pillonca traitant du handicap

Théo, comment avez-vous abordé ce rôle ?

Théo Curin Ce n’est pas la première fois que je joue, mais, dans « Vestiaires » (une série de formats courts diffusée sur France 2 – NDLR), j’incarne mon propre rôle. Pour « Handi Gang », on me demandait de jouer quelque chose de différent, de me positionner comme acteur. Sam, c’est le premier rôle du film, le héros, il fallait qu’il soit crédible. C’était beaucoup de stress dans un premier temps et puis beaucoup de fierté quand j’ai vu le résultat.

Stéphanie Pillonca Si Théo avait été un mauvais acteur, je ne l’aurais pas pris. Quand on trouve des personnes qui jouent bien et qui sont porteuses de particularité, c’est mieux pour le rôle, ça apporte de la vérité. Ce sont des sujets tellement sensibles qu’il faut s’emparer du réel, du vécu.

Le fait d’avoir une image publique grâce au paralympisme vous a-t-il préparé  à endosser ce rôle de porte-parole ?

Théo Curin Oui et non. C’est très différent. J’ai laissé l’image de Théo Curin dans le vestiaire, et j’ai brandi les valeurs de Sam. Même si ce sont des valeurs que je partage dans la vie.

 

Si la société n’est pas capable de faire attention aux plus petits, aux plus fragiles, ceux-ci ont le devoir de taper du poing sur la table.   Stéphanie Pillonca

Dans le téléfilm, on voit Sam admirer Frédéric Sausset, ce pilote de course quadri-amputé comme lui. Faut-il des modèles comme celui-ci pour se surpasser ?

Théo Curin Pour Sam, c’est Frédéric Sausset ; pour moi, c’était Philippe Croizon (quadri-amputé à la suite d’un accident en 1994, il a traversé la Manche à la nage en 2008 – NDLR). Ce film aussi peut servir de modèle pour des personnes qui connaissent ces immenses difficultés. C’est la première fois qu’un film traite de ce sujet en première partie de soirée sur TF1. C’est historique.

Stéphanie Pillonca Au-delà du parcours exemplaire, ce sont des inspirations à aimer la vie plus fort et à grandir. Ça vaut pour tous : je pense que c’est dans le plus vulnérable, le plus fragilisé, celui qui diffère de nous, que l’on trouve des trésors.

Et vous, avez-vous la sensation d’être un modèle ?

Théo Curin Je n’ai absolument pas cette prétention. Dans un premier temps, je fais les choses pour mon plaisir personnel, que ce soit dans le sport ou dans le cinéma. Si, dans un second temps, ça peut aider les autres, c’est le plus beau des cadeaux. Mais je ne me mets pas la pression. J’aide les autres en me faisant du bien, en me faisant plaisir. C’est génial !

Les auteurs du livre original (2), comme vous pour l’adaptation télévisée, ont choisi de placer l’action principalement au lycée, à un âge où tout est possible, mais où on doit faire des choix.

Stéphanie Pillonca J’aime la jeunesse, celle qui se soulève, qui est concernée. Elle nous secoue, nous galvanise. Dans ce scénario, elle se met en colère pour qu’on l’écoute, pour qu’on la voie. Si la société n’est pas capable de faire attention aux plus petits, aux plus fragiles, ceux-ci ont le devoir de taper du poing sur la table.

Théo Curin Ce que je trouve chouette, c’est que ce n’est pas un film sur le handicap, mais plus largement sur la jeunesse, cette période où on est confrontés à nos choix pour l’avenir. Mais où on ne sait pas trop quoi faire : les parents mettent la pression, le proviseur aussi… Et si mes choix n’étaient pas les bons ? Quand je suis sorti du lycée, je me suis dit : « OK, tu veux être nageur, mais qu’est-ce que tu vas faire si ça ne marche pas ? » Mon choix a été de prendre le risque d’arrêter les études et d’accepter les sollicitations qui me rendent heureux aujourd’hui. Pour le moment, je m’en sors bien, mais peut-être que dans dix ans, je me rendrai compte que ça ne me plaira plus trop. Et reprendrai des études. On vit dans une société qui permet ce genre de parcours, il faut en profiter.

L’avantage de faire jouer un comédien en situation de handicap, c’est qu’il apporte de la valeur ajoutée, de la subtilité.  Théo Curin

Mais cette société, justement, permet-elle l’intégration des personnes différentes ?

Théo Curin Je ne suis pas quelqu’un en permanence dans la revendication. On peut se dire qu’on est en retard sur tel ou tel pays, mais il faut reconnaître qu’on a fait de gros progrès sur l’intégration des différences au sens large. Sur la représentation, par exemple : aujourd’hui, on entend beaucoup plus parler de handicap, d’orientation sexuelle, de diversité culturelle… Évidemment qu’il y a des choses à améliorer, mais c’est bien de dire que les choses avancent et qu’il faut qu’on continue dans cette voie.

Vaut-il mieux montrer que revendiquer ?

Théo Curin La revendication, elle est permanente dans ce film, c’est ce qui fait qu’il est drôle et prenant.

C’est aussi le sens de cette scène où Sam dit vouloir se battre pour les droits des handicapés en devenant avocat...

Stéphanie Pillonca C’est sa mue, il devient adulte. Il veut se mobiliser pour ses semblables. On ne peut pas être seulement dans la colère, il faut être dans l’action.

Le rôle des aidants est aussi très présent...

Théo Curin Quand Alessandra (Sublet - NDLR) m’aide à mettre mes prothèses, à me lever, le transfert entre le lit et le fauteuil, c’est le quotidien des aidants, et on n’en entend pas parler suffisamment à mon goût. Ce film est plein de détails véridiques. L’avantage de faire jouer un comédien en situation de handicap, c’est qu’il apporte de la valeur ajoutée, de la subtilité. Les aidants sont des anges gardiens, ceux sans qui on n’a souvent pas la possibilité de vivre normalement.

Stéphanie Pillonca On voit cette maman qui a mis sa vie de femme entre parenthèses, qui essaie de calquer sa vie professionnelle sur les besoins de son fils, qui galère avec les taxis, avec le lycée… et qui galère aussi avec Sam, parce qu’accompagner un jeune adulte, c’est toujours compliqué. Oui, il faut entendre et soutenir ces aidants.

Vivre comme les autres

On aurait pu craindre que le téléfilm en deux parties de Stéphanie Pillonca, sur TF1, en première partie de soirée, ne sombre dans le pathos. Il n’en est rien, l’œuvre affichant un ton « très dynamique et bienveillant », tendance feel good movie – un peu trop parfois. Sam (Théo Curin), amputé des quatre membres, est en terminale. Son petit groupe d’amis, Tom (Mathieu Hannedouche), Lila (Angèle Rohé) et Manon (Esther Valding), est rejoint en cours d’année par le turbulent Vincent (Arthur Legrand), qui va les confronter à leur exclusion. Quant à Nina (Alessandra Sublet), elle va devoir laisser grandir son Sam et reprendre sa vie de femme. Plusieurs révélations au casting de « Handi Gang » : Théo Curin, d’abord, qui tient bien la longueur (il a déjà joué dans de courtes pastilles et « Vestiaires », pour France 2), Alessandra Sublet qui « ne voulait pas du rôle », explique la réalisatrice qui a eu raison d’insister. « Elle ne voulait pas du tout faire de fiction, et aujourd’hui elle arrête sa carrière pour s’y consacrer ! » Et puis Mathieu Hannedouche, venu de TikTok, Arthur Legrand… Les retrouvera-t-on dans une suite ? Théo Curin est partant. « Il y a encore trop de choses à dire, à faire, et une belle histoire à continuer. »

 

téléfilmhandicaptf1Théo Curin
Le Figaro

Violences du 1er Mai : Mélenchon met en cause le préfet de police, Darmanin évoque une «ambiguïté» avec «l'ultra gauche»

Dinah Cohen

L'ancien candidat des Insoumis estime que Didier Lallement est «incapable de garantir le droit de manifester en paix».

Passe d'armes à distance entre Jean-Luc Mélenchon et Gérald Darmanin. Dimanche, les manifestations du 1er Mai ont été émaillées de violences, notamment dans la capitale. Présent place de la République pour s'adresser à la foule, l'ancien candidat de La France insoumise a regretté, sur les réseaux sociaux, des «violences parasites» et mis la faute sur le préfet de police, entraînant la colère du ministre de l'Intérieur.

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Ces violences «invisibilisent la marche des syndicats et servent la propagande à nos pires adversaires», s'est ainsi ému Jean-Luc Mélenchon, faisant part de son «ras-le-bol». Selon lui, «le préfet de police savait», et ce dernier est «incapable de garantir le droit de manifester en paix». Son bras droit, Alexis Corbière, est allé encore plus loin en s'interrogeant sur une possible «volonté de laisser faire pour transformer une journée pacifique et joyeuse en quelque chose de brutal et violent». Évoquant un 1er Mai «politique» et constitué de «gens qui souhaitent cette union politique» de la gauche, le député a formulé une question : «Pourquoi ils arrivent à le faire ?»

«Un pompier pyromane»

Dépêché sur place après l'agression d'un policier, Gérald Darmanin a vivement condamné les propos du député de Marseille. «M. Mélenchon devrait soutenir les policiers, les gendarmes, les pompiers qui sont agressés. Aucun doute ne montre que les casseurs s'en sont pris à eux pour les blesser, pour les tuer», a-t-il d'abord déclaré. Et d'assurer que «l'absence de soutien à des fonctionnaires de la République (...) est particulièrement insultante».

Au côté du préfet Didier Lallement, le ministre a appelé «chacune et chacun», et «notamment Jean-Luc Mélenchon ad hominem, à condamner ces violences et à lever toute ambiguïté qu'il peut y avoir avec l'ultra gauche». Pour Gérald Darmanin, les paroles du candidat malheureux «font une fois de plus mal aux fonctionnaires» et «blessent symboliquement les gendarmes et les pompiers». Il reproche également à Jean-Luc Mélenchon d'être le «pompier pyromane» qui «refuse à l'Assemblée nationale les moyens pour les policiers» et vient ensuite «se plaindre que nous n'avons pas pu intervenir». Un «double langage», que le ministre «regrette».

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Sur les réseaux sociaux, les autres figures de gauche ont rapidement réagi aux images de saccages diffusées dans les médias. «Violence insupportable. C'est à chaque fois la même chose. Une image inacceptable qui vient masquer la dignité et la responsabilité de ceux qui manifestent», a ainsi affirmé Olivier Faure. «Tout mon soutien aux pompiers. Les violences en marge de la manifestation du 1er mai sont inacceptables», a également déclaré le communiste Fabien Roussel, avant de pointer du doigt la «responsabilité» de la préfecture de police. «Nous avons vu la police recevoir des ordres de sa hiérarchie qui leur dit de ne pas intervenir et de laisser des casseurs casser et la police qui n'agit pas», a-t-il raconté.

De son côté, Julien Bayou a apporté «tout (s)on soutien à ces pompiers agressés à Paris», et dénoncé une violence «parfaitement inacceptable». Le secrétaire national des écologistes a toutefois donné «raison» à Jean-Luc Mélenchon. «Le fait de pouvoir manifester en paix n'est pas assuré par la préfecture de police.»

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Bernard Pons, le dernier des fidèles chiraquiens

DISPARITION - L'ancien secrétaire général du RPR, député de Paris et ministre des transports puis de l'outre-mer, s'est éteint à l'âge de 95 ans.

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Législatives : deux Français sur trois veulent une cohabitation mais pas de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre

Selon un sondage BVA pour RTL, 64 % des Français souhaitent une cohabitation lors des élections législatives. Ils sont presque autant à ne pas vouloir de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.

Guillaume Tabard: «Pour Jean-Luc Mélenchon, “ça sent l’Histoire”»

CONTRE-POINT - En passe de ressusciter l’union de la gauche, l’enfant du trotskisme élevé par le mitterrandisme se sent pousser des ailes à l’approche des élections législatives.

El País (ESP)

SANS TITRE

Que España es un país de chorizos es un hecho indiscutible; los hay frescos y curados, dulces y picantes, y cada región tiene los suyos característicos: de Pamplona, de León, canario, riojano, asturiano o gallego, entre otros. El chorizo es en España protagonista de copiosos bocatas, meriendas, platos tradicionales y de las más grandes guarrindongadas. El chorizo es puro umami y grasaza, y por eso no solo gusta aquí, sino también más allá.

Ahí donde lo vemos, de origen tan humilde, el chorizo ha sido protagonista de grandes polémicas gastronómicas a nivel internacional y, diría yo, de una moral un tanto cuestionable. No hemos perdido el tiempo criticando hasta la saciedad a cocineros internacionales que abusan del chorizo en cualquier plato español pero tampoco en meterlo entre dos galletas Chiquilín con un pegote de mayonesa o en un bocadillo con Nutella y quedarnos tan anchos como si lo uno fuera menos sacrilegio que lo otro.

En fin; no estamos aquí para debates morales sino para decir una gran verdad: el chorizo –de calidad decente– puede mejorar muchos platos. Aunque no conviene abusar de él, su grasa y sus potentes sabores y aromas; especialmente a pimentón, logran darle un extra de alegría a distintas preparaciones, tradicionales o no, de legumbres, verduras, pasta y más.

Legumbres

Numerosos platos de legumbres del recetario tradicional español tienen chorizo entre su listado de ingredientes: las clásicas lentejas, la fabada, prácticamente todos los cocidos, los garbanzos a la riojana –y aprovecho para nombrar a las patatas también–, el rancho canario y un largo etcétera. Pero no tenemos por qué quedarnos solo con lo tradicional, se pueden mejorar muchos platos de legumbres con un poco de chorizo sin necesidad de guisar durante horas.

Buen ejemplo es esta receta de lentejas con patata y chirivía donde Mònica Escudero, su creadora, le añade chorizo criollo –más tierno y suave que uno curado– y remata el plato con un encurtido de cebolla y piparras. No he tenido la suerte de probar su creación pero apuesto que el contraste de lo dulce de la chirivía y el ácido del encurtido y las piparras contrarrestan la grasa del chorizo en perfecta armonía.

Del mismo modo no dudaría en jugar con otras combinaciones o adaptar otras recetas: saltear unas acelgas con unos daditos de chorizo y un poco de ajo picado y mezclarlas con unos garbanzos cocidos (con o sin caldo), añadir chorizo al sofrito de cebolla y ajo de estas alubias con calabaza o preparar esa misma receta con lentejas, sustituir la sobrasada de estas alubias con tomate de Raquel Bernácer por chorizo, o incluso dorar rodajas finas de chorizo a la par de las alubias habonas de esta receta con judías verdes y ajo.

Las posibilidades son infinitas y, para los que se estén llevando las manos a la cabeza pensando en la grasa que añadimos cuando incorporamos chorizo a la olla, dos cosas tengo para decir: por un lado, no hay que añadir una gran cantidad, con un trocito basta para aportar sabor y no tapar al resto de ingredientes; y por otro, se puede hervir el chorizo aparte durante unos minutos para restarle materia grasa, tal y como se explica en esta receta de alubias del caserío con panceta ibérica y chorizo.

Pastas y arroces

Cuando hablamos de pasta la ecuación es fácil: pasta + chorizo = macarrones con chorizo. Puedes prepararlos como se ha hecho toda la vida –añadiendo la salsa de tomate y el chorizo a la pasta cocida– o tal y como los preparó Ana Vega Biscayenne -y también Mikel López Iturriaga durante el confinamiento-, cociendo la pasta directamente en la salsa. Más allá de esta oda a la infancia, se puede añadir chorizo, ya sea fresco o no, al sofrito de unos fideos a la cazuela, una fideuá o un arroz seco –que no una paella, tranquilos–, a la salsa de tomate de cualquier plato de pasta o de polenta o a una pasta gratinada.

Mientras rebuscaba ideas entre distintos recetarios para escribir este artículo me topé con dos recetas que llamaron mi atención. La primera, unos fettuccini con berberechos y chorizo de David de Jorge (Robin Food). Mezclar un ingrediente marino con chorizo no es algo que yo haría de manera innata pero no dudo en absoluto que la combinación funciona. La segunda, una receta de pasta carbonara con chorizo y garbanzos en el libro Cook this Book de la cocinera estadounidense Molly Baz. Fuera de los debates sobre lo que es o no una carbonara, la receta de la cocinera estadounidense funciona y se prepara así: mientras hierve el agua para cocer medio kilo de pasta y la cocinamos, mezclamos en un bol 4 yemas y 1 huevo con 60 g de parmesano rallado (por la parte finita del rallador).

Aparte, cortamos en daditos 100 g de chorizo y lo sofreímos con 3 cucharadas de aceite de oliva junto con 400 g de garbanzos cocidos hasta que estén dorados y algo crujientes. Condimentamos con pimienta negra recién molida y retiramos del fuego. Añadimos 125 ml (media taza) del agua de cocción de la pasta a la mezcla de huevo y queso y mezclamos bien. Agregamos la pasta cocida y otros 125 ml de agua de cocción a la olla con el chorizo y los garbanzos, añadimos el huevo y cocinamos a fuego medio-bajo sin dejar de remover para lograr una salsa cremosa. Terminamos con la ralladura de medio limón y servimos con parmesano rallado y pimienta negra por encima.

Panes y otras masas

El éxito del choripán, las migas, el bollo preñao o el bocadillo de chorizo, cualesquiera sean sus añadidos, demuestran que el pan y el chorizo dan buenos resultados cuando están juntos. Pero vamos un poco más allá: podemos añadir chorizo a un sándwich de queso fundido calentito con su pan crujiente o aprovechar la potencia de sabor de un chorizo picante para combinarlo con un queso suave como mató o requesón, miel y un poco de tomillo fresco, tanto en un sandwich caliente como en un bocadillo con buen pan de hogaza.

Ya que hablamos de bocadillos me parece importante destacar el amplio abanico de guarrindongadas –unas más elegantes y otras menos– que existen cuando se unen el chorizo y el pan. El libro Más de 999 recetas sin bobadas de David de Jorge y Martín Berasategui recopila algunas como el bocata Amaia con jamón York y Nocilla, el bocata Willy “de paté untado en dos panes, luego chorizo del estrecho en rodajas y en la parte de abajo el premio: onzas de chocolate blanco”, y el que me resulta más rocambolesco, el Chiquilín Guarra, y cito textual: “entre dos galletas Chiquilín, lonchaca de chorizo de Pamplona y buen pegote de mahonesa. Resulta vomitivo al leerlo, pero la mezcla no está mal. Hombre, no es para comerse una fuente, pero está menos malo de lo que parece”. No estoy aquí para juzgar a nadie.

Más allá de la creatividad gastronómica de los hogares españoles, también podemos ver que el chorizo va bien en otras masas como la pizza -la más común es la mal llamada “pizza pepperoni” pero se puede añadir a otras como esta con grelos que enseña Anna Mayer en su blog Panepanna-; los tacos, como estos campechanos con chorizo fresco y falda de ternera; o unas quesadillas, a las que se les puede añadir taquitos de chorizo picante junto con el queso.

Huevos

Huevos fritos con patatas fritas y chorizo… vaya manjar, ¿verdad? Pues hay más ovorecetas posibles y quizás un poco menos engorrosas en su preparación, como los huevos a la flamenca de Ana Vega ‘Biscayenne’ o la shakshuka. ¿Cómo preparar esta última? Es sencillo: en una sartén prepara un sofrito con media cebolla, un diente de ajo, medio pimiento rojo y 50 g de chorizo picante en daditos (puedes usar la propia grasa del chorizo y añadir un poco de aceite si fuera necesario). Una vez el pimiento esté blando añade 400 g de tomates en conserva picados, condimenta con sal (ojo, el chorizo ya es salado), pimienta y comino y cocina a fuego medio durante 15 minutos aproximadamente. Haz dos o tres huecos y vierte un huevo en cada uno de ellos, cocina a fuego bajo con tapa hasta que estén al punto deseado y sirve con pan tostado y cilantro, perejil o la hierba fresca que más te guste.

Verduras

Puedes darle un poco de vidilla a unas verduras añadiéndoles chorizo. Algunos ejemplos: dora un diente de ajo picado o laminado con unos daditos de chorizo en su propia grasa y añade unas acelgas o espinacas frescas y saltéalas –también funciona con col cortada en juliana o coles de bruselas previamente escaldados–; prepara una versión de unos guisantes con jamón sustituyendo este último por chorizo; desmiga y deshidrata un chorizo fresco a fuego muy lento para crear una tierra crujiente y decorar una crema de verduras, un puré de patata o boniato o unas alcachofas cocidas.

Otras preparaciones

Cuando Mònica Escudero me dijo “puede sonar a guarrada pero el chorizo con bechamel está buenísimo” la curiosidad gastronómica me pudo y no tuve más remedio que probarlo. Y sí, queridos amigos, está buenísimo. Hay una mezcla de sabores que uno no espera que vayan a funcionar -¿¡leche y chorizo!?- pero el punto dulzón y la suavidad de la bechamel le van de perlas al embutido en cuestión.

Esto quiere decir que puedes preparar la bechamel directamente con la grasa del chorizo, sin necesidad de utilizar mantequilla o aceite (a no ser que busques una bechamel más densa), y utilizarla en platos de pasta, en un pastel de papas o de verdura, en unas verduras gratinadas como alcachofas o pencas o en unas croquetas. Y aquí va la última sugerencia choricera del día: la próxima vez que prepares unas hamburguesas añadeles un trocito de chorizo desmigado, y no demasiado curado, en la mezcla de la carne y verás cómo se potencia el sabor. De nada.

Sabor a chorizo sin chorizo

No por no comer carne tienes por qué perderte lo bueno del sabor del chorizo. Probablemente sea difícil conseguir exactamente el mismo efecto pero existen opciones como el Calabizo, chorizo vegano, o el de Heura en versión menos curada que dan el pego a la perfección. Si no tienes acceso a este tipo de productos siempre puedes simular el sabor utilizando pimentón –ahumado, dulce y/o picante–, sal, ajo y/o cebolla y, por ejemplo, zanahoria o calabaza asadas para que se deshidraten y queden más dulces.

L'Humanité

Il faut toujours vraiment se méfier des dinosaures

Nos recommandations culturelles

THÉÂTRE Avec « T-Rex, les joies de l’open space » Alexandre Oppecini dénonce la tyrannie des groupes bancaires subie par les salariés.

Gérald Rossi

Il est de bon ton de croire et d’affirmer que Tyrannosaurus, généralement nommé tyrannosaure ou encore T-Rex, a vécu sur terre il y a 66 à 68 millions d’années, juste avant une grosse catastrophe qui a précipité la fin de ces bestioles pouvant mesurer 12 mètres de long, quatre de haut et peser entre 4 et 8 tonnes. Certes, en 1993, dans Jurassic Park, Steven Spielberg lui a bien prêté à nouveau un semblant de vie. Mais c’était du cinéma. En vérité, Alexandre, modeste employé d’un groupe bancaire international, qui a dans sa jeunesse déjà croisé le monstre, le retrouve la nuit, certes dans ses rêves…

« J’ai travaillé dix ans dans les back-offices des banques dont les immeubles s’érigent prétentieusement dans le quartier de La Défense » explique l’auteur, Alexandre Oppecini, qui y a patiemment collecté la substance de ce « T-Rex », sous-titré « Les joies de l’open space ». Au résultat, voilà comme il le dit lui-même, « une comédie sombre et satirique », dans laquelle « les travailleurs sont broyés par la mâchoire surpuissante du capitalisme ».

Quant au T-Rex, il avait, dit-on un appétit redoutable. Mais au-delà de la blague, comme le souligne la metteure en scène Marie Guibourt, c’est « l’histoire d’une chute, le récit d’un burn-out » qui est contée. Avec beaucoup d’humour, Alexandre, qui déjà n’est pas à l’aise dans ses baskets, lui qui n’a encore jamais dit à son père que Camille, qui partage sa vie depuis trois ans, est un homme, se voit propulsé à un poste de « Manager », après le suicide de celui qui occupait le fauteuil convoité. Très vite, Alexandre se voit confier de plus en plus de missions, plus ingrates les unes que les autres. Il ne dort presque plus. Bosse la semaine et les week-ends. Son couple implose. Il se retrouve à l’hôpital.

Antoine Gouy, qui avec ce rôle renoue avec le théâtre, habitué qu’il est des plateaux de tournage depuis des années, est ce « banquier » malmené par une entreprise dévorante. À lui tout seul il est les différents protagonistes de cette descente aux enfers. Les effets sonores sont à la mesure du monstre, et le « système sauvage qui brise des humanités » est accusé comme il se doit. Histoire de rappeler qu’au XXI siècle, certains monstres sont toujours vigoureux.

Théâtre
Le Figaro

Paris : la mairie s'engage à ne pas abattre d'arbres au pied de la tour Eiffel

Le plan pour abattre ces arbres avait créé la polémique. Une pétition, lancée sur le site change.org et relayée par plusieurs figures influentes, rassemblait, dès samedi, plus de 90.000 signatures.

La mairie de Paris s'engage à n'abattre aucun arbre au pied de la tour Eiffel, a annoncé lundi 2 mai un de ses adjoints, face à la controverse suscitée par un projet de réaménagement du quartier qui menaçait une vingtaine d'arbres, parfois centenaires.

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«Il n'y aura pas d'abattage d'arbre, l'engagement est pris par Anne Hidalgo», a assuré sur Twitter Christophe Najdovski, l'adjoint aux espaces verts et à la biodiversité. «Le projet va être revu pour que chaque arbre soit préservé», a-t-il précisé, en tentant d'éteindre la polémique née ces derniers jours à cause du projet «OnE», qui prévoyait de végétaliser et «piétonniser» les alentours du Trocadéro et de la tour Eiffel, tout en supprimant certains arbres pour construire notamment des bagageries pour les visiteurs et des locaux pour les employés.

Ces futurs aménagements ont suscité l'opposition de plusieurs associations et personnalités. Une pétition lancée sur le site change.org, et relayée par le très populaire animateur de radio et de télévision Nagui, le journaliste Hugo Clément ou encore l'ex-patronne du Medef (le syndicat patronal, NDLR) Laurence Parisot, a rassemblé plus de 90.000 signatures depuis samedi.

«Aucun arbre centenaire ne sera abattu»

Face à ce début d'incendie, la mairie avait déjà tenté de calmer le jeu par la voix du premier adjoint Emmanuel Grégoire, qui avait assuré samedi qu'«aucun arbre centenaire ne sera abattu». Lundi soir sur Twitter, la maire socialiste Anne Hidalgo a partagé le message de Christophe Najdovski promettant d'abandonner tout projet d'abattage, sans distinction entre les arbres centenaires et les autres. Les élus écologistes de Paris ont eux publié un communiqué, réclamant «que soit réexaminé l'emplacement de la bagagerie et des locaux» pour les employés, qu'ils souhaitent «déplacer sur des sites qui ne nécessitent pas d'abattages d'arbres».

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«Chaque arbre compte et nous continuerons à rester vigilant.es afin d'éviter tout abattage, que ce soit sur le site de la tour Eiffel ou sur d'autres projets urbains de la Ville de Paris», a insisté le groupe, allié des socialistes au sein de la majorité municipale. Selon la mairie, le réaménagement du quartier de la tour Eiffel doit permettre de planter plus de 200 nouveaux arbres et de créer 1,6 hectare d'espaces verts. Anne Hidalgo a fait du verdissement de la capitale un objectif majeur de son deuxième mandat, avec les promesses de planter 170.000 arbres supplémentaires ou de créer cinq «forêts urbaines» et quatre nouveaux parcs.

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«Je croyais que mon enfant était la clef de mon bonheur, c'était faux»

TÉMOIGNAGES - Ils aiment leur enfant. Beaucoup, à la folie et même pas du tout. Tout ça en même temps. Seulement, ils n'avaient pas pris conscience de la difficulté d'être parents, et souffrent de ce rôle.

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À Paris, les bruyantes terrasses agacent

DÉCRYPTAGE - Une association de riverains va déposer cette semaine un recours contre la ville pour «carences fautives».

Le Figaro

Législatives : Agnès Evren refuse l'investiture LR à Paris

Wally Bordas

INFO LE FIGARO - La députée européenne et ex-porte-parole de Valérie Pécresse, un temps envisagée comme candidate dans le 15e arrondissement de Paris, a finalement décliné.

Plusieurs cadres du parti la poussaient à être candidate. Il n'en sera finalement rien. Agnès Evren, députée européenne et ex-porte-parole de Valérie Pécresse pendant l'élection présidentielle, a refusé l'investiture pour les élections législatives dans le 15e arrondissement de Paris. «J'ai déjà un mandat de parlementaire européen et je pense qu'il est sain d'aller jusqu'au bout de celui-ci. C'est une question de respect vis-à-vis des électeurs», explique-t-elle au Figaro. Avant d'ajouter : «J'aime beaucoup mes missions au Parlement européen. C'est là que se jouent beaucoup de choses, notamment sur les enjeux écologiques et géopolitiques».

Ces derniers jours, celle qui est également présidente de la fédération LR de Paris hésitait. La 12e circonscription de Paris, dans le XVe arrondissement, lui avait été réservée par le parti. «On a besoin de femmes et tu es tout à fait légitime», lui avait notamment glissé Jean-François Copé, récemment. Mais «en cohérence», l'élue de Paris a donc choisi de ne pas se présenter. Elle l'a annoncé à Christian Jacob et Rachida Dati par téléphone hier.

Le nom du candidat qui sera finalement investi sera connu demain, à l'issue de la dernière Commission nationale d'investiture des Républicains. Agnès Evren s'impliquera tout de même lors de cette échéance électorale. Sa fédération - celle qui compte le plus d'adhérents en France depuis le Congrès - fera un don de 3000 euros supplémentaires à tous les candidats LR qui se présenteront dans la capitale.

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Législatives 2022 : les écologistes concluent un accord avec les Insoumis

EELV et LFI se sont accordés dimanche pour faire campagne sous une bannière commune baptisée «Nouvelle Union Populaire écologique et sociale». Cette alliance devrait s'élargir aux socialistes et aux communistes dans les prochaines heures.

Législatives 2022 : après avoir acté des «points de convergence», le PS suspend les négociations avec LFI

Le Parti socialiste, le Parti communiste, les écologistes et les Insoumis tentent de sceller depuis plusieurs jours un accord pour présenter des candidatures communes aux législatives.

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Législatives 2022 : approché par la Macronie pour une candidature, Michel Denisot décline

INFO LE FIGARO - Le dirigeant sportif avait engagé des discussions avec des responsables de la majorité, dans l'éventualité de briguer un siège de député en juin.

Le Figaro

Fusillade du Pont-Neuf: un lundi de colère policière de Paris à Marseille

Jean-Marc Leclerc

Les syndicats dénonçaient la mise en examen pour «homicide volontaire» d’un policier auteur de coups de feu mortels.

«Le problème de la police, c’est la justice!» La formule avait du succès lors de la manifestation policière, ce lundi, place Saint-Michel, à Paris. Deux importants syndicats, Alliance (majoritaire chez les gradés et les gardiens) et l’Unsa-Police, voulaient protester contre la mise en examen pour «homicide volontaire» d’un collègue réunionnais, âgé de 24 ans. Il avait tué, le 24 avril dernier, deux hommes qui auraient forcé un contrôle sur le Pont-Neuf, à deux pas de là.

D’autres slogans fleurissaient sous les fenêtres du Palais de justice, censés résumer le cruel dilemme de l’intervention policière à chaud: «Se faire condamner ou se faire tuer?» ; «La légitime défense au banc des accusés». La protestation n’était pas seulement parisienne. Pas moins d’une quarantaine de villes accueillaient, au même moment, des rassemblements similaires, de Lille à Marseille, en passant par Bordeaux et Strasbourg. On se serait cru au temps de la réforme Taubira qui ne passait pas, quand les policiers criaient leur colère à la locataire de la place Vendôme.

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En parallèle, dans la capitale, de l’autre côté du boulevard Saint-Michel, à un jet de pierre de la manifestation des policiers, se tenait un autre rassemblement, bien encadré celui-là, par des gendarmes mobiles. Une poignée de militants d’extrême gauche donnait ainsi de la voix pour dire «halte à la violence sur la classe racisée ou issue de la classe populaire». Un dialogue de sourds?

«Accusés du pire»

Pour les policiers du trottoir d’en face, en tout cas, il était clair que l’affaire du Pont-Neuf symbolise une forme d’injustice dont ils se disent victimes. «S’il y avait une présomption de légitime défense, nous n’en serions pas là», spéculait Frédéric Lagache, le numéro deux d’Alliance. À l’entendre, il s’agirait de considérer que tout policier agit par principe en état de légitime défense, sauf à ce que la justice prouve la faute. Cette question avait d’ailleurs animé la campagne présidentielle, Marine Le Pen, Éric Zemmour, Nicolas Dupont-Aignan et Valérie Pécresse intégrant cette évolution dans leur programme. Emmanuel Macron y était, pour sa part, résolument hostile: «Je suis opposé à la légitime défense. Donc ça, c’est très clair et c’est intraitable parce que sinon, ça devient le far west», avait-il déclaré. C’était, il est vrai, la position de Sarkozy et Guéant, en leur temps.

Frédéric Lagache remarque que «les règles de la légitime défense ont bien évolué dans la lutte antiterroriste». Selon lui, «il faudrait s’en inspirer désormais pour les affaires de droit commun, car on ne saurait admettre qu’un policier, qui risque sa vie pour se porter au secours des autres, soit considéré, dans le doute, comme un meurtrier».

On ne peut pas traiter un policier comme un délinquant

Ce syndicaliste chevronné veut se souvenir de l’affaire des émeutes de 2005, déclenchées après la mort de deux jeunes qui s’étaient électrocutés dans un transformateur EDF où ils voulaient se cacher, alors qu’ils étaient poursuivis par une patrouille de police: «Pendant dix ans, les collègues ont été accusés du pire et, à la fin, la justice a prononcé pour eux un non-lieu», rappelle-t-il. Il n’hésite pas à faire un parallèle entre ces agents que la justice a fini par blanchir et le jeune policier du Pont-Neuf «qui ne doit pas être abandonné», insiste-t-il, par la famille policière. «S’il n’avait pas tiré, il aurait pu être tué. Il a sauvé ses collègues et voilà comment il est remercié», s’est indigné Yvan Assioma, secrétaire national d’Alliance pour l’Île-de-France, lors de cet événement qui a réuni quelque 300 policiers.

«On ne peut pas traiter un policier comme un délinquant, déclare, pour sa part, Olivier Varlet, le secrétaire général de l’Unsa-Police. Nous demandons une juridiction spécialisée pour qu’il y ait un positionnement commun des magistrats sur l’usage des armes.» Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, connaît les termes du débat. Il sait aussi que la justice entend œuvrer sereinement dans ce dossier.

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«Je suis à bout» : pour les familles qui hébergent des réfugiés ukrainiens, le revers de la solidarité

TÉMOIGNAGES - De nombreux Français engagés à aider des familles ukrainiennes se disent épuisés de l'investissement moral, administratif et financier sur le long terme.

Scandale Orpea: ouverture d'une enquête après le signalement du gouvernement

Le gestionnaire d'Ehpad privés est soupçonné de maltraitance institutionnelle et de détournements de fonds publics.

Le Figaro

Il vole une voiture et se rend compte qu'il y a un bébé à l'intérieur

Une brève alerte enlèvement a été déclenchée lundi, dans les Hautes-Pyrénées, après qu'un homme vole une voiture, stationnée devant une école, avec... un bébé à bord.

La justice a déclenché une alerte enlèvement après la disparition d'une fillette de deux ans, mardi près de Tarbes, mais celle-ci a finalement été retrouvée saine et sauve une heure plus tard, selon la police.

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Après sa journée de travail, une mère de famille a garé sa voiture devant l'école de Séméac, près de Tarbes, pour aller chercher son fils qui avait passé la journée au centre aéré, laissant sa fille à l'intérieur, installée dans son siège-auto sur la banquette arrière, selon une source proche de l'enquête. Les clés étant restées sur le contact, un voleur a dérobé le véhicule et pris la fuite.

En sortant avec son fils de l'établissement scolaire, la mère a constaté que la voiture et sa fille avaient disparu et a alerté la police. Le véhicule a été retrouvé peu après devant la gendarmerie de Lannemezan, toujours dans les Hautes-Pyrénées, à environ 40 km de Séméac. D'après les forces de l'ordre, le voleur s'est probablement rendu compte de la présence de la fillette à l'arrière de la voiture et a décidé d'abandonner le véhicule devant la gendarmerie.

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Nordahl Lelandais surpris en train d'avoir un rapport sexuel au parloir de sa prison

Condamné en février dernier à la perpétuité, le meurtrier a été arrêté par les geôliers en pleins ébats avec une jeune femme.

Paris : souhaitant «nettoyer le quartier», il incendie les tentes de SDF

Au moins sept feux auraient été provoqués en moins d'un mois par un quinquagénaire mécontent du 11e arrondissement de la capitale.

Les «narcoplongeurs», ces trafiquants de drogue qui inquiètent les services secrets français

EXCLUSIF - Ces criminels sous-marins font transiter des dizaines de kilos de cocaïne sans être repérés.

L'Humanité

VOD de la semaine - « Première désillusion » de Carol Reed 

Nos recommandations culturelles

Un film méconnu de Carol Reed qui mêle avec aisance dans un style baroque, enfance, vérités, mensonges et suspense, tout en faisant un usage optimal du décor naturel de la capitale britannique. 

Le cinéma classique anglais ressemble souvent à son équivalent hollywoodien en plus incongru. Exemple : « Première désillusion », œuvre du célèbre cinéaste britannique Carol Reed, dont un seul film est vraiment passé à la postérité, « le Troisième homme » — d’aucuns affirment que c’est essentiellement grâce à son air de cithare (devenu un tube mondial) et de la présence au générique d’Orson Welles ; on prétend même parfois que Welles fut le véritable réalisateur de ce film d’espionnage, à cause de son style néo-expressioniste, de ses cadrages biscornus. Pure médisance, qui montre une méconnaissance du génie discret de Reed : il affleure en permanence dans « Première désillusion » (1948), écrit, comme « le Troisième homme », par Graham Greene. Malgré ou grâce à son ambiance un peu surannée, il  présente une touche gothique que n’eût pas reniée Alfred Hitchcock lui-même. La première bizarrerie du film est la présence de Michèle Morgan dans un rôle secondaire. En effet, malgré sa notoriété à cette époque et son charme indéniable, la star française est reléguée dans un second rôle, celui de la petite amie du quadragénaire d’allure quelconque qu’incarne Ralph Richardson. Son personnage est néanmoins intéressant : il joue le majordome d’un ambassadeur (de France, probablement) à Londres, victime de son épouse-dragon. La fureur permanente de celle-ci est-elle la raison de sa passion clandestine pour la belle Française ? Toujours est-il qu’on ne comprend pas bien pourquoi elle est tombée dans les bras de cet homme certes sympathique, mais peu attirant. Mais l’intérêt du film est ailleurs — et rappelle également Orson Welles : il provient de l’inextricable écheveau de vérités et de mensonges dans lequel sont pris les personnages (pour cacher la liaison du majordome). En particulier le héros, Philippe, un petit garçon, fils de l’ambassadeur. Le regard enfantin posé sur cette situation lui fournit sa candeur et sa drôlerie, mais aussi son angoisse et son incertitude ; le gamin est fantasque et n’a qu’une vague notion de ce qui se trame. Si le suspense est réel, d’autant plus qu’il se fonde sur des faux-semblants, il est certain que le film, quoique ponctué d’une scène tragique, aurait pu être un peu plus tendu. Cela reste un superbe exercice de style, où Reed utilise avec une certaine virtuosité le décor naturel de la ville de Londres, et offre ainsi une sorte d’avant-goût de ce qu’il accomplira à Vienne avec son film suivant, l’extraordinaire « Troisième homme ». 

« Première désillusion » de Carol Reed. Royaume-Uni, 1948, 1 h 35 

A voir sur mubi.com 

cinémavodÉcrans
Le Figaro

Beauté: l’épigénétique peut-elle inverser le vieillissement?

Pauline Castellani

DÉCRYPTAGE - En étudiant l’impact de nos modes de vie sur l’expression de nos gènes, cette discipline de la biologie pense pouvoir retarder le processus du vieillissement. Une piste révolutionnaire pour les marques cosmétiques.

Mathilde Thomas a toujours su bien s’entourer. C’est sous l’impulsion du Pr Joseph Vercauteren, directeur du laboratoire de l’université de pharmacie de Bordeaux et spécialiste des polyphénols, qu’elle crée en 1995, avec son mari, la marque Caudalie, basée sur le pouvoir antioxydant des pépins de raisin.

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Depuis une dizaine d’années, c’est avec un autre expert mondial, le Dr David Sinclair, qu’elle travaille en étroite collaboration. Ce biologiste, professeur de génétique à la Harvard Medical School, surnommé le «gourou de la longévité» par Time Magazine, est une véritable star dans son domaine. À savoir l’épigénétique ou l’étude des mécanismes modifiant l’expression de nos gènes. Auteur du best-seller Pourquoi nous vieillissons et pourquoi ce n’est pas une fatalité (Quanto), l’Australien a récemment isolé une enzyme baptisée Ten-Eleven Translocation (TET), capable d’inverser le vieillissement cutané.

«Avec l’âge, nos gènes sont perturbés par une accumulation de “bruits” épigénétiques, un peu comme un CD qui se raye, explique Mathilde Thomas. Les découvertes de David Sinclair permettent de polir le CD pour que la cellule puisse lire à nouveau correctement le génome. Dans nos soins Premier Cru, nous avons associé, à notre actif signature, le resvératrol, un extrait de magnolia capable de booster cette enzyme et d’agir directement sur les protéines de jeunesse de la peau pour mieux corriger les différents marqueurs de l’âge que sont les rides, les taches, l’élasticité, la fermeté, le volume ou encore l’hydratation.»

Une hygiène de vie adaptée à l’ADN

Cette nouvelle discipline qu’est l’épigénétique et sa promesse de nous transformer en des Benjamin Button 2.0 fascinent l’industrie de la cosmétique, qui formule de plus en plus de crèmes à partir des dernières publications et recherches sur le sujet (chez Sisley, L’Occitane, Lancôme…). Depuis quelques mois, les propositions que l’on croyait jusqu’alors dignes de films de science-fiction se multiplient allant même jusqu’à promettre d’abaisser notre âge métabolique.

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«Au-delà d’un âge chronologique déterminé par la date de naissance, nous avons tous un âge biologique: l’âge du corps, de nos capacités physiques et intellectuelles, indique le Dr Valérie Leduc, qui a ouvert, en 2021 dans le 16e arrondissement de Paris, la Maison Epigenetic. Au cours des derniers dix-huit mois, les progrès autour de la longévité ont été bien plus importants que durant les cinquante dernières années, et l’épigénétique arrive enfin à prouver que nos modes de vie ont une influence sur l’expression de nos gènes. En ce qui concerne la peau, par exemple, les comportements que nous avons face au soleil, à la pollution, à l’alimentation se reflètent sur les traits du visage et sur son teint. Cette science récente a fait basculer les 85% de notre ADN “poubelle” - comme on le nommait lors de mes études de médecine - en ADN modulable en fonction de notre façon de vivre. Un ADN en mesure d’exprimer les bons ou les mauvais gènes.»

La crise du Covid nous a rappelé à quel point notre santé est primordiale, qu’elle est devenue presque un luxe

Après une batterie de tests et d’analyses poussées (sur les artères, le microbiote, la peau…), dont les résultats sont ensuite intégrés à un algorithme d’intelligence artificielle, Valérie Leduc et son équipe pluridisciplinaire se proposent de comparer l’âge chronologique à l’âge épigénétique avant de le «reprogrammer» à l’aide d’une hygiène de vie adaptée à l’ADN.

«Gestion du stress, nutrition, activité physique… nous réactivons tous ces paramètres afin de ralentir la sénescence des cellules. Cela va au-delà de la simple approche esthétique et permet véritablement de retrouver une harmonie corps-esprit-vitalité. La crise du Covid nous a rappelé à quel point notre santé est primordiale, qu’elle est devenue presque un luxe. Les plus jeunes de nos patients sont déjà très impliqués dans ce bien-être. Avec leurs Apple Watch, Oura Ring et autres bracelets connectés, ils surveillent leur sommeil, mesurent leur fréquence cardiaque, comptent leur consommation de calories, suivent leur activité physique. Nous allons encore plus loin en leur proposant un coaching sur mesure. Qu’il s’agisse d’aider à préparer le corps à un effort intense, retrouver une silhouette harmonieuse, apprendre à gérer le stress, accompagner une ménopause délicate ou retrouver le sommeil.»

Redevenir acteur de son bien-être

Repenser vieillissement et soins antirides non plus en termes d’âge mais de mode de vie? Une démarche qui intéresse depuis longtemps les laboratoires cosmétiques. En 2007 déjà, le Dr Olivier Courtin imaginait avec sa marque myBlend un diagnostic de peau précis permettant de formuler un soin sur mesure selon les habitudes quotidiennes pour stimuler les mécanismes naturels de régénération de la peau.

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Alors qu’il est encore chirurgien orthopédique, le fils du fondateur de Clarins, fait le constat que la bonne cicatrisation de ses patients dépend moins de leur âge que du stress, de la pollution et autres agressions auxquelles ils sont soumis et qui peuvent avoir un effet sur les terminaisons nerveuses: mal innervé, l’épiderme cicatrise moins.  Par extension, j’étais convaincu que la beauté ne se limite pas aux soins de la peau et à la traque de la ride, mais qu’elle dépend aussi d’un mode de vie sain et d’une alimentation équilibrée, précise-t-il. Il y a quinze ans, cette approche de beauté holistique, plus globale, était mal comprise, c’était encore trop tôt. Aujourd’hui, les gens y sont beaucoup plus ouverts.»

On peut laisser le hasard choisir pour nous ou préférer comprendre et anticiper

MySkinDiag, le nouveau diagnostique de peau accessible depuis un mobile, permettra ainsi d’obtenir une cartographie des préoccupations de l’épiderme et d’adapter sa routine à son mode de vie du moment, à grand renfort de soins, de masque LED et de compléments alimentaires. «Nous possédons tous en nous les clés de notre propre régénération. En agissant “in & out”, nous pouvons renforcer nos défenses et stimuler nos forces vitales, nous donner les moyens de résister aux agressions de l’environnement, qui court-circuitent tous ces mécanismes de jeunesse.»

C’est bien là l’un des principes même de l’épigénétique: redevenir acteur de son bien-être. En démontrant que nos comportements ont une influence sur l’expression de nos gènes, la discipline récuse ainsi le déterminisme de la génétique classique. «On peut laisser le hasard choisir pour nous ou préférer comprendre et anticiper, conclut le Dr Valérie Leduc. Ma devise: déterminez votre âge, nous avons désormais les moyens de gagner “des années épigénétiques”, un vrai luxe dont il ne faudrait pas se priver.»

Serge Fourcade: «Cette science va moderniser la thalassothérapie du XXIe siècle»

À Cabourg, Arcachon, Antibes et Royan, le groupe Thalazur inaugure cette saison une cure épigénétique donnant de nombreuses clés pour agir sur son patrimoine génétique et repenser facilement son hygiène de vie. Une manière aussi de replacer la prévention santé au cœur de la thalassothérapie, longtemps focalisée sur les soins inspirés des centres de remise en forme. Rencontre avec Serge Fourcade, directeur thalasso et spa, à l’initiative de ce projet.

LE FIGARO. - Qu’est-ce que cette nouvelle discipline peut apporter aux futures thalassothérapies?

Serge FOURCADE. - Plusieurs études scientifiques suggèrent que l’épigénétique gouverne 75% de notre santé, alors que la génétique à elle seule n’intervient qu’à 25%. Les gènes dont nous héritons ne déterminent donc pas fatalement nos prédispositions et notre état de santé. L’épigénétique - c’est-à-dire les signaux que nous envoyons à nos gènes via nos modes de vie - joue un rôle capital sur notre bien-être. Sans en modifier la nature - l’ADN -, elle peut aider les gènes à s’exprimer ou, à l’inverse, à se réprimer. Cette cure repense ainsi la thalassothérapie.

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Ces dernières années, nous nous étions davantage concentrés sur les massages du monde et les protocoles inspirés par les spas, oubliant progressivement l’aspect thérapie de la thalasso. Grâce aux soins, à l’environnement marin, aux différents ateliers mis en place, l’objectif est d’engendrer de nouveaux comportements santé-bien-être chez nos curistes. Les marqueurs épigénétiques transmis par les parents et les grands-parents peuvent même être corrigés ou renforcés grâce à une hygiène de vie appropriée.

On parle des cinq piliers de l’épigénétique: quels sont-ils?

Effectivement, c’est en travaillant sur la gestion du stress, l’alimentation, l’activité physique, mais aussi le plaisir de vivre et le réseau social bienveillant, que l’on peut rapidement agir sur l’expression de nos gènes. Lors des confinements successifs, on a, par exemple, perçu l’importance sur notre bien-être et même notre santé des interactions sociales. En particulier chez les jeunes et les étudiants, et chez les personnes âgées, celles qui ont vécu isolées pendant plusieurs mois dans les Ehpad, coupées de leurs familles et de leurs amis.

Nous proposons, par exemple, davantage de moments plus conviviaux pour faciliter les échanges, ce qui n’existait pas du tout auparavant

Le programme de la cure est repensé à travers le prisme de ces cinq piliers. Au-delà des soins d’hydrothérapie pour défatiguer le corps, des modelages pour dissiper les tensions ou de sport pour se remettre en mouvement, nous proposons, par exemple, davantage de moments plus conviviaux pour faciliter les échanges, ce qui n’existait pas du tout auparavant. On venait en cure seul ou à deux, sans vraiment partager de moments en commun.

Pouvez-vous nous donner des exemples de résultats concrets sur nos gènes?

Il est prouvé scientifiquement que les nouvelles rencontres favorisent la création de connexions dans le cerveau, donnent un sens à la vie et contribuent à l’estime de soi, ce qui dope les gènes de la longévité. Tisser des liens de qualité avec les autres réduit également les risques de maladies en bridant les gènes qui attisent l’inflammation chronique du corps.

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Autre exemple concret concernant l’alimentation, pour stimuler les gènes protecteurs, il faut privilégier des menus riches en fruits et légumes frais, en légumineuses (lentilles, pois cassés…), en poissons et en huile d’olive. Crevette, avocat et huître sont aussi les bienvenus, car ils sont sources de nutriments - méthionine, vitamine B, zinc - optimisant l’épigénétique. Des conseils de bon sens, certes, mais qui sont, grâce à cette discipline, enfin prouvés.

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Le Figaro

Après un traumatisme crânien grave, le fardeau des séquelles «invisibles»

Anne-Laure Lebrun

ENQUÊTE - Sautes d’humeur, troubles de la concentration et de la mémoire, prise de décision altérée… Peut-être davantage encore que les handicaps physiques, les troubles cognitifs représentent un défi pour les rescapés et leurs familles.

Accidents de la route, chutes, chocs violents à la tête lors d’une activité sportive, agressions… Chaque année, environ 150.000 personnes sont victimes d’un traumatisme crânien en France. Les hommes, les jeunes adultes, les enfants de moins de 4 ans et les seniors en sont les premières victimes. Fort heureusement, 80 % de ces blessures sont légères et n’entraînent pas ou peu de séquelles. Mais pour les autres, le traumatisme s’avérera modéré ou grave. À la suite du choc entre le cerveau et la boîte crânienne, des lésions cérébrales comme des hématomes dans ou autour du cerveau peuvent se former, et/ou un œdème apparaître… Ces lésions affectent l’état de conscience des accidentés qui peuvent perdre connaissance ou plonger dans le coma à la suite du choc. C’est d’ailleurs sur ce critère que les médecins, immédiatement sur le lieu de l’accident, évaluent la gravité du traumatisme à l’aide du score de Glasgow (lire l’encadré ci-dessous). Plus ce score est bas, plus le traumatisme est jugé sévère.

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Un passage en réanimation et en service de neurochirurgie est alors inévitable pour ces victimes. Une épreuve difficile pour les patients bien sûr, mais également pour leurs proches, tant les suites sont incertaines: seul un tiers environ des victimes survit lors des premiers jours d’hospitalisation. Le traumatisme crânien reste, aujourd’hui encore, la première cause de décès parmi les jeunes, mais aussi la première cause de handicap.

«Il n’est jamais trop tard»

Pour les victimes qui réchappent à un traumatisme crânien sévère - environ 20 000 par an -, cet accident marque une rupture brutale du cours de la vie. Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, les séquelles physiques et motrices ne sont pas les plus fréquentes. Très peu de patients souffrent de paralysie, de troubles de l’équilibre, de cécité ou encore d’épilepsie. Au contraire, plus de 8 traumatisés crâniens sévères sur 10 marchent à nouveau de façon autonome.

Le vrai défi pour ces patients est d’ordre neuropsychologique. «Les patients peuvent éprouver des troubles de la concentration et de la mémoire, ils n’arrivent plus à prendre des décisions ou à s’organiser pour des tâches simples, présentent des sautes d’humeur importantes, deviennent impulsifs ou sont désinhibés… Ces changements, parfois subtils mais déroutants, sont surtout observés par les familles qui peuvent avoir du mal à y faire face», décrit le Pr Jean-François Payen, responsable du pôle d’anesthésie-réanimation du CHU Grenoble Alpes, et spécialiste des traumatismes crâniens.

Comme le décrit si bien l’Union nationale des associations de familles de traumatisés crâniens et de cérébrolésés (UNAFTC), les victimes ne sont plus tout à fait elles-mêmes, mais pas tout à fait devenues quelqu’un d’autre. Or, les patients n’ont pas toujours conscience de ces troubles cognitivo-comportementaux, conséquences des lésions cérébrales. «Pour eux, tout va bien, ils veulent sortir de l’hôpital et n’adhèrent pas à la rééducation. D’après une étude que nous avons menée en Île-de-France, environ un tiers ne bénéficie pas de rééducation après le passage en réanimation. Ils rentrent chez eux, reprennent leur travail, mais se retrouvent très vite en difficulté», souligne le Dr Claire Vallat-Azouvi, neuropsychologue et coordinatrice de l’antenne Ueros-Ugecam (unité d’évaluation de réentraînement et d’orientation sociale et professionnelle) implantée à l’hôpital Raymond-Poincaré à Garches (AP-HP). Le manque de place dans les centres de rééducation ou la mauvaise articulation entre les services sont d’autres obstacles au parcours des patients cérébrolésés.

Et il n’est jamais trop tard pour démarrer une rééducation-réadaptation. Même dix ans après le traumatisme, il est pos­sible de récupérer

Une véritable perte de chance pour ces perdus de vue, car la rééducation permet de restaurer des processus perdus ou altérés, et d’apprendre des stratégies compensatoires. «En pratique, on va par exemple travailler sur la mémoire en apprenant aux patients des stratégies pour mieux mémoriser, ou en les incitant à utiliser un agenda papier, décrit Cyrille Paillat, neuropsychologue à l’hôpital Raymond-Poincaré. On va aussi leur apprendre à s’adapter en leur conseillant, par exemple, de réaliser leurs tâches une par une, et d’éviter d’être distraits ou interrompus au beau milieu.»

Cette rééducation neuropsychologique peut prendre quelques semaines à quelques mois. Mais les patients continuent de progresser en dehors de l’hôpital. «Et il n’est jamais trop tard pour démarrer une rééducation-réadaptation. Même dix ans après le traumatisme, il est possible de récupérer», insiste le Dr Vallat-Azouvi.

Quelle gravité?

À l’arrivée aux urgences, les médecins ont besoin d’établir très rapidement la sévérité du traumatisme crânien pour adopter la meilleure prise en charge. Pour ce faire, ils utilisent le score de Glasgow qui vise à évaluer sur une échelle de 3 à 15 l’état de conscience de la victime. Plus le score est faible, moins la victime est consciente.

En pratique, le praticien évalue trois critères: la capacité à ouvrir les yeux, à parler et à bouger. Il va d’abord chercher à savoir si la victime peut ouvrir les yeux spontanément, sait dire son nom et la date du jour, et si elle est capable d’exécuter les mouvements demandés. Si c’est le cas, le score de Glasgow sera compris entre 14 et 15, et le traumatisme sera dit léger.

En revanche, si le patient a du mal à ouvrir les yeux, formule des phrases qui n’ont pas de sens ou n’arrive plus à prononcer des mots, et réagit difficilement à des stimulus douloureux, alors le traumatisme crânien sera jugé modéré (score compris entre 9 et 13), voire grave (score de 8 à 3).

«Je dois tout noter, tout photographier»

De sa violente agression, en 2011, un soir en sortant de boîte de nuit, Sylvain (1) a gardé de nombreuses séquelles. Mais aucune n’est physique. Nulle cicatrice sur son visage ou son corps ne laisse deviner qu’il a frôlé la mort. Victime d’un traumatisme crânien grave, l’homme a pourtant passé plus de deux semaines dans le coma.

Une terrible épreuve, que le choc a effacée de sa mémoire. «Mais il a aussi effacé toute ma vie. En un claquement de doigts, ma fiancée, ma vie d’avant ont été supprimés. Je ne sais pas qui j’étais avant l’agression. Encore aujourd’hui, cette amnésie est un obstacle. Au quotidien, j’oublie tout, même le visage de mes proches. Je dois tout noter, tout prendre en photo», confie-t-il. Pour pallier ses troubles de mémoire, renforcer ses capacités d’attention et de concentration, Sylvain a bénéficié d’une rééducation en sortant de réanimation. Puis il a été orienté vers l’unité d’évaluation, de réentraînement et d’orientation sociale et professionnelle (Ueros) de l’hôpital Raymond-Poincaré, à Garches, (AP-HP), l’une des quatre structures franciliennes de ce type. La France, métropole et outre-mer réunies, en compte une trentaine.

Notre rôle est d’amener le patient vers un cadre de vie et des activités qui soient compatibles avec ses capacités, ses besoins et ses motivations. Progressivement, on essaie de se retirer, mais nous sommes toujours là en appui

Ces unités, créées à la fin des années 1990, sont un sas de transition entre l’hôpital et la vie (presque) normale. Des psychologues, des neuropsychologues, des assistantes sociales ainsi que des ergothérapeutes reçoivent les patients lors de consultations individuelles pour les aider à s’adapter à leur handicap, gagner en autonomie, mais aussi construire un projet de vie. «Notre rôle est d’amener le patient vers un cadre de vie et des activités qui soient compatibles avec ses capacités, ses besoins et ses motivations. Progressivement, on essaie de se retirer, mais nous sommes toujours là en appui. De ce fait, on suit parfois des patients pendant plus de 15 ans», explique le Dr Claire Vallat-Azouvi, maître de conférences à l’université Paris 8 et coordinatrice-psychologue de l’antenne Ueros-Ugecam de Garches-Poissy.

Un patient sur dix accueilli à l’antenne bénéficie également d’un «stage Ureos» de 6 mois (parfois étalé sur 3 ans) au cours duquel leurs compétences sociales et professionnelles sont évaluées et un projet de réinsertion est élaboré. «On peut leur proposer des mises en situation à un poste de travail ou un stage dans une entreprise pour évaluer les compétences techniques et les aménagements possibles», détaille le Dr Vallat-Azouvi. Reconnus stagiaires de la formation professionnelle, ils sont alors rémunérés par l’État.«Il faut avoir rempli un dossier auprès de la maison départementale pour les personnes handicapées (MDPH). Beaucoup de patients ne font pas la démarche parce qu’ils ne souhaitent pas être reconnus comme personne handicapée ou parce qu’ils ne sont pas assez accompagnés pour constituer ce dossier complexe. Certains le constituent après 2 ou 3 ans de suivi à l’antenne.»

Grâce à ce dispositif, Sylvain a par exemple pu repasser son permis de conduire. «Je me demande encore comment j’ai réussi à réapprendre le code et à m’en souvenir», raconte-t-il, amusé. Il a aussi pu affiner son projet professionnel. Cet ancien électricien et chef d’entreprise sait qu’il ne peut pas reprendre son activité dans le milieu «ordinaire», et espère pouvoir très vite intégrer un Esat (établissement ou service d’aide par le travail) en tant que câbleur. Mais les places dans ces structures médico-sociales sont rares, et les listes d’attente ne cessent de s’allonger. «On m’a expliqué qu’il fallait que j’attende, mais j’espère qu’une place se libérera vite. Cela fait dix ans que je tourne en rond, c’est long.»

(1) Le prénom a été modifié.

Pr Philippe Azouvi: «Pendant des années, les séquelles des formes légères ont été sous-estimées et négligées»

Longtemps considéré comme anodin, le traumatisme crânien léger peut, en réalité, entraîner des séquelles durables. Mais aujourd’hui, la prise en charge fait défaut, déplore le Pr Philippe Azouvi, professeur de médecine physique et de réadaptation à l’hôpital Raymond-Poincaré (Garches, AP-HP).

LE FIGARO. - Qu’est-ce qu’un traumatisme crânien léger?

Pr Philippe AZOUVI. - Ce n’est pas un simple coup sur la tête qui peut faire apparaître une bosse. On observe de réels signes de souffrances cérébrales. Juste après le choc, les patients peuvent perdre connaissance moins de 30 minutes, être somnolents, désorientés ou ne plus se souvenir de l’accident ou des 24 heures qui ont suivi. À cela s’ajoutent aussi parfois des nausées ou des vomissements, des maux de tête… Le diagnostic est avant tout clinique car peu de patients présentent des lésions cérébrales visibles au scanner. L’examen d’imagerie ne sera réalisé que si les symptômes sont inquiétants, si les circonstances de l’accident étaient particulièrement violentes, ou chez les personnes âgées.

À six mois du traumatisme, 10 à 15 % des victimes n’ont pas repris leurs études ou leur travail. On constate également chez un quart d’entre elles la coe­xistence d’un stress post-traumatique

Quelles sont les suites d’un tel traumatisme?

Il y a des risques immédiats, notamment pour les personnes traitées par anticoagulants qui présentent un surrisque d’hémorragie intracérébrale, parfois difficile à maîtriser. Fort heureusement, la mortalité liée à un traumatisme crânien léger est inférieure à 1 %. Dans la grande majorité des cas, les patients récupèrent en quelques jours, voire semaines.

Néanmoins, environ 20 % des victimes souffrent de séquelles durables comme des céphalées, des vertiges, une fatigue importante, des troubles de la mémoire ainsi que des troubles du sommeil avec des cauchemars et une reviviscence de l’accident, de l’anxiété, une humeur dépressive, et cela même en l’absence de lésion neurologique visible à l’imagerie. Ce syndrome post-commotionnel peut avoir un retentissement important sur leur vie sociale et professionnelle. À six mois du traumatisme, 10 à 15 % des victimes n’ont pas repris leurs études ou leur travail. On constate également chez un quart d’entre elles la coexistence d’un stress post-traumatique.

Toutes ces séquelles peuvent entraîner un véritable handicap invisible qui empêche les malades de reprendre le cours de leur vie.

Une prise en charge adaptée est-elle prévue?

Non, et c’est là où le bât blesse. Pendant de nombreuses années, ces séquelles ont été sous-estimées et négligées, et aucune prise en charge adaptée n’a été pensée et mise en place. En conséquence, les patients se retrouvent en errance diagnostique. Ils consultent des neurologues, des psychiatres, multiplient les examens inutiles et un grand nombre d’entre eux se voit prescrire des antidépresseurs, des anxiolytiques et/ou des somnifères. Mais rien de tout cela n’est réellement efficace.

Pour vraiment aider ces victimes, mais aussi leur famille, nous devons mettre en place une filière de soins permettant d’identifier très tôt les patients à risque de développer un syndrome post-commotionnel, pour une prise en charge adaptée et précoce. Celle-ci repose à la fois sur un suivi psychologique, de la rééducation et un accompagnement à la réinsertion. En région parisienne, les hôpitaux Beaujon, Raymond-Poincaré, la Salpêtrière et Kremlin-Bicêtre s’apprêtent à lancer un projet expérimental afin de valider cette approche, avec le soutien de l’Agence régionale de santé.

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Les plaisirs et les jours d’un expérimentateur

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Le Petit Palais à Paris expose Giovanni Boldini, peintre de la vie mondaine à la Belle Époque et avant-gardiste sans en avoir l’air, à l’écart des révolutions artistiques de son temps.

Maurice Ulrich

«Il nous attire, il nous retient dans une atmosphère de serre chaude, parmi des orchidées savantes qui ne nourrissent pas en terre leur étrange et maladive beauté. » C’est Anatole France qui parle du jeune Marcel Proust. Nous sommes en 1896, il vient de publier « les Plaisirs et les jours », un recueil de nouvelles, son premier vrai livre. À Paris, le Petit Palais a repris ce titre pour l’exposition qu’il consacre à l’artiste Giovanni Boldini (1842-1931), peintre mondain s’il en fut.

L’allusion à Proust n’est pas vaine. Comme lui, Boldini mène une existence de dilettante aisé, familier des salons, de l’Opéra, appréciant la vie mondaine, les serres chaudes et la beauté des femmes. Il peint pour gagner de l’argent et s’il a été proche de Degas et connaît parfaitement ce qui se passe autour de lui, il n’a que faire des avant-gardes. À cette époque, il n’est pas le seul. Plusieurs peintres de très grand talent réalisent leurs œuvres à l’écart des révolutions artistiques en cours. John Singer Sargent, Jacques-Émile Blanche excellent dans le portrait, avec une touche rapide et fluide, apte à rendre les satins, le mouvement des robes du soir… C’est évidemment le cas de Boldini. C’est un magicien du genre et ses portraits des grandes mondaines de son temps, parfois des amies très proches, sont des fêtes du mouvement, de l’envol des formes, de l’explosion des couleurs. Il joue des roses, des noirs, des carmins, des verts chauds ou glacés.

Faire fi des détails

C’est chaque fois une fête pour les yeux. Mais il faut y regarder de plus près. Ses grands coups de pinceau s’entrecroisent, partent comme des fusées, font fi des détails, à tel point qu’on oublie le sujet et que l’on est dans des abstractions lyriques, quand les traits, les touches de couleur se répondent ou se défient.. On comprend alors que Boldini, en plus de son succès mondain, est un expérimentateur exceptionnel. Ses toiles « Marine à Venise » (vers 1909), « En soirée » (1911), « Nymphes au clair de lune » (1909) sont des folies qui n’ont plus qu’un rapport très lointain avec la figuration. On se dit qu’à sa manière, Boldini fut un avant-gardiste sans avant-garde, un novateur sans le dire, victime, peut-être, de son succès.

ExpositionsParis
L'Humanité

Santé. La maternité des Lilas ne se résigne pas à la fermeture

Actu

Cet établissement de Seine-Saint-Denis pourrait voir son autorisation d’exercer non renouvelée. Un projet de fusion est à l’étude, mais ne convainc ni le personnel ni les patientes.

Alexandra Chaignon

Symbole de la lutte pour les droits des femmes, la maternité des Lilas (Seine-Saint-Denis) – 1 200 accouchements et 900 IVG par an – est à nouveau menacée de disparition. Le 2 juin, l’agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France risque de ne pas renouveler son autorisation d’exercer. En cause : un déficit qui s’élève à plusieurs millions d’euros et des locaux vétustes, qui ne correspondent plus aux normes. Un projet de fusion avec la clinique Vauban de Livry-Gargan est à l’étude, mais il ne convainc ni les personnels, ni les syndicats, ni les patientes, qui y voient une perte des valeurs de ce lieu unique.

Nous voulons contribuer au maintien de la maternité en tant qu'établissement à but non lucratif. Lettre au ministre de la santé

Des crises, la maternité ouverte en 1964 en a connu et ce, dès la fin des années 1970. Mais c’est le mouvement de concentration des maternités, amorcé dans les années 1990 et visant notamment la fermeture des maternités les moins médicalisées (dites de niveau 1, comme aux Lilas, la dernière en Seine-Saint-Denis), et sa logique de rentabilité qui accentuent les difficultés de l’établissement. En 2015, après moult épisodes, un compromis se dessine : adosser la structure historique à la clinique Floréal de Bagnolet, et reconstruire à neuf la maternité, la municipalité des Lilas immobilisant même un terrain à dessein. Le projet est validé par l’ARS d’Île-de-France… qui le retoque finalement deux ans plus tard. L’autorisation d’exercer courant jusqu’en 2022, l’activité se poursuit avec, toujours, l’espoir de reconstruire la maternité. Sauf que, en 2020, le groupe Almaviva rachète la clinique Floréal et annonce qu’il renonce à la reprise de la maternité des Lilas. Alors que les autorisations d’exercer arrivent à expiration le 2 juin, une seule solution semble se profiler : une reprise par le groupe Avec, propriétaire de la clinique Vauban, à Livry-Gargan.

« Je crois à ce projet, c’est le seul viable, estime Myriam Budan, la directrice de la maternité des Lilas. Les obstétriciens de la clinique Vauban sont salariés et ne pratiquent pas les dépassements d’honoraires. Les équipes sont d’accord pour travailler sur l’accouchement physiologique, on garderait le centre d’orthogénie, et même notre nom », énumère-t-elle, espérant convaincre des équipes réticentes. Et de poursuivre : « L’épée de Damoclès, c’est l’autorisation d’exercer, qui était liée au projet Floréal. Nous avons désormais ce projet. La question, c’est de savoir si l’ARS voudra prolonger cette autorisation et nous financer, le temps de mener à bien notre projet de reconstruction en lien avec le groupe Avec. Sachant que le budget (13 millions d’euros) prévu pour la reconstruction de la maternité est toujours disponible. »

Un département déjà "maltraité" d'un point de vue médical

Les usagers et les personnels, eux, ne le voient pas du même œil. Jeanne Barral, à l’initiative d’une pétition qui a déjà collecté plus de 32 000 signatures, ne voit pas comment les valeurs de la maternité des Lilas – respect du projet de naissance, accompagnement physiologique, suivi gynécologique et des grossesses des personnes transgenres, pratique des IVG… – peuvent être compatibles avec la « logique libérale de regroupement ». Ce que la jeune femme, qui a accouché en 2020 aux Lilas, illustre par quelques chiffres : « Les taux de césariennes sont deux fois plus importants à la clinique Vauban, et ceux des épisiotomies quinze fois plus élevés. » Dans une lettre adressée au ministre de la Santé, Olivier Véran, les personnels, les usagers, ainsi que les élus (Lionel Benharous, maire des Lilas, Daniel Guiraud, l’ancien maire, et la députée FI Sabine Rubin) rappellent que « cet établissement défend une vision et des valeurs humanistes, féministes et progressistes de la naissance ». Et qu’il est engagé dans « un projet social fort » dans le département de Seine-Saint-Denis, « particulièrement maltraité d’un point de vue médical », précise Corina Pallais, psychologue et déléguée syndicale SUD de la maternité.

Pour signer la pétition c'est par ici !

Tous dénoncent « une pression de rentabilité décorrélée de l’activité, instaurant une pression insoutenable sur les équipes ». « Avec le sous-financement des actes, aucune maternité n’est bénéficiaire, insiste Corina Pallais. Le personnel est épuisé. Cela fait dix ans qu’on nous dit qu’on va fermer, dix ans que le personnel vit et travaille dans l’insécurité. » Dans la lettre adressée à Olivier Véran, les défenseurs de la maternité résument ainsi leur volonté : « Nous voulons contribuer au maintien de la maternité en tant qu’établissement à but non lucratif, conserver l’ensemble des postes de salariés et ce, aux Lilas, son bassin d’implantation depuis soixante ans. » Ils exhortent les plus hautes instances à « se saisir du dossier ». Un rassemblement est prévu ce vendredi, à 17 heures, devant le ministère de la Santé.

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Le Figaro

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REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.

La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.

Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.

La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands

REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.

Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.

En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.

Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.

Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.

À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.

À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats

REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.

À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.

À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.

Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans

STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

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À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.

À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre

REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.

Le Figaro

Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Alain Barluet

REPORTAGE - Notre journaliste a suivi ce corridor symbolique, du sud de la Russie jusqu’à la Crimée annexée.

Donbass

C’était un objectif majeur de l’«opération militaire spéciale» lancée le 24 février dernier: créer une continuité terrestre pour relier les zones séparatistes de l’est de l’Ukraine et la péninsule de Crimée, annexée en 2014. Aujourd’hui, l’armée russe a réussi à créer ce corridor symbolique et hautement stratégique. Afin d’afficher ce succès, les forces prorusses ont convié un groupe de journalistes, dont l’envoyé spécial du Figaro, à parcourir cette route d’environ six cents kilomètres de Rostov, dans le sud de la Russie, à Simféropol, en Crimée. Un voyage guidé - et très encadré - en «Novorossia» («nouvelle Russie»), ce projet expansionniste de Vladimir Poutine auquel la guerre en Ukraine a redonné corps.

À lire aussiKateryna Soukhomlynova, ambassadrice de Marioupol en Europe

Après Novy Asovsk, le point de passage le plus méridional entre la Fédération de Russie et la «République populaire de Donetsk» (DNR), l’une des deux entités prorusse du Donbass, il faut moins d’une heure de route avant d’apercevoir la mer d’Azov. Le soleil rasant du petit matin éclaire les champs et quelques villages tranquilles. C’est presque sans s’en rendre compte que l’on se retrouve bientôt en enfer.

Marioupol, quartier Olympiisky, vendredi 29 avril, 8 heures du matin. Le spectacle hideux des immeubles bombardés apparaît: une succession de façades noircies. Des avenues presque vides, jonchées de débris. Mise en lambeaux par les combats, la grande ville portuaire du sud-est de l’Ukraine, qui comptait 450.000 habitants il y a deux mois, est méconnaissable. Il n’y resterait plus que 100.000 personnes. Plus de 140.000 auraient trouvé refuge en Russie ; les autres en Ukraine. Les morts, dont on ignore encore le nombre, se chiffreraient à plusieurs dizaines de milliers.

Aujourd’hui, pourtant, un timide printemps et les tulipes dont le rouge et le jaune éclatent dans les jardins offrent les signes minuscules d’un début de retour à la vie. Depuis deux semaines, les combats ont cessé. On ne voit plus de cadavres dans les rues, même s’il en reste beaucoup sous les décombres et dans les appartements carbonisés. Les monceaux d’ordures qui submergeaient les abords des habitations ont commencé à être ramassés. Seul le grondement régulier de l’artillerie lourde pilonnant l’usine Azovstal rappelle que les affrontements se poursuivent et que ce bastion des «nationalistes» résiste encore: ils seraient de 1500 à 2000, dont des combattants étrangers et des civils, affirment les autorités prorusses. Mais les habitants du quartier Olympiisky, à trois kilomètres de l’usine, ne semblent plus guère y prêter attention, d’abord préoccupés par leur survie.

Le chef de la DNR, Denis Pouchiline, est venu de Donetsk. «Marioupol nous appartient désormais», dit-il au Figaro, pistolet à la ceinture, entouré des habitants du quartier. «J’ai accepté la proposition des habitants de la ville de nommer un chef de l’administration qui supervise le travail pour faire fonctionner les services sociaux.» Le nouvel édile en question, Konstantin Ivaschenko, est à ses côtés, répondant aux habitants qui le pressent de questions: «Quand pourrons-nous circuler librement d’un quartier à l’autre?» «Pourquoi n’avons-nous plus de légumes?» Le manque d’eau, d’électricité et de médicaments est criant. «Je ne peux pas vous dire quand l’électricité reviendra, temporise Ivaschenko. Si je vous dis vingt jours et qu’alors le courant n’est pas revenu, vous me le reprocherez.»

Un vieux se cachait avec nous dans la cave, il a eu une attaque cérébrale et il est mort. On l’a porté à l’hôpital mais on nous a dit de l’enterrer nous-mêmes

Des camions débarquent de l’aide humanitaire dans des cartons siglés du «Z», symbole de l’opération prorusse. La monnaie ukrainienne, la hrivna, sera encore acceptée pendant deux mois, puis sera remplacée par le rouble. Ainsi en sera-t-il progressivement dans toutes les zones contrôlées par les Russes. Interrogé sur une intégration à la Fédération de Russie et sur l’éventualité d’un référendum, Denis Pouchiline, le chef de la DNR, répète son credo: reprendre aux Ukrainiens l’ensemble du territoire du Donbass et «se tenir aussi près que possible de la Russie…»

Sous un arbre, un homme et une femme convoquent encore et encore les fantômes qui les hantent. Lui: «Un vieux se cachait avec nous dans la cave, il a eu une attaque cérébrale et il est mort. On l’a porté à l’hôpital mais on nous a dit de l’enterrer nous-mêmes. Nous avons creusé une tombe… Vous pouvez la voir là-bas.» Elle: «Hier, nous avons encore trouvé une femme âgée morte dans son appartement. Enterrer tous ces morts, c’est une priorité.»

Démêler les fils de la sincérité dans les discours que tiennent les habitants n’est pas chose évidente. Mais au vu des témoignages recueillis, les efforts «humanitaires» déployés par les autorités prorusses ont donné à ces dernières les faveurs de la population. «L’armée ukrainienne, lorsqu’elle était là, ne nous apportait aucune aide, assure la femme sous l’arbre. Seule la DNR et la Russie nous ont aidés. Même les simples soldats, en donnant leurs rations, du chocolat ou du pain…»

À lire aussiDans Marioupol en ruines, l’avancée inexorable des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Port de Marioupol, vendredi 29 avril, 14 heures. La rue en pente qui descend vers ce qui furent les installations portuaires les plus modernes de la mer d’Azov témoigne d’un déluge de feu: quasiment toutes les maisons sont détruites. Les façades sont intensément criblées, des immeubles administratifs effondrés sur eux-mêmes, des éclats de métal partout. Et le silence, glaçant. Les immenses silos à blé - la fameuse manne céréalière issue des vastes plaines du pays - ont été dévastés par l’artillerie. L’un d’eux est percé comme une vulgaire canette de bière. Un bateau calciné, le Donbass, gît sur son flanc. À plusieurs kilomètres, sur la rive, on distingue la silhouette de l’usine Azovstal, fumante sous les obus. Le bûcher des calamités de Marioupol, assurent les assiégeants.

La Russie a annoncé avoir repris le port de la ville le 21 avril. Aujourd’hui, hormis les quelques militaires qui patrouillent sur les quais, il n’y a plus âme qui vive. Les immenses grues sont comme de gros insectes figés dans leur toile. On nous mène au bout de la jetée pour constater l’étendue du désastre. «Le bataillon Azov a tout miné, le bassin et le port», raconte le colonel Sergueï Neka. C’est lui qui supervise les opérations de déminage en cours depuis trois jours. Plus d’une centaine d’engins ont déjà été neutralisés. On distingue les mines flottantes, grosses boules noires dardées de pointes, récupérés et entreposées sur le quai. Des plongeurs parcourent le bassin en Zodiac. Pour interdire l’accès au port, les «nationalistes» avaient coulé plusieurs bateaux dont les carcasses sont visibles au loin. Des équipages ont été pris en otages. Ce fut le cas des hommes de l’Azov Concord, retenus plusieurs semaines. Comme abandonné, le bateau battant pavillon libérien est toujours à quai et ne repartira pas de sitôt. Le colonel Neka se refuse à évaluer le temps nécessaire pour remettre en état les installations. Il a assez de travail comme ça avec les mines. Il y en aurait dix mille dans toute la ville, assure-t-il.

Pourquoi n’avons-nous pas connu le sort de Marioupol ? Parce que ici, il n’y avait pas de bataillon Azov

Berdiansk, samedi 30 avril, 12 heures. La station balnéaire de 100.000 habitants n’a pas résisté à l’avancée des forces prorusses, ce qui lui permet d’être encore debout. Dès le 28 février, soit quatre jours après le début de l’«opération militaire spéciale», la ville était aux mains de ses nouveaux maîtres. «Pourquoi n’avons-nous pas connu le sort de Marioupol? Parce que ici, il n’y avait pas de bataillon Azov», estime une habitante. «Le 25 février, il n’y avait plus que deux voitures de police dans toute la ville», sourit-elle. Le 21 mars, un ingénieur des Mines, Olexandr Saulenko, fut nommé à la tête de la nouvelle «administration civilo-militaire» de la ville. «Devant le boycott et le sabotage de l’ancien maire, j’ai pris mes responsabilités», explique-t-il sobrement au groupe de journalistes invités à le rencontrer. Quelque 10.000 réfugiés, surtout de Marioupol, ont rejoint la ville.

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La presse est là pour un événement majeur: la célébration des premiers mariages depuis l’installation des nouvelles autorités. La salle des unions civiles a été rouverte pour l’occasion. Six couples font leur entrée au son d’un air solennel… Valentina et Nikolaï, Tatiana et Dimitri, Sergueï et Ekaterina… «Ce jour n’est pas seulement important pour vous, c’est pour toute votre ville un signe de stabilité et de paix», déclare l’édile avant que retentisse l’hymne russe. La mère de Sergueï, 26 ans, vit à Kiev et n’a pas pu venir. Beaucoup d’amis ne sont pas présents à la noce… À l’extérieur du palais des mariages, tandis que les couples sortent sous les cotillons, un homme âgé se tient à l’écart pour observer la fête. Entre la Russie et l’Ukraine, où son cœur balance-t-il? Il répond d’une phrase entendue des dizaines de fois: «Mon père était ukrainien et ma mère était russe, alors vous savez…»

Centrale nucléaire de Zaporijjia, dimanche 1er mai, 8 heures du matin. La centrale est la plus importante d’Europe et la sixième au monde. Si les Russes nous y conduisent, après en avoir pris le contrôle il y a un mois et demi, c’est pour la montrer comme un trophée. Un bâtiment éborgné porte les traces des rares combats qui ont eu lieu ici: les forces ukrainiennes ont prestement cédé la place. Seuls deux des six réacteurs fonctionnent, avec leur personnel ukrainien: environ 3000 personnes. «Tout marche normalement, selon les règles de sécurité, avec le soutien des spécialistes de Rosatom (l’agence fédérale russe de l’énergie nucléaire, NDLR). Nous collaborons avec les organisations internationales selon les protocoles établis auparavant», souligne Andreï Chevkin, le nouveau maire de la ville-champignon qui a poussé durant les années 1970 pour héberger les ouvriers de la centrale.

Le maire de la ville assure que la centrale fournit de l’électricité aux «zones libérées» mais reste flou sur l’approvisionnement des territoires sous contrôle de Kiev. C’est toujours le cas, nous explique-t-on, en prétendant que les Ukrainiens ne paient plus pour l’énergie qu’ils reçoivent. Ils bloqueraient aussi la fourniture de certains produits - alimentation, médicaments… -, entraînant de fortes hausses de prix dans les régions passées aux mains des Russes. Les approvisionnements en provenance du sud de la Russie et la coopération économique sont destinés à s’accroître.

Melitopol, dimanche 1er mai 14 heures. La «ville du miel», au sud de la région de Zaporojié, a été attaquée le 24 février par les troupes russes venant de Crimée. Le 1er mars, elles en prennent le contrôle après quelques combats. Il y a eu peu de résistance et les destructions ne sont guère visibles, tout au moins dans le centre-ville. En périphérie, des quartiers résidentiels ont néanmoins été touchés, «bombardés depuis le centre-ville par les Ukrainiens», nous assure-t-on.

Depuis que les chars ukrainiens ont tiré sur ma rue, le gouvernement de Kiev n’existe plus pour moi

Sur la place centrale, où trône une statue de Taras Chevchenko (1814-1861), le poète de la nation ukrainienne, les couleurs jaune et bleu de l’Ukraine dominaient il y a deux semaines encore. Mais aujourd’hui, on hisse à un immense mat l’étendard rouge de la victoire de 1945 contre le nazisme au son de l’hymne russe. Son uniforme chargé de décorations, le colonel Vladimir Kapitonov, un vétéran âgé de 98 ans, a été invité à témoigner. Bien campés sur ses jambes, il tient vaillamment son rôle, louangeant la paix et racontant qu’il a laissé sa signature sur les murs du Reichstag «pour tous les morts et les vivants». Le 9 mai et les commémorations de la Grande guerre patriotique approchent. La maire par interim, Galina Danilchenko, explique avoir rétabli les symboles patriotiques dont les Ukrainiens, assure-t-elle, avaient privé la ville: le ruban de Saint-Georges, orange et noir, qui figure sur les armoiries municipales ainsi que l’inscription «gloire aux vainqueurs» au fronton de l’arche de la victoire, sur la place centrale.

Le 11 mars, Mme Danilchenko a pris les rênes de la ville et annoncé la création d’un «comité de députés du peuple». La veille, le maire Ivan Fedorov avait été kidnappé - il sera détenu pendant cinq jours, torturé, avant d’être échangé contre des soldats russes. «Depuis que les chars ukrainiens ont tiré sur ma rue, le gouvernement de Kiev n’existe plus pour moi», dit Galina Danilchenko. Elle explique travailler au retour à la vie normale pour les habitants. Mais se plaint du «sabotage» des Ukrainiens qui, la veille encore, ont laissé la ville sans téléphonie mobile. Au début du mois, des «hackers» ont perturbé l’ouverture de la nouvelle patinoire, déplore-t-elle. «Quarante-six bébés sont nés le mois dernier, mais on ne peut pas les enregistrer parce que l’Ukraine a coupé l’accès au registre», explique encore Mme Danilcheko.

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Ce n’est rien à côté des défis économiques. Les banques ukrainiennes ont fermé leurs succursales et retiré la masse monétaire en hrynia, entraînant de graves difficultés dans le paiement des salaires, des pensions et des prestations sociales. Pour l’instant, on peut encore payer en monnaie ukrainienne dans les magasins mais «Mélitopol entre dans la zone du rouble», déclare la maire par intérim. Elle espère que des «banques courageuses et n’ayant pas peur des stupides sanctions européennes viendront s’installer en ville». Quant aux industriels, «ils se préparent à livrer à la Russie, à la Biélorussie, au Kazakhstan et à nos autre pays frères avec lesquels nous avons l’habitude de travailler», souligne l’édile. L’avenir - «qui sera décidé par le peuple», assure-t-elle-, passe forcément par la Russie, même si la nature institutionnelle de ce lien reste à clarifier. «Entre l’Europe et l’Eurasie, nous choisirons cette dernière», estime Vladimir Rogov, un membre influent de l’«administration civilo-militaire» pro-russe mise en place dans la région de Zaporojié et qui avait été l’un des artisans du référendum dans le Donbass en 2014.

Depuis Melitopol, une mauvaise route - plein sud- mène en Crimée, où s’achève notre périple. Passage de la frontière par le poste russe de Djamkoï. On franchit d’abord - sans s’arrêter - le point douanier ukrainien, abandonné et en partie détruit. Le continuum territorial entre le Donbass et la péninsule est établi. Le sera-t-il également un jour vers l’ouest, avec la Transnistrie, territoire séparatiste russophone de la Moldavie? Pour l’un de nos accompagnateurs, proche du ministère russe de la Défense, cela ne fait guère de doute.

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France24 - World

Live: Civilians attempt evacuation from Ukraine’s besieged Mariupol

Issued on: 02/05/2022 - 06:25Modified: 02/05/2022 - 13:06

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Ukrainian authorities attempted further evacuations from Mariupol on Monday, following an initial operation to remove around 100 civilians from the besieged Azovstal steel plant. Meanwhile, in Brussels, EU energy ministers held emergency talks as the bloc considers a phasing out of Russian oil imports. Follow FRANCE 24’s liveblog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2). 

1:08am: Russia plans to ‘annex’ Ukraine’s Donetsk, Lugansk regions with sham referendums, US official says

Russia is planning imminently to “annex” the two eastern regions of Ukraine battered by its invasion after failing to overthrow the Kyiv government, a senior US official said Monday.

“According to the most recent reports, we believe that Russia will try to annex the ‘Donetsk People’s Republic’ and ‘Lugansk People’s Republic’ to Russia,” said Michael Carpenter, the US ambassador to the Organization for Security and Co-operation in Europe.

“The reports state that Russia plans to engineer referenda upon joining sometime in mid-May,” he told reporters in Washington.

Carpenter said that the United States also believed Russia was considering a similar plan in a third region, Kherson, where Moscow has recently solidified its control and imposed use of its ruble currency.

“We think the reports are highly credible. Unfortunately we have been more right than wrong in exposing what we believe may be coming next, and so that is part of what we’re trying to do here.”

May 3, 12:09am: UK’s Johnson to address Ukrainian parliament, announce new aid package

British Prime Minister Boris Johnson is scheduled to address Ukraine’s parliament, delivering a message that the fight against Russian invasion is Ukraine’s “finest hour.”

Johnson’s office says the UK leader will announce a new 300 million pound ($375 million) package of military aid to Ukraine when he speaks to the legislature by video link on Tuesday. Britain has already sent Ukraine equipment including missiles and missile launchers. The new package includes electronic warfare equipment, a counter battery radar system, GPS jamming equipment and thousands of night vision devices.

In advance extracts of the address released by the prime minister’s office, Johnson evokes a 1940 speech by World War II leader Winston Churchill as the UK fought attack from Nazi Germany. Johnson will say that “the British people showed such unity and resolve that we remember our time of greatest peril as our finest hour. This is Ukraine’s finest hour, an epic chapter in your national story that will be remembered and recounted for generations to come.”

Ukrainian President Volodymyr Zelensky addressed Britain’s Parliament on March 8, and also likened his country’s struggle to Britain’s fight against the Nazis. Johnson visited Kyiv on April 9.

11:25pm: US Senate leader aims to begin processing fresh round of Ukraine aid as soon as next week

US Senate Majority Leader Chuck Schumer said on Monday he hoped the chamber would take up President Joe Biden’s request for $33 billion in emergency aid for Ukraine as soon as next week.

“It is my hope that a bipartisan agreement can be reached very soon and that the Senate can begin processing this aid package on the floor as early as next week,” the Democratic leader said in remarks opening the Senate.

11:19pm: Ukraine’s Zelensky says Russia forgot World War Two lessons

Ukraine’s President Volodymyr Zelensky said on Monday that Russian Foreign Minister Sergei Lavrov’s suggestion that Nazi leader Adolf Hitler had Jewish origins showed that Moscow has forgotten, or never learned, the lessons of World War Two.

“I have no words...No one has heard any denial or any justification from Moscow. All we have from there is silence....  this means that the Russian leadership has forgotten all the lessons of World War Two,” Zelenskiy, who is Jewish, said in his nightly video message.

“Or perhaps they have never learned those lessons.”

10:55pm: Indiscriminate shelling continues apace in Kharkiv

While the world's attention is focused on efforts to evacuate civilians from Mariupol, fighting continues to rage in Ukraine's eastern Donbas, and the northern city of Kharkiv, Ukraine's second largest, continues to be pummeled by Russian bombardment. FRANCE 24's Nadia Massih brings us the latest from the capital, Kyiv.

10:02pm: Strain on US weapons stockpile?

US Air Force planes have been taking off almost daily from Dover Air Force Base in Delaware, transporting Javelins, Stingers, howitzers and other material to resupply Ukraine’s military, the Associated Press reports.

President Joe Biden will be hoping to spotlight the weapons' game-changing impact as he visits a Lockheed Martin plant in Alabama on Tuesday that builds the portable Javelin anti-tank weapons that have played a crucial role in Ukraine.

But Biden’s visit is also drawing attention to a growing concern as the war drags on: Can the US sustain the cadence of shipping vast amounts of arms to Ukraine while maintaining a healthy stockpile for its own needs?

The US already has provided at least 7,000 Javelins, about one-third of its stockpile, to Ukraine, according to an analysis by Mark Cancian, a senior adviser with the Center for Strategic and International Studies international security program.

Analysts also estimate that the US has sent about one-quarter of its stockpile of shoulder-fired Stinger missiles to Ukraine. Raytheon Technologies, which makes the weapons system, has already warned it won’t be able to ramp up production until next year due to parts shortages. 

9:52pm: 'I cried when I saw our soldiers'

FRANCE 24's Luke Shrago has spoken to some of the first evacuees from Mariupol, who arrived today in the Ukrainian-controlled city of Zaphorizhzhia.

9:25pm: Sanctions won't be lifted until Russia signs peace deal, says Germany's Scholz

Sanctions imposed in response to the invasion of Ukraine will not be lifted until Moscow reaches a peace agreement with Ukraine, German Chancellor Olaf Scholz has told reporters, adding that it is for Ukraine to determine the peace terms.

Scholz, in an interview broadcast Monday on ZDF public television, said Russia's Vladimir Putin had miscalculated if he believed he might be able to gain territory from Ukraine, declare an end to hostilities, and see Western countries drop sanctions.

"He didn't think his entire Ukraine operation through," Scholz said. "He didn't think Ukraine would resist like that. He didn't think we would support them to hold out for so long. ... We won't withdraw the sanctions unless he reaches an agreement with Ukraine, and he won't get that with a dictated peace."

He also said Germany would not accept Russia's annexation of Crimea. "That was a breach of international law (...) It remains true," he said.

8:54pm: Rocket strike kills teenage boy in Odesa

A rocket strike has hit the Black Sea port city of Odesa in southwestern Ukraine, causing deaths and injuries, the local governor, Maksym Marchenko, has said on the Telgram messaging app.

Odesa city council said the rocket hit a residential building, killing a teenage boy.

No further details were immediately available.

A largely Russian-speaking city and cultural hub, Odesa has seen increased attacks by Moscow in recent weeks. 

Late last month, five people were killed, including a 3-month-old baby girl, in a Russian strike on the city. 

7:10pm: UEFA bans Russian clubs, national team for next season

Russia's national soccer team and the country's club sides have been banned from European competition next season, UEFA has said.

Russia's bid to host the Euro 2028 or the Euro 2032 tournaments have also been declared ineligible, the Switzerland-based governing body said.

UEFA said it decision to rule Russia out as a host followed its regulations that each bidder should "not act in a manner that could bring UEFA, the UEFA final or UEFA final phase, any other bidder the bidding procedure or European football into disrepute".

UEFA and world soccer governing body FIFA had already suspended Russia's national teams and clubs from international football until further notice due to the country's invasion of Ukraine.

Russia will not participate in this summer's UEFA Women's EURO 2022. Portugal, the opponent defeated by Russia in the qualifying play-offs, will now participate in Group C.Additionally, Russian teams will not participate in UEFA club competitions next season.More info: ⬇️

May 2, 2022

6:15pm: Sweden to reopen Kyiv embassy on Wednesday

Sweden is the latest country to announced a return to the Ukrainian capital, which most foreign diplomats left in the run-up to Russia's invasion.

"Sweden will continue to #StandWithUkraine, and is delighted that @SwedeninUA 's diplomatic presence will be back where it belongs," Foreign Minister Ann Linde wrote on Twitter.

On Wednesday, the Swedish Embassy will re-open in #Kyiv. Thank you @TobiasThyberg & team for your hard work, and to 🇵🇱 for temporarily hosting us. Sweden will continue to #StandWithUkraine, and is delighted that @SwedeninUA's diplomatic presence will be back where it belongs 🇸🇪🇺🇦

May 2, 2022

5:35pm: Germany ready to back Russian oil ban, ministers say

Two senior ministers in Chancellor Olaf Scholz's government have said Germany is ready to back an immediate EU ban on Russian oil imports, and that Europe's biggest economy could weather shortages and price hikes.

The comments by Finance Minister Christian Lindner and Economy Minister Robert Habeck are the latest sign Sholz has shifted from his cautious approach toward Russia and is willing to back sanctions against Moscow even if they have economic costs at home.

Speaking in Brussels, Habeck of the Greens said Germany would back an EU ban, regardless of whether the stoppage was immediate or by the end of the year.

"Germany is not against an oil ban on Russia. Of course it is a heavy load to bear but we would be ready to do that," Habeck told reporters before talks with his EU colleagues.

Lindner of the pro-business Free Democrats told a German broadcaster that the German economy could tolerate an immediate ban.

"With coal and oil, it is possible to forgo Russian imports now," Lindner told WELT. "It can't be ruled out that fuel prices could rise."

Germany cut the share of Russian oil to 12% from 35% before Russia invaded Ukraine on Feb. 24.

It is working on finding alternative fuel supplies, most urgently for the Russian oil that comes by pipeline to a refinery in Schwedt operated by Russian state company Rosneft.

4:28pm: Israel demands apology for Lavrov's Hitler comments

There have been further reactions in Israel to Sergei Lavrov's claims that Adolf Hitler had Jewish origins, with Foreign Minister Yair Lapid slamming an "unforgivable" falsehood that debased the horrors of the Nazi Holocaust.

Lapid's office has summoned the Russian ambassador and demanded an apology.

Lavrov made the assertion on Italian television on Sunday when he was asked why Russia said it needed to "denazify" Ukraine if the country's own president, Volodymyr Zelensky, was himself Jewish.

"When they say 'What sort of nazification is this if we are Jews', well I think that Hitler also had Jewish origins, so it means nothing," Lavrov told Rete 4 channel, speaking through an Italian interpreter.

"For a long time now we've been hearing the wise Jewish people say that the biggest anti-Semites are the Jews themselves," he added.

The comments have sparked fury in Israel and prompted condemnation from politicians and historians alike. 

"Such lies are intended to accuse the Jews themselves of the most horrific crimes in history that were committed against them," Israeli Prime Minister Naftali Bennett said in a statement.

Read more: Outrage in Israel as Russia's Lavrov claims Hitler had Jewish roots

 

Foreign Minister Lavrov’s remarks are both an unforgivable and outrageous statement as well as a terrible historical error. Jews did not murder themselves in the Holocaust. The lowest level of racism against Jews is to accuse Jews themselves of antisemitism.

May 2, 2022

 

3:50pm: Mariupol civilians caught up in strategy to ‘terrorise’ population

FRANCE 24’s international affairs editor Douglas Herbert explains why the evacuation of civilians holed up in the Azovstal steel plant in Mariupol has been repeatedly derailed by Russian bombardment.

3:46pm: US hopes to reopen Kyiv embassy by end of month

Washington is hoping its diplomats will be able to return to Ukraine's capital "by the end of the month", says embassy charge d'affaires Kristina Kvien.

"We very much hope that conditions will permit us to go back to Kyiv by the end of the month," Kvien said at a press conference in the western city of Lviv.  

The US closed its embassy in Kyiv on February 14, ten days before the start of Russia's invasion of Ukraine, and moved its diplomats westwards.

Kvien said she and her staff were "working day and night in Poland" to "help Ukraine win this war."

3:08pm: Finland will not select players competing in Russian leagues

More news from Finland, this time hockey-related. The country’s Ice Hockey Association says players competing in the Russia-based Kontinental Hockey League (KHL) and other leagues in Russia next season will not be selected for the national team.

"The position of the Finnish Hockey Association is that players playing in Russia next season will not be able to play for the national team," the association has said in a statement.

Finnish club Jokerit withdrew from the KHL in late February, days after the invasion.

As many as 31 Finnish players were on KHL rosters according to the league's website but only a handful remain following Jokerit's withdrawal and several players choosing to leave their clubs in the wake of the invasion.

Finland's men's ice hockey team won Olympic gold in Beijing in February, beating the Russian Olympic Committee team in the final. 

2:50pm: Finnish group scraps nuclear plant project with Russian firm

Finnish-led consortium Fennovoima says it has terminated a contract with Russian group Rosatom to build Finland's third nuclear power plant, citing risks linked to the Ukraine war.

"The contract has been cancelled due to delays and the inability to deliver, and we have seen that the war has increased these risks," Fennovoima chairman of the board Esa Harmala told reporters at a press conference.

Rosatom said it was surprised by the announcement – and threatened to take the matter to court.

"The reasons for such a decision are completely incomprehensible," the group said in a statement, adding that the project had been "progressing" and Fennovoima's management had not discussed the termination of the contract with shareholders.

The proposed 1,200-megawatt Russian-designed reactor was to be built in Pyhajoki, about 100 kilometres (60 miles) from the port of Oulu in northern Finland.

The Hanhikivi 1 project, in which Rosatom owns a 34-percent stake with the remainder held by a Finnish consortium, has been delayed several times and the construction permit has not yet been granted. Construction was supposed to begin next year and electricity production in 2029.

12:25pm: Evacuation buses have not reached pickup point yet: Mariupol council

Buses seeking to evacuate more civilians from Mariupol have not yet reached the agreed pickup point, according to the city council, contradicting an earlier report that they had left the devastated port city in southeast Ukraine.

The city council urged the evacuees to remain in place.

It was not immediately clear what had caused the delay.

Earlier, Petro Andryushchenko, an aide to Mariupol's mayor, had said the buses had left Mariupol but he later put out a message that also confirmed the hitch in the planned evacuation.

The civilians in question are from the city itself, not from the Azovstal steelworks, from where the UN and Red Cross have organised evacuation convoys.

12:22pm: Poland ready to help Germany stop using Russian oil: minister

Poland is ready to help Germany wean itself off Russian oil, said Climate Minister Anna Moskwa, adding that she hoped an EU embargo could come into force before the end of the year.

Poland advocates tough measures against Russia, but with many EU countries heavily reliant on Moscow for their energy needs, the bloc has appeared split on how sanctions should be enforced.

"As Poland, we are ready to support Germany's ambitions of de-russification with our refinery in Gdansk," said Moskwa. "I hope that will be the last voice that will...block these sanctions on oil."

Russia halted gas supplies to Bulgaria and Poland last week after they refused to meet its demand to effectively pay in roubles.

Moskwa has previously said that the main EU member states resisting tougher gas sanctions on Russia are Austria, Germany and Hungary and that the bloc should penalise countries that use roubles to pay for Russian gas.

She also said Poland wants the EU to impose a clear cut-off date for when member states will have to stop importing Russian oil.  "We want this package (of sanctions) to include a very specific and clear date and requirement for all countries...that it should be a complete package without any gaps."

11:45am: Russian rocket strike hits strategic bridge in southwest Ukraine

A Russian rocket strike hit a strategically important bridge across the Dniester estuary in the Odessa region,  according to local authorities.

The bridge, which has already been hit twice by Russian forces, provides the only road and rail link on Ukrainian territory to a large southern section of the Odessa region.

Serhiy Bratchuk, the Odessa regional administration's spokesman, reported the strike on the Telegram messaging app but gave no further details.

11:33am: Russia's Bolshoi scraps performances by critical directors

Russia's Bolshoi theatre has announced it is cancelling the performances directed by Kirill Serebrennikov and Timofey Kulyabin who have spoken out against Moscow's military campaign in Ukraine.

Late Sunday, Russia's top theatre announced that instead of the three performances of "Nureev", a ballet directed by Serebrennikov, the audiences this week will see a production of Aram Khachaturian's ballet, "Spartacus".

The prestigious theatre also said that instead of "Don Pasquale", a comic opera by Gaetano Donizetti directed by Timofey Kulyabin, audiences this week will see a production of Gioachino Rossini's "The Barber of Seville."

11:29am: Germany would weather Russian oil ban despite shortages says energy minister

Germany would be able to weather an EU embargo on Russian oil imports by the end of this year even though a  stoppage could result in shortages, said Economy Minister Robert Habeck, appearing to throw his weight behind a ban.

Two EU diplomats earlier said the bloc is leaning toward a ban on imports of Russian oil by the end of the year as part of a sixth package of sanctions against Russia over its invasion of Ukraine. EU energy ministers will discuss the proposed oil ban in Brussels later on Monday.

11:28am: Ukraine evacuees head to safety after ordeal in Mariupol steel works

The first evacuees from the ruins of Mariupol's Azovstal steel works were expected to reach the Ukrainian-controlled city of Zaporizhzhia later today, after cowering in underground bunkers from Russian shelling for weeks.

The vast Azovstal industrial complex in the Sea of Azov port city that has been devastated by weeks of Russian  shelling has served as a refuge for both civilians and a dwindling number of Ukrainian troops as Moscow has  claimed control of Mariupol.

11:18am: Israel slams Russian claims on Hitler over Ukraine war

Israeli Foreign Minister Yair Lapid has slammed his Russian counterpart Sergei Lavrov for alleging Adolf Hitler may have "had Jewish blood" and summoned the Russian ambassador for "clarifications". 

Since Russia's invasion of Ukraine on February 24, Israel has sought to keep a delicate balance between the two sides, but remarks by the Russian foreign minister to an Italian channel sparked anger in Israel.

Moscow has previously said it wants to "de-militarise" and "de-Nazify" Ukraine.

Speaking to Italian outlet Mediaset in an interview released Sunday, Lavrov claimed that Ukrainian President Volodymyr Zelensky "puts forward an argument of what kind of Nazism can they have if he himself is Jewish".

Lavrov, according to a transcript posted on the Russian foreign ministry website, then added: "I could be wrong, but Hitler also had Jewish blood".

Lapid, in a statement from the foreign ministry on the "grave remarks", condemned the comments.

"Foreign Minister Lavrov's remarks are both an unforgivable and outrageous statement as well as a terrible historical error," Lapid said. "Jews did not murder themselves in the Holocaust. The lowest level of racism against Jews is to accuse Jews themselves of antisemitism."

Israel's foreign ministry "has summoned the Russian Ambassador to Israel for a clarification meeting", the statement added.

11:14am: Poland wants specific date for EU oil embargo

Poland wants the EU to impose a clear cut off date at which member states will have to stop importing Russian oil, the climate minister said on Monday, adding that she hoped an embargo could come into force before the end of the year.

"We want this package (of sanctions) to include a very specific and clear date and requirement for all countries... that it should be a complete package without any gaps."

10:10am: Russia says its military shot down Ukrainian MiG-29 fighter jet

Russia's defence ministry has said its military shot down a Ukrainian MiG-29 fighter jet near Sloviansk in eastern Ukraine.

In a morning briefing, the defence ministry said the Russian military had hit 38 military targets in Ukraine, including ammunition depots and control centres.

It was not possible to independently confirm the information.

10:03am: Denmark opens Kyiv embassy

Denmark on Monday reopened its embassy in Kyiv, Foreign Minister Jeppe Kofod announced during a surprise visit to the Ukrainian capital.

"It is a very strong symbol of Danish support for Ukraine and the Ukrainian people that today we are reopening the doors of the Danish embassy," Kofod said in a statement.

The move, which follows similar ones by other Western nations, had not been made public in advance. Denmark closed the embassy following the Russian invasion of its pro-Western neighbour.

9:45am: Some countries not there yet on Russian oil embargo says German energy minister

German Economy Minister Robert Habeck said on Monday he had heard different things about an embargo of Russian oil and that some countries were not yet ready for such a step. Two European Union diplomats said earlier the bloc is leaning toward a ban on imports of Russian oil by the end of the year. Germany does not want to trigger an economic catastrophe, Habeck said.

9:37am: Ukraine says it destroyed two Russian patrol boats 

A Ukrainian Bayraktar drone destroyed two Russian Raptor-class patrol ships in the Black Sea, according to Ukraine's military chief. 

"Two Russian Raptor-class boats were destroyed at dawn today near Zmiinyi (Snake) Island," Chief of General Staff Valeriy Zaluzhniy wrote on the Telegram messaging app.

There was no immediate reaction from Moscow to the claim.

9:31am: Finland's Fennovoima ends Rosatom contract for nuclear power plant

Finnish consortium Fennovoima has announced that it has terminated its contract with Russia's state-owned nuclear power supplier Rosatom for the delivery of a planned nuclear power plant in Finland.

The planned Hanhikivi plant was commissioned by Fennovoima, a Finnish-Russian consortium, in which Finnish stakeholders including Outokumpu, Fortum and SSAB own two thirds and Rosatom's subsidiary RAOS Voima holds the rest.

9:12am: Requests for Russian gas supplies via Ukraine rise in Europe 

Requests for supplies of Russian gas via Ukraine increased in Europe on Monday, data from Ukraine's gas pipeline operator showed.

According to the data, requests stood at 98.8 million cubic metres for Monday, up from 97.2 million cubic metres on Sunday. 

9:03am: Finland will decide to apply for NATO membership on May 12: report

Finland will decide to apply for NATO membership on May 12, Finnish newspaper Iltalehti reported late on Sunday, citing anonymous government sources.

The decision to join will come in two steps on that day, with Finnish President Sauli Niinisto first announcing his approval for the Nordic neighbour of Russia to join the Western defence alliance, followed by parliamentary groups giving their approval for the application, the paper reported.

Russia's invasion of Ukraine has pushed Finland and Sweden to the verge of applying for NATO membership and abandoning a belief held for decades that peace was best kept by not publicly choosing sides.

8:51am: Hungary opposes EU embargo on Russian oil and gas imports: spokesman

Hungary is still opposed to any European Union embargo on Russian oil and gas imports, according to government spokesman Zoltan Kovacs.

"The Hungarian stance regarding any oil and gas embargo has not changed: we do not support them," Kovacs said in an emailed reply to Reuters questions.

8:45am: Ukraine may lose tens of millions of tonnes of grain: Zelensky

Ukraine could lose tens of millions of tonnes of grain due to Russia's blockade of its Black Seaports, triggering a food crisis that will affect Europe, Asia and Africa, said President Volodymyr Zelensky.

"Russia does not let ships come in or go out, it is controlling the Black Sea," Zelensky told the Australian news programme 60 Minutes. "Russia wants to completely block our country's economy."

Ukraine is a major exporter of grain and other food products and also of metals.

8:38am: EU energy ministers 'close' to an agreement on Russian energy embargo

The EU energy ministers are close to reaching an agreement regarding an embargo on Russian oil, according to FRANCE 24's Dave Keating, reporting from Brussels. This comes after weeks of intense talks, as Germany has agreed to a phased ban on Russian energy imports that would start at the end of the year. The ban will not begin immediately to give EU countries a chance to find other alternative suppliers and construct the adequate infrastructure to accommodate the change.

Austria, Italy and Hungry among other countries have expressed concerns due to their dependency on Russian fossil fuels and the potential impact of an embarge on their economies. Hungry's PM Viktor Orban has threatened in the past to veto an attempt by the EU to impose an embargo on Russian energy.

Orban is a longstanding ally of Russian President Vladimir Putin, however vetoing a bill against the Kremlin at this advanced stage could blow up his newly formed alliance with Poland, Slovakia and the Czech Republic, explained Keating. 

6:00am: Jill Biden to meet with Ukrainian refugees during visit to Romania and Slovakia

First Lady Jill Biden will visit Romania and Slovakia from May 5-9 to meet with US service members and embassy personnel, displaced Ukrainian parents and children, humanitarian aid workers, and teachers, the White House said.

After arriving in Romania on Friday, she is scheduled to meet with US service members at Mihail Kogalniceau Air Base, a US military installation near the Black Sea.

The schedule then takes her to the Romanian capital of Bucharest on Saturday to meet with government officials, US Embassy staff, humanitarian aid workers and educators who are helping teach displaced Ukrainian children.

On May 8, she will travel to Kosice and Vysne Nemecke in Slovakia to meet with refugees, humanitarian aid workers, and local Slovakians who are supporting Ukrainian families who have sought refuge in Slovakia.

4:49am: Russia not seeking to end Ukraine war by May 9, says FM

Russia is not looking to end its war in Ukraine by Victory Day on May 9, said Foreign Minister Sergei Lavrov, as the country looks set to mark the key anniversary under the cloud of a deadly conflict. 

Speaking with Italian outlet Mediaset, Lavrov insisted Moscow would not rush to wrap up its so-called "special military operation" in time for the anniversary, which celebrates Nazi Germany's surrender to allied forces -- including the then Soviet Union -- in 1945. 

"Our military will not artificially adjust their actions to any date, including Victory Day," Lavrov said in the interview released Sunday. 

"The pace of the operation in Ukraine depends, first of all, on the need to minimise any risks for the civilian population and Russian military personnel," he added.

Russia typically marks Victory Day in grand style, with a large military parade in central Moscow and a speech by President Vladimir Putin hailing the country's leading role in the defeat of fascism in Europe. 

4:30am: EU energy ministers hold crisis talks after Russian gas cuts

Energy ministers from European Union countries hold emergency talks on Monday, as the bloc strives for a united response to Moscow's demand that European buyers pay for Russian gas in roubles or face their supply being cut off.

Russia halted gas supplies to Bulgaria and Poland last week after they refused to meet its demand to effectively pay in roubles.

Those countries already planned to stop using Russian gas this year and say they can cope with the stoppage, but it has raised fears that other EU countries, including Europe's gas-reliant economic powerhouse Germany, could be next.

It has also threatened to crack the EU's united front against Russia amid disagreement on the right course of action.

With many European companies facing gas payment deadlines later this month, EU states have a pressing need to clarify whether companies can keep buying the fuel without breaching the EU's sanctions against Russia over its invasion of Ukraine.

3:05am: Explosions in Russian region bordering Ukraine

Two explosions took place in the early hours on Monday in Belgorod, the southern Russian region bordering Ukraine, Vyacheslav Gladkov, the region's governor wrote in a social media post.

"There were no casualties or damage," Gladkov wrote.

10:18pm: Pelosi's visit to Kyiv is 'very significant'

Pelosi's visit to Kyiv is "very significant; it's another show of solidarity and support for Ukraine," The Guardian's David Smith told FRANCE 24 from Washington DC.

9:20pm: Eight dead after Russian airstrikes in eastern Ukraine, governor says

Eight civilians died on Sunday following Russian shelling attacks in Donetsk and Kharkiv, the regions' governors said, as Moscow's forces push deeper into eastern Ukraine.

The deaths came as the Russian army refocuses its efforts on eastern Ukraine, notably the Donbas region, which incorporates Donetsk and Lugansk.

Four were killed in shelling in the town of Lyman in Donetsk, the regional governor said.

"On May 1, four civilians were killed in Russian shelling in the Donetsk region, all in Lyman. Eleven other people were injured," governor Pavlo Kyrylenko said on Telegram. Another person had died of his injuries in a town near Lyman, he added.

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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At least 20 civilians evacuated from Mariupol's Azovstal steel plant

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Latest Kyiv attack 'clear sign of disrespect for the UN': Germany's Franziska Brantner

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French Greens, leftist Mélenchon form alliance ahead of parliamentary elections

Issued on: 02/05/2022 - 09:37Modified: 02/05/2022 - 09:39

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Momentum was building on Monday behind attempts by French left-wing parties to form a united front against President Emmanuel Macron in next month's parliamentary elections, after radical Jean-Luc Mélenchon clinched a deal with the Greens.

Macron was re-elected for a second term last month, but he needs support from a majority of lawmakers to push through a pro-business and pro-EU legislative agenda that also includes a plan to increase the retirement age.

Early polls for the June 12-19 elections suggest he could achieve that, but opposition parties on the left and right are negotiating tie-ups in the hope of controlling parliament and thereby blocking Macron's reforms.

>> Read more: Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

Mélenchon, who heads the hard-left France Insoumise (France Unbowed, or LFI) party and almost pipped far-right leader Marine Le Pen to contest the presidential runoff against Macron, is pressing for an unprecedented alliance with the Greens, the Communists and the Socialists.

The Greens and LFI hailed Monday's deal as a "historic moment" and said agreements with other parties of the left would follow.

The Communist Party could join them imminently, its presidential candidate, Fabien Roussel, told reporters, though differences remained over which constituencies would be reserved for his party.

A Harris Interactive poll from April 24-25 showed a united left garnering 33 percent of the legislative vote, the same as an alliance of Macron's party and the conservatives, though under the two-round system that could well translate into a majority of seats for the president.

The same poll put the far right on 31 percent, though at that end of the political spectrum, moves to build an alliance are less clear-cut, with Le Pen and extreme-right rival Eric Zemmour fiercely at odds.

Meanwhile, members of conservative party Les Républicains are torn between wanting to join Macron's coalition, remain independent or gravitate towards Le Pen's nationalist camp.

'We're not Frexiters'

Mélenchon's attempts to add the Socialist Party, the former dominant force on the left, to his alliance also appear tricky.

Negotiations between them and the LFI were briefly suspended last week, with their respective stances on the EU a major sticking point.

In Mélenchon's deal with the Greens, the two parties said that, even if they agreed France should not exit the EU or abandon the euro, they were "ready to disobey European rules", including on budgets and competition issues.

Socialist party head Olivier Faure baulked at the idea. "We're not Frexiters," he said on Sunday. He did however agree that some EU some free-market policies needed reforming, and he and Mélenchon were seen hugging during May Day demonstrations.

Mélenchon served as a Socialist minister in the early 2000s but broke from the party in 2008, three years after he defied the party line by campaigning against a draft European constitution that he feared would enshrine neoliberal economics in EU law. He also wants France to leave NATO.

His deal with the Greens includes plans to lower the retirement age to 60, raise the minimum wage and cap prices on essential products.

Suggesting Macron's allies were taking the threat from the left seriously, his lieutenants went on the attack on Monday.

"Selling yourself to France Insoumise [France Unbowed], a europhobic and nationalist party, in exchange for a few constituencies says it all about the ideological collapse of the Greens," Pieyre-Alexandre Anglade, a lawmaker in Macron's party, tweeted.

(FRANCE 24 with REUTERS)

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Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

Le Pen, leftist Mélenchon eye June legislative polls to counter Macron

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

Jean-Luc Mélenchon, the veteran leftist standing in the way of a Macron-Le Pen rematch

Le Figaro

Comment sortir de la «violence éducative ordinaire»?

PSYCHOLOGIE - Pensant bien faire, de nombreux parents emploieraient des méthodes d’éducation nocives pour leurs enfants, assurent certains médecins.

Scène banale dans un magasin: un jeune enfant court partout, veut un produit en rayon, se roule par terre. Regards désapprobateurs des autres clients venus faire leurs courses. Quelques phrases fusent à l’attention des parents: «S’il fait déjà la loi à cet âge, qu’est-ce que ce sera plus tard!», «Quand j’étais petit, j’avais intérêt à bien me tenir», etc. Et le fait est que, il n’y a pas si longtemps (deux générations), l’éducation des enfants était plutôt expéditive et punitive, avec des paroles parfois blessantes («Tu n’arriveras jamais à rien»), des moqueries, des humiliations (mise au coin), des corrections physiques (fessées, gifles). L’enfant était vu comme un diablotin qu’il fallait remettre dans le droit chemin.

À lire aussi«Ce n’est pas juste une fessée»: comment les violences éducatives ordinaires affectent la santé des enfants

«Cris, moqueries, mots blessants, menaces, chantage, culpabilisation, secousses, tirage de cheveux, etc.: toutes ces méthodes ont été utilisées par les adultes durant des générations pour faire obéir les enfants», rappelle le Dr Gilles Lazimi, membre du Haut Conseil à l’égalité, qui milite contre les violences faites aux femmes et aux enfants (stopveo.org). «Mais, au vu des dernières données des neurosciences, on sait que les méthodes éducatives qui font mal, peur et/ou contraignent, font partie des violences éducatives ordinaires, avec des conséquences qui sont loin d’être anodines sur le cerveau de l’enfant. C’est d’autant plus dommage que, très souvent, les parents pensent bien faire. Ils ne pensent pas être maltraitants, c’est même tout le contraire. C’est pourquoi il est important qu’ils connaissent l’impact réel de ces méthodes éducatives d’une autre époque

Sur le moment, ces violences éducatives ordinaires font cesser le comportement indésirable de l’enfant. Mais à quel prix? C’est le problème. Les neurosciences ont montré, preuves d’imagerie à l’appui, que le résultat obtenu à moyen et à long terme était à l’opposé de celui escompté. «Ces outils coercitifs entraînent du stress et donc la sécrétion de cortisol. Si cela se reproduit souvent, la sécrétion d’une protéine - le BDNF, qui favorise la croissance des neurones - chute, en particulier dans des structures clés du cerveau: le cortex préfrontal impliqué dans le raisonnement, la planification et l’exécution des tâches, mais aussi le cortex orbito-frontal, entre autres responsable de la régulation des émotions ainsi que l’hippocampe, qui est le centre de la mémoire. De fait, les performances scolaires en pâtissent et les relations aux autres également», explique le Dr Catherine Gueguen, pédiatre et auteur de Vivre heureux avec son enfant (Robert Laffont). Un avis partagé par le Dr Lazimi: «Les apprentissages, le comportement, l’estime de soi, les capacités à faire preuve d’empathie sont altérés alors que le niveau d’agressivité et les troubles de la conduite augmentent. Ce n’est pas irréversible, mais encore faut-il en prendre conscience et changer rapidement.»

Expliquer quand ça ne convient pas, encourager quand c’est bien contribuent à augmenter les connexions entre neurones. Mais brimer et punir ont l’effet inverse

Lorsque les violences éducatives ordinaires disparaissent, lorsque l’attitude des adultes à l’égard de l’enfant redevient bienveillante et empathique, les circuits cérébraux de l’enfant se redéveloppent à nouveau normalement. Cela veut-il dire pour autant qu’il faut se montrer laxiste et tout laisser faire? «Certainement pas, répond le Dr Lazimi, car les parents doivent donner un cadre, il en va aussi de la sécurité de l’enfant. Expliquer quand ça ne convient pas, encourager quand c’est bien contribuent à augmenter les connexions entre neurones. Mais brimer et punir ont l’effet inverse. La force d’un adulte est de ne pas l’utiliser. C’est pourquoi la bonne attitude est d’anticiper la situation de crise pour éviter qu’elle se produise et d’expliquer encore et encore.» Par exemple, «faire les courses dans un supermarché est un lieu surstimulant pour un jeune enfant alors que, du fait de son immaturité, il ne peut gérer le stress et les émotions ainsi générées», détaille le Dr Gueguen. Le risque qu’il s’énerve et pique une crise est grand. Aller en course quand il a bu et mangé, occuper son attention avec des petits jeux de son âge (chercher ce qui est bleu dans les rayons, par exemple), lui faire un câlin pour favoriser la libération d’ocytocine (une hormone qui va l’apaiser). Si, malgré tout, crise il y a, mieux vaut rester calme et tenter de faire diversion ou, si c’est impossible, sortir du magasin.

À lire aussiQui sont ces parents qui voient de la maltraitance partout?

Autre situation: «Un jeune enfant qui tape pour exprimer son désaccord ne doit pas être tapé à son tour. Par contre, il faut lui rappeler la règle: on ne tape pas, sous aucun prétexte (communication non violente). D’ailleurs, si on le punit en le tapant, on lui montre juste que ce sont bien les rapports de force qui règlent les conflits», rappelle le Dr Lazimi. «En cas de bêtise, vous pouvez le faire nettoyer avec vous et lui conseiller de faire un peu plus attention la prochaine fois…»

Pour mémoire, avant 5-6 ans, un enfant ne peut pas gérer ses émotions : il est en proie à des tempêtes émotionnelles, mais il ne le fait pas exprès, il les subit et en souffre lui aussi

«À chaque fois, la règle est de se mettre à sa portée, car on ne peut pas demander au tout-petit ce qu’il est incapable de comprendre ou de faire à son âge», insiste également le Dr Gueguen. Cela demande de savoir quelles sont ses capacités. Où se renseigner? Le médecin traitant, le pédiatre, le psychologue peuvent rappeler les grandes étapes du neuro-développement de l’enfant, mais c’est aussi possible dans la Maison des parents par exemple, un espace d’accompagnement bienveillant pour tous les parents (et grands-parents) présent dans de nombreuses villes en France. «Pour mémoire, avant 5-6 ans, un enfant ne peut pas gérer ses émotions: il est en proie à des tempêtes émotionnelles, mais il ne le fait pas exprès, il les subit et en souffre lui aussi, raison pour laquelle l’urgence est de l’apaiser lorsque cela se produit (c’est très stressant pour lui). Ne pas le faire risque d’en faire un adulte qui, plus tard, ne saura pas gérer ses émotions», insiste le Dr Gueguen. Quant à son cortex préfrontal, indispensable pour raisonner, se contrôler et devenir un adulte pleinement responsable, il se développe lentement, progressivement, pour atteindre sa maturité autour de 20-25 ans. Ainsi, l’éducation est une affaire de longue haleine: elle ne s’arrête pas à l’enfance.

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Le Figaro

«Le regard de Blondin»

L’éditorial du Figaro, par Étienne de Montety.

Dans la fameuse bande des hussards, Antoine Blondin n’avait pas l’insolence tranchante d’un Nimier, les dons polymorphes d’un Laurent, la mélancolie des voyages qui tenait un Déon, et pourtant, tandis que l’on commémore le centenaire de sa naissance, on s’avise que quelques romans et une poignée de chroniques sportives lui assurent une jolie postérité.

Bien sûr, qui ne connaît Un singe en hiver, auquel le film de Verneuil et Audiard a donné un retentissement considérable? Bien sûr, le style Blondin celé dans des phrases telles «Un jour, nous prendrons des trains qui partent» ou «Et maintenant voici venir un long hiver» est celui d’un écrivain. Mais, le plus étonnant, ce sont probablement ces chroniques consacrées au Tour de France. La Fontaine, prenant sa part dans l’humiliation du surintendant Fouquet, avait choisi de s’adonner à un exercice considéré comme mineur: la fable. Enfant humilié de l’Occupation, le pauvre Blondin s’est réfugié dans le journalisme sportif, persuadé que ses papiers seraient jetés avec le journal sur lequel ils étaient imprimés.

Pas du tout: il inventa un genre, le sport anobli par la littérature et l’esprit. À ces grandes fêtes populaires que sont le Tour ou le Tournoi des cinq nations, il apporta la poésie du troubadour, le charme d’un humour désabusé. Plus précisément, il chanta les frères Boniface, Anquetil ou Merckx avec les mots et parfois les vers de Corneille, Hugo, Rostand. Sa plume établissait naturellement un pont entre les exploits de Jason, Ulysse, Roland et ceux des forçats de la route, avec une pincée d’Alphonse Allais.

Un jour, hélas, la légende du saint buveur eut raison de ce talent et de cette poésie, elle devait le consacrer, elle l’écrasa, et avec lui son œuvre.

Aujourd’hui, pourtant, on rouvre ses livres couleur vermillon, on relit des pages sur Muguet, sur Quentin Albert, qui «descendait le Yang-tsé-kiang sur son lit-bateau», on savoure les coq-à-l’âne, les images et les heureux rapprochements. On remarque l’infinie tendresse du regard posé par Blondin sur ses personnages et sur le monde. Elle contraste tellement avec une certaine dureté, un cynisme, une violence des temps présents.

Le Figaro

Plus de deux mois après le début de l'invasion russe, où en est la guerre en Ukraine ?

Alexis Feertchak

VIDÉO - Alors que les forces russes avancent - quoique lentement - dans le Donbass, Le Figaro fait le point sur la situation militaire et géopolitique, en vidéo et cartes à l'appui.

Au 70ème jour de l'invasion russe de l'Ukraine, les combats s'intensifient dans le Donbass, nouvelle priorité de Moscou, qui veut l'emporter dans l'ensemble des deux oblasts de Donetsk et de Lougansk, pour partie contrôlés par les séparatistes prorusses depuis 2014. C'est l'Acte II de la guerre en Ukraine, commencé dès le début du mois d'avril. L'Acte I, lui, avait tourné à la défaveur de la Russie dont les troupes se sont progressivement enlisées dans la région de Kiev au nord du pays, avant de devoir s'en retirer. Désormais, c'est le front de l'Est qui est le plus stratégique, devant le front du Sud où la tension demeure intense, attaques russes et contre-attaques ukrainiennes se succédant, sans avancée territoriale majeure dans un sens comme dans l'autre.

À lire aussiGuerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Les Russes marquent-ils des points dans le Donbass ? Quel est le rapport de force entre les deux adversaires ? Quels sont les objectifs à court et moyen terme de Moscou ? L'Ukraine peut-elle lancer une contre-offensive et les armes occidentales peuvent-elles changer la donne ? Avec les explosions en Transnistrie, cette région séparatiste prorusse de Moldavie, le conflit pourrait-il s'étendre ? Est-on entré dans une longue guerre ? Dans ce nouveau point de situation, retrouvez nos réponses en vidéo, cartes à l'appui. Quarante minutes pour comprendre la situation militaire et le contexte géopolitique de la guerre en Ukraine.

Les clés pour comprendre la Suède, victime de son laxisme migratoire

DÉCRYPTAGE - Naguère paisible et prospère, le royaume scandinave est aujourd’hui secoué par des troubles ethnico-religieux: le résultat de vingt ans d’une politique migratoire «généreuse et bienveillante» jusqu’à l’absurde.

Guerre en Ukraine : scène surréaliste à la télévision russe, où l'on se prend à imaginer la guerre nucléaire

L'émission de débats la plus regardée de Russie a présenté, infographie à l'appui, le temps théorique de vol d'un missile Sarmat entre l'enclave de Kaliningrad et les principales capitales européennes.

Regarder la vidéo

Émeutes en Suède : l'intégration des immigrés est un échec, selon la première ministre

La social-démocrate Magdalena Andersson a annoncé jeudi une série de mesures visant à endiguer la criminalité, qui est selon elle une conséquence de la «faiblesse» de l'État régalien alors que le pays est confronté à une immigration de masse.

Le Figaro

Ces quatre profils de métiers verts que les entreprises vont s'arracher

Thomas Engrand

ENQUÊTE - L'importance grandissante de la dimension écologique et sociale dans les entreprises fait apparaître de nouvelles opportunités de carrière.

Ils sont «enrichissants, ont du sens et vont être très recherchés dans le futur». Cerise sur le gâteau, ils «offrent des rémunérations attractives». Pour Caroline Renoux, fondatrice du cabinet de recrutement et de chasseurs de têtes Birdeo, pionnier du secteur, aucun doute : les métiers de l'économie verte ont tout pour plaire. Mais pour pouvoir profiter à fond de ces opportunités, mieux vaut savoir anticiper. Le Figaro présente donc quatre profils qui sauront séduire sans difficultés les entreprises ces prochaines années. Et les parcours pour y arriver.

L'expert bilan carbone et le manager de la décarbonation, pour rééduire les émissions CO2

Pour tenir ses engagements de faire de la France un pays neutre en émission de CO2 à l'horizon 2050, les futurs gouvernements pourraient multiplier les lois et réglementations contraignantes pour les entreprises. Un phénomène déjà visible avec la mise en place d'un marché carbone par exemple. Il est donc vital pour nombre d'acteurs privés de recruter des profils compétents pour les aider à diminuer cette empreinte.

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Parmi eux, on trouve l'expert bilan carbone, dont le rôle est d'établir le diagnostic énergétique d'une structure et des moyens d'action pour réduire la dépendance aux énergies fossiles. Mais aussi le Manager décarbonation. Son rôle est de travailler sur la définition des objectifs avec la direction, ainsi que sur la mise en œuvre de ses objectifs. Un métier rarement externalisé par les structures, tant ce dernier détient des informations majeures sur l'entreprise. Mais il en existe de nombreux autres. Il s'agit de profils bac+5, avec une formation d'ingénieur de l'environnement. «Les personnes ayant des connaissances dans les secteurs du transport, de la construction ou des infrastructures, qui vont en avoir le plus besoin, seront particulièrement recherchées», explique Caroline Renoux.

Le chargé de reporting extra-financier

Communiquer son chiffre d'affaires, ses dividendes et l'évolution de sa capitalisation boursière ne suffiront bientôt plus. Les entreprises sont aujourd'hui appelées à davantage communiquer sur leurs impacts sociaux et environnementaux, regroupés sous le terme de données «extra-financières». Un combat notamment mené par l'Union européenne, qui estime que ces informations sont nécessaires pour aider les investisseurs, mais aussi la société publique, les consommateurs… à mieux faire leurs choix.

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Il faut donc réussir à bâtir un modèle clair, fiable, précis pour ses données, comme il en existe aujourd'hui pour les données financières. Un travail dévolu au chargé de reporting extra-financier. Ce métier transversal mélange à la fois la collecte de données, leur analyse, mais aussi l'échange avec les différents partis prenants, internes et externes à l'entreprise, pour expliquer et conseiller sur les efforts nécessaires à entreprendre et leurs effets sur la santé du groupe. Une tâche ardue dans un environnement d'évolution rapide de la réglementation. Pour exercer cette fonction, les entreprises recherchent des profils bac+5 sortis d'école d'ingénieur ou de commerce avec une spécialisation RSE ou en finance de marché. La personne doit à la fois savoir se servir d'Excel mais aussi bien comprendre les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance.

La direction de l'engagement

C'est un fait malheureux mais connu de tous, certains engagements écologiques ou sociaux mis en avant par des entreprises peu scrupuleuses sont en réalité du «greenwashing». Un processus qui consiste à communiquer sur les efforts en matière de RSE, pour se faire de la publicité à moindres frais et attirer les clients, alors que la réalité est toute autre. Pour éviter ces dérives, certaines entreprises mettent en place une direction de l'engagement. Son rôle est de guider l'entreprise dans sa transformation afin de mieux incorporer les enjeux environnementaux, sociaux… Mais aussi de garantir auprès des clients, des fournisseurs ou des consommateurs, que ces objectifs sont bien respectés.

Un poste déjà obligatoire pour les entreprises à mission. Ces structures s'engagent à atteindre des objectifs écologiques et sociaux opposables et vérifiables. Et c'est à la direction de l'engagement de veiller à leur respect. Ses membres sont donc à la fois en discussion avec la direction pour les conseiller sur l'impact des décisions prises et leur compatibilité avec le statut de la structure, mais aussi avec les investisseurs et les clients pour les informer de l'évolution des engagements pris. Attention à celles qui ne respecteraient pas leurs engagements. «Pour les sociétés à mission un audit est mené tous les trois ans par un organisme externe. En cas de manquement la structure perd son statut», met en garde Caroline Renoux. Comme la plupart des métiers de direction, ceux de l'engagement ne peuvent être atteints qu'après plusieurs années de carrière. Il est en effet fondamental « de savoir mobiliser l'ensemble des équipes» mais aussi «Avoir une vision positive de la démarche : on prend l'entreprise là où elle en est et on la fait progresser».

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Les métiers du sourcing durable

L'épidémie de Covid-19 a révélé de façon inquiétante la dépendance de la France, et de l'Europe en général, aux importations venues des quatre coins du globe. Une piqûre de rappel qui a permis de remettre au cœur des discussions l'importance des circuits courts et d'une meilleure maîtrise du processus de production depuis les matériaux de base, jusqu'au produit fini. Une tendance déjà visible aujourd'hui mais qui devrait s'accélérer dans le futur tant la maîtrise des circuits de production est essentielle pour maîtrise l'émission de CO2.

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Trouver de nouveaux fournisseurs plus responsables et des produits plus durables, c'est le rôle du responsable sourcing achat responsable. Ce dernier ne doit plus seulement trouver le meilleur rapport qualité/prix, mais aussi prendre de nombreux autres critères en jeu, comme le respect de l'environnement ou l'engagement sociétal et social du fournisseur. «Ce métier demande d'avoir une bonne compréhension des enjeux et des contraintes de la filière. Mais aussi de savoir parler à tout le monde, direction, clients, mais aussi concurrents…», pointe Caroline Renoux. Les personnes ayant un diplôme Bac +5 avec une double compétence RSE et achats sont particulièrement recherchées.

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La SNCF veut recruter 600 agents sur son réseau Transilien en 2022

Cette campagne de recrutement doit permettre à l'entreprise ferroviaire de poursuivre sa stratégie d'améliorations constantes des services aux voyageurs.

Le classement des villes où le travail ne manque pas

PALMARÈS EXCLUSIF - Le Figaro a comparé les données de 100 communes françaises pour comprendre où le marché du travail est le plus dynamique et le moins marqué par la précarité.

Le Figaro

Cryptomonnaies : ce que les nouvelles règles européennes vont changer

Elsa Trujillo

DÉCRYPTAGE - Deux textes européens, qui suscitent une levée de boucliers dans la sphère crypto, vont avoir des répercussions concrètes pour les investisseurs.

Elles ont suscité l'engouement d'investisseurs particuliers, attirés par leurs perspectives financières alléchantes et les records battus par le cours du Bitcoin. Les cryptomonnaies, longtemps demeurées une préoccupation d'initiés, se sont hissées sur le devant de la scène: 8% des Français en détiendraient aujourd'hui, d'après une estimation de l'Association pour le développement des actifs numériques (Adan). Le secteur opérait jusqu'à présent sans régulation harmonisée, laissant libre cours aux dérives et arnaques. Mais deux textes actuellement à l'étude au niveau européen pourraient siffler la fin de la partie.

La directive TFR (pour «Transfert of Funds Regulation») et le règlement MiCA («Market in Crypto Assets») - promettent de faire drastiquement bouger les lignes de cet écosystème. La première, qui entend s'attaquer frontalement à l'utilisation des cryptomonnaies dans le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, a fait l'objet d'un examen en trilogue ce 28 avril, entre le Parlement, le Conseil et la Commission. Le second promet d'harmoniser la régulation des cryptomonnaies au niveau européen, en reprenant des principes déjà expérimentés en France. Tous deux ont suscité une levée de boucliers dans la sphère crypto. Ils auront des répercussions concrètes les acteurs et l'offre de l'écosystème européen.

Moins de vie privée

Alors même que les transactions en cryptomonnaies seraient pour une infime part d'entre elles illicites (0,15% selon Chainanalysis, entreprise spécialisée dans les investigations financières sur la blockchain), ces actifs ne se départissent pas de leur mauvaise réputation. Dans le viseur du régulateur européen, elles devraient être davantage encadrées, avec pour objectif de mieux lutter contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Le conflit russo-ukrainien, et les transferts de fonds illicites qui l'ont accompagné, n'ont fait que rendre cette nécessité plus impérieuse, en accélérant les négociations.

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Ainsi, la directive TFR élargit aux cryptoactifs les exigences liées aux transferts de fonds. «Trois points principaux ressortent de cette directive», résume Owen Simonin, dit «Hasheur», entrepreneur du secteur et fondateur de la société Just Mining. «Lever le pseudonymat sur les échanges pair à pair, par principe de précaution; connaître la composition des 'unhosted wallets', ces portefeuilles privés jusqu'alors à l'abri des regards, et y associer systématiquement une identité ; pour les plateformes, déclarer aux autorités compétentes toute transaction de plus de 1000 euros, qu'elle soit suspecte ou non ». En l'occurrence, Tracfin en France. Seules les transactions opérées entre portefeuilles privés échapperaient à cette surveillance.

Les transactions passées au peigne fin

L'ajout d'une carte d'identité était déjà obligatoire sur les plateformes d'échange de cryptomonnaies grand public, dont Coinbase, Binance ou encore FTX. En revanche, les unhosted wallets, qui permettent de conserver ses cryptomonnaies en lieu sûr et d'en conserver les codes d'accès, sont par nature seulement associés à une adresse publique, dont les transactions sont archivées et visibles aux yeux de tous via un registre en ligne. Aucun lien direct n'existe avec l'identité dans le monde réel.

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Cette dernière ne peut être déduite que par le biais d'un recoupement d'informations, en s'appuyant sur l'adresse IP (l'équivalent de la carte d'identité des appareils numériques) ou encore les transactions. Les détenteurs de portefeuilles privés pourraient désormais être dans l'obligation de s'identifier nommément. Une obligation « dommageable, pénible et décourageante », d'après Faustine Fleuret, présidente et directrice générale de l'association pour le développement des actifs numériques (ADAN), qui y voit un encouragement pour les utilisateurs européens à se tourner vers des solutions étrangères et probablement moins vertueuses.

De manière générale, les plateformes seront dans l'obligation d'échanger des informations jusqu'alors privées sur les transactions opérées entre utilisateurs européens. Le secteur déplore l'inexistence de solutions techniques à même de supporter un tel volume d'informations.

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Haro sur les «stablecoins»

Voté le 14 mars, le projet de règlement MiCA a vocation à entrer en vigueur sous présidence française de l'Union européenne, qui prendra fin en juin. Le règlement entreprend d'harmoniser la réglementation européenne en matière de cryptomonnaies et cherche à mieux protéger les consommateurs, notamment à l'encontre des manipulations de marché. Le texte comprend un volet de mesures de transparence sur les tarifs fournis par les plateformes, la sécurisation des actifs et des fonds des clients, la vérification de l'honorabilité et de la compétence des acteurs crypto.

Des dispositions dont certaines s'inspirent de la réglementation déjà adoptée en France. La loi PACTE prévoit depuis 2019 un encadrement des entreprises réalisant des transactions, conservant des actifs pour leurs clients ainsi que celles réalisant des levées de fonds par le biais d'ICO. «La réglementation française constitue un outil auquel les utilisateurs peuvent d'ores et déjà se référer pour être plus sereins dans leur souscription de service», rappelle Faustine Fleuret. «Les prestataires de confiance sont référencés par l'AMF dans une liste blanche que tout un chacun peut consulter.» La réglementation MiCA élargira ce statut à des acteurs européens.

Le texte s'attelle par ailleurs à la lourde tâche de réguler les NFT. Le Parlement européen propose que ces certificats de propriété d'objets numériques inscrits dans une blockchain soient qualifiés d'actifs numériques et régulés comme tels. Or, ces actifs, qui constituent l'équivalent d'un titre de propriété et d'une preuve d'unicité d'un bien numérique «peuvent aussi bien revêtir la forme d'un tweet que d'un objet d'art numérique ou d'une carte de football virtuelle», rappelle Faustine Fleuret. «Les régulateurs entreprennent de concevoir une régulation harmonisée pour un produit qui ne l'est pas du tout», souligne Owen Simonin. Avec le risque que ces normes découragent les acteurs européens de délivrer leurs propres NFT. «Cette régulation n'empêchera personne d'acquérir NFT. Cela entravera simplement l'acquisition de NFT européens. Au profit d'acteurs américains ou chinois.»

Également en ligne de mire de MiCA : les stablecoins, ces cryptomonnaies au cours moins volatil car adossées à une devise de références, qui constituent souvent un produit d'appel pour tout nouvel entrant dans les cryptomonnaies. Le projet de règlement prévoit des obligations strictes pour tout émetteur de stablecoin. « À l’heure actuelle, les stablecoins adossés au dollar représentent plus de 97% des émissions sur le marché», souligne Owen Simonin. Ceux indexés sur l'euro sont ainsi très minoritaires. Et pourraient le rester. «En demandant aux émetteurs de stablecoins d'appliquer les règles qui s'appliquent à la monnaie électronique, on risque de recréer l'hégémonie du dollar dans la finance numérique», avertit Faustine Fleuret. «L'enjeu de ces négociations, au fond, c'est qu'il y ait encore des prestataires européens pour les citoyens européens de demain.»

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France24 - Monde

Guerre en Ukraine : le "fantôme de Kiev", faux pilote mais vrai atout de propagande

Publié le : 02/05/2022 - 18:10

Sébastian SEIBT Suivre

L’armée de l’air ukrainienne a reconnu samedi que “le fantôme de Kiev” n’existait pas, après avoir suggéré le contraire par le passé. Mais ce mythe d’un pilote anonyme qui aurait abattu à lui seul des dizaines d’avions russes illustre l’efficacité et les objectifs de la propagande ukrainienne.

Le “fantôme de Kiev” n’est plus. L’armée de l’air ukrainienne a mis un terme, samedi 30 avril, au mythe de cet “as” des airs qui aurait abattu à lui seul plus de quarante avions de chasse russes depuis le début de la guerre.

“Le ‘fantôme de Kiev’ est une légende de super-héros créée par des Ukrainiens ! Il faut le voir comme une représentation collective des pilotes de la 40e brigade d'aviation tactique. Ce sont eux qui protègent le ciel de la capitale et peuvent surgir soudainement là où l’ennemi ne les attend pas”, a affirmé l’armée de l’air sur sa page Facebook.

Cette confession met fin à plus d’un mois de ferveur sur les réseaux sociaux – souvent entretenue par les autorités ukrainiennes elles-mêmes – et de supputations autour de l’identité et de l’existence de ce “fantôme” héroïque, dépeint comme le pire cauchemar des pilotes russes. L'armée n'a pas précisé pourquoi elle avait fini par lever le voile sur cette campagne de propagande.

Un “fantôme” qui apparaît dès le premier jour de l'invasion russe

La veille encore de l’aveu de l’armée ukrainienne, plusieurs médias – y compris le Times britannique – affirmaient avoir identifié le célèbre fantôme. Pour eux, il s’agissait du major Stepan Tarabalka, un pilote ukrainien mort au combat le 13 mars et qui a reçu le titre honorifique de “héros ukrainien” pour ses faits d’armes aériens.

#Kyiv #Ukraine pic.twitter.com/wSMpbhS7cY

February 24, 2022

L’empressement de découvrir l’identité de ce “fantôme” peut se comprendre. Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, ce pilote a été érigé en “symbole de la résistance ukrainienne à l’envahisseur”, rappelle Yevgeniy Golovchenko, spécialiste de la désinformation russe et des mécanismes de propagande à l’université de Copenhague.

Il apparaît dès le 24 février dans une série de tweets postés par un internaute bosniaque suivi par plus de 70 000 abonnés et se décrivant comme “un enthousiaste des affaires militaires”. Cet observateur s’émerveille devant les manœuvres aériennes d’un MIG-29 de l’armée ukrainienne.

Au fur et à mesure des retweets, ces premières vidéos se sont enrichies de récits sur les exploits militaires de ce “fantôme de Kiev” qui aurait abattu six avions russes en moins de 30 heures de combat. La création de ce mythe “vient en partie de la population ukrainienne. Je me souviens d’un ami à qui j’ai parlé au lendemain du début de la guerre qui m’a affirmé avoir vu de ses propres yeux le ‘fantôme de Kiev’”, raconte Yevgeniy Golovchenko.

Les autorités et responsables politiques ukrainiens ont sauté sur l’occasion de conférer un vernis de légitimité aux aventures de ce justicier des airs. Le gouvernement a ainsi posté une vidéo, le 27 février, de ce “pilote de MIG-29 anonyme” qui aurait déjà abattu dix avions russes. Plus tard, il a été établi que les images utilisées étaient extraites d’un jeu vidéo.

People call him the Ghost of Kyiv. And rightly so — this UAF ace dominates the skies over our capital and country, and has already become a nightmare for invading Russian aircrafts. pic.twitter.com/lngfaMN01I

February 27, 2022

L’ex-président Petro Porochenko s’est aussi pris au jeu en saluant sur Twitter la bravoure du “fantôme de Kiev” tout en utilisant, pour illustrer son propos, une photo de 2019 d’un pilote ukrainien testant un nouveau casque d'aviation "made in France".

Un symbole "simplifié" du début de la guerre en Ukraine

Malgré les réserves de plusieurs médias quant à l’existence de ce super-pilote, sa légende n’a fait que croître.

Peu avant l’aveu final de l’armée de l’air ukrainienne, le tableau de chasse du pilote anonyme avait atteint les 49 avions russes sur les réseaux sociaux. Soit davantage, en fait, que la totalité des pertes aériennes russes depuis le début de la guerre, d’après Oxyx, un site d’analyse militaire indépendant qui a, lui, comptabilisé 26 avions, 39 hélicoptères et 48 drones de combat abattus par les Ukrainiens au 30 avril.

Qu’importe, en fait, si ces exagérations nuisent à la crédibilité des exploits du “fantôme de Kiev” : son histoire illustre “la simplification à l’extrême du message de propagande en temps de guerre”, explique Yevgeniy Golovchenko.

Même si la trame narrative de ce mythe peut sembler grossière, elle coche toutes les cases du manuel du bon propagandiste cherchant à doper le moral des troupes. “Le but est de simplifier une réalité complexe et effrayante afin de la rendre acceptable au public qui est d’autant plus disposé à y croire que le message est porteur d’espoir”, résume l’expert de l’université de Copenhague. 

En l’espèce, la légende du pilote solitaire mettant en échec l’aviation russe symbolise parfaitement, aux yeux des Ukrainiens, les débuts de la guerre : malgré leur supériorité numérique écrasante, les Russes ont échoué à contrôler rapidement les airs et à prendre possession de Kiev.

Des orcs de Tolkien au "fantôme de Kiev"

Ce mythe rappelle, à cet égard, les efforts de propagande russe. Le message principal du Kremlin pour justifier “l’opération spéciale militaire” a été de présenter celle-ci comme une offensive pour “dénazifier” l’Ukraine. Là aussi, le propos peut paraître grossier. Mais les autorités comptent sur la volonté des Russes d’y croire, soucieux de se situer dans le camp des “bons contre les méchants”.

À voir sur France 24 : Vu de Russie : comment la propagande russe construit l'image d'une Ukraine "nazie"

Cet aspect mis à part, la propagande ukrainienne et celle de la Russie durant ce conflit sont “très différentes à la fois sur la forme et sur le fond”, note Yevgeniy Golovchenko. Le Kremlin a eu une approche très verticale de cette guerre de l’information : le message est d’abord élaboré par les autorités avant d’être récupéré et amplifié par des groupes pro-russes. En Ukraine, la frontière est beaucoup plus floue : difficile de savoir qui, entre l'État et la population, est à l’origine de la propagande. Quand des internautes publient sur Twitter des images de chars russes abandonnés pour illustrer le “mauvais état de l’armement russe”, l’idée d’une telle campagne ne vient pas forcément du gouvernement.

Sur le fond aussi, “la propagande russe repose sur trois piliers : ce n’est pas une guerre, c’est une opération d’une précision chirurgicale qui ne vise que les éléments ‘nazis’ en Ukraine et tout se déroule bien”, résume Yevgeniy Golovchenko. Côté ukrainien, tout est fait pour présenter ce conflit “comme une guerre totale pour la survie de l’Ukraine”, précise ce chercheur. 

Ce n’est pas un hasard si “les Ukrainiens ont donné aux soldats russes le surnom d’orcs, référence à l’œuvre de J.R.R. Tolkien [Le Seigneur des anneaux, NDLR]”, souligne Yevgeniy Golovchenko. C’était déjà une habitude parmi les militaires ukrainiens au lendemain de l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, mais depuis le début de la guerre, cette comparaison a été adoptée par tous. “C’est une manière de déshumaniser les soldats russes, et de les comparer à des monstres bêtes qui peuvent être battus en faisant preuve d’intelligence”, explique le spécialiste.

Le mythe du “fantôme de Kiev” s’inscrit, d’ailleurs, parfaitement dans cette logique : n’est-ce pas l’histoire d’un pilote qui, seul grâce à son intelligence et son savoir-faire, triomphe des hordes d’ennemis ?

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Les preuves que l’hôpital craque sous toutes les coutures

Premier plan

Plans blancs, lits fermés, services en sursis : les alertes se multiplient dans les établissements hospitaliers, où les sous-effectifs amplifiés par la pandémie ne laissent aucun répit en attendant les mesures du président réélu.

Alexandra Chaignon

Jamais on n’a compté autant de services hospitaliers sous tension. En cause : une pénurie de personnel inédite. Ces dernières semaines, de nombreux hôpitaux ont ainsi déclenché leur plan blanc, ce dispositif qui leur permet de déprogrammer des interventions jugées non urgentes et de redéployer ou de rappeler du personnel. C’est le cas dans la plupart des hôpitaux de Vendée (La Roche-sur-Yon, Challans, Les Sables-d’Olonne), mais aussi à Roubaix (Nord), où la direction a réactivé le dispositif depuis le 11 avril. « Un plan blanc pour cause d’absentéisme, ça ne s’est jamais vu. Normalement, (ce dispositif) est là pour pallier des situations exceptionnelles, a réagi, au micro de BFM, Jacques Adamski, le secrétaire CGT santé à Roubaix. Quand on est en période de crise, les personnels font tout. Là, ils arrêtent, ils n’en peuvent plus. » À Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), le dispositif est maintenu depuis décembre, l’hôpital dénombrant 80 postes vacants d’infirmières et d’aides-soignants, beaucoup étant en arrêt maladie.

Pour les mêmes raisons, de nombreux services d’urgences baissent le rideau la nuit ou le week-end. Récemment, les services de l’hôpital de Falaise (Calvados) ont fermé sur « de courtes périodes » en raison de « difficultés de planning sur les effectifs médicaux », explique l’agence régionale de santé (ARS) Normandie. À Laval (Mayenne), la direction justifie « des fermetures ponctuelles, mais régulée s de nuit profonde » (11 nuits fermées en avril) par « une démographie médicale qui ne permet pas encore d’assurer un fonctionnement normal régulier ». À Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), la situation est tellement tendue que les patients sont invités à appeler le 15 uniquement en cas d’urgence vitale.

Aucun service n’échappe à cette lame de fond. Le centre hospitalier d’Auch (Gers) a ainsi fermé, lundi 25 avril, un service de soins de suite et de réadaptation de gériatrie pour un mois et demi, suite à l’absence d’un de ses médecins. Les 24 patients, âgés de plus de 80 ans, ont été envoyés dans d’autres établissements de santé. Même des services de pointe sont menacés, à l’image de l’immunopathologie clinique de Saint-Louis, dans la capitale (lire ci-contre).

Cette litanie est la traduction concrète d’années de politique de démantèlement de l’hôpital public. Depuis 2017, les établissements français ont perdu près de 18 000 lits. Soit une baisse d’environ 4,4 % sur la période. Une tendance baissière qui n’est pas nouvelle. Dans l’édition 2021 de son étude sur les établissements de santé, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques souligne que entre « 2003 et 2019, le nombre de lits d’hospitalisation (…) est passé de 468 000 à 393 000 ». Soit une décrue de 16 % en seize ans.

Mais Emmanuel Macron n’a rien fait pour inverser la tendance. Le virage ambulatoire, c’est-à-dire l’hospitalisation partielle, à la journée, reste pour lui une « priorité nationale ». Or, qui dit ambulatoire dit moins de lits. Sauf que le nombre de patients, lui, ne faiblit pas. Et c’est sans parler du financement. Les hôpitaux, qui dépendent de la tarification à l’acte depuis 2004, sont tributaires des choix politiques. Si les lois de financement de la Sécurité sociale ne fixent aucun chiffre de fermeture ou de maintien de lits, elles comportent un objectif de réduction des dépenses, fixé à plusieurs millions d’euros tous les ans. Contraints par les plans d’économies, les établissements se retrouvent donc mécaniquement à supprimer des lits. Une logique comptable qui a des répercussions sur les personnels et les patients.

Après deux années de crise sanitaire, et malgré des concessions lors du Ségur de la santé, le secteur est exsangue. Le président de la République a promis d’apporter des réponses lors d’une grande « conférence des parties prenantes », mais le calendrier reste à préciser. Et l’urgence, c’est maintenant ! Comme le souligne Mireille Stivala, secrétaire de la CGT santé, il faut des discussions « immédiates » pour des revalorisations et des ratios de soignants dans tous les services.

Hôpital publicsystème de santéEmmanuel MacronSoignants
France24 - Monde

En direct : les évacuations de civils de la ville de Marioupol retardées

Publié le : 02/05/2022 - 06:34Modifié le : 02/05/2022 - 21:14

FRANCE 24 Suivre

Des convois de civils, dont celui transportant les rescapés de l'usine d'Azovstal, ont quitté Marioupol. Ils se faisaient attendre à Zaporijjia, lundi soir. À Bruxelles, les ministres de l'Énergie des Vingt-Sept étudient un arrêt progressif des achats de pétrole à la Russie. Suivez notre direct.

  • 4 h 01 : Josep Borrell évoque de nouvelles sanctions de l'UE contre la Russie

L'Union européenne prévoit de valider un sixième cycle de sanctions contre la Russie lors d'une réunion à venir du Conseil des Affaires étrangères (les prochaines sont programmées le 10 mai et le 16 mai), a déclaré lundi le chef de la diplomatie, Josep Borrell, lors d'une visite officielle au Panama.

Il est attendu que la Commission européenne propose cette semaine un nouvel ensemble de sanctions contre la Russie, dont un possible embargo sur son pétrole - une mesure qui priverait Moscou de recettes importantes mais qui fait l'objet de divergences parmi les Vingt-Sept.

"J'ai confiance que, au moins s'agissant des importations de pétrole, un accord sera possible entre aujourd'hui et la prochaine réunion" du Conseil des Affaires étrangères, a déclaré Josep Borrell.

  • 3 h 50 : à Lyman, les habitants fuient les bombardements

Les bombardements sont "constants" à Lyman, dans le Donbass, rapportent des habitants. Ils tentent alors de fuir les combats, dans la terreur. 

La ville, en partie détruite, est importante pour la stratégie russe : c'est le dernier bastion à prendre avant d'arriver à Sloviansk, l'une des principales agglomérations de la région de l'Est de l'Ukraine. 

  • 2 h 28 : les Russes ont ouvert les portes de la centrale de Zaporijjia dimanche

Des journalistes ont pu visiter, dimanche, la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, contrôlée par l'armée russe. Les affrontements qui s'y sont déroulés ont suscité la crainte au sein de la communauté internationale d'une catastrophe nucléaire similaire à celle survenue en 1986 à Tchernobyl.

  • 1 h 16 : À Odessa, Zelensky dénonce une attaque sur "un dortoir"

Volodymyr Zelensky a dénoncé la frappe sur Odessa qui a tué un adolescent, une attaque sur un "dortoir" : "En quoi ces enfants et le dortoir ont-ils menacé l'État russe ? C'est comme ça qu'ils se battent", fustige le président ukrainien.

Une église orthodoxe dépendant du patriarcat de Moscou a eu son toit arraché dans l'attaque, a de son côté indiqué le secrétaire du Conseil de sécurité ukrainien, Oleksiï Danilov.

  • 23 h 30 : Boris Johnson va s'adresser au Parlement ukrainien

Le Premier ministre britannique va s'adresser, mardi, par visioconférence au Parlement ukrainien, une première pour un dirigeant occidental depuis le début de l'invasion russe.

Selon un communiqué de Downing Street publié lundi soir, Boris Johnson doit annoncer un nouveau volet d'aides militaires d'une valeur de 300 millions de livres (357 millions d'euros), comprenant notamment du matériel d'armement défensif. Jusqu'à présent, le Royaume-Uni a fourni à l'Ukraine 5 000 missiles antichars, cinq systèmes de missiles antiaériens avec plus de 100 missiles et 4,5 tonnes d'explosifs.

Le Royaume-Uni va aussi fournir dans les semaines à venir des drones "pour apporter un soutien logistique aux forces armées isolées", selon Downing Street.

  • 23 h 12 : aucun convoi de civils n'est arrivé lundi à Zaporijjia

Toute la journée de lundi, les autorités ukrainiennes ont espéré pouvoir reprendre les évacuations de civils depuis Marioupol, entamées ce week-end. En vain.

La logistique pour les accueillir avait été mise en place à Zaporijjia avec des véhicules de l'Unicef et d'ONG internationales qui les attendaient sur un parking transformé en point d'accueil pour les réfugiés, a constaté l'AFP.

Mais aucun convoi n'est arrivé à Zaporijjia lundi. Sur Telegram, le régiment Azov, qui participe à la défense de l'aciérie, a affirmé lundi soir "qu'après l'évacuation partielle des civils du territoire d'Azovstal, l'ennemi continue de tirer sur le territoire de l'usine, y compris des bâtiments où se cachent des civils". Le commandant-adjoint du régiment, Sviatoslav Palamar, a précisé que les véhicules chargés d'évacuer les civils n'étaient arrivés qu'en toute fin d'après-midi. Des propos confirmés par notre envoyé spécial, Bastien Renouil. 

  • 20 h 54 : Washington accuse Moscou de prévoir des référendums pour annexer le Donbass

Les États-Unis ont fait état lundi d'informations "très crédibles" selon lesquelles la Russie entend organiser "mi-mai" des référendums pour "tenter d'annexer" les territoires séparatistes prorusses de Donetsk et Louhansk, situés dans la région du Donbass.

"Selon les informations les plus récentes, nous pensons que la Russie va tenter d'annexer la 'république populaire de Donetsk' et la 'république populaire de Louhansk'", a déclaré à Washington l'ambassadeur américain auprès de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, Michael Carpenter.

"Ces informations montrent que la Russie entend fabriquer de toutes pièces des référendums" en ce sens "vers la mi-mai", a-t-il précisé. "Moscou envisage un projet similaire pour Kherson", ville du sud dont l'administration russe a pris le contrôle à la faveur de l'invasion russe de l'Ukraine lancée le 24 février.

  • 20 h 35 : seul un accord de paix pourra entraîner la levée des sanctions, affirme Berlin 

Les sanctions économiques imposées par l'Union européenne à la Russie depuis l'invasion de l'Ukraine ne seront pas levées tant qu'un accord de paix n'aura pas été conclu entre Moscou et Kiev, a déclaré lundi le chancelier allemand Olaf Scholz.

"Notre objectif est que la Russie mette fin à la guerre et retire ses troupes du territoire ukrainien", a déclaré le dirigeant allemand lors d'un entretien accordé à la chaîne publique ZDF.

"Nous ne lèverons les sanctions que si (le président russe Vladimir Poutine) parvient à un accord avec l'Ukraine, et il ne l'obtiendra pas en dictant les conditions de la paix", a poursuivi Olaf Scholz. L'UE n'acceptera jamais le fait accompli de l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, a-t-il ajouté.

  • 20 h 25 : un adolescent tué dans une frappe russe sur Odessa

Un adolescent de 15 ans a été tué et une mineure blessée dans une frappe russe sur Odessa, ont annoncé lundi les autorités municipales de cette ville portuaire du sud de l'Ukraine.

"Une frappe de missile sur Odessa a endommagé un immeuble dans lequel se trouvaient cinq personnes. Un garçon de 15 ans est mort, un autre enfant mineur a été transporté à l'hôpital", a annoncé le conseil municipal de la ville sur Telegram, sans donner de détails sur le sort des trois autres occupants de l'édifice.

"L'ennemi a tiré un missile sur l'infrastructure d'Odessa", avait annoncé plus tôt le gouverneur de la région d'Odessa, Maxim Martchenko, sans préciser quel lieu a été touché.

  • 18 h 57 : Bruxelles s'oppose au paiement du gaz russe en roubles

Le recours au système de paiement mis en place par la Russie pour convertir le règlement des importations de gaz russe en roubles représenterait une violation des sanctions imposées par l'Union européenne à Moscou, a répété lundi la commissaire européenne à l'Énergie.

Lors d'une réunion à Bruxelles, les ministres de l'Énergie des 27 pays membres de l'UE ont convenu lundi que l'ouverture d'un compte en roubles auprès de la banque Gazprombank, exigence du Kremlin, contrevenait aux contrats signés en euros ou en dollars, a indiqué Kadri Simson.

"Payer en roubles grâce au mécanisme de conversion géré par les autorités étatiques russes et au moyen d'un compte dédié chez Gazprombank constitue une violation des sanctions et ne peut pas être accepté", a-t-elle dit pendant une conférence de presse.

La commissaire européenne à l'Énergie n'a pas précisé comment les États membres et les entreprises importatrices entendaient régler leurs prochaines factures de gaz russe. Gazprom a déjà coupé le robinet à la Pologne et à la Bulgarie, invoquant le refus par ces pays de payer en roubles.

  • 18 h 40 : les clubs de foot russes privés de Ligue des champions et d'autres compétitions européennes 

Les clubs russes ne disputeront pas les compétitions européennes en 2022-2023, dont la lucrative Ligue des champions, a annoncé lundi l'UEFA, qui a par ailleurs décidé de remplacer la Russie par le Portugal pour l'Euro-2022 féminin cet été (6-31 juillet) en Angleterre.

Dans un long communiqué, l'instance européenne dresse la liste des mesures prises par son Comité exécutif à l'encontre de la Russie à la suite de l'invasion de l'Ukraine, qui a mis le sport russe au ban du sport international, en passant en revue toutes ses compétitions, des épreuves de clubs masculines, féminines, de jeunes en passant par le football de sélection.

"Aucun club russe ne participera à la saison 2022-2023 des compétitions interclubs de l'UEFA" dont les tours de qualification démarrent en juillet, à savoir la Ligue des champions, la Ligue Europa ou encore la Ligue Europa Conférence, a écrit l'UEFA.

  • 18 h 37 : le Danemark et la Suède rouvrent leurs ambassades à Kiev

Le Danemark et la Suède ont annoncé lundi la réouverture de leurs ambassades à Kiev, en signe de soutien à l'Ukraine contre l'invasion russe.

"Mercredi, l'ambassade de Suède rouvrira à Kiev (...) La Suède continuera à être aux côtés de l'Ukraine", a écrit la ministre des Affaires étrangères suédoise Ann Linde sur Twitter, en remerciant la Pologne qui a accueilli la représentation suédoise pendant près de deux mois.

Lundi matin, le ministre danois des Affaires étrangères Jeppe Kofod a, lui, rouvert l'ambassade de son pays dans la capitale ukrainienne, à l'occasion d'une visite surprise dans le pays en guerre.

"C'est un symbole très fort du soutien danois à l'Ukraine et au peuple ukrainien que de rouvrir les portes de l'ambassade du Danemark aujourd'hui", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Avec la concentration de l'armée russe sur le front est de l'Ukraine et son retrait des abords de Kiev depuis la fin mars, la situation sécuritaire s'est améliorée dans la capitale ukrainienne.

  • 17 h 56 : le Bolchoï annule des spectacles de metteurs en scène opposés à l'invasion russe

Le théâtre du Bolchoï a retiré de sa programmation mensuelle les spectacles de deux metteurs en scène ayant quitté la Russie et ayant exprimé publiquement leur opposition à l'offensive menée en Ukraine.

Dans un message publié sur Telegram lundi soir, le plus grand théâtre de Moscou a annoncé que le ballet "Noureev" et l'opéra "Don Pasquale", respectivement mis en scène par Kirill Serebrennikov et Timoféï Kouliabine, seraient remplacés par d'autres spectacles pour les six représentations prévues lors des jours fériés de mai.

Les raisons de ce changement ne sont pas connues. Joint par l'AFP, le Bolchoï n'a pas commenté dans l'immédiat.

Metteur en scène et cinéaste respecté, Kirill Serebrennikov a critiqué durement l'offensive russe en Ukraine et a quitté son pays en mars pour une question de "conscience". Il est aujourd'hui installé à Berlin. 

Timoféï Kouliabine, jeune metteur en scène innovant dont les spectacles sont notamment joués à Novossibirsk (Sibérie), a lui aussi quitté la Russie et publié plusieurs messages critiques du conflit sur les réseaux sociaux.

  • 17 h 30 : les civils évacués de l'usine d'Azovstal attendus à Zaporijjia

Une centaine de personnes ont déjà été évacuées ce week-end depuis l'immense aciérie Azovstal, dernière poche de résistance ukrainienne de Marioupol, port stratégique du sud du Donbass sous contrôle russe. Elles étaient attendues lundi soir à Zaporijjia, ville située à quelque 200 km au nord-ouest et toujours sous contrôle ukrainien. 

  • 16 h 47 : l'Allemagne prête à soutenir "une interdiction du pétrole russe" dans l'UE

L'Allemagne est prête à soutenir un embargo européen sur le pétrole russe, a déclaré lundi le ministre allemand de l'Économie Robert Habeck. Il a ajouté que les nouvelles sanctions devraient tenir compte de la dépendance des autres pays de l'UE à des approvisionnements russes.

"L'Allemagne n'est pas contre une interdiction du pétrole russe. Bien sûr, c'est une charge lourde à porter, mais nous serions prêts à le faire", a déclaré Robert Habeck, précisant que la plus grande économie d'Europe avait réduit la part du pétrole russe à 12 %, contre 35 % avant le début de l'offensive russe en Ukraine.

"Il serait utile d'avoir des semaines ou des mois pour effectuer tous les préparatifs techniques. Nous devrions trouver des navires qui transportent le pétrole d'ouest en est, nous devons préparer les ports, nous devons préparer les oléoducs. Disposer de temps serait donc utile, mais je pense que d'autres pays ont des problèmes plus importants", a-t-il ajouté.

  • 16 h 14 : plus de 3 000 civils tués en Ukraine depuis le 24 février

Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme a indiqué lundi que plus de 3 000 civils avaient été tués en Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février.

Le dernier bilan établit à 3 153 le nombre de personnes ayant perdu la vie – une augmentation de 254 par rapport à vendredi. L'organe onusien s'attend toutefois à ce que le bilan réel soit beaucoup plus élevé en raison des difficultés d'accès et des vérifications en cours.

La plupart des victimes ont été tuées par des armes explosives ayant une large zone d'impact, telles que des frappes de missiles et des frappes aériennes, a indiqué le Haut-Commissariat, sans en attribuer les responsabilités.

  • 15 h 36 : l'armée ukrainienne affirme avoir détruit deux navires russes en mer Noire 

L'armée ukrainienne a affirmé lundi avoir détruit deux patrouilleurs russes, près de l'île aux Serpents, en mer Noire, devenue symbole de la résistance ukrainienne depuis le début de l'invasion des forces de Moscou le 24 février.

"Deux bateaux russes de classe Raptor ont été détruits aujourd'hui près de l'île aux Serpents", a écrit sur Facebook le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, Valeri Zaloujny, dans un message accompagné d'une vidéo où l'on aperçoit deux bateaux touchés par deux missiles distincts. 

"Bayraktar fonctionne", s'est-il félicité, révélant donc l'usage dans ces deux frappes de ce drone de combat développé en Turquie. Moscou n'a pas confirmé l'information de son côté.

  • 14 h 33 : Washington espère le retour de ses diplomates à Kiev "d'ici la fin du mois"

Le retour des diplomates américains à Kiev, la capitale ukrainienne qu'ils avaient quittée mi-février quelques jours avant le début de l'invasion russe, est espéré "d'ici la fin du mois" de mai, a annoncé lundi la chargée d'affaires américaine Kristina Kvien.

"Nous espérons fortement que les conditions nous permettront de revenir à Kiev d'ici la fin du mois", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse à Lviv, principale ville de l'ouest de l'Ukraine.

  • 14 h 12 : l'Europe va continuer à payer le gaz russe en euros et en dollars, a annoncé Barbara Pompili 

Les pays de l'Union européenne continueront à payer les approvisionnements en gaz russe en euros et en dollars conformément aux contrats signés, a déclaré lundi la ministre française de la Transition écologique Barbara Pompili.

"Nous sommes tous d'accord pour continuer à payer en euros et à ne pas nous laisser imposer des contrats qui seraient modifiés unilatéralement", a-t-elle indiqué avant une réunion de crise avec les ministres de l'Énergie de l'Union européenne à Bruxelles.

La Commission européenne doit finaliser mardi une sixième salve de sanctions contre la Russie à la suite de à l'invasion de l'Ukraine. Ce nouvel ensemble de sanctions doit notamment inclure l'interdiction d'achat de gaz russe.

  • 11 h 30 : "Il y a un besoin d’information indépendante en Russie"

Denis Kataev est un journaliste russe qui a fui son pays après la fermeture par le Kremlin de la chaîne pour laquelle il travaillait. Il dénonce la propagande des autorités russes et explique comment il tente, depuis Paris, d’informer les Russes sur ce qu'il se passe en Ukraine. Pour lui, les minorités progressistes existent en Russie et il est possible de peser sur l'opinion publique.

  • 11 h 23 : la Russie a repris les bombardements sur le site Azovstal à Marioupol

La Russie a repris les bombardements sur le site sidérurgique Azovstal dans la ville ukrainienne de Marioupol, dimanche, dès que les bus évacuant les civils ont quitté les lieux, a déclaré un assistant du maire de la ville.

Marioupol, qui a connu les combats les plus intenses de la guerre en Ukraine jusqu'à présent, est maintenant en grande partie aux mains des forces russes, mais un nombre inconnu de civils et de combattants restent piégés à Azovstal, dont le réseau de bunkers et de tunnels a fourni un abri contre des semaines de bombardements russes.

  •  11 h 10 : à Marioupol les civils se préparent à évacuer

Les opérations militaires autour de Marioupol doivent s’arrêter quelques heures aujourd’hui pour permettre l’évacuation de civils depuis l’usine d’Azovstal, mais également depuis d’autres parties de la ville, selon le conseil municipal. Les évacuations se feront par des convois mis à disposition par la Croix-Rouge mais il devrait également être possible de quitter la ville à bord de son véhicule personnel, explique l’envoyé spécial de France 24 à Kiev, Bastien Renouil. Les soldats russes fouilleraient alors ces véhicules pour s’assurer qu’il n’y a pas de militaires ukrainiens infiltrés parmi eux.

  • 10 h 03 : la Finlande annule un contrat avec le russe Rosatom 

Un contrat avec le groupe russe Rosatom pour construire un réacteur nucléaire dans le nord de la Finlande a été annulé en raison des "risques" supplémentaires liés à l'invasion russe de l'Ukraine, a annoncé le consortium à majorité finlandaise pilotant le projet.

"La guerre en Ukraine a aggravé les risques du projet" situé au bord de la mer Baltique, justifie le consortium Fennovoima dans un communiqué, soulignant que la filiale de Rosatom impliquée dans le projet, RAOS Project, "a été incapable d'atténuer ces risques".

  • 9 h 51 : vers des pertes de dizaines de millions de tonnes de céréales

Le président ukrainien a prévenu que le blocus russe imposé aux ports du pays sur la mer Noire risque d'entraîner la perte de dizaines de millions de tonnes de céréales, ce qui pourrait déclencher une crise alimentaire susceptible d'affecter l'Europe, l'Afrique et l'Asie.

L'Ukraine est l'un des principaux producteurs et exportateurs mondiaux de produits agricoles, en particulier de céréales.

  • 9 h 45 : à Marioupol les civils face à "un terrible dilemme"

À Marioupol, les civils et les combattants toujours sur place font face à un terrible dilemme, explique le chroniqueur international de France 24 Bruno Daroux : rester et risquer de mourir de faim ou sortir et se rendre aux forces russes.

  • 8 h 20 : la solidarité s'organise à Mykolaïv

Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine, est la première grande ville derrière la ligne de front, à quelques kilomètres de la ville de Kherson occupée par l’armée russe. La ville a connu des bombardements réguliers et des combats à proximité qui ont conduit, vers la mi-avril, à la coupure de son approvisionnement en eau. Face à cette situation, de nombreuses initiatives d’entraide et de solidarité sont apparues. Reportage de nos envoyés spéciaux Tarek Kai et Luke Shrago.

  • 5 h 27 : les autorités ukrainiennes espèrent la poursuite des évacuations à Marioupol

 "Le 2 mai, l'évacuation à Marioupol commence à 7 h. Point de collecte - Centre commercial 'Port City'", a annoncé sur Telegram Pavlo Kirilenko, gouverneur régional de Donetsk, dans la nuit de dimanche à lundi.

  • 4 h 51 : la Russie ne vise pas la fin de la guerre le 9 mai

La Russie ne cherche pas à terminer la guerre en Ukraine le 9 mai, célébré comme le Jour de la Victoire, a déclaré son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, alors que des analystes estimaient une fin possible du conflit à cette date.

"Nos militaires n’ajusteront pas artificiellement leurs actions à une date quelconque, y compris le Jour de la Victoire", a déclaré Sergueï Lavrov dans un entretien avec la télévision italienne Mediaset diffusé dimanche, en référence à cette date commémorant le 9 mai 1945 et la reddition des nazis face aux Alliés, dont l’Union soviétique. 

  • 3 h 26 : réunion de crise des ministres de l'Énergie de l'UE sur le pétrole russe

Les ministres de l'Énergie des pays de l'Union européenne tiennent ce lundi une réunion en urgence dans le but de s'accorder sur un embargo contre le pétrole Russe. Les dirigeants doivent également discuter de l'exigence de Moscou d'être payée en roubles pour ses livraisons de gaz.

  • 2 h 12 : explosions dans une ville russe proche de l'Ukraine

Deux explosions sont survenues aux premières heures de la journée de lundi à Belgorod, ville du sud de la Russie proche de l'Ukraine, a déclaré sur les réseaux sociaux le gouverneur de la région. "Il n'y a pas eu de victime ni de dégât", a écrit Vyacheslav Gladkov.

  • 1 h 19 : "Tout va bien !" Les Russes ouvrent les portes de la centrale nucléaire de Zaporijjia

Un bâtiment administratif est calciné, mais ceux des réacteurs semblent intacts : l'AFP a pu visiter, dimanche, la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Ukraine et d'Europe.

Les forces de Moscou ont pris le contrôle début mars de cette centrale située dans la ville d'Energodar (écrit Enerhodar, en ukrainien) dans le sud de l'Ukraine, séparée par les eaux du Dniepr de la capitale régionale Zaporijjia, sous contrôle ukrainien.

Avec AFP et Reuters

 

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Reportage en Ukraine: à Dnipro, la société civile organise son soutien à l'armée ukrainienne

ANALYSE

Guerre en Ukraine : les Occidentaux veulent inscrire leur soutien militaire dans le temps long

LE FIL DU 29 AVRIL

L'offensive russe dans le Donbass a pris du retard, selon le Pentagone

L'Humanité

« Macron, la stratégie du choc » à l'hôpital

Entretien

Après un quinquennat marqué par la destruction hospitalière, la cure d’austérité voulue par le président va continuer, explique le sociologue Frédéric Pierru.

Cécile Rousseau

Frédéric Pierru Sociologue au CNRS

Alors que la thématique a été absente de la campagne, le président de la République assure que la santé sera l’un des chantiers du nouveau quinquennat. Après cinq années dévastatrices pour l’hôpital public, ses mesures s’inscrivent bel et bien dans la continuité.

Durant l’entre-deux-tours, Emmanuel Macron a réaffirmé que la santé était l’une de ses priorités. Il promet, entre autres, plus de prévention, une autre gouvernance hospitalière et un meilleur accès aux soins en urgence. Qu’en pensez-vous ?

Cela fait dix ans qu’Emmanuel Macron est dans les sphères du pouvoir : il a été secrétaire général de l’Élysée, puis ministre de l’Économie de François Hollande… Il était aux manettes avec le président socialiste durant la décennie post-crise financière de 2008, destructrice pour l’hôpital public. Il faut souligner un autre point : pourquoi est-il si pressé d’imposer la réforme des retraites ? Il a fait comprendre qu’il investirait dans l’école et la santé grâce aux économies réalisées sur le dos des retraités futurs. C’est un odieux chantage. La réalité, c’est que le programme de stabilité 2021-2027 a été transmis à la Commission européenne depuis cet été, évoquant notamment une grande maîtrise des dépenses de santé. Une austérité générale comme jamais nous n’en avons connu. Nous sommes donc loin des promesses électorales sur une gouvernance plus respectueuse de la négociation sociale. Idem pour la prévention. Est-ce du paternalisme envers les classes populaires qui n’auraient pas le bon comportement ou une action sur les déterminants sociaux de la santé, contraignante pour les lobbys ? On sent bien qu’Emmanuel Macron va axer cette prévention sur la culpabilisation des individus.

Quel bilan peut-on dresser de ce premier mandat marqué par la crise du Covid ?

Il est catastrophique. Le système est en train de s’effondrer. Nous sommes dans l’entropie. Les gens s’en vont en masse de l’hôpital. Le secteur a désormais une telle mauvaise image que plus personne ne veut y aller. Le Ségur de la santé a été une manière de dissoudre la mobilisation hospitalière entamée depuis 2019, tout en mettant le moins d’argent possible sur la table. Les 183 euros de complément de traitement indiciaire du Ségur ne suffisent pas à attirer les personnels dans un endroit invivable. On n’achète pas l’intensification et la dégradation des conditions de travail depuis dix ans avec une indemnité mensuelle. Le gouvernement promet aussi de sortir de la T2A (tarification à l’activité – NDLR), mais que fait-il en réalité ? Il l’étend à des secteurs comme la psychiatrie et les soins de suite et de réadaptation. Il y a un hiatus complet entre le discours officiel et ce qui est mis en place. Malgré le Covid, les restructurations ont continué, le virage ambulatoire s’est accéléré et les déserts médicaux se sont étendus. Dans cette décennie 2009-2019, il y a eu une banalisation des dépassements d’honoraires. Les obstacles financiers d’accès aux soins pour des franges de plus en plus nombreuses de la population ne cessent d’augmenter.

Durant la pandémie, le président a pourtant tenté de se présenter comme l’homme providentiel…

Il est incroyable d’entendre un tel récit dans une crise marquée par l’impréparation. Je ne reviens pas sur la polémique du manque de masques, de respirateurs et de lits. Nous avons aussi payé le délitement de la santé publique et de la sécurité sanitaire. Cette période a été émaillée de scandales jusqu’à l’affaire de l’abus de recours au cabinet McKinsey. Plus on déshabille l’administration centrale, plus on est obligé d’externaliser à des prix élevés. On appelle ça « affamer la bête », « starve the beast ». Naomi Klein l’a très bien décrit dans son livre  la Stratégie du choc. Emmanuel Macron est l’idéal-type de la stratégie du choc.

Face à cette situation catastrophique, quelles mesures doivent être prises d’urgence ?

J’espère qu’il y aura une cohabitation politique après les élections législatives, mais il sera très dur de renverser la tendance. Le prérequis, c’est de désobéir aux traités européens qui font que notre système de santé est menacé de ruine. Après, il faudra une volonté forte pour sortir des déséquilibres territoriaux, de généralistes comme de spécialistes, en régulant la démographie médicale et en ouvrant des centres de santé. L’administration doit également plancher sur une alternative à la sortie de la T2A et augmenter les contrôles dans les Ehpad. Le problème n’est pas technique mais politique. On sait ce qu’il faut faire dans une optique de progrès sanitaire et social.

SantéHôpital publicsystème de santéEmmanuel Macron
France24 - World

Spanish PM’s mobile phone infected by Pegasus malware

Issued on: 02/05/2022 - 14:39Modified: 02/05/2022 - 14:42

NEWS WIRES Sarah MORRIS

The cellphones of Spain's prime minister and defense minister were infected last year with Pegasus spyware, which is available only to countries' government agencies, authorities announced Monday.

Prime Minister Pedro Sánchez’s mobile phone was breached twice in May 2021, and Defense Minister Margarita Robles’ device was targeted once the following month, Cabinet Minister Félix Bolaños said.

The breaches, which resulted in a significant amount of data being obtained, were not authorized by a Spanish judge, which is a legal requirement for national covert operations, Bolaños said at a hastily convened news conference in Madrid.

“We have no doubt that this is an illicit, unauthorized intervention,” Bolaños said. “It comes from outside state organisms and it didn’t have judicial authorization.”

The Socialist-led government was during those months under intense scrutiny over its handling of a major foreign policy spat with Morocco and gripped by a tense domestic dispute over the release of jailed separatists from Spain's restive Catalonia region.

Bolaños refused to speculate who might have been behind the Pegasus breach, nor what might have prompted it. The National Court opened an investigation into the breach, and a parliamentary committee on intelligence affairs was set to look into it.

In May 2021, more than 8,000 migrants forced their way into Spain’s North African enclave of Ceuta from Morocco by scaling a border fence or swimming around it. Spain deployed troops and armored vehicles there to stop more migrants getting into its territory.

That crisis came as Rabat and Madrid were at odds over Spain agreeing to provide COVID-19 care to a prominent Sahrawi leader fighting for the independence of Western Sahara, a territory once under Spanish control that Morocco annexed in the 1970s.

Moroccan authorities denied they encouraged mass migration into Ceuta, which came as Spain struggled to cope with tens of thousands of migrants arriving from Africa.

Before Monday's announcement, the government was already under pressure to explain why the cellphones of dozens of people connected to the separatist movement in the northeastern Catalonia region were infected with Pegasus between 2017 and 2020.

The Catalan dispute, with separatists wanting to break away from Spain and activists staging occasionally violent street protests, has dogged Spanish governments for decades.

The spyware revelations — by Citizen Lab, a cybersecurity group of experts affiliated with the University of Toronto — involve at least 65 people, including elected officials, lawyers and activists linked to Catalonia.

They were targeted with the software of two Israeli companies, Candiru and NSO Group, the developer of Pegasus. The spyware silently infiltrates phones or other devices to harvest data and potentially spy on their owners.

The regional Catalan government has accused Spain’s National Intelligence Center, or CNI, of spying on separatists, and declared that relations with national authorities were “on hold” until full explanations are offered and those responsible are punished.

The conservative Popular Party, or PP, was in office in 2017, when Catalan separatists declared independence following an unauthorized referendum, although no further action was taken to execute the declaration. The PP remained in power until mid-2018, when they were ousted by Sánchez in a parliamentary vote.

The spying case is disrupting Spanish politics. ERC, the main political party in Catalonia and a crucial ally of the current government, has called for the resignation of Robles, the defense minister. But the spying scandal has left them exposed to the pressure of more radical separatists, who are calling on ending the support for Sánchez's left-to-center coalition in the national parliament.

The central government has attempted to address their concerns with pledges of full transparency, announcements of plans for an internal probe by the country’s intelligence agency, and a separate investigation by Spain's ombudsman.

A special parliamentary commission on state secrets has also been established and the head of CNI is expected to be questioned by lawmakers later this week, although discussions around state security issues are not meant to be publicized.

(AP)

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Mobile phones of five French cabinet ministers infected by Pegasus malware

Pegasus Affair: Morocco sues Amnesty International, French NGO for defamation

UK court says Dubai's ruler authorised use of Pegasus spyware to hack ex-wife's phone

L'Humanité

A l'hôpital Saint-Louis, à Paris, « comment rester ouvert sans infirmières ? »

Actu

En raison d’un manque de soignants inédit, sous payés, le service d’immunologie clinique de Saint-Louis, à Paris, est menacé de fermeture à très court terme.

Clara Bolzinger

«Urgent. Hôpital recherche infirmier·e·s pour postes de nuit, 19 heures-7 heures. » L’affiche, placardée sur l’un des murs de l’hôpital Saint-Louis, dans le 10e arrondissement de Paris, concerne spécifiquement le service d’immunologie de ce centre hospitalier universitaire. Faute de pouvoir recruter des infirmières pour la nuit, cette spécialité, unique en Île-de-France, est menacée à très court terme de fermeture. « Personne ne veut fermer. Mais s’il n’y a pas ­d’infirmières de nuit, on ne voit pas comment on peut rester ouvert », déplore Claire Fieschi, cheffe adjointe de service d’immunopathologie clinique. Sur douze postes budgétés, seulement deux sont occupés. En cause : la difficulté à recruter des infirmières de nuit depuis plusieurs mois. « Cet emploi n’est payé que 9 euros de plus la nuit qu’en journée », précise la médecin, soit une maigre hausse de 1,07 euro brut de l’heure, et ce malgré le Ségur de la santé.

La légère revalorisation des salaires de 183 euros qui a découlé de cette consultation était « juste un rattrapage. Sur dix ans, ça ne fait que 18 euros d’augmentation » , ­relève Sylvie Pécard. L’infirmière pleine d’entrain, qui exerce depuis vingt-trois  ans à Saint-Louis, a vu, petit à petit, tous ses collègues partir, en raison de la « non-­reconnaissance du travail, des bas salaires et des répercussions sur la santé ».

Mais, dans cet établissement parisien, l’immunologie n’est pas le seul secteur touché par des départs. L’équipe de suppléance, qui comptait trente infirmières il y a vingt ans, n’en compte désormais plus que huit. Un manque de personnel qui pénalise directement le peu de professionnels qui restent. Sylvie Pécard peut en témoigner : après avoir travaillé pendant vingt et un ans en équipe de suppléance, elle officie désormais au sein du service oncologie. « Je me suis assise quinze  minutes la nuit dernière, sur dix  heures de travail. » Mais le manque d’effectifs se répercute aussi sur les patients. « Aujourd’hui, entre cinq et sept patients sortent de l’hôpital quotidiennement. Avant, c’était seulement un ou deux », poursuit-elle.

« On n’est pas censé être là juste pour distribuer des médicaments »

Le 19 avril, une petite centaine de soignants ont manifesté pour dénoncer le risque de fermeture du service d’immunologie. Au milieu de toutes les blouses blanches mobilisées devant l’hôpital, Victor, patient du service d’immunologie et de dermatologie, est venu soutenir le personnel soignant. « Quand tu es hospitalisé et que tu es au fond du trou, les infirmières et les aides-soignantes sont les personnes que tu vois le plus. C’est l’un des seuls rapports humains que tu as », ­témoigne-t-il. Le jeune homme de 23 ans, qui vient en consultation une fois par mois, s’indigne de ce qu’il a pu observer. « Ce système fonctionne uniquement car les soignants y sacrifient leur vie. Mon médecin fait des journées qui durent entre douze et quatorze  heures », précise-t-il. Interne en hématologie, Clémentine Boccon-Gibod regrette, elle aussi, le manque de temps pour échanger avec les malades. « Plus on a de patients, moins c’est satisfaisant. Notre métier est avant tout de l’humain, avec une part importante de relation à l’autre. On n’est pas censé être là juste pour distribuer des médicaments », se désole-t-elle. Après quatre ans d’internat, la future hématologue n’est cependant pas découragée : « J’adore ce métier, ça ne me démotive pas. » Malgré cette situation très tendue, la direction des hôpitaux de Paris assure que la fermeture du service d’immunologie « n’est pas envisagée ».

Hôpital publicSanté
Le Figaro

Sommeil perturbé : ces signes qui prouvent que vous êtes insomniaques

DÉCRYPTAGE - Comment savoir si nos nuits sont grignotées par le fléau de l'insomnie ? Deux spécialistes du sommeil aident à y voir plus clair.

Difficultés à s'endormir malgré la fatigue, réveils intempestifs au cours de la nuit et yeux qui restent grand ouverts des heures ensuite... L'insomnie et le manque de sommeil qui en découle sont un fléau. Selon la dernière enquête menée en 2021 par l'Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV), 41% des Français déclarent souffrir d'au moins un trouble du sommeil, et l'insomnie et les troubles du rythme du sommeil sont les plus récurrents. Mais à partir entrons-nous dans la grande famille des insomniaques ? Comment différencier le sommeil perturbé des véritables insomnies ?

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En vidéo, réveil nocturne : 4 astuces pour retrouver le sommeil

Deux critères principaux

On reconnaît une insomnie quand elle regroupe deux critères principaux. D'un côté, l'insomniaque souffre de troubles du sommeil. «Il se réveille la nuit et a du mal à se rendormir, mais peut également avoir des difficultés à s'endormir le soir ou peut se réveiller trop précocement le matin. L'insomniaque a envie et besoin de dormir, mais n'y parvient pas», décrit Agnès Brion, psychiatre spécialiste des troubles du sommeil et ancienne praticienne attachée du service des pathologies du sommeil de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris (1). De l'autre, l'insomniaque subit les retentissements de ces troubles tout au long de la journée.

L'insomniaque a envie et besoin de dormir, mais n'y parvient pas

«Fatigue et irritabilité, mais aussi difficultés de mémoire, soucis de concentration, parfois une incapacité à effectuer une tâche précise. On compte aussi des symptômes physiques comme les cernes ou le manque de vitalité», énumère Sylvain Dagneaux, psychologue TCC (thérapies comportementales et cognitives) et auteur de Prendre en charge l'insomnie par les TCC (2).

Les troubles doivent aussi survenir au moins trois fois par semaine et durer au-delà de trois mois. «En dessous de cette durée, les insomnies peuvent être liées à un événement de vie difficile (deuil, difficulté professionnelle…) et doivent disparaître. Au-delà, cela signifie que l'insomnie s'est installée et qu'elle va s'auto-entretenir définitivement, même si la situation d'origine a disparu», explique le psychologue.

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Prise de poids

C'est à partir de ce niveau d'insomnie que les impacts sur la santé, physiques et mentaux, deviennent préoccupants. Sur le long terme, les conséquences prédisposent aux maladies. «Le sommeil est un pilier du bon fonctionnement de notre organisme, rappelle Sylvain Dagneaux. Un manque trop important entraîne des effets néfastes sur le métabolisme et le système immunitaire, ce qui peut mener à des prises de poids ou plus gravement à l'augmentation des risques d'infection.»

Les causes ? Comme beaucoup d'autres maladies, l'insomnie compte dans ses facteurs un aspect génétique. «Le souci peut aussi venir de la personnalité : quelqu'un d'anxieux aura plus tendance à souffrir de troubles du sommeil, par exemple», explique la psychiatre Agnès Brion. En dehors de ces deux aspects, c'est souvent un facteur particulier qui va déclencher l'insomnie : un événement de vie traumatisant, des problèmes au travail, des préoccupations douloureuses… «L'insomniaque change alors son comportement : au lieu de se coucher parce qu'il a envie de dormir, il va se coucher pour dormir. L'esprit se focalise sur le souhait de dormir. Cela peut générer du stress, une augmentation du rythme cardiaque, et donc empêcher de trouver le sommeil», décrypte la psychiatre.

Les solutions

Pour pallier ces insomnies, il est important d'adopter quelques réflexes. Le matin, il faut se lever à heure fixe, et rester le moins possible au lit sans dormir, «sinon le lit devient le lieu où l'on ne dort pas. Cela crée un conditionnement dans le cerveau mais aussi dans tout l'organisme», insiste Agnès Brion. Il faut également s'exposer à la lumière, naturelle de préférence. «La lumière du jour régule l'horloge interne. Si l'on reste longtemps dans la pénombre de la chambre le matin, le corps ne distingue pas bien les moments où il faut dormir, et ne se régule pas», poursuit la spécialiste.

Persévérer alors qu'on est agacé de ne pas dormir est contre-productif

De la même façon, si l'on ne se rendort pas dans la nuit au bout d'une quinzaine de minutes, il est conseillé de se lever. «On évite ainsi les demi-sommeils et somnolences qui ne sont pas réparateurs. Il faut se lever et retourner se coucher une fois que le besoin de dormir se fait sentir», recommande Agnès Brion. «Il est important de se demander si l'on est dans un état émotionnel qui permet le rendormissement. Persévérer alors qu'on est agacé de ne pas dormir est contre-productif, car l'excitation de l'énervement empêche de dormir», complète Sylvain Dagneaux.

Sans surprise, il faut bien sûr éviter les écrans le soir et la nuit. «Leur lumière empêche la fabrication d'une neuro-hormone qui se fabrique dans l'obscurité : la mélatonine. C'est elle qui régule les sécrétions hormonales et notre horloge biologique. Et il ne faut pas non plus oublier l'aspect psychologique : il peut être addictif de répondre à des messages ou de regarder des séries à n'en plus finir», avertit la psychiatre.

Le cercle vicieux des médicaments

Quant aux médicaments, s'ils peuvent aider à gérer les insomnies isolées (avec l'aval d'un médecin), ils ne sont pas une solution pour les insomnies chroniques. «Le corps s'habitue aux médicaments : dès qu'on les arrête, les insomnies semblent encore plus importantes et on est obligé d'en reprendre. C'est un cercle vicieux», alerte Agnès Brion. Le mieux reste d'aller consulter un spécialiste du sommeil et de suivre des thérapies psycho-comportementales pour trouver des solutions efficaces à long terme.

(1) Agnès Brion est également membre de la Société Française de Recherche et de Médecine du Sommeil (SFRMS) et vice-présidente du réseau Morphée. Elle a écrit Mieux dormir avec l'hypnose, Éd. In Press, 128 pages, 9,90€.(2) Prendre en charge l'insomnie par les TCC, Éd. Dunod, 276 pages, 29,00€.

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France24 - World

Outrage in Israel as Russia's Lavrov claims Hitler had Jewish roots

Issued on: 02/05/2022 - 16:33

FRANCE 24 Follow

Israel lambasted Russian Foreign Minister Sergei Lavrov on Monday for claiming that Adolf Hitler was part Jewish, saying it was an "unforgivable" falsehood that debased the horrors of the Nazi Holocaust.

In a signal of sharply deteriorating relations with Moscow, the Israeli foreign ministry summoned the Russian ambassador and demanded an apology.

"Such lies are intended to accuse the Jews themselves of the most horrific crimes in history that were committed against them," Israeli Prime Minister Naftali Bennett said in a statement.

"The use of the Holocaust of the Jewish people for political purposes must stop immediately," he added.

Lavrov made the assertion on Italian television on Sunday when he was asked why Russia said it needed to "denazify" Ukraine if the country's own president, Volodymyr Zelensky, was himself Jewish.

"When they say 'What sort of nazification is this if we are Jews', well I think that Hitler also had Jewish origins, so it means nothing," Lavrov told Rete 4 channel, speaking through an Italian interpreter.

"For a long time now we've been hearing the wise Jewish people say that the biggest anti-Semites are the Jews themselves," he added.

Dani Dayan, chairman of Yad Vashem, Israel's memorial to the six million Jews killed in the Holocaust, said the Russian minister's remarks were "an insult and a severe blow to the victims of the real Nazism".

Speaking on Kan radio, Dayan said Lavrov was spreading "an anti-Semitic conspiracy theory with no basis in fact".

The identity of one of Hitler's grandfathers is not known but there has been some speculation, never backed up by any evidence, that he might have been a Jew.

There was no immediate response for comment from the Russian embassy to Israel or from Lavrov in Moscow.

'Lowest level of racism'

Kyiv condemned Lavrov's words, saying his "heinous remarks" were offensive to Zelensky, to Israel, Ukraine and Jews.

"More broadly, they demonstrate that today’s Russia is full of hatred towards other nations," Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba said on Twitter.

Israeli Foreign Minister Yair Lapid, whose grandfather died in the Holocaust, said that accusing Jews of being anti-Semites was "the lowest level of racism". He also dismissed Lavrov's assertion that pro-Nazi elements held sway over the Ukrainian government and military.

"The Ukrainians aren't Nazis. Only the Nazis were Nazis and only they dealt with the systematic destruction of the Jewish people," Lapid told the YNet news website.

Foreign Minister Lavrov’s remarks are both an unforgivable and outrageous statement as well as a terrible historical error. Jews did not murder themselves in the Holocaust. The lowest level of racism against Jews is to accuse Jews themselves of antisemitism.

May 2, 2022

A German government spokesperson said the idea Hitler had Jewish heritage was "absurd" propaganda.

Israel has expressed repeated support for Ukraine following the Russian invasion in February. But wary of straining relations with Russia, a powerbroker in neighbouring Syria, it initially avoided direct criticism of Moscow and has not enforced formal sanctions on Russian oligarchs.

However, relations have grown more strained, with Lapid last month accusing Russia of committing war crimes in Ukraine.

However, the Ukrainian president has also run into flak in Israel by looking to draw analogies between the conflict in his country and World War Two. In an address to the Israeli parliament in March, Zelensky compared the Russian offensive in Ukraine to Nazi Germany's plan to murder all Jews within its reach during World War Two. 

Yad Vashem called his comments "irresponsible," saying they trivialised the historical facts of the Holocaust.

(FRANCE 24 with REUTERS)

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Ukraine war having 'deadly' impact on Arab region, says Blinken

Truth or Fake

Photos of Nazi symbols in Ukraine are shared out of context

As it happened

ICC prosecutor to join EU team investigating crimes in Ukraine

France24 - World

India and Germany pledge climate cooperation, differ over Ukraine war

Issued on: 02/05/2022 - 22:36

NEWS WIRES

German Chancellor Olaf Scholz pledged 10 billion euros ($10.51 billion) to help India achieve its climate goals after meeting its Prime Minister Narendra Modi in Berlin on Monday, but the leaders remained far apart in their stance on the Ukraine war.

In a statement to media, Scholz highlighted the countries' common aims, such as fighting climate change, and the importance of cooperation between democracies.

However, his comments on Russia's invasion of Ukraine contrasted with those of Modi, who has called for a ceasefire but resisted western calls to condemn the Kremlin's actions, which they describe as a "special military operation".

A week after agreeing for the first time to send heavy weapons to Ukraine to support its fight, Scholz appealed once more to Russian President Vladimir Putin to withdraw his troops.

Modi, whose government procures most of its military hardware from Russia, said dialogue was the only way to a reach a solution.

“We believe that there will be no winner in this war, everyone will lose. We are in favour of peace,” said Modi, whose visit to Europe will also take him to Denmark and France.

>> Read more: India tries diplomatic dance on Ukraine, but Russia is an awkward partner 

Modi, who has not held a single press conference in India since becoming prime minister in 2014, did not take questions after reading out from prepared statements.

His visit comes days after Scholz's first trip to Asia, when, in a departure from his predecessors, he went to Japan and not China as German foreign policy shifts to focusing on strengthening alliances with democratic allies. Read full story

Germany is also seeking to diversify its trade relations in Asia to reduce its reliance on China, which it has recognised as a strategic rival.

German trade with India, the world's second-most populous country with nearly 1.4 billion people, was less than 10% of its trade with China in 2021.

India is one of the guest countries Germany will invite to attend the G7 summit it is hosting in June, a German government spokesman said earlier on Monday.

(REUTERS)

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India’s neutrality on Ukraine tops agenda as Modi heads to Europe

WAR IN UKRAINE

India tries diplomatic dance on Ukraine, but Russia is an awkward partner

The Debate

Can India stay out of it? While West sanctions Russia, Delhi maintains historic ties

Le Figaro

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Alexis FeertchakService Infographie

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 68e jour, la Russie continue à avancer, mais lentement, dans le Donbass à l'est du pays.

Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.

La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats d'une bataille qui s'annonce décisive. Les Russes continuent d'y progresser, quoique lentement. Au Sud en revanche, la ligne de front est relativement immobilisée.

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Malgré cette réorientation vers le Donbass, qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait dès les premiers jours du conflit l'historien militaire et ancien colonel des troupes de marine Michel Goya. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.

Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, voire quasi deux avec le port stratégique de Marioupol - les Ukrainiens sont toujours présents sur le site industriel d'Azovstal qui constitue une ville dans la ville -, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade plus qu'improbable, se déroulent largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.

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Passons en revue les fronts.

À l'Est, la bataille décisive du Donbass

À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants, pour y fixer les forces ukrainiennes, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement de la cité largement russophone, qui était pour eux hors de portée. Ils se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers Kiev.

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Le front de l'Est est malgré tout le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour 50% de l'oblast de Donetsk et 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées entre 40% et 60% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille.

Au Nord, cette manœuvre s'est particulièrement accentuée depuis la prise totale de la ville d'Izyoum durant les premiers jours d'avril. Les Russes avancent néanmoins lentement dans cette zone fortement urbanisée qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile. Le 19 avril, les Russes ont malgré tout annoncé la prise de la ville de Kreminna. Et le 27 avril, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités, notamment Zavody, une partie de Velyka Komychouvakha, Zaritchné et Novotochkivské. Aucun de ces sites n'est stratégique en soi, mais leur prise traduit une percée vers les objectifs de Moscou dans le Donbass : d'abord les villes de Sievierodonetsk et Lisichansk dans l'oblast de Lougansk et ensuite celles de Sloviansk et Kramatorsk dans l'oblast de Donetsk. Cette dernière est la capitale régionale des autorités ukrainiennes depuis la prise de la ville de Donetsk par les séparatistes en 2014.

En ligne de mire aussi, cette fois dans l'extrême sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Appuyés par les forces séparatistes des républiques de Donetsk et Lougansk et par les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov - atout essentiel du Kremlin car ils sont rompus au combat urbain -, les Russes ont encerclé la ville portuaire depuis le 1er mars et ont annoncé le 21 avril la prise de contrôle de toute la cité à l'exception notable du vaste complexe métallurgique d'Azovstal - véritable ville dans la ville - toujours tenu par les forces ukrainiennes, et notamment par le bataillon ultranationaliste Azov. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

Au Sud, percée interrompue au-delà du Dniepr

La bataille de Marioupol et plus largement celle du Donbass ne se jouent pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement de la ville et la tentative de prise en tenaille de la région n'auraient pas été possibles si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes de Donetsk et Lougansk. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.

Le front du Sud a donc comme objectif certain le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Il permet aussi aux Russes de remonter vers le nord, formant ainsi la pince Sud de la tenaille. Depuis la Crimée, les troupes russes ont ainsi percé vers le Nord avec la prise de contrôle dès le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif de Moscou. Depuis quinze jours, les Russes continuent de grignoter du territoire même si leur avancée n'est pas aussi rapide qu'au départ de l'invasion.

En revanche, le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, s'il demeure un objectif théorique possible n'est plus d'actualité à court terme. Dans cette direction, la ligne de front s'est stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes localisées, que les Russes sont néanmoins parvenus à contenir. Au départ, dans les premiers jours de l'invasion, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest depuis la Crimée. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont rapidement été repoussées, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, coulé la semaine dernière par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens nécessaires pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'Ouest son offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait en effet privée de tout accès à la mer. Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.

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Toujours à l'ouest du Dniepr mais cette fois-ci vers le nord, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour pousser davantage. Là encore, une avancée prochaine est improbable tant que leurs troupes sont fixées dans l'Est. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait certes leur permettre un redéploiement vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que la bataille du Donbass s'annonce longue : on parle a minima en semaines.

Au Nord, la fin de la bataille de Kiev

Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, au regard de la répartition géographique du dispositif militaire russe, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.

La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.

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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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Echec de la stratégie russe ?

La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.

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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le quart sud-est de l'Ukraine. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord ont pu être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.

Un recours croissant à l'artillerie

Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front.

De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance. Mi-avril, pour la première fois depuis le début du conflit, des bombardiers Tupolev ont aussi été aperçus dans le ciel ukrainien, preuve de cette montée en puissance des frappes.

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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré près de 2000. Autant que la plupart des estimations de leur stock en la matière. Les Russes seront-ils bientôt à court de ces «munitions complexes» ? Le 19 mars, les Russes ont par ailleurs déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

Une forte résistance ukrainienne

Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014 et plus encore ces deux derniers mois, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plus de mille d'entre eux auraient été détruits ou capturés.

Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.

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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.

Une victoire russe toujours possible ?

Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Environ 150.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter sur la «mobilisation générale» déclenchée du côté de Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».

La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et si oui, Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? C'est ce que semblent suggérer les récentes déclarations d'un général russe, qui a évoqué l'objectif d'un contrôle de tout le sud de l'Ukraine, en citant même la Transnistrie voisine, république séparatiste prorusse de Moldavie. Mais le poids des propos du général Minnekaïev, commandant adjoint du district Centre, tenus devant des industriels ne doit pas être surestimé, d'autant que, militairement, un tel objectif n'est pas réalisable à court terme. Et, à l’inverse, les Ukrainiens pourraient-ils tenter une vaste contre-offensive, par exemple dans le Sud près de Kherson ? La livraison d'armes lourdes occidentales - pièces d'artillerie et blindés notamment - pourrait-elle les y aider ? Là encore, il est trop tôt pour le dire.

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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».

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Le Figaro

Revivez le seizième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro

John Timsit

Les conclusions du second tour de l'élection reine ont été tirées dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat post-présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

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Pour le seizième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Adélaïde Zulfikarpasic, Directrice de BVA Opinion. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré d'Alexis Brézet, directeur des rédactions du Figaro, d'Anne Fulda, grand reporter au Figaro, et d'Arthur Berdah, journaliste politique au Figaro.

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Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Quels enseignements faut-il tirer de cette présidentielle ?», «Quelle politique devra mener le président réélu ?», «Pourra-t-il compter sur une majorité à l'issue des législatives ?».

Quels enseignements faut-il tirer de cette présidentielle ?

Deux jours après la victoire d'Emmanuel Macron, l'heure est au bilan. Que faut-il retenir de cette campagne ? Entre recomposition et déstructuration de la vie politique, cette nouvelle élection présidentielle vient confirmer un nouveau clivage au niveau national, entre un bloc centriste, un bloc insoumis et un bloc «nationaliste».

Quelle politique devra mener le président réélu ?

Aux manettes du pays jusqu'en 2027, Emmanuel Macron doit tenir compte des rapports de force qui se sont dégagés des deux tours de l'élection présidentielle, et notamment du premier, où Jean-Luc Mélenchon est parvenu à s'imposer comme le troisième homme avec 21,95% des suffrages. Avec une gauche à ce niveau-là, le président réélu pourra-t-il garder son programme présenté avant même le 10 avril dernier ?

Pourra-t-il compter sur une majorité à l'issue des législatives ?

C'est la prochaine échéance qu'attend Emmanuel Macron : celle des législatives. Dans un peu moins de deux mois, les Français seront appelés aux urnes pour renouveler la chambre basse. Si les tractations vont bon train dans chaque camp pour obtenir le plus de députés et influencer les débats du futur quinquennat, Emmanuel Macron peut au moins se rassurer avec une donne : tous les présidents ont pu compter sur une majorité absolue quelques semaines après leurs élections à la tête du pays.

» Voir l'émission du mardi 26 avril :

Élections législatives: négociations au forceps entre Édouard Philippe et La République en marche

RÉCIT - À l’approche du scrutin, l’impatience grandit chez les proches de l’ex-premier ministre. Ils veulent aligner un maximum de candidats de leur jeune parti, Horizons, mais ils se sentent marginalisés, sur fond de tensions avec l’Élysée.

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Le Figaro

Présidentielle J+8: les coulisses de l'accord à gauche, les craintes de la majorité, les négociations patinent en macronie

John Timsit

Retrouvez tous les jours votre rendez-vous politique quotidien: «20h22 - La Lettre présidentielle».

Chers abonnés,

Vous avez probablement vu l'alerte la nuit dernière ou lundi matin : LFI et EELV ont conclu un accord sur 100 circonscriptions et sur plusieurs points programmatiques. Éparpillée façon puzzle lors de l'élection présidentielle, la gauche commence à recoller les morceaux. Chose impensable il y a quelques semaines, ses différentes composantes se sont mises autour de la table pour mettre le cap, unies, sur les prochaines législatives. Pendant ce temps, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon poursuit les pourparlers avec ses homologues socialistes et communistes. Nous reviendrons sur les tractations qui agitent ce camp-là. Au programme aussi ce soir, l'inquiétude des élus macronistes implantés dans des bastions de gauche. Nous évoquerons également les négociations qui, à l'inverse, n'avancent pas entre les diverses structures de la majorité.

C'est sur ces quelques mots traditionnels de présentation que nous vous annonçons la fin de ce rendez-vous quotidien, «La Lettre présidentielle 20h22». Après six mois d'une campagne électorale intense, surprenante et parfois déroutante que, comme nous l'espérons, vous avez pris du plaisir à suivre, votre newsletter préférée prend sa retraite sur son 124e numéro. Mais n'ayez crainte, chers abonnés, vous pourrez retrouver dès mardi les décryptages, analyses et articles du Figaro, regroupés dans la newsletter «20h30 Politique», qui sera envoyée dans vos boîtes mail. Nos journalistes politiques vous feront bien évidemment vivre avec dextérité et justesse les péripéties des prochaines semaines.Merci de votre lecture attentive et de votre fidélité.Très bonne soirée,John Timsit

Dans les coulisses d'un accord imminent à gauche

Après quelques jours de tractations, la gauche commence à s'unir. La nuit dernière, LFI et EELV ont scellé leur entente électorale : les écologistes ont su négocier une centaine de circonscriptions, dont une trentaine jugées «gagnables». Si les écologistes espéraient plus, comment pouvaient-ils engager un bras de fer face aux 21,95% des suffrages récoltés par Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle ? Si les Insoumis ont de quoi se réjouir, les négociations ne sont pas finies pour autant. Ces dernières bloquent avec le PS sur le nombre de circonscriptions. Alors que LFI promet de garantir un groupe PS à l'Assemblée nationale, le parti d'Olivier Faure met dans la balance son ancrage territorial. Une donnée balayée d'un revers de main côté insoumis à la vue du score d'Anne Hidalgo à la présidentielle. Lisez l'article de Pierre Lepelletier.

À quoi pourrait ressembler la campagne de la «NUPES» ?

Derrière la bannière électorale de la «Nouvelle Union populaire, Écologique et sociale», se cache le probable accord général de la gauche en vue des législatives. Les discussions étant encore de mise entre les différentes forces, comment va se dérouler cette campagne ? Si la France Insoumise avait publié deux millions de tracts et d'affiches en faveur de Jean-Luc Mélenchon la semaine dernière, il n'est pas certain que les autres partis de gauche, - qui veulent garder une identité propre -, soient prêts à faire de même. Lisez l'article de Jean Cittone.

Les députés LREM qui pourraient en pâtir

La concrétisation d'un large accord à gauche fait monter une petite inquiétude dans la majorité. Notamment chez les députés qui sont installés dans les grandes villes où Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête au premier tour de la présidentielle. Une équation délicate alors que le socle électoral d'Emmanuel Macron a connu un glissement de terrain depuis cinq ans : du centre-gauche au centre-droit voire vers la droite. La situation embarrasse d'autant plus ces parlementaires que beaucoup ont été élus en 2017 grâce aux électeurs de gauche. Lisez l'article de Tristan Quinault-Maupoil.

Les principes républicains en question : le contre-point de Guillaume Tabard

«L'image des violences en marge des manifs du 1er mai et celle de l'agression du pompier ont choqué. Elles ont énervé Jean-Luc Mélenchon, aussi. Mais pas en raison de leur caractère inacceptable en soi, mais parce qu'elles n'auraient servi qu'à détourner l'attention ou salir l'intention des grandes manœuvres à gauche. “Le préfet de police savait”, a-t-il tweeté, quand le député LFI Alexis Corbières juge “troublant” le dispositif de sécurité mis en place par le préfet Lallemand. Les insinuations laissent pantois. Ce ne sont pas les casseurs qu'ils dénoncent, c'est le préfet qu'ils accusent. Prompts à dénoncer les supposées “violences policières”, les Insoumis n'ont pas eu un mot de soutien pour le pompier attaqué», analyse notre chroniqueur Guillaume Tabard. Lisez le contre-point en intégralité.

Dans la majorité, les négociations patinent

Alors que les tractations avancent à gauche, les troupes d'Emmanuel Macron font durer les négociations en vue des législatives. Car plusieurs ténors l'affirment : c'est plus compliqué que prévu. Pour tenter de mettre d'accord toutes les composantes de la majorité, Richard Ferrand a réuni plusieurs macronistes, dimanche et lundi soir. Car aucun conciliabule pour répartir les circonscriptions et réunissant toutes les huiles de la majorité n'a encore été mis en place depuis la réélection du président de la République. Lisez l'article de Loris Boichot.

Estrosi veut un «contrat de confiance» «entre les futurs candidats de la majorité et Emmanuel Macron»

Dans une interview au Figaro, le maire de Nice, proche d'Édouard Philippe, souhaite donner une ligne directrice à la majorité pour les futurs législatives. «L'objectif reste inchangé : aboutir à des candidatures pro-Macron uniques dans chaque circonscription, puis donner une majorité au président. J'ai observé pendant cinq ans un chef», indique Christian Estrosi. Et d'ajouter qu'«il faut un contrat de confiance entre les futurs candidats de la majorité et Emmanuel Macron.» «J'estime que ceux qui bénéficieront du label de la majorité devront prendre un engagement ferme et apporter un soutien total et loyale au président pour toute la durée de la mandature», considère-t-il. Lisez l'entretien de Christian Estrosi, réalisé par Loris Boichot et Tristan Quinault-Maupoil.

La phrase du jour : pour Zemmour, Poutine est responsable de son échec à la présidentielle

Si on refait l'histoire, le 23 février au soir, je me couche avec 16,5% dans les sondages (...). Je suis au second tour. (...). Le 24 février, Vladimir Poutine envahit l'Ukraine, et là il se passe un enchaînement d'évènements absolument imprévisible. Une partie de mes électeurs se rassemble derrière Emmanuel Macron (...), ou retourne vers Marine Le Pen.

Ce qu'il ne fallait pas manquer aujourd'hui

Mélenchon met en cause le préfet de police, Darmanin évoque une «ambiguïté» avec «l'ultra gauche»

Alors qu'il participait aux manifestations du 1er mai qui ont été émaillées par des pillages et des destructions à Paris, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé des «violences parasites», rejetant la responsabilité sur le préfet de police. Le ministre de l'Intérieur considère que ces propos «font une fois de plus mal aux fonctionnaires» et appelle «Jean-Luc Mélenchon ad hominem, à condamner ces violences et à lever toute ambiguïté qu'il peut y avoir avec l'ultra gauche». Lisez l'article de Dinah Cohen.

Fabien Roussel évoque un accord possible dès «aujourd'hui»

Après l'entente scellée entre Insoumis et écologistes la nuit dernière, le leader communiste espère qu'un tel accord électoral sera aussi signé par son parti dans les prochaines heures. Invité de France Info lundi matin, Fabien Roussel s'est montré résolument optimiste : «Il n'y a pas d'autre voie. On ne peut pas aujourd'hui aller à ces élections avec la seule ambition d'être les champions de l'opposition. Ma conception de la politique (...), c'est d'être une force de gouvernement.» Lisez l'article de Dinah Cohen.

Jean Lassalle annonce qu'il ne se représentera pas

Le député béarnais a indiqué lundi qu'il ne mènerait pas une nouvelle fois la bataille des législatives. Élu depuis 20 ans, l'ancien candidat à l'élection présidentielle a justifié sa décision par la «situation nationale», dénonçant par ailleurs une élection reine «jouée d'avance». Autre raison, l'opération à cœur ouvert que Jean Lassalle devrait bientôt subir. Lisez l'article de Marius Bocquet.

Agnès Evren refuse l'investiture LR à Paris

Députée européenne et ex-porte-parole de Valérie Pécresse pendant l'élection présidentielle, Agnès Evren n'a pas souhaité être investie pour les législatives dans le 15e arrondissement de Paris. «J'ai déjà un mandat de parlementaire européen et je pense qu'il est sain d'aller jusqu'au bout de celui-ci. C'est une question de respect vis-à-vis des électeurs», explique-t-elle au Figaro. Lisez l'article de Wally Bordas.

Le RN investit un candidat face à Philippe Vardon, partisan d'un rapprochement avec Reconquête!

Trois jours après son interview dans Le Figaro où l'élu niçois appelait son parti, le RN, à sceller des alliances avec celui d'Éric Zemmour en vue des législatives, la direction du parti à la flamme a intronisé un candidat dans la 3ème circonscription des Alpes-Maritimes face à Philippe Vardon. Lisez l'article de Charles Sapin.

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France24 - Monde

LFI et EELV concluent un accord historique pour les législatives

Publié le : 02/05/2022 - 01:21Modifié le : 02/05/2022 - 15:45

FRANCE 24 Suivre

La France insoumise et Europe Écologie-Les Verts ont conclu, dans la nuit de dimanche à lundi, un accord historique pour les législatives de juin, tandis que les négociations avec le Parti socialiste et le Parti communiste se poursuivent.

C'est l'apothéose d'un 1er-Mai où les partis de gauche se sont croisés dans le défilé parisien. Le Conseil fédéral d'Europe Écologie-Les Verts (EELV) a validé, dans la nuit de dimanche 1er à lundi 2 mai, l'accord avec La France insoumise (LFI) pour les législatives de juin.

Le texte, négocié au cours des deux dernières semaines, a été approuvé par 84 voix pour, 10 contre, 8 bulletins blancs et une personne qui n'a pas participé au vote. Cet accord attribue notamment 100 circonscriptions pour le pôle écologiste, selon des sources proches des négociations.

Communiqué de presse : accord entre la France insoumise et EELV pour les prochaines élections législatives#Legislatives2022 Lien vers la déclaration commune : https://t.co/bnRbOcxYIx pic.twitter.com/tArhbJ9ok1

May 1, 2022

Excepté le petit mouvement Générations ayant signé un accord avec LFI dès jeudi, les négociations entre LFI et EELV étaient les plus avancées des discussions bilatérales engagées par les Insoumis avec chacune des forces de gauche, après les 22 % de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle.

Derniers compromis

Le week-end a permis de faire les derniers compromis, autour du rapport à l'Europe ("désobéissance" mais seulement à certaines règles économiques et budgétaires si besoin), du label commun ("Nouvelle Union populaire écologique et sociale") ou encore sur le partage des circonscriptions, sujets les plus âprement débattus.

En cas de majorité à l'Assemblée nationale, "le Premier ministre serait issu du plus grand groupe à l'Assemblée, soit Jean-Luc Mélenchon", stipule l'accord.

Les négociations n'ont pas été un long fleuve tranquille. Encore mercredi, le chef des écologistes, Julien Bayou, taclait en conférence de presse les négociateurs insoumis jugés trop durs en affaires. De leur côté, les Insoumis pointaient les "divergences internes" supposées de EELV.

L'aboutissement de l'accord est historique. LFI et EELV constituent les deux forces de gauche en dynamique depuis plusieurs années, la première aux présidentielles de 2017 et 2022, la seconde lors des élections intermédiaires depuis les européennes de 2019.

Un accord de LFI avec le Parti socialiste serait tout aussi historique, tant la brouille était profonde depuis le départ de Jean-Luc Mélenchon de Solférino en 2008. Mais il devra attendre. Les négociations ont commencé plus tardivement et allaient se poursuivre logiquement dimanche soir.

"Comme objectif la victoire"

"Si les discussions ne se finissent pas cette nuit, alors ça ne se terminera jamais", a lancé dans le défilé parisien de la Fête du Travail le chef de LFI, Jean-Luc Mélenchon. "Ça avance, soyez certains que nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour que ça avance", a assuré Jean-Luc Mélenchon, acclamé par les manifestants à son arrivée place de la République. "Le sujet, c'est de savoir si, oui ou non, nous nous donnons comme objectif la victoire."

Accord entre la France Insoumise et EELV pour les prochaines élections législatives - Communiqué de pressehttps://t.co/qed3zAV56G

May 1, 2022

Un accord cette nuit ? "Cette nuit, moi, je dors", a répondu à quelques dizaines de mètres de là Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS : "Il n'y a pas de 'deadline', il faut réussir. On voit bien qu'on n'est plus si loin que ça d'un accord. On continuera de parler ce soir."

Quelques minutes plus tard, Olivier Faure et Jean-Luc Mélenchon se sont serré la main, avant d'engager une brève conversation devant les caméras aux cris d'"Union populaire !" dans la foule.

Le socialiste Olivier Faure négocie avec LFI sous la pression d'une opposition interne de plus en plus véhémente. Son prédécesseur à la tête du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a publié dimanche une lettre ouverte évoquant notamment les velléités de LFI de "sortir des traités européens", ramener la retraite à 60 ans et lancer des "dépenses vertigineuses impraticables", tous points qu'Anne Hidalgo avait vivement critiqués pendant la campagne présidentielle.

Le PS avait aussi reproché à Jean-Luc Mélenchon ses critiques envers un soutien à l'Ukraine envahie par la Russie, et son rejet de l'Otan.

EELV et le PS accusés de "renier" leurs convictions 

Dès lundi, les membres de la majorité LREM ont critiqué lundi l'accord scellé entre LFI et EELV et les discussions qui se poursuivent avec le PS. Selon les marcheurs, ces signes de rapprochement avec les Insoumis actent le reniement des convictions de ces deux partis.

"Incroyable tous ces gens prétendument pétris de principes, prêts à abandonner toute conviction (...) pour une poignée de circonscriptions. Et ils veulent gouverner notre pays ?", a lancé sur Twitter le député LREM Sacha Houlié.

Incroyable tous ces gens prétendument pétris de principes, prêts à abandonner toute conviction - et notre indépendance énergétique - pour une poignée de circonscriptions. Et ils veulent gouverner notre pays ? https://t.co/FhOQokbHpW

May 2, 2022

"Ce qui attend les partis, notamment le Parti socialiste, s'ils acceptaient cette alliance, c'est tout simplement une disparition de leurs idées, et aussi une disparition de leur parti politique", a prédit sur RFI Aurore Bergé, présidente déléguée du groupe LREM à l'Assemblée nationale, alors que LFI discute toujours avec le PS et le PCF.

"Europe Écologie – Les Verts n'a désormais d'Europe plus que le nom", a estimé pour sa part Fabienne Keller, députée européenne Renew/LREM et vice-présidente d'Agir. "Pour quelques circonscriptions aux législatives, le parti renie son engagement européen historique et s'allie à un populiste europhobe", a-t-elle dénoncé sur Twitter.

Avec AFP

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Le Figaro

Covid-19, ce qu'il faut savoir cette semaine: le virus s'obstine

Camille Lestienne

Covid long, Chine paralysée... à travers le monde, la maladie persiste malgré la baisse des contaminations en France.

Bonjour,

On aurait en France tendance à l'oublier ce Covid, tout occupés que nous sommes par les élections, les tractations politiques et la guerre à nos portes. Mais pour les trois quarts des personnes ayant été hospitalisées, la maladie s'attarde. Les symptômes persistent et on parle de Covid long. En Chine où la population est peu vaccinée et l'hôpital vacillant, les autorités s'accrochent à la stratégie zéro Covid. Tant pis pour la population, éprouvée par les confinements, et l'économie mondiale, menacée par la paralysie de son fournisseur. Aux États-Unis, on fait le bilan, meurtrier, de la maladie. Le Covid y était la troisième cause de décès l'an dernier.

Bonne lecture,

Camille Lestienne, journaliste au Figaro

1. Persistance des symptômes

Une nouvelle étude britannique permet d'en savoir plus sur ce qu'on appelle communément le «Covid long», à savoir la persistance ou l'apparition de symptômes dans les trois mois après l'infection par le Sars-Cov-2, pour une durée d'au moins deux mois. Selon les chercheurs, seul un malade hospitalisé pour Covid sur quatre se sent complètement rétabli un an après avoir contracté le virus. Les facteurs de risque après hospitalisation? Être une femme, être obèse et avoir été placé sous assistance respiratoire. Les symptômes les plus fréquents sont une fatigue sévère, des douleurs musculaires, un essoufflement et des troubles du sommeil. Mais le Covid long ne touche pas que les malades ayant dû être hospitalisés. Certaines personnes souffrent de séquelles persistantes après une forme peu sévère de la maladie avec une «une maladie qui “se chronicise”», selon l'infectiologue Dominique Salmon Céron.

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Où en est l'épidémie en France? Le nombre de personnes hospitalisées avec le Covid-19 en France (et non seulement pour Covid) continue de reculer légèrement, selon les chiffres publiés mercredi par Santé publique France. Les contaminations sont en net recul. La moyenne des infections sur les sept derniers jours s'établit à 73.016 contre 94.565 il y a une semaine.

Les chiffres à retenir

  • 1658 malades en soins critiques (-9 depuis la veille)
  • 24.431 patients hospitalisés (-272 depuis la veille)
  • 67.711 nouveaux cas détectés
  • 147 décès en 24 heures à l'hôpital (145.579 morts depuis le début de l'épidémie à l'hôpital et en Ehpad)
  • 53,4 millions personnes ont un schéma vaccinal complet (79,2% de la population)
  • 41 millions de doses de rappel administrées

Source : Santé publique France au 27 avril

2. L'économie mondiale à l'épreuve du confinement chinois

De nombreuses usines de tissage et de teinture se situent dans la région de Shanghaï. Les retards de production dans cette zone vont se répercuter sur toute la chaîne, partout dans le monde.

Face à la vague Omicron, la Chine s'accroche à sa stratégie zéro Covid au détriment de la population et de l'économie du pays. Alors que le bilan des morts s'alourdit à Shanghai, les habitants confinés depuis le début du mois s'exaspèrent de la censure d'une vidéo dénonçant les conditions d'approvisionnement et le chaos des centres de quarantaine. Pékin à son tour tremble après une hausse des cas positifs. La paralysie de plusieurs grandes villes fait craindre de graves répercussions sur l'économie mondiale. «Un ralentissement prolongé en Chine aurait des retombées mondiales substantielles», a déclaré la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva. Si certains patrons espèrent une réouverture du pays, d'autres n'y croient pas. «Tout le monde est terrorisé par le Covid et le gouvernement sait que les hôpitaux ne pourront pas gérer l'afflux de cas graves, assure l'un d'entre eux. Sa priorité est la paix sociale.» En attendant, après avoir longtemps composé avec les restrictions de plus en plus flagrantes des libertés, les expatriés font leur valise. La rigidité de l'État communiste face au Covid aura fini de désillusionner les cadres et jeunes diplômés sur l'eldorado chinois. Cap sur Dubaï.

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3. Le Covid, troisième cause de décès aux États-Unis

En février, près de 60% de la population américaine avait contracté le Covid depuis le début de la pandémie, selon une étude des Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) publiée mardi. Même la vice-présidente Kamala Harris a été rattrapée par le virus. Une autre étude des CDC révélée quelques jours plus tôt fait état d'un Covid plus meurtrier encore en 2021 qu'en 2020. Plus de 415.000 Américains ont succombé après une infection au Sars-CoV-2 entre le 1er janvier et le 31 décembre 2021, contre 350.000 l'année précédente. Le virus est la troisième cause de mortalité aux États-Unis pour la deuxième année consécutive, après les maladies cardiaques et les cancers.

4. Et aussi

Danemark. Les autorités sanitaires du pays ont annoncé mardi mettre fin temporairement à la vaste campagne de vaccination anti-Covid. Une décision justifiée par la forte couverture vaccinale et des indicateurs encourageants. En attendant une probable reprise des injections à l'automne, les vaccins restent disponibles pour les non-vaccinés qui le souhaitent.

Afrique du Sud. Le pays qui connaissait ces derniers mois une accalmie, est entré dans une nouvelle vague de pandémie, a averti mardi le Centre pour l'innovation et la réponse aux épidémies (CERI). «La 5e vague est arrivée. Prenez soin de vous», a averti sur Twitter le centre de recherche génomique. Début mars, l'Afrique du Sud avait connu une période de 48 heures sans aucun décès lié au Covid, une première depuis 2020.

Nouvelle-Zélande. La Cour suprême néo-zélandaise a jugé illégales les restrictions aux frontières mises en place par le pays jusqu'en décembre dernier, estimant que le système avait privé certains citoyens du droit de rentrer chez eux durant la pandémie. L'affaire avait été amenée devant la Haute Cour de Wellington en février par un groupe militant citant en exemple le cas d'une femme empêchée de rentrer pour enterrer son fils ou d'une autre n'ayant pu assister son fils soigné pour un cancer.

Royaume-Uni. Selon une étude consacrée à l'évolution du virus chez les patients immunodéprimés, un patient britannique a été testé positif au Covid-19 pendant 505 jours (16 mois) jusqu'à sa mort. C'est le plus long cas d'infection connu. «Les patients immunodéprimés avec une infection persistante ont peu de chances de survie, et de nouvelles stratégies de traitements sont nécessaires de manière urgente pour mettre fin à leur infection», s'est alarmée Gaia Nebbia, co-autrice de l'étude.

5. Masque et passe

Depuis le 14 mars, les restrictions sanitaires liées à l'épidémie sont pour la plupart abandonnées. Cependant, masque et passe sont encore requis dans certains lieux:

Le masque reste exigé dans les transports collectifs de voyageurs et les établissements de santé. Le port du masque reste recommandé pour les personnes positives et cas contacts à risque, les personnes symptomatiques et les professionnels de santé.

Le passe sanitaire (vaccin, test négatif, certificat de rétablissement) est toujours demandé à l'entrée des hôpitaux, des maisons de retraite et des établissements pour personnes handicapées.

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6. Les réflexes à conserver

Le virus se transmet par les gouttelettes et les aérosols. Les gestes barrières détaillés par le ministère de la Santé doivent être observés pour se protéger et protéger les autres:

  • Se laver les mains régulièrement ou utiliser du gel hydroalcoolique
  • Tousser ou éternuer dans le pli de son coude
  • Utiliser des mouchoirs à usage unique
  • Eviter de se toucher le visage
  • Aérer les pièces le plus souvent possible, au minimum quelques minutes toutes les heures
  • Saluer sans serrer la main et arrêter les embrassades

7. Que faire en cas de symptômes ?

La maladie se manifeste le plus souvent par la toux, la fièvre ou la sensation de fièvre, la perte de l'odorat et du goût, la fatigue. Si après quelques jours, vous avez du mal à respirer ou êtes essoufflé, il faut contacter le 15. Les symptômes seraient plus légers avec le variant Omicron, s'apparentant à ceux d'un rhume: maux de gorge, maux de tête, écoulement nasal.

À lire aussiCovid-19 : que faut-il faire lorsqu'on est «cas contact» ?

En cas de signes de la maladie, le plus important est de se faire tester. Le test, PCR ou antigénique, reste gratuit pour les non vaccinés sur prescription médicale ou après avoir été identifié comme cas contact par l'Assurance maladie. En cas de résultat positif sur un autotest, un test PCR de confirmation est recommandé. En attendant le résultat, vous devez vous isoler et porter un masque. Dans le cas où le test est positif, l'isolement doit durer 7 jours à compter des premiers symptômes pour les personnes vaccinées, 10 jours pour les personnes non vaccinées. Il peut être rompu à respectivement J+5 ou J+7, si on dispose d'un test négatif et que l'on n'a pas de symptômes depuis 48 heures. Bon à savoir, depuis le 21 mars 2022, les cas contact n'ont plus besoin de s'isoler, vaccinés ou non.

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France24 - Monde

Haut-Karabakh : nouvelle manifestation à Erevan contre le Premier ministre Nikol Pachinian

Publié le : 02/05/2022 - 19:40

FRANCE 24 Suivre

En Arménie, plusieurs milliers de personnes se sont à nouveau réunies lundi à Erevan, après une journée de manifestation la veille, exigeant la démission du Premier ministre, Nikol Pachinian. Le chef du gouvernement est accusé par l'opposition de vouloir céder le Haut-Karabakh à l'Azerbaïdjan. 

Quelque 5 000 personnes ont manifesté à Erevan, lundi 2 mai, pour exiger la démission du Premier ministre arménien Nikol Pachinian, accusé par l'opposition de vouloir céder l'ensemble de l'enclave séparatiste du Haut-Karabakh à l'Azerbaïdjan.

"Nous lançons un mouvement de protestation populaire pour obliger Pachinian à démissionner", a déclaré à l'AFP le vice-président du Parlement et dirigeant d'opposition Ichkhan Sagatelian.

"C'est un traître, il a menti au peuple", a-t-il ajouté, accusant Nikol Pachinian, 46 ans, de vouloir céder le Haut-Karabakh, région séparatiste peuplée par une majorité d'Arméniens, à l'Azerbaïdjan. "Il n'a pas de mandat populaire pour le faire", a affirmé Ichkhan Sagatelian.

Le Haut-Karabakh, que les deux pays se disputent depuis trente ans, a fait l'objet en 2020 d'une guerre de six semaines ayant fait plus de 6 500 morts. Un cessez-le-feu négocié par la Russie est ensuite entré en vigueur.

En vertu de cet accord, l'Arménie a cédé des territoires qu'elle contrôlait depuis une première guerre victorieuse au début des années 1990, tandis qu'une une force russe de maintien de la paix a été déployée dans la région.

"La communauté internationale appelle l'Arménie à réduire ses exigences sur le Haut-Karabakh", a déclaré en avril le Premier ministre arménien devant le Parlement. Des propos que l'opposition a interprétés comme une volonté de renoncer à la totalité du territoire du Haut-Karabakh.

Ichkhan Sagatelian a prévenu que les manifestations se poursuivraient tant que Nikol Pachinian resterait au pouvoir.

"Notre peuple n'a jamais été dans un tel état dépressif"

"Nikol doit démissionner. Sa politique minable a abouti à des pertes territoriales et en vies humaines", estime un manifestant. "Notre peuple n'a jamais été dans un tel état dépressif. Nous ne voyons pas la lumière au bout du tunnel". 

Lundi matin, la circulation des transports publics a été perturbée dans la capitale arménienne, de petits groupes de manifestants ayant tenté de bloquer le centre ville. La police a brièvement interpellé des dizaines de participants.

L'Union des Journalistes, organisation de défense des médias, a critiqué les méthodes utilisées par la police, citant plusieurs exemples de journalistes couvrant les manifestations de l'opposition molestés par des policiers.

Dimanche, plusieurs milliers de personnes avaient déjà appelé à la démission de Nikol Pachinian. L'accord de cessez-le-feu conclu sous l'égide de la Russie a été considéré comme une humiliation nationale en Arménie et a donné lieu à des semaines de manifestations anti-gouvernementales.

Des pourparlers en préparation 

En septembre, le parti de Nikol Pachinian, le Contrat civil, a gagné les élections législatives anticipées convoquées à la suite de ces manifestations.

En avril, l'Arménie et l'Azerbaïdjan ont annoncé s'engager dans des préparatifs de pourparlers de paix pour résoudre le conflit, dans le cadre d'une rencontre organisée à Bruxelles entre Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, sous la médiation du président du Conseil européen, Charles Michel.

Les ministres arménien et azerbaïdjanais des Affaires étrangères ont ensuite été chargés par de "commencer les préparatifs aux pourparlers de paix entre les deux pays".

Bakou a présenté mi-mars ses propositions pour un accord de paix qui prévoit la reconnaissance mutuelle par les deux parties de leur intégralité territoriale – ce qui signifierait, pour Erevan, la reconnaissance de la souveraineté de l'Azerbaïdjan sur le Haut-Karabakh.

Avec AFP

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La Turquie et l'Arménie ont discuté d'une normalisation de leurs relations

Arménie : le président Armen Sarkissian annonce sa démission

Haut-Karabakh : la Russie accuse l'Azerbaïdjan d'avoir violé le cessez-le-feu, Bakou dément

L'Humanité

Cinq ans de plus, une catastrophe annoncée

Chronique

Christophe Prudhomme

La réélection d’Emmanuel Macron, c’est la poursuite annoncée d’une politique de destruction de notre système de santé et de protection sociale : une aggravation des difficultés pour trouver un médecin traitant, un accès aux spécialistes en payant des dépassements d’honoraires difficilement supportables, une accélération de la fermeture des services d’urgences, des maternités et des services de chirurgie dans les hôpitaux publics… Ce sont aussi des assurances-maladie complémentaires de plus en plus chères ! Un coût mensuel à charge des familles de 3 000 euros par mois dans les Ehpad privés lucratifs pour des prises en charge très dégradées… Le recours à des cabinets type McKinsey pour définir notre politique de santé, le soutien à l’industrie pharmaceutique par le biais de subventions sans aucune contrepartie ou l’achat de médicaments à des prix très élevés dans l’opacité la plus complète, la fermeture accélérée d’hôpitaux publics alors que les cliniques privées bénéficient d’aides financières pour se restructurer…

Par ailleurs, les personnels de santé accepteront-ils plus longtemps d’être maltraités et méprisés ? Alors que différentes enquêtes d’opinion montrent clairement que, pour la majorité des Français, la santé et la protection sociale ne doivent pas relever du secteur marchand, la logique des libéraux dont Emmanuel Macron est un fidèle serviteur est toujours la même : il s’agit d’organiser la dégradation du service public pour que les alternatives privées apparaissent comme la seule solution.

Il est ainsi clair que cinq ans de plus sans aucun contre-­pouvoir nous mènent tout droit vers une catastrophe avec un service public minimal pour la majorité de la population, qui n’aura pas les moyens de se payer des assurances de bon niveau, et un secteur privé très coûteux pour les autres, mais très lucratif pour les investisseurs. Les conséquences seront un renoncement aux soins pour une frange importante de la population et une dégradation des conditions de travail pour les personnels de santé sous la coupe d’entreprises dont l’objectif ne sera jamais de leur offrir les meilleures conditions de travail pour eux-mêmes et pour leurs patients, mais de dégager les marges bénéficiaires les plus importantes. C’est pourquoi l’intérêt conjoint tant des professionnels que des assurés sociaux est de stopper cette politique en élisant des députés qui se prononceront clairement pour un service de santé entièrement public avec une Sécurité sociale à 100 %.

Le billet du Dr Christophe PrudhommePrésidentielle 2022Emmanuel Macronsystème de santé
L'Humanité

Simon Vasseur, « manip radio » sous les radars

Un jour avec

Cet expert en radiologie, au front face au Covid, puis privé de prime et de revalorisation, se bat pour la reconnaissance de sa profession aux côtés des soignants.

Cécile Rousseau

Soignant au même titre qu’un infirmier. D’emblée, Simon Vasseur, manipulateur en électroradiologie médicale (Meem) aux urgences de Roubaix (Nord), rappelle le rôle-clé de sa profession. « Quand vous mettez le pied dans un hôpital, il y a de grandes chances que vous passiez à un moment entre nos mains. Nous sommes à la confluence de beaucoup de disciplines et au cœur des échanges d’informations au sein d’un groupement hospitalier de territoire (GHT). » S’il monte au créneau, c’est que son métier passe allègrement sous les radars. Une invisibilisation qui se retrouve au sein même du système de santé. « Les autres personnels ne savent pas ce que nous faisons, à tel point que, quand le journal interne du centre hospitalier a fait un reportage sur nous, d’autres collègues nous ont interpellés : “On ne pensait pas que vous piquiez les malades pour poser des perfusions.” Nous avons zéro reconnaissance », déplore Simon.

« on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables »

Lassés d’être considérés comme de simples techniciens juste bons à appuyer sur un bouton, les « manips radio » de toute la France ont envoyé plus de 5 000 courriers au ministère de la Santé, aux députés et aux sénateurs. Le 15 mars, ils sont repartis, à l’appel de la CGT, sous les fenêtres d’Olivier Véran pour exiger la prise en compte de leurs revendications. Une grève qui s’inscrit dans la continuité des mobilisations de 2019 stoppées par la pandémie. « La réponse a été : non à tout. On nous a rétorqué que nous n’avions rien de commun avec les infirmiers. Je n’ai pas du tout apprécié. C’était dénigrant », tacle le secrétaire adjoint de la CGT de l’hôpital.

Manip radio de père en fils, Simon, 38 ans, a démarré sa carrière par un job d’été, avant d’en faire l’activité d’une vie. Remonté quand il s’agit de défendre sa vocation, le Ch’ti ne tarit pas d’éloges sur son métier : « L’imagerie 3D, c’est hyperintéressant, les technologies évoluent tout le temps. Travailler de nuit aux urgences, c’est aussi super enrichissant ! On ne sait jamais ce qui va se passer : on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables. »

Depuis deux ans, les clichés des poumons et du thorax se sont enchaînés à un rythme effréné. Tous les matins, un spécialiste des rayons X et un aide-manipulateur se baladent avec leur appareil portatif en réanimation, en soins intensifs et en cardiologie pour radiographier les malades non transportables, dont ceux du Covid. Mais ces allers-retours incessants ont leurs limites. « Les radios au lit se sont banalisées. Les médecins ont gardé l’habitude de nous faire déplacer, observe Simon. Une fois, nous sommes arrivés dans une chambre pour un cliché pulmonaire et le patient était descendu en bas pour fumer… Pendant ce temps-là, aux urgences, il n’y a qu’un collègue et des personnes avec des fractures attendent leur tour. »

Après 18 h 30, un seul manipulateur radio reste sur place avec possibilité d’appeler une astreinte. « C’est hélas souvent le rush à cette heure-là, avec beaucoup d’entrées de patients », note ce père de trois enfants. Durant le premier confinement, les « manips » des urgences avaient bénéficié d’un renfort, envolé depuis. À Roubaix, sept recrutements de jeunes ont donné un peu d’air, mais l’effectif n’est toujours pas complet. Comme le confirme une enquête de l’inspection générale des affaires sociales, en 2021, l’attractivité du métier, classé en catégorie A de la fonction publique, affiche un encéphalogramme plat.

en résistance contre la privatisation rampante

La discrimination face aux rémunérations n’aide pas à embaucher. La prime Veil de 90 euros brut par mois leur échappe au motif qu’ils ne seraient pas assez soignants. « Nous ne sommes pas juste derrière un écran. Nous injectons du produit de contraste iodé pour le scanner, nous posons des cathéters, nous rassurons aussi les malades claustrophobes avant qu’ils aillent passer des IRM. Normalement, nous n’interprétons pas les images, mais quand le médecin senior laisse son externe s’occuper des examens, ils n’hésitent pas à solliciter notre avis », liste le diplômé depuis 2006. La prime Buzyn, ou indemnité forfaitaire de risque, leur passe souvent sous le nez car il faut rester au moins 50 % du temps aux urgences pour la toucher. « Nous circulons beaucoup et le scanner n’est pas dans le service, tout comme le coronarographe. Cette situation est totalement ubuesque », tance-t-il.

Présent sur tous les fronts, Simon Vasseur est entré en résistance contre la privatisation rampante de l’imagerie médicale depuis la tarification à l’activité. À Roubaix comme dans de nombreuses structures, elle gagne toujours plus de terrain. Sur trois scanners, un est dédié à l’hôpital public et deux autres principalement au secteur privé : « Pendant la pandémie, un de ces deux scanners était réquisitionné. Mais c’est fini. Ils sont redevenus comme avant, des machines à cash pour répondre aux impératifs de rentabilité. »

ségur de la santéSalaires et pouvoir d'achatHôpital public
France24 - Monde

O'Sullivan champion du monde de snooker pour la septième fois

Publié le : 02/05/2022 - 23:14Modifié le : 02/05/2022 - 23:12

Sheffield (Royaume-Uni) (AFP) – Le Britannique Ronnie O'Sullivan a remporté lundi à Sheffield son septième titre de champion du monde de snooker, égalant le record et inscrivant un peu plus son nom dans l'histoire de ce sport très populaire au Royaume-Uni.

Le joueur de 46 ans rejoint Stephen Hendry, également septuple champion du monde, au palmarès des joueurs de snooker - variante du billard - ayant remporté le plus de titres mondiaux dans l'ère moderne.

En finale, Ronnie "Rocket" O'Sullivan, a battu 18-13 Judd Trump, champion du monde en 2019, qui l'a qualifié de "meilleur joueur de tous les temps" après la rencontre.

© 2022 AFP

Le Figaro

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L'Humanité

Vers un effondrement de l’hôpital public

Chronique

Christophe Prudhomme

Les personnels de santé alertent depuis des années sur la dégradation de l’hôpital public sans être entendus. Les quelques mesures prises dans le cadre du Ségur de la santé sont très loin d’être à la hauteur des besoins et la situation continue de s’aggraver, comme le montrent des exemples récents. Les urgences du centre hospitalier régional d’Orléans ont été obligées de fermer du fait d’une cascade d’arrêts de travail d’un personnel en épuisement professionnel. Plus grave, à Strasbourg, un homme est mort sur un brancard aux urgences après douze heures d’attente sans surveillance.

Ce nouveau drame s’ajoute à tous ceux qui ne sont pas forcément médiatisés, mais qui surviennent malheureusement trop fréquemment. Il faut aussi insister sur les milliers de lits fermés par manque de personnel. Et tout cela n’a rien à voir avec l’épidémie de Covid, qui n’a été que le révélateur de la grande misère de nos hôpitaux. Ce ne sont plus de petits établissements qui craquent aujourd’hui mais les plus grands hôpitaux français. C’est la résultante des politiques menées avec constance ces dernières années par les différents gouvernements, associant réduction du nombre de personnel formé, tant au niveau médical que paramédical, et étranglement financier, se traduisant par des fermetures massives de lits.

Ce qui est particulièrement révoltant sont les mensonges proférés par les différents ministres et présidents de la République depuis maintenant plusieurs décennies. Tous nous expliquant qu’il fallait privilégier le maintien à domicile des personnes âgées, les prises en charge ambulatoires, en stigmatisant les patients qui « viendraient pour rien aux urgences », alors qu’ils ont laissé aussi se dégrader la médecine de ville, avec un nombre de généralistes très insuffisant, mal répartis sur le territoire et avec un mode d’exercice libéral ne répondant plus aux besoins de la population.

Les conséquences sont aujourd’hui dramatiques pour la population, qui n’arrive plus à se soigner correctement, sauf pour ceux qui peuvent se permettre de payer de très importants dépassements d’honoraires pour accéder à des circuits privilégiés de prise en charge. Pour stopper cette casse organisée de notre système de santé, dont l’objectif est d’aller vers un système à l’américaine piloté par le secteur marchand, nous avons besoin d’un changement politique radical. Nos hôpitaux et plus globalement notre système de santé ne résisteront pas à cinq nouvelles années de poursuite et d’accélération des politiques libérales destructrices des services publics et de notre système de protection sociale solidaire.

Le billet du Dr Christophe PrudhommeSantéHôpital publicségur de la santé
France24 - World

Draft opinion suggests US Supreme Court set to strike down abortion rights, Politico reports

Issued on: 03/05/2022 - 04:06

NEWS WIRES

The Supreme Court may be poised to strike down the right to abortion in the United States, US media reported Monday, citing a leaked draft of a majority opinion that would represent a staggering blow to women’s rights.

The draft, obtained by Politico, was written by Justice Samuel Alito and has been circulated inside the conservative-dominated court, the news outlet reported.

The draft opinion calls the landmark 1973 Roe v Wade decision enshrining the right to abortion “egregiously wrong from the start.”

“We hold that Roe and Casey must be overruled,” Alito writes in the document, labeled as the “Opinion of the Court” and published on Politico’s website. “It is time to heed the Constitution and return the issue of abortion to the people’s elected representatives.”

Reproductive rights have been increasingly under threat in the United States in recent months as states have moved to tighten restrictions.

Right-wing politicians have launched an assault on abortion, with Democrats, led by President Joe Biden, fighting back to protect access to the procedure.

In December, hearing oral arguments about a Mississippi law that would ban most abortions after 15 weeks, the Supreme Court’s conservative majority appeared inclined to not only uphold the law but to toss out Roe v. Wade.

The nine-member court, dominated by conservatives following the nomination of three justices by former president Donald Trump, is expected to issue a decision in the Mississippi case by June.

Politico stressed that the document it obtained is a  draft and opinions could change until then.

The Guttmacher Institute, a pro-choice research group, has said that 26 states are “certain or likely” to ban abortion if the Roe is overturned.

(AFP)

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In landmark ruling, Colombia legalises abortion up to 24 weeks of pregnancy

#The 51%

Abortion rights in America: Will Roe v. Wade be overturned?

US Supreme Court deals another blow to opponents of Texas abortion law

Le Figaro

Ukraine : des dauphins dressés par les Russes pour la guerre repérés dans le port de Sébastopol ?

Hugues Maillot

FOCUS - La société de technologie spatiale Maxar a diffusé des images satellites montrant ce qu'elle présente comme des enclos de dauphins, entraînés pour protéger les navires du port de Crimée.

Des dauphins ont-ils été appelés en renfort pour protéger le port de Sébastopol ? La semaine dernière, la société de technologie spatiale américaine Maxar a envoyé à plusieurs médias anglo-saxons des images satellites analysées avec l'aide de l'US Naval Institute. Ces documents apporteraient la preuve que deux enclos de dauphins ont été déployés vers ce port de Crimée donnant sur la mer Noire en février, avant le déclenchement de l'«opération militaire spéciale» russe en Ukraine. D'après le spécialiste des questions navales H.I. Sutton, interrogé par NBC News, ces mammifères marins auraient été entraînés pour empêcher d'éventuels plongeurs ukrainiens de saboter des navires de guerre.

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Hors de portée des missiles ukrainiens, le port de Sébastopol représente la base navale la plus importante de la marine russe en mer Noire. Stratégiquement primordiale, elle abrite le quartier général de la flotte russe sur la péninsule de Crimée et plusieurs bâtiments de haute valeur depuis son annexion en 2014. Après la perte symboliquement coûteuse du navire amiral Moskva , la présence de dauphins aguerris pourrait démontrer la volonté de la part de la Russie de mieux protéger ses bâtiments de potentielles attaques sous-marines.

Déminage, espionnage... et attaque ?

Dans un mail envoyé à NBC News, H.I. Sutton a indiqué que les dauphins étaient «le mammifère marin le plus indiqué» pour protéger une base navale. Ces animaux, dotés d'une intelligence remarquable, sont formés pour plusieurs types de missions. Contre les mines de fond ou les mines amarrées d'abord. Une caméra attachée au mammifère permettrait par exemple aux démineurs de repérer les pièges et de les observer, avant d'envoyer une équipe pour les désamorcer, indique l'expert sur son site. Ils pourraient également être marquées à l'aide de bouées. Mais les dauphins sont également capables de mener de véritables missions de renseignement. Équipés d'une caméra, ils peuvent parfaitement être envoyés dans des zones sous-marines sensibles pour espionner des infrastructures ou du matériel. Leur furtivité est un atout non négligeable dans ce genre de situation.

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Les dauphins et autres mammifères marins pourraient aussi être utilisés pour récupérer des objets au fond de la mer, comme des missiles après essais, ou les marquer afin qu'une équipe s'en charge, estime H.I. Sutton. La dernière hypothèse est la moins probable : les animaux marins entraînés pourraient être utilisés comme arme offensive. Il n'est ainsi pas rare d'entendre que des dauphins ont été formés pour accrocher des mines sous la coque des navires ennemis ou qu'ils peuvent même être équipés d'une arme, accrochée au niveau de leur tête. Mais en raison de «la difficulté évidente pour un dauphin de différencier un ami d'un ennemi, ce scénario n'est pas crédible», affirme H.I. Sutton.

Le dressage de mammifères marins, une vieille tradition russe

Quelle que soit la mission dévolue aux dauphins de Sébastopol, les deux enclos repérés par la société Maxar étaient probablement les mêmes que ceux déployés en 2018 dans les profondeurs de la base navale russe de Tartous, en Syrie, note l'expert. Déjà à cette époque, les troupes du Kremlin utilisaient ces animaux pour repérer les plongeurs ennemis, récupérer des objets au fond de la mer et effectuer des opérations de renseignement. Dès la période soviétique, Moscou utilisait la base navale de Sébastopol pour entraîner des dauphins à dépister les mines, mais aussi à poser des explosifs sur les coques des navires ennemis, rappelait le Moscow Times en 2014. À la chute de l'URSS, ces mammifères guerriers avaient été reconvertis et utilisés pour leurs bienfaits thérapeutiques auprès d'enfants malades.

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Après l'annexion de la Crimée en 2014, les Russes avaient relancé l'entraînement militaire de dauphins. Ils ont également réinvesti plus largement dans des programmes de mammifères marins, comme le note l'analyste H.I. Sutton dans un article paru sur le site spécialisé USNI News. Ainsi, dans l'Arctique, la Flotte du Nord aurait entraîné des phoques et des bélugas, plus résistants au froid que les dauphins, grâce à leurs épaisses couches de graisse. En 2019, un béluga étrangement apprivoisé s'était approché de bateaux de pêche norvégiens, équipé d'un harnais. La mention «équipement de Saint-Pétersbourg» avait été découverte à l'intérieur. À l’époque, des scientifiques avaient estimé que le mammifère pourrait venir de la base navale russe de Murmansk.

Des dauphins utilisés au Vietnam et en Irak par l'armée américaine

La Russie n'est pas la seule nation à travailler sur des programmes de mammifères marins dressés pour la guerre. Et pour cause, les capacités de plongée en eaux profondes des dauphins, ainsi que leur système de communication par sonar, sont plus efficaces et perfectionnées que la plupart des outils contemporains. Israël, la Corée du Nord, mais surtout les États-Unis l'ont bien compris. Depuis les années 1960, la marine américaine forme ainsi des dauphins, des bélugas, otaries et même des phoques pour se prémunir des menaces sous-marines, selon le Washington Post . Le programme de formation des mammifères marins de l'US Navy, basé à San Diego, a été déclassifié au début des années 1990 face aux injonctions des associations de défense des animaux, persuadées qu'ils étaient utilisés comme des armes offensives.

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En réalité, les mammifères marins sont surtout entraînés pour détecter et marquer l'emplacement de mines sous-marines grâce à leur écholocalisation naturelle. Ils ont été mis à contribution dans ce but au Vietnam, et plus récemment pendant la guerre d'Irak. En mars 2003, des dauphins entraînés ont par exemple été déployés dans le port d'Umm Qasr, dans le sud du pays, alors que des convois humanitaires allaient arriver par la mer, indiquait NBC News à l'époque. Si la ville avait été sécurisée, les fonds marins étaient encore jonchés de mines que les plongeurs ne parvenaient pas à détecter. Envoyés par avion depuis Bahreïn, des dauphins de l'Atlantique avaient identifié et marqué près de 100 mines, rendant le port de nouveau utilisable.

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Cette violation intervient alors que les autorités suédoises réfléchissent à une éventuelle candidature à l'Otan suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

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Le Figaro

Donald Trump pensait à «tirer dans les jambes» de manifestants, selon l'ex-chef du Pentagone

Dans un livre à paraître, l'ancien ministre de la Défense américain Mark Esper relate un échange avec l'ex-président américain lors des manifestations antiracistes de 2020.

Le président Donald Trump avait évoqué la possibilité de «tirer dans les jambes» de protestataires rassemblés autour de la Maison Blanche lors des manifestations antiracistes de 2020, selon un livre à paraître de son ancien ministre de la Défense américain Mark Esper.

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Dans des extraits obtenus par Axios et publiés lundi, l'ancien chef du Pentagone entre juillet 2019 et novembre 2020 rapporte qu'en marge de manifestations antiracistes en juin 2020, le président, très irrité, aurait lancé dans le Bureau ovale : «Vous ne pouvez pas simplement leur tirer dessus? Tirez-leur dans les jambes ou quelque chose».

Contexte «surréaliste»

Le 1er juin 2020, les alentours de la Maison Blanche avaient été le théâtre de manifestations agitées, faisant suite à la mort quelques jours plus tôt de l'Afro-Américain George Floyd, tué par un policier à Minneapolis dans le nord des États-Unis.

Le contexte, selon Mark Esper, était «surréaliste», écrit-il dans ses mémoires à paraître le 10 mai aux États-Unis, et intitulés «A Sacred Oath». «La bonne nouvelle : ce n'a pas été une décision difficile» de ne pas suivre l'idée lancée par le président républicain, poursuit-il. «La mauvaise : je devais faire en sorte que Trump fasse machine arrière sans créer le bazar que je cherchais à éviter».

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Dans un livre paru en août 2021, le journaliste Michael Bender avait déjà rapporté que le milliardaire s'était exclamé à plusieurs reprises : «Tirez-leur dessus», en marge de ces mêmes rassemblements. Devant des images de répression des manifestants, Donald Trump aurait également lancé : «C'est comme ça que vous devez vous occuper de ces gens. Fracassez-leur le crâne!».

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L'émission de débats la plus regardée de Russie a présenté, infographie à l'appui, le temps théorique de vol d'un missile Sarmat entre l'enclave de Kaliningrad et les principales capitales européennes.

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Émeutes en Suède : l'intégration des immigrés est un échec, selon la première ministre

La social-démocrate Magdalena Andersson a annoncé jeudi une série de mesures visant à endiguer la criminalité, qui est selon elle une conséquence de la «faiblesse» de l'État régalien alors que le pays est confronté à une immigration de masse.

Les clés pour comprendre la Suède, victime de son laxisme migratoire

DÉCRYPTAGE - Naguère paisible et prospère, le royaume scandinave est aujourd’hui secoué par des troubles ethnico-religieux: le résultat de vingt ans d’une politique migratoire «généreuse et bienveillante» jusqu’à l’absurde.

France24 - World

In devastated Mariupol, a daily struggle to survive

Issued on: 03/05/2022 - 04:04Modified: 03/05/2022 - 04:03

Mariupol (Ukraine) (AFP) – In another life, not so long ago, Inna was a hairdresser. Now she spends her days chasing down food and water, in a struggle to simply survive in the Russian-held Ukrainian city of Mariupol.

"You run to find a water distribution point. After, to where they are handing out bread. Then you line up to get rations," said the 50-year-old, holding two empty water cans.

"You run all the time."

After a weeks-long siege, Russian and pro-Moscow separatist forces took almost complete control of Mariupol in southeastern Ukraine in mid-April.

The city is now largely calm, AFP journalists saw on a recent press tour organised by Russian forces, apart from the muffled rumble of explosions coming from the direction of the Azovstal steel plant, the last holdout of Ukrainian forces.

After living for weeks in underground shelters or shut in at home, Mariupol's residents are emerging to find their once-vibrant port city a devastated ruin.

In one eastern district, none of the nine-storey Soviet-era apartment blocks lining the streets are intact. The buildings' facades are charred and torn apart by shelling, and some have collapsed entirely.

Shops have been looted and several freshly dug graves can be seen in the grassy alley that runs in the middle of a boulevard.

There is no running water, no electricity, no gas, no mobile network and no internet -- daily life is now dominated by the hunt for the most basic of essentials.

On the day AFP was in the city, separatist authorities organised aid distribution in front of the pockmarked walls and shattered windows of a local school.

'We don't live, we survive'

Some 200 people massed behind a military truck as volunteers handed out food packages -- pasta, oil, some preserves -- marked with the letter "Z" that symbolises support for Russia's military campaign in Ukraine. Not far away, two tanker trucks distributed drinkable water.

An old man with narrowed eyes pushed a rickety pram filled to the brim with cans and parcels.

Residents gathered in front of a building at improvised gas stoves heating pots and teapots, the acrid smell rising into the air. Beside them, clothes were steeping in two big blue barrels turned into makeshift washing machines.

"We don't live, we survive," said Irina, a 30-year-old video game designer lost inside a grey sweatshirt, the little face of a Yorkshire Terrier sticking out from her backpack.

Many residents of the city -- home to about 450,000 people before the conflict -- fled as Russian forces advanced.

It is unclear how many remain but those left behind now see little hope of being able to leave.

"I would like to go, but where?" asked Kristina Burdiuk, a 25-year-old pharmacist heading home with her two young girls, each hugging a large loaf of bread to her chest.

"There is nothing left" elsewhere in Ukraine, she said, and "there are already so many" Ukrainians in Poland. Russia, she said simply, is not an option.

Burdiuk said she saw cars carrying families riddled with bullets when they tried to escape the city at the start of the siege. She does not know who shot them.

So she prefers to stay in Mariupol, with her husband, mother and grandmother. She plans to take up offers of work from the new authorities, clearing up rubble, removing bodies or helping with demining -- the salary now paid in Russian rubles.

"I am ready to do anything," she said.

Anger and frustration

Irina, the video game designer, said she cannot work without the internet or phone lines and -- far worse -- cannot reach her loved ones outside the city.

She worries about her twin sister who, the last she heard, was in the capital Kyiv.

Her only sources of information are a pro-Russian channel she can hear on a neighbour's battery-powered radio, or the rumours that spread among neighbours.

The lack of reliable news and continued uncertainty have left the city boiling with anger and frustration.

During the aid distribution, a woman of around 60 began questioning an official and soon a group formed around him.

"When will we get our pensions? When will the schools re-open? What about the shops?" they asked.

"We are doing our best," said the official, dressed in a camouflage uniform and military cap. "The priority is to ensure security and clean up."

Despite the presence of several armed soldiers, a young man exploded: "We asked you concrete questions, give us concrete answers!"

As she prepared to head home from the aid distribution point with food and water, Irina wanted to believe "the worst is over".

She hopes she can "hold on a few more weeks, a few months, until the situation gets better."

Most of all, she wants communications restored so she can reach out to her twin.

"I want to tell her: 'I am alive, your sister is alive.'"

© 2022 AFP

Le Monde

L’intrigante hausse de la mortalité infantile en France

Depuis une dizaine d’années, les morts de nourrissons de moins de 1 an augmentent au rythme de 0,04 mort pour 1 000 naissances vivantes par an sans que les causes en soient clairement identifiées.

Autrefois fréquentes, les morts de nourrissons sont associées, dans l’imaginaire collectif, à une époque désormais lointaine, celle de l’après-guerre. Au cours des dernières années, le taux de mortalité infantile est devenu un marqueur de développement des nations.

Depuis le début du XXe siècle, il a continûment baissé en France, cédant seulement en 1914-1918 et en 1939-1945 aux soubresauts de la guerre. Mais cette décrue a cessé depuis une dizaine d’années, pour la première fois en temps de paix.

Cette nouvelle tendance à la hausse, discrète, était passée sous les radars des rapports démographiques. Mais une étude publiée début mars dans la revue scientifique The Lancet a établi un constat inquiétant : après une baisse rapide du taux de mortalité infantile jusqu’en 2005, la tendance se ralentit pour augmenter à partir de 2012, à un rythme de 0,04 mort pour 1 000 naissances vivantes par an. Selon les données Eurostat, la France occupe la 25e place en Europe en la matière, avec 3,8 morts pour 1 000 naissances vivantes en 2019. Loin derrière la Suède, la Finlande, la Norvège (2,1) ou, plus proche de nous, l’Italie (2,4).

A partir des données de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), l’équipe de chercheurs français, pour la plupart du Centre de recherche en épidémiologie et statistiques (Cress, Inserm-Université de Paris), a analysé des séries chronologiques en France entre 2001 et 2019. Résultat : sur la période, 53 077 enfants n’ont pas vécu plus d’une année.

Comment la Seine-Saint-Denis se mobilise contre la mortalité infantile

Presque la moitié de ces morts (47,8 %) sont survenues pendant la période néonatale précoce, c’est-à-dire la première semaine de vie, en grande partie le premier jour (24,4 %). Les autres décès se répartissent entre la période néonatale tardive, c’est-à-dire le premier mois (20,8 %), et la période postnéonatale (31,8 %). Si elle est identifiable à tous les stades, la hausse est plus particulièrement marquée la première semaine de vie.

« Situation déjà connue »

« On ne fait que confirmer une situation qui était déjà connue ; ces chiffres, tout le monde peut les avoir depuis dix ans », relève Martin Chalumeau, pédiatre et épidémiologiste à l’hôpital Necker-enfants malades, qui a coécrit l’étude. En juin 2018, un focus de l’Insee alertait déjà sur le fait que, après des décennies de baisse, la mortalité infantile était devenue stable en 2005. La date précise à partir de laquelle la tendance est partie à la hausse n’est pas précisément connue, mais elle se situerait aux alentours de 2012, selon la méthode statistique utilisée par l’équipe de Martin Chalumeau.

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Le Figaro

Philippe d’Iribarne: «Aux sources de la dissociation des droites»

TRIBUNE - Dans un texte d’une parfaite clarté, le grand sociologue explique pourquoi la droite classique, qui faisait coexister trois sensibilités différentes, s’est disloquée sous nos yeux.

X-Mines, directeur de recherche émérite au CNRS, Philippe d’Iribarne a bâti une œuvre consacrée à la spécificité de chaque culture nationale et au système de valeurs de ses citoyens. Plusieurs de ses ouvrages - «La Logique de l’honneur. Gestion des entreprises et traditions nationales» (Seuil, 1989) et «L’Étrangeté française» (Seuil, 2006)- sont des classiques. Parmi ses livres les plus récents, signalons un essai très remarqué: «Islamophobie. Intoxication idéologique» (Albin Michel, 2019).

L’effondrement brutal, à l’occasion de l’élection présidentielle, du parti Les Républicains, succédant à celle du Parti socialiste en 2017, intrigue, tout comme la recomposition des forces politiques qui est en cours. Il est tentant de s’en tenir, pour expliquer ces phénomènes, à des questions de personnes, aux prestations de Valérie Pécresse au cours de sa campagne ou à l’habileté avec laquelle Emmanuel Macron a siphonné sa droite après sa gauche. Mais la transformation du paysage politique met en jeu des phénomènes beaucoup plus profonds.

Concernant le parti Les Républicains il paraît fort utile, pour la comprendre, de partir de l’analyse classique de René Rémond, opposant trois droites, respectivement légitimiste, orléaniste et bonapartiste, et de considérer le bouleversement des conditions de leur alliance séculaire.

La droite légitimiste est attachée à la France éternelle, à la continuité d’une histoire au-delà des régimes politiques qui se succèdent, à un patrimoine à la fois matériel et symbolique, à des traditions ancrées dans une mémoire longue. Imprégnée de culture catholique, elle défend la famille dans sa forme classique. La droite orléaniste privilégie le dynamisme économique et la possibilité pour ceux qui en ont le goût et les capacités de s’enrichir sans subir trop de contraintes de l’État ni souffrir des «partageux». La droite bonapartiste croit à la grandeur de la nation et de l’État, à la République, au rayonnement de la France, à sa place dans le concert des puissances, à l’excellence scolaire et à la méritocratie.

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Depuis le XIX siècle, ces trois droites n’ont jamais eu une grande estime, voire ont eu un certain mépris, les unes pour les autres. Mais elles ont longtemps eu un intérêt puissant à s’allier pour conquérir le pouvoir et gouverner. Elles n’avaient pas de mal à s’entendre sur la nature de l’ordre que toutes trois voulaient construire. Certes, la droite orléaniste était libérale tant qu’il s’agissait du fonctionnement interne de l’économie, mais elle comptait sur un État fort pour mener des politiques protectionnistes et pour accorder des concessions à des monopoles privés ainsi mis à l’abri de la concurrence.

Elle s’accordait donc avec la droite bonapartiste pour défendre l’État. Par ailleurs elle comptait, non sans cynisme, sur le respect d’un ordre moral par le petit peuple pour fournir aux entreprises une main-d’œuvre disciplinée et assurer l’ordre dans la rue. À ce titre elle avait de bonnes raisons de s’entendre avec la droite légitimiste qui promouvait un tel ordre. Et si cette dernière, comme la droite bonapartiste, trouvait la droite orléaniste attachée à des idéaux bien mesquins, elle avait besoin de son alliance pour accéder au pouvoir.

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Avec l’avènement de la construction européenne et le développement d’un libre-échange à l’échelle de la planète, cette alliance est devenue problématique. Certes, les diverses droites sont toujours attachées à l’idée d’ordre, mais elles ont des conceptions de plus en plus radicalement différentes de quel type d’ordre. Pour la droite orléaniste il ne s’agit plus d’un ordre national, fondé sur un État fort, la souveraineté du peuple et un ordre moral. Elle compte sur un ordre méta-national fondé sur un droit qui encadre des rapports librement conclus entre les acteurs économiques et sur une justice qui veille au respect de ces accords. L’Europe est essentielle pour elle, dans sa capacité de négocier de puissance à puissance l’organisation de l’économie internationale. Pour cette droite orléaniste, les autres droites, qui non seulement ne sont pas attachées à l’édification d’un ordre supranational mais cherchent même à l’affaiblir au nom de la souveraineté du peuple dans le cadre d’États-nations, ne sont plus des partenaires naturels.

Si l’alliance des trois droites a encore paru solide au temps du général de Gaulle et même de Georges Pompidou, avec une alliance dominante entre les droites bonapartiste et légitimiste, la droite orléaniste s’est fortement affirmée au cours du septennat de Valéry Giscard d’Estaing. Des formes multiples d’association entre les diverses droites sont apparues avec Jacques Chirac, puis Nicolas Sarkozy. Celui-ci a tenté une synthèse qui a suscité moult débat entre le «travailler plus pour gagner plus» orléaniste d’un côté et «l’identité française» légitimiste de l’autre.

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Et la haute figure du Général, sorte de statue du commandeur, rendait difficile à l’intérieur de la droite l’émergence d’un champion décomplexé de la seule droite orléaniste. Le succès de François Fillon lors de la primaire des Républicains en 2017 a encore montré les limites de l’emprise de cette droite sur le parti. Elle restait engluée dans une famille où elle se sentait mal.

Pour elle, la sortie de ce marasme est enfin venue en 2017, mais de l’extérieur de la droite. La gauche avait bougé elle aussi. Une nouvelle gauche était progressivement apparue, là encore non sans rapports avec l’émergence de l’Union européenne et la montée, alimentée par l’échec des régimes communistes, de la croyance dans les vertus d’une économie de marché. Michel Rocard, puis Lionel Jospin, ont hautement affirmé que le progrès social est étroitement dépendant du progrès économique, et que celui-ci exige un large respect des disciplines du marché. Le règne de François Mitterrand a été une grande époque de dérégulation financière.

Une esquisse d’alliance de cette gauche avec la droite orléaniste s’est même produite en 2008 avec la participation d’une partie des socialistes à la ratification par voie parlementaire du traité de Lisbonne, après le succès du non au référendum portant sur le projet de traité constitutionnel européen de 2005. Ce mouvement, favorable au libéralisme économique, s’est radicalisé sous François Hollande, avec la grande étape de la loi El Khomri, visant à soumettre plus étroitement le sort des travailleurs aux exigences de compétitivité des entreprises. Pendant ce temps, une nouvelle conception de ce que veut dire être à gauche a émergé, avec l’avènement d’une gauche diversitaire, attachée à la défense de toutes les «minorités», homosexuel, immigrés, etc. Le mariage pour tous a été la grande réalisation du quinquennat Hollande.

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Ces évolutions ont ouvert la voie à une recomposition politique radicale. La droite orléaniste et la gauche diversitaire ont en fait beaucoup en commun, mis à part les labels traditionnels de droite et de gauche, avec de solides raisons de faire cause commune. Elles sont marquées par le même ethos, c’est-à-dire la même attitude générale devant l’existence. Pour l’une et l’autre il est malvenu de trop prêter attention à ce qui différencie les humains, l’une parce que, croit-elle, la question n’est pas pertinente quand il s’agit d’acheter et de vendre, l’autre parce que cela ouvre la porte aux discriminations.

Certes les priorités des deux courants diffèrent, mais elles ne se heurtent pas. Ainsi, les questions concernant l’avortement et la fin de vie laissent froid la droite orléaniste alors qu’elles sont très sensibles pour la droite légitimiste. De plus, les deux courants ignorent l’attachement à une patrie chère aux droites légitimiste et bonapartiste. La droite orléaniste trouve cet attachement vieux jeu, à la limite du ridicule, et la gauche diversitaire y voit un obstacle à l’avènement d’une société pleinement inclusive. De même l’un et l’autre se rejoignent pour regarder la puissance de l’État comme une menace pour les libertés. Ils ont tout pour s’entendre.

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C’est dans ce contexte qu’est apparue, avec Emmanuel Macron, une nouvelle offre politique répondant enfin aux attentes de la droite orléaniste, tout en y ajoutant une touche de gauche diversitaire. Emmanuel Macron est un parfait représentant d’une vraie droite orléaniste. C’est la France qui gagne qui l’intéresse et qu’il veut soutenir. Il n’a pas craint, au début de son premier quinquennat, d’affirmer que les chômeurs n’ont qu’à traverser la rue pour trouver un emploi. Il taxe le patrimoine immobilier, cher à la droite légitimiste, et détaxe le patrimoine mobilier. Il affirme qu’il n’y a pas de culture française. Il déclare, à Alger, pendant la campagne présidentielle de 2017, que la colonisation française a été un «crime contre l’humanité».

Sans être à la pointe des combats que mène la gauche diversitaire, il n’y est pas hostile. Ainsi il déclare volontiers que la France est riche de sa diversité ethnique et n’a aucun problème avec l’islam. On peut supposer que c’est avec l’aval du chef de l’État que Richard Ferrand, Président de l’Assemblée, a déclaré que la grande cause du prochain quinquennat serait le droit de «mourir dans la dignité».Pendant que cette recomposition, parfaitement logique, s’est produite, l’ancienne alliance des trois familles de droite s’est trouvée à la peine. Cela est déjà apparu lors des élections européennes de 2019 quand François-Xavier Bellamy, clair représentant de la droite légitimiste a conduit la liste des Républicains. Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, sortes de porte-drapeaux des droites respectivement bonapartiste et orléaniste, ont alors quitté le parti. La tentative de retrouvailles à l’occasion de l’élection présidentielle pouvait difficilement réussir.

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En rejetant François-Xavier Bellamy, Valérie Pécresse a tout fait pour s’aliéner, sans doute de façon durable, la droite légitimiste. Puis, dans sa campagne électorale, reprenant les thèmes d’Éric Ciotti, elle s’est aliénée sa famille d’origine, la droite orléaniste. On comprend que l’électorat sur lequel elle comptait se soit largement tourné d’un côté vers Éric Zemmour, qui s’est hautement affirmé comme un champion de la France éternelle, et de l’autre vers Emmanuel Macron.

Cette recomposition va-t-elle durer? Il est difficile de le prévoir. Elle a sûrement été facilitée par la personnalité d’Emmanuel Macron, le fait que sa vision du monde se trouve précisément au point de jonction entre celles de la droite orléaniste et de la gauche diversitaire. L’alliance de ces deux forces éclatera-t-elle avec son départ du pouvoir? Une grande figure peut-elle émerger, capable de fédérer, sur des bases renouvelées, l’alliance entre les trois droites? Cela sera sans doute possible si la droite orléaniste se rend compte, à l’expérience, que son association avec la gauche diversitaire conduit à un tel niveau de contestation sociale que l’ordre dans la rue est menacé malgré des dépenses sociales -et des prélèvements obligatoires pour les financer- qui demeurent parmi les plus élevés des pays industrialisés.

Une fois que Marine Le Pen aura quitté la scène, une nouvelle alliance, unissant ceux qu’elle a déçus aux droites légitimiste et bonapartiste, dans une sorte de camp des patriotes, se dessinera-t-elle? Une gauche renouvelée, rejetant celle qui, ralliant Emmanuel Macron, a trahi les vraies valeurs de la gauche aux yeux de ses détracteurs, va-t-elle émerger autour d’une gauche tribunitienne? Bien des avenirs paraissent possibles.

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De manière plus immédiate, la question des élections législatives est devant nous. À l’occasion des élections régionales de 2021, le contraste entre l’échelle nationale et l’échelle régionale et locale a été spectaculaire. L’excellente performance du Parti socialiste, alors qu’il était déjà en débandade sur la scène nationale, a particulièrement frappé.

À droite des représentants de chacune des trois familles, orléaniste en Île-de-France, bonapartiste dans les Hauts-de-France, légitimiste en Auvergne-Rhône-Alpes, ont largement triomphé en rassemblant l’ensemble de la droite, chacun tirant parti de la sociologie des soutiens de celle-ci au sein de sa région. C’est que les logiques qui sont à l’œuvre ne sont pas les mêmes qu’à l’échelle nationale. Ceux qui votent pour un responsable local n’en attendent pas qu’il décide de l’avenir de la France et se soucient souvent plus de sa capacité de gestionnaire que de son idéologie. Quant aux députés, ils contribuent certes ensemble, mais chacun si peu, aux grandes orientations de la politique nationale, et il est beaucoup attendu d’eux qu’ils soient efficaces dans leur circonscription. Il n’est pas sûr que, dans ce rôle, leur tendance orléaniste, bonapartiste ou légitimiste compte beaucoup et que la majorité des députés du Parti républicain soient condamnés à perdre leur siège.

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France24 - World

Japan's 'womenomics' pioneer says mindsets must change

Issued on: 03/05/2022 - 03:44

Tokyo (AFP) – Three million women joined Japan's workforce in the past decade, and it's at least partly thanks to top executive Kathy Matsui, who coined the "womenomics" catchphrase that inspired government policy.

But with many women holding precarious part-time jobs, often in sectors hit hard by Covid-19, she says the world's third largest economy must try harder to tap underused talent.

That means chipping away at managers' sexist attitudes and challenging Japan's long-hours work culture, as well as encouraging start-ups with "more diverse founders".

"We have a very low ratio of female entrepreneurs in this country," Matsui, the former vice-president of US investment bank Goldman Sachs in Japan, told AFP.

"But if you want to be driving your own destiny, becoming an entrepreneur is one of the best ways to do that."

Matsui, 57, is one of the few women at the top of Japan's male-dominated business world, as co-director of a firm founded last year that invests in ethically minded young companies.

The Japanese-American was at Goldman Sachs in 1999 when she began publishing studies on the economic benefits of boosting female participation in the Japanese workforce, which she dubbed "womenomics".

To her surprise, the ideas were adopted by former prime minister Shinzo Abe in 2012 as part of his signature plan to revive the ailing Japanese economy.

Since then, the proportion of women in Japan who work has risen from 60 percent to over 70 percent, equivalent to around three million people, according to OECD figures.

But even now, only 15 percent of managers at Japanese companies are women, compared to around 40 percent in the United States.

Pandemic problems

"Trying to change the mindset and behaviour of very established organisations... is not impossible, but it just takes a long time," unlike start-ups which can be more flexible, Matsui said.

Recent progress has been so slow that Japan's government was forced to postpone its 30-percent target for women in management positions by a whole decade in 2020.

And like in other countries, the Covid crisis has not helped.

Worldwide, women were more likely than men to report a loss of employment in the pandemic's first 18 months, according to a University of Washington study published this year in the Lancet that analysed data from 193 countries.

In Japan, many women juggle looking after children or elderly relatives while working part-time, often in the Covid-hit service industries, Matsui said.

She thinks helping women into full-time roles where they are more likely to be promoted is not just the government's responsibility, but also that of managers.

Evaluations should be "much more focused on output and performance, as opposed to the time factor", and managers should undergo training to tackle prejudices.

"A lot of times I come across women who are passed over for promotion, because they just got married" and their boss doesn't want to "risk" them taking maternity leave, she said.

And it's urgent -- as Japan's rapidly ageing population causes its workforce to shrink, "the fastest thing you can do is try to tap into the talent that is staring you in the face."

New perspectives

Matsui grew up in California as the daughter of Japanese immigrants who ran a flower-growing business, which taught her the "value of work".

She studied at Harvard, where she majored in social studies. After graduation, she won a scholarship to study in Japan -- her first time in her parents' home country -- and stayed to build a career in finance.

Her "womenomics" argument struck a chord with ministers because it offered a new perspective on the benefits of equality, she believes.

As well as targets and requirements for large companies to disclose data on gender balance, Matsui has also seen a shift in how the issue is viewed in Japan, from a niche issue to a "daily topic of conversation".

But she remains committed to her original principles of crunching data and finding solutions, rather than just talking about the problems faced by women in the workforce.

"You cannot manage what you don't measure," she said.

Now, as co-director of the venture capital company MPower Partners, which invests in businesses that prioritise environmental, social and corporate governance (ESG), Matsui wants to grow Japan's relatively small start-up scene.

"Part of why it's so small is because there's not enough diversity, or because (the companies) don't think globally enough. Those are two angles where we at MPower really want to help change," she said.

But firms seeking investment should beware of resorting to superficial tactics like so-called greenwashing: "We're not so interested in companies just trying to tick the box."

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Le Figaro

Décès de Marthe Gautier, codécouvreuse de la trisomie 21

Marthe Gautier avait déclaré avoir mis en évidence la présence d'un nombre trop élevé de chromosomes chez les personnes atteintes de ce syndrome.

Marthe Gautier, médecin française codécouvreuse du chromosome surnuméraire responsable de la trisomie 21, est décédée samedi à l'âge de 96 ans, a appris lundi l'AFP auprès de l'Inserm.

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Comme nombre de femmes dans les domaines de la science et de la médecine, son nom a longtemps été oublié, contrairement à ceux de ses collègues masculins, les Professeurs Lejeune et Turpin dans le cas de la découverte du chromosome responsable de la trisomie 21. C'est à partir des années 2010 que son rôle est pleinement reconnu.

Maîtrise d'une formation aux Etats-Unis

Née en 1925, Marthe Gautier, se destine à la pédiatrie. Elle rejoint dans les années 1950 l'équipe de Raymond Turpin, chercheur qui étudie le syndrome de Down, caractérisé par un retard mental et des anomalies morphologiques.

Partisan de l'hypothèse d'une origine chromosomique de ce syndrome, il émet l'idée de faire des cultures cellulaires pour compter le nombre de chromosomes chez les enfants atteints. Marthe Gautier propose de s'en charger grâce aux techniques qu'elle a pratiquées lors d'une précédente formation aux États-Unis et qu'elle maîtrise parfaitement. Elle va ainsi participer de manière capitale à la mise en évidence d'un chromosome surnuméraire: c'est la découverte de la trisomie 21.

«Découvreuse oubliée»

Par la suite, la scientifique regrettera avoir été mise à l'écart de sa propre découverte au profit du généticien Jérôme Lejeune, décédé en 1994. Marthe Gautier déclarait en 2009 auprès du magazine La Recherche avoir mis en évidence la présence d'un nombre trop élevé de chromosomes chez les personnes atteintes de ce syndrome.

Le Professeur Lejeune, lui, avait précisément identifié le chromosome impliqué, indiquait-elle. Quand les résultats de l'équipe française ont été annoncés en 1959 dans le compte rendu de l'Académie des sciences, son nom n'est mentionné qu'en seconde place, «la place de la découvreuse oubliée, alors que Jérôme Lejeune est le premier auteur», déplorait-elle.

«Contributrice» aux côtés de Jérôme Lejeune

Or, dans «la découverte du chromosome surnuméraire, la part de Jérôme Lejeune (...) a peu de chance d'avoir été prépondérante», estimait en 2014 un comité d'éthique de l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). La part du généticien «est sans doute très significative dans la mise en valeur de la découverte au plan international, ce qui est différent de la découverte elle-même», ajoutait le comité d'éthique.

«Cette valorisation ne peut exister sans la première étape et lui demeure indissociablement subordonnée». Dans un communiqué, la Fondation Jérôme Lejeune a salué lundi «la mémoire» de Marthe Gautier, assurant que «son rôle incontestable de contributrice» dans la découverte de l'origine de la trisomie 21 avait «été salué à maintes reprises» par le généticien.

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À la fin des années 1950, la médecin s'était consacrée à la cardiologie infantile. En 1966, elle avait créé le département d'anatomopathologie des maladies hépatiques de l'enfant, à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre. Elle a étudié tout au long de sa vie professionnelle différentes anomalies congénitales chez les nourrissons et les enfants.

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Covid-19: la baisse des contaminations se confirme

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Comment sortir de la «violence éducative ordinaire»?

PSYCHOLOGIE - Pensant bien faire, de nombreux parents emploieraient des méthodes d’éducation nocives pour leurs enfants, assurent certains médecins.

Jalousie : à quel moment devient-elle «pathologique» ?

PSYCHOLOGIE - Dans le couple, en amitié, ce sentiment extrêmement répandu peut vite devenir envahissant. Quand faut-il s'en inquiéter ?

France24 - World

Guardiola unfazed as Man City face Real in Bernabeu cauldron

Issued on: 03/05/2022 - 03:40

London (AFP) – Pep Guardiola has urged his Manchester City stars to show their "personality" as the Spaniard plots yet another successful visit to Real Madrid in Wednesday's Champions League semi-final second leg.

Guardiola's side head to Madrid with a slender 4-3 advantage after last week's thrilling first leg at the Etihad Stadium.

With a place in the Champions League final at stake, Guardiola can take comfort from his impressive record in Real's intimidating Bernabeu Stadium.

Many star-studded teams have folded when confronted by a European night under the lights in one of the sport's most hallowed cathedrals.

But Guardiola has never been cowed by the prospect of facing Real on their own turf, winning six times and losing just once in nine visits with City, Barcelona and Bayern Munich.

Guardiola's Barcelona marked his first game as a visiting boss in the Bernabeu with a 6-2 demolition of Real in 2009.

He also masterminded a 2-0 Champions League semi-final first leg win at Real in 2011 that propelled Lionel Messi and company towards the second of their two Champions League titles during his reign.

Messi memorably scored a superb solo goal in that encounter and Guardiola would dearly love a similar contribution from one of City's array of attacking talents.

City have already won at the Bernabeu in the Guardiola era, securing a 2-1 triumph in the Champions League last 16 first leg two years ago on route to eliminating the Spanish club.

Overall, Guardiola has won 12 of his 20 managerial meetings with Real at home and away.

But Guardiola did suffer a Champions League semi-final exit against Real in 2014 when his Bayern Munich were crushed 5-0 on aggregate by Los Blancos.

And, fuelled by Karim Benzema's incredible goal blitz, Real have already staged two dramatic comebacks at the Bernabeu to knock out Paris Saint Germain and Chelsea in the previous two rounds.

While City were clearly the better side in the first leg against Real last week, they couldn't deliver the knockout blow due to a combination of poor finishing and sloppy defending.

'It's huge for us'

With that in mind, Guardiola has no intention of underestimating Carlo Ancelotti's team, saying: "I've lost and won against them. You play hundreds of times against a rival, you win and lose and none of that (past history) comes into it.

"The talent they have, the only way to beat them is to be better."

Given the 51-year-old's superstitious leanings, Guardiola might have been disappointed to discover City were unable to stay in his favoured hotel ahead of the second leg.

Guardiola likes to return to hotels he considers to have been lucky and City stayed in the Four Seasons for their quarter-final against Atletico Madrid last month.

However, they could not secure enough rooms for their squad and staff at the Four Seasons this time, so have had to switch to the nearby Mandarin Oriental Ritz.

"To win this competition, in my little experience, you have to overcome the situations that arise and you have to perform very well in two games," Guardiola said.

"It's a good test for us. We have to show our personality in the game. We will play to win."

City are embroiled in a tense Premier League title race with Liverpool, but the Champions League is Guardiola's holy grail.

Beaten by Chelsea in their first Champions League final appearance last season, City midfielder Ilkay Gundogan insists they are determined to make amends for that painful defeat.

"We are going to play in a great stadium against a great team. Real are one of the greatest teams in history, so you can feel how much of a challenge it is," Gundogan said.

"It's huge for us and for the club. We want to get to the final again, like last year."

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France24 - World

Leaked draft shows US court set to strike down abortion rights: Politico

Issued on: 03/05/2022 - 03:40

Washington (AFP) – The Supreme Court may be poised to strike down the right to abortion in the United States, US media reported Monday, citing a leaked draft of a majority opinion that would represent a staggering blow to women's rights.

The draft, obtained by Politico, was written by Justice Samuel Alito and has been circulated inside the conservative-dominated court, the news outlet reported.

The draft opinion calls the landmark 1973 Roe v Wade decision enshrining the right to abortion "egregiously wrong from the start."

"We hold that Roe and Casey must be overruled," Alito writes in the document, labeled as the "Opinion of the Court" and published on Politico's website. "It is time to heed the Constitution and return the issue of abortion to the people's elected representatives."

Reproductive rights have been increasingly under threat in the United States in recent months as states have moved to tighten restrictions.

Right-wing politicians have launched an assault on abortion, with Democrats, led by President Joe Biden, fighting back to protect access to the procedure.

In December, hearing oral arguments about a Mississippi law that would ban most abortions after 15 weeks, the Supreme Court's conservative majority appeared inclined to not only uphold the law but to toss out Roe v. Wade.

The nine-member court, dominated by conservatives following the nomination of three justices by former president Donald Trump, is expected to issue a decision in the Mississippi case by June.

Politico stressed that the document it obtained is a draft and opinions could change until then.

The Guttmacher Institute, a pro-choice research group, has said that 26 states are "certain or likely" to ban abortion if the Roe is overturned.

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France24 - Monde

Le premier syndicat d'Amazon aux Etats-Unis échoue dans un deuxième entrepôt

Publié le : 02/05/2022 - 23:04

New York (AFP) – Le syndicat Amazon Labor Union (ALU), fort d'une première victoire retentissante début avril, n'a pas réussi à renouveler immédiatement son exploit: les employés d'un centre de tri d'Amazon à New York ont voté massivement contre l'arrivée de l'organisation sur leur site.

Selon un décompte retransmis en ligne, 618 employés de l'entrepôt appelé LDJ5 ont voté "non" à la question de savoir s'ils voulaient être représentés par ALU, contre 380 ayant voté "oui". Le taux de participation s'est élevé à 61%.

L'organisation a reconnu sa défaite mais a prévenu qu'elle allait continuer sa campagne, à LDJ5 "et au-delà". "La lutte ne fait que commencer", a-t-elle affirmé sur Twitter.

Devant le bureau new-yorkais de l'agence chargée de superviser le scrutin, le NLRB, la déception s'affichait sur les visages de la dizaine de membres du syndicat présents, a constaté une journaliste de l'AFP. Une jeune femme était en pleurs, plusieurs dénonçaient des manœuvres d'intimidation effectuées par Amazon à l'approche du vote.

"Je suis assez contrarié", a souligné Michael Aguilar, salarié à LDJ5. "Beaucoup de travailleurs disaient ouvertement qu'ils étaient contre le syndicat (...) mais il y avait aussi beaucoup d'indécis", a-t-il expliqué. Ils ont visiblement "été convaincus par la propagande d'Amazon" qui a "employé tous les coups bas pour qu'on ne gagne pas sur un autre site".

ALU avait créé la surprise début avril en devenant le premier syndicat de l'entreprise aux Etats-Unis, au sein de l'entrepôt JFK8 dans le quartier de Staten Island à New York.

Deuxième employeur aux Etats-Unis après le géant de la distribution Walmart, Amazon avait jusqu'alors réussi à repousser les velléités des salariés souhaitant se regrouper dans le pays depuis sa création en 1994.

"Amazon, on arrive..."

Dans la foulée de son premier succès, ALU a suscité l'engouement, ses membres assurant avoir été contactés par des représentants d'entrepôts un peu partout dans le pays.

L'organisation espérait engranger une nouvelle victoire au centre de tri LDJ5, situé en face de JFK8.

Le président américain Joe Biden lui-même avait livré début avril un plaidoyer énergique en faveur des syndicats, déclarant lors de son intervention: "D'ailleurs, Amazon, on arrive..."

Mais la pression de la part de l'entreprise fondée par Jeff Bezos a été "plus forte que la première fois", l'entreprise commettant "des actes illégaux" pour contrer la campagne syndicale, a assuré Eric Milner, l'avocat représentant ALU, en évoquant notamment des mesures disciplinaires contre des syndicalistes.

Il s'est dit déçu mais prêt à repartir au combat, déclarant à l'AFP: "On a perdu une bataille dans ce qui va être une grande guerre".

ALU, mais aussi l'ensemble du mouvement syndical, doit maintenant trouver "comment faire vivre l'élan" généré par la première victoire, a déclaré à l'AFP Patricia Campos-Medina, co-directrice de l'Institut du travail à l'université Cornell.

Divers gros syndicats ont déjà exprimé leur volonté d'apporter un soutien logistique et juridique à ALU, et toutes ces organisations doivent se coordonner pour mener campagne dans plusieurs entrepôts à la fois, a-t-elle souligné.

Car au final, c'est seulement s'ils parviennent à engranger plusieurs victoires et à recueillir suffisamment de soutien qu'Amazon "acceptera de négocier", a-t-elle ajouté.

Le groupe de son côté a fait part lundi de sa satisfaction, et indiqué "être impatient de continuer à travailler directement (avec les salariés)".

L'entreprise a déposé un recours contre le résultat du vote à JFK8, estimant notamment que des membres de l'ALU avaient "intimidé" les salariés et accusant l'antenne new-yorkaise de l'agence chargée de superviser le scrutin, NLRB, d'être biaisée.

Un responsable du NLRB d'une autre antenne où le dossier a été délocalisé, à Phoenix, a accepté de tenir une audience sur les objections de groupe le 23 mai, estimant qu'elles pourraient "constituer un motif d'annulation de l'élection".

Motivés par l'attitude de leur entreprise pendant la pandémie, notamment sur les protections sanitaires, et plus récemment par l'inflation, plusieurs groupes de salariés dans différentes entreprises tentent actuellement de s'organiser.

Chez Starbucks notamment, dans la foulée d'une première victoire symbolique en décembre, des employés de plus de 250 cafés ont déposé un dossier pour l'organisation d'un vote et plus d'une quarantaine ont jusqu'à présent voté pour la création d'un syndicat au sein de leur établissement.

© 2022 AFP

Le Figaro

À Cannes, experts et autorités alertent sur le pillage d’épaves

ENQUÊTE - Des archéologues du ministère de la Culture ont découvert un pillage en cours sur l’épave d’un navire antique, immergé au large de Cannes, qu’ils s’apprêtaient à fouiller. Simples amateurs en quête de trophée ou réseau de délinquants organisés? L’enquête ne fait que commencer.

À Nice (Alpes-Maritimes)

Des trous, des amphores cassées éparpillées un peu partout, une trentaine d’autres, intactes, manifestement prêtes à être remontées à la surface, des outils laissés sur place par les pillards. Les plongeurs du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm), un service du ministère de la Culture basé à Marseille, ont découvert cette scène désolante le 19 avril alors qu’ils démarraient une campagne de fouilles sur Fort-Royal 1, une épave immergée à 20 mètres de profondeur au nord de l’île Sainte-Marguerite, dans l’archipel de Lérins, en face de Cannes.

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Devant ce «constat d’un pillage important, récent et encore en cours», selon leurs termes, les fonctionnaires du Drassm ont immédiatement donné l’alerte aux services judiciaires. Le tribunal de Marseille, qui dispose d’une juridiction du littoral spécialisée (Julis), a confié l’enquête sur ce pillage en règle à la brigade de recherches de la gendarmerie maritime, elle-même basée dans la Cité phocéenne. Des mesures d’urgence ont été prises. La zone est désormais interdite au mouillage et à la navigation, et du sable a été déposé en masse sur l’épave. Mais le mal est fait. «Les pertes d’informations scientifique et historique sont probablement majeures», reconnaît le Drassm. De nombreuses amphores ont «malheureusement déjà été prélevées en toute illégalité», pointe ce service, dénonçant des pilleurs qui «ne se contentent pas de prélever des objets, le plus souvent à des fins commerciales et de manière organisée», mais qui, en outre, «détruisent des sites et en rendent l’étude bien plus complexe, voire impossible».

En plongeant, j’ai vu un bout de terre cuite qui dépassait du fond de l’eau et je me suis vite rendu compte, au relief et avec l’habitude que j’ai, qu’il s’agissait probablement d’un gisement

Ce pillage est d’autant plus regrettable que Fort-Royal 1, du nom de la forteresse édifiée non loin de son lieu de découverte, sur l’île Sainte-Marguerite, revêt un intérêt scientifique majeur. Il s’agit de l’épave d’un navire d’une quinzaine de mètres de long chargé d’amphores gréco-italiques. Elles contenaient du vin en provenance de la côte tyrrhénienne et sont datées du premier quart du IIe siècle avant notre ère. Selon le Drassm, «les épaves bien conservées de cette période sont particulièrement rares», rendant «exceptionnelle» l’occasion d’étudier sa coque en bois et sa cargaison, pour lever un coin du voile sur l’histoire maritime hellénistique et comprendre l’essor du commerce du vin lors de l’expansion de Rome en Méditerranée occidentale.

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L’épave Fort-Royal 1 a été signalée au Drassm le 8 août 2017 par Anne Joncheray, qui l’a découverte. Cette spécialiste est une figure dans le monde de l’archéologie sous-marine. Directrice du Musée archéologique de Saint-Raphaël, elle écume les côtes méditerranéennes, du golfe de Gênes à celui du Lion, depuis 1993. À 54 ans, elle compte à son actif quelque 5000 plongées entre 0 et 80 mètres. Avec Jean-Pierre Joncheray, son mari décédé il y a deux ans, elle a multiplié les campagnes de prospection et de fouilles dans la région, montant des équipes de bénévoles une fois l’autorisation des pouvoirs publics accordée. On leur doit, entre Saint-Raphaël et les îles d’Hyères, plusieurs découvertes importantes d’épaves antiques. Cette zone composée de nombreux hauts-fonds est propice aux naufrages, et donc aux épaves…

Anne Joncheray raconte avoir découvert Fort-Royal 1 non pas au cours d’une campagne de recherches officielle mais de manière fortuite, alors qu’avec son mari elle se promenait, aux beaux jours, dans la baie de Cannes à bord de leur embarcation baptisée L’Aventure sous-marine. «En plongeant, j’ai vu un bout de terre cuite qui dépassait du fond de l’eau et je me suis vite rendu compte, au relief et avec l’habitude que j’ai, qu’il s’agissait probablement d’un gisement», témoigne-t-elle. L’archéologue retourne dans cette zone en 2019, cette fois pour une campagne de fouilles autorisée par le Drassm. Elle remonte alors une vingtaine d’amphores, conservées aujourd’hui dans un dépôt de l’État à Saint-Raphaël. À l’origine, toutes ces amphores, peut-être 200 au total, contenaient du vin. Mais après plus de deux mille ans sous les eaux, ces récipients n’abritaient plus que du sable ou des coquillages, parfois des poulpes. «Comme j’avais fait un trou sur une superficie de 5 mètres carrés pour effectuer ce sondage, j’ai remis le sable par-dessus avant de partir pour remblayer le gisement», précise-t-elle. L’année suivante, en 2020, elle demande de nouveau l’autorisation de venir fouiller l’épave, mais le Drassm, cette fois, ne la lui accorde pas, souhaitant, selon elle, reprendre les expertises à son compte. Anne Joncheray se dit aujourd’hui «dégoûtée» par ce pillage, qu’elle compare à celui qui a eu lieu en Syrie quand les membres de l’État islamique ont fait exploser le site antique de Palmyre. «C’est détruire de manière irréversible un patrimoine archéologique sur lequel on ne pourra plus jamais avoir d’informations. Quand on fait une fouille, on en apprend bien plus que la simple cargaison transportée par le navire. On peut déterminer la nature du bois, en quelle saison le navire a navigué, le nombre de marins à bord… Le fait de prélever ces amphores leur enlève tout intérêt», dénonce-t-elle.

En 2021, des archéologues du Drassm sont missionnés pour aller plonger au-dessus de l’épave. Au vu des relevés effectués, de premiers soupçons de pillage apparaissent. C’est du moins ce que rapporte aujourd’hui Michel L’Hour. Pendant quinze ans, jusqu’à sa retraite en juin dernier, il a dirigé le Drassm. À 66 ans, il est aujourd’hui expert auprès de l’Unesco pour le patrimoine culturel subaquatique et il fait autorité dans le métier, après quarante années vouées à l’archéologie sous-marine. Michel L’Hour indique que, à la suite de cette première expertise, un signalement, déjà, est effectué auprès de la justice, peu de temps avant son départ du service. «Tout indiquait que le site avait déjà fait l’objet de pillages et que d’autres étaient à craindre», raconte-t-il. Le signalement de ces derniers jours n’est donc pas le premier. Tout ce qui pouvait être fait pour préserver ce patrimoine inestimable a-t-il été tenté? Dirigé aujourd’hui par un énarque, Arnaud Schaumasse, le Drassm avait pris l’initiative, mercredi dernier, de communiquer largement auprès des médias sur ce pillage spectaculaire en baie de Cannes. Il se retranche aujourd’hui derrière «le bon déroulement de l’enquête» pour refuser toute communication, de même que la préfecture maritime. Le parquet de Marseille indique avoir classé sans suite, «en l’absence d’identification des mis en cause», le premier signalement des soupçons de pillage en 2021.

Réseau démantelé

Étonnamment, la chronique judiciaire des actes de pillage paraît bien maigre. Le phénomène, vieux comme la navigation, reste toutefois suffisamment prégnant pour que Michel L’Hour, du temps où il dirigeait le Drassm, se soit transformé, dit-il, «en chasseur de chasseurs d’épaves». C’est à lui que l’on doit la plus retentissante affaire judiciaire dans ce domaine. Elle s’est terminée, en 2015, par la condamnation des auteurs à de lourdes peines de prison ferme, de fortes amendes, dépassant au total 1 million d’euros, et la décision historique d’accorder un préjudice moral à l’État. Après huit mois d’enquête, un réseau de plusieurs pilleurs avait été démantelé dans la région de Montpellier. «On s’est aperçus que les intéressés, chaque week-end où les conditions météorologiques permettaient de plonger, se retrouvaient pour aller taper des épaves et que, en plus, certains avaient réussi à s’infiltrer dans des équipes de fouilles officielles pour bénéficier ainsi d’une couverture», raconte Michel L’Hour. L’affaire avait démarré par la saisie en 2007 de neuf cents objets d’origine gallo-romaine ou étrusque, ainsi que par la confiscation de canons et de milliers de piastres provenant de l’épave de la Jeanne-Élisabeth, un navire suédois ayant fait naufrage le 14 novembre 1755 au large de Palavas-les-Flots, en revenant du Mexique. «Alors que pendant longtemps la justice ne prononçait le plus souvent que des peines dérisoires, ce jugement a montré qu’elle avait compris l’importance du sujet. Lors de la prochaine affaire, je suis certain que l’agent judiciaire de l’État aura à cœur de rappeler la peine significative prononcée lors du jugement de l’épave de Palavas», espère Michel L’Hour.

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À côté de ces pilleurs professionnels prêts à tout, y compris à fabriquer de faux certificats pour revendre ensuite, sur le marché, des amphores dont la valeur peut atteindre 1500 euros, le profil du pilleur d’épaves est aussi, à en croire les spécialistes, celui de M. Tout-le-Monde, le plongeur amateur en quête d’un trophée à exposer dans son salon. Quand ils sont pris sur le fait, certains prétendent ignorer la loi, qui est pourtant claire. Depuis 1989, tout inventeur d’épaves doit obligatoirement laisser sa découverte en l’état et la déclarer dans les quarante-huit heures. «Dans le cas de l’épave de Sainte-Marguerite, et même si la destruction du site semble massive, je ne suis pas sûr qu’on ait affaire à un réseau international », estime Michel L’Hour. L’enquête le dira peut-être. Les faits, néanmoins, interrogent sur la capacité des autorités à préserver le patrimoine archéologique sous-marin. «L’État lui-même devrait accorder plus d’importance à son patrimoine. Comment voulez-vous faire des miracles avec si peu de moyens? Je me suis tué toute ma vie à le dire à mes autorités de tutelle», déplore Michel L’Hour. Selon lui, et même si le Drassm dispose de moyens performants, à commencer par l’Alfred-Merlin, un navire de recherches flambant neuf, les effectifs de ce service, 37 fonctionnaires au total, ne sont pas à la mesure des 10 millions de km² qui font de la France, après les États-Unis, le deuxième domaine maritime mondial.

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France24 - Monde

Guerre en Ukraine : à Berlin, le Premier ministre indien Narendra Modi appelle au "dialogue"

Publié le : 02/05/2022 - 22:54

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Lors de la première étape de sa tournée européenne, le Premier ministre indien, Narendra Modi, a insisté lundi à Berlin sur l'importance du "dialogue" pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Sans exprimer une position claire sur l'invasion russe de l'Ukraine, il a réitéré son appel à un cessez-le-feu. 

Le Premier ministre indien, Narendra Modi, a appelé lundi 2 mai au "dialogue" pour mettre un terme à la guerre en Ukraine tout en se gardant de condamner la Russie pour l'invasion de son voisin.

"Dès le début de la crise en Ukraine, nous avons immédiatement appelé à un cessez-le-feu et souligné le fait que le dialogue était le seul moyen de résoudre le conflit", a assuré à Berlin Narendra Modi lors d'une conférence de presse avec le chancelier allemand Olaf Scholz.

"Nous croyons qu'aucune partie ne peut sortir victorieuse de cette guerre, tout le monde subira des pertes et c'est pourquoi nous sommes pour la paix", a-t-il ajouté.

L'Inde cherche un équilibre difficile entre ses relations avec l'Occident et celles avec la Russie, qui lui fournit une grande partie de ses besoins en armes et en énergie. Elle s'est abstenue de condamner ouvertement l'invasion russe de l'Ukraine et de se joindre aux votes en ce sens aux Nations unies.

De son côté, le chancelier allemand a une nouvelle fois répété que la Russie, en déclenchant une invasion de l'Ukraine le 24 février, avait "remis en cause les principes fondamentaux du droit international". Il a également répété ses appels au président russe Vladimir Poutine pour que celui-ci mette un terme à cette guerre.

L'UE, un partenaire incontournable 

Avant d'entamer ce déplacement européen, Narendra Modi avait indiqué que son voyage visait à "renforcer l'esprit de coopération" avec les partenaires européens, "des compagnons importants dans la quête de l'Inde pour la paix et la prospérité".  

Lors d'un point de presse dimanche, le secrétaire indien aux Affaires étrangères, Vinay Kwatra, avait précisé que Narendra Modi devrait "échanger des points de vue" sur la situation en Ukraine.  

>> À lire aussi : Guerre en Ukraine : l'Inde prise au piège de sa proximité avec la Russie

Les pays européens "non seulement comprennent mais apprécient profondément" la position de l'Inde sur le conflit, avait-il ajouté. Toutefois, selon Vinay Kwatra, la tournée de Narendra Modi vise surtout à renforcer le partenariat bilatéral, notamment dans le commerce, l'énergie et le développement durable. 

Dans un entretien avec le quotidien Indian Express paru lundi, Olaf Scholz a indiqué que "l'attaque de la Russie contre l'Ukraine serait en tête de l'ordre du jour". 

Le chancelier allemand a également annoncé avoir invité Narendra Modi au sommet des dirigeants du G7 le mois prochain, dans le cadre d'une initiative visant à forger une alliance plus large contre la Russie.

Après l'Allemagne, les pays nordiques

Selon l'agence Bloomberg News citant des sources anonymes, Olaf Scholz avait hésité à confirmer cette invitation en raison du refus de Narendra Modi de condamner l'invasion russe et du bond des livraisons de combustibles fossiles russes à l'Inde.

Ce déplacement en Allemagne constitue la première étape de sa tournée européenne. Le Premier ministre indien doit maintenant se rendre à Copenhague pour un sommet Inde-Pays nordiques avec les Premiers ministres du Danemark, de l'Islande, la Finlande, la Suède et la Norvège les 3 et 4 mai. 

À l'occasion d'une brève escale en France, le 4 mai, il s'entretiendra avec le président Emmanuel Macron afin de faire le point sur des questions régionales et mondiales ainsi que sur la coopération bilatérale, selon le communiqué. 

Avec AFP

 

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En direct : les évacuations de civils de la ville de Marioupol retardées

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Wall Street termine dans le vert malgré la tension sur le marché obligataire

Publié le : 02/05/2022 - 22:44

New York (AFP) – La Bourse de New York est parvenue lundi, après une séance volatile, à conclure dans le vert, tirée par un rebond des valeurs technologiques tandis que les taux obligataires ont encore grimpé avant une réunion de la Banque centrale américaine (Fed) cette semaine.

Selon des résultats définitifs à la clôture, l'indice Dow Jones a grignoté 0,26% à 33.061,50 points. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, qui s'était effondré de 4% vendredi, a gagné 1,63% à 12.536,02 points. Le S&P 500 a pris 0,57% à 4.155,38 points.

"Les actions américaines ont terminé en hausse" après un mois d'avril en repli "amplifié par la vente massive de vendredi", notaient les analystes de Schwab. "Toutefois, les gains sont fragiles alors que les marchés attendent la décision de la Fed cette semaine, qui devrait être agressive sur les taux", ont-ils ajouté.

Dans un marché fébrile, les investisseurs se sont positionnés avant la décision de la Fed mercredi, attendant de nouveaux signaux sur le rythme du resserrement des taux.

Les rendements obligataires américains à 10 ans se sont tendus pour toucher brièvement à la mi-journée le seuil de 3% pour la première fois depuis fin 2018 dans l'anticipation de ce resserrement monétaire. Vers 20H30 GMT, ils se situaient à 2,98% contre 2,93% vendredi.

Selon les calculs sur les contrats à terme de CME Group, 99% des investisseurs prévoient une hausse des taux directeurs de la Fed d'un demi-point de pourcentage (0,50%) pour les fixer à entre 0,75% et 1%.

Ce serait la première fois depuis plus de 20 ans que la Réserve fédérale opèrerait un tour de vis de cette ampleur.

Face à ces attentes, les traders cèdent des bons du Trésor pour se protéger de l'inflation et de la hausse des taux, qui rognent leur valeur. Alors que le prix des obligations chutent, leurs rendements augmentent.

Ces conditions ont aussi fait grimper le dollar qui a approché un plus haut depuis près de 20 ans face aux principales monnaies.

"Nous étions habitués à un monde aux taux d'intérêt très bas mais nous sommes face à un nouveau paradigme de l'inflation et il faut nous réaclimater à ce à quoi ressemble un monde avec des taux plus élevés", a indiqué Mazen Issa de TD Securities.

Selon lui, le marché des actions "vit aussi un cycle de transition avec la perspective de taux plus élevés". "Fini l'argent gratuit! Cela change beaucoup de choses, provoque des distorsions", résumait-il.

A la cote, plusieurs grands noms de la tech ont redoré le blason du Nasdaq comme Microsoft (+2,50% à 284,47 dollars), Facebook (Meta, +5,32% à 211,13 dollars) ou Google (Alphabet +1,91% à 2.343,14 dollars).

Amazon a arrêté l'hémorragie des dernières séance, grappillant 0,18% à 2.490 dollars.

Spirit Airlines a fait un piqué de 9,36% à 21,40 dollars après avoir annoncé rejeter l'offre de rachat de sa rivale JetBlue (+2,63%), doutant qu'elle obtienne le feu vert des autorités de la concurrence et indiquant qu'elle préférait toujours fusionner avec Frontier (-3,77%).

Le groupe de jeux vidéo Activision Blizzard a vu son titre grimper de 3,25% à 78,06 dollars. La holding d'investissements de Warren Buffet, Berkshire Hathaway, a indiqué avoir augmenté sa participation dans l'éditeur de jeux vidéos, en passe d'être racheté par Microsoft, à 9,5%.

Le titre du fabricant de vaccins anti-Covid Moderna a bondi de 5,71% à 142,08 dollars après qu'un de ses responsables a indiqué que son vaccin pour les enfants de moins de six ans serait prêt à être évalué pour autorisation par l'Agence américaine des médicaments (FDA) en juin.

© 2022 AFP

France24 - Monde

Législatives 2022 : la droite éparpillée façon puzzle

Publié le : 30/04/2022 - 09:37

Aude MAZOUE Suivre

Après leur déroute historique à l’élection présidentielle de 2022, Les Républicains prônent officiellement l’indépendance de leur parti en vue des législatives des 12 et 19 juin. Officieusement, ils tentent surtout de colmater les fuites d’un navire qui prend l’eau de toute part, pris en étau entre LREM et Horizons, le parti d’Édouard Philippe. 

Spéculations, stratégies et savants calculs alimentent les états-majors en vue du " troisième tour" de l'élection présidentielle. De conseils stratégiques en déjeuners informels, on phosphore dans les QG de campagne pour définir la meilleure stratégie afin d'obtenir un maximum de sièges à l'Assemblée nationale lors des élections législatives des 12 et 19 juin prochains. Ou l'on tente modestement d'éviter un nouveau naufrage, à l'instar des Républicains (LR) fragilisés par leur cuisante défaite à la présidentielle (4,78 %).

>> Législatives 2022 : règlements de comptes à l'extrême droite

Officiellement chez LR, le message est très clair. Après une réunion de groupe lundi 25 avril et un conseil stratégique le jour suivant, le président du parti, Christian Jacob, a fermé la porte aux éventuelles alliances. "Il n'y a pas de double appartenance. On ne peut pas être Les Républicains et la majorité présidentielle, on ne peut pas être Les Républicains et Reconquête, Les Républicains et Horizons. On est Les Républicains, un groupe indépendant", a-t-il martelé le 26 avril au micro de BFMTV. Et pour ceux qui seraient tentés de quitter le navire, le parti a même fait signer à ses membres un engagement écrit. Le texte les enjoint à siéger dans un groupe indépendant, "qui n'est en aucun cas dans la majorité présidentielle, et encore moins avec les extrêmes", a insisté Christian Jacob. 

Aujourd’hui, le Bureau politique @lesRepublicains a adopté une motion commune. Aucune voix ne peut se porter sur Marine Le Pen.La droite républicaine restera indépendante. Elle continuera à porter sa voix. Elle n’est ni fongible dans le macronisme, ni dans le lepénisme. pic.twitter.com/bN3uTB5Sd4

April 11, 2022

"Aucun sens !"

En coulisses, les choses semblent moins limpides. Signes des nombreuses fissures au sein du parti, le candidat à la primaire de la droite Philippe Juvin et le président du groupe LR à l'Assemblée nationale, Damien Abad, n'ont pas signé le texte d'allégeance aux Républicains. Pire, en interne, on fustige et remet en cause l'organe qui en est l'auteur. "Le conseil stratégique n'a aucune existence statutaire (…). Faire voter un organe inexistant n'a aucun sens !" a tempêté le député du Nord, Sébastien Huyghe, soupçonné, comme une vingtaine de collègues, de vouloir jouer les déserteurs. 

La réunion stratégique du 20 avril avait déjà révélé de profondes dissensions chez Les Républicains, qui semblent désormais divisés en deux camps. D'un côté, les réfractaires à toute idée de fusion avec la Macronie, comme Olivier Marleix, Laurent Wauquiez, Aurélien Pradié ou Bruno Retailleau. De l'autre, les partisans d'un ralliement au président réélu, dessein soutenu par Nicolas Sarkozy, parmi lesquels on compte Jean-François Copé, Daniel Fasquelle, Damien Abad, Philippe Juvin, Nicolas Forissier, Robin Reda, Sébastien Huyghe ou Guillaume Larrivé. Des têtes d'affiche auxquelles s'ajoutent des présidents de région, comme Jean Rottner ou Christelle Morençais, ainsi que des maires, comme ceux du Touquet et de Saint-Étienne, Daniel Fasquelle et Gaël Perdriau.

Les Républicains pris en étau entre les tentations Macron et Horizons

Depuis, en coulisses ou sous les projecteurs des réseaux sociaux, les esprits s'échauffent sur la stratégie à tenir. Le trésorier de LR, Daniel Fasquelle, avait plaidé, après la victoire d'Emmanuel Macron, pour un soutien "exigeant et attentif" au président réélu, au regard "des mesures qu'il faudra prendre pour que la France se redresse", afin de "rassembler le pays dans un projet ambitieux". Ce soutien "n'est pas un ralliement mais marque une volonté d'agir dans le dialogue avec le président de la République", a corrigé Daniel Fasquelle. Rectification inutile, les premières flèches partant de son propre camp. "S'il reste un peu d'énergie à Daniel Fasquelle, il pourra devenir trésorier du comité de la lèche à Emmanuel Macron", décoche le premier sur Twitter Aurélien Pradié, le numéro trois de LR. "S'il reste un peu de courage à Aurélien Pradier, qu'il m'appelle plutôt que de m'insulter sur les réseaux sociaux", riposte le maire du Touquet-Paris-Plage (Pas-de-Calais). Réponse du secrétaire général de LR : "Non. Pas envie. Désolé." Ambiance.  

S’il reste un peu d’énergie à @DFasquelle, ilpourra devenir trésorier du comité de la lèche à Emmanuel Macron. Pour ce qui nous concerne, nous trouverons des femmes et des hommes solides pour rebâtir une droite indépendante. Pour servir les Français et la France populaire. https://t.co/XPYAduCpea

April 22, 2022

"Nous n'avons jamais été pour le blocage du Parlement, comme l'est l'extrême gauche ou le Front national […] Si des réformes nous sont proposées et qu'elles vont dans le bon sens, notre groupe parlementaire saura prendre ses responsabilités et les voter ", a concédé Christian Jacob, soucieux de calmer les velléités sécessionnistes au sortir du conseil stratégique. Et de conclure en habile équilibriste, "sinon nous serons dans l'opposition à ces réformes", à l'adresse cette fois des plus fervents supporters LR. 

Majorité absolue à l'Assemblée  

Ménager les uns, rassurer les autres. Éviter à tout prix qu'Emmanuel Macron – en quête de nouveaux noms pour former son nouveau gouvernement, qui doit être dévoilé dans les prochains jours – ne vienne une fois de plus se servir dans les rangs des Républicains. De nombreux noms du parti de droite circulent dans les couloirs des formations politiques pour prendre la tête de Matignon, dont ceux de Christelle Morançais, présidente Les Républicains de la région Centre-Val-de-Loire, et de l'ancienne ministre LR Catherine Vautrin. D'autres patronymes sont régulièrement cités pour entrer au gouvernement, comme celui de Damien Abad, l'actuel patron des députés LR à l'Assemblée. Une prise de guerre qui pourrait coûter très cher aux Républicains. En quittant le navire, ce ténor du parti pourrait entraîner dans son sillage une dizaine d'autres députés désireux de passer de l'opposition à la majorité.  

Il faut dire que les sondages très favorables à la majorité présidentielle n'invitent pas à la fidélité. Toutes les enquêtes donnent une majorité absolue à La République en marche, qui bénéficie mécaniquement d'un effet de souffle généré par la victoire à la présidentielle. Et chez les Républicains tout le monde le sait, avec un score de moins de 5 % à la présidentielle, il sera difficile de faire le plein à l'Assemblée nationale. Dans ce contexte incertain, une poignée de députés ont d'ores et déjà prévenu qu'ils renonçaient à briguer une investiture, comme le directeur de campagne de Valérie Pécresse, Patrick Stefanini, qui a refusé de se présenter dans une circonscription dans les Yvelines qui lui était pourtant réservée. Dix-huit députés auraient également décidé de faire défection.  

Des "Horizons" bouchés ?  

"La stratégie de subversion d'Emmanuel Macron visant à braconner sur les terres des Républicains pendant tout le quinquennat a porté ses fruits, estime Olivier Rouquan. Tout l'enjeu est maintenant de savoir si le parti Horizons d'Édouard Philippe va lui aussi ravir de nouvelles prises au sein de l'UDI, Agir mais surtout au sein des LR."  

Félicitations au Président de la République pour sa réélection ! Plus de 58% des voix en France. Plus de 63% au Havre. pic.twitter.com/o53HYhQex9

April 24, 2022

Même s'il ne rase pas sa barbe devenue blanche, Édouard Philippe pense certainement, certains matins, à l'élection présidentielle de 2027. L'ancien Premier ministre, qui a donc besoin d'exister politiquement pendant cinq ans, compte bien lui aussi disposer d'un groupe à l'Assemblée nationale. Juste avant le second tour, Édouard Philippe avait d'ailleurs assuré dans la presse que son parti prendrait toute sa place dans la majorité. Mais il semble que les accords avec la majorité présidentielle se fassent attendre. Sans aucun contact avec La République en marche, le chef du nouveau parti s'est dit "surpris" de ne pas avoir davantage de "discussion".

En arrière-plan, demeurent les tensions récurrentes entre Édouard Philippe et Emmanuel Macron. Selon Europe 1, ce dernier aurait affirmé à l'un de ses proches : "Aucune circonscription pour Horizons, ce sont des cons ! Il me doit tout et il pense qu'on est égaux ? Il a fumé les vapeurs du port du Havre ?". Édouard Philippe, qui semble au contraire avoir gardé la tête froide, n'exclut pas de placer ses députés dans des circonscriptions où LREM est déjà présente. "Je ne suis jamais tenu par un deal que je n'ai pas passé", a fait savoir, vengeur, le maire du Havre, lors d'un bureau politique. Une chose est sûre, selon Olivier Rouquan : "Les incapacités à trouver des accords ne sont utiles à personne. Les désaccords envoient juste un mauvais signal à l'électorat qui aura tendance à moins se mobiliser".  

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Législatives 2022 : règlements de comptes à l'extrême droite

Décryptage

Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

Législatives 2022 : première prise de contact entre les Insoumis et le Parti socialiste

Le Figaro

Les prix des carburants continuent d'augmenter et se rapprochent de leur niveau de début avril

Wladimir Garcin-Berson

Le litre de gazole n'est pas redescendu sous la barre de 1,80 euro depuis fin février. L'incertitude maintient les prix à un niveau élevé.

Un mois après l'entrée en vigueur de la remise sur les carburants, la facture continue d'augmenter. La semaine dernière, selon les données du ministère de la Transition écologique, les prix ont continué d'augmenter, pour la deuxième semaine consécutive. De quoi alourdir encore un peu le poids d'un plein pour les ménages.

À lire aussiPétrole russe: des gagnants aussi en Afrique et en Amérique latine

Dans le détail, un litre de diesel coûtait, en moyenne, 1,8815 euro, en hausse d'un peu moins d'un centime sur sept jours. La hausse est légèrement plus sensible pour l'essence : le SP95 s'affichait à 1,8023 euro - 1,2 centime de plus que la semaine passée -, le SP95-E10 à 1,7623 euro - 1,5 centime de plus - et le SP98 à 1,8585 euro - 1,4 centime de plus.

Pour l'heure, les prix restent bien inférieurs à leur niveau observé avant l'entrée en vigueur de la remise de quinze à dix-huit centimes au litre accordée par le gouvernement. Mais le gazole a augmenté de sept centimes en deux semaines, et le SP95 de près de deux centimes sur la même période. Les différents carburants sont ainsi presque revenus à leur niveau de début avril, effaçant les baisses constatées sur la première quinzaine du mois.

Rumeurs croissantes d'un embargo européen sur le pétrole russe

Imprévisible, la conjoncture internationale continue d'inquiéter les marchés, qui réagissent au gré des annonces des différents acteurs, qu'il s'agisse de la Russie, de l'Union européenne, des pays producteurs de pétrole ou de la Chine, empêtrée dans sa lutte contre le Covid-19. À près de 110 dollars ce lundi, le baril de Brent - la matière première - reste à un niveau élevé depuis plusieurs semaines. Il n'est pas redescendu durablement sous la barre des 100 dollars depuis les premiers jours de l'invasion russe en Ukraine, fin février.

Ces derniers jours, les rumeurs grandissantes d'un embargo européen à venir sur les importations de pétrole et de produits pétroliers russes ont aussi fait remonter les cotations sur les marchés. «Les cours du brut sont repartis à la hausse à la fin de la semaine dernière, alimentés par les déclarations du vice-chancelier allemand Robert Habeck, indiquant que l'Allemagne ne s'opposera pas à un embargo de l'Union européenne sur le pétrole russe», notait l'IFPEN, ce lundi. Et ce, alors que les Vingt-Sept représentent quelque «60% des exportations pétrolières» de la Russie.

Alors qu'aucun signe d'accalmie n'émerge du front russo-ukrainien, plusieurs acteurs s'attendent à ce que les prix à la pompe restent à des niveaux élevés durant les mois à venir. C'est ainsi le cas du gouvernement, qui souhaite proposer une nouvelle aide «plus significative et plus ciblée», selon Bruno Le Maire, après l'extinction de la remise, en juillet. De même, le géant tricolore TotalEnergies a annoncé, en fin de semaine dernière, vouloir apporter une aide supplémentaire aux automobilistes durant les congés d'été. En attendant, sa remise de dix centimes supplémentaires au litre dans l'ensemble des stations de la métropole prendra fin d'ici mi-mai.

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Huile de tournesol : des dizaines de produits déjà concernés par le changement de recette, selon la DGCCRF

Dans la grande majorité des plus de 70 produits recensés sur le site de la DGCCRF vendredi après-midi, le tournesol est remplacé par du colza.

Inflation : ces consommateurs qui n'achètent plus de bio en grande surface

Avec la hausse des prix, certains Français délaissent le bio vendu dans les supermarchés. Mais la filière continue de survivre grâce aux producteurs locaux.

France24 - Monde

Législatives 2022 : règlements de comptes à l'extrême droite

Publié le : 28/04/2022 - 07:40

Romain BRUNET Suivre

Arrivée pour la deuxième fois au second tour de l'élection présidentielle malgré la présence d'Éric Zemmour durant la campagne, Marine Le Pen aborde les élections législatives avec l'envie d'écraser son concurrent et les anciens cadres de son parti qui ont choisi de le rejoindre.

Éric Zemmour ne cesse de faire des appels du pied, mais la porte du Rassemblement national reste close. Pas plus tard que dans l'après-midi mercredi 27 avril, l'ex-candidat à l'élection présidentielle a annoncé sur Twitter que son parti, Reconquête!, ne présenterait pas de candidat aux élections législatives face à Marine Le Pen, Éric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan. "L'union nationale en actes", a-t-il ajouté en guise de commentaire.

Depuis la victoire d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielle, dimanche soir, l'ancien éditorialiste multiplie les tweets en faveur d'une coalition de l'extrême droite en vue des scrutins des 12 et 19 juin. Lundi, il affirmait que l'"union nationale" qu'il appelle de ses vœux arriverait en tête dans 246 circonscriptions, contre seulement 105 circonscriptions pour les mêmes partis sans union. Il soulignait également que 70 % des électeurs du RN, selon un sondage Ipsos, souhaitent l'union. Il publiait enfin un communiqué de presse des vice-présidents de son parti – les anciens RN Marion Maréchal et Nicolas Bay, et l'ancien LR Guillaume Peltier – proposant une rencontre avec le RN "afin de constituer une coalition électorale pour les législatives".

Nous ne présenterons pas de candidat face à Marine Le Pen, Éric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan. L’union nationale en actes.#UnionNationaleLegislatives #legislatives2022

April 27, 2022

Problème : seul Éric Zemmour souhaite l'union de l'extrême droite en vue des législatives, quand Marine Le Pen veut au contraire asseoir la suprématie de son parti. Engager une discussion avec les "traitres" du RN, comme ils sont surnommés en interne, semble impossible. Leur départ du mouvement, "c'est un aller sans retour" et zéro accord aux législatives, avait cinglé Marine Le Pen.

"Jean-Marie Le Pen disait : il n'y a pas de numéro 2 au Front National. Il y a un leader et ce leader va tout faire pour écraser les autres. Bruno Mégret en a fait les frais en 1998-1999. Éric Zemmour a voulu jouer le nouveau leader de la nouvelle extrême droite. Il va à son tour en faire les frais dans les semaines qui viennent", juge Erwan Lecœur, politologue spécialiste de l'extrême droite, sur France 24.

>> À lire : Présidentielle 2022 : la toute petite "Reconquête" d'Éric Zemmour

Celui qui a obtenu 7,07 % des suffrages au premier tour de l'élection présidentielle a en effet le tort de s'être vu un peu trop beau et d'avoir passé une bonne partie de la campagne à dénigrer Marine Le Pen. Y compris au soir du second tour, en faisant le choix d'entamer son allocution en insistant lourdement sur la défaite de la candidate du RN. "C'est la huitième fois que la défaite frappe le nom de Le Pen", a ainsi asséné Éric Zemmour, avant d'appeler à l'union. "Une demande de mariage tout en finesse", ironisait dès le lendemain le président par intérim du RN, Jordan Bardella.

Cela fait trop longtemps que ceux qui aiment passionnément la France sont vaincus. J’ai fait ce que j’ai pu pour éviter ce résultat. Je me suis engagé pour cela.#UnionNationale #legislatives2022 #presidentielles2022pic.twitter.com/qbX7KoMJ5B

April 24, 2022

La vocation du RN n'est "pas d'aider un mouvement qui nous est hostile"

"Beaucoup d'électeurs ont été trompés par Éric Zemmour, qui leur a fait croire au vote caché. Le but d'Éric Zemmour, il était clair, c'était de tuer le Rassemblement national et remplacer Marine Le Pen. Les Français en ont décidé autrement", a déclaré mercredi sur France Culture l'un des porte-paroles du RN, Laurent Jacobelli, en faisant valoir que la vocation du parti n'est "pas d'aider un mouvement qui nous est hostile".

Malgré une situation financière plutôt bonne et 122 000 adhérents pour son parti, la campagne des législatives s'annonce donc délicate pour Éric Zemmour, qui n'a toujours pas tranché la question de sa propre candidature, tout comme Marion Maréchal qui hésite à se présenter à Carpentras, dans le Vaucluse.

>> À lire : Marine Le Pen, l'animal politique qui rêvait de conquérir l'Élysée

Forte de sa progression à la présidentielle de près de huit points par rapport à 2017, Marine Le Pen (41,45 % au second tour) devrait tout faire pour réduire Reconquête à néant. L'autre porte-parole du RN, Sébastien Chenu, a notamment fait savoir qu'un candidat RN serait présenté face à Éric Zemmour au cas où ce dernier déciderait de se présenter aux législatives.

"Moi, je suis d'accord pour qu'on travaille avec des députés de Reconquête si Éric Zemmour parvient à en faire élire, mais ils ont une différence d'approche. Nous, on n'est pas pour l'union des droites, on veut l'union des patriotes. Et ça dépasse la droite et la gauche parce qu'on ne croit plus en cela", a précisé Sébastien Chenu sur LCI lundi soir.

>> À lire : Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

"Je ne vois aucunement l'intérêt de Marine Le Pen de laisser survivre Éric Zemmour et Marion Maréchal, analyse Erwan Lecœur sur France 24. Reconquête ne pourra obtenir qu'une poignée de députés dans le sud-est de la France quand Marine Le Pen peut espérer une cinquantaine d'élus et, pour la première fois sans proportionnelle, avoir un groupe conséquent à l'Assemblée nationale."

Le parti a notamment calculé que Marine Le Pen était arrivée en tête dans 159 circonscriptions à la présidentielle. Elle est aussi première dans 23 départements métropolitains, au lieu de deux en 2017. Or, le RN étant massivement endetté, obtenir le plus grand nombre possible de voix aux élections législatives et de députés est une nécessité financière. Car ce scrutin déterminera le financement des partis politiques pour les cinq années à venir. Pour les partis obtenant 1 % des suffrages dans au moins 50 circonscriptions, chaque vote rapportera ainsi 1,42 euro par an, et chaque député 37 280 euros par an.

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Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

ÉLYSÉE 2022

Présidentielle : Le Pen et Mélenchon déjà tournés vers "le troisième tour" des législatives

ANALYSE

Présidentielle 2022 : la toute petite "Reconquête" d'Éric Zemmour

L'Humanité

Hôpital. Le Sénat pointe les carences de personnels

Actu

Une commission d’enquête a publié un rapport d’information alarmant sur le mal-être des personnels de santé. Des pistes sont également avancées pour remédier aux manques de praticiens dans les territoires.

Naïm Sakhi

Malgré le Ségur de la santé, les maux persistent dans l’hôpital public. C’est ce qu’affirme la commission d’enquête du Sénat, dont le rapport d’information a été dévoilé à la presse jeudi 31 mars. Organisée par le ministre de la santé Olivier Véran à l’été 2020, juste après le premier confinement, le Ségur avait notamment acté la création de 15 000 postes à l’hôpital public, et le déblocage d’une enveloppe de 8,2 milliards d’euros par an pour revaloriser les salaires. Des annonces jugées « trop tardives », parachevant un cycle de « saupoudrage de mesures », « au fil des années 2020 à 2022 », selon les sénateurs. « Rien qu’à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), pas moins de 1 400 postes d’infirmiers sont vacants. C’est 1 000 de plus qu’en octobre 2019, avant la pandémie », alerte la rapporteuse LR, Catherine Deroche. Les parlementaires pointent notamment la faible attractivité des métiers de santé publique, provoquée par « des conditions de travail dégradées », et alertent sur un risque de « spirale négative » déjà en œuvre dans les défections des postes.

L’absence de gestion des ressources humaines au sommet de l’État est également mise en exergue. « Le gouvernement est dans l’incapacité d’établir un tableau de la situation », poursuit la sénatrice. Pour redynamiser l’attractivité de ces professions de première ligne, le rapport appelle à « garantir une reconnaissance financière équitable et adaptée » et à la prise en compte des contraintes de logement et familiaux. Les sénateurs réclament aussi un allégement de « la charge administrative des soignants », en développant les outils numériques et en « optimisant la délégation de taches aux secrétaires médicales ». « Il faut remettre de l’humain, que les soignants puissent passer des moments privilégiés avec les patients et avoir du temps de s’occuper de chacun d’eux », assure de son côté Laurence Cohen (PCF).

Plus inquiétant, les effets induits par Parcoursup dans la sélection des près de 700 000 demandes d’accès aux Instituts de formations et de soins infirmiers (IFSI). « Avec la fin des entretiens individuels, on observe une plus grande déperdition en cours d’étude », risquant ainsi d’accélérer un peu plus les pénuries de soignants, regrette Catherine Deroche. D’ailleurs, face aux difficultés d’accès aux soins, les sénateurs réclament la mise en place d’une quatrième année d’internat, en priorité, dans les zones sous-dotées en médecins généralistes. D’autant que le rapport pointe une aggravation de la situation : en 2018, 5,7 % de la population vivaient dans une de ces zones contre 3,8 % en 2015.

Des déserts médicaux qui ont pour conséquence d’aggraver la saturation des hôpitaux. 21,2 millions d’admissions ont eu lieu aux urgences en 2019, contre 10,1 millions en 1992. En outre, le rapport recommande la généralisation des « cellules de coordination ville-hôpital » entre les Groupement Hospitalier de Territoire (GHT) et les lieux de vie, organisant au mieux l’entrée et la sortie des patients des hôpitaux. « Ces recommandations restent extrêmement tièdes. Il n’est pas question des Centres de santé, qui répondent pourtant aux attentes des jeunes professionnelles de travailler en équipe, avec un statut de salarié, et dont les patients peuvent bénéficier du tiers payant », mesure Laurence Cohen.

Membre de la commission d’enquête, la sénatrice, au nom du groupe communiste (CRCE) s’est abstenue. « On pouvait s’attendre à une véritable politique alternative de santé en faveur de l’hôpital public, a lors que les interlocuteurs réclamaient une remise en cause des financements des hôpitaux », poursuit-elle. Les sénateurs CRCE réclament la suppression de la tarification à l’activité (T2A) et de l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam), un objectif de dépenses à ne pas dépasser en matière de soins de ville et d’hospitalisation. « Nos hôpitaux ne souffrent pas uniquement d’un problème organisationnel. Il faut arrêter les restrictions budgétaires », tance Laurence Cohen. Dans la course à l’Élysée, leur candidat Fabien Roussel plaide pour le recrutement de 100 000 personnels soignants, mais aussi pour une prise  en charge à 100 % des dépenses de santé par la Sécurité sociale.

sénatSantéHôpital publicségur de la santé
France24 - Monde

Législatives 2022 : le PS suspend les négociations avec les Insoumis, attendant des gages de LFI

Publié le : 29/04/2022 - 08:40Modifié le : 29/04/2022 - 15:12

Grégoire SAUVAGE Suivre

Le Parti socialiste a décidé, vendredi, à la mi-journée, de suspendre sa participation aux négociations avec la France insoumise en vue de constituer une "union de la gauche" pour les élections législatives des 12 et 19 juin, alors que la direction du Parti avait annoncé plus tôt souscrire aux propositions de LFI sur plusieurs points clé du programme de Jean-Luc Mélenchon. 

Le Parti socialiste (PS) a finalement décidé, vendredi 29 avril, à la mi-journée, de suspendre sa participation aux négociations avec la France insoumise (LFI) en vue de constituer une "union de la gauche" pour les élections législatives des 12 et 19 juin, qui semblaient pourtant en bonne voie.

Dans un message interne adressé au secrétariat national du PS, dont Reuters a pu consulter un extrait, le Premier secrétaire du parti, Olivier Faure, regrette la "logique hégémonique" qui prévaut, selon lui, au sein du mouvement de Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième du premier tour de l'élection présidentielle sous la bannière de l'Union populaire.

"Nous souhaitons parvenir à un accord de toute la gauche et des écologistes. Mais pour y parvenir cela suppose une vraie logique partagée", écrit Olivier Faure dans ce message consulté par Reuters.

"Il faut rompre avec toute logique hégémonique et accepter la pluralité. À ce stade nous n'en avons pas la garantie", ajoute le dirigeant socialiste.

>> À lire : Comprendre les élections législatives françaises en six questions

Cette mise au point contraste avec l'optimisme affiché par le dirigeant écologiste Julien Bayou sur un accord électoral avec LFI, et avec la bonne volonté dont le PS semblait faire preuve plus tôt dans la journée.

Dans un document interne rendu public vendredi matin, le parti de l'ancien président François Hollande disait avoir souscrit à certaines mesures du programme de l'Union populaire, tout en formulant ses propres propositions pour parvenir à une union de la gauche.

Ce texte de quatre pages, dans lequel le PS écrit avoir répondu aux "douze marqueurs" soumis par l'Union populaire, était qualifié dans les rangs socialistes d'"étape supplémentaire" sur la voie d'un rapprochement entre les deux partis qui ont souvent été à couteaux tirés par le passé.

"Le texte (...) valorise des convergences, sans cacher nos différences, notamment sur la question européenne", précisait le PS dans un communiqué.

Présentant son texte comme une "contribution aux discussions en vue de rassembler la gauche et les écologistes autour d'un socle de propositions", il insistait toutefois sur le fait que "la discussion ne fait que réellement commencer".

Chaque parti aura un groupe distinct à l'Assemblée 

Dans le texte transmis aux autres partis de gauche, le PS se montre désireux d'ajouter "de nombreuses propositions" au programme de l'Union populaire, "dans la fidélité à (ses) fondamentaux et à (ses) priorités".

Alors que le parti de Jean-Luc Mélenchon n'exclut pas la "désobéissance" aux règles de l'Union européenne (UE), les socialistes affirment pour leur part qu'ils "refuseron(t) de mettre en danger la construction européenne ou de laisser s'installer une fracture entre la France et l'UE".

Jeudi, sur Franceinfo, François Hollande a mis en garde contre le risque d'"une disparition" du PS en cas d'accord avec LFI synonyme d'effacement de sa famille politique, qu'il a appelée à "se rassembler derrière un label commun que nous pourrions construire ensemble".

Le secrétaire national d'Europe Écologie-Les Verts, Julien Bayou, a, quant à lui, laissé entendre qu'un accord était proche avec l'Union populaire.

"Aujourd'hui, j'estime que l'accord est en vue. Nous pouvons être d'accord sur l'essentiel, et même bien au-delà", a-t-il déclaré, vendredi, sur France 2.

Si un accord entre les forces de gauche venait finalement à être conclu, le député LFI Alexis Corbière a précisé sur Europe 1 que "chaque force" aurait, in fine "un groupe parlementaire" à l'Assemblée nationale, qui peut se créer à partir de 15 élus.

"Nous voulons par ailleurs créer une architecture un peu nouvelle avec un intergroupe, si nous sommes majoritaires, dans lequel ces groupes puissent discuter", a-t-il expliqué.

Les militants de l'Union populaire ont commencé à placarder des affiches appelant les Français à "élire Jean-Luc Mélenchon Premier ministre", le dirigeant insoumis ne cachant pas son espoir d'imposer une cohabitation au président Emmanuel Macron au terme d'un scrutin parlementaire qu'il présente comme le "troisième tour" de l'élection présidentielle.

Avec Reuters

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Législatives 2022 : première prise de contact entre les Insoumis et le Parti socialiste

Décryptage

Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

Le Débat de France 24

Législatives : manœuvres et stratégie ? Les partis politiques entre alliances et désaccords

Le Monde

Deux objectifs

Tourner la page, sans fragiliser encore un peu plus l’institution. La démission, jeudi 28 avril, du Français Fabrice Leggeri de la direction exécutive de Frontex intervient dans un contexte délicat pour l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes. Alors que son conseil d’administration examinait les conclusions du rapport de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) mettant en cause le fonctionnement de Frontex, M. Leggeri a préféré en tirer les conséquences avant que d’éventuelles sanctions soient prononcées.

La position du directeur n’a cessé de se fragiliser ces derniers mois. Les révélations récurrentes des médias et des organisations non gouvernementales sur des refoulements illégaux de migrants aux frontières extérieures de l’Union européenne (UE) et sur les méthodes de management au sein de l’agence rendaient la situation intenable.

Fabrice Leggeri, le directeur de Frontex, démissionne

Le rapport de l’OLAF s’ajoute à un audit très critique de la Cour des comptes européenne de juin 2021 affirmant que Frontex ne soutient toujours pas de manière satisfaisante les Etats membres dans leur gestion des frontières extérieures de l’UE. Sans compter la bronca des eurodéputés de la commission de contrôle budgétaire du Parlement, qui, trois mois plus tôt, avaient refusé de valider les comptes de l’agence en raison des « transgressions des droits fondamentaux ».

La Cour des comptes de l’UE critique quant au rôle, à l’efficacité et à la gestion de Frontex

Depuis sa nomination à ce poste en 2015, Bruxelles et Paris avaient toujours soutenu le haut fonctionnaire issu des rangs du ministère de l’intérieur français. Sa démission s’apparente non seulement à un camouflet pour la Commission et la France, mais aussi à un rappel tardif que la bonne gouvernance des institutions européennes est un enjeu central.

Frontex est, de par sa taille, l’agence européenne la plus importante avec un effectif de 700 personnes et un budget de 544 millions d’euros en 2021. Elle devrait bénéficier, à l’horizon 2027, d’un contingent disponible de plus de 10 000 agents opérationnels et de 900 millions de budget. Son développement exponentiel depuis 2015 pour faire face à l’immigration irrégulière – notamment avec des agents armés – doit se poursuivre dans une transparence exemplaire. Celle-ci semble avoir été négligée sous la direction de M. Leggeri. C’est pourtant un préalable incontournable pour s’assurer la confiance des citoyens de l’UE, surtout sur un sujet aussi sensible.

Dans un courrier adressé à ses équipes, M. Leggeri fait de sa démission et des accusations qui le visent le symptôme d’un débat politique qui ne serait pas tranché. Il reproche à la Commission européenne de vouloir faire de Frontex « une sorte d’organe des droits fondamentaux chargé de surveiller ce que font les Etats membres », alors que lui défend l’idée d’une agence de garde-frontières opérationnelle dans un contexte où de plus en plus d’Etats membres sont tentés d’ériger des clôtures physiques à leurs frontières et que des Etats voisins de l’UE utilisent la pression migratoire comme une arme.

Face aux migrations, les limites et les dérives de l’Europe-forteresse

Le conseil d’administration de l’agence estime que les deux objectifs ne sont nullement incompatibles. Rendre l’UE la plus étanche possible, sans piétiner le droit fondamental des personnes persécutées de pouvoir y demander une protection et un refuge, reste effectivement une gageure. Le principe de non-refoulement des personnes risquant d’être persécutées fait néanmoins partie intégrante du droit d’asile, consacré par la convention de Genève de 1951 sur les réfugiés et la Convention européenne des droits de l’homme. Il ne revient pas au directeur de Frontex de s’affranchir d’un principe qui est au cœur des valeurs portées par l’UE.

Aux frontières grecques, les réfugiés continuent d’être refoulés

Le Monde

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Le Figaro

Grippe aviaire H3N8 en Chine : faut-il s'inquiéter du premier cas de transmission à l'homme ?

Bénédicte Lutaud

LA VÉRIFICATION - La Chine a annoncé avoir détecté un premier cas de grippe aviaire H3N8 chez l'homme. Jusqu'alors, cette souche était connue pour infecter les chevaux, les chiens et les phoques.

LA QUESTION. La Chine a affirmé, le 26 avril dernier, avoir détecté le premier cas de grippe aviaire H3N8 chez l'homme. Jusqu'alors, cette souche était connue pour infecter les chevaux, les chiens et les phoques, mais n'avait encore jamais été détectée chez l'homme. Or, le ministère chinois de la Santé a indiqué qu'un petit garçon de quatre ans, de la province du Henan (centre), avait été testé positif à cette souche, après avoir été hospitalisé début avril pour une fièvre et d'autres symptômes. La famille du garçon élève des poulets, et vit dans une zone peuplée de canards sauvages.

À lire aussiUne année tristement record pour la grippe aviaire

Sur les réseaux sociaux, l'annonce de cette découverte a suscité des inquiétudes, certains établissant un parallèle un peu rapide avec la pandémie de Covid-19, également aperçue pour la première fois en Chine. D'autant qu'une épizootie (épidémie frappant les animaux) de grippe aviaire - via une autre souche, la souche H5N1 -, frappe actuellement la France.

Faut-il s'inquiéter de cette découverte en Chine? Et la grippe aviaire H5N1 actuelle qui frappe les volailles en France pourrait-elle également se transmettre un jour à l'homme?

VÉRIFIONS. Rappelons qu'il existe de nombreux types de grippe aviaire. Lorsqu'elle ne concerne que les oiseaux et notamment les volailles (comme son adjectif «aviaire» l'indique), les scientifiques préfèrent parler «d'influenza aviaire», souligne Gilles Salvat, vétérinaire, microbiologiste, et directeur général délégué au pôle Recherche & référence à l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses). «Chez les oiseaux, le virus atteint le système respiratoire, mais également tous les organes, ce qui crée beaucoup de mortalité», note Gilles Salvat. On ne parle de «grippe aviaire» que si le virus «influenza aviaire» se transmet à l'homme, et atteint alors ses poumons.

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Une dizaine de virus de type aviaires capables d'infecter l'homme...

«Plus d'une dizaine de virus influenza de type A aviaires ou porcins sont capables d'infecter l'homme à l'heure actuelle, rappelait déjà Santé Publique France dans un communiqué début mars . Les cas humains sont principalement des cas primaires, suite à une exposition à des oiseaux infectés ou à un environnement contaminé, notamment dans le cadre de marchés aux volailles vivantes.»

C'était déjà le cas, par exemple, du virus H5N1 développé en 2003 (862 cas dont 455 mortels jusqu'en 2021 recensés par l'OMS) ; du virus H5N6 (78 cas dont 32 morts dans la région Pacifique Ouest depuis 2014, selon l'OMS), ou encore du virus H7N9 (1568 cas entre 2013 et 2019 et 616 morts selon l'OMS, cité par le gouvernement britannique).

Le virus H3N8 : transmission de volaille à humain, mais pas entre humains

L'influenza aviaire de type H3N8, transmise à un petit garçon en Chine, fais donc désormais partie de ces virus influenza aviaire capables d'infecter l'homme. Mais comme les autres virus de ce type, il s'agit pour l'heure d'un cas primaire (transmission du virus de volaille à humain), et il n'a pas encore été transmis d'homme à homme. En effet, le garçon a été infecté directement par les oiseaux, a indiqué le ministère chinois de la Santé, ajoutant que les tests effectués sur les personnes proches du malade n'ont révélé «aucune anomalie».

Or «pour que le virus H3N8 devienne dangereux pour l'homme, il faudrait qu'il soit transmissible d'humain à humain. Pour cela, il faudrait qu'il y ait un changement suffisamment important de la protéine hémagglutinine - le «H» du nom du virus - pour que le virus ne se fixe pas seulement sur les alvéoles pulmonaires mais aussi sur les bronches» comme c'est le cas pour la grippe saisonnière, poursuit-il. «Ce virus n'est pas bien armé pour se transmettre d'homme à homme, ce n'est vraisemblablement pas le virus de la prochaine pandémie», estime ainsi le microbiologiste.

« Ce n'est vraisemblablement pas le virus de la prochaine pandémie »

Surveillance accrue des «réassortiments du virus» H3N8

Ce premier cas humain de H3N8 reste toutefois «préoccupant», reconnaît Gilles Salvat, qui indique que Santé Publique France a reçu une saisine de la Direction générale de la santé, à la réponse de laquelle l'Anses et le centre national de référence seront associés. Plus que les mutations de ce virus - il en faudrait beaucoup pour qu'il soit réellement adapté à l'homme -, ce sont ses «réassortiments» génétiques qui inquiètent davantage les scientifiques.

Concrètement, si deux virus infectent une cellule au même moment, par exemple un virus influenza aviaire, et un virus influenza porcin (ou bien un virus d'une grippe saisonnière), les segments de gènes des deux virus s'associent et se mélangent pour former un nouveau virus. «En pratique, ces réassortiments se passent rarement chez l’homme, mais plutôt chez le cochon», souligne Gilles Salvat. Néanmoins, ces réassortiments génomiques de virus sont souvent la source de pandémies grippales, relève l'expert, qui cite la grippe espagnole, la grippe d’Hongkong ou encore la pandémie de H1N1 en 2009.

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Le virus H5N1 actuel: non pathogène pour l'homme

Qu'en est-il du virus H5N1 d'influenza aviaire qui touche actuellement les volailles en France ? «Le virus H5N1 qui circule actuellement en France est hautement pathogène pour les volailles, mais il n'est pas pathogène à ce jour pour l'homme», rassure Gilles Salvat. Entre 2003 et 2008, un autre virus H5N1 - il en existe différent types - hautement pathogène pour les volailles, fut également pathogène pour les hommes. En ce qui concerne l'influenza aviaire H5N1 actuelle en France, si ce virus n'est donc «pas pathogène pour l'homme, on surveille ses mutations», indique Gilles Salvat.

Interrogé sur France Bleu, Jean-Luc Guérin, professeur en pathologie aviaire à l'école nationale vétérinaire de Toulouse, se veut également rassurant: «aujourd'hui, le pouvoir zoonotique [qui se transmet de l'animal à l'être humain, NDLR.] du virus (H5N1) est extrêmement faible. Les seuls cas rapportés en Russie l'an dernier n'ont pas été confirmés». En Europe, aucun cas de transmission à l'humain du virus H5N1 actuel n'a par ailleurs été recensé.

Aucune transmission d'humain à humain pour les virus d'influenza aviaire connus aujourd'hui

D'une manière générale, «à l'heure actuelle, la transmission du virus (d'influenza aviaire) ne se fait que de l'animal à l'homme, mais les autorités sanitaires redoutent une évolution du virus vers une forme transmissible d'homme à homme, porte ouverte à une pandémie», peut-on lire sur le site de l'Institut Pasteur.

La prudence reste toutefois de mise. «Les très rares cas de transmission entre humains du virus H5N1 sont restés épisodiques», précise l'Institut Pasteur, qui prévient que «la menace est toujours réelle» avec la propagation de l'infection chez les oiseaux. «De plus, comme tous les virus grippaux de type A, le sous-type H5N1 a une grande capacité à muter au cours du temps, mais aussi à échanger ses gènes avec des virus grippaux appartenant à d'autres sous-types infectants d'autres espèces» : le fameux risque de réassortiment génétique évoqué par Gilles Salvat. Dès lors, «le risque de voir apparaître un nouveau virus capable de se transmettre d'homme à homme est à prendre en considération», poursuit l'Institut Pasteur.

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C'est la raison pour laquelle en France comme dans le reste de l'Europe, en cas d'infection, les volailles sont systématiquement abattues. «Dans les pays en voie de développement, en cas d'infection, les autorités décident de faire abattre les volailles, mais il n'y a pas d'indemnisation. Donc les gens se précipitent pour vendre leurs volailles sur les marchés, ce qui contribue à la propagation entre volailles, puis entre volailles et humains», explique Gilles Salvat.

Pas de comparaison possible avec le Covid-19

Quant à la comparaison avec la pandémie de Covid-19, elle n'a pas lieu d'être, pour le directeur de l'Anses. Si les «émergences de virus influenza chez l'homme sont préoccupantes», elles ne «présentent pas les mêmes risques que l'émergence du SARS-CoV-2 responsable de la Covid-19. Dans le cas des virus influenza, on a affaire à des virus connus, étroitement surveillés et les dispositifs d'adaptation des vaccins aux souches circulantes sont de ce fait plus rapides. Au contraire pour la Covid-19 il a fallu partir de rien pour proposer un vaccin efficace ce qui est nécessairement plus long».

En résumé, s'il est désormais transmissible de la volaille à l'homme, le virus influenza aviaire H3N8, comme tous les virus de type influenza aviaire, n'est pas considéré comme dangereux pour l'homme car il n'est pas encore transmissible entre humains. Toutefois, les «réassortiments» génétiques de ce type de virus, qui pourraient les rendre transmissibles entre humains, restent surveillés de près.

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France24 - Monde

Comprendre les élections législatives françaises en six questions

Publié le : 27/04/2022 - 18:42

Aude MAZOUE Suivre

Les 12 et 19 juin prochains, les Français inscrits sur les listes électorales se rendent aux urnes pour élire les députés siégeant à l'Assemblée Nationale. Moins mobilisatrice que l'élection présidentielle auprès des Français, cette échéance électorale est pourtant déterminante pour la vie du pays. Six clés pour mieux l'appréhender.

À peine l'élection présidentielle est-elle passée que déjà les esprits se tournent vers les élections législatives. Depuis la mise en place du quinquennat sous le président Jacques Chirac, ce scrutin se déroule tous les cinq ans dans la foulée de l'élection présidentielle. Comment se déroule-t-il ? Quels sont les enjeux des groupes parlementaires ? Comment la cohabitation peut-elle en découler ? France 24 vous apporte quelques éléments de réponse pour mieux comprendre cette échéance électorale cruciale.

Les législatives permettent d'élire 577 députés à l'Assemblée nationale. Ce sont eux qui voteront les lois du prochain quinquennat, ou ne les voteront pas. À titre d'exemple, lors de la XVe législature qui a démarré en juin 2017, quelque 354 lois ont été votées (chiffre arrêté au 28 février 2022 car en période d'élections, l'Assemblée nationale stoppe tous ses travaux). Les députés ont aussi un rôle de contrôle sur l'action du gouvernement. Ils peuvent interroger les ministres, par écrit ou à l'oral, les mardis et mercredis, sur l'actualité locale de leur circonscription ou sur la politique nationale. Les députés peuvent également demander l'ouverture d'une commission d'enquête pour approfondir un dossier. Récemment, des enquêtes parlementaires ont ainsi été ouvertes après l'affaire des Ehpad Orpea ou celle de l'agression mortelle d'Yvan Colonna en prison.

>> À lire : Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

Le nombre de députés n'a pas toujours été le même. Les règles ont en effet changé en la matière depuis la création de la Ve République, en 1958. Leur nombre varie au gré de l'évolution démographique. Le découpage électoral appliqué pour les élections législatives, issu de la loi du 23 février 2010, répartit les sièges par tranches de population, aussi appelées des circonscriptions. Une tranche correspond à 125 000 habitants. La France est ainsi répartie en 566 circonscriptions législatives, auxquelles il faut ajouter depuis 2012 onze nouvelles tranches pour représenter les quelque 2,5 millions Français de l'étranger, soit un total de 577 circonscriptions.

Aujourd'hui, il semble que ce découpage ne soit plus forcément en phase avec les mouvements de population : le nombre de députés dans les départements qui ont perdu des habitants n'a jamais été réduit. Lors de sa première campagne, en 2017, Emmanuel Macron avait pris l'engagement de diminuer d'environ un tiers le nombre de députés et de sénateurs, notamment afin de réduire les dépenses de l'État, et d'en élire 20 % à la proportionnelle. En juillet 2018, une proposition de loi sur la réforme des institutions a été présentée au Parlement, mais l'examen de ce texte bousculé par les crises successives – affaire Benalla, Gilets jaunes, crise Covid-19 – n'a jamais abouti. Dans son programme de 2022, Emmanuel Macron ne fait plus allusion à cette proposition de loi.

Les députés sont élus au suffrage universel direct, c'est-à-dire par tous les Français majeurs inscrits sur les listes électorales. Les élections législatives se déroulent au sein de chaque circonscription selon un scrutin majoritaire à deux tours, sauf si l'un des candidats obtient, dès le premier tour, la majorité absolue des suffrages exprimés et 25 % des électeurs inscrits sur les listes électorales. Une prouesse qui reste rare : seuls quatre députés ont été élus dès le premier tour en 2017.

Pour se maintenir au second tour, les candidats doivent avoir obtenu les voix d'au moins 12,5 % des électeurs inscrits. Si un seul candidat atteint ce seuil, le candidat qui a recueilli, après lui, le plus grand nombre de suffrages au premier tour peut se maintenir au second tour. Si aucun candidat n'atteint ce seuil, alors ce sont les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages au premier tour qui restent en lice pour le second tour. 

Pour être candidat aux élections législatives, il faut être Français et âgé d'au moins 18 ans. Mais ces deux conditions ne suffisent pas. Les personnes sous le coup d'une peine d'inégibilité prononcées par un tribunal ne peuvent pas se présenter. Certains hauts fonctionnaires (préfets, magistrats, recteurs) ne peuvent briguer une députation dans le département où ils ont exercé leurs fonctions, pour une durée d'un à trois ans. Les personnes placées sous tutelle ne sont pas non plus habilitées à être candidates. Enfin, depuis les élections de 2017, les députés n'ont plus le droit de cumuler leur mandat avec une autre fonction locale telle que maire, président ou vice-président de région, de département ou d'intercommunalité. Ils ont le droit d'être candidat, mais après leur élection, ils devront choisir quel mandat ils conservent.

Il n'est pas nécessaire d'avoir des attaches géographiques dans une circonscription pour s'y présenter. Nul besoin non plus d'y être domiciliée. "Les députés sont investis d'un mandat national. Bien qu'élus dans une circonscription, chacun représente la Nation tout entière", rappelle-t-on sur le site de l'Assemblée nationale. Raison pour laquelle on parle parfois de "candidat parachuté", quand absolument aucune attache locale ne les lie à la circonscription dans laquelle ils se présentent.

Si les partis commencent actuellement leurs tractations pour d'éventuelles alliances, ils peuvent déposer les déclarations de candidature au mandat de député à partir du 16 mai et au plus tard jusqu'au 20 mai à 18 h. Pour le second tour, le dépôt des candidatures est possible les 13 et 14 juin.

La campagne électorale s'ouvre à partir du 30 mai pour le premier tour. Les affiches de campagne sont alors accolées sur les emplacements spécifiquement réservés dans chaque commune. La campagne officielle est également lancée à la radio et à la télévision pour les partis présentant des candidats.

Trois jours après le second tour, la nouvelle Assemblée nationale entre en fonction, soit le mercredi 22 juin pour sa XVIe législature. Le 28 juin, le président du palais Bourbon sera élu au scrutin secret à la tribune. Les groupes politiques qui siégeront dans l'hémicycle sont également annoncés le même jour. Enfin, la composition des huit commissions permanentes, chargées d'examiner une question particulière relevant de leur compétence, s'opérera le lendemain, mercredi 29 juin.

Chaque élu peut décider de rejoindre un groupe politique de son choix. Il faut 15 députés (contre 20 avant 2009) pour constituer un groupe parlementaire. En général, l'adhésion se fait selon l'appartenance politique de l'élu, mais il existe des groupes rassemblant des parlementaires de plusieurs partis si le nombre d'élus n'est pas suffisant pour constituer un groupe.

L'enjeu de l'appartenance à un groupe est double : il est politique et financier. Avoir un groupe permet de s'organiser pour peser dans les débats et sur le fonctionnement de l'assemblée. Concrètement, les groupes bénéficient de plus de temps de parole lors des questions au gouvernement, ils peuvent aussi demander une suspension de séance ou le vote en scrutin public. Sur le plan pécuniaire, l'Assemblée réserve aux groupes parlementaires une enveloppe pour couvrir leurs dépenses et bénéficier de facilités matérielles, comme la mise à disposition de bureaux ou de salles de réunion. Plus précieux encore, cela ouvre la possibilité de s'entourer de collaborateurs.

Au-delà des groupes, les grands partis cherchent à atteindre d'autres seuils au sein de l'Assemblée nationale. Il faut compter un minimum de 185 députés pour demander la mise en place d'un référendum d'initiative partagée. La proposition doit au préalable obtenir la signature de plus de 4 millions d'électeurs pour qu'un référendum soit organisé. Et pour saisir le Conseil constitutionnel sur la conformité d'une loi, il faut atteindre un seuil de 60 députés par formation. Enfin, si 58 députés signent une motion de censure, un débat s'amorce et un vote a ensuite lieu.

On parle de cohabitation dès lors que le président n'est pas du même bord politique que son Premier ministre. Cette situation peut se présenter à l'issue des élections législatives, lorsque l'hémicycle est dominé par une tendance politique différente du parti présidentiel. Cette conjoncture s'est produite à trois reprises sous la Ve République. Deux fois sous la présidence de François Mitterrand (Parti socialiste), avec Jacques Chirac (Rassemblement pour la République) d'abord de 1986 à 1988, puis de 1993 à 1995 avec Édouard Balladur (RPR). La dernière cohabitation remonte à 1997 et jusqu'en 2002, lorsque Lionel Jospin (PS) était le Premier ministre de Jacques Chirac.

Dans ce cas de figure, le président est contraint de désigner un Premier ministre issu de la nouvelle majorité parlementaire. Le chef de l'État et le chef du gouvernement doivent alors "coexister" pour diriger la nation. Cette situation est défavorable au président de la République, qui perd son pouvoir sur les décisions internes du pays. Les affaires intérieures reviennent au Premier ministre et sa majorité à l'Assemblée, habilitée à voter des lois. Le président doit partager ses prérogatives avec son Premier ministre. Le chef de l'État ne peut en outre contraindre son Premier ministre à la démission. En revanche, il peut toujours dissoudre l'Assemblée nationale, moyennant l'organisation d'un nouveau scrutin. La cohabitation permet l'alternance sans déclencher une crise politique ou institutionnelle, mais cette configuration peut entraver l'action politique. Si la cohabitation avait bien commencé de 1997 à 2000 entre Jacques Chirac et Lionel Jospin, elle fut ensuite conflictuelle entre les deux hommes, bloquant des projets de loi de finances et de loi de financement de la Sécurité sociale en 2002 notamment. 

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Le Monde

Pas de « fumis » sans feu

Le week-end du 1er mai, le commissaire de police Thibaut Delaunay a connu un inattendu sursaut de notoriété, son patronyme s’affichant sur de nombreuses banderoles dans les stades de football français. Une manière de faire connaître celui qui dirige la division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH) depuis septembre 2020… pour lui reprocher son absence.

M. Delaunay admettait implicitement, en septembre 2021, que la DNLH justifiait mal son nom, le hooliganisme étant « résiduel » en France. La saison avait pourtant commencé par de graves incidents dans les stades, mais ces débordements ont vite cessé.

Division nationale de lutte contre le hooliganisme, Votre inaction est à la hauteur des privations de liberté des s… https://t.co/wXCUMGECCL

Les commentateurs enclins à y voir un « mal français » ont ensuite dû constater que la Premier League, championnat anglais, modèle constamment invoqué pour la domestication des publics, connaissait pis. La chronique du supportérisme a cependant été celle de conflits nombreux et parfois inattendus : entre le football français et ses supporteurs, il y a cinquante nuances de crise.

Les ultras du Paris-Saint-Germain ont ainsi fêté leur dixième titre de champion de France… à l’extérieur du Parc des Princes, pour marquer une désapprobation moins tournée contre les joueurs que contre la politique sportive du club.

A l’autre extrémité du classement, les deux kops de Saint-Etienne ont, à quelques mois d’intervalle, précipité par leurs excès pyrotechniques des fermetures de tribunes, privant leur équipe d’un précieux soutien. Le malaise est si profond qu’il confine au sabordage d’un club dont les supporteurs veulent précipiter la vente.

Dans une autre institution verte, en National (3e division), les partisans du Red Star s’opposent inversement à son rachat par un fonds d’investissement, et ont provoqué l’interruption définitive de la rencontre contre Sète, le 15 avril, après des jets de fumigènes sur le terrain. Le modus operandi a été semblable à Nancy le 22 avril, augmenté d’un cortège funéraire avant un match qui marquait la relégation du club – repris par un fonds sino-américain en 2020.

« Que vient faire en National un fonds basé à Miami ? » : les supporteurs du Red Star, remontés contre le rachat du club

Même l’Olympique lyonnais, longtemps théâtre de relations harmonieuses entre la présidence et les tribunes, a vu s’aggraver les frustrations et le désaveu d’une gouvernance jugée obsolète. Colère, aussi, à Lille, à la suite des déceptions sportives après le titre national remporté la saison passée.

Pas de « fumis » sans feu : les supporteurs entretiennent leur flamme et leur sentiment d’incarner un contre-pouvoir au sein de clubs dont ils se sentent dépossédés. Au-delà du divorce bien connu avec les dirigeants, les banderoles se tournent aussi contre les pouvoirs sportifs et publics, adeptes des sanctions collectives et des restrictions ou interdictions de déplacement.

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France24 - World

Real Madrid hope title momentum can boost Man City comeback bid

Issued on: 03/05/2022 - 03:40

Madrid (AFP) – As Real Madrid celebrated their La Liga title win, Carlo Ancelotti was already trying to direct momentum towards Wednesday’s Champions League semi-final second leg against Manchester City.

Madrid had beaten Espanyol 4-0 on Saturday and the players were celebrating at Plaza Cibeles after an open-top bus had wound its way through the city to the statue where players and fans always toast their biggest trophies.

“And now to Wednesday, yes we can!” Ancelotti shouted at the adoring crowd, who chanted back “si, se puede!”, “yes we can!”

Many had wondered whether celebrations were appropriate or sensible, given how they were sandwiched between the two mammoth games against City, especially after Pep Guardiola’s side left Madrid needing to pull off another rescue act following the Spanish champions’ 4-3 defeat in the first leg.

Beyond concerns about recovery or fatigue, there were suggestions that dwelling on a 35th Spanish league title might reduce, even subconsciously, some of the need and desperation to chase a 14th European Cup.

But Ancelotti was in no doubt that celebrations, with all the positivity and energy attached, would help, not hinder, Madrid’s pursuit of another Champions League final.

“A celebration is good for the mental side of things,” Ancelotti said. “We are professionals. Tonight we all celebrate together. Tomorrow we train and Wednesday we have another important match. If during the celebrations someone cuts their foot or a leg, okay, but that won’t happen.”

Madrid performed a similar routine before their sensational comeback against Paris Saint-Germain in the last 16. After thrashing Real Sociedad at the Santiago Bernabeu the Saturday before the return leg, Real Madrid’s players walked back out onto the pitch long after the final whistle, to applaud and absorb the chants of the fans, who were urging the team to believe a comeback was possible.

Manchester City, though, are a different proposition to PSG, a more complete, astute and resolute team, who will be less vulnerable to the aura of Real Madrid in Europe and the gusts of momentum that seem to sweep through the Santiago Bernabeu on biggest European nights.

“At the Bernabeu, nothing is ever lost. I can't explain it but there is a magic at the Bernabeu that helps you,” said Ancelotti after Madrid came from 2-0 down on aggregate to beat PSG 3-2, Karim Benzema scoring a second-half hat-trick.

“We didn’t give up,” said Luka Modric. “The stadium helped us at 3-0. They kept supporting us and that gave us a boost to keep believing we could turn it around, and we did.”

Modric and Benzema, with 70 years of age between them, have been Real Madrid’s inspiration this season and both will have to deliver another recital on Wednesday if City are to be defeated.

Benzema was rested against Espanyol but scored after coming on in the 60th minute to make it 18 goals in his last 13 matches, an astonishing run that includes hat-tricks against PSG and Chelsea, as well as doubles against Mallorca, Celta Vigo and City.

Modric, meanwhile, gave the pass for the goal that kept Real Madrid’s hopes alive against Chelsea, his outside-of-the-foot cross for Rodrygo setting their sensational comeback in motion.

Chelsea could have been out of sight after dominating for more than an hour in the second leg and City will be wary after being similarly wasteful last week.

“We started really well and could have killed them off. In these games, we need to take more chances,” admitted Phil Foden after the game. “We are playing a side that have won the Champions League many times and if we give the ball away they are going to punish us. It is something we need to work on in the second leg.”

Ancelotti tried to make out that shifting from one title-push to another is routine for Real Madrid but he will know there is history to be made, given the club has only done a La Liga-European Cup double three times before, in 1957, 1958 and under Zinedine Zidane in 2017.

“At this club you have to celebrate quickly,” Ancelotti said. “You win and then the next day you are already thinking about the next title.”

© 2022 AFP

Le Monde

Mécanique infernale

Les autocraties se targuent d’être des régimes « efficaces », qualité qui leur serait propre. Evoquant la complexité des problèmes de l’époque, Vladimir Poutine range la démocratie libérale au rayon des modes de gouvernement « obsolètes ». Xi Jinping, lui, juge que le couple Parti communiste-« socialisme aux caractéristiques chinoises » serait supérieur à toutes les autres formes de gouvernance. Il n’empêche : on doit à l’un et à l’autre de ces dirigeants les plus grands désastres du moment.

Vladimir Poutine, le culte de la guerre

Même s’ils sont de proportion et de gravité différentes, la guerre en Ukraine et les confinements de masse décidés en Chine sont des produits de l’autocratie. Non pas que les démocraties n’aient pas provoqué leur part de catastrophes historiques : elles ont leur casier judiciaire. Mais la guerre d’agression en Ukraine et la politique chinoise du zéro Covid sont intimement liées à la nature des régimes en place à Moscou et à Pékin. Ou, plus précisément, ces drames sont le reflet des fantasmes de Poutine et de l’hubris de Xi Jinping – l’un et l’autre pratiquant un nationalisme agressif et étouffant toute vérité factuelle déplaisante.

A Moscou et à Pékin, les faits doivent se plier à la doctrine du chef. Si tel n’est pas le cas, on ne l’en informe pas, de peur de lui déplaire. C’est le théorème du despote aveuglé par lui-même. La censure règne. L’information ne circule pas ou mal. Enfin, entre la vérité et le mensonge, la frontière est effacée.

Cela pour dire que, dans cette « guerre des modèles » qui oppose autocraties et démocraties, ces dernières auraient quelques mérites à faire valoir si seulement l’autoflagellation n’était pas leur sport favori. Souvent donnée pour lente ou hésitante, la laborieuse et pagailleuse machinerie de la démocratie libérale n’a pas dit son dernier mot – même si elle ne forme pas, hélas, l’horizon indépassable des régimes politiques comme on le pensait à la fin du siècle dernier.

La guerre en Ukraine entre dans son troisième mois. Dans l’esprit de Poutine, que son entourage n’a pas osé contredire, cette campagne ne devait pas dépasser deux à trois semaines. Aux mains de « nazis » dégénérés, l’Etat, à Kiev, allait vite s’effondrer, cependant que la foule accueillerait avec des roses, de la vodka et des grains de riz les convois de blindés descendus de la sainte mère Russie. Une « opération Crimée » (annexée par Moscou en 2014) en plus grand.

« Au moment où Poutine s’enfonce dans son propre piège en Ukraine, Xi Jinping s’enlise dans une guerre anti-Covid »

Il y a des dizaines de milliers de morts et des destructions comme l’Europe n’en a pas connues depuis la seconde guerre mondiale. Face à la sauvagerie de l’agression russe, il y a la résistance d’un peuple et d’une armée soutenus par un « bloc occidental » revivifié quand on le disait moribond. Tout était faux dans la représentation qu’avait Poutine de l’Ukraine de Volodymyr Zelensky et dans l’idée qu’il se faisait de l’Occident. Mais aucun contre-pouvoir institutionnel n’existait à Moscou pour le dire au « chef » et encore moins de presse indépendante pour en avertir les Russes. La guerre n’a fait qu’exacerber cette mécanique infernale : le régime poutinien est plus dictatorial aujourd’hui qu’il ne l’était hier – ce qui annonce d’autres catastrophes.

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Le Figaro

Un nouveau directeur général pour «transformer» Orpea

Danièle Guinot

Dans la tourmente, le gestionnaire d'Ehpad recrute Laurent Guillot, un ancien DGA de Saint-Gobain.

Une nouvelle ère s'ouvre chez Orpea. Le géant français des Ehpad, accusé de graves manquements, a trouvé son nouveau directeur général. Laurent Guillot prendra ses fonctions le 1er juillet, et sa nomination au conseil d'administration sera proposée à l'assemblée générale du 28 juillet.

À VOIR AUSSI - Scandale Orpea : Ce qu'en pensent les familles

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Cet X-Ponts de 52 ans a effectué l'essentiel de sa carrière chez le fabricant de matériaux de construction Saint-Gobain, dont il a été directeur général adjoint jusqu'en juin 2021. Candidat malheureux au poste de DG du groupe, attribué à Benoît Bazin, il a été en « short list » pour prendre la tête d'Engie, puis du nouveau Suez.

Orpea est fier de sa recrue. « Laurent Guillot est un manager expérimenté », rappelle le groupe présent dans 23 pays, qui gère 350 établissements pour personnes âgées dépendantes en France. Il aura la lourde tâche « d'élaborer et de mettre en œuvre le plan d'amélioration et de transformation destiné à construire le nouvel Orpea ».

Graves dysfonctionnements

Laurent Guillot remplacera Yves Le Masne, limogé fin janvier dès la publication du livre de ­Victor Castanet, Les Fossoyeurs. L'auteur dénonçait une maltraitance des résidents, un usage abusif des fonds publics, des manquements en matière sociale et des conflits d'intérêts. Philippe ­Charrier, président non exécutif du conseil d'administration ­d'Orpea, avait alors repris la direction générale par intérim. Il continuera d'assurer la présidence du groupe à partir du 1er juillet.

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Le gouvernement a transmis au procureur de la République le rapport de l'Inspection générale des affaires sociales et l'Inspection générale des finances, qui relevait des « dysfonctionnements graves » dans la gestion du groupe. Il menace de demander le remboursement de dotations publiques à hauteur de plusieurs dizaines de millions d'euros. Le parquet de Nanterre a ouvert une enquête sur le sujet. Par ailleurs, plusieurs dizaines de litiges ont été engagées par les familles de résidents.

Les nuages continuent de ­s'accumuler sur Orpea. La ­semaine dernière, les premières conclusions de la « mission d'évaluation indépendante » confiée par la ­direction du groupe aux cabinets Grant Thornton et Alvarez & ­Marsal ont souligné des « dysfonctionnements ». Et confirmé les ­accusations de détournement d'argent public sur 2019-2021. Le rapport définitif est attendu d'ici fin juin.

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Orpea, qui a reporté plusieurs fois la publication de ses comptes annuels, désormais prévue le 13 mai, tente de rassurer les marchés. Lundi, le groupe a dit avoir mis en œuvre « des premières mesures correctrices, comme la mise en place d'une plateforme d'écoute des familles et d'un dispositif de médiation ». Mais ces mesures, tout comme l'arrivée prochaine d'un nouveau directeur général, n'ont pas apaisé les investisseurs, qui s'inquiètent des conséquences économiques et financières l'affaire. L'action Orpea a abandonné 4,78 % lundi, à 32,45 euros. Depuis le 1er janvier, elle s'est effondrée de plus de 63 %.

Paris : la RATP retire temporairement du service 149 bus électriques après deux incendies en un mois

Quelques semaines après un premier incendie, un tout récent «bluebus» s'est embrasé ce vendredi devant la bibliothèque François Mitterrand. Le même jour, un bus électrique d'une marque différente a pris feu à Carcassonne.

Volkswagen investit 1,2 milliard d'euros dans son usine de moteurs électriques à Cassel

Le nombre de lignes de production de moteurs électriques et autres pièces sera multiplié par quatre en quatre ans, par rapport aux 18 actuelles.

Le Monde

SANS TITRE

Live animé par Eléa Pommiers, Anna Villechenon, Sandra Favier, Pierre Bouvier et Jacky Goldberg

  • La poursuite des évacuations d’habitants de Marioupol est prévue pour lundi matin, après une première opération qui a permis, ce week-end, à une centaine de civils de quitter l’usine Azovstal, assiégée par les forces russes dans ce port stratégique du sud-est de l’Ukraine. Mais des bombardements russes ont semblé reprendre, selon Denys Chlega, commandant de la 12e brigade opérationnelle de la garde nationale ukrainienne.
  • Le ministre des affaires étrangères russe a soutenu que Moscou ne cherchait pas à mettre fin à la guerre en Ukraine le 9 mai, le Jour de la victoire en Russie, alors que des analystes estiment que le Kremlin souhaite obtenir une victoire majeure d’ici à cette date symbolique pour la Russie.
  • L’armée russe grignote du terrain dans l’est de l’Ukraine, cherchant à prendre en étau son adversaire depuis le Nord et le Sud afin de parfaire son emprise sur le bassin minier du Donbass. Huit civils ont été tués dimanche dans des bombardements sur les régions de Kharkiv et Donetsk, dont quatre dans la seule ville de Lyman, proche du front et sous la menace directe de l’avancée russe, ont annoncé les gouverneurs régionaux.
  • Les ministres de l’énergie des pays de l’Union européenne tiennent ce lundi une réunion en urgence dans le but de s’accorder sur une position commune face à la demande de la Russie d’être payée en roubles pour ses livraisons de gaz sous peine de les interrompre.
  • Notre journaliste Emmanuel Grynszpan, de retour du Donbass, où il a couvert le conflit ces dernières semaines, répondra à vos questions sur la situation sur place lors d’un tchat qui débutera à 15 heures.

Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine

Récit. Hors du Donbass, la vie quotidienne de quatre Ukrainiennes

Portrait. Elena Kostioutchenko, une plume dans les plaies de l’Ukraine

Vidéos. Ukraine : pourquoi l’armée russe a-t-elle tant de mal à progresser en Ukraine ?

Entretien. « Nous avons quitté l’ancien monde dans lequel l’économie a, pendant trente ans, dominé le politique »

Débats. Lula et la gauche brésilienne cultivent l’ambiguïté sur la guerre en Ukraine

Tribune. « La guerre terrestre et la tragédie vécue par le peuple ukrainien ne doivent pas occulter ce qui se passe sur la côte et en mer »

Cartes. Jour après jour, la guerre en Ukraine en cartes

Retrouvez notre live d’hier sur ce lien.

« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment Le Monde gère les contributions dans les suivis en direct

Le Figaro

Qui est Ibrahim Kamara, le successeur de Virgil Abloh chez Off-White ?

Sabrina Pons

La marque fondée par Virgil Abloh en 2013 vient de nommer son directeur artistique, cinq mois après la mort de son fondateur survenue en novembre 2021.

Cinq mois. C'est le temps que s'est donné la griffe Off White pour nommer un successeur à Virgil Abloh, son fondateur disparu à l'âge de 41 ans des suites d'un cancer. Cette nouvelle page a été confiée à Ibrahim Kamara, rédacteur en chef du magazine Dazed. Le jeune créatif de 31 ans n'est autre qu'un ancien proche collaborateur du bouillonnant fondateur d'Off White. Les deux hommes se connaissaient bien. Leur relation est née il y a trois ans via quelques messages échangés sur Instagram. Elle a pris un tournant professionnel quand Ibrahim Kamara est devenu le styliste attitré de Virgil Abloh, pour qui il créait des défilés et des campagnes publicitaires chez Louis Vuitton et Off White. «Un Ibrahim Kamara ne se présente qu'une fois par génération», avait déclaré à son sujet Virgil Abloh au New York Times en septembre 2021. Et d'ajouter : «Son travail est un excellent exemple de la façon dont la diversité peut faire ressortir le meilleur de l'industrie de la mode».

À la suite de sa nomination, Ibrahim Kamara a déclaré sur son compte Instagram être «honoré» de «faire partie de l'équipe qui racontera la suite de l'histoire qu'(il) a commencé à écrire pour nous tous».

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Multi-casquettes

La trajectoire de Ibrahim Kamara est fulgurante. Né en Sierra Leone en 1990, il a fui vers la Gambie après l'éclatement de la guerre civile. Il a passé une grande partie de son enfance chez un oncle et une tante avant de s'installer à Londres avec ses parents à l'âge de 16 ans. Le jeune homme a rejoint les bancs de la Central Saint Martins, d'où il est sorti diplômé en communication de mode. Il a ensuite fait ses armes comme styliste au sein des maisons Dior, Marc Jacobs et Stella McCartney avant de travailler en étroite collaboration avec Riccardo Tisci chez Burberry et Virgil Abloh. Les chanteuses Beyoncé, Rihanna ou Madonna font également appel à ses talents. En parallèle, il rejoint le magazine i-D où il est promu rédacteur en chef mode quelques mois plus tard. Un poste qu'il quittera en janvier 2021, pour devenir rédacteur en chef du magazine Dazed.

Halle Berry, étincelante dans une combinaison à sequins décolletée jusqu'au nombril

Halle Berry ose. L’actrice emprunte les codes des années disco avec son dernier look, posté mercredi 27 avril, sur son compte Instagram.

Suri Cruise, 15 ans, 1,75 m, réapparaît dans les rues de New York

La fille de Katie Holmes et Tom Cruise a été photographiée dans les rues de New York avec une amie, le lundi 14 mars, alors qu'elle promenait son chien.

Amal Clooney enflamme les rues de New York dans la tenue d'un créateur français

L'avocate et épouse de George Clooney s'offre une allure flamboyante signée du créateur français de Sukeina.

Le Monde

A l’agenda du lundi 2 mai

Live animé par Charles-Edouard Ama Koffi

Un direct quotidien. A l’occasion des élections législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour suivre la campagne et ses nombreux rebondissements. Suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, analyse de leurs propositions, tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes…

Dans le poste. Le communiste Pierre Laurent, sénateur de Paris et ancien secrétaire national du Parti communiste français (PCF), est interrogé sur Public Sénat à 7 h 30. Stéphane Le Foll, membre du Parti socialiste et maire du Mans, répond aux questions de RTL à partir de 7 h 40, tandis qu’à 7 h 50 France Inter reçoit Manuel Bompard, eurodéputé et négociateur de La France insoumise (LFI).

A 8 h 30, l’ex-candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel, est attendu au micro de Franceinfo, et le secrétaire national d’Europe Ecologie-Les Verts, Julien Bayou, est interviewé sur BFM-TV et RMC à 8 h 35.

Négociations à gauche. Les « insoumis » continuent de discuter d’un accord avec les socialistes, les communistes et le Nouveau Parti anticapitaliste.

Nos articles pour approfondir

Les essentiels

Le Figaro

En Côte d’Ivoire, une académie pour «africaniser» la lutte contre le djihadisme

Stanislas Poyet

REPORTAGE - Dans un centre de recherche doublé d’un terrain d’entraînement, des militaires français forment des soldats ivoiriens.

À Abidjan

Les colonnes de soldats progressent lentement entre les murs ocre du village. Une à une, les portes sont défoncées par les militaires qui fouillent méticuleusement les maisons, occupent les toits et sécurisent les allées. Tout ici évoque le centre du Mali, si ce n’est la végétation luxuriante qui entoure le «village sahélien». L’endroit est en fait une réplique quasi parfaite d’un vrai village bambara, planté au milieu de la cocoteraie de Jacqueville, à une quarantaine de kilomètres d’Abidjan. En cette matinée d’avril, une trentaine de fusiliers marins s’initient à des exercices de contre-terrorisme dans ce terrain d’entraînement grandeur nature, sous l’œil exigeant de deux commandos de marine français. «Je dois avouer que c’est un des plus beaux terrains d’entraînement que j’ai vus», glisse le maître «Dante», qui commente les mouvements et corrige les gestes de ses élèves. «Ce matin, on a une otage qui est cachée dans une des maisons. L’objectif des stagiaires est de la retrouver, et de l’extraire proprement», explique-t-il. La veille, dans un hangar voisin, aux cloisons mobiles, le même groupe répète encore et encore les mêmes gestes de fouille dans une pièce. «On répète jusqu’à ce que ça rentre. C’est comme des gammes. Nous, on appelle ça la “drill”, ou la marteau thérapie».

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Depuis son inauguration en juin 2021, l’Académie international de lutte contre le terrorisme (AILCT) se veut à la pointe de la réflexion et de la formation sur le contre-terrorisme. Elle se veut aussi résolument africaine, bien que la France soit partie prenante du projet. Sur les 65 millions d’euros prévus pour achever ce projet colossal décidé en 2017, la France a déjà déboursé 18 millions d’euros pour la première tranche des travaux. Pour le reste, des fonds européens, mais aussi américains et australiens doivent épauler la Côte d’Ivoire dans le financement.

Dès 2016, après l’attentat de Grand-Bassam - une station balnéaire proche d’Abidjan -, la Côte d’Ivoire prend le risque terroriste très au sérieux. Au nord, le pays partage des frontières poreuses avec le Mali et le Burkina Faso, et depuis 2019 au moins, des mouvements de groupes djihadistes liés à al-Qaida au Maghreb islamique sont régulièrement observés dans la région, où le parc forestier de la Comoé constitue une zone refuge.

«Permettre une réponse coordonnée»

En 2020, à la suite de la mort de quatorze soldats dans une attaque à la frontière burkinabée, la Côte d’Ivoire a considérablement musclé son dispositif antiterroriste. Depuis le mois de juin 2021, l’AILCT est devenue une pièce maîtresse de cette réponse. «L’académie est un site unique en Afrique. Sa vocation est de permettre une réponse coordonnée à la menace, explique le général Allah Joseph, qui commande l’AILCT. Coordonnée entre les administrations, puisque des cadres des ministères de l’Intérieur, de la Justice et de la Défense, viennent se former ici. La formation est aussi coordonnée entre les pays, puisque nous accueillons des professionnels venus de toute l’Afrique.» L’objectif mis en avant est de sortir d’une appréhension uniquement sécuritaire de la menace djihadiste.

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L’académie a intégré un institut de recherche stratégique composé d’universitaires, afin de prendre en compte les dimensions sociales, politiques et économiques du phénomène djihadiste. «La démarche est bonne», juge le chercheur Lassina Diarra, auteur en 2016 de l’ouvrage Terrorisme international. La réponse de la Côte d’Ivoire. «La Côte d’Ivoire a beaucoup misé sur la réponse sécuritaire, elle commence à s’attaquer à la réponse économique, mais il reste encore beaucoup à faire sur le plan politique», juge-t-il.

Aux côtés du général Allah Joseph, venu rendre visite aux jeunes stagiaires, un officier français inspecte lui aussi les exercices imposés par les deux commandos de marine. Il s’agit d’un coopérant, adjoint du directeur de l’académie. Car l’AILCT est née d’une collaboration bilatérale entre la France et la Côte d’Ivoire. Si au ministère des Armées, on appuie sur «l’initiative ivoirienne» du projet, la France en a bien été le moteur dès 2017. Et pour cause: depuis le début de son intervention au Sahel, la France soutient comme elle peut les armées de ses partenaires africains.

«Éspérer qu’ils n’oublient pas tout ce qu’ils ont appris»

En juin 2021, Emmanuel Macron avait annoncé la fin prochaine de l’opération Barkhane, et sa volonté de voir les armées ouest-africaines prendre le relais. «La solution du contre-terrorisme est entre les mains des États africains», juge depuis Paris le colonel Ianni, chargé de la communication de l’état-major, qui considère l’AILCT comme «un exemple de ce qui peut être considéré comme l’évolution naturelle des partenariats avec les armées africaines». «L’AILCT n’est pas une solution suffisante au terrorisme, mais elle en fait partie», juge pour sa part le lieutenant-colonel Charles, un officier français impliqué dans l’académie.

Ce qu’on a appris ces dernières semaines, ce sont des techniques spécifiques aux forces spéciales, des choses qu’on n’a pas dans l’armée ivoirienne

Seulement, en de nombreux aspects, le savoir-faire en matière de contre-terrorisme fait encore défaut, et c’est bien la raison de la présence des deux forces spéciales françaises, dépêchées de Dakar cette semaine-là. À l’issue de la cérémonie de remise des diplômes qui clôt les huit semaines de formation, l’un des matelots ivoiriens souligne l’intérêt du partenariat français. «Ce qu’on a appris ces dernières semaines, ce sont des techniques spécifiques aux forces spéciales, des choses qu’on n’a pas dans l’armée ivoirienne», explique le jeune homme de 23 ans, son casque toujours vissé sur la tête.

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Observant les jeunes soldats, diplôme en main, regagner leurs pick-up, le premier-maître «Rosa» commente: «Maintenant, il faut espérer qu’ils n’oublient pas tout ce qu’ils ont appris.» Un constat qui rencontre une certaine inquiétude à l’état-major des armées françaises: «Pendant longtemps, les armées des pays ouest-africains ont été perçues comme des menaces aux pouvoirs en place, alors elles ont été négligées». À Abidjan, un autre officier se réjouit cependant des progrès observés au sein de l’armée ivoirienne: «On passe progressivement d’une armée de caserne, à une armée opérationnelle

Émeutes en Suède : l'intégration des immigrés est un échec, selon la première ministre

La social-démocrate Magdalena Andersson a annoncé jeudi une série de mesures visant à endiguer la criminalité, qui est selon elle une conséquence de la «faiblesse» de l'État régalien alors que le pays est confronté à une immigration de masse.

Cette moitié du monde qui reste dans le camp de Vladimir Poutine

ANALYSE - La crise ukrainienne, en cristallisant une opposition idéologique entre deux camps, fait souffler un vent de guerre froide sur le monde.

Guerre en Ukraine : un avion de reconnaissance russe a violé l'espace aérien suédois

Cette violation intervient alors que les autorités suédoises réfléchissent à une éventuelle candidature à l'Otan suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Le Figaro

Plus de 250 migrants traversent la Manche en une journée

Le nombre de traversées clandestines, multipliées par trois en 2021, pourrait atteindre un nouveau record cette année.

Plus de 250 migrants ont été repérés à bord de sept embarcations de fortune tandis qu'ils traversaient dimanche la Manche pour se rendre au Royaume-Uni, a indiqué lundi 2 mai le ministère britannique de la Défense.

À lire aussiSécurité et immigration: se rapprocher des Français et cibler les clandestins

Le nombre de traversées clandestines, multipliées par trois en 2021, pourrait atteindre un nouveau record cette année. C'est la première fois en onze jours que le gouvernement britannique - qui actualise quotidiennement les données concernant ces traversées illégales - fait état d'embarcations dans la Manche, la fin du mois d'avril ayant été marquée par des vents violents et une mer agitée.

7000 migrants depuis le début de l'année

La Marine britannique, en charge depuis mi-avril du contrôle des traversées illégales dans la Manche avec pour objectif de mieux les détecter, a fait état de 254 personnes ayant traversé à bord de sept embarcations dimanche. Des images publiées dans les médias britanniques montrent également des migrants continuant d'arriver lundi à Douvres. Au total depuis le début de l'année, près de 7000 personnes ont rejoint les côtes britanniques en traversant la Manche à bord d'embarcations de fortune, selon un comptage de l'agence PA. C'est trois fois plus que le bilan l'année dernière à la même période.

Réforme du droit d'asile pour renvoyer des migrants illégaux

Si le premier ministre Boris Johnson a fait de la lutte contre l'immigration illégale sa priorité après le Brexit, les traversées ont continué d'augmenter, triplant en 2021, année marquée par la mort de 27 migrants dans un naufrage fin novembre.

Plus de 28.500 personnes ont effectué ces périlleuses traversées en 2021, contre 8466 en 2020, 1843 en 2019 et 299 en 2018, selon le ministère de l'Intérieur. Pour décourager les traversées, le gouvernement a fait inscrire la semaine dernière dans la loi une réforme controversée du droit d'asile, qui prévoit notamment d'envoyer au Rwanda les demandeurs d’asile arrivés illégalement au Royaume-Uni, le temps que leur demande d'asile soit étudiée.

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La nouvelle loi a été vertement critiquée par les organisations internationales et d'aide aux réfugiés. Le Haut-commissariat de l'ONU aux réfugiés a regretté mercredi un texte qui «sape les lois et pratiques internationales établies en matière de protection des réfugiés».

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PODCAST - Vivons-nous dans le meilleur des mondes possibles? (Leibniz) Le Moment Philo, par Aziliz Le Corre

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Couple et argent: les comptes séparés sont-ils la clé du bonheur?

ENQUÊTE - Y trouvant leur équilibre financier et familial, de plus en plus de couples choisissent de faire banque à part. À condition de miser sur la transparence côté finances.

«Je suis à bout» : pour les familles qui hébergent des réfugiés ukrainiens, le revers de la solidarité

TÉMOIGNAGES - De nombreux Français engagés à aider des familles ukrainiennes se disent épuisés de l'investissement moral, administratif et financier sur le long terme.

Scandale Orpea: ouverture d'une enquête après le signalement du gouvernement

Le gestionnaire d'Ehpad privés est soupçonné de maltraitance institutionnelle et de détournements de fonds publics.

Le Figaro

Horaires, salaires, concurrence... L'univers démesuré des jeunes banquiers d'affaires

ENQUÊTE - Les rémunérations peuvent facilement dépasser les 100.000 euros dès le début de carrière. Des sommes mirobolantes qui cachent une réalité tout aussi hors normes.

Des semaines de 75 heures. Angela a bien connu ces années d'intense labeur. Cette jeune banquière d'affaires diplômée de la prestigieuse école de commerce ESSEC en 2020, qui a évolué plusieurs mois en stage dans le service fusion-acquisition de la banque Lazard il y a deux ans, n'a aucun regret. Dans un secteur où les évolutions et les salaires restent très attractifs, la jeune femme de 25 ans a pris sa décision en connaissance de cause. « Je savais qu'il fallait travailler très dur. Quand je partais à minuit, c'était relativement tôt. Je ne changerais pas ma carrière pour autant. J'ai beaucoup appris. Quand tu closes un deal, c'est très satisfaisant », explique-t-elle. Dans l'univers secret des «M&A« (comprendre «Mergers and Acquisitions», pour fusions et acquisitions) où les anglicismes règnent en maîtres, «closer un deal» signifie conclure une opération de fusions ou de rachat entre deux entreprises.

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Ces horaires paraissent fous et les salaires restent à la hauteur de cette démesure. À la sortie de l'école, après un stage de six mois chez Lazard, on propose à Angela un salaire de 70.000 euros («70K» dans le jargon) avec en prime un bonus de 80 à 100% de sa rémunération. Elle décide toutefois de rejoindre le département d'analyse financière d'une banque basée à Londres. « Le service M&A reste coupé des autres départements, très confidentiel. Le département dans lequel j'évolue actuellement est totalement différent. Il y a moins de hiérarchie, on travaille plus en équipe. Les horaires sont aussi plus souples. Je commence très tôt, autour de 6h30, pour finir entre 17h30 et 19h, en fonction des projets et des deadlines », raconte la jeune banquière d'affaires, qui gagne un salaire annuel de 75.000 euros hors bonus (ce dernier restant confidentiel).

Autour de 100.000 euros brut

Selon le dernier classement annuel du Financial Times publié en juin 2021, un jeune banquier d'affaire détenteur d'un master en finance de l'Essec, une grande école de commerce, peut espérer décrocher un salaire de 120.000 dollars (l'équivalent de 107.000 euros brut annuel). À la sortie de l'Edhec, qui fait également partie du Top 5 du palmarès, « un banquier d'affaires touche entre 60.000 et 120.000 euros, bonus intégré », glisse Laurent Deville, professeur de finance de l'Edhec et directeur académique des masters en finance.

Les rémunérations varient en fonction des services et des établissements. « Un analyste - qui aide les entreprises et sociétés à prendre des décisions en matière d'investissements- gagne dans une banque française autour de 65.000 euros, sans compter le bonus qui peut s'élever entre 35 à 50.000 euros et qui reste conditionné à l'activité de la banque. Les meilleurs payeurs en France sont Lazard et Rothschild & Co, suivis par BNP Paribas et la Société générale », souffle un chasseur de tête. Ce salaire passe à 120.000 euros hors variable lors de leur deuxième année. Les VP (vice-président), le grade encore au-dessus, gagnent 150.000 euros avec 75% de bonus dans une banque française. Des packages qui peuvent aller bien au-delà si l'on travaille dans un établissement étranger. Un analyste M&A chez Goldman Sachs ne gagne en effet pas la même chose qu'un analyste M&A dans un établissement français. « Les banques américaines proposent en France des fixes plus élevés, environ 20% de plus. Ce qui fait la différence, ce sont les bonus, qui sont au-delà de 100.000 euros », constate Christophe Laville, principal chez Vauban Executive Search, un cabinet de recrutement de managers et de dirigeants. « Un de nos étudiants diplômés il y a trois ans, évoluant dans une banque américaine à Dubai, gagne aujourd'hui 400.000 dollars par an. C'est énorme », rapporte Laurent Deville.

Une forte activité dans les fusions-acquisitions

Pourquoi les salaires sont-ils si élevés ? L'activité M&A, qui a explosé au niveau mondial, explique en partie les salaires mirobolants dès les premiers postes. Les banques ont besoin de «staffer» pour accompagner les opportunités et conseiller les entreprises. « L'activité de la banque d'affaires a été démente ces deux dernières années. Il y a beaucoup d'acquisitions et de deals », rapporte François Longin, professeur de finance au sein de l'Essec depuis 25 ans. Plus ces derniers sont volumineux et nombreux, plus la part de variable est importante pour les équipes. Le salaire variable est à prendre en compte car il représente généralement 20% à 100% du salaire fixe. « Ce qui horripile les patrons des banques et les rend anxieux, c'est de louper des deals par manque de personnel. Le besoin en main d'œuvre est important dans le segment du luxe, du retail, des télécoms médias. Une spécialisation, ça se paye », confie Christophe Laville. Les banquiers juniors sont des experts en modélisation financière, en tableaux Excel, Powerpoint, un format utilisé pour présenter les idées et réflexions des banques à leurs clients. « Un analyste en M&A produit de nombreuses projections financières dans des délais assez courts, ce qui explique les horaires à rallonge. Le deal n'attend pas », ajoute le chasseur de tête.

Des acteurs de plus en plus nombreux

Le marché est par ailleurs dominé par une forte concurrence. Paris devient un hub de la banque d'affaires en Europe. Les effectifs des banques d'affaires ont plus que doublé à Paris ces dernières années. Les établissements étrangers notamment anglo-saxons (Morgan Stanley, JP Morgan) tirent les salaires vers le haut. Il est donc indispensable pour les banques d'affaires françaises de garder en tête le benchmark de la concurrence pour rester dans le haut du panier. La création de boutiques en small (transactions inférieures à 50 millions d'euros) et mid caps (comprises entre 50 millions et 500 millions d'euros) comme Eurallia Finance et Cambon Partners, des sociétés de conseil en fusions-acquisitions indépendantes et de plus petite taille, attirent également les talents. Les avantages principaux de ces boutiques ? L'indépendance et la flexibilité. « Les grosses banques françaises font des méga deals avec entreprises du CAC 40, délaissant les plus petites entreprises. Des acteurs de l'expertise-comptable et les cabinets du Big 4 (Deloitte, EY….) se sont imposés sur le segment M&A des small et mid cap, ce qui tend à tirer le marché. Il y a de la demande partout », analyse Christophe Laville.

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Il faut aussi prendre en compte la concurrence du private equity (les investissements dans des sociétés non cotées) où les salaires s'envolent, autour de 100.000 euros. À la différence de la banque d'affaires, les équipes évoluant dans les fonds d'investissement suivent l'évolution d'une entreprise dans la durée. Ils se déplacent sur site. Leur travail quotidien est bien plus incarné et cela donne beaucoup plus de sens à leur métier. « Être investisseur semble beaucoup plus glamour que de travailler en costard cravate dans une banque », constate Christophe Laville.

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Un difficile équilibre vie pro-vie perso

À tout cela s'ajoute une pénurie de candidats. « Les banques sont capables d'augmenter les rémunérations pour capter les talents, sans compter les bonus assez importants, en hausse en 2021 », avance Hélène Frasca, Directrice Associée du cabinet de recrutement Walters People. Pour contrer cette pénurie de talents, les banques approchent directement les grandes écoles. « Il y a une tentative de captation des meilleurs profils très tôt dans le cycle, explique Laurent Deville. La plupart des étudiants de Master diplômés en juin connaissent déjà le poste qu'ils vont occuper en décembre ». François Longin, professeur de finance au sein de l'Essec, reçoit aussi des offres à la pelle. « Il y a de plus en plus de propositions, provenant notamment des départements fusions acquisitions des banques d'investissements », note le professeur.

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La tension sur les marchés s'explique aussi par un changement de paradigme et de nouvelles attentes des candidats. « De plus en plus d'étudiants recherchent de salaires élevés et une quête de sens. Ils décident de quitter les banques pour rejoindre des start-up et des fintech », observe Laurent Deville. Ces dernières proposent des equity package qui peuvent devenir plus alléchants, bien plus intéressants qu'une banque, si la société se développe. La question de l'équilibre entre la vie professionnelle et personnelle s'est posée pour Nicolas*, diplômé d'une grande école de commerce en 2021. Il est sur le point de rejoindre le département Coverage d'une banque française -le service commercial qui joue les chefs d'orchestre de la relation client- et de délaisser les services M&A où la disponibilité permanente est souvent évoquée comme le pire aspect du métier. « J'ai réalisé des stages dans des départements commerciaux plus préservés. Ça m'est arrivé de travailler le week-end, d'avoir des amplitudes horaires plus larges en terminant à 21h voire 22h pendant la crise sanitaire, mais ça n'a rien à voir avec les équipes M&A qui dînent régulièrement au bureau à 20h et terminent leur journée la nuit tombée », raconte Nicolas, qui va toucher une rémunération de 50K, hors bonus.

Les salaires élevés ne justifient donc pas tout. Les jeunes ne veulent plus renoncer à leur vie privée. « Les candidats n'acceptent plus non plus de faire de longs trajets depuis la crise sanitaire. Un de nos clients basé dans les Yvelines a dû revoir sa rémunération à la hausse pour contenter les candidats », rapporte Hélène Frasca. Pour accompagner cette quête qu'est la work-life balance, plus essentielle que jamais chez les nouvelles générations et fidéliser les talents, les banques vont être contraintes de redoubler d'efforts et de ne plus se contenter de proposer des rémunérations mirobolantes.

*Les prénoms ont été modifiés.

PODCAST - L'impôt est-il juste ?

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La Finlande annule un contrat avec Rosatom pour la construction d'une centrale nucléaire

Helsinki pointe les risques supplémentaires induits par la crise en Ukraine pour justifier ce retrait.

Un nouveau directeur général pour «transformer» Orpea

Dans la tourmente, le gestionnaire d'Ehpad recrute Laurent Guillot, un ancien DGA de Saint-Gobain.

Volkswagen investit 1,2 milliard d'euros dans son usine de moteurs électriques à Cassel

Le nombre de lignes de production de moteurs électriques et autres pièces sera multiplié par quatre en quatre ans, par rapport aux 18 actuelles.

Le Figaro

La météo du mardi 3 mai : des nuages orageux sur la moitié sud

Mardi 3 mai, la France est coupée en deux avec au Nord le retour d'un franc soleil tandis que le dans le Sud le temps se gâte avec des averses et des orages.

Mardi 3 mai, dans la matinée, des éclaircies s'imposent dans le nord de la France, tandis que dans le reste du pays le ciel est couvert. Durant l'après-midi, les nuages se généralisent sur l'ensemble du territoire et des averses orageuses sont à prévoir dans certaines régions, selon La Chaîne Météo* . En bord de Manche, le vent de Nord-Est cause un ressenti frais.

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La météo dans votre région

En Bretagne jusqu'aux Hauts-de-France, en passant par la Normandie, des gelées blanches sont à prévoir en début de matinée. Le ciel est dégagé malgré quelques bancs de nuages bas. Les températures maximales évoluent entre 14 et 19°C.

Des Pays de la Loire au Grand Est, en passant par l'Île-de-France, en Centre-Val de Loire et Bourgogne-Franche-Comté, les nombreuses éclaircies du matin laissent leurs places aux nuages et des averses sont attendues sur le Nord-Est. Les températures maximales sont de 17 à 21°C.

En Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, PACA, Corse et Auvergne-Rhône-Alpes, le temps est nuageux en matinée puis pluvieux et orageux dans l'après-midi, notamment à proximité des reliefs. Les littoraux sont eux épargnés des précipitations. Les températures maximales, dans l'après-midi, sont comprises entre 17 et 24°C.

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

La météo du dimanche 1er mai : retour des nuages par l'Ouest

Les nuages seront plus nombreux que samedi, sans apporter de pluie. Le ressenti pourra sembler bien frais pour un début de mois de mai.

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La météo du vendredi 29 avril : temps mitigé mais toujours sec

Si le ciel est partagé entre nuages et soleil ce vendredi, la pluie n'est pas annoncée et les températures gardent la douceur affichée depuis le début de la semaine.

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France24 - Monde

"Hitler aussi avait du sang juif", la sortie de Sergueï Lavrov qui fait bondir Israël et Kiev

Publié le : 02/05/2022 - 17:07

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Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a provoqué l'indignation de ses homologues israélien et ukrainien après avoir déclaré dimanche, en évoquant Volodymyr Zelensky, qu'Hitler "avait du sang juif". L'ambassadeur de Russie en Israël a été convoqué.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, a convoqué lundi 2 mai l'ambassadeur de Russie pour obtenir des "clarifications" après les propos tenus par son homologue russe, Sergueï Lavrov.

Le président ukrainien Volodymyr "Zelensky fait valoir cet argument : comment le nazisme peut-il être présent [en Ukraine] s'il est lui-même juif. Je peux me tromper, mais Hitler avait aussi du sang juif", a dit Sergueï Lavrov dimanche soir lors d'un entretien accordé à la télévision italienne.

Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février, Israël a tenté de maintenir un équilibre délicat entre Kiev et Moscou, mais cette remarque de Sergueï Lavrov a suscité l'indignation. "Les propos du ministre Lavrov sont à la fois scandaleux, impardonnables et une horrible erreur historique", a condamné Yaïr Lapid dans un bref communiqué.

La Russie a répété à maintes reprises vouloir "démilitariser" et "dénazifier" l'Ukraine, une ancienne république soviétique ayant désormais à sa tête des dirigeants pro-occidentaux.

Des propos "délirants et dangereux"

Le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, a, de son côté, dénoncé l'utilisation de la Shoah comme "outil politique". "Aucune guerre n'est comparable à la Shoah... l'utilisation du génocide juif comme outil politique doit cesser immédiatement", a-t-il indiqué, selon un communiqué de son bureau.

>> À lire aussi : Guerre en Ukraine : derrière sa neutralité, le jeu d'équilibriste d'Israël face à la Russie

Le président de Yad Vachem, le mémorial israélien de la Shoah, Dani Dayan, a lui aussi condamné la remarque de Sergueï Lavrov, estimant qu'il s'agissait de "propos sans fondement, délirants et dangereux".

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a lui déploré que "Sergueï Lavrov ne puisse cacher l'antisémitisme profondément enraciné au sein des élites russes". "Ces propos odieux sont offensants pour le président Zelensky, l'Ukraine, Israël et le peuple juif", a-t-il écrit sur Twitter.

"Les propos ouvertement antisémites de Lavrov (...) sont une autre preuve que la Russie est le successeur de l'idéologie nazie", a insisté Mykhaïlo Podoliak, conseiller de la présidence ukrainienne, .

Pour le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, "l'antisémitisme de la Russie devient de plus en plus visible" et "est révélateur des théories du complot sur lesquelles les régimes dictatoriaux sont toujours construits".

Une déclaration jugée "absurde" par l'Allemagne 

Ces affirmations ont également été condamnées par l'Italie, l'Allemagne et les États-Unis. Selon le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Hebestreit, cette déclaration est "absurde" et "la propagande russe diffusée par Sergueï Lavrov n'a pas besoin d'être commentée".

Le Premier ministre italien Mario Draghi a, de son côté, jugé "aberrants" les propos de Sergueï Lavrov. "Et pour ce qui concerne la partie en référence à Hitler, elle est vraiment obscène", a-t-il commenté lors d'une conférence de presse lundi soir.

"Invoquer le mensonge d'une 'dénazification' en Ukraine, un pays avec un président juif et une importante communauté juive vivant en paix avec ses concitoyens, est sans fondement et relève d'une folie cruelle", ont tweeté les services de l'émissaire américain pour la lutte contre l'antisémitisme.

Dans un discours fin mars aux élus du Parlement israélien, Volodymyr Zelensky avait appelé Israël à "faire un choix" en soutenant l'Ukraine face à la Russie et demandé à l'État hébreu de lui fournir des armes. Israël a notamment fourni des équipements de protection à l'Ukraine mais n'a pas récemment envoyé d'armes, ont indiqué des responsables israéliens.

Avec AFP

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Ukraine : comment juger les crimes de guerre ?

Heure par Heure

En direct : les évacuations de civils de la ville de Marioupol retardées

L’invité du jour

Denis Kataev, journaliste : "Il y a un besoin d'information indépendante en Russie"

Le Figaro

La race du chien ne détermine pas son comportement

Vincent Bordenave

DÉCRYPTAGE - Une vaste étude portant sur plus de 18.000 animaux permet de montrer que la plupart des tempéraments sont largement partagés parmi les races canines.

«J’étais chien méchant, elle me fait manger dans sa menotte…» Ces paroles de Georges Brassens illustraient sa relation amoureuse avec Joha Heiman, mais elles pourraient aussi raconter l’histoire de Canis lupus. Car le meilleur ami de l’homme est, peut-être, sa meilleure «création». Plus de 10.000 ans de domestication ont façonné les chiens pour en faire, au choix, des chasseurs hors pair, des compagnons rêvés pour la vie de tous les jours ou encore des chiens d’assistance.

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Pour la première fois, une équipe de scientifiques américains a relié des données sur les comportements de plus de 18.000 chiens à leur patrimoine génétique (Science, 28 avril 2022). Ce travail a été possible grâce au projet Darwin’s Ark, une ressource qui collecte les données morphologiques et comportementales de milliers de chiens.

«De très grandes variabilités comportementales individuelles»

Le chien s’est distingué du loup il y a plus de 15.000 ans. Dans un premier temps, les chiens ont été sélectionnés par l’homme pour des missions utiles, et assez précises: la chasse, la protection de troupeau, etc. Cette sélection intense et sur une très longue période a permis de fixer des comportements directement hérités de leurs ancêtres loups. Mais, à partir du XIXe siècle, la sélection a commencé à se faire sur d’autres critères. Le chien est devenu un véritable compagnon, préféré pour sa taille ou son pelage. Restait à savoir si cette division des chiens en autant de races reflétait des comportements spécifiques reliés à la génétique? Réponse, non.

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La race ne ressort pas comme un élément déterminant sur les tempéraments étudiés. Elle n’influe que pour 9% des comportements. «Des comportements perçus comme caractéristiques des races modernes sont en fait bien ancrés depuis des milliers d’années, bien avant la formation des races actuelles, écrivent ainsi les auteurs. Au sein même des races, il y a de très grandes variabilités comportementales individuelles. La génétique n’est donc pas le seul élément qui permette de prédire la disposition d’un individu à un comportement particulier.»

Questionnaire et séquençage

Pour ce faire, les scientifiques ont analysé le comportement de 18.385 chiens, en faisant remplir un questionnaire détaillé à leur propriétaire. «C’est la grande force de cette étude, elle s’appuie sur un nombre très important de spécimens, avec des données comportementales et physiques, précise Catherine André, responsable de l’équipe génétique du chien à l’Institut de génétique et développement de Rennes. Cette méthode peut présenter des biais dans le remplissage des questionnaires par les propriétaires, mais les scientifiques en ont tenu compte. La grande difficulté dans l’analyse des comportements est la part de subjectivité. Ce n’est pas comme étudier la couleur du pelage. De plus, seuls 50% sont des chiens de race, l’autre moitié des chiens croisés, générant un “bruit de fond” qui impacte les résultats de génétique.»

Cette analyse apporte 11 nouvelles régions chromosomiques, avec des gènes candidats très pertinents, et 136 régions à confirmer, directement impliquées dans des tempéraments

En parallèle, les scientifiques ont séquencé le génome de 2155 de ces chiens, permettant ainsi de bien caractériser toutes les variations génétiques des races étudiées, et d’analyser les différences en fonction des comportements observés. «C’est un résultat spectaculaire, note Catherine André. On savait déjà que certaines régions étaient impliquées dans des traits physiques, liés à la domestication, comme les oreilles tombantes ou la couleur blanche du poil. Mais cette analyse apporte 11 nouvelles régions chromosomiques, avec des gènes candidats très pertinents, et 136 régions à confirmer, directement impliquées dans des tempéraments.»

La question de l’ADN

Ces 11 régions chromosomiques sont ainsi significativement associées à des comportements, comme la fréquence des hurlements ou la sociabilité envers l’homme. Elles sont totalement indépendantes de la race du chien, alors que 80% de son apparence est directement liée à son ADN. Les races modernes se distinguent donc avant tout par des traits esthétiques. «Ces deux derniers siècles, on a pu faire apparaître très rapidement des traits physiques très particuliers, explique Morgane Ollivier, maître de conférences au laboratoire Ecobio, écosystèmes, biodiversité, évolution, à Rennes. Ces différences ne se sont pas imprégnées dans les comportements.» Certaines races défient ainsi leurs stéréotypes, les pit-bulls n’ont pas été notés plus agressifs que les autres malgré leur réputation.

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«Les premiers chiens ont sans doute été domestiqués il y a 15.000 ans, sur des critères liés à leur docilité et à leur capacité à vivre aux côtés des hommes, continue Morgane Ollivier. Ces traits de caractère sont désormais partagés par toutes les races. Et, s’il peut exister des différences, les explications ne sont pas génétiques.» Quelle que soit leur race, les chiens gardent tous des capacités d’apprentissage, que ce soit ceux qui ont vocation à guider les aveugles ou ceux à qui on ne demandera rien d’autre que de rapporter un bâton.

En revanche, certaines spécificités ont pu être notées, notamment sur la docilité. Trait ô combien déterminant, c’est paradoxalement cette caractéristique qui apparaît la plus différenciée selon la race. Les border collies ou les bergers belges sont par essence très dociles. Cet aspect se maintient d’ailleurs chez des bâtards issus de border collies.

Jalousie : à quel moment devient-elle «pathologique» ?

PSYCHOLOGIE - Dans le couple, en amitié, ce sentiment extrêmement répandu peut vite devenir envahissant. Quand faut-il s'en inquiéter ?

La capsule de Perseverance retrouvée sur le sol martien

La coque arrière et le parachute du rover Perseverance de la Nasa ont été pris en photo grâce à un petit drone capable de voler dans l’atmosphère raréfiée de Mars.

Covid-19: la baisse des contaminations se confirme

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

France24 - Monde

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez victime du logiciel espion Pegasus

Publié le : 02/05/2022 - 14:00Modifié le : 02/05/2022 - 15:33

FRANCE 24 Suivre Céline SCHMITT

Le gouvernement espagnol a annoncé, lundi, que Pedro Sanchez et la ministre de la Défense, Margarita Robles, avaient été espionnés par le logiciel israélien Pegasus. Un consortium de médias avait révélé l'été dernier que les téléphones de centaines de femmes et d'hommes politiques, journalistes, militants des droits humains ou chefs d'entreprise étaient concernés.

Le Premier ministre espagnol et la ministre de la défense victimes du logiciel espion Pegasus. Lors d'une conférence de presse convoquée en urgence à Madrid, lundi 2 mai, le ministre de la Présidence, Félix Bolaños, a affirmé que les téléphones portables de Pedro Sánchez et de Margarita Robles avaient été infectés l'an dernier par ce logiciel conçu par la société israélienne NSO et qui fait déjà l'objet de multiples enquêtes dans le monde.

Dénonçant "des faits d'une énorme gravité", il a souligné que le gouvernement n'avait pas simplement des soupçons, mais des certitudes, affirmant qu'il s'agissait d'attaques "externes" sans toutefois dire qu'elles émanaient d'un pays étranger. 

"Nous avons la certitude absolue qu'il s'agit d'une attaque externe (...) parce qu'en Espagne, dans une démocratie comme la nôtre, toutes les interventions sont effectuées par des organismes officiels et avec une autorisation judiciaire", a-t-il expliqué.

"Dans le cas présent, aucune de ces deux circonstances ne s'est produite", a poursuivi Félix Bolaños. "C'est pourquoi (...) nous n'avons pas le moindre doute qu'il s'agit d'une intervention externe".

Le gouvernement a déposé plainte pour ces faits, lundi, auprès de l'Audience nationale, juridiction chargée des dossiers d'importance nationale ou internationale, comme les affaires de terrorisme, afin que toute la lumière soit faite, a-t-il précisé.

Pegasus permet, une fois installé, d'accéder aux messageries, aux données ou d'activer à distance les caméras et les micros d'un smartphone.

NSO a toujours affirmé que ce logiciel, dont l'exportation requiert le feu vert des autorités israéliennes, ne pouvait être vendu qu'à des États et uniquement pour les aider à lutter contre le terrorisme ou la criminalité.

Pegasus et NSO font toutefois l'objet de graves accusations depuis qu'un consortium de médias a révélé, l'été dernier, que ce logiciel avait été utilisé pour espionner les téléphones de centaines de femmes et d'hommes politiques, journalistes, militants des droits humains ou chefs d'entreprise.

Selon l'ONG Amnesty International, il pourrait avoir été utilisé pour pirater jusqu'à 50 000 portables dans le monde.

Onze gigas de données

"Deux intrusions" ont eu lieu dans le portable de Pedro Sanchez en mai 2021 et une dans celui de Margarita Robles en juin 2021, selon Félix Bolaños. Elles ont dans les deux cas permis d'extraire "un volume déterminé de données", a-t-il ajouté sans plus de détails.

Selon le quotidien El País, les hackers ont extrait 2,6 gigas de données du téléphone de Pedro Sanchez et neuf mégas de celui de Margarita Robles, mais le gouvernement ignore encore "la nature de l'information volée et son degré de sensibilité". Il s'agit de leurs téléphones officiels, mis à leur disposition par l'État, et non privés.

Ces révélations surviennent alors que l'Espagne est en proie à une crise entre le gouvernement de Pedro Sanchez, un socialiste, et les milieux indépendantistes de Catalogne (Nord-Est) qui accusent le Centre national du Renseignement (CNI) de les avoir espionnés avec Pegasus.

L'affaire a éclaté le 18 avril, lorsque Citizen Lab, un projet sur la cybersécurité de l'Université canadienne de Toronto, a publié un rapport identifiant 65 personnes de la mouvance indépendantiste - pour la plupart des Catalans - dont les portables auraient été piratés entre 2017 et 2020 par le logiciel.  

Enquête interne

Face à ces accusations, Pedro Sanchez, sans dire s'il y avait eu ou non espionnage par les services de renseignement de l'État, a annoncé le lancement d'une enquête interne au sein du CNI et s'est engagé à "rendre des comptes". Les premières réactions des milieux indépendantistes catalans après les révélations du gouvernement étaient très sévères pour celui-ci.

"Quand l'espionnage massif est à l'encontre des institutions catalanes et de l'indépendantisme, c'est silence et excuses", a tweeté le président du gouvernement régional catalan, Pere Aragonés. "Le deux poids deux mesures est évident. Contre l'indépendantisme, tout est bon".

La crise est d'autant plus sérieuse pour le gouvernement minoritaire de gauche de Pedro Sanchez qu'il a besoin du soutien au Parlement du parti de Pere Aragonés pour rester au pouvoir jusqu'au terme de la législature, fin 2023.

Selon Félix Bolaños, les vérifications se poursuivent pour savoir si d'autres membres du gouvernement espagnol ont également été espionnés avec Pegasus.

Avec AFP

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Les téléphones de plusieurs ministres français ont été infectés par le logiciel espion Pegasus

Affaire Pegasus : le Premier ministre israélien Naftali Bennett promet une "réponse"

Cyberespionnage : Washington place le logiciel israélien Pegasus sur liste noire

L'Humanité

Saint-Claude, une ville en colère

Reportage

La campagne vue de... Victimes de la désindustrialisation et d’un faible accès aux soins, les Sanclaudiens se battent pour continuer à vivre dans leur cité du Jura.

Cécile Rousseau

Saint-Claude (Jura), envoyée spéciale.

Des bouts de peinture se détachent du plafond. Des carters de moteurs en aluminium gisent dans des caisses. Dans l’immense entrepôt de la société MBF Aluminium, à Saint-Claude (Jura), depuis la liquidation judiciaire, le 22 juin 2021, l’effervescence a laissé place aux stigmates de l’abandon. Si les installations sont à l’arrêt, une poignée des 270 salariés licenciés (300 en comptant les intérimaires) vient tous les jours retrouver sa fonderie, sous-traitante de l’automobile. Dans la chaleur du local syndical, l’amertume domine. « Nous sommes là pour essayer de préserver notre outil de travail ! lance Saverio Vadala, délégué CFDT.  Si jamais Renault veut venir chercher ses machines, ça ne se passera pas comme ça ! Nous voulons certaines garanties. On ne peut compter que sur nous-mêmes. » Mais la colère est surtout dirigée contre Stellantis. Pendant des mois, l’ancien donneur d’ordres s’était montré intéressé par un plan de redémarrage de l’entreprise en Scop (société coopérative et participative) qui aurait permis de sauver 120 emplois. En décembre 2021, le constructeur a finalement opposé une fin de non-recevoir. « J’ai la rage. On nous a baladés, dénonce Philippe, 54 ans, ancien chef d’équipe.  Nous avons perdu six mois de contrat de sécurisation professionnelle (CSP) à attendre que ce projet voie le jour, au lieu de chercher une formation. Notre CSP doit donc être prolongé. » Après trente ans de carrière, il ne veut plus entendre parler d’usine et aspire à devenir chauffeur de taxi.

Aujourd’hui, la plupart des ex-ouvriers sont sur le carreau. Seulement une quarantaine d’entre eux ont signé des CDI intérimaires. « Que vont devenir les collègues qui ne savent pas lire et écrire le français ? Et ceux qui ont la cinquantaine et sont usés par le travail ? interroge Saverio, 48 ans, qui a enchaîné les rendez-vous au ministère de l’Industrie au plus fort de la bataille pour sauver leurs jobs. On est dégoûtés par les mensonges du gouvernement. Ils peuvent toujours se vanter de la baisse des chiffres du chômage : nous sommes sans emploi et pas pris en compte dans les statistiques car considérés comme en formation (avec le CSP – NDLR). C’est parfait avant les élections ! » Quelques mois plus tôt, les hommes politiques défilaient pourtant dans l’atelier. « Tout le monde est passé ici, sauf le conseiller régional du Rassemblement national, Julien Odoul, qui, face au comité d’accueil, a fait demi-tour, sourit Philippe.  En ce moment, on ne voit plus personne. La campagne présidentielle me passe au-dessus. Je veux bien tenir un bureau de vote, mais je mettrai un bulletin blanc dans l’urne. » Resté silencieux jusqu’ici, Olivier, 43 ans, raconte avoir déchiré sa carte d’électeur devant les caméras. « Je suis blasé, explique-t-il.  Aucune des offres de travail que j’ai trouvées n’est à Saint-Claude. Et si je prends un poste trop loin, je risque d’en avoir pour 180 euros d’essence par mois ! »

les urgences souffrent d’une pénurie de soignants

Dans le centre-ville, une pipe géante, symbole de l’activité historique, dégage de la fumée. Elle n’a rien d’un calumet de la paix. Dans la vallée du Jura, les coups de semonce se sont multipliés, ces dernières années. Le centre hospitalier (CH) Louis-Jaillon ne cesse de se réduire comme peau de chagrin. En 2018, la maternité, la chirurgie (sauf ambulatoire) et la pédiatrie ont fermé leurs portes. Une soixantaine de membres du personnel ont quitté le navire. Depuis, les urgences souffrent aussi d’une pénurie de soignants. Le 28 décembre 2021, un drame s’est produit. Un homme est mort d’un infarctus. Faute de praticien disponible, le Smur ne fonctionnait pas ce soir-là. Le patient a donc été pris en charge par celui de Morez au bout de 55 minutes. « Chaque seconde compte, rappelle Farid Lagha, secrétaire de la CGT de l’hôpital, encore marqué par cet épisode.  La personne aurait été prise en charge en 10 minutes si le SMUR de Saint-Claude avait été ouvert. Il y avait des solutions. Le préfet aurait aussi pu réquisitionner un médecin. Aujourd’hui, rien n’a changé. On nous dit que des urgentistes viendraient de Lons-le-Saunier (à 57 kilomètres de là – NDLR) ou d’autres établissements en cas de carence, mais il n’y a pas de protocole acté. » À l’accueil des urgences, en cette mi-février, personne ne se tient derrière la guérite. Ultrapolyvalents, les agents sont par monts et par vaux. Le cégétiste, lui-même conducteur pour le Smur et aide-soignant, affiche 300 heures supplémentaires au compteur : « Comme il y a beaucoup de transferts de patients car nous avons un plateau technique réduit, je suis souvent dans le véhicule. Je dois aussi faire les niveaux d’huile et regonfler les pneus. Nous avons une surcharge de travail qui a été aggravée par le Covid. Le week-end, je peux être aussi agent d’accueil, brancardier… » égrène celui qui envisage de voter pour Jean-Luc Mélenchon, le 10 avril. En mars, quatre départs de soignants sont prévus dans l’unité d’hospitalisation de courte durée (UHCD), creusant encore la pénurie. Alors qu’ici, les aides-soignants sont payés 1 400 euros, en Suisse voisine, leurs salaires peuvent monter jusqu’à 3 000 euros. D’autres n’ont pas attendu pour franchir la frontière.

les autorités n’ont pas tenu compte de cet élan vital

Aux avant-postes de la lutte, le comité de défense et de soutien de l’hôpital ne ménage pas ses efforts. Depuis la disparition de la maternité, dix femmes ont accouché sur le bord de la route. Néphrologue en retraite, Jean-Paul Guy ne se remet pas de cette situation. « L’agence régionale de santé (ARS), qui a décidé de cette fermeture, n’est jamais venue sur le terrain. Ils ont des pouvoirs gigantesques et représentent un pouvoir technocratique et inhumain. » En 2017, une mobilisation avait pourtant rassemblé 5 000 personnes dans la commune, du jamais-vu depuis la Libération. Mais les autorités n’ont pas tenu compte de cet élan vital. Persuadé qu’il n’est pas trop tard pour rouvrir ces services, le président du comité, André Jannet, gouailleur patron de l’hôtel-restaurant Le Saint-Hubert, enfonce le clou : « Ça fait des années qu’on attend une IRM, à croire qu’elle vient de l’autre bout de l’Europe sur des roulettes, ironise-t-il. Je n’en peux plus d’entendre des discours anti-immigrés dans la bouche de certains hommes politiques. Nous avons besoin des médecins et soignants d’origine étrangère pour faire tourner l’hôpital public ! Ce que dit Fabien Roussel m’intéresse. S’il est élu, il faudrait qu’il tape du poing sur la table », assène-t-il avant de poursuivre : « Notre exception géographique n’a jamais été prise en compte. L’hiver, il y a de la neige. Un jour sur trois, l’hélicoptère ne peut pas décoller à cause de la météo. On dirait que l’ARS et le groupement hospitalier de territoire (la structure de Saint-Claude est rattachée à Besançon – NDLR) ne savent pas qu’il y a des montagnes. » Avec ces conditions dégradées d’accès aux soins, Olivier Jeantet, membre du comité de défense et l’un des dirigeants de la société de pièces en caoutchouc Jeantet Elastomères, s’inquiète de l’attractivité de la commune. « Pour faire venir des salariés, nous devons avoir un hôpital à la hauteur. Dans l’entreprise, nous travaillons en trois huit, que se passe-t-il en cas d’accident grave ? » Si le dernier rendez-vous avec la sous-préfète s’est soldé par une écoute polie, les défenseurs du centre hospitalier persistent et signent : « 19 milliards d’euros d’investissement ont été décidés lors du Ségur de la santé, mais on n’en a pas vu la couleur ! assène Francis Lahaut, ancien maire PCF de Saint-Claude et acteur du comité de défense.  La santé est une préoccupation majeure des Français et on n’en entend pas assez parler dans cette campagne. Quand je vois que Valérie Pécresse veut supprimer 150 000 postes de fonctionnaires, c’est hallucinant ! »

Paolo veut entrevoir un avenir entre « ses » montagnes

Pour redynamiser la ville, réputée un temps pour la taille de diamants, le tourisme constitue un des axes de développement. Mais pas de quoi rattraper les disparitions industrielles successives. En cinquante années, la commune a perdu 25 % de ses habitants, passant de 12 500 en 2000 à 9 300 en 2021. Dans son bureau où trône une vitrine dédiée à la pipe, le maire divers droite, Jean-Louis Millet, s’indigne : « Le fait que le laboratoire et la pharmacie de l’hôpital soient en train d’être externalisés va encore nous porter préjudice. En continuant comme ça, on condamne des gens à mort. » L’édile a d’ailleurs écrit aux candidats à la présidentielle avoisinant les 10 % pour leur demander quelle serait leur politique pour les hôpitaux de proximité. S’il n’a pas reçu de réponse, il a déjà choisi de donner son parrainage à Éric Zemmour. « Je voulais qu’il puisse être sur la ligne de départ, assume Jean-Louis Millet.  Je ne suis pas d’accord sur tout », souligne-t-il avant d’ajouter, très naturellement : « J’apprécie qu’il veuille redonner sa souveraineté à la France. Je n’ai pas à me justifier. » Les opinions extrême-droitières du maire sont connues, mais la nouvelle du parrainage a jeté un froid dans le comité de défense de l’hôpital dont il partage la lutte. « Ça promet, les prochains covoiturages ensemble pour se rendre à des réunions ! » glisse Francis Lahaut, son prédécesseur communiste. Une paire de skis toujours dans son coffre, le Jurassien d’adoption aimerait que la situation des services publics se débloque tout schuss : « Le service des impôts aux particuliers a fermé en décembre, poursuit-il.  Nous nous battons aussi pour rouvrir la ligne de train Oyonnax - Saint-Claude suspendue depuis 2018. Elle pourrait être désaffectée bientôt. Quand on distribue des tracts au marché, on sent bien que les citoyens sont sensibles à ce sujet. »

Cet esprit combatif trouve son origine dans le passé. En plein centre-ville, la Fraternelle-Maison du peuple, née autour de 1880, fourmille de projets et perpétue la mémoire ouvrière. Sur sept niveaux, la structure multiculturelle abrite un cinéma, un café, des espaces dédiés aux arts plastiques… Ce jour-là, le groupe Kill your Idols, en résidence sur place, joue des sons cuivrés de saxophone. « Je considère que nous sommes un service public resté proche de sa vocation initiale de coopérative ouvrière : nous avons des missions de diffusion des œuvres culturelles, de soutien à la création et d’éducation populaire », affirme Christophe Joneau, son directeur. Dans un cercle vertueux, des membres de la Fraternelle ont d’ailleurs soutenu les salariés mobilisés de MBF. Les visages de ces derniers sont affichés sur la façade de la médiathèque, le regard tourné vers l’horizon. En reconversion dans la comptabilité, l’ex-élu CGT Paolo Spadafora, 52 ans, veut entrevoir un avenir entre « ses » montagnes. « Ce qui s’est passé a été très dur. Je ne veux pas partir de Saint-Claude pour trouver un emploi. Mes enfants ont leur vie ici. »

fonderie MBFjuraPrésidentielle 2022désindustrialisation
L'Humanité

Famille. Le coucher des petits, un rituel pour chasser les cauchemars

Actu

Angoisse, peur du noir... la tombée de la nuit, moment de séparation avec les parents, peut être une véritable épreuve pour l’enfant. Pour favoriser son bon endormissement, il convient de trouver un juste équilibre entre le respect de ses besoins et celui des règles du coucher.

Théo Gobbi

«Dodo, l’enfant do », « Frère Jacques »… L’air inoubliable de ces berceuses trotte encore souvent dans l’esprit des jeunes parents. Et pour cause, elles étaient l’une des techniques efficaces pour qu’ils s’endorment paisiblement. Problème, cela ne se vérifie pas chez leur enfant, pour qui le coucher et la nuit sont synonymes d’angoisses. Pleurs, hurlements, sanglots, quand arrive l’heure d’aller au lit, c’est une véritable épreuve. « Dans une famille dite “fonctionnelle”, il s’inscrit dans une routine bienveillante et contenante, à un horaire régulier. C’est en partie ce qui peut aider l’enfant à surmonter ses difficultés », explique Anne-France Bouchy, psychologue clinicienne (lire ci-dessous).

APRÈS LE DÎNER, UN TEMPS DE JEU CALME LUI PERMET DE DÉVELOPPER SA CRÉATIVITÉ ET L’AIDE À SE CONCENTRER EN FAVORISANT L’ENDORMISSEMENT.

C’est lorsque le coucher est vécu par l’enfant comme une séparation avec les parents que tout se complique. « La notion de permanence, à savoir qu’un objet – en l’occurrence le parent – continue d’exister même lorsqu’il n’est pas présent, est très importante et doit être assimilée », souligne Anne-France Bouchy. Par ailleurs, la présence de l’objet transitionnel, le fameux doudou, est censée faire le lien entre les mondes externe et interne de l’enfant. « Le doudou sert à lui rappeler sa mère, son père ou un substitut, lorsqu’il se retrouve seul », précise-t-elle. Mais quand cela ne suffit pas, la nuit rime, comme c’est aussi le cas chez les adultes, avec angoisses. Une fois dans la pénombre, l’enfant ne parvient plus à contrôler son environnement, il ne le reconnaît plus, croit voir apparaître les monstres et images horrifiques issus de son imagination. Un manteau accroché peut se transformer en une ombre menaçante. L’utilisation d’une petite veilleuse peut être la solution pour rassurer l’enfant et lui montrer que son environnement est toujours le même.

S’adapter sans céder

Parfois, les angoisses sont telles qu’il développe un comportement pouvant devenir plus contrariant que de « simples » pleurs et cris. « Il est fondamental de considérer l’individu de manière singulière. Certains vont dire, à tort, selon moi, qu’il faut laisser l’enfant pleurer. Mais c’est l’habituer à l’intolérance et à la frustration et ce n’est pas une bonne chose », indique Anne-France Bouchy. Les parents doivent redoubler de créativité, en ayant recours à des astuces telles que la veilleuse ou la tétine, mais cette habitude ne doit pas durer trop tardivement. C’est à eux de s’adapter à l’enfant et non l’inverse : « C’est un petit être en devenir, qui doit encore tout découvrir. Si les parents remarquent qu’il est plus facile de le coucher vers 20 h 30, il faut aller dans ce sens sans exagérer. Quand on en a plusieurs, on s’aperçoit vite que ce qui est valable pour l’un ne l’est pas pour l’autre. » Il est donc bénéfique de respecter des horaires réguliers, qui vont participer à diminuer les angoisses.

Avant le coucher, il est important d’instaurer un rituel. Éviter absolument la télévision et les tablettes, qui favorisent l’excitation psychique de l’enfant et « entravent son bon développement neuropsychologique ». Après le dîner, selon la disponibilité des parents, on peut organiser un temps de jeu calme d’environ une demi-heure, qui va permettre à l’enfant de développer sa créativité, mais aussi l’aider à se concentrer en favorisant l’endormissement. Enfin, la petite histoire avant la nuit, sans monstres de préférence, fait toujours son effet, pour que l’enfant puisse tomber, petit à petit, dans les bras de Morphée.

Trois questions à….Anne-France Bouchy, psychologue clinicienne et psychothérapeute

« Un peu de souplesse horaire est possible »

Les troubles caractéristiques au coucher et à la nuit s’appliquent-ils aussi au moment de la sieste ?

Ils sont forcément plus ancrés la nuit, car elle est un vecteur favorisant l’angoisse. L’heure de la sieste comprend également la notion de séparation, mais elle est moins anxiogène pour l’enfant. À la différence de la nuit, où il n’y a plus de bruit ni d’activité, il continue d’entendre des choses autour de lui et cela le rassure. Il sait probablement aussi que le temps de séparation sera plus bref que le soir. Mais certains voudront quand même rester « collés » à la nourrice, l’assistante maternelle ou les parents.

Le pipi au lit est-il à mettre sur le compte des mêmes problématiques ?

C’est un souci multifactoriel. On note souvent que, en cherchant dans l’arbre généalogique, l’un des parents était également sujet à ce type de trouble. Ce n’est pas génétique mais cela s’inscrit dans une sensibilité. Il y a des enfants qui accèdent à la propreté diurne rapidement, mais c’est plus tardif concernant la nuit. Lorsque l’on écarte les soucis physiologiques, on peut dire que cela est lié, entre autres, aux troubles anxieux et aux angoisses, aux cauchemars et rêves agités, ou à ce qu’il s’est passé dans la journée. Le pipi au lit est un acte régressif. En l’accomplissant, l’enfant peut vouloir rester le bébé de ses parents, car on va lui remettre une couche, par exemple. Cela se vérifie notamment lors de l’arrivée d’un nouveau-né, quand l’aîné se rend compte qu’on ne le traite plus comme avant.

Laisser de la marge dans les horaires ne risque-t-il pas de provoquer un sentiment de supériorité chez l’enfant vis-à-vis de l’adulte ?

Il ne s’agit pas de se plier à ses envies. Il faut simplement arriver à comprendre que si un horaire est mieux qu’un autre pour le coucher, il vaut mieux en tirer profit. Ne pas l’obliger, donc, à se mettre au lit à 19 h 30 s’il a tendance à s’endormir plus facilement à 20 h 30. Bien sûr, s’il a envie de faire la java à 23 heures, c’est non. C’est aussi là que les routines contenantes sont utiles. Lorsque l’on a l’habitude de raconter une histoire avant de se quitter, l’enfant intériorise qu’à l’issue de celle-ci il faut dormir.

Familleenfantssommeil
France24 - Monde

Reportage en Ukraine : à Andriivka, le retour des civils après l’occupation russe

Publié le : 02/05/2022 - 07:59

Gulliver CRAGG Suivre Gulliver CRAGG Suivre

Cela fait maintenant un mois que les forces d'invasion russes ont quitté la région de la capitale ukrainienne, mais les habitants ont encore du mal à accepter la dévastation et le traumatisme qu'elles ont laissés dans leur sillage. Notre correspondant Gulliver Cragg s'est rendu à Andriivka, un village situé à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de Kiev, occupé de fin février au à fin mars. 

Après avoir échoué à encercler la capitale ukrainienne, les forces russes ont quitté, fin mars, la région de Kiev pour recentrer leurs efforts sur la région russophone du Donbass, à l’est. Dans ces localités, les civils qui avaient fui en nombre leurs habitations tentent de reprendre une vie normale malgré la dévastation et le traumatisme. Selon la police ukrainienne, plus d'un millier de civils ont été tués dans ces zones, la plupart par balle. De nombreux autres sont toujours portés disparus, et plusieurs rapports font état de viols et de tortures dans toutes les localités occupées par les forces russes.

À Andriivka, à une cinquantaine de kilomètres de Kiev, les civils assassinés par les forces d’occupation et enterrés à la hâte ont depuis été déplacés dans le cimetière. "Ils leur ont attaché les mains derrière le dos, les ont mis à genoux et leur ont tiré une balle dans la tête. L’un d’eux a eu le visage arraché" explique une habitante.

Pillages et destructions

Andriy, propriétaire d'une maison à Andriivka, avait fui avec sa famille une semaine après l’arrivée des russes. Il explique que  les soldats s’attendaient à être reçus en libérateurs. "Au début, leur politique était de ne pas toucher aux civils, mais ensuite ils se sont rendus compte que tous les civils étaient contre eux, alors ils ont commencé à nous considérer comme des ennemis".

La famille s'estime chanceuse :  partie après une semaine de bombardements, elle a retrouvé sa maison pillée, mais intacte. Mais de l’autre côté de la rue, Tetyana a eu moins de chance. "Tout est brûlé, il ne reste rien. Ma fille est en ce moment à 300 kilomètres, elle n'arrête pas de me dire 'je veux rentrer à la maison', et où je vais la ramener ?" déplore la jeune femme, contemplant les ruines de son ancien domicile.

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Reportage en Ukraine: à Dnipro, la société civile organise son soutien à l'armée ukrainienne

ANALYSE

Guerre en Ukraine : les Occidentaux veulent inscrire leur soutien militaire dans le temps long

LE FIL DU 30 AVRIL

Guerre en Ukraine : une vingtaine de civils sortent de l'usine Azovstal à Marioupol

L'Humanité

Énergie. Peut-on se chauffer sans se ruiner ? 

Actu

L’aide à l’achat d’une chaudière à énergie renouvelable (bois, granulés, biomasse...) pour remplacer un appareil fonctionnant au gaz ou au fioul a été revue à la hausse. Comment l’activer, à combien s’élève-t-elle et qui peut vraiment y prétendre ? Réponse

Marie-Noëlle Bertrand

Économisons le gaz et le fioul : là où l’urgence climatique peinait à susciter le message, la hausse des prix des matières premières, renforcée par la guerre en Ukraine, active l’injonction. En 2019, plus de 14 % des foyers en France se chauffaient encore au fioul, et 44 % au gaz. Outre leur fort taux d’émission de CO2, ces énergies autrefois bon marché sont devenues très chères et pèsent sur le budget des foyers. La nécessité de s’affranchir des hydrocarbures russes renforce l’urgence de changer de modèle. Le gouvernement vient ainsi d’annoncer une hausse de 1 000 euros de MaPrimRénov’ pour le remplacement d’une chaudière à énergie fossile par une chaudière à énergie renouvelable ou une pompe à chaleur. À qui s’adresse cette mesure, est-elle suffisante et comment l’activer ? La réponse en trois points.

D’abord, réfléchir à son projet

Se chauffer pour moins cher passe avant tout par chauffer moins, rappelle Ann-Gaël Béard, administratrice bénévole de l’association CLCV (Consommation logement cadre de vie) et conseillère France Rénov’ dans le département des Hauts-de-France. Le premier levier sur lequel agir sera l’isolation de sa maison. « Moins on a de déperdition de chaleur, plus les besoins de se chauffer diminuent et la facture avec », explique la conseillère. Le choix du mode de chauffage dépendra de l’efficacité visée. « On peut ainsi finir par opter pour un poêle à bois, complété par des radiateurs électriques d’appoint. »

L’ENSEMBLE DES AIDES PUBLIQUES DÉPENDENT DU GAIN ÉNERGÉTIQUE OBTENU APRÈS INSTALLATION OU TRAVAUX ET DES REVENUS DU FOYER.

Cela dit, les foyers habitués au chauffage central généré par les chaudières au fioul ou au gaz préféreront un modèle similaire. Ils pourront opter pour une pompe à chaleur – un dispositif électrique, mais au rendement bien meilleur qu’un système classique. « Pour un kilowatt d’électricité consommé, une pompe à chaleur restitue entre 2 et 4 kilowatts de chaleur, selon la température extérieure », détaille Ann-Gaël Béard. Reste, enfin, les chaudières dites à énergie renouvelable – toutes celles alimentées au bois, aux granulés ou à la biomasse.

MaPrimeRénov’ pour qui, comment ?

Sur le papier, tout le monde peut y prétendre. Dans les faits, c’est autre chose. Les soutiens publics dépendent des travaux entrepris et du revenu des foyers. Il existe quatre barèmes de revenus : le rose, le violet, le jaune et enfin le bleu. Le premier correspond aux revenus les plus élevés, le dernier à ceux les plus modestes. Mais, attention, les seuils sont bas. Un couple sans enfant gagnant 42 800 euros par an (3 500 euros à deux par mois) sera ainsi classé rose : il ne pourra bénéficier de MaPrimRénov’ que pour réaliser des travaux d’isolation. Tout autre achat sera entièrement à sa charge.

Sachant qu’une chaudière à granulés ou à bois coûte entre 15 000 et 20 000 euros (même ordre de prix pour une pompe à chaleur), la facture reste lourde. Autre option : engager un « bouquet de travaux » permettant de justifier d’un gain d’énergie d’au moins 55 %. « Ce type de travaux nécessite en moyenne un budget de 20 000 à 30 000 euros », estime Ann-Gaël Béard. MaPrimRénov’ travaux reste, quant à elle, plafonnée à 3 500 euros par an (20 000 euros au maximum sur cinq ans).

Un couple sans enfant déclarant 22 320 euros (1 860 euros à deux) ou moins sera classé bleu. Il pourra être soutenu à une hauteur plus importante : pour lui, l’aide à l’achat d’une chaudière à énergie renouvelable ou d’une pompe à chaleur était jusqu’à présent de 10 000 euros. Elle vient d’être portée à 11 000 euros. N’en reste pas moins une différence de 4 000 à 9 000 euros, somme généralement impossible à sortir pour les foyers à revenus aussi faibles.

Ne rien signer précipitamment

Ultime conseil et pas des moindres : solliciter de l’aide. D’autres dispositifs existent pour aider les ménages (tels les certificats d’économie d’énergie), mais s’y retrouver relève du casse-tête. Nombreux sont ceux qui renoncent à ces droits, faute d’en avoir connaissance. En outre, les démarchages commerciaux sont nombreux et peuvent conduire à de mauvais choix, voire à fournir des informations erronées – « l’Humanité Magazine » s’est ainsi vu répondre que les aides ne concernaient pas les personnes âgées de plus de 75 ans, « ce qui est complètement faux », assure Ann-Gaël Béard. « Il ne faut rien signer, pas même un devis, qui vaut pour contrat, sans être sûr de son choix », insiste-t-elle. « La liste des artisans qualifiés RGE est disponible sur le site FranceRénov’ », rappelle-t-elle encore. « Et des conseillers FranceRénov’sont présents dans tous les départements, avec pour mission d’informer et d’accompagner les ménages, comme un service public. »

Trois questions à Marie-Françoise Thull, membre du bureau et secrétaire départementale du SPF en Moselle

« Beaucoup de foyers ne se chauffent plus »

C’est un phénomène inédit, lié à l’explosion de la précarité en France, qu’observe le Secours populaire : la flambée des demandes d’aide au paiement des factures d’énergie. 

Alors que les prix de l’énergie explosent, constatez-vous une augmentation du nombre de personnes en situation de précarité énergétique ?

Oui, et c’est une augmentation très nette. C’est la première fois, cette année, que nous enregistrons autant de demandes d’aide pour le paiement des factures d’énergie. Beaucoup de personnes ne se chauffent plus, en particulier celles qui ont des enfants. Ces familles nous disent allumer un peu le chauffage le matin, avant le départ pour l’école, puis le rallumer un peu le soir, lorsque les enfants rentrent. C’est vraiment la facture qui passe à l’as. De plus en plus de gens n’ont plus de quoi faire face et, dans de telles proportions, c’est un phénomène nouveau. En Moselle, par exemple, le Secours populaire aide environ 30 000 personnes, dont plus de la moitié, désormais, sont en difficulté pour se chauffer.

Quel est le visage de cette nouvelle précarité ?

Ce sont en majorité des personnes qui vivent en habitat collectif, dans des appartements équipés de radiateurs électriques, qu’elles ont la possibilité d’éteindre. Il s’agit le plus souvent de femmes seules avec enfants. Bien entendu, nous aidons aussi les étudiants et les jeunes, mais il existe chez eux une forme de solidarité, d’entraide naturelle qui veut qu’on ne laisse pas un copain dans l’embarras. Ce n’est pas le cas des femmes isolées, qui, d’autant plus lorsqu’elles ont subi des violences, n’osent pas faire état de leurs difficultés et demander de l’aide. Enfin, il y a les personnes âgées, là aussi souvent des femmes qui ont de toutes petites pensions. Je suis frappée de constater que, désormais, l’aide se concentre sur les besoins matériels. Pas la nourriture, car, finalement, on y pourvoit, mais les gens ne se soignent plus, le chauffage est le premier poste de dépenses qu’ils suppriment, et même en ce qui concerne l’hygiène, nous fournissons de plus en plus de savons, de dentifrice, de brosses à dents. Certaines personnes ne peuvent plus rien acheter. Alors, bien entendu, le pouvoir d’achat est un sujet important, mais l’accroissement de la pauvreté est un dossier urgent.

Le gouvernement a mis en place un chèque énergie à destination des plus fragiles. Cette mesure va-t-elle dans le bon sens ? Y en a-t-il d’autres à prendre immédiatement ?

Je le répète, il y a un problème de fond : celui de la pauvreté, et il faut que les politiques prennent ça à bras-le-corps. Évidemment, on peut faire des chèques énergie, verser des aides de-ci de-là, c’est toujours bien. En revanche, ça ne règle pas le problème. Les gens n’arrivent plus à assurer leur subsistance et, pour certains, leur survie. Près de 15 % de la population sont en difficulté, parfois en situation de grande pauvreté. Dans un pays comme la France, c’est énorme. Et je ne parle pas des personnes qui arrivent, des migrants qui pour beaucoup n’ont strictement rien. Je parle de gens qui ont travaillé toute leur vie. C’est inacceptable. Cet état de fait pourrit la société, la tire vers le bas. Il faut se réveiller.

ÉnergieConsommation
France24 - Monde

Football européen : le Real Madrid roi d'Espagne, l'OM et l’Atlético grillent un joker

Publié le : 02/05/2022 - 11:54

Marc DAOU Suivre

Alors que le Real Madrid s'est adjugé la couronne d'Espagne, samedi, le suspens reste entier en Premier League et en Serie A. Manchester City et Liverpool sont toujours au coude à coude en Angleterre, tandis que l'AC Milan reste à la portée de l'Inter. En Ligue 1, l'OM voit désormais sa place de dauphin menacée par Rennes et Monaco.

Ligue 1 : l’OM met en péril sa 2e place, Rennes et Monaco à l’affût  

L'OM a perdu gros en s’inclinant, dimanche 1er mai, à domicile face à Lyon (3-0), dans le choc de la 35e journée de Ligue 1. Les Marseillais ont grillé un joker et relancé malgré eux la course pour la deuxième place convoitée par ses concurrents directs, Rennes et Monaco, qui reviennent à trois longueurs. Les Rennais, troisièmes grâce à une meilleure différence de but, ont battu Saint-Etienne (2-0) samedi, tandis que les Monégasques ont enchaîné contre Angers (2-0) une septième victoire de suite.

[#SRFCASSE]𝑼𝒏𝒊𝒔 🙌👏 pic.twitter.com/cV0FdNY7xE

April 30, 2022

Nice (5e, à deux points du podium), qui est allé gagner à Bordeaux (0-1) grâce à une nouvelle réalisation d’Andy Delort, a toujours le podium dans son viseur.  Strasbourg (6e) a tenu en échec le PSG vendredi (3-3), en Alsace, au terme d'un match spectaculaire.

En bas de tableau, Bordeaux et Metz continuent de glisser vers la relégation, tandis que Saint-Étienne, Clermont et Lorient, défaits tous les trois ce week-end, risquent de se battre jusqu’au bout pour éviter la place de barragiste.

Premier League : Liverpool ne lâche pas City, Arsenal s’accroche à la 4e place 

Le duel à distance entre Manchester City et Liverpool, toujours en course en Ligue des champions, s’est poursuivi lors de la 35e journée de Premier League. Leur duel a même donné lieu, samedi, à un chassé-croisé en tête, les Reds s'emparant des commandes du championnat en gagnant à Newcastle (0-1), avant que le leader mancunien ne les reprenne avec autorité à Leeds (0-4). Les hommes de Pep Guardiola conservent un petit point d’avance qui pourrait faire leur bonheur en fin de saison. 

Un autre chassé-croisé a eu lieu entre Tottenham, vainqueur facile de Leicester (3-1), qui s'est emparé pour deux petites heures de la 4e place qualificative pour la C1, avant de voir son ennemi ancestral Arsenal la lui reprendre, à la faveur d’une précieuse victoire à West Ham (1-2). Séparées de deux points, les deux formations londoniennes se retrouveront le 12 mai pour un match à enjeu au Tottenham Hotspurs Stadium. 

We keep pushing on 💪 pic.twitter.com/K3tMpJAbNu

April 30, 2022

Enfin, une nouvelle bourde défensive de Chelsea a offert à Everton un succès capital pour le maintien (1-0), dimanche. Un succès aussi inattendu que précieux, puisque les trois points remportés par les Tofees leur redonnent de l’espoir, même s'ils restent 18e et premier relégable avec 32 points, à deux points de Leeds, mais avec un match de plus à disputer. 

Serie A : l’AC Milan garde la tête, l’Inter reste aux aguets  

Le suspense demeure dans la course au titre en Italie, au terme de la 35e journée du championnat. L'AC Milan s’est sorti du piège florentin tendu par la Viola (1-0), dimanche, grâce à un but de l’ancien Lillois Rafael Leao. Cette courte victoire permet aux Rossoneri de rester en tête de la Serie A, à trois journées du clap de fin. En embuscade deux points derrière les coéquipiers d’Olivier Giroud, l'Inter reste en course. Victorieux sur la pelouse de l’Udinese (1-2), les Nerazzurri ne peuvent plus que compter sur un faux-pas de leurs rivaux.  

Together, we can! ❤️🖤#MilanFiorentina #SempreMilan pic.twitter.com/cK7pWCYQKq

May 1, 2022

De leurs côtés, Naples et la Juventus, également vainqueurs lors de cette journée, ont assuré leur qualification en C1. L'AS Rome, qui pouvait encore jouer les trouble-fêtes dans cette partie du classement en cas de victoire dimanche, a concédé un nul à domicile, face à Bologne (0-0). Un résultat qui anéantit ses derniers rêves de Ligue des champions, puisque 10 points la séparent désormais de la 4e place occupée par le Juve. 

Liga : le Real couronné pour la 35e fois, le Barça se ressaisit 

Dominateur tout au long de la saison, le Real Madrid de Karim Benzema a remporté, samedi, le 35e titre de champion d’Espagne de sa glorieuse histoire, à la faveur de sa victoire sans appel contre l'Espanyol Barcelone (4-0), lors de la 34e journée de Liga. Un sacre historique pour Carlo Ancelotti, qui est devenu le premier entraîneur à remporter les cinq grands championnats européens. 

Hola.#CAMPEON35 pic.twitter.com/Up4twAgN2k

April 30, 2022

Après trois revers consécutifs au Camp Nou, le FC Barcelone, actuel dauphin des Merengues, s’est repris en s'imposant contre Majorque à domicile (2-1). Un succès qui rapproche encore plus les Catalans de la prochaine Ligue des champions, puisque neuf points les séparent du 5e, le Betis Séville, qui affronte Getafe lundi. Troisième du classement, le Séville FC a été accroché par Cadix vendredi (1-1), tandis que l'Atlético Madrid, lui, continue à perdre des points après avoir été battu par l’Athletic Bilbao (2-0). Les Colchoneros restent quatrième malgré ce revers dans le Pays basque. 

Bundesliga : le Bayern déjà en vacances, Fribourg entretient ses rêves de C1 

Derrière le Bayern Munich, déjà sacré champion et battu samedi (3-1) à Mayence, la course pour la Ligue des champions reste totalement ouverte à deux journées de la fin. Le bon coup de la 32e journée du championnat d'Allemagne a été réalisé par Fribourg, qui a remporté un match capital et riche en buts à Hoffenheim (3-4). Les Fribourgeois reprennent provisoirement la quatrième place de la Bundesliga, qualificative pour la Ligue des champions, au RB Leipzig qui jouera gros lundi, sur la pelouse du Borussia M'Gladbach. 

Le Borussia Dortmund (2e), qui est assuré de disputer la C1 la saison prochaine, s'est incliné à domicile contre Bochum (3-4), malgré un triplé (dont deux penalties) de son insatiable buteur norvégien Erling Haaland. 

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Football : Lyon étrille Marseille et relance la course à l'Europe

Football : le Real Madrid remporte son 35e titre de champion d'Espagne

TOUR DES STADES

Football européen : le PSG et le Bayern titrés, le Real à un point de la couronne

France24 - World

French far-right rivals Le Pen, Zemmour settle scores after bitter presidential race

Issued on: 29/04/2022 - 18:37

Romain BRUNET Follow

Despite competing with another candidate dividing the far-right vote, Marine Le Pen once again made it to the final round of France’s presidential election. But Le Pen is now looking to vanquish newcomer pundit-turned-candidate Éric Zemmour – as well as even the score with allies who left her camp to join him – in June’s legislative elections.

After garnering a lot of attention ahead of the first round of presidential elections on April 10, far-right newcomer Éric Zemmour spent much of his campaign denigrating France’s longtime far-right populist Marine Le Pen of the Rassemblement National (National Rally or RN) party.

But that might have been a strategic mistake: Zemmour won only slightly more than 7 percent of the vote while Le Pen scored more than 23 percent and managed to make it to the second round against President Emmanuel Macron. "It's the eighth time that defeat has been associated with the Le Pen name," Zemmour said shortly after Macron’s victory.

But all eyes are now on the legislative elections taking place on June 12 and 19, and Zemmour, a former journalist, is now calling for "union nationale". But he might be the only one wanting the far right to unite ahead of France’s next electoral deadline.

The former presidential candidate announced on Wednesday via Twitter that his party, Reconquest, would not field candidates for legislative elections against fellow far-right politicians Le Pen and Nicolas Dupont-Aignan as well as right-winger Éric Ciotti: "This is union nationale in action," he stated.

On Monday he claimed that the "union nationale" he called for would come out on top in 246 constituencies, over double the expected 105 constituencies if the parties remain separated.

Zemmour also stressed that 70 percent of RN voters are in favour of such a proposed "union", according to an Ipsos poll. Finally, he published a press release from the vice presidents of his party – former RN members Marion Maréchal (Le Pen's niece) and Nicolas Bay, as well as conservative Les Républicains former member Guillaume Peltier – proposing a meeting with Le Pen's party "to form an electoral coalition for the legislative elections".

Nous ne présenterons pas de candidat face à Marine Le Pen, Éric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan. L’union nationale en actes.#UnionNationaleLegislatives #legislatives2022

April 27, 2022

Le Pen seems to prefer consolidating the supremacy of her party, and insiders do not see starting discussions with those who "betrayed" France’s oldest active far-right party to join Zemmour’s team as an option. Their departure was "a one-way ticket", Le Pen has said.

According to Erwan Lecœur, a political scientist and specialist on the far right, party founder (and Marine's father) Jean-Marie Le Pen used to say, "There is no No. 2 in the National Front," as the party used to be known. "There is a leader and this leader will do everything to crush the others." Lecœur noted that others who have tried to change the party from within have also ended up being expelled from it.

"Éric Zemmour wanted to play the new leader of the new far right: He will pay the price in the coming weeks," Lecœur predicted.

>>> ‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it

Cela fait trop longtemps que ceux qui aiment passionnément la France sont vaincus. J’ai fait ce que j’ai pu pour éviter ce résultat. Je me suis engagé pour cela.#UnionNationale #legislatives2022 #presidentielles2022pic.twitter.com/qbX7KoMJ5B

April 24, 2022

Not here to ‘help a movement hostile to us’

"Many voters were misled by Zemmour, who made them believe there was a wave of hidden voting in his favour. The goal of Zemmour was clear: to end the National Rally and replace Le Pen. But the French decided otherwise," Laurent Jacobelli, a spokesman for the RN, told France Culture radio on Wednesday. He added that his party’s purpose is "not to help a movement that is hostile to us".

Despite a solid financial situation and 122,000 party members, the legislative campaign is likely to be delicate for Zemmour, who has not yet officially announced if he will be a candidate. 

>>> How Zemmour’s storm in a teacup hijacked French campaign – and helped Le Pen

As Le Pen improved her finish in the second round of the presidential election by nearly eight points when compared to 2017, she is also poised to prove victorious over Reconquest. RN spokesperson Sébastien Chenu said the party would put up a candidate even if opposing Zemmour, should he opt to run.

"I agree that we should work with Reconquest MPs if Zemmour manages to get them elected, but they have a different approach. We are not for the unity of the right wing: We want a union of patriots, and that goes beyond the right and the left because we no longer believe in those divisions," Chenu told French news channel LCI on Monday.

"I don't see any point in Le Pen openly letting Zemmour and Maréchal pursue their objectives," Lecœur said. "Reconquest will only be able to get a handful of MPs in the southeast of France while Le Pen can expect having around 50 elected representatives and, for the first time without proportional representation, have a substantial group of MPs in the National Assembly."

Her party estimated that Le Pen finished first in 159 constituencies in the presidential election. She also finished first in 23 metropolitan departéments (administrative units), up from two in 2017.

However, as the party is deep in debt, obtaining as many votes as possible in legislative elections and securing parliamentary seats is also a financial necessity. This election will determine how and which political parties are financed for the next five years. Parties obtaining 1 percent of the vote in at least 50 constituencies receive state subsidies to the tune of €1.42 per vote. Parties receive €37,280 per MP each year of their five-year mandates.

This story has been adapted from the original in French.

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How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

What are the biggest challenges for Macron’s second term?

FRENCH LEGISLATIVE ELECTION

Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

Le Figaro

La Lettre du «Fig Mag» du 30 avril 2022

Jean-Christophe Buisson

LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Au programme : le futur chemin de croix de Macron ; une ferme révolutionnaire ; le Brésil autrement ; Céline inédit.

Chers abonnés,

Contrairement au président de la République, je me suis octroyé non pas un jour mais une bonne semaine de repos (d'où l'absence de lettre la semaine dernière) pour me préparer moi aussi aux échéances des prochaines semaines. Bon, elles sont certes d'une teneur bien moindre que celles auxquelles sera confronté Emmanuel Macron. L'Histoire le dit et Charles Jaigu le rappelle : tout hôte de l'Elysée réélu vit un second mandat douloureux. Pour lui ou pour les Français - parfois pour les deux. Charles de Gaulle réélu en 1965 ? Trois ans plus tard, le voilà empêtré dans la chienlit de mai 68 et bientôt poussé à la sortie après un référendum perdu.

François Mitterrand réélu en 1988 ? De plus en plus malade, confronté à des révélations embarrassantes sur son passé, nommant des premiers ministres qui ne conviennent pas (Cresson, Rocard), il fait perdre son camp en 1993 (le PS ne s'en est jamais vraiment remis) et en 1995. Jacques Chirac réélu en 2002 ? Pétrifié par le front anti-Le Pen, il fait régner l'immobilisme durant sept ans... dont cinq de cohabitation. Comme l'a écrit un jour Franz-Olivier Giesbert (qui a de bonnes chances d'être élu à l'Académie française dans quelques jours) : «il s'est dit qu'élu par tout le monde, il devait faire la politique de tout le monde».

Emmanuel Macron sait tout cela, souligne Carl Meeus qui décrit le choix s'offrant à lui comme un dilemme : relancer sa politique de réformes structurelles au risque de heurter une société déjà très fracturée ou apaiser cette même société au risque de renier les principes ayant présidé à sa conquête du pouvoir. Un premier élément de réponse sur la couleur de ses ambitions pour 2022-2027 sera donné la semaine prochaine avec le choix de son Premier ministre. Consensuel ou disruptif ? Célèbre ou inconnu ? Plutôt de gauche ou plutôt de droite ? Homme ou femme ? François Bayrou ou un autre ? Elisabeth Borne ou une autre ? Transfuge ou fidèle ? Marcheur ou démarché ? Il paraît qu'outre-Manche, les bookmakers s'en donnent à cœur joie.

Quel que soit l'heureux nommé (oui, M. Mélenchon, le premier ministre n'est pas élu, mais nommé, quoi que vous en disiez...), il aura dans sa feuille de route cette mission : faire que ça tourne rond. Un peu comme à Futura Gaïa. Dans cette ferme révolutionnaire de Tarascon, c'est en effet en rond (et en hauteur) qu'on fait pousser basilic, salades, fraises et tomates. Cécile Bontron et le photographe Christophe Lepetit ont passé plusieurs jours dans cette fascinante exploitation expérimentale dont l'intérieur a les allures d'une base lunaire sortie d'un film de science-fiction. Née d'un mariage entre ingénieurs agronomes et férus de haute technologie, elle est capable d'offrir ses produits à n'importe quelle période de l'année et en quantité. D'abord parce que c'est une ferme verticale qui optimise la surface au sol - par définition limitée et réduite - en s'échelonnant sur plusieurs hauteurs. Ensuite en utilisant un système complexe de rotations qui permet aux plants d'être arrosés et nourris régulièrement et «automatiquement» dans des conditions correspondant à leurs besoins naturels. Avantages : réduire les importations de certains produits hors des saisons de leur pousse et permettre aux agriculteurs de produire plus sans avoir besoin d'agrandir la taille de leur exploitation. Silence, on tourne !

Puisqu'on est dans les paysages agricoles, restons-y. En traversant l'Atlantique, néanmoins. Direction un des pays qui restent les plus verts au monde : le Brésil. Plus précisément le Minas Gerais, au nord de Rio. Plus précisément encore, le pays Ibiti où l'agriculture (biologique) est vaille que vaille préservée afin d'éviter un tragique exode rural. Ainsi l'a voulu le riche industriel Renato Machado qui, en développant un projet hôtelier local, l'a inscrit dans une perspective sociale et écologique harmonieuse. L'homme a aussi œuvré pour la plantation d'arbres et la réintroduction d'espèces animales comme les singes Muriqui dont les spécialistes assurent qu'ils se servent de leurs queues comme d'un cinquième membre (chacun son truc). Le señor Machado n'est pas le seul, d'ailleurs, à faire feu de tout bois : tout à sa passion du forestier Brésil, le Français Alexandre Allard a lui aussi aménagé son «territoire», près de Sao Paulo, en faisant replanter des milliers d'arbres autour de son hôtel en bordure de l'oasis verte de Cidade Matarazzo. Autres points communs entre les deux hommes, que Bérénice Debras et le photographe Eric Martin ont rencontrés lors de leurs pittoresques pérégrinations au pays de Pelé : leur passion pour l'art contemporain. La sculptrice Karen Cusolito et les dizaines d'artistes locaux régulièrement exposés ou mis à l'honneur par les deux hommes ne s'en plaignent pas. Ni eux, ni personne, d'ailleurs.

ET AUSSI

L'image. Pour prolonger l'esprit de la métaphore philosophique du moineau et de la bouse de vache que connaissent bien ceux qui ont vu le western Mon Nom est Personne, avec Henry Fonda et Clint Eastwood, il est parfois préférable d'être dans une cage qu'en liberté. C'est ce que s'est sûrement dit le photographe Rodney Bursiel quand il a immortalisé le festin de ce grand requin blanc caribéen de plus d'une tonne. Sans les barreaux protecteurs de sa fausse prison aquatique, nul doute qu'il aurait fini dans le vaste estomac du squale glouton.

L'hommage. Il m'est arrivé à plusieurs reprises de rencontrer Jacques Perrin. Non sans émotion. Comme tout admirateur inconditionnel de l'œuvre cinématographique de Pierre Schoendoerffer, je ne pouvais pas le regarder sans que défilent dans ma tête, quel que fût le sujet que nous abordions, les images du Crabe-Tambour, de La 317e Section ou de L'Honneur d'un capitaine. Cela vous laisse imaginer dans quel état je me trouvais lorsque le cinéaste m'a proposé de venir assister au tournage de Là-Haut, en présence de Jacques Perrin et de Gérard Oury, et même d'apparaître (certes furtivement) dans une scène du film (avec mon ami photographe Thomas Goisque). Je me souviens aussi que «Schoen» m'avait confié combien il trouvait au fond très amusant que Jacques Simonnet (son vrai nom), fort peu porté sur la chose militaire, soit devenu pour plusieurs générations d'engagés ou de Français intéressés par l'armée le symbole incarné, vivant, éternel, de celle-ci. Mais n'est-ce pas là la preuve du talent du cinéaste oscarisé ? Diriger un acteur en lui demandant de jouer à contre-emploi au point de faire totalement illusion ? Là où le comédien ne faisant pas semblant, en revanche, c'était dans son rôle de défenseur de la planète et de sa faune sauvage. Les documentaires animaliers bouleversants qu'il a réalisés et/ou produits sont des modèles du genre. Comme ses films (même ceux, gentillets, de Jacques Demy), on continuera à les regarder même après le second mandat du successeur d'Emmanuel Macron.

Les clés pour comprendre. Les pays scandinaves ne sont plus ce qu'ils étaient. Apôtres de la tolérance et de la bienveillance, leurs dirigeants pour beaucoup issues de la social-démocratie se sont lancés durant trente ans dans une politique d'immigration massive. Pour des raisons philosophiques, mais aussi économiques : ils avaient besoin de main-d’œuvre. Accueillant les réfugiés déclarant fuir les conflits (ex-Yougoslavie, Afrique de l'Est, Proche-Orient, etc.), un pays comme la Suède a vu le nombre d'étrangers croître de 80 % en 20 ans. Le choc démographique, religieux, civilisationnel se révèle aujourd'hui rude, analyse Jean-Louis Tremblais. En bouleversant une société structurée mutatis mutandis autour de sa foi luthérienne, les immigrés pour beaucoup musulmans ont provoqué une réaction épidermique chez certains habitants. L'extrême-droite, jusque-là réduite à sa plus simple expression, s'est implantée dans plusieurs villes, des mouvements islamophobes sont nés, provoquant en réaction de violentes manifestations pro-Islam. Il y a quelques jours, elles se sont transformées en émeutes qui ont fait des dizaines de blessés chez les policiers. Le traumatisme est immense dans le royaume scandinave. La preuve : la Première ministre suédoise en personne a reconnu que «l'immigration est un échec depuis vingt ans et a créé des sociétés parallèles et alimenté le crime». L'aveu est tardif, mais on connaît des dirigeants politiques d'autres pays qui ont encore du mal à le formuler.

L'événement. «Quoi ?... Qu'est-ce qu'on apprend ?... Un Céline inédit qui paraît en librairie... sitôt qu'ils peuvent c'est bien simple les éditeurs n'en ratent pas une... ils farfouillent vos tiroirs en votre absence... piochent dedans comme s'ils étaient affamés et que les feuillets qu'ils allaient trouver étaient des carottes... ils envoient ça à l'imprimerie pour en faire des livres... et bla ! et bla ! et reblabla !... te servent une bonne soupe pour expliquer que c'est du génie comme Ferdinand n'en a jamais produit... facile !... Ferdinand il est plus là pour dire ce qu'il en pense !...».

Le 4 mai, donc, les éditions Gallimard publient Guerre, un texte inédit de Louis-Ferdinand Céline. Grand connaisseur de son œuvre qu'il a dévorée par tous les bouts, Nicolas Ungemuth est justement un peu resté sur sa faim. Quelques pages sublimes, mais aussi et surtout de longs passages grossiers dont il se demande vraiment si l'auteur du Voyage aurait aimé qu'ils soient rendus publics. Pour en avoir le cœur net, il a interrogé deux spécialistes : François Gibault et David Alliot. Le premier, avocat célèbre, biographe émérite et exécuteur testamentaire de Céline, admet que ledit texte «n'est pas abouti», mais que ce mince roman situé en 1914 est essentiel pour comprendre combien la guerre, dès ses premiers mois, a marqué durablement l'écrivain. Maître d’œuvre du monumental D'un Céline l'autre et biographe de «Madame Céline», David Alliot veut croire lui aussi que Guerre, écrit en 1934, était destiné à rejoindre les rayons des librairies et que c'est sans doute le désir de se lancer dans les pamphlets puis la guerre, au cours de laquelle il a perdu son manuscrit (sans doute volé), qui l'ont empêché de le peaufiner pour publication. Vous savez quoi ? J’ai rarement vu Nicolas Ungemuth arborer un air plus dubitatif. Suite du feuilleton dans quelques mois avec Londres et des versions complétées de Casse Pipe, La Volonté du roi Krogold et Mort à crédit.

L'anniversaire. Il y a 16 ans, le 30 avril 2006, disparaissait à 82 ans une des plus grandes intelligences françaises : Jean-François Revel. Digne héritier de Raymond Aron, ce journaliste, écrivain et philosophe haut en couleur a laissé des textes - articles ou livres - où son style, son humour, son bon sens, son courage et sa férocité éclatent à chaque page.

«Byzance tomba aux mains des Turcs tout en discutant du sexe des anges. Le français achèvera de se décomposer dans l'illettrisme pendant que nous discuterons du sexe des mots».

«C'est un des principaux arts humains que d'inventer des mobiles moraux à des actes malhonnêtes».

«Pourquoi l'homme se sent-il déshonoré s'il ne parle pas devant un tableau ?»

«Les intellectuels : plus ils sont intelligents, plus ils élaborent subtilement leur erreur».

«C'est un phénomène classique que la déchéance des études s'accompagne d'une inflation des diplômes et des titres».

Je vous souhaite à tous, diplômés et titrés ou non, un excellent week-end.

Le Monde

Le téléphone du premier ministre espagnol infecté par le logiciel Pegasus, première atteinte confirmée contre un chef de gouvernement

L’appareil de Pedro Sanchez et celui de la ministre de la défense ont été piratés au printemps 2021. Le timing de cette révélation suscite l’irritation en Espagne où les services secrets sont accusés d’avoir eux-même utilisé Pegasus contre des indépendantistes catalans.

Le téléphone du chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, ainsi que celui de la ministre de la défense, Margarita Robles, ont été piratés par le logiciel espion Pegasus, a annoncé Madrid, lundi 2 mai. L’analyse de ces appareils a confirmé que des données en avaient été extraites.

Pegasus est un logiciel très puissant, développé par la société israélienne NSO Group, capable d’aspirer toutes les données d’un téléphone, y compris les messages échangés via des applications sécurisées comme WhatsApp ou Signal. C’est la première fois que l’infection d’un appareil d’un chef de gouvernement en exercice est confirmée.

Pegasus : au cœur d’une enquête mondiale sur l’espionnage de téléphones

Selon les autorités espagnoles, deux infections ont été corroborées sur le téléphone de M. Sanchez en mai 2021, et une autre sur celui de Mme Robles en juin 2021. Selon le quotidien El Pais, les hackers ont extrait 2,7 gigas de données de l’appareil de M. Sanchez et 9 mégas de celui de sa ministre, mais le gouvernement ignore encore « la nature de l’information volée et son degré de sensibilité ». Il s’agit de leurs téléphones officiels, mis à leur disposition par l’Etat, et non privés.

« Attaque externe »

Une vérification de tous les téléphones du gouvernement a été ordonnée et le gouvernement affirme avoir transmis « tous les éléments techniques » issus de l’analyse des deux appareils infectés à la justice. « Cette enquête établira toute la vérité », a affirmé un porte-parole du gouvernement lors d’une conférence de presse, lundi, tout en affirmant qu’il s’agissait d’une « attaque illicite et externe », excluant qu’elle ait pu être menée par les services de renseignement espagnols.

Madrid n’a pas précisé quel service de renseignement ou pays était suspecté d’être à l’origine de ces attaques. A l’époque des infections repérées par les services espagnols, le pays était engagé dans un violent bras de fer diplomatique avec le Maroc. Le 20 mai 2021, Rabat avait relâché ses contrôles à sa frontière avec l’enclave de Ceuta, laissant plus de huit mille migrants rejoindre clandestinement ce territoire espagnol. Mme Robles avait alors qualifié cet afflux de migrants d’« agression à l’égard des frontières espagnoles mais aussi des frontières de l’Union européenne » et dénoncé un « chantage » du Maroc qu’elle avait accusé d’« utiliser des mineurs ».

Les enquêtes du « Projet Pegasus » ont montré, à l’été 2021, que de très nombreux journalistes, avocats ou militants des droits humains ainsi que des membres du gouvernement français avaient été visés par Pegasus pour le compte des services de renseignement du royaume chérifien. Le Maroc nie avoir utilisé le logiciel espion.

L’Espagne a pour sa part reconnu être cliente de NSO Group et se trouve au cœur d’un scandale majeur : une longue enquête du Citizen Lab de l’université de Toronto (Canada), spécialisé dans les logiciels espions, a démontré, le 18 avril, que plus d’une soixantaine de téléphones d’indépendantistes catalans avaient été infectés par Pegasus entre 2017 et 2020, vraisemblablement pour le compte des services espagnols de renseignement.

Pegasus : des dizaines d’élus et de membres de la société civile catalane ciblés par le logiciel espion

Ces révélations ont provoqué un vaste scandale politique en Espagne, où la coalition gouvernementale de gauche, fragile, dépend des voix de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC, indépendantiste).

Le 28 avril, les députés indépendantistes, qui réclament une commission d’enquête parlementaire et ont annoncé des plaintes devant la justice pour l’espionnage dont ils ont été victimes, ont d’ailleurs manifesté leur colère en votant contre le plan d’aide économique du gouvernement visant à faire face à l’inflation provoquée par la guerre en Ukraine. Le texte n’est passé de justesse que grâce aux voix des indépendantistes basques d’extrême gauche.

La ministre de la défense sur la sellette

Alors que le gouvernement espagnol cherche à rétablir les relations avec ERC, afin de garantir la bonne marche de la seconde moitié de la législature, de nombreuses voix se sont élevées dans l’opposition de droite s’étonnant de la « coïncidence politique non négligeable » des dernières révélations. Selon le gouvernement, c’est justement le rapport de Citizen Lab qui l’a incité à effectuer une révision en profondeur des téléphones de M. Sanchez et de Mme Robles.

Cependant, loin de calmer l’irritation des indépendantistes catalans, l’annonce de l’espionnage dont ont été victimes Pedro Sanchez et sa ministre a été accueillie avec circonspection par le président du gouvernement régional catalan, Pere Aragones (ERC). « Quand l’espionnage est massif contre les institutions catalanes et l’indépendantisme, silence et faux-fuyants. Aujourd’hui, tout n’est qu’empressement, a-t-il commenté sur Twitter, lui-même figurant parmi les cibles des attaques de Pegasus. Une investigation avec une supervision indépendante et une prise de responsabilités est urgente. Il reste de nombreuses questions auxquelles il faut répondre. »

« Lorsque cela n’affectait que l’indépendantisme, la ministre [Mme Robles] le justifiait », a pour sa part rappelé la présidente du Parlement catalan, Laura Borras. Une référence aux déclarations de la ministre de la défense, qui, le 27 avril, a mis en doute la crédibilité du rapport de Citizen Lab devant le Parlement espagnol, tout en demandant à l’Hémicycle, de manière rhétorique, « que doit faire un Etat ou un gouvernement quand quelqu’un viole la Constitution, proclame l’indépendance, organise des désordres publics ? » Alors que les indépendantistes ont exigé sa démission, Mme Robles apparaît à présent elle aussi comme une victime de Pegasus.

Sollicitée par Le Monde, l’entreprise NSO Group a expliqué ne pas avoir eu connaissance d’« informations liées à ce cas d’utilisation abusive présumée ni de détail sur cette affaire en particulier ». « La position de NSO sur ces questions est que l’utilisation d’outils cyber pour surveiller des politiques, des dissidents, des activistes ou des journalistes est un grave détournement de la technologie et va à l’encontre de l’utilisation souhaitée de tels outils critiques », a déclaré un porte-parole de l’entreprise. Ce dernier a également affirmé que l’entreprise « ne [pouvait] pas savoir quelles sont les cibles de ses clients » et qu’elle se tenait prête à coopérer avec l’enquête lancée par les autorités espagnoles.

Damien Leloup, Martin Untersinger et Sandrine Morel(Madrid, correspondante)

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France24 - World

How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

Issued on: 27/04/2022 - 17:05

France is gearing for a fiercely contested parliamentary election on June 12 and 19 as Emmanuel Macron’s defeated adversaries make long-shot bids to deprive him of a National Assembly majority. But the forthcoming polls will be crucial for another reason, as winning votes in them is a vital source of parties’ public funding.

After the drama of the presidential campaign comes the parliamentary election – or the “third round”, to use its telling nickname. Nationalist runner-up Marine Le Pen and extreme-left standard-bearer Jean-Luc Mélenchon, who came third, have launched unlikely attempts to scupper Macron’s second term by winning a parliamentary majority.

But outcome of the législatives (as the parliamentary elections are called in French) will also be consequential due to their role in party financing. On top of what they receive in donations and membership dues, parties get state subsidies if they pass the threshold of at least 1 percent of the vote in at least 50 constituencies – to the tune of €1.42 per vote.

This low bar to qualify for public funding makes the législatives an invaluable source of income for France’s constellation of small political parties. Consequently, these polls “incentivise the parties to put forward as many candidates as possible”, said Paul Bacot, a professor emeritus of politics at Sciences Po Lyon University.

“The only problem is that it costs money to campaign and if you don’t meet the threshold all of that money is wasted,” Bacot continued. So the parties have to “think strategically” about where to field candidates.

Winner takes all

As well as the electoral performance threshold, parties have to follow certain rules to access public funding ? For starters, they have to put themselves on the interior ministry’s official register of political parties and file their campaign accounts with France’s national body regulating party financing.

Parties also find their funding reduced if there is an imbalance between the numbers of male and female candidates they field. The fewer women a party puts forward, the less state financing it receives.

>> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

But winning seats in the National Assembly is the way to hit the jackpot. Parties get €37,280 per MP per year for the duration of their five-year mandate. Thus it takes the election of just 27 MPs out of the 577 National Assembly seats for a party to get €1 million a year.

Because the freshly (re)elected president’s party tends to sweep to victory in the législatives, there is a real winner takes all effect. In 2017, Macron’s La République En Marche (Republic on the Move) won a landslide with 333 seats – and therefore raked in more than €20 million in state subsidies.

The flipside is brutal for poorly performing parties. The Parti Socialiste (PS) – for years the French left’s strongest party – haemorrhaged support in 2017 législatives. Following this debacle the party had to sell its exquisite headquarters in central Paris.

“Everything rests on these elections and I find that shocking,” Daniel Fasquelle, former treasurer of France’s traditional conservative party Les Républicains (LR) told Le Figaro. “We need a better, less brutal system.”

“It’s definitely the case that there’s a bonus for the winner,” Bacot said. “And that’s understandable – but it would be possible to create a system that also takes into account parties’ results in local, regional and EU elections, and that would allow party funding to be decided at shorter intervals, not just every five years.”

A lot is at stake for some parties: Le Pen’s Rassemblement National (National Rally) – which she described as a “poor party” during the TV debate with Macron – was in debt to the tune of nearly €23.8 million by the end of 2020.

France’s traditional parties of the right and left, LR and PS, find themselves in similarly dire financial straits after their candidates failed to get the 5 percent of the vote minimum for the state to partially reimburse their campaign funds.

>> What are the biggest challenges for Macron’s second term?

So as these various parties scramble for parliamentary seats and the funding that goes with them, alliance-building is likely to be a contentious issue. Like-minded parties can and often do unite in particular constituencies to avoid splitting the vote – but when their shared candidate wins, the winning candidate’s specific party is the exclusive recipient of the state funding.

Hence parties favour deals ensuring that when an ally gains in any given constituency, “they can win elsewhere”, Bacot said.

Alliances on left and right?

As the législatives campaign kicks into gear, vexed negotiations amongst France’s left-wing parties are on the horizon.

The presidential election showed how the left that swung its support behind Mélenchon is the smallest of France’s third biggest voting blocs – behind the centre-right coalesced around Macron and the far-right coalesced around Le Pen, both of whom outperformed Mélenchon.

This makes alliance-building crucial, although Mélenchon’s potential allies have signalled reluctance to fall into line behind the mercurial La France Insoumise (France Unbowed) candidate.

Nevertheless, talks start on Wednesday –and if there is an agreement on “substantive issues”, discussion on which party fields candidates in which constituencies “will follow”, said PS deputy leader Corinne Narassiguin.

“When the PS was in a position of strength in these negotiations, we bore in mind that our partners also needed public funding for their operations,” Narassiguin continued. Parties have to ensure they don’t “strangle their allies financially”, she said.

In all the left-wing parties involved in talks, there are “experts in the electoral map” who “know where it’s best to have a Socialist, where best to have a Communist” and so on and so forth, Narassiguin added.

On the other side of the political spectrum, the LR leadership stated its commitment to the party’s “total independence” in the législatives – although analysts point out that many figures in this divided party are inclined to throw in their lot with Macron.

But both parties are living off diminishing returns from their august histories, Bacot said, whatever alliances they make: “They can’t carry on forever, selling off the family silver.”

This article was translated from the original in French.

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Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

What are the biggest challenges for Macron’s second term?

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it

France24 - World

What are the biggest challenges for Macron’s second term?

Issued on: 27/04/2022 - 07:47

Tom WHEELDON

Emmanuel Macron pulled off an impressive feat as he became the first French president in 20 years to win a second term in office – in face of fierce antipathy amongst large numbers of voters on the left and, in even bigger numbers, to his right. Macron will have to navigate this enmity as he tries a “different way” of governing while facing a series of challenges, from the cost of living crisis to pension reform.

Macron’s victory suits the French penchant for paradox – a penchant demonstrated by his very own catchphrase “en même temps” (“at the same time”).

The president beat nationalist Marine Le Pen comfortably in the second round after topping the polls by a decent margin in the first, where the French have a menu of voting options. The presidential election showed that – of the three main voting blocs – the biggest is the centre-right cluster revolving around Macron.

At the same time, the election underlined how plenty of French people on both sides of the political spectrum detest Macron – regarding him as the embodiment of the arrogant, insensitive technocratic stereotype.

So after losing some 2 million votes between his two face-offs against Le Pen in 2017 in 2022 – and after seeing a record-breaking second-round abstention rate at 28 percent – Macron promised to rule France in a “different way” and to be “everybody’s president”.

Macron has plenty of issues to deal with as he enters the second half of the presidency, following a first term marked by crises – from Covid-19 to the Yellow Vests to the war in Ukraine – which many voters think he handled well.

As that list shows, expect the unexpected. But for now FRANCE 24 looks at the top issues already on Macron’s in-tray.

  • Parliamentary election in June

The first challenge Macron faces is the parliamentary election held in two rounds on June 12 and 19. Le Pen and extreme-left firebrand Jean-Luc Mélenchon (who came third in the presidential first-round) both want to win a National Assembly majority to give Macron a difficult second term.

>> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

Indeed, Mélenchon is explicitly pitching himself as a potential Macron prime minister. This would mark a return to “cohabitation”, the system which kicks in when the president lacks majority support in the National Assembly and so picks a prime minister from the winning party, creating a programme based on compromise between the two.

However, analysts see a Macron majority as the likely outcome, given voters’ tendency to back the recently elected president’s party and a history of poor performances for the parties’ of second- and third-placed candidates.

  • Cost of living crisis

Macron’s “whatever it takes” approach to Covid-19 buoyed the French economy as it emerged from the pandemic – with 7 percent growth in 2021, higher than Germany, Italy and Spain. Unemployment fell to 7.8 percent in the fourth quarter of 2021, the lowest rate since 2008.

However, the rampant price rises bedevilling many economies have caused a cost of living crisis in France, as year-on-year inflation surpassed 4 percent in March.

Le Pen made diminishing purchasing power the crux of her campaign, a focus that powered her up the polls, helping her capture even more of the squeezed working class that historically voted for the left – and making her by far the most popular candidate amongst the middle-aged.

Responding to the threat she posed, Macron promised a “special bill” for the cost of living – indexing all pensions to inflation and reducing costs for the self-employed.

“We’ve got to respond to the anger and concern of millions of French people who’re saying they can’t get by,” Macron’s Finance Minister Bruno Le Maire told France Info on Monday – promising to keep the gas price cap until the end of 2022 at least, and to roll out “by the summer” a package to help people who need to drive a lot cope with rising petrol prices.

“Cost of living is Macron’s single biggest problem; it’s very clearly the issue on which voters ranked him second or third in the first round,” said Paul Smith, a professor of French politics at Nottingham University. If Macron is not careful, he continued, “a Gilets Jaunes [Yellow Vests] Part II is on the cards”.

But France’s public debt remains high; it was 112.9 percent of GDP in 2021 – and rising interest rates are expected to make government debt more expensive in the coming years. This puts Macron in a difficult position, warned Jim Shields, a professor of French politics at Warwick University: “Macron has an irresolvable dilemma – how to balance France’s finances while bringing an adequate government response to the cost of living crisis,” he put it. “With the newly re-elected, new improved Macron on probation in public opinion, we are unlikely to see fiscal rectitude become the priority in the short term at least.”

  • Pension reform

Macron promised back in 2017 to streamline France’s byzantine pension system – prompting in the winter of 2019-20 the country’s biggest wave of strikes since the famous upheaval of 1968. Once Covid-19 hit, pension reform was postponed indefinitely, then shelved.

Between the two presidential election rounds Macron said he is open to raising the retirement age from 62 to 64 – instead of 65, as he originally planned – after postponing the decision until 2027 when his mandate is over.

“I am ready to change the timeline and say we don’t necessarily have to implement the reform by 2030 if people are too anxious [about it],” he added on the campaign trail, while insisting his proposed changes are necessary.

Fresh from Macron’s victory, his Finance Minister Bruno Le Maire struck a harsher tone – refusing to rule out using special presidential powers to pass the pension reforms on Monday.

Like the cost of living, pension reform is “really fundamental”, Smith warned. “Macron really needs to address these issues ahead of the parliamentary elections – with real clarity.”

  • National health system under pressure

French hospitals are in a difficult position with staff shortages and emergency measures still in place more than two years after Covid first hit.

As the pandemic shook France’s renowned healthcare system, Macron’s government reacted with unprecedented pay increases for medical staff.

But the long-awaited salary hikes have failed to relieve French hospitals’ acute staff shortages. “It’s an emergency right now,” said Didier Birig, head of health workers’ union FO-Santé – urging Macron’s government to increase salaries even further to relieve strain on staff and make healthcare jobs more attractive.

  • Climate change

Climate change was a major lacuna in the presidential campaign until Macron placed it at the centre of his second-round pitch at a rally in Marseille.

Macron made a bold promise ahead of his re-election, pledging to go “twice as fast” to reduce greenhouse gas emissions – getting them down by 40 percent by 2030.

His plans rely on nuclear power to decarbonise electricity production, continuing a French trend dating back to the 1970s – when then prime minister Pierre Messmer poured resources into nuclear energy in a long-term strategy to drastically reduce France’s oil dependency after the 1973 OPEC crisis. Macron says France will build six to 14 EPR reactors – a new generation design pioneered by France – as well as building 50 offshore windfarms by 2050 and increasing solar power output tenfold.

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Le Monde

Guerre en Ukraine : au Donbass, « les dés sont loin d’être jetés, mais la météo chaude et sèche depuis une semaine favorise l’offensive russe »

Alors que les combats se poursuivent dans l’est de l’Ukraine, Emmanuel Grynszpan, journaliste au « Monde » de retour du Donbass, a répondu à vos questions.

Au soixante-huitième jour d’une guerre dont l’intensité ne faiblit pas, l’Ukraine doit faire face à la lente progression des forces russes, en supériorité numérique et mieux dotées en armements lourds, dans l’est de son territoire. De retour du Donbass, où se concentre désormais l’essentiel de l’effort de guerre russe, le reporter du Monde Emmanuel Grynszpan a répondu à vos questions sur l’état d’esprit des soldats et habitants ukrainiens, et fait le point sur la situation militaire en Ukraine.

Les dernières informations sur les combats en Ukraine

Dosto : Quel est l’état psychologique et de santé des troupes ukrainiennes du front ?L’armée ukrainienne ne permet qu’un accès très restreint à ses soldats. Ceux que j’ai rencontrés étaient déterminés à se battre jusqu’au bout, plutôt bien équipés et organisés. Je sais que ce n’est pas le cas partout. J’ai aussi eu des contacts brefs avec des soldats démoralisés après que leurs unités ont été décimées. C’est normal dans une guerre de haute intensité.Dans l’ensemble, leur courage est admirable, parce qu’ils sont soumis en permanence à un feu très nourri, ils font face à une armée plus nombreuse et supérieure en armements, disposant d’armes que les Ukrainiens n’ont pas : des missiles longue portée, des systèmes de brouillage électroniques très performants et une aviation très menaçante.Côté santé, j’ai visité des hôpitaux militaires plutôt très bien équipés. Les blessés sont immédiatement stabilisés et convoyés dans des hôpitaux loin du front.

Max : Pouvez-vous nous expliquer les chances de l’armée Ukrainienne face à la Russie ? Peut-elle gagner au Donbass ? Ou est-ce une question de temps avant qu’elle ne perde ?

L’idée dominante depuis le début de l’offensive russe dans le Donbass, c’est qu’il s’agit d’une course contre la montre. Les Ukrainiens attendent de recevoir de l’artillerie lourde (et de longue portée), des systèmes antiaériens réduisant la menace des avions, hélicoptères et drones. Ils considèrent qu’à la fin de mai les formations à l’utilisation du matériel occidental seront suffisantes, que ces armes seront déployées là où elles sont nécessaires et qu’il y aura alors un renversement de tendance. Les contre-offensives démarreront.Pour l’heure, les Ukrainiens tentent de contenir la poussée russe dans le Donbass (avec un certain succès, mais des pertes élevées). L’encerclement de l’armée ukrainienne du Donbass par les Russes ne se fait pas. Les Ukrainiens mènent des raids efficaces pour couper les lignes de ravitaillement russes au nord, dans la région de Kharkiv. Les lignes ne bougent pratiquement pas dans le Sud, dans les régions de Zaporijia et de Kherson. Et Marioupol résiste toujours.

Guerre en Ukraine : la Russie n’arrive pas à s’emparer totalement du Donbass, malgré un déluge de feu

Les dés sont loin d’être jetés, mais la météo chaude et sèche depuis une semaine favorise l’offensive russe, parce que le terrain sèche et permet aux blindés russes de sortir des routes. Les experts militaires répètent depuis le début du conflit ce mantra : « Les deux semaines qui viennent seront décisives. » C’est peut-être enfin le cas.

JM-974 : Economiquement et culturellement, que représente le Donbass (que l’Ukraine risque d’être amené à perdre) pour le pays ?

Le Donbass est un important producteur de charbon (90 % des réserves du pays), de métallurgie et une région industrielle majeure. Les aciéries de Marioupol semblent définitivement anéanties. L’industrie du charbon reste importante pour le pays, mais la transition énergétique est aussi amorcée en Ukraine.Demain sera publié mon reportage sur une mine de charbon du Donbass. Le risque majeur du conflit pour l’économie ukrainienne, c’est la perte d’accès à la mer Noire (un blocus est déjà imposé par la Russie) et la fuite des investisseurs si le conflit se solde par une occupation d’une partie importante du pays par les Russes.

Deux semaines de guerre sur le front du Donbass

Les habitants du Donbass dans les territoires non occupés par les séparatistes sont-ils pro-ukrainiens ou prorusses ? On peut imaginer que ceux qui restent sont soit optimistes soit prorusses et espèrent leur « libération » ? Ou y avait-il déjà eu des transferts de population entre les deux parties malgré la guerre ?

C’est un point essentiel. Oui, il y a eu des transferts de population en 2014, puis ensuite jusqu’à aujourd’hui à un rythme faible. Depuis le début de la guerre, le mouvement s’est accéléré. D’après deux militaires ukrainiens rencontrés dans la région de Sviatohirsk (au nord de Sloviansk), plusieurs colonnes de voitures ont tenté de rejoindre le côté occupé par les Russes après le début de l’invasion. Cela s’est mal passé, deux colonnes ont été la cible de tirs russes.Ces personnes tentant de passer du côté russe représentent une minuscule portion des Ukrainiens qui, dans leur immense majorité, cherchent refuge ailleurs en Ukraine ou à l’étranger. J’ai entendu plusieurs fois cette phrase des personnes désirant aller du côté sous contrôle russe : « Les Russes sont les plus forts, cela ne sert à rien de se battre contre eux, c’est un pays immense, etc. »Une portion importante de la population du Donbass se sent culturellement et politiquement plus proche de la Russie (ou du système soviétique, c’est parfois un peu mélangé dans les esprits) : entre 30 et 40 %, selon les estimations que j’ai entendues depuis deux mois. Il n’y a pas vraiment de sondage fiable. Ce sont surtout des personnes âgées ou peu éduquées. Ce pourcentage était valable avant le 24 février. Quand les obus russes ont commencé à pleuvoir sur le Donbass, une grande partie de ces « prorusses » ont été épouvantés, choqués, stupéfiés que le pays qu’ils imaginaient amical et « frère » se mette à tirer sur eux, des civils.Durant les dernières semaines, j’ai encore rencontré des prorusses qui attendent d’être « libérés » par l’armée russe. Ils sont désormais très minoritaires et surtout complètement désinformés. Je les ai ainsi entendus me dire : « Ce ne sont pas les Russes qui nous bombardent, mais les Ukrainiens », en dépit du bon sens. Les cartes dressées par les Russes montrent qu’ils sont aux portes des villes bombardées. Sur les chaînes de propagande russes, les vidéos montrent leurs tanks tirer sur les habitations ukrainiennes.

Naro : Avez-vous été témoin de déchirures entre pro-ukrainiens et prorusses au sein des familles et amis du Donbass ?

Oui, pratiquement toutes les personnes avec lesquelles j’ai discuté me disent qu’elles ont cessé de parler avec l’autre camp.

Nathalie : Est-ce normal si on n’a jamais entendu les prorusses s’exprimer ?

Les prorusses existent côté ukrainien. Ils sont très minoritaires depuis le 24 février. J’ai pu en rencontrer à Sievierodonetsk, une ville située sur le front. Je leur ai donné la parole dans cet article.

Guerre en Ukraine : à Sievierodonetsk, dans le Donbass, les prorusses attendent qu’on les « libère »

Caro46 : Dans le Donbass, à quoi ressemble la vie dans une ville prise par les Russes ? J’ai vu sur Twitter des vidéos de gens semblant mener une vie normale dans les rues de ces villes, j’entends par là, sans violence et sans heurts de la part de l’armée russe. Est-ce que c’est vrai ?

Le danger représenté par les bombardements russes varie en fonction de la distance du front. Dans des villes comme Popasna ou Roubijne, il est extrêmement dangereux de sortir dans la rue, car les bombardements sont continus et se doublent de combats de rue. La ligne passe à travers ces villes. Il y a des villes comme Sievierodonetsk ou Lyssytchansk qui sont à moins de 10 kilomètres des positions russes. Elles reçoivent une pluie d’obus de mortier (pas cher), mais pendant les accalmies on peut voir des civils sortir brièvement dans la rue pour se ravitailler en eau ou récupérer des vivres distribués par les volontaires.Dans les villes situées à plus de 20 ou 30 kilomètres du front, on est hors de portée de l’artillerie russe et, par conséquent, on y voit une vie presque normale. Des magasins sont encore ouverts. On peut promener son chien. Le risque existe toujours d’être bombardé par un avion ou par un missile longue portée. Kramatorsk, Sloviansk et Droujkivka sont dans ce cas. Chaque jour, des missiles s’abattent sur ces villes, mais 20 à 40 % de la population continue d’y résider.

Bret : Pourquoi des civils restent-ils dans les zones de combat ?

On les surnomme en Ukraine les « gens-buissons ». Indéracinables. Ils refusent absolument de quitter leur logement, au péril de leur vie. Ils ont peur d’être pillés, de ne jamais pouvoir revenir. Les personnes âgées sont terrifiées à l’idée de quitter un lieu pour un ailleurs inconnu. Une proportion importante de la population du Donbass ne s’est jamais aventurée hors de la région et se représente le reste du pays comme hostile, en dépit de l’infrastructure mise en place par l’Etat et les volontaires pour accueillir les déplacés.Les responsables avec qui j’ai discuté m’expliquent qu’il n’y a « rien à faire » pour les convaincre, que « tout a déjà été tenté ». L’explication que j’entends est que les « gens-buissons » placent les valeurs matérielles (donc, celle de leur logement) au-dessus de la valeur de leur propre vie. Ils auraient inversé les priorités. On ne peut en tout cas pas assimiler les gens qui restent à des prorusses. Une majorité de ceux qui restent affichent leur patriotisme ukrainien et sont bien informés du risque qu’ils encourent. Leur attitude reste pour moi assez énigmatique, mais je crois qu’elle est largement dictée par la peur.

Thomas : La Russie commence à imposer l’utilisation du rouble à Kherson ; est-ce que cela pourrait présager une annexion de cet oblast contigu de la Crimée ? Est-ce que le rouble est déjà la monnaie des républiques autoproclamées de Donetsk et Louhansk ?

Le rouble a déjà été introduit dans les républiques autoproclamées de Donetsk et de Louhansk. Sur certains marchés de la région de Kherson, le rouble est la monnaie d’échange obligatoire depuis trois semaines (produits venant de Crimée). Pour l’instant, les autorités russes font circuler la rumeur de l’organisation très prochaine d’un référendum visant à la formation d’une république autoproclamée de Kherson. Mais le rejet de cette option est massif à Kherson, et les autorités russes risquent un échec cuisant. La mise en scène du référendum s’annonce compliquée.

Guerre en Ukraine : dans la ville occupée de Kherson, « les Russes créent une atmosphère de terreur »

jh : On parle de « lignes de front », mais concrètement que représente ce terme : des tranchées installées pour durer, des lignes de chars qui se font face, une délimitation de villages disputés… ?

Dans le sud du Donbass, la ligne de front est stable car les Ukrainiens ont bâti depuis huit ans des positions extrêmement résistantes que les Russes ne parviennent pas à percer. A l’est et au nord, c’est plus compliqué car les Ukrainiens n’ont pas eu le temps de construire des bunkers et des tranchées bien équipées. Les lignes bougent donc (dans les deux sens).

MArcG : Depuis le début de la seconde phase de l’offensive russe, il semble que les pertes russes soient moins marquées car la configuration militaire a changé (plus d’artillerie et moins d’utilisation de blindés). Cette perception est-elle correcte ?

Il est impossible de vérifier indépendamment les pertes russes comme ukrainiennes. Ce qui est exact, c’est que les Russes ont changé de tactique et qu’ils ne mènent plus des opérations en profondeur dans le territoire ukrainien, ce qui leur a causé de très lourdes pertes, avec des unités complètement anéanties. Leur tactique actuelle est d’avancer de manière plus compacte sur un terrain préparé par l’artillerie.Mes sources ukrainiennes continuent cependant d’affirmer que les Russes mènent des assauts désordonnés et subissent des pertes très importantes dans les régions de Kharkiv, de Donetsk et de Louhansk.

Nicolas G. : Les armes lourdes livrées par les pays occidentaux sont-elles en mesure de faire pencher la balance du côté ukrainien sur le terrain à court ou moyen terme ? L’armée ukrainienne dispose-t-elle des effectifs pour les utiliser ?

Oui, l’artillerie à longue portée (comme les canons français Caesar) est capable de faire pencher la balance en frappant en profondeur l’artillerie russe, si les artilleurs ukrainiens sont bien formés et bénéficient de renseignements précis sur les positions russes. Les Ukrainiens ont déjà un torrent de renseignements américains en temps réel, qui a causé énormément de tort aux Russes.Si les Occidentaux parviennent à boucher les trous dans la défense antiaérienne ukrainienne, les Russes ne pourront plus exploiter l’asymétrie qui existe aujourd’hui. Certains affirment que la balance pourrait tourner dès la mi-mai, mais ça me paraît un peu court, même si, comme certains experts l’affirment, les Ukrainiens sont entraînés depuis longtemps par les Américains, et qu’ils pourraient contre-attaquer dès que ces armes leur parviendront, c’est-à-dire très bientôt.

L’envoi de chars, lance-roquettes et canons à l’Ukraine, nouveau tournant dans la guerre

Guillaume : Avez vous rencontré des combattants étrangers ?

Oui. Je n’ai guère été impressionné. Ils ne parlent pas le russe ou l’ukrainien, sont souvent sans expérience du combat, un peu exaltés ou, au contraire, cyniques, venus pour gagner de l’argent ou parader devant les filles. Mais je ne peux parler que de ce que j’ai vu, c’est-à-dire l’échantillon qu’on voit à l’arrière. Les combattants étrangers de « valeur » sont sur le front et donc invisibles.

Hoik : Qu’est-ce qui vous a le plus étonné cette fois-ci sur le terrain ?

L’imprécision des tirs de missiles russes. Particulièrement les missiles de croisière, qui frappent souvent des lieux éloignés des cibles militaires habituelles. Loin des rails, des axes routiers, des bases militaires. Comme si le renseignement russe était de mauvaise qualité ou bien le système de guidage de piètre qualité.

Le Monde

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Le Figaro

Quand la CFDT expédie une carte postale un peu spéciale à Emmanuel Macron…

Marie Visot

Le syndicat réclame notamment la revalorisation immédiate des grilles de salaire dans le privé et dans le public suite à l’augmentation du smic, s’oppose au report de l’âge de la retraite.

C’est une manière originale d’interpeller le chef de l’État une semaine après sa réélection. Il y a bien les déclarations publiques et autres interviews dans la presse… Mais le leader de la CFDT, Laurent Berger, a également voulu donner à ses revendications les plus affirmées une couleur un peu différente, via une carte postale! Laquelle peut être signée par tous les citoyens qui le désirent.

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«M. le président, notre société est en crise, elle sort fragilisée de ces dernières années: nous avons besoin de réponses immédiates! Montrez que vous savez être à l’écoute, répondez aux 15 revendications de la CFDT! », peut-on ainsi lire sur la missive, lesquelles portent sur le pouvoir d’achat, le travail, l’emploi,les retraites, l’écologie et la santé.

Le syndicat réclame la revalorisation immédiate des grilles de salaire dans le privé et dans le public suite à l’augmentation du smic, s’oppose au report de l’âge de la retraite, veut la rénovation de 4,8 millions de logements mal isolés, le retour au niveau d’allocation-chômage d’avant la réforme de 2021, ou encore une modification des ordonnances travail «pour un dialogue social de qualité».

La CFDT, très sérieuse dans ses demandes mais un brin joueuse sur la forme, précise que sa «carte pétition peut être envoyée au format PDF interactif à l’adresse presidence@elysee.fr ou imprimée». Et souligne que l’envoi d’un courrier de moins de 20 grammes à destination du président de la République étant gratuit, «il n’est donc pas nécessaire d’affranchir votre carte pétition».

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ENQUÊTE - Suspendus depuis septembre, ils refusent toujours de se plier à l'obligation vaccinale. Et se mobilisent pour protester contre ce qu'ils considèrent comme une injustice.

Laurent Berger : «Notre pays est touché par un mal profond et il a besoin de politiques publiques qui rassemblent»

Dans un entretien accordé aux Échos, le secrétaire général de la CFDT pointe la nécessité de se fixer des objectifs pour aboutir à des solutions concrètes qui améliorent la vie des travailleurs.

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Pour faire face à l'inflation mais aussi pour sortir du régime d'exception instauré pendant l'épidémie de Covid, l'entrée dans le mois de mai sera marquée par des changements de réglementations.

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Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

Issued on: 26/04/2022 - 15:26

Tom WHEELDON

The French presidential election results on April 26 gave Emmanuel Macron a comfortable victory – setting the stage for the “third round”, as many in France call the parliamentary polls taking place on June 12 and 19. Macron’s populist adversaries are keen to seize control of parliament and scupper his second term – but analysts say victory for the president’s supporters is the likeliest outcome, although it could require a deal with France’s traditional conservative party.

The opening salvos in the “third round” were ready to fire upon Macron’s victory. “Tonight we start the great battle for the parliamentary elections,” said nationalist Marine Le Pen. She lost the second round to Macron by 58.5 to 41.5 percent – but reduced his lead by half compared to their previous face-off in 2017, signalling once again the French far right’s slow, steady rise. 

Keen to turbocharge this momentum in the June polls, Le Pen wants to frame her Rassemblement National (National Rally or RN) party as the sole outlet for opposition to the re-elected president, requesting support from all voters who want to “come together and join forces against Emmanuel Macron, wherever they may come from”.

Extreme-left firebrand Jean-Luc Mélenchon is taking a similar approach – telling supporters soon after Macron won that “the third round begins tonight” and that “another world is still possible if you elect enough MPs” from his Union Populaire outfit.

Mélenchon for one has explicitly pitched himself as a candidate for Macron’s prime minister if he can somehow gain a parliamentary majority. This would mark a return to “cohabitation”, the system which kicks in when the president lacks majority support in the National Assembly and so picks a prime minister from the winning party, creating a programme based on compromise between the two.

In the event of Le Pen’s or Mélenchon’s party depriving Macron of the votes he needs to get legislation through, the president could rely on Article 49.3 – the Fifth Republic’s most controversial constitutional tool, allowing the head of state to bypass MPs to create laws unless the opposition launches a vote of no confidence requiring fresh parliamentary elections. Macron “won’t want” to use this uncomfortable last resort, noted Paul Smith, a professor of French politics at Nottingham University.

‘Follow-on elections’

But experts say both populists face a colossal uphill struggle to try and win the parliamentary elections (or the législatives, as they are called in French).

France has had no cohabitation since 2002, after which a constitutional reform came into effect moving parliamentary elections to the aftermath of presidential votes. Since then, the freshly (re)elected president’s party has sailed to victory on the coattails of their win.

Thus past precedent suggests that the same dynamics that carried Macron to victory in the presidential polls will benefit his party in June, explained Jim Shields, a professor of French politics at Warwick University: The legislatives have “assumed the status of ‘follow-on’ elections favouring the newly elected president; no president since 2000 has failed to convert the momentum of their election into a parliamentary majority in the subsequent legislative elections”.

“The general tendency amongst French voters is to go and vote for the party of the president who’s just won,” Smith put it.

Whereas presidents tend to carry their support into the législatives, recently defeated runners-up and third-placed candidates tend to perform unimpressively. Le Pen won nearly 34 percent of the vote in the 2017 presidential vote's second round – before the Front National (National Front, the RN's predecessor) got just eight out of the 577 National Assembly seats in the subsequent polls. This came after she reached a strong third place in the 2012 presidential vote, but the National Front performed poorly in the parliamentary elections soon after.

‘Close to nil’

Le Pen and Mélenchon are hoping this time will be different amid fierce anti-Macron sentiment among parts of the French electorate. For swathes of people on both sides of the political spectrum, he is the very incarnation of the haughty, callous technocrat.

However, the fact remains that Macron won both rounds of the presidential election – and the first round showed that, of the three big voting blocs dominating France’s political landscape, Macron’s centre-right is the biggest, followed by the far right.

“As things stand at the moment, and given the way things have gone, I think Macron will get a workable majority, although not a huge one,” Smith said.

“This time, the chances of a majority for Le Pen’s RN, even if allied with [far-right presidential candidate] Éric Zemmour’s Reconquête! party, are vanishingly slim,” Shields said. “The different electoral system of legislative elections, with the high bar for contesting the run-off in each constituency, is a hurdle her party finds it almost without exception impossible to surmount.”

Likewise, Shields continued, Mélenchon’s prospects of securing a majority are “close to nil (with only 17 seats in 2017) – and the higher the abstention (which is again likely to be very high), the more remote those chances become by raising the second-round qualifying bar”.

The prospects for alliances to augment their voting blocs look slim: RN has spurned the idea of a pact with Zemmour while the left’s beleaguered parties are seen as unlikely to make a deal with the mercurial Mélenchon.

Macron deal with conservatives?

Whereas Le Pen’s and Mélenchon’s parties have faltered in recent years’ parliamentary elections, traditional conservative party Les Républicains (LR) held up best when Macron’s party swept its rivals aside in the 2017 législatives, becoming the biggest opposition party despite losing a lot of seats.

LR finds itself in a paradoxical position after its presidential candidate Valérie Pécresse bombed at the ballot box: a negligible force in the race for the Élysée Palace, but a formidable presence at the local level after topping the polls at the 2021 regional elections. LR is also a paradoxical party on an ideological level: the party of Pécresse – whose attempt to cast Macron as a “pale imitation” of a centre-right leader made her, not him, look like the imitator – but also the party of Éric Ciotti, her biggest rival in the LR primaries, whose politics are far more like Zemmour’s than Macron’s.

The centrist president shifted to the right in tandem with the centre ground of French politics during his first term – after picking his first prime minister Édouard Philippe and Finance Minister Bruno Le Maire from the LR ranks. As well as this ideological affinity, the conservative party would also offer Macron the kind of local machinery his political vehicle La République En Marche (Republic on the Move or LREM) lacks.

Consequently, “the most likely scenario is a deal between La République En Marche with its centrist allies and the most Macron-compatible components of Les Républicains,” Shields said.

“LR remains a powerful, well embedded party at grassroots level, as seen from its 112 parliamentary seats even in a context of severe presidential defeat in 2017,” he continued. “Here lie Macron’s best reserves for cooperation in an election where it may be more difficult for LREM to obtain a single-party majority than it was in 2017.”

Macron would have to navigate LR’s internal divide in forming an agreement. “You’ve got quite a lot of politicians in Les Républicains who don’t feel so close to Macron, who rather like the more identitarian stuff,” Smith cautioned. The party is “being torn in different directions; some people within LR think there is still space for them to exist” without joining forces with Macron.

But in the probable event that a diminished number of LR MPs take National Assembly seats, Smith continued, “they still see themselves as the natural party of government, so they would want to go in with Macron”.

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‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

Macron re-elected as French voters hold off Le Pen’s far right once more

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Le Figaro

Antoine Blondin, l’éternelle jeunesse d’un hussard des lettres

PORTRAIT - Son image publique et sa postérité ont parfois occulté l’écrivain. Retour à la source alors qu’on célèbre le centième anniversaire de sa naissance.

Antoine Blondin fait partie de ces écrivains auréolés d’une légende, voire d’une mythologie. On connaît le Blondin hussard et son amitié avec Roger Nimier, le journaliste et chroniqueur sportif célébrant les exploits du XV de France comme ceux des héros du Tour, l’homme des frasques éthyliques à Saint-Germain-des-Prés ou ailleurs qui incarnait un art de la dérive et de l’errance.

Cet album d’images et d’anecdotes a contribué à occulter l’écrivain, particulièrement le romancier. Il ne s’agit pas de renier le folklore blondinien, avec sa part de grandeur et de dérisoire, qui a forgé une affection naturelle pour cet irrégulier attaché à son âme d’enfant, mais de le mettre à sa juste place. De même, on ne se lassera pas d’aimer son goût du calembour et du jeu de mots («On crie vendange», «Calet devant la cheminée», «La course contre le monstre», «Les lois de l’hospitalisé», «Suivez mon retard»…) sans se résoudre à le cantonner à ces étincelles.

Lignes déchirantes

Car Antoine Blondin est sans doute le plus méconnu des écrivains connus. Au-delà du cercle des admirateurs, qui peut citer les titres de ses romans? Bien sûr, il y a Un singe en hiver, que La Table Ronde réédite le 19 mai. Au gré des rediffusions télévisées, des millions de Français ont vu l’adaptation d’Henri Verneuil, coécrite et dialoguée par Michel Audiard, devenue culte grâce aux interprétations de Jean Gabin et Jean-Paul Belmondo, mais combien d’entre eux ont lu ce si beau roman? Si le film est une réussite, il ne peut refléter la délicatesse de la prose de Blondin. Comment, par exemple, porter à l’écran la dernière phrase du roman, lâchée tel un soupir - «Et maintenant, voici venir un long hiver…» - et dont la douce mélancolie est la signature de l’écrivain?

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Revenons donc aux romans - L’Europe buissonnière, Les Enfants du bon Dieu, L’Humeur vagabonde, Un singe en hiver et Monsieur Jadis - publiés entre 1949 et 1970. Blondin en donnait un parfait résumé: «L’ivresse burlesque, sensuelle, communicative, des époques légendaires et débridées marquait mon premier roman, L’Europe buissonnière. Le désarroi nostalgique devant l’ordre rétabli de la vie quotidienne, que les improvisations de la fantaisie n’arrivent pas à conjurer, imprégnait le second, Les Enfants du bon Dieu. La solitude et le désenchantement auxquels aboutit une tentative d’évasion hors du destin tracé sanctionnent le troisième, L’Humeur vagabonde.

Un singe en hiver, qui est mon quatrième, me semble rendre, cette fois, un son totalement désemparé.» Onze années s’écoulèrent entre Un singe en hiver et Monsieur Jadis, une période plombée par les disparitions de ses amis Nimier et Guy Boniface, mais qui donna naissance à son plus beau livre: «À un moment de ma vie où je ne pouvais échapper à cette contrainte par esprit - comme il y a des contraintes par corps - qu’exercent sur nous les amitiés et les amours disparues, mon cinquième livre, Monsieur Jadis, est né d’un vœu de fidélité à leur mémoire et de piété sans mélancolie.»

Les intrigues comptent peu chez Blondin. On fuit, on se retrouve, on se perd, on flâne. Des doubles de l’auteur se déguisent, prolongent leurs rêves à la recherche de «ce qui ne se rattrape jamais». Tout est dans le style, manière de ligne claire qui rappelle autant Jean Giraudoux que Marcel Aymé ou Paul-Jean Toulet. On reconnaît la phrase de Blondin à son désespoir maquillé de frivolité, à sa poésie sans effets, au souvenir du bonheur et au refus d’abdiquer. Au début de L’Humeur vagabonde, les trains se remettent à rouler dans la France de l’après-guerre.

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Le narrateur confie: «J’en profitai pour abandonner ma femme et mes enfants qui ne parlaient pas encore. Ma femme, elle, ne parlait plus.» À la fin du roman, ces lignes déchirantes que l’on a envie d’apprendre par cœur: «Un jour, peut-être, nous abattrons les cloisons de notre prison ; nous parlerons à des gens qui nous répondront ; le malentendu se dissipera entre les vivants ; les morts n’auront plus de secrets pour nous. Un jour, nous prendrons des trains qui partent.»

Monsieur Jadis estimait que le sentiment d’avoir gâché sa vie autorisait «l’espoir, ou l’illusion, d’être encore un homme de plus tard». Cent après sa naissance, Antoine Blondin est parmi nous par la grâce de l’enchantement, des aveux chuchotés, de la fantaisie du quotidien, de la pudeur, de l’élégance et du naturel que sa prose fait jaillir.

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Une exposition Céline à ne pas manquer à la galerie Gallimard

La galerie Gallimard consacre une exposition aux «Manuscrits retrouvés» de Louis-Ferdinand Céline, à l’occasion de la parution de Guerre.

La Carte postale d'Anne Berest décroche le Goncourt version américaine

Le récit familial sur la transmission de la mémoire de la Shoah de la romancière française, au cœur d'une polémique dans le milieu littéraire parisien, a été sacré ce samedi à New York.

Henri Godard: «En 1933, Céline est loin d’avoir trouvé son style»

ENTRETIEN - L’universitaire et critique littéraire est, avec Pascal Fouché, l’un des deux maîtres d’œuvre de l’édition des textes retrouvés de l’écrivain qui paraîtront en 2022 et 2023.

France24 - World

Russia thrown out of women's Euro, banned from European club football next season

Issued on: 02/05/2022 - 20:22

NEWS WIRES

UEFA has banned Russia from the Women's European Championship in July and from participating in qualifying for next year's World Cup following the country's invasion of Ukraine, European soccer's governing body said on Monday.

Portugal will replace Russia for the July 6-31 tournament in England, joining Netherlands, Sweden and Switzerland in Group C.

UEFA also ruled Russia's bid to host the men's Euros in 2028 and 2032 ineligible and said the team will not participate in the 2022-23 Nations League.

Additionally, Russian clubs will not compete in UEFA's Champions League, Europa League or Europa Conference League next season.

Russia will not participate in this summer's UEFA Women's EURO 2022. Portugal, the opponent defeated by Russia in the qualifying play-offs, will now participate in Group C.Additionally, Russian teams will not participate in UEFA club competitions next season.More info: ⬇️

May 2, 2022

UEFA and world governing body FIFA suspended Russian clubs and national teams from their competitions after the invasion of Ukraine, which Moscow calls a "special military operation".

In March, the Court of Arbitration for Sport (CAS) rejected an appeal from Russia's football association (FUR) to freeze FIFA's suspension, effectively ending its hopes of competing at the men's World Cup in Qatar.

The FUR last month withdrew its appeal.

(REUTERS)

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UEFA moves Champions League final to Paris from St Petersburg

War in Ukraine

Cancellations, revocations and repudiations: Russia becomes persona non grata in sport

AS IT HAPPENED

Zelensky tells UN that Russia must be expelled from Security Council

Le Monde

Législatives 2022 : après l’accord entre LFI et EELV, une union de toute la gauche serait un « fait historique »

Spécialiste des gauches françaises, Gilles Candar constate que « La France insoumise accepte de prendre des risques et de bouger par rapport à son discours habituel (…). Même s’ils refusent le terme d’union de la gauche, ils la réalisent, c’est l’essentiel. »

Pour Gilles Candar, historien spécialiste des gauches françaises et auteur de Pourquoi la gauche ? De la Commune à nos jours (PUF, 224 p., 19 euros), l’aboutissement des discussions en cours entre les partis de gauche en vue des législatives serait un « fait historique ».

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Un accord se prépare entre La France insoumise (LFI), les écologistes, le Parti communiste français (PCF) et le Parti socialiste. Entre les deux premiers, il a abouti dimanche. Sera-t-il historique ? Certains évoquent l’image du congrès d’Epinay, en 1971, qui préfigurait l’alliance des communistes aux socialistes et la prééminence de ces derniers. Assiste-t-on aux préludes d’un Epinay inversé, constitué derrière la force la plus radicale ?

Dans l’histoire récente, je ne vois pas d’autre cas d’une alliance à gauche qui aille des socialistes aux « insoumis », malgré quelques occurrences au niveau local. Au niveau national ce serait une première. Des deux côtés, ces dernières années, on multipliait les facteurs d’impossibilité, les uns par rapport au populisme des « insoumis », les autres par rapport au renoncement des socialistes. Ce serait assurément un fait important, historique.

Quant à Epinay, il faut toujours se méfier des parallèles historiques. Le paysage a changé. Il est aujourd’hui beaucoup plus éclaté, marqué par l’émergence de l’écologie politique. L’union de la gauche dans les années 1960 s’est faite certes en faveur de ses éléments les plus modérés, mais dans un autre contexte. Ce serait la première fois depuis longtemps qu’un accord se conclut avec une force motrice qui serait la plus radicale de la coalition. Quels autres exemples ? La Libération, lorsque le PCF était le premier parti de France, voire 1902-1905, avec la délégation des gauches, dans laquelle Jaurès et les socialistes se montrent souvent plus dynamiques que les radicaux au sein de la majorité parlementaire, sans siéger pour autant dans le gouvernement ? Mais les différences sont trop grandes. En fait, LFI a incontestablement réussi au niveau national à apparaître comme une force de contestation, de proposition et d’action éventuelle.

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Dans les discours, les « insoumis » refusent d’utiliser le terme d’union de la gauche, vue comme l’héritage de cuisines politiques de l’ère socialiste. Peut-on faire l’union sans la revendiquer ?

La France insoumise accepte de prendre des risques et de bouger par rapport à son discours habituel, lequel marquait de fortes distances par rapport au clivage entre la gauche et la droite, vu comme trop usé voire fallacieux. Mais pour parvenir au pouvoir, le compte n’y était pas. Pour passer de la protestation à l’action, les « insoumis » sont obligés de réinvestir le champ de la gauche. Même s’ils refusent le terme d’union de la gauche, ils la réalisent, c’est l’essentiel. Historiquement, le terme de gauche n’est pas toujours utilisé par ses acteurs, peu importe. Après tout, naguère ou jadis, gaullistes, pompidoliens ou giscardiens ne disaient jamais qu’ils représentaient la droite, ils ont recommencé à utiliser le mot après l’élection de Mitterrand. On peut très bien représenter la gauche, ses valeurs, ses principes, et rajeunir son vocabulaire. Le langage évolue, l’idée fondamentale demeure.

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Le Figaro

Le don de corps à la science désormais mieux encadré

Aude Bariéty

Deux ans et demi après le scandale de Paris-Descartes, un décret impose des règles plus strictes.

De nouveaux protocoles pour traiter les dépouilles des personnes décédées avec «respect et dignité», et éviter un autre scandale comme celui de Paris-Descartes. Le 27 avril, un décret signé du chef du gouvernement, Jean Castex, - dont l’exécution est confiée aux ministres Frédérique Vidal, Joël Giraud et Olivier Véran - est venu apporter des «précisions» sur les «conditions de don de corps à des fins d’enseignement médical et de recherche», dans la continuité de la loi bioéthique d’août 2021.

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Ce texte décrit notamment le parcours d’une personne souhaitant donner son corps à la science. Après s’être renseigné auprès de l’établissement de formation et de recherche ou de santé le plus proche de son domicile, l’adulte concerné reçoit un document d’information complet et détaillé. S’il décide de persévérer dans sa démarche, il rédige alors une déclaration de consentement, révocable à tout moment, qui doit porter sa signature et celle du responsable de la structure d’accueil des corps de l’établissement concerné. Le texte recommande au futur donneur d’informer son entourage de cette démarche, et propose de désigner une «personne référente» parmi ses proches.

Le donneur reçoit ensuite une carte qu’il s’engage à porter sur lui en permanence. À sa mort, son corps est «accueilli» par l’établissement ayant recueilli son consentement ou, en cas d’impossibilité, vers la structure la plus proche. Précision d’importance: aucune somme d’argent ne peut être demandée ou proposée par l’établissement au donneur. Les frais liés à la prise en charge du corps incombent d’ailleurs désormais à l’établissement. Le coût de l’éventuelle restitution de la dépouille ou des cendres «au terme des activités d’enseignement médical et de recherche» revient en revanche à la personne référente, si le donneur en a désigné une.

Quatre mises en examen

Le texte prévoit par ailleurs que le responsable de la structure d’accueil des corps de chaque établissement soit «assisté par un comité d’éthique, scientifique et pédagogique» composé de dix à vingt membres, qu’il saisit «pour avis (…) des programmes et des projets qu’il reçoit». «Même s’il y a des manquements - il n’est par exemple pas question de contrôles inopinés dans les centres -, nous sommes dans l’ensemble assez satisfaits. Ça y est, on a pris conscience qu’il fallait encadrer le don du corps en France. C’est malheureux qu’il ait fallu en arriver à Descartes pour le comprendre…», réagit Laurence Dezélée, vice-présidente de l’association Charnier Paris-Descartes, justice et dignité pour les donneurs (CDJD).

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Cette association rassemblant plus d’une centaine de familles est née après les révélations, dans L’Express, d’importantes dérives survenues au centre du don des corps de l’université Paris-Descartes. Ce qui a conduit à la fermeture de ce centre et à l’ouverture d’une information judiciaire. Quatre mises en examen pour «atteinte à l’intégrité d’un cadavre» ont été prononcées entre décembre 2020 et juin 2021 contre l’université de Paris - aujourd’hui université Paris-Cité, issue de la fusion de Paris-Descartes et Paris-Diderot -, l’ancien président de Paris-Descartes (2011-2019) Frédéric Dardel ainsi que deux ex-préparateurs du centre.

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Le Figaro

Katy Perry chute en plein direct dans «American Idol»

  • Par  Damien Mercereau
  • Mis à jour le 02/05/2022 à 15:05
  • Publié le 02/05/2022 à 15:05

VIDÉO - Déguisée en Ariel, la petite sirène, la chanteuse de 37 ans s’est subitement effondrée derrière son pupitre de jurée durant la «Disney Night» de la saison 20 du télécrochet américain.

ABC diffusait dimanche une nouvelle étape de la vingtième édition d’ «American Idol» avec, pour les dix derniers candidats en compétition, une thématique commune: les chansons de l’univers Disney. Pour l’occasion, Katy Perry avait choisi de s’installer derrière la table du jury entièrement déguisée en Ariel, la petite sirène, avec une perruque rouge et une robe verte se terminant par une queue de poisson.

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Pendant que Ryan Seacrest, l’animateur du télécrochet, était en train d’expliquer le principe de la soirée, la chanteuse de 37 ans est apparue dans son siège les jambes posées sur le pupitre. Alors que le plan de la caméra était fixé sur l’animateur, des bruits de chute puis de cris et de rires se sont fait entendre. Au sol, la chaise renversée et les pieds en l’air, Katy Perry a vu Luke Bryan s’amuser de sa chute tandis que Lionel Richie a de suite tenté de la relever.

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Une chute sans comparaison possible avec celle connue par la star américaine il y a deux ans durant la phase des auditions d’ «American Idol». En plein tournage, elle s’était sentie mal et avait fait un malaise en raison d’odeurs de gaz dans le studio. En 2021, c’est une des participantes qui s’était effondrée, la tête la première, sur la scène de l’émission.

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Le Figaro

«BNFgate» : pourquoi la Bibliothèque nationale de France fâche ses lecteurs

Paul Sugy

À partir de ce lundi, les lecteurs matinaux de la BnF ne pourront plus demander un ouvrage qu'ils n'ont pas réservé à l'avance. Les chercheurs redoutent que cette décision ne ralentisse leur travail.

Le calme feutré des salles de lecture de la Bibliothèque nationale de France est trompeur. Dans le silence studieux des lieux sourd en réalité un vent de tempête : à compter de ce lundi, de nouvelles modalités concernant la communication des documents entrent en vigueur sur le site François-Mitterrand - le plus fréquenté - et suscitent l'ire des «lecteurs», les usagers réguliers de la BnF.

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Pour comprendre ce qui a changé depuis ce lundi 2 mai, il convient de revenir deux ans en arrière : avec l'épidémie de Covid-19 et l'instauration du confinement, les salles de lecture de la BnF ont évidemment fermé au public à compter du mois de mars 2020, et n'ont rouvert qu'en juillet - «une des réouvertures de bibliothèque les plus rapides en Europe», assure la direction de l'établissement public au Figaro. Toutefois, depuis cette date, la «communication directe» des ouvrages aux lecteurs n'était plus possible.

Communication directe ? Tout simplement la mise à la disposition des usagers de documents stockés en «magasin», c'est-à-dire dans une réserve accessible seulement aux agents de la Bibliothèque. En effet, sur les quelque 13 millions de documents stockés sur le vaste site François-Mitterrand, dans le XIIIe arrondissement, seules quelques centaines de milliers d'ouvrages sont disponibles librement à la consultation. Les autres doivent être demandés à l'avance, et un agent doit aller le chercher en magasin pour le rapporter au lecteur qui en fait la demande.

Jusqu'ici, il était possible de réserver à l'avance un document que l'on souhaitait consulter, auquel cas il était ensuite mis à disposition du lecteur le jour où celui-ci se rend à la BnF ; mais une communication directe était également possible, c'est-à-dire qu'il suffisait de demander aux bibliothécaires un ouvrage pour que celui-ci soit ensuite consultable en une demi-heure, et ce, tout au long de la journée. Il n'est en effet pas rare qu'au cours de leurs travaux, les chercheurs se rendent compte qu'un ouvrage qu'ils n'avaient d'abord pas jugé utile de consulter (ou même dont ils ignoraient l'existence) s'avère en réalité important pour la poursuite de leur documentation, sans qu'il n'ait été possible d'anticiper ce besoin.

«Un recul sans précédent du service public»

Or donc, c'est cette communication directe qui devient à présent sérieusement restreinte : sous couvert d'en rétablir le fonctionnement, la BnF a fait savoir aux lecteurs qu'ils ne pourraient plus demander d'ouvrages en communication directe que l'après-midi entre 13h 30 et 17h. Impossible, donc, de réclamer un document le matin - et les usagers sont du reste vivement priés de réserver leurs ouvrages à l'avance, et ce dès un mois avant leur venue. C'est mieux que rien, mais l'annonce a vivement mécontenté un grand nombre d'habitués des lieux, pour l'essentiel des enseignants-chercheurs pour qui le site François-Mitterrand est un espace de travail indispensable. «Cette mesure témoigne d'une méconnaissance complète de la pratique des chercheurs et chercheuses qui travaillent dans ses collections, et remet en cause ce qui faisait la valeur de la BnF aux yeux de ses usagers et usagères: la possibilité d'y mener des recherches complexes, aux ramifications imprévues, qui nécessitent de pouvoir consulter parfois de grandes quantités d'ouvrages non repérés à l'avance, dans un délai resserré» écrivaient des usagers de la BnF dans un communiqué de presse publié le 8 avril dernier.

D'autant que selon tous ceux que Le Figaro a pu joindre, les consignes sanitaires étaient déjà appliquées avec un zèle excessif : la communication directe des documents aurait pu être rétablie depuis longtemps, juge un conservateur du patrimoine qui compte parmi les près de 15.000 lecteurs à avoir signé, à ce jour, une pétition demandant à la présidente Laurence Engel de revenir sur sa décision. «Il s'agit d'un recul sans précédent du service du public, qui entérine ce qui, au départ, ne devait être qu'une réduction provisoire des communications du fait de la pandémie», clament les signataires, qui protestent par la même occasion contre l'élévation des tarifs d'abonnement de la BnF.

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«Ces changements vont affecter considérablement notre travail, bien plus que ne veut le croire la direction» expose au Figaro Francisco Roabastos, représentant de l'AluBNF, l'Association des Lecteurs et Usagers de la Bibliothèque nationale de France. «C'est une dégradation du service public fourni aux chercheurs, et cela va pénaliser en priorité ceux venus de province ainsi que ceux qui élèvent des enfants et qui en ont la charge au quotidien, puisque ces personnes ne peuvent pas rester tard dans l'après-midi sur le site», explique-t-il.

Baisse des ouvrages demandés en communication directe

Des arguments que la direction de la BnF relativise fortement - statistiques à l'appui. «L'évolution de la communication directe n'est pas différente à la BnF qu'ailleurs dans d'autres grandes bibliothèques de recherche» fait-on savoir au Figaro. «Nous avons fait des études depuis une dizaine d'années, bien avant la pandémie, et il en ressort que le nombre d'ouvrages demandés en communication directe ne cesse de baisser, -44% en dix ans. C'est normal, les usages changent et la consultation de documents numériques remplace peu à peu les documents papier. D'autre part, les lecteurs ne seront pas tant pénalisés que cela puisque le pic d'arrivée est vers onze heures ou midi, et seulement 3 ou 4 % des lecteurs repartent avant midi».

Des «statistiques tronquées, utilisées de façon purement comptable, et même manipulatoire», rétorquaient vendredi encore, dans un communiqué conjoint, les représentants élus des lecteurs et de l'AluBnF. Qui soulignent à quel point la réputation de la BnF est entachée, y compris auprès des chercheurs étrangers qui sont nombreux (40 % environ de l'ensemble des lecteurs) à se rendre sur le site. «C'est une décision consternante de la part d'une institution d'une envergure de celle de la BnF» écrivait, ce lundi matin, une historienne américaine de l'Université de Virginie en réponse à un tweet de la Bibliothèque nationale de France. «Nos agents traitent quotidiennement des cas particuliers pour lesquels nous trouvons toujours une solution : en l'occurrence, pour les chercheurs qui ne viennent qu'un seul jour à la BnF et qui auront donc un 'ticket journée', la communication directe restera possible le matin, et pour les autres, nous saurons nous montrer conciliants» assure encore la direction auprès du Figaro.

Diminuer le travail posté

Il n'empêche, les usagers en colère dénoncent une réforme mue uniquement par des objectifs d'économie, alors que la BnF est engagée dans des projets de restructuration coûteux, à budget constant, depuis plusieurs années. Raison pour laquelle ils ont d'ailleurs été rejoints dans leur mouvement de protestation par les syndicats de personnel de l'établissement (CGT, FSU, CFDT, Sud), avec lesquels ils avaient lancé courant avril un appel à manifester devant le site. «La présidente de la Bibliothèque nationale de France a en outre recours à de nouveaux modes de recrutement avec des contrats précaires et des CDD renouvelables tous les ans, alors même que l'institution s'était engagée, dans un protocole de sortie de grève, de ne plus offrir de tels contrats à ses agents» ajoute Francisco Roabastos.

Pour le coup la BnF, cette fois, ne s'en cache pas : il s'agit bien de permettre à terme de mobiliser moins de personnel qu'auparavant pour la commande directe, au profit d'autres missions, jugées plus pertinentes compte tenu de l'évolution des besoins et des modalités de la recherche. «Nous avons des chantiers importants en cours, notamment la réouverture complète du site Richelieu (en travaux depuis une douzaine d'années, ndlr) prévue en septembre, mais aussi un immense travail de numérisation des archives de la presse, l'ouverture d'une salle de recherche supplémentaire... Nous cherchons donc à diminuer le travail posté des magasiniers, mais que ceux-ci se rassurent : aucun plan de licenciement n'est sur la table, nous n'allons pas réduire le personnel» fait encore savoir la direction. La Bibliothèque nationale de France emploie environ 2160 équivalents temps plein, et a un budget de 230 millions d'euros annuels. En 2019, les salles de lecture avaient enregistré au total 920.000 entrées.

Pour l'heure, rien n'indique que la réforme, décidée en conseil d'administration en mars dernier, ne fasse l'objet d'une volte-face. Le sénateur communiste des Hauts-de-Seine Pierre Ouzoulias a néanmoins saisi la ministre de la Culture d'une question écrite, faisant valoir que le Sénat avait déjà relevé en novembre dernier que la réouverture du site Richelieu nécessitait des crédits supplémentaires - lesquels avaient été refusés lors des arbitrages budgétaires.

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«Je croyais que mon enfant était la clef de mon bonheur, c'était faux»

TÉMOIGNAGES - Ils aiment leur enfant. Beaucoup, à la folie et même pas du tout. Tout ça en même temps. Seulement, ils n'avaient pas pris conscience de la difficulté d'être parents, et souffrent de ce rôle.

Couple et argent: les comptes séparés sont-ils la clé du bonheur?

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À Paris, les bruyantes terrasses agacent

DÉCRYPTAGE - Une association de riverains va déposer cette semaine un recours contre la ville pour «carences fautives».

Le Figaro

La guerre en Ukraine peut-elle saper l’hégémonie sans bornes du dollar?

Jean-Pierre Robin

GRAND DÉCRYPTAGE - Depuis 1945, le billet vert n’a cessé d’étendre son rôle international qui a atteint un paroxysme avec la mondialisation des trois dernières décennies. La crise géopolitique actuelle remet en question ce monopole.

L’argent est le nerf de la guerre et à l’inverse il arrive que les monnaies tirent leur puissance des conflits. Le dollar qui règne aujourd’hui sans partage sur l’économie et la finance internationales n’est-il pas le fruit de la Seconde Guerre mondiale dont il fut en 1945 «le vainqueur collatéral»? Mais sort-on toujours gagnant de la guerre?

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Tout en prenant grand soin de tenir les forces de l’Otan à l’écart du champ de bataille, Washington et ses alliés occidentaux n’ont pas hésité à utiliser le billet vert comme une arme de destruction massive pour déstabiliser la Russie. Du jamais-vu à cette échelle, ils ont gelé la moitié (300 milliards de dollars) des réserves de change russes. Sauf que l’arme monétaire, déjà utilisée à l’encontre de l’Iran et quelques autres «États voyous» de moindre acabit, est à double tranchant. «Tous ceux qui gardent aujourd’hui de l’argent en dollars ne peuvent plus être sûrs que les États-Unis ne le leur voleront pas», s’est indigné fin mars Viatcheslav Volodine, le porte-parole de la Douma, la Chambre basse du Parlement russe. Il justifie ainsi sa prédiction: «C’est le début de la fin du monopole du dollar dans le monde.»

Loin d’être parole en l’air, la remarque acerbe du Russe a trouvé un écho le 7 avril à l’ONU lorsqu’il s’est agi de suspendre le siège de la Russie au conseil des droits de l’homme des Nations unies. Sur les 193 pays membres, 24 ont voté contre (dont la Chine) et 58 pays se sont abstenus, à l’image du Sénégal, de l’Afrique du Sud, du Brésil, du Mexique et de l’Inde entre autres.

La guerre va inciter les pays à réévaluer leurs dépendances monétaires

Dans un registre purement économique, Larry Fink, le patron de BlackRock, premier gestionnaire au monde d’actifs financiers (10.000 milliards de dollars sous gestion), estime dans sa lettre aux actionnaires que «l’invasion russe de l’Ukraine a mis un terme à la mondialisation que nous avons connue au cours des trois dernières décennies». Une menace pour le dollar, vecteur privilégié de la globalisation financière? Le conflit russo-ukrainien «aura un effet d’accélération sur les monnaies digitales. La guerre va inciter les pays à réévaluer leurs dépendances monétaires», avertit Larry Fink dont les propos rejoignent curieusement ceux du représentant de la Douma.

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Comme toujours en période de crise, la monnaie américaine joue en ce moment même son rôle de valeur refuge sur les marchés des changes. La question ne s’en pose pas moins: sans présager de l’issue du conflit russo-ukrainien, la nouvelle donne géopolitique en gestation, opposant les démocraties, «le monde libre», au bloc Chine-Russie, risque-t-elle de lui faire perdre à terme de son universalité et de sa superbe?

● Les avantages d’un privilège exorbitant

Plus que toute autre devise, le destin du billet vert se confond depuis un siècle avec l’histoire militaire mondiale. Son hégémonie a été officiellement installée, quelques semaines après le débarquement des Alliés en Normandie (juin 1944), à la conférence monétaire internationale organisée sur le territoire américain à Bretton Woods (juillet 1944). Alors que les belligérants sortent ruinés de la guerre, les États-Unis sont le seul pays dont la monnaie reste convertible en or. Les autres auront un taux de change fixe par rapport à lui, dans un système de «gold exchange standard» géré sous la houlette du Fonds monétaire international (FMI) créé pour l’occasion.

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Changement de décor avec la guerre du Vietnam, calamiteuse pour les finances américaines. Le 15 août 1971, le président Nixon décide d’en finir avec la convertibilité en or, ouvrant la voie à la libre flottaison des monnaies au gré des marchés. Privé de la suprématie institutionnelle conférée à Bretton Woods, le dollar n’en acquiert pas moins une puissance renouvelée qui s’accroît encore avec la fin de la guerre froide et la chute du mur de Berlin en 1989. L’économie de marché élargie à la planète entière et l’intensification des flux de capitaux font alors de Wall Street, à New York, et de la Banque de la Réserve fédérale (Fed), à Washington, les deux poumons de la finance mondiale.

Comment se manifeste «le privilège exorbitant» du dollar, selon l’expression forgée par le général de Gaulle et son grand argentier Valéry Giscard d’Estaing dans les années 1960, et reprise aujourd’hui par les économistes américains qui en admettent le bien-fondé? À l’instar de Facebook, et selon la logique des réseaux sociaux, cette prééminence s’explique d’abord par «un effet de réseau» explique Anthony Elson, ancien économiste du FMI et auteur d’un énième ouvrage sur son omnipotence (The Global Currency Power of The US Dollar): «L’usage généralisé du dollar incite de nouveaux utilisateurs à l’adopter».

Effet boule de neige, mais aussi confiance dans la puissance armée des États-Unis. Leurs budgets militaires, supérieurs à ceux des neuf pays suivants réunis, selon l’Institut international de recherche pour la paix de Stockholm, constituent un argument de poids. Un gage pour la monnaie, au même titre que l’or d’antan dont les États-Unis détiennent toujours le plus gros stock au monde (8133,5 tonnes).

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C’est en tout cas un énorme privilège que de voir les «billets verts», dont l’impression de chacun coûte quelques cents, circuler à hauteur de 950 milliards de dollars à l’étranger, selon la Fed. Comme si le reste du monde accordait un crédit permanent à taux zéro! L’avantage est plus décisif encore de pouvoir émettre ad libitum des bons du Trésor pour financer ses déficits budgétaires et les placer auprès des investisseurs étrangers à hauteur de 7000 milliards de dollars actuellement. Une bonne partie de cette manne se trouve dans les mains des autres banques centrales de la planète, pour qui ce placement paraît le plus sûr. Celles-ci détiennent ainsi 58,5% de leurs réserves totales de change en dollars, très loin devant leurs avoirs en euros ou en yens. Autre lien de sujétion, les pays - une bonne cinquantaine - ayant choisi d’ancrer leur propre monnaie au dollar par un lien plus ou moins rigide représentent 50% du PIB mondial (en plus des États-Unis eux-mêmes, qui comptent pour 22%). De même, les «greenbacks » sont-ils le moyen de paiement roi du commerce international: 96% des échanges sur le continent des Amériques, 74% dans la zone Asie-Pacifique. «La seule exception est l’Europe où l’euro est dominant», souligne l’étude de la Fed d’octobre dernier dont sont extraits les chiffres précédents. Par son intitulé «The International Role of the US Dollar» - chacun comprend, «l’anglais n’est jamais que du français mal prononcé» (Clemenceau) - la note de la banque centrale américaine traduit l’inquiétude de Washington soucieux de jauger sa supériorité et les risques qu’elle encourt.

● Le billet vert menacé sur toirs fronts

Devenue l’incarnation de la globalisation des échanges économiques, sa langue véhiculaire, le dollar occupe aujourd’hui une place surdimensionnée comparée à la taille de l’économie des États-Unis. La part du territoire américain dans le PIB mondial n’a-t-elle pas diminué de plus de moitié depuis 1945 au profit de l’Europe, du Japon et de la Chine selon le FMI?

Les experts de la Fed qui ont audité son rôle international (Carol Bertaut, Bastian von Beschwitz et Stephanie Curcuru) ont exploré les trois voies susceptibles de secouer son hégémonie.

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Tout d’abord, «l’intégration européenne accrue est un défi possible» selon eux, du fait de l’importance des marchés financiers de la zone euro, de son libre-échange, ainsi que de ses institutions jugées solides. Les experts de la Fed saluent surtout la décision prise par la zone euro pendant la crise du Covid d’émettre des eurobonds (concurrents potentiels des US Treasury bonds comme instrument de réserve). Ils soulignent aussi les avancées dans la finance verte et les projets de monnaie numérique de la BCE.

Deuxième défi, «la croissance rapide de la Chine, dont le PIB en parité de pouvoir d’achat dépasse déjà celui des États-Unis et dont il est prévu que ce soit aussi le cas pour le PIB nominal au cours des années 2030», notent les experts de la Fed. En revanche, le yuan chinois n’est pas réellement convertible et les capitaux ne peuvent circuler librement: autant d’obstacles à son usage international, tout comme la méfiance des investisseurs envers les institutions chinoises et l’absence d’État de droit.

Troisième menace selon la Fed, un changement radical des modes de paiement actuels. Par exemple en raison «d’une croissance rapide des monnaies numériques, qu’elles soient privées ou publiques».

● La monnaie digitale rebat les cartes

Les monnaies numériques constituent désormais un nouveau front dans la guerre froide technologique sino-américaine. Non pas bien sûr les actifs hautement spéculatifs et volatils du type bitcoin qui ne peuvent prétendre servir de moyen de paiement, mais les «stablecoins» («pièces stables») que pourraient émettre les banques centrales à échéance d’un ou deux ans. Outre des motivations internes très différentes - inclure financièrement les 5% d’Américains non bancarisés pour la Fed, court-circuiter les plateformes privées existantes telle Alipay pour la Banque populaire de Chine - le principal enjeu est international.

«Dans son projet de transformer la mondialisation, la Chine cherche à développer un réseau de paiements transfrontières entre multiples monnaies numériques de banques centrales en vue de s’affranchir de la prépondérance du dollar», considère le professeur Michel Aglietta, coauteur du livre, publié en avril, La Course à la suprématie monétaire mondiale, Odile Jacob.

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D’ores et déjà, la Banque centrale chinoise expérimente une plateforme de monnaie numérique, mBridge, avec Hongkong, la Thaïlande et les Émirats arabes unis (plus une quinzaine d’acteurs privés dont Goldman Sachs et Société générale). L’objectif est d’effectuer des transactions en temps réel et à moindre coût, sans intermédiaires. L’e-yuan pourrait alors faciliter l’internationalisation de la monnaie chinoise, actuellement très faible (à peine 1,7% des transactions commerciales mondiales). Ce projet viendrait compléter le système chinois de messagerie interbancaire Cips, encore minuscule comparé au réseau Swift dont le grand public occidental a découvert l’existence en mars dernier lors de l’exclusion des grandes banques russes.

Cela ne se fera pas à la vitesse de la lumière, mais ce qui aurait pris cinquante ans à se mettre en place pourrait se faire en vingt années

Ces toiles d’araignées financières seraient le pendant des «nouvelles routes de la soie», «le projet du siècle», comme l’avait qualifié le président Xi Jinping, inaugurant en 2013 les premiers comptoirs commerciaux en Asie centrale. La guerre en Ukraine risque-t-elle de précipiter la cristallisation de ces ambitions qui misent toutes sur «l’effet réseau» à l’origine de l’hégémonie du dollar? S’achemine-t-on vers un système monétaire et financier international multipolaire? «Cela ne se fera pas à la vitesse de la lumière, mais ce qui aurait pris cinquante ans à se mettre en place pourrait se faire en vingt années», estime Kenneth Rogoff, ancien économiste en chef du FMI et professeur à Havard, interrogé par l’agence Bloomberg sur les conséquences possibles du conflit ukrainien.

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France24 - Monde

La guerre en Ukraine, une carte à jouer pour le gouvernement et les rebelles éthiopiens

Publié le : 27/04/2022 - 17:17Modifié le : 27/04/2022 - 17:50

David RICH Suivre

La guerre en Ukraine trouve une résonance particulière en Éthiopie, où perdure, à l'écart des radars médiatiques, un conflit sanglant entre le gouvernement et les rebelles du Tigré. Alors que le pouvoir apporte un discret soutien à Moscou, les Tigréens poussent la comparaison avec Kiev, espérant fédérer le soutien de la communauté internationale.

L'Éthiopie en proie à une guerre sans fin. Dix-sept mois après le début du conflit opposant le gouvernement central aux rebelles du Tigré, la crise s'est graduellement étendue à travers les régions du nord, faisant plusieurs centaines de milliers de victimes et provoquant un risque accru de famine. La trêve humanitaire, décrétée par le gouvernement fin mars, n'a pour le moment pas permis d'avancée significative sur le terrain. 

Dans ce contexte d'enlisement, l'avènement, il y a maintenant deux mois, d'une guerre sur le sol européen avec l'offensive russe en Ukraine, suscite une attention particulière dans le pays. Alors que certains observateurs pointent du doigt l'écart d'intérêt médiatique porté aux deux conflits, le gouvernement et les rebelles tentent de se positionner pour faire avancer leur cause. 

Les "amis éthiopiens" de la Russie 

Lundi 18 avril au matin, une centaine d'Éthiopiens faisaient la queue devant l'ambassade de Russie d'Addis-Abeba : des volontaires venus postuler pour combattre en Ukraine. Alors que depuis plusieurs jours la rumeur d'un enrôlement moyennant finance circulait sur les réseaux sociaux, l'ambassade russe réfute tout appel officiel.

"Nous tenons à vous informer que l'ambassade n'accepte aucune demande de recrutement dans les forces armées de la Fédération de Russie", affirment les autorités dans un communiqué daté du 19 avril, tout en remerciant les Éthiopiens pour leur soutien "depuis le début de l'opération militaire spéciale" en Ukraine. 

The queues formed early each morning outside the Russian embassy in Ethiopia's capital Addis Ababa. Drawn by rumours on social media, young men and old, many with their military records in hand, arrived with hopes of fighting for Russia in Ukraine. https://t.co/yfUB4wtpft pic.twitter.com/oQ2FEO0vqA

April 21, 2022

"Nous avons reçu des courriels et des visites en personne de citoyens éthiopiens exprimant leur solidarité et leur soutien à la Fédération de Russie (…) Nous remercions tous les amis éthiopiens pour les mots aimables qu'ils ont adressés à notre pays." 

"Il est évident au vu de la situation économique du pays que les volontaires présents à l'ambassade étaient avant tout motivés par l'appât du gain", estime Gérard Prunier, spécialiste de la Corne de l'Afrique qui a vécu de nombreuses années en Éthiopie.

"Contrairement à certains pays d'Afrique francophone, il n'y a pas véritablement de sentiment prorusse parmi la population en Éthiopie, poursuit le chercheur. Par contre, il existe un ressentiment envers les États-Unis, qui ont soutenu le gouvernement tigréen dans les années 1990. Durant cette période, un petit groupe de dirigeants ont privilégié leurs intérêts sur ceux du peuple et la question de l'ingérence américaine est depuis très mal perçue dans le pays."

Depuis l'arrivée à la Maison Blanche de Joe Biden, les États-Unis ont accentué la pression sur le gouvernement du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, en imposant des sanctions pour tenter de mettre fin au conflit. En réaction, les soutiens du gouvernement sont descendus dans la rue dénonçant l'interventionnisme occidental, brandissant parfois des pancartes à l'effigie des présidents chinois et russe. De son côté, la Russie a renforcé ses relations avec le pays en signant en juillet dernier un nouvel accord de partenariat militaire. 

Unis contre "l'ingérence" de l'Occident 

Le lien entre la Russie et l'Éthiopie se traduit également par un soutien réciproque au sein à l'ONU. Le 3 mars, une semaine après le début de l'invasion russe, le Premier ministre éthiopien publie un communiqué sur la situation en Ukraine, appelant "toutes les parties à faire preuve de retenue". 

La veille, l'Éthiopie avait quitté la salle lors du vote d'une résolution des Nations unies, adoptée à une très large majorité, exigeant de la Russie l'arrêt immédiat du recours à la force en Ukraine. L'Érythrée, l'allié du gouvernement éthiopien dans la guerre contre le Tigré, fait, quant à elle, partie des six pays à avoir voté contre. 

"L'Érythrée est un pays complètement isolé sur la scène internationale, qui soutient la Russie car elle cherche avant tout un partenaire susceptible de lui fournir des armes sans lui demander des comptes sur la question des droits de l'Homme", explique Gérard Prunier. "L'Éthiopie, au contraire, tente de maintenir de bonnes relations avec l'Occident, et ne peut donc se permettre un soutien trop explicite envers Moscou. Elle est tout de même considérée comme un allié par la Russie, notamment du fait de sa proximité avec l'Érythrée."

En mars 2021, la Russie s'était, pour sa part, opposée à une déclaration de l'ONU appelant à la fin des violences dans la région du Tigré. 

"Au Conseil de sécurité, la Russie n'a pas peur d'utiliser le veto pour contrer les positions occidentales. Elle donne ainsi un sentiment de protection diplomatique très important aux États qui, comme l'Éthiopie, sont critiqués par la communauté internationale", souligne Roland Marchal, chercheur au Centre de recherches internationales de Sciences Po et auteur d'une étude sur les liens entre la Russie et la Corne de l'Afrique. "L'Éthiopie et la Russie considèrent toutes deux que les pays occidentaux sont hostiles et font de l'ingérence. Pour autant, le soutien d'Abiy Ahmed envers Moscou est avant tout un calcul politique et non un réel soutien à l'offensive russe en Ukraine."

Tigré, Ukraine, même combat ? 

Alors qu'Abiy Ahmed tente d'entretenir un rapport d'équilibre entre les Occidentaux et la Russie, les Tigréens, eux, sont bien décidés à faire pencher la balance en leur faveur. Au cours du mois de mars, Getachew Reda, porte-parole du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) et ancien ministre de la Communication, a publié plusieurs chroniques dressant un parallèle entre les guerres en Ukraine et en Éthiopie. "L'unité sans précédent du monde démocratique libéral contre l'invasion de l'Ukraine par la Russie est admirable", soulignait-il le 23 mars, déplorant que la "position morale forte" des États-Unis face à Moscou ne soit pas "universelle". 

Une vision partagée par le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus, lui-même Tigréen, qui a dit regretter, le 13 avril, que d'autres conflits comme celui du Tigré ne bénéficient pas, ne serait-ce que "d'une fraction" de l'attention accordée à l'Ukraine. Prompt à dénoncer les ravages de la guerre dans son pays, le patron de l'OMS, ancien ministre et cadre du TPLF, est considéré comme un ennemi par Abiy Ahmed. Le Premier ministre, qui l'accuse d'ingérence dans les affaires éthiopiennes, à même tenté de faire barrage à sa réélection à la tête de l'organisation onusienne en janvier dernier, sans succès. 

In #Tigray, Ethiopia, over 5 million people face starvation. With #famine comes widespread disease and death. We call for urgent, unimpeded entry of humanitarian aid, including food, medical supplies, equipment, fuel and cash. https://t.co/EfoD5SWZeM

September 30, 2021

"Les Tigréens ont bien raison de communiquer sur la situation humanitaire et ont des arguments à faire valoir car l'ampleur des destructions et le nombre de victimes sont considérables", souligne Roland Marchal. "La différence de traitement vis-à-vis des guerres en Ukraine et en Éthiopie mérite elle aussi d'être soulevée. Mais la comparaison entre les deux conflits a ses limites, car contrairement à Vladimir Poutine, Abiy Ahmed n'a pas une politique expansionniste et respecte la souveraineté nationale de ses voisins."

Alors que les Tigréens dénoncent les horreurs du conflit, le Premier ministre éthiopien tente, à l'inverse, d'invisibiliser la guerre dans son pays, selon Gérard Prunier. "Il veut faire croire que les affaires courantes continuent alors qu'il a depuis longtemps perdu le contrôle de la situation. Personne n'est dupe, ni les Éthiopiens, ni la communauté internationale, mais la situation arrange les Occidentaux. L'Ukraine est pour eux un enjeu stratégique prioritaire, alors que ce n'est pas du tout le cas de l'Éthiopie. Les Occidentaux n'ont aucune envie de s'impliquer dans ce conflit." 

Malgré les réticences occidentales, le TPLF continue son combat. Le 20  avril, le gouvernement du Tigré a publié une lettre ouverte à l'attention du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, dans laquelle il a de nouveau appuyé sur la comparaison avec l'Ukraine et appelé l'ONU à une plus grande "détermination pour soutenir les principes fondamentaux du droit international et de l'humanité". 

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Les recettes d'une cuisine zen et sans gluten

Avec un brin d’information, un placard astucieusement rempli et une pincée d’imagination, l’alimentation sans gluten s’ouvre à de nouveaux horizons gourmands. Voici quelques conseils pour se régaler en oubliant le blé, mais pas la joie de mitonner.

Marie Mersier

Maux de ventre ou de tête, fatigue, ballonnements… l’hypersensibilité, voire l’intolérance au gluten (ou maladie cœliaque) ont nettement affecté la relation gourmande que l’on entretenait avec lui. Un désamour qui a parfois été qualifié d’effet de mode, mais qui est pourtant une réalité, confirmée par des études sur le sujet.

Plusieurs facteurs expliquent cela : la transformation génétique des céréales modernes, qui a eu comme conséquence de rendre le gluten contenu dans ces dernières bien moins tolérable d’un point de vue digestif. Ajoutez à cela un système immunitaire – donc digestif – fragilisé par nos modes de vie modernes, du gluten qui se cache un peu partout car il apporte liant et moelleux. Un sacré mix qui ne fait pas bon ménage.

Autres farines, autres saveurs

En cas de maladie cœliaque ou d’allergie au blé, le gluten doit être strictement proscrit. Si on est hypersensible, le supprimer permettra de retrouver un mieux-être général. Mais, concrètement, comment faire ? On laisse de côté le seigle, l’avoine, le blé et l’orge, et on regarde avec attention la liste des ingrédients de nos courses pour s’assurer que celles-ci ne contiennent pas de gluten (exemple : dans la levure, les fromages à tartiner, les sauces…).

Puis, on remplace certains incontournables (farines, pâtes…) par des alternatives avec lesquelles se familiariser. En ce qui concerne les farines, il existe désormais de nombreuses marques (notamment Markal ou Ma Vie Sans Gluten, en vente sur greenweez.com) qui proposent des farines de riz, pois chiche, châtaigne, ou des préparations pour réaliser un pain maison ou des pâtes à pizza…

Afin de préparer des gâteaux, crêpes, pancakes avec des goûts et textures satisfaisants, il est conseillé de mélanger ces farines et d’y associer parfois de la fécule, de la poudre d’amande ou de la poudre à lever. Et pour le fameux plat de pâtes, l’offre commerciale s’est nettement améliorée ces dernières années, déclinant des pâtes colorées aux légumineuses ou au maïs, des fusillis au sarrasin, des tagliatelles ou spaghettis de riz. Mais, soyons honnêtes, cela aura un léger impact sur le montant du panier de courses.

La bonne idée : plus de légumes et plus de légumineuses (lentilles, haricots, pois chiches, pois cassés). Alors on fait le plein de céréales sans gluten comme le riz (qu’il soit blanc, noir ou rouge), le millet ou le sarrasin avec lesquels préparer des salades composées ou des poêlées de légumes. S’ils sont en flocons, ils permettront de concocter de délicieux porridges pour le petit déjeuner, bien plus intéressants d’un point de vue nutritionnel qu’une tartine beurrée.

Et puis, imaginez : légumes farcis ou rôtis, salades de lentilles aux herbes fraîches, risotto aux fèves, galettes aux flocons de riz, taboulé de millet, polenta crémeuse, blinis au sarrasin. De même, afin de nourrir votre inspiration, quelques livres pourront rejoindre votre bibliothèque et seront de précieux alliés au quotidien. Par exemple : « Super-recettes sans gluten », aux éditions Mango, ou, plus récemment, « le Livre de la cuisine sans gluten », aux éditions Phaidon (plus onéreux, mais précieux tour du monde de recettes naturellement sans gluten et ne faisant pas intervenir d’ingrédients de substitution). Une vie gourmande et sans gluten est possible !

Carrot cake sans gluten

Ingrédients pour 8 personnes :

Pour le gâteau : 250 g de carottes râpées 60 g de sucre complet 10 g de levure chimique sans gluten 1 pincée de sel 1 c. à café de cannelle en poudre 1 c. à café de gingembre en poudre ½ c. à café de noix de muscade râpée 2 œufs 80 g de farine de riz complet 20 g de fécule de pomme de terre 20 g d’amandes 2 c. à soupe d’huile d’olive 50 g de noix de pécan 30 g de noisettes

Pour le glaçage : 50 g de beurre mou 200 g de sucre glace 100 g de fromage crémeux 1 citron non traitéPréparation : 1 heureDifficulté : facile

  1. Préchauffer le four à 180 °C (thermostat 6).
  2. Dans un saladier, verser les œufs, le sucre complet ainsi que le sel. Mélanger la préparation jusqu’à ce que les œufs blanchissent. Puis éplucher et râper finement les carottes. Pendant ce temps, faire griller les amandes dans une poêle chaude pendant 3 à 4 minutes avant de les mixer. Ajouter les carottes et les amandes en poudre dans le saladier.
  3. Ajouter ensuite les 80 g de farine de riz complet, les 20 g de fécule de pomme de terre, la levure sans gluten et l’huile d’olive. Mélanger la préparation. Ensuite, à l’aide d’un couteau, hacher grossièrement les noix de pécan et les noisettes avant de les ajouter au reste. Une fois la préparation homogène, ajouter les épices.
  4. Verser la préparation dans un moule et enfourner pour environ 30 minutes. Puis laisser refroidir le carrot cake, qui doit encore être fondant à l’intérieur, et préparer le glaçage. Travailler le beurre mou avec le sucre glace. Ajouter le fromage frais et fouetter l’ensemble, mais pas trop longtemps afin que le mélange ne soit pas trop liquide. Étaler le glaçage sur le gâteau refroidi et laisser durcir 12 heures au frigo. Avant de servir, râper un peu de zestes de citron au-dessus du cake.

À l’apéro. Une belgeLes douces soirées de printemps célèbrent le retour des bières en terrasse. Mais cette pause rafraîchissante est souvent synonyme de gluten. En revanche, à la maison, grâce à quelques marques novatrices, pas question de se priver. Fondée en 1891, la Brasserie de Brunehaut propose une gamme de bières bio et sans gluten, dont une blonde légèrement dorée, produite avec de l’orge cultivé dans son propre domaine. Avec sa saveur ronde et épicée, elle comblera les amateurs de cette boisson mousseuse et conviviale dont on se lasse rarement. Bière blonde sans gluten, Brasserie de Brunehaut, 2,08 euros

Tartine. Craquant sarrasinAu petit déjeuner ou en guise de mise en bouche, la tartine est un classique. Fabriquées en France à partir de farine de riz et de sarrasin, ces tartines croustillantes sans gluten seront une parfaite alternative à la tranche de pain grillé. Accompagnés de fromage frais aux herbes, d’une tranche de saumon ou nappés de purée d’amande à l’heure du goûter, ces en-cas exempts d’huile de palme et de sucres ajoutés se dégustent l’esprit léger, sans alourdir la digestion. Tartines craquantes au sarrasin, environ 2,20 euros

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L'Humanité

L’emploi à temps partagé, des statuts plus ou moins protecteurs

Actu

Travailler à temps partagé offre une variété d’expériences qui répond aux aspirations de nombreux actifs. Attention, ce nouveau mode regroupe différentes situations. Reste donc à trouver le statut qui convient.

Mélanie Mermoz

Vous souhaitez changer de vie, mais vous ne trouvez pas d’emploi qui corresponde à vos compétences dans les ressources humaines, l’informatique… Pour de nombreuses PME, ces compétences sont nécessaires mais leur taille ne permet pas d’employer un salarié à temps plein. Le travail à temps partagé est une solution qui répond aux aspirations de mouvement et d’autonomie croissantes chez les travailleurs et aux besoins des entreprises. « La pandémie a eu un impact énorme sur la manière de travailler. Nous assistons à une augmentation du nombre de personnes qui se lancent dans le temps partagé. Si certaines personnes y ont été forcées par un licenciement, cela répond aussi à la volonté de partager son travail en différentes activités », explique David Bibard, fondateur du portail du temps partagé (www.le-portail-du-temps-partage.fr).

Les groupements d’employeurs

Des solutions variées existent avec des statuts plus ou moins protecteurs. Il est tout d’abord possible de lancer son activité en indépendant, via une microentreprise ou une entreprise individuelle. Cette nouvelle forme d’entreprise a été créée par la loi du 14 février 2022, elle remplace l’entreprise individuelle à responsabilité limitée (Eirl) et offre davantage de protection du patrimoine personnel. Attention toutefois à s’assurer que l’activité indépendante vous convient. Il faut, en effet, trouver ses clients soi-même et ne pas être phobique des démarches administratives. Une fois la vitesse de croisière atteinte, il est possible d’obtenir malgré l’indépendance une certaine sécurité. « J’ai cinq ou six clients réguliers, certains depuis le lancement de mon activité de contrôleur de gestion il y a dix ans. Si je perds un contrat, il me reste les autres », apprécie David Bibard.

Il est aussi possible d’exercer cette activité à temps partagé comme salarié. La solution la plus simple est alors d’être multi-employeurs. Encore faut-il pouvoir faire coïncider ses différents contrats. Autre possibilité, travailler pour un employeur unique qui vous met à disposition de plusieurs sociétés. C’est ce que permettent les groupements d’employeurs. Ceux-ci sont nés dans le monde agricole pour répondre aux besoins de saisonniers, ils ont été officialisés en 1985. Près de quarante ans après l’adoption de la loi les encadrant, ils ne sont pas limités à la seule agriculture, mais existent aussi dans la culture, l’animation… Selon la Fédération nationale des groupements d’employeurs (FNGE), il existe actuellement 711 groupements d’employeurs en France, ils emploient 16 600 salariés, dont 70 % en CDI.

Autre solution moins connue et plus récente, l’entreprise de travail à temps partagé (ETTP). Contrairement aux groupements d’employeurs, qui sont des associations loi 1901, il s’agit de sociétés qui mettent des personnels qualifiés à la disposition d’entreprises qui n’ont pas la taille ni les capacités de les employer seules. Les entreprises de travail temporaire peuvent aussi exercer l’activité d’ETTP. Si les missions sont ponctuelles, les salariés mis à disposition sont, eux, en CDI.

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France24 - World

Violence erupts in Paris as thousands of May Day protesters raise pressure on Macron

Issued on: 01/05/2022 - 16:39

NEWS WIRES Clovis CASALI Follow

Police fired tear gas to push back black-clad anarchists who ransacked business premises in Paris on Sunday during May Day protests against the policies of newly re-elected President Emmanuel Macron.

Thousands of people joined May Day marches across France, calling for salary increases and for Macron to drop his plan to raise the retirement age.

Most were peaceful but violence broke out in the capital, where police arrested 54 people, including a woman who attacked a fireman trying to put out a fire, Interior Minister Gerald Darmanin said on Twitter. Eight police were injured, he added.

Clashes with police broke out at the start of the march near La Republique Square and when it reached La Nation Square in eastern Paris.

"Black Bloc" anarchists ransacked a McDonald's restaurant on the Place Leon Blum and trashed several real estate agencies, breaking their windows and setting garbage bins on fire. Police responded by firing tear gas.

About 250 rallies were organised in Paris and other cities including Lille, Nantes, Toulouse and Marseille. Overall 116,500 people demonstrated across the country, including 24,000 in the capital, the interior ministry said.

In Paris, trade unionists were joined by political figures - mostly from the left - and climate activists.

The cost of living was the main theme in the presidential election campaign and looks set to be equally prominent ahead of June legislative elections that Macron's party and its allies must win if he is to be able to implement his pro-business policies, including increasing retirement age to 65 for 62

"It is important to show Macron and the whole political world that we are prepared to defend our social rights," Joshua Antunes, a 19-year-old student said. He also accused the president of "inactivity" on environment issues.

'Retirement before arthritis'

Marchers carried banners reading "Retirement Before Arthritis", "Retirement at 60, Freeze Prices" and "Macron, Get Out"

"The government has got to deal with the purchasing power problem by raising wages," Philippe Martinez, the head of the hardline CGT union, told Reuters before the rallies.

Macron won a new five-year presidential term after beating far-right challenger Marine Le Pen in last Sunday's runoff vote.

Far-left leader Jean-Luc Melenchon, who came third in the first round of the presidential vote, attended the Paris march.

He wants to rally a union of the left, including the Greens, to dominate parliament and force Macron into an awkward "cohabitation", but so far this has not materialised.

"We will not make a single concession on pensions," Melenchon said before the march started.

He said he still hoped an agreement to build a new union of the left could be reached by Sunday evening.

Unlike in previous years, Marine Le Pen did not lay a wreath in Paris at the statue of Joan or Arc, whom her party uses as a nationalist symbol. She was replaced by the Rassemblement National Interim President Jordan Bardella, who said Le Pen was preparing for the legislative elections.

Le Pen urged voters in a video message to elect as many deputies from her party as possible in June so that she could "protect your purchasing power," and prevent Macron from carrying a "harmful project for France and the French people" The parliamentary elections will be held on June 12 and 19.

(REUTERS)

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May 1, International Workers’ Day: A brief history of resistance

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

What are the biggest challenges for Macron’s second term?

FRANCE

Today's French strikes ‘lack vital ingredients’ of ’68 and ’95

Le Figaro

Champ-de-Mars: «Contrairement à ce qu'elle prétend, la mairie de Paris est tout sauf écologiste»

FIGAROVOX/TRIBUNE - L'équipe d'Anne Hidalgo prévoit d'abattre des dizaines d'arbres centenaires, en vue du grand projet de rénovation du Champ-de-Mars. Didier Rykner, auteur du livre La disparition de Paris, y voit une manifestation supplémentaire de la gestion catastrophique de la ville en matière d'environnement.

Didier Rykner est journaliste et historien de l'art français. Engagé pour la défense du patrimoine, il publie régulièrement ses enquêtes et analyses sur le site La Tribune de l'art . Il publie «La disparition de Paris», aux éditions Les belles lettres.

Une pétition rassemble près de 75.000 signataires en trois jours (le nombre augmente très rapidement) et de nombreuses personnalités s'émeuvent: la coupe de 42 arbres prévue prochainement autour de la Tour Eiffel est un nouveau scandale déclenché par la mairie de Paris. Certains semblent découvrir à cette occasion que cette municipalité qui se proclame «écologiste» et qui n'a à la bouche que les mots « végétalisation», «lutte contre l'effet de serre» ou «planter des arbres» fait en réalité tout le contraire.

Comme je l'ai démontré dans mon livre La Disparition de Paris , et comme ne cessent de le dénoncer les associations de protection du patrimoine et de l'environnement (France Nature Environnement, SOS Paris, Sites & Monuments…) et les tweets portant le mot-dièse #SaccageParis, la destruction des arbres du Champ-de-Mars n'est qu'une manifestation supplémentaire (peut-être celle de trop) de ce qu'on peut voir partout dans la capitale. Il y a quelques jours encore, porte de Montreuil, 76 grands platanes ont été impitoyablement sacrifiés à la promotion immobilière, dans un projet où, au total, ce ne seront pas moins de 250 arbres qui seront coupés.

Comparer grâce à Google Earth, les images vues du ciel il y a quelques années et ce que cela est devenu aujourd'hui, est un exercice terrifiant: depuis l'arrivée à la mairie d'Anne Hidalgo, les arbres disparaissent à grande vitesse un peu partout, dans les rues ou sur des terrains privés, au profit de réaménagements sans âme ou de la densification urbaine, dans une ville déjà l'une des plus denses du monde.

À chaque fois, on nous assure que des arbres en plus grand nombre seront replantés. C'est ignorer ou feindre d'ignorer ce que de nombreux spécialistes - de vrais écologistes - expliquent à longueur de temps.

Les arguments de défense des élus, Emmanuel Grégoire, le premier adjoint et Christophe Najdovski, «en charge de la végétalisation de l'espace public, des espaces verts, de la biodiversité et de la condition animale» (sic), sont désolants. Parfois, on prétend que les arbres étaient «dépérissants», ce qui est pratique quand cela correspond justement à des projets immobiliers. Pour la Tour Eiffel, Emmanuel Grégoire affirme sans rire que cela «va améliorer les conditions de travail des agents et d'accueil des publics de la Tour Eiffel et des jardins» quand il n'est en réalité question que d'implanter des bagageries, des bureaux et des restaurants. À chaque fois, on nous assure que des arbres en plus grand nombre seront replantés. C'est ignorer ou feindre d'ignorer ce que de nombreux spécialistes - de vrais écologistes - expliquent à longueur de temps: de jeunes arbres, dont certains mourront d'ailleurs rapidement, ne remplacent pas des sujets adultes et n'auront au mieux un effet compensateur que dans trente ans ou plus. Cette mairie qui prétend sauver la planète ne sait pas que les arbres mettent du temps à pousser.

Devant la tornade médiatique, le premier adjoint affirme qu'«aucun arbre centenaire ne sera abattu». Argument d'une pauvreté insigne, comme si l'on pouvait disposer à sa guise d'arbres vieux de 50 ans, ou même de 20 ou 30 ans. Il ne comprend rien à la colère des Parisiens pour qui tout arbre adulte en bonne santé est un atout précieux qui doit être conservé, notamment sur un site classé comme celui du Champ-de-Mars. Les arbres expressément sacrifiés ne sont d'ailleurs pas les seuls menacés: les constructions, au ras de certains arbres «centenaires», les condamneront à brève échéance, en détruisant leur réseau racinaire.

Bien au-delà encore, c'est tout le projet concernant le Champ-de-Mars, ruineux et destructeur, qui doit être abandonné. À la place, il serait préférable de remettre en état ce lieu qui est, déjà, terriblement dégradé (pelouses râpées, fontaines hors d'eau et aux grilles en partie disparues, chemins bitumés, vendeurs à la sauvette ou joueurs de bonneteau escroquant les touristes, poubelles imposantes jonchant les allées…). D'autant plus que le Champ-de-Mars n'est en partie plus accessible pour les promeneurs, étant entouré d'un mur de verre. Au nom de la lutte légitime contre le terrorisme, il est en réalité un prétexte pour la privatisation des lieux.

La municipalité d'Anne Hidalgo est bien entendu responsable de ce constat désolant, qui vaut pour beaucoup d'endroits dans Paris.

La municipalité d'Anne Hidalgo est bien entendu responsable de ce constat désolant, qui vaut pour beaucoup d'endroits dans Paris. Mais il faut souligner aussi la complicité de l'État, notamment du ministère de la Transition Écologique et de celui de la Culture. Le Champ-de-Mars, pour ne prendre que cet exemple, est un site classé dont la protection dépend du premier, tandis que la tour Eiffel et l'École militaire, qui le bordent au nord et au sud, sont des monuments historiques dont les abords sont théoriquement surveillés par le second. Leur silence vaut approbation, et n'est pas moins condamnable que l'activisme de la mairie.

Quant aux élus EELV de Paris, qui ont voté ce projet sous prétexte qu'on détruirait moins d'arbres que dans celui qui était d'abord envisagé, ils démontrent toujours davantage qu'ils ne sont en réalité que des écologistes d'opérette.

À VOIR AUSSI - Accord LFI-EELV: «Je pense qu'on peut parler d'un accord historique», déclare Manuel Bompard

Goldnadel: «Le rachat de Twitter dérange la gauche car elle ne pourra peut-être plus imposer sa censure»

FIGAROVOX/CHRONIQUE - À la suite de l'acquisition du réseau social par le patron de Tesla, Elon Musk, l'avocat Gilles-William Goldnadel estime qu'il vaut mieux une liberté d'expression totale, même excessive, plutôt qu'un traitement de l'information partial et idéologisé.

1er-Mai: «Face aux violences des militants d'ultragauche, il faut améliorer nos services de renseignement»

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Des violences et dégradations ont eu lieu en marge des manifestations du 1er-Mai. Pour Éric Delbecque, spécialiste des questions de sécurité intérieure, les pouvoirs publics doivent miser sur l'amélioration du renseignement criminel afin de contrer ces groupes radicaux.

France24 - World

How pro-Israeli Twitter accounts falsely claimed Palestinians staged photos of an injured child

Issued on: 29/04/2022 - 17:42Modified: 02/05/2022 - 11:14

Pro-Israel Twitter accounts started circulating a video showing a film crew recording a young actor lying on the ground, covered in blood, on April 24. They claimed the video offered proof that Palestinians were staging a photo to make it look like a Palestinian child had been injured. In reality, the Palestinian crew was filming a scene for “Empty Place”, a short film based on a true story. 

Over the past two weeks, more than 250 Palestinians have been injured in clashes in the Muslim Quarter of Jerusalem’s Old City. Tensions between Palestinians and Israelis have been increasing since late March – Israelis have been targeted in several deadly attacks attributed to Palestinians, while the Israeli Army carried out several raids in the occupied West Bank in response. Israeli police have been clashing with Palestinian protesters at Jerusalem's Al-Aqsa mosque compound since mid-April.

Against this tense backdrop, pro-Israel social media accounts have been circulating this video that they say shows Palestinians staging photos of an injured child. 

If you only have a minute

  • Some pro-Israel social media accounts have claimed that the video shows Palestinians staging a photo of an injured Palestinian child. 
  • The video, however, was actually shot during the filming of a short Palestinian film, "Empty Place", which tells the true story of Ahmed Manasra, a Palestinian teenager accused of a knife attack on an Israeli. In 2019, Manasra was sentenced to nine years in prison and is currently behind bars. 

The fact-check in detail 

On April 24, several pro-Israel Twitter accounts shared a video, which they said showed Palestinians staging a photo of an injured child to try to elicit sympathy. 

This video shows a film crew filming a young boy. He’s wearing a T-shirt and jeans and is lying on his back, with a pool of blood around his head. 

The video was shared in this post, which garnered more than 79,000 views. It was also shared in this Tweet, which got more than 75,000 views. The video has also been circulating with captions in Spanish, like this Tweet

 

“Pallywood” is a term used by people in the pro-Israel camp who argue that Palestinians are staging photos to elicit sympathy and discredit Israeli policies. The term was first used back in 2005 by Richard Landes, an American historian teaching in Israel. 

A video from a film shoot

The video shared on Twitter includes information about a TikTok account. The name of the account is crossed out in blue, but you can identify the name  “Mohamad” and the number “938”. These clues enabled us to find the TikTok account that first shared this video. 

When we went to that TikTok account, we found the same video with a caption in Arabic that says: “Behind the scenes during the filming of the scene of the colonists’ attack on Ahmed Manasra”.

The filming of this scene was also caught on camera from another angle and published on this TikTok account. 

A keyword search of “film” and “Ahmed Manasra” will lead you to a trailer for the film “Empty Place”. Directed by Awni Eshtaiwe, the film tells the story of the events leading up to the imprisonment of this young Palestinian. At 1:15 in the trailer, you can see the scene showing the injured boy that has been circulating online. 

The FRANCE 24 Observers team spoke to director Awni Eshtaiwe who confirmed that these videos were taken during the shooting of the short film, back in April. 

“Empty Place” tells the true story of Ahmed Manasra, a young Palestinian who was sentenced to nine years in prison after being convicted of a knife attack on two Jewish people on October 12, 2015.

Ahmed was 13 years old when the incident occurred. He was arrested after being hit by a car while fleeing the police in the neighbourhood of Pisgat Zeev, a zone under Israeli control in East Jerusalem. His cousin Hassan Manasra, 15 at the time, was with him and was killed by the police. 

A video showing Ahmed bleeding on the ground circulated at the time. The scene in the short film “Empty Place” was a reenactment of the same video, which was shared by several media outlets at the time, including CBS News on October 21, 2015.

Ahmed Manasra’s family has said that their son is innocent and says that he only admitted to carrying out the crime under duress.  

Download the app

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L'Humanité

Respiration : à chaque type de yoga ses bienfaits

Actu

Stress, quotidien effréné, sentiment de vivre en apnée... Et si on réapprenait à respirer ? Voici quelques techniques simples et efficaces pour retrouver conscience de son souffle et son équilibre physique et émotionnel.

Marie Mersier

Souffle court et disharmo- nieux, rythme cardiaque qui s’emballe… il est parfois nécessaire de réapprendre à respirer, ce que l’on peut faire notamment grâce à l’un des aspects clés du yoga, le « pranayama » ou science de la respiration. Apprivoiser en conscience le mouvement de l’air qui entre et sort de notre corps a d’innombrables bienfaits sur la santé et le bien-être : diminution du stress, vitalité augmentée, sommeil apaisé, concentration boostée.

Le bébé respire avec le ventre, mais, en grandissant, l’être humain prend l’habitude de respirer avec le haut du corps. Alors, pour commencer, la respiration abdominale sera une précieuse ­alliée, car elle stimulera notre sens de l’observation sur nos mécanismes respiratoires. Plus ample que la respiration thoracique, la respiration ventrale stimule le diaphragme, donc les poumons, pour offrir une meilleure oxygénation et un massage des organes abdominaux. On peut la pratiquer assis ou allongé, une main sur le ventre, l’autre sur la poitrine. On inspire par le nez durant cinq secondes en gonflant le ventre au maximum, et l’on expire – également cinq secondes – en le rentrant le plus possible. À l’inspiration, on visualise des images positives, ce que l’on souhaite ­accueillir dans sa vie, à l’expiration on imagine ce dont on ne veut plus. Cinq à dix minutes par jour suffisent pour se reconnecter en douceur et confiance.

Recommandée pour les débutants et efficace sur le stress, la respiration carrée, ou « samavritti », consiste à inspirer, suspendre son souffle à poumons pleins, expirer et suspendre son souffle à poumons vides sur des temps égaux (par exemple sur 2, 4 ou 6 temps). Elle se répète de 5 à 10 fois.

souffle et cortisol

En stimulant les deux hémi-sphères du cerveau, la respiration alternée, ou « nadi shodhana », calme le mental et favorise la concentration. Sauf contre-indications médicales, tout le monde peut la pratiquer, à tout moment de la journée. De nombreuses vidéos se trouve en ligne afin de se familiariser. Voici la marche à suivre. Assis en tailleur, le pouce droit appuie sur la narine droite afin de la bloquer et l’annulaire droit fait la même chose sur la narine gauche. On commence par expirer à gauche en bouchant uniquement la narine droite, on inspire tout de suite à gauche et sur 4 temps, puis on ferme la narine gauche, on ouvre à droite, on expire et on inspire sur 4 temps. Ensuite, on ferme la narine droite, on expire de nouveau à gauche, on inspire, et ainsi de suite pendant plusieurs cycles. En version avancée, il est possible de faire des rétentions d’air entre l’inspiration et l’expiration, d’augmenter les ratios de temps ou la durée des cycles.

Enfin, alliée des systèmes nerveux sympathique et parasympathique, la respiration en « cohérence cardiaque » a des effets bénéfiques à court et long terme. Le principe :  des inspirations et expirations de cinq secondes, durant cinq minutes et trois fois par jour. De préférence dès le matin, au moment où la sécrétion de cortisol est la plus importante (1). Autant d’outils à intégrer dans sa routine, avant même d’en ressentir le ­besoin et de finir en apnée. Mieux respirer, c’est mieux vivre.

Reconnaître la chlamydia, infection silencieuse qu’il vaut mieux prévenir que guérir

Maladie de plus en plus courante chez les moins de 30 ans, la chlamydia n’est pas sans danger. D’ailleurs, si l’infection n’est pas soignée, elle risque d’entraîner des problèmes de fertilité, des complications lors de la grossesse ou être transmise au nouveau-né. D’où l’importance d’un dépistage précoce.

Elles courent, elles courent, les maladies d’amour. Depuis quelques années, la France connaît une recrudescence des infections sexuellement transmissibles (IST), particulièrement chez les jeunes entre 15 et 24 ans. Parmi les plus courantes, on relève le VIH/sida, l’herpès, les hépatites B et C ou encore la gonococcie. Mais une autre se démarque par sa fulgurante progression : l’infection à Chlamydia. Selon le bulletin de santé publique publié en décembre 2020 par Santé publique France, le nombre de diagnostics positifs en secteur privé a augmenté de 29 % entre 2017 et 2019. Dans un nouveau bilan publié en décembre dernier, les chiffres étaient en légère diminution de 6 % sur 2,3 millions de dépistages en 2020. Dans les centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (Cegidd), les résultats sont plus encourageants, avec une baisse de 30 %, sur 258 000 tests.

La transmission de la bactérie Chlamydia trachomatis peut s’opérer lors d’un rapport non protégé, qu’il soit vaginal, anal, oral ou par simple contact. Parfois silencieuse, la chlamydia peut faire apparaître certains symptômes, très incommodants, qui sont les mêmes pour l’homme et la femme, tels que des brûlures, des douleurs urinaires ou des picotements. Si la maladie n’est pas dangereuse au premier abord, il est quand même nécessaire qu’elle soit prise en charge le plus rapidement possible pour éviter les complications. Alors qu’il est encore rare – mais pas exclu – que la chlamydia puisse porter atteinte à la stérilité de l’homme, la femme, souvent asymptomatique, est plus exposée à ce risque. La bactérie, qui se niche dans le col de l’utérus, vient ensuite causer une réaction inflammatoire sur les trompes de Fallope, pouvant possiblement les boucher et entraîner la stérilité.

Traitement par antibiotiques

Là ou le bât blesse, c’est qu’une femme infectée et enceinte (risque accru de grossesse extra-utérine et de fausse couche) peut transmettre la chlamydia au nouveau-né lors de l’accouchement. Cette transmission risque de lui causer une conjonctivite ou, plus grave, une pneumonie néonatale. Si la mère connaît son infection, la surveillance et la prise en charge seront évidemment meilleures. C’est pourquoi il est fondamental de se faire tester, non seulement après des rapports non protégés avec des partenaires « inhabituels », mais aussi durant la grossesse.

Si le dépistage est positif, qu’il s’agisse d’un homme, d’une femme ou d’une femme enceinte, plusieurs traitements par antibiotiques sont possibles. Le médecin pourra prescrire une dose de 1 gramme d’azithromycine, de 100 milligrammes de doxycycline à prendre sur une semaine ou encore de l’érythromycine 500 milligrammes pendant deux semaines en cas de grossesse. Enfin, le plus important est d’informer les personnes potentiellement concernées, pour mettre fin à la transmission de la bactérie.

Bien-être
France24 - World

'Rape and wanton violence': Civilians in Andriivka recount Russian occupation

Issued on: 02/05/2022 - 05:06Modified: 02/05/2022 - 05:10

Gulliver CRAGG Gulliver CRAGG

Civilians in Andriivka, a village about 60 kilometres west of Kyiv, are coming to terms with the devastation and trauma they suffered during the month they spent under Russian occupation. 

When Russian soldiers first arrived in early March, they expected to be welcomed as liberators. Once they realised that the locals did not want them there, they turned murderous.

"They started to consider us all as enemies," explained Andriy, who did not wish to share his surname. He left his village a week after the Russians arrived. He returned to find his house looted but intact. His daughter, Yana, can no longer play freely as the ground around her home is mined.

Tatiana remained in her village throughout the occupation. At first, she sheltered in her cellar and then – after her home was burned down – she stayed in a neighbour's cellar. She described the Russian occupiers as drunk, angry and out of control. 

"There were several cases of rape and wanton violence." said Tatiana. 

The bodies of those killed by Russian soldiers were initially buried in their own back gardens by their neighbours, but they have since been moved to the local cemetery.

"They were killed on the 12th of March and on the 14th, we buried them one metre deep," Lydia Kononenko, a resident of Andriivka, explained. "They tied their hands behind their backs, put them on their knees and shot them in the head. Their faces were blown off." 

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‘Worse than a horror film’: Refugees from Ukraine's Mariupol describe city's devastation

Q&A

‘We will not surrender the station’: Concern over Russian attacks on Ukrainian nuclear plants

Focus

War hits Ukraine’s farms: Russian invasion threatens world’s breadbasket

Le Monde

Dépenses d’hébergement déductibles

Selon certains économistes, la France bénéficierait d’un régime fiscal très favorable en matière de succession ; analyse qui n’est pas partagée par nos concitoyens. La fiscalité des successions est relativement complexe et cela explique peut-être cette perception différente selon les interlocuteurs. Il existe, en effet, quelques mesures très favorables aux contribuables ; mesures parfois oubliées et qui pourraient faire penser que la France est un paradis fiscal.

Prenons quelques cas de figure simples, mais très fréquents.

Il arrive, souvent, qu’avec l’âge le conjoint survivant dans un couple n’ait pas pu rester seul à son domicile. Il a dû s’installer dans un établissement d’hébergement pour personnes dépendantes. Cette installation entraîne obligatoirement un coût financier important même si une partie des frais peut être éventuellement prise en charge par le versement de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA).

De nombreuses personnes hébergées dans ces établissements sont des retraités n’ayant aucune autre ressource que leur pension de retraite versée mensuellement ou trimestriellement. Chaque année, elles reçoivent leurs déclarations d’impôt pré-imprimées ; elles n’ont strictement rien à compléter : le prélèvement à la source sur leur pension se fera automatiquement.

Aussi, oublient-elles fréquemment qu’elles ont droit à une réduction d’impôt égale à 25 % des dépenses d’hébergement en établissement spécialisé après déductions éventuelles de l’APA, dans la limite de 10 000 euros par an.

Les dons aux partis politiques ou aux candidats donnent droit à une réduction d’impôt, sous certaines conditions

Lors de leurs décès, leurs héritiers découvrent fréquemment que cet avantage fiscal n’a jamais été demandé par le défunt. Il faut savoir que, dans la limite de la prescription fiscale – c’est-à-dire les trois dernières déclarations qui ont précédé le décès –, les héritiers ont la possibilité de faire une déclaration rectificative afin de récupérer cette somme de 10 000 euros annuels, soit 30 000 euros sur les trois ans.

Cela constituera un actif complémentaire de la succession et pourra être assujetti aux droits de succession si le montant total cumulé de l’actif dépasse les franchises existant pour les successions entre parents et enfants.

Conjoint survivant et usufruit

Il existe par ailleurs d’autres faveurs fiscales largement ignorées. Ainsi, lors de la disparition de l’un des parents, le plus souvent, le conjoint survivant bénéficie d’un usufruit sur tout l’héritage pour sa vie durant. Lors de la disparition du conjoint survivant, on constate que, pour différentes raisons, ce dernier a utilisé une partie des actifs existants au premier décès, comme des liquidités figurant sur des comptes et des livrets ou des liquidités résultant de la vente de certaines lignes de portefeuilles boursiers, etc.

De ce fait, les enfants ont subi une perte en capital puisqu’ils étaient nus-propriétaires de ces actifs : ils avaient été amenés à régler des droits de succession sur ces derniers lors du décès de leur premier parent. En réalité, le conjoint survivant s’est comporté non pas comme un usufruitier mais comme un quasi-usufruitier.

Impôt sur le revenu : les dates limites et les principales nouveautés de la déclaration de revenus

Pendant longtemps, l’administration fiscale n’a pas voulu prendre en compte ce fait de société : elle a refusé la déduction de ces pertes en capital des actifs dépendants de la succession du conjoint survivant.

Six mois après le décès

Cependant, depuis un arrêt de la cour d’appel de Reims du 1er juillet 2013, on peut désormais, dans une telle situation, envisager la déduction des actifs disparus, même en l’absence d’un acte notarié ou sous seing privé enregistré ayant créé un véritable quasi-usufruit. L’administration fiscale semble maintenant admettre cette déduction.

Il y a encore une autre disposition fiscale très souvent méconnue au moment du règlement d’une succession. En effet, lorsqu’une déclaration de succession a été établie et que les différentes déductions possibles ont été éventuellement effectuées, il reste, dans un certain nombre de cas, des droits de succession à régler dans un délai de six mois après le décès.

Cependant, les héritiers ont la possibilité de faire un don par chèque ou virement à une fondation ou à une association reconnue d’utilité publique dans les six mois qui suivent le décès. Ce versement leur permettra de bénéficier, sur le montant des droits de succession, d’un abattement égal au montant du don qu’ils ont effectué.

Fiscalité : comment sont imposées les SCPI

Ainsi, à titre d’exemple, supposons que les droits de succession à régler s’élèvent à 100 000 euros ; si l’héritier consent un don de 100 000 euros à une fondation, il n’aura aucun droit de succession à payer. En réalité, ce don ne lui aura coûté – dans l’hypothèse où il serait dans la tranche à 45 % – que 55 % de 100 000 euros, c’est-à-dire 55 000 euros.

Organisme caritatif

Bien entendu, globalement, les héritiers vont régler la même somme que s’ils avaient été amenés à régler les droits de succession sans avoir fait de don. Cependant, sur une fraction de ces droits de succession, ils auront la satisfaction d’avoir apporté leur aide à un organisme caritatif de leur choix.

Ces quelques exemples favorables aux contribuables ne font pourtant pas de notre législation fiscale en matière de succession un paradis fiscal. Il existe beaucoup d’autres dispositions fort contraignantes et il ne faut jamais oublier que les prélèvements obligatoires sur le capital en France ont représenté, en 2019, 11,10 % du produit intérieur brut, contre une moyenne dans l’Union européenne de 8,4 %. Le bon sens populaire aurait-il donc raison, et les spécialistes se seraient-ils trompés ?

Bernard Monassier(Notaire honoraire, vice-président du Cercle des fiscalistes)

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Le Figaro

Le Bolchoï retire de l'affiche des spectacles de metteurs en scène opposés à la guerre en Ukraine

Le théâtre de Moscou a supprimé le ballet Noureïev de Kirill Serebrennikov et l'opéra Don Pasquale, mis en scène par Timoféï Kouliabine, en raison des prises de position des artistes.

Le théâtre du Bolchoï de Moscou a annoncé le retrait de son affiche des spectacles prévus en mai de deux metteurs en scène ayant quitté la Russie et ayant communiqué publiquement leur opposition à l'offensive menée par celle-ci en Ukraine.

À lire aussiKirill Serebrennikov, bête noire du Kremlin, de retour au Festival de Cannes

Dans un message publié sur Telegram lundi 2 mai, le prestigieux théâtre a annoncé que le ballet Noureïev de Kirill Serebrennikov et l'opéra Don Pasquale de Timoféï Kouliabine seraient remplacés par d'autres spectacles pour les six représentations prévues lors des jours fériés de mai. Les raisons de ce changement ne sont pas connues. Joint par l'AFP, le Bolchoï n'a pas commenté dans l'immédiat.

À lire aussiLa Russie «s'autodétruit» avec la guerre en Ukraine, estime le cinéaste Kirill Serebrennikov

Metteur en scène et cinéaste respecté, Kirill Serebrennikov est aujourd'hui installé à Berlin. Fin avril, il avait affirmé avoir récemment quitté sa Russie natale pour une question de «conscience» et avait critiqué durement l'offensive russe en Ukraine. Connu pour ses créations audacieuses, son soutien aux personnes LGBT+, l'artiste avait été condamné en 2020 pour détournement de fonds à trois ans de prison avec sursis, avec interdiction de quitter la Russie.

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Son ballet sur Rudolf Noureïev, prodigieux danseur qui avait fui l'URSS pour l'Europe, triomphe au Bolchoï depuis fin 2017. Et ce malgré les références à l'orientation sexuelle du héros dans un contexte de conservatisme accru des autorités. Le ballet a été remplacé par Spartacus , une pièce très martiale. Début avril, le théâtre avait présenté ce ballet historique en soutien à l'opération militaire russe en Ukraine, avec tous les revenus du spectacle remis aux familles des soldats russes tués dans cette offensive lancée fin février.

Plusieurs autres membres du Bolchoï ont démissionné

Timoféï Kouliabine, jeune metteur en scène innovant œuvrant notamment à Novossibirsk, a lui aussi quitté la Russie pour l'Europe et publié plusieurs messages critiques du conflit sur les réseaux sociaux. Dans la foulée du début de l'offensive, le 24 février, plusieurs grands danseurs du Bolchoï ont quitté le navire. Parmi eux notamment la danseuse étoile Olga Smirnova et plusieurs étrangers. Tugan Sokhiev, directeur musical du Bolchoï, a également démissionné de son poste ainsi que de ses responsabilités au théâtre du Capitole de Toulouse, se disant sous pression pour prendre position face aux événements.

Le Met de New York a mis fin aux coproductions et la tournée à l'étranger du ballet du Bolchoï, événement annuel très attendu.

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La Carte postale d'Anne Berest décroche le Goncourt version américaine

Le récit familial sur la transmission de la mémoire de la Shoah de la romancière française, au cœur d'une polémique dans le milieu littéraire parisien, a été sacré ce samedi à New York.

Tom Cruise dévoile la suite de Top Gun en équilibre sur un avion en vol

Le deuxième volet du film à succès de 1986 prendra son envol officiel au Festival de Cannes. En attendant, l'acteur s'offre quelques cascades pour en assurer la promotion.

«Une découverte unique» : les vestiges d'une voie romaine exhumés dans le centre de Louvain

ARCHÉOLOGIE - Une fouille préventive a mis au jour quelques souvenirs du passé antique assez méconnu de l'agglomération belge.

Le Monde

L’aide européenne à la Palestine prise en otage par un commissaire hongrois de Bruxelles

Oliver Varhelyi, fidèle de Viktor Orban, conditionne le versement de ces fonds à une révision des manuels scolaires palestiniens, rituellement accusés par les lobbys pro-israéliens d’inciter à la violence.

Depuis septembre 2021, le département de cancérologie de l’hôpital Augusta-Victoria de Jérusalem-Est fonctionne au ralenti. A court d’argent, l’établissement bâti sur le mont des Oliviers, l’un des principaux centres de soin des territoires occupés, ne peut plus recevoir de nouveaux malades du cancer. Au total, près de 500 Palestiniens en attente d’une chimiothérapie ou d’un autre type de traitement ont été refusés. Les plus chanceux sont pris en charge dans des hôpitaux de Cisjordanie, moins spécialisés, comme à Bethléem ou Naplouse. Les autres patientent à leur domicile, alors que leur état s’aggrave.

« Beaucoup de ces malades n’ont pas reçu leur traitement à temps, ou pas du tout, puisque la situation est difficile dans tous les hôpitaux des territoires, pas seulement chez nous, déplore Fadi Al-Atrash, directeur exécutif d’Augusta-Victoria. Des vies sont mises en danger : des malades peuvent nous arriver tard avec des formes de cancer plus sévères, certains peuvent mourir. »

Un recours de deux associations propalestiniennes contre leur dissolution examiné par le Conseil d’Etat

L’une des causes de ce drame se trouve à plusieurs milliers de kilomètres de Jérusalem-Est, à Bruxelles, dans un bureau du neuvième étage du siège de la Commission européenne : celui du Hongrois Oliver Varhelyi, commissaire au voisinage et à l’élargissement, chargé, à ce titre, de la politique de coopération internationale des Vingt-Sept.

Depuis décembre, ce fidèle du nationaliste Viktor Orban, premier ministre de Hongrie et chantre de l’« illibéralisme », tient en otage, quasiment à lui tout seul, l’aide européenne à la Palestine. En décidant, contre l’avis d’une majorité des Etats membres, de conditionner le versement d’une partie de cette manne à une révision des manuels scolaires palestiniens, rituellement accusés par les lobbys pro-israéliens d’inciter à la violence, Oliver Varhelyi a créé un imbroglio politico-institutionnel qui a, de facto, bloqué la totalité de cette aide : 215 millions d’euros.

« Un scandale absolu »

Le gel des financements de l’Union européenne (UE), qui s’ajoute au non-rétablissement des subsides américains interrompus du temps de Donald Trump et à l’assèchement des subventions des pays arabes, a des conséquences très concrètes. Il contribue à une baisse de 20 % des salaires des fonctionnaires de l’Autorité palestinienne (AP) depuis novembre, prive 120 000 familles pauvres d’une allocation trimestrielle et déstabilise tout le secteur hospitalier de Jérusalem-Est, destinataire de 10 à 20 millions d’euros sur l’enveloppe de 215 millions.

« Cette affaire est un scandale absolu, Varhelyi pousse l’agenda pro-israélien de la Hongrie sans le moindre scrupule, s’indigne un diplomate d’un pays membre de l’UE, en référence à la proximité entre Orban et l’ex-premier ministre de l’Etat hébreu Benyamin Nétanyahou. Il n’est pas concevable de laisser la Commission prendre une décision contraire à la ligne du conseil des ministres des affaires étrangères. » Le service de presse de l’UE n’a pas donné suite à nos demandes d’entretien avec un responsable de la direction générale au voisinage et à l’élargissement (la « DG Near », dans le jargon bruxellois).

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France24 - World

France: Low growth and inflation increase risk of stagflation

Issued on: 01/05/2022 - 17:39

Income growth has stagnated as prices for essential goods and energy are on the rise. New figures from France’s National Institute of Statistics and Economic Studies (Insee) indicate that France could be entering a period of stagflation.

Rising prices and weak economic growth could create the ideal circumstances in France for stagflation, some analysts warn. The combination of inflation and stagnation is an economic contradiction that risks undermining quality of life for many in France. While slow growth normally means an increase in unemployment that decreases spending power, rising prices mean the money consumers do have begins to lose value.

A comparable economic situation has not been seen since in France since the 1980s: inflation rose once again in April to reach 4.8%, according to initial estimates published April 29 by Insee. Inflation reached 7.5% in the same month across the eurozone, the highest-ever rate since the common European currency was introduced.

"The inflation is essentially due to increases in energy prices," said Thierry Breton, the European commissioner for the internal market, in an interview with France Inter radio on Saturday. 

Price increases for essential and agricultural goods kicked into gear as the global economy resumed after the initial phases of the Covid-19 pandemic and then accelerated due to the war in Ukraine. Supply-chain disruptions in China, exacerbated by Beijing’s zero-Covid strategy, are also pushing prices higher.

"In France and all European countries, spending on transport and energy has become an enormous burden on household budgets,” economist Stéphanie Villers told FRANCE 24. “The initial effect of this is reduced consumption in the first trimester. Households are being cautious, as they understand that price hikes are going to affect their spending power – but household spending is the main motor for economic growth.”

>> Thousands of May Day protesters raise the pressure on Macron

Data from Insee shows household spending in France fell by 1.3% in March, correlating with a first trimester that saw gross domestic product came to a standstill. In the eurozone, GDP rose by only 0.2% in the first quarter while in the US it fell slightly. After a euphoric post-pandemic rebound in 2021, global economic growth has tapered off.

‘The first signs’ of stagflation

“If the trend for increasing prices lasts, [stagflation] is a risk. We could now be seeing the first signs,” Villers said.

To be officially classed as stagflation, the combination of inflation and stagnation must last “at least” for multiple trimesters,  Pierre Jaillet, a researcher at the Jaques Delors Institute think tank, told AFP. France calculates its annual financial cycle in trimesters rather than the four quarters used in Britain and the United States.

As such, it is too soon to say whether France is on track for stagflation similar to that experienced in the 1970s following two global oil crises.

"One question being asked now is how much the future government will factor in this loss of spending power,” Jaillet said.

Moreover, these new economic risks come on the heels of the generous financial aid packages offered to many in France during the economic uncertainties of the pandemic.     

Some economic indicators suggest there is reason for cautious optimism. Despite slowing down overall, business investments in France still grew in the first trimester. Unemployment rates also fell to 5.3% among active job seekers.

However, France’s falling unemployment rate has now “probably reached the limit", Villers says. "Businesses are faced with rising production costs and expenses for essential materials. They are seeing an accumulation of negative financial signs. So we cannot expect further reductions in the unemployment rate in the coming trimesters.”  

'Historically high' prices until 2024

Prices are likely to keep rising for the foreseeable future, according to a report published by the World Bank on Tuesday. “The war in Ukraine has dealt a major shock to commodity markets, altering global patterns of trade, production and consumption in ways that will keep prices at historically high levels through the end of 2024,” it said.

"It is hard to know how long this pressure on prices that is impacting all goods and services will continue,” Villers said. “It really depends on how long the conflict in Ukraine goes on.”

So how can France and other countries avoid falling into a vicious circle of stagflation? There is no simple answer for central banks, which have two main levers for reducing inflation: reducing the assets they purchase, which limits the amount of liquidity in the market to avoid spurring inflation (known as quantitative tightening), or by raising their interest rates.  

"The risk of this strategy is that it will become more difficult to obtain loans. This could reduce consumption and therefore growth, which is already not in the best state,” explained FRANCE 24 economics reporter Joanna Sitruk.

The president of the European Central Bank (ECB), Christine Lagarde, raised the possibility on Wednesday of increasing interest rates this summer if inflation continues at its current rate. “The ECB’s objective is to create price stability,” said Lagarde, France’s former finance minister.

The ECB in March ended its emergency programme aimed at supporting the economy during the Covid-19 crisis and declared it would reassess its purchase of net assets from July. The result, it hopes, will be to keep prices under control while waiting for better days.

This article has been adapted from the original in French.

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EU sanctions on Russia: Increasing pressure on Putin as cost of living bites in Europe

Business Daily

US inflation hits 40-year high of 8.5%

The Debate

First lockdown, now inflation: Could surging prices wipe out spending power?

Le Figaro

La France va échapper au «mur des faillites»

Cécile Crouzel

Les entreprises sont plus solides qu’avant le Covid.

Le «mur des faillites»? C’est l’Arlésienne de l’économie française. Depuis le début de la pandémie de Covid, on l’a annoncé à de multiples reprises. Mais il ne s’est jamais manifesté et ne devrait jamais surgir. Les experts ont d’abord promis une flambée des dépôts de bilan à l’automne 2020, lors du deuxième confinement, puis à la fin du printemps 2021 avec le retrait progressif des aides publiques décidées pendant la pandémie, et enfin après les présidentielles.

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Or le nombre de procédures de sauvegarde, redressements et liquidations judiciaires n’a jamais été aussi faible en France qu’en 2020 et 2021. Et en dépit de sa récente remontée, il reste nettement inférieur à son niveau de 2019. Ce n’est pas le calendrier électoral qui explique cette absence de tsunami (une étude du cabinet Eight Advisory tord le cou à l’idée que les restructurations seraient repoussées après les élections), mais la situation des entreprises. Le mur des faillites désigne un phénomène précis: l’addition du retour à la normale du rythme des défaillances (50.000 par an) et de la chute des sociétés artificiellement soutenues par l’État pendant la pandémie, les «entreprises zombies». De quoi craindre près de 100.000 défaillances par an, 40 000 ayant manqué en 2020 et 2021.

Le PGE (Prêt garanti par l’État) et les subventions du plan de relance ont parmis à des entreprises qui étaient un peu fragiles ou en retard avec le Covid d’investir dans de nouveaux équipements, dans le numérique

Selon Thierry Millon, directeur des études d’Altares, au maximum 20.000 des défaillances manquantes seront rattrapées, et ce sur un temps long. «Le PGE (Prêt garanti par l’Etat) et les subventions du plan de relance ont permis à des entreprises qui étaient un peu fragiles ou en retard avant le Covid d’investir dans de nouveaux équipements, dans le numérique. Ces sociétés, qui pour certaines auraient tôt ou tard déposé le bilan, ont été durablement remises en selle», explique- t-il. Dit autrement: les mesures de soutien public liées au Covid, même celles qui étaient conçues comme des appuis ponctuels, ont eu un effet structurel positif sur le tissu des entreprises françaises. Selon une enquête de Bpifrance et de Rexecode, 14 % des PME et TPE auraient utilisé leur PGE pour investir.

Prêts par les banques

Nul ne prévoit un choc sur les PGE. La Banque de France estime que le taux de défaut ne sera que de 3,1 % sur les 145 milliards de prêts. Les pertes pour l’État, qui garantit ces prêts accordés par les banques à hauteur de 70 % à 90 %, devraient être minimes: 1,4 milliard d’euros selon la Banque de France et le Trésor. Les récentes données sont rassurantes: parmi les 700 000 entreprises ayant souscrit ce type de prêt, 16 % l’ont complètement remboursé, selon Bercy, et la moitié ne l’a pas ou peu consommé.

Les entreprises françaises abordent l’après-crise sanitaire dotées d’une trésorerie abondante en face de leur dette (la dette nette des sociétés a progressé de seulement 4 % entre 2019 et 2021). De quoi écarter encore le spectre du mur de faillites. «Grâce au soutien de l’État et aux PGE, les entreprises ont pu disposer d’une trésorerie à faible taux d’intérêt. Aujourd’hui, le niveau de liquidité reste élevé, sauf dans certains secteurs plus vulnérables. La remontée du nombre de défaillances devrait se voir progressivement à partir du quatrième trimestre 2022, et avoir un impact fort en 2023», explique François Kliber, directeur général de Banque Fiducial.

La plupart des experts sont sur la même ligne : ils tablent sur une remontée progressive des procédures collectives. Altarès prévoit 35.000 à 40 000 défaillances en 2022, le Conseil national des administrateurs judiciaires et des mandataires judiciaires (CNAJMJ), 30.000. La France ne peut pas rester durablement sur un niveau de défaillances aussi bas qu’en 2020 et 2021, et encore moins échapper aux conséquences économiques de la guerre en Ukraine. Selon la Banque de France, le nombre de redressements et liquidations judiciaires a augmenté de 6,3 % en comparant la période avril 2021-mars 2022 à celle d’avril 2020 à mars 2021. Le cabinet Altares, qui prend aussi en compte les procédures de sauvegarde, chiffre la hausse à 35 % entre le premier trimestre 2021 et le premier trimestre 2022. «À partir de la rentrée de septembre, nous aurons une nette hausse des défaillances, avec une part plus importante de sociétés directement liquidées», estime Patrick Puy, le spécialiste de sauvetage d’entreprises.

Un ralentissement économique

Bien qu’elles aient terminé 2021 gorgées de cash et fortes de profits élevés, les entreprises françaises sont aujourd’hui confrontées à davantage d’adversité. Leurs coûts augmentent, à cause de l’envolée des cours de l’énergie et des matières premières. Le ralentissement économique (le PIB a stagné en France au premier trimestre) augure de ventes moins dynamiques. Et au même moment, il faut rembourser certains dispositifs Covid. «Les entreprises qui n’avaient pas commencé à rembourser leur PGE doivent le faire ce printemps, tout en apurant les reports de charges sociales et fiscales accordés pendant la pandémie», souligne Germain Simoneau, président de la Commission financement de la CPME (représentant patronal des petites entreprises).

À lire aussiDépart de Russie: les entreprises françaises dans l’impasse

Les pouvoirs publics n’ont toutefois pas abandonné le soutien à l’économie. Les sociétés peuvent étaler sur dix ans les remboursements de PGE, même si c’est au prix d’une dégradation de leur notation financière. L’État a mis en place un plan de soutien en mars, moindre que ceux instaurés lors du Covid mais réel: ristourne sur les carburants, PGE Résilience ciblés sur les entreprises pénalisées par les conséquences de la guerre, aides sectorielles. De quoi amortir le choc de la guerre en Ukraine.

Secteurs en souffrance

Il n’empêche. Il est inévitable que certains secteurs ou types d’entreprise souffrent. Les jeunes PME et TPE, qui n’ont pas eu le temps de se bâtir une clientèle avant le Covid, sont fragiles. Le rebond des défaillances au premier trimestre est lié à la chute de ces structures, notamment dans le commerce alimentaire, la restauration et certains services comme la coiffure. Les entreprises très endettées sont aussi à surveiller. «Les taux d’intérêt augmentant, la situation va se tendre pour les entreprises rachetées par LBO (effet de levier) subissant une contraction de leur marge. Il devra y avoir des renégociations de dettes», souligne Alexandra Bigot, associée chez Latham & Watkins. Par ailleurs, certains secteurs sont en restructuration profonde: fonderies automobiles, habillement.

Ce qui fera la différence dans ce contexte inflationniste, ce sera la capacité à optimiser ses coûts, et à relever les prix de ventes sans perdre de clients

À cela s’ajoute l’impact de l’inflation. Les sociétés qui facturent leurs prestations à leurs clients après un long délai, sans pouvoir réajuster leurs prix à la hausse, souffrent. «C’est le cas du BTP et de la promotion immobilière», précise un expert du «restructuring». Tout comme les industries énergivores et les transports routiers. «Ce qui fera la différence dans ce contexte inflationniste, ce sera la capacité à optimiser ses coûts, et à relever les prix de ventes sans perdre de clients», explique Frédéric Abitbol, président du CNAJMJ.

La France va revenir à un fonctionnement économique habituel, où les défaillances sont un processus normal, permettant de renouveler le tissu économique.

Revalorisation du Smic, hausse des prestations sociales, prix du tabac... Ce qui change au 1er mai

Pour faire face à l'inflation mais aussi pour sortir du régime d'exception instauré pendant l'épidémie de Covid, l'entrée dans le mois de mai sera marquée par des changements de réglementations.

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Procès, reconversions, exercice illégal... Six mois après, la colère intacte des soignants non-vaccinés

ENQUÊTE - Suspendus depuis septembre, ils refusent toujours de se plier à l'obligation vaccinale. Et se mobilisent pour protester contre ce qu'ils considèrent comme une injustice.

Laurent Berger : «Notre pays est touché par un mal profond et il a besoin de politiques publiques qui rassemblent»

Dans un entretien accordé aux Échos, le secrétaire général de la CFDT pointe la nécessité de se fixer des objectifs pour aboutir à des solutions concrètes qui améliorent la vie des travailleurs.

Le Figaro

La princesse Charlotte a 7 ans : ces photos bucoliques prises par Kate Middleton

Ce dimanche 1er mai, de nouveaux clichés de la fille du duc et de la duchesse de Cambridge ont été mis en ligne sur leur compte Instagram, à l'occasion des sept ans de la petite fille.

Sept ans et presque toutes ses dents. Comme le veut la tradition, Kate Middleton, la femme du prince William, a posté sur son compte Instagram des photos inédites de la princesse Charlotte à l'occasion de son septième anniversaire, le dimanche 1er mai.

Sur la première photo, la fillette, vêtue d'un pull bleu lavande, sourit à pleines dents (ou presque), tout en enlaçant le chien de la famille, un cocker anglais de couleur noire. Sur le second cliché, la cadette pose en tailleur, les cheveux au vent dans un champ de fleurs aux couleurs violettes, au sein du palais de Kensington. Le tout légendé par ses quelques mots : «Sept ans demain !»

En vidéo, les premiers pas sur le tapis rouge de George, Charlotte et Louis de Cambridge

Ces photos sont également l'occasion pour les internautes de remarquer que la sœur de George, 8 ans et Louis de Cambridge, 4 ans a encore bien grandi depuis ses dernières apparitions lors de la messe de Pâques, ou encore pendant le service commémoratif de son défunt arrière-grand-père, le prince Philip.

À lire aussiEn vidéo, l'adorable réaction de la princesse Charlotte qui se sait filmée

À chaque anniversaire sa photo

Il y a une semaine, la duchesse de Cambridge avait publié également deux photos de son dernier fils, le prince Louis pour son quatrième anniversaire. On y voit le petit garçon, vêtu d'un short bleu et d'un pull gris, en train de jouer pieds nus sur la plage.

Le 22 juillet prochain, ce sera au tour de l'aîné de la fratrie, le prince George de voir ses photos annuelles publiées sur Instagram, pour le plus grand plaisir des fans de la famille royale qui ne se lassent jamais d'avoir des nouvelles de chaque membre princier sur les réseaux sociaux.

«Une patronne infernale» : l'ancienne assistante d'Amber Heard fait des révélations sordides sur l'ex-femme de Johnny Depp

Kate James, qui avait déjà témoigné lors d'un précédent procès en 2020, a réitéré ses accusations contre la star d'Aquaman, qu'elle charge de comportements abusifs, voire de maltraitance.

«Noyons-la avant de la brûler» : les messages d'une extrême violence écrits par Johnny Depp à propos d'Amber Heard

Jeudi 21 avril, lors du procès qui oppose les deux ex-conjoints, les avocats de la plaignante ont exhumé une série de messages injurieux.

Tom Cruise ordonne l'aller-retour express de son jet privé pour offrir ses gâteaux préférés à l'équipe de "Mission Impossible 7"

La saison des fêtes approchant, Tom Cruise a sorti le grand jeu pour l'équipe technique de Mission Impossible 7. En effet, l’acteur aurait fait apporter 300 gâteaux de Noël sur le lieu du tournage - en jet privé SVP.

France24 - World

Joël Lautier, the French chess star on the US sanctions list

Issued on: 23/04/2022 - 15:49

Sébastian SEIBT

French chess star and businessman Jöel Lautier was added to the US sanctions list over the war in Ukraine back in March, French business daily Les Echos reported on Wednesday, the only non-Russian to be targeted by Washington.

On a long list of mainly affluent people targeted by US sanctions, one name stands out. Of the more than 340 individuals sanctioned by the United States on March 24 over the war in Ukraine, only one is not Russian: Frenchman Joël Lautier, a former international chess champion turned mergers and acquisitions consultant.

Lautier’s inclusion on the ever-growing US blacklist went completely unnoticed until French business daily Les Echos mentioned him in an article published on April 20.

Lautier, the head of a mergers and acquisitions consultancy, actually appears twice on the US sanctions list: once under his French name (Joël Raymond Lautier) and once under the "Russified" version of his surname, Zhoel Raimon Lote.

Why Lautier?

Lautier even gets a special mention from the US Treasury because he is quoted separately in a press release about Washington's efforts to target "the elite close to Russian President Vladimir Putin". The 48-year-old Frenchman is named alongside 15 wealthy Russians, including Gennady Timchenko, a businessman and longtime friend of Putin.

However, unlike the oligarchs targeted by the US and European authorities, Lautier is not being targeted for making a fortune from his Putin ties.  

Instead, he owes his inclusion on the list to the fact that in 2020 he became a non-executive director and member of the supervisory board of the Russian bank Sovcombank.

One of Russia's "systemically important" banks, Sovcombank is suspected of helping the Russian elite enrich themselves illegally. It was one of the first targets of US sanctions, as soon as the Russian invasion of Ukraine began on February 24.

A month later, Washington decided to ramp up the pressure on Sovcombank by individually targeting all of its executives, including members of the board of directors.

For Les Echos, it is "bizarre" that Lautier should come under fire from Washington. Firstly, the daily points out, he resigned from his position at Sovcombank on February 25, the day after the bank was placed on the sanctions list. This decision is only effective after "an AGM [of shareholders]", Les Echos says. Since the US sanctions were announced, all references to the members of the board of directors have disappeared from the bank's website.

Moreover, there seems to be a double standard at play in Washington. Lautier was officially sanctioned because he was on the supervisory board of Sovcombank. But German national Regina von Flemming became a non-executive director of the Russian bank in 2020, a position she held just before the start of the war, and yet she does not appear on the US sanctions list. When contacted by FRANCE 24, the US Treasury did not comment on this discrepancy. 

From chess champion to businessman 

When contacted by Les Echos, Lautier made no comment on his inclusion on the US sanctions list.  

His listing means that any assets he holds in the United States or at a US bank can be seized, and he cannot do business with Americans.

Ironically, Lautier was put on the US sanctions list on the same day as Anatoly Karpov, the former world chess champion who became a Russian MP and voted for the war in Ukraine. These two have clashed in the past on several occasions – on a chessboard.

Lautier’s feelings for Russia, a superpower in the chess world, appear to stem partly from his chess career.

Until 2006, Lautier was the greatest chess star in France. He was world junior champion in 1988, competed in the Chess World Cup 2005, and is one of the few players to have beaten chess legend Garry Kasparov twice, in 1994 and 1995.

His love of the game has taken him to Russia on numerous occasions. He became fluent in Russian by devouring the chess books of the Russian grandmasters.

When he retired from chess in 2006 to turn to finance, "Russia offered me the best bridge to go from chess to business," he told French business daily Les Echos in 2016.  He also used the interview to denounce, two years after the annexation of Crimea, the "demonisation of Russia in Europe" and called for more business ties with Moscow.

In 2006, he founded his own mergers and acquisitions consultancy RGG (Russia goes global) which specialises in buying and selling assets in Russia. At the same time, he trained at Skolkovo, the leading management school in Moscow.

Since then, he has advised several large Russian groups in sectors as diverse as oil, electricity and pharmaceuticals. In addition to his role at Sovcombank, Lautier was also a non-executive director for Evropeyskaya Elektrotekhnica, a Russian electronics company.

Any one of these may have been a role too many for the US Treasury; for the US authorities, it looks like the former chess champion may have positioned too many of his pawns inside Russia.

This article has been translated from the original in French

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Allegations of mass rape by Russian troops in Ukraine

ANALYSIS

War in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic

AS IT HAPPENED

Several killed in Russian missile strike on Ukraine’s Odesa

Le Figaro

Épilepsie de l’enfant: des signes parfois trompeurs

Cécile Thibert

DÉCRYPTAGE - Souvent associée aux convulsions, cette maladie chronique du cerveau peut se manifester par d’autres symptômes atypiques.

Avec 60.000 à 100.000 enfants actuellement touchés en France, c’est la maladie neurologique pédiatrique la plus fréquente. Et pourtant, peu de parents seraient en mesure de reconnaître les signes d’une épilepsie. Car si l’on pense tous d’emblée à un individu en train de faire une crise convulsive généralisée, cette maladie peut se manifester de bien d’autres façons, dont certaines sont très discrètes.

«Il y a plein d’épilepsies différentes. Les symptômes des crises varient beaucoup selon la zone du cerveau qui est touchée», souligne le Pr Stéphane Auvin, neuropédiatre spécialiste des épilepsies de l’enfant au CHU Robert-Debré à Paris (AP-HP). Connaître les symptômes qui doivent mettre la puce à l’oreille a un réel intérêt: celui d’obtenir plus rapidement un diagnostic, et donc un traitement susceptible de stopper l’évolution de la maladie.

À lire aussi«L’épilepsie est une maladie mentale» et 8 autres idées reçues

Longtemps restée mystérieuse, on sait désormais que l’épilepsie est une maladie neurologique chronique qui résulte d’une perturbation soudaine et temporaire de l’équilibre électrique au niveau cérébral. «Dans le cerveau, les informations circulent sous la forme de petites impulsions électriques. L’épilepsie, c’est lorsqu’il y a trop d’impulsions en même temps, un peu comme un orage», explique le Pr Auvin.

Plusieurs facteurs, tels que la fièvre, l’hypoglycémie chez un diabétique ou la prise de certains médicaments ou toxiques peuvent déclencher une crise épileptique, sans que le cerveau ne soit malade pour autant

La maladie épileptique ne doit toutefois pas être confondue avec les crises épileptiques. «Ce n’est pas parce qu’on a convulsé une fois que l’on souffre d’épilepsie, prévient le spécialiste. Plusieurs facteurs, tels que la fièvre, l’hypoglycémie chez un diabétique ou la prise de certains médicaments ou toxiques peuvent déclencher une crise épileptique, sans que le cerveau ne soit malade pour autant.» Officiellement, la pathologie se définit notamment comme la survenue d’au moins une crise épileptique, ainsi que par une prédisposition durable à générer des crises (présence d’anomalies anatomiques à l’imagerie médicale ou à l’électroencéphalogramme, observation d’un trouble neurodéveloppemental…).

Orage électrique

La forme d’épilepsie de l’enfant la plus fréquente - environ 50 % des cas - est une grande famille appelée «épilepsies avec crises focales». L’orage électrique débute dans une zone précise d’un seul des deux hémisphères cérébraux. «La nature des symptômes va dépendre du siège initial de la décharge électrique», explique le Pr Auvin. Par exemple, si la région touchée est celle qui contrôle la vue, la personne va avoir des hallucinations visuelles. «Ce sont des hallucinations simples, comme des points lumineux», illustre le spécialiste. Si la région touchée est celle qui contrôle le mouvement, l’enfant pourra avoir des mouvements incontrôlés, ou sentir ses jambes flageller sous son poids.

«Un patient atteint d’épilepsie à début focal voit généralement toujours le même scénario se reproduire, avec plus ou moins d’intensité et de durée», indique le neuropédiatre. Ces crises s’accompagnent généralement d’une perte de conscience. Elles peuvent aussi se propager à l’ensemble du cerveau et, de cette manière, se généraliser.

Manifestations discrètes

Autre grande catégorie d’épilepsie de l’enfant: celle dite «à pointes centrotemporales». Elle débute en général entre 8 et 10 ans. «Ces enfants connaissent une à trois crises par an pendant deux à quatre ans, souvent pendant le premier cycle de sommeil, décrit le Pr Auvin. Ces crises touchent un bras et la moitié du visage, un peu comme si le patient avait des fourmis et qu’en même temps, ces zones étaient prises de secousses.» Ce type d’épilepsie s’arrête spontanément après quelques années, même en l’absence de traitement. C’est malheureusement une exception. Car dans la majorité des cas, l’évolution naturelle d’une épilepsie non traitée est une accélération de la fréquence et de la force des crises. «Au bout d’un moment, il n’est plus possible de ne pas les repérer», indique le Pr Auvin.

La maladie peut aussi se manifester discrètement: «l’épilepsie absence» concerne environ 10 % des enfants épileptiques. «C’est comme si l’individu se mettait sur pause. Le patient suspend brusquement son activité. S’il était en train de parler, il s’arrête en plein milieu de sa phrase. S’il était en train d’attraper un objet en hauteur, il va rester bloqué avec les bras en l’air», décrit le médecin. Ce type de crise dure généralement une dizaine de secondes, 30 à 40 secondes tout au plus. L’individu va ensuite reprendre le cours normal de sa vie, comme si de rien n’était.

Dans le doute, face à des événements inquiétants qui se ressemblent et se répètent régulièrement, filmez votre enfant et montrez les vidéos à un médecin

Attention toutefois à ne pas voir des épilepsies partout. «Nous avons pas mal de petits patients qui nous sont adressés parce que leurs parents s’inquiètent qu’ils ne répondent pas, qu’ils soient un peu dans la lune… Dans la plupart des cas, l’enfant ne souffre pas d’épilepsie mais de troubles de l’attention», indique le médecin. Ce dernier a une astuce pour faire la différence. «C’est simple: un enfant, qui semble avoir une absence, mais qui réagit immédiatement quand on le touche ou quand on met sa main devant l’écran qu’il est en train de regarder, n’est pas épileptique!»

Ultime conseil: devant certains symptômes, il ne faut pas hésiter à sortir son téléphone. «Dans le doute, face à des événements inquiétants qui se ressemblent et se répètent régulièrement, filmez votre enfant et montrez les vidéos à un médecin. Cela fera gagner un temps précieux pour le diagnostic», recommande le Pr Auvin.

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PSYCHOLOGIE - Dans le couple, en amitié, ce sentiment extrêmement répandu peut vite devenir envahissant. Quand faut-il s'en inquiéter ?

Covid-19 : 59.760 nouveaux cas en 24 heures, 116 morts dans les hôpitaux français

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Covid-19 : 52.919 nouveaux cas, 149 morts dans les hôpitaux français

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Le Figaro

Fabien Lévêque: «Pourquoi je n’emmène pas mes enfants dans un stade de foot le soir…»

FIGARO LIVE - Le journaliste commente la finale de la Coupe de France, ce samedi 7 mai, en prime time, sur France 2. Invité du «Buzz TV», il en profite pour s’exprimer sans détour sur l’ambiance qui règne dans les tribunes.

Ce spécialiste du ballon rond s’apprête à passer la soirée dans une enceinte sportive où la ferveur populaire risque bien de le secouer aussi violemment qu’un tambour de machine à laver. Ce samedi 7 mai, à 20h45, le journaliste Fabien Lévêque s’enthousiasmera en compagnie du consultant Éric Roy, à l’occasion de la finale de la Coupe de France entre l’OGC Nice et le FC Nantes. Pendant environ quinze minutes, les caméras filmeront le protocole propre à cette compétition. Le président de la République Emmanuel Macron échangera une poignée de main avec les acteurs sportifs sur la pelouse du Stade de France.

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Puis à partir de 21 heures, les deux commentateurs s’égosilleront au rythme des accélérations, tirs cadrés et autres faits de jeu. «Je suis toujours impatient et excité, car une finale, c’est l’une des plus belles ambiances de l’année! Les places se sont arrachées par les deux camps», rapporte Fabien Lévêque, qui note que ce match titille sa curiosité dans la mesure où, pour la première fois depuis 2015, le Paris Saint-Germain ne disputera pas la finale.

« Cette finale sera très ouverte »

Fabien Lévêque, invité du Buzz TV» le lundi 2 mai 2022.

L’issue de la rencontre entre les Canaris est les Aiglons est incertaine. Certes, les Niçois réalisent un meilleur parcours dans le championnat de France de Ligue 1, avec notamment deux victoires face aux Nantais cette saison. En revanche, ces derniers ont davantage marqué l’histoire de la Coupe de France, grâce à leurs deux titres consécutifs en 1999 et en 2000. «Ça va être du 50-50. Nice dispose d’un meilleur effectif, mais globalement, Nantes a une meilleure dynamique en ce moment. Cette finale sera très ouverte», estime le journaliste qui présente par ailleurs le magazine «Tout le sport», chaque jour, du lundi au jeudi, à 20h45, sur France 3.

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Sur le plateau du «Buzz TV», Fabien Lévêque en a profité pour évoquer les supporters qui, par leurs débordements, gâchent la fête. Il cite en exemple les fans de Saint-Etienne qui ont utilisé des fumigènes et feux d’artifice durant le match contre Monaco, ou encore les Lyonnais ayant récemment hué leur propre attaquant, Karl Toko-Ekambi. «Les stades ça devient problématique. J’emmène mes enfants en journée, mais jamais le soir et dans les virages, confie Fabien Lévêque. Systématiquement, il y a des insultes et on ne sait jamais trop ce qui peut se passer... Ça devrait être plus sécurisé, et on a encore beaucoup de progrès à faire en France malheureusement», considère-t-il.

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Le Figaro

Comment peut-elle « se regarder dans un miroir » : Carole Bouquet horrifiée par la chirurgie esthétique de Madonna

Mathilde Seifert

Invitée de l’émission Sept à Huit, Carole Bouquet rappelle son positionnement clair à l’encontre de la chirurgie esthétique. L’occasion pour elle de s’alarmer de la récente transformation de Madonna.

Accepter le temps qui passe ou céder à l’appel de la chirurgie ? Carole Bouquet fait partie de ces personnalités qui s’assument pleinement. Interviewée dans le cadre du portrait de la semaine pour l’émission Sept à Huit, elle avoue : «Je ne tiens pas tellement à regarder la tête que j’ai à l’image aujourd’hui. J’aime encore jouer la comédie mais tant qu’à faire, j’aime autant ne pas voir le résultat.» A 64 ans, l’actrice française explique ne pas être «ravie d'avoir le visage qui commence à se marquer mais que faire», interroge l’actrice qui se positionne contre la chirurgie esthétique. Cette opposition n’est pourtant pas catégorique. «Quand je verrai quelqu’un qui en a fait et où ça ne se voit pas, là peut-être. Mais ça se remarque toujours.»

À lire aussi«D'autres appellent ça vieillir, moi j'appelle ça grandir» : Helen Mirren fait la couverture de People à 76 ans

Carole Bouquet fait alors référence à la chanteuse Madonna qui, au fil des années, semble dangereusement rajeunir. Si le doute planait pendant durant un moment quant à son recours à la chirurgie, les soupçons s’écartent lorsque la star de 63 ans se fait photographier, méconnaissable, à la sortie d’un restaurant mi-mars. «Pardon, mais j'ai vu des images de Madonna, ça m'affole, ça me fait peur. Comment elle se regarde dans le miroir le matin ? Ce n’est pas elle. C'est vraiment quelqu'un d'autre !», s’alarme Carole Bouquet.

«Ne pas trop se regarder»

Et elle n’est pas la seule à penser cela : les fans et abonnés de la star sont du même avis. «Elle ne ressemble même plus à elle-même. C'est tellement triste», «Qu'est-ce qu'elle a fait à son visage ?», «Ce n'est pas Madonna», «Je ne peux pas croire que c'est elle», peut-on lire en commentaires de ses posts Instagram. «Moi, je ne peux pas, je ne pourrais pas !», déclare, catégorique, l’actrice.

Cela dit, elle plaisante en expliquant avoir trouvé une technique toute simple pour ne pas y succomber : ne pas trop se regarder. À défaut de se positionner comme défenseur contre vents et marées de la mouvance «body positive», Carole Bouquet s’explique avec honnêteté et autodérision. «Je suis très myope, alors l’avantage c’est que je suis obligée de me regarder de très près ou beaucoup plus loin avec des lunettes. C’est pas mal, parce qu’entre les deux je ne me vois pas», ironise-t-elle. Non pas qu’elle n’assume pas son âge, bien au contraire, elle décide de ne pas en faire une fixette : «Je ne regarde pas les moniteurs, ça sera ce que ça sera».

Tom Cruise ordonne l'aller-retour express de son jet privé pour offrir ses gâteaux préférés à l'équipe de "Mission Impossible 7"

La saison des fêtes approchant, Tom Cruise a sorti le grand jeu pour l'équipe technique de Mission Impossible 7. En effet, l’acteur aurait fait apporter 300 gâteaux de Noël sur le lieu du tournage - en jet privé SVP.

«Noyons-la avant de la brûler» : les messages d'une extrême violence écrits par Johnny Depp à propos d'Amber Heard

Jeudi 21 avril, lors du procès qui oppose les deux ex-conjoints, les avocats de la plaignante ont exhumé une série de messages injurieux.

Quand soudain, une palette de maquillage vient discréditer les accusations d'Amber Heard contre Johnny Depp

Alors que les anciens époux s'accusent de diffamation mais aussi de violences conjugales, la mention de ce simple accessoire cosmétique pourrait briser la ligne de défense de l'actrice.

Le Figaro

Accusations de harcèlement sexuel: deux dirigeants d'Havas Paris «en retrait» de leurs fonctions

Le PDG et le directeur de la création étaient mis en cause dans des témoignages sur l'ambiance de travail sexiste de l'agence de communication.

Julien Carette et Christophe Coffre, respectivement PDG et directeur de la création de l'agence de communication Havas Paris, se sont mis «en retrait» de leurs fonctions après des accusations de harcèlement et d'agressions sexuelles, a confirmé lundi l'un des dirigeants du groupe à l'AFP. Ils sont remplacés par Nathalie Pons-Dumain, directrice générale adjointe et Fabrice Conrad, directeur général.

Havas, filiale de Vivendi, a également lancé un audit, après la publication d'une vingtaine de témoignages anonymes par le compte Instagram Balance Ton Agence, qui dénoncent depuis près d'une semaine l'ambiance sexiste régnant de longue date au sein de l'agence et mettent en cause ces deux responsables.

À VOIR AUSSI - En 2018, une femme sur trois assure avoir été victime d'une forme de harcèlement sexuel au cours de sa carrière

La France veut se doter de studios modernes

France 2030 met 400 millions sur une dizaine de studios pour répondre à l’explosion du nombre de tournages.

La France demande au Mali de «reconsidérer» la suspension définitive de RFI et France 24

Les deux chaînes sont interdites de diffusion dans le pays depuis le 17 mars.

Valeurs Actuelles

[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?


Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron. 

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?

Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Le Monde

Le Var, un jardin sur la Méditerranée

Une destination de rêve en toutes saisons

Contenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.

Entre vignes et forêts, villages perchés et criques sauvages, le Var est une destination nature à découvrir en toutes saisons ! L’un des premiers départements forestiers de France, il constitue un formidable réservoir de paysages à découvrir à pied ou à vélo.

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Prendre un bain de nature dans le Var

Territoire de contrastes flamboyants, le Var alterne entre un arrière-pays sauvage et un littoral éclatant. On commence la découverte par le sud de la Presqu’île de Saint-Tropez avec les espaces protégés des 3 caps ; Camarat, Taillat et Lardier reliés par un sentier des douaniers. Le Cap Camarat, dominé par son phare qui culmine à 180 mètres de hauteur, veille sur la mythique plage de sable blond de Pampelonne. Plus loin, le Cap Lardier offre un éden de côte préservée de l’urbanisation, sous la houlette du Conservatoire du Littoral. Le Cap Taillat, qui pointe entre les deux caps, est un joyau avec son banc de sable qui relie un massif rocheux. Le long du sentier littoral alternent criques de rêves, plages de rochers ou de sable et eaux turquoise… Un véritable paradis pour les amoureux des espaces protégés !

Le Massif de l’Estérel, qui plonge dans la grande bleue, entre Saint-Raphaël et Cannes, est une merveille géologique avec sa roche rouge et ses reliefs abrupts. De nombreux circuits de randonnée ouvrent des perspectives sur le pic de l’Ours, le rocher Saint-Barthélémy, le Cap Dramont ou au creux des Gorges du Blavet. La route de la Corniche d’Or, qui borde le littoral sur 30 km au pied du Massif de l’Estérel, dessert une enfilade de calanques que l’on rejoint en empruntant des sentiers un peu raides ou des volées d’escalier. Laissez-vous saisir par le choc des couleurs et la beauté des eaux ! Véritable poumon vert du Var, le Massif des Maures n’est pas en reste côté paysages avec ses forêts de chênes-lièges et de châtaigniers. Il est semé de 26 villages pittoresques comme La Garde-Freinet, Collobrières, la Mole, Le Plan-de-la-Tour… Mais aussi de pépites telles que la Chartreuse de la Verne, un monastère fondé au XIIe siècle. Pour se recueillir, on ne manquera pas non plus le Parc naturel régional de la Sainte-Baume, avec son massif ceinturé d’une falaise de roches calcaires. Haut lieu de pèlerinage, sa grotte de Sainte-Marie Madeleine et son sanctuaire se dévoilent après 45 minutes de marche. Au retour de la virée, on s’arrête à Solliès-Pont, capitale de la figue, pour déguster la pulpe charnue de la Violette de Solliès AOC !

L’arrière-pays, la Provence préservée

Le Var possède un arrière-pays aux paysages variés, où s’égrènent des villages de caractère au sein desquels il fait bon flâner et écouter le murmure des fontaines. Dans le Haut-Var, ne manquez pas Aups, capitale de la truffe noire, ni Bargème, le plus haut village du Var en surplomb duquel veillent les tours de son château médiéval. Cotignac s’étend au pied d’une falaise de tuf creusée d’habitations troglodytes tandis que Tourtour « Village dans le ciel de Provence » étale sa vue grandiose qui s’étire du Massif des Maures à la Sainte-Victoire. Pour prendre son temps et savourer les kilomètres à vélo, on filera sur l’itinéraire EV8 – La Méditerranée à vélo, qui relie l’Espagne à l’Italie sur 850 km en passant par la Provence Verte, la Dracénie et le Pays de Fayence. En Cœur de Var, à seulement 1h des plages et des Gorges du Verdon, on écarquille les yeux à la visite de l’Abbaye du Thoronet, l’une des trois abbayes cisterciennes de Provence, chef-d’œuvre de l’art roman. Enfin, le parc naturel régional du Verdon, futur Grand Site de France, abrite le plus grand canyon d’Europe ; les Gorges du Verdon, une merveille à préserver.

Le Golfe de Saint-Tropez au printemps et à l’automne

Quel plaisir d’arpenter les ruelles du village de Saint-Tropez… Quand la foule a déserté, à l’automne, ou au printemps, la place des Lices, le port et les ruelles sont à vous ! On profite de l’escale pour admirer la vue sur le Golfe de Saint-Tropez depuis la Citadelle ou pour emprunter le sentier littoral qui rejoint la sauvage baie des Canoubiers. Du 24 septembre au 1er octobre, ne manquez pas les Voiles de Saint-Tropez, une course spectaculaire et l’événement nautique de l’année ! Face à Saint-Tropez, la cité de Sainte-Maxime, animée toute l’année, est un prétexte au shopping tandis que la commune de Cogolin est réputée pour son artisanat : fabrique de pipes et d’anches, manufacture de tapis…

On aimera aussi se perdre dans les ruelles des villages provençaux de la Presqu’île de Saint-Tropez : Gassin, Ramatuelle ou encore Grimaud, et visiter le port coloré de la cité lacustre de Port Grimaud. Sans oublier : les vignobles qui s’étalent entre les pins parasols et qui produisent ce rosé clair, sec et aromatique classé en Côtes de Provence AOP. De la grande plage de Cavalaire à celle de Gigaro à La Croix-Valmer, on suivra le fil du sentier littoral qui progresse de criques en criques. Et pour un bain de nature, on mettra le cap sur le Rayol-Canadel-sur-Mer qui abrite le domaine du Rayol, le Jardin des Méditerranées, un espace naturel protégé de 20 hectares qui regroupe différents jardins méditerranéens du monde, un vrai régal pour les yeux !

www.visitvar.fr

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Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

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France24 - Monde

Narendra Modi en Europe : l'Ukraine et la neutralité de l'Inde au menu des discussions

Publié le : 02/05/2022 - 09:45

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Le Premier ministre indien, Narendra Modi, entame, lundi, en Allemagne, une tournée européenne qui le conduira au Danemark puis en France. La guerre en Ukraine sera au menu des discussions, alors que l'Inde s'est jusqu'ici refusée à toute condamnation des actions de la Russie.

Une visite de trois jours pour renforcer "l'esprit de coopération" avec l’Europe. Le Premier ministre indien, Narendra Modi, débute en Allemagne, lundi 2 mai, une tournée sur le Vieux Continent qui le mènera ensuite au Danemark puis en France. Outre les partenariats économiques, les discussions devraient porter sur l'invasion russe de l'Ukraine que New Delhi s'est refusé à condamner.

"Ma visite en Europe intervient à un moment où la région est confrontée à de nombreux défis et choix", a déclaré Narendra Modi, cité dans un communiqué, avant de s'envoler pour l'Europe.

L'Inde cherche un équilibre difficile entre ses relations avec l'Occident et celles avec la Russie, qui lui fournit une grande partie de ses besoins en armes et en énergie. Elle s'est abstenue de condamner ouvertement l'invasion russe de l'Ukraine, et de se joindre aux votes en ce sens aux Nations unies.

Narendra Modi a ajouté que son voyage visait à "renforcer l'esprit de coopération" avec les partenaires européens, "des compagnons importants dans la quête de l'Inde pour la paix et la prospérité". 

Lors d'un point de presse dimanche, le secrétaire indien aux Affaires étrangères, Vinay Kwatra, a précisé que Narendra Modi devrait "échanger des points de vue" sur la situation en Ukraine. 

Les pays européens "non seulement comprennent mais apprécient profondément" la position de l'Inde sur le conflit, a-t-il ajouté.

>> À lire aussi : l'Inde prise au piège de sa proximité avec la Russie

Partenariat bilatéral

Toutefois, selon Vinay Kwatra, la tournée de Narendra Modi vise surtout à renforcer le partenariat bilatéral, notamment dans le commerce, l'énergie et le développement durable.

À Berlin lundi, Narendra Modi doit s'entretenir avec le chancelier allemand, Olaf Scholz. Dans un entretien avec le quotidien Indian Express, Olaf Scholz a indiqué que "l'attaque de la Russie contre l'Ukraine serait en tête de l'ordre du jour".

Selon l'agence Bloomberg News, Olaf Scholz a prévu d'inviter Narendra Modi en tant qu'invité spécial à un sommet des dirigeants du G7 le mois prochain, dans le cadre d'une initiative visant à forger une alliance plus large contre la Russie.

Selon l'agence citant des sources anonymes, il y a quelques semaines Olaf Scholz était encore indécis, considérant le refus de Narendra Modi de condamner l'invasion russe et le bond des livraisons de combustibles fossiles russes à l'Inde.

Le Premier ministre indien doit se rendre ensuite à Copenhague pour un sommet Inde-Pays nordiques avec les Premiers ministres du Danemark, de l'Islande, la Finlande, la Suède et la Norvège les 3 et 4 mai.

À l'occasion d'une brève escale en France, le 4 mai, il s'entretiendra avec le président Emmanuel Macron afin de faire le point sur des questions régionales et mondiales ainsi que sur la coopération bilatérale, toujours selon le communiqué.

Avec AFP

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Un tour de passe-passe, le joint ?

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Des infiltrations entre les murs et la baignoire, le lavabo ou encore l’évier ? N’attendez pas le plombier pour agir. Refaire des joints protecteurs n’est pas si sorcier.

Marcel Guedj

Soumis aux projections d’eau, les joints d’étanchéité au silicone qui protègent les murs et les meubles en périphérie des lavabos, baignoires ou éviers, finissent par moisir et/ou se décoller. Dégradés, ils perdent de leur efficacité, sans parler de leur aspect désastreux ! Avant de les remplacer, il faut enlever les joints défectueux et bien nettoyer l’emplacement, car on ne peut pas se contenter de supprimer uniquement les parties endommagées ou de remplacer les parties manquantes.

Après avoir fait place nette, passez à la pose du nouveau joint en silicone, une pâte en cartouche, dont l’application se fait avec un pistolet spécial, dit pistolet extrudeur, au maniement assez simple. La cartouche est équipée d’une canule qui, entaillée en biseau (au cutter) pour donner au joint l’épaisseur voulue, permet de déposer un cordon continu de produit en appuyant sur la gâchette du pistolet. Le plus difficile consiste à déplacer le pistolet régulièrement sans trembler ni donner d’à-coups pour obtenir un joint régulier sur toute la longueur. Mais le coup de main s’acquiert vite. Et puis, les petites irrégularités d’épaisseur ne sont pas bien graves, d’autant que l’on égalise le joint en le lissant en finition, ce qui contribue à bien l’appliquer dans l’angle.

Article sans titre

1 Supprimer le joint défectueux de préférence avec un grattoir en plastique pour ne pas rayer l’émail.

2 Enlever les résidus de joint et nettoyer l’emplacement avec un chiffon humide.

3 Dégraisser avec un peu d’acétone déposée sur un chiffon.

4 Monter la cartouche de joint sur le pistolet et découper son embout au cutter.

5 Visser la canule fournie sur l’embout de la cartouche et découper son extrémité en biseau selon la largeur du joint souhaitée.

6 Déposer le joint en déplaçant le pistolet sur toute la longueur.

7 Sans attendre, lisser le joint avec le doigt que vous aurez trempé dans de l’eau ou dans du produit vaisselle.

8 Laisser sécher le temps indiqué sur la cartouche de joint en silicone (en général 24 heures).

Attention aux vapeurs toxiques

L’acétone est un solvant efficace mais toxique, irritant pour la peau, l’appareil respiratoire et les yeux, et de surcroît inflammable. À manipuler avec précaution, avec un masque et des gants, dans une pièce aérée.

Bricolage
France24 - World

War in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic

Issued on: 20/04/2022 - 19:35

Joanna YORK

Russia shares a maritime border in the Arctic with European and American members of NATO. While environmental concerns and economic interests have typically dominated collaboration in the region, the war in Ukraine threatens to upset this careful balance.

Russia’s senior diplomat at the Arctic Council intergovernmental forum, Nikolai Korchunov, spoke out on April 17 about NATO’s increased presence in the Arctic since the war in Ukraine began. He said long-planned military drills between NATO, Finland and Sweden in the region in March were “a cause for concern” for Russia.

“The Alliance recently held another large-scale military exercise in northern Norway. In our view, this does not contribute to the security of the region," he said.

If the Western military alliance continues its Arctic activities, "unintended incidents" might occur, he said, without specifying what these might be. 

In such a unique part of the world, “incidents” of any kind could disrupt a fragile balance. 

The Arctic is a potential goldmine for energy resources and shipping routes, often governed by complex bilateral agreements between the Arctic states. The eight Arctic countries – Canada, Finland, Denmark, the United States, Iceland, Norway, Sweden and Russia – typically collaborate. United by their shared Arctic coastline, harsh environmental conditions have led them to forge agreements on maritime law, environmental balance and security needs as basic as conducting effective search-and-rescue operations. 

“The relationships in the Arctic are not ones that can be broken apart quickly, easily or lightly, nor should they be,” said Dr Melanie Garson, lecturer in international conflict resolution and security in the political science department of University College London, in an interview with FRANCE 24. “There are critical issues in the Arctic that need to be kept stable for short-term and long-term stability.”

But there are signs that Russia’s invasion of Ukraine is already disrupting this careful balance.  Russia now shares the Arctic coastline with five NATO member states, plus Finland and Sweden ­– all of whom are sending military and financial support to help Ukraine fight against the Russian invasion.

All the members of the Arctic Council aside from Russia announced in March they would boycott talks in Russia, currently chairing the Atlantic Council until 2023, due to its “flagrant violation” of Ukraine’s sovereignty. As such, the group’s work has been put on hold.

“It’s very unusual,” Garson says. “The Arctic Council has survived periods of tension, but what we're seeing in the Ukraine is a huge turning point in history. We can't dismiss how that might affect tried and tested alliances.”

‘A fifth ocean on top of the world’

Political and economic concerns in the Arctic are defined by its unique and rapidly changing climate. While the south Arctic is covered in forests, further north the land becomes treeless, dominated by tundra, deserts and ice that is rapidly melting due to climate change. 

In the past 30 years the thickest ice in the Arctic has declined by 95 percent. If greenhouse gas emissions continue to increase at their current rate, the Arctic could be ice-free in the summer by 2040. 

Increased human presence poses an additional threat to a natural landscape that is already under pressure.

Traditionally, the urgent climate situation has been a key reason for international cooperation. The first step towards the formation of the Arctic Council was the Arctic Environmental Protection Strategy signed in 1991 as an agreement between the Arctic states and Indigenous people’s organisations.

But the dramatic loss of ice is changing the political and economic landscape in the region. “We have basically a fifth ocean opening on the top of the world,” said Katarzyna Zysk, professor at the Norwegian Institute for Defence Studies. “And when that ocean is open, it will be used for economic and military purposes.” 

In Russia, loss of ice is also changing the military focus. Of the total Arctic Ocean coastline, 53 percent is Russian. “It is a huge, vast area,” Zysk says. “Those borders were protected by ice, but now the ice is disappearing. That means the region can be used, potentially, in an attack on Russia.”

Consequently, Russia has been increasing its military presence in the far north. The most obvious example of this is its Arctic navy, the Northern Fleet, based on the Kola Peninsula near the border with Finland and Norway.

Its arsenal includes submarines armed with nuclear-powered missiles, anti-submarine aircraft, aircraft carriers and ships armed with missiles, among others. “The Northern Fleet is the strongest part of the Russian Navy,” Zysk says. “Russia has their largest share of strategic submarines and other important non-nuclear capabilities on the Kola Peninsula.” 

‘Ukraine was a game changer’

In 2014 – the same year that Russia annexed the Crimean peninsula from Ukraine – the Northern Fleet became the main component in a strengthened military presence in the north, called Northern Fleet Joint Strategic Command. To international observers, Russia’s military activities in the Arctic took on an increasingly aggressive stance, raising the stakes for other Arctic states.

“The major thrust of NATO's interests in the Arctic came after the annexation of Crimea,” Zysk says. “Ukraine was a game changer, because even though Russia had been generally cooperative and predictable in the Arctic, NATO could not detach what Russia was doing in Ukraine from its military expansion in the Arctic.” 

This meant also increasing NATO’s presence in the Arctic to ensure that if Article Five were triggered by a Russian attack in the region, the group could provide the required collective defence. However, Russia also continued increasing its forces. From 2016 onwards, it upped the frequency of its military exercises in the Arctic, even displaying an “ability to project power beyond its Arctic waters and assert maritime control”, according to the nonprofit policy research organisation The Center for Strategic and International Studies.

The current war in Ukraine has raised the stakes once again. If Sweden and Finland join NATO ­– as both are seriously considering doing ­– all the Arctic states except Russia will be part of the military alliance.

“NATO will then have a strategic re-evaluation of how the Arctic sits within the alliance, and decisions NATO will take will set the future relationship,” Garson says. “Given the rumblings from Russia about this potential NATO expansion, that could cause tension.”

Most recently, these rumblings include an April 14 threat that if Sweden and Finland join NATO then Russia would deploy nuclear weapons and hypersonic missiles to the Baltic region.

“There are some scenarios you could imagine, where Russia would challenge Article Five,” Zysk says. “One possibility is that Russia could do it in the Arctic because it has a relatively strong military presence there compared to the other NATO states.”

‘The leading actor in the Arctic’ 

However, Russia is not necessarily building up its military force in the Arctic for an attack – it has plenty there to protect, too. 

A 2008 study by the US Geological Survey found that the Arctic could be home to the largest unexplored oil and gas reserves on Earth, storing billions of barrels of unmined energy resources. Much of the reserves are thought to be offshore, in Russian seas.

Oil and gas are not the only potential assets. “The region is very rich not only in energy, but also mineral resources, a lot of which are in the Russian Arctic,” Zysk says. “There are also very well-preserved fish stocks that are valuable, considering the growing food crisis in the world.”

In addition there is potential for a lucrative economic future as a transport hub. The Northern Sea Route that runs along Russia’s north coast is currently blocked by ice for most of the year – but if it weren’t, it could become a highly profitable shipping channel. For example, shipping times and fuel costs for transporting goods between China and Europe would be cut dramatically if they could travel via the Arctic instead of the current route via South Asia and through the Suez Canal.

These possible future scenarios have increased international interest in the Arctic. In addition to the eight core members with territories in the Arctic, the Arctic Council also has 13 council observers that can propose projects in the region. These include France, Germany, the UK and, most notably, China, which has been actively setting up Arctic research stations and investing in mining and energy.

This international interest in the riches of the Arctic has also compelled Russia to play a more dominant role in the region. “It has been stimulating Russia to strengthen its position, because Russia sees itself as the leading actor in the Arctic – and for good reasons, if you look at the geography,” Zysk says.    

So far, however, there seems to be little appetite from Russia to extend this role to military clashes in the far north, despite the confrontation in Ukraine pitting Arctic states against each other. 

“My reading is that Russia has been actually trying to avoid escalation,” Zysk says. Following NATO exercises with Finland and Sweden in early March, NATO troops participated in another exercise in Norway on March 25. The Russia response was muted – it released a statement in protest, and conducted its own military training exercises on the same day.

“Russia always protests when NATO does military exercises close to its borders,” Zysk says. “But we haven't seen any provocative behaviour from Russia in the Arctic. I think Russia is actually trying to avoid escalating [international reaction to] the conflict in Ukraine, and also its military is already fully engaged there.” 

Among Western allies, too, the war in Ukraine may prove to be a turning point for political relations in the Arctic, but not necessarily a rupture. “The Arctic Council has paused, temporarily, its work, but it’s not breaking apart,” Garson says. “More than anything, trust has been severely broken in relationships with Russia, so Arctic states are rethinking how they go forward.” 

In a part of the world dominated by such a challenging natural landscape it might be that the necessity for collaboration and cooperation between Arctic states ultimately overrides political tensions. “The Arctic is governed by quite a complex web of bilateral and multilateral agreements, and I think the nations will be careful of walking away from them too quickly,” Garson says. “There will be a will for political cooperation.”

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France24 - World

In ruined Kyiv suburb, residents ask, ‘What have we done to Putin to be slaughtered like this?’

Issued on: 22/04/2022 - 14:50

Tahar HANI

Kyiv’s north-western suburb of Irpin bore the brunt of Russia’s failed advance on the Ukrainian capital and is now a field of ruins. Weeks after Russian forces pulled out, the town’s traumatised residents continue to bury their loved ones. Their harrowing accounts paint a bleak tableau of a month-long Russian occupation marked by relentless bombings, killings and sexual violence. 

Watch FRANCE 24's exclusive report from Irpin and Bucha.

Russian troops withdrew from Irpin, some 30 kilometres north-west of the capital, in late March, after weeks of fierce clashes with Ukrainian soldiers and volunteers determined to protect their capital. As Moscow’s troops retreated from the northern suburbs of Kyiv, shifting their focus to Ukraine’s eastern Donbas, they left behind them a landscape of death and desolation.

Irpin was once a haven for foreign tourists and residents of Kyiv, who flocked to its riverbanks and parks for a little respite from the humdrum of the capital. But a month of indiscriminate bombings and bloodshed has transformed this formerly tranquil suburb into hell on earth.

Shell-shocked residents

Those who survived the ordeal are still in shock at the violence unleashed by “racist Russian and Chechen soldiers”, as Konstantin Godoskos, a Ukrainian national of Kazakh origin, describes the invaders. He fights back tears as he recalls the horror that descended on Irpin the day Russian troops overran the town.

“I was woken up by a loud blast on the night of February 24 [the day Russia launched its invasion],” Godoskos recalls. “I looked out the window to see what was happening and that’s when I saw hundreds or [maybe] thousands of paratroopers land at the nearby Hostomel airport. The sound of helicopters was deafening and terrifying, I couldn’t believe what I was witnessing.”

Two days later, Russian soldiers entered Godoskos’s apartment block and shot dead the building’s caretaker.

“The poor man didn’t even carry a weapon,” he says. “I saw this happen several times, soldiers killing people who were simply walking in the street.”

Russia has described its invasion as a “special military operation” to disarm and “denazify” Ukraine. It has steadfastly denied targeting civilians or committing war crimes, despite mounting evidence to the contrary.

Owing to its strategic location on the main road to Kyiv, Irpin was one of the first towns to be occupied by Russian troops. Their subsequent failure to advance on the Ukrainian capital meant the invading forces remained entrenched in Irpin for a full month – an agonising wait for the town’s hapless residents.

‘I saw them rape women and young girls’

On top of the killings, Godoskos says he witnessed “even more horrible” scenes, including sexual violence inflicted on women and children.

“I saw them rape women and young girls,” he says. “One of them was just 15. They took her to a basement. They weren’t Chechens or other nationals, they were Russian soldiers no older than 20. She managed to escape in the end because her rapists were so drunk they forgot to tie her up.”

Godoskos says he was forced to hurriedly bury 74 bodies during the town’s occupation, after pleading in vain for proper burial at the local cemetery.

“I told [the Russians] they were Christians and foreigners, just like me,” he says. “I begged them to lay the dead to rest in a cemetery, according to our faith. But they refused and ordered me to dig holes in people’s gardens and bury them there.”

‘My husband was killed, my apartment is destroyed, we lost everything’

By mid-April, Ukrainian officials had located the bodies of more than 900 civilians killed in the Kyiv region, including around 150 in Irpin alone. That number is likely to increase, says Andriy Nebytov, the head of the regional police, with many people still missing.

“Our priority right now is to collect evidence of the crimes committed by Russian forces, so we can take them to international courts,” says Nebytov. “Then we’ll arrest the Ukrainians who helped the Russians as well as the thieves who pillaged empty homes.”

>> Bucha massacre: 'The first step is to preserve the evidence'

Like the northern towns of Bucha and Borodyanka, where UN human rights officers have documented the unlawful killing of civilians, Irpin is now a ghost town, its buildings gutted by explosions. There is no more water or electricity, and all shops are shuttered. The vast majority of residents have fled. 

Of the 60,000 residents who lived here before the war, only a few families are left behind, having nowhere else to go.

They include Alina Kochkuk and her children, holed up in their small apartment on the third floor of a building whose roof has been blown off. 

“I buried my husband on March 20, he was shot by Chechen soldiers. Now I have nowhere to go,” she says. “We have no choice but to stay in this building that could crumble at any time.”

“My children support me, they tell me to forget what happened and look ahead. But how can we forget what we’ve been through?” Kochkuk asks, her eyes filled with tears. “My husband has been killed, my apartment is destroyed, we lost everything we had. We have become beggars. No, we cannot forget and go back to the lives we enjoyed before the war.”

She adds: “What have we done to Putin for him to slaughter us like this? We stole from no-one, we insulted no-one. We lived in our country and attacked nobody. He’s the one who attacked us and destroyed our lives.”

Ukraine’s martyred towns

In this battle-scarred suburb, almost all remaining residents say they have witnessed killings and other atrocities.

“In mid-March one woman called us to say she hadn’t heard from her uncle for several days,” says a police officer patrolling the town. “When we reached his home, we saw that a Russian rocket had destroyed his balcony. He was targeted simply because he smoked a cigarette on his balcony.”

Other residents were shot at random or “the second they pulled out their phones”, says another officer, explaining that “the Russians were desperate to prevent people from documenting the massacres they carried out here”.

It will take years for Irpin to rise from its ashes. Its main roads, buildings and bridges leading to the capital have all been destroyed. Even the town’s iconic cultural centre, a Soviet-era masterpiece, will have to be razed to the ground after suffering irreparable damage.

Like Bucha, Borodyanka, Hostomel and other martyred towns, Irpin was destroyed in the space of a month. It will take a lot longer, and vast resources, for Ukraine’s war-wrecked towns to flourish anew.

This article was adapted from the original in Arabic.

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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'I have no words': Ukrainian returns home to devastated Kyiv suburb

AS IT HAPPENED

Mariupol holds out while EU calls for the opening of humanitarian corridors

The Debate

Mariupol now: The shape of things to come in Ukraine?

Le Figaro

Basket : Embiid bientôt sélectionnable avec les Bleus ?

Le Figaro

La star camerounaise des 76ers de Philadelphie a entamé des démarches administratives pour obtenir la nationalité française d'après les infos de RMC.

On reparle de Joel Embiid en Bleu. L'idée d'une intégration de la star… camerounaise chez les Bleus refait surface ce lundi, RMC nous apprenant que ledit Embiid «a enclenché des démarches administratives pour obtenir la nationalité française et pouvoir jouer avec l'équipe de France de basket». Nos confrères invitent à penser que le pivot de 28 ans a même prévu de venir en France cet été afin de régler toutes les questions administratives liées à ce sujet.

Le cas échéant, ce serait ensuite à Vincent Collet, le sélectionneur tricolore, de trancher, sachant que chaque équipe nationale peut intégrer un joueur naturalisé, pas plus. Les Bleues se sont servies de cette exception avec les Franco-Américaines Gabby Williams et Bria Hartley ces dernières années, tandis que les Bleus s'y montrent réticents depuis longtemps. «Le problème, ce sont les naturalisations sans lien, quand les joueurs prennent un passeport en 48 heures dans un pays où ils n'ont jamais mis les pieds. Embiid a un lien avec la France», racontait l'actuel General Manager du Team France Basket Patrick Beesley, en 2018, dans L'Equipe, lorsque le sujet «Embiid en équipe de France» avait été abordé publiquement pour la première fois, deux ans après des discussions qui n'avaient pas filtré.

À lire aussiTony Parker : «Par principe, Joel Embiid ne devrait pas être en équipe de France»

Et pour cause, Embiid avait déclaré ceci quelques jours avant la sortie de Beesley : «Je ne viens pas de France, mais ce serait une belle opportunité. J'y ai de la famille. Pour l'instant, je n'ai pas eu d'offre, du Cameroun, de la France ou d'ailleurs, mais on ne sait jamais.»

Nous ne mettons pas la charrue avant les bœufs et nous attendons que ces démarches aboutissent

Pour L'Equipe , Boris Diaw, manager général des Bleus, confirme savoir que le pivot de Philadelphie «a personnellement entamé des démarches de naturalisation et qu'il souhaiterait ensuite pouvoir jouer pour la France. Ceci étant dit, nous ne mettons pas la charrue avant les bœufs et nous attendons que ces démarches aboutissent. »

Rappelons que le vivier français est déjà riche en matière de pivots, avec en tête de file le triple meilleur défenseur de la NBA, Rudy Gobert, dont l'ancienne star de Chicago Scottie Pippen chante d'ailleurs les louanges dans une interview accordée au Figaro . Poste 5 du Real Madrid, Vincent Poirier s'est d'ailleurs amusé de la rumeur en laissant entendre qu'il devrait peut-être s'expatrier à l'aile ou à l'arrière pour continuer à trouver du temps de jeu... Demain, le poste est d'ailleurs promis à la licorne villeurbannaise Victor Wembanyama (18 ans, 2,19m). Mais Joel Embiid, cinq fois All Star, c'est du lourd. Un talent offensif hors-norme, une personnalité solaire, un guerrier... L'un des meilleurs pivots et des meilleurs joueurs de la planète basket, tout simplement. S'il pouvait pianoter sur un duo Embiid/Gobert, Vincent Collet ne serait pas malheureux.

Il y a mon pays (le Cameroun), la France, les États-Unis aussi : je veux seulement être dans un bon système

Reste à savoir si, cette fois, le projet ira à son terme. S'il «aime (son) pays» et qu'il se dit «patriote», Joel Embiid n'a pas l'intention de répondre aux sirènes camerounaises sans avoir l'assurance qu'il trouvera des infrastructures cohérentes et «un bon cadre médical. Donc, il y a mon pays, il y a la France, il y a les États-Unis aussi. Je veux seulement être dans un bon système», résumait-il en 2018, précisant que les Philadelphia Sixers auront évidemment leur mot à dire.

À lire aussiEmbiid : «Avec moi, la France a une meilleure chance de gagner, non ?»

Les autres joueurs de l'équipe de France aussi. D'ailleurs, certains ne s'étaient pas privés pour prendre position contre l'éventuelle venue d'Embiid, dont Edwin Jackson et Evan Fournier. Ce dernier préfère profiter de ses vacances avant de retourner dans l'arène (voir tweet).

«Par principe», Tony Parker avait avoué partager cette opposition. «Je ne m'y attendais pas, avait répondu Embiid à l'époque, surpris de cette levée de bouclier. Je comprends leur point de vue , parce que si un joueur débarque dans ton pays, c'est une place de moins. Peut-être que c'est ça le problème… Je ne sais pas qui est le meilleur en équipe de France. Peut-être qu'il y a la possibilité ce soit moi (sourire). (...) Si je viens, ça vous donne une meilleure chance de gagner, non ? C'est le but de gagner !», avait-il ajouté, évoquant son rêve de jouer les JO. Les prochains se joueront d'ailleurs à Paris, en 2024...

NBA : les Warriors s'en sortent sur le fil à Memphis malgré l'expulsion de Green

Golden State l'a emporté sur le parquet des Grizzlies au terme d'une fin de match à suspense ce dimanche et mène donc 1-0 dans cette série.

Scottie Pippen: «Avec Michael Jordan, nous étions de simples collègues de travail»

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Basket : Kevin Durant à Monaco pour le match d'Euroligue de la Roca Team contre l'Olympiakos

Un invité de marque dans les tribunes de Gaston-Médecin ce vendredi soir, lors du match d'Euroligue entre l'ASM et l'Olympiakos...

France24 - Monde

Défilé du 1er-Mai à Paris : "Si on n'est pas écoutés, ça va chauffer"

Publié le : 01/05/2022 - 18:42Modifié le : 01/05/2022 - 19:14

Grégoire SAUVAGE Suivre Karim YAHIAOUI Suivre

Première journée de mobilisation sociale, une semaine jour pour jour après la réélection d’Emmanuel Macron, le traditionnel défilé du 1er-Mai a réuni dimanche à Paris plusieurs dizaines de milliers de personnes bien décidées à faire reculer le nouveau gouvernement sur son projet de réforme des retraites.

Syndicalistes, militants associatifs, membres des partis de gauche : c'est un cortège hétéroclite qui s'est élancé de la place de la République, à Paris, un peu après 14 h 30 dimanche 1er mai, pour rejoindre la place de la Nation, sous les slogans hostiles au chef de l'État et en faveur d'une hausse du pouvoir d'achat.

"Toujours plus de misère et rien pour les salaires, de cette société là, on n'en veut pas", hurle la sono installée sur le toit du camion de la CGT, alors que des hordes de drapeaux multicolores envahissent les rues de la capitale baignées des rayons du soleil.

Le cortège vient de quitter la place de la République pour rejoindre la place de la Nation ⁦@FRANCE24#1ermai2022 pic.twitter.com/4oMIwENZzB

May 1, 2022

Parmi les slogans : "Face à Macron, construisons la contre-offensive", "zéro police, plus de justice et de personnel soignant", ou encore "pouvoir remplir son frigo dignement".

Devant les cortèges de l'intersyndicale CGT-Unsa-FSU-Solidaires, plusieurs groupes de Gilets jaunes très remontés lancent leurs cris de ralliement : "même si Macron ne veut pas, nous on est là", sous le regard attentif du service d'ordre de la CGT.

Plusieurs dizaines de Gilets Jaune ont pris position devant le défilé des syndicats pour faire entendre leurs voix ⁦#1ermai2022@FRANCE24pic.twitter.com/KFjjBEBX4N

May 1, 2022

"On attend que ça bouge et que l'État réponde à nos revendications sur les salaires et les pensions de retraite", explique Cheikhou Ba. "Il faut que le gouvernement négocie véritablement avec les partenaires sociaux", plaide ce représentant local de la CGT en Seine-Saint Denis.

« On attend que le futur gouvernement réponde à nos revendications sur les salaires et les retraites », explique Cheikhou Ba de la CGT ⁦@FRANCE24#1ermai2022 pic.twitter.com/NBVNoxorzx

May 1, 2022

"Personnellement, je n'attends rien de ce gouvernement", lance Nathan, militant de Lutte ouvrière. "Il va falloir continuer à se mobiliser, à sortir dans la rue et à faire grève car ce qui se passe, c'est inacceptable."

Au cœur des revendications, la réforme des retraites. Dans l'entre-deux-tours de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait plaidé pour un recul de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans en 2028, voire 65 ans, contre 62 actuellement.

"Faire travailler plus longtemps les gens, cela va créer encore plus de chômage", assure Gérard Gourguechon, 82 ans, retraité de la fonction publique, qui n'a pas manqué un seul défilé du 1er-Mai depuis près d'un demi-siècle. "Si les vieux continuent à travailler, leurs enfants ne trouveront pas de travail. On nous dit que c'est parce que l'on vit plus vieux, mais c'est n'importe quoi car aujourd'hui, les travailleurs sont beaucoup plus productifs qu'il y a 30 ans".

« Faire travailler plus longtemps les gens va créer encore plus de chômage », assure Gérard Gourguechon, retraité de la Fonction publique ⁦@FRANCE24#1ermai pic.twitter.com/vpWhwZg5Hn

May 1, 2022

Température sociale à la hausse

Pour les syndicats, ce 1er-Mai constituait un test crucial pour prendre la température sociale une semaine après la réélection d'Emmanuel Macron. "Si on parle de température, aujourd'hui il fait très beau, et il commence à faire chaud. Et si on est pas écoutés dans les cinq ans à venir, oui, ça va chauffer", prévient Yves Veyrier, le secrétaire général de Force ouvrière. "Il faut que les syndicats soient entendus. L'élection présidentielle ne vaut pas référendum ou plébiscite sur le recul de l'âge de départ à la retraite."

Même son de coche du côté de Philippe Martinez, le patron de la CGT, selon qui la mobilisation doit s'amplifier. "Je crois que la seule manière pour faire changer de cap un futur gouvernement et déboucher les oreilles du président de la République, ce sont des grèves dans les entreprises et les services", assure le leader syndical.

Au-delà des retraites, la question du pouvoir d'achat se retrouve sur toutes les lèvres en cette journée des travailleurs, alors que l'inflation grimpe inexorablement en France, à +4,8 % au mois d'avril selon l'Insee.

>> À lire : Croissance en berne et inflation inédite : la France menacée par la "stagflation" ?

"Que cela soit à l'hôpital, dans les écoles, dans toute la fonction publique, et même dans le privé avec les restaurateurs, on n'arrive plus à recruter parce que les salaires sont trop bas", affirme Benoît Teste, le secrétaire général de la FSU.

« On arrive plus à recruter car les salaires sont trop bas », explique Benoît Teste, le secrétaire général de la FSU @France24_fr #1ermai2022 pic.twitter.com/IcvMExV6Yz

May 1, 2022

En France, le pouvoir d'achat des travailleurs au smic est protégé par un dispositif de revalorisation automatique. Sous l'effet de l'inflation, le salaire minimum a été revalorisé pour atteindre 1 300 euros net par mois, mais les syndicats réclament une augmentation beaucoup plus conséquente.

Troisième tour social

Ce 1er-Mai avait aussi une signification particulière pour la gauche, présente en ordre dispersé dans le contexte de négociations difficiles pour parvenir à un accord en vue des législatives. Jean-Luc Mélenchon (LFI), qui a pris la parole sur une estrade au moment où le cortège parisien s'ébranlait, ou encore Olivier Faure (PS) étaient au rendez-vous.

"Ça avance, soyez certains que nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour que ça avance", a assuré Jean-Luc Mélenchon, acclamé par les manifestants à son arrivée place de la République à Paris. "Le sujet, c'est de savoir si, oui ou non, nous nous donnons comme objectif la victoire."

Dans le défilé, certains manifestants appellent à battre Emmanuel Macron dans les urnes en juin prochain. "Il ne faut pas que LREM ait une nouvelle fois la majorité", lance Martine, qui arbore une pancarte sur laquelle est écrit "c'est notre tour", en référence aux prochaines élections législatives, un scrutin qualifié de "troisième tour" par une partie de la gauche.

Fort des 21,95 % de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l'élection présidentielle le 10 avril, LFI a lancé des discussions bilatérales avec les communistes, les socialistes et les écologistes afin de trouver un accord. Des efforts pour une union à gauche qui devraient se poursuivre en début de semaine.

Avec AFP

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

They Fell Deeply in Love in Bucha. One Russian Bullet Ended It All.

Iryna Abramova at the grave of her husband, Oleh Abramov, who was killed by Russian forces outside their home in Bucha, Ukraine.Credit...

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By Jeffrey Gettleman

Photographs by Daniel Berehulak

Over nearly two decades, Iryna Abramova and her husband, Oleh, built a life of love and happiness. Now, she says, she wishes the Russian soldiers had shot her, too.

BUCHA, Ukraine — She called him Sunshine. He called her Kitty.

They met nearly 20 years ago when she was working at a hospital and he sauntered through the door, young, muscular and beautiful, to fix the roof.

Iryna Abramova said she made the first move and followed him to where he smoked cigarettes behind a wall. They started talking and fell in love, she said, “word by word.”

But a few weeks ago, the special connection she had with Oleh, the love of her life, and everything they built together ended in a single cruel gunshot. What follows is difficult for Iryna to describe, she said, because it feels so raw and real but, at the same time, it’s almost impossible to believe.

On the morning of March 5, Iryna said, Russian soldiers attacked her house. They threw a grenade through the window, which started an enormous fire, and marched her and Oleh outside at gunpoint.

Then they took Oleh into the street.

They ordered him to strip off his shirt.

They made him kneel.

The next thing Iryna remembers is running to Oleh’s side, plunging to the ground, grabbing his hands, seeing blood spurt from his ears and feeling a wild rage explode out of her.

“Shoot me!” she screamed at the Russian soldiers standing coolly above her. She was wearing a bathrobe and slippers, her house burning down behind her, clutching one of her cats. “Shoot me! Come on! Come on! Shoot me and the cat!”

A Russian commander leveled his gun at her chest not once, not twice but three times. To this day she regrets he didn’t pull the trigger.

“Maybe my destiny is to die tomorrow,” Iryna said, admitting that she had thought of suicide.

But she added, “It’s a big thing to take your own life and then I won’t be able to meet my husband in heaven.”

Iryna Abramova’s story is Bucha’s story. It is about heartbreak, bloodshed and, most of all, loss.

This Ukrainian town, not far from the capital, Kyiv, is where the war’s worst atrocities have been discovered, and as the days pass the full scope of the terror and butchery only grows. The Russians slaughtered at least 400 civilians here in March, officials have said. Weeks later, mutilated bodies are still being found.

Human rights groups and Ukrainian investigators, along with a phalanx of international war crimes experts, are trying to document each killing, and last week the Ukrainian government published the names and photos of 10 Russian soldiers who it said had committed war crimes in Bucha.

The Russians pulled out a few weeks ago, leaving much of Bucha in ruins. Work crews have been trying to fix the utility poles knocked down by Russian armored personnel carriers and the transformers that the Russians blew up. In the meantime, many Bucha residents have been cast back into the 19th century, drawing water from wells, lighting candles at night and cooking outside on campfires, staring into the flames.

“There’s a black mist over this town,” said Iryna Hres, a young woman who lives across the street from Iryna Abramova. “Something ominous will remain because so many people were killed here, so thoughtlessly, so senselessly, for no reason.”

Iryna described the killing of her husband to The New York Times in several interviews last month; her account was corroborated by neighbors and her father, who finally pulled her back toward the house as she screamed at the Russian soldiers. The Times viewed the autopsy report and spoke to the prosecutor investigating the death, who supported her account and said there were only Russian soldiers, not Ukrainian, in Bucha at the time.

‘Hello, My Sunshine’

Life for Iryna has become a lonely chore. She says it is difficult getting through the day, and especially the night, without being consumed by feelings of revenge or suicide or what she calls “bloody thoughts.”

She has lost almost everything: her husband, her home, three of her four pets; her life savings, in cash, turned to ash. She doesn’t have a single piece of paper to prove her identity — “I keep asking for something that says me is me, but the people at the city council tell me, ‘How do we know you are you?’”

She has spent her entire life in Bucha, which used to be known as one of the most desirable small towns in Ukraine — woodsy, with a rustic vibe and only 45 minutes from Kyiv. Now it’s a city of ghosts.

But she can’t leave.

“Oleh is still here,” she said.

One of Iryna’s rituals is walking to the graveyard, passing through peeling birch trees in a daze. She brings Oleh’s favorite treats: Halls cherry cough drops, Maria cookies, toffee and chocolate. She lights a cigarette and puts it by the head of the grave. The ash grows long in the afternoon light.

“Hello, my sunshine,” she said the other day, stroking the picture of his face that she put on his grave.

At 40, he was eight years younger than Iryna, and she allows herself a faint smile about that.

“I stole him,” she said. A few months after they met, he moved in. They got married, and unusually, he took her last name, becoming Oleh Oleksandrovych Abramov. He encouraged her to quit her job as a hospital clerk, saying he would support them.

They never had children, but Iryna said they had the perfect family: the two of them.

During the week, he worked hard as a welder and often returned late, when she was already in bed watching TV.

On weekends, they’d grill in their back yard and occasionally catch a movie at the nearby Giraffe Mall in Irpin. A few weeks ago, the mall was shelled to smithereens.

‘Oleh Will Not Be Coming’

Russian troops rolled into Bucha soon after the war started. But they got stalled by fierce Ukrainian resistance.

On Feb. 27, Ukrainian forces ambushed a long column of Russian armor parked along Iryna’s street, leaving at least 20 destroyed vehicles and an unknown number of Russian soldiers dead.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Oleh became especially nervous after that, Iryna said. He could sense the Russians would be out for revenge. He insisted that he and Iryna stay indoors and they spent many hours in the kitchen, on the floor. As they lay side by side, fingers touching, she could feel him shaking. “I asked him: Are you afraid of death? He said, ‘No, I am afraid for you.’”

On the night of March 4, they heard huge trucks passing in the road. The next morning, their house was rocked by a grenade, which set off a fire.

Gunshots rang out. Their gate was blasted open. Four Russian paratroopers stormed in, she said. Three were young, maybe 20, and the commander was in his 30s.

Iryna said the commander ordered them outside. She recounted what happened next in a flat, detached voice.

“Where are the Nazis?” the commander said.

“There are no Nazis here,” Iryna responded.

“Where are they?”

“There were never any Nazis here.”

“Give me the exact address.”

“We are simple people.”

The commander got angrier, she said.

“We have come here to die, and our wives are waiting for us and you started this war. You elected this Nazi government.” (“They love the word Nazi, for some reason,” she added.)

“Did your husband ever hold a weapon in his arms?”

“No.”

“What is his profession?”

“Welder.”

The commander then stomped off.

Iryna’s father, Volodymyr Abramov, who lived in a house next door, said that he and Oleh were held in the yard at gunpoint. The young soldiers ordered Oleh to strip off his shirt, sweater and jacket, to reveal any military tattoos. He didn’t have any. He had never served.

They marched Oleh out of the gate.

His last words were “Guys, what are you doing?”

A minute passed. The fire grew. Black smoke raged out of the house, making it impossible to see anything. The commander reappeared.

“Where is Oleh?” Iryna’s father asked in a panic.

The commander looked out the gate and said, “Oleh will not be coming.”

Iryna raced out.

“I looked to the left. Nothing. I look to the right. I see my husband on the ground,” she said. “I see lots of blood. I see part of his head is gone. Later I see other dead people, in different poses.”

She grabbed his hands, crying, “Oleh, Oleh.”

“The Russians were sitting on the curb, drinking water from plastic bottles, just watching me,” she said. “They didn’t say anything, they didn’t show any emotion. They were like an audience at the theater.”

That’s when she let out a “wild cry, like something I have never heard,” her father said.

“Shoot me!” she screamed. “Shoot me and the cat!”

Russia-Ukraine War: Key Developments

Mariupol evacuation. Ukrainian officials vowed to continue a large-scale evacuation from Mariupol, despite renewed Russian shelling. The evacuation is seen as the best and possibly last hope for hundreds of civilians sheltering in bunkers beneath the wreckage of the Azovstal steel plant.

Western pledges. U.S. and European leaders are working to put their aggressive promises of aid to Ukraine into action. The U.S. Senate is preparing to take up President Biden’s $33 billion aid package, and the European Union is expected this week to impose an embargo on Russian oil.

On the ground. Russia’s offensive in eastern Ukraine is “anemic” and “plodding” and has been slowed by a risk-averse approach designed to avoid heavy casualties, a Pentagon official said. Meanwhile, a British intelligence agency said that the Russian losses in the war were staggering.

Moscow’s next move? Russia appears to be preparing to annex two regions in eastern Ukraine and possibly a third in the country’s south, a senior American diplomat said. The official said that the Kremlin would most likely stage “sham” elections to formally seize control.

Pelosi’s visit. Days after becoming the highest-ranking U.S. official to visit Kyiv, Speaker Nancy Pelosi met with Poland’s president in Warsaw and said that Russia’s invasion of Ukraine merited the “strongest possible military response, the strongest sanctions.”

She was looking at the soldiers, staring at their boots, but the commander eventually lowered his gun and said, “I do not kill women.”

He gave Iryna and her father three minutes to leave.

Collecting Corpses

Bucha’s population is normally around 40,000, but all but 3,000 to 4,000 residents had fled before the Russian occupation, city officials said. Around 400 civilians are thought to have been killed, meaning about one of 10 people who were here.

Some were shot execution style with hands tied behind their backs. Others were horribly beaten. Many were like Oleh: no military experience, unarmed and posing no obvious threat.

So many bodies were left on Bucha’s streets that city officials said they were worried about a plague. But they didn’t have enough workers to collect the dead. So they drafted volunteers. One of them was Vladyslav Minchenko, a tattoo artist.

“The most blood I had ever seen was in a piercing,” he said wryly.

But soon he was picking up dead people and body parts, zipping them into black bags and taking them to a communal grave outside Bucha’s main church. He retrieved Oleh’s body, with its shattered head, he said, which was verified by video evidence.

Mr. Minchenko’s tattoo parlor remains closed. He’s not sure if he could work anyway. Like many other people in Bucha, he spoke of feeling physically different since the Russian occupation, unable to sleep, distracted, drinking too much.

His hands keep shaking.

“And I keep having these dreams,” he said.

Behind his closed eyes, heavily armed men pour into the streets and Mr. Minchenko tries to join the army but is refused. He wakes up with a jolt.

Oleh’s body was taken for an autopsy. The cause of death listed on the coroner’s report was skull fracture and gunshot wound to the head. Ukrainian prosecutors are now trying to determine who killed him. They have interviewed Iryna extensively and showed her pictures on their phones of Russian soldiers.

“But they all look the same,” Iryna said.

She said she doesn’t remember the faces of the men who shot Oleh, “just their guns and their boots.”

Ruslan Kravchenko, one of the prosecutors, said different Russian units divided up control of Bucha and he believed members of Russia’s 76th Air Assault Brigade killed Oleh, based on video footage the Ukrainians obtained of Russian troop movements from that time.

“It was a cruel killing,” he said. “But there were many more just as cruel.”

The prosecutors say they will soon file papers in court to extradite suspects; legal analysts and Iryna doubt that will ever happen.

“Russians are good at coming dry out of water,” she said.

Some people in Bucha are so badly haunted by what they suffered under the Russians that they are leaving.

“I need to change the picture,” said Ivan Drahun, whose young wife died after having a heart attack during the occupation. He has three children. They had been trapped in a basement for a month, watching their mother die. “We can’t stay in Bucha.”

Nowhere to Go

Iryna doesn’t have the option to leave, even if she wanted it.

Without a passport or identity papers — they were all burned in the fire — she is not allowed through any of the area’s military checkpoints. Bucha officials said that they could not help her at the moment because their computer systems were still down and that the only way for her to get new documents was to go to Kyiv or another city, Boyarka. It’s a Catch-22 since she needs the papers to travel.

So she doesn’t go far. She has almost no money and even if she were able to buy things like food, many supermarkets in Bucha were ransacked or blown up.

That has left many residents like her trudging through the drizzly streets wrapped in dark jackets, searching for humanitarian relief centers where they can get a loaf of bread, a jar of pickles, anything.

Iryna said she was recently warned that without an identity document, she may soon be cut off from aid. Neighbors have been sharing food with her.

“I used to say that I had the best family in the world,” she said. “One husband. Three cats. And one dog.

“It’s hard to process.”

Standing in her yard, surrounded by burned beams, burned pots, her whole life basically burned — the bodies of her dog and two cats somewhere in that same ash — she said, “It’s like I look at this but I keep seeing my old house.”

She added: “It’s like I’ve made a wrong turn into a parallel reality and there is another reality where my house and my husband still exist. And here in this reality I am alone.”

She allows herself to dream. There’s one scene she can’t get out of her head, a good scene that she keeps replaying. She wants to keep it there forever.

“I’m in bed watching TV, and he’s walking through the door, taking off his cap,” she said. “And then I hear: ‘Kitty, I’m home. Where are you, Kitty?’”

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France24 - Monde

Qantas Airways : des Airbus pour des vols directs de Sydney vers Londres et New York

Publié le : 02/05/2022 - 10:43Modifié le : 02/05/2022 - 12:25

FRANCE 24 Suivre

La compagnie australienne Qantas Airways a annoncé, lundi, avoir commandé à Airbus 12 avions A350-1000 capables d'effectuer des vols sans escale entre Sydney et Londres ainsi que 40 autres appareils afin de renouveler sa flotte.            

La compagnie aérienne australienne Qantas a annoncé, lundi 2 mai, qu'elle lancerait les premiers vols commerciaux sans escale au monde reliant Sydney à Londres et New York d'ici la fin de 2025, en attribuant à Airbus une commande de plusieurs milliards de dollars.

Elle va acheter 12 Airbus A350-1000 pour assurer les vols du "Project Sunrise" vers des villes telles que Londres et New York, au départ de Sydney, d'ici la fin 2025, a précisé Qantas dans un communiqué.

Au tarif catalogue 2018, dernière année où Airbus a publié les prix indicatifs de ses avions, l'A350-1000 valait 366,5 millions de dollars (soit environ 348 millions d'euros). Ce tarif ne représente toutefois pas le prix réel payé par les compagnies aériennes, les négociations permettant de faire baisser les prix, en particulier pour des commandes importantes.

Qantas a d'ailleurs confirmé avoir obtenu une remise significative sur le prix standard de l'appareil. "De nouveaux types d'avions rendent possibles de nouvelles choses", a déclaré dans un communiqué le patron de Qantas, Alan Joyce.

Grâce à "A350 et Project Sunrise", "toute ville (sera) à un vol seulement de l'Australie", a-t-il ajouté. "C'est la frontière finale et la solution définitive contre la tyrannie de la distance".

Qantas a effectué des vols tests pour les vols long-courriers en 2019, y compris un vol d'essai Londres-Sydney de 17 750 kilomètres, qui a duré 19 heures et 19 minutes. La même année, un vol test New York-Sydney long de 16 200 km a duré un peu plus de 19 heures.

Singapore Airlines exploite actuellement le plus long vol commercial sans escale au monde entre Singapour et New York, qui dure environ 19 heures. Qantas opère déjà un trajet Perth-Londres de 14 498 kilomètres, qui dure 17 heures.

"Confort maximum"

"Comme vous vous en doutez, la cabine est spécialement conçue pour un maximum de confort pour les vols long-courriers", a déclaré Alan Joyce.

Qantas a déclaré que le nouvel avion A350 serait configuré pour 238 passagers au total avec une première classe offrant un lit séparé, un fauteuil inclinable et une armoire. La compagnie promet des sections économiques plus spacieuses et une zone conçue pour "bouger, s'étirer et s'hydrater".

Dans le même temps, Qantas a confirmé commander également 40 avions A321 XLR et A220 à Airbus. De plus, la compagnie a pris des options d'achat pour 94 autres de ces avions jusqu'à la fin 2034.

Dans les tarifs catalogue de 2018, les A220 étaient indiqués entre 81 millions de dollars pour les A220-100 et 91,5 millions de dollars pour les A220-300. Le prix de l'A321 XLR n'était pas indiqué, l'avionneur ayant dévoilé ce modèle en 2019.

"Les A320 et A220 deviendront l'épine dorsale de notre flotte nationale pour les 20 prochaines années, contribuant à faire avancer ce pays", selon le président de la compagnie aérienne.

Le nouvel avion réduirait les émissions d'au moins 15 % s'il fonctionnait avec des combustibles fossiles, et davantage s'il utilisait du carburant d'aviation durable, a-t-il assuré.

"À l'issue de la pandémie nous sommes une entreprise structurellement différente", a souligné Alan Joyce. "Notre part de marché intérieur est plus élevée et la demande de vols internationaux directs est encore plus forte qu'elle ne l'était avant le Covid".

Les avions A350-1000 seront propulsés par des turboréacteurs Rolls-Royce Trent XWB-97, conçus pour être 25 % plus économes en carburant que la génération précédente d'avions, a affirmé Qantas.

Avec AFP et Reuters

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Reprise des vols commerciaux directs entre la Turquie et l'Arménie

La chronique de l’éco

La guerre en Ukraine provoque des turbulences sur le secteur du tourisme

France24 - Monde

Antonio Guterres appelle les juntes à rendre le pouvoir aux civils en Afrique de l'Ouest

Publié le : 02/05/2022 - 08:21Modifié le : 02/05/2022 - 08:30

FRANCE 24 Suivre

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé, dimanche, à Dakar, les juntes militaires au Burkina Faso, en Guinée et au Mali à rendre le pouvoir à des civils "dans les délais les plus brefs" et a exhorté les pays riches à "passer aux actes" face à l'urgence climatique et à s'acquitter de leurs promesses d'aide financière aux pays en développement.

Le secrétaire général de l'ONU a souhaité, dimanche 1er mai, que les juntes militaires au Burkina Faso, en Guinée et au Mali s'effacent au plus vite, et a exhorté les pays riches à tenir sans tarder leurs promesses d'aide au Sud face à l'"urgence climatique".

"Nous avons convenu de l'importance de poursuivre le dialogue avec les autorités de facto [à Ouagadougou, Conakry et Bamako] afin d'instaurer le retour à l'ordre constitutionnel dans les délais les plus brefs", a déclaré Antonio Guterres à Dakar, après avoir rencontré le chef de l'État sénégalais, Macky Sall, président en exercice de l'Union africaine (UA).

Fragilisée par la crise sahélienne, l'Afrique de l'Ouest a été encore un peu plus déstabilisée par les coups d'État militaires survenus successivement au Mali (août 2020 et mai 2021), en Guinée (septembre 2021) et au Burkina Faso (janvier 2022).

>> À lire : "Le Burkina Faso déstabilisé par les violences jihadistes"

La Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a imposé en janvier de lourdes sanctions contre le Mali, après le refus manifeste des putschistes de rendre rapidement le pouvoir aux civils, et menacé Conakry et Ouagadougou du même sort si elles s'entêtent à vouloir faire traîner la transition au-delà d'un délai "raisonnable".

Mais les militaires au pouvoir au Burkina Faso et en Guinée ont adressé, cette semaine, une fin de non-recevoir aux exigences de la Cédéao, Ouagadougou réaffirmant un calendrier de transition de trois ans quand la junte guinéenne a annoncé un intérim de "39 mois".

Saluant en l'Union africaine un "modèle en matière de coopération régionale", Antonio Guterres, qui doit se rendre après le Sénégal au Niger et au Nigeria, a dit avoir évoqué avec Macky Sall "les efforts conjoints contre le terrorisme et l'extrémisme violent" en Afrique de l'Ouest.

Il a dit son attachement "à des opérations africaines de paix et de lutte antiterroriste robustes mises en œuvre par l'Union africaine et appuyées par l'ONU", sur le modèle de plusieurs opérations en cours en Afrique, au Mali notamment.

"Grave faillite morale"

Ce pays est depuis 2012 l'épicentre de l'instabilité sahélienne. Les violences jihadistes parties de son territoire ont gagné ses voisins du Burkina Faso, au sud, et du Niger, à l'est.

Jugeant que "l'urgence climatique [...] accroît le risque sécuritaire", Antonio Guterres a rappelé que les pays africains étaient "souvent les premières victimes" d'un réchauffement planétaire dont ils ne sont "pas responsables", et que les pays développés s'étaient engagés à aider les pays du Sud à financer leur "transition vers les énergies renouvelables et les emplois verts".

"Il est temps de passer aux actes. Il est temps de tenir la promesse des 100 milliards de dollars par an faite à Paris", a-t-il martelé.

Cet engagement – non tenu à ce jour – d'un financement de 100 milliards par an des pays développés à destination des pays pauvres à partir de 2020 a été pris lors de la signature, en 2015, de l'accord international sur le climat de Paris visant à limiter le réchauffement de la planète.

>> À lire aussi : "Mali, Guinée, Burkina Faso... la tentation du coup d’État en Afrique de l’Ouest"

À Dakar, Antonio Guterres a visité le chantier du futur siège des opérations régionales de l'ONU ainsi qu'une unité de fabrication devant bientôt produire des vaccins contre le Covid-19, mais aussi, de façon expérimentale, contre le paludisme et la tuberculose.

Jugeant "inacceptable qu'aujourd'hui, près de 80 % de la population africaine ne soit toujours pas vaccinée" contre le Covid-19, le chef de l'ONU a appelé les pays riches et les grandes sociétés pharmaceutiques à mettre fin à cette situation de "grave faillite morale" en donnant davantage de doses et en investissant "dans la production locale de vaccins".

Antonio Guterres a également abordé la question des conséquence de la guerre en Ukraine sur l'Afrique, où ce conflit, a-t-il dit, "aggrave une triple crise : alimentaire, énergétique et financière".

Sur ce point, Macky Sall a évoqué les "impacts dramatiques" de la guerre "sur les économies [...] des pays en développement" et les "menaces de famine" qui en découlent pour l'Afrique.

"Nous pensons qu'il faut une désescalade sur le théâtre ukrainien et [l'Afrique] travaillera dans cette perspective", a-t-il assuré. 

Pour permettre aux pays du continent de faire face, Antonio Guterres a exhorté une nouvelle fois les institutions financières internationales à mettre en place "de toute urgence [...] des mesures d'allègement de la dette [...] afin que les gouvernements puissent éviter le défaut de paiement et investir dans les filets de sécurité sociale et le développement durable pour leurs populations".

Avec AFP

 

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L'Afrique face au risque de crise alimentaire avec la guerre en Ukraine

COP26 : les pays riches appelés à mettre la main à la poche pour le climat

La Haute autorité de la Communication du Mali suspend définitivement la diffusion de France 24 et RFI

L'Humanité

Dans les manuscrits de Champollion

Actu

Égyptologie. À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, la Bibliothèque nationale de France, à Paris, présente une grande exposition retraçant la démarche et les découvertes du père de l’égyptologie.

Anna Musso

« Je tiens mon affaire ! » se serait écrié Jean-François Champollion en se précipitant dans le bureau de son frère le 14 septembre 1822. Après des années de recherche, l’autodidacte polyglotte, à peine âgé de 32 ans, vient enfin de percer le mystère des hiéroglyphes grâce à l’étude de la pierre de Rosette.

Découverte lors de l’expédition de Napoléon en Égypte en 1799, cette stèle présente un même décret royal gravé en trois écritures : le grec, le démotique (une écriture modernisée des hiéroglyphes) et les hiéroglyphes. En comparant les trois versions du texte, Champollion commence par déchiffrer les cartouches royaux (qui contiennent le nom d’un roi ou d’une reine) et prouve que ces caractères mystérieux représentent des mots (idéogrammes) qui, pour 24 d’entre eux, ont aussi la valeur d’un son dans la langue égyptienne (signes phonétiques). L’équivalent d’un alphabet… Tout un système d’écriture est ainsi dévoilé.

Épuisé et submergé d’émotions, Champollion s’écroule durant cinq jours. Il faut dire que pour déchiffrer la pierre de Rosette, une course-poursuite s’était engagée entre l’éminent linguiste anglais Thomas Young et le petit Français. Et ce dernier ne s’est pas démonté, au contraire, il a redoublé d’efforts. « Thomas Young n’était pas si loin que cela de déchiffrer les hiéroglyphes. Sauf qu’il lui manquait la connaissance du copte, une forme tardive de l’égyptien antique, que Champollion possède, lui, pour bien comprendre la grammaire égyptienne », explique Vanessa Desclaux, cocommissaire de la nouvelle exposition consacrée à Champollion qui vient de s’ouvrir à la Bibliothèque nationale de France (BNF), à Paris (1).

Pour célébrer le bicentenaire de cette découverte, la BNF rend hommage à ce chercheur exceptionnel en présentant des écrits inédits et des pièces rares, dont deux reproductions – un moulage et une gravure – de la pierre de Rosette. Champollion n’a hélas jamais pu la voir « en vrai » puisqu’elle est conservée au British Museum de Londres depuis 1801. Au travers de 88 volumes de manuscrits, notes et dessins de la main de Champollion conservés dans ses collections, la bibliothèque conduit le visiteur dans les pas du savant. On peut y découvrir la fameuse « lettre à M. Dacier », secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’écrit fondateur de la philologie (étude des écrits en langues anciennes) et de l’égyptologie, dans laquelle le jeune érudit présente le fruit de ses recherches et explique sa méthode de déchiffrement au monde scientifique. Ce qui lui vaudra d’être nommé par le roi Charles X, en 1826, conservateur du musée égyptien, futur département des antiquités égyptiennes du Louvre. Il enseignera ensuite sa discipline au Collège de France, qui lui crée une chaire, puis entrera à l’Académie.

Depuis plus d’un millénaire, les savants ne comprenaient pas le sens des hiéroglyphes. En trouvant la clé de ce système d’écriture de l’Égypte ancienne, Champollion ouvre la voie à l’égyptologie et redonne ses lettres de noblesse à cette immense civilisation, écrasée à l’époque par la Grèce antique. Il s’oppose alors aux historiens académiques, qui, eux, assuraient que la civilisation grecque était antérieure à la civilisation pharaonique.

Au total, l’exposition présente près de 350 pièces – manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sarcophages, sculptures – pour initier le public à la « méthode Champollion » de recherche des écritures perdues. Un travail titanesque qui donne à voir l’engagement de toute une vie du savant, qui mourut à 41 ans, probablement d’épuisement.

Autodidacte, polyglotte, passionné et opiniâtre, Champollion a une personnalité et un parcours hors norme. Né à Figeac, dans le Lot, en 1790, dernier enfant d’une famille nombreuse, il apprend à lire tout seul à l’âge de 5 ans et se passionne pour les langues anciennes. C’est son frère aîné Jacques-Joseph, « son mentor », souligne Vanessa Desclaux, qui s’occupe de son instruction et lui transmet sa passion pour l’Égypte. À 9 ans, il étudie le grec et le latin et à 10 ans, il apprend l’hébreu, l’arabe, le syriaque, le chaldéen. Il s’intéresse aussi à l’araméen, l’amharique, au persan, au sanscrit, entre autres. « Peu de langues orientales échappent à sa curiosité. Il maîtrisait tous les états de la langue égyptienne, à commencer par l’écriture hiératique, qui était employée sur les papyrus », souligne Hélène Virenque, cocommissaire de l’exposition.

À 17 ans, il rejoint la capitale et passe son temps à la Bibliothèque impériale pour étudier et recopier des manuscrits et papyrus. Ses amis le surnomment « l’Égyptien ». Le copte est, pour lui, la clé des hiéroglyphes. « Je parle copte tout seul ! » écrit-il à son frère. Son ultime manuscrit est une grammaire de « l’écriture sacrée égyptienne » qu’il veut être « sa carte de visite à la postérité ». « Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi », écrira-t-il, comme un point final, à son frère.

Ce frère aîné qui l’a tant aidé œuvrera pour la carrière posthume de son cadet, jusqu’à sa mort. Et deux siècles après sa découverte, force est de constater que Champollion s’est, en effet, peu trompé.

ÉgyptologiesciencesExpositionsbnf
BBC

Israel outrage at Sergei Lavrov's claim that Hitler was part Jewish

Israel has reacted with fury after Russia's foreign minister claimed that Nazi leader Adolf Hitler "had Jewish blood".

Sergei Lavrov made the comments to try to justify Russia's portrayal of Ukraine as "Nazi" despite the fact that its president is Jewish.

Israel's foreign ministry summoned Russia's ambassador for "clarification" and demanded an apology.

Nazi Germany murdered six million Jews in the Holocaust in World War Two.

Mr Lavrov made the remarks in an interview on Italian TV programme Zona Bianca on Sunday, days after Israel marked Holocaust Remembrance Day, one of the most solemn occasions in the Israeli calendar.

When asked how Russia can claim that it is fighting to "de-Nazify" Ukraine when President Volodymyr Zelensky is himself Jewish, Mr Lavrov said: "I could be wrong, but Hitler also had Jewish blood. [That Zelensky is Jewish] means absolutely nothing. Wise Jewish people say that the most ardent anti-Semites are usually Jews."

The minister's statement was met with outrage across Israel's political spectrum.

Israeli Prime Minister Naftali Bennett said: "Such lies are meant to blame the Jews themselves for the most terrible crimes in history and thus free the oppressors of the Jews from their responsibility.

"No war today is the Holocaust or is like the Holocaust."

Israeli foreign minister Yair Lapid reacted angrily, calling Mr Lavrov's words "unforgivable".

Foreign Minister Lavrov’s remarks are both an unforgivable and outrageous statement as well as a terrible historical error. Jews did not murder themselves in the Holocaust. The lowest level of racism against Jews is to accuse Jews themselves of antisemitism.

Mr Lavrov was also condemned by the head of Israel's Yad Vashem Holocaust memorial, Dani Dayan.

"Most of his remarks are absurd, delusional, dangerous and deserving of any condemnation," he tweeted. "Lavrov deals with the reversal of the Holocaust: turning the victims into criminals, based on the promotion of a completely unfounded claim that Hitler was of Jewish descent."

In a video address, President Zelensky said: "I have no words... No one has heard any denial or any justification from Moscow. All we have from there is silence".

The Ukrainian president added that the silence indicates the Russian leadership had either forgotten "all the lessons of World War Two" or "perhaps they have never learned those lessons".

US State Department spokesman Ned Price said Mr Lavrov's comments showed "the lowest form of racism" and "insidious lies".

He added that "the Kremlin is consistently proving that there is no floor when it comes to just how low they can stoop", and Mr Lavrov's claims are "the latest example of that".

The BBC's Jon Donnison in Jerusalem says the strength of the reaction reflects just how deeply offensive and unconscionable Mr Lavrov's comments will be to Jews, both in Israel and around the world. Over recent months, Israel, which has a large Russian population, has tried at times to act as a mediator between Russia and Ukraine.

But, he says, the Israeli government has faced some criticism for not taking a tough enough line with President Vladimir Putin. Mr Lavrov's comments will test Israel's relations with Russia and while offensive to many, they reflect a common narrative amongst the Kremlin's supporters, our correspondent adds.

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Ukraine's foreign minister rebuked Mr Lavrov, saying his remarks were evidence of Russia's own "deep-rooted anti-Semitism".

FM Lavrov could not help hiding the deeply-rooted antisemitism of the Russian elites. His heinous remarks are offensive to President @ZelenskyyUa, Ukraine, Israel, and the Jewish people. More broadly, they demonstrate that today’s Russia is full of hatred towards other nations.

There have for decades been unproven claims that Hitler's unidentified paternal grandfather was Jewish, fuelled by an assertion by Hitler's lawyer Hans Frank.

In his memoir, published in 1953, Frank said he had been instructed by Hitler to investigate rumours that he had Jewish ancestry. Frank said he uncovered evidence that Hitler's grandfather was indeed Jewish - though the claim, which has gained ground among conspiracy theorists, has been treated with scepticism by mainstream historians.

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France24 - Monde

Ben et les Monophonics reprennent des standards de la soul et de la pop en mode reggae

Publié le : 02/05/2022 - 16:59

Marjorie HACHE

Le chanteur Ben, anciennement connu sous le nom Ben l'Oncle Soul, est de retour en mode reggae-rocksteady avec l'album "Red Mango", à travers lequel il revisite des classiques, de John Lennon à Otis Redding en passant par Rihanna. Il raconte sur France 24 la genèse de ce disque enregistré avec les Monophonics, son goût pour l'exercice de la reprise. Et il parle de la sortie en septembre d'un nouvel album qui, lui, proposera des compositions originales.

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Comment les datas sont en train de révolutionner la Ligue 1

Sébastien Ferreira

ENQUÊTE - Les statistiques avancées ont ouvert la voie à une nouvelle appréciation du football. Plongée au sein de plusieurs clubs français et de leurs méthodes.

Un tweet partagé par des milliers d’internautes. Le 6 juillet dernier, en demi-finale de l’Euro, le milieu espagnol Pedri, âgé de seulement 18 ans, «n’a manqué aucune de ses 31 passes en première période» contre l’Italie, informait le grand média américain ESPN. Présentée ainsi, la statistique paraît retentissante. Pour le grand public, du moins. Pas pour les experts chevronnés que nous avons interrogés, dans l’optique de mieux cerner ce qu’on appelle les «datas».

Baptiste*, qui travaille dans la cellule de recrutement d’un club de Ligue 1, prend le sujet très au sérieux. «Au football, on aimait bien avoir de la “masturbation intellectuelle” sur des chiffres qui n’avaient pas de sens par rapport au jeu», déplore-t-il.

Nées dans les années 1990, les statistiques avancées ont pris leur racine aux États-Unis, dans le baseball, avant de s’exporter sportivement et géographiquement. D’abord en Angleterre, «un marché plus mûr que les autres, et encore aujourd’hui», nous aiguille Antoine David, manager pour l’Europe du Sud chez Opta, société historique dans le domaine des statistiques sportives. «En France, c’était un peu en retard, mais il y a eu une poussée depuis quatre ou cinq ans», ajoute-t-il. Le but est simple: objectiver au maximum les prises de décision à travers une approche scientifique.

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Mais comment se matérialise l’intérêt des datas? Comment esquiver les statistiques inutiles pour conserver les plus pertinentes, et ainsi prendre un temps d’avance sur ses rivaux? Julien Demeaux, responsable data au Toulouse FC, leader de Ligue 2 et qui a déjà acté sa remontée en L1, couvre «autant les pros que le centre de formation». D’emblée, il nous offre un exemple: «Marco Verratti (milieu du PSG, NDLR), qui touche 115 ballons dans un match, on va dire que c’est formidable. Mais ce n’est pas une performance en soi. Ça m’explique juste que, dans le projet de jeu de son équipe, il faut passer par lui et que c’est un métronome. Pour moi, c’est plus une stat de contexte.» Car, pour l’analyste du TFC, «il n’y a pas de stats qui ne servent à rien, il suffit surtout de savoir l’interpréter».

Trompe-l’œil

Autre exemple avec Baptiste, qui a cherché à fabriquer une stat pour déterminer les meilleurs passeurs de Ligue 1. Et hors de question de s’arrêter aux simples passes décisives. Au milieu des années 2010, il a croisé «le taux de passes réussies et les passes clés (passes suivies d’un tir au but). Ça faisait une sorte de pourcentage indexé. Des joueurs comme Payet et Boudebouz avaient un très bon taux. Et pas des joueurs comme Thiago Silva ou Thiago Motta». Alors au Paris Saint-Germain, les deux Thiago réussissaient beaucoup plus de passes que les autres parce que ces passes étaient courtes, parfois en retrait, sans créer la moindre différence dans le jeu. Le pourcentage de passes réussies était, dès lors, un trompe-l’œil, et la cause d’une mauvaise analyse.

Il m’a montré des statistiques sur les passes qui font gagner des mètres par rapport au but adverse ou des stats en rapport avec des provocations de perte de balle

En parlant du PSG, Charafédine Benkerbich, 25 ans, y a été analyste entre 2018 et 2020. Il avait déjà effleuré les datas les plus connues, comme les «expected goals», ou «buts attendus» en anglais, qui permettent de mesurer le nombre de buts qu’un joueur «aurait dû» marquer en fonction de la qualité de ses occasions. Par exemple, Karim Benzema (Real Madrid) a inscrit 26 buts en championnat cette saison, pour 22,9 expected goals. Il a donc surperformé. Mais, au PSG, Charaf a découvert une mine d’or grâce au responsable data du club, Clément Gonin. «Il m’a montré des statistiques sur les passes qui font gagner des mètres par rapport au but adverse ou des stats en rapport avec des provocations de perte de balle», liste-t-il.

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Les datas s’apparentent à un puits sans fond. «On produit entre 2500 et 2700 événements par match pour tout ce qui est des contacts avec le ballon, estime Antoine David d’Opta. Derrière ça, quand la technologie tracking est déployée, on ajoute à ce premier modèle un autre beaucoup plus complexe, avec une position en x/y pour les 22 joueurs à chaque instant. Là, on passe à un modèle de 4,5 millions de data points par match.»

Passer en revue ces chiffres n’est donc pas un loisir entre deux pauses-café. Le travail de Julien Demeaux à Toulouse, c’est de savoir ce que l’équipe «a bien ou mal fait par rapport à son projet de jeu». Il répond au «quoi». «Ça libère le staff technique de cette charge afin d’être concentré sur le comment, définir les séances d’entraînement pour progresser sur tel aspect», présente-t-il au Figaro. Antoine David d’Opta se félicite du phénomène: «Certains clubs sont dotés d’une cellule dite d’analyse pour qu’ils soient moins dépendants de l’arrivée ou du départ du staff.»

En coulisses, les entraîneurs sont sensibles aux bienfaits des datas. Rares sont ceux encore allergiques à l’aspect mathématique du football. Même les joueurs y prêtent attention et se targuent d’avoir un nombre élevé d’expected goals. De quoi provoquer des excès, comme chez Allan Saint-Maximin. L’ailier français passé par Nice et aujourd’hui à Newcastle a acquis la réputation de meilleur dribbleur d’Europe, du moins statistiquement. Il en est même tombé amoureux, multipliant les dribbles inutiles en plein match pour gonfler ses chiffres. Tant et si bien que François Ciccolini, son entraîneur à Bastia, l’a déjà sermonné à ce sujet.

Plafond de verre

Mais, à la vue de ces progrès scientifiques, une interrogation demeure: y a-t-il encore une utilité à regarder les matchs avec ces tonnes de statistiques affinées? «Je ne regarde jamais les joueurs qu’on cible avant qu’ils aient signé», nous confie Julien Demeaux. À la question de savoir si un joueur correspond à ce que recherche Toulouse, l’analyste pense pouvoir «y répondre à 95% en ne regardant que la data. Des joueurs comme Dejaegere ou Desler, je les ai vus jouer pour la première fois lors de leurs débuts avec nous…» Car Julien Demeaux tient à rester dans son rôle, spécifique et encore rare dans le football, de responsable data, quand les recruteurs toulousains, eux, vont ingurgiter une quantité de matchs.

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«On travaille à 8 dans la cellule de recrutement» à Strasbourg, précise de son côté Yann Koch. «On confrontera toujours les chiffres à l’œil humain. Le tempérament du joueur, sa personnalité, sa relation avec autrui, tu ne la quantifieras jamais en data.» Antonio Salamanca, ancien scout à Tottenham, Liverpool, Saint-Étienne et Villarreal, résume: «On regarde si, ce qu’on a aperçu, on peut le voir en chiffres.» D’autant que ces statistiques ne disent pas tout d’une action. «Dans un rapport de match, je n’écrirai jamais:“Ce joueur a réussi 7 passes longues sur 8 d’après Opta, donc il a un bon jeu long”, précise Baptiste. Par contre, j’écrirai: “Il a un bon jeu long parce qu’à la 46e minute, à la 48e , à la 57e , il y a des transversales sous pression qu’il a réussies du pied gauche.”» Le contexte, toujours. «Voir que Busquets (milieu espagnol du FC Barcelone) a réussi 88 % de ses passes, c’est super, note Antonio Salamanca. Mais il faut voir à qui il les a données, dans quelle zone étaient ces joueurs, est-ce qu’ils étaient couverts ou pas?»

Je peux faire un clip de 10 minutes avec toutes les passes manquées de Messi, ce n’est pas pour autant que j’arriverai à faire croire que Messi est un mauvais joueur

Les statistiques, aussi avancées soient-elles, se heurtent donc encore, pour l’instant, à un plafond de verre. D’autant qu’«il y a un poids un peu plus important accordé à ce qui est fait avec le ballon que sans», regrette Julien Demeaux. Difficile de mesurer le bon placement d’un défenseur qui influe sur le comportement d’un attaquant sans toucher le ballon. Mais certains essaient. Pointé du doigt pour son manque d’efforts défensifs à Manchester United, Cristiano Ronaldo a effectué 27 «pressions» contre Arsenal début décembre selon Opta, et seulement 3 d’après l’entreprise britannique StatsBomb. Les deux fournisseurs de données n’ont pas la même définition de ce qu’est une «pression». Cas d’école où l’œil humain se doit de trancher. Et, peu importe la statistique, il faut rester méfiant. «Je peux faire un clip de 10 minutes avec toutes les passes manquées de Messi, ce n’est pas pour autant que j’arriverai à faire croire que Messi est un mauvais joueur, illustre Julien Demeaux. C’est un peu pareil avec la data. Il faut être critique par rapport à ce qu’on voit.»

Un budget conséquent

Enfin, la data a un coût. Le site Wyscout, réputé pour ses extraits vidéos ciselés, propose aux clubs, entraîneurs, journalistes ou même arbitres des abonnements annuels. Le pack vidéo bronze est à 250 €, et le pack argent à 600 €. Mais ses datas ne sont pas aussi estimées que celles d’Opta ou de StatsBomb, qui travaille avec près de la moitié des clubs de Ligue 1 et plus de la moitié de ceux de Premier League. Si un club veut s’offrir les datas de StatsBomb sur la Ligue 1 et la Ligue 2, il lui faudra compter environ 15.000 euros l’année. Si l’ensemble des championnats, en Europe et au-delà, l’intéresse, le tarif peut grimper jusqu’à 90.000 euros!

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Avant de travailler en Ligue 1, Baptiste a débuté dans un club qui a fait l’ascenseur entre la Ligue 2 et le National, où on lui a «gentiment expliqué que, la data, ce n’était pas fait pour des petits clubs». «C’est un budget, reconnaît Julien Demeaux. Mais, si on établit un processus solide pour limiter les erreurs de casting, c’est vite amorti. Plutôt que de faire un investissement ne serait-ce que de 500.000 euros sur un joueur qui n’apportera pas grand-chose à l’équipe…»

Toulouse, qui a survolé la saison de Ligue 2, en a prouvé l’efficacité. Pas l’AS Nancy-Lorraine, lanterne rouge et reléguée en National. Les datas ne gagnent pas des matchs. Pour Antonio Salamanca, qui roule sa bosse dans le foot européen depuis 1998, elles sont «comme un entonnoir». Un gain de temps à travers deux, trois clics, en somme. Mais, à l’heure d’un football d’hyperconsommation, à l’image de la société, où le temps n’est accordé que par grain de sable, la recherche de l’efficacité est primordiale. Et aujourd’hui, dans le football, c’est clair: elle passe par les datas.

*Le prénom a été modifié.

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France24 - Monde

39 mois de transition en Guinée : "En rire ou en pleurer ?"

Publié le : 02/05/2022 - 07:47

Hélène FRADE

À la une de la presse, ce lundi 2 mai, l'accélération des livraisons d’armes occidentales à l'Ukraine, une stratégie qui fait craindre une poursuite de l'escalade militaire avec la Russie. Les réactions à la décision de la junte au pouvoir en Guinée de porter la durée de la transition à 39 mois. Les tentatives d'union à gauche avant les législatives en France. Et la disparition de la chanteuse Régine, reine des nuits parisiennes.

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À la une de la presse, l’accélération des livraisons d’armes occidentales à l'Ukraine, où les forces russes tentent toujours de s’emparer du Donbass.

La presse internationale se fait largement écho, lundi 2 mai, de la promesse du président américain Joe Biden de livrer 20 milliards de dollars d’équipement militaire offensif à Kiev. Une stratégie défendue dans Le Parisien/Aujourd’hui en France par le chercheur Vincent Tourret, de la Fondation pour la recherche stratégique, qui explique que "la diplomatie (étant) indexée aux résultats sur le terrain, (les Occidentaux) sont obligés de soutenir militairement l'Ukraine, pour aboutir à des négociations, et retrouver un dialogue". L'Humanité se montre, en revanche, beaucoup plus sceptique. Selon le quotidien, "les États-Unis (écartent) tout danger de frappe nucléaire", "au détriment de la recherche de négociations de paix". Le journal cite le ministre américain de la Défense, qui dit s’être donné pour objectif de "voir la Russie affaiblie à un degré tel qu'elle ne puisse pas faire le même genre de chose que l'invasion de l'Ukraine". Un objectif qui pourrait avoir pour conséquence la poursuite de la guerre pendant plusieurs mois, au moins, d’après L'Humanité.

Beaucoup de réactions également, du côté de la presse africaine, après l’annonce, samedi, du chef de la junte militaire en Guinée, qui dit vouloir établir la durée de la transition à 39 mois avant de rendre le pouvoir aux civils. "39 ! Pas 36 ou 42, non, 39 ! C’est d’une précision d'horloger", ironise L'Observateur Paalga. Le quotidien burkinabè se moque du "chronogramme" de la transition établi par Mamady Doumbouya, le chef de la junte qui a renversé Alpha Condé en septembre 2021. Trois ans et trois mois, un délai ni "raisonnable" ni "acceptable", pour le journal, qui compare ce délai aux 36 mois de transition exigés par Paul-Henri Sandaogo Damiba - le chef de la junte au pouvoir au Burkina Faso, qui a au moins "l’excuse d’être à la tête d'un pays dont une bonne partie est sous l’emprise de terroristes -, ou encore aux 24 mois de transition demandés par Assimi Goïta, le chef de la junte au pouvoir au Mali. "39 mois de transition en Guinée : en rire ou en pleurer ?" : le site burkinabè Wakat Sera exprime, lui, son inquiétude face au "printemps de coups d'État", "qui s’impose à une Afrique de l'Ouest où la démocratie prend du plomb dans l’aile", alors que ses populations "en sont encore à la recherche de solutions à la faim et aux maladies" et "vivent sur des terres dont la richesse des sous-sols ne profite qu'à d’autres".

La multiplication des coups d’État en Afrique de l’ouest menace également la liberté de la presse.  la veille de la Journée mondiale de la liberté de la presse, Le Pays relève que la mission des journalistes de "porter la plume dans la plaie", leur "obstination à vouloir vérifier, recouper et analyser l’information avant de la rendre publique", "n’est souvent pas du goût des régimes kaki qui font preuve d’une grande frilosité à chaque fois qu'une critique objective contrarie leurs sombres desseins de manipulation du peuple". Le journal burkinabè, qui cite l’exemple du Mali voisin, où RFI et France 24 ont été définitivement suspendus par les autorités de transition, met également en garde le président Damiba : "Dans ce pays de Norbert Zongo, le journaliste burkinabè assassiné en 1998, on préfère mourir aux portes de la liberté que de pourrir dans les enfers de la servitude».

En France, les traditionnelles manifestations du 1er mai ont pris un tour très politique, une semaine après la victoire d'Emmanuel Macron à la présidentielle. "Les syndicats français préviennent Macron" : The Financial Times évoque des rassemblements "dominés par les préoccupations concernant le pouvoir d’achat, les prix de l’énergie, et la réforme des retraites" annoncée par Emmanuel Macron, confronté à son premier "grand défi" de ce second quinquennat, avec les législatives du mois prochain. Des élections que la gauche cherche à aborder dans l'unité. Le Monde annonce que le conseil fédéral d’Europe Ecologie Les Verts (EELV) a voté largement, hier soir, le texte conclu avec La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, les écologistes et les Insoumis formant désormais la "Nouvelle Union populaire écologiste et sociale". Les deux formations espèrent désormais ouvrir la voie à d'autres unions, avec le Parti communiste et le Parti socialiste, dont le patron, Olivier Faure, a accepté de négocier avec Jean-Luc Mélenchon, provoquant la colère d’une partie de son propre camp, qui craint de se dissoudre dans la France insoumise. Est-ce "la fin du PS ?", s’interroge Le Parisien, qui voit les socialistes "en sursis". La perspective d’une union de la gauche dominée par Jean-Luc Mélenchon donne des sueurs froides à L'Opinion, qui prédit déjà "l'inexorable soumission" de la gauche au patron des Insoumis.

On se dit à demain avec un "au revoir". La reine des noctambules parisiens s’en est allée. Régina Zylberberg, dite Régine, est morte hier à l’âge de 92 ans. Une "éclipse de plumes", titre joliment Libération, en référence à la célèbre chanson "Mon truc en plumes". Les amateurs de boa sont orphelins. Bel hommage, également, du journal suisse Le Temps: "Emportée par la nuit", titre ultime pour celle que Françoise Sagan avait baptisée "la reine noire de nos nuits blanches".

A la une de @libe ce lundi : 🔴 Donbass, au cœur de l'étau russe⚫ Régine, éclipse de plumes https://t.co/nj2k4mQp7h pic.twitter.com/FyAV8pxoTn

May 1, 2022

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Le Figaro

Mort de Neal Adams, géant des comics qui a modernisé Batman et Superman

Olivier Delcroix

DISPARITION - Le dessinateur américain s'est éteint à l'âge de 80 ans. Il anima un grand nombre de super-héros emblématiques grâce à son trait élégant et terriblement énergique.

Il possédait un style élégant, puissant et lancé qui faisait merveille. Neal Adams savait mieux que quiconque dessiner le mouvement et l'énergie qui s'en dégage, le tout mis en scène avec une virtuosité naturelle qui l'apparentait au style d'un Jim Aparo, Gene Colan ou d'un John Byrne (un de ses grands admirateurs).

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Avec Jack Kirby ou John Buscema, il restera parmi les géants de la bande dessinée américaine, ses pionniers qui ont construit cette mythologie moderne des super-héros, une mythologie pop adaptée depuis au cinéma avec le succès que l'on sait.

Récemment, lors d'une interview réalisée à la sortie de The Batman, le réalisateur Matt Reeves avait déclaré au Figaro : «Le cinéma n'a jamais développé le Batman enquêteur. Pour ça, j'ai aussi cherché du côté d'un dessinateur que j'adore, Neal Adams, qui dessinait un Batman svelte et fin limier dans les années 1970.»

Nombreux sont les artistes de tous horizons d'aujourd'hui qui se réfèrent à Neal Adams. Figure marquante de «l'âge de Bronze» des comics américains, Adams avait largement contribué au renouveau de Batman, Superman, Green Lantern, ainsi qu'au personnage de Green Arrow, ce «super- Robin des bois» dont il avait revivifié l'univers et approfondie la personnalité, devenu plus humain et plus engagé sur le plan social.

En France, il connaît son heure de gloire dans les années 1970-1980. Les éditions du fromage (filiale d'Albin Michel) éditent son personnage Deadman, en avril 1978 en un album souple en noir et blanc, devenu collector. Cette série inachevée met en scène un personnage du nom de Boston Brand. Acrobate dans un cirque, il meurt tragiquement, assassiné par un employé. Mais un dieu oriental lui offre de se réincarner en n'importe quel être humain. Débute alors pour Deadman, super-héros fantôme revêtu d'une tenue écarlate brodée d'un «D», une quête sans fin: celle de découvrir qui est son assassin.

Dans les années 1980, époque à laquelle il est invité au Festival d'Angoulême, le dessinateur s'amuse également à mettre en scène Superman avec Superdupont dans le n° 80 de la revue Fluide Glacial (février 1983) signé Neal Adams/Lob/Gotlib, ...

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C'est aussi à lui que l'on demande de mettre en scène le fameux combat entre Superman et Mohamed Ali. En 1978, l'affiche valait son pesant d'or. Le champion olympique de boxe, couronné en 1960, est alors le sportif le plus adulé de la planète. Son art pugilistique est incomparable: «Il vole comme un papillon et pique comme une abeille.» De l'autre côté du ring, l'homme d'acier est un super-héros aux pouvoirs incomparables, seule la kryptonite peut le vaincre...

Avec le scénariste Denny O'Neil, Neal Adams aura l'audace d'imaginer leur affrontement. Il s'agit pour eux de créer une lutte entre deux titans. Génie du trait, Adams rend crédible, case après case, cette lutte terrible digne d'Achille et d'Hector. Dans une préface récente rédigée à l'occasion d'une réédition de l'album, Neal Adams avait précisé: «Pour être tout à fait honnête, quand j'ai eu vent du projet, je n'y ai pas cru. (...) Pourtant, je pense que c'est l'un des meilleurs comic books/romans graphiques jamais faits. Et je crois réellement qu'il a contribué à faire entendre la voix de Muhammad Ali dans le monde entier.»

Né le 15 juin 1941 à New York, il se passionne très tôt pour le dessin, étudie à l'école des arts industriels de New York, où il décroche sa licence à l'âge de 18 ans. Il intègre l'industrie des comics par la bande, en faisant ses gammes dans la BD romantique. Au milieu des années 60, il rejoint D.C. Comics et donne la pleine mesure de son immense talent de dessinateur réaliste.

C'est notamment en animant le personnage de Green Lantern dans les années 1970, avec son compère Denny O'Neil, qu'il affirme ses engagements politiques démocrates. Adams met notamment en scène dans une de ses histoires un Noir qui interpelle Green Lantern, lui reprochant défendre la communauté noire, alors «qu'il travaille pour des hommes à la peau bleue»...

Neal Adams aura partagé sa vie en plusieurs périodes fécondes. Il travaille d'abord pour DC Comics, puis rejoindra Marvel, où il signe deux histoires de Conan et une de Dracula, ainsi que diverses couvertures, avant de partir fonder sa propre société, Continuity.

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On se rappellera enfin l'importance de Neal Adams qui ne cessa de se battre en faveur de la reconnaissance des artistes et auteurs. Il participa principalement au bras de fer qui opposait Jerry Siegel et Joe Shuster à DC Comics pour la reconnaissance des droits de Superman. Un combat qu'il finit par gagner...

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France24 - Monde

Un vent syndical souffle sur Amazon

Publié le : 02/05/2022 - 10:29

Christophe DANSETTE

Après une première victoire pour les partisans de la création de syndicats chez Amazon, les salariés d'autres entrepôts ont voté ces derniers jours. Les résultats sont attendus dans les prochaines heures et un nouveau "oui" représenterait un très gros revers pour la direction qui a dépensé des millions de dollars pour tenter de convaincre les salariés de voter "non". Le monde politique suit cette évolution de près, Joe Biden voulant être le président le plus pro-syndicat de l'histoire.

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Le Figaro

Meurtres, viols, agressions : pourquoi certains suspects sont-ils «internés en psychiatrie» ?

Guillaume Poingt

ENQUÊTE - Mis en cause dans des affaires criminelles, ou d'une moindre gravité, des individus sont parfois placés en hôpital psychiatrique. Un choix qui suscite souvent l'incrédulité, quand ce n'est la colère, du grand public.

«Le suspect a été interné en psychiatrie». Cette phrase, qu'on peut lire dans de nombreux faits divers, suscite souvent l'incrédulité du lecteur, si ce n'est la colère. À Nice, le 24 avril 2022, un homme de 31 ans suspecté d'avoir blessé au couteau un prêtre et une religieuse est placé en hôpital psychiatrique à l'issue de sa garde à vue. Deux mois plus tôt, à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), une jeune femme de 22 ans est violée au petit matin en pleine rue après avoir été suivie dans le RER A. Là aussi, l'auteur présumé est envoyé en hôpital psychiatrique après sa garde à vue. Autre exemple en février dernier à Arpajon (Essonne) : un homme de 26 ans est hospitalisé d'office après avoir poignardé un individu en plein cœur.

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«Sur le terrain, les collègues constatent qu'il y a de plus en plus de personnes atteintes de troubles psychiatriques sévères : bipolaires schizophrènes, paranoïaques, individus qui consomment des stupéfiants et développent des pathologies. Il y a un vrai sujet sur la psychiatrie», estime un commissaire de police. Pourquoi des suspects sont-ils «internés en psychiatrie» ? Qui prend cette décision ? Au bout de combien de temps sortent-ils de l'hôpital ? Doivent-ils malgré tout rendre des comptes à la justice ? Le Figaro vous éclaire sur ce sujet épineux.

L'examen psychiatrique en garde à vue

Lorsqu'un suspect tient des propos «confus» ou «incohérents» pendant sa garde à vue, l'officier de police judiciaire (OPJ) ou le procureur de la République peuvent solliciter un psychiatre afin qu'un examen soit réalisé. «Dès qu'il y a un doute sur l'état mental du mis en cause, un examen psychiatrique est demandé pour évaluer son état psychique», résume Paul Jean-Francois, expert près la cour d'appel de Paris et membre du bureau du syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH).

La réalisation d'un examen psychiatrique dépend de la nature des faits : il est par exemple obligatoire pour un viol. «Pour les faits à caractère sexuel, le parquet demande systématiquement une expertise psychiatrique», indique une magistrate d'un parquet d'Île-de-France. «On peut aussi demander ce type d'examen pour certains faits, par exemple lors de violences conjugales, si on sent qu'il y a une pathologie ou pour en savoir plus sur la personnalité du mis en cause», poursuit la magistrate. L'examen psychiatrique se déroule directement au commissariat ou dans un hôpital.

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Un état «incompatible avec la garde à vue»

Le psychiatre peut estimer que l'état psychique du suspect est «incompatible avec un maintien en garde à vue». Dans ce cas, la garde à vue est levée et l'individu est hospitalisé d'office sous contrainte.

Deux situations se présentent alors. Premier cas : le mis en cause ne souffre pas d'une pathologie psychiatrique. «Certains individus ayant commis des faits graves peuvent réagir en ayant des symptômes dépressifs ou des idées noires», explique ainsi le docteur Paul Jean-François. Le parquet ordonne alors la reprise de garde à vue à l'issue de l'hospitalisation, voire pendant l'hospitalisation si son état de santé le permet, afin que les enquêteurs l'interrogent sur les faits. «À l'issue de cette garde à vue, le parquet peut ordonner une présentation au tribunal afin de requérir l'ouverture d'une information judiciaire si nécessaire, ou bien de la faire juger en comparution immédiate par exemple», précise le procureur de la République de Béziers, Raphaël Balland.

Second cas : le mis en cause souffre réellement d'une pathologie psychiatrique. L'expert psychiatre peut conclure à une abolition du discernement. La garde à vue est alors levée et la personne déclarée «pénalement irresponsable» : elle n'est donc pas jugée et va en hôpital psychiatrique. En cas d'altération du discernement, le mis en cause peut en revanche être jugé mais cette altération entraîne une réduction d'un tiers de la peine encourue.

Pour les faits de nature criminelle, lorsque la question de l'abolition ou de l'altération du discernement se pose, le juge d'instruction peut ordonner que l'expertise psychiatrique soit confiée à un collège d'experts psychiatres. «En cas d'ouverture d'une information judiciaire, le magistrat préférera ordonner rapidement une expertise psychiatrique pour rester à proximité de la commission des faits en cas d'inquiétude sur le discernement du mis en cause», indique Raphaël Balland. C'est en effet l'état de la personne au moment du passage à l'acte qui compte.

Il existe des procédures d'irresponsabilité pénale devant le tribunal correctionnel et la cour d'assises. Un mis en cause peut être déclaré coupable tout en étant reconnu pénalement irresponsable, et des dommages et intérêts peuvent être accordés aux parties civiles. En 2019, 58 auteurs ont bénéficié d'un non-lieu pour abolition du discernement lié à des troubles mentaux ou psychiques, selon les chiffres du ministère de la justice fournis au Figaro. Ce chiffre s'élevait à 80 en 2018. Exemple récent : Sultan Niazi, auteur en 2019 d'une sanglante attaque à Villeurbanne qui avait fait un mort et treize blessés, a été jugé irresponsable pénalement. Le migrant afghan était déjà interné dans un hôpital psychiatrique depuis deux ans.

L'hospitalisation puis la sortie

La durée d'hospitalisation des mis en cause est très variable. Les individus seulement hospitalisés pour un «état dépressif» sortent en théorie rapidement et doivent rendre des comptes à la justice dans la foulée. D'autres, vraiment malades, peuvent être hospitalisés pendant plusieurs mois, plusieurs années - parfois 10 ou 20 ans - voire toute leur vie. Tout dépend de leur pathologie et de la nature des faits commis.

«Le patient peut en théorie sortir à n'importe quel moment. Mais en pratique, les durées d'hospitalisation sont très longues quand il s'agit de crimes graves», explique Paul Jean-Francois. Les patients les plus dangereux sont admis en unités pour malades difficiles (UMD) dans les hôpitaux psychiatriques.

La sortie de l'hôpital psychiatrique résulte d'un processus encadré. Lorsque le psychiatre traitant pense que le patient est suffisamment «stabilisé», il réunit un collège de soignants qui se prononce sur l'opportunité de mettre fin à l'hospitalisation. La décision est ensuite transmise à l'agence régionale de santé (ARS). Cette dernière désigne elle-même deux experts chargés d'évaluer le patient de manière distincte. Il faut que leurs conclusions soient concordantes pour que la préfecture lève la mesure d'hospitalisation.

Le médecin qui prend en charge le patient ou l'intéressé lui-même peuvent aussi solliciter le juge des libertés pour lever l'hospitalisation. Le juge est tenu de solliciter deux experts séparément mais n'est pas tenu par des conclusions convergentes. Il peut se baser sur seulement l'une des deux.

La délicate question du suivi

En matière criminelle, par exemple pour un viol ou un meurtre, les parquets ouvrent généralement une information judiciaire pour s'assurer que les suspects seront bien présentés à un juge d'instruction à leur sortie de l'hôpital. Pour les affaires d'Arpajon (l'homme poignardé en plein cœur) et de Saint-Germain-en-Laye (la jeune femme violée en pleine rue), les parquets d'Évry et de Versailles ont ainsi tous deux ouvert une information judiciaire. Cette procédure permet au juge d'instruction, s'il l'estime opportun, de délivrer un «mandat d'amener» pour que la personne puisse être conduite devant lui à l'issue de son hospitalisation afin de procéder à son interrogatoire en vue de sa mise en examen.

Néanmoins, «la question du suivi est très compliquée», admet une magistrate. «En théorie les policiers en charge de l'enquête sont prévenus quand le mis en cause sort de l'hôpital mais il y a toujours un aléa. L'hôpital peut ne pas le faire et la personne peut sortir sans qu'on le sache», explique-t-elle. Avant de poursuivre : «Notre société ne juge pas les personnes déclarées irresponsables mais il faut pouvoir aussi s'assurer de cette irresponsabilité, en procédant aux expertises utiles, et s'assurer de l'absence de réitération et du respect des droits des victimes, en procédant aux enquêtes. C'est pourquoi il faut s'assurer que la personne puisse être entendue après l'hospitalisation».

La question du suivi se pose notamment pour les individus qui font d'incessants allers-retours en hôpital psychiatrique. Comme cet homme, réputé dangereux, qui a grièvement blessé un gendarme avec un sabre il y a une dizaine d'années. Atteint de troubles psychiatriques, consommateur régulier d'alcool et de stupéfiants, il avait déjà fait l'objet de deux procédures en irresponsabilité. «Il était régulièrement hospitalisé pendant un an puis son état se stabilisait. Ensuite il ressortait et ne suivait pas les soins ambulatoires», nous explique une source proche du dossier. Le manque de moyens criants des hôpitaux psychiatriques, qui ne peuvent pas prendre en charge tous les individus, n'arrange rien.

Toutefois, «l'immense majorité des malades mentaux auteurs d'infractions sont hospitalisés pour des délits, des dégradations, des outrages ou des bagarres avec le voisinage», explique le docteur Paul Jean-Francois. Or, «ces faits ne justifient pas forcément une ouverture d'information judiciaire», complète une magistrate. Là aussi, la question du suivi à la sortie de l'hôpital se pose. «Les hospitalisations sont souvent courtes et habituellement les parquets demandent aux enquêteurs de s'assurer du moment de la sortie du mis en cause de l'hôpital psychiatrique afin que celui-ci soit immédiatement placé en garde à vue lorsque son discernement a été considéré comme étant simplement altéré et non pas aboli, sur la base d'une expertise diligentée pendant son hospitalisation», explique Raphaël Balland. Des suites judiciaires pourront alors être ordonnées, comme une comparution immédiate.

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Deux hommes âgés de 18 et 24 ans affirment avoir été «piqués» lors d'une sortie à Périgueux, samedi 9 avril. Des cas similaires de piqûres ont été signalés notamment à Bourges, Béziers, Grenoble et Nantes.

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Le navire a touché le fond «à cause d'une mauvaise gestion de la hauteur d'eau», a expliqué la préfecture maritime de la Manche.

Valeurs Actuelles

[Goldnadel] Avec les insoumis, l’islamo-gauchisme devient plus islamiste que gauchiste

Pardon d’évoquer ma petite personne et d’abuser de l’usage du langage à la première de celle-ci. Je devrais le prendre comme un échec personnel. Je me suis donné le mal de publier un Manuel de résistance au fascisme d’extrême gauche dans lequel j’insiste sur le tropisme islamiste de l’extrême gauche en général et du parti de Mélenchon en particulier. Ce combat contre l’extrême gauche, c’est celui de toute ma vie intellectuelle et politique.

Ainsi, dans mes jeunes années, j’ai tenté de convaincre ma communauté juive française organisée de cesser de focaliser sur l’antisémitisme de l’extrême droite en déréliction et de bien vouloir regarder en face celui d’un islamisme allié à une extrême gauche francophobe incomparablement plus criminel. J’ai largement échoué. Ma seule consolation, de taille, est que le CRIF ne représente plus rien, et que les Juifs français, premières victimes ensanglantées de cet aveuglement coupable, pensent désormais largement comme moi.

Plus tard, en ma qualité de secrétaire national de l’UMP chargé des médias, j’ai tenté de convaincre mes camarades de l’impérieuse nécessité de mener le combat culturel existentiel contre l’emprise de la gauche extrême dans l’espace médiatique, à commencer celui de l’audiovisuel public. Je n’ai reçu qu’une écoute polie.

L’Holocauste est une « fable exploitée par Israël pour capter la solidarité internationale. Ce n’est pas ma faute si Hitler détestait les juifs, d’ailleurs ils étaient détestés partout ».

Mon fidèle lecteur sait aussi bien que moi, qu’au risque de lasser, j’ai sans cesse morigéné mon camp d’accepter le chantage à l’union obscène avec l’extrême droite tandis que socialistes, écologistes et communistes pouvaient se marier à Paris ou ailleurs dans le bonheur. Mais la droite la plus maladroite et sourde n’a rien voulu entendre. Résultat : il y a eu un “barrage contre l’extrême droite”, mais je peine à enrôler quelques castors pour édifier une digue contre un parti castriste et islamo-gauchiste.

L’autre résultat, c’est que ce parti a réussi, en suite de l’immunité médiatique et politique consternante dont il jouit, à recueillir le vote communautarisé des banlieues islamisées sans avoir à en payer le prix. Le bénéfice électoral sans impôt moral. Une clientèle captive pour des insoumis soumis à l’islam le plus radical et antisémite.

Deux exemples pour conclure dans l’inquiète amertume :

Taha Bouhafs, dont j’ai dessiné le portrait-robot dans ma dernière chronique devrait donc être le candidat du parti mélenchonien à Vénissieux. Notre ami Amaury Brelet révélait vendredi que celui-ci avait apprécié les gazouillis du prêcheur islamiste et antisémite Ekrima Sabri, pour qui l’Holocauste est une « fable exploitée par Israël pour capter la solidarité internationale. Ce n’est pas ma faute si Hitler détestait les juifs, d’ailleurs ils étaient détestés partout ». Sabri, du Soral en moins bien écrit.

Le courageux Mehdi Aifa – que j’ai l’honneur de défendre – révélait de son côté que le militant insoumis Tadjeddine, chef de file pour les législatives à Nice, apprécie pour sa part les tweets de Dieudonné, du compte antisémite Panamza ou encore ceux de Ramadan et du CCIF proche des Frères musulmans.

Quand je vous dis qu’avec les insoumis, l’islamo-gauchisme est en passe de devenir encore plus islamiste que gauchiste. En attendant, s’il ne reste qu’un castor…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Live Updates: West Works to Put Ukraine Pledges Into Action

Kyiv May 3, 5:24 a.m.

Moscow May 3, 5:24 a.m.

Washington May 2, 10:24 p.m.

Civilians continued evacuating from Mariupol with accounts of life under siege. A senior U.S. diplomat warned that Russia appeared to be preparing to annex two regions in eastern Ukraine and possibly a third in the south.

Michael Schwirtz and Michael Levenson

Painful stories emerge from Mariupol, while combat rages to the east.

ZAPORIZHZHIA, Ukraine — Ukrainian civilians evacuated from the ruined city of Mariupol carried with them fresh accounts of survival and terror on Monday as Western nations worked to turn their increasingly expansive promises of aid into action, preparing billions of dollars in military and economic assistance, an oil embargo and other once-unthinkable steps.

Despite early-morning shelling, the halting evacuation, overseen by the Red Cross and the United Nations, was seen as the best and possibly last hope for hundreds of civilians who have been trapped for weeks in bunkers beneath the wreckage of the Azovstal steel plant, and an unknown number who are scattered around the ruins of the mostly abandoned city.

Those who had been trapped in Mariupol outside the steel mill described a fragile existence, subsisting on Russian rations cooked outside on wood fires amid daily shelling that left corpses lying in debris.

Yelena Gibert, a psychologist who reached Ukrainian-held territory with her teenage son on Monday, described “hopelessness and despair” in Mariupol, and said residents were “starting to talk of suicide because they’re stuck in this situation.”

Heavy fighting in the eastern Donetsk and Luhansk regions has yielded minimal gains for the forces of President Vladimir V. Putin of Russia, Western officials say. But the Russians continued to fire rockets and shells at Ukrainian military positions, cities, towns and infrastructure along a 300-mile-long front, including bombarding the Azovstal plant, where the last remaining Ukrainian fighters in Mariupol are hunkered down.

On Monday, Ukraine said it had used Turkish-made drones to destroy two Russian patrol vessels off the Black Sea port of Odesa, just before Russian missiles struck the city, causing an unknown number of casualties and damage to a religious building.

The U.S. State Department said that Russia’s war aims now include annexing Donetsk and Luhansk — partially controlled before the Feb. 24 invasion by Russia-backed separatists — as soon as mid-May, and possibly the southern Kherson region as well.

“We believe that the Kremlin may try to hold sham referenda to try to add a veneer of democratic or electoral legitimacy, and this is straight out of the Kremlin’s playbook,” Michael Carpenter, the U.S. ambassador to the Organization for Security and Cooperation in Europe, told reporters at a State Department briefing in Washington.

As the war drags on and evidence of atrocities mounts, the West’s appetite has grown for retaliation that would have been rejected out of hand a few months ago. The U.S. Senate is preparing to take up President Biden’s $33 billion aid package for Ukraine, including a significant increase in heavy weaponry, and the European Union is expected this week to impose an embargo on Russian oil, a significant step for a bloc whose members have long depended on Russian energy.

House Speaker Nancy Pelosi, days after becoming the highest-ranking U.S. official to visit Kyiv since the war began, met in Warsaw with President Andrzej Duda of Poland on Monday, in an effort to strengthen Washington’s partnership with a key NATO ally that has absorbed millions of Ukrainian refugees and helped funnel arms to the battlefield.

Ms. Pelosi called for the “strongest possible military response, the strongest sanctions” to punish Russia for the invasion, despite Moscow’s threats of retaliation against the West. “They have already delivered on their threat that killed children and families, civilians and the rest,” she said.

More than two months into the invasion, Russia is struggling to capture and hold territory, according to a senior Pentagon official who briefed reporters on background to discuss intelligence. The official called Russia’s latest offensive in eastern Ukraine, the region known as Donbas, “very cautious, very tepid” and, in some cases, “anemic.”

“We see minimal progress at best,” the official said on Monday, citing incremental Russian advances in towns and villages. “They’ll move in, declare victory, then withdraw their troops, only to let the Ukrainians take it.”

Britain’s defense intelligence agency said that of the 120 battalion tactical groups Russia had used during the war — roughly 65 percent of its entire ground combat forces — more than a quarter had likely been “rendered combat ineffective.”

Some of Russia’s most elite units, including its Airborne Forces, have “suffered the highest levels of attrition,” the British assessment said, adding that it would “probably take years for Russia to reconstitute these forces.”

As the fighting raged in eastern and southern Ukraine, Moscow on Monday faced a growing diplomatic backlash after the Russian foreign minister, Sergey V. Lavrov, said that Jews were “the biggest antisemites.”

Mr. Lavrov made the remarks on Sunday to an Italian television journalist who had asked him why Russia claimed to be “denazifying” Ukraine when its president, Volodymyr Zelensky, was Jewish and members of his family had been killed in the Holocaust.

Mr. Lavrov replied that he thought Hitler himself had Jewish roots, a claim dismissed by historians, and added, “For a long time now we’ve been hearing the wise Jewish people say that the biggest antisemites are the Jews themselves.”

The Israeli Foreign Ministry summoned the Russian ambassador to Israel to explain Mr. Lavrov’s remarks, while Israel’s foreign minister, Yair Lapid, demanded an apology. The Israeli prime minister, Naftali Bennett, said of Mr. Lavrov’s remarks, “The goal of such lies is to accuse the Jews themselves of the most awful crimes in history, which were perpetrated against them.”

Senator Chuck Schumer, the majority leader and highest-ranking Jewish elected official in the United States, called Mr. Lavrov’s comments “disgusting.”

Those who escaped Mariupol and reached the southern city of Zaporizhzhia had managed to survive in a Russian-occupied city crushed by intense shelling, where Ukrainian officials say more than 20,000 civilians have been killed. About 20 civilians who were sheltering under the Azovstal mill got out of the city on Saturday, about 100 did so on Sunday and an unknown number followed on Monday.

Every morning at about 6 a.m., Ms. Gibert said, residents outside the plant lined up for rations handed out by Russian soldiers. First, they had to listen to the Russian national anthem and then to the anthem of the separatist Ukrainian region known as the Donetsk People’s Republic, she said.

A number was scrawled on the hand of each resident there, and then they waited, sometimes all day, to receive boxes of food, Ms. Gibert said. Inside a typical ration box was macaroni, rice, oatmeal, canned meat, sweet and condensed milk, sugar, butter. It was supposed to last a month, but didn’t always — especially when shared with a teenage boy, Ms. Gibert said.

In a city where many residential buildings have been destroyed and the remainder lacked power, heat or, much of the time, running water, Ms. Gibert said she and her son were among the lucky ones.

“Our apartment is still partially intact,” she said. “On one side, we have all our windows.”

Anastasiya Dembitskaya, 35, who reached Zaporizhzhia with her two children and a dog, said a drop in fighting in Mariupol over the past few weeks had allowed spotty telephone service to return and small markets to open, selling food from Russia and Russian-controlled Ukrainian territory at stratospheric prices.

“They’ve begun to at least remove the trash, which is good,” Ms. Dembitskaya said. “The bodies and the trash and the wires that were lying everywhere.”

Ksenia Safonova, who also arrived in Zaporizhzhia, said that she and her parents had wanted to leave Mariupol weeks ago but were pinned down by rocket fire.

“When we tried to leave, intense shelling started,” she said. “Everything was exploding. Jets were flying overhead and it was too scary to leave.”

When food became scarce, she said, her family relied on rations handed out by the Russian troops. She pulled out a can of preserved meat that she said was part of a Russian humanitarian aid package. Its expiration date was Jan. 31, nearly a month before the invasion began.

Ms. Safonova and her family were finally able to leave Mariupol on April 26 in a minibus with six other people. At checkpoints on the way to Zaporizhzhia, she said, Russian soldiers insulted her and her family, warning that Ukrainian forces would not welcome them and might shell them when they arrived.

Once, she said, the soldiers tried to trick them into revealing their loyalty to Ukraine.

“At one checkpoint they yelled ‘Glory to Ukraine,’ to see whether we would yell, ‘Glory to the heroes,’ though, of course, we knew that would end badly,” she said, referring to a patriotic greeting among Ukrainians that has become widespread during the war.

“We still know truth is on our side,” she said.

Michael Schwirtz reported from Zaporizhzhia, Ukraine, and Michael Levenson from New York. Reporting was contributed by Lara Jakes and Eric Schmitt from Washington, Myra Noveck from Jerusalem, Marc Santora from Krakow, Poland, Monika Pronczuk from Brussels and Matthew Mpoke Bigg from London.

Anushka Patil

Prime Minister Boris Johnson of Britain will give a virtual address to Ukraine’s parliament on Tuesday, Downing Street said. He is expected to call this Ukraine’s “finest hour” — a Winston Churchill reference that echoes the one made by Zelensky during his speech to British lawmakers in March.

Anushka Patil

After some civilians who evacuated Mariupol over the weekend reached Zaporizhzhia on Monday, Zelensky said in his nightly address that evacuations would continue on Tuesday “through humanitarian corridors from Berdyansk, Tokmak, Vasylivka.”

Anushka Patil

Denmark has become the latest of several countries to reopen its embassy in Kyiv. The Swedish embassy plans to return on Wednesday and the U.S. embassy hopes to return by the end of May, said Kristina Kvien, the acting U.S. ambassador.

Today, US Chargé d’Affaires Kristina Kvien returned to Ukraine for the first time since the beginning of the war. “We are thrilled to be back!” she said at a press conference in Lviv. The embassy hopes to return to Kyiv by the end of May, she added. pic.twitter.com/R6Bm1anxr6

Lara Jakes

A U.S. diplomat says Russia is planning to annex parts of Ukraine with ‘sham’ elections.

WASHINGTON — Russia appears to be preparing to annex two regions in eastern Ukraine and possibly a third in the country’s south, a senior American diplomat said on Monday, citing “highly credible” reports of Moscow’s plans.

Michael Carpenter, the American ambassador to the Organization for Security and Cooperation in Europe, said that the Kremlin would likely stage “sham” elections in the Russian-backed separatist territories of Donetsk and Luhansk in mid-May to formally seize control of both.

The ambassador would not specify the origin of these reports or how he was able to make such a prediction.

A similar referendum in Kherson, in southern Ukraine, could follow, he said. The Russian language is dominant in all three areas.

“This is straight out of the Kremlin’s playbook,” Mr. Carpenter told reporters at the State Department on Monday.

He said it was not certain that Russia would ultimately move to annex any of the regions, much less be successful in doing so, but that “this is the planning that we are seeing.”

President Vladimir V. Putin of Russia recognized the independence of the so-called Donetsk People’s Republic and Luhansk People’s Republic a few days before Russia’s invasion of Ukraine began in late February. Moscow-backed separatists in the regions have been fighting against Ukrainian forces since 2014.

Mr. Putin annexed the Crimean Peninsula in 2014 just hours after 97 percent of voters in a referendum there approved seceding from Ukraine. The vote was criticized as fraudulent, and much of the world has since refused to recognize Crimea as part of the Russian Federation.

Mr. Carpenter said it was also possible that Russia’s leaders would try to take over other parts of Ukraine, by imposing “puppets and proxies” in local governments and forcing out democratically elected officials. He said that this had appeared to be Moscow’s initial aim in Kyiv — a plan that included installing a new constitution in Ukraine — but that Russian forces had been forced to drop back to the country’s east and south after they were unable to take the capital.

Now, he said, Moscow appears intent on imposing its school curriculum, currency and local leadership in areas where Russian forces are suspected of abducting political opponents, educators and journalists, and cutting off internet services to isolate residents from independent sources of information.

Mr. Carpenter acknowledged there was little that the O.S.C.E. could do to stop Russia, although he cited efforts by the West and other international allies to hammer Moscow with economic sanctions and diplomatic isolation. He said the organization was working to distribute humanitarian relief to Ukrainian people who have been wounded in the war or forced from their homes since Russia invaded, and was helping to document war crimes and other human rights abuses for future prosecutions.

“Part of what we’re trying to do is to expose Russia’s intentions,” Mr. Carpenter said, adding that “unfortunately, we have been more right than wrong in exposing what we believe may be coming next.”

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Lauren Katzenberg

A missile strike on a residential building in Odesa killed a 15-year-old child, Natalia Humeniuk, a spokeswoman for Ukraine’s Operational Command South, told reporters on Monday. Another child was taken to the hospital for treatment. The building was near a religious institution, which also suffered damage.

Julian E. Barnes

The C.I.A. offers Russians a safe way to share secrets through the dark web.

WASHINGTON — The C.I.A. is making a push for Russians with information to share to reach out to the spy agency on the dark web.

The C.I.A. took to YouTube and various social media platforms Monday to post instructions on how Russians could use secure virtual private networks, or VPNs, to download a secure browser to contact the agency via the anonymity of the dark web.

The instructions, written in Russian, are meant to be relatively simple to follow. Russians are told to use a VPN to contact the C.I.A. They can also download the Tor browser, which allows users to access the dark web and submit information anonymously, without either the agency knowing where it came from or Russian security services knowing someone was contacting the Americans.

“We are providing Russian-language instructions on how to safely contact C.I.A. — via our dark web site or a reputable VPN — for those who feel compelled to reach us because of the Russian government’s unjust war,” said Susan Miller, a C.I.A. spokeswoman.

While Russia is blocking Western social media, YouTube remains accessible. The agency is also using other undisclosed means to push out its instructions.

The C.I.A. first created a way to anonymously contact the agency via the dark web in 2019, when it posted a version of its website accessible with a Tor browser. But the messages posted Monday were the first time the agency has posted the instructions in Russian.

Using a Tor browser protects users’ anonymity by encrypting the traffic and bouncing it through so many way points it becomes extremely hard to trace.

An agency official said the C.I.A. wanted to provide Russians concerned about the war in Ukraine with a way to contact the agency without Moscow’s security services being able to intercept.

In the past, the agency has struggled with covert communications, with both the Iranians and Chinese penetrating one secret system set up by the agency. While it is theoretically possible for an intelligence service to track someone on the dark web, it would be immensely resource-intensive.

The C.I.A. asks Russians contacting it on the dark web to provide their name, position, the information access they have — as well as a way to follow up securely. While any Russian is welcome to contact the agency, American intelligence officers are likely mostly interested in Russian government officials with access to secret information.

Daniel Berehulak

A Ukrainian farmer drove his tractor through a swath of destruction in the village of Moshchun on Monday. Just a few miles northwest of Kyiv, Moshchun’s ruined homes bear witness to the fierce fighting between Russian and Ukrainian forces around the country’s capital in the first phase of the war.

Cora Engelbrecht

Two sisters fled Mariupol, but their ordeal wasn’t over.

Vera and Nicole thought they had endured the worst of the war as Russia besieged their city, Mariupol, for weeks. The sisters helped neighbors bury neighbors, melted snow for drinking water and survived a bombardment that tore a hole in the ceiling of their home.

But by mid-March, they knew it was time to leave. They heard that the Russian invaders were sweeping the southern port city and transferring Ukrainians by bus either to Russia or to Russian-controlled territory.

The sisters took Vera’s 4-year-old son, Kirill, slipped out of Mariupol on foot and embarked on a harrowing journey. They said they crossed a heavily mined road strewn with corpses; encountered a Russian sniper near a church who waved them on; and survived an artillery barrage in a field of flowers. After two days, the trio staggered onto a highway, only to be met by a Russian soldier who directed them to a packed bus.

The bus took them to a school in the nearby town of Nikolske, which they said had been converted into a Russian-operated registration center where Ukrainians were filling out forms with their personal information.

That was their first brush with what Ukrainian and U.S. officials and human rights groups have called “filtration” centers that they say are part of a system of forced expulsions of Ukrainians to Russia.

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Lara Jakes

American officials believe that Russia is seeking to annex the Donetsk and Luhansk regions in eastern Ukraine as soon as mid-May, and possibly the southern region of Kherson after that, through what Michael Carpenter, the U.S. ambassador to the Organization for Security and Cooperation in Europe, derided as “sham” elections. “This is straight out of the Kremlin’s playbook,” Carpenter told reporters at the State Department.

Andrew E. Kramer

Reporting from Kyiv, Ukraine

In Kyiv, residents cautiously return and embrace a renewed sense of normalcy.

It had been a sound missing from Ukraine’s capital for months. Then, on a balmy spring afternoon, the chatter of children’s voices again filled a playground.

In a park beside the sky-blue cathedral of St. Michael’s Golden-Domed Monastery, in central Kyiv, a few young children clambered over a jungle gym and rocked on a seesaw.

Mothers stood idly by, chatting. The scene captured the mood of Kyiv these days, as tension slowly seeps out of a city that for weeks had been in the grips of an almost unimaginable, electric state of alarm.

In the early days of the war, families fled. The thud of artillery echoed through the streets. Countless sandbag checkpoints went up. And looming over the city was the prospect of fighting in the streets or a drawn-out siege.

Now, a month after the Ukrainian Army defeated the Russian forces that had partly encircled Kyiv, the city is enjoying a return to something like normalcy.

For most of April, more residents returned to the capital than left, though the mayor has recommended that most families refrain from returning while threats from the ongoing war linger.

The prewar population of the metropolitan area of Kyiv was about four million; it dropped by half over a few hectic days in February. Despite some families returning, many people with children remain in western Ukraine or as refugees in Europe, facing an uncertain future.

Back in March, Honey Café, a cozy bakery and coffee shop on Yaroslaviv Val Street that for unclear reasons reopened for business quickly, seemed the only spot in town to sit down for coffee. Even so, waiters warned, “Don’t sit near the windows,” lest an explosion spray glass shards.

Today, sidewalk cafes are popping up throughout Kyiv. Some restaurants are packed again, the once usual, if unwelcome, state of affairs. At Tin Tin Food Spot, a restaurant beside the city’s bicycle racing track, a lunchtime crowd filled every seat on Sunday afternoon.

The mood of the residents is one of deep gratefulness: that the city is still standing, that life can resume. It has made for a general sense of bonhomie.

On a recent hourslong walk, meandering through the cobblestone back streets of the Golden Gate and Podil neighborhoods, passers-by smiled or nodded pleasantly.

The chestnut trees were in bloom. And from time to time, on the crests of hills, the city’s still-intact skyline of golden church cupolas and high-rise buildings came into view.

To be sure, the war is still raging in eastern Ukraine. Cities like Mariupol and Kharkiv are shelled daily. And few in Kyiv discount another attempt on the capital, should the Russian Army muster the strength. Tens of thousands of residents of Kyiv have relatives in combat in the east who are in grave danger.

The vicious street fighting and widespread human rights abuses by the Russian Army in Kyiv’s suburban towns, including Irpin and Bucha, left residents traumatized and most likely facing months or years of emotional adjustment before any sense of safety returns, officials and aid workers have said.

And countless families have been separated as they have been forced to flee their homes, either as internally displaced people or as refugees to other countries in Europe.

Russian cruise missiles, fired from hundreds of miles away, still target the capital from time to time, striking military sites and residential buildings. But they are isolated strikes, for now posing little general risk to residents.

And so, after weeks of upheaval and clenched nerves, Kyiv has become a city where, at the least, just one ordinary spring day can again be enjoyed as a small blessing.

Eric Schmitt

Russia’s military strategy in the east is ‘anemic’ and ‘plodding,’ a Pentagon official says.

WASHINGTON — Russia’s offensive in the Donbas region of eastern Ukraine is “anemic” and “plodding,” and slowed by a risk-averse approach designed to avoid the heavy casualties that Russian troops suffered in the first phase of the war, a senior Pentagon official said on Monday.

The assessment builds on a Defense Department analysis released last week that Russia appeared to be “several days behind” schedule in its fighting goals for the Donbas because of stiff Ukrainian resistance and continuing supply line problems.

“We see minimal progress at best,” the Pentagon official said, citing incremental Russian territorial gains east of Izium and nearby hamlets. “They’ll move in, declare victory, then withdraw their troops, only to let the Ukrainians take it.”

In this latest phase of the nearly 10-week-old war, Russia is attacking the region on three fronts: from Izium in the north; from eastern Donbas, where Russian-backed separatists have been fighting since 2014; and from the besieged port city of Mariupol in the south, the official said.

But Russian forces have made only uneven progress at best, and are a long way from their goal of encircling tens of thousands of Ukrainian troops in a pincer movement, according to the Pentagon official, who spoke on the condition of anonymity to discuss sensitive intelligence assessments.

“It’s very cautious, very tepid,” the Pentagon official said. “In some cases, the best word to describe it is anemic.” Many Russian forces continue to be plagued by low morale and supply problems, the official added.

Ukrainian forces are putting up strong resistance elsewhere. Russia continues to bombard Kharkiv, a major city northwest of the Donbas, but in the past 48 hours, Ukrainian forces have pushed Russian troops nearly 25 miles east of the city into the northern Donbas, the Pentagon official said.

In another sign of Moscow’s sense of urgency, a majority of the dozen battalion groups that had been fighting in Mariupol have been redeployed to the larger fight unfolding to the northeast in Donbas, the Pentagon official said.

Moscow now has 93 battalion groups fighting in eastern and southern Ukraine — up from 85 more than a week ago, but still well below the 125 it used in the first phase of the war, the Pentagon official said. When at full strength, each battalion group has 700 to 1,000 troops, but many of the battalions have suffered casualties that have eroded their combat readiness, the official said.

New shipments of advanced weapons from the United States and Western allies continue to flow into the country. About 80 of the 90 howitzers committed have been transferred to the Ukrainians, as have about half of the 140,000 rounds for 155-millimeter artillery.

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Jeffrey Gettleman

Reporting from Bucha, Ukraine.

A Ukrainian couple built a life of love together. Then a Russian bullet ended it all.

She called him Sunshine. He called her Kitty.

They met nearly 20 years ago when she was working at a hospital and he sauntered through the door, young, muscular and beautiful, to fix the roof.

Iryna Abramova said she made the first move and followed him to where he smoked cigarettes behind a wall. They started talking and fell in love, she said, “word by word.”

But a few weeks ago, the special connection she had with Oleh, the love of her life, and everything they built together ended in a single cruel gunshot. What follows is difficult for Iryna to describe, she said, because it feels so raw and real but, at the same time, it’s still almost impossible to believe.

On the morning of March 5, Iryna said, Russian soldiers attacked her house. They threw a grenade through the window, which started an enormous fire, and marched her and Oleh outside at gunpoint.

What happened next is a microcosm of events in Bucha, a town not far from Ukraine’s capital, Kyiv, where the worst atrocities since Russia’s invasion began have been uncovered.

Marc Santora

A Russian missile attack hit targets in the city of Odesa Monday evening, including infrastructure and at least one religious building, according to local authorities. “There are dead and wounded in Odesa,” said Maksym Marchenko, the head of the regional military administration.

Marc Santora

Reporting from Krakow, Poland

Authorities in Odesa extend a curfew, fearing a possible new front in Russia’s war with Ukraine.

A curfew in the Black Sea port city of Odesa was extended on Monday as recent events in neighboring Moldova have military authorities on heightened alert that Russia could be looking to open a new front in its war against Ukraine.

A string of explosions last week at government buildings in Transnistria, the Moscow-backed separatist region in Moldova that borders Ukraine to the southwest, has raised concerns that Russia could be preparing to deploy forces there and then move on to Odesa.

100 miles

TRANSNISTRIA

UKRAINE

Colbasna

MOLDOVA

Mykolaiv

Tiraspol

Chisinau

Odesa

Dnipro River

Bilhorod-Dnistrovskyi

CRIMEA

Black Sea

ROMANIA

By The New York Times

Serhiy Bratchuk, a spokesman for the Odesa region’s military administration, said that the threat of an amphibious assault by Russia on the region has faded as Moscow has moved its warships further from the coast after the sinking of its Black Sea flagship, Moskva, but that Odesa continued to be targeted by rocket strikes.

On Sunday, an Onyx missile fired from Crimea destroyed a runway at an Odesa airport. On Monday, a Russian missile struck a bridge outside Odesa for the third time, in an apparent attempt to isolate the region, according to Mr. Bratchuk. The bridge is now destroyed.

Ukraine’s military has already bolstered its troop presence on the border with Moldova. Mr. Bratchuk said that Russia was most likely trying to force Ukraine to shift resources away from the eastern front and other areas of the south.

There are several thousand Russian and Russia-backed troops stationed in Transnistria, which reaches within 25 miles of Odesa. Local authorities there blamed Ukraine for the attacks last week, while Ukraine accused Russia of orchestrating the blasts as a pretext for further aggression.

“We have always considered Transnistria as a springboard that may pose certain risks for us — for the Odesa and Vinnytsia regions,” Mykhailo Podoliak, an adviser to the Ukrainian president, said during an appearance on Ukrainian national television last week. “That’s why everything there is thought out from the point of view of defense.”

Moldova, a former Soviet state that has only an estimated 3,250 soldiers in its army, has expressed alarm at the growing turmoil and last week put its forces on high alert. Analysts at the Institute for the Study of War, a Washington research institute, said that “increased Russian strikes on Odesa, along with continued dissemination of disinformation in Transnistria, may indicate that Russian forces are preparing for a drive on Odesa ostensibly from east and west.”

However, in their latest analysis, issued Sunday night, the military analysts said that Russian forces did not have “the capability to conduct such a large and complex operation at this stage of the war” and were not likely to succeed in seizing Odesa.

“Russian forces may try to do so anyway or may hope that appearing to prepare for such an operation will draw Ukrainian forces to the area around Odesa,” the analysts added.

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Michael Schwirtz

Reporting from Zaporizhzhia, Ukraine

‘Everything was exploding’: Mariupol residents, now evacuated, describe life under siege.

Ksenia Safonova arrived in Zaporizhzhia from Mariupol on Monday with stories of a Ukrainian soldier from the Azov regiment who helped her and her family escape their neighborhood in the early days of the war. He evacuated them in his private car to another part of the city, away from the shelling.

“I can’t say who he is, because he is wanted by that side, and we really hope that they don’t find him, because he’s a really good guy,” said Ms. Safonova, 24. “His regiment saved newborns and young children.”

The family relocated to a place near the Azovstal steel factory, but soon that area also came under attack. For months, Ms. Safonova said, she and her parents were pinned down by rocket fire.

“When we tried to leave, intense shelling started,” she said. “Everything was exploding. Jets were flying overhead and it was too scary to leave.”

When food became scarce, she said, her family became reliant on rations handed out by the Russian troops occupying the city. She pulled out a can of preserved meat that she said was part of a Russian humanitarian aid package. Its expiration date was Jan. 31, nearly a month before the war started.

Ms. Safonova and her family were finally able to leave Mariupol on April 26 in a minibus with six other people. At checkpoints on the way to Zaporizhzhia, she said, Russian soldiers insulted her and her family, warning that Ukrainian forces would not welcome them and might shell them when they arrived.

Once, she said, the soldiers tried to trick them into revealing their loyalty to Ukraine.

“At one checkpoint they yelled ‘Glory to Ukraine,’ to see whether we would yell, ‘Glory to the heroes,’ though, of course, we knew that would end badly,” she said, referring to a patriotic greeting among Ukrainians that has become widespread during the war.

“We still know truth is on our side,” she said.

Tyler Hicks

Residents from the small town of Ruska Lozova continued to stream into Kharkiv, some 12 miles south, amid continued fighting between Russian and Ukrainian forces in the area. Ruska Lozova, a town of 6,000, had been under Russian occupation since March, but Ukrainian troops claimed to have retaken it late last week.

Marc Santora

The Ukrainian authorities have identified more than 1,200 civilians killed by Russian forces around the Kyiv region, according to the deputy head of the Kyiv regional police, Maksym Ocheretianyi. Another 280 victims remain unidentified, he said. “One hundred, forty-eight people were found in mass graves,” he said during a news conference on Monday.

Claire Moses

Michael Schwirtz of The Times talks about life in Ukraine and reporting on the war.

New York Times reporter Michael Schwirtz has covered Russia’s invasion of Ukraine from its beginning. He has reported from the front on military developments, destruction inside villages and cities in the eastern part of the country and more.

To give readers a glimpse of what day-to-day life has been like for Ukrainians since the war upended their country, Michael spoke by phone from Zaporizhzhia with Claire Moses, a writer for The Times’ Morning newsletter.

“People miss their former life — the lives they’ll probably never get back, at least not in the same way,” he said.

“They’re in mobilization mode. Either they’re volunteering or fighting or taking care of their relatives. I don’t know what people are doing in moments of self-reflection. But when they’re out and about, you don’t see a lot of despair. Everyone’s so stoic, even in the midst of a bombing.”

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Monika Pronczuk and Matthew Mpoke Bigg

Pelosi says Russia’s war merits the ‘strongest possible’ response.

Russia’s invasion of Ukraine merits the strongest possible military response and the toughest sanctions, Speaker Nancy Pelosi said on Monday, adding that the West should not be deterred by the threat of retaliation from Moscow.

Following her visit to Kyiv over the weekend, Ms. Pelosi held talks on Monday in Poland with President Andrzej Duda, a meeting aimed at deepening Washington’s partnership with a key NATO ally as the United States significantly escalates its involvement in Ukraine’s fight against Russian forces.

Ms. Pelosi said that the “strongest possible military response, the strongest sanctions” are necessary “to make the case that this is not tolerable.”

“We shouldn’t do anything less because of a threat from Russia,” she said. “They have already delivered on their threat that killed children and families, civilians and the rest.”

Russia’s war has placed Poland in a critical position, with an increasing number of American military personnel stationed there. Poland has also become a transit point for weapons and humanitarian aid into Ukraine, and the main destination for Ukrainian refugees.

The Polish government has also been a staunch advocate for harsher sanctions against Russia, including in the energy sector. On Monday, European Union energy ministers were meeting in Brussels to discuss further steps to limit Russian energy exports, including a gradual phaseout of Russian oil.

Russia’s state energy firm, Gazprom, cut off gas shipments to Poland and Bulgaria last week, causing prices for natural gas futures in Europe to jump and underscoring how difficult it is for many European countries, including Germany, to reduce their reliance on Russia’s energy sector.

After becoming the most senior American official to visit Kyiv since the war began, Ms. Pelosi on Sunday vowed to back Ukraine “until victory is won.” She will soon return to Washington, where members of Congress from both parties have called for swift approval of President Biden’s request for more artillery, antitank weapons and other hardware for Ukraine.

The Senate this week will likely take up Mr. Biden’s request for an additional $33 billion in military aid, putting the United States on pace to spend as much on helping Ukraine as it did each year on average on the war in Afghanistan.

Senator Tim Kaine, a Democrat from Virginia, said Sunday on CBS’s “Face the Nation” that the Senate would take up the aid package “as soon as we get back to the Senate tomorrow. And I think we need to push it very, very quickly.”

Representative Michael McCaul, a Republican from Texas, said on ABC’s “This Week” that “time is of the essence. The next two to three weeks are going to be very pivotal and very decisive in this war.”

Ms. Pelosi said she also discussed with the U.S. ambassador to Warsaw, Mark Brzezinski, the possible enlargement of NATO’s military presence in Poland as part of “an ongoing conversation about how we support global security.”

She reaffirmed “our nation’s pledge to continue supporting Poland’s humanitarian efforts” and hailed the country’s people for taking in more than three million refugees from Ukraine, more than any other nation, with most of them being hosted by individuals.

Myra Noveck

Israel condemns Russian foreign minister’s comments as antisemitic.

JERUSALEM — The Israeli prime minister, Naftali Bennett, condemned on Monday a recent claim by the Russian foreign minister, Sergey V. Lavrov, that Jews were “the biggest antisemites.”

The Israeli Foreign Ministry also summoned the Russian ambassador to Israel to explain Mr. Lavrov’s remarks, while the Israeli foreign minister, Yair Lapid, demanded an apology.

The backlash followed an interview Mr. Lavrov gave on Sunday to an Italian television journalist who asked him why Russia claimed to be “denazifying” Ukraine when the Ukrainian president, Volodymyr Zelensky, was Jewish. Mr. Lavrov replied that he thought Hitler himself had Jewish roots, a claim dismissed by historians, and added, “For a long time now we’ve been hearing the wise Jewish people say that the biggest antisemites are the Jews themselves.”

Mr. Bennett said that he viewed Mr. Lavrov’s remarks with the “utmost severity,” saying that the comments were “untrue and their intentions are wrong.”

Mr. Bennett added, “The goal of such lies is to accuse the Jews themselves of the most awful crimes in history, which were perpetrated against them, and thereby absolve Israel’s enemies of responsibility.”

Separately, Mr. Lapid said that Mr. Lavrov’s comments were “both an unforgivable and outrageous statement as well as a terrible historical error.”

“Jews did not murder themselves in the Holocaust,” he added. “The lowest level of racism against Jews is to accuse Jews themselves of antisemitism.”

The Israeli government’s response is among the fiercest criticism it has leveled at the Russian government since the invasion of Ukraine.

Israel has been engaged in a tricky balancing act: supporting Ukraine while trying to avoid a showdown with Russia, which has a large military presence in Syria, Israel’s neighbor. Israel coordinates with Russia when striking Iranian, Syrian or Lebanese military targets on Syrian soil, and does not want to unduly rock its relationship with Moscow. Israel is also concerned about possible fallout for Russian Jews.

In general, Israeli officials are very sensitive about how the Holocaust is invoked by politicians abroad. Mr. Zelensky himself was criticized in Israel when, during a virtual address in March to the country’s Parliament, he compared the suffering of Ukrainians to that of Jews during the Holocaust.

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Michael Schwirtz

Reporting from Zaporizhzhia, Ukraine

Escaping Mariupol, one resident said that those left behind were gripped with ‘hopelessness.’

Life, such as it is in Mariupol right now, revolves around a big-box supermarket called the Metro, one of the few places in the city not destroyed, said Yelena Gibert, a psychologist. She arrived in Zaporizhzhia, in southeastern Ukraine, with her teenage son on Monday and offered a glimpse of what residents have endured in Mariupol over two months of Russian bombardment and occupation.

Every morning at about 6 a.m., Ms. Gibert said, residents lined up for rations handed out by Russian soldiers. First, though, they must listen to the Russian national anthem and then the anthem of the separatist Ukrainian region known as the Donetsk People’s Republic, she added.

A number is scrawled on the hand of every resident there, and then they wait, sometimes all day, to receive their box of food, Ms. Gibert said.

Inside a typical ration box is macaroni, rice, oatmeal, canned meat, sweet and condensed milk, sugar, butter. It’s supposed to last a month, but doesn’t always — especially when shared with a teenage boy, Ms. Gibert said.

Food is often prepared outdoors on a wood fire, though Ms. Gibert and her son were among the lucky ones in a city where electricity and many residential buildings have been destroyed.

“Our apartment is still partially intact,” she said. “On one side, we have all our windows.”

Most people are desperate to leave the city, Ms. Gibert said. And they can. Each day, three buses sit in the parking lot of the Metro store waiting to drive those willing to go to Russia. Many do, she said.

But for those who wish to travel to Ukrainian-held territory, such as Zaporizhzhia, there are few options other than private cars, which many do not have.

“There are so many people that want to go to Ukraine right now and they do not know how,” she said. “There are people who are ready to go by foot.”

She described a general feeling in Mariupol of “hopelessness and despair,” saying residents “are starting to talk of suicide because they’re stuck in this situation.”

Ms. Gibert had the option to go to Russia weeks ago. She was born in the northern Russian region of Murmansk, and most of her family is there.

“All of my relatives are in Russia, and of course, they want me to go there,” she said. “I love them, and I understand them, but I can’t. When you are being bombed, how can you forgive this?”

Monika Pronczuk

Speaker Nancy Pelosi thanked Poland for its generosity following her meeting with President Andrzej Duda in Warsaw. Asked about a possible enlargement of the NATO troop presence in the country, Ms. Pelosi said there was “an ongoing conversation about how we support global security.”

Marc Santora

Amid reports of shelling around the steel factory in Mariupol, city officials said the evacuation coordinated by the United Nations and International Committee of the Red Cross would continue. “Despite all the difficulties, the evacuations of civilians from Mariupol to Zaporizhzhia must take place,” the city council said in a statement.

Thomas Gibbons-Neff and Natalia Yermak

Reporting from Kharkiv, Ukraine

A gas station in Kharkiv grapples with Ukraine’s fuel shortage.

One of the most popular gas stations in Kharkiv is under siege. Not from Russian forces, though they shell this eastern Ukrainian city daily, but from motorists trying to refuel their vehicles.

Russian attacks on Ukrainian infrastructure, especially oil depots in recent days and weeks, have crippled the fuel supply in much of the country.

“What do I do? How can I explain to people that this is not my fuel station and it’s not me who’s deciding how many liters of petroleum anyone gets?” said Maria, the manager of an Okko fuel station in the city center.

Kharkiv was once Ukraine’s second largest city at roughly 1.4 million people. And though many have fled, a large population still remains. Morning rush hour is still noticeable, traffic lights still work and street cleaners continue to carry out their duties.

Maria, who did not provide her last name because she feared for her safety, said that her station’s regular supply of fuel did not arrive two days ago. Despite the attacks, a shortage of this scale was the first since the war began in February, she said.

The company has instructed her that only civilians with prepaid gas cards can get fuel, and usually only around five liters (about a gallon). Meanwhile, the military has a separate arrangement where they can continue to get gas for their vehicles, she added.

No such fortune for the police. One officer walked in Sunday afternoon asking if he could fill up his cruiser without the prepaid gas card.

Maria responded: “Not now.”

While some gas stations have closed in the city because of fuel shortages, Maria’s station has remained open because of its extensive food and snack selection, making it a popular stop for soldiers, volunteers, medical workers and police officers who continue to stream through her doors.

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Marc Santora

The Ukrainian military said that it destroyed two high-speed Russian patrol ships off the coast of Odesa, using two Turkish Bayraktar drones.

💬Головнокомандувач ЗС України генерал Валерій Залужний: Сьогодні на світанку біля острова Зміїний було знищено два російські катери типу Раптор. Працює #Байрактар. Разом до Перемоги!🇺🇦 pic.twitter.com/3wxlwjDtdx

Marc Santora

Britain says that a quarter of Russian invasion units are now ‘combat ineffective.’

The British military’s defense intelligence agency said on Monday that Russia committed roughly 65 percent of its entire ground combat forces to the war in Ukraine and that more than a quarter of those have likely been “rendered combat ineffective.”

The assessment added to U.S. and British intelligence reports that Russian forces have suffered heavy losses in the conflict, even as Moscow presses its offensive in the east and south.

Some of Russia’s most elite units, including its Airborne Forces, “have suffered the highest levels of attrition,” the agency said, adding, “It will probably take years for Russia to reconstitute these forces.”

The British military recently estimated that some 15,000 Russian soldiers had been killed and likely twice as many had been wounded in the fighting.

The Russian invasion force was estimated to include around 120 battalion tactical groups, each with 700 to 1,000 soldiers. In the opening weeks of the war, Russia sought to attack from multiple directions, spreading its forces across a vast area that included Kyiv in the north, Kharkiv in the east, Mariupol in the southeast and Mykolaiv in the southwest.

But the Kremlin’s plan to seize the country quickly failed and Russia withdrew, with many remaining units going back to Belarus and Russia to recover.

As Russia launched its renewed offensive two weeks ago aimed at seizing territory in eastern Ukraine, the Pentagon estimated last week that Moscow now has 92 battalions in Ukraine, giving it a sizable advantage over Ukraine in troop numbers.

In recent days, the Ukrainian military claimed to have destroyed several Russian command centers in the east and south. In one strike in the Russian-controlled city of Izium, some 200 soldiers, including at least one general, were killed, according to the Ukrainian military. It was not possible to verify the claims.

Still, Russian forces have shown little sign of pulling back. The Ukrainian military said that Russia continued to deploy more troops to the eastern front and was looking to expand its territorial control across southern Ukraine.

Despite the heavy losses, Russian forces continued to bombard targets in the provinces of Luhansk and Donetsk, an area collectively known as the Donbas. Russians are also deploying more antiaircraft missile systems in the east and, in the south, trying to penetrate Ukrainian defenses in the Kherson region and pounding the area around the city Mykolaiv with artillery fire, the Ukrainian military said on Monday.

Monika Pronczuk

Speaker Nancy Pelosi is meeting in Warsaw with Poland’s president Andrzej Duda, days after her visit to Kyiv underscored the U.S. commitment to Ukraine. As the meeting began, Mr. Duda said the war was a “crucial” moment for Poland, which has taken in most of the millions of refugees fleeing Ukraine.

Austin Ramzy

The U.N. refugee agency says that more than 5.5 million people have fled Ukraine since the Russian invasion began, including more than three million who went to Poland.

Michael Schwirtz and Austin Ramzy

The first evacuees from Mariupol reach relative safety.

The first people to flee Mariupol during a brief cease-fire this weekend started arriving in the city of Zaporizhzhia, in southeastern Ukraine, on Monday morning, with international observers expressing optimism that more civilians would be able to leave a steel plant in Mariupol despite Russian attacks resuming.

As of Monday morning, evacuees from the Azovstal steel plant had not yet arrived in Zaporizhzhia. But other residents of Mariupol who had taken advantage of the brief cease-fire began to trickle into the parking lot of a home-goods store that has served as a way station for refugees fleeing territory controlled by Russia.

“The day before yesterday it was relatively quiet,” said Anastasiya Dembitskaya, describing the situation in Mariupol on Sunday. She arrived in Zaporizhzhia on Monday morning with her two children and a dog.

Residents of Mariupol were invited to join a convoy on Monday that was being overseen by the United Nations and the International Committee of the Red Cross. Hundreds of civilians have sheltered for weeks in the Azovstal plant alongside Ukrainian fighters, who had become increasingly trapped as Russian forces expanded their control of the key port city.

About 20 women and children were able to leave on Saturday from Azovstal, followed by about 100 on Sunday. President Volodymyr Zelensky of Ukraine said that they were headed northwest to Zaporizhzhia.

“Today we finally managed to start the evacuation of people from Azovstal,” Mr. Zelensky said on Sunday in his nightly address. “After many weeks of negotiations, after many attempts, different meetings, people, calls, countries, proposals. Finally. There was not a single day when we did not try to find a solution that would save our people.”

Ms. Dembitskaya said that she had hoped to bring her sister and parents with her but that they had refused to leave behind their home, which was one of the few still in one piece, along with their dogs and cats. Ms. Dembitskaya, 35, described Mariupol as a largely unlivable city, desolated by more than two months of continuous shelling by Russian forces.

But with a reduction of fighting in Mariupol in the past two or three weeks, signs of life have also begun to return, she said. Though power and water remain cut off, there is now spotty telephone service, she noted, and small markets have begun to appear, selling food brought in from Russia and Russian-controlled Ukrainian territory and sold at stratospheric prices.

“They’ve begun to at least remove the trash, which is good,” Ms. Dembitskaya said. “The bodies and the trash and the wires that were lying everywhere.”

Marc Santora contributed reporting.

France24 - Monde

Denis Kataev, journaliste : "Il y a un besoin d'information indépendante en Russie"

Publié le : 02/05/2022 - 11:19

Pauline PACCARD Suivre

Denis Kataev est un journaliste russe qui a fui son pays après la fermeture par le Kremlin de la chaîne pour laquelle il travaillait. Il dénonce la propagande des autorités russes et explique comment il tente, depuis Paris, d’informer les Russes sur ce qu'il se passe en Ukraine. Pour lui, les minorités progressistes existent en Russie et il est possible de peser sur l'opinion publique. 

REPORTAGE

Guerre en Ukraine : les journalistes russes face à la censure de l'État

Guerre en Ukraine : une journaliste dévoile les coulisses de la propagande russe

GUERRE EN UKRAINE

Rappelé à l'ordre, le journal indépendant russe Novaïa Gazeta suspend sa publication

Le Figaro

La SNCF veut recruter 600 agents sur son réseau Transilien en 2022

Pierre Olivier Dentan

Cette campagne de recrutement doit permettre à l'entreprise ferroviaire de poursuivre sa stratégie d'améliorations constantes des services aux voyageurs.

Conducteurs de trains, agents en gare, techniciens de maintenance...La SNCF a dévoilé ce lundi ses objectifs de recrutement pour l'année 2022 sur son réseau Transilien. Du contrat «ambitieux 2020-2023» avec Île-de-France Mobilités au renouvellement des matériels roulants – nécessitant d'importantes compétences techniques –, cette campagne de recrutement doit permettre à l'entreprise ferroviaire de poursuivre sa stratégie d'améliorations constantes des services aux voyageurs assure-t-elle.

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Dans son communiqué, le groupe détaille les effectifs recherchés dans chacun des postes. Ainsi, 200 postes de conducteurs de train et de tram-train sont à pourvoir, 150 en tant que commerciaux en gare, 150 techniciens de maintenance des trains, 40 agents de production et enfin 60 cadres, profil ingénieurs ou système d'information.

Certaines offres d'emploi ne requièrent pas de diplôme, comme les agents commerciaux en gare chargés de veiller à la satisfaction des voyageurs. D'autres, comme agent de manœuvre des trains, nécessitent seulement le Diplôme National du Brevet. Pour les fonctions plus techniques, ce sont pour la plupart des diplômes à BAC+2 minimum qui sont requis. La SNCF propose aussi des formations de 4 à 12 mois pour les métiers de conducteurs train et de tram-train. Le groupe dit enfin renforcer son dispositif d'inclusion en accueillant dès la rentrée 2022 environ 300 jeunes et une cinquantaine d'adultes en reconversion ou en situation de handicap.

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France24 - World

Dozens of civilians evacuated from besieged Ukrainian city of Mariupol

Issued on: 02/05/2022 - 04:39

NEWS WIRES Carys GARLAND Follow

Roughly 100 civilians have been evacuated from a besieged steel plant in the eastern Ukrainian city of Mariupol, President Volodymyr Zelensky said on Sunday.

The UN said earlier that a "safe passage operation" was going on at the Azovstal plant, the last holdout in the port city that has endured a Russian blockade since the conflict began on February 24, while the International Committee of the Red Cross said it was "currently participating" in the operation.

Russia's defence ministry gave a lower figure of 80 civilians, adding: "Those who wished to leave for areas controlled by the Kyiv regime were handed over to UN and ICRC (Red Cross) representatives."

Neither the UN or the ICRC have said how many civilians they are transporting and it was not immediately clear why the sides had given different figures. 

Thousands have been killed and millions displaced since Russia's invasion, and stories of the harsh conditions in besieged Mariupol have horrified the world.

"Today we finally managed to start the evacuation of people from Azovstal," Zelensky said in a video address, adding that they were due to arrive in Ukraine-controlled Zaporizhzhia on Monday.

"For the first time there were two days of real ceasefire on this territory. More than a hundred civilians have already been evacuated -- women and children first of all."

He said he hoped the evacuations could continue Monday, adding: "We plan to start at 8 am (0500 GMT)."

One Russian news report put the number of civilians still in the plant at more than 500.

The Russian defence ministry earlier confirmed that civilians were leaving, releasing a video that showed cars and buses travelling in the dark marked with a "Z", the letter used by the Russian forces in the conflict.

'Do not be bullied' 

Western powers have rushed to send military aid to Ukraine and imposed heavy sanctions on Russia.

"Do not be bullied by bullies," US Speaker of the House Nancy Pelosi told reporters at a news conference in Rzeszow in southern Poland on Sunday after returning from Ukraine.

"If they are making threats, you cannot back down."

Pelosi met Zelensky on Saturday, becoming the most senior US figure to visit since the war began. She promised to enact the $33-billion (31-billion-euro) arms and support package announced by US President Joe Biden last week.

Western powers have hit Russia with unprecedented sanctions, and EU foreign policy chief Josep Borrell said on Sunday more measures were in the pipeline.

"We must use our economic and financial abilities to make Russia pay the price for what it is doing," he said.

Diplomats in Brussels said the EU would propose phasing in a ban on Russian oil imports over a period of six to eight months. 

Russia has been seeking ways to push back against the growing international pressure.

The speaker of the lower house of parliament, Vyacheslav Volodin, suggested Moscow could seize Russia-based assets of countries it deems hostile. "It is fair to take reciprocal measures," he said.

Russian ruble introduced 

The conflict in Ukraine has been most intense in the east and south, although there have been Russian missile strikes across the country, mainly targeting infrastructure and supply lines.

Four civilians were killed by Russian shelling in the town of Lyman on Sunday, and another in a nearby town, as Moscow's forces push deeper into the eastern Donetsk region, regional governor Pavlo Krylenko said.

And three people died in the shelling of residential areas in and around the northeastern city of Kharkiv, regional governor Oleg Synegubov said on Telegram.

Russia has moved to solidify its grip on areas it controls and from Sunday introduced the Russian ruble in the region of Kherson -- initially to be used alongside the Ukrainian hryvnia.

"Beginning May 1, we will move to the ruble zone," Kirill Stremousov, a civilian and military administrator of Kherson, was cited as saying earlier by Russia's state news agency RIA Novosti.

He said the hryvnia could be used during a four-month period, but then "we will completely switch to settlements in rubles".

'Guard the line' 

On the front line in the east, Russian troops – helped by massive use of artillery – have advanced slowly but steadily in some areas. 

But Ukrainian forces have also recaptured some territory in recent days, particularly around Kharkiv.

One of the areas taken back from Russian control was the village of Ruska Lozova, which evacuees said had been occupied for two months.

"It was two months of terrible fear. Nothing else, a terrible and relentless fear," Natalia, a 28-year-old evacuee from Ruska Lozova, told AFP after reaching Kharkiv.

Kyiv has admitted that Russian forces have captured a string of villages in the Donbas region and has asked Western powers to deliver more heavy weapons to bolster its defences there.

"Everyone understands that we must guard the line here," Lieutenant Yevgen Samoylov of the 81st Brigade told AFP as his unit rotated away from the front line near the town of Sviatogirsk.

"We cannot let the enemy move closer. We try to hold it with all our force." 

(AFP)

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US Speaker Pelosi meets Ukraine's Zelensky on unannounced visit to Kyiv

Dnipro residents mobilise to support their fellow citizens and the war effort

AS IT HAPPENED

UN confirms deal with Russia, Red Cross on evacuating civilians from Mariupol plant

L'Humanité

L’enjeu de la recherche publique

Chronique

Sylvestre Huet

Quel effort pour la recherche scientifique et technologique ? Le débat précédant le deuxième tour de l’élection présidentielle a très peu abordé cette question cruciale. Dommage, mais révélateur ; aucun des deux protagonistes n’ayant à se glorifier d’une action ou de propositions fortes. Emmanuel Macron a poursuivi une politique rabougrissant notre recherche publique. Et subventionné la recherche privée sans contrôle ni orientation vers les besoins sociaux. Son adversaire ne mérite même pas un commentaire.

Dommage, car il est difficile d’imaginer un futur meilleur à technologies constantes. Le rapport du Groupe 3 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le dit à sa manière. Pour rester crédibles, ses auteurs se sont interdit toute spéculation technologique reposant sur des avancées scientifiques futures. C’est raisonnable. Mais met paradoxalement en lumière la nécessité de les rechercher. Surtout lorsque des pistes s’ouvrent qui diminuent les contraintes sociales et économiques très fortes des scénarios permettant d’éviter le dérapage climatique.

Ainsi, une étude récente (1) a fait un premier pas vers l’objectif de rendre les céréales de grande culture aptes à utiliser l’azote de l’air, grâce à une symbiose avec une bactérie. Le phénomène qui rend si utiles les légumineuses (pois, fèves, luzerne…). L’avancée, réalisée avec une orge et une bactérie dont les génomes ont été modifiés, est une démonstration de laboratoire encore loin d’un usage agricole. L’impact d’un succès final serait toutefois formidable, réduisant drastiquement l’apport d’azote aux céréales cultivées par des engrais dont la production et l’usage sont nocifs pour le climat et l’environnement. Et facilitant l’objectif d’alimenter une population mondiale en croissance sans y recourir encore plus massivement.

Il est trop tôt pour savoir si cette avancée débouchera. Mais soulignons qu’elle trouve l’une de ses origines dans une publication de 1997 d’une équipe française (2). Illustration de la durée souvent nécessaire aux véritables ruptures technologiques. Et donc d’un soutien public plus fort à la recherche scientifique qui en est la source. Les citoyens soucieux d’avoir une Assemblée nationale et un gouvernement travaillant à cet objectif disposent donc d’un élément de choix pour les élections législatives qui s’annoncent.

(1) Timothy L. Haskett et al., www.pnas.org/doi/abs/10.1073/pnas.2117465119

(2) P. Oger et al., Nat. Biotechnol. 15, 369 – 372 (1997).

la chronique scientifique de sylvestre huetsciencesRecherche scientifiqueGiec
Le Figaro

Les trésors scythes d'un musée ukrainien pillés par l'armée russe

Léna Saint Jalmes

À Melitopol, plusieurs objets provenant de fouilles archéologiques, dont certains en or, ont disparu. Les autorités s'inquiètent également pour les collections des musées de Marioupol.

Une perte inestimable pour la culture ukrainienne. Selon le site d'information de la ville de Melitopol, «des militaires russes ont pillé le musée d'histoire régionale de Melitopol». Ces précieuses collections étaient cachées mais «des collaborateurs ont montré aux Russes où était conservé l'or des Scythes découvert par les archéologues dans les années 1950», rapportent les autorités locales.

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Emblème de la culture du pays, ces pièces scythes en or ont été découvertes par les archéologues en 1954, rappelle Courrier International. «Un habitant de la région qui creusait un puits était tombé dans une cavité.» Il s'était ainsi retrouvé par accident à l'intérieur d'un tertre funéraire qui abritait «des pièces et bijoux uniques», explique Melitopol.city. «Parmi ces artefacts se trouvait un carquois gréco-scythe en or sur lequel est représentée la vie du héros grec Achille. C'était un présent des Grecs aux Scythes», considéré comme «l'une des pièces archéologiques les plus inestimables découvertes sur le territoire de l'Ukraine». Renommés pour leur maîtrise du travail de l'or, les Scythes sillonnaient les steppes d'Asie et d'Europe dans l'Antiquité.

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Les pièces les plus inestimables d'Ukraine

Dès le début de l'offensive russe, la municipalité et le musée avaient caché les objets antiques, mais les soldats du Kremlin ont cherché, de manière systématique, à les retrouver. Aujourd'hui, il semble quasi certain que les Russes n'ont pas mis la main sur le carquois, dont l'original est conservé à Kiev. Mais des inquiétudes portent sur le reste de la collection.

Ce serait «déjà la deuxième fois que les Russes tentent de s'approprier l'or des Scythes», à Melitopol. En 1954, les autorités soviétiques avaient exigé que «toute découverte [soit] envoyée au musée de l'Ermitage à Leningrad [actuelle Saint-Pétersbourg, ndlr]. Le directeur de l'Ermitage avait d'ailleurs adressé une lettre aux archéologues pour leur rappeler qu'il attendait les artefacts. Mais les scientifiques ukrainiens avaient eu le courage de créer leur propre musée» à Kiev pour exposer les objets.

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Soixante-huit ans plus tard, les Russes auraient mis la main sur «une partie importante des pièces et des bijoux». «Mais ce n'est pas le seul patrimoine culturel volé par l'occupant», selon le site de Melitopol. À Marioupol, les forces armées auraient emporté sept objets d'art conservés dans le Musée d'histoire régionale et le Musée des arts, mais également des tableaux, des sculptures et des icônes.

Selon la presse locale, le Kremlin prétend avoir sauvé le trésor des anciens employés du musée, accusés d'avoir voulu exporter ces objets hors du pays.

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L'Égypte restaure la plus ancienne synagogue du Moyen-Orient

Particulièrement célèbre pour les quelque 200 000 manuscrits religieux retrouvés dans sa Gueniza, Ben Ezra du Caire est entrée en restauration le 18 avril, sous l'égide du ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités.

«Une découverte unique» : les vestiges d'une voie romaine exhumés dans le centre de Louvain

ARCHÉOLOGIE - Une fouille préventive a mis au jour quelques souvenirs du passé antique assez méconnu de l'agglomération belge.

France24 - Monde

L'Afrique particulièrement touchée par l'explosion des cas de rougeole

Publié le : 30/04/2022 - 00:07

Claire BONNICHON Suivre

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les cas de rougeole ont augmenté de 400 % en Afrique sur les trois premiers mois de l'année par rapport a la même période l'année dernière. Cette forte hausse est due au retard de la vaccination des enfants du fait de la pandémie de Covid-19. L'éclairage de Geneviève Begkoyian, responsable santé de l'Unicef en RD Congo.

En Guinée, plusieurs proches du président déchu Alpha Condé ont été inculpés, notamment pour corruption, et écroués à la prison civile de Conakry. Les explications de Malick Diakite, correspondant de France 24. 

Alors que le Nigeria a entamé une politique de retour volontaire pour ses ressortissants réfugiés dans le nord-est du Niger. les organismes humanitaires craignent un retour prématuré qui conduirait à davantage de victimes et de déplacés. Les précisions de Harold Girard, correspondant de France 24 au Niger.

Enfin, la folie des NFT (Non-Fungible Token) touche l'héritage sud-africain. Un collectionneur a acheté fin mars aux enchères les droits NFT du mandat d'arrêt de Nelson Mandela de 1961 pour plus de 113 000 euros. Un reportage de Caroline Dumay. 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Les cas de rougeole ont bondi de près de 80 % dans le monde, selon l'OMS

Au Nigeria, une attaque fait plusieurs morts dans un village du nord-ouest

"Charnier" de Gossi : l'armée française dément les accusations de la junte malienne

Le Figaro

Les secrets indispensables pour construire son réseau professionnel

Quentin Périnel

NOS CONSEILS - Nous avons tous un réseau prédestiné. Voici de précieux conseils pour le développer. Ils sont valables pour tous et partout.

« C'est bien simple : il connaît tout le monde. À Paris, en province, à Londres, à New York… Il a un réseau incroyable. Je ne sais pas comment il a fait pour tisser sa toile. » La réponse à cette interrogation si simple, tirée d'un déjeuner professionnel à une table voisine ? En travaillant, évidemment. Mais ce n'est pas forcément aussi compliqué que l'on pourrait le penser…

Il serait toutefois faux de dire que nous naissons tous libres et égaux en matière de réseau. Certains ont effectivement un réseau « inné », issu d'un certain sérail, fruit de connaissances familiales par exemple. Des facilités certaines pour avancer. Mais nous avons TOUS, chacun d'entre nous, plusieurs réseaux prédestinés : notre famille, nos amis, nos camarades d'école… Et ces réseaux évoluent progressivement, année après année, à mesure que nous cheminons.

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Pour savoir comment cultiver, développer et entretenir un cercle de réseau de façon pérenne, Le Figaro a sollicité un prince du réseau : Frédéric Bedin, fondateur il y a trente ans de l'agence Hopscotch, qui pourrait très précisément correspondre au propos formulé plus haut, entre guillemets, dans les trois premières lignes… Premier enseignement : nous avons TOUS un réseau, parfois sans le savoir ou sans en avoir conscience.

«Quand on veut développer une idée, une entreprise, un groupe de rock ou quoi que ce soit d'autres, il faut activer un réseau, avance Frédéric Bedin. Il y a une méthode très simple que j'appelle la stratégie du nénuphar. Nous connaissons tous des individus qui appartiennent à plusieurs petites communautés. Les copains d'écoles, les voisins, les amis de vacances, les amis de nos frères et sœurs... Il s'agit de tirer les ficelles de chacune de ces communautés.»

Sans réseau on n'existe pas

Pour prendre conscience de son réseau, il faut s'amuser à lister ces différentes communautés. Elles sont plus nombreuses que vous ne le pensez ! Ensuite, il s'agit de l'entretenir. Car pour «appartenir» réellement à une communauté, il faut lui consacrer du temps et lui apporter du contenu afin de la faire grandir. Il faut créer du lien, de l'échange : événements, réunions, fêtes, groupes WhatsApp...

«J'aime bien faire cette comparaison que je trouve assez éloquente : lorsqu'on arrive à l'école, dans une nouvelle classe, dans laquelle on ne connaît personne, argumente Frédéric Bedin. Il ne suffit pas de dire que l'on veut des amis pour s'en faire réellement. Il s'agit de montrer sa personnalité, ses singularités, pour s'imposer dans une communauté qui existe déjà. C'est pareil partout, à n'importe quel âge.» L'homme est un animal social. Et l'école est le lieu où l'on apprend à se socialiser... Mieux : le lieu où l'on apprend malgré soi à socialiser !

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Plus on avance dans la vie, plus on progresse, plus nos communautés se multiplient. Les assos, les alumni, les entreprises... «Lorsqu'on quitte une organisation, il faut nécessairement garder contact avec certaines personnes, observe Frédéric Bedin. Les gens ne se rendent parfois pas compte qu'ils évoluent au sein d'un réseau relationnel de qualité. Couper les ponts est une terrible erreur. Sans réseau, on n'existe pas !» Faire de nouvelles rencontres, ce n'est jamais du temps perdu.

C'est un cliché tenace ; nombreux sont les individus convaincus que passer du temps avec les autres ne sert à rien ! C'est tout l'inverse... «Les notions de partage et d'altruisme sont essentielles, précise Frédéric Bedin. Plus tu donnes, plus tu prends, c'est aussi simple que cela. Si vous ne donnez rien, il ne faut pas vous étonner de ne rien recevoir. Pourquoi les autres seraient-ils généreux avec vous si vous êtes égoïste et que vous la jouez perso ?» C'est ce qu'explique le sociologue Norbert Alter dans son livre Donner et prendre: la coopération en entreprise.

Mélanger les réseaux, c'est se mélanger les pinceaux...

L'illustration d'un réseau, selon Frédéric Bedin : il faut visualiser cela comme un nuage avec des gouttelettes d'eau, qui sont reliées entre elles par des intensités électriques plus ou moins faibles. Ainsi, votre réseau LinkedIn contient énormément de contacts, de relations, mais avec une intensité relationnelle assez faible. En revanche, le réseau d'un club, une association ou un cercle d'alumni a une intensité relationnelle très élevée.

C'est ainsi : la présence physique et l'émotion sont infiniment plus efficaces et qualitatives que les réseaux en ligne... Le nombre d'individus concernés change également la donne. À l'instar d'une tribu, dès que l'on passe la barre symbolique des 150 personnes, on perd le fil... «Pour avoir des rapports exceptionnels, il faut garder le contrôle du nombre de personnes qui appartiennent à un réseau, afin de connaître personnellement tout le monde», précise Frédéric Bedin.

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Mélanger les réseaux, cela revient souvent à se mélanger les pinceaux... C'est l'une des principales erreurs à ne surtout pas faire : mélanger entre elles les communautés auxquelles on appartient. «L'altruisme a des limites ! Ce n'est pas parce que je suis dans un club de vélo et dans un club des anciens de Dauphine que je suis obligé de faire en sorte que tout le monde se rencontre, analyse Frédéric Bedin. En revanche, faire de la micro-mise en relation est louable : dès que j'estime que deux personnes que je fréquente dans deux communautés différentes devraient se rencontrer pour des raisons précises, cela devient vertueux. Goutte par goutte. En revanche mélanger à grand fracas n'apporte rien du tout !»

La dernière chose - peut-être la plus importante - à retenir est celle-ci : ne soyez jamais avare de votre temps. Partagez-le sans cesse avec les autres. C'est la meilleure façon d'entretenir un réseau...

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L'Humanité

En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismes

Actu

Face aux tremblements de terre et faute de réseau d’alerte opérationnel, des habitants se sont faits le relais des chercheurs en hébergeant des sismomètres pour mieux prévoir l’évolution du séisme. Des résultats adoubés par la prestigieuse revue Science.

Jérémie Bazart

Le 1er janvier 2010, un séisme de magnitude 7 a eu lieu sur l’île d’Haïti. 280 000 personnes sont décédées, 300 000 habitants ont été blessés et plus d’un million de personnes se sont retrouvées à la rue. « Lors du tremblement de terre, il n’y avait pas de réseau sismologique pour l’enregistrer. Nous avons alors essayé de le développer avec les chercheurs sur place et sommes parvenus à financer quelques stations sismologiques conventionnelles », explique Éric Calais, professeur au département de géosciences à l’École normale supérieure (lire son interview ci-dessous en encadré).

Un réseau “low cost”

Mais en 2015, lorsqu’un nouveau séisme a frappé l’île, faisant une quinzaine de morts, aucune de ces stations n’était fonctionnelle. En effet, leur mise en œuvre dans un pays tel qu’Haïti fait face à des défis économiques et de savoir-faire difficiles à résoudre sur le court terme. Il a donc fallu trouver autre chose…

En 2018, le chercheur découvre un petit appareil de quelques centaines d’euros, un sismomètre en données libres basé sur un ordinateur bon marché Raspberry Pi et capable de transmettre des données en temps réel. « Mes collègues haïtiens et moi avons eu l’idée d’acquérir une dizaine de ces unités afin de créer un réseau “low cost” de sismomètres », poursuit le scientifique.

Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu

Face à la difficulté de travailler uniquement avec les institutions gouvernementales sur place, il apparaissait nécessaire de compléter la couverture sismologique par d’autres moyens. C’est dans cette perspective que l’approche citoyenne devenait évidente. « On parle beaucoup du fossé qui sépare la science et la société. Je pense qu’il faut trouver des moyens intelligents pour réduire ce gap. C’est d’autant plus important à Haïti qu’il n’y a aucune réglementation qui concerne les risques naturels. Et essayer de trouver des personnes qui peuvent jouer le rôle d’ambassadeurs auprès de leur communauté avec des sismomètres est fondamental », déclare Éric Calais.

Plus de 1 000 répliques localisées

En 2019, c’est donc un réseau de citoyens, hébergeurs du boîtier, répartis dans le pays, qui s’est formé. Et le 14 août 2021, tout a fonctionné comme prévu. Une publication parue en mars dans la revue Science valide l’idée que des citoyens équipés de Raspberry Shake (RS) à Haïti peuvent apporter suffisamment d’informations fiables pour mettre en place un vrai réseau de surveillance des séismes, sans stations conventionnelles. « L’expérience in situ nous a permis d’apporter les preuves que les résultats obtenus avec les RS sont cohérents avec ceux des stations conventionnelles et ceux issus des données satellitaires », explique Éric Calais.

Les données « sismo-citoyennes » ont permis de localiser plus de 1 000 répliques dans les trois semaines suivant le séisme. De plus, l’apprentissage automatique appliqué aux données du sismomètre citoyen le plus proche du choc principal a permis une prévision de l’évolution temporelle des répliques, une importante donnée pour organiser la réponse d’urgence. Surtout, il s’agit d’un projet de « socio-sismologie », qui vise à rapprocher citoyens et sismologues autour d’un réseau dont chacun se sent partenaire.

« L’ambition est surtout de tester l’acceptation d’un tel système de mesure sismologique basé sur des citoyens. Notre changement de paradigme est que le réseau n’est pas qu’un ensemble d’appareils sur le territoire mais surtout un réseau d’hommes et de femmes qui participent à un effort conjoint de mise à disposition d’informations », conclut le chercheur. Un dispositif qui pourrait essaimer à travers le monde.

Le Raspberry Shake

Il s’agit d’un mini-ordinateur équipé d’un géophone, un capteur, généralement de forme tubulaire, qui peut enregistrer et mesurer la vitesse des vibrations sismiques au travers du sol. Les données sismologiques des sismomètres sont stockées sur un micro-ordinateur qui gère la connexion Internet, envoie les données et fabrique des graphiques simples pour les utilisateurs. Le tout tient dans une boîte de 10 cm sur 10. Les données sont en libre accès pour tous sur le site : ayiti.unice.fr/ayiti-seismes

« Pour une information fiable, il faut un dialogue ouvert »

Le point de vue Éric Calais, professeur de géosciences (ENS) et directeur de rehcerches (IRD)

D’autres pays pourraient-ils développer un tel réseau low cost de surveillance ?

Oui, on pourrait imaginer ce dispositif en complément du réseau conventionnel existant. En Amérique, on pourrait imaginer cela au Nicaragua, au Salvador ou au Guatemala. Mais on peut également développer ce réseau dans des pays d’Afrique de l’Est, en Éthiopie, au Kenya ou en Tanzanie. L’Asie n’est pas en reste d’ailleurs, il y a actuellement un réseau de Raspberry Shake dans des écoles du Népal.

Votre expérience montre que les projets de sciences participatives ne sont pas réservés qu’aux pays riches. Comment arrivez-vous à convaincre des gens à Haïti de s’y intéresser ?

Ce que l’on constate ici, c’est que lorsqu’on discute avec les habitants, il y a une demande réelle et sincère d’information sur les séismes. De nombreuses personnes ont été, et restent encore, traumatisées par celui de 2010.

Des collègues sociologues ont interviewé les hébergeurs de nos stations et ont fait ressortir des éléments : tous disent qu’ils veulent de l’information précise sur la magnitude et sur la localisation exacte du séisme. Or cette information ne peut pas exister sans réseau efficace.

Par ailleurs, les hébergeurs ont envie de participer à quelque chose pour leur pays, ils souhaitent produire de l’information. Le troisième élément est la défiance des citoyens envers l’État, qui n’est pas en capacité à Haïti d’assurer ses missions de base.

Face à des défaillances, il faut trouver des solutions et ce réseau en est une. Nous essayons, avec nos collègues des sciences humaines, d’ouvrir un dialogue avec les hébergeurs sur la perception des séismes, des risques, comment ils juxtaposent différentes dimensions de réflexions sur le monde, sur la religion ; comment le vaudou, très en lien avec la nature et notamment sur leur perception des séismes, entre en jeu dans tout cela… Nous nous intéressons à toutes ces questions.

sciencesséismehaïti
France24 - Monde

1er-Mai en France : cortèges fournis et incidents violents lors d'un défilé très politique

Publié le : 01/05/2022 - 08:35Modifié le : 01/05/2022 - 22:26

FRANCE 24 Suivre FRANCE 3

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé dimanche partout en France à l'occasion du 1er-Mai, dans un contexte très politique après la présidentielle, et plusieurs cortèges ont été émaillés d'incidents et de dégradations, en particulier à Paris, conduisant le ministre de l'Intérieur à dénoncer des violences "inacceptables".

Une semaine jour pour jour après la réélection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République, le traditionnel défilé du 1er-Mai, fête du travail, s'est déroulé un peu partout en France, dans un contexte social éruptif, alors que les questions de pouvoir d'achat, portées par des augmentations records de prix, suscitent de vives inquiétudes au sein de l'exécutif. 

La mobilisation a été supérieure à celle de l'an dernier dans l'ensemble de la France, où la CGT a revendiqué 210 000 manifestants, contre 170 000 l'an dernier. Le ministère de l'Intérieur a fait état de 116 500 manifestants contre 106 650 en 2021.

Dans la capitale, la manifestation, entamée vers 14 h 30 place de la République, s'est dispersée place de la Nation peu après 18 h. La CGT a revendiqué 50 000 manifestants à Paris, tandis qu'ils étaient 21 000 selon une comptabilisation du cabinet Occurrence pour un collectif de médias dont l'AFP et 24 000 selon le ministère de l'Intérieur.

Si le gros des troupes, à l'appel de l'intersyndicale CGT-Unsa-FSU-Solidaires, a pu défiler dans le calme, des tensions sont très vite apparues entre des manifestants très mobiles vêtus de noir, détachés du cortège principal, et les forces de l'ordre.  

Vitrines brisées, murs tagués : des dizaines d'agences bancaires ou immobilières, de sociétés d'assurance, mais aussi un magasin bio et un restaurant McDonald's ont été vandalisés, et des affrontements ont émaillé le parcours avec des grenades lacrymogènes répondant à des jets de projectiles. 

>> À lire aussi : Croissance en berne et inflation inédite : la France menacée par la "stagflation" ?

Parmi les slogans : "zéro police, plus de justice et de personnel soignant", ou "non non à la répression, dans tous les quartiers, dans toutes les régions". "On veut la moula, pas la poulaga", pouvait-on lire sur une banderole.

Un pompier, qui tentait d'éteindre un incendie de palettes allumé en marge de la manifestation, a été agressé par une femme, suscitant l'indignation des autorités. Le soldat du feu tenait sa lance à eau en direction du feu, rue Alexandre-Dumas, quand une manifestante est venue le bousculer pour l'empêcher d'éteindre l'incendie avant de lui asséner deux coups avec la main sur son casque.

"Cela suffit ! Honte à la sauvagerie, incompréhensible cette nouvelle agression vis-à-vis des sapeurs-pompiers de Paris dans l'exercice de leurs fonctions, protéger les personnes, les biens de la Cité et le bon déroulement de la manifestation", ont tweeté les sapeurs-pompiers de Paris.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a dénoncé des "violences inacceptables" de "casseurs" habillés de noir et venus "perturber les manifestations du 1er-Mai, notamment à Paris". Son cabinet a fait état de huit blessés parmi les policiers et gendarmes. Le ministre a fait état de 54 interpellations.

Des casseurs viennent perturber les manifestations du 1er mai notamment à Paris, en commettant des violences inacceptables. Je suis cela avec attention.Plein soutien aux policiers et gendarmes mobilisés, garants de la liberté de manifester et de l’ordre public.

May 1, 2022

Les violences "parasites" du 1er-Mai "invisibilisent les syndicats et servent de propagande à nos pires adversaires", a de son côté tweeté le leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui s'en est pris au préfet de police Didier Lallement, "incapable de garantir le droit de manifester en paix" selon lui.

Les violences parasites du #1ermai invisibilisent la marche des syndicats et servent la propagande à nos pires adversaires. Ras le bol. Le préfet de police savait. Incapable de garantir le droit de manifester en paix.

May 1, 2022

Ailleurs en France, des manifestations ont rassemblé 1 900 personnes à Bordeaux selon la police (4 500 selon les organisateurs), 3 600 à Marseille et 3 500 à Toulouse selon la police, ou encore de 1 500 à 2 500 à Strasbourg selon les sources. Au total, 255 points de rassemblement étaient prévus dans le pays, selon la CGT.

À Rennes, la manifestation organisée dans la matinée (1 650 personnes selon la préfecture, 2 000 selon la police) s'est déroulée dans le calme, mais des militants d'ultra-gauche se sont ensuite réunis devant la mairie et les forces de l'ordre ont fait usage de lacrymogènes, a constaté l'AFP.

À Nantes, les militants d'ultra-gauche ont tenté de prendre la tête du cortège. "Ils ont commis un certain nombre de dégradations et il y a eu l'intervention des forces de l'ordre pour les disperser", a indiqué la préfecture. Des vitrines d'agences immobilières ont été brisées, a constaté un photographe de l'AFP. Répondant à des tirs de fusées tirées par les manifestants, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes qui ont notamment pénétré dans un marché couvert, surprenant des clients et commerçants.

À Lyon, 4 000 à 6 000 personnes ont défilé, selon les sources : une mobilisation plus forte que l'an dernier "malgré les vacances scolaires", a noté le secrétaire départemental de l'UD CGT du Rhône, Joao Pereira-Alfonso.

"Si on ne lutte pas maintenant, on va pleurer des larmes de sang" 

À Lille 2 000 manifestants ont défilé selon la police, parmi lesquels beaucoup suivaient le camion de l'Union populaire, recouvert d'autocollants appelant à élire "Jean-Luc Mélenchon Premier ministre". "Désormais que l'extrême droite n'a pas pris le pouvoir, notre ambition c'est que Macron lui, ne le garde plus !", a lancé depuis le camion le député LFI Adrien Quatennens.

Les associations et ONG mobilisées sur les questions environnementales étaient également de la partie, à l'appel du collectif Plus jamais ça. Et des délégations étrangères (Kurdes, Algériens...) étaient aussi présentes à Paris.

La CFDT, premier syndicat de France, a sans surprise  fait bande à part, en organisant un "1er-Mai engagé pour le climat".

Avec AFP

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Covid-19 en France : un 1er-Mai historique, sans défilé

En France, un 1er-Mai encore sous Covid-19, les syndicats dans la rue

Valeurs Actuelles

Quand la Légion étrangère cultive le sacré de la mission

Samedi 30 avril, Thierry Burkhard, chef d’Etat major des armées, est revenu au camp Vienot (Aubagne) dans sa maison mère : la Légion étrangère. Elle fête, comme tous les 30 avril, le combat de Camerone. Cet endroit au Mexique où en 1863, dans une ferme, 60 légionnaires et 3 officiers ont résisté jusqu’à la mort à 2 000 mexicains, 800 cavaliers et 1 200 fantassins. « C’est, dit le général qui a commandé comme capitaine les commandos de recherche d’action en profondeur du 2ème Régiment Etranger de Parachutistes, ce supplément d’âme dont tout homme a besoin pour défendre sa patrie ».

Le regard fixe, en tenue de simple légionnaire, un jeune homme au garde à vous l’écoute. Il a 24 ans. Il est Ukrainien. Et au nom de la loi, par le sang versé, il réclame la nationalité française. Ce que le chef d’Etat-Major des armées, entouré de celui de l’armée de terre le général Schill et le général commandant la Légion étrangère Alain Lardet vont lui accorder volontiers. Il y a là, autour d’eux, non seulement des centaines d’officiers et une promotion de Saint-Cyr, mais aussi plusieurs délégations toutes en tenue d’apparat ; ceux de la Bandera, cousins germains espagnols de la Légion; ceux de l’armée mexicaine; ceux de la garde d’honneur du roi du Danemark; cinq officiers et sous-officiers du corps des Marines avec leur général en chef. Une diversité de soldats tous situés au premier rang des combattants de leur armée. Leur visage émacié, leur tenue chamarrée, la détermination que l’on lit dans leurs corps et dans leurs yeux nous permettent de comprendre plus facilement la valeur qu’ils accordent à leurs frères d’armes français.

Alain Lardet, général de division, commande la Légion étrangère depuis plus de deux ans. Il vient d’être prolongé d’une année supplémentaire par le Général Schill, son supérieur hiérarchique qui, par sa taille, aurait pu trouver sa place dans la NBA, le championnat de basket américain. Convivial à souhait, œcuménique par vocation, le Général Lardet n’a rien d’un curé en chaire même s’il en a la facilité d’expression. Il fait passer la confiance qu’il a en ses hommes. Il a devant lui ceux que l’on appelle les « porteurs de la main » : cette prothèse de la main du capitaine Danjou qui a commandé ses légionnaires du corps expéditionnaire français au Mexique. Ils ont sacrifié leurs vies pour qu’une colonne de ravitaillement de logistique et la solde du régiment puissent parvenir à l’objectif fixé : ravitailler l’armée française.

Fidélité à la parole donnée

Qui sont ces porteurs de la main, « cette relique laïque mais non moins sacrée » ? Un capitaine du nom d’Estoup. Il ne veut plus porter ses médailles depuis que son régiment le 1er REP a été dissout. Il était le fer de lance du putsch d’avril 1962 en Algérie. En ce 159e Camerone, il a accepté de les réaccrocher sur sa poitrine et de porter la main sacrée. Il a, auprès de lui, un adjudant-chef allemand qui a commencé dans la Wehrmacht pour combattre les Russes. En 1945, il a prolongé et porté les armes de la Légion étrangère en Indochine, à Diên Biên-Phù, puis en Algérie jusqu’à la bataille d’Alger. Sa mémoire est limpide, à 97 ans. Sur son flanc droit, un sergent d’origine espagnole, lui aussi couvert de médailles, et de blessures. Derrière eux, en deuxième ligne, un adjudant-chef et un caporal-chef, tous deux originaires d’Afrique du Nord. Ce kaléidoscope de nationalités n’en a en réalité qu’une : la Légion. C’est tout l’esprit de Camerone renouvelé chaque année, et un exemple d’intégration.

L’extraordinaire, cette après-midi là, est d’observer la foule ; sa variété conjugue tous les élus locaux de la région, quelle que soit leur étiquette politique, toute l’aristocratie militaire qui côtoie un verre de bière à la main la base légionnaire, composée d’une majorité des pays venus de l’Est, d’Amérique du Sud, d’Asie mineure, du Pacifique, des côtes atlantiques, d’Afrique du Nord. A l’image de ce qu’est fondamentalement la Légion étrangère qui, contrairement ce que n’a pas réussi la société politique et civile, intègre toutes les races et les religions. Leur solidarité n’est pas factice, elle ne tient ni à la solde, ni même à la fraternité des armes. Elle est légionnaire. Cela veut tout dire : fidélité à la parole donnée, et surtout à l’accomplissement de la mission qui reste sacrée. Il y a cette phrase qui termine l’ordre du jour du Général Burckhard, le patron de tous les militaires : « derrière le protocole de la journée, si bien organisée soit-elle, Camerone contribue à forger les forces morales, ces forces qui sont déterminantes au conflit, comme l’illustre aujourd’hui la guerre en Ukraine ». En sommes-nous encore capables ? Telle était la question que se posait la plupart des participants civils à cette journée de fête.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Read our quick summary of five handy tips to lower your diet's carbon footprint at the end of this article

One of the most impactful things you can do to fight climate change is make a few small but meaningful tweaks to your diet. Nearly three-quarters of people in the UK and more than half of Americans think it is important to eat sustainably.

But the information on which foods are really "sustainable", "green" or "eco-friendly" is often confusing – and sometimes such terms are outright misleading. With products from beef to beer now being sold bearing a "carbon neutral" label, how can you make sure what you're eating is genuinely sustainable?

The first big challenge is knowing how to weigh up the many different factors that contribute to food's emissions. For instance, there's excellent evidence plant-based foods require less energy (and produce less emissions) than animal products. But what if those plant-based products have been flown halfway around the world before they get to your table? And how much do different cooking methods cut or increase carbon emissions?

To find out the answers, BBC Future worked with Sarah Bridle, professor of food, climate and society at the University of York in the UK, and freelance sustainability researcher Rebecca Lait to analyse our food emissions in a two-week experiment. We tracked the diets of a vegan, Zaria Gorvett, and a vegetarian, Martha Henriques – counting everything from lovingly home-made meals to furtive cupboard snacks. We also tracked dietary data from a volunteer omnivore, who provided us with a baseline to compare our vegan and vegetarian data.

The hypothesis for our experiment? We supposed that a vegan diet would have the lowest emissions, the omnivore the highest emissions and the vegetarian would come somewhere in the middle. After all, meats such as beef are known to be some of the highest-emission foods you can eat. Meanwhile other animal products such as cheese, butter and eggs also rank highly when it comes to climate impact. Some plant-based foods, on the other hand, can even have a negative climate impact (due to converting land from croplands to carbon-sequestering nut trees) – making them hard to beat.

Such an experiment might seem like a done deal – but our investigation yielded a few surprises. The role of air miles, cooking methods, food waste, and even the impact of eating out versus eating in all played a part. Some of our most revealing findings came from how these factors measured up against one another. In the end, the experiment also underscored some of the best-evidenced ways to reduce the climate impact from food.

The vegan (Zaria Gorvett)

I'm in my kitchen, basking in the glow of complacent superiority. I've been asked to take part in a sustainability experiment – and I have a sneaking suspicion that the results are going to make me look really good.

All I have to do is keep track of my normal meals for a week and see how my carbon emissions compare to those of a colleague. Though it's technically not a competition, my opponent – whoops, I mean co-worker – is a vegetarian, while I am a vegan. And though it's strictly just for educational purposes, it seems like the pole position is probably already mine.

Today – the day it begins – I have already clawed out a head start by skipping breakfast, though of course this is essentially cheating. Now it's lunchtime. Swiftly side-stepping the carbon peril of avocado toast, I opt for another toast-based delicacy – pan con tomate. This version is just rye bread slathered with a mixture of chopped tomatoes, fresh garlic, olive oil and salt. Since this is a public-facing meal, I add a handful of parsley for added panache. Not a bad start, at 196g (6.9oz) CO2e (or "CO2 equivalent" – meaning CO2 emissions as well as other greenhouse gases such as methane have been factored into the figure).

Roasting vegetables in the oven can cause up to 80% of their climate impact (Credit: Alamy)

Skipping ahead a few days – and a few meals – things are looking promising. So far I've had herby pasta (356g/12.6oz CO2e per serving), mashed potato (589g/20.8oz CO2e), vegan yoghurt (69g/2.4oz CO2e), and several salads. Like I said, this is theoretically not a carbon contest, but if it was, I think I'm probably doing quite well already. 

Now I'm having another meal that's so worthy, it seems almost contrived: quinoa and kale burgers (394g/13.9oz CO2e), which turn out to be delicious. But too late, I stumble across a surprising fact: in some cases, the majority of a food's carbon footprint comes from the way it's cooked – rather than what's in it.

Usually, emissions are calculated by looking at the way something is made, stored and transported before it reaches the consumer. However, this doesn't factor in what happens when people get round to eating it.

One 2020 study, led by food sustainability researcher Angelina Frankowska of the University of Manchester, found up to 61% of the total emissions linked to some foods are generated as they're prepared in the home, particularly with vegetables. Even toasted bread is significantly more carbon-intensive than the regular kind – this final act adds 13% to its footprint. For foods that have already been partially pre-cooked in the factory, such as tofu, certain meat substitutes – and presumably, quinoa burgers – finishing the job contributes around 42% of their total emissions.

And this is not all. Certain kinds of cooking are significantly more energy-intensive than others. Turning on an entire oven is an almost-ludicrously inefficient way to heat anything up, since you're not just warming your dinner, but the surrounding air. One step down is cooking on a hob – frying, for example – which involves a more efficient heat transfer. However, first place goes to microwaving, which specifically targets the water molecules inside the food, so you're not wasting it making the microwave itself hot. The latter also has the advantage that it only uses electricity, and if this is from a renewable source that's even better.

Note to self: Make your famous microwave-only paella more often. Just hope the Spanish don't ever find out.

CO2 equivalent is the metric measure used to compare the emissions from various greenhouse gases on the basis of their capacity to warm the atmosphere – their global warming potential.

"For vegetables, cooking can cause up to 80% of the climate impact of the food – if they are roasted in the oven," says the University of York's Sarah Bridle. "This can be cut right back if they are boiled, steamed or cooked in the microwave oven instead. Pressure cooking and slow cooking are also very energy efficient."

However, it looks like I'm in luck. As sustainability researcher Rebecca Lait adds, the proportion of emissions down to cooking vary wildly depending what you're making – naturally, for lower-carbon ingredients, the same footprint from cooking is going to make up a larger fraction of the total. In other words, what you're eating is still the most important factor, Somehow, I'm still on the right track.

"If you're cooking spaghetti bolognese, we could compare the use of lentils or beef," says Lait. "Looking at the emissions from using 100g (3.5oz) of lentils and cooking them on the hob for 10 minutes, that would cause around 80g (2.8oz) CO2e from the food, and 60g (2.1oz) CO2e from the hob. It might look like the cooking emissions are very significant there. But if you used 100g (3.5oz) beef instead, that would cause around 4,500g (159oz) CO2e, and the hob just 60g (2.1oz) CO2e again," she says.

As a vegan, everything I'm cooking is already so sustainable, I decide to view low-carbon heating methods as something of an added bonus.

Anyway, back to my experiment. By Saturday, my resolution has cracked. For lunch I turn on the oven and have a vegan quiche with some chips (845g/29.8oz CO2e) – but here there's another snag. It turns out the emissions generated once food arrives in your house aren't just down to cooking, but storage: frozen chips have higher emissions than any other processed potato products, and this stage contributes significantly to their total.

The total climate impact (in kg CO2e per kg of food cooked) ranges widely between foods (Source: Angelina Frankowska et al., Nature Food, 2020)

From there, it seems like it's all downhill. That evening, I compound my previous transgression with a salad that turns out to have origins so decadent, it could have been ordered by a medieval lord. In addition to some locally grown tomatoes, I realise I have inadvertently used my consumer power to summon half an avocado from Peru, 9,777km (6,075 miles) away, a handful of olives from Greece, 2,969km (1,844 miles) away, and some diced smoked tofu made in an assortment of European countries including Germany, 857km (533 miles) away, Austria, 1,388km (863 miles) and France 840km (522 miles).

However, a quick internet search reassures me that this international concoction might not actually have been as carbon-intensive to transport as you would think.   

In fact, the vast majority of foods are actually transported via land and sea, with just 0.16% of food miles coming from air travel on average. It's so expensive, it's usually reserved for ultra-perishable products like blueberries, raspberries and strawberries, and delicate vegetables such as green beans, asparagus and sugar-snap peas.

"Most foods are transported by boat, but sending that same food by air would cause 100 times as much climate change," says Bridle. "It's hard for us to know which foods came by boat and which by air – but a rough rule of thumb is that if it would last a week in the fridge, then it could also last a few weeks in carefully controlled conditions on a boat."

We currently live in an unsustainable world. While the biggest gains in the fight to curb climate change will come from the decisions made by governments and industries, we can all play our part. In Sustainability on a Shoestring, BBC Future explores how each of us can contribute as individuals to reducing carbon emissions by living more sustainably, without breaking the bank.

For everything else, a more leisurely journey is more cost-effective – some 60% of foods arrive via sea freight. "Dried pulses, apples, oranges and bananas will have come by boat, if they are from the other side of the world," says Bridle. "In that case, the climate impact of transporting them is likely less than the climate impact of growing the food in the first place."

Even luxury fruits such as avocados rarely arrive by jet. According to the Danish investigative media and research centre Danwatch, most of those that end up in the country will have arrived from Chile via a three-week voyage across the Atlantic in cooling containers, followed by a seven-to-14-day layover in a ripening chamber in the Netherlands, before they're transported to where they'll be sold.

The biggest surprise – and in a way, the most satisfying discovery so far – is that the trendy practice of "eating local" has very little impact. One study found that, in the US, the proportion of a food's emissions linked to transport works out at just 11%. In comparison to the carbon required to make it, even travelling long distances – the average product has covered 6,760km (4200 miles) by the end of its life – makes a relatively small contribution.

Note to self: Cut back on fantasising about the expensive locally grown food in the village grocers.

Emissions (in kg CO2e) from the food supply chain – the climate impact of food miles is often a small proportion (Source: Our World in Data/Poore and Nemecek, Science, 2018)

The vegetarian (Martha Henriques)

As soon as you make animal products a part of your diet, there's no escaping the fact that your carbon emissions are going to rise. As the experiment's resident vegetarian, I assumed I would be somewhere in the middle of the dietary emissions spectrum. But what I really wanted to know was, just how much higher would my emissions be than our vegan baseline? By eating dairy but avoiding meat, was I making a small dent in my dietary emissions or slashing them to near-vegan levels?

With some trepidation, I began taking notes of my daily meals.

The first meal I recorded was one I would struggle to live without: a staple breakfast of toasted pitta bread with a scrape of butter and marmite with boiled eggs. More than 500g (17.6oz) CO2e came from the two eggs. The pitta, butter and marmite combined, however, made up just 30g (1oz) CO2e. Although butter is an animal product too – and has 3.5 times more emissions than plant-based spreads – I was intrigued to see that using just a little meant it contributed fewer emissions than the eggs.

Note to self: Quantity matters. If you're going to use butter, just have a scrape.

It wasn't long before I was confronted with another animal product. Cheese is not my greatest weakness, but it comes high on the list. For every kilogram of cheese you buy, 23.9kg (0.84oz) CO2e is released. Cheese is more carbon-intensive even than pork, poultry and farmed fish. For a vegetarian, it is likely to be greatest source of emissions that finds its way onto your plate. Intriguingly, hard cheeses have higher emissions than soft cheeses as they require greater quantities of milk to make – and how the dairy in question deals with its waste products can also have a significant effect on emissions.

But even the softest of cheeses have relatively high emissions. A light lunch of rice cakes with cottage cheese and sauerkraut came in at 766g (27oz) CO2e – one of my most carbon-intensive meals of the week.

Hard cheeses like parmesan have higher emissions than soft cheeses as they require greater quantities of milk to make (Credit: Alamy)

Note to self: Seriously consider vegan cheese alternatives.

Soon came a bigger surprise. It had happened one afternoon when the fridge had started to take on a certain odour, and I couldn't put off a clear-out any longer. Rootling around in the vegetable drawer, I found three ancient parsnips and two broccoli that were going brown and giving off a pungent cruciferous vegetable smell. Despite my best efforts not to over-buy fresh produce, there was also an incriminating mouldy orange in the fruit bowl. Regretfully, they all went in the bin.

As sad as it is to throw away food, I'm not alone. The average household in the UK threw away the equivalent of eight meals a week in 2018 – curbing that waste could save as much as £60 ($75) a month on food costs. In the US, the average household throws away the equivalent of $156 (£124) of food each month.

Clearing out my fridge of waste, it turned out, led to more emissions than any single meal I ate that week (bar one – only a large and delicious meal out at a Greek restaurant had greater emissions, at 2,001g/70.6oz CO2e). I was very aware that waste is a major contributor to emissions from food, but it hadn't occurred to me that that afternoon's food waste would amount to double the emissions of the bean and vegetable stir-fry I had that evening (713g/25.2oz CO2e).

The waste from throwing away a few pieces of fruit and veg greatly outweighs the emissions from a hearty cooked vegetarian meal (Source: BBC/Sarah Bridle/Rebecca Lait)

Ordinarily, vegetables like broccoli and parsnips aren't high-carbon foods – they take a lot less energy to produce than an animal-based product. Gram-for-gram when eaten, a broccoli releases 3.7g (0.13oz) of CO2e less than an egg.  

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The problem was, I didn't eat those vegetables. It wasn't so much the carbon expense of growing or transporting the fruit and veg that was the main problem, but the fate it met in my dustbin.

When you throw away food, you might think its carbon emissions would be just the same as if you had eaten it. But in fact, eating it makes all the difference. When food breaks down in a low-oxygen environment like a landfill, much of its carbon turns to methane instead of CO2. Methane is around 80 times more potent a greenhouse gas than CO2 in its first 20 years in the atmosphere (though over time methane breaks down, whereas CO2 is much longer-lived). Methane emissions are responsible for almost a quarter of global warming and an all-out, rapid effort to reduce them could slow the rate of current warming by 30% and avoid a 0.5C temperature rise by the end of the century. 

One way to think about it, is that if you eat food rather than throwing it away, its emissions essentially stop there, says Lait. "But if it's chucked away, the total for emissions released doesn't stop until that food has decomposed," she says.

Animal products typically have higher greenhouse gas emissions (in kg CO2e of food product) than plant-based foods (Source: Our World in Data/Poore and Nemecek, Science, 2018)

Where I live there is no municipal food waste collection service, so household food waste goes in the ordinary bin destined for landfill. As my discarded parsnips, broccoli and orange were buried beneath other household waste, they entered an environment starved of oxygen and produced large quantities of methane.

Bridle and Lait did the maths to calculate the magnitude of my food waste mistake: one head of broccoli releases approximately 153g (5.4oz) CO2e if it's eaten, versus the equivalent of 2.7 times that much if it goes to landfill (423g/14.9oz of CO2e). If I had acted a few days earlier I could have turned that waste into a meal (roast parsnip and broccoli with an orange dressing, perhaps?).

"There are great alternatives to throwing away food," says Lait. "Being able to compost food is one. I would encourage that."

As luck would have it, soon after my food waste incident an opportunity came up to become a compost volunteer at a local community scheme, giving me access to shared food waste bins at the end of my road. Food waste which is composted releases just 14% the greenhouse gases of food that goes to landfill. For people living in other areas where there is no food waste collection service, it is possible to make your own compost if you have space, or join one of many community schemes, such as MakeSoil, ShareWaste or CompostNow.

As I fork compost to aerate it on a warm spring day, I think of all the greenhouse gases saved, and try not to breathe in any flies.

Food waste is responsible for 6% of global greenhouse gas emissions (Credit: Getty Images)

Another unexpected insight came from a satay paneer dish (1,049g/37oz CO2e). It was going to be a dinner for my partner and I. As I don't particularly enjoy cooking and do it as infrequently as possible, I made double portions that we could eat over the next few days.

Energy from cooking on the stove made up more carbon emissions (45g/1.6oz CO2e) than any of the vegetables in the dish. By making enough for around four people, the emissions from cooking per portion were one-quarter what they would have been if I was making a meal for one. However, the biggest change I could have made to this particular meal would have been to cut out the paneer (795g/28oz CO2e) and replace with a plant-based alternative.

Note to self: Make sure to eat food before it goes off – get inventive to make sure as little as possible goes to waste.

Taking batch cooking one step further, I was interested to see that a meal out in a Greek restaurant was particularly efficient in terms of the energy used in cooking (an estimated 18g/0.6oz CO2e for the whole meal).

It might seem surprising, given the image of a hot, steaming professional kitchen, that this can be quite an efficient way to cook. But, as Bridle points out, if 20 people eat out at a restaurant, that's dozens of ovens, hobs and microwaves that aren't being fired up at the diners' homes instead.

Note to self: Plan ahead and batch cook.

A lot will depend, though, on the restaurant kitchen's sustainability practices, where they source their energy, and the types of food they're cooking. Certain types of restaurant are more likely to engage in sustainable practices than others – one study of 93 US restaurant chains found that sit-down eateries were more likely than fast-food operators to have sustainability initiatives in place (including how they source, produce, market and serve food).

Glancing down my traffic-light colour-coded spreadsheet of emissions meticulously prepared by Bridle and Lait, I puzzled over an entry in prominent red from my last Friday evening of the experiment. It was my highest-emission meal that week and, to my great surprise, it was vegan mushroom pizza.

As resident our resident vegan found, the method of cooking can greatly affect the emissions of a given meal. As my pizza was baked in an oven, the emissions from cooking skewed this vegan pizza to be one of my most carbon-intensive meals of the week.

Food waste which is composted releases just 14% the greenhouse gases of food that goes to landfill (Credit: Alamy)

The results

So, how did we do?

A few weeks after our experiment, BBC Future attends a grand unveiling over Zoom, during which our total emissions during the experiment are revealed.

What do these figures this translate to in everyday terms? US Environmental Protection Agency's equivalencies calculator, provides some useful comparisons:

As expected, our vegan scored the lowest emissions, coming in at less than two-thirds the emissions of our vegetarian and just one-fifth that of the omnivore's emissions.

If it were a competition, our vegan would certainly be the winner.

But the result is not quite as clear cut as we had imagined. It turns out that on some days, vegetarianism came out as the diet with fewer emissions:

A beef meal has very large emissions (in kg CO2e) compared with a vegan or vegetarian meal (Source: BBC/Sarah Bridle/Rebecca Lait)

It seems that having the lowest carbon footprint as a vegan isn't guaranteed – it depends on what you eat. What is clear from our experiment (and more importantly, from rigorous scientific research) is that on average a plant-based diet has significantly fewer emissions. Eating large amounts of meat, especially beef, is a sure way to increase your emissions many times over.

The tweaks to our diets that would result in the greatest fall in emissions were:

And what did our researchers think of our experiment? "The biggest surprise for me is how many different foods we all eat in a day," says Bridle. "It's complicated for anyone to figure out for themselves what their food climate impact is. But despite this, the usual trends emerged – that the most important factors are usually the quantities of each animal product, and any long cooking times. I was impressed with your honesty about the food waste, and surprised how much the waste added to the total climate impact."

For Lait, it was how quickly decisions about food start to add up. "I've done lots of calculations on individual meals or school menus," says Lait. "But seeing over a couple of weeks what a difference your diet makes – it really reminded me how powerful our food choices can be in affecting climate change. We have the opportunity to make these powerful decisions several times a day."

The world's food system is immensely complex, and emissions come from many different sources. Many of these happen before we even pick food off a shelf: land use, farming, packaging and transport, and pre-retail waste among them. But a few simple rules of thumb can be helpful for finding our way through this maze, to make sure our food choices really do help curb emissions.

And, while our experiment has been illuminating, the scale of the challenge of food emissions is deeply sobering. One 2020 review found that even if we had stopped burning fossil fuels immediately, humanity still wouldn't be able to meet the 1.5C limit for global warming set out by the Paris Agreement. Our emissions from food are so high, they alone could tip us over this threshold. At 2C warming, coral reefs are almost extinct – more than 99% are expected to vanish – small islands and coastal communities will disappear, and the Arctic will have an ice-free summer once every 10 years.  

So for now, our vegan will continue avoiding animal products, feeling rather pleased with herself, and our vegetarian will fork her compost with renewed determination.

--

This article was produced with additional research by Zubaidah Abdul Jalil, Content Producer at BBC News 

Sarah Bridle is the author of Food and Climate Change: Without the Hot Air, published by UIT Cambridge.

Rebecca Lait is a freelance sustainability researcher based in the UK

Zaria Gorvett is a Senior Journalist at BBC Future, and tweets at @ZariaGorvett

Martha Henriques is Editor of BBC Future Planet, and tweets at @Martha_Rosamund

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Le Figaro

Un détenu prend la fuite après sa participation à un spectacle à l'Opéra de Nancy

Le jeune homme, qui devait être libéré en septembre, est activement recherché après son «évasion» à l'issue d'un spectacle dans lequel il intervenait.

Il «voulait souffler»: un détenu de la prison de Nancy-Maxéville, qui bénéficiait d'une permission de sortie pour participer à une représentation à l'Opéra de Lorraine, s'est évadé vendredi à la fin du spectacle, a-t-on appris lundi auprès du parquet de la ville. «Une procédure pour évasion a été ouverte» et le détenu est «activement recherché», a ajouté le procureur de la République, François Pérain.

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Dans le cadre d'un travail de réinsertion, le jeune homme né en 1999 avait pris part à un spectacle participatif, Le Fou d'amour, créé par l'Opéra national de Lorraine en s'inspirant du Fortunio de Messager. Depuis plusieurs mois, des ateliers de création hebdomadaires réunissaient des élèves de CM2 de l'école La Fontaine, des détenus du Centre-Pénitentiaire de Nancy-Maxéville et à des adultes du Plateau de Haye dans une production signée par la metteuse en scène Marielle Durupt, le chorégraphe Laurent Diwo et le directeur musical Nicolas Arnoult. Dix musiciens de l'Orchestre de l'Opéra national de Lorraine participaient également au projet qui a été donné en public dans la grande salle de la place Stanislas. Le juge d'application des peines avait accordé au jeune détenu une permission de sortie pour l'occasion.

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Selon le quotidien L'Est Républicain, le jeune détenu a lu un de ses poèmes sur scène, puis a participé au pot amical organisé à l'issue de la représentation, à laquelle le maire de Nancy, Mathieu Klein, a également assisté. Et à la fin du spectacle, le détenu «a quitté le théâtre», expliquant qu'il «voulait souffler», a précisé François Pérain. Il était écroué depuis février 2019 pour des «faits de vols et de violences aggravées», selon le parquet. Il devait être libéré le 1er septembre.

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L'Humanité

Ces questions posées à la condition humaine

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Essai Dans cet ouvrage collectif, des scientifiques cherchent à répondre à la fois aux interrogations existentielles et aux grands défis à relever pour notre survie.

Paul MazliakSapiens : métamorphose ou extinction ?

Ayant rassemblé vingt et un scientifiques de toutes disciplines, l’équipe de direction de l’ouvrage leur a posé les grandes questions accompagnant la condition humaine. La première porte sur les origines de l’homme : d’où venons-nous ? Notre présence sur Terre est un épiphénomène.

La Terre existe depuis 4,5 milliards d’années. Nos ancêtres australopithèques sont apparus en Afrique, il y a seulement 4 millions d’années. Homo sapiens n’a que 300 000 ans. Il succède à Homo erectus, H. floresiensis, aux Néandertaliens, aux Denisoviens et encore à d’autres espèces d’homininés. Homo sapiens seul a le langage symbolique et la pensée. C’est un être social qui peuple la Terre entière. Nos villes ont été construites il y a moins de dix mille ans. Mais le temps long a été effacé par l’accélération des transports et le perfectionnement des moyens de communication.

Les philosophes ensuite se demandent : qui sommes-nous ? L’injonction de Socrate « Connais-toi toi-même » est le point de départ de notre identité. Les trois états successifs de l’humanité, selon Auguste Comte, théologique, métaphysique et scientifique, l’état actuel, pourraient nous faire dire  : « Je suis dans mes 20 000 gènes. » Mais la construction de notre identité, qui évolue avec le temps, est directement liée aux rapports avec notre entourage. De plus, nos gènes ne sont pas seuls : les microbiotes symbiotiques qui peuplent notre organisme apportent environ 10 millions de gènes. Alors, où en sommes-nous ? Nos cerveaux recréent des images fausses de la réalité, accordées à nos perceptions et nos désirs. Cette réalité « virtuelle » est considérablement amplifiée par les technologies numériques et l’intelligence artificielle.

Faisons le point sur notre consommation d’énergie : pour vivre (s’alimenter, se loger, etc.), chaque homme consomme en moyenne 1 million de watts/heure/an. En 2016, la consommation effective de l’humanité a été en moyenne, par homme, de 21,4 millions de watts/heure/an, à cause des transports, de l’industrie et de l’agriculture. Si nous sommes 10 milliards en 2050, contre 8 milliards aujourd’hui, il faudra développer considérablement la production décarbonée d’énergie électrique : nucléaire, hydraulique, photovoltaïque, éolienne en mer. Donc, où allons-nous ? L’homme du futur sera-t-il mieux soigné, plus instruit, plus économe que l’homme actuel ? Cela impliquera bien des métamorphoses : changer l’habitat, végétaliser les villes, etc. Alors que pouvons-nous faire ? En Europe et en Amérique du Nord, un besoin de démocratie participative s’affirme. Dans le reste du monde, la démocratie reste à développer.

Peut-on compter sur les technologies numériques pour accomplir ces tâches ? Il faudrait d’abord réduire l’addiction des individus aux  réseaux sociaux. Il faudra promouvoir la bioéconomie produisant, à moindre coût, grâce aux biosynthèses bactériennes, des matériaux recyclables, des aliments et des médicaments. Un seul système de santé devra réunir les médecines humaine et vétérinaire. Enfin, les robots électroniques, déjà bien perfectionnés, nous permettront, avec l’intelligence artificielle, de percevoir et d’agir à longue distance, y compris dans l’espace, comme aujourd’hui certains chirurgiens.

Essaissciences
France24 - Monde

Football : Lyon étrille Marseille et relance la course à l'Europe

Publié le : 01/05/2022 - 23:02

FRANCE 24 Suivre

L'Olympique de Marseille a été balayé par Lyon à domicile dimanche (0-3). L'OL conserve ainsi une petite chance de se qualifier pour une Coupe d'Europe et complique la vie de l'OM, toujours deuxième, mais dont l'avance ne cesse de fondre.

Comme au match aller, Lyon a battu Marseille dimanche 1er mai dans le duel des Olympiques (3-0) et a ainsi conservé une petite chance de qualification européenne, tout en compliquant sérieusement la vie de l'OM et ses espoirs d'accession à la Ligue des Champions.

L'OM est toujours deuxième et reste le mieux placé pour accompagner le Paris SG en C1. Mais les Marseillais ont vu que Rennes (3e) et Monaco (4e) avaient gagné ce week-end et leur avance a fondu. À trois journées de la fin et avant deux déplacements à Lorient et à... Rennes, ils n'ont plus que trois longueurs d'avance.

Après avoir été longtemps irrésistibles, ils ont perdu deux fois cette semaine, puisqu'ils s'étaient déjà inclinés jeudi à Rotterdam sur la pelouse du Feyenoord (3-2) en demi-finale aller de Ligue Europa Conférence. Et ils ont à chaque fois encaissé trois buts, ce qui n'est pas très rassurant.

L'OM garde ses chances sur les deux tableaux, bien sûr, et le match retour jeudi contre Feyenoord peut l'envoyer en finale de la C4 et le remettre sur le bon chemin.

Mais le club provençal est dans un moment pénible et reviennent les mauvais souvenirs de la saison 2017-2018, quand Marseille avait rêvé d'un trophée en Ligue Europa et d'une qualification en Ligue des Champions avant de tout perdre en quelques semaines. L'OM n'en est pas là mais il sait déjà que Lyon lui aura coûté cher cette saison.

L'OL encore loin du compte

L'OL est encore loin du compte, 7e à cinq longueurs de Nice (5e), mais il peut encore croire à l'Europe. Et les six points pris à l'OM cette saison, après un succès 2-1 lors du match aller rejoué à huis clos après le jet de bouteille dont avait été victime Dimitri Payet, pourraient peser lourd pour les deux équipes.

Le triomphe lyonnais s'est écrit en deuxième période, quand les joueurs de Peter Bosz, dominés avant le repos, ont profité de l'inefficacité marseillaise et d'un peu de chance.

Le premier but a en effet été inscrit par Lukeba après un coup franc d'Emerson dévié par le mur, ce qui a piégé Pau Lopez (1-0, 55e). Sur le coup, Marseille a réclamé une intervention de la VAR, Dembélé ayant marché sur le bras du gardien de l'OM, mais en vain.

Lyon a ensuite fait le break sur deux beaux buts inscrits en contre par Dembélé (76e) et Toko Ekambi (88e), quand Marseille poussait maladroitement et sans avoir l'air d'y croire plus que ça malgré la ferveur du Vélodrome, plein à craquer (près de 65 000 spectateurs) pour ce choc qui marquait aussi les 35 ans des South Winners, le principal groupe de supporters du club.

Raté de Milik 

L'équipe de Jorge Sampaoli avait en fait laissé passer sa chance avant la pause et le dossier Arkadiusz Milik va être à nouveau ouvert. Après deux premières occasions ratées mais difficiles (9e et 29e), l'ancien Napolitain aurait en effet dû faire la différence juste avant le repos.

Sur cette action, tout était parfait, l'appel de Gerson dans la profondeur, celui du Polonais au 2e poteau et la passe appuyée du Brésilien. Milik alors n'avait plus qu'à couper la trajectoire, mais le N.9 marseillais, du droit, n'a pas cadré.

La fin de la première période avait pourtant été plutôt marseillaise, les hommes de Sampaoli installant leur jeu de position et de possession après une entame de match où ils n'avaient pas dégagé une immense sérénité. 

Auparavant, l'un des rares moments chauds avait été le mouvement du bras suspect de Dembélé dans sa surface sur un centre de Gerson. Tout l'OM a réclamé le penalty, des joueurs à Sampaoli en passant par les 65 000 spectateurs, mais seul le technicien argentin a obtenu quelque chose, avec un carton jaune. Sale soirée pour l'OM.

Avec AFP

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Ligue Europa Conférence : l'OM battu par Feyenoord mais encore en vie

Ligue 1 : le PSG bat Marseille et se rapproche tout près du titre

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Ligue Europa Conférence : l'OM veut encore être "à jamais les premiers"

Le Figaro

Le propriétaire américain de Sonia Rykiel et Vilebrequin s'offre Karl Lagerfeld

Ivan Letessier

Le groupe GIII Apparel débourse 200 millions d'euros pour la griffe de l'ex-directeur artistique de Chanel, décédé en 2019. Il veut en doubler la taille en quelques années

Trois ans après la mort de Karl Lagerfeld, la marque qui porte de nom de l'ancien directeur artistique de Chanel est plus en forme que jamais. Sur l'exercice annuel clos fin mars 2022, ses ventes ont bondi de 35% par rapport à mars 2020. Preuve que la griffe a résisté aussi bien à la pandémie de Covid qu'à la disparition de son créateur, le 19 février 2019. « Nous en avions discuté avant avec Karl, assure Pier Paolo Righi, PDG de la griffe depuis 2012. Il était clair que l'on avait bâti une marque pour le futur, inspiré de son univers et de sa personnalité. Nous avons une équipe de créateurs pour les saisons à venir, à la manière des équipes de scénaristes des séries Netflix. »

De quoi faire saliver GIII Apparel. Ce groupe américain coté à Wall Street (2,8 milliards de dollars de chiffre d'affaires l'an passé), connu pour créer et commercialiser des collections de prêt-à-porter sous licence (Calvin Klein, Tommy Hilfiger, Levi's, Guess…), fait évoluer depuis le milieu de la dernière décennie son modèle économique : il rachète des marques pour moins dépendre des licences. Après s'être offert les maillots de bain français Vilebrequin à l'été 2012, il a acheté Donna Karan New York à LVMH fin 2016 pour 650 millions de dollars. En septembre dernier, il a acquis Sonia Rykiel auprès des deux entrepreneurs français qui l'avaient reprise quelques mois plus tôt à la barre du Tribunal de commerce de Paris.

En 2015, GIII Apparel avait déjà fait une offre pour racheter 100% de Karl Lagerfeld. En vain, même s'il avait alors pris 19% de la société basée à Paris et créé avec elle une coentreprise pour exploiter la ligne de prêt-à-porter Karl Lagerfeld Paris aux États-Unis. Fort de ce partenariat réussi, le groupe américain vient de signer un accord pour devenir l'unique propriétaire de Karl Lagerfeld. Il va débourser 210 millions de dollars (200 millions d'euros) pour sortir les autres actionnaires : les fonds d'investissement Apax Partners et Amlon Capital, PVH Corp (propriétaire de Calvin Klein et Tommy Hilfiger) et le milliardaire hongkongais Silas Chou. « C'est une évolution naturelle, assure Pier Paolo Righi. Pour ouvrir un nouveau chapitre d'accélération, il était préférable d'avoir un partenaire stratégique que nous connaissons bien. »

En comptabilisant l'activité américaine, Karl Lagerfeld a réalisé l'an passé un chiffre d'affaires de 375 millions de dollars, pour un volume d'affaires (prix de vente consommateurs) d'un milliard de dollars. « D'ici trois à cinq ans, nous voulons porter le chiffre d'affaires de Karl Lagerfeld à un milliard de dollars et son volume d'affaires à deux milliards », confie Morris Goldfarb, le PDG de GIII Apparel. Pour doubler de taille, Karl Lagerfeld compte à la fois ouvrir de nouvelles boutiques en propre (il en exploite aujourd'hui 120 dans le monde), développer son activité wholesale en grands magasins et boutiques multimarques, accélérer sur internet, investir dans des régions où il est peu présent (Asie, Amérique latine) et se développer dans de nouvelles catégories de produits, que ce soit en direct ou à travers des franchises, comme celle qui le lie à Interparfums. Karl Lagerfeld va ainsi lancer une ligne de jean (Karl Denim) et des maillots de bain. « Il y a un potentiel pour accélérer dans les vêtements pour enfants et les bijoux », confie Morris Goldfarb. Fidèle à l'attachement de Karl Lagerfeld pour l'architecture et l'art de vivre, la marque se développe aussi dans l'hôtellerie. Elle vient d'ouvrir un hôtel de luxe à Macao et fait construire un complexe de villas à Marbella.

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Un nouveau directeur général pour «transformer» Orpea

Dans la tourmente, le gestionnaire d'Ehpad recrute Laurent Guillot, un ancien DGA de Saint-Gobain.

BBC

Amazon will pay US staff travel expenses for abortions and other treatments

Amazon will reimburse staff in the US who travel for a wide range of non-life threatening medical treatments including elective abortions.

A message to Amazon staff said that the firm will pay up to $4,000 (£3,201) in travel expenses each year for treatments not available nearby.

Several other companies have announced plans that ensure staff have access to abortions.

It comes amid rising restrictions for the procedure nationwide.

Amazon's new benefits are effective retroactively from 1 January.

According to the announcement, first reported by Reuters, the new benefits will apply to treatments that are not available inside a 100-mile (161km) radius of an employee's home and for which virtual options are not available.

An Amazon spokesperson confirmed the benefit expansion to the BBC and said it also includes bariatric care, oncology, congenital anomalies from within 24 months of birth, mental health treatments and in-patient substance abuse disorder services.

Amazon is one of the biggest private sector employers in the US, with 1.1m full and part-time workers in the country. It employs people nation-wide, with most workers in California, Texas, and Washington state - home to its global headquarters.

The benefits will be available to all employees enrolled in two different health plans offered by the company, including those working in offices or in warehouses.

The company also offers up to $10,000 (£8,002) for urgent, life-threatening medical issues.

While the expansion of benefits by Amazon is not aimed specifically at allowing access to abortions, it comes at a time when several Republican state governments have passed laws restricting abortion access in their jurisdictions.

Next month, the conservative-leaning Supreme Court will also rule on a case that could overturn Roe v Wade, a 1973 court ruling that legalised abortion in the US.

If the law is overturned, each US state could be permitted to determine its own abortion rules, with more than 20 states expected to limit abortion care or even ban abortions in most cases all together.

In Texas - which has one of the strictest abortion laws in the country and bans the procedure after six weeks of a pregnancy - a recent study found that some 1,400 Texans were traveling out of state for abortions monthly.

Companies including Yelp and Citigroup have recently said they will reimburse employees who travel to circumvent local abortion restrictions.

Citigroup said the policy was "in response to changes in reproductive healthcare laws in certain states".

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États-Unis : le président Joe Biden oscille entre humour et sérieux au gala des correspondants

Publié le : 01/05/2022 - 08:01Modifié le : 01/05/2022 - 08:38

FRANCE 24 Suivre Sonia DRIDI

Le président et les blagues sont revenus et les masques sont partis, pour le retour du dîner de gala des correspondants de la Maison Blanche, samedi soir à Washington, où Joe Biden a fait de l'humour tout en pointant la Russie.

Le dîner des correspondants de la Maison Blanche, prestigieux gala de Washington, a fait son retour, samedi 30 avril, dans la capitale américaine après la pandémie et les années Trump, quand l'autodérision du président et le soutien à la presse n'étaient pas vraiment à la mode. Environ 2 600 personnes en tenue de soirée, des journalistes et leurs invités, y ont assisté au Washington Hilton.

"Je suis très heureux d'être ici ce soir avec le seul groupe d'Américains dont la cote de popularité est inférieure à la mienne", a d'abord lancé avec humour le président démocrate Joe Biden en ouverture de son discours.

Biden ouvre son discours au dîner des correspondants de la Maison Blanche en lançant “Je suis très heureux d’être avec vous ce soir, le seul groupe d’Américains avec une popularité plus basse que la mienne.” pic.twitter.com/5QW6dR4AzJ

May 1, 2022

Et pour railler son prédécesseur républicain Donald Trump, qui ne s'est jamais présenté à cette soirée, il a observé que les dernières années avaient été difficiles : "Nous avons eu une horrible peste suivie de deux années de Covid".

Un hommage à la presse libre

Joe Biden a ensuite adopté un ton plus sérieux, en rendant hommage aux journalistes couvrant la guerre en Ukraine et en alertant sur "le poison qui se diffuse dans notre démocratie (...) avec la désinformation qui augmente fortement". "Vous, la presse libre, êtes plus importants que vous ne l'avez jamais été pendant le dernier siècle", a-t-il souligné.

Et pour passer la parole au maître de cérémonie, l'humoriste Trevor Noah, il a lancé : "Trevor, la très bonne nouvelle, c'est que maintenant vous allez pouvoir charrier le président des États-Unis". "Et contrairement à ce qui se passe à Moscou, vous n'irez pas en prison", a-t-il ajouté.

L'humoriste a commencé en se disant honoré d'être le maître de cérémonie de "l'événement super-contagieux le plus distingué de la nation". Une référence au fait que le gala se faisait sans masque, même si la vaccination y était requise.

Joe Biden, 79 ans, n'en portait pas, mais il n'a pas assisté au repas, par précaution. Sa vice-présidente Kamala Harris avait été testée positive au Covid-19 la semaine passée.

Les journalistes "ont été si durs avec vous, ce que je ne comprends pas", a lancé Trevor Noah à l'attention du chef de l'État. "Depuis que vous êtes au pouvoir, les choses vont vers le haut – vous savez, le gaz est en hausse, le loyer est en hausse, la nourriture est en hausse. Tout".

Joe Biden a ri, faisant bonne figure et tâchant de se distinguer au maximum de Donald Trump, unique président depuis 1980 à avoir séché la traditionnelle soirée qui remonte à 1924, organisée par l'Association des journalistes accrédités à la Maison Blanche (WHCA).

L'élite politico-médiatique de Washington a bien en tête le souvenir des années Obama, notamment en 2011, quand il avait ciblé Donald Trump pour son goût des théories complotistes.

Une fois arrivé au pouvoir, le président républicain avait boudé chacune de ces soirées de gala, lui qui attaquait régulièrement les journalistes, "les ennemis du peuple". Lors de la dernière édition, en 2019, ni président ni humoriste n'était présent.

Avec AFP

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Guerre en Ukraine : les Occidentaux veulent inscrire leur soutien militaire dans le temps long

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L'Humanité

Neurosciences. Paralysé, il communique par la pensée

Actu

C’est une prouesse médicale, technologique et humaine : un patient, atteint du syndrome d’enfermement à cause d’une sclérose latérale amyotrophique, a pu communiquer avec son entourage à l’aide d’une interface cerveau-ordinateur. Explications.

Anna Musso

Pour la première fois, un homme de 36 ans, atteint de la maladie de Charcot, avec tous les muscles paralysés, a réussi à communiquer avec ses soignants et ses proches. Cette prouesse scientifique, médicale et humaine a été réalisée grâce à une interface homme-machine. Preuve est ainsi faite que la communication volontaire à partir du cerveau est possible, même dans un état d’enfermement dit « complet ». C’est ce qu’expliquent, dans la revue Nature Communications publiée le 22 mars, les treize chercheurs qui sont parvenus à aider ce patient.

La maladie dont souffrait Stephen Hawking

La maladie de Charcot, ou sclérose latérale amyotrophique (SLA), dont souffrait le célèbre scientifique Stephen Hawking, est une maladie neurodégénérative grave caractérisée par la perte progressive des motoneurones, des cellules nerveuses spécialisées dans la commande des mouvements et de la parole.

Génome humain : les 8% qui changent tout

Très souvent, la SLA entraîne une paralysie des muscles, provoquant une incapacité à communiquer. « Il existe de multiples formes de cette maladie, mais il est rare qu’elle provoque une paralysie totale en quelques mois », précise Jacques Pélissier, professeur à la faculté de médecine Montpellier-Nîmes et président de l’Association du locked-in syndrome (Alis). « Ces personnes sont conscientes et désirent interagir avec leur entourage. La moindre des choses est de leur en offrir la possibilité, dans la mesure du possible », poursuit le chercheur.

Des microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux

Lorsqu’une personne atteinte de SLA ne parvient plus à parler, elle utilise en général une caméra oculaire pour sélectionner des lettres. Ses yeux font office de souris sur le clavier représenté sur l’écran. « C’est un apprentissage long, difficile et fatigant, explique Jacques Pélissier, surtout au début, cela demande beaucoup de concentration. Et une équipe de soignants est indispensable. »

Ces dernières années, les chercheurs ont fait évoluer ces dispositifs à l’aide d’électrodes implantées dans le cerveau. Lors de cette nouvelle expérience, les chercheurs ont incrémenté deux réseaux de 64 micro–électrodes de 3,2 mm de large dans le cortex moteur (celui qui contrôle le mouvement) du patient, en état de blocage complet. Les microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux qui sont aussitôt décodés par une interface. Parallèlement, un programme automatique lit les lettres de l’alphabet à haute voix.

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

Atteint de la forme sévère de la maladie de Charcot, ce patient souffre du locked-in syndrome (LIS), qui l’empêche de parler et de bouger, mais pas de penser ou d’entendre. Il avait commencé à travailler avec une équipe de recherche en 2018, mais sa paralysie était devenue si importante qu’il ne pouvait plus cligner ses yeux. Les soignants ont alors sollicité son activité cérébrale. «  Alors que d’autres chercheurs ont évalué la communication chez des personnes ayant encore le contrôle de leurs muscles, on ignorait, jusqu’ici, si la communication basée sur les neurones reste possible dans un état de blocage complet », expliquent les chercheurs.

« C’est encore expérimental, mais c’est l’avenir ! »

L’équipe a essayé le « neurofeedback », une méthode qui permet de mesurer l’activité neuronale et de la présenter au patient, sous différentes formes (sons, images, etc.). Ce dernier peut ainsi modifier ses signaux cérébraux et parvenir à réguler son activité neuronale et ses comportements. Après trois mois de tâtonnements, le patient a pu sélectionner des lettres une par une, et former des mots et des phrases, sachant que le choix d’une lettre demandait environ une minute. Après huit mois, il a annoncé à l’équipe médicale : « Les garçons, cela fonctionne sans effort » ! Et au bout d’un an, il a pu proposer à son fils de 4 ans de regarder ensemble un dessin animé.

Comme l’explique Jonas Zimmermann, neuroscientifique au Wyss Center à Genève, et coauteur de l’article, « cette étude répond à une question de longue date : savoir si les personnes atteintes du locked-in syndrome complet, qui ont perdu tout contrôle musculaire volontaire, y compris le mouvement des yeux ou de la bouche, perdent également la capacité cérébrale à générer des commandes de communication ».

Si la technique a été conçue spécifiquement pour ce patient, sa durée d’utilisation est encore inconnue. En effet, il semble que les réponses du patient soient devenues au cours du temps plus lentes et difficiles à discerner. Mais cette nouvelle avancée vers des interfaces capables de décoder les pensées est un grand pas pour la science et pour la médecine. « C’est encore expérimental, ​​​​​​​ long, coûteux, et nécessite une supervision constante… mais c’est l’avenir ! » ​​​​​​​souligne le professeur Pélissier.

Même dans des cas extrêmes de paralysie, mémoire et conscience restent donc intactes. Cette interface cerveau-machine trace un nouveau chemin pour les atteindre. Et redonne espoir à des milliers de patients jusqu’ici emmurés dans leur corps.

neurosciencessciencescharcot
BBC

Met Gala 2022: Celebrities show off lavish outfits in New York

The Met Gala - one of fashion's biggest and starriest events - has rolled out its red carpet in New York for some of the globe's best-known A-listers.

Some 400 famous names from the worlds of music, film, fashion and sports strutted their stuff at the lavish costume parade on the steps of the Metropolitan Museum of Art.

The fundraiser has returned to its usual early May slot after the coronavirus pandemic forced the cancellation of the 2020 event and delayed last year's to the autumn.

But this year's dress code - "gilded glamour", evoking America's late 19th Century age of economic boom - struck some as tone deaf.

Social media users poked fun at the choice of theme while American working families are struggling to make ends meet amid the highest inflation in four decades and an economy that just shrank in the last quarter.

One of the attendees, actor Riz Ahmed, arrived dressed as a chic labourer. "This is an homage to the immigrant workers who kept the Gilded Age golden," he said.

Among the guests was former presidential candidate Hillary Clinton, who said she was attending for the first time in 20 years to celebrate the fashion and spirit of America.

Tickets for the famously over-the-top do cost $35,000 and tables go for up to $300,000.

The party raises millions of dollars for the Metropolitan Museum of Art's Costume Institute, a fashion museum whose tens of thousands of exhibits are closed to the general public.

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Russia-Ukraine War

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Sisters Recount Perilous Escape From Mariupol as Russians Closed In

The women say they were forced onto a bus to Russian-controlled territory, then escaped what Ukrainian and U.S. officials have described as “filtration” centers for a system of forced expulsions to Russia.

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By Cora Engelbrecht

Vera and Nicole thought they had endured the worst of the war as Russia besieged their city, Mariupol, for weeks. The sisters helped neighbors bury neighbors, melted snow for drinking water and survived a bombardment that tore a hole in the ceiling of their home.

But by mid-March, they knew it was time to leave. They heard that the Russian invaders were sweeping the southern port city and transferring Ukrainians by bus either to Russia or to Russian-controlled territory.

The sisters took Vera’s 4-year-old son, Kirill, slipped out of Mariupol on foot and embarked on a harrowing journey. They said they crossed a heavily mined road strewn with corpses; encountered a Russian sniper near a church who waved them on; and survived an artillery barrage in a field of flowers. After two days, the trio staggered onto a highway, only to be met by a Russian soldier who directed them to a packed bus.

“He told us he had liberated us and asked why our faces had gone dark,” said Nicole. “The way forward was maybe a prison — but it was our only option.”

The bus took them to a school in the nearby town of Nikolske, which they said had been converted into a Russian-operated registration center where Ukrainians were filling out forms with their personal information. That was their first brush with what Ukrainian and U.S. officials and human rights groups have called “filtration” centers that they say are part of a system of forced expulsions of Ukrainians to Russia.

Forced population transfers and so-called “filtration” are tactics that were used by Russia during the Chechen wars in the 1990s, according to Frederick W. Kagan, a senior fellow and director of the Critical Threats Project at the American Enterprise Institute. He said the strategy was to terrify the population into submission, keep control over witnesses to atrocities and separate out anyone seen as resistant to a Russian takeover.

The story of Vera and Nicole, who asked that their last names not be used for fear of Russian reprisals, first came to light when they contacted a British humanitarian organization, United with Ukraine, which has been working to get aid to Mariupol since March. The group arranged contact with The New York Times.

The sisters, who say they are telling their story to show the world what is happening in Russian-controlled territory, have also spoken to other news media outlets. They shared videos and a diary with The Times chronicling their life in Mariupol and part of their escape from the city, which has now fallen almost entirely under Russian control.

Rachel Denber, the Human Rights Watch deputy director for Europe and Central Asia, said the group had documented two witness accounts of being taken to filtration centers and said Russia’s actions “bore all the hallmarks of a forced transfer.” She added that the Fourth Geneva Convention, to which Russia is a signatory, prohibits the forcible transfer of civilians from occupied territories, which would make such forced transfers a war crime.

“We can’t discount the fact that there might be people who made an informed choice to go to Russia,” Ms. Denber said. But, she said, other Ukrainians “are leaving because they have no other choice than to either go to the occupying power or die.”

The roads out of Russian-held territory are also notoriously dangerous in places.

Ukraine’s ambassador to the United Nations, Sergiy Kyslytsya, told the Security Council recently that there were filtration centers in three Russian-controlled towns — Nikolske, Manhush and Yalta. All three, like Mariupol, are part of the Donetsk region, which borders Russia.

Vera and Nicole said they stayed briefly in filtration centers in two of those three towns during their escape from Mariupol.

Live Updates: Russia-Ukraine War

The two centers that Vera and Nicole passed through in Nikolske and Manhush were not heavily guarded and some there were given the option to stay or go, they said. But they said it wasn’t much of a choice: The Russians were offering safe passage in one direction only, and it wasn’t to Ukrainian-held territory.

“For some, their houses were destroyed and there was nowhere to go,” said Vera. “Others were there to save their children. This was the only safe option left to them.”

Tatyana Moskalkova, Russia’s commissioner for human rights, has denied that Ukrainians were being forcibly transferred to Russia. President Vladimir V. Putin says that about a million Ukrainians have been taken to Russia, but he describes the movement as evacuations.

The Russian authorities have described the invasion of Ukraine as a necessary mission to assist their ethnic kin who they say faced discrimination. They have portrayed efforts to bring people displaced from the east of Ukraine to Russia as a humanitarian operation to save them from the Ukrainian authorities.

Vera and Nicole’s ordeal began around the middle of March, when Russian soldiers were tightening their grip on Mariupol. Nicole said she had heard a radio report saying the International Committee of the Red Cross had begun evacuating people from the outskirts of the city.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Mariupol evacuation. Ukrainian officials vowed to continue a large-scale evacuation from Mariupol, despite renewed Russian shelling. The evacuation is seen as the best and possibly last hope for hundreds of civilians sheltering in bunkers beneath the wreckage of the Azovstal steel plant.

Western pledges. U.S. and European leaders are working to put their aggressive promises of aid to Ukraine into action. The U.S. Senate is preparing to take up President Biden’s $33 billion aid package, and the European Union is expected this week to impose an embargo on Russian oil.

On the ground. Russia’s offensive in eastern Ukraine is “anemic” and “plodding” and has been slowed by a risk-averse approach designed to avoid heavy casualties, a Pentagon official said. Meanwhile, a British intelligence agency said that the Russian losses in the war were staggering.

Moscow’s next move? Russia appears to be preparing to annex two regions in eastern Ukraine and possibly a third in the country’s south, a senior American diplomat said. The official said that the Kremlin would most likely stage “sham” elections to formally seize control.

Pelosi’s visit. Days after becoming the highest-ranking U.S. official to visit Kyiv, Speaker Nancy Pelosi met with Poland’s president in Warsaw and said that Russia’s invasion of Ukraine merited the “strongest possible military response, the strongest sanctions.”

“We were terrified,” said Nicole, 21. “But each day we waited, we knew it was getting more difficult to leave.”

They decided to risk it, even if it meant leaving members of their family behind.

They said goodbye to their brother, who feared that if he left with them, he might be stopped by Russian soldiers who had reportedly been strip-searching men of military age, checking evidence of service or training, such as tattoos or calluses on their trigger fingers. Their mother, who had been separated from them since the start of the invasion, would not even know they had left.

In a series of video calls over the past few weeks, the sisters described an escape punctuated by brushes with death, including surviving artillery fire in a field.

“It was hell on earth,” said Vera, 27. “We were lying down, under fire, praying that we’d survive.”

The Russian soldier who they ran into on the highway put them on a bus to Nikolske. They were brought to a school that had been turned into a filtration site, they said. There was a long line of people, filling out forms with personal information. Others were sleeping on pieces of cardboard in the halls.

They said they managed to evade expulsion through a mix of ingenuity, luck and the kindness of strangers.

They left Nikolske after a few hours with the help of a local Ukrainian bus driver recruited by the Russians to shuttle residents from Mariupol to filtration sites. He drove them to another school converted to a registration center in a nearby town, Manhush, where he suggested they would have better luck finding a ride to the Ukrainian-held city of Zaporizhzhia.

At the kindergarten, the sisters said hundreds of people were waiting to be processed. They registered their names, birth dates and where they were coming from and slept for one night in one of the classrooms with dozens of others.

They learned of a band of volunteers who were picking people up in vans and taking them to Ukrainian-held lands. But Vera and Nicole were hesitant: They had heard such routes were sometimes targeted by Russian forces.

Still, when a Ukrainian man entered the school and offered them a free ride to Berdyansk, near the Russian border — one of the first cities seized by Russia in the war — the sisters took the chance. Even though they would still be in Russian-controlled territory when they got there, they reasoned that it was better to keep moving. Also, they had a relative in Berdyansk.

“I don’t know what would have happened had that man had not walked into our lives at that moment,” Nicole said.

From Berdyansk, the sisters boarded an evacuation van that was part of a humanitarian corridor to Zaporizhzhia in southeastern Ukraine. They knew they had reached Ukrainian-held territory when they saw bright yellow municipal buses on the roads.

“We stood in the street and started to cry,” said Vera. “I never thought the sight of a bus could make me so happy.”

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Le Figaro

Bill Murray, après l'arrêt d'un film à cause de son «comportement inapproprié»: «Je pensais que c'était drôle»

Léna Saint Jalmes

Une plainte a été déposée la semaine dernière contre l'acteur. La nature des faits reprochés à l'acteur de 71 ans sur le tournage du film Being Mortal n'a pas été précisée.

«J'ai fait quelque chose que je pensais être drôle, et ça n'a pas été pris comme tel», reconnaît la star du grand écran après l'arrêt de la production du film Being Mortal d'Aziz Ansari car son comportement a été mis en cause.

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Lors d'une interview pour CNBC, il n'est pas rentré dans les détails de sa «blague» mais a évoqué de «différence d'opinions avec une femme» avec laquelle Bill Murray travaille. «Le monde d'aujourd'hui est différent de celui de mon enfance. Ce que je pensais drôle étant enfant ne l'est plus forcément. Les choses changent, les temps changent, c'est important pour moi de le comprendre, a-t-il reconnu. Je suis vraiment optimiste, je pense qu'on va se réconcilier.»

Les acteurs et l'équipe du film ont été tenus au courant de la situation via une lettre: «À la fin de la semaine dernière, nous avons été informés d'une plainte et nous l'avons immédiatement examinée. Après examen des circonstances, il a été décidé que la production ne peut pas continuer pour le moment.»

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Ce n'est pas la première fois que le comportement de l'acteur de 71 ans choque. L'actrice Lucy Liu avait raconté les «insultes […] inexcusables et inacceptables» qu'il aurait proférées à son égard pendant une répétition pour Charlie's Angels en 2000. Joseph McGinty Nichol, confiait également en 2009 avoir reçu un «coup de tête» de la part de Bill Murray.

Pour le moment, la nature des faits reprochés à Bill Murray n'a pas été précisée. Le nom du plaignant n'a pas non plus été divulgué. Il est cependant précisé qu'Aziz Ansari n'est pas concerné par la plainte déposée.

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L'acteur et chanteur français a vu le jour le 2 mai 1922 à Reggio Emilia en Italie. Pour son centenaire Madelen propose de revoir l'émission À bout portant qui, en 1970, lui était entièrement consacrée.

Tir mortel d'Alec Baldwin : des SMS «inquiétants» de l'armurière intriguent la police

Alors que l'enquête tente de déterminer qui a pu apporter sur le plateau de réelles munitions, le shérif du comté de Santa Fe estime que des messages envoyés par Hannah Gutierrez Reed avant le tournage sont préoccupants quant à la sécurité des personnels sur le site.

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France24 - Monde

Une centaine de civils évacués de l'aciérie bombardée de Marioupol

Publié le : 01/05/2022 - 06:42Modifié le : 01/05/2022 - 22:36

FRANCE 24 Suivre Valériane GAUTHIER Suivre

L'ONU a confirmé qu'un accord avec la Russie et la Croix-Rouge avait été conclu pour évacuer des civils de l'usine Azovstal de Marioupol. Plusieurs dizaines de civils, au moins, ont enfin pu en sortir entre samedi et dimanche. Retrouvez les points forts de la journée du 1er mai.

  • 5 h 27 : les autorités ukrainiennes espèrent la poursuite des évacuations à Marioupol

 "Le 2 mai, l'évacuation à Marioupol commence à 7 h. Point de collecte - Centre commercial 'Port City'", a annoncé sur Telegram Pavlo Kirilenko, gouverneur régional de Donetsk, dans la nuit de dimanche à lundi.

 

  • 4 h 51 : la Russie ne vise pas la fin de la guerre le 9 mai

La Russie ne cherche pas à terminer la guerre en Ukraine le 9 mai, célébré comme le Jour de la Victoire, a déclaré son ministre des Affaires étrangères, alors que des analystes estimaient une fin possible du conflit à cette date.

"Nos militaires n’ajusteront pas artificiellement leurs actions à une date quelconque, y compris le Jour de la Victoire", a déclaré Sergueï Lavrov dans un entretien avec la télévision italienne Mediaset diffusé dimanche, en référence à cette date commémorant le 9 mai 1945 et la reddition des nazis face aux Alliés, dont l’Union soviétique. 

  • 3 h 26 : réunion de crise des ministres de l'Énergie de l'UE sur le gaz russe

Les ministres de l'Énergie des pays de l'Union européenne tiennent ce lundi une réunion en urgence dans le but de s'accorder sur une position commune face à la demande de la Russie d'être payée en roubles pour ses livraisons de gaz sous peine de les interrompre.

  • 2 h 12 : explosions dans une ville russe proche de l'Ukraine

Deux explosions sont survenues aux premières heures de la journée de lundi à Belgorod, ville du sud de la Russie proche de l'Ukraine, a déclaré sur les réseaux sociaux le gouverneur de la région. "Il n'y a pas eu de victime ni de dégât", a écrit Vyacheslav Gladkov.

  • 1 h 19 : "Tout va bien !" Les Russes ouvrent les portes de la centrale nucléaire de Zaporijjia

Un bâtiment administratif est calciné, mais ceux des réacteurs semblent intacts : l'AFP a pu visiter dimanche la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Ukraine et d'Europe.

Les forces de Moscou ont pris le contrôle début mars de cette centrale située dans la ville d'Energodar (écrit Enerhodar, en ukrainien) dans le sud de l'Ukraine, séparée par les eaux du Dniepr de la capitale régionale Zaporijjia, sous contrôle ukrainien.

Les affrontements qui s'y sont déroulés ont suscité la crainte au sein de la communauté internationale d'une catastrophe nucléaire similaire à celle survenue en 1986 à Tchernobyl.

 

  • 23 h 31 : une centaine de civils évacués de l'aciérie bombardée de Marioupol

Des dizaines de civils ont été évacués de la ville de Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, où ils étaient piégés dans le complexe sidérurgique d'Azovstal avec les militaires ukrainiens qui résistent encore sous les bombes russes.

"Aujourd'hui, pour la première fois depuis le début de la guerre, ce couloir humanitaire vital a commencé à fonctionner. Pour la première fois, il y a eu deux jours de vrai cessez-le-feu sur ce territoire", a déclaré le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans un message diffusé par vidéo.

  • 23 h 07 : la Finlande va certainement adhérer à l'Otan, selon la Suède

La Finlande va certainement adhérer à l'Otan, a déclaré la ministre suédoise des Affaires étrangères, Ann Linde.

La guerre en Ukraine a conduit la Suède et la Finlande, inquiètes d'une potentielle menace russe, à engager une réflexion sur leur statut de non-alignés et envisager une adhésion à l'Alliance atlantique, peut-être de concert.

  • 20 h 37 : huit civils tués par des frappes dans les régions de Donetsk et Kharkiv

"Bombardements russes dans la région de Donetsk : quatre civils tués, tous de Lyman", a indiqué le gouverneur régional, Pavlo Kyrylenko, sur Telegram, ajoutant que sept civils avaient également été blessés dans cette ville proche du front d'où l'armée ukrainienne a récemment dû se replier face à l'avancée des troupes russes, pour se repositionner en périphérie.

Le gouverneur a ajouté qu'un civil était mort des suites de blessures à Bakhmout, une ville plus éloignée du front, et quatre blessés en diverses localisations de l'est de l'Ukraine.

Oleg Sinegoubov, le gouverneur de la région de Kharkiv (nord-est), a de son côté annoncé sur Telegram que trois civils étaient morts et huit blessés aujourd'hui dans des frappes ayant touché des quartiers résidentiels de Kharkiv et des villes de sa région.

  • 18 h 02 : le chancelier allemand Olaf Scholz défend sa politique envers l'Ukraine

"Je prends mes décisions rapidement et en coordination avec nos alliés", a-t-il déclaré au journal Bild dimanche. "Je me méfie des actions précipitées et de l'Allemagne qui ferait cavalier seul."

Olaf Scholz a été récemment critiqué pour ne pas avoir agi assez vite ou fait assez pour fournir des armements dont l'Ukraine a tant besoin. 

Le Parlement allemand a adopté jeudi une motion appelant le gouvernement à accélérer les livraisons d'armes lourdes à Kiev.

  • 17 h 54 : la Suède et le Danemark convoquent les ambassadeurs de Russie après la violation de leurs espaces aériens 

"L'ambassadeur russe est convoqué au ministère des Affaires étrangères demain. Une nouvelle violation russe de l'espace aérien danois. C'est totalement inacceptable et particulièrement inquiétant dans la situation actuelle", a écrit le ministre danois des Affaires étrangères, Jeppe Kofod, sur Twitter.

L'incident s'est produit vendredi soir, lorsqu'un avion de reconnaissance russe s'est introduit dans l'espace aérien danois à l'est de Bornholm, une île danoise de la mer Baltique, avant de pénétrer dans l'espace aérien suédois, cette deuxième partie de l'épisode ayant été rendue publique samedi par l'état-major suédois.

  • 17 h 39 : reportage de France 24 à Mykolaïv, où la solidarité s'organise

Un reportage des envoyés spéciaux de France 24, Tarek Kaï et Luke Shrago.

  • 17 h 27 : l'Union européenne finalise un arrêt progressif des achats de pétrole russe

"Il y a une volonté politique de cesser les achats de pétrole à la Russie et nous aurons la semaine prochaine des mesures et une décision sur un retrait progressif", a affirmé un responsable européen impliqué dans les discussions.

La Commission européenne doit mettre sur la table une proposition d'embargo "avec un période de transition jusqu'à la fin de l'année", a également indiqué un diplomate européen. La décision n'est "pas facile à mettre en œuvre" en raison de deux difficultés, a cependant précisé le responsable européen. 

Deux pays européens enclavés, la Hongrie et la Slovaquie, dépendent des oléoducs russes. Il n'ont pas de ports et ne sont reliés à aucun oléoduc européen. Il faut construire des infrastructures ou trouver des alternatives. 

En outre, les décisions européennes ne doivent pas entrainer une flambée mondiale des prix du pétrole qui serait contreproductive. 

"Nous devons être prudents avec une interdiction européenne complète des importations de pétrole", avait mis en garde en avril la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen.

  • 16 h 59 : des locaux du ministère russe de la Défense incendiés près de la frontière ukrainienne

"À la frontière de trois municipalités – les régions de Borissov et Belgorod et le district urbain de Iakovlevski – un incendie s'est déclaré sur le territoire de l'un des objets du ministère de la Défense", a déclaré sur Telegram le gouverneur de la région russe de Belgorod, Viatcheslav Gladkov.

Un peu plus tard, il a annoncé qu'une personne avait été blessée légèrement, assurant que les services de secours étaient à l'œuvre sur place.

  • 15 h 37 : l'ONU confirme un accord pour l'évacuation des civils de l'usine Azovstal à Marioupol 

L'opération d'évacuation de civils du complexe sidérurgique Azovstal à Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, "se poursuit" en coordination avec le CICR, a annoncé un porte-parole de l'ONU à Genève.

"L'ONU confirme qu'une opération d'évacuation est en cours au complexe sidérurgique d'Azovstal, en coordination avec le CICR et les parties au conflit", a indiqué dimanche Jens Laerke, porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU, dans un courriel. Il a souligné ne pouvoir donner d'autre détail pour des raisons de sécurité.

Jens Laerke a précisé que "le convoi pour évacuer les civils a démarré le 29 avril, a franchi quelque 230 kilomètres et atteint le complexe à Marioupol samedi matin, heure locale".

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a écrit sur Twitter : "L'évacuation de civils depuis Azovstal a commencé. Un premier groupe d'environ 100 personnes se dirige vers le territoire contrôlé (par l'Ukraine). Demain, on va les accueillir à Zaporijjia". "Merci à notre équipe! Ils travaillent avec des représentants de l'ONU pour évacuer les civils qui restent sur le territoire de l'usine", a-t-il poursuivi. 

Evacuation of civilians from Azovstal began. The 1st group of about 100 people is already heading to the controlled area. Tomorrow we’ll meet them in Zaporizhzhia. Grateful to our team! Now they, together with #UN, are working on the evacuation of other civilians from the plant.

May 1, 2022

Selon le correspondant de Ria Novosti, tous les évacués ont été installés dans un camp de tentes dans le village de Bezimenné, à mi-chemin entre Marioupol et la frontière russe. Selon cette même source, du personnel de la Croix-Rouge et de l'ONU ont assisté à l'évacuation.

La Russie a confirmé que l'évacuation des civils d'Azovstal était en cours, et qu'ils seraient ensuite "remis à l'ONU". "Quatre-vingts civils, dont des femmes et des enfants (...) ont été secourus", a annoncé le ministère russe dans un communiqué, ajoutant que "ceux qui souhaitaient partir vers les zones contrôlées par le régime de Kiev ont été remis à des représentants de l'ONU", a annoncé dimanche le ministère russe de la Défense.

  • 14 h 10 : les livraisons de gaz russe vers l'Europe ont baissé de 27 % en janvier-avril sur un an 

"Les exportations vers les pays hors CEI [l'UE et la Turquie, NDLR] se sont élevées à 50,1 milliards de mètres cubes, soit 26,9 % de moins qu'à la même période de 2021", a indiqué Gazprom dans un communiqué, sans fournir d'explication. 

Gazprom précise continuer de fournir du gaz "en pleine conformité avec les obligations contractuelles". Les exportations vers la Chine ont en revanche explosé, grimpant de 60 % sur un an via le gazoduc Power of Siberia. 

  • 13 h 39 : l'Allemagne annonce avoir réussi à réduire sa dépendance énergétique à la Russie

La dépendance de la première économie européenne envers les importations de pétrole russe est descendue ces dernières semaines à 12 %, contre 35 % auparavant, et celle liée au charbon à 8 % contre 50 % jusqu'ici, a annoncé le ministère de l'Économie allemand dans un rapport.

En revanche, la dépendance à l'égard du gaz russe reste importante, même si elle a aussi baissé, à 35 % contre 55 % avant le déclenchement de l'invasion russe le 24 février, a souligné le ministère.

  • 12 h 48 : le pape demande des couloirs humanitaires pour Marioupol

Le pape François a renouvelé dimanche son appel à l'ouverture de couloirs humanitaires pour évacuer les civils de la ville ukrainienne de Marioupol, "bombardée et détruite de manière barbare".

"Mes pensées vont à la ville ukrainienne de Marioupol, ville de Marie, bombardée et détruite de manière barbare. Je renouvelle ma demande d'ouverture de couloirs humanitaires sécurisés", a déclaré le pape lors de la prière de l'Angélus sur la place Saint-Pierre au Vatican.

  • 12 h 45 : une évacuation de Marioupol serait possible d'après les autorités locales

Une évacuation des civils de la ville portuaire de Marioupol, située au sud-est de l'Ukraine et contrôlée par la Russie, pourrait être possible dimanche, selon les autorités locales.

Le conseil municipal de Marioupol et le gouverneur local ont demandé aux habitants qui souhaitaient partir pour la ville ukrainienne de Zaporijjia de se rassembler à un point d'évacuation à Marioupol à 16 h, heure locale (13 h GMT).

  • 11 h 03 : 46 civils évacués de la zone de l'usine Azovstal, selon la Russie

Deux groupes de civils ont quitté samedi la zone résidentielle autour de l'aciérie Azovstal, située à Marioupol, dans le sud de l'Ukraine, a déclaré dimanche le ministère russe de la Défense.

Selon le ministère, 46 civils au total ont quitté la zone et ont reçu de la nourriture et un abri. Les autorités ukrainiennes ont, de leur côté, évoqué "vingt civils" évacués, plus tôt dimanche.

  • 9 h 16 : Nancy Pelosi en visite surprise à Kiev

La présidente de la Chambre des représentants américaine a rencontré dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky, au cours d'une visite surprise à Kiev.

Nancy Pelosi a affiché le soutien "sans équivoque" des États-Unis à l'Ukraine contre l'agression russe. "Notre délégation a eu l'occasion solennelle et le grand honneur de rencontrer hier (samedi) le président de l'Ukraine" Volodymyr Zelensky, a déclaré dimanche Nancy Pelosi au cours d'une conférence de presse à Rzeszow, dans le sud-est de la Pologne. 

Pour Nancy Pelosi, la visite à Kiev a permis de mieux comprendre ce qui "doit être fait" pour aider l'Ukraine. "Nous sommes déjà en train de faire passer dans la législation les initiatives que le président Biden a présentées", a-t-elle souligné en Pologne. 

"Merci aux États-Unis de contribuer à protéger la souveraineté et l'intégrité territoriale de notre État", a de son côté twitté le président ukrainien pour accompagner une vidéo où on le voit, flanqué de gardes armés, accueillir Nancy Pelosi et une délégation du Congrès devant la présidence à Kiev et ensuite en réunion avec la délégation américaine.

Зустріч зі спікером Палати представників Конгресу США @SpeakerPelosi в Києві. Сполучені Штати є лідером потужної підтримки України в боротьбі з агресією РФ. Дякуємо, що допомагаєте захищати суверенітет і територіальну цілісність нашої держави! pic.twitter.com/QXSBPFoGQh

May 1, 2022

"Notre délégation s'est rendue à Kiev pour envoyer un message sans équivoque et retentissant au monde entier : les États-Unis sont aux côtés de l'Ukraine", selon un communiqué de la délégation, qui se rend ensuite dans le sud-est de la Pologne et à Varsovie. "Un soutien américain supplémentaire est en route", soulignent les parlementaires américains, qui assurent qu'ils vont "transformer la forte demande de financement du président Biden en un paquet législatif".

Cette visite intervient une semaine après le déplacement à Kiev du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, et du ministre américain de la Défense, Lloyd Austin.

  • 8 h 05 : Gulliver Cragg, le correspondant de France 24 à Kiev, fait le point sur la situation 

  • 4 h : une première évacuation réussie de civils de l'usine Azovstal à Marioupol

Un premier groupe de civils a été extrait dans la nuit de samedi à dimanche de l'aciérie Azovstal, dernière poche de la résistance ukrainienne à Marioupol, dans l'est de l'Ukraine, région où l'armée russe concentre l'essentiel de ses forces.

La sortie d'une vingtaine de civils des souterrains de cet immense complexe industriel représente une grande première, toutes les précédentes tentatives d'évacuation ayant échoué, dans cette ville portuaire du sud-est presque entièrement détruite après des semaines de siège.

Le régiment Azov, qui défend cette zone industrielle, a parlé de "vingt civils, des femmes et des enfants". "Ils ont été transférés vers un endroit convenu et nous espérons qu'ils seront évacués vers Zaporijjia, sur le territoire contrôlé par l'Ukraine", a déclaré Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment dans une vidéo sur Telegram.

Quelques heures plus tôt, l'agence officielle russe Tass avait annoncé qu'un groupe de 25 civils, dont six enfants, avait pu sortir d'Azovstal, où sont terrés selon Kiev des centaines de militaires et de civils ukrainiens dans des galeries souterraines datant de l'époque soviétique.

  • 23 h 14 : le porte-parole de la présidence turque a rencontré Zelensky

Le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, a rencontré samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Kiev. Membre de l'Otan et alliée de l'Ukraine, la Turquie s'efforce depuis le début de la guerre de faciliter une médiation entre Moscou et Kiev.

La teneur des discussions n'a pas été révélée. La Turquie a accueilli par deux fois des négociations directes entre les deux parties, le 10 mars au niveau ministériel à Antalya (sud) et le 29 mars à Istanbul.

Avec AFP

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L'offensive russe dans le Donbass a pris du retard, selon le Pentagone

exportations d'hydrocarbures

Gaz et pétrole : en pleine guerre en Ukraine, Moscou empoche le jackpot

Revue de presse

Guerre en Ukraine : le chantage au gaz de Moscou inquiète les Européens

New York Times - World

The Coronavirus Pandemic

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Inside China’s Zero-Covid Fortress, Xi Admits No Doubts

As the lockdown of Shanghai and outbreaks in Beijing and elsewhere batter the economy, China’s leader keeps a distance from the politically charged issue.

By Chris Buckley

China’s leader, Xi Jinping, waved at crowds of giddily cheering students. He held meetings with Olympic Games officials, economic policymakers and European leaders. He toured a tropical island.

But there was a revealing gap in Mr. Xi’s busy itinerary last month, exposing the predicament that Covid is creating in a politically crucial year when he hopes to extend his hold on power. He stayed behind the scenes when it came to China’s biggest, most contentious lockdown since the pandemic began.

Throughout April, Mr. Xi gave no public speeches focused on outbreaks in China as its biggest city, Shanghai, shut down to try to stifle infections, and then Beijing went on alert after a burst of cases. Nor did Mr. Xi directly address the 25 million residents of Shanghai who have been ordered to stay at home for weeks, despite their complaints of scarce food, overwhelmed hospitals and confusing zigzags in mass quarantine rules.

“He wants to deliberately keep a certain distance in from Shanghai,” said Deng Yuwen, a former editor of a Communist Party newspaper who now lives in the United States. “No doubt, he’s doing a lot about fighting the pandemic behind the scenes, but of course he does not want to be directly drawn into the mess in Shanghai.”

Mr. Xi’s orders have instead been passed through subordinates or meeting summaries. They have cited his demand to stick to a “dynamic zero Covid” goal: essentially ensuring no cases in a population of 1.4 billion by strict mass testing and isolation of infections or close contacts. On Friday, the Communist Party Politburo — a council of 25 leaders, including Mr. Xi — renewed its commitment to that goal, noting the rising economic risks from Covid and the war in Ukraine.

The outbreaks in Shanghai, Beijing and other cities are testing Mr. Xi’s acumen and authority before an important Communist Party congress late this year. While he is nearly certain to win a groundbreaking third term as party general secretary, Mr. Xi also wants to ensure the leadership is dominated by officials who will defend him and enforce his agenda.

To secure that outcome, Mr. Xi wants to demonstrate serene political mastery, and until lately, the zero-Covid strategy has been a signature achievement: an effective, if expensive, and generally popular vow that China would avoid mass sickness and deaths.

After Communist Party officials initially downplayed the virus in early 2020, Mr. Xi built China into an epidemiological fortress, stifling infections and protecting the economy while the United States suffered nearly one million Covid deaths.

Now there is no easy way out of that fortress. Mr. Xi’s leadership has been so invested in showing that China could handle its own pandemic needs that the government held off from introducing mRNA vaccines developed abroad, which are generally more effective than China’s homegrown vaccines. China’s vaccination of the aged has also lagged.

Without the necessary defenses, the country could face surging cases that, even with Omicron’s lower virulence, officials warn could overwhelm hospitals. But China’s goal of eliminating virtually all cases risks turning into a costly, contentious task with no end in sight, if outbreaks of Omicron keep prompting measures that freeze up whole cities.

“This policy was a demonstration that the government puts the health and the welfare of the Chinese people first,” said Patricia Thornton, a professor at the University of Oxford who studies Chinese politics and society. “That’s becoming a much more difficult story for Xi Jinping to tell.”

The closings and demands for constant checks and vigilance, especially in Shanghai, have ignited public frustration, exhausted local officials and medical workers, and sapped economic momentum.

While residents under China’s past lockdowns have complained about draconian restrictions, this time there are more critics and bolder ones, including economists and business executives, arguing that zero Covid has become untenable in the face of the new variant.

“Covid is not the only illness threatening the lives of the public,” Liang Jianzhang, the co-founder of Trip.com Group, a big Chinese travel corporation, wrote in a recent article in the Chinese Enterprise News. “Sacrificing everything in the pursuit of extreme ‘shock’ measures is not the comprehensive victory that we truly need.”

The unexpected turbulence of 2022, including China’s tortuous positioning over Russia’s invasion of Ukraine, is still extremely unlikely to deny Mr. Xi a third term. He is China’s most powerful leader in decades, and the ire in Shanghai shows no signs of escalating into any challenge to his rule. In other cities and towns there continues to be acceptance, if not enthusiasm, for strict controls.

“We were doing nucleic acid tests every day to begin with, so I don’t feel life has changed with the outbreak in Beijing in recent days,” said Zhou Yunhong, a pork butcher in a Beijing fresh food market, who said the daily tests had been taking place since January.

“I’m not worried about the Beijing outbreak,” said Li Kun, an egg vendor in the same market. “This is the capital. How could they leave ordinary folks here hungry?”

But extended economic damage and social tensions from long shutdowns could soften Mr. Xi’s power to corral elite support behind his picks for the next leadership lineup, said Minxin Pei, a professor at Claremont McKenna College in California who studies Chinese politics. Mr. Xi is likely to stay dominant no matter what, but dominance can rise or fall by increments, and the officials around him matter.

“The difference right now with respect to the zero-Covid approach is that the costs are now visible,” Professor Pei said. “You cannot gloss over them.”

Even before the Shanghai crisis, Mr. Xi sounded embattled. Officials have lately suggested that criticizing the Covid policy amounts to disloyalty to Mr. Xi, or called stamping out cases “a political duty that takes precedence over everything.”

“Countless facts tell us that we can win respect and initiative only if we show the spirit of brave fighters defeating our foes face to face on a narrow path, daring to struggle, mastering struggle,” Mr. Xi told the officials at the Party School in early March.

Last week, Mr. Xi promised to prop up China’s growth with an influx of infrastructure spending, and on Friday the Politburo said the government would stabilize the economy while extinguishing Covid cases.

“Persist with dynamic zero, protecting people’s lives and health to the maximum extent, while reducing the impact of the pandemic on economic and social development to a minimum,” read the Xinhua news agency’s summary of the Politburo meeting.

But an increasingly vocal group of Chinese economists and business leaders argue that damage from shutdowns will be harder to cure. The chronic uncertainty over when it is possible to travel, spend, buy property or invest in business has damaged consumer and company confidence.

The solution, they argue, is to accelerate the rollout of more vaccines and treatments, and to make sure that older people and other vulnerable groups are vaccinated — allowing more flexibility when infections break out.

“The dynamic zero policy that we’re enforcing is increasingly costly, and increasingly ineffective,” Lu Ting, the chief China economist at Nomura Holdings, said in a speech last month that was widely shared on Chinese social media.

“After more and more people understand that the economic costs are too high and unsustainable, change will come more easily,” Mr. Lu said in a telephone interview.

Easing from zero Covid may be politically harder than some critics assume.

Mr. Xi has made China’s relatively few deaths from Covid — nearly 5,000, mostly in the early months of the pandemic — a core of his argument that the Communist Party is more effective at government than any liberal democracy.

But barely more than half of Chinese people 80 and older have had two vaccine shots, and fewer than 20 percent of people in that age group have received a booster, Zeng Yixin, a vice minister of the National Health Commission, said last month.

Depending on the death rate used for calculations, fatalities in China from an unfettered spread of Omicron could be between 100,000 and 840,000, said Yanzhong Huang, a senior fellow for global health at the Council on Foreign Relations. Even deaths on a smaller scale could ignite public anger.

“They don’t want to live with the virus, but they have to live with the policies they have,” Mr. Huang said in a telephone interview. “It’s a real dilemma.”

Mr. Xi appears to be wagering that he can beat down the infections in Shanghai and hold China to zero Covid until after the party congress, when some easing may be possible. For now, officials are swaddling Mr. Xi in effusive propaganda.

During a recent visit to Renmin University in Beijing, Chinese state television lingered on the hundreds of cheering students. Before the Guangxi region in southern China announced that Mr. Xi would be one of its delegates to the party congress, it issued reports that villagers there were being given small red books of Mr. Xi’s thoughts — an echo of Mao Zedong’s “little red book.”

“With Xi Jinping at the helm, he will gather together even more of the majestic power of this era,” read the Xinhua state news agency’s report from Guangxi on Mr. Xi’s selection. It did not mention Covid.

Keith Bradshercontributed reporting, and Claire Fu and Liu Yi contributed research.

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Valeurs Actuelles

La lettre de M. de Rastignac : La victoire et l’illusion

Non, mon cousin, je n’étais pas au Champ-de-Mars dimanche pour assister au triomphe de M. de Marville. Des affaires urgentes me retenaient ailleurs mais, croyez-moi, je n’ai rien raté. La chose était sans aucun souffle, me dit-on, et même l’Hymne à la joie de M. Beethoven résonnait tristement. Je n’ai rien manqué cependant du moment que nous traversons. Il faut dire que pour un homme, une telle apothéose n’a pas d’équivalent. Arrêtons-nous un instant sur la destinée de M. de Marville.

Ce visage fin, ce regard pénétrant, ce nez aquilin dessinent le plus parfait profil de l’ambitieux Français. S’y ajoute, dès qu’il parle, une langue fluide, parfois torrentielle, où se mêlent dans un étrange tourbillon l’économie et la philosophie, les mystères des finances et ceux de la littérature. Cet homme est celui d’un seul amour, d’une chambre sans berceau comme si toute son énergie, son intelligence, sa vitalité étaient entièrement données au pouvoir. Un éminent écrivain me confiait un jour au sujet du chef de l’État, « une seule certitude le hante, celle d’une mystérieuse étoile qui depuis le premier jour doit le guider au sommet » . Il s’y trouve depuis cinq ans et va y demeurer pour les cinq ans qui viennent. Pourtant, un mauvais frisson traverse cette atmosphère victorieuse.

C’est une combinaison redoutable que nous avons sous les yeux, celle d’un prince-président auquel il ne manquera aucun pouvoir et qui surplombe un pays où bouillonne une terrible colère. De là vient que les uns, devant le spectacle de la victoire, s’exclament “cela est éternel” quand les autres disent “cela ne peut durer”. Les deux ont raison. Continuons de tâter le pouls de la situation. Quelques jours sont passés et déjà l’enthousiasme est retombé. La popularité est encore là mais il suffit d’un coup de vent pour qu’elle disparaisse. Les esprits sombres assurent déjà qu’il y aura une émeute avant deux mois, une crise de régime avant deux ans. Méfions-nous de ces prophètes ; à chaque nouveau président, ils livrent les mêmes prédictions démenties à chaque fois par l’Histoire.

Les semaines qui viennent vont d’abord nous offrir un festin de complots, de combinazione, de trahisons et de ralliements. Ils seront nombreux à vouloir s’attabler au banquet et plus encore à accepter de se rouler à terre, avec les chiens, pour recueillir quelques miettes. En face, la liste des prétendants au titre prestigieux de premier opposant s’étend à chaque heure qui passe. Enfin, puisque ce règne s’achèvera dans cinq ans, la cour ménage déjà le cercle étroit des successeurs. Nous reviendrons bientôt sur l’ambition méthodique d’Édouard du Plessis, la détermination de M. de Longueville, l’ombre une fois encore décisive de Martial Kropoly.

Pour finir, laissez-moi vous confier les sentiments mêlés qui, depuis dimanche soir, me hantent. La dislocation qui partout désole nos villages et nos provinces n’est pas visible depuis Paris. Ici, les théâtres s’illuminent, les auberges sont pleines, la Bourse se tient haute, et toutes les vagues, même les plus violentes, viennent s’écraser contre la berge de la puissance. Ce n’est plus une ville, croyez-moi, mais une citadelle. Le chef de l’État le sait mais une note de cabinet ne remplacera jamais l’existence éprouvée.

Avec les meilleures intentions du monde et une certaine quantité très visible d’intelligence et d’aptitude, on peut craindre que M. de Marville déçoive plus qu’aucun autre. Pour lui, la France, le siècle, l’esprit nouveau, les instincts propres au sol et à l’époque sont autant de livres clos. Il regarde parfois sans les comprendre les esprits qui s’agitent. C’est l’immense tentation des princes, mon cousin, vivre au-dessous de rien mais en dehors de tout.

Édouard du Plessis : maire du Havre ; Godefroid de Longueville : ministre de l’Économie ; Martial Kropoly : ancien chef de l’État.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Avec Perseverance, écoutez les premiers sons venus de Mars !

Actu

Le microphone du rover de la Nasa a révélé ses données. Résultat : la planète rouge est plutôt calme. Les chercheurs y ont toutefois décelé des ondes sonores aux propriétés bien étranges.

Marine Cygler

Dès le 19 février 2021, c’est-à-dire dès le lendemain de son arrivée sur Mars, le rover Perseverance a enregistré des sons. Des sons extraterrestres donc. Et au moment où la mission fêtait sa première année sur la planète rouge, c’étaient en tout cinq heures d’enregistrement de l’environnement sonore martien qui avaient été captées. Ces enregistrements sont disponibles sur différents sites Internet afin que tout le monde puisse – enfin – assouvir sa curiosité et entendre Mars de ses propres oreilles. L’expérience est vertigineuse, même si, hormis le vent, Mars est très calme. Une équipe internationale a publié, le 1er avril dernier, une analyse de ces sons audibles par l’oreille humaine dans la prestigieuse revue anglaise « Nature ».

Comment décrire le paysage sonore de Mars ? Il s’agit de sons qui se situent entre 20 Hz et 20 kHz. Mais tout est si calme, si silencieux dans le cratère Jezero, où le rover évolue, que les chercheurs ont parfois cru que le microphone de SuperCam était tombé en panne. C’est l’anecdote révélée par le Centre national d’études spatiales (Cnes) en tout cas. Reste qu’entendre Mars est une prouesse relevée par Perseverance grâce à l’instrument franco-américain SuperCam. Pour faire simple, SuperCam est les yeux et les oreilles de Perseverance. Son microphone scientifique a pu capter les sons naturels de la planète rouge comme le vent mais aussi d’autres sons. Par exemple, il a enregistré le 1er mai le son des pales du petit hélicoptère Ingenuity alors que celui-ci volait pour la quatrième fois (lire encadré). Il a capté aussi les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches.

En comparant la propagation sur Mars de ces sons avec celle, parfaitement connue, de ces mêmes sons sur Terre, les scientifiques ont pu calculer la vitesse du son sur Mars : elle est de 240 m/s (m/s signifie mètre par seconde), contre 340 m/s sur Terre et 1 480 m/s dans l’eau. Un résultat qui n’étonne pas les spécialistes. Dans la mesure où la composition de l’atmosphère martienne, très riche en CO2 et avec une pression extrêmement faible, est bien différente de celle de la Terre, ils s’attendaient à ce que les ondes sonores se comportent différemment.

Une drôle de conversation

En revanche, ce qui est très surprenant, c’est que les sons ne voyagent pas tous à la même vitesse. Les sons aigus vont plus vite (250 m/s) que les sons plus graves (240 m/s pour des fréquences en dessous de 240 Hz). Théoriquement, un humain sur Mars entendrait les sons aigus puis en décalage les sons graves. Très, très étrange. Enfin, dernière bizarrerie : en décryptant avec précision le paysage sonore de Mars grâce aux quelques heures d’enregistrement disponibles, les scientifiques se sont rendu compte que l’atmosphère était très turbulente. Un microphone rapporte bien plus que du son… Voici une leçon martienne.

Ingenuity ne s’arrête plus de voler

C’est l’une des très bonnes surprises de la mission de la Nasa « Mars 2020 » : le petit drone hélicoptère Ingenuity n’en finit plus de dépasser les espérances de ses concepteurs. Le Jet Propulsion Laboratory de la Nasa a annoncé le 15 mars dernier que le petit drone hélicoptère, qui avait été conçu pour n’effectuer pas plus de 5 vols expérimentaux, pourrait poursuivre ses vols au moins jusqu’en septembre 2022. Ce 15 mars, il en avait déjà effectué 24 ! Petit bijou de technologie de 49 cm et de 1,8 kg, Ingenuity est arrivé sur Mars accroché sur le « ventre » du rover Perseverance, duquel il s’est ensuite détaché. Commandé depuis la Terre avec un relais par Perseverance, il possède deux hélices qui tournent en sens contraires entre 2 400 et 2 900 tours par minute, une vitesse dix fois supérieure à celle des pales d’un hélicoptère sur Terre. Son défi initial : décoller du sol martien, ce qui n’était a priori pas une mince affaire à cause des caractéristiques particulières de l’atmosphère de la planète, cent fois moins dense que l’atmosphère terrestre.

Il y a tout juste un an, le 19 avril 2021, Ingenuity a réalisé son premier décollage historique, un vol stationnaire à 3 mètres du sol durant 40 secondes. Depuis il enchaîne les vols de plus en plus compliqués et audacieux : sa 23e excursion, par exemple, a duré 129,1 secondes pendant lesquelles il a parcouru 358 mètres. Rendez-vous en septembre pour un nouveau bilan de l’infatigable petit hélicoptère !

À la recherche de la vie extraterrestre

Après un voyage de sept mois dans l’espace, le rover Perseverance a réussi son amarsissage le 18 février dernier dans le cratère Jezero. Avec ses 45 kilomètres de diamètre, cet ancien delta de rivière qui débouchait dans un lac il y a 3,5 milliards d’années est la localisation qui offrait à la fois la possibilité d’y faire atterrir un rover d’exploration et de récolter des échantillons provenant de roches et de minéraux très variés, en particulier des carbonates, qui peuvent préserver des traces fossiles de vie ancienne. Pourquoi suspecte-t-on la possibilité d’une vie martienne ? Parce que l’exploration de la planète rouge par le rover Curiosity a accumulé les indices en sa faveur. Il y a 4 milliards d’années environ, Mars avait une atmosphère dense, de l’eau liquide et un champ magnétique à grande échelle, mais aussi des éléments chimiques de base (du carbone, de l’hydrogène, de l’azote, de l’oxygène, du phosphore et du soufre) et des réserves d’énergie pour que des réactions chimiques puissent se produire. Or, sur Terre, des conditions semblables ont permis à la même période l’émergence de la vie. Grâce à Perseverance, des échantillons martiens seront rapportés sur Terre pour la première fois. Il faudra attendre le début des années 2030 pour obtenir ces précieuses roches, c’est-à-dire le retour des missions qui récupéreront les échantillons. Mais l’attente en vaut la peine, car les échantillons seront utilisés par plusieurs générations de chercheurs qui pourront effectuer des analyses plus précises qu’avec les instruments embarqués.

sciencesplanète mars
France24 - Monde

Croissance en berne et inflation inédite : la France menacée par la "stagflation" ?

Publié le : 30/04/2022 - 17:00

Grégoire SAUVAGE Suivre

Entre des prix de l'énergie et des produits de base qui s'envolent et une croissance atone, les derniers indicateurs économiques publiés vendredi par l'Insee font craindre un début de "stagflation". Explications. 

C'est du jamais-vu depuis le milieu des années 1980. L'inflation a continué à accélérer en avril en France pour atteindre 4,8 % sur un an, selon une première estimation publiée vendredi 29 avril par l'Insee. Dans la zone euro, le chiffre atteint même 7,5 % pour le même mois, au plus haut depuis l'instauration de la monnaie unique.

"Cette inflation est essentiellement due à l'augmentation des prix de l'énergie", a rappelé samedi le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, lors d'une interview à la radio France Inter.

D'abord portée par la reprise économique post-Covid-19, la hausse des prix des matières premières et agricoles a connu un nouveau coup d'accélérateur avec la guerre en Ukraine. Les ruptures des chaînes d'approvisionnement en Chine liée à la stratégie "zéro Covid" de Pékin jouent également un rôle dans cette flambée.

>> À lire : Covid-19 : la Chine confrontée au dilemme d'un confinement à Pékin

"En France et dans l'ensemble des pays européens, les dépenses en matière de transports et d'énergie pèsent énormément sur le budget des ménages", note l'économiste Stéphanie Villers. "Le premier effet est un ralentissement de la consommation sur le premier trimestre. Les ménages préfèrent se montrer prudents car ils ont intégré que cette hausse des prix allait durablement pénaliser leur pouvoir d'achat. Or, la consommation des ménages, c'est le principal moteur de la croissance" tricolore, ajoute l'économiste.

Selon les données de l'Insee, la consommation des ménages a ainsi baissé d'1,3 % en France. Résultat : le produit intérieur brut (PIB) est au point mort au premier trimestre. En zone euro, il n'a progressé que de 0,2 %, et a même légèrement baissé aux États-Unis. Après l'euphorie de la reprise postpandémie observée en 2021, la croissance mondiale semble marquer le pas.

"Les prémices" d'une stagflation

Dans cette configuration économique conjuguant hausse des prix et croissance faible, ressurgit en France le spectre de la "stagflation", mélange d'inflation et de stagnation de l'activité économique. "Si ce mouvement sur les prix est durable, il y a un risque. On en est peut-être aux prémices", avance Stéphanie Villers.

Pour pouvoir parler de stagflation, il faudrait que cette situation perdure "sur au moins plusieurs trimestres", confirme Pierre Jaillet, chercheur à l'Institut européen Jacques-Delors, interrogé par l'AFP.

Il est donc encore trop tôt pour affirmer que le pays se dirige vers une stagflation telle qu'elle l'a connue dans les années 1970, au moment des deux chocs pétroliers.

"L'une des questions qui se pose maintenant, c'est de savoir dans quelle mesure le futur gouvernement va peser sur la perte du pouvoir d'achat", après les énormes moyens déployés par les pouvoirs publics pour aider les ménages et entreprises depuis la pandémie, explique Pierre Jaillet.

>> À voir, L'Info éco : les priorités économiques du président réélu

Plusieurs indicateurs économiques plaident pour un optimisme prudent : malgré un ralentissement, l'investissement des entreprises a progressé au premier trimestre en France. Quant au taux de chômage, il poursuit sa décrue avec -5,3 % de demandeurs d'emploi de catégorie A.

"On a probablement atteint le niveau plancher", prédit toutefois Stéphanie Villers. "Les entreprises sont confrontées à des coûts de production qui augmentent avec le prix des matières premières. Elles voient les signaux négatifs s'accumuler. Il ne faut donc pas s'attendre à une nouvelle baisse du chômage dans les trimestres à venir".

Des prix hauts jusqu'en 2024

D'autant que la flambée des prix n'est pas près de s'éteindre, si l'on en croit un rapport publié mardi par la Banque mondiale. Ses experts prédisent que "les prix vont se maintenir à des niveaux historiquement élevés jusqu'à la fin de 2024". Les auteurs du rapport notent que "la guerre en Ukraine a provoqué un choc majeur sur les marchés des produits de base et modifié la physionomie des échanges, de la production et de la consommation dans le monde".

"Il est difficile de savoir combien de temps va durer cette pression sur les prix qui se diffusent sur l'ensemble des biens et des services. Cela dépendra beaucoup de la durée du conflit ukrainien", assure Stéphanie Villers.

>> À lire : La guerre en Ukraine ravive le spectre d'une explosion de pénuries alimentaires

Comment éviter alors de s'engouffrer dans le cercle vicieux d'une stagflation ? L'équation est loin d'être simple à résoudre pour les banques centrales. Pour limiter l'inflation, elles disposent de deux leviers : réduire leurs achats d'actifs sur les marchés ou remonter leurs taux d'intérêt.

"Le risque de cette stratégie est qu'il devienne plus difficile d'obtenir un prêt et cela pourrait faire baisser la consommation et donc la croissance qui n'est déjà pas au beau fixe", analyse la chroniqueuse économie de France 24, Joanna Sitruk.

La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a ouvert mercredi la possibilité d'une première hausse des taux directeurs cet été si l'inflation poursuit sa hausse. "La mission de la BCE est la stabilité des prix", a rappelé l'ancienne ministre de l'Économie.

La BCE avait déjà arrêté en mars le programme d'urgence destiné à soutenir l'économie pendant la crise provoquée par le Covid-19 et déclaré arrêter les achats nets d'actifs à partir du mois de juillet. Une manière de garder sous contrôle la hausse des prix, en attendant des jours meilleurs.

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New York Times - World

Bangladesh Shutters Dozens of Schools Set Up by Rohingya in Camps

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More than 30 schools, teaching tens of thousands of Rohingya students, were closed in Bangladesh, where officials are said to have feared the schools would encourage the refugees to stay permanently.

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By Saif Hasnat and Sameer Yasir

KUTUPALONG CAMP, Bangladesh — Every morning, Mohammad Reyaz, a sixth grader, appears in uniform outside his school for Rohingya refugees in the Cox’s Bazar area of Bangladesh.

And every morning, he returns home with a sullen face after finding its gate locked. Bangladeshi authorities shut the school down last month. It is one of more than 30 such closings of community-run schools that have sent waves of frustration and disappointment across the densely crowded refugee camps, home to about 400,000 school-age children, according to UNICEF, the U.N. Children’s Fund.

No one knows when Mohammad, along with 600 of his classmates, will be able to go back to the few rooms made of bamboo slats that they had called their school.

“When I see my school empty, I feel sad,” said Mohammad, who had attended the school for 22 months before it was closed. “I liked it more than my home.”

In 2017, Mohammad, along with his mother and two sisters, fled Myanmar after the military there unleashed a brutal campaign of rape and murder against the Rohingya, a Muslim minority that has endured decades of persecution in the Buddhist-majority country. More than 700,000 Rohingya have crossed into Bangladesh to escape the state-led persecution that the United Nations has called ethnic cleansing.

About half the population of the sprawling camps is younger than 18, and Rohingya community leaders, soon after arriving, began setting up free schools.

In December, Bangladeshi authorities began a crackdown on these schools, calling them illegal, but without trying to provide any alternatives and without removing the prohibition on the Rohingya attending local schools outside the camps.

The school closings have come amid a broader effort by the Bangladesh government to tighten its control of the camps. Last month, government authorities destroyed thousands of shops there, according to Human Rights Watch.

The authorities say the schools have been closed because Rohingya community leaders failed to secure permission to open them. The authorities have, however, granted permission to UNICEF and a few other agencies to operate schools for younger children in the camps.

“One just cannot open a school whenever you want,” said Mohammad Shamsud Douza, a top official at Bangladesh’s Office of the Refugee, Relief and Repatriation Commissioner. “We don’t know what they teach in these schools. It could be anything.”

But Nur Khan Liton, a human-rights activist and the former secretary-general of Ain O Salish Kendra, Bangladesh’s largest human rights group, said the government’s primary motivation was concern that the schools would encourage the Rohingya to stay on the Bangladesh side of the border.

“They fear if the next generation of Rohingyas are educated here, they will never leave the country,” Mr. Liton said.

Those who set up and teach at the community-run schools said their intention was the opposite: to smooth their students’ eventual return to Myanmar by including robust instruction in Burmese language and culture and by offering a curriculum that broadly mirrors what’s taught there in similar grades.

Mohammad Showfie, a teacher, said his life had revolved around the now shuttered camp school where he and 15 colleagues had worked, hoping to train future generations for productive lives back home.

“We don’t want to stay in Bangladesh forever,” Mr. Showfie said. “We want to go back to our country when the situation allows, but for that we need to educate our children.”

Several parents, hoping to return to Myanmar one day, said they viewed the community schools as crucial to easing their children’s readjustment and improving their job prospects.

“Our hopes of returning back depended on these schools,” said Feroz ul-Islam, whose son, a fifth grader, is without a place to learn after authorities demolished dozens of schools last week, including his son’s. “We pray someone will help rebuild those schools so that children can go back to classes. Their future depends on these schools.”

Both parents and teachers point to the schools’ Burmese-language instruction as evidence of intent to return.

The Rohingya have their own language, mutually intelligible with the Chittagonian language spoken in this part of Bangladesh. But the instructional language of the camp schools has chiefly been Burmese, which many parents consider more practical, as it is the language spoken by Myanmar’s dominant ethnic group.

Aid groups operate about 3,200 learning centers for the younger children in the camps; UNICEF runs 2,800 of them. But these centers offer only ABC’s-level instruction starting at age 4, although students as old as 14 are allowed to attend to learn basic reading and math skills.

With the approval of the Bangladeshi government, UNICEF has begun a pilot program teaching about 10,000 children in grades six to nine in a curriculum based on what they would learn in a Myanmar school at that age.

“The demand for education in the Rohingya community is massive,” said Sheldon Yett, a UNICEF official in Bangladesh. “We need to be creative and flexible in how we ensure that these children can continue to go to school.”

For high school-aged students, the schools set up by Rohingyas were the only option, and their closure means there are tens of thousands of teenagers in the camps with little to fill their days.

“Now, they are loitering around, which puts them at risk of being trafficked,” said Razia Sultana, a lawyer and a Rohingya rights activist. “They can indulge in bad things, and the consequences of that will be unthinkable.”

The largest school shut by the authorities was Kayaphuri High School, set up by Mohib Ullah, a Rohingya community leader who had also been documenting the ethnic cleansing that had occurred in Myanmar and who was killed by gunmen last year.

Hundreds of students there were taught the sort of curriculum typical of a high school in Myanmar: the Burmese language, along with English, mathematics, science and history.

On a recent afternoon, around two dozen ex-students from Kayaphuri and other Rohingya-run schools recently shut down were playing marbles as a mosque loudspeaker broadcast the muezzin’s call to prayer.

Some said they spent their days wandering around the settlements. Others said they dreamed of a better life outside the camps.

“After our school was shut, I’ve nothing to do. I play here and there all day,” said Mohammad Ismail, a seventh grader. “Sometimes I help my mother with home chores. I don’t know what will happen next.”

Some Rohingya educators are refusing to give up.

Before crossing over to Bangladesh in 2017, Dil Mohammad taught at a government school in Myanmar, and on a recent day, he was busy teaching a group of children. Colorful posters, with handwritten words for the names of the days of the week and the months in both English and Burmese, adorned the walls of his shelter, used as his informal classroom.

Among his students was his daughter, Dil Ara Begom, 13.

“I don’t know if I will ever be able to go to school,” Dil Ara said. “I want to be a doctor. But if our school remains shut, I don’t know how I will study.”

Even before the government crackdown, the education situation was dire for many Rohingya children. The percentage of Rohingya girls attending classes at the community-run schools was very low. And in the months leading up to their 2017 expulsion from Myanmar, nearly all Rohingya students were unable to go to school because of restrictions on their movement imposed by the Burmese government.

Human rights activists said instead of closing schools, the Bangladeshi authorities must do all they could to help prepare Rohingya children for a life outside the camps.

“Education is a critical component to lift Rohingya refugees out of the extremely difficult situation that they are in,” said Saad Hammadi, a South Asia campaigner at Amnesty International. “It will empower them to claim their human rights and to speak for themselves.”

Fatema Khatun, the mother of Mohammad Reyaz, the sixth grader, said she dreams of her son becoming an influential person who can better the lives of his suffering community.

Sitting on a plastic chair in her tarp shelter, which lacks electricity, she said her hopes were dashed when she learned her son’s school had been shuttered.

“I fear that he will forget what he learned,” said Ms. Khatun, 44. “If he doesn’t go to school, he will never be able to change his fate.”

Saif Hasnat reported from Kutupalong, Bangladesh, and Sameer Yasir from Srinagar, Kashmir.

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Les deux autrices nous invitent à relire Alice au pays des merveilles avec des lunettes de naturaliste. Elles observent les métamorphoses d’Alice, qui peut passer de 25 cm à 2,75 m, et rapprochent ces transformations de celles de certains animaux. Le hibou petit-duc peut changer de forme en cas de danger, grossir en faisant la roue ou s’allonger en s’affinant. La pieuvre mimétique peut se donner l’allure d’une méduse, d’une crevette, etc. Un bon ami d’Alice est le chat du Cheshire au sourire permanent. Les muscles qui relèvent les coins des lèvres existent chez le chat, mais les vrais sourires s’observent chez les chimpanzés. Sont ainsi passés en revue tous les animaux accompagnant Alice, et les autrices observent chacun d’eux sous l’angle scientifique. De magnifiques gravures accompagnent leur récit.

sciences
Valeurs Actuelles

[La lettre de M. de Rastignac] Sur les ruines

La lettre de M. de Rastignac : Veillée d’armes

Chaque semaine, M. de Rastignac livre aux lecteurs de Valeurs actuelles sont regard sur l’actualité, depuis sa fenêtre sur le XIXe siècle.

La lettre de M. de Rastignac : Éternel péril

La lettre de M. de Rastignac : Prélude et présage

La lettre de M. de Rastignac : Le feu du pouvoir

La lettre de M. de Rastignac : Guerre et Paix

[La lettre de M. de Rastignac] Chant des enragés

La lettre de M. de Rastignac : Tombola

La lettre de M. de Rastignac : le roman d’un ministre

[La lettre de M. de Rastignac] Éternel hiver

France24 - World

Qantas to launch non-stop flights from Sydney to London, New York

Issued on: 02/05/2022 - 04:24

NEWS WIRES

Qantas announced on Monday it will launch the world's longest non-stop commercial flight, with passengers set to spend 19 hours in the air traveling from Sydney to London by the end of 2025.

After five years of planning, the airline said it was ordering 12 Airbus A350-1000 aircraft to operate the "Project Sunrise" flights to cities including London and New York.

Non-stop flights will start from Sydney by the end of 2025, it said, with long-haul trips later planned to include Melbourne.

"New types of aircraft make new things possible," said Qantas chairman Alan Joyce, according to a statement.

"The A350 and Project Sunrise will make any city just one flight away from Australia," he said.

"It's the final frontier and the final fix for the tyranny of distance."

Qantas operated research flights for the long-haul route in 2019, including a trial London-Sydney trek of 17,800 kilometres (11,030 miles), which took 19 hours and 19 minutes.

A trial New York-Sydney flight in the same year covered 16,200 kilometres (10,200 miles) and took a little over 19 hours.

Singapore Airlines currently operates the world's longest non-stop commercial flight from Singapore to New York, covering 16,700 kilometres (10,400 miles) in a little under 19 hours.

Qantas already operates a 14,498-kilometre Perth-London trip that takes 17 hours.

'Maximum comfort' 

"As you'd expect, the cabin is being specially designed for maximum comfort for long-haul flying," Joyce said.

Qantas said the new A350 aircraft would be configured for 238 passengers with first-class suites offering a separate bed, recliner chair and wardrobe.

It promised spacier economy sections and a "wellbeing zone" designed for "movement, stretching and hydration".

At the same time, Qantas confirmed it was also ordering 40 A321 XLR and A220 aircraft from Airbus. In addition, it bought options for another 94 of these planes until the end of 2034.

"The A320s and A220s will become the backbone of our domestic fleet for the next 20 years, helping to keep this country moving," Joyce said.

The newer aircraft would reduce emissions by at least 15 percent if running on fossil fuels, and more if using sustainable aviation fuel, he said.

"We have come through the other side of the pandemic a structurally different company," the airline boss said.

"Our domestic market share is higher and the demand for direct international flights is even stronger than it was before Covid."

Qantas said the total cost of the deal was a matter of commercial confidence, though it indicated it had obtained a significant discount on the standard price of the aircraft.

The A350-1000 planes will be powered by Rolls-Royce Trent XWB-97 turbofan engines, designed to be 25 percent more fuel efficient than the previous generation of aircraft, Qantas said.

(AFP)

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Blinken heads to Australia to strengthen Indo-Pacific alliances

Australia fully re-opens borders after two-year Covid-19 closure

Australia lifts international travel ban for first time during Covid-19 pandemic

France24 - World

May 1, International Workers’ Day: A brief history of resistance

Issued on: 01/05/2022 - 10:25

FRANCE 24 Follow Clovis CASALI Follow

France is expected to see massive May Day protests on Sunday as demonstrators on both sides of the political spectrum – but especially on the left – are expected to vent their anger over President Emmanuel Macron’s re-election. FRANCE 24 takes a look back at the history of May 1 as International Workers’ Day, a day of protests, parades and an annual challenge to the status quo. 

Fresh off a presidential election and now headed into a legislative contest set for June, French politics finds itself in a paradoxical state. There is a certain public admiration for Emmanuel Macron, the centrist upstart who became France's youngest-ever president in 2017 and then shifted to the right along with the centre ground of the French electorate. Macron easily secured re-election by winning the first round of the vote, when the French had a wide variety of candidates to choose from (12 in this election), before comfortably beating nationalist Marine Le Pen in a late-April run-off. 

Yet large swaths of the French population see Macron as embodying the stereotype of the haughty, callous technocrat. France’s diminished left concentrated its vote around far-left firebrand Jean-Luc Mélenchon – helping him perform far better than expected in the first round – while Le Pen also surged, backed in part by working-class voters angry over a cost-of-living crisis. 

Against this backdrop, France is expecting the largest and most raucous May Day rallies it has seen in decades. FRANCE 24 takes a closer look at this iconic public holiday, from its origins as a pagan festival to the Labour Day – or Fête du travail – of the present.  

Violence in Chicago 

May Day’s origins as a festival marking the beginning of summer go back to pagan antiquity. In Ancient Rome, May 1 marked the midpoint of the Floralia, a week-long holiday honouring Flora, the Roman goddess of flowers. Centuries after Christianity became hegemonic across Europe, May Day remained rooted in its pagan origins – a fact recognised by the Puritans who took over England after the end of the Civil War in 1649 and banned May Day festivities such as Morris dancing, garlanding a Maypole with ribbons and crowning a May queen.  

May Day took on its current significance as a day for industrial action and union-backed protest starting in Paris in 1889, when a loose federation of socialist groups and trade unions from an array of countries founded the Second (or Socialist) International. The federation, which advocated for parliamentary democracy while affirming its belief in the Marxist idea of the inevitability of class struggle, decided to designate May 1 as International Workers’ Day.

The Second International chose the date, in part, to mark the start of the 1886 Haymarket Riot in Chicago. On May 1 of that year, workers, unionists, socialists and anarchists gathered, making Chicago the epicentre of a movement calling for an eight-hour workday. An estimated 35,000 participants left work to attend meetings and parade through the streets.  

On May 3, police fired on demonstrators, killing at least one. Another rally was called for May 4 that went on mostly peacefully until the end, when police attempted to disperse the demonstration. An unknown individual threw a bomb at police, who responded with random gunfire; seven police and at least four civilians were killed in the ensuing violence.  

The US labour movement’s campaign for an eight-hour day burgeoned despite the violent end to the Haymarket movement. As labour historian William J. Adelman wrote: “No single event has influenced the history of labour in Illinois, the United States, and even the world, more than the Chicago Haymarket Affair.” 

Wartime boost

In the years that followed, rallies continued to be held on May 1 in many countries, adding to the pressure on governments to institute an eight-hour workday. 

But it took the boost to workers’ bargaining power from World War I to prompt governments to introduce eight-hour days. In 1916, the US Adamson Act instituted an eight-hour day for railroad workers, the first US federal law limiting the number of hours private companies can make employees work. French labour unions won a comprehensive victory when then-prime minister Georges Clemenceau put in place a 40-hour week in 1919.

For French unions, May Day remained central to their struggles. But it was not until 1947, shortly after World War II, that May 1 became a public holiday in France. 

While the annual protests were temporarily banned starting in 1954 due to the Algerian War, the demonstrations came to play a major role in the large-scale civil unrest of May 1968. 

Cost-of-living crisis 

Today, May Day rallies are still very much a part of the French political landscape – with violence sometimes directed at police, often by black-masked and -hooded anarchist or far-left disrupters known as the “black blocs”. 

The protests are expected to be bigger and angrier than usual on Sunday as a cost-of-living crisis sweeps through France and beyond. Inflation has reached 4.8 percent, according to estimations released April 29 by the national statistics office – and analysts warn that Macron will have to appease economic discontent soon if he wants to avoid a repeat of the Yellow Vest crisis that shook his presidency in 2018, sparked by a rise in the fuel tax.  

Philippe Martinez, the head of the hardline leftist CGT union, has been a regular feature of May Day rallies in the French capital for several years – and 2022 will be no exception.  

"The May Day mobilisation must be as massive as possible," he told Le Parisien in an interview published Saturday. "Citizens, beyond the unions, must take to the streets so that social and environmental demands are made loud and clear."

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In May Day address, Macron warns that life won't return to 'normal' after lockdown ends

FRANCE

Today's French strikes ‘lack vital ingredients’ of ’68 and ’95

Scuffles in Paris, different demands on display at May Day rallies across France

L'Humanité

Avis aux amateurs : il sera difficile d'écouter un concert sur Mars !

Le robot Perseverance, qui arpente la planète rouge depuis un an, vient de livrer un premier paysage acoustique pour le moins déroutant.

Anna Musso

À peine après avoir atterri sur Mars, il y a un an, le robot de la Nasa Perseverance nous faisait parvenir le premier son de cette planète à des fréquences audibles par l’oreille humaine, grâce à l’instrument français SuperCam. Une prouesse que de précédentes missions avaient tentée sans succès.

Mars. L’œil du rover Perseverance, c’est de la super came !

Une équipe internationale dirigée par un chercheur de l’université Toulouse III Paul-Sabatier a publié une analyse de ces sons dans la revue Nature, le 1er avril. Premier constat, la vitesse du son est plus faible sur Mars que sur Terre : 240 mètres par seconde, contre 340 sur notre planète. Rien d’anormal au regard de la composition de l’atmosphère martienne (96 % de CO2, contre 0,004 % sur Terre) et de sa très faible pression (170 fois plus faible que sur Terre).

Deux vitesses du son

Le deuxième constat est plus déroutant : sur Mars, il paraît difficile, voire impossible de discuter ou d’écouter un concert ! Pourtant, l’ambiance sonore de la planète rouge est plutôt très calme, si calme que les scientifiques ont plusieurs fois cru que le microphone ne fonctionnait plus, mais, à la surprise générale, il existe sur Mars deux vitesses du son : une pour les aigus et une pour les graves !

Michel Viso, exobiologiste : « Je ne pense pas qu’il soit possible de coloniser Mars »

C’est en analysant les sons générés par le rover lui-même, précisément les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches (aigus) ou les vols de l’hélicoptère Ingenuity (graves), que les scientifiques se sont aperçus de ce paysage acoustique étonnant. Un sacré décalage « qui rendrait difficile une conversation entre deux personnes séparées de 5 mètres », précise le CNRS.

Vous pouvez écouter le bruit qu’il y a sur Mars ci-dessous en suivant ce lien sur le Soundcloud de la Nasa. Mais on vous prévient, il faut bien tendre l'oreille !

Passionné.e d'astrophysique ? Cette sélection est faite pour vous :

sciencesastronomieplanète marsNasa
Valeurs Actuelles

Restriction de la messe tridentine : les mères des prêtres reçues par le pape François

Elles sillonnent les grands sanctuaires catholiques en espérant que la sincérité et le courage de leur démarche payent. Ces femmes marchent 20 kilomètres par jour depuis le début du mois de mars pour achever une mission particulière : montrer au souverain pontife que les communautés traditionnelles portent ses fruits.

Aujourd’hui, ces pèlerines arrivent enfin dans ce berceau de la chrétienté qu’est la capitale romaine. Après un déjeuner au parc Villa Borghèse, elles sont attendues vers 15 h 30 à la place Saint-Pierre au Vatican. Dimanche vers 17 heures, ces marcheuses diront un chapelet accompagnées de fidèles catholiques. Mais c’est surtout la rencontre avec le pape François mercredi, à l’issue de l’audience publique de 9 heures, qui est fortement attendue.

La défense de la messe en latin 

Tout a commencé en juillet dernier lorsque le pape François a promulgué un muto proprio supprimant le Summorum Pontificum du pape Benoît XVI. Une nouvelle qui a provoqué la sidération auprès des catholiques. Désormais, les prêtres issus des communautés tridentines doivent célébrer dans le rite ordinaire (messe Vatican II). Un retour à la case départ pour ces adeptes de la messe en latin. Il y a dix ans, Benoît XVI  avait apaisé les tensions entre les fidèles traditionalistes et ceux de la messe conciliaire avec sa lettre apostolique Summorum Pontificum.

« 2 500 lettres rédigées par des fidèles catholiques ont été transportées pendant ce pèlerinage »

Dans la crainte d’un avenir incertain pour leurs fils, ces mères se rendent dans les grands sanctuaires religieux comme ceux d’Ars, la Sainte-Baume, Cotignac puis Rome. Un pèlerinage de plusieurs mois  accompagné de prêtres et de laïcs sensibles à leur démarche. Interrogée en mars par l’une de nos journalistes, une marcheuse nous parlait de l’importance de conserver ce rite tridentin : « Cela fait vivre la diversité au sein de l’Église, c’est une vraie richesse. »

Ces mères – et leurs 1 037 kilomètres au compteur – portent avec elles les requêtes de milliers de catholiques. « 2 500 lettres rédigées par des fidèles catholiques ont été transportées pendant ce pèlerinage », nous précise Benoît Sévilla, membre de la Voie romaine.

Le rétropédalage du pape François

À l’issue de plusieurs discussions, le pape François a accordé une dérogation à la communauté traditionnelle de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre (FSSP), à laquelle les restrictions ne s’appliquent plus. Cependant, le motu proprio est toujours d’actualité pour les autres communautés et pour les diocèses. Désormais, ce sont les évêques qui tranchent sur le sort des prêtres de la FSSP. Malgré la main tendue du pape François, les diocèses peinent à autoriser la tenue de messes tridentines : « Le problème étant que des évêques n’ont pas reçu ce décret. Certains ne veulent pas que les prêtres de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre conservent leur paroisse », déplore Benoît Sévilla.

Ces mères seront placées à proximité du trône du pape et pourront échanger quelques mots avec lui à la fin de l’audience.

Brieuc Clerc, membre de la Voie romaine, reste positif. Pour lui, ce décret concernant la FSSP « a indéniablement rendu de l’espérance ». Une nouvelle qui a boosté ces mères qui souhaitent que l’indulgence accordée à cette fraternité s’étende à toutes les communautés ex-Ecclesia Dei.

Un échange qui sera médiatisé 

Les pèlerines pourront échanger avec le pape François qui leur a accordé un “baciamano” qui est le dernier stade avant l’audience privée. Une main tendue bien significative puisque ces mères seront placées à proximité du trône du pape et pourront échanger quelques mots avec lui à la fin de l’audience. Une entrevue qui leur permettra de confier au souverain pontife les milliers de lettres de fidèles attachés à la messe tridentine mais aussi de médiatiser leur démarche : « Ces moments sont abondamment photographiés par la salle de presse du Vatican. Cela signifie que le pape accepte de rendre publique cette rencontre », salue Brieuc Clerc.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Man Utd 3-0 Brentford: Fernandes, Ronaldo & Varane score in morale-boosting win

Last updated on 2 May 20222 May 2022.From the section Premier Leaguecomments894

Manchester United recorded the biggest win of Ralf Rangnick's reign in his final home match as interim boss as Brentford were beaten at Old Trafford.

A brilliant opener from Bruno Fernandes was followed by a second-half penalty from Cristiano Ronaldo and Raphael Varane's first United goal as the hosts cruised to victory.

Ronaldo also had a goal disallowed as he moved onto 18 Premier League goals, four behind Golden Boot leader Mohamed Salah.

The result keeps alive United's slender hopes of Champions League qualification at least until next weekend, while Brentford could still go down, even though their 40 points is almost certainly enough to retain their status as a top-flight club.

For the third game running, home fans protested against the club's owners, but while there were plenty of anti-Glazer family chants and green and gold flares in opposition to the Americans, the mooted 73rd-minute walkout did not materialise in any significant number.

United's victory moved them on to 58 points with two games remaining, meaning they still have the chance to match their tally from the 2013-14 campaign under David Moyes, which is their lowest since the 59 they struggled to in 1990-91.

This was actually one of their better displays, helped in no small part by Juan Mata, who was making his first league start of the season in what was probably his last match at Old Trafford.

Mata could have had an assist to go with his precise passing and invention, only for Ronaldo to be judged marginally offside after he had scored from the veteran Spain international's pass.

Ronaldo got his goal anyway, sending Brentford keeper David Raya the wrong way from the spot after the Portuguese had been fouled by Rico Henry.

That doubled a lead given to the hosts by Fernandes.

With a contract to 2026, Fernandes is one of the pillars of incoming manager Erik ten Hag's United.

His first goal since February was a beauty, slamming home Anthony Elanga's cutback with a first-time volley.

Raphael Varane's deflected shot brought United their third - and with the protest not gaining the anticipated momentum, there were still plenty of fans in the stadium as the home players went on their post-match lap of appreciation for a season that most connected with the club cannot wait to end.

This was only Christian Eriksen's ninth match for club and country since his return from the cardiac arrest he suffered while playing for Denmark against Finland at the European Championship in June 2021.

Yet the Dane has already done enough to show he can operate at a level above Brentford.

Within 10 seconds of kick-off, he had lifted a pass over the United defence that threatened to create an opportunity for Bryan Mbeumo before Victor Lindelof came across to cover.

It was a pin-point curling Eriksen cross that Ivan Toney headed over from a central position, a deep free-kick at the start of the second half that the striker was unable to keep on target and a long-range free-kick from the Dane that David de Gea had to palm away.

Eriksen's contract runs out in the summer, although it does contain an option to extend it for a further year.

The big question is whether the 30-year-old repays Brentford - and Thomas Frank's faith in offering him a way back into the game - and commits to another season or he accepts an offer from a bigger club, which will surely come his way.

Player of the match

Cristiano RonaldoCristiano Ronaldo

Manchester United

Avg

8.28

7.83

7.30

7.23

7.19

7.12

6.87

6.57

6.51

6.33

6.31

6.30

6.09

5.96

Brentford

Avg

7.55

5.52

5.09

5.06

5.02

4.93

4.91

4.88

4.88

4.86

4.83

4.65

4.63

4.49

Line-ups

Formation 4-2-3-1

Formation 5-3-2

Match Stats

Live Text

Match ends, Manchester United 3, Brentford 0.

Second Half ends, Manchester United 3, Brentford 0.

Fred (Manchester United) wins a free kick in the defensive half.

Foul by Ivan Toney (Brentford).

Attempt missed. Bruno Fernandes (Manchester United) right footed shot from outside the box is too high. Assisted by Edinson Cavani.

Attempt blocked. Mathias Jensen (Brentford) right footed shot from outside the box is blocked.

Offside, Manchester United. Cristiano Ronaldo tries a through ball, but Edinson Cavani is caught offside.

Corner, Brentford. Conceded by Diogo Dalot.

Corner, Manchester United. Conceded by Mads Bech Sørensen.

Attempt blocked. Bruno Fernandes (Manchester United) right footed shot from outside the box is blocked. Assisted by Fred.

Attempt saved. Scott McTominay (Manchester United) right footed shot from the centre of the box is saved in the bottom left corner. Assisted by Cristiano Ronaldo.

Attempt blocked. Christian Eriksen (Brentford) right footed shot from outside the box is blocked. Assisted by Ivan Toney.

Corner, Brentford. Conceded by Phil Jones.

Substitution, Brentford. Yoane Wissa replaces Bryan Mbeumo.

Substitution, Manchester United. Phil Jones replaces Juan Mata.

Substitution, Manchester United. Edinson Cavani replaces Anthony Elanga.

Goal! Manchester United 3, Brentford 0. Raphaël Varane (Manchester United) right footed shot from the centre of the box to the centre of the goal. Assisted by Alex Telles with a cross following a corner.

Corner, Manchester United. Conceded by David Raya.

Substitution, Manchester United. Fred replaces Nemanja Matic.

Substitution, Brentford. Josh Dasilva replaces Vitaly Janelt.

France24 - World

UN confirms deal with Russia, Red Cross on evacuating civilians from Mariupol plant

Issued on: 01/05/2022 - 06:52

FRANCE 24 Follow

The United Nations confirmed on Sunday that a deal on a "safe passage operation" had been agreed with Russian and Ukrainian officials as well as with the Red Cross on evacuating civilians trapped at the Azovstal steel plant in the Ukrainian city of Mariupol. Read our live blog below to see how the day's events unfolded. All times are Paris time [GMT+2].  

4.49am: Russia not seeking to end Ukraine war by May 9, says FM

Russia is not looking to end its war in Ukraine by Victory Day on May 9, its foreign minister said, as the country looks set to mark the key anniversary under the cloud of a deadly conflict. 

Speaking with Italian outlet Mediaset, Sergei Lavrov insisted Moscow would not rush to wrap up its so-called "special military operation" in time for the anniversary, which celebrates Nazi Germany's surrender to allied forces -- including the then Soviet Union -- in 1945. 

"Our military will not artificially adjust their actions to any date, including Victory Day," Lavrov said in the interview released Sunday. 

"The pace of the operation in Ukraine depends, first of all, on the need to minimise any risks for the civilian population and Russian military personnel," he added.

Russia typically marks Victory Day in grand style, with a large military parade in central Moscow and a speech by President Vladimir Putin hailing the country's leading role in the defeat of fascism in Europe. 

4:30am: EU energy ministers hold crisis talks after Russian gas cuts

Energy ministers from European Union countries hold emergency talks on Monday, as the bloc strives for a united response to Moscow's demand that European buyers pay for Russian gas in roubles or face their supply being cut off.

Russia halted gas supplies to Bulgaria and Poland last week after they refused to meet its demand to effectively pay in roubles.

Those countries already planned to stop using Russian gas this year and say they can cope with the stoppage, but it has raised fears that other EU countries, including Europe's gas-reliant economic powerhouse Germany, could be next.

It has also threatened to crack the EU's united front against Russia amid disagreement on the right course of action.

With many European companies facing gas payment deadlines later this month, EU states have a pressing need to clarify whether companies can keep buying the fuel without breaching the EU's sanctions against Russia over its invasion of Ukraine.

3:05am: Explosions in Russian region bordering Ukraine

Two explosions took place in the early hours on Monday in Belgorod, the southern Russian region bordering Ukraine, Vyacheslav Gladkov, the region's governor wrote in a social media post.

"There were no casualties or damage," Gladkov wrote.

10:18pm: Pelosi's visit to Kyiv is 'very significant'

Pelosi's visit to Kyiv is "very significant; it's another show of solidarity and support for Ukraine," The Guardian's David Smith told FRANCE 24 from Washington DC.

9:20pm: Eight dead after Russian airstrikes in eastern Ukraine, governor says

Eight civilians died on Sunday following Russian shelling attacks in Donetsk and Kharkiv, the regions' governors said, as Moscow's forces push deeper into eastern Ukraine.

The deaths came as the Russian army refocuses its efforts on eastern Ukraine, notably the Donbas region, which incorporates Donetsk and Lugansk.

Four were killed in shelling in the town of Lyman in Donetsk, the regional governor said.

"On May 1, four civilians were killed in Russian shelling in the Donetsk region, all in Lyman. Eleven other people were injured," governor Pavlo Kyrylenko said on Telegram. Another person had died of his injuries in a town near Lyman, he added.

7:44pm: Denmark, Sweden summoning Russian envoys over airspace breaches

Denmark and Sweden are summoning Russia's ambassadors after a Russian spyplane violated the air space of both countries, their governments said Sunday.

Officials said the plane entered Danish airspace on Friday evening east of the Danish Baltic island of Bornholm before flying into Swedish airspace.

"The Russian ambassador is summoned to the foreign ministry tomorrow," Danish Foreign Minister Jeppe Kofod tweeted on Sunday, referring to a "new Russian violation of Danish airspace".

The Swedish foreign ministry also said the Russian ambassador would be summoned in Stockholm.

7:42pm: Ukraine says it's stalling Russian offensive

The Ukrainian army says that a Russian offensive along a broad front in the country’s east has been stalling amid human and material losses inflicted by Kyiv’s forces.

The General Staff of the Armed Forces of Ukraine said Sunday in a Facebook post that Russian troops were trying to advance in the Sloboda, Donetsk and Tauride regions, but were being held back by Ukrainian forces that continue to fight village by village.

5:38pm: Ukraine postpones evacuations from other parts of Mariupol to Monday

A plan to evacuate civilians from areas of the devastated Ukrainian city of Mariupol outside of the Azovstal steel works has been postponed to 0500 GMT on Monday, Mariupol's city council said.

4:30pm: Zelensky says first group of 'about 100 people' has left Azovstal plant

Ukraine's President Volodymyr Zelensky said in a tweet on Sunday that a first group of "about 100 people" had been evacuated from the Azovstal steel plant in Mariupol and thanked those involved.

Zelensky said a team would be heading to meet the evacuees in the southeastern city of Zaporizhzhia on Monday.

He added that the UN and others were working on evacuating the rest of those trapped at the plant.

Evacuation of civilians from Azovstal began. The 1st group of about 100 people is already heading to the controlled area. Tomorrow we’ll meet them in Zaporizhzhia. Grateful to our team! Now they, together with #UN, are working on the evacuation of other civilians from the plant.

May 1, 2022

Russia's defence ministry also confirmed that civilians were evacuating from Azovstal, estimating the number at 80 people, according to Russian news agencies.

3:24pm: UN confirms deal on evacuating civilians from Ukraine's Mariupol

The UN and the International Committee of the Red Cross (ICRC) are conducting a "safe passage operation" for civilians from the Azovstal steelworks in the Ukrainian city of Mariupol, a spokesperson for the UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs said on Sunday. 

The operation began on April 29 as part of a deal between the UN, the ICRC, Russia and Ukraine, spokesman Saviano Abreu told AP.

He said the operation arrived at the steel works on Saturday morning, adding that no further details could be released so as not to jeopardise the safety of evacuees.

As many as 100,000 people are believed to be trapped in Mariupol, including up to 1,000 civilians and 2,000 Ukrainian fighters beneath the Azovstal steel plant.

3:04pm: Germany reports progress in reducing energy reliance on Russia

Germany said Sunday that it has made rapid progress in reducing its reliance on Russian energy, a strategic shift Europe's biggest economy has made since Russia's invasion of Ukraine.

Russian supplies now make up 12 percent of Germany's oil imports compared to 35 percent previously, the economy ministry said in a statement.

Coal from Russia has also been slashed to eight percent, compared to 45 percent of Germany's purchases previously. Dependence on gas remains substantial, but Europe's biggest economy had also reduced its Russian sources to 35 percent of the total compared to 55 percent before Russia's aggression in Ukraine.

Germany is expected to be able to largely wean itself off Russian gas by mid-2024.

2:29pm: Civilians continue to evacuate from Azovstal steel plant

More than 50 civilians were evacuated on Sunday from Mariupol's Azovstal steelworks, with many transferred in a convoy of vehicles bearing United Nations symbols, indicating that a deal had been struck to transfer civilians trapped in the besieged port city. 

Reuters photographs showed around 40 civilians arriving in the village of Bezimenne in the Donetsk region, around 30km east of Mariupol. A Reuters photographer reported seeing a group of 14 more people arriving at a temporary accommodation centre after leaving the steel factory. 

Russian state media earlier cited Russia's defense ministry as saying 46 people had been evacuated from areas near the Azovstal steel plant. 

2:21pm: NATO exercises begin along eastern flank

Poland’s armed forces said Sunday that military exercises involving thousands of NATO soldiers have begun. They are regular exercises aimed at improving the security of the alliance’s eastern flank but are happening this year with Russia’s war against Ukraine raging nearby.

Due to those circumstances, Poland’s military appealed to the public on Sunday not to publish information or photos of the columns of military vehicles expected to move through the country in the coming weeks. It warned that “ill-considered activity” could harm the alliance’s security. “Let’s be aware of the dangers!” the statement said.

2:20pm: Japanese, Vietnamese leaders reject use of force in Ukraine

Japan's Prime Minister Fumio Kishida discussed the war in Ukraine with Vietnamese leaders on Sunday and said they agreed on the respect for international law and rejection of the use of force.

Japan has condemned Russia's invasion and joined Western nations in imposing sanctions against Moscow. Vietnam, like most other southeast Asian nations, has avoided directly criticising Russia and has called for restraint, the respect of the UN charter and dialogue to seek a peaceful solution to the conflict.

Vietnam abstained from a vote at the UN General Assembly in March that deplored Russia's invasion of Ukraine. Vietnam is one of Moscow's historic allies and Vietnam's military has been equipped mostly with Russian weapons.

12:51pm: Pope says Ukraine's Mariupol has been 'barbarously bombarded'

Pope Francis on Sunday described the war in Ukraine a "macabre regression of humanity" that makes him "suffer and cry", calling for humanitarian corridors to evacuate people trapped in the Mariupol steelworks.

In Roman Catholicism, the month of May is dedicated to Mary, the Mother of God. Francis asked for month-long prayers for peace in Ukraine."My thoughts go immediately to the Ukrainian city of Mariupol, the city of Mary, barbarously bombarded and destroyed," he said of the mostly Russian-controlled southeastern port city, which is named after Mary.

"I suffer and cry thinking of the suffering of the Ukrainian population, in particular the weakest, the elderly, the children," he said.

11:25am: Russia claims high-precision missiles used to destroy runway at Odesa airport

Russia’s defence ministry said on Sunday it used high-precision Onyx missiles to destroy a runway at a military airfield near Odesa.   

Odesa Regional Governor Maksym Marchenko said Russia had used a Bastion missile launched from Crimea.

FRANCE 24 could not immediately confirm the reports.

Ukrainian officials said on Saturday that a Russian strike destroyed a runway at the main airport in the southwestern city of Odesa. Ukraine’s Operational Command South said in a Telegram post that a runway was rendered inoperative as a result of the rocket attack.

Local authorities urged residents of the city – Ukraine’s third-largest and a key Black Sea port – to shelter in place as Ukrainian news agency UNIAN, citing army sources, reported that “several” explosions were heard.

11:39am: Angelina Jolie visits Lviv

Hollywood star Angelina Jolie made a surprise appearance in the western Ukrainian city of Lviv, where she met displaced people and was spotted in a cafe.

Jolie also visited injured children at a hospital and spoke to volunteers. The actress is a UNHCR special envoy but it was not known if she was visiting the country in that capacity. 

11:00am: Ukrainian army regains control over four villages in Kharkiv region

The Ukrainian army say that they have liberated a strategic area northeast of Kharkiv, on the way to the Russian border. Civilians evacuated from these villages talk about having lived through a "nightmare". FRANCE 24's correspondent in Kyiv, Gulliver Cragg, provides more details below. 

10:33am: Russia says 46 civilians left area near Azovstal plant on Saturday

Two groups of civilians left the residential area around the Azovstal steel works in the southern Ukrainian city of Mariupol on Saturday, the Russian defence ministry said on Sunday.

"On April 30, following the implementation of a ceasefire and the opening of a humanitarian corridor, two groups of civilians have left the residential buildings adjacent to the site of the Azovstal steel plant," the ministry said on Telegram.

"Twenty-five residents left in the afternoon. In the early evening, a second group of 21 people left and were taken to Bezimenne," a village situated halfway between Mariupol and the Russian border.

"All of the civilians were given accommodation, food and necessary medical help," the Russian authorities said, without specifying where the first group had been taken.

A defence ministry video showed a convoy of cars and buses travelling in the dark, marked with a "Z", the letter used by the Russian forces in the conflict.

On Saturday, the Ukrainian forces guarding the Azovstal site had said that 20 civilians, including children, had been evacuated to the city of Zaporizhzhia.

8:24am: Ukraine's Zelensky meets with Nancy Pelosi in Kyiv

Ukrainian President Volodymyr Zelensky held a meeting on Sunday with US House of Representatives Speaker Nancy Pelosi in Kyiv and shared a video of her visit.

"We believe that we are visiting you to say thank you for your fight for freedom ... Your fight is a fight for everyone. Our commitment is to be there for you until the fight is done," Pelosi said in a video shared by Zelensky on Twitter.

Зустріч зі спікером Палати представників Конгресу США @SpeakerPelosi в Києві. Сполучені Штати є лідером потужної підтримки України в боротьбі з агресією РФ. Дякуємо, що допомагаєте захищати суверенітет і територіальну цілісність нашої держави! pic.twitter.com/QXSBPFoGQh

May 1, 2022

 

8:20am: Britain says Russia eyes long-term control of Ukraine's Kherson

Russia probably aims to exert strong political and economic influence on Ukraine's southern region of Kherson in the long term, after ruling out its return to Ukrainian control and initiating a currency switch to the rouble, Britain said.

"Since seizing ... Kherson in early March, Russia has sought to legitimise its control of the city and surrounding areas through installing a pro-Russian administration," the defence ministry said in a Twitter post on Sunday.

Russia's enduring control of the region and transport links will benefit its ability to sustain advances to the north and west and improve its security control of nearby Crimea, the post added.

6:30am: Twenty civilians evacuated from besieged Mariupol plant

At least 20 civilians including several children were able to leave a badly battered steel plant in the Ukrainian port city of Mariupol on Saturday in what could be the start of a long-awaited, larger evacuation of the last Ukrainian holdout in the city.

Earlier efforts at evacuations from the Azovstal steel plant -- where local fighters say they and hundreds of civilians are still sheltering under dire conditions -- had been futile.

Ukrainian fighters of the Azov regiment, which has been defending the site, said 20 civilians had left, possibly for the Ukrainian city of Zaporizhzhia, about 225 kilometres (140 miles) to the northwest. 

Russia's Tass and RIA news agencies carried a similar report, though putting the number of evacuees at 46.

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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At least 20 civilians evacuated from Mariupol's Azovstal steel plant

Dnipro residents mobilise to support their fellow citizens and the war effort

Talking Europe

Latest Kyiv attack 'clear sign of disrespect for the UN': Germany's Franziska Brantner

Valeurs Actuelles

Razzia de Marine Le Pen en outre-mer : « C’est un début de sécession entre l’outre-mer et l’Hexagone »

Jérôme Rivière : « Pour les législatives, Reconquête! sera bien au-delà des 7 % »

Le réveil difficile des militants d’Éric Zemmour : « Je suis sonné par la surprise et abattu pour le pays »

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La question des droits des femmes dans la présidentielle

BBC

Uefa announces further sanctions on Russian clubs and national teams amid Ukraine invasion

Last updated on 2 May 20222 May 2022.From the section Football

Russia have been barred from competing in this summer's women's Euro 2022, while Russian clubs will also be banned from Uefa competitions next season, says Europe's football governing body.

Uefa has announced that Russia's bid to host the men's Euro 2028 or Euro 2032 tournaments is now ineligible too.

The sanctions come amid Russia's continued invasion of Ukraine.

In February, Russian clubs and national teams were suspended by Fifa and Uefa "until further notice".

On Monday, Uefa announced that Portugal - who lost to Russia in the play-offs - will replace them at Euro 2022, which takes place in July.

Russia's women's national team will also no longer compete in European qualification for the 2023 World Cup, while the men's side is barred from the 2022-23 Nations League.

They will automatically be ranked fourth in group two of League B, meaning they will be relegated at the end of the group phase.

The ban imposed on clubs means there will be no Russian teams in the men's and women's Champions League, Europa League, or Europa Conference League during the 2022-23 campaign.

In March, Uefa confirmed Russia had declared an interest in hosting Euro 2028 - as well as the UK and Ireland, and Turkey - and the 2032 edition.

UK Prime Minister Boris Johnson said Russia's interest was "beyond satire" and "beyond comprehension".

Uefa said the bid was ineligible in accordance with article 16.02 of the Bid Regulations, which states that "each bidder shall ensure that it does not act in a manner that could bring Uefa, any other bidder, the bidding procedure or European football into disrepute".

Uefa's latest sanctions also ban Russia from the 2021-23 European Under-21 Championship, as well as youth and futsal competitions.

An updated qualifying process for the Champions League has been published, which shows benefits for Scottish teams.

The Premiership champions will go directly into the competition's group stages, while the second-placed side will now go into the third round of qualifying rather than the second.

France24 - World

US Speaker Pelosi meets Ukraine's Zelensky on unannounced visit to Kyiv

Issued on: 01/05/2022 - 10:55

NEWS WIRES FRANCE 24 Follow

US House of Representatives Speaker Nancy Pelosi said on Sunday said she had met Ukrainian President Volodymyr Zelensky in Kyiv to send the message that the United States stands firmly with Ukraine as it battles "Putin's diabolic invasion." 

Zelensky, flanked by an armed escort, greeted Pelosi outside his presidential office, dressed in the khaki military garb he has worn for public appearances since the start of Russia's invasion on February 24.

"Our delegation traveled to Kyiv to send an unmistakable and resounding message to the entire world: America stands firmly with Ukraine," Pelosi said in a statement.

She was accompanied by several lawmakers on a congressional trip that followed a visit last weekend to Ukraine by Secretary of State Antony Blinken and Secretary of Defense Lloyd Austin.

Pelosi said Zelensky had made clear Ukraine needed more security, economic and humanitarian aid "to address the devastating human toll taken on the Ukrainian people by (President Vladimir) Putin's diabolic invasion".

"Our delegation proudly delivered the message that additional American support is on the way," she said.

On Friday, Pelosi said she hoped to pass a $33 billion aid package for Ukraine requested by President Joe Biden as soon as possible - a dramatic escalation of US funding for Ukraine more than two months after Russia launched what it calls a "special military operation."

"The United States is the leader in strong support for Ukraine in the fight against Russian aggression. Thank you for helping to protect the sovereignty and territorial integrity of our state," Zelensky said on Twitter, sharing a video of the meeting with Pelosi.

Biden's funding request includes over $20 billion for weapons, ammunition and other military assistance, as well as $8.5 billion in direct economic assistance to the Ukrainian government and $3 billion in humanitarian aid.

Pelosi's delegation, which included Foreign Affairs Committee Chairman Gregory Meeks, travelled onward from Ukraine to Poland for meetings with President Andrzej Duda and other senior officials, according to its statement.

As House speaker, Pelosi is the second in line to succeed Biden, after Vice President Kamala Harris.

Moscow says its actions aim to disarm Ukraine and rid it of anti-Russian nationalism fomented by the West. Ukraine and the West say Russia launched an unprovoked war of aggression.

(REUTERS)

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Blinken urges Russia to reject the 'path of war' at UN Security Council

AS IT HAPPENED

Zelensky meets US’s Blinken and Austin in Kyiv, Ukrainian official says

AS IT HAPPENED

‘Russian forces have committed war crimes in Ukraine,’ Blinken says

BBC

World Snooker Championship 2022: Ronnie O'Sullivan claims record-equalling seventh world title

Last updated on 2 May 20222 May 2022.From the section Snookercomments1326

Ronnie O'Sullivan claimed his seventh World Championship title with an 18-13 win over Judd Trump to equal Stephen Hendry's record in the modern era.

O'Sullivan, 46, becomes the oldest world champion in Crucible history, eclipsing Ray Reardon, who won his sixth title aged 45 in 1978.

Trump won six of Monday afternoon's eight frames to battle back to 14-11.

But O'Sullivan sealed his victory and the £500,000 top prize as he took four of the evening's first six frames.

The 'Rocket' enjoyed runs of 82, 88, 75, and 85 - and shared an emotional embrace with Trump, which lasted more than a minute, at the end of the match before greeting his children who ran into the arena to share his special moment.

O'Sullivan's triumph will add more fuel to any debate over who is the greatest snooker player of all time.

The Englishman has now won 39 ranking titles, holds almost every major record in the game and will finish the season as the world's top ranked player.

Asked about emulating Hendry's record at the Crucible, which was set in 1999, O'Sullivan told BBC Sport: "We can share it for a year. I tried to be as relaxed as I could, but that is probably the greatest result I've had against somebody like Judd [Trump].

"I've never bothered about records. When you get them, it's kind of nice. I don't have targets. I've loved every tournament this year, I've just loved playing.

"I like to win, but it's not the be-all and end-all. The Crucible brings out the worst in me. It's probably not the best idea but we'll probably go again next year."

Despite having a significant seven-frame lead overnight, O'Sullivan's success was far from a formality, with Trump staging a superb fightback on Monday afternoon to claw a 12-5 deficit back to 14-11.

It saw O'Sullivan lose his first session of the Championship as Trump, who had toiled badly on Sunday, produced his best form of the final to eye the second biggest turnaround in Crucible history - after Dennis Taylor's famous revival from 8-0 down to win the 1985 final against Steve Davis.

A wonderful 107 was a highlight as he took five of the day's first six frames and he applied further pressure with a sublime 105 after benefitting from a fluked red.

But in front of a raucous Crucible crowd, O'Sullivan immediately eased any pressure on himself as play got under way in the evening with several sizeable contributions after errors from Trump, who had adopted a policy of all-out attack.

Trump, however, did deliver another moment of Crucible history with a record-breaking 109th century of the tournament - fittingly, with a clearance of 109 - to close the gap to 17-13, before O'Sullivan clinically rounded off his triumph in style.

"I was just glad to make a match out of it," Trump said. "It's been a pleasure to share a table with him.

"It's an amazing achievement and he's the best player of all time - he keeps getting better and better. His determination and dedication are clear to see. He's been the best player in this tournament by quite a distance."

Six-time champion Steve Davis

He's playing in a field of players far stronger than in previous generations and that's why he's needed more years to maybe match Stephen Hendry's seven titles.

The longevity of his career is incredible because it didn't happen for me and it didn't happen for Stephen either.

I think it is remarkable what he has achieved. There have been peaks and troughs along the way personally and professionally, but he has done brilliantly well to cope with everything.

He is the person everyone wants to ask questions of, but he has the talent. The pressure he withstands is astonishing.

The word 'genius' is bandied around a lot but he is a true genius of the game, and I think he has an eighth world title in him.

O'Sullivan lost the 2014 final 18-14 to Mark Selby, his only defeat in a World Championship final

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France24 - World

Latest Kyiv attack 'clear sign of disrespect for the UN': Germany's Franziska Brantner

Issued on: 29/04/2022 - 18:19

Catherine NICHOLSON Follow

Germany has been in focus this week after lawmakers in the Bundestag on Thursday overwhelmingly backed a decision to send heavy weapons to Ukraine. Meanwhile, as Russia cut off gas supplies to EU member states Poland and Bulgaria over their refusal to pay for the fuel in roubles, Germany remains heavily reliant on Russian gas imports – more so than the EU average. We speak to Parliamentary State Secretary at the Ministry for Economy and Climate, Franziska Brantner, a German MP with the Green Party.

As Kyiv reels from a Russian missile attack which struck during a visit by United Nations Secretary-General Antonio Guterres, Brantner tells FRANCE 24 this is a "clear sign of disrespect for the United Nations" by the Kremlin, and that it "shows that Vladimir Putin is… inclined to go ahead with brutal force".

She also tells us that the decision to send more heavy weapons and financial support to Ukraine was made because "Ukraine defends the democracy and freedom of Europe".

Brantner underlined that Germany is not willing to consider paying for Russian gas in roubles, as demanded by the Kremlin, and has not set up a rouble bank account.

She also explained why the German government will not consider continuing nuclear power production at its three remaining nuclear plants, which are scheduled to be shut by the end of this year.

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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Zelensky says Russia talks close to collapse as fighting rages in east Ukraine

As it Happened

UN team ‘shocked’ but ‘safe’ after strikes hit Kyiv during Guterres visit

Energy security

Reliant on Russian gas, Germany concerned over winter fuel supplies

BBC

In a 2022 survey by The Muse of more than 2,500 US workers, 72% said their new role or company was very different from what they had been led to believe

When Lucy was offered a full-time remote position at a digital publication agency, it felt like an upgrade on her current role. Not only would the London-based creative-services manager be given a more flexible working arrangement, but she’d also seemingly be granted greater career opportunities – as well as a healthy pay rise. 

“At my interview, I was told the role would be a complete step-up from my current work,” says Lucy, whose surname is being withheld for job-security concerns. “I was promised I’d be working on bigger and better things, collaborating with more high-profile clients.”

After struggling to make up her mind whether to accept the position, Lucy eventually opted to take the new job. But even in her first week, her day-to-day experiences didn’t match what her boss had promised in the recruitment stage. “During the on-boarding process, I realised my role had been oversold,” she says. “It was actually much more admin based, and there was high staff turnover.” 

Soon, Lucy began to question her decision to change jobs. “There were many positives at my old employer – it wasn't easy to leave,” she explains. “Looking back, I was tempted to move based on over-promises made by my new boss, who was desperate to hire anybody. By my second day at work, I was deeply regretting the choice I’d made. It felt like I'd taken a step back in my career.” 

Much of the narrative around the Great Resignation has focused on people who have made inspired decisions to jump ship for other opportunities, re-craft their careers for a better work-life balance or drop out of the workforce entirely. But in hindsight, not everyone is pleased with their decisions. Increasingly, some workers are finding they quit their job with great gusto – but didn’t necessarily end up in a better situation. 

According to a March survey of around 2,000 US workers who quit their job in the past two years, about one in five said they regretted doing so. Likewise, employees also expressed remorse for their new role: only 26% of job-switchers stated they liked it enough to stay; a third reported they had already begun searching for a new role. 

Such figures imply that large swaths of the workforce now regret joining the Great Resignation, and that they may have made their decision to leave their job in haste. But is this phenomenon truly greater than ever? Or may quitter's remorse simply be part of the job?

Why regret is on the rise

For nearly a year, around four million US workers have quit their jobs every month, often for better pay or roles that align more with their values. It's helped to spark a hiring crisis that's seeing great competition for talent. Other countries are feeling the squeeze, too; in the UK, this worker movement has created a record number of vacancies

Many workers are being tempted to change jobs due to this intense scramble for candidates, says Shayla Thurlow, of online employee-advice platform The Muse, based in New York City. But while many of these would-be employers are dangling different types of perks in front of jobseekers, workers may be missing some of the red flags. Thurlow says digitised recruitment and hybrid-working environments can make it harder for employees to discern important structural issues, such as a company’s work culture, during the interview process.

In a 2022 survey by The Muse of more than 2,500 US workers, 72% said their new role or company was very different from what they had been led to believe, with nearly half stating they would try to get their old job back as a result. “With the labour market as competitive as it is, we’re seeing many recruiters with flashy sales pitches trying to attract workers with a big pay rise on top,” explains Thurlow. “But it’s leading to some jobseekers taking roles or working for organisations that don’t meet their needs, meaning they soon experience regret.”

Thurlow says earlier-career employees are most vulnerable to having a position be oversold to them, meaning they’re more likely to eventually regret switching jobs. “Quitter’s remorse may not necessarily be regret for leaving the old job, but more a case of finding out a job isn’t actually as advertised. It’s those who have been in the workforce for longer who are more likely to ask the right questions in an interview. Conversely, it’s younger workers who may find themselves caught up in the pizzazz of a company sales pitch.” 

The condensed timeframe in which job candidates may have to make these life-altering career decisions can also add additional pressure, leading workers down a problematic path. “When you think about quitting, you’re actually weighing up a complex set of pros and cons, comparing your current role to a potential one,” explains Anthony Klotz, associate professor of management at Texas A&M University’s Mays Business School, US. “But you’re doing so with incomplete information: the company recruiting you will only tell you the good things.” It’s best to go through the decision “very slowly and deliberately”, he says – though not every worker has the latitude to do so, which can sow the seeds of quitter’s remorse.

If everyone else is leaving…

Millions of workers scattering to new positions en masse may also persuade a candidate to feel as though they have to move on, too – even if they don’t necessarily need to.

A worker may see colleagues resign all around them amid a hot job market, and feel they may be missing out, says Klotz. “They begin to view all other companies with rose-tinted glasses because of all this momentum pulling them into the market. And the grass is always greener – we tend to overweigh the positives of trying something new.” 

Although the Great Resignation has driven quitter's remorse in high numbers, this feeling of uncertainty can appear in any situation (Credit: Getty Images)

The tight labour market also means a worker who is still somewhat happy with their current employer, yet bears some frustrations, may be tempted to simply switch jobs and take a salary hike, rather than stay and work through issues. 

“Currently, it can be easier to quit than have tough conversations with management,” says Klotz. “When people resign, it’s often not because people hate their jobs: they may like 80% of it, but dislike the other 20%. When they switch, they’re often looking to solve the 20% – and assume the good things in their current job will be there in their new role. But many people don’t realise that every job comes with different issues.”

Klotz believes it’s in these situations that workers can experience the most intense quitter’s remorse. And ruminating over an apparently bad decision can come at a longer-term career cost. “Changing jobs is a hard transition,” says Klotz. “The longer you stay in that liminal state, harbouring feelings of regret, the harder it is to engage in your new workplace – it negatively impacts job performance.”  

Regret as part of the job 

Instances of quitter’s remorse may be on the rise due to the current high churn of the job market. However, regret is typically part of the process, regardless: the next step in a worker’s career path often involves reminiscing over workmates and tasks left behind.

In fact, Klotz says occasional nostalgia for a past role is perfectly healthy, particularly when beginning a new role. “Regret is a normal part of the process. It’s common to experience relief and excitement shortly after resigning, but there are also many reports of people soon feeling a tinge of regret afterwards.”

The risk with quitter’s remorse is that deep feelings of regret, however fleeting, can cloud an employee’s judgement. During a difficult transition process, a worker could be pushed to swiftly follow one quit with another amid the current job market. “The danger is quitting again too quickly,” says Klotz. “Then, you’ll be hitting culture shock repeatedly, constantly restarting the cycle.” 

Feeling out-of-sorts in a new role, and sometimes pining for an old job, is a process that can take up to two years while an employee builds up their social capital – Anthony Klotz

For employees experiencing quitter’s remorse, the challenge is to analyse its root cause. For example, Thurlow believes a worker can look elsewhere if they feel a role has been incorrectly sold to them. “If the actual job is vastly different to what was promised in the recruitment process, then it’s perfectly acceptable to find a good fit elsewhere,” she says. “There’s no reason to suffer through unfulfilling work or toxic environments when you have the ability to search for jobs that meet your financial needs, values and personal beliefs.” 

In most cases, Klotz recommends it’s often best to acknowledge and then push through feelings of regret. “Feeling out-of-sorts in a new role, and sometimes pining for an old job, is a process that can take up to two years while an employee builds up their social capital. Every company culture is different: you have to adjust and slowly build up your relationships, efficiency and effectiveness at the job.”

If regret is often part of the job, then workers experiencing quitter's remorse may be better off sticking it out in many cases. For example, Lucy has stayed with her current employer. While she still has frustrations with its corporate culture, she has gradually been given more fulfilling tasks and now reports greater job satisfaction. 

“I’m happier to stay in the longer term now,” explains Lucy. “There are still issues, but I’m finding that they’re slowly being worked out the longer I’ve been here. I’ve become used to a new routine, got to know how things work a bit better and realised the bad things about this job aren’t actually as bad as in my previous role.”

El País (ESP)

Qué es la fiesta de La Maya de Colmenar Viejo

COMUNIDAD DE MADRID

Tras dos años de parón por la pandemia, el 2 de mayo regresa a la villa madrileña la tradición que da la bienvenida a la primavera protagonizada por seis niñas en altares de flores

La salvaje guadaña de la pandemia, que ha causado estragos incluso en Marte, dejó a Colmenar Viejo durante dos años sin la primaveral fiesta de La Maya. Declarada en 2005 Fiesta de Interés Turístico en la Comunidad de Madrid, La Maya vuelve este 2022 y se celebrará en su fecha habitual: el próximo lunes 2 de mayo. Con unos orígenes inciertos, que ni los más sabios historiadores de esta tierra —Félix Asenjo, Fernando Colmenarejo, Roberto Fernández, entre otros— pueden datar con exactitud, esta fiesta protagonizada por niñas se celebró en las primeras décadas del siglo XX hasta el comienzo de la Guerra Civil española. Pero ¿la celebraban ya, en la Edad Media, los visigodos de los siglos VI-VII enterrados en la necrópolis contigua a la ermita de la Virgen de Nuestra Señora de los Remedios, la patrona del pueblo? ¿O la fiesta data de los días, ya en el siglo XIX, del rey Alfonso XIII? Solo las águilas reales, que sobrevuelan la plaza del Pueblo, presidida por el Ayuntamiento, saben la fecha exacta del comienzo histórico de este festejo. Pero las águilas reales, como su propio nombre sugiere, son muy suyas y no comparten su información ni con los polluelos de sus nidos. La fiesta, tras la Guerra Civil, tuvo una vida vacilante. A finales de los años setenta del pasado siglo el Consistorio de la localidad madrileña impulsó su recuperación, y La Maya fue adquiriendo un auge que ya solo pudo frenar, en 2020, la plaga bíblica de la pandemia.

Según el Diccionario de la Real Academia Española, una maya es la “muchacha elegida entre las más hermosas de un pueblo, un barrio o una calle, en las fiestas de mayo, y que preside los festejos populares”. Las fiestas de mayo, semana arriba o abajo, son las de la primavera que se celebran, con rituales similares, en Colmenar Viejo, en Pinto, en Ciempozuelos y, con rituales diferentes, en miles de lugares de docenas de países del mundo. En la Grecia antigua, hace ya más de tres milenios, se celebraban en la divina Eleusis, regida por Deméter, la diosa suprema de la agricultura.

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La denominación de La Maya —así se anuncia la fiesta, con mayúsculas, en los carteles publicitarios— es en singular, pero participan no una, sino seis mayas, que presiden su altar de flores silvestres y flores de cultivo, montado desde el comienzo de la mañana del mismo día 2 por los familiares de cada una. Las flores las recogen la víspera. Este año, dos altares se montarán en la plaza del Pueblo, otros dos en la calle de la Feria —uno de ellos en la fachada de la ermita de Santa Ana, un edificio con relevancia histórica— y dos más en el pórtico de la calle del Marqués de Santillana. El amplio número de flores silvestres utilizadas da para formar varias alineaciones. Vaya aquí una alineación colmenareña casi fija de flores silvestres: amapolas, lilas, flor de piorno, chupamieles, tomillo salsero, tomillo del señor, madreselva, flor de rábano, laurel, jara y margaritas. También se utilizan flores de cultivo —rosas, claveles, petunias…—, que se colocan alrededor de una colcha, utilizada como fondo del altar. Las flores silvestres se colocan a modo de alfombra como umbral del altar.

La maya preside su gran altar. La edad del cortejo de sus acompañantes va de los tres a los 14 años. Pero, a vista de pájaro, parece que predominan las niñas de ocho, 10 y 12 años. Y entre las mayas ya participa algún que otro niño mayo del mismo modo que, en la viril, infantil y también juvenil fiesta de La Vaquilla —la homóloga de la fiesta de La Maya para niños y jóvenes—, también participa alguna niña, heredera de los triunfos en los ruedos de la torera Cristina Sánchez.

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El atuendo incluye enaguas blancas, camisa blanca de mi esperanza que canta Ana Belén, y un mantón de manila, colocado del revés quizá en homenaje al cantante filipino Eduardo Aute. La maya, además, exhibe adornos variados: collares, pendientes, alfileres y flores en el pelo en homenaje a La flor de la canela de María Dolores Pradera. Una imponente imagen que sedujo en 2016 a los prestigiosos premios fotográficos World Press Photo. Durante la celebración de la fiesta, su papel es de auténtica reina. Sentada con los brazos cruzados —la postura de la distancia por excelencia— sobre un altar que evoca el de la iglesia presidido por la virgen de cualquier lugar, ha de mantenerse callada y quieta, sin moverse y sin contestar a lo que pueda decirle el público. Su mayor reto es no reírse.

La maya es una estatua viviente, pero sus acompañantes —entre 25 y 30 niñas— están liberadas de un riguroso protocolo. Van ataviadas con las mismas prendas, pero el mantón de manila, a diferencia de la maya, se lo colocan ortodoxamente. Las acompañantes generan alegría y, además, ejercen de ministerio de Hacienda de la maya. Armadas de un cepillo y una bandeja hacen el gesto de cepillar una manga de los asistentes y piden una propinilla por su servicio. Las niñas pronuncian esta frase mágica: “Para la maya, para la maya, que es bonita y galana”. ¿Quién se puede resistir a la petición y a una frase tan blanca con catorce aes? Para la maya, para la maya… “Catorce aes dicen que es soneto”, canta una golondrina becqueriana en homenaje a Lope de Vega.

El programa de la fiesta del próximo lunes empieza a las 11.00 en la plaza del Pueblo con la apertura de la Feria de Productores Locales Calidad Colmenar (hasta las 21.00): siete puestos entre los que habrá miel, lácteos, carnes, hortalizas, frutas… ya que, como las flores, son parte del campo colmenareño. A las 12.00, en la misma plaza, habrá un concierto ofrecido por la Banda Sinfónica de Colmenar Viejo. A las 17.00 las seis mayas participantes estarán instaladas en sus altares. La exposición de mayas estará animada por el Grupo de Dulzaineros. A las 19.00 tendrá lugar una ofrenda floral de las mayas a la Virgen de los Remedios en la basílica de Nuestra Señora de la Asunción, la joya arquitectónica de Colmenar Viejo con una torre de más de 50 metros de altura. A continuación, las mayas recogerán sus diplomas de participación.

Y volvamos a las maravillosas flores silvestres. La margarita —perla, en griego, latín y castellano— ofrece estas cuatro variedades primaverales: margarita menor, margarita chiribita, margarita vellorita y margarita maya. 

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New York Times - World

‘We Want a Change’: In the Philippines, Young People Aim to Upend an Election

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As the election in the Philippines nears, tens of thousands of young people who fear another Marcos presidency are rallying around Leni Robredo, the country’s vice president.

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By Sui-Lee Wee

VALENZUELA CITY, Philippines — John Benvir Serag knocked on doors in the working-class neighborhood, wearing his pink “Youth Vote for Leni” T-shirt and holding a stack of fliers. He has spent nearly every day in the past month trying to explain to strangers why Leni Robredo is the best person to lead the Philippines.

“What are you looking for in a president?” Mr. Serag asked an older woman, ahead of the country’s presidential election in May.

“Of course, someone who does not steal,” she responded.

“Right! Leni has no trace of corruption,” Mr. Serag said. “Also, she is not a thief.”

Anyone who made eye contact with the 26-year-old Mr. Serag in this neighborhood was an opening. Questions about her proposal for clean government? Needed more information about her plans for farmers and businesses?

In the past six years, many young people in the Philippines have grown increasingly disenchanted with President Rodrigo Duterte’s leadership: both his brutal war on drugs and his approach to the pandemic. They have watched men and boys being gunned down in the streets and experienced the mental toll from a prolonged shutdown of schools, two years and running.

In this election, many have come out in full force for Ms. Robredo, the country’s vice president, who is an outspoken critic of Mr. Duterte and a frequent target of his insults. They are facing long odds, with Ms. Robredo polling a far second behind the front-runner, Ferdinand Marcos Jr., the only son and namesake of the late dictator.

They are also fighting a wave of disinformation that has recast the Marcos dictatorship as what supporters of the younger Marcos call a “golden age.” Some of their peers are swayed by YouTube videos that portray Mr. Marcos as a cool parent, while some among an older generation are nostalgic for strongman rule.

Presidential elections in the Philippines have long been a contest for the hearts of young Filipinos. This time, at least half of the record 65 million registered voters are between the ages of 18 and 30.

But they have rarely been marked by this level of passion and intensity. As of Feb. 25, two million volunteers had signed up for Ms. Robredo’s campaign, according to Barry Gutierrez, her spokesman. Many of them are first-time voters or too young to vote. Her rallies have drawn tens of thousands of people.

“It’s like my mom’s a rock star every time she goes around, and this is something very surprising to us,” said Tricia Robredo, one of Ms. Robredo’s daughters. “Especially because we’ve been going off our experience the past six years where my mom has been very vilified online.”

Dozens of groups have sprouted up, combining their shared interests in K-pop and Taylor Swift with getting the vote out for Ms. Robredo. The “Swifties4Leni” wear T-shirts with the hashtag #OnlyTheYoung, referencing Ms. Swift’s track about youth empowerment against the “big bad man and his big bad clan.”

Many of Ms. Robredo’s young supporters are united in their desire to prevent another Marcos from becoming president. Aside from the human rights abuses committed during his father’s 20-year rule, Mr. Marcos — who is known by his nickname, Bongbong — has been convicted of tax fraud, refused to pay his family’s estate taxes, and misrepresented his education at Oxford University.

Ms. Robredo, a lawyer and an economist, beat Mr. Marcos narrowly in 2016 to win the vice presidency, which is separately elected from the presidency. She has vowed to stop the extrajudicial killings in the drug war. During the pandemic, she sent medical equipment to patients and dispatched supplies to frontliners. She has helped marginalized communities and is usually one of the first top officials to visit disaster-stricken sites.

Perhaps the biggest challenge facing Ms. Robredo’s young volunteers has been the wave of disinformation that has lionized the Marcos era and vilified Ms. Robredo as a communist. Spliced videos have also portrayed her as stuttering and unintelligent.

Tsek.ph, an independent fact-checking project in the Philippines, found that Mr. Marcos has benefited the most from disinformation this year, while Ms. Robredo has been its biggest victim so far. The group said that of more than 200 election-related posts it analyzed, 94 percent targeted Ms. Robredo; only 10 percent went after Mr. Marcos.

“It’s a little late for us to fight that disinformation,” said Mr. Serag, a junior high school teacher who goes by V.J. “But we’re still doing it, even if it’s a little too late. That’s what pushed me to be active.”

On a recent Thursday, Mr. Serag led a team of 20 other volunteers in the neighborhood of Gen T. de Leon, where posters of Mr. Marcos and his running mate, Sara Duterte, the president’s daughter, were plastered outside many homes.

Just a week before, several of Mr. Marcos’s supporters in the next neighborhood had dumped a bucket of water on them.

“What are you looking for in a president?” Mr. Serag asked a middle-aged woman who runs a stall.

“Someone who can help us find jobs,” the woman replied.

“Leni has set aside a budget of 100 million for small and medium enterprises and when it comes to employment —” Mr. Serag began, before he was cut off.

“Isn’t Leni a ‘yellow?’” the woman asked, referring to the “yellow” Liberal Party. The party of the Aquino family, which has produced two former presidents, has been seen by some as an elitist group that has failed to improve the lives of ordinary Filipinos.

“No, she’s independent,” Mr. Serag responded. He pressed on: “Even if we do away with the political colors, yellow or whatever, let’s think about what she really has done. She really has helped a lot of communities.”

The youth vote remains divided between Ms. Robredo and Mr. Marcos. Many young people remain big fans of Mr. Marcos — a survey has shown that seven out of 10 Filipinos aged 18 to 24 want him to be president. The country’s textbooks dwell little on the atrocities of the Marcos era. Mr. Marcos’s young supporters say they enjoy watching his YouTube videos, which often feature his family in game-show segments.

One volunteer on Mr. Serag’s team, Jay Alquizar, 22, had a speaker blasting a rap and pop jingle touting Ms. Robredo’s achievements, which he carted through the streets. A group of teenage boys cycled past him. Some shouted Mr. Marcos’s initials: “BBM, BBM!”

Mr. Alquizar spoke into his microphone. “We are not here for a fight, we just want to inspire you,” he said. “That is what we see as the young. You need to see that, too. Because the future is not only for you. It’s for the next generation.”

Mr. Alquizar said he was inspired, in part, by his grandfather, a former police officer, who was tortured during the Marcos regime after speaking out against human rights violations. “The word ‘sorry’ from the Marcos family,” he said in an interview. “We just want to hear that from them.”

In past elections, the youths in the Philippines were mostly concerned about bread-and-butter issues such as jobs. They were often frustrated by the political dynasties that dominated the establishment, but felt there was little they could do to change it. Youth turnout in the 2016 election was about 30 percent, compared with 82 percent for the general population.

Maria Tinao, 16, a high school student in the city of Caloocan, said she was always disillusioned about politics, believing officials had joined government just to enrich themselves. A self-professed “pageant fanatic,” she had been more focused on winning beauty contests and listening to K-pop than thinking about her country’s leaders.

Then in 2017, Kian Loyd delos Santos was shot twice in the head.

His death shook Ms. Tinao. He was 17. The police officers who shot him were found guilty of his murder.

In January, Ms. Tinao saw an interview with Ms. Robredo and was impressed. She started researching the vice president’s stance on the drug war. Although she was too young to vote, she wanted to work on swaying people who could.

“We want a change, a real change for this country,” Ms. Tinao said.

For the next few months, Ms. Tinao was relentless in talking about Ms. Robredo’s policies to her mother.

“I was annoyed at first,” said Monica Tinao, 43, a volunteer church worker, who was considering voting for Isko Moreno, the mayor of Manila.

But she remained curious about the appeal of Ms. Robredo. In March, she decided to attend a rally for the candidate. She saw the young volunteers distribute free food and water. Her daughter was in front of the stage.

That night, the elder Ms. Tinao, who lives in a neighborhood of Marcos supporters, found her daughter’s banner promoting Ms. Robredo and strung it up on her front gate.

Jason Gutierrez and Camille Elemia contributed reporting.

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France24 - Monde

France Médias Monde conteste la décision du Mali de suspendre définitivement France 24 et RFI

Publié le : 27/04/2022 - 21:17Modifié le : 29/04/2022 - 13:57

FRANCE 24 Suivre Claire BONNICHON Suivre

La Haute Autorité de la communication du Mali a rendu publique, mercredi, sa décision de suspension définitive de France 24 et de RFI dans le pays. FMM conteste avec force une telle mesure et entend utiliser "toutes les voies de recours possibles". La France a appelé le Mali à "reconsidérer" sa décision.

La Haute Autorité de la communication du Mali a rendu publique, mercredi 27 avril, sa décision de suspension définitive de France 24 et de RFI au Mali

"France Médias Monde (FMM) – France 24, RFI et MCD – conteste avec force une telle mesure. Elle utilisera toutes les autres voies de recours possibles", souligne FMM dans un communiqué. 

Communiqué FMM Mali 27-04-22 by France-24

 

"Nous continuerons à couvrir l'actualité au Mali qui intéresse l'Afrique toute entière comme le reste du monde. Toutes les solutions techniques seront mises en œuvre pour rendre accessibles nos médias aux Maliennes et aux Maliens qui souhaitent continuer à recevoir une information libre, experte et ouverte sur le monde. FMM rappelle son attachement à l'indépendance et à la liberté d'informer."

L'ONU "profondément consternée"

L'ONU s'est dite, vendredi 29 avril, "profondément consternée" par la suspension définitive de RFI et France 24, au Mali et s'inquiète plus largement des atteintes à la liberté de la presse et d'expression de la part de l'autorité de transition.

"Nous demandons à l'autorité militaire de transition du Mali d'annuler cette interdiction et de permettre aux médias indépendants de travailler librement dans le pays", a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-commissariat aux droits de l'homme lors d'un briefing de l'ONU à Genève.

"Ces suspensions ne sont que le dernier acte d'une série d'actions qui limitent la liberté de la presse et la liberté d'expression au Mali et cela se produit à un moment où il faut plus de supervision et non pas moins", a souligné Ravina Shamdasani.

La junte malienne avait ordonné dans la nuit du 16 au 17 mars la suspension de la diffusion de France 24 et de RFI au Mali en raison, selon elle, de "fausses allégations" d'exactions commises par l'armée et rapportées par les deux médias français. 

>> À lire aussi : Comment utiliser les VPN et continuer à accéder à certains sites censurés ?

Le gouvernement malien évoquait notamment un reportage des 14 et 15 mars, dans lequel RFI avait donné la parole à des victimes présumées d'exactions qui auraient été commises par l'armée malienne et le groupe privé russe Wagner. 

Dans le communiqué signé du colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement, le gouvernement malien rejetait "catégoriquement ces fausses allégations contre les vaillantes FAMa" (Forces armées maliennes) et disait engager "une procédure […] pour suspendre jusqu'à nouvel ordre la diffusion de RFI […] et France 24". 

FMM avait alors protesté "vivement contre les accusations infondées mettant gravement en cause le professionnalisme de ses antennes" et promis d'étudier toutes les voies de recours. 

Une telle suspension de deux grands médias d'information étrangers n'a pas de précédent récent au Mali. RFI et France 24 qui couvrent de près l'actualité africaine, y sont très suivies. 

La France fait part de sa "vive préoccupation"

La France a appelé, jeudi 28 avril, le Mali à "reconsidérer" la suspension définitive de RFI et France 24. 

"Il s'agit d'une grave atteinte à la liberté de la presse et à la liberté d'expression, dans un contexte de tentatives répétées de manipulation de l'information au Mali. Ces chaînes diffusent leurs programmes dans le plein respect des principes d'intégrité, d'impartialité et d'indépendance. La France appelle les autorités de transition à reconsidérer leur décision", a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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La junte malienne suspend la diffusion de France 24 et RFI

La junte malienne accuse l'armée française d'"espionnage" et de "subversion"

Mode d'emploi

Mali : comment continuer à regarder France 24 et écouter RFI ?

New York Times - World

Spain Says Cellphones of Prime Minister and Defense Minister Were Hacked

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Officials said the devices were breached by the Pegasus spyware, made by an Israeli company, which is intended to track illegal behavior but has been misused by some governments.

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By Raphael Minder

MADRID — Data was downloaded from cellphones used by the prime minister and the defense minister of Spain that were infected with powerful spyware known as Pegasus from an Israeli company, the country’s government said on Monday.

The revelation that Pegasus reached the highest echelons of the Spanish government broadens a scandal over political spying in the country, after a cybersecurity watchdog organization found that Pegasus had been installed on the devices of dozens of politicians from the pro-independence government of Catalonia.

Pegasus is a sophisticated and robust surveillance tool, and while it has been used by dozens of governments to hunt down criminals, terrorists and drug traffickers, the developments in Spain will add to concerns that there are insufficient checks to prevent its abuse.

The hacking represented an “illegal and external” intrusion into Spanish politics, said Félix Bolaños, a minister in the Spanish government, at a news conference, adding that the use of the spyware attack was “alien” to any national agencies and had not received any kind of judicial authorization.

Prime Minister Pedro Sánchez and Defense Minister Margarita Robles had their phones surveilled by the Pegasus spyware about a year ago, Mr. Bolaños said, and the Spanish authorities were trying to determine whether other ministers and senior officials were targeted.

Mr. Bolaños said that the national court, which is charged with cases of terrorism and other serious crimes, would investigate how Pegasus was used to monitor Spanish officials.

Pegasus is a software that was developed by NSO Group, an Israeli company, in part to help governments track criminal and terrorist activity. The software allows users to monitor every aspect of a target’s phone — including calls, messages, photos and video.

But its usage has led to scandals in several countries, and last November the Biden administration blacklisted NSO Group, saying it had knowingly supplied spyware that has been used by foreign governments to target the phones of dissidents, human-rights activists, journalists and others.

“While we have not seen any information related to this alleged misuse and we are not familiar with the details of this specific case,” NSO Group said in a statement Monday, “NSO’s firm stance on these issues is that the use of cyber tools in order to monitor politicians, dissidents, activists and journalists is a severe misuse of any technology and goes against the desired use of such critical tools.”

The announcement from the government in Madrid adds a twist to the dispute over political spying in Spain, which was reignited with the revelations last month that Catalan officials had been monitored.

Regional leaders demanded that the central government open an investigation into the usage of Pegasus against the Catalan politicians, including the region’s current leader, Pere Aragonès.

“All political espionage is extremely serious,” Mr. Aragonès said in a statement on Twitter. “We have been denouncing it for days without obtaining explanations from the Spanish government. When mass espionage is against Catalan institutions and independence, silence and excuses. Today, everything is in a hurry.”

The latest Catalan revelations was touched off by a report from Citizen Lab, a cybersecurity watchdog organization at the University of Toronto that has been investigating unlawful surveillance activities worldwide.

At the time, Citizen Lab also said it had found evidence of what it called “multiple suspected instances of Pegasus spyware infections within official U.K. networks,” including at the prime minister’s office and the Foreign Ministry.

In an emergency news conference, which was held on a public holiday in Madrid, government officials said that the prime minister’s phone was infected in May 2021, and that the defense minister’s device was hit a month later.

“These are facts and not suppositions,” Mr. Bolaños said. “We know that the Pegasus software has been used illicitly in 20 countries and that governments are among the victims.”

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France24 - Monde

Kiev démolit un monument historique dédié à l'amitié entre l’Ukraine et la Russie

Publié le : 27/04/2022 - 14:58Modifié le : 27/04/2022 - 17:49

Laura MOUSSET Suivre

La mairie de Kiev a démantelé un monument historique d'époque soviétique célébrant l'amitié entre l'Ukraine et la Russie, après l'invasion du pays par Moscou lancée il y a plus de deux mois.  

L'Humanité

Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move

Il était une fois

En 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.

Michel Muller

Philadelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».

Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.

1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jour

Dans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.

VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ans

C’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».

Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».

Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».

Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.

Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.

Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.

Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.

C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.

Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.

Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.

Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.

Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.

Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.

Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.

Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».

Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.

En savoir plus

Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.

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France24 - Monde

Ukraine : des enfants à Kharkiv, témoins de la guerre

Publié le : 26/04/2022 - 18:22

Samia METHENI Suivre

Alina, Alex, Daniel, Kiril et Lilia sont âgés de 8 à 14 ans. Depuis le début de la guerre en Ukraine, ils dorment avec leur famille à l'abri des bombes dans un grand parking sous-terrain à Kharkiv, dans l'est du pays.

L'Humanité

Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia

Il était une fois

Il était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.

Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.

La Sicile fait figure de laboratoire

Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.

En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.

Collusions entre  Cosa Nostra  et la Démocratie chrétienne

En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).

Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.

La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.

Lien avec le pouvoir politique depuis 1943

Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.

Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.

En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.

Une lutte ouverte contre la Mafia

La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.

L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.

La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.

Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987

Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.

La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.

Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.

Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.

Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.

Rupture entre les représentants politiques et les citoyens

Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.

L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).

Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.

À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.

mafia
El País (ESP)

24 horas explorando la bahía de Santander

24 HORAS

De un desayuno con vistas en el Centro Botín a una travesía en barco que bordea la península de La Magdalena con tiempo para una excursión desde Somo hasta la playa salvaje de Langre

La vista más hermosa que se obtiene desde el paseo marítimo de Santander, el Muelle, como lo llamamos los santanderinos, se adueña de todo su centro en los días que sopla con fuerza el viento Sur. Eolo despeja las nubes del cielo, la bahía se encrespa formando olas coronadas de espuma y en el horizonte pueden verse con nitidez los nevados Picos de Europa, incluso hasta los macizos occidentales de Asturias, y, en dirección opuesta, los siete kilómetros de playa que van desde El Puntal hasta Somo y Loredo.

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Esta es una de las ciudades españolas mejor ubicadas en un entorno natural, sino la mejor. La elegante capital de Cantabria no solo disfruta de su bahía y el telón de fondo de la cordillera, sino que basta girar hacia el norte desde la península de La Magdalena, o circunvalarla en una embarcación, para encontrarnos con la impresionante sucesión de playas de El Camello, el gran arenal que forman las tres del Sardinero o la escondida de Mataleñas, bajo un acantilado. Así, esta ubicación privilegiada facilita un buen número de excursiones de pocas horas desde el mismo centro de Santander hasta bellísimos rincones de la bahía. 

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10.00 Desayuno y vanguardia

En la línea costera de los Jardines de Pereda, el Centro Botín (1) es el lugar ideal para empezar el día. Antes o después de un buen desayuno en su terraza contemplando la bahía y la mole de Peña Cabarga hay que subir a las plantas superiores del vanguardista edificio del arquitecto Renzo Piano para recorrer las exposiciones temporales, pero también para disfrutar de las bellísimas vistas de El Puntal, la bahía de Santander y las estribaciones de la cordillera Cantábrica. 

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11.00 Toca subir a bordo

A cinco minutos a pie del Centro Botín, en el embarcadero de Los Reginas (2) se puede escoger entre un buen número de cortas excursiones a distintos puntos de la bahía navegando entre 20 minutos y dos horas. En Semana Santa y entre los meses de junio y octubre es muy recomendable por su belleza el periplo que remonta el río Cubas hasta el pueblo del mismo nombre, en unas dos horas de ida y vuelta, o la excursión que bordea la Magdalena y llega hasta Mataleñas, más allá del Sardinero. Otras opciones disponibles todo el año llevan hasta El Puntal, el pueblo de Somo o a Pedreña. 

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12.00 Rabas y surf

Si la navegación desde Santander nos ha traído en 20 minutos a la localidad de Somo (3), aquí se pueden probar unas rabas estupendas en el restaurante Las Quebrantas antes de coger unas olas o recibir una clase de surf en alguna de las varias escuelas que funcionan todo el año, como la Escuela Cántabra de Surf, con dos sesiones cada día y varias más en verano, o la Escuela de Surf Sunset. Otra alternativa es caminar una hora hasta llegar a la fantástica playa salvaje de Langre (4), situada bajo un acantilado a cinco kilómetros de Somo. Por el camino se pasa por el pueblo de Loredo (5) y se puede hacer alguna parada en los bares de albergues y campamentos surferos, como el H.A.N.D. Hostel o el Liquid Surf.

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15.00 Un capricho gastronómico

Apenas a seis kilómetros hacia el interior desde Somo, o a 22 si se va en coche desde Santander, en el pueblecito de Villaverde de Pontones (6) nos podemos dar un lujo en el Cenador de Amós, ubicado en el palacio Mazarrasa, del siglo XVIII. Este es el único restaurante de Cantabria que presume de tener tres estrellas Michelin.

18.00 Estelas discoidales de las tribus cántabras

De vuelta a Santander, en pleno centro de la ciudad se halla una de las mejores colecciones del mundo de restos del Paleolítico Superior en el Museo de Prehistoria y Arqueología de Cantabria (calle Hernán Cortés 4, junto al Mercado del Este) (7). 2.000 metros cuadrados en los que se exhiben herramientas y arte mueble (tallado en hueso y asta) encontradas en las cuevas de Puente Viesgo o Altamira, además de las grandes estelas discoidales de piedra de los antiguos cántabros y uno de los símbolos de la región.

19.00 Mejor que un ‘city tour’

Varios autobuses conectan en pocos minutos el paseo Pereda, muy cerca del embarcadero y del Museo Arqueológico, con el Sardinero. La ruta sigue la línea costera y bien podría ser la de un city tour que recorre lo más bonito de la ciudad, ya que pasa por el elegante paseo Pereda, con sus casas de estilo clásico parisino del siglo XIX a la altura de Puertochico —frente al Club Marítimo (8)—, la calle Castelar y el largo paseo de Reina Victoria y la Península de la Magdalena (9), presidida por el palacio sede de la Universidad Menéndez Pelayo, antes de desembocar en El Sardinero (10), donde es un buen momento para tomar un café en algunas de las terrazas de la calle de La Cañía.

21.00 Ostras con champán y caracolillos de mar

Antes de cenar se puede ir abriendo el apetito con un tentempié a base de ostras de Cantabria o, algo más caras (pero no mucho), de Francia con una copita de champán o un buen blanco en el estupendo bar La Mar (Peña Herbosa, 11) (11). En el número 47 de la misma calle, la vermutería Solórzano (12) es uno de los locales con más antigüedad y solera de Santander. Aquí se viene a tomar rabas, mejillones en salsa picante o raciones de caracolillos de mar, que los santanderinos nunca llaman bígaros. Para beber, un blanco de solera, bastante más fuerte que los habituales. El local está decorado con motivos marineros, fotografías de alineaciones del histórico Racing desde los años cuarenta o de las tripulaciones de las traineras de Pedreña o Astillero.

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22.00 Una cena casera o un señor centollo

En la zona trasera de Puertochico, la remozada calle Tetuán concentra unos cuantos restaurantes para una cena económica, deliciosa y regional de manos de la chef Ana Bezanilla en Casa de Comidas Tetuán (Tetuán 11) (13) o, si se quiere tomar un buen centollo y estamos en temporada, los clásicos Marucho (14) o Casa Silvio (15) están especializados desde hace décadas en cocina marinera.

Para cerrar la noche con unas copas, la céntrica plaza de Cañadío (16) —concurridísima en fines de semana y todas las noches de verano— concentra unos cuantos bares con sus mesas y taburetes al aire libre en verano, como el Ventilador o el Canela (Pl. Cañadío, 5).

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France24 - Monde

Réélection d'Emmanuel Macron : réactions en Guadeloupe, qui a voté massivement pour Marine Le Pen

Publié le : 25/04/2022 - 19:15Modifié le : 25/04/2022 - 19:19

Laura MOUSSET Suivre

"On va vivre cinq années de calvaire": comme Laura, de nombreux électeurs de Guadeloupe sont déçus de la réélection d’Emmanuel Macron, alors que Marine Le Pen est arrivée en tête des suffrages avec 69,90 % dans l’archipel.  

France24 - Monde

Gaz russe : l’Italie veut s’en défaire et se tourne vers le continent africain

Publié le : 23/04/2022 - 11:09Modifié le : 23/04/2022 - 12:19

Laura MOUSSET Suivre

L’Italie a conclu, jeudi 21 avril à Brazzaville, un accord d'approvisionnement en gaz à partir du Congo. Ces dernières semaines, Rome a multiplié les accords de ce type avec plusieurs pays d’Afrique : Algérie, Égypte, Angola... En pleine période de guerre en Ukraine, la péninsule cherche à mettre fin à sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie qui lui fournit 45 % de son gaz. Elle mise sur le continent africain.  

BBC

Coca has been central to many South American cultures for millennia

After cresting the 4,800m Cumbre pass, the trufi (shared taxi) plunged into a cloud of swirling mist. Inside the vehicle it felt strangely peaceful, as if we were trapped in a bubble, which was perhaps for the best given we were travelling along the "Camino de la Muerte", or Death Road.

Running from the high-altitude Andean city of La Paz to the subtropical Yungas valleys and the Amazonian lowlands beyond, the 64km Yungas Road involves a sharp 3,500m descent. Parts of the highway are only 3m wide; there is a series of sharp turns and blind corners; and mini waterfalls splash down the surrounding rockface. Safety barriers make only a rare appearance – far more common are roadside shrines: white crosses, bunches of flowers, yellowing photos.

During the 1990s, so many people died in accidents on the highway – built by Paraguayan prisoners of war following the catastrophic Chaco War (1932-35) – that the Inter-American Development Bank described it as "the world's most dangerous road".

The trufi slowed to a crawl and the driver hunched forward, peering intently over the steering wheel as if at an eye test, before we suddenly emerged into the sunshine. Outside my window was a near-vertical 1,000m drop, while on the opposite side a motorbike whizzed past, clipping our wing mirror. Just ahead, a trio of cyclists gingerly navigated a crater-sized pothole: although a bypass has been built around the most perilous stretch, the road's macabre reputation has made it something of a tourist attraction and it attracts a steady stream of travellers eager to ride down it.

The route is also the gateway to an overlooked region with powerful associations. The Yungas ("warm lands" in the indigenous language of Aymara, spoken by around 1.7 million Bolivians) are a fertile, remarkably biodiverse transition zone between the Andes and the Amazon, closely linked to two resources that have provoked fascination and reverence, misunderstanding and controversy: coca and gold.

The route was constructed by Paraguayan prisoners of war in the 1930s to connect La Paz with the Yungas and the Amazon (Credit: Streetflash/Getty Images)

After two hours on the Death Road, we pulled into Coroico, once a gold-mining hub, now a languid resort town. Wedged into an emerald-green slope, it has a balmy climate and panoramic views of undulating hills, along with good-value places to eat, drink and sleep. Coroico is a difficult place to leave, but after spending a day recovering from the nerve-wracking journey, I headed into the surrounding countryside to learn more about how the region has helped to shape modern Bolivia.

Rich soils and plentiful rainfall have made the Yungas, which run along the eastern slopes of the Andes, an agriculture centre. Criss-crossed with ancient trading routes once plied by llama caravans, the region was a breadbasket for the Inca and earlier empires such as the Tiwanaku. This tradition continues today. As I hiked along a centuries-old trail towards the Río Coroico, I passed hillside terraces planted with coffee, bananas, cassava, guavas, papayas and citrus fruits. There were also bushy plants with slender branches, oval-shaped leaves and reddish berries: coca.

Coca has been central to many South American cultures for millennia, and Bolivia is one of the continent's biggest producers, with hundreds of square kilometres devoted to the crop, two-thirds of which are in the Yungas. High in vitamins and minerals, the leaves act as a mild stimulant and help to offset altitude sickness; stave off hunger, thirst and tiredness; aid digestion and even suppress pain. For as long as 8,000 years, they have been used in religious ceremonies, and as a medicine, currency and social lubricant.

The Spanish initially demonised coca. But after realising the beneficial effect it had on the indigenous peoples forced to toil in mines and on plantations, the colonial authorities had a change of heart and commercialised the crop. Interest in coca slowly grew beyond the continent. The first English-language reference is believed to be Londoner Abraham Cowley's 1662 poem, A Legend of Coca:

Endow'd with leaves of wondrous nourishment,Whose juice succ'd in, and to the stomach tak'nLong hunger and long labour can sustain

During the 19th Century, coca – and its psychoactive alkaloid, cocaine – proved increasingly popular in Europe and North America, featuring in drinks, tonics, medicines and various other products. They included Vin Mariani, a French wine with more than 200mg/litre of cocaine. Adverts claimed it "refreshed body and brain" and fans included Thomas Edison, Ulysses S Grant, Emile Zola and Pope Leo XIII (who even appeared on a promotional poster).

Since parts of the highway are just 3m wide, navigating oncoming traffic can be tricky (Credit: James Brunker/Alamy)

In the US state of Georgia, the success of products like Vin Mariani inspired pharmacist and former Confederate soldier John Pemberton to create Pemberton's French Wine Coca, which originally included a mix of cocaine and alcohol, as well as caffeine-rich kola nut extract. It later developed into Coca-Cola: while cocaine and alcohol have long since been removed, cocaine-free coca-leaf extract is still used as a flavouring.

Cocaine and cocaine-based products were legal across Europe and North America in the late 19th and early 20th Centuries, championed by the likes of Sigmund Freud, who wrote several papers on the subject and experimented on himself: "[A] small dose lifted me to the heights in wonderful fashion." But the drug fell out of favour, became associated with vice and criminality, and was eventually banned across much of the world, as was coca, though the latter remained legal in Bolivia.

As demand for cocaine soared again in the 1980s, the US-led "war on drugs" devastated Bolivia's nearby Chapare region, which had become a major coca-producing area: anti-narcotics activities resulted in widespread human rights abuses, including killings, torture, arbitrary arrests and detentions, beatings and thefts. In response, popular protests by cocaleros – coca growers, most of whom had indigenous Quechua or Aymara heritage – aided the rise of Evo Morales, leader of the Six Federations of the Cochabamba Tropics, a trade union representing coca growers.

As sociologist and historian Silvia Rivera Cusicanqui wrote in ReVista magazine, cocalerosplayed an important role in the 1999-2000 "water war", an uprising against the privatisation of the municipal water supply company in the city of Cochabamba, an event that also boosted Morales' political ascent. Alongside other grassroots movements, this "eventually led to the election in 2005 of… Morales, an Aymara native, as the first indigenous president in the Americas". Once in office, he swiftly moved away from the US-led eradication-and-prohibition approach to coca with a policy commonly referred to as "Coca yes, cocaine no", which permitted growers to cultivate plots of coca within specified limits.

But these geopolitical machinations felt like a distant prospect as I walked through the tranquil coca fields carved into the hillside below Coroico, thick foliage lapping at their edges like an incoming tide, while birdsong filled the air.

Much of Bolivia's coca is grown in the Yungas; here, coca leaves are dried in Cruz Loma village near Coroico (Credit: Mathess/Getty Images)

Today, coca is considered a sacred plant by many Bolivians, used regularly by a third of the population (cocaine, though, is illegal). In his book Coca Yes, Cocaine No, Thomas Grisaffi wrote: "[Coca] is accepted across most sectors, regions and ethnicities… It is best thought of as a national custom, much like drinking tea is for the British."

Eventually, I reached the churning Coroico River, symbolic of another Yungas resource: gold. A so-called "ruta del oro" (golden route) extends for 350km through the region's waterways and into the neighbouring Amazon and has drawn prospectors for centuries. Although the river, stream and creek beds have proved rich in gold deposits, they have never produced enough to sate the appetites of the conquistadors and those who followed in their wake. As a result, countless rumours of lost fortunes and hidden treasures have swirled around the Yungas and neighbouring regions.

Many myths are linked to the Jesuits, who – through the exploitation of indigenous peoples – amassed great wealth in South America before being expelled in 1767 after growing too powerful and independent-minded for the liking of the Spanish crown. What happened to the order's riches soon became a subject of much speculation, little of it tethered to reality.

Countless rumours of lost fortunes and hidden treasures have swirled around the Yungas and neighbouring regions.

Percy Harrison Fawcett, an eccentric British explorer who spent years travelling through South America in the early 20th Century, provides a flavour of this gold fever. In his book Exploration Fawcett, he described a story about a "big treasure" buried by the Jesuits in a tunnel near the Sacambaya River, which winds through the southern Yungas. "On learning of their impending expulsion… the [Jesuit] gold was gathered at Sacambaya… and it took six months to close up the tunnel,' Fawcett wrote. The six indigenous Bolivians who dug the tunnel and seven of the eight priests who knew of its whereabouts were subsequently killed to protect the secret, he added. (Fawcett himself ultimately disappeared while searching for the supposed lost Amazonian city of 'Z'.) Despite a distinct lack of evidence, this form of tantalising myth has proved remarkably resilient.

Cycling the 64km Death Road has become something of a macabre tourist attraction in recent years (Credit: Filrom/Getty Images)

Beyond the tall tales, something of a gold rush is underway in parts of the Yungas and the Bolivian Amazon, sparked by the rise in gold prices after the 2007-2008 global financial crisis. Much of the mining is illegal and linked to organised crime, poisoned waterways and increased deforestation, as highlighted in a 2018 report by the Amazon Socio-Environmental Geo-Referenced Information Project, a coalition of civil society organisations.

But there was little sign of this back in Coroico. As I sipped a mug of coca tea, waiting for my trufito fill up with passengers for the return journey up the Death Road, the only flash of gold was cast by the setting sun over the knotted Andean foothills, which slowly unravelled as they tumbled down the valley.

Shafik Meghji is the author of Crossed off the Map: Travels in Bolivia

The Open Road is a celebration of the world's most remarkable highways and byways, and a reminder that some of the greatest travel adventures happen via wheels.

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BBC

SANS TITRE

"I hate lawns," says Abbie Richards, who takes a hard line on them. "That idea of being entitled to your own useless piece of green carpet, just to say you can afford it, without putting it to the use of, say, growing food. Lawns are symbolic of our lack of thought, of the collective ignorance of so many of our actions... But [to move away from lawns] requires a cultural shift."

Richards, who is a science communicator at the TikTok platform EcoTok, may well be exemplary of that shift. She has found herself becoming something of the voice of Generation Z when it comes to lawns, following a joke she made about the need to "cancel" golf courses. Private, residential lawns, she says, have become totemic of the confluence of environmental awareness and anti-capitalist sentiment for her generation. "It's a necessary part of climate change adaptation to do something better with the space," she argues. 

It's easy to see why manicured lawns, as alluring as they can be, arouse such strong feelings. Depending on the local climate, they can require abundant chemical fertilisers and pesticides, as well as considerable watering – to the tune of 1.5 billion cubic metres (329 billion gallons) of municipal water each summer day – in order to maintain that verdant shade and weed-free surface. Then there's the pollution caused by mowing. None of this has been mitigated by environmental legislation to date, which has largely tended to concern itself with the management of agricultural land.

The seeming desirability of lawns is increasingly at odds with their local context too: a lush green lawn is an incongruent and yet commonplace sight even in desert regions. Countries with no history of lawns – such as China – have recently begun embracing them enthusiastically. Globalisation is driving a homogeneity in urban landscapes – with the lawn front and centre and typically very green. 

We are, it might appear, addicted to lawns – which perhaps explains why 70-75% of urban green areas globally are now lawns, or why an estimated 23% of the entire urban land area on the planet is covered by them. In the US, that's six times the amount covered by corn, the country's largest irrigated crop. 

Certainly many of us will spend a portion of every weekend this summer maintaining them. Others, in pursuit of permanent verdancy, may already have made the switch to polypropylene fibre or recycled rubber-based artificial turf – the $2.6bn (£1.9bn) market for which is booming, in back gardens, on professional sports fields and in municipal areas.

Perfectly manicured lawns have been status symbols for centuries (Credit: Getty Images)

Perhaps it's small wonder then that many of us are, as Paul Robbins calls them, "Lawn People" – the title the director of the University of Wisconsin's Nelson Institute for Environmental Studies gave to his book on how grass, people and pesticides have come together to create a cultural landscape. 

"'Lawn people' are those who feel obliged to tend to the grass in their back-yard even though they know it to be bad for the environment," Robbins explains. A seminal study he conducted in 2001 found that, remarkably, those who use pesticides on their lawns tend to be more educated, have higher incomes and are more likely than non-pesticide users to recognise the environmental damage of their actions.

From working with contaminated city soil to reconsidering weeds, pests and even lawns, gardening is changing as we adapt it to the realities of modern life. This series takes a look at its future in the 21st Century – and explores how it can be updated to fit with modern sensibilities and challenges, such as environmental awareness and pollution.

"Lawns are a reflection of the fact we're socialised to keep up appearances, to be cohesive with the community. Those who spray chemicals are more likely to know their neighbours by name," he adds. "And in the US at least you might even be legally obligated to tend to your lawn and fined if you don't. It's remarkable how people often say that they don't even want a lawn but feel they have to have it."

Robbins – who, based on the number of times he's now asked to talk on the subject, suggests that there must be change in the air – even argues that it's not us controlling our lawns, but our lawns controlling us. The rhythm of the lawn shapes the rhythm of the community, in the sense that they have to be frequently mowed to be kept at their youngest, greenest phase – and we comply. "Lawns are governed by these rules outside of people. What people do is respond to their needs," he says.  

Then there's the lawn's moral dimension: the well-tended lawn as symbolic of order, as an expression of being a good citizen – in part, Robbins says, by abrogating one's property rights to do as one pleases with one's lawn, in favour of doing what's best for property values, which have been shown to be higher in areas where everyone maintains their lawn to look a certain way. And the deeper meaning of lawns hasn't yet been fully explored, he contends.

A number of sports are thought to have evolved side-by-side with the lawn (Credit: Getty Images)

Other factors have come into play over recent history to underpin our lawn "fetish" too. Lawns have been expensive status objects since the 13th Century, back when the idea of cut turf is first recorded – not least because of the labour involved before the invention of the lawn mower. When this machinery emerged in 1830, it did much to democratise access to a private lawn which would previously have been cut with scythes, shears or grazing animals.

But according to Kristoffer Whitney, assistant professor of science, technology and society at Rochester Institute of Technology, New York, it's only since the 1950s that historical factors have melded to make the modern residential lawn such a powerful presence. 

The lawn's long-standing, deep-seated cultural aesthetic is the product of the pastoral ideal of the British nobility in the 17th Century, which has since been exported worldwide. Since then, its influence has been compounded by rapid suburbanisation, which has allowed the middle classes to own a lawn too, as well as the power of advertising, which has reinforced the lawn as symbol of domestic contentment, and the interests of big business. 

At the end of World War Two, the demand for synthetic nitrogen fertilisers was so high, the US government decided to put its ammonia factories – which had been used to make explosives during the war, but could also be used to produce fertiliser – back into action.

"It's an aesthetic and business infrastructure that, once it was in place, we just took for granted, and still do," says Whitney. "Those of us who have one [a lawn] don't even think about why we want or maintain a lawn – it's just what we do. But I do think there's a generational shift against lawns now, at least in terms of how Generation Z will eventually drive policy change in terms of how we live, in relation to the types of housing choices available, for example, with denser living and so more shared green spaces."   

Until then, according to a 2018 study by Maria Ignatieva, professor of landscape architecture at the University of Western Australia, the benefits of lawns continue to be far outweighed by their environmental impact. She calls for the development of less intensely-managed lawns with native drought-resistant plants and a new generation of ground covers, adding that we're only just starting to explore such alternatives – the likes of meadow and grass-free lawns, such as are now popular in Sweden and being studied in her interdisciplinary Lawn As A Living Lab project in Perth.

In California, lawns are estimated to swallow up around 40% to 60% of all the domestic water used (Credit: Getty Images)

"The fact is that there's still very little research on lawns as an eco-system, and we urgently need more, because even the proposed alternatives can require intense management," she says. "It's going to take time to change attitudes as to what we should expect from a lawn, or even what a lawn is for. It's only recently in lawn history that, because they were so expensive to maintain, we've started to actually use lawns rather than just look at them. But clearly water usage is the big question, one that's only going to get bigger."

Indeed, some people, such as the residents of California – who, like the peoples of many arid zones around the world, have suffered a series of droughts over recent years – are now even being paid to rip out their lawns. They get up to $2 (£1.53) for each square foot of turf grass that they remove, with the state also offering subsidies to those who have artificial grass installed. 

Others are embracing more eco-minded approaches to their lawn space, notably 're-wilding' to encourage bees and other crucial pollinators. Even golf, which has been criticised in the past for its pursuit of what has been called "the Augusta syndrome" – golfers' expectations that every course will have the emerald perfection of the famed US Open course, Augusta National – has seen an acceleration in greener thinking over the last 18 months. According to Jonathan Smith, executive director of the GEO Foundation, an international not-for-profit organisation helping golf become more sustainable, more courses are letting nature in and moving to biological management, if only because that tends to prove cheaper in the long run. 

"Television over the last 30 years has created a connection between those highly manicured courses and quality and we're definitely in a situation now in which it's courses having to lead golfers to change their outlook," he says. "There can be resistance – golfers don't want to be associated with anything bad, like chemical use, for example, but they don't want bumpy greens either."

But are lawns all bad?

Lawns provide habitats for some species and support soil organisms. They transpire and evaporate water to create cooler micro-climates, essential to mitigating heat in our cities. The soil under lawns handles water rainwater drainage in cities too, with only 5-15% of the rainwater becoming surface runoff, as opposed to 60% in largely grass-free urban areas. (Read more about why environmental groups want gardeners to leave lawns unmown.)

Though the concept of cut grass began in the West in the 13th Century, it's since caught on arond the globe (Credit: Getty Images)

Several studies over the last decade have also highlighted lawns' potential as carbon sequesters, though they can also emit carbon if they're fertilised often and the soil under lawns may eventually reach a saturation point beyond which they produce more emissions than they capture.

And letting a lawn grow into long grass is likely to enhance this carbon-storing ability even further. According to a 2018 University of California Davis study, wild grasslands are now more resilient carbon sinks locally than the forests that are often cited as all-important in alleviating climate change effects – though these environments are quite different from garden grasslands, and forests provide other benefits such as different habitats for wildlife.

According to Janet Manning, a scientist with the Royal Horticultural Society – who notes that lawns have somewhat fallen out of favour in gardening show-grounds of late – lawns of any kind are certainly preferable to artificial grass, as uncannily like the real thing as the latest versions may be. "They just present an even bigger list of problems, from the chemicals used in their production, to the micro-plastic pollution, to the water use to keep them clean, to the fact that in doesn't look any good for long and in 15 years or so landfills will be overflowing with it," she explains.

Other concerns about artificial grass lawns include the loss of habitat for wildlife such as bees, which burrow into ordinary grass, and the disruption they can cause to the food chain.  

However, it doesn't have to be this way.

"Historically lawns have been an expression of our attempts to control nature, when nature will control your lawn for you, if you let it. There are ways of tending to a lawn that don't mean you have to mow it all the time, use mains water or pesticides," says Manning. "It isn't about getting rid of lawns, as there seems to be a movement now saying we must do, but about changing our approach to them, and our expectations of how they look."

Golf course lawns may have contributed to the current focus on achieving a perfect green carpet (Credit: Getty Images)

The bigger question, says David Hedges-Gower, chairman of the Lawn Association, is whether that is possible – or whether our attachment to the established lawn aesthetic, after seven centuries of lawn hype, and 70 years of the lawn as a mass consumer good, is just too strong. Can we accept, he wonders, that without watering and pesticides, the stereotypical lawn works for some climates, but definitely not others? 

"We've been sold a dream of prettiness with lawns, without really understanding them at all - we [gardeners] don't put a plant in our gardens we don't know, but the lawns just seem to be there," he says. 

Robert Pavlis, a biochemist, gardener and the author of the book "Garden Myths", is sceptical that change to our lawn culture is really coming. For one, he says, the alternatives proposed so far "just don't work in practical terms", either because they require some expertise to maintain, or because they're not hardy enough to walk on without damaging the plants. This would negate the current functional purpose of a lawn to an extent – since they're considered valuable spaces for play and leisure, as well as for showing off.

Pavlis also draws a distinction between gardening and lawn maintenance – which is one reason why city authorities tend to favour using lawns to fill leftover public places or to beautify abandoned ones: it's easy, cheap and no great competence is required to maintain it. 

"Likewise, the problem is that, being pragmatic, the majority of people with lawns are not gardeners either," says Pavlis. "If everyone just let their lawns do what they want, as environmentalists argue for, most people wouldn't accept the results. Why? Because it would be ugly. I'm not sure we're going to change that perception. The truth is that most people would rather make an aesthetic choice with their lawns than an environmental one."

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France24 - World

Rape as a weapon of war: France's shameful legacy in Algeria

Issued on: 29/04/2022 - 14:33Modified: 29/04/2022 - 14:35

Camille NEDELEC

Sixty years ago, Algeria won its independence after a brutal war with France. There is plenty of documentation on the 1954-1962 Algerian War, but one topic remains extremely taboo: the systemic rape of Algerian women by French soldiers during the conflict. Survivors have yet to see justice, and time is running out. FRANCE 24's Florence Gaillard reports.

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France24 - World

When feminism meets indie-rock

Issued on: 29/04/2022 - 14:51

Annette Young Follow

In this edition, Annette Young meets Haitian-Canadian singer, songwriter and guitarist, Mélissa Laveaux, whose latest album celebrates strong women. Also we head to El Salvador which bans abortion in all cases, and where terminating a pregnancy can send a woman to jail for up to eight years. Plus why the Japanese sushi chef has traditionally been a man and the women who are working hard to change that.

BBC

SANS TITRE

(Credit: BBC/Element Pictures/Hulu/Enda Bowe)

1. Conversations with Friends

Following the critically acclaimed BBC series Normal People (2020), comes this adaptation of Sally Rooney's first novel. Hitting similar narrative beats – friendship, love and sex in modern Ireland – the story centres on best friends Frances (newcomer Alison Oliver) and Bobbi (American Honey's Sasha Lane), and their relationship with married couple Melissa (Jemima Kirke) and Nick (Joe Alwyn). Normal People director Lenny Abrahamson and writer Alice Birch are reunited for this series, so here's hoping for a return of the emotionally-wrought on-screen magic the pair previously created. Watch the trailer here.

Conversations with Friends premiers on 15 May on BBC Three and BBC iPlayer in the UK, and on Hulu in the US

(Credit: Apple TV+)

2. The Essex Serpent

Tom Hiddleston (Loki) and Claire Danes (Homeland) star in this adaptation of Sarah Perry's award-winning novel. Set in Victorian England, widow Cora Seaborne (Danes) moves to marshy Essex, looking into reports of a mythical sea serpent. She attracts the attention of the village's vicar (Hiddleston), but is blamed for tragedy when the creature strikes. Directed by Clio Barnard (Ali & Ava, The Selfish Giant), and adapted for the screen by Anna Symon (Mrs Wilson), The New York Times called Perry's novel "lush and fantastical… part ghost story and part natural history lesson, part romance and part feminist parable". If the trailer is anything to go by, expect luscious scenery, brooding romance and creepy goings-on.

The Essex Serpent premieres with two episodes on 13 May, with the rest released weekly thereafter, on Apple TV+

(Credit: Netflix)

3. Stranger Things 4

It's been a while since we heard from our favourite gang of teens in 1980s Indiana, but the international sensation is back for its fourth – and penultimate – season. Spoiler alert: skip to the next entry to avoid season three recaps and trailer reveals for season four. At the end of the third season, we learned of an unnamed American in a Russian Gulag – we now know that's the presumed-dead Hopper (David Harbour). Will (Noah Schnapp) and Eleven (Millie Bobby Brown) have left Hawkins, after the town was decimated by the battle, with Will's mum Joyce (Winona Ryder) and brother Jonathan (Charlie Heaton). The group of youngsters are now in high school, so are contending with those pressures along with the whole potentially world-ending Demogorgons and Upside Down stuff. In a letter to fans, showrunners the Duffer Brothers revealed the run time will be nearly twice the length of any previous season and will be released in two volumes. So strap yourself in for a lengthy nostalgia trip as we ride again with the Hawkins crew. Watch the trailer here.

Stranger Things 4 Volume I is released on 27 May, and Volume II is released on 1 July, on Netflix

(Credit: Rebecca Brenneman/FX)

4. Pistol

Danny Boyle, the Oscar-winning director of Slumdog Millionaire, has teamed up with Moulin Rouge! and Romeo + Juliet screenwriter Craig Pearce for this adaptation of Sex Pistols guitarist Steve Jones' memoir. A six-part limited series, it's set across the band's tumultuous and revolutionary three years. Toby Wallace (Babyteeth) is Jones, and other starry names in the cast include Westworld's Talulah Riley as Vivienne Westwood, Game of Thrones's Maisie Williams as punk icon Jordan and Thomas Brodie-Sangster (The Queen's Gambit) playing Malcolm McLaren. The series isn't without controversy, with the real-life John Lydon (aka Johnny Rotten) losing a court battle to bar the band's music from being used in the series. The Guardian called Lonely Boy: Tales from a Sex Pistol – the book the series is adapted from – "often eye-wateringly funny" and "a delight". Watch the teaser here.

Pistol is released on 31 May on Hulu in the US and Disney+ in the UK

(Credit: HBO Max)

5. The Staircase

True-crime afficionados will recognise this title from the 2004 French documentary series – and later the 2018 Netflix docu-series – about the trial of Michael Peterson, who was accused of murdering his wife, Kathleen, in 2001. This new limited series, which is adapted from the original documentary, stars Colin Firth and Toni Colette as the couple. Speaking to Vanity Fair about getting into this complex role, Firth said: "I very much wanted to err toward finding my own interpretation… partly because I don't really feel I have answers." And the series seems to trade off that uncertainty, which has made the case so compelling to true-crime fans. As Collider's Carly Lanes writes: "There's no successful interrogation of the truth, only the circumstances surrounding the truth itself – but that doesn't mean it's any less of a compelling watch in the undertaking." Watch the trailer here.

The first three episodes of The Staircase are released on 5 May, with the rest released weekly thereafter, on HBO Max in the US, and on Sky Atlantic/ Now in the UK

(Credit: Alamy)

6. Angelyne

A well-known figure from 1980s and 90s Los Angeles, Angelyne placed billboards of herself around the city, arguably becoming one of the first people to be famous for being famous. With her instantly recognisable look and bright pink cars, Angelyne became a popular presence around town. "I've signed thousands of autographs," she told the LA Times in 1995, "Everyone knows who I am. I'm famous for the magic I possess". In the 2017 article that inspired this new series, The Hollywood Reporter wrote that she "single-handedly created and then inhabited a modern myth of LA". Now, a limited series will explore the hidden world of Angelyne, starring Emmy Rossum (Shameless) in the titular role. The rest of the cast include Martin Freeman (Fargo), Alex Karpovsky (Girls) and Lukas Gage (The White Lotus), in what looks set to be a neon-pink mediation on the meaning of celebrity. Watch the trailer here.

Angelyne is released on 19 May on Peacock in the US

(Credit: Nikola Predovic / Netflix)

7. Clark

"If I couldn't be the best at being best… I'd sure as hell be the best at being the worst," says Clark Olofsson (Bill Skarsgård) in the NSFW trailer for this new limited Swedish-language series. Olofsson is a notorious Swedish criminal, who was part of the six-day siege that gave rise to the phrase "Stockholm Syndrome", and is famous in his home country for being convicted of numerous crimes. Adapted from Olofsson's autobiography, Jonas Åkerlund (Lords of Chaos) directs this larger-than-life true-crime caper, which he described as "the story about the most politically incorrect man, who lived the most politically incorrect life". Skarsgård in the lead is best known for his creepy portrayal of Pennywise in the It films, and his younger self is played by his half-brother Kolbjörn Skarsgård.

Clark is released on 5 May on Netflix

(Credit: Disney/ Lucasfilm)

8. Obi-Wan Kenobi

Set 10 years on from Revenge of the Sith, we re-join Obi-Wan Kenobi living out his exile on desert planet Tatooine. When he was first introduced to the world in A New Hope, Obi-Wan Kenobi (played by Alec Guinness), had been living a seemingly quiet life as a hermit on the planet. Now fans finally get to see what he was up to in that desolate location, and it looks a lot more action-packed than we may have been led to believe. Ewan McGregor – who took on the role in the prequel trilogy – reprises his performance as Obi-Wan, and Hayden Christensen returns as Darth Vader, with Moses Ingram (The Tragedy of Macbeth), Joel Edgerton (Rocketman), Kumail Nanjiani (Eternals) and Benny Safdie (Good Time) joining the cast. Deborah Chow – who directed two episodes of The Mandalorian – takes the helm on this series, and after the lukewarm reception for The Book of Boba Fett, they'll surely be hoping that this Star Wars saga catches on. Watch the trailer here.

Obi-Wan Kenobi premiers on 25 May on Disney+

(Credit: HBO)

9.  The Time Traveler's Wife

Audrey Niffenegger's blockbuster science-fiction romance novel has already been adapted once. The 2009 film, starring Rachel McAdams and Eric Bana was a box office success, despite being widely panned by critics. This new adaptation splits the book into six episodes, and stars Rose Leslie (Game of Thrones) and Theo James (the Divergent films) in the lead roles of Clare and Henry. Henry is born with a genetic condition that causes involuntary time travel, meaning that he disappears without notice (or his clothes), and knows much more than Clare does about the fate of their relationship. Adapted by Steven Moffat (Doctor Who, Sherlock) and directed by Emmy-winning Game of Thrones director David Nutter, Moffat told EW that the audience will have to pay attention to the series to be rewarded. Watch the trailer here.

The Time Traveler's Wife is released on 15 May on HBO Max in the US, and 16 May on Sky Atlantic/Now in the UK

(Credit: Netflix)

10. The Pentaverate

If you've ever watched So I Married an Axe Murderer (1993) and thought "this needs a spin-off TV series, nearly 30 years later!" then you're in luck. The Pentaverate – created by and starring Mike Myers in eight roles – is about a five-person secret society that influences the world, and the Canadian journalist who's trying to expose the truth. Star of the film, Debi Mazar, returns in a new role, and the rest of this comedy's cast is brimming with stars, including Jennifer Saunders (playing two parts), Ken Jeong (Community), Keegan-Michael Key (Key and Peele), Richard McCabe (A Very British Scandal) and Lydia West (It's a Sin). Expect silliness of the highest order. Watch the teaser here.

The Pentaverate is released on 5 May on Netflix

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France24 - World

Serbia: The lithium mine sowing deep discord

Issued on: 25/02/2022 - 13:40

Discovered in Serbia's Jadar region, jadarite might be considered miraculous – at least by the Serbian government and the Rio Tinto mining group. They view this lithium derivative as an ideal raw material source for electric car batteries. But activists say it destroys ecosystems and causes severe illnesses. After months of protests, the government cancelled the project, but as elections loom, many suspect it is purely a political manoeuvre. FRANCE 24’s Laurent Rouy reports.

BBC

Rare medieval manuscripts digitised for first time

Rare manuscripts dating back as early as the 9th Century have been shared online for the first time.

More than 200 precious documents have been digitised by the National Library of Scotland.

The collection boasts a 15th Century medical almanac, printed illustrations and a 12th Century manuscript of the Rule of the Knights Templar order.

A donation from Alexander Graham, creator of the BBC's "Who Do You Think You Are?" made the work possible.

Due to the reformation in the 16th Century, it is extremely unusual to find documents from the period, particularly those used by the Roman Catholic Church.

Ulrike Hogg, manuscripts curator at the National Library in Edinburgh, said: "This fascinating digitised collection is international in origin, though a large part of the volumes were written in Scotland.

"The survival rate of medieval Scottish manuscript volumes is generally low.

"For example, only 1% of religious manuscripts of Roman Catholic use - many of which were systematically destroyed during and after the Scottish Reformation - are believed to still be in existence.

"It is difficult to estimate how many cultural treasures were lost during these times. The collection presented here includes a number of those fortunate survivors that have endured subsequent centuries.

"We're delighted to make these extremely rare pieces of history publicly accessible online."

The collection includes:

Volumes produced in England, France, Italy and north-west Europe are also in the 240-piece collection.

Dr Hogg added: "The digital images provide a new opportunity to gain some insight into medieval Scottish book production.

"The interests, tastes and knowledge of medieval scribes can be seen in these images, as well as the development of the medieval Scottish book hand and styles of illumination.

"The collection reveals much information on later owners of the manuscripts, who annotated them or added irreverent doodles as the volumes passed through their hands."

The collection can be viewed at the National Library of Scotland.

More on this story

National library buys 16th Century Scots manuscript

Related Internet Links

National Library of Scotland

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France24 - World

Family of 'Hotel Rwanda' hero files $400 million US lawsuit against Kigali

Issued on: 01/05/2022 - 14:30

NEWS WIRES

The family of "Hotel Rwanda" hero Paul Rusesabagina announced Saturday that it has filed a $400 million lawsuit in the United States over his alleged abduction and torture.  

Rusesabagina is currently serving a 25-year prison term on terrorism charges after a trial his supporters say was a sham and riddled with irregularities.

"The complaint alleges that the Government of Rwanda and high-ranking Rwandan officials conspired to facilitate and execute an elaborate plot to lure Paul Rusesabagina from his home in Texas to Rwanda, where he would be tortured and illegally detained for the remainder of his life," the family and his lawyers said in a statement.

A copy of the lawsuit seen by AFP indicates that it was filed in a Washington DC court on February 22. It was served on the Rwandan government on March 8.

Rusesabagina's family and lawyers will hold a press conference in Washington on Wednesday to announce further details of the suit, which is seeking at least $400 million (380 million euros) in compensation as well as punitive damages.

The lawsuit names the government of Rwanda, President Paul Kagame and other figures including the former justice minister and intelligence chief.

Rusesabagina, then a Kigali hotel manager, is credited with saving hundreds of lives during the 1994 genocide and his actions inspired the Hollywood film "Hotel Rwanda".

He used his fame to denounce Kagame as a dictator and has been behind bars since his arrest in August 2020 when a plane he believed was bound for Burundi landed instead in Kigali.

The family statement said Rusesabagina, who has a US green card as well as Belgian citizenship, was tricked into travelling from his US home with the promise of work in Burundi.

"Instead, he was drugged and taken to Rwanda where President Paul Kagame's security agents forcibly abducted him, tortured him, and forced him into illegal imprisonment."

The government did not immediately respond to a request for comment.

Rusesabagina was convicted in September of involvement in a rebel group blamed for deadly gun, grenade and arson attacks in Rwanda in 2018 and 2019.

His 25-year jail term was upheld by Rwanda's Court of Appeal earlier this month, a ruling his family says is effectively a death sentence for the ailing 67-year-old.

(AFP)

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Prosecutors appeal terrorism judgement against 'Hotel Rwanda' hero

The France 24 Interview

Rwanda's Kagame hails French report on 1994 genocide as a 'big step forward'

New book shows a very different side to Rwanda’s Paul Kagame

BBC

Law firm says staff can work from home - for 20% less pay

By Jennifer MeierhansBBC business reporter

A London law firm has offered staff the option to work from home permanently, but the convenience comes at a price.

The firm, Stephenson Harwood, said it would allow staff to work remotely but pay them 20% less than their current salary.

Since the start of the pandemic a debate has raged over who gains and who loses when staff work from home.

Employees save time and money, but employers can save too, on office space and costs.

Some argue workers are less productive when unsupervised at home. Others say without the commute they work longer hours, often spilling over into evenings and weekends and face fewer distractions.

Most recently cabinet office minister Jacob Rees-Mogg sparked controversy when he said all civil servants must stop working from home. and left notes on empty desks saying "I look forward to seeing you in the office very soon."

Academic studies suggest remote working can boost productivity. And many private sector firms have found that hybrid working, allowing a combination of home and office work, frees up space and improves staff satisfaction.

Stephenson Harwood told the BBC that it had recruited some remote workers from outside London during the pandemic, on a lower pay package, reflecting the lower cost of not commuting into the capital.

But if they do need to go to the office remote workers could claim travel expenses, he said.

The firm is now extending the remote working option to existing staff, but also applying the salary difference between the two packages, the firm said.

The choice of full-time remote working is available to all employees but not to partners in the firm.

Stephenson Harwood said it didn't expect many people to take up the offer to work remotely full-time.

A newly qualified lawyer, for example, starts on a salary of £90,000, at the law firm. But the chance of them choosing to take £72,000 instead to work from home were "very slim" as their role required experience of the office environment, he said.

The spokesman said the firm's current policy, where people can choose to work from home for up to two days a week, suited many of its 1,100 employees across offices in London, Paris, Greece, Hong Kong, Singapore and South Korea.

"For the vast majority of our people, our hybrid working policy works well," he told law firm news website RollOnFriday which first reported the story.

Stanford University academic Nicholas Bloom estimates that post-pandemic about 10% of employees will work fully remotely.

He argues that homeworking could boost productivity, narrow regional inequalities and help blue-collar workers win more flexibility.

'Male and pale'

However, some firms are encountering resistance to a return to the office, even on a hybrid basis.

A handful of Apple staff have reportedly told boss Tim Cook his plan for them to work from the office three days a week will make the company "younger, whiter and more male-dominated".

In an open letter they said a compulsory return to the office "will change the makeup of our workforce" and "lead to privileges deciding who can work for Apple, not who'd be the best fit."

It said the office would be made up of staff who lived nearby, young people without family commitments and parents who had a stay-at-home partner.

The letter has around 200 signatures, just 0.1% of the firm's 165,000 staff.

It came in response to an email from Mr Cook which said returning to the office was "a positive sign that we can engage more fully with the colleagues who play such an important role in our lives".

Mr Cook said he was "deeply committed" to giving his staff support and flexibility.

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Valeurs Actuelles

[Vidéo] Législatives 2022 : “C’est exceptionnel que nous ayons réussi à nous mettre d’accord” avec LFI, lance Julien Bayou

« C’est exceptionnel que nous ayons réussi à nous mettre d’accord pour ces législatives. » Ces propos ont été tenus par Julien Bayou, lundi 2 mai, au micro de BFM TV. Le secrétaire national d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) était invité à réagir aux différentes négociations qui ont permis d’aboutir, au cours de la nuit dernière, à un accord programmatique et électoral entre EELV et La France insoumise (LFI). Ainsi, cent candidats écologistes porteront les couleurs de la « Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale » aux élections législatives.

Faire « une bannière commune » 

« Hier, nous avons posé un premier acte très fort avec La France Insoumise », a ensuite salué Julien Bayou, sur le plateau de la chaîne d’informations. « C’est exceptionnel, mais c’est aux Français d’en faire un moment historique », a-t-il peu après souligné. Et le secrétaire national d’EELV de poursuivre, pour étayer son point de vue sur la question : « Les discussions vont se poursuivre avec d’autres forces. […] Europe Ecologie-Les Verts et La France insoumise discuteront dès ce midi avec le Parti socialiste. » L’élu écologiste a aussi tenu à rappeler que « l’idée, [c’était] bien, non pas d’inviter chacun à abandonner ses convictions », mais plutôt de faire « une bannière commune ». Et de conclure : « Nous appelons à la coalition la plus large sur le mandat le plus ambitieux. »

Julien Bayou (@julienbayou): « C’est exceptionnel que nous ayons réussi à nous mettre d’accord pour ces législatives » pic.twitter.com/ELTqog1sXI

— BFMTV (@BFMTV) May 2, 2022

Cet accord, qui s’annonçait encore compliqué au cours de la semaine dernière, a été trouvé dans la nuit du dimanche 1er mai au lundi 2 mai. L’objectif : faire élire des députés de gauche dans une majorité de circonscriptions sur un programme commun inspiré de celui de L’Union populaire, qui est sorti troisième de l’élection présidentielle. Parmi les priorités communes évoquées : la hausse du SMIC à hauteur de 1 400 euros, la retraite à l’âge de 60 ans, le blocage des prix sur les produits de première nécessité, la planification écologique, ainsi que la VIe République. 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

‘I Lost Everything’: Pakistani Airstrikes Escalate Conflict on Afghan Border

The airstrikes killed at least 45 people, stoking fears of a violent resurgence of the conflict in eastern Afghanistan, which has become a base for Pakistani militants.

The ruins of Qudratullah’s home in Mandatah Village, where members of his family were killed in an airstrike this month. Credit...

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By Christina Goldbaum and Safiullah Padshah

Photographs by The New York Times

MANDATAH VILLAGE, Afghanistan — It was nearly 3 a.m. in the mountainous borderlands of eastern Afghanistan when a deafening thud jolted Qudratullah awake. Confused, he staggered to the doorway of his mud brick home, looked outside and froze.

Thick plumes of black smoke and dust filled the air. The front of the modest house where his relatives lived was a pile of rubble. His 3-year-old nephew stood in the yard, sobbing. Behind him, four more children were sprawled across the pale earth, their lifeless frames soaked in blood.

Qudratullah ran toward them, he said. Then another blast struck.

His village, Mandatah, was one of four in eastern Afghanistan hit this month by Pakistani airstrikes, Afghan officials said, killing at least 45 people, including 20 children.

Among them were 27 of Qudratullah’s relatives — an almost incomprehensible loss. Qudratullah, 18, who like many in Afghanistan goes by only one name, lost his 16-year-old wife, who was crushed beneath a pile of rubble in the second airstrike. His older brother, who survived, lost all four of his daughters, all under 11.

“I’m devastated,” Qudratullah said. “I lost my wife, my relatives, our home, our vehicles, our animals, everything.”

The pre-dawn airstrikes in Khost and Kunar Provinces two weeks ago marked a serious escalation of the cross-border conflict in this remote, wild and rocky stretch of Afghanistan, and exacerbated tensions between the two countries that have navigated a delicate relationship since the Taliban seized power last year.

Pakistani officials have not confirmed or commented on the airstrikes.

The airstrikes, which Afghan officials said were carried out by Pakistani military aircraft, came several days after militants said to be operating from the area killed seven soldiers across the border in Pakistan.

In eastern Afghanistan, many feared that the carnage of the recent airstrikes was the beginning of a violent new chapter of the long-running conflict in the tribal lands that spill across the porous border. Reinforcing those concerns, Afghanistan’s acting minister of defense, Mullah Muhammad Yaqoob, warned in a speech on Sunday that the Taliban government would not tolerate any more “invasions” from neighboring countries on Afghan soil.

“Pakistan sending in manned aircraft and killing so many people in different places, the Taliban’s defense minister threatening war if there are more attacks — this is a turning point,” said Asfandyar Mir, a senior expert at the United States Institute of Peace.

Reporting From Afghanistan

For over a decade, Pakistani authorities have sought to stamp out the militants hostile to the Pakistani state in Afghanistan’s borderlands, sporadically hitting the area with artillery that have killed a handful of civilians each year.

After the Taliban toppled the Western-backed government in Afghanistan, many in Pakistan hoped that the insurgents turned rulers — who benefited from Pakistan’s support over the past 20 years of war — would rein in the violence by the militants, known as Tehrik-i-Taliban Pakistan or the Pakistani Taliban.

But in recent months, attacks by the group in Pakistan have surged: Since the Western-backed Afghan government collapsed in August, the Pakistani Taliban have carried out 82 attacks in Pakistan, more than double the number over the same period of the previous year, according to the Islamabad-based Pak Institute of Peace Studies. The attacks killed 133 people.

Those numbers are still relatively low compared with the height of the Pakistani Taliban’s insurgency around 2009, but the recent sharp increase in violence has fueled fears that the group is gaining strength after having declined over the past decade, and has reinforced concerns that Afghanistan under the new Taliban government could become a haven for militants.

The Islamic State has carried out several attacks across the country, mainly against Afghanistan’s Shiite minorities, while the Pakistani Taliban have resurged in the east, analysts say.

Taliban officials have denied providing safe haven for militants, including the Pakistani Taliban, but the issue has become a flash point between Afghan and Pakistani authorities, who claim that the militant group — which is responsible for some of the worst terrorist attacks in Pakistan’s history — has become emboldened under the new Taliban government and allowed to operate freely on Afghan soil.

The Pakistani Taliban, which analysts estimate to have several thousand fighters in eastern Afghanistan, have maintained ties with the Taliban for over a decade and pledged allegiance to the Taliban leader. Hundreds of jailed Pakistani Taliban militants were released from prison last year as the Afghan Taliban seized control of major cities and liberated their prisons.

“It would be fair to describe the T.T.P. as the ideological twin of the Afghan Taliban,” said Madiha Afzal, a fellow at the Brookings Institution, using the abbreviation for Tehrik-i-Taliban Pakistan. “When the Taliban took over Afghanistan last year, the T.T.P. hailed the Taliban’s ‘victory’ and renewed its oath of allegiance.”

The villages hit in the recent airstrikes are nestled between mountains blanketed in pine forests. With soil too stubborn for large-scale farming, most residents scrape out a living harvesting pine nuts each fall or collecting lumber from the forest to sell in the local market.

The glint of a barbed-wire fence dividing Pakistan and Afghanistan is visible just over the horizon. The border, known as the Durand Line, cuts directly through traditional Pashtun lands and for decades was little more to families divided on either side than a line drawn across the maps of British colonial officers.

The fence itself has been a source of tension between the two countries since Pakistani authorities began its construction in 2019 along the disputed border.

When the Pakistani military launched a sweeping military offensive against militants in 2014, hundreds of thousands of people fled the fighter-bombers pounding Pakistan’s tribal areas and crossed into Afghanistan, seeking shelter with relatives.

Among them were many militants with the Pakistani Taliban, who found refuge among the Taliban. For years, they quietly regrouped amid the threat of American airstrikes and offensives by Western-backed Afghan security forces. But since the Taliban seized power last year, many militants, now able to move freely, have returned to their relatives’ homes along the border, residents say.

Signs of their presence and support abound: Children wear small buttons with pictures of Hakimullah Mehsud, the second emir of the Pakistani Taliban, who was killed in an American drone strike in 2013. The militant group’s flag is hoisted above homes and shops.

And unlike in many other parts of the country, where the Taliban’s security forces have conducted house-to-house sweeps to collect weapons from civilians, these villages are flush with armed men.

But as the signs of Pakistani Taliban militants have grown in recent months, so too has the shelling from Pakistan, residents say. Still, the devastation from the airstrikes on April 16 was unlike anything they had ever experienced.

Around 3 that morning in Kanai village, Rangin, 30, felt his wife nudging him to wake up for suhoor, the pre-dawn meal Muslims eat before the daylong fasts during the holy month of Ramadan. A migrant from North Waziristan in Pakistan, he fled during the military offensive and eventually built a small home on the Afghan hillside where he lived with his wife and four children.

Rangin had told his wife to let him sleep, then the walls and ceiling crashed down on top of them in a deafening boom, he said. Trapped beneath the rubble, his right arm was pressed against his wife’s torso, which swelled and sank as she fought to breathe. Minutes later, two more blasts destroyed a neighbor’s empty home and a shop down the road, killing its 16-year-old shopkeeper.

After a half-hour, Rangin could no longer feel his wife’s chest move. He was eventually rescued, but she was dead, along with his three daughters, ages 1, 3 and 10.

“Why are they bombing us?” he asked, standing in the wreckage of his home. “We are just refugees. This is a cruelty.”

Bits of torn bank notes from the 150,000 Pakistani rupees, roughly $800, in savings he kept in his home fluttered on the ground around him. Like others interviewed here, he said he had no connection to the Pakistani Taliban.

Around the same time that morning in the nearby village of Mandatah, a blast tore through the front of Qudratullah’s family home. His relative and neighbor Sadamullah, 21, ran to the house with his aunt, uncle and cousin, choking on smoke. He could make out the bodies of children lying on the lawn and red flames engulfing the family’s tractor and pickup truck.

But before Sadamullah could make sense of the scene, another blast hit the back of the house, throwing him on the ground. When he came to, he saw his cousin lying face down on the earth, legs covered in blood. His aunt and uncle were buried beneath the rubble.

“For almost 20 minutes my hands, feet and brain were not working, I lost control,” Sadamullah said.

Six days later, Qudratullah, his brother Zargit, and dozens of their surviving relatives gathered inside a large canvas tent to pray for the family members they had lost. All that was left of their home was a pile of rubble. The grill of their pickup hung from a tree branch, and the skull of a sheep from their herd sat in a puddle. On a hilltop nearby, white flags and 27 piles of stones sat atop a fresh mass grave.

“I lost my home, I lost my family, I lost everything,” said Zargit, 30. “Now I am alone.”

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France24 - Monde

Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:31

La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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BBC

Netflix cancels Meghan Markle animated series Pearl

Netflix has cancelled development of Pearl, an animated series created by Meghan Markle, in its move to cut costs.

The show, which was announced last year, is one of several projects being dropped by the streaming giant.

Last month, Netflix revealed a sharp fall in subscribers and warned millions more are set to quit the service.

That wiped over $50bn off the company's market value as experts warned it faced a struggle to get back on track.

Archewell Productions, the company formed by the Duke and Duchess of Sussex, announced last year that Meghan would be an executive producer of Pearl.

The series was planned to centre on the adventures of a 12-year-old girl, who is inspired by influential women from history.

Netflix did, however, confirm that it will continue to work on a number of projects with Archewell Productions, including a documentary series called Heart of Invictus.

The series will focus on athletes competing in the Invictus Games for injured veterans, an event founded by Prince Harry, in The Hague in 2022.

Archewell Productions did not immediately respond to a BBC request for comment.

Netflix also said that it had decided not to move forward with two animated children's series Dino Daycare and Boons and Curses.

In April, Netflix said its total number of subscribers had dropped by 200,000 in the first three months of this year, falling well short of its target.

It also warned that some two million more users were likely to quit the service in the three months to July.

Some analysts warned that, after a period of very strong expansion during the pandemic, the company had run out of easy ways to grow the business.

Squeezed consumers are cutting back on streaming services to save money, while some feel there is too much content to choose from amid an avalanche of competition from rivals such as Disney and Amazon.

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L'Humanité

En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer

Il était une fois

Il a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.

Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.

On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.

Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »

La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory­ Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.

Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions ­inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.

La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieux

Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.

C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.

Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.

Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.

Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.

Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.

Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-Bourbon

La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.

En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.

Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.

C’est alors que des drames se produisent. Jeune Borde­laise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.

La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’envi­ronnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.

Contraception. La pilule a de moins en moins la cote

Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles ­aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.

pilulecontraceptionsimone veillucien neuwirth
France24 - Monde

Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:05

Caroline DE CAMARET

Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.

Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?

Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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  • Nicola Beer, Eurodéputée allemande, groupe Renew Europe (FDP)
  • Paolo BORCHIA, Député européen, Identité et Démocratie (Italie)
  • Marisa Matias, Députée européenne, La Gauche (Portugal)
BBC

Scooter recall hits India's 'Tesla of two-wheelers'

By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai

Robots glide quietly across the vast factory floor of electric scooter firm, Ola Electric Mobility, in the southern India state of Tamil Nadu.

With a parent backed by Japanese investor, Softbank, this start-up is ambitious. Once running at full capacity, the company hopes this factory will churn out more electric scooters than any other plant in the world.

Much of the assembly line work is done by robots, which speedily transport scooter parts around and weld them together.

Perhaps the most striking thing about this factory though is not its sheer size - spread over 500 acres - but the workforce.

Women make up most of the staff which currently number between 1,700 and 1,800. Working as shift managers, test riders, technicians and trainers, it is a first job for many.

However, product roll out has not been going smoothly.

Ola Electric launched its first models, the S1 and S1 Pro, which are powered with rechargeable batteries, in August 2021 - receiving 100,000 orders in just 24 hours.

But since the first deliveries were made in December some customers have complained on social media of technical problems and earlier this week the firm was forced to recall 1,441 of its scooters from a particular batch.

The recall followed a well-publicised incident on March 26 in Pune, when one customer's new vehicle spontaneously caught fire just after it was parked.

A company statement on Sunday said its preliminary assessment showed the "thermal incident was likely an isolated one." But it will carry out diagnostics and health check all the scooters recalled in that specific batch.

"These scooters will be inspected by our service engineers and will go through a thorough diagnostics across all battery systems, thermal systems, as well as the safety systems," chief executive and co-founder of Ola Electric Mobility, Bhavish Aggarwa said in the statement.

BBC News approached the company for more information on this but it declined to comment further.

Not limited to Ola there have also reportedly been three other fires involving different brands of electric scooters, including Indian start-ups Okinawa and PURE EV.

India's shift to electric vehicles

The arrival of affordable electric scooters in India last year was an exciting moment - both for road users and the government.

Like many countries, India is trying to work out how to wean its 1.4 billion population off petrol and diesel towards electric vehicles.

And aside from challenging net zero emissions targets, like many of its neighbours, India is also fending off rising inflation.

Ola Electric Mobility had successfully positioned itself as "the Tesla of electric two-wheelers" according to motoring journalist, Parth Charan who has road tested its vehicles.

And accordingly in March as part of the country's strategy to transition to lower its oil import costs the government announced the firm will get state support to manufacture EV batteries that can store a total of 20 gigawatt-hours of power.

More technology of business:

However, market participants are concerned that some of the problems India's EV manufacturers are now encountering relate directly to a general lack of research in to the domestic market and light regulation.

"We have long relied on technologies made in, and for, other countries and never questioned its applicability to the Indian ecosystem. India has its own dynamics, both from an environmental, as well as operational perspective," says Akshay Singhal founder of Log9 Materials, which makes a rapid charging battery for two-wheelers.

Extreme weather conditions including heatwaves and flooding plus poorly maintained roads in some parts of India make it a really challenging market for auto makers, he underlines.

Mr Singhal feels a lack of rigorous regulation has further allowed manufacturers to rush products on to the market without sufficient quality control and testing.

India's Federation of Automobile Dealers Associations (FADA), is also calling for tougher regulation of the burgeoning EV two-wheeler market.

But "to conclude that we are not stringent would be completely wrong," says Sudhendu Sinha, an advisor at government agency, NITI Aayog. He points out that almost 37,000 electric scooters have already been sold in India and only a handful of those have experienced technical problems.

"We cannot blame the entire industry, or the batteries of the electric vehicles. There may be multiple reasons. So, until the investigations are over... it would not be right to comment. Our prime concern is safety," he adds.

Ola Electric Mobility reiterated that its scooters have been robustly tested at 15 accredited labs with each aspect of the vehicle tested "over a million kilometres across different terrains."

Nevertheless, it will be an uphill battle to win back the confidence of consumers like Krishna Jaiswal, who was shaken by his scooter fire. "Within 15 minutes the scooter turned in to ashes," he tells the BBC in a phone interview.

"We have lost faith in Ola. My friends wanted to buy, but now have decided not to," he says.

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France24 - Monde

Elles sont l'avenir de l'Europe

Publié le : 08/04/2022 - 12:46

Xavier CHEMISSEUR Céline SCHMITT

Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?

Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

 

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

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La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

France24 - Monde

Mali : comment continuer à regarder France 24 et écouter RFI ?

Publié le : 22/03/2022 - 19:28

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La Haute Autorité de la communication du Mali a rendu publique, mercredi 27 avril, sa décision de suspendre définitivement la diffusion de France 24 et de RFI. FMM conteste avec force une telle mesure et entend utiliser "toutes les voies de recours possibles". Cependant, il existe des possibilités pour continuer à vous informer sur nos antennes. Mode d'emploi.

► Comment continuer à regarder France 24 ?

Sur Internet

-Un site miroir, mis en place avec Reporters sans frontières dans le cadre de l'initiative "Collateral Freedom", vous permet d'accéder au site de France 24 dans toutes les langues :

https://f24.global.ssl.fastly.net/

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Par satellite :

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Par satellite :

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SES 5 (RFI en français et en langues africaines)

Sur les ondes courtes :

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La junte malienne suspend la diffusion de France 24 et RFI

El País (ESP)

TARTAR DE TERNERA CON ALBAHACA Y TOMATE SECO

Si quieres enterarte antes que nadie de todo lo que se cuece puedes suscribirte a nuestra newsletter y recibirás el menú semanal de El Comidista en tu correo cada viernes. Aquí tienes toda la información.

Dicen que “hasta el cuarenta de mayo, no te quites el sayo”. No es que en El Comidista estemos deseando tostarnos cual pollo asado, pero tampoco estaría mal que el sol se quedase definitivamente, dejando atrás esos días de lluvia en que ni frío ni calor porque uno ya no sabe si ponerse anorak o salir a la calle en bañador. De lo que sí sabemos en El Comidista es de recomendaros qué comer, así que os traemos un nuevo menú semanal lleno de recetas molonas y con productos muy primaverales como las fresas o las tan ansiadas cerezas.

Lunes 2 de abril

Mandamos el steak tartar de viaje a Italia aliñándolo con aceitunas, tomate deshidratado, albahaca, limón y aceite. Un poco de pan y un cuchillo afilado es todo lo que necesitas para disfrutar de esta receta.

POLLO FRITO COREANO

¿El pollo frito ha sido vuestro plato favorito de la infancia? Normal: cuando está rico es adictivo, y la versión coreana lo tiene todo para que no puedas parar de comerla.

FLAN DE YOGUR, TARTAR DE FRESA Y GELATINA DE FRAMBUESA

El flan es un postre totalmente versátil, en el que podemos sustituir la leche por otros ingredientes como el yogur. Lo acompañamos con un par de frutas de temporada: fresas y frambuesas.

Martes 3 de abril

ESPÁRRAGOS TRIGUEROS CON JAMÓN Y HUEVO ESCALFADO

Para que el plato luzca, usaremos espárrago de origen español, un jamón decente (no hace falta que sea el ibérico más caro) y huevos de gallina de corral.

‘MAC & CHEESE’ (MACARRONES CON QUESO)

Si tú también has soñado con compartir una comida de Acción de Gracias con los personajes de la serie Friends, estás de suerte: hoy te enseñamos a preparar los macarrones con queso de Monica.

FRUTA DE TEMPORADA: FRESAS

Si solo se te ocurre comerlas solas o con yogur, te estás perdiendo muchas de sus posibilidades.

Miércoles 4 de abril

'BRUSCHETTA' DE ALCACHOFAS CONFITADAS

Confitamos unas alcachofas en aceite aromatizado con ajo, menta y limón -hirviéndolas un poco previamente para facilitar el trabajo- y las servimos sobre una tostada, al estilo de los 'antipasti' italianos.

JUDIONES SALTEADOS CON MANTEQUILLA Y CEBOLLA ENCURTIDA

Elegimos una legumbre de buen tamaño y la tostamos ligeramente en una sartén con ajo, especias y mantequilla. La acompañamos de arroz aromático con cebolla cítrica para refrescar.

CREPES DE ALBARICOQUE Y KÉFIR

Los crepes no tienen por qué ser un homenaje al gochismo: también puedes utilizar fruta para el relleno. Aquí combinamos el sabor de la mermelada de albaricoque casera con la acidez del kéfir.

Jueves 5 de abril

UNTABLE DE AGUACATE CON BROTES, SEMILLAS Y ESPECIAS

La idea es usar los germinados a modo de estructura para conseguir que el untable de aguacate tenga más cuerpo, ofrezca una cierta resistencia al mordisco e incluso sea crujiente. Puedes untarlo en una tostada o dippear con totopos o crudités.

MERLUZA A LA SIDRA

Un clásico asturiano, la merluza a la sidra tiene tantas versiones como restaurantes a pesar de no ser una receta antigua. Dicen las lenguas de doble filo que data de la década de los sesenta.

FRUTA DE TEMPORADA: CEREZAS

Las cerezas están de temporada y en El Comidista lo celebramos poniéndonos tibios a ellas. Pero si pinchas en el enlace verás varias recetas por si te aburres de comerlas solas.

Viernes 6 de abril

PATATAS A LA IMPORTANCIA

Un plato clásico que pone en valor las patatas gracias a un rebozado y posterior estofado en una salsa gordita y sabrosa de ajo, cebolla y azafrán. Además, te proponemos un menú para el día completo.

LENGUADO A LA GRENOBLESA

Una versión de la salsa 'meuniere' que va bien con muchos tipos de pescado e incorpora alcaparras, trocitos de limón y picatostes, además de una mantequilla ligeramente tostada.

PEPITOS DE CREMA Y CHOCOLATE

Estos dulces son uno de los bocados más recordados de la niñez de muchas personas. No son fáciles de hacer, pero la forma final da un poco igual: lo importante es disfrutar con ellos.

Sábado 7 de abril

SANDWICH 'CLUB' DE PRIMAVERA

Buscamos la historia detrás de uno de los bocadillos más famosos del mundo y preparamos una versión primaveral, perfecta para llevar de excursión y comer al aire libre.

FRUTA DE TEMPORADA: ALBARICOQUES

Es pariente del melocotón y de la ciruela, tiene muy pocas calorías, y una buena cantidad de fibra que lo convierte en una fruta bastante saciante.

Domingo 8 de mayo

FIDEUÁ DE MARISCO

Tiene tanta enjundia como un arroz seco, pero es mucho más fácil de preparar: el único secreto para que esta fideuá salga bien es que el sofrito esté bien seco y el caldo de pescado, muy sabroso.

'HOT CROSS BUNS': BOLLITOS CRUZADOS RELLENOS DE FRESA

Los 'hot cross buns' son típicos del Viernes Santo en el Reino Unido, pero se puedan disfrutar igual el resto del año. En nuestra versión, las pasas desaparecen para dejar paso a las muy primaverales fresas.

La bebida del finde

BATIDO DE FRAMBUESAS, ARÁNDANOS Y FRESAS

Una buena manera de beber fruta de temporada que puedes tunear con galletas, frutos secos, especias, otras frutas rojas o lo que más te apetezca. Y sólo necesitas una batidora (y algo para infusionar la leche).

DESCARGA LA PLANTILLA DE MENÚ DE EL COMIDISTA

Pincha en el enlace y descárgate la plantilla de menú semanal de El Comidista. Podrás organizarte los desayunos, almuerzos, meriendas y cenas de toda la semana.

Si quieres leer nuestros menús semanales anteriores, pincha aquí

France24 - Monde

Guinée : le chef de la junte militaire opte pour une transition de "39 mois" et déçoit la Cédéao

Publié le : 01/05/2022 - 07:09

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Le chef de la junte militaire à Conakry a annoncé samedi avoir opté pour une durée de transition "de 39 mois" avant de rendre le pouvoir aux civils, défiant ainsi les partenaires régionaux de la Guinée, qui demandent un délai bien plus court.

Le colonel Mamady Doumbouya, chef de la junte militaire au pouvoir en Guinée, a annoncé, samedi 30 avril, avoir opté pour une durée de transition "de 39 mois" avant de rendre le pouvoir aux civils.

"De toutes les consultations engagées à tous les niveaux (...), il ressort une proposition médiane d'une durée consensuelle de la transition de 39 mois", a déclaré le colonel Mamady Doumbouya dans une adresse télévisée à la Nation.

L'officier, qui a renversé le président Alpha Condé en septembre et s'est fait proclamer chef de l'État depuis lors, a tenu ces propos après la clôture, vendredi, de deux consultations politiques contestées, une conférence dite de réconciliation et "un cadre de concertation inclusif", toutes deux boudées par un grand nombre de partis politiques.

"Le CNRD [Comité national du rassemblement et du développement, l'organe dirigeant de la junte, NDLR] et le gouvernement à leur tour soumettront au CNT [Conseil national de transition, NDLR], qui tient lieu de Parlement, cette proposition qui est consécutive à de larges et patientes consultations", a déclaré le colonel-président.

Contre l'ultimatum de la Cédéao

Fin mars, s'impatientant devant leur refus manifeste d'annoncer une date pour des élections destinées à rendre le pouvoir aux civils, la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) avait sommé les autorités de Conakry de lui présenter "au plus tard le 25 avril" un calendrier de transition "acceptable", sous peine d'une extension des sanctions économiques décidées contre le pays après le coup d'État.

Mais la junte a laissé passer le délai et demandé à "avoir davantage de temps par rapport à l'échéance du 25 avril", afin de "permettre la poursuite des consultations", selon un communiqué de la Cédéao publié mercredi.

En septembre, après le putsch à Conakry, les chefs d'État de la Cédéao avaient "insisté pour que la transition soit très courte" et que des élections soient organisées dans un délai ne dépassant pas "six mois". 

En clôturant le "cadre de concertation inclusif", le ministre de l'Administration du territoire et de la Décentralisation, Mory Condé, avait déclaré vendredi que l'"ensemble des acteurs" ayant accepté d'y participé avaient "proposé des durées allant de 18 à 52 mois" pour la transition, sans préciser à partir de quelle date.

Comme au Mali ou au Burkina Faso, deux autres pays de la région où les militaires ont pris le pouvoir, la junte guinéenne semble faire peu de cas des exigences de la Cédéao.

Mardi, au lendemain de l'expiration de l'ultimatum de l'organisation régionale, le porte-parole du gouvernement mis en place par la junte, Ousmane Gaoual Diallo, s'était livré à une violente attaque contre la Cédéao.

"On n'a pas transmis un document [sur le calendrier de la transition à la Cédéao] et nous étions clairs là-dessus depuis le début que le gouvernement guinéen n'agit pas sous des contraintes ou sous le diktat de qui que ce soit", avait-il dit, n'excluant pas que la Guinée se retire de la Cédéao.

La Cédéao "doit faire sa propre autocritique", avait-il ajouté, accusant l'organisation ouest-africaine d'avoir été "distante par rapport aux cris des populations guinéennes" lors de la répression meurtrière de la contestation ayant marqué les dernières années de pouvoir d'Alpha Condé.

Dans un communiqué publié samedi avant l'annonce du colonel Doumbouya sur la durée de la transition, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), a déploré "que les faits et agissements du CNRD ressemblent chaque jour davantage à ceux du régime déchu d'Alpha Condé" et plaidé pour un "retour rapide à l'ordre constitutionnel normal".

Avec AFP

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Guinée : retour en héros pour quatre opposants au président déchu Alpha Condé

Consultations en Guinée : la junte a rencontré les chefs politiques et religieux

Guinée : le colonel Mamady Doumbouya prête serment comme président de transition

France24 - World

Biden, Trevor Noah headline as White House Correspondents’ Dinner returns

Issued on: 01/05/2022 - 08:59

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The president and the jokes were back, as the gloves -- and Covid masks -- came off for the return of the White House correspondents' dinner in Washington on Saturday. 

President Joe Biden poked fun at his slumping poll ratings, took several sly digs at his predecessor Donald Trump and accepted a roasting from Daily Show host Trevor Noah at the glitzy party mixing Washington politics, media and Hollywood.

And there were serious references as well - to the ongoing conflict in Ukraine, and challenges to democracy and media freedoms at home and abroad.

"I'm really excited to be here tonight with the only group of Americans with a lower approval rating than I have," Biden said in his opening comments.

The White House press corps association, the WHCA, has hosted presidents for an annual black tie dinner starting with Calvin Coolidge in 1924.

But the televised Washington social juggernaut -- beloved by some, maligned as cringe-worthy by others -- shuddered to a halt under the twin impacts of Trump's media-bashing presidency, then Covid-19.

So to gather 2,600 invitees at the Washington Hilton offered a restorative return to the familiar.

Biden acknowledged the past years had been hard. "We had a horrible plague followed by two years of Covid," he quipped.

His remarks then took a more serious turn, acknowledging journalists covering the war in Ukraine and warning of "a poison running through our democracy... with disinformation massively on the rise."

"You, the free press, matter more than you ever did in the last century," Biden said.

The dinner also paid tribute to sacrifices made by journalists in war zones.

Covid, Ukraine cast shadows

Covid-19 vaccination was mandatory for the gala, but many questioned the wisdom of 79-year-old Biden joining. His vice president, Kamala Harris, tested positive for the virus last week and the country's senior infectious diseases specialist Anthony Fauci did not attend.

Biden skipped the meal itself as a precaution, though he did not don a mask.

"Trevor, the really good news is, now you get to roast the president of the United States," Biden said while introducing the comedian. "And unlike in Moscow, you won't go to jail."

Noah opened his speech saying he was honored to host "the nation's most distinguished superspreader event."

Journalists "have been so hard on you, which I don't get," he joked to Biden.

"Ever since you've come into office, things are really looking up -- you know, gas is up, rent is up, food is up. Everything."

Biden, who laughed throughout Noah's set, appears to want to draw a line under Trump, who not only never attended the dinner, but branded journalists "the enemy of the people."

The last WHCA gala before Covid-19 broke out was in 2019. It featured neither the president nor even a comedian -- fallout from the previous year's event when featured comedian Michelle Wolf's jokes upset Trump press secretary Sarah Huckabee Sanders.

WHCA president Steven Portnoy, from CBS radio, said earlier it was time to return to tradition, with an evening honoring pioneering reporters of the past, prize winners from today and paying respect to journalists who died covering the war in Ukraine.

Noah echoed the sentiment, when his speech took a serious turn as he called the right to a free press a "blessing."

"Ask yourself this question: if Russian journalists who are losing... their freedom for daring to report on what their own government is doing," Noah said, "if they had what you have, would they be using it in the same way that you do?"

(AFP)

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Russian journalists quit over Putin 'propaganda'

Russian TV journalist fined for on-air Ukraine war protest

A record 488 journalists imprisoned in 2021, Reporters Without Borders says

Valeurs Actuelles

[Vidéo] Violences du 1er-Mai : Nicolas Bay fustige une “défaillance politique” face à “des milices d’extrême gauche très organisées”

« La police et les services de renseignement connaissent parfaitement ces casseurs. » Ces propos ont été tenus lundi 2 mai par Nicolas Bay, sur le plateau de Sud Radio. Le vice-président du parti « Reconquête ! » était poussé à s’exprimer au sujet des violences perpétrées par le black-bloc dans les rues de la capitale, dimanche 1er mai, à l’occasion de la fête du Travail. Toujours au sujet des casseurs, il a estimé que leurs « effectifs [n’étaient] pas considérables ». « Ils sont identifiés et identifiables, donc la défaillance est politique », a-t-il ensuite analysé, avant de faire référence à « des milices d’extrême gauche très organisées ».

« Un problème de sanctions et de fermeté » 

Selon le député européen, « on peut d’autant plus anticiper [ces violences] qu’elles ont lieu à chaque 1er-Mai ». Toujours auprès de nos confrères, il a ensuite argué qu’« elles [avaient] lieu dans la plupart des manifestations de rue ». Comme à chaque fois, après ces épisodes de violences, Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, les a fortement condamnés. « Mais le rôle du ministre de l’Intérieur, ce n’est pas de condamner fermement en faisant un tweet », a lancé Nicolas Bay. 

[#SudRadio] 🗣@NicolasBay_ à propos des violences du #1erMai : « La défaillance est politique, les #BlackBlocs sont identifiables. Il y a un problème de fermeté. Le rôle de @GDarmanin n’est pas de faire un tweet. Il faut des sanctions ! »

📺https://t.co/mNjySJfYha pic.twitter.com/UnWSkhukFg

— Sud Radio (@SudRadio) May 2, 2022

Si ces violences se répètent, « c’est un problème de sanctions et de fermeté », a ensuite argué l’homme politique, toujours au micro de Sud Radio. Avant de demander, l’instant d’après, à ce que les casseurs soient « interpellés » et qu’ils aient « la certitude d’être lourdement condamnés ». Il a également tenu à rappeler que la loi prévoyait plusieurs années de prison en cas d’agression de pompiers et de dégradations. Mais selon lui, cette loi « n’est pas appliquée »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Guinea junta leader Doumbouya announces 39-month transition to civilian rule

Issued on: 01/05/2022 - 07:46

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Colonel Mamady Doumbouya, the head of Guinea's military junta, said Saturday he had opted for a 39-month transitional period before a return to civilian rule.

He made the announcement in a speech broadcast on television, saying the National Transition Council (CNT) would put the proposal to parliament.

The announcement came after the creation of what the regime has described as an "inclusive consultation framework" in April.

That culminated in a conference boycotted by several prominent political groups.

On Friday, the army-dominated government said that the forum considering the issue had considered a transition period of between 18 and 52 months.

Doumbouya, in Saturday's speech, described the period he had opted for as the "median proposal".

Regional bloc ECOWAS had set last Monday as a deadline for putting forward an "acceptable" transition timetable or risk economic and financial sanctions.

Guinea's ruling military junta let the deadline pass, however, asking the Economic Community of West African States (ECOWAS) for more time for consultations to continue.

ECOWAS has called for an "acceptable" timeline for a return to civilian rule, failing which it has threatened to extend sanctions applied to Guinea following the military coup there.

Growing discontent

In September 2021, army officers led by Colonel Mamady Doumbouya ousted elected president Alpha Conde in the impoverished former French colony.

Conde, 84, had drawn fierce opposition after he pushed through a new constitution in 2020 that allowed him to run for a third presidential term. 

Following the coup, ECOWAS called for a return to civilian rule within six months.

Although many Guineans initially welcomed the coup, there is growing discontent against the junta in the nation of 13 million people.

Guinea's coup last September came on the heels of a military takeover in Mali.

ECOWAS has applied sanctions on members of the Mali junta, shut its borders with the country, frozen its assets at the Central Bank of West African States and imposed a trade embargo.

For Guinea, leading junta members have been sanctioned and are subject to a travel ban within the bloc.

A third ECOWAS member, Burkina Faso, experienced a coup in January.

It has so far escaped the sanctions handed out to Guinea and Mali but was also given until last Monday to spell out an "acceptable transition timetable".

The Burkinabe junta has said it stands by a three-year schedule for holding elections, arguing that it first has to deal with a bloody jihadist insurgency.

(AFP)

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Valeurs Actuelles

Des lettres pro-Macron envoyées par plusieurs maires font polémique

À Angers, Toulon, Lorient ou encore à La Roche-sur-Yon, certains habitants ont reçu ces derniers jours une lettre de leur maire appelant à voter pour Emmanuel Macron. Un procédé qui a étonné certains habitants. Car au premier abord, tout semble indiquer qu’il s’agit bien d’une lettre du maire à ses administrés, dans laquelle il loue le bilan d’Emmanuel Macron et fustige une Marine Le Pen qui « n’a pas changé », selon cette missive. Certains habitants de ces villes et élus locaux se sont offusqués, demandant si les maires utilisaient les moyens de la commune et la liste des électeurs pour influer sur l’élection présidentielle. Une technique dont la légalité serait contestable.

« Mélange des genres »

Mais la missive, bien que signée par les maires, a en réalité été rédigée par l’équipe d’Emmanuel Macron. Une distinction qui n’apparaît que lorsqu’on examine le document en détail, l’adresse du site de campagne étant mentionnée. Le maire d’Angers, Christophe Béchu, qui a signé une de ces lettres, assure à Ouest-France que c’est bien le candidat et non le contribuable angevin qui a payé pour ces envois. Le journal précise que le courrier n’a pas été adressé à tous les électeurs, mais à ceux identifiés par LREM comme des soutiens potentiels d’Emmanuel Macron.

« La dépense est légale tant qu’elle est retracée dans le compte du candidat », concède Amaury Navarranne, conseiller municipal RN à Toulon, ville dont le maire, Hubert Falco, a également signé cette lettre. Il dénonce cependant un « mélange des genres » entre les mots du candidat et ceux des maires. « C’est en fait la panique qui semble avoir atteint les soutiens d’Emmanuel Macron. Car la France n’a jamais été aussi proche de rendre le pouvoir au peuple », juge-t-il.

[📝communiqué de presse] Envoi massif et coûteux d’une lettre d’Hubert Falco aux électeurs de #Toulon : panique dans le camp d’Emmanuel Macronhttps://t.co/NSjs3mRpEV pic.twitter.com/mmnEtTyGq9

— Amaury Navarranne (@aNavarranne) April 20, 2022

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New York Times - World

In Epicurean Hong Kong, a Humble $4 Lunchbox Is Now All the Rage

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Hong Kong Dispatch

In a city pummeled by political upheaval, economic downturn and the pandemic, bare-bones ‘two dishes and rice’ restaurants have become a go-to destination across all social classes.

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By Vivian Wang and Joy Dong

HONG KONG — The lines begin forming before lunchtime and wind on well into the night, with customers outside craning their necks for views of the day’s selection through the window.

It is not a newly anointed Michelin bistro or the latest photogenic, Instagram-friendly confection that has captivated Hong Kong, a famously epicurean city.

It is a humble takeout box of white rice and two precooked main dishes of the diner’s choosing. The price: around $4.

Bare-bones restaurants offering these simple meals have become an unexpected food fad in Hong Kong, prompting an explosion of vendors, the fascination of food bloggers and even a 77,000-member Facebook fan group.

The food itself hardly seems worth the attention. The offerings are standards of Cantonese cuisine, with options like stir-fried tomato and eggs, sweet and sour pork, or braised beef and turnip. They are ordered cafeteria-style, by pointing or shouting one’s order to an expectant worker with a ladle. Even the name given to these establishments is as no-frills as their menus: “two dishes and rice.”

But that plainness is the point.

In a city pummeled by two years of political upheaval, economic downturn and seemingly endless pandemic controls — a ban on dining in after 6 p.m. just lifted late last month — two-dishes-and-rice places have become a lifeline.

For struggling restaurant owners, this business model is a rare source of surging demand. For diners, the food is a cheap and convenient staple, the two dishes offering the comforting flavors and variety that define Chinese home cooking.

There are now at least 353 businesses selling two dishes and rice across the city, according to a crowdsourced map. No census exists of how many existed before, but Hong Kong food scholars and diners agreed there were far fewer before the pandemic.

“You can be sure that when you go into this kind of restaurant, you can get something that won’t go wrong,” said Kitty Ho, a nurse eating lunch with her boyfriend, Jack Fung, an I.T. worker, in the blue-collar neighborhood of North Point.

Ms. Ho and Mr. Fung, both in their 20s, said they had started eating the lunchboxes multiple times a week in recent months, especially after Ms. Ho, who follows many food-related pages on social media, found the Facebook fan group.

The spot they had chosen that day, Kai Kee, was a classic of the genre in its unapologetic lack of ambience. Its walls were lime green, matching the plastic chopsticks and upholstered chairs. (While many two-dishes-and-rice shops are takeout only, some offer spartan seating areas.)

Cardboard boxes, each holding 500 Styrofoam containers, were stacked in the middle of the floor. No music played; the only soundtrack was the shouts of workers hurrying between the kitchen, which exhaled clouds of steam into the dining area, and the front, where the food was served.

The day’s two dozen or so dishes were displayed, buffet-style, in an L-shaped array of stainless steel pans. Two dishes cost 32 Hong Kong dollars, or $4, cash only; each additional dish was $1 extra. All the options — spicy eggplant, pig ears, stir-fried cauliflower — were brightly colored and clearly visible from the street through large windows to entice passers-by.

Two dishes and rice is not new to Hong Kong. But it had long been overlooked, or dismissed as the realm of broke students or the working class. In both format and quality, it recalls Panda Express in the United States. In Hong Kong, some jokingly referred to it as “cursory rice,” to reflect their low expectations.

“It was seen as food for commoners, people with low incomes,” said Siu Yan Ho, a lecturer who studies the city’s food culture at Hong Kong Baptist University.

Then the pandemic hit. Unemployment jumped. Hong Kong’s world-famous restaurant scene was left limping along. The most recent ban on dining in at restaurants in the evening lasted nearly four months, and even though it has been lifted, people still cannot gather in groups larger than four.

Many Hong Kongers also do not cook, in a city where groceries are expensive and tiny apartments may not have kitchens.

So the types and numbers of people who can appreciate a cheap, filling meal has widened considerably. And Hong Kong’s food entrepreneurs have responded.

Chefs at ailing cha chaan tengs — traditional Hong Kong sit-down eateries — quit to open two-dishes-and-rice shops. A popular local hot dog chain started its own two-dishes-and-rice offshoot. Seafood banquet halls wheeled out a few pans of ready-made dishes at night as takeout options when the dine-in ban kicked in. So did coffee shops better known for their latte artistry.

“We get office ladies, students, older people, cleaning workers,” said Kai Kee’s owner, Wong Chi-wai, adding that he usually sold 1,000 meals a day at each of his six locations.

To distinguish themselves among all the competition, some shops offer whole steamed fish or lobster for a few additional dollars. Others throw in free soup. One spot in the Yau Ma Tei neighborhood includes truffle chicken, red rice and quinoa to lure younger customers.

Still, even the most devoted customers have no illusions this is fine dining.

“I don’t have too many requirements,” said Kelvin Tam, another Kai Kee customer, who had chosen curried fish balls and a beef and leek stir fry. “As long as it doesn’t taste too bad and is edible, then it’s OK.”

Despite his lukewarm praise, Mr. Tam, a 60-year-old property company employee dressed in a shirt and tie, said he was a regular, noting that the ingredients were fresher than elsewhere he had tried.

Tips like these for other diners abound on the Facebook fan group site. Every day, dozens of people post photos of their lunchbox, along with notes: The pork chops at a shop in the Prince Edward neighborhood were cold today, or the staff at this one in Tai Kok Tsui are especially friendly.

Some reviewers have the hallmarks of true connoisseurs. “The meatballs were pretty good. The ratio of lean meat to flour to water chestnuts was about 5:4:1, and I didn’t detect any fat,” one member wrote.

The Facebook group’s passion underscored the new importance of these meals during the pandemic, said Selina Ching Chan, a professor at Shue Yan University in Hong Kong who has studied the city’s food culture. Diners were expressing their appreciation for something that had become “a public good,” she said.

And the conversations on the site were more inclusive than the ones that usually take place around Hong Kong’s glittering food scene, she added. “It’s very different from Michelin stars, gourmet experts, which highlight distinction, outstanding stores. Here we salute different things.”

Like all food trends, this one is likely to end. It may already be in its sunset days: On the day the 6 p.m. dining-in ban was lifted, Andrew Wong, the Facebook fan group’s founder, posted, “The All-Hong Kong Two Dishes and Rice Thanksgiving Festival has officially ended.” Many members wrote how excited they were to sit down at dim sum parlors with friends again.

Still, many said there would always be an appetite for the rice boxes — both among the converted, and those who had long depended on them.

That includes Lo Siu-ying, 64. Peering at the day’s selection at Kai Kee, Ms. Lo, dressed in a pair of rubber work boots, said she’d been eating there for years. It was the easiest option for herself and her husband, both of whom left home at 8 a.m. for their job as building cleaners and returned past midnight.

She would be glad, she said, when others became less reliant on it, though. Her work had become extra tiring during the pandemic, because the amount of trash she had to take out had doubled.

“Everyone is buying takeout,” she said. “There are so many boxes.”

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El País (ESP)

Más vermú y menos empacho

“El amor es lo único que somos capaces de percibir que trasciende las dimensiones del tiempo y el espacio”, dice Anne Hathaway en Interstellar, durante su conmovedora reflexión sobre las funciones esotéricas del corazón, las que superan la razón cardiovascular. La frase -que leída así, fuera de la película, provoca una grima cósmica-, necesita sin embargo cambiar el sustantivo principal para convertirse en un genuino epigrama de marcapáginas: “Una boda española es lo único que trasciende el tiempo y el espacio”.

Nada tan excesivo en horas, metros cuadrados, en viandas y licores, en energía y sudor, en tocados y en corbatas horteras, genera un agujero de gusano semejante por cuyo pliegue, cual mantel abisal de materia, miles de euros se desplazan de las cuentas corrientes de los novios, padrinos e invitados, a las de empresas y trabajadores especializados. Sucede en un instante. Se planifica durante años luz. Cuando acaba, no sabes a ciencia cierta qué ha pasado.

"El amor no es algo que hayamos inventado, es observable, poderoso…., tiene que significar algo", añade la bella Anne con la nuca erizada de sentimiento. ¿Qué significan estas celebraciones desmesuradas que los españoles inventamos hace eones? ¿Quién abre la garganta negra del dinero: el cliente, con sus descabelladas peticiones, o el empresario con sus mareantes columnas de precios? Viajemos firmes, como la inmutable gravedad, cruzando las dimensiones de pinchadiscos impertinentes y barras de libertinaje en busca de respuestas sólidas. Apliquemos el minucioso escandallo al mito de “hasta que la muerte nos separe”.

El negocio

“El amor tiene un significado, una utilidad, una función social”, replica Matthew McConaughey en Interstellar. Para los españoles, la boda es la única ocasión de sus efímeras vidas -y a veces, aún más efímeros matrimonios- en la que congregan a todos los círculos de su familia y amigos, incluidos los círculos del infierno, incluido ese tío segundo hipócrita y desfachatado. Reunimos a los íntimos y a los protocolarios porque la boda significa nuestra fiesta mayúscula: consagrada ante Cristo silente, ante el juez indiferente o ante el concejal al que le haya caído el marrón ese sábado, y celebrada cual saturnales, bajo la advocación de Pantagruel y Baco (más la esperanza de un encuentro sicalíptico en el baño).

La boda española es feliz y dantesca a la vez. De media, cuesta 20.500 euros, según el portal bodas.net. Su estudio calcula 130 participantes, a 100 pavos por cubierto, con lo cual el banquete se traga unos 13.000 euros; es decir, el 65% del presupuesto. Añade la cena, el brunch, la barra libre o demás opciones disponibles y aterrizas en 200. Estos números, por supuesto, son tan relativos como el peine de Einstein o la genialidad de Christopher Nolan.

Todo este universo coincide en un dato que sobrevuela la calculadora: se trata de un buen negocio. Los chefs reputados suelen lanzarse al bodorrio en cuanto adquieren fama. Sin embargo, existe un notable trecho entre un menú degustación tutiplén y un menú de boda estándar, aunque su precio sea similar. Ver Interstellar, o La loca historia de las galaxias. La reciente tendencia hostelera a centralizar cocinas, sobre todo en cocineros que poseen varios establecimientos y también ofrecen eventos, mejora lógicamente el beneficio último de todos los prorrateos. Algunos han construido ya una Estación Mir del escandallo.

“Las bodas son también un negocio en sentido inverso, y cuanto más caras, más todavía. En las bodas de alto copete, las de 500 euros el cubierto, los invitados no dan 200 de regalo: dan mil o 1.500, porque va gente de ese nivel”, señala Francisco Sanz, que acumuló 1.100 banquetes conyugales a sus espaldas en el Grupo El Cachirulo. Ese tarjetón que los novios te entregan entre gritos, como quien celebra el final de una cuenta atrás astronáutica, esconde una convocatoria falsa. Porque los invitados, mayormente, pagan.

Los precios

La boda, en general, es una mentira que nos queremos creer, como sucede a menudo con la fe en el sacramento que precede a la bacanal. Quizá el vástago más famoso en la historia de la carpintería pervirtió nuestras esperanzas nupciales hace 2.000 años, cuando transformó seis tinajas de agua en vino, prometiendo además panes y peces por millares para saciar a multitudes a precio de saldo. Por eso pensamos que existen suficientes lubinas en el mar, suficientes bueyes con un único y exquisito solomillo, y suficientes bogavantes de vivacidad espasmódica como para que un ejército de cocineros, pinches, camareros, limpiadores y friegaplatos multipliquen platos excelsos hasta dejarlos a menos de cien euros el cubierto. Nos avergüenza servir caballa o chuletas de cerdo cocinadas con ingenio. Queremos ocho o diez horas ininterrumpidas a todo trapo.

La boda es una mentira en la que queremos creer, como el pronóstico de que este año habrá un boom en el sector, que ya fue predicho en 2021 y que, en último término, depende de algo tan azaroso como un virus terriblemente redivivo que nos mantiene sumergidos en una realidad de ciencia ficción. Podrá besar a la novia cuando no lleve mascarilla. “Estamos todavía recuperando las pérdidas de la Covid”, subraya Marcos Morán, de Casa Gerardo, restaurador con estrellas, soles y amplia experiencia en banquetes. Fernando Huidobro, secretario de la Asociación de Profesionales de Bodas de España (APBE), cuenta que esta organización se creó tras la pandemia precisamente para “adquirir una identidad” y capear el temporal.

“La mayor parte de la responsabilidad de los precios altos es del cliente. Exige tanto, que no falte de nada todo el tiempo y que se pueda repetir, que acaba siendo un absurdo”, indica el mencionado Francisco Sanz y respalda Huidobro. “Quienes suben mucho los costes son los padres de los novios, los taladran”, añade Marcos. “Se tira un montón de comida”, repiten a coro todos los interrogados para este texto.

Francisco, que ahora trabaja en Nola Gras, matiza en primer lugar la diferencia entre un restaurante y un catering, formato que dirigió durante un cuarto de siglo y que se ha implantado: “El restaurante tiene un personal fijo, cuyos gastos distribuye en función del número máximo de bodas que puede dar. Pero es la misma cocina y el mismo personal para todas. En el catering, por contra, se suma el alquiler de la finca o el inmueble. Hay mucho personal extra, que el cliente paga exclusivamente para él. Sale más caro. Si un camarero de bodas cobra, por ejemplo, 70 euros, por desplazarse cobra cien, más la gasolina”. Como él, el resto de empleados Gagarin que pones en órbita.

Las trampas

De acuerdo, somos unos caprichosos en un país que adorna las apariencias y que esconde al vecino la realidad de sus sueldos. Pero el sector arrastra leyendas negras que contrastan con los inmaculados dossieres que, cual álbumes de felicidad, despliegan los wedding planners. Ni la Nasa opera con tan detallados desgloses. Entonces, ¿por qué se come tan mal en las bodas?, se preguntaba Mikel López Iturriaga hace ocho años; hace cuatro, Lucía Taboada seguía buscando un Almax.

Tres cocineros y camareros veteranos y respetables nos han relatado mentirijillas culinarias de sus jefes; a cambio de su anonimato, porque obviamente quieren seguir contratados. La lista bastarda empieza por cambiar los ingredientes del menú de prueba por el menú que finalmente se sirve (merluza chilena, por lubina; fuagrás congelado, por micuit). Rebajar el gramaje de las croquetas prometidas. Aplicar suplementos abusivos por un showcooking que no supone más esfuerzo que emplatar sobre una barra. Gyozas, pinchitos y otros aperitivos de quinta gama.

Palés de vino comprados dos años antes al por mayor, a tres euros la botella, que luego se cobran a catorce. Platos de jamón que, en el fragor del cóctel, salen de cocina camuflados, con un jamón más barato que el exquisito Joselito que extrae con su cuchillo el cortador “en directo”. Brigadas de camareros sin seguros sociales, carnes de vacuno marcadas a las nueve de la mañana y recalentadas a las dos de la tarde. Macarrones con escalope para el nene de seis años por 40 eurazos. El invitado no sabe lo que contrataron los novios, y los novios están tan superados por los nervios y la emoción, que ni se dan cuenta de cuándo están masticando. ¿Ese que está orinando en el ficus es mi cuñado? ¿Se ha dormido el abuelo o está muerto? ¿De verdad hubo aperitivos para 150 personas, o se acabaron tan rápido porque solo habían preparado para 80?

Los riesgos

“Quizá en otro tiempo fue así, hubo quien se aprovechó, pero en este negocio, el que es caro sin merecerlo no ha subsistido”, dice Marcos. “El margen comercial de un restaurante gastronómico es muy pequeño, en torno al 8-9%. En las bodas es mayor, pero conforme mejor lo pretendemos hacer, disminuye. A eso se añade el prestigio que puedo perder si sale mal. A veces me sorprendo por los precios, pero por algunos que veo muy bajos. Los buenos menús son platos exclusivos, personalizados”.

¿Eso se puede lograr? El chef catalán Sergi de Meià cuenta una anécdota: “Hacia 2003 yo trabajaba en el restaurante Reno del Grupo Paradis. Muy meticulosos con el producto, el menú, las brigadas. El señor Torres, propietario de Durex España, quiso que hiciéramos los mismos platos del restaurante en el Teatre Nacional de Catalunya para 450 personas. Y quedé alucinado, fue como si hubiéramos llevado el restaurante al teatro”. Aunque igual estáis pensando todavía en los preservativos y no habéis acabado el párrafo.

En las bodas se producen confusiones parecidas. “Lo realmente caro es casarse, no el menú en sí mismo”, sentencia Marcos señalando el pastizal que desembolsamos por otros ítems maritales. Carlos Zamora, propietario del Grupo Deluz, ahonda en los costes: “El cliente quiere materia prima excepcional, un servicio profesional, y eso supone hornos que cuestan 50.000 euros, camiones, neveras… una infraestructura enorme. El equipo, además, tiene que estar bien pagado para que sea estable y funcione compenetrado”.

Según dónde

Carlos ha sido friegaplatos, camarero, cocinero y organizador. En Suiza, Francia o Estados Unidos. En bodas cristianas, musulmanas, judías. En Madrid, muchos años. Ahora en Cantabria y en Euskadi. Cree en el esmero, porque cualquier invitado puede convertirse en futuro cliente. “Nuestra merluza es de la lonja de Santander. El cordero, de pequeños productores. El vino es ecológico, del que no deja acidez. En el norte hay una exigencia de calidad muy alta, y eso sucede también en los restaurantes. Lo cual deja márgenes más cortos. En Madrid las recetas son más sencillas y con otros productos”.

Bodas.net sitúa a Vitoria como la ciudad más cara (25.000 euros) y a Málaga como la más barata (13.740 euros). En Asturias sigue de moda el combo bogavante-lubina-solomillo, en Galicia continúan enajenados con el marisco, en Castilla no puede faltar el asado. En el sur salen más baratas porque “la costumbre es invitar a menos gente” y elegir ingredientes menos despampanantes, según distingue Fernando Huidobro, miembro también de la Academia Andaluza de Gastronomía. En el interior del país, en general, se empieza a prescindir del pescado en beneficio de un aperitivo largo. Sergio Labrador (26 de sus 48 años alimentando novios), nos ofrece los precios del Grupo La Bastilla, con 280 bodas planificadas este año en Aragón y Soria: 104 euros por el menú básico (10/12 aperitivos, bebidas, entrante, plato principal, postre), importe que con el alquiler del espacio y los extras que habitualmente se solicitan alcanza los 150.

Dichos precios apenas se han incrementado en una década, según inciden todos los consultados. Pero los gastos, ay: malos tiempos sobre el firmamento teniendo en cuenta la actual subida de la luz, el transporte y las materias primas. O que los precios se cierran con uno o dos años de antelación. O que un 10% de media son comensales con alergias, vegetarianos o celíacos, lo que implica otros costes.

La boda española clásica es una mentira en la que queremos creer, como en la ingesta de perdices para toda la vida, o como convencerte de que dos mil euros por un vestido que solo vas a poner un día constituye una necesidad, y por lo tanto, un importe razonable. Familiares y amigos trasladan a los novios que lo han pasado “genial, tío, una pasada, sois la caña”, aunque a la mayoría les daba una pereza infinita asistir, y luego se han aburrido, agotado y/o empachado. O no recuerdan nada después de salir a bailar a Shakira, hasta que el paroxismo etílico les hizo perder su anclaje natural al planeta y se precipitaron sobre la mesa de brochetas de fruta de la recena. Y a todos, siempre, siempre, siempre, les encantó el menú, aunque devolvieran sin tocar la mitad de los platos: nadie tiene nunca nada que decir cuando el sacerdote pregunta en alto.

La boda es una mentira en la que necesitamos creer. Como la religión, como el mismo amor o como la existencia de otra vida, más inteligente, en Marte.

La boda tradicional también es una mentira que la realidad va desmontando año tras año. Porque nos casamos menos y porque, cuando nos enlazamos, lo festejamos bajo otros formatos, menos catedralicios. Como nuestra afición a los vermús largos, “los aperitivos se extienden ya más de dos horas”, apunta Zamora. Como mucho, un plato y el postre sentados. “Muchas se están convirtiendo directamente en bodas cóctel, de pie, con alrededor veinte bocados, que requieren mucha elaboración”, cuenta Labrador. “En un mes tengo una boda para 30 personas. Quieren el menú degustación del restaurante, con maridaje de vinos, más un aperitivo corto antes en la terraza. 160 euros por comensal”, dice De Meià señalando otra modalidad. Cada cual va buscando su fiesta, sin atender a dogmas del pasado.

France24 - Monde

Des images d’une fausse victime palestinienne ? Attention, Intox

Publié le : 29/04/2022 - 17:42

Aude Dejaifve Suivre

Le 24 avril, la vidéo d’un garçon jouant un enfant blessé devant des caméras est partagée. Des utilisateurs affirment qu’il s’agit d’une mise en scène orchestrée par des Palestiniens pour faire croire à une victime palestinienne. La vidéo montre en réalité le tournage d’”Empty Place”, un court-métrage palestinien basé sur des faits réels.

Au cours des deux dernières semaines, de violents heurts ont fait plus de 250 blessés palestiniens dans et autour de l'esplanade des Mosquées. Depuis mi-avril, la tension ne cesse de monter entre Palestiniens et Israéliens. Des Israéliens ont été visés par plusieurs attaques meurtrières attribuées à des Palestiniens, alors que l'armée israélienne a mené des opérations musclées en Cisjordanie occupée.

Dans ce contexte de tensions, des comptes pro-Israéliens ont diffusé une vidéo dont ils affirment qu’elle prouve que les Palestiniens fabriquent des fausses images de blessés. 

La vérification en bref

  • Des utilisateurs affirment que des Palestiniens ont mis en scène une fausse image d’un enfant palestinien blessé. 
  • La vidéo est a été filmée pendant le tournage d’un court métrage palestinien "Empty Place", qui raconte l’histoire vraie d’Ahmed Manasra, un adolescent palestinien accusé d’agression au couteau sur un Israélien, condamné en 2016 à 9 ans de prison, et actuellement en prison.

La vérification en détails

Le 24 avril, une vidéo a été diffusée par plusieurs comptes Twitter accusant les Palestiniens de mettre en scène des fausses images de blessés pour s’attirer la sympathie. Cette vidéo montre une équipe de tournage filmant un jeune garçon portant un t-shirt et un jean, que l'on peut voir allongé sur le dos, la jambe tordue derrière lui, alors que du sang semble lui couler de la tête.

Elle a par exemple été diffusée ici, où elle cumule plus de 79 000 vues, ou encore dans ce tweet, où elle a été visionnée plus de 53 000 fois. La vidéo a aussi circulé en espagnol, par exemple ici

“Pallywood” est un terme utilisé pour désigner ce qui est considéré comme la mise en scène orchestrée par les Palestiniens pour décrédibiliser la politique israélienne. Le terme a été inventé en 2005 par Richard Landes, un historien américain qui enseigne en Israël.

Une vidéo issue d’un tournage de film

La vidéo sur Twitter fait référence à un compte Tik Tok. Il est barré d’un trait bleu, mais on peut deviner le nom “Mohamad” et le nombre “938”. Ces indices permettent de retrouver le compte Tik Tok qui a diffusé cette vidéo. 

Lorsqu’on accède au compte sur Tik Tok, on retrouve la même vidéo avec la légende suivante en arabe : “Dans les coulisses du tournage de la scène de l'agression des colons contre Ahmed Manasra”.

La scène du tournage avec le jeune garçon est également filmée d’un autre angle et publiée par ce compte TikTok. 

En recherchant avec les mots clés “film” et “Ahmed Manasra”, on peut trouver la bande annonce du film “Empty Place”. Réalisé par Awni Eshtaiwe, il raconte les événements qui ont conduit à l'emprisonnement du jeune palestinien Ahmed Manasra. L’image à 1’15 dans le court métrage correspond aux images circulant sur les réseaux sociaux et montrant l’enfant blessé au sol.

Contacté par la rédaction des Observateurs de France 24, Awni Eshtaiwe, le réalisateur, a confirmé que les images qui sont diffusées pour faire croire à une mise en scène palestinienne, ont en fait été prises pendant le tournage de son court métrage, en avril. 

Le film “Empty Place” raconte l’histoire vraie d’Ahmed Manasra, un jeune palestinien condamné à 9 ans de prison après avoir été reconnu coupable de l’agression deux juifs au couteau, le 12 octobre 2015. 

Âgé de 13 ans au moment des faits, il avait été arrêté après avoir été renversé par une voiture alors qu’il tentait de fuir la police, dans le quartier de Pisgat Zeev, une zone sous contrôle israélien à Jérusalem-Est. Âgé de 15 ans, son cousin Hassan Manasra, qui l’accompagnait, avait lui été abattu par la police.

Une vidéo montrant alors le jeune garçon gisant au sol avait à l’époque été diffusée sur les réseaux sociaux. 

La scène du court métrage “Empty Place” était donc une reconstitution de cette même vidéo, qui avait été relayée par plusieurs médias à l’époque, comme ici sur CBS News, le 21 octobre 2015.

La famille d’Ahmed Manasra ne cesse depuis de clamer son innocence, et affirme que les aveux du jeune garçon ont été obtenus sous la contrainte.   

Télécharger l'application

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BBC

Falklands War: Photographing conflict through a soldier's lens

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As battalion photographer, Tim Rees often found himself on the front line of the Falklands War.

The Welsh Guardsman was often in the thick of the action, fighting Argentine forces.

And the images he took would reflect the reality of the conflict, through a soldier's lens.

"We were lying face down in the frozen earth thinking, I don't want to die here," he recalled 40 years on from the short but brutal war.

Tim has since written several books and consulted on TV productions on the war.

Valeurs Actuelles

Débat présidentiel : Emmanuel Macron jugé “arrogant” mais plus convaincant, Marine Le Pen “plus proche des Français”

Mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés durant un débat télévisé ayant réuni 16,5 millions de téléspectateurs. Après deux heures trente d’échanges sur les sujets du pouvoir d’achat, de l’écologie ou encore de l’immigration, BFM TV a mené une enquête auprès d’un échantillon de 650 personnes. Les résultats du sondage Opinion 2022 réalisé par l’institut Elabe ont montré que le président de la République a été jugé plus convaincant par 59 % des sondés, contre 39 % pour la candidate du Rassemblement national.

Atouts et failles des deux côtés

L’étude a aussi souligné qu’Emmanuel Macron avait davantage les qualités nécessaires pour être président de la République, à 53 % contre 29 % pour Marine Le Pen. 19 % des sondés n’ont en revanche pas réussi à départager les deux candidats sur cette question. En revanche, le chef de l’État a perdu des points en étant jugé par 50 % comme le plus arrogant contre 16 % pour Marine Le Pen. Cette dernière a été considérée à 37 % comme la plus proche des préoccupations des Français contre 34 % pour Emmanuel Macron, et celle qui pourrait changer le plus de choses à 51 % contre 29 % pour son adversaire.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Islamic State group claims responsibility for Kabul bus bombing

Issued on: 01/05/2022 - 07:13

NEWS WIRES

The Islamic State on Sunday claimed responsibility for a bomb attack on a passenger bus that killed one woman in Afghanistan's capital.

Dozens of people have been killed and scores wounded in deadly attacks that have punctuated the last two weeks of the fasting month of Ramadan, which ends Sunday.

A woman was killed and three others were wounded in the bus attack, Kabul police said.

The bombing was the second in the capital in as many days after 10 people were killed on Friday when a bomb ripped through a mosque as worshippers were performing rituals.

No group claimed Friday's mosque bombing but IS took responsibility for the attack on the bus.

IS has claimed several bombings in recent weeks, particularly attacks targeting Sunni-majority Afghanistan's minority Shiite and Sufi communities.

Taliban officials insist their forces have defeated IS, but analysts say the jihadist group remains a key security challenge. 

Kabul police meanwhile vowed to "ensure security" during the Eid al-Fitr holiday that marks the end of Ramadan.

(AFP) 

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IS group claims deadly blast at Shiite mosque amid series of attacks across Afghanistan

Mosque blast during Friday prayers kills dozens in northern Afghanistan

Girls' schools in Afghanistan ordered to shut just hours after reopening

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U.K. Plan to Send Asylum Seekers to Rwanda Stokes Anger and Dread

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The government’s proposal has led to recriminations from rights groups, and anxiety among migrants who fear being sent away.

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By Megan Specia

FOLKESTONE, England — Nearly every day, Kamal Mohamad calls home to his parents in Iraq from the converted military barracks on the outskirts of Folkestone, a coastal town in Kent, southeastern England, where he is awaiting a decision on his asylum claim.

But when he spoke to his parents two weeks ago, they were inconsolable.

“My dad called me, he was crying,” Mr. Mohamad, 24, said. “He was so scared the government would send me to Rwanda, but I told him, don’t worry.”

The British government’s announcement last month of a contentious plan to send some asylum seekers to the African country has brought confusion and concern to many, like Mr. Mohamad, who arrived here on small boats that crossed the English Channel, or by other irregular means.

It is still unclear whom the policy would affect or how the government would carry out its plan. Asylum seekers, many of whom fled war zones and then underwent dangerous journeys to reach Britain, say that the ambiguity is an additional burden that weighs heavily on them.

Aid groups supporting asylum seekers, who are scattered across Britain in hostels, hotels and other temporary housing, emphasized that the new policy had deepened the uncertainty for people who were already in precarious situations. And even many local residents of Kent, where small boats carrying migrants often arrive after crossing the English Channel, say the plan seems unfair.

Mr. Mohamad, who is Kurdish, arrived in England last year aboard a crowded dinghy. He is one of around 320 men seeking asylum who are currently housed in the former Napier Barracks in Folkestone.

“I had no other options,” Mr. Mohamad said of his flight from Iraq. “We have so many problems in my country. We came just to stay alive.”

Because he arrived before this year, Mr. Mohamad said he thought that it was unlikely the new policy would apply to him. But despite his reassuring words to his father, he acknowledged that he was worried. And he said many newer arrivals were very concerned about being sent to Rwanda.

Katie Sweetingham, 39, the emergency response team leader for Care4Calais, an aid group that supports refugees, said that her organization had received dozens of frantic messages since the government’s plan was announced.

“They already don’t know what their future holds, but then you’ve got this horrible thing hanging over you,” she said. “I think it’s just another thing to traumatize people.”

Ms. Sweetingham and 21 other volunteers monitor boat arrivals along the Kent coastline, greeting and offering hot drinks to people who come ashore. Care4Calais also offers support to those living in Napier Barracks and in other temporary accommodation.

“These are vulnerable people, and they are not a threat,” Ms. Sweetingham said of the migrants.

In a statement, the Home Office said that the partnership with Rwanda would “overhaul our broken asylum system,” adding, “There is nothing in the U.N. Refugee Convention which prevents removal to a safe country.”

But international rights experts and groups representing asylum seekers say that the measures would indeed contravene that legislation, the 1951 Refugee Convention, and the United Nations refugee agency, U.N.H.C.R., has denounced the policy.

So far, Britain’s plan is short on detail, but it says that everyone who “comes to the U.K. illegally, or by dangerous or unnecessary methods” — including by small boat — since the start of this year will be considered for relocation to Rwanda.

The proposal has led to a backlash from lawmakers in the opposition, and even from some in the governing Conservative Party. It has also reportedly caused upheaval within the Home Office and drawn protest from senior civil servants. Opponents say that the policy would fail to have the intended deterrent effect and could be expensive for taxpayers.

Rights groups say that the plan is being used to score political points at a time when Prime Minister Boris Johnson is under pressure.

The policy is about the visibility of the migrants who arrive by boat “and the political capital to be made out of that visibility,” said Steve Valdez-Symonds, the refugee and migrant rights program director for Amnesty U.K.

“All that is going to happen is that a relatively small number of desperately unfortunate people are going to be arbitrarily singled out to be expelled from this country to Rwanda, and goodness knows what may happen to them,” he added.

Asylum seekers make up a small fraction of those migrating to Britain, and almost all of those who arrive by small boat claim asylum. Of all asylum applications, nearly two-thirds were found to be genuine refugees in 2021.

While boat crossings have increased in the past two years, asylum applications are still down significantly from a peak two decades ago. Migration experts say that is probably because of a shift in routes. Nonetheless, the boat arrivals have become a focus for the Conservative government.

The government backtracked on one immigration measure last Monday, withdrawing its authorization to turn back boats — a policy from last fall that never actually went into practice.

That move came after a legal challenge by several groups, including a union representing border officers who are tasked with carrying out the policy. Clare Moseley, founder of Care4Calais, which was also involved in the lawsuit, said that efforts were now underway to challenge the Rwanda policy, which she called “another staggeringly expensive exercise when we should be helping people.”

On a recent Saturday afternoon, around 20 young men living in a hostel in London gathered in the basement of a church for games, snacks and English lessons organized by Care4Calais.

Most had fled war, political repression or persecution. They came from Eritrea, Iraq, Iran, Sudan and Syria, among other countries. Some had come by boat. Some were smuggled in the back of trucks from Europe. Others arrived by plane with fake documents.

At one table, a volunteer was explaining the rules of Uno. At another, four men gathered around a game of Jenga, erupting in laughter when the wooden blocks tumbled.

One man at the gathering, Medhi, 31, an Iranian who asked that only his first name be used because of safety fears, described arriving in Britain three months ago by plane after fleeing persecution from his family for converting to Christianity.

Medhi shared a photograph of his back that showed severe wounds from lashes that he said his father had inflicted. Medhi said he was worried that the government would send him to Rwanda or back home.

“I fear for that decision,” he said of the possibility of being sent to Rwanda. “I want to stay here.”

Many local residents in Kent, even some whose perspectives veered toward anti-immigrant sentiment, said the Rwanda policy did not sit well with them.

“I don’t agree with them coming over here illegally, but then, once they come over here, the least we can do is help if we can,” said Kerrie Heath, 33, who was shopping in Folkestone. “They are just trying to get somewhere they can better their lives.”

Many adult asylum seekers spend months or years in temporary accommodation without the legal ability to work or go to school while their applications and potential appeals are processed.

Marc Elsdon, 41, a military veteran who was having a drink with his girlfriend in the refurbished harbor area of Folkestone, said that he was ashamed of the Rwanda policy.

“We are open to anyone trying to start a new life,” he said, noting that many of the migrants were fleeing war. “I am sure if it happened here, we would be going to another country for help.”

About 15 minutes from the coast, volunteers with the local charity Napier Friends chatted under the afternoon sun recently with a group of asylum seekers from the converted barracks, who were helping to plant a community garden.

Among a group shoveling soil was Zana, 28, from Iraqi Kurdistan. He, too, asked that his last name not be used because of safety concerns. Zana worked as an English teacher and was a translator for the coalition forces that fought the Islamic State in Iraq.

“My life was in danger there,” he said, describing being attacked for his work with the coalition. He tried to apply for a resettlement visa but that proved “impossible,” he said, so he arranged to be smuggled across Europe in the back of a truck, then to England by boat seven months ago.

Now, he says, he feels abandoned by the countries he spent years helping.

“I had a great life there, but I had to leave it,” he said of Iraq. “I expected a lot better here.”

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L'Humanité

Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation

Il était une fois

Le 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.

Pascal Cauchy

L’hiver prend fin dans le New ­Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.

Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.

Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.

Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.

1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images

Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.

Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.

Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le ­Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.

Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des ­Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.

L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.

La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy ­Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.

Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.

Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.

La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images

Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.

Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.

Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.

La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.

Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection

Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.

L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.

Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.

En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.

De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.

L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha ­Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».

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Valeurs Actuelles

[Vidéo] “Je suis très tenté” : Éric Zemmour songe à être candidat aux législatives

Éric Zemmour s’est confié sur ses ambitions post-scrutin présidentiel. L’ex-candidat de Reconquête !, qui a perdu dès le premier tour avec 7 % de voix, a donné un entretien à BFM TV ce lundi 2 mai. S’il est revenu sur sa campagne et sa défaite à l’élection pour la magistrature suprême, Éric Zemmour a également parlé de l’avenir. Le fondateur du mouvement Reconquête! serait, en effet, « très tenté » pour devenir député et donc être candidat aux élections législatives de juin prochain. « Je vais vous faire un aveu : je suis très tenté », a-t-il ainsi admis. Tout en nuançant ses propos : « J’hésite encore pour une raison simple : est-ce que je pourrais, en me présentant à une circonscription, aider tous mes camarades sur le pont ? Je ne sais pas encore. »

Éric Zemmour (@ZemmourEric) candidat aux législatives? « Je suis très tenté, mais j’hésite encore » pic.twitter.com/uEZpUMp4vf

— BFMTV (@BFMTV) May 2, 2022

Reconquête! présentera 577 candidats

Il a toutefois repris en assurant qu’il « mènera la bataille » pour ses convictions. « Mon bonapartisme me tente et m’appelle à me pousser à me présenter. » Éric Zemmour a alors prévenu le journaliste Bruce Toussaint, très insistant sur la question, qu’il n’avait plus que « quelques jours à attendre » pour connaître ses futurs projets. L’ex-chroniqueur star de Face à l’info sur CNews a, en tout cas informé sur BFM TV qu’il y aura « 577 candidats » aux élections législatives. Un candidat sera ainsi présenté dans toutes les circonscriptions. « On va lancer beaucoup de jeunes dans cette campagne, ils vont se faire les dents, se former », a détaillé Éric Zemmour. Avant de prévoir une élection « très difficile ».

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Dnipro residents mobilise to support their fellow citizens and the war effort

Issued on: 30/04/2022 - 20:32

FRANCE 24 Follow Mohamed FARHAT Follow

Volunteers in the town of Dnipro, Ukraine, have transformed an apartment into a storage centre to house supplies that are sent to support their fellow citizens and the war effort. A report by Karim Yahiaoui and Mohamed Farhat.

In the city of Dnipro, Ukraine, volunteers have transformed an apartment into a storage centre to house supplies that are sent to support their fellow citizens and the war effort. “Our objective is to help those who are in danger zones,” says Lina Triegoub, a volunteer.

All sorts of supplies are collected, including food, medicine, hygiene products and clothes, which drivers then bring to besieged cities in the eastern part of Ukraine.

Two soldiers stationed near Dnipro airport, which was destroyed by the Russian strikes, salute the work being done. "Volunteers are necessary because our forces didn’t have all the necessary equipment, there was much that we needed, thank you to the volunteers who supplied us".

The country has been able to withstand much since the beginning of this conflict, partly thanks to the commitment of these volunteers.

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Soaring food prices due to Ukraine war may stoke 'unrest' in Africa, says IMF

Perspective

War in Ukraine: Vulnerable nations face food insecurity and political instability

The Debate

Ukraine: A proxy war?

France24 - Monde

La chanteuse Régine, la "reine de la nuit", est décédée

Publié le : 01/05/2022 - 13:25

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Longtemps reine des nuits parisiennes, femme d'affaires, Régine, décédée dimanche à l'âge de 92 ans, était connue du public pour des chansons comme "La grande Zoa", "Azzurro", "Les p'tits papiers" ou "Patchouli Chinchilla".

Laa chanteuse Régine est décédée à l'âge de 92 ans, a annoncé, dimanche 1er mai, la petite-fille de l'artiste. Née en Belgique, Régine était surnommée la "Reine de la nuit" en raison des nombreuses discothèques qu'elle a animées à Paris et dans le reste du monde.

Charles Aznavour, Barbara, Henri Salvador ou Françoise Sagan ont signé des tubes pour cette battante à la voix envoûtante et légèrement éraillée, à la personnalité pragmatique, mélancolique et pleine d'humour.

Elle a aussi fait du cinéma, figurant au générique d'une dizaine de films, comme "Jeu de massacres" d'Alain Jessua, "Robert et Robert" de Claude Lelouch ou "Les ripoux" de Claude Zidi. 

Une enfant juive cachée

Régina Zylberberg est née le 26 décembre 1929 à Anderlecht, de parents juifs polonais. À Aix-en-Provence, en 1941, elle échappe à la déportation grâce à des Français non juifs, à qui elle vouera une reconnaissance éternelle.

À la Libération, la famille se retrouve à Paris, où le père ouvre un bar à Belleville. Sa fille prend goût aux sorties dans les boîtes de la capitale.

Un ami lui confie l'animation d'une discothèque dans le centre de Paris, rue de Beaujolais, le Whisky à gogo, où elle rencontre un débutant nommé Serge Gainsbourg. La jeune fille sait y mettre de l'ambiance, s'amuse parfois à danser avec un verre plein sur la tête, mais se targue de ne jamais boire d'alcool. 

"La Grande Zoa"

En 1956, elle inaugure sa première discothèque, Chez Régine, dans le quartier latin. Suivra l'ouverture à Montparnasse du New Jimmy's, la boîte où l'on danse des twists endiablés. "Le temps passé à dormir est du temps perdu", assurait cette infatigable fêtarde.

Surnommée "la Grande Zoa", elle ouvre des établissements de nuit à New York et Monaco, puis au Brésil et en Malaisie. Régine, alors coiffée d'un mulet aussi rouge que son boa, gérera au total une vingtaine de discothèques. Andy Warhol, Liza Minelli, les Rothschild ou les Kennedy fréquentent ses clubs.

Elle découvre le music-hall dans les années 1960. Après être passée par l'Olympia, elle chante au Carnegie Hall de New York en 1969, devenant – avec notamment Édith Piaf – une des rares françaises à avoir conquis l'Amérique. À Paris, elle montera ensuite sur la scène de Bobino ou de La Cigale.

Parallèlement, avec son second mari, l'homme d'affaires Roger Choukroun, épousé en 1969, elle continue le business. Elle a notamment l'idée de créer une carte de membre pour que ses clients puissent aisément aller de club en club autour du monde. Jusqu'à 20 000 personnes auront cette carte, payée fort cher, dans les années 1980.

Le couple investit dans l'hôtellerie, la restauration, lance des lignes de vêtements, de parfums, parraine des croisières luxueuses. Régine sait mobiliser les "célébrités", pour des causes importantes à ses yeux comme la lutte contre la drogue, lançant l'association SOS Drogue international. En 2008, son "ami", le président Nicolas Sarkozy, qu'elle accompagne en déplacement en Israël, l'élève au rang d'officier de la Légion d'honneur.

Ironie du sort, une perquisition cause en 1996 la fermeture du "Palace", club mythique qu'elle possédait depuis quatre ans, après la découverte de produits stupéfiants. En 2004, elle se sépare de la plupart de ses clubs, et divorce de son mari. Deux ans plus tard, elle perd son fils unique, le journaliste Lionel Rotcajg, né d'un premier mariage. 

"Je suis exhibitionniste. Mais j'ai toujours été malheureuse avec dignité", lâche-t-elle, soucieuse de ne pas étaler sa peine sur la place publique.

En 2009, elle doit vendre sa discothèque Chez Régine de la rue de Ponthieu, longtemps rendez-vous incontournable de la jeunesse dorée parisienne près des Champs-Élysées. Celle qui disait dépenser une fortune chaque jour affirme alors être "ruinée". 

Ce qui ne l'empêche pas de multiplier talk-shows et concerts. Enveloppée de son légendaire boa, à 86 ans, elle chantait encore en 2016 aux Folies Bergère avec son entrain coutumier, "Je survivrai", reprise du tube de Gloria Gaynor. 

Avec AFP et Reuters

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Disparition : le chanteur belge Arno s'est éteint à l'âge de 72 ans

MUSIQUE

Après trois ans d'absence, le festival de Coachella reprend en Californie

Orelsan et Clara Luciani grands gagnants des Victoires de la musique 2022

L'Humanité

Législatives. À gauche, l’union à portée de signature

Premier plan

Les insoumis et les écologistes ont paraphé, dimanche, leur accord. Les socialistes et les communistes négociaient encore lundi soir, à l’heure où nous écrivions ces lignes, dans l’optique de s’associer à la Nouvelle Union populaire. Objectif de ce rassemblement historique : une razzia de sièges en juin, pour imposer une majorité tout en respectant les valeurs de chaque parti. Décryptage

Cyprien Caddeo

Les négociations sont longues, mettant au supplice la patience des électeurs de gauche qui réclament à cor et à cri un accord. Au moment de boucler ces pages, la gauche française était à quelques signatures d’un possible accord historique à quatre. La France insoumise et Europe Écologie-les Verts (EELV) ont acté le premier morceau de l’alliance dimanche 1er mai, tard dans la soirée, après validation du texte par le conseil fédéral écologiste. La Nouvelle Union populaire écologique et sociale est née, incluant FI, EELV et Génération.s. En attendant les autres ? Les négociations avec le Parti socialiste et les communistes ont repris lundi 2 mai et ont traîné en longueur. Les socialistes, présents au siège de la FI toute la journée, devaient signer dans la soirée, quand le PCF allait entamer un nouveau cycle de négociations dans le même but, à partir de 22 heures.

« L’accord (avec les écologistes – NDLR) enclenche, je l’espère, le début d’une dynamique qui a un objectif : aborder les élections législatives avec une perspective majoritaire », a salué sur France Inter l’insoumis Manuel Bompard, directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon. « Notre sujet, ce n’est pas le témoignage, c’est la victoire », a rappelé, le 1er Mai, place de la République à Paris, Jean-Luc Mélenchon, que l’ensemble des forces de gauche reconnaît comme candidat au poste de premier ministre. C’est, du reste, la première fois qu’écologistes et insoumis s’allient au niveau national. Et, en cas d’accord plus large, ce serait bien entendu la première fois que les quatre forces s’entendraient pour partir ensemble à la conquête des urnes. Que le sceau de l’accord intervienne un 3 mai, pour les 86 ans de la victoire du Front populaire, ne gâterait rien. « Ce serait un très beau symbole, mais c’est normal que ces négociations prennent du temps, il ne faut pas les brusquer », tempère Sandra Regol, numéro deux d’EELV, alors que le parti prend aussi part aux négociations FI-PS.

Entretien. Selon Sandra Regol, la Nouvelle Union populaire serait « un acte exceptionnel qui peut devenir historique »

De fait, cette dynamique d’union est porteuse d’un espoir immense pour les électeurs de gauche, majoritaires à appeler de leur vœu un rassemblement et ce, avant même la présidentielle. Il ouvre la possibilité de déjouer le scénario habituel de législatives réduites à une simple formalité pour le président élu. Au vu de l’offensive médiatique croisée de LaREM, de la droite et de l’extrême droite contre l’union de la gauche, il semble bien que les libéraux et conservateurs paniquent. De quoi conforter la stratégie du rassemblement. Mais de quel accord parlons-nous exactement ? Décryptage du texte commun signé, à ce stade, par EELV et la FI.

Les axes du programme de gouvernement

La FI et EELV se sont entendus sur des « objectifs programmatiques communs », base d’un « programme partagé de gouvernement » en cas de majorité. Au menu : Smic rehaussé à 1 400 euros net, retraite à 60 ans, revenu d’autonomie garanti pour les jeunes, blocage des prix des produits de première nécessité et application de la « règle verte » (ne pas prendre à la nature davantage que ce qu’elle peut reconstituer).

Autre point de convergence acté entre insoumis et écologistes : la réforme des institutions, avec l’instauration du référendum d’initiative citoyenne et d’une VIe République. S’il venait à entrer à Matignon, Jean-Luc Mélenchon a déclaré vouloir enclencher une discussion avec Emmanuel Macron en vue d’un « processus constituant ». Des mesures sur lesquelles le PCF a fait valoir ses convergences de vue. Sur les retraites, le PS, qui défendait le statu quo à 62 ans à la présidentielle, se dit désormais prêt à « franchir une première étape pour les métiers pénibles et les carrières longues » et tendre vers 60 ans.

Quant au principal point d’achoppement entre la FI et EELV sur la question européenne, il a été lui aussi réglé par les deux partis : pas de sortie de l’Union européenne au programme, mais la possibilité de désobéir aux traités s’ils font blocage aux ambitions climatiques et sociales de la Nouvelle Union populaire. Là-dessus aussi, le PCF devrait approuver, puisqu’il défendait la désobéissance aux traités à la présidentielle. Le PS, lui, se dit défavorable à « la désobéissance comme principe », mais est prêt à « objecter transitoirement pour faire changer les règles ». Bref, désobéir.

La même bannière, mais plusieurs groupes

L’appellation à donner à cette union a fait l’objet d’âpres discussions. Les insoumis voulaient conserver Union populaire. Les écolos, comme le PCF et le PS, ne voulaient pas reprendre le logo de la FI tel quel. La bannière est l’objet d’un compromis : ce sera la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes pour les intimes). Les candidats en lice sous cette appellation bénéficieront d’une charte graphique harmonisée pour leurs affiches. L’accord prévoit aussi un parlement de campagne, sur le modèle du parlement populaire de la FI, pour rassembler « les forces politiques et des personnalités du monde syndical, associatif, culturel, intellectuel ». Une fois les législatives passées, chaque force politique aurait son propre groupe parlementaire à l’Assemblée (il faut au moins 15 élus pour cela). Un intergroupe de la Nouvelle Union populaire permettra de coordonner les actions.

Accord sur les circonscriptions

Jean-Luc Mélenchon a promis, le 1er Mai, que chaque parti de la Nupes aurait « sa propre association de financemen t ». Que cela signifie-t-il ? Aux législatives, il faut faire au moins 1 % des voix dans 50 circonscriptions pour avoir le droit à un remboursement et à un financement. À partir de là, les partis reçoivent 1,40 euro par voix et par an pendant cinq ans. D’où l’intérêt, pour chaque formation, d’avoir au moins 50 candidats propres. Mais c’est la première fois qu’un accord d’union à gauche porte sur un partage des circonscriptions entre les signataires. Rien d’étonnant, donc, à ce que les négociations aient été particulièrement âpres sur le sujet. Le pôle écologiste, qui n’a pas de député sortant, se voit réserver 100 sièges sur 577 après l’accord EELV-FI, dont cinq à Paris. Le PCF revendique au moins 50 « circos » dont celles des 11 députés communistes sortants, ainsi que 14 nouveaux sièges gagnables où les communistes sont à ses yeux les mieux placés pour l’emporter. Le PS a aussi besoin de 50 « circos », et veut au minimum reconduire ses 28 sortants. Là encore, le nombre d’élus dans la prochaine législature revêt un enjeu financier : une dotation de 37 280 euros par député et par an est accordée à chaque parti représenté à l’Assemblée.

Législatives 2022france insoumisepcfeelv
France24 - Monde

L'écrivaine Anne Berest remporte le Goncourt version américaine pour "La Carte postale"

Publié le : 01/05/2022 - 12:48

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Le récit sur la Shoah et sur les racines juives de l'écrivaine française Anne Berest, "La Carte postale", au cœur d'une polémique dans le milieu littéraire parisien, a décroché samedi à New York le premier prix Goncourt version américaine. 

L'écrivaine française Anne Berest a remporté, samedi 30 avril, le premier prix Goncourt version américaine pour son livre "La Carte postale" consacré à l'histoire de sa famille au cours de la Shoah.

 Le plus prestigieux des prix littéraires français s'est internationalisé avec des "sélections prix Goncourt" dans 25 pays, que doivent départager des étudiants d'université en littérature française et francophone.

Pour la première fois aux États-Unis, l'Académie Goncourt a dévoilé samedi le "Choix Goncourt United States" lors d'une cérémonie à Manhattan, aux services culturels de l'ambassade de France, présidée par l'écrivaine Siri Hustvedt entourée d'un jury d'étudiants des universités Yale, Princeton, Harvard, New York et Duke.

Un récit familial

Ces jeunes parfaitement bilingues – américains, français et d'autres nationalités – ont étudié en français les neuf livres de la sélection finale du Goncourt 2021, remporté en novembre par le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr pour "La plus secrète mémoire des hommes" (éd. Philippe Rey).

En attribuant le Goncourt, dans sa déclinaison américaine, à Anne Berest pour "La Carte postale" (éd. Grasset), Siri Hustvedt, romancière, poète et essayiste, a souligné "l'importance énorme qu'a eue la littérature française pour (se) développer en tant qu'être humain et écrivaine".

"L'avenir réside dans les jeunes générations du monde entier qui lisent, sont curieuses et dynamiques, et la littérature est un outil vital pour forger le pluralisme, la tolérance et la démocratie à une époque où ces principes sont gravement menacés", a fait valoir l'intellectuelle new-yorkaise. Le choix des étudiants des universités américaines s'est porté par "consensus" sur "La Carte postale", a expliqué à l'AFP l'une des jurés, Léa Jouannais, doctorante à Yale.

Ce récit familial sur la transmission de la mémoire de la Shoah est "intéressant pour un public américain qui ne connaîtrait pas en détail l'histoire de la collaboration en France, la manière dont ont été traités les juifs en France pendant la Seconde Guerre mondiale", a estimé l'étudiante pour qui le livre, qui sera traduit en anglais, éclaire "la question d'actualité de l'antisémitisme en France". 

À l'automne 2021, "La Carte postale" et "Les Enfants de Cadillac" de François Noudelmann, deux livres traitant de l'histoire d'une famille juive, ont été au cœur d'une controverse dans le milieu littéraire parisien : Camille Laurens, jurée du Goncourt, avait fait une critique très sévère dans Le Monde du récit d'Anne Berest, alors qu'elle est la compagne de François Noudelmann. 

En conséquence, l'Académie Goncourt avait déclaré inéligibles "les ouvrages des conjoints, compagnons ou proches parents des membres du jury". Le prix Femina avait aussi écarté les deux livres.

Avec AFP

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Christine Angot remporte le prix Médicis avec un récit poignant sur l'inceste

Le Goncourt des lycéens décerné à Djaïli Amadou Amal pour "Les impatientes"

Le prix Goncourt attribué à Mohamed Mbougar Sarr pour "La Plus Secrète Mémoire des hommes"

L'Humanité

La raison et la passion

Éditorial

Maurice Ulrich

L’accord qui semblait sur le point d’intervenir entre les formations de gauche et écologiste serait, si c’est le cas, une nouvelle exceptionnelle et un grand souffle d’espoir pour les salariés, pour les plus modestes, pour l’environnement, pour le pays et la démocratie. On l’espère, on veut y croire. Les discussions ont duré plusieurs jours, elles ont parfois été tendues. Quoi de plus logique ? Entre ralliement à la formation dominante – la France insoumise, forte du score de Jean-Luc Mélenchon – et volonté de construction collective, il fallait trouver le chemin. Les différences, voire les divergences sur telle ou telle perspective programmatique, n’ont pas disparu comme par enchantement. La question des candidatures et des sièges, dans le respect de l’influence de chaque formation, n’appelait pas de baguette magique mais des discussions serrées et légitimes.

On peut dire alors que cet accord, ce ne serait pas : « Embrassons-nous, Folleville », mais qu’il serait de raison. De raison, oui, mais entendons alors le mot dans le sens que lui donnait Hegel  : « Il faut voir la raison comme la rose sur la croix de l’expérience. » L’expérience, c’est des années de division des forces de gauche et de progrès, d’attentes populaires déçues, de soumission aux idées de droite et d’extrême droite, d’abaissement du Parlement, d’arrogance du président sur fond de cadeaux aux plus riches.

La raison, ce n’est pas la raison sèche et calculatrice, l’esprit de boutique. Ce serait une nouvelle donne, ici et maintenant. Dès ce lundi, dans le parti d’Emmanuel Macron, on se mettait en devoir de répondre, sur la défensive, en accusant le PS et EELV de renier leurs valeurs. Chacun a très bien compris ce que voudrait dire Mélenchon, premier ministre. Imposer à Emmanuel Macron une cohabitation avec un gouvernement représentatif des formations de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. La majorité des Français la souhaitent. Le pouvoir prend l’hypothèse au sérieux. Il serait dur d’échouer maintenant. Qu’on nous pardonne de citer encore Hegel : « Rien de grand ne s’est accompli dans le monde sans passion. »

EditorialLégislatives 2022gauchefrance insoumise
France24 - Monde

Afghanistan : un second attentat à Kaboul en deux jours, à la veille de l'Aïd el-Fitr

Publié le : 01/05/2022 - 07:25

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Le groupe État islamique (EI) a revendiqué dimanche un attentat à la bombe dans la capitale afghane, contre un bus transportant des passagers, dans lequel une femme a été tuée. Il s'agit du deuxième attentat à Kaboul en un court laps de temps, après une attaque contre une mosquée vendredi.

Une bombe a explosé, samedi 30 avril, dans un minibus à Kaboul, la capitale de l'Afghanistan, faisant un mort et trois blessés, ont annoncé les autorités, qui redoutent un regain de violence à l'occasion de l'Aïd el-Fitr, dimanche, la fête musulmane marquant la rupture du jeûne du mois de ramadan.

Le groupe État islamique (EI) a revendiqué l'attentat dans un message publié samedi sur un compte Telegram servant à diffuser sa propagande.

"Une femme a été tuée (samedi) et trois autres personnes ont été blessées", a déclaré à Reuters Khalid Zadran, porte-parole du commandant de Kaboul.

Il s'agit du deuxième attentat à la bombe en deux jours dans la capitale afghane, après celui qui a tué une cinquantaine de personnes vendredi dans une mosquée.

Un témoin de l'explosion, Ali Maisam, 19 ans, qui se tenait devant une boulangerie proche, a dit avoir vu plusieurs corps. "J'ai vu des gens sortir du minibus le visage brûlé et ensanglanté. (...) J'ai vu qu'on enlevait quatre corps, j'ai vu une femme parmi les victimes", a-t-il dit.

"Nous assurerons la sécurité lors de l'Aïd el-Fitr"

Les autorités talibanes ont annoncé samedi que l'Aïd el-Fitr serait célébrée le lendemain. Elles ont également tenté d'apaiser les craintes de la population concernant la sécurité avant la fête. "Nous assurons à nos compatriotes que nous assurerons la sécurité lors de l'Aïd el-Fitr", a déclaré le porte-parole du ministère afghan des Affaires étrangères, Abdoul Nafi Takor.

L'EI a revendiqué plusieurs attentats à la bombe ces dernières semaines, en particulier ceux visant les communautés minoritaires chiites et soufies de l'Afghanistan, qui compte une majorité sunnite.

Les responsables des Taliban insistent sur le fait que leurs forces ont vaincu l'EI, mais les analystes affirment que ce groupe jihadiste reste un problème de sécurité majeur au sein du pays. 

Avec AFP et Reuters

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En Afghanistan, une nouvelle attaque dans une mosquée fait plusieurs dizaines de morts

Afghanistan : le groupe EI revendique deux attentats meurtriers à Mazar-i-Sharif

REPORTAGE

En Afghanistan, les entreprises s'effondrent depuis l'arrivée au pouvoir des Taliban

France24 - Monde

Reportage en Ukraine: à Dnipro, la société civile organise son soutien à l'armée ukrainienne

Publié le : 30/04/2022 - 19:06Modifié le : 30/04/2022 - 19:10

FRANCE 24 Suivre Mohamed FARHAT Karim YAHIAOUI Suivre

Dans la ville de Dnipro, en Ukraine, la société civile s'organise pour soutenir l'effort de guerre. Un appartement a été transformé en centre de stockage par des volontaires. Un reportage de Karim Yahiaoui et de Mohamed Farhat. 

Dans la ville de Dnipro, pour soutenir l'effort de guerre, un appartement a été transformé en centre de stockage. "Notre objectif, c'est d'aider ceux qui se trouvent dans les points chauds", explique Lina Triegoub, une volontaire. Dans les dédales de ce local, on trouve de tout : nourriture, médicaments, produits d'hygiène, vêtements, que les chauffeurs font ensuite parvenir dans les villes assiégées à l'est de l'Ukraine.

"Les volontaires jouent un rôle essentiel"

Depuis le 24 février, tout un peuple est mobilisé en Ukraine, dans les villes et les campagnes, pour aider les civils et soutenir l'effort de guerre. Deux militaires, stationnés aux abords de l'aéroport de Dnipro détruit par les frappes russes, saluent le travail effectué. "Les volontaires jouent un rôle essentiel, affirme Ivan, un soldat. Les militaires ressentent le soutien moral et psychologique de la population."

La multitude de réseaux d'approvisionnement en matériel a également grandement contribué à soutenir les forces armées ukrainiennes. Dans le centre de stockage de Dnipro, on trouve des gilets pare-balles, des civières et même des lunettes de visée pour les fusils. "Tous mes proches ont rejoint l'armée, explique Ksenia Petrovic, une des volontaires. C'est pour cela que je suis là. Si je n'étais pas utile ici, je rejoindrais l'armée moi aussi." 

L'engagement de ces volontaires explique en partie la capacité du pays à résister depuis le début du conflit. 

>> À lire aussi : Guerre en Ukraine : les Occidentaux veulent inscrire leur soutien militaire dans le temps long

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Guerre en Ukraine : les Occidentaux veulent inscrire leur soutien militaire dans le temps long

LE FIL DU 29 AVRIL

L'offensive russe dans le Donbass a pris du retard, selon le Pentagone

Une semaine dans le monde

Guerre en Ukraine, élections législatives françaises, Elon Musk rachète Twitter, Covid-19 en Chine

France24 - World

'Our windows have melted': Vast landfill fire still burning as India swelters

Issued on: 29/04/2022 - 18:46

Sam BALL

A huge fire that broke out at a vast landfill site in New Delhi, India on Tuesday is still burning three days later, sending plumes of thick, acrid smoke into the air and causing some locals to complain of breathing difficulties. Officials have blamed the fire on a severe heatwave sweeping across South Asia.

L'Humanité

La FI et EELV s’allient pour les législatives

Actu

Dans la nuit de dimanche à lundi, le conseil fédéral d’EELV a largement adopté le texte conclu avec FI. Les discussions se poursuivent avec le PS et le PCF.

Un espoir s’est levé à gauche : après plusieurs jours de revirements, d’espoirs et de doutes, les négociations entre La France insoumise et les Verts ont abouti à un accord en vue des élections législatives. Dans la nuit du dimanche 1 er au lundi 2 mai, les deux camps se sont réunis sous la bannière de la « Nouvelle Union populaire écologique et sociale ». Quelques heures après les manifestations du 1er mai dans le cadre de la Journée internationale des travailleurs, le Conseil fédéral d’EELV a très largement voté en faveur de ce rapprochement, avec 84 voix pour, 10 contre et 8 bulletins blancs. Une centaine de circonscriptions sont ainsi réservées aux candidats écologistes, dont cinq à Paris. Les négociations se poursuivent par ailleurs avec le PS et le PCF en vue de constituer une alliance de toute la gauche à même de remporter les législatives et d’imposer une cohabitation à Emmanuel Macron.

Dans un communiqué publié ce lundi, FI et EELV disent vouloir « faire élire des député·es dans une majorité de circonscriptions, pour empêcher Emmanuel Macron de poursuivre sa politique injuste et brutale et battre l’extrême droite ». « Nous souhaitons fédérer sur la base d’un programme ambitieux, toutes les forces qui le partagent, en respectant leur pluralité et leur autonomie », poursuivent-ils. Les deux formations se sont accordées sur plusieurs mesures à défendre : augmentation du SMIC à 1 400 € nets, retraite à 60 ans, blocage des prix sur les produits de première nécessité, planification écologique, VI e République…

Manuel Bompard, directeur de campagne de La France insoumise pour les législatives, parle d’un « accord historique », qui « enclenche le début d’une dynamique », en vue « d’appliquer un programme partagé, et (de) transformer la vie des gens ». Chez les écologistes, le maire de Grenoble Éric Piolle souligne une « nouvelle étape majeure en vue de la constitution d’un arc humaniste, écologiste et de gauche en juin ». Un grand pas en attendant l’éventuel élargissement de cet accord au PS et au PCF.

« Nous appelons de nos vœux cette grande coalition de la gauche et des écologistes. Nous souhaitons faire aboutir cet accord aujourd’hui. S’il faut aller jusqu’à la nuit, nous irons », a d’ailleurs indiqué Fabien Roussel. « Demain, nous pouvons mettre dehors la réforme des retraites à 65 ans. Nous pouvons proposer la retraite à 60 ans pour tous les Français. Voilà l’enjeu des élections législatives », ajoute le secrétaire national du PCF, qui affirme que le label Nouvelle Union populaire écologiste et sociale lui convient : « il permet que toutes les forces de gauche se sentent respectées. Nous pouvons lever un espoir important ».

Au sujet des questions européennes qui les divisaient, la FI et EELV ont adopté cette formule : « Pour être en capacité d’appliquer notre programme et respecter ainsi le mandat que nous aurons donné les Françaises et les Français, il nous faudra dépasser ces blocages et être prêt.e.s à désobéir à certaines règles européennes (en particulier économiques et budgétaires, comme le pacte de stabilité et de croissance, le droit de la concurrence, les orientations productivistes et néolibérales de la politique agricole commune, etc.). Cela ne peut se faire que dans le respect de l’État de droit »

Un événement commun entre les deux formations est prévu le samedi 7 mai.

Titouan Thonier

gaucheLégislatives 2022
France24 - World

Central African Republic adopts bitcoin as an official currency, a first in Africa

Issued on: 28/04/2022 - 19:02Modified: 28/04/2022 - 19:06

Sam BALL

The Central African Republic, one of the world's poorest nations, has become only the second country in the world to adopt bitcoin as an official currency. But some have questioned the need for the cryptocurrency in a country where few even have access to the internet.

France24 - World

'A lot of very desperate women': Texans forced to wait weeks for out-of-state abortions

Issued on: 26/04/2022 - 18:38

Sam BALL

In a small Louisiana clinic, Shayla is waiting to undergo a procedure to terminate her pregnancy, bringing to an end a long and anxious wait. Now in her 13th week of pregnancy, it has taken her over a month to get an appointment at the clinic, a five-hour car journey from her home in Houston. She is just one of many women from the Texas forced to look elsewhere for an abortion after the state introduced one of the toughest anti-abortion in the US.

Valeurs Actuelles

[Vidéo] “C’est évidemment mon échec” : Éric Zemmour revient sur sa défaite à l’élection présidentielle

💬 « C’est évidemment mon échec et ma déception »

Éric Zemmour (@ZemmourEric), s’exprime sur sa défaite à la présidentielle, en direct sur BFMTV ⤵ pic.twitter.com/kPb2wYxTJ1

— BFMTV (@BFMTV) May 2, 2022

« La déception est immense »

C’est la faute de « Poutine »

La faute à qui ? Éric Zemmour a estimé que sa dégringolade dans les sondages et la perte de certains de ses électeurs, et plus globalement son échec au premier tour, seraient dus à la guerre en Ukraine, qui avait débuté dans la nuit du 23 février au 24 février dernier. Selon Éric Zemmour, « c’est Poutine » et le contexte qui sont ainsi responsables de son échec, relate BFM TV. « Le 23 février au soir, je me couche, je suis à 16,5 % dans les sondages (…) et (porté) au second tour », a-t-il assuré, pointant alors « un enchaînement absolument imprévisible » qui l’a conduit à perdre des voix. Il a décrit la situation de l’époque : « Une partie de mes électeurs se rameutent derrière Emmanuel Macron (…), voyant que je décline dans les sondages, les électeurs venus de chez Marine Le Pen sont revenus » vers elle.

« Mélenchon a concrétisé dans les urnes l’islamogauchisme »

Éric Zemmour a également analysé le vote global du scrutin présidentiel, évoquant « trois blocs » : « Le bloc macroniste, le bloc mélenchoniste et le bloc national ». Si Emmanuel Macron a rassemblé « les retraités et les diplômés des grandes métropoles », Jean-Luc Mélenchon a, lui, attiré les élus « musulmans des banlieues », et « la jeunesse woke gauchiste ». « Mélenchon a concrétisé dans les urnes l’islamogauchisme », en a conclu Éric Zemmour. L’ex-chroniqueur a poursuivi son analyse en parlant du bloc national avec « les classes populaires » qui votent pour Marine Le Pen et « la bourgeoisie patriote » qui a voté pour lui. L’ex-candidat s’est alors projeté dans le futur, prévoyant que la génération vieillissante ayant voté pour Emmanuel Macron sera « appelée à disparaître à l’horizon 2040-2050 ». Il va alors « rester le bloc national et l’islamogauchisme, face-à-face. C’est ma prophétie » et ce serait même « inévitable », selon lui.

Éric Zemmour (@ZemmourEric): « Mélenchon a concrétisé dans les urnes l’islamogauchisme » pic.twitter.com/3mecO8VNm9

— BFMTV (@BFMTV) May 2, 2022

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

'Fear and terror': Inside Gaza militants' tunnel network

Issued on: 25/04/2022 - 16:58

Sam BALL

Tucked into the foot of a hill, the entrance is barely visible. But beneath the sandy soils of southern Gaza, lies a complex system of tunnels complete with electric lights, a ventilation system and telecoms cables. With tensions once again escalating in the region, Palestinian militants say they are preparing to use these hidden underground passages in any upcoming conflict with Israel.

Valeurs Actuelles

Législatives : François-Xavier Bellamy appelle Nicolas Sarkozy à clarifier sa position

« Nicolas Sarkozy a toujours affirmé la nécessité d’assumer ses choix. » Et aujourd’hui, ce serait à son tour de le faire, selon François-Xavier Bellamy. L’eurodéputé Les Républicains (LR) a accordé un entretien au Figaro, dimanche 1er mai, dans lequel il a appelé Nicolas Sarkozy à clarifier sa position en vue des élections législatives prévues en juin prochain.

« La loyauté implique la clarté »

Lors de l’élection présidentielle, l’ancien président de la République n’avait pas apporté son soutien à la candidate défaite LR, Valérie Pécresse. À l’issue du premier tour – ayant donné Emmanuel Macron et Marine Le Pen finalistes – Nicolas Sarkozy était enfin sorti du silence, annonçant qu’il voterait en faveur d’Emmanuel Macron au second tour. Une manœuvre qui avait quelque peu surpris et agacé au sein de LR. Désormais, à l’approche des législatives, François-Xavier Bellamy réclame à ce que Nicolas Sarkozy « dise clairement s’il veut être un pilier de la majorité macroniste, ou s’il croit à la nécessité d’une opposition de droite », a-t-il déclaré dans Le Figaro. D’après le professeur de philosophie de métier, « la loyauté implique la clarté ». 

La stratégie de Macron pointée du doigt

François-Xavier Bellamy a encore jugé que « la politique menée ces dernières années est contraire aux principes qui fondent la droite et surtout à ce dont la France a besoin ». Il a cité : « Une politique d’irresponsabilité économique et budgétaire, de fragilisation accélérée de notre école, de lâcheté dangereuse sur les plans migratoire et culturel… » Avant de pointer la stratégie d’entre-deux-tours d’Emmanuel Macron qui a été de « chercher l’électorat de La France insoumise en faisant appel à des réflexes communautaristes inquiétants, bien loin de la lutte qu’il affiche contre l’islamisme », a critiqué l’eurodéputé LR dans Le Figaro. François-Xavier Bellamy a enfin estimé que la descente aux enfers de LR était due à « une longue histoire de déceptions accumulées » créant une « défiance ». Pour lui, il faut ainsi « rompre avec les ambiguïtés et les incohérences passées » : « Cela seul nous permettra de mériter à nouveau la confiance des Français. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Russia-Ukraine War

A Body Bag and a Sister in Denial

The war in Ukraine is so big that it has shaken the world. But for a sister looking for her missing older brother, it was reduced to a visit to a morgue.

Oksana Pokhodenko after identifying the remains of her older brother Oleksandr Pokhodenko at a morgue this month in Zmiiv, Ukraine.Credit...

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By Thomas Gibbons-Neff and Natalia Yermak

Photographs by Tyler Hicks

ZMIIV, Ukraine — The wind carried the smell of death across the street. The body of the dead man, burned, mutilated and barely recognizable, was taken from the refrigerator and laid on a metal gurney. The coroner smoked a cigarette and unzipped the black bag.

It was a beautiful spring day. There had been no shelling that morning. And Oksana Pokhodenko, 34, gasped, blinking, at the charred corpse. That was not her brother, she told herself, that was not Oleksandr. That was barely a human.

Her brother lived once. The family patriarch for 20 years since their father died, he called his sister every day after the war started as he fled with his family to a village, Husarivka, wedged between rolling wheat fields. He kept calling — “Hello, Little One. We’re good. How are you?” — but never mentioned that the Russians had overrun the village where he was hiding.

Ms. Pokhodenko, in black jeans, a black jacket and barely laced sneakers, struggled to keep looking at the body. Her brother had taught her how to ride a bike and had loved to watch cartoons for hours with his son. To his sister, he was a “stone wall.” This was a charred husk. Half of the man’s skull was gone, and his chest cavity was splayed open.

“How is it possible to recognize anything here?” she cried. “There is nothing left at all. Oh, my god. It’s horrible. There is nothing left.”

This was Ms. Pokhodenko’s task on Tuesday morning, to identify the unidentifiable, to reconcile the unreconcilable, to put a name on a blackened corpse, to fill out the paperwork and to move on. A war so big that it has shaken the world was suddenly just a body bag holding the remnants of a man.

“We’ll go in a minute,” the coroner said. “Let me smoke.”

The coroner was tired. He was 51, had been on the job for 25 years and, for security reasons, would give only his first name, Vitaliy. Since the war began in February, more than 50 bodies had come through the door, civilians along with Ukrainian soldiers, mangled by rocket blasts and tank shells and gunshots, arriving from different fronts in eastern Ukraine, whether near the city of Izium or the near city of Chuhuiv.

He was accustomed to the horror, to how the war shredded a body beyond recognition. Others were not.

“Take a sip of water,” Vitaliy told Ms. Pokhodenko before she entered the room with the body. “Did you take masks with you? Here, have some, wear a double layer. Just in case.”

The masks were not for Covid.

Ms. Pokhodenko had traveled that morning from her home in the well-tended suburbs of Kharkiv, the country’s second largest city, now a regular target of Russian bombardments. The coroner had arranged for her to pick him up, and after stopping to buy cigarettes, he guided her to the morgue.

“All of the scariest things are before me,” Ms. Pokhodenko said, standing in front of the morgue’s swinging wooden doors before walking inside. The building, a single-story brick relic built sometime before World War II, was surrounded by weeds and stray dogs. Rain from days earlier had left puddles in its yard where earthworms had risen and floundered.

She had reason to be fearful. Her brother had not called since March 14. She had last seen him on Feb. 23, the day before the Russians invaded.

They had sat in his secondhand sedan in a parking lot outside where she worked, quickly catching up and handing over bills they needed to pay for their aging mother. He asked to grab coffee, but she declined. She had to get back to her job.

“If I knew that was the last time I was going to see him,” Ms. Pokhodenko said, her hair pulled back in a pony tail and eyes swollen from crying, “I would have never let him go.”

Oleksandr Pokhodenko, 43, drove delivery trucks for a supermarket chain and lived in the Saltivka neighborhood of Kharkiv. Russian forces began shelling the neighborhood from the opening hours of the war, and Mr. Pokhodenko, his wife and their 3-year-old son fled to a small town to the east. When the Russians occupied that town, the family fled again, this time to Husarivka, a village of about 1,060 people.

Live Updates: Russia-Ukraine War

In early March, the Russians occupied Husarivka and the Ukrainians counterattacked, shelling the enclave incessantly. A village that nearly no one had ever heard of, that had once seemed sleepily apart from the world, was now a theater of war.

On March 15, Mr. Pokhodenko and Mykola Pysariv, 57, a distant relative in Husarivka who had taken the family in, set out at around 3 p.m. to retrieve some potatoes for the eight people now living in Mr. Pysariv’s basement. Russian soldiers had given assurances that they could carry out the errand unmolested.

Mr. Pysariv was a construction worker who had served in the Soviet military in the 1980s. His wife went to the morgue on Tuesday, too. She said that she had last seen him as he was walking out the door to collect the potatoes, and remembered that Mr. Pokhodenko had stopped him just as he was about to leave. “Uncle Kolya,” he had said, “let me come with you.”

The two men set out into the winter cold and never returned.

When Ukrainian soldiers retook Husarivka at the end of March, residents emerged from their basements with horror stories. Five men had disappeared after going to feed cows at a farm that the Russians were using as a headquarters. Then, on April 22, Ukrainian soldiers found two bodies that they believed were those of Mr. Pokhodenko and Mr. Pysariv, whose throat had been slit. Soon after, the corpses were delivered to the morgue in Zmiiv.

Inside the morgue, Vitaliy, the coroner, invited Ms. Pokhodenko and her partner, who had also driven over with her, into his cramped office piled with books and scrap paper, a painting of an old ship hanging behind his desk. He pulled out a passport and explained why the two bodies most likely were once her brother and Mr. Pysariv.

“The smaller man died of a gunshot wound to the left side of his chest,” Vitaliy said, referring to Mr. Pokhodenko. “Here is the passport; it has been shot through.”

Russia-Ukraine War: Key Developments

Mariupol evacuation. Ukrainian officials vowed to continue a large-scale evacuation from Mariupol, despite renewed Russian shelling. The evacuation is seen as the best and possibly last hope for hundreds of civilians sheltering in bunkers beneath the wreckage of the Azovstal steel plant.

Western pledges. U.S. and European leaders are working to put their aggressive promises of aid to Ukraine into action. The U.S. Senate is preparing to take up President Biden’s $33 billion aid package, and the European Union is expected this week to impose an embargo on Russian oil.

On the ground. Russia’s offensive in eastern Ukraine is “anemic” and “plodding” and has been slowed by a risk-averse approach designed to avoid heavy casualties, a Pentagon official said. Meanwhile, a British intelligence agency said that the Russian losses in the war were staggering.

Moscow’s next move? Russia appears to be preparing to annex two regions in eastern Ukraine and possibly a third in the country’s south, a senior American diplomat said. The official said that the Kremlin would most likely stage “sham” elections to formally seize control.

Pelosi’s visit. Days after becoming the highest-ranking U.S. official to visit Kyiv, Speaker Nancy Pelosi met with Poland’s president in Warsaw and said that Russia’s invasion of Ukraine merited the “strongest possible military response, the strongest sanctions.”

The coroner showed it to Ms. Pokhodenko.

The passport’s edges were burned, but it was still legible. At the top of the book, through Oleksandr Pokhodenko’s portrait, his hair tightly cropped and face stern, was a bullet hole. After Mr. Pokhodenko was shot, the coroner said, his corpse was doused in fuel, covered with tires and set aflame.

Ms. Pokhodenko composed herself and walked out into the yard, into the warm sun, sobbing after looking at her brother’s body.

It was not him, she said. There was no way. The same height, maybe, “but there wasn’t even a skull.”

Ms. Pokhodenko’s partner asked to examine the corpse’s mouth. The teeth looked like Mr. Pokhodenko’s, he insisted, so, after much debate, the coroner placed his hands in the remains and pulled out the part of the skull with the top row of teeth attached.

Vitaliy did not need to use a saw because the body’s joints were no longer tight — the bone came out easily. He set it on a metal gurney outside the morgue, away from the rotting corpse.

Hours passed. Ms. Pokhodenko gave her statement to the police. But it would take another night for her to accept that her brother was no longer missing, but dead, lying in a middle-of-nowhere morgue, the casualty of a brutal war that had just begun.

Her acceptance that it was Oleksandr came down to height, foot size and how the corpse’s front teeth slanted at a particular and familiar angle. She would await the results of a DNA test, but, for now, it was enough.

Her thoughts turned to burying him, to the funeral to come, and to moving him away from the horrors of the morgue.

“I don’t want my brother to lie there for a month,” she said before he was buried Thursday. “It’s so cold in that room.”

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France24 - Monde

La junte malienne rompt les accords de défense avec Paris et ses partenaires européens

Publié le : 03/05/2022 - 00:26

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La junte au pouvoir au Mali a fustigé, lundi soir, les "atteintes flagrantes" des forces françaises à la souveraineté nationale. En conséquence, elle a "dénoncé" plusieurs accords de défense conclus avec la France et ses partenaires européens.

Nouvelle manifestation de la dégradation des relations entre Bamako et ses anciens alliés. La junte au pouvoir au Mali a annoncé, lundi 2 mai au soir, rompre les accords de défense avec la France et ses partenaires européens.

Mettant à exécution une menace brandie depuis des mois, les autorités dominées par les militaires arrivés au pouvoir par la force en août 2020 ont annoncé "dénoncer" les Accords de statut des forces (Status of Force Agreements, appelés "Sofa") fixant le cadre juridique de la présence au Mali des forces française Barkhane et européenne Takuba, ainsi que le traité de coopération en matière de défense conclu le 16 juillet 2014 entre le Mali et la France.

Pour justifier cette décision, le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, a invoqué dans un communiqué lu à la télévision nationale les "insuffisances graves" et les "atteintes flagrantes à la souveraineté nationale" de la part de la France, engagée militairement dans le pays depuis 2013.

Il a cité "l'attitude unilatérale" de la France lorsqu'elle a suspendu en juin 2021 les opérations conjointes entre les forces françaises et maliennes, l'annonce en février 2022, "encore sans aucune consultation de la partie malienne", du retrait des forces Barkhane et Takuba, et les "multiples violations" de l'espace aérien par les appareils français malgré l'instauration par les autorités d'une zone d'interdiction aérienne au-dessus d'une vaste partie du territoire.

Une décision qui détériore davantage les relations

Les autorités maliennes ont notifié cette dénonciation lundi après-midi aux autorités françaises. Elle prendra effet six mois après cette notification, a précisé Abdoulaye Maïga.

En revanche, c'est avec "effet immédiat" que les autorités maliennes dénoncent le Sofa de mars 2013 encadrant l'engagement de la force française Serval, puis Barkhane, ainsi que le protocole additionnel de mars 2020 s'appliquant aux détachements européens de Takuba, le regroupement d'unités spéciales européennes initié par la France, a-t-il dit.

L'annonce des autorités maliennes envenime encore les relations entre deux anciens alliés qui ont combattu ensemble la contagion jihadiste partie du nord de ce pays pauvre et enclavé. Elle a depuis gagné le Niger et le Burkina Faso voisins, et menace de s'étendre encore plus au sud jusqu'au Golfe de Guinée. 

L'armée française accusée d'"espionnage" et de "subversion"

Les rapports se sont dégradés entre Bamako et Paris après le second coup d'État mené par les colonels en mai 2021 contre un président et un Premier ministre qu'ils avaient eux-mêmes installés, puis la révocation par les colonels de leur engagement à rendre le pouvoir aux civils en février 2022.

Les crispations se sont aggravées à mesure que la junte se rapprochait de la Russie. La France et ses alliés accusent les autorités maliennes de s'être assuré les services de la société privée russe controversée Wagner. Le gouvernement conteste et parle de collaboration ancienne d'État à État.

Le Mali a expulsé l'ambassadeur de France en janvier. À l'époque déjà, le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop envisageait la dénonciation, si nécessaire, du traité de coopération. Le Mali avait demandé des amendements en décembre en faisant valoir que certaines dispositions étaient contraires à la souveraineté nationale.

Les colonels voyaient d'un très mauvais oeil Barkhane continuer d'opérer dans le ciel malien.

La semaine dernière, la junte accusait l'armée française d'"espionnage" et de "subversion" après la diffusion par l'état-major français de vidéos tournées par un drone à proximité de la base de Gossi (centre) restituée en avril par la France. Deux jours après cette restitution, l'armée française avait, pour contrer ce qu'elle qualifiait d'"attaque informationnelle", publié une vidéo de ce qu'elle disait être des mercenaires russes en train d'enterrer des corps près de cette base afin de faire accuser la France de crimes de guerre.

Avec AFP

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La junte malienne accuse l'armée française d'"espionnage" et de "subversion"

Antonio Guterres appelle les juntes à rendre le pouvoir aux civils en Afrique de l'Ouest

"Charnier" de Gossi : l'armée française dément les accusations de la junte malienne

New York Times - World

She Promised to Empower Women. Will Honduras’s President Succeed?

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The country’s first female leader, Xiomara Castro, is struggling to advance her feminist agenda 14 years after a coup ended the presidency of her husband, who pursued similar causes.

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By Anatoly Kurmanaev and Joan Suazo

She came to power pledging to relax some of the world’s steepest restrictions on women’s reproductive rights. But months into her term, rights groups say, Honduras’s first female president, Xiomara Castro, is struggling to fulfill promises, as attempts to empower women rekindle the country’s bitter ideological divisions.

Ms. Castro, 62, became the country’s first ever leftist candidate to win elections in November by promising to bring social equality after more than a century of nearly uninterrupted conservative and military rule. She built a broad coalition of urban intelligentsia, small businessmen, landless farmers, Indigenous and Black groups, L.G.B.T.Q. people and women that propelled her to a landslide victory against the opponent of the incumbent party.

In her campaign manifesto, Ms. Castro said she would advance sexual education, fight gender violence, bring more women into the economy, legalize abortion in limited circumstances and overturn a ban on emergency contraception pills.

“The political agenda of women and feminists will be my priority,” she said during her campaign in August.

Such slogans carried immense symbolism in a male-dominated society with the highest rate of killings of women and girls in Latin America, and where one in four women become pregnant before reaching 19, according to the United Nations.

Now, a sexual abuse scandal is testing Ms. Castro’s promises to bring lasting social change to women.

In March, students at the prestigious Zamorano University near Tegucigalpa, the capital, protested over allegations that a male undergraduate raped two female peers. The police briefly arrested the man, but released him and closed the case after the two women declined to testify.

Although the legal case and the protests quickly waned, they ignited a larger debate in Honduras over access to emergency contraception, as well as the role of religion in politics, exposing rifts in Ms. Castro’s fragile governing coalition.

Feminist organizations and their political supporters have called on Ms. Castro to make good on her promise to legalize emergency contraception. Many Honduran activists who supported Ms. Castro’s candidacy have since joined her administration, raising the internal pressure to act.

“This is the moment to approve the PAE,” a prominent lawmaker in Ms. Castro’s party, Jorge Cálix, wrote on Twitter on March 21 after the Zamorano protest, using the commonly used abbreviation for the emergency contraception pill in Honduras.

Honduras is currently the only nation in the world known to have a blanket legal ban on emergency contraception pills, according to the International Consortium for Emergency Contraception, a policy research group. It is also among the five Latin American countries that prohibit abortion under any circumstances.

Though banned, emergency contraception pills are sold openly in some Tegucigalpa pharmacies for around $10 per dose. But women in poor and rural areas lack access, according to women’s rights advocates.

Human rights activists say the loosening of the emergency contraception ban has been delayed by the socially conservative party in Ms. Castro’s coalition, highlighting the president’s challenge of keeping together the diverse alliances that have brought her to power.

So far, Ms. Castro has largely delegated the issue of emergency contraception to Dr. José Manuel Matheu, the health minister and a member of the center-right allied party, Savior of Honduras. Dr. Matheu has said that legalizing the pill is not his priority, adding in March that he would consult the Catholic Church on the issue.

Major Christian congregations in Honduras oppose the use of emergency contraception, arguing that the pill can terminate an established pregnancy.

To support their case, they cite the label of Plan B One-Step, the most well-known emergency contraception in the United States, which says that there is a possibility it may prevent a fertilized egg from implanting in the uterus.

However, scientific evidence does not support the idea that emergency contraception pills can prevent implantation of a fertilized egg. Instead, as the Plan B One-Step label states, the pills work primarily by preventing ovulation — the release of an egg before it can be fertilized by sperm.

Ms. Castro’s office, Dr. Matheu and the spokesman for Honduras’s Catholic Church, the Rev. Juan Ángel López, didn’t respond or declined to comment for this story.

Rights groups have questioned Dr. Matheu’s decision to consult the church, pointing out that Honduras is a secular state under the Constitution.

However, ignoring religious concerns over contraception would merely stoke further social tensions at a time when Ms. Castro is confronting conservative interests in other areas of the economy and society, said Natalie Roque, Honduras’s human rights minister, who helped draft the government’s progressive agenda.

Nine out of 10 Hondurans consider themselves Catholic or evangelical Christians.

The government “right now is not in conditions to open another front against such a powerful adversary as the church,” said Ms. Roque, adding that legalizing the pill now “would merely throw more fuel on the bonfire.”

This sense of caution in part reflects the enduring impact of the military coup that deposed Ms. Castro’s husband, Manuel Zelaya, from the presidency 14 years ago, cutting short the previous attempt to redistribute power in Honduras.

As president, Mr. Zelaya thwarted an earlier attempt by the country’s conservative-dominated Congress to ban emergency contraception, vetoing their proposal. A month later, in June 2008, the army arrested him in his residence and installed a conservative caretaker government that proceeded to put the ban in place.

The Issue of Abortion Around the World

An evolving landscape. Women’s access to abortion continues to be debated around the globe. Here’s a look at the state of affairs in some countries:

Colombia. The country’s top court decriminalized abortion in 2022, making it the third major Latin American nation to allow access to the procedure. The decision paves the way for abortions to become widely available across this historically conservative, Catholic country.

Guatemala. After lawmakers passed a sweeping new bill mandating up to 10 years of jail time for women who obtain abortions, protests erupted. A few days later, in an abrupt reversal that surprised analysts, President Alejandro Giammattei said he would veto the bill.

Mexico. In 2021, Mexico’s Supreme Court issued a historic decision that decriminalized abortion. The move set a legal precedent for the nation, but applying it to all of Mexico’s states will be a long path, and several challenges remain.

Poland. The country is one of the few that has moved to restrict abortion in recent years. A near-total ban went into effect in January 2021, fueling discontent among those who believe human freedoms are being eroded under the increasingly autocratic Law and Justice Party.

China. The country’s central government said last Septemberthat it intended to reduce the prevalence of “medically unnecessary” abortions. In recent years, China has been focusing its efforts toward promoting childbirth and slowing the population’s aging.

Thailand. The Thai Parliament voted in 2021 to make abortion legal in the first trimester, while keeping penalties in place for women who undergo it later in their pregnancies. Advocates say the measure doesn’t go far enough.

Argentina. In 2020, the country became the largest nation in Latin America to legalize abortion — a landmark vote in a conservative region and a victory for a grass-roots movement that turned years of rallies into political power.

Ms. Castro is now struggling to balance the pressure for greater reproductive rights from civil society and feminist organizations against “the great power acquired by the church in the aftermath of the coup,” said Joaquín Mejía, a Honduran human rights lawyer.

“I don’t think she can continue ignoring these pressures for much longer,” he added.

The controversy over emergency contraception comes as Argentina, Colombia and Mexico have widened access to abortion in recent months, energizing abortion activists across Latin America and hardening opposition in the countries that continue banning it.

Anti-abortion groups in Honduras say legalizing emergency contraception would open a path to legalizing clinical abortion in the future.

“Not everything that is legalized in the developed countries should be imitated,” said Michelle Zacapa, president of Honduras’s largest anti-abortion group, Pro Vida. “A Honduran loves life, and opposes all these ideologies that are being imposed on us.”

Her organization did not provide any opinion polls supporting its positions, but she said that sexual abuse should be fought with tougher punishments for the perpetrators, not with emergency contraception.

Periodic opinion polls commissioned by the Center for Women’s Rights, which supports emergency contraception and abortion, show that a slight majority of urban Hondurans support emergency contraception, as well as abortion in cases when a pregnancy threatens the woman’s health.

Feminist activists and advisers to Ms. Castro said the president remains committed to women’s rights, but acknowledge that she has to tread carefully to avoid provoking the conservative forces that toppled her husband.

The government’s advancement of women’s rights will be gradual, said Ms. Roque, the human rights minister. The first step under review by the government would be legalizing emergency contraception for victims of sexual abuse, and expanding sexual education before making it widely available at a later, unspecified date, she said.

Since taking power, Ms. Castro has faced difficulties in other areas. She has struggled to revive an economy that was devastated by the pandemic and recent hurricanes and is now hurting from rising food and fuel costs. In January, Ms. Castro barely stopped a rebellion within her party, and in recent weeks her government moved to extradite her predecessor, Juan Orlando Hernández, to the United States to face drug-related charges, a move that threatens to create tensions between her and segments of the country’s security forces.

Despite the setbacks, some of Ms. Castro’s feminist supporters remain confident in her. Three who met with the president on March 8 said she appeared committed to advancing her gender policy, but was held back by the reticence of the more conservative sections of her coalition and bureaucracy.

“She is very conscious of all the sexual violence suffered by the women,” said Jinna Rosales, the sexual health researcher. “She said that in a country with the first female president in its history, sexual and reproductive rights cannot continue to be trampled.”

Anatoly Kurmanaev reported from Mexico City, and Joan Suazo from Tegucigalpa, Honduras.

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France24 - Monde

Au Tchad, le dialogue politique reporté une troisième fois

Publié le : 02/05/2022 - 22:43

Zohra BEN MILOUD Célia CARACENA Suivre

Les militaires au pouvoir depuis plus d'un an au Tchad ont reporté à une date "ultérieure" non précisée un dialogue de réconciliation prévu le 10 mai avant des élections, alors que des négociations préalables avec les rebelles s'éternisent au Qatar, médiateur du "pré-dialogue".  La société civile et l’opposition saluent ce report et demandent plus de transparence. 

La décision de la junte guinéenne de pousser pour une transition de 39 mois avant de restituer le pouvoir aux civils a été vivement critiqué dimanche tant par le parti de l'ex-président déchu que par ceux qui l'avaient combattu.

La militarisation du Nord de la Cote d'Ivoire se poursuit malgré une relative accalmie. Dans le Nord de la Côte d'Ivoire, zone exposée au risque d'attaques djihadistes, l'armée ivoirienne déclare avoir la zone « sous contrôle ». En effet, depuis les dernières attaques de juin 2021, aucune attaque mortelle n'est à déplorer. Cependant la menace d'une prochaine attaque reste omniprésente et l'armée continue de militariser la zone. Reportage de Samuel Bernard.

C'est l'ingrédient indispensable de la fête de l'Aïd au Sénégal: le poulet. Après 30 jours de jeûne, les familles fêtent la fin du mois de Ramadan autour d'un plat de volaille. Ces dernières semaines, son prix est passé du simple au double sur le marché, à cause de la hausse du prix du mil et du maïs, principaux aliments des volailles. Confrontés à une inflation générale à cause des conséquences économiques de la guerre en Ukraine, c'est un réel défi qui se présente pour les sénégalais. Reportage à Dakar de Sarah Sakho et Elimane Ndao.

 

Cheffe d'édition : Célia Caracena

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Valeurs Actuelles

[Jamet] Faire passer ses objectifs avant son amour-propre : petit cours de politique élémentaire à l’intention d’Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen

« Aucune circonscription pour Horizons ! Ce sont des cons ! » [Quant à Édouard Philippe] « Il me doit tout et il pense qu’on est égaux ? Il a fumé les vapeurs du port du Havre ? » Ces propos auraient été tenus la semaine dernière par Emmanuel Macron lors d’une réunion discrète avec ses collaborateurs les plus proches. Rapportés par Europe 1 et le Parisien, niés par l’entourage du président, celui-ci n’a pas pris la peine de les démentir. Nous verrons bien, lorsque les investitures pour les législatives tomberont de l’Olympe élyséen, comment seront traités les fidèles du mouvement fondé par celui qui fut le Premier ministre de l’actuel chef de l’État.

Quelle faute, quel crime aurait donc commis “Doudou”, qui justifierait que Jupiter lui intente un procès en haute trahison ? Son insistance à faire immanquablement suivre la confirmation de sa loyauté de l’affirmation de sa liberté. L’intention dont il ne se cache pas, alors que le deuxième quinquennat n’est même pas entamé, de jouer les premiers rôles lorsque celui-ci expirera. Sa volonté de ne pas se laisser oublier. Enfin et surtout son insolente popularité. Alors que le soutien populaire aux innombrables prétendants à Matignon dont les noms ont été cités ces derniers jours s’échelonne entre 1 et 10 %, 48 % des Français, à en croire les sondages, font confiance pour l’avenir à Édouard Philippe.

Marine est-elle bien inspirée de monter une cloison étanche entre Zemmour et les siens et de faire fi des quelque deux millions d’électeurs de Reconquête! qui s’étaient reportés sur elle au second tour ?

On ne peut exclure que le serpent féroce de la jalousie ait mordu le cœur du président réélu, qu’il ait envie de faire rentrer dans le rang cette tête qui dépasse l’alignement. Ayant lui-même trahi son bienfaiteur, il est compréhensible qu’il soupçonne son ancien second de marcher sur ses brisées. De là à ce qu’il ait résolu de ne lui laisser aucun espace et de ne lui accorder aucune faveur, il n’y a qu’un pas. Était-il vraiment urgent et indispensable d’ouvrir les hostilités dès 2022 ? Le shérif en a jugé ainsi et, comme dans les westerns, il a dégainé le premier. Pour autant, le présumé ennemi privé n° 1 n’est pas mort.

Sur une autre scène, Éric Zemmour, renvoyé dans les coulisses après une entrée fracassante, a tenté de recoller les morceaux d’une union qu’il avait hautement refusée avec la présidente du parti redevenu frère qu’est le Rassemblement national. Mais on est polémiste ou on ne l’est pas, et Marine Le Pen en a fait de nouveau les frais. Alors même qu’il sollicitait l’aman et prêchait la réconciliation avec son heureuse rivale, le fondateur de Reconquête!, en position de demandeur, assortissait sa démarche d’une nouvelle pique.

Du coup, la tête enflée par une victoire d’étape qui ne lui a finalement valu que le maillot de la meilleure grimpeuse, Marine a claqué la porte au nez de son challenger, privant celui-ci de toute chance de remporter la moindre circonscription, a fortiori de pouvoir constituer un groupe à l’Assemblée nationale. Marine est-elle bien inspirée de monter une cloison étanche entre Zemmour et les siens et de faire fi des quelque deux millions d’électeurs de Reconquête! qui s’étaient reportés sur elle au second tour ? Au risque d’être privée d’un appoint qui aurait assuré la qualification voire le succès de ses propres candidats dans un certain nombre de duels ou de triangulaires, elle a choisi de priver d’oxygène un concurrent qu’elle espère tuer dans l’œuf. Valéry Giscard d’Estaing, trahi par Chirac, parlait de jeter la rancune à la rivière, sans y parvenir. Marine Le Pen a choisi de ne pas pardonner.

On reprochait fréquemment à Mélenchon sa brutalité et son aspiration à l’hégémonie.

Fidèle à lui-même et au caractère si particulier qu’on lui connaît, Jean-Luc Mélenchon, jouit, use et abuse de la position dominante qu’il occupe à gauche depuis le soir du premier tour. Leader actuellement reconnu, il entend se faire reconnaître comme “lider maximo”. Au nom de La France insoumise, il exige des tribus éparses qui reconnaissent sa suprématie la plus totale soumission. Aux socialistes en voie d’extinction, il impose de manger leur écharpe et leur chapeau. Les écologistes désemparés sont invités à rallier le panache rouge du chef ou à aller se faire voir ailleurs. Les communistes font leur reddition. Le mâle dominant de la gauche sinistrée prétend répartir les investitures et donc les sièges sans tenir compte des situations acquises et des circonstances particulières mais en fonction des résultats de la présidentielle. On reprochait fréquemment à Mélenchon sa brutalité et son aspiration à l’hégémonie. Le vent en poupe, le candidat à Matignon se montre de fait brutal et despotique. Qu’on regimbe, qu’on se plaigne, peu lui importe. Qu’on le redoute, qu’on le maudisse en secret, mais qu’on le suive. Tous derrière et lui devant comme dans la poésie de Paul Fort. C’est son côté Poutine.

Macron, Le Pen, Mélenchon… Qu’ont-ils, les uns ou les autres, à apprendre de la politique qu’ils pratiquent et croient maîtriser ? Qu’il est essentiel de ne jamais perdre de vue ses objectifs, bien sûr. Mais qu’il faut les faire passer avant ses satisfactions d’amour-propre, ses susceptibilités, ses sympathies, ses humeurs et ses rancunes. Ils auraient, les uns et les autres, beaucoup à apprendre d’un certain François Mitterrand.

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Cent jours dans la vie de huit présidents

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Caroline Constant

Un président tout juste élu, selon Franklin Roosevelt, en plein New Deal, a cent jours d’« état de grâce » pour marquer son empreinte. En partant de ce principe, le réalisateur Gabriel Le Bomin scrute à la loupe les débuts de mandat des huit présidents de la Ve République, en France. Trois d’entre eux témoignent : Valéry Giscard d’Estaing (déjà très affaibli au moment du tournage, il est décédé en décembre 2020), Nicolas Sarkozy et François Hollande.

L’exercice est aussi fascinant que frustrant. Fascinant parce qu’il montre une sorte d’envers du décor, commenté par des historiens, des hommes et femmes politiques qui ont exercé dans les gouvernements successifs, quelques secrétaires généraux de l’Élysée et des militaires. On regarde les efforts des uns et des autres pour marquer les esprits, et séduire la foule : le rapport aux médias, à l’utilisation ou non de l’image familiale. La façon dont ils vont mettre en scène leur arrivée à l’Élysée : avec panache, avec simplicité, avec gravité et sens de l’histoire, selon les hommes. La nomination du premier ministre, sa personnalité, sa place dans l’échiquier politique et auprès du président nouvellement élu durant la campagne…

Témoignages et parole décomplexée

Au passage, il est assez savoureux d’entendre les versions de Nicolas Sarkozy et de François Fillon sur leurs rapports. Puis viennent les premières mesures, en cascade : « Gouverner, c’est choisir, et choisir, c’est renoncer. Quand vous annoncez aux électeurs quinze mesures, vous allez en régler cinq », raconte ainsi Édouard Philippe, ex-premier ministre d’Emmanuel Macron.

Les images d’archives sont séduisantes, tout comme la parole, parfois décomplexée, d’anciens ministres. On a quelques surprises, comme la présence de la femme de Valéry Giscard d’Estaing, qui donne sa version des faits. Mais il y a plusieurs écueils : d’abord, on sait comment l’histoire s’est terminée pour chacun des présidents, de Mai 1968 pour de Gaulle à la mort de Pompidou, en passant par le krach pétrolier sous Giscard, l’austérité chez Mitterrand et décembre 1995 pour Chirac. Quand il n’y a aucune remise en perspective, il est très frustrant de n’avoir que ces cent jours comme résumé d’un passage à l’Élysée. Enfin, une des surprises est de voir la foule rassemblée, à la moindre occasion, jusqu’à Jacques Chirac. Que s’est-il donc passé pour que nous perdions à ce point la notion d’être ensemble ?

TélévisionVe républiquecharles de gaullegeorges pompidou
France24 - Monde

Algérie : l'héritage empoisonné des essais nucléaires français, 60 ans après l'accident du tir Béryl

Publié le : 02/05/2022 - 15:03Modifié le : 02/05/2022 - 15:04

Karim YAHIAOUI Suivre

Avant la Polynésie, l'Algérie a été le théâtre des essais nucléaires français, qui ont continué après l'indépendance du pays. Ces tests ont connu des épisodes parfois dramatiques. Ainsi, le 1er mai 1962, le tir Béryl ne s'est pas déroulé comme prévu, sous les yeux effrayés de ministres venus constater à In Ekker la grandeur nucléaire de la France. Karim Yahiaoui et Georges Yazbeck ont retrouvé un témoin de cet essai raté dont les effets dévastateurs sur les hommes et l'environnement perdurent.

Une émission préparée par Camille Nedelec et Agnès Le Cossec.

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Essais nucléaires en Algérie : un contentieux mémoriel majeur avec la France

FRANCE

Un rapport révèle que des soldats ont été exposés délibérément aux essais nucléaires

BILLET RETOUR

Reggane : les irradiés du Sahara

L'Humanité

Télévision. Outre-mer : à quand l’égalité sociale pleine et entière ?

Nos recommandations culturelles

Un documentaire au long cours retrace l’histoire tumultueuse des rapports entre la métropole et ces départements français, avec pour pierre angulaire le problème de la « vie chère ».

Laurent Etre

Tout au long de l’histoire de la V e République, les présidents français n’ont eu de cesse de vouloir ancrer les territoires et départements d’outre-mer à la métropole. Mais les réformes institutionnelles, qui se sont succédé depuis la loi pour la départementalisation, votée en mars 1946, n’ont pas réglé le problème de fond, celui d’une inégalité de traitement et d’un déni de reconnaissance de la part de l’État. C’est ce que pointe le présent documentaire, remettant en perspective les crises sociales survenues ces derniers mois en Martinique, Guadeloupe, Guyane et à La Réunion – notamment sur fond de campagne vaccinale contre le Covid –, et les différents rendez-vous manqués ou tragédies qui ont jalonné les relations avec Paris depuis la Libération.

Présidentielle. L’outre-mer bascule dans un vote de colère pour Le Pen

Après avoir massivement répondu à l’appel du général de Gaulle, les populations de l’outre-mer escomptaient une véritable égalité des droits. Or, à titre d’exemple, il aura fallu attendre l’élection de Jacques Chirac, en 1995, pour que le Smic en vigueur dans les départements d’outre-mer (DOM) soit aligné sur celui de l’Hexagone. Sous le mandat de Mitterrand, l’écart était de 20 %. Les espoirs suscités par l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981 avaient été, là aussi, vite déçus. Mais, de la présidence de Jacques Chirac, on retiendra surtout la relance des essais nucléaires en Polynésie, avec des dommages colossaux sur la santé des habitants et l’environnement.

Présidentielle. Un second tour révélateur des fractures françaises

Des décennies de discriminations

En 1963, soi-disant pour répondre au problème du chômage endémique dans les DOM, le gouvernement de Pompidou, futur président, a mis sur pied le Bumidom, acronyme du Bureau pour le développement des migrations dans les départements d’outre-mer. Dans les faits, il s’agissait d’une politique de déplacement des populations, pour exercer les métiers les moins qualifiés en métropole. En 1968, l’inauguration du centre spatial de Kourou, en Guyane, sera encore un autre miroir aux alouettes : s’il rapporte des revenus au département, le centre n’emploie, en revanche, que peu de locaux.

Sont-ce ces décennies de discriminations qui ont fini par pousser, sinistre paradoxe, une partie croissante des électeurs ultramarins à voter pour l’extrême droite ? Le documentaire, tourné avant la dernière présidentielle, se borne à expliciter les raisons d’une colère profonde, laquelle emprunte aussi, fort heureusement, des voies progressistes, comme ce fut le cas avec le LKP guadeloupéen et son leader syndicaliste, Élie Domota. En 2009, ce mouvement social d’une ampleur inédite parvenait à arracher une hausse des bas salaires.

Le film ne nie pas les investissements réalisés dans les infrastructures (un plan de 1 milliard d’euros, notamment, a été voté sous la présidence Hollande), ni certaines mesures symboliques pour la mémoire de l’esclavage, dès les années Mitterrand. Appuyé sur une masse importante d’archives et la participation de nombreux spécialistes (le politiste Justin Daniel, l’historien François Durpaire…), il invite avant tout à prendre la mesure du chemin restant à parcourir pour une égalité réelle.

Télévisiondom tomdiscriminationsinégalités
France24 - Monde

Web, attention ça coupe !

Publié le : 29/04/2022 - 16:49

Guillaume GRALLET Suivre

Si d'après l'ONU, 37 % de la population mondiale n'a jamais eu accès à Internet, pour les autres, l'accès à un réseau gratuit, libre et universel est de plus en plus menacé. Tour du monde de la solidité du Web.

Alors que la France a été victime ces jours-ci d'un surprenant sabotage de fibres optiques, les arrêts d'Internet se multiplient dans le monde, observent Reporters sans frontières, ou encore l'ONG Nothing2Hide, dont le cocréateur Jean-Marc Bourguignon est l'invité de Tech24.

Phénomènes grandissants, les coupures sont souvent perlées, c'est-à-dire limitées géographiquement, dans le temps ou réservées à quelques services. Mais il y a des dommages collatéraux. Après avoir détaillé les coûts liés à ces blocages de sites, passage en revue des quelques pistes qui permettent de continuer à s'informer et de "réparer" Internet.

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BBC

Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

L'Humanité

Tous pareils, tous différents, « une revendication permanente »

Nos recommandations culturelles

Télévision Portée par le nageur paralympique Théo Curin et l’animatrice Alessandra Sublet, TF1 programme en prime time une sympathique et nécessaire leçon de vie.

Grégory Marin

Quand on parle de diversité sur les écrans, on pense à la représentation des origines, ethniques ou sociales. Le handicap, lui, est rarement représenté. Ou alors de manière condescendante. Pouvait-on craindre que le téléfilm en deux parties de Stéphanie Pillonca, sur TF1, s’inscrive dans cette veine ? Ce serait méconnaître le travail de la réalisatrice, qui a déjà signé plusieurs œuvres sur le sujet (les documentaires Je marcherai jusqu’à la mer et Laissez-moi aimer, le téléfilm Apprendre à t’aimer) et qui porte un regard particulier sur la « capacité de dépassement de ces personnes différentes ».

« C’est la première fois qu’un film traite de ce sujet en première partie de soirée sur TF1. C’est historique », s’enthousiasme Théo Curin, qui incarne Sam, le héros de Handi-Gang. Le téléfilm affiche un ton « très dynamique et bienveillant », mais sans (trop) verser dans l’optimisme forcené : « Évidemment qu’il y a des choses à améliorer », souligne Théo, pour qui « la revendication est permanente dans ce film ». Sam, amputé des quatre membres, est en terminale. Son petit groupe d’amis – Tom (Mathieu Hannedouche), Lila (Angèle Rohé) et Manon (Esther Valding) – est rejoint en cours d’année par le turbulent Vincent (Arthur Legrand), qui va les confronter à leur exclusion. Quant à Nina (Alessandra Sublet), la mère de Sam, elle va devoir laisser grandir son fils et reprendre sa vie de femme.

Plus qu’un film sur le handicap, c’est avant tout un film sur la jeunesse, avance sa réalisatrice. « Celle qui se soulève, qui est concernée, (qui) nous secoue, nous galvanise. Dans ce scénario, elle se met en colère pour qu’on l’écoute, pour qu’on la voie. » « C’est une période où on est confrontés à nos choix pour l’avenir », mais où la pression est énorme, assure Théo. Lui estime s’en être « bien sorti ». Toutefois, il ne veut pas être érigé en modèle : « Je n’ai pas cette prétention. Dans un premier temps, je fais les choses pour mon plaisir personnel, que ce soit dans le sport ou dans le cinéma. Si, dans un second temps, ça peut aider les autres, c’est le plus beau des cadeaux. »

On notera plusieurs révélations au casting de Handi-Gang : Théo Curin, d’abord, qui tient bien la longueur. Dans Vestiaires (une série de formats courts diffusée sur France 2 ), il incarnait son propre rôle de sportif handicapé. « Pour Handi-Gang, on me demandait de jouer quelque chose de différent, de me positionner comme acteur. Il fallait que (Sam) soit crédible. » Et puis il y a Arthur Legrand, qu’on aime détester au début, et Mathieu Hannedouche, venu de TikTok , réseau social sur lequel il anime des émissions en langue des signes. Quant à l’ex-animatrice Alessandra Sublet, qui « ne voulait pas du rôle », explique Stéphanie Pillonca, elle se dévoile aussi en actrice. La réalisatrice a eu raison d’insister : « Alessandra ne voulait pas du tout faire de fiction et, aujourd’hui, elle arrête sa carrière pour s’y consacrer ! »

Télévisiontéléfilmhandicaptf1
France24 - Monde

Elon Musk et Twitter : la "liberté d'expression absolue"… à géométrie variable

Publié le : 26/04/2022 - 18:30

Sébastian SEIBT Suivre Sonia DRIDI

Le nouveau patron de Twitter, Elon Musk, est souvent décrit comme un libertarien pour qui la liberté d'expression est le principe le plus important. Mais, en réalité, il apparaît comme un entrepreneur très pragmatique qui peut mettre ce principe de côté dès qu'il s'agit de protéger ses intérêts économiques.

Il est venu, il a vu, il s'est installé, il a racheté. Elon Musk, le patron multimilliardaire de Tesla et SpaceX, vient d'ajouter une ligne à son CV : propriétaire de Twitter. Le célèbre réseau social a accepté, lundi 25 avril, l'offre d'environ 44 milliards de dollars de l'homme le plus riche au monde après avoir joué au chat et à la souris pendant deux semaines.

Début avril, lorsqu'Elon Musk avait rendu publique son envie de racheter Twitter, le conseil d'administration avait fait la moue. Pourrait-il réellement mobiliser plus de 40 milliards de dollars en liquide (la plupart de la fortune d'Elon Musk est en actions Tesla ou SpaceX) ? Fallait-il remettre les clefs du réseau à un entrepreneur fantasque qui, au gré de ses envies "twitteriennes", se moque du physique de Bill Gates, accuse quelqu'un sans la moindre preuve d'être un pédophile ou encore flirte avec l'illégalité en tweetant des informations financières sensibles sur l'une de ses entreprises.

"Absolutiste de la liberté d'expression"

Elon Musk lui-même avait laissé entendre qu'il ne parviendrait peut-être pas à réunir les fonds lors d'un discours à l'occasion d'une conférence TED. Finalement, il a non seulement levé les 44 milliards de dollars nécessaires, mais Elon Musk a aussi réussi à convaincre les actionnaires que son plan était le bon.

Tout est bien qui finit bien ? Pas si vite. Pour beaucoup de commentateurs, ce n'est que le début de l'histoire. Une histoire qui, par ailleurs, risque de virer au cauchemar à en croire la plupart des observateurs "libéraux" (autrement dit à gauche de l'échiquier politique américain).

Tout viendrait de la conception qu'Elon Musk se fait de la liberté d'expression. Il se décrit lui-même comme un absolutiste de ce principe. Le premier "gazouillis" du milliardaire en tant que nouveau propriétaire de Twitter consistait d'ailleurs à rappeler l'importance à ses yeux de la "liberté d'expression qui est le fondement de toute démocratie en bonne santé".

Pour les détracteurs du patron de Tesla, cet "absolutisme" autoproclamé est précisément ce qui rend ce rachat "dangereux pour notre démocratie", a réagit Elizabeth Warren, une sénatrice démocrate qui s'est déjà fait rabrouer sur Twitter par Elon Musk, qui l'avait comparé à une "mère sévère qui crie après ses enfants sans raison" pour avoir osé réclamer une fiscalité plus lourde pour les milliardaires.

Concrètement, Elizabeth Warren et d'autres craignent qu'Elon Musk mette à terme à tous les efforts entrepris par Twitter pour modérer ou censurer les propos haineux ou les "fake news". 

Le retour de Donald Trump ?

Des personnalités et élus conservateurs dont les tweets ont pu être effacés par les équipes de modération ou qui ont même été bannis de la plateforme, se sont d'ailleurs réjouis de cette arrivée fracassante. "Elon Musk est probablement notre dernier espoir", a affirmé Tucker Carlson, le commentateur star de la chaîne ultra-conservatrice Fox News, qui s'est souvent plaint que Twitter serait aux mains de "libéraux" qui veulent censurer les républicains.

Marjorie Taylor Greene, une élue républicaine conspirationniste dont le compte personnel a été fermé définitivement début janvier 2022 après qu'elle a soutenu des théories du complot sur le Covid-19, a prédit qu'Elon Musk allait lui permettre de revenir sévir sur Twitter.

"Elon Musk va probablement aussi ramener Donald Trump sur Twitter", déplore Arwa Mahdawi, une journaliste du Guardian. L'ex-président américain avait, en effet, été banni en janvier 2021 pour des messages contestant les résultats de l'élection présidentielle qu'il avait perdu face à Joe Biden.

À l'époque, le patron de Tesla avait regretté la décision de Twitter arguant qu'il n'y avait pas de quoi se réjouir que "des groupes high tech s'improvisent arbitre de ce qu'on a le droit de dire ou non".

Donald Trump a reconnu, lundi, que c'était "un bon gars" qui arrivait à la tête de Twitter. Mais pour autant, il a affirmé préféré rester sur Truth Social, le concurrent à Twitter qu'il a créé et qui peine à décoller

Libertarien à géométrie variable

En fait, la droite américaine considère Elon Musk comme l'un des leurs. Mais c'est faire un raccourci politique, comme le rappelle le New York Times. Le patron de Tesla est souvent décrit comme un libertarien, en référence à cette théorie politique qui prône un laissez-faire quasi absolu en matière d'économie et un rôle aussi minime que possible pour l'État. 

De ce fait, Elon Musk apparait en phase avec une majorité de républicains américains qui vilipendent à longueur de temps l'État providence. Mais il sait aussi "profiter de millions d'aides de l'État quand il s'agit de choisir un État où implanter son usine Tesla", rappelle Robert Reich, l'ancien ministre du Travail sous Bill Clinton (1993 à 2001). Elon Musk avait quitté la Californie pour profiter de subventions promises par le Texas

Le multimilliardaire a aussi soutenu financièrement les campagnes d'Hillary Clinton et Barack Obama. Autant dire qu'il est libertarien à géométrie variable. "Inclassable", préfère dire le New York Times.

Il en va d'ailleurs de même pour la liberté d'expression. Elon Musk a beau clamer son  amour pour ce grand principe, "il peut tout mettre en œuvre pour que d'autres ne l'exercent pas", écrit dans le Washington Post Ellen K. Pao, une investisseuse américaine qui a été la PDG de Reddit, un site communautaire connu pour sa liberté de ton. 

Elon Musk a, en effet, tout fait pour faire censurer un jeune internaute qui publiait sur son compte Twitter les déplacements du jet privé du PDG de Tesla. Robert Reich, l'ancien ministre de Bill Clinton, a été bloqué par cet apôtre autoproclamé de la liberté d'expression parce qu'il avait "critiqué sa manière de traiter les ouvriers dans les usines Tesla", raconte-t-il au Guardian

Surtout, Elon Musk est accusé d'avoir transformé la vie de Martin Tripp, un ancien employé de Tesla, en enfer parce que ce dernier avait parlé à un journaliste en 2019. Le téléphone de Martin Tripp avait été mis sur écoute, il avait été suivi par des détectives privés, a été assigné en justice par Tesla et "une campagne pour ternir sa réputation avait été organisée", raconte le site The Verge. Martin Tripp avait finalement décidé de s'installer en Hongrie "pour protéger sa famille", rappelle Nicole Perlroth, une journaliste du New York Times.

En fait, les détracteurs du patron de Tesla jugent que la liberté d'expression à "la sauce Musk" n'est rien d'autre que la liberté de "faire sa promotion et celle de ses produits", note le New York Times. "Il avait été très contrarié quand, en 2019, ses avocats avaient décidé de relire tous ses tweets avant qu'il ne soit envoyé afin d'éviter des problèmes avec la SEC (Security and exchange commission, le gendarme américain de la Bourse, NDLR)", rappelle le quotidien. "Qui maintenant va empêcher Elon Musk de tweeter ce qu'il veut puisqu'il détient la plateforme ?", s'interroge Robert Reich. 

C'est cela que craignent en réalité les critiques de ce rachat : sous couvert de rendre la parole à ceux qui ont été censurés par Twitter, Elon Musk risque de privatiser le réseau social pour en faire un outil de com' personnel.

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Twitter adopte un plan pour empêcher Elon Musk de racheter l'intégralité de ses actions

Le milliardaire Elon Musk rachète Twitter pour 44 milliards de dollars

La chronique de l’éco

Le raid d'Elon Musk sur Twitter

France24 - World

Debunking claims that the French president is the head of the EU

Issued on: 29/04/2022 - 18:31

Maros Sevcovic

In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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Valeurs Actuelles

Rixes dans l’Essonne : cinq jeunes armés arrêtés devant une école

« Personne ne sait pourquoi vous vous battez »

Le procureur de la République a tenté de raisonner des accusés convaincus de devoir répondre par la violence, précise le Parisien : « Personne ne sait pourquoi vous vous battez. Il faut se rendre compte à quel point c’est absurde et ça pourrit la vie des quartiers. » Les trois jeunes hommes ont été condamnés à cinq mois de prison avec sursis, assortis d’une interdiction de porter une arme pendant deux ans. Depuis plusieurs mois, les rixes entre jeunes des cités de Yerres, Brunoy, Épinay-sous-Sénart et Quincy-sous-Sénart sont monnaie courante avec déjà plusieurs morts à déplorer.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts

Issued on: 29/04/2022 - 17:47

Catherine NICHOLSON Follow

It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.

Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille

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French presidential election © France 24

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  • Paolo BORCHIA, Italian MEP, Lega party (Identity and Democracy Group)
  • Nicola BEER, FDP Party MEP (Renew Europe group)
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

What are the biggest challenges for Macron’s second term?

FRANCE IN FOCUS

Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France

France's Macron faces a divided nation after election win

Valeurs Actuelles

Manifestation du 1er-Mai : la femme suspectée d’avoir frappé un pompier serait “street medic”

Elle a dérapé en quelques minutes. Dimanche 1er mai, une manifestation s’est organisée à Paris, comme chaque année pour la fête du Travail. Cette année encore, le rassemblement a été émaillé de violences et de tensions. Une femme a notamment agressé un pompier en plein après-midi. Cette agression a été filmée avant de devenir virale sur les réseaux sociaux. Cette femme ne serait, en réalité, pas une simple manifestante. Elle serait une « street medic », une militante chargée de soigner les manifestants lors des rassemblements, relate BFM TV, ce lundi 2 mai.

Déjà connue pour violences

Cette femme de 38 ans travaillerait dans le milieu médical et habiterait en Seine-Saint-Denis. Cette « street medic » est connue des autorités pour sa participation à plusieurs manifestations, notamment celles des Gilets jaunes et d’antivax, lors desquelles elle aurait déjà commis des violences en 2020 et 2021.

Les faits lors de la journée du 1er mai

Le pompier se trouvait en tête d’une colonne qui tentait d’éteindre l’un des incendies, sa lance à la main, lorsqu’il a été agressé dimanche. Le soldat du feu a alors été pris à partie par cette manifestante qui a d’abord tenté de lui arracher sa lance à incendie des mains, avant de le frapper au visage. La manifestante, portant un casque orange sur la tête, a ensuite été interpellée quelques mètres plus loin. D’après BFM TV, elle a tenté de résister à cette arrestation.

Des ciseaux, un marteau et un masque à gaz en sa possession

La militante a finalement été placée en garde à vue au commissariat du XXe arrondissement de Paris. Selon le service police-justice d’Europe 1, la police aurait retrouvé en sa possession un marteau, une paire de ciseaux et un masque à gaz. Deux écussons ont été identifiés : l’un d’un lieutenant de police, le second d’un sergent pompier. Une enquête a été ouverte pour « violences sur personne chargée d’une mission de service public », « outrage à personne dépositaire de l’autorité publique » et « rébellion ». D’après des informations de France Inter, le pompier a décidé de porter plainte. 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Christian Village in Israel Digs Into Its Crusader Past

Israel Dispatch

The residents of Mi’ilya long wondered what archaeological treasures lay beneath a crumbling castle. Now, some are excavating their homes to find out.

Ruins in Mi’ilya, Israel, where many residents have caught the archaeology bug.Credit...Amit Elkayam for The New York Times

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By Patrick Kingsley

MI’ILYA, Israel — In the middle of Eilia Arraf’s home — between two living rooms, a cactus garden and a makeshift gym — there are two large pits, each containing the ruins of a church that archaeologists believe was built about 1,600 years ago.

Mr. Arraf found large sections of the church’s mosaic floors under his house in 2020, as he tried to convert his aunt’s bedroom and an olive oil storeroom into a new kitchen. The kitchen project was quickly abandoned. Instead, Mr. Arraf turned the central part of his house into an archaeological dig — and later, a minor tourist attraction.

“We did lose part of our house,” said Mr. Arraf, 69, a mustachioed electrical engineer. “But what we have underneath us is something that money can’t buy.”

In practically any other village in Israel, Mr. Arraf’s decision to dig up his home would have been unheard-of. But in Mi’ilya, a hilltop village of some 3,200 people, mostly Arab Christians, in northern Israel, he is part of an eccentric trend of privately funded archaeological excavations.

Since 2017, four families have begun the process of excavating 10 private homes, searching for Crusader and Byzantine ruins. Hundreds more families in Mi’ilya have funded a villagewide project to restore part of its crumbling Crusader castle.

In the process, the villagers have discovered the largest-known winery from the Crusader era, a Crusader town wall, a Roman cistern and Iron Age cooking equipment — as well as the Byzantine church underneath Mr. Arraf’s home.

“It was a domino effect,” said Rabei Khamisy, an archaeologist from the village who is the driving force behind the project. “In Mi’ilya, excavation became something like a tradition.”

For years, the villagers had known they were living atop and among an array of archaeological treasure, but they had never got around to digging up much of it. Parts of the present-day village date from the 12th century, when Frankish Crusaders built a castle there, probably during the rule of Baldwin III, a Christian king of Jerusalem.

Today, Mi’ilya remains one of a handful of Christian-majority villages in Israel. Most of its residents are Greek Catholics whose ancestors began to settle here during Ottoman rule in the mid-18th century.

LEBANON

Mediterranean

Sea

SYRIA

Mi’ilya

Sea of

Galilee

Haifa

Jordan

WEST

BANK

Tel Aviv

Jerusalem

ISRAEL

20 Miles

By The New York Times

Many live in homes built among the ruins of the Crusader castle, which became the backdrop to the lives of generations of villagers. But it was never properly excavated or restored.

“The council always said, ‘We’ll do the castle, we’ll work on the castle,’” said Dr. Khamisy, who grew up in the castle’s shadow. “But nothing ever happened.”

The turning point came in early 2017, when part of the castle wall began to collapse, endangering passers-by.

A specialist in Crusader-era archaeology, Dr. Khamisy, 45, had only recently started a new research post at a nearby university and had little time for a new project. But he realized it was now or never to preserve the fortress, and felt it was a matter of hometown honor.

“I’m going to restore the castle,” he remembered thinking. “If I don’t do it, I will leave the village. I can’t live here.”

So began the first of several restoration and excavation projects in Mi’ilya.

Dr. Khamisy encouraged the village council to call a meeting, at which he asked families to each donate the equivalent of the cost of two cigarette packets. The villagers answered the call, giving roughly $60,000, and the council pitched in $30,000.

The Israel Antiquities Authority quickly supplied the relevant permits.

Several weeks later, the most dangerous stretch of the wall had been shored up.

Historically, residents of villages like Mi’ilya had been wary of notifying the antiquities authority if they found any hidden relics, which, though often kept in the custody of the homeowner, legally become state property. Residents feared the government might take over their property or demand time-consuming excavations if a particularly noteworthy ruin was discovered.

For Palestinian citizens of Israel, as some Mi’ilya residents define themselves, the fear was particularly sharp, several villagers said, because the government had requisitioned Arab-owned land across Israel in the decades after the founding of the state.

But the wall restoration project gave the villagers greater trust in the authorities — not least because Dr. Khamisy was the main intermediary between the village and the government.

“He’s a son of the village,” said Salma Assaf, a former accountant who owns several properties in and around the castle ruins. “He broke the wall between us and the antiquities authorities.”

Soon, the village clergy allowed the excavation of the village church, where Dr. Khamisy said Iron Age pottery was dug up.

But the most dramatic discovery was lurking underneath Ms. Assaf’s own property next door.

Ms. Assaf, 69, was in the middle of turning her family’s Ottoman-era house into a restaurant. As the builders worked in its cellar, they discovered an ancient stone structure.

Galvanized by Dr. Khamisy’s recent project, Ms. Assaf invited him over to examine it. The archaeologist quickly realized it was a previously unknown section of the Crusader town — perhaps part of a medieval wine press.

Excited, Dr. Khamisy called the antiquities authority, asking for permission to dig deeper. A permit was granted unusually quickly, within days.

Just as the wall restoration had made the village less wary of the authorities, the authorities were now more confident in the villagers. They were also reassured by the involvement of Dr. Khamisy.

“We knew him, we trusted him,” said Kamil Sari, the authority’s director in northern Israel. “He cares for what he’s doing.”

Armed with trowels, shovels and pickaxes, Dr. Khamisy and the Assaf family set about excavating the cellar themselves.

After digging for two weeks, Dr. Khamisy suddenly starting shouting and jumping. About two yards under the floor, he had found the first signs of a Crusader-era drainage system.

Ms. Assaf’s building, experts later concluded, was standing above the largest-known wine press in the Crusader era — a revelation that drew the attention of a major Israeli newspaper, Haaretz.

“It was the most wonderful time of my life,” Ms. Assaf remembered.

Energized by the discovery, Ms. Assaf began buying up other properties around the castle, excavating them with Dr. Khamisy’s help, and then restoring them. They uncovered a Crusader waterworks and a Roman-era cistern that the Crusaders appeared to have used as their own; neither were seismic discoveries, but they helped archaeologists deepen their understanding of Crusader life in the 12th century, when European Christians consolidated their efforts to colonize the region by force.

“The finds themselves are important for a Crusader historian, or an archaeologist like myself,” said Adrian Boas, a professor of medieval archaeology at the University of Haifa. “They’re adding information to what we know about the Crusader period.”

But perhaps more significantly, they have helped make villagers more “aware of the importance of the past and their connection to the place they live in,” Professor Boas said.

Down the hill, Mr. Arraf was the next to catch the archaeology bug. In the 1980s, his relatives had found Byzantine mosaics in a cellar behind their home. But his older siblings had always said there were larger and more impressive mosaic floors under the main part of their home — relics they said were briefly discovered and then re-hidden during renovations in the 1950s.

What if his siblings were right?

Guided by Dr. Khamisy, the Arraf family dug for two weeks — one-foot, two-feet, three-feet deep. Just beyond the four-foot mark, Dr. Khamisy made another shout: He had found what turned out to be the nave of a Byzantine church.

For a token fee to cover his expenses, Mr. Arraf lets tour groups visit his home to see the mosaics, which are inside the lower story of his two-floor house.

Occasionally, visitors have struggled to dispel their disbelief, Mr. Arraf said. In a context in which Jews, Muslims and Christians often argue over who has the stronger connection to the land, some Jewish visitors have dismissed the idea that a Christian could have found a genuine Christian ruin beneath his own home.

But to Mr. Arraf, such criticism hardly registers. He still marvels at the fact he has a ruined church underneath his aunt’s old bedroom.

“I check on it every day,” he said. “Just for my own joy.”

Rawan Sheikh Ahmad contributed reporting from Mi’ilya, and Myra Noveck from Jerusalem.

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France24 - Monde

"Voices of April", quand les habitants de Shanghai défient la censure chinoise

Publié le : 25/04/2022 - 17:30

Sébastian SEIBT Suivre

La vidéo "Voices of April" est devenue, depuis vendredi, un phénomène sur les réseaux sociaux chinois. Elle permet d’entendre des courts témoignages d’habitants de Shanghai qui expriment leur ras-le-bol du confinement en place depuis plus d’un mois. De quoi irriter au plus haut point les censeurs chinois.

Un long plan panoramique de six minutes, des images en noir et blanc de Shanghai vu de haut, une musique mélancolique et une succession de courts extraits sonores d’habitants confinés au bout du rouleau.

Impossible d’échapper depuis ce week-end à la vidéo "Voices of April" sur les réseaux sociaux chinois… malgré la censure de Pékin. Ce montage, mis en ligne vendredi 23 avril, est devenu "le contenu critique des autorités le plus discuté sur Internet depuis le décès du Dr Li Wenliang [le médecin lanceur d'alerte mort du Covid-19 en février 2020]", affirme What’s on Weibo, un site anglophone sur l’actualité du célèbre réseau social chinois.

"Ce n’est pas le virus qui tue, c’est la faim"

Le ton de la vidéo est donné dès le début. Elle commence par les autorités sanitaires de Shanghai qui assuraient encore mi-mars qu’une quarantaine ne serait jamais imposée à la ville qui était "économiquement et socialement trop importante".

Deux semaines plus tard, le principal centre financier chinois était mis totalement à l’arrêt en vertu de la politique de "zéro Covid" défendue par le gouvernement chinois. Mais plus d’un mois de confinement strict n’ont pas encore permis à la Chine de venir à bout du variant Omicron à Shanghai. Il y a eu 19 000 nouveaux cas et quinze décès dans cette ville de 26 millions d’habitants dimanche 24 avril.

"Voices of April" permet de mieux comprendre, à travers des enregistrements d’appels téléphoniques, l’ampleur du coût humain de ce confinement très strict imposé à Shanghai. On y entend une mère qui demande à ses voisins s’ils ont un médicament spécifique dont a besoin son fils, car elle ne peut sortir en acheter. Un autre résident se plaint aux autorités locales que son père - très malade - n’a été accepté dans aucun hôpital, car ils doivent gérer en priorité tous les patients du Covid-19. Un autre encore se plaint au téléphone que "ce n’est pas le virus qui tuent, c’est la faim !".

Mais il n’y a pas que les habitants que l’on entend dans ces courts extraits. Un camionneur qui vient juste d’arriver à Shanghai se plaint de ne trouver personne pour toute la nourriture qu’il est venu livrer "de son propre chef pour aider la population". Des volontaires pour les services sanitaires locaux expriment aussi leur frustration de ne pouvoir aider tout le monde car ils sont débordés.

>> À lire sur les Observateurs : "Ils vont mourir de faim" : à Shanghai, les habitants "ne voient pas le bout" d’un confinement ultra-strict

Ce ne sont pas les seuls témoignages disponibles d’habitants et France 24 a aussi pu en contacter plusieurs. Mais ils sont en Chinois, ce qui, dans le contexte d’une politique "zéro Covid" qui commence à être critiquée par certains scientifiques y compris par Zhong Nanshan, le Monsieur Covid de la Chine depuis 2020, est du plus mauvais effet. Surtout que "dès samedi matin, elle était sur tous les téléphones, que ce soit sur le service de messagerie WeChat ou sur Weibo", souligne What’s On Weibo.

Jeu du chat et de la souris entre censeurs et internautes

"Cette vidéo est devenue un symbole de la résistance à la politique sanitaire voulue par le gouvernement et elle a le potentiel pour servir à mobiliser la population contre les autorités", estime un expert chinois des questions politiques qui a préféré garder l’anonymat.

D’où, d’après lui, la censure tous azimuts que les autorités n’ont pas tardé à déployer. Dès samedi après-midi, tous les liens vers la vidéo partagés sur Internet pointaient vers des pages 404, indiquant que le contenu avait été effacé. La phrase "Voices of April" ne pouvait plus non plus être utilisée sur les réseaux sociaux, raconte le quotidien britannique The Guardian.

Une censure somme toute traditionnelle dans un pays comme la Chine où l’Internet est très étroitement surveillé. Mais cette fois-ci, les "netizens" chinois semblent décidé à ne pas se laisser faire. "Vous voulez la guerre ? Vous l’aurez ! Vous ne réussirez pas à censurer toute la population unie de Shanghai", s’est énervé un internaute.

Le nom de la vidéo a d’abord été changé dans l’espoir d’échapper à la vigilance du Big Brother chinois. "Voices of April" est ainsi devenu "Voices of Shanghai". Un subterfuge qui n’a pas suffi longtemps à berner des censeurs qui ont été habitués, par le passé, à débusquer des formes très créatives de critiques contre Xi Jinping (comme le fait d’utiliser le personnage de Winnie l’ourson, censé ressembler au dirigeant chinois, pour dénoncer le régime).

Dans ce jeu du chat et de la souris, les internautes ont ensuite trouvé d’autres solutions, raconte le Guardian. Certains ont modifié les paroles de poèmes célèbres pour y insérer des références aux "Voices of April", tandis que d’autres ont posté des simples QR code qui, une fois scannés, permettaient de visionner le désormais célèbre montage.

Face à cet effort de propagation de la vidéo virale, il semblerait que les censeurs n’aient pas encore réussi à bouter ce contenu hors de tous les recoins du Web chinois, note l’expert chinois contacté par France 24.

Le régime chinois a donc décidé de mobiliser le très influent quotidien Global Times pour contre-attaquer. Hu Xijin, son ancien rédacteur en chef, a tenté de justifier sur Weibo la censure expliquant "que c’était le signe que les autorités avaient bien entendu" les critiques des habitants de Shanghai qui, "après avoir été enfermés longtemps, ont besoin d’un canal pour s’exprimer".

Les autorités chinoises sont prises entre deux feux. Elles n’ont aucune envie d’apparaître comme insensibles aux souffrances des habitants de Shanghai toujours confinés. Surtout qu’ils n’ont jamais nié que la politique "zéro Covid" nécessitait des mesures parfois drastiques. Mais ils jugent d’autant plus impossible de laisser ce genre de témoignages de première main circuler, qu’avec la découverte de foyer d’infections à Pékin, un éventuel confinement de la capitale chinoise est dorénavant très sérieusement envisagé.

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Covid-19 : la Chine organise à Shanghai le plus important confinement depuis celui de Wuhan

Covid-19

Reportage en Chine : à Shanghai, la politique "zéro Covid" mise à mal par le variant Omicron

Covid-19 à Shanghai : le nombre de morts augmente malgré un confinement strict

Valeurs Actuelles

Bruxelles porte plainte contre un projet français de parc éolien

La Belgique a décidé de porter plainte contre sa voisine française. Plus précisément, le cabinet du vice-Premier ministre et ministre de la Mer du Nord, Vincent Van Quickenborne, a annoncé mardi 26 avril à l’agence de presse Belga avoir porté plainte contre l’Hexagone, comme le relaye Reporterre vendredi 29 avril. En cause : le projet français de construire un parc éolien à la frontière belge.

« Notre pays n’a pas été entendu »

Ainsi, la France a l’intention d’implanter 46 éoliennes – d’ici 2027 – à une dizaine de kilomètres de Dunkerque, mais aussi à proximité d’autres communes balnéaires frontalières. Et cela, sur une superficie de 50 km², d’après la RTBF. D’après le ministre belge de la Mer du Nord, la Belgique avait déjà traîné la France en justice en juillet 2021, souligne Reporterre. L’affaire, dans un premier temps examinée par le tribunal administratif de Lille, avait ensuite été portée devant la Commission européenne « parce que notre pays n’a pas été entendu dans la détermination de la localisation, alors que les règles européennes l’exigent », a détaillé Vincent Van Quickenborne.

Toujours selon les informations dont dispose la RTBF, le port d’Ostende – un port maritime belge – redouterait le risque de blocage de « routes maritimes historiques à destination et en provenance du Royaume-Uni ». Et le ministre, qui craint le mécontentement des habitants des villes côtières vis-à-vis de potentielles « nuisances visuelles », souhaiterait donc que la France construise le parc éolien « cinq kilomètres plus loin ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

Una bolsa para cadáveres y una hermana en negación

La guerra en Ucrania es tan extensa que ha sacudido al mundo. Pero para una mujer en busca de su hermano mayor no es otra cosa que una visita a la morgue.

Oksana Pokhodenko junto a su esposo, Vadym Dovbiy, durante la identificación del cuerpo de su hermano mayor, Oleksandr Pokhodenko en Zmiiv, UcraniaCredit...

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Por Thomas Gibbons-Neff y Natalia Yermak

Photographs by Tyler Hicks

ZMIIV, Ucrania — El viento acarreaba el olor de la muerte al otro lado de la calle. El cadáver del hombre asesinado, quemado, mutilado y apenas reconocible fue extraído del refrigerador y colocado en una camilla metálica. El forense fumó un cigarrillo y abrió la cremallera de la bolsa negra.

Era un hermoso día de primavera. No hubo bombardeos esa mañana. Oksana Pokhodenko, de 34 años, jadeó y parpadeó ante el cadáver carbonizado. Ese no era su hermano, se dijo. Ese no era Oleksandr. Eso apenas era un humano.

Su hermano solía vivir. El patriarca de la familia durante 20 años desde la muerte de su padre llamó a su hermana todos los días desde el inicio de la guerra, cuando huía con su familia a Husarivka, un pueblo que está incrustado entre ondulados campos de trigo. Siempre que llamaba le decía: “Hola, Pequeña. Estamos bien. ¿Cómo estás?”, pero nunca mencionó que los rusos habían invadido el pueblo donde se estaba escondiendo.

A Oksana Pokhodenko, que llevaba unos pantalones de mezclilla negros, una chamarra negra y unos tenis apenas amarrados, le costó seguir mirando el cuerpo. Su hermano le había enseñado a montar bicicleta y a ella le encantaba ver dibujos animados durante horas con su hijo. Para su hermana, él era un “muro de piedra”. Esto que estaba ante ella era una cáscara carbonizada. La mitad del cráneo del hombre había desaparecido, y su cavidad torácica estaba abierta de par en par.

“¿Cómo es posible reconocer algo aquí?”, dijo Pokhodenko, entre lágrimas. “No queda nada en absoluto. Dios mío. Es horrible. No queda nada”.

Esa fue la tarea de Pokhodenko el martes por la mañana: identificar lo irreconocible, reconciliar lo irreconciliable, ponerle nombre a un cadáver carbonizado, completar el papeleo y seguir adelante. Una guerra tan grande que ha sacudido al mundo de repente era solo una bolsa para cadáveres que contenía los restos de un hombre.

“Nos iremos en un minuto”, dijo el forense. “Déjenme fumarme un cigarrillo”.

El forense de 51 años estaba cansado. Tenía 25 años haciendo ese trabajo y, por razones de seguridad, solo quiso dar su nombre de pila: Vitaliy. Desde el inicio de la guerra en febrero, más de 50 cadáveres habían entrado por la puerta, tanto civiles como soldados ucranianos, destrozados por explosiones de cohetes, proyectiles de tanques y disparos. Venían de diferentes frentes en el este de Ucrania, tanto de las cercanías de la ciudad de Izium como de Chugúyev.

Estaba habituado al horror, al modo en que la guerra deshilachaba un cuerpo hasta que no era reconocible. Otros no estaban acostumbrados.

“Tome un poco de agua”, le dijo Vitaliy a Pokhodenko antes de que ingresara a la sala donde estaba el cuerpo. “¿Trajeron mascarillas? Tenga, aquí hay, póngase de doble capa. Solo por si acaso”.

Las mascarillas no eran para la covid.

Pokhodenko había viajado esa mañana desde su casa en los bien cuidados suburbios de Járkov, la segunda ciudad más grande del país, la cual en ahora es un objetivo constante de los bombardeos rusos. El forense había acordado con ella para que lo recogiera y, tras una breve parada para comprar cigarrillos, la guio hasta la morgue.

“Todas las cosas más aterradoras están frente a mí”, dijo Pokhodenko, de pie frente a las puertas giratorias de madera de la morgue, antes de entrar. El edificio, una reliquia de ladrillo de un solo piso construida en algún momento antes de la Segunda Guerra Mundial, estaba rodeado de maleza y perros callejeros. La lluvia de días anteriores había dejado charcos en su patio, donde las lombrices de tierra habían emergido y se retorcían.

Pokhodenko tenía motivos para temer. Su hermano no la había llamado desde el 14 de marzo. Lo había visto por última vez el 23 de febrero, el día antes de que los rusos invadieran.

Habían estado sentados en el sedán de segunda mano de su hermano en un estacionamiento cerca de donde ella trabajaba. Se pusieron al día rápidamente y organizaron las facturas que tenían que pagar para su anciana madre. Oleksandr la invitó a tomar un café, pero ella se negó. Tenía que regresar a su trabajo.

“Si hubiera sabido que esa iba a ser la última vez que lo vería”, dijo Pokhodenko, con el cabello recogido en una cola de caballo y los ojos hinchados por las lágrimas, “nunca lo habría dejado ir”.

Oleksandr Pokhodenko, de 43 años, conducía camiones de reparto para una cadena de supermercados y vivía en el vecindario Saltivka de Járkov. Las fuerzas rusas comenzaron a bombardear el vecindario desde las primeras horas de la guerra, y Pokhodenko, su esposa y su hijo de 3 años huyeron a un pequeño pueblo al este. Cuando los rusos tomaron el control de ese pueblo, la familia huyó de nuevo, esta vez a Husarivka, un pueblo de unos 1060 habitantes.

A principios de marzo, los rusos invadieron Husarivka y los ucranianos contraatacaron y bombardearon el enclave de forma sostenida. Un pueblo del que casi nadie había oído hablar, que alguna vez pareció estar apartado del mundo, era ahora un escenario de guerra.

El 15 de marzo, Pokhodenko y Mykola Pysariv, un pariente lejano de 57 años que había acogido a la familia en Husarivka, partieron cerca de las 3:00 p. m. para recoger algunas papas para las ocho personas que ahora vivían en el sótano de Pysariv. Los soldados rusos les habían asegurado que iban a poder hacer la diligencia sin ser molestados.

Pysariv era un obrero de construcción que había servido en las fuerzas militares soviéticas en la década de 1980. Su esposa también fue a la morgue ese martes. Dijo que lo había visto por última vez cuando salió por la puerta para recoger las papas, y recordó que Pokhodenko lo había detenido justo antes de que se fuera: “Tío Kolya”, le dijo, “déjeme acompañarlo”.

Los dos hombres partieron hacia el frío invierno y nunca regresaron.

A finales de marzo, cuando los soldados ucranianos volvieron a tomar el control de Husarivka, los residentes emergieron de sus sótanos con historias aterradoras. Cinco hombres habían desaparecido tras ir a alimentar las vacas de una granja que los rusos estaban utilizando como cuartel general. Luego, el 22 de abril, los soldados ucranianos encontraron dos cuerpos que creían eran Pokhodenko y Pysariv, degollados. Poco después, los cadáveres fueron llevados a la morgue en Zmiiv.

Dentro de la morgue, Vitaliy, el forense, invitó a Oksana Pokhodenko y a su pareja, quien había ido a acompañarla, a su pequeña oficina repleta de libros y papeles. Tenía una pintura de un viejo barco colgada detrás de su escritorio. Sacó un pasaporte y les explicó por qué lo más probable era que los dos cuerpos fueran de su hermano y de Pysariv.

“El hombre más pequeño murió de una herida de bala en el lado izquierdo de su pecho”, informó Vitaliy, refiriéndose a Oleksandr Pokhodenko. “Aquí está el pasaporte, fue atravesado con un tiro”.

El forense se lo mostró a Oksana Pokhodenko.

Los bordes del pasaporte estaban quemados, pero todavía era legible. En la parte superior del cuadernillo, a través de la foto de Oleksandr Pokhodenko en la que tenía el cabello muy corto y una expresión seria, había un agujero de bala. Luego de que le dispararon a Pokhodenko, dijo el forense, le rociaron combustible a su cadáver, lo cubrieron con neumáticos y le prendieron fuego.

Oksana Pokhodenko trató de calmarse y salió al patio, bajo el cálido sol, sollozando tras haber visto el cuerpo de su hermano.

No era él, se dijo. De ninguna manera. Quizás tenía la misma altura, “pero es que ni siquiera había un cráneo”.

Su pareja pidió examinar la boca del cadáver. Los dientes se parecían a los de Oleksandr Pokhodenko, insistió, así que, tras mucho debate, el forense manipuló los restos y extrajo la parte del cráneo con la fila superior de dientes adherida.

Vitaliy no tuvo que utilizar una sierra porque las articulaciones del cuerpo ya no estaban tensas; el hueso salió con facilidad. Lo colocó en una camilla de metal fuera de la morgue, lejos del cadáver en descomposición.

Pasaron las horas. Oksana Pokhodenko dio su declaración a la policía. Pero le tomaría otra noche aceptar que su hermano ya no estaba desaparecido sino muerto, en una morgue en el medio de la nada, víctima de una guerra salvaje que acababa de comenzar.

La aceptación de que ese cuerpo fuera su hermano se redujo a la altura, el tamaño de los pies y la forma en que los dientes frontales del cadáver estaban inclinados en un ángulo particular y conocido. Oksana iba a esperar por los resultados de una prueba de ADN, pero por ahora eso había sido suficiente para el reconocimiento.

Sus pensamientos se dirigieron al entierro, al funeral que se avecinaba, a sacarlo de los horrores de la morgue.

“No quiero que mi hermano esté allí tendido por un mes”, dijo antes de que lo enterraran el jueves. “Es tan frío en ese cuarto”.

A Pokhodenko le tomó tiempo aceptar al fin que su hermano ya no estaba desaparecido, sino fallecido.

Thomas Gibbons-Neff es el jefe de la corresponsalía en Kabul y previamente fue infante de marina. @tmgneff

Tyler Hicks es un fotógrafo sénior del Times. En 2014 ganó el Premio Pulitzer a Noticias de Último Momento por su cobertura de la masacre del Westgate mall en Nairobi, Kenia. @TylerHicksPhoto

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L'Humanité

Football. Lyon s’offre une dixième finale dans un Parc bouillant

Actu

Victorieuses à l’aller, les joueuses de l’OL se sont imposées, samedi, face au PSG en demi-finale retour de Ligue des champions (1-2) malgré les encouragements de plus de 43 000 supporters parisiens, nouveau record national.

Nicolas Guillermin

L’histoire retiendra que, malgré le soutien de 43 254 spectateurs, record d’affluence national pour un match de football d’équipes féminines, le Paris Saint-Germain a été éliminé. Décidément, le club de la capitale, que ce soit avec les garçons ou ses joueuses, n’y arrive pas en Ligue des champions. Face aux Lyonnaises, ce samedi 30 avril, le PSG s’est incliné (1-2) en demi-finale retour de la C1. L’OL, septuple vainqueur de la compétition, jouera une dixième finale en douze ans.

Battues 3-2 à Lyon le 24 avril, les Parisiennes n’ont pas réussi à inverser la tendance. Après avoir plié à l’aller sur les bourdes de leur gardienne Barbora Votikova, finalement sortie sur blessure au retour, elles ont cédé cette fois devant le jeu de tête d’Ada Hegerberg et de Wendie Renard, efficaces devant le but sur deux passes décisives de Selma Bacha (14e et 83e). Buteuse en terre lyonnaise, Marie-Antoinette Katoto a également trouvé le chemin des filets (62e) en égalisant, mais cela n’a pas suffi.

Huées et chants insultants envers l’OL

Alors qu’ils rechignent à encourager la section masculine, ces dernières semaines, pour protester contre la direction sportive, malgré le titre obtenu en Ligue 1, plusieurs milliers de supporters parisiens du Collectif Ultras Paris (CUP) étaient présents et ont encouragé le PSG, même après le coup de sifflet final. Le virage Auteuil a accompagné l’arrivée des joueuses par un tifo rouge et bleu et des fumigènes, exhortant les joueuses à «  emmène(r) ces couleurs à Turin», hôte de la finale le 21 mai.

«Cela nous a énormément poussées, ils ont été là du début à la fin. Ils ont toujours été derrière nous, a souligné la capitaine parisienne Grace Geyoro. On voulait montrer un très beau visage pour tous les supporters qui nous poussent depuis le début de saison. Voir le public qui n’a pas arrêté de chanter, ça nous a fait chaud au cœur, même dans les moments difficiles. On a donné le maximum et j’espère qu’ils repartiront quand même avec de bons souvenirs.» Dommage que la soirée, qui avait si bien commencé, ait été ternie par des huées et des chants insultants envers les Lyonnaises.

Une hostilité qui n’a pas dérangé Ada Hegerberg, autrice du premier but, son cinquième cette saison en C1. Gravement blessée pendant vingt mois (rupture du ligament croisé antérieur du genou droit, suivie d’une fracture de fatigue au tibia gauche), la Norvégienne, meilleure buteuse de l’histoire de la Ligue des champions (58 buts), réalise un retour en force.

À l’OL depuis 2014, la première ballon d’or féminin de l’histoire symbolise la toute-puissance lyonnaise en Europe, avec cinq titres consécutifs entre 2016 et 2020. Coincée à l’infirmerie toute la saison dernière, l’attaquante de 26 ans a vu ses partenaires s’incliner dès les quarts de finale, face au PSG, et a pu observer combien le FC Barcelone, futur adversaire des Fenottes et champion d’Europe en titre, était devenu redoutable. Après avoir écrasé les Allemandes de Wolfsburg 5-1, les Barcelonaises ont en effet géré le match retour en s’inclinant 2-0. Emmenées par la ballon d’or en titre Alexia Putellas, elles comptent bien conserver leur trophée.

football fémininfootballpsglyon
BBC

Emotional reunions as New Zealand reopens to tourists

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There were emotional reunions in Auckland as New Zealand opened its borders to more international visitors.

People from more than 60 countries can now enter the country if they're vaccinated and Covid-negative.

The country sealed its borders in March 2020, with many being kept apart from their loved ones due to the lengthy closure.

Read more: New Zealand reopens to international visitors

France24 - Monde

Ukraine : la Russie exclue des prochaines compétitions de l'UEFA et de l'Euro féminin

Publié le : 02/05/2022 - 20:26Modifié le : 02/05/2022 - 20:27

FRANCE 24 Suivre

L'UEFA a banni les clubs russes de football des prochaines compétitions européennes, dont la Ligue des champions et la Ligue Europa, en représailles de l'invasion russe en Ukraine. Le Portugal remplacera par ailleurs la Russie lors de l'Euro féminin, prévu cet été en Angleterre. 

Les clubs russes ne disputeront pas les compétitions européennes en 2022-2023, dont la lucrative Ligue des champions, a annoncé l'UEFA lundi 2 mai.

"Aucun club russe ne participera à la saison 2022-2023 des compétitions interclubs de l'UEFA" dont les tours de qualification démarrent en juillet, à savoir la Ligue des champions, la Ligue Europa ou encore la Ligue Europa Conférence, a écrit l'UEFA.

Dans un long communiqué, l'instance européenne dresse la liste des mesures prises par son Comité exécutif à l'encontre de la Russie à la suite de l'invasion de l'Ukraine, qui a mis le sport russe au ban du sport international, en passant en revue toutes ses compétitions, des épreuves de clubs masculines, féminines, de jeunes en passant par le football de sélection.

L'UEFA a aussi décidé de remplacer la Russie par le Portugal pour l'Euro-2022 féminin, qui se déroulera du 6 au 31 juillet en Angleterre.

La Russie déjà privée de Coupe du monde

Cette mesure forte vient renforcer la mise à l'écart du football russe, déjà exclu fin février par la Fifa du Mondial-2022 – cet automne au Qatar – pour lequel la sélection russe masculine, quart de finaliste du Mondial-2018 organisé en Russie, pouvait encore se qualifier. Les Russes n'avaient donc pas pu participer aux barrages fin mars pour le tournoi qatari.

>> À lire aussi : Guerre en Ukraine : "Les instances sportives ont pris leurs responsabilités en excluant la Russie"

La Fédération russe de football a retiré le 30 mars son recours contre la décision de la Fifa de bannir sa sélection des compétitions internationales, acceptant donc son exclusion du Mondial-2022. 

Le Tribunal arbitral du sport (TAS) avait, quelques jours plus tôt, refusé de suspendre les sanctions de la Fifa, mais cela ne préjugeait pas de la future sentence de la justice sportive sur le fond du litige.

L'UEFA visée par une procédure de la Fédération russe  

Par contre, la Fédération russe a maintenu sa procédure contre l'UEFA, qui a mis ses clubs et sélections au ban des compétitions européennes de cette saison, mais "aucun calendrier procédural n'a été établi pour l'instant", avait averti le TAS début avril.

La décision adoptée lundi prive le Zénith Saint-Pétersbourg, champion de Russie 2022, de son billet direct pour la phase de poules de la prochaine C1.

L'UEFA a par ailleurs acté le retrait de la Russie des 16 sélections participantes à l'Euro féminin, la remplaçant par le Portugal, qui avait été battu par les Russes en barrage d'accès à la compétition.

En Ligue des nations masculine, la Russie ne participera pas à la phase de poules qui débute en juin et finira automatiquement dernière de son groupe de Ligue B composé de l'Islande, Israël, et de l'Albanie, une place synonyme de rétrogradation en Ligue C.

Enfin, la candidature russe à l'organisation de l'Euro de football en 2028 et 2032 a été jugée "irrecevable" par l'UEFA.

Avec AFP

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L'Humanité

Rugby. Pas de Grand Chelem pour les Bleues

Actu

Battues par les Anglaises (24-12) à Bayonne, samedi, les Françaises ont laissé le Grand Chelem à leurs adversaires dans le tournoi des Six-Nations. Une défaite qui a révélé des faiblesses, mais de nombreux points positifs sont aussi apparus durant l’ensemble de la compétition.

Nicolas Guillermin

La déception a été proportionnelle aux attentes. Battues à Bayonne par les Anglaises (24-12), leur bête noire, les Bleues affichaient la tête des mauvais jours, samedi 30 avril, après la rencontre sur la pelouse du stade Jean-Dauger. Au terme d’un Crunch qu’elles n’ont pas su maîtriser, voir leurs adversaires soulever le trophée à leur place pour la 4e fois consécutive et réaliser leur 11e Grand Chelem avait de quoi les rendre amères… Sur les 11 dernières confrontations entre les deux nations, l’Angleterre, numéro 1 mondial, l’a en effet emporté dix fois. À égalité de points avec les Red Roses avant ce dernier match, le XV de France termine le tournoi des Six-Nations à la deuxième place avec 20 points, devant les Galloises, troisièmes avec 11 points.

Rugby. Les Bleues défient l’ogre anglais en finale des Six-Nations

À chaque fois, le même schéma

Trois essais de l’Angleterre inscrits en première période ont fait la différence. Pourtant, les Bleues avaient bien entamé le match, avec un premier essai à la suite d’une mêlée, leur gros point fort, par la troisième ligne Romane Ménager (4e). Mais l’accumulation de fautes tricolores a fait basculer la rencontre en l’espace d’un quart d’heure. En concédant, à l’origine de chaque essai encaissé (11e, 17e et 27e), une pénalité dans leur camp, les Bleues ont permis au pack d’avants anglais de s’en donner à cœur joie en usant et abusant du maul. Avec, à chaque fois, le même schéma : pénalité concédée par les Françaises, touche anglaise, ballon porté et essai. Les Françaises étaient pourtant au courant : avant de les rencontrer, les Red Roses avaient marqué huit essais de cette manière.

«On fait 7 fautes en première période (11 sur tout le match – NDLR) et on prend trois essais, déplore la sélectionneuse Annick Hayraud. On avait passé un palier sur la tournée de novembre là-dessus, mais il y a eu trop de fautes aujourd’hui. C’est à nous de grandir sur ce sujet.» Des ballons perdus en touche (4 face aux Anglaises), des fautes de main, un manque de précision dans la finition ont aussi empêché les Bleues de revenir dans le match, un peu à l’image de ce qu’elles ont accompli durant ce tournoi avec des secondes mi-temps inabouties.

Mais tout n’est pas à jeter, loin de là. À moins de six mois de la Coupe du monde, la bande de Gaëlle Hermet a montré de belles choses sur l’ensemble de la compétition. Sur le plan offensif, les Bleues ont réalisé un parcours parfait avec quatre larges victoires bonifiées avant de rencontrer l’Angleterre, et une moyenne de 5 essais inscrits par match. Si cette moyenne a baissé avec le Crunch, samedi, c’est la première fois tout de même que les Anglaises ont encaissé 2 essais dans le même match. Meilleure marqueuse du tournoi (6 essais), la demie de mêlée Laure Sansus, en dessous de son niveau habituel contre l’Angleterre, a aussi confirmé que, en l’absence de Pauline Bourdon, il fallait compter sur elle.

Je suis très fière du groupe et de l’état d’esprit. Dans l’intensité et dans la défense de notre ligne, on a montré notre visage. Gaëlle Hermet, capitaine

Au niveau de la défense, les Tricolores ont également affiché un beau visage avec seulement 6 essais encaissés. Autre point positif, les Bleues ont effectué une moyenne de 170 plaquages réussis par match, contre 112 pour les Anglaises avant le Crunch. Un chiffre qui s’est vérifié à Bayonne, avec 134 plaquages réussis contre 114 pour les joueuses d’outre-Manche. Les deuxièmes lignes, Madoussou Fall, impeccable durant toute la compétition (meilleure plaqueuse des Bleues avec 64 plaquages), et Audrey Forlani ont donné satisfaction, tout comme la troisième ligne Romane Ménager, l’arrière Émilie Boulard et la pilier Annaëlle Deshayes. «Je suis très fière du groupe et de l’état d’esprit. Dans l’intensité et dans la défense de notre ligne, on a montré notre visage, » glisse la capitaine Gaëlle Hermet . Enfin, la mêlée a donné satisfaction avec le meilleur taux de mêlées gagnées dans le tournoi (97 %) avant la dernière journée.

Cette défaite doit servir de leçon pour le Mondial (8 octobre-12 novembre). Versées dans la même poule, Anglaises et Françaises se retrouveront à Whangarei, en Nouvelle-Zélande, le 15 octobre. Les Bleues devront alors commettre moins de fautes et trouver des solutions pour espérer rivaliser. «Cette défaite n’est pas un coup d’arrêt, souligne Annick Hayraud. On va se retrouver pendant presque deux mois de préparation et on va basculer sur quelque chose de complètement différent.  » On ne demande qu’à la croire.

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New York Times - World

La presidenta de Honduras prometió empoderar a las mujeres. ¿Tendrá éxito?

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Xiomara Castro, la primera mujer al frente del país, se esfuerza por impulsar su programa feminista 14 años después de que un golpe acabó con la presidencia de su marido, que perseguía causas similares.

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Por Anatoly Kurmanaev y Joan Suazo

Llegó al poder con la promesa de flexibilizar una de las restricciones más estrictas del mundo sobre los derechos reproductivos de las mujeres. Sin embargo, tras varios meses de mandato, la primera mujer presidenta de Honduras, Xiomara Castro, tiene dificultades para cumplir sus promesas, ya que los intentos de empoderar a las mujeres reavivan las amargas divisiones ideológicas del país.

En noviembre, Castro, de 62 años, se convirtió en la primera candidata de izquierda del país en ganar las elecciones, con la promesa de igualdad social luego de más de un siglo de gobierno conservador y militar casi ininterrumpido. Construyó una amplia coalición de intelectuales urbanos, pequeños empresarios, campesinos sin tierra, grupos indígenas y negros, personas LGBTQ y mujeres que la impulsaron a una victoria aplastante contra el adversario del partido en el poder.

En su plan de gobierno, Castro dijo que promovería la educación sexual, combatiría la violencia de género, incorporaría más mujeres a la economía, legalizaría el aborto en circunstancias limitadas y anularía la prohibición de las píldoras anticonceptivas de emergencia.

“La agenda política de mujeres y feministas será mi prioridad”, dijo en agosto, durante su campaña.

Estos lemas tienen un inmenso simbolismo en una sociedad dominada por los hombres que tiene el mayor índice de asesinatos de mujeres y niñas de América Latina, y donde una de cada cuatro mujeres queda embarazada antes de cumplir los 19 años, según Naciones Unidas.

Ahora, un escándalo de abusos sexuales pone a prueba las promesas de Castro de llevar a cabo un cambio social duradero para las mujeres.

En marzo, las estudiantes de la prestigiosa Universidad de Zamorano, cerca de Tegucigalpa, la capital, protestaron por las acusaciones de que un estudiante universitario violó a dos compañeras. La policía detuvo brevemente al hombre, pero lo dejó en libertad y cerró el caso después de que las dos mujeres se negaron a declarar.

Si bien el caso legal y las protestas se desvanecieron rápidamente, desencadenaron un debate más amplio en Honduras sobre el acceso a la anticoncepción de emergencia, así como del papel de la religión en la política, lo que expuso las grietas en la frágil coalición de gobierno de Castro.

Las organizaciones feministas y sus partidarios políticos han pedido a Castro que cumpla su promesa de legalizar la anticoncepción de emergencia. Muchas activistas hondureñas que apoyaron la candidatura de Castro se han unido desde entonces a su gobierno, aumentando la presión interna para que actúe.

“Es momento de que aprueben la PAE”, escribió el 21 de marzo en Twitter Jorge Cálix, un destacado legislador del partido de Castro, tras la protesta de las alumnas de la Zamorano, utilizando la abreviatura comúnmente utilizada en Honduras para la píldora anticonceptiva de emergencia.

Honduras es actualmente el único país del mundo que tiene una prohibición legal generalizada de las píldoras anticonceptivas de emergencia, según el Consorcio Internacional de Anticoncepción de Emergencia, un grupo de investigación de políticas. También se encuentra entre los cinco países latinoamericanos que prohíben el aborto bajo cualquier circunstancia.

Aunque están prohibidas, las píldoras anticonceptivas de emergencia se venden abiertamente en algunas farmacias de Tegucigalpa por unos diez dólares la dosis. Pero según los defensores de los derechos de la mujer, quienes viven en las zonas pobres y rurales carecen de acceso a estas.

Los activistas de derechos humanos dicen que la flexibilización de la prohibición de la anticoncepción de emergencia ha sido retrasada por el partido socialmente conservador de la coalición de Castro, lo que pone de manifiesto el reto de la presidenta para mantener la unión de las diversas alianzas que la llevaron al poder.

Hasta ahora, Castro ha delegado en gran medida la cuestión de la anticoncepción de emergencia en José Manuel Matheu, secretario de Salud y miembro de Salvador de Honduras, un partido aliado de centro-derecha. Matheu, que es médico, ha dicho que la legalización de la píldora no es su prioridad, y el mes pasado añadió que consultaría a la Iglesia católica sobre el tema.

Las principales congregaciones cristianas de Honduras se oponen al uso de la anticoncepción de emergencia, con el argumento de que la píldora puede interrumpir un embarazo establecido.

Para apoyar su caso, citan la etiqueta de Plan B One-Step, el anticonceptivo de emergencia más conocido en Estados Unidos, que dice que existe la posibilidad de que impida que un óvulo fecundado se implante en el útero.

Sin embargo, las pruebas científicas no respaldan la idea de que las píldoras anticonceptivas de emergencia puedan impedir la implantación de un óvulo fecundado. En su lugar, como indica el prospecto de Plan B One-Step, las píldoras actúan principalmente impidiendo la ovulación, es decir, la liberación de un óvulo antes de que pueda ser fecundado por el esperma.

La oficina de Castro, Matheu y el portavoz de la Iglesia católica hondureña, el reverendo Juan Ángel López, no respondieron o declinaron hacer comentarios para este artículo.

Los grupos pro derechos han cuestionado la decisión de Matheu de consultar a la Iglesia, y señalaron que, según la Constitución, Honduras es un estado laico.

Sin embargo, ignorar las preocupaciones religiosas sobre la anticoncepción no haría más que avivar las tensiones sociales en un momento en que Castro se enfrenta a los intereses conservadores en otras áreas de la economía y la sociedad, dijo Natalie Roque, secretaria de Derechos Humanos de Honduras, que ayudó a redactar la agenda progresista del gobierno.

Nueve de cada diez hondureños se consideran católicos o cristianos evangélicos.

El gobierno “no está en las condiciones de abrir otro frente con un enemigo tan poderoso como la Iglesia”, dijo Roque, y añadió que legalizar la píldora ahora sería “meramente echarle más leña a la hoguera”.

Esta actitud de cautela refleja en parte el impacto duradero del golpe militar que hace 14 años depuso al presidente Manuel Zelaya, esposo de Castro, y truncó el anterior intento de redistribuir el poder en Honduras.

Como presidente, Zelaya frustró un intento anterior del Congreso del país, dominado por los conservadores, de prohibir la anticoncepción de emergencia, al vetar la propuesta. Un mes después, en junio de 2008, el ejército lo detuvo en su residencia e instaló un gobierno provisional conservador que procedió a poner en marcha la prohibición.

Castro se esfuerza ahora por equilibrar la presión a favor de mayores derechos reproductivos por parte de la sociedad civil y de las organizaciones feministas frente al “gran poder adquirido por la iglesia después del golpe”, señaló Joaquín Mejía, abogado hondureño especializado en derechos humanos.

“No creo que ella puede seguir ignorando estas presiones por mucho tiempo más”, agregó.

La controversia sobre la anticoncepción de emergencia se produce en un momento en que Argentina, Colombia y México ampliaron el acceso al aborto en los últimos meses, lo que estimuló a los activistas del aborto en toda América Latina y endureció la oposición en los países que siguen prohibiéndolo.

Los grupos antiaborto de Honduras afirman que la legalización de la anticoncepción de emergencia abriría un camino hacia la legalización del aborto clínico en el futuro.

“No todo lo que se legaliza en países desarrollados es digno de ser imitado”, dijo Michelle Zacapa, presidenta del Pro Vida, el mayor grupo antiaborto de Honduras. “El hondureño ama la vida y se opone a todas estas ideologías que están imponiendo a nosotros”.

Su organización no proporcionó ninguna encuesta de opinión que respalde sus posiciones, pero dijo que el abuso sexual debe combatirse con castigos más duros para los perpetradores, no con anticoncepción de emergencia.

Las encuestas de opinión encargadas periódicamente por el Centro de Derechos de la Mujer, que apoya la anticoncepción de emergencia y el aborto, muestran que una ligera mayoría de los hondureños en zonas urbanas apoya la anticoncepción de emergencia, así como el aborto en los casos en que un embarazo pone en peligro la salud de la mujer.

Activistas feministas y asesoras de Castro dijeron que la presidenta sigue comprometida con los derechos de las mujeres, pero reconocen que tiene que andar con cuidado para no provocar a las fuerzas conservadoras que derrocaron a su esposo.

El avance del gobierno en materia de derechos de la mujer será gradual, dijo Roque, la secretaria de Derechos Humanos. El primer paso que estudia el gobierno será la legalización de la anticoncepción de emergencia para las víctimas de abusos sexuales y la ampliación de la educación sexual, antes de hacerla más accesible en una fecha posterior no especificada, dijo.

Desde que asumió el poder, Castro ha enfrentado dificultades en otros ámbitos. Ha tenido problemas para reactivar una economía que fue devastada por la pandemia y los recientes huracanes y que ahora se ve perjudicada por el aumento del precio de los alimentos y el combustible. En enero, Castro a duras penas detuvo una rebelión dentro de su partido, y en las últimas semanas su gobierno procedió a la extradición a Estados Unidos de su predecesor, Juan Orlando Hernández, para que enfrente cargos relacionados con el narcotráfico, una medida que amenaza con crear tensiones entre ella y segmentos de las fuerzas de seguridad del país.

A pesar de los contratiempos, algunos de las partidarias feministas de Castro siguen confiando en ella. Tres personas que se reunieron con la presidenta el 8 de marzo dijeron que parecía comprometida con el avance de su política de género, pero que la reticencia de los sectores más conservadores de su coalición y de la burocracia la frenaba.

“Ella es muy consciente de toda la violencia sexual que sufren las mujeres”, dijo Jinna Rosales, una investigadora de salud sexual. “Dijo que en un país con la primera mujer presidenta de su historia, los derechos sexuales y reproductivos no pueden seguir siendo pisoteados”.

Anatoly Kurmanaev reportó desde Ciudad de México y Joan Suazo desde Tegucigalpa, Honduras.

Anatoly Kurmanaev es un corresponsal radicado en Ciudad de México, desde donde cubre México, Centroamérica y el Caribe. Antes de integrarse a la corresponsalía de México en 2021, pasó ocho años reportando desde Caracas sobre Venezuela y la región vecina. @akurmanaev

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Valeurs Actuelles

“Prostitution”, “esclavage” : le père du premier bébé-éprouvette fustige la GPA

Le professeur René Frydman, connu pour ses travaux qui ont permis d’aboutir à la naissance du premier bébé-éprouvette français en 1982, se dit être un ardent défenseur des techniques de procréation médicalement assistée (PMA) et un fervent militant de la PMA pour toutes. Toutefois, son combat au nom de la fertilité à tout prix s’arrête à la gestation pour autrui (GPA), détaille Aleteia, mercredi 27 avril. En effet, il estime que celle-ci relève de la « prostitution » et de l’« esclavage ».  

Un « abandon organisé » de l’enfant 

Le professeur René Frydman, âgé de 78 ans, a toujours considéré la GPA comme étant une ligne rouge à ne pas franchir. Dans son dernier ouvrage, « Le Dictionnaire de ma vie », paru le 27 avril aux éditions Kero, le spécialiste explique longuement que, selon lui, la GPA n’est autre qu’un « abandon organisé » de l’enfant, mais aussi une forme d’esclavage moderne de la femme. 

Pourtant, René Frydman a toujours été avant-gardiste. En 1973, par exemple, il avait signé le manifeste des 331 médecins qui avouaient avoir déjà pratiqué un avortement. Une intervention qui était alors considérée comme un délit. Quelques années plus tard, en 1982, il avait permis, avec le biologiste Jacques Testart, la naissance du premier bébé-éprouvette en France. Et ensuite, celle des premiers bébés français conçus à partir d’ovocytes congelés. Plus récemment, en 2016, il avait signé une tribune dans Le Monde, avec 130 médecins et biologistes. Ces derniers admettaient avoir apporté leur aide à des couples homosexuels pour avoir des enfants en infraction avec la loi. 

« Une grave violence faite aux femmes » 

En revanche, en matière de GPA, René Frydman estime qu’il n’est plus question d’avoir « droit » à un enfant, poursuit Aleteia« En quoi avoir un enfant est-il un droit ? Il n’est inscrit dans aucune Constitution du monde », avance le spécialiste dans son dernier ouvrage, avant de fustiger le « droit à la parentalité » aujourd’hui en vogue. Dans son livre, il s’étonne notamment du peu de réactions au sein de la sphère féministe, au sujet des conséquences de la GPA. Selon lui, il s’agit « d’une grave violence faite aux femmes »« Disposer du corps d’une femme durant douze mois en moyenne comme d’une machine à procréer n’est rien de moins qu’une aliénation d’autrui, qu’une prostitution, que de l’esclavage », argue-t-il. En conclusion, il appelle les pays qui autorisent cette pratique à l’éradiquer au nom de la non-commercialisation du corps.  

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Ligue des champions féminine : Lyon se qualifie pour la finale en éliminant Paris

Publié le : 01/05/2022 - 06:56

FRANCE 24 Suivre

Lyon, septuple lauréat, a confirmé samedi son retour au premier plan en dominant sans contestation son rival national, le Paris SG (2-1), pour s'offrir une 10e finale de Ligue des champions féminine face à Barcelone.

Les joueuses de l'Olympique lyonnais se sont qualifiées pour la finale de la Ligue des champions, aux dépens du Paris SG, grâce à leur succès, samedi 30 avril, lors de la demi-finale retour (2-1), au Parc des princes où un record national d'affluence a été battu.

Après une saison blanche, sans le moindre titre, les Lyonnaises ont fait parler l'expérience six jours après un match aller maîtrisé (3-2), dans le sillage d'Ada Hegerberg et Wendie Renard, buteuses dans un Parc des princes incandescent.

𝖳𝗎𝗋𝗂𝗇, 𝗇𝗈𝗎𝗌 (𝗋𝖾)𝗏𝗈𝗂𝗅𝖺̀ 😃💪🔴🔵#PSGOL #UWCLFinal pic.twitter.com/540AtEkXs2

April 30, 2022

Moins de deux ans après leur dernier sacre, les "Fenottes" vont donc déjà regoûter à l'adrénaline d'une finale continentale, le 21 mai à Turin. Et celle-ci a de l'allure, entre l'écurie majeure de la dernière décennie, l'OL, et celle qui rêve de marcher sur l'Europe pendant les dix prochaines années, le Barça tenant du titre, battu samedi à Wolfsburg 2-0 mais qualifié après son festival du match aller (5-1). Une belle revanche, aussi, trois ans après la finale 2019 survolée par l'OL (4-1).

Lyon voyagera en Italie avec détermination, confiance, et au moins deux certitudes : il n'a jamais perdu face au Barça et il est redevenu le fer de lance du football féminin français, devant le PSG, ambitieux mais trop fébrile sur l'ensemble des deux matches.

Hegerberg et Renard décisives

Paris aura plié, à l'aller, sur les bourdes de sa gardienne Barbora Votikova, finalement sortie sur blessure au retour. Il a cédé, samedi, face au jeu de tête d'Hegerberg et Renard, cliniques devant le but sur deux passes décisives de Selma Bacha (14e, 83e), malgré l'égalisation de Marie-Antoinette Katoto (62e).

La Norvégienne, meilleure buteuse de l'histoire de la C1 (58 buts), a même cru doubler la mise (56e), mais Melvine Malard, passeuse sur l'action, était hors-jeu d'un souffle.

Lâché au classement de D1, cinq points derrière l'OL, le PSG se dirige tout droit vers une saison frustrante, même si la finale de Coupe de France face à Yzeure (D2) lui est promise. Les remous postérieurs à l'affaire Kheira Hamraoui, absente de cette double confrontation après une altercation à l'entraînement samedi dernier, auront pollué trois des quatre confrontations de la saison face au rival lyonnais, pour trois défaites.

L'OL, lui, a toujours gardé le cap depuis le mois d'août, sauf en huitième de finale de Coupe de France (défaite 3-0 contre Paris). Il prend au passage sa revanche sur le quart de finale de C1 de l'an passé, remporté par le PSG au jeu des buts à l'extérieur. 

Un record d'affluence

Les partenaires d'Amandine Henry ont certes souffert, s'inclinant face à Katoto à l'heure de jeu, mais elles ont surtout résisté, grâce notamment à leur gardienne Christiane Endler, qui s'est envolée devant Sara Däbritz (54e) et s'est interposée devant Sakina Karchaoui (76e). La portière chilienne, partie de Paris pour Lyon l'été dernier, a bien répondu aux chants insultants des supporters ultras du virage Auteuil, venus en masse pour l'occasion.

𝓜𝓮𝓻𝓬𝓲 ! pic.twitter.com/I7YQgV4g7o

April 30, 2022

Ces derniers ont assuré une chaude ambiance malgré la défaite, redonnant au Parc des princes une énergie oubliée ces dernières semaines avec la section masculine, très critiquée par les groupes de supporters malgré le titre en Ligue 1.

L'affluence affichait 43 254 spectateurs : jamais un stade n'avait réuni autant de monde en France pour un match féminin de clubs. Mais 40 000 personnes ne pouvaient pas suffire, samedi, pour faire barrage à l'OL, redevenu un grand d'Europe. 

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Football : les Bleues se qualifient pour le Mondial-2023

Ligue des champions féminine : l'OL renverse la Juve et rejoint le PSG en demi-finale

INTERVIEW

Football féminin : "Les mentalités changent au Sénégal"

L'Humanité

Boris Becker condamné à deux ans et demi de prison ferme

Actu

L’ancien champion allemand de tennis, sextuple vainqueur de tournois du Grand Chelem, a été notamment déclaré coupable par la justice britannique, ce vendredi, de dissimulation d’avoirs et de prêts pour un montant de 2,5 millions de livres sterling.

Nicolas Guillermin

Fin de partie pour l’ex-numéro un mondial du tennis, Boris Becker. L’ancien champion, âgé de 54 ans, a été condamné, ce vendredi 29 avril, à deux ans et demi de prison par la justice britannique pour des infractions financières liées à sa banqueroute. L’Allemand, qui vit au Royaume-Uni depuis 2012, a été déclaré coupable notamment d’avoir dissimulé 2,5 millions de livres sterling (3 millions d’euros) d’avoirs et de prêts pour éviter de payer ses dettes. L’ex-joueur au style flamboyant et à chevelure rousse, alias « Boum Boum », devra purger la moitié de sa peine derrière les barreaux avant de pouvoir bénéficier d’une libération conditionnelle.

Déclaré en faillite personnelle en 2017 par un tribunal de Londres à la suite de mauvaises affaires dans divers secteurs (prêt à porter, vente de voitures, etc.), le sextuple vainqueur de tournois du Grand Chelem avait été reconnu coupable le 8 avril par la Southwark Crown Court de Londres d’avoir caché des actifs ou transféré des fonds pour échapper à ses dettes. Il lui est notamment reproché d’avoir transféré des centaines de milliers de livres sterling d’un compte professionnel sur d’autres comptes, notamment de ses ex-épouses, de ne pas avoir déclaré une propriété en Allemagne et d’avoir caché un emprunt de 825 000 euros ainsi que des parts dans une société.

«  La condamnation de Boris Becker montre clairement que la dissimulation d’actifs dans le cadre d’une faillite est une infraction grave pour laquelle nous poursuivrons les contrevenants et les traduirons en justice », a souligné le directeur général de l’Insolvency service, agence gouvernementale britannique chargée d’administrer les banqueroutes. Il y a 20 ans, Boris Becker avait déjà été condamné en Allemagne à deux ans de prison avec sursis ainsi qu’à 500 000 euros d’amende pour quelque 1,7 million d’euros d’arriérés d’impôts. Un avertissement dont la juge britannique Deborah Taylor lui a reproché de ne pas avoir tenu compte. «  Vous n’avez montré aucun remords ni acceptation de votre culpabilité et avez cherché à vous distancier de vos infractions et de votre banqueroute », lui a-t-elle lancé, estimant que Boris Becker n’a fait preuve d’ «  aucune humilité ».

Vainqueur de 3 Wimbledon, 2 Open d’Australie et 1 US Open entre 1985 et 1996, le plus jeune vainqueur du Grand Chelem londonien à 17 ans, qui conteste l’intégralité des charges, a été acquitté de vingt autres chefs d’accusation, y compris ceux qui concernaient la disparition de ses trophées. A l’audience, celui dont le service était sa meilleure arme et ses plongeons au filet régalaient le public a indiqué qu’il ignorait où ses récompenses se trouvaient. Parmi les neuf distinctions sur lesquelles les créanciers auraient aimé mettre la main figurent deux de ses trois coupes remportées à Wimbledon, deux trophées de l’Open d’Australie et sa médaille d’or du double aux JO de 1992, remportée avec Michael Stich.

Acculé par les créanciers, Boris Becker avait déjà vendu aux enchères une partie de ses trophées pour 700 000 livres (840 000 euros) afin d’éponger une partie de ses dettes. En 2017, lorsqu’il avait été déclaré en faillite personnelle, ses dettes avaient été estimées jusqu’à 50 millions de livres sterling (59 millions d’euros). Selon l’ancien champion, qui travaillait pour la BBC et des télévisions australiennes et japonaises, sa banqueroute et son traitement dans les médias ont mis à mal la « marque Becker », si bien qu’il a ensuite eu des difficultés à rembourser ses dettes.

Cette affaire n’est pas la première pour celui qui a été le premier joueur allemand à remporter un titre du Grand Chelem. Après avoir raccroché sa raquette, l’enfant de Leimen, dans le Bade-Wurtemberg, qui a habité à Monaco et en Suisse, a connu une retraite sportive agitée entre relations conjugales douloureuses, divorce coûteux, démêlés avec le fisc et investissements ratés, avant de finalement s’installer en Angleterre. En 2009, il avait connu des problèmes avec la justice suisse pour ne pas avoir payé le pasteur qui l’avait marié. Cinq ans plus, c’est la justice espagnole qui obligeait l’Allemand à mettre en vente sa villa de Majorque pour rembourser ses dettes contractées suite aux travaux… Selon son avocat Jonathan Laidlaw, la réputation de son client «  est en lambeaux. Il ne pourra pas retrouver de travail et devra compter sur la charité des autres pour survivre ».

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BBC

Ukraine war: Evacuation of Mariupol civilians under way

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An operation to evacuate civilians trapped in a steelworks in the southern city of Mariupol is under way, the UN says.

Ukrainian President Zelensky said a group of about 100 people left and should arrive in the town of Zaporizhzhia on Monday.

Some people were transferred to Russian-held areas of east Ukraine. One woman, Natalia Usmanova, spoke to told reporters that she had endured "two months of darkness" in the industrial complex.

About 1,000 civilians have been sheltering in the vast network of underground tunnels and shelters, and concerns were growing about their conditions amid dwindling food and water supplies.

Valeurs Actuelles

[Vidéos] Pompiers agressés, incendies, vandalisme : explosion de violences à la manifestation du 1er mai à Paris

Une semaine, jour pour jour, après l’élection d’Emmanuel Macron, l’extrême gauche française s’est donné rendez-vous dans la rue, dimanche 1er mai à Paris. Un large défilé auquel ont participé de nombreuses figures de la gauche, Jean-Luc Mélenchon en tête, mais qui a surtout été marqué par de très nombreux actes de violence de la part de militants d’extrême gauche.

Dès le début de l’après-midi, différentes barricades ont été dressées par les manifestants et des membres de black-blocks. Un cortège de tête, particulièrement agressif, s’en est régulièrement pris aux forces de l’ordre. Certaines des barricades ont été incendiées au cour de la journée, comme le relate BFMTV ou le reporter Clément Lanot.

PARIS – Enorme incendie de barricades, les flammes font plusieurs mètres de haut. #1erMai pic.twitter.com/IrbZBpHNzX

— Clément Lanot (@ClementLanot) May 1, 2022

Tout au long du cortège, de nombreux magasins ont aussi été attaqués par les militants d’extrême gauche.

🇫🇷 FLASH – De nombreuses enseignes ont été dégradées par des individus sur le parcours de la manifestation du #1erMai à Paris. (@ybouziar pour Mediavenir) #fetedutravail #FeteDesTravailleurs pic.twitter.com/isQvjCDBYp

— Mediavenir (@Mediavenir) May 1, 2022

PARIS – Les barrières servent de bélier pour dégrader une banque.

Nombreuses dégradations, aucune intervention des policiers qui semblent laisser faire. #1erMai pic.twitter.com/3Ac6VvEmdO

— Clément Lanot (@ClementLanot) May 1, 2022

Un pompier a aussi été violemment agressé au cours de l’après-midi. Situé en tête d’une colonne qui tentait d’éteindre l’un des incendies, sa lance à la main, il a été pris à partie par une manifestante masquée qui a d’abord tenté de lui arracher sa lance à incendie des mains, avant de le frapper au visage. La manifestante a ensuite été contrôlée, semble-t-il par d’autres manifestants, avant de disparaître dans la foule. D’autres pompiers ont également été attaqués par les manifestants.

🟥 Cela suffit ! Honte à la sauvagerie, incompréhensible cette nouvelle agression vis à vis des sapeurs-pompiers de Paris dans l’exercice de leurs fonctions, protéger les personnes, les biens de la Cité et le bon déroulement de la manifestation. #1erMai pic.twitter.com/Scwd6UqwCV

— @PompiersParis (@PompiersParis) May 1, 2022

Gérald Darmanin condamne les violences

Peu avant 18h, BFMTV a fait savoir que Gérald Darmanin se rendait à la préfecture de police, afin de suivre de près l’explosion de violence. Plus tôt dans l’après-midi, le ministre de l’Intérieur avait tweeté, expliquant que « des casseurs viennent perturber les manifestations du 1er mai notamment à Paris, en commettant des violences inacceptables » et assurant « suivre cela avec attention ».

Des casseurs viennent perturber les manifestations du 1er mai notamment à Paris, en commettant des violences inacceptables. Je suis cela avec attention. Plein soutien aux policiers et gendarmes mobilisés, garants de la liberté de manifester et de l’ordre public.

— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) May 1, 2022

La préfecture de police a également condamné les violences, évoquant notamment l’attaque du pompier : « Le préfet de Police condamne fermement la scandaleuse attaque dont ont été victimes les Pompiers de Paris (…) qui intervenaient sur un feu à l’angle de la rue Alexandre Dumas et du boulevard Voltaire. » 

Le préfet de Police condamne fermement la scandaleuse attaque dont ont été victimes les @PompiersParis de la @prefpolice qui intervenaient sur un feu à l’angle de la rue Alexandre Dumas et du boulevard Voltaire. pic.twitter.com/d64zzeZSCt

— Préfecture de Police (@prefpolice) May 1, 2022

Jean-Luc Mélenchon a également tweeté pour condamner les violences, regrettant que ces dernières puissent servir de « propagande » à ses « pires adversaires ».

Les violences parasites du #1ermai invisibilisent la marche des syndicats et servent la propagande à nos pires adversaires. Ras le bol. Le préfet de police savait. Incapable de garantir le droit de manifester en paix.

— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) May 1, 2022

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Football : le Real Madrid remporte son 35e titre de champion d'Espagne

Publié le : 30/04/2022 - 18:16

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Le Real Madrid a remporté pour la 35e fois la couronne d’Espagne samedi, face à l’Espanyol Barcelone (4-0). Carlo Ancelotti devient ainsi le premier entraîneur à remporter les cinq grands championnats européens.

Leader du début à la fin, le Real Madrid a raflé la 35e couronne nationale de son histoire contre l'Espanyol Barcelone (4-0) samedi 30 avril, quatre journées avant la fin du championnat, faisant de Carlo Ancelotti le premier entraîneur à remporter les cinq grands championnats.

Sans la plupart des cadres, laissés au repos avant la demi-finale retour de Ligue des champions contre Manchester City mercredi, le Real a signé un festival pour porter l'estocade : deux buts du jeune Rodrygo (33e, 44e), un troisième de Marco Asensio (55e), et un dernier de l'inévitable Karim Benzema (81e), meilleur buteur et meilleur passeur de Liga.

Les Madrilènes sont champions avec 17 points d'avance sur leur dauphin provisoire, le Séville FC, accroché 1-1 par Cadix vendredi.

Entré à l'heure de jeu, Benzema, porteur du brassard durant toute la saison, a laissé Marcelo, capitaine officiel et titulaire samedi, soulever le trophée devant les près de 80 000 spectateurs du Santiago-Bernabéu. Et ce sont 250 000 supporters qui sont attendus en soirée à la fontaine Cibeles, traditionnel lieu de célébration des sacres du Real à Madrid. 

"Campeones, campeones !"

Pour le latéral brésilien, ce titre a une saveur particulière : remplaçant de Ferland Mendy toute la saison, Marcelo, 34 ans le 12 mai, a dépassé samedi la légende Paco Gento et ses 23 sacres, devenant ainsi le joueur ayant glané le plus de trophées au sein du Real Madrid, avec 24 titres.

Après deux échecs de Mariano Diaz de la tête (13e, 22e), le vétéran madrilène a servi son jeune compatriote brésilien Rodrygo, qui a ouvert le score (33e) et la voie du titre au Real Madrid, avant de doubler la mise juste avant la pause (44e), encore du droit. De quoi déclencher les premiers "Campeones, campeones !" ("Champions, champions", en espagnol) dans les tribunes.

Et au retour des vestiaires, Marco Asensio a accru l'écart à la conclusion d'un contre (55e). Le but d'Isco (72e) a été annulé pour une position de hors-jeu, mais Karim Benzema a eu le temps de marquer le quatrième, sur une remise de Vinicius (81e), pour s'approcher à deux buts de la légende Raul et ses 323 buts.

Avec ce nouveau trophée, Carlo Ancelotti est devenu samedi le premier entraîneur de l'histoire à remporter les cinq grands championnats de la planète football : il a vaincu en Italie avec l'AC Milan (2004), en Angleterre avec Chelsea (2010), en France avec Paris (2013) et en Allemagne avec le Bayern (2017), avant de régner sur l'Espagne.

Bientôt face à Manchester

Le sorcier italien, qui aura 63 ans le 10 juin, a brillamment repris le lourd flambeau laissé par Zinédine Zidane. Vainqueur de la dernière Liga remportée par le Real Madrid au début de la pandémie de Covid-19 en 2020, "Zizou" était parti l'été dernier, lassé par les critiques et le manque de soutien des dirigeants.

Avec son savoir-faire, Ancelotti a réussi à construire un cadre sain. Il a gardé une colonne vertébrale d'expérience avec Thibaut Courtois, Casemiro, Toni Kroos, Luka Modric, et Karim Benzema, et a élaboré un cocktail gagnant, avec l'éclosion de Vinicius et Eduardo Camavinga, la confirmation d'Eder Militao et de Ferland Mendy, et l'intégration réussie de David Alaba.

Sous ses ordres, le Real s'est emparé de la première place dès la 3e journée de championnat le 28 août, et ne l'a plus quittée pour finir par en faire son trône.

Désormais "roi" d'Espagne, le Real rêve plus grand. Les autoproclamés rois d'Europe ambitionnent de renverser Manchester City mercredi au Bernabéu, après l'haletant 4-3 de l'aller pour accéder à la finale et s'octroyer une chance d'ajouter une quatorzième couronne continentale à leur collection.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Football européen : le PSG et le Bayern titrés, le Real à un point de la couronne

COMPTE-RENDU

Ligue des champions : Manchester City prend un maigre avantage sur le Real après un match intense

AVANT-MATCH

Pour Karim Benzema, objectif Ligue des champions et Ballon d'Or

L'Humanité

Smic : une hausse toujours insuffisante

Actu

Salaires La revalorisation automatique de 2,65 % du salaire minimum reste en deçà des besoins de nombreux salariés embourbés dans la précarité financière.

Luis Reygada

Le Smic augmente. Le président des riches aurait-il enfin daigné écouter la rue, qui réclamait sa revalorisation depuis des mois ? Évidemment non. Si le salaire minimum s’est renforcé de 2,65 % – passant à 1 302,64 euros net par mois pour un temps plein (1 645,58 euros brut) –, il ne faut y voir que la conséquence du dispositif légal de revalorisation automatique prévue par le Code du travail en cas d’inflation. Alors que celle-ci est estimée à 4,8 % (sur un an) par l’Insee, la revalorisation du Smic va concerner 2 millions de salariés en France : 12 % des salariés du secteur privé et majoritairement des femmes puisque celles-ci représentent 60 % des bénéficiaires de la rémunération minimale légale, selon les statistiques du ministère du Travail.

Le Smic va ainsi rattraper de nombreux salaires, alors que les conflits autour de la fiche de paie et pour dénoncer les pertes de pouvoir d’achat n’ont fait que s’accumuler et s’intensifier. Ces derniers mois, dans les entreprises d’au moins 50 salariés, nombre de négociations annuelles obligatoires ont en effet cristallisé les mécontentements de salariés évoquant des fins de mois difficiles. Grèves, et parfois même blocages, ont ponctué de nombreux mouvements sociaux aux quatre coins du pays pour arracher des augmentations aux patrons, sur fond de bénéfices record et d’importants dividendes versés aux actionnaires.

les qualifications ne sont pas prises en compte

« Avec cette augmentation mécanique du Smic, on va se retrouver avec 171 minima de branche au-dessous du salaire minimum », signalait, la semaine dernière, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, dans un entretien à l’Humanité magazine. Stéphane Fustec confirme : « Pour les entreprises privées de services à la personne, toute la grille conventionnelle est au-dessous du Smic. Cela représente 160 000 salariés, et ça va du poste le moins qualifié au plus qualifié. Les grilles sont obsolètes et représentent une négation des qualifications, renchérit le conseiller fédéral CGT. Peu importe le niveau de diplôme : les employés seront rémunérés au Smic. »

Restauration collective, habillement, grande distribution… Depuis ce lundi, la quasi-totalité des branches du commerce et des services se retrouvent effectivement de nouveau avec des taux horaires en dessous du Smic. Des pratiques de bas salaires « honteuses et indécentes » pour la CGT, qui réclame une hausse à hauteur de 2 000 euros brut, la revalorisation automatique des minima de branche au niveau du Smic quand il est réévalué, ainsi que le dégel du point d’indice dans la fonction publique.

Des revendications que le prochain gouvernement devra prendre en compte s’il veut éviter l’explosion sociale face à nombre de patrons n’hésitant pas à maintenir les travailleurs dans une précarité financière qui ne sert que leur rentabilité. Chez nos voisins, qui connaissent des niveaux d’inflation plus importants qu’en France, les dirigeants l’ont bien compris avec de récentes hausses des salaires minimums de 3,6 % en Espagne, 6 % au Portugal, 7 % au Royaume-Uni et même 25 % en Allemagne.

revalorisation du smicsmicinflation
New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

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Videos grabados en una siderúrgica de Mariúpol muestran la desesperación de los ucranianos

Los combatientes que están adentro de la fábrica han empezado a publicar videos para mostrarle al mundo sus dificultades. Y no hay medios independientes que puedan cubrir el asedio que viven

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Por Valerie HopkinsSarah Kerr y Ainara Tiefenthäler

Las imágenes muestran a un niño que usaba un pañal improvisado hecho con cinta adhesiva y bolsas de plástico, mientras dormía en una habitación húmeda y mohosa. También se ve a una anciana con la cabeza vendada, y vestida con una chaqueta del uniforme que usaban los trabajadores de la planta siderúrgica, que temblaba de manera descontrolada. Y los niños pequeños se quejaban con desconsuelo. “Queremos irnos a casa”, dice una niña. “Queremos ver el sol”.

Estas escenas son de videos compartidos en línea en los últimos días por el regimiento Azov, una unidad del ejército ucraniano, que dice que fueron tomadas en los búnkeres laberínticos ubicados debajo de la planta siderúrgica Azovstal en Mariúpol, Ucrania. Los soldados rusos controlan el resto de la ciudad y la lucha continúa alrededor de la planta. Las instalaciones se han convertido en el último refugio para miles de combatientes y civiles ucranianos atrapados. No hay escape, y existen pocas posibilidades de rescate.

Los periodistas independientes que contaron los incidentes del sitio de Mariúpol para los medios occidentales se fueron hace un mes y medio porque los riesgos de seguridad eran demasiado grandes. Los bandos en conflicto intervinieron para llenar el vacío de la cobertura de primera mano, compartiendo contenido desde el terreno y, en el caso de Azov, suplicando ayuda a sus cientos de miles de seguidores en las redes sociales.

Casi sin servicio de telefonía celular, electricidad o acceso a internet, los videos de Azov brindan lo que podrían ser algunos de los únicos atisbos de la vida en la planta de acero.

El jueves temprano, los combatientes de Azov dijeron que las fuerzas rusas bombardearon un hospital de campaña localizado dentro de la planta, lo que ocasionó el fallecimiento de los soldados heridos e hizo que mucha gente quedara tapiada entre los escombros. Los reportes del ataque generaron nuevos llamados por parte de los funcionarios ucranianos y del secretario general de las Naciones Unidas, António Guterres, para que se estableciera un corredor humanitario con el fin de evacuar a los civiles.

Se dice que los suministros dentro de la planta se están agotando. “No es cuestión de días, es cuestión de horas”, dijo el alcalde de Mariúpol, Vadym Boychenko, en una conferencia de prensa celebrada el viernes.

“Si Mariúpol es un infierno, Azovstal es peor”.

Rusia considera que capturar la ciudad portuaria es crucial para su objetivo de asegurar un puente terrestre a lo largo del sur de Ucrania que conecta con Crimea, y sus fuerzas han estado bombardeando la planta sin descanso. La devastación de esa zona (los funcionarios de la ciudad han dicho que decenas de miles de residentes han muerto) es considerada como una de las mayores crisis humanitarias de la guerra.

“Estamos filmando estos videos para llamar la atención sobre el hecho de que están en la planta, para que el enemigo no diga que no hay civiles aquí. Queremos que sean evacuados”, dijo el capitán Svyatoslav Palamar, subcomandante del regimiento Azov que se encuentra en la fábrica, en un mensaje de texto enviado a The New York Times.

El Times no pudo verificar de forma independiente la ubicación exacta de los videos, pero los interiores parecen coincidir con el diseño de la planta, y un exempleado que está familiarizado con las instalaciones confirmó que las imágenes pudieron haber sido grabadas allí.

Desde el 18 de abril, Azov ha publicado varios videos que se enfocan en civiles, en su mayoría mujeres y niños, que dicen que están atrapados en la planta. “Quiero que todos los que vean este video nos ayuden a crear un corredor, para que nos ayuden a salir de aquí”, dijo una madre que sostenía a su hijo pequeño en un video publicado el 24 de abril, cuando Ucrania celebraba la Pascua ortodoxa. “Sin peligro. Vivos. Tanto los civiles como los soldados”.

Aunque Azov forma parte del conflicto, el Times verificó previamente imágenes publicadas por el grupo. En los videos compartidos recientemente, los soldados de Azov reparten golosinas a los niños y conversan con los adultos. La relación entre los soldados y las personas que aparecen en cámara, así como las circunstancias en las que se produjeron estas imágenes, no están claras.

Imágenes gráficas compartidas el 26 de abril en cuentas de redes sociales relacionadas con el regimiento mostraban a personas heridas tendidas en camillas sobre un piso de concreto, en lo que supuestamente era un hospital de campaña dentro de la planta siderúrgica.

Dos días después, Azov subió un video a sus canales de redes sociales de lo que calificaron como las secuelas de los ataques rusos en un hospital de campaña ubicado dentro de Azovstal. Las imágenes mostraban a unas dos decenas de personas, algunas de ellas con yesos y vendajes, sentadas dentro de una habitación oscura y nebulosa. Se ve a un hombre con una linterna que excavaba entre los escombros. Otro sostenía una botella de plástico entre sus manos temblorosas y sollozaba.

“El ataque se realizó en el área que alberga a los heridos graves”, dijo Mikhail Vershinin, jefe de la Policía de Patrulla Regional de Donetsk, en una nota de voz desde el interior de la planta. “La gente está enterrada bajo los escombros, algunos han muerto. Hay personas heridas, que han sufrido otras lesiones además de las heridas que ya tenían”.

El regimiento Azov se creó en mayo de 2014 como el Batallón Azov, llamado así por el cuerpo de agua donde se encuentran Mariúpol y su puerto ahora destruido, para defender la ciudad cuando fue atacada por las fuerzas pro-Moscú. En ese momento, era conocido por sus miembros nacionalistas de extrema derecha, lo que ha sido utilizado por el Kremlin para justificar su campaña militar con fines “antifascistas”.

La controversial reputación del grupo persiste, y aunque todavía tiene algunos miembros nacionalistas, los analistas dicen que la unidad, ahora llamada regimiento Azov, ha evolucionado desde que se incorporó a las fuerzas regulares de combate del ejército ucraniano.

Algunas tropas han estado dentro de la planta desde el 1 de marzo, dijo el capitán Palamar a The New York Times.

Maria Zolkina, analista política ucraniana que trabaja en la Fundación de Iniciativas Democráticas, dijo que los líderes del regimiento tomaron la decisión de hacer públicas sus súplicas de evacuación y extracción porque sintieron que se quedaron sin alternativas.

“Comenzaron a hacer más llamados públicos cuando su división en Mariúpol quedó completamente rodeada”, dijo, y afirmó que probablemente sintieron que ya no lograrían que las fuerzas rusas retrocedieran, o que perdieron las esperanzas de que las negociaciones entre ambas partes fuesen exitosas.

“La ciudad prácticamente ha sido borrada del planeta”, dijo un combatiente, identificado como Sergei Volyna, en un video subido el miércoles, supuestamente desde el interior de la planta. En una intervención que duró tres minutos, dijo que más de 600 soldados heridos, junto con “cientos de civiles y decenas de niños” morirían si no se organiza un corredor humanitario.

“Por favor, salven a la ciudad de Mariúpol”, imploró. “Por favor organicen un procedimiento de extracción”.

“La gente simplemente morirá aquí”, dijo.

Michael Schwirtz colaboró con este reportaje desde Zaporizhzhia, Ucrania. Brent McDonald colaboró con reportes desde Washington. Aleksandra Koroleva colaboró desde Nueva York.

Valerie Hopkins es corresponsal en Moscú. Antes cubrió Europa central y sudoriental durante una década, más recientemente para el Financial Times.@VALERIEinNYT

Sarah Kerr es una videoperiodista que cubre la política estadounidense y las noticias de última hora. @sskerrr

Ainara Tiefenthäler es videoperiodista. Cubre noticias de última hora y temas como los asuntos europeos, el extremismo político, la comunidad LGBT y temas de mujeres. Se unió al Times en 2015. @tiefenthaeler

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Valeurs Actuelles

Elections législatives : Jean Lasalle ne sera pas candidat à sa succession

Après la présidentielle, les élections législatives se tiendront en juin prochain pour élire les députés qui siègeront à l’Assemblée nationale. Si de nombreux élus se sont portés candidats à leur réélection dans tous les partis politiques et sur tous les territoires, Nice Matin a fait savoir ce 2 mai que Jean Lassalle, lui, ne se représenterait pas.

Tournant

En effet, le candidat malheureux à l’élection présidentielle et député béarnais ne briguera pas un nouveau mandat. Le député « Liberté et Territoires » est élu à l’Assemblée nationale depuis vingt ans, et a annoncé sa décision lors d’une conférence de presse durant laquelle il a critiqué une élection présidentielle « jouée d’avance ». Jean Lassalle a aussi justifié son choix par un souci de santé qui le conduira à se faire opérer du cœur très prochainement.

Béarn : les dernières actualités

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

En Inde et au Pakistan, une canicule record et des coupures d'électricité

Publié le : 30/04/2022 - 10:24

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Des coupures d'électricité en Inde et au Pakistan ont aggravé, vendredi, les conditions de vie de millions d'habitants, déjà accablés depuis plusieurs semaines par une vague de chaleur record que les experts lient au changement climatique.

Une vague de canicule qui sévit depuis plusieurs semaines en Inde et au Pakistan a conduit, vendredi 29 avril, à des coupures d'électricité dans les deux pays, aggravant les conditions de vie de millions d'habitants.

Les mois de mars et d'avril, exceptionnellement chauds, ont fait grimper la demande énergétique en Inde et plus particulièrement au Pakistan, si bien que les centrales électriques manquent à présent de charbon pour répondre à la demande.

Plusieurs villes pakistanaises ont ainsi subi jusqu'à huit heures de coupure de courant par jour la semaine dernière, tandis que des zones rurales enregistraient des délestages la moitié de la journée.

"Il y a une crise de l'électricité et des délestages dans tout le pays", a déclaré le ministre de l'Énergie, Khurram Dastgir Khan, évoquant les pénuries et des "défaillances techniques".

>> À voir, notre Focus : Réchauffement climatique : comment limiter ses effets en ville ?

Or, les températures devraient dépasser de 8 °C la normale saisonnière dans certaines parties du Pakistan, pour culminer à 48 °C dans certaines zones du Sind rural mercredi, selon la Société météorologique pakistanaise. 

Possibles coupures d'électricité dans les hôpitaux de Delhi

Les scientifiques affirment qu'en raison du changement climatique, les canicules sont plus fréquentes mais aussi plus sévères.

Dans la mégalopole indienne de New Delhi, où la température a atteint 43,5 °C vendredi, les autorités estiment qu'il reste "moins d'un jour de charbon" en stock dans de nombreuses centrales électriques. 

"La situation dans toute l'Inde est désastreuse", selon Arvind Kejriwal, ministre en chef de Delhi, qui a mise en garde contre de possibles coupures dans les hôpitaux et le métro de la capitale. L'Inde a même annulé certains trains de voyageurs pour accélérer l'acheminement du charbon vers les centrales électriques, selon Bloomberg News.

Les réserves de charbon des centrales indiennes ont en effet diminué de près de 17 % depuis début avril, tombant à à peine un tiers des niveaux requis, selon la même source.

Feux de forêt autour de la ville où réside le dalaï-lama

À Calcutta, dans l'est de l'Inde, après des malaises en série dans les transports en commun, de l'eau sucrée a été distribuée aux passagers.

"Sans pluie depuis plus de 57 jours, Calcutta est en proie à la plus longue période de sécheresse de ce millénaire", affirme Sanjit Bandyopadhyay du Centre météorologique régional.

À cette époque de l'année, dans les régions d'altitude de l'État de l'Himachal Pradesh, de la pluie, de la grêle et même de la neige tombent normalement mais depuis deux mois, pas une goutte d'eau et les températures battent des records. 

Conséquence, des centaines d'incendies ont réduit des forêts de pins en cendres, notamment autour de Dharamsala, la ville où réside le dalaï-lama.

"La plupart de ces incendies sont des feux de terre qui se propagent dans les forêts de pins, les plus vulnérables aux incendies", explique à l'AFP le chef des forêts de l'État, Ajay Srivastava. "Des équipes de pompiers travaillent d'arrache-pied pour éteindre ces feux et aussi pour sauver les animaux sauvages", a-t-il ajouté, en précisant que les secours ont dû demander l'aide des riverains.

Un élixir rose pour étancher la soif

Pour les musulmans observant le ramadan, la chaleur a rendu le jeûne pénible.

Au coucher du soleil, les vendeurs ont fait un commerce florissant du Rooh Afza, un élixir rose et sucré en vogue depuis des générations dans le sous-continent pour étancher la soif.

La canicule a aussi entraîné la fermeture des écoles ou la réduction des horaires de classe.

À Patna, capitale de l'État du Bihar, les insolations ont augmenté ces dix derniers jours, tout comme le nombre d'enfants souffrant de fièvre, de vomissements et de diarrhée.

Les autorités ont ordonné l'arrêt des cours à 10 h 45 et recommandé de ne pas sortir l'après-midi.

Une plaie pour l'économie car si "les gens restent chez eux dans la journée, nous peinons à gagner notre vie", résume un chauffeur de rickshaw, Rameshwar Paswan. 

Avec AFP

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Inondations, canicule, incendies… L'été 2021, saison de tous les extrêmes en Europe

La Grèce frappée par "la pire canicule" depuis plus de 30 ans, prévient le Premier ministre

Focus

Réchauffement climatique : comment limiter ses effets en ville ?

L'Humanité

Amazon. « On nous a jetés comme des chiens »

Actu

À Saint-Étienne-du-Rouvray, en Seine-Maritime, des travailleurs sans papiers employés par un sous-traitant de la multinationale réclament leurs droits, soutenus par la CGT.

Cyprien Boganda

Secteur en plein boom, l’e-commerce abrite une face sombre peu reluisante : plus de 40 millions de Français commandent en ligne chaque année, mais ignorent souvent tout du sort réservé à l’armée de livreurs qui leur apportent les colis à domicile. À Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), le géant Amazon a implanté un dépôt il y a deux ans. Chaque jour, les colis expédiés des quatre coins du pays sont classés puis livrés en camionnette dans la région. « On trouve des boîtes qui ont pignon sur rue, mais aussi toute une kyrielle de petites sociétés, parfois éphémères, raconte Fabien Leseigneur, de la CGT Fapt. Certaines se montent pour les périodes de “rush”, comme les fêtes de fin d’année, et plient bagage ensuite. Il y a quelques semaines, des salariés d’une de ces boîtes ont frappé à la porte de notre permanence… Neuf travailleurs qui venaient d’être licenciés par téléphone. Huit n’avaient pas de papiers. »

« 1 000 euros pour 23 jours de travail »

Ils étaient employés par une petite société, Lumina Services. Des travailleurs originaires du Mali, de Côte d’Ivoire ou de Guinée, qui ont fui leur pays en transitant par l’Italie, où ils ont passé leur permis de conduire avant de tenter leur chance en France. Une fois arrivés dans l’Hexagone, ils ont cumulé les petits boulots, souvent dans le secteur de la livraison où les besoins sont immenses et les patrons pas toujours très regardants. Un beau jour, certains d’entre eux, qui bossaient alors dans la région parisienne, ont eu vent de la création d’une petite entreprise de livraison de colis qui cherchait des bras pour son site de Saint-Étienne-du-Rouvray. Pour appâter les candidats, on leur aurait fait miroiter une promesse de régularisation par le travail. Ousmane (1) a accepté de nous raconter son histoire, sous couvert d’anonymat.

Un appartement où s’entassent douze personnes

Né en Côte d’Ivoire en 1980, il est arrivé en France en avril 2017 après un passage par l’Italie : « Cela fait trois ans que je fais de la livraison. En octobre 2021, alors que je travaillais à Paris, une connaissance nous a dit qu’une dirigeante d’entreprise cherchait de bons livreurs du côté de Rouen. C’était Lumina Services. Le 13 octobre, nous avons rencontré la dirigeante, qui disait nous avoir trouvé un logement à Canteleu (ville voisine, distante d’environ 6 kilomètres de Saint-Étienne-d u-Rouvray – NDLR). »

En fait de « logement », il s’agit d’un appartement où s’entassent douze personnes. Quant aux conditions de travail, elles n’ont pas grand-chose à voir avec ce qui était décrit au départ, selon Ousmane : « On nous avait promis un salaire de 1 685 euros par mois pour quinze jours de boulot. À ma grande surprise, le premier mois, j’ai reçu un chèque de 1 000 euros pour 23 jours de travail ! La dirigeante nous a expliqué qu’elle ne pouvait pas faire autrement, vu que la société venait de se lancer et qu’elle manquait d’argent. Mais la situation s’est répétée de mois en mois. Et, à chaque fois, on nou s retirait du salaire, plusieurs centaines d’euros par mois… »

La promesse de régularisation, elle, ne s’est jamais concrétisée. Les travailleurs finissent par trouver la CGT, et entament une grève pour obtenir le versement de leurs salaires non payés, ainsi qu’une régularisation. « Certains ont touché l’équivalent de 700 euros pour un mois de travail, assure Fabien Leseigneur. Les heures sup n’étaient pas payées, ce qui est hélas monnaie courante dans un secteur où les gens bossent souvent 60 heures par semaine payées 35. Nous réclamons le paiement de ce qui est dû, et une régularisation à la préfecture. »

La dirigeante de Lumina Services se borne à déclarer que « s’il y a des choses à (lui) reprocher, ce sera aux autorités d’agir » ( 76 Actu, 29 avril). La direction d’Amazon a réagi par communiqué : « Les sociétés de livraison avec lesquelles travaille Amazon embauchent et gèrent leurs propres équipes. Nous sommes intransigeants sur le fait que ces dernières se doivent de respecter les lois en vigueur, ainsi que le code de conduite des fournisseurs Amazon. Nous sommes actuellement en train d’investiguer (…) et nous prendrons les mesures appropriées si notre partenaire de livraison ne respecta it pas les exigences. »

Pas de quoi apaiser la colère d’Ousmane et de ses collègues : « J’ai travaillé jusqu’à 2 heures du matin, nous avons tous énormément bossé. Tout ça pour qu’un jour on nous vire oralement, après que nous avons demandé notre dû. On nous a jetés comme des chiens, sans plus d’explications… »

Amazonsous-traitance
Valeurs Actuelles

[Vidéo] “Pas un centime ne financera votre soumission à l’islamisme” : Laurent Wauquiez tacle les maires EELV de Lyon et Grenoble

Lors d’une réunion régionale en Auvergne-Rhône-Alpes ce lundi 2 mai, Laurent Wauquiez a pris la parole pour exposer sa vision de la République et rappelé quelques principes de laïcité. En effet, le président de région a listé l’ensemble des valeurs qu’il défend avec son groupe politique : l’attachement à la langue française, la lutte contre l’intégrisme et l’antisémitisme, l’égalité hommes-femmes ou encore le soutien aux forces de l’ordre. Dans sa vidéo postée sur son compte Twitter, Laurent Wauquiez a ensuite pointé du doigt les décisions d’Eric Piolle, le maire EELV de Grenoble, qui selon lui iraient à l’encontre de ces principes fondamentaux. « Il y a un problème sur la façon dont nous concevons la République et la laïcité », a-t-il lancé.

M.Piolle projette d’autoriser le burkini dans les piscines municipales.Je mets le maire en garde : dans ce cas, la Région coupera toute subvention à la ville de Grenoble. Pas un centime des Auvergnats-Rhônalpins ne financera votre soumission à l’islamisme. https://t.co/zrSQaC7OC1

— Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) May 2, 2022

 

Les maires EELV pointés du doigt

Le président de la Région a fustigé les décisions de l’élu grenoblois qui a notamment accordé des subventions au CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France), « dissous par le gouvernement pour son intégrisme islamisme », ou encore soutenu « le combat des hijabeuses » et a ouvert la voie à « l’autorisation du port du burkini » dans les piscines municipales. Sur la même lignée, Laurent Wauquiez a aussi taclé Grégory Doucet, le maire écologiste de Lyon, qui a refusé de « participer au Vœu des Echevins » mais posé « la première pierre d’une mosquée ». « Pas un centime ne financera votre soumission à l’islamisme », a ajouté l’élu en légende de sa vidéo. « Nous ne devons pas détourner le regard, faire semblant que tout va bien », a-t-il ensuite poursuivi dans sa vidéo, assurant qu’en Auvergne-Rhône-Alpes, « les dérives communautaristes des collectivités locales » ne seront pas cautionnées, et n’auront pas « le soutien lâche et aveugle » de la collectivité.

Auvergne-Rhône-Alpes : les dernières actualités

Lyon : trois hommes blessés par des tirs de Kalachnikov à la Duchère

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

The perfect storm increasing the cost of a crucial metal

By Chris BaraniukTechnology of Business reporter

In the next few years, millions of people will buy electric vehicles (EVs). All those cars and trucks will run on batteries containing metals such as cobalt, lithium and nickel.

But shortages of metals could potentially hobble the EV boom.

"Not a lot of people realise, we simply do not have enough of these critical materials at the moment mined around the world," says Megan O'Connor, chief executive and co-founder of battery materials mining and recycling firm, Nth Cycle.

Her company has designed a means of extracting nickel and other metals from minced-up old batteries - so that these materials can be used again.

It's called electro-extraction and it works by using an electrical current to separate metals out from crushed up battery waste known as "black mass". The separated metals are isolated and trapped in a special filter.

Nth Cycle's technology extracts nickel, not just from pulverised old batteries, but also from the clumps of rock and metals dug out of mines.

It's potentially a more sustainable method of recovering nickel than traditional techniques such as pyrometallurgy, which Dr O'Connor says is not an environmentally-friendly process.

"Think of it like a big furnace, they melt everything at very high temperatures - you can imagine the carbon footprint," she explains.

In the coming years, industry will need all the supplies of nickel it can get as its integral to so many of the products we use daily.

Lithium ion batteries, which power many devices, including your phone, rely on a mix of nickel, manganese and cobalt.

But in some batteries, nickel is by far the largest component, representing 80% of the mix.

The problem is that sourcing nickel, like many materials at the moment, is subject to supply chain headaches caused in part by the war in Ukraine, as Russia is one of the world's biggest nickel suppliers.

Countries such as Indonesia and the Philippines, will likely boost their nickel output as buyers search for non-Russian sources of the metal. Although there are questions over how sustainable this new production will be.

Dr O'Connor argues that new mines will not be able to open quickly enough to satisfy rising demand for nickel, which is also used to make stainless steel and wind turbine components. Instead, recycling old batteries will help to "patch" that supply problem, she suggests.

Other companies are also taking this approach, with Redwood Materials in the US already acquiring disused batteries from between 60-80,000 electric vehicles every year.

"We recover, on average, 95% of the elements from batteries, like nickel, cobalt, lithium and copper," says vice president for communications and government relations, Alexis Georgeson.

But general confidence in the nickel market is yet to return after a difficult episode in March, when nickel's price on the London Metal Exchange (LME) spiked by 250% before falling again. That prompted the LME's operators to suspend trading of nickel for about a week - a more or less unprecedented move.

"It was a disaster," says Keith Wildie, head of trading at metals recycling firm Romco Group, who notes that the price of nickel remains volatile. Although it has fallen again, the price is still around 60% higher than it was at the beginning of the year.

The price shock happened partly because a Chinese firm, Tsingshan Holding Group, had built up a large "short position" in the market - in other words, arranging contracts that bet the price of nickel would fall. When it didn't, the firm was forced to buy back those contracts, or commit to supplying the nickel. Taking either option would result in a huge loss.

The company did not respond to a BBC request for comment.

Disruption and panic on the market has subsequently knocked nickel traders' confidence, adds Mr Wildie: "The volumes have absolutely collapsed."

Both the Financial Conduct Authority and the Bank of England have announced reviews into the incident.

In a statement, the LME said, "The LME is committed to ensuring that the actions of all participants… are fully reviewed, and appropriate actions taken to both restore confidence and support the long-term health and efficiency of the market."

However, there were concerns about future supplies of nickel, even before this episode unfolded.

EV maker Tesla, for example, had already moved to secure access to the metal by becoming a technical partner in a new nickel mine on the Pacific island of New Caledonia.

More technology of business:

Not all firms can take this option. More than two-thirds of the world's nickel production goes to the stainless steel industry, where it ultimately ends up in everything from cutlery to bathroom taps and washing machines.

Some stainless steel factories in Europe have already cut production, thanks to nickel pricing and supply concerns.

Although Lisa Reisman, founder and executive editor of trade publication MetalMiner, predicts that short term demand for the metal in some industries could fall.

High interest rates might lead to a slowdown of the housing market, which would likely mean fewer people may purchasing new appliances containing stainless steel in the coming months, she explains.

Electric cars will almost certainly require a steady supply of nickel, though.

Earlier this year, market research firm S&P Global Platts forecasted that light duty EV sales worldwide would reach 26.8 million by 2030. The firm noted that EV sales more than doubled between 2020 and 2021.

Jason Sappor, senior analyst at S&P Global Platts, says the elevated price of nickel probably won't have a major impact on EV sales. But he does say that EV batteries are becoming an increasingly important driver of the nickel market.

Could recycling old batteries help fill the gap, as Dr O'Connor suggests? Maybe, says Mr Sappor - but it requires getting access to enough old batteries to make extracting the small amounts of nickel inside them worthwhile.

"The one issue with that is that there needs to be the existing stock to recycle from," he says. This approach does make sense, he adds, "in the long run".

Dr O'Connor stresses that recycling alone won't be enough to satisfy our nickel needs in the foreseeable future: "We need to start mining more of these materials - and mining them more sustainably."

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France24 - Monde

Éloi Laurent (OFCE) : "Le Covid-19 vient directement de systèmes économiques dysfonctionnels"

Publié le : 29/04/2022 - 17:09

Farah BOUCHERAK Ali LAIDI

Ali Laïdi reçoit Éloi Laurent, économiste, enseignant à Sciences-Po Paris et à l'université de Stanford. Il est aussi l'auteur de "La raison économique et ses monstres" (éditions Les liens qui libèrent), un livre dans lequel il explique comment les systèmes économiques sont devenus autodestructeurs : "Le Covid-19 n'est pas tombé du ciel, il est venu de la terre", explique-t-il sur France 24. "Nous sommes en train de détruire les écosystèmes (...) qui sous-tendent nos économies".

BBC

General Belgrano: The opera singer who survived the sinking of the Argentine cruiser

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In May 1982, the Argentine cruiser the General Belgrano was sunk by British torpedoes during the war between Argentina and the UK over the Falkland or Malvinas Islands. It was the single largest loss of life of the war - more than 300 Argentinians died. And for many years its sinking was controversial. The Argentinian opera singer Dario Volonte was 18 at the time and one of those who survived.

Witness History: The stories of our times told by the people who were there.

L'Humanité

L’humoriste et la liberté d’expression

Chronique

Savine Bernard

En 2017, la maison de production de l’émission les Z’amours, sur France 2, licenciait son animateur, Tex, pour faute grave pour avoir, sur C8, fait en qualité d’humoriste, de « l’humour » : « Vous savez ce qu’on dit à une femme qui a déjà les deux yeux au beurre noir ? On ne lui dit plus rien, on lui a déjà expliqué deux fois. » La lettre de licenciement ne visait pas ce seul trait décoché en dehors de son contrat de travail mais également le comportement de l’animateur qui, dans les jours qui suivaient, sur le tournage de sa propre émission , se montrait satisfait de la polémique générée et tenait des propos misogynes (et injurieux) à l’égard de candidates : « Elle est peu grosse mais je suis sûr que ça doit être une chiennasse », « Je l’ai vue de profil, tu ne vois que ça, elle est surlochée », « Chérie, je vais te faire redécouvrir la viande »… Et ne sont citées que les phrases les plus élégantes.

Pour contester son licenciement, l’animateur invoquait sa casquette, humoriste et, défenseur des libertés, se prévalait de la liberté d’expression. Si la cour d’appel (1) énonçait que cette fonction doit disposer d’une liberté de parole plus grande que celle des journalistes ou des critiques, elle précisait qu’il ne bénéficie néanmoins pas d’une impunité de principe et, « même si l’excès, l’outrance sont la loi du genre, la frontière séparant le comique et la dérision de la polémique grave ne peut pas être franchie ». La qualité d’humoriste ne donne donc pas le totem d’immunité.

La Cour de cassation vient de statuer dans le même sens (2). Si le motif du licenciement constitue bien une ingérence de l’employeur dans l’exercice du droit à la liberté d’expression, le juge doit vérifier si elle était nécessaire et, pour ce faire, apprécier la nécessité de la mesure au regard du but poursuivi, son adéquation et son caractère proportionné à cet objectif. En l’espèce, le licenciement « poursuivait le but légitime de lutte contre les discriminations à raison du sexe et les violences domestiques et celui de la protection de la réputation et des droits de l’employeur ». Elle jugeait la rupture non disproportionnée « compte tenu de l’impact potentiel des propos réitérés du salarié, reflétant une banalisation des violences à l’égard des femmes, sur les intérêts commerciaux de l’employeur ».

Si on comprend que la lutte contre les discriminations doit l’emporter sur la liberté d’expression, il est plus surprenant que rentre dans la pesée, face à une liberté, l’intérêt commercial de l’employeur. Pendant des années, celui-ci semblait se trouver dans les propos sexistes tenus par son animateur.

sexismeTélévisionChronique juridique
New York Times - World

Aliou Cissé y la revolución del fútbol de Senegal

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El Perfil del Sábado

La selección de Senegal llegará al Mundial de Catar después de ganar la Copa Africana de Naciones. Pero su entrenador no solo ha hecho que juegue mejor, “está cambiando la percepción que tienen los senegaleses de sí mismos”.

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Por Elian Peltier y Mady Camara

DIAMNIADIO, Senegal — De pie sobre la línea lateral del nuevo estadio nacional de Senegal, Aliou Cissé, el mayor aficionado de su propio equipo, agitó los brazos hacia los 50.000 aficionados, para exhortarlos a aclamar todavía con más fuerza, mientras sus rastas características le rebotaban en los hombros.

Los aficionados respondieron clamando, aplaudiendo y soplando sus vuvuzelas a un volumen más ensordecedor. Minutos más tarde, Senegal derrotó a su acérrimo rival, Egipto, para clasificar a la Copa del Mundo de fútbol, la cual comienza este noviembre en Catar.

“Cuando estamos juntos, Senegal gana”, dijo un sonriente Cissé, de 46 años, en una conferencia de prensa posterior al juego. O, como le gusta repetir en wolof, una de las lenguas nacionales del país: “Mboloo Mooy gagner” (“La unidad trae la victoria”).

Si Senegal se siente orgulloso y patriota estos días, en buena medida es gracias a su selección nacional… y a Cissé, un exfutbolista profesional que ha reinventado el fútbol senegalés y ha armado el mejor equipo de África en la actualidad.

“En este momento, el barómetro de la sociedad senegalesa es el fútbol”, dijo Cissé en una entrevista reciente con The New York Times en Diamniadio, una ciudad construida hace poco en las afueras de Dakar donde se encuentra el nuevo estadio. “La gente nos ve jugar y se siente orgullosa de ser senegalesa, orgullosa de ser africana”.

Cissé dirigió a la escuadra que ganó la Copa Africana de Naciones a inicios de este año, el primer título de fútbol para el país. Al hacerlo, Cissé le demostró al pueblo senegalés que uno de los suyos podía tener éxito donde nadie más lo había tenido.

Desde hace tiempo, los entrenadores de muchas selecciones nacionales africanas, entre ellas Senegal, han sido europeos, pero eso está cambiando, un giro que personificó Cissé.

De Argelia a Zimbabue, de Sudán a Burkina Faso, una nueva generación de entrenadores africanos crea una nueva cultura de entrenamiento en el continente. Dieciséis equipos tienen ahora entrenadores locales, y las tres selecciones subsaharianas que irán a Qatar a finales de este año —Camerún, Ghana y Senegal— tienen exseleccionados nacionales como directores técnicos.

“Cada vez hay más jugadores profesionales en el continente que quieren ser entrenadores”, dijo Ferdinand Coly, antiguo compañero de equipo de Cissé. “La experiencia local está ganando terreno”.

Aunque Cissé sostiene que los entrenadores europeos han hecho mucho por los equipos africanos, esa época está desapareciendo.

Cissé nació en la región austral senegalesa de Casamanza en 1976, se mudó a Francia cuando tenía 9 años y se crio en los suburbios de París, uno de los mejores semilleros de talento futbolístico en el mundo.

Su trayectoria es similar a la de muchos jugadores africanos que fueron criados en Europa o se unieron a las academias juveniles en ese continente. “Cuando salía, era francés, pero en casa era un senegalés de verdad”, relató Cissé sobre cómo fue hablar wolof y seguir las costumbres de su familia mientras estuvo en Francia.

Cissé ingresó a los 14 años a la academia juvenil del Lille, al norte de Francia, y jugó en clubes franceses e ingleses en las décadas de 1990 y 2000, entre ellos la potencia francesa del París Saint-Germain, así como el Portsmouth y el Birmingham City, los cuales competían en el máximo circuito de Inglaterra.

En la Copa del Mundo de 2002, Cissé fue capitán de una escuadra senegalesa que participó en su primer Mundial, una que dejó estupefacta a Francia, el campeón del mundo en aquel entonces, con una sorprendente victoria que muchas personas todavía recuerdan con una cálida nostalgia. Senegal llegó a los cuartos de final, el mayor logro de la selección en la competencia hasta la fecha.

Ahora, como entrenador, Cissé recurre a los jugadores senegaleses criados en su país natal y a quienes se mudaron a Francia en su juventud como él, para construir un puente entre los “locales” de la escuadra y sus “binacionales”, como les dice el cuerpo técnico.

Ha sido un largo camino al éxito. Cuando Cissé se hizo cargo del equipo en 2015, Senegal había tenido un rendimiento mediocre en la Copa Africana de Naciones y no había calificado a las últimas tres ediciones del Mundial. Los predecesores de Cissé fueron despedidos uno tras otro.

Siete años más tarde, Cissé, apodado “el Táctico”, por su forma eficiente pero conservadora de afrontar el juego, llevará a Senegal a su tercera Copa del Mundo y su segunda como entrenador. La era en la que los equipos africanos “observaban” se acabó, comentó Cissé, y uno ganará el codiciado trofeo algún día.

“¿Por qué no podríamos ser nosotros?”, cuestionó.

Régis Bogaert, antiguo entrenador francés de Cissé en las categorías inferiores en el Lille y ahora su adjunto en la selección senegalesa, dijo que Cissé había transmitido un sentido de misión a sus jugadores. “Está haciendo que muchos quieran ser el próximo Aliou Cissé en Senegal y en África”, dijo Bogaert.

El fútbol, una pasión nacional, está en todas partes en Senegal, ya sea en las academias juveniles que nutren a los futuros talentos, o en las playas de Dakar, las obras de construcción vacías y los campos que salpican la cornisa de la ciudad a lo largo del océano Atlántico.

“Ser el entrenador de la selección nacional hoy en día es ser un político”, dijo Cissé, que repite a menudo que vive en Senegal y siente la presión del país a diario, a diferencia de sus jugadores o de los entrenadores de otras nacionalidades que viven en el extranjero. “Se trata de conocer la economía, la cultura, la educación y la historia de tu país”.

Su sentido del humor y sus gustos en materia de moda también han contribuido a su popularidad: Cissé suele llevar impecables zapatos deportivos blancos y gruesas gafas negras cuadradas, y mantiene sus rastas bajo una gorra de los New York Yankees o de la selección de Senegal, lo que le da un aire de padre genial. Tiene cinco hijos, a los que hace sonar como si fueran tan difíciles de dirigir como a la selección nacional.

Si bien Cissé ha compartido los éxitos más importantes de Senegal, también ha experimentado algunos de los peores traumas del país. En 2002, perdió a 11 parientes en un naufragio que cobró la vida de más de 1800 pasajeros en las costas de Senegal y Gambia.

La victoria de Senegal en la Copa Africana de Naciones a inicios de este año llegó 20 años después de que Cissé falló un penalti en la final del mismo torneo, lo cual privó al equipo de obtener su primer trofeo en aquel entonces, un recuerdo que le ha quitado el sueño desde hace mucho tiempo, aseguró.

Desde entonces, Senegal ha tenido días más felices en la cancha y el orgullo nacional alrededor del equipo quedó desplegado por completo el mes pasado cuando la selección senegalesa derrotó a la egipcia en una tanda de penales en su primer partido en el estadio de Diamniadio.

Algunos hinchas dijeron que habían dormido fuera del estadio la noche anterior para asegurarse de conseguir los mejores asientos. Horas antes del inicio del partido, otros miles de personas hacían fila para entrar, mientras el sonido de los silbatos y los tambores llenaba el aire.

“Es un gran día para Senegal”, dijo Sally Diassy, una franco-senegalesa de 30 años que vive en Francia y dijo que estaba de visita en Senegal para apoyar a su equipo favorito.

El júbilo mostrado después de la victoria hizo eco del regreso triunfal de los jugadores senegaleses tras haber conseguido la Copa Africana de Naciones en febrero. Decenas de miles de aficionados los saludaron mientras desfilaban por las calles de Dakar. El presidente Macky Sall recompensó a la escuadra y al equipo de Cissé con tierras en la capital y en Diamniadio, además de unos 83.000 dólares, una suma exorbitante que desató algunas protestas menores en un país donde casi la mitad de la población vive por debajo del umbral de pobreza.

Sin embargo, algunos jugadores también han retribuido: Sadio Mané, la estrella del equipo, construyó un hospital en su pueblo natal. Kalidou Koulibaly, el capitán, compró ambulancias para el pueblo de su padre.

“Los jugadores quieren ser modelos a seguir en su propio país”, dijo Salif Diallo, un experimentado periodista especializado en fútbol que ha seguido la carrera de Cissé como futbolista y entrenador. “Este equipo está cambiando la percepción que tienen los senegaleses de sí mismos”.

Quienes conocen a Cissé aseguran que, en cuanto termine su ciclo con la selección nacional, querrá tener un papel más importante en su país.

“He intentado poner el ejemplo”, señaló Cissé para referirse a su carrera como futbolista y entrenador. “Si mañana un jugador senegalés se muda a Birmingham, Montpelier o donde sea que yo haya jugado, espero que sea recibido con los brazos abiertos porque recuerdan que Aliou Cissé fue un buen tipo”.

Elian Peltier es corresponsal en África Occidental para The New York Times. Se unió al Times en 2017 y anteriormente estuvo destinado en París y Londres. Ahora vive en Dakar, Senegal. @ElianPeltier

Mady Camara es un asistente de noticias con sede en Dakar, Senegal, que comenzó a trabajar para el Times en 2020. @MadyCam76230202

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France24 - World

Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

Issued on: 11/04/2022 - 14:39

Céline SCHMITT

Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.

A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.

Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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Valeurs Actuelles

Quimper : un Ehpad visé par une plainte pour maltraitance et non-assistance à personne en danger

Il y a quelques mois, le scandale Orpea secouait l’opinion médiatique. Mais le 22 avril dernier, c’est l’EDPAD des Magnolias de Quimper (Finistère) qui a été visé par une plainte déposée par le fils d’une résidente. Comme l’a indiqué France Bleu, Yann Leriche avait dans un premier temps dénoncé les traitements reçus par sa mère au sein de l’établissement à l’Agence régionale de santé (ARS). Cette dernière a relevé des dysfonctionnements, mais ceux-ci n’auraient pas été traités.

Dysfonctionnements graves

Le fils de la résidente de 80 ans a donc décidé d’aller plus loin en déposant cette plainte pour maltraitance et non-assistance à personne en danger. « Je la visitais à des horaires différents (…) elle était dans la même position, sur son fauteuil, devant un écran noir de télévision », a-t-il déploré, avant d’ajouter : « Elle est tombée, elle n’a pas vu de médecin pendant 48h ». Un jour, sa mère diabétique est même tombée dans le coma à cause d’un surdosage d’insuline. Cette dernière aurait aussi présenté des signes de déshydratation à plusieurs reprises. Autant d’exemples qui ont poussé Yann Leriche à saisir la justice pour dénoncer « ceux qui ne donnent pas les moyens et qui mettent en souffrance tout le monde », non pas le personnel, mais les décideurs. Après avoir récemment été prévenu que sa mère était en fin de vie, le quinquagénaire a confié son besoin après son dépôt de plainte, alerter pour toutes les personnes encore présentes dans les établissements « publics comme privés ».

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À Quimper, deux adolescents interpellés au volant d’une voiture après une violente course-poursuite

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BBC

Countdown: Anne Robinson to step down as presenter

By Doug FaulknerBBC News

Anne Robinson is stepping down as the host of Channel 4 quiz show Countdown after a year.

The former Weakest Link presenter, 77, joined the daytime staple in 2021, becoming its sixth presenter and the first woman to take the role.

She said she had a "blast" hosting the show but it was now time for "an older woman to take the reins".

Robinson, who recorded 265 episodes, will appear in shows until the summer, Channel 4 said.

She said she had enjoyed hosting the "wonderful show" but had "stayed longer than I signed up for".

Robinson added: "I hope too I've encouraged TV bosses to realise that not all women at the wrong end of their 70s are in care homes playing bingo and watching conjuring tricks.

"In fact the genius of Countdown is that it's a brilliant way to keep the brain exercised. I run 5km most days of the week.

"And I can now do an anagram at twice the speed I could this time last year.

"But I have grandchildren, a large garden and a home in New York, all deserving more of my attention."

She joined mathematician Rachel Riley and lexicographer Susie Dent in an all female line-up on the daytime show, with her first instalment broadcast on 28 June.

Robinson followed in the footsteps of Richard Whiteley, Des Lynam, Des O'Connor, Jeff Stelling and Nick Hewer as the presenter of Countdown, which launched in 1982.

A show spokesperson said: "Quick-witted Anne has been a brilliant host on this iconic show."

A former journalist, Robinson became known for her trademark-style of delivering cutting remarks to contestants when she presented The Weakest Link, which ran from 2000 until 2012.

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Anne Robinson on Countdown and cancel culture

Anne Robinson to be the new host of Countdown

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L'Humanité

Mobilisations. Un troisième tour revendicatif contre Macron

Actu

Partout, les manifestants ont exigé plus de justice sociale lors de ce 1er Mai marqué par une opposition frontale au président réélu et émaillé d’incidents.

Cécile RousseauClotilde MathieuLudovic Finez

« Emmanuel Macron, suppôt des patrons ! » En ce 1er Mai post-réélection, les slogans scandés depuis cinq ans sont toujours d’actualité. Quelque 50 000 personnes ont défilé à l’appel de la CGT, de l’Unsa, de la FSU et de Solidaires, mais aussi des organisations de jeunesse, dans les rues de Paris. À Lyon, ce sont entre 4 000 et 6 000 manifestants qui ont battu le pavé, plus que l’an dernier selon la CGT, qui comptabilisait 255 rassemblements en France. Dans la capitale, des incidents ont émaillé les début et fin de parcours de cette journée où se mêlaient revendications sociales et politiques. De son côté, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a adressé un message clair au locataire de l’Élysée : « Nos exigences sont toujours là sur l’augmentation du Smic et le refus de la retraite à 65 ans! » Sur ce projet de réforme, il estime qu’une journée d’action « est possible avant la rentrée ».

Législatives. La gauche ne peut plus se diviser pour laisser Macron mieux régner

Paris : le pouvoir d’achat dans toutes les têtes

En tête de cortège, un gilet jaune tentait de résumer le sentiment général sur une peluche géante : « Emmanuel Macron, je te déteste de tout mon cœur. » Sous les blouses blanches, la colère gronde aussi depuis un bon moment. Christine Huet, infirmière de bloc à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise) et élue CGT, ne supporte plus ce système en bout de course : « Nous n’avons pas les budgets pour notre projet d’ouvrir 120 lits d’Ehpad et un centre de soins de suite et de réadaptation. Il reste difficile de recruter. Avec la renégociation des grilles salariales, certains collègues n’ont touché que 4,60 euros en plus par mois ! » Des services publics aux usines, le pouvoir d’achat est dans toutes les têtes. « Il y a un problème avec les salaires dans ce pays ! tacle Marc Darcy, élu CGT chez Stellantis à Poissy (Yvelines). Il faut reprendre le chemin des luttes pour obtenir des résultats ! Nous avions demandé 400 euros d’augmentation annuelle il y a deux ans, sans tenir compte de l’inflation. Au final, nous avons dû nous contenter de 40 euros brut. »

Choqué par le salaire astronomique du PDG Carlos Tavares (19 millions d’euros), il dénonce les milliards versés aux actionnaires « grâce aux cadences soutenues que nous avons fournies et au chômage partiel financé par l’État. Les élections ne sont pas finies mais nous devons aller chercher l’argent là où il est tout de suite ! » Du côté des métiers du soin, la solidarité intergénérationnelle joue à plein. Aide médico-psychologique retraitée, Anise le répète plusieurs fois : elle est venue en soutien à ses ex-collègues. « Je refuse de rester sur mon canapé tant que nos métiers ne sont pas reconnus et revalorisés ! » lance-t-elle. Sylvie, aide à domicile de 58 ans, chasuble FO sur le dos, réalise au quotidien des toilettes, pourtant non incluses dans son contrat, en plus de ses tâches de ménage et de courses.  « Je ne suis pas payée pour ça. Je cours partout dans Paris, je monte les escaliers et je soulève des gens. Je ne me vois pas faire ça jusqu’à 65 ans. Si nous ne sommes plus là, qui va s’occuper des personnes âgées et des personnes en situation de handicap ? »

Derrière la bannière de l’union syndicale Solidaires, des dizaines de sans-papiers employés par Chronopost à Alforville (Val-de-Marne) exigent toujours leur régularisation. Au bout de six mois de lutte, l’attente devient insoutenable pour Djibrirou : « Macron n’a jamais rien fait pour nous ! Il est temps de nous donner des papiers et de nous rendre notre dignité. »

Lille : à la recherche d’un relais politique pour les luttes

« Nous demandons l’annulation de la réforme de l’assurance-chômage et le retour à la retraite à 60 ans. » Parmi les 2 000 manifestants à Lille, Nathalie Renard, danseuse et comédienne, est venue avec des camarades du SFA-CGT (Syndicat français des artistes interprètes). Elle évoque les réalités du spectacle vivant : « Nos cachets sont bloqués. Dans la plupart des compagnies, on gagne la même chose qu’il y a quinze ans. » « Cela en décevra beaucoup si l’union ne se fait pas à gauche », conclut-elle, évoquant les législatives. « On espère une nouvelle majorité », confirme Corinne Veegaete, drapeau SUS santé sociaux à la main. Agent dans un établissement pour personnes handicapées, elle pointe la chute du pouvoir d’achat. Pour ses collègues, dont les salaires sont au ras des pâquerettes, mais aussi pour les usagers, dont l’allocation aux adultes handicapés (AAH) « n’est pas revalorisée ».

Même « espoir d’une majorité à gauche » chez Marie Bernyn et Sandrine Desmettre, chasubles de la CGT sur le dos, qui travaillent respectivement à la Carsat (Caisse d’assurance-retraite et de santé au travail) et dans le groupe de protection sociale Malakoff Humanis. « Il faut augmenter les salaires, les minima sociaux, les pensions et préserver les cotisations sociales, qui permettent de financer l’assurance-chômage, les retraites, la Sécurité sociale… Les services publics sont également au cœur des débats : hôpitaux, pompiers, écoles… » résument-elles.

Au démarrage du cortège, c’est d’ailleurs aux « camarades députés ou futurs députés » que s’est notamment adressé Stéphane Vonthron, de l’union locale CGT de Lille, face à un groupe fourni aux couleurs de l’Union populaire. « Nous avons besoin que nos revendications soient portées par la lutte mais aussi dans l’Hémicycle. Sans luttes syndicales, il n’y aurait pas eu les congés payés, la Sécurité sociale… » rappelle-t-il, insistant particulièrement sur la précarité des livreurs à vélo. « Le blocage des prix, l’augmentation du Smic, la baisse du temps de travail, oui, c’est toujours possible ! » embraye le député lillois FI Adrien Quatennens, quand le micro lui est passé, appelant à une « revanche dans les urnes en juin ».

« Aucune élection n’ira dans le sens du peuple. On veut une vraie révolution, obtenir par la rue le RIC (référendum d’initiative citoyenne), la justice fiscale, sociale et écologique ! » tranche de son côté Sylvain « Robespierre », à la tête d’un petit groupe de gilets jaunes. Il le reconnaît : les règlements de comptes internes sont sévères depuis l’élection de Macron face à Le Pen.

Saint-Nazaire : de nombreux combats dans les usines

L’horizon était toujours nuageux, ce dimanche, place de l’Amérique-latine à Saint-Nazaire, où 700 personnes se sont rassemblées face aux imposants blocs de béton de la base sous-marine. L’appel à la mobilisation lancé par les syndicats n’a guère fait mouche auprès des salariés. Seuls les plus militants étaient présents, déçus du niveau de mobilisation. « Les salariés sont désabusés », « dépités », « repliés sur eux-mêmes », même « s’il y a une prise de conscience des dangers que comporte la réélection d’Emmanuel Macron », en pointant notamment le recul de l’âge de la retraite à 65 ans, estiment Fabien Pouessel et Christophe Grigard, CGT territoriaux. En 2010, pointe un autre syndicaliste, « la place était noire de monde ». La séquence électorale n’a pas aidé, estiment-ils.

Dans les terres périphériques, où les usines s’étendent, comme à Donges, Montoir-de-Bretagne, le Rassemblement national est arrivé en tête aux premier et deuxième tours de l’élection présidentielle. Ceux qui votent « Marine » en parlent désormais « ouvertement », sans d’ailleurs penser « extrême droite », raconte Benoît. Face à sa montée, les responsables de l’union locale CGT souhaitent aller dans les entreprises, dans la perspective des élections législatives, faire campagne « sur les dangers du programme de Marine Le Pen », même si la tâche est « très compliquée ».

Cette place clairsemée où les interrogations sont nombreuses fait toutefois contraste avec ce que vit Karl, ouvrier chez Airbus. Dans son usine, les mouvements sur les salaires, mais aussi et surtout sur les conditions de travail se sont multipliés. Depuis le début de l’année, ce sont treize débrayages sur le site, avec à chaque fois 260 à 300 ouvriers « qui sortent », sur les 840 à statut, poursuit le délégué syndical.

Tout comme à la raffinerie Total de Donges, où les « cols bleus » ont tenu trois semaines en grève pour exiger l’embauche des intérimaires en production. Les luttes ruissellent. Dans de toutes petites entreprises sous-traitantes, « des salariés nous appellent pour savoir comment s’y prendre pour faire grève sur les salaires », affirme Sabine Bernard, cosecrétaire générale de la CGT locale. Autant de forces qui manquent ce dimanche. Sabine, Karl et tant d’autres restent optimistes et motivés. Les militants savent que pour « faire bouger », il faudra « énormément de travail de terrain ».

manifestations1er maisyndicatsréforme des retraites
France24 - World

Mali junta breaks off from defence accords with France

Issued on: 03/05/2022 - 00:47

NEWS WIRES

Mali’s ruling junta announced on Monday it was breaking off from its defence accords with former colonial ruler France, condemning “flagrant violations” of its national sovereignty by the French troops there.

The announcement – threatened several times over the past few weeks – was the latest confirmation of deteriorating relations between the junta in Mali and France.

“For some time now, the government of the Republic of Mali notes with regret a profound deterioration in military cooperation with France,” spokesman Colonel Abdoulaye Maiga said in a televised statement.

Maiga cited multiple instances of French forces having violated the country’s airspace.

He referred to the June 2021 decision by France to end joint operations with Malian forces.

And he mentioned France’s decision taken in February to pull out its troops from Mali.

The Malian authorities said they had informed Paris of the decision on Monday afternoon.

France has not so far issued an official reaction to the junta’s announcement.

Growing tensions

Tensions between France and the junta in Mali, which seized power in August 2020, had been rising for some time.

The agreements Mali has ended were those that set the framework for France’s intervention in Mali in 2014.

They were signed a year after French troops deployed a large force to help Mali’s armed forces stop a jihadist offensive there.

France’s relationship with Mali cooled as the junta resisted international pressure to set a timetable for a swift return to democratic, civilian rule.

Paris has also objected to the regime’s rapprochement with the Kremlin.

Both France and the United States have accused mercenaries from the Kremlin-linked security firm Wagner of deploying in Mali, where the junta claims the Russians are just military instructors helping to restore order.

Vast swathes of Mali lie beyond government control because of the jihadist insurgency, which began in 2012 before spreading three years later to neighbouring Burkina Faso and Niger.

The military junta seized power in the impoverished and landlocked Sahel state following protests over the government’s handling of the war against the jihadists.

The conflict led to thousands of military and civilian deaths and forced hundreds of thousands of people to flee their homes.

The junta initially promised to restore civilian rule, but it failed to meet an earlier commitment to West African bloc ECOWAS to hold elections in February this year, prompting regional sanctions.

On Sunday, UN Secretary-General Antonio Guterres called for a swift return to civilian rule in Mali, Guinea and Burkina Faso, all currently ruled by military regimes.

(AFP)

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UN chief calls on juntas in Burkina Faso, Guinea, Mali to hand power back to civilians

French army rejects Mali's accusations of espionage, violation of airspace

FREEDOM OF THE PRESS

FRANCE 24 and RFI contest ‘definitive’ broadcasting suspension in Mali

New York Times - World

Nayib Bukele reprime las libertades civiles en El Salvador y conserva su popularidad

Una gran parte de los salvadoreños está dispuesta a tolerar a un líder de tendencias autoritarias a cambio de la solución a su preocupación más acuciante: la violencia de las pandillas.

Soldados salvadoreños registrando a hombres en busca de tatuajes de pandillas este mes en Tonacatepeque.Credit...

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Por Natalie Kitroeff

Photographs by Daniele Volpe

Natalie Kitroeff, reportera del Times en la corresponsalía de México, y el fotógrafo Daniele Volpe viajaron a El Salvador para cubrir las medidas emprendidas por el gobierno contra las pandillas.

TONACATEPEQUE, El Salvador — Han pasado cuatro semanas desde que el zapatero desapareció de su ciudad natal, arrastrado y esposado por la policía salvadoreña.

La familia del hombre, Heber Peña, de 29 años, ha reunido recibos del negocio y firmas de los clientes para demostrar que gana su dinero honestamente. Temen que ahora esté atrapado en una prisión superpoblada, acusado de pertenecer a una pandilla.

Aun así, la familia del zapatero percibe de todos modos los beneficios de la campaña policial que condujo a su detención, y admira al líder que está detrás de ella.

“Aparte de esto”, dijo Caleb Peña, hermano de Heber, “todo lo que ha hecho el presidente es magnífico”.

Heber Peña es uno de los más de 18.000 salvadoreños encarcelados en las últimas semanas, después de que un repunte de los asesinatos en marzo llevó al gobierno a declarar un régimen de excepción, suspendiendo derechos civiles clave garantizados por la Constitución y permitiendo que niños de hasta 12 años sean juzgados como adultos por pertenecer a una pandilla.

Los grupos de derechos humanos han denunciado estas acciones como violaciones a las libertades fundamentales. El secretario de Estado de EE. UU., Antony Blinken, instó al gobierno salvadoreño a “mantener el debido proceso y proteger las libertades civiles”.

Pero la mayoría de los salvadoreños no se quejan. El país se ha cansado de una violencia interminable, de las pandillas que los aterrorizan, de la ausencia de Estado de derecho que ha inspirado a tantos a viajar más de 1600 kilómetros hasta la frontera de Estados Unidos.

Gran parte de los salvadoreños simplemente están aliviados de que su líder aplique mano dura, incluso si también socava la frágil democracia que su país ha luchado por construir en las últimas tres décadas.

El final de una brutal guerra civil en 1992 dio paso a una nueva fuerza anárquica en El Salvador, el país más pequeño de Centroamérica: las pandillas que se instalaron después de que Estados Unidos deportó a miles de salvadoreños al país, muchos de los cuales habían formado redes criminales en Los Ángeles.

Las pandillas impulsaron un ciclo de derramamiento de sangre que profundizó la frustración de la gente con un sistema político incapaz de garantizar una paz duradera. Ahora, gran parte de la población ha depositado su confianza en un joven líder de tendencia autoritaria que, al menos temporalmente, ha dado a la gente la estabilidad que tanto deseaba.

Nayib Bukele, el presidente salvadoreño de 40 años, se ha convertido en uno de los líderes más populares del mundo. Sus partidarios dicen que eso se debe en gran medida al rápido descenso de la violencia de las pandillas desde que asumió el cargo en 2019, así como a su gestión de la pandemia, durante la cual mantuvo a muchos a flote con la entrega de alimentos.

Analistas y funcionarios de Estados Unidos creen que la violencia solo ha disminuido debido a una tregua secreta entre las pandillas y el gobierno, algo que Bukele niega.

Y los críticos se han ido alarmando ante los esfuerzos sistemáticos del presidente para trastocar las frágiles instituciones del país y consolidar cada vez más el poder que está en sus manos.

Su partido destituyó sumariamente a cinco jueces de la Corte Suprema de Justicia y a un fiscal general que estaba investigando al gobierno, mientras atacaba implacablemente a los medios de comunicación y a los grupos de defensa.

Sin embargo, la mayoría de los salvadoreños no parecen percibir que están siendo reprimidos, o simplemente no les importa. La satisfacción con la democracia en El Salvador está en su nivel más alto en más de una década, según una encuesta realizada en agosto por la Universidad de Vanderbilt. Y una encuesta de CID-Gallup publicada la semana pasada mostró que el 91 por ciento de los encuestados aprobaba las medidas de seguridad del gobierno.

“Para mucha gente en El Salvador, la democracia es básicamente la capacidad del sistema político para atender su situación”, dijo José Miguel Cruz, experto en El Salvador de la Universidad Internacional de Florida. “Según ese criterio, ven esto como la mejor opción que tienen”.

El miedo a las detenciones arbitrarias se ha extendido por todo el país, según las entrevistas realizadas a decenas de residentes y agentes de policía en ciudades que ahora controlan las fuerzas de seguridad. Pero muchos siguen convencidos de que es perfectamente legítimo que el gobierno tome medidas extremas para aplastar a las pandillas que los atormentan.

De hecho, mucho antes de que Bukele declarara el estado de emergencia, las libertades básicas ya estaban fuertemente limitadas en gran parte del país. La única diferencia es que antes no era el gobierno el que mandaba. Eran las pandillas.

En muchos de los pueblos más pobres de El Salvador, las pandillas son la máxima autoridad. Solo ellas deciden quién puede entrar y a qué hora, qué emprendedores pueden abrir un negocio y cuánto deben pagar, quién vive y por cuánto tiempo.

“En estas comunidades, la gente ya ha estado bajo un régimen de excepción”, dijo Edwin Segura, jefe de una unidad de investigación de La Prensa Gráfica, un destacado periódico salvadoreño. “La gente dice: ‘bueno, si voy a cambiar, voy a pasar de las manos autoritarias y homicidas de la pandilla a las manos autoritarias del Estado, pues lo tomo’”.

Peña creció y vivió en una urbanización al norte de San Salvador, la capital, llamada Distrito Italia, que obtuvo su nombre luego de que Italia donó los fondos para construir la comunidad para las personas desplazadas tras un gran terremoto en 1986. Se ha convertido en un bastión de la Mara Salvatrucha, o MS-13, que, hasta que se declaró el régimen de excepción, dominaba todos los aspectos de la vida cotidiana en el distrito.

Residentes y agentes de policía, en activo y retirados, afirman que la pandilla cobraba impuestos a muchos negocios locales y a cualquiera que viniera de fuera a entregar productos. Los postes, o vigías de la pandilla, informaban de quién entraba en la urbanización y avisaban a los altos mandos cuando se acercaban extraños o la policía.

Las pandillas incluso intervenían para resolver las disputas entre cónyuges o vecinos, imponiendo su propio estilo de ley y orden.

“Si te peleas con tu vecino, acudes a la gente que se encarga de estos lugares, no a la policía”, dijo un hombre llamado Rogelio, cuyo nombre no se revela para protegerlo de posibles represalias.

Una vez, dijo, un grupo de pandilleros le dio una paliza hasta dejarlo ensangrentado porque pronunció una palabra que no les gustó. Hace unos años, mientras Rogelio observaba, mataron a tiros a su mejor amigo, porque el hombre les parecía “demasiado tranquilo”.

“Si yo fuera el gobierno, si tuviera el poder, los haría desaparecer”, dijo Rogelio, refiriéndose a los pandilleros. “No merecen vivir”.

El Departamento del Tesoro estadounidense impuso sanciones a funcionarios de alto rango del gobierno de Bukele el año pasado por dar a los líderes de las pandillas “incentivos financieros” y privilegios penitenciarios a cambio de menos asesinatos.

Pero cualquier acuerdo pareció haberse venido abajo a finales de marzo, cuando un fin de semana repleto de asesinatos resquebrajó la fachada de tranquilidad y ahora Bukele parece estar enfrentándose a las pandillas de forma directa.

Desde que la Asamblea Legislativa de El Salvador aprobó por primera vez el decreto de régimen de excepción, los soldados se han apostado en la entrada del Distrito Italia, inspeccionando cada vehículo que pasa y revisando los cuerpos de los visitantes en busca de tatuajes que puedan indicar vínculos con las pandillas.

Muchos residentes dicen sentirse más seguros ahora, incluido Rogelio, quien dijo que los que critican el trato de Bukele a los miembros de las pandillas no tienen idea de lo que es ser subyugado por ellas todos los días.

“Solo hablan”, dijo de los detractores del presidente, “nosotros estamos aquí viviendo esto”.

Bukele se ha empeñado en difundir su mano dura en las redes sociales, jactándose de negar a los presos la luz del sol y de racionar su comida. En Twitter, ha publicado videos de guardias de prisión que empujan a hombres tatuados al suelo y de reclusos a los que se les sirven porciones diminutas de comida.

Estas muestras públicas de crueldad parecen diseñadas para ganar puntos políticos. Una encuesta de 2017 reveló que más de un tercio de los salvadoreños aprobaba el uso de la tortura y las ejecuciones extrajudiciales en la lucha contra las pandillas.

“Tiene que ser una imagen catártica”, dijo Segura, “ver a los pandilleros tirados en el suelo después de haberlos visto envalentonados, humillando y aterrorizando a otros”.

El propio Bukele admite que el gobierno ha metido en prisión a transeúntes, pero sostiene que representan un porcentaje ínfimo de las detenciones. Marvin Reyes, quien lidera un sindicato policial, dice que los agentes han recibido instrucciones de sus superiores para cumplir “una cuota diaria de detenciones”. Un portavoz del gabinete de Seguridad del presidente no quiso responder a la afirmación.

Muchos pandilleros han pasado a la clandestinidad —han huido a las montañas o se han escondido en casas de seguridad—, por lo que la policía ha cumplido con la demanda de detenciones masivas llevándose a cualquiera que parezca sospechoso, según Reyes.

“Recibieron una orden y no quieren problemas con su jefe”, dijo Reyes.

Como casi todo el mundo en el Distrito Italia, la familia de Peña, el zapatero, sueña con una vida más tranquila.

Pero ellos y muchos otros vecinos insisten en que el joven no tiene nada que ver con las pandillas. Cuando la policía derribó su puerta de lámina en marzo, Heber Peña estaba atareado en la confección de un par de zapatos negros.

“Estaba trabajando justo aquí”, dijo su padre, Víctor Manuel Peña, mientras señalaba un montón de sandalias sin terminar fuera de la casa de dos habitaciones que comparte con Heber. “¿Qué pandillero vive en una casa con paredes hechas de lámina?”.

Cuando su esposa murió de cáncer hace unos años, Víctor Manuel, de 70 años, asumió la responsabilidad de cocinar para la familia. Ahora tiene pesadillas en las que ve a su hijo hambriento en prisión.

Votó por Bukele, como el resto de la familia. “Vimos que era un hombre que sí se interesaba por la mejora de la nación”, dijo. “Pero nunca imaginamos que iba a tener errores así”.

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Valeurs Actuelles

Gers : une église romane du XIIIe siècle saccagée le week-end de l’Ascension

C’est la stupéfaction : pourquoi s’en prendre à un tel édifice ? L’église romane de Saint-Pierre de Tasque est datée du XIIIe siècle. E​​​​​lle représente un véritable objet historique, culturel et religieux. Elle est d’ailleurs classée « monument historique » ainsi que tout son mobilier. Problème, pendant le week-end de l’Ascension, elle a été vandalisée,​ rapporte La Dépêche ce mercredi 2 juin. Ce sont des touristes qui ont découvert les lieux en piteux état alors qu’ils étaient venus visiter une église « atypique, l’une des plus anciennes » du département du Gers qui avait été « construite et reconstruite plusieurs fois » dans l’histoire, évoque Franck Arnoux, le maire de la commune.

Des soupçons dans le village

Rien n’aurait été volé, l’église a seulement fait l’objet d’un saccage gratuit. « Ils se sont largement défoulés », déplore le maire, alors que des bris de verre couvrent le sol, que des statues ont été arrachées et que des inscriptions apparaissent sur l’autel.

L’édifice, disposant d’une valeur « stylistique, artistique, historique​ », avait bénéficié récemment d’une restauration. Il y aura donc un coût pour le petit village qui compte 260 habitants. En attendant, dans la commune, « ça jase et tout le monde est suspect », indique le maire qui aimerait faire la lumière sur cette affaire afin de « disculper certains jeunes ».

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L'Humanité

Beckett en chantant

Nos recommandations culturelles

Opéra Avec Fin de partie, portée sur la scène lyrique du Palais Garnier, le compositeur György Kurtag met en scène une méditation philosophique sur la vacuité de l’existence.

Maurice Ulrich

Faire un opéra d’une pièce de théâtre de Samuel Beckett (1906-1989), prix Nobel de littérature en 1969… L’entreprise était singulière et audacieuse. Attendre des chœurs et des mouvements de foule, des décors imposants est ici hors de question. Fin de partie, créée en 1957 et en français à Londres puis à Paris le mois suivant, se joue entre quatre personnages, dont deux vivent dans une poubelle, quand un troisième est en fauteuil roulant et le dernier boiteux. On peut rêver mieux comme galerie héroïque. Le décor, minimal, consiste uniquement en une sorte de cabane grise et géométrique, aux sobres et sombres ouvertures noires, soit une porte et deux fenêtres. Le texte est entre silences et mots à peine dits ou criés brusquement, parfois sans raison apparente, entre historiettes banales et disputes dérisoires – il le semble du moins car, ce qui se joue là, ce n’est pas une tragédie, c’est le tragique même. « Vous êtes sur terre, c’est sans remède », dit à deux reprises Hamm, le personnage en fauteuil. Le même qui dira plus tard, comme Baudelaire : « Tu réclamais le soir ; il descend : le voici… »

C’est à ce point qu’il faut en dire plus sur le compositeur György Kurtag. Né en 1926 en Roumanie, proche de György Ligeti, travaillant et enseignant à l’académie Franz Liszt de Budapest de 1967 à 1993, il s’affirme à partir des années 1980 sur la scène internationale avec la création à Paris, soutenue par Pierre Boulez, de Messages de feu Demoiselle R. V. Troussova, pour soprano et ensemble. Dès lors, sa carrière prend une dimension internationale.

la force et la subtilité de la partition

En 1991 et 1998, il crée déjà deux œuvres à partir de textes de Beckett. Sa musique – fonctionnant par brefs éclats, parenthèses, sons en sourdine comme des chuchotements, brusques interruptions – vient détacher les mots, les fait exister dans tous leur poids et leur autonomie. C’est ce qui rend possible ce qui apparaît a priori comme une gageure. Mais il y a plus. L’opéra est créé en 2018 à la Scala de Milan sous le titre Samuel Beckett : fin de partie. Scènes et monologues, dans la mise en scène de Pierre Audi, directeur du festival d’Aix-en-Provence, la même que celle de cette reprise à Paris, consacrant son entrée au répertoire. György Kurtag, qui a aujourd’hui 96 ans, en a alors 92. Comment ne pas voir dans son œuvre plus qu’une méditation philosophique sur la vacuité de l’existence, mais bien, précisément, la dernière partie d’un homme, le personnage sur la scène et le compositeur lui-même ?

Décor et lumière contribuent puissamment à donner à ce qui se noue toute sa profondeur, découpant sur les murs de la cabane comme dans la caverne de Platon les ombres des deux personnages des dernières scènes, Clov, le serviteur-esclave qui va partir, et Hamm, dans son fauteuil, qui va aussi partir, autrement. « Vieille fin de partie perdue, finir de perdre. Voyons. Ah, oui. » Sous la baguette de Markus Stenz, l’orchestre sert avec pertinence la force et la subtilité de la partition, et les voix de Frode Olsen, Leigh Melrose, Hilary Summers et Léonardo Cortellazzi ont été justement saluées par un public conquis.

Opérasamuel beckettopéra garnier
BBC

Snapchat's flying selfie drone

By Shiona McCallumTechnology reporter

A flying camera is the latest release from Snap, the company best known for its photo-sharing app Snapchat.

The little yellow drone, called Pixy, is described by the company as a "free-flying sidekick" which can help people take selfies without a selfie stick.

The gadget is available in France and the US, where the laws are more lenient around the use of drones than the UK.

It comes as several social media giants are stepping up their hardware and Augmented Reality (AR) offering.

The Pixy operates on its own, taking video as it flies, which is then wirelessly transferred and saved in the app.

At the end of the flight, the selfie drone lands in the palm of your hand.

Although Snapchat does not receive the same level of attention as other social media networks such as Facebook or Twitter, it remains hugely popular.

Snapchat has 300 million daily active users around the world, according to the company. It also claims to reach more than 75% of those aged 13-34 in more than 20 countries.

Meet Pixy. Your friendly flying camera. Pixy brings magic to every moment, all you have to do is let it fly! #FlyWithMe pic.twitter.com/GAh8znI76I

The next craze

Snapchat is known for its AR "lenses" on phones, which overlay art on a selfie, or distort the live image in various ways.

In 2016, Snap launched camera-equipped glasses, sold as Spectacles - which further developed the immersive Augmented Reality experience.

Snapchat CEO Evan Spiegel predicted Spectacles would one day be as ubiquitous as mobile phones - but the company lost nearly $40 million on the device in 2017 "primarily related to excess inventory reserves and inventory purchase commitment cancellation charges"

The company has since launched an updated AR version of Spectacles but they are not yet on sale.

'The next smartphone boom'

Meanwhile there are high hopes for Pixy, as drones are increasingly embraced by industry and the general public.

Managing director of Nationwide Drones, Owen Jenkins, told the BBC: "Drone use is already mainstream across media, cinematography, surveying and inspection.

"It can only be expected that personal drones will become commonplace in society.

"If it's small, light and slow, it's very unlikely to cause damage or injury. I can't see why they won't be the next smartphone boom."

Mr Jenkins expressed some concern about Pixy not having a direct controller but as the device is only 101g and has enclosed propellers it is unlikely to cause any damage even if it went rogue.

"It sits comfortably under the 250g limit where the user laws start to kick in," he said.

Snap says products such as Pixy are "subject to local, state and federal laws about who can fly them, how and where they should be flown" - and urge users to pay attention to the applicable drone laws.

Will Harford, director of photography at CloudVisual, suggests Snapchat should integrate multiple choice questions which have to be answered by the user before Pixy can be flown for the first time - so users are clear about local drone laws.

"Sadly this little drone is just too small to carry the hardware to know where it shouldn't fly, so it's down to the user to know and abide by the rules," he told the BBC.

Despite lightweight drones not being subjected to the stricter rules of their heavier counterparts, Mr Harford warns "common sense" must still be applied when using it.

"It would be a really bad idea to use it at an airport, where it is illegal for a drone to fly, irrespective of its weight."

A UK Civil Aviation Authority spokesperson said, "Anyone flying a drone in the UK needs to follow the UK Dronecode.

"Drones with a follow-me mode are allowed if the drone remains within 50m of you.

"Most drone users need to register with us as a drone operator and flyer but if a drone is classed as a toy then these are exempt, but users do still need to follow the Dronecode."

The launch of Pixy comes as Meta opens its first hardware shop to show off devices from Facebook and other big tech companies.

The Meta store will open in Burlingame, California on the 9 May - displaying products such as Ray-Ban AR glasses, the Portal smart camera, Quest and Beat Saber.

"We're not selling the metaverse in our store, but hopefully people will come in and walk out knowing a little bit more about how our products will help connect them to it," said Martin Gilliard, head of the Meta Store, in a statement on the company's website.

The move is seen as a further commitment to the company's investment in Virtual Reality and the metaverse.

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New York Times - World

Demolishing City of the Dead Will Displace a Lively Quarter of Cairo

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Cairo’s oldest cemetery is being razed, and thousands of families living amid the grand mausoleums face eviction. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”

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By Vivian Yee

CAIRO — Whoever was being buried in Cairo’s oldest working cemetery on a recent afternoon had been of some consequence. Glossy S.U.V.s crammed the dusty lanes around an antique mausoleum draped in black and gold; designer sunglasses hid the mourners’ tears.

The cemetery’s chief undertaker, Ashraf Zaher, 48, paused to survey the funeral, another job done. But he didn’t stop for long. Just down the lane, his daughter was about to get married. Hundreds of his neighbors, who like him also live in the cemetery, were gathering outside his home, a few mausoleums away.

As part of the celebration, men and boys were already updating a traditional sword dance with new break-dance moves. Women were serving celebratory couscous. They had set out on long tables the belongings the bride would take to her new home, a jumble of abundance against the austere centuries-old tombs where she had grown up: pots and plates; a furry red basket; a mattress made up as if for the wedding night, its frilly white coverlet topped with a stuffed panda.

Since the Arabs conquered Cairo in the seventh century, Cairenes have been burying their dead beneath the Mokattam cliffs that rise over the city’s historic core, interring politicians, poets, heroes and royalty in marble-clad tombs set amid verdant walled gardens.

By the mid-20th century, the City of the Dead had also come to house the living: tomb caretakers, morticians, gravediggers and their families, along with tens of thousands of poor Cairenes who found shelter in and among the grand mausoleums.

Much of it will soon be gone.

The Egyptian government is razing large swaths of the historic cemetery, clearing the way for a flyover bridge that will link central Cairo to the New Administrative Capital, Egypt’s grandiose new seat of government, which President Abdel Fattah el-Sisi is raising in the desert about 28 miles east of Cairo. The destruction and construction are part of his campaign to modernize Egypt. But its costs are rarely mentioned.

“You’re seeing Cairo’s family tree. The gravestones say who was married to whom, what they did, how they died,” said Mostafa el-Sadek, an amateur historian who has documented the cemetery. “You’re going to destroy history, you’re going to destroy art.”

“And for what?” said Seif Zulficar, whose great-aunt, Queen Farida, the first wife of King Farouk of Egypt, was buried here in one of the mausoleums scheduled for destruction. “You’re going to have a bridge?”

Great cities are always cannibalizing their pasts to build their futures, and Cairo is a notorious recycler. The medieval conqueror Saladin tore down ancient buildings to construct his massive citadel, now one of the chief landmarks of the city it overlooks. In the 1800s, one of Egypt’s rulers pried stones off the pyramids to erect new mosques (though, as far as pharaonic plunder goes, European visitors were greedier).

Nor is Cairo the only metropolis to pave over graveyards for public infrastructure, as New York did to establish some of its best-known parks. But, preservationists say, Cairo’s City of the Dead is different: What will disappear is not only a historical monument where Egyptians still visit their ancestors and bury the newly deceased, but also a lively neighborhood.

Mediterranean Sea

City of the Dead Cemeteries

SALAH SALEM ST.

EGYPT

EASTERN

CEMETERY

Cairo

New

Capital

40 miles

Cairo

MOKATTAM

HILLS

Nile

SOUTHERN

CEMETERY

EGYPT

OLD CAIRO

75

Map data from OpenStreetMap

1 mile

By The New York Times

Parts of the cemetery have already been razed over the last two years, and some mausoleums are already little more than rubble, their carved antique wooden doors carted away and their marble gone.

“It’s against religion to remove the bones of dead people,” said Nabuweya, 50, a tomb dweller who asked that her last name not be published for fear of government reprisal. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”

The cemetery is unlike a typical Western one. Each family has a walled plot, in which a garden of palms and fruit trees surrounds an airy mausoleum. Marble tombs are carved with gilded Arabic calligraphy. In the bigger plots, outbuildings once hosted living relatives who came on death anniversaries and major holidays to spend the night, honoring the dead with feasts and charity handouts.

The rest of the year, live-in caretakers maintained the mausoleums. That was how Fathy, 67, who also did not want his last name used, his wife, Mona, 56, and their three children came to live next to the tomb of Neshedil Qadin, a consort to the 19th-century ruler Khedive Ismail, considered modern Egypt’s founder. Fathy’s father and grandfather looked after the royal mausoleum, raising their children there before passing down their jobs and homes.

After the 1952 Egyptian revolution deposed the king and sent most of the Egyptian aristocracy fleeing, the government allowed commoners to buy burial plots inside the old family mausoleums and stopped paying to maintain the tombs. The custom of relatives staying overnight faded.

Fathy drew his last government paycheck in 2013. But he had built a decent life: Saving up, the family renovated their quarters, installing electricity and running water. They enjoyed what amounted to a private garden, drying their laundry on lines running over half a dozen graves.

The government plans to move residents to furnished public housing in the desert. But, critics say, few will have the means to cover the roughly $3,800 down payment or the $22 monthly rent, especially after their livelihoods — jobs in the cemetery or commercial districts nearby — disappear along with the graves.

The dead, too, will go to the desert. The government has offered new grave plots to families south of Cairo, uniform brick mausoleums much smaller than the originals. They are free, though families must pay for the transfer.

Fathy’s parents were buried near Neshedil’s tomb. But he was concerned about where the princess, as he called her, would go. “My grandfather and my father and me all spent our lives living here with her,” he said.

Egyptian officials have weighed destroying the cemetery and moving its inhabitants to the desert for years, partly to modernize the city and improve living standards, partly, critics charged, because private developers were eyeing the land it sat on.

In the early 1980s, Galila el-Kadi, an architect who has studied the cemetery for decades, found about 179,000 residents, the last known count. She said many more moved in after Egypt’s 2011 revolution, when a power vacuum loosened security enforcement.

“They have never dealt with the relationship between the city of the living and the city of the dead,” Ms. el-Kadi said of the officials. “It was an embarrassment for the government. And in Egypt, when there’s a problem that seems unsolvable, or very hard to solve, the solution is to just delete it.”

The mausoleums registered as landmarks will be preserved, according to Khaled el-Husseiny, a spokesman for Administrative Capital for Urban Development, the government-run company developing the new capital. Other tombs to be spared include that of a relative of Mr. el-Sisi, according to preservationists, who said that the government’s plans for the cemetery had changed to avoid razing his relative’s grave.

But only a small portion of the total have the landmark designation, which will leave them isolated islands between new construction, preservationists said.

Mr. Zaher, the chief undertaker, is moving to the new cemetery along with the displaced dead. He is not wasting time on nostalgia. There are many cemetery residents happy to be leaving shabby make-do homes for new apartments, he said.

“Instead of living in a graveyard,” said Mr. Zaher, shrugging, “they’ll get to live in an apartment.”

He said the new flyover would also ease traffic, though it was unclear whether this should matter to people who are largely carless and rarely travel beyond the neighborhood.

Many officials do not appear to realize what the new bridge will replace.

While leading a tour of the new capital, Ahmad el-Helaly, a development company official, was troubled to learn that Queen Farida had been disinterred, her remains moved to a nearby mosque by special government permission. Mr. el-Helaly had named his baby daughter after the queen.

It was sad, he said. But after a moment, he shook it off.

“What can I say?” he said. “Cairo is too overcrowded. We have to do something to regain the glory of ancient Cairo, to restore the beauty of ancient Cairo.”

So much for the old. Then it was back to the tour, and the new.

Nada Rashwan contributed reporting.

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Valeurs Actuelles

Guyane : un gendarme hors service blessé par arme à feu dans une supérette

Un membre des forces de l’ordre a été blessé. Vendredi 29 avril, un gendarme a été violemment agressé à Saint-Georges en Guyane alors qu’il était hors service. Comme le relate Le Parisien ce lundi 2 mai, l’agent a été la cible de balles, mais son état de santé ne serait pas inquiétant. Une enquête a été ouverte.

Le tireur en fuite

Le gendarme, mobilisé à Saint-Georges, aurait, en effet, été reconnu et attaqué en raison de sa profession, selon les informations du parquet dont Le Parisien se fait l’écho. La victime était en train d’acheter des cigarettes dans une supérette de Saint-Georges lorsqu’elle a été prise à partie. Recevant d’abord des coups de poings, le fonctionnaire de gendarmerie a pris la fuite. Un autre individu, se trouvant à l’extérieur de l’épicerie, lui aurait alors tiré dessus. L’agent a reçu une balle à l’arrière de la cuisse droite. Le tireur a pris la fuite et est toujours recherché par les forces de l’ordre. Le gendarme a de son côté été soigné à l’hôpital. Son pronostic vital n’est pas engagé. Cette agression a ému la communauté des forces de l’ordre qui a apporté son soutien au gendarme visé par le tir, relaie Le Parisien.

Une insécurité récurrente

Selon des chiffres de l’Insee, le nombre de meurtres en Guyane est 10 fois plus élevé qu’en France, pour 100 000 habitants. Une violence que déplorent les habitants de Saint-Georges notamment. En février dernier, comme le rappelle franceinfo, une centaine de personnes avaient marché dans les rues de la ville pour dénoncer la montée de l’insécurité : meurtres, cambriolages, braquages… Cette manifestation intervenait après la mort de deux jeunes à Saint-Georges en marge du carnaval.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

As tobacco demand dries up, Malawians turn to growing cannabis

Issued on: 02/05/2022 - 17:17

Sam BALL

Until recently, Falice Nkhoma was one of Malawi's many tobacco farmers. Now though, she has switched to growing what she hopes will be a more lucrative crop – cannabis. It comes as global demand for tobacco dwindles, a huge economic problem for a country that depends on the leaf for 70 percent of its export income.

L'Humanité

Boris Taslitzky, témoin de son temps

Nos recommandations culturelles

Exposition La Piscine de Roubaix consacre une rétrospective à ce « romantique révolutionnaire » qui a mené de front peinture et engagement politique.

Marie-José Sirach

Roubaix (Nord), envoyée spéciale.

Il suffit de parcourir la vie de Boris Taslitzky (1911-2005) pour mesurer combien cet artiste aura été à la fois témoin et acteur des bouleversements de son siècle. Il naît dans une famille juive d’origine russe, son père meurt sur le front en 1915, sa mère sera arrêtée lors de la rafle du Vél’ d’Hiv en 1942 et mourra à Auschwitz. Boris Taslitzky est l’enfant d’un siècle pétri de contradictions, où combats politiques et esthétiques faisaient rage et étaient intrinsèquement liés. Très jeune, il fréquente les œuvres de David, Delacroix, Géricault, Goya et Courbet, s’inscrivant ainsi dans la grande tradition des peintres d’histoire et défendant « un réalisme à contenu social » pour témoigner de l’histoire en marche, des utopies révolutionnaires et de la fraternité humaine. Son engagement politique dans les années 1930 – au Parti communiste et à l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires – va de pair avec son engagement artistique. En peignant l’histoire en mouvement, il raconte « la vie des hommes de (s)on temps ». De ses premiers portraits et autoportraits aux dessins clandestins à Buchenwald, des immenses fresques pour le défilé unitaire de la gauche le 14 juillet 1935 à ses peintures qui dénoncent le colonialisme en Algérie en 1952, de ses tableaux consacrés aux mineurs de Denain jusqu’à ses croquis de la banlieue rouge, toute la peinture de Boris Taslitzky raconte un artiste qui n’a jamais cessé de conjuguer art et conviction.

L’exposition que lui consacre la Piscine, d’une très grande richesse, permet de découvrir un parcours incroyable, la diversité et la multiplicité d’approches dans ses gestes picturaux. « Je n’ai aucune préférence pour un mode d’expression ou un autre. Je passe invariablement de la peinture au dessin, suivant mes envies », disait-il. Il suffit de déambuler dans l’exposition pour s’en convaincre.

incarcéré en 1941 pour avoir réalisé des « dessins destinés à la propagande communiste »

On mesure d’abord combien Boris Taslitzky savait dessiner. Le trait est juste, précis, sobre jusque dans les détails, des camaïeux de gris souvent troués d’un rai de lumière blanche. À partir des croquis clandestins de Buchenwald, Taslitzky, une fois libéré, les transformera en fresques aux couleurs vives et chaudes, pour mieux conjurer l’horreur. Il en est ainsi du Wagon des déportés, de Petit Camp à Buchenwald ou de la Mort de Danielle Casanova. Même au plus profond de l’horreur, dans les camps de la mort ou dans les prisons françaises, où il est incarcéré en novembre 1941 pour avoir réalisé « plusieurs dessins destinés à la propagande communiste », Boris Taslitzky va peindre la fraternité, la solidarité, redonnant à tous ses frères humains leur dignité. Il fera de même quand, en 1946, il se rend à Denain, dans cette ville ouvrière du Nord. Ses toiles racontent le dur labeur de ces femmes et de ces hommes dans la mine. Les Femmes de Denain, Cafus et galibots du puits Renard à Denain, les Délégués frappent par leur composition ­réaliste et symbolique, et se lisent comme autant de ­témoignages ethnographiques.

En janvier 1952, Taslitzky séjourne en Algérie avec la peintre Mireille Miailhe, à l’invitation des partis communistes français et algérien. Il peint le petit peuple d’Algérie comme il avait peint, quelque temps plus tôt, le petit peuple des mines du Nord, et annonce cette insurrection qui viendra deux ans plus tard.

L’exposition consacre aussi une place aux dessins de la banlieue rouge réalisés en 1970. Une commande de Jean Rollin, critique d’art à l’Humanité et conseiller municipal chargé des beaux-arts à La Courneuve. Formidable promenade dans cette périphérie alors en pleine mutation, les dessins de Taslitzky offrent une vision peut-être un peu trop idyllique de ces villes avec ces petits pavillons de guingois, ces terrains vagues et ces jardins ouvriers, oubliant les grands ensembles surgis de terre et les bidonvilles encore là.

Cataloguée dans le courant du nouveau réalisme français, qui se revendique de la peinture d’histoire à vocation sociale dans la lignée des Poussin, Le Nain ou Courbet, ou peintre des camps, l’œuvre de Boris Taslitzky est bien plus hybride et protéiforme qu’il n’y paraît. On est étonné devant l’humilité d’un homme qui a payé cher son engagement politique et n’a pas eu l’audience qu’il méritait. Cette exposition permet de rencontrer une œuvre passionnante et bouleversante.

boris taslitzkyroubaix
New York Times - World

Star Ferry, ‘Emblem of Hong Kong,’ May Sail Into History After 142 Years

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Hong Kong Dispatch

Launched in 1880, the ferry has witnessed both Hong Kong’s transformation into a global financial hub and its history of protests. But battered by a pandemic, the service is struggling to survive.

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By Alexandra Stevenson

HONG KONG — On a damp Monday morning in Hong Kong, Freeman Ng looked out from the upper deck of the Star Ferry as it approached land. A sailor tossed a heavy rope to a colleague on the pier, who looped it around a bollard as the swoosh of the waves crashed against the green and white vessel pulling in from Victoria Harbor.

Mr. Ng, 43, commutes from Kowloon to Hong Kong Island on the ferry most weekdays. The subway would be much faster, but Mr. Ng prefers to cross the harbor by boat. “The feeling is better on the ferry,” he said, taking in the salt air.

Hong Kong has had many casualties over the last three years. Mass social unrest in 2019 scared off tourists and hit restaurateurs and hoteliers. Coronavirus restrictions wiped out thousands of mom-and-pop shops. But the prospect of losing the Star Ferry — a 142-year-old institution — has resonated differently.

Since the pandemic began, the crowds that Mr. Ng once jostled to squeeze onto the ferry gangplank are gone. There are now so few passengers that the company that owns Star Ferry says the service may soon end, dimming the life of the harbor and the city itself.

“It has so much history,” said Chan Tsz Ho, a 24-year-old assistant coxswain. “In the minds of Hong Kong people, including me, it’s an emblem of Hong Kong.”

Like Hong Kong, the Star Ferry once represented a link between the East and the West. It was the first scheduled public ferry service in 1880 to connect Hong Kong Island to the Kowloon Peninsula, and the Chinese territory beyond it. Its founder, a Parsi baker and businessman, arrived in the city from Mumbai decades earlier as a stowaway on a ship headed to China.

At the time of his arrival, Hong Kong, only recently colonized by the British, was already transforming into a boomtown with corruption, drugs and disease on land and piracy and smuggling on the water. A police force made up of European, Chinese and South Asian officers tried to keep order.

Dorabjee Naorojee Mithaiwala, the ferry’s founder, named his first four vessels Morning Star, Evening Star, Rising Star and Guiding Star. The current fleet includes eight boats that have changed little in the six decades since they were built. All eight have a star in their name.

The Star Ferry grew to become part of the lifeblood of Hong Kong. Residents were so dependent on it that a government-approved fare increase in 1966 led to days of protests, a harbinger of social unrest that spilled over into deadly demonstrations and riots a year later. British officials eventually responded with policy reforms.

The Star Ferry riots came to symbolize the power of protest in Hong Kong, but as the ferry jolted across the harbor on a recent trip, with sailors pulling a chain to lower a red and yellow gangplank, that history appeared unremarkable to the scattered passengers trickling off the boat.

Issac Chan’s first memory of the Star Ferry was five decades ago, when his parents took him for an adventure as a young boy. “It traveled slow, but it was enjoyable. It wasn’t easy to go on a boat on the sea,” he said. Mr. Chan, 58, grew up in the New Territories, near the border with mainland China.

These days, he takes the ferry each morning after his shift as a night security guard in a residential building on Old Peak Road, a well-heeled area where Chinese people were unable to own property for part of British rule. The ride gives him time to unwind at the end of his work day, he said.

When the British handed Hong Kong over to China in 1997, some who had fled to Hong Kong from China during the Cultural Revolution and, later, the bloody crackdown of Tiananmen Square in 1989 feared they would have to flee once again. Instead, life went on and little seemed to change for decades. Hong Kong continued to thrive as a hub for international finance and as a stopover for travelers in Asia.

After the city built a cross harbor tunnel in 1972, other forms of public transport offered faster trips, and the ferry began to rely more on foreign visitors hopping on the boat for a cheap tour of the city. Commuters and touring passengers with cameras around their necks sometimes sat cheek by jowl, taking in the sights of flashing neon billboards, junk boats and shard-like skyscrapers rising toward Victoria Peak.

Yet the Star Ferry would once again witness upheaval.

In 2019, confrontations in Hong Kong between pro-democracy protesters and riot police officers were broadcast around the world. Protesters carrying helmets and protective goggles made their way to demonstrations to demand political freedom from China. Streets once crowded with tourists were shrouded in tear gas.

The confrontations brought on a fierce crackdown from Beijing and marked the beginning of the Star Ferry’s recent financial troubles: The company says that it has lost more money in the 30 months since the protests erupted than it made over the last three decades. Even though the ferries can still be crowded at certain times of the day, especially when the weather is nice, the overall passenger numbers are far below what they were three years ago.

The Latest on China: Key Things to Know

A strict Covid policy. As China grapples with its worst Covid outbreak since the beginning of the pandemic, the government is following a “zero Covid” strategy. The approach could have far-reaching effects and has revived concerns that the country is going back to a planned economy.

The war in Ukraine. China’s officials and its media are increasingly repeating the Kremlin’s narrative about the conflict. This joint propaganda has undercut Western efforts to isolate Russia diplomatically and has found a receptive audience in the Middle East, Africa and Latin America.

A new security deal. The Solomon Islands signed a sweeping security agreement with China that could threaten the stability of the entire Asia-Pacific region. The deal gives Beijing a foothold in an island chain that played a decisive role in World War II and could be used to block vital shipping lanes.

A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.

“The company is bleeding hard and we definitely need to find our way out,” said David Chow Cheuk-yin, the general manager. Mr. Chow has appealed to the public through media appearances, hoping that a cry for help will resonate with a deep-pocketed investor in a city built by business tycoons.

When he was asked to take over running the Star Ferry late last year, things were looking up, Mr. Chow said. Hong Kong had declared victory over the virus. Small businesses nearly destroyed by pandemic restrictions that had mostly cut Hong Kong off from the rest of the world began making plans to fully reopen. Some lawmakers even discussed loosening border controls.

“We were talking about recovery when I first took up this role,” Mr. Chow said.

Then Omicron broke through Hong Kong’s fortress walls, forcing restaurants, bars, gyms and schools to close. “Instead of recovery, we are talking about survival mode,” said Mr. Chow. “Everything changed so quickly.”

For Mr. Chan, the assistant coxswain, being a seaman is a time-honored family tradition. His father, also a Star Ferry sailor, regaled him with stories of the sea as a young boy. His grandfather, a fisherman, also shared tales. So when there was an opening for a trainee position at Star Ferry three years ago, Mr. Chan jumped.

The baby-faced boatman, who stands out among the weathered older sailors at Star Ferry, said he would spend the rest of his life on the water if given the chance. His favorite part of the job is navigating the whims of the currents and steering the ferries in challenging weather, carving out different paths each time, he said.

When the fog hangs over the water, hindering visibility in the crowded harbor, he and the crew have to use their ears as well as their eyes to navigate. “You can’t even see the other end of your own vessel,” he said.

Mr. Chan’s young face betrayed a hint of disappointment as he started to explain that his morning shift begins an hour later now because the ferry has reduced its hours. For much of this year it had stopped running two hours earlier at night, too. The sounds of passengers flipping the ferry’s wooden seats are muted.

“Sometimes there is only one or two passengers crossing the harbor,” Mr. Chan said, “but we are a full crew.”

Joy Dong contributed reporting.

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France24 - World

UN chief calls on juntas in Burkina Faso, Guinea, Mali to hand power back to civilians

Issued on: 02/05/2022 - 01:14

NEWS WIRES

UN chief Antonio Guterres called Sunday for the military juntas in Burkina Faso, Guinea and Mali to ensure a swift return to civilian rule and reminded the world to deliver on "climate emergency" promises.

Speaking after meeting Senegalese President Macky Sall in Dakar, he said they had agreed on the need to keep talking to the de facto authorities in all three countries so as to get a swift return to "constitutional order".

All three countries, struggling with a jihadist insurgency in the Sahel region, have recently experienced military coups: Mali in August 2020 and May 2021; Guinea in September 2021; and Burkina Faso in January 2022.

Sall is the current chair of the West African bloc ECOWAS, which has suspended all three countries from its membership.

ECOWAS imposed heavy sanctions against Mali in January after the regime there rejected a rapid return to civilian rule.

It has threatened similar sanctions against Guinea and Burkina Faso if they fail to enable a swift transition to civilian rule within a "reasonable" timeframe.

But the military regimes in both countries rejected the timetable set out by ECOWAS.

Last Monday, Ouagadougou said they had no plans to shorten the three-year transition period they had already announced.

And on Saturday evening, Guinea's junta leader Colonel Mamady Doumbouya said he had opted for a 39-month transition period to civilian rule.

The decision was roundly condemned Sunday by opposition leaders in Guinea, including both the party of the ousted president Alpha Conde and opposition groups that had opposed him.

The regime in Mali is also continuing to defy ECOWAS pressure.

On April 21 it announced the launch of a two-year transition "process" before elections are held.

ECOWAS had called for elections within 16 months at the most.

Triple crisis 

Turning to the issue of global warming, Guterres said "the climate emergency... increases the security risk".

African countries, he said, were "often the first victims" of global warming for which they are "not responsible".

Developed countries had pledged to help the countries of the south to finance their "transition towards renewable energies and green jobs", he noted.

"It's time to take action. It's time to keep the promise of 100 billion dollars a year made in Paris," he said, referring to national pledges under the 2015 Paris Agreement aimed at capping global warming below two degrees Celsius.

In Dakar, Guterres visited the site of the future headquarters of the UN's regional operations as well as a manufacturing unit soon to produce Covid-19 vaccines and also experimental anti-malaria and tuberculosis vaccines.

Guterres also addressed the consequences of the war in Ukraine on Africa, where he said the conflict "aggravates a triple crisis: food, energy and financial".

To enable the countries of the continent to cope, Guterres urged once again international financial institutions to put in place "urgently... debt relief measures... so that governments can avoid default and invest in social safety nets and sustainable development for their people".

(AFP)

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Guinea junta leader Doumbouya announces 39-month transition to civilian rule

Burkina Faso junta defends three-year plan for transition to constitutional rule

French army rejects Mali's accusations of espionage, violation of airspace

Valeurs Actuelles

Bouches-du-Rhône : l’explosion d’un immeuble fait un mort et trois blessés

C’est un fait divers dramatique qui s’est joué dans la nuit du dimanche 1er mai au lundi 2 mai à Allauch, dans les Bouches-du-Rhône. Comme le rapporte Midi-Libre, une explosion a eu lieu dans un immeuble d’habitation situé rue du Pilon à 4h40 du matin. Les secours sont intervenus sur place et ont constaté l’ampleur des dégâts provoqués par la déflagration.

[🔴#Opérations]

Les #Pompiers13 interviennent suite à une explosion dans une maison de village à #Allauch.

Un homme de 50 ans est décédé. 9 autres victimes, parmi lesquelles trois blessées légèrement, sont prises en charge par les secours. pic.twitter.com/zLjFOWjJ7v

— Pompiers 13 (@Pompiers_13) May 2, 2022

Le gaz en cause ?

Le bilan fait état d’un mort et de trois blessés. La personne décédée est un homme de 50 ans qui a été retrouvé dans le bâtiment. Au total, 14 personnes ont dû être évacuées des lieux après l’explosion. Une cinquantaine de pompiers ont été dépêchés sur les lieux pour maîtriser l’incendie. Les circonstances du drame ne sont pas encore établies pour l’heure. L’origine de l’explosion pourrait cependant être due à une bouteille de gaz.

Marseille : les dernières actualités

À Marseille, le boom de l’“Uber Shit”

À Marseille, les Arméniens réclament la justice et le soutien de la France

Alerte rouge à la fourrière animale

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Disparition. Michel Vinaver, une entreprise théâtrale poétique

Actu

Le dramaturge, mais aussi PDG de Gillette, nous laisse des œuvres puissantes et intemporelles. Il était le père d’Anouk Grinberg. Il est mort dimanche, à l’âge de 95 ans.

Marie-José Sirach

C’était un grand homme de théâtre et un homme délicieux. L’œil vif, pétillant de malice, d’une curiosité insatiable. Attentif aux autres, il était réceptif au moindre bruissement du monde, dont il rendait compte dans ses pièces. Portant, rien ne prédestinait ce jeune homme, né Grinberg, en 1927, fils d’un antiquaire et d’une avocate, à l’écriture. C’est pourtant ce qu’il fit, brillamment, menant de front une carrière dans l’industrie, sous le nom de Grinberg, et dans le théâtre, sous le nom de sa mère, Vinaver.

Avant de se tourner vers l’écriture dramatique, il écrit deux romans : Lataume, qu’Albert Camus fait publier chez Gallimard, et, en 1950, l’Objecteur, qui reçoit le prix Fénéon. Vinaver entre chez Gillette en 1953 tout en bas de l’échelle, comme stagiaire. Deux ans plus tard, à l’occasion d’un stage d’art dramatique amateur auquel il est inscrit, il rencontre Gabriel Monnet, l’un des pères de la décentralisation, qui lui propose d’écrire une pièce pour l’année suivante.

Ironie mordante et monde du travail

Nous sommes alors en pleine guerre froide, en pleine guerre de Corée et d’Indochine. Mais Vinaver choisit d’écrire les Coréens. La pièce raconte l’histoire de volontaires français en Corée du Nord qui « tuent comme ils bavardent et bavardent comme ils tuent ». Elle sera interdite puis finalement montée par Roger Planchon, en 1956.

Dès lors, Michel Vinaver ne cessera d’écrire pour le théâtre, des Coréens jusqu’à Bettencourt Boulevard, sur la saga de la famille L’Oréal, digne des Atrides, soit plus d’une vingtaine de pièces et de nombreuses traductions. Les Huissiers paraissent en 1958, en pleine guerre d’Algérie. On y découvre l’ironie mordante de Vinaver, qui, ne pouvant évoquer de front cette guerre sans nom, raconte la bataille qui opposait les tenants de la coiffure à domicile à ceux des ­boutiques-salons.

Vinaver, comme il le fera toute sa vie, découpait tout ce qui l’intéressait, tout ce qui attirait son attention dans les journaux. En 1957, le militant et mathématicien communiste Maurice Audin a été enlevé et tué. Mais la censure veille au grain. Le parallèle entre la bataille des coiffeurs et celle d’Alger paraît tiré par les cheveux, mais c’est tout l’art de Vinaver de diffracter le récit pour perturber la propagation officielle des ondes.

Ce qui caractérise son théâtre, sans pour autant le réduire, c’est qu’il fut l’un des premiers à s’emparer du monde du travail dans le champ théâtral. En 1972, il écrit Par-dessus bord, une fresque de près de huit heures (comme les journées de travail !), qui raconte par le menu les coulisses de l’entreprise, sa hiérarchie, les rapports de forces, le paternalisme et le nouveau management, le triomphe du marketing, les prémices de la mondialisation… Vinaver, qui s’y entend en la matière, brosse un portrait de l’intérieur, à la fois drôle et tragique, qui annonce toutes les mutations industrielles à venir.

Sa poétique théâtrale nourrie et pétrie de pensées d’artistes

Michel Vinaver avait des appétits de tout. Il aimait comparer l’art du théâtre et l’art culinaire. Il se nourrissait de cinéma, de peinture, de lectures. Il absorbait tout ce qui passait à portée de main et, de ce matériau impressionnant, il faisait théâtre. Sa poétique théâtrale procédait d’un assemblage, d’un collage d’éléments de la vie nourris et pétris de pensées d’artistes œuvrant dans d’autres domaines – Braque, Dubuffet, Bacon, Cunningham, Godard, Renoir, Xenakis, Manet, Matisse ou Giacometti – et qu’il conservait précieusement.

Mais laissons le metteur en scène Alain Françon conclure. Dans un échange fructueux avec Michel Vinaver au Théâtre de la Colline en 2009, il avait ces mots pour parler de l’œuvre de son ami : « Le théâtre de Michel est totalement improbable. Comme dans le tableau de Manet la Serveuse de bocks, tout est faux dans les Voisins (pièce de Vinaver – NDLR). On se retrouve devant le paradoxe suivant qui est que Michel compose des histoires à dormir debout et, pourtant, il nous ouvre les yeux. »

Théâtremichel vinaverDécès
BBC

Venus and Jupiter Conjunction: Planets to almost touch in night sky

By Georgina RannardBBC News Climate & Science

Look up in the sky at the right moment this weekend and you could see two of the solar system's brightest planets almost touching.

Venus and Jupiter will be millions of miles apart, but from Earth they will appear close to colliding.

This planetary conjunction happens annually but this year they will appear much closer than usual.

The same spectacle won't occur again like this until 2039.

Just the naked eye or binoculars should be enough to see it in a clear sky.

After Saturday, the two planets will go their separate ways as they drift apart in the coming days.

"It's very exciting for astronomers and it's a really great opportunity for people to get out and have a look," explains space scientist and chief stargazer at the Society for Popular Astronomy Prof Lucie Green.

What is a planetary conjunction?

A conjunction is when two planets appear close together or even touching in the Earth's night sky.

In the days running up to Saturday, Venus and Jupiter have been gradually coming together in the sky.

The actual orbit of the planets are about 430 million miles apart but their apparent alignment seen from Earth gives the illusion that they are touching.

How can I see it?

The peak time to see it was Saturday at around 05:00 BST. But it will still be visible on Sunday and in the coming days as the planets slowly move apart.

Pre-dawn is best, looking east before the Sun rises.

The planets will be low down in the sky, close to the horizon, and hills and buildings will block the view. If you can, find a high spot and look for two dazzlingly bright spots very close together.

"The planets will differ in their brightness. Venus is brighter than Jupiter so it will look dazzlingly bright when you see it. Jupiter will be slightly fainter, about one-sixth of the brightness of Venus," explains Prof Green.

She suggests using an app to help navigate your way around the skies.

And if you have telescope, you might be able to make out some structure in the atmosphere of Jupiter or some of its largest moons.

The conjunction can be seen from both of Earth's hemispheres at different times of day and night.

Those observing with a telescope may also be treated to a view of Mars and Saturn forming a line of four planets.

Prof Green says she plans to be up and out of bed to watch it from the UK.

"But if I do miss it on Saturday morning, I'm not going to be too worried," she explains.

"In the coming days the two planets start to get further and further apart - So I will still be able to see them."

Did you capture images of the planets? If you are happy to share them you can send them here

Please include a contact number if you are willing to speak to a BBC journalist. You can also get in touch in the following ways:

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Lyon : trois hommes blessés par des tirs de Kalachnikov à la Duchère

La soirée a dégénéré. Trois hommes ont été blessés par arme à feu dans la nuit du samedi 30 avril au dimanche 1er mai dans le quartier de la Duchère à Lyon. Comme l’a indiqué Actu17, les trois victimes participaient à un barbecue sauvage au niveau du square Averroès, lorsque plusieurs individus, dont un armé d’une Kalachnikov, ont fait irruption avant de tirer une dizaine de coups de feu.

Enquête en cours

L’un des hommes a été grièvement touché et thorax et les deux autres plus légèrement blessés aux jambes. Ils ont été transportés à l’hôpital. Le motif de cette agression reste pour l’heure inconnu. Il pourrait s’agir d’un règlement de compte ou d’une attaque sur fond de bandes rivales. Une enquête a été ouverte et confiée à la police judiciaire.

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - World

Can Europe afford to wean itself off Russian gas?

Issued on: 29/04/2022 - 16:41

Valérie DEKIMPE

Europe is at a crossroads. Amid the war in Ukraine, can the continent wean itself off Russian gas? An energy transition is underway, but the alternatives could lock countries into dirty fossil fuels for years to come. We take a closer look in this edition of Down to Earth.

The world economy has been rocked by the current energy crisis, but one industry in particular has been hit the hardest. Yara is a Norwegian fertiliser company and industry leader, with production sites around the world. Since the start of the war in Ukraine, which has seen gas prices skyrocket, the firm's production costs have also gone through the roof.

Ammonia is the main ingredient required to make fertilisers for the farming industry. To make ammonia, the company heavily relies on gas. At Yara, 80 percent of the manufacturing costs are determined by the price of natural gas. 

"We are not in a position of economic equilibrium. We have had no other choice but to shut down some of our factories, in the city of Le Havre but also in Italy,” says Daniel Ménard, the director of a Yara production site in the French region of Brittany.

Yara has been on the hunt for alternatives that could replace gas for a long time now, long before the conflict began. But time is running out.

"Clearly, if you come back in a month, I can’t guarantee that this plant will be operating and will continue to produce fertilisers," Ménard concludes.

Stocking up ahead of winter

Gas companies are required by law in France to store 85 percent of the country's total consumption, starting in the spring until the reservoirs are full in November ahead of the winter season.

The massive reservoirs lie 500 metres below the surface, usually inside a natural geological structure, where the gas gets injected through pipelines.

A quarter of French gas supplies are stored in a rural area of southwestern France. 

"It's a strategic tool," explains Michel Boche, an engineer at Teréga, a leader in the field. "It allows us to secure gas supplies; it also allows us to meet seasonal demand and to cushion the effects of winter price hikes."

Despite the crisis in Ukraine, the company’s storage campaign will go ahead as normal. For Boche, the continent is not yet facing an emergency.

"We can't hurry the process and fill up our storage facilities too quickly," he says, adding that France’s minimum storage requirement means that, compared to its neighbours, it is well prepared in the event that Russian suppliers decide to turn the taps off. The EU is even considering imposing similar restrictions on all member states.

Liquefied natural gas: Bad news for climate change

Stocking up will only avert a crisis. To wean itself off Russian gas, Europe will also need to diversify supply, starting out with liquefied natural gas, also known as LNG. It consists of 90 percent methane, cooled to a liquid state at -161 degrees Celsius. The fuel takes up about 600 times less volume, allowing it to be shipped from the US, Qatar, Australia, Algeria or Nigeria, but at a steep price. In its liquid form, the gas is four to five times more expensive.

But with a gas shortage looming, Europe plans to import 50 billion cubic metres of LNG every year – a solution that could backfire, according Maxence Cordiez, an energy analyst.

"There’s not enough liquefied natural gas in the world to replace the Russian gas that the European Union buys," he says, since Asia and China in particular are draining the LNG market.  

In the long term, it also means massive investments in yet more fossil fuels.

"LNG emits more greenhouse gases than gas pipelines, mainly CO2 and methane," Cordiez explains.

Biogas, a greener alternative?

What if plans to ditch Russian gas were in fact an opportunity to embrace a greener alternative? Biogas, a byproduct of agricultural waste, tops the list. 

Not far from the French city of Angers, thousands of tonnes of waste macerate inside massive blue tanks. The company Evergaz owns several such biomethane production plants. 

Evergaz collects all kinds of waste: manure, as well as agricultural waste like onion peels or discarded food. They mix it all together, heat it and let it ferment for 60 days along with bacteria, which break down the organic matter. The result is biogas.

The European Commission plans to double the production of biomethane before the end of the year. But things won't change overnight. This green gas accounts for just 1 percent of gas consumption in France.

Frédéric Flipo, CEO and founder of Evergaz, is optimistic nonetheless: "We represent an alternative to Russian gas. By 2030 we will be able to replace 17 percent of French gas supplies imported from Russia."

Until now, the price of biogas was a major obstacle: it's four to times times higher than natural gas. The crisis has come to shake things up, even though Flipo acknowledges that scaling up production will require massive investments.

"It's not a short-term solution on a national scale. But on a local level, near our production sites, it's an immediate solution."

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Some European energy firms consider paying for gas in roubles

The Debate

Putin shuts the tap: How will Europe respond to Russian gas cut?

AS IT HAPPENED

EU says ‘era of Russian fossil fuels in Europe is coming to an end’

BBC

Ukraine war: Volunteers deliver emergency contraception pills

By Annabel RackhamBBC News

Charities are working to deliver emergency contraception into Ukrainian hospitals as reports of rape rise.

Nearly 3,000 packets of morning-after pills have been sent to areas of the country most affected by the Russian invasion.

The International Planned Parenthood Federation (IPPF) has provided the pills, which volunteers are delivering.

Caroline Hickson, from the group, says timing is really important for when they are distributed.

"You have a window of five days in which [the morning-after pill] is effective in preventing pregnancy," she told the BBC.

"So if you have been a victim of gender-based violence it's important you can take it as soon as possible, because being pregnant as a result of rape is incredibly traumatic."

The organisation has also been sending medical abortion pills, which can be used up to 24 weeks of pregnancy.

Ms Hickson said the pills are there to help women in many different situations, including those who are having consensual sex but feel it is the wrong time to have a baby.

"Before the war it was possible to obtain emergency contraception in Ukraine, but supply chains have been disrupted and for women generally it's really important they can access this," she said.

Many people are displaced across Ukraine, so it's hard for aid workers to know how many supplies are needed in which areas.

Last week, Ukrainian troops made a plea for food and medicine for the city of Mariupol, which has been blocked off from humanitarian aid by Russian soldiers.

The IPPF has been working with the United Nations Population Fund and International Medical Corps to bring supplies of the tablets into Ukraine.

Ms Hickson said: "The UN agencies, civil society organisations and the Ministry of Health have come together to identify the needs and they're transmitted to all of us working in support.

"We're then told which areas or hospitals need post-rape kits."

The UN includes emergency contraception in kits sent to women and girls involved in conflicts across the world.

They've done the same in Ukraine, along with sending supplies for family planning and delivering babies.

The BBC has uncovered evidence of Ukrainian women being raped by invading soldiers during the war in villages a few miles from Kyiv.

Other media outlets have reported similar stories from the city of Bucha, north-west of Kyiv.

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Opex 360

Les forces françaises vont accroître leur capacité à collecter du renseignement en mer Noire

par Laurent Lagneau · 2 mai 2022

Alors qu’il est prévu de les retirer du service d’ici la fin de cette année, les deux Transall C-160G « Gabriel », spécialisés dans la collecte du renseignement d’origine électromagnétique [ROEM] sont actuellement très actifs. En effet, à en croire par les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, ces appareils sont régulièrement repérés dans la région de la mer Noire, comme cela a encore été le cas le 30 avril.

Cela étant, et afin d’affiner la connaissance de la situation tactique dans cette zone, un avion de patrouille maritime Atlantique 2 de la Marine nationale va désormais dans la zone économique exclusive de la Roumanie, où la France a déployé plus de 500 militaires au titre de la mission Aigle, lancée sous l’égide de l’Otan en réaction à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

-French Air Force C160G Gabriel FRAGT-NATO E3 AWACS NATO11-RAF KC2 Voyager KK31-US Army CL600 ARTEMIS BRIO68-US Navy P8 Poseidon AE67FF-USAF RQ4 Global HAWK FORTE10 pic.twitter.com/iqzx58b7hP

— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 30, 2022

Le 17 mars, un Atlantique 2 [au standard 5] appartenant à la Flottille 23F a été déployé sur la base de La Sude [Grèce], d’abord en soutien direct du groupe aéronaval formé autour du porte-avions Charles de Gaulle, puis pour des missions de surveillance maritime en Méditerranée [où, par ailleurs, la marine russe est très présente]. Cet appareil a été relevé un mois plus tard par un Atlantique 2 au standard 6, mis en oeuvre par la Flottille 21F.

Pour rappel, l’Atlantique 2 Standard 6 dispose de capacités accrues, notamment grâce à son radar à antenne active Searchmaster, fourni par Thales, d’un sous-système de traitement acoustique numérique de dernière génération [STAN], d’une boule optronique L3Harris MX20 et d’une nouvelle version du logiciel de mission LOTI [Logiciel Opérationnel de Traitement de l’Information]. En outre il est également pourvu d’un système de détection d’émissions radar ARAR 13, lequel lui donne la capacité d’intercepter et d’identifier des émissions très brèves à grande distance.

Quoi qu’il en soit, la mission de ce détachement de la Flottille 21F va changer… puisque, désormais, elle concernera donc également la mer Noire en général et les eaux roumaines en particulier. Comme le rapporte Air&Cosmos, si ces vols se feront depuis la Crète pour le moment, il est envisagé de redéployer cet Atlantique 2 à Constanza [Roumanie]. Ce qui permettrait de passer plus de temps sur la zone à surveiller.

Depuis qu’elles ont pris le contrôle de l’Île des Serpents [qui fut autrefois roumaine… avant de devenir ukrainienne en 1948], la marine russe se trouve à moins d’une trentaine de nautiques de la Roumanie. D’où l’intérêt des missions que doit effectuer l’Atlantique 2 de la 23F. La première pourrait avoir lieu dès ce 2 mai.

Photo : État-major des armées [EMA]

Valeurs Actuelles

Un faux professeur et vrai agresseur sexuel arrêté et condamné à Douai

Un faux professeur. Vendredi 29 avril, un homme de 44 ans a été condamné pour s’être fait passer pour un professeur dans une école de Douai, dans le Nord, rapporte La Voix du Nord. « Il était 8 h 20, j’étais de service de grille, un monsieur se présente et donne son identité. Je lui demande s’il est le remplaçant. Au départ, il me répond par la négative et se ravise en disant qu’il vient de l’école Painlevé prendre en charge les élèves », raconte une enseignante à la barre du tribunal. Ce 23 mars, le remplaçant va donc enseigner durant une journée à une classe de CM1-CM2 de l’école Jean-Jaurès. Jusque-là, l’histoire prêterait plutôt à sourire. Sauf que le prévenu a été condamné par le passé pour atteinte sexuelle sur mineurs, et qu’il a l’interdiction d’entrer en contact avec ce public.

« Il était avec le mauvais public »

Le prévenu est un enseignant raté, n’ayant jamais obtenu le concours de professeur des écoles. Son avocat tente de le défendre : « À aucun moment, il n’y a eu de connotation sexuelle dans son comportement. Il était avec le mauvais public, c’est sûr, il aurait mieux fait de faire ça à la fac », explique l’avoué. Le prévenu affirme qu’il n’a eu aucun comportement déplacé avec les élèves durant cette journée de « cours ». Peu importe, pour les magistrats, il faut « protéger la société ». Malgré un réquisitoire sévère, le prévenu écope seulement de six mois de prison avec sursis et de 500 euros d’amende, avec une obligation de soins à respecter drastiquement.

Douai : les dernières actualités

Nord : un homme condamné en appel à 30 ans de prison pour un féminicide

Nord : 18 mois de prison pour avoir vendu de la drogue via Snapchat

Nord : un homme suspecté d’avoir battu sa femme à mort

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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L'Humanité

Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité

Il était une fois

Dans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.

Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.

Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.

Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.

L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.

Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).

Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.

Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.

C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.

Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.

Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.

Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.

Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.

Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.

Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.

Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.

Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.

Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).

Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.

 

grèvescitroënAutomobile
France24 - World

In a circular economy, 'fashion and sustainability are not an oxymoron'

Issued on: 28/04/2022 - 17:09Modified: 29/04/2022 - 21:57

The EU recently announced proposals to crack down on "fast fashion" by making fashion products and clothing more sustainable as part of a push to bolster environmental standards. The plan, which will now be negotiated by EU member states and lawmakers, also aims to ensure their production takes place in full respect of social rights. FRANCE 24 is joined by environmental and social justice campaigner Livia Firth to offer insight and a deeper perspective on the urgency of embracing a circular economy and implementing environmental and social standards in the fashion industry. She is Co-founder and Creative Director of Eco-Age and Founder of the Green Carpet Challenge (GCC). "We created Eco-Age fourteen years ago," recounts Ms. Firth. "We started talking about sustainability when very few people or businesses were even considering it." Fast forward to 2022, sustainability has become so fashionable that it's become a veritable catchphrase and "there is more greenwashing than you can handle," she explains. Ms. Firth describes fashion as "an all-encompassing industry," beginning with agriculture. "When you talk about deforestation, for example, you have fashion. When you talk about planetary boundaries, you have fashion. When you talk about slave labour, you get fashion. When you talk about pollution and carbon emissions, it's all about fashion." And so, as individuals and consumers, we have "the power to effect change," she asserts.

BBC

James Webb Space Telescope in final stretch

Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter

James Webb, astronomy's new super space telescope, has taken another major step to full operational capability.

The $10bn successor to the Hubble Space Telescope is now fully focused and aligned. Light bounces perfectly off its mirrors to form pin-sharp imagery in all four of its instruments.

It just remains to check that the instruments are properly calibrated - that they are delivering their data in a way that's expected and understood.

This should take a couple more months.

Once this is done, James Webb will be ready to wow us with vistas that will be every bit as compelling as those produced by Hubble these past three decades.

"We've now reached the end of the telescope alignment phase - we've delivered perfectly focussed images to all of the science instruments," explained Prof Mark McCaughrean, senior science advisor for the European Space Agency.

"Now we're ready to check the many complicated ways each of them can catch the telescope's light and do the amazing science we dreamed of more than 20 years ago," he told BBC News.

The US space agency Nasa, which leads the Webb project, released a set of engineering pictures on Thursday.

They're not intended to be exciting; they're merely a demonstration that all the hardware is working as it should.

The images show slightly different views of the Large Magellanic Cloud, a small satellite galaxy of our Milky Way.

In view are the points of light made by hundreds of thousands of stars.

The sizes and positions of the images depict the relative arrangement of each of Webb's instruments as they pick up the light coming from the telescope's golden mirrors, including from its 6.5m-wide primary reflector.

Nasa had previously released a sample of this type of imagery for the NIRCam instrument. NIRCam, which is Webb's main camera system, was used to do the initial focusing of the observatory's optics. When that job was complete, engineers had to work through each of the other three instruments (NIRSpec, MIRI and FGS/NIRISS) to confirm that NIRCam's alignment worked just as well for them.

The last instrument to go through this process was MIRI, the Mid-Infrared Instrument whose development was led in part from the UK.

There will be elation today across a host of contributing British institutions to see MIRI's first published image.

If the picture looks slightly fluffy compared with those from the other instruments, it's because MIRI works at longer infrared wavelengths. The puffiness that surrounds the stars is the glow from carbon-rich (organic) molecules in the Large Magellanic Cloud. MIRI's particular sensitivity allows it to tease out different features in the field of view from its instrument counterparts.

Scientists intend to use Webb and its remarkable 6.5m-wide mirror to capture events that occurred just a couple of hundred million years after the Big Bang. They want to see the very first stars to light up the Universe.

They'll also train the telescope's big "eye" on the atmospheres of distant planets to see if those worlds might be habitable.

A joint endeavour of Nasa, Esa and the Canadian Space Agency, Webb is the biggest telescope ever sent into space.

It's so big it had to be folded to fit inside the rocket that took it to orbit. The past four months have been spent unpacking and setting up the hardware. Before launch, many people were worried that Webb's complexity would lead quickly to technical problems. But far from it; engineers have worked through their to-do list like it was a simulation.

"This is the payback for having done things carefully and properly on the ground. And it's just fantastic," said Prof Gillian Wright, the co-principal investigator for MIRI.

"The whole team is buzzing at seeing it all come together. At launch we didn't have an observatory, we've got an observatory now," the director of the UK Astronomy Technology Centre in Edinburgh told BBC News.

Opex 360

La force aérienne turque ne participera pas à l’exercice « Nato Tiger Meet 2022 », organisé en Grèce

par Laurent Lagneau · 1 mai 2022

Étant donné leur différend concernant le tracé de leurs frontières en mer Égée, la Grèce et la Turquie, pourtant tous les deux membres de l’Otan, s’accusent régulièrement de violations de leurs espaces aériens respectifs. Et cela peut parfois donner lieu à des face-à-face tendus entre leurs forces aériennes…

Cela étant, le 27 avril, et après une nouvelle série de violations de l’espace aérien qu’elle revendique, la Grèce a de nouveau élevé le ton en adressant une note de protestation diplomatique à la Turquie. Le même jour, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a fait savoir qu’il avait évoqué cette question avec Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan pour « l’informer des derniers comportements provocateurs des forces armées turques, qui […] survolent dangereusement des îles grecques ».

La veille, Athènes avait étant de 126 violations de son espace aérien n une seule journée [un record], des drones et des F-16 turcs ayant survolé une trentaine d’îles grecques.

« J’ai clairement indiqué que ce type de comportement de la part d’un allié de l’Otan est inacceptable et porte atteinte à la sécurité européenne, en particulier à un moment où il est essentiel que nous soyons unis contre l’agression de la Russie contre l’Ukraine », a fait valoir M. Mitsotakis, lors d’une conférence de presse donnée au côté de Sanna Marin, son homologue finlandaise.

Qui plus est, le Premier ministre grec a également reproché à la Turquie de ne pas s’être alignée sur les sanctions prises par l’Union européenne contre Moscou. « Ce n’est pas le comportement d’un pays qui aspire à rejoindre la famille européenne », a-t-il justifié. Et cela d’autant plus qu’Ankara n’a pas renoncé à se procurer un second lot de systèmes russes de défense aériennes S-400, d’après des propos tenus par Ismail Demir, le président des industries de défense turques [SSB].

En outre, avant les déclarations de M. Mitsotakis, le porte-parole du gouvernement grec, Yannis Ikonomu, avait annoncé qu’Athènes allait geler les mesures de confiance avec la Turquie. « Les actions turques sont inacceptables, elles constituent une violation de la souveraineté du pays et c’est une provocation qui ne restera pas sans réponse », avait-il fait valoir.

Ankara n’a pas répliqué par la voie officielle. En effet, c’est par l’intermédiaire de l’agence de presse Anadolu que des sources sécuritaires turques ont dénoncé trente violations de l’espace aérien de la Turquie par des avions de combat grecs en trois jours. « La Grèce, qui considère chaque succès de la Turquie comme son échec, tente de mettre en œuvre une provocation imaginaire », a affirmé l’une d’elles.

C’est dans ce contexte que la force aérienne turque a fait savoir, le 30 avril, qu’elle ne participerait finalement pas à l’édition 2022 du Nato Tiger Meet, laquelle se tiendra sur la base aérienne grecque d’Araxos, entre le 9 et le 20 mai. Et cela alors que la présence de son 192e escadron [192. Filo « Kaplan »], doté de F-16, était juqu’à présent annoncée.

Pour rappel, le NATO Tiger Meet est un exercice annuel réunissant les unités aériennes de l’Otan ayant un tigre pour emblème [à l’exception de la Flottille 11F de la Marine nationale, qui en fait toutefois partie pour avoir été à bord du porte-avions Clemenceau, surnommé le « Tigre, ndlr]. Outre l’aspect « traditions », il vise à encourager le partage d’expérience, à améliorer l’interopérabilité et à renforcer la solidarité.

Quoi qu’il en soit, rapporte l’AFP, des sources sécuritaires turques ont précisé que l’état-major grec avait été notifié de la décision d’Ankara le 22 avril dernier. Et d’expiquer que celle-ci avait été prise en raison d’un désaccord sur le contenu de l’exercice. Des ajouts « intentionnels » ont poussé la force aérienne turque à demander des « modifications » à son homologue grecque, qui les a refusées. « La Grèce manipule pour ses intérêts politiques », ont-elles accusé.

Cela étant, quand la Turquie avait accueilli le Nato Tiger Meet en 2015, le 335e escadron « Mira » de la force aérienne grecque, équipé de F-16, s’était aussi fait porter pâle.

Photo : Alan Wilson – cc-by-sa-2.0

Valeurs Actuelles

Un retraité toulousain séquestré par trois hommes pour le voler

La vigilance d’un voisin a peut-être évité le pire. Mardi 26 avril, trois individus se sont introduits chez un retraité vivant au nord de Toulouse pour le voler, rapporte La Dépêche. Vers une heure du matin, les trois hommes ont toqué à la porte de la personne âgée, prétextant devoir appeler les urgences. Un peu abasourdi, car tiré de son sommeil, le septuagénaire leur a ouvert. C’est alors que les trois individus lui ont sauté dessus, l’ont monté à l’étage, avant de le ligoter et de le menacer à l’aide d’un couteau pour qu’il donne ses économies. Mais le malheureux a refusé. Cependant, entendant du bruit, un voisin insomniaque est venu voir et a mis en fuite les trois voleurs, qui ne sont repartis qu’avec une cinquantaine d’euros et deux tronçonneuses.

Le fils d’un ancien voisin

Après un dépôt de plainte à la gendarmerie, celle-ci a été chargée de l’enquête. Très vite, ses soupçons se sont portés sur un trio d’hommes âgés de 22, 25, et 31 ans, dont le fils d’un ancien voisin de la victime. Interpellés, les trois hommes ont été placés en garde à vue et deux d’entre eux ont reconnu leur culpabilité, le troisième niant fermement. Ils ont été déférés au parquet de Toulouse et seront jugés en comparution immédiate lundi 2 mai.

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New York Times - World

A ‘Wild West’ of Marijuana Shops Grows in Toronto

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Permitted to operate during the pandemic, even during lockdowns, Toronto’s marijuana shops have flourished and changed the character of an iconic neighborhood.

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By Catherine Porter

Photographs by Ian Willms

TORONTO — If you are hankering for a government-sanctioned joint, then you have come to the right city.

The options along Queen Street West are bountiful. You could start at Toronto Cannabis Authority, with a sign outside suggesting customers “warm up with hot cannabis infused beverages.” You could take a few steps down the sidewalk and enter Friendly Stranger, which trades on nostalgia for tokers who picked up their first bong here, long before cannabis was legalized three and a half years ago. Or you could dash across the street to the Hunny Pot, which made headlines in 2019, when it became the city’s first legal cannabis store and saw an overnight line of customers.

And that’s just in 1,000 square feet. Walk two minutes and three more options appear.

“There’s a standing joke in Toronto that dispensaries are sprinkled around like parsley. They are everywhere,” said Dalandrea Adams, a budtender standing behind the long glass display counter — revealing pipes, grinders and rollers — inside Friendly Stranger. “Which is convenient, if you are a pothead.”

As Toronto slowly comes back to life after two years of repeated lockdowns and closures, the wreckage of the pandemic is surfacing like cigarette butts in melted snow drifts. Along the city’s many neighborhood main streets, “For lease” signs hang in dusty windows. Office towers in the city’s dense core remain mostly empty.

The obvious exception: cannabis shops, which the provincial government permitted by emergency order to keep operating during the pandemic. Just 12 existed in the sprawling city of 2.8 million back in March 2020. Today, 430 compete for customers, with another 88 in the approval process, even as some struggle to stay open amid the stiff competition.

“It’s the wild, wild West,” said Kristyn Wong-Tam, a city councilor who supported the legalization of cannabis but has called for a moratorium on new shops in the city.

“Never at any community meeting has anyone said, ‘Our neighborhood is not complete without a pot shop,’” she said. “But now, in some places, you can’t get groceries but you can get weed.”

Nowhere is that more apparent than along Queen Street West.

For years, the downtown road has been known as the city’s pulsing heart for music, art and street fashion. Starting at the Court of Appeal, it stretches past a jazz hall, restaurants and retail stores selling Doc Martens and sunglasses — all jumbled together in tight storefronts.

There’s an old instrument shop where Bruce Cockburn picked up guitars, and music venues where the classic Canadian band Blue Rodeo and international stars like the South African musician Hugh Masekela played on Friday nights.

Over the past two decades, the street has gentrified and lost much of its grit — a Lululemon replaced the world-music BamBoo club and many of the vintage clothing stores have been supplanted by chains. If only through nostalgia, the strip still retains its artsy, hipster reputation.

But lately, just about the only thing that has opened here is pot shops: There are 13 along a 1.4 kilometer drag.

“It’s like, ‘Oh look, another pot store, next to the pot store, across from the pot store,’” said Teddy Fury, who has been serving beers on the street for 35 years now at the Horseshoe Tavern. The shops are just the latest trend he’s seen and an occupied store is better than an empty one, he said. But it does raise an obvious question: “How stoned are people getting?”

The reasons for the sudden proliferation across the city include loosening license restrictions, a surge in available storefront space and the government’s decision to allow cannabis shops to operate during lockdowns. While Toronto restaurants were ordered to close for more than 60 weeks, according to Restaurants Canada, cannabis stores serviced customers — though sometimes just at their doors — for all but a handful of days.

“It was a perfect storm of supply and demand in Ontario,” said Jack Lloyd, a lawyer specializing in cannabis.

In 2018, Canada became the second country in the world after Uruguay to legalize marijuana, in an effort to extinguish the criminal trade and keep the substance out of the hands of youth by regulating the market. The stores appeared slowly at first, because of a shortage of legal marijuana. The provincial government permitted just five to open in Toronto, North America’s fourth biggest city, in the spring of 2019.

Two of those were along Queen Street West.

Back then, some 20 salespeople worked four retail floors of the Hunny Pot, walking a never-ending line of customers through the finer differences between various strains of marijuana. The store had two extra floors for celebrities, so they could shop in private. On its best day, more than 2,000 customers came through, said Cameron Brown, the communications manager for the Hunny Pot, which now has 17 cannabis stores in Ontario.

“It was nonstop, all day, every day,” he said. “It was insane.”

Competition remained limited for the first year. But just as the pandemic arrived, the doors were thrown wide open for retail licenses. Unlike other jurisdictions in the country, the Ontario government favored unbridled competition, introducing just one simple restriction on shops, requiring that they be no closer than 150 meters to a school.

In only three years, sales of legal marijuana in Ontario have outpaced estimates of unlicensed sales and boosted the economy by $10.6 billion, a recent government-sponsored report states. More Canadians consume it than did before — 25 percent of people 16 and up, according to a recent Statistics Canada poll.

But the crowded competition has pushed some shops out of business.

By the time Lula Fukur’s license was finally approved, and she opened her first of two cannabis shops on Queen West last year, there was already one across the street, with another three opening two blocks away.

“There’s too many of them,” she said, sitting at the end of her cavernous, artfully decorated and noticeably empty store, Cori, on a recent afternoon. “Definitely half of us will shut down. Everyone is burning money at this point.”

In their heyday, the first cannabis stores were selling $20,000 a day of marijuana, on average, according to a government report. But the Hunny Pot is serving just one-tenth of its record, Mr. Brown said, forcing management to close all but the front foyer, where a budtender serves customers from a simple desk. Cori is lucky to see 60 people a day, said Ms. Fukur, who plans to fill half of one store with natural wellness and beauty products, hoping that draws more customers.

Even more than unfettered competition, the biggest problem for store owners is an inability to differentiate their product, said Ms. Fukur. Every legal store is required to get their supply from the government wholesaler. That means they all sell the same things, in the same plain, sealed packages.

Most have tried to entice customers with friendly, knowledgeable service and unique interior design — a difficult feat, given government rules forbid cannabis or accessories being visible from the street.

“It feels like it’s still illegal,” said Ms. Fukur, who has created a window display reminiscent of a health food store, with vases of dried flowers on wooden stumps. The nearby store Bonnefire appears like a walk into the Canadian bush, with birch trees, canoes and log piles.

Already, one of the new stores on Queen West closed. Most expect more to follow. Even so, the government is reviewing another five applications for cannabis stores on the strip.

Hollywood Hi is an old fashioned head shop a few doors down from Friendly Stranger. Its window is filled with rolling trays and a giant inflatable joint — permitted only because the store is not selling cannabis. The owner, Christina Ciddio, applied for a cannabis license two years ago. She still doesn’t have it, and she’s happy about that.

“Do they not check maps to see how close they are?” she said of the government office approving new stores.

She figures she is making more money selling cannabis paraphernalia than her neighbors do selling pot.

“Yeah, I don’t have cannabis,” she said. “At this point, with the saturation, I don’t want to. They can have it.”

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L'Humanité

Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine

Il était une fois

Au printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.

Dominique Bari

Aux origines de la tragédie, l’« inci­dent de Godhra ». Le 27 février­ 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres ­d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu ­Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.

Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.

Un inconnu qui se nomme Narendra  Modi

Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh ­Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon ­lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».

Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas ­réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à ­l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.

Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.

Le magazine anglo­phone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »

Les femmes sont les proies privilégiées

Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.

Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.

« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »

Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».

À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène inter­nationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.

Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. ­Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).

La commission d’enquête conclut à un «  complot des musulmans »

Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act ­entérine juridiquement le statut de citoyen de ­seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.

Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.

La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un «  complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.

4 250 autres plaintes déposées

Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best ­Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.

Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.

La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.

Implication de cadres du BJP et de la police

En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Inté­rieur dans son gouvernement.

Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.

Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.

Laboratoire de l’intégrisme hindou

Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar ­Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200  millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de ­l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’auto­route de la haine ».

dalitsindenarendra modi
France24 - Monde

Gaz russe : le dilemme

Publié le : 29/04/2022 - 11:41

Valérie DEKIMPE Marina BERTSCH Suivre

C'est la grande inconnue. L'Europe et la France peuvent-elles vraiment se passer du gaz russe ? L'urgence est là et les pistes adoptées à court terme ne sont pas forcément écologiques.

Une entreprise dans le rouge 

Chez Yara, numéro un mondial des engrais azotés, l'explosion du prix du gaz, multiplié par cinq suite au conflit en Ukraine, est un problème immédiat. Pour fabriquer ses engrais à destination de l'agriculture, le groupe norvégien a besoin de gaz, qui détermine à 80 % le prix de l'ammoniac. "Aujourd'hui, on est économiquement non équilibrés. Ça a obligé le groupe à fermer des usines, notamment celle du Havre et une autre en Italie", explique Daniel Ménard, le patron de l'usine de Montoir de Bretagne, qui produit habituellement 2 000 tonnes d'engrais par jour. 

Le groupe cherche depuis longtemps des alternatives au gaz pour produire l'ammoniac, mais cette fois, le temps presse : "De façon assez claire, si vous revenez dans un mois, je ne peux pas vous garantir que l'usine sera en fonctionnement et continuera à produire des engrais", conclut Daniel Ménard. 

Stocker mais pas davantage

En France, une règle oblige les professionnels du gaz à stocker 85 % de la consommation de gaz naturel du pays, entre le printemps et le 1er novembre. Ces stockages sont d'immenses réservoirs sous terre, des poches géologiques, dans lesquelles on injecte du gaz arrivé par oléoducs ou par bateau. À Lussagnet, dans les Landes, à une profondeur de 500 mètres, 25 % des réserves françaises se trouvent sous les pieds de Michel Boche, directeur des projets d'infrastructures chez Teréga. Cette technique de stockage est "un outil qui est absolument stratégique. Cela répond à la sécurité d'approvisionnement évidemment, cela permet de répondre à la saisonnalité de la demande, d'amortir les effets prix l'hiver où les prix sont plus chers".

La crise ukrainienne ne change rien à ce fonctionnement, la campagne d'injection a commencé, peut-être avec une pression supplémentaire pour ces groupes chargés de faire des réserves. Michel Boche tempère : "Aujourd'hui, nous n'avons pas d'urgence particulière dans la campagne d'injection de gaz. On ne peut pas travailler à la va-vite, remplir d'une manière excessivement rapide nos stockage", poursuit-il. D'ailleurs, la France est un des pays européens qui stocke le plus, la règle des 85 % inspire d'ailleurs Bruxelles pour imposer la même aux autres pays. Une façon de sécuriser encore davantage les réserves de gaz du continent. 

Le GNL, solution immédiate mais mauvaise pour le climat ? 

Stocker au maximum oui, mais aussi diversifier. Pour se passer du gaz russe, la piste la plus évidente est sans doute le gaz naturel liquéfié (GNL), du méthane à 90 %, transformé à l'état liquide en le refroidissant à -161° C. Sous cette forme, il est 600 fois moins volumineux qu'à l'état gazeux et donc transportable par bateau depuis les pays producteurs, comme les États-Unis, le Qatar, l'Australie, l'Algérie ou le Nigeria. Moins volumineux mais aussi cinq fois plus cher que le gaz russe. Et pourtant, l'Europe n'a guère le choix et veut donc en importer 50 milliards de mètres cubes par an. "Il n'y a pas suffisamment de GNL aujourd'hui dans le monde pour pouvoir remplacer le gaz russe que l'Union européenne achète", objecte Maxence Cordiez, ingénieur, auteur de "Énergies - Fake or not ?", les pays asiatiques étant pour l'instant les principaux acheteurs. 

Par ailleurs, l'empreinte carbone du GNL est élevée : un gaz transformé, puis transporté par navires, potentiellement sur de longues distances. "Le GNL émet plus de gaz à effet de serre que des gazoducs, essentiellement du CO2 et du méthane", explique Maxence Cordiez. Enfin, cette forme de gaz nécessite de gros investissements dans les ports d'arrivée. Pour l'instant, l'Europe a un nombre limité de terminaux méthanier : l'Allemagne va en construire en urgence, la France n'en a que quatre. Des investissements colossaux et de long terme dans cette énergie fossile, une dépendance dont le monde est pourtant censé se défaire pour lutter contre le réchauffement climatique.

Le biogaz est-il la solution ? 

Et si se débarrasser du gaz russe voulait dire adopter un autre gaz, plus vert ? Du biogaz, créé à partir de déchets agricoles.

Sur le site de méthanisation d'Evergaz, près d'Angers, d'immenses cuves bleu marine absorbent des déchets solides, liquides et pâteux : du lisier, du fumier, mais aussi les sous-produits de l'agriculture, comme des pelures d'oignon ou des pulpes de carottes, digérés pendant soixante jours par des bactéries. C'est ce processus qui crée le biogaz. 

La Commission européenne prévoit de doubler la production de biométhane en un an. Mais cela ne se fera pas en un jour. En France, c'est un tout petit pour-cent de la consommation de gaz dans le pays. 

"Par rapport au gaz russe, aujourd'hui on représente une alternative. À l'horizon 2030, on sera capables de remplacer les 17 % dans les approvisionnements français représentés par le gaz russe. Et dès aujourd'hui, on arrive à produire en autosuffisance pour 1,7 millions de ménages pour leurs besoins de cuisine et de chauffage", s'enthousiasme Frédéric Flipo, directeur général et fondateur d'Evergaz. Le talon d'Achille du biogaz était jusqu'à maintenant son prix, 4 à 5 fois supérieur au gaz russe. La crise a rééquilibré les choses. 

Reste à développer les capacités de production de biogaz. "Malheureusement, même si nous militons pour le biogaz et le biométhane depuis 2008, on voit que la crise est un accélérateur de prise de conscience. Cette solution énergétique permet de répartir sur les territoires une source d'énergie disponible de manière perpétuelle", vante le PDG, tout en reconnaissant que le biogaz "n'est pas une solution immédiate à l'échelle de la France. En revanche, à l'échelle locale, à proximité de nos sites de méthanisation, c'est une solution dès maintenant".

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BBC

Cinderella cast voice anger over cancellation announcement

By Steven McIntoshEntertainment reporter

Cinderella cast members have expressed their frustration after finding out the musical's West End run was cancelled on social media.

Andrew Lloyd Webber's show will end on 12 June, it was announced on Sunday.

But some cast members said they read the news on social media or news outlets before being told themselves.

Lord Lloyd Webber's Really Useful Group said efforts were made to "ensure that the message was distributed as widely as possible as quickly as possible".

The theatre impresario said he was "incredibly proud" of the show but has not yet personally commented on the complaints about how the announcement was handled.

No official reason was given for the show's early closure, but the Cinderella website says anyone with tickets for performances after 12 June would not lose their money.

'Heartbroken'

The cast of Cinderella were told about the show's early closure on Sunday afternoon, following a matinee performance.

A message was then sent out to the show's actors and crew with producers thanking them for their "immeasurable contribution to the show" and confirming a statement was was being made to the press shortly.

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However, some cast members, including the show's star Carrie Hope Fletcher, were absent from Sunday's matinee performance, which meant the story began to appear in the press before all performers had heard the news.

"I wasn't in the show today and I was only informed via other cast members and a member of the music team," Fletcher wrote on Instagram. "I had no official call from the company to let me know before it was posted online."

Furthermore, Cinderella - written by The Crown star Emerald Fennell - was due to welcome a new cast in the coming weeks.

While many members of the current company were told in person, actors from the incoming cast complained that they were not informed at all.

I don’t think I have the words. And if I did I would probably be advised not to say them. Sending love to all impacted by todays news and by how that news was delivered. 💔

In a 164-minute video on Instagram, actress Summer Strallen discussed the situation in detail, saying that, while her agent received an email, she "basically got fired by social media, which is just not OK".

She said she recently had a wig fitting ahead of her taking over the role of The Queen from Rebecca Trehearn, and claimed she only found out the show was cancelled when a friend sent her an article on Sunday.

Speaking later to BBC Radio 4's PM programme, she added people working in theatre "feel so disposable" and she feared being "blacklisted" for her Instagram video.

"I just feel so strongly that it's so unfair, not just to the cast but also the front-of-house staff, the backstage crew and the musicians. There has been no regard for that at all," she said.

'Every effort was made'

The Really Useful Group, which is owned by Andrew Lloyd Webber and produces, licenses and promotes his shows, said it had made efforts to inform actors prior to the announcement, some via their agents.

However, on the Sunday of a bank holiday weekend, many agents would not have been checking their work emails, several actors pointed out on Twitter.

In a statement to BBC News, a spokesperson for the Really Useful Group said: "The entire company working yesterday were told in person after the matinee performance. There was no evening performance so this was not before a show last night.

"At the same time as the company were told, everyone not present was called or emailed by the wider RUG team. Every effort was made to ensure that the message was distributed as widely as possible as quickly as possible but clearly we had to move quickly as news was getting out on social media."

Lord Lloyd Webber has not personally commented on the way the announcement was handled, but in his initial statement he said he was "incredibly proud of Cinderella".

"Not only did it get some of the best reviews of my career, but we led the charge to reopen the West End, ensuring that theatre and live entertainment remained relevant and in the news," he said.

The composer thanked "everyone involved" in the show, adding that it would now be revamped ahead of a Broadway transfer in March 2023.

But the disappointment and outrage from stars continued on social media over the following hours.

Strictly Come Dancing finalist and TV chef John Whaite said he was due to join the cast in July and take over the role of Prince Charming and that the cancellation was "heartbreaking".

No one. NO ONE should find out a job is no longer going ahead on social media. END. OF

Alice Fearn, who is currently starring in another West End show, Come From Away, said: "No one, NO ONE should find out a job is no longer going ahead on social media."

An actor in the current cast, Tobias Charles, confirmed they were told on Sunday, and he suggested: "We need a two-month notice period BOTH WAYS. Like Broadway."

Actress Micha Richardson said: "I can't believe we live in a day and age that we find out that our jobs are no longer happening through social media on a Sunday."

Outside of the cast and crew, other high-profile figures in the theatre community also expressed their support.

Playwright James Graham said producers should "definitely make sure the people employed hear first" ahead of any closure announcement.

Actor Robert Lindsay said the apparent lack of communication was "shocking and unforgiveable".

Paul W Fleming, the general secretary of actors' union Equity, said in a statement to BBC News: "Equity members made this show. They poured their hearts and skills into it through the worst two years in living memory. Now they're jobless, effectively sacked by press release.

"All unions are fighting forms of this practice right now - and Equity will get compensation for our members after the pain and distress this has caused them."

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Un avion de renseignement russe a violé l’espace aérien suédois

par Laurent Lagneau · 1 mai 2022

Le 29 avril, et alors que son adhésion à l’Otan se précise [en même temps que celle de la Finlande], la Suède a annoncé son intention d’investir 1,6 milliard de couronnes suédoises [environ 150 millions d’euros] pour renforcer ses infrastructures militaires sur l’île stratégique de Götland, surnommée le « porte-avions de la Baltique ». Et cela, après avoir décidé d’y réaffecter des troupes en 2015, en réponse à une intensification des activités aériennes et navales russes dans la région.

Signe de l’intérêt que porte Moscou à Götland, mais aussi probablement en réponse au soutien apporté par Stockholm à Kiev, deux bombardiers tactiques russes Su-24 « Fencer », escortés par deux Su-27 « Flanker », violèrent brièvement l’espace aérien de l’île, le 2 mars dernier. Ce qui avait contraint la force aérienne suédoise à faire décoller en alerte une patrouille de JAS-39 Gripen pour les intercepter.

Cette « violation […] de l’espace aérien suédois est, bien sûr, totalement inacceptable. […] Elle fera l’objet d’une notification diplomatique adressée à la Russie. La souveraineté et le territoire suédois doivent toujours être respectés », avait alors réagi Peter Hultqvist, le ministre suédois de la Défense.

Cette protestation diplomatique aura été sans effet étant donné qu’un avion de renseignement russe de type AN-30, autrefois utilisé pour les missions d’observations effectuées dans le cadre du traité « Ciel ouvert », que la Russie a dénoncé à la suite des États-Unis, a violé l’espace aérien suédois « pendant une courte période », dans la soirée du 29 avril.

Selon les explications données par le général Carl-Johan Edström, le chef de la force aérienne suédoise, l’AN-30 russe a d’abord été repéré alors qu’il volait à l’est de l’île danois de Bornholm. Puis il a mis le cap vers le sud de la Suède, plus précisément vers le comté de Blekinge. Puis ayant longé l’espace aérien suédois pendant un « certain temps », il y a fait une incursion. Son équipage a ensuite été contacté sur une fréquence d’urgence. Puis, il a viré vers le sud et quitté la région en prenant la direction de l’est. L’incident aura duté moins d’une minute.

Si la violation du 2 mars avait été jugée « intentionnelle », les autorités militaires suédoises se veulent plus prudente pour celle commise par cet AN-30. « Nous ne pouvons rien dire à ce sujet pour le moment. Une analyse est en cours pour déterminer quelles peuvent en être les raisons », a déclaré Therese Fagerstedt, la porte-parole de l’état-major suédois. Cependant, le général Edström a estimé que, au vu des tensions actuelles, il est « tout à fait irresponsable et peu professionnel de voler si près de nos frontières ».

De son côté, Peter Hultqvist n’a pu que reprendre les mêmes mots qu’il avait utilisés lors de la violation de l’espace aérien de l’île de Götland. « Il est totalement inacceptable de violer l’espace aérien suédois. Nous protesterons, bien sûr, par la voie diplomatique. Une telle action n’est pas professionnelle et, compte tenu de la situation générale en matière de sécurité, extrêmement inappropriée. La souveraineté suédoise doit toujours être respectée », a-t-il réagi.

Pour rappel, dérivé de l’Antonov AN-24, l’AN-30 est un biturbopropulseur conçu au début des années 1970. Pour les missions réalisées au titre du traité « Ciel Ouvert » [ou « Open Skies »], il est doté de caméras d’une résolution de 30 cm, de capteurs infrarouge et d’un radar imageur.

Photo : Forces armées suédoises

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Une mère de famille tuée à coups de couteau à Vaulx-en-Velin

Un drame à Vaulx-en-Velin. Dans la nuit du samedi 30 avril au dimanche 1er mai, une mère de famille est morte tuée à coups de couteau à Vaulx-en-Velin, dans le Rhône, rapporte France 3 Auvergne-Rhône-Alpes. C’est un des cinq enfants de la victime, elle-même âgée de 36 ans, qui a appelé les secours. Ceux-ci ont trouvé la trentenaire gisant dans une mare de sang, blessée de plusieurs coups de couteau. Malgré des massages cardiaques, la mère de famille est morte de ses blessures vers une heure et demie du matin. Trois des cinq enfants du couple âgés de 4, 10 et 12 ans, étaient présents au domicile au moment des faits. Ils ont été transportés à l’hôpital pour une prise en charge psychologique, selon le parquet de Lyon. Les deux aînés, de 18 et 21 ans, étaient quant à eux absents.

Le père s’est constitué prisonnier

Quant au principal suspect, il s’agirait du père de famille, âgé de 39 ans. D’abord en fuite dans un premier temps, il a fini par se constituer prisonnier auprès de la police assez rapidement. Il se trouvait toujours en garde à vue ce dimanche matin. Il ne serait pas connu des services de police pour des faits de violences sur son épouse, en revanche, une source proche du dossier précisait qu’il avait été mis en cause pour des violences sur une précédente compagne. La Sûreté départementale a été saisie de l’enquête pour comprendre les origines de ce drame.

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Coup de force colonialiste en Tunisie

Il était une fois

Moins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.

Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).

C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.

Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises

Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».

Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.

Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».

Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.

Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées 

Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.

« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».

À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.

Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.

Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».

« Le soutien de la classe ouvrière de France »

Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »

Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».

Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.

Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached

Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.

Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.

Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.

Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.

Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.

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'Reclaim the Earth': Artists invite us to reconsider our links to the land

Issued on: 28/04/2022 - 16:52

Olivia SALAZAR-WINSPEAR

A new group exhibition hopes to serve as a rallying cry and a wake-up call by asking humans to embrace a more gentle relationship with the planet we live on. "Reclaim the Earth" sees an international group of artists engaging with environmental concerns through a collection of work at the Palais de Tokyo in Paris.

We also check in with Ukrainian artist Pavlo Makov at the Venice Biennale, as the contemporary art event puts women's work front and centre.

Plus, the treasures of Machu Picchu conjure up an idea of daily life at the world heritage site in Peru thanks to an exhibition here in Paris, and ancient artefacts from the dynasties of the Nile Delta take us back to the 8th century BC at the Louvre.

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L'Humanité

À Paris, les campements d’exilés ciblés par de nouvelles attaques

Violences Dans la capitale, ce 1er Mai, des mineurs africains non accompagnés ont été agressés sur le campement de fortune où ils survivent. Ce n’est pas un cas isolé, préviennent les associations.

Ce n’est pas un feu de joie autour duquel sont réunis, sous un pont du périphérique parisien, une vingtaine d’adolescents africains prenant leur petit déjeuner, ce lundi 2 mai au matin. Ici, à la lisière de la commune de Saint-Ouen, dans le 18e arrondissement de la capitale, règnent plutôt l’ennui, la fatigue et le désœuvrement. Pour la centaine de jeunes exilés, tous mineurs, qui y ont installé leur campement de fortune depuis le 3 mars, s’ajoute maintenant la peur face aux attaques répétées de groupes d’individus ultra-violents.

La dernière en date s’est déroulée ce dimanche 1er mai, en fin de matinée. « Ils étaient quatre », se souvient Alassane, 17 ans, pointant, de sa main gonflée par les coups, le lieu où il a porté secours à son ami Keïta. « Ils l’ont plaqué contre une voiture. Sa tête a heurté un rétroviseur et ils l’ont frappé au visage. Ils ne s’arrêtaient pas de taper, avec un bout de fer au poing », explique le jeune Ivoirien en montrant, sur son téléphone, la photographie de la victime défigurée. Keïta a été conduit à l’hôpital et souffre d’inquiétantes lésions oculaires.

« En partant, les agresseurs ont prévenu qu’ils reviendraient, menaçant de “tous les descendre”, de “tirer dans le tas” et de “foutre le feu”, prévient Pierre Mathurin, bénévole de l’association Utopia 56. Une première attaque a déjà eu lieu jeudi 28 avril. Les violences contre les campements se multiplient depuis plusieurs mois. Cet hiver, à Bercy, un homme a lacéré des tentes et blessé deux exilés à coups de sabre. Dans le 19arrondissement, au mois de mars, c’est un incendie volontaire qui a été déclenché. Ces adolescents sont en danger. La préfecture doit les mettre à l’abri. »

Minorité contestée, demandes d’aides rejetées

L’adjoint communiste à la maire de Paris, Ian Brossat, chargé du logement, de l’hébergement d’urgence et de la protection des réfugiés pointe, lui aussi, les manquements de l’État. « Nous alertons depuis plusieurs semaines sur la situation de ces mineurs isolés et de tous les exilés privés d’hébergement », précise l’élu. Les conditions de vie de ces jeunes sont bel et bien connues des autorités. Tous ont demandé à être pris en charge par l’aide sociale à l’enfance et ont vu leur minorité contestée. « En ne leur proposant aucune solution, on les a condamnés à rejoindre ce campement, reprend Ian Brossat. C’est inadmissible d’attendre la constitution de ces lieux indignes pour décider d’organiser ensuite leur mise à l’abri. La municipalité a ouvert un premier centre d’accueil, dans le 15arrondissement, pour prévenir ce genre de situation. Nous sommes partants pour en créer d’autres mais avec l’aide de l’État. Il doit prendre ses responsabilités. »

Ce lundi 2 mai, la préfecture semblait enfin disposée à réagir en organisant dès ce mardi la prise en charge des jeunes habitants du campement attaqué dimanche. Dans le même temps, la police a procédé à l’interpellation de trois des adolescents dans l’après-midi. « J’ai peur, confie Alassane, pas encore informé de cette nouvelle. Hier soir, aucun d’entre nous n’a osé s’endormir. » Cette nuit encore, autour du feu de camp, ils veilleront le ventre noué.

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campements
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M. Macron veut « œuvrer activement au rétablissement de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine »

par Laurent Lagneau · 30 avril 2022

Une semaine après que le président Macron en a fait l’annonce, on ne connaît toujours pas les modalités de la livraison à l’Ukraine de douze Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr], et en particulier s’ils seront prélevés ou non sur les 76 exemplaires dont dispose l’armée de Terre. Une réduction de 15% des capacités de l’artillerie française mériterait quelques éclaircissements…

En tout cas, interrogé sur ce point lors de la dernière conférence de presse du ministère des Armées, le porte-parole de l’État-major des Armées [EMA], le colonel Pascal Ianni a répondu qu’il n’avait « pas de commentaire à faire sur ce sujet ».

Quoi qu’il en soit, lors d’un échange téléphonique, ce 30 avril, le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a remercié son homologue français pour de ces « envois de matériel militaire d’envergure qui contribuent à la résistance ukrainienne ». Car, outre les CAESAr, la France a également fourni à l’Ukraine des missiles MILAN, MISTRAL et Javelin ainsi que des équipements optroniques et des moyens de protection.

Mais cette liste ne devrait pas s’arrêter là. En effet, lors de son entretien téléphonique avec M. Zelensky, Emmanuel Macron a indiqué, selon l’Élysée, que cet « appui continuera de se renforcer, de même que l’assistance humanitaire apportée par la France ». Et d’ajouter que la « mission d’experts français contribuant au recueil de preuves pour lutter contre l’impunité et permettre le travail de la justice internationale relatif aux crimes de guerre ».

Le renforcement de ce soutien militaire pourrait passer par la livraison de pièces supplémentaires d’artillerie [AUF1, TRF1, 105LG1], de véhicules de l’avant blindé [VAB], en cours de remplacement par les Griffon, voire, pourquoi pas, d’AMX-10RCR, qui doivent s’effacer devant les Jaguar.

Mais plus encore, M. Macron a aussi réaffirmé « sa volonté d’œuvrer activement lors de son second mandat à rétablir la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, en maintenant toujours une étroite coordination avec ses partenaires européens et alliés ».

Reste à voir ce qu’il faut entendre par « rétablissement de l’intégrité territoriale » de l’Ukraine… S’agit-il de revenir aux frontières qui étaient les siennes avant l’annexion de la Crimée par la Russie et la sécession des républiques autoproclamées de Donetsk et de Louhansk?

Par ailleurs, ce 30 avril, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a fait une nouvelle mise en garde en s’adressant à l’Otan.

« Si les États-Unis et l’OTAN sont vraiment intéressés à résoudre la crise ukrainienne, alors avant tout, ils doivent se réveiller et arrêter de livrer des armes et des munitions au régime de Kiev », a-t-il dit. Et d’ajouter : « L’opération militaire spéciale [sic!] qui a commencé le 24 février se déroule en stricte conformité avec le plan. Tous les objectifs de l’opération militaire spéciale seront atteints malgré l’obstruction de nos adversaires ».

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : un adolescent tué dans une frappe russe à Odessa

Un adolescent tué dans une frappe à Odessa

Les autorités de la ville d’Odessa ont annoncé la mort d’un jeune de 15 ans après une frappe russe visant Odessa. Une autre enfant est blessée et a été transportée à l’hôpital. Le Conseil municipal d’Odessa a indiqué la nouvelle sur Telegram, comme le relate BFM TV : « Une frappe de missile sur Odessa a endommagé un immeuble dans lequel se trouvaient cinq personnes. Un garçon de 15 ans est mort, un autre enfant mineur a été transporté à l’hôpital. » Aucune information supplémentaire n’a été donnée concernant les trois autres personnes présentes dans l’immeuble. 

Le chef de l’état-major russe blessé par un éclat d’obus

D’après les médias ukrainiens, relayés par BFM TV ce lundi 2 mai, le chef de l’état-major russe, Valery Gerasimov, serait blessé. Lors d’une inspection à Izioum, il aurait reçu un éclat d’obus dans la jambe. Il a été emmené à l’hôpital pour être soigné. L’information a été confirmée par les Etats-Unis, mais toujours pas par la Russie.

Plus de 5,4 millions d’Ukrainiens ont fui la guerre

D’après les nouveaux chiffres du Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR), le nombre d’Ukrainiens à avoir fui leur pays depuis le début de la guerre, le 24 février dernier, est passé à 5,4 millions. De plus, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 7,7 millions de personnes ont quitté leur foyer tout en restant en Ukraine.

Barbara Pompili annonce un « nouveau paquet de sanctions »

Face à l’exigence de la Russie – qui souhaite que les pays européens payent le gaz et le pétrole en roubles – la ministre française de la Transition écologique, Barbara Pompili, a assuré que l’UE ne changerait pas d’avis, relate BFM TV. En marge d’une réunion à Bruxelles avec ses homologues européens ce lundi 2 mai, Barbara Pompili a annoncé un « nouveau paquet de sanctions » contre la Russie. Une nouvelle punition qui devrait être instaurée « dans les jours qui viennent ».

Sergueï Lavrov assure que Moscou ne cherche pas à terminer l’invasion le 9 mai

Selon de récentes informations relayées par BFM TV, Moscou ne cherche pas à terminer l’invasion le 9 mai, date célébrée comme le Jour de la Victoire. L’annonce a été faite par le ministre des Affaires étrangères russe, alors que des analystes estimaient une fin possible du conflit à cette date.

« Nos militaires n’ajusteront pas artificiellement leurs actions à une date quelconque, y compris le Jour de la Victoire », a indiqué Sergueï Lavrov lors d’un entretien avec la télévision italienne Mediaset diffusé ce dimanche, en référence à cette date qui commémore le 9 mai 1945 et la reddition des nazis face aux Alliés, dont l’Union soviétique. « Nous célébrerons solennellement le 9 mai, comme nous le faisons toujours. Souvenons-nous de ceux qui sont tombés pour la libération de la Russie et d’autres républiques de l’ex-URSS, pour la libération de l’Europe du fléau nazi », a ensuite précisé Sergueï Lavrov. 

« La victoire de l’Ukraine est évidente » 

Au micro de BFM TV, Ioulia Timochenko, ancienne Première ministre ukrainienne, s’est dit ce lundi opposée à toute concession à l’égard des Russes, dans le cadre du conflit. Aussi, elle estime qu’« aucun pourparler » n’est envisageable avec Moscou. « Aucun pourparler de paix, aujourd’hui, ne peut être réalisé, car l’objectif, aujourd’hui, c’est la victoire de l’Ukraine, la désoccupation totale de notre territoire, y compris le Donbass et la Crimée », a-t-elle ensuite assuré. Confiante, elle pense que « la victoire de l’Ukraine est évidente ». Toujours auprès de nos confrères, Ioulia Timochenko a fustigé le « sadisme » des Russes dans le cadre de cette invasion. « Ce qui se passe à Marioupol, ça démontre tout le sadisme des Russes », a-t-elle expliqué, avant de faire référence aux Russes comme à « des sadiques qui tuent, qui violent nos enfants, qui tuent, qui violent nos femmes »

Le Bolchoï retire certains spectacles  

Le théâtre du Bolchoï de Moscou a annoncé ce lundi le retrait de son affiche des spectacles prévus en mai de deux metteurs en scène. Ces derniers ont quitté la Russie et communiqué publiquement au sujet de leur opposition à l’offensive menée par Moscou en Ukraine, note 20Minutes. Dans un message publié sur Telegram, le prestigieux théâtre a annoncé que le ballet « Nouréïev » de Kirill Serebrennikov ainsi que l’opéra « Don Pasquale » de Timoféï Kouliabine seraient remplacés par d’autres spectacles pour les six représentations prévues à l’occasion des jours fériés de mai. Contacté par la presse, le Bolchoï n’a pas commenté cette décision dans l’immédiat. 

Bientôt des dizaines de millions de tonnes de céréales perdues 

Ce lundi, le président ukrainien a prévenu que le blocus russe imposé aux ports ukrainiens sur la mer Noire pourrait entraîner la perte de dizaines de millions de tonnes de céréales, relate France 24. Cette situation pourrait déclencher une crise alimentaire susceptible d’affecter l’Europe, l’Afrique et l’Asie. A savoir que l’Ukraine est l’un des principaux producteurs et exportateurs mondiaux de produits agricoles. Et en particulier de céréales. 

L’armée ukrainienne revendique la destruction de patrouilleurs russes 

« Deux bateaux russes de classe Raptor ont été détruits aujourd’hui près de l’île aux serpents », a fait savoir ce lundi le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, Valeri Zaloujny, dans un message publié sur Facebook et repéré par Le Monde. Le ministère de la Défense ukrainien a également relayé sur Twitter une vidéo où l’on voit l’explosion d’un bateau. « Bayraktar fonctionne », s’est réjoui Valeri Zaloujny, révélant donc dans le même temps l’utilisation de ce drone de combat développé en Turquie. De son côté, Moscou n’a pas encore confirmé ces destructions. 

Un avion de chasse ukrainien abattu dans le Donbass, d’après Moscou 

Dans l’oblast de Donetsk, une région tenue par les séparatistes pro-russes, des pilotes russes ont abattu un avion de chasse ukrainien, d’après le ministère de la Défense. « Un chasseur ukrainien MiG-29 a été abattu lors d’un combat aérien près de Slavyansk », a précisé ce lundi le porte-parole du ministère, cité par Le Figaro.  

Une centaine de civils de nouveau évacués de Marioupol 

Tatiana Lomakina, responsable des couloirs humanitaires pour le président ukrainien, a annoncé ce lundi au micro de BFM TV que l’opération d’évacuation des civils « se poursuivait » depuis la ville de Marioupol, tandis qu’une centaine de personnes ont d’ores et déjà été sauvées. Sur place, les civils et les combattants font toujours face à un cruel dilemme, analyse un chroniqueur international de France 24 : rester et courir le risque de mourir de faim, ou sortir et se rendre aux forces russes. 

Le Danemark rouvre son ambassade à Kiev  

Le Danemark a annoncé, ce lundi, la réouverture de son ambassade à Kiev, pour faire montre de soutien à l’Ukraine contre l’invasion russe. Et cela, à l’occasion d’une visite surprise de son ministre des Affaires étrangères, Jeppe Kofod, note 20Minutes« C’est un symbole très fort du soutien danois à l’Ukraine et au peuple ukrainien que de rouvrir les portes de l’ambassade du Danemark aujourd’hui », a estimé ce dernier, dont les propos sont cités dans un communiqué de son ministère. Pour rappel, l’ambassade avait été temporairement fermée en raison de la situation sécuritaire. 

La première dame des Etats-Unis va rencontrer des réfugiés  

Jill Biden, la première dame américaine, se rendra en Roumanie et en Slovaquie, du 5 au 9 mai, dans le but de rencontrer des familles de réfugiés ukrainiens, des travailleurs humanitaires, ainsi que des militaires américains et des employés d’ambassade. L’annonce a été faite ce lundi par son bureau, observe Le Monde. A savoir que ces deux pays ont accueilli des centaines de milliers de réfugiés ukrainiens qui fuyaient l’invasion russe. Ce voyage intervient après une visite surprise en Ukraine de la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi. Cette dernière a rencontré samedi le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. 

Pour Trump, la Russie « manque de respect » aux Etats-Unis  

A l’occasion d’un discours donné dimanche soir devant ses militants à Nebraska, dans le centre des Etats-Unis, l’ancien président américain Donald Trump a estimé que les dirigeants russes faisaient preuve d’un « manque de respect » envers les autorités américaines lorsqu’elles évoquaient la menace nucléaire, rapporte Le Figaro. Vladimir Poutine « lance le mot [nucléaire] tout le temps, parce qu’il ne respecte pas notre leadership », a notamment jugé l’ancien chef de l’Etat. 

Et de poursuivre : « Il l’utilise au quotidien, et tout le monde a tellement peur… Et comme ils ont peur, il l’utilise de plus en plus. » Après quoi, Donald Trump a fustigé « l’incompétence » de son successeur : « Pendant ce temps, nous avons un président qui n’a aucune idée de ce qui se passe », a-t-il lancé, avant de taxer la politique de Joe Biden vis-à-vis de l’Ukraine d’« échec inégalé et absolu »

Pétrole russe : l’UE finalise un embargo progressif  

L’Union européenne finalise un arrêt progressif de ses achats de pétrole et de produits pétroliers à la Russie, nous apprend BFM TV ce lundi. L’objectif : sanctionner la guerre en Ukraine. Par ailleurs, elle compte annoncer cette semaine un calendrier et de nouvelles mesures. L’annonce a été faite par plusieurs sources européennes. « Il y a une volonté politique de cesser les achats de pétrole à la Russie et nous aurons la semaine prochaine des mesures et une décision sur un retrait progressif », a précisé ce dimanche un responsable européen impliqué dans les discussions. La Commission européenne a l’intention de mettre sur la table une proposition d’embargo « avec une période de transition jusqu’à la fin de l’année », a aussi confié un diplomate européen. 

Kharkiv : huit civils tués 

Huit civils ont été tués ce dimanche dans des bombardements perpétrés sur les régions de Kharkiv et de Donetsk, dont quatre dans la seule ville de Lyman, proche du front et sous la menace directe de l’avancée russe. L’annonce, relayée par 20Minutes, a été faite par les gouverneurs régionaux. 

Mykolaïv : la solidarité s’organise  

Dans le sud de l’Ukraine, Mykolaïv est la première grande ville derrière la ligne de front, à quelques kilomètres seulement de la ville de Kherson occupée par l’armée russe. La ville a connu des bombardements réguliers et des combats à proximité qui ont mené, autour de la mi-avril, à la coupure de son approvisionnement en eau, rappelle ce lundi France 24. Face à cette situation, de nombreuses initiatives d’entraide et de solidarité ont vu le jour.  

Ukraine : un quart des forces russes ne seraient plus en état de combattre 

Dans son dernier point de situation sur la guerre, le ministère de la Défense britannique a publié ses estimations des pertes russes depuis le début du conflit, relate Le Monde. En février dernier, la Russie a engagé plus de 120 BTG (« battalion tactical groups » en anglais) en Ukraine. Dans le détail, il s’agit d’unités qui comptent entre 600 et 1000 hommes. A savoir que cela représentait environ 65 % de ses forces de combat terrestres, note le quotidien national. Or, d’après les services de renseignements britanniques, environ un quart de ces unités ne sont désormais plus en état de combattre. Des unités d’élite, à l’instar des forces aéroportées, figurent parmi celles qui ont enregistré les plus hauts niveaux de pertes. « Il faudra probablement des années à la Russie pour reconstituer ces forces », juge le renseignement britannique. 

Les communautés religieuses françaises mobilisées pour les réfugiés

En France, les religieux n’ont pas hésité un instant à venir en aide aux réfugiés ukrainiens qui souffrent de la guerre. Le ministère de l’Intérieur, par l’intermédiaire d’un préfet coordinateur nommé par le gouvernement pour l’accueil des réfugiés ukrainiens, a pris contact mi-mars avec la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref), relaye Aleteia, mercredi 27 avril. L’objectif : leur demander de solliciter leur réseau dans le cadre de l’hébergement d’urgence. Un appel qu’un grand nombre de communautés religieuses n’ont pas attendu pour accueillir des réfugiés. En effet, cette tradition d’accueil est inscrite dans les monastères et les couvents, rappellent nos confrères. 

Marioupol : vers la poursuite des évacuations ? 

La poursuite des évacuations des habitants de Marioupol, en Ukraine, est prévue ce lundi matin, après une première opération qui a permis de sortir une centaine de civils de l’usine Azovstal, assiégée par les forces russes, indique 20Minutes.

Des explosions entendues dans une ville russe

Deux explosions ont été entendues aux premières heures de la journée de ce lundi à Belgorod, une ville du sud de la Russie proche de l’Ukraine, observe France 24. L’annonce a été faite par le gouverneur de la région, Vyacheslav Gladkov : « Il n’y a pas eu de victime ni de dégât. » 

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L'Humanité

Marie-Pierre Barrière, marraine solidaire

Un jour avec

Depuis une dizaine d’années, cette professeure de français et militante RESF à Châlons-en-Champagne se dévoue corps et âme à l’accueil de jeunes étrangers isolés, qu’elle aide à se construire un avenir en Europe.

Eugénie Barbezat

Châlons-en-Champagne (Marne), envoyée spéciale.

Bienvenue à la maison ! Marie-Pierre nous ouvre les portes de chez elle, à 10 kilomètres de Châlons-en-Champagne, où elle héberge en ce moment trois jeunes étrangers. L’un est scolarisé au collège voisin, l’autre est pensionnaire à Reims et ne revient que les week-ends. Le troisième, Aliou, qui vient d’avoir 19 ans, est arrivé en France à l’âge de 16 ans. « Il a été pris en charge par l’aide sociale à l’enfance (ASE), scolarisé, puis mis à la rue peu après sa majorité », soupire Marie-Pierre. Des mois d’errance se sont ensuivis. « Heureusement, il avait gardé un lien avec nous, on a pu le récupérer et le remettre sur les rails d’une formation en alternance qui pourrait lui permettre d’obtenir un titre de séjour. »

Un réseau d’hébergeurs citoyens

Depuis le milieu des années 2010, des dizaines de jeunes venus d’Afrique subsaharienne, du Maghreb, d’Asie ou d’Europe de l’Est ont fait escale, pour quelques jours, voire plusieurs années, chez cette professeure de français. « Cet engagement m’est un peu tombé dessus par hasard », avoue celle qui a pris conscience du sort réservé aux enfants étrangers en 2008 quand, « au collège, on a appris par le Réseau Éducation sans frontières (RESF) qu’un de nos élèves arménien était menacé d’expulsion avec sa famille. On ne supportait pas l’idée de cet arrachement ». Marie-Pierre rejoint RESF et ils obtiennent la régularisation de cette famille. Une première victoire qui en appellera d’autres. Très vite, l’enseignante devient familière du droit des étrangers et connaît par cœur le chemin de la préfecture, où elle accompagne régulièrement ses protégés.

Fille de viticulteurs champenois, la quadragénaire voit dans son éducation chrétienne, au sein d’une famille nombreuse et accueillante, les racines de son engagement. « Chaque été, nous recevions des enfants aidés par le Secours catholique. Avec mes frères et sœurs, on avait pour consigne de leur laisser les meilleures places. Cela a été une expérience fondatrice », explique-t-elle. Lorsque, en 2013, des jeunes étrangers non accompagnés ont commencé à arriver en nombre dans sa ville, c’est tout naturellement qu’elle accueille ceux qui ne sont pas pris en charge par l’ASE. « Je me rappelle très bien du premier que nous avons reçu : Lancine, un jeune Ivoirien, élève de mon collège, évalué majeur. Ma fille lui avait laissé sa chambre. Aujourd’hui, il travaille à Paris dans le désamiantage, et nous avons gardé un lien fort : il partage nos repas de famille et vient en vacances avec nous. Mon père le considère comme son douzième petit-fils. »

« Comme enseignante, j’estime que l’instruction est la clé de la liberté de choisir son avenir. »

Dans le même temps, un réseau d’hébergeurs citoyens se constitue et cette solidarité ouvre des champs de réflexion nouveaux à tous ceux qui s’y engagent. « Dans nos vies confortables, on a peu d’occasions d’ouvrir nos yeux et nos oreilles à l’autre moitié du monde. Les recevoir remet en cause plein de réflexes et de préjugés. On prend conscience des systèmes de domination et des mécaniques racistes, de la maltraitance institutionnelle qu’ils subissent. On ne peut pas sortir indemne et, forcément, ça donne des envies de lutte », constate Marie-Pierre.

Marie-Pierre multiplie les initiatives

Son combat, qu’elle vient de raconter dans un livre (1), a aussi été marqué par des drames. Suite à la défenestration de Denko, hébergé dans un foyer par les services départementaux, elle accompagne la mobilisation des camarades du jeune Malien décédé, qui dénoncent le manque d’accompagnement éducatif et psychologique dont ils souffrent. Sur ces plans-là aussi, Marie-Pierre multiplie les initiatives : les jeunes animent une émission hebdomadaire sur la radio locale, coorganisent des concerts, des rencontres et des lectures en lien avec l’exil. L’été, Marie-Pierre les emmène en « résidence de création » pour qu’ils s’expriment à travers le théâtre. Mais l’essentiel reste leur scolarisation. « Comme enseignante, j’estime que l’instruction est la clé de la liberté de choisir son avenir. C’est principalement ce que ces gamins sont venus chercher en France », assure la professeure de français.

Or, face aux murs de l’administration, beaucoup se découragent et disparaissent des radars, en proie à toutes les formes d’exploitation. Marie-Pierre ne peut se résoudre à un tel « gâchis ». Convaincue que ces jeunes sont une chance pour notre pays, elle vient de cofonder Éole, une association qui a pour but d’accompagner ceux qui en ont le désir dans des études longues et de les mettre en contact avec des acteurs économiques susceptibles de leur offrir un débouché professionnel. En retour, une fois qu’ils ont obtenu leurs diplômes et décroché un emploi, les jeunes s’engagent à verser 2 % de leur salaire pour développer un projet éducatif dans leur pays d’origine, afin de garder un lien avec leurs racines. Le but est aussi de contribuer à enrayer les causes de départ, car aucun enfant ne mérite de risquer sa vie pour se construire un avenir.

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La force aérienne ukrainienne réclame des avions de combat F-16, F-15 ou F/A-18 aux États-Unis

par Laurent Lagneau · 30 avril 2022

Sur un plan quantitatif, l’aviation de combat urkrainienne ne peut pas rivaliser avec son homologue russe, laquelle dispose probablement de dix fois plus d’avions de combat. Qui plus est, son format a été considérablement réduit après l’annexion de la Crimée, en 2014, la Russie ayant mis la main sur 45 MiG-29 « Fulcrum » qui y était basés. Certes, elle a pu en récupérer une partie… mais les exemplaires rendus n’étaient plus en état de voler.

Depuis le début de l’offensive russe, le 24 février, la situation s’est dégradée, la force aérienne ukrainienne ayant perdu une vingtaine d’avions au combat, dont 11 MiG-29, 3 Su-27 « Flanker » [sur 32], 3 Su-24 « Fencer » [sur 12] et 6 Su-25 « Frogfoot » [sur 17].

En outre, on ignore le nombre d’appareils susceptibles d’avoir été détruits lors des frappes russes contre les bases aériennes ukrainiennes. Et c’est sans compter les difficultés d’approvisionnement en pièces détachées, ce qui complique évidemment la maintenance des avions restants.

Depuis deux mois, certains pays de l’Otan sont sollicités pour remettre à l’Ukraine les avions de combat hérités de leur période soviétique, notamment les MiG-29. La Pologne et la Slovaquie sont disposées à faire un tel geste… mais à condition de pouvoir remplacer les appareils donnés. Une telle solution permettrait cependant de renforcer rapidement la force aérienne ukrainienne étant donné qu’elle exploite déjà de tels appareils.

Mais, apparemment, celle-ci voudrait disposer d’autres types d’avions de combat… de facture américaine si possible. C’est en effet ce qu’elle a fait savoir, via une vidéo diffusée le 26 avril sur les réseaux sociaux.

« Nous avons besoin de plus d’avions de combat pour combattre nos ennemis dans les airs. Les avions américains F-16 « Falcon », F-15 voire F-18 permettraient de faire pencher la balance de notre côté. Nous avons un plan pour recycler nos pilotes et notre personnel technique vite que possible. Pour que l’on puisse maîtriser de tels appareils rapidement, une décision doit être prise maintenant, avant qu’il ne soit trop tard », a affirmé la force aérienne ukrainienne, reprenant ainsi à son compte une demande formulée la semaine passée par le général Serhii Drozdov, son ancien chef d’état-major [de 2015 à 2021, ndlr].

🇺🇦 pilots keep defending the sky from the 🇷🇺 invaders But they critically need and they are ready to master the modern jets.(1/2)#StopRussia pic.twitter.com/n8S2Zb25tM

— Ukrainian Air Force (@KpsZSU) April 26, 2022

« Pour protéger efficacement son territoire, l’Ukraine a besoin d’au moins un escadron d’avions de combat modernes, tels que des F-16 ou des F-15 », avait-il fait valoir dans une tribune publiée sur le site de la chaîne américaine NBC. Et d’ajouter : « Selon nos estimations, nos pilotes peuvent apprendre à piloter de tels appareils à un rythme accéléré, en deux ou trois semaines ».

Cela étant, de tels propos paraissent très optimistes étant donné que, même s’ils sont expérimentés, les pilotes ukrainiens n’ont pas l’habitude des avions de combat de conception occidentale. Il ne suffit pas de savoir les faire décoller et atterrir… mais il s’agit de pouvoir tirer le meilleur parti de leurs capacités. Ce qui ne s’apprend pas en un claquement de doigts. Et cela vaut aussi pour les mécaniciens qui auront en assurer la maintenance.

D’ailleurs, en mai 2020, lors de la publication de son plan stratégique dans lequel elle avait exprimé sa volonté de moderniser son aviation de combat selon des standards occidentaux, la force aérienne ukrainienne avait estimé qu’il lui faudrait mener, pendant au moins deux ans, des « tests et des évaluations opérationnelles » afin « d’étudier les formes et les méthodes d’emploi et l’organisation de la formation du personnel » avant d’aquérir de nouveaux avions de chasse.

En outre, et bien avant le début de la guerre, la force aérienne ukrainienne manquait de pilotes de chasse, alors qu’il en fallait au moins 400. C’est en effet ce qu’avait relevé Forbes, en 2021. « À l’été 2021, [elle] a fait face à une pénurie massive de main-d’oeuvre. Pas moins de 70 de ses pilotes l’avaient quittée en 2019 et au moins autant en 2020. Beaucoup d’entre eux ont invoqué des salaires trop bas, des formalités administratives lourdes et une formation inadéquate pour les préparer à une guerre avec les Russes », avait expliqué le magazine américain.

S’il a évoqué la possibilité de fournir des F-16 à l’Ukraine, le général Jeffrey L. Harrigian, le commandant des forces aériennes américaines en Europe, a cependant estimé que cela ne pourrait pas se faire à court terme. « Collectivement, nous devons comprendre quelles sont les exigences des Ukrainiens et trouver un moyen de le leur faire parvenir rapidement », a-t-il dit à Air Force Magazine. Mais, a-t-il aussi dit, « il ne suffit pas de donner un F-16 à quelqu’un et de lui souhaiter bonne chance ».

La cession d’avions de combat modernes ne peut donc qu’être envisagé à plus long terme. En clair, si la guerre s’éternise… La question est donc de savoir si la force aérienne ukrainienne tiendra le coup…

Valeurs Actuelles

[Del Valle] Les vrais objectifs de guerre de l’empire russe en Ukraine et la riposte de l’empire anglo-saxon, une vieille histoire…

Si les villes du nord-ouest de l’Ukraine semblent avoir été abandonnées par l’armée russe (et pas forcément “reprises” par les forces ukrainiennes), les nouveaux buts de guerre de Vladimir Poutine en Ukraine visent à consolider le Donbass jusqu’à Marioupol au sud et jusqu’au Dniepr à l’ouest et au centre, puis à priver l’Ukraine de son accès à la mer par la jonction entre le Donbass et la Transnistrie via Marioupol, la Crimée et Odessa. On est loin du “retrait” des forces russes “vaincues” par la résistance certes héroïque et inattendue, des Ukrainiens. En réalité, l’armée russe n’a jamais eu comme objectif d’envahir toute l’Ukraine et le front nord-ouest semble avoir été plutôt une diversion pour y attirer les forces ukrainiennes et les détourner de l’Est en même temps qu’une phase initiale de destruction des infrastructures ukrainiennes, préalables au véritable objectif de conquête durable de l’Est et du Sud. Les buts de guerre de Poutine visent à priver l’Ukraine de ses côtes sud, d’une grande partie de l’est du Dniepr et d’une partie du nord-est, et avec cela, du gaz naturel, du charbon, et des zones industrielles situées à l’Est et au sud du pays, donc à offrir à son pays un accès optimal au Bosphore, passage maritime obligé de la Marine russe pour contrôler la mer Noire convoitée (qui recèle aussi des énergies fossiles) et pour accéder à la Méditerranée via les détroits turcs. L’occupation de la ville portuaire stratégique de Marioupol, qui donne le contrôle de la mer d’Azov, qui a été une première fois reprise aux Russes par les Ukrainiens en 2014, et qui est sous occupation russe depuis une semaine, est de ce fait déjà assimilable en soi à une “victoire” pour l’armée russe.

La « Nouvelle Russie »

La république indépendante russophone autoproclame de Moldavie, la Transnistrie, située à l’Ouest d’Odessa, contrôlée par des séparatistes pro-russes depuis les années 1990 et occupée par l’armée russe, fait-elle aussi partie de l’objectif réel de guerre russe, avec la ville portuaire stratégique et russophone d’Odessa, certes loin d’être acquise au Kremlin étant donné le découplage entre russophonie et russophilie que Poutine a sous-estimé. La vaste zone sud et Est de l’Ukraine russophone, contrôlée par la Russie jusqu’à 1770, et qui va du Donbass à la Transnistrie, est nommée par les stratèges russes et les néo-tsaristes “Novorossia”, ou “Nouvelle Russie” (Новороссия). Son contrôle par la Russie, qui priverait l’Ukraine de son accès à la Mer noire, est inacceptable pour les alliés anglo-saxons de l’Ukraine et l’OTAN, imbibés des écrits des stratèges anglais et américains adeptes du “Sea Power” et obsédés par leur volonté d’encercler le Heartland russe (Mckinder ; Spykman, etc). De ce point de vue, l’Ukraine est le théâtre belligène d’un antagonisme bien plus large et ancien opposant les empires russe et anglosaxon. Comme on le voit sur le carte ci-dessous, la Novarossia inclut Odessa, Mykolaïev, Kherson, Zaporozhia, Dnipropetrovsk, auxquelles s’ajoutent Kharkiv (au Nord) puis Donetsk et Lugansk (Donbass), la question de la Crimée et de Sébastopol ayant déjà été “résolue” en 2014… Rappelons que cette Novorossia est une vaste plaine à l’est et sud-est-sud qui abritait la plupart des industries ukrainiennes et ex-soviétorusses (charbon, acier, armement, gaz naturel, etc) ainsi que les ports d’exportation stratégiques Marioupol et Odessa. Les buts de guerre russes, s’ils étaient atteints, feraient de l’Ukraine un pays agricole qui serait soit totalement dépendant de l’UE, soit inféodé à la Russie, même si cette seconde option paraît difficile, l’invasion russe n’ayant fait que rendre encore plus anti-russes les Ukrainiens, russophones ou ukrainophones d’ailleurs. Ce nouvel objectif “optimal” russe, à atteindre par tous les moyens, en dépit de l’aide massive occidentale à l’Ukraine, reviendrait donc à enlever 40% de son territoire à l’Etat ukrainien.

Ce scénario (non certain) serait celui d’un retour aux frontières civilisationnelles et géographiques du Moyen-Âge, lorsque la Galicie (Галиция: incluant Vinnytsia, Zhytomyr, Rivne, Ternopil, Chernivtsi, Ivano-Frankivsk, Zakarpatia, Lviv et Volyn), était sous domination polonaise. Les nationalistes polonais les plus nostalgiques de la “Grande Pologne” ne cachent d’ailleurs presque pas leur appétit pour ces territoires qui, en cas de démembrement de l’Ukraine, pourraient se rapprocher de la soi-disant “mère patrie” Polonaise… Pendant ce temps, la Russie continuerait d’exercer son influence sur Cherkasy, Chernihiv, Sumy, Poltava et Kirovhrad, et même Kiev, lieu hautement “saint” et historiquement symbolique pour la Russie post-soviétique, où le rôle de la “rous de Kiev” (Киевская Русь), lieu de naissance de la première nation russe (et ukrainienne) est majeur dans une Russie que l’on présente à tort comme néo-stalinienne, alors que le rôle identitaire de l’Eglise orthodoxe et la représentation positive de l’époque tsariste sont fondateurs de la nouvelle identité post-soviétique que Vladimir Poutine a forgée. On se rappelle à ce propos la phrase qu’il a prononcée, dont la presse occidentale n’a présenté que le première partie: « Tout Russe qui n’a pas pleuré à la destruction de l’URSS n’a pas de coeur », ajoutant pourtant juste après la seconde partie : « ceux qui sont nostalgiques de l’URSS et veulent la reconstituer n’ont pas de cerveau. »

L’actuelle surenchère occidentale pourrait contribuer à faire évoluer le conflit russo-ukrainien en un conflit direct russo-occidental.

Un de mes interlocuteurs, helvétiques, grand spécialiste de l’ex-URSS et du monde russo-ukrainien, me fait cette remarque cynique mais à méditer : la violation des accords de Minsk par la partie ukrainienne depuis 2014 qui a refusé d’accorder un statut spécial au Donbass et a banni la langue russe, avec l’appui de l’Occident qui n’a rien fait pour obliger les Ukrainiens à appliquer les accords successifs de Minsk, a de ce point de vue co-préparé le conflit actuel, faisant de facto évoluer l’ambition territoriale de Poutine, au début limitée à la Crimée et au Donbass, vers un objectif irrédentiste plus large qu’est de la restauration de la Novorossia… Certes, on peut répondre que les appuis anglo-américains, polonais, allemands et atlantistes des Ukrainiens vont tout faire pour empêcher ce scénario et épuiser les forces conventionnelles russes par le surarmement des armées et milices ukrainiennes. Mais l’actuelle surenchère occidentale pourrait contribuer à faire évoluer le conflit russo-ukrainien en un conflit direct russo-occidental, sans oublier le risque d’attaques nucléaires tactiques qu’un haut officier de l’OTAN issu de la marine italienne m’a récemment présenté comme possible.

En contrôlant le territoire entre le golfe de Crimée jusqu’à la frontière russe actuelle, la Russie acquerrait un contrôle total sur la mer d’Azov et pourrait ainsi approvisionner le port militaire de Sébastopol depuis le pont actuel sur le détroit de Kertch et depuis le Donbass. De plus, la partie russe pourra toujours activer l’option de la Transnistrie et ouvrir un autre front à l’ouest, sachant qu’en cas de continuation de l’extension de l’OTAN vers l’Est, elle n’acceptera jamais que la Moldavie rejoigne l’OTAN. La guerre ukraino-russe pourrait vite s’étendre à la Transnistrie, en cas de persistance de l’Occident à « ne pas fermer la porte » de l’OTAN aux pays limitrophes de la Russie, pourtant définis depuis les années 1990 par les dirigeants russes post-soviétiques comme des “lignes rouges”, des “chasses-gardées” dans leur “étranger proche”. La solution à ce conflit et les voies à explorer dans le futur pour éviter que d’autres fronts ne s’allument dans d’autres « zones rouges » ne pourront pas faire l’économie de la question de l’extension prosélyte et néo-impériale des pays de l’Alliance atlantique et de la nécessité de proposer aux différentes nations du continent une nouvelle architecture de sécurité moins belligène que l’OTAN qui est en soi une machine à faire tourner les industries d’armement américaines.

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L'Humanité

Comment tuer l’hôpital public

Chronique

Christophe Prudhomme

Ces dernières années, le gouvernement a largement favorisé le regroupement de cliniques privées à but lucratif par le biais d’autorisations d’activités octroyées par les agences régionales de santé (ARS) et de généreuses subventions. Ainsi, dans la plupart des grandes villes, ont été construits de grands établissements de plusieurs centaines de lits venant concurrencer les hôpitaux publics, notamment les CHU, en se concentrant sur les activités les plus rentables, comme la chirurgie ambulatoire et la radiologie. Des exemples ? La clinique Rhéna, à Strasbourg, les cliniques du Confluent et Santé Atlantique, à Nantes, la clinique Bezannes, à Reims, ou encore le Médipôle, à Lyon, regroupant près de 800 lits.

Cinq ans de plus, une catastrophe annoncée

L’exemple le plus emblématique de cette politique coordonnée et planifiée de renforcement du secteur privé lucratif est l’ouverture prochaine d’un nouvel établissement de 400 lits à Neuilly-sur-Seine avec, entre autres, 25 salles d’opération, 2 scanners et 2 IRM. Tout a été organisé, depuis l’achat du bâtiment, qui hébergeait le siège du groupe Thales, l’octroi rapide du permis de construire par la municipalité, jusqu’à l’autorisation par l’ARS du regroupement sur un même site des trois cliniques de la ville.

Mais, au-delà des murs, ce qui compte dans ces établissements, ce sont les personnels, notamment les médecins. Là, il suffit aux patrons de ces cliniques de venir faire leur marché dans les hôpitaux publics, où les médecins ne peuvent plus travailler correctement, faute de moyens humains et financiers. Dans le cas présent, un débauchage des chirurgiens les plus compétents de l’hôpital Beaujon, situé à proximité à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), est en cours. Sa fermeture est prévue dans peu de temps, dans le cadre de la construction de l’hôpital Nord, qui prévoit la suppression de plus de 300 lits. On voit bien ici la perversité de nos gouvernants. Ils laissent vieillir les bâtiments des hôpitaux publics en limitant les investissements, les déclarent ensuite vétustes et promettent la construction d’un nouvel établissement, avec moins de capacités et des délais de construction qui atteignent souvent près de dix ans. Ils bouchent ainsi l’avenir des personnels, qui, n’ayant aucun espoir d’amélioration de leur exercice, quittent le navire.

Toutes les chroniques de Christophe Prudhomme, c’est par ici !

Pour les patients, les conséquences seront catastrophiques car, dans tous ces établissements privés, règnent les dépassements d’honoraires et leur corollaire : la sélection des patients selon leurs revenus. Pour les médecins, si, à court terme, ils peuvent voir leurs conditions de travail s’améliorer et leurs rémunérations augmenter, il faut les prévenir que l’objectif de ces établissements, au final, sera de les mettre sous pression pour générer le maximum de bénéfices. Il est donc urgent de changer de politique et de reconstruire un grand service public hospitalier.

SantéHôpital publiccliniques privéesLe billet du Dr Christophe Prudhomme
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La Corée du Nord n’exclut pas d’effectuer une frappe nucléaire préventive

par Laurent Lagneau · 30 avril 2022

À la fin de l’année 2017, et alors que la Corée du Nord venait de procéder à son sixième essai nucléaire et de tester un missile balistique potentiellement intercontinental, nombreux furent les analystes à redouter une guerre dans la péninsule coréenne, avec l’implication des États-Unis, d’autant plus que le président Trump ne ménageait pas Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen, qu’il qualifiait alors de « rocket-man ».

« Il y a une atmosphère extrêmement dangereuse dans toute cette incertitude, sur la façon dont tout ceci va se terminer, et notamment […] avec la Corée du Nord. […] Nous n’avons, à mon avis, jamais été aussi proches d’une guerre nucléaire avec la Corée du Nord et dans la région. […] Et je ne vois pas comment on pourrait résoudre tout ceci par la voie diplomatique à ce stade », avait ainsi estimé l’amiral Mike Mullen, ancien chef d’état-major interarmées américain [entre 2007 et 2011, ndlr], après avoir fustigé la politique de M. Trump en la jugeant « incroyablement déstabilisante et certainement imprévisible ».

En outre, le Council on Foreign Relations plaça le risque d’une guerre avec la Corée du Nord au premier rang des menaces à surveiller pour 2018 tandis que l’Institut international d’études stratégiques de Londres estimait la probabilité d’un conflit à 50%.

La suite leur aura [heureusement] donné tort. En effet, Pyongyang annonça un moratoire ses activités nucléaires et balistiques ainsi que le démantèlement du site d’essais de Punggye-ri [ce qui n’a pas pu être vérifié de manière indépendante, ndlr]. En outre, un rapprochement fut amorcé avec Séoul à l’approche des Jeux Olympiques d’hiver… Et des discussions avec les États-Unis furent lancées, ce qui donna lieu à trois rencontres entre Kim Jong-un et le président Trump.

Cela étant, et d’après l’Agence internationale de l’énergie atomique [AIEA], le groupe d’experts des Nations unies pour la Corée du Nord et le renseignement américain, le « moratoire » annoncé par Pyongyang n’en était pas un… puisque les activités nord-coréens dans les domaines du nucléaire et des missiles balistiques se poursuivirent, malgré les sanctions de la communauté internationale.

En outre, les négociations avec les États-Unis ayant été infructueuses, la Corée du Nord mit officiellement fin au moratoire sur ses activités nucléaires en janvier 2020. Et le rapprochement avec le sud, qualifié « d’historique » deux ans plus tôt [comme quoi, il faut se méfier des grands mots…] a été dynamité avec la destruction d’un bureau de liaison entre les deux pays qui avait mis en place à Kaesong.

Depuis, la Corée du Nord multiplie les tests de nouveaux armements [dont une arme hypersonique, un missile de croisière d’une portée de 1500 km, un « système de missiles de combat ferroviaire, selon ses affirmations, ndlr]. Pour l’instant, elle n’a toujours pas réaliser son septième essai nucléaire, alors que ses activités dans ce domaine ont, a priori, toujours continué. Mais cela ne saurait sans doute tarder…

En effet, selon l’imagerie satellitaire analysée par l’institut américain 38 North, des travaux sont en cours sur le site de Puggye-ri, ce qui suggère des préparatifs pour un nouvel essai nucléaire. Ce qui ne serait guère surprenant après les propos tenus par Kim Jong-un, à l’occasion de l’anniversaire de l’Armée populaire révolutionnaire de Corée, le 26 avril.

« Nous continuerons à prendre des mesures pour renforcer et développer les capacités nucléaires de notre nation à un rythme accéléré », a en effet déclaré le dirigeant nord-coréen. Et si les armes nucléaires ont surtout un rôle « dissuasif », a-t-il continué, elles « ne peuvent être liées à une seule mission ». Et d’ajouter : « Si une force quelconque tente d’usurper les intérêts fondamentaux de notre pays, notre force nucléaire n’aura d’autre choix que de remplir sa deuxième mission de manière inattendue ».

Début avril, sa soeur, Kim Yo Jong, membre de la très influente « Commission des affaires d’État », avait prévenu la Corée du Sud de ne pas chercher à lancer une attaque préventive contre le Nord, comme venait de le suggérer Suh Wook, le ministre sud-coréen de la Défense.

La « mission première des armes nucléaires [nord-coréennes] est la dissuasion mais si un conflit armé devait éclater, elles seront utilisées pour éliminer les forces armées de l’ennemi lors d’une frappe », avait-elle dit. Et de promettre aux forces sud-coréennes un « destin misérable qui ne sera rien d’autre que la destruction totale et la ruine ».

Ce 30 avril, Kim Jong-un a sans doute précisé ce qu’il entendait par la « second mission » que sa force nucléaire aurait à mener de « manière inattendue ». Ainsi, selon des propos rapportés par l’agence de presse officielle KCNA, il a déclaré que la Corée du Nord doit être capable de « contenir et de contrecarrer à titre préventif toutes les tentatives dangereuses et les menaces… si nécessaire ». Et il a de nouveau réaffirmé que Pyongyang doit développer son arsenal afin d’avoir une « force militaire écrasante qu’aucune puissance au monde ne peut provoquer ». C’est la « bouée de sauvetage garantissant la sécurité de notre pays », a-t-il justifié.

Quoi qu’il en soit, de tels propos ne vont évidemment pas dans le sens de l’appel lancé par Séoul deux jours plus tôt… D’après l’agence Yonhap, un responsable gouvernemental sud-coréen a appelé Pyongyang à « cesser tout acte susceptible d’aggraver les tensions, y compris le renforcement de ses capacités nucléaires, et revenir à la table des négociations ».

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : des dizaines de civils évacués du site Azovstal à Marioupol

Zelensky va rencontrer les réfugiés d’Azovstal

Sur Twitter, le président ukrainien s’est félicité de l’évacuation – par les Russes, en coopération avec Kiev et la Croix Rouge – d’une centaine de civils jusque là terrés sur le site d’Azovstal, à Marioupol. Dans cette vaste usine est replié le régiment ultranationaliste Azov, qui résiste encore à l’envahisseur russe alors que toute la ville est aux mains de Moscou.

« L’évacuation des civils d’Azovstal a commencé. Le 1er groupe d’environ 100 personnes se dirige déjà vers la zone contrôlée. Demain, nous les rencontrerons à Zaporijia. Merci à notre équipe ! », a écrit Volodymyr Zelensky.

Evacuation of civilians from Azovstal began. The 1st group of about 100 people is already heading to the controlled area. Tomorrow we’ll meet them in Zaporizhzhia. Grateful to our team! Now they, together with #UN, are working on the evacuation of other civilians from the plant.

— Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) May 1, 2022

Quatre civils tués dans des bombardements

Des bombardements russes sur la ville de Lyman, à l’est de l’Ukraine, ont fait quatre morts parmi les civils, a indiqué le gouverneur régional dimanche. « Bombardements russes dans la région de Donetsk : quatre civils tués, tous de Lyman », a indiqué Pavlo Kyrylenko sur Telegram. Sept civils ont également été blessés. Comme le rappelle Le Parisien, la ville de Lyman a été récemment évacuée par l’armée ukrainienne, face à l’avancée rapide des Russes.

Les ventes de gaz russes vers l’Europe en nette baisse

Nancy Pelosi à Kiev

Ce 1er mai à Kiev, Volodymyr Zelensky a accueilli Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis. La visite de cette dirigeante haut placée s’est voulue être un symbole majeur de soutien continu à la lutte du pays contre la Russie. « Nous vous rendons visite pour vous remercier de votre combat pour la liberté », a expliqué Nancy Pelosi au président ukrainien, avant d’ajouter : « Notre engagement est d’être là pour vous jusqu’à ce que le combat soit terminé. »

Evacuation de civils

Vingt civils ont été extraits de l’usine Azovstal à Marioupol dans la nuit du samedi 30 avril au dimanche 1er mai. Selon le commandant adjoint du régiment Azov, « des femmes et des enfants (…) ont été transférés vers un endroit convenu », en vue d’être évacués vers Zaporijjia, un territoire encore aux mains de l’Ukraine. Le Monde rapporte que 25 civils auraient également pu sortir de l’usine quelques heures plus tôt, mais que des centaines de militaires et de civils étaient encore bloqués. L’endroit représente la dernière poche de la résistance ukrainienne à Marioupol.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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La Gendarmerie maritime a reçu ses deux premières vedettes de surveillance côtière de nouvelle génération

par Laurent Lagneau · 29 avril 2022

Malgré les difficultés posées par la pandémie de covid-19, le chantier naval Socarenam, établi à Boulogne-sur-Mer, aura mis seulement deux ans pour honorer une commande passée par la Direction générale de l’armement [DGA] afin de renforcer les moyens de la Gendarmerie maritime, laquelle est placée pour emploi auprès du chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM].

En effet, en janvier 2020, Socarenam avait obtenu un contrat d’une valeur de 19,5 millions d’euros pour construire trois Vedettes côtières de surveillance maritime de nouvelle génération [VCSM NG]. Ces bateaux, avait expliqué la DGA à l’époque, devaient alors compléter les 24 VCSM mises en service au début des années 2000.

Les deux premières VCSM NG, appelées Maroni et Oyapock, viennent donc d’être remises à la Gendarmerie maritime après leur qualification par la DGA. Elles sont désormais basées à Cherbourg et à Dunkerque. La troisième unité, l’Aber Ildut, devrait suivre sans tarder. Il est prévu de l’affecter à Boulogne-sur-Mer.

L’appel d’offres lancé en 2019 pour ces vedettes côtières de nouvelle génération évoquait l’achat éventuel d’une quatrième unité. Selon un responsable de Socarenam, la DGA avait deux ans pour en décider la construction. Pour le moment, on ignore si une telle décision a été prise.

À noter que, étant donné que ces VSCM NG seront utilisées pour des missions relevant de l’action de l’État en mer, et notamment pour la police des pêches, leur achat a été en partie financé par des fonds de l’Union européenne. Mais le ministère des Armées n’en a pas précisé le montant.

Pour rappel, longue de 22 mètres, une VSCM NG est mise en oeuvre par huit militaires de la Gendarmerie maritime. Elle est doté d’un système optronique stabilisé de très longue portée et d’une embarcation légère pouvant naviguer à la vitesse de 35 noeuds. Sa superstructure étant partiellement blindée, elle est armée de deux mitrailleuses de calibre 7,62 mm [le calibre 12,7 mm avait été annoncé en 2020, ndlr]. Son autonomie est de cinq jours.

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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On Poland-Ukraine Border, the Past Is Always Present. It’s Not Always Predictive.

For a Jewish reporter with Eastern European roots, one of the hardest challenges covering the war is reconciling the horrors of the Holocaust with the Poland and Ukraine of today.

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By Jeffrey Gettleman

An international correspondent for The New York Times and winner of the Pulitzer Prize, Jeffrey has been covering the war in Ukraine from both Kyiv and eastern Poland.

LUBLIN, Poland — On a recent morning, I sat in the sun-filled dining room of a tidy house in eastern Poland, across from one of the most generous men I’ve ever met.

He was a Polish apple farmer who took in eight Ukrainian refugees, all complete strangers, and gave them a place to stay, cooked them meals, brought them armloads of fresh bread every morning and has been trying to find them jobs.

But when it came to talking about World War II, this is what he said: “The real disaster started when the Russians invaded. The Russians were worse than the Germans.”

“The Germans,” he said, “did not hurt ordinary people.”

My first reaction fell somewhere between disappointment and silent outrage: How could this farmer be so kind and so blind? How could he say the Germans didn’t hurt “ordinary people” when they murdered millions of Jews right here in Poland? The biggest death camps were in Poland, and the more I thought about it, the more I was shocked by what the farmer said. I don’t want to include his name, because my point is not to shame him over an offhand comment, a few words in an hourlong interview, but to share my intense reaction to it.

But then I realized he and I were actually engaging in a similar type of thinking.

He couldn’t stop obsessing about Russia, which occupied Poland during World War II and controlled it for many decades afterward, and is now dropping bombs just a few miles from the border. And I couldn’t stop thinking about the Holocaust. Neither of us had lived through all that history ourselves — the trauma was handed down to us from our families — but both of us were trapped in the past.

I think that’s the hardest aspect of covering the war in Ukraine and its spillover effect across the region: how to integrate the past with the present.

For Jews like me, whose ancestors come from Eastern Europe, we feel especially yanked back and forth because the most searing event in our collective histories, the Holocaust, happened exactly where the news is unfolding today.

Jews were wiped out during World War II in the same places as in today’s headlines: Lviv, Warsaw, Kyiv, Kharkiv, Odesa, the list goes on. Countless Ukrainians and Poles helped the Nazis; some did take brave steps to save Jews. But even after the war ended and the Nazis left, Polish mobs killed Jews. Those are facts.

Yet now Ukraine is rallying around a Jewish president. The nation’s spirited resistance against a powerful invader has inspired people around the world. The Poles have also done something truly remarkable: absorbing more than two million refugees in less than two months, and they haven’t stuck them in grim camps but instead have taken them into their own homes. Those are facts, too.

How should we reconcile them?

I asked the writer Daniel Mendelsohn, author of a profoundly moving book called “The Lost: A Search for Six of Six Million,” about his quest to discover what happened to relatives who disappeared during the Holocaust from Ukraine, a place where the Nazis found many eager collaborators and where many Jews were massacred in pogroms during czarist times.

“The feeling you’re talking about is one I know well,” he said. “When I was growing up the refrain was: The Germans were bad, the Poles were worse, and the Ukrainians were the worst. And now look. Whoever thought we’d be rooting for the Ukrainians?”

What’s important, he said, is allowing yourself to update deeply felt beliefs.

“You can’t spend your life looking at the past,” he said. “Times change. Everything changes. The earth spins on its axis. And hopefully a new world emerges.”

I don’t doubt the apple farmer is a good person, but the ghosts he stirred in that room trailed after me.

When I toured a museum in Przemysl, a beautiful little city with a blood-soaked history right on the border of Poland and Ukraine, I found myself unable to pull my eyes from a photograph of the Jewish Ghetto there: two Nazi soldiers pinning an old Jewish man against a wall and cutting off his beard, a small but deeply humiliating act.

Live Updates: Russia-Ukraine War

I’d been steeped in the broader story my entire life. I learned it from my family, in Hebrew school, at temple. Remembrance of the Holocaust is part of our culture. But this was my first time in Poland, and it’s something entirely different to stand in the same place where all these innocent people were killed and allow yourself to really think about it. It made me lightheaded and nauseated.

The director of the museum, giving me a tour, could tell I was upset.

“This town used to be a third Jewish,” he said.

How many are left?

“Six families,” he said.

I left that museum almost broken, overwhelmed with grief for people I didn’t know. The feeling was paralyzing, big and shapeless.

For the rest of my time in Poland, I traveled through a landscape filled with vivid memories that belonged to others. I passed snowbound villages with frozen lakes and little wooden houses that thrust me back into the pages of one of the most unforgettable books I’ve ever read, “The Painted Bird” by Jerzy Kosinski.

As I stood in the bitter cold outside Przemysl’s train station, watching crowds of refugees drift off a train from Lviv, exhausted, lost and hungry, I couldn’t stop thinking of “Everything Is Illuminated,” an exquisitely written novel whose plot begins at Lviv’s train station.

I asked its author, Jonathan Safran Foer, who, like Mr. Mendelsohn, wrote about going back to Ukraine in a quest for his roots: What do you feel about this whole crisis?

“I feel guilt,” he said, explaining that while his grandmother’s family was murdered in Ukraine, his grandfather was sheltered in secret, at great risk, by a Ukrainian family.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Mariupol evacuation. Ukrainian officials vowed to continue a large-scale evacuation from Mariupol, despite renewed Russian shelling. The evacuation is seen as the best and possibly last hope for hundreds of civilians sheltering in bunkers beneath the wreckage of the Azovstal steel plant.

Western pledges. U.S. and European leaders are working to put their aggressive promises of aid to Ukraine into action. The U.S. Senate is preparing to take up President Biden’s $33 billion aid package, and the European Union is expected this week to impose an embargo on Russian oil.

On the ground. Russia’s offensive in eastern Ukraine is “anemic” and “plodding” and has been slowed by a risk-averse approach designed to avoid heavy casualties, a Pentagon official said. Meanwhile, a British intelligence agency said that the Russian losses in the war were staggering.

Moscow’s next move? Russia appears to be preparing to annex two regions in eastern Ukraine and possibly a third in the country’s south, a senior American diplomat said. The official said that the Kremlin would most likely stage “sham” elections to formally seize control.

Pelosi’s visit. Days after becoming the highest-ranking U.S. official to visit Kyiv, Speaker Nancy Pelosi met with Poland’s president in Warsaw and said that Russia’s invasion of Ukraine merited the “strongest possible military response, the strongest sanctions.”

“I wouldn’t be here if it weren’t for the bravery and goodness of that Ukrainian family,” Mr. Foer said.

And so he asks himself, without a good answer: “Am I not doing for them what they did for me?”

Then he added, quietly: “If I’d said to my grandmother that the president of Ukraine is Jewish, it’s hard to imagine anything that would have been more surprising to her.”

In so many dimensions of this war, the past infuses the present. President Vladimir V. Putin says he invaded Ukraine to “de-Nazify” it, which is false, but during World War II many Ukrainian nationalists did back the Nazis.

Some of Russia’s biggest oligarchs are Jews who have helped both Israel and Mr. Putin. Israel itself is trying to maintain a tenuous balance between sympathy for Ukrainians and its security concerns in Syria, whose government Russia props up.

It’s a lot to get one’s head around. After I sent a Polish carpenter friend, Marek Sawicki, a message from Przemysl, telling him how charmed I had been by the culture, the food and the overwhelming hospitality extended toward Ukrainian refugees, he wrote back: “Even I am surprised. There was bad blood between Poles and Ukrainians for centuries.”

Perhaps Poland is looking for redemption, he implied.

“After the fall of communism,” he said, “we learnt that we were not just heroes during the Second World War.”

My great-grandfather fled pogroms in Ukraine well before that, in 1914, and built a life selling fur coats in Atlantic City. He never looked back.

I see the value in that, but it’s a hard line to walk, cognitively and emotionally.

We shouldn’t forget what happened and, for some of us, even distantly connected to the events of the past, we simply can’t.

But the Ukraine of today and the Poland of today are not the Ukraine or Poland of the Holocaust.

And perhaps that’s one of the greatest lessons of this awful war. Countries are living things that grow and change. They are shaped by their past but not chained to it, just like us.

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L'Humanité

« Engie est en train de valider vingt ans d’importation de gaz de schiste »

Entretien

Finances Alors que les énergéticiens et leurs financiers tiennent leurs assemblées générales annuelles, Lucie Pinson, directrice générale de l’ONG Reclaim Finance et honorée du prix Goldman pour l’environnement, alerte sur la non-prise en compte du climat.

Marie-Noëlle Bertrand

Chaque année, au printemps, les grands groupes pétroliers et gaziers, ainsi que les banques et les assureurs qui leur accordent des financements, tiennent leurs assemblées générales. Ils y soumettent les plans climat que leur impose la loi pour réduire leurs émissions de CO2. Trois semaines après la sortie du troisième volet du rapport du Giec portant sur les transitions économiques à opérer pour limiter le réchauffement climatique, et en pleine guerre en Ukraine, cette nouvelle saison des assemblées générales prend une tournure singulière. Entretien avec Lucie Pinson, cofondatrice et directrice générale de l’ONG Reclaim Finance, qui suit tout cela de près.

Les assemblées générales des énergéticiens français et de leurs financiers ont démarré. Prennent-elles en compte les dernières données du Giec ?

Clairement pas. Les actionnaires d’Engie, par exemple, ont voté à 80 % un plan climat qui rejette l’objectif de limiter le réchauffement à un maximum de 1,5 °C. Le groupe continue de miser gros sur le gaz. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, il se tourne vers les gaz de schiste des États-Unis, dont il a décidé de prolonger les contrats d’importation de neuf ans, en plus des onze déjà prévus. On est en train de valider vingt ans de gaz de schiste ! Cela nous amène à 2042, alors que l’Europe n’est plus censée produire d’électricité carbonée d’ici à 2035. Engie est complètement hors des clous.

Note-t-on plus de réactions du côté des banques ou des assureurs ?

Ces assemblées générales sont les premières à se tenir depuis que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a stipulé que nous devons renoncer à toute nouvelle exploitation d’énergie fossile. Son rapport avait été publié tard en mai 2021, et les acteurs financiers avaient ainsi justifié le fait de ne pas en intégrer les conclusions. Mais un an a passé. Le rapport de l’AIE a, depuis, été corroboré par celui du Giec. Nous souhaitons que les acteurs financiers prennent enfin acte de toutes ces conclusions et reconnaissent la nécessité de tendre vers l’objectif zéro expansion. Nous les appelons à sanctionner les entreprises qui continuent d’investir dans les énergies fossiles, en votant contre le renouvellement des membres de leurs bureaux et contre leurs faux plans climat.

À lire le troisième volet du rapport du Giec, l’argent ne manque pas à l’échelle internationale, ce sont les flux qui sont mal orientés. Qu’est-ce que cela raconte de l’état de la finance verte ?

C’est la bonne nouvelle du rapport du Giec. Tous les financements nécessaires à la transition climatique existent et sont disponibles. Maintenant, il s’agit d’augmenter les flux vers les bonnes solutions, et surtout de cesser ceux destinés aux énergies fossiles. En outre, tous les financements verts ne sont pas aussi verts que l’on dit. Prenez les green bonds (obligations vertes émises, entre autres, par des acteurs publics sur le marché mondial pour pousser les acteurs économiques à investir dans la transition – NDLR) : certains sont très valables. Mais quand BNP Paribas soutient l’émission d’une obligation verte pour le développement d’un aéroport à Hong Kong en faisant valoir que les bâtiments sont basse consommation, cela n’a rien de vert : on contribue à augmenter le trafic aérien !

Beaucoup d’investisseurs se dirigent aujourd’hui vers les technologies de capture et stockage du carbone. Sont-elles un des éléments de ces faux plans climat ?

Elles peuvent y contribuer. Beaucoup de majors pétrolières et gazières parient sur la compensation (mécanisme qui permet à une entreprise d’investir, par exemple, dans le reboisement forestier pour compenser les émissions carbone induites par son activité – NDLR) et les technologies de capture et stockage de CO2. Cela peut être extrêmement dangereux. Concernant la compensation, il a été démontré que son utilité pour le climat est faible, voire nulle, dans la mesure où les industriels s’en servent pour justifier la poursuite de leurs émissions. Il ne faudrait pas parler de compensation, mais de contribution : toutes ces choses devraient être faites en addition des efforts de baisse des émissions, pas en substitution. Concernant le stockage de CO2, c’est un peu la même chose. Il va en falloir. Mais le Giec est très clair : il faut le réserver aux secteurs économiques qui ne peuvent être transformés sur le fond. Ce n’est certainement pas le cas du secteur énergétique, et encore moins du secteur de la production électrique, alors qu’il est possible de le décarboner très rapidement.

Quelles sont nos chances de réussir à réorienter les flux financiers d’un système qui, par essence, ne souffre pas d’être contrôlé ?

C’est tout le problème. Il faut un contrôle des acteurs ­financiers. Ils peuvent, dans une certaine mesure, changer à la marge leurs activités – souvent dans une logique de prévention du risque financier, en écartant de leurs porte­feuilles les entreprises les plus exposées aux énergies fossiles. Mais cette logique est très lente, et ne remet pas en question celles de la croissance et de l’exploitation des ressources, ­radicalement antinomiques avec nos objectifs climatiques. Il va falloir réguler ; il va falloir interdire, aussi, le financement de certaines activités reconnues par la science comme incompatibles avec le respect de notre budget carbone planétaire. Et il va falloir, enfin, décourager certaines pratiques et en inciter d’autres, en se servant des mécanismes monétaires des banques centrales, qui ont, dans leur mandat, l’obligation de respecter les objectifs climatiques européens.

Total conclura, fin mai, cette nouvelle saison des assemblées générales. Qu’espérez-vous de ce groupe pétrolier ?

Pas grand-chose. Le plan climat qu’il va soumettre à consultation de ses actionnaires fait la part belle au gaz, au point d’annuler tous les efforts opérés pour réduire les émissions du pétrole. Il autorise toujours le déploiement de projets catastrophiques, tels que celui d’EACOP, en Afrique de l’Est (1). Enfin, Total vient de rejeter une résolution de ses actionnaires qui exigeaient plus de transparence quant à sa stratégie climatique. Qu’attendre d’un groupe qui refuse de rendre des comptes à ses propres actionnaires ?

engieClimatpétroleenvironnement
Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : la France a déjà livré 615 tonnes d’équipements à Kiev

La piste de l’aéroport d’Odessa détruite

Un bombardement russe a détruit la piste de l’aéroport d’Odessa, samedi en début de soirée. « Aujourd’hui, l’ennemi a frappé depuis la Crimée par un système de missile de défense côtière Bastion. La piste de l’aéroport d’Odessa a été détruite. Dieu merci, il n’y a pas eu de victimes », a déclaré le gouverneur dans une vidéo sur son compte Telegram, cité par Sud-Ouest. Le bombardement n’a pas fait de victime.

14 prisonniers ukrainiens libérés dans un nouvel échange

Selon la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk, quatorze ukrainiens ont été libérés par les Russes, dans le cadre d’un nouvel échange de prisonniers. « Aujourd’hui, on a procédé à un nouvel échange de prisonniers. Quatorze des nôtres reviennent chez eux, sept militaires et sept civils. Une des femmes militaires est enceinte de cinq mois », a détaillé la ministre, selon Le Figaro.

Emmanuel Macron fait le point sur le soutien français

Le président de la République s’est entretenu avec son homologue ukrainien, samedi 30 avril. à l’issue de cet entretien, l’Elysée a fait le point sur le soutien apporté par la France à l’Ukraine. Pour l’heure, relate Le Figaro, Selon l’Elysée samedi, l’aide humanitaire française représente « plus de 615 tonnes d’équipements acheminés dont du matériel médical, des groupes électrogènes pour les hôpitaux, de l’aide alimentaire, de l’aide pour l’hébergement, et des véhicules d’urgence ».

Au cours de son entretien téléphonique avec Volodomyr Zelensky, Emmanuel Macron a rappelé « sa volonté d’œuvrer activement lors de son second mandat à rétablir la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, en maintenant toujours une étroite coordination avec ses partenaires européens et alliés ». Il a également souligné « la disponibilité de la France à contribuer à un accord prévoyant des garanties de sécurité à l’Ukraine. »

De nouvelles preuves de crimes de guerre à Boutcha

Trois corps ont été découverts dans une fosse commune située à proximité de Boutcha, a annoncé la police de Kiev ce samedi 30 avril. Les dépouilles portent des traces visibles de torture, rapporte notamment Le Progrès. Les trois hommes, mains liées et yeux bandés, semblent avoir été tués par balle.

« Les victimes ont été torturées pendant longtemps (…) Finalement, chacun d’eux a reçu une balle dans la tempe », a détaillé le chef de la police de Kiev, Andriï Nebytov. Depuis le départ des armées russes, de nombreuses preuves de crimes de guerre ont été découvertes à Boutcha et dans la région de Kiev. Pour la première fois, cette semaine, dix soldats russes ont d’ailleurs officiellement mis en examen et sont désormais recherchés pour « traitement cruel de civils et d’autres violations de la loi et des coutumes de la guerre ».

La colère du Pentagone

De son côté, le porte-parole du ministère de la Défense américaine a évoqué le sort de l’Ukraine en ayant du mal à « imaginer qu’un dirigeant sérieux puisse faire ça ». John Kirby a en effet parlé de « foutaises » du président russe qui voudrait « dénazifier » l’Ukraine, et regretté que des milliers d’innocents aient été « tués d’une balle dans la nuque, les mains liées dans le dos ». Le Pentagone a ainsi accusé Vladimir Poutine de « dépravation » et de « cruauté », et confié qu’il ne s’attendait pas à autant de violences à l’égard des civils.

Le cas du Donbass

Inquiet pour le Donbass, ce territoire stratégique situé à l’est de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky a estimé, lors d’une déclaration vendredi 29 avril, que la Russie « veut vider ce territoire de tous ses habitants ». Il a notamment évoqué « les bombardements brutaux constants » et considéré « la défense de (son) peuple » comme « un combat pour la vie ». Le président ukrainien ukrainien a souligné que le Donbass pourrait être transformé « en pierres » comme Marioupol, devenu un « camp de concentration russe parmi les ruines ».

Poutine au G20

En novembre prochain doit se tenir le sommet du G20 en Indonésie. Comme l’explique Le Monde, Vladimir Poutine devrait être présent à l’événement, ainsi que Volodymyr Zelensky. Joe Biden a souhaité exprimer sa totale opposition à la venue du président russe et de l’accueillir « comme si de rien n’était ». De son côté, l’Indonésie a précisé que l’invitation du Kremlin au sommet datait d’avant le début de la guerre. Washington n’a pour l’heure pas précisé si les Etats-UnisÉtats-Unis seraient finalement présents ou non au G20.

 

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L'Humanité

Science. ​​​​​​​Avec le réchauffement, les virus passeront du phoque à l’âne

Actu

Selon une étude, 15 000 cas de transmission de virus entre mammifères de différentes espèces vont survenir d’ici à 2070 du fait de la hausse des températures. L’humain ne sera pas épargné.

Marie-Noëlle Bertrand

Combien de virus attendent l’humain au détour des bouleversements climatiques ? Une nouvelle étude publiée la semaine dernière dans la revue Nature offre un début de réponse pas vraiment réjouissant. Déjà, il était clairement établi que la déforestation et l’érosion de la biodiversité favorisent la recrudescence des transmissions zoonotiques, c’est-à-dire le passage d’un virus animal à l’humain. Non seulement le réchauffement global des températures atmosphériques ne freinera pas le phénomène, mais les risques sont nombreux qu’il le favorise, avance désormais une équipe de chercheurs états-uniens.

La hausse des températures va conduire à de nouvelles migrations d’animaux

Si la nouvelle n’est ni totalement neuve, ni complètement surprenante, l’article est le premier à modéliser la mécanique qui conduit à ce bouleversement et à quantifier le nombre de fois que des virus pourraient passer du phoque à l’âne. D’ici à 2070, avancent ainsi les scientifiques, le changement climatique pourrait entraîner plus de 15 000 nouveaux cas de transmission de virus entre mammifères de différentes espèces. Schématiquement, le processus est relativement simple à expliquer : la hausse des températures va conduire à la migration d’animaux en quête d’espaces plus frais. Le compte rendu anticipe que beaucoup « se regrouperont en de nouvelles combinaisons (de populations) à des altitudes élevées, dans des points chauds de la biodiversité et dans des zones à forte densité de population humaine en Asie et en Afrique ». L’ensemble favorisera le passage de virus d’une espèce à une autre et, dans certains cas, les transmissions zoonotiques. Pour arriver à ces conclusions, l’équipe scientifique a modélisé le déplacement de 3 139 espèces et les nouvelles répartitions géographiques qui en découleront. Elle a, après cela, calculé la probabilité qu’un virus saute d’une espèce à l’autre pour la première fois.

Quel est le niveau de risque que cet « autre » soit un humain ? Les chercheurs ne s’avancent pas outre mesure sur ce point. Trop de facteurs économiques et sociaux entrent en jeu, avancent-ils en substance. Une chose paraît en revanche établie : au moins 10 000 espèces de virus ont la capacité d’infecter l’humain, parmi ceux qui circulent aujourd’hui silencieusement chez les mammifères sauvages.

De nombreux facteurs permettent de réduire ce risque

Déjà soupçonnées d’être à la source de la transmission du coronavirus à l’homme, les chauves-souris restent les suspectes numéro 1 de l’étude. « En raison de leur capacité de dispersion unique, elles représentent la majorité des nouveaux partages viraux » envisagés, singulièrement chez les humains. La bonne nouvelle vient du fait que de nombreux facteurs permettent de réduire ce risque, entre autres un investissement accru dans les soins de santé et dans la recherche. À condition de l’anticiper dès maintenant.

« Nos résultats appellent à une très grande vigilance », insistent les scientifiques, qui refusent de ne parler qu’au futur. « Cette transition écologique est peut-être déjà en cours, et maintenir le réchauffement à moins de 2 °C au cours du siècle ne réduira pas le partage futur du virus. » Autrement dit, le processus est désormais inévitable. Notre seul salut est de nous y préparer.

Réchauffement climatiqueSantéBiodiversité
Valeurs Actuelles

Bruxelles submergée par le trafic de drogue et la violence

Le plat pays s’agite de plus en plus. Selon La Libre, les tensions les tensions ne cessent de croître à Bruxelles, où le trafic de drogue submerge littéralement les forces de l’ordre et occasionne une forte montée des violences. En témoigne ce premier chiffre : depuis septembre 2021, une dizaine de règlements de compte par arme à feu ont été signalés dans la capitale belge. Une illustration de la violence toujours plus importante du narco-banditisme bruxellois, qui délaisse de plus en plus le cannabis pour se tourner vers les marchés de la cocaïne, de l’héroïne et du crack, nettement plus lucratifs – et générateurs de violence.

Cette situation de crise, qui ne cesse d’inquiéter les bourgmestres (maires d’arrondissement), dépasse désormais largement les seules frontières du tristement célèbre quartier de Molenbeek. « Les 19 communes sont impactées, les 19 bourgmestres sont préoccupés, et nous partageons tous le même constat : Bruxelles est polluée par les stupéfiants », explique Catherine Moureaux (PS), bourgmestre de Molenbeek.

La police simplement débordée

Pour faire face à des criminels de plus en plus violents et de mieux en mieux armés, la police bruxelloise semble largement dépassée. « Notre police manque tellement de moyens que nous n’avons pas toujours les capacités de répondre aux demandes de base de la population », lâche Catherine Moureaux, « comment pouvons-nous donc faire face à ce fléau qui prend de l’ampleur ? ». D’autant que, selon l’élue locale, « le pouvoir fédéral ne fait pas grand chose ». Aujourd’hui, ajoute La Libre, Catherine Moureaux demande notamment un renfort de 200 policiers pour la zone Bruxelles-Ouest.

Du côté de la mairie de Bruxelles, la priorité semble pourtant toute autre : « Nous devons évoluer avec la société, et cela doit passer par un débat sur la dépénalisation des drogues douces », estime Philippe Close, maire de la capitale belge. Selon l’édile, une telle mesure permettrait « de laisser les policiers traquer des cas plus graves encore » – comprendre les drogues dures comme la cocaïne ou l’héroïne. En attendant, rien qui ne permette d’endiguer la violence et les trafics. « Personne ne veut voir la situation empirer et assister à des scènes qui existent déjà à Anvers où des grenades sont lancées pour intimider les bandes ennemies », termine Philippe Close.

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Opex 360

La Pologne serait en train de livrer 200 chars T-72 aux forces ukrainiennes

par Laurent Lagneau · 29 avril 2022

La semaine passée, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, fit savoir que la British Army pourrait envoyer des chars Challenger 2 en Pologne afin de permettre à celle-ci de livrer une partie de ses chars T-72, hérités de la période soviétique, à l’Ukraine afin de contrer l’invasion russe. Pour Londres, l’idée était de combler un éventuel déficit capacitaire avant la livraison des 250 M1A2 SEPv3 Abrams, commandés auprès des États-Unis par Varsovie pour au moins cinq milliards d’euros.

En matière d’arme blindée cavalerie, la British Army n’est pas très bien pourvue, comme, du reste, son homologue française. Actuellement, elle ne dispose que de 225 Challenger 2… Et selon les plans annoncés en 2021, elle devrait se séparer de 77 exemplaires, les autres devant être portés au standard « Challenger 3 ». En revanche, l’armée polonaise aligne plus de 600 chars, dont 247 Leopard 2 d’origine allemande, 232 PT-91 Twardy et 127 T-72, en plus des 257 mis en réserve.

En marge de la réunion organisée le 26 avril par les États-Unis à Ramstein [Allemagne], où plus de quarante pays ont été invités à faire le point sur les livraisons d’équipements militaires à Kiev, le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a confirmé que la Pologne avait fourni des T-72 aux forces ukrainiennes, sans en préciser le nombre. « Le moment venu, nous fournirons ces informations », a-t-il assuré, lors d’un entretien accordé à Polsat News.

« Aujourd’hui, nos armes sont utilisées pour défendre notre indépendance, mais à 500 kilomètres de la frontière polonaise », a par ailleurs fait valoir M. Morawiecki.

Si l’on en croit les informations données par Polskie Radia, la radio publique polonaise, ce 29 avril, l’aide de Varsovie est conséquente puisqu’il est question de 200 chars T-72 cédés aux forces ukrainiennes, ainsi que plusieurs dizaines de véhicules blindés BMP-1, des lance-roquettes multiples BM-21 GRAD, des missiles sol-air portatifs Piorun, des munitions rôdeuses Warmate, des obusiers automoteurs 2S1 Gvozdika et des missiles air-air pour les MiG-29.

Cela étant, l’une des questions qui va finir par se poser est celle de la capacité à l’armée ukrainienne à intégrer l’ensemble des équipements et armements qui lui ont été promis [et qu’elle a déjà reçus]. Ainsi, 200 chars T-72 [mis en oeuvre par un équipage de trois hommes] correspondent à quatre régiments blindés de l’armée de Terre française…

Quoi qu’il en soit, et pour le moment, le gouvernement britannique n’a rien dit sur l’envoi éventuel de Challenger 2 en Pologne pour remplacer les T-72 envoyés en Ukraine. Si ce n’est que la British Army en déploiera un total de 72 sur le flanc oriental de l’Otan [ainsi que 12 canons automoteurs AS90 et 120 véhicules blindés Warrior] au cours des prochaines semaines.

Cependant, pour l’exercice « Defender » qui aura lieu en mai prochain en Pologne, le ministère britannique de la Défense [MoD] a annoncé la participation de 1000 soldats du King’s Royal Hussars et C Squadron du Light Dragoons. Ces manoeuvres impliqueront l’envoi de Challenger 2, déployés depuis le lieu de stockage de Sennelager, en Allemagne.

BBC

Kebab seller image wins international food photo contest

A photo of a street food vendor working at a smoke-covered oven has won a major food photography award.

Debdatta Chakraborty was named as the overall winner of Pink Lady Food Photographer of the Year 2022 for an image titled Kebabiyana, which was taken in Srinagar, in Indian-administered Kashmir.

The Indian photographer took the picture on a busy street at night, as vendors fired up charcoal ovens to prepare wazwan kebabs and other street food.

"In today's world, more than ever, we feel the need for comfort, for love," says awards founder and director Caroline Kenyon.

"There is so much to reassure us here - the beautifully captured billowing embrace of the smoke, the golden light, the subject's expression as he prepares the food for sharing.

"Sparks fly from the skewers, whose roasting we can almost smell. We imagine the warm, delicious aroma.

"This image, gentle but powerful, nourishes our soul."

Thousands of entries were submitted from more than 60 countries across the world, and the winners were announced online via a livestreamed event.

Here are some of the competition category winners, with descriptions by the photographers.

Champagne Taittinger Food for Celebration: Traditional Skill, by Chen Ying, China

Food at the Table: Putting On The Ritz, by John Carey, UK

Fujifilm Award for Innovation: Central Park, by Yuliy Vasilev, Bulgaria

The Claire Aho Award for Women Photographers: At The Table, by Marguerite Oelofse, South Africa

On the Phone: Drying Stockfish, by Kasia Ciesielska-Faber, UK

Politics of Food: Where Dreams Fly Away, by K M Asad, Bangladesh

Food Stylist Award: Summer Veg Tart, by Carolin Strothe, Germany

Young (10 and under): Processing Fish, by Rupkotha Roy Barai, Bangladesh

Errazuriz Wine Photographer of the Year - Overall Winner: Gathering Prunings on Corton Hill, by Jon Wyand, UK

One Vision Imaging Cream of the Crop: Carrot Field Forever, by Paolo Grinza and Silvia Vaulà, Italy

Pink Lady Food Photographer of the Year (South East Asia): Anchovy Catching, by Thien Nguyen Ngoc, Vietnam

All photographs courtesy Pink Lady Food Photographer of the Year 2022. An exhibition of the finalists will be be held at The Royal Photographic Society, in Bristol, from 20 November - 12 December 2022.

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Valeurs Actuelles

Présidentielle : Erdogan se félicite de la défaite de Marine Le Pen

« Avec des amis pareils, on n’a pas besoin d’ennemis », disait en son temps Charles Pasqua, à propos du rapprochement entre le RPR et l’UDF. Une phrase que Marine Le Pen pourrait bien reprendre à son compte, à propos des liens entre Recep Tayyip Erdogan et Emmanuel Macron. En effet, le président turc, relate BFMTV, a salué samedi 30 avril la victoire de son homologue français sur Marine Le Pen.

Selon Erdogan, la réélection d’Emmanuel Macron consacre « la défaite des vues extrémistes lors de l’élection française ». Une bonne nouvelle pour le président turc, qui estime que « tout ce dont nous souffrons est causé par l’extrémisme ».

Une campagne de haine contre les musulmans

Pour autant, Recep Tayyip Erdogan n’a pas manqué de rappeler que ses relations avec Emmanuel Macron n’ont pas toujours été apaisées : « J’espère qu’avec le résultat de cette élection, nos relations (avec la France) seront dans une bien meilleure position. » Par le passé et notamment après l’assassinat de Samuel Paty, rappelle BFMTV, Erdogan avait accusé Emmanuel Macron « de diriger une campagne de haine contre les musulmans ».

Le retour à de meilleures relations entre la France et la Turquie pourrait cependant être facilité par la guerre en Ukraine, au cours de laquelle Ankara a multiplié les initiatives diplomatiques et s’est imposée comme l’un des acteurs majeurs du conflit.

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BBC

Rio carnival: Tribute to Afro-Brazilian god wins title

A samba group which highlighted prejudices against Afro-Brazilian religions has been crowned as the champion of this year's hotly-contested carnival parade in Rio de Janeiro.

The Grande Rio Samba School won its first title with a song, costume and floats that paid tribute to Exú, a god revered by many African cultures.

Afro-Brazilian religions have come under attack from Evangelical Churches, which mistakenly label Afro-Brazilian deities as demons.

Grande Rio, which is based in the poor neighbourhood of Duque de Caixas, said it wanted to show a more positive side of Afro-Brazilian religions.

"We conceived our parade as a defence of our beliefs against religious racism and the demonisation of Exú," Grande Rio's creative director said.

The parade was cancelled last year because of the Covid-19 pandemic and this year's event should have taken place during the carnival in February.

But it was delayed due to the impact of a new variant of the coronavirus that spread across Brazil earlier this year.

Twelve samba schools, representing different communities of the city, compete every year at the Rio's Sambadrome parade ground for the top prize.

Grande Rio had come close to clinching the title in 2020, when it was awarded the same number of points as the Viradouro samba school, but was beaten by the latter in the tie-breaker.

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L'Humanité

«Le H5N1 qui circule en ce moment en France n’est pas transmissible à l’homme»

Entretien

Alors qu’un cas humain de grippe aviaire a été rapporté en Chine, Gilles Salvat, microbiologiste et directeur général délégué de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) pour la recherche, explique ce qui distingue les virus de grippes humaines et de grippes aviaires et pourquoi certains nous contaminent et d’autres pas.

Marie-Noëlle Bertrand

La souche H3N8 qui a infecté un enfant en Chine est-elle une variante nouvelle du virus de la grippe aviaire ?

Gilles Salvat Cette souche particulière H3N8 n’est pas complètement inconnue chez les volailles mais elle a acquis des gènes de virulence pour l’homme. Tous les virus influenza aviaires comme humain se composent d’une protéine nommée hémagglutinine - c’est ce que désigne le H de H5N1, H3N8… Son rôle est extrêmement important : c’est elle qui ouvre la porte d’entrée au virus. Encore faut-il être doté des récepteurs qui le permettent.  Les bronches des volailles le sont. Pas celles des humains. En revanche, chez l’homme, ces récepteurs existent plus profondément dans l’organisme, tout au fond des alvéoles pulmonaires. C’est ce qui explique que des personnes fortement exposées à des oiseaux infectés où à leurs poussières - particules de plumes ou d’excréments en suspension dans l’air - courent tout de même le risque d’être contaminées. Cela peut être potentiellement grave, selon le type d’influenza aviaire auquel on a affaire. Parfois, cela débouche sur des pneumonies. Mais les risques d’être infecté restent nettement moindre chez les humains que chez les oiseaux. Les risques de se contaminer entre humains avec ces virus influenza aviaires sont encore plus faibles. En outre, d’autres facteurs limitent ce risque de transmission interespèces. La température corporelle des volailles est de 42°C, et les virus qui les infectent se multiplient à une température de 40°C, celle de l’arbre respiratoire des oiseaux. La température de l’air qui circule dans nos bronches à nous avoisine quant à elle les 35°C : les virus aviaires ne s’y sentent pas très à l’aise.

Et pourtant des contaminations arrivent…

Gilles Salvat Nous surveillons étroitement les virus aviaires, entre autre du fait des risques de mutation qui existent et qui leur permettent de s’adapter à ces changement de température de multiplication. Des risques existent aussi de réassortiment des virus. Schématiquement, chaque virus est composé de 8 segments - à la manière d’une suite de cartes de la même couleur. Certains ont une suite à cœur, d’autres à pique… Imaginons qu’un individu soit infecté par une grippe aviaire juste après avoir contracté la grippe humaine : les gènes des deux virus peuvent alors se mélanger, tout comme des cartes se mélangent dans un jeu. On se trouve dès lors face à un nouveau virus, auquel l’humain n’a jamais été confronté. C’est là que se cache le danger de pandémie. Ces cas sont très rares lorsque l’hôte des virus est un humain. Ils sont en revanche plus probable lorsque l’hôte des virus est un cochon. Celui-ci a la particularité d’être doté non seulement des récepteurs propres au porc, mais également de ceux propres à l’humain et à la volaille. La pandémie de H1N1 survenue en 2009 avait démarré ainsi. On l’avait baptisée grippe porcine, mais elle était en fait un réassortiment de gènes de virus porcins, humains et aviaires.

Au bout de combien de temps peut-on être sûr qu’un virus ne présente pas de danger pour l’humanité ?

Gilles Salvat Longtemps cela n’a pu être mesuré qu’après coup, au vu du nombre de contaminations. Aujourd’hui, on est capable d’évaluer rapidement cette probabilité à partir de la séquence du virus. On peut rechercher dans le génome de ce dernier les marqueurs génétiques qui indiquent une augmentation du risque de transmission à l’homme. C’est rapide : cela ne nécessite que trois 3 à 7 jours. La Chine est parfaitement équipée pour cela. Toutes ces séquence sont mises sur la base GISAID, une base internationale de données sur les virus qui permet d’avoir accès en temps réel aux nouvelles séquences de grippes. Cette base est très utile à la communauté scientifique pour les coronavirus, comme pour les virus grippaux.

L’ANSES va-t-elle être appelée à travailler sur le H3N8 ?

Gilles Salvat Pour le moment, pas directement car ce virus ne circule pas chez les oiseaux en Europe. La cas de contamination relevé en Chine ne paraît pas alarmant : le jeune garçon infecté vit dans une famille d’éleveurs de volailles et est en contact étroit avec les oiseaux dans sa vie quotidienne. Par ailleurs la souche n’a pas été à l’origine d’une transmission interhumaine à ce jour. Santé publique France, le Centre national de référence des grippes humaines et l’Anses ont été saisis par la direction générale de la santé pour produire une évaluation des risques liés à ce virus dans les semaines qui viennent. Nous l’avions été de la même manière l’an dernier, au sujet d’un autre virus aviaire, le virus H10N3, devenu pathogène chez l’homme. La précédente crise aviaire en Europe, celle du H5N8 (en 2021, NDLR), avait elle aussi provoqué des cas d’infections : trois cas humains avaient été détectés dans un énorme élevage de 800 000 volailles, en Russie. Les personnes concernées avaient été fortement exposées, mais leurs symptômes étaient restés légers. Cela nous a permis, en revanche, de rappeler les conditions de protection des salariés qui travaillent à proximité des volailles, singulièrement lorsque ces volailles sont porteuses de virus influenza.

Ceux qui travaillent dans les élevages touchés en France courent-ils un danger ?

Gilles Salvat Le H5N1 qui circule en ce moment en France n’est a priori pas zoonotique, c’est à dire pas transmissible à l’homme. Il n’empêche que porter un masque chirurgical, voire un masque FFP2 est indispensable pour tous ceux qui exercent en ce moment dans les élevages ou gèrent les abattages de volailles.

C’est pourtant bien un H5N1 qui avait été responsable d’une pandémie en 2003…

Gilles Salvat Derrière le même nom de virus peuvent se cacher plusieurs identités. A l’intérieur de chacune d’elle existent 6 autres gènes qui varient sans arrêt. Le H5N1 de 2003 a ainsi provoqué la mort de plusieurs milliers de personnes en Asie - il était mortel à 50% - alors que celui qui sévit cette année en France n’est pas dangereux pour l’homme pour le moment. D’ailleurs, ce n’est pas tout à fait le même virus qui circule dans le sud-ouest - une souche H5N1 dite de sérotype 1 - que dans les Pays de la Loire - un H5N1 dit de sérotype 2. Ce dernier parait s’être particulièrement bien adapté à la volaille domestique, ce qui pourrait expliquer sa virulence. Mais les deux sont a priori inoffensifs pour l’homme. Une très forte exposition pourrait à la rigueur déclencher une réaction immunitaire voire une infection bénigne.

grippe aviaireChine
Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : au moins un mort à Kiev lors des frappes russes pendant la visite d’António Guterres

« 600 militaires blessés au sous-sol » de l’usine Azovstal, à Marioupol

Interrogé par BFMTV, la conseillère municipale de Marioupol Kateryna Soukhomlynova a indiqué que « plus de 600 militaires blessés » sont réfugiés dans le sous-sol de l’usine Azovstal à Marioupol. « Il n’y a plus d’aide médicale, même pas d’eau ni de nourriture », a-t-elle ajouté.

Antonio Guterres et Vladimir Poutine ont eu des échanges jugés « francs et honnêtes »

Invité sur BFMTV, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU a qualifié d’ « assez francs et honnêtes » les échanges entre Antonio Guterres et Vladimir Poutine. Selon Stéphane Dujarric, cette réunion a duré « deux heures », en compagnie du ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov. Une réunion durant laquelle le secrétaire général a répété que « cette invasion est une violation de la charte des Nations unies », a indiqué Stéphane Dujarric.

Paris et Berlin « déterminés » à soutenir la Moldavie face à des « risques de déstabilisation »

Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian et son homologue allemande Annalena Baerbock se sont dits déterminés vendredi à soutenir la Moldavie face aux « risques de déstabilisation » provoqués par le conflit ukrainien, indique BFMTV.

La Moldavie est « une cible potentielle de Vladimir Poutine » pour l’ancien vice Premier ministre moldave

« Aussi longtemps que Vladimir Poutine aura l’ambition de rétablir l’Union soviétique, tous ces pays (dont la Moldavie) seront des cibles potentielles de Vladimir Poutine », a déclaré sur BFMTV Alexandru Flenchea, ex-vice Premier ministre moldave entre 2019 et 2020.

La télévision russe évoque « une Troisième Guerre mondiale » et juge probable le recours a « une attaque nucléaire »

Mercredi 27 avril, sur le plateau de la chaîne d’information russe Russia 1, des analystes ont évoqué « une Troisième Guerre mondiale », et jugé probable le recours à « une attaque nucléaire », indique BFMTV. « Soit nous perdons en Ukraine, soit la Troisième Guerre mondiale commence. Je pense que la possibilité d’une Troisième Guerre mondiale est plus réaliste », a déclaré Margarita Simonian, à la tête de la chaîne d’information Russia Today. Sur cette même chaîne, dans l’émission 60 minutes, jeudi, un analyste a déclaré : « Un missile Sarmat et c’est réglé, il n’y a plus d’îles britanniques ».

Un ressortissant américain tué en combattant aux côtés des forces ukrainiennes

Willy Joseph Cancel est le premier Américain tué en Ukraine depuis le début du conflit, indique Le Monde. Cet ancien marine de 22 ans combattait aux côtés des forces ukrainiennes, et travaillait pour une compagnie militaire privée. Il aurait été tué lundi, a déclaré sa mère Rebecca Cabrera à CNN. Le porte-parole du Pentagone, John Kirby a exhorté « les Américains à ne pas se rendre en Ukraine », sur la chaîne américaine.

Berlin condamne à son tour les attaques contre Kiev

Le porte-parole du gouvernement allemand, Wolfgang Büchner, a tenu une conférence de presse ce vendredi 29 avril, relate BFM TV. L’Allemagne y a condamné les frappes russes « inhumaines » perpétrées contre Kiev, ayant tué une journaliste de Radio Liberty. « Cela révèle une fois de plus aux yeux de la communauté internationale que (Vladimir) Poutine et son régime n’ont aucun respect pour le droit international », a déploré Wolfgang Büchner.

Deux bénévoles britanniques « capturés »

Deux bénévoles britanniques ont été « capturés » par l’armée russe en Ukraine. Comme le relaie BFM TV, c’est ce qu’a annoncé l’un des présidents de l’ONG Presidium Network, basé au Royaume-Uni. « Deux citoyens britanniques, travaillant en tant que volontaires non liés à nous, mais connus de nous, Paul Urey (né en 1977) et Dylan Healy (né en 2000) », ont été « capturés par l’armée russe à un point de contrôle en Ukraine lundi », 25 avril. Les deux hommes se seraient rendus en Ukraine « de leur propre chef ». 

Paris condamne les frappes sur Kiev

Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian a condamné les frappes russes contre Kiev qui ont fait au moins un mort – une journaliste ukrainienne de Radio Liberty. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, était également à Kiev lorsque l’attaque a eu lieu. Il est en sécurité. Jean-Yves le Drian a donc écrit sur Twitter : « Je condamne fermement les frappes indiscriminées des forces russes ayant visé Kiev hier soir. Pleine solidarité avec le peuple ukrainien, ainsi qu’avec António Guterres et Kiril Petkov (Premier ministre de la Bulgarie) qui se trouvaient à proximité hier. »

Je condamne fermement les frappes indiscriminées des forces russes ayant visé Kiev hier soir. Pleine solidarité avec le peuple ukrainien, ainsi qu’avec @antonioguterres et @KirilPetkov qui se trouvaient à proximité hier.

— Jean-Yves Le Drian (@JY_LeDrian) April 29, 2022

Poutine et Zelensky invités au G20

Le sommet du G20 doit se tenir en Indonésie en novembre prochain. Ce vendredi 29 avril, le président indonésien, Joko Widodo, a annoncé avoir invité à la fois le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et le dirigeant russe, Vladimir Poutine, relate BFM TV.

Moscou confirme la frappe contre Kiev durant la visite d’António Guterres

Lors d’un briefing, le ministère russe de la Défense a confirmé les frappes russes commises à l’encontre de Kiev, jeudi soir. Et ce, lors de la visite du secrétaire général de l’ONU, António Guterres. Le ministère russe a indiqué, comme le relaie BFM TV : « Les forces russes ont détruit avec des armes de haute précision de longue portée les ateliers de l’entreprise spatiale Artiom dans la ville de Kiev. »

Au moins un mort lors des frappes russes sur Kiev

Au moins une personne est décédée après des bombardements à Kiev jeudi soir, pendant la visite du secrétaire général de l’ONU, António Guterres, relaie BFM TV. La victime était une journaliste productrice pour Radio Free Europe/Radio Liberty basée au bureau de Kiev. Radio Liberty a confirmé la nouvelle dans un communiqué. L’un de ses collègues a également rapporté sur Twitter : « Vira Ghyrytch est morte des suites de la frappe d’un missile russe sur l’immeuble où elle habitait. » Son corps aurait été trouvé dans les décombres ce vendredi 29 avril. 

Zelensky demande « une réponse forte » après les frappes à Kiev

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a réagi aux bombardements russes qui ont frappé Kiev dans la soirée du jeudi 28 avril. Et ce, alors que le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, se trouvait sur place. Pour le chef de l’Etat ukrainien, ces frappes tentaient d’« humilier l’ONU ». Il a ainsi réclamé une « réponse forte », relate BFM TV« Cela en dit long sur la véritable attitude de la Russie envers les institutions internationales, sur les efforts des dirigeants russes pour humilier l’ONU et tout ce que l’organisation représente. » 

Gaz russe : Washington met en garde Moscou qui tente d’« intimider » l’Europe

Lors d’une prise de parole, le président américain Joe Biden a prévenu que les Etats-Unis ne laisseront pas la Russie « intimider » l’Europe avec son « chantage au gaz », relaie BFM TV. « Nous ne les laisserons pas utiliser leurs réserves de pétrole ou de gaz pour éviter les conséquences de leur agression », a mis en garde Joe Biden. Avant de préciser : « Nous travaillons avec d’autres pays, comme la Corée, le Japon ou le Qatar, pour aider nos alliés européens menacés par ce chantage russe au gaz. » 

Le secrétaire général de l’ONU sous les bombes

António Guterres, secrétaire général de l’ONU, est en déplacement en Ukraine depuis hier, jeudi 28 avril. Dans la soirée, il était à Kiev qui, au même moment, a été visée par des bombardements de la part de l’armée russe. Un porte-parole de l’ONU a indiqué à la presse, à travers des messages WhatsApp, qu’António Guterres était « en sécurité » mais « choqué » après ces frappes russes, relaie Libération. « C’est une zone de guerre, mais c’est choquant que cela soit arrivé à proximité de là où nous nous trouvions », a-t-il expliqué.

Des mercenaires formés par les Occidentaux ?

D’après les informations de l’Humanité, des officiers des renseignements militaires occidentaux seraient en Ukraine pour diriger des mercenaires arrivés dans le pays pour se battre. Andrew Milburn – ancien colonel des marines américains qui forme désormais des tireurs d’élite pour la guerre – a expliqué à l’Humanité qu’il n’y avait aucun financement officiel de la part des Etats-Unis. Le groupe recevrait en revanche des dons : « Nous n’obtenons aucun argent du gouvernement américain. Nous ne faisons que survivre grâce aux dons. »

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New York Times - World

This Beach in Mexico Is an L.G.B.T.Q. Haven. But Can It Last?

Mexico Dispatch

The town of Zipolite has become an oasis for the queer community. But as its popularity has surged, some worry that the town’s spirit is beginning to vanish.

Samora la Perdida at Playa del Amor, where she says that she was able to explore her inner divine feminine self with the help of friends she met in Zipolite.Credit...Lisette Poole for The New York Times

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By Oscar Lopez and Lisette Poole

Photographs by Lisette Poole

ZIPOLITE, Mexico — When the sun starts to slip toward the ocean in this idyllic beach town on Mexico’s Pacific Coast, a quiet migration begins. Groups of people, most of them gay men, many of them naked, amble down the beach toward a soaring rocky outcrop.

They climb a winding staircase, over the ragged cliff and down to a hidden cove known as Playa del Amor, or beach of love. As the sun becomes an orange orb, the sky turns to lilac, and the many naked bodies, Black and bronze, curvy and chiseled, are brushed in gold. When it finally dips into the water, the crowd erupts in applause.

“Playa del Amor at sunset, the first time I saw it I truly felt like crying,” said Roberto Jerr, 32, who has been visiting Zipolite for five years. “It’s a space where you can be very free.”

For decades, this former fishing village turned hippie hangout has been an oasis for the queer community, which is drawn to its golden beaches, countercultural vibe and a practice of nudism that embraces bodies of all different shapes.

But as its popularity has grown, attracting increasing numbers of gay and straight visitors, the town is starting to transform: Foreigners are snatching up land, hotels are multiplying, influencers are flocking to the beach and many residents and visitors now fear that what once made Zipolite magical could be lost for good.

“Everyone in the community should visit a place where they can feel comfortable, where they can feel free, like Zipolite,” said Mr. Jerr, who is gay. “But on the other hand, there’s also this other part, this ultramass tourism that starts to leave places without resources.”

Once a community of farmers and fishermen, Zipolite became a popular destination for European hippies and backpackers starting in 1970, when many came to the beaches of Oaxaca state for an exceptionally clear view of a solar eclipse. Hippie tourism gave the town a bohemian spirit — it’s one of Mexico’s few nude beaches — that also began attracting queer people, who were welcomed by most residents. In February, Zipolite elected the first openly gay person to head the town council.

Such tolerant attitudes are rare outside of big cities in Mexico, where conservative Catholic values persist. Despite gay marriage being legalized in more than half the country, homophobic and transphobic violence is common. Between 2016 and 2020, some 440 lesbian, gay and transgender people were killed across the country, according to Letra Ese, an advocacy group in Mexico City.

David Montes Bernal, 33, grew up a few hours from Zipolite in a conservative community where machismo and homophobia were entrenched. When he was about 9, the town priest performed what he called “practically an exorcism” to force the homosexuality out of him.

“That’s when I realized that it was a hostile place,” Mr. Bernal said.

In Zipolite, he has found a place where he can be comfortable in his sexuality and secure in his body.

“I felt a kind of hope,” Mr. Bernal said of his first visit in 2014. “Finally it seems like now there’s a place where we can be whoever we want.”

As word of this openness has spread, the town’s L.G.B.T.Q. population has surged: gay bars and hotels have multiplied, rainbow flags are commonplace.

But, as accepting as many locals are, some feel that Zipolite’s identity as a laid-back town that welcomes anyone from Mexican families to Canadian retirees is being eroded, that it is transforming into a gay party town.

Miguel Ángel Ziga Aragón, a local resident who is gay himself and goes by “La Chavelona,” has watched the local economy boom, not just because of gay tourism but from a surge in tourism generally. While once hosting mostly rustic cabins and hammocks along the beach, Zipolite’s tourism scene has become what he calls “more V.I.P.”: Beachfront suites now go for as much as $500 a night.

The growth in tourism in Zipolite reflects a statewide trend in Oaxaca: From 2017 to 2019, income from the hotel industry rose by more than a third to nearly $240 million. In the same period, the number of tourists visiting hotels in the coastal region that includes Zipolite grew by almost 40 percent to about 330,000 people, according to government figures.

“It’s a change that’s good for the economy, but not so good for the community,” Mr. Ziga Aragón said.

Along with an identity crisis, many fear an environmental one. Mangroves have been built over; the wildlife is disappearing. Residents complain of a lack of running water, which could be worsened by greater development.

While most residents agree that more planning is needed, some say the transformation is inevitable.

“It’s the life cycle of every tourist destination,” said Elyel Aquino Méndez, who runs a gay travel agency. “You have to take advantage of the opportunity.”

But others fear that Zipolite could go the way of many Mexican beach towns that have become thriving resorts, like the popular gay destination of Puerto Vallarta or, more recently, Tulum. Once a bohemian paradise, the Caribbean beach of Tulum has become a lucrative real estate market filled with luxury hotels, celebrity influencers and, increasingly, violence.

Pouria Farsani, 33, who lives in Stockholm, enjoyed the combination of beautiful nature and fun partying when he first visited Tulum in 2018, but by the time he went back last September found that it felt “like a party-colonized part of Mexico.”

Mr. Farsani heard about Zipolite from some Mexican friends and visited for the first time in January 2021 — he was enchanted.

“When I’ve seen other gay scenes, it’s been very stereotypical,” he said. “What was going on here was people of all body shapes, ages, socioeconomic status, all of us could gather here.”

The body positivity in Zipolite is partly what makes the nudist beach special to many, gay or straight: For Mr. Farsani, who has alopecia, a hair-loss condition, it was particularly profound.

“I’m very happy with my body, but I’m not the Ken-doll type,” he said. “It scares people in Europe, while here my alopecia is nothing more than it makes me stand out a little more.”

Still, as Zipolite’s popularity has grown, its hippie vibe is shifting. Bars are louder, restaurants are becoming swankier. The L.G.B.T.Q. tourism is changing too, becoming increasingly Americanized, less diverse.

Ivanna Camarena, a transgender woman, spent six months in Zipolite last year and met only a handful of other transgender people. “The bodies were very athletic and very masculine,” she said of the people she saw on the beach in her first few months there.

She recalled going to a nudist party that was almost exclusively gay men. “When I got there it was like ‘Wow what is a trans woman doing here?’ Like, they were weirded out.”

Among the noticeable shifts is what has happened at Playa del Amor, which once hosted bonfires and guitar playing and now often has laser lights and D.J.s playing house music. People used to chat across different social groups; now, the beach has become more segregated into cliques.

The sex scene has evolved too. While visitors, including straight couples, have engaged in sex on the beach after dark for decades, in recent years it has become more brazen, with dance parties sometimes morphing into group sex in the shadows.

“Every time it’s more hedonistic, more hedonistic, more hedonistic,” said Ignacio Rubio Carriquiriborde, a sociology professor at Mexico’s National Autonomous University who has studied Zipolite for years. “Now there’s more a dynamic of constant partying.”

Many residents have grown uncomfortable, and the town council recently voted to enforce a 9 p.m. beach curfew to curb such activities.

“One thing is freedom and another thing is debauchery,” Mr. Ziga Aragón said. “You can have sex with whoever you want, but in private.”

For others, the concern is more environmental. Miguel Ángel López Méndez runs a small hotel near Playa del Amor, and says that revelers often leave the beach a mess. Once, while diving off the cove, he recalled seeing condoms floating “like jellyfish.”

“Everyone is free to do whatever they want with their body,” he said. “The problem is that there’s no awareness.”

For some gay men, the open sexuality of Playa del Amor is part of its power.

“From when you’re a kid, you’re forbidden from so many things: ‘Don’t be like that,’ ‘Don’t say this,’ ‘Don’t do that,’” said Mr. Bernal, who lives in the nearby town of Puerto Ángel. “Suddenly, with sex being an act of catharsis, so many things are liberated.”

Still, Mr. Bernal also worries for the future of the town, where tourism is booming, natural resources are scarce, and so many foreigners are buying up properties that the price of land has become largely unaffordable for locals.

“Everyone comes here on vacation to consume something,” he said. “A piece of the beach, a piece of your body, a piece of the party, a piece of nature.”

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Valeurs Actuelles

Covid, crise immobilière, scandale d’Evergrande : la Chine, l’autre menace

Regarde-t-on économiquement dans la bonne direction ? Depuis le 24 février, les yeux sont logiquement (et émotionnellement) rivés sur le conflit russo-ukrainien. Il y a la guerre elle-même, ses conséquences humaines et matérielles et ses nombreuses répercussions sur l’économie mondiale : hausse des coûts de l’énergie (gaz, charbon…), rupture des chaînes d’ approvisionnement céréalières entre cette zone surnommée “le grenier à grain du monde” et le continent africain, ce qui laisse présager l’émergence de futurs conflits sociaux régionaux (lire notre article « Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim » dans Valeurs actuelles du 7 avril).

De quoi alimenter la hausse des prix un peu partout sur la planète (+ 8,5 % en février aux États-Unis, + 7,5 % en mars en Europe, + 2 % au Japon qui n’était plus habitué à l’inflation depuis des lustres) et donc peser sur la croissance mondiale dont les anticipations ont été revues à la baisse. Pour 2022, le Fonds monétaire international s’attend désormais à une hausse de 3,6 % de la richesse mondiale, inférieure de 0,8 point à celle qu’elle prévoyait il y a encore quelques semaines. Et voilà que ressurgit le spectre de la stagflation, c’est-à-dire une (très) faible croissance associée à une (forte) inflation, phénomène délétère que l’on n’avait plus connu depuis les années 1970 et qui pèse à la fois sur l’emploi, la consommation et l’épargne.

L’équivalent de la population française cloîtrée chez elle

En fait, il conviendrait également de regarder un peu plus à l’est, vers l’Asie car une des causes de cette (supposée) stagflation vient de Chine. Une fois encore, c’est ce satané virus du Covid-19, et plus précisément son variant, le très contagieux Omicron, qui en est la cause : c’est la démonstration que la très coûteuse stratégie “zéro Covid” adoptée, dès le départ de la pandémie, par le président Xi Jinping est un cuisant échec. Il suffi t d’observer ce qui se passe actuellement dans l’empire du Milieu. La vie ne serait-elle qu’un éternel recommencement ?

En mars 2020, le monde s’était arrêté à la suite du confinement de la Chine : les Occidentaux avaient alors pris conscience à quel point ce pays était devenu l’usine du monde et leurs élites politico-économiques annonçaient, dans un bel élan unanime, des programmes ambitieux de relocalisation que l’on attend toujours (il est vrai que cela ne se fait pas d’un claquement de doigts). Aujourd’hui, avec l’expansion du variant Omnicron – les chiffres officiels chinois sont tout aussi fantaisistes qu’il y a deux ans, avec actuellement une dizaine de décès quotidiens seulement quand en France, pays 20 fois moins peuplé, on en dénombre un peu plus de 100 chaque jour -, une partie de la Chine est de nouveau à l’arrêt. Déjà sans doute, parce que le schéma vaccinal est loin d’être complet : ainsi à peine la moitié des plus de 80 ans a été vaccinée deux fois tandis que 20 % des plus de 60 ans n’ont pas une couverture vaccinale complète.

Mêmes causes, mêmes effets : la partie la plus industrialisée du pays est encore une fois à l’arrêt, placée sous une bulle. Le gouvernement chinois a commencé par confiner la ville de Shenzhen (18 millions d’habitants), puis cela a été le tour de Shanghai (25 millions), et aussi Changchun (9 millions), Tangshan (8 millions) et Jilin (4 millions), sans compter des villes plus petites. Autant dire que l’équivalent de la population française doit actuellement rester cloîtrée chez elle. Première conséquence, pour la première fois depuis le début de la pandémie de 2020, la consommation des ménages chinois a reculé de 3,5 % au cours du mois de mars.

Second problème, et non des moindres, certaines de ces villes sont aussi des berceaux industriels et technologiques chinois et fournissent le monde entier. Pour ne citer que quelques exemples, Shenzhen, où le confinement a été partiellement levé à la mi-mars, est le centre mondial de l’électronique : c’est là que sont notamment assemblés les téléphones d’Apple dans les usines du taïwanais Foxconn, de Samsung, etc. La ville de Shanghai, capitale économique mais aussi berceau de l’industrie automobile chinoise (c’est là que sont installées les usines de Tesla pour les ventes en Asie), voit ses capacités de production profondément affectées. Et le pire est à venir car de nombreux équipementiers chinois pourraient être dans l’incapacité de livrer leurs clients d’ici à un mois.

Les ouvriers, bloqués dans leurs usines, ne peuvent rentrer chez eux

Quand bien même certaines usines dans les zones confinées continueraient à fonctionner, le plus souvent au prix d’énormes acrobaties en matière de conditions de travail (les ouvriers ne peuvent plus sortir des lieux de production), les produits auraient du mal à quitter la Chine. L’activité du port de Shanghai, le premier mondial d’où partent les approvisionnements du monde entier, est ainsi quasiment au point mort. En mer, des dizaines de navires vraquiers et de porte- conteneurs attendent de pouvoir décharger des marchandises et surtout d’en embarquer pour approvisionner le monde entier ; à la mi-avril, l’agence d’information Bloomberg estimait à 500 le nombre de vraquiers et à 200 celui de porte- conteneurs attendant de pouvoir accoster dans un port chinois. Tandis qu’à terre, les chauffeurs de camion sont soumis à de nombreux et fréquents contrôles sanitaires, retardant d’ autant les allées et venues entre les centres de production et le port.

On pourrait se consoler en se disant que ces éléments sont purement conjoncturels et qu’ils prendront fin lorsque la crise sanitaire ne sera plus qu’un lointain et mauvais souvenir en Chine. Or le pays souffre aussi structurellement. Dès le mois de janvier, le FMI a tiré la sonnette d’alarme, s’inquiétant des « effets négatifs » de la crise immobilière que traverse la chine. Rappelons que la construction et l’immobilier représentent environ un tiers du PIB du pays. Depuis l’été 2020 et l’instauration des trois “lignes rouges” par le gouvernement (plafond de 70 % de passifs sur actifs immobiliers, de 100 % de dettes sur capitaux propres et ratio de trésorerie sur dettes d’au moins 1), le pays ne parvient pas à se relever.

L’objectif de freiner la spéculation et la frénésie d’acquisitions a certes été atteint ; les ventes de logements neufs ont chuté de 40 % au cours des deux premiers mois de l’année. Mais à quel prix : Evergrande, le plus gros promoteur du pays, n’en finit pas de faire trembler la Bourse de Hong Kong. Son titre vient encore d’être suspendu. Mois après mois, le groupe s’avoue dans l’impossibilité d’honorer ses échéances de prêts (plus de 3 milliards de dollars en mars et avril). Sa dette totale dépasse 300 milliards de dollars. L’économiste Jean-Marie Mercadal, directeur général de la société de gestion d’actifs Syncicap, établie à Hong Kong, résume : « Les acteurs les plus importants de l’immobilier, comme Evergrande et Kaisa Group Holdings, ont fait défaut sur leurs dettes l’année dernière et ce n’est pas fini : il y a de bonnes chances pour que d’autres acteurs importants, comme Sunac China Holdings et Shimao Group Holdings, rejoignent cette liste d’opérateurs en détresse financière. » Et c’est peu dire que l’effondrement de ce secteur entraînerait avec lui des pans entiers de l’économie. Les chiffres contrastés pour le premier trimestre laissent planer le doute.

Face à cette situation, le FMI vient de nouveau d’agiter le chiffon rouge, pointant du doigt « l’endettement massif des entreprises et des ménages » (la dette privée a augmenté de 13 % pendant la pandémie). Dans la foulée, l’institution, rejointe par plusieurs banques (Bank of America, Barclays, Nomura, DBS… ) a ramené sa prévision de croissance annuelle pour la Chine à 4,4 % (beaucoup de pays occidentaux s’en satisferaient… ).

La Banque populaire de Chine à contre-courant des banques centrales

Mais c’est loin de l’objectif officiel du gouvernement qui atteint 5,5 % et c’est surtout un chiffre qui se trouve à son plus bas niveau depuis trente ans. Malgré cela, le risque de ne pas atteindre ce but est élevé – 5 % de croissance équivaut à 900 milliards de dollars de création de richesse, soit l’équivalent du PIB des Pays-Bas -, avec à la clé des conséquences politiques majeures. « Des mesures gouvernementales sont urgentes sinon l’objectif ne sera pas atteint, ce qui ternirait l’image du président Xi Jinping dans cette année très importante : le 20e congrès national du Parti communiste chinois aura lieu en novembre prochain et le président vise une reconduction pour un troisième mandat de cinq ans, voire plus », poursuit Jean-Marie Mercadal.

Des premières mesures de relance viennent d’être annoncées. D’abord d’ordre monétaire : la banque centrale chinoise a baissé son taux de réserve obligatoire des banques de 0,25 point à compter du 25 avril. Une décision qui devrait permettre d’injecter environ 80 milliards de dollars dans l’économie selon les autorités chinoises, mais qui n’est pas sans risque : la Banque populaire de Chine agit à contre-courant de la plupart des banques centrales, qui, elles, ont décidé de resserrer leur politique monétaire et d’augmenter leurs taux d’intérêt pour contrer l’inflation. Or cette divergence de politique monétaire, notamment avec les États-Unis, risque de favoriser une fuite des capitaux du pays, les investisseurs étant à la recherche des placements les mieux rémunérés.

Pékin s’apprête aussi à prendre des mesures de soutien pour favoriser les exportations en accordant des allègements fiscaux aux entreprises. Selon plusieurs médias chinois, après la réunion du Conseil d’État la semaine dernière, les autorités devraient autoriser « en temps voulu » les grandes banques à réduire leurs ratios de provisions. En parallèle, des baisses d’impôts pour 400 milliards de dollars ont déjà été annoncées pour relancer la consommation des ménages. Mais alors que de plus en plus de villes sont concernées par les restrictions de circulation, et dans le contexte actuel de propagation d’Omicron, le bénéfice de cette politique pose question. Avec un risque majeur pour la croissance économique mondiale.

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L'Humanité

Grippe aviaire : que craindre du premier cas humain en Chine ?

Actu

Les autorités sanitaires chinoises disent avoir détecté chez un enfant de 4 ans une contamination à la souche H3N8. Cette cousine du virus H5N1 sévit dans les élevages de volailles français.

Marie-Noëlle Bertrand

L’épidémie de grippe aviaire n’a pas fini de flamber dans les élevages de volailles français que la Chine livre une nouvelle peu réjouissante. Selon les autorités sanitaires du pays, un premier cas humain de contamination à la souche H3N8 de la maladie a été détecté chez l’homme. Connue pour être transmissible aux chevaux, aux chiens et aux phoques, celle-ci n’était pas réputée l’être à l’humain. L’affaire est angoissante, compte tenu de la récente pandémie que l’on sait. Elle n’est cependant pas la première du genre.

Si aucun humain n’a, jusqu’à présent, été contaminé par la souche H3N8, il n’en va pas de même de la grippe aviaire dans son ensemble. Certains sous-types de celle qu’on appelle aussi grippe A, et qui affecte initialement les oiseaux sauvages ou domestiques, parviennent parfois à franchir la barrière des espèces. C’est le cas des sous-types H7N9 et H9N2, rappelle l’OMS. C’est également « le cas du virus H5N1, pathogène pour l’homme », souligne l’Institut Pasteur.

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Repéré pour la première fois en 1997, à Hong Kong, il est le plus réputé d’entre tous. L’épidémie avait alors causé la mort de six personnes. « Il est réapparu fin 2003, provoquant d’abord des épizooties – maladies touchant uniquement des espèces animales – chez les volailles dans plusieurs pays d’Asie, suivies des premiers cas humains », rappelle encore l’Institut Pasteur. C’est lui, enfin, qui frappe les élevages français depuis plusieurs mois.

Contacts directs avec des oiseaux

L’immense majorité des personnes recensées comme ayant été infectées par des sous-types de la grippe A l’ont été à la suite de contacts directs avec des oiseaux, insistent les organismes sanitaires. A priori, c’est également le cas ici : selon le ministère chinois de la Santé, la famille de la victime – un garçon de 4 ans, hospitalisé début avril – élève des poulets dans une zone peuplée de canards sauvages du Henan, dans le centre du pays. Les autorités assurent que le garçonnet a été infecté directement par les oiseaux et précisent que les tests effectués sur les personnes proches du malade n’ont révélé « aucune anomalie ».

Sciences. Pourquoi les oiseaux ne migrent (presque) plus

Est-ce à dire qu’une transmission du virus H5N1 d’humain à humain est impossible ? Pas tout à fait. De très rares cas ont déjà été constatés de façon épisodique. « Ils n’entraînent pas de transmission interhumaine efficace » du virus, insiste l’OMS. Les instances sanitaires restent cependant sur leurs gardes, estimant la menace réelle. « La propagation de l’infection chez les oiseaux augmente la probabilité de l’apparition d’un nouveau virus grippal dans la population humaine », note ainsi l’Institut Pasteur. Tous les virus de la grippe A montrent, en outre, une certaine capacité à muter, et même à « échanger des gènes avec des virus grippaux » infectant d’autres espèces.

De nombreux épidémiologistes alertent, enfin, sur les foyers potentiels d’infection que représente l’élevage intensif. En France, l’épidémie de virus H5N1 qui sévit depuis novembre s’est développée au gré de ces systèmes concentrés. On comptait, le 22 avril, 1 348 foyers de grippe dans tout le pays, contre 281, le 24 janvier.

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Futur avion de combat de l’US Air Force, le NGAD coûtera plusieurs centaines de millions de dollars

par Laurent Lagneau · 29 avril 2022

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Quand, en 2011, il fut mis un terme à la production de l’avion de combat de supériorité aérienne F-22A Raptor, le coût total du programme dont il était issu avait été estimé à 67,3 milliards de dollars, dont 32,4 milliards pour la recherche, le développement et les essais. Ce qui en fait actuellement l’appareil le plus cher de l’histoire de l’aéronautique, le prix unitaire des 195 appareils construits [dont 8 pour les tests] ayant dépassé les 345 millions de dollars. Et encore faudrait-il prendre en compte les sommes dépensées pour assurer son maintien en condition opérationnelle et financer ses mises à jour.

Si le programme Joint Strike Fighter [JSF] est régulièrement sous le feu des critiques [notamment de la part des organes de contrôle financier américains, comme le GAO] pour ses coûts jugés astronomiques [1700 milliards de dollars sur l’ensemble de sa durée, notamment en raison des coûts de maintenance et des retards dans la mise au point des capacités du Block 4, ndlr], le prix d’un F-35 reste encore « raisonnable », un exemplaire coûtant environ, et en moyenne, 80 millions de dollars à l’achat.

Cela étant, le futur avion de combat de l’US Air Force, issu du programme NGAD [Next Generation Air Dominance], qui vise à développer un « système de systèmes » à l’image du Tempest britannique et du Système de combat aérien du futur [SCAF] mené dans le cadre d’une coopération emmenée par la France, devrait battre un record en termes de coûts… De quoi sans doute donner raison à la loi dite d’Augustine [du nom de Norman Augustine, ancien directeur de Lockheed Martin et secrétaire de l’US Army dans les années 1970, ndlr].

Pour rappel, constatant que le coût unitaire des aéronefs militaires est en moyenne multiplié par quatre tous les dix ans, celle-ci affirme que, si cette tendance se poursuit à un tel rythme, le budget de la défense entier ne permettra d’acheter qu’un seul avion tactique en 2054.

Cependant, on n’en est pas encore là… Mais si l’on en croit le secrétaire à l’Air Force, Frank Kendall, le prix d’achat d’un NGAD serait de l’ordre de « plusieurs » centaines de millions de dollars. « C’est un chiffre qui va attirer votre attention. Ça va être un avion cher », a-t-il dit lors d’une audition devant le comité des Forces armées de la Chambre des représentants, cette semaine.

Pour ce prix, le NGAD sera « incroyablement efficace », a assuré M. Kendall. Toutefois, son coût de possession devrait être maîtrisé. En effet, a-t-il expliqué, cet appareil sera conçu de telle sorte que les « mises à niveau et la maintenace » seront effectuées de « manière très efficace », grâce notamment à la « conception modulaire » et des « interfaces communes ».

Ce NGAD serait propulsé par au moins un réacteur de nouvelle génération à cycle adaptatif, développé dans le cadre du projet AETP [Adaptive Engine Transition Program], qui vise à produire des moteurs plus économiques, offrant une gestion thermique « considérablement améliorée » ainsi qu’une poussée accrue de 10%.

Puisqu’il sera au centre d’un « système de systèmes », le NGAD opérera avec des drones de type « Loyal Wingman » [« ailier fidèle »], dont le côut s’ajoutera à la facture totale du programme. Ces appareils ne seront pas « consommables » mais devront être suffisamment bon marché pour être utilisés sans craindre de les perdre. Leur coût, a précisé M. Kendall, ne devra pas excéder la moitié du prix d’un appareil avec équipage. Soit une quarantaine de millions de dollars, ce qui n’est pas rien…

Pour le moment, et hormis les explications données par le secrétaire à l’Air Force, on ne sait que très peu de choses sur le NGAD, si ce n’est qu’un démonstrateur a volé pour la première fois en 2020, que l’US Air Force veut hâter sa mise en service [aux dépens du F-22 Raptor] et qu’il devra être en mesure d’emporter plus de munitions et de carburant pour opérer sur « les longues distances du théâtre indo-pacifique ».

Photo : Vue conceptuelle du NGAD, diffusée par l’US Air Force

Futur avion de combat de l’US Air Force, le NGAD coûtera plusieurs centaines de millions de dollars

par Laurent Lagneau · 29 avril 2022

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Quand, en 2011, il fut mis un terme à la production de l’avion de combat de supériorité aérienne F-22A Raptor, le coût total du programme dont il était issu avait été estimé à 67,3 milliards de dollars, dont 32,4 milliards pour la recherche, le développement et les essais. Ce qui en fait actuellement l’appareil le plus cher de l’histoire de l’aéronautique, le prix unitaire des 195 appareils construits [dont 8 pour les tests] ayant dépassé les 345 millions de dollars. Et encore faudrait-il prendre en compte les sommes dépensées pour assurer son maintien en condition opérationnelle et financer ses mises à jour.

Si le programme Joint Strike Fighter [JSF] est régulièrement sous le feu des critiques [notamment de la part des organes de contrôle financier américains, comme le GAO] pour ses coûts jugés astronomiques [1700 milliards de dollars sur l’ensemble de sa durée, notamment en raison des coûts de maintenance et des retards dans la mise au point des capacités du Block 4, ndlr], le prix d’un F-35 reste encore « raisonnable », un exemplaire coûtant environ, et en moyenne, 80 millions de dollars à l’achat.

Cela étant, le futur avion de combat de l’US Air Force, issu du programme NGAD [Next Generation Air Dominance], qui vise à développer un « système de systèmes » à l’image du Tempest britannique et du Système de combat aérien du futur [SCAF] mené dans le cadre d’une coopération emmenée par la France, devrait battre un record en termes de coûts… De quoi sans doute donner raison à la loi dite d’Augustine [du nom de Norman Augustine, ancien directeur de Lockheed Martin et secrétaire de l’US Army dans les années 1970, ndlr].

Pour rappel, constatant que le coût unitaire des aéronefs militaires est en moyenne multiplié par quatre tous les dix ans, celle-ci affirme que, si cette tendance se poursuit à un tel rythme, le budget de la défense entier ne permettra d’acheter qu’un seul avion tactique en 2054.

Cependant, on n’en est pas encore là… Mais si l’on en croit le secrétaire à l’Air Force, Frank Kendall, le prix d’achat d’un NGAD serait de l’ordre de « plusieurs » centaines de millions de dollars. « C’est un chiffre qui va attirer votre attention. Ça va être un avion cher », a-t-il dit lors d’une audition devant le comité des Forces armées de la Chambre des représentants, cette semaine.

Pour ce prix, le NGAD sera « incroyablement efficace », a assuré M. Kendall. Toutefois, son coût de possession devrait être maîtrisé. En effet, a-t-il expliqué, cet appareil sera conçu de telle sorte que les « mises à niveau et la maintenace » seront effectuées de « manière très efficace », grâce notamment à la « conception modulaire » et des « interfaces communes ».

Ce NGAD serait propulsé par au moins un réacteur de nouvelle génération à cycle adaptatif, développé dans le cadre du projet AETP [Adaptive Engine Transition Program], qui vise à produire des moteurs plus économiques, offrant une gestion thermique « considérablement améliorée » ainsi qu’une poussée accrue de 10%.

Puisqu’il sera au centre d’un « système de systèmes », le NGAD opérera avec des drones de type « Loyal Wingman » [« ailier fidèle »], dont le côut s’ajoutera à la facture totale du programme. Ces appareils ne seront pas « consommables » mais devront être suffisamment bon marché pour être utilisés sans craindre de les perdre. Leur coût, a précisé M. Kendall, ne devra pas excéder la moitié du prix d’un appareil avec équipage. Soit une quarantaine de millions de dollars, ce qui n’est pas rien…

Pour le moment, et hormis les explications données par le secrétaire à l’Air Force, on ne sait que très peu de choses sur le NGAD, si ce n’est qu’un démonstrateur a volé pour la première fois en 2020, que l’US Air Force veut hâter sa mise en service [aux dépens du F-22 Raptor] et qu’il devra être en mesure d’emporter plus de munitions et de carburant pour opérer sur « les longues distances du théâtre indo-pacifique ».

Photo : Vue conceptuelle du NGAD, diffusée par l’US Air Force

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Quand, en 2011, il fut mis un terme à la production de l’avion de combat de supériorité aérienne F-22A Raptor, le coût total du programme dont il était issu avait été estimé à 67,3 milliards de dollars, dont 32,4 milliards pour la recherche, le développement et les essais. Ce qui en fait actuellement l’appareil le plus cher de l’histoire de l’aéronautique, le prix unitaire des 195 appareils construits [dont 8 pour les tests] ayant dépassé les 345 millions de dollars. Et encore faudrait-il prendre en compte les sommes dépensées pour assurer son maintien en condition opérationnelle et financer ses mises à jour.

Si le programme Joint Strike Fighter [JSF] est régulièrement sous le feu des critiques [notamment de la part des organes de contrôle financier américains, comme le GAO] pour ses coûts jugés astronomiques [1700 milliards de dollars sur l’ensemble de sa durée, notamment en raison des coûts de maintenance et des retards dans la mise au point des capacités du Block 4, ndlr], le prix d’un F-35 reste encore « raisonnable », un exemplaire coûtant environ, et en moyenne, 80 millions de dollars à l’achat.

Cela étant, le futur avion de combat de l’US Air Force, issu du programme NGAD [Next Generation Air Dominance], qui vise à développer un « système de systèmes » à l’image du Tempest britannique et du Système de combat aérien du futur [SCAF] mené dans le cadre d’une coopération emmenée par la France, devrait battre un record en termes de coûts… De quoi sans doute donner raison à la loi dite d’Augustine [du nom de Norman Augustine, ancien directeur de Lockheed Martin et secrétaire de l’US Army dans les années 1970, ndlr].

Pour rappel, constatant que le coût unitaire des aéronefs militaires est en moyenne multiplié par quatre tous les dix ans, celle-ci affirme que, si cette tendance se poursuit à un tel rythme, le budget de la défense entier ne permettra d’acheter qu’un seul avion tactique en 2054.

Cependant, on n’en est pas encore là… Mais si l’on en croit le secrétaire à l’Air Force, Frank Kendall, le prix d’achat d’un NGAD serait de l’ordre de « plusieurs » centaines de millions de dollars. « C’est un chiffre qui va attirer votre attention. Ça va être un avion cher », a-t-il dit lors d’une audition devant le comité des Forces armées de la Chambre des représentants, cette semaine.

Pour ce prix, le NGAD sera « incroyablement efficace », a assuré M. Kendall. Toutefois, son coût de possession devrait être maîtrisé. En effet, a-t-il expliqué, cet appareil sera conçu de telle sorte que les « mises à niveau et la maintenace » seront effectuées de « manière très efficace », grâce notamment à la « conception modulaire » et des « interfaces communes ».

Ce NGAD serait propulsé par au moins un réacteur de nouvelle génération à cycle adaptatif, développé dans le cadre du projet AETP [Adaptive Engine Transition Program], qui vise à produire des moteurs plus économiques, offrant une gestion thermique « considérablement améliorée » ainsi qu’une poussée accrue de 10%.

Puisqu’il sera au centre d’un « système de systèmes », le NGAD opérera avec des drones de type « Loyal Wingman » [« ailier fidèle »], dont le côut s’ajoutera à la facture totale du programme. Ces appareils ne seront pas « consommables » mais devront être suffisamment bon marché pour être utilisés sans craindre de les perdre. Leur coût, a précisé M. Kendall, ne devra pas excéder la moitié du prix d’un appareil avec équipage. Soit une quarantaine de millions de dollars, ce qui n’est pas rien…

Pour le moment, et hormis les explications données par le secrétaire à l’Air Force, on ne sait que très peu de choses sur le NGAD, si ce n’est qu’un démonstrateur a volé pour la première fois en 2020, que l’US Air Force veut hâter sa mise en service [aux dépens du F-22 Raptor] et qu’il devra être en mesure d’emporter plus de munitions et de carburant pour opérer sur « les longues distances du théâtre indo-pacifique ».

Photo : Vue conceptuelle du NGAD, diffusée par l’US Air Force

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Quand, en 2011, il fut mis un terme à la production de l’avion de combat de supériorité aérienne F-22A Raptor, le coût total du programme dont il était issu avait été estimé à 67,3 milliards de dollars, dont 32,4 milliards pour la recherche, le développement et les essais. Ce qui en fait actuellement l’appareil le plus cher de l’histoire de l’aéronautique, le prix unitaire des 195 appareils construits [dont 8 pour les tests] ayant dépassé les 345 millions de dollars. Et encore faudrait-il prendre en compte les sommes dépensées pour assurer son maintien en condition opérationnelle et financer ses mises à jour.

Si le programme Joint Strike Fighter [JSF] est régulièrement sous le feu des critiques [notamment de la part des organes de contrôle financier américains, comme le GAO] pour ses coûts jugés astronomiques [1700 milliards de dollars sur l’ensemble de sa durée, notamment en raison des coûts de maintenance et des retards dans la mise au point des capacités du Block 4, ndlr], le prix d’un F-35 reste encore « raisonnable », un exemplaire coûtant environ, et en moyenne, 80 millions de dollars à l’achat.

Cela étant, le futur avion de combat de l’US Air Force, issu du programme NGAD [Next Generation Air Dominance], qui vise à développer un « système de systèmes » à l’image du Tempest britannique et du Système de combat aérien du futur [SCAF] mené dans le cadre d’une coopération emmenée par la France, devrait battre un record en termes de coûts… De quoi sans doute donner raison à la loi dite d’Augustine [du nom de Norman Augustine, ancien directeur de Lockheed Martin et secrétaire de l’US Army dans les années 1970, ndlr].

Pour rappel, constatant que le coût unitaire des aéronefs militaires est en moyenne multiplié par quatre tous les dix ans, celle-ci affirme que, si cette tendance se poursuit à un tel rythme, le budget de la défense entier ne permettra d’acheter qu’un seul avion tactique en 2054.

Cependant, on n’en est pas encore là… Mais si l’on en croit le secrétaire à l’Air Force, Frank Kendall, le prix d’achat d’un NGAD serait de l’ordre de « plusieurs » centaines de millions de dollars. « C’est un chiffre qui va attirer votre attention. Ça va être un avion cher », a-t-il dit lors d’une audition devant le comité des Forces armées de la Chambre des représentants, cette semaine.

Pour ce prix, le NGAD sera « incroyablement efficace », a assuré M. Kendall. Toutefois, son coût de possession devrait être maîtrisé. En effet, a-t-il expliqué, cet appareil sera conçu de telle sorte que les « mises à niveau et la maintenace » seront effectuées de « manière très efficace », grâce notamment à la « conception modulaire » et des « interfaces communes ».

Ce NGAD serait propulsé par au moins un réacteur de nouvelle génération à cycle adaptatif, développé dans le cadre du projet AETP [Adaptive Engine Transition Program], qui vise à produire des moteurs plus économiques, offrant une gestion thermique « considérablement améliorée » ainsi qu’une poussée accrue de 10%.

Puisqu’il sera au centre d’un « système de systèmes », le NGAD opérera avec des drones de type « Loyal Wingman » [« ailier fidèle »], dont le côut s’ajoutera à la facture totale du programme. Ces appareils ne seront pas « consommables » mais devront être suffisamment bon marché pour être utilisés sans craindre de les perdre. Leur coût, a précisé M. Kendall, ne devra pas excéder la moitié du prix d’un appareil avec équipage. Soit une quarantaine de millions de dollars, ce qui n’est pas rien…

Pour le moment, et hormis les explications données par le secrétaire à l’Air Force, on ne sait que très peu de choses sur le NGAD, si ce n’est qu’un démonstrateur a volé pour la première fois en 2020, que l’US Air Force veut hâter sa mise en service [aux dépens du F-22 Raptor] et qu’il devra être en mesure d’emporter plus de munitions et de carburant pour opérer sur « les longues distances du théâtre indo-pacifique ».

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New York Times - World

Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style

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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.

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By Elian Peltier and Mady Camara

DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.

Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.

“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”

If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.

“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”

Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.

European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.

From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.

“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”

A Guide to the 2022 World Cup

The 32-team tournament kicks off in Qatar on Nov. 21.

Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.

Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.

His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.

Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.

At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.

As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.

It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.

Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.

“Why not us?” he said.

Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.

Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.

“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”

His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.

If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.

Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.

Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.

Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.

“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.

The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.

But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.

“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”

Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.

“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”

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Valeurs Actuelles

[Ferrand] La Cariatide

Dimanche, peu après 18 heures, mon téléphone vibre frénétiquement. De plusieurs sources me parviennent des indicateurs de sortie des urnes, suivis peu à peu, alors qu’approche l’heure fatidique, d’estimations plus fines et, paradoxalement, plus marquées. Tous les chiffres vont dans le même sens : forte abstention et nette réélection du président sortant – quoique dans une proportion moindre qu’en 2017.

J’allume la télévision et découvre là certains de mes amis qui jonglent avec les mots pour éviter de révéler le résultat, encore sous embargo ; certains paraissent à la peine, et ce que, d’une chaîne à l’autre, je sens planer sur les plateaux – toutes opinions confondues -, c’est une sorte de lassitude sourde, de vague désemparement devant un score annoncé, téléphoné depuis de trop longs mois.

20 heures : le portrait d’Emmanuel Macron s’affiche sur les écrans. La joie des militants, un peu forcée, est sans comparaison avec ce qu’on a pu connaître jadis et naguère. À mesure qu’avance la soirée électorale et que s’enclenche, tellement vite, un “troisième tour” législatif, une évidence s’impose à mon esprit : la France qui savoure sa victoire est, en cette étrange soirée, celle des personnes installées plus ou moins, en général favorisées par l’économie mondiale ou pensant l’être. Les autres, les pauvres gens à la peine, ceux qui subissent l’asthénie rurale, la submersion migratoire, la désagrégation des pouvoirs publics et la normatite européenne, ces Français modestes du “petit peuple” ont perdu. Encore.

Un visage me vient à l’esprit – allongé, docte, barré de lunettes d’écaille sous un front immense : effigie toute noble d’un grand homme de radio et de télévision, d’un conférencier d’histoire sans pareil, exilé en Suisse au milieu de la guerre parce qu’on le croyait gaulliste et finalement établi dans la Confédération pour fuir la censure gaullienne… Fils tiraillé d’un père matérialiste et d’une mère pieuse, il avait trouvé une synthèse à sa mesure dans le Sillon de Marc Sangnier et le catholicisme social.

Henri Guillemin fut, dans les années 1960 et 1970, le grand conteur historique de la Télévision suisse romande. Sobrement assis à un bureau, face caméra, le ton mordant et le geste impérieux, il sut tenir en haleine une génération de spectateurs, captive de ses confidences et de ses envolées. Aucune facilité chez lui, pas la moindre complaisance.

Ses portraits chatoyants d’auteurs romantiques, sa chronique vivante de la Commune, son acerbe contre-épopée napoléonienne, duraient des heures. Les plus férus d’histoire se rappelleront peut-être ses prises de bec avec Régine Pernoud sur Jeanne d’Arc ou son pavé dans la mare de l’affaire Dreyfus : l’Énigme Esterhazy (Gallimard, 1962).

Mais le grand sujet de Guillemin, le leitmotiv de la plupart de ses interventions, c’est la lutte sans merci des “possédants” – « les gens de bien, c’est-à-dire les gens qui ont du bien » – et des petits, des sans-grade, des démunis qu’il incarne dans une allégorie : la Cariatide, cet élément d’architecture et de décor qui soutient l’édifice et semble ployer sous sa charge.

Aux dires de Guillemin, la Cariatide est l’éternel, le sempiternel dindon de la farce historique. La partie du peuple qui s’expose toujours et qui, toujours, est sacrifiée. Toutes les guerres, toutes les révolutions et, forcément, toutes les élections sont conçues grâce à la Cariatide, contre la Cariatide. Avec, au-dessus, pour tirer les marrons du feu, des nantis qui défendent leurs intérêts en croyant souvent – suprême ironie – œuvrer au bien commun.

Qu’aurait pensé Henri Guillemin du résultat de ce second tour ? Impossible de l’affirmer… Son ancrage viscéral à gauche aurait peut-être voulu y voir un moindre mal ; mais le fond de sa réflexion – j’en suis persuadé – n’aurait sans doute pas manqué d’y déceler une illustration supplémentaire de son désolant constat.

Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.

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Présidentielle : 55% des catholiques ont soutenu Emmanuel Macron au second tour

Lundi 25 avril, un sondage IFOP pour La Croix et Pèlerin Magazine relayait que 85% des musulmans de France auraient porté leur vote en faveur d’Emmanuel Macron lors du second tour de l’élection présidentielle. Ce 26 avril, Aleteia fait savoir que ce même sondage a donné des indications sur les votes des catholiques. Selon l’étude, ils seraient 55% à avoir donné leur voix au président sortant, soit plus de la moitié d’entre eux, mais beaucoup moins que les musulmans.

Moins abstentionnistes

Au niveau national, leur vote aurait représenté trois points de moins que le score de l’ensemble des Français, puisqu’Emmanuel Macron a fini sa course avec un peu plus de 58% des suffrages. Le sondage souligne aussi que le parti Reconquête ! d’Eric Zemmour serait parvenu à faire une petite percée chez les catholiques lors du premier tour du scrutin. De manière générale, cette catégorie religieuse aurait voté plus massivement que l’ensemble des Français, avec un taux de participation de 79% contre 71,9%, prônant un fort sens civique à travers l’acte de vote.

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Guyane : l’église catholique au bord de la cessation de paiement  

L’église catholique, en Guyane, est au bord de la cession de paiement : les comptes sont dans le rouge. La situation des finances du diocèse est tellement critique que le commissaire aux comptes a décidé de lancer l’alerte, rapporte France Info, mercredi 20 avril. Alain Ransay, évêque de Guyane, débute un ministère relativement compliqué, car un certain nombre de prêtres et de personnels religieux devront être licenciés, observent nos confrères. Raison pour laquelle il lance un appel à la mobilisation collective.

50 % de la charge du personnel payée par le diocèse

En 2020, il y a eu un million d’euros de recettes contre trois millions d’euros de dépenses, rappelle le média. Aussi, pour faire face aux dettes, la solution envisagée est celle de licencier des prêtres et des personnels administratifs. A savoir qu’environ 50 % de la charge du personnel est payée par le diocèse. Ceci constitue le poste de dépense le plus élevé, éclaire Alain Icaré, chargé de mission finance auprès du Diocèse de Guyane. « Ce que nous envisageons dans un premier temps c’est de compresser les charges, c’est la première étape, détaille-t-il auprès de France Info. Il va falloir envisager des séparations de personnels administratifs et religieux, si nous voulons redresser de manière rapide la situation des comptes. »

Sans les fidèles, « on ne pourra pas » s’en sortir

A l’heure actuelle, 40 prêtres perçoivent 1 300 euros mensuels sur le diocèse, tandis que 10 prêtres sont encore rémunérés par la Collectivité territoriale de Guyane, note le site d’actualités. Afin de payer les derniers salaires dus et renflouer les caisses, le diocèse est aussi forcé de se séparer de terrains. Ces derniers étaient destinés à la construction d’églises, de chapelles, mais également d’établissements scolaires.

« Nous avons été obligés de vendre pour assurer nos frais, payer les charges salariales et les autres charges, déplore Alain Ransay auprès du média. Il faut absolument que les fidèles participent au financement de leur prêtres. » Et de conclure : « Ce n’est plus la CTG qui finance, il faut absolument que les fidèles comprennent qu’ils doivent financer leur église de manière générale. Sans eux, on ne pourra pas, tout simplement. » Selon France Info, le diocèse a encore deux ans, environ, pour améliorer sa situation financière et éviter le risque d’une cessation de paiement. La nomination d’un administrateur, dans ce cas, ne serait pas à exclure.

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New York Times - World

Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict

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For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.

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By Isabel Kershner

JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.

He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.

But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.

One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.

Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.

Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.

Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.

The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.

Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.

“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”

As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.

While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.

Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”

His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.

Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.

He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.

“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”

He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.

Now they are coming back.

While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.

The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.

“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.

For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.

“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”

Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”

Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.

Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”

Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.

Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.

A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.

“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”

He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.

More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.

As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.

Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.

And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.

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L'Humanité

Nasa. Programme Artemis : un seul objectif la Lune

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L’agence spatiale américaine a procédé à la répétition du lancement de la mission Artemis 1. Il s’agit de la première mission d’un programme grâce auquel les États-Unis comptent remarcher sur la Lune d’ici à 2026. Explications

Anna Musso

 

Et cette fois-ci, le premier pas pourrait être celui d’une femme… Cinquante ans après les derniers vols Apollo, le programme américain Artemis, mené par la Nasa, doit ouvrir une série d’explorations lunaires qui s’étaleront sur plusieurs années. Dès 2025, il a pour ambition de déposer sur notre satellite un premier équipage, dont une astronaute. Avec l’objectif, à long terme, d’organiser des missions régulières et d’installer un poste permanent qui serviront de modèle pour de futures missions vers l’espace lointain.

Espace. Les États-Unis cherchent à faire prospérer le secteur spatial privé

Le programme Artemis comprend trois étapes principales d’ici à 2025

Mais ce nouveau « petit pas pour l’homme et ce bond de géant pour l’humanité » se fait attendre. « La mission a souffert des retards de développement de la fusée qui devait voler en 2018, puis des retards dus à la pandémie, à des tempêtes comme l’ouragan Ida et à d’autres facteurs qui ont prolongé le calendrier de la mission », explique le professeur Bernard Foing, astrophysicien, directeur du groupe international d’exploration lunaire de l’Agence spatiale européenne (ESA). La Nasa reste néanmoins optimiste. Et prévoit un lancement en juin, si la fenêtre de tir le permet. Tous les passionnés d’astronomie croisent les doigts.

La femme du jour. Jessica Watkins

Le programme Artemis – la déesse grecque était la sœur jumelle d’Apollon, faisant ainsi référence au programme Apollo – comprend trois étapes principales d’ici à 2025. La mission « Artemis I », qui doit durer une dizaine de jours, est chargée cette année de propulser jusqu’à la Lune, grâce à la mégafusée Space Launch System (SLS), la capsule habitable Orion. Celle-ci sera placée en orbite, sans aucun passager à bord. Elle demeurera ainsi dans l’espace plus longtemps que tous les précédents vaisseaux habitables. « Orion se lancera au sommet de la fusée SLS pour atteindre l’orbite lunaire grâce au module de service européen, mais n’ira pas sur la surface lunaire. Puis Orion sera redirigé vers la Terre avant d’être récupéré dans l’océan », précise Bernard Foing .

La deuxième étape, « Artemis II », initialement prévue en mai 2024, donnera lieu au premier vol d’essai habité d’Orion effectué autour de la Lune depuis 1972. Dans le même vaisseau s’envolera un équipage de quatre astronautes qui établira alors le record du vol habité le plus éloigné. La mission, d’une durée de huit à dix jours, permettra de vérifier le bon fonctionnement de l’ensemble des systèmes et des instruments de vol.

La véritable appropriation de l’espace résultera des accords américains Artemis

La troisième étape, « Artemis III », en 2025, d’une durée d’environ un mois, permettra de poser sur le sol lunaire un équipage mixte composé de quatre astronautes qui séjourneront six jours et demi sur la Lune. Deux d’entre eux se rendront sur notre satellite pour y recueillir des échantillons, pendant que les deux autres resteront à bord d’une nouvelle station spatiale lunaire baptisée Deep Space Gateway (DSG).

La station orbitale DSG, une escale pour aller sur la Lune

Pour assurer ce programme, la Nasa a dû concevoir plusieurs engins spatiaux. Le lourd lanceur lunaire SLS, développé avec Boeing, devrait être le plus puissant de l’histoire. Chargé de mettre le vaisseau Orion en orbite, ce monstre de plus de 110 mètres de haut et de 8 mètres de diamètre, mesure deux fois la taille d’une fusée Ariane 5 . Le vaisseau spatial Orion, destiné au transport des équipages entre la Terre et l’orbite lunaire, à l’aller comme au retour, est capable, grâce à son bouclier thermique, de supporter une chaleur et des forces physiques infernales lors de sa rentrée à très grande vitesse dans l’atmosphère terrestre.

Quant à la station orbitale lointaine DSG – pièce maîtresse du programme –, elle servira, à partir de 2026, de point de départ pour de longues expéditions, jusqu’à quarante-deux jours, sur la Lune. Ce devrait être une base permanente qui servira d’escale pour aller sur notre satellite. Mais avant de faire alunir des hommes, la Nasa veut lancer des missions robotiques chargées de réaliser des reconnaissances et des études scientifiques. Enfin, l’agence spatiale états-unienne développe un nouveau vaisseau lunaire, Human Landing System (HLS), chargé de déposer des astronautes sur le sol lunaire, de leur servir d’habitat durant une semaine, puis de les ramener à la station spatiale où ils seront transférés dans le vaisseau Orion pour retourner sur Terre.

Sciences. Sur Mars, de l’eau... et même un océan !

Phase ultime : l’envoi de missions habitées vers Mars

Pour mener à bien ce programme ambitieux, la Nasa a sous-traité la conception et le développement de plusieurs éléments, en particulier ceux du vaisseau lunaire HLS. Elle a fait appel à des entreprises privées et à des partenaires internationaux dont le Canada, l’Italie, le Japon et l’ESA, qui fournit le module de service pour les équipages du vaisseau Orion.

 L’exploration lunaire aide à préparer les missions martiennes pour la science, les technologies, la sécurité et les facteurs humains. Bernard Foing, astrophysicien, directeur du groupe international d’exploration lunaire de l’Agence spatiale européenne (ESA)

L’objectif final du programme Artemis est d’établir des structures permanentes sur notre satellite, afin de mettre au point des technologies d’exploration des planètes et étudier la Lune depuis ce nouveau poste d’observation. Surtout, ces explorations sont un préambule à la phase ultime du programme : l’envoi de missions habitées vers Mars, pour lesquelles la station spatiale sera un avant-poste. « L’exploration lunaire aide à préparer les missions martiennes pour la science, les technologies, la sécurité et les facteurs humains », explique Bernard Foing. Jusqu’ici , « seuls des robots sont allés sur Mars pour analyser et comprendre la géologie, l’histoire, l’évolution de l’eau ou l’habitabilité de cette planète, et pour préparer de futures missions habitées ». En retournant sur la Lune, Artemis fait un nouveau pas vers Mars.

Voyage virtuel embarquement à bord de la capsule Orion. « Envoyez votre nom autour de la Lune. » C’est le slogan de la campagne lancée par la Nasa à l’occasion de la mission Artemis I pour vous inviter à embarquer à bord de la capsule Orion qui sera placée en orbite autour de la Lune, avant de revenir sur notre planète. Il n’y aura pas d’équipage à bord, mais vous pourrez participer à la mission et obtenir votre carte d’embarquement en inscrivant votre prénom, votre nom et un code de 4 à 7 chiffres sur le site de la Nasa. Un billet sera alors généré avec le patronyme inscrit, les logos de la Nasa et du programme Artemis. Les noms ainsi récoltés seront enregistrés sur une clé USB qui volera à bord d’Orion. En un mois, plus de 2,2 millions de personnes ont déjà enregistré leurs nom et prénom pour faire partie du voyage et ont obtenu leur billet pour ce vol pas complètement « inhabité » vers la Lune.

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Mise à l’eau imminente du premier Bâtiment ravitailleur de forces de la Marine nationale

par Laurent Lagneau · 27 avril 2022

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Premier des quatre Bâtiments ravitailleurs de forces [BRF] destinés à la Marine nationale, le « Jacques Chevallier » devrait être mis à l’eau [sauf imprévu de dernière minute] le 29 avril, aux Chantiers de l’Atlantique, à Saint-Nazaire. Et cela, à l’issue d’un assemblage de ses différentes partie en un temps record, sa proue, fabriquée par le chantier de Castellammare di Stabia [Italie], ayant été livrée par Fincantieri en décembre dernier.

Pour rappel, le coup d’envoi de la construction du BRF Jacques Chevallier avait été donné par Florence Parly, la ministre des Armées, le 18 mai 2020, dans le cadre du programme FLOTLOG [Flotte Logistique]. Celui-ci a fait l’objet d’un contrat d’une valeur de 1,7 milliard d’euros, notifié par l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr] aux Chantiers de l’Altantique et à Naval Group.

Cela étant, le BRF Jacques Chevallier a déjà un équipage d’armement, commandé par le capitaine de vaisseau Pierre Ginefri. Fort, dans un premier temps, d’une trentaine de marins, sa mission sera de prendre en main ce nouveau navire, dont la première sortie en mer est prévue d’ici la fin de cette année. Ses essais auront lieu au large de Toulon, où il sera affecté à compter de 2023.

Actuellement, la Marine nationale ne dispose plus que de deux Bâtiments de commandement et de ravitallement [BCR] appartenant à la classe Durance, après le désarmement du « Var », le 1er juillet 2021. D’où l’importance de l’arrivée du BRF Jacques Chevallier, d’autant plus que celui-ci apportera un gain opérationnel majeur.

D’une longueur de 194 mètres pour une largeur de 24 mètres et un déplacement de 31’000 tonnes en charge [16’000 tonnes à vide], le BRF aura une capacité d’emport de 1’500 tonnes de fret et de 13’000 m3 de carburants. D’une autonome de 8000 nautiques, il sera mis en oeuvre par un équipage de 130 marins et aura la capacité d’héberger 60 personnes supplémentaires.

Conçu d’après le LSS [Logistic Support Ship] A5335 Vulcano de l’italien Fincantieri, le BRF est doté d’une double-coque, conformément à la réglementation anti-pollution [si celles-ci étaient respectées à la lettre, les BCR ne pourraient plus naviguer…], d’une passerelle de navigation à 360°, de quatre mâts de ravitaillement polyvalents pour un soutien simultané de deux navires et une plateforme aéronautique pouvant accueillir et abriter un hélicoptère NH-90 ainsi qu’en drone aérien. Enfin, son armement reposera sur deux canons de 40 mm RAPIDFire, fournis par Thales et Nexter.

La construction du second BRF, le « Jacques Stosskopf », a déjà débuté au chantier naval de Castellammare di Stabia, la coupe de la première tôle y ayant été réalisée le 1er février dernier, selon l’OCCAr. Cette seconde unité doit être livrée à la Marine nationale en 2025. Suivront ensuite les BRF « Louis-Émile Bertin » [en 2027] et « Gustave Zédé » [en 2029].

Mise à l’eau imminente du premier Bâtiment ravitailleur de forces de la Marine nationale

par Laurent Lagneau · 27 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1

Premier des quatre Bâtiments ravitailleurs de forces [BRF] destinés à la Marine nationale, le « Jacques Chevallier » devrait être mis à l’eau [sauf imprévu de dernière minute] le 29 avril, aux Chantiers de l’Atlantique, à Saint-Nazaire. Et cela, à l’issue d’un assemblage de ses différentes partie en un temps record, sa proue, fabriquée par le chantier de Castellammare di Stabia [Italie], ayant été livrée par Fincantieri en décembre dernier.

Pour rappel, le coup d’envoi de la construction du BRF Jacques Chevallier avait été donné par Florence Parly, la ministre des Armées, le 18 mai 2020, dans le cadre du programme FLOTLOG [Flotte Logistique]. Celui-ci a fait l’objet d’un contrat d’une valeur de 1,7 milliard d’euros, notifié par l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr] aux Chantiers de l’Altantique et à Naval Group.

Cela étant, le BRF Jacques Chevallier a déjà un équipage d’armement, commandé par le capitaine de vaisseau Pierre Ginefri. Fort, dans un premier temps, d’une trentaine de marins, sa mission sera de prendre en main ce nouveau navire, dont la première sortie en mer est prévue d’ici la fin de cette année. Ses essais auront lieu au large de Toulon, où il sera affecté à compter de 2023.

Actuellement, la Marine nationale ne dispose plus que de deux Bâtiments de commandement et de ravitallement [BCR] appartenant à la classe Durance, après le désarmement du « Var », le 1er juillet 2021. D’où l’importance de l’arrivée du BRF Jacques Chevallier, d’autant plus que celui-ci apportera un gain opérationnel majeur.

D’une longueur de 194 mètres pour une largeur de 24 mètres et un déplacement de 31’000 tonnes en charge [16’000 tonnes à vide], le BRF aura une capacité d’emport de 1’500 tonnes de fret et de 13’000 m3 de carburants. D’une autonome de 8000 nautiques, il sera mis en oeuvre par un équipage de 130 marins et aura la capacité d’héberger 60 personnes supplémentaires.

Conçu d’après le LSS [Logistic Support Ship] A5335 Vulcano de l’italien Fincantieri, le BRF est doté d’une double-coque, conformément à la réglementation anti-pollution [si celles-ci étaient respectées à la lettre, les BCR ne pourraient plus naviguer…], d’une passerelle de navigation à 360°, de quatre mâts de ravitaillement polyvalents pour un soutien simultané de deux navires et une plateforme aéronautique pouvant accueillir et abriter un hélicoptère NH-90 ainsi qu’en drone aérien. Enfin, son armement reposera sur deux canons de 40 mm RAPIDFire, fournis par Thales et Nexter.

La construction du second BRF, le « Jacques Stosskopf », a déjà débuté au chantier naval de Castellammare di Stabia, la coupe de la première tôle y ayant été réalisée le 1er février dernier, selon l’OCCAr. Cette seconde unité doit être livrée à la Marine nationale en 2025. Suivront ensuite les BRF « Louis-Émile Bertin » [en 2027] et « Gustave Zédé » [en 2029].

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Premier des quatre Bâtiments ravitailleurs de forces [BRF] destinés à la Marine nationale, le « Jacques Chevallier » devrait être mis à l’eau [sauf imprévu de dernière minute] le 29 avril, aux Chantiers de l’Atlantique, à Saint-Nazaire. Et cela, à l’issue d’un assemblage de ses différentes partie en un temps record, sa proue, fabriquée par le chantier de Castellammare di Stabia [Italie], ayant été livrée par Fincantieri en décembre dernier.

Pour rappel, le coup d’envoi de la construction du BRF Jacques Chevallier avait été donné par Florence Parly, la ministre des Armées, le 18 mai 2020, dans le cadre du programme FLOTLOG [Flotte Logistique]. Celui-ci a fait l’objet d’un contrat d’une valeur de 1,7 milliard d’euros, notifié par l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr] aux Chantiers de l’Altantique et à Naval Group.

Cela étant, le BRF Jacques Chevallier a déjà un équipage d’armement, commandé par le capitaine de vaisseau Pierre Ginefri. Fort, dans un premier temps, d’une trentaine de marins, sa mission sera de prendre en main ce nouveau navire, dont la première sortie en mer est prévue d’ici la fin de cette année. Ses essais auront lieu au large de Toulon, où il sera affecté à compter de 2023.

Actuellement, la Marine nationale ne dispose plus que de deux Bâtiments de commandement et de ravitallement [BCR] appartenant à la classe Durance, après le désarmement du « Var », le 1er juillet 2021. D’où l’importance de l’arrivée du BRF Jacques Chevallier, d’autant plus que celui-ci apportera un gain opérationnel majeur.

D’une longueur de 194 mètres pour une largeur de 24 mètres et un déplacement de 31’000 tonnes en charge [16’000 tonnes à vide], le BRF aura une capacité d’emport de 1’500 tonnes de fret et de 13’000 m3 de carburants. D’une autonome de 8000 nautiques, il sera mis en oeuvre par un équipage de 130 marins et aura la capacité d’héberger 60 personnes supplémentaires.

Conçu d’après le LSS [Logistic Support Ship] A5335 Vulcano de l’italien Fincantieri, le BRF est doté d’une double-coque, conformément à la réglementation anti-pollution [si celles-ci étaient respectées à la lettre, les BCR ne pourraient plus naviguer…], d’une passerelle de navigation à 360°, de quatre mâts de ravitaillement polyvalents pour un soutien simultané de deux navires et une plateforme aéronautique pouvant accueillir et abriter un hélicoptère NH-90 ainsi qu’en drone aérien. Enfin, son armement reposera sur deux canons de 40 mm RAPIDFire, fournis par Thales et Nexter.

La construction du second BRF, le « Jacques Stosskopf », a déjà débuté au chantier naval de Castellammare di Stabia, la coupe de la première tôle y ayant été réalisée le 1er février dernier, selon l’OCCAr. Cette seconde unité doit être livrée à la Marine nationale en 2025. Suivront ensuite les BRF « Louis-Émile Bertin » [en 2027] et « Gustave Zédé » [en 2029].

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Premier des quatre Bâtiments ravitailleurs de forces [BRF] destinés à la Marine nationale, le « Jacques Chevallier » devrait être mis à l’eau [sauf imprévu de dernière minute] le 29 avril, aux Chantiers de l’Atlantique, à Saint-Nazaire. Et cela, à l’issue d’un assemblage de ses différentes partie en un temps record, sa proue, fabriquée par le chantier de Castellammare di Stabia [Italie], ayant été livrée par Fincantieri en décembre dernier.

Pour rappel, le coup d’envoi de la construction du BRF Jacques Chevallier avait été donné par Florence Parly, la ministre des Armées, le 18 mai 2020, dans le cadre du programme FLOTLOG [Flotte Logistique]. Celui-ci a fait l’objet d’un contrat d’une valeur de 1,7 milliard d’euros, notifié par l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr] aux Chantiers de l’Altantique et à Naval Group.

Cela étant, le BRF Jacques Chevallier a déjà un équipage d’armement, commandé par le capitaine de vaisseau Pierre Ginefri. Fort, dans un premier temps, d’une trentaine de marins, sa mission sera de prendre en main ce nouveau navire, dont la première sortie en mer est prévue d’ici la fin de cette année. Ses essais auront lieu au large de Toulon, où il sera affecté à compter de 2023.

Actuellement, la Marine nationale ne dispose plus que de deux Bâtiments de commandement et de ravitallement [BCR] appartenant à la classe Durance, après le désarmement du « Var », le 1er juillet 2021. D’où l’importance de l’arrivée du BRF Jacques Chevallier, d’autant plus que celui-ci apportera un gain opérationnel majeur.

D’une longueur de 194 mètres pour une largeur de 24 mètres et un déplacement de 31’000 tonnes en charge [16’000 tonnes à vide], le BRF aura une capacité d’emport de 1’500 tonnes de fret et de 13’000 m3 de carburants. D’une autonome de 8000 nautiques, il sera mis en oeuvre par un équipage de 130 marins et aura la capacité d’héberger 60 personnes supplémentaires.

Conçu d’après le LSS [Logistic Support Ship] A5335 Vulcano de l’italien Fincantieri, le BRF est doté d’une double-coque, conformément à la réglementation anti-pollution [si celles-ci étaient respectées à la lettre, les BCR ne pourraient plus naviguer…], d’une passerelle de navigation à 360°, de quatre mâts de ravitaillement polyvalents pour un soutien simultané de deux navires et une plateforme aéronautique pouvant accueillir et abriter un hélicoptère NH-90 ainsi qu’en drone aérien. Enfin, son armement reposera sur deux canons de 40 mm RAPIDFire, fournis par Thales et Nexter.

La construction du second BRF, le « Jacques Stosskopf », a déjà débuté au chantier naval de Castellammare di Stabia, la coupe de la première tôle y ayant été réalisée le 1er février dernier, selon l’OCCAr. Cette seconde unité doit être livrée à la Marine nationale en 2025. Suivront ensuite les BRF « Louis-Émile Bertin » [en 2027] et « Gustave Zédé » [en 2029].

Valeurs Actuelles

“Si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi”

Nous avons bravé deux années de Covid, nous devions braver la tempête aujourd’hui, c’est un signe, c’est un symbole. Ce 8 avril, Nicolas de Villiers, le patron du Puy du Fou, avait une allure de tribun romain pour lancer la quarante-cinquième saison du célèbre parc vendéen. Normal, puisqu’il le faisait depuis l’arène gallo-romaine du Puy du Fou sur laquelle les éléments de la nature s’étaient déchaînés une bonne partie de l’après-midi. Mais il était surtout extrêmement fier de dévoiler la nouvelle version du spectacle le Signe du triomphe, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le Puy du Fou a, une fois de plus, frappé fort, très fort.

Finis les fauves qui se pourléchaient les babines à l’idée de dévorer des esclaves chrétiens (les antispécistes, qui ne jurent que par le bien-être animal, y seraient pour beaucoup), place à un final époustouflant où le décor central se transforme en galère impériale de 40 mètres de long et de 15 mètres de haut. Navigant sur un flot de fumée au centre de l’arène, elle devient l’élément central d’une naumachie (représentation d’un combat naval) où elle s’oppose à des radeaux gaulois. « Quand nous faisons évoluer un spectacle, nous réfléchissons quatre ou cinq ans avant de déployer le projet, mais la naumachie est une idée qui a 2 000 ans, explique Nicolas de Villiers que nous retrouvons le lendemain tandis que les premiers visiteurs étaient accueillis par un soleil éclatant. Cette galère romaine est d’une complexité sans nom avec 110 éléments de décors distincts motorisés ; il suffit qu’un seul soit capricieux et tout le spectacle peut être mis en péril. »

Nous sommes persuadés que l’artistique doit présider à notre destinée.

Aucune limite. C’est, depuis sa création, le mantra du Puy du Fou, et le quadragénaire vendéen nous livre la recette du succès : « Nous avons une logique visionnaire, nous allons de l’avant et nous n’hésitons pas à nous mettre en danger, y compris économiquement, pour assurer, être toujours en avance en France et dans le monde, et non des suiveurs. » Tous les bénéfices sont réinvestis dans les nouveautés ; c’est ce qui explique que, depuis son ouverture à la fin des années 1970, le parc a accueilli 45 millions de visiteurs et que 60 % d’entre eux, attirés par cette dynamique créative, reviennent tous les trois ou quatre ans. « Nos talents, nos équipes sont toujours dans cette angoisse créative qui leur permet de ne jamais se reposer sur des logiques purement marketing, ajoute Nicolas de Villiers. Nous sommes persuadés que l’artistique doit présider à notre destinée. » Déjà, une nouvelle attraction pour 2023 est annoncée par deux mystérieuses affiches au détour d’une allée.

« Nous avons une vision du Puy du Fou pour 2030, lance le jeune patron. Il y aura ceux en France et en Espagne et dans d’autres pays où nous planterons notre drapeau, comme nous avons appris patiemment à le faire ici, pour que les peuples aient la fierté rayonnante de leur héritage, de leur patrimoine. » Les projets se multiplient avec le Grand Tour, une épopée ferroviaire de six jours et cinq nuits à la découverte des splendeurs françaises, et une percée dans le monde du cinéma avec un premier film documentaire historique prévu pour 2023 : « C’est un premier coup que nous espérons de maître pour toucher nos spectateurs de manière différente, explique Nicolas de Villiers. Nous sortons de nos frontières pour aller vers ceux qui hésitaient encore à venir nous voir et nous leur disons : si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi. »

Valeurs actuelles. Le Puy du Fou a rouvert ses portes le 9 avril. Que viennent d’abord chercher les visiteurs ? L’histoire de France ? Des retrouvailles en famille ? Nicolas de Villiers. Le Puy du Fou s’adresse à toute la France et c’est toute la France qui vient ici ; il suffit de se mettre à l’entrée pour se rendre compte que les visiteurs sont de toutes conditions sociales et de toutes origines – 14 % d’entre eux viennent de l’étranger. La première motivation, c’est de se retrouver en famille ou entre amis pour partager des émotions : nous offrons des spectacles remplis de générosité que l’on peut voir quelles que soient les générations alors que, dans les parcs d’attractions, les activités en famille sont très souvent segmentées selon les âges.

Mais le Puy du Fou, ce sont aussi des retrouvailles avec l’histoire de France, avec ce qui nous rassemble, avec ce patrimoine commun dont nous sommes les héritiers. Que l’on soit français ou étranger, nous avons tous des images d’Épinal quand nous pensons à la France, et le Puy du Fou les met en scène de façon spectaculaire à travers des hommes, des femmes, des architectures, des paysages, des musiques, la danse, la peinture, la sculpture et le cinéma, tout ce qui peut célébrer la culture française. Notre parc est une œuvre enracinée dans l’Histoire, un légendaire qui célèbre l’âme d’un peuple, qu’il soit de France, comme aux Herbiers, ou d’Espagne, à Tolède, où nous nous sommes implantés en 2019. Notre modèle consiste finalement à nous enraciner dans tous les pays qui nous tendent la main, que ce soit en Espagne, au Royaume-Uni ou aux Pays Bas.

Que répondez-vous à vos détracteurs qui prétendent que le Puy du Fou réécrit l’histoire ? Je ne commente pas. Si vous demandez à Rafael Nadal ce qu’il pense de la stratégie de Fabien Galthié pour l’équipe de France de rugby, je ne suis pas sûr que son commentaire sera très pertinent. Le Puy du Fou, c’est une œuvre universelle et, par conséquent, chacun se fait son avis. Sur Google, Facebook, Tripadvisor, plus de 100 000 avis ont été postés et nous placent numéro un des plus grands sites touristiques culturels français. Le meilleur juge de paix, c’est le succès populaire : nous avons reçu 45 millions de visiteurs depuis quarante-cinq ans.

Comment expliquez-vous ce succès phénoménal ? La création par une seule et même équipe dont les membres ont une vision identique pour mettre en scène, de manière spectaculaire et émouvante, des moments où l’humain a montré sa grandeur est notre signature artistique, notre marque de fabrique. Notre écriture permet aux visiteurs de voyager dans l’imaginaire collectif. Nous voulons, comme Victor Hugo l’a dit, peindre les traits de l’homme éternel sous les traits de l’homme momentané. C’est cette vocation – elle va bien au-delà du simple divertissement – qui nous a permis, en 2021, d’ouvrir, le même jour, à la même heure, cinq spectacles – quatre de jour et un de nuit.

Chaque spectacle repose sur trois piliers, les trois “E”. Il y a l’ émotion : notre pari sera gagné si, quand vous assistez à un spectacle du Puy du Fou, vous en ressortez ému. Grâce à un subtil mélange entre l’Histoire pour l’ensemble et la légende pour le détail, qui se complètent souvent fort bien, nous voulons aussi provoquer de l’ émerveillement, nous voulons ouvrir les cœurs, l’esprit, à ce qu’on ne connaissait pas : notre objectif sera rempli si, lorsque vous sortez de Mousquetaire de Richelieu, vous désirez en savoir un peu plus sur Cyrano de Bergerac, d’Artagnan, Athos, Portos, Aramis, la Sérafina, Bouton d’or ou le Bossu. Dernier pilier, l’ élévation. Au Puy du Fou, nous faisons le choix de croire que l’être humain est capable de grandir et donc de s’élever. Vous n’êtes donc pas dans des manèges qui provoquent des sensations physiques. Nous nous adressons au contraire à l’âme, à la part invisible de l’homme. Élever, c’est l’idée que tout doit être beau, touchant, poétique, pour que les visiteurs repartent du parc avec le désir de réaliser ses rêves et de se dépasser. C’est un art, ce n’est pas une mathématique.

Sans le faire exprès, nous avons inventé, depuis longtemps, le nouveau langage du XXIe siècle qui correspond à un besoin des hommes de notre temps. Il y a eu les vitraux des cathédrales au Moyen Âge étincelant, l’imprimerie qui a permis l’essor de la littérature et des arts au fil des siècles, et le cinéma. Regardez nos spectacles, ils durent trente minutes, comme les séries. En permettant aux visiteurs d’aller d’une représentation à une autre et de voir ainsi les différents épisodes d’une histoire de France qui se composent sous leurs yeux telle une marqueterie, nous avons inventé les séries avant l’heure.

Pourtant, vous vous lancez dans le cinéma avec un film, Vaincre ou Mourir … Nous avons voulu commencer par un long-métrage et ainsi acquérir de l’expérience avant de nous lancer dans une série qui se construit sur le temps. Ce projet de film, d’un budget de plusieurs millions d’euros, avec un beau casting (Hugo Becker, Jean-Hugues Anglade…), est né il y a un peu moins d’un an. J’étais allé voir les équipes de Canal Plus pour leur proposer un film documentaire où seraient mêlées histoire et légende. Ils ont été enthousiastes. Le film repose sur une histoire que nous maîtrisons bien, sujet d’un de nos spectacles, le Dernier Panache, et qui raconte l’épopée de Charette. Depuis 2016, ce spectacle rencontre un succès énorme ; il a déjà été vu par plus de 10 millions de spectateurs. Le film devrait sortir au premier semestre 2023 et sa distribution sera assurée par Studiocanal.

Votre objectif est-il d’impulser le retour des grands films historiques français ? Il y a le cinéma américain qui écrase tout, le cinéma chinois qui ne vient pas chez nous et le cinéma indien qui sort de temps en temps de ses frontières. Nous avons la chance folle, en France, d’avoir un des cinémas les plus créatifs et prolifiques au monde. Il tente des choses qu’on peut ne pas aimer, mais il a aussi cette puissance. Nos acteurs, comme Marion Cotillard et Jean Dujardin, sont aussi mondialement reconnus.

Nous avons peut-être abandonné le grand cinéma d’aventures, que nous avons laissé aux États-Unis ; on le retrouve sur les petits écrans, produits par de grandes maisons, dont Netflix. Mais je suis aussi persuadé que notre cinéma peut retrouver l’ambition de produire de grands films internationaux qui fassent rayonner la France à travers des histoires universelles, typiquement françaises. Ne serait-ce que parce que notre glorieux passé a engendré une exceptionnelle richesse en hommes et en femmes. Regardez comme les cinémas britannique et américain ont produit des films et des séries inspirés de récits historiques, comme Kingsman, Peaky Blinders, The Crown. Il faut oser des films d’aventures en France, enracinés dans son histoire, et il y a une vraie place pour ce type de cinéma.

Si le Puy du Fou se lance dans ce domaine, c’est bien parce qu’il a quelque chose à apporter, ce souffle qui peut permettre de créer de grands films familiaux, inspirés de l’Histoire. Dans un monde qui se numérise à grande vitesse, le cinéma est une formidable occasion de faire venir le Puy du Fou à des visiteurs intéressés. Le numérique n’est qu’un moyen, ce n’est pas une fin.

Votre stratégie de diversification repose donc sur le numérique ? Les jeunes d’aujourd’hui peuvent tout faire depuis leur canapé : acheter de quoi manger, se vêtir, se divertir avec Amazon ou Netflix, et même suivre des études… Nous devons donc avoir une démarche créative mise au service de cette réalité-là. Le cinéma, le jeu vidéo, que nous allons lancer en juin en partenariat avec Microids – un jeu très familial -, se résument dans la formule : “Si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi. ” Mais l’objectif final sera de susciter auprès du public l’envie de se déplacer physiquement et de vivre des émotions incarnées.

Parlez-nous de votre projet de train… Le Grand Tour, sur la première compagnie ferroviaire privée de France, offrira un voyage itinérant dans un train de luxe pendant six jours et cinq nuits, avec la même idée que pour le cinéma : faire de la France un spectacle avec ses paysages, son architecture, ses arts, ses personnages. Chaque journée aura son thème musical, sa couleur, sa gastronomie… L’objectif est que vous repartiez avec une certaine idée de la France éternelle. Ce sera une occasion de s’émerveiller ; j’aime ce terme car la France regorge de merveilles fantastiques. Le train passera notamment par Reims, où on rencontrera bien sûr Clovis. Tout au long du parcours, le public suivra une femme, mais en réalité c’est elle qui nous précédera. L’enjeu sera de comprendre qui elle est. Naturellement, je ne vous révèle pas ce mystère…

Quel bilan et quelles leçons retenez-vous du Covid ? Ces deux années ont ressoudé les liens internes, qui sont ceux d’une grande famille – on pourrait dire d’une cousinade -, chez nos talents. Je déteste employer le mot “salarié”, qui définit une personne par son lien pécuniaire à l’entreprise, je préfère le mot “talent”, qui considère la personne pour ce qu’elle apporte à l’entreprise et, au-delà, à la communauté : nous comptons 2 500 talents saisonniers, et 4 300 personnes participent bénévolement à la Cinéscénie.

Les confinements liés au Covid ont, certes, entraîné une pause forcée dans l’activité, mais ils ont été aussi un accélérateur dans la diversification. En plus du numérique, nous réfléchissons à l’ouverture de deux parcs à l’étranger d’ici à 2030. Des rumeurs évoquent un parc aux États-Unis, je ne les commente pas. Notre chiffre d’affaires atteint 125 millions d’euros. Il a été multiplié par dix en dix ans. Nous avons le même objectif pour les dix prochaines années, avec une part croissante de la diversification à l’étranger – l’Espagne représentant déjà près de 20 % de l’activité.

Où en est votre projet de spectacle en Chine ? Il sera inauguré dans quelques mois à Shanghai. Nous allons plonger les visiteurs dans la Chine des années 1930, quand le pays était envahi par les troupes japonaises. Une histoire très douloureuse pour les Chinois, qui ont pris conscience qu’ils faisaient partie d’un même peuple à un moment très chaotique de leur histoire. Nous, au Puy du Fou, nous prenons toujours garde à l’histoire des peuples, que nous traitons toujours avec la plus grande prudence, avec une main tremblante. Comme Marivaux, il faut “peser des œufs de mouche dans des balances en toile d’araignée”.

Ce sera un spectacle immersif qui pourra durer jusqu’à deux heures. Les visiteurs feront partie de la résistance chinoise qui s’organise et qui n’a pas de couleur politique. Ils seront accueillis à une table de restaurant par un personnage mystérieux qui leur donnera un message qui va les embarquer dans l’histoire avec 28 possibilités différentes.

Vous disposez d’une réserve foncière importante au Puy du Fou. Que prévoyez-vous comme nouvelles activités ou nouveaux spectacles ?Sur les 500 hectares que nous possédons, environ 150 hectares sont ouverts au public, entre le parc, les hôtels, la Cinéscénie, les parkings… Nous sommes constamment en quête d’évolutions mais nous voulons avoir un développement foncier raisonné, de telle sorte que nous puissions grandir sans grossir. Un nouveau spectacle sera inauguré en 2023 et nous préparons également de nouvelles activités, mais notre développement doit rester à taille humaine pour que le visiteur ne se transforme pas en marathonien.

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Marine nationale : La flotte de chasseurs embarqués Rafale M bientôt réduite de 10%?

par Laurent Lagneau · 27 avril 2022

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En juillet 2021, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait dit craindre une réduction du nombre de Rafale M utilisés par l’aéronautique navale à l’horizon 2030/35. Et cela pour une raison simple : ces avions, plus anciens que ceux de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], seront logiquement les premiers à être retirés du service, d’autant plus que, en raison des contraintes physiques qu’ils subissent quand ils sont mis en oeuvre depuis le porte-avions Charles de Gaulle, ils ont généralement tendance à s’user plus vite.

« La Marine garde ses avions depuis le début de leur mise en service et n’a pas eu d’avions neufs. Toutes la mise à niveau de notre flotte de Rafale s’effectue par retrofit. [Ce qui fait qu’il y] aura des effets de ciseau » vers 2030/5, la « conjonction des retrofits et la disparition des avions les plus anciens peuvent aboutir à un problème de format, qui est de 42 appareils », avait ainsi expliqué l’amiral Vandier, avant de souligner que « l’âge moyen de la flotte de l’armée de l’Air [était] en train de diverger » avec celle de l’Aéronautique navale.

Mais il se pourrait bien que la flotte de Rafale Marine soit réduite bien avant l’horizon 2030/35… En effet, selon une information de La Tribune, Paris envisage de vendre quatre avions d’occasion de ce type [au standard F3R] à l’Indian Navy, afin de prendre l’avantage sur le constructeur américain Boeing, dont le F/A-18 Super Hornet doit prochainement effectuer des essais à la base navale INS Hansa, à Goa, afin de démontrer son aptitude à décoller depuis un pont d’envol doté d’un tremplin et non de catapultes.

Pour rappel, l’Inde a lancé le programme MRCBF [Multi Role Carrier Borne Fighters] afin d’acquérir entre 26 et 57 avions de combat embarqués pouvant opérer aussi bien depuis un porte-avions en configuration STOBAR [avec tremplin] que CATOBAR [avec catapultes et brins d’arrêt]. En outre, la disponibilité de ses MiG-29K n’était pas satisfaisante [avec un taux d’attrition élevé], l’Indian Navy voudrait pouvoir disposer de nouveaux appareils pour la mise en service de l’INS Vikrant, son futur porte-avions de construction locale, dont la mise en service est prévue pour l’été prochain.

En janvier, et alors qu’un Rafale M était attendu à la base INS Hansa pour des essais [qui se sont apparemment très bien passés, si l’on en juge par une photographie le montrant en vol, avec un missile anti-navire Exocet, quatre missiles air-air Mica et deux bidons après avoir décollé avec l’aide d’un tremplin, ndlr], la presse indienne avait évoqué la possible location de quatre à cinq nouveaux chasseurs embarqués avant l’admission au service de l’INS Vikrant.

Quoi qu’il en soit, avec une flotte réduite de 10%, l’Aéronautique navale n’aura plus qu’une très faible marge de manoeuvre pour mener les missions de son contrat opérationnel. Sur les 42 Rafale M qu’elle possède, trente-six sont utilisés par les flottilles 11F, 12F et 17F, trois sont affectés à l’Escadron de transformation Rafale 3/4 Aquitaine, basé à Saint-Dizier, et 3 autres sont en réserve pour les périodes de maintenance. Enfin, un exemplaire – le M47 – a été récupéré par la Direction générale de l’armement [DGA].

En outre, étant donné que 24 Rafale B et C ont été prélevés sur le parc de l’AAE pour honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie, les Rafale Marine pourraient être mis à contribution, le temps que de nouveaux avions soient livrés.

« La contribution de l’aéronavale est prise en compte par l’État-major des armées, qui réfléchit avec l’armée de l’Air et de l’Espace et la Marine. Pour moi, il n’y a pas de tabou. Les choses sont claires, l’objectif étant d’avoir les capacités les plus complètes possible et le déficit de l’un étant comblé par la petite capacité supplémentaire de l’autre », avait en effet expliqué le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors des auditions parlementaires de l’automne dernier.

Marine nationale : La flotte de chasseurs embarqués Rafale M bientôt réduite de 10%?

par Laurent Lagneau · 27 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En juillet 2021, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait dit craindre une réduction du nombre de Rafale M utilisés par l’aéronautique navale à l’horizon 2030/35. Et cela pour une raison simple : ces avions, plus anciens que ceux de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], seront logiquement les premiers à être retirés du service, d’autant plus que, en raison des contraintes physiques qu’ils subissent quand ils sont mis en oeuvre depuis le porte-avions Charles de Gaulle, ils ont généralement tendance à s’user plus vite.

« La Marine garde ses avions depuis le début de leur mise en service et n’a pas eu d’avions neufs. Toutes la mise à niveau de notre flotte de Rafale s’effectue par retrofit. [Ce qui fait qu’il y] aura des effets de ciseau » vers 2030/5, la « conjonction des retrofits et la disparition des avions les plus anciens peuvent aboutir à un problème de format, qui est de 42 appareils », avait ainsi expliqué l’amiral Vandier, avant de souligner que « l’âge moyen de la flotte de l’armée de l’Air [était] en train de diverger » avec celle de l’Aéronautique navale.

Mais il se pourrait bien que la flotte de Rafale Marine soit réduite bien avant l’horizon 2030/35… En effet, selon une information de La Tribune, Paris envisage de vendre quatre avions d’occasion de ce type [au standard F3R] à l’Indian Navy, afin de prendre l’avantage sur le constructeur américain Boeing, dont le F/A-18 Super Hornet doit prochainement effectuer des essais à la base navale INS Hansa, à Goa, afin de démontrer son aptitude à décoller depuis un pont d’envol doté d’un tremplin et non de catapultes.

Pour rappel, l’Inde a lancé le programme MRCBF [Multi Role Carrier Borne Fighters] afin d’acquérir entre 26 et 57 avions de combat embarqués pouvant opérer aussi bien depuis un porte-avions en configuration STOBAR [avec tremplin] que CATOBAR [avec catapultes et brins d’arrêt]. En outre, la disponibilité de ses MiG-29K n’était pas satisfaisante [avec un taux d’attrition élevé], l’Indian Navy voudrait pouvoir disposer de nouveaux appareils pour la mise en service de l’INS Vikrant, son futur porte-avions de construction locale, dont la mise en service est prévue pour l’été prochain.

En janvier, et alors qu’un Rafale M était attendu à la base INS Hansa pour des essais [qui se sont apparemment très bien passés, si l’on en juge par une photographie le montrant en vol, avec un missile anti-navire Exocet, quatre missiles air-air Mica et deux bidons après avoir décollé avec l’aide d’un tremplin, ndlr], la presse indienne avait évoqué la possible location de quatre à cinq nouveaux chasseurs embarqués avant l’admission au service de l’INS Vikrant.

Quoi qu’il en soit, avec une flotte réduite de 10%, l’Aéronautique navale n’aura plus qu’une très faible marge de manoeuvre pour mener les missions de son contrat opérationnel. Sur les 42 Rafale M qu’elle possède, trente-six sont utilisés par les flottilles 11F, 12F et 17F, trois sont affectés à l’Escadron de transformation Rafale 3/4 Aquitaine, basé à Saint-Dizier, et 3 autres sont en réserve pour les périodes de maintenance. Enfin, un exemplaire – le M47 – a été récupéré par la Direction générale de l’armement [DGA].

En outre, étant donné que 24 Rafale B et C ont été prélevés sur le parc de l’AAE pour honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie, les Rafale Marine pourraient être mis à contribution, le temps que de nouveaux avions soient livrés.

« La contribution de l’aéronavale est prise en compte par l’État-major des armées, qui réfléchit avec l’armée de l’Air et de l’Espace et la Marine. Pour moi, il n’y a pas de tabou. Les choses sont claires, l’objectif étant d’avoir les capacités les plus complètes possible et le déficit de l’un étant comblé par la petite capacité supplémentaire de l’autre », avait en effet expliqué le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors des auditions parlementaires de l’automne dernier.

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En juillet 2021, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait dit craindre une réduction du nombre de Rafale M utilisés par l’aéronautique navale à l’horizon 2030/35. Et cela pour une raison simple : ces avions, plus anciens que ceux de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], seront logiquement les premiers à être retirés du service, d’autant plus que, en raison des contraintes physiques qu’ils subissent quand ils sont mis en oeuvre depuis le porte-avions Charles de Gaulle, ils ont généralement tendance à s’user plus vite.

« La Marine garde ses avions depuis le début de leur mise en service et n’a pas eu d’avions neufs. Toutes la mise à niveau de notre flotte de Rafale s’effectue par retrofit. [Ce qui fait qu’il y] aura des effets de ciseau » vers 2030/5, la « conjonction des retrofits et la disparition des avions les plus anciens peuvent aboutir à un problème de format, qui est de 42 appareils », avait ainsi expliqué l’amiral Vandier, avant de souligner que « l’âge moyen de la flotte de l’armée de l’Air [était] en train de diverger » avec celle de l’Aéronautique navale.

Mais il se pourrait bien que la flotte de Rafale Marine soit réduite bien avant l’horizon 2030/35… En effet, selon une information de La Tribune, Paris envisage de vendre quatre avions d’occasion de ce type [au standard F3R] à l’Indian Navy, afin de prendre l’avantage sur le constructeur américain Boeing, dont le F/A-18 Super Hornet doit prochainement effectuer des essais à la base navale INS Hansa, à Goa, afin de démontrer son aptitude à décoller depuis un pont d’envol doté d’un tremplin et non de catapultes.

Pour rappel, l’Inde a lancé le programme MRCBF [Multi Role Carrier Borne Fighters] afin d’acquérir entre 26 et 57 avions de combat embarqués pouvant opérer aussi bien depuis un porte-avions en configuration STOBAR [avec tremplin] que CATOBAR [avec catapultes et brins d’arrêt]. En outre, la disponibilité de ses MiG-29K n’était pas satisfaisante [avec un taux d’attrition élevé], l’Indian Navy voudrait pouvoir disposer de nouveaux appareils pour la mise en service de l’INS Vikrant, son futur porte-avions de construction locale, dont la mise en service est prévue pour l’été prochain.

En janvier, et alors qu’un Rafale M était attendu à la base INS Hansa pour des essais [qui se sont apparemment très bien passés, si l’on en juge par une photographie le montrant en vol, avec un missile anti-navire Exocet, quatre missiles air-air Mica et deux bidons après avoir décollé avec l’aide d’un tremplin, ndlr], la presse indienne avait évoqué la possible location de quatre à cinq nouveaux chasseurs embarqués avant l’admission au service de l’INS Vikrant.

Quoi qu’il en soit, avec une flotte réduite de 10%, l’Aéronautique navale n’aura plus qu’une très faible marge de manoeuvre pour mener les missions de son contrat opérationnel. Sur les 42 Rafale M qu’elle possède, trente-six sont utilisés par les flottilles 11F, 12F et 17F, trois sont affectés à l’Escadron de transformation Rafale 3/4 Aquitaine, basé à Saint-Dizier, et 3 autres sont en réserve pour les périodes de maintenance. Enfin, un exemplaire – le M47 – a été récupéré par la Direction générale de l’armement [DGA].

En outre, étant donné que 24 Rafale B et C ont été prélevés sur le parc de l’AAE pour honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie, les Rafale Marine pourraient être mis à contribution, le temps que de nouveaux avions soient livrés.

« La contribution de l’aéronavale est prise en compte par l’État-major des armées, qui réfléchit avec l’armée de l’Air et de l’Espace et la Marine. Pour moi, il n’y a pas de tabou. Les choses sont claires, l’objectif étant d’avoir les capacités les plus complètes possible et le déficit de l’un étant comblé par la petite capacité supplémentaire de l’autre », avait en effet expliqué le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors des auditions parlementaires de l’automne dernier.

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En juillet 2021, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait dit craindre une réduction du nombre de Rafale M utilisés par l’aéronautique navale à l’horizon 2030/35. Et cela pour une raison simple : ces avions, plus anciens que ceux de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], seront logiquement les premiers à être retirés du service, d’autant plus que, en raison des contraintes physiques qu’ils subissent quand ils sont mis en oeuvre depuis le porte-avions Charles de Gaulle, ils ont généralement tendance à s’user plus vite.

« La Marine garde ses avions depuis le début de leur mise en service et n’a pas eu d’avions neufs. Toutes la mise à niveau de notre flotte de Rafale s’effectue par retrofit. [Ce qui fait qu’il y] aura des effets de ciseau » vers 2030/5, la « conjonction des retrofits et la disparition des avions les plus anciens peuvent aboutir à un problème de format, qui est de 42 appareils », avait ainsi expliqué l’amiral Vandier, avant de souligner que « l’âge moyen de la flotte de l’armée de l’Air [était] en train de diverger » avec celle de l’Aéronautique navale.

Mais il se pourrait bien que la flotte de Rafale Marine soit réduite bien avant l’horizon 2030/35… En effet, selon une information de La Tribune, Paris envisage de vendre quatre avions d’occasion de ce type [au standard F3R] à l’Indian Navy, afin de prendre l’avantage sur le constructeur américain Boeing, dont le F/A-18 Super Hornet doit prochainement effectuer des essais à la base navale INS Hansa, à Goa, afin de démontrer son aptitude à décoller depuis un pont d’envol doté d’un tremplin et non de catapultes.

de La Tribune

Pour rappel, l’Inde a lancé le programme MRCBF [Multi Role Carrier Borne Fighters] afin d’acquérir entre 26 et 57 avions de combat embarqués pouvant opérer aussi bien depuis un porte-avions en configuration STOBAR [avec tremplin] que CATOBAR [avec catapultes et brins d’arrêt]. En outre, la disponibilité de ses MiG-29K n’était pas satisfaisante [avec un taux d’attrition élevé], l’Indian Navy voudrait pouvoir disposer de nouveaux appareils pour la mise en service de l’INS Vikrant, son futur porte-avions de construction locale, dont la mise en service est prévue pour l’été prochain.

En janvier, et alors qu’un Rafale M était attendu à la base INS Hansa pour des essais [qui se sont apparemment très bien passés, si l’on en juge par une photographie le montrant en vol, avec un missile anti-navire Exocet, quatre missiles air-air Mica et deux bidons après avoir décollé avec l’aide d’un tremplin, ndlr], la presse indienne avait évoqué la possible location de quatre à cinq nouveaux chasseurs embarqués avant l’admission au service de l’INS Vikrant.

une photographie

Quoi qu’il en soit, avec une flotte réduite de 10%, l’Aéronautique navale n’aura plus qu’une très faible marge de manoeuvre pour mener les missions de son contrat opérationnel. Sur les 42 Rafale M qu’elle possède, trente-six sont utilisés par les flottilles 11F, 12F et 17F, trois sont affectés à l’Escadron de transformation Rafale 3/4 Aquitaine, basé à Saint-Dizier, et 3 autres sont en réserve pour les périodes de maintenance. Enfin, un exemplaire – le M47 – a été récupéré par la Direction générale de l’armement [DGA].

trois sont affectés

En outre, étant donné que 24 Rafale B et C ont été prélevés sur le parc de l’AAE pour honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie, les Rafale Marine pourraient être mis à contribution, le temps que de nouveaux avions soient livrés.

« La contribution de l’aéronavale est prise en compte par l’État-major des armées, qui réfléchit avec l’armée de l’Air et de l’Espace et la Marine. Pour moi, il n’y a pas de tabou. Les choses sont claires, l’objectif étant d’avoir les capacités les plus complètes possible et le déficit de l’un étant comblé par la petite capacité supplémentaire de l’autre », avait en effet expliqué le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors des auditions parlementaires de l’automne dernier.

Valeurs Actuelles

Consommation de gaz : la France prise à son propre piège

Cela commence à faire beaucoup… Pour la seconde fois en un peu plus de deux mois, les Français ont été invités par Réseau de transport d’électricité (RTE), le gestionnaire du réseau français de lignes électriques à haute tension, à modérer leur consommation d’énergie. Le 25 janvier, RTE activait le signal jaune (il existe trois niveaux : jaune, orange et rouge) enjoignant aux particuliers de « décaler l’utilisation des appareils électroménagers en dehors des périodes de forte consommation, ou encore en éteignant complètement ses appareils en veille ».

Le 4 avril, le gestionnaire est monté d’un cran, déclenchant le signal orange. Particulièrement inquiet pour la période comprise entre 6 heures et midi, en raison des fortes baisses de températures, il redoutait un surcroît de consommation d’électricité. Une fois encore, il a prodigué des conseils aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités territoriales : « Au travail ou à son domicile, chacun peut agir en effectuant des gestes simples présentés sur le site monecowatt.fr, par exemple en baissant la température de son logement en cas d’absence dans la journée, ou en éteignant complètement ses appareils en veille, voire en limitant le nombre de lumières allumées dans une pièce, etc. »

Si, en janvier, la mise en garde de RTE était liée à une production nucléaire disponible assez faible (10 réacteurs nucléaires, dont ceux qui produisaient le plus d’électricité, étaient à l’arrêt sur les 56 en service en France), la raison est tout autre en avril. « Dans le contexte énergétique actuel, toute réduction de la consommation d’électricité permet de limiter le recours aux moyens de production d’électricité à partir du gaz. En eff et, les réductions de consommation conduisent à limiter le recours aux centrales à gaz et contribuent à économiser les stocks de gaz pour l’hiver prochain », explique RTE.

En d’autres termes, il s’agit de minorer la consommation présente d’électricité et surtout celle à venir, pour économiser du gaz. En France, en 2021, selon le gestionnaire du réseau de transport de gaz, 63,9 % de la consommation de gaz a servi pour le chauffage et la cuisine, 27,8 % a été utilisée par l’industrie et le solde pour produire de l’électricité. Sur les 40 milliards de mètres cubes consommés annuellement dans l’Hexagone, 36 % viennent de Norvège, 17 % de Russie, 8 % des Pays-Bas, 8 % d’Algérie ; une répartition sensiblement différente de celle observée dans l’Union européenne (38 % de gaz russe, 24 % de gaz norvégien et 11 % de gaz algérien). Pas de doute, cette fois, le conflit russo-ukrainien s’est concrètement invité dans le quotidien énergétique des Français.

« Le problème vient aussi du prix européen. La question est de savoir quel niveau de prix nous sommes prêts à payer », souligne Philippe Chalmin, économiste et spécialise des matières premières. « En France comme d’ailleurs dans beaucoup d’autres pays, le prix mondial du gaz a été pendant longtemps particulièrement bas grâce notamment à l’essor du gaz de schiste, qui a débuté en 2008 et qui a perduré jusqu’en 2020, ce qui a permis aux États-Unis de passer d’importateur à exportateur, observe Maxence Cordiez, ingénieur dans le secteur de l’énergie. Davantage focalisé sur le prix du combustible plutôt que sur la réduction de l’empreinte carbone, l’État n’a pas fait beaucoup d’effort pour réduire la consommation de gaz. » Et visiblement, cela continue, puisqu’il existe toujours une multitude d’aides pour remplacer sa chaudière à gaz… par une autre chaudière à gaz.

L’Europe veut réduire sa dépendance au gaz russe

De nombreux pays dont la France – où les politiques, à quelques jours du premier tour de la présidentielle multipliaient postures et rodomontades sur les sanctions à appliquer à la Russie -brandissent actuellement la menace de se passer du gaz russe. La Russie fournit chaque année quelque 155 milliards de mètres cubes de gaz à l’Union européenne ; la situation de l’Allemagne est particulièrement critique car elle est un des pays européens les plus dépendants. « Nous devons assurer notre indépendance vis-à-vis du pétrole, du charbon et du gaz russes. Nous devons agir maintenant pour atténuer les effets de la hausse des prix de l’énergie, diversifier notre approvisionnement en gaz pour l’hiver prochain et accélérer la transition vers une énergie propre », déclarait de son côté Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, le 8 mars dernier.

Joe Biden a eu beau promettre à l’Europe 15 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL), il manquera encore 140 milliards de mètres cubes pour remplacer totalement les importations de Russie. Les trouver ne sera pas aisé, sauf à accepter de payer des prix spot très élevés, car une grande partie des exportations mondiales est destinée à la Chine, qui a passé des contrats de long terme avec les grands pays producteurs. Avec 370 milliards de mètres cubes consommés en 2021 (l’Union européenne consomme 400 milliards de mètres cubes par an), l’Empire du milieu est le troisième utilisateur mondial de gaz naturel derrière les États-Unis et la Russie.

“La France ne s’est pas fixé les bons objectifs énergétiques”

Or, c’est là qu’est l’os : dans pratiquement tous les pays européens producteurs de gaz, le pic d’extraction a été dépassé depuis des lustres, y compris en Norvège, alors que la demande européenne de gaz reste haute (même si, selon l’Agence internationale de l’énergie, elle pourrait baisser de 4 % cette année en raison des prix historiquement élevés). « En fait, il sera difficile de réduire à court terme la dépendance à la Russie, car il existe de nombreux goulots d’étranglement : les navires méthaniers, les terminaux de liquéfaction côté vendeurs et de regazéification côté acheteurs, constate Maxime Cordiez. La France et l’Allemagne ont déclaré vouloir construire des terminaux méthaniers, mais cela ne se fait pas d’un claquement de doigts. » Cela conduit aujourd’hui certains professionnels à anticiper une hausse des exportations de gaz russe vers l’Union à court terme.

Frédéric Gonand, professeur d’économie à l’université Paris Dauphine-PSL, tempère : « Il serait possible de se passer du gaz russe, mais à des conditions fortes, notamment si l’on parvient à modérer d’environ 10 % la demande de gaz et si l’on accepte que les importations supplémentaires de GNL transitent par le Royaume-Uni, qui a les capacités en termes de terminaux méthaniers et de gazoducs de réexport. » Philippe Chalmin ajoute : « Et même si la France pouvait se passer du gaz russe, étant donné le réseau européen interconnecté, nos voisins allemands ne le pourraient pas. » Il met en garde : « À l’approche de l’automne, ça ne passera pas et plus on ira vers l’est, moins ça passera. »

Une des solutions serait de faire davantage appel à l’Algérie, qui a prévu d’investir dans les prochaines années 39 milliards de dollars (35,7 milliards d’euros) entre 2022 et 2026 pour accroître ses capacités de production. Ou d’accepter de manger son chapeau et faire appel au gaz de schiste, obtenu par fracturation hydraulique, un procédé dénoncé comme extrêmement polluant. C’est ce qui avait conduit la France, en 2011, à interdire la recherche et l’exploitation sur son territoire. Or, depuis Blaise Pascal ; on sait que « vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». Tout cela pour dire qu’en avril 2021, et pour être moins dépendant du gaz russe, le comité exécutif d’Engie (ex-GDF Suez) a décidé d’importer du gaz de schiste américain en étendant un contrat d’importation, baptisé Mustang, avec Cheniere Energy. « Aucune publicité ne devra être faite de cette transaction afin de la maintenir en dessous des radars », peut-on lire dans une note interne d’Engie, qui a informé après coup l’État, actionnaire à hauteur de 23,6 %.

En fait, cette affaire de gaz (notamment russe), utilisé pour produire de l’électricité, aurait très bien pu ne pas être un problème pour la France si celle-ci n’avait pas multiplié les erreurs stratégiques. En novembre 2011, le Parti socialiste – dans le seul but de s’attirer les voix des écologistes à l’élection présidentielle – signe avec Europe Écologie-Les Verts (EELV) un contrat de mandature. Son titre ? “Socialistes et écologistes, ensemble pour combattre la crise et bâtir un autre modèle de vivre ensemble”.

Y étaient listés les projets rassemblés en cinq points pleins d’emphase et chargés, comme on pouvait s’y attendre, d’utopie dogmatique écolo : “Dominer la finance et réorienter l’Europe pour un monde plus solidaire”, “Imaginer un nouveau modèle de développement économique, social et écologique”, “Améliorer la vie quotidienne des Français et préparer l’avenir de notre jeunesse”, “Bâtir une République nouvelle” et, surtout, “Faire de la transition énergétique une urgence et une chance”. Plus qu’une chance, ce dernier point s’est révélé être une grave erreur.

Pour les rédacteurs de l’accord programmatique entre le PS et EELV, quelques mois après l’accident de nucléaire de Fukushima – qui a été la conséquence de la cupidité de l’opérateur de la centrale, qui a refusé de la mettre au ralenti après le séisme sous-marin – et « face au dérèglement climatique et à l’épuisement des ressources naturelles », il s’agissait, et de manière urgente, d’ « accélérer la transition énergétique pour construire un modèle de développement à la fois plus sobre dans l’utilisation des ressources et plus diversifié dans ses sources de production de chaleur et d’électricité ». C’est dans ce document qu’a été décidé de réduire la part du nucléaire dans la production électrique : elle était alors de 75 % et il était prévu qu’elle tombe à 50 % en 2025. Autre décision (mortifère), la fermeture progressive de 24 réacteurs, l’arrêt immédiat de la centrale de Fessenheim et la fin de tout projet de réacteur, une révision de la politique concernant les réacteurs de troisième génération (EPR). En même temps qu’était assurée la montée en puissance des énergies renouvelables et annoncée une remise à plat des politiques les soutenant.

« La France ne s’est pas fixé les bons objectifs : elle a décidé de remplacer des énergies bas carbone (le nucléaire) par d’autres énergies bas carbone (les renouvelables) là où il aurait plutôt fallu d’abord chercher à réduire notre dépendance aux combustibles fossiles, comme le fait le Royaume-Uni », explique Maxence Cordiez. « Beaucoup ont oublié que plus de renouvelables requérait souvent plus de centrales à gaz pour faire rapidement un back-up quand il n’y a ni soleil ni vent », ajoute Frédéric Gonand. Quoi qu’il en soit, cette politique énergétique a été mise en place par François Hollande une fois élu, lui dont le secrétaire général adjoint de l’Élysée n’était autre qu’un certain Emmanuel Macron.

Face à la réalité de la fragilité énergétique française, le discours officiel a changé et Emmanuel Macron, devenu entre-temps président de la République, est revenu sur le nucléaire en annonçant la construction de nouvelles centrales de troisième génération. Mais parce que, dans le secteur de l’énergie, la mise en œuvre des stratégies prend des années, les très polluantes centrales à charbon ont été autorisées dans l’immédiat à rouvrir pour un mois en janvier. C’est ce qui s’appelle se prendre le pied dans le tapis.

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L’US Air Force choisit le Boeing E-7 « Wedgetail » pour remplacer une partie de ses E-3 AWACS

par Laurent Lagneau · 27 avril 2022

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D’ici 2030, la question de l’avenir des quatre avions de détection et de commandement aéroporté E-3F AWACS de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] se posera. D’où l’intérêt de la décision que vient de prendre l’US Air Force [USAF] pour remplacer une partie des siens, sauf si, une solution européenne voit le jour d’ici-là…

En effet, et ce n’est pas une grande surprise, l’USAF a annoncé que, sur la base d’une étude du marché, le Boeing E-7 Wedgetail était le seul appareil susceptible de répondre à ses exigences en matière de commandement et de contrôle [C2] pour remplacer à plus ou moins court terme une partie de ses E-3G Sentry.

Dans la demande de budget qu’elle a adressée au Congrès en février dernier, l’USAF a dit vouloir retirer 15 E-3 Sentry du service durant l’année fiscale 2023, sur la trentaine actuellement en sa possession. Et cela afin de financer la mise au point de deux prototypes du E-7 Wedgetail à partir de l’an prochain.

Ainsi, le premier prototype sera commandé à Boeing en 2023, dans le cadre d’un contrat de recherche et de développement doté de 227 millions de dollars. Puis un second devrait être financé l’année suivante. « Une décision de production » sera prise « au cours de l’exercie 2025 », précisé l’USAF.

Pour rappel, basé sur une cellule de B-737, le E-7 Wedgetail a d’abord été mis au point pour la Royal Australian Air Force [RAAF]. Puis il a ensuite été choisi par la Corée du Sud, la Turquie et, plus récemment, par la Royal Air Force [RAF], afin de remplacer ses six E-3 Sentry à partir de 2023. Cela étant, l’USAF devrait disposer d’une version spécifique de cet appareil, comme le suggère une demande d’informations qu’elle a adressée en février à l’industrie au sujet d’un radar de nouvelle génération et un nouveau système de commande et de contrôle de gestion de combat [BMC2].

« Le système E-7 a été développé pour les Forces de défense australiennes. L’alliance incassable entre les États-Unis et l’Australie et l’interopérabilité entre leurs forces armées ont permis […] de tirer parti de cet investissement considérable et de cette capacité exceptionnelle », a d’ailleurs souligné l’USAF, dans son communiqué.

L’US Air Force choisit le Boeing E-7 « Wedgetail » pour remplacer une partie de ses E-3 AWACS

par Laurent Lagneau · 27 avril 2022

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D’ici 2030, la question de l’avenir des quatre avions de détection et de commandement aéroporté E-3F AWACS de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] se posera. D’où l’intérêt de la décision que vient de prendre l’US Air Force [USAF] pour remplacer une partie des siens, sauf si, une solution européenne voit le jour d’ici-là…

En effet, et ce n’est pas une grande surprise, l’USAF a annoncé que, sur la base d’une étude du marché, le Boeing E-7 Wedgetail était le seul appareil susceptible de répondre à ses exigences en matière de commandement et de contrôle [C2] pour remplacer à plus ou moins court terme une partie de ses E-3G Sentry.

Dans la demande de budget qu’elle a adressée au Congrès en février dernier, l’USAF a dit vouloir retirer 15 E-3 Sentry du service durant l’année fiscale 2023, sur la trentaine actuellement en sa possession. Et cela afin de financer la mise au point de deux prototypes du E-7 Wedgetail à partir de l’an prochain.

Ainsi, le premier prototype sera commandé à Boeing en 2023, dans le cadre d’un contrat de recherche et de développement doté de 227 millions de dollars. Puis un second devrait être financé l’année suivante. « Une décision de production » sera prise « au cours de l’exercie 2025 », précisé l’USAF.

Pour rappel, basé sur une cellule de B-737, le E-7 Wedgetail a d’abord été mis au point pour la Royal Australian Air Force [RAAF]. Puis il a ensuite été choisi par la Corée du Sud, la Turquie et, plus récemment, par la Royal Air Force [RAF], afin de remplacer ses six E-3 Sentry à partir de 2023. Cela étant, l’USAF devrait disposer d’une version spécifique de cet appareil, comme le suggère une demande d’informations qu’elle a adressée en février à l’industrie au sujet d’un radar de nouvelle génération et un nouveau système de commande et de contrôle de gestion de combat [BMC2].

« Le système E-7 a été développé pour les Forces de défense australiennes. L’alliance incassable entre les États-Unis et l’Australie et l’interopérabilité entre leurs forces armées ont permis […] de tirer parti de cet investissement considérable et de cette capacité exceptionnelle », a d’ailleurs souligné l’USAF, dans son communiqué.

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D’ici 2030, la question de l’avenir des quatre avions de détection et de commandement aéroporté E-3F AWACS de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] se posera. D’où l’intérêt de la décision que vient de prendre l’US Air Force [USAF] pour remplacer une partie des siens, sauf si, une solution européenne voit le jour d’ici-là…

En effet, et ce n’est pas une grande surprise, l’USAF a annoncé que, sur la base d’une étude du marché, le Boeing E-7 Wedgetail était le seul appareil susceptible de répondre à ses exigences en matière de commandement et de contrôle [C2] pour remplacer à plus ou moins court terme une partie de ses E-3G Sentry.

Dans la demande de budget qu’elle a adressée au Congrès en février dernier, l’USAF a dit vouloir retirer 15 E-3 Sentry du service durant l’année fiscale 2023, sur la trentaine actuellement en sa possession. Et cela afin de financer la mise au point de deux prototypes du E-7 Wedgetail à partir de l’an prochain.

Ainsi, le premier prototype sera commandé à Boeing en 2023, dans le cadre d’un contrat de recherche et de développement doté de 227 millions de dollars. Puis un second devrait être financé l’année suivante. « Une décision de production » sera prise « au cours de l’exercie 2025 », précisé l’USAF.

Pour rappel, basé sur une cellule de B-737, le E-7 Wedgetail a d’abord été mis au point pour la Royal Australian Air Force [RAAF]. Puis il a ensuite été choisi par la Corée du Sud, la Turquie et, plus récemment, par la Royal Air Force [RAF], afin de remplacer ses six E-3 Sentry à partir de 2023. Cela étant, l’USAF devrait disposer d’une version spécifique de cet appareil, comme le suggère une demande d’informations qu’elle a adressée en février à l’industrie au sujet d’un radar de nouvelle génération et un nouveau système de commande et de contrôle de gestion de combat [BMC2].

« Le système E-7 a été développé pour les Forces de défense australiennes. L’alliance incassable entre les États-Unis et l’Australie et l’interopérabilité entre leurs forces armées ont permis […] de tirer parti de cet investissement considérable et de cette capacité exceptionnelle », a d’ailleurs souligné l’USAF, dans son communiqué.

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D’ici 2030, la question de l’avenir des quatre avions de détection et de commandement aéroporté E-3F AWACS de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] se posera. D’où l’intérêt de la décision que vient de prendre l’US Air Force [USAF] pour remplacer une partie des siens, sauf si, une solution européenne voit le jour d’ici-là…

En effet, et ce n’est pas une grande surprise, l’USAF a annoncé que, sur la base d’une étude du marché, le Boeing E-7 Wedgetail était le seul appareil susceptible de répondre à ses exigences en matière de commandement et de contrôle [C2] pour remplacer à plus ou moins court terme une partie de ses E-3G Sentry.

Dans la demande de budget qu’elle a adressée au Congrès en février dernier, l’USAF a dit vouloir retirer 15 E-3 Sentry du service durant l’année fiscale 2023, sur la trentaine actuellement en sa possession. Et cela afin de financer la mise au point de deux prototypes du E-7 Wedgetail à partir de l’an prochain.

Ainsi, le premier prototype sera commandé à Boeing en 2023, dans le cadre d’un contrat de recherche et de développement doté de 227 millions de dollars. Puis un second devrait être financé l’année suivante. « Une décision de production » sera prise « au cours de l’exercie 2025 », précisé l’USAF.

Pour rappel, basé sur une cellule de B-737, le E-7 Wedgetail a d’abord été mis au point pour la Royal Australian Air Force [RAAF]. Puis il a ensuite été choisi par la Corée du Sud, la Turquie et, plus récemment, par la Royal Air Force [RAF], afin de remplacer ses six E-3 Sentry à partir de 2023. Cela étant, l’USAF devrait disposer d’une version spécifique de cet appareil, comme le suggère une demande d’informations qu’elle a adressée en février à l’industrie au sujet d’un radar de nouvelle génération et un nouveau système de commande et de contrôle de gestion de combat [BMC2].

« Le système E-7 a été développé pour les Forces de défense australiennes. L’alliance incassable entre les États-Unis et l’Australie et l’interopérabilité entre leurs forces armées ont permis […] de tirer parti de cet investissement considérable et de cette capacité exceptionnelle », a d’ailleurs souligné l’USAF, dans son communiqué.

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L’éolien off-shore, mirage ou futur de la souveraineté énergétique de la France ?

« Pourquoi la France s’aventurait-elle à développer l’éolien off-shore alors que l’éolien traditionnel est une arnaque et qu’elle bénéficie déjà, grâce au nucléaire et contrairement à ses voisins, d’un mix électrique en grande partie décarboné ? », s’exclame peut-être votre collègue au cours d’un débat enflammé. C’est une question bien légitime. D’ici trois ans pourtant, 39 des 58 réacteurs français auront atteint la limite initiale des quarante années de fonctionnement. Certains seront prolongés, d’autres seront, à terme, mis à pied. D’autres encore sortiront du sable – des EPR2 notamment, mais pas avant 2040. Et d’ici là ? Les objectifs sont fixés : pour essayer d’atteindre tout à la fois la neutralité carbone, la souveraineté énergétique et des tarifs à peu près raisonnables, atome et éolien sont priés de faire bonne équipe. Mais on entend des dents grincer. En France, la mention de l’éolienne soulève bien souvent des vents de colère et de déception. Ces pâles figures qui jalonnent la France nous excèdent : off-shore ou onshore, qu’importe, ce sont toutes les mêmes. Leurs maux ? Productivité médiocre, destruction du paysage, scandale environnemental. Après avoir nourri de grandes ambitions, ces grandes dames sentent l’arnaque et l’hypocrisie. A moins que, maturité technologique aidant, la productivité atteigne des sommets…

Les promesses du large

L’éolien onshore et l’éolien off-shore fonctionnent sur le même principe : la captation de l’énergie du vent et sa transformation en électricité. La seconde tire sa spécificité de son emplacement. Installées loin des côtes, les éoliennes bénéficient des vents du large. C’est plutôt avantageux : habituellement, ce sont les côtes, les habitations et les hauts-plateaux qui réduisent la puissance des vents et cassent leur régularité. L’éolien en mer fait donc miroiter un facteur de charge – c’est-à-dire un indice de rentabilité maximal dans les conditions optimales – de 30 à 60%, contre 25% en moyenne pour les éoliennes terrestres en France. Les vents étant plus forts, les éoliennes produisent davantage.

Le pitch est alléchant, mais les investisseurs auront pourtant bien tardé. Après deux décennies de biberonnage aux subventions, la compétitivité récente du secteur vient changer la donne. Il y a 10 ans, le parc de Saint Nazaire était attribué à EDF avec une tarification de 140 euros le MW/h en moyenne. En 2022, l’appel d’offres pour le parc éolien offshore du Danemark est remporté avec un mégawatt à 49 euros l’heure. C’est justement le coût du financement nécessaire du nucléaire français actuel. Et avec 44 euros le MW/h, l’appel d’offre de Dunkerque le confirme : ce n’est pas un phénomène isolé de ces irritants cousins scandinaves premiers de classe, mais une véritable tendance de fond des investisseurs : le marché de l’éolien off-shore a le vent en poupe. Reste à en comprendre les raisons. Les vents de la Northern Range font de l’Europe occidentale une zone de prédilection. C’est d’ailleurs au Danemark que les premières expérimentations voient le jour dans les années 1990. Aujourd’hui, l’Angleterre compte 2000 éoliennes off-shore, l’Allemagne 1500 et le Danemark 600. Et la France ? Avec une seule éolienne en mer en activité, installée au large de Saint-Nazaire depuis 2018, le pays a une bonne longueur de retard vis-à-vis de ses voisins européens. Elle avait pourtant de bons atouts. Comme deuxième espace maritime du monde, elle bénéficie grâce à ses trois façades de trois régimes de vents indépendants. Sur les six projets commerciaux lancés en 2012 et en 2014, aucun n’a encore abouti. Mais le vent semble avoir tourné. En Nouvelle-Aquitaine, au large de l’île d’Oléron, un parc de 70 éoliennes fait l’objet d’une concertation. En visite à Belfort quelques semaines avant l’élection présidentielle, Emmanuel Macron annonce sa volonté de construire 50 éoliennes en mer d’ici 2050. L’éolien aurait manifestement trouvé une nouvelle jeunesse.  

L’éolien de la deuxième chance : naïveté ou maturité ?

Prudence envers cette petite sœur 2.0, cependant. L’éolien en mer est l’objet de bien des fantasmes. A la fin des années 90, l’Europe imaginait un immense parc offshore dans la Manche et en Bretagne Sud. Il ne verra jamais le jour. Les derniers de famille ne sont pas les plus doués, mais bien souvent les plus gâtés. En moyenne, les investissements de départ et le coût d’installation de ces éoliennes dernière génération sont triplés. Pour durer 20 à 25 ans, la grande dame doit résister au temps et aux éléments, et plus spécifiquement à la corrosion due aux événements extrêmes et aux micro-sollicitations répétées. Pour parer à cela, on propose la récente technologie de l’éolien flottant. D’autres questions remontent à la surface, et parmi elles l’impact visuel et esthétique de ces grandes dames blanches. En Europe en 2017, les parcs éoliens étaient situés à 41km des côtes en moyenne. Elles peuvent troubler le regard des plaisanciers, mais aussi le travail des pêcheurs de crustacés. Fin juillet 2021, plus de 70 bateaux s’étaient regroupés autour de la plateforme de forage Van Oord pour contester la limitation des zones de pêche. Et sur le plan environnemental ? Les ralentissements des projets au début des années 2010, à Saint-Nazaire mais pas seulement, s’expliquent par les nombreux recours des associations écologistes. Les voix se sont depuis apaisées. Il faut peser l’efficacité de la technologie vis-à-vis des enjeux énergétiques et environnementaux, mais aussi aborder une question restée en suspens : qu’est-ce que la France aurait à gagner à développer cette industrie naissante ?

Gagner, ou simplement ne pas perdre ? Les retombées industrielles des énergies renouvelables peuvent être perverses. L’éolien terrestre n’a ainsi pas profité à l’industrie française. A la phase de structuration de l’industrie, les secteurs mécanique et électrotechnique n’étaient pas suffisamment développés. Ceux du voisin allemand l’étaient. Conséquence, moins de 25% de la fabrication de l’éolien et du photovoltaïque en France est couverte par les industries nationales. Quelles sont les conditions pour que l’éolien en mer ne largue pas, lui aussi, la France ? N’est-ce qu’un créneau à prendre, un kaïros à saisir ? C’est que, contrairement à l’éolien terrestre majoritairement porté par les industriels chinois et allemands, peu d’acteurs se sont déjà positionnés dans l’éolien onshore. Il y a des places à prendre. Si la France juge que l’éolien en mer constitue effectivement un complément crédible aux centrales nucléaires démantelées, elle ne pourra se faire une place comme leader du marché qu’au prix d’un fort investissement en recherche et développement. Les promesses de l’éolien en mer sont dans son futur. En première ligne, l’éolienne flottante qui réduit les coûts d’installations et l’éolienne far-shore placée en haute-mer, à très grande distance des côtes. Mais le temps est encore à la maturation, les technologies encore en phase de recherche préindustrielle. A Saint-Nazaire et à Cherbourg, ce sont les usines de l’américain General Electric qui sont chargées de la construction des composants d’éoliennes offshore. Au Havre, c’est Siemens, géant industriel allemand. La question n’est pas d’être pro nucléaire ou non. Pour répondre aux objectifs de diversification et d’indépendance énergétique, l’éolien off-shore va s’imposer dans la production d’énergie en France. L’Europe du Nord a une bonne longueur d’avance sur l’éolien terrestre et l’éolien off-shore. Mais parce qu’il y a encore tout à faire, l’éolien flottant détient un potentiel de développement industriel inédit. A la condition de la création d’une filière industrielle française – savoir-faire, emplois et technologie -, cette récente opportunité pourrait se muer en bonne idée. Reste à choisir : la reconsidérer et poser les conditions d’émergence d’une filière française crédible ou la bouder et la voir progressivement, tout de même, s’imposer.

 

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Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim

Dans les plaines de l’est de l’Ukraine qui s’étendent à perte de vue, il reste encore un peu de neige en ce début avril. C’est la période où les paysans sèment habituellement les cultures de printemps, du maïs, du tournesol et de la betterave. « Mais plus personne ne travaille dans nos fermes, il n’y a plus d’agriculteurs : ils sont tous réquisitionnés au front ou dans les bunkers. On est dans un épais brouillard », s’alarme Guillaume James, membre du conseil d’administration d’Agrogeneration, cotée à Paris mais dont la seule activité est d’exploiter des terres en Ukraine.

L’essentiel des fermes d’Agrogeneration, qui totalisent 60 000 hectares, se trouve dans une zone proche de Kharkiv : une région aux terres agricoles riches qui ont permis à l’Ukraine de devenir plus que le grenier à blé de l’Europe, le hangar à céréales d’une partie de la planète. « La pénurie alimentaire mondiale, ce n’est pas leur problème ; leur stress à eux, c’est de vivre », ajoute le dirigeant français.

Partout dans le pays, des milliers de paysans – un actif ukrainien sur sept travaille dans l’agriculture -, sont désorganisés. Ceux qui ne sont pas au front manquent de carburant pour faire tourner leurs tracteurs, de semences mais aussi d’engrais et de pesticides pour les cultures d’hiver. En ligne de mire : le blé, qui devrait actuellement être traité. Entre les grains abîmés et les champs bombardés, ce sont près de 2,5 millions d’hectares de blé qui seraient partis en fumée en un mois. Soit 35 % de la surface qui devait être moissonnée cet été. Idem pour le maïs. Les chiffres sont pires pour le tournesol, l’Ukraine assurant 50 % de la production mondiale.

« Même si la guerre s’arrête, je ne suis pas sûr que les agriculteurs puissent se remettre au travail, poursuit Alexandre James. Comme à chaque guerre, les fermes n’ont-elles pas été pillées ? Les tracteurs ont-ils été volés et vendus en pièces détachées ? Nous ne le savons pas encore. »

Face à la catastrophe annoncée, le ministre ukrainien de la Politique agraire et de l’Alimentation, Roman Leshchenko, a démissionné de ses fonctions le 24 mars. « Le pays fait face à deux interrogations : quel sera le niveau des cultures de printemps compte tenu des problèmes de main-d’œuvre, d’approvisionnements et de terres dévastées, et comment exporter les tonnages en stock ? », soulève l’économiste Philippe Chalmin, spécialiste des matières premières et des produits agricoles. Le pays est le cinquième exportateur mondial de blé et le quatrième pour le maïs. Sur les 100 millions de tonnes de céréales et d’oléagineux produits l’an dernier, la moitié était stockée dans les entrepôts. Il resterait encore des stocks évalués à 6 millions de tonnes de blé, 14 millions de tonnes de maïs et 4 millions de tonnes d’huile de tournesol. Certains ont été bombardés, d’autres saisis par le gouvernement ukrainien et interdits d’exportation. Dans l’immense port d’Odessa, les terminaux de grains sont à l’arrêt. Des centaines de navires ont été bloqués. Or, plus de 80 % des exportations de céréales passent par la mer.

Les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme

L’arrêt brutal des exportations s’est immédiatement traduit par une flambée des prix. Dès le début du conflit, la tonne de blé tendre et celle de maïs s’envolaient de 40 à 50 % en deux semaines. Le blé a franchi la barre, symbolique, des 400 euros. Comparé au prix de 280 euros la tonne avant le conflit et 150 euros au printemps 2020… Le colza et le tournesol suivent, sans atteindre de tels sommets. Jusqu’aux fertilisants, les engrais azotés étant produits à partir du gaz naturel : leur prix a doublé en un mois. Sur les marchés internationaux, les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme. « Je prends l’hypothèse que le monde devra se passer de l’Ukraine sur les marchés en 2022 et 2023. C’est une vision un peu extrême, mais le risque est réel », nous confie Philippe Chalmin. D’où les craintes d’une crise alimentaire mondiale. « La guerre en Ukraine pourrait entraîner un ouragan de famines », a ainsi estimé le secrétaire général de l’Onu, António Guterres.

De Rabat, au Maroc, à Aden, au Yémen, en passant par Le Caire, en Égypte, l’ensemble des pays arabes et africains se retrouvent, bien malgré eux, les victimes collatérales d’un conflit qui se joue à des milliers de kilomètres de leurs frontières. En 2019, le Maroc faisait venir d’Ukraine 30 % de sa consommation de blé, la Tunisie 52 %, l’Égypte 69 %, la Syrie, 24 %. Les pays africains dépendent, eux, à plus de 30 % de la Russie pour leurs importations de blé et dans certains pays, comme le Bénin, ce ratio tutoie les 100 %.

Une explosion sociale qui rappelle les émeutes de la faim de 2008

C’est dire si, entre le boycott, les destructions de parcelles et l’impossibilité de cultiver les terres dans les zones de conflit, les approvisionnements en céréales de ces pays sont mis à mal. Cette forte dépendance aux importations en provenance d’Ukraine et de Russie explique aussi pourquoi certains pays nord-africains et subsahariens ont aujourd’hui choisi d’adopter une relative neutralité – vis-à-vis notamment des États-Unis – plutôt que d’afficher un soutien ouvert à l’un des deux protagonistes de ce conflit ; seule l’Algérie a officiellement appuyé Vladimir Poutine, la Russie étant un de ses alliés historiques.

Avec une nouvelle augmentation des prix du blé, c’est-à-dire des prix du pain et de la semoule, tous les ingrédients sont aujourd’hui réunis pour qu’il y ait, dans un proche avenir, une explosion sociale dans beaucoup de pays du Maghreb, où la consommation de pain est bien supérieure à celle observée en Europe : l’Algérie est le deuxième plus important consommateur par habitant dans le monde derrière la Turquie et loin devant la France, qui se situe à la neuvième place.

Et fait aggravant, le conflit russo-ukrainien a débuté quelques jours avant que le ramadan – période où la consommation de pain est traditionnellement plus importante -débute. Cette céréale a donc plus que jamais retrouvé, depuis quelques mois, son statut d’arme géopolitique, comme l’expliquait en février, aux Échos, Sébastien Abis, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques et directeur général du Club Demeter, spécialisé dans la réflexion sur les enjeux agricoles, agro-industriels et agroalimentaires.

Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir

Cette impossibilité actuelle de se fournir en blé à des prix décents – les besoins sont forts en Algérie (qui bénéficie toutefois de la hausse des cours du pétrole et du gaz pour faire face plus aisément à l’augmentation de la facture des importations), au Maroc et en Tunisie – fait craindre le pire. « Nous devons faire tout notre possible pour éviter […] un effondrement du système alimentaire mondial », s’inquiétait, à la mi-mars, António Guterres. « Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir », expliquait Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, sur CNews.

Tous les observateurs scrutent avec attention ce qui se passe dans deux pays si prompts à l’enflammer socialement. D’abord, la Tunisie, où il n’y aura plus de réserves de blé d’ici deux mois. Tous se souviennent que c’est de là qu’était parti le printemps arabe, en décembre 2010, pour se répandre ensuite comme une traînée de poudre en Syrie, au Yémen, en Jordanie et en Égypte. C’est le deuxième point de fixation. L’Égypte est le premier importateur mondial de blé ; elle qui fait venir 85 % de sa consommation d’Ukraine et de Russie, soit 6 millions de tonnes tous les ans.

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Présidentielle : quel candidat prévoit de dépenser le plus ?

Une élection présidentielle, deux tours, douze candidats… et autant de programmes. Pour parvenir à occuper la fonction suprême, chacun de ceux qui y concourent présente une série de mesures, plus ou moins axées sur leurs thématiques de prédilection. Nouvelles dépenses, réformes fiscales, économies, etc. : chacun de ces programmes a un coût. Pour le compte des Échos, l’institut Montaigne s’est penché sur le sujet, afin d’identifier les candidats les plus dépensiers parmi les cinq personnalités les mieux placées.

« Aucun des projets mis sur la table n’est équilibré budgétairement », commence le célèbre institut d’obédience libérale. Néanmoins, il distingue deux types de candidats : ceux qui peuvent être considérés comme raisonnables – Emmanuel Macron et Valérie Pécresse – et les prétendants au trône qui, pour y accéder et le conserver, n’entendent pas lésiner sur les moyens – il s’agit cette fois de Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Éric Zemmour.

Un déficit qui pourrait exclure la France de la zone euro

Pour l’institut Montaigne, les programmes de ces trois derniers candidats font clairement peser « un vrai risque pour la dette et la soutenabilité des finances publiques ». Par exemple, le coût des nombreux cadeaux fiscaux présents dans le programme de Marine Le Pen est réévalué à 120 milliards d’euros, aboutissant à un déficit annuel de 102 milliards. « Compte tenu de ce niveau de déficit et d’une absence de trajectoire de redressement des finances publiques, les marchés financiers pourraient pousser la France à sortir de la zone euro », explique l’institut Montaigne aux Échos.

Même constat pour Éric Zemmour, dont les réformes porteraient le déficit national à 145,8 milliards d’euros. Une somme sans commune mesure avec le déficit que provoquerait l’application du programme de Jean-Luc Mélenchon : les nouvelles dépenses et les baisses de ressources engagées par l’hypothétique président atteindraient 332 milliards d’euros, contre 250 milliards selon son programme. Bilan des courses : un déficit national porté à 218 milliards, et une dette atteignant 134% du PIB.

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À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

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Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity

Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.

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By Valerie Hopkins

KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.

“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”

Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.

In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.

Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.

“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”

Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.

Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.

He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.

Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.

Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.

In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.

In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.

Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.

Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.

“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”

Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.

“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”

Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.

He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”

In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Mariupol evacuation. Ukrainian officials vowed to continue a large-scale evacuation from Mariupol, despite renewed Russian shelling. The evacuation is seen as the best and possibly last hope for hundreds of civilians sheltering in bunkers beneath the wreckage of the Azovstal steel plant.

Western pledges. U.S. and European leaders are working to put their aggressive promises of aid to Ukraine into action. The U.S. Senate is preparing to take up President Biden’s $33 billion aid package, and the European Union is expected this week to impose an embargo on Russian oil.

On the ground. Russia’s offensive in eastern Ukraine is “anemic” and “plodding” and has been slowed by a risk-averse approach designed to avoid heavy casualties, a Pentagon official said. Meanwhile, a British intelligence agency said that the Russian losses in the war were staggering.

Moscow’s next move? Russia appears to be preparing to annex two regions in eastern Ukraine and possibly a third in the country’s south, a senior American diplomat said. The official said that the Kremlin would most likely stage “sham” elections to formally seize control.

Pelosi’s visit. Days after becoming the highest-ranking U.S. official to visit Kyiv, Speaker Nancy Pelosi met with Poland’s president in Warsaw and said that Russia’s invasion of Ukraine merited the “strongest possible military response, the strongest sanctions.”

A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.

When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.

“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”

In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.

While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.

Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”

He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.

In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.

“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.

In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.

“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”

And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.

“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”

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Le progressisme de A à Z

Propos recueillis par Mickaël Fonton

Emmanuel Macron vient d’être réélu président de la République. Votre Dictionnaire du progressisme consacre une entrée au « Macronisme ». Y a-t-il vraiment un courant intellectuel derrière la personne d’Emmanuel Macron et, si oui, quel est son progressisme ?

La question est on ne peut plus d’actualité, car il y a une dizaine de jours Emmanuel Macron, dans l’un de ces grands “entretiens-confessions” dont il est coutumier, a déclaré qu’il continuait de parler « de progrès du quotidien », mais « plus vraiment de progressisme. Parce que le progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes, comme une dépossession de ce qui est ». Il faut, certes, se méfier de ces textes, qui se situent souvent entre l’exhibition et l’enfumage, entre psychanalyse et démagogie, mais celui-ci paraît réellement intéressant.

Emmanuel Macron y laisse entendre qu’il aurait été, mais qu’il ne serait plus vraiment progressiste, allant jusqu’à décrire celui-ci comme le ferait un lecteur de Burke ou de Roger Scruton : « une dépossession de ce qui est », une négation du réel et des limites – avant de s’élever vigoureusement contre le « renoncement à notre Histoire et à nos racines » (sic) ! Comme toujours avec Emmanuel Macron se pose la question de la sincérité du propos. Aurait-il changé ou se borne-t-il à caresser dans le sens du poil la fraction la plus conservatrice de son électorat, s’amusant à jouer avec virtuosité sur tous les claviers ? Est-on toujours dans le “en même temps” ?

La question se pose d’autant plus que, dans la suite de cette longue confession, le lecteur constate que le président Macron, s’il ne se reconnaît plus dans le progressisme, en conserve toutes les idées-forces : « Oui au neuf, à l’optimisme, à la conquête », oui au mouvement, à l’émancipation, à l’universalisme, aux Lumières, etc. Un progressisme hérité de la tradition saint-simonienne, dont nous avons essayé de montrer dans ce Dictionnaire qu’il constitue effectivement la colonne vertébrale idéologique du président : le “Macron profond”, en somme. Un progressisme dont il semble douteux qu’il ait pu se débarrasser d’une seconde à l’autre, prenant subitement (et miraculeusement) conscience de ce qu’il n’aurait jamais perçu jusque-là : que le « progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes » – un thème récurrent dans les différentes entrées du Dictionnaire.

Comment cerne-t-on cet objet total qu’est le progressisme et en quoi le format du dictionnaire vous semble-t-il particulièrement satisfaisant pour cette entreprise ?

Après le Dictionnaire du conservatisme et le Dictionnaire des populismes, publiés également au Cerf, il s’agissait pour nous de boucler ce que nous considérons comme un triptyque. Notre ambition est d’offrir à travers ces trois ouvrages un panorama des grandes idées politiques de notre temps. Lorsque nous avons mis sur pied le dernier, en 2020, les difficultés étaient nombreuses. D’une part, parce que les études disponibles sur le progressisme étaient bien moindres que sur le conservatisme et les populismes. Ensuite, parce que le progressisme a connu des sens très différents depuis l’apparition du mot en 1842. Avant d’être repris à son compte par Emmanuel Macron, il a notamment désigné l’aile droite des républicains à la fin du XIXe siècle, les catholiques de gauche de “l’Union des chrétiens progressistes” proches des communistes, ou encore l’“Union progressiste” réunissant en 1950 des compagnons de route du PCF.

Notre objectif a été de saisir deux siècles de progressisme pour rendre compte de sa diversité, mais aussi de ses caractères structurants, marqués par une vision de l’histoire et de l’homme qui découlent de l’idée de Progrès. Pour mener à bien cette entreprise, nous avons très longuement réfléchi à une liste d’entrées, faisant toute sa place au cas français mais pas seulement. Celle-ci établie, nous avons ensuite sollicité chacun des auteurs, qui sont principalement des universitaires mais aussi des journalistes et des écrivains. Ces dictionnaires assument leur diversité et le choix d’une politique d’auteurs qui en rend la lecture moins monotone. La forme même du dictionnaire nous paraît bien adaptée. Certes, nous n’échapperons jamais au reproche d’avoir omis telle ou telle entrée, mais il faut souligner que, grâce au double index, nominum et rerum, le lecteur peut voyager sans problème dans l’ouvrage et y découvrir, comme nous d’ailleurs, des liens et des cohérences auxquels nous n’avions pas spontanément pensé.

Le clivage progressiste/conservateur remonte selon vous à la Révolution française ; pourquoi ?

Il remonte à la Révolution française pour la simple et bonne raison que c’est à cette époque que l’idée de Progrès, qui constitue la matrice philosophique du progressisme, et donc la condition de son émergence, va être pour la première fois synthétisée à travers l’œuvre-testament de Condorcet, le Tableau historique des progrès de l’esprit humain (1794). Par ailleurs, c’est également à ce moment-là, en rapport direct avec la prise de conscience de la fragilité des choses suscitée par la violence de la rupture révolutionnaire, que naît le conservatisme – naissance symbolisée elle aussi par la parution d’un ouvrage, les Réflexions sur la Révolution de France (1790) du Britannique Edmund Burke.

En somme, l’événement révolutionnaire porte à la fois l’idéologie progressiste, qui voit en lui la preuve incontestable de sa propre véracité (la sortie de l’Ancien Régime démontre que l’homme est nécessairement voué à s’améliorer et à se libérer au cours du temps) ; et la pensée conservatrice qui, à partir de cette expérience, reconnaît que le mouvement peut être bénéfique, mais qu’il peut aussi s’avérer mortellement dangereux pour les valeurs qui fondent la civilisation. Clivage déterminant, dans la mesure où l’appartenance à l’un ou à l’autre de ces courants entraîne, au-delà du simple positionnement politique, des façons opposées de concevoir l’homme, la société, l’histoire, la nature et la culture, la guerre et la paix, la vie et la mort, comme nous avons tenté de le démontrer dans nos deux dictionnaires consacrés à ces notions…

Au-delà de l’évident “progrès”, quels sont les mots principaux du progressisme ? “Amélioration”, “technique”, “mouvement” ?

« Aller vite ? Mais aller où ? », se demandait Georges Bernanos en 1947 dans la France contre les robots , où il dénonçait, sans être écouté, « un monde tout entier voué à l’Efficience et au Rendement » . Qu’aurait-il écrit sur notre temps, où les termes d’amélioration, de technique et de mouvement sont connotés très positivement par le progressisme technocratique gouvernemental, qui pourrait effectivement en faire sa devise ? J’ajouterai d’ailleurs que se pose la question de la finalité d’un tel projet, en citant toujours Bernanos, qui ne discernait « aucun but déterminé, sinon celui de durer le plus longtemps possible ». « Un monde gagné pour la tech-nique est perdu pour la Liberté », notait-il encore. Une formule à méditer.

La couverture de votre ouvrage figure un échangeur autoroutier. La mobilité, on l’a dit, est centrale dans le progressisme ; quel rôle y joue la vitesse, la voiture, la voie rapide ?

La civilisation moderne, grande consommatrice d’espace, puisque basée sur la mondialisation des échanges, est nécessairement obsédée par le temps de transport d’un point à l’autre, qu’il importe de réduire. Certes, routes, voiture ou vitesse représentent une certaine forme de liberté individuelle : celle du voyageur, du pilote de voitures rapides, de l’Homme pressé, le progressisme futuriste de Marinetti. Mais c’est aussi un monde où l’homme se perd dans le mouvement…

De plus, le temps est venu des déplacements en masse des personnes et des biens, dans lequel l’objet qui vient de Chine n’est qu’un ignoble ersatz de notre artisanat et où des hordes profanent jusqu’aux plus secrets des temples oubliés. Encore s’agit-il ici de déracinements volontaires, mais notre époque est aussi celle du déracinement obligatoire : on est contraint d’utiliser sa voiture, pour aller travailler, amener ses enfants à l’école, faire ses courses ; contraint aussi de déménager pour trouver un travail. La mobilité brouillonne et aléatoire du zombie ou celle, subie, de l’esclave, accompagnées dans les deux cas de ces “projets structurants” qui détruisent tout par leur indicible laideur et la pollution qu’ils engendrent, voilà sans doute le vrai visage de la modernité progressiste.

On a l’impression que le progressisme ne renvoie pas à une valeur morale (vrai/faux ; bien/mal) mais plutôt à une question de tempérament ; le progressiste est-il par nature un insatisfait ?

Dans une certaine mesure, on pourrait dire que le “tempérament” occupe toujours une certaine place, plus ou moins significative, dans les choix idéologiques, politiques, sociaux, etc. de chacun, de même que l’histoire familiale. De ce point de vue, le progressiste n’échappe pas plus à la règle commune que le conservateur ou le populiste. En revanche, le qualifier d’ insatisfait paraît difficilement recevable : le progressiste ne se confond pas avec les nihilistes que Dostoïevski décrit dans les Possédés, pas plus d’ailleurs qu’avec le Raskolnikov amer et jaloux de Crime et châtiment.

S’il fallait mettre en avant un trait de son caractère, c’est sans doute à l’optimisme qu’il faudrait songer ; car le progressiste, s’il considère que sa situation est moins satisfaisante que ne le sera celle de ses descendants, n’en est pas moins persuadé qu’elle est aussi infiniment supérieure à celle de ses ancêtres, et qu’en définitive, on n’a jamais été aussi bien : c’est le fameux “penser printemps” que Macron avait emprunté au philosophe Alain. C’est aussi ce que déclament, de l’autre côté de l’Atlantique, ceux que l’on a appelé les “Nouveaux Optimistes”, en particulier leur star incontestée, le psychologue évolutionniste Steven Pinker, à qui l’on doit la bible du mouvement, la Part d’ange en nous. Dans cet ouvrage, dont Bill Gates affirmait qu’il s’agissait du meilleur livre qu’il ait lu de toute sa vie, Pinker répète en boucle, “chiffres à l’appui”, que nous vivons l’époque la moins violente et par conséquent la plus heureuse de toute l’histoire de l’humanité. Et qu’il n’y a aucune raison pour que cela cesse.

Le progressiste a-t-il un problème avec la mesure, avec la limite ? La notion de seuil, de bascule, est très présente dans votre ouvrage.

Le progressisme pousse à l’extrême des comportements naturels (curiosité, goût de la nouveauté ou du mouvement), mais en en faisant la seule vérité, sans plus concevoir qu’ils s’articulent avec d’autres (prudence, goût de la tradition), et que c’est cet équilibre seulement qui a rendu possible la survie de l’humanité. À la démesure, à cette hubris qui conduit au néant, le monde antique opposait pourtant la nécessaire phronesis, qui est bien une détermination des limites. En ce sens, la question du refus des limites, de l’impossibilité que l’homme puisse en accepter sans en être nécessairement diminué ou humilié, paraît centrale dans le progressisme – d’où, d’ailleurs, son opposition au conservatisme.

Le territoire que l’on parcourt, les familles, les solidarités, les amitiés qui nous entourent dans une Cité, la culture spécifique dont on s’imprègne, voilà autant d’éléments sans lesquels, pour un conservateur, l’homme ne serait pas ce qu’il est, mais que le progressiste perçoit, lui, comme autant d’atteintes à sa liberté de devenir non ce qu’il est mais ce qu’il voudrait être, et ce qu’il voudrait par cela seulement qu’il le pourrait : car à ses yeux ce qui est possible doit être réalisé, parfois uniquement parce qu’il est possible de le faire. Mais plus les techniques progressent, et plus elles imposent leurs méthodes, leurs logiques… et moins l’homme est homme.

« Start-up », « Selfie », « Nudge », « Safe space », etc. Le dictionnaire compte un certain nombre d’entrées en langue anglaise. L’Amérique est-elle une des sources du progressisme – et pourquoi ?

Les États-Unis, nation d’immigrants, se sont formés autour du mythe d’un monde meilleur que l’on trouverait en se coupant de ses racines, et cette nouvelle “promesse” donnée à un peuple élu porte encore des millions d’aventures individuelles. Il était dès lors logique qu’ils soient une source du progressisme. Celui d’un progressisme économique d’abord : entre fordisme et propagande publicitaire, c’est le monde de la production illimitée, de la croissance sans fin, qui culmine dans une mondialisation financiarisée. Mais il s’agit aussi de nos jours d’un progressisme “culturel” qui vise à déconstruire les sociétés en en faisant éclater tout ce que l’on considérait classiquement comme devant en constituer les bases, des territoires qui ne sauraient plus être bornés par aucune frontière aux familles maintenant nécessairement “recomposées”, des rapports sociaux d’où toute autorité est bannie au remplacement des sexes imposés par la nature par des genres librement choisis. Ce qu’il convient d’appeler “l’idéologie woke ”, grosse de heurts et de violences, est maintenant passé des campus d’Amérique du Nord aux universités françaises et irrigue notre classe médiatique – et donc notre classe politique. On notera pour conclure que ces deux visages du progressisme états-unien, loin de s’opposer comme le croient certains, se complètent parfaitement pour aboutir à un monde d’ilotes au service d’une superclasse.

Le Dictionnaire du progressisme, sous la direction de Christophe Boutin, Frédéric Rouvillois et Olivier Dard, Les Éditions du Cerf, 1 234 pages, 39 €.

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L'Humanité

Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose

Actu

Quand un micro-organisme saute d’un chromosome à un autre, il peut créer l’odeur la plus appréciée universellement. Récit d’un heureux accident génétique.

Marine Cygler

D’où vient le parfum merveilleux de la rose ? D’un tour de passe-passe génétique, expliquent des chercheurs du Laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médicinales de l’université de Saint-Étienne, dont les conclusions ont été publiées dans « Molecular Biology and Evolution ».

Ils ont découvert que, en changeant la fonction d’un gène, un virus aurait amené les pétales de rose à produire du géraniol, molécule odorante essentielle au parfum typique des roses. Voici le récit qu’ils en font aujourd’hui.

L’églantier s’emmêle les pétales

Il y a plusieurs dizaines de millions d’années, les ancêtres des premières Rosidae ont connu un premier bouleversement génétique : le gène NUDX1 s’est multiplié trois fois sur le même chromosome. Puis ces ancêtres ont évolué et leurs descendants ont conservé les trois copies du gène.

Parmi ces descendants, il y a les premiers églantiers sauvages, dont l’un des spécimens a été vraisemblablement victime de l’attaque d’un virus. Celui-ci s’est intégré dans le matériel génétique du rosier, ce qui n’a rien d’exceptionnel, et il est devenu un transposon capable de sauter au hasard d’un chromosome à l’autre.

Et c’est ce qui s’est passé chez l’églantier. Lors d’un saut, ce transposon a entraîné avec lui une des trois copies de NUDX1 sur un autre chromosome. Cette copie s’est retrouvée à côté d’un autre transposon et leur interaction a profondément modifié le produit du gène : l’enzyme codée par le gène s’est non seulement mise à fonctionner uniquement dans les pétales, mais elle a commencé à fabriquer du géraniol.

35 000 variétés existantes à ce jour

Et cet accident a constitué un avantage évolutif évident, car les insectes pollinisateurs ont été attirés par la couleur, mais aussi l’odeur des roses. Si bien que le phénomène de duplication, c’est-à-dire de multiplication du nombre de copies d’un même gène, s’est reproduit, assurant une production maximale de molécules odorantes. Ce parfum a aussi séduit l’être humain qui a adopté cette fleur dont on compte 35 000 variétés aujourd’hui. Aucune plante, même la fascinante orchidée, ne peut rivaliser !

Le mystère du géraniol des roses

Le géraniol est une molécule odorante émise par de nombreuses fleurs, y compris la rose. Mais, en 2015, quand le matériel génétique du rosier a commencé à être séquencé, les généticiens n’ont pas retrouvé le gène qui code sa production chez le rosier. Autrement dit, ce gène connu chez les autres fleurs odorantes était absent chez les roses. C’est en fait un autre gène, dont l’histoire évolutive vient d’être démêlée, qui code le géraniol chez la rose.

 

« Il est très difficile de contrôler l’odeur de la rose »

 

Le point de vue  Jean-Claude Caissard, du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médecinales (université de Saint-Étienne)

Dans la nature, à quoi sert le parfum de la rose ?

La couleur et l’odeur des roses sauvages, comme l’églantier par exemple, servent à attirer les insectes pollinisateurs. Ceux-ci entrent dans la fleur pour s’y nourrir de nectar et à l’occasion se couvrent de pollen. Quand ils passent d’une fleur à l’autre, le pollen se dépose sur le pistil des fleurs. Aujourd’hui, les roses horticoles ont moins de pollen et beaucoup de pétales, ce qui rend le cœur de la fleur peu accessible aux insectes. Le processus de pollinisation est assuré par la main de l’homme, au pinceau. Le sélectionneur prend le pollen d’un rosier et le dépose sur un autre. Il sème les graines obtenues et, lorsqu’un rosier a des roses qui lui plaît, avec toutes les caractéristiques souhaitées, il le conserve et le multiplie par bouturage. Pour obtenir un rosier commercialisable, le travail de sélection est extraordinaire. Sur les 20 000 à 30 000 nouvelles roses qu’elle obtient chaque année, la société Meilland n’en conserve qu’une en moyenne.

Est-on capable de contrôler l’odeur des roses ?

Non, c’est très difficile, car l’odeur de la rose, très complexe, résulte d’une combinaison d’environ 300 molécules. Aussi, seuls 10 % des rosiers obtenus par le croisement de deux rosiers parfumés ont des fleurs qui dégagent une odeur. Pour la grande majorité, soit il n’y a pas d’odeur, soit l’odeur obtenue est imperceptible pour le nez humain.

Pourquoi les roses du commerce sont-elles souvent sans odeur ?

La rose est la seule plante présente pendant toute l’histoire de l’humanité uniquement grâce à sa beauté et son odeur, et non à cause de propriétés culinaires ou médicinales. C’est probablement en remontant le temps qu’on peut expliquer pourquoi aujourd’hui les roses du commerce n’ont souvent plus d’odeur. Au XIXe siècle, les rosiers étaient sélectionnés pour leur parfum, ce qui explique qu’on peut encore retrouver des vieux rosiers très odorants dans les jardins. Puis au XXe siècle, avec l’industrialisation de l’horticulture, on a préféré les variétés très florifères, même si elles n’avaient pas de parfum. En outre, pour les variétés dont on coupe les fleurs pour les bouquets, les obtenteurs ont sélectionné des roses capables de tenir très longtemps, environ une vingtaine de jours en vase. Au laboratoire, nous avons essayé de comprendre pourquoi ces roses coupées n’avaient pas de parfum. Les obtenteurs avancent que l’épaisseur des pétales est en cause, car elle empêcherait le parfum d’être relargué. Nous avons testé cette hypothèse, sans succès. Je pense plutôt qu’à force de faire des croisements, on a peut-être fini par perdre des gènes essentiels pour le parfum. C’est sur ces gènes que nous travaillons.

À quoi ressemblera le rosier de demain ?

Cela dépend de l’utilisation. Si c’est pour le planter sur un rond-point par exemple, l’absence d’aiguillon sera une caractéristique essentielle qui sera sélectionnée afin que les jardiniers ne se blessent pas. On peut aussi imaginer des variétés avec une odeur prononcée à destination des fleuristes. Côté jardin, les rosiers couvrants dont les fleurs ne sont pas plus grosses que des pâquerettes à la mode aux États-Unis pourraient arriver en France. Je pense que, globalement, un des traits qui sera sélectionné très largement, quelle que soit l’utilisation du rosier, sera la rusticité, c’est-à-dire la résistance naturelle aux maladies, afin de pouvoir se passer de pesticide.

sciencesgénétique
New York Times - World

Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers

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The Saturday profile

At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.

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By Jason Horowitz

TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.

There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.

Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”

But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.

“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”

He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”

A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.

“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”

Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”

The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.

“I lived this duality,” Mr. Basso said.

In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.

And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.

“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”

Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.

He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)

In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”

That levity was hard-earned.

Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.

“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”

But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”

His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.

In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”

In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”

In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.

“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.

Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.

“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.

Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.

After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.

“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”

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Valeurs Actuelles

Pour Emmanuel Macron, le Premier ministre sera attaché au “social” et à “l’environnement”

Qui pour remplacer Jean Castex ? Lors d’un déplacement à Cergy (Val-d’Oise), mercredi 27 avril, Emmanuel Macron a indiqué que le prochain Premier ministre serait « quelqu’un qui est attaché à la question sociale, à la question environnementale et à la question productive », indique Le Point. Interrogé par un journaliste sur l’éventualité d’une personnalité de gauche, le président de la République a répondu croire « au dépassement », estimant que « la couleur politique ne dit pas tout ».

À propos de l’actuel Premier ministre, le chef de l’État a eu des mots élogieux : « Jean Castex venait de la droite ; il a mené une des politiques les plus sociales des dernières décennies parce que c’est aussi un homme de cœur et qu’il a la fibre sociale ».

Une femme à Matignon ?

Reste que les spéculations continuent sur l’identité du prochain chef du gouvernement. Un sondage IFOP commandé par le Journal du dimanche, mercredi 27 avril, faisait état de la volonté des Français (74 %) de voir une femme accéder à la fonction. Un pilier de la macronie miserait d’ailleurs sur Élisabeth Borne, actuelle ministre du Travail, selon un témoignage rapporté par Le Point. « Les deux réformes impossibles menées durant ce quinquennat, celles de la SNCF et de l’assurance-chômage, c’est elle », rappelle-t-il. Même son de cloche chez un ex-LR interrogé par l’hebdomadaire : « Elle est femme, polytechnicienne, elle vient de la gauche, communique peu, elle sera Première ministre si Macron l’emporte ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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L'Humanité

Jean-Pierre Luminet : « Les arts et les sciences naissent des mêmes instincts et intuitions »

Entretien

Passionné de sciences, de littérature et de musique, l’astrophysicien publie un nouveau recueil de neuf histoires méconnues de grands et singuliers astronomes. Entretien

Anna Musso

Jean-Pierre Luminet, astrophysicien spécialiste des trous noirs et de la cosmologie, directeur de recherche émérite au CNRS, est aussi un écrivain, un poète et un musicien. Talentueux passeur de savoirs, le chercheur est déjà l’auteur de sept romans « historico-astronomiques ». Dans son dernier ouvrage (1), il offre neuf nouvelles inspirées d’histoires méconnues d’astronomes européens ayant vécu entre le XV e siècle et la fin du XIX e. Entretien avec un passionné de sciences et de beaux-arts, qui dépasse le clivage éducatif introduit dès le lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».

Dès la présentation de votre livre, vous annoncez vouloir à nouveau « réduire à néant » le cliché du savant qui serait toujours « dans la lune ». Pourquoi ce combat contre une telle image d’Épinal doit-il être toujours recommencé ?

Il faut toujours lutter contre les clichés, les idées toutes faites et surtout la pensée binaire, particulièrement en cette période de l’évolution de la société occidentale et de sa culture déclinante plus que jamais soumise à l’empire américain. Au-delà de cet aspect géopolitique et militant, je me suis toujours intéressé à l’histoire des hommes et des femmes qui ont apporté leur pierre à l’édifice des connaissances scientifiques, et dont le public ignore généralement tout. Pour ce qui est du cliché du savant distrait toujours dans la lune, l’expression « la tête dans les étoiles » souvent utilisée par les médias m’a toujours un peu agacé, car elle suggère que les savants n’ont pas les pieds sur terre, ce qui est une absurdité. Ces neuf histoires l’illustrent en mettant en scène des astronomes dont les vies, les parcours et les actes montrent toute la variété de la psyché humaine, allant de la générosité et du désintéressement à l’anticonformisme, l’extravagance, l’ambition ou la jalousie.

Théorie des cordes, matière noire, univers multiples, gravité quantique à boucles... Les explications de Jean-Pierre Luminet

Comment avez-vous choisi ces personnages originaux et peu connus ?

Au fil des années, à travers mes lectures et mes recherches sur l’histoire des sciences, je prends note des anecdotes les plus étonnantes et des aventures hors du commun qu’ont vécues certains savants du passé. Ma série de sept romans « historico-astronomiques » se concentrait sur des personnages phares comme Ptolémée, Copernic, Tycho Brahe, Kepler, Galilée, Newton… Les personnages que j’ai choisis dans ce recueil de nouvelles ne sont pas aussi célèbres, mais leurs aventures auraient pu faire l’objet de romans à part entière.

Vous rapportez des épisodes de leur vie quotidienne, des éléments scientifiques et des anecdotes. Ces récits sont-ils tous authentiques ou romancés ?

Tous reposent sur une sérieuse documentation historique. Il peut certes y avoir quelques incertitudes – l’assassinat au cœur du Vatican de Regiomontanus au XV e siècle est probable, mais n’a jamais pu être prouvé. De même que l’histoire de la reliure de livre en peau humaine a peut-être été enjolivée par Camille Flammarion. Mais le reste est parfaitement authentique, y compris les délires de Sylvain Bailly sur l’Atlantide et sa dernière phrase prononcée sur l’échafaud. La part romanesque tient dans certains dialogues que j’ai imaginés, mais de manière plausible en fonction des situations et du caractère des protagonistes.

J’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».

S’il n’y avait qu’une histoire à nous présenter, laquelle sélectionneriez-vous ?

Dans « La robe de Madame Hevelius », il y a trois personnages particulièrement attachants. Le Polonais Johannes Hevelius, astronome amateur puisque brasseur de profession, mais doué d’une vue si exceptionnelle qu’il dédaigne l’usage du télescope pour établir son catalogue d’étoiles. Elisabeth Hevelius, sa très jeune épouse, qui l’assiste dans ses observations tout en s’occupant des affaires de la brasserie, et qui, à la fin de sa vie, rédigera ses travaux en améliorant son style latin. Et le jeune Edmund Halley, qui deviendra plus tard célèbre pour sa prédiction du retour de la fameuse comète : envoyé par la Royal Society pour « piéger » Hevelius, il admet de bonne grâce la valeur du travail de ce dernier et décide de remercier le couple en faisant confectionner pour Elisabeth une robe d’apparat à la dernière mode londonienne !

En plus d’être astrophysicien et écrivain, vous êtes pianiste et mélomane. Quels liens unissent la musique et le Cosmos depuis l’Antiquité ?

La « Musique des Sphères » est une théorie d’origine pythagoricienne, fondée sur l’idée que l’Univers est régi par des rapports numériques harmonieux. Les orbites des « planètes » (incluant à l’époque la Lune et le Soleil) et de la sphère des étoiles fixes étaient censées reproduire les notes de la gamme naturelle, et leurs séparations mutuelles correspondre à des intervalles musicaux. L’astrophysique moderne a rendu caduque l’« harmonie céleste » rêvée par les Anciens, mais, à l’heure de la relativité, de la radioastronomie et de la conquête spatiale, le concept n’en garde pas moins un fort pouvoir d’évocation. Le bruit et la fureur cosmiques révélés par les télescopes contiennent une dynamique temporelle qui interpelle tout autant le compositeur que l’astrophysicien.

Dans votre récente autobiographie musicale (2), vous exprimez votre passion pour Franz Liszt. Racontez-nous cette « rencontre ».

Le point de départ a été ma première écoute, sur un vieux 78-tours en celluloïd rigide, de la « 2 e Rhapsodie hongroise » de Liszt. J’avais 11 ans. Je me rendrai compte plus tard que ce n’est sans doute pas le plus grand chef-d’œuvre du compositeur, mais c’était une introduction idéale à la partie de sa musique la plus connue, placée sous le signe du folklore hongrois et de la haute virtuosité. Outre son œuvre musicale immense, j’ai admiré la prodigieuse générosité du personnage. Exemple quasiment unique dans l’histoire de l’art, cet artiste a consacré une bonne moitié de sa vie à promouvoir la musique des autres : Berlioz, Wagner, Saint-Saëns, Borodine…

La création artistique et la recherche scientifique sont, in fine, inexorablement liées…

Physicien théoricien formé aux mathématiques et féru de géométrie, mais aussi et surtout amateur des beaux-arts, j’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ». Passionné par les diverses formes d’expression artistique, j’ai moi-même pratiqué ces multiples formes de l’imagination créatrice que sont la littérature, la musique et les arts plastiques. Mon programme vise à recréer un « humanisme de la connaissance » – non pas que les arts et les sciences soient confondus, car ils fonctionnent de manière très différente, mais ils naissent des mêmes instincts et intuitions. Je ne crois pas que l’on ait au départ une « âme d’artiste » ou une « âme de scientifique », il y a avant tout une dévorante curiosité pour le monde, et cette curiosité nous pousse à l’explorer à travers différents langages.

(1) « Histoires extraordinaires et insolites d’astronomes », Éditions Buchet-Chastel, 270 pages.(2) « Du piano aux étoiles, une autobiographie musicale », le Passeur Éditeur, 350 pages.

PROFIL

Jean-Pierre Luminet est un astrophysicien, écrivain et musicien français. Il est directeur de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’astrophysique de Marseille et de plusieurs académies et sociétés savantes. Auteur de sept romans, Il est lauréat de nombreux prix, notamment le prix Kalinga et la médaille Einstein de l’Unesco en 2021. Un astéroïde, découvert en 1991, porte son nom en hommage à ses travaux.

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Valeurs Actuelles

La présidente LR de la région Pays de la Loire plaide pour le “rassemblement” avec Emmanuel Macron

A l’issue de l’élection présidentielle, le président des Républicains, Christian Jacob, a martelé que le parti n’était pas « soluble dans le macronisme », écartant toute alliance. Une consigne dont s’écartent certains élus LR, à l’instar de Christelle Morançais, président de la région Pays de la Loire, relève Ouest France. Après avoir été porte-parole de Valérie Pécresse durant la campagne présidentielle, elle a appelé, lundi 25 avril, à « tendre la main » à LREM.

Eviter « l’aveuglement idéologique »

« Je suis une femme de droite, je suis attachée à mes convictions, mais je considère que, dans le contexte extrêmement tendu dans lequel nous vivons, il faut savoir tendre la main, se rassembler et s’ouvrir », a déclaré Christelle Morançais, mettant en garde contre la tentation de « l’aveuglement idéologique, le déni des réalités ou le goût de la revanche ». Une vision qui s’oppose à celle de son prédécesseur à la tête de la région, Bruno Retailleau, note Ouest France. Le même jour, celui-ci évoquait le « combat » des législatives à venir. « La démocratie, ce n’est pas la concentration de tous les pouvoirs dans les mains d’un seul », a-t-il également tweeté.

Christelle Morançais illustre la compatibilité d’une partie des Républicains avec Emmanuel Macron. Elle est notamment proche de l’ancien Premier ministre, Édouard Philippe, qui, avec son parti Horizon, incarne une droite de soutien au président de la République. « Emmanuel Macron a désormais la responsabilité d’unir le pays. À nous de l’aider à bâtir l’unité dont la France a tellement besoin », a-t-elle déclaré.  Sa position en fait pour certains observateurs une candidate à un poste de ministre.

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L'Humanité

Le syndicat UGTT durcit son discours face à Kaïs Saïed

Actu

Tunisie Après avoir soutenu le coup de force opéré le 25 juillet 2021, la centrale rejette la concentration des pouvoirs et exige un rétablissement du fonctionnement démocratique. L’inflation pèse sur le quotidien des ménages, tandis que le pays s’en remet au FMI.

Nadjib Touaibia

La puissante organisation syndicale UGTT change de ton à l’égard du président Kaïs Saïed et montre des signes d’impatience. Dans le discours prononcé le 1er mai, elle adresse une mise en demeure à peine voilée. Le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, en appelle au « dialogue, seul choix pour surmonter la crise actuelle et éviter l’instabilité socio-­politique, et ce en priorisant l’intérêt national ».

La centrale, qui avait jusque-là approuvé le coup de force opéré par le président, tient à présent un langage politique de fermeté. Elle rejette « la concentration des pouvoirs entre les mains d’une seule personne et l’amendement des textes législatifs en s’appuyant sur des décisions unilatérales ». Elle estime que « cette période est marquée par une grande ambiguïté et des discours populistes qui aggravent davantage la crise et menacent d’accélérer l’effondrement de l’économie ». Elle lance enfin un dernier appel au « président de la République, Kaïs Saïed, pour l’ouverture immédiate d’un dialogue national avant qu’il ne soit trop tard ». Le syndicat se prononce clairement pour la fin de l’état d’exception et pour le respect des libertés.

Dollars contre réformes

L’UGTT remet ainsi les pendules à l’heure dans un contexte de crise économique et de hausse continue du chômage, notamment des jeunes, dont les horizons sont plus que jamais bouchés. Ces derniers s’accrochent néanmoins au filet d’espoir lancé par un chef de l’État perçu comme un sauveur à la suite de la gestion calamiteuse des dirigeants successifs depuis la révolution du jasmin, parmi lesquels les islamistes, qui ont surtout privilégié leurs adhérents et leur clientèle à travers des recrutements massifs dans la fonction publique.

La Tunisie a entamé, en février, des discussions préliminaires avec le Fonds monétaire international (FMI) pour le déblocage d’une aide de plusieurs milliards de dollars. Les réformes structurelles exigées en échange vont, à coup sûr, aggraver la situation des millions de Tunisiens laissés pour compte, dont le pouvoir d’achat est laminé par l’inflation. Lourdement endetté, le pays ne parvient pas à se remettre de l’effondrement de l’économie touristique consécutif à la pandémie.

Le 25 juillet 2021, le président annonçait le gel du Parlement, limogeait le premier ministre et s’arrogeait tous les pouvoirs. En février, il dissolvait le Conseil supérieur de la magistrature, désormais remplacé par un organe de supervision judiciaire dont il nomme les membres. En avril, il désignait le chef de l’Autorité électorale à quelques mois d’un référendum sur la Constitution et d’un scrutin législatif.

Dans la soirée du dimanche 1er mai, Kaïs Saïed a évoqué l’installation d’une commission chargée de gérer le dialogue national, auquel participeront quatre organisations nationales, à l’exception de « ceux qui ont saboté, affamé et maltraité le peuple ». L’opposition, quant à elle, constitue une coalition comprenant cinq partis, dont Ennahdha (islamistes), et cinq associations, et crée un « front de salut national ». La jeune démocratie tunisienne s’engage dans un nouveau tunnel.

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Valeurs Actuelles

Lettre ouverte à Vladimir Poutine

Marioupol, Kharkiv, Irpin, Boutcha, Borodyanka, Kramatorsk : autant de noms de villes ukrainiennes synonymes aujourd’hui, par l’atrocité des massacres qui les ensanglantent aussi bien que par l’ampleur des destructions qui les ravagent, d’horreur, de morts, de désolation et indescriptibles souffrances, assimilables, par l’indignation qu’ils suscitent très justement au sein de la conscience humaine, à de terribles “crimes de guerre”, sinon à d’encore plus effroyables “crimes contre l’humanité”.

Certes, nous connaissons les arguments que vous invoquez, dont une hypothétique « dénazification » de l’Ukraine en même temps qu’un supposé « génocide » à l’encontre des populations civiles du Donbass, pour expliquer ce que vous appelez, d’un euphémisme langagier qui ne peut que nous étonner sur le plan militaire mais aussi nous heurter au niveau intellectuel, une « opération spéciale » . À l’inverse, nous sommes également parfaitement conscients des très contreproductives maladresses et autres non moins préjudiciables fautes que la communauté internationale, les États-Unis d’Amérique en tête, a pu parfois commettre, sur le plan diplomatique et souvent pour d’hypocrites mais rentables intérêts géostratégiques, à l’encontre de votre pays, qu’elle a parfois, par le passé, unilatéralement humilié, sinon inconsidérément insulté, et quelquefois même outrageusement diabolisé.

Bref : une inacceptable stigmatisation où l’on voit même désormais poindre, çà et là, d’insidieux, et d’autant plus troublants, accents de racisme antirusse, d’inacceptables relents de xénophobie à l’encontre, non seulement de vos diplomates et autres oligarques mais, plus généralement, de manière bien plus indistincte et abusive encore, de vos sportifs, artistes et intellectuels également, y compris les plus inoffensifs idéologiquement. Cela s’avère, certes, nous l’admettons volontiers, éminemment regrettable !

Mais, enfin, quelles que soient ces erreurs d’appréciation ou nuances d’analyse, quels que soient même, et peut-être surtout, les motifs que vous employez pour justifier ce que nous ne craignons pas d’appeler, plus encore qu’une brutale agression, une guerre insensée, due précisément à cette inconcevable invasion de l’Ukraine, nation libre et souveraine, par la Russie, ces mêmes motifs nous paraissent, au vu de l’immense tragédie humaine que votre armée provoque impitoyablement, aussi injustifiables moralement qu’illégitimes politiquement. Nous l’avons fermement condamnée, du reste, dès le début, tout en nous rangeant aussitôt, et parallèlement, aux côtés de l’admirable résistance ukrainienne !

Ainsi, Monsieur le Président,

Ainsi, Monsieur le Président, souhaitez-vous vraiment passer à l’histoire comme, de sinistre mémoire et même si cette comparaison peut parfois sembler, à certains, excessive, voire outrancière, un nouveau Hitler, quoique, paradoxalement, votre pays eût naguère grandement contribué à vaincre, pour le bien de l’Europe elle-même, l’Allemagne nazie ? Voulez-vous vraiment que la postérité, vos enfants comme votre peuple, sinon le monde entier, se souvienne de vous comme, croupissant misérablement au fin fond d’une obscure prison pour criminels de guerre, le pire des tyrans, à l’instar, autrefois, d’un Staline, d’un Pol Pot ou d’un Milosevic ? Désirez-vous vraiment faire partie de cette funeste procession de dictateurs finis, comme bon nombre de fous furieux en mal de pouvoir absolutiste, dans les nauséabondes cuvettes de l’histoire et que, pire encore, votre nom, déjà suffisamment terni par l’abjection de cette guerre, soit à jamais marqué du sombre et méprisable sceau de l’infamie ?

À cela, déjà déplorable en soi, s’ajoute un autre élément, non négligeable, et qui, comme tel, devrait, pour le « patriote » que vous clamez être, vous interpeller aussi : le fait que ce soit l’image même de la Russie, son richissime héritage culturel comme son inestimable patrimoine artistique, qui, par cette guerre que vous menez de façon aussi violente, arbitraire et indiscriminée à l’encontre de milliers d’innocents, se voit ainsi aujourd’hui, certes injustement mais néanmoins gravement, dégradée, endommagée aux quatre coins de la planète, stigmatisée dans son ensemble. Et, faut-il vous l’avouer, nous en sommes, nous qui aimons tant votre pays, sa grande littérature (de Pouchkine, Lermontov ou Gogol à Dostoïevski, Tchekhov ou Tolstoï, en passant par Essenine, Tourgueniev, Pasternak, Maïakovski, Soljenitsyne ou Vassili Grossman) aussi bien que ses fabuleux musiciens (de Tchaïkovski à Rachmaninov en passant par Prokofiev, Moussorgski, Chostakovitch, Scriabine, Stravinski ou Rimski-Korsakov), infiniment tristes, profondément désolés !

De même, nous souvenons-nous que l’une des plus belles villes du monde, Saint-Pétersbourg, qui est par ailleurs aussi votre berceau natal, fut bâtie par les meilleurs architectes et ouvriers vénitiens, y abritant l’un des plus somptueux musées du monde, l’Ermitage, connexe au magistral palais d’Hiver, et où, au XVIIIe siècle déjà, quelques-uns de nos philosophes les plus prestigieux, dont Voltaire et Diderot, précurseurs de la Révolution française, nantis de leur inaliénable sens de la démocratie chevillé au cœur comme au corps, allaient présenter leurs hommages à votre légendaire impératrice, Catherine II !

C’est donc au nom même de la civilisation,

C’est donc au nom même de la civilisation, de son esprit en ce qu’il a de plus noble, haut et précieux, y compris au sein de la grande et belle âme russe, que nous vous demandons instamment, Monsieur le président, de mettre un terme, toutes affaires cessantes, à cet indicible carnage en Ukraine. L’abomination y est, en effet, à son comble, inimaginable, dans son indescriptible cruauté, pour le commun des mortels. Les récits des rescapés sont glaçants. Les témoignages des victimes, épouvantables et bouleversants tout à la fois. N’éprouvez-vous donc aucune compassion, Monsieur le Président, envers ces nouveaux martyrs ? Rien, absolument rien, ne peut justifier un tel déchaînement, incompréhensible, inique et aveugle, de violence !

Revenez donc, Monsieur Poutine, à la Raison ! Respectez le droit international au lieu de vous mettre ainsi, par cette folie meurtrière tout autant que par cette suicidaire fuite en avant, au ban des nations ! De grâce, pitié pour les innocents ! Cette barbarie est une insulte à l’humanité, une honte comme une tache indélébile aux yeux de bon nombre, ne vous en déplaise, de vos concitoyens ! Davantage : arrêtez, s’il n’est pas trop tard, cette immonde guerre et engagez-vous plutôt, en toute honnêteté et transparence, en de véritables, sérieux pourparlers de paix ! Mieux : ne trahissez pas, au fallacieux nom d’on ne sait quel patriotisme de mauvais aloi, d’un nationalisme aussi mal entendu qu’interprété, la féconde et brillante culture de votre patrie ! Ne la déshonorez pas ! Ne faites pas en sorte que le Crime et châtiment du mémorable Dostoïevski et autres Âmes mortes du génial Gogol deviennent finalement, mais surtout très concrètement, la hideuse et infernale métaphore romanesque, pour votre malheur, de votre propre tombeau !

L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire,

L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire, sinon celui des hommes, pourra peut-être ainsi, s’il en est encore temps, vous sauver de son implacable justice… Une ultime précision : si nous prenons la peine de nous adresser par écrit à vous aujourd’hui, risquant peut-être ainsi de devoir nous confronter à certaines critiques de la part de nos estimables pairs, au vu d’un sujet aussi douloureux comme d’une problématique aussi épineuse, indéfendable à tous égards, ce n’est finalement, sachez-le, qu’en désespoir de cause. Aucune conscience digne de ce nom ne peut, en effet, rester insensible et silencieuse, à moins de faire preuve d’une indifférence dont on ne sait si c’est l’incroyable cynisme ou le terrifiant égoïsme qu’il faut déplorer le plus en pareille circonstance, face à un tel drame humain !

* Daniel Salvatore Schiffer est philosophe, écrivain et éditorialiste ; Robert Redeker est philosophe ; Guy Sorman est écrivain et économiste ; Pierre-André Taguieff est philosophe et historien des idées.

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L'Humanité

Elon Musk et le cyberimpérialisme

Chronique

Charlotte Recoquillon

La semaine dernière, je vous parlais d’Elon Musk et de son entreprise de conquête de l’espace, enfin, de colonisation de l’espace, devrais-je dire. C’est à l’assaut d’un autre territoire que le milliardaire vient de se lancer en annonçant le rachat de Twitter pour 44 milliards de dollars.

Avec « seulement » 217 millions d’utilisateurs actifs quotidiens – contre 1,4 milliard pour Instagram par exemple –, le réseau social à l’oiseau bleu n’est pas le plus fréquenté. Il n’est même pas lucratif d’ailleurs. C’est, en revanche, la plateforme la plus influente. Journalistes, éditorialistes, activistes, responsables politiques et autres intellectuels y commentent l’actualité politique et médiatique, y débattent et polémiquent et, d’une certaine façon, y font vivre le débat démocratique. Pas toujours sereinement. Le réseau est connu pour ses raids et cyberagressions organisés contre les utilisateurs dont les propos déplaisent, dans le but de les intimider et de les censurer. De ce point de vue, les sphères des droites extrêmes et nationalistes y sont très bien organisées.

Quand Elon Musk explique racheter la plateforme au nom de la liberté d’expression, piétinant la politique de modération visant à limiter la diffusion de fausses informations ou de propos haineux, par exemple, il y a de quoi s’inquiéter. Pas seulement du fait que Twitter risque de devenir un cauchemar de toxicité et d’agressivité, mais aussi car le débat démocratique risque littéralement d’y être pris d’assaut. D’ailleurs, le fait que Donald Trump se réjouisse de cette « évolution positive » ne peut que préoccuper davantage. On manque de s’étouffer lorsque l’ancien président américain ajoute : « Nous voulons liberté, justice et équité dans notre pays », semblant ignorer qu’il a lui-même créé une conspiration sur la fraude électorale et soutenu une insurrection contre ses propres institutions.

Les répercussions dépassent évidemment les frontières américaines. Ainsi, dès l’annonce du rachat, Jair Bolsonaro a gagné plus de 100 000 followers. Tout comme d’autres figures de son entourage. C’est probablement le résultat de la désactivation des protections contre les faux comptes et comptes automatisés, mais, à quelques mois de l’élection présidentielle au Brésil, cela est préoccupant.

Ici même, au lendemain d’une campagne présidentielle dominée par les idées d’extrême droite, il faut s’alarmer des clivages qui semblent structurer de plus en plus profondément l’opinion publique. On le sait, produire des discours précis et nuancés est long et laborieux, alors qu’il suffit d’un instant pour produire des punchlines clivantes et propager des fausses informations. Le rachat de Twitter par Elon Musk n’est qu’une facette de ce cyberimpérialisme dangereux pour la démocratie.

elon musktwitterdémocratiela chronique de charlotte recoquillon
Valeurs Actuelles

Malika Sorel-Sutter : “La prime va à la non-assimilation”

Valeurs actuelles. On a l’impression que ce livre procède d’une fatigue, d’une déception, d’une blessure même. Pouvez-vous nous en expliquer la genèse ? Malika Sorel-Sutter. Fatigue ? Non. Déception et blessure ? Oui. Voilà des années que je me bats pour la France. Dans ce combat, j’ai laissé bien des plumes et je ne m’attendais pas à ce que l’on se mette à jouer une partition de la francité selon l’ethnie et la race, symbolisée par une vision attribuée à tort au général de Gaulle, ainsi que par ce que j’ai appelé la querelle des prénoms. On ne devrait juger les autres que sur leur engagement à défendre la France. Or ceux des élites de souche qui ont précipité la France dans les épreuves actuelles ne voient, eux, aucunement leur francité entachée du soupçon d’illégitimité. Oui, cela m’a fendu le cœur de constater qu’aucune leçon ne semblait avoir été tirée de l’histoire des harkis.

Qui sont ces “dindons de la farce”, dont vous faites le titre de votre ouvrage ? Les Français de souche du peuple, bien sûr, et les enfants de l’immigration extra-européenne qui ont fait le choix de l’assimilation. Les premiers ont longtemps cru au conte de fées selon lequel la réussite de l’intégration culturelle et de l’assimilation n’était qu’une question de temps et de moyens financiers, quand il n’en était rien. Quant aux seconds, ils constatent qu’il est bien plus profitable de se réclamer de la diversité ou de toute autre communauté que de la communauté française. La prime va à la non-assimilation. C’est ce que démontrent les politiques de discrimination positive, qui se transforment en discrimination négative pour ces deux catégories de Français qui se retrouvent être les dindons de la farce.

« La conjugaison des identités est extrêmement aléatoire », écrivez-vous. L’assimilation, que vous avez vécue, et sur laquelle vous avez beaucoup travaillé, relève-t-elle du miracle ? En matière d’assimilation, toutes les erreurs, ou presque, ont été commises par les gouvernants ces quarante dernières années. C’est pourquoi elle relève effectivement de plus en plus du miracle. Pour la favoriser et non l’entraver, il convenait de respecter un certain nombre de précautions. Il importe de rappeler que l’assimilation des Italiens n’a pas été le franc succès que pensent beaucoup de Français : seul un Italien sur trois du flux 1870-1940 s’est assimilé. Les autres sont repartis. Je cite Cavanna qui évoque la manière dont l’assimilation était vécue par la communauté italienne. Celui qui se faisait naturaliser était qualifié de vendu. Concernant le flux polonais de 1920-1939, 42 % sont repartis. Pourtant, aussi bien les Italiens que les Polonais de l’époque étaient catholiques… L’assimilation est loin d’être une simple formalité, et se révèle d’autant plus difficile que les cultures en présence partagent peu de principes et de valeurs, et qu’il existe de lourds contentieux historiques entre le pays d’origine et celui d’accueil.

Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique.

Vous vous étonnez qu’il soit difficile d’admettre cela et même simplement d’en débattre ; vous dites : « C’est parce que nous sommes trop sûrs de l’universalité de nos valeurs, de notre pouvoir de séduction, etc. » Bref, nous pécherions par orgueil. N’est-ce pas plutôt que la France, par paresse, par fatigue, par haine de soi, a souhaité ne plus avoir d’identité, et n’ose plus rien réclamer au nouvel arrivant ? Je ne partage pas votre point de vue sur la paresse, la fatigue. S’il avait été dit aux Français que l’accueil de pauvres venus d’ailleurs aboutirait à une exigence de renoncement à des pans entiers de l’identité française, ils auraient résisté. La plupart des Français aiment leur culture, leur art de vivre, et ne sont pas prêts à y renoncer. C’est tout autre chose qui a fragilisé les sociétés occidentales et les a rendues vulnérables. La France n’est pas seule dans sa situation. Je m’en tiendrai ici à quelques-uns des nombreux paramètres que je développe dans mon livre : l’individualisme, l’égocentrisme, la trop grande confiance en soi qui confine parfois à l’arrogance, ainsi que la quête éperdue d’amour, de plaisir et de jouissance matérielle.

Alexis de Tocqueville voyait « une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres ». Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique. Seule subsiste la dimension “droits”, d’où désormais leur incapacité chronique à supporter et gérer le moindre conflit, la moindre tension ou contrariété. C’est une immense vulnérabilité car aussi longtemps que leurs intérêts privés ne se trouvent pas affectés, ils demeurent indifférents. Pour beaucoup, la poursuite de la satisfaction du bien-être personnel, au détriment de la défense de l’intérêt supérieur de leur nation, constitue un horizon indépassable.

La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée

Il est par ailleurs des commandements moraux puissants qui rebondissent à travers les siècles, sont inscrits dans les plis de l’âme des Occidentaux, et les ont programmés à la culpabilité, à la contrition et à la repentance. Le pape prend soin de les rappeler régulièrement, avec ferveur et grand enthousiasme. Pour Jésus, il faut même aller jusqu’à ses ennemis, comme le traduit l’Évangile selon Matthieu : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux », car « si vous aimez ceux qui vous aiment, quel salaire aurez-vous ? »

Je rappelle dans mon livre l’histoire du pasteur Saïd Oujibou qu’aucun chrétien ne l’a invité chez lui et qui se retrouve terriblement seul le jour de Noël, jour de sa propre conversion ; cette histoire illustre à la perfection le manque criant de solidarité et de cohésion dont souffre l’Occident. Jamais telle situation n’eût pu se produire pour quiconque aurait rejoint la communauté des musulmans. C’est dans cet esprit de solidarité que réside l’étendue de la puissance et de la force d’un groupe. Éduquée dans deux civilisations qui diffèrent sur bien des aspects, il me saute aux yeux que la préférence étrangère est consubstantielle à l’identité chrétienne. D’ailleurs, n’est-il pas rappelé que « j’étais étranger et vous m’avez accueilli, sans vêtement, et vous m’avez habillé » ? Le riche, au contraire du pauvre, n’est pas en odeur de sainteté, et « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche de rentrer dans le royaume de Dieu ». Il n’y avait donc guère de surprise à voir les Occidentaux œuvrer à accueillir toute la misère du monde, quand bien même cela s’opérait au détriment des leurs. Mais l’histoire nous enseigne aussi que les peuples sont capables de sursaut pour assurer leur propre continuité en tant que corps politique.

Les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables

Que pouvons-nous encore intégrer ? Quelle est la capacité d’assimilation des nouveaux arrivants ? Les personnes issues du même pays sont-elles ou non assimilées ? Voilà les questions qu’il vous semble impératif de se poser en la matière. Croyez-vous que nous en prenions le chemin ? Avant toute chose, il faut suspendre les flux migratoires aussi longtemps que l’assimilation – ou tout au moins l’intégration culturelle – d’une part substantielle que l’immigration déjà présente n’a pas réussi. La principale raison en est que l’importance des flux migratoires a conduit à la constitution de diasporas, rendant le clientélisme politique incontournable. Comme le définit Dominique Schnapper, les diasporas sont des « peuples qui gardent un sentiment de leur unité malgré l’éclatement géographique ». Pour peser dans le jeu politique, ces peuples n’ont aucun intérêt à laisser leurs membres leur échapper. C’est pourquoi la pression exercée sur les individus s’est considérablement accrue au fil du temps. La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée. La liberté des individus et des familles s’en trouve entravée, de même que celle des enseignants, et c’est pourquoi ces derniers échouent de plus en plus dans la mission que leur confie la nation, qui est de préparer des citoyens.

Eu égard à l’évolution de la démographie électorale, les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables et autres concessions sur le respect des principes républicains. C’est ce clientélisme qui a cultivé le communautarisme, qui a finalement conduit à parler de “séparatisme”. Rien de tout cela n’eût été possible si les élites politiques et la haute administration avaient respecté le code civil, qui subordonne l’octroi de la nationalité, donc du droit de vote, à la réussite de l’assimilation.

L’école se voulant de plus en plus le reflet de la société, on comprend que ce formidable outil d’assimilation soit aujourd’hui contre-productif. Pensez-vous qu’une école qui explique (ou accepte tacitement) que deux hommes peuvent se marier et avoir des enfants, puisse encore espérer intégrer des personnes venues par exemple du monde arabo-musulman ? Votre question m’amène à évoquer le fait gravissime suivant, à savoir que des associations catholiques aient pu défiler avec, à leurs côtés, des Frères musulmans, permettant ainsi à ces derniers de se trouver, en quelque sorte, anoblis dans le champ politique. Observez ce qui se produit avec les Coptes en Égypte, ou plus généralement avec les chrétiens d’Orient. Là-bas, on ne met pas de sujets sociétaux sur la table et pourtant, le “vivre-ensemble” y semble bien fragile.

L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité.

Vous placez très haut la théorie du don et du contre-don, de Marcel Mauss. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ? C’est après avoir réalisé une étude comparative du fonctionnement de diverses sociétés pour identifier les formes du contrat social qui y lie les individus entre eux et, surtout, leur permet de fonctionner ensemble de manière harmonieuse, que le fondateur de l’anthropologie en France pose sa conclusion. Partout, Mauss relève que c’est le don qui joue le rôle décisif dans la qualité des relations et dans la cohésion du groupe, car ce qui se joue au travers du don, c’est la reconnaissance de la place de chacun au sein du groupe, et de son droit au respect de sa dignité. Cela passe par la participation active de chacun à la chaîne des échanges de biens. L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité. Celui qui reçoit le don doit l’accepter ; et celui qui a donné, et ainsi initié la chaîne, doit à son tour accepter le contre-don. Il ne s’agit pas de rendre à l’identique, ni même à celui qui nous a donné ; mais de rendre à un membre du groupe, à proportion de ses facultés propres.

Ce qui importe, c’est que chacun, riche ou pauvre, devienne acteur de ce processus dynamique et foisonnant qui vise à instaurer des relations fluides pour prévenir l’établissement d’interactions sociales déséquilibrées qui engendrent tensions et ressentiments. Empêcher l’autre de donner, c’est le maintenir dans une position d’inférieur ou de dominé. Mauss, qui s’est engagé aux côtés de sowcialistes tels que Jean Jaurès ou Léon Blum, dit qu’ « il faut que l’individu travaille. Il faut qu’il soit forcé de compter sur soi plutôt que sur les autres. D’un autre côté, il faut qu’il défende ses intérêts, personnellement et en groupe. L’excès de générosité et le communisme lui seraient aussi nuisibles et seraient aussi nuisibles à la société que l’égoïsme de nos contemporains et l’individualisme de nos lois » . À mille lieues de notre société et de sa propension sans égale à cultiver l’assistanat et maintenir ainsi les classes défavorisées au bas de l’échelle sociale !

Placer l’autre dans une impossibilité de restituer tout ou partie d’un don devient à la longue une humiliation qui nourrit une formidable frustration, laquelle peut conduire à l’expression de violences au sein de la société ; une façon de se venger. Une part de la violence qui se déploie contre les Occidentaux, perçus comme des privilégiés, doit aussi être analysée sous cet angle. Bien des malheurs qui frappent les sociétés occidentales se trouvent dans le non-respect de cette nécessité d’instaurer une relation de don – contre-don entre individus, puis entre les individus et la communauté qu’ils forment ou sont appelés à former.

Lorsque Pierre Rosanvallon traite des termes du contrat implicite qui lie les citoyens à la nation, c’est l’approche de Mauss qui se trouve mobilisée : « En son essence, l’appartenance à la cité est indissociable d’un pacte moral. La vie commune repose sur l’adoption d’une arithmétique simple : les obligations de la collectivité envers chacun de ses membres sont la contrepartie de ceux-ci. C’est parce que les citoyens sont prêts à mourir pour la patrie que celle-ci a une dette à leur égard » . Je souscris pleinement.

Les Dindons de la farce, Malika Sorel-Sutter, Albin Michel, 220 pages, 18,90 €.

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L'Humanité

Silence radio sur le cas de Sebastian Moro

Actu

La famille du reporter argentin, assassiné durant le coup d’État en Bolivie de 2019, réclame la vérité, la poursuite des responsables et la requalification de l’homicide en « crime contre l’humanité ».

Lina Sankari

La voix chevrote parfois, dit la plaie toujours à vif. Deux ans et demi après le meurtre de son frère, le journaliste argentin Sebastian Moro, Penelope a le débit rapide, mais le souffle court. Assassiné par les milices de l’ex-présidente par intérim Jeanine Anez lors du coup d’État en Bolivie de 2019, qui a tué 37 civils, fait 800 blessés, des milliers de prisonniers et exilés politiques, le reporter a eu le tort de voir clair avant les autres. Argentin, âgé de 40 ans, il démonte pour le journal Pagina 12 les accusations de fraudes électorales lancées par la droite et révèle le scénario put­schiste en faisant la lumière sur les ­mouvements dans les casernes, en ­dénonçant l’enlèvement de fonctionnaires du gouvernement et le ciblage des journalistes. « C’était un journaliste d’une grande sensibilité, très professionnel, dévoué et impliqué dans les sujets touchant à la défense des droits humains », témoigne pour l’Humanité Penelope Moro. Passionné par le processus de changement en Bolivie, il collabore également avec différents médias liés aux organisations paysannes et indigènes.

Sebastian Moro n’est pas la seule victime dans le secteur des médias. À l’époque, José Aramayo , le responsable des médias de la Central Campesina de Bolivia pour lequel travaillait le journaliste, est également kidnappé et ligoté à un arbre par les paramilitaires avant d’être sauvé in extremis du lynchage. Certains sièges de radios, chaînes de télévision ou journaux sont brûlés, occupés ou réduits au silence. « Mon frère montrait des signes de préoccupation, mais il était plus inquiet du futur de la Bolivie que de son destin personnel. Il ne pensait pas tellement à lui, même s’il fut l’une des premières victimes des putschistes », relate Penelope Moro, qui est alors loin d’imaginer que le renversement du président Evo Morales s’accompagnerait d’un bain de sang, rappelant les heures les plus sombres du sous-continent.

Après son passage à tabac, son frère est ­retrouvé inconscient à son domicile, couvert d’ecchymoses, avant d’être admis dans un service de soins intensifs à La Paz. Il décède une semaine plus tard d’un accident vasculaire cérébral. Deux jours avant son décès, le pouvoir putschiste publie le décret 4078, qui exonère de toute responsabilité pénale policiers et militaires ayant participé à des « opérations de rétablissement de l’ordre interne ». En conséquence, les médecins découragent la famille de pratiquer une autopsie. « Il y a des contradictions dans le rapport médical qui conclut à la mort suite à un AVC, mais qui note également le déplacement d’un poumon et des traces de griffures sur le corps de Sebastian. Certains médecins confirment qu’il s’agit de preuves de torture, d’autres expliquent à la famille qu’ils ne peuvent trancher », indique à notre journal Yaneth Ramos, présidente de l’association Wiphala France, qui soutient les victimes du coup d’État. De son côté, le consulat argentin laisse le choix entre un enterrement dans une fosse commune ou une incinération faute d’avion médica­lisé. Le manque de zèle de la représentation ­argentine s’explique : à l’époque, le gouvernement de l’ex-président Mauricio Macri soutient le coup d’État en Bolivie par l’envoi de matériel militaire.

persécution des citoyens liés au Mouvement d’evo morales

De retour au pays, la famille dépose une plainte auprès de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (Cidh) et de la Cour fédérale argentine. Avec le soutien de plus de cent organisations, ses proches sont engagés dans une campagne afin que l’affaire, traitée comme un homicide, soit requalifiée en « crime contre l’humanité ». En octobre 2021, après la présentation du rapport du Groupe interdisciplinaire d’experts indépendants, commandé par la Cidh, le président de gauche, Luis Arce, encourage à son tour les processus de ­vérité et de justice et présente le journaliste comme une victime des putschistes.

« Malgré le retour de l’ordre constitutionnel, la justice reste contrôlée par des ­éléments putschistes engagés dans la persécution des citoyens liés au Mouvement vers le socialisme de l’ancien président Evo Morales », insiste Yaneth Ramos. En clair, l’enquête n’avance pas. Jeanine Anez est aujourd’hui sous les verrous pour prise illégale de pouvoir. Aucune poursuite n’est en revanche engagée sur la question des massacres. C’est en ce sens que la famille du journaliste prend contact avec les proches des autres victimes afin d’engager une lutte commune. Penelope Moro connaît ses classiques et l’assure : « Comme les mères de la place de Mai », qui réclament justice et vérité en Argentine pour les disparus de la dictature, elle ne lâchera rien de son combat.

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L'Humanité

Tension sur les prix des matières premières alimentaires

La chronique de Gérard Le Puill

L’Indonésie vient de décider de stopper ses exportations d’huile de palme qui atteignaient un volume  34,2 millions de tonnes en 2021. En Allemagne, le prix du gaz et du malt fait flamber le prix de revient des producteurs de bière. Au niveau planétaire, la Banque mondiale prévoit que la tonne de blé coûtera  450 dollars en 2022 contre 232 dollars en 2021

Gérard Le Puill

Tandis que nos journaux télévisés enchaînent les reportages et autres images sur la raréfaction  de l’huile de tournesol dans les linéaires des grandes surfaces  au point de rendre improbable la cuisson des frites, l’Agence France Presse (AFP) annonçait en fin de semaine dernière que l’Indonésie « a commencé à suspendre  toutes ses exportations d’huile de palme  dont le pays est le premier producteur mondial ». L’AFP précisait  que l’archipel d’Asie du sud-est  « fait face depuis plusieurs mois à une pénurie et une flambée  des prix de l’huile de cuisson  à base d’huile de palme sur son marché intérieur et craint une montée des tensions sociales ». Le prix de cette huile avait grimpé de 10% dans la seule journée du 27 avril  après une  augmentation de  63% sur un an.

Le pays réalise  environ 60% de  l production  mondiale d’huile de palme, dont le tiers est consommé  sur son marché intérieur. Elle en a exporté 34,2 millions de tonnes en 2021 dont une grande partie comme huile alimentaire  mais aussi pour la fabrication d’une grande gamme de produit parmi lesquels figurent les cosmétiques. On sait aussi  que la production de diester pour les moteurs diesel offre à cette huile des débouchés en forte croissance. Voilà qui montre aussi à quel point  la production d’agro-carburants  peut contribuer à rendre hors de prix certains produits alimentaires quand les spéculateurs achètent des produits devenus rares dans les salles de marché pour les revendre à prix d’or.  

Des heures  d’attente pour l’huile subventionnée

En Indonésie,  qui compte 270 millions d’habitants, l’AFP indique que «l’approvisionnement en huile de palme, principale huile utilisée dans l’archipel pour la cuisine, est problématique depuis le début de l’année. Les consommateurs les plus modestes  ont dû souvent patienter  des heures dans de longues files d’attente devant les centres de distribution d’huile à prix subventionné  dans de nombreuses villes (…)Le mécontentement  de la population  face à la hausse des prix alimentaires a contribué à une baisse de la popularité du président , selon des  sondages récents, et suscité  des manifestations dans plusieurs villes », ajoute l’AFP. L’agence précise aussi que les pays les plus affectés par cette suspension  des exportations  de l’Indonésie sont  l’Inde, la Chine, le Bangladesh  et le Pakistan, lesquels doivent nourrir près de 3 milliards de personnes. 

La bière allemande face au prix du malt et du gaz

Une autre dépêche de l’AFP publiée en fin ce semaine dernière était titrée « Bière amère pour les brasseurs allemands frappés par l’inflation ». Elle nous apprenait que le prix du malt a augmenté de 70% ces derniers mois. Mais selon Ulrich Biene, patron de la brasserie Veltins  implantée à Grevenstein, «l‘énergie  est le facteur le plus important pour l’industrie allemande de la bière  et le gaz joue un rôle significatif». Selon l’AFP, «le brasseur doit faire face à une augmentation de plus de 400% du coût du gaz depuis le début de l’année 2021, la reprise de la demande après l’épidémie et les tensions  avec la Russie ayant fait grimper les prix ». Un arrêt des livraisons  de gaz russe, dont l’Allemagne dépend pour couvrir une grande partie de ses besoins énergétiques, signifierait  probablement « des limites importantes  à la production de bière »  explique Ulrich Biene.

Après l’arrêt de livraison de gaz russe à la Pologne et à la Bulgarie  suite au refus de ces deux pays de payer en roubles, on imagine que  l’inquiétude  est grande en Allemagne où 55% du gaz consommé provenait de Russie il y a deux mois. Cette dépendance  serait tombée à 40% depuis, mais il reste à savoir pour combien de temps. D’une façon plus générale, les exports de la Banque mondiale indiquent dans leur dernier rapport  que « les prix vont se maintenir  à des niveaux historiquement élevés jusqu’à la fin de 2024». En 2020 le prix   moyen de la tonne de blé acheté par les pays importateurs  était de 232 dollars. Il est autour de 400€   en ce moment et pourrit attendre les 450 dollars dans le courant de cette année.

Difficile à supporter pour les consommateurs pauvres des pays développés, ces hausses de prix des énergies comme les carburants et le gaz, mais aussi des produits alimentaires comme  le pain et les pâtes  risquent de déboucher sur des famines et des émeutes de la faim dans près d’une trentaine de pays d’Afrique, du Maghreb, et du Proche-Orient.   

Valeurs Actuelles

Nucléaire français, histoire d’un sabordage

Au tournant du millénaire, la France disposait d’un système électrique envié, fournissant une électricité fiable et bon marché. Vingt ans plus tard, RTE, le gestionnaire du réseau, met en garde, pour le second hiver consécutif, sur le risque d’insuffisance de production pour répondre à la demande en cas d’anticyclone et de vague de froid. Depuis quelques mois, le prix de l’électricité, lié à celui du gaz, a explosé. Et, depuis quelques semaines, avec la guerre en Ukraine, nul ne sait à quel niveau montera ce cours du gaz, ni même si celui-ci continuera de parvenir dans les pays d’Europe qui en dépendent plus ou moins fortement (la proportion de gaz russe dans la consommation nationale de gaz est de 55 % pour l’Allemagne, 80 % pour l’Autriche, la Pologne et les pays Baltes, 17 % quand même pour la France… ).

La France a déconstruit sa souveraineté électrique que lui avait apportée le plan Messmer. Ce plan, d’essence gaulliste, décidé dans les années 1970 pour faire face au premier choc pétrolier, a doté la France d’un parc de 58 réacteurs nucléaires produisant jusqu’à 75 % de notre électricité. Un record mondial. Cette électricité abordable et fiable a été longtemps un de nos (rares) avantages compétitifs. Elle a offert en outre à la France la place de leader des pays du G7 quant à ses émissions de gaz à effet de serre, ce qui n’est pas rien.

comment en sommes-nous arrivés là ?

Dès lors la question qui se pose est : comment en sommes-nous arrivés là ? L’énergie étant vitale et stratégique, cette dégringolade découle de décisions, ou de non-décisions, politiques. L’accès à une énergie abondante et le nucléaire sont liés, ils s’opposent à l’idéologie de la décroissance, dont l’opposition au nucléaire est la pierre angulaire. La pression idéologique sur l’opinion, les médias, certains partis politiques en mal d’électeurs ou certains élus en mal de popularité, a ouvert la voie à la montée du relativisme. Aujourd’hui, l’opinion l’emporte sur les faits, l’idéologie l’emporte sur la science.

L’infiltration de cette idéologie dans le ministère de l’Environnement est de notoriété publique, comme le sont les liens entre ses services et des associations ou ONG militantes activistes antinucléaires et décroissantes, officialisés par le versement de subventions. Cet entrisme est devenu décisif quand, en 2007, l’énergie, jusque-là sous la dépendance du ministère de l’Industrie, est passée sous celle du ministère de l’Écologie. Tout était dit. Qu’on y songe : alors qu’un militaire n’est jamais nommé ministre de la Défense afin d’éviter tout parti pris, des personnalités ouvertement antinucléaires ont été ministres dix-huit années sur vingt-cinq depuis 1997. Sans parler des militants constituant les cabinets ni des nominations dans les organismes extérieurs censés être indépendants ; l’administration a été imprégnée d’un parti pris décroissant et antinucléaire.

L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État

L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État. Rappelons que, dans d’autres affaires, avec pourtant des conséquences bien moindres en gravité que celle du devenir de la filière nucléaire, de tels agissements ont conduit des membres de gouvernement devant la Cour de justice de la République. Mais, quand il s’agit de l’énergie, aucun abus, aucune faute, aucun conflit d’intérêts patent n’a jusqu’à ce jour donné lieu à des poursuites. C’est dire l’ampleur et la profondeur de l’infiltration et de l’ignorance du sujet dans les médias et l’administration.

Le poids de l’idéologie antinucléaire en Allemagne, lié au tragique héritage de la Shoah et à la propagande de la Stasi en Allemagne de l’Est, a poussé Gerhard Schröder, en 1998, puis Angela Merkel, en 2011, pour des raisons politiques, à abandonner le nucléaire. Dès lors, l’influence allemande, prédominante au niveau des institutions européennes, a renversé la position communautaire sur le nucléaire. Alors que le traité Euratom, encore en vigueur, encourage le développement de l’usage civil de l’atome, refuser aujourd’hui l’abandon du nucléaire dans tous les pays de l’Union est devenu une croisade incertaine, comme l’ont montré les tergiversations pour aboutir à une timide inclusion du nucléaire dans la taxonomie de la finance durable. À Bruxelles, les élus de l’écologie politique et ceux qui ont délaissé ce parti pour goûter au pouvoir aux côtés d’Emmanuel Macron sont des relais inlassables de l’antinucléarisme au mépris des intérêts nationaux – le cas de Pascal Canfin, ancien directeur général du WWF France et que l’on dit proche du président de la République, en étant l’archétype.

L’idéologie antinucléaire renforcée par les promoteurs des énergies renouvelables

L’idéologie antinucléaire s’est rapidement trouvé des alliés intéressés avec les promoteurs des énergies renouvelables intermittentes (EnRI) : l’éolien et le photovoltaïque. Ces machines sont pour leur totalité importées, la France ayant raté le coche industriel. Les panneaux solaires sont presque exclusivement chinois ; quant aux éoliennes, l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne en sont les premiers exportateurs européens (et, étonnamment, les plus antinucléaires). Pour développer les énergies renouvelables, l’Europe a imposé – et la France l’a imprudemment accepté – l’injection prioritaire, sur le réseau, de l’électricité produite par les EnRI, obligeant à arrêter la production nucléaire, pourtant la seule pouvant répondre à tout moment aux besoins, puisque, à la différence de l’intermittence des EnRI, elle est pilotable.

À cette priorité, s’ajoutent des subventions publiques massives aux EnRI et un prix de rachat garanti sur des durées pouvant aller jusqu’à vingt-cinq ans. Bref, un jackpot destiné à pousser les organismes financiers et autres gestionnaires de fortune à investir et faire investir dans les EnRI…Les vendeurs de machines et leurs financiers ont été rejoints par les gaziers, puisque l’intermittence de production oblige à doublonner les EnRI avec des centrales à gaz afin de suppléer celle-ci. Face à ce rouleau compresseur national et européen, il n’y a pas, comme le martèlent pourtant leurs opposants, le moindre “lobby nucléaire” qui vaille. C’est même tout le contraire : la France, EDF et tous nos industriels culpabilisés ont depuis longtemps le nucléaire honteux.

S’il y avait eu un lobby nucléaire, ce qui est arrivé ne serait pas arrivé. Quelques dates, pour mémoire. En 1998, la fermeture, sous l’impulsion de Dominique Voynet et Corinne Lepage, de Superphénix, le surgénérateur de Creys-Malville, réacteur de quatrième génération, utilisant comme combustible les déchets des réacteurs des générations précédentes. Cet arrêt a comblé les antinucléaires, dont Superphénix était la hantise, car il bouclait la chaîne du combustible, faisant du nucléaire une filière totalement vertueuse. La France avait vingt ans d’avance dans le domaine, où elle compte désormais vingt ans de retard. Les antinucléaires voulaient à tout prix “avoir la peau” de ce nucléaire durable. Lionel Jospin ayant cédé au chantage de l’écologie politique, ils l’ont eue.

Succédant à Dominique Voynet, Yves Cochet tout aussi antinucléaire que son prédécesseur, et de surcroît col-lapsologue, décide des premières mesures financières aussi coûteuses que favorables aux EnRI. Avec le transfert de l’énergie au ministère de l’Écologie, en 2007, le glissement en faveur des EnRI au détriment du nucléaire va se confirmer. Le Grenelle de l’environnement, suite donnée au pacte écologique de Nicolas Hulot, antinucléaire convaincu, rassemble autour de la table au ministère de l’Écologie toutes les ONG antinucléaires et leurs dirigeants, militants politiques aguerris.

Les mesures financières pro-EnRI vont s’amplifier, tandis que la France accepte à Bruxelles le “paquet énergie-climat” imposant 20 % d’EnRI en 2020, ce qui allait à l’encontre des intérêts nationaux, sans pour autant diminuer nos émissions de CO2, notre électricité étant déjà quasi totalement décarbonée grâce au nucléaire. C’est aussi à ce moment qu’un projet d’investissement privé dans le nucléaire a été écarté.

Déroute suite à l’accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts

Nouvelle déroute en 2012 quand, à l’issue d’un accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts, François Hollande cède aux exigences politiques des antinucléaires les plus radicaux et annonce qu’élu, il fermera la centrale de Fessenheim et réduira la part du nucléaire dans le mix électrique. À la manœuvre de cet engagement désastreux, Ségolène Royal, Élisabeth Borne et François Brottes, alors député de l’Isère, futur président de RTE. La loi de 2015, fondée sur la volonté politique de sortie à terme du nucléaire et sur une sous-évaluation militante des besoins, prévoit de réduire en 2025 de 70 à 50 % la part du nucléaire dans le mix en fermant 14 réacteurs. Son étude d’impact est indigente. La puissance installée nucléaire est plafonnée à 63,2 gigawatts sans aucune raison autre que politique.

En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande

En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande en s’appuyant sur des personnalités socialistes ou vertes qui l’ont rallié et qui en seront toutes récompensées : Pascal Canfin, Arnaud Leroy, Élisabeth Borne, Xavier Piechaczyk. En 2019, il décide d’arrêter le programme Astrid, réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération, mettant un terme à un demi-siècle de travaux sur la fermeture du cycle de l’uranium, pilier de la filière. Cette décision a été prise sans consulter le Parlement et fut qualifiée de « très dommageable » par un rapport de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques). En 2020 enfin, ce sont les deux réacteurs de Fessenheim qui sont fermés, sans même attendre le couplage de l’EPR de Flamanville. La France perd 1,8 gigawatt de puissance pilotable alors que l’Autorité de sûreté (ASN) avait confirmé la sûreté de l’installation, qui aurait pu produire encore pendant dix ou vingt ans. Coût estimé de cette décision : 10 milliards d’euros, et beaucoup plus avec la hausse du prix de l’électricité.

Et puis, tout à coup, à quelques mois de la présidentielle et alors que le sujet nucléaire (et des énergies au sens large) monte dans l’opinion, Emmanuel Macron annonce un changement de cap dans un discours au Creusot, en décembre, changement de cap qu’il confirmera à Belfort, quelques mois plus tard. Alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de 2020 prévoit la fermeture de 12 réacteurs en plus des deux de Fessenheim, il annonce renoncer à toute fermeture de réacteur dont la sûreté a été validée et lance la construction de nouveaux réacteurs ! Bien sûr, prétextant les longs délais de construction des EPR pour lesquels tant d’années ont été perdues, il appelle aussi (et surtout) à un programme massif de construction d’EnRI, réclamant même de “lever des barrières”, comme s’il en subsistait encore dans le domaine, comme si le droit des tiers à s’opposer aux parcs éoliens n’avait pas été considérablement réduit (et en particulier sous son quinquennat). Passons !

Ce changement de cap à la sincérité indiscernable ne change rien. Le lobby des EnRI est toujours à la manœuvre, quoique les 200 milliards d’euros engagés pour leur développement n’aient pas réduit nos émissions de CO2 et que la poursuite de leur développement exigerait, pour pallier leur intermittence, la construction de centrales à gaz au moment où celui-ci devient inabordable et finance l’effort de guerre russe.

Le moment est trop grave pour oublier que, devant le choc pétrolier de 1973, la France a su réagir et que, aujourd’hui, devant un choc gazier beaucoup grave, nous ne pouvons plus ni nous tromper ni tergiverser. Un choix clair et immédiat doit être opéré entre idéologie et science. Il faut prolonger autant que l’ASN l’autorisera l’exploitation des réacteurs en fonction. Il faut relancer sans délai la filière nucléaire en engageant la construction des trois premières paires d’EPR2, attendues par EDF, en préparant une montée en cadence pour passer progressivement de un à deux réacteurs par an de façon à disposer de l’équivalent d’un parc de 50 à 60 EPR2 dans les années 2050-2060. Il faut enfin réduire des délais administratifs excessifs, hors sûreté. Telles sont les priorités, tout en relançant la R&D sur la quatrième génération et en concrétisant le programme d’enfouissement des déchets Cigéo. Les EnRI ne peuvent plus mobiliser des investissements colossaux en bénéficiant de subventions publiques tout en déstabilisant un marché de l’électricité qui ne peut plus dépendre du cours incontrôlable du gaz.

Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires

Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires, qui, pour certains, en particulier l’Allemagne, ont cédé imprudemment à l’idéologie et se sont mis sous la dépendance du gaz. Une situation devenue aujourd’hui dramatique. L’enjeu est simple : sans relance du nucléaire, il n’y aura pas de réindustrialisation. Donc pas d’avenir.

* Bernard Accoyer est un homme politique, ancien président de l’Assemblée nationale et président de l’ONG PNC-France. Dernier ouvrage paru, avec Chantal Didier : “Une affaire d’État, la tentative du sabordage du nucléaire français”, Hugo Doc.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

[Entretien] Bérénice Levet : « L’écologie est devenue un alibi »

Propos recueillis par

Qu’avez-vous donc contre l’écologie ? Nombreux sont les lecteurs de Valeurs actuelles amoureux de la nature ou soucieux de l’environnement qui nous posent cette question. À leurs yeux, nos critiques récurrentes contre l’écologie nous rangeraient dans cette vieille droite occupée avant tout de travail, d’emploi, de croissance et indifférente au reste du monde, sauf en matière d’immigration ou, parfois, de défense de la vie, mais la vie réduite aux mœurs, aux traditions. Grâce soit rendue à Bérénice Levet et à son dernier essai, l’Écologie ou l’ivresse de la table rase, qui nous permet de nous expliquer sur ce qui nous motive dans ce combat acharné et longtemps solitaire que nous avons engagé contre l’écologie, c’est-à-dire contre ce qui en tient lieu depuis deux bonnes décennies et qui, après avoir patiemment noyauté la société française, déroule aujourd’hui ses plans au grand jour. Dans cet ouvrage absolument essentiel, pas de développement technique sur le glyphosate, les perturbateurs endocriniens ou le bio, ces totems de l’écologie médiatique ; seules les éoliennes font exception, parce qu’elles incarnent la souillure portée à nos paysages, l’indifférence à la beauté, à l’histoire, à l’équilibre, en un mot à l’âme française. Pas de développement technique, mais, avec les fulgurances visionnaires de Simone Weil, d’Antoine de Saint-Exupéry, de Hannah Arendt, de Bergson, de Montaigne, de Walter Benjamin ou d’autres, une réflexion qui se porte directement au cœur, à savoir l’homme, l’humanité, la civilisation. Quel homme, quelle vision de l’homme derrière l’écologie ? Voilà la question à laquelle ce livre, nourri de toute la culture exigeante, attentive, inquiète de l’auteur, entend répondre.

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ? Y a-t-il eu un élément déclencheur en particulier ?

Je ne saurais dire qu’il y eut un élément déclencheur particulier, mais le constat de la montée en puissance d’une doxa écologiste des plus sommaires mais des plus terrorisantes et jouissant d’une autorité exorbitante. Avec pour point d’orgue l’engouement qu’a suscité l’apparition, et j’emploie le mot à dessein, de Greta Thunberg. Une enfant, l’œil noir, venait accuser l’Occident, tonnait contre une civilisation, la civilisation occidentale, dont elle ne sait rien sinon qu’elle est coupable, et nous avancions, en pénitents, la corde au cou. Il s’agissait donc, pour moi, de ne pas laisser le dernier mot aux procureurs de l’Occident qui ont trouvé dans la nature un nouvel élément à charge contre cette civilisation qu’ils honnissent et dont ils entendent hâter la fin. J’ai alors décidé de passer en revue les éternels appelés à la barre des prévenus : le christianisme, Descartes, notre pensée du propre de l’homme. Il y eut, par ailleurs, les élections municipales de juin 2020, qui portèrent à la tête de huit villes de France, et non des moindres, des maires Verts. Nous savions déjà, avec Anne Hidalgo, à quoi pouvait ressembler une politique placée sous le signe de l’écologie, mais désormais nous dispositions de huit laboratoires d’expérimentation, ainsi qu’ils envisagent eux-mêmes les villes dont ils sont devenus les princes.

Vous observez aussi un air du temps qui ne semble plus en avoir que pour l’écologie, l’environnement, la planète, comme un vaste fourre-tout qui paraît surtout relever du prétexte…

Ce n’est pas que l’on se soucie de la nature, des sols, des bêtes, que je déplore. Au contraire, je considère que c’est une très heureuse chose. Un homme sans contact avec le monde sensible est un homme mutilé. L’inquiétude écologique nous offrait la magnifique occasion d’être rapatriés sur terre, dans le monde concret, charnel des êtres et des choses, d’ouvrir les yeux, mais, préemptée par la gauche, elle a tourné à l’idéologie. Elle est un nouvel écran interposé entre nous et le réel, un grand récit dans lequel celui-ci doit entrer de gré ou de force. Je ne crains pas de soutenir que l’écologie est, pour les associations militantes et les politiques qui l’incarnent, un alibi : le “sauvetage de la planète”, comme ils disent, leur sollicitude envers les bêtes, ne sont jamais que l’occasion d’allonger la déjà longue liste des victimes dont l’Occident serait la grande fabrique. Aux femmes, aux Noirs, aux musulmans, aux homosexuels, aux transsexuels viendraient s’ajouter les animaux, la Terre, le climat. Domination et destruction qui seraient la vérité de l’Occident, son essence même – d’où le mot de “systémique”, vernis plus savant que structurel. Il ne s’agit pas d’exonérer l’Occident de sa responsabilité dans la dégradation du donné naturel, mais de n’être pas dupe de la rhétorique militante.

Pourquoi parlez-vous d’une victoire à la Pyrrhus ?

Que le modèle de développement que nous nous sommes choisi au XIXe siècle et plus encore après la Seconde Guerre mondiale vienne à être interrogé, inquiété, était salutaire – en prenant soin de préciser que ce n’est pas tant le capitalisme, le libéralisme économique qui sont à remettre en question que le fait d’avoir, selon l’analyse de Polanyi, « désencastré » l’économie et d’avoir substitué, pour ce qui nous concerne, au génie français, si bien peint par madame de Staël, de la grâce, du goût de la gaieté, les impératifs d’efficacité, de rentabilité, de fonctionnalité. La dégradation de la nature n’est pas la vérité de l’Occident mais l’indice d’une déchirure dans son histoire, la déchirure d’ « un pacte millénaire qu’il avait conclu avec la Terre », selon la belle formule de Bertrand de Jouvenel. Le tourment écologique aurait dû rendre ses droits à la conversation civique, abandonnée aux technocrates, l’occasion de nous interroger sur ce que nous faisons, sur ce que nous poursuivons et sur ce nous hasardons, comme dirait Corneille. Mais non : le réchauffement, le sauvetage de la planète sont des causes péremptoires et il suffit d’invoquer ces fins pour que tous les moyens se trouvent justifiés.

Les écologistes ne parlent que de combats, de causes, ne produisent que des slogans ; il faut changer les rêves, les consciences. Pourquoi cet entêtant parfum de révolution ?

C’est à tort que l’on assimile les écologistes à des amish ; comme notre président et les siens, ils sont en marche. Les écologistes sont des progressistes, ils sont enivrés de mouvement. “Réinventer” est leur maître mot, doublé de cette obsession de “régénérer” l’humanité. Vous faites allusion à l’épisode de Léonore de Moncond’huy, la maire de Poitiers, appelant à changer les rêves des enfants. Son programme trahissait les aspirations démiurgiques des Verts. Et ce, avec le cynisme commun aux progressistes. Les destructions les grisent : « Nous n’avons pas peur des ruines, nous qui portons dans notre cœur un monde nouveau », le choix de Julien Bayou de placer en exergue de son livre cette citation d’un anarchiste espagnol était un formidable aveu. Citons encore le slogan de Sandrine Rousseau à la primaire d’EELV : “Oui les temps changent”, autrement dit, votre monde, votre vieux monde s’éboule et c’est heureux. On notera d’ailleurs qu’il est tout à fait extraordinaire qu’elle voue aux gémonies un Occident dont toute l’histoire se résumerait, selon elle, à « prendre, utiliser et jeter » quand elle-même n’a rien de plus obsédant que de “prendre, utiliser et jeter” une civilisation à laquelle elle doit tout. La gratitude est décidément la dernière vertu des écologistes ! L’écologie ne se soucie guère de conserver, de préserver, d’ « empêcher le monde de se défaire » comme dirait Camus, elle déconstruit, elle détruit, elle “annule” ( cancel).

L’écologie ou « l’art d’être en guerre contre la domination », écrivez-vous. Comment expliquer cette métamorphose ?

Ce n’est pas tant la lutte contre la domination qui fait le visage propre de l’écologie actuelle que sa complicité avec l’internationale woke. Ce n’est pas tant non plus une question de métamorphose – la lutte contre la domination est depuis les années 1960-1970 l’aimant qui attire à lui toute la limaille des militantismes – que de génération. J’ai regardé la date de naissance de ceux qui incarnent aujourd’hui politiquement l’écologie (Jadot, Rousseau, Batho, Piolle, Doucet… ) : ils sont tous nés tous dans les années 1970. Autrement dit, ils appartiennent à cette génération que je décrivais dans mon Crépuscule des idoles progressistes (Stock, 2017), à laquelle la France n’a plus été donnée à connaître, à comprendre et encore moins à aimer. D’où leur docilité aux mots d’ordre de la déconstruction : « D’autant que l’âme est plus vide et sans contrepoids, disait Montaigne, elle se baisse plus facilement sous la charge de la première persuasion. » Et c’est ainsi que les écologistes parlent à merveille la langue des féministes, des indigénistes, des décoloniaux. Au chapitre « Lyon émancipatrice », le candidat et futur élu Grégory Doucet s’engageait à œuvrer à la « valorisation des cultures non dominantes et de la mémoire et de la culture des migrations ». Tout est dit.

Vous expliquez que la domination de l’idéologie écologiste passe par la création d’une nouvelle langue. À quoi faites-vous référence ?

Les écologistes sont de grands fossoyeurs de la langue. Rappelons que c’est par eux que l’épouvantable “impacter” a contaminé les discours et les esprits. Significativement, mettant leurs pas dans ceux d’Anne Hidalgo, à peine élus, les nouveaux maires EELV n’eurent rien de plus pressé que de convertir leur communication administrative en écriture inclusive. Les intitulés de leurs adjoints offrent un ubuesque florilège de novlangue. Il est deux raisons à cette dévastation sémantique. L’une tout idéologique : quiconque est en guerre contre le passé s’en prend au phénomène de la langue où le passé a son assise ; l’autre, générationnelle là encore : leur langue est une langue sans couleur, sans saveur, sans parfum parce qu’elle n’est plus apprise dans la littérature. Ils ne savent rien par exemple de la langue sensuelle, olfactive, de Colette ou de Giono. Une écologie conséquente élèverait la langue au rang de grande cause nationale. La langue est un instrument de perception. La nature souffre de n’avoir plus été regardée que comme stock de ressources ; retrouver les mots qui l’expriment comme réalité sensible et qui nous permettent de reprendre contact avec elle formerait des consciences vertes autrement précieuses pour l’avenir du monde que l’institution par Jean-Michel Blanquer des “éco-délégués” ou l’apprentissage des gestes du tri sélectif.

N’est-il pas curieux, cet appel à défendre la nature chez des gens qui ne craignent pas de chambouler jusqu’aux repères les plus fondamentaux de l’humanité ?

Je dirai, pour paraphraser Rousseau, que les écologistes sont des hommes à paradoxes, parce qu’ils sont des hommes à préjugés, inféodés à des “nœuds mentaux”, des associations d’idées moralement connotées (l’ouverture, c’est bien ; les frontières c’est mal, l’enracinement, c’est barrésien). S’il est un point aveugle de l’écologie, c’est bien leur impuissance à remettre en question le dogme de l’individu délié, désaffilié, force qui va et qui veut, dont les désirs doivent être élevés au rang de droits, ce qui explique qu’ils soient des militants acharnés de la PMA, GPA et autres émancipations à l’endroit du donné naturel. Qu’ils se soient choisi pour égérie Greta Thunberg, cette adolescente trépignant, réclamant, incontinent, que ses désirs soient des ordres, autrement dit figure par excellence d’un consumérisme qu’elle est censée pourfendre, n’a rien de fortuit. Leur idée de l’homme est d’une funeste indigence : leur homme cultive peut-être son jardin, mais il n’est réinscrit dans aucune histoire. Il demeure incarcéré dans la prison du présent, sans épaisseur temporelle. Vivant parmi les vivants.

Finalement, pourquoi parlez-vous d’un rendez-vous manqué ?

Être écologiste c’est, ce devrait être, avoir la conscience et le sens de la fragilité des choses, du donné, naturel aussi bien que civilisationnel. La nature est mortelle ? Assurément, mais comme les civilisations. On ne joue pas l’une (la nature) contre les autres (les civilisations). Ensemble, inextricablement, elles sont remises à la garde de cette créature qu’est l’homme. L’écologie est donc, pour moi, d’abord une question de dispositions à former, à cultiver : égards, scrupules, tact, gratitude. Ce dont la Terre, les bêtes ont besoin ce n’est pas d’un homme qui efface la frontière qui le sépare de la nature. La grande vertu de l’effraction de l’écologie dans nos vies, c’est à la fois sa vertu épiphanique (des réalités pour lesquelles nous n’avions plus de regard redeviennent des objets d’attention) et sa vertu de “réincarnation”, si je puis dire : on dénonce volontiers, et à très juste titre, la baisse de niveau intellectuel, on ne s’inquiète pas suffisamment, à mon sens, de l’indigence du vocabulaire de la sensibilité. Or, celui-ci pour se former demande la fréquentation des réalités sensibles et de ceux qui nous apprennent à les percevoir, les poètes, les peintres, les musiciens. Hélas, l’écologie est plus intéressée à fabriquer des “acteurs du changement”, des armées d’indignés, que des âmes incarnées et capables de s’émerveiller.

L’Écologie ou l’ivresse de la table rase, de Bérénice Levet, Éditions de l’Observatoire, 224 pages, 19 €.

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Colmar : le mythique Retable d’Amsterdam entièrement restauré

L’œuvre est mythique et elle vient de retrouver un nouveau souffle. Le 30 avril, France24 a fait savoir que le célèbre Retable d’Issenheim exposé au musée Unterlinden de Colmar (Haut-Rhin) avait fini d’être restauré grâce au travail « colossal » de plusieurs experts. « Il y a la chapelle Sixtine, il y a la Joconde, et il y a le Retable d’Issenheim : c’est une œuvre primordiale », a estimé Pantxika de Paepe, la directrice du musée.

Large équipe

La restauration du chef-d’œuvre cinq fois centenaire aura duré quatre ans et demi et aurait coûté 1,4 million d’euros, financés intégralement par le mécénat. 10 personnes étaient en charge des sculptures et 21 personnes mobilisées pour la peinture. « C’était un exercice très méticuleux. Voir l’amincissement des vernis, redécouvrir certains plans, des couleurs, des profondeurs, des contrastes, c’est merveilleux », s’est réjouie Pantxika de Paepe.

Colmar : les dernières actualités

Haut-Rhin : une alerte « disparition inquiétante » lancée par la gendarmerie

Haut-Rhin : pour sauver l’orgue de Kientzheim, une association propose de parrainer les tuyaux abîmés

Colmar : un conseiller régional RN bousculé par un député LR

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Les naufragés : recueil de quatorze histoires d’amour et de séparation

L’amour passe, il ne résiste pas à la vie en couple, à la familiarité, aux efforts qu’il faut consentir l’un pour l’autre, à l’ennui, à l’envie de nouveauté. Le constat est amer, alarmiste, désarmant ; lucide, aussi, à une époque où tout est soumis à péremption et où le mariage semble n’être plus qu’emprisonnement consenti et volontaire. Sur fond de jalousie, d’amertume, de fausses confidences ou de grandes trahisons, Franck Courtès imagine quatorze histoires d’amour malheureuses et affreusement banales. Une journaliste médiocre qui retrouve un ancien collègue qui a sombré en même temps que sa famille ; une jeune épouse usée par la monotonie des jours qui se ressemblent ; un couple qui revient visiter son ancien appartement et les reliques de ses souvenirs vieux de quinze ans… Tous se rejoignent dans l’effrayante tranquillité qui n’est pas celle des jours heureux mais d’un quotidien morne et douillet où « les mots convenus de l’amour » s’échangent plus par coutume que par affection.

Là, les scènes de ménage terriblement ordinaires finissent souvent mal, dans les braises douloureuses d’une passion qui n’a pas su se muer en amour. « On peut s’aimer, s’en faire une fête, s’en vanter, l’afficher, croire qu’on a découvert le secret du bonheur, un jour les rouages se grippent. » Les histoires, elles, ont en commun l’allure photographique de leur ébauche, entre le cliché et la scène de genre, une scène de genre contemporaine, du moins, qui n’est plus ni celle du Siècle d’or espagnol ni celle de la peinture flamande, mais qui a de semblable avec elles qu’elle met en scène l’habitude, sans apparat ni éclat.

C’est sûrement à sa carrière de photographe que l’auteur doit son style ; on perçoit comme hors champ, hors de la page et de la pellicule, la détresse et la solitude des sujets mis en scène. Si Franck Courtès a, depuis, rangé son Hasselblad et son Leica, ses vieux compagnons de route ressurgissent dans ses pages. « Un drame se joue là » : celui de tous ceux qui se sont aimés trop vite, trop tôt, trop fort pour que la passion se sublime ou se transforme. « Deux naufragés ne peuvent pas s’aider. En s’appuyant l’un sur l’autre, ils précipitent leur noyade », même quand ils tentent désespérément de recoller les morceaux.

Dans les Liens sacrés du mariage, Franck Courtès ausculte la lente désagrégation, puis l’agonie de ces couples qui se ressemblent et qui ne croient en rien. On reproche tout de même au récit son écriture parfois molle qui n’épouse qu’un seul point de vue ; sans rêver de mièvres prairies ou de romances pastorales, peut-être justement qu’aimer n’est pas cela, précisément car le mariage n’a rien de la « cage » , ni de la « routine » qu’il met en scène en reprenant les grands poncifs de la pensée contemporaine sans – et c’est ce que l’on attend de l’art – les métamorphoser. Là, les passions s’allument aussi vite qu’elles s’éteignent et le lien qui unit deux personnes n’est que le miroir dans lequel on se plaît à s’admirer soi-même. La famille, elle, est fatiguée par les repas où l’on n’a rien à se dire, surgelés dans l’assiette, alors que l’heure qui sonne la fin de l’idylle emporte avec elle ceux qui ne s’aiment que lorsque le ciel est bleu et qui sont comme ces châteaux de sable qui s’effondrent lorsque la marée monte.

“Les Liens sacrés du mariage”, de Franck Courtès, Gallimard, 192 pages, 18 €.

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Une cinéaste ukrainienne invitée d’honneur aux Fêtes de Jeanne d’Arc d’Orléans

C’est une tradition vieille de plusieurs siècles. Cette année, pour les 593e fêtes johanniques d’Orléans, la cinéaste ukrainienne Masha Kondakova présidera les célébrations en l’honneur de Jeanne d’Arc. C’est le maire de la ville, Serge Grouard, qui en a fait l’annonce vendredi 29 avril, rapporte France Bleu Orléans. « C’est une femme et, à l’image de Jeanne, elle est courageuse », a expliqué Serge Grouard pour justifier son choix. Depuis le début du conflit entre la Russie et l’Ukraine, Orléans a déjà accueilli une centaine de réfugiés ukrainiens.

« C’est un honneur »

Masha Kondakova a réagi à cette invitation, déclarant sobrement, sur son compte Instagram : « C’est un honneur. Merci. » La réalisatrice ukrainienne, qui vit entre Paris et Kiev, est attendue à Orléans le 8 mai, jour de la libération de la ville par Jeanne d’Arc en 1429. Masha Kondakova s’est fait connaître pour avoir tourné un reportage en 2020 sur les femmes soldats de l’armée ukrainienne combattant dans le Dombass. Elle avait donné la parole à trois femmes soldats engagées pour la défense de leurs pays. ‘ »Inner Wars », c’est le titre, est actuellement disponible sur la plateforme d’Arte. Elle doit prononcer un discours en hommage à Jeanne d’Arc et participer au cortège qui traversera la ville.

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Après plusieurs agressions, les surveillants de la prison d’Orléans débrayent

Orléans : un important arsenal de guerre découvert lors d’une perquisition

Orléans : aux urgences de l’hôpital, 90% des soignants exercent leur droit de retrait

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Cinq nouveaux spots à voir avant le Festival de Cannes

L’hôtel Belle Plage pour dormir et faire la fête sur le toit terrasse Un tout nouvel établissement qui vient d’ouvrir ses portes dans le quartier du Suquet à Cannes. On doit son architecture et son design bleu-blanc-sable à Raphael Navot. Belle Plage, c’est une parenthèse de douceur au cœur de la vieille ville à l’ombre des palmiers du square Mistral, face à la mer et avec vue sur les montagnes de l’Esterel.

Derrière sa façade futuriste ondoyante, ce colosse immaculé a été entièrement conçu dans un style avant-garde et onirique, par Raphael Navot épaulé par le studio Faar Architects. Figure de proue du design contemporain, il y livre son interprétation tout en finesse de la French Riviera. Faisant la part belle aux matériaux naturels : bois, pierre, terrazzo, mais aussi le plâtre. Entre terre, mer et ciel, le toit tout en briques rouges évoque les teintes flamboyantes de l’Esterel.

Les 50 chambres et 10 résidences privées, dont 1 penthouse, s’habillent de bleu profond, comme la mer, et de teintes claires organiques sable. On découvre également un beau jardin méditerranéen dans ce cocon balnéaire baigné de lumière.

Aux fourneaux, c’est le chef de renommée mondiale Eyal Shani qui s’y colle. Le natif de Tel-Aviv ouvre sur le toit terrasse de l’hôtel le Bella, son 31e restaurant.

Le nouveau spa du Martinez pour se relaxer Tout nouveau, tout beau et prêt à nous “cocooner”. C’est la nouveauté du palace chéri du Festival de Cannes, qui voit passer chaque année les plus grandes stars internationales. Valeurs actuelles en a eu la primeur, car il ouvrira ses portes le 10 mai. Le spa a été construit à l’arrière de l’hôtel au cœur d’une oasis de verdure de plus de 2 800 mètres carrés.

Il est doté d’une piscine, d’un joli couloir de nage de 20 mètres de long et d’une plage exotique sous les palmiers. Le spa de 600 mètres carrés est doté de 7 cabines de soin débouchant sur un espace fitness extérieur de 200 mètres carrés. Un magnifique bar au bord de la piscine et une promenade végétalisée complètent ce cocon de détente et de beauté, le premier au Martinez.

Il y a fort à parier que les plus grandes stars internationales venues pour le Festival vont se précipiter dans ce nouveau lieu idyllique. Le nouvel espace détente bien-être “Oasis” accueillera la maison de beauté Carita, une valeur sûre.

Autour d’un livre pour le côté culture Si les people, la furie des groupies, le monde tout simplement risque de survolter la ville, il sera bon pour les intellectuels de se précipiter chez Autour d’ un livre pour recharger le stock de littérature générale, de romans de l’année ou de rapports politiques, car on trouve tout dans ce café salon de thé littéraire au charme pas du tout suranné. Au-delà d’une librairie, d’un salon de thé où l’on peut déguster des mets à toute heure, Autour d’un livre est un lieu de partage littéraire et amical.

Mi-caverne d’Ali Baba, mi-boudoir aux multiples passages, on y passerait volontiers la journée à déambuler. De nombreux écrivains y signent leurs ouvrages, de Catherine Nay à Alexandre Jardin en passant par Julie Félix ou Jean-Christophe Rufin.

Le Majestic Barrière pour déguster La Méditerranée s’invite aux terrasses des chambres de l’hôtel nouvellement embelli. Parmi les offres thématiques concoctées par le palace cannois, un package dédié aux fins palais : Escapade gourmet à partir de 1 413 euros pour deux personnes – une nuit en chambre Prestige Mer, un accueil gourmand sucré ou salé selon les goûts et champagne. Sont aussi prévus les petits déjeuners buffets au champagne au Fouquet’s Cannes, la visite du marché avec le chef des cuisines de l’hôtel, un cours de cuisine autour d’un produit choisi en amont et décliné en trois plats puis la dégustation au déjeuner. Un livre dédicacé de Pierre Gagnaire sera offert. L’apéritif au champagne avec une assiette d’antipasti Pierre Gagnaire et, au choix, un dîner au Fouquet’s Cannes (menu Pierre Gagnaire, avec accord mets et vins) ou au Paradiso Nicole & Pierre (trois plats, avec accord mets et vins).

Écomusée sous-marin…pour plonger dans le monde du silence Il y a des navettes toutes les heures au départ de Cannes pour aller voir les six sculptures monumentales (10 tonnes de matériau marin écologique chacune) réalisées par le célèbre artiste britannique Jason de Caires Taylor, à quelques dizaines de mètres du rivage de l’île Sainte-Marguerite. Le choix de l’emplacement des sculptures, entre 3 et 5 mètres de profondeur, s’est porté vers un site fortement anthropisé et dégradé, facilement accessible, ne nécessitant pas de matériel de plongée puisqu’un simple masque et un tuba sont suffisants. L’accès est gratuit et sanctuarisé par une interdiction de mouillage des navires. Un secret : elles ont le nez tourné vers le sud.

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Voiture: Bestial Maserati Grecale

PHILOSOPHIE

Maserati persiste et signe sur le segment des SUV ( sport utility vehicles, véhicules sportifs polyvalents). On connaissait le Maserati Levante et ses 5 mètres de long. Voici le petit frère Grecale, du nom d’un vent méditerranéen aux accents fougueux. Rappelons que la marque italienne synonyme de sport et d’élégance est entrée dans le giron de Stellantis, ce groupe tentaculaire qui coiffe, entre autres, les marques Peugeot, Citroën, Opel, mais aussi Alfa Romeo, Lancia, Chrysler, Dodge et Jeep. Aussi bien entourée, Maserati ne craint pas d’annoncer la sortie, sous son propre label, de cinq modèles électrifiés d’ici 2025. Son Grecale est taillé pour les marchés américains et chinois. Mais il trouvera grâce également aux yeux des amateurs de belles voitures sur le vieux continent, avec son style impétueux et ses prestations de haut niveau. Sa plate-forme est dérivée de celle de l’Alfa Stelvio qui nous avait conquis lors d’un précédent essai.

AMBIANCE

Cuir surpiqué, finitions soignées bois ou carbone, volant à commandes multiples, horloge centrale numérique digne d’une pièce d’horlogerie de luxe, le cockpit impressionne. On aime ce double écran tactile très lisible, dont l’un spécifique aux fonctions usuelles de climatisation et autres touches à action directe, comme celles de l’éclairage, du contrôle de descente, de l’ESP ou du Start & Stop. Bien vu également : le système de commande vocale “intelligente” Alexa (celui développé par Amazon) ou encore l’affichage tête haute des données de conduite. Maserati n’était jamais allé aussi loin dans l’intégration des dernières technologies. Les places arrière seront parfaites pour deux. Le coffre, spacieux, bénéficie d’un plancher plat qui facilite le chargement. La sono à 21 haut-parleurs flattera l’oreille des mélomanes.

TECHNIQUE

Le Grecale est, pour l’heure, proposé en trois versions : GT (300 chevaux) autour de 75 000 euros, Modena (330 chevaux) à 86 000 euros et Trofeo (530 chevaux) à plus de 115 000 euros. Dès 2023, un Grecale Folgore 100 % électrique complétera l’offre. Au moins cette version à zéro émission échappera-t-elle au malus écologique, qui démarre à 16 000 euros sur le GT, et auquel s’ajoute un malus “au poids” de 700 euros ! Le bloc essence à hybridation légère du GT offre déjà de sacrées performances. Quant au V6 biturbo du Trofeo, il permet à la bête d’abattre le “0 à 100” en seulement 3,8 secondes. Un joli chrono pour un engin de 2 tonnes. Vitesse de pointe annoncée : 285 kilomètres par heure, sur circuit bien sûr.

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Les coups de food de VA

Chez Fred, bistrot depuis 1945

Cette institution du très bourgeois XVIIe arrondissement est devenue incontournable depuis l’arrivée de Laurent Hullo, le propriétaire qui a repris cette adresse datant des années 1945. Tout le monde connaît l’épicurien, qui oscille entre les tables, le sourire aux lèvres et l’œil pétillant, recevant ses hôtes comme des amis. On se rend chez Fred pour l’ambiance, mais aussi pour l’assiette canaille revisitée et raffinée. Rendez-vous d’affaires, dîner de copains ou en famille, toutes les excuses sont bonnes. Choisir l’œuf mayo (8 euros) ou la terrine du chef (11 euros), le cœur d’aloyau bleu et pommes grenailles (26 euros) ou le filet de bœuf au poivre (36 euros). Les produits sont d’une qualité formidable et les viandes de belle provenance. On adore ce vieux bistrot agréablement relooké aux prix doux.

DokiDoki, comptoir nippon

C’est le nouveau phénomène nippon qui arrive à Paris avec un modèle branché et fun. Après la mode du sushi et l’addiction aux ramens, voici le hand-roll bar, qui nous rend tous fous. Doki-Doki se cache dans l’ancienne poste du Louvre avec, en guise de tables, un comptoir monumental en béton, une déco très minérale. Au bout des baguettes : un rouleau de riz rond tiède garni de tartare de poisson cru dans une algue nori, préparé devant nous. La carte minimaliste se coche au crayon, à vous de bosser. Rolls de saumon, thon gras, Saint-Jacques, toro, crabe ou homard (à partir de 16 euros les trois), sashimis de saumon (10 euros). À boire, ginger-beer, saké ou tasse de thé. Dessert : mochi maison au sésame noir, coco, yuzu ou praliné (5 euros). Menu du jour à 22 euros.

L’EnvoléE, café caché

Sous la grande verrière d’une boutique-hôtel cachée, avec sa cheminée et son mobilier qui brouille la frontière entre intérieur et extérieur, L’Envolée doit son nom au gigantesque mobile réalisé par le sculpteur François Lavrat, qui représente une nuée d’oiseaux s’envolant. La cuisine ouverte met le chef Grégory Réjou en scène. À la carte, volontairement courte, un pâté croûte, l’œuf bio cuit à basse température. En plat, lieu jaune de Bretagne ou volaille des Landes fumée au foin. Pour aboutir sur un dessert très rock and roll avec cette pavlova ananas au romarin. À savoir, une formule pour un plat du jour 29 euros, pour une entrée et un plat ou un plat et un dessert 39 euros, et pour une entrée, un plat et un dessert, 49 euros.

Le Cent 33, un bistronomique à Bordeaux

Proche du jardin public de Bordeaux, la salle lumineuse du restaurant Le Cent 33 est avenante et fait le buzz depuis déjà quelques mois. Le restaurant des Bordelais d’adoption Fabien et Émilie Beaufour propose une cuisine française audacieuse qui plaît à une clientèle d’habitués branchés. Poulpe en salade tiède, fenouil, aneth et ponzu, râble de lapin au feu de bois, salsifis et jus de moutarde violette, morue charbonnière laquée au feu de bois, morilles et Tio Pepe. En dessert, citron Meyer et agrumes, meringue de champagne, sablé Linzer. Environ 80 euros.

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Le miracle finlandais de l’hiver 1939

L’état-major de l’Armée rouge l’avait promis à Staline : ce serait une offensive éclair. En deux ou trois semaines, la petite Finlande serait amenée à résipiscence. Mais à la guerre, rien ne se passe comme prévu. Lorsque les troupes soviétiques s’élancent, le 6 décembre 1939, dix jours après le début de la guerre, contre les positions de l’armée finlandaise à Taipale, dans l’est de la Carélie, elles sont aussitôt repoussées.

Sur l’immense front de 1 000 kilomètres qui va de l’isthme de Carélie à la péninsule de Rybachii, à travers la forêt boréale, les soldats russes, harcelés par les embuscades des fantassins à ski, invisibles dans leurs tenues de camouflage blanches, échouent partout à faire une percée. Mi-décembre, deux divisions soviétiques sont encerclées au nord du lac Ladoga. Plus au nord, à hauteur de la ville de Suomus-salmi, deux autres divisions sont détruites par l’armée finlandaise, pourtant inférieure en nombre. À la fin janvier, l’assaillant a été repoussé à la frontière.

Depuis des années, Moscou faisait pression afin d’obtenir des concessions militaires ou au moins une neutralisation de son voisin.

Cet épisode est demeuré dans l’histoire de ce petit pays, alors peuplé de 3,5 millions d’habitants à peine (l’URSS en compte 170 millions à l’époque), comme “le miracle de la guerre d’Hiver”. L’Armée rouge a commencé à bombarder le poste-frontière de Mainila, en Carélie soviétique, l’après-midi du 26 novembre 1939. Moscou incrimine aussitôt la Finlande et en profite pour dénoncer le pacte de non-agression conclu sept ans plus tôt avec Helsinki. Au matin du 30 novembre, à 6 h 50, après un barrage d’artillerie, l’Armée rouge attaque sur un large front, depuis le golfe de Finlande au sud jusqu’à la mer de Barents au nord. Le maréchal Gustaf Mannerheim, 72 ans, est nommé commandant en chef des armées finlandaises.

La supériorité militaire russe est écrasante : 23 divisions, soit 450 000 soldats appuyés par 2 000 chars, autant de pièces d’artillerie et un millier d’avions, se lancent à l’assaut. En face, l’armée finlandaise ne peut aligner que 300 000 hommes, peu de blindés, une centaine d’avions. Dès le premier jour, la capitale, Helsinki, est bombardée et la Diète – l’assemblée législative – est évacuée. Le 1er, Radio Moscou annonce la formation dans un des villages occupés d’un “gouvernement de la République populaire finlandaise” composé de communistes finlandais prêts à collaborer. Depuis des années, Moscou faisait pression afin d’obtenir des concessions militaires ou au moins une neutralisation de son voisin. Le pouvoir soviétique n’a pas oublié que la Finlande, grand-duché autonome au sein de l’empire russe, n’est indépendante que depuis 1917.

Un esprit de cohésion nationale inédit

Tout au long du mois d’octobre 1939, les diplomates soviétiques réclament avec insistance le contrôle des îles du golfe de Finlande et des cessions de territoires en Carélie afin d’élargir une zone de sécurité située autour de Leningrad jusqu’à Mourmansk. Staline peut hausser le ton : dans le pacte de non-agression que l’URSS vient de signer avec l’Allemagne hitlérienne, la Finlande et les républiques baltes ont été reconnues par Berlin comme parties de la zone d’influence soviétique. Pourtant, le gouvernement finlandais tient bon. Ses services de renseignements l’ont convaincu que Moscou bluffait.

En France comme au Royaume-Uni, la bravoure des Finlandais est vécue comme une guerre par procuration avec l’Allemagne

L’invasion a donc pris les autorités finlandaises par surprise. Mais un esprit de cohésion nationale inédit prévaut. “Blancs” (conservateurs) et “rouges” (socialistes), qui s’étaient affrontés au lendemain de l’indépendance dans une guerre civile meurtrière de cent jours, s’unissent face à l’envahisseur. Et l’armée, quoique sous-équipée, tient ses lignes avec un courage qui force l’admiration. Face aux Soviétiques, les Finlandais mènent une guerre d’embuscades meurtrières. Lorsqu’ils doivent reculer, ils minent leurs arrières. Dans la ville frontalière de Terijoki, on se bat dans les rues. La propagande exalte l’héroïsme des tireurs d’élite. L’un d’entre eux, Simo Häyhä, un petit caporal de 34 ans, surnommé “la mort blanche”, sera crédité d’avoir abattu 505 soldats de l’Armée rouge avec son fusil M28 Pystykorva. Blessé à la mâchoire en mars 1940 et défiguré, il mourra dans son lit en 2002.

Cet esprit de résistance vaut aux Finlandais l’appui de l’opinion occidentale, d’autant plus passionnée par ce conflit que, sur le front ouest, c’est la “drôle de guerre”. En France comme au Royaume-Uni, la bravoure des Finlandais est vécue comme une guerre par procuration avec l’Allemagne, alliée de l’Union soviétique, qui n’a pas encore lancé d’offensive. « Tandis que les délégations préparent la condamnation de l’agresseur, le délégué de l’URSS [à la Société des nations, l’ancêtre de l’Onu] discute, commente et ironise » , s’indigne ainsi Paris-Soir , le 10 décembre.

“Staline vient donc de recevoir une terrible leçon”

Son envoyé spécial dans l’extrême nord raconte, le 23, comment les troupes soviétiques « dans cette région où la nuit dure vingt-deux heures par jour reculent devant le froid, harcelées par les contingents finlandais » . Quatre jours plus tard, le journaliste interroge un prisonnier de l’Armée rouge qui lui sert la propagande de Moscou : « Staline a assez d’avions pour couvrir le soleil. » La veille de Noël, le Figaro relate une « grave défaite » de l’Armée rouge : au nord du lac Ladoga, « les soldats russes qui n’ont pas été tués se sont rendus. Les pertes seraient considérables : 20 000 hommes et un matériel important, dont de nombreux tanks et des canons. » Et le journal de conclure : « Staline, qui croyait que la guerre contre son petit voisin serait une promenade militaire, vient donc de recevoir une terrible leçon. »

Au début février 1940, l’Armée rouge lance une nouvelle offensive générale.

Malgré la sympathie que leur courage inspire, les Finlandais restent seuls. Certes, quelques Suédois se sont portés volontaires au secours du voisin agressé. Londres et Paris ont envisagé l’envoi d’un corps expéditionnaire, mais la Suède neutre refuse tout passage par son sol. Or, à Moscou, après la stupeur initiale, Staline s’est ressaisi. Il confie à son général préféré, Semion Timochenko, le commandement des opérations. Les effectifs des troupes sur le front sont doublés. Au début février 1940, l’Armée rouge lance une nouvelle offensive générale. Face à la supériorité numérique de l’ennemi, l’armée finlandaise doit se replier en bon ordre sur sa deuxième ligne de défense. Le 23, Moscou fait part de ses conditions de paix : la Finlande devra céder la Carélie, la région située autour du lac Ladoga et lui louer la presqu’île de Hanko pour trente ans. Consulté par son gouvernement, le maréchal Mannerheim fait un compte rendu désespéré de la situation : il n’y aura pas de second “miracle”. Le 6 mars, alors que les combats se poursuivent, une délégation conduite par le Premier ministre, Risto Ryti, part négocier à Moscou. Le 12 mars, à 1 heure du matin, un traité de paix est signé. Les Russes ont obtenu ce qu’ils voulaient.

La guerre de Continuation se solde, à la fin de l’été 1944, par une nouvelle défaite.

Le bilan est lourd. L’armée finlandaise déplore la mort de 24 000 hommes et compte 44 000 blessés dont le quart seront des invalides à vie. Un millier de civils sont morts. Les pertes soviétiques sont elles aussi considérables, à la hauteur de la résistance : entre 140 000 et 170 000 soldats tués et un millier de blindés détruits. La Finlande cède des territoires, mais conserve son indépendance et a acquis un prestige nouveau à l’étranger. « Le peuple finlandais a démontré qu’une nation soudée, même modeste par la taille, peut faire preuve d’une capacité à se battre sans précédent, et par là même, résister aux épreuves les plus formidables que le destin lui réserve » , écrira Mannerheim dans ses Mémoires publiés en 1952. Quinze ans plus tard, lui aussi dans ses Mémoires, Nikita Krouchtchev écrira ce que cette guerre aura coûté : « Une victoire à un tel prix est en réalité une défaite morale. Nous tous, à commencer par Staline, avons senti dans cette victoire une défaite. »

L’opération Barbarossa, l’invasion surprise par Hitler de l’URSS, déclenchée le 22 juin 1941, va offrir aux Finlandais l’occasion d’une revanche contre les Soviétiques dès le 25 juin. Malgré des débuts prometteurs, la guerre de Continuation se solde, à la fin de l’été 1944, par une nouvelle défaite. Les Soviétiques obtiennent une nouvelle rectification de la frontière et d’énormes réparations financières, mais, échaudés par la résistance finlandaise, ils renoncent à imposer une “démocratie populaire” à Helsinki.

Le souvenir de la guerre d’Hiver aura préservé la souveraineté du pays. Un « accord d’amitié, de coopération et d’assistance mutuelle » entre les deux pays sera signé le 6 avril 1948. La Finlande ne rejoindra pas l’Otan, fondée l’année suivante. On appellera son statut la “finlandisation”.

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Des tombes chrétiennes datant du VIe siècle mises au jour à Périgueux

La ville de Périgueux, dont l’histoire remonte à l’époque gallo-romaine, s’est enrichie de nouveaux vestiges millénaires, rapporte France 3 Régions, mercredi 27 avril. Les fouilles préalables à la construction d’un nouveau bâtiment dans le quartier de la Cité administrative ont mis au jour une quarantaine de sarcophages datant du VIe siècle. Il s’agit vraisemblablement de sépultures chrétiennes appartenant au cimetière de Vésone. Les historiens pensent que la nécropole avait été érigée autour de la première église chrétienne de la ville, Saint-Pierre de la Cité ou Saint-Pierre l’Ancien. Rares par leur conception, ces sarcophages témoignent sans doute des premières heures de la chrétienté dans la cité de Dordogne.

Démêler les époques

Mais la découverte ne s’est pas arrêtée là. Sous cette première couche d’histoire, les archéologues ont découvert des vestiges d’une construction gallo-romaine, relate France 3 Régions. Ils ont identifié les murs d’un bâtiment, situé à quelques dizaines de mètres de la Domus de Vesunna, autre trésor archéologique de la ville.

La superposition de ces éléments va imposer un long travail de « tri » aux archéologues. La tâche sera d’autant plus ardue que certaines structures ont été construites directement sur d’autres, plus anciennes. L’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP) devrait avoir besoin de deux ans pour retracer l’histoire de ces ossements.

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