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[Entretien] Jean Lopez : « la stratégie militaire russe semble avoir été le fait d’un amateur »

Valeurs actuelles. Le Mook  « de la guerre », dont vous avez dirigé la rédaction, parle notamment des femmes au combat. Elles auraient été jusqu’à 1 million dans l’Armée rouge et souvent mises en avant par la propagande durant la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, on a un sentiment de « guerre d’hommes » avec Poutine et Zelensky qui rivalisent de démonstrations « viriles ». Les armées qui avaient donné la plus grande place aux femmes les auraient évincées ? Jean Lopez. Le système soviétique obéissait à une façade féministe. Le régime, depuis l’origine, cherche à effacer les barrières qui empêchent les femmes d’entrer dans de nombreuses Professions. C’était beaucoup plus une posture qu’une réalité, car ce sont surtout les pertes gigantesques de l’Armée rouge qui l’obligent à trouver de la chair combattante. L’idée était de faire occuper par les femmes des services arrière pour libérer des combattants pour l’avant. De belles images, mais sur 1 million, 950 000 d’entre-elles n’ont jamais vu le front. Aujourd’hui, du côté ukrainien on en voit kalachnikov en bandoulière et en treillis. Mais c’est surtout par clin d’œil à l’Occident. Ce dernier s’est converti au féminisme, il faut donc lui donner un peu de grain à moudre, mais il n’y a pas de femmes ukrainiennes qui combattent en première ligne. Ces images ont une fonction de propagande, elles servent à l’arrière dans une proportion moindre que dans nos armées occidentales.

Toujours dans le Mook, il y a une partie qui parle de la prise de la Crête en 1941. Il s’agit de la première victoire, quasiment uniquement, du fait des parachutistes. Depuis cette victoire, l’arme paras a vécu un véritable essor autant dans la suite de la Seconde Guerre mondiale que dans celles modernes. Comment est-on arrivé aujourd’hui à un tel échec des paras russes à l’aéroport de Kiev au début du conflit. Les unités parachutistes sont dépassées ? Tout d’abord, il faut rappeler que le parachutisme moderne, c’est l’Armée rouge qui l’a inventé. Les Allemands sont cependant les premiers à les utiliser en opération réelle contre la Belgique avec la prise du fort d’Eben-Emael et contre les aéroports hollandais. Si l’on regarde en détail ces opérations aéroportées, on s’aperçoit qu’il y a toujours deux éléments pour réussir — vous lâchez les paras en enfants perdus devant, et vous avez toujours une brigade blindée qui va le plus vite possible les rejoindre. Par définition, une unité parachutiste, c’est une unité d’infanterie légère, elle ne peut pas résister longtemps. Il faut donc, une fois la prise de son objectif, qu’on vienne la relever. C’est pour ça qu’en 1940, les Allemands ont connu le succès dans ce domaine. À contrario en Crète, ça a été beaucoup plus compliqué, il a fallu attendre que les renforts arrivent par mer. Les Soviétiques ont essayé, notamment pour prendre Kiev, comme par hasard. C’était en septembre 1943. Ils n’ont pas tenté de la prendre par le Nord, comme les troupes de Poutine, mais par le Sud. Ils les ont parachutés de l’autre côté du fleuve, mais ils n’ont pas été capables de traverser. Sans jonction, ils ont été complètement massacrés. C’est ce qui s’est passé au mois de février dernier lors du raid parachutiste sur l’aéroport de Hostmotel, au Nord de Kiev. Le raid s’est emparé d’un certain nombre de points clé. Mais la colonne blindée qui venait de Biélorussie n’est jamais arrivée, ils n’ont jamais été capables de parcourir les 150 km les séparant, ils sont tombés sur un ennemi qui a réussi à les paralyser, les ralentir, le temps d’anéantir la résistance des Parachutistes.

Vous avez publié aux éditions Perrin  « Kharkov 1942″, où, malgré une supériorité numérique et matérielle, l’Armée rouge subit une grande défaite. Vous y expliquez comment elle y apprend de son échec ce qui donne les succès progressifs de la suite. Aujourd’hui, avec un rapport de force similaire, elle se retrouve à nouveau battue autour de la même ville. Les enseignements auraient été perdus, pertes menant aux difficultés russes en Ukraine ? Ils avaient en tête une opération rapide et peu coûteuse face à un adversaire à la résistance symbolique. Leur modèle, c’est ce qu’ils ont réussi à faire à Kaboul en 1979. Quand Brejnev envoie 80 000 hommes en Afghanistan, il commence par prendre le contrôle de l’aéroport de Kaboul avec des parachutistes. Les brigades motorisées qui partent de l’Union soviétique avancent sans heurts et la jonction est faite. Poutine avait la même optique aujourd’hui : viser un coup de main rapide pour s’emparer de la capitale et de ses dirigeants. Je le comparerais au coup de Prague, le 15 mars 1939. Après avoir occupé les Sudètes, comme Poutine avec le Donbass, Hitler Postule que l’armée tchèque ne se battra pas, car elle est désarmée sans les Sudètes. Des unités motorisées foncent sur Prague et en effet elles ne font que désarmer l’armée tchèque. Poutine a cru faire la même chose, mais ces informations étaient erronées et il n’a pas de plan B.

Poutine avait la même optique aujourd’hui : viser un coup de main rapide pour s’emparer de la capitale et de ses dirigeants. Je le comparerais au coup de Prague, le 15 mars 1939.

Les généraux russes n’avaient aucun plan de secours ? On l’a vu, le nouvel objectif a été une occupation des côtes de la mer d’Azov. Occupation couplée à une tentative, à partir de la Biélorussie vers le sud, et du bas en remontant vers le Nord, de faire un bouclage complet de l’Ukraine orientale. Là aussi, c’est un échec, la résistance de Marioupol a été très importante et surtout la colonne qui devait descendre de Biélorussie n’a jamais progressé. Enfin, depuis maintenant 3 semaines, les forces russes ont totalement abandonné l’idée d’aller à Kiev et de s’emparer de Kharkov. Un nouvel objectif se dessine — occuper totalement les oblasts de l’est, ainsi que la bande côtière.

Ce nouvel objectif pourrait réussir ? Une occupation du Donbass et un lien avec la Crimée suffiraient à Poutine pour estimer qu’il a remporté une victoire partielle. Sauf que l’on s’aperçoit que même la conquête complète du Donbass est plus facile à dire qu’à faire. Pour l’instant l’avenir est quand même sombre pour l’armée russe, ses pertes humaines et matérielles sont très importantes rapportées aux effectifs qu’elle peut mettre en ligne. C’est la grande différence avec la Grande Guerre patriotique. À l’époque, l’armée rouge, malgré des pertes effarantes, a toujours maintenu autour de six millions d’hommes sur le front. Rien qu’en Ukraine en 1943, les Soviétiques investissent 3 millions de combattants, car c’est un gros morceau. Aujourd’hui, les 150 000 soldats russes issus de l’armée professionnelle ne suffisent pas, surtout s’il y en a déjà 1/3 hors de combat. L’artillerie conquiert mais c’est l’infanterie qui occupe le terrain. Et déjà là l’artillerie n’est pas capable de détruire tous les nids de résistance. Pour l’instant, ils n’ont pas trouvé la parade tactique. Il y a 3 mauvaises nouvelles pour Poutine : L’armée ukrainienne dispose du renseignement occidental, pratiquement rien n’échappe aux satellites. La deuxième c’est que cette armée bien renseignée a visiblement fait de gros progrès d’organisation et dans son équipement entre 2014 et 2022. Même si elle n’est pas aussi lourde que son adversaire, elle est plus agile. Enfin, la plus mauvaise nouvelle pour Poutine est que dès le départ il avait tort sur un point essentiel ; les Ukrainiens combattent et savent mourir. Son allocution de février niait à l’Ukraine la caractéristique d’être une nation, soutenant, que si elle n’en était pas une, personne ne voudra mourir pour elle. Il y a alors une sous-estimation de l’adversaire qui est l’erreur classique de toutes les guerres, vous risquez alors toutes les déconvenues. Certes, en face il n’y a plus la Wehrmacht mais ce n’est pas la « faible » armée ukrainienne que pensait affronter poutine.

Verriez-vous des faiblesses inhérentes aux dictatures qui mènent à ces échecs ? Je comparerais le système politique de Poutine à la Russie soviétique. Dans la mesure où, le partage entre le politique et le militaire n’est pas clair, la stratégie russe semble avoir été le fait d’un amateur. On sent que Poutine intervient dans la conduite des opérations. Le plus important, c’est que l’armée russe a les mêmes défauts que l’armée soviétique. Elle était l’armée d’un parti, aujourd’hui c’est l’armée d’un dictateur, si un chef politique doit avoir la main sur ses forces armées, ce n’est pas à lui de décider des avancements en fonction de critères politiques. C’était le fonctionnement de l’Armée rouge avec l’immixtion permanente de Staline qui décidait de tout selon ses critères. D’autres défauts sont visibles — un manque de confiance entre la hiérarchie, couplée à la volonté de se couvrir en permanence lorsqu’on agit et ainsi réduire la prise d’initiative. Cette inertie considérable, oblige le haut commandement à aller directement sur le terrain. Résultat ? Une dizaine de généraux ont déjà payé de leur vie. Enfin, les officiers mentent aux échelons supérieurs, affirment que l’ennemi est plus fort qu’il n’est ou que l’objectif a été pris alors que ce n’est pas le cas. Pire, l’état de l’armée russe est comparable à ce qu’on a vu en 41, plus qu’en 45. Même l’Armée rouge s’était réorganisée avec la paire de stratège, Joukov et Vassilievski, auxquels Staline donnait sa confiance. La relation entre Poutine et ses généraux donne des dysfonctionnements considérables dans la stratégie et la lecture de l’adversaire.

Un exemple de ce dysfonctionnement pourrait être les colonnes de char russe qui, en dépit du bon sens, avancent sans soutien et deviennent des proies pour l’armée ukrainienne ? Le mépris complet de la vie humaine est un héritage de la culture militaire soviétique. Ils ont commencé à faire attention uniquement parce qu’à un moment donné, ils voyaient approcher le fond de la réserve.

Même en 2021 ce mépris n’a pas évolué ? Ça fait partie des choses qui s’inscrivent dans la culture militaire. Ce qui est frappant, c’est qu’il n’y a pas de coordination interarmes. Il avait fallu un temps fou pour que l’armée rouge cesse d’agir comme ça. Jusqu’en 1943 l’exemple des colonnes de char vulnérables vous l’avez tous les 3 mois.

Dans un régime de peur, personne n’ose dire au tyran qu’il se trompe ou qu’il faudrait modifier le plan, alors le cercle vicieux s’enclenche.

Les généraux russes ne retiennent rien des erreurs passées ? Dans quelles affaires l’armée russe a été utilisée depuis la chute du mur ? Les Tchétchènes 2 fois, les Géorgiens et les Syriens. Pas un seul conflit de haute intensité. Après les premiers échecs, ils agissent comme ils font souvent, c’est-à-dire attaquer sans arrêt sur le même point, forcer, négliger les pertes, et penser y arriver sous le poids du sang et du feu. La difficulté des chefs russes, c’est de reculer, depuis la seconde guerre mondiale ils n’ont jamais vraiment osé le dire à leurs chefs. Leur seule manière c’est de dire « regardez, on a perdu la moitié des chars et de nos hommes. On est de bonne volonté, mais on n’y arrive pas. » Professionnellement ils savent que l’objectif n’est pas atteignable, mais avoir le courage de parler, c’est le problème militaire des dictatures. C’est une logique paranoïaque, le chef suprême ne peut pas prendre de mauvaises décisions, donc forcément les exécutants sont coupables. Dans un régime de peur, personne n’ose dire au tyran qu’il se trompe ou qu’il faudrait modifier le plan, alors le cercle vicieux s’enclenche.

Est-ce que depuis la sortie de la guerre froide et la défaite de l’URSS, il n’y a pas eu une certaine volonté, d’enfoncer la Russie et d’élargir l’OTAN, qui a « humilié » l’adversaire, dans l’esprit de ce qu’avait été le traité de Versailles pour les Allemands, et ainsi mener à la guerre actuelle ? Ce sont les peuples qui demandent la protection de l’OTAN parce que la Russie leur fait peur et ce qui se passe en Ukraine met le dernier clou dans le cercueil de la Russie. Je dis cela car le parallèle avec le traité de Versailles et la fin de la première guerre mondiale, c’est qu’à la sortie de la guerre froide ce ne sont pas les Américains qui ont gagné, mais l’URSS qui a explosé de l’intérieur. Le problème c’est que la Russie ne reconnait pas cette implosion. De là, Poutine cherche à retrouver le « glacis » qu’était l’URSS. Mais il choisit la violence la plus sauvage, la plus débridée pour le recréer tout en ne s’occupant jamais de savoir ce que veulent les peuples et particulièrement les Ukrainiens. Les Russes sont obligés de perdre à ce jeu-là.

Vous ne voyez aucune issue favorable à la Russie ? Comment a-t-il pu penser que l’Occident allait rester sans réagir ? Le résultat, c’est que jamais la Russie n’a été aussi isolée, même à l’époque soviétique elle pouvait compter sur certains. Il lui reste la menace nucléaire qu’elle agite, mais est-ce que vous vous rendez compte du prix politique à payer si elle brisait ce tabou ? Cet isolement russe est la suite de ce qu’il se passe depuis 1917 et la seule image qu’elle envoie au monde : la force. Pourtant, la Russie a un soft Power, mais les dirigeants russes ne savent pas s’en servir. L’image qu’ils donnent de leur pays, c’est uniquement les chars. Encore à l’époque soviétique, pouvaient-ils s’appuyer sur l’utopie du communisme. Si ce message s’est vite érodé, il pouvait séduire des personnes dans tous les pays de la terre. Aujourd’hui Il n’y pas de message universel de la part de Poutine, sa position est d’une grande faiblesse du point de vue idéologique, elle est à usage strictement interne et du point de vue stratégique, on voit qu’elle aboutit exactement au résultat inverse. La Russie a attaqué l’Ukraine pour qu’elle ne rejoigne pas l’OTAN, mais va obtenir l’adhésion de la suède et de la Finlande à l’OTAN et à terme probablement celle de l’Ukraine. La Russie n’a jamais été aussi seule et le sera pour un bout de temps, quelle que soit l’issue du conflit.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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Jean des Cars : « Elizabeth II est un témoin actif de soixante-dix ans de nos vies »

Valeurs actuelles. Elizabeth II fête cette semaine son jubilé de platine. Bien qu’elle suscite l’admiration de son peuple, Elizabeth Alexandra Mary était-elle prête à être reine ? Jean des Cars. Lorsqu’elle naît en 1926, Elizabeth est princesse de famille royale. En aucun cas elle doit accéder au trône puisque son oncle, le futur Edouard VIII, doit être le prochain souverain. Puis vient le fameux scandale avec Mrs Wallis Simpson. Pour les Britanniques, l’année 1936 est un cauchemar. En janvier, Georges V, grand-père d’Elizabeth, meurt. Edouard VIII règne quelques mois puis abdique sans avoir été couronné. C’est donc son frère, Georges VI, qui monte sur le trône. Elizabeth II devient une princesse héritière à la fin du mois de novembre 1936. À partir de cette année, sa vie change.

Elle n’a donc pas été éduquée pour être reine … Elle a été éduquée comme une princesse. Elle avait une gouvernante belge. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Elizabeth passe la majorité de son temps à Windsor (comté royal du Berkshire) avec sa sœur Margaret puisque Londres, et notamment le palais de Buckingham, étaient bombardés. Pendant sa jeunesse, Elizabeth a fait l’expérience de la guerre, des restrictions, de la peur et a vu des familles meurtries par la perte d’un proche. Durant la guerre, elle a droit à un œuf par semaine, le dimanche. Elle apprend à conduire des camions et des voitures si bien qu’on lui concède des talents de mécanicienne. À partir de 1942, alors que la guerre s’envenime, Georges VI informe sa “Lilibeth” de tous les dossiers confidentiels.

Elizabeth II a été sacrée reine du Royaume-Uni le 2 juin 1953 en la cathédrale de Westminster. Racontez-nous cette journée. Elizabeth a appris qu’elle était reine le 2 février 1953 alors qu’elle était en voyage avec son époux au Kenya. Partie en princesse héritière, elle revient en reine. Dès l’annonce de la mort de Georges VI, Philip marche deux pas derrière Elizabeth, protocole oblige. Le gouvernement l’attend au grand complet à l’aéroport puis après le passage devant le conseil privé au palais de Saint-James, elle est reconnue comme héritière légitime. On prépare alors son couronnement et son sacre. Elizabeth exige que la cérémonie soit télévisée pour que les gens qui habitent dans les coins les plus reculés du Royaume-Uni et du Commonwealth puissent avoir le sentiment d’être conviés à Westminster. Winston Churchill était contre. Il s’agissait d’une opération mondiale de fin de guerre dans un Royaume-Uni en crise économique. J’avais dix ans lorsque j’ai vu “le spectacle” du couronnement de la reine retransmis à l’Olympia. Le sacre était discrètement filmé si bien qu’on n’a pas pu voir le moment de l’onction sacrée. Avec cette cérémonie, Elizabeth devient dès 1953 la reine de l’image… et elle l’est restée ! Petite précision importante, on dit toujours reine d’Angleterre alors qu’elle est reine du Royaume-Uni et d’une quinzaine d’États du Commonwealth, ce qui n’est pas rien.

Dans l’imaginaire populaire, Elizabeth II est perçue comme une femme à la fois rieuse et sérieuse. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur sa personnalité et ses qualités ? Elizabeth, très consciencieuse, travaille beaucoup. Elle étudie ses dossiers jusqu’à tard dans la nuit. On disait il n’y a pas si longtemps que si l’on voyait à Buckingham une fenêtre illuminée encore à 11 heures du soir, c’est que la reine est encore en train d’examiner les dossiers du gouvernement. Tout le monde a salué sa conscience professionnelle. Outre cette qualité, Elizabeth marque les esprits par son sens de l’humour. Elle aime beaucoup rire. Un jour, un membre du parti travailliste a dit à un journaliste : « Notre reine a de très jolies jambes. » Cette phrase a fait beaucoup de bruit si bien que l’homme en question s’est excusé auprès de Buckingham. La reine a répondu avec un grand naturel : « Il y a longtemps qu’un homme politique n’avait dit quelque chose d’aimable sur moi ».

En 2012, pendant les JO, elle a tourné dans le plus grand secret ce petit film avec Daniel Craig où elle joue son propre rôle. « Good evening Mr. Bond », a t-elle dit à la star hollywoodienne. Puis on a cru qu’elle sautait en parachute ! Les dizaines de milliers de spectateurs et les millions de téléspectateurs étaient stupéfaits. Elle a un sens de l’humour et de l’autodérision dans la tradition. Autre qualité importante, Elizabeth aime mettre les gens à l’aise. Lorsqu’elle a une audience avec une personne et qu’elle souhaite en finir, elle change son sac de bras discrètement pour que sa dame d’honneur mette fin à l’entrevue et présente l’invité suivant.

Enfin, c’est quelqu’un qui tient sa parole. Elle est très solide dans ses engagements. Elle avait promis au président du Ghana Kwame Nkrumah de venir le voir. Après plusieurs annulations, elle a décidé de le rencontrer malgré la réticence du gouvernement travailliste qui voyait d’un mauvais oeil que la reine se rende dans un pays devenu marxiste. Il y a une photo extraordinaire d’Elizabeth dansant avec le président du Ghana. Après cette danse, Kwame Nkrumah a déclaré que c’était « la reine la plus socialiste du monde ».

Quand on parle d’Elizabeth II, nous viennent tout de suite à l’esprit ses chiens et ses chevaux. Quelles sont les passions qui l’animent ? Je dirais que la vie à la campagne est sa plus grande passion. C’était d’ailleurs le grand drame de Diana. Elizabeth aime les piques niques, la nature et l’équitation. D’ailleurs, Londres est la ville où le cheval a conservé toute sa place car il y a toujours des cavalcades. Elizabeth est elle-même une grande cavalière. Le jour de son couronnement, elle a parié sur son cheval qui a malheureusement perdu. Après cela, Elizabeth a consolé l’entraîneur ! Très récemment, on l’a vu éclater de rire parce que son cheval avait gagné une course équestre. Cette photo est très touchante quand on sait ce qu’a traversé la reine dernièrement entre la mort de son mari et les histoires de famille. Signe de sa passion pour l’équitation, Elizabeth va recevoir d’Emmanuel Macron un cheval de la garde républicaine à l’occasion de son jubilé de platine.

Durant ses soixante-dix ans de règne, la reine a été confrontée à plusieurs crises. Quelles sont celles qui l’ont le plus marquée ? Toutes. La première crise politique et militaire a été celle de Suez en 1956 où Elizabeth a été mal conseillée. Cela a été un grand échec. Il y a aussi d’autres crises plus discrètes mais qui ont fait du bruit plus tard comme la découverte que sieur Anthony Blunt avait été un agent secret du roi Georges VI. La reine n’était pas contente de cette découverte. Elle a vécu aussi des scandales familiaux et toujours avec beaucoup de calme. Il y a également l’année 1992, cette « annus horribilis » avec, entre autres, l’incendie du palais de Windsor. Cette bâtisse de 1 000 d’histoire représente beaucoup pour la reine. C’est la plus grande forteresse du monde habitée. Pour l’anecdote, le grand-père d’Elizabeth a décidé en 1917 de remplacer le nom allemand familial de Saxe-Cobourgau au profit de Windsor qui retire toute consonance germanique. En 1992, son fils Andrew se sépare de sa femme, Sarah Ferguson, et sa fille, Anne, divorce de son premier mari, le capitaine Mark Phillips. À cela, s’ajoute la sortie du livre de Diana qui révèle ses problèmes conjugaux et la liaison de son époux le Prince Charles avec Camilla Parker-Bowles.

La relation tendue entre Diana et Elizabeth II n’a-t-elle pas entachée la monarchie ? Avec Diana, il y a toujours eu beaucoup de mal entendu. Diana en voulait à la reine qui ne voulait pas qu’elle soit protégée par les agents de sécurité. Lady Di est tombée entre les mains de Dodi Al-Fayed qui était un personnage douteux. Cela a été très dur.

Elizabeth est un extraordinaire mélange de tradition et d’innovation

Puis, la princesse de Galles est décédée dans un accident de voiture sous le pont de l’Alma en août 1997. On en a voulu à la reine car elle n’est pas revenue de Balmoral tout de suite. Il a fallu que Tony Blair intervienne. En réalité, Elizabeth voulait protéger ses petits-enfants William et Harry. Ce malentendu a conduit à une crise de la couronne. Les choses se sont arrangées lorsque Elizabeth a perdu sa mère, “la Reine mère”, décédée à l’âge de 101 ans, le 30 mars 2002.

En 70 ans de règne, Elizabeth II a été une témoin privilégiée des progrès techniques et des avancées sociales. Est-elle pour autant une reine moderne ? Elle l’est ! Elizabeth est un extraordinaire mélange de tradition et d’innovation. Elle accompagne dans les années 60 ce qu’on appelle le Swinging London, qui est un temps anglais de folie et de rénovation marqué par les Beatle et les Rolling Stones, entre autres. La monarchie est un spectacle et la reine a su vivre avec son temps. Elle est passée très vite des téléphones cryptés au téléphone portable et à internet. Elle regarde ses courriels et aussi les réseaux sociaux. Mais la reine préfère tout de même les discussions et les moments familiaux au téléphone. Elle a fait remarquer un jour à Meghan et à Kate que ce serait bien qu’elles lâchent leur portable de temps en temps.

La reine n’était pas ravie du vote en faveur du Brexit

La reine a-t-elle déjà enfreint ne serait-ce qu’une fois à son devoir de réserve ? Oui, notamment lors du référendum sur l’indépendance de l’Écosse. Tony Blair a expliqué que « la reine a ronronné de satisfaction » en apprenant la victoire du “non”. Ce n’est pas une surprise tant la reine est attachée à l’Écosse. Certains commentateurs pensent que la reine a montré son mécontentement au moment du Brexit. Au parlement, elle était tout de bleu vêtu et portait un chapeau avec des fleurs jaunes qui rappellent les étoiles du drapeau européen. Elizabeth, se considérant Européenne, n’était pas ravie du vote en faveur du Brexit. Il faut se souvenir de son enthousiasme lors de l’inauguration du tunnel sous la Manche.

Le duc d’Édimbourg est décédé l’année dernière. Quel couple formait-il ? Avec son humour invraisemblable et ses plaisanteries parfois douteuses, Philip d’Edimbourg a séduit la reine. Il a toujours été là pour elle. Rendez-vous compte qu’Elizabeth est tombée amoureuse de lui alors qu’elle n’avait que treize ans en juillet 1939. Elle a un sens de la décision qui est formidable : « Ce sera lui et personne d’autre », a-t-elle dit à l’époque. Les préparatifs du mariage étaient compliqués puisque les sœurs de Philip étaient mariées avec des Allemands.

Lors de leur noce d’or, Elizabeth a fait savoir à son époux qu’il était « son roc ». Le prince Philip est décédé le 9 avril 2021. Lors des funérailles, Elizabeth a touché le monde entier avec sa robe et son masque noirs. Mais la reine n’a pas voulu imposer sa vision du deuil au monde entier. Peu de temps après, elle s’est rendue au sommet des chefs d’État et de gouvernement en Cornouailles et portait une robe claire.

Que ma vie soit longue ou courte, je serai au service de votre nation

Malgré le poids de la fonction, Elizabeth II a t-elle été suffisamment présente pour sa famille ? La reine a été obligée après son couronnement de faire un tour du monde. Le prince Charles et la princesse Anne ont été séparés de leur mère le temps du voyage. Elizabeth a été très souvent absente. Charles se sentait un peu seul mais heureusement il a eu sa grand-mère, la reine mère, avec lui. La reine a été prise par son devoir d’État. Malgré ça, elle a un grand sens de la famille. J’ai été très frappé par son discours de Noël retransmis en décembre dernier qui était humaniste et sensible. Elle y parle entre autres de la douleur des gens qui perdent des proches en raison de la guerre ou de la maladie. Ce discours a bouleversé des gens qui ont perdu un être cher. À cette occasion, des photos des personnes les plus importantes de sa vie ; on y voit son père, George VI, son fils, Charles et son petit-fils, William. Harry et Meghan sont absents…

Les liens entre Elizabeth II et Harry et Meghan sont-ils rompus ? Elle a été très déçue par le déballage médiatique de son petit-fils. L’interview d’Oprah Winfrey a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et les mémoires d’Harry vont bientôt être publiés… La reine a été très blessée lorsque Meghan, jugeant que ça n’avait pas de «grand intérêt», a refusé de rendre visite aux Etats du Commonwealth en Afrique. Il faut se souvenir de son discours à sa majorité le 21 avril 1947 : « Que ma vie soit longue ou courte, je serai au service de votre nation », a t-elle dit. La relation va de l’avant avec Harry. Malgré les drames de famille, Elizabeth va essayer d’avoir le maximum de gens sur le balcon de Buckingham. Peut-être pas Andrew puisqu’il a trop dégradé l’image de la couronne avec ses scandales sexuels. Elizabeth II est très courageuse et a beaucoup de retenu. Elle n’expose pas les querelles familiales et son linge sale pour protéger la couronne.

Elizabeth II est un témoin actif du siècle dernier

Comment les Anglais préparent-ils ce jubilé ? Il y aura de grandes fêtes avec des défilés et des banquets. Tout le Royaume-Uni est en effervescence. Son peuple pourra profiter de la célébration puisque le pays a décrété trois ou quatre jours fériés. Elizabeth II bat le record de longévité de Victoria. Elle est tellement contente de pouvoir fêter son jubilé de platine. Les Anglais sont également rassurés de voir que leur souveraine prépare sagement l’avenir. En février dernier, elle a désigné Camilla future reine consort. De son côté, le prince Charles a accès au contenu des dossiers secrets du gouvernement. Il y a trois semaines, il a récité son premier discours du trône au parlement.

Lorsqu’elle devient reine, Staline est toujours à Moscou

Ce n’est pas le premier livre sur Elizabeth II que vous écrivez. Pourquoi cette reine vous fascine autant ? Elle me fascine car elle est un témoin actif de soixante-dix ans de nos vies. Personne d’autre n’arrive à sa cheville. Elle a connu un nombre important de gens, de présidents français, de papes. François Mitterrand était fasciné par ce personnage qui a connu tellement de crises : celles de l’après-guerre, de la décolonisation, etc. Elle est actuellement le seul chef d’État en fonction qui a connu la Seconde Guerre mondiale. Lorsqu’elle devient reine, Staline est toujours à Moscou. C’est fou comme parcours ! S’il y a une chose qu’elle ne fera jamais c’est bien d’abdiquer. Elle peut être malade et affaiblie, elle restera toujours. Dans ce cas de figure, une régence pourra être proclamée. Elizabeth II a une force qui suscite mon admiration.

Jean des Cars, Pour la reine – hommage à Elizabeth II, 227 pages, Perrin, 15€

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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BBC

The new airlines betting flying is about to take off

By Adrienne MurrayBusiness reporter, Oslo

The pandemic brought about the most turbulent period in commercial aviation history.

Yet, over the past year dozens of new carriers have started up around the world, hoping that air travel is about to take off again.

"It's actually a very good time to launch an airline," says Bjorn Tore Larsen, chief executive of Norse Atlantic Airways. "There is a huge pent up demand. People haven't been able to travel for two years or more, particularly between continents."

Norse Atlantic Airways is among the newcomers and will begin flying its "longboats" between Europe and North America from 14 June, having snapped up planes for low prices, and being able to secure valuable airport slots including London Gatwick and New York JFK.

The Norwegian firm received more than 3,000 applications for its first 50 pilot jobs.

"These are actually brand new aircraft," says Mr Larsen, pointing to the fleet of Boeing Dreamliners on the tarmac at Oslo Airport. "We were able to get these aircraft much lower [priced] than anyone else has been able to achieve earlier."

Norse will be competing with established players, such a British Airways and Air France. But Mr Larsen believes there are benefits to building the airline from scratch.

"We don't have any legacy systems," he says. "We are able to start off this airline in exactly the way we would like to."

The entrepreneur, who also runs a shipping business, tells the BBC he had a passion for aviation but hadn't been tempted earlier due to the high risks involved - strong competition, typically very expensive to source the aircraft, hard to recruit staff, and difficult to get landing and take-off slots.

"When the stars aligned last year, I viewed it as a once-in-a-lifetime market opportunity," he says. And Mr Larsen isn't alone in spotting a golden opportunity.

The International Air Transport Association (IATA), the trade body that represents the aviation sector, has described 2020 as "the worst year on record".

With flights grounded, global passenger numbers two years ago fell 60% - down to 1.8 billion from 4.5 billion in 2019.

This resulted in 55 airlines going out of business in 2020. Yet, what is perhaps initially surprising is that at the same time 32 new airlines were launched, the IATA has told the BBC.

Due to much of the industry being grounded, these new carriers were able to buy cheap aircraft as prices had fallen alongside the decline in demand. Newly available arrival and departure slots could also be snapped up, and staff were suddenly available.

It was a similar picture in 2021. While worldwide passenger numbers recovered slightly to 2.3 billion, a further 35 airlines closed down, while 57 new ones were launched.

The debutants have taken off in most regions of the world. Avelo, and Breeze are operating in the US, where they are due to be joined later this year by Alaskan airline Northern Pacific.

In Iceland, we now have Play and Niceair, while Australian newcomer Bonza, and India's Akasa, are expected in the skies soon.

"Airlines have never experienced a situation like the last two years," says aviation expert, Hans Joergen Elnaes, from consultancy Winair.

"Yet, there has been a situation where a huge number of aircraft are available, and leasing rates at very attractive prices," explains the aviation analyst.

New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

Mr Elnaes adds that, since 2020, new airlines could also easily attract out of work cabin crew and pilots - many of whom lost their jobs during the pandemic.

However, he thinks this unique window has now closed, particularly in terms of securing cheap financing. "The once in a lifetime deals for leasing aircraft was in 2021. Those days are gone."

Both Norse and Iceland's Play will operate low-cost transatlantic flights.

This is an areas of the market where other new entrants have failed. Wow ceased operations in 2019, while Norwegian Airlines axed its long-haul routes in early 2021.

However, Mr Elnaes reckons valuable lessons have been learned, and the current is different.

"Both are being very careful not to be too ambitious, not to operate too many flights, before they have established themselves and see how things work," he says.

Another new Norwegian carrier, Oslo-based Flyr, launched domestic and European flights last summer. Its chief executive, Tonje Wikstrom Frislid, says being small and lean helped it weather the later lockdowns.

"We really had to prove our model. We've really been tested during this past winter, especially," she says. "And we passed the test."

"Setting up a company in itself is a challenge. Creating a new airline is an extreme challenge. And we did it on Teams [video call] mainly."

Ms Frislid adds that the availability of experienced aviation staff looking for work was a big bonus. "You need specific competence to start an airline.

"That's not easy to get a hold of in a normal environment. This pandemic situation opened that possibility."

Soon Flyr will operate 12 aircraft over 46 routes. "We're going to build this gradually," says Ms Frislid.

Among the airline's new recruits is pilot Peter Haglehoj. "The pandemic was quite tough for a lot of people," he says. "So new airlines is good. It means more jobs."

With coronavirus travel restrictions continuing to be lifted around the world, global passenger numbers are now rising strongly. In March they 76% higher than the same month last year, according to the latest figures from the IATA. Yet the organisation still doesn't expect 2019's pre-pandemic high to be equalled until 2024.

And just as the coronavirus crisis has waned, another unforeseen problem has arisen for airlines - the war in Ukraine.

This has made Ukraine too dangerous to fly over, at the same time as Russia has closed its airspace to Western airlines. This has added hours to some routes between Europe and Asia, and made them unprofitable.

More significantly, global oil prices have soared, and the cost of jet fuel has doubled since last year. IATA's director-general, Willie Walsh s has suggested that as a result higher fares are "inevitable".

Yet Mr Elnaes says that passengers are willing to pay any higher costs. "People just want to travel." He adds: "We saw a dampening demand in the first 12 to 14 days after Russia invaded but then it stabilised."

Flyr's Ms Frislid says her airline is flying brand new aircraft, "which saves us about 14% fuel [compared with older planes]. So, that's also one way of handling the increasing fuel prices."

Meanwhile, Norse has opted for a slightly softer launch with fewer aircraft.

"We have the flexibility to enter the market cautiously and in line with demand, which is exactly what we will do," says Mr Larsen, its chief executive.

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Valeurs Actuelles

Quand l’Amérique finançait l’effort de guerre soviétique

Désigné par Staline comme ambassadeur d’Union soviétique à Washington, Maxime Litvinov n’est pas réputé pour sa jovialité. Mais ce 7 novembre 1941, il saute de joie en apprenant le résultat d’un vote qui vient d’avoir lieu au Congrès : la loi sur le crédit-bail ( Lend Lease Act, LLA) a été amendée pour inclure dans ses bénéficiaires l’URSS et une première ligne de 1 milliard de dollars est dégagée au profit de Moscou. « Maintenant, nous ne pouvons que gagner la guerre ! », hurle de joie le diplomate.

Le crédit-bail ouvre un horizon radieux. Face à un public encore largement isolationniste et qui ne veut pas se mêler à la guerre qui dévaste le continent européen depuis septembre 1939, le président Roosevelt, décidé à faire des États-Unis un « arsenal de la démocratie », a avancé avec précaution.

Malgré sa réélection, en novembre 1940, le président démocrate doit composer avec son opinion, favorable au maintien de la neutralité. Néanmoins, il est parvenu à convaincre le Congrès de voter, le 11 mars 1941, une loi qui lui permet de faire bénéficier, à crédit, d’équipements civils et militaires, tout pays dont la défense contre l’agression allemande est jugée, selon lui, « vitale » pour les États-Unis.

Le Royaume-Uni est le premier bénéficiaire de cette aide. Afin d’expliquer cette entorse à la neutralité, Roosevelt recourt à une comparaison qui restera célèbre : « Si la maison de votre voisin est en feu, vous ne lui vendrez pas pour 15 dollars votre tuyau d’arrosage, mais vous le lui prêterez… »

Le 24 juin 1941, deux jours après le lancement de l’opération Barbarossa, l’invasion de l’Union soviétique par l’Allemagne hitlérienne, Roosevelt débloque les avoirs soviétiques gelés dans les banques américaines depuis la révolution bolchevique et autorise une première vente d’armes à son profit. Peut-il aller plus loin et aider un régime qui, depuis Lénine, dénonce les États-Unis comme « le premier pays de l’impérialisme mondial », et avec lequel Washington n’a établi des relations diplomatiques qu’en 1933 ?

Une mission pour vérifier la solidité de l’URSS face à Hitler

Roosevelt envoie son proche conseiller Harry Hopkins rencontrer Staline : il a pour mission de vérifier si, malgré les revers essuyés par l’Armée rouge, abondamment détaillés par l’attaché militaire américain à Moscou, l’Union soviétique peut résister à Hitler. Depuis la capitale soviétique, Hopkins (qui sera plus tard soupçonné d’avoir été un agent d’influence communiste) envoie un télégramme rassurant sur le moral des Soviétiques.

Aussitôt, Roosevelt donne ordre de livrer 200 chasseurs P-40. Mais c’est l’extension à l’URSS de la loi LLA par le Congrès, le 7 novembre 1941, qui va tout changer. Ironie de l’histoire, c’est cette même loi que Joe Biden vient de réactiver, mais cette fois contre la Russie, pour accélérer la fourniture d’armes à l’Ukraine.

Entre 1941 et 1945, pendant quatre ans, la formidable machine industrielle américaine va livrer à l’Union soviétique plus de 18 millions de tonnes de matériel. Les États-Unis enverront plus de 14 000 avions, 409 526 véhicules dont 43 728 Jeeps, 3 510 amphibies, 12 161 blindés de combat, 136 190 pièces d’artillerie légère. Mais aussi 325 784 tonnes d’explosifs, 205 torpilleurs, 140 chasseurs de sous-marins, 28 frégates…

Au total, un tiers des munitions brûlées par les Soviétiques viendront de l’allié américain. Les camions Dodge et Studebaker représenteront jusqu’à un tiers du parc motorisé soviétique. C’est sur les châssis des Studebaker que sont montés les lance-roquettes multiples Katioucha, les “orgues de Staline”.

Depuis septembre 1939, le président Roosevelt est décidé à faire des Etats-Unis un « arsenal de la démocratie ». Mais il avance avec précaution.

L’assistance américaine fait entrer l’Armée rouge dans la modernité. Pour la communication sans fil, 35 800 postes radio émetteurs- récepteurs sont fournis. Pour la communication avec fil, celle que préfère Staline, les services de l’Armée rouge reçoivent 3 400 kilomètres de câble marin, 1 823 kilomètres de câble sous-marin, plus d’un million et demi de kilomètres de câble télégraphique.

Avec les avions américains, les Soviétiques disposent aussi d’équipements spéciaux et d’experts venus d’outre-Atlantique : presses à moulage, instruments de contrôle aéronautique, moteurs, ingénieurs… Les nouveaux modèles d’avions soviétiques Yakovlev Yak-3 ou Lavotchkine La-5, bien plus performants, n’auraient pas été concevables sans cet appui.

Face à la fulgurance de l’avancée allemande, les Soviétiques n’avaient pas pu évacuer une bonne part de leur matériel ferroviaire : l’Amérique leur envoie près de 2 000 locomotives et plus de 10 000 wagons. Elle s’occupe aussi de l’intendance. Les soldats de l’Armée rouge vont être nourris grâce à 5 millions de tonnes de rations, vêtus grâce à 55 millions de mètres de tissu de coton et 49 millions de mètres de tissu en laine. Ils vont être chaussés grâce à 14 millions de paires de chaussures.

Ford envoie une usine complète de pneumatiques

À New York, après la victoire, une formule fera florès : « Les Alliés ont vaincu l’Allemagne grâce au sang des Russes et aux pâtés de conserve américains. » Aciers spéciaux inconnus des Soviétiques, kérosène à indice d’octane élevé pour les moteurs d’avion, cuivre, aluminium, métaux non ferreux indispensables à l’effort de guerre, sont également livrés.

En novembre 1942, Ford envoie même une usine complète de pneumatiques en pièces détachées. Seule la fin de la guerre empêche le transfert, initialement prévu, d’autres usines clés en main, parmi lesquelles une raffinerie de pétrole.

Dans un entretien, en juin 1944, avec un haut fonctionnaire du département d’État américain, Staline concède : « Environ deux tiers de toutes les entreprises industrielles d’Union soviétique ont été construites avec le concours ou l’assistance technique des États-Unis. »

L’aide américaine, qui s’accélère après l’entrée en guerre contre le Japon et l’Allemagne, en décembre 1941, arrive en URSS par toutes les voies disponibles : à l’est par l’Alaska et la Sibérie (“la route du Pacifique”), au nord par les ports de Mourmansk et Arkhangelsk (“la route de l’Arctique”), au sud par l’Iran (“le corridor persan”), alors sous occupation militaire soviéto-britannique.

Les Soviétiques masquent l’importance du prêt-bail

Mais la propagande soviétique passe sous silence ce colossal appui venu du camp “impérialiste”, sans lequel les contre-offensives de l’Armée rouge n’auraient pas été possibles. Le matériel à peine reçu, toute indication sur son origine est aussitôt effacée.

Comme le rapporte, en 1943, le général Deane, chef de la mission militaire américaine à Moscou, frappé par cette ingratitude, « les Soviétiques taisent les dimensions exactes du prêt-bail (et n’en parlent que sous pression) se justifiant par la nécessité de garder le secret ». Staline ne reconnaîtra publiquement cette dette qu’une fois, lors de la conférence de Téhéran, en novembre 1943, lors d’un dîner avec Roosevelt et Churchill : « Sans les machines américaines , dit-il, les Nations unies n’auraient jamais pu gagner la guerre. » Une position qu’il répétera en privé, note Nikita Khrouchtchev dans ses Mémoires.

Une fois la guerre terminée, les Américains mettront dix ans à récupérer leurs unités navales prêtées. Sur les 11,3 milliards de dollars consentis en aide matérielle durant la guerre (soit 170 milliards en valeur actualisée), Washington, en reconnaissance de la contribution soviétique à la victoire finale sur le nazisme, ne demandera que le remboursement de 1,3 milliard, une demande étalée sur trente ans ! Une facture jugée trop lourde par Moscou. Il faudra attendre le 18 octobre 1972 pour trouver un accord final et l’URSS ne remboursera finalement que 6 % (ou 1,3 %, en tenant compte de l’érosion monétaire) de ce qu’elle avait reçu…

Pour Churchill, le prêt-bail fut « l’acte financier le plus désinteressé et le plus noble jamais accompli par un pays dans toute l’histoire »

En bonne logique, l’appui de l’Amérique continuera d’être occulté ou minimisé pendant toute la guerre froide. Héros de la guerre, le maréchal Joukov s’en émeut en 1963, selon des archives du KGB qui l’a mis sur écoute : « On nous dit que les alliés ne nous ont pas aidés. Mais sans le matériel américain, nous n’aurions pas pu continuer la guerre… »

Le public russe restera jusqu’à ce jour entretenu dans la mythologie d’une Grande Guerre patriotique remportée par le seul sacrifice de ses anciens. Comme le résume Vladimir Poutine, le 9 mai 2021, « le peuple soviétique a libéré l’Europe de la peste brune ».

Il faut attendre l’année 2004 pour voir l’ouverture, à Moscou, sur une initiative privée, du musée des Alliés et du Prêt-bail, destiné à rendre hommage à « l’acte financier le plus désintéressé et le plus noble jamais accompli par un pays dans toute l’histoire » , selon les paroles de Churchill. Aux dernières nouvelles, il aurait été fermé.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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Pour « Red Flag », l’US Air Force préfère des F-35 « agresseurs » aux avions fournis par des prestataires privés

par Laurent Lagneau · 29 mai 2022

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Depuis les années 1970, l’US Air Force organise des exercices de type « Red Flag » depuis les bases aériennes de Nellis [Nevada] et d’Eielson [Alaska] afin d’entraîner ses pilotes de chasse [ainsi que ceux de pays alliés] dans des conditions proches de la réalité. Pour cela, elle a recours à des escadrons « agresseurs » censés reproduire les tactiques d’adversaires potentiels, comme le 64th Aggressor Squadron, ainsi que, depuis quelques années, à des Entreprises de Services de Sécurité et de Défense [ESSD], lesquelles fournissent des prestations dites « ADAIR » [Adversary Air Services] en mettant en oeuvre des avions de combat d’occasion.

Actuellement, la société Draken International est titulaire du marché, un nouveau contrat d’une valeur de 280 millions de dollars lui ayant été attribué en 2018. Mais, a priori, elle ne le restera plus pour très longtemps.

Seulement, la nature des menaces évoluant sans cesse, avec notamment l’apparition de chasseurs-bombardiers dits de 5e génération en Chine [J-20, FC-31] et en Russie [Su-57, Su-75], l’US Air Force avait fait part, en 2019, de son intention de réactiver le 65th Aggressor Squadron avec 9 F-35A.

« Les escadrons agresseurs améliorent les compétences de nos pilotes depuis le début des années 1970. Ils apportent une dose de réalisme aux exercices et la valeur qu’ils donnent à ces derniers est cruciale. Ces F-35 ‘agresseurs’ permettront de maintenir notre avance sur nos adversaires des années à venir », avait expliqué le général David Goldfein, chef d’état-major de l’US Air Force à l’époque.

Depuis, ce 65th Agressor Squadron n’a toujours pas été réactivé… En revanche, le 64th Agressor Squadron a, pour la première fois, mis en oeuvre des F-35A pendant la session « Red Flag-Nellis 21-3 », l’an passé.

Quoi qu’il en soit, pour l’US Air Force, les services fournis par Draken International ne correspondent plus à ses besoins. « Ce que nous constatons, maintenant, c’est que ces contrats [de type ADAIR, ndlr] ne sont pas très efficaces à Nellis, pour créer un environnement nécessaire à un entraînement haut de gamme », a en effet déclaré le général David S. Nahom, chef d’état-major adjoint de l’US Air Force, chargé des plans et des programmes, lors d’une récente audition au Sénat.

Si, « il y a cinq ou six ans, l’Air Force n’avait pas besoin d’un avion agresseur de cinquième génération », a-t-il dit, la situation a changé étant donné que « la chine dispose désormais de tels chasseurs ». Aussi, a-t-il continué, il est « nécessaire » de proposer des « entraînements plus sophistiqués » tant à Nellis qu’à Eielson.

« Alors que la menace chinoise s’est intensifiée, nous devons intensifier notre entraînement. Et ce que propose le prestataire privé à Nellis n’est pas ce dont nous avons besoin », a insisté le général Nahom.

Pour autant, l’officier n’a pas remis en cause les services fournis par les ESSD spécialisées dans les prestations ADAIR, comme Draken International ou encore ATAC, lesquelles ont par ailleurs massivement investi pour se doter d’avions de combat d’occasion [Mirage F1, F-16, etc]. Pour rappel, le programme ADAIR du Pentagone, d’une valeur de 6,4 milliards de dollars, vise à founir jusqu’à 50’000 heures de vol d’entraînement aux forces aériennes américaines dans les domaines du combat aérien, de l’appui rapproché, la guerre électronique ou encore le ravitaillement en vol.

Ces ESSD « font un travail formidable pour l’US Air Force », en particulier pour l’entraînement « régulier » des pilotes ou encore pour leur formation. « Ces contrats sont très efficaces », a-t-il dit. Mais pas assez, donc, pour des exercices comme Red Flag.

À noter que l’US Marine Corps [USMC] ne s’inscrit pas dans la même logique. Début mai, il a fait connaître son intention de réactiver un second escadron « agresseur » [le Marine Fighter Training Squadron 402 ou VMFT-402] avec dix F-5N, un avion dont la conception remonte aux années… 1960. Ce qui, avec ceux mis en oeuvre par le VMFT-401, portera cette flotte à une vingtaine d’appareils.

« Confiez-moi quelques centaines d’avions comme le F-5N, avec un canon fiable, un système de visée assisté par ordinateur, quatre [missiles air-air] Sidewinder, des moyens de contre-mesures électroniques, et des pilotes effectuant 40 ou 50 heures de vol par mois, et nous battrons n’importe quelle force aérienne qui ruine son pays en investissant dans des ‘pingouins’ furtifs de cinquième génération », avait assuré le capitaine de vaisseau Dan Pedersen, l’un des créateurs de « Topgun », dans son dernier livre.

Pour « Red Flag », l’US Air Force préfère des F-35 « agresseurs » aux avions fournis par des prestataires privés

par Laurent Lagneau · 29 mai 2022

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Depuis les années 1970, l’US Air Force organise des exercices de type « Red Flag » depuis les bases aériennes de Nellis [Nevada] et d’Eielson [Alaska] afin d’entraîner ses pilotes de chasse [ainsi que ceux de pays alliés] dans des conditions proches de la réalité. Pour cela, elle a recours à des escadrons « agresseurs » censés reproduire les tactiques d’adversaires potentiels, comme le 64th Aggressor Squadron, ainsi que, depuis quelques années, à des Entreprises de Services de Sécurité et de Défense [ESSD], lesquelles fournissent des prestations dites « ADAIR » [Adversary Air Services] en mettant en oeuvre des avions de combat d’occasion.

Actuellement, la société Draken International est titulaire du marché, un nouveau contrat d’une valeur de 280 millions de dollars lui ayant été attribué en 2018. Mais, a priori, elle ne le restera plus pour très longtemps.

Seulement, la nature des menaces évoluant sans cesse, avec notamment l’apparition de chasseurs-bombardiers dits de 5e génération en Chine [J-20, FC-31] et en Russie [Su-57, Su-75], l’US Air Force avait fait part, en 2019, de son intention de réactiver le 65th Aggressor Squadron avec 9 F-35A.

« Les escadrons agresseurs améliorent les compétences de nos pilotes depuis le début des années 1970. Ils apportent une dose de réalisme aux exercices et la valeur qu’ils donnent à ces derniers est cruciale. Ces F-35 ‘agresseurs’ permettront de maintenir notre avance sur nos adversaires des années à venir », avait expliqué le général David Goldfein, chef d’état-major de l’US Air Force à l’époque.

Depuis, ce 65th Agressor Squadron n’a toujours pas été réactivé… En revanche, le 64th Agressor Squadron a, pour la première fois, mis en oeuvre des F-35A pendant la session « Red Flag-Nellis 21-3 », l’an passé.

Quoi qu’il en soit, pour l’US Air Force, les services fournis par Draken International ne correspondent plus à ses besoins. « Ce que nous constatons, maintenant, c’est que ces contrats [de type ADAIR, ndlr] ne sont pas très efficaces à Nellis, pour créer un environnement nécessaire à un entraînement haut de gamme », a en effet déclaré le général David S. Nahom, chef d’état-major adjoint de l’US Air Force, chargé des plans et des programmes, lors d’une récente audition au Sénat.

Si, « il y a cinq ou six ans, l’Air Force n’avait pas besoin d’un avion agresseur de cinquième génération », a-t-il dit, la situation a changé étant donné que « la chine dispose désormais de tels chasseurs ». Aussi, a-t-il continué, il est « nécessaire » de proposer des « entraînements plus sophistiqués » tant à Nellis qu’à Eielson.

« Alors que la menace chinoise s’est intensifiée, nous devons intensifier notre entraînement. Et ce que propose le prestataire privé à Nellis n’est pas ce dont nous avons besoin », a insisté le général Nahom.

Pour autant, l’officier n’a pas remis en cause les services fournis par les ESSD spécialisées dans les prestations ADAIR, comme Draken International ou encore ATAC, lesquelles ont par ailleurs massivement investi pour se doter d’avions de combat d’occasion [Mirage F1, F-16, etc]. Pour rappel, le programme ADAIR du Pentagone, d’une valeur de 6,4 milliards de dollars, vise à founir jusqu’à 50’000 heures de vol d’entraînement aux forces aériennes américaines dans les domaines du combat aérien, de l’appui rapproché, la guerre électronique ou encore le ravitaillement en vol.

Ces ESSD « font un travail formidable pour l’US Air Force », en particulier pour l’entraînement « régulier » des pilotes ou encore pour leur formation. « Ces contrats sont très efficaces », a-t-il dit. Mais pas assez, donc, pour des exercices comme Red Flag.

À noter que l’US Marine Corps [USMC] ne s’inscrit pas dans la même logique. Début mai, il a fait connaître son intention de réactiver un second escadron « agresseur » [le Marine Fighter Training Squadron 402 ou VMFT-402] avec dix F-5N, un avion dont la conception remonte aux années… 1960. Ce qui, avec ceux mis en oeuvre par le VMFT-401, portera cette flotte à une vingtaine d’appareils.

« Confiez-moi quelques centaines d’avions comme le F-5N, avec un canon fiable, un système de visée assisté par ordinateur, quatre [missiles air-air] Sidewinder, des moyens de contre-mesures électroniques, et des pilotes effectuant 40 ou 50 heures de vol par mois, et nous battrons n’importe quelle force aérienne qui ruine son pays en investissant dans des ‘pingouins’ furtifs de cinquième génération », avait assuré le capitaine de vaisseau Dan Pedersen, l’un des créateurs de « Topgun », dans son dernier livre.

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Depuis les années 1970, l’US Air Force organise des exercices de type « Red Flag » depuis les bases aériennes de Nellis [Nevada] et d’Eielson [Alaska] afin d’entraîner ses pilotes de chasse [ainsi que ceux de pays alliés] dans des conditions proches de la réalité. Pour cela, elle a recours à des escadrons « agresseurs » censés reproduire les tactiques d’adversaires potentiels, comme le 64th Aggressor Squadron, ainsi que, depuis quelques années, à des Entreprises de Services de Sécurité et de Défense [ESSD], lesquelles fournissent des prestations dites « ADAIR » [Adversary Air Services] en mettant en oeuvre des avions de combat d’occasion.

Actuellement, la société Draken International est titulaire du marché, un nouveau contrat d’une valeur de 280 millions de dollars lui ayant été attribué en 2018. Mais, a priori, elle ne le restera plus pour très longtemps.

Seulement, la nature des menaces évoluant sans cesse, avec notamment l’apparition de chasseurs-bombardiers dits de 5e génération en Chine [J-20, FC-31] et en Russie [Su-57, Su-75], l’US Air Force avait fait part, en 2019, de son intention de réactiver le 65th Aggressor Squadron avec 9 F-35A.

« Les escadrons agresseurs améliorent les compétences de nos pilotes depuis le début des années 1970. Ils apportent une dose de réalisme aux exercices et la valeur qu’ils donnent à ces derniers est cruciale. Ces F-35 ‘agresseurs’ permettront de maintenir notre avance sur nos adversaires des années à venir », avait expliqué le général David Goldfein, chef d’état-major de l’US Air Force à l’époque.

Depuis, ce 65th Agressor Squadron n’a toujours pas été réactivé… En revanche, le 64th Agressor Squadron a, pour la première fois, mis en oeuvre des F-35A pendant la session « Red Flag-Nellis 21-3 », l’an passé.

Quoi qu’il en soit, pour l’US Air Force, les services fournis par Draken International ne correspondent plus à ses besoins. « Ce que nous constatons, maintenant, c’est que ces contrats [de type ADAIR, ndlr] ne sont pas très efficaces à Nellis, pour créer un environnement nécessaire à un entraînement haut de gamme », a en effet déclaré le général David S. Nahom, chef d’état-major adjoint de l’US Air Force, chargé des plans et des programmes, lors d’une récente audition au Sénat.

Si, « il y a cinq ou six ans, l’Air Force n’avait pas besoin d’un avion agresseur de cinquième génération », a-t-il dit, la situation a changé étant donné que « la chine dispose désormais de tels chasseurs ». Aussi, a-t-il continué, il est « nécessaire » de proposer des « entraînements plus sophistiqués » tant à Nellis qu’à Eielson.

« Alors que la menace chinoise s’est intensifiée, nous devons intensifier notre entraînement. Et ce que propose le prestataire privé à Nellis n’est pas ce dont nous avons besoin », a insisté le général Nahom.

Pour autant, l’officier n’a pas remis en cause les services fournis par les ESSD spécialisées dans les prestations ADAIR, comme Draken International ou encore ATAC, lesquelles ont par ailleurs massivement investi pour se doter d’avions de combat d’occasion [Mirage F1, F-16, etc]. Pour rappel, le programme ADAIR du Pentagone, d’une valeur de 6,4 milliards de dollars, vise à founir jusqu’à 50’000 heures de vol d’entraînement aux forces aériennes américaines dans les domaines du combat aérien, de l’appui rapproché, la guerre électronique ou encore le ravitaillement en vol.

Ces ESSD « font un travail formidable pour l’US Air Force », en particulier pour l’entraînement « régulier » des pilotes ou encore pour leur formation. « Ces contrats sont très efficaces », a-t-il dit. Mais pas assez, donc, pour des exercices comme Red Flag.

À noter que l’US Marine Corps [USMC] ne s’inscrit pas dans la même logique. Début mai, il a fait connaître son intention de réactiver un second escadron « agresseur » [le Marine Fighter Training Squadron 402 ou VMFT-402] avec dix F-5N, un avion dont la conception remonte aux années… 1960. Ce qui, avec ceux mis en oeuvre par le VMFT-401, portera cette flotte à une vingtaine d’appareils.

« Confiez-moi quelques centaines d’avions comme le F-5N, avec un canon fiable, un système de visée assisté par ordinateur, quatre [missiles air-air] Sidewinder, des moyens de contre-mesures électroniques, et des pilotes effectuant 40 ou 50 heures de vol par mois, et nous battrons n’importe quelle force aérienne qui ruine son pays en investissant dans des ‘pingouins’ furtifs de cinquième génération », avait assuré le capitaine de vaisseau Dan Pedersen, l’un des créateurs de « Topgun », dans son dernier livre.

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Depuis les années 1970, l’US Air Force organise des exercices de type « Red Flag » depuis les bases aériennes de Nellis [Nevada] et d’Eielson [Alaska] afin d’entraîner ses pilotes de chasse [ainsi que ceux de pays alliés] dans des conditions proches de la réalité. Pour cela, elle a recours à des escadrons « agresseurs » censés reproduire les tactiques d’adversaires potentiels, comme le 64th Aggressor Squadron, ainsi que, depuis quelques années, à des Entreprises de Services de Sécurité et de Défense [ESSD], lesquelles fournissent des prestations dites « ADAIR » [Adversary Air Services] en mettant en oeuvre des avions de combat d’occasion.

Actuellement, la société Draken International est titulaire du marché, un nouveau contrat d’une valeur de 280 millions de dollars lui ayant été attribué en 2018. Mais, a priori, elle ne le restera plus pour très longtemps.

Seulement, la nature des menaces évoluant sans cesse, avec notamment l’apparition de chasseurs-bombardiers dits de 5e génération en Chine [J-20, FC-31] et en Russie [Su-57, Su-75], l’US Air Force avait fait part, en 2019, de son intention de réactiver le 65th Aggressor Squadron avec 9 F-35A.

« Les escadrons agresseurs améliorent les compétences de nos pilotes depuis le début des années 1970. Ils apportent une dose de réalisme aux exercices et la valeur qu’ils donnent à ces derniers est cruciale. Ces F-35 ‘agresseurs’ permettront de maintenir notre avance sur nos adversaires des années à venir », avait expliqué le général David Goldfein, chef d’état-major de l’US Air Force à l’époque.

Depuis, ce 65th Agressor Squadron n’a toujours pas été réactivé… En revanche, le 64th Agressor Squadron a, pour la première fois, mis en oeuvre des F-35A pendant la session « Red Flag-Nellis 21-3 », l’an passé.

mis en oeuvre des F-35A

Quoi qu’il en soit, pour l’US Air Force, les services fournis par Draken International ne correspondent plus à ses besoins. « Ce que nous constatons, maintenant, c’est que ces contrats [de type ADAIR, ndlr] ne sont pas très efficaces à Nellis, pour créer un environnement nécessaire à un entraînement haut de gamme », a en effet déclaré le général David S. Nahom, chef d’état-major adjoint de l’US Air Force, chargé des plans et des programmes, lors d’une récente audition au Sénat.

a en effet déclaré

Si, « il y a cinq ou six ans, l’Air Force n’avait pas besoin d’un avion agresseur de cinquième génération », a-t-il dit, la situation a changé étant donné que « la chine dispose désormais de tels chasseurs ». Aussi, a-t-il continué, il est « nécessaire » de proposer des « entraînements plus sophistiqués » tant à Nellis qu’à Eielson.

« Alors que la menace chinoise s’est intensifiée, nous devons intensifier notre entraînement. Et ce que propose le prestataire privé à Nellis n’est pas ce dont nous avons besoin », a insisté le général Nahom.

Pour autant, l’officier n’a pas remis en cause les services fournis par les ESSD spécialisées dans les prestations ADAIR, comme Draken International ou encore ATAC, lesquelles ont par ailleurs massivement investi pour se doter d’avions de combat d’occasion [Mirage F1, F-16, etc]. Pour rappel, le programme ADAIR du Pentagone, d’une valeur de 6,4 milliards de dollars, vise à founir jusqu’à 50’000 heures de vol d’entraînement aux forces aériennes américaines dans les domaines du combat aérien, de l’appui rapproché, la guerre électronique ou encore le ravitaillement en vol.

Ces ESSD « font un travail formidable pour l’US Air Force », en particulier pour l’entraînement « régulier » des pilotes ou encore pour leur formation. « Ces contrats sont très efficaces », a-t-il dit. Mais pas assez, donc, pour des exercices comme Red Flag.

À noter que l’US Marine Corps [USMC] ne s’inscrit pas dans la même logique. Début mai, il a fait connaître son intention de réactiver un second escadron « agresseur » [le Marine Fighter Training Squadron 402 ou VMFT-402] avec dix F-5N, un avion dont la conception remonte aux années… 1960. Ce qui, avec ceux mis en oeuvre par le VMFT-401, portera cette flotte à une vingtaine d’appareils.

réactiver un second escadron

« Confiez-moi quelques centaines d’avions comme le F-5N, avec un canon fiable, un système de visée assisté par ordinateur, quatre [missiles air-air] Sidewinder, des moyens de contre-mesures électroniques, et des pilotes effectuant 40 ou 50 heures de vol par mois, et nous battrons n’importe quelle force aérienne qui ruine son pays en investissant dans des ‘pingouins’ furtifs de cinquième génération », avait assuré le capitaine de vaisseau Dan Pedersen, l’un des créateurs de « Topgun », dans son dernier livre.

Valeurs Actuelles

Stade de France, l’ensauvegement généralisé

L’avertissement de king Henry

Le football est un sport qui se joue à 11 contre 11 et à la fin… c’est Thierry Henry qui a raison.

Au début du mois de mai, un peu plus de trois semaines avant la finale de la Ligue des champions, l’ancien attaquant de l’équipe de France, s’exprimant sur une plate-forme de streaming américaine, corrige son interlocutrice qui situe le Stade de France en plein cœur de Paris : « Techniquement, faites attention, le stade est situé à Saint-Denis… Saint-Denis, ce n’est pas Paris », explique le consultant sportif avant d’ajouter, face à l’insistance du plateau : « Croyez-moi, vous ne voulez pas être à Saint-Denis, ce n’est pas la même chose que Paris… »

En France, cette rapide précision géographique qui n’a l’air de rien ne passe évidemment pas inaperçue. Le meilleur buteur de l’histoire des Bleus a rappelé que Saint-Denis et Paris étaient deux villes différentes – déclaration somme toute assez factuelle – et exprimé sa préférence pour la capitale ? Une phrase « malencontreuse », explique en chœur la presse hexagonale.

Le maire socialiste de Saint-Denis, Mathieu Hanotin, se fend, pour défendre sa ville, d’un communiqué marqué par une grande confusion. Il y insiste sur le « potentiel gigantesque » de cette commune créatrice d’entreprises, forte de la « richesse » des 150 cultures qui y coexistent et de la jeunesse de sa population, mais regrette l’abandon par l’État de ce territoire marqué par une extrême pauvreté, un pourcentage de logements indignes parmi les plus élevés de France et le « fléau » de l’insécurité que l’on n’a « pas encore réussi à endiguer ». Tout va bien, donc, mais rien ne va, et d’ailleurs, c’est la faute de l’État.

Dans les jours qui suivent la déclaration de l’ancien Gunner, ses contempteurs sont bien en peine d’expliquer le caractère “malencontreux” du propos. A-t-il remis en cause le potentiel économique de cette “Silicon Valley” à la française ? A-t-il stigmatisé ses habitants, déprécié son histoire, moqué sa pauvreté ?

Un avertissement pris à la légère…

Si les redresseurs de torts de tout poil sont gênés aux entournures, c’est que tout le monde a compris le sens de la phrase de Thierry Henry : Saint-Denis, qui n’est plus vraiment la France culturellement, est rongé par l’insécurité. Les habitants qui le peuvent le fuient, les journalistes n’y mettent plus les pieds, les mafias ont pris le contrôle de nombreux quartiers. C’est parce que tout le monde ne comprend que trop bien l’implicite de cette intervention que les réactions se font si virulentes.

Trois semaines plus tard, les supporters anglais présents au Stade de France se mordront les doigts de n’avoir pas pris au sérieux l’avertissement de celui qu’ils ont surnommé King Henry.

Uu incident loin d’être étonnant

Thierry Henry ne peut pas le dire. La Seine-Saint-Denis est le département le plus criminogène de France. Les nombreux rapports sur la dégradation du climat dans ce territoire sont édifiants. En 2018, un rapport du Sénat alerte sur la situation en Seine-Saint-Denis. En premier lieu, les sénateurs indiquent qu’il est impossible de donner le nombre exact d’habitants. L’Insee l’évalue à 1,6 million, mais le rapport pointe la difficulté de recenser le nombre d’étrangers en situation irrégulière, qui « participent à l’économie du territoire, reçoivent une partie des aides sociales et scolarisent leurs enfants ». Ils participent également à la délinquance, si l’on en croit les chiffres que confie une source policière du “93” : les clandestins représentaient les trois quarts des gardés à vue !

Selon plusieurs experts, le nombre de clandestins se situerait entre 200 000 et 400 000, ce qui équivaut à la population d’un département comme le Jura (259 000 habitants) ou les Landes (411 000). Bref, entre 10 et 20 % de la population. Pour la seule immigration régulière, le rapport rappelle que, « parmi les 36 communes de France métropolitaine comptant plus de 10 000 habitants et dont plus de 30 % de la population est d’origine étrangère, 15 sont situées en Seine-Saint-Denis ».

Un taux de criminalité particulièrement élevé

Ce département, dont de nombreuses villes font partie du dispositif “quartier de reconquête républicaine”, présente aussi les taux de criminalité les plus élevés de France, avec près de 145 000 crimes et délits enregistrés en 2017. La Seine-Saint-Denis est aussi un département où l’islamisme progresse dans les quartiers, avec plusieurs dizaines d’habitants qui ont gagné la Syrie en 2014-2015. Et contrairement aux affirmations d’une certaine gauche, le département n’a pas été délaissé, si l’on tient compte des milliards d’euros dépensés en politique de la ville et les 2 700 visites officielles en dix ans. Emmanuel Macron lui-même l’avait choisi en 2016 pour faire à Bobigny sa déclaration de candidature à la présidentielle…

Dès lors, connaissant ces informations, comment s’étonner que de tels incidents se produisent lors d’une finale de Ligue des champions ? Un événement loin d’être anodin. Depuis l’inauguration du Stade de France, en 1998, de nombreux épisodes ont créé la polémique. La première a lieu en octobre 2001, lors du tristement célèbre France-Algérie. Ce soir-là, les supporters algériens venus dans le stade sifflent sur la Marseillaise et finissent par envahir la pelouse, à la 76e minute, alors que les Bleus menaient 4 buts à 1. La partie ne reprendra jamais. Rebelote quelques années plus tard, le 16 novembre 2007, lors de France-Maroc, mais aussi France-Tunisie, le 14 octobre 2008. Le scénario aurait-il été le même si le Stade de France avait été construit à Annecy, l’une des villes les plus sûres de France ?

Ce “syndrome de Paris” qui aurait dû nous alerter 

Au-delà du 93, c’est l’image même de Paris qui, depuis plusieurs années, se dégrade. Des médias étrangers se font, par intermittence et non sans exagération parfois, l’écho de cette violence et de cette insécurité qui, progressivement, gangrène la capitale, au point d’établir des “no-go zones” pour ceux qui prendraient le risque de vouloir la visiter. La Mairie de Paris est allée jusqu’à porter plainte contre la chaîne américaine Fox News, qui avait osé, carte à l’appui, désigner des zones de non-droit où les non-musulmans et les policiers ne pouvaient plus s’aventurer. La situation est préoccupante. Et elle ne date pas de la soirée du 28 mai 2022.

S’il n’y avait que la sécurité qui était en cause… Samedi soir, en plein direct d’une chaîne espagnole, un reporter devait interrompre son commentaire pour se débarrasser d’un rat qui courait entre ses jambes sur le parvis de Notre-Dame de Paris. Insécurité. Incivilité. Insalubrité crasse. Dans le métro, depuis des années, des messages sonores préviennent de la présence de pickpockets dans les rames. Quand ce ne sont pas des bandes qui s’affrontent pour détrousser des touristes, ce sont des rats qui se battent pour une poubelle aux abords des quais de Seine. Autant de raisons qui expliquent, par exemple, l’apparition d’un trouble psychologique qui touche principalement les voyageurs japonais. Chaque année, ce sont une vingtaine de touristes venus de l’empire du Soleil-Levant qui se font interner après avoir été frappés du “syndrome de Paris”.

La maladie de l’ensauvagement

C’est un psychiatre du nom de Hiroaki Ota qui, le premier, en 1986, a identifié ce mal et lui a donné un nom après avoir examiné une patiente à l’hôpital Sainte-Anne à Paris. Pour lui, le décalage immense entre la vision idéalisée que les Japonais ont de la Ville lumière et la terrible déception qu’ils éprouvent en découvrant Paris provoque ce trouble psychologique.

« Les cartes postales de la tour Eiffel, le luxe, le romantisme disparaissent soudainement derrière un côtés ombre qu’ils ne soupçonnaient pas. Les rues sales, les transports bondés et la profusion de pickpockets n’ont rien à voir avec cette ville merveilleuse sur laquelle ils fantasmaient tant depuis de nombreuses années », expliquait, en 2021, Rodolphe Oppenheimer, psychothérapeute et psychanalyste, sur le site Le Journal des femmes. Le syndrome est ancien. Méconnu. Il soulignait pourtant, à bas bruit, la face sombre mais bien réelle de la capitale, l’ensauvagement de Paris, jusqu’aux portes de ses musées et de ses monuments que le monde nous enviait.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Opex 360

L’aéronavale française va accentuer sa préparation au combat de haute intensisté avec l’exercice Ocean Hit 22

par Laurent Lagneau · 29 mai 2022

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Il y a quelques jours, le Service de l’information aéronautique [SIA] a publié une note [.pdf] pour annoncer la création de onze zones réglementées temportaires [ZRT] et de six zones dangereuses temportaires [ZDT] au large de la Bretagne, à compter du 15 juin prochain. La raison? Un « exercice mettant en œuvre un nombre important d’aéronefs de la défense, français et étrangers, évoluant en CAM de jour, en toutes conditions de vol et à toutes altitudes, nécessitant la création de zones réglementées et dangereuses temporaires ».

L’exercice en question sera organisé depuis la base aéronavale [BAN] de Landivisiau. Appelé « Ocean Hit 22 », il s’agit d’un entrainement aéromaritime visant à préparer un engagement de « haute intensité », avec le concours de « navires de la Marine nationale, de troupes de l’armée de Terre et d’aéronefs des forces aériennes suisses, grecques, britanniques et [évidemment] françaises.

Dans le détail, Ocean Hit 22 mobilisera des F/A-18 suisses, des F-16 grecs, des F-35B britanniques ainsi que des Rafale, des Mirage 2000, un E-3F SDCA [Système de Détection et de Contrôle Aéroporté] ainsi qu’un avion ravitailleur A330 MRTT de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE]. Ces appareils opéreront aux côtés des Rafale Marine et des E-2C Hawkeye du groupe aérien embarqué [GAé]. Des avions de patrouille maritime Atlantique 2 et des hélicopères NH-90 Caïman seront également de la partie, de même qu’une frégate multimissions [FREMM].

« Les forces en présence s’entraineront à la mise en œuvre d’armement réel en mer, après avoir franchi les défenses ennemies constituées d’aéronefs et de systèmes surface-air modernes », explique la Marine nationale.

Et de préciser : « Afin de préparer les opérations depuis le porte-avions Charles de Gaulle, un des enjeux de l’exercice résidera dans la capacité à travailler depuis différentes bases de départ, dans un environnement rendu complexe par les capacités de renseignement et d’interception Cyber de l’ennemi ».

Il s’agit du second exercice organisé par la Marine nationale en vue de renforcer sa préparation au combat « haute intensité » en six mois. En effet, fin novembre 2021, les manoeuvres Polaris 21 avaient mobilisé 6000 militaires [dont 4000 marins] ainsi qu’un nombre important de navires de surface et d’avions. Ayant opposé deux forces [l’une constituée autour du porte-avions Charles de Gaulle, l’autre autour du porte-hélicoptères amphibie Tonnerre], elles avaient permis de tirer des enseignements précieux.

L’aéronavale française va accentuer sa préparation au combat de haute intensisté avec l’exercice Ocean Hit 22

par Laurent Lagneau · 29 mai 2022

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Il y a quelques jours, le Service de l’information aéronautique [SIA] a publié une note [.pdf] pour annoncer la création de onze zones réglementées temportaires [ZRT] et de six zones dangereuses temportaires [ZDT] au large de la Bretagne, à compter du 15 juin prochain. La raison? Un « exercice mettant en œuvre un nombre important d’aéronefs de la défense, français et étrangers, évoluant en CAM de jour, en toutes conditions de vol et à toutes altitudes, nécessitant la création de zones réglementées et dangereuses temporaires ».

L’exercice en question sera organisé depuis la base aéronavale [BAN] de Landivisiau. Appelé « Ocean Hit 22 », il s’agit d’un entrainement aéromaritime visant à préparer un engagement de « haute intensité », avec le concours de « navires de la Marine nationale, de troupes de l’armée de Terre et d’aéronefs des forces aériennes suisses, grecques, britanniques et [évidemment] françaises.

Dans le détail, Ocean Hit 22 mobilisera des F/A-18 suisses, des F-16 grecs, des F-35B britanniques ainsi que des Rafale, des Mirage 2000, un E-3F SDCA [Système de Détection et de Contrôle Aéroporté] ainsi qu’un avion ravitailleur A330 MRTT de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE]. Ces appareils opéreront aux côtés des Rafale Marine et des E-2C Hawkeye du groupe aérien embarqué [GAé]. Des avions de patrouille maritime Atlantique 2 et des hélicopères NH-90 Caïman seront également de la partie, de même qu’une frégate multimissions [FREMM].

« Les forces en présence s’entraineront à la mise en œuvre d’armement réel en mer, après avoir franchi les défenses ennemies constituées d’aéronefs et de systèmes surface-air modernes », explique la Marine nationale.

Et de préciser : « Afin de préparer les opérations depuis le porte-avions Charles de Gaulle, un des enjeux de l’exercice résidera dans la capacité à travailler depuis différentes bases de départ, dans un environnement rendu complexe par les capacités de renseignement et d’interception Cyber de l’ennemi ».

Il s’agit du second exercice organisé par la Marine nationale en vue de renforcer sa préparation au combat « haute intensité » en six mois. En effet, fin novembre 2021, les manoeuvres Polaris 21 avaient mobilisé 6000 militaires [dont 4000 marins] ainsi qu’un nombre important de navires de surface et d’avions. Ayant opposé deux forces [l’une constituée autour du porte-avions Charles de Gaulle, l’autre autour du porte-hélicoptères amphibie Tonnerre], elles avaient permis de tirer des enseignements précieux.

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Il y a quelques jours, le Service de l’information aéronautique [SIA] a publié une note [.pdf] pour annoncer la création de onze zones réglementées temportaires [ZRT] et de six zones dangereuses temportaires [ZDT] au large de la Bretagne, à compter du 15 juin prochain. La raison? Un « exercice mettant en œuvre un nombre important d’aéronefs de la défense, français et étrangers, évoluant en CAM de jour, en toutes conditions de vol et à toutes altitudes, nécessitant la création de zones réglementées et dangereuses temporaires ».

L’exercice en question sera organisé depuis la base aéronavale [BAN] de Landivisiau. Appelé « Ocean Hit 22 », il s’agit d’un entrainement aéromaritime visant à préparer un engagement de « haute intensité », avec le concours de « navires de la Marine nationale, de troupes de l’armée de Terre et d’aéronefs des forces aériennes suisses, grecques, britanniques et [évidemment] françaises.

Dans le détail, Ocean Hit 22 mobilisera des F/A-18 suisses, des F-16 grecs, des F-35B britanniques ainsi que des Rafale, des Mirage 2000, un E-3F SDCA [Système de Détection et de Contrôle Aéroporté] ainsi qu’un avion ravitailleur A330 MRTT de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE]. Ces appareils opéreront aux côtés des Rafale Marine et des E-2C Hawkeye du groupe aérien embarqué [GAé]. Des avions de patrouille maritime Atlantique 2 et des hélicopères NH-90 Caïman seront également de la partie, de même qu’une frégate multimissions [FREMM].

« Les forces en présence s’entraineront à la mise en œuvre d’armement réel en mer, après avoir franchi les défenses ennemies constituées d’aéronefs et de systèmes surface-air modernes », explique la Marine nationale.

Et de préciser : « Afin de préparer les opérations depuis le porte-avions Charles de Gaulle, un des enjeux de l’exercice résidera dans la capacité à travailler depuis différentes bases de départ, dans un environnement rendu complexe par les capacités de renseignement et d’interception Cyber de l’ennemi ».

Il s’agit du second exercice organisé par la Marine nationale en vue de renforcer sa préparation au combat « haute intensité » en six mois. En effet, fin novembre 2021, les manoeuvres Polaris 21 avaient mobilisé 6000 militaires [dont 4000 marins] ainsi qu’un nombre important de navires de surface et d’avions. Ayant opposé deux forces [l’une constituée autour du porte-avions Charles de Gaulle, l’autre autour du porte-hélicoptères amphibie Tonnerre], elles avaient permis de tirer des enseignements précieux.

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L’exercice en question sera organisé depuis la base aéronavale [BAN] de Landivisiau. Appelé « Ocean Hit 22 », il s’agit d’un entrainement aéromaritime visant à préparer un engagement de « haute intensité », avec le concours de « navires de la Marine nationale, de troupes de l’armée de Terre et d’aéronefs des forces aériennes suisses, grecques, britanniques et [évidemment] françaises.

Dans le détail, Ocean Hit 22 mobilisera des F/A-18 suisses, des F-16 grecs, des F-35B britanniques ainsi que des Rafale, des Mirage 2000, un E-3F SDCA [Système de Détection et de Contrôle Aéroporté] ainsi qu’un avion ravitailleur A330 MRTT de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE]. Ces appareils opéreront aux côtés des Rafale Marine et des E-2C Hawkeye du groupe aérien embarqué [GAé]. Des avions de patrouille maritime Atlantique 2 et des hélicopères NH-90 Caïman seront également de la partie, de même qu’une frégate multimissions [FREMM].

« Les forces en présence s’entraineront à la mise en œuvre d’armement réel en mer, après avoir franchi les défenses ennemies constituées d’aéronefs et de systèmes surface-air modernes », explique la Marine nationale.

Et de préciser : « Afin de préparer les opérations depuis le porte-avions Charles de Gaulle, un des enjeux de l’exercice résidera dans la capacité à travailler depuis différentes bases de départ, dans un environnement rendu complexe par les capacités de renseignement et d’interception Cyber de l’ennemi ».

Il s’agit du second exercice organisé par la Marine nationale en vue de renforcer sa préparation au combat « haute intensité » en six mois. En effet, fin novembre 2021, les manoeuvres Polaris 21 avaient mobilisé 6000 militaires [dont 4000 marins] ainsi qu’un nombre important de navires de surface et d’avions. Ayant opposé deux forces [l’une constituée autour du porte-avions Charles de Gaulle, l’autre autour du porte-hélicoptères amphibie Tonnerre], elles avaient permis de tirer des enseignements précieux.

France24 - World

Foreign fighters explain motivations for joining Ukraine's war effort

Issued on: 03/06/2022 - 07:53

FRANCE 24 Follow

At a secret location, FRANCE 24 met a group of foreign fighters who have just joined a unit of the Ukrainian National Guard in the east of the country.

The foreign fighters said they felt the need to do what they could to help Ukraine fight the Russian invasion.

"The President of Ukraine [Volodymyr] Zelensky gave the approval and asked anyone foreign, able, willing to come over to help fight for Ukraine," said Maple, a Canadian.

"I kept seeing the news and just felt I had a skill set that I could at least come over here and help in some way," said Jeff, a former US soldier.

"They are a fairly autonomous group," said Yegir, commander of a Ukrainian special force unit. "They can go to the frontline if need be. They carry the dead and wounded to the rear.”

Click on the video player above to watch FRANCE 24's report.

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African Union chief, Senegal's Macky Sall, to hold talks with Putin in Moscow

LIVE UPDATES

Live: Ukraine war enters 100th day with Russia controlling ‘20 percent’ of territory

As it happened

West must brace for ‘long haul’ in Ukraine, says NATO chief

BBC

Texas: Supreme Court blocks state's 'de-platforming' law

By Leo SandsBBC News

A Texas law forbidding social media giants from regulating certain forms of online speech has been blocked by the US Supreme Court.

The legislation would have prevented larger tech companies from banning or censoring Texas users for their views.

Republicans in the state said it was necessary to combat what they claimed was social media's liberal bias.

But tech groups argued that the law was a violation of the private companies' freedom of speech rights.

In a rare 5-4 ruling, the US's top court agreed on Tuesday to a request supported by tech giants to temporarily block the law from coming into force.

Industry groups suing against the legislation argued that it violated the right to free speech, which included the freedom of private companies to decide what content to publish on their platforms.

Without the ability to moderate their platforms, Silicon Valley campaigners claimed that the state legislation would have turned Facebook, Twitter and YouTube into "havens of the vilest expression imaginable".

Texas Governor Greg Abbott, who signed the bill into law in September last year, said at the time that the opposite was true - that the measure was intended to prevent bias against conservative viewpoints and protect free speech.

Social media companies are "our modern-day public square" where debate should flow freely, he argued. "There is a dangerous movement by social media companies to silence conservative viewpoints and ideas".

The law stated that social media platforms with more than 50 million users could not ban people based on their political viewpoints.

Facebook, Twitter and Google's YouTube all fell within its scope.

On Tuesday, an unlikely group of five Supreme Court justices - appointed by both Democratic and Republican presidents - joined forces to block the law from taking effect while lawsuits over its legality continue.

The majority, who provided no explanation for the emergency decision, included Justices John Roberts, Brett Kavanaugh, Amy Coney Barrett, Sonia Sotomayor and Stephen Breyer.

Their order follows a separate ruling by another federal court last week which found a similar law in Florida likely violated the right to free speech enshrined in the US Constitution.

In the past few months, a number of Republican-led US states have accused social media companies of being biased against conservative views and have passed laws attempting to constrain them.

The question of how far free speech extends on social media platforms - and whether attempts by US states to legislate against the companies may themselves count as censorship - is likely to be tested increasingly in US courts in the coming years.

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Texas passes social media 'de-platforming' law

Florida bans tech 'deplatforming' of politicians

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L'Humanité

Crimes de guerre au Yémen. Dassault, MBDA et Thales accusés de «complicité»

Premier plan

Trois ONG, soutenues par Amnesty International, ont déposé plainte devant une juridiction française contre des entreprises d’armement accusées de « complicité de crimes de guerre ». Les marchands de mort français pourraient être convoqués au prétoire.

Marc de Miramon

C’est une guerre emblématique du cauchemar géopolitique qui vient. S’y entremêlent rivalités régionales et internationales, conflits politiques, tribaux et religieux locaux, et l’impitoyable lutte pour la captation des ressources fondamentales – en premier lieu l’eau et la nourriture –, dans un pays qui meurt littéralement de soif et de faim.

Officiellement commencée en 2014, dans la foulée du déclenchement des affrontements dans le Donbass entre l’armée ukrainienne et les forces séparatistes pro-Russes, la guerre au Yémen n’a pas bénéficié du même traitement médiatique que le conflit entre Kiev et Moscou. Seul le combat opiniâtre d’une poignée d’ONG et de parlementaires permet, à mille lieues des couloirs feutrés du Conseil de sécurité des Nations Unies, de faire émerger une exigence de paix et de fin à une spectaculaire logique d’impunité.

Une plainte au pénal devant le tribunal judiciaire de Paris

Trois d’entre elles, à savoir le Mwatana for Human Rights, le Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits de l’homme (ECCHR) et l’association Sherpa, avec le soutien d’Amnesty International France, viennent de déposer plainte au pénal devant le tribunal judiciaire de Paris contre plusieurs entreprises d’armement françaises.

Parmi elles, Dassault Aviation, Thales Group et MBDA France, pointées pour leur éventuelle complicité dans les crimes de guerre et crimes contre l’humanité perpétrés au Yémen. Lesquels « auraient pu être commis du fait de leurs exportations d’armes vers l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis », soit les deux pays piliers de la coalition sunnite, en guerre contre la rébellion houthie, elle-même soutenue par l’Iran chiite.

Au Yémen, une guerre oubliée, alimentée par l’Occident

Plus de 8 milliards d’euros d'armes fournies par la France

Car, ce sont bien des avions français, dont des Mirage fournis et entretenus par Dassault, qui équipent l’essentiel de la flotte émiratie occupée à la destruction méthodique des ponts, des villes, du patrimoine architectural et des infrastructures civiles dans l’un des pays les plus pauvres au monde.

« Les frappes aériennes de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont causé de terribles destructions au Yémen. Des armes produites et exportées par des pays européens, en particulier par la France, ont pu permettre ces crimes. Sept ans après le début de cette guerre, les innombrables victimes yéménites méritent des enquêtes crédibles sur tous les auteurs de crime s à leur encontre, y compris ceux qui sont potentiellement complices. Nous espérons que les tribunaux français pourront jouer un rôle de manière à combler l’actuel vide vertigineux en matière de responsabilité au Yémen », explique Abdulrasheed Alfaqih, directeur de l’organisation yéménite Mwatana for Human Rights.

« Le commerce d’armes françaises est d’une opacité considérable qui protège les principaux responsables »

Environ 380 000 morts depuis 2014

Il s’agit de prendre la mesure des destructions occasionnées dans ce pays peuplé d’un peu moins de 30 millions d’habitants, et qui constitue l’un des plus anciens berceaux de la civilisation au Moyen-Orient. Environ 380 000 morts, essentiellement provoquées par les conséquences de la guerre (maladies, famines) sont à déplorer depuis 2014.

Si le conflit se poursuit jusqu’en 2030, prévient l’ONU, le chiffre risque de largement dépasser le million de personnes tuées, dont plus de 80 % seraient des enfants de moins de 5 ans.

Coupé du monde, le Yémen subit un impitoyable embargo aérien comme maritime, et la malnutrition touche la quasi-totalité de la population. Par la grâce d’une médiation internationale, un cessez-le-feu a bien été décrété le 2 avril. Il vient d’être prolongé pour deux mois, ironie du calendrier, le jour de l’annonce officielle du dépôt de plainte visant les sociétés françaises.

Plainte pour éventuelle complicité dans les crimes de guerre : les salariés français de l’armement écœurés

Mais le temps presse. « Lorsque la trêve cessera, il n’y aura plus personne pour surveiller ce qui se passe sur le terrain », s’inquiète Aymeric Elluin, responsable Plaidoyer « armes » à Amnesty International. Les organisations de défense des droits de l’homme n’ont pu documenter qu’une petite partie des crimes de guerre commis sur place, à l’instar des milliers de civils tués dans des bombardements aveugles visant les commerces, les mariages, les immeubles d’habitation comme les manifestations.

« Malgré les preuves accablantes montrant que, depuis 2015, la coalition a mené des frappes sans discrimination à l’encontre de la population civile au Yémen, durant la période de 2015 à 2020, la France a fourni du matériel de guerre, des munitions et des services de maintenance d’une valeur dépassant les 8 milliards d’euros à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis », insiste Amnesty International. Alors que la guerre y faisait rage depuis plusieurs mois, le premier ministre français Manuel Valls s’était même bruyamment félicité, en octobre 2015, de la signature de près de 10 milliards d’euros de contrats avec Riyad, de l’aéronautique aux satellites en passant par le nucléaire.

Le précédent du cimentier Lafarge

Et si la plainte, en France, s’appuie sur la même base juridique que le rapport déposé, en 2019, devant la Cour pénale internationale – dont l’ouverture d’une enquête officielle se fait toujours attendre –, l’espoir de voir les tribunaux se saisir de ce dossier explosif demeure bien réel.

Le précédent Lafarge « montre que la justice peut avancer sur ces questions », veut croire Anna Kiefer, chargée de contentieux au sein de Sherpa. Le cimentier français a vu sa mise en examen pour « complicité de crime contre l’humanité » confirmée, le 18 mai dernier, par la cour d’appel de Paris.

Syrie. Derrière l’affaire Lafarge, la politique hasardeuse de la France

Comme Lafarge avait décidé, au vu et au su des services spéciaux français, de maintenir ses activités industrielles en Syrie, malgré l’effondrement des structures étatiques et la montée en puissance de l’« État islamique », les marchands de mort français ont bien sûr bénéficié du soutien plein et entier d’un exécutif jamais embarrassé par sa lune de miel avec les pétromonarchies du Golfe.

Ces deux dernières années, Amnesty International avait battu campagne pour inviter Paris à davantage de transparence sur ses ventes d’armes, et à la mise en place d’un véritable contrôle parlementaire. Mais, en dépit d’une forte mobilisation de ­l’Assemblée et du Sénat, avec pas moins de six propositions d’enquêtes consacrées au Yémen, c’est bien devant la justice que pourraient se dévoiler les coulisses de la meurtrière et juteuse guerre menée au cœur de « l’Arabie heureuse ».

yémenventes d'armes
Valeurs Actuelles

Alpes-Maritimes : la candidate Reconquête ! se retire au profit de Philippe Vardon, lâché par le RN

Philippe Vardon se félicite d’une concrétisation de « l’union nationale ». Le candidat aux législatives dans la troisième circonscription des Alpes-Maritimes a annoncé, lundi 16 mai sur ses réseaux sociaux, être rejoint par la candidate du parti d’Eric Zemmour. « Hermine Falicon, initialement désignée candidate de Reconquête !, sera candidate suppléante à mes côtés ». Un ralliement qui illustre le rapprochement du conseiller municipal RN avec ce parti.

Contre le « système Macron » et le « danger Mélenchon »

Considéré, notamment par les élus locaux, comme le candidat naturel du Rassemblement national pour ces législatives, Philippe Vardon a été écarté après avoir défendu un rapprochement avec Reconquête ! Il a cependant décidé de concourir malgré la présence de Benoît Kandel, investi par le RN. Eric Zemmour avait tendu la main à une partie de la droite, annonçant notamment ne pas présenter de candidat face à Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan ou Eric Ciotti. Une stratégie qui a donc été étendue à Philippe Vardon. « C’est cette union qui permettra les 12 et 19 juin de l’emporter face aux candidats du système Macron et du danger Mélenchon ! », a déclaré ce dernier.

Mercredi 11 mai, Philippe Vardon avait déjà reçu le soutien officiel des élus RN/Droite populaire du groupe « Retrouver Nice ». Ceux-ci dénonçaient la « stratégie de la division aujourd’hui mise en œuvre par les instances parisiennes du RN » qui « fait payer » à Philippe Vardon sa position d’ouverture envers Eric Zemmour.

🔵DANS NOTRE CIRCONSCRIPTION, NOUS FAISONS L’UNION ! Je suis très heureux de vous annoncer que l’#UnionNationale se concrétise dans la #circo0603 puisque @hermineflcn, initialement désignée candidate de @Reconquete_off, sera candidate suppléante à mes côtés. pic.twitter.com/rXLjZ25wXO

— Philippe Vardon (@P_Vardon) May 16, 2022

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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New York Times - World

Ukraine Live Updates: African Union Leader to Appeal to Putin Over Food Concerns

Kyiv June 3, 10:37 a.m.

Moscow June 3, 10:37 a.m.

Washington June 3, 3:37 a.m.

On the 100th day of the war, Russian troops are making slow but substantial gains. The U.N. has warned that the naval blockade of Ukraine could lead to famine around the world.

Jesus Jiménez

Here are the latest developments in the war in Ukraine.

As the war in Ukraine marked its 100th day, countries are seeking to address the conflict’s effects on access to food and oil.

President Macky Sall of Senegal, the African Union’s chairman, is set to meet with President Vladimir V. Putin of Russia on Friday at the Black Sea resort of Sochi. Mr. Sall will urge the Russian leader to lift his country’s blockade on urgently needed cereals and fertilizer from Ukraine as many of the world’s poorest countries face alarming levels of hunger and starvation.

Millions of tons of grain remain stuck in Ukraine, and the United Nations has warned that Russia’s naval blockade of the country could lead to famines around the world. Mr. Putin has suggested that the grain could be freed if Western countries lifted their sanctions on Russia.

Sanctions have also caused a drop in Russian oil exports, prompting a reordering of the world’s energy market. On Thursday, OPEC Plus, a group of oil-producing nations effectively led by Saudi Arabia, agreed to raise production levels more than planned in July and August. The agreement comes after months of lobbying by the White House, and days after the European Union agreed to ban most imports of Russian oil.

As sanctions tighten on Moscow, its troops continue to make slow but substantial gains in Ukraine. President Volodymyr Zelensky said on Thursday that Russian forces now controlled one-fifth of his country. Fighting continues, Mr. Zelensky said, along a roughly 620-mile-long front that stretches from the northeastern city of Kharkiv to the outskirts of Mykolaiv, near the Black Sea, in the south.

For now, Moscow’s main military target is Sievierodonetsk, the last major city in the eastern Luhansk region that is not in Russian hands. Russia controls about 70 percent of the city, although a regional official said on Thursday that Ukrainian troops had forced Russian soldiers back from several streets amid fierce urban combat.

In other developments:

Ukrainian forces have taken back control of 20 small towns and villages in the south of the country, an official said on Thursday, as part of a counteroffensive at a time when Moscow is intensely focused on an offensive in the east.

In his nightly address, Mr. Zelensky said that 50 foreign embassies had resumed “their full-fledged activities” in Kyiv.

The U.S. government leveled sanctions against a yacht management company and its owners, describing them as part of a corrupt system that allows Russian elites and Mr. Putin to enrich themselves, the Treasury Department announced on Thursday.

Victoria Kim

Russia is achieving tactical success in the Donbas region in Ukraine’s east and is likely to take full control of Luhansk Province in the next two weeks, according to the British Defense Ministry. But after 100 days of war, Russia has met none of the strategic objectives in Moscow’s original plans, the ministry said.

Diego Ibarra Sanchez

Nestor, a tattoo artist in Lviv, said that patriotic tattoos have been popular with his customers during the war. “People are trying to capture their emotions and experience,” he said. Ukrainian soldiers would get tattoos to show their bravery, he said, and foreign volunteers would use them to commemorate their experience supporting Ukraine.

Valerie Hopkins

In a museum show, Ukraine tells the story of a war still in progress.

KYIV, Ukraine — Just days after Russian troops retreated from the suburbs surrounding Kyiv, Yuriy Savchuk, director of a World War II museum in the city, joined the police and prosecutors who were investigating the full extent of the barbarity perpetrated there by enemy soldiers.

Over the next month, Mr. Savchuk and his colleagues meticulously documented what they saw, taking more than 3,000 photographs. And they came away with some of the abandoned traces of the Russian invasion: the diary of a commander; a book that Russian troops had carried, called “No One Judges the Winners”; a parachute soldier’s map showing targets on Kyiv’s left bank; and the A.T.M. cards and passports of dead Russian fighters.

Those discoveries and many others have become items in an exhibition called “Crucified Ukraine” that opened on May 8 at Mr. Savchuk’s museum, an unusual effort to chronicle the war even as battles continue to rage in Ukraine’s east and south. A new museum dedicated solely to the Russian invasion is foreseen once the conflict ends, Mr. Savchuk added.

The exhibition is one of several ways that Ukraine’s government is highlighting the devastation its people have endured even as new suffering is inflicted every day. Prominent in those efforts are the vivid presentations that the country’s president, Volodymyr Zelensky, has made to other nations’ leaders, and his nightly addresses to his compatriots.

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Jesus Jimenez

In his nightly address, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said that 50 foreign embassies had resumed “their full-fledged activities” in Kyiv. “This is very important not only in practice — for the work of diplomats — but also on a symbolic level,” Mr. Zelensky said. “Every new embassy that returns to our capital is a testament to the faith in our victory.”

Nicole Tung

Residents of Borodianka receiving meals at an aid distribution point run by World Central Kitchen, an NGO founded by the Spanish chef José Andrés, in the town’s Central Park on Thursday. While residents have continued to come back to the devastated town northwest of Kyiv after the pullback of Russian forces, the destruction visited upon it has resulted in a continued need for humanitarian aid.

Elian Peltier

The African Union head has a plea for Putin: Release Ukraine’s grain.

DAKAR, Senegal — With many of the world’s poorest countries facing alarming levels of hunger and starvation, the leader of the African Union is set to meet with President Vladimir V. Putin on Friday and urge him to lift Russia’s blockade on urgently needed cereals and fertilizer from Ukraine.

President Macky Sall of Senegal, the African Union’s chairman, will deliver his plea to the Russian leader when the two men meet at the Black Sea resort of Sochi, an aide said.

Warnings by the United Nations that Russia’s naval blockade in Ukraine could lead to famines around the world, and accusations by Ukrainian and Western leaders that Mr. Putin is weaponizing a major source of the world’s food supply, have so far produced limited results. Millions of tons of grain remain stuck in Ukraine; Mr. Putin has suggested that this would change if the West lifted sanctions imposed on Moscow after the invasion.

Some hope the message will resonate differently when it comes from Mr. Sall, who will speak on behalf of many of the countries that will suffer most as the grain sits idle.

Russia and Ukraine account for more than 40 percent of Africa’s wheat imports. In countries like Rwanda, Tanzania and Senegal, that figure rises to more than 60 percent, and in Egypt, 80 percent. Benin and Somalia rely on Russia and Ukraine for 100 percent of their wheat supply.

“The entire world is suffering from this conflict, but we in Africa are already facing the collateral damages,” said Ousmane Sène, the director of the West African Research Center in Dakar. “President Sall will likely tell President Putin, ‘Think about the rest of the world.’”

An adviser to Mr. Sall, speaking on the condition of anonymity, said the Senegalese president would lay out to Mr. Putin the effect the war has had on Africa before pushing for cereal stocks to be released.

The Kremlin said in a statement that the two leaders would discuss “the expansion of political dialogue and economic and humanitarian cooperation with the countries of the continent.”

The war in Ukraine has compounded existing food crises in the Sahel and East Africa caused by drought and conflicts.

More than 14 million people are on the brink of starvation in the Horn of Africa, according to relief groups, and nearly 40 million people are at imminent risk of famine this year, according to the World Food Program, a United Nations agency. Aid organizations have also warned that diverting aid from African populations in favor of Ukrainian refugees will only make things worse on the continent.

In West Africa, one of the most visible effects of the war so far has been on bread prices that were already on the rise. In Burkina Faso, bakers went on strike last month after the government shuttered bakeries that had raised the price of a baguette. In the Ivory Coast, bakers have decreased the size of the baguette in the face of soaring wheat costs.

The African Union has vowed to maintain a neutral position on the war, but African countries have been divided over it: 19 of the continent’s 54 countries have not condemned the invasion by Russia, which is the continent’s largest arms supplier.

For months, African leaders also shunned President Volodymyr Zelensky of Ukraine, who asked at least twice to address the African Union. Mr. Sall said Thursday that Mr. Zelensky could soon address the organization in a videoconference, although no date has been announced.

BBC

Shanghai lockdown: China eases Covid restrictions after two months

By Patrick Jackson and Zubaidah Abdul JalilBBC News

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The Chinese city of Shanghai, the country's economic centre and a global trade hub, has eased Covid curbs after a two-month lockdown.

At midnight local time (16:00 GMT Tuesday), restrictions were relaxed to allow most people to move freely around the city of some 25 million people.

But at least 650,000 residents will remain confined to their homes.

China's overall policy of "zero Covid" remains in place and people catching Covid face quarantine or hospital.

Their close contacts also face the prospect of removal to quarantine and the area immediately around where they live being locked down again.

"This is a day that we dreamed of for a very long time," Shanghai government spokeswoman Yin Xin told reporters.

"Everyone has sacrificed a lot. This day has been hard-won and we need to cherish and protect it, and welcome back the Shanghai we are familiar with and missed."

But new rules have been introduced, with residents required to show a green health code on their smartphone to leave their residential compounds and to enter most places.

Those who want to use public transport or enter banks or malls must have a negative PCR test certificate valid in the last 72 hours. And restrictions on leaving Shanghai remain, with anyone travelling to another city facing quarantine of seven to 14 days upon their return.

Cinemas, museums and gyms remain closed. Most children will also not return to face-to-face schooling.

But the rules did little to temper the relief people felt. Cheers and sounds of jubilation rose as the clock struck midnight on Tuesday, signalling the end of the lockdown. Groups of Shanghai residents gathered on street corners, singing and toasting with drinks as they welcomed their newfound freedom.

"We were locked down too many days. We need to celebrate. Not just me - all the Shanghai people here," one resident told the BBC. "All the bad things [have] gone past, so tomorrow will be fine."

"We are free. I am so happy, I want to work. I want to work tomorrow," said another.

Chinese state media however downplayed the news of people celebrating because authorities had so far been reluctant to define the restrictions as a "lockdown".

State media reports instead described Wednesday as "a new start" and the day of "getting back to normal life, work and production".

Cautious signs of life appeared to be returning to the city as a basic service resumed on public transport, and shops opened, with larger ones operating at 75% capacity.

Men in buttoned down shirts walked into flashy office towers - but not in the same numbers as before the outbreak, with many firms enforcing a staggered return to work.

Joggers, cyclists, skaters and dog walkers defied the muggy heat to take over riverfront parks for a much-awaited breath of fresh air.

Big bang for Shanghai

It was supposed to last just nine days -a staggered lockdown to lessen the impact on Shanghai's economy, state media said.

It lasted 65 days. It crippled the city and scarred its people.

Restrictions are now being eased as quickly as they were imposed. There's no gradual process over several weeks. Instead there's a big bang - one day when most of the emergency rules and regulations are simply being lifted.

The relief is immense - for generations of some families who've lived together behind a locked front door for more than two months; for workers who've lived in tents inside factories where they've carried on working; for the shop and restaurant owners whose livelihood ground to a halt; for the thousands of people forced to leave their homes and sent to quarantine centres.

And for the almost 25 million people who live here.

Read more here: Relief and caution as Shanghai returns to life

The lockdown has seen many residents lose their incomes, struggle to find enough food and cope mentally with prolonged isolation.

Manufacturers including Western car makers Volkswagen and Tesla have been particularly impacted by the restrictions as staff were kept away from factories or had to work in "closed loop" conditions, where they lived at the plants.

The rigidity of the restrictions also caused much frustration in the city.

"Shanghai is such a good place… but with all production, all business paused for two months?" a woman in her 50s from Shanghai told the BBC. "I hope these will all be resumed soon. I want my prosperous Shanghai city back."

That might take longer as the city reopens cautiously.

Speakers were blaring outside an upscale mall, reminding people to wear masks and informing that their temperature would be checked and their health code inspected before they could enter.

Only half the shops would open, the manager told the BBC, since some staff were still in quarantine.

He said he was not too worried about another outbreak.

"We follow [the] government's rules, we do one major cleaning each day," he added. "We do everything we can."

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Cheers and beers as Shanghai eases lockdown

Relief and caution as Shanghai returns to life

Shanghai to lift curbs on businesses

Entire community relocated over Covid

The hard life of a homeless Shanghai deliveryman

Residents 'running out of food'

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L'Humanité

Au Yémen, une guerre oubliée, alimentée par l’Occident

Actu

Les livraisons d’armes à l’Arabie saoudite ont nourri un conflit qui dure depuis sept ans au Yémen. Une trêve, entrée en vigueur le 2 avril, vient d’être renouvelée pour deux mois.

Pierre Barbancey

La trêve, commencée le 2 avril, a offert un répit au Yémen. Outre un cessez-le-feu, relativement respecté, elle prévoyait une série de mesures devant alléger la souffrance de la population, notamment la réouverture de l’aéroport de Sanaa aux vols commerciaux, la facilitation de l’approvisionnement en carburant et la levée de sièges imposés à certaines villes.

L’ONU et les organisations humanitaires ont souligné l’impact positif de cette trêve sur la vie des Yéménites, notamment la baisse de moitié du nombre de victimes civiles et la possibilité offerte à des centaines d’habitants de la capitale, dont beaucoup de malades, de se rendre à l’étranger. À la fin de l’année 2021, le conflit avait déjà causé la mort de 377 000 personnes, victimes directes et indirectes. Près de 60 % de ces décès, soit environ 227 000 personnes, ont été dus notamment au manque d’eau potable, à la faim et aux maladies, selon un rapport du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), publié en novembre 2021.

Crimes de guerre au Yémen. Dassault, MBDA et Thales accusés de «complicité»

Le 26 mars 2015, l’opération « Tempête décisive » était lancée par une coalition militaire de pays arabes (Émirats arabes unis, Égypte, Maroc, Soudan…) dirigée par l’Arabie saoudite. L’intervention, qui avait su opportunément se placer sous la protection d’une résolution de l’ONU, visait officiellement à éradiquer la rébellion initiée par les Houthis. Ces derniers avaient chassé du pouvoir le « président légitime » Abd Rabbo Mansour Hadi (il avait perdu la capitale Sanaa, conquise par l’alliance de l’époque entre les Houthis et l’ancien président Ali Abdallah Saleh). Des rebelles qui se sentaient territorialement lésés par les mesures gouvernementales, elles-mêmes directement liées à la réunification du pays en 1990 avec la marginalisation des populations du Nord.

Depuis, les puissances occidentales font mollement pression sur l’Arabie saoudite. Comment en serait-il autrement lorsqu’on sait que les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne sont des soutiens essentiels de la principale pétromonarchie du Golfe ? Notamment avec l’aide apportée par leurs différents services de renseignements et surtout par les ventes d’armes.

Un autre front pour affaiblir l’Iran

Ces dernières années, les Saoudiens ont dépensé des milliards en armes de haute technologie. Les achats effectués sont impressionnants : des avions de combat F-15, des hélicoptères de combat Apache, des véhicules blindés de transport de troupes (APC) Piranha, des missiles air-air Iris-T à guidage infrarouge, des obusiers automoteurs Caesar à canon de 155 mm, des véhicules aériens sans pilote (UAV), des systèmes de détection aéroportés (AEW), des missiles de défense balistiques, des corvettes, des bâtiments de débarquement aérien et encore des missiles antichars. Malgré les témoignages et les preuves montrant comment ces armes sont utilisées directement dans le cadre de cette guerre, les chancelleries occidentales continuent à nier.

Si, à l’origine, la raison invoquée pour intervenir militairement au Yémen était la réinstallation au pouvoir de Hadi, le curseur s’est étrangement déplacé. Les Houthis sont accusés d’être soutenus par l’Iran. Ce qui permet de relancer la fameuse thèse de l’« affrontement » sunnites-chiites, présenté comme la clé de tous les conflits actuels dans la région. Les Iraniens sont aujourd’hui les alliés des Houthis en leur fournissant notamment du matériel militaire leur permettant d’atteindre le territoire saoudien, ce qui était loin d’être le cas au début du conflit. Mais cela permet aux Occidentaux et aux pays du Golfe d’ouvrir un autre front pour affaiblir l’Iran et, surtout, empêcher que le pouvoir yéménite ne tombe aux mains de groupes peu enclins à une alliance avec l’Arabie saoudite.

Jusqu’à présent, le gouvernement reprochait notamment aux rebelles de toujours encercler la grande ville de Taëz (Ouest). Pour leur part, les Houthis réclamaient des arrangements sur le versement des salaires des fonctionnaires ou encore les services de base dans les zones qu’ils contrôlent. Jeudi, les deux parties ont néanmoins accepté de renouveler la trêve pour « deux mois supplémentaires ».

yémenarabie saouditeventes d'armesIran
Valeurs Actuelles

Macron face à la colère police/justice

[Direct] Présidentielle : au second tour, Emmanuel Macron donné gagnant avec 51 % des suffrages

[Info VA] Vigile agressé à la Défense : le suspect interpellé

« Tu es patriote ? Rejoins-nous » : les signataires de la Tribune des Généraux défilent ce samedi à Paris pour défendre la fierté française

Marlène Schiappa, Marion Maréchal, Valérie Pécresse, Éric Zemmour, Éric Ciotti et Jordan Bardella : revivez la soirée du Grand Débat des Valeurs

[Vidéo] On a un message pour vous !

Mougins : des nouvelles du contrat polémique

[Info VA] Présidentielle 2022 : Florian Philippot rallie Nicolas Dupont-Aignan

Convoi des libertés : inquiétude à la préfecture de police

Damien Rieu, le “sniper d’islamo-gauchistes et d’islamo-droitistes” d’Éric Zemmour

Le Figaro

Le français menacé par le franglais dans les écoles de commerce

Par anonyme 129499 • Publié le 03/06/2022 à 06:00 • Mis à jour le 03/06/2022 à 10:10

Le franglais est le quotidien des étudiants en école de commerce qui découvrent avec stupéfaction cette nouvelle «langue». Certains étudiants ne l’acceptent pas.

«L’accélérateur emlyon business school propose une gamme de programmes [...] destinés à différentes catégories d’entrepreneurs early stage et late stage avec des objectifs précis: élaboration du business model, connexions à des users et clients [...]». Voici le charabia qu’on peut lire en ce moment sur le site de l’EM Lyon à propos d’une session de cours d’entreprenariat.

» LIRE AUSSI - Classement des écoles de commerce du Figaro

Après toute une scolarité en français, les étudiants qui arrivent en école de commerce se heurtent à un mélange d’anglais et de français, qui s’impose aussi bien en cours que dans les associations étudiantes. Une pratique largement encouragée.

Déjà, les étudiantes d’HECJF (École de haut enseignement commercial pour les jeunes filles) fondée en 1916, qui sera intégrée à HEC en 1975, mettaient déjà le holà dans un rapport, «L’invasion des mots anglais dans le français moderne», en 1964. Aujourd’hui, Jean-Marie Rouart, ancien directeur du Figaro littéraire, académicien et auteur engagé pour la défense de «l’âme française», s’indigne depuis longtemps de cette dérive : «Cette invasion de l’anglais est grave: on se saborde culturellement et on doit donner un signal d’arrêt sinon le français ne sera plus qu’un pidgin. Notre langue est en train de mourir».

Le vocabulaire utilisé en école de commerce est le même que celui en entreprise

Pour beaucoup pourtant, ce n’est pas si choquant car c’est la langue des affaires. «Le monde du business est international, ce serait archaïque de franciser des termes techniques venus du monde anglo-saxon», soutient Benoit, 48 ans, associé dans un fonds d’investissement. Le vocabulaire utilisé en école de commerce est le même que celui en entreprise, où on staffe un event (s’occuper d’un évènement), on «brainstorm» (on réfléchit), on se retrouve pour un «after-work» (soirée) sur le «rooftop» (terrasse de toit), après le cours de «corporate finance» (finance d’entreprise). Julien , co-fondateur d’une start-up dans la foodtech, avoue en utiliser quelques-uns comme «after work, team building, lunch, food et click and collect».

Des mots porteurs de nouveaux sens

Dans une émission de France culture, intitulée Pourquoi s’inquiéter du franglais?, Julie Neveux, linguiste et auteur de Je parle comme je suis (Grasset) explique que ces nouveaux termes sont porteurs de nouvelles pratiques: parler de la fin de semaine au lieu du week-end occulte une nuance de sens. La professeur à Sorbonne-Université, conclut en disant: «Il y a certes beaucoup de mots anglais, mais ce sont les pratiques et la réalité de cette domination économique qui est le problème de l’Académie française, et non pas la langue qui ne fait que refléter cette réalité».

Des réunions en anglais avec des Français

Bernard Laurent, professeur d’économie à l’EM Lyon, explique que ce phénomène est aussi lié à l’internationalisation des écoles de commerce, où les étudiants étrangers sont nombreux. Désormais, environ 25% des cours ont en anglais selon Bernard Laurent. Mais si le professeur considère qu’il est normal que les étudiants aient des cours en anglais, celui-ci déclare toutefois ne pas comprendre «l’invasion de la langue française par les mots anglais». Il déplore aussi le ridicule des réunions en anglais alors que la plupart des intervenants sont Français.

Une langue qui fait «chic»

Car utiliser des mots anglais, c’est aussi un effet de mode, «ça fait chic, c’est une forme de snobisme», ajoute Jean-Marie Rouart. L’anglais sonne moderne avec ses mots plus courts et donc plus «marketing» dans un monde de la publicité où le slogan prédomine. L’adopter permet de s’afficher en tant que «jeune cadre dynamique». Benoit, habitué à travailler à l’international pour son fonds d’investissement, voit dans cet usage des termes anglais une forme d’appartenance à une communauté.

Des étudiants d’HEC ont banni le franglais

Malgré tout, certains étudiants n’acceptent pas ce qui leur apparaît comme une fatalité. Et si préserver le français devenait un jeu? Des étudiants d’HEC Paris, notamment les membres de l’association de rugby, ont décidé de bannir les mots anglais dans leur quotidien. «Tu m’envoies le Puissance Point par courriel s’il te plaît?». Alexis, président de l’association de rugby HEC, en relate les origines: «Au début, c’était simplement pour marquer à l’oral notre rivalité avec l’Angleterre. C’est notre ennemi historique; pour les fans de rugby, ça fait sens. Et puis ça me fait marrer», explique-t-il avec un sourire en coin. Une particularité vite adoptée par l’ensemble des élèves: tous se rendent en soirée parés de leurs plus belles écotasses, un terme qui semble un brin suranné pour désigner les ecocups (littéralement, des gobelets réutilisables, terme qu’auraient pu emprunter nos étudiants). «Je pense que c’est un peu un moyen de repousser ce qui nous attend plus tard dans notre vie pro, où on ne pourra pas se passer d’anglais» , nous explique Alexis. Seul le rugby ne risque pas d’être traduit. En effet, il tient son nom du Rugby College, où furent définies les règles de ce qui deviendra le rugby.

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Valeurs Actuelles

À l’Opéra : “Vos idées, s’il vous plaît ?”

Chez Valeurs actuelles, Adélaïde est une jeune femme curieuse, joviale et érudite. Elle revêt tous les atours de la stagiaire modèle. Elle ne s’en est jamais cachée : avant le journalisme, son premier amour se nomme l’opéra. Plus précisément, les ballets. De la Bayadère à Don Quichotte en passant par le Sacre du printemps, Adélaïde ne compte plus les représentations auxquelles elle a assisté ces dernières années. Alors, lorsqu’elle apprend qu’elle a réussi à décrocher un entretien avec la directrice de l’Association pour le rayonnement de l’Opéra de Paris (Arop), pour un potentiel emploi au sein de la prestigieuse institution, c’est la consécration. « Un rêve », confie-t-elle même à un collègue.

En ce mardi 24 mai, Adélaïde, pleine d’enthousiasme, se rend à l’Opéra Garnier. Excitation oblige, elle arrive avec cinq minutes d’avance sur l’horaire fixé pour le rendez-vous. Après avoir emprunté la légendaire entrée des artistes, elle pénètre dans un imposant hall où défilent des artistes qu’elle a eu le privilège d’admirer lors de spectacles donnés à Garnier ou Bastille. Adélaïde a « le cœur léger ». Un enthousiasme rapidement douché par l’accueil glacial réservé par la responsable, que nous appellerons Camille. Le « bonjour » est froid, le sourire forcé. Premier indice. Pour détendre l’atmosphère, Adélaïde avoue à Camille avoir l’impression d’être dans l’Âge heureux, ce feuilleton télévisé qui se déroule à l’Opéra Garnier et qui a bercé son enfance. Camille esquisse un sourire. « Pari gagné », pense Adélaïde. Les deux femmes arrivent à la cafétéria. L’entretien peut commencer.

Un entretien aux airs de traquenard

Notre jeune stagiaire commence par se présenter : « Je m’appelle Adélaïde. J’ai 23 ans. Après une double licence histoire-science politique à la Sorbonne, j’ai effectué un master 1 et un master 2 de science politique spécialisé en communication politique et institutionnelle, toujours dans le même établissement. » Camille hoche la tête. Adélaïde y voit un signal positif. Elle poursuit en évoquant sa passion pour l’Opéra de Paris, dont elle suit quotidiennement l’actualité. À cet instant, la jeune femme de 23 ans pense être la candidate idéale : passionnée, motivée et rigoureuse, elle se sent « enthousiaste » et « honorée d’être là ». Mais rapidement, l’étau se resserre. « Je trouve surprenant que vous postuliez ici et dans le milieu culturel avec votre CV », déclare Camille sèchement. Le ton se veut hostile, presque inquisiteur. Adélaïde, quelque peu surprise, ne se démonte pas : « Oui, j’ai écrit dans la presse d’opinion, mais maintenant je souhaite m’ouvrir au monde du spectacle. » Camille l’interrompt de nouveau : « Oui, enfin, dans la presse d’extrême droite. » (Outre Valeurs actuelles, Adélaïde a aussi travaillé pour le site Boulevard Voltaire et le magazine l’Incorrect.) Voyant le sourire de la postulante se crisper, elle poursuit : « Même eux se réclament de l’extrême droite. » Notre stagiaire comprend que son sort est scellé. Ses opinions politiques sont jugées. Pas ses compétences.

Adélaïde n’est en rien le reflet de la description caricaturale dressée par Camille, qui voudrait faire d’elle une étudiante d’extrême-droite

Piquée au vif, Adélaïde décide de se rebiffer. Elle n’est en rien le reflet de la description caricaturale dressée par Camille, qui voudrait faire d’elle une étudiante d’extrême droite, sectaire et fermée d’esprit. Mais, une nouvelle fois, rien n’y fait. Ses cinq années d’étude à la Sorbonne, où elle a côtoyé une myriade d’étudiants de gauche ? Balayées d’un revers de main. Sa capacité d’adaptation à tout environnement ? Insuffisante pour « pouvoir travailler avec des artistes issus de l’immigration ». Adélaïde est tombée au pire moment. L’Opéra de Paris a fait sa mue woke. En 2019-2020, l’institution publie un rapport sur la diversité coécrit par Pap Ndiaye, le nouveau ministre de l’Éducation nationale. Alexander Neef, le directeur de l’Opéra national de Paris, a récemment édicté une nouvelle ligne politique, tendance racialiste et décoloniale. « Le monde de la culture est de gauche, ne perdez pas votre temps à postuler », fustige Camille. Pas de droit de cité pour les idées de droite.

L’entretien s’est depuis longtemps mué en un combat de boxe. Après l’avoir jetée dans les cordes, Camille veut mettre K.-O. la jeune Adélaïde, coûte que coûte. « Vous pensiez vraiment qu’avec un tel CV, vous pourriez être embauchée dans le monde de la culture ? », l’interroge-t-elle, sardonique. Tout en concédant à sa proie une certaine forme de courage, elle qui aurait pu passer sous silence ses expériences dans la presse d’opinion. Un “en même temps” à la sauce woke ? « On va s’arrêter là pour ne pas vous faire perdre votre temps et le mien », finit-elle par lâcher. Le piège, méticuleusement échafaudé en amont, vient de se refermer sur la victime expiatoire.

L’amalgame à géométrie variable

L’Opéra de Paris. Six syllabes synonymes de rêve d’une vie pour Adélaïde. Alors elle tente un ultime baroud d’honneur. Quitte à tomber, autant tomber les armes à la main. « Attendez, Madame, avant de partir j’aimerais revenir sur un point. Tout cela est bien paradoxal. Vous prônez à juste titre la diversité et l’inclusion, mais vous fermez vos portes à une jeune femme compétente seulement parce qu’elle n’a pas les mêmes convictions politiques que celles de votre équipe et des vôtres. » Camille, qui n’arrive pas à se départir de son sourire narquois, répond : « Mais, Madame, le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit. » Les dés étaient jetés. Camille n’a fait venir Adélaïde que dans un seul but : l’humilier, la sermonner, la broyer. « Le sectarisme mondain dans toute sa laideur », résumera Tugdual Denis, le directeur adjoint de notre rédaction, quelques heures plus tard sur Twitter.

La discrimination qu’a subie Adélaïde montre le confort idéologique dans lequel baigne cette gauche culturelle

Adélaïde revient à la rédaction de Valeurs actuelles vers midi. Encore traumatisée par la violence de la scène qu’elle vient de subir. Le choc l’a anesthésiée, comme empêchée de pleurer. Elle raconte le déroulé des événements à la direction. Qui lui conseille de relater sa mésaventure dans un article. En deux heures chrono, Adélaïde couche sur le papier sa détresse, dans un article aux accents de tuto : « Comment j’ai été recalée d’un entretien à l’Opéra de Paris pour avoir travaillé à Valeurs actuelles ». Une catharsis. Mais pas seulement : l’article a des allures de cri d’alerte. Camille a outrageusement violé la loi. L’article L1132-1 du code du travail dispose qu’ « aucune personne ne peut être écartée d’une procédure de recrutement […] en raison de […] ses opinions politiques ». Selon la gauche, il y a les bonnes et les mauvaises discriminations. Celle subie par Adélaïde fait partie de la première catégorie. « Ce qui me choque encore plus que la discrimination qu’a subie ma cliente, c’est la facilité avec laquelle l’employeur a fait appel à ce motif. Cela montre le confort idéologique dans lequel baigne cette gauche culturelle », nous confie son avocat, Me Pierre Gentillet. Car des Adélaïde, excommuniés par le magistère moral de la gauche, il y a fort à parier qu’il y en a des centaines, voire des milliers, par an. La plupart sont ostracisés tacitement. Et ne peuvent pas témoigner, faute de preuves.

Mardi, vers 18 heures, l’article d’Adélaïde est publié sur le site web de Valeurs actuelles . La polémique enfle instantanément. « Ce récit scandaleux n’est pas un fait isolé. Il ne se passe pas un jour sans qu’un jeune qui fait ses études ou cherche un emploi soit obligé de dissimuler ses opinions, lors d’un entretien ou d’un examen, pour avoir le seul tort d’aimer son pays », réagit le chef de file de Reconquête !, Éric Zemmour, sur Twitter. Contacté par Valeurs actuelles, Frédéric Mitterrand, ancien ministre de la Culture de Nicolas Sarkozy, vole au secours de la victime. Et juge « étonnant » le motif de refus d’Adélaïde, préférant manier l’art de la litote, dans le rôle de funambule qu’on lui connaît.

Devant une telle avanie, quelle attitude adopter pour Pierre Gentillet et sa cliente ? La « confrontation » plutôt que l’ « affrontement ». « Nous ne sommes pas dans une logique belliqueuse. Nous réclamons un deuxième entretien ainsi qu’une sanction disciplinaire pour la salariée qui a fait passer l’entretien. » Le dépôt de plainte attendra. D’autant que, dans cette affaire, les hérauts de la gauche morale font usage avec une facilité déconcertante de l’amalgame. Pratique qu’ils sont pourtant si prompts à dénoncer lorsqu’elle touche les minorités. « Le fait de taxer ma cliente de raciste relève de la diffamation. Il y a une essentialisation qui voudrait faire croire que tous les journalistes de Valeurs actuelles sont dotés de la même sensibilité politique », fustige Pierre Gentillet. Acculé, coincé, cerné, l’Opéra de Paris se devait de réagir à la polémique. Vendredi, l’institution annonce dans un communiqué avoir lancé une « recherche complète d’informations en interne pour avoir une vision d’ensemble du déroulement de l’entretien ». Avant de rappeler « son plein attachement à la liberté d’opinion et à la liberté d’expression, indissociables de toute ambition de création artistique ». Simple poudre aux yeux pour éteindre le bad buzz naissant ? L’institution a eu le mérite de sortir de son mutisme. Et si “l’affaire Adélaïde” n’était qu’un simple tribut à payer pour mettre fin à ce contrôle au faciès de la gauche ?

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

« Le commerce d’armes françaises est d’une opacité considérable qui protège les principaux responsables »

Entretien

La France fait fi de ses engagements au profit de ses intérêts économiques. Elle n’hésite pas à fournir des pays comme l’Égypte ou l’Arabie saoudite, qui ont en commun de violer les droits de l’homme. Éclairage avec Aymeric Elluin, juriste en droit international.

Alexandra Fleisch ViardAntoine Poncet

Dans son ouvrage, Ventes d’armes. Une honte française (Le passager clandestin, 192 pages, 14 euros), coécrit avec Sébastien Fontenelle, Aymeric Elluin, responsable du plaidoyer « Armes » à Amnesty International France, montre comment la France s’est imposée dans l’industrie de l’armement. Entre contrats lucratifs signés avec des régimes liberticides, absence de contrôles parlementaires et manque de transparence, le constat est édifiant.

En quoi les ventes d’armes constituent-elles « une honte française » ?

Dans les années 1960-1970, la France a construit une partie de son industrie de défense en fournissant des armes aux pires régimes. On peut citer le Portugal de Salazar, l’Espagne de Franco ou encore l’Afrique du Sud ségrégationniste. Plus récemment, on a constaté des transferts d’armes à l’Égypte, à l’Arabie saoudite ou aux Émirats arabes unis. Ces pays ont en commun de ne pas être respectueux des droits de l’homme et du droit international humanitaire lorsqu’ils utilisent des armes. Et la France a concouru à approvisionner ces régimes en toute connaissance de cause.

Comment la France est-elle devenue l’un des principaux marchands d’armes ?

Dans les années 1970, la France occupait le troisième rang en termes d’exportations d’armes. Place qu’elle va perdre, puis récupérer sous François Hollande. L’offre des fournisseurs français d’armes s’inscrit dans un paradigme historique. Dans les années 1970, avec la doctrine Debré, on voulait apparaître comme un acteur alternatif de la vente d’armes, en opposition aux deux blocs qui s’affrontaient pendant la guerre froide. On disait : « Nous ne ferons pas d’ingérence dans vos pays et nous ne regarderons pas l’utilisation finale des armes. » Et ça continue aujourd’hui. La France s’évertue à exporter des armes en Égypte, alors que le pays est confronté à des violations massives des droits de l’homme, et on ferme toujours les yeux sur ce qui se passe sur le terrain.

Pourquoi n’arrive-t-on pas à faire bouger les choses ?

Étant donné que nous avons un système parlementaire avec une majorité qui soutient systématiquement la présidence, les députés jouent peu le rôle de contre-pouvoir. L’article 24 de la Constitution devrait pourtant imposer aux parlementaires de contrôler l’action du gouvernement, y compris dans le champ des armes. Une autre difficulté est que le commerce d’armes françaises est d’une opacité considérable et protège les principaux responsables. Ce flou total me stupéfait, cela veut dire qu’il y a un pan entier de l’action publique, en France, qui échappe à tous les contrôles. Dans un système démocratique semi-parlementaire, bien qu’extrêmement présidentiel dans la pratique, cela pose question. Mais il y a une lueur d’espoir. On voit bien que, depuis 2018, un débat de fond monte dans l’opinion publique, notamment autour du conflit au Yémen et de la répression en Égypte. Il faut que les parlementaires de la prochaine législature s’emparent du rapport des députés Jacques Maire et Michèle Tabarot qui propose que le gouvernement soit plus transparent et qu’une délégation parlementaire soit créée pour contrôler les ventes d’armes.

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L'Humanité

Silence, on arme

Éditorial

Laurent Mouloud

Ils sont nombreux à verser des larmes de crocodile sur le sort du Yémen. À déplorer une « sale guerre », comme l’a fait régulièrement le gouvernement Macron. Mais ces éléments de langage ne sont là que pour dissimuler une hypocrisie sans limite. Car, derrière cette affliction de façade, le commerce de la mort, lui, prospère avec l’assentiment discret de l’État français. Dassault, Thales, MBDA France : ces trois fleurons technologiques de l’Hexagone, comme le dénoncent des ONG dans une plainte déposée au tribunal de Paris, alimentent ce conflit monstre depuis 2015 par leurs ventes d’armes à la coalition menée par l’Arabie saoudite. Et se rendent, au nom du saint business, potentiellement complices des crimes de guerre perpétrés par cette dernière sur la population yéménite.

Les Mirage 2000, Rafale et autres canons Caesar ne sont pas des marchandises comme les autres. Leur vente à un pays étranger doit être approuvée par une commission interministérielle, entrer dans le cadre du traité international sur le commerce des armes et de la position commune de l’Union européenne. Ces engins de mort ne peuvent être transférés s’ils peuvent servir à commettre ou faciliter des violations graves du droit international humanitaire. Or, c’est précisément ce qui se déroule au Yémen où se succèdent attaques aveugles et bombardement illégaux contre les civils, disparitions forcées, actes de torture, violences sexuelles… Depuis 2014, on dénombre 300 000 victimes, 5 millions de déplacés et une famine généralisée. Les populations comptent leurs morts. Les géants français de l’armement, eux, comptent leurs ventes record (8 milliards d’euros, précisément) ­effectuées dans le même temps.

Face à de telles accusations, les gouvernements Hollande et Macron sont toujours restés dans le déni. Chaque demande de suspension des ventes – encore réitérée par le sénateur PCF Éric Bocquet en 2021 – a été rejetée. Et un voile d’opacité tendu sur ce commerce de la honte. Une absence de transparence aussi insupportable que coupable. Les armes, il y a ceux qui les vendent, ceux qui les achètent et ceux qui en paient le prix. Il est temps que ces derniers priment sur toute autre considération.

ventes d'armesyémenarabie saouditeEditorial
BBC

Service charge: The unsavoury row over ‘forced’ restaurant tips in India

By Geeta PandeyBBC News, Delhi

On Thursday, as the Indian government meets representatives of restaurants to sort out the contentious issue of the service charge that customers have to pay most times when they eat out, the BBC explains the unsavoury tussle over tips.

A couple of months back, Nicole Ruth Ellis visited a restaurant in Mumbai, the city where she lives and works.

The 27-year-old brand strategist describes herself as a "foodie" who eats out at least twice a week.

"But on this evening, the service was really bad. They served the pizza in a deep dish, so it arrived broken."

At one point, she says, the waiter came by to ask her if she was enjoying her meal.

"I was honest with him, I told him that it was not great. He heard me but then he just walked away."

When the bill came, she says, it included a 10% "service charge".

"I am not confrontational, so I didn't say that I will not pay the service charge, but I believe we should be tipping only if the service is really great. It shouldn't be forced upon us," she tells me.

Until a few years back, tipping was at the diner's discretion in India, but then many restaurants began levying a service charge - anywhere between 5% and 15% of the bill.

One restaurant owner told the BBC that there were two reasons for introducing the service charge - to ensure that the tip is not pocketed by the waiter but is shared among all the staff, including the chefs, janitors, cleaners and dishwashers; and because most Indians are not "generous tippers" - a claim contested by author and journalist Vir Sanghvi, who's India's most eminent food critic and perhaps the most frequent restaurant visitor.

"I don't think Indians are not generous when it comes to tipping. I see people often giving tips not just to waiters but to doormen and bellboys at hotels," Mr Sanghvi says.

The tipping culture, he says, came to India from the West. Just as in 1960s America, employers could pay workers below minimum wages if they earned tips, in 1950s and 60s India - just years into the country's independence - "many standalone restaurants in Delhi's Connaught Place or Kolkata's Park Street or Mumbai's Churchgate Street did not pay their waiters salaries at all and expected them to get by with tips".

But in 2022, eating out is big business in India, with the industry valued at 4.2tn rupees ($55bn; £43bn).

"And even today, waiters, unless employed in star restaurants, are paid very poorly and are expected to make the shortfall from tips and service charge," Mr Sanghvi says, adding that "it is the job of the restaurant to pay their staff, not the customer's".

The Indian government too insists that "the service charge is voluntary and is to be paid at the discretion of consumers".

In 2017, the Department of Consumer Affairs issued a set of guidelines saying that customers only had to pay the prices displayed on the menu card along with government taxes and charging for anything extra without their consent "amounts to unfair trade practice".

But with most restaurants continuing to add a service charge to the bill, the authorities have called the National Restaurant Association of India (NRAI) for a meeting on Thursday.

In a letter to the NRAI last week, the department said there had been complaints from consumers that they were still being "forced to pay service charge, often fixed at arbitrarily high rates" and that "they are harassed if they request to remove it from the bill".

The NRAI, which represents more than half a million restaurants, has rejected the charge of illegality. In a statement sent to the BBC, it said customers were made aware in advance about the service charge "as it's displayed on the menu cards and also on the premises. Then it becomes an agreement between the parties, and is not an unfair trade practice".

Some restauranteurs also said that diners unhappy with the service could ask to have the charge deleted from their bill.

"If patrons are unhappy, a good restaurant would immediately remove the service charge, no questions asked," said Saurabh Khanijo, owner of Kylin, a chain of popular pan-Indian restaurants.

"We don't even charge for a dish if a customer is not satisfied. Think about it - it works in our favour. If I treat the guest well, then they would return," he added.

But a refusal to pay the service charge doesn't always end well, forcing customers to go to court - some have even won compensation.

Also, as Ms Ellis said, customers like her are too embarrassed to insist on removing it from their bill.

Mr Sanghvi has, for years, argued that tips should be totally abolished because:

A service charge, he has argued, is a better bet - at least "in theory". But, he says, he worries that "unscrupulous restaurateurs often do not pass on all of the money to the staff and that too much is taken away by them as deductions for breakages and other things and that is not fair" - a concern that is not restricted to India.

"Ideally," Mr Sanghvi says, "I always say that increase your prices, and pay your workers well. If you increase prices by 5%, it will cover all the breakages and a small price increase is not going to drive away your customers."

But bad service will, says Nicole Ruth Ellis.

"Food is a very emotional thing for me so I feel very strongly about service if it's not great, especially if I've gone to a fancy place," she says. "When I see bad service or a rude waiter, I wonder if it's because he doesn't get the money I pay as service charge. So, I hope it goes away from the bill and I can pay if I'm happy with the service."

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Le Figaro

Prix LVMH: l’autre consécration anglaise

Hélène Guillaume

Alors qu’hier, outre-Manche, on célébrait le jubilé de la reine, le concours de mode français décernait son prix au jeune S. S. Daley, espoir d’une mode britannique meurtrie par le Brexit.

«Lorsque vous êtes designer, que vous avez un métier créatif, vous avez une âme sensible, non? Mais si vous avez votre propre marque, que vous êtes aussi entrepreneur, vous devez être structuré, avoir du sang-froid, maîtriser tous les aspects du business. C’est presque dichotomique et c’est pourtant ce profil très particulier que, je pense, nous devons récompenser par ce prix», résume Silvia Venturini Fendi, directrice artistique des collections homme et des accessoires femme de Fendi, la marque créée par ses grands-parents et acquise par LVMH il y a déjà vingt ans.

C’est sa première participation au prestigieux jury du concours du groupe de luxe, tout comme le Japonais Nigo, nommé à la tête de Kenzo il y a quelques mois. À leurs côtés, Jonathan Anderson (Loewe), Maria Grazia Chiuri (Dior), Nicolas Ghesquière (Louis Vuitton), Kim Jones (Dior Homme et les collections féminines de Fendi), Stella McCartney, mais aussi Delphine Arnault, Jean-Paul Claverie et Sidney Toledano.

C’est une année particulière avec des finalistes qui, chacun, nous ont embarqués dans une histoire très personnelle

Trouver les bon mots

Créativité ou croissance, message ou audience, quel critère prévaut vraiment sur l’autre? Par le passé, le prix LVMH, tout comme d’autres concours de mode, a couronné de jeunes gens extrêmement talentueux mais pour lesquels la généreuse dotation (300.000 euros pour le grand prix et 150.000 euros pour le prix Karl-Lagerfeld) n’a pas permis d’échapper au dépôt de bilan qui survient irrémédiablement si l’on ne sait pas gérer les ressources humaines, la fabrication, l’administration, la communication…

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Ce jeudi matin, dans l’auditorium de la Fondation Louis Vuitton (Paris 16e), les huit rescapés des 1 900 créateurs qui ont présenté leur dossier au prix LVMH cette année, se préparent à la dernière épreuve, le «pitch» en quelques minutes de leur marque devant le jury, puis les questions-réponses. La plupart ont moins de 30 ans, certains ont déjà une longue expérience dans le secteur (tel Idris Balogun, designer de Winnie New York formé à Savile Row, puis chez Burberry et Tom Ford), beaucoup ont créé leur marque durant le confinement. S’ils doivent convaincre de la pérennité de leur projet, ils ne sont pas là pour séduire des investisseurs en vue d’une levée de fonds. D’ailleurs, tous veulent trouver les bons mots pour raconter qui ils sont et d’où ils viennent parce que c’est au cœur de leur création. «C’est une année particulière avec des finalistes qui, chacun, nous ont embarqués dans une histoire très personnelle liée à leur enfance, leur famille ou leur background professionnel», confirme Nicolas Ghesquière.

Comme la Coréenne basée à New York, Ashlynn Park, de la marque Ashlyn: ses silhouettes très pures (qu’elle a confectionnées quasiment seule, à la main, sans déchet et en utilisant des chutes de tissu) revendiquent l’influence de son mentor Yohji Yamamoto et des plissés de Madame Grès. «Ma prochaine collection en septembre racontera mon expérience lorsque j’ai créé ma marque il y a un an, en tant que mère avec deux enfants.» De son côté, la jeune Irlandaise Roisin Pierce montre une main merveilleuse dans ses créations tout en smocks évoquant la tragique histoire de ses compatriotes dans les années 1950, exploitées par l’Église pour réaliser des robes de mariage et de baptême dans les «blanchisseries», telle la fameuse Magdalene Laundry.

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Né à Liverpool, Steven Stokey-Daley réinterprète, lui, les codes vestimentaires de l’«upper class» britannique à travers sa marque de mode masculine S. S. Daley. Son univers raffiné, sa production très étudiée autour du recyclage et de la fabrication locale, sa personnalité so charming lui ont valu le grand prix. Et c’est mérité. La victoire de S. S. Daley est aussi le signe que la mode britannique se relève.

Un coup dur

Car si le pays, et en particulier le Central Saint Martins College (la plus célèbre école de modeau monde), ont toujours été des pourvoyeurs de grands talents - en témoigne la présence au jury de trois d’entre eux, Jonathan Anderson, Kim Jones et Stella McCartney -, le Brexit a frappé d’un coup dur cette industrie. «Steven est très talentueux et a eu le courage de lancer sa marque durant le confinement… Et déjà beaucoup de célébrités portent ses vêtements, admire Delphine Arnault, à l’initiative du prix LVMH. Il produit tout en Angleterre. Sa grand-mère était couturière, et, quand elle est partie à la retraite, il l’a mise à contribution avec tout un groupe de ses amies. Nous avons été touchés par son histoire, son style singulier et sa personnalité - ce qui est devenu un critère fondamental avec Instagram. Aujourd’hui, pour qu’une marque réussisse, elle doit montrer un point de vue particulier et un produit différentiant. Le prix LVMH recherche le talent unique, mais aussi un potentiel pour que ce talent se développe dans les dix prochaines années.»

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Il y a presque dix ans avait lieu la première édition du concours. «Depuis 2013, tant de choses ont changé, les standards ne sont plus les mêmes, ajoute Nicolas Ghesquière. Le Covid, le boom du digital sont passés par là. Ces designers ont une approche différente des générations précédentes, notamment dans la façon de parler aux clients.» C’est le cas de la Britannique Charlotte Knowles et du Canadien Alexandre Arsenault, qui ont fondé KNWLS en 2017 et ont été, ces deux dernières années, à l’origine du retour du corset, que l’on voit désormais partout dans la rue. «Avec les influenceurs et les streamers, les consommateurs du luxe sont de plus en plus jeunes, analyse le duo. Or nous partageons les mêmes références, une certaine nostalgie pour l’esthétique des années 2000, mais aussi ce côté fantasy tiré des jeux vidéo qui passionnent de plus en plus de jeunes filles. Beaucoup n’ont certes pas les moyens de s’offrir nos vêtements, mais elles aiment notre travail, car il touche leurs centres d’intérêt.»

Le métavers remplacera-t-il, pour la relève, les podiums des Fashion Weeks? «Effectivement, tous ne veulent pas montrer leur collection à travers des défilés parce qu’ils ont d’autres moyens de donner de la visibilité à leur création, de créer des accès, poursuit Nicolas Ghesquière. Ils n’ont plus cette approche académique de la mode.» À l’instar du trentenaire californien Eli Russell Linnetz, qui décroche (ex aequo avec Winnie New York) le prix Karl-Lagerfeld, et dont la marque ERL, très en vogue, n’est qu’un projet parmi toutes ses activités de réalisateur, photographe, collaborateur de Kanye West, etc. Ces nouveaux profils, hors des sentiers ardus et balisés de la mode, doivent beaucoup à Virgil Abloh.

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L’Américain disparu brutalement en novembre dernier avait concouru en 2015 avec sa marque Off-White et était revenu en 2020 en tant que membre du jury après avoir été nommé directeur artistique des collections masculines de Louis Vuitton. C’est très émouvant de parler de lui. Il y a encore quelques mois, il était là à encourager les candidats de l’édition 2021. Il partageait son vécu, il n’avait pas gagné lorsqu’il avait participé, mais disait avoir tout gagné dans cette expérience, l’accélération de la notoriété, mais aussi la rencontre avec tous les professionnels durant la demi-finale et avec les prestigieux directeurs artistiques de nos marques lors de la finale», se rappelle Delphine Arnault.

Un autre grand de la mode a fait beaucoup pour ce concours et n’est plus là aujourd’hui, Karl Lagerfeld: «Je me souviens que Karl était très présent dès le début du prix, qu’il a soutenu le projet de Delphine Arnault parce qu’il était réellement intéressé par les jeunes, confie Silvia Fendi Venturini, qui a connu le couturier très petite fille, lorsqu’il a commencé sa collaboration de plus de cinquante ans avec la maison romaine. Par exemple, il adorait Marine Serre (la Française qui a décroché le prix en 2017). Il me disait: “Tu sais, elle est toute petite, mais elle a une force énorme.”»

Connaissez-vous le Valjoux ETA 7750, Rolls des calibres horlogers?

Créé il y a presque cinquante ans, le célèbre mouvement de chronographe automatique doit sa réputation à sa solidité à toute épreuve, et à son coût.

Mode homme : Quand faut-il laver son costume ?

NOS CONSEILS - Que vous le portiez quotidiennement ou seulement pour de grandes occasions, votre complet a besoin d'être nettoyé. À quelle fréquence ? Comment ? Nos réponses à vos questions.

Top Gun fait décoller les montres de pilote

Tom Cruise, alias Maverick, est de retour sur les écrans trente-six ans après le premier blockbuster. Une sortie attendue qui relance les garde-temps de haute voltige.

BBC

Think of colour preferences as a summary of your experiences with that colour: your regular daily experiences in the world influence that judgement – Karen Schloss

In 1993, crayon-maker Crayola conducted an unscientific, but intriguing poll: it asked US children to name their favourite crayon colour. Most chose a fairly standard blue, but three other blue shades also made the top 10 list.  

Seven years later, the firm repeated its experiment. Again, classic blue ranked in the top spot while six other shades of blue appeared in the top 10, including the delightful sounding "blizzard blue". They were joined by a shade of purple, a green and a pink.

The dominance of blue in such lists doesn't surprise Lauren Labrecque, an associate professor at the University of Rhode Island who studies the effect of colour in marketing. Like a Pantone-sponsored party trick, she'll often ask students in her classes to name their favourite colour. After they respond, she clicks on her presentation. "I have a slide already made up saying '80% of you said blue'," Labrecque tells them. She is usually right. "Because once we get to be adults, we all like blue. It seems to be cross cultural, and there's no big difference – people just like blue." (Interestingly, Japan is one of the few countries where people rank white in their top three colours).

Our selection of a favourite colour is something that tends to emerge in childhood: ask any child what theirs is and the majority – crayon in hand ­– will already be primed to answer. Infants have broad and fairly inconsistent preferences for colours, according to research. (They do show some preference for lighter shades, though.) But the more time children spend in the world, the more they start to develop stronger affinities to certain colours, based on those they have been exposed to and the associations they link them to. They are more likely to link bright colours like orange, yellow, purple or pink to positive rather than negative emotions.

One study of 330 children between 4-11 years old found they used their favourite colours when drawing a "nice" character and tended to use black when drawing a "nasty" character (although other studies have failed to find such links, so emotional associations and colour are far from straightforward). Social pressures – such as the tendency for girls' clothes and toys to be pink – also have a strong effect on colour choice as children get older.

Despite the wide array of crayons on offer, children will often reach for a preferred colour time after time (Credit: Alamy)

It is commonly believed that as children enter their teenage years, their colour choices take on a darker, more sombre hue, but there isn't much academic research to support this. Adolescent girls in the UK, for example, have been found to be attracted to purples and reds, while boys favour greens and yellow-greens. One study of British teenage boys' choice of bedroom colour found they tended to choose white, while they listed red and blue as favourite colours.

These colour palettes seem to converge as people grow into adulthood. Intriguingly, while the majority of adults say they prefer blue colours, they'll likely also dislike the same colour too: a dark yellowish brown is routinely identified as least popular.

But why do we have favourite colours? More importantly, what drives those preferences?

Put simply, we have favourite colours because we have favourite things.

At least that's the gist of ecological valence theory, an idea put forward by Karen Schloss, an assistant professor of psychology at the University of Wisconsin-Madison in the US, and her colleagues. Her experiments showed that colours – yes, even beige – are far from neutral. Rather, humans layer meaning onto them, mostly drawn from our subjective histories, and so create high personal reasons to find one shade repellent or appealing in the process.

"This accounts for why different people have different preferences for the same colour, and why your preference for a given colour can change over time," she says. As new associations accrete – whether through everyday exposure in the world around us or artificially by deliberate conditioning – this can cause what we love to change over time.

Schloss finessed this theory via several experiments, including one at the University of California-Berkeley. She and her collaborators showed volunteers squares of colour on a screen while prompts asked them to rate how much they liked them. Then the researchers stepped away, as if to suggest a new experiment was starting.

They returned to show those same volunteers coloured images again, except this time, instead of plain squares, they saw objects. Each image was dominated by one of four shades.  Yellow and blue-heavy images were used as the control: these depicted neutral objects, like staplers or a screwdriver. Red and green photographs, however, were deliberately skewed. Half the participants saw red images that should have evoked positive memories, such as juicy strawberries or roses on Valentine's Day, while the green images they were shown were designed to disgust, such as slime or pond scum. The other half saw a set that reversed these associations: think red raw wounds versus green rolling hills or kiwi fruit.

Running the colour preference test again, Schloss and her team saw a change in preference. Volunteers' choices had shifted towards whatever colour had been positively emphasised while there was little decrease for the negative shade. The next day, she brought them back and ran the tests again, to see whether that preference endured overnight – it didn't. The shift induced by the experiment appear to have been over-ridden by the colours participants experienced out in the real world, according to Schloss.

"It tells us that our experiences with the world are constantly influencing the way we view and interpret it," Schloss says. "Think of colour preferences as a summary of your experiences with that colour: your regular daily experiences in the world influence that judgement."

Schloss's work on colour preferences may also inadvertently go some way to explain blue's position as such a widespread favourite. Blue's reign has continued uninterrupted since the earliest recorded colour studies, which took place in the 1800s. And most of our experience with the colour are likely to be positive, like idyllic oceans or clear skies ("having the blues" is an idiom restricted to English). In the same vein, her work also offers a clue for why that muddy brown colour is so reviled, associated as it is with biological waste or rotting foods. For a brief period each year, though, this shade finds favour, largely thanks to changes that occur in the natural world.

Perhaps surprisingly, our preference for colour changes as we get older, largely due to our experiences in the world around us (Credit: Melpomenem/Getty Images)

In an experiment intended, at least in part, to unpack whether favourite colours were a static component of someone's identity, Schloss and her team asked volunteers in New England to track their colour likes and dislikes weekly during the course of the four seasons of year. Their opinions seemed directly influenced by nature, with likes or dislikes rising and falling in sync with nature's palette. "As the colours of the environment were changing, their preferences were increasing," she says. The greatest uptick came in autumn, when warm colours – think dark red and orange – earned heightened plaudits, before tumbling at the same time as the leaves.

Asked to speculate as to why autumn saw such a surge, she suggests two explanations. First, the area where she conducted that research is famed for its autumnal displays – leaf-peeping is a tourism staple in New England – so volunteers might have been primed for that preference. More intriguingly, though, she also believes that there's an evolutionary aspect in play – the sharpness of contrast. "It's fascinating to speculate perhaps it's because it's kind of quick, this rapid, dramatic change to the environment – so fast, and then it's gone. Winter is a lot of white and brown, but we're not outside as much to see it."

The environment we live in nudges our colour preference in other ways too. Another study Schloss conducted looked at students at University of California-Berkeley and Stanford, showing that the varsity colours of a college influenced the hues they picked as favourites. The more a student said they endorsed and embraced the values and spirit of the school, the higher that preference rose.

It's a big misconception that babies can't see colour from birth – Alice Skelton

It's easy to assume that the ecological valence theory would need time to take hold, for us to embed those social cues in the world we see. But experimental psychologist Domicele Jonauskaite says that's wrong. She studies the cognitive and affective connotations of colour at the University of Lausanne, Switzerland, and has looked at how boys and girls view blue and pink – they articulate, and demonstrate, learned colour preference at a young age. 

Girls' love of pink forms on a bell curve, peaking at early school age – around five or six – before dropping off by the time they're teenagers. "But the boys avoid pink from an early age, at least five or so. They think 'I can like any colour - just not pink'. It's really rebellious for a boy to like pink," she says. "And among adult men, it's hard to find someone who'll say, 'pink is my favourite'."

Some researchers in the past have proposed that this particular colour preference, anchored in gender, is evolutionary: women were the gatherers in hunter-gathering societies, that theory goes, and would therefore need a preference for colours associated with berries. That’s utter rubbish, says Jonauskaite, who cites several recent papers looking at colour preference in non-globalised culturesvillages in the Peruvian Amazon, for example, and a foraging group in the northern reaches of the Republic of Congo. None of their female children displayed a preference for pink. "In order to have this preference, or dislike, for boys, that aversion needs to have a coding of social identity," she says. In fact, pink was seen as a stereotypically male colour prior to the 1920s and only became associated with girls midway through the 20th Century. (Read more about the pink-blue gender preference myth.)

Even the youngest children can perceive, and rank, colour, suggests Alice Skelton, who helps run the Sussex Colour Group & Baby Lab, at the University of Sussex in the UK. Her particular area of interest is in babies and children, aiming better to understand how early preferences in colour translate into aesthetic preferences later in life. "It's a big misconception that babies can't see colour from birth – they can," she says, noting that the eye's development is uneven. The receptors which perceive greens and reds are more mature at birth than those which process blues and yellows, so intense reds, in particular register most easily in newborns. 

If your choice of colour makes you stand out from the crowd, it could say something about how sensation seeking you are (Credit: Alamy)

The ecological valence idea – that we yoke meanings onto colours from the objects we encounter in the world – holds true even among the youngest. "Children will only pay attention to colour when it has a function associated with it. They won't really pay attention to colour unless they learn something from that," Skelton says.    

Imagine there are two bottles. One is green, the other is pink. The green-coloured bottle contains tasty liquid, the pink one is a sour mix. Children will note, and remember, those colours, because recognising their difference provides a cognitive bonus. "It's like a ripe banana – colour is a useful cue to some property of an object," says Skelton.

That ripe banana, of course, could be a yellowish-brown, the same shade that squeamish adults tend to shun in laboratory tests. Skelton offers solace to anyone whose colour preference doesn't fit the domineering rule of blue. Those drawn to unpopular shades could be products of a particular period, cherishing positive memories from their childhood – think 1970s babies snuggling on bouclé brown sofas. But there's another intriguing possibility. Most humans are drawn to visual harmony, pleasure, and to easy sensations evoked by often-positive blue.

"It might be that while some are trying to achieve homeostasis, other people are sensation seekers, much like people are larks and night owls," she says. "Think about artists, whose main job is to look for stuff that challenges their visual system or aesthetic preference."

They're the ones, doubtless, who didn't reach for the blue crayon.

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Le Figaro

Trois raisons de lire ou de relire… Raboliot, de Maurice Genevoix

LE MEILLEUR DU PRIX GONCOURT- Le septième volume de notre collection est aujourd’hui disponible dans les kiosques.

Maurice Genevoix a reçu tous les honneurs. Outre ce prix Goncourt qu’il remporte en 1925 à l’âge de 35 ans, il est élu vingt ans plus tard à l’Académie française dont il deviendra le secrétaire perpétuel.

Très célèbre en son temps, il tombe peu à peu dans l’oubli après sa mort en 1980. Mais, coup de théâtre, le 11 novembre 2020, sur décision de la présidence de la République, Maurice Genevoix entre au Panthéon. Le pays tout entier rend hommage non seulement au grand écrivain, mais au porte-parole des poilus et au défenseur de la ruralité avec, entre autres, Raboliot qu’il faut lire ou relire.

Raboliot, un livre de la sélection «Le meilleur du prix Goncourt»

Raboliot, de Maurice Genevoix, figure dans la collection exceptionnelle «Le meilleur du prix Goncourt». Les jurés du plus célèbre des prix littéraires et Le Figaro ont choisi les 40 meilleurs livres ayant obtenu le prix depuis sa création en 1903. À retrouver chez votre marchand de journaux un jeudi sur deux (à 12,90 €), mais aussi sur le Figaro Store.

1/ Parce que Raboliot est considéré comme le chef-d’œuvre de Maurice Genevoix

Rendu célèbre au lendemain de la Première Guerre mondiale avec ses fameux carnets, Ceux de 14, qui rendent compte des horreurs de la guerre, il commence dès les années 1920 à écrire sur sa Sologne et son Val de Loire natal, cette région qu’il aime et connaît si bien. Raboliot est un condensé des thèmes qui exaltent l’écrivain: la campagne, l’harmonie de l’homme avec la nature. Plus qu’un roman, un véritable hymne à la liberté.

2/ Parce que Raboliot est en quelque sorte l’un des premiers romans écologiques

Rarement on a si bien raconté la ruralité et les conditions de vie des paysans.

Maurice Genevoix dit aussi la beauté des forêts, des rivières, évoque les animaux qui tentent de survivre à la cruauté des hommes.

À lire aussi«Maurice Genevoix, l’écrivain de la compassion universelle»

Son héros, Pierre Fouques dit Raboliot, est un bûcheron, passionné de chasse et braconnier, un homme libre qui refuse toute forme d’autorité. Un personnage complexe, presque sauvage, finalement légendaire, qui fascinera le public. Le roman fut en effet, dès sa publication, chez Grasset, un immense succès.

» NOTRE DOSSIER - Le meilleur du prix Goncourt

3/ Parce que la langue de Genevoix est à redécouvrir

On le compare quelquefois à Maupassant pour son réalisme, à qui il consacra un mémoire alors qu’il était à l’École normale supérieure. Parfois à Colette tant il aime à décrire la nature telle qu’il la voit, la ressent. Ses descriptions de fleurs, d’arbres mais aussi de poissons, de lièvres ou de buses, sont à la fois finement observées et merveilleusement poétiques. Qui d’autre oserait aujourd’hui prendre son temps pour énumérer chaque espèce animale ou végétale, utiliser un vocabulaire oublié, pire, disparu, parfois inventé, des mots si beaux qu’ils donnent aujourd’hui envie de les réhabiliter.

> Vous pouvez obtenir cet ouvrage de la collection «Le meilleur du Prix Goncourt» au tarif de 12,90 euros.

Boris Pahor, doyen des lettres mondiales

DISPARITION - L'œuvre du rescapé de la barbarie et Européen fervent, riche d'une quinzaine de volumes, tourne autour de deux axes: la Seconde Guerre mondiale et sa chère Trieste.

Joseph Kessel à sa table de travail

CRITIQUE - Serge Linkès, spécialiste de l’écrivain, dévoile les secrets de fabrication de son œuvre. Passionnant.

Louis-Henri de La Rochefoucauld, lauréat du premier Prix du Meurice

Se présentant comme un «rempart à l'ambiance maussade de l'époque», le tout nouveau prix a été décerné mercredi dans les salons du célèbre hôtel de la rue de Rivoli à Louis-Henri de La Rochefoucauld pour son roman, Châteaux de sable paru chez Robert Laffont.

Le Figaro

Deux cents ans après Champollion, apprendre l'égyptien ancien comme une langue vivante

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DÉCRYPTAGE - L'égyptologue et sinologue Renaud de Spens a écrit un manuel pour déchiffrer les hiéroglyphes.

Cet article est extrait du Figaro Histoire «Russie, la malédiction de l'Empire». Retrouvez dans ce numéro un dossier spécial pour comprendre les ressorts historiques de la guerre en Ukraine.

Sous l'assaut d'une vigoureuse pluie printanière, la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève est en passe de se transformer en torrent. Renaud de Spens attend là, dans ce café du Quartier latin où il a ses habitudes de travail. La météo a découragé les clients, il est presque seul. Un énorme volume occupe une table entière : sa thèse, soutenue il y a quelques mois à la Sorbonne voisine. Le thème ? La signification de la couleur dans les hiéroglyphes égyptiens. Le fruit de près de quarante ans d'observations, de réflexions et de recherches, étayées par des milliers de photos d'inscriptions de l'Égypte antique permettant de comparer les variantes de polychromie.

Fasciné par les idéogrammes dès l'adolescence, Renaud de Spens dépensait son argent de poche pour acheter des carnets de vulgarisation sur les hiéroglyphes. Parallèlement à ses études de droit et à Sciences Po, il a donc appris le chinois aux Langues O' et l'histoire ancienne à la Sorbonne. Depuis, il a, entre autres, enseigné l'égyptologie et les hiéroglyphes à la même Sorbonne, mais aussi en Chine, à l'université de Pékin, où il a vécu onze ans.

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À l'heure où l'on célèbre le deux centième anniversaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, ceux-ci n'auraient donc pas livré tous leurs secrets ? Il faut croire que non. « Nous savons lire les hiéroglyphes, explique le chercheur, mais, dans le détail, il reste beaucoup de choses inconnues, comme en botanique, en paléontologie et dans toutes les autres sciences. Les hiéroglyphes monumentaux égyptiens sont la seule écriture dans l'histoire de l'humanité qui utilise une palette de plusieurs couleurs pour produire du sens. Les glyphes étaient colorés selon une symbolique des couleurs qui forme une sorte d'héraldisme. »

Quinze ans pour percer les secrets de ce système d'écriture

Prenons la couleur vert turquoise, obtenue en mélangeant des pigments bleus et jaunes, de la malachite ou des fragments de faïence bleue pilés. Elle était utilisée pour colorer les végétaux, la vannerie, les cordes ou la lumière de l'aube. Elle figurait à la fois le plumage des oiseaux, tout ce qui était cru, l'eau et tous les fluides. Mais comme on l'associait à la vitalité des plantes, le vert servait aussi à exprimer l'idée de renaissance. C'est pourquoi la chair de plusieurs divinités – entre autres funéraires – est verte. À force d'observation, Renaud de Spens a aussi acquis la certitude que le signe égyptien appelé G17 dans le code de classification international des hiéroglyphes ne représente pas une chouette effraie, contrairement au consensus établi, mais un grand-duc d'Égypte. En étudiant minutieusement toutes les inscriptions et surtout les plus anciennes, il a constaté que l'oiseau avait presque toujours la pupille de l'œil rouge et des oreilles apparentes, deux signes distinctifs du grand-duc absents chez la chouette.

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Le modèle parfait de ce signe hiéroglyphique figure sur le tombeau de Iroukaptah (Ve dynastie) à Saqqarah. « Ce signe correspond au phonogramme “m”, précise-t-il, probablement parce que son hululement est entendu par les Égyptiens comme une sorte de “mouou”. Les cris de la chouette effraie sont tout à fait différents. D'autres oiseaux servent à noter des sons qui ressemblent à leurs cris : le “a” pour le vautour percnoptère, le “ioukh” pour l'ibis chauve, le “nah” pour la pintade, le “ou” pour le poussin de caille. » De la même façon, le chercheur s'est interrogé sur le hiéroglyphe V31, qui représente une corbeille avec une anse. L'anse étant placée à la fin du signe, la corbeille avait vocation à être utilisée par la personne en face du locuteur. « L'anse est du côté de l'autre, explique-t-il. J'ai émis l'hypothèse qu'à l'origine, ce hiéroglyphe était un signe de l'altérité et celui de la deuxième personne du singulier. »

Pourquoi la houe est-elle le signe de l'amour, s'est-il aussi demandé ? Sur les inscriptions les plus anciennes – les plus détaillées –, on voit que la houe égyptienne était formée de deux morceaux de bois liés entre eux par une corde. L'amour est donc signifié par le lien. Quant à la justice, les égyptologues ignoraient pourquoi elle était représentée par un simple trait horizontal. Renaud de Spens a découvert que les premières représentations de ce trait étaient toujours colorées dans un rouge foncé proche du marron. Il en a déduit que ce trait devait figurer une règle en bois, la règle signifiant à la fois l'instrument de mesure et la règle de droit, comme cela sera le cas en grec, puis en latin et en français.

Travail et obstination

Jean-François Champollion lui-même avait mis au moins quinze ans pour percer les secrets de ce système d'écriture traduisant un système de pensée si différent du nôtre. Comme les autres chercheurs avant lui, il avait commencé par partir dans de mauvaises directions pour déchiffrer la fameuse pierre de Rosette. Celle-ci avait été trouvée en 1799, au cours de la campagne d'Égypte, par le lieutenant Bouchard, alors chargé de renforcer les défenses d'un fort entre la mer et la ville de Rosette. Il avait repéré cette dalle rédigée en trois écritures différentes (hiéroglyphes, égyptien démotique, alphabet grec) et compris que le texte pouvait avoir un intérêt scientifique. La Commission des sciences et des arts avait alors décidé de reproduire ces textes le plus précisément possible en utilisant les procédés de l'autographie, de la chalcographie et du moulage au soufre. Ils avaient été bien inspirés : vainqueurs à Alexandrie le 31 août 1801, les Anglais avaient autorisé les savants français à quitter la ville avec leurs échantillons et leurs notes, mais sans dix-sept objets parmi les plus importants dont la pierre de Rosette, qui devint possession de l'Empire britannique et se trouve toujours au British Museum.

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« Dès 1801, raconte Renaud de Spens, le ministre Chaptal avait demandé à Antoine-Isaac Silvestre de Sacy, le fondateur de la linguistique mondiale, de travailler sur la partie écrite en démotique, une évolution cursive tardive de l'écriture égyptienne. Mais celui-ci dut abandonner la partie, ainsi que son élève, le Danois Akerblad. Quant à Champollion, il tenta d'abord de traduire le texte avec un dictionnaire copte, la langue la plus proche de l'égyptien ancien. Ayant échoué, il essaya alors la symbolique et apprit aussi toutes les langues possibles, dont le chinois. »

À force de travail et d'obstination, Champollion finit par se demander si, comme en chinois, l'égyptien ne mêlait pas éléments phonétiques et idéographiques. Il reprit alors toute sa démarche et, contrairement à l'Anglais Thomas Young, pourtant plus avancé que lui dans le déchiffrement, parvint à en trouver la clé, qu'il présenta le 22 septembre 1822 à l'Académie des inscriptions et belles-lettres dans un mémoire resté célèbre, la Lettre à M. Dacier. « S'il a réussi, c'est parce qu'il a su mettre de côté son ubris de savant et reconnaître qu'il s'était d'abord trompé ! » fait valoir Renaud de Spens.

Tout cela peut sembler inutile, mais l'inutile est très important !

Lui ne se contente pas de chercher, il aime transmettre. Il a donc mis au point une méthode d'apprentissage des hiéroglyphes basée sur les méthodes modernes d'apprentissage des langues vivantes, qu'il a lui-même expérimentées en apprenant le chinois. « On a fait de grands progrès pédagogiques depuis trente ans pour enseigner les langues vivantes. Mais l'égyptien hiéroglyphique est à la fois une langue morte et une écriture disparue puisque, du Ve siècle jusqu'aux années 1830, le sens des idéogrammes pharaoniques a été perdu et, avec eux, la plupart des concepts et l'univers mental de la civilisation pharaonique. Pour les débutants, c'est donc difficile ! Or, passé les petits livrets de découverte, on accède tout de suite à des grammaires, ce qui ne permet pas de déchiffrer les documents bruts. Celles-ci font en outre l'impasse sur l'étude des graphies et leur évolution. »

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Dans ses Leçons pour apprendre les hiéroglyphes égyptiens, Renaud de Spens utilise donc des exemples très courants, explique les contextes, multiplie les répétitions : tous les textes étudiés sont illustrés par des photos pour que l'élève apprenne le plus vite possible à lire sur les monuments eux-mêmes. Ne croyez pas pour autant que vous serez bilingue en quelques jours ! Mais son livre, plusieurs fois réimprimé, a trouvé son public. Le déchiffrement des hiéroglyphes est en outre enseigné à l'université, dans le cadre des études d'histoire de l'art et d'archéologie, d'histoire, de lettres ou de philo, à l'École pratique des hautes études, au Collège de France et, bien sûr, à l'École du Louvre. Il existe aussi des amateurs d'égyptien hiéroglyphique. Beaucoup d'enfants se passionnent en effet pour l'Égypte antique et pour cette écriture dont les dessins ne les rebutent pas. Des adolescents, adeptes de jeux vidéo ou de codage informatique, s'intéressent à leur déchiffrement. Des retraités les pratiquent par goût du voyage ou désir de comprendre le rapport des Égyptiens à la mort.

« Il est par ailleurs fascinant, poursuit Renaud de Spens, de constater que notre alphabet moderne contient des scories idéographiques comme le “o”, dont le dessin est encore très proche de l'iris de l'œil dont il est à l'origine, parce que l'œil se dit “ayin” en phénicien, ce qui a fini par se transformer en son “o”. Tout cela peut sembler inutile, mais l'inutile est très important ! » Dehors, il pleut toujours. Le café s'est rempli. Deux heures ont passé sans crier gare.

«Russie, la malédiction de l'Empire», 132 pages, 8,90€, disponible en kiosque et sur le Figaro Store.

L'Aventure Champollion, dans le secret des hiéroglyphes, jusqu'au 24 juillet 2022. Bibliothèque François-Mitterrand, Galerie 2, quai François-Mauriac, 75013 Paris. Du mardi au samedi, de 10 h à 19 h. Le dimanche, de 13 h à 19 h. Tarifs : 9 €/7 €. Reneignements : www.bnf.fr

BBC

It was something I never thought I should or could do. Women from my community didn't do it

The scariest part of diving is always that moment before you take the first step into the water. Staring down into dark, endless waves – weighed down by diving gear ­–­ you find yourself questioning what you are about to do, especially if, like me, you'd volunteered to be the first to leave the vessel.

I was going through the usual feelings of apprehension standing above the Red Sea, just off the coast of Aqaba in south Jordan. I'd already got over my fear of diving a couple of years previously – following a bad try-dive experience as a backpacker a decade earlier – and was now undertaking an advance PADI (Professional Association of Dive Instructors) course. But still, with an inner voice telling me I shouldn't jump, I found it difficult to take the plunge.

Then I saw Wa'ed Alma'aytah.

She was leading a group of first-time divers, and at first, I thought it was a neoprene hood she was wearing on her head. But after jumping into the water and watching her as I explored the soft corals amid eagle rays and brightly coloured reef fish, I realised that she was diving in her hijab. And not just diving, but leading and teaching a group of students hoping to become PADI certified.

Wa'ed Alma'aytah was the first female dive instructor in Jordan (Credit: Phoebe Smith)

"Wa'ed is very special," said Khaled Kenawy, managing director of dive company Go Aqaba, when I climbed back onto the deck and asked who she was. "She was the first female dive instructor in Jordan – we are lucky to have her working for us."

Brought up in a fairly strict Muslim community in the Jordanian city of Al-Karak, Wa'ed was – as all her female friends were – discouraged from participating in outdoor activities, particularly anything deemed "adventurous". But in 2013, after she finished school studying accounting and IT, she serendipitously found a job in a dive shop in Aqaba. It was here that her whole life changed.

"One of the dive instructors asked if I wanted to try diving," she told me, as we chatted on the boat. "It was something I never thought I should or could do. Women from my community didn't do it."

Despite her concerns about what people might say, she decided to take the big step – literally off the back of a dive vessel. It changed her whole perspective. "When I got into the water and saw all the life down there and experienced fish coming close to me, it made me very happy. I wasn't worried about what anyone would think anymore, just overwhelmed by the calm and the silence. I knew I wanted more."

Wa'ed wasn't just thinking of more dive excursions for fun. She was sure she wanted to take this up professionally and become an instructor so she could teach others the joy of exploring the aquatic life underwater. But first she had to tell her family.

Ehdaa Al-Barwani, Oman's first female PADI instructor, runs women-only dive courses (Credit: Nash Photography)

"I worried, but though they were surprised they were very supportive," she said, as we began to pull our wetsuits back on and get into the water for further exploration. "Despite some people from my community saying it wasn't something a woman should do, my parents encouraged me, which made me determined to carry on, to show people that women can do something different."

Lifting our air cylinders onto our backs, she described the next dive site we were headed to: a sunken military tank, scuttled to create an artificial reef for marine life. While our boat manoeuvred us to the entry point, she talked of her own internal battle with her decision to become a diver. "I did worry that people were disapproving and what they would think of me for doing this – and what they would think of my parents for letting me. But though there were disapproving comments within our community, if I wanted to be a diver I had to be brave and do it anyway. Now I'm an instructor, and I think it has made people think differently about women diving and doing activities like this."

Wa'ed was being modest. Not only has she changed some people's opinions of what women should and shouldn't do in Jordan, but she was responsible for taking out another woman several years later who was so inspired by her that she went on to become the second female scuba dive instructor in the country and now works in another dive centre on the coast.

Once more we stepped off into the water to explore the world beyond the surface. Lionfish gathered in the darkened corners of the sunken army vehicle, while brain sponges had set up residence close to the hatch on the roof. Wa'ed pointed out an array of critters I would certainly have missed without her, including small shrimps, a number of starfish and the tiny but colourful blennies poking out from crevices in the metalwork.

In Aqaba, a sunken military tank has been scuttled to create an artificial reef for marine life (Credit: Lepretre Pierre/Getty Images)

From there we headed to the Seven Sisters site, so named for the multiple bommies (outcrops of coral) that rise up off the ocean floor, where yellow and white butterflyfish elegantly swished passed our goggles, and the electric blue of a damselfish darted between shoals of striped fusiliers as they fanned around the towering underwater pillars.

As we moved through the water, I thought about how few female dive instructors I've actually met around the world. According to PADI, the activity is still very much dominated by men: globally, of the 128,000 instructors globally, just 20% of instructors (at all levels) are currently female. In Europe, the Middle East and Africa the number sinks – to around 16% – and in predominately Muslim countries, that figure plummets further, with less than 10% in the countries of Bahrain, Iraq, Israel, Jordan, Kuwait, Lebanon, Oman, Qatar, Saudi Arabia, Turkey and the UAE.

When I asked PADI if the numbers look to be increasing, they said that due to the Covid pandemic it was hard to answer clearly, but did agree that "in general, there is opportunity to grow the female ranks of PADI Professionals – and demand for female PADI Pros worldwide".

The organisation has started to promote women working in their world, particularly in places where they are not encouraged to be as active in the outdoors, such as the Middle East. They have launched an AmbassaDiver programme where they use their website and social media channels to tell the stories of these women breaking the mould. These include Master Scuba Diver Trainer Nouf Alosaimi from Saudi Arabia – the first Saudi female technical diver, who founded Pink Bubbles Divers (a female diving community that encourages women to connect with the ocean); and Ehdaa Al-Barwani who is the first female PADI instructor from Oman and runs women-only dive courses.

One thing is for certain, the number of women divers in Jordan has increased since Wa'ed joined Go Aqaba in 2018. According to Khaled, there are now five of them teaching scuba diving in Aqaba, and they've seen a rise in female customers too.

Nouf Alosaimi is the founder of Pink Bubbles Divers, a female diving community that encourages women to connect with the ocean (Credit: DoaaAkeel)

"Every year we have a PADI Women's Dive Day on 20 July," said Khaled. "In 2020, after the pandemic, Aqaba became the first city in Jordan to re-open and we were surprised and pleased to have 100 ladies coming out to try diving in Aqaba that day."

When we re-surfaced for the final time, I asked Wa'ed whether she preferred taking men or women on dive excursions. "It makes no difference," she said. " I just love to take out new divers and see their faces afterwards – I can tell just how much they have enjoyed the experience. Once we're in the water, we're all the same."

Since meeting Wa'ed, I'm somehow less afraid of jumping into new dive sites. Here was someone who was breaking cultural norms every time she broke the surface of the water. And, if she could do that and thrive, then I could definitely take a leap of faith.

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L'Humanité

Pierre Audin, le goût de l’Algérie et des mathématiques

Un jour avec

Le fils du mathématicien communiste, torturé et assassiné en 1957 par l’armée française, conduit à Alger, Oran, Constantine, une délégation de l’Association Josette-et-Maurice-Audin. Une visite placée sous le signe de la mémoire et de la coopération scientifique.

Rosa Moussaoui

Alger (Algérie), envoyée spéciale.

Il fallait voir l’émotion des siens lorsque, à l’aéroport d’Alger, pour la première fois, il a passé le contrôle de police avec son passeport vert. Ce n’est pas la première fois que Pierre Audin revient au pays natal, mais il a franchi, cette fois, la frontière en citoyen algérien, et cette visite suscite un touchant élan de joie, de fraternité et d’enthousiasme. Preuve que son père, le mathématicien communiste Maurice Audin, torturé et assassiné par l’armée française en 1957, a gardé une place singulière dans le cœur des Algériens, lui qui rêvait son pays débarrassé du joug ­colonial, libéré des injustices. Lorsqu’il flâne rue Djelloul-Mechedal (ex-rue Barbès), au pied de l’ancien domicile de ses parents, et plus encore place Audin, épicentre algérois du mouvement populaire de 2019, Pierre est apostrophé, salué, accueilli comme un frère : « Bienvenue chez toi ! »

Une chaire Maurice-Audin à venir

Il savoure ces moments ; son regard, comme celui de son père, pétille d’espièglerie. « Je me sens chez moi. Il faut dire qu’Alger est la plus belle ville au monde », sourit-il. Avec une délégation de l’Association Josette-et-Maurice-Audin, créée au tournant des années 2000 pour perpétuer le combat du Comité Audin pour la vérité, il sillonne le pays, fait étape à Oran, Mostaganem, Constantine, enchaîne les rencontres officielles et les échanges avec la société civile, intellectuels, journalistes, militantes féministes.

Lorsqu’il ­rejoint, rue Didouche-Mourad, juste en face de la faculté où enseignait son père, une rencontre avec des moudjahidates – des anciennes combattantes de la guerre d’indépendance algérienne –, Fatiha Briki fond en larmes en étreignant son ami d’enfance, son compagnon de jeu. Leurs mères, amies et camarades, ont partagé durant la guerre les mêmes peines, quand Josette Audin, sans nouvelles de son mari, accompagnait Djamila Briki à la prison de Barberousse pour rendre visite au sien, Yahia, journaliste d’ Alger républicain, membre des commandos communistes du Grand Alger en 1956, arrêté et condamné à mort, finalement ­libéré en 1962. Fatiha et Pierre partagent aujourd’hui encore les mêmes idéaux.

L’Algérie a aujourd’hui les moyens d’avancer vers une société solidaire, grâce à sa première richesse : la jeunesse. Pierre Audin

L’incarcération arbitraire de Fatiha Briki, figure de la défense des droits humains en Algérie, intellectuelle discrète et respectée, avait soulevé, voilà un an, une vague d’indignation. Dans l’assistance, d’autres anciens détenus d’opinion sont là : le journaliste Khaled Drareni, le producteur Mehdi Benaïssa. Ces dernières années, Pierre Audin a donné de la voix pour défendre les principes démocratiques et la liberté de la presse. Une façon pour lui d’assumer le legs politique de ses parents : «Mon père se décarcassait pour le journal du Parti communiste algérien, Liberté . Après cent trente-deux ans de colonialisme avec un peuple bâillonné et contraint de courber l’échine, après sept ans d’une guerre sauvage, violente, l’Algérie aurait dû être la première sur les droits humains et les libertés, résume-t-il . Elle a aujourd’hui les moyens d’avancer vers une société solidaire, grâce à sa première richesse : la jeunesse. »

Avec la solidarité entre les peuples algérien et français, les mathématiques sont l’autre fil rouge de cette visite. À Sidi Abdallah, devant les étudiants de l’École supérieure des mathématiques et de l’intelligence artificielle, Pierre Audin partage la tribune avec son collègue René Cori, pour une conférence ludique et pleine d’humour, devant un amphithéâtre féminin aux trois quarts. À chaque escale, ils reproduiront l’exercice. « Avec le prix Audin récompensant des lauréats des deux rives, les mathématiciens n’ont pas attendu pour créer des ponts, des coopérations concrètes entre les deux pays. La création en Algérie d’une chaire Maurice-Audin de mathématiques pour accueillir un chercheur français comme il en existe une en France accueillant un chercheur algérien est en bonne voie », se réjouit Pierre Mansat, président de l’Association Josette-et-Maurice-Audin.

L’exigence de vérité ne se tarit pas

Le travail mémoriel se trame au présent : soixante ans après la conquête de son indépendance par le peuple algérien, l’exigence de vérité ne se tarit pas. Au fond d’une gorge sèche, dans le paysage des monts Nekmaria, creusés de ravines, couverts de lentisques et d’oliviers, Pierre Audin et ses compagnons découvrent la grotte où, le 18 juin 1845, le colonel Pélissier massacra par enfumade la tribu des Ouled Riah, hostile au nouvel ordre colonial. Combien d’hommes, de femmes, d’enfants morts asphyxiés ici ? Leurs ­ossements jonchent encore le fond de cette caverne qui s’est muée en crypte. De ces martyrs du Dahra au supplice de Maurice Audin, la même barbarie coloniale a semé l’effroi, la terreur, la haine.

« En 2018 et 2021, Emmanuel Macron ­reconnaissait la responsabilité de l’État français et de l’armée dans l’inhumain système tortionnaire qui coûta la vie à Maurice Audin et à l’avocat Ali Boumendjel. Cette avancée appelle l’ouverture d’un chantier pour ­rechercher enfin les dépouilles des milliers de disparus de l’ère coloniale », remarque l’historien Alain Ruscio. Josette Audin est décédée sans connaître le lieu où les bourreaux ont fait disparaître le corps de son époux. Elle avait demandé aux autorités algériennes d’entreprendre des fouilles. Pierre Audin renouvelle aujourd’hui cette demande : il n’est pas homme à ployer sous le poids de l’oubli.

pierre audinAlgérie
Le Figaro

Face à la guerre en Ukraine de Vladimir Poutine, la société russe entre résilience et déni de réalité

Alain Barluet

ENQUÊTE - L’opinion appuie l’intervention mais la normalité de façade pourrait se lézarder si les hostilités se prolongeaient.

Correspondant à Moscou

Conversation entre un couple, ce mercredi dans un train de banlieue à Moscou: «Tous les pays se sont unis pour étrangler la Russie…» Autre anecdote, cette semaine, d’une employée de la capitale annulant son anniversaire, de peur que les désaccords sur l’Ukraine ne gâchent la fête. Pour les Russes, cent jours après le lancement de l’«opération militaire spéciale», le choc et la sidération des premières semaines ont cédé le pas à l’accoutumance. Présent à n’en pas douter dans les têtes, le sujet n’affleure plus qu’incidemment dans les conversations au quotidien - accréditant une «normalité» retrouvée, de même que la disparition totale des masques dans les rues, les transports et les magasins.

«En gros, rien n’a changé pour les gens, ils ont les mêmes problèmes qu’avant. C’est comme s’ils vivaient une double vie: la guerre, sur laquelle ils ne peuvent pas agir, et leur existence quotidienne, avec ses soucis», relève Danil Makhnitsky, 27 ans, jeune politicien de l’opposition «systémique», c’est-à-dire admise par le Kremlin. «Généralement, les gens soutiennent la guerre, même s’ils ne s’en félicitent pas», ajoute-t-il, résumant cet état d’esprit par une drôle de formule: «On n’est pas pour mais on n’est pas contre non plus»… Une curieuse schizophrénie, bétonnée par la propagande à jet continu des chaînes de télévision fédérales, à laquelle s’ajoute une forme de fatalisme, voire de résilience, très russe, assortie d’un déni de réalité persistant.

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Le compteur des pertes militaires a été bloqué au 25 mars: 1351 soldats tués et 3825 blessés… Aucun bilan officiel n’a été publié depuis, confortant le penchant dominant: ne pas voir… «Nous avons pratiquement cessé d’avoir des pertes», affirmait mercredi Andreï Kartopolov, le président de la commission de la défense de la Douma. «C’est le résultat de nos nouvelles approches tactiques. Il y a bien sûr des blessés mais pas autant de tués qu’avant…»

«Toutes les tâches seront accomplies»

Bienvenue dans un monde parallèle, celui de la Russie en guerre, telle qu’elle transparaît dans les propos officiels. Le coût des hostilités, qu’il soit humain ou économique, n’est guère évoqué. En revanche, Vladimir Poutine est intervenu à plusieurs reprises pour souligner à quel point les sanctions frappent d’abord, et cruellement, les Européens. Une augmentation de 10%, à partir du 1er juin, de la base des retraites visait sans nul doute à appuyer le message.

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Nombre de Russes vont jusqu’à l’absurde, en affirmant comme Marina, une professeur moscovite de 32 ans, que «ces sanctions sont même une bonne chose, car elles nous permettront de devenir plus forts en produisant par nous-mêmes». «Et puis, on peut bien vivre sans McDonald’s. D’ailleurs, ils vont bientôt rouvrir…», ajoute-t-elle. De fait, les célèbres fast-foods, fermés pour la plupart en mars, doivent rouvrir à la mi-juin, sous un autre nom… Pas de quoi émouvoir la grande majorité, celle de la Russie rurale, en quasi-autosubsistance et habituée à se débattre sur le seuil de la pauvreté… Les rayons des magasins restent globalement approvisionnés même si certains produits importés manquent et si les prix ont grimpé de 20%.

«Toutes les tâches fixées par le président de la Russie seront accomplies. Il ne peut en être autrement car la vérité, y compris la vérité historique, est de notre côté», vient de déclarer dans la revue Argoumenty i Fakty Nikolaï Patrouchev, président du Conseil de sécurité, considéré comme l’un des dirigeants les plus proches de Poutine. «Toutes les tâches»? Le 24 février, le chef du Kremlin assignait à l’intervention le but de «dénazifier» et «démilitariser» l’Ukraine. Aujourd’hui, impossible toutefois de discerner les contours, territoriaux notamment, de la «victoire» que le président russe ne devrait pas manquer de proclamer un jour. «Tant que les Ukrainiens, qui veulent vivre avec nous dans le même pays, seront heureux de nous voir arriver comme c’est le cas actuellement, nous avancerons», proclamait Margarita Simonian, rédactrice en chef de Russia Today et coryphée de la ligne officielle, le 28 mai.

«Éprouver de la fierté pour la nation»

Dans les conversations, le vertige vous prend parfois, face à des interlocuteurs qui martèlent la nécessité d’«aller jusqu’au bout», coûte que coûte, en dépit du flou sur l’objectif. «Nous comprenons que la guerre est une énorme erreur, mais elle a été engagée et nous ne pouvons pas ne pas soutenir les nôtres», souligne un homme politique engagé à Moscou, dont nous tairons le nom. «Même si nous nous arrêtons maintenant, personne ne lèvera les sanctions, personne ne nous pardonnera, on nous imposera même des réparations», poursuit-il. «Il n’y a pas d’autres scénarios, la seule façon de s’en sortir c’est de continuer et d’assumer les conséquences ensuite. En d’autres termes, c’est soit la victoire, soit la déconstruction de la Russie en tant qu’État», souligne cet homme public, rencontré dans un café de la capitale. À 180 kilomètres de là, dans la ville de Toula, Andreï Tchérézov, un jeune homme engagé dans l’aide aux réfugiés ukrainiens résume cette «union sacrée» à la russe, en citant le poète national, Alexandre Pouchkine: «Certes, je méprise ma patrie de la tête aux pieds. Mais c’est un agacement si un étranger partage avec moi ce sentiment…»

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D’ailleurs, selon un tout récent sondage de l’institut VTsIOM, - appartenant à l’État -, 72% des Russes soutiennent l’«opération militaire spéciale», soit 7% de plus que le 25 février. Dix-huit pourcents des Russes y sont opposés et 10% ne se prononcent pas. Reste à savoir ce que pensent réellement ceux qui appuient, entre un soutien passif et l’acceptation d’une situation sur laquelle on n’a pas prise. Faut-il y voir un lien? Vladimir Poutine bénéficie d’une confiance stable: 81,3% des personnes interrogées par VTsIOM lui font confiance (contre 15,2% qui ne lui font pas confiance). Un autre sondage, publié celui-là par l’Institut Levada, - indépendant et respecté -, a produit des résultats étonnants sur le «bien-être social» des Russes. D’après cette enquête, leur niveau de «satisfaction et d’affirmation de soi» est passé de 55% l’an dernier à 66% en avril. Deux fois plus de Russes à «éprouver de la fierté pour la nation» par rapport à l’an dernier (36% contre 17%). Selon la même enquête, le nombre de ceux ayant de la «rancune» envers le pays a diminué de 23% à 13%…

Curieux état d’esprit, où se mêlent certainement une forme d’apathie politique et un sentiment bien ancré selon lequel c’est aux dirigeants de solutionner - ou pas - les problèmes difficiles. La peur, de parler et de s’opposer, joue aussi, dans un contexte où toute expression dissonante - les médias notamment - a été passée au rabot. Selon la nouvelle législation, le «discrédit des forces armées» peut théoriquement valoir des amendes et jusqu’à quinze ans de prison. Quelque deux mille cas ont déjà été portés devant les tribunaux.

Il faudra que cela devienne pire pour que cela aille mieux

À Moscou, le «Z» - symbole de l’opération militaire - a quasiment disparu ; davantage présent en province, il s’est banalisé. Les manifestations contre la guerre se limitent à quelques rares «piquets» individuels. L’opposition «hors système» a été rayée de la carte. Déjà embastillé pour neuf ans, l’opposant Alexeï Navalny, qui s’est prononcé contre la guerre, vient de se voir accusé de «création d’un groupe extrémiste», ce qui peut lui valoir quinze ans de prison supplémentaires. «L’espoir de l’Occident que les sanctions puissent ébranler la confiance des citoyens envers le président ne s’est pas réalisé», affirme Oleg Ivanov, chef du Centre pour le règlement des conflits sociaux. «Il y a eu un autonettoyage de la cinquième colonne dans la société», va-t-il jusqu’à affirmer, en reprenant des termes déjà utilisés par Vladimir Poutine. Mais parmi les centaines de milliers de Russes ayant quitté le pays après le 24 février, certains sont déjà de retour…

«Il faudra que cela devienne pire pour que cela aille mieux», résume un avocat connu. En clair, il faudrait que les Russes soient intimement touchés par les conséquences de la guerre, si elle se prolongeait. Les soldats morts que l’on enterre dans les villages deviendraient difficiles à cacher. Quant aux morsures des sanctions, elles pourraient se faire sérieusement sentir à partir de l’été. Le manque de médicaments importés, l’insuline par exemple, fait déjà problème.

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BBC

Prince Harry and Meghan remain low-key at Jubilee events

By Sean CoughlanRoyal correspondent

For such a high-profile couple, the Duke and Duchess of Sussex have maintained a remarkably low-key presence on the first day of the Platinum Jubilee celebrations.

Prince Harry and Meghan's travel over the Atlantic for the Jubilee weekend had been treated beforehand like some kind of unpredictable weather front approaching.

Storms were feared. Royal officials feared the damage. But it's been very low-profile for a couple who provoke such a high level of public attention.

They watched Trooping the Colour from a window, not part of the carriage procession or the family group allowed on the balcony of Buckingham Palace.

There's no escaping their big box-office status, but here they were watching from the wings.

They also dodged any airport arrival photo-fest, with suggestions the Queen sent cars to collect them from a private airport. Everything stayed under the radar.

Such a low profile is not likely to be accidental, with Prince Harry and Meghan wanting to avoid any accusations of stealing the limelight.

This is the Queen's big weekend, celebrating her 70 years as monarch, and there are likely to have been warnings about avoiding anything that could overshadow the Jubilee events.

So it's likely that Prince Harry and Meghan will have been urged to stay on-message and remain in the background, part of the backing band rather than the centre of attention.

It might be seen as a way of building bridges. It's the Sussexes back to take part in a big event in a way perhaps not seen since leaving their royal roles in 2020.

Their daughter Lilibet, aged one this weekend, until this week hadn't met her great-grandmother the Queen.

This quieter approach, without appearances and interviews, might be a way of re-establishing family links and connections with home.

While limiting the Buckingham Palace balcony to "working royals" meant excluding Prince Harry, Meghan and Prince Andrew, the two California-based royals were still part of the family group watching.

Covid is going to keep Prince Andrew away from the Thanksgiving Service at St Paul's on Friday - an announcement on Thursday afternoon that raised some eyebrows. But Prince Harry and Meghan will be there and it will be a further sign of inclusion.

If the ambition of Buckingham Palace is for Prince Harry and Meghan to be there but not to draw attention to themselves, it won't be easy. Because there is no escaping how much public interest they generate and how easily they could start making headlines.

If many of the Jubilee events are rather worthy events like lighting beacons, Prince Harry and Meghan can generate media fireworks, touching on issues of race and representation, celebrity and wealth. They are a news tinderbox, even without trying.

They certainly divide opinion, provoking strong positive and negative responses. They attract and they irritate. And such interest drives media attention, not to say huge web traffic to news stories, like moths drawn to a digital light.

According to a survey from YouGov this week, young people are more likely to be supportive of Prince Harry and Meghan. But overall the couple have lost much public sympathy in the UK, with their popularity at its lowest recorded level. But everyone has an opinion.

As the Jubilee weekend progresses there will be more attention on the Sussexes.

There have been expectations they will meet the Queen, but it's understood that any such meetings will be considered as private and any details will remain speculation.

If the appearances so far are any guide, it could be a case of cryptic smiles from a distance and a determined effort to say little. In PR terms, it might not be a bad tactic.

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Crowds cheer Queen at palace as Jubilee begins

In pictures: The Royal Family at Jubilee celebrations

Joy and tears among Platinum Jubilee crowd

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BBC

SANS TITRE

We've reported extensively on Russia's campaign to take eastern Ukraine, which has largely been seen via attacks on the city of Severodonetsk and helped Russia secure around 20% of overall Ukrainian territory.

Sharing his piece on the situation in Severodonetsk - the easternmost city still under Ukrainian control - Luhansk's governor Serhiy Haidai said in a Telegram post that fighting raged on.

Alongside photos of damaged buildings, Haidai recalled a number of air attacks in recent days. He said the blasts led to almost 30 homes being destroyed across the region and the death of a resident in Lysychansk.

He also listed various eastern towns and villages, saying they too had been hit by Russian airstrikes, but did not provide further details.

The BBC has been unable to independently verify these claims.

As we've been reporting, the focus of Russia's offensive has been on the eastern side of Ukraine in recent weeks, with Russian forces managing to secure about a fifth of the country.

In the eastern city of Slovyansk in the Donetsk area, the situation is tense amid reports that Russia may be preparing an assault on the city, according to the head of the city's military administration Vadym Lyakh:

"The situation is tense because the city was shelled three times this week. We had three killed, a number of people injured. The city's infrastructure is also being shelled. Currently, we have no water. We had no electricity, but this has been fixed now.

"We are constantly urging city residents to evacuate - fortunately, this process has now picked up speed. Twice as many people are now leaving compared with a week ago, but still quite a few people remain in the city - about 30% of the total population."

He estimates that about 25,000 civilians are currently in the city.

Meanwhile in Lysychansk, a city in the Luhansk area which has been under attack, the city is being constantly shelled and the situation remains difficult, says the head of the city's military administration Oleksandr Zaika:

"To get to Lysyschansk from [twin city] Severodonetsk is currently almost impossible, because fierce fighting continues there [in Severodonetsk].

"Every day, we deliver humanitarian aid and water" to civilians sheltering in Lysychansk, he adds.

James Landale

Diplomatic correspondent

As we've been reporting, it's been 100 days since the war in Ukraine started. But how will it end? Here are five possible scenarios:

Read more about what each scenario entails here.

An update now about what's happening on the ground.

Over the last day, troops have repelled five Russian attacks in Donetsk and Luhansk, the Ukrainian Armed Forces' General Staff said in its daily Facebook update.

Meanwhile, intense fighting continues in the centre of Severodonetsk, as well as near Studenka towards the city of Lyman.

Ukraine also claimed that "some units" of Russia's 150th Motorized Rifle Division of the 8th Combined Arms Army had lost "at least 50%" of its personnel and weapons following fighting in Popasna, Luhansk.

The BBC has been unable to independently verify these claims.

James Waterhouse

Reporting from Kyiv

Over a period of 100 days, the city of Kyiv has gone from stubborn normality, through complete darkness, and is now emerging into some sort of calm.

More than half the city's four million population left as a result of the Russian invasion. But in April, the tide turned.

The Russian retreat allowed Kyiv to claw back some of the reality it had lost. There were no more military checkpoints in central parts of the city.

The past few weeks have seen the city feel as normal as it has ever been. The nights are still silent with a 23:00 curfew, but the day brings more life.

Read more from James Waterhouse about life in the Ukrainian capital since the invasion

Russia's Pacific Fleet has launched a week-long series of exercises with more than 40 ships and up to 20 aircraft taking part, Russian news agencies quoted the defence ministry as saying.

The ministry statement said the exercises, taking place from 3 to 10 June, would involve, among other matters, "groups of ships together with naval aviation taking part in search operations for [enemy] submarines".

Russia is now achieving "tactical success" in the eastern Donbas region of Ukraine, but it's come at a "significant resource cost", the UK's Ministry of Defence has said in its latest intelligence update.

Questions remain around Moscow's decision to concentrate so much of its "force and fires" on a single part of the overall campaign.

Looking back at the 100 days since Russia invaded its neighbour, the MoD also reminds people that Vladimir Putin's original plan - to seize the capital Kyiv and topple Ukraine's government - has failed.

However, 90% of Luhansk - part of the Donbas region - is now controlled by Russia, the update said. And it is likely Putin will have complete control of the area in the next two weeks.

BBC Monitoring

Video by Tse Yin Lee and Suniti Singh

TV viewers in Russia see only the Kremlin's version of events in Ukraine.

From initially being told nothing of the plans to invade, to repeated claims about the need to "denazify" Ukraine, Russians are being fed a different narrative to the rest of the world.

Take a look at how Moscow's coverage has changed in the 100 days since the war began.

Nato Secretary-General Jens Stoltenberg has said Western countries need to "prepare for the long haul".

Speaking to reporters after meeting US President Joe Biden at the White House on Thursday, Stoltenberg said Nato must continue to support Ukraine in what was becoming a long and sustained conflict:

"We just have to be prepared for the long haul because what we see is that this war has become a war of attrition where the Ukrainians are paying a high price for defending their own country on the battlefield, but also where we see that Russia is taking high casualties.

"Our responsibility is to provide support to Ukraine. Most wars - and also most likely this war - will at some stage end at the negotiating table, but what we know is that what happens around the negotiating table is very closely linked to the situation on the ground, on the battlefield, so we need to help them, to support them, so they can achieve the best possible outcome of this conflict."

We're resuming our live reporting on Russia's war with Ukraine. Here are the latest developments:

Grave milestone: It's 100 days since Russia invaded Ukraine on 24 February. On the eve of the anniversary, President Zelensky said up to 100 of his soldiers were dying each day as they resisted Russia's push to control the country's eastern region.

On the ground: Russian troops are continuing their bid to take the east - particularly the city of Severodonetsk - as they try to break the last of Ukraine's defences there.

Fifth of territory: Russia now occupies a fifth of Ukraine's territory, Zelensky said on Thursday. Before the war, Russia and Russia-backed separatists accounted for less than 10% of Ukraine's make up.

Grain exports: After weeks of back and forth, Russia's defence ministry has said vessels carrying grain can leave Ukraine's ports in the Black See via "humanitarian corridors" - but it's not known when, or if, the exports will resume.

Artillery: President Zelensky told a forum in Slovakia that the supply of more Western weapons could turn the outcome of the war in Ukraine’s favour. It comes after the US this week pledged $700m (£556.7m) worth of military aid, including advanced rocket systems.

Stay tuned for our live coverage as it unfolds.

Thank you for reading our coverage today.

Today's live page has been edited by Paul Kirby, Rob Corp and Owen Amos, and written by Victoria Lindrea, George Wright, Yaroslav Lukov, Laurence Peter, and Doug Faulkner.

We'll be back again tomorrow - here's our story rounding up today's main news.

We'll bring our live coverage of the Russian invasion of Ukraine to a close shortly - so here is a reminder of what has been happening.

We reported earlier on the US and UK sending rocket systems to Ukraine.

Now Sweden says it will send extra weapons to Kyiv’s forces, in a new package worth 1bn kronor (£81m; $102m), including coastal anti-ship missiles.

The Swedish-made Robot 17 missiles, plus 5,000 anti-tank launchers and AG 90 assault rifles come on top of arms already sent by Sweden.

Denmark has already sent Harpoon anti-ship missiles to Ukraine, which is beefing up the defence of Odesa, a vital port. Russia captured the port of Mariupol - now in ruins - after months of bitter fighting.

Russia’s invasion prompted Sweden to break a neutrality policy dating back decades – previously Sweden did not send arms to nations at war.

Last month Sweden and neighbour Finland decided to join Nato – a watershed moment in the Nordic countries’ defence stance.

Russia's defence ministry says that vessels carrying grain can leave Ukraine's ports in the Black Sea via "humanitarian corridors", with Russia ready to guarantee their safety, Reuters quotes the Interfax news agency as saying.

The ports have been largely blocked for exports since the invasion began in February. There have been international diplomatic efforts to restore the routes, including an appeal for action by the UN last month.

Ukraine is a major exporter of grain and its inability to export crops has led to global food prices soaring. But it's not known when - or even if - the corridors will be operational.

The Moldovan parliament has approved a ban on Russian news programmes in a bid to prevent Moscow's propaganda.

Moldova, once a Soviet republic, sits on Ukraine's south-western border. It does not share a border with Russia, but is close to some of the regions currently occupied by Russian forces in Ukraine's south.

The Russian invasion of Ukraine has heightened tensions in Moldova, which is seeking EU membership and has a Moscow-backed separatist region, Transnistria.

Russia supports separatists in Transnistria and has around 1,500 troops there.

Televising Russian news broadcasts has been banned since the start if the war but parliament formally approved the legislation on Thursday.

Moldovan TV will now only be allowed to air entertainment programmes from Russia and not political shows. The new legislation also imposes fines and other penalties for broadcasting misinformation.

A Russian-operated plane has been seized in Sri Lanka shortly before it was due to return to Moscow with nearly 200 people on board, airport bosses said.

The Aeroflot Airbus A330 - which had arrived from Moscow on Thursday - was prevented from returning following an order from Colombo Commercial Court, an official for Bandaranaike International Airport, which is just north of the capital, told the AFP news agency.

Aeroflot, Russia's flagship carrier, halted all international flights in March following Western sanctions over the invasion of Ukraine, but re-started operations to Colombo in April.

It was not immediately clear if the detention of the flight was related to sanctions.

Passengers and crew were taken to hotels, representatives for the airport said.

Russia-imposed authorities in the occupied Zaporizhzhia region have said the Ukrainian state's property and resources will be "nationalised".

Andrei Trofimov, the deputy head of the Moscow-imposed administration, said a decree had been signed for the nationalisation of Ukrainian property, according to the Russian Interfax news agency.

Interfax quoted Trofimov as saying that the nationalisation would affect land, natural resources, facilities in strategic sectors of the economy, as well as property owned by Ukraine as of 24 February - the day when Russia launched its invasion of the country.

"The decree was signed in order to meet state needs related to improving the overall efficiency and social orientation of the economy, as well as to preserve the national heritage for residents of the Zaporizhzhia Region," he said.

Earlier, we reported that Ukrainian authorities could turn off the nuclear plant in the region if Kyiv loses control of operations of the site.

Ukraine's President Zelensky said today that Russian forces are now in control of 20% of Ukrainian territory.

He said almost 125,000 sq km (48,260 sq miles) was now in Moscow's hands. That includes Crimea and parts of eastern Ukraine that Russian proxy forces seized in 2014, which make up roughly 7% of Ukraine's territory.

Russian troops now control most of Severodonetsk. Taking the city would mean Russia controls almost all of Luhansk, part of Moscow's bid to capture the wider Donbas region.

But the Institute for the Study of War (ISW) said a possible Ukrainian withdrawal from Severodonetsk would be "strategically sound" as the city's loss would be "largely symbolic".

Further north, Ukraine has successfully pushed Russian forces away from Kharkiv, although the city was shelled last night.

In southern Donetsk, Russia is now fully in control of the port city of Mariupol, after a siege lasting more than two months came to an end on 20 May.

Analysts say the fall of the city may enable Russian units to join the fight in other areas such as Zaporizhzhia, where the shelling of Ukrainian forces is ongoing.

Sasha Schlichter

BBC World Service

A top Ukrainian general has insisted there is no need for his troops to withdraw from the eastern city of Severodonetsk, even though Russia is trying to surround them.

Olexiy Gromov, of the Ukrainian General Staff, said the enemy was bent on surrounding Ukrainian troops inside Severodonetsk, throwing all its resources into achieving that single goal.

Fierce street fighting has continued in the eastern city with Russian troops trying to capture it.

In that case - he said - the Ukrainians would mount defence within residential areas and along the Siverskyi Donets river that separates it from Lysychansk.

Contradicting earlier statements from officials, General Gromov said that at this point, there was no need for Ukrainian troops to withdraw.

As we reported in the post below, the UK and the US are sending rocket launchers to Ukraine.

Earlier, Ukraine's deputy defence minister insisted his country is still fighting "an exclusively defensive war" - in response to questions about whether US equipment could be used to target Russian territory outside Ukraine.

The four US High Mobility Artillery Rocket Systems (HIMARS), part of a military package promised by President Biden this week, have a range of 45 miles (70km), double that of the rockets currently in Ukraine's inventory.

Hanna Malyar was clear that Ukraine's position had not changed and the weapons would only be used in self-defence: "We always state this," he told reporters.

Meanwhile, Russian forces are continuing their onslaught in the Donbas area, with an assault on the east Ukrainian village of Berestove.

Berestove is located on the main road linking Lysychansk to the rest of Ukraine. Lysychansk and its twin city Severodonetsk are the easternmost cities still in Ukrainian hands and remain key targets for Russia.

If Russian forces seize the two cities, they would then control all of the eastern Luhansk region, which taken together with the neighbouring Donetsk region makes up the area known as Donbas.

L'Humanité

Lundi de Pentecôte : est-ce qu'on travaille ? Est-ce qu'on est payé ?

Le lundi de Pentecôte, qui tombe cette année le lundi le 6 juin 2022, est un jour férié chômé... ou pas. Et il doit être payé, sauf s’il est prévu comme Journée de solidarité. Explications.

Daniel Roucous

Lundi de Pentecôte est un jour légal férié, mais pas chômé comme le 8 mai ou autres jours fériés, sauf le 1er mai. Mais ce jour, qui tombe le 6 juin cette année, peut être prévu comme Journée de solidarité.

Il y a deux possibilités :

  • Le lundi de Pentecôte n’est pas la Journée de solidarité dans votre entreprise

C’est donc un jour légalement férié mais pas chômé, ce qui veut dire que tout employeur peut donc imposer à ses salariés, en CDI comme en CDD, de travailler ce jour-là (sauf pour les jeunes travailleurs de moins de 18 ans hors secteurs du commerce, restauration et hôtellerie).

Ceux et celles (en CDI comme en CDD) qui travaillent ce jour là perçoivent leur rémunération habituelle mais pas de majoration sauf conventions collectives, usages ou accords d’entreprise le prévoyant.

Celles et ceux qui ne travaillent pas sont payés (il s’agit d’un jour férié payé). Attention les salariés au service de l’employeur depuis moins de 3 mois peuvent ne pas être rémunérés ce jour-là.

Référence : article L3133-3 du code du travail.

  • Le lundi de Pentecôte est prévu comme Journée de solidarité dans votre entreprise

Celles et ceux qui travaillent ce jour là ne sont pas payés. Même chose pour celles et ceux qui ne travaillent pas, sauf si un accord collectif ou une convention collective prévoient que c’est payé ou encore possibilité de donner une journée de RTT (c’est souvent le cas) voire un jour de congé.

Références : articles L3133-7 à L3133-10 et article L3133-11 du code du travail.

Comment fonctionne la Journée de solidarité ?

A l’origine elle avait lieu le lundi de Pentecôte. Depuis 2008, elle est fixée n’importe quel jour férié chômé (sauf  le 1er mai) par accord collectif (d’entreprise, de branche, interprofessionnel), à défaut par l’employeur après consultation du comité d’entreprise ou des délégués du personnel s’ils existent.

Selon ces accords, cette journée de solidarité consiste pour les salariés à :

  • travailler une journée de 7 heures gratuitement (pas de rémunération),
  • ou à prendre une journée de RTT ou un jour de congé comme c’est le plus souvent le cas,
  • ou encore à effectuer  7 heures supplémentaires non rémunérées  fractionnées dans l’année.

Ce n’est pas compensé par un repos compensateur, mais attention : les heures travaillées au-delà de 7 heures doivent être payées comme heures supplémentaires

A noter : les salariés qui changent d’employeur en cours d’année et ont déjà donné une journée de solidarité, ne sont pas tenus à en effectuer une autre et s’ils le font, cette journée donne lieu à rémunération supplémentaire et repos compensateur.

Pour les employeurs cette solidarité prend la forme d’une CSA (contribution solidarité autonomie) de 0,30% sur les salaires.

En liens

jours fériés
BBC

'God save the Queen' played at Paris Jubilee celebration

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Britain's national anthem 'God save the Queen' was played before a ceremony to mark the Queen's Platinum Jubilee in Paris.

France's President Macron was accompanied by the British Ambassador to France, Menna Rawlings in rekindling the 'eternal flame' that lies beneath the Arc de Triomphe.

The flame burns in front of the Tomb of the Unknown Soldier, a memorial to the dead who were never identified in World War One and World War Two.

L'Humanité

Plateforme. L’île de Pâques, un mythe écologique qui cache l’horreur humaine

Nos recommandations culturelles

Youtubeur à la fibre scientifique, Léo Grasset démonte, dans ses dernières vidéos, la théorie selon laquelle les habitants de l’île de Pâques ont succombé à un désastre écologique. Une hypothèse qui ferait oublier les insanités de l’esclavage.

Antoine Poncet

DirtyBiology, YouTube

Quand la maison brûle, il faut alerter. Mais défendre l’écologie en s’appuyant sur la disparition des premiers habitants de l’île de Pâques n’est pas la bonne méthode. Pour cause, cet exemple cache une autre vérité : la violence des esclavagistes européens. « Si chercher une légitimité à son mouvement militant par des exemples historiques est toujours un peu bancal, le faire quand l’exemple est bidon, c’est carrément problématique », résume Léo Grasset, créateur de la chaîne DirtyBiology.

Dans une première vidéo, publiée le 13 mai dernier, le vidéaste revient sur la théorie dite de l’effondrement, popularisée par le livre éponyme du géographe américain Jared Diamond. Pour l’auteur, les premiers habitants de Rapa Nui auraient abattu les palmiers géants endémiques, transformant l’île en caillou désertique, provoquant un épisode de famine, des guerres tribales, et pour finir, l’extinction de la population. Cette théorie, largement répandue, trouve un écho particulier dans le contexte actuel d’urgence climatique.

«Un modèle de résilience dans un environnement très fragile»

L’ennui, c’est qu’elle n’est « pas uniquement scientifique » et relève plutôt du « mythe écologique », selon le youtubeur aux 1,3 million d’abonnés. Il pointe un certain nombre de travaux de recherche qui arrivent à une conclusion opposée à celle de Jared Diamond. « Au lieu de s’éteindre par leur propre stupidité, les habitants de Rapa Nui ont été un modèle de résilience dans un environnement très fragile », synthétise Léo Grasset. Il invite toutefois à ne pas blâmer le géographe américain : « Jared Diamond a certes raconté plein de conneries sur l’île de Pâques, mais il a quand même eu le mérite de prendre une position assez argumentée et polarisante pour générer un débat scientifique très stimulant. »

À travers ce mythe, se joue une certaine image de l’humanité. C’est que, si les Rapanuis n’ont pas disparu à cause d’une catastrophe écologique, ils ont été victimes de l’ignominie de l’esclavage. Les explorateurs européens ont embarqué les hommes pour les soumettre au travail forcé. La plupart n’ont jamais remis les pieds sur l’île. Les autres sont revenus avec la variole, qui a décimé la population restante.

Ce double épisode de DirtyBiology comprend une grande partie de reportage. Covid oblige, Léo Grasset n’a pas pu visiter l’île de Pâques, mais s’est rendu aux Marquises, qui comportent de nombreux points communs. Il présente avec une clarté absolue les différents facteurs, culturels et environnementaux, qui expliquent pourquoi certaines cultures du Pacifique sont plus prospères que d’autres. Les deux vidéos alternent entre paysages spectaculaires, interludes poétiques signés par l’artiste Eupholie et notes d’humour, marque de fabrique de la chaîne. Une analyse complète, rigoureuse, à la résonance on ne peut plus actuelle. 

youtubeécologieRecherche scientifiqueesclavage
BBC

Republican pulls out guns during Congress debate on new gun laws

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This is the moment Republican Greg Steube pulled out a bunch of handguns during a Congress debate on new gun legislation.

Florida Representative Mr Steube, who attended the hearing on Zoom, argued against the new laws, saying that some of the guns he was holding up would be banned under the proposed legislation.

The issue of controls on gun ownership is being debated in the US once again, after a gunman opened fire in a school in Uvalde, Texas, killing 19 children and two teachers.

BBC

Platinum Jubilee: Beacons light across the globe to celebrate Queen's reign

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More than 3,500 beacons were lit up around the world to mark the Queen's Platinum Jubilee.

The Queen began the ceremony by touching a globe representing the Commonwealth nations, symbolically sending a chain of lights from Windsor Castle to Buckingham Palace.

Although the monarch attended the lighting ceremony, she will not attend Friday's Jubilee service at St Paul's Cathedral after experiencing discomfort while watching an earlier parade at Buckingham Palace.

Four days of celebrations marking the Queen's 70-year reign began on Thursday morning.

L'Humanité

Meeting parisien de la Nupes : pour les jeunes militants, l'espoir au bout des législatives

Reportage

Jean-Luc Mélenchon a renoué avec l'exercice du meeting, mercredi soir à Paris pour galvaniser les troupes de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), à douze jours du premier tour des législatives. L'Humanité s'est glissé dans le rassemblement avec de jeunes militants afin de recueillir leurs sentiments.

Le meeting a eu lieu dans une jauge plus modeste qu'à la présidentielle. Mais 1 500 personnes se sont tout de même pressées à la salle Olympe de Gouges dans le XIe arrondissement de Paris, certaines ayant même dû rester suivre le meeting sur un écran placé à l'extérieur.

Plusieurs candidats à Paris étaient présents, du secrétaire national d'EELV Julien Bayou à l'antispéciste Aymeric Caron en passant par la communiste Céline Malaisé.

"Le plus important aujourd'hui, c'est l'écologie et c'est le seul mouvement qui peut nous donner de l'espoir", nous explique Léonie, étudiante en science politique à l'université Panthéon-Assas avant d'ajouter : "Pour nous jeunes qui avons connu les mandats de Sarkozy, Hollande et Macron, c'est réellement une source d'espoir."

Législatives. La Nupes rêve de jeunes enfin égaux

La dynamique des gauches rassemblées

Jean-Luc Mélenchon, qui depuis quelques semaines savoure la dynamique des gauches rassemblées, a livré un discours passionné, versant dans le stand-up humoristique à certains moments.

Carte interactive Qui est le ou la candidat.e de la Nupes dans votre circonscription ?

Pour Quentin Gidoin, salarié à la Bibliothèque Nationale de France, actuellement au cœur d'un mouvement social : "J'ai envie d'y croire, je fais parti d'une génération qui a souvent subi les élections les unes après les autres avec cette gauche qui répondait aux logiques libérales et je suis heureux ce soir d'être là."

La Nupes au coude-à-coude avec LaREM

Si la Nupes est au coude-à-coude avec LaREM et ses alliés sur le total national des voix, autour de 28%, selon les projections des sondeurs, le chef des Insoumis explique : "Notre point haut est supérieur à leur point bas." Or "si les gens pensent qu'on peut gagner, ils vont descendre voter par paquet, par grappe, par wagon", a assuré le tribun insoumis, suscitant des "On va gagner" sonores dans la salle.

"C'est le programme le plus construit aujourd'hui, qui permet de traiter l'ensemble des sujets sur les conditions de travail, sociales et démocratiques mais également écologique", tient à souligner Léa Catala, salariée à la ville de Paris. La jeune militante précise : "Mélenchon 1er ministre, c'est aussi pour lutter contre l'abstention, donc oui ça me donne de l'espoir".

LFI, EELV, PS, PCF, Générations, "nous nous sommes rassemblés pour dire au pays, nous sommes une alternative si vous avez compris que ça ne peut plus durer comme c'est là", a déclaré Jean-Luc Mélenchon.

Or il y a urgence, a-t-il exhorté, car "l'Etat s'effondre autour de nous" : école et hôpital en difficulté, montée de la pauvreté, "inaction climatique" et même "pour assurer la tranquillité d'un match de foot".

Processus démocratique

"Déjà j'ai apprécié qu'on ait un meeting de cette taille pour les élections législatives. Il n'y a pas que l'élection présidentielle, il y a aussi une Assemblée nationale qui a son importance dans le processus démocratique", nous explique Rémi, étudiant en conception de jeux vidéos.

Caroline Fiat : « C’est nous qui représentons les ouvriers, pas Le Pen »

"Sa stratégie est intelligente mais le “Jean-Luc Mélenchon Premier ministre” ne doit pas effacer ceux qui ne sont pas fans de la première heure", observe Ian Brossat, ancien directeur de campagne du candidat communiste Fabien Roussel.

Julien Bayou confie pour sa part être "agréablement surpris" du fonctionnement de la Nupes : "C'est fluide dans la coordination, ça prend sur le terrain, on a fixé quelques grands axes de campagne et chacun a ses manières de communiquer."

Giovana Gravier, étudiante en Communication souligne : "On a senti le besoin de s'engager, c'est nous le futur et ce programme correspond à nos convictions."

BBC

Ukraine war: How Russian TV has reported the 100 days of conflict

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TV viewers in Russia see only the Kremlin’s version of events in Ukraine.

At the start of the invasion, they weren’t even told it was a war.

Now, the strident talk shows that dominate the schedules say repeatedly that Moscow faces a Third World War with the West.

BBC Monitoring looks at how coverage has changed.

Video produced by Tse Yin Lee and Suniti Singh

L'Humanité

L’union de la gauche, toute une histoire

Emission

Alors que l'entente des forces de gauche autour de la Nupes en vue des législatives constitue un accord historique, comment cette union s'inscrit-elle dans l'histoire de la gauche en France ? Schismes, rassemblements, unions et désunions... On fait le point pour vous dans cette chronique vidéo.

Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées  lisiblement... Cinq minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... Et voter en connaissance de cause.

L'Humanité

Festival de Cannes - Entretien avec Denis Gheerbrant et Lina Tsrimova, co-réalisateurs de La Colline

cinéma

Présenté au Festival de Cannes dans la sélection de l'Acid, La Colline nous emmène au coeur du Kirghizistan, où le démantèlement du modèle soviétique a plongé des populations entières, mélangées du fait des déportations staliniennes, dans le chaos. entretien

C’est une colline, à une dizaine de kilomètres de Bichkek, capitale du Kirghizistan, au cœur de l’Asie centrale, à côté de la Chine. On pourrait dire un monticule, à peine plus d’une dizaine de mètres de hauteur, quelques hectares, un monticule dont on ne sait pas trop de quoi il est constitué, sans doute de terre, mais comment nommer le mélange qui se forme avec les déchets en décomposition ? Ce qui a été des sacs poubelle se fond dans un magma informe, puant, fumant, agité parfois de petites explosions d’aérosols. 

Des hommes, des femmes, des enfants vont et viennent, fouillent à droite et à gauche, entourent les camions bennes qui déversent leur lot de “marchandise” et repartent avec de gros sacs de toile plastifiée. C’est l’économie de la colline, le rebut, ce qui est considéré comme rien retrouve une valeur, c’est tant le kilo de bouteille plastique, de carton, de verre, le métal.

Le lieu, d’abord, comme une citadelle, écrasée par la chaleur, battue par le vent, dévastée par la pluie, embrumée par des combustions délétères.

Les gens, surtout, les perdants de l’éclatement de l’URSS et de la crise économique et sociale qui s’en est suivie. Difficile de ne pas se dire que les rejetés d’une société n’ont qu’un seul endroit où aller, là où elle met ses déchets.

L'Humanité

Chronique Vidéo. Les députés LaREM sont-ils des playmobils ?

Emission

Ce qui nous intéresse dans cette vidéo, c’est de comprendre le rapport qu’entretient le macronisme avec le Parlement. Puisque l’enjeu pour Emmanuel Macron, c’est bien ça, de renouveler sa majorité pour être « tranquille ».

Aujourd’hui, on ne va pas parler remaniement. Et pour cause. A l’heure où on tourne, seule Elisabeth Borne a été nommée Première ministre. Mais si vous savez, la gauchiste qui a ouvert la SNCF à la concurrence et qui a rogné sur les indemnités d’un million de chômeurs. En tout cas, on a pas le reste du casting. Mais vous inquiétez pas, on y reviendra bien assez vite. Ne serait-ce que pour fêter certains départs…

Ce qui nous intéresse dans cette vidéo, c’est de comprendre le rapport qu’entretient le macronisme avec le parlement. Puisque l’enjeu pour Emmanuel Macron, c’est bien de renouveler sa majorité pour être « tranquille ».

Rappelons-le : le pouvoir législatif n'est pas supposé servir que de chambre d’enregistrement des désirs du pouvoir exécutif. Si on applique le strict principe de séparation des pouvoirs, qui est une condition de la démocratie et contribue à éviter l’arbitraire, c’est bien de le rappeler, le législatif est un pouvoir distinct.

Mais sous la Ve République, et surtout depuis le dernier quinquennat, le pouvoir législatif est devenu un supplétif de l’exécutif. Emmanue Macron a poussé le régime jusqu’à la caricature. Démonstration dans cette chronique vidéo.

Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Nous vous proposons, en quatre, cinq ou six minutes s'il le faut, de décrypter un élément de programme, des grandes promesses, des déclarations, des pratiques politiques... Et de voter en connaissance de cause !

L'Humanité

Législatives dans l'Oise. Nupes : Loïc Pen, en urgence à l'Assemblée nationale

Reportage

Sous un soleil éclatant, la caméra de l'Humanité a retrouvé le candidat Loïc Pen, pour une séquence de tractage au marché de Creil. Le médecin urgentiste est investi par la Nupes aux législatives, dans cette 7e circonscription de l'Oise.  

"Ce serait bien, qu'enfin, les gens qui vivent les problèmes, essaient de les résoudre à l'Assemblée nationale /.../ on a une femme de chambre, un toubib, des infirmiers, un boulanger, un ouvrier qui vivent les choses et qui voient finalement comment on peut résoudre une partie des problématiques qu'on a dans nos vies professionnelles et quotidiennes" tient à préciser le candidat de la Nupes, dès notre arrivée au marché de Creil.

Loïc Pen fait partie de ces nouveaux visages de la Nupes, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, qui regroupe les principales formations de gauche qui ont fait le choix de l'union afin de peser à l'Assemblée nationale. Et pourtant, Loïc est loin d'être un novice en politique. Il milite depuis de nombreuses années au PCF et s'était déjà porté candidat aux élections législatives de 2012 dans cette même circonscription.

Médecin urgentiste au centre hospitalier Laënnec de Creil, situé dans l'ancien bassin sidérurgique de l'Oise, il a été particulièrement combatif pour défendre l'idée d'un véritable plan d'urgence pour l'hôpital public.

L'ancien chef de service des urgences est une figure de la lutte des personnels soignants et de la crise de l'hôpital. Il a également exercé en tant que chroniqueur vidéo pour l'Humanite.fr durant la crise sanitaire.

Une majorité à gauche

"L'objectif est de re-mobiliser les électeurs car la plupart ont bien pris conscience qu'ils ne veulent pas de Macron et ils commencent à avoir la perception que ces législatives peuvent donner une majorité à gauche" déclare le militant communiste.

Marie-France Boutroue, retraitée de Villers-Saint-Paul, une petite commune de la 7e circonscription, nous explique : "Ça demande énormément d'explications car les citoyens se retrouvent avec un seul candidat à gauche, de l'union populaire, donc ça perturbe les électeurs".

Conquérir cette circonscription

Sur cette terre de gauche, puisque les habitants de Creil ont placé Jean-Luc Mélenchon en tête au premier tour de la Présidentielle avec 56,13% des voix, l'ambition est claire : conquérir cette circonscription, acquise à la droite depuis 15 ans.

"Cette élection avec ce rassemblement est vécu comme un possible 3e tour pouvant donner une majorité de gauche au Parlement qui finalement changera réellement les choses. Pour la première fois et depuis longtemps, Il y a une dynamique et un véritable espoir qui se lève", précise Loïc Pen.

De vraies valeurs de gauche

Pour Karim Boukhachba, 2e maire adjoint de Creil, loïc Pen est l'homme de la situation : "Les habitants ont vu son travail pour mobiliser le personnel hospitalier mais aussi la population et aujourd'hui, il est identifié comme une personne qui va défendre de vraies valeurs de gauche à l'Assemblée nationale"  

"On a un fort soutien des élus de cette circonscription, dont la sénatrice socialiste Laurence Rossignol, donc on s'appuie sur tous ces soutiens pour organiser des porte-à-porte, des rencontres publiques et des distributions de tracts. Le collectif de campagne se rassemble tous les soirs pour élaborer les thèmes à developper pour les semaines suivantes" souligne le médecin candidat.

"Je vous invite, tous mes amis de Creil, à voter pour Loïc Pen. Vous ne serez pas déçus, il va bien nous défendre à l'Assemblée nationale"  lance avec un grand sourire en direction de notre caméra, David Koya Guetta, agent de sécurité et habitant de Creil.

L'Humanité

Quelles institutions pour faire vivre la démocratie ?

Agoras

citoyenneté Une réforme institutionnelle est nécessaire pour faire primer l’intérêt général et relever les nombreux défis de notre temps. La tâche figure en haut de l’agenda de la future alliance de gauche. Comment y parvenir ?

Latifa Madani

Charlotte Girard Eleonora Bottini Christian Salmon Maîtresse de conférences en droit public, université Paris-Nanterre Directrice de l’Institut de recherche juridique, université Caen-Normandie Chercheur, fondateur du Parlement international des écrivains et du Réseau des villes-refuges

Montée de l’abstention, défiance croissante envers les représentants, un Parlement qui ne reflète qu’une minorité de la société, un pouvoir trop vertical, des contre-pouvoirs affaiblis… Les institutions de la Ve République sont à bout de souffle, notre démocratie est en danger : 83 % des Français demandent plus et mieux de démocratie, selon un sondage Harris Interactive d’octobre 2021. De nouvelles formes d’engagement émergent, en particulier chez les jeunes. Il est plus que temps de réformer les institutions, de revitaliser la démocratie et de permettre l’intervention citoyenne et, pourquoi pas, de passer à la VIe République. Voici l’un des grands chantiers auxquels devra s’atteler la Nupes.

Comment expliquer la crise démocratique que traverse notre pays ?

Charlotte Girard Elle s’explique d’abord par un problème de représentation. Les gens ne se sentent plus représentés par les politiques. Quoi qu’ils fassent, c’est la même politique qui est menée. Les revendications de changement ne sont jamais honorées. Au contraire, les mêmes politiques sont mises en œuvre et, à chaque fois, de façon plus étendue. Le sentiment selon lequel « quoi que je vote, c’est toujours la même chose » se renforce, et l’abstention avec. De plus, il n’y a plus de lien entre le représentant et le représenté. Il n’y a pas de moyen concret d’interpeller l’élu et de lui demander des comptes.

Eleonora Bottini Tout d’abord, il faut mentionner que la France n’est pas le seul pays à traverser ce que l’on peut appeler une crise de la représentation. Il s’agit d’un phénomène plus global. Il y a néanmoins des spécificités françaises qui expliquent en partie cette crise. Ce qui domine en France, c’est le sentiment, chez le citoyen, que son vote a peu d’impact, particulièrement lorsqu’on est dans l’opposition. L’un des principes de la démocratie est que, lorsqu’on perd, on ne perd pas tout. L’alternance permet de gagner une prochaine fois, et on doit garder la possibilité d’être entendu, même entre deux élections. Le sentiment d’impuissance, celui d’un vote qui compte peu, est dû à plusieurs facteurs. Tout d’abord, le mode de scrutin majoritaire à deux tours, mis en place sous la Ve République. Par définition, ce mode de scrutin réduit les chances de pouvoir compter avec son vote, notamment si on donne sa voix à un parti, ou à un candidat qui n’est pas dans un « grand » parti. Ensuite, en lien avec le mode de scrutin, le fait majoritaire : les principales institutions de l’État sont sur la même ligne politique, elles se soutiennent mutuellement, sauf exception en cas de cohabitation (mais il n’y en a plus depuis 2002). Les institutions de contre-pouvoir, comme devrait l’être le Sénat, ont un rôle très limité.

Christian Salmon Il s’agit d’une crise de souveraineté. L’hégémonie du néolibéralisme, mondialisé depuis trente ans, a dépouillé l’État de sa souveraineté au profit des multinationales, des marchés financiers et, en Europe, de la Commission de Bruxelles. Face à l’hypercrise actuelle (sanitaire, financière, écologique et militaire), l’État a démontré son impuissance. Les vraies décisions sont prises ailleurs. D’un côté, des pouvoirs anonymes prennent des décisions. De l’autre côté, des visages impuissants s’affairent pour alimenter l’illusion d’un décisionnisme politique. C’est le syndrome McKinsey.

La démocratie ne se limite pas au seul vote, au seul scrutin électoral…

Charlotte Girard Surtout pas. D’où la question de la participation concrète des citoyens à l’activité politique du pays. Les modes de participation réelle à la vie publique sont extrêmement rares. Une séparation est organisée entre le monde dit politique et les citoyens, comme s’ils n’en faisaient pas partie. C’est un choix très ancien, celui de l’exclusivité du régime représentatif au détriment de la démocratie directe. Ce choix a atteint aujourd’hui des limites inacceptables.

Christian Salmon Le suffrage universel, clef de voûte de la Ve République, ne fait plus recette auprès des électeurs. Les Français l’utilisent de plus en plus comme un droit de veto, plutôt que comme un vote d’adhésion. C’est l’essence du vote antisystème. On n’élit plus, on élimine… Sarkozy fut élu sur la rupture (avec Chirac) ; Hollande, pour en finir avec Sarkozy. Les primaires ne font qu’accélérer le mouvement. Après Hollande, empêché de se représenter, Sarkozy fut sèchement congédié, Juppé et Valls éliminés. L’électeur stratège se comporte en parieur averti qui mise à la baisse, comme s’il avait davantage à gagner au discrédit des favoris qu’à l’espoir d’une alternance tant de fois déçue. Le discrédit est si puissant, sa vague est si haute que les candidats n’ont d’autre choix que de surfer sur elle, de se mettre de son côté, dénonçant le système, promettant la rupture, affichant leur transgression.

Faut-il en finir avec la Ve République ? Et comment ?

Eleonora Bottini Il faut distinguer changer la Constitution et changer de Constitution. Pour en finir avec la Ve République, il faut savoir si on souhaite remplacer entièrement le texte constitutionnel, ou seulement le réformer. L’option la plus radicale consisterait à changer de Constitution par le processus de l’Assemblée constituante. Mais selon quels critères ? Avec quel mode de scrutin ? L’autre option est de modifier la Constitution. Mais de le faire de façon suffisamment substantielle dans ses équilibres institutionnels de manière à passer de fait à une VIe République. C’est le cas dans d’autres pays. L’Italie en est à la IIe République sans avoir changé de Constitution, mais après avoir réformé largement le système politique. Une des façons d’en finir avec la Ve République serait de remettre en question le régime hybride actuel, un régime parlementaire mais à tendance présidentialiste. Un des fondements de ce régime est l’irresponsabilité politique de l’exécutif dans son ensemble : nous avons un chef de l’État irresponsable politiquement et un gouvernement qui doit être responsable devant l’Assemblée nationale, mais qui, en réalité, ne l’est pas en raison du fait majoritaire.

Christian Salmon La Ve République est déjà morte. Elle ne se survit qu’à l’état spectral. De la nation, tant vénérée par les auteurs de la Constitution, il ne reste qu’un État fantôme, tout juste une hallucination, est-on tenté de dire. On a pris l’habitude de dénoncer le caractère monarchique de la Ve République. Mais la donne a changé, ce n’est plus le pouvoir personnel qui mène la danse, c’est un pouvoir impersonnel : les marchés, les agences de notation, les organisations transnationales… La guerre en Ukraine le démontre encore. L’homme réputé le plus puissant de la nation est un homme sans pouvoir, contraint de jouer les négociateurs. Même renforcé par la présidence de l’Union européenne, il n’a pas de prise sur les événements, il fait des coups médiatiques. À l’abri de l’élection présidentielle, qui accrédite tous les cinq ans le mythe d’une nation souveraine, c’est « un gouvernement d’affaires courantes » qui se poursuit entre les élections. L’essentiel se joue ailleurs.

Charlotte Girard Bien sûr, il faut en finir avec la Ve Répu­blique, en raison précisément de cette crise profonde entretenue par les institutions actuelles. Il faut en finir en permettant aux citoyens de se réemparer des institutions. Ils doivent redevenir les auteurs de leur régime politique.

Comment y parvenir ?

Charlotte Girard En mettant le peuple aux commandes du processus constituant. L’Assemblée constituante est la formule qui me semble la plus démocratique, à condition qu’elle réponde à certaines caractéristiques, en particulier qu’elle ne se contente pas de rééditer le geste électoral, à savoir juste élire des constituants et les laisser faire. Il faut veiller à ce qu’il y ait une implication populaire constante durant le processus. Un pouvoir d’initiative permanent, ce serait véritablement nouveau.

Quels changements substantiels introduire dans une nouvelle Constitution ?

Eleonora Bottini Si on reste sur la question clé de la responsabilité de l’exécutif, il faut déjà revoir la logique de la Cour de justice de la République, créée en 1993. Celle-ci a instauré une responsabilité pénale des ministres se substituant à la responsabilité politique, inexistante. Nous avons vu, durant la crise sanitaire, la faille que constituait cette absence de responsabilité. Il faut, ensuite, élargir les mécanismes de mise en œuvre de la responsabilité politique du gouvernement. Par exemple, la procédure actuelle limite considérablement les motions de censure. Et, bien évidemment, revoir le mode de scrutin afin d’intégrer une composante proportionnelle.

Charlotte Girard Ce qui permettrait de raviver la flamme démocratique, ce sont des dispositifs d’intervention populaire. Actuellement, nous sommes  confinés, soit dans des échéances électorales soit dans des référendums qui ne viennent pas ou qui n’ont lieu que selon le bon plaisir du prince (du président de la République). Des référendums qui soient d’initiative populaire, réellement, doivent être remis à l’ordre du jour. Ils doivent produire des textes constitutionnels, pas que législatifs. La Constitution doit pouvoir faire l’objet d’une révision à l’initiative directe du peuple. De la même manière, il faut prévoir que cette initiative soit dirigée contre ou pour d’autres représentants, aux fins de déclencher une nouvelle élection. Il s’agit, en résumé, de rebattre les cartes, de façon que le peuple joue le rôle premier, que le président ne soit plus l’acteur principal. Je serais carrément pour l’abolition de la présidence de la République telle qu’elle existe actuellement avec le suffrage universel direct. D’ailleurs, pourquoi avoir un président de la République ? On pourrait avoir un exécutif collectif. De la même manière, on peut imaginer un régime beaucoup plus parlementaire, qui ne soit pas contrôlé uniquement par une majorité inamovible. Il faut pouvoir discuter des options majoritaires, pouvoir les remettre en cause en cours de mandat, réviser les orientations politiques de façon à réhabiliter la délibération.

Changer la Constitution suffira-t-il à garantir une meilleure représentation et une réelle souveraineté populaire ?

Christian Salmon La réponse est dans la question. Ne pas s’en tenir à des dispositions juridiques. Ce n’est pas seulement une architecture des pouvoirs qu’il faut imaginer. C’est la vie politique qu’il faut revitaliser. À tous les niveaux, communal, régional, national. C’est un processus de refondation démocratique. Seule une Assemblée constituante peut dessiner un nouvel horizon démocratique. Seule une repolitisation des exclus ou des déçus de la démocratie peut conjurer l’épuisement d’un certain régime de « croyance » dans le politique, c’est-à-dire le crédit que l’on fait aux hommes et aux institutions. C’est une crise symbolique autant que juridico-politique.

Eleonora Bottini Nous sommes dans une démocratie représentative, essentiellement. Dès lors, comment instaurer la part de démocratie directe que la Constitution promet ? Actuellement, le référendum est entre les seules mains du chef de l’État, le référendum d’initiative partagée ne peut être mis en œuvre, créant ainsi une illusion de démocratie directe. Les référendums d’initiative citoyenne ne sont pas la solution. Personnellement, je serais davantage pour le modèle des conventions citoyennes. Mais il faudrait que ce soit les citoyens qui en aient l’initiative. Ainsi pourraient-ils, par exemple, avoir la possibilité de demander la convocation d’une convention par une récolte de signatures, sur un thème déterminé.

Charlotte Girard La Constitution ne peut pas pourvoir à tout. Mais, pour garantir une meilleure représentation et une vie démocratique réelle, il faut une éducation politique et citoyenne profonde. Cela veut dire imaginer et mettre en place des mécanismes qui permettent à beaucoup plus de gens de différents milieux de s’impliquer politiquement. Faire en sorte que le statut de personnage politique ne soit plus réservé qu’à une certaine classe sociale.

Christian Salmon La création de la Nupes est le premier événement qui déjoue la spirale du discrédit. Il faut le souligner sans esprit partisan. Depuis le deuxième tour de la présidentielle, l’histoire semble bégayer. Elle ne se satisfait pas d’une élection apparue comme inachevée. Pas de débat. Pas de mandat. Un autre agenda a pris le dessus. Un troisième tour, « la belle ». Le cours des événements refuse de rentrer dans le lit constitutionnel. C’est un événement aux conséquences imprévisibles qui remet en marche l’horloge de l’histoire. Il faut saluer la vista de Jean-Luc Mélenchon, qui redonne crédit à l’action politique et ouvre un nouveau champ de possibilités et d’expériences politiques. 

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Meeting de la Nupes : «Si les gens pensent qu’on peut gagner, ils arriveront de tous les côtés»

Actu

En meeting à Paris, aux côtés des candidats de la Nupes, Jean-Luc Mélenchon a appelé les abstentionnistes à saisir, lors des législatives des 12 et 19 juin, «l’occasion extraordinaire de tourner la page» de la désastreuse politique Macron.

Julia HamlaouiEmilio MesletAlex Marinello

« Dormez bourgeois, il n’y a pas de problème ». Le conseil vient de Jean-Luc Mélenchon qui a lu le Figaro avant de se rendre au meeting de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) à Paris mercredi soir. « Union de façade derrière Mélenchon pour masquer les divisions », titre ce matin-là le quotidien. « C’est surtout vous qui voulez masquer l’union », réplique l’insoumis devant 1 500 personnes, selon les organisateurs.

Entouré des candidats parisiens de la gauche unie aux législatives, il sourit de ces commentaires qui « ne ressortent de leur boîte que quand ils ont la trouille ». « C’est la première fois depuis la naissance de la Ve République et surtout depuis l’inversion du calendrier, qu’on donne, trois semaines avant le vote, l’opposition en tête alors même que l’élection présidentielle a à peine un mois », ajoute-t-il.

Carte interactive Qui est le ou la candidat.e de la Nupes dans votre circonscription ?

L’écologiste Julien Bayou ne dit pas autre chose : « On est là prêt à nous battre pour la justice sociale et climatique. Dans le camp d’en face, eux, ils sont stressés car on commence déjà à dire que la majorité automatique n’est plus à porter de main », lance le secrétaire national d’EELV taclant, au passage, ceux qui « estimaient que la gauche et les écologistes étaient incapables de s’entendre et même irréconciliables. Ceux-là sont chez Macron et on ne s’en plaint pas du tout ».

« Maintenant, il faut que cela se concrétise dans les urnes »

Dans la salle, militants et sympathisants de gauche partagent cet enthousiasme. « En élisant les députés de la Nupes, le peuple sera enfin entendu. On va y arriver, j’en suis convaincu », affirme Yannis, un aide-soignant de 49 ans. Le rassemblement de la gauche est aussi applaudi : « C’est très positif surtout que le programme est vraiment un programme de rupture », salue un participant tandis qu’à quelques mètres Olivier assure que pour lui l’objectif est « d’au moins éviter que Macron n’obtienne une majorité absolue ».

« On a subi pendant 5 ans, on a beaucoup dit qu’on avait la gauche la plus stupide du monde parce qu’on n’était pas en capacité de se parler. Mais l’union, ça y est, c’est fait », reprend en écho depuis l’estrade de la salle Olympe de Gouges la candidate PS Dieynaba Diop.

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À Paris l’union reste parfois compliquée. La capitale compte la seule circonscription où le PS soutient officiellement une candidate dissidente, Lamia El Aaraje, alors que l’accord a investi l’insoumise Danielle Simonnet. Venue des Yvelines, Gina, une intérimaire de 27 ans, note cependant que « sur le terrain tout le monde est mobilisé : communistes, insoumis, écologistes, socialistes et même des militants du NPA ». « L’ambiance est extraordinaire, on sent qu’il y a une vraie dynamique. Maintenant, il faut que cela se concrétise dans les urnes », abonde un militant écologiste de la 8e circonscription de Paris.

« L’enjeu, c’est le quatrième bloc »

Car tous ont bien conscience que tout dépendra de la mobilisation… des électeurs. Alors que la présidentielle a dessiné un paysage où 3 blocs font jeu égal (LaREM et ses alliés, le RN et la gauche), « l’enjeu, c’est le 4e bloc » soit les 12 millions d’abstentionnistes, martèle Jean-Luc Mélenchon estimant que  « si les gens pensent qu’on peut gagner, ils vont descendre par paquets, par grappes, par wagons, de tous les côtés ils arriveront ».

Chloé, une étudiante de 21 ans, elle, a franchi le pas peu avant la présidentielle puis : « Je me suis rendu compte que les législatives sont tout aussi importantes », confie-t-elle. Si les sondages annoncent pour l’heure une forte abstention (au-delà des 51,3 % de 2017), notamment des jeunes, ils sont 71 % des moins de 35 ans, selon Ipsos, à estimer que la volonté de conquérir Matignon affichée par la Nupes permet de susciter davantage d’intérêt pour les législatives.

Législatives. La Nupes rêve de jeunes enfin égaux

« On n’est pas là pour témoigner ni grappiller quelques postes, on est là pour gagner et changer la vie. Cette campagne rencontre un succès qui va au-delà de nos espérances. Ce rassemblement attendu par tant de gens, depuis tant d’années fait que l’espoir renaît », croit aussi Julien Bayou qui en profite pour lancer un malicieux « La République, c’est nous ».

Ce n'est pas une question de principe

Et pour la Nupes, l’urgence se mesure au nombre de voyants passés au rouge. «  Plus le temps passe, plus le débat se clarifie, assure Ian Brossat, dans les travées. Gilles Le Gendre a promis un ‘’tapis de bombes’’ si la majorité actuelle est reconduite. En clair : soit on choisit la stagnation des salaires et la retraite a 65 ans, soit on choisit le camp du progrès social », résume le porte-parole du PCF, renvoyant au programme de la gauche et à ses 650 mesures dont l’augmentation des salaires et la retraite à 60 ans.

Caroline Fiat : « C’est nous qui représentons les ouvriers, pas Le Pen »

Pour beaucoup, c’est loin d’être une question de principe : « Je viens d’un milieu populaire, raconte un jeune alternant, l’augmentation des minima sociaux comme du Smic à 1 500 euros permettraient vraiment d’améliorer la vie de mes parents. » « Depuis cinq ans ils nous ont menti, tous les jours sur tous les sujets et ils veulent recommencer », embraye au micro Céline Malaisé, candidate PCF face à la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire : «  en guise de mesure pour le pouvoir d’achat, ce gouvernement intérimaire nous annonce en fanfare le maintien du bouclier tarifaire. Mais qu’apprend-on finalement ? Que le blocage n’est que temporaire et sera rattrapé en 2023 », poursuit-elle.

Le revirement de Roux de Bézieux

Côté redistribution des richesses, le programme de la Nupes ne passe pas inaperçu, note également Jean-Luc Mélenchon qui s’amuse du changement de ton du président du Medef. En février, Geoffroy Roux de Bézieux jugeait le candidat FI d’alors «  prêt à gouverner ». S’il prédisait qu’en cas de victoire les patrons arrêteraient « d’embaucher, d’investir », il estimait aussi que ce ne serait «  pas le chaos comme certains le disent ». Et voilà que ce mercredi il le juge « prêt à mener la France dans le chaos ».

L’inquiétude montée d’un cran du patron des patrons est jaugée comme un signe encourageant de plus par le prétendant à Matignon qui rappelle tout de même : « Il dit qu’on taxe tout le monde. Mais non jusqu’à 4 000 euros de revenus personnels, vos impôts vont baisser mais les 5 (plus grosses fortunes, NDLR) qui ont autant que 27 millions c’est clair ils vont nous voir arriver ».

Sur le ton humoristique, le message à l’adresse des chefs d’entreprise se veut tout aussi clair : « Aucun entrepreneur ne renoncera à servir un consommateur. Par conséquent je n’ai pas une seconde de doute sur le fait que de toute façon ils feront ce qu’il y a lieu de faire. Mais si vous m’agacez trop, je suis obligé de vous dire que je me suis aperçu que le déficit de l’État est de 150 milliards et que c’est exactement la somme qui leur a été donnée en crédit d’impôt… »

Pouvoir d’achat en berne, sécheresse, hôpitaux et éducation au bord du gouffre, recul de la démocratie… « On a une occasion extraordinaire de tourner la page », insiste le chef de file de la Nupes, promettant des « mesures d’urgence mais aussi des mesures plus en profondeur » pour la « bifurcation écologique et sociale ».

Des propos qui font écho parmi ceux qui vivent au quotidien le désastre engendré par la « start-up nation » : « Je travaille dans un hôpital psychiatrique et, à force de lits fermés et de médecins en moins, des patients qui en ont pourtant besoin doivent attendre 6 mois avant un premier rendez-vous, pour les enfants c’est même jusqu’à 2 ans », raconte Olivier. Si Jean-Luc Mélenchon ne peut assurer « du jour au lendemain » d’un changement total  « de paradigme », il s’y engage : « du jour au lendemain nous ferons cesser l’enfer ».

Julia Hamlaoui avec Alex Marinello et Emilio Meslet 

Justice. Deux décisions attendues vendredi

Le Conseil d’État se prononce vendredi sur le refus du ministère de l’Intérieur d’attribuer le label « Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) » aux candidats investis par le rassemblement de la gauche, qui a déposé un recours. Les partenaires de la Nupes dénoncent une manœuvre politique visant à diviser les scores de la gauche entre FI, PS, EELV et le PCF, alors même que le nuancier politique diffusé aux préfets autorise les candidats de la majorité présidentielle à se présenter sous la dénomination « Ensemble », qui rassemble LaREM, le Modem, Horizons, etc. Problème : l’appellation « Ensemble » est aussi le nom de la formation de Clémentine Autain créée en 2013. La députée FI et candidate Nupes en Seine-Saint-Denis a donc intenté une action en justice au tribunal judiciaire de Paris, pour faire interdire le nom de la coalition macroniste, qui rendra aussi son verdict vendredi.

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Caroline Fiat : « C’est nous qui représentons les ouvriers, pas Le Pen »

Actu

Législatives 2022. Dans la sixième circonscription de Meurthe-et-Moselle, Caroline Fiat, la députée sortante investie par la Nupes, vise un deuxième mandat. Mais le RN joue la victoire. Reportage.

Lola Ruscio

Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle), envoyée spéciale.

« Bonjour, c’est la fameuse aide-­soignante députée ! » lance Caroline Fiat à une salariée de l’usine de métallurgie Saint-Gobain de Pont-à-Mousson (15 000 habitants). Énergique candidate de la Nupes sur la 6e circonscription de Meurthe-et-Moselle, qui s’étend sur un vaste territoire à dominante rurale, entre Nancy et Metz, la députée sortante s’efforce de s’adresser aux ouvriers, ce 31 mai. « On veut parler aux personnes qui sont des fâchés pas fachos », explique-t-elle, consciente de la menace que constitue le RN dans ces élections.

Ce matin-là, Caroline Fiat, son suppléant et des militants communistes distribuent des centaines de tracts, écoutent, discutent avec les salariés pendant deux heures. Il reste du boulot pour convaincre. Olivier, la soixantaine, travaille depuis trente-huit ans dans la métallurgie, dans la lignée de son père et de son grand-père, autrefois ouvriers à l’usine, à une époque où les trois hauts-fourneaux tournaient à plein régime tant l’industrie était florissante.

Le soudeur n’a pas le vote très assuré : il a glissé un bulletin Macron dans l’urne au premier tour en avril, « donné une chance » à Le Pen au second, votera « peut-être » Nupes en juin. « Jean-Luc Mélenchon a parfois de bonnes idées, je le trouve bien, il s’occupe des gens. »

Relancer la loi grand âge et autonomie

C’est le parti lepéniste qui réalise ici les meilleurs scores. Marine Le Pen a réuni 27,5 % des voix à la présidentielle, juste devant Emmanuel Macron, largement devant Jean-Luc Mélenchon (21 %). Dans ces territoires sinistrés par la désindustrialisation, l’extrême droite a progressivement tissé sa toile, jusqu’à virer en tête au premier tour des élections législatives de 2017, avec 19,92 % des suffrages exprimés, devant l’insoumise Caroline Fiat (15,94 %).

Le PS, qui régnait depuis 1981 sur ces terres ouvrières, est à terre. Cette année encore, l’extrême droite espère la victoire. Mais à Pont-à-Mousson, la candidate de Reconquête ! pourrait mettre en difficulté celui du RN, à moins de lui constituer une réserve de voix non négligeable pour le second tour.

Un mauvais scénario que la candidate et son suppléant, Julien Hézard, veulent éviter, soulevant « deux urgences » : la lutte contre les déserts médicaux et la création d’emplois, autour de projets de réindustrialisation moins polluants. « Il faut faciliter les investissements dans la décarbonisation de l’usine Saint-Gobain, estime Julien Hézard, ouvrier, adhérent du PCF, militant syndical. Le RN n’apporte aucune réponse et préfère dire que les immigrés volent le travail des Français. » « Le vrai problème, ce sont les patrons comme Bernard Arnault qui s’en mettent plein les poches, qui délocalisent parce que la main-d’œuvre serait trop chère ici », abonde l’insoumise.

À l’époque, la députée avait relayé dans l’Hémicycle les inquiétudes des salariés lorsque le site était menacé de passer sous pavillon chinois. Mais la perspective de voir Saint-Gobain PAM, qui représente 2 000 emplois dans le Grand-Est, racheté par un concurrent étranger inquiète toujours dans le département. L’aide-soignante assure : « On ne lâchera jamais les salariés. C’est nous qui les représentons, certainement pas Le Pen, qui ne siège jamais à l’Assemblée, qui refuse la retraite à 60 ans. »

Deux médecins du travail arrivent sur le site de l’usine. « Vous êtes comme les sidérurgistes, une espèce rare en voie de disparition », plaisante Julien Hézard. Ils sont venus saluer l’équipe de Caroline Fiat. La conversation dévie vite sur la fermeture temporaire du service des urgences de la clinique privée de Gentilly. « Même le privé n’arrive plus à recruter de médecins, c’est terrible », se désole l’un d’eux.

La députée aide-soignante (ce qui a lui avait valu le méprisant surnom de « députée bac – 2 » sur les bancs macronistes) a renfilé la blouse pendant la crise sanitaire. Elle met en avant son combat pour la sauvegarde du service public hospitalier et défend son bilan concernant la mère de ses batailles : la santé. Au cours de son mandat, elle a notamment corédigé un rapport sur la situation catastrophique dans les Ehpad, interpellant sans relâche le gouvernement sur le manque de moyens humains dans les maisons de retraite, avec pour conséquence le très mauvais traitement des personnes âgées dont elles s’occupent. Ses prochains objectifs ? Relancer la loi grand âge et autonomie, maintes fois reportée par le gouvernement, arracher des financements à destination des établissements publics de santé, de la Sécurité sociale, etc. Le regard déterminé, elle conclut  : « Il faut bien une députée pour gueuler et faire changer les choses ! »

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Législatives 2022. Carte interactive : qui est le ou la candidat.e de la Nupes dans votre circonscription?

la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES)

Pour la Nupes, l'objectif affiché est de conquérir la majorité à l'Assemblée nationale lors des élections législatives des 12 et 19 juin 2022.

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Quatre militants de terrain, une même bannière : la Nupes

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« Mille euros, ça pourrait vraiment changer mon quotidien »

Actu

Bourses insuffisantes, absence de revenus, inflation, de nombreux jeunes ne s’en sortent plus. La mesure de la Nupes limiterait la pauvreté d’une tranche d’âge oubliée des allocations.

Pablo Patarin

À Bastille, dans le 11e arrondissement de Paris, comme partout en France, la file d’attente pour l’aide alimentaire destinée aux étudiants est impressionnante. Trois fois par semaine, l’association Co’p1-Solidarités étudiantes propose aux jeunes de venir remplir leurs paniers de courses sans frais. Masques chirurgicaux, jus de fruits, serviettes hygiéniques : tous les produits de première nécessité y sont proposés. En raison de la faiblesse des bourses, d’une absence de revenus ou de l’inflation, de nombreux jeunes, précaires, viennent y chercher de quoi se sustenter. À l’image de Magalie, étudiante au conservatoire, pour qui cette aide est parfois la seule solution : « Avec 200 euros de CAF, sans bourse, c’est très compliqué. Venir ici me permet d’éviter de réclamer sans cesse à mes parents, qui ont aussi du mal à suivre. » Sur l’année 2020-2021, un étudiant sur deux estime ne pas avoir mangé à sa faim de façon répétée, d’après une enquête de l’association.

À l’aube des élections législatives, la Nouvelle Union populaire écologique et ­sociale (Nupes) promet à la jeunesse une allocation d’un peu plus de 1 000 euros par mois, dans l’objectif de résorber la pauvreté parmi une population peu considérée sous le dernier quinquennat. En 2021, l’Observatoire national de la vie étudiante révélait que 40 % des étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur travaillaient en parallèle de leurs études. Un « boulot » qui influence évidemment la réussite de leur parcours.

Afin d’éviter aux étudiants une telle précarité, la Nupes propose, sur les bases du programme de la France insoumise (FI), une « allocation d’autonomie » de 1 063 euros par mois qui s’appliquerait à tous les jeunes jusqu’à 25 ans. L’an passé, la FI avait déjà proposé une loi visant à étendre le RSA aux jeunes entre 18 et 25 ans, finalement refusée par la majorité.

Pour Samuel, étudiant en parfumerie et présent à l’aide alimentaire, ces 1 063 euros lui permettraient de vivre plus sereinement ses études : « Je ne viens pas d’une famille très à l’aise, et le loyer à Paris est très cher. Cette mesure m’aiderait. Et elle serait aussi utile à ma sœur qui rentre bientôt dans le supérieur. » Même son de cloche pour Magalie : « Je ne sais pas comment on peut mettre en place cette aide, mais je sais que j’y serai évidemment favorable. » D’autant que le taux de pauvreté des 18-25 ans est aujourd’hui près de trois fois plus élevé que chez les 65-74 ans. « C’est difficile de se concentrer sur ses études quand on doit constamment réfléchir à gérer son budget au centime près, estime Alma, étudiante en licence de psychologie. Mille euros, ça pourrait vraiment changer mon quotidien. »

Un droit À coupler au blocage des prix

Chef de file FI dans la 2e circonscription de Rennes et pressenti candidat aux législatives, Tao Chéret, lui-même étudiant en droit, s’est retiré dans le cadre des accords de la Nupes. Il estime que cette allocation pourrait être d’un grand secours : « Objectivement, on voit aujourd’hui que, pour les jeunes en difficulté financièrement, les bourses ne suffisent pas. Cette aide permettrait aux étudiants d’être vraiment autonomes de leur famille, de leurs patrons, pour se nourrir correctement et éviter les situations insupportables où l’on voit des centaines d’étudiants faire la queue pour l’aide alimentaire. » La mesure viendrait, ­explique-t-il, se coupler « au blocage des prix, par exemple. Le RSA, que l’on souhaite rehausser, viendrait prendre le relais ».

Si cette mesure va dans le bon sens à la quasi-unanimité, Alissa, du syndicat Solidaires étudiant-e-s, estime qu’elle reste insuffisante : « C’est encourageant, mais les étudiants et étudiantes ne peuvent pas payer un loyer et vivre décemment avec 1 063 euros, pas plus que les travailleurs et travailleuses. Cela ne suffira pas à abolir l’exploitation étudiante, les “petits boulots” avec des contrats précaires, qui sont l’une des principales sources d’échec à l’université. » Pour Solidaires, la solution viendrait plutôt d’un salaire étudiant, à hauteur du Smic, au minimum.

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Législatives. La Nupes rêve de jeunes enfin égaux

Premier plan

La gauche coalisée promet de mettre en place « dès la rentrée 2022 » une allocation d’autonomie mensuelle de 1 063 euros pour les 18-25 ans en études ou en formation.

Cyprien Caddeo

Un contraste. D’un côté, les affiches et autres tracts « Macron président des jeunes », slogan clinquant massivement distribué par l’organisation de jeunesse des marcheurs, les « Jam » (Jeunes avec Macron), pendant la campagne présidentielle et au-delà. De l’autre, les images, que chacun a encore bien en tête, de files d’attente de jeunes précaires qui n’en finissent plus de s’étendre, devant les banques alimentaires du pays, constituées en urgence face aux conséquences de la crise sanitaire.

Un jeune sur cinq vit en France en dessous du seuil de pauvreté (réévalué par l’Insee à 1 102 euros en novembre 2021) ; 16 % d’entre eux sont au chômage. Et les moins de 25 ans n’ont toujours pas accès au RSA. « Il y a en France une partie de la jeunesse qui a le droit de voter pour le président mais qui n’a pas le droit au minimum social », résume Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités. Ce n’est peut-être pas pour rien si le « président des jeunes » a été réélu en avril essentiellement par les plus âgés, réalisant ses meilleurs scores chez les plus de 65 ans.

Face à cela, les forces de gauche coalisées dans la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) souhaitent mettre en place « dès la rentrée 2022 » une allocation d’autonomie pour les jeunes, en cas de victoire aux législatives, les 12 et 19 juin. Son montant serait fixé à 1 063 euros mensuels, au niveau du seuil de pauvreté. Elle serait ouverte à tous les jeunes de 18 à 25 ans (voire 16 ans pour les lycéens en formation professionnelle), en études ou en formation.

« À 18 ans, on est majeur légalement, mais pas ce n’est pas vrai économiquement »

L’objectif ? Garantir aux jeunes les meilleures conditions d’apprentissage . « Le constat, c’est que de plus en plus d’étudiants issus des classes populaires sont contraints d’avoir un emploi en parallèle de leurs études, explique Emma Fourreau, elle-même étudiante, coanimatrice des Jeunes insoumis et candidate de la Nupes dans le Calvados. Or on sait que faire une double journée, c’est moins de temps consacré aux révisions, aux devoirs à rendre et au repos. C’est un facteur d’échec. Il ne peut y avoir d’égalité à l’université sans revenu d’autonomie. » La nécessité de travailler pour payer ses charges s’ajoute aux déterminismes sociaux qui pèsent déjà sur les milieux les plus défavorisés, qui ne peuvent profiter du même capital social, culturel et, évidemment, économique que les enfants de cadres supérieurs. Les plus favorisés n’ont pas à se poser la question d’avoir un travail à côté, un temps précieux dans un milieu de plus en plus compétitif après les réformes des dernières années.

À ceux qui n’accèdent jamais aux études supérieures, s’ajoutent aussi ceux qui abandonnent le marathon en cours de route, faute d’argent. Autant de compétences qui s’évaporent. « Le pays a tout intérêt à avoir la jeunesse la mieux formée possible ! clame Léon Deffontaines, secrétaire général du Mouvement jeunes communistes de France (MJCF). L’objectif à terme, c’est que chaque jeune soit en emploi ou en formation. » Parallèlement, les jeunes salariés profiteront d’autres mesures, comme la hausse du Smic à 1 500 euros et la revalorisation des rémunérations pour les alternances ou les apprentissages (ces derniers seront alignés sur le Smic complet).

La mesure reprend ce que proposent de longue date les organisations de jeunesse, comme les Jeunes communistes, chez qui elle s’est appelée « revenu étudiant », ou encore les syndicats lycéens ou universitaires. Imane Ouelhadj, présidente de l’Unef, salue ainsi une mesure qui va « dans le bon sens » : « Quand on est étudiant ou en formation, on est des travailleurs en devenir, donc utiles à la société. À 18 ans, on est majeurs légalement, de plein droit, mais ce n’est pas vrai socialement, ni économiquement. C’est un âge intermédiaire et de dépendance. La proposition de la Nupes nous semble être une mesure qui montre que les jeunes sont partie intégrante de la société, en tant que salariés en d evenir. »

D’autant que la situation reste tout aussi urgente qu’il y a quelques mois : « La crise sanitaire s’est relativement résorbée en termes de cas hospitalisés, mais ses conséquences économiques, elles, ne se sont pas résorbées, ­reprend Imane Ouelhadj . Or la contribution à la vie étudiante et de campus a augmenté à 95 euros au lieu de 92. C’est 3 euros qui font la différence dans un contexte d’inflation où le prix de l’alimentaire et des loyers augmente déjà. Sur les Crous, les loyers devraient être gelés mais les charges vont augmenter. » Et ce ne sont pas les éventuelles bourses qui suffisent à compenser cela : moins de 20 % des étudiants sont boursiers et plus de la moitié d’entre eux sont à l’échelon zéro bis, c’est-à-dire 1 042 euros sur dix mois, soit 100 euros par mois seulement.

Une mesure financée en partie par la hausse d’impôts sur les gros héritages

Alors, pourquoi ne pas simplement revaloriser les bourses en réformant les échelons ? L’allocation d’autonomie pour les jeunes soulève en effet une critique sur son caractère universel. Faut-il donner 1 063 euros à des jeunes qui ont des parents aisés pour assurer leurs arrières ? N’est-ce pas finalement donner de l’argent à des riches qui n’en ont pas besoin ? « L’idée est de considérer les jeunes comme des adultes autonomes et de troquer une solidarité familiale aléatoire et inégalitaire par une solidarité nationale, où personne n’est exclu du mécanisme, répond le communiste Léon Deffontaines. Un fils ou une fille de bourgeois aura le droit aussi à cette aide, mais par ailleurs ses parents auront payé plus d’impôts et davantage participé à la solidarité nationale qu’aujourd’hui. »

En résumé : à partir du moment où tout le monde participe, à hauteur de ses moyens, à l’effort fiscal, tout le monde a accès aux mêmes droits. Or, l’allocation d’autonomie pour les jeunes serait financée en partie par la hausse des impôts sur les gros héritages et la nouvelle fiscalité sur les entreprises. Prendre au capital pour assurer l’autonomie des travailleurs de demain : du Robin des bois dans le texte.

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Rodrigo Arenas, « le camp de l’espérance » à l’Assemblée

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Législatives Candidat pour la Nupes dans la 10e circonscription de Paris, qu’il connaît bien, l’ancien coprésident de la FCPE veut porter, outre la volonté de sauver l’école, une autre façon de faire de la politique.

Olivier Chartrain

En ce jeudi de l’Ascension, nous sommes à la lisière sud de Paris, dans cette ceinture de chlorophylle où, entre périphérique et grands boulevards, les espaces verts de la Cité universitaire internationale s’intercalent entre stades et parcs. C’est dans l’un de ces derniers, le parc Kellermann, qu’une petite troupe s’est donné rendez-vous devant une affiche aux couleurs de la Nupes. Sur celle-ci, au-dessus du visage de Jean-Luc Mélenchon, figurent ceux du candidat de la 10e circonscription, Rodrigo Arenas, et de sa suppléante, Ouns Hamdi.

Ballon de foot au pied et blouson sur le dos, il arrive, Rodrigo, que tout le monde n’appelle que par son prénom – et que les lecteurs de l’Humanité connaissent pour avoir lu ses interventions dans nos colonnes, comme coprésident de la FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves). Mais aujourd’hui, pas de tracts, pas de prise de parole : le candidat et ses soutiens se sont donné rendez-vous pour un… pique-nique. « Un moment de convivialité et de cohésion », explique-t-il, avant un grand porte-à-porte prévu le soir. « En France, on a cette culture où militer doit être un sacrifice, reprend-il. Mais c’est fini, ça ! On a des militants sur le pont depuis des mois, qui viennent de tous les horizons, on fait des AG avec 100 ou 150 personnes… On a le droit de se détendre, de se connaître. On doit faire culture commune. On a été trop divisés. »

menu varié

Celles et ceux qui installent nappes et gobelets sur un carré de pelouse, entre jeux pour enfants et terrain de foot, viennent de toute la gauche, d’EELV au PCF en passant par Génération.s, FI, le PS et même le POI (Parti ouvrier international). Le menu est tout aussi varié : pinard, saucisson, houmous et bonbons Haribo. « À la FCPE, on n’a jamais demandé aux gens de quel parti ils étaient ou n’étaient pas , c’est l’école qui nous rassemblait. Même chose avec la Nupes, on sait où on veut aller ensemble : la retraite à 60 ans, le Smic à 1 500 euros net tout de suite, sauver l’école publique… » C’est parce qu’il a touché les limites de l’engagement associatif qu’il a décidé de franchir le pas de la politique nationale : « J’ai vu que beaucoup de solutions venaient de la société civile mais, à force de taper dans un mur comme l’était Blanquer, on comprend qu’il faut passer de l’autre côté. »

Sans changer de vision pour autant : « J’en ai marre qu’on parle à notre place. On ne doit plus se contenter de la délégation de pouvoir – même à gauche, on fonctionne comme ça, depuis toujours ! Nous devons partir des propositions des associations, des syndicats, de la société civile. Ils savent ce dont ils ont besoin. » Il désigne Hugo, son tout jeune directeur de campagne, en pleine partie de pétanque : « Je l’ai connu en 2016, quand il s’est fait virer de son lycée qu’il avait tenté de bloquer pour protester contre la loi travail. On doit créer les conditions pour que les jeunes viennent à la politique en s’affranchissant de nos vieux codes. Et ils sont nombreux dans notre assemblée de campagne. Blanquer, lui, voulait mettre des zéros aux lycéens qui avaient manqué des cours pour aller manifeste r pour le climat ! » Avec Rodrigo Arenas, l’école n’est jamais bien loin. « Un moratoire sur les fermetures de classes sur tout le territoire », voilà la première mesure qu’il souhaiterait voter s’il est élu député, parce que « quand on ferme une école, on ferme un village, on handicape un quartier. Et c’est valable pour l’hôpital et tous les services publics ».

L’hypothèse est sérieuse : dans sa circonscription, il affronte la sortante LaREM Anne-Christine Lang, une proche de Blanquer, rapporteure de la loi « pour l’école de la confiance » , si mal nommée. Mais la gauche y est arrivée en tête au premier tour de la présidentielle. Et, s’il habite en Seine-Saint-Denis, il connaît bien le terrain puisque son père, réfugié chilien arrivé en France à la fin des années 1970, vit ici. Il connaît ces HLM « en brique rouge » où une population paupérisée, souvent âgée, a pris la crise du Covid de plein fouet : « Même ceux qui penchent vers le RN, il faut aller les chercher. Pourquoi on ne leur parle plus ? Ce sont nos voisins, il faut les récupérer, leur apporter des réponses politiques. On n’a pas le choix. Nous sommes le camp de l’espérance, il faut le traduire en actes. On n’a pas le droit de décevoir. »

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L'Humanité

Salaire, prix, profit, une bataille sans précédent

Chronique

Jean-Christophe le Duigou

Si le gouvernement croit calmer le mécontentement des salariés par des primes sensées compenser les pertes de pouvoir d’achat, une nouvelle fois il se trompe. Les 26Mds d’€ qu’il compte mobiliser dans la « loi pouvoir d’achat » n’y feront rien. Le retour de l’inflation accompagné de la revendication d’augmentation des salaires marque une nouvelle phase de la crise qui affecte notre économie et son mode de gestion libérale.

Alors que la hausse des prix en tendance annuelle était voisine de zéro, la voilà qui oscille à présent entre +4% et +8 %. Les causes immédiates sont les prix du gaz et du pétrole, les cours des produits agricoles de base, les conséquences des affrontements guerriers qui se multiplient, de l’Ukraine à l’Afrique. En rester à une explication purement conjoncturelle, occulte la signification de ce retour de l’inflation qui signe comme jamais la faillite du capitalisme financiarisé.

Le point de départ se situe en 1982. Le gouvernement Mauroy-Delors met fin à l’indexation des salaires sur les prix, mesure qui a coïncidé avec le début d’une longue croissance du prix des actifs 1. Les ménages modestes, douloureusement affectés par une austérité sans précédent étaient censés retrouver dans la baisse des prix des produits de consommation ce qu’ils avaient perdu en salaires. Un marché de dupes ! La politique de stabilisation de la monnaie dont se prévalait le capitalisme financiarisé cachait de fait un gonflement spéculatif sans précédent du prix des actifs financiers et de l’immobilier. Les « bulles financières » se sont succédé, bulle internet, bulle immobilière…L’appétit de profit augmentant en proportion du gonflement de la Bourse, les financiers ont imposé un partage de la valeur ajoutée défavorable aux salariés afin de s’assurer la valorisation de cette immense accumulation.

Ceci ne suffisant plus, la hausse des prix fait son retour avec fracas, façon parmi d’autres de gonfler des profits déjà obtenus. Et voilà toutes les conditions réunies pour le développement d’un mouvement qui s’entretient de lui-même, une véritable « boucle prix- profit » Les autorités monétaires entendent s’attaquer à cet emballement inflationniste en augmentant les taux d’intérêt. Mais cette augmentation ralentit l’activité économique, et ne fait que peser négativement sur la situation des salariés, leur condition d’emploi, grignotant leur épargne de précaution placée sur des livrets à taux fixe comme le Livret A.

Dans l’immédiat la bataille pour le partage de la richesse produite, non seulement se poursuit mais se durcit. Et il n’a pas fallu bien longtemps pour que l’on nous explique que l’augmentation des salaires - sûrement souhaitable – n’était plus possible sinon à engendrer une « dangereuse spirale inflationniste ». Sous-entendu, les majorations de salaires entraineraient une nouvelle augmentation des prix.

La hausse des prix ne s’interrompt pas, et si l’exigence de ré indexation des salaires sur l’évolution des prix est plus que justifiée, la qualité de l’indice de prix de référence en l’état de la production statistique actuelle ne permet guère d’appréhender l’évolution réelle du cout de la vie.

Si le blocage des prix, par décision politique se justifie sur certains produits soumis à une pression spéculative comme les produits agricoles de base que nous cultivons, un blocage administratif des prix ne peut suffire à enrayer la spirale inflationniste. La mise en œuvre d’une réforme fiscale imposant les profits spéculatifs permettrait de s’attaquer à la formation des marges par les entreprises dominantes. Un droit de regard approfondi doit être donné aux syndicats et aux salariés sur la fixation des marges tant dans la production que dans la distribution. Un arsenal de mesures qui nous éviterait de tomber dans une grave récession.

Salaires et pouvoir d'achat
Le Figaro

Ukraine : «La volonté d'Emmanuel Macron est d'y aller», affirme Stanislas Guerini

Le Figaro

Invité sur LCI, le ministre de la Transformation précise que les conditions ne sont pas «réunies» pour l'instant.

Voilà cent jours que la guerre en Ukraine a commencé. Boris Johnson, Justin Trudeau, Jill Biden... Nombreux sont les dirigeants et figures politiques à s'être déplacés jusqu'à Volodymyr Zelensky. Faut-il s'attendre à une visite prochaine d'Emmanuel Macron ?

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«La volonté du président de la République, c'est d'y aller quand sa visite permettra de débloquer quelque chose», a affirmé Stanislas Guerini sur LCI. «On voit bien qu'on est sur un conflit long en train de s'enliser», a poursuivi le ministre de la Transformation et de la Fonction publique.

«La visite du président de la République, c'est quand il y a peut-être un geste de désescalade, un moment décisif dans le conflit. Je ne suis pas sûr que les conditions soient encore réunies», précise-t-il. Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a, lui, déclaré sur LCI : «Il est le bienvenu, peu importante quand. Il serait bon que Monsieur Macron vienne pendant la présidence française de l'UE, et le mieux serait qu'il vienne avec d'autres livraisons d'armes pour l'Ukraine.»

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L'Humanité

Le ciel restera-t-il bleu ?

Chronique

Patrick Le Hyaric

On peine à le croire ! Et pourtant, pour lutter contre le réchauffement climatique, on discute en haut lieu des possibilités du développement de « géo-ingénierie », c’est-à-dire de la mise en œuvre de techniques de modifications climatiques artificielles.

Ainsi, au lieu d’accélérer les processus permettant de limiter le réchauffement climatique, comme le préconise le GIEC et les conférences sur le climat, les « grands » de ce monde ont installé mi-mai une « commission mondiale sur la gouvernance des risques liés au dépassement climatique ».

Il ne s’agit pas donc ici d’agir pour limiter le réchauffement climatique, mais de sa « gouvernance », autrement dit, sur la manière dont on peut manipuler la biosphère pour que la température sur terre reste supportable.

Cette commission, présidée par M. Pascal Lamy, ancien commissaire européen, ancien directeur général de l’organisation mondiale du commerce, et subsidiairement socialiste français, est chargé de réfléchir à « l’après ».

Dans la novlangue technocratique, « l’après », c’est le moment où la planète continue inexorablement de se réchauffer.

Les puissances économiques mondiales auraient-elles donc décidé de surseoir aux orientations des conférences mondiales pour le climat ? On connaît pourtant les terribles impacts du réchauffement climatique à chaque fraction de degré supplémentaire.

Les préconisations désormais largement admises exhortent les pays et les entreprises à réduire sans attendre et drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre, avec le développement notamment d’énergies non carbonées. Des technologies de captage du gaz carbonique ou d’élimination du dioxyde de carbone pourraient être déployées avec des captations directes de l’air et des plantations massives d’arbres au lieu de la poursuite de la destruction de la forêt amazonienne. Les systèmes de transport doivent être révolutionnés afin de développer les transports publics non polluants comme le train ou les trams en ville. Un plan audacieux de rénovation énergétique des logements est indispensable, lié à une nouvelle politique de la ville conjuguant choix sociaux et environnementaux. C’est un grand enjeu de santé publique. De même, les pratiques agricoles rémunératrices pour les paysans doivent devenir économes en intrants et respectueuses de la biodiversité. Les gaspillages en tout genre, notamment l’obsolescence programmée, doivent être bannis. Les traités de libre-échange - qui envoient circuler, sur les mers et dans les airs, des marchandises qui pourraient être produites localement, sans polluer - doivent céder la place à de nouveaux traités de coopération sociale et écologique. Bref, des choix existent pour limiter le réchauffement climatique et respecter la biodiversité. Il faut en avoir la volonté politique.

Or, que discute-t-on au sein de cette commission mondiale ? De développer cette fameuse « géo-ingénierie » ! C’est-à-dire de modifier artificiellement l’impact des rayonnements solaires. Effrayant ! Après avoir souillé la Terre et les airs, voici que de grands groupes transnationaux trouveraient un nouveau débouché pour la rémunération des capitaux. Que de telles techniques puissent faire aujourd’hui l’objet du travail d’une commission mondiale à laquelle participent d’anciens chefs d’État et de gouvernements de pays capitalistes doit nous inquiéter et nous alarmer au plus haut point. La « géo-industrie » solaire consiste en effet à injecter dans la haute atmosphère des particules aérosols destinées à occulter une part de la lumière du soleil afin de faire baisser la température sur la planète.

On imagine que les sociétés industrielles, de transport et les fonds financiers responsables de la pollution sur terre seraient aussi celles qui participeraient à cet endiguement artificiel des températures. Ce dernier nécessiterait l’expédition régulière d’un million de ballons dans la stratosphère pour y brûler du souffre permettant la dispersion de particules sulfatées. Une gigantesque flotte d’avions gros porteurs larguerait régulièrement des milliards de particules occultantes à plus de dix kilomètres d’altitude.

Les effets collatéraux prévisibles seraient terribles : pollution accrue avec la retombée de particules fines, perturbation des moussons, baisse des précipitations dans certaines zones de la terre, altération des courants marins. Bref le remède serait pire que le mal. Par contre, les profits seraient intacts et la suraccumulation du capital repartirait de plus belle.

Ces insensés rêves de contrôle du climat placeraient l’humanité dans une insoutenable insécurité supplémentaire. Qui, en effet, aurait la main demain sur le thermostat de la planète ?

La couleur bleu du ciel deviendrait blanchâtre sous l’effet de ces produits occultant le soleil.

Conserver la couleur du ciel et la vie sur terre nécessite un net changement de cap des modes de production, de consommation et de distribution. La fuite en avant capitaliste dans la marchandisation du carbone, comme des technologies visant à modifier artificiellement le climat, est une impasse mortifère.

Au lieu de laisser les puissances industrielles et financières faire des profits sur les modifications climatiques, il conviendrait de changer de voie, pour réorienter les flux financiers et les capitaux vers le bien commun, la coopération entre les peuples et aider les pays du sud et des régions du monde les plus pauvres. Tout autre chose que l’actuel axe Europe-États-Unis en soutien aux multinationales et aux marchés financiers.

Il ne peut y avoir de progrès humains et écologiques généraux sans une aide financière et technologique aux pays les plus pauvres. Des processus démocratiques nouveaux en lien avec des États sociaux et écologiques permettraient d’impulser de nouveaux investissements en mobilisant les banques publiques et les banques centrales pour financer les projets d’une planification écologique et sociale de gauche et non repeinte aux couleurs capitalo-macroniste.

Choisir une autre voie est la garantie que le ciel pourra rester bleu. Chaque action compte. Le temps presse.

Climat
L'Humanité

Psychiatrie et société

Chronique

Cynthia Fleury

La Chesnaie, haut lieu emblématique de la psychothérapie institutionnelle (avec notamment La Borde, à Cour-Cheverny, et Saumery, à Huisseau-sur-Cosson), est à vendre, son château, ses hectares… et nul ne sait ce que le prochain acquéreur décidera de faire de ce lieu si essentiel à la clinique psychiatrique. Dans Maladies mentales et sociétés XIXe -XXIe  siècle (La Découverte, 2022), Nicolas Henckes et Benoît Majerus reviennent sur ce grand temps des années 1970 qui a révolutionné la psychiatrie traditionnelle, l’a extraite de son dogme d’enfermement pour l’orienter vers un soin plus holistique et réflexif, tant pour les patients, leur famille, que les soignants.

Leur enjeu ? Établir une histoire des maladies mentales, ­prolixe et plurielle, susceptible de prendre en considération ce que les « mad studies » (études folles) nous ont récemment enseigné, mais aussi l’approche des « science and technology studies » (études des sciences et des techniques), ou encore l’historiographie des différentes ­réformes qui ont défini l’asile psychiatrique. L’ouvrage est synthétique et nous permet de revenir sur les commencements de l’asile, au XIXe siècle, comment de nouvelles géographies de la psychiatrie se sont mises en place depuis la fin des années 1940 ; comment le savoir psychiatrique s’est transformé au fil des siècles jusqu’à solliciter actuellement le champ des neurosciences ; comment le soin et le contrôle des individus ont toujours été liés, et comment tout discours sur la santé mentale est inéluctablement un discours sur les normes de la société et la conception qu’elle promeut, à l’instant T, de la modernité. Mauvaise nouvelle, la psychiatrie demeure l’enfant malmené du temps présent, malgré de multiples tentatives – opérées par les familles, les associations de patients et quelques courants plus philosophiques (de type sciences humaines et sociales) de la psychiatrie – pour contourner sa stigmatisation. Chacun comprendra la nécessité d’opérer des classifications ­nosographiques, mais elles sont, hélas, trop souvent encore le fruit des préjugés de leur époque et nécessitent donc un regard extrêmement critique pour en user avec efficacité et humanité.

Grâce aux auteurs, nous ferons un instant un pas de côté en prenant connaissance, avec humour bien sûr, du « schizomètre », qui avait été présenté à la Maison rouge en 2010 : l’artiste Marco Decorpeliada, après avoir passé dix années de sa vie dans des hôpitaux psychiatriques français, cherchait à révéler les « similitudes entre le système d’indexation décimal du DSM et celui… du catalogue des sur gelés Picard », ou encore à composer des schizomètres mettant en relation des mondes que tout oppose en ­apparence, mais que tout réunit par la démence non ­réfléchie de la classification.

La chronique de Cynthia Fleurypsychiatrie
Le Figaro

Kramatorsk et Sloviansk sous la menace des bombes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

Margaux Benn

REPORTAGE - Ces deux grandes villes au cœur du Donbass ne sont plus à l’abri depuis que les troupes ennemies ont contraint au repli des combattants ukrainiens parfois sous-équipés.

Envoyée spéciale à Kramatorsk et Sloviansk

Au quatrième étage de l’immeuble, les traces rouges sur les marches et le mur sont épaisses, larges, nombreuses. Elles s’étendent comme de longs coups de brosse sur un canevas grêlé d’impacts, peignant le cheminement du corps. Vivant? Au gré des paliers, les traces deviennent des taches mêlées aux bris de verre. Il y en a moins sur les murs. Jusqu’au premier étage, il ou elle a dû se traîner dans la cage d’escalier. Puis, plus rien.

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Quelques heures plus tôt, vers une heure et demie du matin, des soldats russes ont pointé leur artillerie sur ce quartier résidentiel de Sloviansk, ont estimé viser juste, et ont fait feu. Dans cette ville située à une trentaine de kilomètres du front qui se rapproche chaque jour, les bombardements n’avaient encore tué personne depuis le début de la guerre.

Une fois que les Russes auront tout à fait pris la région de Louhansk, ils viendront ici

D’autres villes alentour, même plus éloignées des combats, étaient déjà en deuil. En ce 31 mai, pour la première fois ici, la guerre a tué trois personnes. Six autres ont été blessées. En bas de l’immeuble, un homme et une femme munis de seaux, les traits tirés et le regard vide, se relaient pour arroser un lit dont le matelas fume encore. Il trône là, absurde, dans la cour jonchée de débris, entre l’immeuble et la rue. Un lit d’enfant.

«Partir? Pour aller où?»

Dominant le chaos, un tricycle vert pomme semble regarder la scène depuis un balcon du bâtiment d’en face, guidon tourné vers les ruines. Ce jouet est la seule chose intacte et colorée sur la façade de béton. Sur l’asphalte, non loin, le cratère laissé par la bombe fait tout au plus deux mètres. Mais la déflagration a soufflé huit immeubles des deux côtés de la rue. Ils sont couverts d’impacts similaires, comme si un géant y avait vidé le chargeur d’une immense mitrailleuse. «C’était sans doute une bombe à sous-munitions», suppose Evgueni, un membre de la garde nationale. Juché sur un escabeau, le quadragénaire bourru fixe des planches en bois aux fenêtres brisées de l’appartement de ses parents, «pour décourager les voleurs». Depuis le début du conflit, Moscou fait usage de ces armes illégales, particulièrement meurtrières.

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Non loin, deux ouvriers torse nu, assis sur des tabourets, réparent un câble de fibre optique alors que la ville est privée d’eau et d’électricité. Un homme âgé pousse son vélo à travers les gravats. Que fait-il là? Le maire exhorte pourtant les habitants à fuir, et des convois d’évacuation sont organisés quotidiennement par la municipalité. «Partir? Pour aller où?», s’emporte le retraité. «Je n’ai pas d’argent pour payer un loyer ailleurs. Tout ce que je possède, c’est mon appartement et ce qu’il y a dedans.» Le maire de Sloviansk, Vadym Liakh, devenu chef de l’administration civilo-militaire depuis que la guerre a imposé la loi martiale, espère que la frappe meurtrière, «qui annonce l’horreur à suivre», encouragera les récalcitrants à partir. «À Sloviansk, nous sommes les prochains sur la liste. Une fois que les Russes auront tout à fait pris la région de Louhansk, ils viendront ici», assure-t-il dans son bureau, l’air épuisé, vêtu d’un t-shirt, entre deux appels téléphoniques.

Grand signe de croix

Dans le centre-ville, une cinquantaine de personnes attend depuis trois heures, devant les locaux du conseil municipal, de monter dans des autobus qui les amèneront à Dnipro. «Nous avons appelé le numéro gratuit mis en place par la mairie, et ils nous ont dit de venir à ce point de rendez-vous», explique Nella Vassilivna, 65 ans, accompagnée de son amie Tamara Ivanovna. Les deux grands-mères, assises sur le bitume au milieu de leurs sacs, dégustent des glaces en attendant le convoi. «Une partie de ma famille est russe, et l’autre est ukrainienne. Aujourd’hui, je me fais chasser d’Ukraine par les Russes. Pourquoi? Qu’est-ce que j’ai fait?», se lamente Nella, qui projette de se réfugier en Pologne, où l’attendent ses trois filles. Elle n’a pas le choix. Les Russes avancent, grignotent du territoire. Ils contrôlent presque toute la région voisine de Louhansk. Il y a trois jours, le ministère ukrainien de la Défense a annoncé que Moscou se préparait à concentrer son assaut sur Sloviansk. Les bombardements se font plus fréquents.

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Enfin, le convoi arrive. Trois autobus de ville, qui ont gardé sur leurs parebrises des panneaux prévenant du passage d’enfants. Valery, la soixantaine, est chauffeur depuis 38 ans. «Il faut de vrais professionnels pour conduire les convois. Et moi, j’en suis un!», déclare-t-il fièrement. «À chaque fois, c’est moi qui ouvre la route!» Tous les jours, il achemine des familles depuis des localités bombardées, y compris Lyssytchansk, la dernière ville de la province de Louhansk où les Russes n’ont pas encore pénétré. «C’est la première fois que j’ai l’impression de partir au combat au volant de mon autobus», confie-t-il.

L’armée russe, parmi ses innombrables crimes de guerre, n’hésite pas à cibler les convois humanitaires. La veille, un véhicule blindé évacuant des habitants de Lyssytchansk a été ciblé par une frappe, tuant un journaliste français. Alors que les passagers chargent leurs bagages en soute et montent dans les cars, une vieille dame, au loin, s’arrête. Trace un grand signe de croix dans les airs, bénit les voyageurs. Reprend son cabas à roulettes et s’en va dans la rue grise.

Je ne comprends pas. Jamais je n’aurais cru qu’on en arriverait là

Dans la région de Louhansk encore sous contrôle ukrainien - qui équivaut à présent à la seule ville de Lyssytchansk -, la police assure un rôle humanitaire. Retranché pour quelques heures à Bakhmout, entre deux missions à Lyssytchansk, le colonel Oleh Hryhorov a donné rendez-vous près d’un parc. Les bombardements alentour résonnent dans toute la ville. «Nous avons 150 policiers à Lyssytchansk qui s’occupent de livrer de la nourriture et des médicaments à la population. Ils savent où sont les abris. Ils escortent aussi les habitants qui veulent partir jusqu’à des points de rendez-vous», détaille le responsable de la police de Louhansk. Jusqu’à présent, ses hommes ont évacué 37.000 personnes de la région. 10 agents ont été tués et 37 gravement blessés. «Sans parler de ceux qui ont subi des contusions à cause de l’onde de choc des obus, ou ceux qui sont si profondément traumatisés qu’ils ont, en quelque sorte, perdu la vie pour le restant de leurs jours», indique cet ancien chef de la police criminelle. Aujourd’hui, les policiers ont stoppé leurs évacuations. «Nous estimons que les quelque 15.000 personnes qui restent encore à Lyssytchansk ne veulent pas partir», conclut Oleh Hryhorov.

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«J’ai le coeur brisé»

Dans une autre rue de Bakhmout, Oleg, 49 ans, garde un entrepôt comme chaque jour depuis 2007. «Comme le disent nos aînés: la mort, ça n’arrive qu’une fois. Autant que ce soit chez soi», lance cet homme imposant, vissé sur une chaise qui, par contraste, semble minuscule. Son épouse et leurs filles avaient fui à Dnipro mais, faute d’argent pour payer les loyers là-bas, elles viennent tout juste de rentrer.

Oleg espère seulement que «lorsqu’ils entreront dans Bakhmout, les Russes ne commettront pas de crimes comme ils l’ont fait ailleurs.» Alors qu’un peu plus tôt, il plaisantait en évoquant ses groupes de heavy metal favoris et son goût pour le look des «bikers», il s’effondre tout d’un coup. «Je ne comprends pas. Jamais je n’aurais cru qu’on en arriverait là», souffle cet ancien ouvrier qui a travaillé de l’autre côté de la frontière. «Les Russes, ce sont nos amis. Dans la Bible, il est écrit que le jour où les frères livreront leurs frères à la mort et les pères leurs enfants, ce sera l’apocalypse. Sans raison, les Russes détruisent tout et j’attends le jugement dernier.» Des larmes coulent sur ses joues. «J’ai le cœur brisé», explique-t-il. Sur le chemin du retour, en direction de Kramatorsk, une épaisse fumée blanche s’élève à une dizaine de mètres de la route. Un missile vient tout juste de s’y abattre.

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À l’hôpital de Kramatorsk, juste au sud de Sloviansk, Roman tremble encore. Allongé sur une civière à l’arrière d’une ambulance, le jeune homme de 28 ans est l’un des six blessés de l’attaque de Sloviansk. Son beau-frère, l’un des morts. «Nous regardions la télévision dans mon salon. Soudain… Je ne sais pas. Je ne saurais pas décrire», bégaie-t-il, les yeux écarquillés, froissant dans ses poings la couverture de survie. «Sacha était assis plus près de la fenêtre, alors les éclats de verre l’ont tué. Après, j’ai vu que dehors, tout était détruit. Même les arbres.»

Roman logeait au cinquième étage de l’immeuble à la cage d’escalier muée en scène de crime. Gravement blessé à la jambe, on lui a dispensé ici les premiers secours et il va être conduit à Dnipro, plus éloignée du front, pour y poursuivre son traitement. Il demande un téléphone pour appeler sa sœur, veuve depuis quelques heures. Elle ne répond pas. À Sloviansk, le réseau téléphonique est faible. «Je voudrais juste qu’elle sache que je suis vivant», sanglote-t-il.

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Juste avant le début de l’invasion russe, le 24 février, l’hôpital de Kramatorsk, le plus grand de la région de Donetsk, avait commencé des travaux de réfection. Sur les 65 lits normalement disponibles en traumatologie, seuls 30 sont utilisables. «Certains bâtiments sont en travaux, donc il faut faire avec ce qu’on a: c’est-à-dire, en quelque sorte, un demi-hôpital», regrette Olexei Victorovitch, le directeur de l’établissement. Après qu’un missile s’est abattu sur la gare de la ville le 8 avril dernier, tuant une cinquantaine de personnes, «nous avons décidé que nous ne nous occuperions que des soins d’urgence et acheminerions les blessés stabilisés à Dnipro, pour éviter que l’hôpital soit saturé en cas d’afflux massif de victimes», explique-t-il. Il accueille aussi des soldats blessés au front, pour seconder l’hôpital militaire de la ville.

«C’est la mort partout»

Dans le couloir, quatre soldats- trois hommes et une femme - attendent, mutiques, sur des bancs en bois. L’un d’eux, la vingtaine, les yeux humides, se frotte les mains, le visage, sans avoir l’air de s’en rendre compte. Parfois, il se raidit un peu, lève le menton, peut-être pour sortir la tête d’un tourbillon de pensées noires, mais jamais très longtemps. Après quelques secondes, son dos se courbe à nouveau, son visage retombe dans ses mains. «Madame Natalia» va bientôt recevoir, un à un, les membres du petit groupe. La psychologue s’est portée volontaire pour traiter les soldats qui passent à Kramatorsk avant de repartir au front. «Pour l’instant, il n’y a pas grand-chose que je puisse faire pour eux», avoue la quadragénaire blonde, dont l’épaisse couche de fond de teint ne parvient pas à camoufler les cernes. «Après la guerre, quand ils auront le temps de suivre une vraie thérapie sans que celle-ci soit interrompue par de nouvelles missions, il faudra reconstruire les âmes comme on rebâtira les maisons.»

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Derrière le bâtiment, Ivan fume à l’ombre d’un arbre. À 22 ans, il fait partie d’une équipe qui accompagne des convois d’évacuation de soldats blessés au front. «Il y a environ deux semaines, j’ai reçu l’ordre d’aller vers Sosnova, en plein dans les combats, pour évacuer un habitant. Ce n’est pas dans nos habitudes de récupérer les civils, mais je ne discute pas les ordres. Nous sommes partis en Hummer, en pleine nuit, feux éteints et sans téléphone pour ne pas être repérés. Alors que nous arrivions près du point d’extraction, nos hommes sur place ne répondaient pas à mes appels radio. Sur place, j’ai ouvert la portière… Et là, BOUM! Des tirs de mortiers. Je suis devenu tout bête et complètement sourd, un pied en dehors du véhicule et un pied dedans. Je n’ai pas vu ni entendu mes camarades se jeter à terre et me hurler que d’autres obus arrivaient. Boum! Boum! Boum! Il y a eu dix coups. Un obus est tombé à dix mètres. C’est ce qui m’a fait tomber par terre car moi, je n’arrivais plus à bouger.» Ivan tire une bouffée de sa cigarette. «On a profité de quelques secondes d’accalmie pour fouiller la seule maison des environs, mais elle était vide. On ne savait pas où était le civil. Puis, on a aperçu un bâtiment non loin et on s’y est réfugié. Là, on a trouvé une équipe de reconnaissance. Des gars à nous, pas des Russes. Mais ça veut dire qu’on était au point zéro, à deux pas de l’ennemi. Il pleuvait à verse. Les obus continuaient aussi de pleuvoir. Au bout d’un moment, on a décidé de partir avant que le véhicule ne soit trop détruit. On n’a jamais trouvé le civil mais, sur la route du retour, on a embarqué des soldats blessés.»

Dans un autre quartier de Kramatorsk, Volodymyr, qui n’a pas souhaité que son vrai nom soit publié, raccroche son téléphone et allume lui aussi une cigarette. «Je viens d’apprendre qu’un de mes amis a été tué», lâche-t-il. «Ce n’était qu’une question de temps. Si ça continue, on va tous y passer.» Là-bas, sur le front, «c’est la mort partout», témoigne ce membre de la Défense territoriale, constituée de volontaires civils. Venu se reposer quelques heures dans un appartement prêté par des bénévoles, il charge son téléphone portable et fait une lessive avant de repartir au front où il emportera quelques vivres. Dans le salon en désordre, des treillis, des armes et des sacs gisent pêle-mêle. Quelques t-shirts sèchent sur un sapin de Noël transformé en étendoir.

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Originaires de Lviv, à l’ouest du pays, lui et ses camarades ont été envoyés sur l’une des positions les plus dangereuses du Donbass, tout près de Severodonetsk. «On a suivi une formation d’un jour et demi. Chacun a reçu un fusil automatique AK-74, un pull et un pantalon militaires. Et hop, débrouillez-vous , fulmine-t-il. Heureusement, avant la guerre, je m’exerçais déjà au tir sportif ; et quand on m’a envoyé au front, j’avais les moyens financiers de m’acheter une seconde arme et un bon gilet pare-balles», continue le trentenaire. «Mais 90 % des membres de mon bataillon sont des informaticiens, des boulangers, des journalistes qui n’avaient jamais tiré de leur vie. Quand on s’est enrôlés, le travail de la Défense territoriale était de garder les checkpoints les moins exposés ou bien d’assurer un soutien logistique.»

Le combattant s’emporte contre ce qu’il considère comme la «stratégie mortifère» de son gouvernement: «Le 3 mai, une loi a été passée selon laquelle les membres de la Défense territoriale, peuvent être envoyés au front. Des instituteurs, des ados de 18 ans, des vieillards sans aucune expérience militaire font office de chair à canon!» Le jeune homme boit une gorgée de café, tente de se calmer, mais les mots se bousculent dans sa bouche. «Vous ne vous imaginez pas ce que c’est là-bas: on est entre les tirs croisés d’artillerie russes et ukrainiens. Les obus volent sans cesse juste au-dessus de nos têtes, et tombent parfois sur nous. Et face aux chars russes, nous, on n’a que nos fusils!» À part les armes automatiques, son unité n’est équipée que de deux mitrailleuses et deux mortiers, regrette-t-il.

«Ensuite, ce sera au tour de Donetsk»

Plusieurs membres de la Défense territoriale auraient fait remonter leur situation à l’état-major de l’armée régulière et «aux responsables à Kiev», en vain. «Récemment, des bataillons de la Défense territoriale qui se faisaient encercler et pilonner sans pouvoir répliquer se sont repliés. Les chefs militaires de l’armée les ont conspués et accusés de contrevenir aux ordres. Certains se sont résolus à repartir au combat, car ils ne supportaient pas qu’on dise qu’ils n’étaient pas patriotes, rapporte Volodymyr. Pourtant, après 100 jours de guerre, un grand nombre d’éléments de la Défense territoriale n’ont plus leur place au milieu des combats, estime-t-il. Certains, qui ont entendu le vacarme de l’artillerie pour la première fois de leur vie et qui ont vu des amis mourir avant même d’avoir eu le temps de tirer une balle, sont traumatisés. Je connais des gens qui ne peuvent pas empêcher leurs mains de trembler.»

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Cent jours après le début de l’invasion, Moscou tente de faire oublier les revers subis à Kiev et Kharkiv en s’emparant du Donbass. La région de Louhansk est quasiment sous leur coupe: seule la ville de Lyssytchansk leur échappe. «Ensuite, ce sera au tour de Donetsk», la seconde région du Donbass, prévient Olexandre Struk Sergueïevitch, le maire de Severodonetsk, le centre administratif de la région de Louhansk. Rencontré derrière un magasin désaffecté à Kramatorsk, il dit avoir fui la capitale de Louhansk avec les ordinateurs et autres documents sensibles quand les Russes sont entrés dans la ville.

«Là-bas, c’est un carnage. Nos soldats combattent dans les rues pour défendre notre honneur, mais la ville va tomber. Il faut tout faire pour sauver Lyssytchansk, ainsi que la région de Donetsk», plaide-t-il. Depuis son bureau de fortune, qu’il partage avec une organisation humanitaire dans la ville de Bakhmout, il tente de suivre l’évolution de la situation de sa ville. «La plupart des bâtiments sont en ruines, comme à Marioupol. Comme si les Russes voulaient nous effacer. Dans l’hôpital, il y a quatre patients impossibles à déplacer, qui ont une maladie chronique. L’équipe médicale et les patients sont retranchés dans un espace transformé en bunker.»

Impossible de connaître avec exactitude la situation: «Il n’y a plus d’électricité ni de réseau téléphonique. Nous communiquons grâce au réseau Starlink, lorsque nous le pouvons. Mais c’est essentiellement un trou noir.» L’édile assure, pourtant, que rien n’est perdu: «Les Russes sont vexés de s’être couverts de honte lors des premiers assauts sur les deux grandes villes du pays. Mais ils ne sont pas imbattables. Nous, nous avons le courage. Ce qui nous manque, ce sont les armes lourdes. Grâce à elles, nous pourrions rapidement gagner.»

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Atmosphère(s)

Chronique

Mac Macron II, ou la métaphore de l’absent-présent.

Jean-Emmanuel Ducoin

Stratégie Il apparaît, puis disparaît. Il parle, ne dit pas grand-chose. Il est présent, sans présence. Un peu fantomatique, comme en suspens… Mac Macron II ressemble à ce cliché déconcertant, dévoilé lundi 30 mai par sa photographe officielle, Soazig de La Moissonnière, sur lequel nous l’apercevons, seul, déambulant dans une rue de la capitale, en pleine nuit. L’instant aurait été capturé le 19 mai, aux alentours de minuit, rue de Rivoli. Le prince-président marche sur un passage piéton, visiblement en pleine conversation télé­phonique. Pas de gardes du corps dans le champ de vision, pas de véhicule officiel, juste quelques badauds qui ne le reconnaissent pas et n’imaginent pas une seconde qui est ce promeneur solitaire qu’ils viennent de croiser. Incroyable métaphore de l’absent-présent.

Mais qu’on ne s’y trompe pas. La mise en scène, voulue et délivrée pour qu’elle soit commentée, s’apparente à une mise en abyme aussi singulière qu’inquiétante. Elle signifie surtout une stratégie politique éminemment réfléchie : comme avant la présidentielle, Mac Macron II laisse filer le temps et retarde ses annonces de « réformes » pour soi-disant remettre la société en mouvement, laissant ainsi peu de prises aux oppositions avant les législatives. Selon le Monde, qui résume assez bien cette situation d’ « atmosphère gazeuse », l’homme « surgit souvent là où on ne l’attend pas », mais « il arrive aussi qu’on attende le chef de l’État et qu’il ne surgisse pas »

Au-dessous Voilà plus d’un mois que le prince-président a été réélu et le pays est tenu en haleine sur le sens qui sera donné à ce second quinquennat – qui n’a pas démarré. Le 16 avril dernier, à Marseille, il affirmait pourtant : « Je n’ai aucune envie de faire cinq ans de plus. Non, je ne veux pas les faire en plus, je veux complètement refonder. Je veux que ce soient cinq années de renouvellement complet. » Le casting pour y parvenir, nous le connaissons. Du recyclage de ministres. Quant à la première, Élisabeth Borne, pire que désolante, cette nomination était prévisible, donc sans effet. « C’est presque du jamais-vu, commente Frédéric Dabi, directeur de l’Ifop. Il n’y a pas de message passé par le gouvernement. Il n’y a pas d’action susceptible de créer de la mobilisation. On est dans une impression de “beurre mou’’. »

À l’évidence, il doit savoir où il compte aller, mais il se garde bien de l’évoquer clairement. Selon Jean-Luc Mélenchon en personne, cité par le Monde, Mac Macron II « est au-dessous de la main dans ce qu’il entreprend ». Et le candidat à Matignon d’ajouter : « Il donne le sentiment de ne pas être vraiment là. Il y a peut-être de l’épuisement (lié à la campagne présidentielle) et de la sidération car rien ne fonctionne, comme nous (la gauche) en 1983. Tout le monde a une couche de terreau, pas deux. Peut-être ne s’attendait-il pas à tomber sur un os comme moi ! »

Méthode Si ce climat à la fois filandreux et imprécis reste probablement la meilleure tactique pour assurer une majorité présidentielle au Parlement, Mac Macron II a bien sûr compris qu’il n’avait pas le droit à l’erreur lors de ce scrutin fondamental. Le député LaREM Gilles Le Gendre ne cache d’ailleurs pas les réelles intentions : « Il y a une pression, les gens veulent de l’action. ​​​​​​​ Le ressort n’est pas cassé. Après les élections, en juillet, viendra la mise en œuvre d’une feuille de route radicale et profonde, et là, ce sera le tapis de bombes. » Vous avez bien lu… Mac Macron II a promis une « méthode nouvelle », d’autant qu’il a beaucoup à se faire pardonner après cinq années durant lesquelles il a incarné jusqu’à l’absurde une verticalité du pouvoir aussi inefficace que mortifère, plus « prince » que « président ». Seul moyen d’éviter le « tapis de bombes », élire une majorité de gauche les 12 et 19 juin. Au moins, ce serait conforme au souhait des Français, qui espèrent majoritairement que l’élu « ne dispose pas d’une majorité »

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L'Humanité

 Sagesse indienne

Chronique

Bhartrhari, ce nom vous dit-il quelque chose ? C’est celui d’un poète de l’Inde ancienne qui s’exprime en sanskrit depuis la première moitié du Vème siècle (ou depuis le début du VIème). Son œuvre ? Un triptyque : Sagesse du monde, Amour, Renoncement. C’est le texte sanskrit le plus anciennement connu en Occident.

Vincent RoyLa sagesse du monde

De quoi s’agit-il ? D’un manuel de sagesse ? Enfin…oui…mais pas seulement. Revenons à la « conception brahmanique » des choses, comme le note Dominique Fradkine dans sa préface éclairante. « Conception brahmanique » fait ici référence aux « stades de vies ». Ce qui est questionné, c’est bien l’itinéraire de l’homme, d’abord au sein du groupe dit « social » et dans le cadre de son intimité (maître de maison ou courtisan). Il est encore question de son jeu de la séduction, du jeu de l’amour – peut-on, d’ailleurs, considérer l’amour comme un jeu ? Enfin, vient (ou doit venir), le temps de la solitude, de la retraite ascétique c’est-à-dire de la contemplation. Ce dernier stade pourrait être celui de la « délivrance » (ou du moins, de l’aspiration à la délivrance). Ainsi, à la place des « stades de vie » peut-on parler des « buts de vie ». Des choix se présentent, des choix d’existence : ils font partie intégrante des valeurs traditionnelles de l’hindouïsme, soit dit par parenthèse !

            Voici donc que, sous forme d’aphorismes, de fables, de maximes, de réflexions, d’observations, le poète passe en revue les qualités de l’homme de bien au regard de la Sagesse du monde. Puis, dans un second temps, vient le lyrisme avec Amour – avec l’amour devrait-on dire. Son triomphe est célébré. On pense à La Fontaine qui, 12 siècle plus tard, le concevait (je parle de l’amour), comme une volupté de plus, une volupté comme une autre, celle-ci excédant toutes les autres. Le poète Bhartrhari, sur ce chapitre, est parfois amer, néanmoins. Désenchanté, si l’on préfère. Il argue des effets toxiques du désir.

            Enfin vient le temps du Renoncement. Epuisé par le cycle des renaissances (stades de vie), la voie de l’ascétisme s’ouvre. Retrouver (plutôt trouver) concentration et stabilité intérieure sont le but ultime. Rechercher l’absolu !

La chronique littéraire de Vincent Roypoésieinde
Le Figaro

La reine Elizabeth II annule sa présence à la messe du jubilé vendredi

La reine a ressenti «un certain inconfort» au premier jour des festivités organisées pour ses 70 ans de règne, a annoncé jeudi le palais de Buckingham.

Acclamée par la foule jeudi au balcon de Buckingham, la reine Elizabeth II, à la santé fragile, manquera en raison d'«un certain inconfort» le service religieux célébré vendredi pour ses 70 ans de règne, une longévité sans précédent pour la monarchie britannique. «La reine a beaucoup apprécié la parade pour son anniversaire aujourd'hui (jeudi) et le défilé aérien mais elle a ressenti un certain inconfort», a indiqué le palais de Buckingham. «En prenant en considération le trajet et l'activité requise pour le service d'action de grâce à la cathédrale Saint-Paul, Sa Majesté a conclu à contrecœur qu'elle ne participerait pas», a-t-il ajouté.

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Cette annonce vient relancer les inquiétudes sur l'état de santé déclinant de l'ultra-populaire souveraine de 96 ans, qui a du mal à marcher et dont les apparitions officielles sont devenues de plus en plus rares depuis une nuit à l'hôpital en octobre. Jeudi soir, la monarque a quand même participé à une cérémonie au château de Windsor, d'où elle a allumé à distance une immense sculpture représentant un arbre de 21 mètres de haut devant le palais de Buckingham. Au même moment, des milliers de signaux lumineux étaient allumés partout au Royaume-Uni et dans les pays du Commonwealth en son honneur. Elle a ainsi clôturé la première des quatre journées de son jubilé, lors de laquelle elle est apparue deux fois au balcon du palais à la plus grande joie des dizaines de milliers de spectateurs, souriante et vêtue d'un ensemble bleu tourterelle, s'appuyant immobile sur une canne.

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Une souveraine ultra-populaire

Montée sur le trône à 25 ans le 6 février 1952 à la mort de son père George VI, elle était d'abord accompagnée du duc de Kent, un cousin, pour le passage du défilé militaire annuel du «Salut aux couleurs», réunissant plus de 1.200 soldats et des centaines de musiciens. Elle est revenue au balcon peu après, pour un survol aérien, cette fois accompagnée par 17 membres de la famille royale qui ont des fonctions officielles et leurs enfants. Les mimiques de son arrière petit-fils Louis, 4 ans, le plus jeune des enfants du prince William, ont fait fondre le public. Jamais aucun souverain britannique n'a régné aussi longtemps qu'Elizabeth. Il est peu probable qu'un autre atteigne une telle longévité: Charles, le prince héritier a 73 ans, qui prend de plus en plus le relais, et son fils William bientôt 40.

Pour ce jubilé, fanions, drapeaux et portraits géants ont été accrochés dans les rues de tout le Royaume-Uni, les vitrines sont remplies de souvenirs et les ventes d'alcool et de gâteau typiquement «british» ont explosé. Un concert géant est prévu samedi mais aussi des dizaines de milliers de rassemblements populaires, dont des pique-niques géants dimanche. «J'espère que les prochains jours seront l'occasion de réfléchir à tout ce qui a été accompli au cours des 70 années, tout en regardant l'avenir avec confiance et enthousiasme», a déclaré dans un message écrit la souveraine, cheffe d'État de 15 royaumes, du Royaume-Uni au Canada en passant par la Nouvelle-Zélande.

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Les félicitations ont afflué du monde entier, le président français Emmanuel Macron saluant son «dévouement» à «l'amitié indéfectible» franco-britannique. Même le parti républicain irlandais Sinn Fein a souligné son rôle dans le processus de paix en Irlande du Nord, une démarche longtemps inimaginable de la part de l'ex-vitrine politique de l'IRA. Dans cette ambiance de fin de règne, la monarchie se trouve confrontée à des critiques croissantes, notamment dans les anciennes colonies, concernant le passé esclavagiste de l'Empire britannique. Au Royaume-Uni, la reine reste très aimée de ses sujets avec 75% d'opinions favorables selon l'institut YouGov, mais son héritier Charles est bien moins apprécié (50%). Seuls 39% des Britanniques pensent que l'institution existera encore dans cent ans.

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Aide militaire à l'Ukraine : Moscou dénonce un risque accru de confrontation russo-américaine

Le Kremlin a accusé Washington de «jeter de l'huile sur le feu» après l'annonce de la livraison de systèmes de missiles américains à Kiev.

Guerre en Ukraine: l'Église orthodoxe ukrainienne rompt avec le patriarche Kirill

La branche moscovite de l'Église orthodoxe ukrainienne a annoncé vendredi rompre avec la Russie en raison de l'offensive lancée par Vladimir Poutine et soutenue par Kirill.

L'Humanité

Tout exprimer du plus obscur de soi

Chronique

Jean-Claude Lebrun

Rares sont les textes d’une telle crudité, bien au-delà des poses et autres affectations de sincérité. Ici, en effet, c’est un jet brûlant qui continuellement fuse, vous laissant tout du long sous le choc. Déjà, en 2021, dans son fulgurant premier roman Elle, la mère (Minuit), l’écrivain laissait se déverser la parole d’un fils qui venait de perdre sa mère. La colère l’y disputait à la douleur, à mesure que se dévoilaient les épisodes terribles d’une vie brutalisée et asservie. Au centre de Dire se laisse aujourd’hui découvrir un homme, objet de violences multiples et non moins graves.

Près de quinze années durant, deux fois par semaine, il s’est rendu chez une analyste pour s’essayer à démêler ce qui, depuis l’enfance, n’a cessé de l’accabler, l’enfermant dans une solitude de laquelle il ne put jamais vraiment s’arracher. Ce garçon d’un milieu modeste avait tôt manifesté une dilection pour la danse qui avait hérissé son père. Puis, il lui avait fallu subir les maltraitances d’un prédateur sexuel qui n’était autre que son parrain, tandis que ses parents détournaient le regard. Plus tard, il voulut devenir couturier. Ce qui se dessine là, c’est l’itinéraire banalement classique d’une différence difficile à vivre. Emmanuel Chaussade en exhibe le quotidien, entre périodes d’exaltation et moments plus sordides. D’une précision quasi naturaliste, il évoque son ascension dans le monde parisien de la mode, cornaqué par un grand couturier qui le tient en dépendance. De nouvelles blessures à côté des blessures anciennes. Tout ce qui vient péniblement au jour sur le divan de la psy et provoque ce débit saccadé, cette brièveté des phrases arrachées du plus profond, cette obsession de dire les choses dans toute leur crudité.

Sur une table dans la salle d’attente du boulevard de Sébastopol, parmi les livres de psys, Charlie Hebdo : Elsa Cayat, assassinée lors de l’attentat du 7 janvier 2015 contre l’hebdomadaire satirique, était sa psychanalyste. Elle l’avait conduit à s’accepter, ne plus avoir peur ni se mépriser. En nommant les choses. Le propos alors s’élargit à un plus vaste sens. Si lui maintenant « n’a plus peur de ses ombres », pas question de laisser d’autres contrôler sa vie, au nom d’une idéologie, d’une religion dévoyée. Pour cela, toujours trouver les mots. C’est un nouveau livre de grande portée que nous propose Emmanuel Chaussade. En même temps dérangeant et saisissant. Sans faux-fuyant ni tabou. L’histoire d’un homme grattant jusqu’au plus obscur de soi, pour accéder à une clarté libératrice. C’est dire.

LittératurepsychanalyseChronique littéraire de Jean-Claude Lebrun
Le Figaro

«Tenues islamiques» à l'école : Macron veut «de la clarté» et que «la loi s'applique»

«Pour tous les élèves dans nos écoles, il n'y a pas de signes religieux, quels qu'ils soient», a affirmé le président.

Le président Emmanuel Macron a indiqué jeudi 2 juin vouloir «de la clarté sur tous les chiffres» et «que la loi de la République s'applique» concernant le port de «tenues islamiques» à l'école, dont le journal L'Opinion dénonce une «épidémie».

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«Comme sur toute matière, quand il y a des épidémies, il faut qu'il y ait des symptômes et on mesure. Donc nous sommes en situation constamment de mesurer (...) ces informations», a déclaré Emmanuel Macron lors d'une visite à Marseille, interrogé sur un article publié jeudi par L'Opinion. «Là-dessus je vais être très clair, la politique que je veux conduire est toujours la même, celle de la vérité. Il ne doit y avoir aucun tabou, aucun interdit et non plus aucun fantasme. Donc moi je veux de la vérité, de la clarté sur tous les chiffres. Et ensuite je veux que la loi de la République s'applique», a-t-il ajouté. «Et la loi est très claire : pour tous les élèves dans nos écoles, il n'y a pas de signes religieux, quels qu'ils soient», a-t-il encore dit. «Nous allons avec monsieur le ministre (de l'Éducation Pap Ndiaye, ndlr) regarder, mesurer et répondre avec la plus grande clarté à toutes les situations qui ne respectent pas les lois de la République».

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Une «épidémie» de «tenues islamiques»

L'Opinion affirme jeudi que l'Éducation nationale est confrontée à une «épidémie» de «tenues islamiques» et que «plusieurs incidents ont éclaté dans diverses académies ces derniers mois». Selon le journal, des abayas (robe traditionnelle noire) et kamis (tunique musulmane) «ont fait leur apparition ces derniers mois aux portes de plusieurs lycées». Emmanuel Macron s'exprimait à Marseille lors d'un déplacement avec Pap Ndiaye pour faire la promotion de «l'école du futur», une expérimentation lancée en septembre 2021.

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Le chef de l'État marque aussi, avec cette visite, son soutien à Pap Ndiaye, historien des minorités, et cible d'un tir de barrage de la droite nationale qui le qualifie de «militant racialiste et antiflics», depuis sa nomination surprise dans le gouvernement d'Élisabeth Borne. Alors que son prédécesseur Jean-Michel Blanquer s'est régulièrement inquiété de phénomènes «woke» ou de l'«islamo-gauchisme», Pap Ndiaye a, lui, douté à plusieurs reprises du bien-fondé de ces concepts. Des positions qui suscitent aussi l'inquiétude chez certaines personnalités de la majorité ou proches du président.

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Rachida Dati a signalé au procureur le député LREM Gilles Le Gendre pour «harcèlement sexuel et moral»

La maire du 7e arrondissement de Paris s'est saisie d'accusations d'une ex-collaboratrice à l'égard de l'ancien président du groupe LREM à l'Assemblée.

«La lumière doit être faite», «humiliation pour la France»... L'opposition s'indigne après le match Liverpool-Real Madrid

Gérald Darmanin a désigné les supporters britanniques comme étant coupables du chaos au Stade de France.

Élisabeth Borne, première ministre : la consécration d'une «techno» de gauche

PORTRAIT - Travailleuse mais discrète, de gauche mais capable de faire adopter des réformes chères à la droite, cette polytechnicienne de 61 ans sans ancrage politique est nommée à Matignon.

L'Humanité

«Le monde associatif n’est pas rancunier, il veut de la confiance»

Entretien

Les associations espéraient un interlocuteur au gouvernement : raté. À l’heure où son principal réseau, le Mouvement associatif, repart en campagne pour renforcer le secteur, sa présidente, Claire Thoury, appelle à rompre avec le climat de défiance du précédent quinquennat.

Stéphane Guérard

Baisse des dons de 30 % en 2021 par rapport à 2020. Diminution du bénévolat de 15 % sur la même période. Et aucun référent au gouvernement. Ces dernières semaines ont apporté leur lot de mauvaises nouvelles. Pas de quoi faire perdre son ton revendicatif au Mouvement associatif, principal réseau du secteur, nous explique sa présidente Claire Thoury.

En septembre dernier, vous aviez appelé les adhérents des associations à reprendre le chemin de structures fragilisées par deux années de crise sanitaire. Le mauvais indicateur de l’engagement bénévole vous inquiète-t-il ?

Le monde associatif a perdu des forces durant la crise Covid. Il est encore trop tôt pour savoir si la perte de bénévole est conjoncturelle ou structurelle car nous faisons face à deux phénomènes. Nous voyons des responsables d’association âgés, échaudés par la crise sanitaire ou en quête de temps pour eux, qui ont envie de passer la main. Ça ne date pas d’hier mais ça s’accélère. Dans le même temps, nous avons accueilli de plus en plus de nouveaux bénévoles, souvent jeunes, venus en nombre lors de la crise Covid pour faire vivre les solidarités. Mais leurs envies d’engagement, centrées sur une cause, une action, sont différentes de celles de leurs aînés. Parce qu’ils sont déjà dans la vie active ou parce qu’ils sont attachés à des actions concrètes, ponctuelles, ils ne veulent pas faire comme leurs aînés, pour qui il s’agissait d’abord de s’engager auprès d’une organisation, sans compter son temps.

Comment les associations s’adaptent-elles ?

On pourrait en rester à un discours critique et normatif sur le bon ou le mauvais engagement. On peut aussi se questionner sur les meilleures manières de leur faire une place. Comment faire évoluer les actions ? Quels épanouissements en retirer ? Répondre à ces questions, c’est renforcer le projet de l’association. Entre les aînés qui partent et les jeunes qui arrivent, ça bouscule tout le monde.

Économiquement, le monde associatif est-il sorti des turbulences de la crise Covid ?

Je le crois. En 2021, 65 000 associations ont été créées, ce qui est un bon chiffre. Quant aux 152 000 structures qui salarient au moins une personne, elles ne perdent plus d’emploi et recommencent à en créer. Cette situation demeure diverse selon les secteurs. Si le sanitaire et social ne s’est jamais arrêté ces deux dernières années, le sport, le tourisme ou la culture ont été fortement ralentis, voire arrêtés. Selon le dernier pointage d’ESS France, l’économie sociale et solidaire (ESS) a créé 3 % d’emplois en plus l’an dernier. Comme les associations représentent 80 % des emplois l’ESS, elles ne doivent pas y être pour rien.

Vous avez exprimé votre grande déception de voir la vie associative et l’ESS privées d’interlocuteur identifié au gouvernement. Espérez-vous de meilleures nouvelles pour les législatives ?

Pour nous, d’une élection à l’autre, le fil rouge demeure la confiance. La crise sanitaire a été hyperviolente pour les associations qui ont pourtant répondu présentes, de la distribution alimentaire au déploiement de la vaccination… Nous attendons un vrai plan de soutien aux associations, avec la promulgation d’une loi pluriannuelle de financements renforçant le fonds de la vie associative, réaffirmant le principe de la subvention. Nous demandons une stratégie nationale de l’engagement, qui assure les crédits en faveur du service civique, qui transforme l’exonération fiscale liée à l’adhésion à une association en crédit d’impôt…

Pourquoi parlez-vous de renouer la confiance ?

Les acteurs associatifs partagent le sentiment d’avoir été défiés par les pouvoirs publics. Le précédent quinquennat s’est ouvert sur la suppression des contrats aidés, sans consultation, et s’est achevé par l’imposition de la Contrat d’engagement républicain (dans la loi « séparatisme », ndlr) qui fait peser des risques sur la liberté d’action associative. Ce nouveau quinquennat ne peut continuer sur un tel manque de concertation. Quand des gens créent une association pour porter une action, une cause, c’est pour exprimer un besoin exprimé sur un territoire. Lorsque ces personnes tapent à la porte des pouvoirs publics, ce n’est pas pour se faire plaisir, mais pour alerter, proposer, discuter. C’est ça, l’utilité des corps intermédiaires. Mais nous ne sommes pas rancuniers. Nous envisageons une nouvelle relation de confiance avec les pouvoirs publics. Car nous sommes convaincus que l’association porte un modèle pertinent : il n’est pas lucratif, ne cherche pas à s’enrichir, ni ne verse de dividendes. L’association est lieu où l’on dépasse les désaccords personnels pour porter un intérêt commun.

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L'Humanité

Ce que redoute Emmanuel Macron

Éditorial

Sébastien Crépel

Quelle logique improbable a conduit à faire cohabiter dans un même gouvernement Pap Ndiaye et Gérald Darmanin ? Un historien réputé, pour lequel le « racisme structurel » et les violences policières sont des réalités à reconnaître et à combattre, aux côtés de l’homme qui trouve Marine Le Pen « trop molle ». La raison de cet attelage tient en cinq lettres : Nupes. Sans l’accord scellé entre toutes les composantes de gauche dans la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, jamais Jean-Michel Blanquer, le pourfendeur de « l’islamo-gauchisme » et du « wokisme », ces inventions de droite, n’aurait dû céder la place à son antithèse, un universitaire spécialiste de la condition noire et des discriminations.

Depuis le 7 mai et l’officialisation de l’alliance autour de Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron a un problème qui chamboule ses plans pour les législatives. Pour une majorité de Français (57 %), la gauche est en mesure de gagner les élections, selon un récent sondage Ipsos. La composition du gouvernement d’Élisabeth Borne s’en ressent. Plusieurs de ses ministres ne sont là que pour donner le change et doivent leur nomination à l’apparition de la Nupes dans le paysage politique. Pap Ndiaye fait partie de ceux-là, parmi d’autres qui n’ont « de gauche » que les références sur leur CV des cabinets dans lesquels ils ont fait carrière. L’arbre « décolonial » cache ainsi une forêt de ministres conservateurs et rétrogrades aux postes stratégiques.

Le but de l’opération Pap Ndiaye est de réinstaller, avec la complicité de l’extrême droite, le duel Emmanuel Macron face à Marine Le Pen, autour des opinions supposées du nouveau ministre, dont la nomination est une véritable aubaine pour le Rassemblement national. L’extrême droite et la droite « républicaine » dans son sillage font mine de voir dans le gouvernement un Conseil des soviets dans lequel se serait glissé Malcolm X. Et de dénoncer, à coups d’accusations grotesques et, pour tout dire, racistes, le danger pour la République que représenterait l’accession d’un lecteur de Frantz Fanon et d’Aimé Césaire à la tête de l’éducation nationale. Pendant ce temps, perdu en polémiques aussi ridicules que venimeuses – dans le droit-fil de celle sur le burkini à Grenoble –, le débat public est détourné des solutions aux préoccupations essentielles auxquelles l’apparition de la gauche unie avait redonné pleinement droit de cité, à l’instar des salaires, des prix et des retraites.

Que personne ne s’y trompe : la gauche et ses électeurs n’ont rien à gagner à se laisser distraire des combats sociaux, comme on essaie de les y inciter pour mieux les diviser et les démobiliser. La France aisée acquise à Emmanuel Macron, elle, ne s’y laissera pas prendre, et ne votera pas pour ou contre le burkini, pour ou contre le « wokisme », mais pour la retraite à 65 ans, pour la baisse des « charges » et des impôts qui la touchent. À l’inverse, une majorité de députés de gauche se gagnera si la conviction l’emporte que le Smic net à 1 500 euros est possible dès le 1er juillet pour faire face à l’inflation sur les produits de la vie courante, ou que l’on peut partir à la retraite à 60 ans avec une bonne pension pour laisser son emploi à un jeune. Ce sont ces débats que redoutent Emmanuel Macron et Élisabeth Borne. Il reste deux semaines avant le premier tour pour les y contraindre.

Éditorial

Gouvernement BorneEmmanuel MacronLégislatives 2022Nupes
Le Figaro

Fête juive et Pentecôte : Gérald Darmanin appelle les préfets à la «vigilance»

Le ministre de l'Intérieur relève par ailleurs «le niveau élevé de la menace terroriste» dans un télégramme adressé vendredi aux préfets ainsi qu'aux directeurs généraux de la police et de la gendarmerie.

Gérald Darmanin a appelé les préfets à être particulièrement «vigilants» pour assurer la sécurité des lieux de culte ce week-end «dans le contexte des fêtes juives de Chavouot et chrétienne de la Pentecôte».

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Dans un télégramme adressé vendredi 3 juin aux préfets ainsi qu'aux directeurs généraux de la police et de la gendarmerie, et dont l'AFP a pris connaissance, le ministre de l'Intérieur relève «le niveau élevé de la menace terroriste» qui «exige le maintien d'une forte vigilance, notamment vis-à-vis des lieux à caractère religieux». Il appelle ainsi «l'attention» des préfets «sur les rassemblements et offices des cultes juif et chrétien qui se tiendront du samedi au soir au lundi soir».

Gérald Darmanin y énumère les mesures à prendre, notamment l'attention portée sur les véhicules stationnés à proximité des lieux de culte ou encore le recours aux forces de Sentinelle.

Fiasco au Stade de France : face au Sénat, Gérald Darmanin persiste et signe

Auditionné sur la gestion chaotique de la finale de la Ligue des champions, le ministre de l'Intérieur, reconnaissant «une blessure pour notre fierté nationale», a maintenu qu'il y avait «largement assez d'effectifs de police».

La fête des mères remplacée dans certaines écoles par la «fête des gens qu'on aime»

TÉMOIGNAGES - Des enseignants renoncent à célébrer les fêtes des mères et des pères afin de s'adapter «à la diversité des situations familiales». D'autres résistent à cette évolution.

Notre classement exclusif des villes où il fait bon faire ses études... et celles où il faut se méfier

PALMARÈS - Sécurité, logement, coût de la vie, loisirs... À l'heure des résultats de Parcoursup, nous avons comparé les données de 61 villes françaises, pour aider les jeunes (et leurs parents) à éviter les déconvenues.

L'Humanité

Abad, Darmanin et consorts... Le gouvernement Borne naît sous le signe des scandales

Actu

La nomination d’Élisabeth Borne et des ministres confirme l’ancrage à droite et la pure logique macroniste. Une équipe déjà minée par plusieurs scandales, avec un garde des Sceaux mis en examen et un transfuge de LR accusé de viol. Et les attaques contre la gauche traduisent surtout une crainte d’être battu aux législatives.

Benjamin König

Pas moins de trois semaines pour constituer péniblement un gouvernement, mais moins de trois jours pour qu’éclate le premier scandale : le second quinquennat d’Emmanuel Macron débute décidément dans une atmosphère de contestation, à trois semaines seulement des élections législatives et après une élection présidentielle dont le chef de l’État a sciemment escamoté la campagne. À la suite de sa prise de fonction, la nouvelle première ministre, Élisabeth Borne, a voulu placer son action sous le signe de la cause féminine. C’est mal parti.

Damien  Abad : la Macronie n'était pas au courant

Le 21 mai, Mediapart a révélé le témoignage de deux femmes qui accusent de viol le nouveau ministre des Solidarités, Damien Abad. Les récits particulièrement sordides porteraient sur des faits remontant à 2010 et 2011, et illustrent la difficulté de prendre la parole et porter plainte dans de telles situations. L’une d’elles a porté ses accusations à la connaissance de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, le 13 mai, lequel a ensuite alerté les partis LR et Renaissance, soit l’ancien et le nouveau mouvement de Damien Abad, celui-ci faisant d’ailleurs figure de principale « prise de guerre » à droite. L’autre femme, malgré des hésitations relatées par Mediapart, avait porté plainte en 2017 et celle-ci a été classée sans suite, faute de preuves suffisantes.

Pour l’heure, le ministre nie les faits et « affirme avec force que les relations sexuelles qu’(il a) pu avoir ont toujours reposé sur le principe du consentement mutuel », et use sans vergogne de son handicap pour se défendre, parlant « d’actes ou des gestes qui me sont tout simplement impossibles en raison de mon handicap ».

Du côté de la Macronie, on assure n’être pas au courant, malgré le ­signalement de l’observatoire : « Je n’ai pas plus d’éléments que le fait que l’affaire a été classée sans suite. Je peux vous assurer que, s’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à ­nouveau saisie, on en tirera toutes les conséquences », a réagi ce dimanche Élisabeth Borne.

Plutôt gênant pour un garde des Sceaux

Or, le cas Damien Abad vient s’ajouter à celui du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, reconduit par Emmanuel Macron dans sa fonction. Car le non-lieu et le classement sans suite dans les deux affaires qui le concernent n’occultent en rien son comportement sexiste et les accusations d’avoir profité de sa position dominante d’élu pour obtenir des faveurs sexuelles. Un climat malsain encore entretenu par les déclarations de Stanislas Guerini, nommé ministre de la Fonction publique, qui avait défendu la semaine dernière le député marcheur Jérôme Peyrat, parlant « d’honnête homme » pour un élu condamné pour violences volontaires sur son ex-compagne. Avant de faire amende honorable, contraint et forcé par la polémique née de ses propos.

Enfin, reste le cas d’Éric Dupond-Moretti, mis en examen, et dont les soupçons de prise illégale d’intérêts sont suffisamment graves pour que le ministère public ait demandé, le 10 mai, le renvoi devant la Cour de justice de la République pour un procès. Plutôt gênant pour un garde des Sceaux à qui il est reproché d’avoir usé de sa fonction pour régler des comptes judiciaires avec des magistrats.

14 membres sur 27 déjà dans le gouvernement Castex

Voilà qui augure bien mal d’un gouvernement nommé pour poursuivre la casse entreprise lors du précédent quinquennat, et dont les figures principales aux postes clés ont été reconduites : Bruno Le Maire à Bercy (secondé au budget par Gabriel Attal, ex-porte-parole), Gérald Darmanin à l’Intérieur. Une équipe profondément ancrée à droite, dont 14 membres sur 27 faisaient déjà partie du gouvernement de Jean Castex, ce qui donne lieu à un petit jeu de chaises musicales : Sébastien Lecornu à la Défense, Olivier Véran aux Relations avec le Parlement, Clément Beaune à l’Europe, Gabriel Attal au Budget, Marc Fesneau à l’Agriculture, Olivier Dussopt au Travail, Brigitte Bourguignon à la Santé. Hormis l’historien Pap Ndiaye à l’Éducation, Catherine Colonna aux Affaires étrangères et donc Damien Abad, les autres entrants sont tous de purs macronistes : Stanislas Guerini (Fonction publique), Yaël Braun-Pivet (Outre-mer, ancienne présidente de la commission des Finances de l’Assemblée) ou Olivia Grégoire (porte-parole).

Enfin, deux femmes ont été nommées auprès d’Élisabeth Borne pour mener à bien l’opération communication sur l’écologie : Amélie de Montchalin et Agnès Pannier-Runacher, authentiques néolibérales. « Amélie de Montchalin n’a jamais manifesté le moindre intérêt pour l’écologie », a cinglé Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV. « Nous devons rattraper le temps perdu », a déclaré la ministre de la Transition énergétique : étrange aveu de l’inaction du chef de l’État au cours de son premier quinquennat. Plusieurs absences ont par ailleurs été remarquées : le logement, la ville, le tourisme, l’industrie et les transports. « Pas de ministre du Logement. Tout ça en pleine crise du pouvoir d’achat, alors que le logement est le premier poste de dépense des Français ! » a ­pointé Ian Brossat, porte-parole du PCF et adjoint à la maire de Paris sur le sujet. Ce à quoi l’Élysée a répondu, assurant que ce domaine relevait de la transition écologique et qu’un secrétaire d’État pourrait « éventuellement » voir le jour après les législatives. Les quatre millions de mal-logés en France apprécieront le terme.

Le premier Conseil des ministres est prévu ce lundi, sans ordre du jour établi. Mais, selon Élisabeth Borne, la priorité sera donnée au pouvoir d’achat, avec une loi de finances rectificative prolongeant notamment le « bouclier tarifaire » et le « chèque carburant » mis en place à la fin du premier quinquennat. Puis un projet de loi porté par Bruno Le Maire qui sera « le premier texte examiné par la nouvelle Assemblée nationale », a-t-elle déclaré dans un entretien au Journal du dimanche. Entretien où elle fait part de son engagement « sur le terrain, mobilisée pour gagner » les élections législatives. À ce sujet, elle a attaqué violemment Jean-Luc Mélenchon, l’accusant de ne pas « respecter les institutions ». Le signe d’un exécutif fébrile, qui voudrait bien escamoter ces élections pour composer une nouvelle Assemblée à sa main. Voilà le véritable mépris des institutions.

Gouvernement Bornescandales politiquesDamien AbadEmmanuel Macron
Le Figaro

Le Vatican suspend des ordinations sacerdotales dans le diocèse de Fréjus-Toulon

Jean-Marie Guénois

La décision sans précédent est vécue comme un «choc» par une partie de la communauté catholique. Elle ne vise pas les séminaristes mais les options pastorales de l'évêché, qui accueillerait trop largement des traditionalistes.

Du jamais vu dans l'Église de France. Le Vatican vient d'ordonner à un évêque de suspendre les ordinations de six diacres et de quatre prêtres qui devaient avoir lieu dans trois semaines seulement. Elles sont reportées mais sans calendrier.

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Par communiqué officiel, daté du 2 juin 2022, Mgr Dominique Rey, 69 ans, évêque de Fréjus Toulon depuis vingt-deux ans, explique qu'après une « visite fraternelle à la demande de Rome » réalisée par Mgr Aveline, archevêque métropolitain de Marseille en 2021 – qui a pouvoir de juridiction sur le diocèse de Fréjus Toulon – « il a été demandé de surseoir aux ordinations diaconales et sacerdotales prévues fin juin ».

«Douleur»

Ce pasteur ne cache pas « la douleur » que représente cette décision romaine qui est « avant tout une épreuve pour ceux qui s'apprêtaient à recevoir l'ordination ».

De fait, confirme une source proche de l'évêque - lequel n'était pas joignable jeudi après-midi-, «la décision est brutale». «C'est un choc pour le diocèse et pour ces jeunes qui étaient tout à faire prêts à être ordonnés et dont les profils de candidature au sacerdoce - il faut le dire avec netteté pour éviter toute ambiguïté d'interprétations - ne posent aucune difficulté».

Mgr Rey est issu de la communauté charismatique de l'Emmanuel mais depuis deux décennies, il a transformé son diocèse en un véritable laboratoire d'évangélisation en accueillant des prêtres de toutes parts, ainsi qu'une trentaine de communautés françaises et étrangères de toutes sensibilités, y compris traditionalistes.

Ce qui rend la décision romaine d'autant plus étonnante, car mis à part la communauté Saint-Martin, le séminaire diocésain de Fréjus Toulon est ainsi devenu le second séminaire de France avec plus d'une cinquantaine de séminaristes en préparation au sacerdoce. La même source explique : « dès l'arrivée de Mgr Rey, la question des vocations sacerdotales a été au centre de son action avec l'idée d'accueillir largement toutes les sensibilités d'Église mais aussi des petites communautés venues de l'étranger sans craindre le brassage. Ce n'est pas évident tous les jours mais c'est la diversité même de l'Église catholique ».

Un connaisseur du dossier, extérieur au diocèse, ajoute : « Mgr Rey a une longueur d'avance : Il a compris avant beaucoup d'autres que l'avenir de l'Église de France ne pouvait se cantonner à elle seule ou au seul diocèse, surtout quand des jeunes vivent ordinairement à l'heure internationale, et qu'il fallait ouvrir les portes pour mettre à l'œuvre ensemble des charismatiques, des tradis, des communautés nouvelles, des sensibilités classiques ».

Ouverture d'esprit

Cette ouverture d'esprit hérisse beaucoup d'évêques français, mais il y a objectivement un résultat. Alors que tous les diocèses de France, même Paris, peinent à recruter des séminaristes, c'est moins le cas à Fréjus Toulon. Quant aux prêtres, il y en a 250 actifs dans ce diocèse, quand Paris en compte 500 actifs. Autre particularité, la pyramide des âges de ce diocèse est à l'inverse des autres diocèses de France : 75 % des prêtres ont moins de 64 ans, 30 % ont moins de 44 ans.

Qu'est ce qui gêne donc Rome ? Dans son communiqué, Mgr Rey parle d'une « visite fraternelle », qui n'est pas un terme en usage dans le droit de l'Église mais le nom amical d'une visite canonique. Laquelle est un audit que le Vatican lance sur un diocèse, ou dans une communauté religieuse, quand une situation de tension apparaît.

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Le Vatican confie alors cette visite à un évêque extérieur et expérimenté, Mgr Jean-Marc Aveline dans ce cas (qui est cardinal depuis dimanche dernier). Le « visiteur », c'est son nom, interroge sous couvert de confidentialité absolue, beaucoup de gens dans le diocèse puis rédige un rapport transmis au Vatican.

Ce rapport est réservé mais voici ce qu'écrit Mgr Rey dans son communiqué sur le résultat de cette visite : « À côté des nombreux beaux fruits que portent l'annonce de l'Évangile et la mission des chrétiens engagés – clercs, consacrés et laïcs – dans notre diocèse, ont pu être abordées les questions que certains dicastères romains se posaient autour de la restructuration du séminaire et de la politique d'accueil du diocèse. Un entretien sur ces sujets encore récemment, avec le Cardinal Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, a permis d'apporter des compléments utiles. »

Mais, conclut-il, « dans l'attente des suites de ces échanges en cours avec les dicastères romains, il a été demandé de surseoir aux ordinations diaconales et sacerdotales prévues fin juin. » Le fait est sans précédent dans l'histoire récente de l'Église de France. Sa violence également, trois semaines avant la cérémonie. Il est donc difficile à interpréter.

Questions autour de la «politique d'accueil»

La « restructuration du séminaire », et surtout « la politique d'accueil » évoquées dans ce texte pourraient être toutefois les deux clés de la décision romaine de surseoir aux ordinations. La « restructuration du séminaire » a eu lieu il y a deux ans. Elle correspond à des réorganisations régulières. Le directeur, un prêtre qui fut alors remercié, n'aurait pas apprécié sa mise à l'écart et l'aurait fait savoir à Rome, notamment en accusant l'évêque d'une dérive « tradi ».

Rome a l'habitude de ce genre de cabales cléricales, souvent âpres, mais ne se laisse jamais impressionner par ce type de procès. En revanche, la question, pudiquement appelée « politique d'accueil », paraît être au cœur du dossier.

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Selon plusieurs sources concordantes ce n'est pas tant la générosité de l'accueil de prêtres ou de candidats au sacerdoce par Mgr Rey - et encore moins les fruits portés - qui seraient en cause mais celle du « discernement », comme l'on dit dans l'Église. Ce mot désigne la décision de l'évêque d'accepter ou de refuser un séminariste à devenir prêtre, selon son aptitude à cette fonction et face aux exigences du sacerdoce catholique. Entre également en jeu, la capacité du candidat à s'insérer dans un « presbyterium », qui est la communauté des prêtres de ce diocèse.

Question complexe parce qu'elle n'est jamais univoque, tous les évêques le reconnaissent. Le dossier n'est pas noir et blanc. Il mélange les traits personnels de ces prêtres ou séminaristes, comme le caractère, l'immaturité, parfois les mœurs, les sensibilités ecclésiales allant des charismatiques aux traditionalistes, les cultures d'appartenances, les nationalités.

Mgr Rey a connu de ce point de vue de grandes réussites mais aussi de sérieux problèmes avec plusieurs prêtres ou séminaristes, rejetés de leurs diocèses ou communautés d'origine et qui furent accueillis trop facilement, semble-t-il, sous son égide.

«Problème d'unité dans le diocèse»

Une source bien informée dans le diocèse explique : « La visite a été très bien menée par Mgr Aveline. Mais ce qui a pu provoquer la réaction romaine, qui connaît depuis longtemps l'œuvre de Mgr Rey, les risques qu'il a pris mais aussi ses résultats, est la proportion de profils atypiques dans son recrutement. Ce qui peut conduire à un problème d'unité dans le diocèse ».

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Si la décision est tombée aussi brutalement aujourd'hui - typique du mode de gouvernement du pape François -, ce serait, selon une source informée, en raison de « l'ouverture de Mgr Rey à l'option traditionaliste qui est maintenant ciblée et combattue depuis un an dans toute l'Église de France sur ordre de Rome et du pape.»

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L'Humanité

Gouvernement d’intérim

Éditorial

Maud Vergnol

« Plus rien ne doit être comme avant », jurait la main sur le cœur Emmanuel Macron, au soir du premier tour de la présidentielle. On allait voir ce qu’on allait voir, sur le climat, le social… finalement livrés à un trio de technocrates dans un gouvernement Borne qui reconduit treize membres du précédent, incarnations de la maltraitance sociale, avec les postes clés laissés aux barons de la droite. Le locataire de l’Élysée jugeait aussi, fut un temps, qu’ « un ministre mis en examen doit démissionner ». Éric Dupond-Moretti, qui l’est depuis juillet 2021 pour « prise illégale d’intérêts », reste à son poste. Au ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, encore visé par une enquête pour viol, continuera à diriger la lutte contre les violences sexuelles ! Quant à Damien Abad, l’ex-chef de la prétendue « opposition de droite », il est nommé ministre des Solidarités, en dépit d’un signalement pour des faits présumés de viol adressé à LaREM et LR.

Même la nomination de l’intellectuel Pap Ndiaye, livré sciemment en pâture à l’extrême droite, sonne désagréablement faux. Le penseur du racisme structurel, l’un des plus grands spécialistes français de la condition noire, des violences policières, qu’il n’a cessé d’éclairer avec brio, succède au chasseur de sorcières et sa croisade « anti-woke ». Comprendra qui voudra le cynique coup de billard à trois bandes du locataire de l’Élysée…

L’essentiel du projet Macron II est ailleurs, dans ce remarquable oxymore formulé par la nouvelle première ministre. Élisabeth Borne défend donc le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ». C’est beau comme du Macron, qui devrait aujourd’hui, lors du premier Conseil des ministres, donner la feuille de route de la casse sociale à venir : retraite à 65 ans, conditionnement du RSA à du travail gratuit, 10 milliards d’économies sur le dos des collectivités locales, nouvelle cure d’austérité quand l’État social s’effondre, que les services d’urgences ferment les uns après les autres…

Heureusement, pour la première fois depuis l’inversion du calendrier électoral, ce scénario n’a rien d’inéluctable. La Nupes rend possibles l’échec de Macron et l’espoir d’ouvrir une nouvelle page de progrès social, le vrai. Cet autre chemin est à portée de vote.

Élisabeth Borne défend le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ».

Gouvernement BorneEmmanuel MacronNupesLégislatives 2022
Le Figaro

Loire : un homme mis en examen pour le meurtre d'un codétenu

Cet individu, qui compte 19 condamnations à son casier judiciaire, purgeait depuis mars une peine de 18 mois de prison pour violences conjugales.

Un homme de 29 ans a été mis en examen et écroué jeudi 2 juin pour le meurtre d'un de ses codétenus à la prison de La Talaudière, dans la Loire, a-t-on appris auprès du parquet de Saint-Etienne.

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Le suspect, originaire de Montbrison (Loire), nie être l'auteur des coups qui ont provoqué la mort d'un des trois autres hommes qui se trouvaient dans sa cellule, le week-end dernier, précise-t-on de même source.

Mise en examen pour «homicide volontaire»

«Il a été mis en examen pour homicide volontaire et placé sous mandat de dépôt dans un autre établissement pénitentiaire de la région», indique le procureur de la République à Saint-Etienne, David Charmatz. Cet homme, qui compte 19 condamnations à son casier judiciaire, purgeait depuis mars une peine de 18 mois de prison pour violences conjugales.

La victime est un homme de 59 ans originaire de Croatie qui partageait avec trois autres hommes une cellule du centre pénitentiaire de La Talaudière, où il est décédé samedi malgré un massage cardiaque prodigué par un codétenu, puis par des surveillants pénitentiaires, avant l'arrivée du Samu.

L'autopsie réalisée lundi a permis de constater une série de traumatismes et de fractures sur le corps de la victime.

Finale de la Ligue des Champions: «Des voyous des cités procèdent à de la délinquance d'opportunité»

INTERVIEW - Matthieu Valet, porte-parole et secrétaire national adjoint du Syndicat indépendant des commissaires de police (SICP), analyse les raisons des débordements en marge de la rencontre Liverpool - Real Madrid.

Marseille : le père de famille attaqué au couteau devant l'école de ses enfants est décédé

Déjà connu des services de police, mais pas du renseignement territorial, le suspect aurait selon plusieurs témoins déclaré «avoir agi au nom de Dieu» au moment de l'agression.

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«Challenger», l'influenceur entré au Stade de France trois jours après s'être mis en scène tirant à la Kalachnikov

Le jeune homme, suivi par des dizaines de milliers d'adolescents sur les réseaux sociaux, s'est décrit «en Syrie», tirant avec un fusil d'assaut. Selon nos informations, un signalement a été demandé par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

L'Humanité

Pap Ndiaye, la surprise qui déchaîne l’extrême droite

Actu

Nommé ministre de l’Éducation nationale, il semble être à l’opposé de Jean-Michel Blanquer. L’historien est depuis la cible d’un déferlement de haine et de propos racistes.

Diego Chauvet

« I ndigéniste assumé », selon Marine Le Pen. « Militant racialiste et anti-flics », selon Jordan Bardella. Pour le porte-parole du RN, Julien Odoul, un « militant immigrationniste ». Pour Éric Zemmour, il va « déconstruire l’histoire de France »… Sitôt connue la nomination de Pap Ndiaye à la tête du ministère de l’Éducation nationale dans le nouveau gouvernement, l’extrême droite s’est déchaînée. Et elle n’est pas la seule. Certains membres de la droite LR ont tenu des propos de la même teneur. Ainsi, Éric Ciotti a fustigé un « adepte de l’islamo-gauchisme ». Directeur du musée de l’Histoire de l’immigration, historien spécialiste d’histoire sociale des États-Unis et des minorités, Pap Ndiaye a été la surprise et le principal « coup » politique d’Emmanuel Macron dans la composition du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne. Pour autant, s’il a été ciblé avec autant de véhémence par l’extrême droite, c’est bien en raison du champ de ses recherches, et par racisme. À gauche, malgré les critiques en règle contre la continuité qui s’instaure avec le quinquennat précédent, les leaders politiques sont plutôt montés en défense du nouveau ministre de l’Éducation nationale : « Une audace, la nomination d’un grand intellectuel, monsieur Pap Ndiaye », a ainsi twitté Jean-Luc Mélenchon, le 20 mai. « L’extrême droite reproche à Pap Ndiaye ses études sur le racisme en France, a également réagi le porte-parole du PCF, Ian Brossat. Sans réaliser sans doute que le déchaînement nauséabond de propos racistes qu’elle répand depuis 24 heures lui donne raison sur toute la ligne. » « Quelle nomination de ministre en France a suscité un tel immédiat déferlement de haine ? » a interrogé l’ancienne ministre de la culture Aurélie Filippetti.

couper l’herbe sous le pied à la gauche

Si la gauche est montée en défense face aux attaques racistes visant le nouveau ministre, elle n’en est pas moins critique sur son aventure dans le gouvernement macroniste. « Que va-t-il faire dans cette galère ? » juge ainsi Julien Bayou sur RMC, même s’il concède que l’on « peut se réjouir du désaveu cinglant pour Jean-Michel Blanquer ». C’est bien là que se situe le « coup » politique d’Emmanuel Macron. Avec Pap Ndiaye, il semble prendre un virage à 180 degrés, alors que Jean-Michel Blanquer était l’un des principaux agitateurs du débat politique ­autour de l’« islamo-gauchisme » à l’université. Pap Ndiaye change la donne en la matière, mais jusqu’où et dans quel but ? Pro­bablement, pour la Macronie, celui de couper l’herbe sous le pied à la gauche avant les législatives en ­envoyant un signal à ses électeurs et en tentant de remédiatiser un affrontement avec l’extrême droite, plutôt que de débattre social et écologie avec la Nupes. Le piège risque de se retourner contre le nouveau ministre, qui devra suivre les instructions de l’Élysée et Matignon. À travers sa nomination, qui prend de court les milieux enseignants et universitaires, Emmanuel Macron tentera ainsi de faire avaler ses projets de privatisation de l’enseignement. Jean-Luc Mélenchon l’a souligné ce dimanche sur RTL : « Quand on entre dans un gouvernement, on applique la politique de ce gouvernement. (…) L’objectif, c’est la privatisation maximale de l’école, avec des établissements en compétition les uns avec les autres.  »

Pap Ndiayeministère de l'Education NationaleGouvernement Borneracisme
Le Figaro

Guerre ouverte entre les magistrats et Dupond-Moretti

Paule Gonzalès

DÉCRYPTAGE - La reconduction du garde des Sceaux dans le gouvernement suscite inquiétudes et amertume dans ce corps, qui, depuis un quinquennat déjà, s’estime maltraité.

Un amer paradoxe. Éric Dupond-Moretti, garde des Sceaux, peut remercier la haute magistrature d’avoir entraîné, in fine, sa reconduction Place Vendôme. Il la doit au bras de fer audacieux que les deux plus hauts magistrats de l’ordre judiciaire, Chantal Arens, première présidente, et François Molins, procureur général près la Cour de cassation, ont entamé avec l’exécutif.

Invités comme il se doit à l’investiture d’Emmanuel Macron, le 7 mai - rares personnalités placées -, ils ont dérogé à l’appel. Un manquement républicain dû à une invitation tardive, alors que les hauts magistrats étaient pris par d’autres obligations. «Oui, ils ont reçu leur invitation vingt-quatre heures avant. Mais comme tous les invités, confirme sèchement une habituée du protocole élyséen. Ils auraient au moins pu se faire représenter»

«Pourquoi lui?»

Trois jours plus tard, alors que roulent les tractations pour la constitution d’un nouveau gouvernement, tombe le réquisitoire définitif du parquet général près la Cour de cassation, favorable au renvoi d’Éric Dupond-Moretti devant la Cour de justice de la République (CJR). Cette concomitance sonne comme une nouvelle provocation, qui aurait pesé dans la décision d’Emmanuel Macron de reconduire son ministre. «Rien ne pressait. Les armoires de la justice débordent de dossiers en attente de réquisitoires définitifs», souligne-t-on en haut lieu.

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À l’annonce de sa nomination, sur les boucles WhatsApp des magistrats, on promet «de se serrer les coudes».«Pourquoi lui? Pour quoi faire ?», s’interroge un président de grande juridiction. Loin des ors de la République, du haut en bas de l’échelle judiciaire, tous ont les yeux braqués sur l’état de la justice, qui se dégrade alors qu’aucun programme défini n’a été annoncé pour le quinquennat. Il repose sur la publication, toujours attendue, des conclusions des états généraux de la justice, qui doivent proposer une réforme en profondeur de l’institution.

Elle est aussi malade que l’hôpital», rappelle les magistrats confrontés aux stocks qui s’accumulent, à une déréliction générale. Qu’il s’agisse des conditions de travail, mais aussi du besoin urgent de recrutement de magistrats et de greffiers. Nombre d’entre eux voient se profiler avec angoisse la future grande réforme du 1er janvier 2023: la généralisation des cours criminelles départementales, enjeu d’organisation monstre pour la justice.

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Signe des temps, mercredi, le président du tribunal judiciaire de Bayonne a renvoyé toute l’audience correctionnelle de la matinée pour se plaindre de l’absence de moyens. «Avec cette nomination, on veut nous punir, comme si tous les matins on rêvait de s’emplafonner des politiques. Mais notre quotidien ce sont des tonnes de dossiers à écluser. Les urgences ce sont les outils informatiques et le parc pénitentiaire», s’exaspère cette jeune juge du sud de la France, alors que le contrôleur des lieux de privation de liberté vient de publier un rapport dramatique sur la surpopulation carcérale en France.

Contact définitivement rompu

À l’été 2020, la nomination d’Éric Dupond-Moretti avait déclenché l’ire des magistrats, horrifiés d’avoir comme ministre un homme qui, quand il était avocat pénaliste, n’avait cessé de dénoncer les dérives d’un corps qu’il n’a jamais ménagé. Durant les premiers mois de sa mandature, peu enclin à se renier, le nouveau garde des Sceaux multiplie les petites phrases assassines, tarde à recevoir les syndicats de magistrats ulcérés et ignore durant de trop longues semaines leurs demandes de déport des dossiers qu’il a eu à connaître. Il poursuit également les procédures d’inspection mais aussi disciplinaires - certes déjà engagées - contre des magistrats auxquels il a été confronté en tant qu’avocat.

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Puis le voici apparaissant en bras de chemise sur des posts Facebook, provocateur, pour railler «les pseudo-conflits d’intérêts dont (il est) accusé». Les tribunes se succèdent. Celle des chefs de la Cour de cassation, s’inquiétant d’un coin enfoncé dans l’indépendance de la justice, fait mouche. La rareté d’une telle prise de parole est comme un blanc-seing pour passer à la vitesse supérieure: les trois syndicats de magistrats portent plainte et adresse des signalements à la Cour de justice de la République.

La machine judiciaire s’emballe: les auditions se succèdent. Le 1er juillet 2021, la Chancellerie est perquisitionnée douze heures d’affilée ; un antique coffre-fort est ouvert à la meuleuse. Depuis, la légende court qu’Éric Dupond-Moretti a fait graver le nom de la magistrate instructrice sur l’objet martyrisé. Céline Parisot, présidente de l’Union syndicale des magistrats, dresse pour sa part un constat: En 2021, les poursuites disciplinaires contre les magistrats émanant du ministre ont doublé.»

Changement de braquet

Le contact est définitivement rompu. Plus jamais les syndicats ne verront leur ministre. Ni les hausses budgétaires spectaculaires, ni l’emploi de 1 000 «sucres rapides» ou assistants de justice, censés soulager les magistrats éreintés, n’y font. «Un assistant de justice pour neuf magistrats, ce n’est pas non plus le grand soir», fait remarquer Céline Parisot. Rares seront les fois où les grandes conférences de magistrats croiseront le ministre. Parfois cela se passe mal. Lors du mouvement des magistrats de décembre 2021, Éric Dupond-Moretti enfonce le clou: vous êtes nuls en management, lance-t-il en substance, à la face de tous ses parquetiers qu’il a réunis. La procureur de Versailles pouffe.

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Le ministre remonte les travées, les rangs se resserrent autour de la magistrate. C’est plutôt lui qui a un problème de management, car qu’est-ce qu’être ministre sinon être un meneur d’hommes et fédérer ses troupes pour mener un projet ?», interroge un chef de cour très respecté. De toute façon, il est comme Rachida Dati. Il n’écoute personne et ne supporte pas la contradiction», sourit un habitué de la Chancellerie. Il s’est mis hors jeu en refusant d’apparaître dans un certain nombre d’instances, en refusant le dialogue social qui fait partie de ses fonctions», note froidement Béatrice Brugère, présidente d’Unité magistrats.

Pour son deuxième mandat, Éric Dupond-Moretti a changé de braquet. Les syndicats et les conférences aussi: plus de déclaration à l’emporte-pièce. Mais, comme dans Le Rivage des Syrtes, chacun guette l’infinitésimal signal. Avec sagesse, le ministre vient de nommer comme directeur de cabinet Jean-Denis Combrexelle, ancien président du contentieux au Conseil d’État. Il est le pape du dialogue social, revendiquant «une double et vraie inclination pour le ministère du Travail et de la Justice».

Prêt à relever le gant, il est par ailleurs extrêmement apprécié des magistrats. «Un mail cocooning et bisounours nous a été envoyé», sourit un chef de juridiction. Il dissèque avec délectation les mots-clés: «Concertation, dialogue, coopérer, travailler ensemble», égrène-t-il amusé. «C’est du Combrexelle ou la nouvelle méthode de gouvernance de Macron .» «Enfin!», s’exclame Béatrice Brugère en nuançant aussitôt: «La lettre est adressée aux agents. Nous ne sommes pas des agents, mais des magistrats. Vous voyez, il ne nous connaît toujours pas.» Allez encore un petit effort, monsieur le ministre.

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L'Humanité

Damien Abad, de l’opposition au ministère des Solidarités

Actu

Jusque-là patron des députés LR, le nouveau ministre les abandonne en rase campagne pour rejoindre la macronie.

Cyprien Caddeo

« Je regrette qu’à l’infidélité s’ajoute l’inélégance de ce départ. C’est de l’opportunisme politique et électoral. Je n’aime pas quand on change d’équipe en cours de match. » Voilà ce que disait le patron des députés LR Damien Abad en février dernier, à propos du transfert d’Eric Woerth en Macronie. Et voilà pourtant le même Damien Abad qui franchit le pas à son tour et rejoint le gouvernement Borne, trois mois plus tard. Le député de l’Ain constitue la principale - la seule, en fait - « prise de guerre » de Macron dans ce nouveau gouvernement. Mais elle est loin d’être anecdotique, compte tenu du rôle de chef d’un groupe d’opposition qu’il tenait depuis 2019. Damien Abad ne mâchait d’ailleurs pas ses mots contre le chef de l’État, en janvier dernier, dénonçant sa « trumpisation » après ses propos sur les non-vaccinés qu’il fallait « emmerder » : « c’est un populisme froid et calculateur, le président a fait une rechute », disait-il alors.

Sans rancune donc. À 42 ans, Damien Abad est nommé ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées. Un dossier qui lui tient à cœur, lui-même étant atteint d’arthrogrypose, une maladie rare qui lui paralyse les articulations des bras. Cela ne l’a pas empêché de mener une solide carrière, élu plus jeune député européen de la délégation française, en 2009, à seulement 29 ans. En 2012, ils faisaient partie des députés UMP les moins farouchement opposés au mariage pour tous, aux côtés d’un certain Édouard Philippe. Candidat à sa réélection dans l’Ain, il devra ferrailler contre son ancienne famille politique, qui s’est empressée d’investir un autre candidat, Julien Martinez.

Gouvernement BornesolidaritéDamien Abad
Le Figaro

Loire-Atlantique : un ancien gourou de nouveau condamné à quinze ans de prison pour viols

Cette peine «se confondra totalement» avec une précédente condamnation pour les mêmes faits. L'homme devrait sortir de prison «au plus tard fin 2023».

L'ancien gourou Gabriel Loison a été condamné jeudi 2 juin à 15 ans de prison par la cour criminelle de Loire-Atlantique pour «viols» et «abus de faiblesse», peine identique à une précédente condamnation pour des faits similaires prononcée en 2017. La peine du fondateur de l'«Université de la nature et de l'écologie de la relation» «se confondra totalement» avec une précédente condamnation pour les mêmes faits prononcée en 2017 par la cour d'assises d'appel d'Ille-et-Vilaine, a décidé la cour. Les avocats de la défense ont salué une «bonne décision». «C'est comme un acquittement sur le plan de la peine», a estimé auprès de l'AFP Me Sven Rauline.

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Placé en détention en 2011, Gabriel Loison devrait sortir de prison «au plus tard fin 2023», selon son conseil. Côté parties civiles, «l'objectif était que la culpabilité de Gabriel Loison soit reconnue et c'est le cas», s'est réjoui Me Brett Lemeur. Quatre anciens adeptes de l'«Université de la nature et de l'écologie de la relation», trois femmes et un homme, accusaient son fondateur d'agressions sexuelles et de viols, évoquant par ailleurs coups et humiliations.

«Esclave sexuelle»

L'ancien gourou de 82 ans, cheveux blancs coiffés en arrière et barbiche, a dénoncé lors du procès une «culture du mensonge», expliquant d'une voix éraillée n'avoir jamais eu que des relations sexuelles consenties. Lors de ses réquisitions, l'avocat général avait pointé le «désir de domination» d'un homme «pas fou», pour qui le sexe est une «obsession derrière laquelle tout son système se cache». Interrogé lors de l'audience sur des fellations qu'il aurait imposées à l'une des victimes, Gabriel Loison avait haussé les épaules. «Je n'ai pas éjaculé, c'était pour lui apprendre à le faire. Je n'y ai pris aucun plaisir», a-t-il déclaré.

L'ex-compagne de Gabriel Loison, jugée pour complicité et acquittée lors du premier procès, était cette fois sur le banc des parties civiles. Julie Baschet, 48 ans, a expliqué avoir subi un «lavage de cerveau» et été pendant cinq ans l'«esclave sexuelle» de Gabriel Loison. «La condamnation de Gabriel Loison est la fin d'un calvaire», a expliqué son avocate, Me Célia Chauffray. «C'est la reconnaissance de son statut de victime.» A la barre, bras croisés dans le dos, elle avait raconté les mains de Gabriel Loison passées sous sa robe et sur sa poitrine dès son «initiation», puis l'«emprise» d'un homme qui lui fait «couper le dialogue avec la société». D'une voix tremblante, elle décrivait une sodomie d'une extrême violence qui l'aurait «déchirée». Des déclarations «signées Judas», avait balayé l'accusé lors de son interrogatoire.

«Petite élite»

Ancien gourou des «Jardins de la vie», répertoriés comme secte par la commission parlementaire sur les sectes en 1995, Gabriel Loison avait ensuite fondé l'«Université de la nature et de l'écologie de la relation», présentée comme un collectif de recherche qui formait des «Maîtres de santé» via différents stages. À ses futurs adeptes, Gabriel Loison proposait une première session-test au Maroc. «L'initiation» se poursuivait avec un séjour de trois semaines au Costa Rica ou en Espagne facturé 10.000 euros. Puis venait un stage de 72 jours avec tantrisme et relations sexuelles de groupe. Gabriel Loison a également été condamné pour complicité de viol en réunion sur l'un des plaignants, qui disait avoir subi au cours d'un séjour une «sodomie punitive» commise par des adeptes avec des jouets sexuels mais orchestrée par Gabriel Loison.

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«Ça a été tout un processus pour me considérer comme une victime. Dans ces années, j'ai peut-être eu des relations sexuelles avec des personnes qui se sentaient forcées», a raconté le jeune homme, tête baissée. En rejoignant «l'Université» à 20 ans, il expliquait s'être senti «honoré» de faire partie d'une «petite élite» qui lui donnait l'impression d'être «du bon côté, comme dans Le Seigneur des anneaux». Le jeune homme a contracté «cinq ou six emprunts» en cinq ans pour financer enseignements et séjours. «Loison a plumé des gens, c'était un gouffre.»

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«Challenger», l'influenceur entré au Stade de France trois jours après s'être mis en scène tirant à la Kalachnikov

Le jeune homme, suivi par des dizaines de milliers d'adolescents sur les réseaux sociaux, s'est décrit «en Syrie», tirant avec un fusil d'assaut. Selon nos informations, un signalement a été demandé par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

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L'Humanité

Dupond-Moretti, poursuivi mais reconduit à la Justice

Actu

Le garde des Sceaux, dont le ministère public de la CJR a demandé le renvoi devant la Cour le 10 mai pour des soupçons de «prises illégales d’intérêts», est maintenu dans ses fonctions.

Julia Hamlaoui

Les jours de mai se suivent mais ne se ressemblent pas vraiment pour Eric Dupond-Moretti. 10 mai : le ministère public de la Cour de justice de la République (CJR) annonce avoir requis son renvoi devant la Cour pour des soupçons de « prises illégales d’intérêts » dans le cadre de ses fonctions de Garde des sceaux. 22 mai : Emmanuel Macron et Élisabeth Borne décident malgré tout de le reconduire au ministère de la Justice. « Le piètre bilan d’un ministre en plein conflit d’intérêts n’aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l’incompréhension », commente le syndicat de la magistrature.

Eric Dupond-Moretti maintenu au poste de GDS. Le piètre bilan d'un ministre en plein conflit d'intérêts n'aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l'incompréhension. Mais en définitive, c'est surtout les justiciables qui en subiront les conséquences

— SMagistrature (@SMagistrature) May 20, 2022

Dès l’annonce du gouvernement Castex à l’été 2020, la nomination de l’avocat médiatique avait suscité la polémique du fait de son implication dans certains dossiers. Dans la foulée, des plaintes de syndicats de magistrats et de l’association anticorruption Anticor, dénonçant deux situations de conflit d’intérêts depuis son arrivée à la Chancellerie, sont déposées. Celles-ci donnent lieu à l’ouverture d’une information judiciaire. Au final, Eric Dupond-Moretti a été mis en examen en juillet 2021 mais n’avait pas démissionné pour autant. Deux de ses interventions en tant que ministre sont en cause. D’abord, le déclenchement d’une enquête le 31 juillet 2020 à l’encontre de trois magistrats du Parquet national financier qui avaient fait éplucher ses factures téléphoniques détaillées («fadettes») quand il était encore une star du barreau. Ensuite, l’engagement de la même procédure, le 18 septembre suivant, contre un juge d’instruction précédemment en fonction à Monaco qui avait mis en examen l’un de ses ex-clients et dont il avait fustigé les méthodes de « cow-boy ». Mais le tout semble ainsi ne poser aucun problème au chef de l’État.

Gouvernement Borneéric dupond-morettijustice
Le Figaro

Une première hausse de prix en 20 ans pour le pack d'eau Cristaline

Théo GIANGRÉCO

La hausse du prix du plastique est au cœur de cette augmentation historique pour une marque qui a bâti son succès sur son prix bas.

L'idée que le prix de l'eau ne peut pas connaître de vagues ne coule plus forcément de source. L'inflation, qui s'élève en France à +5,2% en mai 2022 selon l'Insee, ne cesse de s'étendre parmi les produits de consommation courante. Après +15,3% d'augmentation pour les pâtes ou +11,3% pour les viandes surgelées, le pack de six bouteilles de 1,5 litres de Cristaline va augmenter de 1,5 centime pour chaque bouteille et de 10 centimes pour le pack entier de six Cristaline. Un véritable choc, puisqu'il s'agit de la première hausse de prix pour cette marque d'eau depuis 20 ans. Explications.

«Dans une conjoncture dégradée et un contexte inflationniste généralisé, [...] Cristaline [va] revoir son prix de vente» selon le groupe Alma propriétaire de Cristalline.

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«La hausse vive des coûts de transport, de l'énergie, et l'envolée des cours des matières premières» constituent les principaux facteurs qui justifient, voire obligent, selon la marque, l'augmentation du prix de son produit phare indique Alma. En effet, les eaux Cristaline - comme l'immense majorité des bouteilles d'eau vendues dans les commerces - sont très dépendantes du plastique. Toutefois, le prix de ce matériau est au cœur d'une tendance haussière que la guerre en Ukraine ne fait qu'accentuer. Celle-ci a commencé en 2020, au plus fort de la crise sanitaire, au moment où les différentes mesures de confinement ont conduit à la fermeture de nombreux sites de production de plastique partout dans le monde. Par la suite, la forte reprise économique en 2021 a produit un véritable décalage entre l'offre et la demande, entraînant une augmentation du prix du plastique dit «polyéthylène téréphtalate» ou «PET», de 39,3%, selon Polyvia, entre mai 2020 et octobre 2021. L'augmentation du prix de la Cristaline en rayon semblait donc inéluctable. Déjà sous pression en 2020 et 2021, l'industrie du plastique ne devrait donc pas pouvoir reprendre son souffle en 2022. En effet, la guerre en Ukraine impose une envolée des prix de l'énergie, et notamment du pétrole; dont elle est particulièrement dépendante. Alors qu'il faut, selon France industrie, 1,9 kg de pétrole brut pour produire 1 kg de PET, le baril de brent a augmenté de 51% sur un an, pour arriver à 117 dollars en mai 2022. Une hausse des coûts importante face à laquelle la marque ne peut résister sans augmenter ses prix.

La deuxième boisson la plus vendue en grande surface

Loin d'être anecdotique, cette augmentation devrait toucher un nombre important de ménages car le pack Cristaline est l'un des produits de grande distribution les plus achetés par les Français. Selon le classement 2021 de NielsenIQ, ce fameux pack était ainsi la deuxième boisson la plus vendue en 2020, avec un total de 241 millions d'unités achetées pour un chiffre d'affaires généré de 249 millions d'euros; juste derrière la bouteille d'un litre de Ricard [280 millions d'euros de chiffre d'affaires].

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La popularité de ce produit tient, en grande partie, de son accessibilité. En effet, le pack de 6 bouteilles reste particulièrement - très - abordable : 0,96 centime (cts) à Carrefour, 0,97 centimes chez Leclerc ou 1 euro à Intermarché ou Auchan. «Cristaline reste ainsi, et de très loin, l'eau de source la plus accessible du marché parmi les marques nationales d'eau embouteillées» selon un communiqué de presse du groupe Alma, datant du 2 juin 2022. «La marque a, depuis plus de 20 ans et le passage à l'euro, mis en œuvre les investissements [...] pour ne pas effectuer de hausse de tarif» poursuit d'ailleurs le communiqué. En effet, l'entreprise dispose d'ailleurs d'un maillage territorial relativement important étant donné que l'eau qu'elle propose est issue de plus d'une trentaine de sources différentes garanties «sans nitrates» réparties dans la France entière, comme la source «Alizée» dans le Loiret ou la «Perline» en Ardèche. Cela lui permettait ainsi de réduire ses coûts de transports et de distribution dans le pays. De plus, le grammage en plastique des bouteilles Cristaline est de 10 grammes inférieurs à celui de ses concurrents, permettant de limiter les couts de production et donc ses prix. Mais l'enchainement des crises Covid et ukrainienne auront donc de la stabilité de ses prix... Ainsi, bien que supportable financièrement parlant, cette hausse reste toutefois symboliquement associée au fait que cette période inflationniste est partie pour durer.

Inflation : en Allemagne, une remise exceptionnelle sur le carburant et les transports en commun

Ces deux mesures phares du gouvernement d'Olaf Scholz pour alléger la facture des ménages sont en vigueur pour une durée de trois mois.

Les ventes de voitures neuves en France en baisse pour le douzième mois consécutif

Le secteur automobile a enregistré 126.813 immatriculations au mois de mai, soit une baisse de 10,09% sur un an.

Crise de l'énergie : Londres veut prolonger la vie de ses centrales à charbon

Cette décision est liée aux risques de coupures d'électricité qui pourraient affecter les foyers anglais l'hiver prochain.

Le Figaro

École en Finlande: les dessous d’un modèle fantasmé

REPORTAGE - Depuis le début des enquêtes Pisa, qui testent les connaissances des élèves de 15 ans, la Finlande truste les premières places pour les pays européens, loin devant la France. Quelle est donc la recette finlandaise?

Helsinki

Le collège-lycée d’Itäkeskus n’a rien de ces établissements tout en bois et baies vitrées que l’on présente généralement pour évoquer l’école en Finlande. L’architecture est d’inspiration carcérale, comme il était de bon ton dans la France des années 1970. Les couloirs sont fatigués, encombrés d’ados bruyants et railleurs. Mais dès que l’on entre dans la salle de classe de Helmi von Hintze, professeur d’anglais et de français, tout change. Les élèves, attablés par petits groupes, semblent travailler en autonomie. Ils tutoient leur enseignante, qui les tutoie en retour. «Là, j’en ai 21, c’est ma plus grosse classe, décrit Helmi. Dans la plus petite, je n’en ai que 6.» Dans cette école, les notes ne descendent pas en dessous de 4/10 et tous les jeunes ont des «qualités» qu’il faut «mettre en valeur».

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Ces poncifs de l’éducation positive peuvent faire sourire, mais les résultats sont là. Depuis le début des enquêtes Pisa, qui testent les connaissances des élèves de 15 ans, la Finlande truste les premières places pour les pays européens, loin devant la France, qui se classe environ au 25e rang. Mieux, le pays nordique se distingue par son tropisme égalitaire - la différence entre les résultats de chaque établissement est faible - et son degré de satisfaction des élèves, qui bénéficient par ailleurs de la gratuité du matériel scolaire et de la cantine.

Quand on me sollicite je demande d’abord : “est-ce que vous avez quinze-vingt ans devant vous ?” Car c’est ce qu’il faut pour changer l’école

Cette recette finlandaise pourrait-elle être adaptée à un autre pays? Jouni Kangasniemi n’a rien contre cette idée. Directeur de programme chez Education Finland, l’organisme qui fédère les institutions publiques et privées vendant le savoir-faire finlandais à l’étranger, il croule sous les demandes. Mais il tient aussi à rappeler quelques évidences: «Quand on me sollicite je demande d’abord: “est-ce que vous avez quinze-vingt ans devant vous?” Car c’est ce qu’il faut pour changer l’école.» Autre condition essentielle: le consensus politique. «Si la gauche arrive au pouvoir et efface tout ce qu’a fait la droite, ou l’inverse, on ne va nulle part», prévient-il.

Même si les planètes s’alignent, la réforme d’une école intimement liée au système social et culturel d’un pays est-elle possible? Un enseignant finlandais assure entre 18 et 24 cours de 45 minutes par semaine, plus deux heures consacrées à des réunions pédagogiques. La profession étant très valorisée, il passe par une sélection drastique - le taux de réussite au diplôme se situe entre 8 et 20 % - et «vend» ensuite ses compétences aux directeurs et proviseurs qui vont l’embaucher.

Disparition des inspecteurs

Un système scolaire à la finlandaise implique un investissement important des pouvoirs publics, qui doivent créer des postes pour faire baisser le nombre d’élèves par classe, et augmenter les salaires. En Finlande, un enseignant gagne très vite entre 3200 et 3500 euros, et peut monter à 4500 euros en fin de carrière. Par ailleurs, les inspecteurs ont tout simplement disparu: «Quand ils arrivaient dans un établissement on appelait ça “le jour du théâtre”. Élèves comme profs jouaient leur rôle, ça ne servait à rien, se souvient Jouni Kangasniemi. Dans les années 1990, le gouvernement a fait des économies en les supprimant… Cela n’a eu aucune conséquence.»

Mais la révolution la plus radicale est pédagogique. Adieu les manuels imposés, ou les programmes à suivre à la lettre. En Finlande, les enseignants ne se réfèrent qu’à un très vague «curriculum national», sorte de corpus de valeurs mis à jour tous les dix ans, qui pointe des objectifs généraux, voire philosophiques, mais n’impose aucun parcours. «Comme prof de langue, je dois enseigner un certain nombre de points de grammaire, mais je veux surtout que mes élèves puissent communiquer en anglais, explique Helmi. Si pour certains, cela passe par un projet ou un jeu, allons-y!»

En Finlande les cours sont intenses mais durent 45 minutes. Les 15 minutes restantes servent à bouger, décompresser… C’est nécessaire pour assimiler les connaissances

Si la France est encore loin du système finlandais, l’expert Jouni Kangasniemi s’est rendu plusieurs fois dans les collèges et lycées de l’Hexagone, où il a été impressionné par l’engagement des professeurs, mais choqué par d’autres aspects, comme ces cours qui se succèdent sans pause. «En Finlande ils sont intenses mais durent 45 minutes. Les 15 minutes restantes servent à bouger, décompresser… C’est nécessaire pour assimiler les connaissances.» La gestion des enseignants, qui «peuvent être envoyés à l’autre bout du pays», le laisse aussi sans voix.

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Lucide, il reconnaît que la Finlande n’a pas toujours la mention très bien: «Comme ailleurs, on a la concurrence des écrans, et les profs se plaignent de la charge de travail». Le principal syndicat d’enseignants dénonce d’ailleurs ces jours-ci la hausse des prix, qui n’a pas été compensée, et les tâches toujours plus nombreuses qui pèsent sur les professeurs. Il menace de faire grève, mais la similitude avec le France s’arrête là: la dernière fois que les enseignants finlandais avaient déserté leurs classes pour se faire entendre, c’était en 1994.

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«J’ai détruit mon corps en pensant que ça irait mieux»: le regret de Mila, redevenue femme après un changement de sexe

TÉMOIGNAGE - Après sept ans de testostérone et plusieurs opérations chirurgicales, le retour à la case départ pour cette «détransitionneuse» ne peut pas être total.

Études de médecine: la fin de l’eldorado belge pour les Français?

ENQUÊTE - Les étudiants français sont toujours plus nombreux à tenter leur chance en Belgique francophone: en 2021, ils représentaient près de 35% des candidats à l’examen d’entrée. Mais le remplacement de cet examen par un concours pourrait changer la donne.

L'Humanité

Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactions

Le nouveau gouvernement d'Elisabeth Borne (retrouvez en lien les profils des différents ministres) :

  • Bruno Le Maire reste à Bercy, au poste de ministre de l’économie et des finances, et de la souveraineté industrielle et numérique.
  • Gérald Darmanin conserve son poste de ministre de l’intérieur.
  • Catherine Colonna est nommée au ministère de l’Europe et des affaires étrangères. Elle remplace Jean-Yves Le Drian.
  • Eric Dupond-Moretti reste au ministère de la justice.
  • L’historien Pap Ndiaye est nommé ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse.
  • Sébastien Lecornu est nommé ministre des armées. Il succède ainsi à Florence Parly.
  • Brigitte Bourguignon est nommée ministre de la santé et de la prévention.
  • Olivier Dussopt est nommé ministre du travail, du plein-emploi et de l’insertion. Il remplace Elisabeth Borne, qui dirige désormais le gouvernement.
  • Rima Abdul Malak est nommée ministre de la culture. La conseillère culture d’Emmanuel Macron remplace Roselyne Bachelot.
  • Sylvie Retailleau est nommée ministre de la recherche, de l’enseignement supérieur et de l’innovation.
  • Amélie de Montchalin nommée ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires.
  • Damien Abad est nommé ministre des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées.
  • Marc Fesneau est nommé ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Il succède ainsi à Julien Denormandie.
  • Stanislas Guerini est nommé ministre de la fonction publique. Il prend la place d’Amélie de Montchalin.
  • Yaël Braun-Pivet est nommée ministre des outre-mer.
  • Agnès Pannier-Runacher est nommée ministre de la transition énergétique.
  • Amélie Oudéa-Castéra est nommée ministre des sports et des Jeux olympiques.
  • Olivier Véran est nommé ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et de la vie démocratique.
  • Gabriel Attal est nommé ministre délégué chargé des comptes publics.
  • Franck Riester est nommé ministre chargé du commerce extérieur.
  • Olivia Grégoire est nommée porte-parole du gouvernement. Elle succède à Gabriel Attal.
  • Clément Beaune est nommé secrétaire d’Etat chargé de l’Europe.

Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux comprendre tous les enjeux de ce moment politique.

L'Humanité

Agnès Pannier-Runacher, de l’industrie à la transition énergétique

Actu

Celle qui vantait les «bonnes affaires» à faire en Bourse au début de la pandémie hérite de la transition énergétique.

Cyprien Caddeo

Exit les profils « écologistes » type Nicolas Hulot ou Barbara Pompili. C’est Agnès Pannier-Runacher, anciennement à l’Industrie, qui hérite de la transition énergétique, qui devrait inclure les transports et le logement. Fidèle du président, cette dernière admettait avoir une « culture politique presque nulle » avant son engagement à En Marche.

La « magie » des trois huit à l’usine

Pour la culture écologique, ce n’est guère mieux : peu loquace sur le sujet, elle s’est surtout illustrée au gouvernement durant le krach boursier de mars 2020, en pleine pandémie, déclarant : « c’est plutôt le moment de faire des bonnes affaires en Bourse aujourd’hui ». Puis, en octobre 2021, lorsqu’elle louait la « magie » ressentie quand on fait les trois huit à l’usine…

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Le Figaro

EDF: une renationalisation ne résoudrait pas tous les problèmes

Guillaume Guichard

L’option de la nationalisation est poussée très fort par la direction de l’électricien. Cela lui éviterait de céder un de ses précieux actifs, tel Edison, ou ses activités dans les énergies renouvelables.

Au fil des semaines, l’idée s’est imposée. EDF va si mal qu’il va falloir, dix-sept ans après sa privatisation partielle, le renationaliser. C’est le grand mécano à venir. EDF ne peut plus faire face à ses défis industriels sans être nationalisé, entend-on chez l’électricien comme au sommet de l’État. «Sur une partie des activités les plus régaliennes, l’État doit reprendre du capital, ce qui va avec une réforme plus large du premier électricien français», déclarait Emmanuel Macron, alors candidat à sa succession, le 17 mars. Interrogée jeudi sur le sujet, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Panier-Runacher, a indiqué sur Franceinfo que le sujet «fait partie de (son) mandat. Ce n’est pas exclu, ce n’est pas tranché».

L’option de la nationalisation est poussée très fort par la direction d’EDF. Cela lui éviterait de céder un de ses précieux actifs, tel Edison, ou ses activités dans les énergies renouvelables. Cette dernière option a toutefois été écartée par Bercy à cette heure: qui imagine un électricien sans activité dans les renouvelables, le domaine le plus en croissance du secteur?

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Il y a d’autres avantages à retourner à 100 % dans le giron de l’État. Cela rassurerait les financeurs, alors que le groupe, en pleine tourmente, est lesté d’une dette de plus de 40 milliards d’euros. «Les agences de notation donnent six mois à EDF pour redresser la barre, relève une source proche du dossier. Dans ce contexte, une nationalisation permettrait de maintenir la confiance des financeurs dans la capacité d’EDF à faire face à ses défis de long terme.»

La deuxième raison invoquée est d’ordre juridique. «L’État, qui possède 84 % du capital d’EDF, est enclin à utiliser le groupe comme un bras armé de sa politique de lutte contre la flambée des prix de l’énergie , relève la même source. C’est légitime, mais c’est contraire à l’intérêt social de l’entreprise et de ses actionnaires minoritaires, ce qui peut entraîner un risque juridique. Certains administrateurs sont très inquiets. Les choses seraient beaucoup plus claires si les pouvoirs publics allaient au bout de la démarche en nationalisant EDF.» Chez EDF, on souhaite que la nationalisation se fasse «rapidement». Certains tablent sur une décision d’ici à l’été. D’autres sources soulignent, au contraire, que l’électricien ne fait pas face à un mur de dettes à rembourser et que donc rien ne presse. De plus, comment valoriser l’entreprise en l’absence d’un nouveau cadre régulatoire sur les conditions de vente de l’électricité nucléaire, qui constitue 45 % des résultats du groupe? Le sujet pourrait d’abord devoir être négocié avec Bruxelles avant de toucher à EDF.

Si l’option de la nationalisation est choisie, plusieurs voies, plus ou moins rapides, sont possibles. L’État peut lancer une offre publique simplifiée à destination des minoritaires, ou élaborer un projet de loi de nationalisation, ce qui rallongerait considérablement les délais. Au cours actuel du titre, racheter 16 % d’EDF en Bourse ne coûterait que 5 à 7 milliards d’euros à l’État, en fonction de la prime accordée aux actionnaires. Certains estiment qu’il ne devrait pas être trop difficile pour l’État de convaincre le tiers des actionnaires nécessaires à l’atteinte du seuil de 90 % du capital détenu, permettant de lancer un retrait de la cote. «Les hedge funds encore présents au capital (il ne reste pas beaucoup d’investisseurs institutionnels au capital) pourraient être contents de toper avec une prime de 25 % sur le cours de l’action», estime un fin connaisseur du secteur. Les petits porteurs risquent de l’avoir mauvaise. En 2005, ils avaient été séduits par le discours officiel vantant alors l’opportunité d’acheter des titres EDF à 32 euros. Ils valent aujourd’hui à peine plus de 8 euros.

Pas d’argent magique

Si l’opération rassurerait les différentes parties prenantes, elle ne créerait pas d’argent magique. «EDF souffre d’être considéré, selon les circonstances, comme un service public ou comme une entreprise en concurrence, remarque Nicolas Goldberg, de Colombus Consulting. Pour sortir le groupe de l’ornière, il va falloir que des décisions soient prises.»

Après la nationalisation, si elle se fait rapidement (et avant si elle est repoussée), il faudra ouvrir des discussions avec la Commission européenne et sa très puissante Direction générale de la concurrence. Au menu, la future régulation du nucléaire et la réorganisation d’EDF. À Paris, beaucoup de sources estiment et espèrent que la Commission européenne se montrera plus souple, au nom de la crise énergétique, que l’année dernière lors des discussions sur le plan de réorganisation Hercule, qui avait échoué. Les négociations avaient alors buté sur la future structure d’EDF.

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Quelles activités resteront à 100 % publiques?«Il faut que les activités d’EDF essentielles à la transition énergétique de la France puissent se financer et croître, analyse une source proche du dossier. Il faudra déterminer, pour chacune d’entre elles, quel est le meilleur moyen de financement.» Si les investisseurs fuient le nucléaire, ils sont friands d’énergies renouvelables. «Il faudra restructurer EDF, sinon c’est le contribuable qui paiera pour résoudre les difficultés financières du groupe, résume Louis Boujard, analyste chez Oddo BHF. Il faut donc trouver un plan qui satisfasse les parties prenantes et donne de la visibilité à trente ans.» Relance du nucléaire, accélération sur l’éolien en mer et le solaire: à cet horizon de temps, l’unité de compte d’EDF sera le «10 milliards d’euros». Il faudra avoir les reins solides.

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L'Humanité

En 100 jours, l’Ukraine a perdu 20 % de son territoire

Décryptage

Déclenchée le 24 février, l’invasion russe commence à peser très lourd sur la population ukrainienne. Outre les dizaines de milliers de morts, l’intégrité territoriale du pays est brisée. Une issue diplomatique est-elle encore possible ? Décryptage.

Vadim Kamenka

Le 24 février, Vladimir Poutine prononçait un discours annonçant qu’une « opération militaire spéciale » avait été lancée en Ukraine. Un euphémisme pour parler de l’invasion du pays voisin. Au bout de cent jours de combats et de bombardements, la Russie « occupe 20 % du territoire ukrainien », a affirmé, jeudi, Volodymyr Zelensky devant le Parlement luxembourgeois.

Le président ukrainien estime que l’occupation russe a atteint 125 000 km2 (contre 43 000 km2 en 2014), après avoir conquis une partie du Donbass (Izioum, Volnovakha) et du littoral (Marioupol, Kherson…), le long des mers Noire et d’Azov. Une avancée qui leur assure une continuité stratégique jusqu’à la Crimée.

Désormais, les affrontements se concentrent dans le Sud-Est, autour de Zaporijia, Avdiïvka, et dans l’Est, à Severodonetsk, Kramatorsk, Lyssytchansk, Sloviansk. En plus du nombre de morts toujours tabou, qui avoisinerait 40 000 selon plusieurs experts, les chiffres humanitaires sont de plus en plus inquiétants : 5,2 millions d’enfants ont besoin d’aide, selon l’Unicef. Par ailleurs, on compte 13 millions de déplacés et de réfugiés.

Les objectifs ont-ils évolué ?

Lors de son discours, il y a donc cent jours, Vladimir Poutine avait donné trois objectifs : défendre les Républiques autoproclamées de Lougansk et de Donetsk (LNR et DNR) dans le Donbass, dont il venait de reconnaître l’indépendance ; dénazifier et démilitariser l’Ukraine. Dans les premiers jours, l’hypothèse d’une offensive éclair pour faire tomber le régime de Kiev a été avancée, trois fronts ayant été ouverts simultanément : au nord vers la capitale Kiev, à l’est et dans le Sud avec près de 150 000 hommes mobilisés.

Fin mars, une autre phase a débuté sur le plan militaire, en se concentrant sur le Donbass et le littoral ukrainien. Cette nouvelle stratégie visait clairement à reprendre les limites administratives des régions de Lougansk et de Donetsk. Cette conquête « est en passe d’être remportée au prix d’un sacrifice humain considérable. Des milliers de civils sont morts. Quant aux soldats, on a dépassé les pertes de l’intervention soviétique en Afghanistan (20 000 morts entre 1979 et 1989 – NDLR), qui a traumatisé des générations », affirme un député russe.

Côté ukrainien, le discours d’une victoire à tout prix est-il encore tenable ? Si, ces dernières semaines, il a été souvent répété par le président et ses ministres, puis relayé par une partie des dirigeants occidentaux, sur le terrain la situation est de plus en plus difficile. On entre dans une guerre d’usure. Severodonetsk est « occupée à 80 % » par les forces russes, a confirmé le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï.

Les États-Unis, l’Otan et la Russie se livrent une guerre « par procuration »

Dans une récente tribune, publiée par la revue Russia in Global Affairs, Dmitri Trenin, l’ancien directeur du centre Carnegie à Moscou, juge que « la confrontation entre la Russie et les pays occidentaux, qui se développe depuis 2014, s’est transformée en une confrontation active avec le début de l’opération militaire russe en Ukraine. En d’autres termes, le “grand jeu” a cessé d’être un jeu. (…) Le danger d’escalade dans le sens d’une collision directe, cependant, non seulement existe, mais augmente ».

La position de Washington a évolué au rythme du conflit. Le premier tournant a été réalisé lors de la visite en Pologne de Joe Biden. Dans un discours prononcé à Varsovie, fin mars, le président des États-Unis, qui saluait les sanctions à l’égard de la Russie, tint un discours résolument guerrier. Après avoir affirmé : « Nous sommes à vos côtés », évoqué un combat entre « la démocratie et l’autocratie », il a qualifié Vladimir Poutine de « dictateur » et affirmé : « Cet homme ne doit pas rester au pouvoir. »

Si le président des États-Unis a exclu la création d’une zone d’exclusion aérienne et une intervention directe, les ventes d’armes, l’aide financière et de renseignements n’ont alors cessé de croître. Dans un accord transpartisan, le pays a débloqué 40 milliards de dollars pour financer l’effort de guerre ukrainien. Et les gouvernements européens se sont joints à l’envoi d’armes lourdes.

Mardi, après plusieurs semaines d’hésitation, le président états-unien a annoncé la livraison de systèmes de lance-­missiles Himars (High Mobility Artillery Rocket System) d’une portée de 80 kilomètres, afin de changer le rapport de forces militaire sur le terrain.

Cette dernière livraison a été dénoncée par Moscou. « La ligne des États-Unis est de combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien. De telles livraisons n’encouragent pas les dirigeants ukrainiens à vouloir relancer les négociations de paix », a réagi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. La réponse du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a été immédiate : « C’est la Russie qui attaque l’Ukraine, pas l’inverse. Pour être clair, la meilleure manière d’éviter une escalade est que la Russie mette fin à l’agression et à la guerre qu’elle a lancées », et de garantir cependant que les systèmes de lance-­missiles Himars ne seront pas utilisés pour viser des cibles en territoire russe. En attendant, Washington s’attend à une guerre qui pourrait bien durer « de nombreux mois ».

Face à cette situation, les forces russes ont bombardé, jeudi, plusieurs lignes de chemin de fer dans la région de Lviv (Ouest), par où arrivent notamment les armes livrées à l’Ukraine par les pays occidentaux. Pour Dmitri Trenin, « plus la guerre en Ukraine se prolonge, plus le risque d’accident ou d’incident nucléaire est grand. Et avec la stratégie de l’administration Biden visant à “affaiblir” la Russie par l’ampleur des livraisons d’armes, y compris des missiles antinavires, et les révélations de l’aide des services de renseignements américains à l’Ukraine, il est clair que les États-Unis et l’Otan sont dans une guerre par procuration avec la Russie ».

Une issue diplomatique est-elle encore possible ?

« Pour l’instant, il est clair que Poutine n’a pas de gages suffisants pour négocier », note l’ancien ambassadeur de France en Russie et directeur de recherche à l’Institut des relations internationales et stratégiques, Jean de Gliniasty.

À Moscou, plusieurs diplomates et députés russes estiment qu’une première phase militaire du conflit est sur le point de s’achever. « Un arrêt de l’offensive est à prévoir. Une fenêtre diplomatique va s’ouvrir durant l’été. Sur le terrain, elle ne sera pas favorable aux Ukrainiens. Les Russes devront aussi faire des efforts. Mais elle est nécessaire pour éviter, en cas de contre-offensive, une réponse beaucoup plus dure de la part du Kremlin. Je veux dire des frappes tactiques, nucléaires », nous confie l’un d’eux.

Interrogé par l’AFP, l’ancien diplomate Michel Foucher se demande aussi  « jusqu’à quel point les Américains ne vont pas, à un moment ou un autre, amener les Ukrainiens à faire des concessions territoriales ».

Crise alimentaire : le cri d’alarme des pays africains

Ce n’est plus seulement une sombre perspective… Les pays d’Afrique sont d’ores et déjà confrontés à une crise alimentaire et son ampleur croît au fil de la guerre en Ukraine. Branle-bas de combat sur la scène diplomatique : le président en exercice de l’Union africaine, le chef de l’État sénégalais, Macky Sall, va « porter la voix de l’Afrique » auprès de son homologue russe, Vladimir Poutine. Sa visite à Moscou, jeudi, avait pour objectif de contribuer « à la libération des stocks de céréales et de fertilisants dont le blocage affecte particulièrement les pays africains », indique son communiqué.

Un cri d’alarme. La flambée des prix des engrais, qui succède à celle du blé, pourrait provoquer, dès cette année, un effondrement de 20 à 50 % des rendements céréaliers en Afrique, alerte Macky Sall. De nombreux pays dépendent des engrais produits en Russie, en Ukraine et en Biélorussie, et les agriculteurs sont pris au piège de la spirale déclenchée par la hausse des tarifs du gaz.

En Afrique de l’Ouest, les stocks de céréales sont gravement insuffisants, la voie est ouverte à une montée brutale des prix et à la spéculation autour de la pénurie. Les pays du Maghreb connaissent le même sort. Farine, pâtes, riz, huile végétale, produits essentiels dans l’alimentation sont sous une tension croissante. L’insécurité alimentaire rebondit sur le terrain social et politique. Une explosion des revendications et des émeutes n’est pas bien loin.

Guerre en UkraineUkraineRussieÉtats-Unis
Le Figaro

Newsweek avance que Poutine aurait reçu un traitement pour un cancer «avancé» en avril

Valérie Samson

Plusieurs hauts responsables ayant eu accès à un rapport du renseignement américain ont également affirmé que le président russe aurait été la cible d'une tentative d'assassinat en mars.

Depuis le début de la guerre en Ukraine – et même avant – l'état de santé de Vladimir Poutine fait l'objet de nombreuses spéculations. Le président russe serait gravement malade, certains le disant atteint d'un cancer, de la maladie de Parkinson ou d'une maladie auto-immune. Chaque photo, chaque apparition vidéo du dirigeant est décortiquée, chaque signe – une main qui tremble, une raideur, une démarche mal assurée, un rictus – interprété comme une preuve supplémentaire de sa santé déclinante.

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Selon le magazine Newsweek, le sujet ferait l'objet d'intenses conversations au sein de la Maison Blanche. Le renseignement aurait fourni sa quatrième évaluation complète à la fin du mois de mai, dans lequel il indiquerait que Vladimir Poutine aurait subi en avril un traitement pour un cancer à un stade avancé, ont confié trois responsables du renseignement qui ont eu accès au rapport à Newsweek. Les mêmes sources ajoutent que le président russe aurait été la cible d'une tentative d'assassinat au mois de mars, sans toutefois livrer de détails. Ces hauts responsables craignent également que Poutine ne soit de plus en plus paranoïaque quant à son emprise sur le pouvoir, un état qui rendrait selon eux de plus en plus imprévisibles ses réactions et le cours des événements en Ukraine.

«Le chaos nous attend s'il meurt»

«L'emprise de Poutine est forte mais plus absolue», déclare l'un des officiers ayant lu les rapports. «Les luttes de pouvoir à l'intérieur du Kremlin n'ont jamais été aussi intenses sous son règne, tout le monde sentant que la fin est proche», ajoute-t-il. Ces trois hauts responsables admettent dans le même temps que l'isolement de plus en plus poussé du dirigeant russe rend de plus en plus compliquée la tâche d'évaluer son état de santé avec précision, et ne fait que renforcer les spéculations. «Nous devons prendre garde à ne pas prendre nos désirs pour des réalités», prévient l'une des sources de Newsweek. «Nous avons appris – ou pas – cette leçon de la manière dure avec Oussama ben Laden et Saddam Hussein.» Les informations que le renseignement américain croyait détenir sur l'état de santé de ces deux derniers personnages étaient en fait basées sur des rumeurs alimentées par les intéressés eux-mêmes – ou des proches – pour tromper l'ennemi.

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Peu après la parution de l'article, le Conseil de Sécurité Nationale a fait parvenir un démenti ferme à Newsweek, affirmant : «Les informations selon lesquelles de telles évaluations de la communauté du renseignement existent ou qu'elles ont été communiquées au président ne sont pas vraies.» «Même s'ils conviennent que les renseignements [selon lesquels Poutine serait en train de mourir] sont fiables, ils ne peuvent pas miser sur une date ni signaler leur soutien à une Russie sans Poutine», commente une des sources de Newsweek, qui conclut : «Poutine est définitivement malade... S'il va bientôt mourir n'est que pure spéculation. Pour autant, nous ne devrions pas être rassurés. (...) Il est toujours dangereux, et le chaos nous attend s'il meurt. Soyez prêts.»

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La branche moscovite de l'Église orthodoxe ukrainienne a annoncé vendredi rompre avec la Russie en raison de l'offensive lancée par Vladimir Poutine et soutenue par Kirill.

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DÉCRYPTAGE - Alors que la pression militaire est montée d'un cran dans le Donbass, les États-Unis ont annoncé l'envoi de cette artillerie plus précise et plus puissante.

L'Humanité

UE-Russie. La grande déconnexion

Actu

Le Conseil européen a adopté, lundi et mardi, un embargo sur une partie du pétrole russe.

Gaël De Santis

Les dirigeants des pays de l’Union européenne (UE) ont décidé lors d’un sommet à Bruxelles d’un embargo sur le pétrole russe transporté par bateau. Cela représente les deux tiers des achats européens. Les importations de brut doivent cesser dans les six mois, celles de produits raffinés sous huit mois. Le pétrole transporté par oléoduc n’est pas touché par la mesure. Les Vingt-Sept souhaitaient ne pas pénaliser les pays qui, telles la Slovaquie, la République tchèque ou la Hongrie, dépendent trop grandement de l’or noir russe. Cela conjure, également, le risque d’un veto de la part de ces pays contre le sixième paquet de sanctions depuis le début de la guerre en Ukraine. Cette décision est un défi d’ampleur pour le bloc, dépendant pour son approvisionnement énergétique de son voisin. Ainsi, la part des produits russes dans les achats français compte pour 12 % pour le pétrole et 25 % pour le gaz. Les sanctions ne s’arrêtent pas au secteur des hydrocarbures : la principale banque russe, Sberbank, est exclue du système de paiements interbancaire Swift.

La politique de punition n’est pas à sens unique. Pour répondre à l’exclusion de certains de ses établissements financiers de Swift, la Russie avait imposé des achats de gaz en roubles – et non plus en dollars comme le stipulent les contrats. GasTerra ayant refusé de payer en monnaie russe, Moscou a annoncé mardi la fin des livraisons aux Pays-Bas. Le fournisseur néerlandais a annoncé avoir anticipé le problème en achetant du gaz ailleurs. 

Guerre en Ukrainesanctions économiquessanctions européennesRussie
Le Figaro

Chaos au Stade de France : la presse britannique étrille les «mensonges» de Gérald Darmanin

Bénédicte Lutaud

REVUE DE PRESSE - Outre-Manche, les médias ne décolèrent pas après l'audition par le Sénat du ministre de l'Intérieur, qui maintient ses accusations contre les supporters britanniques.

«Nouvelles insultes contre les rouges», titre le journal conservateur Daily Express ce jeudi 2 juin. Depuis quelques jours, La presse britannique s'offusque des «explications» du ministre de l'Intérieur français Gérald Darmanin à propos du chaos survenu aux abords du Stade de France pour la Finale de la Ligue des Champions samedi dernier. Aux dires du ministre, les supporters britanniques du Liverpool, et des tonnes de faux billets seraient les principaux coupables.

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Et les nouveaux propos du locataire de la place Beauvau, auditionné ce mercredi par le Sénat, pour tenter de justifier ce qui s'apparente davantage à un véritable fiasco en termes d'organisation et de gestion de la sécurité, n'ont pas tellement apaisé la colère des supporters britanniques et des médias Outre-manche. Ni ceux de la ministre des Sports Amélie Oudéra-Castéra, interrogée également par les sénateurs.

«Dans des commentaires qui vont sûrement encore plus faire enrager Liverpool et ses fans, la ministre des Sports (...) a choisi de revenir sur les violences de la foule à Wembley lors du final de l’Euro de l’Angleterre face à l’Italie l’été dernier», souligne ainsi le Daily Express.

Le traumatisme de la catastrophe de Hillsborough

Il faut dire que la ministre des Sports n'a pas épargné les Reds. Une autre remarque de l'ancienne joueuse de tennis professionnelle a fait bondir le quotidien local Liverpool Echo : «Nous ne connaissions l'identité des finalistes que le 4 mai, en particulier Liverpool avec le risque très spécifique que leurs fans nous présentent.»

Indignés par ces propos, les éditorialistes du quotidien local rappellent alors combien le fiasco de la finale de la Ligue des Champions a ravivé, Outre-Manche, et notamment chez les supporters du Liverpool, la catastrophe du stade de Hillsborough. Le 15 avril 1989, lors d’un match entre le Liverpool et Nottingham Forest, 97 personnes avaient trouvé la mort, lorsqu'une barrière d'appui céda sous la pression de la foule, précipitant des dizaines de spectateurs sur ceux du dessous, alors écrasés.

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Longtemps, les fans de Liverpool furent accusés par les politiques et le tabloïd The Sun d'être à l'origine du drame. Mais une seconde enquête, survenue en 2012, a mis en évidence la responsabilité de la police, si bien que le premier ministre David Cameron finit par présenter lui-même ses excuses au nom de l’État britannique.

«Il semble que le niveau de connaissance du gouvernement français sur les supporters du Liverpool est aussi dépassé que leurs attitudes envers eux», tacle alors le Liverpool Echo. Avant de livrer cette conclusion cinglante : «Tandis que les officiels du club, les anciens joueurs et les journalistes qui étaient sur le terrain samedi soir continuent de protester contre les allégations des autorités françaises, les partisans de Liverpool sont pris dans le tourbillon du gouvernement de Paris qui cherche à sauver sa peau en essayant de trouver un coupable anonyme pour épingler ses échecs».

Un policier français au maire de Liverpool, tout juste détroussé : «Bienvenue à Paris»

Le quotidien de centre gauche The Guardian a d’ailleurs fait témoigner deux supporters du Liverpool, présents au Stade de France, et par ailleurs survivants de la tragédie de Hillsborough. L’un d’entre eux, Kevin Cowley, 50 ans, confie que ce qu’il a vécu à Saint-Denis a ravivé le traumatisme de 1989 : «je suis à ramasser à la petite cuillère. Cela m’a pris des années pour me remettre de Hillsborough et j’ai l’impression de le revivre. Samedi était horrible», témoigne-t-il.

L’autre témoin, Steve Rotheram, s’avère être… le maire de la métropole de Liverpool. Son témoignage est édifiant. «J’ai eu mon téléphone, de l’argent, des cartes de crédit, d’identité et mes tickets de match volés», raconte-t-il au Guardian . « La police antiémeute nous a dit de franchir une clôture. J’avais ma veste à deux mains, mais j’ai dû la libérer d’une main pour grimper par-dessus la clôture, et (...) ces pickpockets sont entrés dans ma poche (...). C’était des gangs professionnels».

Il poursuit : « Je suis allé voir la police pour leur dire que tout avait été volé et l’un d’eux a dit : ‘Bienvenue à Paris !'. Des fans de Liverpool leur ont crié : 'C’est notre maire'». Lorsque les policiers comprennent, ils permettent à Steve Rotheram de passer et d’obtenir un nouveau ticket.

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Une fois à l’intérieur de la section VIP du stade, Steve Rotheram demande à Gianni Infantino, le président de Fifa, et à l’ancien président français Nicolas Sarkozy de faire quelque chose face au chaos à l’extérieur. Infantino lui répond qu’il est «disposé» à le faire, mais que «ce n’était pas la compétence de Fifa». Selon Steve Rotheram, Nicolas Sarkozy quant à lui est évacué.

Le maire de Liverpool se présente alors au président de l’UEFA, Aleksander Ceferin, pour lui expliquer la situation. «Il m’a dit : 'Nous n’avons eu que trois mois pour organiser cela, nous nous sommes tués pour faire ce match. Je lui ai répondu que je craignais davantage que des gens ne soient tués à l’extérieur. Il m’a répondu que j’étais irrespectueux'.»

Plusieurs autres journalistes britanniques, présents samedi aux abords du Stade de France, ont également raconté leur expérience sur place. À l’instar de Rob Draper, reporter du Daily Mail, qui dès dimanche a détaillé son expérience sur Twitter, vidéos et photos à l'appui, visiblement en colère contre «le ministre de l’intérieur de la France Gérald Darmanin (qui) prétend que des milliers de fans britanniques sans tickets ont causé ces incidents

Comme de nombreux témoins, il raconte comment les fourgons de gendarmerie présents le long d’un passage souterrain où étaient redirigés les supporters, ne leur laissaient que peu d’espace pour faire la queue, créant un véritable «goulot d'étranglement» et incitant d'autres supporters à escalader des barrières.

Macron invité à demander pardon aux Britanniques

Le quotidien conservateur Daily Express, mercredi, proposait de son côté ce sondage sans équivoque à ses lecteurs : «Macron devrait-il demander pardon aux Britanniques à propos du traitement horrible des fans du Liverpool ?».

«Donc qui est en train de mentir maintenant, Monsieur Darmanin ?», lançait de son côté le tabloïd Daily Mirror, mercredi. Avec ce titre : «5000 fans témoignent face aux horreurs de Paris» (sic). «Face aux allégations scandaleuses du ministre français Gérald Darmanin, plus de 5000 témoignages de violences de la police françaises et d’agressions à l’intérieur et autour du Stade de France ont été soumises (au club Liverpool) en moins de 24h», souligne le journal conservateur, soit «un quart de l’allocation de Liverpool pour la finale de la Ligue des Champions. Liverpool a publié l’appel lundi alors qu’ils cherchent à construire un dossier de preuves avant une possible action en justice.»

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Enfin, dès mercredi, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait acquis une notoriété Outre-Manche, en devenant le personnage d’une BD publiée dans le quotidien The Guardian du dessinateur de presse David Squires, intitulée «Le miracle (que personne n’ait été blessé) de Saint-Denis».

On y voit notamment un supporter britannique demander poliment à un CRS où se trouve le Stade de France, avant de recevoir du gaz lacrymogène en plein visage. Le «personnage» Darmanin est également mis en scène en train de chercher diverses justifications au chaos ambiant, et face à ses contradictions : «Il y a eu une fraude de tickets à échelle industrielle ! …Hm, cela ne résonne pas avec ce que disent les fans de Liverpool… Bof ? Ces gars ! Ils utilisent bien des imprimantes ! Bon, cela n’explique toujours pas pourquoi ils ont été traités comme des animaux. Oh, regardez, le match Chesterfield contre Hollihuls Moors en direct HD»... Et le ministre de fuir.

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Auditionné sur la gestion chaotique de la finale de la Ligue des champions, le ministre de l'Intérieur, reconnaissant «une blessure pour notre fierté nationale», a maintenu qu'il y avait «largement assez d'effectifs de police».

La fête des mères remplacée dans certaines écoles par la «fête des gens qu'on aime»

TÉMOIGNAGES - Des enseignants renoncent à célébrer les fêtes des mères et des pères afin de s'adapter «à la diversité des situations familiales». D'autres résistent à cette évolution.

Notre classement exclusif des villes où il fait bon faire ses études... et celles où il faut se méfier

PALMARÈS - Sécurité, logement, coût de la vie, loisirs... À l'heure des résultats de Parcoursup, nous avons comparé les données de 61 villes françaises, pour aider les jeunes (et leurs parents) à éviter les déconvenues.

Le Figaro

Biden appelle à «interdire» la vente de fusils d'assaut aux particuliers

Conscient de la difficulté d'adopter une telle mesure au Congrès, le président américain a suggéré de relever l'âge légal minimum pour se procurer de telles armes, de 18 à 21 ans.

Joe Biden a appelé jeudi 2 juin le Congrès américain à trouver une voie pour restreindre les ventes de fusils d'assaut et a fustigé, près de dix jours après le massacre de 19 enfants et deux enseignantes dans une école du Texas, les élus républicains qui s'y opposent. «Combien d'autres carnages sommes-nous prêts à accepter?», a grondé le président américain, répétant, lors de cette adresse à la nation depuis la Maison Blanche, en avoir «assez» de ces fusillades à répétition qui endeuillent l'Amérique. Derrière son pupitre se trouvaient 56 bougies représentant les victimes de ces massacres dans l'ensemble des Etats et territoires américains.

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Après les fusillades de l'école primaire d'Uvalde, d'un supermarché de Buffalo et celle, mercredi, d'un hôpital de Tulsa, il a martelé que «trop d'endroits du quotidien (étaient) devenus des lieux de tuerie, des champs de bataille». Joe Biden a appelé à interdire au niveau national la vente de fusils d'assaut semi-automatiques, comme entre 1994 et 2004. Mais, conscient de la difficulté d'adopter une telle mesure au Congrès, où son parti ne possède qu'une très courte majorité, il a nuancé: «Nous devons au moins relever l'âge» légal minimum pour se procurer de telles armes, de 18 à 21 ans. Il a également demandé l'interdiction des chargeurs à grande capacité, le renforcement des vérifications des antécédents judiciaires ou psychologiques des potentiels acheteurs et le vote d'un texte obligeant les particuliers à garder leurs armes sous clé.

«Depuis une vingtaine d'années, plus d'écoliers sont morts par armes à feu que le total de policiers et de soldats morts en service», a-t-il dit. «Réfléchissez-y.» «Le second amendement» de la Constitution américaine, qui garantit le droit de posséder une arme, «n'est pas absolu», a estimé le président démocrate. «Je soutiens l'action (...) d'un petit groupe de sénateurs républicains et démocrates qui cherchent à trouver une voie, mais mon Dieu, le fait que la majorité des républicains du Sénat ne veuillent qu'aucune de ces propositions ne soit ne serait-ce que débattue ou mise au vote, je trouve cela inadmissible», a-t-il fustigé. «Nous ne pouvons pas trahir à nouveau le peuple américain», a-t-il poursuivi lors de ce discours de 17 minutes. «Il est temps que le Sénat fasse quelque chose.»

30% des adultes possèdent une arme à feu

«Merci, M. le président», a écrit sur Twitter le sénateur Chris Murphy. «Nous devons faire quelque chose. Et nous le pouvons», a poursuivi cet élu du Connecticut qui, à jamais marqué par la fusillade de Sandy Hook (26 morts dont 20 enfants en 2012), pilote le groupe de discussion entre républicains et démocrates. Tout le défi pour ce groupe est de trouver des mesures qui pourraient obtenir l'aval de dix sénateurs républicains, indispensable en raison de la majorité qualifiée au Sénat. Mais dans un pays où plus de 30% des adultes possèdent au moins une arme à feu, les conservateurs s'opposent vivement à toute mesure qui pourrait aller à l'encontre des droits «des citoyens respectueux de la loi».

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Les discussions au Sénat tournent donc pour le moment autour de propositions limitées, comme la vérification des antécédents des acheteurs d'armes, ce que des associations réclament depuis des années. Les négociations en cours au Sénat pourraient-elles toutefois réussir là où toutes les autres, notamment celles déclenchées sous Barack Obama après le massacre de Sandy Hook, ont échoué? «Il y a un élan de plus en plus puissant pour que nous parvenions à faire quelque chose», avait assuré plus tôt le sénateur Chris Murphy sur Twitter. Le sénateur républicain Pat Toomey avait lui aussi fait part de son «optimisme».

En parallèle, des élus de la Chambre des représentants ont débattu jeudi sur un autre grand projet de loi qui interdirait comme l'a demandé Joe Biden la vente de fusils semi-automatiques aux moins de 21 ans et celle des chargeurs à grande capacité. Ces mesures, qui seront soumises à un vote à la Chambre la semaine prochaine, ont déjà été qualifiées d'«inefficaces», «irréfléchies» et «anti-américaines» par un groupe de républicains. Il semble donc impossible qu'elles puissent être adoptées en l'état au Sénat.

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L'Humanité

Danemark. Les enjeux du référendum sur la participation à la politique de défense de l’Union européenne

Actu

Copenhague, qui avait obtenu une dérogation en 1992 sur le sujet, organise ce mercredi un référendum sur la participation à la politique de défense de l’Union européenne. Cette consultation intervient après les demandes d’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Alliance atlantique, sur fond de hausse des risques de tensions en mer Baltique.

Gaël De Santis

Les Danois se rendent aux urnes, mercredi. Le royaume nordique pourrait décider de participer à la politique de défense de l’Union européenne (UE). En 1992, Copenhague avait obtenu une dérogation. « Je crois de tout mon cœur qu’il faut voter oui. Lorsque nous devons nous battre pour la sécurité de l’Europe, nous devons être plus unis avec nos voisins », a déclaré la première ministre sociale-démocrate, Mette Frederiksen, le 29 mai, lors d’un débat télévisé. Les sondages penchent pour cette option : le dernier accordait 65 % d’intentions de vote pour le oui dans ce pays qui a dit non au traité de Maastricht en 1992 et à l’euro en 2000.

Les dépenses d’armements, un argument pour le non

On doit cette évolution à l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février. Dans la foulée, Copenhague a annoncé une hausse de son budget de défense pour le porter à 2 % du PIB dès 2024, en conformité avec les exigences de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan). Cette hausse des dépenses d’armements est la principal argument invoqué par la Liste unifiée, qui rassemble communistes et antilibéraux, pour appeler à voter non. Ce parti de gauche estime que rejoindre la politique européenne de défense pourrait contraindre le Danemark à dépenser davantage, le traité sur l’UE stipulant à son article 42 que « les États membres s’engagent à améliorer progressivement leurs capacités militaires ».

UE-Russie. La grande déconnexion

La politique européenne de défense a connu un coup d’accélérateur ces dernières années. Un embryon d’armée européenne de 5 000 hommes a été créé, un fonds permet de mutualiser l’industrie de l’armement, et un livre blanc de la défense européenne vient d’être adopté.

Le fait que le pays nordique rejoigne la politique de sécurité n’est pas pour autant un atout pour édifier une Europe de la défense indépendante de l’influence américaine. En effet, le pays est attaché à l’Otan : de 2009 à 2014, l’ancien premier ministre danois, Anders Fogh Rasmussen, occupait le poste de secrétaire de l’Alliance.

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De plus, cette décision intervient alors qu’il reste de moins en moins de pays de l’UE qui ne sont pas membres de l’Otan. La Suède vient de rompre avec une politique de neutralité vieille de deux cents ans et a demandé à rejoindre l’Alliance. La Finlande, qui a une frontière commune de 1 300 kilomètres avec la Russie, a entamé les mêmes démarches, mettant fin au non-alignement qui était le sien depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. À terme, dans l’UE, ne resteraient hors de la plus grande coalition militaire au monde que l’Irlande, Malte, Chypre et l’Autriche.

Principale voie d’accès russe à la mer du Nord

La décision de Copenhague risque fort d’accroître les tensions en mer Baltique, où se sont multipliés les exercices militaires de l’Otan ces dernières années, et les violations russes de l’espace aérien des pays voisins. Cette mer fermée devient de facto un lac de l’Otan. Elle est la principale voie d’accès russe à la mer du Nord, depuis Saint-Pétersbourg ou l’enclave de Kaliningrad. L’un des principaux pays côtiers, l’Allemagne, a choisi d’augmenter son budget militaire de 100 milliards d’euros dans les prochaines années. L’Estonie, la Lettonie et la Lituanie devraient porter leur effort de défense à 2,5 % du PIB. La Pologne veut même atteindre une cible de 3 %...

Guerre en Ukrainedanemarkfinlandesuède
Le Figaro

Fanny Lederlin: «Le télétravail est-il vraiment un progrès?»

Martin Bernier

ENTRETIEN - Elon Musk a récemment pesté contre le télétravail. Les effets à long terme du travail à distance sont encore difficiles à apprécier. Et, si on insiste souvent sur la colonne «gains», il pourrait aussi comporter une colonne «inconvénients», observe la philosophe.

LE FIGARO. - Dans un message adressé aux salariés de Tesla, Elon Musk a exprimé une critique virulente du télétravail, le qualifiant de «pseudo-bureau». Que vous inspirent ses propos?

Fanny LEDERLIN. - Ce qui est frappant, c’est qu’Elon Musk ne cesse de parler d’avenir et de se projeter dans le futur, mais qu’il le fait avec un système de valeur tout droit venu des XIXe et XXe siècles. Il évoque sans cesse la notion de progrès, cet idéal du XIXe siècle aujourd’hui largement discrédité, par la crise écologique notamment ; quant à son rêve de conquête spatiale, il est héritier d’une idéologie du XIXe siècle - la colonisation - et d’une imagerie du XXe siècle: Kennedy, la guerre froide, etc. Lorsque Musk évoque le télétravail, on a l’impression d’entendre un vieux patron d’industrie: il se préoccupe essentiellement de la productivité de ses salariés - productivité qu’il associe à leur présence et à leur surveillance. Sans parler de sa conception du temps de travail, qui nous ramène aux années Taylor, puisqu’il évoque une présence sur site de quarante heures minimum par semaine.

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Musk fait valoir que toutes les entreprises qui pratiquent le télétravail n’ont rien créé de significatif depuis longtemps. Le télétravail a-t-il vraiment un effet sur la créativité?

Le premier problème que semble lui poser le télétravail est tout de même celui de la productivité, puisque Tesla a fait de mauvais résultats sur le premier semestre - c’est ça le point de départ de son courriel. Mais il pose ensuite la question de la créativité et de l’innovation, sur laquelle, je pense, on n’a pas encore le recul suffisant pour apporter des réponses claires. C’est en effet sur ce sujet que le travail à distance pourrait devenir problématique. Tout simplement parce que, lorsque le collectif n’est plus réuni, les idées circulent moins. Le télétravail se prête particulièrement bien à des tâches programmées, répétitives et très encadrées. En revanche, quand il s’agit de sortir du protocole, la rencontre en présentiel devient nécessaire. Il met donc le doigt sur un sujet important dont les entreprises qui comptent généraliser le télétravail feraient bien de se saisir.

Le télétravail est un acquis social qui a été gagné sans lutte : c’est la crise du Covid qui l’a généralisé et imposé, sans que personne ne l’ait réclamé

Il évoque aussi le fait que les ouvriers ne peuvent pas faire de télétravail, et donc que cette pratique instituerait une rupture d’égalité avec les cadres.

Là aussi, Musk est très malin ; c’est un argument très pertinent. Je suis étonnée que les politiques ne se soient pas saisis davantage de cette question depuis deux ans. Le télétravail est un acquis social qui a été gagné sans lutte: c’est la crise du Covid qui l’a généralisé et imposé, sans que personne ne l’ait réclamé. Il s’est ensuite installé, un peu comme toutes les transformations de notre vie quotidienne liées à des innovations technologiques. Le télétravail est aujourd’hui considéré par ceux qui le pratiquent comme un acquis irréversible. Cela est problématique pour plusieurs raisons. Il n’y a pas eu de débat collectif ni de volonté claire des salariés eux-mêmes pour obtenir cet acquis. On peut regretter que les syndicats, les salariés n’essaient pas davantage de réfléchir collectivement aux aspects positifs, mais aussi négatifs du télétravail. Parce qu’il y a des aspects négatifs, notamment celui qu’évoque Musk: cette pratique ajoute à des inégalités existantes - de salaire, de pénibilité, de tâche - une nouvelle inégalité entre ceux qui peuvent télétravailler, avec tous les bénéfices individuels que cela génère (meilleure gestion du temps, plus grande flexibilité dans les horaires) et ceux qui n’y ont pas accès. Il se trouve que ceux qui y ont accès sont majoritairement des cadres, à hauteur de 70 %. Les ouvriers n’y ont pas accès, comme le dit Musk, et c’est aussi le cas de ceux que l’on nomme, depuis le Covid, les travailleurs de première et seconde lignes: les agriculteurs, les personnels soignants, les agents d’entretien, notamment.

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Avez-vous identifié d’autres aspects négatifs du télétravail?

Outre l’indifférenciation entre la sphère professionnelle et la sphère privée qu’induit le télétravail, je suis frappée par la «déréalisation» de l’existence causée par le télétravail. Il me semble que, en supprimant les routines du travail sur un lieu fixe, le télétravail contribue à une sorte de dévalorisation du travail comme mode de relation au monde. Comme si ceux qui l’expérimentent se mettaient peu à peu à rêver d’une vie sans contrainte, «libérée» du travail en quelque sorte. Cela s’inscrit dans un mouvement plus large - je pense à la vogue du travail dit indépendant, ou au phénomène de «grande démission» qui a suivi le Covid aux États-Unis par exemple. Bien sûr, le travail peut être un lieu d’exploitation, d’aliénation et de souffrance - sans même revenir sur les mécanismes structurels du capitalisme, l’apparition du burn-out en témoigne. Mais il me semble que l’on a tendance à oublier que le travail est aussi un mode d’agir structurant d’un point de vue existentiel, social et politique. Plutôt que ce sauve-qui-peut généralisé, nous aurions tous intérêt à nous pencher sur les finalités de notre travail et les conditions dans lesquelles nous voulons l’exercer.

* Doctorante en philosophie, Fanny Lederlin a publié Les Dépossédés de l’open space. Une critique écologique du travail (PUF, 2020).

Alain Finkielkraut: «La France insoumise, c’est le nom que se donne la France soumise à l’islamisme»

GRAND ENTRETIEN - L’académicien s’inquiète de l’union de la gauche autour de Jean-Luc Mélenchon et de La France insoumise. Le philosophe voit dans cette alliance la trahison de tous les principes fondamentaux de la social-démocratie.

École: «Le prochain problème sera le niveau et l’existence même des professeurs»

TRIBUNE - Dans les salles de classe, Jean-Michel Blanquer n’est pas regretté et les causes de la nomination de Pap Ndiaye indiffèrent. L’école est dans un tel état que des sujets plus pressants préoccupent les enseignants, argumente le professeur de philosophie Adrien Louis.

L’éditorial du Figaro: «Chaos au stade de France: les yeux grands fermés»

Par Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction.

L'Humanité

Allemagne. Berlin en passe de densifier son réseau de souffleries de CO2

Actu

Pour compenser la baisse, voire l’arrêt des livraisons de gaz naturel russe, le ministre vert de l’Économie programme un recours accentué au charbon et au lignite avec le prolongement, jusqu’en 2024, de centrales thermiques pourtant vouées à la fermeture.

Bruno Odent

L’Allemagne, qui avait tant misé sur l’utilisation du gaz naturel russe, est conduite à de très rudes révisions en matière d’approvisionnement énergétique. Une véritable réorganisation de ses équipements dévoués à la production d’électricité est ainsi programmée. Ce qui ne manquera pas d’avoir un effet amplificateur sur les émissions de gaz à effet de serre d’un pays qui était déjà l’un des plus gros pollueurs d’Europe.

Robert Habeck, le ministre vert de l’Économie et du Climat, vient d’annoncer qu’il allait prolonger la durée de vie et l’accessibilité au réseau de centrales qui fonctionnent au charbon, au lignite et au pétrole. Au total, quelque dix gigawatts issus de ces différentes sources devraient être rendus disponibles pour alimenter le réseau électrique « d’ici cet automne ».

Un risque accru de black-out

Berlin est confronté à un énorme dilemme. Un défaut total ou partiel du gaz naturel russe fait grimper, outre les prix du kilowattheure, le risque de coupures, voire de black-out sur le réseau électrique. L’arrivée, à tout moment, du courant dans les foyers et les entreprises n’est garantie qu’à condition de disposer de suffisamment de centrales électriques « pilotables », capables de s’adapter aux fluctuations de la demande.

Lancinant paradoxe : l’équipement du pays, déjà très dense, en éoliennes et en équipements photovoltaïques, n’est d’aucun secours pour assurer une fiabilité de l’approvisionnement électrique en continu. Car ces énergies sont, par définition, aussi intermittentes que le sont le Soleil et le vent.

Le bilan de cette brusque adaptation allemande pourrait être d’autant plus contre-productif en matière d’émissions de gaz à effet de serre que Robert Habeck a tranché contre un éventuel maintien en activité des trois dernières centrales atomiques allemandes, promises à la fermeture d’ici à la fin de cette année 2022. Cette soumission assumée au dogme antinucléaire va faire perdre un peu plus de quatre gigawatts supplémentaires au réseau début 2023, quelle que soit l’évolution des livraisons de gaz naturel russe et alors que l’énergie issue des centrales atomiques n’émet pas de CO2. Ce recours désormais programmé aux énergies fossiles les plus polluantes intervient en toute contradiction avec les engagements du gouvernement qui entendait réduire l’usage du charbon et du lignite pour s’en passer totalement «à l’horizon 2030».

La dépendance au charbon a pris une telle dimension que Berlin n’a pas rechigné à négocier des importations de houille avec le gouvernement du très droitier président colombien sortant, Ivan Duque. Le combustible vient d’une gigantesque exploitation à ciel ouvert où les droits des mineurs comme des populations indigènes des alentours sont foulés aux pieds.

Au même moment, Berlin prépare d’arrache-pied l’arrivée du gaz naturel liquéfié en provenance des États-Unis ou du Moyen-Orient. Faute d’infrastructures portuaires à cet effet, la finalisation de terminaux méthaniers offshore géants est en cours. Ce qui devrait contribuer à booster encore davantage la hausse du prix du kilowattheure sur un marché électrique européen libéralisé qui fonctionne selon le… modèle allemand.  

AllemagneÉnergieélectricitéGuerre en Ukraine
L'Humanité

Donbass. Un journaliste français tué à Severodonetsk

Actu

Engagée depuis lundi dans une large offensive pour faire tomber cette ville , l’armée russe aurait tué une dizaine de civils. Le journaliste français de BFMTV, Frédéric Leclerc-Imhoff, 32 ans, fait partie des victimes.

Vadim Kamenka

Dans le Donbass, avec Kramatorsk, Severodonetsk est une des villes stratégiques qui essuie une violente offensive de l’armée russe, ces dernières semaines. Depuis dimanche, la cité industrielle encerclée, qui comptait 100 000 habitants avant l’invasion russe du 24 février, connaîtrait des combats de rue. « Les Russes avancent vers le milieu de Severodonetsk. (…) La situation est très difficile », a confirmé sur Telegram Serguiï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk.

En ce 96e jour de guerre, la ville, qui se situe à une soixantaine de kilomètres à l’est de Lougansk, serait sur le point de tomber, selon plusieurs témoins. « L’avancée de l’armée russe et des forces de la République autoproclamée de Lougansk (LNR) laisse peu de doute quant à l’issue finale », note une source diplomatique. Si la majorité des habitants ont pu fuir, ceux restés sont pris au piège. Aucune route d’évacuation n’existe désormais. Les seules encore accessibles par la ville jumelle de Lyssychansk puis Bakhmout, plus au sud, essuient trop de tirs d’artillerie pour assurer le retrait des milliers de civils encore sur place et le transport de l’aide humanitaire.

Des habitants auraient trouvé la mort dans des bombardements, lundi, lors d’une nouvelle offensive russe destinée à pénétrer dans Severodonetsk. Parmi les victimes, un journaliste français de BFMTV. « Aujourd’hui (lundi – NDLR), notre véhicule blindé d’évacuation allait récupérer 10 personnes dans la zone et a essuyé le feu ennemi. Des éclats d’obus ont percé le blindage et porté une blessure mortelle au cou à un journaliste français accrédité », a informé Serguiï Gaïdaï, le gouverneur ukrainien de Lougansk, dans un communiqué. Quelques instants plus tard, Emmanuel Macron annonçait à son tour le décès du journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff, 32 ans, qui travaillait comme journaliste reporter d’image pour la chaîne d’information en continu. Le président a adressé ses condoléances à la famille et « le soutien inconditionnel de la France » à « celles et ceux qui assurent sur les théâtres d’opérations la difficile mission d’informer ». Une dizaine de journalistes auraient déjà trouvé la mort depuis le début de la guerre.

Des défaites successives

Cette mort intervient alors que la nouvelle ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, est arrivée en Ukraine, lundi. Il s’agit d’une première visite officielle d’un responsable français. Elle a immédiatement réagi en exigeant « une enquête transparente » après s’être rendue à Boutcha, dans la banlieue de Kiev, où ont eu lieu des massacres de civils dont les troupes russes sont accusées par les autorités ukrainiennes.

L’Union européenne a tenu un sommet à Bruxelles pour débloquer l’adoption d’un 6e paquet de sanctions contre Moscou. Seule certitude, la proposition de la Commission pour apporter jusqu’à 9 milliards d’euros en 2022 sous forme de prêts ou de dons à l’Ukraine, qui chiffre ses besoins à 5 milliards de dollars par mois.

Devant les défaites successives dans le Donbass, le président Volodymyr Zelensky réclame davantage d’armes. Mais le président des États-Unis, qui lui a accordé plus de 40 milliards de dollars d’aide, a refusé l’envoi de lance-roquettes. « Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie », a déclaré Joe Biden, craignant qu’ils ne soient récupérés par Moscou, ou de franchir une ligne rouge aux yeux des autorités russes. Interrogé sur ce qui pourrait permettre le retour de la paix, Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, lors d’un entretien sur TF1, a posé comme préalable la « démilitarisation de l’Ukraine ».

Ukraineliberté de la pressejournalistesGuerre en Ukraine
Le Figaro

Week-end de la Pentecôte orageux, appel à la prudence sur les routes

Des phénomènes orageux violents sont à prévoir sur l'hexagone ce week-end, en particulier dans la nuit de samedi à dimanche, a mis en garde la Chaîne Météo ce jeudi.

La Chaîne Météo* a mis en garde jeudi contre des risques d'orages parfois violents, en particulier dans la nuit de samedi à dimanche. Les automobilistes, attendus en nombre pour ce week-end de la Pentecôte, sont appelés à la prudence. Vendredi, Météo-France a placé dix départements situés dans le Sud-Ouest en vigilance orange, alertant d'«un fort risque» de chutes de grêles et de rafales de vent. Les départements concernés par les risques d'orages sont: les Landes, le Lot-et-Garonne, les Pyrénées-Atlantiques, l'Aveyron, la Haute-Garonne, le Gers, le Lot, les Hautes-Pyrénées, le Tarn et le Tarn-et-Garonne.

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«La France se situera ce week-end dans une situation de conflit entre de l'air frais arrivant par le proche Atlantique et de l'air chaud remontant du Maghreb vers l'Europe Centrale», précise la Chaîne Météo. Si toutes les régions ne seront pas forcément touchées, des phénomènes violents sont à prévoir sur l'hexagone. La dépression traversera le pays du sud-ouest vers le nord-est.

En plus des orages, les pluies pourront également être ponctuellement fortes. «Les régions du sud-est devraient échapper à cette salve orageuse», note la chaîne.

Il faudra attendre lundi pour retrouver un temps plus calme et plus frais: «L'anticyclone pourrait regonfler par l'Ouest et la dépression se décaler vers l'Europe Centrale».

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Des températures élevées samedi

Du côté des températures, elles seront assez élevées samedi après-midi et se situeront entre 22 et 27°C dans l'Ouest et le Nord, entre 28 et 34°C vers le sud-est et jusqu'à 35°C en Corse. Il faudra toutefois s'attendre à une baisse des températures de 2 à 3°C en moyenne le dimanche.

Alors que Bison Futé anticipe un week-end chargé sur les routes, avec notamment un vendredi rouge dans le sens des départs, la Chaîne Météo appelle également les automobilistes à la prudence en raison des conditions météo. «Les averses orageuses pourraient perturber vos conditions de routes sur votre trajet», prévient ainsi la chaîne qui conseille aux voyageurs de «réduire la vitesse» en cas d'orages et de fortes pluies et, surtout, de ne pas «freiner brutalement pour éviter le phénomène d'aquaplaning».

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

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La météo du jeudi 2 juin : fortes chaleurs et risque d'orages

Le temps va se dégrader sur de nombreuses régions, avec par endroits des chutes de grêle et des précipitations assez fortes.

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La météo du lundi 30 mai : soleil et températures très fraîches en matinée

La plupart des régions se réveilleront avec du soleil mais des températures très basses, avant que l'après-midi ne fasse gagner quelques degrés.

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La météo du vendredi 3 juin : un ciel de plus en plus orageux

La plupart des régions françaises font l'objet d'un temps instable, alternant entre passages orageux et éclaircies.

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L'Humanité

Ukraine. Comment cette guerre bouscule l’Europe

Décryptage

Depuis le début du conflit, le 24 février, l’Union européenne avance à pas de géant sur les dossiers de l’Europe de la défense, de l’énergie, mais aussi de l’accueil des exilés. décryptage

Gaël De Santis

Les guerres sont parfois des accélérateurs de l’histoire. Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Union européenne (UE) avance à pas de géant. Défense, politique énergétique, élargissement à l’Ukraine ou à la Moldavie, hégémonie américaine… Elle a changé. L’UE avait déjà connu une révolution à la faveur de l’épidémie de Covid en 2020 et 2021. Les États européens avaient alors décidé d’un gonflement du budget communautaire d’un montant de 800 milliards d’euros. L’opération visait à attribuer des prêts et subventions aux États pour affronter la crise. L’Europe devenait ainsi en partie ce que Berlin refusait qu’elle soit : une union de transferts, où les États les plus en difficulté bénéficient d’une aide en échange du respect de critères austéritaires. Le 24 février, un nouveau cycle s’est ouvert pour l’UE.

8 avril. la présidente de la Commission Ursala von der Leyen, remet à Kiev au président Volodymyr Zelensky les documents de demande d'adhésion de l'Ukraine à l'UE. © Stringer/AFP

1 Une accélération de l’Europe de la défense

L’attaque de Poutine s’avère une aubaine pour Macron, qui, depuis son arrivée à l’Élysée en 2017, ne cesse de prôner l’instauration d’une Europe de la défense et d’une autonomie stratégique. Des petits pas en ce sens ont été faits ces dernières années. L’adoption du budget pluriannuel de l’UE pour la période de 2021 à 2027 a permis l’allocation de 7,9 milliards d’euros au Fonds européen de défense, qui permet la recherche et les investissements communs en matière d’industrie de l’armement. Avec la guerre en Ukraine, il a été décidé, lors du Conseil européen de mars, de créer un bataillon de 5 000 hommes et 200 officiers, un embryon d’armée européenne prêt à être déployé à tout instant. Par ailleurs, la boussole stratégique adoptée au même moment permet d’avoir une vision commune des menaces stratégiques.

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Par ailleurs, l’UE a mis à disposition une aide de 450 millions d’euros prélevés directement sur son budget. C’est inédit. Pas à pas, le conflit à ses portes permet une fédéralisation du Vieux Continent : un transfert des compétences des États aux institutions communautaires.

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2  L'affirmation du rôle des États-Unis

Peut-on en conclure que l’Europe s’autonomise, conformément aux vœux d’Emmanuel Macron ? Bien au contraire ! L’Europe de la défense a toujours été vue d’un mauvais œil avant le Brexit par le Royaume-Uni, qui a une « relation spéciale » avec Washington, et par les pays de l’Est, pour qui seul l’Oncle Sam est à même d’assurer leur défense. D’autonomisation, il n’est rien. Preuve en est : deux des six pays de l’UE n’appartenant pas à l’Otan ont décidé de la rejoindre : la Suède et la Finlande frontalière de la Russie. Or l’Alliance atlantique est l’un des principaux freins à l’autonomisation de l’Europe : c’est une coalition dominée par Washington.

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Ce sont d’ailleurs les États-Unis qui vont être les premiers bénéficiaires de la hausse des dépenses d’armement. Un à un, les États de l’UE affichent leur volonté de consacrer 2 % de leur PIB à leur défense. Plusieurs pays ont ainsi indiqué acquérir depuis le 24 février des avions de chasse F-35 américains. Or ils auraient pu porter leur choix sur les Gripen suédois, les Rafale français. Les décisions allemandes en ce sens pourraient mettre en péril le développement du Système de combat aérien du futur (Scaf), fruit d’une coopération entre Paris, Berlin et Madrid.

9 mai. À Strasbourg, Emmanuel Macron a proposé la création d'une "communauté politique européenne" qui rassemble plus de pays que la seule Union Européenne. © Agence Andalou/AFP

3 Une politique de souveraineté énergétique

Lors du sommet européen des 10 et 11 mars, les chefs d’État et de gouvernement se sont accordés pour « (se) défaire progressivement de la dépendance aux importations de gaz, de pétrole et de charbon russes ». 45 % du gaz consommé dans l’UE provient de Russie. Depuis le dernier sommet, la Commission européenne a proposé la fin des importations de tels produits. Plusieurs pays s’y opposent car ils sont ultra-dépendants, telles la Hongrie ou l’Allemagne.

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Toujours est-il que va être mise en place une politique communautaire de stockage de gaz. Une coopération se met en œuvre, en vue d’acheter du gaz naturel liquéfié (GNL), plus cher mais qui peut être acheminé sans gazoduc. Un terminal flottant de GNL va être installé en Grèce ; l’Allemagne en a commandé quatre. Tout le souci est que la production au Qatar, en Algérie ou encore au Nigeria n’est pas encore suffisante. À l’heure où nous écrivons ces lignes, Berlin peine à trouver un accord avec Doha.

Union Européenne. Emmanuel Macron pour une révision des traités

4 Un groupe de Visegrad désormais divisé

La géographie de l’Europe politique se redessine. Le débat s’organise depuis des années entre un bloc du Sud (Espagne, Italie, et parfois France), favorable à plus de solidarité, un bloc austéritaire (Pays-Bas, Finlande, Danemark, pays Baltes, parfois l’Allemagne) et le groupe de Visegrad, qui rassemble la Pologne, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie, porteuses d’une voix ultra-conservatrice et référence des extrêmes droites du continent. Ce dernier bloc s’est fissuré. La Hongrie de Viktor Orban continue de chercher à être un pont entre l’UE et la Russie, et rechigne à appliquer un nouveau train de sanctions contre Moscou. La Pologne, elle, est en pointe dans la mise en place dans l’UE d’une politique antirusse. Varsovie et Budapest ne s’entendent plus. Cela pourrait les affaiblir quand arrivera un débat sur l’État de droit ou les questions sociétales dans les prochaines années.

Europe. L'ami encombrant des ultraconservateurs

5 Un renouveau de la politique d’asile

Asile, migration, Frontex… la donne a changé. Qui aurait cru en 2021 qu’on entendrait un jour les dirigeants de Pologne ou de Hongrie prôner une politique de l’accueil ? L’invasion poutinienne a permis qu’une directive datant de 2001 soit enfin appliquée : les réfugiés ukrainiens bénéficient d’une protection temporaire qui a été refusée en 2015-2016 aux Afghans ou aux Syriens, malgré les morts en Méditerranée. Peut-être cette évolution sera-t-elle bénéfique aux pays de première ligne. Le président du Conseil italien, Mario Draghi, a ainsi rappelé que « la solidarité exprimée envers les réfugiés ukrainiens devra aussi nous pousser vers une gestion vraiment européenne, y compris des migrants qui arrivent d’autres contextes de guerre et d’exploitation. Plus généralement, il est nécessaire de définir un mécanisme européen efficace de gestion des flux migratoires, qui dépasse la logique du traité de Dublin », en vertu duquel un demandeur d’asile doit faire ses démarches dans le pays d’entrée dans l’Union.

Carte interactive. Ces pays qui accueillent les millions d'Ukrainiens qui ont fui leur paysGuerre en UkraineUnion européenne
Le Figaro

Notre classement exclusif des villes où il fait bon faire ses études... et celles où il faut se méfier

Paul Carcenac

PALMARÈS - Sécurité, logement, coût de la vie, loisirs... À l'heure des résultats de Parcoursup, nous avons comparé les données de 61 villes françaises, pour aider les jeunes (et leurs parents) à éviter les déconvenues.

Les résultats de Parcoursup sont tombés ce jeudi. Au moment de choisir une affectation pour la prochaine rentrée, il faut penser à la qualité de la formation et à la réputation du diplôme. Mais il ne faut pas négliger le choix de la ville et sa qualité de vie. Pour aider les étudiants - et leurs parents qui peuvent être inquiets - nous avons passé au crible les 61 villes françaises de plus de 6000 étudiants. Nous les avons comparées sur 24 indicateurs différents, basés sur quatre thématiques que nous considérons être les plus importantes: attractivité, loisirs, budget/logement et sécurité. Cela peut être fort utile pour trancher un choix, et éviter de mauvaises surprises au moment de changer de région.

Important : c'est la qualité de vie qui est est ici évaluée pour chaque ville, et non la réputation et le prestige des formations qui y sont dispensées.

Les classements

Le grand vainqueur 2022 : Montpellier

En tête de ce palmarès, la ville de Montpellier, qui s'est créé au fil des siècles une solide réputation en matière de vie estudiantine. Son histoire commence il y a plus de 800 ans, avec la fac de médecine qui est la plus ancienne du monde.

Montpellier cumule aujourd'hui les atouts pour des jeunes qui y viennent de toute la France. Dans notre palmarès, la ville obtient une moyenne générale de 16,28/20, obtenue surtout grâce à excellent score d'attractivité (19,69/20). La cité occitane, deuxième plus grande ville de la région après Toulouse, a gagné 34% d'étudiants supplémentaires sur 10 ans. Ils sont plus de 78.000 inscrits dans une formation, soit 35% du total de la population intra-muros. Seulement 4,4% des Montpelliérains âgés de 20 à 24 ans n'ont aucun diplôme. Des chiffres solides.

Les atouts naturels, une plage accessible en tramway et bus, et un ensoleillement tout à fait exceptionnel de 112 heures par mois, jouent aussi en faveur de la préfecture de l'Hérault. «Le soleil c'est un véritable bonheur pour le moral», indique Akkim, 29 ans, natif de Montpellier qui étudie la communication digitale. Dans la plupart des autres thématiques étudiées (voir méthodologie), Montpellier n'affiche aucun gros défaut. En matière de budget, elle reste plus accessible que les autres villes étudiantes de taille comparable. Il y a «l'écusson où on peut manger boire et se vêtir moins cher», détaille Akkim.

Seule sa performance en matière de sécurité, notamment routière, reste passable. Le taux de 104 décès par million de jeunes (18-24 ans) tués annuellement sur les routes du département est préoccupant. Les vols violents (2,8 pour 1000 habitants), eux, sont toujours en deçà des villes de taille comparable. Le taux de violences sexuelles (1,4 fait pour 1000 habitant) est aussi dans la moyenne basse.

Les villes qui complètent le podium : C'est un carton plein pour le sud-ouest de la France. Bordeaux arrive en seconde position, avec de meilleures performances encore en termes d'attractivité que Montpellier et de loisirs (plus de 10 bars pour 1000 étudiants !), et rate la première place à cause du coût de la vie, sensiblement plus élevé qu'à Montpellier.

Toulouse, en troisième position, a des performances comparables à Montpellier, mais reste trop en deçà en matière de logements et de restaurants universitaires. Par ailleurs le prix du panier de courses y est un peu plus élevé.

Le grand vainqueur 2022 : Chambéry

La préfecture de la Savoie chouchoute ses étudiants. Dans cette ville à taille humaine, les jeunes ne manqueront de rien. «Je n'ai pas l'impression que l'on puisse s'ennuyer à Chambéry, il y a un gros travail qui est fait sur des événements étudiants au fil de l'année», assure Christina Vignali, vice-présidente de l'Université Savoie Mont-Blanc. La ville est fort bien pourvue en matière d'équipements culturels (salles de cinéma, lieux d'expositions...). Et quasiment un tiers des jeunes de la ville sont inscrits dans un club sportif. Les nouveaux étudiants pourront profiter d'une «Welcome Box», d'une valeur de 200 euros, pour s'essayer à diverses activités. Royal.

En plus de tous ces atouts, la commune est très verte, sans compter les alentours : les Alpes ne sont pas loin. Si c'est logiquement du côté des loisirs (19,69/20) que la ville savoyarde a tout bon, il ne faut pas oublier qu'elle est aussi intéressante pour le budget (17,04/20). Chambéry reste une ville assez accessible pour les jeunes les plus modestes, bien moins chère que sa voisine Annecy. Le prix du panier moyen de courses est l'un des plus bas de France. Les loyers y sont maîtrisés (14 euros du m2) et les résidences universitaires suffisamment nombreuses.

Les villes qui complètent le podium : Pau, la capitale des Pyrénées, est une ville qui possède aussi bien des atouts pour les étudiants. Elle est tout d'abord fort bien pourvue en équipements (piscines, salles de cinémas, lieux d'expositions...). Il s'agit d'une ville très verte (52% de niveau de végétalisation supérieure), proche de la plage, évidemment de la montagne même si ce n'est pas un critère qui entre en compte dans ce palmarès. C'est une ville aussi relativement bon marché.

Vient ensuite Courbevoie, qui accueille surtout des étudiants basés dans le quartier de La Défense. Ici c'est avant tout la sécurité qui prime, avec la meilleure note du classement. C'est la catégorie logement/budget, qui empêche la commune de s'emparer de la première place. Évidemment, la ville proche de Paris et de Neuilly-sur-Seine ne peut pas rivaliser sur ce point avec ses concurrentes en province.

Méthodologie et résultats détaillés

Sélection des villes. Nous avons choisi, parmi les communes de plus de 30.000 habitants, de faire concourir celles qui avaient au moins 6000 étudiants (rentrée 2018, source : Ministère de l'Enseignement Supérieur). Nous les avons classées en deux catégories: celles de 6000 à 15.000 étudiants, et celles avec plus de 15.000 étudiants.

Le calcul de la note. Nous avons calculé une moyenne générale (sur 20), en nous basant sur les 4 notes thématiques. Chaque note thématique a été obtenue en fonction du rang moyen obtenu par chaque ville pour chaque indicateur. Les notes sont exprimées entre 10 et 20.

Note d'attractivité (coeff. 5)

> Voir les résultats détaillés de chacune des communes

Pour attribuer notre note sur l'attractivité, nous avons utilisé les données suivantes :

  • Effectif des établissements d'enseignement supérieur (chiffres 2018, source : Ministère de l'Enseignement Supérieur), coeff. 2.
  • Taux de croissance des effectifs dans les établissements d'enseignement supérieur au cours des 10 dernières années (chiffres : 2008-2018, source Ministère de l'Enseignement Supérieur), coeff. 1.
  • Part des 25-34 ans titulaires d'un diplôme de l'enseignement supérieur, (source : INSEE, 2018), coeff 1.
  • Part des 20-24 ans sans diplôme (source : INSEE, 2018), coeff 1.

Note Loisirs (coeff. 3)

> Voir les résultats détaillés de chacune des communes

  • Nombre de bassins de natation pour 10.000 habitants (INSEE, base permanente des équipements, 2020), coeff 1.
  • Nombre de salles de fitness pour 10.000 habitants (INSEE, base permanente des équipements, 2020), coeff 1.
  • Nombre de salles de cinéma pour 10.000 habitants (INSEE, base permanente des équipements, 2020), coeff 1.
  • Nombre de bibliothèques pour 10.000 étudiants (INSEE, base permanente des équipements, 2020), coeff 3.
  • Nombre de lieux d'exposition et de patrimoine publics par habitant (INSEE, base permanente des équipements, 2020), coeff 1.
  • Plage la plus proche (Plages.TV/Google maps), coeff 2.
  • Ensoleillement mensuel moyen (Climate-Data.org), coeff 2.
  • Niveau de végétalisation supérieure (bureau d'études D-Sidd), coeff 2.
  • Nombre de licenciés sportifs pour 100 habitants âgés de 15 à 29 ans (recensement des licences et clubs sportifs / Injep - Meos, 2018), coeff 1.
  • Nombre de bars pour 1000 étudiants (Pages Jaunes), coeff 2.

Note budget / logement (coeff. 2,5)

> Voir les résultats détaillés de chacune des communes

  • Nombre de résidences universitaires publiques pour 10.000 étudiants (Équipements et de services dans le domaine de l'enseignement supérieur, de la formation et des services de l'éducation en 2020, INSEE) - coeff. 2
  • Nombre de restaurants universitaires publics pour 10.000 étudiants (Équipements et de services dans le domaine de l'enseignement supérieur, de la formation et des services de l'éducation en 2020, INSEE) - coeff. 1
  • Loyer médian d'un appartement (au m2) en mai 2022 (CCM DATA / YANPORT / Figaro immobilier) - coeff 2.
  • Part des locaux raccordables FTTH (fibre optique), Arcep, données du 1er trimestre 2019, du 4ème trimestre 2020 et du 2ème trimestre 2021 - coeff 1.
  • Prix d'un l'abonnement mensuel aux transports en commun pour une personne de 24 ans et / ou étudiante (collectés en mai 2022 sur les sites des collectivités). Dans le cas où il n'existe pas d'abonnement mensuel, nous avons pris un carnet de 30 tickets. coeff 1.
  • Prix du panier de courses moyen pour un célibataire (UFC Que Choisir, comparateur gratuit des supermarchés, avril 2022) - coeff. 2

Note sécurité (coeff. 1)

> Voir les résultats détaillés de chacune des communes

  • Nombre de décès par accident de la circulation sur cinq ans chez les 18-24 ans pour 1 million d'habitants, par départements (ONISR - Fichier national des accidents corporels enregistrés par les Forces de l'ordre, 2015-2019), coeff 1.
  • Violences sexuelles pour 1000 habitants en 2021 (Base des crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie), coeff 2.
  • Vols violents sans arme, pour 1000 habitants en 2021 (Base des crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie), coeff 1.
  • Coups et blessures volontaires hors cadre familial sur personne de 15 ans ou plus pour 1000 habitants, en 2021 (Base des crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie), coeff 1.

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Fiasco au Stade de France : face au Sénat, Gérald Darmanin persiste et signe

Auditionné sur la gestion chaotique de la finale de la Ligue des champions, le ministre de l'Intérieur, reconnaissant «une blessure pour notre fierté nationale», a maintenu qu'il y avait «largement assez d'effectifs de police».

La fête des mères remplacée dans certaines écoles par la «fête des gens qu'on aime»

TÉMOIGNAGES - Des enseignants renoncent à célébrer les fêtes des mères et des pères afin de s'adapter «à la diversité des situations familiales». D'autres résistent à cette évolution.

L'Humanité

Festival de Cannes. Lina Tsrimova, «comme tous les citoyens russes, je me sens responsable de ce qui se passe en Ukraine»

Tribune

la réalisatrice d’origine russe, s’est exprimée lors de la présentation de son film La colline, le 21 mai, co-réalisé avec Denis Gheerbrant, projeté à l’Acid.  Discours

Le 21 mai, est le jour de la commémoration des victimes des guerres coloniales au Caucase du XIXème siècle. Aujourd’hui, c’est le peuple ukrainien qui subit les frappes de l’armée russe. Et moi, comme tous les citoyens russes, je me sens responsable de ce qui se passe. Responsabilité que l’on devra porter le reste de nos vies en contribuant à la reconstruction de l’Ukraine indépendante. Paradoxalement, c’est la première fois que je me sens russe et malheureusement pour de mauvaises raisons. Car, comme des millions des représentants des peuples non-russes et plus particulièrement des peuples du Caucase, je me sentais toujours comme citoyenne de seconde zone. Tous les peuples non-russes connaissent très bien la nature impérialiste du régime putinien, avec les restrictions politiques des républiques de la Fédération, avec l’impossibilité d’apprendre et faire vivre les langues non-russes, enfin, avec les guerres en Tchétchénie et les opérations militaires dont on ne voyait pas le bout au Caucase du Nord.

Aujourd’hui, pire encore, la jeunesse de ces périphéries parmi les plus démunies de la Russie est envoyée comme chair à canon en Ukraine, dans cette affreuse et criminelle guerre. J’ai envie de m’adresser, alors, à tous mes concitoyens russes et plus particulièrement à mes concitoyens caucasiens. Je vais m’adresser notamment au nom de mes amis qui ne peuvent pas le prononcer publiquement mais le pensent au fond de leur coeurs : « Vous savez mieux que quiconque ce que c’est l’impérialisme et le racisme de l’Etat putinien, ce que c’est la misère, la guerre et ces « opérations militaires ». Faites tout ce qui est dans votre pouvoir pour faire revenir vos frères, amis, parents qui sont partis en Ukraine. Cette guerre va vous couvrir de honte ainsi que vos familles et les générations à venir ! »

Festival de CannesGuerre en Ukraine
L'Humanité

Ukraine. « Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix »

Entretien

Yurii Sheliazhenko revient sur les raisons d’une guerre qui pouvait être évitée. Il dénonce l’invasion par les troupes russes et le militarisme du régime de Volodymyr Zelensky.

Pierre Barbancey

Comment jugez-vous ce qui se passe en Ukraine ?

L’invasion russe de l’Ukraine, qui a déjà tué des milliers de personnes, risque de se terminer par une effusion de sang prolongée, une famine mondiale ou même un cauchemar nucléaire. C’est une décision issue de trente années d’escalade. Ce conflit entre deux pays a commencé sur les ruines de l’Union soviétique et s’est transformé en guerre à grande échelle en raison de l’absence de système de sécurité commun dans le monde, de la persistance de l’antagonisme Est-Ouest et du conflit entre les États-Unis et la Russie pour le contrôle de l’Ukraine et d’autres pays post-soviétiques. Ensuite, parce que l’Ukraine et la Russie ont hérité de l’URSS une dangereuse machine de guerre, un système inhumain d’éducation et de conscription militaire patriotiques, placée hors du contrôle démocratique. Démocratie et militarisme sont incompatibles. Aucune guerre ne peut être menée dans l’intérêt du peuple.

Ukraine. Reportage à Marioupol : « Nous avons vécu le pire »

Cette guerre aurait-elle pu être évitée ?

Oui. Les États-Unis et la Russie auraient pu nouer une coopération au travers des accords de sécurité communs prenant au sérieux leurs obligations en vertu de la charte de sécurité européenne de l’OSCE et en renoncant à renforcer leur sécurité aux dépens de celle d’autres États. L’Ukraine aurait pu ne pas brader, contre des relations étroites avec l’UE et l’Otan, sa démocratie inclusive qui permettait, avant 2014, à des millions de citoyens d’origine russe de préserver leur langue, leur culture, leurs liens religieux et économiques avec la Russie.

Ukraine. Marioupol, ville martyre ravagée par la guerre... et la propagande

Quant à l’opposition pro-Occidentaux, elle aurait pu se conformer à l’accord de médiation européen sur la transition pacifique du pouvoir avec le gouvernement pro-Russes, au lieu de le renverser en 2013. La Russie n’aurait pas dû soutenir les coups d’État en Crimée, à Donetsk et Louhansk, les tentatives de coup d’État à Odessa, Kharkiv et dans d’autres villes ukrainiennes. Entre 2014 et 2022, l’Ukraine, la Russie et les séparatistes, qu’elle soutient, auraient dû respecter les accords de Minsk et de Minsk II.

Les pacifistes ukrainiens peuvent-ils se faire entendre alors que plusieurs formations, dont le Parti communiste, sont interdits ?

C’est difficile, mais nous nous rassemblons pour diffuser un message de paix, en dépit de la loi martiale. Le principal obstacle pour les pacifistes n’est pas tant le régime militariste de Zelensky que l’absence d’une culture de paix. C’est sous Staline que l’illusion de parvenir à la paix par la force militaire s’est généralisée. Poutine et Zelensky ne font que poursuivre cette politique. Dans leur discours, le 9 mai, tous deux ont appelé à la poursuite de la Seconde Guerre mondiale contre le pays voisin décrit comme nazi, ne laissant aucune place à une résolution pacifique des différends, comme l’appelle la déclaration du 6 mai du Conseil de sécurité de l’ONU. L’apologie du stalinisme, la glorification nostalgique de l’URSS et le culte de la victoire en 1945 n’ont guère fait du Parti communiste d’Ukraine une voix de paix. Il existe aussi des pseudo-socialistes, patriotes bellicistes, en Ukraine, qui présentent la guerre comme une libération de l’impérialisme russe. Mais ils n’ont aucune objection à la subordination de l’Ukraine à l’impérialisme américain ainsi qu’aux politiques d’hégémonie ethnolinguistique. En tant que Mouvement pacifiste ukrainien, nous ne sommes pas pro-Russes, nous nous positionnons contre la guerre et en faveur du processus de paix.

Cette guerre est-elle autant celle de Biden que celle de Poutine ?

Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une guerre par procuration entre les États-Unis et la Russie, comme l’ont reconnu plusieurs législateurs américains et membres du renseignement. Les États-Unis mènent une guerre d’usure contre la Russie, y compris une course aux armements visant à l’affaiblir et à provoquer un changement de régime, répétant le scénario de dissolution de l’Union soviétique. Cependant, la structure économique russe est maintenant plus développée qu’à l’époque soviétique. En outre, la Chine peut protéger les arrières économiques de la Russie en restant militairement neutre. Elle y trouve son intérêt en raison de la concurrence géopolitique et géo-économique sino-américaine.

Ukraine. Joe Biden change de cap

Que pensez-vous de l’envoi d’armes à l’Ukraine par les États-Unis et l’Union européenne ?

La fourniture d’armes à l’Ukraine est très rentable pour le complexe militaro-industriel. Les membres présents et futurs de l’Otan se réarment et la menace nucléaire entre la Russie et l’Otan offre des perspectives de nouveaux contrats d’armement. Doté de davantage d’armes, le gouvernement ukrainien devient plus ambitieux et moins disposé à négocier la paix avec la Russie. Cela augmente le nombre de victimes civiles et prolonge la guerre pour une durée indéterminée.

Europe. Course au réarmement, les affaires décollent

Comment parvenir à la paix ?

Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix. Poutine et Zelensky, ainsi que leurs puissants alliés Xi Jinping et Joe Biden ne sont pas disposés à négocier la paix de bonne foi. L’ambition de l’emporter sur le terrain empêche les belligérants d’envisager la paix sérieusement.

Guerre en Ukrainepaix
L'Humanité

Ukraine. Reportage à Marioupol : « Nous avons vécu le pire »

Reportage

Bombardée deux mois durant, la cité meurtrie se relève difficilement. Avec son cortège de dizaines de milliers de morts, cette réddition de la ville portuaire du Sud-Est est présentée comme une victoire par Moscou.

Vadim Kamenka

Marioupol (Donbass), envoyé spécial.

D’immenses blocs de béton, bâchés, se dressent au loin. Les anciennes lettres en bleu et jaune, aux couleurs du drapeau ukrainien, qui dévoilent l’entrée de la ville de Marioupol ont été recouvertes. Juste à côté, les deux drapeaux tricolores de la République autoproclamée de Donetsk (DNR) et de la Fédération de Russie ont été dressés. Depuis la ville aux millions de roses, à une centaine de kilomètres, des véhicules profitent du calme relatif dans cette zone prise aux forces ukrainiennes pour acheminer aliments, eau potable et produits de première nécessité. Les multiples champs ont été labourés et ensemencés comme si la guerre n’existait plus. « Depuis une vingtaine de jours, la route a été rouverte. La situation militaire a évolué rapidement… » raconte Denis.

Ukraine. « Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix »

Dans ce port stratégique, situé sur la mer d’Azov, à 800 kilomètres au sud-est de Kiev (Ukraine), des équipes du ministère des Situations d’urgence (MTCHS) s’activent à remettre en état de marche les réseaux de gaz, d’électricité et d’eau. Des groupes de volontaires, vêtus de leur chasuble orange et jaune, offrent également leur aide. « On a tous des amis, des connaissances, qui ont été coincés ici durant des semaines. On essaye de ramener un peu de normalité dans leur quotidien », nous explique Sergueï, la cinquantaine, venu avec des amis des villages avoisinants. Au milieu des décombres, la vie reprend peu à peu à l’entame d’un quatrième mois de guerre. Dans le « quartier central », qui n’a pas été épargné par les combats, une dizaine de personnes attendent le taxi collectif.

Derrière elles, le décor apparaît, surréaliste. Certains immeubles semblent à peine tenir. D’autres sont complètement éventrés ou sans façade. Les traces de balles et des tirs d’artillerie confirment l’intensité des affrontements dès le début de l’invasion russe, le 24 février. Des camions-bennes circulent et ramassent les nombreux monticules de gravats, ferrailles, morceaux de bois, vitres, qui ont été dressés par les habitants. Dans le centre-ville, des bâtiments noircis, en partie détruits, semblent à l’abandon. Des habitants en sortent pour aller chercher de la nourriture. D’autres veillent à l’entrée. Derrière une petite table avec deux chaises, Tania (1), exténuée et en colère, s’insurge : « Comme en 2014, nous sommes les victimes des puissances russe et états-unienne ! »

Ukraine. Pilonnée, Donetsk prend des airs de refuge… malgré tout

« On n’est plus sortis pendant un mois »

Rue Zelinskoho, les dégâts sont considérables : toits arrachés, façades calcinées, balcons brisés, câbles électriques déchiquetés. Devant chaque porte, un tissu blanc a été attaché pour signaler la présence d’habitants. Casquette sur la tête, Sacha n’entend pas non plus déserter les lieux. À 70 ans, il a vécu l’enfer et assisté à la mort d’une dizaine de voisins. « À partir de mars, durant un mois, on n’est plus sortis du tout. Seule une personne tentait de récupérer des provisions », raconte-t-il en glissant que Marioupol ressemble « à une immense maison Pavlov » (bâtiment tenu par les Soviétiques durant la bataille de Stalingrad – NDLR).

Après avoir subi les tanks, les snipers, les bombardements, nous voulons juste vivre. 

Près de 150 000 personnes résideraient encore dans la ville. En plus des combats, elles ont subi un siège de plusieurs semaines. Selon le gouvernement ukrainien, 20 000 personnes seraient mortes durant ces terribles semaines, mais le retour de certains réfugiés a débuté. Dans l’arrondissement Azov, à l’ouest de Marioupol, Ania (1), contente de pouvoir enfin se livrer, relate : « Le manque d’eau nous poussait parfois à sortir. Seuls restaient les personnes âgées et ceux qui n’avaient aucun moyen de fuir. Les choses sérieuses ont débuté quand l’armée ukrainienne et le bataillon Azov se sont installés dans notre immeuble. Le pire étant arrivé aux bâtiments de 10 étages, juste derrière nous, où il y avait des snipers et de l’artillerie. » Au milieu des gravats, toute la famille s’active sans savoir où déménager. Ils entendent rester à Marioupol : « On a déjà vécu le pire. Un de nos voisins qui voulait absolument sortir a été abattu. Durant toutes ces semaines, on craignait de tomber sur les militaires ukrainiens et les forces du DNR. Une autre voisine s’est pendue », détaille le mari d’Ania.

Ukraine. Le premier procès d’une série de crimes de guerre

Dans divers endroits stratégiques de la cité industrielle, les militaires russes et les forces du DNR ont installé des points de contrôle. De nombreux conducteurs ont d’ailleurs enlevé le drapeau ukrainien de leur plaque d’immatriculation. Après trois jours de pluie, tous les habitants profitent du soleil pour déblayer la route des gravats, de la ferraille, des bris de vitres et des douilles. « Il faut tout remettre en état avant l’automne et l’arrivée du froid », glisse l’un d’eux.

Dans un autre bloc de logements dont la façade gît au pied de l’immeuble, une dizaine de familles continuent d’occuper leurs appartements. Faute d’électricité, Vitya, lampe à la main, essaye de faire le ménage : «  Les soldats, notamment ceux du bataillon Azov, venaient ici, tiraient, mangeaient et repartaient. Ils nous ont même menacés quand je suis sortie préparer à manger. “Partez demain”, m’ont-ils dit. J’ai juste eu le temps de prévenir tout le monde. Le lendemain, ils ont commencé à nous tirer dessus. Deux vieilles dames, qui n’ont pas pu fuir, sont décédées. »

L’air empli d’une odeur de brûlé

Complètement à l’est de la ville, l’hôpital numéro 4 révèle aussi l’intensité des combats : des centaines de douilles et de morceaux d’obus jonchent le sol. Les maisons tout autour sont partiellement détruites avec des carcasses de voitures calcinées encore sur place. En bas d’un des immeubles, un homme de 70 ans fait chauffer une marmite sur une plaque improvisée avec de l’essence et du bois. Juste à côté, Pavel et sa mère déblaient. « Mon mari n’a pas survécu. Il fallait le soigner mais tous les médecins et les infirmières sont partis. Que va-t-on faire désormais ? Voyez l’état des immeubles et comment travailler ? On va rester ici le temps de l’enterrer. Il faut que cette guerre s’arrête. Après avoir subi, les tanks, les snipers, les bombardements, nous voulons juste vivre », lâche-t-elle en sanglots.

Guerre en Ukraine. Le rapport alarmant de l’OIT

Le quartier Livoberejniï se trouve à proximité de l’usine Azovstal. Celle-ci est encore fumante et l’air reste largement empli d’une odeur de brûlé. Quelques soldats filtrent le passage. « Mettez un tissu blanc à votre manche ! nous lance l’un d’eux . Ça reste dangereux, ne traînez pas. » L’aciérie a été l’ultime lieu où se sont réfugiés les militaires ukrainiens et des membres du bataillon Azov durant la bataille. Les derniers membres se sont rendus, a indiqué, vendredi soir, le porte-parole du ministère russe de la Défense. Un soldat, la quarantaine, se veut plus prudent. « Une partie se cache aussi désormais dans la ville. Cela va être compliqué de retrouver ces nationalistes alors que les habitants reviennent à présent à Marioupol. Car il n’y a pas que le bataillon Azov. Il existe plusieurs autres forces du même genre comme Pravy Sektor », indique-t-il.

Une partie de Marioupol a été préservée des combats comme à Vinogradye, le long de la mer d’Azov. Autour du théâtre, les immeubles sont eux complètement ravagés. Le bâtiment est comme coupé en deux par l’impact des bombes tombées, le 16 mars. Des fleurs ont été déposées en mémoire des centaines de personnes qui auraient péri dans ce bombardement que l’armée russe ne reconnaît pas. Les autorités du DNR ont promis de remettre rapidement en route les usines, les magasins, les services de la ville. Après huit années d’un conflit sans fin, qui avait déjà fait 15 000 morts, notamment à Marioupol, durant les violents affrontements de 2014, Donetsk évoque déjà un projet de station balnéaire pour la ville meurtrie. Pour Moscou, il s’agit d’une victoire majeure pour le contrôle du littoral ukrainien. Après Kherson, elle lui assure la mainmise sur la mer d’Azov, le lien avec la Crimée. Pour Ania, peu importe, « On a survécu et on a même pu fêter les 7 ans de ma fille. Maintenant, il serait temps que les dirigeants pensent à leur peuple et arrêtent cette guerre. »

Guerre en UkraineUkraineRussie
L'Humanité

Europe. Course au réarmement, les affaires décollent

Enquête

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les pays européens s’alignent pour muscler leurs dépenses militaires, à hauteur de 2% de leur PIB. La perspective de belles commandes fait grimper la cotation en Bourse des géants du secteur. Le réarmement européen, « cette torche qui prépare l’incendie », prévenait Jaurès en 1914, offre une manne aux investisseurs flairant l’ouverture de nouveaux marchés juteux.

Gaël De SantisRosa MoussaouiMarc de Miramon

Grâce à Vladimir Poutine, Donald Trump a gagné. Conformément à ses souhaits, les dépenses de défense repartent à la hausse. Tout au long de son mandat, le président des États-Unis n’avait eu de cesse de réclamer de ses alliés de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) qu’ils consacrent 2 % de leur produit intérieur brut (PIB) aux dépenses militaires.

En 2014, lors du sommet de Newport, qui se tenait après la conquête de la Crimée par la Russie, ils s’étaient engagés à respecter un tel objectif d’ici à 2024. Au sommet de Bruxelles en 2017, Donald Trump rappelait les Européens, qualifiés de « mauvais payeurs », à leurs engagements. Il disait alors que « 2 % est le strict minimum pour faire face aux menaces très réelles et très vicieuses d’aujourd’hui ». Huit ans après le sommet de Newport, on est loin du compte. Le « club des 2 % », comme l’avait surnommé Trump, ne comptait en 2020 qu’une dizaine de membres sur les trente alliés.

LES LIVRAISONS À L’UKRAINE CRÉENT UN APPEL D’AIR : LE STOCK HÉRITÉ DE L’ÈRE SOVIÉTIQUE EST REMPLACÉ PAR UNE ARTILLERIE ÉTATS-UNIENNE CAR JUGÉ INCOMPATIBLE AVEC L’OTAN.  D. DURAND, DIR. DE L’INSTITUT DE DOCUMENTATION ET DE RECHERCHE SUR LA PAIX

Avec l’invasion de l’Ukraine, le clairon du réarmement sonne désormais clairement en Europe. L’Allemagne, à la traîne avec 1,56 % du PIB dédié à sa défense en 2020, montre désormais l’exemple. Trois jours après le déclenchement de la guerre, Berlin a dévoilé la création d’un fonds de 100 milliards de dollars pour moderniser son armée et atteindre l’objectif des 2 %. Juste après le déclenchement des opérations militaires, le chef de l’armée de terre allemande, Alfons Mais, avait déclaré : « Je n’aurais jamais cru, après quarante et un ans de service en période de paix, devoir faire l’expérience d’une guerre et que l’armée, que je dirige, soit plus ou moins nue. »

En Ukraine, Washington pousse son avantage face à Moscou

La cote de Dassault : + 63,44% en trois mois

Le 5 avril, la Finlande, qui partage une frontière de 1 340 kilomètres avec la Russie, a décidé de participer elle aussi à la course. « L’attaque de la Russie contre l’Ukraine signifie que nous devons réévaluer nos besoins de défense », a justifié Antti Kaikkonen, le ministre chargé des questions militaires. La hausse devrait être de 40 % pour atteindre la cible des 2 %. En outre, au Parlement, un débat a montré qu’une majorité se dessinait désormais pour rejoindre l’Otan. En Suède, elle aussi neutre, ce débat existe également. Là encore, l’objectif est désormais de consacrer 2 % du PIB à la défense d’ici à 2028.

Le Danemark, membre de l’Otan, affiche également une hausse de ses fonds de défense pour atteindre les 2 % l’an prochain. La Lettonie, qui, comme les autres États baltes, accueille des renforts de l’Otan, va, elle, porter à 2,5 % de son PIB ses dépenses d’armement. C’est la mer Baltique dans son ensemble qui se réarme. Or, cette voie, tout comme l’accès aux mers du Sud, est stratégique pour Moscou.

Drones Bayraktar, missiles hypersoniques : l'Ukraine, nouvelle vitrine pour les marchands d’armes

Ces exemples ne demeurent pas isolés, et c’est toute l’Europe qui réarme. La question est : à qui va profiter cette manne ? Aux industriels de l’armement. Pour l’heure, les commandes n’ont pas été engrangées, car la programmation des achats militaires prend du temps. Mais il suffit de suivre les cours de la Bourse pour repérer où les investisseurs prévoient de voir ruisseler l’argent public. Depuis le début de l’année, les cours des français Thales et Dassault ont pris, entre le 1er janvier et le 27 avril, respectivement 61,54 % et 63,44 % ; le britannique BAE Systems a grimpé de 29,88 % ; l’italien Leonardo est en hausse de 54,65 % ; les états-uniens Lockheed Martin, Raytheon Technologies, Northrop Grumman, General Dynamics et L3Harris Technologies affichent une progression de 13,6 % à 25,89 %. Sur la même période, les Bourses de Paris et New York perdaient environ 10 %. Preuve que les financiers n’ont aucune morale, quand le 29 mars des perspectives de pourparlers s’ouvraient, Thales perdait en Bourse 6,02 % et Leonardo 3,96 % !

NOUS SOMMES DANS UNE GÉOPOLITIQUE DE L’ÉMOTION QUI DOIT PERMETTRE DE CRÉER LES CONDITIONS D’UNEINTERVENTION EN UKRAINE, PASSANT ACTUELLEMENT PAR DES LIVRAISONS D’ARMES.  Pierre Conesa

Derrière ces chiffres, il y a en réalité une évolution du marché. « Les livraisons d’armes à l’Ukraine créent un appel d’air énorme, décrypte pour « l’Humanité magazine » Daniel Durand, directeur de l’Institut de documentation et de recherche sur la paix. Beaucoup de ces armements vont être pris dans les stocks de l’époque soviétique, en Allemagne, en Pologne, en Roumanie, en Bulgarie et dans les pays Baltes. Ce déstockage va être remplacé par une artillerie qui sera états-unienne, au motif que ce matériel sera compatible avec l’Otan. » Avec ses industriels, la France aussi essaie de se faire une place. Mais l’Alliance atlantique fonctionne surtout comme centrale d’achat auprès du conglomérat militaro-industriel américain – les cinq premiers vendeurs d’armes au monde sont états-uniens.

Le F-35 US ruine l’Europe de la défense

La Finlande vient de confirmer l’achat de soixante-quatre avions de chasse F-35 de Lockheed Martin, un concurrent du Rafale français et du Gripen suédois. Pour beaucoup, les pays de l’Est feront leurs emplettes auprès de Washington. Certains, telle la Pologne, ont signé un accord de défense en ce sens avec les États-Unis. L’Allemagne, où stationnent plus de 30 000 soldats américains, a annoncé elle aussi, à la mi-mars, qu’elle pourrait acquérir jusqu’à trente-cinq F-35. Or Berlin est engagé, avec Paris et Madrid, dans la création d’un nouvel avion de combat européen Scaf. Des craintes pèsent désormais sur ce programme qui doit aboutir en 2040.

Allemagne. Avions de combat F-35, le virage atlantiste de Berlin

Le secteur militaire n’est pas le seul à bénéficier de cette manne. Le lobby des fonds de retraite danois, Insurance & Pension, souhaite un partenariat public-privé dans le domaine militaire. « Nos entreprises (…) peuvent faire une offre avec des investissements, de l’expérience et des compétences pour exploiter et rénover les bâtiments et installations militaires », a ainsi proposé son directeur, Kent Damsgaard.

Ces chiffres peuvent paraître abstraits. 2 % de PIB, cela signifie que chaque fois que 50 euros de richesse sont créés dans un pays, 1 euro finira en dépenses militaires. « Le rapport du Sipri sur les dépenses d’armement en 2021 annonce qu’on a dépassé les 2 000 milliards de dollars de dépenses militaires dans le monde. C’est obscène, à l’heure où les besoins de financement sont énormes sur le plan de la santé, de l’éducation ou de la sauvegarde de la planète », dénonce Daniel Durand. Avec plus de 800 milliards de dollars, les États-Unis représentent 40 % de cette somme. En 2015, l’Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture estimait que, avec un investissement de 267 milliards d’euros annuels jusqu’en 2030, on pouvait éradiquer la faim dans le monde.

3 question à...Pierre Cones, pécialiste des questions stratégiques et militaires.

«Il y a aujourd’hui plus de 400 conflits ou crises sur la planète »

Pierre Conesa publie « Vendre la guerre » aux éditions de l’Aube, essai consacré à ce qu’il nomme le « complexe militaro-intellectuel ». Fustigeant les « bellicistes de plateau », le géopoliticien livre une reflexion sur l’interventionnisme militaire et le rôle des médias.

Selon le dernier rapport annuel du Sipri, les dépenses militaires mondiales ont dépassé les 2 000 milliards de dollars. Que vous inspirent ces chiffres ?

D’abord, il faut dire un mot sur la méthode du Sipri, qui prend en compte non pas les transferts commerciaux mais ceux concernant les équipements. Par exemple, les dons en matériel militaire des États-Unis à l’Ukraine ne seront pas forcément valorisés par une vente  questions àcommerciale. Le Sipri, lui, les prend en compte. Ils ont toujours fait comme cela, et ça n’enlève rien au sérieux de leur travail. Pourquoi cette augmentation ? Après la fin de la guerre froide, il s’agissait de « gérer les dividendes de la paix » et de réduire les dépenses militaires, mais ces belles intentions se sont rapidement effacées, notamment avec les guerres en Yougoslavie. Il y a aujourd’hui plus de 400 conflits ou crises sur la planète, que ce soit des insurrections urbaines, des guerres, des conflits tribaux, etc. Le monde n’est pas devenu calme lorsque l’adversaire principal a disparu, même si notre perception de la menace a changé.

Votre livre décrypte ce que vous appelez le « complexe militaro-intellectuel ». Que signifie ce concept ?Lorsque BHL a effectué son voyage à Sarajevo, tout son discours consistait à dire « on ne peut pas ne pas » intervenir et, par cette double négation, attirer l’attention du politique en mobilisant les médias pour le pousser à agir militairement. C’est évidemment un membre éminent de ce complexe militaro-intellectuel, qui réunit entre autres des intellectuels et des humanitaires, et qui est le fruit de plusieurs changements fondamentaux. Après la Première Guerre mondiale, le héros, c’est l’ancien combattant, celui qui a défendu la ligne de front. La Seconde Guerre mondiale renverse cette perspective avec les victimes civiles érigées à leur tour en figures héroïques, à qui il s’agit de témoigner une forme de respect moral. C’est sur ce champ-là que le complexe va motiver les interventions post-guerre froide, qui sont à géométrie variable et ne suscitent pas du tout la même émotion.

Comment ce complexe s’est-il illustré depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine ?On est dans une espèce d’« ukrainophilie » absolue qui n’a d’équivalent que la « poutinophobie » délirante. Il y a un récit mythique, basé sur le fait que l’Ukraine est agressée, ce qui est une évidence absolue, mais sans que personne se demande comment on est arrivé à la guerre. Nous sommes dans une géopolitique de l’émotion qui doit permettre de créer les conditions d’une intervention, qui passe actuellement par des livraisons d’armes. D’un autre côté, la guerre au Yémen a fait des centaines de milliers de morts, et l’Arabie saoudite mène ce conflit à distance, par des bombardements, sans qu’aucun contingent saoudien soit déployé sur le terrain. Bien sûr, on comprend la proximité avec l’Ukraine et la crainte d’une contagion de la guerre en Europe, mais personne n’a jamais menacé Riyad de sanctions.

Analyse. Engins de mort, « la vitrine de l’excellence française »

Jusqu’en 2020, Paris a livré du matériel de guerre à Moscou, en dépit de l’embargo européen. Les bénéficiaires de ces ventes : les groupes Thales et Safran, dont l’État français est le premier actionnaire.

Introduisant en 2020 le rapport du ministère de la Défense au Parlement sur les exportations françaises d’armes, Florence Parly exaltait « l’offre française en matière d’équipements militaires » : une « référence mondiale, connue et reconnue », « partie prenante de la vitrine du savoir-faire et de l’excellence française », avec des exportations caracolant l’année précédente à 8,33 milliards d’euros. « Cette vitrine, c’est une richesse que (…) nous devrons faire fructifier », concluait la ministre de la Défense, jugeant « essentiel » le maintien d’une « politique d’exportation volontaire et engagée ». Avec une assurance : « Nous continuerons de mener cette politique dans le respect le plus strict des exigences qui s’appliquent aux exportations d’armement, en pleine conformité avec nos valeurs et nos engagements internationaux. »

« La France applique rigoureusement les régimes de sanctions et les mesures restrictives imposés par les Nations unies, l’Union européenne et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) », assurait ce document. Au même moment, pourtant, Paris se jouait encore de l’embargo sur les armes à destination de la Russie décrété par l’Union européenne le 1er août 2014 à la suite de l’annexion de la Crimée, en février 2014, et de l’autoproclamation des républiques séparatistes pro-russes de Donetsk et Louhansk deux mois plus tard.

En plein conflit, la France livrait à l’armée russe des équipements de haute technologie, susceptibles d’être utilisés, encore aujourd’hui, en Ukraine : caméras thermiques destinées à équiper plus d’un millier de tanks, systèmes de navigation, détecteurs infrarouges pour les avions de chasse et les hélicoptères de combat. Les bénéficiaires de ces ventes : Thales et Safran, dont l’État français est le premier actionnaire.

En 2015, sous pression, l’Élysée avait fini par renoncer à la vente de deux navires Mistral à Moscou. Mais d’autres livraisons, plus discrètes, se sont poursuivies. Une enquête de Disclose a mis au jour des documents classés « confidentiel défense » confirmant le feu vert donné par Paris avec la délivrance d’au moins 76 licences d’exportation de matériel de guerre à la Russie depuis 2015. Montant total de ces contrats : 152 millions d’euros.

Pour contourner le régime de sanctions, le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, suivi par d’autres ministères, dont les Affaires étrangères, a fait valoir que ces demandes de licence portaient sur des contrats antérieurs au 1er août 2014, un calendrier qui les aurait soustraites à l’embargo européen. Avec l’invasion de l’Ukraine, le client Vladimir Poutine s’est mué en « dictateur » dans la bouche du chef de la diplomatie, Jean-Yves Le Drian. « Aucune livraison n’a été effectuée à la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine », jure-t-on au ministère de la Défense. Sans perdre le sens des affaires : le réarmement en cours offre aux entreprises françaises de juteuses opportunités.

défenseGuerre en UkraineOtanAllemagne
Le Figaro

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À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.

En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

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Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

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À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats

REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.

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À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

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À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans

STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

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À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.

À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre

REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.

Le Figaro

Quartiers nord de Marseille: quand les Nigérians font la loi

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REPORTAGE - Des heurts violents à la cité Kallisté ont mis en lumière le calvaire que vivent les habitants de certains quartiers nord de Marseille où des réseaux de Nigérians en situation irrégulière ont mis en place un système mafieux.

Nadjet Cherigui

La cité Kallisté, dans les quartiers nord de Marseille, semble bien calme. Pourtant l'endroit a été, au début du mois de mai, le théâtre d'affrontements extrêmement violents. Des ­vidéos partagées par les riverains ont montré des scènes de bagarres d'une violence inouïe. Dans cette cité HLM, les habitants sont à bout ; ils dénoncent la mainmise de groupes d'origine nigériane squattant des appartements inoccupés ou parfois déjà occupés. Ces migrants, majoritairement en situation illégale, ­sèment la terreur, se battent à coups de barre de fer, de marteau ou de machette et règlent leurs comptes sur fond de trafic de stupéfiants et de proxénétisme.

Trafics en plein jour

Le 10 mai dernier, les forces de l'ordre sont intervenues pour déloger une centaine de personnes qui occupaient illégalement une trentaine de logements. Depuis, la vie de ce quartier populaire paraît plus paisible. À l'entrée, les très jeunes « choufs » postés là par les dealers de drogue font leur travail avec beaucoup de zèle. Ils surveillent les alentours et préviennent dès que des policiers approchent.

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Pour être autorisé à passer ce poste-frontière local, il faut montrer patte blanche. À proximité, assise à la caisse de son petit magasin, Fatou * se ­réjouit de la récente opération policière qui, dit-elle, aura remis un peu d'ordre ici. Pourtant, juste en face, un très jeune garçon, ne portant ni casque ni protection, s'adonne à un rodéo sauvage. Le trafic, s'il est discret, se fait en plein jour.

Lucide, cette figure locale, gérante de l'un des rares ­commerces encore ouverts, tempère : « Les jeunes, nous les connaissons tous. On les a vus grandir. Ils font leurs ­affaires. Si ceux des beaux quartiers veulent s'acheter de la drogue pour se défoncer, c'est leur problème. Les gangs de Nigérians, c'est autre chose ! Ils nous ont pourri la vie. Ils ont été évacués, mais ils vont revenir ! » La jeune femme raconte comment, ces cinq dernières années, elle a vu, depuis son épicerie de quartier, le visage de la cité se modifier. « Ils sont arrivés progressivement et ont mis en place un système avec un réseau bien organisé. Ils fracturent, squattent des appartements et font même payer des loyers ; ils ont pris le réseau de ­drogue et installé des prostituées. Ils sont surtout très violents et sortent des armes à la moindre dispute. »

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Rama acquiesce. Cliente du magasin, elle est venue acheter un goûter pour son fils Doro. À la simple évocation du mot « Nigérian », le petit garçon se réfugie dans les bras de sa maman en s'écriant : « Attention couteau ! » L'enfant est encore traumatisé par les scènes de violence dont il a été témoin. Rama l'est tout autant. Elle n'oubliera jamais ce week-end du 1er mai. L'appartement de Chata, sa mère, a été entièrement saccagé par des hommes qui, lors d'une rixe, ont tenté de se réfugier à l'intérieur. « Ils ont forcé la porte et tout cassé, confie la jeune femme. Il y avait des enfants en bas âge avec elle. Elle a fui le domicile et appelé la police. Pour se venger, ils ont tout volé et mis le feu. Ma mère n'a plus de maison. »

Une violence au quotidien

Fatou l'épicière connaît très bien la famille de Rama. Elle dit toute son indignation et son incompréhension. « Cette femme est une ancienne du quartier. Tout le monde la respecte. C'est la seule dont la porte était toujours ouverte. Les petits allaient chez elle car ils savaient qu'il y avait toujours quelque chose à manger pour eux. Ici, les gens n'ont pas grand-chose, mais il y a de la solidarité. » Fatou peste contre les Nigérians qui, selon elle, ont cassé le fragile équilibre de la vie de ce quartier. Elle montre du doigt un homme de l'autre côté de la rue et le désigne comme un Nigérian. « Il a fait au moins trois séjours en prison et il est encore là, s'indigne-t-elle. Il est en ­situation illégale. Je ne comprends pas. »

La prison de leur fait pas peur. Rien ne les effraie. Nos petits caïds ici, face à eux, ils ne font pas le poids

D'origine guinéenne, la jeune femme, qui se défend d'être raciste, confie partager certaines idées portées par le Rassemblement national. « Ils sont illégaux, ils ne bossent pas et ­foutent la merde, il faut les renvoyer chez eux. Sinon on ne va jamais s'en sortir. La prison ne leur fait pas peur. Ils ont des gangs ultraviolents au ­Nigeria. Ils ont vécu les pires horreurs avant d'arriver chez nous. Et rien ne les effraie. Nos petits caïds ici, face à eux, ils ne font pas le poids. »

Cette violence, Grace l'a bien connue et elle a choisi de s'en libérer. Arrivée il y a une vingtaine d'années du ­Nigeria alors qu'elle avait tout juste 19 ans, elle a été victime d'un réseau de prostitution. « Je rêvais d'Europe, je rêvais de mode. Mon petit ami de l'époque m'a proposé de m'aider à partir. » En réalité, Grace a été vendue 10.000 euros. Passée entre les mains de trafiquants via Amsterdam et l'Italie, elle se retrouve prisonnière d'une « madame », comme elle l'appelle, qui lui annonce une dette de 40.000 euros à rembourser avec des passes. « On devait tout payer, la nourriture, le loyer, les vêtements. J'ai fait le calcul et je me suis rendu compte que je ne pourrais jamais rembourser. Alors, je me suis enfuie. »

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Depuis, Grace mène sur le terrain un travail de prévention auprès des prostituées nigérianes, mais aussi avec les hommes qui, selon elle, souffrent de troubles et de traumatismes psychologiques parfois sévères en raison des sévices subis lors de leur périple. « Ils passent par la Libye, où ils sont souvent enlevés, torturés et parfois violés avant d'être libérés contre une rançon. »

Ces âmes fracassées, Grace veut les réparer, une façon pour elle de soigner ses propres blessures. La douleur, les difficultés de ces parcours de ­migrants, elle les a vécues. Aujourd'hui, elle tend la main à ses compatriotes pour les aider ici, mais aussi là-bas, au pays, où elle tente de défaire le mythe de l'eldorado en France. « Je m'en suis sortie car des religieuses m'ont accompagnée. Elles m'ont appris la solidarité. Je veux faire pareil. »

À l'état d'abandon

Bienveillante, mais aussi sans conces­sion sur certains sujets, Grace va ­régulièrement à la rencontre de ces hommes, membres de gangs ou non, pour maintenir le dialogue. « La France m'a transmis des valeurs comme celles de la liberté et de la solidarité. J'ai fait l'effort de m'assimiler et c'est ce que j'essaie de leur expliquer. Ce n'est pas le cas de tous ces ­migrants : beaucoup étaient membres de gangs au Nigeria et reproduisent ce fonctionnement excessivement violent ici. Je suis très inquiète pour l'avenir et notamment celui de ces enfants qui naissent là et sont élevés dans la haine et la colère. »

À la cité du parc Corot où Grace à l'habitude de venir, Samira * nous ­raconte son quotidien avec un accent qui fleure bon les pages d'un livre de Pagnol. La comparaison s'arrête là, car son environnement n'a rien du charme provençal. Dans le quartier, les détritus s'amoncellent, les épaves de voitures balafrent ce paysage déjà bien dégradé. Les rats, lorsqu'ils ne sont pas morts et en putréfaction, grouillent dans tous les coins. « Vous avez vu ? Ils sont énormes ! Il y a tellement d'ordures qu'ils sont bien nourris. On dirait des bergers allemands ! »

Samira vit avec ses enfants dans ce quartier depuis des années. Contrairement à la cité Kallisté, le parc Corot est une résidence privée. Des années de gestion obscure tenue par des syndics tout aussi opaques ont fait de cette résidence, autrefois coquette, un quartier à l'abandon. « Le syndic ne nettoie plus, on est obligés de le faire nous-mêmes. Certains propriétaires ne paient plus les charges et beaucoup d'appartements ont été fracturés et squattés par des Nigérians. » En témoignent, sur presque toutes les portes de ces immeubles, les chaînes et cadenas installés pour remplacer les serrures qui ont été défoncées.

Samira croise d'ailleurs tous les jours un de ces squatteurs. L'homme s'est installé dans un appartement qu'elle venait d'acheter dans l'espoir de réaliser un petit investissement immobilier. « On ne peut même pas leur parler. Ils sont drogués, alcoolisés. Dès qu'on ose leur dire quelque chose, ils insultent et sortent la ­machette. » Une voisine de ­Samira ­interrompt l'échange. Elle vient de trouver un couteau de cuisine, avec une lame de 30 centimètres, caché dans les buissons. « Quelqu'un peut le récupérer ? Je ne voudrais pas qu'un ­gamin tombe là-dessus et se blesse. »

Un fonctionnement de gangs

Dans une des tours de la cité Corot laissée à l'abandon, Elvis et quelques-uns de ses camarades ont trouvé un toit. Ce Nigérian, arrivé en 2015, l'assume sans détour : il est en situation irrégulière et vit dans un logement squatté. Le jeune homme, tout comme ses colocataires, explique être venu en France pour fuir la misère mais aussi la violence des gangs très prégnante dans son pays. « On essaie de s'en sortir ici mais c'est difficile, raconte-t-il. Parfois on trouve des petits boulots. Certains sont obligés de “charbonner” (vendre de la drogue, NDLR). » S'il se défend de faire partie d'un gang, Elvis est ­capable de décrire, avec force détails, le fonctionnement de ce milieu.

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Il ­déplore aussi l'importation de ce phénomène ici en France, alors que lui-même a traversé un continent pour se défaire de cette brutalité. « Au Nigeria, le gang, c'est un mode de vie, une façon de se protéger, mais aussi d'avoir un statut. On ne devrait pas avoir besoin de ça ici. Les médias parlent beaucoup des Nigérians, mais la réalité c'est que nous sommes surtout violents entre nous, à l'intérieur de la communauté, parce que c'est comme ça que ça se passe au pays. Ici, je n'ai aucun problème à sortir un couteau pour me défendre. En Afrique, il faut des armes à feu car, là-bas, un couteau c'est beaucoup trop petit ! »

On surveille les appartements de nos voisins et on donne l'alerte à la moindre tentative de squat

Un constat partagé par Brigitte, habitante de la cité Corot. Cette sexagénaire, fonctionnaire aux Hôpitaux de Marseille, a été témoin de très nombreuses attaques au couteau, à la machette ou à l'arme à feu. Rien ne lui a été épargné. « L'un d'entre eux a été visé par des tirs lors d'un règlement de comptes. Il en est mort. Celui-ci a manqué de savoir-vivre. » L'humour, une bouée de sauvetage nécessaire pour tenir dans cet environnement ultraviolent.

Les combats des irréductibles

Brigitte a décidé d'user et d'abuser du rire, de l'autodérision et de la ténacité. Son appartement impeccablement tenu est une forteresse dans laquelle elle se réfugie pour oublier la laideur du dehors. Comme elle, les propriétaires de cet immeuble ont décidé de résister. Ici, les interphones fonctionnent, les portes demeurent solidement fermées, les boîtes aux lettres ne sont pas défoncées et le petit jardin à proximité est entretenu.

« On a organisé la résistance. On est un peu comme Astérix, dans le dernier village qui résiste. On surveille les appartements de nos voisins et on donne l'alerte à la moindre tentative de squat. Nous nous sommes complètement affranchis des syndics véreux. Notre gestion est équilibrée, alors que l'immeuble d'en face, à l'abandon, est endetté à hauteur de 125%. »

Brigitte refuse de vendre cet appartement. Elle s'y sent bien et espère ­encore que les pouvoirs publics réagiront pour détruire ces immeubles ­insalubres qui entretiennent la ­misère, la violence et pour rendre enfin à ces quartiers populaires la dignité qu'ils méritent.

* Les prénoms ont été volontairement modifiés.

Le Figaro

La météo du vendredi 3 juin : un ciel de plus en plus orageux

La plupart des régions françaises font l'objet d'un temps instable, alternant entre passages orageux et éclaircies.

Ce vendredi 3 juin, le temps est instable et orageux sur une partie du territoire, principalement en Nouvelle-Aquitaine et dans les régions centrales, selon La Chaîne Météo* . L'ambiance est chaude et lourde, les températures atteignent les 29°C dans le Sud mais elles restent tout de même plus douces que ces derniers jours dans la moitié nord.

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La météo dans votre région

De la Bretagne et des Pays de la Loire à la Normandie, le ciel est dégagé le matin et les éclaircies sont nombreuses. L'après-midi, des nuages à caractère orageux prennent place, accompagnés par endroits d'averses. Les températures maximales sont comprises entre 20 et 26°C.

Du Centre-Val de Loire à l'Ile-de-France jusqu'au Grand Est, le temps est agréable en début de journée mais, dans l'après-midi et en soirée, de forts orages éclatent avec des pluies et de la grêle. Les températures maximales se situent entre 23 et 27°C.

Sur les Hauts-de-France, le soleil brille généreusement le matin, mais le temps devient instable au fil des heures. L'après-midi, il est possible que tombent quelques gouttes accompagnées d'orages dans le sud ou l'est de la région. Les températures maximales évoluent entre 20 et 26°C.

En Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes, le temps est instable, les éclaircies alternent avec les passages nuageux. Un risque d'averse orageuse est présent. Les températures sont comprises l'après-midi entre 25 et 33°C.

En Nouvelle-Aquitaine, de forts orages éclatent le matin, avec des averses qui circulent de manière aléatoire dans la région. Dans l'après-midi, de belles éclaircies prennent place avant de s'effacer à nouveau face aux orages dans la soirée ou la nuit. Les températures sont comprises entre 15 et 19°C le matin et entre 25 et 31°C l'après-midi.

De l'Occitanie à PACA et la Corse, le temps est lourd et nuageux, avec un risque d'averse sur le sud-est. Le ciel se dégage l'après-midi et les températures maximales sont comprises entre 28 et 35°C.

*La Chaîne Météo fait partie du groupe Figaro.

La météo du jeudi 2 juin : fortes chaleurs et risque d'orages

Le temps va se dégrader sur de nombreuses régions, avec par endroits des chutes de grêle et des précipitations assez fortes.

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La météo du lundi 30 mai : soleil et températures très fraîches en matinée

La plupart des régions se réveilleront avec du soleil mais des températures très basses, avant que l'après-midi ne fasse gagner quelques degrés.

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Le Figaro

«Guerre en Ukraine: quelle victoire?»

Patrick Saint-Paul

L’éditorial du Figaro, par Patrick Saint-Paul.

Cent jours de guerre en Ukraine ont changé le monde. Attaquées à leurs frontières par Vladimir Poutine, l’Europe - jusqu’alors divisée - et l’Otan - que l’on disait en état de mort cérébrale - ont eu un sursaut salutaire. Au lieu de se fracturer ou de se dérober, comme l’espérait le maître du Kremlin, l’Occident a fait bloc face à la barbarie des soldats russes, qui bombardent des immeubles de civils et des hôpitaux, violent, assassinent et pillent, poussant vers l’exil des millions d’Ukrainiens. L’Occident ne pouvait rester les bras croisés face à cette brutale remise en cause de l’ordre international et de la sécurité mondiale.

Avec l’appui de l’Alliance atlantique, l’Ukraine a repoussé les forces russes, à Kiev et à Kharkiv. En refusant la fuite, Volodymyr Zelensky, l’amuseur public devenu président, a empêché son gouvernement d’être décapité. Son courage a fait de lui le héros d’une nation soudée par l’épreuve et a galvanisé la résistance. Mais plus la guerre avance, plus l’équation devient complexe. Les nouvelles armes, toujours plus performantes, que les alliés livrent à Kiev parviendront peut-être à force de combats à casser l’étau russe dans le Donbass. Mais elles les impliquent aussi - un peu plus, chaque jour - dans cette guerre en les projetant au bord de la cobelligérance, face à un autocrate qui brandit la menace nucléaire.

Poutine mise sur l’effritement du soutien occidental. Il emploie l’arme de la faim en bloquant les exportations de produits agricoles. Les conséquences économiques se ressentent de plus en plus vivement, en Europe, en France, où le pouvoir d’achat est affecté par la flambée des prix. Les Occidentaux espèrent que les sanctions porteront avec le temps et feront fléchir le Kremlin. Ils se disent prêts à soutenir l’Ukraine «jusqu’à la victoire», au nom de principes démocratiques, que la Russie sape à coups de canon et de fake news. L’heure, pour l’Occident, est venue de se demander quelle «victoire» il veut… De toute évidence, le prix à payer pour une hypothétique défaite de Poutine sera insupportable. À lui donc d’esquisser une sortie par la négociation, acceptable à Moscou… et à Kiev.

Nicolas Baverez: «L’Allemagne à la recherche de la stabilité»

CHRONIQUE - La réussite ou l’échec d’Olaf Scholz pèseront lourdement sur le destin de l’Allemagne, mais aussi de l’Europe et de la démocratie.

La Géorgie s'éloigne-t-elle de l'Union européenne pour se rapprocher de la Russie ?

FIGAROVOX/ENTRETIEN- Pour récompenser Tbilissi de son comportement à l'égard de Moscou, la Russie a levé des restrictions entre les deux pays, analyse le chercheur Dimitri Minic. Sur le plan économique la Géorgie est de plus en plus dépendante de son voisin, ajoute-t-il.

Renaud Girard: «En Ukraine, quelle voie de sortie?»

CHRONIQUE - Pour trouver une issue au conflit, l’Union européenne ne pourra pas compter sur ses alliés anglo-saxons, pas plus que sur la Russie ou l’Ukraine.

Le Figaro

Législatives 2022 : qui sont les candidats de votre circonscription ?

Nicolas MondonFIG Data

FIG DATA - Les candidats aux élections législatives 2022 sont officiellement connus. À l'aide de notre moteur de recherche, découvrez qui est candidat dans votre circonscription.

Les élections législatives de 2022 se tiendront les 12 et 19 juin prochains. Les candidats avaient jusqu'au vendredi 20 mai pour déposer leur dossier en vue du premier tour. Les listes officielles des candidats ont été publiées par le ministère de l'Intérieur lundi 23 mai. En tout, on compte 6293 candidats. Un chiffre en net recul, en 2017, on en comptabilisait 7877.

Ensemble !, Nupes, RN, LR : découvrez les principaux partis

Une baisse explicable en partie par les deux larges alliances mises en place pour ce scrutin. À gauche le bloc NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) rassemble autour de Jean-Luc Mélenchon et de la France insoumise une coalition allant de l'extrême-gauche (NPA) au Parti socialiste. Disparate, un tel assemblage n'a pas manqué de créer des remous au sein de ses différentes composantes. Notamment du côté du Parti socialiste où l'on compte un certain nombre de candidatures dissidentes. Citons Lamia El Aaraje à Paris ou Jérôme Lambert en Charente, récemment épinglé au sujet d'un logement social qu'il occupe depuis vingt ans à Paris.

L'autre bloc concerne la majorité présidentielle. Nommé Ensemble!, il fédère notamment le parti présidentiel (Renaissance, ex LaRem), le MoDem de François Bayrou, Horizon d'Édouard Philippe ou Agir.

Qui sont les candidats aux élections législatives dans votre circonscription ?

Le Figaro vous propose un moteur de recherche afin de trouver facilement la liste des candidats de votre circonscription.

Une large majorité de députés se représentent dans leur circonscription

Parmi les 567 députés sortants (les députés ne sont pas remplacés la dernière année de la législature), un premier décompte indique qu'environ 440 se présentent à nouveau dans leur circonscription. Un chiffre à mettre en perspective avec les 357 députés candidats lors des élections de 2017.

À lire aussiJean-Luc Mélenchon, l’énigme d’une non-candidature aux législatives

Parmi les points d'interrogation, il y avait notamment le cas Damien Abad. Récemment mis dans la lumière médiatique à la suite de son ralliement tardif à la majorité présidentielle, il se trouve désormais accusé de violences sexuelles. Le nouveau ministre des Solidarités se présente dans la cinquième circonscription de l'Ain sous l'étiquette divers droite.

Méthodologie

Le nombre de députés sortants candidats a été calculé par correspondances automatiques entre les noms des candidats et ceux des députés. Le chiffre sera ajusté après vérification manuelle.

À VOIR AUSSI - Législatives: «Manuel Valls ne peut pas gagner ces élections», assure le dissident Stéphane Vojetta

Législatives 2022 : Jordan Bardella préfère «tuer tous les partis à côté de lui», accuse Eric Zemmour

L'ex-candidat à la présidentielle est en concurrence avec un candidat RN dans la quatrième circonscription du Var. Une double candidature dans le camp nationaliste vivement critiquée par le président de Reconquête!

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Législatives 2022: bataille confuse à gauche en Occitanie dans le fief de Carole Delga

DÉCRYPTAGE - Le Comminges est le bastion de Carole Delga, qui fut maire et députée de la 8e circonscription.

Union de façade derrière Jean-Luc Mélenchon pour masquer les divisions

ANALYSE - Étouffées par la dynamique dont profite la Nupes, les tensions sous-jacentes devraient ressurgir à l’issue des législatives.

L'Humanité

Musique. Des légendes aux jeunes stars, ils chantent l’Algérie

Nos recommandations culturelles

Ce coffret de 5 CD célèbre les 60 ans de l’indépendance de l’Algérie. L’occasion de découvrir un répertoire d’une immense richesse avec Remitti, Rachid Taha, Louiza…

Fara C.

Au gré de 100 titres enregistrés par des figures majeures ­algériennes, la plantureuse anthologie l’Algérie en chansons braque les feux sur un répertoire d’une immense richesse. Le producteur Michel Levy l’a conçue avec passion et minutie, sa façon de célébrer les 60 ans de l’indépendance de l’Algérie. Au fil des 5 CD de ce coffret disponible quasiment partout (disquaires, grands magasins, Internet), défile la musique algérienne à travers la majesté des voix qui la portent.

On est toujours aussi ému à l’écoute des légendes disparues, l’insoumise pionnière du raï Cheikha Remitti, le fleuron du chaâbi Dahmane El Harrachi, Idir (dans un superbe duo avec Nassima), le poète-ouvrier Slimane Azem, qui nous serre le cœur avec sa complainte Algérie mon amour, le porte-flambeau d’un art engagé Djamel Allam, Rachid Taha (sa reprise de Ya Rayah, dédiée aux migrants et extraite de l’un de ses derniers concerts en 2016), les artistes que l’extrême intolérance a assassinés tels Matoub Lounès (Aurifur) et Cheb Hasni, avec son ode bouleversante Baïda mon amour…

Les artisans contemporains de la belle geste musicale algérienne sont là, bien sûr : l’incontournable Khaled, le phare berbère Takfarinas, le tandem Sahraoui et Fadela, le groupe Raïna Raï, qui, dans les années 1980, a révolutionné le raï en y injectant du rock.

Les femmes entrent en piste

Les jeunes stars d’aujourd’hui brillent également, à l’instar de Cheb Hamidou, vedette du new raï. Avec Cheb Aïssa, le raï brasille au son des guitares de Chico & the Gypsies. Ailleurs, les arabesques mélodiques de Moumen s’acoquinent avec le rap de Rim’K. Via des divas humbles et magistrales, comme Fadila Dziria, Line Monty, Chaba Zahouania, Malika Domrane ou Louiza, les femmes entrent en piste, somptueusement. Bref, l’Algérie en chansons réjouira les mélomanes de tous âges et amateurs de tous styles. On est emmené sur des sentiers que l’on connaît parfois peu, mais dont la beauté singulière enchante.

MusiqueAlgérie
Le Figaro

Revivez le «Club Le Figaro politique», l'émission hebdomadaire du Figaro

John Timsit

Les retombées des évènements du Stade de France, le retour de l'inflation et le duel entre Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron étaient les thèmes traités dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

Le Figaro continue de faire vivre le débat post-présidentiel et pré-législatives. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission: «Le Club Le Figaro politique». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

À lire aussiStade de France: sous le feu des critiques, Gérald Darmanin accuse le trafic de billets

PODCAST - Gérald Darmanin est-il le maillon faible du gouvernement ?

Pour ce nouveau numéro du «Club Le Figaro politique», le directeur adjoint de la rédaction recevait Véronique Reille Soult, présidente de l'institut de Backbone Consulting. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction du Figaro ; d'Anne de Guigné, journaliste au service Économie du Figaro ; et de Marc Landré, rédacteur en chef et responsable du service Économie France du Figaro.

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Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Gérald Darmanin va-t-il devenir le maillon faible du gouvernement ?», «L'inflation va-t-elle changer la donne du quinquennat ?» et «Jean-Luc Mélenchon va-t-il être le premier opposant à Emmanuel Macron ?»

Gérald Darmanin va-t-il devenir le maillon faible du gouvernement ?

Alors que les échauffourées du Stade de France le week-end dernier ont entraîné une polémique quant à la gestion des évènements, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin est depuis la cible de toutes les oppositions, et notamment de la droite, pour sa défense sur la responsabilité des violences commises. Le membre du gouvernement a même dû s'expliquer lundi lors d'une conférence de presse puis à l'occasion d'un 20h. De quoi fragiliser l'exécutif à quelques jours des législatives.

L'inflation va-t-elle changer la donne du quinquennat ?

C'est le sujet qui occupera le début de la prochaine législature : le pouvoir d'achat des Français face à la hausse galopante des prix. Thématique qui avait également agité la campagne présidentielle. Pour éviter un nouveau mouvement social, le gouvernement présentera donc dès fin juin un projet de loi pour tenter de redonner un peu de marge de manœuvre financière aux plus modestes.

Jean-Luc Mélenchon va-t-il être le premier opposant à Emmanuel Macron ?

Et si le second quinquennat du président de la République était plus agité que le premier à l'Assemblée nationale ? C'est en tout cas ce qui devrait advenir si la Nupes et Jean-Luc Mélenchon parvenaient à s'imposer comme les principaux opposants parlementaires, avec un large groupe. Si la droite, deuxième ensemble politique au Palais Bourbon jusque-là, était une dans l'opposition «responsable», la gauche, unie, pourrait bien davantage secouer l'action politique et animer le débat autour des prochaines réformes.

» Voir l'émission du mardi 31 mai :

«La lumière doit être faite», «humiliation pour la France»... L'opposition s'indigne après le match Liverpool-Real Madrid

Gérald Darmanin a désigné les supporters britanniques comme étant coupables du chaos au Stade de France.

Stade de France : Zemmour accuse des «racailles qui font la loi» en Seine-Saint-Denis, le socialiste Troussel réfute

L'ex-candidat à la présidentielle estime que les incidents survenus samedi au Stade de France sont la faute de «banlieusards, pillards, voleurs et tutti quanti».

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Législatives 2022 : Ensemble! en tête mais pas certain d'avoir la majorité absolue, selon un sondage

La coalition présidentielle obtiendrait entre 275 à 310 sièges contre 170 à 205 pour la Nouvelle union populaire écologique et sociale.

Le Figaro

Elizabeth II, une reine fatiguée aux commandes d’une monarchie chahutée

Arnaud De La Grange

ANALYSE - Au-delà de la santé d’Elizabeth II, l’adaptation de la monarchie à l’époque reste le grand défi.

Correspondant à Londres

L’image est forte, elle semble concrétiser la passation de relais entre la mère et le fils, entre la souveraine et l’héritier. Sous les ors de la Chambre des lords, le 10 mai dernier, c’est le prince Charles qui a prononcé pour la première fois le traditionnel discours du Trône à la place de la reine. En soixante-dix ans de règne, Elizabeth II n’avait raté cette présentation du programme du gouvernement que deux fois, lorsqu’elle était enceinte des princes Andrew et Edward, respectivement en 1959 et 1963. Cette fois-ci, ce sont des «problèmes de mobilité» qui l’ont fait renoncer.

Comme le cérémonial le pose, Charles est entré dans la salle derrière la couronne dont il est l’héritier, placée sur son coussin de velours pourpre. Entouré de son épouse, Camilla, et de son fils William - deuxième dans l’ordre de succession -, il s’est assis sur le trône du consort, autrefois utilisé par son père, le prince Philip. À sa droite, l’emplacement habituellement réservé à la souveraine avait été laissé vide. Quelques mots du discours avaient aussi été modifiés. Là où la reine dit «mon gouvernement», Charles a utilisé l’expression «le gouvernement de Sa Majesté». Son temps, celui de roi, n’est pas encore venu.

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Cette scène a inévitablement relancé les récurrentes spéculations sur une abdication de la reine, une fois le jubilé passé. Elizabeth II, pourtant, n’a jamais donné aucun signe en ce sens. Par deux fois dans sa vie, elle a même fait le serment de servir son peuple jusqu’au bout. La première fois lors d’un discours prononcé au Cap, le jour de ses 20 ans: «Je déclare devant vous tous que ma vie entière, qu’elle soit longue ou courte, sera consacrée à votre service», avait-elle dit. La deuxième fois lors de son couronnement, en 1953, quand elle a de nouveau prêté serment devant Dieu qu’elle servirait toute sa vie. «Je ne pense vraiment pas qu’elle va abdiquer, estime Omid Scobie, journaliste spécialisé sur la famille royale, on voit qu’elle a toute sa tête, toute sa vivacité d’esprit. Elle est juste physiquement affaiblie et il va falloir s’habituer à une nouvelle normalité, la voir se déplacer dans de petites voitures par exemple comme à Chelsea la semaine dernière

Il y a dix jours, Elizabeth II a visité le Chelsea Flower show, la prestigieuse exposition horticole de Londres, en voiturette de golf. Jubilé oblige, elle y était particulièrement à l’honneur avec des créations florales célébrant son règne. Depuis le rendez-vous raté de Westminster, la reine s’est évertuée à apparaître dans le plus d’événements possibles, surtout ceux liés au jubilé. Mi-mai, on l’a vue effectuer une visite surprise à l’inauguration de la ligne de métro londonienne portant son nom, la nouvelle «Elizabeth Line», qui va relier les banlieues est et ouest de la capitale.

Alors qu’elle devait être représentée par Edward, son plus jeune fils, c’est la reine qui est apparue à la station Paddington, dans l’ouest de Londres. Canne à la main mais très souriante. La reine est apparue dans une forme qui a rassuré. Quelque temps avant, elle avait assisté à un prestigieux concours équestre, le Windsor Horse Show, dans lequel concourraient plusieurs de ses chevaux. À l’automne, la reine avait vivement inquiété avec des problèmes de santé rendus publics et une courte hospitalisation pour des examens dont la nature n’a pas été précisée. Les sept mois qui ont suivi, la plupart de ses apparitions publiques ont été annulées.

Que la reine reste reine ne change rien à la tendance: Charles monte de plus en plus en puissance. Depuis de longues années déjà, le prince de Galles est un régent qui ne dit pas son nom. Elizabeth II garde les grandes missions régaliennes comme l’entretien hebdomadaire avec le premier ministre ou l’aval donné aux lois. Mais c’est son fils qui, depuis Clarence House, tient largement la maison royale. C’est ainsi lui qui était à la manœuvre quand il a fallu «débrancher» Andrew, empêtré dans le scandale de l’affaire Epstein. Un récent sondage YouGov montre d’ailleurs que si la reine reste extrêmement populaire, un tiers des Britanniques pensent qu’elle devrait désormais passer le relais à ses héritiers.

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Cette transition douce se fait dans un contexte de turbulences et de coups durs. Pour la reine, les deux dernières années ont été éprouvantes. Outre la mort du prince Philip, qui était pour elle une épaule précieuse, la souveraine a dû faire face à deux tempêtes familiales, le «Megxit» des Sussex et les ennuis judiciaires de son fils Andrew. Avec le couple Harry et Meghan, la situation reste compliquée et susceptible de nouvelles tensions. On promet d’ailleurs des mémoires de Harry pour la fin de l’année, un livre dont le Palais craint des passages explosifs… Du côté du prince Andrew, poursuivi au civil aux États-Unis pour agressions sexuelles sur mineure, le ménage a été fait. Écarté de toute fonction officielle, il a été déchu de ses titres militaires et parrainages d’associations. Et une tractation avec son accusatrice a soldé le contentieux juridique, même si l’affaire laisse des traces peu reluisantes.

Au-delà de ces histoires de famille, l’adaptation de la monarchie à l’époque reste le grand défi. Et les récents déboires à l’extérieur des frontières illustrent la difficulté. Deux tournées à l’étranger de William et Edward ont ainsi témoigné d’un malaise grandissant. Au mois de mars, le prince William et son épouse, Kate, ont dû annuler la première étape de leur voyage dans les Caraïbes en raison de protestations locales. Ils étaient exhortés à s’excuser pour le passé esclavagiste du royaume. Le mois suivant, c’est Edward, le dernier fils de la reine, qui a dû à son tour supprimer une étape d’un voyage dans la même région.

Ce n’est pas Charles qui réformera réellement l’institution. Il a 73 ans et ses débuts se feront dans l’ombre de sa mère. Sa fenêtre de règne sera trop courte. C’est William qui mènera les vrais changements

Le Commonwealth tangue. À William, le premier ministre jamaïcain Andrew Holness a dit qu’il était «inévitable» que son pays évolue vers un régime républicain, comme l’a fait la Barbade en novembre. Alors que Charles lui-même s’est rendu récemment au Canada, ce pays qui est l’un des quinze royaumes dont Elizabeth II est la souveraine se pose aussi quelques questions. Selon un sondage de l’institut Angus Reid, si deux tiers des Canadiens portent une profonde affection à la reine, 51% souhaitent la fin, pour les prochaines générations, de la monarchie constitutionnelle. Quelque 65% refuseraient l’idée que Charles devienne roi et chef d’État du Canada, et 76% refusent de reconnaître Camilla comme leur reine.

Selon le Daily Mail, après sa tournée chahutée, William aurait exprimé sa volonté de rendre la monarchie plus «agile» et en faire une «force unificatrice» capable de résister à l’épreuve du temps. On prête déjà depuis longtemps au prince de Galles la vision d’une «version allégée» de la monarchie, afin de préserver sa légitimité. «Mais ce n’est pas Charles qui réformera réellement l’institution, estime Omid Scobie, il a 73 ans et ses débuts se feront dans l’ombre de sa mère. Sa fenêtre de règne sera trop courte. C’est William qui mènera les vrais changements».

À lire aussiElizabeth II, itinéraire d’une icône qui ne devait pas être reine

À l’intérieur du Royaume-Uni, les appels à la «république» restent marginaux, même s’ils auraient tendance à s’étoffer. Selon deux sondages récents de l’institut YouGov et du think-tank British Future, entre 25 et 27% des Britanniques seraient favorables à une république (un taux qui monte à 37% chez les jeunes). Ce qui n’empêche pas ces «républicains» de vouer une réelle affection à la reine Elizabeth II.

Même si Charles n’aura pas l’aura de «grand-mère de la nation» de sa mère, les jours de la monarchie sont encore loin d’être comptés. «Je ne pense pas que le jubilé va marquer une rupture. Il ne s’agit pas d’un événement politique mais de la célébration d’une femme, estime Frank Prochaska, spécialiste de la royauté britannique et chercheur à l’université d’Oxford. Une grande partie du respect des Britanniques pour la reine sera transférée à Charles quand il sera roi, les antimonarchistes risquent d’être très déçus car l’establishment n’a aucune envie de rompre avec la “République couronnée”.»

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Aide militaire à l'Ukraine : Moscou dénonce un risque accru de confrontation russo-américaine

Le Kremlin a accusé Washington de «jeter de l'huile sur le feu» après l'annonce de la livraison de systèmes de missiles américains à Kiev.

Guerre en Ukraine : qu'est-ce que le blindé «Terminator» déployé par la Russie dans le Donbass ?

DÉCRYPTAGE - Ce véhicule très moderne de combat d'infanterie est destiné à protéger les chars russes, spécialement dans les combats urbains.

Guerre en Ukraine: l'Église orthodoxe ukrainienne rompt avec le patriarche Kirill

La branche moscovite de l'Église orthodoxe ukrainienne a annoncé vendredi rompre avec la Russie en raison de l'offensive lancée par Vladimir Poutine et soutenue par Kirill.

Le Figaro

Un couple d’Australiens vit dans la mauvaise maison depuis 20 ans

Actualité

Deux Australiens sont empêtrés dans un imbroglio juridique car les lots du cadastre avaient été attribués dans un mauvais ordre il y a 130 ans.

Par Le Figaro Immobilier

Mis à jour le 03/06/22, 04:00

Publié le 03/06/22, 04:00

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On connaissait les histoires de bébés échangés à la naissance à la maternité, voici la version immobilière. Un couple d’Australiens, dénommés Peter et Cheryl Plowman, ont eu la désagréable surprise de constater que depuis plus de 20 ans, ils ne vivaient pas à la bonne adresse. Ou plus précisément, ils ont interverti les deux lots qu’ils possèdent: leur résidence principale et la maison attenante qu’ils ont rénovée dans l’idée de la vendre. Et c’est précisément au moment de lancer cette transaction que les choses se sont compliquées.

» LIRE AUSSI - Mis aux enchères à 750.000 euros, ce château avait été estimé à 15 millions

Comme le rapporte l’émission de télévision australienne «A current affair», la transaction qui devait se réaliser dans la petite ville de Candelo, en Nouvelle-Galles du Sud, a été brutalement annulée. Au moment de préparer l’acte de vente officiel, l’avocat des acheteurs s’est rendu compte d’une incohérence. Le bien mis en vente, selon le cadastre, correspond à la résidence principale des époux Plowman. Les médias australiens ont découvert le pot aux roses: l’erreur a été commise par l’administration il y a 130 ans. Les lots de la rue Bega où se déroule cette affaire n’ont pas été numérotés dans le bon ordre. Tout commence bien avec les lots 1 et 2 situés l’un à côté de l’autre puis viennent les numéros 4 et 3 avant de passer au 5.

L’administration n’en démord pas

Peter et Cheryl Plowman ont donc acheté d’abord la 4e maison de la rue qui est en fait le lot n°3 puis, quelques années plus tard, la maison voisine qui aurait dû être le lot n°3 alors qu’il est référencé comme le n°4. Il semble que Peter Plowman se soit occupé lui-même des formalités administratives lors du second achat et n’a pas décelé l’erreur à ce moment-là. Pour l’instant, la situation est bloquée au grand désespoir des vendeurs qui avaient longuement rénové la propriété voisine afin de la céder au meilleur prix pour financer leur retraite. Et l’administration australienne ne veut rien entendre: la logique de numérotation ne compte pas, seules les indications du cadastre font foi... La bureaucratie peine souvent à reconnaître ses incohérences.

L'Humanité

Regard très aigu sur l’éternel masculin

Nos recommandations culturelles

Littérature La romancière irakienne Alia Mamdouh, qui vit aujourd’hui en France, n’a pas froid aux yeux. Elle s’attaque, avec verve, à la racine du mâle.

Muriel Steinmetz

Écrivaine irakienne en exil (elle vit aujourd’hui en France, après la Grande-Bretagne et le Maroc), Alia Mamdouh est l’une des grandes voix féminines de la littérature du monde arabe. Son œuvre est riche de deux recueils de nouvelles publiés dans les années 1970 et de plusieurs romans, dont la Naphtaline (1996), récit autobiographique d’une enfance à Bagdad au début des années 1950, sans oublier la Passion (2003) et la Garçonne ​​​​​​​(2012), tous chez Sindbad/Actes Sud.

Avilissement libidinal

Censurés en Irak, ses livres y circulent sous le manteau. Sarmad, le protagoniste de Comme un désir qui ne veut pas mourir, vit de traductions à Londres. Le roman s’ouvre sur une scène mémorable. Sarmad (qui dit « je ») constate un matin que sa verge a disparu ! Son médecin pakistanais pose un diagnostic d’ordre sociologique et psychologique, qui conduit « infailliblement vers les chemins escarpés de la politique ». L’avilissement « libidinal » de Sarmad ne désigne-t-il pas le dépérissement du pays natal ? Le membre enfui serait la métaphore de l’Irak actuel. Ancien du Parti communiste, Sarmad a été trahi par son frère, haut responsable des services de sécurité, qui lui a volé Alef, son grand amour. Quelle catastrophe pour un macho à l’appétit sexuel débridé ! Tout part donc va à vau-l’eau, y compris son labeur de traducteur. Il ne s’exprime plus que par balbutiements.

« Un fruit salé... à éplucher »

Ses « hormones de gauche » mal en point, quasi aphone, orphelin d’une idéologie ruinée par reniement et implosion, Sarmad est atteint de nostalgie rageuse. D’où le passage en revue, scruté au plus près, des corps – et des têtes – de sa vie amoureuse passée. Viennent à tour de rôle à la barre – mentale – trois femmes de sa vie, dont Kita, femme libre venue d’Allemagne de l’Est, fustigeant en public son immaturité de militant (« créature inachevée et qui, ne supportant pas de rester à l’intérieur de lui-même, fuit en sautant perpétuellement vers les autres »). Il y a Fiona l’Écossaise, l’initiatrice à l’odeur chavirante, qui sut faire de lui « un fruit salé qu’il ne restait plus qu’à éplucher »…

Alia Mamdouh, à la langue polysémique incandescente, n’a pas froid aux yeux dans la vision sans frontière des « bases de la domination sexuelle en tous temps et tous lieux ». Sarmad signifie « éternel ».

Littérature
Le Figaro

Le Club Le Figaro Présidentielle en podcast : tous les épisodes

La rédaction du Figaro débat des enjeux de la présidentielle autour d'Yves Thréard, en direct et en podcast.

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L'Humanité

Récit Voix de femmes syriennes et douleur de l’exil

Nos recommandations culturelles

Valère Staraselski

« Oui, je bois de l’alcool, je mange du cochon, je suis kurde et mon père était communiste. » Ainsi parle Maha Hassan, kurde née à Alep, écrivaine et journaliste de langue arabe, exilée en France en 2004, réfugiée en Bretagne. Femmes d’Alep, adapté par Ismaël Dupont, secrétaire départemental du PCF dans le Finistère et premier maire adjoint de Morlaix, nous plonge, via des voix de femmes, dans l’histoire moderne de la Syrie. C’est un ouvrage sur et par les femmes. Celles nées dans « cette société orientale tyrannique » qui témoignent de leurs expériences « dans ce monde définitivement perdu que fut la Syrie d’avant la révolution et de la guerre civile ». À ce propos, retenons par exemple le terrible récit de Shiraz Darwich et songeons à l’émancipation des femmes. Valère Staraselski

kurdesalepdroits des femmes
Le Figaro

Comment Champollion a déchiffré les hiéroglyphes

Service InfographieCharles Lescurier

INFOGRAPHIE - En 1822, grâce à une érudition pharaonique, le jeune polyglotte, passionné de langues orientales, perce le mystère des hiéroglyphes dont le sens s'était perdu depuis plus de 1 500 ans.

Les hiéroglyphes sont aussi des sons

À force d’étude, Jean-François Champollion a l’intuition que les hiéroglyphes ne traduisent pas uniquement des mots, mais qu’ils représentent aussi des sons. Il se doute que le nom du souverain Ptolémée, localisé sur la pierre de Rosette par l’Anglais Thomas Young, qui est un mot d’origine grecque, étranger à la langue égyptienne, a dû être écrit grâce à un emploi phonétique des hiéroglyphes. Il parvient à faire correspondre un son à chacun de ses idéogrammes.

Une autre inscription gravée sur l’obélisque de Philae lui permet de confirmer sa découverte et de trouver d’autres sons correspondant aux hiéroglyphes de Cléopâtre.

Sur le temple de Abou Simbel, il déchiffre le nom du pharaon Ramsès. Ici, l’idéogramme soleil (Râ) se combine avec les phonogrammes M et S.

En étudiant tous les noms propres des souverains gréco-romains et en traduisant le texte grec de la stèle en copte, langue qu’il sait la plus proche de la structure hiéroglyphique, il arrive à associer un son aux idéogrammes. Il devient capable de déchiffrer n’importe quel texte.

Une écriture en rébus

Champollion a démontré que les hiéroglyphes sont idéographiques et phonétiques. Par exemple, le dessin d'un canard peut certes représenter cet oiseau aquatique, mais aussi le son SA qui correspond à sa prononciation en égyptien. Ainsi, pour écrire le mot fille qui se dit SAT, on utilisera les hiéroglyphes canard (pour le son SA) et pain coupé (pour le son T). L’écriture se décline aussi en rébus…

Les hiéroglyphes deviennent des lettres

Dans cette double nature du hiéroglyphe révélée par le savant français se cache la genèse de l'alphabet. Ce sont les Cananéens, au contact des Égyptiens, qui ont eu le génie d’associer à un hiéroglyphe, non pas le son du mot complet, mais celui d’une syllabe. Par exemple, à l’idéogramme maison se prononçant BETH ils ont attribué le son B. De même, à la tête de taureau de leur dieu BAAL ils ont accroché le son A, etc. Par la suite, Phéniciens, Grecs et Romains n’ont eu qu’à simplifier leurs symboles. Du hiéroglyphe serpent est né le N, de l’eau le M, d’une tête le R… Dans chaque lettre de notre alphabet dort un pictogramme égyptien, tout comme dans l’hébreu, l’arménien, le cyrillique, le tibétain ou l’arabe…

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L'Humanité

Sciences Ces champignons qui perturbent les amphibiens

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Gérard Le Puill

Ce livre raconte le travail de la biologiste et chercheuse qui l’a rédigé, ainsi que celui de son mari, de nationalité allemande. Au-delà de voyages ponctuels dans plusieurs pays, ils ont surtout travaillé depuis quinze ans sur l’analyse de l’eau, de la flore et de la faune dans les lacs d’altitude des Pyrénées, ce que montrent aussi 52 photos en couleurs. On apprend que le mot chytride est le nom donné aux champignons qui perturbent la vie des alytes que sont les petits crapauds européens qui peuplent ces lacs avec d’autres amphibiens. Le style d’écriture rend la lecture de l’ouvrage très accessible à des non-scientifiques. On découvre au fil des pages la précarité du métier de chercheur, les difficultés rencontrées pour être publié dans des revues spécialisées. Bref, il faut être passionné pour persévérer dans ce métier, ce qui est le cas d’Adeline Loyau. Gérard Le Puill

Recherche scientifique
Le Figaro

Pierre Corthay, chausseur de têtes

Adrien Briand

PORTRAIT - Depuis près de quarante ans, ce surprenant bottier passe pour un ovni dans l’univers très exigeant de l’élégance masculine. Il s’apprête à lancer une nouvelle gamme de baskets.

Pour le néophyte, Pierre Corthay passera sans doute pour la relique d’une époque révolue où le Tout-Paris, des barons du gaullisme aux grands patrons, avait pour habitude de s’offrir du «bien fait» sur mesure chez les grands bottiers de la capitale. Pour les jeunes adeptes du style sartorial (relatif à l’élégance vestimentaire masculine classique), biberonnés aux blogueurs spécialisés dans l’élégance masculine, il est pourtant devenu l’antidote d’une époque effrénée où le temps n’est plus qu’un actif comme un autre.

Cette notoriété tient tout autant à son talent qu’aux hasards d’une époque en mal d’authenticité, l’intéressé se contentant d’exercer son métier de bottier le plus simplement du monde dans son atelier du 1, rue Volnay, à Paris. C’est là, à quelques pas de la place Vendôme, qu’il nous a donné rendez-vous. On l’attend dans sa boutique atelier, où une vingtaine de modèles d’exposition de prêt-à-porter empruntent autant au classicisme qu’à l’exotisme. Parmi eux, le best-seller Arca, un derby double œillet à la languette très élancée, vole la vedette.

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Pierre Corthay ne tarde pas à nous rejoindre, Rivieras matelassées aux pieds, casquette Gavroche en guise de coiffe. Il nous aborde d’un sourire franc, nous tutoie instinctivement. Le tout sans afféterie et avec un naturel désarmant. Il nous amène rapidement dans l’arrière-cour, où son «petit village» distribue des bureaux et l’atelier de sa piqueuse. Plus bas, au sous-sol, se trouve également une cave dans laquelle il conserve précieusement les formes de pieds de ses clients les plus prestigieux: Cate Blanchett, Rafael Nadal, Clint Eastwood… Il ne s’en vantera pas une seule fois. Ce «dingue d’antiquités» préfère parler de peaux et de bibelots. «Parce que ça vieillit.»

Cuir, veau velours, python, croco, patines bigarrées

Ce penchant pour la matière et la patine du temps, il le cultive depuis ses 9 ans, âge où il découvre le travail du cuir. «Émerveillé» par les Compagnons du devoir, il s’engage à 16 ans et passe six ans sur les routes de France, au grand dam d’un professeur de français qui le voyait déjà en khâgne. «À l’époque, la botterie, c’était vu comme une voie de garage.» Ladite voie de garage lui permettra tout de même de passer la porte de Berluti, où il reste cinq ans avant de rejoindre l’atelier John Lobb, qu’il quitte au bout de dix-huit mois. À 28 ans seulement, il rachète au bottier équestre Henri Richomme cet écrin parisien qu’il n’a pas quitté depuis. À crédit, en signant des bons à ordre. «J’avais bien senti qu’il était acculé et cet endroit, je le voulais.» On comprend très vite que ce fils de comédiens, élevé par sa grand-mère et son grand-père «Géo Trouvetou», n’a eu d’autre choix que de cultiver la débrouillardise. «Je suis habitué depuis l’enfance à gérer des situations pourries.» Quand on finit par superviser une quarantaine d’employés et six boutiques à l’international, il vaut mieux.

Au fil de la discussion, Corthay nous embarque dansune comédie humaine où des wagons entiers d’anecdotes dévoilent chaque client, chaque mentor. Il nous raconte qu’en 1992, le sultan du Brunei, à la lumière d’un article du Herald Tribune, s’offre ses services. Il fera 120 paires en moins de trois ans. Il cite également Robert Rubin, un ancien trader ayant offert une paire sur mesure aux soixante premiers adhérents-fondateurs de son golf de Long Island. Chaque excursion dans ce petit panthéon nous vaut son lot d’accents, qu’il imite avec brio, et de corpulences, qu’il mime avec entrain. Il nous dit avoir 60 ans, sa bonhomie lui en donne dix de moins.

Il faut être une éponge, regarder tout le monde. En sur-mesure, tu chausses surtout des têtes

Sa bonne étoile suffit-elle à expliquer l’insolent succès du style Corthay pour autant? «C’est de l’alchimie, on ne maîtrise pas toujours tout», jure-t-il, de peur peut-être de nous dévoiler ses secrets. Ce grand fan d’expressionnisme abstrait, qui court les galeries d’art avec sa femme le week-end, nous assure qu’il peut «tout faire, à partir du moment où ça n’est pas de mauvais goût».

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Cuir, veau velours, python, croco, patines bigarrées… Le plus souvent, l’inspiration vient de ses clients, en tout cas de ceux qui sont prêts à débourser 6100 euros, le ticket d’entrée pour du sur-mesure. «Quand je prends mon café à côté le matin, je vois passer des mecs et je me dis: “Tiens, lui, je lui ferais bien des pompes comme ci, comme ça”. Il faut être une éponge, regarder tout le monde. En sur-mesure, tu chausses surtout des têtes.» «C’est un poète et il aime les gens, nous confirme Jacques-Antoine Granjon, le fondateur de vente-privee.com. Il m’a fait un modèle très long et très original, le JAG. J’ai déjà croisé des présidents de la République et des grands patrons avec, on ne m’a parlé que de ça.» Certains clients ne jurent que par lui, reviennent parfois vingt ans après pour que le maître des lieux redonne une seconde vie à leurs souliers. Pas tous, c’est ce qui le pousse à ouvrir une cordonnerie en son nom d’ici à la fin de l’année.

5 % de sur-mesure

Aujourd’hui, le sur-mesure ne représente «que» 5 % du chiffre d’affaires. Depuis plusieurs années, tout en prenant le temps de s’occuper de son fils de 10 ans, il s’emploie donc à élargir son offre de prêt-à-porter. La Pilat, un hybride entre la basket et la chaussure bateau proposé à 390 euros, se vend «vachement bien». On se risque à lui demander si cette incartade n’est pas l’audace de trop. «Je suis un commerçant, la basket, c’est un challenge», lâche-t-il, sûr comme un bretteur. D’ici à la fin de l’année, il compte réitérer avec une nouvelle gamme de sneakers customisables «100 % françaises, 100 % écolo»: «On va même recycler nos chutes pour faire les dessus!» Dans la société du jetable, il devenait urgent de rappeler que tout ne l’est pas.

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Le Figaro

Pierre-André Taguieff: «Pap Ndiaye a inventé le ‘‘wokisme de salon’’»

Alexandre Devecchio

GRAND ENTRETIEN - L’historien des idées et directeur de recherche honoraire au CNRS dresse le portrait-robot idéologico-politique du nouveau ministre de l’Éducation nationale. Les prises de position de Pap Ndiaye témoignent, selon lui, de son «ouverture» aux courants idéologiques décoloniaux.

La nomination de Pap Ndiaye au poste de ministre de l’Éducation nationale a fait couler beaucoup d’encre. Que vous inspire-t-elle?

J’ai tout d’abord éprouvé un sentiment de stupéfaction, voire de sidération. J’aurais compris qu’un Jean-Luc Mélenchon au pouvoir nomme Pap Ndiaye à ce poste. Mais comment comprendre que le président Macron puisse attendre d’un chantre de la «diversité», d’un dénonciateur des «violences policières» et d’un partisan de la discrimination positive à l’américaine qu’il poursuive les nécessaires réformes engagées par son prédécesseur Jean-Michel Blanquer? Il s’agissait, pour ce dernier, de redonner son sens à l’école républicaine, en se réclamant sans ambiguïté des valeurs universalistes, en défendant le principe de laïcité et en réaffirmant l’autorité des professeurs. Son projet était de rétablir les conditions de l’égalité des chances et d’assurer ainsi le bon fonctionnement de la méritocratie républicaine.

Pap Ndiaye, quant à lui, a des convictions idéologiques qu’il a rendues publiques par ses livres (comme La Condition noire. Essai sur une minorité française, publié en 2008) et ses interviews. Elles témoignent notamment d’un intérêt particulier pour les minorités qu’il suppose discriminées (les «minorités visibles»), d’une vision raciale de la société française (composée de «Noirs», de «Blancs», etc.) et de prises de position favorables à des mobilisations s’inspirant de l’antiracisme décolonial, comme celles du comité «La Vérité pour Adama», dénonçant le «racisme d’État» et les «violences policières» censées le traduire dans la rue.

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On trouve certes chez cet intellectuel engagé certaines nuances. Il dénonce, dans la société française, un «racisme structurel» et non pas, comme Rokhaya Diallo ou Assa Traoré, un «racisme d’État». À propos des militants «woke», il confie à M le magazine du Monde en juin 2021: «Je partage la plupart de leurs causes, mais je n’approuve pas les discours moralisateurs ou sectaires de certains d’entre eux. Je me sens plus cool que “woke”.» Notre nouveau ministre a inventé le décolonialisme de bonne compagnie, ainsi que le «wokisme» de salon, «convenable» et pour tout dire institutionnel.

Pap Ndiaye a rejoint la cohorte des universitaires militants qui, depuis les années 1990, ont trouvé dans l’antiracisme identitaire à l’américaine un substitut au marxisme

Dans La Condition noire, Pap Ndiaye ne cache pas la «dimension franco-américaine» de ses réflexions, manière élégante et allusive de reconnaître sa dette envers les studies fortement idéologisées qui fleurissent dans les universités anglo-saxonnes: African American Studies, Black Studies, Postcolonial Studies, etc. Il a rejoint la cohorte des universitaires militants qui, depuis les années 1990, ont trouvé dans l’antiracisme identitaire à l’américaine un substitut au marxisme: les «races» discriminées ont remplacé les prolétaires exploités. En se proposant d’ouvrir un «champ d’étude qui pourrait devenir celui des Black Studies à la française», Pap Ndiaye s’est risqué à transposer en France des modèles d’analyse empruntés à la boîte à outils états-unienne impliquant des engagements politiques «radicaux» dont il s’est efforcé d’arrondir les angles.

Il est soupçonné par toute une partie de la droite, mais aussi de la gauche républicaine, de vouloir faire entrer la pensée décoloniale à l’école. Comment définiriez-vous cette pensée?

Prise au sens large, la «pensée décoloniale» repose sur onze piliers: 1) tout est «construction sociale» ; 2) tout doit être «déconstruit» ; 3) tout doit être «décolonisé», étant entendu que la «décolonisation» doit s’appliquer à toutes les institutions des «sociétés blanches» et à tous les domaines de la culture occidentale ; 4) toutes les «sociétés blanches» sont racistes et tous les «Blancs» bénéficient du «privilège blanc» ; 5) le racisme, qui est «systémique», est l’héritage de la traite atlantique, du colonialisme, du capitalisme et de l’impérialisme du monde dit occidental ou «blanc» ; 6) l’«hégémonie blanche» va de pair avec l’«hétéropatriarcat» ; 7) l’«intersectionnalité» conceptualise la situation de personnes qui, appartenant à des «minorités», sont censées subir simultanément plusieurs formes de discrimination (de race, de genre, de classe) en toute «société blanche» ; 8) tout nationalisme, y compris le patriotisme républicain à la française, est porteur de racisme, donc de «discriminations systémiques» ; 9) le sionisme est une forme de racisme et Israël est un «État d’apartheid» qu’il faut démanteler ; 10) l’«antiracisme politique» consiste avant tout à lutter contre l’islamophobie et la négrophobie ; 11) ce que les islamophobes appellent l’«islamisme» n’existe pas plus que l’«islamo-gauchisme»: il n’y a que des musulmans qui souffrent de «discriminations systémiques» et sont victimes, dans les pays occidentaux, d’une islamophobie d’État.

Pap Ndiaye s’inscrit-il réellement dans ce courant idéologique?

On trouve dans ses publications comme dans ses prises de position publiques de nombreux emprunts à cette configuration idéologique à bords flous, mais on doit reconnaître qu’il ne coche pas toutes les cases. Pour comprendre son itinéraire, il faut rappeler que, grâce à la bourse qui lui a été octroyée en 1991 au nom de la politique américaine de discrimination positive, il a pu poursuivre ses études à l’université de Virginie où il a préparé sa thèse d’histoire: «Je suis donc un produit de l’école républicaine française et de l’affirmative action américaine», a-t-il déclaré au Monde en 2009. Mais c’est à cette occasion qu’il a découvert le racisme et l’importance accordée aux identités raciales par les intellectuels antiracistes états-uniens, comme il l’a reconnu en juin 2021: «Mon passage aux États-Unis m’a permis de penser la question raciale. Ce fut une forme de révélation.»

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Son engagement politique le plus clair à cet égard a été le rôle qu’il a joué dans la création, en 2004, du Cercle d’action pour la promotion de la diversité en France (Capdiv), puis dans la fondation du Conseil représentatif des associations noires de France (Cran), fin novembre 2005. On le trouve au bureau du conseil scientifique (créé en mars 2007) de cette étrange organisation, qui justifie son existence en référence à une appartenance raciale marquée par une couleur de peau. Il reste que le Cran s’est lancé dans la cancel culture, en exigeant notamment des déboulonnages de statues mémorielles. Autre indice de proximité de Pap Ndiaye vis-à-vis de l’antiracisme racialiste de la nouvelle extrême gauche: ses prises de position en faveur des statistiques ethniques. Dans La Condition noire, il «rend compte du déplacement de la lutte antiraciste vers la politique antidiscriminatoire» et «plaide pour l’utilisation de techniques statistiques afin d’établir la discrimination comme un fait social».

L’essentialisme racial et l’identitarisme ethnique à base victimaire sont des produits idéologiques importés principalement des campus états-uniens aux mains d’organisations néogauchistes radicales

Mais il est vrai que Pap Ndiaye n’a jamais été en pointe dans les milieux intersectionnalistes et décoloniaux, car il se souciait avant tout de sa carrière universitaire, ce qui l’obligeait à se montrer stratège et prudent. Pour reprendre les propos louangeurs tenus sur lui par sa sœur Marie Ndiaye, il s’est efforcé de se fabriquer une image attrayante de «conciliateur» et de «pacificateur», convenant à ses ambitions institutionnelles - accéder avant tout à des postes de direction. Tout en donnant des gages aux militants décoloniaux, il tenait à se démarquer des figures médiatiques les plus caricaturales du décolonialisme, telles que l’indigéniste et islamo-gauchiste Houria Bouteldja ou Rokhaya Diallo, qui se définissait en janvier 2017 comme «féministe intersectionnelle et décoloniale».

Il est venu cependant au secours de l’exaltée Assa Traoré aux propos accusateurs et incendiaires, en déclarant avec complaisance et peut-être empathie en juillet 2020: «Au fond, quand on la lit, quand on l’écoute, son discours est rassembleur. J’entends un discours de convergence plutôt qu’un discours de clivage et de séparation, un discours qui réclame l’égalité.» Il légitimait ainsi le pseudo-antiracisme fondé sur la dénonciation litanique des «violences policières», autre importation des radicaux états-uniens. Car la militante décoloniale Assa Traoré désignait clairement l’«ennemi commun: le système», le «système» criminel qui, selon elle, «tue» les jeunes issus de l’immigration. Elle précisait ainsi sa vision intrinsèquement négative de la société française: «En France, la ségrégation sociale est doublée d’une ségrégation raciale ; ce qui se passe aujourd’hui dans les quartiers s’inscrit dans la suite de l’histoire de l’esclavage et de la colonisation.» On reconnaît la thèse du «racisme systémique». Comment, lorsqu’on prétend être, une fois nommé ministre, un «pur produit de la méritocratie républicaine», peut-on assumer d’avoir attribué à l’agitatrice Traoré, entourée de dénonciateurs de l’universalisme républicain en tant que masque du racisme, un «discours rassembleur»?

Ne faut-il pas attendre avant de le juger?

Il faut en effet éviter tout procès d’intention sur la base de ce que nous connaissons de ses orientations idéologico-politiques. D’abord, parce que, comme tout acteur politique, il peut en changer ou les corriger selon les contextes. Ensuite, en raison de l’importance de l’administration de l’éducation, puissante organisation impersonnelle qui absorbe les chocs idéologiques au nom de la «continuité du service», devant gérer en permanence un million de personnels et 12 millions d’élèves. Enfin, parce que le citoyen engagé dans l’antiracisme à l’américaine, impliquant une centration sur la race marquée par la couleur de peau et le prétendu «racisme structurel», devra compter, en tant que ministre, avec la tradition républicaine à la française qui, conformément à ses valeurs et à ses normes universalistes, prône l’indifférence à la couleur et ne réduit pas les identités individuelles à des échantillons d’identités ethno-raciales.

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L’essentialisme racial et l’identitarisme ethnique à base victimaire sont des produits idéologiques importés principalement des campus états-uniens aux mains d’organisations néogauchistes radicales. Mais, compte tenu de son «ouverture» à ces courants idéologiques, on peut craindre que Pap Ndiaye ne compose avec les syndicats, les groupes de pression et les mouvements politiques ralliés au wokisme et à la cancel culture. Ce qui serait une catastrophe pour le système d’enseignement français.

Votre nouveau livre s’intitule Le Retour de la décadence. Diriez-vous que la percée de l’idéologie décoloniale à l’université ou dans le monde de la culture est un symptôme de décadence?

Si l’on entend par décadence une rupture de transmission d’un ensemble de valeurs et un processus de décomposition d’une civilisation ou d’une culture nationale, alors l’imprégnation décoloniale croissante qu’on observe peut être interprétée comme un indice de décadence. Ce qui est sûr, c’est que, pour ceux qui croient d’abord qu’il existe une culture française et qu’il faut la transmettre et la faire fructifier plutôt que la déconstruire, ensuite que l’héritage des Lumières, toujours certes à repenser, doit être défendu et illustré, ce à quoi nous assistons apparaît comme une régression qui, plus profondément, pourrait être une décivilisation. L’avenir répulsif que nous entrevoyons, c’est l’invention d’un nouveau tribalisme, un tribalisme postnational, fondé notamment sur la racialisation de divers groupes identitaires en conflit permanent.

L’avenir répulsif que nous entrevoyons, c’est l’invention d’un nouveau tribalisme, un tribalisme postnational, fondé notamment sur la racialisation de divers groupes identitaires en conflit permanent

On ne peut vraiment échapper au pessimisme radical qu’en s’installant inconfortablement dans le tragique. Il est envisageable de le faire sans s’abandonner aux passions tristes. Le héros tragique est gai, suggérait Nietzsche. Giono, pour sa part, indiquait la voie avec simplicité: «Je crois que ce qui importe, c’est d’être un joyeux pessimiste.»

La situation n’est peut-être pas sans espoir. La peur du déclin, voire de la fin, pourrait être un moteur du progrès, mais d’un progrès qui n’aurait plus rien à voir avec l’idole abstraite dont le culte a constitué le cœur de la religion des Modernes. C’est le meilleur usage imaginable de la peur et du sentiment de déclin ou de décadence. Car, après tout, l’espèce humaine est inventive, elle a montré dans l’Histoire qu’elle pouvait trouver des solutions aux problèmes les plus épineux.

Alain Finkielkraut: «La France insoumise, c’est le nom que se donne la France soumise à l’islamisme»

GRAND ENTRETIEN - L’académicien s’inquiète de l’union de la gauche autour de Jean-Luc Mélenchon et de La France insoumise. Le philosophe voit dans cette alliance la trahison de tous les principes fondamentaux de la social-démocratie.

École: «Le prochain problème sera le niveau et l’existence même des professeurs»

TRIBUNE - Dans les salles de classe, Jean-Michel Blanquer n’est pas regretté et les causes de la nomination de Pap Ndiaye indiffèrent. L’école est dans un tel état que des sujets plus pressants préoccupent les enseignants, argumente le professeur de philosophie Adrien Louis.

L’éditorial du Figaro: «Chaos au stade de France: les yeux grands fermés»

Par Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction.

L'Humanité

Enquête Freshkills, la décharge devenue parc récréatif à thème

Nos recommandations culturelles

Alain Nicolas

L’histoire de Freshkills commence en 1948, quand l’État de New York décide que cette zone marécageuse, refuge pour les oiseaux, zone de détente pour les habitants de Staten Island, un des boroughs de New York, sera une décharge à ciel ouvert. Mesure transitoire pour trois ans, le temps qu’on trouve une ­solution. Trois années qui en dureront en fait cinquante-trois. En 2001, les 29 000 tonnes de déchets quotidiens de New York prendront la direction de la Caroline du Sud. « The Dump », la plus grande décharge au monde ferme, après une brève prolongation pour y déverser les gravats du World Trade Center, métaux lourds et restes humains compris.

Une chronique et une réflexion sur notre rapport à la terre

L’histoire de Freshkills s’achève, celle de Freshkills commence. Il est en effet décidé de « réhabiliter » le site pour le transformer en parc récréatif sur le thème « recycler la terre ». Les déchets seront couverts d’un voile de plastique, le méthane issu de la ­décomposition des matières organiques – qui devrait prendre cinquante ans – capté pour fournir de la chaleur. Plantations et cheminements restaureront l’aspect agreste du lieu, où les oiseaux reviendront.

L’histoire de Freshkills, le livre, commence à la lecture d’un autre livre, Outremonde, de Don DeLillo. Son personnage se trouve par hasard face à la décharge. « Comprendre cela. Pénétrer ce secret » : tel est le projet qui germe en lui et qui sera celui de Lucie Taïeb. Freshkills est ainsi à la fois une chronique, une enquête et une réflexion sur notre rapport à ce que nous décidons de rejeter. L’autrice décide en effet de se rendre sur les lieux, de visiter le parc en travaux. Elle le fait sans ironie, ni sarcasmes, ce qui n’exclut nullement la distance critique. On apprend ainsi que ce « recyclage de la terre » n’est pas une spécialité américaine : les Buttes-Chaumont et d’autres jardins de Paris sont le fruit de la même démarche. Lesté de savoir et ouvert au monde, Freshkills construit une politique et une poétique du rebut.

Littératureenquêtedéchargesnew york
Le Figaro

Johnny Depp, «héros» du procès qui fascine et écœure l’Amérique

RÉCIT - Au terme de six semaines d’audience, le tribunal de Fairfax a donné raison mercredi à l’acteur de Pirates des Caraïbes, qui poursuivait en diffamation son ex-femme, l’actrice Amber Heard, et lui a octroyé 15 millions de dollars au titre de dommages-intérêts.

New York

Le tribunal de Fairfax n’a pas le glamour, ni la solennité de ses homologues à Los Angeles ou Manhattan, New York, mais ses abords génèrent autant d’emballement médiatique depuis l’ouverture du procès en diffamation de Johnny Depp contre son ex-compagne, Amber Heard, le 11 avril dernier. Au centre de cette cité virginienne connue pour abriter le siège de la National Rifle Association (NRA, lobby des armes), 30 kilomètres à l’ouest de la capitale fédérale Washington D.C., des centaines d’inconditionnels de Johnny Depp se pressaient du matin au soir afin d’apercevoir leur idole et de lui transmettre leurs encouragements.

À lire aussiProcès: Amber Heard déclarée coupable de diffamation et condamnée à verser 15 millions de dollars à Johnny Depp

Andrea Diaz a fait le pied de grue, fidèle au poste, jusqu’à la conclusion du procès. Cette groupie de la première heure était accompagnée de deux alpagas laineux acquis durant la pandémie pour remonter le moral des enfants cloîtrés chez eux. L’«enfant», dans ce cas, c’est Johnny Christopher Depp, 58 ans, natif du Kentucky et accusé de violences conjugales par Amber Laura Heard, Texane de 36 ans, qui fut sa femme à peine plus d’un an, de 2015 à 2017, après une relation orageuse entamée en 2011. Depp réclamait 50 millions de dollars à Heard pour avoir «ruiné sa réputation» en publiant une tribune au vitriol dans le Washington Post en 2018, et l’avoir ainsi privé de rôles en tête d’affiche. Un «coup monté», s’insurgeait l’avocat de Depp, Adam Waldman, en avril 2020, propos qui allaient déclencher la tempête judiciaire et médiatique. «Nous voulons soutenir notre capitaine, et s’il coule avec son navire, nous coulerons avec lui!», s’enthousiasme devant les caméras un autre fan absolu, Jack Baker, 20 ans, campé devant l’entrée du tribunal et grimé en tenue de pirate des Caraïbes. Andrea et Jack n’ont cure des accusations portées contre leur idole, comme tous les fans du comédien révélé par la série «21 Jump Street» dans les années 1980 et rendu mondialement célèbre par la franchise Disney sur les écumeurs des mers chaudes. «Je pensais que les alpagas pourraient lui gonfler le moral, cela valait la peine de tenter le coup.»

«Le jury m’a rendu la vie»

L’annonce du verdict, mercredi 1er juin en pleine après-midi, a déclenché un torrent de vivats et de célébrations dans la paisible Fairfax. Amber Heard devra payer 15 millions de dollars de dommages-intérêts à son ex-mari pour propos diffamatoires. Et puisqu’elle contre-attaquait, elle aussi, en diffamation, Johnny Depp devra l’indemniser à hauteur de deux millions de dollars. Les chiffres ne laissent aucun doute: Amber Heard, honnie par les légions de fans du «capitaine Jack Sparrow», a perdu. Elle a échoué à présenter l’acteur comme l’auteur de violences conjugales répétées, malgré les preuves, parfois écœurantes, en photos et en vidéos. Malgré les témoins attestant du «comportement non-professionnel» de Depp, de sa consommation effrénée d’alcool et de drogue, ses frasques et ses pulsions violentes.

Les avocats de Depp, eux, sont parvenus à prouver qu’il avait subi un manque à gagner de plus de 22 millions de dollars, en voyant le juteux contrat de la franchise Pirates des Caraïbes résilié par Disney et le sixième volet des aventures de Jack Sparrow annulé. «Le jury m’a rendu à la vie», a confié Johnny Depp après le verdict par communiqué interposé, du fait de son départ pour le Royaume-Uni et une série de concerts à la guitare avec le musicien Jeff Beck. Absent physiquement, mais «heureux» que les sept membres du panel, cinq hommes et deux femmes, aient abouti à la conclusion que la tribune du Post relevait bien de la diffamation.

Chose étrange, cette folie bien américaine a mis du temps à atteindre les grands médias, qui maintinrent une distance relative avec le procès. Les raisons de cette couverture minimale sont multiples: outre la trivialité parfois insoutenable des échanges, par conséquent difficiles à commenter aux heures de grande écoute, Johnny Depp n’est pas Harvey Weinstein, «l’ogre» de Hollywood qui provoqua le mouvement #MeToo en 2017. Le duel judiciaire avec Amber Heard ne revêt pas les mêmes implications politiques ou sociétales que d’autres grands procès en cours ou à venir, fût-ce l’affaire Weinstein, l’enquête sur l’assaut contre le Capitole du 6 janvier 2021 ou les déboires judiciaires de l’ex-président Donald Trump, en cours d’instruction au tribunal de Manhattan.

Si les violences conjugales réciproques entre l’acteur de Pirates des Caraïbes et la comédienne de la franchise Aquaman semblèrent être le procès de trop pour les «MSM» (Mainstream Media), aucun risque d’indigestion en revanche pour la chaîne judiciaire Court TV, qui a connu une seconde naissance à la faveur des audiences de Fairfax. Portée au pinacle lors du célèbre procès de l’ex-star du football américain O.J. Simpson en 1995, la chaîne rachetée par Time Warner, retombée dans l’oubli puis «ressuscitée» en 2019, avait retrouvé un peu de son lustre passé lors du procès, en 2021, du policier Derek Chauvin, accusé d’avoir assassiné George Floyd l’année précédente à Minneapolis. L’affaire Depp-Heard est la nouvelle vitrine de Court TV, autorisée par la juge Penney Azcarate à retransmettre en intégralité dès le premier jour. «On s’approche des audiences du procès Chauvin, assure Jon Marks, un des cadres supérieurs de la chaîne. C’était l’info numéro un l’an passé, et le fait que l’on soit sur le point d’égaler les records d’audience d’alors nous dit que cela résonne» avec l’opinion.

L’Amérique profonde, aimantée, suit avidement. Prenant le relais des grands médias rebutés par tant de vulgarité, les réseaux sociaux ont couvert, eux aussi, via une retransmission gratuite sur YouTube, TikTok et Twitch, qui alimentent les débats, passionnés, très majoritairement en faveur de Johnny Depp, commentant à l’infini la moindre confession de l’un ou l’autre des protagonistes. En 1995, le procès d’O.J. Simpson, acquitté du meurtre de sa femme, avait failli sonner le glas des caméras en salle d’audience, du fait des nombreux débordements populaires autour du tribunal de Los Angeles. Vingt-sept ans plus tard, les caméras étaient de retour, annonçant un regain de voyeurisme dans une société américaine exsangue nerveusement et polarisée à l’extrême, mais toujours friande de grands déballages nauséabonds entre stars des salles obscures. «C’est un peu dans notre nature» américaine, confie la streameuse de Twitch «Shaperka», de son vrai prénom Monika, au Washington Post. «Je redoute un avenir dystopien que je n’aurais jamais imaginé il y a quelques années, mais j’aurais dû me remémorer l’histoire de ce pays, où l’on brûlait des sorcières et on décapitait en public.»

La sorcière, pour les supporteurs extatiques, mercredi, devant le tribunal de Fairfax, se nomme Amber Heard. Coupable d’avoir sali l’image de leur héros. Coupable de l’avoir frappé, oui, elle aussi. Coupable de les avoir privés, bien sûr, d’un nouvel opus du truculent «Captain Jack», avec ses yeux soulignés de khôl, ses doigts sertis de bagues et diamants en toc et son élocution maniérée impayable, mâtinée de «matey (moussaillon)».

Une victoire à la Pyrrhus

«Bouleversée», Amber Heard s’est fendue d’un communiqué exprimant sa «déception inexprimable» et assimilant son sort à celui de milliers de victimes de violences conjugales. «Je suis dévastée par le fait que la montagne de preuves n’ait pas été suffisante pour faire face au pouvoir, à l’influence et à l’ascendant bien plus importants de mon ex-mari. Je suis encore plus déçue par ce que ce verdict signifie pour les autres femmes. C’est un revers. Cela remet en cause l’idée que la violence envers les femmes doit être prise au sérieux.»

Johnny Depp remporte toutefois une victoire à la Pyrrhus. Rien ne dit qu’il pourra relancer sa carrière, après le grand déballage de Fairfax, encore moins qu’il redevienne un acteur «bankable», de ceux dont la seule mention du nom sur l’affiche génère des profits records. «Le mal est fait», confie à l’AFP un producteur de Hollywood, sous couvert de l’anonymat. Ce dernier «pourrait commencer un processus de retour à une certaine normalité, mais je ne pense pas qu’il va avoir de très, très gros contrats avec les studios, avec tout ce qu’il y a en jeu.»

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Comme Woody Allen ou Kevin Spacey, de telles péripéties judiciaires écornent l’image d’un homme et lui ferment les portes des «majors», les grands studios hollywoodiens soucieux d’un retour de bâton potentiel de la part du public féminin. Andrea Diaz, ses alpagas et ces centaines de fans endurcis sont loin de représenter toute la population américaine, sensibilisée aux affaires de harcèlement et un peu moins amène envers les «divas» du septième art, promptes à tous les caprices et tous les écarts, comme durant l’âge d’or de Hollywood, au temps de Marilyn Monroe, Elizabeth Taylor et Richard Burton. Si Johnny Depp «lance des bouteilles et prend de la drogue, poursuit le producteur anonyme, s’il n’est pas à l’heure, ils ne vont pas accepter des retards qui coûtent une telle quantité d’argent de la part de quelqu’un dont l’étoile n’est plus au firmament.»

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Le Figaro

Nadal, Zverev, Ruud, Cilic : 5 raisons de ne pas rater les demi-finales de Roland-Garros

Nadal-Zverev et Ruud-Cilic sont, ce vendredi, les affiches des demi-finales masculines et d'une journée alléchante à Roland-Garros.

Pour Rafael Nadal. L'Espagnol est sorti vainqueur d'un intense bras de fer avec Novak Djokovic en quarts de finale (en 4h12). Rafael Nadal mène désormais 8 victoires à 2 dans les face-à-face avec le Serbe à Roland-Garros. Il n'est plus mené que 30 à 29 dans les duels sur toutes les surfaces. Nadal a été fidèle à sa légende. Il a pris l'initiative, s'est démené avec une détermination et une intensité qui n'ont jamais faibli. L'homme de tous les records à Roland-Garros (110 victoires-3 défaites) a laissé entendre qu'il pouvait, à 35 ans, jouer son dernier match à Paris. La foule le porte et la menace de l'échéance ne fait qu'amplifier le soutien dont dispose celui qui collectionne 13 titres Porte d'Auteuil.

Pour Alexander Zverev. Comme en 2021 (stoppé par Stefanos Tsitsipas en 5 sets), l'Allemand (tête de série n°3) est au rendez-vous des demi-finales. L'Allemand a, avec autorité, fermé la porte du dernier carré au phénomène Carlos Alcaraz. Il a rendez-vous avec Rafael Nadal pour une place en finale. Finaliste de l'US Open 2020, il attend toujours un premier titre majeur. L'Espagnol mène 6 victoires à 3 dans leur face-à-face (dont 4 succès à 1 sur terre battue). Ils ne se sont jamais croisés à Roland-Garros. Ce sera une grande première.

Pour Casper Ruud. Le Norvégien (tête de série n°8) est un adepte de la terre battue (joueur ayant remporté le plus de matches sur la surface depuis 2020). Pour vivre sa première demi-finale en Grand Chelem, il a écarté le Danois Holger Rune (19 ans ; 40e mondial) en 4 sets. Ruud (23 ans) mène 2 victoires à 0 contre Marin Cilic.

Pour Marin Cilic. Le Croate (33 ans ; n°20) vivra sa première demi-finale à Roland-Garros. Après avoir notamment raccompagné Gilles Simon (l'une de ses bêtes noires) avec fermeté, il a éliminé Daniil Medvedev sans lui laisser la moindre chance, puis a eu raison d'Andrey Rublev en quarts de finale en dominant les moments clé, notamment le jeu décisif du 5e set parfaitement maîtrisé. Marin Cilic qui n'avait plus fréquenté le dernier carré en Grand Chelem depuis 2018 (finaliste de l'Open d'Australie), très en jambes, semble avoir retrouvé une seconde jeunesse. Son service et son coup droit seront ses atouts.

Pour les Français Garcia-Mladenovic et Debru. Sacrées en double en 2016 à Roland-Garros, Caroline Gracia et Kristina Mladenovic (rapidement éliminées en simple) se consolent en tandem. Pour une place en finale, les Françaises rencontreront la paire composée de l'Ukrainienne Lyudmyla Kichenko et de la Lettone Jelena Ostapenko (têtes de série n°14). L'an passé, les Français avaient occupé tout le dernier carré (victoire finale de Luca Van Assche) chez les juniors. Cette année, Gabriel Debru s'illustre. Tête de série n°14, il sera, pour une place en finale, opposé au Slovaque Peter Benjamin Privara.

Le programme, ce vendredi. Court Philippe Chatrier (à partir de 15h) : Nadal (ESP, 5)-Zverev (ALL, 3). Pas avant 17h30 : Ruud (NOR, 8)-Cilic (CRO, 20).

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Le Figaro

Immobilier: vers une baisse des prix durable et généralisée?

Guillaume Errard

DÉCRYPTAGE - Dans un marché attentiste, beaucoup de ménages espèrent une baisse des prix de l’immobilier pour compenser la hausse des taux de crédit.

La réélection d’Emmanuel Macron a sans doute rassuré certains acheteurs. Mais l’incertitude autour des législatives - et la nomination du nouveau gouvernement qui s’ensuivra - en a maintenu d’autres dans l’attentisme. Problème pour eux: pendant qu’ils patientent, les taux de crédit continuent de grimper. Et du coup, l’accès à la propriété se complique.

Mais, pour compenser ce surplus, voire pour l’annuler, beaucoup espèrent que les prix de l’immobilier vont baisser. C’est déjà le cas à Paris où les notaires évoquent même la possibilité qu’ils continuent de plonger sous leur niveau d’avant-Covid cet été.

Érosion des prix parisiens

Et dire qu’avant la crise sanitaire, d’aucuns envisageaient qu’ils dépassent les 11.000 €/m2! Les prix avoisinent désormais les 10.200 €/m2 (- 1,3% depuis le début de l’année) dans la capitale, selon MeilleursAgents, qui a constaté un huitième mois de baisse consécutif. «L’érosion des prix parisiens laisse de nouvelles opportunités aux acquéreurs, apportant une nouvelle fluidité au marché», constatent les notaires du Grand Paris.

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À Orpi, le prix moyen des transactions dans la capitale est même tombé à 9815 €/m2 (au premier trimestre 2022). «Paris continue de ressentir les effets des envies d’ailleurs de nombreux Franciliens avec une baisse de 2% des prix (entre les premiers trimestres 2021 et 2022)», décrypte Guillaume Martinaud, président d’Orpi.

Un drôle de printemps

Mais la Ville lumière n’est pas la seule grande ville dans ce cas-là. Les prémices d’une tendance baissière se font aussi sentir dans d’autres grandes villes, à ceci près qu’à l’exception de Lille (- 1,1%) les reculs sont moins marqués: Nice (- 0,4%) et Nantes (- 0,4%). «Drôle de printemps!» s’étonnent les vendeurs. Car d’ordinaire, l’arrivée des beaux jours rime avec sursaut du marché immobilier et hausse des prix. En 2022, il n’en est rien, pour l’instant. «Enfin!» rétorquent les acheteurs. C’est l’effet Covid qui continue de jouer mais aussi la baisse du pouvoir d’achat.

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Avec l’envolée des prix de ces dernières années, de plus en plus de ménages n’ont plus les moyens d’habiter en centre-ville dans les grandes métropoles et doivent s’excentrer en périphérie, voire dans les communes avoisinantes. Sans compter trois raisons liées à la récente inflation galopante: la remontée des taux de crédit, mais aussi la hausse des prix de l’énergie et du carburant. Trois facteurs qui risquent de faire chuter le nombre de transactions. Et donc les prix?

Pour l’heure, il ne s’agit que de légères baisses, mais serait-ce le début d’une généralisation aux grandes villes? «C’est possible, répond Barbara Castillo Rico, responsable des études économiques de MeilleursAgents. Le pouvoir d’achat des candidats à la propriété est déjà limité au regard des prix élevés, dans les villes les plus chères. La capacité d’emprunt est à son maximum. La remontée des taux de crédit, si elle se confirme et s’accroît dans le temps, risque d’obliger des ménages à renoncer à leur projet ou à le réduire d’une pièce.» Reste à savoir si la baisse des prix, légère pour l’instant, pourra compenser la remontée, brutale, des taux de crédit. C’est un vrai pari. Une hausse de 0,1 point des taux diminue de 1% la capacité d’emprunt, selon MeilleursAgents. En moins de six mois, les taux sur 20 ans ont grimpé de 0,5 point. La capacité d’emprunt moyenne a donc chuté de 5%, si l’on en croit le site d’estimation immobilière. Il faudrait donc que les prix dévissent d’autant pour que l’on s’y retrouve financièrement parlant. Ce qui n’est pas le cas actuellement. Une bonne nouvelle pour les actuels propriétaires, moins pour les locataires qui souhaitent le devenir.

Mais la hausse actuelle des taux de crédit demeure plus faible que celle de l’inflation. Une situation qui devrait soutenir la demande de ménages moins contraints financièrement dans les prochains mois. Pour les autres, une baisse des prix de l’immobilier constitue, malgré tout, une sacrée bouffée d’air. À charge pour eux de faire preuve de pugnacité et d’originalité pour obtenir de leur banque ou d’un courtier une solution de financement de leur projet.

Sagesse et rationalité

Après trois années exceptionnelles, l’immobilier opère un atterrissage. «Le marché immobilier revient à plus de sagesse et de rationalité, car l’essentiel du rattrapage des projets repoussés en 2020 a été mené en 2021», analyse Yann Jéhanno, président de Laforêt. Signe que les acheteurs ont repris la main sur les vendeurs, plus enclins sans doute à baisser leurs prix. Reste à savoir si les prix de l’immobilier resteront élevés ou pas. Pour l’heure, ils ne dévissent pas, mais la remontée des taux a été tellement sensible que bon nombre de professionnels commencent à envisager des baisses pouvant aller de 10 à 15% dans les grandes villes. Un peu comme cela avait été pronostiqué au début de la crise Covid, sans jamais devenir réalité. Preuve que, malgré des secousses plus ou moins fortes, l’immobilier en France sait résister.

«Nous aurons quelques mois compliqués, mais sur le long terme l’immobilier reste le meilleur placement. Ce dégonflement de la bulle sera salutaire parce qu’il permettra au marché de repartir sur des bases plus saines. Les crises sont toujours des phases d’opportunités», fait remarquer Marc Touati, économiste et fondateur du cabinet ACDEFI, en guise de note positive. Ces «opportunités» sont connues. Ce sont les villes moyennes et rurales qui ont longtemps été délaissées avant d’être remises sur le devant de la scène avec la crise sanitaire. Un rééquilibrage nécessaire pour redynamiser la carte immobilière de la France. Et les envies post-Covid ne semblent pas s’être éteintes. Près de 40% (38% exactement, + 4 points sur un an) des Français qui veulent déménager cette année affirment que la crise sanitaire leur a donné envie de s’installer dans un cadre de vie plus éloigné du centre urbain, selon un sondage OpinionWay. C’est le cas de 40% des habitants de l’agglomération parisienne. Un chiffre en hausse de 11 points en seulement un an.

Les ­fortes hausses des prix de l’énergie et des carburants pourraient remettre en cause les aspirations nées de la crise sanitaire

Mais le nouvel attrait de ces communes «Covid» a un coût. Pas insurmontable quand on vient des grandes villes, beaucoup plus quand on y vit déjà. Jugez par vous-même: depuis le début de l’année, les prix des communes moyennes et des zones rurales ont grimpé de 3 % et de 17 % depuis le début de la crise sanitaire, selon MeilleursAgents! Des hausses dignes des standards parisiens d’avant mars 2020. La raison? Des prix très abordables (1780 €/m en moyenne contre 1521 € il y a deux ans). Sans compter un manque de foncier et des maisons qui bénéficient de grands espaces extérieurs.

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Mais, pour Barbara Castillo Rico de Meilleurs Agents, «la hausse des taux de crédit ne va pas empêcher les habitants de ces villes d’acheter un logement, car leur pouvoir d’achat immobilier reste élevé malgré tout, autour de 135 m² en moyenne, villes moyennes et rurales confondues, 121 m² pour les seules villes rurales». De son côté, la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) s’attend à «un ralentissement de la hausse des prix en France dans les prochains mois». «Les fortes hausses des prix de l’énergie et des carburants pourraient remettre en cause les aspirations nées de la crise sanitaire, à savoir le regain d’intérêt pour les maisons - plus énergivores que les appartements - et pour les logements situés plus loin des centres-villes et qui nécessitent parfois l’achat d’un véhicule supplémentaire», conclut Jean-Marc Torrollion, président de la Fnaim.

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Les très rentables fonds viagers

DÉCRYPTAGE - Encore confidentiels, ces placements s’avèrent à la fois performants et vertueux.

Les propriétaires ont-ils les moyens de faire face à un gel des loyers ?

DÉCRYPTAGE - Le gouvernement cherche une solution pour aider les locataires à faire face à l'inflation sans pénaliser les propriétaires.

L’indexation des retraites sur l’inflation, une mesure coûteuse

Selon l’Institut Sapiens, elle pourrait s’élever jusqu’à 17 milliards d’euros en année pleine.

L'Humanité

catalogue Abd El-Kader, l’émir admiré, la gloire au-delà de la légende

Nos recommandations culturelles

Alain Nicolas

Alors que la guerre de conquête de l’Algérie fait rage, Alexis de Tocqueville, fondateur de la science politique française moderne, qualifie l’État de l’émir Abd el-Kader Ibn Muhieddine de « bien plus centralisé, plus agile et plus fort que ne l’a jamais été celui des Turcs ». Bugeaud lui-même voyait en lui un « homme de génie ». Après sa défaite et pendant ses cinq années de captivité à Toulon, Pau puis Amboise, l’émir force l’admiration. On l’applaudit pendant ses transferts. Il s’attache l’amitié de militaires, de diplomates, de prélats, d’écrivains, d’artistes. Ces sentiments dépassent l’habituelle magnification de l’ennemi vaincu, reflet de la valeur et de la clémence du vainqueur. D’où viennent-ils ? C’est la question que pose l’exposition qui se tient en ce moment au Mucem (1). Elle montre à la fois les sous-entendus politiques de ces engouements, liés aux ambitions méditerranéennes de Napoléon III, et leurs fondements objectifs, dus aux qualités réelles de celui qui, outre son talent militaire impuissant devant l’énormité des moyens français, fit preuve d’un génie politique et administratif inégalé. On lui doit même les premiers ­éléments d’un droit moderne de la guerre. Poète et philosophe, il ne cessa d’approfondir à la fin de sa vie l’humanisme religieux qui l’habitait. Son intervention – les armes à la main – pour sauver les chrétiens de Damas d’un massacre en 1860 acheva de forger la ­légende d’un personnage que la science historique ne dépouille pas de son magnétisme. Cet ouvrage, plus qu’un catalogue, permet d’en saisir l’aura et de la situer dans un contexte qui est encore le nôtre. A. N.

www.mucem.orgExpositionsHistoireAlgériemarseille
Le Figaro

Michel Sardou : «Ce qu'Emmanuel Macron dit, il ne le fait pas»

Alexandre Plumet

À 75 ans, le chanteur ne cache plus sa déception face à la politique et menace de quitter la France si Mélenchon arrive à Matignon. Sur Twitter, le patron de LFI tente de l'en dissuader.

Michel Sardou est réputé pour son franc-parler. Alors que la comédie musicale sur ses cinquante ans de carrière Je vais t'aimer est à l'affiche de la Seine musicale jusqu'au 19 juin, le chanteur de 75 ans fait le point sur sa vie dans Paris Match . Avec son franc-parler, il donne son sentiment sur présidentielle 2022. Sans ménager personne.

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«J'ai trouvé la dernière campagne chiante.» Le ton est donné. Loin des lacs du Connemara, dans sa maison normande près de Deauville, Michel Sardou a suivi avec sa femme Anne-Marie Périer les débats entre les différents candidats et les résultats des votes. À la question de savoir ce qu'il pense du président réélu, Emmanuel Macron, Michel Sardou n'y va pas par quatre chemins. «Ce qu'il dit, il ne le fait pas. C'est quand même emmerdant. Avec lui, tout se noie dans des tas de mots», déplore-t-il en prenant pour exemple la réforme des retraites. «On ne sait plus ce qu'il veut faire et pourtant on sort juste de la campagne. Son “en même temps” me fait chier», assène le chanteur .

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Difficile de savoir pour qui Michel Sardou a voté cette année. «Autant dans le passé j'ai été en rapport avec certains hommes politiques, autant je n'ai plus aucun contact aujourd'hui», témoigne-t-il. Il y a trente-cinq ans, il se revendiquait de droite. Puis, on lui a prêté des accointances avec l'extrême droite. «On m'a traité de facho, mais je n'ai jamais voté pour les extrêmes», explique-t-il aujourd'hui en assurant que «Le Pen, on savait qu'elle ne gagnerait pas dès le début». Et l'extrême gauche ? «Mélenchon est toujours dans les excès, estime-t-il. Maintenant, il se déclare premier ministre… Attention, danger! S'il gagne, je me tire. Ou alors je déclare la Normandie duché et je mets des barrières partout.»

Avec les réseaux sociaux, le climat de délation, #MeToo, l'écriture inclusive et le reste… On nous emmerde pour tout.

Le message n'est pas passé inaperçu chez Jean-Luc Mélenchon. Le patron de LFI lui a répondu sur Twitter: «Monsieur Michel Sardou m'accordez-vous un entretien ? Je veux vous convaincre de rester en France quand nous aurons gagné. Beaucoup de Français vous aiment et le pays a besoin de votre affection aussi».

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Mitterrand avait du charisme, Rocard a donné de l'espoir, Chirac était sympathique (...) Il y a eu un petit moment avec Sarkozy, mais ça ne l'a pas fait

Pas sûr que le chanteur des Ricains (1967) et de La Maladie d'amour (1973) réponde à l'invitation. Son état d'esprit est plutôt au ras-le-bol général. «Ce siècle est à chier, assène-t-il. Tel que c'est parti, je me fais du souci. Avec les réseaux sociaux, le climat de délation, #MeToo, l'écriture inclusive et le reste… On nous emmerde pour tout.» Ce sentiment pourrait-il lui inspirer un nouveau tube, à la manière du France, en 1975, parabole d'un pays qui fout le camp ? «S'il y a une chanson à faire sur la politique aujourd'hui, c'est : je n'y crois plus», répond-il. La faute, à l'en croire, à la faiblesse du personnel politique actuel. Il n'y a plus, dit-il, de «personnages à la hauteur». «Mitterrand avait du charisme, Rocard a donné de l'espoir, Chirac était sympathique», détaille le chanteur. «Il y a eu un petit moment avec Sarkozy, mais ça ne l'a pas fait», ajoute-t-il en précisant qu'il «aime les hommes avec de la personnalité». Mais «aujourd'hui, il n'y a plus que le doute», soupire Michel Sardou. Pas de quoi faire une chanson, semble-t-il.

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La Joconde victime d'une tarte à la crème ; un homme de 36 ans interpellé

L'homme coiffé d'une perruque et assis dans un fauteuil roulant a voulu, par son geste exhorter les visiteurs à «penser à la planète».

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Rima Abdul Malak, une «bosseuse» nommée à la Culture

Conseillère Culture et communication d'Emmanuel Macron depuis 2019, cette femme de 44 ans est connue pour être méthodique. Elle incarne une nouvelle génération, capable de faire évoluer le ministère.

Festival de Cannes: Ruben Östlund sauve le palmarès du naufrage

ANALYSE - Cinq ans après sa première palme d’or pour The Square, le réalisateur suédois récidive grâce à l’hilarant et méchant Sans filtre.

L'Humanité

Essai Des décisions conditionnées

Nos recommandations culturelles

Paul Mazliak

Il y a deux types d’arguments scientifiques contre l’existence du libre arbitre. Premièrement, les neurosciences montreraient que toutes nos décisions sont prises inconsciemment. Deuxièmement, certains psychologues pensent que notre comportement est conditionné par les facteurs ­sociaux. Alfred Mele, professeur de philosophie, veut montrer dans ce livre que ces arguments sont loin d’être décisifs. Le neurobiologiste Benjamin Libet prétendait, en 1985, que toutes nos décisions étaient prises inconsciemment. D’autres techniques sophistiquées ont été employées : l’imagerie par résonance magnétique ou l’emploi d’électrodes fines enfoncées dans le cerveau. À l’occasion de tout mouvement, dans de multiples expériences, la montée du potentiel électrique cérébral précède toujours le mouvement musculaire, tandis que la déclaration de prise de décision retarde toujours d’environ une demi-seconde sur la montée du potentiel. Pour Alfred Mele, cet écart ne prouve pas que toute décision est prise inconsciemment. D’autres expériences prouvent l’importance des décisions conscientes. Michael Gazzaniga a publié, en 2013, une série d’expériences montrant que, lorsqu’un individu est introduit dans un groupe, sa décision d’agir est d’autant plus inhibée que le groupe est plus nombreux : il n’agit pas parce qu’il pense qu’un autre va le faire. A. Mele pense, lui, que plus on est informé sur la situation, moins on est inhibé. Finalement, il nous reste toujours, dans la vie, un certain degré de liberté.

neurosciences
Le Figaro

Le Suffren, un concentré d’innovations

Gildas Des Roseaux

INFOGRAPHIES - Le premier sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) français de nouvelle génération entre en service actif ce vendredi à Brest. Plus grand et plus lourd que ses prédécesseurs, il embarque plus d’armes mais moins de marins.

Les sous-marins de la classe Suffren sont des sous-marins nucléaires d’attaque (SNA). Ils ont pour mission de renforcer la composante navale de la dissuasion nucléaire au moins jusqu’en 2060, en remplacement des sous-marins de la classe Rubis, construits entre 1976 et 1990.

Des dimensions avantageuses

Côté dimensions, le Suffren surclasse son prédécesseur en tous points. Il mesure 99 mètres de long (76 mètres pour le Rubis), sur 8,8 de diamètre pour un poids en plongée de 5300 tonnes (contre 2600 tonnes pour le Rubis). Il aura une autonomie de 70 jours là où le Rubis tenait 45 jours en mer, et pourra emporter 50% d’armes en plus. Sa profondeur de plongée est supérieure à 350 mètres. Sa vitesse maximale théorique est supérieure à 23 nœuds en plongée (43 km/h environ).

Des équipements de haute technologie

Le Suffren est notamment équipé d’une barre en X dotée de 4 safrans, visibles à l’arrière de l’appareil. Un dispositif permettant d’améliorer sa manœuvrabilité et la tenue de l’immersion.

Une propulsion plus efficace

La propulsion du sous-marin est mise en œuvre par un réacteur nucléaire à eau pressurisée de 150 MW. La vapeur produite par le réacteur anime non seulement deux turbines qui entraînent directement l'hélice, mais aussi deux turbos alternateurs qui peuvent alimenter des moteurs électriques. Il gagne ainsi en efficacité énergétique et donc en autonomie, tout en restant très furtif, et ce même à plein régime.

Une capacité opérationnelle renforcée

Le nouveau sous-marin sera en outre doté d’un hangar de pont amovible qui servira de point de départ aux nageurs de combat. Un équipement dont disposaient les Américains et les Britanniques jusqu’à présent. Les Français, eux, devaient nager pour atteindre la terre.

Un arsenal augmenté

Contrairement aux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), le Suffren ne dispose pas de missiles nucléaires. Il embarque néanmoins une vingtaine d’armes. Parmi celles-ci, des missiles antinavires, des torpilles, des mines nouvelle génération et des missiles de croisière navals, qui peuvent être tirés à 1000 kilomètres de distance depuis le sous-marin immergé. Il pourra ainsi effectuer des frappes contre terre en tirant jusqu’à quatre missiles de croisière navals en une seule salve.

Un équipage féminisé

Enfin, la conduite centralisée et l’automatisation de nombreux équipements permettent d’optimiser l’équipage. Ainsi, le Suffren embarque 65 marins contre 70 pour ses prédécesseurs. Il offre également plus de confort et permet de féminiser l’équipage, puisque des chambres y sont aménagées pour pouvoir accueillir plusieurs femmes.

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SANS TITRE

Nos requeteencanta la cocina italiana, no lo escondemos, y por eso en ocasiones no nos basta con una sola receta de un mismo plato. Ya os hemos enseñado a preparar caponata a la judía y la versión clásica de esta elaboración tradicional siciliana, pero esta bendita y agridulce fusión de berenjenas y tomate también va genial en una lasaña fría con mozzarella, que es como la preparamos en el vídeo de hoy.

Si, como el 97% de la población mundial, te agobias cuando estás guisando porque tienes que parar el vídeo o leer la receta pero no quieres que se te queme el sofrito, hay algo que te puede ayudar: la pantalla inteligente Google Nest Hub. Con ella puedes interactuar con la voz o con gestos para que te dicte los pasos a seguir, inicie un temporizador, apunte cosas en la lista de la compra o te ponga música. Vamos, que sólo le falta tener unos bracitos y cocinar ella sola.

LASAÑA FRÍA CON CAPONATA Y MOZZARELLA

Ingredientes

Para 4-6 personas

Caponata

  • 1 kg de berenjenas
  • 1 cebolla grande
  • 1 o 2 ramas de apio (dependiendo del tamaño)
  • 3 cucharadas de concentrado de tomate
  • 350 g de tomates pelados (pueden ser en conserva)
  • 150 g de aceitunas verdes
  • 125 ml de vinagre de vino blanco
  • 3 cucharadas de alcaparras
  • 3 cucharadas rasas de azúcar
  • Aceite de oliva
  • Sal y pimienta negra

Lasaña

  • 4 placas de lasaña
  • 250 g de mozzarella
  • 2 tomates rojos
  • 1 puñado de hojas de albahaca fresca
  • Aceite para cubrir hasta la mitad de la albahaca
  • Sal
  • Pimienta

Preparación

  1. Poner en remojo las placas de lasaña siguiendo las instrucciones del paquete.
  2. Quitar los extremos de las berenjenas, cortarlas en rebanadas gruesas y luego trocearlas a tamaño de bocado. Poner los trozos de berenjena en un recipiente. Añadir un buen chorro de aceite de oliva y mezclarlo.
  3. En una bandeja de horno, poner papel vegetal y extender la berenjena por toda la superficie. Hornear a 220º con el ventilador durante unos 30-40 minutos, hasta que estén bien tiernas y doradas.
  4. Picar la cebolla y el apio en trozos gruesos. Poner la cebolla y el apio en una sartén con el aceite de freír las berenjenas, salpimentar y sofreír durante 10 minutos removiendo de vez en cuando.
  5. Una vez está bien sofrito, añadir tres tomates pelados y cocinar unos minutos hasta que pierdan líquido. Disolver tres cucharadas de concentrado de tomate en un poco de agua. Sumarlo a la sartén, bajar el fuego un poco y dejar que se evapore.
  6. Cuando ya se ha reducido, añadir el vinagre, el azúcar, las alcaparras y las aceitunas y cocinar unos 10-15 minutos o hasta que quede espeso. Retirarlo del fuego.
  7. Mientras las berenjenas y el resto de los ingredientes se enfrían, cortar la mozzarella en rodajas. Preparar un aceite de albahaca poniendo en el vaso de la batidora un puñado de albahaca y una pizca de sal y cubriendo hasta la mitad con aceite. Triturar hasta que se integre todo.
  8. Pelar dos tomates rojos (se pueden escaldar previamente) y trocearlos en dados pequeños. Salpimentar y dejarlos en un recipiente con dos cucharadas de aceite.
  9. Retirar las placas de pasta del agua y secarlas suavemente. Mezclar las berenjenas con el resto del sofrito en un bol y remover.
  10. En un recipiente plano o bandeja, o en platos individuales, poner un poco de caponata sobre una placa de pasta. Cubrir con otra placa y añadir una segunda capa de caponata. Volver a hacer un tercer piso. Por último, poner una cuarta placa, colocar encima la mozzarella y el tomate. Terminar aliñando con el aceite de albahaca.
Le Figaro

Au Québec, une loi imposant le français sème la discorde

Face à l’anglais conquérant, la Belle Province renforce l’usage de la langue de Molière en entreprise.

À Montréal

La guerre des langues est ravivée au Québec. Elle est relancée par l’adoption par le Parlement québécois de la loi 96, sur «la langue officielle et commune du Québec, le français». Réforme de la mythique loi 101 adoptée en 1977 pour protéger la langue française, la loi 96 veut endiguer le déclin de la langue de Molière dans la Belle Province et en renforcer l’usage.

Selon une étude de l’Office québécois de la langue française (OQLF), «en 2016, 30 % des personnes de langue maternelle anglaise et 23 % des personnes de langue maternelle autre avaient déclaré être incapables de soutenir une conversation en français au Québec». Le tour de vis des autorités provinciales touche le milieu professionnel. Il faudra parler français dans les entreprises de plus de 25 salariés, lorsque les employés le demanderont.

À lire aussiL’inexorable déclin de la langue française au Canada

Il suffit actuellement de la présence d’un anglophone dans une réunion pour que les francophones se soumettent habituellement à l’anglais, alors qu’aucun texte ne l’exige. C’est ce que le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, veut changer dans les services publics. «Le réflexe naturel qu’il y avait dans l’État québécois était de les servir (les immigrants qui ne parlaient pas français, NDLR) en anglais. C’est ce qu’on veut éviter.» Un patron devra parler français lors des entretiens d’embauche et prouver que l’usage de ce dernier est généralisé dans son entreprise. À défaut, il devra créer un comité de francisation pour que tous ses salariés soient aptes à parler français. Les immigrants auront six mois après leur arrivée au Québec pour l’apprendre. Enfin, l’affichage public et les enseignes des sociétés devront être francisés, ce qui est déjà largement le cas.

Les Québécois se moquent fréquemment à ce propos de la France, accusée d’angliciser à tort et à travers les enseignes de ses entreprises. En cas de non-respect de la loi, les 338 fonctionnaires de l’OQLF appliqueront des amendes de 7000 à 30.000 dollars (5200 à 22.200 euros) aux entreprises récalcitrantes.

Boulangerie boycottée

Si la loi 96 peut étonner, elle s’explique. Les 8,5 millions de Québécois sont noyés dans un ensemble nord-américain de plus de 350 millions d’anglophones. La langue française est d’autant plus menacée que le gouvernement canadien ne l’a, au-delà des beaux discours, jamais protégée. Une infime minorité de Canadiens anglophones parlent français. La volonté, surtout, n’est pas là. Au contraire. Le PDG d’Air Canada, Michael Rousseau, vit à Montréal depuis 2007. Il a défrayé la chronique ces derniers mois pour avoir déclaré qu’il n’avait pas eu le temps d’apprendre le français.

À lire aussiLe collège Stanislas de Montréal, l’esprit français au Canada

Moult plaintes sont régulièrement déposées contre Air Canada, dont peu de personnels parlent français hors du Québec ou des destinations francophones. S’il demeure aisé d’être servi en français dans les commerces montréalais, de plus en plus de propriétaires indiens ou chinois lui préfèrent l’anglais. «We don’t speak French», lancent ainsi les deux employés hindous d’un café Tim Hortons, rue Saint-Denis, en plein cœur francophone de Montréal. La situation se dégrade, à tel point que l’OQLF a reçu 2534 plaintes de citoyens n’ayant pu être correctement servis en français dans la province en 2014 et 6292 en 2021.

Les anglophones, soutenus par Ottawa, ont annoncé leur intention de contester la loi 96 devant les tribunaux et appellent au boycott de commerces francophones telle cette boulangerie montréalaise, tenue par un Français, M. Moutonnet, qui refuse de servir ses clients en anglais. Au-delà du «clochemerle», la loi 96 est plus ambitieuse. Le premier ministre François Legault veut contrôler son immigration, dont une partie, non francophone, est imposée par Ottawa, et courtiser la fibre indépendantiste de ses électeurs, à quatre mois d’élections générales.

«Covid: la course contre la montre du PDG de Pfizer»

CHRONIQUE - Dans son ouvrage, Albert Bourla - qui était aux commandes depuis quinze mois à l’arrivée de la pandémie - nous plonge dans les coulisses de la mise au point du vaccin anti-Covid.

Boris Johnson envisage d'abandonner les kilos pour revenir aux pounds

Le premier ministre britannique n'est plus contraint par les règles européennes qui imposent les unités métriques.

Plusieurs aéroports français paralysés par une panne informatique ce mercredi

Les deux aéroports parisiens Orly et Roissy Charles-de-Gaulle ont notamment été touchés, tout comme la gare du Nord. Selon Paris Aéroport, l'heure est désormais au «retour progressif à la normale».

L'Humanité

Les parfumeuses ne peuvent plus sentir leurs bas salaires

Actu

Commerce En grève nationale il y a une semaine, les salariées de Marionnaud, en très grande majorité payées au Smic, espèrent que les négociations annuelles obligatoires aboutiront à une revalorisation digne.

Marie Toulgoat

« E n 2014, les salaires ont été augmentés de 40 euros par mois, nous n’irons pas en dessous », indique Marilyn Gentil, déléguée syndicale CGT Marionnaud. À la veille de la seconde session des négociations annuelles obligatoires, ce mercredi,­ l’intersyndicale Unsa, CFDT, CGT, CFE-CGC de l’enseigne de parfumerie s’apprête à reprendre les armes. Il y a une semaine, mardi 24 mai, les salariées de la marque – en écrasante majorité des femmes – menaient un mouvement de grève inédit, le premier en dix ans. Environ 40 % des 420 points de vente gardaient leurs portes closes, tandis que plus de 200 employées se rejoignaient devant le siège de l’entreprise pour clamer leur colère. Une semaine plus tard et après le succès de la mobilisation, l’objectif n’a guère changé pour les organisations syndicales : grappiller coûte que coûte une revalorisation des rémunérations, malgré la posture inflexible de la direction.

La question est devenue une nécessité : les employées de Marionnaud doivent aujourd’hui se contenter de salaires insignifiants et sont contraintes de vivre l’intégralité de leur carrière au Smic. Certaines directrices adjointes de magasin, malgré leurs fonctions d’encadrantes, ne gagnent que 1 700 euros brut par mois . « 75 % des salariées sont payées au Smic, même après vingt-cinq années d’ancienneté. Il n’y a aucune reconnaissance de l’expertise à long terme », indique l’Unsa dans un communiqué. Bien que les salaires soient gelés depuis 2014 au sein de l’enseigne, la direction de Marionnaud n’a proposé que 5 euros d’augmentation des rémunérations lors de la première session des négociations annuelles obligatoires, il y a quelques jours. Indigne pour les organisations syndicales et les salariées, réunies devant leurs magasins la semaine dernière. « Nos salaires ne sont pas du luxe », pouvait-on lire sur les pancartes brandies de certaines d’entre elles.

Charge de travail décuplée et harcèlement

D’autant plus que, en dépit de salaires invariablement bas, les conditions de travail n’ont de cesse de se dégrader. Contraintes par les sous-effectifs chroniques à accélérer les cadences, les conseillères en boutique doivent également assurer l’entretien des magasins, la sécurité, le nettoyage et la manutention. Une charge de travail décuplée, doublée d’une surveillance de tous les instants par la direction, voire de harcèlement. « Les managers guettent grâce aux codes caisses qui vend quoi et en quelle quantité. Ils surveillent que les vendeuses écoulent bien les produits qu’on leur demande de vendre », explique Marilyn Gentil. « La conséquence, c’est que de nombreuses salariées décident de démissionner. Il y a aussi beaucoup de ruptures conventionnelles. »

Ce mercredi, les organisations syndicales attendent donc une proposition de la part des dirigeants à la hauteur du travail effectué par les salariées. En cas de conflit persistant sur la question des rémunérations, la CGT n’exclut pas d’appeler à un nouveau mouvement de grève lors du très animé week-end de la Fête des pères.

marionnaudgrèvesbas salairesSalaires et pouvoir d'achat
El País (ESP)

SANS TITRE

Nos requeteencanta la cocina italiana, no lo escondemos, y por eso en ocasiones no nos basta con una sola receta de un mismo plato. Ya os hemos enseñado a preparar caponata a la judía y la versión clásica de esta elaboración tradicional siciliana, pero esta bendita y agridulce fusión de berenjenas y tomate también va genial en una lasaña fría con mozzarella, que es como la preparamos en el vídeo de hoy.

Si, como el 97% de la población mundial, te agobias cuando estás guisando porque tienes que parar el vídeo o leer la receta pero no quieres que se te queme el sofrito, hay algo que te puede ayudar: la pantalla inteligente Google Nest Hub. Con ella puedes interactuar con la voz o con gestos para que te dicte los pasos a seguir, inicie un temporizador, apunte cosas en la lista de la compra o te ponga música. Vamos, que sólo le falta tener unos bracitos y cocinar ella sola.

LASAÑA FRÍA CON CAPONATA Y MOZZARELLA

Ingredientes

Para 4-6 personas

Caponata

  • 1 kg de berenjenas
  • 1 cebolla grande
  • 1 o 2 ramas de apio (dependiendo del tamaño)
  • 3 cucharadas de concentrado de tomate
  • 350 g de tomates pelados (pueden ser en conserva)
  • 150 g de aceitunas verdes
  • 125 ml de vinagre de vino blanco
  • 3 cucharadas de alcaparras
  • 3 cucharadas rasas de azúcar
  • Aceite de oliva
  • Sal y pimienta negra

Lasaña

  • 4 placas de lasaña
  • 250 g de mozzarella
  • 2 tomates rojos
  • 1 puñado de hojas de albahaca fresca
  • Aceite para cubrir hasta la mitad de la albahaca
  • Sal
  • Pimienta

Preparación

  1. Poner en remojo las placas de lasaña siguiendo las instrucciones del paquete.
  2. Quitar los extremos de las berenjenas, cortarlas en rebanadas gruesas y luego trocearlas a tamaño de bocado. Poner los trozos de berenjena en un recipiente. Añadir un buen chorro de aceite de oliva y mezclarlo.
  3. En una bandeja de horno, poner papel vegetal y extender la berenjena por toda la superficie. Hornear a 220º con el ventilador durante unos 30-40 minutos, hasta que estén bien tiernas y doradas.
  4. Picar la cebolla y el apio en trozos gruesos. Poner la cebolla y el apio en una sartén con el aceite de freír las berenjenas, salpimentar y sofreír durante 10 minutos removiendo de vez en cuando.
  5. Una vez está bien sofrito, añadir tres tomates pelados y cocinar unos minutos hasta que pierdan líquido. Disolver tres cucharadas de concentrado de tomate en un poco de agua. Sumarlo a la sartén, bajar el fuego un poco y dejar que se evapore.
  6. Cuando ya se ha reducido, añadir el vinagre, el azúcar, las alcaparras y las aceitunas y cocinar unos 10-15 minutos o hasta que quede espeso. Retirarlo del fuego.
  7. Mientras las berenjenas y el resto de los ingredientes se enfrían, cortar la mozzarella en rodajas. Preparar un aceite de albahaca poniendo en el vaso de la batidora un puñado de albahaca y una pizca de sal y cubriendo hasta la mitad con aceite. Triturar hasta que se integre todo.
  8. Pelar dos tomates rojos (se pueden escaldar previamente) y trocearlos en dados pequeños. Salpimentar y dejarlos en un recipiente con dos cucharadas de aceite.
  9. Retirar las placas de pasta del agua y secarlas suavemente. Mezclar las berenjenas con el resto del sofrito en un bol y remover.
  10. En un recipiente plano o bandeja, o en platos individuales, poner un poco de caponata sobre una placa de pasta. Cubrir con otra placa y añadir una segunda capa de caponata. Volver a hacer un tercer piso. Por último, poner una cuarta placa, colocar encima la mozzarella y el tomate. Terminar aliñando con el aceite de albahaca.
Le Figaro

«Il a tissé sa toile autour de moi» : comment le conjoint peut isoler de la famille et des amis

TÉMOIGNAGES. - Proches de leur famille, appréciés de leurs amis, d'aucuns s'en éloignent pourtant quand ils tombent amoureux. Sous le joug d'un conjoint manipulateur, d'un couple fusionnel ou dysfonctionnel, ils s'isolent.

Par amour, Élise, 31 ans, a pris ses distances avec sa copine Cassandre. Puis elle s'est éloignée de la rigolote Pauline. Elle a aussi arrêté de voir Julien, Alexandre, Emilie, Faïma, Géraldine, France. Et quand sa sœur lui a annoncé qu'elle était enceinte, de six mois déjà, elle s'est aperçue qu'elle s'était aussi isolée de sa famille. Par amour, vraiment ? «Avec Axel, tout est allé très vite, un vrai coup de foudre», raconte-t-elle. En 2017, le couple emménage au bout de deux mois à peine, fait un enfant avant même de fêter leur premier anniversaire, se marie dans la foulée. À l'extérieur, Axel est charmant, prévenant. Mais en coulisses, il dévoile peu à peu une tout autre personnalité. «Il a tissé sa toile autour de moi, m'emprisonnant dans ses manipulations, m'isolant de tous», martèle Elise en relevant le menton comme un geste de défi envers cet ex qu'elle a quitté il y a un an maintenant.

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Axel ne lui a jamais interdit de voir qui que ce soit. Comment alors s'est-elle isolée des siens ? «C'était insidieux, un soir il me courtisait, il avait envie de passer la soirée avec moi, une autre fois il venait de passer une journée atroce et avait besoin de mon support. Ensuite, il a commencé à dénigrer mes amis puis à me faire culpabiliser de ne pas trouver mon mari suffisant, de voler du temps à notre fils. Moi, j'étais tout pour lui, lui devait être tout pour moi», analyse-t-elle. Il y a eu du chantage affectif, des menaces aussi : il partirait et elle ne reverrait jamais leur enfant puisqu'ils ne lui suffisaient pas. «Il était toxique, un pervers narcissique», tranche-t-elle. Deux termes qui ont fait couler beaucoup d'encre, tant le sujet est sensible. Line Mourey, psychologue, appelle à se méfier de cette notion, récente (elle date des années 1980) et pour laquelle les recherches manquent encore. «Ce que l'on sait, c'est que chez les trois-quarts de ces personnes, ce n'est pas une perversion consciente mais une angoisse qui les dirige. Elles sont très vulnérables, si l'autre ne leur est pas totalement dévoué : ils angoissent», informe la psychologue.

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Ensemble c'est tout

Si le pervers narcissique a vite fait d'isoler l'autre, dans d'autres cas, l'éloignement ne se fait pas dans la souffrance. D'aucuns, entretenant pourtant des relations saines avec leur entourage, prennent leurs distances dès la rencontre avec leur conjoint, parce que la dynamique de leur couple est fusionnelle. «Ils se suffisent à eux-mêmes», résume Line Mourey. C'est le cas de Laurent et Carole, 38 ans dont 12 passés ensemble. «Notre quotidien, nos loisirs ou nos passions se vivent à deux, il n'y a qu'au travail où nous sommes séparés», explique Laurent. «Mon meilleur ami m'a reproché que là où pour tout un chacun 1+1=2, dans notre dynamique de couple 1+1=1. J'entends quand il me dit que nos sorties entre potes lui manquent ; là, par exemple, on ne s'est pas vus depuis huit mois, mais je ne ressens pas ce même besoin. Pour moi, une soirée n'est réussie que si elle est partagée avec Céline», raconte-t-il.

Il a commencé à dénigrer mes amis puis à me faire culpabiliser de ne pas trouver mon mari suffisant, de voler du temps à notre fils

Si la phase de fusion est tout à fait normale, une étape presque obligatoire en début de relation, certains couples n'en sortent jamais, s'y enferrant jusqu'à la symbiose. Le mot a des dehors romantiques, mais sous ses aspects «fleur bleue», les «je» risquent la perdition dans le «nous». De ces couples où les prénoms s'accolent jusqu'à n'être plus que prononcés ensemble, systématiquement, dans un même souffle. À terme, cette dynamique peut mener au repli sur soi et conduire l'union à devenir une étroite prison. Ce genre de relation créé une codépendance où l'un ne peut plus exister sans l'autre. La psychologue Line Mourey rappelle : «On ne tombe pas amoureux de n'importe qui : on va trouver celui ou celle qui nous ressemble ou qui comble nos failles. Il peut aussi arriver que l'un des deux soit malade, souffrant d'un cancer, d'agoraphobie ou autre, ce qui crée une codépendance très forte». La psychologue nuance toutefois : «Parfois, chacun des partenaires est normal au sens des normes de la société, mais c'est ensemble qu'ils deviennent psychotiques, le monde extérieur leur paraît dangereux. Ensemble c'est tout.»

Distance physique et émotionnelle

Et il y a ces situations que d'aucuns qualifieraient de banales. Celles où l'entourage devient source de tension ; où un jeu de loyauté délétère infuse en famille. «Chaque fois que Lina se retrouve en présence de ma mère, cela fait des étincelles», raconte Dan, 44 ans. Alors sans éliminer complètement son entourage de l'équation, l'homme a mis de la distance : physiquement et émotionnellement aussi. Il a accepté une mutation à l'autre bout du département, dans les Landes, et s'est centré sur son couple. «J'ai toujours entretenu des relations normales avec ma famille, et quelque part je ne crois pas que s'éloigner quand on construit sa propre famille soit anormal, lance Dan. On ne peut pas jouer à fond sur tous les tableaux. On est forcés de prioriser.»

Parfois, chacun des partenaires est normal au sens des normes de la société, mais c'est ensemble qu'ils deviennent psychotiques

Comment réagir ?

Que peut faire l'entourage ? «Se poser les questions : y a-t-il de la souffrance ? Une emprise ? Si ce n'est pas le cas, il vous faut accepter cette fusion, estime Line Mourey. C'est leur choix. Leur bonheur à deux, sans vous. Mais s'il y a une violence, qu'elle soit physique, sexuelle, psychologique : surtout ne rompez jamais le dialogue. Tenez bon, vous êtes un refuge.»

Dans certains cas, un événement, un électrochoc, ouvre les yeux de celui ou celle qui s'éloigne sous le poids d'une relation toxique. Pendant six ans, Romain n'a pas vu ou presque sa famille, sous l'influence de sa femme. Au fur et à mesure de la relation, l'homme de 41 ans, qui était pourtant proche des siens, se renferme. Ses sœurs tentent de comprendre cette distance, mais rien n'y fait. Romain est prisonnier de son union dysfonctionnelle. Et puis un jour, tout change. À la mort de son beau-frère, il se rend aux funérailles en cachette de sa femme. La fratrie se retrouve dans la cuisine. Il se souvient : «C'est quand j'ai vu ma sœur en pleurs me dire qu'elle avait besoin de moi que quelque chose a cédé en moi». De quoi raviver les liens du passé.

Pourquoi a-t-on parfois l'impression d'avoir déjà vécu une scène ?

Chacun d'entre nous a déjà ressenti cette sensation de déjà vu ou déjà vécu. Que se passe-t-il dans le cerveau ? Deux spécialistes nous éclairent.

«Les maladies ne tombent peut-être pas du ciel»... Et si les traumas de l'enfance affectaient gravement notre santé ?

ENTRETIEN - Dans son livre Les maladies ne tombent peut-être pas du ciel, le psychologue Cyril Tarquinio explique le lien entre les souffrances de l'enfance et de l'adolescence et les problèmes de santé développés à l'âge adulte.

Haut potentiel : êtes-vous un adulte surdoué sans le savoir ?

DÉCRYPTAGE - Comme les enfants que l'on dit précoces ou surdoués, ou HPI, certains adultes présentent des aptitudes particulières. Au quotidien, cette intensité cérébrale n'est pas toujours facile à gérer. Attention, sujets sensibles !

L'Humanité

Mobilisation pour les salaires : « Sans nous, personne n’aurait d’électricité »

Reportage

Mobilisation En lutte pour de meilleurs salaires depuis plus de trois mois, les agents de maintenance de Réseau de transport d’électricité du site de Saint-Sébastien s’attaquent désormais, avec les autres syndicats et salariés des industries électriques et gazières, à la revalorisation de la branche. Une manifestation nationale est prévue le 2 juin.

Clotilde Mathieu

Saint-Sébastien-sur-Loire (Loire-Atlantique), envoyée spéciale.

Ce 21 février, des barnums à l’effigie de la CGT mines-énergie sont déployés devant l’entrée du centre de maintenance RTE (Réseau de transport d’électricité), ex-EDF, à Saint-Sébastien en Loire-Atlantique. Il est 7 heures du matin. Les grévistes, presque uniquement des techniciens de maintenance, sont loin de se douter qu’une fois lancée, leur lutte contaminera la France entière.

Le 0,3 % d’augmentation générale des salaires proposé par la direction, quelques jours plus tôt, après dix années de gel, a été un véritable électrochoc. L’ « insulte » de trop. Déjà, l’an dernier, ceux qui travaillent en haut des pylônes, parfois sous haute tension, l’avaient eu mauvaise de recevoir la même prime de 200 euros que les autres. Pourtant, alors que leurs collègues et une grande partie des Français s’étaient cloisonnés chez eux, ceux-là continuaient d’arpenter le territoire dans leur camion, se logeant bon gré mal gré et avalant leur repas sur le pouce, pour assurer la continuité du service public malgré la fermeture des restaurants, hôtels et aires d’autoroute.

Or, sans eux, « personne n’a d’électri­cité », s’amusent Xavier, David, Stéphane et Benoît (1). Leur travail est méticuleux et le risque élevé : avec 400 000 volts à gérer, mieux vaut ne pas se louper. À cela s’ajoutent les astreintes et, pour certains, l’obligation d’habiter à dix minutes d’un poste. Des essentiels qui ­assurent que l’énergie produite par la centrale thermique, électrique, le barrage hydraulique ou un champ éolien ou solaire soit transportée via d’immenses câbles, pour ensuite être distribuée à nos domiciles.

Pour se hisser tout en haut et manipuler ces drôles de colliers de perles qui parcourent nos territoires, les agents sont formés pendant « quatre à cinq ans », explique Éric Dessort, représentant syndical CGT du syndicat Énergie RTE Ouest. Pourtant, relève Francis Casanova, le délégué syndical central CGT, « notre niveau d’embauche, ­niveau bac, est à peine au-dessus du Smic », supérieur de 34 euros par mois exactement. Très loin du salaire du premier dirigeant, Xavier Piechaczyk, qui palpe un fixe annuel de 262 500 euros, soit 21 875 euros brut par mois, auquel s’ajoute une part variable de 105 000 euros, soit une rémunération globale de 367 500 euros à l’année. « Si les écarts de salaires vont de 1 à 7 dans l’entreprise, en revanche les primes individuelles à la performance vont de 1 à 26 », décrypte le représentant de la CGT.

661 millions d’euros de bénéfices en 2021

Avec des salaires compris entre 1 400 et 1 700 euros net après dix ou vingt années d’ancienneté, syndiqués ou pas, les quatre agents de maintenance de l’Ouest n’ont pas hésité à se mêler à la lutte. Très vite, la revendication d’une hausse des salaires de 5 % et une reconnaissance des compétences sur les grilles ont rejoint leurs aspirations. D’autant qu’en 2021, RTE a réalisé 661 millions d’euros de bénéfices (+ 27 %) et a versé 397 millions d’euros en dividendes, soit 60 % du résultat net, rappelle la CGT dans son communiqué. Quelques jours après le début du mouvement, la grève se massifie. Sur 100 personnes à travailler sur le groupe de maintenance, une quarantaine se mettent rapidement en grève, à l’appel de la CGT, au rythme de deux heures par jour. Une semaine plus tard, le mouvement fait tache d’huile. Les agents du site d’Orléans installent à leur tour un piquet de grève, rejoignant ensuite ceux de Bretagne, de Saumur ou encore de Lyon… Pour autant, la direction n’ouvre pas sa porte.

Les semaines passent, les mois aussi. Et toujours rien. Le 15 avril, un mois, trois semaines et quatre jours après le début du mouvement, une première réponse leur est adressée avec l’envoi de CRS sur le site de Saint-Sébastien pour déloger les grévistes. Idem à Saumur et Orléans, où les agents se sont fortement mobilisés. Une première dans l’histoire sociale de l’entreprise. Malgré les intimidations, les tentatives de pourrissement du mouvement en jouant la montre, la grève se poursuit, obligeant la direction à ­ouvrir le dialogue. Un protocole de sortie de crise est proposé à la CGT, le 15 mai. Une « nouvelle insulte », puisqu’il « ne prévoit qu’une petite augmentation pour 160 à 200 salariés particulièrement mal payés au regard de leurs compétences », raconte Francis Casanova. Pour rappel, les agents affectés à la maintenance sont 3 000. « Cela ne représenterait qu’environ 5 % du personnel concerné par la mobilisation », poursuit le syndicaliste. Les négociations salariales devront finalement attendre l’été, et surtout « les mesures gouvernementales relatives au pouvoir d’achat », explique Francis Casanova. « Une manœuvre grossière », poursuit-il.

Face au mépris, écœurés, certains agents n’hésitent plus à se reconvertir, à partir. Le statut qui offre notamment la sécurité de l’emploi ne suffit plus. Les grévistes citent le prochain départ d’un de leurs collègues, meilleur ouvrier de France, qui deviendra bientôt électricien à son compte. Le mouvement est surtout visible chez les jeunes qui « regardent particulièrement le bas de la fiche de paie », constate Frédéric Wallet, secrétaire général CGT du syndicat Énergie RTE Ouest. Sur « une ligne », un quart des effectifs ont quitté l’entreprise. « Notre statut n’est pas un privilège, insiste Xavier, sinon notre direction ne nous obligerait pas à mettre sur nos camions que RTE recrute et les jeunes se bousculeraient. »

Depuis le 15 mai, un deuxième acte se prépare. Malgré la perte de salaire d’environ 350 euros qu’implique la grève, calcule David, les agents de maintenance ne veulent rien lâcher. D’autant qu’ils ont entendu Bruno Le Maire, ministre de l’Économie tout juste reconduit dans ses fonctions, assurer qu’ «il faut que le travail paye, paye bien et garantisse à tous nos compatriotes la dignité dans leur existence. Les entreprises qui peuvent augmenter les salaires doivent augmenter les salaires ». Les débrayages quotidiens vont laisser place aux actions plus ponctuelles et se concentrer au niveau de la branche, cette fois en intersyndicale. Le 12 mai, une réunion avec les représentants patronaux des industries électriques et gazières, dont fait partie RTE, s’est soldée par un échec. Après une hausse de seulement 0,3 %, octroyée en début d’année, « les employeurs ont refusé toute mesure de branche » sur les salaires, notent les organisations syndicales CGT, CFE-CGC, CFDT, FO dans un communiqué commun. Celles-ci appellent à faire grève le 2 juin et réclament une revalorisation de 4,5 % des salaires. Une nouvelle étape, avant celle des retraites, lancent en cœur Xavier, David, Stéphane et Benoît.

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Le Figaro

L'arrivée en carrosse, les facéties du prince Louis... toutes les photos de la famille royale très investie pour le jubilé de la reine

Elizabeth II célèbre dès ce jeudi 2 juin son jubilé de platine. Elle est notamment apparue sur le balcon de Buckingham aux côtés d'autres membres de la famille royale, dans le cadre de la parade Trooping the Colour.

Elle célébrera, durant trois jours, ses 70 ans de règne. Le jubilé de platine d'Elizabeth II a débuté ce jeudi 2 juin par la parade Trooping the Colour, qui marque les festivités officielles organisées pour l'anniversaire de la reine. Un événement durant lequel la famille royale est apparue unie au balcon de Buckingham Palace, comme le veut la tradition. Le prince Harry, Meghan Markle, et les princesses Beatrice et Eugenie, en tant que membres non-actifs du clan Windsor, étaient cependant absents dudit balcon. Ces derniers assistaient aux célébrations depuis l'ancien bureau du duc de Wellington.

Quelques instants plus tôt, Kate Middleton et Camilla de Cornouailles étaient arrivées en carrosse en compagnie des princes George et Louis, ainsi que de la princesse Charlotte, sous les yeux de Boris Johnson et de son épouse Carrie, attentifs au spectacle. La reine est quant à elle arrivée au balcon de Buckingham, acclamée par des dizaines de milliers de personnes massées près du palais à Londres, au côté de son cousin, le duc de Kent.

La famille royale apparaît unie au jubilé de la reine

En vidéo, Elizabeth, Regard(s) Singulier(s), la bande-annonce

Les facéties du prince Louis

«Depuis que feu le duc d'Édimbourg a arrêté d'assister aux événements officiels des années avant sa mort, le duc de Kent est un participant très en vue de ces grands événements d'État», a expliqué le journaliste Huw Edwards sur la BBC. Les Cambridge étaient ainsi présents sur le balcon.

Ils étaient accompagnés du prince Charles et de Camilla de Cornouailles, ainsi que de la princesse Anne, de son époux Timothy Laurence, de Sophie de Wessex et du prince Edward, ainsi que de leurs enfants James et Louise. Les spectateurs ont ainsi pu admirer les facéties du prince Louis, voir la reine éclater de rire et la duchesse de Cambridge s'émerveiller devant le ballet aérien.

«Il ne m'a jamais jetée dans les escaliers» : le témoignage décisif de Kate Moss au procès qui oppose Johnny Depp à Amber Heard

Comme annoncé lundi 23 mai, le top model a témoigné mercredi 25 mai au tribunal de Fairfax, lors du procès qui oppose Johnny Depp et Amber Heard. La Brindille est revenue sur un événement qui aurait eu lieu lorsqu'elle sortait avec l'acteur.

Camille Vasquez, l'avocate et redoutable stratège médiatique de Johnny Depp

L'acteur a remporté, le mercredi 1er juin, son procès en diffamation contre Amber Heard. Et ce, en partie grâce à Camille Vasquez, membre essentielle de son équipe de défense et redoutable experte médiatique.

Procès : Amber Heard déclarée coupable de diffamation et condamnée à verser 15 millions de dollars à Johnny Depp

L'acteur vedette de la saga Pirates des Caraïbes a également été condamné à verser 2 millions de dollars à son ex-femme qu'il poursuivait pour une tribune l'accusant de violences conjugales.

L'Humanité

Face à l’inflation, la Nupes dévoile son plan d’urgence

Actu

Pouvoir d’achat La coalition de gauche a présenté, mercredi, les mesures qu’elle mettrait en place dès cet été en cas de victoire, le 19 juin. Le gouvernement a, lui, repoussé ses annonces.

Florent LE DU

« F i nalement, il n’y aura que notre plan, ça tombe bien, c’est celui que nous comptons faire appliquer en juin. » Jean-Luc Mélenchon et la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) avaient prévu de présenter une alternative au plan d’urgence pour le pouvoir d’achat du gouvernement d’Élisabeth Borne. Celui-ci, qui doit comporter plusieurs mesures pour contrer l’augmentation des prix, a finalement été reporté à l’après-législatives. Le chef de file de la Nupes, qui a maintenu sa conférence de presse mercredi, a son avis sur ce report : «  Le gouvernement n’a aucune idée sur la manière de faire face à la situation ! » lance-t-il. Plus encore, il « soupçonne » l’exécutif « d’attendre les élections législatives pour faire le rattrapage des prix » annoncé par Jean Castex, alors premier ministre, lors du lancement du « bouclier énergie ». Car, sans s’attaquer au cœur du problème, « ce n’est pas tenable, sur la base du Trésor public, de continuer à compenser les augmentations », juge-t-il. L’inflation, selon l’insoumis, n’est pas « la conséquence d’une boucle perverse entre les prix et les salaires », mais « d’aspects purement spéculatifs, de surprofits et de l’interruption des chaînes de production mondiales ». Et la Nupes compte bien s’y attaquer : «  L’idée centrale, c’est de faire payer l’inflation aux profits plutôt qu’aux salaires, et d’éviter la contamination de l’inflation d’un secteur à l’autre », résume Jean-Luc Mélenchon.

blocage des prix, interdiction des coupures d’énergie...

La première des mesures sera un blocage des prix de l’énergie mais aussi des tarifs des produits de première nécessité, alors que « les gens sont étouffés quotidiennement à chaque fois qu’il faut faire les courses ou le plein », justifie l’insoumise Clémence Guetté. En cas de victoire en juin, la gauche promet de procéder par décret, comme le permet le Code du commerce en cas de circonstances exceptionnelles. La Nupes cherchera ensuite à pérenniser ce blocage : « Un bouclier prix est déjà mis en place dans les territoires d’outre-mer, développe Clémence Guetté.  L’idée est de former un panier de produits dont les prix seront contrôlés. »

Pour l’énergie, la coalition de gauche prévoit aussi d’abolir par la loi les coupures et réductions de puissance de l’électricité en instaurant une première tranche gratuite de « consommation de première nécessité », par décret. Afin de garantir l’accès aux réseaux de transport, elle propose aussi de créer un « billet unique pour les jeunes » et un pôle public de la mobilité qui « garantira qu’aucune petite ligne ne ferme », voire que celles supprimées soient rouvertes. Le logement, qui représente « 30 % des revenus » des locataires, n’est pas laissé de côté, avec « un nouvel encadrement des loyers » étendu à l’ensemble du territoire et prévu « à la baisse » dans les métropoles où la spéculation fait rage.

Création de l’impôt universel pour les entreprises

L’augmentation des salaires est également au cœur de ces mesures d’urgence pour le pouvoir d’achat. Outre l’augmentation du Smic à 1 500 euros prise par décret, la Nupes entend organiser une conférence salariale par branche pour renégocier les grilles de salaires. « À l’initiative de l’État, cela fonctionne, comme on a pu le voir récemment avec l’hôtellerie », fait valoir l’écologiste Éva Sas. La limitation des écarts de rémunération de 1 à 20 est aussi au programme, comme l’égalité professionnelle femmes-hommes, avec la création d’une « commission de contrôle dans les entreprises » et des sanctions augmentées pour celles qui ne respectent pas la règle . « On ne relèvera pas la France avec des Français mal payés », insiste le communiste Ian Brossat, détaillant l’instauration d’ « une garantie dignité, avec l’objectif qu’aucun Français ne vive en dessous du seuil de pauvreté de 1 063 euros » et d’ « une allocation d’autonomie pour tous les jeunes à partir de 18 ans ».

Par ailleurs, le point d’indice des fonctionnaires serait relevé de 10 points. « C’est 10 milliards d’euros, soit le rendement de l’ISF, avec un barème renforcé », précise Julien Bayou, secrétaire national d’EELV. L’« allocation d’autonomie pour les jeunes » serait, elle, compensée par la création de l’impôt universel pour les entreprises. Quant à l’augmentation des pensions de retraite à hauteur du Smic revalorisé, d’un coût de 25 milliards d’euros, elle serait financée par les cotisations sociales de revenus aujourd’hui exonérés (dividendes, intéressement, participation, épargne salariale, heures supplémentaires). « La Nupes, c’est un Robin des bois légal, sourit Julien Bayou.  Le fait de ne plus faire cotiser les plus riches sape les fondements de notre démocratie et le consentement à l’impôt. » Un paramètre que le gouvernement Borne, sciemment, ne prend pas en compte.

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L'Humanité

La bonne nouvelle. Pour les petites mains de Vuitton, l’affaire est dans le sac

Actu

Stéphane Guérard

Mégoter sur les augmentations d’ouvrières qui produisent des sacs Louis Vuitton entre 1 000 et 5 000 euros l’unité ? L’image de marque d’Arco Châtellerault commençait à pâlir alors que les ouvriers du site (1 000 salariés, dont 720 CDI), principalement des femmes payées en moyenne 1 350 euros mensuels, s’étaient mis en grève pour obtenir une augmentation significative. Lundi, à deux jours de la venue de hauts cadres du groupe de Bernard Arnault – l’homme qui a touché un Smic par minute en 2021 –, la direction s’est rendue à un compromis avec les représentants du personnel. « Sous-traitants, oui, sous-payés, non merci ! Grâce à la mobilisation, nous avons obtenu de très belles avancées », s’est réjoui Pascal Rouger-Cagé (CGT) dans Centre Presse. Résultat : 100 euros net de plus par mois ; majoration de 25 % des heures de nuit ; maintien de la prime d’assiduité ; forfait mobilité de 100 euros par an ; une journée par enfant malade par an rémunérée. Mardi, les couturières ont repris le travail « dans l’apaisement ».

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L'Humanité

Emna Charrad, une vie en miettes

Un jour avec

Cette femme de ménage de 64 ans a vu les employeurs défiler à l’université Sorbonne Nord de Villetaneuse au gré des attributions de marchés publics. Elle se mobilise pour des salaires et conditions de travail dignes.

Rosa Moussaoui

Elle travaille ici depuis près d’un quart de siècle ; à 64 ans, elle s’use encore à la tâche. L’horizon de la retraite est incertain : l’an prochain, peut-être, sans espoir de percevoir une pension décente, après une vie de travail pénible. Emna Charrad est femme de ménage à l’université Sorbonne Nord de Villetaneuse, en Seine-Saint-Denis. Avec ses collègues, ce jeudi, elle a posé seaux, chiffons et balais, pour 59 minutes : ces travailleuses exigent de leur employeur, le groupe Agenor, un salaire meilleur, des conditions de travail moins éprouvantes et, surtout, qu’on les respecte, que cessent les injonctions et les brimades. « Cette société nous en fait voir de toutes les couleurs. Avant, c’était Arcade, Arc-en-ciel, puis Derichebourg. Agenor, c’est le pire, soupire-t-elle. Ils nous menacent, nous chargent de travail. J’ai douze salles de cours à faire chaque jour. Ils nous obligent à travailler de 6 heures à 9 heures, puis de 17 heures à 20 heures, alors que l’université ne s’oppose pas au regroupement de nos heures le matin : ils savent qu’on fait bien notre travail et ça ne change rien pour eux. » Ce fractionnement du temps de travail rend la vie impossible à celles qui habitent loin, à Aubervilliers, Dugny, Noisy-le-Sec, contraintes à d’épuisants allers-retours en transports en commun. Il est arrivé que certaines femmes de ménage prennent l’initiative de faire leurs six heures d’affilée pour desserrer les contraintes que cette organisation du travail impose à leur vie privée et familiale : elles ont aussitôt écopé d’avertissements.

« ils ont un mépris pour nous… »

Emna décrit l’indifférence qui entoure son travail, indispensable à la vie sociale mais invisibilisé. Elle met en cause un management brutal, autoritaire, dit travailler sous pression, dans l’angoisse permanente de sanctions toujours prêtes à tomber. « La cheffe d’équipe fait peur aux gens. Elle nous humilie. Elle a cassé le chantier », accuse-t-elle. « Ces travailleuses essentielles sont l’objet de brimades, sans aucun égard pour leur dignité. On les prend pour des serpillières », confirme Selim Hocini, de l’union locale CGT.

Sous les verrières du forum, vêtues de leurs blouses gris et fuchsia, les femmes de ménage sont rassemblées, serrées les unes contre les autres, discrètes mais fières du défi que cette mobilisation lance à leur employeur. Des représentants des personnels de l’université défilent au micro pour dire leur solidarité. La tête à leurs examens, les étudiants, pressés, jettent au passage un regard surpris vers cet inhabituel tintamarre. Autour des grévistes, leurs homologues travaillant pour la municipalité de Villetaneuse, en blouses bleues, sont venues les soutenir à l’appel de la CGT. Parmi elles, Odile, cheveux blonds et courts, regard clair, verbe mordant, le poignet serré dans une orthèse. Elle souffre d’un syndrome du canal carpien, un trouble musculo-squelettique jamais reconnu jusqu’ici dans son cas comme maladie professionnelle. D’une chute au travail, voilà quatre ans, elle a aussi gardé quatre vis dans l’épaule. Elle a commencé à travailler à 16 ans. Âgée de 60 ans, elle ne peut pas encore partir à la retraite : ses années d’apprentissage et l’arrêt de travail de deux ans consécutif à son accident sont déduits du cumul de ses annuités. Les mêmes mots viennent aux deux femmes pour décrire leur condition : « Ils ont un mépris pour nous… »

la mieux armée du groupe

Amplifiés par les mégaphones des militants CGT, les slogans fusent : « Ménage, esclavage ! », « Sous-traitance, maltraitance ! » Parmi les femmes de ménage du campus, pour la plupart originaires d’Afrique, certaines n’ont jamais emprunté le chemin de l’école : celles-là ne savent ni lire ni écrire. D’autres maîtrisent mal la langue française et moins encore le jargon administratif. L’une d’entre elles, racontent les grévistes, a été invitée à signer une lettre de démission dont elle n’avait même pas pu décrypter le sens. Venue au début des années 1980 du sud de la Tunisie, Emna semble la mieux armée du groupe, la moins vulnérable. C’est elle qui a convaincu ses camarades de se mobiliser. Elle a poussé alors la porte de l’union locale CGT, qu’elle avait repérée dans sa rue. Elle ne le regrette pas : « On n’avait jamais trouvé un syndicat qui nous défende comme ça. » « On ne demande pas grand-chose : du respect, travailler 35 heures, gagner un peu mieux notre vie, sourit-elle. Mon mari est malade, il ne travaille plus, je gère tout, je ramène le seul salaire à la maison. Je gagne 1 100 euros par mois, avec un loyer de 700 euros. On a élevé nos enfants avec ces miettes-là. » Tout au bout d’une vie de labeur, Emna veut relever la tête.

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Le Figaro

Lætitia Casta : «C'est à moi de m'affirmer face à mes enfants»

Pascaline Potdevin

Au cinéma comme au théâtre, elle poursuit sa quête d'émotions à travers des rôles de femmes puissantes. En Corse, l'actrice, visage de la collection Free The Sea d'IKKS, puise son énergie et renoue avec sa vraie nature. Intensément libre.

Dans sa voix, que l'on entend au téléphone, un mot revient souvent : «intense». Lætitia Casta est à Lille, et c'est ainsi qu'elle qualifie le tournage de Le Bonheur est pour demain, le prochain film de Brigitte Sy, inspiré d'une histoire vraie : celle d'une femme tombée amoureuse d'un homme avant que celui-ci ne commette un braquage, qu'elle soutiendra jusqu'à l'excès. À ses côtés, Damien Bonnard et Béatrice Dalle. C'est la première fois que les deux actrices se rencontrent. Sur Instagram, l'héroïne de 37°2 le matin et Trouble Every Day a laissé un message à Lætitia Casta : «Toi, tu es un ange.» L'intéressée nous confie qu'elle «l'adore» : «On est deux natures, on s'est faites un peu toutes seules. Elle est vraie, Béatrice. Un diamant qui n'a pas été taillé. Tout est sur la corde sensible. Et je trouve ça très beau. Moi, j'aime tout ce qui déborde, sort du cadre. Par­ce que ce n'est pas scolaire, parce que c'est sincère. Sur ce tournage, je n'ai pas l'im­­­pression de jouer, j'ai l'impression d'être dans une famille.»

À lire aussiMonica Bellucci : «À la maison on parle français, mais on se dispute en italien !»

Une famille élective dont elle s'est éloignée le temps de notre séan­ce photo, en Corse, le pays qu'elle aime et où elle a en partie grandi, le pays où un photographe l'a découverte quand elle avait 15 ans, et où, en 2017, Louis Garrel est devenu son mari. Bref, un lieu en forme de ligne de vie, au point qu'on en oublie souvent qu'elle est née en Normandie. «Quand je suis arrivée sur le shooting, j'étais encore dans le film. Être au contact de la nature, de la mer, du sable et du vent m'a fait du bien. Plonger dans l'eau très froide, c'est comme si cela m'avait lavée.»

En vidéo, La Croisade, la bande-annonce

L'eau : son élément naturel. Lætitia Casta en porte haut les couleurs avec la marinière de la collection écoresponsable Free The Sea d'IKKS, dont elle est l'égérie. Une pièce emblématique parfaite pour séduire selon elle. «On ne peut pas se tromper. C'est à la fois un classique avec lequel on peut tout inventer, mais elle évoque aussi la fraîcheur : tout le monde est mignon en marinière.» L'eau, l'élément qui irrigue sa carrière d'actrice de manière inconsciente, de ses premiers pas au théâtre dans Ondine en 2004 à Une île (2019), série dans laquelle elle interprétait une sirène vengeresse, ou La Croisade (2021), de et avec Louis Garrel, dans lequel leur fils (fictif) Joseph avec d'autres enfants formaient le projet fou de faire émerger une mer en plein désert. Un film dans lequel s'incarne son engagement de longue date pour la défense des océans et de la nature. Et qui reflète peut-être mieux que tout autre ce flot dans lequel elle évolue constamment : un va-et-vient riche et incessant entre la fiction et le monde réel, qu'elle habite pleinement.

Moi, j'aime tout ce qui déborde, sort du cadre

Lætitia Casta est celle que l'on croise en photos et sur les podiums depuis bientôt trente ans. Une icône au sens propre du terme, parfois un fantasme, sans cesse réinventée par les multiples re­gards posés sur elle : femme fatale dans le clip de Baby Did a Bad Bad Thing, de Chris Isaak, en 1997, mariée botticellienne, uniquement vêtue de fleurs lors du défilé Yves Saint Laurent en 1999, ou Marianne de l'an 2000, exposée dans toutes les mairies de France. Autant de «rôles» qui ont peut-être préfiguré ceux qu'elle enchaî­ne depuis vingt ans sur scène et sur écran. Mê­me si son métier d'actrice, pa­ra­doxalement, la rapproche de plus en plus souvent de la réalité et de femmes ayant bel et bien existé.

Des personnages qui disent à chaque fois quelque chose d'une époque, et de la façon dont ils l'ont traversée. Lætitia Casta a été Brigitte Bardot dans Gainsbourg (vie hé­roïque),de Joann Sfar (2010), Arletty dans un téléfilm biographique sur la vie de l'artiste, diffusé en 2015. Cette année, on l'a applaudie au théâtre dans Clara Haskil, prélude et fugue, un monologue retraçant l'incroyable vie de cette pianiste roumaine de gé­nie, née à Bucarest et rescapée du régime nazi, acclamée dans les plus grandes salles du monde entier avant sa mort tragique, en 1960. Un personnage propulsé très jeune dans le monde des adultes, à travers lequel Lætitia Casta a reconnu une part de sa propre adolescence : «En croisant le chemin de cette femme qui a quitté sa famille à 14 ans, c'est comme si l'on avait raconté une partie de nos deux histoires», confie-t-elle aujourd'hui.

Laetitia Casta, la Cover Story

Elle reprendra la pièce en tournée à la rentrée, puis à nouveau au Théâtre du Rond-Point, à Paris, en mars 2023. L'année prochaine, elle sera aussi la mère de Vanessa Springora dans l'adaptation du puissant roman de cette dernière, Le Consentement, par la réalisatrice Vanessa Filho. Un personnage trouble, aveuglé par les dérives d'un autre temps et par l'aura de la célébrité, qui n'a pas su empêcher sa propre fille d'être consumée, dès ses 13 ans, par une liaison avec un écrivain quinquagénaire à succès. Le rôle, complexe, l'intéresse parce qu'il est «nuancé» : il s'agit «d'aller chercher la lumière dans quel­que chose de sombre», explique-t-elle.

Habiter le monde et toujours y trouver des lueurs : tel est l'un des mantras instinctifs de Lætitia Casta, optimiste par na­ture, sans quoi, reconnaît-elle, «je n'au­rais jamais pu construire tout cela dans ma vie». Mère de quatre enfants, elle confie que les chaos de l'actualité, ses horizons anxiogènes et les doutes qui planent sur une planète en déroute ne la paralysent pas : «Le futur, comme le passé, ne m'intéresse pas. Je suis dans le présent. La vie est intense, parfois dure. C'est une réalité. Ce qui nous arrive est dû au pouvoir et à l'argent. Le monde fonctionne à ce régime depuis un bon moment. Mais il faut essayer humblement d'avoir conscience de la chance que l'on a. Se souvenir d'où l'on vient, de ce que l'on a accompli, de qui on est. Et avoir de la gratitude pour cela.»

Pour se retrouver, Lætitia Casta se tourne vers sa famille recomposée (qui compte aussi la fille de Louis Garrel). Sans pour autant tout sacrifier à son rôle de mère : «Mes enfants sont des êtres exigeants, qui peuvent me renvoyer une image que la société leur a inculquée. Mais ce n'est pas comme ça que ça se passe. En ce sens, ils m'apprennent à dire que je ne suis pas qu'une mère, je suis une femme. Et ce n'est pas quelque chose qu'ils m'accordent : c'est à moi de m'affirmer face à eux. La so­ciété reste patriarcale, c'est à travers l'éducation que le mond­e peut changer. Mais cela va être long.»

Long, comme tous les autres combats que mènent les femmes et les minorités que l'on dit «différentes», autant de luttes menées de manière de plus en plus retentissante. Lætitia Casta en est le témoin depuis longtemps : elle se souvient de ses débuts, quand elle-même ne rentrait pas totalement dans les normes des podiums et qu'elle se réjouissait de défiler chez Jean-Paul Gaultier au­près de mannequins castés à la sauvage pour leur dégaine unique et jamais sage.

J'adore réinventer les choses, toujours me déplacer

Lætitia Casta s'est aussi battue pour échapper aux sté­réotypes dans lesquels on a souvent voulu l'enfermer : ne pas être réduite à sa beauté, à une image glamour de papier glacé, à sa carrière de top-modèle… «Dès le début, j'ai mené un combat pour me détacher du regard des autres. Très vite, il m'a fallu expliquer que je n'allais pas changer qui j'étais. M'affirmer à travers le travail que j'accomplissais, et non pas parce que j'étais une femme, et que j'avais ce physique-là.» Une bataille gagnée, qui nourrit aujourd'hui ses réflexions sur la manière dont la mode ac­cueille de nouvelles silhouettes et s'ouvre à la di­versité. «Oui, c'est ma­gni­fique d'ac­cepter tout le mon­de tel qu'il est. Mais il ne faut pas que l'on distingue les gens uniquement en fonction de leur identité, leur couleur ou leur aspect, au détriment de leur talent et de leur in­ventivité. Les réduire à ce qu'ils sont phy­si­quement me gêne beaucoup.»

Au téléphone, Lætitia Casta débat, s'interroge, défend ses positions. Se félicite de vivre une époque dans laquelle hommes, femmes et idées bougent à un rythme galvanisant, qui peut provoquer de profondes mutations : «J'adore réinventer les choses, toujours me déplacer. Avoir une opinion, puis d'un seul coup changer d'avis, évoluer.»

Lætitia Casta n'aime rien tant que sortir du cadre, s'af­franchir des conventions. Elle s'est toujours autorisée à suivre son instinct, avec cette immense liberté dont on met parfois les femmes en garde, de peur qu'elles ne se perdent dans leurs désirs : «Allez dire ça à Béatrice Dalle !», lance-t-elle dans un éclat de rire. Cette soif d'absolu, Lætitia Casta la revendique elle aussi. Comme un vaste courant marin que rien ne peut endiguer.

L'arrivée en carrosse, les facéties du prince Louis... toutes les photos de la famille royale très investie pour le jubilé de la reine

Elizabeth II célèbre dès ce jeudi 2 juin son jubilé de platine. Elle est notamment apparue sur le balcon de Buckingham aux côtés d'autres membres de la famille royale, dans le cadre de la parade Trooping the Colour.

Procès : Amber Heard déclarée coupable de diffamation et condamnée à verser 15 millions de dollars à Johnny Depp

L'acteur vedette de la saga Pirates des Caraïbes a également été condamné à verser 2 millions de dollars à son ex-femme qu'il poursuivait pour une tribune l'accusant de violences conjugales.

Le baiser fougueux et inattendu de Vincent Lindon et Carole Bouquet à Cannes

Les deux sommités du cinéma français se sont offert un instant de réconfort sur la scène du Palais des Festivals, à l'occasion de la cérémonie de clôture qui s'est tenue samedi 28 mai.

L'Humanité

« On ne spécule pas dans le commerce équitable »

Entretien

Alternative Le secteur, qui fête sa Quinzaine jusqu’à dimanche, a le vent en poupe et vient de franchir les 2 milliards d’euros de vente de ses produits. Sa déléguée générale, Julie Stoll, nous explique son contre-modèle propice à la lutte contre l’inflation.

Stéphane Guérard

Julie Stoll Déléguée générale de Commerce équitable France

Toutes les filières alimentaires peinent face à la volatilité des cours. Toutes ? Non ! Un petit secteur fait bien mieux que résister aux ruptures de chaînes d’approvisionnement, à l’augmentation des prix de l’énergie et aux conséquences de la guerre en Ukraine. Le commerce équitable, goutte d’eau dans le commerce global, vient de franchir les 2 milliards d’euros de vente de ses produits en 2021. Voici ses recettes.

Comment expliquez-vous la croissance du commerce équitable (11 % par rapport à 2020) alors que tous les autres, y compris le bio, tirent la langue ?

Une des explications est liée à l’augmentation de l’offre provenant des productions des pays du Sud comme de France, qui rencontre la demande des consommateurs. Cela témoigne de l’engagement croissant d’entreprises qui comptaient déjà quelques produits labellisés et en ont créé d’autres, ou ont basculé l’ensemble de leurs gammes. Ce faisant, elles se mobilisent pour améliorer leurs relations avec leurs fournisseurs grâce aux contrats signés sur la durée fixant un niveau de rémunération des producteurs supérieur aux coûts de production, permettant à ces derniers de développer leurs activités.

Comment le secteur a-t-il résisté à l’inflation des coûts de production ?

Nous ne sommes pas dans une logique de production ou de commercialisation à moindre coût, ni de prix de vente faramineux rendant inaccessibles nos produits. Mardi, les cours du blé ont battu un record. Un tiers des activités sur ces marchés sont le fait d’acteurs financiers extérieurs au secteur qui tentent d’en profiter. Dans le commerce équitable, il n’y a pas de spéculation. Si les coûts de production augmentent, l’ensemble de la chaîne doit les prendre en compte. C’est le principe même de son fonctionnement, avec des discussions régulières pour fixer des prix d’achat permettant à chacun de se développer.

L’envolée des prix des hydrocarbures ne vous pénalise-t-elle pas non plus ?

Les cours alimentaires record sont aussi liés au renchérissement des intrants (engrais azotés, pesticides…) causé par les conséquences de la guerre en Ukraine. Mais nos filières étant quasiment toutes en bio, elles n’en souffrent pas. La force de nos productions animales est leur autonomie dans l’alimentation des bétails. Nos modes de production sont aussi moins gourmands en carburant que ceux de l’agriculture conventionnelle. Seuls les coûts de transport nous touchent vraiment. Mais les acteurs des filières équitables se connaissent bien mieux que ceux des filières conventionnelles. Leurs relations régulières leur ont permis d’éviter les ruptures d’approvisionnement.

À vous entendre, votre modèle alternatif fait ses preuves…

On voit bien que le système actuel fondé sur des marchés qui fixent les prix n’est pas bon. Notre modèle est atypique, mais il démontre qu’il est sain de réglementer les prix en intégrant les coûts de production d’un côté, de l’autre en limitant les coûts d’achat pour les consommateurs. C’est un modèle d’avenir, d’autant plus qu’il accélère la transition agroécologique. La contractualisation des prix offre une visibilité sur leurs rémunérations à des producteurs organisés collectivement et démocratiquement. Ceux-ci ne sont pas seuls et peuvent voir loin pour affronter la transition vers le bio.

Que réserve l’année 2022 ?

Ça ne marchera que si les consommateurs continuent d’adhérer à notre démarche et si les producteurs ne cèdent pas à l’appel des marchés pour profiter de l’envolée des cours. En ce sens, 2022 est un test pour la solidité des contrats entre acteurs de nos filières.

Que revendiquez-vous alors que les élections législatives approchent ?

Le commerce équitable se considère comme un amortisseur de crise : sa régulation des prix participe à l’atténuation de l’inflation. Un plan de développement relèverait de l’intérêt général. Il est incompréhensible que l’argent public s’en désintéresse et aille vers les productions dites de haute qualité environnementale avec des cahiers des charges moins exigeants. Comme il est incompréhensible que le même taux de TVA s’applique sur une tablette de chocolat dont la production participe à la déforestation, à la création de pauvreté et au travail des enfants aussi bien que sur une tablette produite selon les principes de l’agroécologie par des producteurs réunis dans des organisations démocratiques participant au développement de tous. La fiscalité devrait aller dans le sens de l’intérêt général.

économie sociale et solidairecommerce équitableinflationSalaires et pouvoir d'achat
Le Figaro

L’une des plus anciennes maisons de Manhattan est à vendre

Actualité

EN IMAGES - Que diriez-vous de vivre dans une maison vieille de 227 ans en plein cœur de New York, pour 8 millions d’euros?

Par Le Figaro Immobilier

Mis à jour le 03/06/22, 08:07

Publié le 03/06/22, 04:01

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Cette maison de 510 m² est un véritable morceau d’histoire. Elle date de 1795 et serait la plus ancienne maison de Manhattan, à New York (États-Unis), selon le site international d’annonces immobilières de luxe, Mansion Global. C’est la première fois que cette maison est mise sur le marché. La dernière transaction a été réalisée en 2014 mais au sein de la famille du précédent propriétaire. On ignore le prix auquel elle a été vendue à ce moment-là. La maison est mise en vente au prix de 8,9 millions de dollars, soit 8 millions d’euros.

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Une autre villa remporte la palme de la maison la plus ancienne de Manhattan. Il s’agit d’une demeure qui date de 1765 mais elle a été rachetée par la ville de New York et est aujourd’hui un musée consacré à la période révolutionnaire. La maison de Stuyvesant Street dans l’East Village pourrait donc bien être la plus ancienne maison habitée du quartier.

«C’est une maison avec une vraie âme», a déclaré Monica Rittersporn du groupe Corcoran, qui commercialise le bien. «Elle est en bon état et est tout à fait habitable, mais elle n’a pas été rénovée», assure-t-elle à Mansion Global. Ainsi, la maison conserve son cachet et son charme historique. L’agencement des pièces est le même depuis la construction de la propriété, seule la cuisine a été déplacée. L’ancienne cuisine était près de la cheminée dans ce qui est aujourd’hui la salle à manger, au rez-de-jardin.

Une cheminée dans chaque pièce

Et des cheminées, la maison n’en manque pas. On en dénombre 8, une dans chaque pièce. «L’échelle et la taille des chambres sont très attrayantes, a déclaré Mme Rittersporn. C’est une grande maison. Il y a cinq chambres et un atelier d’art géant au dernier étage.» L’atelier de type loft est même doté d’une immense lucarne à ossature d’acier, un vrai puits de lumière. Les plafonds sont ornés de moulures en plâtre et un jardin paysager avec des arbres fruitiers complète le bien. Monica Rittersporn souligne la simplicité de la maison. «Il n’y a rien d’ostentatoire dans cette maison», assure-t-elle.

Le Figaro

Revirement de Biden, qui va rencontrer le prince héritier saoudien lors d'une visite à Riyad

Avant son élection, Joe Biden avait jugé que l'Arabie saoudite devait être traitée comme un État «paria» en raison de l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.

Joe Biden se rendra ce mois-ci en Arabie saoudite où il rencontrera le prince héritier Mohammed ben Salmane, revenant sur sa promesse de traiter le royaume en «paria» et de ne pas échanger avec le dirigeant controversé, a rapporté jeudi le New York Times. Les spéculations sur un tel déplacement en juin allaient bon train, mais selon le quotidien américain, il est désormais acté: le président des États-Unis «a décidé d'aller à Riyad ce mois-ci pour rebâtir les relations avec le royaume pétrolier au moment où il cherche à faire baisser les prix de l'essence dans son pays et à isoler la Russie sur la scène internationale».

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Sur place, «il rencontrera le prince héritier Mohammed ben Salmane», surnommé «MBS», et d'autres dirigeants de pays arabes dont l'Égypte, la Jordanie, l'Irak et les Émirats arabes unis, a ajouté le journal. Il a précisé que les détails logistiques et le calendrier devaient encore être confirmés, mais que la visite viendrait s'ajouter à un voyage déjà prévu fin juin en Europe et en Israël. La chaîne CNN a aussi rapporté que les préparatifs d'une telle rencontre étaient bien avancés. «Le président est impatient d'avoir l'occasion de dialoguer avec des dirigeants du Moyen-Orient, mais je n'ai rien à annoncer aujourd'hui», s'est bornée à dire la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre.

«Recalibrage»

Avant son élection, Joe Biden avait jugé que l'Arabie saoudite devait être traitée comme un État «paria» en raison de l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. Une fois au pouvoir, le démocrate a publié en février 2021 le rapport du renseignement américain accusant «MBS» d'avoir «validé» le meurtre. Washington avait alors évoqué un «recalibrage» de la relation avec ce partenaire stratégique du Golfe, pour tourner la page de la grande proximité de la présidence de Donald Trump sans aller jusqu'à la rupture. L'entourage de Joe Biden expliquait que le président ne parlerait qu'au roi Salmane et non pas au prince, interlocuteur privilégié de son prédécesseur républicain.

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Les États-Unis ont aussi multiplié les efforts pour mettre fin à la guerre au Yémen, où Riyad soutient militairement le gouvernement face aux rebelles Houthis. La décision du déplacement en Arabie saoudite, si elle est confirmée, intervient d'ailleurs au moment où la communauté internationale a arraché le renouvellement de deux mois d'une fragile trêve au Yémen. Joe Biden a salué jeudi le «leadership courageux» des dirigeants saoudiens à cet égard. Elle intervient aussi alors que l'Opep+, cartel des pays exportateurs de pétrole mené par Ryad, a décidé jeudi de doper sa production après des mois d'attentisme malgré l'envolée des prix, répondant aussi aux appels des Occidentaux.

Guerre en Ukraine : qu'est-ce que le blindé «Terminator» déployé par la Russie dans le Donbass ?

DÉCRYPTAGE - Ce véhicule très moderne de combat d'infanterie est destiné à protéger les chars russes, spécialement dans les combats urbains.

Livraisons d'armes à l'Ukraine : Poutine met en garde Scholz et Macron contre une «déstabilisation» ultérieure

Lors d'une conversation téléphonique avec Emmanuel Macron et Olaf Scholz, le président russe a mis en garde sur les risques d'une «inondation» de l'Ukraine «avec des armes occidentales».

Les Occidentaux divisés sur les buts de la guerre menée par l’Ukraine

DÉCRYPTAGE - En Europe, mais également aux États-Unis, les partisans d’une solution diplomatique s’opposent à ceux qui veulent seulement s’en remettre au sort des armes.

L'Humanité

Les entreprises ont-elles les moyens d’augmenter les salaires ?

Le débat

Alors que l’inflation atteint près de 5 % sur un an, la hausse des salaires, et en particulier du Smic, pour préserver le pouvoir d’achat est défendue par la gauche et les syndicats.

Pierre-Henri Lab

Après les hausses de salaires, les entreprises ne peuvent distribuer que ce qu’elles gagnent. La prime Pepa est une réponse pour maintenir le pouvoir d’achat.

Éric Chevée, vice-président de la confédération des petites et moyennes entreprises, chargé des affaires sociales

L’Insee a annoncé une croissance nulle au premier trimestre 2022 et une inflation de près de 5 % en avril, en France. Et déjà, la consommation des ménages ralentit en raison d’une crainte vis-à-vis de leur pouvoir d’achat. Avec la hausse du Smic (+5,85 % en un an), 85 % des branches professionnelles sont en deçà de ce seuil alors qu’elles viennent, pour certaines d’entre elles, de finaliser leurs négociations annuelles sur les salaires. Les entreprises sentent monter la pression autour des salaires. Bien évidemment, elles respectent le Smic, mais c’est autrement plus contraignant d’ouvrir une nouvelle négociation salariale qui impactera toute la grille de salaires.

Principe de réalité oblige, l’entreprise ne peut augmenter les salaires que lorsque c’est possible, car elle ne peut distribuer que ce qu’elle gagne. Une augmentation des salaires induit une hausse des cotisations sociales. Les entreprises, tous secteurs confondus, sont confrontées à une augmentation du coût de l’énergie et des matières premières nécessaires à leur activité, et parfois à des pénuries engendrant des surcoûts non négligeables. Par conséquent, les entreprises qui déjà subissent un ralentissement de leur activité soit réduisent leurs marges, soit augmentent leurs prix. Certaines sont inquiètes pour leur modèle économique, voire craignent pour leur pérennité.

Économie. Taux d’emploi, sous le record se cache une inquiétante réalité

Pour autant, il est possible d’agir pour le pouvoir d’achat, l’entreprise pourrait recourir à la prime Pepa, si le nouveau gouvernement la pérennise. Cette prime, à l’initiative et à la charge de l’employeur, est exonérée de cotisations sociales dans certaines limites. La CPME soutient non pas l’augmentation de cette prime, mais son intégration définitive dans le Code du travail afin de donner une visibilité aux chefs d’entreprise en matière de politique salariale. Cela répondrait à une véritable attente des chefs d’entreprise en termes de baisse du coût du travail, mais également des salariés qui, par ce moyen, verraient leur pouvoir d’achat croître.

Le coût du travail en France, qui est bien supérieur à la moyenne européenne.

Tout cela est à mettre en relation avec le coût du travail en France, qui est bien supérieur à la moyenne européenne. Au-delà de l’exonération sur les bas salaires, il conviendrait, comme cela a été fait pour les impôts de production, de baisser les cotisations sociales assises sur le travail, notamment pour les rémunérations supérieures à 1,6 Smic ne bénéficiant plus d’allégements de charges sociales. La CPME appelle ainsi à une fusion des allègements de cotisations patronales en un dispositif unique et à les rendre progressives pour encourager les salariés à progresser au sein de l’entreprise et diminuer le coût de la main-d’œuvre qualifiée. Enfin, la CPME demande que soient réactivées la suppression des cotisations patronales et la défiscalisation des heures supplémentaires.

La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) attachera une attention particulière au projet de loi sur le pouvoir d’achat qui vient d’être annoncé pour que ses propositions soient prises en compte.

Les entreprises du CAC 40 peuvent augmenter les salaires. Une politique de réduction des taux bancaires permettrait aux PME de faire de même.

Nasser Mansouri-Guilani, économiste, membre honoraire du Conseil économique, social et environnemental

La hausse des salaires, surtout en bas d’échelle, est légitime et nécessaire socialement, économiquement et écologiquement. Elle permet de sortir de la trappe à bas salaires et de réduire les inégalités salariales et sociales. Elle génère une demande supplémentaire, indispensable pour soutenir l’activité économique. Elle permet aux travailleurs à revenus modestes de consommer mieux et d’avoir une vie décente. L’État, le plus grand employeur, doit assumer ses responsabilités et valoriser les traitements, surtout pour les basses catégories. Il doit aussi donner un coup de pouce au Smic. C’est indispensable pour dynamiser l’évolution salariale et aussi améliorer la situation des femmes, qui représentent 60 % des smicards.

D'où viennent les 80 milliards que vont distribuer les groupes du CAC40 aux actionnaires ?

Face à ceux qui brandissent le chiffon du déficit budgétaire, rappelons que, pour soutenir l’emploi et l’activité économique, la hausse des salaires est autrement plus efficace que les dizaines de milliards d’euros d’aides accordées chaque année aux entreprises. Les entreprises ont les moyens d’augmenter les salaires. À l’instar de celles du CAC 40 qui s’apprêtent à verser 80 milliards d’euros à leurs actionnaires, soit 11 milliards de plus qu’en 2021. Entreprises qui paient aussi des salaires et primes exorbitants à leurs dirigeants.

Moins d’argent versé aux actionnaires et directions des entreprises, c’est plus de moyens pour augmenter les salaires. On nous dira : mais toutes les entreprises ne se trouvent pas dans la même situation que le CAC 40. Heureusement, sinon la situation économique et sociale serait pire encore. Ceci posé, les choses ne vont pas si mal pour les autres entreprises. L’indicateur qui en témoigne est le « taux de profit brut » (excédent brut d’exploitation). Pour l’ensemble des entreprises, ce taux est de 34,5 %, son niveau le plus haut depuis 1950.

Il conviendrait de baisser les cotisations sociales assises sur le travail.

Les mesures gouvernementales de soutien des entreprises ont contribué à améliorer les profits. D’où une autre piste d’action : conditionner les aides, entre autres et surtout, à la hausse des bas salaires. Autre levier : le coût des emprunts (intérêts et commissions). Il est généralement plus élevé pour les PME. Il est possible d’appliquer des mécanismes conduisant les banques à réduire ces coûts, ce qui permettra de faire des économies ; économies qu’on pourra utiliser pour augmenter les salaires.

Enfin, à ceux qui brandissent le chiffon de la compétitivité et le risque d’une dégradation du commerce extérieur, rappelons que le « coût du travail » a moins augmenté en France que dans les autres pays européens et que, selon plusieurs études, ce qui handicape les exportations françaises, c’est bien la « compétitivité hors coût », reflet de l’insuffisance de l’investissement dans les capacités humaines et l’innovation.

On voit bien que, dans tous ces domaines, il y a deux enjeux : le contenu des choix politiques, et le pouvoir de négociation des salariés et de leurs représentants. Bref, derrière la hausse des salaires, se profile aussi un enjeu de démocratie.

Pour aller plus loin

« Augmenter les salaires, c’est possible » sur le site cgt.fr

« L’impact de la hausse du prix de l’énergie » sur le site cpme.fr

Salaires et pouvoir d'achathausse des prixinflationrevalorisation du smic
L'Humanité

L’inflation bat des records, les Français ajustent leurs achats

Actu

Conjoncture À 4,8 %, la hausse des prix devrait durer pour atteindre 5,4 % en juin ; 81 % des Français envisagent de limiter leurs dépenses, y compris les plus essentielles.

Clotilde Mathieu

Huile (7,2 %), viande (4,2 %), farine, pâtes, pain et céréales (4 %), café (6,2 %)… le prix des produits indispensables n’en finit plus de grimper. Vendredi, l’Institut national des statistiques et des études économiques (Insee) confirmait la tendance : la flambée des étiquettes continue. En avril, sur un an, ces produits ont augmenté de 4,8 %. Et encore, le mois d’avril a observé une diminution de 2,5 % des prix de l’énergie, avec la mise en place du « bouclier tarifaire » sur le gaz et l’électricité et de la « remise carburant ». Sans cela, l’inflation excéderait les 7 % en mai, en glissement annuel. Reste que les dispositifs gouvernementaux semblent bien maigres au vu de l’envolée des prix de l’énergie, qui ont malgré tout explosé de 26,5 % par rapport à 2021 et de 54,4 % pour le gaz.

Du jamais-vu depuis 1985, précise l’Insee. Malheureusement, la pente risque de s’accentuer. En mai, la progression des prix devrait dépasser le seuil des 5 %. Et probablement celui des 6 % en juin, selon certains prévisionnistes. Même si l’Insee estime, de son côté, que l’inflation sera, en juin, autour des 5,4 %. La machine s’emballe et l’inflation n’épargne désormais quasiment aucun produit, aucun secteur. À l’image des services dont les prix grimpent de 3 % sur un an, notamment au niveau de ceux du transport (+ 15,7 %), et plus particulièrement de l’aérien (+ 22,4 %). Les hébergements et prestations touristiques sont en forte croissance tarifaire (+ 19,6 %). Autant dire que le budget pour les vacances d’été sera conséquent.

La question de la vie chère

En pleine campagne législative, la question de la vie chère et des salaires va rythmer le mois qui vient. Si le blocage des prix est un élément de réponse, la hausse des salaires, des pensions et des minima sociaux est prépondérante (lire aussi page 23), rappellent les syndicats. Selon les chiffres de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), le salaire horaire de base de l’ensemble des salariés a progressé de 1,1 % au premier trimestre et de 2,3 % sur un an. Si bien que « sur un an et en euros constants, le salaire mensuel de base diminue donc de 2,3 % », relève la Dares. Dans le détail, en associant ces chiffres à ceux de l’Insee, la montée en flèche de l’inflation conduit à faire reculer le salaire des ouvriers de 2,2 %, celui des employés de 2 % et celui des professions intermédiaires et cadres de 2,7 % par rapport à 2021.

Une autre enquête montre l’effet de l’inflation sur le niveau de vie des ménages. Selon la dernière enquête Cofidis et CSA Research sur les stratégies financières des Français, ce sont 490 euros par mois en moyenne pour vivre convenablement qui manqueraient aux ménages. Une somme en hausse de 23 euros par rapport à l’édition 2021 du baromètre publiée en septembre 2021. Résultat, 8 consommateurs sur 10 affirment qu’ils vont être contraints de réduire leurs dépenses. Plus d’un Français sur deux envisage de rogner les sorties (55 %). Viennent ensuite les achats de vêtements (45 %), les voyages (41 %), suivis des loisirs (38 %) et des produits culturels (36 %). Pire, un Français sur quatre déclare limiter ses dépenses de chauffage, 23 % les dépenses d’alimentation et 20 % celles d’eau et d’électricité.

inflationhausse des tarifsSalaires et pouvoir d'achatinsee
Le Figaro

Remerciés par le gouvernement, ils repartent au combat pour les législatives

Dinah Cohen

DÉCRYPTAGE - Treize membres du dernier gouvernement de Jean Castex sont candidats, parfois pour la première fois.

Trente-trois jours. C’est l’écart entre la victoire d’Emmanuel Macron et la nomination complète de son nouveau gouvernement. C’est plus d’un mois d’incertitude, pour une équipe souvent animée par le désir de rester. C’est aussi une longue période d’attente, propice aux réflexions sur ce que pourrait être la vie d’après. Une vie qui, pour bon nombre de ministres, se révèle tout aussi politique que celle qui l’a précédée.

Jean-Michel Blanquer à la conquête du Loiret, Élisabeth Moreno auprès des Français de l’étranger, Geneviève Darrieussecq ou encore Laurent Pietraszewski, de retour dans leurs territoires des Landes et du Nord… En tout, treize membres du gouvernement ont fait le choix de ne pas disparaître des radars et de repartir à la bataille. Une manière de solidifier un parcours, de poser les jalons d’une véritable carrière politique, ou encore de donner des gages de fidélité à Emmanuel Macron, dans l’espoir d’être rappelé par ce dernier.

À lire aussiSortants, militants… L’amertume des «recalés» des législatives

Auparavant en charge des Sports, Roxana Maracineanu se souvient de ces semaines incertaines comme du «dernier jour de mandat le plus long de ma vie». Nommée quatre ans plus tôt par Édouard Philippe avec un titre de championne du monde de natation et un mandat de conseillère régionale, elle raconte avoir profité de cette parenthèse pour prendre du recul. Et acter une décision, celle de s’implanter réellement dans le paysage politique. En accord avec le président, elle se lance alors dans la campagne de la 7e circonscription du Val-de-Marne, déjà aux mains de la majorité mais dans laquelle le député sortant ne se représente pas. L’ancienne sportive y découvre le quotidien d’une campagne et les qualités que cela exige. «Je me suis rendu compte que j’avais finalement beaucoup d’atouts, et qu’il fallait que je me fasse confiance», explique la prédécesseur d’Amélie Oudéa-Castéra.

«Un challenge démocratique»

Dans le territoire voisin, Emmanuelle Wargon, anciennement chargée du Logement, s’est lancée dans un «challenge démocratique». Motivée par une certaine «audace», elle se frotte à l’épreuve du suffrage universel dans une circonscription de conquête, détenue par Michel Herbillon, élu Les Républicains et en lice pour un sixième mandat. «Ce serait une belle victoire personnelle», reconnaît la candidate, qui n’a à son actif que dix mois de mandat de conseillère régionale. «C’est vrai que j’ai bien mordu à la vie politique, parce que c’est le bon endroit pour changer la vie des Français, et je pense que ça demande un ancrage local», poursuit l’ancienne haute fonctionnaire. Elle qui n’a pas été rappelée lors du remaniement, mais qui a appris qu’«en politique, on n’exclut jamais rien».

Ex-ministre déléguée à la Ville, Nadia Hai s’est, elle aussi, posée en challengeuse. Déjà élue en 2017, elle se présente cette année dans un autre territoire, souvent enclin à l’alternance entre la droite et la gauche. Je n’ai pas choisi le confort, fait-elle savoir. Mais je suis là où le président veut que je sois, dans un territoire où mon expertise sera utile. Si elle est élue, elle compte bien mettre à profit ces cinq années passées dans les rangs de la macronie:  Je suis désormais forte de cette expérience politique. Donc mes interventions seront forcément très différentes.

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Un état d’esprit dans lequel se trouve aussi Barbara Pompili, après quasiment deux ans à la Transition écologique. Autrefois chez les Verts, désormais fondatrice d’En commun - le courant écologiste du groupe LREM -, elle brigue un troisième mandat dans la Somme avec «plein d’idées» en tête. Très énigmatique sur la suite - «chaque chose en son temps», répète-t-elle sans cesse -, elle rappelle son «profil très politique» et promet de poursuivre son «combat» en faveur de l’écologie.

Législatives 2022 : Jordan Bardella préfère «tuer tous les partis à côté de lui», accuse Eric Zemmour

L'ex-candidat à la présidentielle est en concurrence avec un candidat RN dans la quatrième circonscription du Var. Une double candidature dans le camp nationaliste vivement critiquée par le président de Reconquête!

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Législatives 2022: la «génération Mélenchon» cherche à s’implanter

DÉCRYPTAGE - Trois jeunes cadres LFI ont reçu des circonscriptions très favorables. Au risque d’être accusés de parachutage.

Législatives 2022: bataille confuse à gauche en Occitanie dans le fief de Carole Delga

DÉCRYPTAGE - Le Comminges est le bastion de Carole Delga, qui fut maire et députée de la 8e circonscription.

L'Humanité

« Les salaires, premier levier pour le pouvoir d’achat »

Entretien

L’économiste Anne Eydoux détaille la politique fiscale et sociale du quinquennat Macron qui, en favorisant les plus aisés, a rendu particulièrement sensible la question du reste à vivre des plus pauvres.

Eugénie Barbezat

Anne Eydoux Maîtresse de conférences en économie au Cnam.

Membre des Économistes atterrés, Anne Eydoux analyse les mécanismes qui ont conduit à aggraver les difficultés de ceux qui en avaient déjà pour boucler les fins de mois.

Le pouvoir d’achat des Français a-t-il réellement baissé durant le quinquennat Macron ?

Il y a une divergence entre les statistiques et les perceptions. À l’approche de l’élection présidentielle, les statistiques de l’Insee, du Trésor ou de l’OFCE indiquaient une hausse moyenne du pouvoir d’achat par unité de consommation de l’ordre de 1 % par an, sur les cinq dernières années. Pourtant, les sondages révélaient que plus de la moitié de la population pensait que son pouvoir d’achat avait baissé durant le quinquennat, et que seuls les plus aisés avaient tiré leur épingle du jeu. Les mouvements sociaux, qu’il s’agisse des gilets jaunes ou des mobilisations contre la réforme des retraites, se sont fait l’écho de cette perception, sans réellement être entendus. Pour rappel, en décembre 2018, le président de la République annonçait une hausse du Smic de 100 euros par mois. Mais c’est la prime d’activité, une aide sociale, qui a augmenté, sans bénéficier à tous les salariés au Smic, notamment celles et ceux à temps partiel.

Comment expliquer ce paradoxe ?

En observant les effets redistributifs des mesures sociofiscales adoptées ces cinq dernières années, on constate que les réformes comme le prélèvement forfaitaire unique (ou flat tax) et la suppression de l’impôt sur la fortune ont bénéficié aux plus riches. Quelques mesures comme les baisses d’impôt sur le revenu ou la défiscalisation des heures supplémentaires ont amélioré le pouvoir d’achat de la classe moyenne. Mais le revenu disponible des 5 % les plus aisés a bien plus augmenté que celui des ménages médians. Quant aux plus modestes, ils ont bien moins profité des mesures sociofiscales du quinquennat. La hausse de la prime d’activité et de certains minima sociaux, ou encore de la prime énergie et du reste à charge zéro en santé, ne compense pas la perte de pouvoir d’achat qu’ils ont subie.

Quels ont été les facteurs de cette perte de pouvoir d’achat chez les plus pauvres ?

Les ménages en bas de l’échelle des revenus ont été affectés d’abord par le changement du mode de calcul des aides au logement qui a pesé surtout sur les jeunes actifs et sur les familles monoparentales. La hausse des taxes sur l’énergie et le tabac a touché les ménages ayant les budgets les plus contraints, notamment ceux qui doivent utiliser leur véhicule en zone rurale ou qui vivent dans un logement mal isolé. Enfin, et surtout, la réforme de l’assurance-chômage a entamé les revenus des chômeurs et des précaires. Une fois payés le loyer, les factures, etc., leur budget réellement disponible est souvent insuffisant pour boucler les fins de mois. L’effet de calendrier a été un facteur aggravant : des mesures en faveur des plus aisés ont été prises dès le début du quinquennat, tandis que les mesures pour le pouvoir d’achat des plus modestes ont été différées. La hausse des taxes sur le carburant et le tabac, ainsi que celle de la CSG ont précédé la suppression de la taxe d’habitation et des cotisations salariales d’assurance-chômage. Cette dernière mesure, présentée comme favorable au pouvoir d’achat, s’est finalement retournée contre les chômeurs : en fragilisant le système d’indemnisation, elle a permis au gouvernement d’imposer des mesures d’économie aux partenaires sociaux.

Quels seraient les leviers d’action les plus efficaces pour que les citoyens les plus modestes puissent vivre dignement ?

Le premier levier, ce sont les salaires. C’était une revendication des gilets jaunes, et la crise sanitaire a révélé que, parmi les travailleurs (et singulièrement les travailleuses) essentiels, beaucoup sont mal payés. Or, cela fait dix ans que le Smic n’a pas été revalorisé autrement que par son indexation automatique sur l’inflation. Le salaire minimum est maintenant plus élevé au Royaume-Uni qu’en France et il le sera bientôt en Allemagne. La revalorisation des minima sociaux est un deuxième levier : elle améliore directement le niveau de vie des plus pauvres. Depuis plus de trente ans, les minima sociaux ont très peu augmenté. Depuis 2017, ils se sont même dévalorisés par rapport au salaire minimum. Résultat : les ménages modestes n’ont plus de quoi finir le mois. Il est aujourd’hui essentiel de revaloriser ces aides au lieu de stigmatiser leurs bénéficiaires. Le blocage des prix est un troisième levier. Celui des loyers aurait un effet redistributif. Dans l’urgence, celui des prix de l’énergie ou des biens de première nécessité permettrait de protéger le pouvoir d’achat des plus précaires. Mais des mesures de plus long terme sont nécessaires pour assurer une transition écologique et sociale qui réduise la dépendance aux importations et permette le développement des énergies renouvelables à un prix abordable.

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Le Figaro

Grève pour le match France-Danemark : trafic quasi normal sur le RER B

Les syndicats réclament une prime et une reconnaissance de l'implication des salariés pendant la pandémie.

Le trafic devrait être légèrement perturbé ce vendredi sur le RER B, en raison d'une grève de conducteurs prévue le jour du match de football France-Danemark au Stade de France. Ce mouvement est ainsi prévu une semaine après une finale de la Ligue des champions, très chaotique.

Le trafic sera cependant «quasi normal» et l'interconnexion «maintenue à Gare du Nord» sur le RER B, ce qui signifie que les voyageurs venant du sud n'auront pas à changer de train pour se déplacer en direction du nord de Paris, a indiqué la RATP. «Pour rappel, les lignes de métro 13 et 12 ainsi que le RER D desservent elles aussi le stade de France» à Saint-Denis, ajoute la régie de transport qui prévoit «un important plan d'information voyageurs».

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Concernant le RER A, également touché par un appel à la grève, le trafic sera normal, assure la RATP. Les syndicats CGT, Unsa et La Base de l'entreprise publique ont appelé les conducteurs du RER à la grève vendredi pour dénoncer le sous-effectif et réclamer une prime de 1.500 euros en reconnaissance de leur implication pendant la pandémie.

Débordements

C'est la deuxième journée de mobilisation après celle de samedi qui avait légèrement perturbé le trafic sur le RER B, conduisant les supporters venus assister à la finale de la Ligue des champions entre Liverpool et le Real Madrid au Stade de France à se déporter sur le RER D ou la ligne 13 du métro.

Des incidents ont ensuite entaché l'événement qui a été marqué par des débordements et de graves problèmes de gestion des flux de spectateurs. L'affaire a pris un tour hautement politique, sur la capacité française à organiser des événements sportifs majeurs à un an du Mondial-2023 de rugby et à deux ans des Jeux olympiques à Paris.

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«Le fiasco du 28 mai a engendré une médiatisation mondiale et la direction porte l'entière responsabilité des problèmes d'acheminements des supporteurs au Stade de France», ont écrit les syndicats dans leur communiqué appelant à la grève. Sur le RER B, la RATP n'exploite que la partie sud de la ligne. À partir de la Gare du Nord, la SNCF - où aucun syndicat n'appelle à la grève - gère la ligne en direction de Saint-Denis et du Stade de France.

La part des Français «riches» en légère baisse, mais les plus aisés se portent bien, selon l'Observatoire des inégalités

La baisse de la proportion de ménages riches entre 2010 et 2019 s'explique notamment par les mesures fiscales décidées en 2011 et 2012, qui ont affecté les hauts revenus.

Le patron de la CGT Philippe Martinez passera la main en 2023

Celui-ci a proposé que Marie Buisson, secrétaire générale de la Ferc-CGT (fédération de l'éducation, de la recherche et de la culture), lui succède.

La réforme des retraites est «indispensable» et «nous la ferons», affirme Olivia Grégoire

Après la réforme avortée du premier quinquennat, le dossier, crucial, s'annonce comme l'un des plus délicats du nouveau gouvernement.

Le Figaro

France-Danemark : un match pour (enfin) oublier le fiasco

Baptiste Desprez

ANALYSE - Les Bleus défient les Danois ce vendredi soir, en Ligue des nations, avec l'espoir d'une ambiance festive au Stade de France.

Impossible de passer sous silence un tel contexte après le fiasco de l'organisation au Stade de France samedi dernier pour la finale de Ligue des champions et la honte en mondovision qui en a découlé… C'est dans cette situation – qui la dépasse allégrement - que l'équipe de France retrouve son jardin face au Danemark (20 h 45, M6) en ouverture de la Ligue des nations (compétition dont elle est tenante du titre), un an après son dernier match à Saint-Denis.

Si les Bleus, rassemblés depuis une semaine à Clairefontaine pour ce dernier rendez-vous de la saison, ont rapidement éludé la question de la sécurité pour se concentrer uniquement sur leurs devoirs côté terrain, les observateurs seront attentifs à tous nouveaux débordements, qui feraient sacrément tache à quinze mois de la Coupe du monde de rugby et à deux ans des Jeux olympiques. En espérant que le fameux adage « impossible n'est pas français » ne se vérifie pas cette fois-ci…

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Le staff des Bleus agréablement surpris par l'état physique de ses troupes

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Sur la pelouse du Stade de France, les champions du monde, qui ne sont que neuf de l'épopée 2018 sur ce rassemblement (Lloris, Areola, Lucas Hernandez, Kimpembe, Pavard, Varane, Kanté, Griezmann, Mbappé), ont pour objectif de donner un dernier coup de collier avant de partir en congé. Comme les instances internationales estiment que le calendrier manque parfois de rendez-vous, les têtes pensantes du ballon rond ont eu la belle idée de glisser quatre matchs en onze jours (Danemark, Croatie, Autriche, et de nouveau Croatie, les 3, 6, 10 et 13) pour le mois de juin.

Bien vu à une période où les corps sont usés, les organismes atteints et le mental proche du burn-out après une saison à rallonge pour des éléments soucieux de couper avant d'attaquer un nouvel exercice singulier avec la première Coupe du monde hivernale, au Qatar (21 novembre-18 décembre). On pourrait malgré tout s'y méprendre au regard des séances intenses entrevues à Clairefontaine cette semaine, avec des internationaux affamés et un staff impressionné par les données GPS de son groupe. Signe qu'il en reste encore sous le capot.

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Les plus belles oppositions entre la France et le Danemark

Certains jouent très gros pour la Coupe du monde

Il faut dire que certains éléments (Ben Yedder, Nkunku, Diaby, Saliba, pour ne citer qu'eux) jouent gros dans la quête d'un billet pour Doha et auraient tort de prendre de haut ce rassemblement. Didier Deschamps, endeuillé cette semaine par la mort de son papa et « remplacé » par son adjoint, Guy Stéphan, ce vendredi, l'a annoncé clairement. Au-delà de l'exigence habituelle pour l'équipe de France et l'obligation de résultat chère à « DD », cette séquence est aussi là pour « donner du temps de jeu » à ceux qui doivent apporter des réponses.

Avec une seule autre séquence internationale programmée en septembre (réception de l'Autriche le 22 et déplacement au Danemark le 25 en Ligue des nations) d'ici au Mondial, les occasions de briller seront rares. Et les places valent très chères au sein d'un groupe où la concurrence sévit dans tous les secteurs de jeu et qui a parfaitement su retrouver des couleurs (7 victoires, 2 nuls) depuis l'échec de l'Euro, avec notamment la quête de la Ligue des nations contre l'Espagne en octobre dernier.

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Face à des Danois demi-finalistes du dernier championnat d'Europe, que les Bleus retrouveront deux fois en 2022 avant de les défier lors de la Coupe du monde le 26 novembre prochain, l'idée sera aussi de marquer les esprits. Cette fois-ci sur le terrain et de la plus belle des manières. Pour enfin faire briller la France.

Entraînement «de rêve», Mbappé-Benzema, Deschamps absent: la journée des Bleus à Clairefontaine

L'équipe de France a connu une journée plutôt détendue ce mercredi au Château.

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Le capitaine des Bleus a fait face aux médias ce jeudi à la veille de France-Danemark.

Foot : Nouvel appel à la grève sur le RER B le jour du match France-Danemark

Les incidents du Stade de France samedi lors de la finale de la Ligue des Champions semblent avoir laissé des séquelles. Les syndicats de la RATP appellent à la grève sur le RER B à l'approche d'une rencontre des Bleus face au Danemark vendredi.

Le Figaro

Obi-Wan Kenobi : Ewan McGregor ressuscite le mythique héros de Star Wars

  • Par  Nicolas Vollaire
  • Mis à jour le 03/06/2022 à 09:19
  • Publié le 03/06/2022 à 09:19

L’acteur américano-britannique retrouve le rôle du mythique Jedi dans la série événement de Disney+.

C’est l’événement de l’année sur Disney+. Et c’est peu dire que la série est attendue par les fans de Star Wars comme le messie qui redonnera à la saga ses lettres de noblesse. Depuis vendredi, la série Obi-Wan Kenobi est enfin disponible sur la plateforme. L’occasion pour Ewan McGregor de reprendre le rôle de sa vie, dix-sept ans après sa dernière apparition au cinéma. D’abord imaginé comme un film, restructuré en série avant d’être mis en attente pour des problèmes de scénario, puis repoussé et finalement retardé par la pandémie, le projet Obi-Wan Kenobi a bien failli ne jamais voir le jour. Il était pourtant l’un des plus attendus - et surtout l’un des plus désirés - par les adeptes de Star Wars du monde entier.

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Si la mythique saga lancée par George Lucas en 1977 s’est étendue sur plus de quatre décennies, neuf films, deux spin-off, des séries animées ou en prise de vues réelles, toutes ces œuvres n’ont pas reçu le même accueil. La dernière trilogie cinématographique ayant même déçu dans sa conception et son scénario bancal. Le lancement de Disney+, arrivé en France en mars 2020, a changé la donne avec la diffusion de The Mandalorian , première série dérivée de l’univers Star Wars dont la réussite artistique et commerciale a dépassé toutes les attentes de Disney.

Le rôle d’une vie pour l’acteur

En 2019, Disney+ officialise donc enfin la série Obi-Wan Kenobi. Cerise sur le gâteau, son interprète des trois premiers films, Ewan McGregor, reprend le flambeau avec un bonheur non dissimulé. «Cela faisait quinze ans que les journalistes me posaient la question», raconte l’acteur. «À chaque fois que je faisais une interview pour un film, ils me disaient: “OK, merci de nous avoir parlé de votre film. Mais on voudrait savoir si vous allez de nouveau jouer Obi-Wan Kenobi!” (Rires.) J’ai toujours répondu que je serais ravi de le faire. Puis un jour, Disney m’a appelé pour vérifier si je le pensais vraiment. Et bien sûr, j’ai dit oui!» Pour se remettre dans la peau de ce personnage qui l’a tant marqué, Ewan McGregor a minutieusement préparé son coup: «J’ai revu tous les films dans l’ordre, du premier jusqu’au neuvième! J’ai aussi vu tous les spin-off, la série animée Clone Wars et des romans de science-fiction. Et quand j’ai rejoué Obi-Wan pour la série, tout est revenu d’un coup! C’était facile et naturel. J’ai juste mis un peu de temps à retrouver sa voix et son intonation.»

« Obi-Wan Kenobi est un personnage tellement important ! Il y a tellement d’attente autour de lui…»

Ewan McGregor

Le projet est sur les rails avec la talentueuse réalisatrice Deborah Chow, qui avait déjà travaillé sur The Mandalorian, mais aussi sur des séries comme Better Call Saul ou Les Enquêtes de Murdoch , bien connue des téléspectateurs de France 3. Mais le point d’orgue reste l’annonce du retour de Dark Vador et de son dernier interprète, Hayden Christensen. Une revanche entre le plus célèbre méchant de l’histoire du cinéma et son ancien maître Jedi, quarante-cinq ans après le premier film, finit de combler le public et provoque une excitation hors norme. Un enthousiasme qu’Ewan McGregor a perçu sur le tournage: «L’équipe technique était jeune et composée en majorité de personnes qui ont grandi avec Star Wars. Quand je suis arrivé sur le plateau, j’ai senti une effervescence incroyable. Et quand Hayden est arrivé en Dark Vador, tout le monde le fixait. C’était vraiment dingue!»

Pour ceux qui seraient un peu perdus dans cet enchevêtrement où les scénarios des films se croisent avec ceux des séries, l’histoire d’Obi-Wan Kenobi se situe dix ans après l’épisode III, La Revanche des Sith. Le vil empereur Palpatine a pris le contrôle de la galaxie avec l’aide de son âme damnée, Dark Vador. Les Jedi ont presque tous été exterminés et les rares survivants, tels Yoda ou Obi-Wan, se cachent pour échapper à l’Empire. Mais le maître Jedi, désormais cinquantenaire, a une mission: veiller sur le jeune Luke Skywalker, qu’il a confié bébé à son oncle et à sa tante. Ignorant que son fils, lui, a été caché et assisté par les redoutables Inquisiteurs, Dark Vador traque sans relâche les Jedi survivants et notamment Obi-Wan Kenobi, qui l’avait laissé pour mort après leur duel au sabre laser, dix ans auparavant.

Un Jedi brisé qui a perdu la foi

«Quand on a commencé à réfléchir sur le projet, j’ai dit qu’il fallait mettre mon personnage dans une situation difficile», explique Ewan McGregor. «Obi-Wan est un homme brisé. Il est seul, il a perdu son meilleur ami, Anakin, et il culpabilise. Je voulais vraiment qu’on démarre l’histoire à ce moment-là avec cet homme anéanti qui a perdu la foi. Et voir comment il va s’en sortir…» Pour le savoir, il faudra vous jeter sur les deux premiers épisodes disponibles sur Disney+, puis patienter avant la mise en ligne des quatre suivants au rythme d’un épisode par semaine. Fidèle à sa politique de ne rien divulguer pour éviter toute fuite ou spoiler, Disney n’a montré aucun épisode à la presse, à l’exception d’une bande-annonce qui donne aussi envie qu’un bon gâteau dans la vitrine d’une pâtisserie.

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Une appétence confirmée par Ewan McGregor: «Obi-Wan Kenobi est un personnage tellement important! Il y a tellement d’attente autour de lui… Si le public l’aime autant, je pense que c’est dû à Alec Guiness, qui l’avait interprété la première fois. C’est l’un des plus grands acteurs britanniques de l’histoire et il représente totalement le personnage. La jeune génération me connaît plutôt moi pour ce rôle mais la popularité d’Obi-Wan Kenobi vient de ce qu’a créé Alec Guiness dans les trois premiers épisodes et de ce que j’ai fait à mon tour dans les trois suivants. Ce mélange vous donnera, je l’espère, la parfaite transition entre les deux époques pour la série!» Une attente qui prend désormais fin grâce à Disney+.

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L'Humanité

Congés payés annuels : passé le délai du 31 mai, il n’est pas (toujours) trop tard

Actu

Le 31 mai arrive, et tous les congés acquis durant l’année devront être soldés à cette date, au risque de les perdre. Toutefois, il est possible de reporter un reliquat, sous conditions.

Mélanie Mermoz

Plus que quelques jours avant le 31 mai ! Dans la majorité des entreprises, à cette date, vous devez avoir pris tous vos congés. C’est en effet à ce moment que se clôt la période de référence. Pour éviter de les perdre, certains se résolvent à « poser des jours » en catastrophe au mois de mai, mais cela ne suffit pas toujours.

En cas de congé maternité ou d’arrêt maladie

S’il vous reste des jours de congé, est-ce possible de les reporter à l’année suivante ou sont-ils perdus ? Tout dépend d’abord de la raison pour laquelle vous n’avez pas pu prendre ces congés. En cas de congé maternité, de congé d’adoption (L.3141-1) ou d’arrêt maladie, vous êtes en droit de les reporter. En cas d’arrêt lié à une maladie professionnelle ou un accident de travail, vous bénéficiez évidemment aussi de ce droit au report. Attention toutefois, si vous tombez malade pendant vos congés, les jours de congé qui tombent pendant l’arrêt maladie sont considérés comme pris et ne peuvent être reportés.

En dehors de ces cas, tout dépend de l’entreprise où vous travaillez. Si votre temps de travail est annualisé, un accord d’entreprise ou de branche peut prévoir que les congés non pris au 31 mai puissent être posés avant le 31 décembre. Des conventions collectives ou des accords d’entreprise, ou simplement l’usage, peuvent aussi autoriser le report des congés payés au-delà du 31 mai. Sinon, il est toujours possible de le demander à votre patron, mais il n’est pas tenu d’accepter.

Empêchement et indemnités

Si vous n’avez ni pu prendre vos congés ni les reporter, il peut être possible d’en obtenir le paiement. Cela dépend toutefois des raisons qui vous ont poussé à ne pas prendre ces congés. Si ce sont des considérations personnelles, votre employeur n’est pas tenu de vous payer ces journées de congé, elles sont alors perdues. En revanche, si votre employeur vous a empêché de prendre vos congés, il est tenu de vous verser une indemnité compensatrice.

Si vous aviez posé des dates de congé et qu’il vous les a annulées, c’est simple. Si votre charge de travail vous a conduit à ne même pas envisager de les poser, c’est plus compliqué, il faudra pouvoir prouver la faute de votre employeur devant les prud’hommes, des dommages et intérêts pourront alors vous être versés. Afin de garantir le droit au repos des salariés, il est interdit de leur proposer de remplacer la prise des congés par le paiement de ces journées.

S'il existe un compte épargne-temps

Les entreprises qui ont mis en place un compte épargne-temps (CET) font toutefois exception. Les salariés peuvent alors reporter une partie de leurs congés (au-delà de quatre semaines), qui sont accumulés et peuvent être utilisés à l’occasion d’un congé sabbatique ou pour permettre un départ en retraite précoce. Certains accords permettent que, dans le cadre d’un CET, les jours de congé accumulés (au-delà de la cinquième semaine) puissent être payés.

Dans sa campagne, Emmanuel Macron avait proposé de généraliser les CET, de les rendre transférables et de permettre de payer les jours non pris. Alors que les fins de mois deviennent de plus en plus difficiles, certains pourraient être tentés de sacrifier leur droit au repos.

droit du travail
L'Humanité

Quand l’eczéma a la peau dure

Actu

Peau sèche ou irritée, démangeaisons, plaques rouges... Bien que non contagieux, les symptômes de l’eczéma dit atopique peuvent perturber ou gâcher la vie sociale. Cette affection cutanée débute souvent au plus jeune âge pour évoluer par poussées et finir par disparaître à l’adolescence. Mais pas toujours.

Gaëlle Brière

Tout d’abord, faisons le point sur l’eczéma. Il en existe deux types : l’eczéma allergique de contact et l’eczéma atopique, celui qui nous intéressera ici. « L’eczéma atopique est une maladie génétique liée à un fonctionnement anormal de la peau (plus poreuse aux irritants et aux allergènes) et du système immunitaire (système immunitaire hyperréactif) », selon la Fondation Eczéma. Cette maladie inflammatoire touche plus de 2,5 millions d’adultes en France (1).

Elle apparaît chez l’enfant entre 3 mois et 2 ans, et évolue ensuite par poussées pour enfin disparaître vers l’adolescence. Toutefois, dans 10 % des cas, elle persiste à l’âge adulte et peut également se déclarer chez près de 20 % des patients de plus de 20 ans (1). Les symptômes de la maladie se caractérisent par la peau sèche ou très sèche, des plaques rouges qui se situent souvent sur les mains, le visage ou les grands plis, des squames et des démangeaisons, des suintements, un épaississement de la peau, des marques de grattage.

Dans une version plus aiguë, la dermatite atopique chronique se transformera en dermatose grave avec des poussées vésiculeuses ou suintantes. On comprend dès lors les conséquences physiques et psychiques que ces poussées peuvent engendrer. Par ailleurs, les crises de démangeaisons peuvent être très intenses et fréquentes, de jour comme de nuit. Moral en berne, confiance en soi très atteinte, lien à l’autre et vie sociale altérés… l’eczéma véhicule des dommages collatéraux qui nécessitent parfois une prise en charge psychologique afin de soutenir les patients.

Plus persistant chez les femmes

Si l’eczéma est lié à une altération de la fonction barrière de la peau et fréquemment aussi à des antécédents génétiques (en général, il n’est pas rare que l’un ou les deux parents en souffrent aussi), de nombreux facteurs peuvent le favoriser. Citons, par exemple, le frottement avec de la laine ou des tissus synthétiques, la chaleur, la sueur, une hygiène un peu trop décapante de notre peau qui assèche cette dernière et, bien sûr, le stress. Un cercle vicieux, car si le stress accentue les crises d’eczéma, l’eczéma génère aussi beaucoup de stress. Enfin, une étude publiée fin 2021 par des chercheurs de l’université de Vérone (2) avance un lien probable entre période prémenstruelle et crises exacerbées de la maladie chez certaines patientes. Une piste intéressante à explorer, l’eczéma atopique touchant majoritairement les femmes.

Si l’on peut, dans un premier temps, adopter quelques gestes afin de préserver sa peau des agressions extérieures tout en lui apportant un maximum d’hydratation avec des émollients adaptés, il sera nécessaire de consulter un dermatologue ou un médecin afin de prendre en charge l’aspect purement physique de ce trouble. Les praticiens prescriront soit un traitement à base de corticoïdes, soit, lorsque c’est nécessaire, des traitements par voie générale qui viennent contrer l’inflammation. Sans oublier l’importance de la composante psychique, que l’on peut accompagner par l’hypnose ou encore l’acupuncture.

Santé
Le Figaro

Ivan Rioufol: «Le déni des faits, au cœur du Mal français»

Ivan Rioufol

CHRONIQUE - Le récit officiel à la suite des violences autour du Stade de France, en marge de la finale de la Ligue des champions, s’entête à taire la réalité. L’État dissimule sa faillite comme un enfant camouflerait sa bêtise.

Que vaut la parole de l’État? Elle devrait être d’or ; elle est de plomb. Elle assène, accuse, falsifie. Elle devient semblable aux propagandes des régimes épuisés: ne sachant plus convaincre de leur utilité, leurs dirigeants ne survivent que grâce au trucage, au déni des faits, à la désignation de faux coupables. C’est cette pente qui s’observe en France quand le pouvoir, incapable de maîtriser l’élémentaire mission de sécurité publique, en vient à tordre des évidences pour dissimuler ses carences. Samedi, les violences autour du Stade de France (Seine-Saint-Denis), à l’occasion de la finale de football de Ligue des champions, ont été largement le fait de jeunes bandits et de détrousseurs des cités voisines. Ils s’en sont pris aux supporteurs britanniques et espagnols venus pour le match Liverpool-Real Madrid. Or le récit officiel s’entête à taire cette réalité.

À lire aussiGérald Darmanin et le Stade de France: «Faux tickets, vraie défausse»

Gérald Darmanin, auditionné par le Sénat mercredi, n’a pas corrigé ses accusations du samedi: elles désignaient «des milliers de “supporteurs” britanniques sans billet, ou avec de faux billets», coupables selon le ministre de l’Intérieur d’avoir «forcé les entrées et, parfois, violenté les stadiers». Pourtant, très vite, cette version hâtive avait été contredite par les images, les témoignages, les profils des interpellés. Matthieu Valet assurait dès dimanche au Figaro, en tant que représentant du syndicat indépendant des commissaires de police, parlant de fauteurs de violences: «Il s’agit de voyous des cités voisines qui procèdent à de la délinquance de proximité.» La presse internationale (400 millions de téléspectateurs) confirmait cette version. Cependant, ni Darmanin ni la nouvelle ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, ne veulent admettre la responsabilité essentielle des racailles dans ce chaos. Accepter l’omerta?

Se méfier des serments grandiloquents: ils font briller les mots pour éviter les actes. Tout juste nommée première ministre, Élisabeth Borne avait pris l’engagement «de ne pas mentir». Or c’est dans un mensonge d’État que s’enferment le ministre de l’Intérieur et celle des Sports, contre toute raison. Désigner l’Anglais comme bouc émissaire des fautes des organisateurs est une xénophobie qu’assument ceux qui interdisent en revanche de nommer la libanisation de la Seine-Saint-Denis. Car le «mal racine» qu’invoque le gouvernement en pointant «une fraude massive, industrielle, organisée de faux billets» chez les Britanniques est une fausse explication. Cette fraude ne peut occulter ce qu’est devenu ce département, qui abrite à Saint-Denis la nécropole des rois de France: une enclave de plus en plus étrangère, voire hostile, à l’héritage national. Comment croire qu’une désinformation officielle puisse masquer ce qui crève les yeux?

Qu’y voit-on, sinon une contre-société hors de contrôle? L’État dissimule cette faillite comme un enfant camouflerait sa bêtise. Cette mise sous le tapis est absurde. Le dénégationnisme est la caricature du Mal français. Confrontés au réel, les faussaires parlent comme le Tartuffe de Molière: «Couvrez ce sein que je ne saurais voir.» Nombreux sont les témoins qui ont décrit des scènes d’extrêmes violences commises par des jeunes immigrés ou issus de l’immigration, parfois sans papiers. Des agressions sexuelles ont été relatées. Un «influenceur» de réseaux sociaux, Ibrahim (dit «Challenger») s’est fait reconnaître alors qu’il s’était filmé récemment maniant une kalachnikov, possiblement en Syrie. Répondant à deux sénatrices qui s’étonnaient du silence gouvernemental sur le profil des racailles, Darmanin a dénoncé leurs «liens nauséabonds», se refusant à donner les nationalités des voyous. Seuls les Anglais sont des dangers…

Fable et trucage

«Il ne manque que la mer pour faire la Californie», avait expliqué Macron en parlant de la Seine-Saint-Denis, en mai 2021. En réalité si la Californie attire, la Seine-Saint-Denis repousse. Les gens la quittent dès qu’ils le peuvent. Le département se referme sur ses populations nouvelles, dans un inexorable basculement civilisationnel. Pour avoir rappelé, début mai, que «Saint-Denis, ce n’est pas Paris», l’ancien joueur de foot Thierry Henry a essuyé les critiques des censeurs et des receleurs de «vivre ensemble». Or c’est bien cette «France de demain», perméable à l’influence islamique, que Macron entend promouvoir à travers les prochains Jeux olympiques de 2024 qui s’y tiendront.

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Cette marche forcée vers la «diversité heureuse» ne supporte pas d’être contrariée par les ensauvagements. Darmanin avait déjà nié naguère le lien entre l’immigration et l’insécurité. Il n’est donc pas étonnant qu’il se refuse à dramatiser l’état d’insurrection de certains quartiers, en dépit des répétitions accélérées de violences urbaines annonçant une possible guerre civile. Ce sont des familles britanniques, avec femmes et enfants qui ont été principalement aspergées de gaz lacrymogène par les forces de l’ordre. «Nous avons évité des morts», s’est justifié l’Intérieur. Dans ce monde fictif, s’inventent des scénarios invérifiables.

La fable et le trucage ne peuvent tenir lieu de méthode de gouvernement. La liberté que prend l’État avec les réalités, alors qu’il dit vouloir traquer les «fake news», procède d’un excès de confiance que rien ne justifie. Son éloignement du réel est une perte de sens. Son comportement rappelle sa fausse «guerre» contre le Covid et ses contestables mesures liberticides, prises au prétexte, là aussi invérifiable, de «sauver des vies». Tout devient suspect dans la parole publique, qui s’interdit le moindre mea culpa.

Les autosatisfactions du chef de l’État cachent mal le désastre du secteur hospitalier, la faillite de l’école, de la diplomatie, mais aussi la fracture nationale, l’endettement colossal, l’inflation qui vient, etc. L’État s’effondre, et la France avec lui. La situation n’est pas seulement due à l’actuel chef de l’État. Mais, depuis sa réélection, l’immobilisme tient lieu de politique. À une semaine du premier tour des législatives, le 12 juin, une lassitude a gagné les citoyens, confrontés à un monde politique bavard et impuissant. Sous le calme apparent, les colères fermentent. Gare à la révolution du réel!

«Fait divers»

Alban Gervaise, 41 ans, médecin militaire, avait été frappé de coups de couteau portés au cou, le 10 mai, alors qu’il était avec deux de ses trois jeunes enfants devant leur collège catholique, à Marseille. L’agresseur, à l’identité non révélée, avait agi «au nom de Dieu». Le docteur Gervaise est mort des suites de ses blessures. Un drame classé «fait divers».

Prochain bloc-notes: 17 juin.

Gilles-William Goldnadel: «Stade de France: ces vérités dérangeantes qu'on cherche à dissimuler»

FIGAROVOX/CHRONIQUE - L'avocat critique la couverture médiatique des événements au Stade de France, théâtre d'affrontements violents ce 28 mai. Contrairement à ce qui a pu être dit, ces graves incidents sont surtout l'œuvre de voyous, assure-t-il.

Alain Finkielkraut: «La France insoumise, c’est le nom que se donne la France soumise à l’islamisme»

GRAND ENTRETIEN - L’académicien s’inquiète de l’union de la gauche autour de Jean-Luc Mélenchon et de La France insoumise. Le philosophe voit dans cette alliance la trahison de tous les principes fondamentaux de la social-démocratie.

L’éditorial du Figaro: «Chaos au stade de France: les yeux grands fermés»

Par Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction.

France24 - Monde

Reportage : dans l'est de l'Ukraine, une trentaine de combattants étrangers sur le front

Publié le : 03/06/2022 - 07:40

Amar AL HAMEEDAWI Jonathan WALSH

De nombreux volontaires étrangers sont partis combattre en Ukraine. Depuis le début de l’invasion russe, Kiev avait publiquement lancé un appel. S'il est difficile d’évaluer leur nombre réel, ces volontaires sont bien présents sur les lignes de front. France 24 a rencontré un groupe de combattants dans l'est du pays.

Dès le début des combats en Ukraine, des volontaires étrangers ont répondu à l'appel de Kiev, se rendant sur les lignes de front pour faire face à l'armée russe. France 24 est allé à la rencontre d'un groupe de combattants dans l'est du pays : une trentaine d’hommes intégrés dans une unité de la garde nationale ukrainienne, dont les témoignages sont rares.

Le lieu de la rencontre devait être tenu secret – seule condition pour être autorisé à filmer. Autour de la table, deux Canadiens et un Américain évoquent leurs motivations.

"Le président ukrainien a donné son accord et a demandé à tous les étrangers prêts à se battre de venir aider l’Ukraine", raconte Sot Maple, combattant canadien. "Moi, ma spécialité, c’est le sauvetage. Je suis infirmier. S’il y a des blessés, des soldats difficiles à récupérer, je serais plus qu’heureux de leur sauver la vie."

"Si on peut sauver une seule vie, c'est ça qui compte pour moi"

Parmi cette trentaine de combattants venus du monde entier, beaucoup ont un passé militaire.

"J’ai servi dans les rangs de la 101e aéroportée, dans l’armée américaine", explique Jeff, combattant américain. "Je regardais les informations sans arrêt, et j’ai senti que j’avais des compétences que je pouvais mettre à profit ici, d’une manière ou d’une autre. Si on peut sauver une seule vie, c’est ça qui compte pour moi."

"Moi, je suis soldat. Au Canada, j’ai fait trois ans dans les forces armées canadiennes en tant que soldat d’infanterie", ajoute Speedy, canadien. "Je suis parti dans une zone de combat au front, pendant environ deux semaines. Ce n’était pas la première ligne, on était un petit peu plus en arrière. Mais il y avait de l’action."

Tous ces combattants viennent d’être intégrés dans une unité de la Garde nationale ukrainienne, dans l’est de l’Ukraine.

"Ils forment un groupe assez autonome, qui peut se rendre sur la ligne de front si on leur demande. Ils transportent les morts et les blessés vers l’arrière", explique Yegir, commandant d’une unité des forces spéciales ukrainiennes."

Ces hommes peuvent être déployés à tout moment, alors que les troupes russes progressent chaque jour un peu plus dans le Donbass.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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L'Occident doit se préparer à une "guerre d'usure" en Ukraine, selon le chef de l'Otan

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Guerre en Ukraine : plus que 20 % de Severodonetsk aux mains des Ukrainiens, selon le maire

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En direct : au 100e jour d'invasion de l'Ukraine, la Russie s'acharne sur le Donbass

L'Humanité

Le bioéthanol, une solution pour rouler moins cher ?

Actu

La hausse des prix de l’essence braque les projecteurs sur le bioéthanol, ou E85, dont la demande explose. Une alternative intéressante, à condition de prendre quelques précautions et de ne pas se laisser abuser par son côté « bio ».

Olivier Chartrain

Le bioéthanol a le vent en poupe. Les chiffres sont là : alors qu’en 2020 la consommation française avait gentiment crû de 4 %, en 2021, elle a bondi de 33 %. Une tendance que le début de l’année 2022 n’a fait que confirmer. Logique : alors que le prix moyen du litre de SP95-E10 tourne autour de 1,75 euro, l’E85, lui, navigue entre 0,75 et 0,80 euro. Un euro de moins le litre : ça fait réfléchir ! D’autant que, désormais, près d’une station-service sur trois (2 725 sur 9 600, fin 2021) en propose.

Issu de plantes qui absorbent du carbone

Mais d’abord, de quoi parle-t-on ? L’éthanol (ou alcool éthylique), c’est celui que l’on trouve dans le vin ou le pastis. Hormis le diesel, non compatible et dont il ne sera pas question ici, tous les carburants actuels en contiennent : 5 % pour le SP98-E5, 10 % pour le SP95-E10. Dans l’E85, la proportion s’inverse : il contient jusqu’à 85 % d’éthanol, fabriqué à partir de végétaux. C’est pour cette raison qu’on lui a ajouté le préfixe « bio » : parce qu’il est issu de plantes qui absorbent du carbone pendant leur phase de croissance, ce qui compense partiellement les émissions de gaz à effet de serre (GES) produites lors de sa combustion dans le moteur.

C’est pourquoi son coût est si bas : considéré comme vertueux sur le plan environnemental, le bioéthanol est considérablement moins taxé que l’essence. Quand un litre de super subit quelque 66 centimes de taxes, l’E85, lui, est pénalisé de 12 centimes seulement. Et si on prend en compte les aides que perçoivent, dans le cadre de la politique agricole commune (PAC), les agriculteurs qui en produisent la matière première, on peut même dire qu’il s’agit d’un carburant subventionné.

L’impact des plantations énergétiques

Le sujet mérite que l’on s’y arrête. L’E85 vendu en France est principalement obtenu à partir de maïs (34 %), de blé (27 %) et de betterave sucrière (15 %). Tout cela provient essentiellement de nos champs puisque, en 2020, sur les 776 millions de tonnes de bioéthanol consommées en France, 78 % étaient produites sur le territoire national. C’est ce qui explique que ce carburant ait été moins sensible que les autres au déclenchement de la guerre en Ukraine… pour le moment.

C’est aussi la raison pour laquelle le vrai bilan carbone du bioéthanol reste difficile à mesurer. Selon une étude produite en 2016 par l’Union européenne, il permettrait une baisse des émissions de GES de seulement… 0,5 %. Pourquoi ? Essentiellement parce que blé, maïs et betterave sont issus de grandes cultures industrielles, ultra-mécanisées, donc voraces en fioul. Ce sont aussi des cultures à haut rendement, fragiles, qui nécessitent de recourir à des engrais issus du pétrole et à des pesticides controversés – on se souvient de la dérogation accordée aux betteraviers pour utiliser des néonicotinoïdes, interdits car dangereux pour les abeilles.

Mais la principale source de GES imputable au bioéthanol a pour cause le changement d’affectation des sols. En France, l’extension des plantations énergétiques s’est d’abord faite au détriment non des forêts, comme au Brésil ou en Indonésie, mais des protéagineux (aliments du bétail), des jachères et, de plus en plus, des prairies. Or, ces dernières sont des « puits de carbone » infiniment plus efficaces qu’un champ de blé ou de betterave. Ainsi, le pire schéma type, celui d’un éleveur bovin en difficulté économique qui se résigne à labourer ses prairies pour en faire des champs de blé ou de maïs énergétiques, pourrait devenir la règle, aggravant le bilan carbone du bioéthanol.

On reproche enfin à ce dernier de réduire les surfaces agricoles dédiées à l’alimentation. Un argument guère recevable dans un monde où, selon la FAO (agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation), on produit déjà de quoi nourrir deux fois la population mondiale. La faim est un problème purement politique, lié aux inégalités de revenus, d’accès à la nourriture et de spéculation.

Subventions et homologations

Reste donc cette réalité : pour une consommation de 8 l/100 km et un kilométrage de 10 000 km/an, l’E85 promet une économie annuelle de plus de 800 euros. Qui peut négliger une telle économie ? D’autant que la quasi-totalité des moteurs à essence peut tolérer ce carburant. Certains franchissent trop vite le pas : sur le Web, les forums regorgent de témoignages, les uns expliquant les dosages hasardeux auxquels ils se livrent (« Un plein de SP95, puis un demi-plein d’E85… »), les autres s’inquiétant des témoins d’alerte qui s’allument ou se lamentant sur leur moteur cassé. Car passer à l’E85 oblige à quelques modifications sur son véhicule.

Premièrement, le bioéthanol est légèrement corrosif : si le moteur lui-même ne craint pas grand-chose, ce n’est pas le cas des périphériques, Durit et autres joints, qui, à moyen ou long terme, le supportent mal. Deuxièmement, le pouvoir calorifique de l’E85 est inférieur à celui de l’essence. Il faut donc changer les réglages du moteur afin d’injecter plus de carburant dans les chambres de combustion – ce qui implique une surconsommation de 15 % à 20 %, largement compensée par le coût inférieur de l’E85.

Pour cela, on peut acheter une voiture (dite Flexifuel) modifiée d’origine pour accepter le bioéthanol. Problème : seul Ford (et des marques très haut de gamme comme Jaguar ou Land Rover) propose quelques modèles. L’alternative consiste donc à équiper son véhicule d’un boîtier électronique modifié pour rouler à l’E85. Soulignons au passage que, Flexifuel ou boîtier, les véhicules ainsi équipés peuvent ensuite rouler tout aussi bien au SP95-E10. Notre conseil : la modification apportée par un kit E85 étant moins exhaustive que sur un modèle Flexifuel, mieux vaut éviter les trop fortes sollicitations (montagne, tractage, conduite sportive) et faire surveiller régulièrement l’état du circuit d’alimentation.

La demande explosant, les installateurs de boîtiers E85 se sont multipliés. Le coût est assez variable, de 400 euros à plus de 1 000 euros. Il sera dans tous les cas rapidement amorti, d’autant que de plus en plus de collectivités locales subventionnent, parfois jusqu’à 500 euros, la pose de tels kits (1). Mais attention : pour éviter les ennuis, il faut que le boîtier soit homologué et que le fabricant assure ses produits contre les risques liés à leur utilisation. Car la loi est la loi : toute modification des caractéristiques d’origine d’un véhicule doit être portée sur sa carte grise, et seul un boîtier homologué vous permettra de modifier celle-ci. Sinon, vous serez hors la loi et votre véhicule sera inassurable.

Autre inconvénient : pour pousser leurs clients à faire entretenir leur véhicule chez leurs agents, les constructeurs suppriment leur garantie dès qu’une intervention est effectuée sur le moteur en dehors du réseau. C’est même le cas chez Ford, qui pourtant propose la pose de boîtiers chez ses agents ! Il faut le savoir, et en tirer les conséquences : mieux vaut poser un kit E85 sur une voiture d’occasion, ou attendre la fin de la garantie constructeur. Résumons : l’E85 présente un intérêt économique pour une voiture un peu ancienne, pour des trajets ordinaires et à condition d’assurer un entretien régulier.

www.bioethanolcarburant.combiocarburants
Le Figaro

«Une mise au point et des excuses?»: Alexis Corbière interpelle Julien Bellver après une chronique dans «Quotidien»

  • Par  Cécile Brelot
  • Mis à jour le 03/06/2022 à 09:31
  • Publié le 03/06/2022 à 09:31

Le député de La France Insoumise a pris à parti le chroniqueur, après une séquence diffusée lors du talk-show de Yann Barthès.

«Une nouvelle fois ‘‘Quotidien’’ se ridiculise», initie Alexis Corbière sur son compte Twitter ce jeudi 2 mai. Le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon a réagi après une chronique de Julien Bellver diffusée la veille. Le politique lui a aussi demandé de faire «une mise au point» mais surtout présenter «des excuses». Lors de sa rubrique, le journaliste du programme de TMC a décrypté les clips de campagne des partis candidats aux élections législatives. Celle des Nupes, la nouvelle union populaire, écologique et sociale, a particulièrement retenu l’attention.

» LIRE AUSSI - «C’est sidérant»: la colère de Pascal Praud contre une chronique de Lilia Hassaine dans «Quotidien»

«Chez les Nupes, comment faire un clip regroupant toutes les stars de la gauche?», a demandé Julien Bellver en guise d’ouverture, avant de faire apparaître Jean Luc-Mélenchon.«On ne garde que Mélenchon au montage. Dans ce clip censé montrer tous les partis de gauche, il n’y a que le leader insoumis et les stars de son parti», poursuit-il avant de lister les membres de La France Insoumise, dont Alexis Corbière.

Un extrait épinglé dès le lendemain par l’homme politique. Dans son tweet, le député de la 7ème circonscription de Seine-Saint-Denis (Montreuil) a jugé que les propos de «Quotidien» étaient «des attaques injustes, à la fois contre son représentant Jean-Luc Mélenchon mais aussi la Nupes». Pour appuyer sa colère, Alexis Corbière a inséré sous son texte un article du journal Libération dont le titre est: «Est-il vrai que le clip de la Nupes ne montre que Mélenchon comme le dit ‘‘Quotidien’’?».

Une nouvelle fois @Qofficiel se ridiculise dans ses attaques injustes contre @JLMelenchon et la #Nupes.. Merci à @CheckNewsfr pour la mise au point. @julienbellver va faire une mise au point et des excuses ce soir, n'est-ce pas ?https://t.co/ApDdJ2jCkj

June 2, 2022

La réaction de Julien Bellver

D’après l’article, le clip commenté par Julien Bellver n’est pas celui créé par l’alliance des gauches mais uniquement par le parti de La France Insoumise. Une théorie confirmée par l’euro-député Europe Écologie Les Verts, David Cormand. «Vous n’avez pas bossé votre sujet. Les temps de clips officiels ont été attribués aux différents partis qui composent la Nupes, c’est-à-dire LFI, EE-LV, PCF et PS, et non pas à la Nupes… Donc le clip que vous montrez n’est pas celui de la Nupes, mais de LFI…» a-t-il lui aussi commenté via le réseau social à l’oiseau bleu.

» LIRE AUSSI - «Il n’y a pas de journalistes chez “Quotidien”»: Marine Le Pen s’en prend à Yann Barthès et son équipe

Jeudi soir, Julien Bellver a fait son mea-culpa sur le plateau de «Quotidien». «Pour terminer, une correction. Hier j’ai présenté à tort le clip officiel pour les législatives des insoumis comme celui de la NUPES en me moquant un petit peu de l’omniprésence de Jean-Luc Mélenchon», explique-t-il avant de reconnaître qu’il s’agissait «d’une erreur». Une mise au point mais pas d’excuse.

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L'Humanité

Recettes. Avec le printemps, vient le temps des asperges

Actu

Reconnue depuis l’Antiquité pour son goût subtil, l’asperge est aussi un légume aux vertus diurétiques particulièrement bon pour la santé.

Noé Blouin

L’histoire de l’asperge a pris racine sur les rives sablonneuses du Nil. D’abord cultivée par les Égyptiens pour ses vertus médicinales en – 3000 avant notre ère, elle a par la suite remonté l’Europe au rythme des conquêtes grecques et romaines. Si l’Occident l’a laissée de côté durant le Moyen Âge, la cour de Louis XIV en a fait peu à peu un mets prisé à Versailles, puis en France, où la culture s’est propagée dans le nord du Pays. En Orient, où son aura n’a jamais faibli, elle était considérée comme aphrodisiaque en raison de sa forme suggestive.

De nos jours, une trentaine de variétés sont cultivées en France, entre le Sud-Ouest – la précoce asperge blanche des Landes possède même une IGP (indication géographique protégée) –, le Sud-Est et l’Alsace. À l’instar du vin, c’est surtout le terroir de production qui donne son goût et sa consistance au produit. S’il en existe aussi de pourpres, les asperges vertes et les asperges blanches sont les plus célèbres. Il s’agit en réalité du même légume, mais cultivé de manière différente. Les blanches poussent à l’abri du soleil, bien enfouies sous des butées dans la terre et d’épaisses bâches qui empêchent les pointes de recevoir la lumière. Lors de la récolte, les tiges sont lavées et stockées dans la foulée pour qu’aucun rayon lumineux ne vienne altérer son goût doucement amer et sa couleur ivoire. Les turions d’asperges vertes sont quant à eux récoltés une fois que la pointe émerge d’une vingtaine de centimètres du sol. Leur saveur est légèrement sucrée et douce, et ils peuvent se consommer sans être épluchés.

Riche en vitamine B9

En bon légume annonciateur du printemps, l’asperge se déguste fraîche de la mi-avril à la mi-juin. Il en existe bien évidemment en bocal, disponibles toute l’année, mais leur provenance n’est que très rarement française. Il est toutefois possible de faire des conserves maison, si l’on désire s’en délecter en hiver, notamment dans de savoureux veloutés. On peut aussi les blanchir quelques minutes à l’eau bouillante avant de les stocker huit mois au maximum au congélateur. Sur l’étal du primeur, il vaut mieux choisir des asperges droites, fermes et cassantes. À noter que plus sa partie basse est humide, plus elle a été récoltée récemment. Une fois achetées, elles se gardent environ trois jours dans un linge humide au réfrigérateur, mais, une fois cuites, il est impossible de les conserver.

Comme la plupart des légumes, l’asperge est riche en fibres et en nutriments utiles à l’organisme. Mais c’est surtout pour sa teneur en vitamine B9, une substance essentielle à la croissance cellulaire, contenue dans la tige, qu’elle est plébiscitée par les nutritionnistes. Composée à plus de 90 % d’eau, elle est également pauvre en calories. Précision : l’asperge verte est légèrement plus riche que la blanche, avec une petite trentaine de calories pour 100 grammes, contre une vingtaine pour sa cousine. Les deux sont aussi d’excellentes diurétiques et très efficaces contre la rétention d’eau dans l’organisme.

Tagliatelles d’asperges vinaigrette et leur merlu au court-bouillon

Ingrédients pour 4 personnes Une botte d’asperges d’un beau calibre (environ 1,5 kg), 1,2 kg de merlu, 1 oignon, 33 cl de vin blanc, 1 échalote, Sel et poivre, 1 carotte, 1 bouquet garni, 3 c. à soupe d’huile d’olive, quelques brins de persil, 1 c. à café de moutarde, 1 citron 2 c. à soupe de vinaigre de vin (ou balsamique).

  1. Si cela n’est pas déjà fait par le poissonnier, enlever la tête et la queue puis vider, écailler et laver le merlu.
  2. Verser le vin blanc et 33 cl d’eau dans une grande cocotte, ajouter la carotte épluchée et grossièrement découpée, l’oignon et le bouquet garni. Cuire à feu vif un bon quart d’heure. Baisser ensuite le feu et plonger le poisson dans le bouillon.
  3. Laisser mijoter le tout jusqu’à la cuisson du merlu (environ un quart d’heure). Retirer le poisson du feu et le laisser refroidir. Le bouillon peut se congeler pour réaliser une future sauce ou une soupe.
  4. Découper l’asperge en fines lamelles dans le sens de la longueur à l’aide d’une mandoline ou d’un économe large. Les asperges vertes n’ont pas besoin d’être épluchées. On peut cependant retirer les petites aspérités triangulaires le long de la tige, moins agréables à manger que le reste.
  5. Mettre à bouillir une casserole d’eau salée. Y plonger les tagliatelles d’asperges pendant 2 à 3 minutes, puis les retirer. Réaliser une vinaigrette avec l’huile d’olive, le vinaigre, une pointe de jus de citron, la moutarde, le persil haché et l’échalote finement ciselée. Enlever l’arête centrale et la peau du poisson, dresser tous les éléments et servir avec la vinaigrette.

Stérilisateur. Le gaz, ça conserveQualité gustative discutable et empreinte carbone souvent importante, les asperges en bocal n’ont pas vraiment bonne réputation. Mais à cause de leur courte saison de récolte, si l’on désire en manger toute l’année, pas le choix, il faut les conserver. Voilà pourquoi opter pour un stérilisateur à gaz, plus économique que l’électrique et également pratique pour toutes sortes de mets. Stérilisateur à gaz Guillouard, à partir de 64,90 euros

Casserole. Une cuisson à la verticaleLa meilleure façon de cuisiner des asperges. Tout en verticale, cette casserole spécialement conçue pour les asparagacées permet une cuisson homogène entre la pointe tendre, chauffée à la vapeur d’eau, et la base plus dure, placée tout près du feu. Casserole à asperges Horwood, de Bijenkorf, 27,99 euros

 

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Bon et sainrecettes
France24 - Monde

En direct : au 100e jour d'invasion de l'Ukraine, la Russie s'acharne sur le Donbass

Publié le : 03/06/2022 - 06:45Modifié le : 03/06/2022 - 10:50

FRANCE 24 Suivre Marc PAUPE

La guerre en Ukraine entre vendredi dans sa centième journée. Les combats sont de plus intenses dans la région du Donbass, dans l'est du pays, et autour de sa ville stratégique de Severodonetsk. Suivez notre direct.

  • 10 h 27 : la guerre en Ukraine "n'aura pas de vainqueur", selon l'ONU

"Cette guerre n'a et n'aura pas de vainqueur", a affirmé Amin Awad, coordinateur de l'ONU en Ukraine, dans un communiqué publié au 100e jour de l'invasion russe. "Nous avons besoin de paix. La guerre doit cesser", a-t-il exhorté, alors que les négociations entre Kiev et Moscou sont au point mort depuis plusieurs semaines.

  • 9 h 50 : "Les forces ukrainiennes sont en difficultés dans le Donbass"

Severodonetsk, capitale administrative de la région, est "occupée à 80 %" par les forces russes et les combats font rage dans les rues, selon le gouverneur de la région de Louhansk, Serguiï Gaïdaï, comme l'explique notre correspondant en Ukraine, Gulliver Cragg. 

  • 8 h 30 : "Il faut se préparer à une guerre d'usure"

Alors que les forces russes contrôlent actuellement "environ 20 %" du territoire ukrainien, soit près de 125 000 km2, selon le président Volodymyr Zelensky, les forces sont en difficulté pour contrer l'armée russe qui s'est concentrée dans le Donbass.

  • 7 h 09 : des soldats étrangers venus prêter main forte à l'Ukraine 

De nombreux volontaires étrangers sont partis combattre en Ukraine. Au début de l'invasion russe, Kiev avait publiquement lancé un appel. S'il est difficile d'évaluer leur nombre réel, ces volontaires sont bien présents sur les lignes de front. France 24 a rencontré un groupe de combattants dans l'est du pays.

  • 7 h 05 : la pénurie de médicaments sévit en Russie

  • 7 h 00 : peu de risque de pénurie de carburant pour cet été 

Si l'Agence internationale de l'énergie (AIE) évoque le risque de "pénuries" en Europe, les professionnels français comme le gouvernement se montrent rassurants sur l'approvisionnement cet été.

"Lorsque la saison des vacances débutera en Europe et aux États-Unis, la demande en carburant augmentera. Il pourrait alors y avoir des pénuries : par exemple de diesel, d'essence ou de kérosène, surtout en Europe", a déclaré au Spiegel le directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Fatih Birol.

  • 6 h 45 : Belgrade renforce ses liens avec Moscou via le gaz

Au moment où les Européens tentent d'isoler la Russie et de se sevrer tant bien que mal de ses énergies fossiles, la Serbie resserre ses relations avec Moscou au moyen d'un accord sur le gaz russe.

Le pays des Balkans a obtenu un accord "très favorable" pour la fourniture de gaz russe pendant trois ans, a annoncé le président serbe Aleksandar Vucic après un échange téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine dimanche.

La Serbie est candidate à l'entrée dans l'Union européenne depuis dix ans, mais maintient des liens étroits avec le Kremlin. Si Belgrade a condamné à l'ONU l'invasion de l'Ukraine par la Russie fin février, elle refuse de s'aligner sur les sanctions contre Moscou. 

  • 6 h 30 : le confit en Ukraine entre dans son 100e jour

L'invasion de l'Ukraine par la Russie atteint vendredi son 100e jour, une offensive qui a permis à Moscou de s'emparer de 20 % du territoire ukrainien et qui se concentre sur la région du Donbass (est) et sa ville stratégique de Severodonetsk.

"Nous avons rencontré quelques succès dans la bataille pour Severodonetsk. Mais il est encore trop tôt. C'est la zone la plus difficile actuellement", a indiqué jeudi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky, évoquant une situation similaire aux alentours notamment à Lyssytchansk et à Bakhmout. Concernant la région du Donbass dans son ensemble, il a indiqué que la situation n'avait pas "changé de manière significative dans la journée".

Avec AFP

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Le président de l'Union africaine, Macky Sall, va s'entretenir avec Vladimir Poutine en Russie

L'Humanité

Parentalité. Qu’est-ce qu’un enfant à haut potentiel ?

Actu

Ces dernières années, la recherche a revu sa copie sur ceux que l’on appelait autrefois les « surdoués ». Représentant 2 % de la population, les personnes reconnues « HPI » ont un fonctionnement encore mal compris par leur environnement social.

Noé Blouin

On parle de zèbres, de hauts potentiels intellectuels (HPI), d’enfants précoces, etc. Des notions en vogue qui pullulent jusqu’à l’overdose. Au premier abord, le terme semble pompeux, convoquant le champ lexical du surdoué et le baromètre suprême de l’excellence des génies : Einstein, Hawking… Ce fantasme est pourtant souvent loin de la réalité des personnes reconnues HPI. Être HPI n’est pas une pathologie ni un don du ciel : c’est une caractéristique. Avoir un enfant reconnu comme tel ne signifie pas forcément qu’il aura une scolarité, une vie sociale et professionnelle loin de tout tracas.

Mettre des mots sur leur vécu

De nombreux HPI sont des hauts potentiels dits hétérogènes. Outils clés pour les psychologues, les bilans Wisc-V de Wechsler basent leurs résultats sur plusieurs facettes de l’intelligence : la compréhension, la vitesse de traitement, le raisonnement et la mémoire de travail. Chacune de ces catégories bénéficie d’un nombre de points, attribués suivant le résultat obtenu par le patient à l’issue des exercices. Leur total forme ensuite la note du quotient intellectuel, mais l’important n’est pas vraiment là.

Il arrive que le sujet reconnu à haut potentiel ait d’excellents résultats dans une catégorie, tout en étant moyen dans une autre. Cela créé une dissension, des troubles dans sa manière de fonctionner qui peuvent déboucher sur de l’anxiété, un décalage avec son environnement social, un manque d’intérêt ou un repli sur soi. Le tout s’accompagne très souvent d’une hypersensibilité. L’intérêt d’effectuer ces tests, notamment pour l’enfant mais aussi pour l’adulte, est de comprendre leur fonctionnement interne et de mettre des mots sur leur vécu et leur façon de ressentir le monde. Pour certains, cela peut avoir un effet libérateur.

Chez les personnes à haut potentiel, on observe le phénomène de pensée en arborescence. Cette dernière, contrairement à la pensée linéaire – la plus commune –, fait naître d’une idée plusieurs autres, et ce, simultanément. D’un point de vue social, l’enfant peut donc avoir du mal à être compris de l’extérieur car son raisonnement est différent de celui de ses camarades. Il est donc important de mettre des mots dessus afin qu’il comprenne que ce qui se passe dans son cerveau peut parfois être incompris de l’autre.

Reconnu par l’éducation nationale

L’enjeu est aussi de ne pas « hiérarchiser » son enfant par rapport à ses pairs. Il a certes un cerveau qui va vite sur certains points, mais, et cela se vérifie plus tard, c’est son potentiel intellectuel qui est élevé, pas ses réalisations. Lui faire sentir, involontairement ou non, qu’il est inférieur ou supérieur aux autres ne fera que le handicaper dans ses rapports sociaux.

Chez les enfants dits précoces , on trouve aussi un besoin exhaustif d’informations sur un sujet. L’inverse est aussi valable. Une question qui l’intéresse peu le fatiguera rapidement. Ce point est surtout valable dans le milieu scolaire. En France, l’éducation nationale a reconnu la notion d’enfant intellectuellement précoce (EIP). Pour les détecter, le gouvernement préconise de faire tester les élèves qui manifestent un mal-être à l’école, ceux qui ont des troubles de l’apprentissage ou des comportements repérés par l’enseignant. Les parents peuvent également en faire la demande.

Contrairement aux idées reçues, un enfant diagnostiqué EIP peut très bien être en échec scolaire. Sa manière de fonctionner peut lui apporter plusieurs troubles de l’apprentissage, les fameux « dys » (dyslexie, dyscalculie, dysphasie…), d’où l’importance d’effectuer tôt un diagnostic. Que ce soit en classe ou à la maison, verbaliser sa particularité ou encore adapter son discours sont le meilleur accompagnement d’un jeune HPI, dont le haut potentiel intellectuel s’accompagne souvent d’un profond besoin d’empathie.

« Ils ont besoin d’être rassurés »

3 questions à... Frédérique Cluzeau, présidente de l’Anpeip (1)

Pourquoi et quand faire passer un bilan à son enfant ?

Dans l’absolu, lorsque tout se passe bien, on se fiche qu’un enfant soit ou non à haut potentiel. Un enfant à haut potentiel ne se résume pas à un chiffre. L’identification est importante si l’enfant rencontre des difficultés d’ordre social, relationnel, comportemental ou d’apprentissage... Il devient alors intéressant de passer un bilan de type Wisc ou WPPSI, en fonction de l’âge de l’enfant. Plus on entreprend cette recherche tôt, plus on pourra mettre en place les accompagnements qui conviennent et apaiser les difficultés.

Quels conseils donneriez-vous à des parents dont l’enfant est reconnu à haut potentiel ?

Chacun a des besoins spécifiques et les manifeste différemment. Si l’on prend la question schématiquement, ce sont des enfants qui ont besoin d’un cadre, car ils peuvent être amenés à s’angoisser facilement. Ils ont donc besoin d’être rassurés. Il faut répondre à leur demande car leur besoin de sens est encore plus exacerbé. Leur répondre : « C’est comme ça ! » ne marche pas. Les parents doivent s’assurer que leur investissement à l’école ne faiblit pas. Si l’enfant a des facilités dans les petites classes, il n’aura pas besoin de faire l’effort de travailler, d’apprendre à apprendre. Ce qui est préjudiciable pour la suite. Il convient donc de lui trouver des activités extrascolaires, comme la musique ou le sport, qui lui inculqueront l’effort de l’apprentissage.

Comment l’enfant perçoit-il le fait d’être à haut potentiel ? Y a-t-il des risques ?

J’ai pu constater que, avant de passer un bilan, l’enfant se sentait en décalage par rapport aux autres. Par le biais du haut potentiel, on lui explique pourquoi ce décalage existe. Cela fait enfin sens pour lui et il s’accepte mieux. C’est souvent un soulagement. Tout dépend de comment les parents le vivent aussi. S’ils considèrent leur enfant comme un « petit génie », ce dernier va vite s’engouffrer dans cette spirale. Les enfants qui jouent des épaules et pensent qu’ils sont les meilleurs sont extrêmement rares. C’est même souvent l’inverse. Les familles sont plutôt réticentes, s’excusent presque de penser que leur enfant est à haut potentiel. Dans la société, le haut potentiel est bêtement associé à du plus. Or ce n’est pas vrai. J’ai en mémoire un jeune adolescent identifié à haut potentiel à l’âge de 11 ans et qui, dans l’ascenseur après le bilan, a dit à sa mère : « En fait, je n’étais pas fou. » Ce sont des mots très forts. Le bilan aide à savoir qui l’on est pour se construire correctement et devenir un acteur de la société. Le but est là.

familles
Le Figaro

Comment donner un vrai coup d'accélérateur à sa carrière

NOS CONSEILS - Malgré le contexte, les occasions de reprendre en main sa carrière ne manquent pas. À condition de savoir s'y prendre.

Les carrières linéaires ne semblent plus la norme. Pour donner un coup d'accélérateur à leur parcours professionnel, les jeunes cadres n'hésitent plus à utiliser les grands moyens. Leur ambition: accélérer leur carrière, aligner enfin leur métier avec leurs personnalités et leurs aspirations profondes, et pour la plupart, décrocher un meilleur salaire, jusqu'à deux fois ou trois fois supérieur. Exemples et conseils à l'appui, voici comment s'y prendre.

Pour reprendre en main sa carrière, Vincent Ruelle a décidé de retourner sur les bancs de l'école. Il a intégré HEC début 2020 pour suivre un MBA (Master of Business Administration). Ce diplôme créé aux États-Unis est destiné à former des cadres dirigeants de toute la planète au management de haut niveau. Cet ingénieur de formation qui a grandi outre-Atlantique pour suivre son père banquier, a décroché à 22 ans son premier job à Turin, au sein de l'unité de production de Fiat Chrysler. Au bout de trois ans, il n'y trouve plus son compte et décide de tout envoyer promener. «Je voulais accélérer ma carrière, prendre des postes à responsabilités, mais aussi revenir en France pour me rapprocher de ma famille. En tant que superviseur de production, je gagnais 35.000 euros par an. Ce n'est pas ce que j'espérais», explique le jeune homme qui a étudié au sein de l'université du Michigan.

Le MBA, pour changer de pays et de secteur

En août 2019, il remet sa démission à son responsable, et revient en France, à Paris. Un changement qui ne s'est pas fait en un claquement de doigts. «Un test d'entrée au MBA, ça se prépare. J'ai commencé dès le début de l'année 2019», raconte le jeune homme de 27 ans. Après avoir obtenu la note de 700 sur 800 au test GMAT (graduate management admission test), il rédige une lettre de motivation, fournit une lettre recommandation de la part d'un manager, puis passe deux entretiens avec des Alumni, des anciens d'élèves. Son admission validée, il démarche les banques pour solliciter un prêt étudiant et financer la formation de 67.000 euros. «Je n'ai pas eu grandes difficultés à convaincre l'établissement financier. Je savais que mon évolution professionnelle me permettrait de financer très facilement le coût de la formation», explique-t-il. Vincent Ruelle ne s'est pas trompé. Il a été embauché chez Amazon, en tant que responsable des opérations Pathways sur le site d'Orléans, en novembre 2020 avant même de finir le MBA. Un poste à responsabilités – il encadre une équipe de 200 personnes – qui lui a permis de tripler son salaire.

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Quand elle a entamé son MBA à Paris, Leila Bob, aujourd'hui directrice d'investissement chez Impact Partners, une plateforme d'investissement dédiée à l'impact, a aussi dans l'idée d'opérer un changement de carrière plus important. Elle a choisi la formule «full-time» en douze mois : un an de cours à temps plein de janvier à décembre 2018, suivi d'un stage de cinq mois à Abidjan pour valider le MBA et confronter la théorie et la pratique. «Je suis là où je voulais être avant le MBA, et ce n'était pas forcément gagné d'avance», rapporte la trentenaire, détentrice d'un master à Paris Dauphine en conseil et management. Pendant cette année de césure, cette ancienne consultante manager dans une entreprise de technologie et de conseil en organisation de 4000 salariés, passe en revue de façon intensive l'ensemble des disciplines de la gestion pour avoir une vision transversale de l'entreprise, acquiert les principaux concepts et méthodes. Un apport à l'évidence très utile pour cette cadre de 37 ans, qui veut opérer un double saut : un changement de poste et de secteur. «Je me suis posé beaucoup de questions, faire un bilan de compétences, ou un MBA. Ce diplôme était important car j'avais besoin d'une expertise technique et de consolider mon réseau dans un secteur que je ne connaissais pas», explique-t-elle. Leila Dob a évolué dans une classe de 100 élèves venus d'horizons professionnels et culturels très variés. «C'est très enrichissant après avoir passé presque dix ans dans une entreprise où tout le monde réfléchit de la même façon», rapporte-t-elle. Elle a été embauchée au sein du fonds en septembre 2020, six mois après le début de ses recherches, pour analyser des projets d'investissement, réaliser le montage juridique, superviser les chargés d'affaires, s'occuper des partenariats, du business développement et assurer le suivi des projets. Elle affirme qu'elle ne devrait pas tarder à s'investir dans des projets de plus grande ampleur. «Nous avons une volonté d'internationaliser l'impact et de défricher de nouvelles opportunités en France et en Europe», rapporte la directrice d'investissement, qui a connu une progression sensible de sa rémunération.

Suivre les conseils d'un coach pour rebondir

D'autres décident de tout lâcher, et tout recommencer après avoir fait appel à des coachs. En 2021, après plusieurs mois de chômage partiel, la décision s'est imposée à Graciella Badaire. Embauchée en tant que coordinatrice de projets digitaux chez Safran en 2018 après l'obtention de son diplôme de Skema Business school, la jeune cadre de 27 ans décide de remettre en question sa carrière. «J'avais pourtant un beau salaire, je voyageais beaucoup, mais mon travail ne me plaisait plus. Je voulais me sentir plus utile.» Pour y voir plus clair, elle contacte au début du confinement, en mars 2020, un coach spécialiste de la reconversion professionnelle et débute dans la foulée un programme individuel de trois mois à coups d’une séance d'une heure toutes les semaines. Des rendez-vous orientés autour du développement personnel, de la prise d'initiative ou encore de la confiance en soi. «Il y avait beaucoup d'exercices à faire. J'ai dû notamment réaliser un tableau de vie avec des photos et projeter tout ce que je souhaite avoir dans cinq ans», raconte la jeune femme. Après quelques semaines de réflexion et un déclic sur une carrière de responsable de projets digitaux qui ne lui semblait plus la sienne, elle décide de suivre les traces de son père entrepreneur. «Cette aventure m'a aidé à me jeter à l'eau, à créer ma propre entreprise de coaching à domicile et en extérieur», explique Graciella, qui a financé sa reconversion professionnelle avec le Fongecif et suivi une formation au sein du Creps pour devenir coach sportive. Son diplôme obtenu, elle crée dans la foulée, début 2022, sa micro-entreprise, qu'elle prévoit déjà de transformer en société.

L'effet de mode du coaching est indéniable pour entamer une reconversion professionnelle et donner un coup d'accélérateur à sa carrière. Ancien acheteur en réassurance au sein d'un grand groupe, Pierre-Edouard Chaix, a aussi eu recours à un accompagnement personnalisé lorsqu'il s'est rendu compte que son poste ne correspondait plus à sa personnalité. «Il y avait un malaise, une inadéquation entre ce que je faisais et ce que j'avais envie de faire. Au début, j'étais dans l'analyse des risques naturels. La manipulation des données et le côté scientifique du poste me plaisaient. Puis, j'ai pris plus de responsabilités. Mes missions sont devenues de moins en moins techniques, et plus commerciales», explique le jeune homme, qui a monté en 2021 sa start-up Pluvego, une plateforme d'anticipation et de gestion du risque de pluie à destination des entreprises météosensibles. Les avantages d'un grand groupe, la bonne ambiance au travail, le soulagement d'une bière en terrasse en fin de journée ne suffisent plus à gommer l'ennui de ce diplômé de l'école d'ingénieur Centrale Paris. «Je ne me sentais plus à ma place. Je voulais que quelqu'un m'aide à structurer ma pensée, à formaliser ce que je pouvais et ce que je voulais faire», ajoute le Parisien de 36 ans. Il passe plusieurs soirées à naviguer entre les sites internet de différents coachs, à envoyer des mails, à échanger avec eux avant d'en choisir un. Quatre mois après le début du coaching, il y voit déjà plus clair. «Les séances étaient centrées sur le personnel, mes envies, des souvenirs d'enfance. On n'a pas parlé de compétences au début», relate-t-il. Après plusieurs sessions individuelles de test, d'exercices, il se rend compte qu'il se met des barrières qui n'existent pas. «Je considérais ma carrière qu'en progression verticale, à plus forte responsabilité alors que je pouvais rebondir en créant ma société», explique Pierre-Edouard Chaix, qui a investi 1500 euros dans le coaching. Le trentenaire, qui gagnait 80.000 euros par an lorsqu'il était salarié, pense forcément bénéficier d'un retour sur investissement ultérieurement. L'entrepreneur a embauché son premier salarié, un ingénieur en intelligence artificielle. Il prévoit de réaliser une levée de fonds de 250.000 à 500.000 euros auprès de business angels d'ici à la fin de l'année, et d'en boucler une nouvelle, courant 2023, pour se développer en Europe.

S'expatrier pour prendre du galon

En 2020, la moitié des personnes interrogées dans le cadre d'une vaste étude menée sur plus de 200.000 personnes par le Boston Consulting Group et Cadremploi, étaient prêtes à se rendre dans un autre pays pour y travailler. En 2014, les deux tiers des répondants étaient candidats à l'expatriation. Si ces chiffres sont en recul en raison de la crise sanitaire, ils restent cependant élevés. Les salariés considèrent l'expatriation comme un accélérateur de vie professionnelle et l'occasion d'évoluer dans un nouveau cadre et une nouvelle culture. 90% des Français de l'étranger se disent satisfaits de leur expatriation et 84% recommanderaient l'expérience à leur entourage. Un plébiscite encore plus marqué chez les moins de 35 ans qui recommanderaient l'expatriation à un de leurs proches à 92% selon l'Observatoire de l'expatriation menée par la Banque Transatlantique et publiée en 2021.

C'est le pari qu'a souhaité relever Louise Bonnefond, 35 ans. Après 7 ans d'expérience en tant qu'assistante RH dans une société de services, cette jeune femme basée à Lyon a envie d'autre chose. «J'ai toujours souhaité devenir fille au pair, apprendre l'anglais, me frotter à d'autres cultures pour avoir une ouverture d'esprit mais je l'ai toujours mis de côté.» En 2016, elle est démarchée sur LinkedIn par le cabinet Approach People Recruitment pour un poste de consultante en recrutement junior à Dublin. «Je n'ai pas hésité une seconde», se souvient-elle. Pour s'adapter au pays d'accueil, le cabinet lui déroule le tapis rouge : mise à disposition d'un hébergement pendant deux semaines aux frais de l'entreprise, des horaires aménagés le temps qu'elle déniche son appartement, des cours d'anglais avancés pour qu'elle se perfectionne. Une période d'adaptation linguistique a toutefois été nécessaire avant de pouvoir être à l'aise dans les relations de travail. «Cela n'a pas été si simple au début. Il faut faire l'effort de discuter avec des personnes non francophones», raconte la manager, qui trouve aujourd'hui son compte dans l'expatriation. Elle a évolué en moins de deux ans en tant que senior puis manager et triplé la première année son salaire fixe - 70.000 euros hors variable - par rapport à celui de Lyon. Partie en octobre 2016 dans l'idée que cette aventure serait courte, elle semble finalement durer. «Je me suis constitué un groupe d'amis via le travail, les amis d'amis, les réseaux sociaux. Je n'envisage pas de quitter Dublin », dit la jeune femme.

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L'Humanité

Arles, de monuments en expos

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« Puissent les artistes se retrouver à Arles », disait Van Gogh. Mais nul besoin d’un regard digne du maître néerlandais pour en apprécier la splendeur. Patrimoine extraordinaire, offre muséale hors pair et dynamisme solaire : Arles se dévoile au gré d’une balade libre et inspirante.

Marie Mersier

Nichée entre les Alpilles et la Camargue, dont elle est la capitale, Arles est une ville de confluences. Riche d’une histoire de plus de deux mille ans, où s’entremêlent trésors antiques et héritage provençal, la ville n’a eu de cesse de donner vie à un patrimoine singulier et de nourrir la créativité d’une ribambelle d’artistes. Citons évidemment Vincent Van Gogh, Pablo Picasso, Jean Cocteau, mais aussi Christian Lacroix ou le photographe Lucien Clergue. Modeste en taille mais grande par son envergure et son influence culturelle, Arles se goûte en flânant dans les rues à la découverte de monuments inoubliables, en poussant les portes des musées qui ont tant d’histoire(s) à raconter, en se laissant bercer par sa douce lumière, les odeurs et les couleurs merveilleuses de son marché mythique.

À Arles, la culture en friche

Si, dès le mois de juillet et jusqu’à fin septembre, Arles vit au rythme des Rencontres de la photographie (1), y mettre le cap avant la foule et la frénésie estivale lui donne une autre envergure. Et puis, ce ne sont pas les prétextes qui manquent, l’actualité culturelle de la ville étant par ailleurs foisonnante. Suivez nos pas, sur le chemin des richesses ancestrales et ricochets artistiques d’une ville étonnante et élégante.

Tête-à-tête avec huit monuments romains et romans

Afin de faciliter votre déambulation, l’office de tourisme propose deux offres de passes « monuments-musées », dont l’une à 12 euros qui donne accès à quatre monuments au choix, le musée Réattu et un autre musée. Une opportunité, en base ou en complément de l’échappée que nous vous proposons.

Une première promenade au fil de la ville, véritable musée à ciel ouvert, vous offrira un tête-à-tête avec huit monuments romains et romans, inscrits depuis 1981 sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité à l’Unesco. À ce sujet, l’exposition « Arles 1981-2021 », visible jusqu’au 12 juin au cloître Saint-Trophime, présente plus en détail l’histoire des monuments arlésiens et les enjeux de ce lien à l’Unesco. Ville celte colonisée par les Grecs, Arles prend son essor au Ier siècle, sous la domination de Rome. Ainsi, après la capitale italienne, c’est ici que l’on admire le plus grand nombre de vestiges romains.

Les thermes de Constantin et le site des Alyscamps

Dans le centre ancien, l’incontournable amphithéâtre romain (ou arènes d’Arles) vous éblouira par sa construction ingénieuse faite de galeries intérieures et extérieures circulaires. Une prouesse —et une beauté— architecturale qui continue d’accueillir de nombreux spectateurs lors, par exemple, de courses camarguaises ou de la Feria du riz, en septembre. À quelques pas d’ici, le théâtre antique mérite également une visite afin d’apprécier ses gradins, son orchestre, son âme de lieu scénique.

Pour mener un peu plus loin cette exploration de l’histoire romaine et parce que l’on en parle moins, direction sous la ville afin d’explorer les cryptoportiques, les fondations souterraines du forum romain, aujourd’hui disparu. Les thermes de Constantin, le site des Alyscamps issu de la nécropole romaine et médiévale, ainsi que les remparts romains et l’église Saint-Trophime complètent ce périple riche de sens et d’histoire. Et afin d’enrichir ce dernier, on ne peut que vous conseiller de découvrir les collections archéologiques arlésiennes, présentées au musée départemental Arles antique.

Le long du rhône

Prendre le pouls de la ville, de sa trame architecturale et de son effervescence artistique s’expérimente en s’aventurant dans les musées et fondations, des écrins pétris d’histoire ou aux tonalités contemporaines (afin de connaître la programmation des divers espaces, nous vous invitons à consulter leurs différents sites Internet). Commençons par le musée Réattu, musée des Beaux-Arts. Établi à la fin du XVe siècle sur les quais du Rhône, le grand prieuré de l’ordre de Malte fut ensuite la maison et l’atelier du peintre arlésien Jacques Réattu. Musée depuis 1868, ce lieu aimante par son incroyable position géographique et ses collections, qui comptent, entre autres, 57 dessins offerts par Pablo Picasso.

Fêtant en mai une année de réouverture, le Museon Arlaten créé à l’initiative du poète Frédéric Mistral, présente quant à lui une collection incroyable de plus de 38 000 objets et documents narrant la vie des habitants de la Provence, de la fin du XVIIIe siècle à nos jours. Immanquable également, se tisse à la Fondation Van Gogh un dialogue entre l’œuvre d’artistes contemporains et celle du maître hollandais, révélant ainsi son influence à travers le temps. Enfin, situé dans le parc des Ateliers, une ancienne friche ferroviaire, et avec comme édifice emblématique la tour de Frank Gehry, LUMA Arles, en tant que plateforme culturelle innovante où se déploient des ponts entre art, culture, environnement, etc., incarne un regard tourné vers l’avenir.

(1) « Visible ou invisible. Un été révélé ». 53e édition, du 4 juillet au 25 septembre. www.rencontres-arles.com

Rencontres salines en Camargue

Arles est une fenêtre ouverte sur la Camargue, un espace naturel sauvage qui a été reconnu réserve de biosphère par l’Unesco. Chevaux opalins, taureaux, étangs, rizières et unique lieu de nidification des flamants roses en France… la faune et la flore de la Camargue révèlent des écosystèmes précieux. Classés réserve naturelle nationale, les Marais du Vigueirat, situés entre le delta du Rhône et la plaine steppique de la Crau, permettent, lors de visites guidées, d’observer une incroyable diversité d’oiseaux sauvages au fil des saisons. À cheval ou à vélo, divers formats de promenade sont proposés afin de sensibiliser le public au patrimoine naturel, culturel et agricole de la Camargue, tout en utilisant des outils de déplacement écologiques.

DécouverteArles
Le Figaro

Rolling Stones: en tournée en Europe, l’énergie intacte des papys du rock

Olivier Nuc

RÉCIT - Le groupe britannique a donné mercredi le coup d’envoi d’une tournée européenne des stades marquant son soixantième anniversaire.

Envoyé spécial à Madrid

Depuis jeudi et jusqu’à la fin du week-end, sa très gracieuse majesté la reine Elizabeth II célébrera avec pompe son jubilé de platine. Une autre institution britannique l’aura précédée dans la commémoration: soixante ans d’activité soit un jubilé de diamant célébré par Sir Mick Jagger et son groupe les Rolling Stones. Les éternels mauvais garçons du rock anglais ne se sont pas joints aux musiciens de Queen, Elton John et autres qui se produiront en hommage à la souveraine. C’est dans un stade de football, celui de l’Atlético de Madrid, une structure flambant neuve, qu’ils ont donné le coup d’envoi d’une tournée européenne qui s’achèvera le 31 juillet. Soit soixante ans tout juste après le premier concert officiel de la formation de blues londonienne, dans le cadre du Marquee Club, le 12 juillet 1962. Une performance donnée alors que Bill Wyman (basse) et Charlie Watts (batterie) n’avaient pas encore rejoint l’orchestre fondé par Brian Jones. En 2022, ces deux musiciens ont été remplacés par une section rythmique afro-américaine: Darryl Jones à la basse, présent depuis 1994, et Steve Jordan, aux baguettes depuis l’an dernier.

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Celui-ci a la lourde tâche de succéder à Watts, disparu en août dernier à l’âge de 80 ans. Le batteur historique des Stones est célébré en ouverture du concert, avec des images de lui à différentes périodes de leur carrière, ponctuées par des roulements de tambour. Un hommage simple et émouvant de la part de ses compagnons de route et amis. Mais comme «the show must go on», le concert ouvre en fanfare avec Street Fighting Man, titre emblématique de 1968. Des débuts sur les chapeaux de roues, malgré un son exécrable. La devanture de scène est comme souvent avec eux, d’une laideur caractérisée. Les décennies de tournées dans les stades n’ont pas guéri les Anglais de leur mauvais goût. Leur charme vient aussi de là, tout comme cette impression qu’ils viennent d’apprendre à jouer ensemble, avec une mise en place bringuebalante digne de groupes amateurs. Les yeux sont rivés sur Steve Jordan, batteur époustouflant, dont le jeu en avant du temps modifie en profondeur la dynamique. Avec pour effet de permettre aux Stones de jouer les chansons sur des tempi plus enlevés que d’ordinaire. On ne comprend pas bien ce qui les a encouragés à incorporer la poussive Sad Sad Sad, de 1989, à une setlist qui ne contient aucun extrait du chef-d’œuvre Sticky Fingers. Brown Sugar a en effet été remisée au placard, boutée par les adeptes du wokisme. Keith Richards, qu’on a connu plus en retrait, tient son rang. Jagger impressionne par sa voix et son charisme même s’il court désormais beaucoup moins. Ron Wood affiche quant à lui une allure diminuée. L’homme a réchappé de deux cancers du poumon. Son jeu de guitare, déjà pas brillant, en souffre énormément. Ses chorus, trop forts et brouillons, font encore regretter l’étincelant Mick Taylor, parti en 1974.

Heureux de se retrouver

La première grande surprise du set est l’interprétation d’Out of Time. La chanson, tirée du classique Aftermath de 1966, n’avait jamais été jouée par le groupe sur scène. Cette pépite sixties sonne à merveille, avec sa partie de marimba de Brian Jones rejouée par Matt Clifford. On espère que le groupe continuera de sortir des surprises de cet acabit du chapeau au long de son périple. Pourquoi ne pas jouer Sweet Virginia ou Loving Cup, tiré d’Exile on Main Street, double album sorti il y a cinquante ans tout juste? Devant un public à point, les vétérans semblent heureux de se retrouver. Jagger a sorti son plus bel espagnol pour communiquer avec la foule, ironisant sur la rivalité historique entre les deux clubs locaux, le Real et l’Atlético. Keith, qui vient visiblement de se faire refaire les dents, les montre beaucoup, partageant rires et clins d’œil complices avec son protégé, Steve Jordan. Beast of Burden est prétexte à un duel vocal entre Jagger et son fidèle lieutenant Bernard Fowler, présent depuis le milieu des années 1980. Dévoilé pendant le confinement, le single Living in a Ghost Town peine à passionner les foules, faute d’une interprétation convaincante, malgré un passage dub inhabituel de la part du groupe. Qu’importe, la séquence «tubes» de la deuxième partie, quasi inchangée depuis la tournée de 1989, se chargera de les rassembler.

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You Can’t Always Get What You Want inaugure cette séquence dans une version assez poussive. Honky Tonk Women est dominée par la guitare de Richards, qui menace d’engloutir la voix de son frère ennemi avec ses attaques. Sur les écrans, disposés en fond de scène et à jardin et à cour, une animation d’inspiration mexicaine. La séquence de présentation des musiciens permet à Jagger et à la foule de souhaiter un bon anniversaire à Ron Wood. Le «gamin» de la bande fête ses 75 ans. Le 26 juillet prochain, trois jours après leur concert parisien, Jagger soufflera quant à lui 79 bougies. Son énergie, sa silhouette et sa maîtrise sont d’autant plus admirables.

Première étape réussie

Traditionnellement, la suite appartient à Keith, qui chante deux de ses meilleures chansons pour le groupe: Happy, son hymne de 1972, et la délicate Slipping Away, miracle égaré sur le médiocre Steel Wheels. Sur Miss You, la frappe sèche de Watts manque, et le long chorus de basse est totalement superflu. Intérimaire depuis 1994, Darryl Jones se sentirait-il pousser des ailes depuis l’arrivée de Steve Jordan? Un promontoire permet au trio Jagger, Richards et Wood de jouer parmi le public, avec force mimiques. Pièce de résistance des concerts, blues opératique de légende, Midnight Rambler est exécutée impeccablement, avec un Keith Richards en pleine possession de ses effets et un Jagger habité à l’harmonica, dans un rare moment de communion fraternelle. Le chanteur cite même le refrain du Come on in my Kitchen de Robert Johnson au passage. Start Me Up, Paint It Black, Sympathy for the Devil déroulent leurs refrains connus et trop entendus. Jumpin’ Jack Flash conserve quant à elle sa force intacte, avant l’éclipse des Stones sous un tonnerre d’applaudissements.

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En rappel, Gimme Shelter, peut-être leur meilleure chanson, reprend de la pertinence dans le cadre de la guerre en Ukraine. Et Satisfaction, le morceau qui a tout changé pour eux, clôt cette première étape réussie des soixante ans de la formation.

Sixty Tour

La première tournée européenne du groupe depuis 2018 est prévue sur deux mois

5 juin: Munich

9 juin: Liverpool

13 juin : Amsterdam

17 juin: Berne

21 juin: Milan

25 juin et 3 juillet: Londres

11 juillet: Bruxelles

15 juillet : Vienne

19 juillet : Lyon

23 juillet : Paris (Hippodrome de Longchamp)

27 juillet : Gelsenkirchen

31 juillet : Stockholm

Des rééditions en attendant une nouveauté?

À part Living in a Ghost Town, chanson sortie en 2020, le répertoire scénique des Rolling Stones se concentre cette année sur leurs trois premières décennies d’activité. Une manière de signifier que leurs trois derniers albums studio, publiés entre 1994 et 2005, n’ont pas marqué l’histoire? Peut-être. Le groupe n’a pas sorti d’album de nouvelles chansons depuis A Bigger Bang il y a dix-sept ans. Une première dans la longue histoire des Stones. Ces dernières années, les musiciens ont fait état de séances de travail en studio. De nombreux titres auraient été enregistrés, certains même avec Charlie Watts à la batterie, mais rien n’a filtré. Et aucune date de sortie n’a été annoncée.

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La dernière sortie des Stones, qui ont commencé à écouler leurs archives en 2010, est un extraordinaire live, capté dans un club de Toronto en 1977. Ce Live at the El Mocambo est un petit miracle. Si plusieurs extraits avaient été incorporés à l’album Love You Live, on n’avait encore jamais eu l’occasion d’entendre le concert en intégralité. Et c’est une vraie révélation. Le groupe y prend encore des risques, avec des choix de chansons pas évidents, et des arrangements audacieux. De quoi réjouir les collectionneurs, qui ont déjà digéré les inédits de la réédition de Tattoo You à l’automne dernier.

Keith Richards a aussi fait du ménage dans sa discographie solo, avec la réédition de son Main Offender à l’occasion des trente ans de sa sortie. Projet alternatif aux Stones, le groupe The X-Pensive Winos, avec, déjà, Steve Jordan à la batterie, poussait Richards dans ses retranchements. Enrichi d’un fabuleux live de la même année, cette perle de 1992 n’a pas pris une ride. Les plus ironiques considèrent même cet album comme le dernier bon disque des Rolling Stones!

À Montmartre, la maison de Dalida attire fans et touristes

La maison de la chanteuse, tout comme sa tombe, a une note excellente sur Tripadvisor.

Le groupe BTS dénonce le racisme contre les personnes asiatiques à la Maison-Blanche

Mardi 31 mai, les stars coréennes de K-pop étaient les invités du président Joe Biden pour évoquer «l'inclusion et la représentation» des personnes asiatiques. Les aficionados du groupe se sont pressés aux grilles de la Maison-Blanche en espérant les apercevoir.

Voulez-vous voir Abba comme en 1977?

ENQUÊTE - Le célèbre groupe suédois propose un spectacle avec leurs avatars. Une prouesse technique à couper le souffle et un des projets les plus osés de l’histoire de la musique.

El País (ESP)

Por la Ruta de los Pantanos: agua, bosques y sinuosas carreteras en la desconocida Montaña Palentina

PALENCIA

Los emblases de Compuerto, Camporredondo y Ruesga trazan un viaje de Velilla del Río Carrión al Cervera de Pisuergade entre pueblos y miradores y a la sombra de los picos Espigüete y Curavacas

En la comarca de la Montaña Palentina, al norte de la provincia de Palencia y en la vertiente sur del sector central de la cordillera Cantábrica, se suceden tres embalses que conforman la Ruta de los Pantanos: Compuerto, Camporredondo y Ruesga, respectivamente. Un recorrido de unos 55 kilómetros que discurren por la estrecha, sinuosa, panorámica y montañosa carretera P-210. Una vía que apenas se separa de esos pantanos que se construyeron para acumular el agua vertida por los ríos de las montañas vecinas para generar energía hidroeléctrica.

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La ruta recorre un paisaje cambiante, como explica Minerva Archaga Miguelañez, ingeniera forestal, educadora ambiental, guía de montaña y gerente de Gea Forestal, una empresa de turismo activo y ecoturismo que realiza actividades relacionadas con la interpretación del patrimonio natural y cultural de la Montaña Palentina. En primavera los embalses están a tope de agua por el deshielo y reflejan los árboles y sus hojas recién brotadas. En verano, en cambio, esta agua se usa para el regadío de la comarca de Tierra de Campos, por lo que su volumen merma. En otoño e invierno el nivel de los embalses suele ser bajo, pero el reflejo de los bosques atlánticos caducifolios y de las cumbres nevadas regalan un hermoso espectáculo.

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Velilla del Río Carrión y Cervera de Pisuerga son los pueblos desde los que se puede iniciar o terminar esta ruta que, si no fuera por los bellos paisajes que invitan a parar, duraría poco más de una hora por carretera. Velilla es un pueblo atravesado por el río Carrión que no se parece mucho a las localidades del sur de Palencia. Su aspecto es más alpino que castellano, y el aire que se respira es fresco. Un pueblo de casas de piedra con tejados a dos aguas, como lo son todos por estas latitudes palentinas. En el Centro de Interpretación de la Trucha, que hace las veces de oficina de turismo, uno puede preguntar, entre otras cosas, por La Ruta de Tus Sueños, un pequeño parque temático dedicado al Ratoncito Pérez pensado para todos los públicos, aunque sobre todo la disfrutan los niños y niñas con dientes de leche.

Muy cerca de Velilla, antes de divisar el embalse de Compuerto, hay un desvío en la P-210 que da acceso al pinar natural de Peña Mayor o pinar de Velilla, un bosque relicto superviviente de los extensos pinares que durante miles de años cubrían las laderas de estas montañas, en el que destaca el árbol conocido como Pino Enroscado. Desde el aparcamiento de dicho pinar, carretera adelante, previa ascensión y paso por un túnel horadado en la roca, se llega a los pueblos de Valcobero y Valsurbio, este último abandonado. De camino a ambos se pueden ver el embalse y la presa de Compuerto, de 1960, construcciones que anegaron un puente romano y varios molinos. El mejor sitio para contemplar este embalse medio vacío es el mirador del Valle de Valcobero, junto a la P-210. Una carretera que no deja de retorcerse nunca y en la que cada curva ofrece una vista que parece ideada por un director de fotografía. Tampoco le faltan mojones de piedra, unos mejor conservados que otros. Así, de fotograma en fotograma, se llega a Camporredondo de Alba, un pueblo entre el embalse de Compuerto y el de Camporredondo, uno de los más antiguos de la provincia, inaugurado por el rey Alfonso XIII en 1930.

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A partir de este punto se suceden las panorámicas más hermosas del viaje. A los pantanos y a la vegetación se suman la visión de montañas solitarias y frías, como el Espigüete. Una mole de caliza más que un pico. Una pirámide de piedra blanca de 2.451 metros de altura y a cuyos pies se encuentran Cardaño de Abajo y Puente Agudín. Este último es un punto de paso y de descanso para senderistas y montañeros que se concentran en el bar del pueblo. Un lugar habitualmente silencioso excepto cuando pasan los pelotones de motocicletas que circulan por la P-210 o cuando se celebra en Velilla del Río Carrión, el tercer domingo de julio, el Día de Fuentes Carrionas y la Montaña Palentina. Una fiesta de folclore tradicional en la que es típico degustar la caldereta o guiso del pastor, a base de carne de oveja.

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Más adelante, en Alba de los Cardaños, en una pronunciada curva y en alto, hay un mirador desde el que se ve el embalse de Camporredondo, el mencionado pueblo y se divisa, otra vez, el Espigüete. El techo de la Montaña Palentina es el Curavacas, un pico de 2.525 metros de altura al que se puede ascender desde el pueblo de Vidrieros, al que se llega tomando un desvío a la altura de Triollo. Un pico de cantos rodados de cuarcita cubierto de líquenes de colores, de los que adopta ese color verde negruzco tan característico y particular de esta cumbre.

Antes de alcanzar el último pantano de la ruta hay que coronar el Alto de la Varga, un puerto de montaña a 1.413 metros de altitud que divide las cuencas fluviales de los ríos Carrión y Pisuerga y en el que se ha habilitado un área de descanso y un mirador desde el que se contempla la alta Montaña Palentina. A partir de este punto comienza un descenso jalonado por bosques de robles y hayas. La senda El Gigante del Valle Estrecho, un camino apto para todo tipo de senderistas, precede al embalse de Ruesga. De los tres, este pantano es el único apto para bañarse (en todos ellos es posible la práctica de deportes acuáticos sin motor); también se puede rodear en bicicleta por un sendero que comunica Ventanilla con el pueblo de Ruesga. Desde este último se vislumbra, entre un manto verde, el parador de Cervera de Pisuerga, en la reserva natural de Fuentes Carrionas, muy cerca de la localidad del mismo nombre. En este núcleo urbano, el más importante de la Montaña Palentina, se pueden visitar el Museo de Arte Chino, una colección privada de fósiles, la Casa del Parque, el Museo Etnográfico de Cantarranas y el Museo Etnográfico Piedad Isla. En Cervera acaba la Ruta de los Pantanos y comenzaban los trayectos que hacía, subida en una Vespa, la fotógrafa palentina Piedad Isla (1926-2009), pero esa es otra ruta. Otra historia de la Montaña Palentina. 

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France24 - Monde

Joe Biden demande au Congrès américain de limiter la vente de fusils d'assaut

Publié le : 03/06/2022 - 03:55

FRANCE 24 Suivre Matthieu MABIN

Dix jours après le massacre dans une école du Texas, le président américain Joe Biden a appelé jeudi soir à restreindre les ventes de fusils d'assaut. Le démocrate s'en est également pris à l'opposition républicaine, jugeant son refus de renforcer l'encadrement des armes à feu "inadmissible".

Joe Biden a appelé jeudi 2 juin le Congrès américain à trouver une voie pour restreindre les ventes de fusils d'assaut et a fustigé, près de dix jours après le massacre de 19 enfants et deux enseignantes dans une école du Texas, les élus républicains qui s'y opposent.

"Combien d'autres carnages sommes-nous prêts à accepter ?", a grondé le président américain, répétant, lors de cette adresse à la nation depuis la Maison Blanche, en avoir "assez" de ces fusillades à répétition qui endeuillent l'Amérique.

Derrière son pupitre se trouvaient 56 bougies représentant les victimes de ces massacres dans l'ensemble des États et territoires américains. Après les fusillades de l'école primaire d'Uvalde, d'un supermarché de Buffalo et celle, mercredi, d'un hôpital de Tulsa, il a martelé que "trop d'endroits du quotidien (étaient) devenu des lieux de tuerie, des champs de bataille".

Peu après son discours, une autre fusillade était rapportée, cette fois dans l'Iowa, où un homme a tué par balles deux femmes dans l'aire de stationnement d'une église avant de retourner l'arme contre lui-même.

Âge minimum légal

Joe Biden a appelé à interdire au niveau national la vente de fusils d'assaut semi-automatiques, comme entre 1994 et 2004. Mais, conscient de la difficulté d'adopter une telle mesure au Congrès, où son parti ne possède qu'une très courte majorité, il a nuancé : "Nous devons au moins relever l'âge" légal minimum pour se procurer de telles armes, de 18 à 21 ans.

Il a également demandé l'interdiction des chargeurs à grande capacité, le renforcement des vérifications des antécédents judiciaires ou psychologiques des potentiels acheteurs et le vote d'un texte obligeant les particuliers à garder leurs armes sous clé.

"Depuis une vingtaine d'années, plus d'écoliers sont morts par armes à feu que le total de policiers et de soldats morts en service", a-t-il dit. "Réfléchissez-y." "Le second amendement" de la Constitution américaine, qui garantit le droit de posséder une arme, "n'est pas absolu", a estimé le président démocrate.

Optimisme prudent

"Je soutiens l'action (...) d'un petit groupe de sénateurs républicains et démocrates qui cherchent à trouver une voie, mais mon Dieu, le fait que la majorité des républicains du Sénat ne veuillent qu'aucune de ces propositions ne soit ne serait-ce que débattue ou mise au vote, je trouve cela inadmissible", a-t-il fustigé. "Nous ne pouvons pas trahir à nouveau le peuple américain", a-t-il poursuivi lors de ce discours de 17 minutes. "Il est temps que le Sénat fasse quelque chose."  

"Merci, M. le président", a écrit sur Twitter le sénateur Chris Murphy. "Nous devons faire quelque chose. Et nous le pouvons", a poursuivi cet élu du Connecticut qui, à jamais marqué par la fusillade de Sandy Hook (26 morts dont 20 enfants en 2012), pilote le groupe de discussion entre républicains et démocrates.

Tout le défi pour ce groupe est de trouver des mesures qui pourraient obtenir l'aval de dix sénateurs républicains, indispensable en raison de la majorité qualifiée au Sénat. Mais dans un pays où plus de 30 % des adultes possèdent au moins une arme à feu, les conservateurs s'opposent vivement à toute mesure qui pourrait aller à l'encontre des droits "des citoyens respectueux de la loi".

Les discussions au Sénat tournent donc pour le moment autour de propositions limitées, comme la vérification des antécédents des acheteurs d'armes, ce que des associations réclament depuis des années.

Les négociations en cours au Sénat pourraient-elles toutefois réussir là où toutes les autres, notamment celles déclenchées sous Barack Obama après le massacre de Sandy Hook, ont échoué ?

"Il y a un élan de plus en plus puissant pour que nous parvenions à faire quelque chose", avait assuré plus tôt le sénateur Chris Murphy sur Twitter. Le sénateur républicain Pat Toomey avait lui aussi fait part de son "optimisme".

En parallèle, des élus de la Chambre des représentants ont débattu jeudi sur un autre grand projet de loi qui interdirait comme l'a demandé Joe Biden la vente de fusils semi-automatiques aux moins de 21 ans et celle des chargeurs à grande capacité.

Ces mesures, qui seront soumises à un vote à la Chambre la semaine prochaine, ont déjà été qualifiées d'"inefficaces", "irréfléchies" et "anti-américaines" par un groupe de républicains. Il semble donc impossible qu'elles puissent être adoptées en l'état au Sénat.

Avec AFP

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Après la tuerie au Texas, Trump appelle à "armer les citoyens" pour combattre le "mal"

MARKETING AGRESSIF

Tuerie d’Uvalde : Daniel Defense, le fabricant prêt à tout pour vendre ses fusils d'assaut

REPORTAGE

L'assemblée annuelle de la NRA, tout-puissant lobby des armes, chahutée

France24 - Monde

Jubilé de la reine : testez vos connaissances sur Elizabeth II

Publié le : 03/06/2022 - 07:14

Faniry ANDRIAMIHAJA Suivre

Le Royaume-Uni célèbre les 70 ans de règne de la reine Elizabeth II pendant quatre jours. À cette occasion, France 24 revient avec Philip Turle sur quelques-uns des nombreux mythes qui entourent la figure de la souveraine.

>> À voir aussi, notre diaporama : Coup d'envoi, en grande pompe, du jubilé de la reine Elizabeth II

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Royaume-Uni : pour le jubilé de la reine, des millions d'euros dépensés en souvenirs royaux

70 ans de règne

Au Royaume-Uni, la reine Elizabeth II acclamée pour le début de son jubilé de platine

Le Débat de France 24

Jubilé de platine de la reine Elizabeth II : la fin d'une époque ?

Le Figaro

«C'est tout bon» N°10 : Tour de piste au Mans

laurence Haloche

LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - La course des 24 heures du Mans aura lieu le samedi 11 juin, mais les festivités commencent dès aujourd'hui. Sélection d'adresses gourmandes qui tiennent la route.

Chers gastronomes,

Cette semaine, on monte dans les tours... Normal, sur un circuit ! Quelle joie insolente de prendre à contresens la voie politique tracée au marteau-piqueur par la maire de Paris qui s'échine à brider le flot des voitures dans la capitale. Filons au Mans, ville natale de François Fillon, métropole qui s'honore d'organiser la course automobile d'endurance la plus célèbre au monde depuis 90 ans... Il y a de la nostalgie à carburer au souvenir d'une époque où les as du volant comme les bolides avaient encore de l'allure, où les féministes ne s'offusquaient pas de voir figurer sur la carrosserie des Matra une Gitane en jupe volantée et castagnettes, où les pilotes faisaient siffler la stridence de leur moteur sur une ligne droite des Hunaudières que ne brisait aucune chicane. On vivait alors dangereusement. On aimait la vitesse comme Sagan et Steve McQueen qui tourna le film le plus réussi sur cette compétition, avec le plus récent Le Mans 66 de James Mangold. Moteur ! Jour et nuit et jour, ça tourne encore sur la piste. Le week-end prochain, des dizaines de milliers de spectateurs (258.500 personnes en 2018), dont un grand nombre d'Anglais, plus Hogan que hooligans ceux-là, viendront assister à cette manifestation sportive dont ils ont été privés depuis deux ans à cause de la pandémie. Le départ sera donné samedi à 16 h, mais dès aujourd'hui s'organise le retour pesage des voitures dans le centre-ville, puis la Journée Test et les essais libres et qualificatifs… Faut-il rappeler que les soirées de veille de fête sont souvent les plus réussies ? Avant que la foule ne déboule pied au plancher, je vous propose un circuit court d'adresses gourmandes, cave à manger et bons restaurants… À réserver sur les chapeaux de roues, of course.

Bon appétit, bon week-end et bonne route !

UNE RÉSERVATION POUR DEUX À L'AUBERGE DE BAGATELLE

489, avenue Bolée, Le Mans (02.43.85.25.73).

Vous préciser que Jean-Sébastien Monné est le dernier à afficher, dans la Sarthe, une étoile Michelin - Le Beaulieu et Le moulin des 4 saisons à La Flèche ont perdu la leur - est un argument facile pour vous inviter à aller à l'Auberge de Bagatelle. Mais il faut bien avouer qu'au-delà de la garantie qu'offre ce hochet de la gloire, obtenu en 2018, on vient surtout ici pour les propositions de ce cuisinier créatif. C'est Élodie, son épouse, qui vous reçoit. Décoration contemporaine, service école hôtelière… Rien à dire. La magie opère surtout dans les assiettes où le chef exprime une identité affirmée, ancrée dans le terroir (il est manceau), mais nourrie d'expériences diverses. Son passeport culinaire est oblitéré de destinations plus ou moins lointaines : New York chez Florian Hugo, Reims aux Crayères avec Didier Elena, Paris avec Hisayuki Takeuchi et Bernard Pacaud… On remercie Jean Sevegne, rencontré à La Chèvre d'or, de lui avoir donné la passion de cuisiner. Il nous régale aujourd'hui avec notamment des accords terre/mer réussis comme l'andouille de la maison Brielle, encornets et rigadeaux bretons, jaune d'œuf, crêpe au sarrasin… Les asperges sont de Guécélard, la pêche arrive de la Loire grâce à Gilles Bégaud, le miel vient des ruches du jardin… La qualité des produits se voit dans des présentations soignées. Elle se goûte. Elle se préserve, aussi - herbes et aromates déshydratés, légumes au vinaigre, bocaux… Voilà une idée à retenir dans une période où le coût et la rareté de certaines denrées nous conduisent à revenir à des pratiques anciennes. De simple bon sens.

Et aussi… Au Mans, le bistrot La réserve (02.43.52.82.82), place de la République où le pesage des voitures se déroule le 3 et 4 juin ; Le grenier à sel (02.43.23.26.30) plus gastronomique ; Aux portes du circuit (02.43.72.61.80), repère des pilotes parmi lesquels Henri Pescarolo. À Arnage, L'auberge des matfeux (02.43.21.10.71) est une institution, et plus loin, à La Chartre-sur-le-Loir, le Relais de Ronsard convoque la présence fantomatique de Steve McQueen, Jacky Ickx, Mario Andretti qui ont séjourné à l'Hôtel de France. Mythique.

OUVERT LE DIMANCHE : ON PREND RACINES

Racines. La Visitation, 1 rue Gambetta, Le Mans (02.43.80.99.10). Ouvert de 16 h à 23 h. Pour qui connaît la cave à manger L'un des sens, pas de surprise. Racines est son petit frère ouvert en 2019 dans le nouveau quartier de La Visitation. Dans cet ancien couvent, puis prison, on ne se fait pas prier pour découvrir les 300 références de vins nature proposées. Quelques belles étiquettes de domaines de la Loire : La Grange Thiphaine, François Chidaine, Gilles Bonnefoy… Et pour menotter les élans de l'estomac, on commande les planches de cochonnaille et de fromage composées avec des produits des artisans du coin - l'Atelier Jeantaine ou la ferme de Beaussay, à Ecommoy, une exploitation laitière qui fait de la vente en direct le vendredi après-midi et le samedi matin.

ART DE LA TABLE RÉGIONAL : MALICORNE PRÉFÉRÉE

La faïencerie d'art de Malicorne. 18, rue Bernard Palissy, Malicorne-sur-Sarthe (02.43.94.81.18 ; Faiencerie-malicorne.com ).

On ne trouve pas cette vaisselle dans les rayons chics du Bon Marché, à Paris… Leur qualité et leur élégance légitimeraient pourtant leur présence. Malicorne-sur-Sarthe a une longue tradition de céramique et cette faïencerie d'art, fondée en 1924, en a préservé le savoir-faire. L'atelier est le dernier à extraire la terre de la région et à la travailler selon des techniques traditionnelles du XVIIIe siècle. Plus récent, «l'ajourage», exécuté au canif dans l'argile crue, permet de réaliser des pièces contemporaines d'une grande finesse, faciles à associer à des services modernes. D'autres réalisations, plus sophistiquées, sont décorées dans le goût de Rouen, Nevers, Quimper notamment. Si vous avez 24 heures devant vous, une visite guidée est possible, et des ateliers sont même organisés.

DANS SA MUSETTE, RILLETTE ET BAGUETTE

Tradition Sarthoise Mickaël Doire. 35, place de l'Église, 72560 Changé (02.43.40.02.13 ; Traditionsarthoise.fr).

Qu'on se le dise ! Comme la saucisse est de Morteau et l'andouille de Vire, la rillette est forcément du Mans, du moins de la Sarthe ! On en trouvait déjà au XVe siècle, plutôt sous forme de longues lanières de porc à étaler sur du pain. La «rillée» ou «rihlle» - planche en vieux français - était une préparation destinée à conserver la viande de porc après l'abattage du cochon. Sur le sujet, je vous invite à voir le formidable documentaire de Jean Eustache et Jean-Michel Barjol, «Le Cochon », tourné dans une ferme des Cévennes en 1970... Il y a des siècles. À l’époque, les hygiénistes, les véganes ne vilipendaient pas le gras à coups d'éclat des voies digestives. Arrêtons de nous priver ! À rebours d'une morale liberticide, du radicalisme des picoreurs de chia, je défends ce bon gras qui est la vie, et que chacun est à même d'apprécier sans se gaver. Faute de pouvoir encore déguster les pots en grès de Simone, grand-mère paternelle qui faisait encore des rillettes à l'ancienne, la recette et le tour de main de Mickael Doire, à Changé, m'en rappellent le goût. De la mâche sans ce crémeux parfois écœurant, des morceaux de viande d'une belle texture, pas trop de sel… Elles ont reçu la médaille d'or du concours général agricole, à Paris, en 2020. Modernité oblige, un distributeur à l'extérieur de la boutique en distribue 24h sur 24. Au petit-déjeuner, scalper une baguette croustillante, la tartiner de rillette, et déguster avec un carré de chocolat noir est un mâchon sarthois qui ne laisse pas sur sa faim. Un régal !

Et aussi… Au pied de l'imposante cathédrale Saint-Julien, le marché des Jacobins vaut vraiment le détour : il faut notamment s'arrêter sur les étals d'Eric Cailhau pour ses fromages de chèvre, de Michel Mindren pour la pêche, de Selim Salem pour ses shitakés, et de Pascal Cosnet pour ses volailles de La Cour d'Armoise, fournisseur de nombreuses tables étoilées. Alain Passard, devenu un voisin depuis qu'il cultive son potager au Gros Chesnay, à Fillé *, a inscrit son nom sur ses tablettes. Le dimanche, on fait ses courses avant de prendre un verre de Jasnière en terrasse, au Café du jet d'eau ou au Bistrot dont les murs sont tapissés de photos anciennes notamment des 24 heures dans les années 1960.

* Génération potager : le grand retour à la nature des chefs étoilés

24 HEURES CHRONO, LE TEMPS DE…

Faire un cassoulet (4 heures), un bœuf bourguignon (7 heures), une blanquette de veau (2 heures), un chili con carne (3 heures), un pot-au-feu (4 heures)… Des nourritures de patience hivernales, hormis ce dernier plat qui, servi froid, avec une vinaigrette aux échalotes n'a pas de saison.

DES MOTS À MÂCHER LONGUEMENT…

« La chenille devient papillon et le cochon devient saucisson ! » François Cavanna.

Alain Cojean, restaurateur humaniste

PORTRAIT - Le fondateur de la chaîne de restauration du même nom est un patron hors norme, mû par ses projets humanitaires. Il vient de publier un livre sur son parcours singulier.

France24 - Monde

Embargo de l’UE sur le pétrole russe : "Moscou va accélérer son virage vers l’Asie"

Publié le : 02/06/2022 - 16:51

Sophian AUBIN

Les dirigeants des 27 pays de l'Union européenne ont trouvé un accord, mardi, pour réduire de 90 % leurs importations de pétrole russe d'ici à la fin de l'année afin de tarir le financement de l'offensive russe contre l'Ukraine. Selon Anastasiya Shapochkina, spécialiste des relations russo-ukrainiennes, cet embargo n'aura cependant pas nécessairement d'impact sur l’économie russe, ni sur la poursuite du conflit. 

Les négociations autour de l'or noir russe auront duré près d’un mois. Les 30 et 31 mai, l'Union européenne a finalement décidé de mettre fin, d'ici à 2023, à ses achats de pétrole russe transporté par voie maritime, soit l’équivalent de plus de deux tiers de ses importations. 

Âprement négocié, ce consensus cède une exemption provisoire à trois pays membres de l'UE quasi exclusivement approvisionnés par la Russie : la Hongrie, la Slovaquie, et la République Tchèque. Ces trois pays pourront ainsi continuer de s’approvisionner en pétrole russe, via l'oléoduc Droujba [qui signifie "amitié" en russe].

L'extension de l'embargo aux livraisons par oléoduc devrait ensuite être discutée "dès que possible", selon les dirigeants européens qui estiment, qu'au total, 90 % des exportations de pétrole russe vers l'UE seront arrêtées d'ici à la fin de l'année.

"Très peu de gens" auraient prédit que l’on puisse s’entendre sur le pétrole russe, s’est félicité le président français, Emmanuel Macron, au cours d’une brève déclaration au sortir des négociations, mardi 31 mai. Le président du Conseil européen, Charles Michel, s'est réjoui quant à lui d’un "pas en avant essentiel pour arrêter la guerre en Ukraine".

Toutefois, rien n’est moins sûr, selon Anastasiya Shapochkina, présidente du think tank géo-économique Eastern Circles, maître de conférences en géopolitique à Science Po Paris et spécialiste des relations russo-européennes. 

France 24 : comment analysez-vous l’enthousiasme des dirigeants européens, comme Emmanuel Macron ou Charles Michel, après cet accord sur le pétrole russe ? 

Anastasiya Shapochkina : on peut y lire les difficultés surmontées pour parvenir à cet accord. Cet embargo progressif est le fruit de nombreux compromis, de débats et de réflexions au niveau national, qui ont ensuite dû être reconduits à l’échelon européen. 

Une pièce maîtresse de cet accord reposait sur la volonté politique de l’Allemagne et de la Pologne, grands consommateurs européens de pétrole russe, qui ont finalement accepté de mettre un terme à toute importation de pétrole russe d’ici à la fin de l’année.

L’or noir russe aura néanmoins réussi à semer la division parmi les 27, comme le rappelle l’accord laborieusement trouvé avec la Hongrie, la Slovaquie et la République Tchèque.

Bruxelles fait ainsi face à un bouleversement majeur : la Russie, partenaire de la sécurité énergétique de l’Europe, s’est muée, du jour au lendemain, en menace pour sa sécurité. 

Les 27 versent chaque mois 10 milliards d’euros à la Russie pour son pétrole. Ce manque à gagner va-t-il handicaper l’économie russe ?

Ce manque à gagner sera en grande partie compensé. Par un premier biais : la fraude. Dans six mois, l’embargo européen mettra un terme aux livraisons de pétrole par bateau, lesquelles représentent environ 70 % des importations européennes d’hydrocarbures russes. Mais ce type d’approvisionnement est plus difficile à contrôler que celui opéré via un oléoduc. Du pétrole russe pourra donc être labellisé comme venant d’autres contrées.

Une réorientation des exportations d’hydrocarbures russes vers l’Asie est par ailleurs en marche depuis dix ans. Avant le 24 février, le marché asiatique recevait ainsi 42 % des exportations de pétrole russe - à peine moins que l’UE, qui en achetait 48 %. Et depuis l’invasion de l’Ukraine, l’Inde a déjà triplé ses importations de pétrole russe. Comme l’application de l’embargo européen sera progressive, l’industrie pétrolière russe dispose d’un peu de temps pour continuer à accélérer ce virage asiatique.

La Russie entend, aussi, négocier avec la Chine d’égal à égal, en tant que puissance mondiale, qui, comme elle, s’oppose à l'Occident, même si dans cette nouvelle relation commerciale, le rapport de forces est très favorable à Pékin. Le géant asiatique, qui était déjà un énorme client de la Russie (30 % des exportations de pétrole russe) avant l’invasion de l’Ukraine, va devenir un acheteur plus que jamais incontournable. Pékin va, en revanche, pouvoir négocier le prix du baril russe, et il sera probablement en deçà du tarif auquel les Européens l’achètent.

Le "pivot vers l’Asie" entrepris par la Russie fait donc finalement d’elle une "annexe énergétique" de Pékin. Et ce sont là de mauvaises nouvelles pour Moscou.

Une baisse des revenus pétroliers pourrait-elle contribuer à tarir le financement de la guerre menée par Moscou en Ukraine ?

Atteignant 60 % du PIB, selon certains modes de calcul, les exportations d’hydrocarbures représentent la manne clé de l’économie russe. Mais les stocks d’armes dont dispose Moscou sont importants, et une dégradation de la situation économique n’aura absolument aucun impact sur la décision politique de poursuivre les objectifs stratégiques du Kremlin en Ukraine.

Comme lors de la Seconde Guerre mondiale, dont l’Union soviétique, pourtant en ruines, est sortie triomphante, la guerre n’a pas de lien avec l’économie en Russie. Vladimir Poutine pourrait poursuivre l’invasion de son voisin ukrainien, même avec une économie complètement détruite. 

Une forte dégradation du niveau de vie de la population pourrait-elle faire grandir l’impopularité du pouvoir, y compris au sein des élites, jusqu'à menacer sa pérennité ?

Les élites russes sont traditionnellement très déconnectées des conditions socio-économiques de la population. Le marasme économique ne les impacte donc pas.

Sur le plan culturel, une "révolution de palais" serait une grande surprise pour tous les spécialistes de la Russie. Si ce type d’insurrection s’est produit dans l’Histoire russe - c’est ainsi que les tsars Pierre III et Paul Ier furent assassinés - les hauts dignitaires de ce pays ciblent toujours les dirigeants considérés comme faibles, et se sont montrés incapables d’éliminer des tyrans tels que Staline, ou Ivan le Terrible.

Le mécontentement des classes moyennes et populaires a grandi avec la guerre en Ukraine, qui laisse des dizaines de milliers de familles endeuillées. Beaucoup de Russes vivent déjà dans la pauvreté, aggravée par la fermeture d’entreprises occidentales, de Renault à McDonalds, qui laissent de nombreux actifs au chômage. Le pouvoir d’achat va continuer son inexorable chute, et impacter de larges pans de la société. Mais combien oseront descendre dans la rue au risque de passer plusieurs années en prison ?

Depuis le vent de contestation à Poutine des années 2011-2012, le pouvoir a mis en place une machine de répression interne. L’ensemble des agences de maintien de l’ordre (les "Siloviki") comptent aujourd’hui près de 2 millions d'agents. Quand bien même les foules seraient gagnées par la colère, le Kremlin aurait désormais la capacité d’étouffer toute contestation.

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L'UE s'accorde sur un embargo progressif concernant le pétrole russe

L’invité du jour

Bruno Tertrais : "La Chine ne veut ni d'une Russie trop forte, ni d'une Russie trop faible"

La chronique de l’éco

TotalEnergies va finalement arrêter tout achat de pétrole russe

Le Figaro

Barbara Lavernos, DGA de L'Oréal : «La vie d'un grand dirigeant ressemble à celle d'un sportif de haut niveau»

Cette ingénieure a deux passions : l'innovation et la recherche.

Madame Figaro. - Une heure de réveil ? Barbara Lavernos : 5 h 45. J'adore l'aube. J'organise ma journée lentement.

Le pitch de votre poste ?L'intersection de la science et de la tech pour inventer la beauté du futur. Être entre différents mondes et les combiner pour les augmenter !

Des résultats à donner ici et maintenant ? 15.000 brevets, avec, en moyenne, 500 brevets d'invention par an dans la science et dans la tech. 4000 chercheurs et 1500 collaborateurs dans la tech. 40 marques internationales. C'est pas mal, non ?

Si l'on remonte aux origines ?Des parents baba cool. Une mère, historienne de l'art, née en Allemagne, qui tissait. Un père, originaire du Nord, professeur de médecine et sculpteur.

Une figure qui a tout déclenché ? Mon frère, qui a fait hypokhâgne et khâgne. On ne pouvait pas faire mieux dans le domaine littéraire, alors j'ai préféré devenir ingénieure. Maths sup, maths spé, et trois années de cycle en génie chimique.

Des obstacles sur la route ? L'illégitimité, c'est banal mais très vrai et tout le temps. La meilleure légitimité vient alors des succès économiques tangibles. Mais une équipe qui se développe, repousse les limites, c'est cela, la vraie réussite.

Mon mantra : « En as-tu terriblement envie ? »

Qui vous a fait confiance ? Nicolas Hieronimus – devenu depuis directeur général du groupe. Un jour de 2011, après vingt-et-un ans chez L'Oréal côté ingénieur, je lui confie mon attirance pour la branche business : «Je te préviens, ce titillement va rapidement devenir un besoin. Je commence à ouvrir les yeux et peut-être à regarder ailleurs…» Il me répond : «Ta transition, fais-la chez nous.»

Que vous reste-t-il à apprendre ?Depuis quatre ans, j'ai des experts fabuleux autour de moi, en sciences, en recherche avancée, en recherche moléculaire… Pouvez-vous imaginer ce qu'ils m'apprennent tous les jours ?

Un moment off ? Je démarre tôt, mais je ne finis pas tard. À 18 h 30 - 19 heures, je suis avec mon mari et mon fils. Le soir, je ne lis pas mes mails, sauf urgence. Et, en général, ça peut toujours attendre le lendemain ! La vie d'un grand dirigeant ressemble à celle d'un sportif de haut niveau. Les moments doivent être circonstanciés.

Un regard décalé qui vous libère ? La friction. On me dit que ce n'est pas un joli mot, mais pour un ingénieur, c'est de l'énergie, des choses qui se rencontrent.

La main amie qui vous remet en forme ? Nathalie Ville, qui me coache. Ex-championne de ski, elle vit à Biarritz, où elle m'accueille, me recueille, avec tous mes questionnements.

Votre définition de l'influence ? Les étincelles d'une rencontre. Cela peut être n'importe quand, n'importe où, avec n'importe qui.

Vincent Salimon, PDG de BMW France : «Le Festival de Cannes est l'occasion de montrer toute notre capacité d'innovation»

BMW est pour la première fois partenaire officiel du Festival de Cannes. Une histoire d'amour avec le cinéma inscrite dans les défis à venir. Rencontre avec Vincent Salimon, pdg de BMW France.

Clémence Nutini, de Nespresso France : «Je me comporte de la même façon avec tout le monde, du caféiculteur au DG»

La responsable développement durable chez Nespresso France pilote la transformation green de la marque qui a été certifiée B Corp en avril 2022. Recettes d'un engagement à haute dose.

L'Humanité

Pourquoi trèfle des villes et trèfle des champs n’ont plus le même ADN

Actu

Une vaste enquête internationale montre que le bagage génétique du trèfle blanc se modifie dès lors qu’il devient urbain. Et ce, à l’échelle planétaire.

Marine Cygler

Plante cosmopolite s’il en est, le trèfle blanc est présent dans les campagnes, au bord des routes, dans les pelouses, et aussi dans presque chaque ville du monde tant et si bien qu’il est aujourd’hui la première plante à faire l’objet d’une vaste étude pour comprendre quel effet l’environnement urbain a sur lui.

De fait, l’urbanisation met à l’épreuve la biodiversité et, comme elle a tendance à se généraliser, il est intéressant de mesurer son impact sur les espèces sauvages. Les quelque 300 scientifiques du projet Glue (pour Global Urban Evolution Project) ont montré que les pressions exercées par la ville façonnaient le bagage génétique du trèfle blanc à l’échelle planétaire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue « Science », en mars.

Les biologistes ont échantillonné 110 000 trèfles appartenant à plus de 6 000 populations réparties dans 160 villes de 26 pays. Pour cela précisément, ils ont récolté des trèfles le long d’un gradient d’urbanisation allant du centre-ville jusqu’à la campagne environnante.Par exemple, l’équipe française impliquée dans cette méga-étude a prélevé des trèfles dans plusieurs sites parisiens intra-muros puis sur un axe, un « transect », qui traversait des zones suburbaines puis rurales jusqu’à Limours. Pour chaque plante, les chercheurs ont mesuré la concentration de cyanure d’hydrogène dans les tissus des trèfles.

Véritable poison au goût très amer, le cyanure d’hydrogène est un composé produit et libéré par la plante quand ses feuilles sont endommagées. Stratégie adoptée par de nombreuses plantes, la cyanogenèse est un moyen efficace de défense contre les escargots, les insectes ou encore les vaches et autres herbivores. « Les feuilles s’autodétruisent pour protéger l’ensemble de la plante.

C’est mieux de se protéger et de perdre quelques feuilles plutôt que de risquer d’être mangé en entier », explique Jacqui Shykoff, du laboratoire Écologie, Systématique et Évolution (ESE-CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech). Comme on connaît les deux gènes qui gouvernent la cyanogenèse chez le trèfle blanc et qu’on a déjà observé que les trèfles produisaient plus de cyanure d’hydrogène dans les endroits où il y avait davantage d’herbivores, les scientifiques se sont demandé si cette capacité de produire du cyanure d’hydrogène était conservée. Résultat : globalement, la proportion de plantes productrices de cyanure d’hydrogène est moins élevée en ville qu’en milieu rural. Et c’est lié à la sélection naturelle et non pas à un effet du hasard qui aurait été amplifié par l’isolement des plantes urbaines.

« À chaque génération, il se produit des mutations liées au hasard. La sélection naturelle laisse d’autres traces très spécifiques dans le génome. Ici on démontre, et c’est une première, que c’est bien la sélection naturelle qui agit et que le moteur de l’évolution, c’est l’urbanisation », explique Jacqui Shykoff.

Les chercheurs ont toutefois été surpris de se rendre compte qu’il y avait une grande hétérogénéité selon les populations de trèfles. Autrement dit, certaines populations urbaines ont conservé leur matériel génétique leur permettant de produire ce composé. « C’est le cas des populations de trèfles des villes, plus sèches en été. C’est un résultat que nous n’avions pas prédit », commente Jacqui Shykoff.

Son hypothèse : dans ces villes au climat sec, il n’y a pas de neige qui protège les plantes au sol du gel. Or le gel agirait exactement comme les herbivores et déclencherait la production de cyanure d’hydrogène, qui détruirait les feuilles endommagées par le coup de froid, et dont la réparation coûterait bien trop cher en énergie. Une amputation pour éviter que les dommages ne se répandent, en somme.

Au fait, que fait la plante de l’énergie économisée quand elle s’arrête de faire de la cyanogenèse ? Autrement dit, si elle perd une fonction, en gagne-t-elle une autre ? « On suppose que, si un organisme possède de l’énergie en plus, il va grandir, fabriquer plus de fleurs… » indique Jacqui Shykoff.

Avant de souvenir d’une réalité urbaine : « Mais la vie en ville est stressante pour les plantes avec la chaleur ou encore la pollution. Alors, il est possible que l’énergie supplémentaire soit juste allouée pour se maintenir en vie. » La chercheuse tient à insister sur le fait que, si les plantes se sont en effet adaptées à la ville, cela ne signifie pas qu’elles vont bien : le terme « adaptation » dans le langage des biologistes est plus neutre que dans le langage courant.

L’espèce humaine, un moteur des évolutions végétale et animale

Cette étude inédite démontre que les humains, en façonnant profondément leur environnement, sont un moteur de l’évolution pour le trèfle blanc dont les gènes sont modifiés par la ville. Et il y a fort à parier que ce résultat concerne d’autres espèces, végétales comme animales. « Il y a eu des études sur les oiseaux des villes. Les pigeons, des moineaux, des étourneaux sont des espèces qui n’ont pas peur : c’est une caractéristique qui a été sélectionnée », précise Jacqui Shykoff. D’ailleurs, ce sont les individus les moins peureux de ces espèces déjà peu peureuses qui vivent en ville. Une expérience facile pour mesurer cette crainte de l’humain : déterminer à quelle distance on peut les approcher avant qu’ils ne s’envolent. « Bien sûr, il y a un phénomène d’habituation, mais pas seulement. L’évolution doit intervenir, car ils ne pourraient pas passer leur temps à s’envoler dès qu’ils sont dérangés : ils n’arriveraient même pas à se nourrir », indique la chercheuse. Finalement, les volatiles urbains sont devenus plus tolérants à l’activité humaine, au bruit et à la lumière.

sciences
El País (ESP)

SANS TITRE

El mar y montaña no son las anchoas con leche condensada, sino una venerable costumbre especialmente arraigada en Cataluña consistente en juntar carne con pescado o marisco en algunos platos, casi siempre guisotes de salsorras suculentas. El pollo con cigalas o los pies de cerdo con langostinos se consideran clásicos del género, lo mismo que el plato al que hoy rendimos homenaje: las albóndigas con sepia.

Las mandonguilles amb sípia son una de las especialidades del Tr@mendu, una pequeña vermutería del barrio de Sants en Barcelona que apuesta por incorporar al tapeo clásicos del cazuelismo catalán. Jordi Marzo regenta el local, pero la creadora de estas excelentes albóndigas es su madre, Manoli González. Si quieres aprender a prepararlas con ella, no tienes más que ver el vídeo de arriba.

ALBÓNDIGAS CON SEPIA DEL BAR TR@MENDU

Ingredientes

Para 6-8 personas (unas 30 albóndigas)

  • 360 g de carne magra de cerdo picada
  • 360 g de papada de cerdo picada
  • 180 g de ternera picada
  • 600 g de sepia picada en daditos con su melsa
  • 2 cebollas medianas
  • 2 hojas de laurel
  • 2 cucharaditas de ñora en polvo
  • 1 cucharadita de tomillo seco
  • 150 ml de coñac o brandy
  • 2 cucharaditas de caldo de pollo en polvo
  • Agua para cubrir (o caldo de pollo si no se utiliza el polvo)
  • Harina
  • Aceite de oliva
  • Sal y pimienta negra

Picada

  • 1 rebanada de pan
  • 4 dientes de ajo
  • 10 g de avellana
  • 10 g almendra
  • 2 cucharadas de perejil picado

Preparación

  1. Mezclar las carnes, salarlas, formar las albóndigas y rebozarlas con un poco de harina.
  2. Freírlas en tandas en una cazuela con aceite abundante bien caliente, lo justo para que se doren. Sacar y reservar.
  3. Picar la cebolla y rehogarla con un poco de aceite en otra cazuela grande junto al laurel y el tomillo. Cocinar a fuego suave hasta que la cebolla pierda toda su agua y quede oscura y densa, unos 30-40 minutos.
  4. Añadir la ñora en polvo y rehogar un par de minutos.
  5. Incorporar la sepia con su melsa y cocinar tres o cuatro minutos. Mojar con el coñac y flambear.
  6. Añadir las albóndigas, cubrir con caldo o con agua y caldo en polvo y dejar que se cuezan a fuego suave unos 20 minutos, o hasta que la salsa espese.
  7. Mientras, preparar la picada. Freír los dientes de ajo en una sartén con aceite abundante. Cuando estén dorados, sacarlos a un mortero.
  8. Freír el pan en el mismo aceite y ponerlo en el mortero también.
  9. Añadir las almendras, las avellanas y el perejil, y majarlo todo.
  10. Cuando las albóndigas estén hechas, añadir la picada, menear la cazuela para que todo se mezcle y corregir de sal y pimienta. Apagar el fuego, dejar reposar unos minutos y servir.
France24 - Monde

Des milliers de signaux lumineux allumés au Royaume-Uni pour le jubilé

Publié le : 03/06/2022 - 10:42

La première journée de célébrations des 70 ans de règne de la reine Elizabeth II s'est clôturée jeudi soir, à la tombée de la nuit, par l'illumination de milliers de signaux lumineux partout au Royaume-Uni et dans les pays du Commonwealth.

L'Humanité

Alexander Wolszczan : « Nous finirons par trouver de la vie extraterrestre sur les exoplanètes »

Entretien

Astronomie. La 5000e planète extrasolaire vient tout juste d’être ajoutée au catalogue officiel de la Nasa. Pour Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar, il est inévitable que l’on y découvre un jour la vie.

Anna Musso

La barre des 5 000 exoplanètes identifiées et confirmées, ces planètes extrasolaires dont on ne soupçonnait même pas l’existence il y a trente ans, a été franchie ! La Nasa vient tout juste d’en ajouter de nouvelles à son catalogue officiel. Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans un Univers qui ne comptait qu’un petit nombre de planètes connues, toutes en orbite autour de notre Soleil. Mais, depuis trois ans environ, les découvertes se sont accélérées, avec quelque 1 000 nouveaux spécimens confirmés en dehors de notre Système solaire.

Parmi les 5 000 planètes découvertes à ce jour, on compte de petits mondes rocheux comme la Terre, des géantes gazeuses plus grandes que Jupiter et des « Jupiter chauds » en orbite, très rapprochés autour de leur étoile. Il y a aussi des « super-Terres », qui sont peut-être des mondes rocheux plus grands que le nôtre, et des « mini-Neptune », des versions plus petites de la Neptune de notre Système. Ajoutez à cela les planètes orbitant autour de deux étoiles à la fois et les planètes tournant obstinément autour des restes effondrés d’étoiles mortes.

Ce n’est qu’une fraction des centaines de milliards de planètes que compte probablement notre galaxie. Selon l’astronome polonais Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar (étoiles à neutrons tournant rapidement), il est inévitable qu’on y découvre, un jour, de la vie. Entretien avec un pionnier.

Il y a tout juste trente ans, en 1992, vous avez identifié la première exoplanète autour d’un pulsar. Racontez-nous cette expérience extraordinaire et ce que vous avez ressenti.

La découverte a été faite au cours d’une vaste recherche d’étoiles à neutrons tournant rapidement, appelées pulsars millisecondes, que j’ai menée avec le radiotélescope d’Arecibo, de 305 mètres, situé au nord de l’île de Porto Rico. L’un des pulsars que j’ai identifiés présentait des irrégularités dans le temps d’arrivée de ses impulsions qui ne pouvaient s’expliquer que par la présence de deux, voire trois planètes en orbite autour de lui. Il est difficile de décrire exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai compris qu’il ne pouvait s’agir que de planètes extrasolaires, peut-être une émotion pure mêlée à une tentative d’englober toute la gamme des conséquences d’une telle découverte.

Existe-t-il différents types d’exoplanètes ?

Oui, l’un des résultats de la découverte des planètes pulsars a été la prise de conscience qu’il pouvait y avoir beaucoup de planètes différentes orbitant autour de différents types d’étoiles. C’est exactement ce que nous voyons aujourd’hui, y compris des planètes et des Systèmes que nous n’avions pas prévus, sur la base de ce que nous savions de notre propre Système solaire.

Que savons-nous de ces planètes et que nous reste-t-il à découvrir ?

Nous avons maintenant dépassé la phase de découverte pure des exoplanètes et sommes entrés dans des études de plus en plus approfondies qui nous permettent d’en savoir plus sur leurs propriétés. Par exemple, nous disposons désormais de moyens observationnels et théoriques pour calculer la composition globale des planètes et nous pouvons étudier la composition chimique des atmosphères des plus grosses d’entre elles. Cette analyse se fait à l’aide de la spectroscopie dite de transmission. Cette technique étudie la lumière filtrée par l’atmosphère d’une exoplanète, alors que celle-ci passe devant son étoile. Les spectres stellaires portent avec eux des « empreintes » d’atomes et de molécules contenus dans l’atmosphère qui peuvent être analysées à l’aide de spectrographes fixés aux télescopes.

Le télescope James-Webb (JWST) est-il celui qui nous permettra d’en savoir beaucoup plus ?

Le JWST et les futurs très grands télescopes terrestres sont très susceptibles de faire des découvertes révolutionnaires concernant la vie extraterrestre en détectant dans les atmosphères planétaires des atomes et des molécules qui ne peuvent être synthétisés que par la vie, comme l’oxygène, le méthane et un nombre croissant d’autres molécules identifiées par les astrobiologistes. En outre, comme toujours, il existe un énorme potentiel de découvertes surprenantes que personne n’a anticipées.

Le 21 mars, la Nasa a annoncé que la barre symbolique des 5 000 exoplanètes avait été franchie avec l’ajout de 65 nouveaux spécimens aux archives des exoplanètes de l’agence spatiale américaine. Pensiez-vous qu’il pouvait y avoir autant d’exoplanètes dans l’Univers ?

Une fois de plus, les planètes pulsars suggéraient clairement que les planètes devaient être nombreuses dans l’Univers, et c’est précisément ce que nous constatons aujourd’hui. Je ne suis donc pas surpris, il fallait que cela se passe ainsi.

Les exoplanètes pourraient-elles abriter des formes de vie extraterrestres ? Comment les imaginez-vous ?

Oui, je pense que nous finirons par trouver de la vie extraterrestre. Notre relation étroite avec l’Univers, au moins en termes de chimie partagée, nous dit que cela doit arriver. Cependant, je partage l’opinion selon laquelle ce que nous allons découvrir ne sera pas ce que nous avons prévu. Ce que je veux dire, c’est que nous sommes limités par le fait même que nous ne connaissons qu’une seule manifestation de la vie, c’est-à-dire nous, ici sur Terre. Cela nous rend très anthropocentriques dans notre façon de penser à la vie ailleurs. Mais la vie sur d’autres planètes pourrait avoir évolué d’une manière que nous ne pouvons pas anticiper, et c’est ce qui peut rendre les découvertes futures encore plus passionnantes.

Entretien réalisé par Anna Musso

sciencesastronomieexoplanètesplanètes
France24 - Monde

Biden demande des mesures fortes de contrôle des armes

Publié le : 03/06/2022 - 10:41

Joe Biden a appelé jeudi le Congrès américain à trouver une voie pour restreindre les ventes de fusils d'assaut et a fustigé, près de dix jours après le massacre de 19 enfants et deux enseignantes dans une école du Texas, les élus républicains qui s'y opposent.

El País (ESP)

SANS TITRE

El mar y montaña no son las anchoas con leche condensada, sino una venerable costumbre especialmente arraigada en Cataluña consistente en juntar carne con pescado o marisco en algunos platos, casi siempre guisotes de salsorras suculentas. El pollo con cigalas o los pies de cerdo con langostinos se consideran clásicos del género, lo mismo que el plato al que hoy rendimos homenaje: las albóndigas con sepia.

Las mandonguilles amb sípia son una de las especialidades del Tr@mendu, una pequeña vermutería del barrio de Sants en Barcelona que apuesta por incorporar al tapeo clásicos del cazuelismo catalán. Jordi Marzo regenta el local, pero la creadora de estas excelentes albóndigas es su madre, Manoli González. Si quieres aprender a prepararlas con ella, no tienes más que ver el vídeo de arriba.

ALBÓNDIGAS CON SEPIA DEL BAR TR@MENDU

Ingredientes

Para 6-8 personas (unas 30 albóndigas)

  • 360 g de carne magra de cerdo picada
  • 360 g de papada de cerdo picada
  • 180 g de ternera picada
  • 600 g de sepia picada en daditos con su melsa
  • 2 cebollas medianas
  • 2 hojas de laurel
  • 2 cucharaditas de ñora en polvo
  • 1 cucharadita de tomillo seco
  • 150 ml de coñac o brandy
  • 2 cucharaditas de caldo de pollo en polvo
  • Agua para cubrir (o caldo de pollo si no se utiliza el polvo)
  • Harina
  • Aceite de oliva
  • Sal y pimienta negra

Picada

  • 1 rebanada de pan
  • 4 dientes de ajo
  • 10 g de avellana
  • 10 g almendra
  • 2 cucharadas de perejil picado

Preparación

  1. Mezclar las carnes, salarlas, formar las albóndigas y rebozarlas con un poco de harina.
  2. Freírlas en tandas en una cazuela con aceite abundante bien caliente, lo justo para que se doren. Sacar y reservar.
  3. Picar la cebolla y rehogarla con un poco de aceite en otra cazuela grande junto al laurel y el tomillo. Cocinar a fuego suave hasta que la cebolla pierda toda su agua y quede oscura y densa, unos 30-40 minutos.
  4. Añadir la ñora en polvo y rehogar un par de minutos.
  5. Incorporar la sepia con su melsa y cocinar tres o cuatro minutos. Mojar con el coñac y flambear.
  6. Añadir las albóndigas, cubrir con caldo o con agua y caldo en polvo y dejar que se cuezan a fuego suave unos 20 minutos, o hasta que la salsa espese.
  7. Mientras, preparar la picada. Freír los dientes de ajo en una sartén con aceite abundante. Cuando estén dorados, sacarlos a un mortero.
  8. Freír el pan en el mismo aceite y ponerlo en el mortero también.
  9. Añadir las almendras, las avellanas y el perejil, y majarlo todo.
  10. Cuando las albóndigas estén hechas, añadir la picada, menear la cazuela para que todo se mezcle y corregir de sal y pimienta. Apagar el fuego, dejar reposar unos minutos y servir.
France24 - Monde

"Ecole du futur": "abominable", estime Mélenchon, qui promet un "quoi qu'il en coûte" dans l'éducation

Publié le : 03/06/2022 - 10:34Modifié le : 03/06/2022 - 10:32

Paris (AFP) – Jean-Luc Mélenchon a promis vendredi de "mettre le paquet, quoi qu'il en coûte", en matière d'éducation s'il devenait Premier ministre, dénonçant la généralisation de l'approche de "l'école du futur" d'Emmanuel Macron, un projet "abominable" qui vise "le démembrement de l'Education nationale" selon lui.

"C'est abominable, parce que ça veut dire morceler le système scolaire français en établissements autonomes et concurrents", a considéré le chef de file de LFI sur franceinfo, au lendemain d'un déplacement d'Emmanuel Macron dans une école marseillaise l'expérimentant.

"Ca ne s'appelle pas faire confiance au terrain, ça s'appelle démembrer l'Education nationale", a ajouté l'ex-candidat à la présidence de la République.

Emmanuel Macron a indiqué jeudi vouloir généraliser "à partir de l'automne" dans tout le territoire "l'école du futur", une expérimentation pédagogique menée à Marseille qui vise à donner selon l'Elysée "davantage de liberté et d'autonomie aux équipes pédagogiques pour bâtir un système scolaire plus juste et plus inclusif", mais contestée par les syndicats d'enseignants.

Selon Jean-Luc Mélenchon, dans une telle approche, "les programmes ne sont pas les mêmes d'un établissement à un autre", ni "les normes de recrutement", qui créeront "une prime au copinage". Résultat, "le peuple (...) aura la double peine: vous aurez un bac, mais on vous dira +oui mais c'est un bac d'où, de quel lycée?+", a-t-il assuré, faisant valoir qu'une part des programmes au collège est déjà elle aussi "à la discrétion de chaque collège".

Le chef de file des Insoumis a mis en avant les mesures qu"il appliquerait si la coalition de gauche Nupes emportait les législatives des 12 et 19 juin : "Nous rétablirons l'homogénéité de l'enseignement dans tout le pays, les diplômes auront la même valeur, nous supprimerons Parcoursup, les horaires aléatoires prévus dans le collège, nous recruterons les enseignants autant qu'il en faut jusqu'à ce que tout le monde soit bien encadré et bien éduqué".

"Je considère que la ressource numéro un de la France, ce sont ses enfants et leur intelligence, donc je mettrai le paquet - écoutez-moi bien - quoi qu'il en coûte", a-t-il assuré, reprenant la formule d'Emmanuel Macron pendant la crise sanitaire.

Il a souligné préférer le concept d'"égalité des droits", avec "un droit égal à un enseignement de très haute qualité où qu'on soit", à celui d'"égalité des chances", où, comme "au loto, tous ceux qui jouent ont la même chance de gagner, mais il n'y en a qu'un qui gagne".

© 2022 AFP

Le Figaro

«Une faute professionnelle grave»: quand un lycée change le genre d’une élève sans en avertir les parents

Stéphane Kovacs

RÉCIT - Les parents de Lucie ont découvert, stupéfaits, que, depuis septembre dernier, l’ensemble du corps enseignant du lycée appelait leur fille de 15 ans Louis et s’adressait à elle au masculin.

Cela a commencé avec une «carte de lycéen» malencontreusement tombée du sac de leur fille. En décembre dernier, ses parents ont découvert, stupéfaits, que, depuis septembre 2021, l’ensemble du corps enseignant du lycée de Lucie*, 15 ans, l’appelait Louis* et s’adressait à elle au masculin, y compris sur des copies ou dans des échanges écrits. Rendez-vous avec le proviseur, la professeur principale, courriel comminatoire à l’établissement, lettre au rectorat, rien n’y fait: mi-janvier, alors que l’ado confirme à ses parents que la situation perdure, ceux-ci décident de la changer de lycée. Aujourd’hui, ils demandent réparation pour cette «faute professionnelle grave»: un recours en indemnisation a été adressé au rectorat de Paris. Parallèlement, une requête en annulation au Conseil d’État vient d’être déposée contre la circulaire, dite Blanquer, «pour une meilleure prise en compte des questions relatives à l’identité de genre en milieu scolaire».

À lire aussiFace à la vague des transgenres, la Suède commence à douter

Que s’est-il passé dans la tête de la jeune fille pour qu’elle puisse demander à son lycée, juste avant sa rentrée en seconde, «s’il était possible d’inscrire le prénom Louis sur la liste des élèves» ? «Mon ancien prénom pourrait être utilisé contre moi, étant donné que je suis un garçon transgenre, a-t-elle justifié dans un petit mot. Je préfère partir sur une bonne base. Mes parents ne le savent pas». Plusieurs épisodes de harcèlement - en sixième, cinquième, puis en fin de troisième - ont-ils meurtri l’adolescente au point que, réfugiée sur les réseaux sociaux pendant le confinement, elle trouve du réconfort auprès de militants de la cause trans? C’est ce que supposent ses parents, qui n’avaient remarqué «aucun signe avant-coureur» avant que leur fille ne commence, en juin 2021, à s’habiller large, puis ne se rase la tête et se teigne les cheveux en bleu. «C’était une façon d’effacer son identité de fille harcelée, mise à l’écart par ses amies, analysent-ils. Elle postait des photos d’elle sur Instagram, se proclamait “en transition” et, régulièrement, recevait des messages encourageants. Elle était fière d’être devenue une sorte d’influenceuse.»

Requête en annulation de la circulaire Blanquer

Ni le rectorat ni le ministère de l’Éducation nationale n’ont souhaité réagir. Du côté du lycée - un établissement réputé de l’ouest parisien -, on se retranche derrière la circulaire Blanquer, publiée le 30 septembre dernier: «On peut y lire que “si l’élève fait seul la démarche d’aborder la question de son identité de genre auprès d’un personnel de l’établissement, une communication avec les représentants légaux ne doit se faire qu’avec son accord explicite”, fait valoir le proviseur, qui requiert l’anonymat. Contrairement aux quatre autres élèves du lycée qui m’ont annoncé avoir entamé une transition, elle n’a pas souhaité que je prévienne ses parents. En ce qui concerne les profs, je leur ai demandé d’être neutres dans leurs appréciations. D’écrire par exemple “des progrès ce trimestre”, plutôt qu’“elle a fait des progrès”… Quand certains, parfois, lui parlaient au féminin, Lucie ne leur en voulait pas ; c’est une bonne élève, pas compliquée et sympathique.» Il admet «une seule erreur, la carte de lycéen». «Elle a été rétablie au bout d’une semaine environ, rapporte-t-il. Mais du jour au lendemain, Lucie a été affectée dans un autre établissement. Quand je lui ai demandé comment elle le vivait, elle m’a répondu“vous inquiétez pas, ça va aller…”.»

Pendant près de cinq mois, en cautionnant ainsi l’affirmation “transgenre” de Lucie dans le dos des parents, l’établissement a contribué à l’enfermer dans une situation et à l’éloigner d’eux

Effectivement, Lucie a rejoint, en janvier dernier, un lycée moins prestigieux, plus loin de chez elle, s’est fait de nouveaux amis et a d’excellentes notes. Elle a «les cheveux un peu plus longs», se réjouit sa mère, et est désormais suivie par un psychiatre qu’elle «adore». La famille suit également une thérapie familiale, et les rapports de la jeune fille semblent s’améliorer avec ses parents. Qui en veulent toujours au proviseur: «La circulaire indique expressément que la communauté éducative ne peut utiliser un autre prénom ou un autre genre sans l’accord des parents, fait valoir leur avocat, Me Henri de Beauregard. Pendant près de cinq mois, en cautionnant ainsi l’affirmation “transgenre” de Lucie dans le dos des parents, l’établissement a contribué à l’enfermer dans une situation et à l’éloigner d’eux. Ce faisant, il a aussi retardé une prise en charge psychologique adaptée, indispensable à l’appréciation des demandes d’un enfant. Il a probablement aggravé son mal-être, qu’il a dissimulé aux parents, au mépris de l’autorité parentale.» Les fonctionnaires de l’Éducation nationale, répond le proviseur, n’ont «pas été formés à la transidentité» : «Il faudrait sans doute revoir la circulaire, avance-t-il. Peut-être prévoir une assistante sociale pour accompagner l’élève… Il faut absolument que ça passe par des spécialistes.»

À lire aussiEnfants trans: quand la volonté de changer d’identité bouscule l’école

Après avoir adressé à l’ancien ministre de l’Éducation sa pétition, qui a rassemblé plus de 15.000 signataires, l’association SOS Éducation vient pour sa part de déposer une requête en annulation au Conseil d’État contre la circulaire Blanquer. Ce texte - qui «s’adresse à l’ensemble des personnels, qu’ils exercent dans le premier ou dans le second degré» - exige notamment des enseignants qu’ils utilisent le prénom et le genre choisis par l’enfant, dès lors que les parents sont d’accord, et organise l’utilisation des lieux d’intimité par les élèves se déclarant transgenres.

La prise en charge d’enfants confrontés à un sentiment profond et durable d’incongruence entre leur sexe biologique et leur sexe psychique, de nature à mettre en péril leur vie, relève de l’expertise de médecins, d’endocrinologues, de pédopsychiatres, mais certainement pas des personnels de l’Éducation nationale

«Cette contagion de cas d’enfants qui, d’un seul coup, affirment être nés dans le mauvais corps, semblent sous emprise idéologique, comme tombés dans une secte, est très troublante, s’inquiète Sophie Audugé, déléguée générale de SOS Éducation. Comment l’école peut-elle être complice de tout cela? La prise en charge d’enfants confrontés à un sentiment profond et durable d’incongruence entre leur sexe biologique et leur sexe psychique, de nature à mettre en péril leur vie, relève de l’expertise de médecins, d’endocrinologues, de pédopsychiatres, mais certainement pas des personnels de l’Éducation nationale.»

À lire aussi«Amendement sur les élèves transgenres: bienvenue dans l’école de la défiance»

Atteinte à l’intimité des autres élèves - qui devront partager les toilettes, les vestiaires et les dortoirs avec une personne du sexe opposé -, enfermement d’un enfant dans la transition qu’il engage sur la seule base de son «choix», sans même avoir pris un avis médical… «Il y a une grave atteinte à la liberté de conscience des enseignants et des (autres) élèves, plaide Me Beauregard, à leur imposer de mettre en œuvre une approche si idéologique, qui interdit toute appréciation individuelle, nuance, ou réserve à l’égard de la demande de l’enfant.» Du côté de SOS Éducation, qui reçoit «de nombreux appels de parents et d’enseignants désemparés», on invite «les professeurs et chefs d’établissement qui souhaitent faire valoir leur liberté de conscience à se joindre à (leur) recours.»

* Les prénoms ont été modifiés.

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Auditionné sur la gestion chaotique de la finale de la Ligue des champions, le ministre de l'Intérieur, reconnaissant «une blessure pour notre fierté nationale», a maintenu qu'il y avait «largement assez d'effectifs de police».

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France24 - Monde

Turquie: l'inflation à 73,50% en mai sur un an

Publié le : 03/06/2022 - 10:16Modifié le : 03/06/2022 - 10:14

Ankara (AFP) – L'inflation en Turquie a atteint 73,5% sur an en mai, au plus haut depuis décembre 1998, poussée par l'augmentation des prix de l'énergie et de l'alimentation, selon les données officielles publiées vendredi.

La hausse des prix à la consommation a cependant ralenti en mai, comparé à la progression constatée en avril, où l'inflation avait bondi de 61 à 70%.

Les champions de l'envolée des prix sont le transport (+107,62% sur un an en mai) et les produits alimentaires (+91,63%), poussés à la hausse par la flambée des cours de l'énergie et des matières premières, et par l'effondrement de la livre turque.

Les rumeurs d'intervention militaire dans le nord de la Syrie ont contribué depuis une semaine à enfoncer encore un peu plus la monnaie nationale qui cotait vendredi matin 16,49 livres turques pour un dollar, approchant les niveaux de décembre 2021 qui avaient provoqué l'intervention de l'Etat pour la stabiliser face aux devises étrangères.

La livre turque a perdu plus de 47,79% de sa valeur sur un an.

L'inflation est au cœur des débats en Turquie, à un an de l'élection présidentielle, prévue en juin 2023, l'opposition et nombre d'économistes accusant l'Office national des statistiques (Tüik) de sous-estimer sciemment et largement son ampleur.

Des économistes turcs indépendants du Groupe de recherche sur l'inflation (Enag) affirment vendredi matin que l'inflation atteint en réalité 160,76 % sur un an, plus de deux fois le taux officiel.

La semaine dernière, la banque centrale turque a refusé de relever son taux directeur pour tenter de juguler l'inflation et l'a maintenu à 14%.

Le président Recep Tayyip Erdogan, qui estime à rebours des théories économiques classiques que les taux d'intérêt élevés favorisent l'inflation, avait contraint fin 2021 la banque centrale à abaisser son taux directeur de 19% à 14%, entre septembre et décembre, provoquant l'effondrement de la monnaie nationale.

© 2022 AFP

Le Figaro

En Égypte, sur les traces de Champollion: il y a 200 ans, il déchiffrait les hiéroglyphes

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ENQUÊTE - Six ans après avoir déchiffré les hiéroglyphes, Jean-François Champollion réalise enfin son rêve: explorer la terre des pharaons pour vérifier sa fabuleuse découverte. Nous sommes partis sur les traces de celui qui a permis de redonner vie à l'une des plus grandes civilisations antiques.

«Ayn al-hegara al-maktuba?» Où sont les pierres écrites ? Nous sommes en Égypte, en 1828. Jean-François Champollion file sur le Nil avec ses compagnons à bord de leur embarcation, une cange. À chaque débarquement, celui qui a cassé le code des hiéroglyphes six ans plus tôt harangue les riverains pour leur ­demander où sont les «pierres ­écrites». Mais vêtus à l'orientale et portant cimeterre à la ceinture, les membres de l'expédition font souvent détaler les fellahs qui les prennent pour des soldats turcs.

Il parle 12 langues à 17 ans

Le voyage en Égypte, c'est le graal de Champollion. Né à Figeac dans le Lot en 1790, l'égyptologue ne foule le sol de la vallée du Nil qu'à la fin de sa vie. Enfant précoce, il apprend très tôt les rudiments du latin et du grec ancien, lit Homère et Virgile à 8 ans, puis s'intéresse à l'hébreu, à l'arabe, au syriaque, au chaldéen, maîtrisant une douzaine de langues à l'âge de 17 ans, dont le copte, dernier avatar de l'antique langue des pharaons. En 1822, après avoir enseigné l'histoire à l'université de Grenoble, il publie un premier rapport retentissant. Cette «lettre sur l'alphabet hiérogly­phique» dévoile les noms propres des souverains grecs et romains inscrits dans un cartouche – le lien sacré de forme oblongue qui enserre le patronyme des maîtres de l'Égypte. Une suite de mémoires lus à l'Académie en 1823 complète la méthode de décryptage et l'étend à d'autres ­domaines. Dans cette quête qui dure quinze années, le catalyseur est une stèle trilingue, la pierre de Rosette (voir encadré en fin d'article) dont notre homme est parvenu à obtenir une copie, l'originale étant conservée à Londres. La ­vénérable langue pharaonique, éteinte depuis le Ve siècle de notre ère, renaît de ses cendres.

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Mais la gloire ne suit pas pour Champollion. Ses idées bonapartistes lui ferment bien des portes en France. C'est en Italie qu'il trouve la reconnaissance immédiate. En 1824-1825, on lui confie l'étude des collections du musée de Turin qui regorge d'antiquités égyptiennes. Le pape l'adore et veut en faire un cardinal. Le royaume de Piémont-Sardaigne ­aspire à le nommer consul à Alexandrie. Mais Champollion est patriote et résiste aux propositions transal­pines. De ses amitiés italiennes avec Ippolito Rosellini naît alors l'expédition franco-toscane, composée de sept Français et sept Toscans.

Le voyage débute en août 1828. À bord de l'Églé, la corvette royale partie de Toulon dix-huit jours plus tôt, Champollion donne un cours d'arabe à ses dessinateurs. Soudain, une clameur: «Un temple, là un ­temple!» Sur la côte, à quelques encâblures d'Alexandrie, se détachent les murailles de Taposiris Magna. Du bastingage, Champollion découvre avec délice son premier temple. Près de deux siècles plus tard, la chaleur est toujours aussi accablante. Mais l'archéologue Kathleen Martinez ne se décourage pas. Elle époussette une sorte de vieille pastèque qui s'avère être une tête de momie ptolémaïque: «Vous allez voir ce qu'elle a dans la bouche.» Le pinceau s'active, dévoilant soudain le scintillement solaire d'une amulette en or en forme de ­langue. Kathleen badine: «C'est pour qu'elle puisse communiquer avec Osiris», le dieu qui a le plus tourmenté Champollion.

Le maître et son équipe restent plus de quinze mois sur la terre des pharaons entre 1828 et 1829, progressant du nord au sud le long du Nil. Obnubilé par les textes, Champollion concentre ses travaux sur les monuments d'époque classique, délaissant d'autres sites qu'il juge «sans ­intérêt» car anépigraphes, ou «décadents» à savoir trop tardifs.

Ambiance des mille et une nuits

Entre Alexandrie et Le Caire, Saïs, ­capitale de la XXVIe dynastie, est une étape majeure pour l'équipée. La ­région est peu sûre. L'égyptologue écrit: «Nos fusils sur l'épaule, nous ­gagnâmes le village.» Le Figeacois dresse le plan des ruines et une ­restitution de la cité antique avec sa nécropole royale, selon les indications de l'historien grec Hérodote. Surgissant des brumes, nous apercevons un homme blanc qui sillonne le site, armé d'un pendule. Subitement, il s'arrête. «Là, sous le sol, il y a une masse métallique phénoménale… ­Regardez, mon pendule est dingue.» Le radiesthésiste amateur aurait-il localisé, sans le savoir, les tombeaux des rois dont parle Hérodote?

Avoir déchiffré les hiéroglyphes avant Champollion? Je n'y crois pas

À l'époque de Champollion, Le Caire est déjà la plus grande ville d'Afrique. Elle sent la brique chaude et bourdonne d'insectes en tout genre. L'expédition est plongée dans l'ambiance des mille et une nuits, se passionnant pour les arabesques d'une fontaine, un aqueduc à ogives, les élégantes coupoles et les flèches ouvragées des sanctuaires mahométans. Aujourd'hui, autour de la mosquée d'al-Azhar, la foule enturbannée ondoie dans les ruelles comme un vaste champ de pavots. Passé le portail médiéval, une salle de réception mal éclairée nous accueille. «Avoir déchiffré les hiéroglyphes avant Champollion? Je n'y crois pas.» Le cheikh d'al-Azhar effleure sa barbe sombre et pouffe quand nous lui rapportons qu'Okasha ­el-Daly, égyptologue à l'université américaine du Caire, avance que les hiéroglyphes auraient été traduits il y a mille ans par les Arabes. «C'est un conte pour ignorants!» Il fait référence à la rencontre, au IXe siècle au Caire, entre le calife al-Ma'moun et le savant Ayyoub, expert en écri­tures anciennes. «Ayyoub a recopié maints textes koufâr (païens) le long de la vallée du Nil. Mais quand le ­calife lui a demandé de lire les hiéroglyphes, Ayyoub était incapable d'en traduire une seule phrase.»

Dans le secret des hiéroglyphes

Établies en bordure du désert à l'ouest du Caire, les grandes pyra­mides de l'Ancien Empire, bâties vers 2600 avant notre ère, intéressent peu Champollion: elles sont dépourvues de textes. Après une courte visite à Memphis pour examiner le colosse en calcaire de Ramsès II, cap est mis au sud. À mi-chemin entre Le Caire et Louxor, une ligne de tombeaux rupestres du Moyen ­Empire s'ouvre à flanc de mon­tagne, c'est Béni Hassan. «C'est ce que j'ai vu de plus beau jusqu'ici.» Le déchiffreur est étourdi par la qualité des tableaux et l'originalité des ­scènes d'entraînement au combat de la caste militaire provinciale, qui se répètent d'une tombe à l'autre. Il ne se lasse pas de traduire les légendes des pugilistes victorieux. Elles se lisent comme une bande dessinée: «Je te soulève, je te renverse, je te terrasse.»

Une autre scène insolite attire son œil. Alors que nous observons le même panneau, un brouhaha annonce l'entrée d'un groupe de pèlerins. Les yeux du guide s'illuminent quand il repère la caravane d'ânes conduite par une tribu cananéenne. «Mes ­Frères, regardez, c'est Abraham.» On y lit pourtant Ibsha le Hyksos. Champollion aurait souri de cette controverse opposant biblistes et archéologues.

Dans la région du grand coude du Nil, l'expédition parvient au temple de Dendérah. Un village de cahutes en terre s'est approprié les toits et terrasses du monument. Les colossales figures d'Hathor à quatre visages qui portent l'entablement du portique émergent du sable. Elles confèrent à l'édifice gréco-romain une majesté inégalée, que Champollion reconnaît à sa manière: «L'architecture est aussi admirable que les bas-reliefs de décor en sont repoussants.» Il visite l'oratoire qui contenait le célèbre ­zodiaque circulaire rapporté à Paris en 1821. Décoré de signes astronomiques gréco-égyptiens et lié aux mystères d'Osiris, le zodiaque de Dendérah a été l'objet d'une controverse de datation tranchée par le ­natif du Lot.

En abordant Thèbes, Champollion exulte. Il va pouvoir travailler sur des temples «de la bonne époque», c'est-à-dire du Nouvel Empire, vers 1550-1100 avant notre ère. Il pense récolter une immense documentation exhumant de l'oubli la capitale disparue. L'intuition est juste. À Médinet ­Habou, Champollion dégage la ­muraille nord pour accéder aux ­tableaux qui ornent le temple de Ramsès III. Les terres retirées, de ­curieux personnages s'animent sur les murs. De fiers guerriers coiffés de casques à pointe ou de parures de plumes voguent vers l'Égypte à bord de navires décorés d'une proue animale. La flotte est défaite sous des volées de flèches. Ramsès III vient de vaincre sur terre et sur mer les ter­ribles Vikings de Méditerranée orientale, ces «peuples de la mer» venus des îles grecques.

Un obélisque pour la Concorde

À Karnak, la première impression de l'équipe franco-toscane est celle d'un chaos. L'endroit ressemble à une ­gigantesque taupinière depuis les fouilles intensives de Jean-Jacques Rifaud inaugurées en 1816. Le ­«Général», tel que Champollion est surnommé par ses hommes, se fraie un chemin au milieu des ruines. Il ­jubile lorsqu'il repère le patronyme de Sheshonq Ier, puis les noms de cités israélites défaites: Gaza, Yaoudih-Malek, Meggido. Immédiatement, le déchiffreur fait le lien avec la Bible. «Shishaq, roi d'Égypte, monta contre Jérusalem. Il prit les trésors du temple et ceux du palais, y compris les boucliers en or de Salomon.»

Pour la première fois, une source extrabi­blique confirme un événement capital, daté de 930 avant notre ère. Non loin, Champollion convoite déjà un des deux obélisques du temple de Louxor, qui rejoindra la place de la Concorde à Paris en 1836. En ce soir de novembre 2021, l'effervescence ­gagne le vieux temple d'Aménophis III et de Ramsès II. Des tambours résonnent. Les dieux d'Égypte semblent de ­retour! Les prêtres ­promènent à nouveau les barques ­sacrées d'Amon, Mout et Khonsou. Une troupe d'acteurs s'agite sous l'œil goguenard du président al-Sissi venu assister à l'inauguration de ­l'allée de sphinx reliant Louxor à Karnak. Dans le carré présidentiel, l'inénarrable Zahi Hawass, en charge des antiquités, a exceptionnellement laissé au vestiaire son ­fameux ­chapeau d'Indiana Jones.

À lire aussiLa spectaculaire restauration du temple d'Esna en Égypte

Sur l'autre rive du Nil, dans la vallée ­sèche où sont enterrés les rois, la chaleur est épouvantable. L'équipe de Champollion trouve refuge dans le ­sépulcre de Ramsès IV qu'elle surnomme «la caverne des brigands». Dans cette base vie pour plusieurs ­semaines, on jette au sol des nattes de roseaux ; on installe des tables et des lits. Les Français d'un côté, les Italiens de l'autre. La cuisine se prépare dans une tombe ­adjacente. Certains soirs, on festoie aux flambeaux dans le ­sublime tombeau mis au jour par Giovanni ­Battista Belzoni en 1817, celui de Sethi Ier, où l'on sert du crocodile grillé.

Des monuments menacés

Arrivé à Esna, Champollion ­déchante. «Il ne reste que quelques ruines des temples de la région.» Vice-roi d'Égypte depuis 1804, Méhémet Ali industrialise le pays à marche forcée. On renâcle à aller chercher les matériaux dans la montagne. Il apparaît plus commode d'abattre les ­temples pour en faire de la chaux, édifier une usine ou renforcer un quai. Pas moins de 14 temples relevés par les savants de Bonaparte manquent à l'appel. Champollion dénonce «les ­Wisigoths d'Égypte».

À Esna, il existe cependant un rescapé. Une salle hypostyle blottie contre des remblais doit sa survie à sa transformation en entrepôt à coton. Les membres de l'expédition déplacent les balles pour retrouver les décors. Sur une colonne, un roi danse. Au plafond, des personnages roulent sur des disques enfermant un œil oudjat, illustration des phases de la Lune. Champollion décrypte les textes: ici, le calendrier des fêtes du temple ; là, une histoire de la création du monde.

L'histoire de l'Égypte révélée

Au Gebel Silsileh, le lit du Nil se faufile entre deux montagnes et le courant est plus rapide. Ce resserrement évoquait pour les Égyptiens les jambages d'une porte gigantesque par laquelle coulait l'une des sources du Nil, gardée par des divinités hippopotame et crocodile. C'est le lieu des ­carrières de grès où se fournissaient les rois de Thèbes. Une inscription rapporte qu'au temps de Ramsès III, pas moins de 3000 hommes et 40 barges ont accosté ici pour venir chercher les pierres du temple de Médinet ­Habou.

Dans la misérable cabane qui leur sert de refuge, les deux gardiens du site boivent le thé pour tromper l'ennui. Soudain, l'un d'eux se lève, affolé. Des nuages noirs venus du désert libyque survolent la falaise, accompagnés de vents violents puis de pluies diluviennes. Des ombres jaillissent des sables et zigzaguent. Très vite, les pentes de la montagne se couvrent de hordes de scorpions ­sortis de leur antre. Nous nous ­mettons à l'abri dans la chapelle d'Horemheb, songeant à ce pauvre Alessandro Ricci, compagnon de Belzoni puis de Champollion, piqué au talon par un de ces arachnides. Il ne s'en remit jamais.

En aval des rapides de la première ­cataracte, à Assouan, les crocodiles pullulent. Ils tournoient autour de gros rochers en forme d'éléphants. L'expédition entame une chasse au trésor pour débusquer les cartouches royaux gravés sur les rocs de granit. Champollion établit son quartier général sur l'îlot de Philae qui domine la cataracte et où trônent les monuments antiques. Il sait ce qu'il doit au temple d'Isis. Lorsqu'il dépasse les socles vides, il pense aux obélisques qui se dressaient là, et qui furent prélevés par Giovanni Belzoni en 1818 pour orner la villa de l'explorateur William Bankes en ­Angleterre. L'une des deux aiguilles de pierre portait une dédicace bilingue en hiéroglyphes et en grec. Bien que les inscriptions ne fussent pas les traductions d'un même texte, l'obélisque joua, comme la pierre de ­Rosette, un rôle décisif dans le déchiffrement de l'écriture sacrée égyptienne. Plus loin, sur un mur du temple, Champollion est interpellé par un panneau soigneusement gravé en mars 1799, qui liste les noms des officiers du général Desaix à la poursuite des Mamelouks. Héritier des héros de l'expédition française en Égypte, le savant est pris de vertige à l'idée qu'il va s'aventurer plus ­profondément en Afrique que les vaillantes troupes de Bonaparte.

La Nubie est peuplée de tribus farouches. L'équipée installe un canon sur le bateau amiral avant de remonter le fleuve vers Wadi-es-Seboua. À l'avant du temple, les sphinx évoquent une meute de lions se noyant dans les sables. Ces féroces gardiens n'ont pas effrayé les Coptes. Au VIe siècle, une partie du temple de Ramsès II est transformée en église, ce qui génère de curieux mélanges iconographiques. Dans la niche du sanctuaire, on peint sur stuc un saint Pierre en majesté tenant une énorme clé, celle du paradis. Il en résulte une plaisante rencontre. La chute des stucs au bord de la niche dévoilant le décor primitif, Ramsès II offre ­désormais des fleurs… à saint Pierre!

Opération sauvetage

Un saurien belliqueux attaque l'embarcation de Champollion à Abou Simbel, sauvée in extremis par un tir du dessinateur Alessandro Ricci. Bientôt les rescapés contemplent le chef-d'œuvre architectural de Ramsès II, deux temples dont les façades se répondent. Le plus grand est en partie dissimulé par une dune. Des colosses du pharaon sculptés dans la montagne, seules les têtes émergent comme des masques énormes posés sur le sable. Il émane de ces géants de 20 mètres une puissance implacable, propre à inspirer la crainte aux ­Nubiens, éternels rebelles à l'autorité. Les lointains descendants de ces insoumis ne peuvent que capituler à nouveau en 1954 lorsque les bulldozers de Nasser décident de noyer la région par un barrage gigantesque. Mais découpés à la scie électrique, les temples sont sauvés de l'engloutissement et remontés le long des ­rives du lac de Nubie.

C'est à Wadi Halfa au niveau de la seconde cataracte que l'expédition atteint son point le plus méridional. Les Nubiens achèvent de déterrer une dernière stèle sur ordre de Champollion. Sans doute le prennent-ils pour un mage ou un sorcier quand celui-ci s'affaire immédiatement à sa traduction. C'est le moment où le Figeacois prend sa plume et écrit à Bon-Joseph Dacier qui lui avait permis en 1822 de s'exprimer à l'Académie. Dacier l'avait enjoint de «ne chercher que des mines d'or». Champollion exalté l'informe qu'après avoir visité tous les sites d'Égypte, il n'y a rien à modifier à son système. «Notre alphabet est bon», précisant qu'il s'applique aux monuments de toutes époques.

Le retour en France

En cette fin d'année 1829, l'astre rougeoyant au crépuscule imbibe la rade d'Alexandrie. Jean-François Champollion salue les ultimes sentinelles de la cité des Ptolémées: la ­colonne de Pompée et l'aiguille de Cléopâtre qui élèvent encore leur tête au-dessus d'un amas de décombres. En quittant le sol de l'antique civilisation naguère indéchiffrable, Champollion sait qu'il parachève la grande aventure égyptologique amorcée par Bonaparte.

De retour en France sur le navire L'Astrolabe, le savant débarque sur le sol de Toulon le 23 décembre et troque ses vêtements turcs pour la ­redingote. Il ramène dans ses fontes des milliers de dessins et une centaine d'antiquités. Ces dernières rejoignent les collections égyptiennes du Musée Charles-X au Louvre, dont Jean-François Champollion assure la direction depuis 1826.

Pour la postérité

Reste que notre homme ne rentre pas indemne de son expédition d'Égypte: d'une santé chancelante et le corps affaibli par une infection parasitaire contractée au cours de son périple, il s'installe à Paris pour finaliser ses recherches. Au printemps 1832, le «Général» tire sa ­révérence prématurément à l'âge de 41 ans. Non sans avoir mis la ­dernière touche à ses «laissez-passer» pour la postérité, sa grammaire et son dictionnaire, publiés en 1836 et 1841 grâce au dévouement sans limites de son frère aîné, le ­dénommé Champollion-Figeac.

L'incroyable aventure de la pierre de Rosette

Comment une stèle découverte par les soldats de Bonaparte en 1799 a donné les clés de la traduction des hiéroglyphes.

Port fluvial de Rosette en Égypte, à l'été 1799: «Les Turcs arrivent!» Dans le petit village de Rosette, à 10 kilomètres de la côte, le bruit court qu'à l'horizon se profile la masse sombre et inquiétante d'une flotte de 18.000 hommes. Commandée par le pacha d'Anatolie et partie de Rhodes, l'armée de la Sublime Porte est décidée à reconquérir l'Égypte et anéantir les Français. En aval du village de Rosette, la garnison française du fort Jullien est menacée. Il faut faire vite, renforcer les systèmes de défense à la hâte. On connaît la sauvagerie des Ottomans: ils ne font pas de quartier. La rumeur se confirme. Les bateaux foncent sur Aboukir, à mi-chemin entre Alexandrie et Rosette, et y débarquent le 14 juillet. Rapidement, les Osmanlis investissent le fort et se retranchent dans la presqu'île d'Aboukir. Cette décision offre un répit à Rosette et permet au général Bonaparte, commandant en chef de l'armée d'Orient, de rassembler ses troupes aux pyramides. Il marche sur Aboukir, où il sera victorieux.

À lire aussiComment Champollion a déchiffré les hiéroglyphes

Pendant ce temps, à Rosette, on applique les méthodes édictées par Bonaparte pour améliorer les fortifications d'Alexandrie et des vieux bastions qui commandent ses accès, qu'il jugeait trop faibles. L'équipe du génie commandée par le lieutenant Pierre Bouchard s'active. Le 19 juillet 1799, alors qu'il dégage les fondations du fort Jullien, le pic d'un terrassier heurte un bloc de pierre de couleur noire réemployé dans la maçonnerie. Il s'agit d'un beau fragment de stèle, dont le cintre a disparu. Elle est gravée en trois écritures différentes. La fin du texte en grec ancien précise: «Qu'on écrive le décret sur une stèle en pierre dure en caractères sacrés, populaires et grecs.» On devine rapidement qu'il peut s'agir de la «clé» pour déchiffrer les hiéroglyphes.

Suite au traité d'Alexandrie, la pierre aux trois inscriptions est perdue pour les Français en 1801, donnée aux Anglais en butin et transférée au British Museum en 1802. Mais des copies réalisées par les savants de Bonaparte circulent en Europe. Jean-François Champollion confirme qu'il s'agit du même texte rédigé en deux langues égyptiennes (hiéroglyphique et démotique) et en grec. Depuis quatorze siècles, la civilisation pharaonique est muette. Les derniers écrits en hiéroglyphes et en démotique, immortalisés au temple de Philae, datent respectivement de 394 et 452 de notre ère.

Alliant intuition et puissance de travail, Jean-François Champollion est le premier en 1822 à comprendre le sens des signes gravés sur la pierre. La civilisation pharaonique peut entamer sa renaissance. Ce que l'on connaît moins, c'est le contenu du texte gravé. Il signale un événement capital. La stèle rapporte la victoire de Ptolémée V en l'an IX de son règne (vers 200 avant notre ère) sur une cité du Delta entrée en révolte, suite à la défaite de l'armée égyptienne face au souverain séleucide Antiochos III. Cet échec militaire cinglant avait eu pour conséquence la perte des possessions ptolémaïques en Syrie et en Anatolie et généra chaos et révoltes en Égypte. La Thébaïde fit sécession, nommant ses propres souverains, et le Delta devint un champ de bataille.

La pierre de Rosette constitue donc un témoignage crucial car elle annonce le début de la reconquête. Elle rapporte, dans un style flamboyant, la prise par Ptolémée V de Shekan (Lycopolis), quartier général des insurgés en Basse-Égypte. La forteresse fut conquise après un long siège qui coûta «une fortune au Trésor égyptien», rapporte la pierre. La répression qui suivit est brutale et les insurgés furent tous «exécutés à coups de bâton». Le texte énonce ensuite que les prêtres se réunissent en synode à Memphis. On avance adroitement que le roi est redevable au clergé pour sa victoire. Les prêtres proclament avoir obtenu toute une série de mesures destinées à remercier les dieux et donc les temples sont exemptés de taxes diverses. Le roi réserve les plus grands honneurs au taureau Apis, avatar du dieu Ptah à Memphis. Le clergé déclare en retour que le roi est désormais «Protecteur de l'Égypte». On annonce enfin qu'il faudra ériger dans tous les sanctuaires du pays une statue de Ptolémée V, désormais immortel, face au dieu local lui présentant un cimeterre. Ce genre de représentation, fréquent sur les pylônes des temples, n'a pour l'instant jamais été retrouvé sous une forme statuaire. Preuve que les sables d'Égypte n'ont pas encore livré tous leurs secrets…

De nos envoyés spéciaux Luc Watrin (texte) et Serge Sibert (photos) - Édition web Arthur Bayon

2022, l'année Champollion

Par Pierre de Boishue

À VOIR

Déchiffrement immédiat. La Bibliothèque nationale de France recèle des trésors insoupçonnés, à l'image des 88 volumes de notes et de dessins de la main de Champollion. Autant dire que l'institution maîtrise parfaitement le sujet: 350 pièces (manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sarcophages…) sont réunies pour comprendre le génie du savant et comment il perça le secret des hiéroglyphes. L'ensemble ressemble à un jeu de pistes passionnant, voire à une chasse au trésor au cœur de l'égyptologie.

«L'aventure Champollion. Dans le secret des hiéroglyphes» , BNF François-Mitterrand, Paris 13e, jusqu'au 24 juillet.

Étude à la loupe. Le Louvre-Lens, qui célèbre cette année son dixième anniversaire, s'apprête à son tour à rendre un bel hommage à Champollion pour ce 200e anniversaire, avec un parcours immersif riche de plus de 300 pièces (stèles, bracelets, cercueils, couvercles de sarcophage, bustes imposants…).

«Champollion. La voie des hiéroglyphes», Louvre-Lens, du 28 septembre au 16 janvier 2023. Musée Champollion. Une visite s'impose dans la maison familiale de Jacques-Joseph Champollion, frère de Jean-François, située en Isère*. Un lieu dédié à leur mémoire, qui dispose d'une collection intéressante (sculptures, peintures, ouvrages, objets antiques en tout genre, animaux empaillés, croquis originaux dessinés par le maître des lieux, tapisseries…). Très émouvant !

* Domaine des Ombrages, 38450 Vif (Musees.isere.fr ). À LIRE

Correspondance intime. Un ouvrage indispensable pour remonter à l'épopée de la pierre de Rosette, exposée depuis 1802 au British Museum dont elle est l'un des objets phares ! L'Aventure du déchiffrement des hiéroglyphes* offre un choix très complet de la correspondance entre les deux frères Champollion, et les méthodes de travail du savant.

* Les Belles Lettres, 193 p., 21 €. Un savant… franc-maçon. Dans Champollion, le savant déchiffré*, Alain Faure aborde toutes les facettes moins connues du personnage, notamment ses convictions laïques et libérales, mais aussi sa fascination pour le culte d'Isis cher aux adeptes de la franc-maçonnerie. Une biographie de référence, qui se lit comme un roman.

* Fayard, 864 pages, 32 €. Une aventure hors du commun. On ne présente plus Christian Jacq. L'écrivain, auteur de plusieurs romans sur l'Égypte, avait notamment signé en 1987 le roman à succès Champollion l'Égyptien. Une édition anniversaire de l'ouvrage *, au fil duquel ce chercheur de formation se plaît à entraîner le lecteur dans une série d'aventures sans fin.

* XO Éditions, 384 p., 21,90 €.

Le Figaro

Dix idées pour relooker son salon vite fait bien fait

Vanessa Zocchetti

On y vit, on s'y retrouve, on y reçoit. C'est sans doute, la pièce de la maison où l'on passe le plus de temps… Et parfois, on aimerait bien changer de décor, sans se ruiner ni se lancer dans un grand chantier. Nos pistes pour le transformer sans tout révolutionner.

1 - Créer un bout de canapé

Le bout de canapé est l'un des petits meubles tendance du moment, en empilant de beaux livres (que l'on peut aisément trouver dans les brocantes). Un meuble DIY étonnant et pratique pour poser un luminaire ou un verre à l'heure de l'apéritif.

2 - Changer de tapis avec les saisons

Dès les beaux jours, on investit dans un modèle de tapis un brin «dépaysant» comme le Luca d'Alinéa inspiré de motifs aztèques (59 €, 120 x 170 cm). En fibres de polypropylène à l'aspect brut, il peut aussi être utilisé à l'extérieur et transformer une petite terrasse en une véritable pièce de vie. On peut aussi multiplier les petits tapis au sol pour un effet ludique.

3- Créer un mini jardin d'intérieur

Poser sur une console, une multitude de plantes de toutes tailles et de diverses variétés dans des cache-pots tous différents pour créer un mini-jardin d'intérieur en hauteur.

4 - Assumer d'être cruche !

Assumer d'être cruche en collectionnant cet objet dans toutes sortes de styles – coup de cœur, par exemple pour le pichet Sous-Bois de Matthieu Cossé pour Diptyque – et en regroupant ses trouvailles au centre d'une table basse.

5 - Soigner l'ambiance olfactive

Ne pas négliger le design olfactif qui crée aussi l'ambiance . On pense bien sûr immédiatement aux incontournables bougies Diptyque, Cire Trudon ou encore Astier de Villatte dont les fragrances merveilleuses donnent immédiatement une personnalité à un lieu et dont les pots élégants ajoutent une touche déco. Autre option : les parfums d'intérieur de Santa Maria Novella et même la Lampe Berger qui fait son grand retour avec une multitude de design et de senteurs.

6 - Opter pour un éclairage arty

Dans le salon, on évite les plafonniers à la lumière directe et on préfère des lampes à poser qui permettent un éclairageplus diffus et doux. On les multiplie et on les choisit toutes différentes avec un point commun cependant, leurs lignes inattendues pour un effet «galerie d'art». Une source d'inspiration ? L'iconique lampe Earth en papier mâché de Marie Michielssen pour Serax.

7 - Craquer pour une desserte à roulettes

C'est une pièce ultradésirable qu'elle soit vintage ou contemporaine (comme la desserte roulante Brass de Marie Deroudilhe). Dessus, on dispose une sélection de jolies bouteilles de liqueur ainsi que des verres et carafes anciens. Le petit bar à alcools a vraiment le vent en poupe !

8 - Mettre les vases au coin

Les angles du salon sont souvent de petits espaces inexploités. Dommage ! On les reprend donc en main en les fleurissant. Il suffit de s'offrir un très grand vase comme la jarre Moai de La Trésorerie, qui évoque une statue de l'Ile de Pâques, haute de plus de 34 cm . On dispose dedans de grandes fleurs mais aussi des feuillages, des branches. Et voilà la nature qui entre joliment dans la maison.

9 - Jouer avec les tables basses

C'est une idée volée à l'éditeur de mobilier joyeusement pop Popus éditions qui présentent ses tables basses en les juxtaposant. Les règles du jeu : choisir des modèles peu encombrants, de hauteurs différentes et de formes et de styles qui ne se ressemblent surtout pas.

10 - Rhabiller les murs

Pas besoin de sortir les pots de peinture ou la table à tapisser. Des clous et un marteau suffisent à donner un coup de pep's aux murs et, du même coup, au salon. On accroche des objets inattendus comme des assiettes en porcelaine que l'on chine (l'assiette décorative a été très en vogue, on en trouve donc aisément dans les brocantes, d'un esprit très kitsch, elles ont l'avantage d'être percées pour être suspendues) ou que l'on choisit chez des porcelainiers contemporains comme la Faïencerie Georges, connue pour ses composition d'assiettes qui passent de la table au mur ! Autre idée : agencer de nombreux petits herbiers, des chapeaux ou, pour les plus audacieuses et audacieux, des canevas de grand-mère, là aussi trouvés dans les vide-greniers.

L'Humanité

Les forêts qui cachent des arbres

Actu

Dendrologie Plus de 9 000 espèces d’arbres sont encore inconnues sur Terre ! Telle est la nouvelle estimation à laquelle sont parvenus une centaine de chercheurs du monde entier.

Anna Musso

Une centaine de chercheurs du monde entier ont publié, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (1), une étude pour estimer le nombre d’espèces d’arbres sur Terre. Résultat très précis… 73 274 ! Ce nombre est ainsi supérieur de 14 % à celui établi précédemment, qui était de 64 100. Par conséquent, il n’en resterait pas moins de 9 200 à découvrir ! Pour obtenir cette estimation, les chercheurs ont construit une immense banque de données forestières en combinant les informations fournies par des plateformes comme TreeChange ou Global Forest Biodiversity Initiative. À partir de la quantité d’arbres rares contenue dans leur base, les chercheurs ont développé un nouveau modèle statistique d’extrapolation. La zone géographique qui abrite le plus d’espèces connues est l’Amérique du Sud. Là se trouveraient aussi près de 40 % de celles encore non découvertes, notamment dans le bassin amazonien et entre les Andes et l’Amazone. Une majorité d’espèces connues est située dans les forêts tropicales et subtropicales humides. Or ces zones sont peu étudiées par les scientifiques. Il y a donc là aussi encore beaucoup à découvrir. Mais, au fait, quel est l’intérêt de chercher de nouvelles essences d’arbres ? Il s’agit non seulement d’approfondir nos connaissances sur la biodiversité, mais aussi de préserver le fonctionnement fragile des écosystèmes, qui contribuent aux équilibres climatiques et à la qualité des milieux vivants. A. M.

sciencesarbresforêtsBiodiversité
France24 - Monde

Ukraine : une nouvelle vie "russe" reprend à Marioupol

Publié le : 03/06/2022 - 10:06Modifié le : 03/06/2022 - 10:42

FRANCE 2

L'invasion de l'Ukraine par la Russie atteint vendredi son 100e jour. Drapeaux blanc-bleu-rouge, cours en russe et chaîne de télévision pro-Kremlin, à Marioupol une nouvelle vie "russe" a repris. Alors qu'en bordure de la ville, des cimetières regroupe des milliers de civils tués par la guerre. Les déblaiements des édifices détruits dévoilent chaque jour de nouvelles victimes.

Le Figaro

Comment décrocher le bon prêt immobilier en fonction de votre profil

Guillaume Errard

NOS CONSEILS - Pour faire passer votre dossier, des solutions méconnues du grand public sont à votre disposition. N’hésitez pas à les soumettre à votre banquier.

Des taux de crédit qui grimpent, des banques plus exigeantes, des prix de plus en plus élevés: au risque de lasser, le moral des emprunteurs immobiliers n’est pas au beau fixe. Les refus de dossiers s’accumulent depuis le début de l’année. En septembre dernier, 17% des Français n’envisageaient pas de devenir propriétaires, selon un sondage réalisé par OpinionWay. Six mois plus tard, cette part a grimpé à 25%. La faute à un taux d’endettement supérieur aux 35% (des revenus) autorisés mais aussi désormais à de nouveaux critères d’actualité: un futur domicile trop loin du lieu de travail - ce qui gonfle le budget carburant - ou un logement trop énergivore.

Les marges de manœuvre se réduisent comme peau de chagrin: la remontée subite des taux affecte les acheteurs qui ne peuvent plus allonger la durée de leur emprunt pour réduire leurs mensualités.

À lire aussiCrédit immobilier: nouveau record pour les durées d’emprunt

Pas de quoi désespérer pour autant si l’on s’y prend bien. Rappelons qu’en dépit de la hausse des taux, ils restent nettement inférieurs à l’inflation: 1,5% sur 20 ans et 1,75% sur 25 ans contre une hausse générale des prix de 4,8% en avril sur un an. Les taux réels auxquels les banques vous prêtent de l’argent sont négatifs. Dit autrement, on s’enrichit en s’endettant! «Et même si vous devez patienter, positivez votre attente, confie Bruno Rouleau, président de l’Association professionnelle des intermédiaires en crédit. Le marché va encaisser un affaissement et les prix vont s’assagir.»

Les primo-accédants pénalisés

Ensuite, pour éviter que ces soubresauts ne se transforment en blocage du marché immobilier, les banques sont prêtes à ressortir du placard des solutions pour alléger la dette des emprunteurs et permettre à des acheteurs de ne pas être exclus de l’accès à la propriété. Preuve qu’elles n’ont pas complètement fermé le robinet à crédit. Pensez aussi à faire appel à un courtier si les offres de votre banque ne sont pas satisfaisantes à vos yeux. «Nous devons être des trouveurs de solutions plutôt que des comparateurs», affirme Ludovic Huzieux, président d’Artémis Courtage.

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Cibles privilégiées des banques, les primo-accédants sont aussi ceux qui sont les plus pénalisés par leur exigence. Jeunes pour la plupart, leur apport et leur épargne sont généralement faibles. La première solution peut venir des proches via une donation, qui revient de plus en plus à la mode. Elle avait été rangée à la cave à l’époque où les banques prenaient en charge 100% du prêt, voire des droits de mutation (ou frais de notaire).

Mais tous n’ont pas forcément la chance de pouvoir compter sur une aide familiale. Sans apport et sans aide extérieure, le parcours vers le crédit est compliqué mais pas impossible. Pour ce faire, vous devez remplir plusieurs critères: être âgé de moins de 30 ans, avoir un métier dans un secteur porteur avec des perspectives de hausse de salaire, afficher une faible différence entre le loyer que vous payez actuellement et les mensualités que vous aurez à rembourser à votre banque, une fois propriétaire, et bien tenir vos comptes (ne pas avoir de découvert par exemple).

Prêts à mensualités progressives

Si vous ne remplissez pas ces cases, vous pouvez opter pour les prêts à mensualités progressives. Ce type de crédit permet de rembourser, au début, des sommes moins élevées que pour un prêt classique. Et ainsi baisser votre taux d’endettement. Puis, comme son nom l’indique, le montant des mensualités augmente de 1% chaque année pour les primo-accédants. Prenons l’exemple d’un emprunteur qui gagne 2700 € net par mois et souhaite emprunter 250.000 € sur 25 ans. Avec un prêt classique à 1,75%, il devra rembourser chaque mois environ 1030 €, soit un taux d’endettement de 38%. Avec un tel taux, son dossier aurait été refusé. Grace à un prêt à mensualités progressives, le taux d’endettement tombe à 34%. Et du coup, son prêt est validé. Un bémol: le coût total du crédit sera plus élevé (de 3000 €) par rapport à un prêt classique. C’est le prix à payer, en cette période de resserrement du crédit, pour accéder à la propriété.

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Plus originale, la solution proposée par Virgil, qui «souhaite aider les jeunes actifs à devenir propriétaires et à se libérer de l’esclavage du loyer». Lancée il y a trois ans, cette start-up propose un modèle où la société co-investit avec les propriétaires dans leur logement afin de boucler l’opération. Par exemple, elle participe à hauteur de 10 % du budget mais valorise sa quote-part à 15 % pour se rémunérer. En cas de revente, les propriétaires cèdent leur part du gâteau à Virgil ou alors ils rachètent la quote-part détenue par l’entreprise au bout de dix ans. Cette formule semble avoir séduit une population de jeunes Franciliens âgés de 33 ans en moyenne et gagnant entre 40.000 et 45.000 € brut par an.

Autres astuces: les prêts aidés. Le prêt à taux zéro permet, sous conditions de ressources, d’emprunter jusqu’à 138.000 € sans intérêts. Si vous êtes salarié du secteur privé, vous êtes peut-être éligible au prêt accession d’Action Logement qui peut atteindre 40.000 € à 0,5 %. Enfin, pensez à vous renseigner auprès de votre mairie. Certaines d’entre elles proposent également aux primo-accédants des aides. Marseille offre ainsi un chèque premier logement de 2000 à 4000 €. À Toulouse, le Pass accession toulousain permet d’emprunter de 6000 à 10.000 € sans intérêts. Des sommes loin d’être négligeables car elles équivalent souvent à la somme qui manque à certains ménages pour pouvoir acheter un logement.

Moins de soucis pour les secundo-accédants

Déjà propriétaires, les secundo-accédants ont a priori moins de soucis à se faire pour voir plus grand. La vente de leur logement va leur permettre de se constituer un apport important. Mais dans un marché de plus en plus tendu, les pépites sont rares et partent souvent très vite. De quoi inciter des ménages à acheter avant de vendre. La solution du prêt relais resurgit. C’est le cas pour de plus en plus de cadres de 45-50 ans qui gagnent 70.000 € par an. «À l’origine, ils avaient prévu de vendre avant d’acheter, mais leur appartement ne trouvant pas preneur, et ces ménages ne voulant pas passer à côté d’un coup de cœur, ils ont décidé de prendre un crédit relais», raconte Sylvain Lefèvre, président de La Centrale de financement, courtier en crédit immobilier.

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Cette solution est moins risquée si le prix du nouveau logement est moins élevé que celui de l’actuel (déménagement de Paris en région, par exemple), mais ce cas de figure est assez rare. Le prêt est généralement accordé pour deux ans (un an renouvelable une fois) et son montant tourne autour de 70 % de la valeur du bien en vente. Il s’agit alors de rembourser des mensualités proportionnelles à sa capacité d’endettement. Un bémol: les taux de crédit sont plus élevés qu’un prêt classique.

Ne surestimez pas votre bien à vendre parce que c’est un élément très important sur le remboursement du prêt relais

«Un conseil: ne surestimez pas votre bien à vendre parce que c’est un élément très important sur le remboursement du prêt relais, glisse Cécile Roquelaure, d’Empruntis. C’est souvent là que le bât blesse: le bien ne se vend pas. En parallèle, on cumule les charges de remboursement.» Si vous avez un emprunt en cours sur le premier bien, la banque met en place un prêt relais unique qui reprend le prêt en cours et le nouveau. «Si votre taux d’endettement dépasse le seuil de 35 %, n’hésitez pas à faire racheter votre prêt relais par une banque pour lisser l’ensemble des mensualités, recommande le courtier Cafpi. L’allongement de la durée du prêt permet de réduire la mensualité mais la solution est onéreuse.»

Investisseurs locatifs

Avec les primo-accédants, c’est l’autre catégorie d’emprunteurs la plus pénalisée par le taux d’endettement maximal de 35%. Selon les profils, certaines banques, comme BNP Paribas ou la Caisse d’Épargne, peuvent se montrer complaisantes. «Pour évaluer le montant de vos ressources, elles prennent en compte 100 ou 90% du montant de vos revenus locatifs, contre 70% pour la plupart des autres banques, ou intègrent les primes et les revenus exceptionnels», souligne Sandrine Allonier. La solution des prêts à mensualités progressives est aussi avantageuse pour les investisseurs. À noter que le montant des mensualités augmente de 1,5% chaque année contre 1% pour les primo-accédants.

Autre montage: le regroupement de crédits. L’inflation couplée à l’envolée des prix de l’énergie et du carburant pèse lourd. De quoi hypothéquer vos chances de réaliser des travaux dans votre résidence principale ou un investissement locatif. Pour réduire leurs mensualités, les Français utilisent le fameux crédit à la consommation. Mais pour diminuer leur taux d’endettement et se donner une chance d’obtenir un prêt immobilier, le regroupement de crédits en un seul semble avoir la cote.

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Preuve à l’appui avec ce couple de quadragénaires, propriétaires de leur résidence principale estimée à 500.000 € et gagnant 8500 € net par mois à deux. Madame est cadre et monsieur occupe une profession libérale. Chaque mois, ils remboursent 2000 € pour un prêt immobilier et doivent encore 180.000 € à leur banque. Le couple a opté pour un regroupement de crédits via un prêt avec garantie (hypothèque sur la résidence principale) de 600.000 € sur 25 ans à 2,05 % (taux TAEG). Leur mensualité a certes augmenté de 574 € par mois mais, grâce à cette technique, ils ont pu réduire leur taux d’endettement à 25% et acquérir un nouveau logement - à 400.000 € - qu’ils loueront 2000 € par mois.

Ne comptez pas sur d’éventuelles économies, ce n’est pas le but de cet outil, qui vous permet plutôt d’assainir vos finances, mais peut aussi vous aider à dégager de la trésorerie. Au contraire: cette technique peut même vous coûter cher. Les mensualités baissent grâce à un allongement de la durée d’emprunt. Et qui dit hausse de la durée dit augmentation du coût du crédit.

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Selon l’Institut Sapiens, elle pourrait s’élever jusqu’à 17 milliards d’euros en année pleine.

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La pilule n’est pas facile à avaler, après des années de taux bas et de crédit facile. Les foyers aux plus faibles ressources sont les plus touchés par ces difficultés.

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L'Humanité

Sciences. La musique, un langage qui convoque nos imaginaires

Actu

Une équipe de chercheurs a fait écouter différents extraits de musique à des personnes d’origines géographiques diverses. Leur verdict est sans appel : la culture et les antécédents influencent les narrations que nous imaginons lorsque nous écoutons une mélodie.

Jérémie Bazart

Lorsqu’on écoute « la Moldau », de Smetana, « les Quatre Saisons », de Vivaldi, ou trois notes d’harmonica d’Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’Ouest », des images arrivent tout de suite. Soit parce que ces musiques ont été composées pour un film, soit parce que leur titre, avant même l’écoute, contraint l’imaginaire aux désirs du compositeur et crée immédiatement des images. Ainsi, dans « la Truite », de Schubert, difficile de ne pas voir le poisson nager ; dans « le Vol du Bourdon », de Nikolaï Rimski-Korsakov, la vitesse des notes et les nuances qui y sont associées donnent tout de suite à voir l’insecte bourdonnant autour de nous ; pour le cygne du « Carnaval des animaux », de Camille Saint-Saëns, « la Mer », de Debussy, ou l’ensemble des instruments de « Pierre et le Loup », de Prokofiev, le même phénomène se produit : le titre prépare notre cerveau à l’écoute et les images se créent automatiquement – pour certaines personnes, il arrive aussi que des images de musique se créent spontanément dans leur cerveau (lire ci-dessous).

Mais, sans indication, sans indice, sans image préexistante, sans titre explicite, quel imaginaire nous apparaît-il ? Est-il toujours le même d’un individu à un autre, réalisant peut-être ainsi le souhait du compositeur de faire voyager l’auditeur dans son univers ? Partageons-nous un référentiel humain, commun, universel lorsque nous écoutons de la musique ? C’est pour étudier ces questions qu’une équipe internationale de chercheurs (dont un pianiste classique, un batteur de rock et un bassiste de concert) a demandé à des centaines de personnes quelles histoires elles imaginaient en écoutant de la musique instrumentale originale.

Oreille occidentale et oreille chinoise

Pour cela, l’équipe a testé 622 participants qui venaient de trois régions différentes de la planète, réparties sur deux continents : deux villes universitaires de banlieue aux États-Unis – l’une dans l’Arkansas et l’autre dans le Michigan – et une, Dimen, qui se trouve en Chine rurale, où les habitants ont peu accès aux médias occidentaux.

Les trois groupes ont entendu les mêmes 32 stimuli musicaux, qui se composaient d’extraits de 30 secondes de musique instrumentale occidentale et de 30 secondes de musique chinoise, sans la moindre parole. Après chaque extrait, chacun était libre de fournir une description des histoires, des images qui lui étaient parvenues lors de l’écoute. Les résultats de cette expérience ont été publiés en janvier dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine.

« L’expérience a été saisissante – explique Elizabeth Margulis, auteure de l’étude et professeur de musique à l’université de Princeton (États-Unis), dans un communiqué. Les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit des histoires très similaires, utilisant souvent les mêmes mots, tandis que les auditeurs de Chine ont eux aussi imaginé des histoires semblables, mais très différentes de celles des auditeurs états-uniens. » 

Par exemple, dans le passage musical identifié W9, les auditeurs américains, en fermant les yeux, voyaient un lever de soleil sur une forêt, avec des animaux et des gazouillis d’oiseaux. Pour les Chinois de Dimen, la musique évoquait un homme soufflant dans une feuille sur une montagne et chantant une chanson à sa bien-aimée. Lors d’une autre écoute, C6, les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit un cow-boy assis sous le soleil du désert, tandis que les participants de Dimen ont imaginé un homme du passé contemplant tristement la perte de sa bien-aimée.

la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.

« Vous pouvez prendre deux personnes au hasard qui ont grandi dans un environnement similaire, leur faire écouter une chanson qu’elles n’ont jamais entendue auparavant, leur demander d’imaginer un récit, et vous trouverez des similitudes », expliquent les auteurs. Pour les chercheurs, cette expérience est qualifiée à la fois de déroutante et de convaincante dans la publication, surtout en 2022. Car la façon dont nous écoutons de la musique aujourd’hui est souvent solitaire, au casque. Malgré cela, d’après cette étude, il s’avère qu’il s’agit presque toujours d’une expérience collective, comme une sorte de rêve partagé.

Cependant, si deux personnes n’ont pas une culture ou une situation géographique commune, tout est différent. Ainsi, si la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.

Le ver d’oreille, quand l’image de la musique résiste dans le cerveau. L’étude des chercheurs états-uniens montre donc que les imaginaires créés par la musique diffèrent d’une culture à l’autre. Mais il arrive aussi, à l’inverse, qu’une image de musique s’inscrive dans le cerveau.

Pour Nicolas Farrugia, chercheur transdisciplinaire en intelligence artificielle, neurosciences cognitives et musique à Brest, « c’est une expérience courante d’avoir de la musique en boucle dans la tête, on parle de “ver d’oreille” de “syndrome de la chanson coincée”, ou, plus formellement, d’imagerie musicale involontaire (Inmi) », déclare-t-il dans un article de 2015 consacré à ce sujet. Plus largement, ce phénomène se substitue à la conscience, on évoque aussi le terme de « cognition spontanée ». Pour le chercheur, « cette Inmi peut être considérée aux côtés d’autres pensées autogénérées telles que l’errance mentale ou la rêverie, qui sont connues pour occuper une part substantielle de la vie mentale ».

Cette imagerie est généralement déclenchée par une exposition musicale récente, ainsi que par des états d’attention faibles. Par ailleurs, il semblerait que les personnes formées à la musique font l’expérience de cette Inmi plus fréquemment. Le chercheur ajoute que « ces épisodes sont pour la plupart agréables mais peuvent aussi être dérangeants ». Ainsi, la musique génère des images chez tous le monde, mais des images musicales ne sont pas générées chez le commun des mortels. Encore un peu de ver d’oreille ?

sciencesMusiquemusique classique
France24 - Monde

Législatives : Naïma M’Faddel et Ali Camille Hojeij, hérauts des Français de l'étranger "mal aimés"

Publié le : 02/06/2022 - 07:36

Grégoire SAUVAGE Suivre

Depuis 2012, onze des 577 députés siégeant à l’Assemblée nationale sont élus par les Français résidant à l’étranger. Souvent binationaux, reflétant la diversité de la population française, ces candidats aux législatives mettent en avant des parcours atypiques, à cheval sur plusieurs continents, pour convaincre des électeurs. Exemples avec la Franco-Marocaine Naïma M’Faddel et le Franco-Libanais né à Bangui Ali Camille Hojeij.

Législatives 2022 © Studio graphique FMM

C’est la troisième fois que les expatriés sont appelés aux urnes à l’occasion des élections législatives. Après le vote électronique, 1,6 millions d’électeurs résidant hors de France doivent choisir, les samedi 4 et dimanche 5 juin, leur représentant à l’Assemblée nationale lors du premier tour.

Sur les 11 circonscriptions regroupant les bureaux de vote situés en dehors du territoire national, deux intéressent le continent africain. La neuvième englobe le Maghreb et une grande partie de l'Afrique de l'Ouest. Le Bénin, le Ghana, le Togo et le Nigeria, eux, dépendent de la dixième circonscription, avec le reste de l'Afrique et le Proche-Orient.

C’est dans cette dernière que se présente le candidat indépendant "Macron-compatible" Ali Camille Hojeij. À 36 ans, l’avocat franco-libanais se lance en politique pour porter la voix des Français de l’étranger qui, selon lui, "sont des citoyens français à part entière mais considérés comme des citoyens à part".

"Loin des yeux, loin du cœur", résume également Naïma M'Faddel, candidate Les Républicains (LR), proche de Valérie Pécresse, pour représenter les Français expatriés au Maghreb et en Afrique de l’Ouest, dans la neuvième circonscription. "Les politiques se succèdent mais ils ne voient pas leurs problèmes se résoudre. Beaucoup se demandent à quoi cela sert d'aller voter", ajoute la candidate.

Signe de ce désintérêt des expatriés pour le scrutin, à peine 20 % des électeurs des 11 circonscriptions des Français de l'étranger se sont rendus aux urnes, soit un taux de participation plus de deux fois inférieur à celui de l'ensemble du corps électoral, lors du premier tour des législatives de 2017.

Un pied à Paris, un autre sur le continent

À l'impression d'être délaissés par Paris s'ajoute un fort sentiment d'injustice chez les Français résidant à l'étranger, alimenté par la difficile reconnaissance des points de retraite acquis dans le pays d’expatriation ou encore la participation au financement de la sécurité sociale sans pouvoir en bénéficier.

"Le ministère clé pour les Français de l’étranger, c’est Bercy, le ministère de l’Économie et des Finances. Et pour Bercy, les Français de l’étranger sont des déserteurs qui fuient leur pays pour payer moins d’impôts", estime Ali Camille Hojeij.

Autre point noir : les frais de scolarité. Ils sont de plus en plus élevés pour des expatriés qui, contrairement aux idées reçues, ne sont pas tous des privilégiés, assure Naïma M'Faddel. "Moi, je souhaite la gratuité pour les enfants vivant à l'étranger scolarisés dans les établissements mis en place par la France. C'est une question d'égalité entre les citoyens et un principe constitutionnel", plaide la candidate.

"Il y a un effet ciseaux : on a d’un côté des frais de scolarité qui augmentent, de l’autre des recrutés locaux qui souvent n’ont pas le diplôme du Capes et donc une qualité de l'enseignement qui se dégrade", explique Ali Camille Hojeij. L'avocat se définit lui-même comme un pur produit de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), qui gère un réseau de 552 établissements à travers le monde.

>> À lire aussi : "Comprendre les élections législatives françaises en six questions"

Fils d’entrepreneur, né à Bangui en Centrafrique, Ali Camille Hojeij a passé son enfance sur le continent africain avant de poser ses valises à Paris à sa majorité pour y suivre des études de droit. Il revendique aujourd'hui cet "ancrage socioculturel" en Afrique et au Moyen-Orient, "même si cela reste difficile dans une circonscription qui couvre 49 pays", reconnaît le candidat.

Pour convaincre les électeurs, Naïma M'Faddel mise elle aussi sur son parcours multiculturel et son lien avec le Maroc. "Mes frères et mes enfants habitent dans cette circonscription. Je suis donc concernée par la question de l'expatriation", affirme l'ancienne responsable associative. Arrivée en France à l'âge de 8 ans sans avoir été scolarisée au Maroc, l'ex-élue à la mairie de Dreux et essayiste explique qu'"elle doit tout à la France".

Lutter contre le sentiment antifrançais en Afrique

Si faire entendre la voix des Français de l’étranger est une priorité pour ces deux candidats, Naima M’Faddel et Ali Camille Hojeij envisagent également leur rôle comme celui d’un relais de l'action extérieure de la France. Une mission d’autant plus importante à l’heure où le sentiment antifrançais monte d’un cran dans plusieurs pays africains comme la Centrafrique, le Mali ou encore le Tchad.

"Les expatriés français jouissent d’une très bonne réputation et ne suscitent aucune hostilité. Le ressentiment vient de la perception d’une politique du gouvernement français et de manipulations des rivaux de la France, notamment de la Russie", analyse Ali Camille Hojeij.

À l'heure de la réforme contestée du corps diplomatique français, le candidat assure qu'un député possédant des clés de compréhension et un "ancrage socioculturel" en Afrique peut compléter "utilement l'action diplomatique". Selon lui, la France et le continent ont besoin d'interlocuteurs capables de "faire avancer l’agenda français mais d’une manière bien plus respectueuse de la souveraineté des États".

"Depuis une décennie, la France n'a pas su entretenir les liens culturels entre les peuples, et les rapports entre la France et l'Afrique se sont distendus également sur le plan économique", explique de son côté Naïma M'Faddel. La candidate appelle à augmenter les budgets des instituts culturels et de la Francophonie "pour rétablir le lien fraternel et historique entre l'Afrique et la France".

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Législatives : le casse-tête du vote par Internet pour les Français de l’étranger

LREM à l’Assemblée (2/2)

Les débutants de 2017 : révélations, déçus du macronisme et erreurs de casting

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Les débutants de 2017 : "Leur inexpérience les a pénalisés"

Le Figaro

Tops/Flops Espagne-Portugal : la Roja frustrée, Rafael Leao gâche

Gavi a dynamisé le jeu espagnol, Leao a beaucoup raté et le premier but en sélection de Horta... Retrouvez les Tops et Flops du match nul entre l'Espagne et le Portugal (1-1).

TOPS

Gavi, le plus dynamique

Le jeune milieu du FC Barcelone a été très remuant dans ce derby ibérique soldé sur un match nul (1-1). Gavi s'est créé la première occasion du match dès la 3e minute lorsque son centre repoussé par la défense portugaise lui revient dans les pieds. Il enchaîne avec une frappe du droit déviée in extremis par Pepe en corner. Le numéro 9 de la Roja a beaucoup combiné avec son coéquipier en club Jordi Alba dans le couloir gauche et s'est rendu très disponible. Il lance le contre espagnol avec une balle chevauchée plein axe et une très bonne passe vers Sarabia qui se conclut par le but de Morata (25e). Le jeune milieu catalan a touché 73 ballons, réalisé 2 interceptions, subit 2 fautes et a remporté 5 de ses 9 duels disputés malgré son petit gabarit. Le plus dynamique sur la pelouse.

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Ricardo Horta revient de très loin

Quelle soirée pour Ricardo Horta. L'attaquant du SC Braga est le sauveur du Portugal. Fort logiquement remplaçant au coup d'envoi, Ricardo Horta entre en jeu à la place de Leao à la 72e minute. Dix minutes plus tard, l'ancien joueur de Malaga est à la réception d'un centre de Cancelo pour venir égaliser devant Unai Simon (82e). Un but qui permet au Portugal d'arracher le match nul en Espagne. Un beau souvenir pour un joueur qui n'avait connu qu'une seule sélection avec le Portugal, en septembre 2014 face à l'Albanie. Une éternité et une belle récompense, donc avec son premier but en sélection.

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FLOPS

Rafael Leao manque sa première

Le récent champion d'Italie avec le Milan AC s'est sans doute mis trop de pression. Certes pour sa première titularisation avec le Portugal, l'adversaire n'était pas le meilleur possible pour se mettre en confiance mais quand même. Dans les premières minutes il réalise quelques différences avec sa vitesse sans pour autant se montrer vraiment à son avantage. Mais l'ancien lillois a surtout pêché dans le dernier geste. À la 17e minute, il est idéalement servi dans la surface par Guerreiro. Sur un pas, il prend sa chance du gauche mais il met trop de puissance et son tir passe au-dessus (17e). En seconde période, il est en bonne position à gauche de la surface mais se positionne et dévisse complètement sa frappe (47e). Il manque sa plus belle occasion à la 58e minute sur une passe d'André Silva. Le Milanais élimine Llorente d'une feinte, mais derrière son contrôle n'est pas bon et il glisse sur sa frappe du droit détournée du pied par Unai Simon.

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Un match nul... nul

Dans ce derby ibérique le niveau de jeu est loin d'avoir été exceptionnel. Dans la première demi-heure, les intentions sont bonnes mais il y a un gros déchet technique, notamment côté espagnol, ce qui empêche le jeu de se développer. Les Portugais tiennent davantage le ballon sans pour autant se montrer dangereux. En seconde période, le rythme a encore baissé d'intensité et a été haché avec pas moins de 8 cartons jaunes distribués au total donc 5 en seconde période. Si ce duel entre deux nations voisines reste alléchant sur le papier, les statistiques prouvent le contraire. Les cinq dernières confrontations, avec celle de ce soir se sont terminées par un match nul et deux d'entre elles par un 0-0. Heureusement, on a vu deux buts ce soir au stade Benito-Villamarin.

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L'Humanité

La « bourde » d’Einstein pour comprendre l’Univers

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Essai La « constante cosmologique » telle que définie par le physicien pour mesurer des grandeurs de l’espace-temps est aujourd’hui appliquée à la neurologie.

Paul Mazliak

Posant que la vitesse de la lumière dans le vide (300 000 km/s) est une vitesse limite, Einstein montre, en 1905, que toutes les grandeurs de temps et d’espace mesurées par un observateur, dans un milieu donné, sont relatives à la position ou au mouvement de cet observateur. Ces grandeurs relatives s’inscrivent dans l’espace-temps plat de Minkowski à quatre dimensions (trois spatiales et une temporelle). Vers 1915, Einstein montre que la gravitation est une accélération : il remplace alors l’espace-temps plat par un espace-temps courbe de Riemann, ce qui ramène la gravitation à une cavité de l’espace-temps. En 1917, on pensait l’Univers stable : Einstein introduisit donc dans ses équations une constante de stabilité, la « constante cosmologique ». C’est là une erreur qu’il qualifia lui-même comme « la plus grosse bourde de (s)a vie ». En effet, Georges Lemaître observa, en 1920, que les longueurs d’onde des lumières provenant des galaxies lointaines se décalaient constamment vers le rouge, ce qui prouvait que ces galaxies s’éloignaient sans cesse de nous et que l’Univers était instable, en expansion.

Le cerveau a aussi son espace-temps

Einstein supprima donc, en 1931, la « constante cosmologique » de ses équations. Notre Univers, vieux de 13,7 milliards d’années, né à la suite d’un big-bang, se dilate sans cesse grâce à une « énergie sombre » fournie par une « matière noire » de nature inconnue. Cet Univers présente des « trous noirs » absorbant toute lumière. On sait aujourd’hui que l’expansion de l’Univers s’accélère, ce qui justifie la réintroduction d’une « constante cosmologique » de très faible valeur (10-52).

Le cerveau humain a aussi son espace-temps. Les neurones (environ 100 milliards) ont des corps cellulaires avec de longs prolongements (les axones) parcourus par les influx nerveux. Les neurones ne sont pas contigus mais séparés par de petits intervalles : les synapses. Les influx nerveux parcourent les axones de 0,3 à 100 m/s ; ce sont des potentiels électriques dus au franchissement des membranes neuronales par des ions sodium ou potassium. Le franchissement des synapses se fait à l’aide de neurotransmetteurs (acétylcholine, dopamine…) captés par des récepteurs spécifiques qui, une fois chargés, déclenchent de nouveaux influx.

Le maillage des neurones cérébraux forme un réseau, le connectome cérébral, observable par neuro­-imagerie (IRM de diffusion). Les influx nerveux qui arrivent en un point du connectome ont des vitesses et des parcours différents selon la position du point et le moment de la réception. Le connectome cérébral peut donc être décrit mathématiquement par un espace-temps. Les états mentaux sont des configurations particulières de cet espace-temps. En cas de schizophrénie, la vitesse des influx se trouve limitée en certains points du réseau, alors qu’elle reste normale ailleurs. Ce décalage entraîne une incohérence dans l’expression du malade. Chaque cerveau interagit avec les cerveaux qui l’entourent. Un « tenseur d’interactions sociales » pourrait traduire mathématiquement les déformations induites dans un connectome cérébral par son environnement. Chez l’enfant autiste, certaines aires cérébrales étant altérées, les interactions entre le connectome de l’enfant malade et ceux environnants s’établissent très difficilement.

Essaisalbert einsteinsciences
France24 - Monde

Les débutants de 2017 : révélations, déçus du macronisme et erreurs de casting

Publié le : 01/06/2022 - 07:01Modifié le : 01/06/2022 - 07:03

Romain BRUNET Suivre

L'élection d'Emmanuel Macron en 2017 a permis l'arrivée à l'Assemblée nationale de nombreux députés novices en politique, avec des résultats contrastés. En cinq ans, si certains se sont révélés, d’autres ont été de véritables erreurs de casting, tandis que plusieurs ont été déçus par le macronisme. 

Avec entre 15 000 et 20 000 candidats à la candidature émanant de la société civile annoncés par La République en marche (LREM) pour devenir l'un des 577 candidats du parti présidentiel aux élections législatives de 2017, le résultat ne pouvait être que contrasté. "Au sein de La République en marche, les députés qui ont émergé sont ceux qui avaient déjà une expérience en politique, que ce soit comme élu ou comme collaborateur", analyse le sociologue Étienne Ollion, directeur de recherche au CNRS et auteur du livre "Les candidats" (Puf, 2021).

>> À lire : Les débutants de 2017 : "Leur inexpérience les a pénalisés"

Certains ont toutefois réussi à émerger malgré leur inexpérience, devenant des figures incontournables de la majorité présidentielle au Palais Bourbon. D'autres, en revanche, ont été déçus par les orientations politiques d'Emmanuel Macron et de LREM, au point de ne pas vouloir renouveler leur mandat en 2022. Enfin, plusieurs députés novices en politique ont été de véritbales erreurs de casting, faisant le plus souvent parler d'eux pour de mauvaises raisons. Tour d'horizon de ces différents profils avec quelques exemples. 

  • Les révélations 

Yaël Braun-Pivet (députée des Yvelines) 

Sa récente nomination comme ministre des Outre-mer du premier gouvernement d'Élisabeth Borne est venue consacrer, à 51 ans, un parcours réussi lors du premier quinquennat d'Emmanuel Macron. Élue députée des Yvelines en 2017 après avoir été avocate et bénévole au sein de l'association Les Restos du cœur, Yaël Braun-Pivet a rapidement été propulsée à la tête de la commission des lois.

À ce poste, d'ordinaire attribué à des députés expérimentés, elle se fait remarquer en multipliant les bourdes lors des premières semaines de la mandature. Elle confond notamment la loi et le décret et, s'exprimant en commission en pensant que son micro est coupé, critique les députés LREM "vautrés" dans leur chaise. Elle symbolise alors l'incompétence prêtée à ces députés tout juste arrivés à l'Assemblée nationale. Mais bien épaulée en raison de sa fonction de présidente d'une commission et dotée d'une grande capacité de travail, elle fait rapidement oublier ces quelques faux-pas et devient au printemps 2018 rapporteure, au côté de Marc Fesneau, du projet de loi constitutionnelle "pour une démocratie plus représentative, responsable et efficace", qui ne sera finalement jamais voté.

Yaël Braun-Pivet joue également un rôle très politique en présidant la commission d'enquête parlementaire lors de l'affaire Benalla. Elle refuse alors d'auditionner le secrétaire général de l'Élysée Alexis Kohler, un très proche d'Emmanuel Macron. Mais preuve de son assurance et de son épaisseur grandissantes, elle n'hésite pas à s'opposer au gouvernement, fin 2020, lors de l'examen du controversé article 24 de la loi Sécurité globale. Yaël Braun-Pivet est désormais candidate à la réélection.

Jean-Baptiste Moreau (député de la Creuse) 

Choisi parmi les quatorze premiers candidats présentés par En Marche en avril 2017, Jean-Baptiste Moreau, éleveur dans la Creuse de vaches limousines, symbolise à merveille cette société civile accédant à l'Assemblée nationale.

Au sein de la majorité, il s'impose rapidement comme le député de la majorité spécialiste des questions agricoles et d'alimentation. Il est ainsi président du groupe d'étude sur la modernisation des activités agricoles et la structuration des filières, membre du comité de pilotage de l'Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires, rapporteur de la mission d'information sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate et, surtout, rapporteur du projet de loi pour "l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable" (Egalim).

Mais sa plus grande réussite tient sans doute à sa capacité à être entendu sur d'autres sujets. Jean-Baptiste Moreau, 45 ans, est ainsi parvenu à devenir une voix qui pèse sur des sujets comme la légalisation du cannabis ou la laïcité. Au point d'être nommé en 2019 porte-parole de La République en marche et d'être qualifié dans un portrait du Journal du Dimanche de "poids lourd de la majorité". Il est logiquement candidat à sa réélection.

Parmi les révélations, on peut aussi citer : Jean-Baptiste Djebbari (député de la Haute-Vienne puis ministre délégué aux Transports), Nadia Hai (députée des Yvelines puis ministre déléguée à la Ville), Caroline Janvier (députée du Loiret).

  • Les déçus du macronisme 

Matthieu Orphelin (député du Maine-et-Loire) 

Ancien militant d'Europe Écologie-Les Verts (EELV) et porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot (devenue depuis Fondation pour la nature et l'Homme) de 2012 à 2015, Matthieu Orphelin est élu député du Maine-et-Loire en juin 2017. Proche de l'ancien ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, il incarne l'aile gauche de La République en marche qui pousse pour aller de l'avant en matière de lutte contre le réchauffement climatique.

Habitué des arcanes du monde politique, communicant hors pair, il s'impose rapidement comme l'un des députés les plus en vues de la majorité. Petit à petit, il déchante face à la politique menée par le gouvernement et finit par quitter le groupe LREM en février 2019. Il regrette alors le manque de progrès sur les "enjeux climatiques, écologiques et sociaux" et affirme quelques mois plus tard, à l'occasion des élections européennes de mai 2019 qu'il ne peut voter pour la liste LREM en raison du "trop grand écart" entre le programme annoncé en matière d'environnement et les actes du gouvernement.

Le cas de Matthieu Orphelin est loin d'être isolé. Sur les 314 députés LREM et apparentés en 2017, 48 ont quitté le groupe au cours du quinquennat. Jamais une telle hémorragie au sein du groupe majoritaire, qui a d'ailleurs perdu la majorité absolue en mai 2020, n'avait eu lieu sous la Ve République. Soutien de Yannick Jadot à l'élection présidentielle de 2022, Matthieu Orphelin, 49 ans, a annoncé en février qu'il n'était pas candidat à sa réélection un deuxième mandat de député. 

Annie Chapelier (députée du Gard) 

Moins médiatique que Matthieu Orphelin, Annie Chapelier, 54 ans, infirmière-anesthésiste de profession, a été et élue députée du Gard en 2017.  En janvier 2020, elle aussi quitté le groupe La République en marche en janvier 2020, dénonçant "un mouvement hors sol, indifférent aux territoires" où "des apparatchiks, petits chefs plus ou moins autoproclamés" dictent la ligne politique à "une masse, insignifiante à leurs yeux, à qui on demande une allégeance et une obéissance aveugles". Au-delà de la ligne politique, Annie Chapelier critique surtout le rôle de député. Elle publie Dans "Un Parlement en toc" publié en avril 2022, livre dans lequel elle dénonce l'omniprésence des lobbies, le manque de moyens et le peu de pouvoirs réels accordés aux parlementaires. "Nous ne sommes là que pour un décorum, un jeu de rôle", dénonce-t-elle encore dans une interview sur France Inter le 3 mai. Comme Matthieu Orphelin et environ 70 députés élus avec l'étiquette La République en marche, Annie Chapelier a choisi de ne pas rempiler pour un nouveau mandat.

Parmi les déçus, on peut aussi citer : Jennifer De Temmerman (députée du Nord), Paula Forteza (députée des Français de l'étranger), Cédric Villani (député de l'Essonne).

  • Les erreurs de casting

Joachim Son-Forget (député des Français de l'étranger) 

Difficile de faire pire. Radiologue à Genève, Joachim Son-Forget est élu en 2017 député des Français établis en Suisse et au Liechtenstein. Sa première année de mandat se déroule sans accroc, puis viennent les nombreux dérapages. En septembre 2018, il prend la défense du forain Marcel Campion, accusé d'avoir tenu des propos homophobes, puis, en décembre, s'en prend sur Twitter à la sénatrice Europe Écologie-Les Verts Esther Benbassa en l'attaquant sur son physique.

S'en suivent de nombreux tweets jugés indignes d'un député par l'opposition, mais aussi par ses collègues. "Aucune controverse politique ne justifie de verser dans le sexisme et la vulgarité", condamne Gilles Le Gendre, le patron du groupe La République en marche à l'Assemblée. Joachim Son-Forget explique avoir souhaité "faire le buzz en utilisant les principes de la psychologie cognitive" et finit par démissionner du groupe LREM fin décembre.

La suite de son mandat n'est qu'une succession de polémiques et de provocations. Il s'affiche en ligne avec des fusils d'assaut. En 2019, il se rapproche de l'extrême droite sur Twitter avec Marion Maréchal en évoquant "une amitié naissante". Début 2020, il diffuse sur le même réseau social le lien permettant d'accéder aux vidéos intimes de Benjamin Griveaux, alors candidat aux municipales à Paris. Puis il devient un fervent défenseur du docteur Didier Raoult pendant la crise du Covid-19. Et finit par soutenir Éric Zemmour à l'élection présidentielle de 2022.

"Qu'est-ce que c'est chiant d'être député !", dit-il de son mandat dans un portrait du Monde publié en avril 2020, décrivant le parlementaire comme un "petit notable [qui] ne sert à rien". Pourtant, à 39 ans, le voici candidat à sa réélection, mais cette fois-ci sans étiquette. Face à lui, le parti présidentiel a investi l'économiste Marc Ferracci, un très proche d'Emmanuel Macron. 

Martine Wonner (députée du Bas-Rhin) 

Sans le Covid-19, elle aurait pu passer pour une simple déçue de la politique menée par Emmanuel Macron. Psychiatre de formation, Martine Wonner est élue députée du Bas-Rhin en 2017 et fait alors partie de l'aile gauche de la majorité présidentielle. Elle vote contre le délai donné à l'utilisation du glyphosate en 2018, elle s'abstient la même année sur la loi Asile et immigration, elle vote contre la ratification du CETA (traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada) en 2019 et se montre régulièrement critique du gouvernement et de la majorité sur les questions sociales.

Mais l'arrivée du Covid-19 en 2020 la fait basculer du côté des complotistes, provoquant son exclusion du groupe LREM. Martine Wonner s'illustre d'abord en prenant la défense du docteur Didier Raoult et en faisant campagne pour laisser les médecins de ville prescrire de l'hydroxychloroquine. Puis, à l'automne 2020, elle affirme à l'Assemblée nationale que le port du masque "ne sert strictement à rien", apparaît dans le documentaire complostiste "Hold-up" et finit en 2021 par cibler les vaccins anti-Covid à ARN messager, qu'elle qualifie de "cochonneries génétiquement modifiées" qui "ne protègent personne". En 2022, elle dénonce d'ailleurs à l'Assemblée nationale les "conséquences délétères de la politique vaccinale" française, coupable de provoquer selon elle "fausses couches, myocardites, péricardites, maladies auto-immunes, syndromes de Guillain-Barré, cancers multiples, maladies de Creutzfeld-Jacob, Sida" et "décès".

Dans son combat antivax, Martine Wonner ne recule devant aucune outrance : elle accuse au printemps 2021 le gouvernement et les soignants de "crimes contre l'humanité" et les qualifie d "assassins", puis manifeste l'été suivant avec Nicolas Dupont-Aignan et Florian Philippot, enjoignant les Français opposés aux vaccins anti-Covid à "faire le siège des parlementaires" pour "envahir leur permanence". Alors qu'elle avait promis de ne faire qu'un seul mandat, Martine Wonner, 58 ans, est candidate sans étiquette à sa réélection.

Parmi les erreurs de casting, on peut aussi citer : Marion Lenne (députée de Haute-Savoie), Claire O'Petit (députée de l'Eure), Brune Poirson (députée du Vaucluse et secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire) 

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Le Figaro

Au Bénin et au Togo, les motos-taxis roulent à l’électrique

Anne Cheyvialle

M Auto ambitionne de déployer 50.000 véhicules deux-roues «verts» cette année et de les produire sur place.

Près de deux semaines après le lancement officiel de M Auto à Cotonou, Shegun Bakari se frotte les mains. «Nous en sommes à cinquante commandes de motos par jour», se réjouit l’associé du fonds d’investissement Atif. Créé au premier trimestre de cette année, basé à Abu Dhabi, il a pour objectif la transformation et l’industrialisation de l’Afrique avec un focus sur les enjeux climatiques.

Un premier investissement de 20 millions d’euros va permettre, après une opération pilote et le déploiement de 500 motos en parallèle à Lomé au Togo et Cotonou au Bénin, d’atteindre une flotte de 5000 deux-roues d’ici juillet.

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Venues pour l’instant de Chine, elles seront à terme produites sur place. «Il y aura trois usines d’assemblage, deux pour les motos avec une capacité de 1000 par jour et une pour les batteries», explique l’investisseur. Au-delà du Bénin et du Togo, l’objectif est d’alimenter la sous-région, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Nigeria. Le calendrier a pris du retard à cause des confinements en Chine. La première usine ne devrait être opérationnelle que mi-2023. «Nous avons des problèmes d’approvisionnement car les machines et les moules pour la fabrication viennent d’Asie», explique-t-il.

Une utilisation surtout professionnelle

À l’origine, M Auto est une entreprise indienne - dotée d’une flotte de 80.000 tricycles électriques - qui a été rachetée par le holding. Le design a été revu pour s’adapter aux spécificités africaines, aux routes cabossées, très peu bitumées, d’où le choix d’une moto aux amortisseurs renforcés. L’utilisation est surtout professionnelle, ciblée sur les chauffeurs de taxi. Il y a actuellement quelque 90 millions de deux-roues thermiques en circulation sur le continent dont 70 % à usage commercial.

Le modèle économique repose sur de la location longue durée. Le client paie 2 dollars par jour - à raison de six jours sur sept - et au bout de 1000 jours il devient propriétaire de sa moto. «Aujourd’hui, un chauffeur de taxi paie 4 dollars par jour pour sa moto thermique qui a une durée de vie bien inférieure à une moto électrique (trois à quatre ans contre dix)», explicite Shegun Bakari. Autre atout, défend-il: le client va économiser sur la maintenance, qui revient à 14 dollars par mois comparé à moins de dollars pour un deux-roues électrique.

Aujourd’hui, un chauffeur de taxi paie 4 dollars par jour pour sa moto thermique qui a une durée de vie bien inférieure à une moto électrique (trois à quatre ans contre dix)

Précision: les motos sont vendues sans batterie. Le conducteur de M Auto s’arrêtera moins de 5 minutes dans une station - au Togo, un partenariat a été signé avec TotalEnergies - pour échanger sa batterie. Il en aura besoin de deux pour une distance quotidienne moyenne de 150 kilomètres, soit 4 dollars par jour. Le même coût que l’essence», avance le représentant d’Atif. Tous les paiements se font via une application sur téléphone mobile.

Contrats avec des centrales solaires

«Nous avons de très bons retours clients sur le confort de conduite, la tenue sur route et l’absence de bruit, qui disent aussi avoir augmenté leur chiffre d’affaires de 25 %», détaille l’homme d’affaires. Pourquoi avoir commencé par le Bénin et le Togo, qui sont des petites économies à l’échelle d’Afrique de l’Ouest? Les gouvernements sont prêts à exonérer de droits de douane et de TVA les importations de motos électriques et offrent des avantages fiscaux dans les deux zones industrielles développées par le groupe panafricain Arise. «Nous avons aussi voulu partir de marchés où il y a une culture du deux-roues contrairement à la Côte d’Ivoire.»

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En produisant sur place, l’objectif est de réduire les coûts de 30 %, en s’appuyant sur une énergie renouvelable qui va permettre de diminuer les prix de l’électricité. M Auto, qui affiche l’ambition de 50.000 véhicules d’ici à la fin de l’année, veut sécuriser les contrats avec les centrales solaires prévues dans les deux zones industrielles. Le défi reste les ressources humaines: il s’agira de former le personnel. Des échanges sont prévus avec l’Inde qui a déjà envoyé sur place une cinquantaine de techniciens. «Près de 2500 emplois seront créés dans les usines et on emploie aussi beaucoup de monde dans les stations d’échange de batteries», indique encore Shegun Bakari.

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L'Humanité

Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose

Actu

Quand un micro-organisme saute d’un chromosome à un autre, il peut créer l’odeur la plus appréciée universellement. Récit d’un heureux accident génétique.

Marine Cygler

D’où vient le parfum merveilleux de la rose ? D’un tour de passe-passe génétique, expliquent des chercheurs du Laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médicinales de l’université de Saint-Étienne, dont les conclusions ont été publiées dans « Molecular Biology and Evolution ».

Ils ont découvert que, en changeant la fonction d’un gène, un virus aurait amené les pétales de rose à produire du géraniol, molécule odorante essentielle au parfum typique des roses. Voici le récit qu’ils en font aujourd’hui.

L’églantier s’emmêle les pétales

Il y a plusieurs dizaines de millions d’années, les ancêtres des premières Rosidae ont connu un premier bouleversement génétique : le gène NUDX1 s’est multiplié trois fois sur le même chromosome. Puis ces ancêtres ont évolué et leurs descendants ont conservé les trois copies du gène.

Parmi ces descendants, il y a les premiers églantiers sauvages, dont l’un des spécimens a été vraisemblablement victime de l’attaque d’un virus. Celui-ci s’est intégré dans le matériel génétique du rosier, ce qui n’a rien d’exceptionnel, et il est devenu un transposon capable de sauter au hasard d’un chromosome à l’autre.

Et c’est ce qui s’est passé chez l’églantier. Lors d’un saut, ce transposon a entraîné avec lui une des trois copies de NUDX1 sur un autre chromosome. Cette copie s’est retrouvée à côté d’un autre transposon et leur interaction a profondément modifié le produit du gène : l’enzyme codée par le gène s’est non seulement mise à fonctionner uniquement dans les pétales, mais elle a commencé à fabriquer du géraniol.

35 000 variétés existantes à ce jour

Et cet accident a constitué un avantage évolutif évident, car les insectes pollinisateurs ont été attirés par la couleur, mais aussi l’odeur des roses. Si bien que le phénomène de duplication, c’est-à-dire de multiplication du nombre de copies d’un même gène, s’est reproduit, assurant une production maximale de molécules odorantes. Ce parfum a aussi séduit l’être humain qui a adopté cette fleur dont on compte 35 000 variétés aujourd’hui. Aucune plante, même la fascinante orchidée, ne peut rivaliser !

Le mystère du géraniol des roses

Le géraniol est une molécule odorante émise par de nombreuses fleurs, y compris la rose. Mais, en 2015, quand le matériel génétique du rosier a commencé à être séquencé, les généticiens n’ont pas retrouvé le gène qui code sa production chez le rosier. Autrement dit, ce gène connu chez les autres fleurs odorantes était absent chez les roses. C’est en fait un autre gène, dont l’histoire évolutive vient d’être démêlée, qui code le géraniol chez la rose.

 

« Il est très difficile de contrôler l’odeur de la rose »

 

Le point de vue  Jean-Claude Caissard, du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médecinales (université de Saint-Étienne)

Dans la nature, à quoi sert le parfum de la rose ?

La couleur et l’odeur des roses sauvages, comme l’églantier par exemple, servent à attirer les insectes pollinisateurs. Ceux-ci entrent dans la fleur pour s’y nourrir de nectar et à l’occasion se couvrent de pollen. Quand ils passent d’une fleur à l’autre, le pollen se dépose sur le pistil des fleurs. Aujourd’hui, les roses horticoles ont moins de pollen et beaucoup de pétales, ce qui rend le cœur de la fleur peu accessible aux insectes. Le processus de pollinisation est assuré par la main de l’homme, au pinceau. Le sélectionneur prend le pollen d’un rosier et le dépose sur un autre. Il sème les graines obtenues et, lorsqu’un rosier a des roses qui lui plaît, avec toutes les caractéristiques souhaitées, il le conserve et le multiplie par bouturage. Pour obtenir un rosier commercialisable, le travail de sélection est extraordinaire. Sur les 20 000 à 30 000 nouvelles roses qu’elle obtient chaque année, la société Meilland n’en conserve qu’une en moyenne.

Est-on capable de contrôler l’odeur des roses ?

Non, c’est très difficile, car l’odeur de la rose, très complexe, résulte d’une combinaison d’environ 300 molécules. Aussi, seuls 10 % des rosiers obtenus par le croisement de deux rosiers parfumés ont des fleurs qui dégagent une odeur. Pour la grande majorité, soit il n’y a pas d’odeur, soit l’odeur obtenue est imperceptible pour le nez humain.

Pourquoi les roses du commerce sont-elles souvent sans odeur ?

La rose est la seule plante présente pendant toute l’histoire de l’humanité uniquement grâce à sa beauté et son odeur, et non à cause de propriétés culinaires ou médicinales. C’est probablement en remontant le temps qu’on peut expliquer pourquoi aujourd’hui les roses du commerce n’ont souvent plus d’odeur. Au XIXe siècle, les rosiers étaient sélectionnés pour leur parfum, ce qui explique qu’on peut encore retrouver des vieux rosiers très odorants dans les jardins. Puis au XXe siècle, avec l’industrialisation de l’horticulture, on a préféré les variétés très florifères, même si elles n’avaient pas de parfum. En outre, pour les variétés dont on coupe les fleurs pour les bouquets, les obtenteurs ont sélectionné des roses capables de tenir très longtemps, environ une vingtaine de jours en vase. Au laboratoire, nous avons essayé de comprendre pourquoi ces roses coupées n’avaient pas de parfum. Les obtenteurs avancent que l’épaisseur des pétales est en cause, car elle empêcherait le parfum d’être relargué. Nous avons testé cette hypothèse, sans succès. Je pense plutôt qu’à force de faire des croisements, on a peut-être fini par perdre des gènes essentiels pour le parfum. C’est sur ces gènes que nous travaillons.

À quoi ressemblera le rosier de demain ?

Cela dépend de l’utilisation. Si c’est pour le planter sur un rond-point par exemple, l’absence d’aiguillon sera une caractéristique essentielle qui sera sélectionnée afin que les jardiniers ne se blessent pas. On peut aussi imaginer des variétés avec une odeur prononcée à destination des fleuristes. Côté jardin, les rosiers couvrants dont les fleurs ne sont pas plus grosses que des pâquerettes à la mode aux États-Unis pourraient arriver en France. Je pense que, globalement, un des traits qui sera sélectionné très largement, quelle que soit l’utilisation du rosier, sera la rusticité, c’est-à-dire la résistance naturelle aux maladies, afin de pouvoir se passer de pesticide.

sciencesgénétique
France24 - Monde

Législatives : les clips de campagne du 1er tour

Publié le : 02/06/2022 - 15:58

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Temps de parole, affiches, clips de campagne : avec le début de la campagne officielle, lundi 30 mai, les candidats et les médias audiovisuels sont tenus de respecter la règle d'équité du temps de parole.

Les chaînes de télévision et les stations de radio doivent accorder aux candidats et à leurs soutiens un temps de parole correspondant à leur représentativité. France 24 publie ainsi chaque jour les clips de campagne des différents partis politiques.

Les élections législatives auront lieu comme suit :

  • en métropole, les dimanches 12 et 19 juin 2022 ;
  • en Polynésie française, les 4 et 18 juin 2022 ;
  • dans la zone Amérique et Caraïbes, les 4 et 18 juin 2022 ;
  • dans le reste du monde, les 5 et 19 juin 2022 ;
  • en Guadeloupe, en Guyane, à la Martinique, à Saint-Barthélémy, à Saint-Martin, à Saint-Pierre-et-Miquelon, les 11 et 18 juin 2022.

 

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Législatives : le casse-tête du vote par Internet pour les Français de l’étranger

France24 - Monde

Le deuxième jour du jubilé d'Elizabeth II se fera en l'absence de la reine

Publié le : 03/06/2022 - 05:16

FRANCE 24 Suivre Stéphanie ANTOINE Suivre

En raison d'un "certain inconfort" ressenti durant le premier jour des célébrations jeudi, la reine Elizabeth II n'assistera pas, vendredi, à la messe célébrant les 70 ans de son règne. Tous les regards seront tournés vers le prince Harry et sa femme Meghan, qui feront leur première apparition publique au Royaume-Uni depuis leur départ pour les États-Unis.

La famille royale britannique se retrouve, vendredi 3 juin, pour une messe célébrant les 70 ans du règne historique d'Elizabeth II, mais la souveraine de 96 ans n'y participera pas, apparemment fatiguée par le premier jour des festivités.

Annonçant son absence "à contrecœur" jeudi soir, le palais de Buckingham l'a expliquée par un "certain inconfort" ressenti durant le premier jour des célébrations jeudi. La reine, qui a du mal à marcher, y est apparue deux fois au balcon du palais.

La messe à la cathédrale Saint-Paul doit marquer la première apparition publique du prince Harry et de sa femme Meghan au Royaume-Uni depuis leur départ pour la Californie il y a deux ans.

Le prince Andrew, 62 ans, à jamais privé de rôle royal, n'y participera pas. Le palais a annoncé jeudi qu'il avait attrapé le Covid-19 et serait absent "à regret" de cette cérémonie religieuse, organisée dans le cadre des quatre jours de festivités marquant le jubilé de platine (70 ans de règne) d'Elizabeth II, un record pour un monarque britannique.

Le retour de Harry et Meghan

Le retour de Harry et Meghan, venus des États-Unis avec leurs deux jeunes enfants pour les célébrations, a déjà fait couler beaucoup d'encre hostile. "Vous n'êtes pas bienvenus au jubilé", écrivait la semaine dernière dans le Daily Mail Amanda Platell, ex-porte-parole de l'ancien dirigeant conservateur William Hague. "N'ayez pas l'audace de voler les lumières dirigées sur la reine", a aussi averti dans le tabloïd The Sun le photographe royal Arthur Edwards.

Après les tensions familiales de ces deux dernières années, tous les gestes et regards lors de cette messe sont bien sûr examinés à la loupe. Harry et William se parleront-ils ? Quid de Meghan et Kate ? Depuis deux ans, les relations entre Harry, 37 ans, et William, 39 ans, deuxième dans l'ordre de succession au trône, sont quasi inexistantes. Elles ne sont guère meilleures avec son père le prince Charles, héritier de la couronne.

Depuis leur départ en Californie en 2020 et leur interview fracassante à la télévision américaine, vécue comme une trahison au Royaume-Uni, Harry et Meghan sont parmi les membres les plus impopulaires de la famille royale, Meghan en 14e place à 23 % d'opinions favorables, Harry à la 11e place avec 36 %. Seul le prince Andrew fait moins bien, à 12 %, selon un récent sondage YouGov.

Un concert samedi, une parade dimanche

Deuxième fils de la reine, Andrew n'a plus aucun rôle officiel, depuis des accusations d'agressions sexuelles en liaison avec l'affaire Epstein aux États-Unis, auxquelles il a mis fin en payant plusieurs millions de dollars.

Quelque 400 personnes sont attendues au service religieux vendredi, toutes distinguées pour leur contribution à la vie du pays, dont des enseignants, personnels de santé, représentants des forces armées ou d'associations caritatives. L'archevêque de Canterbury, leader spirituel de l'église anglicane qui devait officier, a annulé car souffrant du Covid-19. Il a été remplacé par l'évêque d'York.

Les célébrations continueront samedi avec un grand concert en soirée devant le palais de Buckingham, avant des milliers de déjeuners et fêtes populaires entre voisins dimanche, et une immense parade dans les rues de Londres en soirée, avec près de 10 000 participants.

Avec AFP

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Royaume-Uni : pour le jubilé de la reine, des millions d'euros dépensés en souvenirs royaux

70 ans de règne

Au Royaume-Uni, la reine Elizabeth II acclamée pour le début de son jubilé de platine

Le Débat de France 24

Jubilé de platine de la reine Elizabeth II : la fin d'une époque ?

L'Humanité

Jean-Pierre Luminet : « Les arts et les sciences naissent des mêmes instincts et intuitions »

Entretien

Passionné de sciences, de littérature et de musique, l’astrophysicien publie un nouveau recueil de neuf histoires méconnues de grands et singuliers astronomes. Entretien

Anna Musso

Jean-Pierre Luminet, astrophysicien spécialiste des trous noirs et de la cosmologie, directeur de recherche émérite au CNRS, est aussi un écrivain, un poète et un musicien. Talentueux passeur de savoirs, le chercheur est déjà l’auteur de sept romans « historico-astronomiques ». Dans son dernier ouvrage (1), il offre neuf nouvelles inspirées d’histoires méconnues d’astronomes européens ayant vécu entre le XV e siècle et la fin du XIX e. Entretien avec un passionné de sciences et de beaux-arts, qui dépasse le clivage éducatif introduit dès le lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».

Dès la présentation de votre livre, vous annoncez vouloir à nouveau « réduire à néant » le cliché du savant qui serait toujours « dans la lune ». Pourquoi ce combat contre une telle image d’Épinal doit-il être toujours recommencé ?

Il faut toujours lutter contre les clichés, les idées toutes faites et surtout la pensée binaire, particulièrement en cette période de l’évolution de la société occidentale et de sa culture déclinante plus que jamais soumise à l’empire américain. Au-delà de cet aspect géopolitique et militant, je me suis toujours intéressé à l’histoire des hommes et des femmes qui ont apporté leur pierre à l’édifice des connaissances scientifiques, et dont le public ignore généralement tout. Pour ce qui est du cliché du savant distrait toujours dans la lune, l’expression « la tête dans les étoiles » souvent utilisée par les médias m’a toujours un peu agacé, car elle suggère que les savants n’ont pas les pieds sur terre, ce qui est une absurdité. Ces neuf histoires l’illustrent en mettant en scène des astronomes dont les vies, les parcours et les actes montrent toute la variété de la psyché humaine, allant de la générosité et du désintéressement à l’anticonformisme, l’extravagance, l’ambition ou la jalousie.

Théorie des cordes, matière noire, univers multiples, gravité quantique à boucles... Les explications de Jean-Pierre Luminet

Comment avez-vous choisi ces personnages originaux et peu connus ?

Au fil des années, à travers mes lectures et mes recherches sur l’histoire des sciences, je prends note des anecdotes les plus étonnantes et des aventures hors du commun qu’ont vécues certains savants du passé. Ma série de sept romans « historico-astronomiques » se concentrait sur des personnages phares comme Ptolémée, Copernic, Tycho Brahe, Kepler, Galilée, Newton… Les personnages que j’ai choisis dans ce recueil de nouvelles ne sont pas aussi célèbres, mais leurs aventures auraient pu faire l’objet de romans à part entière.

Vous rapportez des épisodes de leur vie quotidienne, des éléments scientifiques et des anecdotes. Ces récits sont-ils tous authentiques ou romancés ?

Tous reposent sur une sérieuse documentation historique. Il peut certes y avoir quelques incertitudes – l’assassinat au cœur du Vatican de Regiomontanus au XV e siècle est probable, mais n’a jamais pu être prouvé. De même que l’histoire de la reliure de livre en peau humaine a peut-être été enjolivée par Camille Flammarion. Mais le reste est parfaitement authentique, y compris les délires de Sylvain Bailly sur l’Atlantide et sa dernière phrase prononcée sur l’échafaud. La part romanesque tient dans certains dialogues que j’ai imaginés, mais de manière plausible en fonction des situations et du caractère des protagonistes.

J’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».

S’il n’y avait qu’une histoire à nous présenter, laquelle sélectionneriez-vous ?

Dans « La robe de Madame Hevelius », il y a trois personnages particulièrement attachants. Le Polonais Johannes Hevelius, astronome amateur puisque brasseur de profession, mais doué d’une vue si exceptionnelle qu’il dédaigne l’usage du télescope pour établir son catalogue d’étoiles. Elisabeth Hevelius, sa très jeune épouse, qui l’assiste dans ses observations tout en s’occupant des affaires de la brasserie, et qui, à la fin de sa vie, rédigera ses travaux en améliorant son style latin. Et le jeune Edmund Halley, qui deviendra plus tard célèbre pour sa prédiction du retour de la fameuse comète : envoyé par la Royal Society pour « piéger » Hevelius, il admet de bonne grâce la valeur du travail de ce dernier et décide de remercier le couple en faisant confectionner pour Elisabeth une robe d’apparat à la dernière mode londonienne !

En plus d’être astrophysicien et écrivain, vous êtes pianiste et mélomane. Quels liens unissent la musique et le Cosmos depuis l’Antiquité ?

La « Musique des Sphères » est une théorie d’origine pythagoricienne, fondée sur l’idée que l’Univers est régi par des rapports numériques harmonieux. Les orbites des « planètes » (incluant à l’époque la Lune et le Soleil) et de la sphère des étoiles fixes étaient censées reproduire les notes de la gamme naturelle, et leurs séparations mutuelles correspondre à des intervalles musicaux. L’astrophysique moderne a rendu caduque l’« harmonie céleste » rêvée par les Anciens, mais, à l’heure de la relativité, de la radioastronomie et de la conquête spatiale, le concept n’en garde pas moins un fort pouvoir d’évocation. Le bruit et la fureur cosmiques révélés par les télescopes contiennent une dynamique temporelle qui interpelle tout autant le compositeur que l’astrophysicien.

Dans votre récente autobiographie musicale (2), vous exprimez votre passion pour Franz Liszt. Racontez-nous cette « rencontre ».

Le point de départ a été ma première écoute, sur un vieux 78-tours en celluloïd rigide, de la « 2 e Rhapsodie hongroise » de Liszt. J’avais 11 ans. Je me rendrai compte plus tard que ce n’est sans doute pas le plus grand chef-d’œuvre du compositeur, mais c’était une introduction idéale à la partie de sa musique la plus connue, placée sous le signe du folklore hongrois et de la haute virtuosité. Outre son œuvre musicale immense, j’ai admiré la prodigieuse générosité du personnage. Exemple quasiment unique dans l’histoire de l’art, cet artiste a consacré une bonne moitié de sa vie à promouvoir la musique des autres : Berlioz, Wagner, Saint-Saëns, Borodine…

La création artistique et la recherche scientifique sont, in fine, inexorablement liées…

Physicien théoricien formé aux mathématiques et féru de géométrie, mais aussi et surtout amateur des beaux-arts, j’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ». Passionné par les diverses formes d’expression artistique, j’ai moi-même pratiqué ces multiples formes de l’imagination créatrice que sont la littérature, la musique et les arts plastiques. Mon programme vise à recréer un « humanisme de la connaissance » – non pas que les arts et les sciences soient confondus, car ils fonctionnent de manière très différente, mais ils naissent des mêmes instincts et intuitions. Je ne crois pas que l’on ait au départ une « âme d’artiste » ou une « âme de scientifique », il y a avant tout une dévorante curiosité pour le monde, et cette curiosité nous pousse à l’explorer à travers différents langages.

(1) « Histoires extraordinaires et insolites d’astronomes », Éditions Buchet-Chastel, 270 pages.(2) « Du piano aux étoiles, une autobiographie musicale », le Passeur Éditeur, 350 pages.

PROFIL

Jean-Pierre Luminet est un astrophysicien, écrivain et musicien français. Il est directeur de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’astrophysique de Marseille et de plusieurs académies et sociétés savantes. Auteur de sept romans, Il est lauréat de nombreux prix, notamment le prix Kalinga et la médaille Einstein de l’Unesco en 2021. Un astéroïde, découvert en 1991, porte son nom en hommage à ses travaux.

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Le Figaro

Êtes-vous riche ? Découvrez le nouveau simulateur du Figaro

FIG DataJean-Pierre RobinWilliam Plummer

EXCLUSIF - Le Figaro a réalisé un outil qui vous permet de vous situer dans l'échelle des revenus et du patrimoine des Français.

«Êtes-vous riche ? » fait partie des articles préférés des lecteurs du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.

La question est simple et directe et chacun se l'est posée un jour ou l'autre : «suis-je riche ?» Riche comme Crésus, pauvre comme Job ? Tout est relatif et rien n'est définitif. En France, d'après les dernières données de 2019, le revenu médian est de 1 837 euros par mois selon l'Insee, ce qui veut dire qu'un Français sur deux gagne moins et l'autre plus que cette somme. C'est le chiffre clé qu'il convient d'avoir d'abord en tête pour se comparer à ses concitoyens.

L'exercice que nous proposons consiste à se repérer en fonction de seuils objectifs. Des repères simples et indiscutables, qu'il s'agisse des revenus, du patrimoine (immobilier ou financier), voire de la surface de son appartement. C'est d'autant plus nécessaire qu'il suffit de prononcer le mot « riches » pour que les esprits s'échauffent. Avant d'être président de la République, François Hollande estimait qu'on était « riche » dès que l'on gagne 4000 euros par mois. Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT dont les émoluments ne sont pas très éloignés de cette somme, s'était inscrit en faux : pour lui «être riche, ce n'est pas gagner 4000, 6000 ou même 10.000 euros par mois… C'est gagner plusieurs millions par an » (Écorama, 12 février 2019). Quant à Emmanuel Macron, depuis qu'il a souhaité que « les jeunes aient envie de devenir milliardaires » (sic), l'étiquette de «président des riches » lui colle à la peau. Et ces surenchères stériles n'apportent que de la confusion. L'important est de définir des critères réalistes dénués de toute démagogie. Mais l'exercice est complexe…

À VOIR AUSSI - 4000 euros par mois: est-on riche?

1. Être ou ne pas être dans les 10% de « hauts revenus »

Premier constat : autant les économistes s'accordent à définir la pauvreté, autant la richesse les embarrasse. L'Insee a totalement évacué le mot de ses analyses. Chaque jour les médias donnent le nombre de pauvres en France, pour indiquer par exemple «qu'un million supplémentaire de Français sont tombés sous le seuil de pauvreté en 2020 à cause du Covid-19 ». Par convention les statisticiens de l'Union européenne considèrent comme « pauvres » les gens dont les ressources sont inférieures à 60% du revenu médian de leur pays. Précisons qu'il s'agit du « revenu disponible », net des impôts directs mais en incluant les prestations sociales en argent. Ce seuil de pauvreté est de 1102 euros par mois pour une personne seule par exemple et au total l'Insee dénombrait 8,875 millions de pauvres à la fin 2020, soit 14,5% de la population française.

Ne pourrait-on pas établir de façon symétrique « un seuil de richesse » ? « Il n'existe pas de consensus européen entre les statisticiens sur ce point » explique Julie Labarthe, cheffe de la division revenus et patrimoine des ménages à l'Insee. L'institut répartit les revenus de la population en dix déciles et distingue le décile supérieur « des plus hauts revenus ». Soit au total 6,7 millions de personnes ou 3,04 millions de ménages (un ménage comptant 2,22 personnes en moyenne, dont des enfants mineurs). Et pour appartenir au décile supérieur il faut disposer en 2015 au minimum d'un revenu disponible annuel de 45.220 euros par « unité de consommation » du ménage (qui peut être une personne seule). On constate que cela correspond peu ou prou à la conception du riche que François Hollande avait à l'esprit en 2007.

Même si l'Insee ne prononce pas le mot, les 6,7 millions de personnes appartenant au décile supérieur de revenus sont de façon conventionnelle considérées comme « riches » en France par la plupart des experts. Sauf que ce club des « 10% » est tout sauf homogène. Il y a riche et riche.

2. Plongée dans le 1% des « très hauts revenus »

Il est donc essentiel de bien saisir ce qui se passe au sein de ce décile supérieur. Pour cela il faut imaginer un jeu de poupées gigognes qui s'emboîtent. Tout d'abord, les 9% (sur les 10%) les moins bien lotis, soit 6,03 millions de personnes, dont les ressources annuelles vont de 45.220 jusqu'à un maximum de 106.210 euros. Ce sont « les hauts revenus » proprement dits comme les appelle l'Insee.

Au-delà, on entre dans le club du « 1% », ce que l'Insee dénomme « les très hauts revenus ». Ils se répartissent eux-mêmes en deux sous-groupes. D'une part 603.000 personnes (0,9% de la population française) dont les ressources annuelles vont de 106.210 euros jusqu'à 259.920 euros : ils sont catalogués comme étant « aisés » par l'Insee. Et d'autre part 60.300 personnes dont les revenus vont jusqu'à 699.230 euros ; ceux-là sont qualifiés de « très aisés ».

Enfin, au-dessus du lot, la « crème de la crème » : les « 0,01% » (un Français sur 10.000), soit 6700 bienheureux pourrait-on dire qui appartiennent à ce très petit cercle. Leur revenu minimum est de 699.230 euros, mais l'Insee n'indique aucun chiffre comme plafond. Car le « secret statistique » serait alors brisé : la loi interdit à la statistique publique d'identifier nommément des personnes. Ces gens du top, l'Insee les appelle tout simplement, « les plus aisés ».

Tout en refusant délibérément de parler de « riches », l'Insee n'en donne pas moins une grille très lisible. À chacun de se positionner dans cette gamme qui telle une échelle de Jacob monte jusqu'au ciel avec ses quatre gradations : « hauts revenus », « très hauts revenus », « aisés », « très aisés ». L'important est de noter qu'entre les «hauts revenus » qui commencent à 45.200 euros et les « très aisés » , à partir de 699 230 euros, l'échelle passe de 45.200 à 699.230 euros (voire des millions ou des centaines de millions), une culbute de 1 à 15,5. L'écart est donc infiniment plus vaste à l'intérieur du « royaume des riches » (décile supérieur) qu'au sein de l'ensemble de la population française : entre les 10% les plus riches de la population et les 10% les plus pauvres le rapport est « seulement » de 3,5 selon l'Insee.

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France24 - Monde

L'actu en dessin : au Royaume-Uni, l'inoxydable Elizabeth II fête ses 70 ans de règne

Publié le : 03/06/2022 - 09:22

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Depuis jeudi, et jusqu'à dimanche, le Royaume-Uni célèbre les 70 ans de règne de la reine Elizabeth II : le jubilé de platine. Cartooning for Peace consacre sa semaine de dessins à cet événement important pour la monarchie britannique.

Soixante-dix ans de règne. Jeudi 2 juin, le Royaume-Uni a lancé le jubilé de platine de la reine Elizabeth II, dont les festivités dureront quatre jours. Les récents soucis de santé de la souveraine ne l’ont pas empêchée d’apparaitre au balcon du palais de Buckingham, aux côtés d'autres membres de la famille royale, pour saluer la foule nombreuse et enthousiaste.

Mais en raison d'un "certain inconfort" ressenti durant le premier jour des célébrations, la reine n'assistera pas, vendredi, à la messe célébrant les 70 ans de son règne. Tous les regards seront alors tournés vers le prince Harry et sa femme Meghan, qui feront leur première apparition publique au Royaume-Uni depuis leur départ pour les États-Unis.

Particulièrement appréciée des britanniques, Elizabeth II, aujourd’hui âgée de 96 ans, détient le record de longévité pour un monarque dans son pays.

Bien que la monarchie britannique soit critiquée à maints égards, Elizabeth II incarne à elle seule un pan entier de l’histoire contemporaine.

Cartooning for Peace est un réseau international de dessinateurs engagés à promouvoir, par l’universalité du dessin de presse, la liberté d’expression, les droits de l’Homme et le respect mutuel entre des populations de différentes cultures ou croyances.

Rayma Suprani est une dessinatrice de presse vénézuélienne. Elle a reçu le prix de la Société Interaméricaine de la Presse en 2005 et le prix Pedro Leon Zapata en 2000 et 2009.

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Le Figaro

Ouverture des refuges de montagne : cinq spots idéaux pour l'été

La saison estivale démarre début juin dans nos refuges d'altitude français. Ces abris chaleureux et bien gardés ne sont pas réservés aux alpinistes et grimpeurs chevronnés, mais accessibles à toute la famille. Notre sélection de repaires perchés dans les Alpes et les Pyrénées

À 1975 m d'altitude, chaussures de marche et chaussettes tout juste retirées, un couple installé sur la terrasse du refuge des Souffles (Hautes-Alpes) sirote une bière locale en admirant le coucher de soleil sur le Parc National des Écrins et les sommets de plus de 3000 m qui s'embrasent. Au loin, les cris des enfants courant derrière les poules qui slaloment entre les cailloux et les mélèzes. Ces nids d'altitude, rustiques et un brin insolites, sont des lieux privilégiés d'échange et de convivialité. Le public familial y est le bienvenu pour profiter, lui aussi, de l'environnement d'exception. Une simple nuitée sur ces territoires d'altitude livre d'ailleurs en plus d'un bon bol d'air pur une riche expérience de reconnexion à la nature.

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Les gardiens et gardiennes de ces refuges mettent un point d'honneur à accueillir tous les publics aux portes de la haute montagne et expliquer le fonctionnement du refuge, faisant en sorte que tout le monde se sente à l'aise, et généralement pour les enfants c'est très rapide. Là-haut, les attractions sont nombreuses : des poules, chiens ou chats à câliner aux rochers à grimper, en passant par les cours d'eau où mouiller ses chaussures et les soirées astronomie pour rêver… Et à l'intérieur, un grand nombre de petites attentions : jeux de société, coins lectures, soirées contées ou réveils pour aller voir les marmottes.

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Refuge de l'Étendard, en Savoie (massif des Grandes Rousses, 2430 m)

Ce refuge auquel on accède en 2 heures de marche sur l'itinéraire facile du Vallon, est idéalement posté au bord du lac Bramant. Si les plus courageux optent pour la baignade, les autres s'initient à la pêche ou partent à l'assaut des ruisseaux et rochers d'escalade alentour. Le site exceptionnel du glacier de Saint-Sorlin n'est qu'à 2 autres heures de marche, mais les grands marcheurs pourront tenter l'ascension de l'Aiguille de la Laisse à 2 879 m et peut-être toucher la neige. Ce refuge est judicieusement organisé avec de petits dortoirs de 4 à 10 personnes pour que les familles restent entre elles. En plus, les lits sont équipés de couettes bien douillettes !

Refuge de l’Étendard, Saint-Sorlin-d'Arves, 73530 Albiez-Montrond. Tél.: 04 79 59 74 96.

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Refuge des Souffles, dans les Hautes-Alpes (Valgaudemar, 1975 m)

Surnommée la « petite Himalaya des Écrins » cette vallée si sauvage tient toutes ses promesses… Les jambes sont encore un peu engourdies par l'effort de la marche plutôt raide du jour au départ de Villar-Loubière, mais l'esprit et le cœur, eux, flottent comme en apesanteur. Là-haut, la terrasse au pied de la forêt de mélèzes permet de ne rien rater d'un des plus beaux couchers de soleil sur les sommets mythiques supérieurs à 3 000 m. Confortable et moderne avec ses petits dortoirs et ses douches chaudes, ce refuge est bordé par le GR 54 qui permet d'en rejoindre un autre, celui d'Olan ou d'aller goûter l'eau du lac Lautier.

Refuge des Souffles. 05800 Villard Loubière. Tél.: 04 92 55 22 91.

Refuge de Sales, en Haute-Savoie (massif du Haut-Giffre, 1 877 m)

Au cœur de la réserve naturelle de Sixt-Passy, la montée de 700 m de dénivelé vers ce joli refuge est joliment ponctuée de cascades. À mi-chemin, un torrent invite clairement à la pause : bouquetins, marmottes, et même le rare gypaète font partie du décor. Là-haut, un vaste alpage déroule son tapis verdoyant pour courir sans fin. Des jeux géants en bois, cages de foot, et autres tricycles sont à disposition, sans oublier le bac à sable. À l’intérieur, une bibliothèque est dédiée aux enfants et de nombreux jeux de société sont à disposition. Pour les escapades, des sacs à dos « découverte de la nature » prêtés par le gardien répondront à toutes les questions des 8-12 ans.

Refuge de Sales. Chemin Vicinal Ordinaire N°4 de Salvagny à la Montagne de Salles, 74740 Sixt-Fer-à-Cheval. Tél.: 09 88 18 42 93.

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Refuge des Garins, en Savoie (massif des Bauges, Savoie, 1100 m)

Ce joli gîte en pierre entre forêt et prairie a l'avantage d'être particulièrement accessible tout en offrant une sensation de bout du monde. On y arrive en 1 heure depuis le village du Chatelard ou pratiquement en voiture, en garant celle-ci 4 km plus loin. Entre Annecy et Chambéry, au cœur du Parc Naturel des Bauges, il borde le GR96. En plus de ses 19 places « en dur », deux yourtes de 5 places sont installées au milieu de l'alpage. Les randonnées peuvent être accompagnées d'un âne, qui portera le pique-nique ou les petits randonneurs fatigués, et pimentera la sortie. Sur place, la gardienne Véronique cuisine divinement sa sélection de produits frais et locaux…

Refuge des Garins. 3445 Route du Mont, 73630 Le Chatelard. Tél.: 04 79 63 80 01.

Refuge de l'Étang Araing, dans les Pyrénées (Ariège, 1965m)

Au pied du Pic du Crabère et à la croisée des grands itinéraires pyrénéens comme le GR10 et la Haute Route Pyrénéenne, c'est toute une famille de gardiens qui vous reçoit ! Titouan et Tilia, respectivement 7 et 3 ans, sont gardiens des lieux depuis leur naissance… Leur papa Anoura est fin cuisinier et possède le don de faire adorer la soupe aux chénopodes (épinards sauvages) et aux orties à tous les enfants. Un délice, que les baroudeurs en herbe apprécieront après une partie de pêche endiablée dans l'immense étang poissonneux qui borde le refuge. Les adultes eux, pourront savourer ses digestifs aux trèfles alpins ou au serpolet cueillis sur place.

Refuge de l'Étang d'Araing, 09800 Sentein ; Tél.: 05 61 96 73 73

À lire aussiEn Ariège, cinq merveilles naturelles au cœur de la partie la plus sauvage des Pyrénées

[Publié en mai 2021, cet article fait l'objet d'une mise à jour.]

L'Humanité

Dans les manuscrits de Champollion

Actu

Égyptologie. À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, la Bibliothèque nationale de France, à Paris, présente une grande exposition retraçant la démarche et les découvertes du père de l’égyptologie.

Anna Musso

« Je tiens mon affaire ! » se serait écrié Jean-François Champollion en se précipitant dans le bureau de son frère le 14 septembre 1822. Après des années de recherche, l’autodidacte polyglotte, à peine âgé de 32 ans, vient enfin de percer le mystère des hiéroglyphes grâce à l’étude de la pierre de Rosette.

Découverte lors de l’expédition de Napoléon en Égypte en 1799, cette stèle présente un même décret royal gravé en trois écritures : le grec, le démotique (une écriture modernisée des hiéroglyphes) et les hiéroglyphes. En comparant les trois versions du texte, Champollion commence par déchiffrer les cartouches royaux (qui contiennent le nom d’un roi ou d’une reine) et prouve que ces caractères mystérieux représentent des mots (idéogrammes) qui, pour 24 d’entre eux, ont aussi la valeur d’un son dans la langue égyptienne (signes phonétiques). L’équivalent d’un alphabet… Tout un système d’écriture est ainsi dévoilé.

Épuisé et submergé d’émotions, Champollion s’écroule durant cinq jours. Il faut dire que pour déchiffrer la pierre de Rosette, une course-poursuite s’était engagée entre l’éminent linguiste anglais Thomas Young et le petit Français. Et ce dernier ne s’est pas démonté, au contraire, il a redoublé d’efforts. « Thomas Young n’était pas si loin que cela de déchiffrer les hiéroglyphes. Sauf qu’il lui manquait la connaissance du copte, une forme tardive de l’égyptien antique, que Champollion possède, lui, pour bien comprendre la grammaire égyptienne », explique Vanessa Desclaux, cocommissaire de la nouvelle exposition consacrée à Champollion qui vient de s’ouvrir à la Bibliothèque nationale de France (BNF), à Paris (1).

Pour célébrer le bicentenaire de cette découverte, la BNF rend hommage à ce chercheur exceptionnel en présentant des écrits inédits et des pièces rares, dont deux reproductions – un moulage et une gravure – de la pierre de Rosette. Champollion n’a hélas jamais pu la voir « en vrai » puisqu’elle est conservée au British Museum de Londres depuis 1801. Au travers de 88 volumes de manuscrits, notes et dessins de la main de Champollion conservés dans ses collections, la bibliothèque conduit le visiteur dans les pas du savant. On peut y découvrir la fameuse « lettre à M. Dacier », secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’écrit fondateur de la philologie (étude des écrits en langues anciennes) et de l’égyptologie, dans laquelle le jeune érudit présente le fruit de ses recherches et explique sa méthode de déchiffrement au monde scientifique. Ce qui lui vaudra d’être nommé par le roi Charles X, en 1826, conservateur du musée égyptien, futur département des antiquités égyptiennes du Louvre. Il enseignera ensuite sa discipline au Collège de France, qui lui crée une chaire, puis entrera à l’Académie.

Depuis plus d’un millénaire, les savants ne comprenaient pas le sens des hiéroglyphes. En trouvant la clé de ce système d’écriture de l’Égypte ancienne, Champollion ouvre la voie à l’égyptologie et redonne ses lettres de noblesse à cette immense civilisation, écrasée à l’époque par la Grèce antique. Il s’oppose alors aux historiens académiques, qui, eux, assuraient que la civilisation grecque était antérieure à la civilisation pharaonique.

Au total, l’exposition présente près de 350 pièces – manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sarcophages, sculptures – pour initier le public à la « méthode Champollion » de recherche des écritures perdues. Un travail titanesque qui donne à voir l’engagement de toute une vie du savant, qui mourut à 41 ans, probablement d’épuisement.

Autodidacte, polyglotte, passionné et opiniâtre, Champollion a une personnalité et un parcours hors norme. Né à Figeac, dans le Lot, en 1790, dernier enfant d’une famille nombreuse, il apprend à lire tout seul à l’âge de 5 ans et se passionne pour les langues anciennes. C’est son frère aîné Jacques-Joseph, « son mentor », souligne Vanessa Desclaux, qui s’occupe de son instruction et lui transmet sa passion pour l’Égypte. À 9 ans, il étudie le grec et le latin et à 10 ans, il apprend l’hébreu, l’arabe, le syriaque, le chaldéen. Il s’intéresse aussi à l’araméen, l’amharique, au persan, au sanscrit, entre autres. « Peu de langues orientales échappent à sa curiosité. Il maîtrisait tous les états de la langue égyptienne, à commencer par l’écriture hiératique, qui était employée sur les papyrus », souligne Hélène Virenque, cocommissaire de l’exposition.

À 17 ans, il rejoint la capitale et passe son temps à la Bibliothèque impériale pour étudier et recopier des manuscrits et papyrus. Ses amis le surnomment « l’Égyptien ». Le copte est, pour lui, la clé des hiéroglyphes. « Je parle copte tout seul ! » écrit-il à son frère. Son ultime manuscrit est une grammaire de « l’écriture sacrée égyptienne » qu’il veut être « sa carte de visite à la postérité ». « Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi », écrira-t-il, comme un point final, à son frère.

Ce frère aîné qui l’a tant aidé œuvrera pour la carrière posthume de son cadet, jusqu’à sa mort. Et deux siècles après sa découverte, force est de constater que Champollion s’est, en effet, peu trompé.

ÉgyptologiesciencesExpositionsbnf
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[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?


Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron. 

 

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Le président de l'Union africaine, Macky Sall, va s'entretenir avec Vladimir Poutine en Russie

Publié le : 02/06/2022 - 10:37

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Le président sénégalais Macky Sall, président en exercice de l'Union africaine, s'entretient vendredi avec son homologue russe Vladimir Poutine à Sotchi. Les deux dirigeants doivent discuter de la guerre en Ukraine, notamment du blocage des exportations de céréales de ce pays vers l'Afrique.

Le président du Sénégal Macky Sall s'est rendu jeudi 2 juin en Russie, accompagné du Tchadien Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l'Union africaine.

Cette visite "s'inscrit dans le cadre des efforts que mène la présidence en exercice de l'Union pour contribuer à l'accalmie dans la guerre en Ukraine, et à la libération des stocks de céréales et de fertilisants dont le blocage affecte particulièrement les pays africains", précisent ses services dans un communiqué, ajoutant que la visite a lieu à l'invitation de Vladimir Poutine.

Et de préciser : "Dans le même esprit, l'Union africaine a accepté la demande du président Volodymyr Zelensky d'adresser un message à l'organisation par visioconférence dont la date et les modalités seront convenues d'un commun accord".

Dans un message adressé mardi aux dirigeants des pays européens réunis à Bruxelles, le président sénégalais avait demandé de tout faire "pour libérer les stocks de céréales disponibles" en Ukraine mais bloqués en raison de l'offensive russe, qui organise un blocus en mer Noire et interdit l'accès au port d'Odessa. Il avait évoqué "le scénario catastrophique de pénuries et de hausses généralisées des prix".

Macky Sall avait souligné que la crise actuelle suivait celle du Covid-19 et que celle-ci avait déjà aggravé la faim en Afrique. "Le pire est peut-être devant nous", avait-il dit.

Abstention de près de la moitié des pays africains lors du vote de résolutions à l'ONU

Le président du Sénégal avait rappelé que de nombreux pays africains, dont le sien, sont fortement tributaires des importations de céréales de la région. Il s'était également inquiété des conséquences des sanctions européennes excluant des banques russes du système international Swift, plateforme de messagerie sécurisée permettant des opérations cruciales comme des ordres de transferts de fonds.

Le Sénégal, aux relations fortes avec les pays occidentaux, avait surpris le 2 mars en s'abstenant lors d'un vote de l'Assemblée générale de l'ONU en faveur d'une résolution qui exigeait "que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine".

Le Sénégal avait en revanche voté, le 24 mars, une seconde résolution exigeant de la Russie un arrêt immédiat de la guerre.

Près de la moitié des pays africains s'étaient abstenus ou n'avaient pas voté lors des deux votes.

Macky Sall avait expliqué lors d'une rencontre avec le chancelier allemand Olaf Scholz à Dakar, fin mai, que le conflit "affecte" les Africains, mais se déroule "sur un autre continent". Il avait toutefois dit "condamner l'invasion", plus explicitement que par le passé.

Avec AFP

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L'Humanité

L’enjeu de la recherche publique

Chronique

Sylvestre Huet

Quel effort pour la recherche scientifique et technologique ? Le débat précédant le deuxième tour de l’élection présidentielle a très peu abordé cette question cruciale. Dommage, mais révélateur ; aucun des deux protagonistes n’ayant à se glorifier d’une action ou de propositions fortes. Emmanuel Macron a poursuivi une politique rabougrissant notre recherche publique. Et subventionné la recherche privée sans contrôle ni orientation vers les besoins sociaux. Son adversaire ne mérite même pas un commentaire.

Dommage, car il est difficile d’imaginer un futur meilleur à technologies constantes. Le rapport du Groupe 3 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le dit à sa manière. Pour rester crédibles, ses auteurs se sont interdit toute spéculation technologique reposant sur des avancées scientifiques futures. C’est raisonnable. Mais met paradoxalement en lumière la nécessité de les rechercher. Surtout lorsque des pistes s’ouvrent qui diminuent les contraintes sociales et économiques très fortes des scénarios permettant d’éviter le dérapage climatique.

Ainsi, une étude récente (1) a fait un premier pas vers l’objectif de rendre les céréales de grande culture aptes à utiliser l’azote de l’air, grâce à une symbiose avec une bactérie. Le phénomène qui rend si utiles les légumineuses (pois, fèves, luzerne…). L’avancée, réalisée avec une orge et une bactérie dont les génomes ont été modifiés, est une démonstration de laboratoire encore loin d’un usage agricole. L’impact d’un succès final serait toutefois formidable, réduisant drastiquement l’apport d’azote aux céréales cultivées par des engrais dont la production et l’usage sont nocifs pour le climat et l’environnement. Et facilitant l’objectif d’alimenter une population mondiale en croissance sans y recourir encore plus massivement.

Il est trop tôt pour savoir si cette avancée débouchera. Mais soulignons qu’elle trouve l’une de ses origines dans une publication de 1997 d’une équipe française (2). Illustration de la durée souvent nécessaire aux véritables ruptures technologiques. Et donc d’un soutien public plus fort à la recherche scientifique qui en est la source. Les citoyens soucieux d’avoir une Assemblée nationale et un gouvernement travaillant à cet objectif disposent donc d’un élément de choix pour les élections législatives qui s’annoncent.

(1) Timothy L. Haskett et al., www.pnas.org/doi/abs/10.1073/pnas.2117465119

(2) P. Oger et al., Nat. Biotechnol. 15, 369 – 372 (1997).

la chronique scientifique de sylvestre huetsciencesRecherche scientifiqueGiec
Valeurs Actuelles

[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?

Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

Malgré sa promesse de traiter l'Arabie saoudite en "paria", Joe Biden va rencontrer MBS

Publié le : 03/06/2022 - 00:27

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Selon plusieurs médias américains, le président Joe Biden a l'intention de se rendre à Riyad d'ici la fin du mois de juin, et d'y rencontrer le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane. Avant son élection, le démocrate avait pourtant jugé que l'Arabie saoudite devait être traitée comme un État "paria" en raison de l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi.

Joe Biden se rendra d'ici la fin du mois en Arabie saoudite, où il rencontrera le prince héritier Mohammed ben Salmane, revenant sur sa promesse de traiter le royaume en "paria" et de ne pas s'adresser au dirigeant controversé, ont rapporté jeudi 2 juin des médias américains.

Les spéculations sur un tel déplacement en juin allaient bon train, mais selon le New York Times, il est désormais acté : le président des États-Unis "a décidé d'aller à Riyad ce mois-ci pour rebâtir les relations avec le royaume pétrolier au moment où il cherche à faire baisser les prix de l'essence dans son pays et à isoler la Russie sur la scène internationale".

Sur place, "il rencontrera le prince héritier Mohammed ben Salmane", surnommé "MBS", et d'autres dirigeants de pays arabes dont l'Égypte, la Jordanie, l'Irak et les Émirats arabes unis, a ajouté le quotidien. Il a précisé que les détails logistiques et le calendrier devaient encore être confirmés, mais que la visite viendrait s'ajouter à un voyage déjà prévu fin juin en Israël, en Allemagne pour le sommet du G7 et en Espagne pour celui de l'Otan.

Le Washington Post a aussi fait état du déplacement en citant des responsables anonymes, soulignant que le "tête-à-tête" avec le puissant prince interviendrait après plusieurs missions "discrètes" dans le riche pays du Golfe de son conseiller pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, et de son émissaire pour les affaires énergétiques, Amos Hochstein, qui plaident inlassablement pour une augmentation de la production de brut afin de faire baisser l'inflation.

La chaîne CNN a aussi rapporté que les préparatifs d'une telle rencontre étaient bien avancés.

"Importants intérêts"

"Le président est impatient d'avoir l'occasion de dialoguer avec des dirigeants du Moyen-Orient, mais je n'ai rien à annoncer aujourd'hui", s'est bornée à dire la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre.

Mais si Joe Biden "détermine qu'il est dans l'intérêt des États-Unis d'échanger avec un dirigeant étranger et qu'un tel engagement peut apporter des résultats, alors il le fera", a déclaré à l'AFP un haut responsable de l'administration Biden sous couvert de l'anonymat. Sans confirmer le déplacement, ce responsable a estimé qu'il n'y avait "aucun doute sur le fait que d'importants intérêts (des États-Unis) sont liés avec ceux de l'Arabie saoudite".

"Recalibrage"

Avant son élection, Joe Biden avait jugé que l'Arabie saoudite devait être traitée comme un État "paria" en raison de l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. Une fois au pouvoir, le démocrate a publié en février 2021 le rapport du renseignement américain accusant "MBS" d'avoir "validé" le meurtre.

Washington avait alors évoqué un "recalibrage" de la relation avec ce partenaire stratégique du Golfe, pour tourner la page de la grande proximité de la présidence de Donald Trump sans aller jusqu'à la rupture. L'entourage de Joe Biden expliquait que le président ne parlerait qu'au roi Salmane et non pas au prince, dirigeant de facto du pays et interlocuteur privilégié de son prédécesseur républicain.

Les États-Unis ont aussi affiché leur intention de remettre les droits humains au cœur de leur dialogue avec les dirigeants saoudiens, et multiplié les efforts pour mettre fin à la guerre au Yémen, où Riyad soutient militairement le gouvernement face aux rebelles houthis.

La décision du déplacement en Arabie saoudite, si elle est confirmée, intervient d'ailleurs au moment où la communauté internationale a arraché le renouvellement de deux mois d'une fragile trêve au Yémen. Joe Biden a salué jeudi le "leadership courageux" des dirigeants saoudiens à cet égard.

Elle intervient aussi alors que l'Opep+, cartel des pays exportateurs de pétrole mené par Riyad, a décidé jeudi de doper sa production après des mois d'attentisme malgré l'envolée des prix, répondant aussi aux appels des Occidentaux.

Critiques

Mais le face-à-face avec "MBS" risque de faire grincer des dents au Congrès américain, jusque dans les rangs démocrates du président où la personnalité sulfureuse du prince héritier est très critiquée.

Des opposants au régime saoudien ont aussi émis des critiques. "MBS a du sang sur les mains. Si Biden lui donne la rencontre dont il a désespérément besoin, cette sanglante poignée de main enverra un message clair aux tyrans du monde entier : vous pouvez compter sur l'Amérique pour toujours trahir ses valeurs", a fustigé Abdullah Alaoudh, le fils du théologien réformateur emprisonné Salman al-Odah.

Lors d'une rare interview avec un média étranger publiée en mars par la revue The Atlantic, Mohammed ben Salmane avait laissé entendre qu'une dégradation des relations avec l'Arabie risquait de nuire à Joe Biden. "C'est à lui de penser aux intérêts de l'Amérique", avait-il dit. Prié de dire si le président américain de 79 ans avait mal cerné sa personnalité, le jeune dirigeant saoudien avait lâché : "Cela m'est tout simplement égal".

Avec AFP

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Arabie saoudite : l'administration Biden ne cache pas "son hostilité vis-à-vis de MBS"

Affaire Khashoggi : Washington n'exclut pas de sanctionner Mohammed ben Salmane

Erdogan en Arabie saoudite, plus de deux ans après l'assassinat de Jamal Khashoggi

L'Humanité

Timor Oriental. 20 mai 2002, la naissance d’un État dans la douleur

Il était une fois

La petite nation arrache son indépendance, après plus de quatre siècles de colonisation portugaise, suivis de vingt-cinq ans d’une sanglante occupation indonésienne. Allié des États-Unis, qui craignent le « virus » indépendantiste et visent l’or noir du minuscule territoire, le dictateur de Djakarta, Suharto, mène une féroce répression qui fera entre entre 100 000 et 200 000 victimes dans l’indifférence générale.

Dominique Bari

Camp David, 5 juillet 1975. Dans la résidence de villégiature des présidents américains, le président Ford, son secrétaire d’État, Henry Kissinger, et le dictateur de Jakarta, le général Suharto se penchent avec appétit sur l’avenir d’un minuscule territoire de l’archipel de la Sonde, une moitié d’île coincée entre l’Indonésie et l’Australie (1) : le Timor oriental, libéré depuis le 16 mai 1974 du joug colonial portugais à la suite de la révolution des œillets (25 avril), à Lisbonne.

La perspective de l’indépendance se dessine pour les quelque 700 000 Est-Timorais, après quatre cents ans de domination lusitanienne. Les partis politiques, jusque-là interdits, militent au grand jour. Deux formations s’affirment : la conservatrice Union démocratique timoraise (UDT) et le Front révolutionnaire pour un Timor-Est indépendant (Fretilin), dont le leader, Xanana Gusmao, résume ainsi le programme : indépendance, élections libres et nouvelles structures économiques, sociales et politiques, s’appuyant sur la coopération villageoise.

Il n’en faut pas plus au trio de Camp David pour voir « rouge ». Le Fretilin est infiltré par de « dangereux marxistes » qui s’apprêtent à faire du Timor un « nouveau Cuba » dans les eaux du Pacifique aux portes de l’Australie et de Jakarta ! clame Suharto, partisan de l’annexion à l’Indonésie de l’ancienne colonie. Il avance ses pions avec un autre argument de poids : l’or noir. N’y a-t-il pas tout avantage à ce que les importantes réserves pétrolières du Timor oriental tombent entre des mains amies ?

Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie »

Quelques semaines après la défaite historique états-unienne au Vietnam (Saigon a été libéré le 30 avril 1975), la hantise de l’expansion communiste en Asie tétanise l’administration américaine et le vieil allié Suharto est le mieux qualifié pour entraver toute menace. Ce dernier, dix ans plus tôt, le 30 septembre 1965, a déjà été le bras armé des États-Unis pour se débarrasser de l’encombrant général Sukarno, organisateur de la Conférence afro-asiatique de Bandung en 1955, matrice du Mouvement des non-alignés. À la suite du putsch militaire, toutes les forces démocratiques indonésiennes ont été écrasées, à la grande satisfaction du clan occidental. Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie » (2). Depuis, Washington peut compter sur un ralliement sans faille de la dictature de Suharto à ses guerres menées en Extrême-Orient.

Avec la complicité des États-Unis et de l’Australie, qui font main basse sur le pétrole local, l’armée indonésienne étrangle une population révoltée par les vexations et les exactions. © John Stanmeyer/Redux-REA

Dès le printemps 1975, Jakarta est à la manœuvre pour contrer ce « virus » du nationalisme indépendant en Asie, selon la terminologie d’Henry Kissinger. Le temps presse : l’UDT et le Fretilin, passant outre leurs divergences idéologiques, se sont rassemblés au sein d’une coalition gouvernementale dans une perspective d’indépendance. Des élections pour une assemblée constituante sont prévues en octobre 1976.

Les services secrets indonésiens n’ont de cesse de briser la coalition en poussant l’UDT à un coup de force contre le Fretilin. Celui-ci a lieu le 11 août 1975 et échoue. S’ensuit un conflit fratricide au bilan meurtrier – entre 1 500 et 3 000 victimes –, dont le Fretilin sort vainqueur. Le 28 novembre, il proclame la République du Timor-Est. Elle ne vivra que dix jours. Le 7 décembre, les troupes indonésiennes envahissent le territoire est-timorais. Douze heures avant le déclenchement de l’offensive, Ford et Kissinger font escale à Jakarta. Dili, la capitale, est bombardée et prise. La chasse aux « communistes », indépendantistes et aux membres du Fretilin est ouverte. Le Timor-Est devient en une semaine « une prairie de feu et de destruction » (3).

Les Nations unies restent en retrait. L’octroi du prix Nobel de la paix en 1996, à José Ramos-Horta et à l‘évêque de Dili, Mgr Belo, n’y changera rien. © Tor Richardsen/Scanpix Nrway/AFP

Le 22 décembre 1975, le Conseil de sécurité de l’ONU, à la suite d’un vote de l’Assemblée générale, ordonne à l’unanimité le retrait de l’Indonésie du Timor oriental, mais aucune force d’interposition n’est envoyée. Daniel Patrick Moynihan, ambassadeur américain auprès de l’ONU, s’en explique dans ses mémoires. Il a reçu pour instruction du département d’État de rendre l’ONU « complètement inefficace, quelque initiative qu’elle entreprenne… Les États-Unis voulaient que les choses se passent comme elles se sont passées (et ils) agirent en ce sens ». En 1976, le Timor oriental devient la 27e province de la République d’Indonésie avec la bénédiction des puissances occidentales, plus intéressées à rechercher les faveurs de Suharto qu’à défendre les agressés. La France n’est pas en reste. En 1978, le ministre des Affaires étrangères de Giscard d’Estaing se rend à Jakarta pour offrir aide militaire et soutien diplomatique à la dictature indonésienne dans les forums internationaux (4).

Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. Mgr Carlos Belo

La résistance timoraise s’annonce plus importante que prévu et oblige Jakarta à porter à 25 000 hommes les effectifs engagés, soit un soldat pour 28 habitants. Des attaques foudroyantes sont menées contre les centaines de milliers de civils réfugiés dans la montagne. En décembre 1978, l’armée indonésienne reconnaît avoir interné 372 900 Timorais dans 150 camps (soit 60 % de la population) et la Croix-Rouge alerte sur des cas récurrents de famine. En 1989, l’évêque de Dili, Mgr Carlos Belo, en appelle au secrétaire général de l’ONU : « Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. » En vain, la chape de silence continue d’étouffer l’île martyre. Cette même année 1989, l’Australie signe un accord avec Suharto pour exploiter le pétrole de la « province indonésienne du Timor Oriental ». Accord auquel se sont associées les compagnies occidentales sans que cela suscite le moindre commentaire.

Après dix ans de traque, Xanana Gusmao, leader du Fretilin, est capturé en novembre 1992 et condamné à vingt ans de prison. Paradoxalement, son arrestation donne un nouveau souffle à la lutte, mais les manifestations sont durement réprimées. José Ramos-Horta, ancien ministre des Affaires étrangères de l’éphémère République est-timoraise et représentant à l’étranger du Conseil national de la résistance, parcourt le monde pour mobiliser les opinions publiques et briser l’indifférence générale et la passivité des gouvernements. Mais, même le prix Nobel de la paix, qui lui est décerné en octobre 1996 de concert avec l’évêque de Dili, ne fait pas réagir le Conseil de sécurité de l’ONU, ni n’oblige l’Indonésie à mettre un terme à son occupation illégale… Après la réception de son prix, le retour d’Oslo de Mgr Belo fut triomphalement salué à Dili : près du tiers de la population se trouvait dans les rues. La répression indonésienne fut à la mesure de l’événement.

La situation commence à évoluer à partir de 1997, année de la crise financière asiatique qui entraîne la chute des devises régionales et une récession économique de grande ampleur. Les conséquences sont terribles pour le peuple indonésien et suscitent une explosion de contestations. Après trente-trois années de pouvoir, Suharto démissionne en mai 1998 à la suite de violentes émeutes à Jakarta. Officiellement, la dictature a vécu, mais toutes les structures du régime restent en place, notamment l’armée. Jusuf Habibie, vice-président de Suharto, lui succède. Il consent à une consultation d’autodétermination organisée par les Nations unies auprès des Timorais.

Les militaires ne l’entendent pas ainsi. La perte du Timor oriental, où ils disposent de gros intérêts économiques, est inacceptable. À l’annonce du référendum, prévu à l’été 1999, ils lancent une nouvelle campagne de terreur et d’intimidation. L’équipe de l’ONU en charge de la préparation du scrutin témoigne de ces violences : en juillet 1999, 90 000 personnes, soit 13 % de la population, ont dû se réfugier dans les montagnes pour échapper aux agressions ; 3 000 à 5 000 personnes sont tuées dans les mois qui précédèrent le vote : « Le pire est peut-être à venir, alerte la mission. On ne peut écarter l’idée que l’on assiste aux premières étapes d’une campagne de génocide pour écraser définitivement par la force le problème du Timor oriental » (5).

Embastillé par l’occupant, le leader du Freitelin Xanana Gusmao est investi président, le 20 mai 2002, jour de la proclamation de l’indépendance. © Paulo Novais/Lusa/AFP

Des alarmes hautement fondées. En mai 1999, un document public de l’armée indonésienne confirme la planification de nouveaux massacres en cas de victoire indépendantiste : « Ce sera pire qu’il y a vingt-trois ans ! » prévient-il. Le mouvement indépendantiste « devra être éliminé du sommet à la base » (6). En dépit de ces annonces, la Maison-Blanche reste aux abonnés absents. L’administration Clinton refuse de discuter de la formation d’une force internationale pouvant faire échec aux buts de l’armée. Au contraire, le Pentagone fait état du succès d’« un exercice d’entraînement américano-indonésien, le 25 août ». Soit cinq jours avant le référendum.

Le 30 août 1999, c’est pourtant un pays entier qui se rend aux urnes : 98,6 % de participation et un résultat sans appel à 78,5 % des voix pour l’indépendance. Fidèle à ses promesses, l’armée indonésienne passe à l’action avec ses bataillons d’élite Kopassus – de sinistre renommée –, épaulés par les milices locales supplétives. Le territoire du Timor oriental est incendié et pillé, quasiment réduit en cendres. En quelques jours, en cette fin d’été 1999, près de la moitié de la population, selon un rapport des Nations unies, est expulsée de ses foyers, soit déplacée de force vers le Timor ouest, indonésien, soit fuyant vers les montagnes les exécutions sommaires. Au moins 1 400 civils sont massacrés.

Ce n’est que le 10 septembre 1999 qu’une force d’interposition internationale, l’Interfet, débarque à Dili pour faire cesser la terreur. En moins de trois semaines, elle sécurise l’ensemble du territoire. Une administration provisoire des Nations unies est créée et gérera pendant près de trois ans le pays dévasté. Elle travaille en étroite concertation avec les dirigeants timorais, réunis au sein d’une coalition de partis présidée par Xanana Gusmao et José Ramos-Horta. Au soir du 20 mai 2002, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, leur remet symboliquement la souveraineté du Timor oriental, qui prend le nom officiel de République démocratique du Timor oriental.

Pendant un quart de siècle d’occupation indonésienne, 100 000 à 200 000 Timorais (sur une population de 700 000 en 1975) ont été tués dans des combats, sous les bombardements aériens, ou victimes de maladies consécutives aux conditions de vie des populations déplacées et assignées à résidence dans des équivalents locaux de camps de concentration. L’ancien président Clinton, invité à l’émouvante cérémonie du 20 mai 2002, y prononce cette phrase : « Je ne crois pas que nous puissions défendre tout ce que nous avons fait. » Cynique mea culpa.

timor orientalIl était une fois
France24 - Monde

À l'ONU, la Turquie adopte dorénavant son nom turc "Türkiye"

Publié le : 03/06/2022 - 04:45

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Ankara a demandé mercredi aux Nations unies à ne plus être appelée "Turquie" en français et surtout "Turkey" en anglais, qui signifie aussi "dinde", et qui pouvait donc revêtir une connotation négative. Jeudi, l'ONU a confirmé ce changement avec effet immédiat.

Aux Nations unies, la Turquie se fait dorénavant officiellement appeler dans toutes les langues par son nom turc "Türkiye" et non plus "Turkey" trop connoté en anglais, une volonté du président Recep Tayyip Erdogan, a annoncé l'ONU jeudi 2 juin.

"Le changement est immédiat", a indiqué à l'AFP Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. Le diplomate a précisé que c'est un courrier officiel d'Ankara, reçu au siège des Nations unies à New York mercredi 1er juin, qui a aussitôt officialisé le changement de nom de la Turquie.

Mardi, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, s'était affiché sur son compte Twitter, signant cette lettre adressée au secrétaire général de l'ONU et réclamant que "le nom de notre pays à l'ONU, en langues étrangères, soit enregistré comme 'Türkiye'".

Ankara demande ainsi à ne plus être appelée "Turquie" en français et surtout "Turkey" en anglais, qui signifie aussi "dinde", et qui pouvait donc revêtir une connotation négative.

"Sauvegarde du respect international"

Le chef de la diplomatie turque a fait référence dans son tweet à la volonté du président Erdogan, depuis fin 2021, d'"augmenter la valeur de la marque de notre pays". De fait, en matière économique, Ankara souhaite depuis quelques années imposer à l'international la marque "made in Türkiye" aux dépens de "made in Turkey".

"Certains peuvent trouver ce changement de nom idiot, mais cela place Erdogan dans le rôle du protecteur et de la sauvegarde du respect international à l'égard du pays", analyse Mustafa Aksakal, professeur d'histoire à l'université Georgetown de Washington, cité jeudi par le New York Times.

Avec AFP

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DÉPENDANCE ÉNERGÉTIQUE

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Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

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Le Figaro

Trois randonnées dans le Médoc, entre terres, lacs et océan

Découvrir le Médoc à pied, ses dunes, pinèdes, lacs et marais, et l'océan jamais loin, y avez-vous pensé ? De Lacanau à Soulac, des sentiers balisés traversent des espaces naturels préservés d'une beauté saisissante. Une destination toute trouvée pour l'été.

Le sentier de la Réserve naturelle de l'étang de Cousseau

S'étendant sur 900 hectares entre le lac de Carcans-Hourtin au nord et l'étang de Lacanau au sud, le site de l'étang de Cousseau est classé Réserve naturelle depuis 1976. Les forêts de pins maritimes, sous-bois d'arbousiers et de chênes verts et marais y attirent une faune exceptionnelle : grues cendrées (en hiver), loutres mais aussi coronelles et cistudes…

Accessible à pied (ou à vélo), à 2,5 km depuis le parking de Marmande, le sentier de la Réserve est équipé d'un belvédère et de deux tours d'observation en bois pour la vue sur l'étang et le marais.

Avec un peu de chance on y croise même vaches Marines, des herbivores rustiques réintroduits en 1990, qui pâturent entre la forêt des dunes anciennes.

Attention, nous parcourons une réserve naturelle : chiens tenus en laisse, vélos interdits à l'intérieur de la réserve, tout comme les campings, feu, pêche, chasse et cueillette.

  • Notre conseil : prévoir des chaussures de marche, gourde et un couvre-chef. Et gare aux moustiques : vêtements couvrants et répulsifs recommandés.

EN PRATIQUE :

7,5 km > 2 h à 2h30 > peu de dénivelés > Balisage jaune.

Départ : depuis Lacanau-Océan, emprunter la D6E1 en direction de Carcans-Maubuisson. Stationner sur le parking (gratuit) de la réserve, au lieu-dit Marmande.

Point GPS : 45.029266, -1,174825.

Le sentier des chevreuils sportifs (Réserve naturelle des Dunes et Marais d'Hourtin)

Cap au nord pour une autre Réserve naturelle : celle des rives du lac de Carcans-Hourtin, créée en 2009. On suit le sentier des chevreuils sportifs, sur chemins forestiers ou du sable avec un dénivelé léger. Ce sentier pédestre balisé offre un magnifique point de vue sur l'étendue d'eau douce naturelle la plus vaste de France. L'occasion également de croiser des lézards ocellés (espèce classée vulnérable) ou verts occidentaux ; ou de faire bronzette sur l'une des petites plages de ce spot splendide et sauvage.

  • Notre conseil : ne manquez pas le point panoramique, même s'il pourrait être mieux… indiqué !

EN PRATIQUE :

5 km > 1h45 > dénivelé un peu marqué > balisage triangle rouge.

Départ : plage de Piqueyrot.

La boucle de Talais par le port

À Talais, petit village médocain, se garer sur le parking situé à l'arrière de l'église St Martin, en plein cœur du village. En profiter pour apprécier la restauration extérieure et les peintures dans le chœur de ce vestige roman rebâti au XIXe siècle. Ensuite, rejoindre le port sur des chemins empierrés, routes goudronnées et pistes cyclables : les anciennes cabanes ostréicoles blanches et bleues offrent un décor inattendu et pittoresque. Ceux qui n'auraient toujours pas leur compte de plein air et d'exercice pourront rejoindre le littoral de l'estuaire et longer les mattes, ces terres à céréales qui se situent en dessous du niveau des plus hautes marées et protégées d'une digue. Avant de retourner au point de départ.

  • Notre conseil : l'été, les guinguettes en bordure de chenal - « Les 6 Magrets » ou « Le Relais de Sophie » - proposent du canard ou des poissons et fruits de mer dont les huîtres Claires du Médoc.

EN PRATIQUE :

12,1 km > 3h-3h30 > aucun dénivelé > balisage peu visible. Possibilité d'effectuer la boucle de Talais, plus courte (6,1 km ; 1h15).

Départ : parking de l'église.

Point GPS : 45.4723, -1.0573.

Carte IGN au 1/25000e : n°1433 O.

Bon à savoir

site Médoc Atlantique

Pratique

BONNES ADRESSES

Le Café Maritime de Lacanau

Pour la situation sur le front de mer près du centre-ville, le cadre contemporain, les plats raffinés et la large carte de vins de ce restaurant. Et pour son bar à l'étage, ses cocktails et tapas et la vue panoramique sur l'océan.

Café maritime Lacanau, 9-11 Bd de la Plage, 33680 Lacanau. Tél. : 05 56 03 70 98.

Le Galipo

Situé sur la place de Carcans Plage, ce restaurant familial et décontracté cale les grosses faims grâce à ses produits frais : poissons, viandes, salades, bruschettas, pizzas artisanales, pâtes…Service rapide et accueillant dans des boiseries de pin des Landes.

Le Galipo, 2 rue des Sapins verts, 33121 Carcans. Tél. : 05 56 03 35 13 / 06 62 66 45 13.

La fleur au fusil

La chef pâtissière Marion Méténier (qui a repris le restaurant de son père) propose des plats inventifs aux accents asiatiques dans un cadre original : mobilier chiné et terrasse intérieure arborée.

La fleur au fusil, 8 cours Georges Mandel, 33590 Saint-Vivien-de-Médoc. Tél. : 05 56 09 98 11.

Le Grill Ocean

En front de mer, de la cuisine française, du poisson et des fruits de mer (dont des moules frites !). Service rapide, vue sur l'océan. Ambiance familiale.

Le Grill Océan, 2 esplanade des Girondins, 33780 Soulac-sur-Mer. Tél. : 95 56 09 89 64.

OÙ DORMIR

Slow Village Lacanau

Ce « glamping » 3 étoiles (sans piscine) entre forêt et lac propose des Tiny Houses ou des tentes lodges design sur des planchers en bois. Sur place : yoga, massages, location de vélos, planches à voiles, pédalos, tables de ping-pong, boulodrome… Avec vue panoramique sur le lac de la terrasse du bar-restaurant slow food « Le Sunrise ». Un spot idéal pour chiller. À partir de 511 € la semaine en haute saison en Lodge premium 2 chambres.

Slow Village Lacanau, Les Pellegrins, 33680 Lacanau. Tél. : 05 56 0300 15.

1001 Nuits

Situées à 1,9 km de la plage de Vendays-Montalivet. Trois chambres B&B de 25 m2 aménagées avec goût avec accès à une terrasse et un jardin. Piscine extérieure (un couloir de nage non chauffé) appréciée après la rando. Petit déjeuner copieux et varié servi par Marie-Emmanuelle Laguarrigue, votre hôtesse, qui vit à proximité. Chambre à partir de 116 € en haute saison.

Chambres d'hôtes 1001 Nuits, 22 rue des Saules, 33930 Vendays-Montalivet. Tél. : 06 77 34 37 55.

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Le Henley Passport Index classe chaque trimestre les passeports qui ouvrent le plus de portes pour se déplacer à l'international sans visa - Covid-19 mis à part. En 2022, après avoir gagné une place, la France voit le podium s'éloigner.

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La Pura Vida, voilà ce qui attend les voyageurs curieux de découvrir la douceur de vivre du Costa Rica, l'un des joyaux d'Amérique centrale. Nos conseils pour bien choisir la meilleure destination du pays selon vos envies : surf ou farniente sur des plages de rêve, plongée dans des eaux cristallines ou randonnées dans des parcs nationaux luxuriants.

Voyage en Italie et Covid-19 : fin des principales restrictions sanitaires ce mois de juin

L'Italie desserre encore la bride pour les voyageurs de l'UE en supprimant le passe sanitaire demandé à l'entrée dans le pays. Sur place, le masque est encore obligatoire dans certains lieux.

Le Figaro

UE : la Pologne n'obtiendra l'argent du plan de relance que si elle réforme sa justice

L'Union européenne reproche à Varsovie des manquements en matière d'indépendance de la justice.

La Pologne ne recevra l'argent du plan de relance économique post-Covid, plus de 30 milliards d'euros bloqués depuis plus d'un an à cause des manquements reprochés à Varsovie en matière d'indépendance de la justice, que si elle procède à des réformes, a déclaré jeudi la présidente de la Commission européenne.

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L'approbation du plan mercredi par l'UE était «importante», mais il ne s'agissait que d'une «première étape, car l'argent sera versé lorsque les réformes (...) seront en place», a déclaré Ursula von der Leyen lors d'une visite à Varsovie. «L'approbation de ce plan est liée à des engagements clairs de la Pologne en matière d'indépendance du pouvoir judiciaire», a-t-elle souligné.

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La présidente de la Commission a admis que «une nouvelle loi en cours d'examen au parlement polonais démantèlerait certains aspects du mécanisme disciplinaire, bien que l'opposition estime qu'elle ne va pas assez loin». «Nous ne sommes pas au bout du chemin en ce qui concerne l'Etat de droit en Pologne», a déclaré Ursula von der Leyen. La cheffe de l'exécutif européen avait posé trois conditions pour le plan polonais: l'actuelle chambre disciplinaire sera «supprimée et remplacée» par un tribunal indépendant, le régime disciplinaire «doit être réformé» et les infractions disciplinaires controversées «doivent être supprimées».

Par ailleurs, tous les juges affectés par les décisions de la chambre disciplinaire auront le droit de faire examiner leur cas par la nouvelle chambre, a-t-elle précisé. «Un premier paiement ne sera possible que lorsque la nouvelle loi sera en vigueur et qu'elle remplit toutes les conditions de notre contrat», a-t-elle expliqué. La validation du plan, d'un montant de 35,4 milliards d'euros pour la Pologne, mercredi a suscité des grincements de dents jusqu'au sein de l'exécutif européen et donné lieu à un vote, fait peu fréquent, au sein de la Commission.

Bruxelles sous pression

Bruxelles était sous pression pour donner son aval, face aux besoins de la Pologne qui accueille le plus grand nombre de réfugiés ukrainiens dans l'UE (environ 3,5 millions) et sert de centre logistique pour les armes envoyées en Ukraine par les pays de l'UE et les Etats-Unis. L'Union espère aussi lever le veto de Varsovie à la transposition en droit européen de l'impôt minimum de 15% sur les bénéfices des multinationales, une priorité de la présidence française du Conseil de l'UE.

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Les exigences de Bruxelles ont récemment conduit à des annonces côté polonais. La suspension du premier des six juges poursuivis pour leurs critiques des réformes judiciaires a été levée. La chambre basse du parlement polonais a aussi voté la semaine dernière la suppression de la chambre et du système disciplinaire. Mais l'opposition au parti nationaliste populiste au pouvoir (PiS) et les associations de juges estiment que le projet de loi ne répond pas aux exigences de Bruxelles.

Le Sénat, contrôlé par l'opposition centriste, a apporté mercredi des modifications à cette loi, votant notamment l'annulation de toutes les décisions prises par la chambre disciplinaire controversée et la réintégration des juges suspendus. Le texte amendé va désormais retourner à la chambre basse. Le plan de relance polonais prévoit au total 49 grandes réformes et 53 investissements majeurs. Près de 43% du plan sont alloués à des objectifs liés au climat, alors que 21% aux objectifs liés à la numérisation.

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La branche moscovite de l'Église orthodoxe ukrainienne a annoncé vendredi rompre avec la Russie en raison de l'offensive lancée par Vladimir Poutine et soutenue par Kirill.

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France24 - Monde

Roland-Garros : la flamme du phénix Nadal brûle encore

Publié le : 01/06/2022 - 12:48

Nicolas BAMBA

À l'issue d'un nouveau duel de titans, Rafael Nadal a triomphé mardi de Novak Djokovic en quarts de finale du tournoi de Roland-Garros. Malgré un corps en souffrance et une concurrence féroce, l'Espagnol, à l'aube de ses 36 ans, a toujours de l’appétit. Même s’il a bien conscience que son aventure tennistique approche de sa fin.

Le 59e opus Novak Djokovic-Rafael Nadal, classique depuis 2006 et affiche la plus récurrente de l'histoire du tennis, a tenu toutes ses promesses. Commencé mardi 31 mai sur le court Philippe-Chatrier à 21 heures, ce quart de finale du tournoi de Roland-Garros 2022 s'est achevé à 1 h 16 mercredi 1er juin sur la victoire de l'Espagnol.

Si le Serbe avait renversé son adversaire en demi-finale ici l'année dernière, après un duel déjà homérique, "Rafa" a remis les pendules à l'heure cette fois. Le numéro un mondial, vaincu, n'a pas tari d'éloges à propos de son bourreau de la nuit.

"Il a démontré pourquoi il était un immense champion. Rester fort mentalement et terminer le match comme il l'a fait... Mes félicitations à lui et son équipe. Il mérite sans aucun doute cette victoire", a applaudi Novak Djokovic.

Rafael Nadal a livré une performance éblouissante, alors que le Majorquin doit encore une fois composer avec un physique défaillant. "C'est une nuit inoubliable. Je doutais du fait d'être capable de jouer au niveau dont j'avais besoin pour avoir vraiment une chance", a confié le vainqueur nocturne, lui-même "surpris" par son niveau de jeu retrouvé comme par enchantement.

🤩 What a set! What a comeback! 🤩 🤔 Is 14 next for @RafaelNadal ?#RolandGarros pic.twitter.com/0Wa4mjZoau

May 31, 2022

Souvent touché, toujours de retour

Depuis 2005, année où il remporta son premier tournoi de Roland-Garros, l'actuel numéro cinq mondial souffre du syndrome de Müller-Weiss au pied gauche, une nécrose de l'os scaphoïde qui le fait beaucoup souffrir. 

L’été dernier, cette maladie dégénérative qui provoque des douleurs chroniques l'avait poussé à déclarer forfait pour Wimbledon, les Jeux olympiques et l'US Open et à mettre un terme prématuré à sa saison 2021. "J'ai encore besoin de temps pour récupérer, il faut que je change quelque chose peut-être. Je veux comprendre l'évolution de cette blessure qui m'a freiné dans ma carrière toutes ces années", expliquait alors le gaucher.

Son pied gauche, encore bien douloureux ces dernières semaines, s’ajoute aux nombreuses autres blessures accumulées depuis ses débuts professionnels, il y a 20 ans. Genoux, dos, tendinites, abdominaux... Rafael Nadal est un habitué des kinés, des médecins et des chirurgiens. Jouer au tennis en souffrant est devenu une habitude pour lui.

Plus d'une fois, on l'a donné perdu pour le tennis, victime de son propre jeu mêlant puissance et engagement total. Et pourtant, cette année encore, le "Taureau de Manacor" résiste et ressuscite, toujours prêt à déjouer les pronostics les plus pessimistes.

"Je ne sais pas ce qui peut arriver"

Déjà en janvier, Rafael Nadal avait livré un récital pour renverser le Russe Daniil Medvedev et remporter l'Open d'Australie, malgré plusieurs mois loin des courts. Rattrapé par une fracture de fatigue à une côte et son pied gauche au printemps, l'Espagnol paraissait un cran en-dessous de Novak Djokovic et de son compatriote Carlos Alcaraz avant d’aborder Roland-Garros.

Le Serbe et le jeune phénomène espagnol ont pourtant pris la porte dès les quarts de finale. Tandis que le maître des lieux, treize fois titré porte d’Auteuil, s’apprête lui à disputer sa demi-finale vendredi 3 juin, le jour de ses 36 ans. Le champion olympique allemand Alexander Zverev, 25 ans, l’attend pour une nouvelle rencontre au sommet. Mais Rafael Nadal a bien préparé tout le monde : ce sera peut-être sa dernière apparition sur la terre battue parisienne.

C’est le paradoxe d’un champion formidable, auteur d’un coup d’éclat mais conscient d’être au crépuscule de sa carrière. Deux jours avant de défier Novak Djokovic, l’homme aux 21 titres du Grand Chelem évoquait déjà ses possibles adieux à Roland-Garros. Son discours n’a pas changé après sa victoire épique :

"Je suis assez vieux pour ne pas cacher des choses. Je ne sais pas ce qui peut arriver après ici. J'ai ce que j'ai au pied. Si on n'est pas capable de trouver une solution, ça va devenir super difficile pour moi. C'est tout. Je profite juste de chaque jour où j'ai la chance d'être là, sans trop penser à ce qui peut arriver dans le futur. Bien sûr, je vais continuer à me battre pour trouver une solution. Mais pour le moment, on n'en a pas. Les trois derniers mois et demi n'ont pas été faciles pour moi, c'est la seule chose que je peux dire."

Rafael Nadal n’est pas éternel. Les années passent et le physique flanche de plus en plus. Mais même diminué, le plus grand joueur de l’histoire sur terre battue reste exceptionnel. Novak Djokovic peut en attester. Et que personne ne s’y trompe : blessé ou pas, le boss vise une 14e coupe des Mousquetaires le 5 juin. "L'objectif est de me maintenir au niveau de jeu que j'ai produit (face à Novak Djokovic)", a prévenu "Rafa". Alexander Zverev sait à quoi s’en tenir.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Au bout de la nuit, Rafael Nadal rappelle à Novak Djokovic qu'il est le roi de Roland-Garros

Tennis : fin de saison et pas d'US Open pour Rafael Nadal, blessé au pied

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Nelson Monfort : "Rafael Nadal est capable de gagner une 14e fois Roland-Garros"

Le Figaro

Du tout petit prix au palace, dix hôtels pour séjourner à Jaipur

LA SÉLECTION DU FIGARO - La capitale du Rajasthan compterait plus de 2000 établissements hôteliers, à tous les prix et pour tous les goûts. Nous en avons retenu dix pour leur bon rapport qualité-prix, leur situation au calme et leur supplément d'âme.

Hotel Pearl Palace, le bon plan

Imbattable pour son rapport qualité-prix, les amoureux de Jaipur vous le diront, cet hôtel est une vraie perle. Il est installé dans un immeuble récent d'un quartier tranquille et très central de la ville. Ses 25 chambres inspirées de motifs traditionnels du Rajasthan font peau neuve régulièrement pour une tenue impeccable. En prime, un restaurant sur le toit toujours très animé et une boutique où dénicher de beaux pashminas et des tenues élégantes à prix serrés.

Le prix : à partir de 16 € (hors taxes) pour une chambre double.

L'adresse : Hotel Pearl Palace, Harikishan Somani Marg, Jaipur. Tél. : +91 141 237 3700.

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Devraj Niwas, le plus vert

À mi-chemin entre gares routière et ferroviaire, Devraj Niwas est un havre de paix dans la jungle hôtelière de ce quartier de Jaipur. Les chambres occupent des bungalows de plain-pied disséminés dans un vaste jardin verdoyant. Boiseries exotiques et baldaquin apportent une touche d'élégance et d'exotisme appréciable. L'excellent restaurant «Forresta» qui le jouxte fait partie des meilleures tables de la ville.

Le prix : à partir de 29 € (hors taxes) pour une chambre double.

L'adresse : Devraj Niwas, Khasa Crossing, Jaipur. Tél. : +91 141 220 0550.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

Dera Rawatsar, le plus familial

En hindi, «dera» désigne un lieu où il fait bon vivre. Pensée comme un véritable refuge au sein d'une Jaipur bruyante, déroutante voire oppressante, l'adresse séduit les familles avec enfant. Vastes chambres, grandes baies vitrées laissant passer la lumière naturelle, belles salles de bains modernes, jardin et petite piscine assurent un séjour parfait. L'accueil extrêmement chaleureux des propriétaires et de leur équipe ajoute une touche personnelle.

Le prix : à partir de 38 € (hors taxes) pour une chambre double.

L'adresse : Dera Rawatsar, D 194/C, Vijay Path, Jaipur. Tél. : +91 141 220 6559.

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Pearl Palace Heritage, l'âme des Indes

Même propriétaires qu'au Pearl Palace, mais avec un esprit boutique hôtel en prime. Chacune des 20 chambres propose une scénographie différente puisant dans le riche répertoire architectural du nord de l'Inde. De la pierre finement ciselée de Jaisalmer, des miroirs incrustés dans des murs de pisé façon Kutch, de la dentelle de bois comme sur un «houseboat» du Cachemire, du parquet et des moulures dans le plus pur style anglo-indien… chaque chambre raconte une histoire et vous plonge dans un univers singulier.

Le prix : à partir de 38 € (hors taxes) pour une chambre double.

L'adresse : Pearl Palace Heritage, 54 Lane n°2, Ajmer Road, Jaipur. Tél. : +91 141 237 5242.

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Khatu Haveli, le plus traditionnel

Perdu dans le dédale de Chandpole, le plus ancien quartier de Jaipur, l'hôtel se dévoile après avoir franchi une lourde porte. Les chambres sont agencées autour de plusieurs cours-jardins et patios, dans le respect des havelis traditionnels, ces belles maisons bourgeoises. Le charme patrimonial est sublimé par une décoration tout en retenue. À peine quelques traits de peinture colorée viennent-ils souligner les arches et moulures des chambres. Cet écrin discret permet de résider dans l'ancienne demeure d'un seigneur féodal à prix tout doux.

Le prix : à partir de 38 € avec le petit déjeuner.

L'adresse : Khatu Haveli, Uniyaron Ka Rasta, Chandpole, Jaipur. Tél. : +91 141 401 1721.

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Magpie Villa, l'agréable chambre d'hôtes

La discrète Amita accueille ses hôtes dans une belle maison de briques rouges entourée de palmiers. La rue est tranquille et pourtant le bouillonnement de M.I. Road n'est qu'à un jet de pierre. De vastes chambres, de belles salles de bains et un petit jardin créent un cocon où l'on se sent bien vite comme chez soi. Une adresse indispensable pour ceux qui préfèrent dormir chez l'habitant.

Le prix : à partir de 40 € (hors taxes) avec le petit déjeuner.

L'adresse : Magpie Villa, Vinobha Marg, Ashok Nagar, Jaipur. Tél. : +91 141 403 5298.

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Jas Vilas, le plus confidentiel

Les propriétaires des lieux ont transformé leur propriété en petit hôtel de charme. Il ravit les amateurs de cadre intimiste et de calme. Les 14 chambres donnent sur un agréable jardin intérieur agrémenté d'une piscine et disposent toutes d'une terrasse privative. Elles sont régulièrement remises au goût du jour et décorées de coussins, boutis, rideaux et fresques mettant à l'honneur le savoir-faire artisanal du Rajasthan.

Le prix : à partir de 62 € avec le petit déjeuner.

L'adresse : Jas Vilas, C9A Jawai Jai Singh Highway, Bani Park, Jaipur. Tél. : +91 141 220 4902.

Dera Mandawa, le plus authentique

Parmi la pléthore de palaces, palais et demeures bourgeoises, Dera Mandawa a su conserver le charme des temps anciens. Ici, le luxe s'exprime de manière discrète et authentique. Les 11 suites de caractère, toutes différentes, restituent l'art de vivre des princes du Rajasthan. Le savoir-faire des artisans est révélé par de nombreux détails délicats, comme les piliers aux motifs de lotus, de petites niches qui servaient de bibliothèque ou pour placer les lampes à huile, des balcons aux garde-fous ajourés. Le petit-déjeuner est servi dans un jardin planté de bougainvilliers foisonnants, offrant une escale de quiétude dans un des quartiers les plus animés de la ville.

Le prix : à partir de 150 € avec le petit déjeuner.

L'adresse : Dera Mandawa, Sansar Chandra Road, Jaipur. Tél. : +91 141 510 1813.

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Samode Haveli, le plus voluptueux

Authentique petit palais, cette résidence a été construite au XIXe siècle pour héberger le maharaja de Samode, alors Premier ministre de Jaipur. Une partie de cette demeure historique a été convertie en hôtel de grand luxe, avec sols et baignoires en marbre, arches en fleurs de lotus, écrans en stuc ajourés et somptueuses fresques murales ou au plafond. Salons et salle à manger se visitent comme dans un musée. En complément, une belle piscine cachée dans un jardin discret permet de se délasser après une longue journée de visite.

Le prix : à partir de 150 € (hors taxes) avec le petit déjeuner.

L'adresse : Samode Haveli, Gangapole Gate, Jaipur. Tél. : +91 141 263 2407.

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Rajmahal Palace RAAS Jaipur, le plus sculptural

La ville de Jaipur compte quelques joyaux Art déco bien dissimulés dont le Rajmahal Palace fait partie. La superbe bâtisse se dresse au milieu d'un parc d'un hectare aux plates-bandes immaculées. Les salons s'enchaînent révélant la splendeur d'une époque révolue. Une explosion de couleurs chatoyantes et d'éléments graphiques créent une atmosphère romantique dans les chambres et suites. À la nuit tombée, des lanternes viennent illuminer la terrasse du restaurant servant une cuisine indienne authentique et raffinée. Les plus sportifs ne sont pas oubliés avec une piscine intérieure et extérieure et des terrains de tennis sur gazon.

Le prix : à partir de 275 € (hors taxes) avec le petit déjeuner.

L'adresse : Rajmahal Palace RAAS Jaipur, Sardar Patel Marg, C-Scheme, Jaipur. Tél. : +91 141 414 3000.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

L'hôtel Mama Shelter à Rome, l'avis d'expert du Figaro

La chaîne française iconoclaste a transposé son univers ludique et coloré dans le quartier de Prati au cœur de la Ville Éternelle. Une première adresse italienne que l'on a testé.

Où dormir à Florence ? Dix hôtels avec vue imprenable sur la cité du Lys

LA SÉLECTION DU FIGARO - Sur les rives de l'Arno, Florence déroule ses palais, ses églises, ses jardins, ses musées. Pour la saisir dans son ensemble, du fleuve à ses dômes et ses collines, voici dix adresses panoramiques… pour en prendre plein la vue.

L'Humanité

Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache

Il était une fois

C’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.

Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.

Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenir

Cette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.

Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.

Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.

Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »

Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »

Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » ©  Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.

1947, un massacre colonial français à Madagascar

Le 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.

Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».

C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.

Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP

Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.

Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.

Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.

Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.

Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.

En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.

madagascarIl était une foisindépendance1972
France24 - Monde

Tuerie d’Uvalde : Daniel Defense, le fabricant prêt à tout pour vendre ses fusils d'assaut

Publié le : 30/05/2022 - 17:33

Sébastian SEIBT Suivre

L’auteur de la tuerie d’Uvalde, au cours de laquelle 21 personnes ont perdu la vie, avait utilisé un fusil semi-automatique produit par Daniel Defense. Cette société apparaît comme l’une des plus agressives aux États-Unis pour vendre ses armes d’assaut au commun des Américains.

Il ne s’est pas rendu ce week-end à la convention de la NRA – le puissant lobby américain des armes à feu – au Texas. Une semaine à peine après la tuerie d’Uvalde, au cours de laquelle un jeune homme de 18 ans a ouvert le feu dans une école primaire et fait 21 victimes, le fabricant d’armes Daniel Defense fait profil bas.

"Nous avons décidé de ne pas assister à ce rendez-vous de la NRA à cause de l’atroce tragédie à Uvalde au Texas où une de nos armes a été utilisée criminellement", a précisé ce groupe dont le siège est en Géorgie.

Un bambin avec un fusil semi-automatique

Le tueur avait en effet acquis un AR-15 DDM4 V7, le fleuron des fusils semi-automatiques de Daniel Defense, pour fêter ses 18 ans. Quelques jours plus tard, équipé de cette arme, il entrait dans l’enceinte de l’école Robb pour y perpétrer un massacre qui a choqué l’Amérique entière.

Sur son site aussi, Daniel Defense a rapidement mis en ligne un message assurant que "toutes nos prières et nos pensées vont aux familles et communautés dévastées par cet acte maléfique. [...] Nous allons collaborer pleinement aux enquêtes des autorités locales et fédérales."

Daniel Defense en a profité pour faire disparaître un autre message, à la une du site jusqu’au lendemain de la tuerie d’Uvalde, qui faisait la promotion d’une "loterie permettant de gagner jusqu’à 15 000 dollars à dépenser en munitions ou armes à feu".

Un type de publicité qui est devenu une sorte de marque de fabrique pour cette société qui, par bien des aspects, "est l’une des pionnières d’une approche commerciale agressive pour la vente d’armes à feu", assure le New York Times. "Daniel Defense incarne plus que quiconque dans le métier des techniques outrancières de marketing", confirme Ryan Busse, un ex-responsable pour un fabricant américain d’armes à feu devenu détracteur de ce milieu, interrogé par le Washington Post.

Une image en particulier, publiée sur Twitter par Daniel Defense dix jours avant la tragédie d’Uvalde, est devenue le symbole des pratiques de cette société qui ne semble reculer devant rien ou presque pour promouvoir ses armes lourdes auprès du très grand public. On y voit un bambin qui doit à peine avoir appris à marcher serrant dans ses bras le même type de fusil semi-automatique qui allait être utilisé par le tireur d’Uvalde. Un cliché, déjà provocateur en lui-même, accompagné d’un appel à "éduquer vos enfants de la bonne manière afin, qu’une fois adultes, ils ne se séparent plus [de leur arme]".

La découverte de ce tweet après le massacre à l’école primaire Robb a valu à Daniel Defense une avalanche de critiques en ligne. À tel point que le groupe a décidé de passer son compte Twitter en privé et de limiter la possibilité de faire des commentaires sur sa page Facebook.

Un PDG fan de Donald Trump

Mais ce n’est probablement pas ce qui va pousser Daniel Defense à changer son fusil commercial d’épaule ou à reconnaître que la vente d’armes de guerre à des jeunes adultes devrait être mieux régulée, à défaut d’être interdite.

Car ce n’est pas la première fois que les armes de cette société se retrouvent sur les lieux d’une tuerie. En 2017, quatre de ses fusils semi-automatiques faisaient partie de l’arsenal du tireur de Las Vegas qui a fait 58 victimes. À l’époque aussi, Daniel Defense avait adressé "ses pensées et prières" aux familles des victimes, mais sans rien changer à ses pratiques commerciales.

Marty Daniel, PDG et fondateur du groupe, n’a exprimé des regrets qu’une seule fois, après une fusillade dans une église baptiste au Texas qui avait fait 27 victimes en 2017. À l’époque, il s’était exprimé en faveur d’un léger durcissement de la loi sur le port d’arme, tout comme l’avait fait la NRA. Mais quelques jours plus tard, il avait changé d’avis, s’excusant auprès de tous ceux qui "défendent le droit constitutionnel de détenir des armes".

La personnalité hors norme de Marty Daniel explique en grande partie la stratégie commerciale du groupe. Ce fan de Donald Trump et grand donateur aux candidats républicains ne manque pas une occasion de raconter comment il est tombé dans le métier un peu par hasard après une sortie prématurée du cursus universitaire. Il se présente comme un touche-à-tout qui a vendu aussi bien des fenêtres que des cheminées.

Son amour pour les armes à feu serait né après avoir échoué à faire son trou dans le golf. Il assure avoir alors découvert le "plaisir" de tirer avec une arme à feu grâce à un ami de golf qui lui aurait dit que ce "sport" lui conviendrait mieux.

Marty Daniel fonde son groupe en 2000 et obtient son premier contrat avec l’armée américaine deux ans plus tard. Depuis lors, son entreprise a décroché plus d’une centaine d’appels d'offres du Pentagone.

Mais les seuls militaires ne suffisent pas à faire la fortune de ce petit fabricant d’armes qui produit seulement un peu plus de 50 000 fusils semi-automatiques – sa spécialité – par an, soit à peine 1 % des parts de marché aux États-Unis.

Pas que pour les militaires

C’est pourquoi Daniel Defense courtise tous azimuts le commun des Américains à partir de 2004. L’interdiction de vendre des armes d’assaut aux simples citoyens sur le sol américain a, en effet, expiré cette année-là.

Depuis lors, l'entreprise veut convaincre tous les fans d’armes à feu qu’ils ont droit aux mêmes AR-15 que les soldats équipés par elle ces 20 dernières années. Elle a même réalisé une publicité en ce sens, qu’elle voulait diffuser durant le Super Bowl en 2014. Mais les organisateurs de cette grand-messe sportivo-médiatique ont refusé de servir de plateforme à la promotion de fusils d’assaut.

Malgré ce revers, Marty Daniel réussit à toucher un public toujours plus large et entre dans le club des 25 plus importants vendeurs d’armes à feu du pays alors qu’"il y a plus de 500 sociétés qui commercialisent des fusils semi-automatiques depuis 2004", rappelle le Washington Post.

L’AR-15 DDM4 V7 utilisé par le tireur d’Uvalde est l’un des 19 modèles fabriqués par Daniel Defense pour que les Américains puissent, selon le slogan de la société, "protéger leur maison et leur famille". Mais il est clair que le groupe ne vise pas que les pères de famille.

L’un de ses derniers clips montre un adolescent qui s’entraîne à tirer, tandis que le groupe a, à plusieurs reprises, utilisé une imagerie de jeux vidéo comme "Call of Duty" ou de films tels que "Star Wars" pour "attirer un public plus jeune", analyse le New York Times.

Un autre fabricant d’armes – Remington – avait utilisé les mêmes ficelles pour vendre ses fusils à des jeunes. Cela lui a coûté cher puisqu’en février 2022, des familles de victimes du massacre de Sandy Hook de 2012 ont obtenu qu’il leur verse 72 millions de dollars (environ 66 millions d'euros) pour avoir utilisé un "marketing irresponsable". Le tireur avait, en effet, utilisé un AR-15 produit par l’une des filiales de Remington.

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Tuerie d'Uvalde : la police texane fait son mea culpa

Tuerie au Texas : Joe Biden à Uvalde à la rencontre des familles des victimes

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France24 - Monde

Témoignages : au Texas, un accès toujours plus difficile à l'avortement

Publié le : 29/05/2022 - 12:27

Cyrielle CABOT

Depuis septembre 2021, le Texas interdit l'IVG après six semaines de grossesse, c'est-à-dire à un moment où de nombreuses femmes ignorent encore être enceintes. Passé ce délai, elles sont obligées de se rendre dans un autre État ou de recourir au système D. Un aperçu de ce qui attendrait la moitié des femmes américaines si l'arrêt Roe vs Wade était suspendu par la Cour suprême des États-Unis.

Août 2021. La nouvelle tombe comme un couperet : Hayley, 31 ans, découvre qu'elle est enceinte. Une grossesse non désirée. Pour cette journaliste qui vit à Austin, au Texas, une seule issue est envisageable : avorter. Mais dans ce grand État très conservateur, religieux, et où les associations "pro-vie" - selon le vocable qu'elles utilisent - sont particulièrement influentes, interrompre une grossesse est un parcours du combattant. Réglementation stricte, procédure compliquée, manque de médecins… les obstacles sont nombreux. 

Surtout, pour Hayley, ces difficultés s'accompagnent d'une course contre la montre. La jeune femme a moins d'un mois avant que le gouvernement texan n'adopte l'une des lois les plus restrictives des États-Unis sur l'accès à l'avortement. À partir du 1er septembre, il interdira d'interrompre une grossesse une fois que les battements de cœur de l'embryon sont détectés, soit environ six semaines, y compris pour les victimes de viol et d'inceste. Un délai très court, qui signifie, concrètement, que les femmes doivent mettre fin à leur grossesse alors même que beaucoup d’entre elles ignorent encore être enceintes. 

"À une semaine près, je n'aurais pas pu avorter", raconte Hayley. "Cette période a été la plus angoissante de ma vie. Cette grossesse était le produit d'une relation abusive. Il était impossible que je garde cet enfant."

"Tout est fait pour nous dissuader d'avorter"

Même avant l'adoption de cette nouvelle loi, la Senate Bill 8 (SB8), le Texas s'est toujours illustré comme l'un des États les plus réfractaires à l'avortement, multipliant les réglementations. Conséquence directe : les médecins capables de pratiquer des interruptions volontaires de grossesse (IVG) manquent cruellement. Pour Hayley, la première grosse difficulté a donc été de trouver un rendez-vous. "J'ai passé plusieurs jours à appeler des cliniques. Mais, pour ne rien arranger, nous étions en pleine épidémie de Covid-19, donc beaucoup refusaient de prendre des patients", explique-t-elle. Au total, il lui faut près de trois semaines pour avoir le premier des trois rendez-vous obligatoires. "L'un sert à dater le début de la grossesse, l'autre est un rendez-vous obligatoire avec un psychologue et, finalement, il y a l'IVG. Tout cela doit toujours être espacé de plusieurs jours", détaille-t-elle.

Se pose ensuite un autre souci : payer l'IVG, une opération exclue des couvertures de santé privées et par le système Medicaid, une assurance maladie pour les personnes en situation de précarité. "J'avais quelques jours pour trouver 600 dollars. Et on ne peut pas étaler les paiements", se souvient-elle. Elle parvient à rassembler la somme grâce à des amies et à des associations.

Hayley se rend finalement dans une clinique d'Austin fin août pour subir l'IVG. "C'était un cauchemar", résume-t-elle. Elle se souvient, d'abord, de son arrivée dans l'établissement, sous les huées de manifestants anti-avortement. "Tout au long de la procédure, les choses sont faites pour essayer de nous dissuader d'avorter", raconte-t-elle. "Par exemple, on m'a lu un document qui m'expliquait que, étant donné que j'ai plus de 30 ans, j'étais peut-être en train de perdre ma dernière chance d'avoir un bébé." 

La loi texane oblige, en effet, les médecins à alerter les patientes sur une possible baisse de la fertilité et un risque accru de cancer du sein pour celles qui ont avorté. Des risques pourtant écartés par de nombreuses études scientifiques. La réglementation oblige, par ailleurs, toutes les patientes à faire une échographie juste avant la procédure. "Dans mon cas, j'étais sûre de moi, mais je ne veux pas imaginer ce que peut ressentir une femme qui veut des enfants mais pour qui ce n'est pas le bon moment…", déplore Hayley.

Pour autant, la jeune femme s'estime "très chanceuse". "Aujourd'hui, avec la nouvelle loi, je ne pourrais pas avorter", explique-t-elle. "Je n'aurais jamais trouvé de rendez-vous à temps et je n'aurai jamais pu récolter l'argent dans un délai aussi court." D'après les données du Planning familial américain, plus de 85 % des femmes qui avortent dans le pays le font après six semaines de grossesse. 

"J'ai l'impression de vivre dans une dystopie"

Quand Tom* a emménagé dans le sud du Texas il y a trois ans, son ambition était d'aider des patientes comme Hayley. "Quand j'ai commencé à travailler, aucun endroit n'était plus compliqué qu'ici pour avorter. C'est pour cela que j'ai décidé de venir m'installer ici. Je voulais me rendre utile", raconte ce médecin de 34 ans, spécialisé dans les IVG, qui a préféré rester anonyme par crainte de représailles. "Travailler au Texas a toujours été un défi. Mais avant, c'était très gratifiant. J'avais l'impression de faire la différence et les patients étaient très reconnaissants", raconte-t-il.

Mais depuis septembre, la frustration a pris le dessus. "C'est devenu quasiment impossible de faire mon métier. J'ai l'impression de vivre dans une dystopie", déplore-t-il. Il ne compte plus les femmes qui se présentent à son cabinet et à qui il est obligé de refuser une IVG car elles ont dépassé le délai légal. "Je me souviens de cette patiente qui a dû voyager neuf heures rien que pour venir me voir. Elle n'avait pas de clinique plus proche de chez elle", témoigne-t-il. "Elle était enceinte de huit semaines. Le mieux que je pouvais faire, c'était lui expliquer qu'elle devait conduire cinq heures de plus pour sortir de l'État et aller avorter ailleurs… Elle a gardé l'enfant."

Des histoires comme celles-ci, Tom "pourrait en raconter des centaines". "Il y avait aussi cette femme, d'origine mexicaine, en situation irrégulière. Elle avait peur de quitter le Texas. Elle ne l'a pas fait craignant d'être arrêtée et d'être ramenée à la frontière", continue-t-il. "Et cette adolescente de 14 ans… Sa mère et elles avaient voyagé trois heures pour venir me voir, en secret du père. Quand je leur ai dit que je ne pouvais rien faire, c'était la panique. Elles ont fini par aller au Mexique en y laissant une grande partie des économies familiales."

"Heureusement, parfois, il n'est pas trop tard !", dit en souriant le médecin. "Je me rappelle d'une femme de 45 ans, tombée enceinte alors qu'elle pensait ne plus pouvoir l'être. Elle avait déjà deux grands enfants et ne voulait pas de bébé. Elle était tellement soulagée !" S'il contrevenait à la loi, Tom pourrait perdre sa licence de médecin. La loi texane prévoit, par ailleurs, un "dédommagement" de 10 000 dollars à un citoyen qui engagerait une procédure judiciaire et la remporterait contre une personne impliquée dans un avortement illégal.

Avorter ailleurs, une solution coûteuse et compliquée

Face à ces difficultés, un nombre croissant de femmes tentent d'avorter dans un autre État. Une solution cependant très coûteuse et souvent difficile à mettre en place. Avant le mois de septembre, l'association Fund Texas Choice, qui aide les femmes dans cette démarche, recevait entre 40 et 50 appels par mois. Désormais, la ligne est continuellement saturée. "On reçoit environ 300 appels chaque mois. On parvient à aider environ 100 personnes", déplore, par téléphone, Jaylynn Far Munson, responsable de la communication pour l'association.

Concrètement, Fund Texas Choice aide les candidates à l'avortement qui les contactent à s'y retrouver dans toutes les démarches logistiques : "On trouve les billets d'avion ou de car, on réserve la chambre d'hôtel, on prend les rendez-vous, et s'il le faut, on trouve une solution de garde d'enfant…", liste Jaylynn. "Grâce à des dons de particuliers, on finance aussi l'ensemble du déplacement. Les patientes doivent cependant payer la procédure elle-même."

"Au total, pour le voyage, il faut compter entre 500 et 2 000 dollars, selon la destination", détaille-t-elle. "Dans le meilleur des cas, l'IVG coûte 500 dollars, mais en cas de grossesse tardive, par exemple, cela peut monter jusqu'à 2 500." 

De toutes les personnes qui se succèdent au bout du fil, la responsable de l'association est particulièrement touchée par les nombreuses femmes en situation irrégulière. "Souvent, elles ne parlent pas bien anglais et sont incapables de naviguer dans toute la paperasse administrative", déplore-t-elle. "On doit les envoyer dans un endroit qu'elles ne connaissent pas. Parfois, c'est la première fois qu'elles montent dans un avion, et elles se retrouvent livrées à elles-mêmes. On ne se rend pas compte de la charge psychologique que cela implique."

Selon une étude menée par le Texas Policy Evaluation Project, un groupe de chercheurs universitaires qui étudient les conséquences de la SB8, environ 5 600 femmes se sont ainsi rendues dans l'un des sept États les plus proches du Texas – Nouveau Mexique, Oklahoma, Louisiane, Arkansas, Colorado, Kansas et Mississippi – pour y avorter entre septembre et décembre 2021. 

Le Planning familial américain estime, quant à lui, que le nombre d'avortements au Texas a été divisé par deux depuis septembre. En revanche, dans le Colorado et l'Oklahoma, le nombre de patientes originaires de cet État représenterait la moitié du total des avortements entre le 1er septembre et le 31 décembre, contre 10 % l'année précédente. 

"Cela a mis une énorme pression sur les établissements qui pratiquent les IVG dans ces zones", explique Jaylyn. La conséquence : des délais toujours plus longs pour obtenir un rendez-vous. "Avant, il fallait compter environ une semaine. Désormais, cela peut aller jusqu'à un mois. Et quatre semaines, quand on est enceinte d'une grossesse non désirée, c'est très long."

Suspendre l'arrêt Roe vs Wade aurait "un effet domino catastrophique"

Désormais, les patientes vont devoir composer avec un nouvel obstacle. Depuis le 26 mai, l'Oklahoma a décidé à son tour de durcir drastiquement son accès à l'avortement, en l'interdisant "dès la fécondation". En d'autres termes : complètement. 

"C'est dramatique", estime Jaylynn. "Non seulement toutes les femmes que nous envoyons en Oklahoma vont devoir aller encore plus loin, mais en plus, les patientes de l'Oklahoma vont aussi devoir aller avorter ailleurs. C'est toujours plus de pression sur les établissements qui pratiquent encore les IVG", s'attriste-t-elle.

Aujourd'hui, Jaylynn a du mal à cacher son inquiétude pour l'avenir. Outre l'Oklahoma, le site Politico révélait, le 2 mai dernier, que la Cour suprême envisageait de suspendre l'arrêt Roe vs Wade, qui garantit théoriquement l'accès à l'avortement au niveau fédéral depuis 1973. Sans cet arrêt, 26 États, dont de nombreux du Sud, interdiraient immédiatement l'avortement. Un "scénario catastrophe" mais qui n'est plus "qu'une question de temps", craint-elle. 

"On assistera alors à un effet domino catastrophique", alerte-t-elle. L'association a d'ailleurs déjà commencé à s'y préparer. "Il faudra qu'on envoie les femmes au Mexique, voire à New York. Selon les budgets que l'on a dressés, cela divisera environ par deux le nombre de femmes total que nous pourrons aider."

"Le pire dans tout cela, c'est que cette situation ne va servir qu'à rendre les personnes précaires toujours plus précaires", dénonce Tom. "Les personnes qui le peuvent trouveront toujours des solutions pour avorter. Les autres ne pourront pas se permettre de dépenser des milliers de dollars pour une IVG. Le problème c'est qu'elles ne peuvent pas non plus se permettre d'avoir un autre enfant."

Or, les personnes précaires sont les premières concernées par la problématique. Selon le Guttmacher Institute, un organisme spécialisé dans les droits sexuels et reproductifs, 75 % des personnes qui avortent aux États-Unis sont en situation de précarité. Par ailleurs, 60 % sont issues des communautés afro-américaine ou hispanique.

Vers une explosion des avortements à la maison

Face à la difficulté de se déplacer dans un autre État et aux réglementations de plus en plus strictes dans l'ensemble du pays, les spécialistes de la santé reproductive prédisent que de plus en plus de femmes vont se tourner vers le système D. Outre la pratique de "techniques maisons" glanées sur Internet et bien souvent dangereuses, les médecins s'attendent à une envolée de l'achat de pilules abortives en ligne.

Aujourd'hui, l'IVG médicamenteuse est la technique la plus utilisée aux États-Unis. L'Agence fédérale des médicaments l'autorise, en théorie, jusqu'à dix semaines de grossesse et permet aux médecins de la prescrire par téléconsultation. Mais dans les États les plus conservateurs, comme le Texas, l'IVG médicamenteuse est soumise aux mêmes réglementations et délais que l'intervention chirurgicale traditionnelle par aspiration. 

Pour contourner la loi, certaines femmes se tournent donc vers des pharmacies en ligne basées à l'étranger. Un procédé normalement illégal. Selon une étude publiée fin février, en septembre 2021, la pharmacie en ligne danoise Aid Access, qui propose l'envoi par la poste de pilules abortives, a ainsi reçu 1 831 demandes. Trois fois plus qu'à la même période en 2020. "Heureusement, ces procédures sont assez sûres et efficaces. Mais pour beaucoup de femmes, procéder à cela sans accompagnement, en secret, cela peut être très effrayant", déplore Tom. 

Après des semaines d'hésitation, Tom a finalement décidé de quitter le Texas. "Je ne peux plus travailler dans ces conditions. Je pars dans un État plus progressiste, où je pourrais réellement aider", explique-t-il. "Et je ne suis pas le seul. Nombre de mes collègues ont le même dilemme, entre rester pour aider ceux qu'on peut encore, ou partir là où on pourra en aider beaucoup plus."

De son côté, Hayley assiste aujourd'hui à toutes les manifestations de défense du droit à l'avortement, appareil photo autour du cou, slogan à la main. "Dans ces manifestations, la parole se libère, le tabou de l'avortement se lève et on se rend compte qu'il n'est pas seulement question de nous, mais aussi de nos sœurs, de nos amies, de nos parents. N'importe qui, un jour, peut avoir besoin d'avorter", souligne-t-elle. Et de conclure : "Il faut à tout prix défendre ce droit fondamental."

*Le prénom a été modifié

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"C’est trop tard" : à Washington, une manifestation amère pour protéger le droit à avorter

États-Unis : l'Oklahoma interdit totalement l'avortement

Reporters

États-Unis : le droit à l'avortement menacé

L'Humanité

Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur

Il était une fois

Cent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.

Edgard Garcia

Il aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.

En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un  début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images

Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.

Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre ­Janine Darcey, qui devient son épouse.

Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».

En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites. 

Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.

En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images

Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.

Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de ­Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.

Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.

Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.

Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.

Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.

En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho

Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.

Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : «  l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…

La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.

Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.

Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.

Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.

Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité. 

Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.

Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.

Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.

(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.

DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE 

Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.

chanson françaiseserge reggiani
France24 - Monde

La Pologne n'obtiendra l'argent du plan de relance de l'UE que si elle réforme sa justice

Publié le : 02/06/2022 - 21:51

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La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a posé ses conditions à la Pologne pour que le pays puisse prétendre aux 30 milliards d'euros du plan de relance post-Covid bloqués à Bruxelles depuis plus d'un an. 

Pas de réforme, pas d'argent. La Pologne ne recevra les fonds du plan de relance économique post-Covid de l'Union européenne, soit plus de 30 milliards d'euros bloqués depuis plus d'un an à cause des manquements reprochés à Varsovie en matière d'indépendance de la justice, que si elle procède à des réformes, a affirmé jeudi 2 juin la présidente de la Commission européenne. 

L'approbation du plan mercredi par l'UE était "importante", mais il ne s'agissait que d'une "première étape, car l'argent sera versé lorsque les réformes (...) seront en place", a déclaré Ursula von der Leyen lors d'une visite à Varsovie. "L'approbation de ce plan est liée à des engagements clairs de la Pologne en matière d'indépendance du pouvoir judiciaire", a-t-elle souligné. 

La présidente de la Commission a admis qu'"une nouvelle loi en cours d'examen au parlement polonais démantèlerait certains aspects du mécanisme disciplinaire, bien que l'opposition estime qu'elle ne va pas assez loin".

"Nous ne sommes pas au bout du chemin"

"Nous ne sommes pas au bout du chemin en ce qui concerne l'État de droit en Pologne", a déclaré Ursula von der Leyen.

La cheffe de l'exécutif européen avait posé trois conditions pour le plan polonais : l'actuelle chambre disciplinaire sera "supprimée et remplacée" par un tribunal indépendant, le régime disciplinaire "doit être réformé" et les infractions disciplinaires controversées "doivent être supprimées".

Par ailleurs, tous les juges affectés par les décisions de la chambre disciplinaire auront le droit de faire examiner leur cas par la nouvelle chambre, a-t-elle précisé.

"Un premier paiement ne sera possible que lorsque la nouvelle loi sera en vigueur et qu'elle remplit toutes les conditions de notre contrat", a-t-elle expliqué.

La validation du plan, d'un montant de 35,4 milliards d'euros pour la Pologne, mercredi, a suscité des grincements de dents jusqu'au sein de l'exécutif européen et donné lieu à un vote, fait peu fréquent, au sein de la Commission.

La Pologne commence à se plier aux exigences de l'UE

Bruxelles était sous pression pour donner son aval, face aux besoins de la Pologne qui accueille le plus grand nombre de réfugiés ukrainiens dans l'UE (environ 3,5 millions) et sert de centre logistique pour les armes envoyées en Ukraine par les pays de l'UE et les États-Unis.

L'Union espère aussi lever le veto de Varsovie à la transposition en droit européen de l'impôt minimum de 15 % sur les bénéfices des multinationales, une priorité de la présidence française du Conseil de l'UE.

Les exigences de Bruxelles ont récemment conduit à des annonces côté polonais. La suspension du premier des six juges poursuivis pour leurs critiques des réformes judiciaires a été levée.

La chambre basse du parlement polonais a aussi voté la semaine dernière la suppression de la chambre et du système disciplinaire.

Mais l'opposition au parti nationaliste populiste au pouvoir (PiS) et les associations de juges estiment que le projet de loi ne répond pas aux exigences de Bruxelles. Le Sénat, contrôlé par l'opposition centriste, a apporté mercredi des modifications à cette loi, votant notamment l'annulation de toutes les décisions prises par la chambre disciplinaire controversée et la réintégration des juges suspendus. Le texte amendé va désormais retourner à la chambre basse.

Le plan de relance polonais prévoit au total 49 grandes réformes et 53 investissements majeurs. Près de 43 % du plan sont alloués à des objectifs liés au climat, alors que 21 % aux objectifs liés à la numérisation.

Avec AFP

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En Pologne, "les femmes paient le prix fort de la crise de l'État de droit"

Ici l'Europe

Union européenne : à l'est, tout est pardonné ?

Focus

Bras de fer entre la Pologne et l'UE : la réforme judiciaire polonaise au coeur de la dispute

L'Humanité

Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move

Il était une fois

En 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.

Michel Muller

Philadelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».

Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.

1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jour

Dans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.

VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ans

C’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».

Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».

Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».

Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.

Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.

Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.

Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.

C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.

Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.

Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.

Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.

Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.

Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.

Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.

Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».

Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.

En savoir plus

Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.

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France24 - Monde

En images : coup d'envoi, en grande pompe, du jubilé de la reine Elizabeth II

Publié le : 02/06/2022 - 15:05Modifié le : 03/06/2022 - 10:14

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Drapeaux, guirlandes aux couleurs de l'Union Jack, portraits grandeur nature... La foule n'a lésiné sur aucun détail aux abords du palais de Buckingham pour célébrer le jubilé de platine de sa reine. À 96 ans, Elizabeth, montée sur le trône alors qu'elle n'avait que 25 ans, détient le record de longévité d'un souverain britannique. Sa popularité dépasse aujourd'hui largement les frontières du Royaume-Uni et du Commonwealth.

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Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia

Il était une fois

Il était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.

Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.

La Sicile fait figure de laboratoire

Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.

En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.

Collusions entre  Cosa Nostra  et la Démocratie chrétienne

En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).

Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.

La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.

Lien avec le pouvoir politique depuis 1943

Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.

Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.

En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.

Une lutte ouverte contre la Mafia

La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.

L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.

La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.

Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987

Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.

La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.

Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.

Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.

Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.

Rupture entre les représentants politiques et les citoyens

Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.

L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).

Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.

À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.

mafia
France24 - Monde

Au Royaume-Uni, la reine Elizabeth II acclamée pour le début de son jubilé de platine

Publié le : 02/06/2022 - 10:29Modifié le : 02/06/2022 - 22:02

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C'est depuis le balcon du palais de Buckingham que la reine Elizabeth II a lancé, jeudi, les festivités de ses 70 ans à la tête du Royaume-Uni. La souveraine de 96 ans manquera toutefois le service religieux prévu vendredi en raison d'"un inconfort", ravivant les inquiétudes autour de sa santé.

Devenue rare en public en raison de sa santé déclinante, Elizabeth II a été acclamée jeudi 2 juin par des dizaines de milliers de personnes au balcon du palais de Buckingham, au premier jour des célébrations de ses 70 ans de règne, une longévité sans précédent pour la monarchie britannique.

C'était le point d'orgue très attendu des quatre jours de festivités du jubilé de platine de l'ultrapopulaire souveraine de 96 ans, symbole de stabilité malgré les bouleversements traversés par le pays, appréciée pour son dévouement inlassable, sa neutralité irréprochable et son humour pince-sans-rire.

La reine, montée sur le trône à 25 ans le 6 février 1952 à la mort de son père George VI, est sortie sur le balcon le plus célèbre du monde, vêtue d'un ensemble bleu tourterelle, s'appuyant immobile sur une canne. Elle était accompagnée du duc de Kent, un cousin colonel des Scots Guards – un des régiments d'élite de la garde royale britannique – qui a salué les participants du défilé militaire annuel du "Salut aux couleurs".

Elle est revenue au balcon un peu plus tard, pour un survol aérien de la Royal Air Force, cette fois accompagnée par les membres de la famille royale qui ont des fonctions officielles et leurs enfants. Le prince Harry et son épouse Meghan étaient donc absents – ils ont assisté à la parade discrètement depuis un autre bâtiment, pour leur premier retour ensemble au Royaume-Uni depuis leur fracassant départ en Californie en 2020. Manquait aussi le prince Andrew, qui a payé des millions de dollars pour mettre fin à une plainte pour agressions sexuelles.

"La reine a beaucoup apprécié la parade pour son anniversaire aujourd'hui (jeudi) et le défilé aérien mais elle a ressenti un certain inconfort", a indiqué le palais de Buckingham.

"En prenant en considération le trajet et l'activité requise pour le service d'action de grâce à la cathédrale Saint-Paul, Sa Majesté a conclu à contrecœur qu'elle ne participerait pas", a-t-il ajouté. 

Cette annonce vient relancer les inquiétudes sur l'état de santé déclinant de l'ultrapopulaire souveraine de 96 ans, qui a du mal à marcher et dont les apparitions officielles sont devenues de plus en plus rares depuis une nuit à l'hôpital en octobre. 

"Cela n'arrive qu'une fois dans une vie"

Pour ce jour déclaré férié au Royaume-Uni, une foule dense, colorée de drapeaux et portraits de la reine, s'est massée le long du Mall, avenue menant au palais.

"C'est une journée unique, cela ne se reproduira pas tant que je serai vivant : 70 ans sur le trône", déclare Peter, interrogé par l'AFP dans le public. 

"Cela n'arrive qu'une fois dans une vie", renchérit Mark Cornell, venu spécialement du nord de l'Angleterre, qui assure pourtant n'être pas un fan inconditionnel de la monarchie : "ils doivent se réinventer pour les nouvelles générations".

>> À lire : Royaume-Uni : pour le jubilé de la reine, des millions d'euros dépensés en souvenirs royaux

À cheval, les héritiers d'Elizabeth II, les princes Charles et William, ont défilé dans la fameuse tenue rouge avec long bonnet en poil d'ours pour la traditionnelle parade annuelle, réunissant plus de 1 200 soldats et des centaines de musiciens. Leurs épouses respectives, Camilla et Kate, sont arrivées en carrosse avec les trois enfants de cette dernière, George, Charlotte et Louis.

Jamais aucun souverain britannique n'a régné aussi longtemps qu'Elizabeth. Il est peu probable qu'un autre atteigne une telle longévité : Charles, le prince héritier a 73 ans, son fils William bientôt 40 ans.

Pour les Britanniques, ce jubilé apporte un répit et un moment de communion après plusieurs années de déchirements autour du Brexit et de stricts confinements dus au Covid-19, suivis désormais par une flambée des prix.

Fanions, drapeaux et portraits géants ont été accrochés dans les rues de tout le Royaume-Uni. Après la parade de jeudi, la reine doit allumer dans la soirée à distance, depuis le château de Windsor, une sculpture en forme d'arbre de 21 mètres de haut située devant le palais de Buckingham. Puis une messe est prévue vendredi, un concert géant samedi et surtout des dizaines de milliers de rassemblements populaires, dont des pique-niques géants dimanche.

La monarchie critiquée dans les anciennes colonies

"J'espère que les prochains jours seront l'occasion de réfléchir à tout ce qui a été accompli au cours des 70 années, tout en regardant l'avenir avec confiance et enthousiasme", a déclaré dans un message écrit la souveraine, cheffe d'État de 15 royaumes, du Royaume-Uni au Canada en passant par la Nouvelle-Zélande.

Les félicitations ont afflué du monde entier, le président français Emmanuel Macron saluant son "dévouement" à "l'amitié indéfectible" franco-britannique.

Madame, Your Majesty, pic.twitter.com/NIKB7wNTBy

June 2, 2022

Même le parti républicain irlandais Sinn Fein a souligné son rôle dans le processus de paix en Irlande du Nord, une démarche longtemps inimaginable de la part de l'ex-vitrine politique de l'IRA.

Confirmées seulement mercredi soir par le palais, les apparitions d'Elizabeth II, devenue rares, sont très attendues. Car sa santé inquiète : depuis une nuit à l'hôpital en octobre, elle a annulé quasiment toutes ses apparitions officielles. 

Affaiblie depuis la mort de son époux Philip l'an dernier, elle a du mal à marcher. Elle ne montre cependant aucune volonté d'abdiquer et a fait plusieurs apparitions surprise récemment, souriante et détendue.

Dans cette ambiance de fin de règne, la monarchie se trouve confrontée à des critiques croissantes, notamment dans les anciennes colonies, concernant le passé esclavagiste de l'empire britannique.

Au Royaume-Uni, la reine reste très aimée de ses sujets avec 75 % d'opinions favorables selon l'institut YouGov, mais son héritier Charles est bien moins apprécié (50 %). Seuls 39 % des Britanniques pensent que l'institution existera encore dans 100 ans.

Avec AFP

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L'Humanité

Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité

Il était une fois

Dans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.

Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.

Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.

Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.

L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.

Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).

Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.

Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.

C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.

Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.

Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.

Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.

Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.

Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.

Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.

Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.

Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.

Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).

Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.

 

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France24 - Monde

L'Occident doit se préparer à une "guerre d'usure" en Ukraine, selon le chef de l'Otan

Publié le : 02/06/2022 - 06:40Modifié le : 02/06/2022 - 19:36

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Le président ukrainien a déclaré, jeudi, que les forces russes contrôlaient actuellement environ 20 % du territoire ukrainien au moment où la Russie resserre son emprise sur la ville stratégique de Severodonetsk, dans le Donbass. Selon le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, les pays occidentaux doivent se préparer "à une guerre d'usure" sur le "long terme" en Ukraine. Voici le fil du 2 juin.

  • 19 h 25 : rencontre avec Anna, évacuée de l'usine Azovstal de Marioupol

Anna, une professeure de Français, a passé 65 jours dans l'usine métallurgique pilonnée par les forces russes tandis que son mari combattait au sein du bataillon d'Azovstal. Elle vit aujourd'hui dans l'espoir de voir son époux bientôt libéré lors d'un échange de prisonniers. Le correspondant de France 24, Gulliver Cragg, l'a rencontrée.

  • 19 h 04 : l'Occident doit se préparer à une "guerre d'usure" sur le "long terme" en Ukraine

Les pays occidentaux doivent se préparer "à une guerre d'usure" sur le "long terme" en Ukraine, a prévenu le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, à Washington, après sa rencontre avec le président américain, Joe Biden

"Nous devons être préparés sur le long terme. Parce que ce que nous voyons est que cette guerre est désormais devenue une guerre d'usure", a affirmé Jens Stoltenberg à des journalistes. 

  • 18 h 43 : les États-Unis aideront l'Ukraine à surmonter l'invasion russe, promet l'ambassadrice américaine

La nouvelle ambassadrice américaine à Kiev, Bridget Brink, a promis que les États-Unis aideraient l'Ukraine à "résister à l'agression russe", s'exprimant pour la première fois de la capitale ukrainienne après la réouverture de l'ambassade mi-mai.

Elle s'exprimait après avoir été reçue par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, à qui elle a remis ses lettres de créance en tant qu'ambassadrice.

  • 18 h 07 : des combattants étrangers pro-Kiev vont être déployés pour aider l'armée dans le Donbass

Selon Jonathan Walsh, envoyé spécial de France 24 en Ukraine, de nombreux combattants étrangers seraient prêts à être déployés auprès des soldats ukrainiens pour aider à la défense du Donbass.

  • 16 h 35 : Washington sanctionne un financier de Vladimir Poutine et un courtier en superyachts pour oligarques

Les États-Unis ont annoncé une nouvelle série de sanctions pour pousser Vladimir Poutine à renoncer à la guerre en Ukraine, visant notamment son proche ami et "financier" Sergueï Pavlovitch Roldouguine et une société de courtage en superyachts pour oligarques russes.

Le Trésor, le département d'État et le ministère du commerce américains visent toute une série de nouveaux oligarques ou membres de "l'élite" de Moscou, dont la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova. Plusieurs yachts régulièrement utilisés, selon Washington, par le président russe, sont également inscrits sur la liste noire américaine.

  • 16 h 09 :  l'UE approuve officiellement le sixième paquet de sanctions contre Moscou, le patriarche Kirill épargné 

Les représentants des 27 de l'UE ont officiellement approuvé le sixième paquet de sanctions contre Moscou qui inclue un embargo pétrolier avec des exemptions. Ils ont en revanche renoncé à inscrire sur la liste noire le chef de l'Église orthodoxe russe, a-t-on appris de sources diplomatiques.

La Commission européenne avait proposé d'inscrire sur la liste des personnes sanctionnées par un gel des avoirs et une interdiction d'entrée dans l'UE le patriarche Kirill, mais la Hongrie s'y est opposée. Budapest avait également bloqué un embargo total sur le pétrole russe.

  • 15 h 55 : l'Ukraine accuse la Russie de voler du blé pour l'envoyer en Syrie

La Russie a livré à son allié syrien quelque 100 000 tonnes de blé ukrainien depuis l'invasion du pays le 24 février, selon l'ambassade d'Ukraine au Liban, qui qualifie ces expéditions de "vol" et d'"activité criminelle".

Dans une déclaration à Reuters, l'ambassade signale notamment l'arrivée d'un navire battant pavillon russe, le Matros Pozynich, fin mai à Lattaquié, le principal port syrien, avec une cargaison de blé.

Le ministère ukrainien de l'Agriculture a dénoncé le mois dernier dans un communiqué le vol de 500 000 tonnes de blé dans les régions occupées par la Russie pour les envoyer soit en Russie, soit en Crimée.

  • 14 h 45 : Moscou qualifie d'"autodestructrice" la réduction des importations de pétrole russe par l'UE

La Russie a averti que la décision de l'Union européenne de réduire les importations de pétrole russe déstabiliserait probablement les marchés mondiaux de l'énergie, la qualifiant de mesure "autodestructrice" qui pourrait se retourner contre l'Union.

Les dirigeants de l'UE ont accepté, lundi, de réduire de 90 % les importations de pétrole en provenance de Russie d'ici la fin de l'année, les sanctions les plus sévères prises par le bloc depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, que Moscou qualifie d'"opération militaire spéciale".

>> Embargo de l’UE sur le pétrole russe : "Moscou va accélérer son virage vers l’Asie"

  • 13 h 25 : les forces russes contrôlent "environ 20 %" du territoire ukrainien, selon Volodymyr Zelensky

Le président ukrainien a déclaré que les troupes russes contrôlent "environ 20 %" de l'Ukraine actuellement, soit près de 125 000 km². Cela comprend la Crimée – annexée par la Russie – et le territoire dans l'Est tenu par les séparatistes soutenus par Moscou depuis 2014.

"Aujourd'hui, environ 20 % de notre territoire est sous contrôle des occupants, c'est beaucoup plus que le territoire de tous les pays du Benelux", a indiqué Volodymyr Zelensky, dans un message dont la présidence ukrainienne a envoyé aux journalistes la version originale. Par comparaison, les forces russes contrôlaient déjà, avant l'invasion de l'Ukraine le 24 février, "plus de 43 000 km²", a-t-il ajouté. 

  • 9 h 01 : "Les Russes tiennent quasiment la totalité de Severodonetsk"

L'offensive russe se poursuit dans l'est de l'Ukraine, et notamment à Severodonetsk où "les Russes tiennent quasiment la totalité" de la ville, explique notre envoyé spécial Jonathan Walsh. Ce dernier rappelle aussi "à quel point Severodonetsk est stratégique pour la suite de la bataille dans le Donbass".

  • 8 h 13 : le président de l'Union africaine va s'entretenir avec Vladimir Poutine en Russie

Le président sénégalais Macky Sall, président en exercice de l'Union africaine, se rend jeudi en Russie pour s'entretenir vendredi avec son homologue russe Vladimir Poutine à Sotchi, ont indiqué ses services dans un communiqué.

Cette visite "s'inscrit dans le cadre des efforts que mène la présidence en exercice de l'Union pour contribuer à l'accalmie dans la guerre en Ukraine, et à la libération des stocks de céréales et de fertilisants dont le blocage affecte particulièrement les pays africains", ont-ils précisé.

  • 6 h 30 : la guerre entre dans son 99e jour

Après l'échec de leur offensive-éclair pour faire tomber le régime de Kiev, les forces russes se concentrent sur la conquête de la région du Donbass, où se joue désormais une guerre d'usure après bientôt trois mois de conflit.

"La situation la plus difficile est dans la région de Louhansk, où l’ennemi essaie de déloger nos troupes de leurs positions", selon le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, Valeri Zaloujny, cité dans un communiqué de l’armée publié dans la nuit de mercredi à jeudi. "L’ennemi a un avantage opérationnel en termes d’artillerie", a-t-il concédé lors d’une conversation téléphonique mercredi avec le chef d’état-major français des armées, le général Thierry Burkhard, selon Kiev.

"Cela soulève la question de la transition la plus rapide possible de nos unités vers des armes du type de celles de l’Otan. Cela sauverait des vies", a plaidé le général ukrainien, qui attend des livraisons de systèmes de lance-missiles plus puissants promis par le président américain Joe Biden, à même de changer le rapport de force militaire sur le terrain.

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L'UE s'accorde sur un embargo progressif concernant le pétrole russe

Reportage

Quand les russophones d’Ukraine se détournent du russe, "la langue de l’ennemi"

Info ou intox

Des figurants dans les déplacements de Vladimir Poutine ?

Valeurs Actuelles

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Législatives : dans le Var, Jordan Bardella lance la campagne et rejette la main tendue d’Éric Zemmour

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France24 - Monde

Trafic d'antiquités : la justice new-yorkaise saisit cinq pièces égyptiennes au Met Museum

Publié le : 02/06/2022 - 22:55

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Cinq pièces égyptiennes appartenant au prestigieux Metropolitan Museum de New-York ont été saisies par la justice américaine. Selon les autorités, cette opération est liée à la "même enquête" que celle ouverte à Paris, dans laquelle l'ancien président-directeur du Louvre, Jean-Luc Martinez, est inculpé.

C'est un nouveau développement dans l'enquête menée à Paris sur un trafic d'antiquités impliquant l'ancien patron du Louvre : la justice new-yorkaise a saisi cinq pièces égyptiennes en possession du prestigieux Metropolitan Museum de New York, mais potentiellement issues d'un pillage.

D'après un document judiciaire obtenu par l'AFP, une juge de la cour suprême de l'État de New York a ordonné, le 19 mai, la saisie de ces cinq antiquités, dont le portrait funéraire d'une femme daté des années 54 à 68 après J.-C., d'une valeur d'environ 1,2 million de dollars, et un groupe de cinq fragments de lin peints représentant une scène du Livre de l'Exode, daté entre 250 et 450 avant J.-C., évalué à 1,6 million de dollars.

"Les pièces ont été saisies en vertu de ce mandat", a indiqué un porte-parole des services du procureur de Manhattan, en précisant qu'il s'agissait de la "même enquête" que celle ouverte à Paris, dans laquelle l'ancien président-directeur du Louvre, Jean-Luc Martinez, est inculpé.

D'après le site The Art Newspaper, qui a révélé l'information, les cinq pièces ont été achetées entre 2013 et 2015 par le Met Museum de New York.

Une enquête tentaculaire

Sollicité jeudi par l'AFP, le musée a renvoyé à une précédente déclaration où il se disait "victime d'une organisation criminelle internationale" et assurait "coopérer" avec les autorités.

En 2019, le grand musée new-yorkais avait déjà rendu à l'Égypte un sarcophage doré qu'il avait acheté en 2017 mais s'était avéré avoir été volé en 2011, en plein tumulte révolutionnaire dans ce pays. Le Met avait alors dû brutalement interrompre une exposition consacrée à ce cercueil fabriqué pour Nedjemankh, prêtre du dieu à tête de bélier Heryshef.

L'enquête parisienne cherche à établir si, parmi des centaines de pièces pillées pendant les printemps arabes dans plusieurs pays du Proche et Moyen-Orient, certaines ont été acquises par le Louvre Abu Dhabi.

Plusieurs des protagonistes inculpés, dont le propriétaire d'une galerie à Hambourg (Allemagne), Roben Dib, placé en détention provisoire, sont aussi impliqués dans la vente du sarcophage au Met Museum, selon un rapport de 2019 du bureau du procureur de Manhattan.

Avec AFP

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Trafic d'antiquités : Jean-Luc Martinez, ancien président du musée du Louvre mis en examen

Focus

"Antiquités de sang" : enquête sur le pillage de sites archéologiques en zone de guerre

Focus

Irak : le trafic d'antiquités en forte hausse pendant la pandémie

Valeurs Actuelles

Ukraine : devenons des ouvriers de paix

[Tribune] La région PACA peut devenir le leader du nouveau nucléaire français et de l’hydrogène à condition de ne pas perdre de temps

Commission européenne : Pour Thierry Mariani, la candidature de Sylvie Goulard est “intenable éthiquement et politiquement”

Le 2 octobre, deux commissions du Parlement Européen auditionnaient Sylvie Goulard, candidate au poste de Commissaire au Marché Unique.  Devant sa très faible prestation, son élection est conditionnée à un nouveau processus de réponses aux députés européens. Thierry Mariani l’interpelle dans une lettre ouverte.

France24 - Monde

Yémen : une plainte déposée contre Thalès, Dassault et MBDA pour "complicité de crimes de guerre"

Publié le : 02/06/2022 - 15:47

FRANCE 24 Suivre

Alors que la guerre au Yémen est présentée par l'ONU comme l'une des pires catastrophes humanitaires de ces dernières années, trois ONG mettent en cause la responsabilité d'entreprises françaises. Elles ont ainsi déposé une plainte pour "complicité de crimes de guerre", à l'encontre de Thalès, Dassault et MBDA, les accusant d'exporter des armes à la coalition emmenée par l'Arabie Saoudite "tout en sachant qu'elle commet des crimes de guerre depuis 2015".

Trois ONG ont annoncé, jeudi 2 juin, avoir porté plainte à Paris pour "complicité de crimes de guerre" contre Dassault, Thalès et MBDA France, qu'elles accusent d'avoir vendu des armes à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis qui ont servi contre des civils au Yémen.

Ces trois entreprises "exportent des armes à la coalition (émirato-saoudienne, ndlr), tout en sachant qu'elle commet des crimes de guerre depuis 2015", a déploré Cannelle Lavite, du Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits humains (ECCHR, l'une des parties civiles). Selon elle, cela soulève la question de leur complicité.

Les plaignants poursuivent également les trois entreprises pour "complicité de crimes contre l'humanité".

Selon ces ONG, Dassault rend possible des attaques "contre des civils et des infrastructures civiles" en ayant vendu et surtout en assurant la maintenance de 59 Mirage acquis par les Émirats arabes unis, leur permettant de "rester opérationnels", a poursuivi Cannelle Lavite.

Dans la même logique, la vente actée en décembre de 80 Rafale à ce pays peut être interprétée comme "un encouragement" à commettre des violations du droit international humanitaire, a insisté la juriste.

Des milliers de victimes civiles

La société MBDA France est de son côté visée pour avoir exporté des missiles Storm Shadow et Scalp aux belligérants, alors que le groupe Thalès est pointé pour leur avoir fourni un système de guidage de missiles baptisé Damoclès et Thalios, selon la même source.

"Si on fournit des armes à un auteur présumé de crimes récurrents, on facilite la commission de ces crimes", a insisté Cannelle Lavite.

La guerre au Yémen oppose depuis 2014 les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran, aux forces du gouvernement, assisté par l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Elle a fait des centaines de milliers de morts, des millions de déplacés et est présentée par l'ONU comme l'une des pires catastrophes humanitaires actuelles au monde, exposant une grande partie de la population à une situation de faim aiguë, proche de la famine. 

L'ONG yéménite Mwatana, également partie civile, tout comme l'ONG française Sherpa, affirme avoir documenté "mille attaques contre des civils" ayant fait "au moins 3 000 morts et 4 000 blessés" grâce à des "armes récentes" vendues aux Emirats et à l'Arabie saoudite, selon son directeur exécutif Abdulrasheed al-Faqih.

"Les exportations d'armes alimentent le conflit et la souffrance des yéménites. En enquêtant sur les potentielles responsabilités d'acteurs économiques dans les crimes commis au Yémen, la justice française pourrait jouer un rôle essentiel dans la lutte contre l’impunité et l’accès à la justice pour les personnes affectées par des crimes internationaux", souligne Anna Kiefer, chargée de contentieux et plaidoyer à Sherpa dans un communiqué.

En avril 2019, le média d'investigation français Disclose avait révélé l'existence d'une note du renseignement militaire français datant d'octobre 2018 et confirmant l'utilisation d'armes françaises au Yémen.

Avec AFP

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Amnesty rapporte des "crimes de guerre" dans des prisons secrètes au Yémen

Revue de presse

"Un Britannique condamné à perpétuité à Abu Dhabi pour 'espionnage'"

YÉMEN

Yémen : tous les belligérants sont coupables de "crimes de guerre", affirme l'ONU

Valeurs Actuelles

Manuel Bompard, l’apparatchik dans l’ombre de Mélenchon

Alexis Corbière, le fidèle parmi les fidèles

Adrien Quatennens, l’héritier naturel de Mélenchon

Mélenchon ou l’abandon du “petit Blanc” déclassé

Clémence Guetté et Mathilde Panot, les « amazones » Insoumises

M’jid El Guerrab, ex-député LREM, condamné à un an de prison ferme pour “violences volontaires”

Législatives 2022 : en Dordogne, la majorité présidentielle investit un élu condamné pour violences conjugales

1er Mai, l’ultragauche fait sa fête

Présidentielle : Emmanuel Macron au Champ-de-Mars, un timide triomphe pour une large victoire

[Vidéo] Quand Mélenchon braque le vote des musulmans et des banlieues : reportage à Saint-Denis

L'Humanité

La bonne idée

Billet

Maurice Ulrich

Plus de 40 % de la population indienne vivent avec moins de un dollar par jour. Les mendiants sont des millions. Mais le numérique rebat les cartes. Dès 2020, en partie en raison de la pandémie, les paiements mobiles, effectués depuis un téléphone, ont dépassé les retraits en liquide en comptant pour 30 % de la consommation des ménages indiens. Ils ont doublé en 2021. Mais alors, et les mendiants ? The Wall Street Journal, dont certains articles sont publiés dans l’Opinion, en fait un de ses titres : « Des mendiants aux commerçants, le paiement mobile explose en Inde ». Ainsi, dans une gare du nord-est du pays, on peut voir, dit l’article, Raju Prasad déambuler avec un seau pour la monnaie et une tablette numérique avec un QR code pour les dons en ligne. Ses recettes auraient pratiquement doublé pour atteindre quatre dollars par jour. Emmanuel Macron avait promis, lors de son premier quinquennat, qu’on ne verrait plus de SDF faire la manche dans les rues. La bonne idée, ce serait déjà de les équiper d’une tablette numérique.

sdfindele billet de Maurice Ulrich
France24 - Monde

Danse, spectacles vivants, films de mode : (La)Horde réécrit les arts visuels

Publié le : 02/06/2022 - 16:59

À la tête du Ballet National de Marseille depuis 2019, le collectif (La)Horde est animé par trois extraordinaires trentenaires : Marine Brutti, Jonathan Debrouwer et Arthur Harel. Ensemble, ils s’efforcent depuis dix ans de repenser, à travers des films ou performances, toutes les danses, qu'elles soient traditionnelles, classiques ou contemporaines. Si ce programme peut sembler austère, il n'en est rien !

L’invité du jour

Germain Louvet, danseur étoile : "La danse est un cri, une pulsion vitale"

Premières

Ohad Naharin : "J'aime par-dessus tout que les danseurs de la Batsheva interprètent mes créations"

À L’AFFICHE !

François Alu, danseur étoile : "Il faut apprendre à faire sauter ses barrières mentales"

Valeurs Actuelles

Législatives 2022 : Les Républicains misent sur le local

« Je me suis replié sur ma circo. J’ai complètement déserté les affaires parisiennes. » Ce député sortant LR ne cache pas son désarroi. Le parti se fait muet depuis la déroute de la présidentielle. Ordre est donné aux candidats d’investir le terrain. Porte-à-porte, déambulations sur les marchés, présence accrue lors des festivités locales, les candidats retrouvent leurs fondamentaux. Mais, non sans quelques difficultés.

Cinq ans ont passé depuis l’avènement d’En marche!. Les “députés Internet”, comme les républicains aiment les appeler, disposent d’une expérience désormais non négligeable au Parlement. Une expérience qui fait défaut aux républicains. À la direction du parti, on se rassure comme on peut, quitte à faire des plans sur la comète. Les récents sondages laissent penser qu’Emmanuel Macron ne disposerait pas de suffisamment de sièges pour s’assurer une majorité. Alors ? « Il aura besoin de nous », se persuade une cadre, dans les colonnes de Libération.

Sur le terrain, la réalité est tout autre. L’alliance de la gauche est venue rebattre les cartes du match annoncé entre les républicains et les macronistes. Certains s’inquiètent même de la réapparition du vote utile, tel ce parlementaire : « Macron a bien joué, il refait le coup de la présidentielle. Mais cette fois-ci, c’est l’extrême gauche qu’il a choisie comme nouvelle menace. »

« On se concentre sur de petits mandats locaux qui ne dépassent pas les contours de la circonscription. »

« Avec moins de 5 % à la présidentielle, les ambitions étaient revues à la baisse. Mais là, il n’y a plus du tout d’ambition » : une confidence d’un candidat LR aux allures de désaveu, quand bien même la campagne est officiellement lancée depuis ce lundi 30 mai. Du côté de la Rue de Vaugirard, silence radio. Nul ne souhaite nationaliser ces élections législatives, contrairement aux autres partis, qui sont en ordre de bataille. Au Rassemblement national, les troupes de Marine Le Pen se rêvent en principales opposantes à Emmanuel Macron, tandis qu’à gauche, tous sont unis autour de Jean-Luc Mélenchon. En retrait, le parti de Christian Jacob, lui, « se concentre sur de petits mandats locaux qui ne dépassent pas les contours de la circonscription, nous avoue un investi LR. On mise sur le local, en mettant nos noms avant l’étiquette ».

Parti pris stratégique, ou choix par défaut en raison d’une absence de chef naturel ? « LR se donne l’impression d’avoir des généraux à sa tête, peste un cadre. Mais, si vous regardez bien, aucun d’eux n’est candidat et ils ne prennent pas de risques. Ils se donnent bonne conscience pour préparer la suite. » Effectivement, seules trois têtes s’impliquent sur le terrain pour soutenir les candidats : Laurent Wauquiez, David Lisnard et Xavier Bertrand. Nulle trace des autres barons. Mis à part Christian Jacob, qui y croit encore.

Mardi 24 mai, le président des Républicains avait convoqué un comité stratégique afin de faire le point sur les législatives… Et tenter de mettre du baume au cœur des candidats. Au cours de la réunion, le bureau national a tiré de son chapeau un sondage interne donnant les candidats LR avec de meilleurs résultats qu’à la présidentielle et souvent au coude-à-coude avec la gauche au second tour. Chez Les Républicains, l’espoir en fait vivre encore certains. Mais plus les barons, qui ont snobé la réunion de Jacob. Tout le monde ne peut pas vivre de sondages et d’eau fraîche.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Mort d’un journaliste français en Ukraine : "le camion portait clairement la mention 'Aide humanitaire'"

Publié le : 01/06/2022 - 17:14Modifié le : 02/06/2022 - 16:25

Pariesa Young Suivre

Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste reporter d’images pour la chaîne française BFMTV, a été tué le 30 mai par un éclat d’obus, alors qu’il se trouvait à bord d’un camion d’aide humanitaire pour couvrir une opération d’évacuation de civils ukrainiens, près de Lysychansk, dans l’est de l’Ukraine. L'équipe des Observateurs de France 24 s'est entretenue avec un bénévole anglais qui a acheminé le véhicule en Ukraine. Il affirme que le camion arborait l’inscription “Aide humanitaire”.

Alors que le journaliste reporter d’images (JRI), Frédéric Leclerc-Imhoff, était en train de filmer depuis le camion blindé, un obus a atterri près du véhicule et des éclats ont été projetés à travers le pare-brise, a déclaré le chef de la police régionale au New York Times.

Le camion blindé était arrivé en Ukraine depuis l’Angleterre dans le cadre d’une initiative d’aide humanitaire menée par des habitants de Gloucester qui avaient amassé des fournitures pour en faire don directement aux civils ukrainiens.

 

"Ce véhicule a aidé à sauver la vie de centaines de personnes, en les évacuant des zones bombardées." 

Alastair Chambers, conseiller municipal de Gloucester, était l’un des volontaires qui ont aidé à organiser cette initiative jusqu’en Ukraine, où le camion est entré le 8 mai.

Avec quelques amis, nous avons acheminé le véhicule en Ukraine. Nous l’avions rempli avec du matériel médical, de la nourriture, du matériel d’hygiène, des articles pour bébés, ainsi que du matériel médical de pointe, comme des appareils d’anesthésie, des appareils à rayons X, des scanners.

Nous avons déposé le matériel à l’hôpital de Mykolaïv [dans le sud de l’Ukraine], et des fournitures dans un orphelinat.

Le camion était initialement utilisé pour transporter des fournitures, comme du matériel médical, vers l'Ukraine.

🇺🇦💙 Top medical equipment just loaded into our armoured lorry. This is really expensive kit being delivered by us directly to the Ukraine 💙🇺🇦⚕️🚑🩺🏥⛑💊⚕️🚑🩺🏥💊⛑⚕️🚑🩺🏥💊⛑#standwiththeukraine #unitedhelpukraine pic.twitter.com/wmse2ltdqB

May 4, 2022

Le camion a d’abord été utilisé pour transporter des fournitures, comme du matériel médical, vers l’Ukraine.

Après cela, nous avons rencontré des Ukrainiens et nous leur avons remis la clé du camion et leur avons montré qu’il fonctionnait. Nous avons appris par la suite que le véhicule avait été acheminé directement vers la région du Donbass et utilisé pour évacuer les civils des zones bombardées. Ce véhicule a aidé à sauver la vie de centaines de personnes, en les évacuant  des zones bombardées.

Depuis le début du conflit, Alastair Chambers et des bénévoles ont livré six véhicules blindés remplis de ravitaillement en Ukraine. Ils ont pu payer ces véhicules – dont la plupart étaient auparavant utilisés pour transporter des biens de valeur comme des lingots d’or – avec des dons. C’est la première fois que l’un de leurs véhicules est attaqué.

C’était un camion de marque Mercedes qui aurait été utilisé pour transporter des lingots d’or pour la Banque d’Angleterre. Il avait des vitres blindées. Les éclats d’obus se déplacent à une vitesse beaucoup plus élevée que celle d’une balle. Donc je pense que c’est ce qui a malheureusement tué Frédéric.

En tout cas, ce véhicule n’aurait pas dû être visé. Il n’était pas aux couleurs de l’armée, il n’était pas vert, il n’avait pas de camouflage et il n’y avait pas de signalisation pour montrer qu’il s’agissait d’un véhicule militaire. Il y avait aussi des autocollants sur le devant de la cabine et aussi sur les côtés qui disaient ‘Aide humanitaire’.

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Et le journaliste français qui était là, Frédéric, faisait un travail très important. Il documentait l’évacuation des civils fuyant les atrocités des ennemis et les tirs sur des zones résidentielles, les maisons, les civils. C’est très effrayant que des gens puissent faire une chose pareille à un véhicule qui portait très clairement la mention "Aide humanitaire" et qui était utilisé dans le seul but d’évacuer des femmes et des enfants des zones attaquées par les Russes.

Lysychansk, l’une des dernières poches sous contrôle ukrainien dans la région de Louhansk, a subi de lourds bombardements russes depuis le début de l’offensive fin février. 

Les autorités ukrainiennes ont affirmé que l’obus qui a causé la mort de Frédéric Leclerc-Imhoff  avait été tiré par les forces russes. La France a demandé une enquête sur les circonstances de la mort du journaliste.

Huit journalistes ont perdu la vie depuis le début du conflit en Ukraine, selon Reporters sans frontières (RSF).

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France24 - Monde

Jubilé de platine de la reine Elizabeth II : la fin d'une époque ?

Publié le : 02/06/2022 - 20:22

Stéphanie ANTOINE Suivre Stéphanie ANTOINE Suivre

La reine Elizabeth II fête ses 70 ans de règne au Royaume-Uni. Une longévité exceptionnelle, la souveraine ayant déjà dépassé de sept années celle de son arrière-arrière-grand-mère, la reine Victoria. Quatre jours de cérémonies, mais également des fêtes de rue, sont organisées dans tout le pays. Des dizaines de milliers de personnes ont acclamé, jeudi 2 juin, la Reine Elizabeth II venue les saluer au balcon du palais de Buckingham. Ce jubilé de platine marque-t-il la fin d'une époque ?

Une émission préparée par Marjorie Pejac et Morgane Minair.

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Au Royaume-Uni, la reine Elizabeth II acclamée pour le début de son jubilé de platine

CARTOONING FOR PEACE

L'actu en dessin : au Royaume-Uni, l'inoxydable Elizabeth II fête ses 70 ans de règne

MARKETING ROYAL

Royaume-Uni : pour le jubilé de la reine, des millions d'euros dépensés en souvenirs royaux

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Législatives. Jean-Marc Lespade : « Face à LaREM, nous jouons clairement la gagne »

Entretien

Le maire PCF de Tarnos est candidat de la Nupes dans les Landes contre le député macroniste sortant Lionel Causse. Face à la politique de marchandisation du logement, conduite ces cinq dernières années – un enjeu particulièrement prégnant sur son territoire –, Jean-Marc Lespade entend opposer une tout autre logique. Entretien

Dans la deuxième circonscription des Landes (Dax, Biarritz, Saint-Jean-de-Luz), la Nouvelle Union populaire écologique et sociale sera représentée par Jean-Marc Lespade, maire communiste de Tarnos depuis octobre 2004. Historiquement ancrée à gauche, la circonscription emportée par le marcheur, ex-PS, Lionel Causse en 2017, est jugée gagnable par la Nupes. Dans une région marquée par de fortes inégalités entre la côte et les communes plus rurales, celui qui est aussi président de l’EPFL Landes (association nationale des Établissements publics fonciers locaux) est très attaché à la question du logement, et propose de repenser sa conception.

Avec la Nupes, pensez-vous pouvoir reconquérir cette circonscription emportée par LaREM en 2017 ?

J’ai déjà eu l’opportunité de battre Lionel Causse (député sortant LaREM et ex-socialiste – NDLR) aux élections départementales de 2015. Nous menons une campagne très dynamique et nous jouons clairement la gagne avec une campagne de terrain et de proximité. Beaucoup de bénévoles et de militants sont mobilisés, c’est très encourageant. Nous avons toutes nos chances.

Le logement est un enjeu majeur sur votre territoire. Quelles sont les conséquences de la politique actuelle pour les habitants ?

Les prix se sont envolés ces dernières années. Nous sommes soumis à une spéculation venue de promoteurs immobiliers, qui bénéficient parfois d’aides de l’État. La pression foncière se fait aussi de plus en plus forte. Par exemple, chaque année, les saisonniers, en bonne partie des jeunes qui assurent les récoltes de fruits et l’activité touristique en période estivale, peinent à trouver un logement à un prix abordable. Je m’oppose fermement à cette marchandisation. En tant que communiste, je suis très attaché au droit au logement, normalement garanti par la Constitution. Face à l’ampleur du nombre de mal-logés, Bernard Birsinger, ancien député PCF et maire de Bobigny, défendait une conception de mon point de vue révolutionnaire : la gratuité du logement.

Vous êtes également maire de Tarnos, qu’avez-vous entrepris pour répondre à ces besoins dans votre commune ?

Nous avons fait le choix d’acquérir du foncier pour atténuer la spéculation, via notamment le droit de préemption. Notre commune gagne environ 1 000 habitants tous les dix ans, et nous souhaitons loger tout le monde. C’est pourquoi nous avons mis en place des parcours résidentiels qui permettent aux familles aux capacités financières limitées d’accéder à un logement. Nous menons actuellement deux projets de construction de résidences en bail réel solidaire : les acquéreurs seront propriétaires du logement mais pas du terrain, et 30 % resteront des logements locatifs sociaux.

Si vous étiez élu, que proposeriez-vous à l’Assemblée en la matière ?

Contrairement à Lionel Causse qui considère que les collectivités seules ont la responsabilité du logement, je pense qu’elle relève d’abord et avant tout de l’État. Il faut limiter la part du budget allouée au logement, qui, pour nombre de ménages, dépasse le tiers de leurs revenus, et instituer des mesures en ce sens comme la généralisation de l’encadrement des loyers, à la baisse dans les zones tendues. La lutte contre la précarité énergétique est également importante. C’est un des engagements que nous prenons dans le cadre de la Nupes : la rénovation de 700 000 logements sur le plan de l’isolation. C’est une nécessité écologique, mais également une mesure intimement liée au pouvoir d’achat, puisqu’elle va permettre de diminuer les dépenses en énergie des foyers concernés.

Certains de vos adversaires vous opposent que ces mesures seraient infinançables. Que leur répondez-vous ?

Cinq milliardaires possèdent autant que 27 millions de Français. De l’argent dans notre pays, il y en a. Il est juste extrêmement mal réparti. C’est la raison pour laquelle il faut envisager une réforme fiscale plus juste et plus équitable. Et pour le logement, l’État devrait, comme ce fut le cas par le passé, revenir à l’aide à la pierre, notamment pour la construction locative sociale.

Entretien réalisé par Titouan Thonier

Jean-Marc LespadesNupespcfLégislatives 2022
France24 - Monde

Métal Hurlant : le retour de la mythique revue de science-fiction

Publié le : 02/06/2022 - 18:11

Laure MANENT

Créée en 1975 par Jean-Pierre Dionnet, Philippe Druillet et Moebius pour les fans de BD et de science-fiction, le magazine Métal Hurlant revient sous forme de trimestriel. Pour ce troisième numéro de la nouvelle formule, le thème est celui des vacances sur Mars. Également au programme de ce nouveau numéro de "À l'Affiche" : le jubilé de platine de la reine Elizabeth II, qui célèbre ses 70 ans de règne, et la série Stranger Things, qui revient pour une quatrième saison.

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L'Humanité

En Allemagne, le retour en force des revendications salariales

Actu

Pouvoir d’achat Sur fond d’inflation record et d’explosion des loyers, les mouvements sociaux se multiplient outre-Rhin. Les sidérurgistes ont ainsi débrayé sur plusieurs dizaines de sites, les 1er et 2 juin, pour exiger plus de 8 % d’augmentation.

Bruno Odent

Les bras de fer se multiplient en Allemagne sur la question des salaires. À l’initiative du syndicat de la métallurgie IG Metall, plusieurs dizaines d’entreprises ont ainsi débrayé, les 1er et 2 juin. Le mouvement est parti des revendications des sidérurgistes, en pleine négociation pour la refonte de leurs accords tarifaires de branche (proches de ce que sont les conventions collectives de ce côté-ci du Rhin). IG Metall revendique une hausse générale des rémunérations de 8,2 %. La partie patronale s’arc-boute sur le versement d’une prime unique de 2 100 euros pour l’année en cours. «  Nous ne nous laisserons pas acheter cette négociation par le versement d’une telle prime  », a souligné Knut Giesler, chef négociateur du syndicat pour toute la région nord-ouest de l’Allemagne. Le syndicat entend obtenir par ces grèves dites d’avertissement une hausse conséquente des salaires mensuels, conforme aux somptueux bénéfices engrangés dans la dernière période par les entreprises du secteur. Il demande également la transformation des emplois précaires obtenus par sous-traitance en postes sous contrat à durée indéterminée et intégrés dans le statut tarifaire général.

Le climat social pourrait se tendre encore davantage

Les producteurs d’acier ne sont pas les seuls à monter au créneau sur le front des salaires. Des débrayages ont eu lieu également ces jours-ci dans le reste de la métallurgie. Des salariés de plusieurs concessionnaires de grands groupes automobiles ont lancé ainsi leurs propres grèves d’avertissement. Comme à Stuttgart, à deux pas de l’usine de Sindelfingen, l’un des principaux sites de production des automobiles Mercedes du groupe Daimler. Là aussi, les salariés revendiquent une hausse de plus de 5 % de leur rémunération mensuelle.

En fait, on assiste depuis quelques semaines à une recrudescence de mouvements de ce type. Dans de très nombreux secteurs, de la chimie à la construction en passant par les banques et assurances, les travailleurs et leurs syndicats ont révisé leurs revendications à la hausse et affichent un regain de combativité. L’inflation record (plus de 8 % sur un an) qui rogne sévèrement le pouvoir d’achat est passée par là, alimentant inquiétudes et mécontentement. La confédération DGB exige depuis quelques semaines que les accords tarifaires traduisent au moins une « indexation des salaires sur les prix ».

Le climat social pourrait se tendre encore davantage dans les jours qui viennent à la suite de la décision du groupe Vonovia, le plus gros mastodonte allemand de l’immobilier, d’augmenter prochainement de façon très sensible le prix des loyers pour, dit-il, sous la pression des actionnaires, s’ajuster sur… l’inflation. Les travailleurs allemands, qui sont encore très majoritairement des locataires, devraient ainsi voir leurs revenus réels encore amputés. Car, une hausse de la rente locative décrétée par le leader du secteur aura naturellement pour conséquence de pousser l’ensemble des prix vers de nouveaux sommets. À un moment où les prix des logements ont déjà été propulsés en Allemagne au niveau des centres urbains européens les plus chers.

AllemagneinflationIG Mettallmobilisations
France24 - Monde

Bangladesh : l'éternel exil des Rohingya

Publié le : 27/05/2022 - 11:52

Les Rohingya, une minorité musulmane, subissent de graves persécutions en Birmanie. Suite à des massacres de l'armée en 2017, 740 000 Rohingya ont ainsi fui massivement vers le Bangladesh voisin, qui les a accueillis dans des camps de réfugiés à Cox’s Bazar. Cinq ans après, il s'agit du camp de réfugiés le plus densément peuplé au monde. Le plus dangereux aussi, entre les inondations, les incendies et des guerre de gangs. Fin 2020, le Bangladesh a donc décidé de transférer une partie de ces réfugiés vers une île isolée dans le golfe du Bengale sur laquelle les reporters Alban Alvarez et Mathilde Cusin ont réussi à se rendre.

Le transfert de réfugiés dans le camp situé sur Bhasan Char a suscité de vives critiques et réserves de la part d'associations de défense des droits de l'Homme qui dénonçaient l'enfermement et les conditions de vie des réfugiés sur une île éloignée de tout.

En visite au Bangladesh, le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés Filippo Grandi a lancé, mercredi 25 mai, un appel en faveur d'une aide durable et prévisible pour les réfugiés rohingyas et leurs communautés d'accueil.

Selon le communiqué officiel de cet organisme, "quelque 28 000 réfugiés rohingyas ont été relocalisés à Bhasan Char par le gouvernement du Bangladesh, et le Haut Commissaire a constaté que les services humanitaires essentiels y ont été renforcés. Il a appelé à la poursuite d’un leadership fort du gouvernement sur l’île, ainsi qu’à l’amélioration des services d’éducation, du développement des compétences et des initiatives en matière de moyens de subsistance".

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Le Bangladesh poursuit le transfert controversé de Rohingya vers une île

La Birmanie sommée par la Cour internationale de justice de prévenir le génocide des Rohingya

Le Bangladesh rétablira "bientôt" l'accès internet aux réfugiés rohingya

L'Humanité

Le jubilé décolonial de la reine d’Angleterre

Actu

Commonwealth. Dix-huit États ont cessé d’avoir pour souveraine Élisabeth II au cours de ses 70 ans de règne, qui sont célébrés ce week-end.

Gaël De Santis

Malgré son âge avancé et son infection au Covid, la reine du Royaume-Uni, d’Antigua-et-Barbuda, d’Australie, des Bahamas, du Belize, du Canada, de Grenade, de Jamaïque, de Nouvelle-Zélande, de Papouasie-Nouvelle-Guinée, de Saint-Kitts-et-Nevis, de Sainte-Lucie, de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, des îles Salomon et de Tuvalu s’est bien présentée, jeudi midi, au balcon de Buckingham Palace, sa demeure londonienne. Cette apparition intervient dans le cadre du jubilé consacrant le 70e anniversaire de son règne.

Si son prédécesseur George VI, mort le 6 février 1952, a connu la perte de la souveraineté britannique sur l’Inde, c’est sous le long règne d’Élisabeth II que la monarchie a décliné dans l’Empire. Pas moins de dix-huit États, de l’Afrique du Sud à Malte en passant par le Pakistan, ont choisi de devenir des régimes parlementaires ou présidentiels pendant ce mandat. Dernier en date, La Barbade, devenu république le 30 novembre 2021. Pour la petite histoire, la presse people a retenu que le prince Charles, qui représentait la reine, s’est assoupi pendant la cérémonie…

Des statues déboulonnées

Cette aspiration à une décolonisation pleine et entière continue de faire son chemin. Le premier ministre nouvellement élu d’Australie, Anthony Albanese, a nommé, pas plus tard que mardi dernier, un gouvernement qui comprend… un ministre délégué à la République. De telles velléités existent également en Jamaïque. La visite à Kingston du prince William en mars a été marquée par une déclaration du chef du gouvernement, Andrew Holness, qui a dit que son pays devait devenir une « République ».

Les sujets coloniaux de la reine demandent des comptes. Au Canada, des statues d’Élisabeth II ont été déboulonnées. Des excuses sont exigées de la souveraine après que des centaines de sépultures d’enfants des peuples autochtones ont été retrouvées dans des pensionnats gérés par l’Église anglicane, dont elle est la cheffe.

En Irlande du Nord, aussi, la décolonisation est en marche. Les républicains du Sinn Féin sont arrivés, le mois dernier, en tête lors d’élections dans les six contés d’Ulster encore gérés par Londres. La vice-présidente du parti et aspirante première ministre d’Irlande du Nord, Michelle O’Neill, vient d’envoyer une lettre à la reine pour saluer sa « contribution importante en vue de la paix ».

Irlande du Nord. La victoire du Sinn Féin ouvre une « nouvelle ère »

En 2021, la reine – qui avait perdu son cousin, le très réactionnaire ancien gouverneur des Indes, lord Mountbatten, dans un attentat de l’IRA en 1979 – avait rendu hommage, à Dublin, aux héros morts pour l’indépendance de l’Irlande, cent ans plus tôt.

Royaume-uniCanadaaustraliemonarchie
France24 - Monde

Mafia en Italie : quand Cosa Nostra assassinait des juges

Publié le : 27/05/2022 - 16:08

Natalia MENDOZA

Née en Sicile au milieu du XIXe siècle, Cosa Nostra est rapidement devenue l'une des branches les plus puissantes de la mafia italienne. En 1986 la justice italienne a lancé la contre-offensive, avec le parquet de Palerme en première ligne. Le juge Giovanni Falcone est devenu un symbole de la lutte contre les mafieux. Le 23 mai 1992, il meurt dans un attentat, avec sa femme et 3 gardes du corps. Son collègue et ami Paolo Borsellino, qui lui rend alors hommage, est tué à son tour moins de deux mois après. Des assassinats qui ont déclenché une véritable prise de conscience. Un reportage de Louise Malnoy, Lorenza Penza, Danilo Arnone et Natalia Mendoza.

Cosa Nostra ("Notre chose" en italien) est aussi surnommée "la pieuvre" pour sa capacité à s'infiltrer dans tous les domaines de la société, et à atteindre de ses bras d'autres territoires. Elle s'est implantée à New York ou à Chicago au XXe siècle. Le fameux "Parrain" du film de Francis Ford Coppola était membre de Cosa Nostra. Elle compte encore des milliers de membres, mais les Siciliens s'élèvent de plus en plus contre le pizzo, le racket auprès des commerçants. Et la lutte contre les mafieux continue.

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Italie : 70 condamnations dans le "maxi procès anti-mafia" visant la 'Ndrangheta

Guerre en Ukraine

Reportage : en Italie, des réfugiés ukrainiens sous les toits de la mafia

Reporters

Italie : le procès pour l'Histoire de la mafia calabraise 'Ndrangheta

L'Humanité

Rafael Nadal, sa 15e demi-finale à Roland-Garros

Actu

L’Espagnol affrontera Alexander Zverev, ce vendredi à partir de 14h45, en demi-finale de Roland-Garros. Avant-dernière marche avant d’emporter, peut-être, un 14e titre à Paris, dimanche. S’il perd, c’est que la douleur, qu’il soigne à coups d’anti-inflammatoires, aura eu raison cette fois-ci de sa rage de toujours donner le maximum sur cette terre orangée qu’il aime tant. Récit.

Éric Serres

Le destin de l’Espagnol Rafael Nadal sera-t-il lié jusqu’à dimanche soir à celui du Real Madrid, son club de cœur ? Tout comme la « Maison Blanche » qui a soulevé la 14e « coupe aux grandes oreilles », le Majorquin ramènera-t-il chez lui un quatorzième saladier ?

Une première réponse, ce vendredi, en demi-finale de Roland-Garros face à l’Allemand Alexander Zverev, qui, bien que nerveux en début de première semaine, a su se réveiller lors de son quart de finale, en battant en quatre sets (6-4, 6-4, 4-6, 7-6 (9/7)) la future star du tennis mondial, l’Espagnol Carlos Alcaraz.

Au vu des statistiques, Nadal, du haut de ses 36 ans – il fête son anniversaire ce 3 juin –, a toutefois une longueur d’avance sur Zverev et ses 26 printemps. Les oppositions ont jusqu’à présent souvent tourné en faveur de « Rafa », qui a gagné à 6 reprises face au natif de Hambourg et ne s’est incliné que seulement trois fois. Avantage Nadal !

John McEnroe : « Le tennis doit se réinventer pour redevenir passionnant »

Un match d’une intensité rare

De plus, malgré ce match référence face à Alcaraz, Alexander Zverev a fait preuve d’une grande irrégularité depuis le début du tournoi. Le n° 3 mondial a connu une première semaine des plus compliquées à l’image de son troisième tour face à l’Espagnol Bernabe Zapata Miralles, 131e mondial et issu des qualifications (7-6 (13/11), 7-5, 6-3). Autant dire que celui que l’on présentait comme l’un des outsiders est certes bien présent dans le dernier carré, mais que cela fut dur.

Dur, à l’image d’une saison où ses frasques colériques auraient pu lui coûter très cher. En février, au tournoi d’Acapulco, frustré par la tournure des événements lors d’une rencontre de double, l’Allemand avait complètement craqué à la fin, s’en prenant physiquement à l’arbitre avec sa raquette. Depuis, son équipementier ne compte plus les outils de travail broyés. Forcément, face au grand favori de la porte d’Auteuil, tout cela pourrait avoir un prix.

Tennis. « Toute sa carrière, Roger Federer a joué contre sa nature »

Rafael Nadal, de son côté, a fait honneur à sa réputation d’homme de la terre. Malgré une saison sur cette surface somme toute moyenne, encore une fois, arrivé à Paris, il a retrouvé son meilleur niveau. Le court central, Philippe-Chatrier, de jour comme de nuit, est le théâtre de son exceptionnelle longévité. On en veut pour preuve cette finale avant l’heure qui l’a opposé à l’un de ses meilleurs ennemis, avec le Suisse Roger Federer, le Serbe Novak Djokovic.

En quart de finale, lors d’une de ces fameuses sessions de nuit, au terme d’un match d’une intensité rare, le Marjoquin a pris le dessus sur le tenant du titre et n° 1 mondial en quatre sets (6-2, 4-6, 6-2, 7-6 (4)). Un combat de 4 h 12, qui s’est achevé mercredi à 1 h 15 du matin.

J'aime ce que je fais. Ça me fait vivre des moments inoubliables, mais j’ai aussi beaucoup de jours où je suis malheureux. Que va-t-il se passer dans deux jours ou dans une semaine ? Je ne sais pas. rafael Nadal

Une souffrance récurrente

Mais voilà, les années passent et « Rafa », s’il ne trépasse pas encore, souffre. Il est touché au plus profond de sa chair par ce que l’on appelle le syndrome de Muller-Weiss : une nécrose de l’os scaphoïde de son pied gauche, une pathologie rare. En clair : l’un des os situés au milieu du pied n’est plus irrigué convenablement et meurt progressivement par insuffisance ou suppression de la vascularisation.

Le mal n’est pas nouveau, mais récurrent. Plus les années passent et plus la douleur se fait forte, au point que la suite de son incroyable carrière – 21 titres de grands chelems et pourquoi pas 22 dimanche – pourrait s’arrêter bientôt. « Si je perds le prochain match ou si je ne joue pas bien, ça ne sera pas parce que je ne serai pas concentré. Je suis très stable d’un point de vue émotionnel », a déclaré Nadal.

Tennis. L’ombre de Yannick Noah plane sur Roland-Garros

Et d’ajouter, en guise de conclusion peut-être : « Je ne sais pas ce qui arrivera quand j’aurai fini ce tournoi. J’aime ce que je fais. Ça me fait vivre des moments inoubliables, mais j’ai aussi beaucoup de jours où je suis malheureux. Que va-t-il se passer dans deux jours ou dans une semaine ? Je ne sais pas. » S’il perd, en effet, c’est que la douleur, qu’il soigne à coups d’anti-inflammatoires, aura eu raison cette fois-ci de sa rage de toujours donner le maximum sur cette terre orangée qu’il aime tant.

Va-t-on assister, en cette fin de deuxième semaine à Roland-Garros, au crépuscule d’une génération incroyable de par sa longévité ? Quoi qu’il en soit Nadal et ses 36 ans et Federer et ses 41 ans – absent à Paris – resteront, avec Djokovic, dans les annales de leur sport, et ce pour encore longtemps.

roland-garrostennisrafael nadalAlexander Zverev
France24 - Monde

Emmanuel Macron en visite dans "une école du futur" à Marseille

Publié le : 02/06/2022 - 16:20

FRANCE 24 Suivre

Emmanuel Macron et le nouveau ministre de l'Éducation, Pap Ndiaye, étaient à Marseille jeudi pour visiter "une école du futur", une expérimentation que le gouvernement entend généraliser à l'ensemble du territoire. Mais cette nouvelle méthode censée offrir "plus de liberté pédagogique aux enseignants" suscite la méfiance des syndicats. 

À dix jours du premier tour des élections législatives, le président de la République sur le terrain : Emmanuel Macron a indiqué jeudi 2 juin vouloir généraliser "à partir de l'automne" dans tout le territoire "l'école du futur", une expérimentation pédagogique menée à Marseille mais contestée par les syndicats d'enseignants qui réclament avant tout une "feuille de route" pour la rentrée.

"Notre ambition, avec Monsieur le ministre, c'est, dans les prochains mois, de pouvoir généraliser cette approche", qui consiste à mettre des moyens tout en donnant "plus de liberté aussi pédagogique aux enseignants", a dit Emmanuel Macron, lors d'une visite en compagnie du ministre de l'Éducation nationale, Pap Ndiaye, dans l'école Menpenti de Marseille.

C'est une "méthode qu'on va généraliser à partir de l'automne", a ajouté le chef de l'État, même si pour l'heure le financement n'a pas été précisé.

Il avait lancé l'idée d'"école du futur" en septembre 2021 lorsqu'il avait présenté le plan d'urgence "Marseille en grand", destiné à aider la deuxième ville de France, où le taux de pauvreté dépasse les 50 % dans certains quartiers, à rattraper son retard.

"L'école du futur" doit permettre aux établissements de financer un projet innovant autour de la culture, des langues, de l'environnement ou des sciences en donnant aux directeurs d'école la possibilité de participer au recrutement de leur équipe pédagogique.

Objectif selon l'Élysée : donner "davantage de liberté et d'autonomie aux équipes pédagogiques pour bâtir un système scolaire plus juste et plus inclusif".

À l'école Menpenti, l'un des 59 établissements de la cité phocéenne retenus pour cette expérimentation, le laboratoire de maths doit fournir aux élèves "une activité authentique de recherche et d'expérimentation" en s'appuyant sur les "outils numériques, la manipulation et le jeu", selon un document interne que l'AFP a pu consulter.

Le maire de Marseille, Benoît Payan, a salué devant la presse la volonté d'Emmanuel Macron de "mettre des moyens sur la table comme personne ne l'a fait avant", et de "faire faire des maths, des langues étrangères aux enfants".

Sur les 2,5 millions d'euros de budget global prévu, 360 000 euros ont déjà été engagés, a précisé Christian Abrard, préfet chargé du volet pédagogique du plan "Marseille en grand".

Un chemin déjà "balisé" pour le nouveau ministre ?

"Mais il y a des lignes rouges : c'est l'école de la République, l'égalité de toutes les écoles", a souligné Benoît Payan, "opposé" au recrutement par les directeurs d'établissement.

Alors qu'Emmanuel Macron a été accueilli par une cinquantaine d'enfants euphoriques, avant de faire le tour d'ateliers avec des écoliers, une trentaine de manifestants postés près de l'école ont réclamé d'abord plus de moyens pour l'Éducation nationale.

L'expérimentation marseillaise suscite beaucoup d'interrogations, notamment l'idée que les directeurs d'école puissent choisir leur équipe, un changement profond du modèle de l'Éducation nationale.

"L'Éducation nationale n'est pas une somme de start-up", assène Stéphane Crochet, secrétaire général du syndicat des enseignants-Unsa, qui s'inquiète de voir le nouveau ministre sur "un chemin extrêmement balisé" et de la généralisation de l'expérimentation.

>> À lire : L'historien des minorités Pap Ndiaye, la surprise à l'Éducation nationale

"Cette expérimentation remet gravement en cause le caractère national de l'École publique, le statut de fonctionnaires d'État des enseignants, l'égalité de traitement des personnels dans leur demande de mutation", renchérit la Fédération FO de l'Enseignement (FNEC FP-FO).

D'autres pointent du doigt le risque d'une "école à deux vitesses", avec des établissements mieux dotés que d'autres et pas forcément situés dans des quartiers défavorisés.

"Cette expérimentation, c'est une vitrine alors que le président devrait se concentrer sur les sujets brûlants de l'Éducation nationale que sont les salaires, le dégel du point d'indice ou encore la feuille de route du nouveau ministre qui ne s'est toujours pas exprimé", estime Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire.

Soutien présidentiel à Pap Ndiaye

Plusieurs chantiers de poids attendent le nouveau ministre, à commencer par la crise du recrutement des enseignants et la réintroduction des mathématiques dans le tronc commun au lycée.

Le chef de l'État marque aussi, avec cette visite, son soutien à Pap Ndiaye, historien réputé des minorités et cible des feux nourris de l'extrême droite, qui le qualifie de "militant racialiste et antiflics", depuis sa nomination surprise dans le gouvernement d'Élisabeth Borne.

Alors que son prédécesseur Jean-Michel Blanquer s'est régulièrement inquiété de phénomènes "woke" ou de l'"islamo-gauchisme", Pap Ndiaye a, lui, douté à plusieurs reprises du bien-fondé de ces concepts.

Des positions qui suscitent aussi l'inquiétude chez certaines personnalités de la majorité ou proches du président, comme Jean-Pierre Chevènement.

Réputé partisan du consensus, la personnalité du nouveau ministre pourrait toutefois être un atout pour favoriser la réconciliation avec le monde enseignant, après des mois d'affrontement avec son prédécesseur.

Avec AFP

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France24 - Monde

Grève des diplomates français : "Une réforme qui nie notre expertise"

Publié le : 01/06/2022 - 16:55

Romain BRUNET Suivre Julia GUGGENHEIM

De nombreux diplomates français appellent à la grève, jeudi, pour protester contre la réforme de la haute fonction publique. Un mouvement inédit qui est aussi le signe d’un désarroi grandissant depuis plusieurs années au Quai d’Orsay.

Le malaise est profond et ressemble à une crise existentielle. Fait rarissime au Quai d’Orsay, six syndicats et un collectif de 500 jeunes diplomates du ministère des Affaires étrangères ont appelé à la grève, jeudi 2 juin, pour protester contre la réforme de la haute fonction publique qui, à terme, entraînera la disparition des deux corps historiques de la diplomatie française : celui de ministre plénipotentiaire (ambassadeur) et celui de conseiller des affaires étrangères.

La grogne couve depuis des mois, mais a éclaté après la publication au Journal officiel en avril, dans l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, du décret d'application, au ministère des Affaires étrangères, de la réforme.

Voulue par le président Emmanuel Macron, celle-ci crée un nouveau corps d'administrateurs de l'État et prévoit que les hauts fonctionnaires ne soient plus rattachés à une administration spécifique : ils seront, au contraire, invités à en changer régulièrement tout au long de leur carrière.

>> À lire aussi : "Diplomatie française : 'Le Quai d'Orsay a trop tendance à fonctionner en vase clos'"

Les diplomates y voient "la fin de la diplomatie professionnelle" française, troisième réseau international derrière les États-Unis et la Chine. En outre, les contours parfois encore flous de la réforme ne permettent pas de donner toutes les réponses aux diplomates inquiets, qui veulent des garanties.

"Cette réforme est une erreur car elle nie notre expertise", affirme une diplomate en poste à Paris ayant requis l’anonymat car soumise au devoir de réserve. "Notre métier s’apprend au fil du temps et de nos expériences sur le terrain, poursuit-elle. Ma compétence, c’est d’abord une fine connaissance d’une zone géographique et les langues étrangères que je parle. Je ne vais pas devenir préfète. On n’est pas interchangeables."

"La diplomatie n’est pas un art de l’impro, mais un métier de pros"

Signe qu’il se passe quelque chose d’inhabituel dans cette maison peu habituée aux mouvement sociaux – il ne s’agit que de la deuxième grève dans l’histoire du Quai d’Orsay, la première ayant eu lieu en 2003 –, de nombreux diplomates ont annoncé, avec le hashtag #diplo2metier sur Twitter, leur intention de participer à la grève ou exprimé leur solidarité avec les grévistes. Parti de la base, le mouvement gagne petit à petit la hiérarchie du ministère des Affaires étrangères et suscite désormais l’adhésion de nombreux hauts responsables et ambassadeurs.

"Dialoguer avec près de 200 États dans leurs langues, négocier, préserver la paix : la diplomatie n’est pas un art de l’impro, mais un métier de pros", écrit sur le réseau social Anne Guéguen, directrice Afrique du Nord et Moyen-Orient au Quai d’Orsay.

Etre #diplo2metier est un engagement fort : au-delà de l'expertise patiemment construite, un choix de vie. Dialoguer avec près de 200 Etats dans leurs langues, négocier, préserver la paix: la diplomatie n'est pas un art de l'impro, mais un métier de pros https://t.co/2iGCMTtSPq

May 27, 2022

"Le 2 juin, je ferai grève. La diplomatie rassemble une gamme de métiers qui ont tous en commun d’être spécifiques et de s’acquérir dans le temps long. C’est une vocation", souligne Philippe Bertoux, directeur des affaires stratégiques, de sécurité et du désarmement au ministère.

Le 2 juin, je ferai grève. La diplomatie rassemble une gamme de métiers qui ont tous en commun d’être spécifiques et de s’acquérir dans le temps long. C’est une vocation, pas une compétence parmi d’autres. Rénovation, oui. Effacement, non. https://t.co/8V9Aeu1j6F

May 27, 2022

"Je serai en grève le 2 juin pour protester contre la réforme du corps diplomatique et la réduction continue des moyens de notre diplomatie. Le retour de la guerre en Europe montre l’importance d’une diplomatie française forte au service des intérêts français et européens", estime Claire Le Flécher, ambassadrice de France au Koweït.

Je serai en grève le 2 juin pour protester contre la réforme du corps diplomatique et la réduction continue des moyens de notre diplomatie. Le retour de la guerre en Europe montre l’importance d'une diplomatie 🇨🇵 forte au service des intérêts 🇨🇵 et 🇪🇺 #diplo2metier

May 27, 2022

"Le but d’Emmanuel Macron est de créer davantage de mobilité entre les administrations. En soi, c’est un principe de bon sens, mais le problème est que cela repose sur une administration généraliste alors que pour certains métiers, on a besoin de spécialistes. Être diplomate, ce n’est pas un métier qu’on fait comme ça sans avoir réfléchi à ses implications, que ce soit en termes de vie personnelle ou en termes de formation", analyse Christian Lequesne, professeur à Sciences Po Paris, spécialiste de la politique étrangère française et auteur de "Ethnographie du Quai d’Orsay" (CNRS Éditions, 2017).

"On assiste depuis des années à un détricotage de ce ministère"

Au-delà de l’actuelle réforme de la haute fonction publique et de la crainte de "nominations de complaisance", ce mouvement de grève témoigne d’un malaise plus profond. Dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde le 25 mai, le collectif de 500 jeunes diplomates s’inquiète notamment d'une "réduction vertigineuse des moyens" (suppression de 50 % des effectifs en 30 ans) et de "décennies de marginalisation du rôle du ministère au sein de l’État".

"On assiste depuis des années à un détricotage de ce ministère, par une baisse des moyens, mais aussi parce que certains volets de notre action sont désormais confiés à d’autres", explique la diplomate ayant requis l’anonymat citée plus haut. "C’est d’autant plus frustrant que nous faisons ce métier au prix de nombreux sacrifices personnels, ajoute-t-elle. Nous travaillons 14 heures par jour et les conséquences sur notre vie privée, quand on a une famille et qu’on doit partir à l’étranger, sont parfois difficiles à gérer. Le grand public a l’image de l’ambassadeur qui passe son temps à faire des réceptions mondaines, mais notre travail, ce n’est pas du tout ça."

"C’est vrai que la société reste beaucoup sur les clichés du diplomate 'Ferrero Rocher'. Les Français ne se rendent pas compte que c’est un métier où il faut gérer les crises et où les fonctionnaires, qui sont extrêmement engagés, ne comptent pas leurs heures. Il y a donc un sentiment d’injustice à l’égard de la perception qu’on peut avoir de leur métier", observe Christian Lequesne.

>> À lire aussi : "Catherine Colonna, une ministre spécialiste de la diplomatie de crise au Quai d’Orsay"

L’autre point soulevé par les témoignages recueillis concerne la définition de la mission du diplomate. De nombreux autres acteurs s’occupent désormais de diplomatie, notamment le ministère de l’Économie pour les négociations commerciales et financières, le ministère de la Défense avec des diplomates militaires spécialistes de la négociation, l’Agence française du développement (AFD) pour l’aide au développement apportée par la France à travers le monde.

"Ces évolutions participent à une forme de questionnement existentiel de la part des diplomates, mais c’est une question qu’on retrouve dans pas mal de pays, comme le Royaume-Uni, les États-Unis, le Brésil, et qui est liée à l’évolution des relations internationales et à la multiplication des acteurs de la diplomatie depuis une vingtaine d’années", analyse Christian Lequesne, pour qui une réflexion sur le rôle du diplomate en 2022 doit être menée.

Le ministère, où vient d'arriver Catherine Colonna, diplomate de carrière dont la nomination a été interprétée comme un "message" à l'endroit des personnels, assure avoir "noué un dialogue social de qualité" avec toutes les organisations syndicales.

La grève risque en tout cas d'être suivie avec attention par la ministre, mais aussi à l'Élysée. Les diplomates en colère espèrent rassembler suffisamment largement pour contraindre Emmanuel Macron à revoir sa copie.

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Catherine Colonna, une ministre spécialiste de la diplomatie de crise au Quai d’Orsay

INTERVIEW

Diplomatie française : "Le Quai d'Orsay a trop tendance à fonctionner en vase clos"

Paris recommande aux Français "dont la présence n'est pas essentielle" de quitter la Russie

L'Humanité

John McEnroe : « Le tennis doit se réinventer pour redevenir passionnant »

Entretien

Si l’ancienne gloire du tennis mondial porte un regard sévère sur son sport, il n’en reste pas moins amoureux, et tente de lui redonner, avec son engagement auprès des jeunes, ce qu’il a lui-même reçu. Entretien

Éric Serres

Cela faisait trois ans que John McEnroe n’était pas venu à Roland-Garros. L’ancienne gloire du tennis mondial est cette fois-ci bien là pour profiter du spectacle, mais aussi pour parler de formation, de la jeune génération, de son académie, tout en restant très critique vis-à-vis de son sport.

Quel regard portez-vous sur le tennis actuel ?

Excepté les joueurs au top, Nadal, Djokovic, Federer et la nouvelle génération avec Alcaraz, je trouve que le tennis dans son ensemble est devenu très stéréotypé. La technologie avec des raquettes ultraperformantes a tout modifié. Avant, il ne suffisait pas d’être un athlète pour gagner. Les artistes, les stylistes avaient leur mot à dire et ils gagnaient le plus souvent. Aujourd’hui, la force brute prévaut sur le beau jeu. Il y a trop de grands costauds qui envoient des missiles du coup droit ou au service. Le tennis doit se réinventer pour redevenir passionnant.

Tennis. « Toute sa carrière, Roger Federer a joué contre sa nature »

Votre sport est en perte de vitesse, notamment auprès du public. Comment le réinventer ?

Il n’est plus le sport roi dans mon pays et dans le reste du monde car la société a changé. Celle-ci n’a plus le temps. Je pense que de ne plus jouer des matchs en 5 sets serait une piste à défricher. Les matchs qui durent cinq heures, c’est trop. Jouer 4 sets avec, en cas d’égalité à 6 jeux partout, un tie-break en 10 points, est une solution qui pourrait être attractive. Je supprimerais aussi la période d’échauffement. C’est pénible à regarder et ça ne sert à rien. Ils devraient arriver sur le court déjà échauffés. Il y a aussi cette histoire du let au service. Au début de ma carrière on m’aurait dit « on l’arrête », j’aurais trouvé cela stupide. Aujourd’hui, je dirais oui, pourquoi pas ?

Tennis. L’ombre de Yannick Noah plane sur Roland-Garros

Vous avez créé à New York, la John McEnroe Tennis Academy. Est-ce une manière de rendre à ce sport ce que vous lui devez ?

Oui, je voulais rendre à New York et au tennis ce qu’ils m’ont donné. Une sorte d’héritage. J’ai été très privilégié dans ma jeunesse et j’aimerais pouvoir offrir à de jeunes talents cette possibilité. Or, aujourd’hui, jouer au tennis est deux à trois fois plus cher que lorsque j’étais enfant. C’est même devenu hors de prix ! À l’adolescence, pour avoir un bon entraîneur et espérer briller au niveau national, il faut avoir un budget minimum de 46 000 euros par an. Grâce à l’académie et aux partenariats que l’on a noués avec certains, comme le programme BNP Paribas Jeunes Talents, on permet à des gamins qui viennent de quartiers défavorisés de s’offrir ce rêve.

Quel est votre rôle à l’académie ?

Mon rôle est juste de les inspirer, de leur donner envie d’aller au bout de leur rêve. Il faut qu’ils ne voient pas en moi le vieux qui jouait avec des raquettes en bois, mais celui qui peut les accompagner, les aider à devenir peut-être un jour un champion. Je peux leur apporter ces clés-là. Mon rôle doit être celui d’un leader, une inspiration. Le reste de mon équipe à l’académie est là pour leur offrir les bases techniques. Mais, pour donner l’envie et le plaisir de jouer à tous ces gamins, il faut aussi réussir à se mettre les parents dans la poche. Ils sont souvent la source du problème dans l’évolution d’un enfant. Ils voient en lui un futur champion beaucoup trop tôt, alors qu’au contraire il faut lui laisser le temps de s’épanouir en tant que personne.

Évidemment, quand on entraîne des futurs joueurs de tennis professionnels, on regarde les qualités sur le court, leurs déplacements, mais il n’y a pas que cela. Il faut aussi les accompagner psycho­logiquement. On voit de plus en plus de joueurs ou de joueuses qui ont des crises de panique. Naomi Osaka, qui finalement n’a rien connu d’autre que le tennis, en a souffert. Elle n’a pas eu le temps de grandir normalement.

Boris Becker condamné à deux ans et demi de prison ferme

Ce genre de choses n’existait pas à votre époque ?

Si, cela pouvait arriver. Je me souviens que, pour mon premier Roland-Garros, la fédération américaine m’avait donné 500 dollars et c’est tout. J’avais dû me débrouiller tout seul pour m’inscrire aux qualifications. J’avais dû trouver mon hôtel tout seul. Personne pour m’aider alors que j’étais tout de même numéro un chez les juniors. J’étais un peu perdu. Avec mon académie, c’est justement cela que j’essaie d’éviter en apportant un véritable encadrement à tous les niveaux.

tennisroland-garros
France24 - Monde

Au Sénégal, le plus grand navire-hôpital civil du monde fait ses débuts à Dakar

Publié le : 02/06/2022 - 17:53

Samia METHENI Suivre

Le Global Mercy, plus grand navire-hôpital civil du monde, a fait ses débuts lundi en Afrique, dans le port de Dakar, où il doit rester quatre semaines pour former des professionnels de santé.

L'Humanité

Tennis. « Toute sa carrière, Roger Federer a joué contre sa nature »

Entretien

Il est encore le grand absent de cette édition 2022 de Roland-Garros. Mais le champion suisse, bientôt 41 ans, même loin de la terre battue parisienne, reste dans toutes les têtes grâce à la sortie du livre Roger Federer, de Christopher Clarey, journaliste sportif au New York Times et auteur de cette biographie. On y découvre un Federer loin des stéréotypes que l’on a bien voulu lui coller sur le dos.

Pourquoi Roger Federer vous a-t-il intéressé ?

Je couvre le tennis depuis une trentaine d’années. J’ai débuté avec Pete Sampras et André Agassi, James Courier ou encore Michael Chang. Quand ils ont terminé leur carrière, je me suis dit que j’avais vécu la plus belle période du tennis et que ce ne serait plus jamais comme avant. J’avais tort ! Une nouvelle génération émergeait, avec notamment Roger. J’ai découvert quelqu’un de sympathique et toujours accessible en face-à-face alors qu’il devenait une icône. J’ai voulu comprendre le phénomène et ne pas avoir de regret à ne pas suivre jusqu’au bout cette épopée incroyable.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué chez ce joueur. En quoi est-il si différent des autres, les Nadal ou Djokovic ?

Il est simple et sophistiqué à la fois. Federer a une intelligence émotionnelle qui n’est pas souvent la première qualité des grands athlètes. Il s’adapte remarquablement à toutes les situations et il a su évoluer tout au long de sa carrière. Entre le jeune Federer et celui du sommet, il y a un fossé. C’est impressionnant ! En fait, je pense que Federer a fait toute sa carrière en jouant contre sa nature. Il est devenu zen sur le court alors qu’à ces débuts, et même dans la vie, il ne l’était pas. En fait, c’est un garçon fluide, tant dans sa façon de se déplacer sur le court que dans sa manière d’être.

Ce qui est étonnant avec Federer, c’est qu’il n’a pas explosé tout de suite au plus haut niveau. Son apprentissage a été long.

Il n’était en effet pas du tout sûr au début qu’il devienne numéro un mondial. Beaucoup de doutes subsistaient à son sujet. Nombre d’observateurs l’imaginaient devenir un joueur du top 20 ou du top 10. Pas numéro un. Il avait beaucoup de problèmes à gérer ses émotions. Un handicap pour aller plus haut. Entre son titre chez les juniors à Wimbledon et son titre sur la pelouse du centre court chez les grands, cinq années se sont déroulées.

Qu’est-ce qui a fait qu’il y est enfin arrivé ?

Il a énormément travaillé sur son mental, mais je crois qu’il y a une chose essentielle dans son évolution, c’est la mort, en 2002, de son coach des débuts, l’Australien Peter Carter, qui était comme son deuxième père. Ce décès, il l’a conjuré en maximisant enfin tous les talents que l’on voyait en lui. Sans la mort de Peter Carter, pas sûr que Roger serait devenu le grand champion qu’il est. Ce malheur a été le moteur émotionnel qui lui manquait.

Le fait d’avoir sur sa route un joueur comme Rafael Nadal explique-t-il aussi le palmarès et la longévité de Roger Federer ?

La rivalité avec Nadal lui a apporté un supplément d’âme. Il a été pendant cinq à six ans le roi incontesté du classement ATP, mais la présence de l’Espagnol, que ce soit sur la terre battue mais aussi sur les surfaces en dur, l’a obligé à ne pas lâcher prise et à continuer. Pourtant, au-delà de cela, il y a aussi cet amour du jeu qui ne l’a jamais quitté.

Justement, finissons par le jeu. Qu’est-ce que Roger Federer a apporté au tennis du XXIe siècle en dehors de ses multiples titres ?

Il a amené ce qu’on nomme chez nous le « plus one », c’est-à-dire le deuxième coup. Là où les joueurs avaient leur propre filière, c’est-à-dire effectuaient service volée ou jouaient fond de court, Roger, grâce à son coup droit, a réussi à maximiser des attaques en deuxième phase. C’est-à-dire : un service, un retour puis une attaque gagnante la plupart du temps.

Roger Federertennisroger federer
Valeurs Actuelles

La fille de l’ex-ministre Élisabeth Moreno devant la justice pour une affaire de trafic de drogues

Mauvaise passe chez les Moreno. La fille de l’ex-ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances, une jeune femme de 31 ans est jugée pour « non-justification de ressources ou de l’origine d’un bien », en lien avec une affaire de trafic de drogue. Pendant ce temps-là, Elisabeth Moreno est en pleine campagne en vue des élections législatives de juin. Investie par la majorité présidentielle Renaissance, Élisabeth Moreno vise la 9e circonscription des Français de l’étranger. Mais l’une de ses filles nommée Anaïs ne suit en revanche pas le même parcours, et pourrait peut-être entacher sa campagne.

Des importations de cocaïne et de cannabis

Cette mère de famille âgée de 31 ans était jugée, jeudi 2 juin, dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate pour « non-justification de ressources ou de l’origine d’un bien » en lien avec une affaire de trafic de stupéfiants, relate Le Parisien. Son époux William était également à la barre. Il est poursuivi pour des importations de cocaïne et de cannabis depuis Le Lamentin, en Martinique, jusqu’à Morsang-sur-Orge, dans l’Essonne. Un trafic qui aurait duré d’avril 2021 à mai 2022.

Le procès renvoyé en juillet

La procureure reproche ainsi à Anaïs – gestionnaire dans une caisse d’assurance familiale dans l’Essonne, touchant 1 500 euros par mois – d’avoir « omis de justifier des ressources correspondant à son train de vie ». La jeune femme est accusée d’avoir « bénéficié du trafic », en étant mariée à un dealer de drogues, relaie Le Parisien. Si Anaïs a un casier judiciaire vierge, William est déjà connu de la justice pour association de malfaiteurs et blanchiment, dans une autre affaire de trafic de stupéfiants. Il avait écopé de trois ans de prison à Fort-de-France en 2018, rappelle Le Parisien. Cet homme de 29 ans se présente comme un chauffeur-livreur, un réparateur de smartphones ou encore un conducteur occasionnel de covoiturage. À la demande des prévenus, qui souhaitent être en mesure de fournir toutes les pièces justificatives, leur procès a été renvoyé en juillet. En attendant, le couple a été placé sous contrôle judiciaire.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

De Londres à Lagos, le périple d'un motard nigérian pour éradiquer la polio

Publié le : 31/05/2022 - 17:18

Samia METHENI Suivre

Treize pays et 13.000 kilomètres parcourus : Kunle Adeyanju a traversé dimanche la frontière entre le Bénin et le Nigeria, son pays d'origine, après un périple de quarante jours à moto. Objectif: lever des fonds pour soutenir la lutte pour l'éradication de la polio.

L'Humanité

Rugby. Le Stade Rochelais, l’Europe, l’Europe, l’Europe !

Actu

Les Maritimes n’ont cette fois pas raté leur rendez-vous en finale de la Coupe d’Europe à Marseille. Ils se sont imposés face à la province du Leinster (24-21).

Après un double échec en finale de Coupe d’Europe (22-17) et Top 14 (18-8) face à Toulouse l’an passé, le Stade Rochelais, l’un des plus vieux clubs de l’Ovalie française, a gagné samedi son premier titre majeur en battant les Irlandais du Leinster (24-21) en finale de Coupe d’Europe. « C’est énorme, je n’ai même pas les mots », a lâché à l’issue de la rencontre le troisième ligne rochelais et international Grégory Alldritt.

Énorme, comme ces dix dernières minutes à couper le souffle. Les avants rochelais ont pilonné la ligne d’en-but irlandaise vague après vague, coup de casque après coup de casque pour faire plier le Leinster qui pensait pourtant avoir fait le plus dur. Finalement, le demi de mêlée Arthur Retière à la 79e minute, dans un trou de souris, trouvait l’ouverture pour aplatir. Mais rien n’était encore sûr. L’arbitre anglais Wayne Barnes prenait un malin plaisir à vouloir revoir les images « au cas où ». Insoutenable attente pour le XV rochelais, qui retenait sa respiration, imaginant encore une fois passer à presque rien de ce Graal qui lui échappe depuis trop longtemps. La malédiction allait-elle enfin tourner le dos aux Marines, eux qui avaient déjà trébuché si souvent sur la dernière marche – Challenge européen 2019, Top 14 et Champions Cup 2021 ?

Un match qui semblait plié d’avance

Oui, cette fois-ci était la bonne ! L’essai était accordé. Ihaia West, l’ouvreur et buteur néo-zélandais, impeccable – trois transformations (11e, 61e, 79e), 1 pénalité (41e) – délivrait son équipe et le public du stade Vélodrome totalement acquis à la cause des joueurs dirigés Ronan O’Gara. Et pourtant, on leur avait promis l’enfer face à l’armada de la province du Leinster. Les coéquipiers de Johnny Sexton, une horde d’internationaux irlandais, ­faisaient figure de grands favoris. Quatre étoiles sur le maillot – quatre sacres de champions d’Europe – et une domination indiscutable de cette Champions Cup 2022, au point de laminer le Stade Toulousain en demi-finale, le match semblait plié d’avance pour les bookmakers.

une solidarité sans faille

C’était pourtant compter sans l’appétit des Rochelais, qui s’est transformé samedi en une solidarité jamais mise en défaut durant 80 minutes. Pour contrer la machine si bien huilée des Irlandais, les Maritimes ont livré un match dantesque grâce à leurs avants qui ont su garder au chaud ce maudit ballon aux rebonds parfois capricieux. 61 % de possession, ce n’est pas rien ! «  Ce match, on le gagne devant », a expliqué Arthur Retière. Ce match, ils l’ont aussi gagné en n’hésitant pas à jouer tous les coups. Avec trois essais à zéro – Raymond Rhule (10e), Pierre Bourgarit (61e) et Retière (79e) –, La Rochelle n’a finalement eu à subir que la patte de Sexton et ses six pénalités (4e, 8e, 22e, 40e, 47e, 52e) et celle de Byrne (64e). Romain Sazy, joueur emblématique des Maritimes, pouvait enfin se lâcher : « Maintenant, on est champions d’Europe. C’est énorme pour le club, pour sa progression. Il fallait passer par ce moment-là. On a conjuré le sort. » Enfin ! É. S.

Valeurs Actuelles

Éric Zemmour : “Le Var est un résumé de la France”

Vous vous portez finalement candidat aux élections législatives. L’occasion de remonter sur le cheval après avoir chuté à la présidentielle ? J’ai réfléchi et je me suis finalement dit que ma place était à la tête de mes troupes. Je ne me voyais pas éviter l’obstacle alors que je les envoyais tous à la bataille, telle l’image de Bonaparte avec le drapeau sur le pont d’Arcole.

Pourquoi avoir choisi cette circonscription ? C’est surtout un coup de coeur. Ma campagne présidentielle a été rythmée par le Var. J’avais donné ma première interview dans Var Matin, j’ai commencé ma tournée littéraire à Toulon, où j’ai aussi accueilli Marion Maréchal. Cette circonscription est un résumé de la France où l’on voit toutes les conséquences de la mondialisation : des avantages, avec le tourisme qui rapporte beaucoup d’argent, et des inconvénients comme la hausse des prix des logements. Il y a ici toutes les classes sociales et une histoire rythmée par les razzias et les invasions sarrasines.

C’est aussi un département où a longtemps régné le RPR. Espérez-vous capter cet électorat ? J’ai connu ce département en tant que journaliste politique. Il était aux mains du RPR et même du Parti républicain de François Léotard. Cet électorat s’est, depuis, divisé, une partie est passée au Front national, l’autre est restée à l’UMP. Ces deux électorats sont pourtant les mêmes. Je suis content de pouvoir les réconcilier, après qu’ils ont été artificiellement séparés par l’habileté tactique de François Mitterrand et par la couardise des dirigeants de droite.

Vous soulignez la diversité de cette circonscription, que vous ne voulez pas résumer à Saint-Tropez. Avez-vous été étonné de voir ces classes populaires et aisées se partager le territoire ? Économiquement et sociologiquement, c’est un petit résumé de la France, avec des différences de revenus, de conditions sociales, de modes de vie… Chacun garde toutefois la même interrogation existentielle et la même nécessité de se souder pour affronter des défi s qui nous hantent. Je vais partout, pour sentir le pouls de cette circonscription qui traduit une synthèse passionnante et très instructive de la France.

Vous allez de nouveau devoir réconcilier les classes populaires et supérieures, ce que vous semblez ne pas avoir su faire au niveau national… C’est un projet national. La lutte des classes nous détourne des sujets essentiels qui nous réunissent tous : rester français. C’est le combat duquel on ne doit pas se laisser détourner. Tous les camps, de Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon, en passant par Emmanuel Emmanuel Macron, se complaisent dans cette lutte des classes. La véritable question existentielle, c’est de savoir s’il y aura encore un peuple français à l’horizon 2040-2050 ou s’il sera remplacé par une autre civilisation ! Jean-Luc Mélenchon a choisi, Macron aussi en donnant l’Éducation nationale à un intellectuel indigéniste. Il n’y a pas d’opposition politique entre Macron et Mélenchon, mais une opposition chronologique. Macron prépare la France de Mélenchon.

Quel rôle joue Marc-Étienne Lansade, votre suppléant, maire de Cogolin, à vos côtés ? Il a beaucoup insisté pour que je vienne, alors qu’il aurait dû être le candidat. Il a accepté d’être mon suppléant. Il est ici mon poisson-pilote dans une circonscription qu’il connaît très bien. Il connaît ses complexités, ses richesses. Notre duo est très efficace. Le maire est plus dans la proximité, le député dans la politique nationale.

Si vous êtes élu, vous permettra-t-il de garder un lien avec la circonscription ? Vous verra-t-on porter des dossiers locaux à l’Assemblée nationale ? Nous allons réinventer le couple député-maire. C’était une erreur de supprimer ce lien très utile et efficace. Je reviendrai souvent, mais je serai surtout le porte-voix des habitants de la circonscription à l’Assemblée nationale et dans les médias. Marc-Étienne sera le point fixe pour relayer les préoccupations, les soucis et les légitimes revendications de ses habitants. Je pourrai alors porter ces problèmes au niveau national et dans l’espace médiatique. Je suis le mieux placé de tous les candidats pour faire entendre ma voix.

Le Var et plus généralement la région Paca sont-ils pour vous un laboratoire de ce projet national ? Absolument. Ce sera un laboratoire politique. Je suis l’agent du rassemblement et de la réconciliation du peuple RPR. Ce doit être l’axe politique de ces prochaines années avant de l’étendre à l’ensemble de la France.

Sur certaines circonscriptions, trois à quatre candidatures de droite s’affrontent. N’est-ce pas le risque de laisser le champ libre à la majorité présidentielle ou à la coalition de gauche ? Il n’y a qu’une seule candidature de droite, celle de Reconquête !. Marine Le Pen dit que le RN n’est pas de droite, Les Républicains se soumettent aux centristes, qui se soumettent à Macron, qui lui-même se soumet à Jean-Luc Mélenchon. Les électeurs sont trompés par de vieilles habitudes et traditions politiques. Ils doivent comprendre que nous vivons un temps nouveau, qui remet en cause les vieilles étiquettes dans ce paysage complètement transformé.

Le peuple de droite est ici encore marqué par la fuite de ses élus vers la Macronie. Allez-vous surfer sur ce ressentiment ? Le ralliement de Renaud Muselier est anecdotique. Il y a surtout un mouvement de fond. Les dirigeants LR sont devenus des centristes et ont vocation à rejoindre Macron. Avant, il y avait un chef pour les centristes de droite, et un autre pour les centristes de gauche. Aujourd’hui, ils sont tous rassemblés. Il reste un peuple et quelques dirigeants qui ne veulent pas faire allégeance. Dans le Sud, c’est allé plus vite qu’ailleurs.

Comment réussir à imprimer la marque “Reconquête !” dans ce nouveau paysage ? Ce qu’on a fait en six mois est déjà extraordinaire. Faire un parti à plus de 120 000 adhérents, 550 candidats, c’est inédit dans l’histoire de la Ve République. Maintenant, il faut installer le parti. Nous ferons le maximum.

Dans le cas où votre parti n’obtiendrait aucun ou seulement un ou deux sièges à l’Assemblée nationale, bien en dessous des ambitions affichées, quel serait son avenir ? On peut très bien survivre politiquement sans député. Le Front national n’a pas eu de députés pendant de nombreuses années, alors qu’il faisait des scores remarquables à la présidentielle. Nous allons préparer l’avenir, former des candidats et renouer avec l’idée de formation. Reconquête ! sera non seulement une machine électorale, mais aussi une école de pensée. Nous allons former des jeunes, quand l’école va devenir une machine de propagande des idées indigénistes et islamogauchistes. Il y a un retour à la social-démocratie qui a créé une contre-société en éduquant le peuple de gauche. La droite l’a imitée par l’Action française, puis le RPR. Il faut reprendre cette tradition. On va se servir de ma notoriété, de mon impact médiatique et politique. Aujourd’hui, ce sont les notoires, comme les notables au XIXe siècle, qui conduisent la politique nationale. Il faut jouer ce jeu à fond.

Comment expliquez-vous que des cadres LR, comme Éric Ciotti ou Julien Aubert, se lancent dans la bataille législative sans l’étiquette Reconquête ! ? Il y a encore l’attachement aux vieilles étiquettes, aux vieux appareils, aux situations électorales acquises. C’est un manque d’audace indéniable et une erreur conceptuelle : ils pensent pouvoir ressusciter LR. Ces dirigeants commettent la même erreur que les socialistes, qui pensaient pouvoir ressusciter le PS après les 6 % de Benoît Hamon. On voit où ils en sont. Leur mort est inexorable, ils se trompent de combat et de diagnostic. On ne ressuscite pas un parti qui est mort. Ils ont cinq ans de retard sur le PS.

Reconquête ! n’aura sans doute pas de groupe à l’Assemblée nationale. Si vous êtes élu, avec qui allez-vous collaborer ? Le problème, c’est que les situations sont figées à l’Assemblée nationale. Les députés du parti majoritaire ne servent à rien car ils doivent voter comme un seul homme les injonctions du gouvernement et d’Emmanuel Macron. Quant aux groupes d’opposition, ils ne servent pas à grand-chose puisque eux aussi sont contraints par une opposition systématique et une discipline de parti. Notre avantage sera d’être complètement libres de porter les convictions de nos électeurs.

Pourrions-nous vous voir dans un groupe LR ou RN ? Je pense que Les Républicains et le Rassemblement national ne vont pas revenir très nombreux puisqu’ils ont refusé mes appels à l’union. Je comprends leur stratégie, ils veulent tuer la concurrence et ramasser le plus d’argent public possible. Mais je pense que c’est un calcul à courte vue. Jean-Luc Mélenchon, lui, a trouvé ce qu’était un calcul plus ample et plus politique dont on voit aujourd’hui l’efficacité.

Seriez-vous favorable au scrutin proportionnel à l’Assemblée nationale ? Il est absolument injuste de réclamer la proportionnelle quand on ne veut rien comprendre aux exigences du scrutin majoritaire à deux tours. Chaque mode de scrutin a des conséquences sur la vie politique. L’intelligence, c’est de comprendre et de s’adapter à ce mode de scrutin. Ce n’est pas au mode de scrutin de s’adapter aux stratégies des partis. Notre scrutin actuel nécessite des alliances. Si on ne veut pas d’alliance, on ne peut pas pleurer ensuite. La gauche le montre, ils ont trouvé un terrain d’entente et vont revenir nombreux. À droite, ils ne veulent pas faire ça et seront peu à revenir.

Jordan Bardella était dans votre circonscription, la semaine dernière, et sera dans celle de Stanislas Rigault, en Vaucluse, pour soutenir vos opposants. Comment l’analysez-vous ? Je m’étonne que Jordan Bardella vienne combattre les candidats de Reconquête ! plutôt que ceux d’Emmanuel Macron ou de Jean-Luc Mélenchon. On voit qui sont ses adversaires privilégiés. Je m’en étonne.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Ukraine : des experts “mémorisent” les bâtiments historiques à l'aide de la 3D

Publié le : 30/05/2022 - 16:10

Mandi HESHMATI

Des centaines de monuments historiques ukrainiens ont été endommagés ou détruits depuis le début de la guerre. Pour sauvegarder le patrimoine du pays, des experts culturels reconstituent ces monuments grâce à des numérisations en 3D.

L'Humanité

Plainte pour éventuelle complicité dans les crimes de guerre : les salariés français de l’armement écœurés

Actu

Chez Thales ou MBDA, on vit très mal de voir son entreprise mêlée à des crimes de guerre, et les responsabilités politiques sont mises en cause.

Cyprien BogandaLuis Reygada

Ce n’est pas une industrie comme les autres, et ils en ont conscience mieux que quiconque. Mais, même s’ils connaissent les dangers inhérents à ce commerce particulier, tous les salariés du secteur que nous avons interrogés nous ont confié leur colère de voir leur entreprise épinglée par les ONG. « Pour moi, c’est insupportable, tranche Michael (1), qui travaille chez Thales. Je savais qu’on allait se faire “allumer” à un moment ou un autre. À force de vendre du matériel à n’importe qui, on finit par devenir les complices objectifs d’atrocités… En l’occurrence, il s’agit de la guerre au Yémen. Mais je rappelle que nous avons vendu des équipements d’optronique (vision nocturne) à la Russie pendant des années, qui sont très certainement utilisés en Ukraine actuellement…  »

Crimes de guerre au Yémen. Dassault, MBDA et Thales accusés de «complicité»

Ancien ingénieur chez Thales, actuellement représentant CGT au Conseil national de l’industrie, Sylvain Delaitre replace le scandale dans une perspective plus large : « Nous avons évidemment besoin d’une industrie de défense, mais nous ne pouvons pas alimenter des conflits meurtriers. En fait, c’est tout le système de production-vente d’armement qui est à revoir. Il est anormal que la France soit la 3e puissance exportatrice d’armes dans le monde, c’est disproportionné. Il faut bien comprendre que tout le système français est basé sur des objectifs d’exportation très élevés pour écouler à l’extérieur ce qu’on n’utilise pas chez nous. Et rentabiliser des équipements qui coûtent une fortune, comme le Rafale (avion de combat – NDLR). Le problème, c’est qu’on exporte tous azimuts, sans aucun contrô le, à des pays qui sont tout sauf des démocraties. »

Une situation qui arrange bien Thales, dont les finances se portent à merveille : en 2021, le groupe a réalisé plus d’un milliard d’euros de bénéfices. En 2020, sa branche défense lui a permis de dégager 500 millions d’euros, alors que ses activités aéronautiques civiles étaient à l’arrêt du fait de la crise sanitaire.

« C’est l’état qui a le dernier mot »

Employé par MBDA, autre entreprise dans le collimateur des ONG, Éric (1) n’est pas surpris par cette accusation qui «date déjà de plusieurs années». Il rejette la responsabilité sur les décideurs politiques, dans une industrie soumise « aux aléas» géopolitiques et diplomatiques. « Par le passé, nous avons déjà eu comme clients la Libye, l’Iran, l’Irak… Nous produisons des armes certes, mais c’est la Direction générale de l’armement (du ministère des Armées – NDLR) qui s’occupe des exportations. Au final, c’est bien l’État qui a le dernier mot pour la validation des ventes », insiste ce délégué CGT employé sur le site de Bourges (Cher) du leader européen dans la conception de systèmes de missiles.

« Le commerce d’armes françaises est d’une opacité considérable qui protège les principaux responsables »

Mis en cause pour la fourniture de missiles à longue portée à l’Arabie saoudite dans le cadre du conflit au Yémen, MBDA ne s’est pas pour autant privé de fournir aussi des missiles antichars à l’armée du Qatar, pays pourtant positionné du côté des Houthis – adversaires de la coalition militaire dirigée par les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite dans la guerre du Yémen. L’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 4,2 milliards d’euros en 2021.

Pour sa part, la branche Aviation du Groupe Dassault n’est pas en reste avec un bénéfice net ajusté de 693 millions d’euros en 2021, contre 396 l’année précédente. Malgré ces résultats records, ses salariés avaient dû batailler ferme ces derniers mois pour obtenir une hausse des salaires lors des négociations annuelles obligatoires, qui ne leur avait finalement été concédée que partiellement.

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New York Times - World

Desperate to Flee Attacks, Kashmir Hindus Say Officials Lock the Exits

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Decades after militant violence forced Hindus out of the disputed region, they have been shaken by an intensifying string of targeted killings.

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By Hari Kumar and Mujib Mashal

SRINAGAR, Kashmir — The return of minority Hindus to Kashmir, two decades after an exodus in the face of militant attacks and threats, has been held up by the Indian government as an illustration of how it is bringing normalcy to the restive Himalayan region.

But Kashmiri Hindus say that their lives have become anything but normal after an intensifying spate of targeted killings — and that they desperately want out, yet again.

The administration of Prime Minister Narendra Modi, they say, is preventing thousands of Hindus from fleeing their Kashmir residential colonies. The Hindu residents are demanding that the authorities lift the blockades and let them leave after three killings this week: a teacher gunned down outside her school, a bank manager shot at his desk and, on Thursday night, a laborer killed while working at a brick kiln.

“Our demand is to relocate us to anywhere other than Kashmir, any corner of India,” said T.N. Pandita, a father of two who works as a clerk at the local court in the Baramulla district.

“This morning, we tried to get out, but we were physically barred from leaving,” Mr. Pandita said on Thursday. “Our camp is locked, and the central police forces are deployed outside.”

Mr. Modi’s government has been invested in projecting the majority-Muslim region as a stable, integrated part of India after it dissolved the region’s elected government and revoked Kashmir’s semiautonomous status in 2019 to bring it under the direct rule of New Delhi.

Stripping the region of its special status had long been a goal of India’s Hindu nationalists. Under the direct rule that followed, a clampdown has increasingly quashed dissenting voices.

Kashmir has been disputed between India and Pakistan since the end of British rule in 1947. In the late 1980s, a Kashmiri separatist movement, which received support and training in Pakistan, intensified the targeting of the region’s Hindus, known as Pandits. A mass migration of tens of thousands of Hindu families — perhaps 300,000 people in all — followed. Only a few hundred Hindu families remained.

A little over a decade ago, as the security situation in the valley improved under a heavy Indian military presence, the government encouraged Kashmiri Hindus to return by offering them incentives that included government jobs and payments for buying or rebuilding homes. Thousands of Hindus accepted the offers, taking up residence in half a dozen Kashmir residential colonies referred to as transit camps.

But Kashmiri Hindu organizations and local residents say there has been a renewed wave of targeted killings in the past two years, an apparent retaliation for Mr. Modi’s decision to revoke the region’s semiautonomous status. Mr. Modi also tried to reduce the requirements for Hindus to take up local jobs and buy property, which the militants and others cite as an effort to reshape the region’s demographics.

About 200 families who lived outside the camps, or who managed to get out of them, have left the valley in the past three days, local Hindu leaders say.

“We used to get all the support from the locals. But all of a sudden, from the last two and a half years, the scenario has fully changed,” said Ankaj Tickoo, a 31-year-old engineer with the power department in the Srinagar district.

“What happened to my parents in the 1990s,” he added, “the same is happening to us now.”

Sandeep Raina, 38, who works in the Anantnag district for the same agency, said he had received phone calls from the official in charge of four police stations discouraging him from doing site visits in their areas.

“We are not going to the office since the killing of Rahul Bhatt — that was 21 days ago, and since then more killings have taken place,” he said, referring to a civil servant who was shot inside his office. “I am worried about the safety of my family. I am not able to send my child to school.”

The authorities were scrambling for a solution and increasing security around the areas where Kashmiri Hindus live. Amit Shah, India’s home minister, held discussions with senior security officials on Thursday, and was expected to meet with Kashmir’s civilian and military leaders on Friday to review the situation.

In a letter to the top judge in the region on Wednesday, the Kashmiri Pandit Sangarsh Simiti, an organization for Hindus in the region, accused the government of “playing with the lives of the religious minorities in Kashmir Valley” and asked the region’s high court to intervene. It also detailed how the authorities were preventing Kashmiri Hindus from relocating to more secure areas.

The organization said that there had been more than a dozen targeted attacks, some fatal, recorded against Hindus since 2020. The Indian news media said a total of 18 Hindus had been killed since the 2019 change in the region’s status. Many Muslims seen as supporting the government have also been killed.

“The government blocked the roads, used electric currents to barricade the walls of the transit camps, the main doors of the transit camps are closed from outside with locks,” the organization said in its letter to the court.

Videos posted by Hindu residents from the Mattan camp, in the Anantnag district, showed a tense situation during a protest where local officials urged residents to stay. The officials said that they would increase security measures and that residents could work closer to home.

The Kashmiri Hindus told the local officials that it was too late for such measures. Some of them chanted, “What do we want? A right to live!” and “The only solution — relocation! Relocation!”

Ranjan Jotshi, 48, a protest leader who works at the local department of social welfare, said that he had been part of a delegation that visited the region’s governor for a meeting, and that the police chief had told attendees it would take three years to rid the region of the remaining militants.

Hours after the meeting with the local officials in the Mattan camp, as panic grew over the killing of the bank manager, security forces barricaded the camp’s exit with vehicles to stop families from leaving.

“Don’t force Kashmiri Pandits to pelt you with stone,” Mr. Jotshi is seen in a video telling the police, referring to an act that local Kashmiri Muslim youths sometimes resort to against the region’s heavy security forces.

“We want to leave, at any cost,” Mr. Jotshi says. “We do not want to die here.”

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Valeurs Actuelles

Stade de France : même Hidalgo réclame “des changements” sur la sécurité à Paris

Le chaos au Stade de France lors du match Liverpool-Real Madrid fait réagir les responsables politiques de tous les bords. Même Anne Hidalgo, candidate malheureuse du PS à l’élection présidentielle, n’a pas manqué d’y aller de son commentaire sur la soirée du samedi 28 mai. « J’espère que nous aurons des bonnes nouvelles parce qu’il y a des changements qui sont nécessaires et je les ai réclamés », a lancé la maire socialiste de Paris lors d’un conseil municipal, rapporte L’Équipe, jeudi 2 juin.

« Ce qui s’est passé au Stade de France samedi dernier relève d’une honte pour notre pays, notre région, notre capitale qui va accueillir l’événement le plus grand, le plus reconnu et retransmis dans le monde que sont les Jeux olympiques et paralympiques », a-t-elle encore déclaré, rappelant que pour l’Euro 2016, une zone rassemblant « 90.000 personnes sur le Champ-de-Mars » avait été constituée, sans aucun incident.

« Des logiques de nasse plutôt que de désescalade »

Chargeant la gestion du préfet Lallement et ce qu’elle qualifie de « doctrine du maintien de l’ordre à Paris qui consiste à aller vers des logiques de nasse plutôt que de désescalade », l’édile parisienne plaide pour « qu’on revienne à une situation républicaine de reconnaissance du rôle de chacun dans les questions de sécurité ».

En effet, les questions sécuritaires sont désormais scrutées à la loupe après ces incidents et à l’approche des Jeux Olympiques 2024 dans la capitale. Pour Philippe Goujon, maire (LR) du XVe arrondissement de Paris, l’organisation défaillante et les débordements lors de la finale de la Ligue des Champions « font naître un doute sur notre capacité à assurer un déroulement paisible des JO », particulièrement la cérémonie d’ouverture prévue sur la Seine, qu’il juge « au coeur de toutes les inquiétudes », selon les propos rapportés par le quotidien sportif. Nicolas Bonnet-Oulaldj, élu communiste du Conseil de Paris, a quant à lui directement demandé la démission du préfet Didier Lallement.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Chez Orpea, les salariées font de la résistance

Actu

Ehpad Avant même la journée d’action de ce vendredi, les employées se sont mises en grève pour exiger leur prime d’intéressement.

Cécile Rousseau

Une explosion spontanée de colère. Alors que pas une semaine ne passe sans une nouvelle affaire écornant l’image d’Orpea – un ­récent article du Monde faisant état de pratiques de surfacturation, de conflits d’intérêts et de possibles abus de biens sociaux –, les employées découvrent, effarées, l’ampleur des dégâts. Après ces révélations en cascade, la communication en CSE, le 17 mai, du non-versement de la prime d’intéressement de 750 euros a été le coup de grâce. Depuis deux semaines, une quinzaine d’établissements du géant des Ehpad se sont mis en grève un peu partout pour dénoncer cette injustice.

Avant même la journée d’action nationale prévue vendredi, partout en France, certains ont déjà fait tomber la blouse à Beauvais (Oise), Saint-Étienne (Loire), Le Mans (Sarthe) ou encore Osny (Val-d’Oise). « Normalement, ce n’est pas si simple de mobiliser. Là, les salariées sont sorties toutes seules », constate Dominique Chave, secrétaire de la CGT santé privée. « Pour ce personnel qui a des petits salaires et est parfois en temps partiel imposé, ces 750 euros sont synonymes du paiement des vacances d’été. Après cette annonce, des aides-soignantes ont démissionné sur-le-champ, trop écœurées », explique-t-il, en rappelant au passage que le syndicat a aussi porté plainte avec FO et la CFDT pour fraude aux élections professionnelles. Guillaume Gobet, de la CGT santé privée, enfonce le clou : « C’est la seule prime perçue par les employées, elles n’ont même pas de treizième mois. »

Dans la tourmente, depuis la sortie du livre-enquête les Fossoyeurs , de Victor Castanet (Fayard), la direction de l’entreprise a précisé à l’AFP que ses résultats financiers « ne permettaient malheureusement pas de verser un intéressement cette année ». Si le bénéfice net d’Orpea est de 65,2 millions en 2021, en baisse de 59,3 %, ce sont surtout les 83 millions d’euros provisionnés à la suite des charges et des risques liés aux différentes enquêtes en cours qui pèsent lourd dans la balance… « Les conséquences de l’utilisation abusive des subventions publiques (dévoilée par le livre – NDLR) ne peuvent pas peser sur le dos des salariées, dénonce Dominique Chave. Elles ne doivent pas payer pour les contentieux à venir. » Pour tenter de faire bonne ­figure, Orpea a assuré qu’en contrepartie de la suppression de l’intéressement, elle verserait une prime exceptionnelle de pouvoir d’achat de 1 000 euros. Une annonce qui n’a convaincu personne : en 2021, les employées avaient pu cumuler les deux.

une trentaine de démissions depuis la pandémie

« Cet intéressement représente 8 millions d’euros, une goutte d’eau parmi les sommes dégagées par le groupe, souligne Kéline Sivadier, déléguée syndicale nationale CGT.  On a déjà du mal à recruter. Dans mon établissement, à la Bastide des oliviers, à Vitrolles (Bouches-du-Rhône), quatre aides-soignantes étaient sur le point de signer un CDI mais elles sont parties en courant à cause des conditions de travail. »

Lise, aide médico-psychologique de 35 ans, à l’Ehpad d’Osny (Val-d’Oise), a l’impression que ce nouvel épisode d’une longue série lui a ouvert les yeux. Comme dix-huit de ses collègues en poste sur un effectif de vingt et une, elle a fait grève deux jours non consécutifs. Une première. « En tant que maman solo, j’ai besoin de cette prime pour partir en vacances », soupire-t-elle avant d’égrainer les économies de bouts de chandelle : « Je travaille au foyer de vie (avec des patients plus jeunes en ­situation de handicap – NDLR) et, depuis des années, nous demandons un minivan pour sortir les résida nts, mais on doit se contenter d’un Scénic. Dès qu’il y a une absence dans l’Ehpad, je dois aller faire un remplacement. Il y a deux aides-soignantes qui courent partout pour quinze personnes âgées. Résultat, il y a eu une trentaine d e démissions depuis la pandémie. » Pas question donc de lâcher la rampe de la mobilisation.

« Nous serons en grève vendredi, poursuit Lise. Quand nous avons cessé l’activité la première fois, la direction a fait venir des vacataires en Uber, en payant de 80 à 180 euros les courses. On voit bien qu’il y a de l’argent pour remplacer le personnel en arrêt maladie et pour verser notre prime. »

Orpeagrèves
France24 - World

Live: Ukraine war enters 100th day with Russia controlling ‘20 percent’ of territory

Issued on: 03/06/2022 - 06:51Modified: 03/06/2022 - 09:47

FRANCE 24 Follow

Ukraine marked 100 days since Moscow's invasion on Friday with Russian forces hammering the Donbas in their push to capture the country's east. On Thursday, President Volodymyr Zelensky said Russian forces controlled 20 percent of Ukrainian territory. Follow FRANCE 24’s liveblog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2).

9:47am: Ukrainians had 'great success' in Kyiv region

The UK ministry of defence said earlier that intelligence shows Russia has failed in its objectives. However, "it's a bit funny for the British to present this as military intelligence because this is really the opinion that's presenting in all the media and which is the very widely shared opinion on the ground in Ukraine", FRANCE 24's Gulliver Cragg reported from Kyiv. "The Ukrainian forces had great success in pushing the Russians back from Kyiv region in the north of Ukraine and also to some degree from the Kharkiv region."

9:15am: Ukraine has no plans to attack Russia with US missiles, presidential advisor says

Ukraine does not plan to use multiple-launch rocket systems it receives from the United States to attack facilities in Russia, a Ukrainian presidential advisor said on Friday.

"Ukraine is waging a defensive war and does not plan to use the MLRS to attack facilities in Russia," Mykhailo Podolyak said in a Twitter post. "Our partners know where their weapons are used."

7:55am: UK says on 100th day of Ukraine invasion Russia misses objectives

Britain's defence ministry said that on the 100th day of Russia's invasion of Ukraine that Moscow failed to achieve its initial objectives to seize Kyiv and Ukrainian centres of government but was achieving tactical success in the Donbas.

"Measured against Russia's original plan, none of the strategic objectives have been achieved," Britain's Ministry of Defence said in a Twitter update, but it said it was achieving tactical success in the eastern region of the Donbas and was controlling more than 90% of Luhansk Oblast.

Russia is close to capturing all of Luhansk, one of two Ukrainian regions that make up the swathe of land known as the Donbas.

06:12am: War enters 100th day with Russia controlling ‘fifth of Ukraine’

Ukraine marked 100 days since Moscow’s invasion on Friday with Russian forces hammering the Donbas in their push to capture the country’s east.

The somber milestone came less than 24 hours after Kyiv announced Moscow was now in control of 20 percent of Ukrainian territory, including Crimea and parts of the Donbas seized in 2014.

After being repelled from around the capital, President Vladimir Putin’s troops have set their sights on capturing eastern Ukraine, prompting dire warnings the war could drag on.

Following White House talks with US President Joe Biden, NATO chief Jens Stoltenberg warned Thursday that Ukraine’s allies needed to brace for a gruelling “war of attrition”.

“We just have to be prepared for the long haul,” Stoltenberg said, while reiterating that NATO does not want direct confrontation with Russia.

While the advance has been much slower than Moscow expected, Russian forces have expanded control beyond the 43,000 square kilometres (16,600 square miles).

“Today, about 20 percent of our territory is under the control of the occupiers,” Ukrainian President Volodymyr Zelensky said in an address to Luxembourg lawmakers.

Since Russia’s February 24 invasion, thousands of people have been killed and millions forced to flee, with Ukraine’s east now bearing the brunt of Russia’s assault, which Zelensky said was killing up to 100 Ukrainian soldiers every day.

Street battles were raging in the industrial hub of Severodonetsk in Lugansk, part of the Donbas.

Russia already controls about 80 percent of the strategic city but its defenders are putting up stiff resistance, with Lugansk regional governor Sergiy Gaiday vowing Ukrainian forces will fight “until the end”.

Severodonetsk’s Azot factory, one of Europe’s biggest chemical plants, was targeted by Russian soldiers who fired on one of its administrative buildings and a warehouse where methanol was stored.

Ukrainian troops were still holding an industrial zone, Gaiday said, a situation reminiscent of Mariupol, where a huge steel works was the southeastern port city’s last holdout until Ukrainian troops finally surrendered in late May.

In the city of Sloviansk, about 80 kilometres (50 miles) from Severodonetsk, residents said there were constant bombardments by Russian troops.

“It’s very difficult here,” said paramedic Ekaterina Perednenko, 24, who only returned to the city five days ago but realises that she will have to leave again.

“Shooting is everywhere, it’s scary. No water, electricity or gas,” she said.

In the southern city of Mykolaiv, Russian shelling killed at least one person and injured several others, Ukrainian military officials said late Thursday.

5:11am: Russian Pacific fleet begins week-long exercises

Russia’s Pacific Fleet launched a week-long series of exercises with more than 40 ships and up to 20 aircraft taking part, Russian news agencies quoted the defence ministry as saying.

The ministry statement said the exercises, taking place from June 3-10, would involve, among other matters, “groups of ships together with naval aviation taking part in search operations for (enemy) submarines”.

The exercises were taking place amid Russia’s three-month-old incursion into Ukraine, described by Moscow as a “special military operation”. Ukraine lies thousands of kilometres to the west of where the exercises are occurring in the Pacific.

3:36am: Russia seeks to portray return to normalcy in war-scarred Mariupol

Some children are returning to school in Mariupol after Russian troops captured the Ukrainian port city in a bloody, weeks-long siege. Trucks pass through the streets playing videos from Russian state television as the occupying forces seek to portray a return to normalcy. But signs of death and devastation are everywhere, including in backyard grave sites and massive new cemeteries on the city’s outskirts. A census of those killed in the battle for Mariupol has yet to even begin.

FRANCE 24’s Jennie Shin reports with our colleagues at France 2:

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

© France Médias Monde graphic studio

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African Union chief, Senegal's Macky Sall, to hold talks with Putin in Moscow

As it happened

West must brace for ‘long haul’ in Ukraine, says NATO chief

ON THE GROUND

War in Ukraine: Aboard the train taking Ukrainians away from the Donetsk, Luhansk regions

New York Times - World

Queen Elizabeth’s Platinum Jubilee

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Queen Elizabeth Celebrates 70 Years on the Throne, as Britons Honor Her

Mark Landler

LONDON — With columns of Scots and Irish guards, throngs of Union Jack-clad admirers and waves of aircraft roaring overhead, Queen Elizabeth II celebrated 70 years on the throne Thursday, earning tributes from world leaders and ordinary people for one of history’s great acts of constancy.

Shortly before 1 p.m., the queen stepped out onto the balcony of Buckingham Palace to greet a sea of well-wishers, stretching down the Mall toward Trafalgar Square. She stood at the helm of four generations of the royal family, a vivid tableau that captured both the monarchy’s timeless durability and a modern family’s internal stresses.

Three heirs to the throne stood alongside her: her eldest son, Prince Charles; his eldest son, Prince William; and William’s eldest son, Prince George. But William’s younger brother, Prince Harry, was missing, having withdrawn from royal duties and moved to Southern California with his wife, Meghan, the result of a messy rupture with Buckingham Palace in 2020.

Also missing was the queen’s second son, Prince Andrew, all but banished from public life because of his association with Jeffrey Epstein, the deceased financier and convicted sex offender. On Thursday, the palace said Andrew had tested positive for the coronavirus and would miss a thanksgiving service on Friday.

Still, on Thursday, the dysfunction of the royal family was pushed temporarily offstage by a joyful celebration of its 96-year-old matriarch — a queen whose reign has been an anchor for her storm-tossed country and whose recent health troubles seem only to have deepened her people’s affection for her.

Tributes poured in from world leaders, past and present; some sounded like fanboys in their awe-struck admiration.

“You are the golden thread that binds our two countries, the proof of the unwavering friendship between our nations,” said President Emmanuel Macron of France, speaking in English in a videotaped greeting.

Former President Barack Obama, who visited the queen in Buckingham Palace with his wife, Michelle, in 2011, declared, “Your life has been a gift, not just to the United Kingdom, but to the world.”

“Vivat Regina Elizabetha!” wrote Prime Minister Boris Johnson in a tweet, drawing on the Latin of his days at Eton. “God Save The Queen!”

It was only the first of four days of festivities, known collectively as the queen’s Platinum Jubilee. But it was perhaps the grandest, featuring a military parade with 1,200 officers and soldiers from the Household Division, hundreds of Army musicians, 240 horses, a 41-gun salute and a 70-aircraft flyover.

But all that activity appeared to take its toll on the aging monarch: On Thursday evening, the palace announced she would skip the national thanksgiving service at St. Paul’s Cathedral, after experiencing some discomfort.

The ostensible purpose of all the pageantry was to celebrate the queen’s birthday, which was in April. But the show of military grandeur, known as Trooping the Color, also symbolizes Elizabeth’s role as commander in chief of the armed forces. That link has been sacred to her since she served in the auxiliary service as a driver and truck mechanic during World War II, when she was a young princess.

In the ensuing decades, the queen has become an irreplaceable figure in Britain, central to its self-identity. To many, her stoicism embodies the British instinct to get on with it, and her sensible manner reflects the sang-froid that many Britons admire.

The queen did not take part in the day’s opening ceremony at the Horse Guards Parade, a concession to her frail condition and the problems she has had walking recently. But the palace had left little doubt that she intended to turn up on the balcony, the ultimate royal photo opportunity.

Just after noon, Elizabeth emerged unexpectedly, walking stick in hand, to inspect the troops marching beneath her. Standing next to her cousin, the Duke of Kent, she looked alert and engaged, wearing a dusky dove blue dress with a pearl and diamanté trim cascading down the front of the coat. She re-emerged later for her scheduled appearance with other members of the royal family.

She also led the lighting of the Platinum Jubilee Beacon on Thursday evening from Windsor Castle, in a dual ceremony with her grandson Prince William.

That the queen made it to this Platinum Jubilee at all was far from given. She contracted the coronavirus in February and has talked about how the ordeal left her exhausted. She lost her husband, Prince Philip, last year, and her fragile health has forced her to cancel multiple public appearances, including two major events on the royal calendar: a remembrance service for the war dead and the state opening of Parliament.

Those were heavy blows for a monarch who lives by the maxim that she has to be “seen to be believed.” But she looked spry on Thursday, and at recent appearances at the Royal Windsor Horse Show, the Chelsea Flower Show and the opening of a new London rail line named for her — all of which has made the jubilee more a joyful commemoration rather than a wistful twilight.

Among the crowds in London, there was ample evidence of the kind of devotion the royal family commands not just with Britons, but also with people from around the world.

Some Key Moments in Queen Elizabeth’s Reign

Becoming queen. Following the death of King George VI, Princess Elizabeth Alexandra Mary ascended to the throne on Feb. 6, 1952, at age 25. The coronation of the newly minted Queen Elizabeth II took place on June 2 the following year.

A historic visit. On May 18, 1965, Elizabeth arrived in Bonn on the first state visit by a British monarch to Germany in more than 50 years. The trip formally sealed the reconciliation between the two nations following the world wars.

First grandchild. In 1977, the queen stepped into the role of grandmother for the first time, after Princess Anne gave birth to a son, Peter. Elizabeth’s four children have given her a total of eight grandchildren, who have been followed by several great-grandchildren.

Princess Diana’s death. In a rare televised broadcast ahead of Diana’s funeral in 1997, Queen Elizabeth remembered the Princess of Wales, who died in a car crash in Paris at age 36, as “an exceptional and gifted human being.”

Golden jubilee. In 2002, celebrations to mark Elizabeth II's 50 years as queen culminated in a star-studded concert at Buckingham Palace in the presence of 12,000 cheering guests, with an estimated one million more watching on giant screens set up around London.

A trip to Ireland. In May 2011, the queen visited the Irish Republic, whose troubled relationship with the British monarchy spanned centuries. The trip, infused with powerful symbols of reconciliation, is considered one of the most politically freighted trips of Elizabeth’s reign.

Breaking a record. As of 5:30 p.m. British time on Sept. 9, 2015, Elizabeth II became Britain’s longest-reigning monarch, surpassing Queen Victoria, her great-great-grandmother. Elizabeth was 89 at the time, and had ruled for 23,226 days, 16 hours and about 30 minutes.

Marking 70 years of marriage. On Nov. 20, 2017, the queen and Prince Philip celebrated their 70th anniversary, becoming the longest-married couple in royal history. The two wed in 1947, as the country and the world was still reeling from the atrocities of World War II.

Losing her spouse. In 2021, Queen Elizabeth II bade farewell to Prince Philip, who died on April 9. An image of the queen grieving alone at the funeral amid coronavirus restrictions struck a chord with viewers at home following the event.

“I like democracies, but I have a fascination with monarchical displays of power,” said Nichola Persic, an Italian exchange student who left his college in Canterbury, England, at dawn to stake out a position along the parade route. “And it’s nice to be a part of something people will remember.”

Phil Mason and Jan Favager, who traveled to London from outside Liverpool, planned their trip a year ago to make sure they could get an affordable hotel room. “She’s done such a great, wonderful job,” Mr. Mason said. “I think she’s a lovely lady.”

Strictly speaking, Elizabeth has not yet set the longevity record for any monarch. Louis XIV of France, Johann II of Liechtenstein and Bhumibol Adulyadej of Thailand were all on the throne for more than 70 years. But she is the longest-reigning British monarch, surpassing Queen Victoria, who ruled for almost 64 years, and the longest-reigning queen of any country.

There were, inevitably, a few discordant notes. Graham Smith, who runs Republic, a group that favors abolishing the monarchy, said he planned to mark the jubilee with an anti-monarchy conference this weekend.

“I certainly don’t view her with any kind of admiration,” Mr. Smith said, drinking coffee in the town of Reading, west of London, where he now lives. “There is no achievement in what she’s done.”

That, however, seemed to be a minority opinion among the tens of thousands of spectators who lined the Mall on a sunny late-spring day in London. Most were good-natured — the government gave people two days off for jubilee — though the police said they arrested several people for trying to breach the parade route.

The Trooping the Color military pageantry has been used to mark the birthday of the British sovereign for more than 260 years, so there were no surprises on Thursday, apart from the queen’s initial, unscheduled, appearance on the balcony.

Buckingham Palace sought to head off weeks of press speculation by disclosing last month that she would be joined at the palace by a streamlined version of the royal family. The thinner ranks are in keeping with a longtime strategy by Prince Charles to reduce the number of working royals — a concession to changing times and growing public resistance to the cost of supporting the royals.

Even with the smaller cast on the balcony, the royals managed a few star turns. The queen, sensible as ever, protected herself from the sun with stylish sunglasses, while Prince Louis, the 4-year-old second son of William and his wife, Catherine, clapped his hands over his ears and howled with displeasure when the jets roared overhead.

Stephen Castle, Megan Specia and Saskia Solomon contributed reporting.

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L'Humanité

La semaine de 4 jours testée en Grande-Bretagne pour six mois

Ce programme organisé en collaboration avec, notamment, des chercheurs des universités de Cambridge et d’Oxford doit durer six mois et concerner 60 entreprises et 3 000 salariés.

Luis Reygada

Quatre jours au lieu de cinq : option gagnante pour les entreprises comme les employés ? C’est la question que se pose l’association 4 Day Week Global, qui vient de lancer au Royaume-Uni un test géant de travail en semaines de quatre jours.

Six Français sur dix sont pour !

Annoncé comme « le plus ambitieux jamais tenté », ce programme organisé en collaboration avec, notamment, des chercheurs des universités de Cambridge et d’Oxford doit durer six mois et permettre aux 60 entreprises et 3 000 salariés participants de mettre toutes les chances de leur côté pour réussir à raccourcir les horaires de travail « sans baisser les salaires, ni ralentir leur activité ».

Bosch. « Les 32 heures, c’est possible : on le vit depuis 1998 »

Bon pour l’emploi et le climat, réponse au chômage de masse, à l’amélioration du « bien-être » des salariés et de la productivité… les arguments ne manquent pas pour remettre en cause le temps de travail. En France, vingt-deux ans après l’entrée en vigueur des 35 heures, la semaine de quatre jours est plébiscitée par plus de six Français sur dix, selon une enquête publiée en mai dernier.

En Espagne, la semaine de quatre jours entre en phase de testtemps de travailRoyaume-uni
France24 - World

‘How much more carnage?’: In primetime address, Biden presses Congress to act on guns

Issued on: 03/06/2022 - 02:51

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“Enough, enough,” President Joe Biden exclaimed over and over Thursday night, as he delivered an impassioned address to the nation imploring Congress to take action against gun violence after mass shootings he said had turned schools and other everyday places into “killing fields.”

If legislators fail to act, he warned, voters should use their “outrage” to turn it into a central issue in November’s midterm elections.

Speaking at the White House, Biden acknowledged the stiff political headwinds as he sought to drive up pressure on Congress to pass stricter gun limits after such efforts failed following past attacks.

He repeated calls to restore a ban on the sale of assault-style weapons and high-capacity magazines — and said if Congress won’t embrace all of his proposals, it must at least find compromises like keeping firearms from those with mental health issues or raising the age to buy assault-style weapons from 18 to 21.

“How much more carnage are we willing to accept,” Biden said after last week’s shootings by an 18-year-old gunman, who killed 19 students and two teachers at an elementary school in Uvalde, Texas, and another attack on Wednesday in Tulsa, Oklahoma, where a gunman shot and killed four people and himself at a medical office.

And those came after the May 14 assault in Buffalo, New York, where a white 18-year-old wearing military gear and livestreaming with a helmet camera opened fire with a rifle at a supermarket in a predominantly Black neighbourhood, killing 10 people and wounding three others in what authorities described as “racially motivated violent extremism”.

Rare primetime speech

“This time we have to take the time to do something,” Biden said, calling out the Senate, where 10 Republican votes would be needed to pass legislation.

“I know how hard it is, but I’ll never give up, and if Congress fails, I believe this time a majority of the American people won’t give up either,” he added. “I believe the majority of you will act to turn your outrage into making this issue central to your vote.”

All major broadcast networks broke away from regular programming to carry Biden’s remarks at 7:30 p.m. EDT, before the start of primetime shows.

Biden has used national speeches in the past to speak about the coronavirus pandemic and the chaotic withdrawal of U.S. forces from Afghanistan. But the president has used such addresses sparingly during his nearly 18 months in office, especially during evening hours.

Shortly after Biden’s speech, a man shot and killed two women in the parking lot of a church in Iowa state and then turned the gun on himself, police said, adding three more dead to the toll of recent shootings.

The Iowa shooting took place outside Cornerstone Church, a fundamentalist Christian church east of the city of Ames, while a church program was on inside, said Nicholas Lennie, chief deputy of the Story County Sheriff's Office.

‘No more excuses’

Earlier Thursday, Vice President Kamala Harris spoke about the Oklahoma shooting, saying, “All of us hold the people of Tulsa in our hearts, but we also reaffirm our commitment to passing commonsense gun safety laws.”

“No more excuses. Thoughts and prayers are important, but not enough,” Harris said. “We need Congress to act.”

Visiting Uvalde on Sunday, Biden mourned privately for three-plus hours with anguished families. Faced with chants of “do something” as he departed a church service, the president pledged: “We will.” In his address, he spoke of being passed a note by a woman in a Uvalde church grieving the loss of her grandchild, calling on people to come together and act.

His Thursday night address coincided with bipartisan talks that are intensifying among a core group of senators discussing modest gun policy changes. Republican Sen. Susan Collins of Maine said the group is “making rapid progress,” and Biden has spoken to Connecticut Sen. Chris Murphy, among those leading their party’s efforts on the issue.

Slim path for reform in the Senate

Democrats are hoping Biden’s remarks encourage the bipartisan Senate talks and build pressure on the Republicans to strike an agreement. White House spokesperson Karine Jean-Pierre said Biden is “encouraged” by congressional negotiations but the president wants to give lawmakers “some space” to keep talking.

The private discussions in the Senate, which is split 50-50 between Democrats and Republicans, are not expected to produce the kinds of sweeping reforms being considered by the Democratic-led House — which has approved expansive background checks legislation and will next turn to an assault weapons ban.

But even a House package debated Thursday — and approved by a committee, 25-19 — that is less sweeping but includes a provision raising the required age for buying semi-automatic firearms to 21, faces slim chances in the Senate.

Instead, the bipartisan senators are likely to come up with a more incremental package that would increase federal funding to support state gun safety efforts — with incentives for bolstering school security and mental health resources. The package may also encourage “red-flag laws” to keep firearms away from those who would do harm.

Any major action is still a long shot. While the Senate approved a modest measure to encourage compliance with background checks after a 2017 church mass shooting in Texas and one in Parkland, Florida, the following year, no major legislation cleared the chamber following the devastating massacre of 20 children at Sandy Hook Elementary School in 2012.

(FRANCE 24 with AP)

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Gunman kills four at Oklahoma hospital complex, police say

Biden grieves with Uvalde as anger mounts over worst US school shooting in decade

UVALDE SHOOTING

Daniel Defense, the US gunmaker notorious for ‘aggressive marketing’ targeting young adults

France24 - World

Queen Elizabeth to miss Jubilee thanksgiving service after ‘discomfort’ at kickoff

Issued on: 03/06/2022 - 05:16

FRANCE 24 Follow

Britain celebrates the second day of Queen Elizabeth’s Platinum Jubilee on Friday, with the highlight a service of thanksgiving attended by senior royals and politicians that the 96-year-old monarch herself will miss due to ongoing mobility issues.

The four days of events kicked off on Thursday, when a happy-looking Elizabeth waved to crowds from the balcony of Buckingham Palace after a military parade and Royal Air Force flypast, and later led the lighting of the Principal Platinum Jubilee Beacon at her Windsor Castle home.

The celebrations continue with a National Service of Thanksgiving at London’s St Paul’s Cathedral to pay tribute to the sovereign’s 70 years on the throne.

But the queen, who has been forced to cancel a series of engagements recently because of “episodic mobility problems”, will be absent, pulling out late on Thursday and slightly taking the sheen off the day’s party atmosphere.

“The queen greatly enjoyed today’s Birthday Parade and Flypast but did experience some discomfort,” Buckingham Palace said in a statement.

Officials said the journey from Windsor Castle, where she spends most of her time, to London and the activity involved for the service was too much and a regrettable but sensible decision had been taken.

A palace source said it had always been the queen’s hope that she would attend rather than a firm commitment.

>> In pictures: Pomp and pageantry at Queen’s Jubilee celebrations

She will not be the only absentee. Her second son, Prince Andrew, 62, has tested positive for COVID-19 and will also miss the service, a Buckingham Palace spokesman said on Thursday.

That will potentially spare the royals some awkwardness, with Andrew’s reputation shattered after he settled a U.S. lawsuit in February in which he had been accused of sexually abusing a woman when she was underage, claims he denied.

However, it is expected grandson Prince Harry and his wife Meghan, who have made almost no public appearances in Britain since stepping down from royal duties two years ago, will be there.

The couple moved to the United States to lead a more independent life, and have since delivered some stinging attacks on Buckingham Palace and the royal family.

The service will include Bible readings, prayers, and hymns to express gratitude for Elizabeth’s reign. Political figures from Britain and across the world will be in attendance, and Prime Minister Boris Johnson will give a reading.

“We come together in this cathedral church today to offer to God our thanks and praise for the reign of her majesty the queen and especially for her seventy years of faithful and dedicated service,” David Ison, the Dean of St Paul’s, will say.

The cathedral’s ‘Great Paul’ bell – the largest in the country and dating back to 1882 – will also be rung for the first time at a royal occasion since being restored last year after a mechanism broke in the 1970s.

After the service, a reception will be held at the Guildhall hosted by the Lord Mayor of the City of London.

Thursday marked not only the start of the Jubilee, but also the 69th anniversary of the coronation of Elizabeth, who became queen on the death of her father George VI in February 1952.

She has now been on the throne for longer than any of her predecessors in 1,000 years, and is the third-longest reigning monarch ever of a sovereign state. Opinion polls show she remains hugely popular and respected among British people.

“She is a very special person in our lives and always has been,” said 74-year-old retired teacher Sandra Wallace, one of the tens of thousands who thronged central London on Thursday.

(REUTERS)

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Crowds cheer Queen as historic Jubilee festivities kick off

Marking 70 Years

Brits to celebrate Queen’s Jubilee by spending millions on royal memorabilia

Perspective

Seventy years on the throne: The life and legacy of Britain's Queen Elizabeth II

France24 - World

‘Out of sight, out of mind’: Candidates vie to serve French expats in legislative districts abroad

Issued on: 02/06/2022 - 22:56

French citizens living abroad have been electing their own lawmakers to France’s lower-house National Assembly since 2012. Eleven of the chamber’s 577 deputies represent French expatriates based in as many districts around the world. Often dual nationals, candidates for these seats are hoping their unusual profiles – with one foot in France and another elsewhere – will win over voters. FRANCE 24 takes a closer look at two candidates running to represent French expatriates in Africa.

This June marks the third time France’s expats have gone to the polls for legislative elections. After a five-day window to vote by internet closed on Wednesday, some 1.6 million French voters residing abroad will be called to the polls over the weekend to vote in person. Registered voters can cast their ballots at embassies and consulates on Saturday (in the Americas) and Sunday (in the other districts abroad).

The 11 districts abroad span the planet in constituencies that range from tiny (District 6: Liechstenstein and Switzerland) to massive (District 11: Eastern Europe, Asia, Oceania). Two of the districts encompass French expatriates in Africa: District 9 spans the Maghreb and much of West Africa; Benin, Ghana and Togo are in District 10 along with the rest of Africa and the Middle East.

Political newcomer Ali Camille Hojeij is standing in District 10. Running as an independent, the 36-year-old Franco-Lebanese lawyer nevertheless describes himself as “compatible” with President Emmanuel Macron’s political line. Hojeij says he wants to be the voice of his district’s expatriates, who are “full French citizens but considered as separate”.

“Out of sight, out of mind”, is how Naïma M’Faddel describes it. A candidate for the conservative Les Républicains and close to the party’s 2022 presidential candidate Valérie Pécresse, M’Faddel is standing in District 9. “Politicians come and go, but [the voters] don’t see their problems being solved. Many wonder what purpose there is in going to vote,” she said.  

Indeed, the apparent lack of interest in France’s legislative elections can be seen at the ballot box. Scarcely 20 percent of those registered turned out to vote across the 11 districts in 2017’s legislative first round – less than half the turnout in that election overall.  

One foot in Paris, the other in Africa

Aside from their impression that Paris neglects them, French expatriate voters also feel a sense of injustice fuelled by issues like getting France to recognise pension credits acquired abroad or the fact that expatriates pay into a French social security system they aren’t eligible to benefit from.

“The key government ministry for French residents abroad is Bercy, the Economy and Finance Ministry. And for Bercy, French residents abroad are deserters who have fled their country so they can pay fewer taxes,” said Hojeij.

School fees are another point of contention. Tuition is continually on the rise for expatriates, who – contrary to popular belief – are not all privileged, said M’Faddel. “I want free schooling for [French] children living abroad who attend schools established by France. It’s a matter of equality between citizens and a constitutional principle,” she said.  

“There is a scissor effect: on the one hand, we have school fees that are increasing; on the other, we have local hires that often don’t have the CAPES (secondary-school teaching) diploma and so the quality of teaching is deteriorating,” Hojeij explained. The lawyer defines himself as a pure product of the Agency for French Teaching Abroad (AEFE), which runs a network of 552 schools around the world.  

Born in Bangui in the Central African Republic and the son of a businessman, Houjeij spent his childhood on the African continent before hanging his hat in Paris to study law as an 18-year-old. Today, he claims “sociocultural roots” in Africa and the Middle East, “even though it remains difficult in a district that covers 49 countries”, the political novice recognised.  

To persuade voters, M’Faddel is also emphasising her multicultural path and her links to Morocco. “My brothers and my children live in this district. So the issue of expatriation affects me, too,” said M’Faddel, an essayist and a former elected official in Dreux (central France). Having arrived in France at the age of 8 without receiving any schooling in Morocco, M’Faddel said she “owes France everything”.

Fighting anti-French sentiment in Africa

While making French expatriate voices heard in Paris is a priority for both legislative candidates, M’Faddel and Hojeij also see their role as intermediaries on French foreign policy. That task is all the more important at a time when anti-French sentiment has gone up a notch in several African countries, including the Central African Republic, Mali and Chad.

“French expatriates have a very good reputation and don’t elicit any hostility. The resentment comes from the perception of French policy and manipulations from France’s rivals, Russia in particular,” said Houjeij.

As France’s diplomats rail against a proposed reform that would strip them of their special status, Houjeij holds that a lawmaker with the keys to understand Africa, and with “sociocultural roots” there, could be particularly useful in conducting diplomacy. In his opinion, France and the African continent need interlocutors capable of “advancing the French agenda, but in a manner that is much more respectful of states’ sovereignty”.

M’Faddel, meanwhile, contends that more resources need to go towards fostering relationships. “For the past decade, France has not managed to maintain cultural links between peoples. And the relationships between France and Africa have also been stretched thin on the economic front.” She calls for raising the budgets of cultural institutes and the Francophonie, the international organisation that represents French-speaking countries, “in order to re-establish the fraternal and historical links between Africa and France”.

This article has been adapted from the original in French.

French legislative elections © FRANCE 24

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Mapped: Expats kick off French legislative elections with online voting

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

Explainer: How do France's legislative elections work?

France24 - Monde

Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:31

La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Valeurs Actuelles

“Une image désastreuse” : les Bleus réagissent aux incidents au Stade de France

Les scènes de violence devant le Stade de France auront marqué les esprits. Y compris ceux des joueurs de l’équipe de France. Moins d’une semaine après le chaos survenu devant l’enceinte dionysienne pour la finale de la Ligue des Champions, une autre rencontre est attendue et quelque peu redoutée : le match France-Danemark prévu ce vendredi 3 juin. Pour la rencontre de Ligue des Nations, qui se déroulera à guichets fermés, un dispositif sécuritaire renforcé est d’ailleurs prévu. Autour de 1 700 membres des forces de l’ordre devraient être mobilisés pour la soirée, dont une soixantaine d’agents de la BAC et 150 policiers en civil. Un renforcement de la sécurité ayant pour but de rassurer les spectateurs.

« Ce n’est pas ce qu’on veut voir dans le foot »

Ce ne sont en tout cas pas les Bleus qui seraient inquiets. Guy Stéphan, adjoint de Didier Deschamps – qui sera absent vendredi en raison d’un deuil familial – reste très positif, relate Le Figaro. Il dit ne pas avoir de « crainte particulière » : « Je pense et j’espère fortement que ça se passera bien. On est là pour jouer au foot et gagner un match, les Danois aussi. » Guy Stéphan a rappelé que l’équipe de France était également « là pour rendre les gens le plus heureux possible », et c’est donc « ce qu’on va tenter de faire ». Avant de revenir sur le chaos de samedi dernier : « Cela donne une image désastreuse pour la France », a-t-il admis.

Du côté du capitaine de la sélection, Hugo Lloris, il a estimé que la saison entière n’était « pas une bonne publicité pour le pays et le football français », relate Le Figaro. Hugo Lloris a encore déploré : « Même si cette finale de Ligue des Champions ne dépend pas uniquement des Français, ce n’est pas ce qu’on veut voir dans le foot. » 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Stade de France : un dispositif de sécurité renforcé et centré sur la délinquance pour le match France-Danemark

Moins d’une semaine après le fiasco du match Liverpool-Real Madrid, le maintien de l’ordre lors de la rencontre des Bleus face au Danemark, ce vendredi 3 juin, sera surveillé de très près. Pour la rencontre de Ligue des Nations, qui se déroulera à guichets fermés, un dispositif sécuritaire renforcé est d’ailleurs prévu, rapporte Le Parisien. Autour de 1 700 membres des forces de l’ordre devraient être mobilisés pour la soirée, avec un axe principal fort en réponse à la myriade de vols et d’agressions du samedi 28 mai : la lutte contre la délinquance.

Rassurer les spectateurs

D’après les informations du quotidien francilien, une vingtaine d’équipes de la BAC, l’équivalent d’une soixantaine de policiers en civil, seront déployées à différents points stratégiques, notamment dans l’enceinte du Stade de France ou encore sur le chemin qui mène à la ligne 13 du métro. Hors du périmètre de sécurité, 150 autres policiers en civil seront présents, afin notamment de surveiller les parcours conduisant aux RER B et D.

Le dispositif, qui n’a pas encore entièrement été arrêté, comportera également une douzaine de sections des compagnies de sécurisation – les BRAV -, dont une motorisée. Cinq d’entre elles, représentant un total de près de 100 policiers, ont même dû être rappelées de leurs congés en renfort.

Avec ces effectifs importants et mobiles, l’objectif pour la préfecture et les forces de l’ordre est de rassurer les spectateurs de la rencontre, sans doute inquiets, après les scènes de chaos de la semaine passée.

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France24 - Monde

Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:05

Caroline DE CAMARET

Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.

Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?

Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Valeurs Actuelles

Stade de France : 76% des Français pas convaincus par les explications de Darmanin, selon un sondage

À peine a-t-il été reconduit à Beauvau que Gérald Darmanin doit affronter une période de crise. Multipliant les prises de parole depuis le fiasco au Stade de France lors du match Liverpool-Real Madrid samedi 28 mai, le ministre de l’Intérieur peine à justifier les failles du dispositif de maintien de l’ordre ayant encadré la rencontre. En effet, selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro publié jeudi 2 juin, plus de trois quarts des Français (76%) ne sont pas convaincus par les explications du « premier flic de France ».

Dans un premier temps, Gérald Darmanin avait fortement incriminé les « supporters anglais » et jeté la faute sur une « fraude massive » de billets, estimant leur nombre entre « 30 000 et 40 000 », des chiffres largement supérieurs aux « faux billets scannés » décomptés par les instances organisatrices du match. Devant la commission des lois du Sénat, mercredi 1er juin, il avait maintenu son argumentaire, reconnaissant toutefois que des gestes « disproportionnés » avaient été commis par certains policiers aux abords du Stade.

Une opposition transpartisane et quasi-unanime

Fait rare, les explications de Gérald Darmanin parviennent à réunir des électeurs de bords politiques très opposés. En effet, parmi les sondés qui désapprouvent le plus le ministre de l’Intérieur figurent les sympathisants de Reconquête ! (88%), juste devant ceux de La France Insoumise (82%), ceux du Rassemblement national et ceux d’Europe Écologie- Les Verts (77%).

Mais alors, pour les Français, à qui la faute ? Selon cette enquête, 61% des personnes interrogées considèrent que les jeunes délinquants des cités voisines ont eu une responsabilité « très importante » dans les incidents. L’organisation du Stade de France (51%), la préfecture de police (44%) et l’UEFA (41%) devancent ensuite Gérald Darmanin dans le classement des fautifs. Et contrairement au pensionnaire de la place Beauvau, seuls 35% des sondés jugent que la responsabilité des supporters de Liverpool a été « très importante ». 

Enfin, 87% des sondés estiment que ces débordements ont gâché la finale de la Ligue des Champions, 85% disent avoir ressenti de la tristesse après l’événement. Et 90% jugent que la soirée a donné une mauvaise image de la France dans le reste du monde.

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France24 - Monde

Elles sont l'avenir de l'Europe

Publié le : 08/04/2022 - 12:46

Xavier CHEMISSEUR Céline SCHMITT

Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?

Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

 

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

présidence française de l'UE

Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

Valeurs Actuelles

Atelier en “non-mixité raciale” : la demande de dissolution du syndicat Sud Éducation 93 rejetée par le tribunal

« Une discrimination indirecte contraire aux valeurs de la République ». C’est ainsi que les cinq parlementaires LR avaient qualifié les réunions en « non-mixité raciale » organisées par Sud Éducation 93, en 2017 et 2019, avant d’appeler à la dissolution du syndicat. Mais après avoir été examinée le 17 mars dernier, la demande des élus a été rejetée par le tribunal de Bobigny, relate Le Figaro, jeudi 2 juin. « L’objectif poursuivi par le stage litigieux n’était pas de prôner la discrimination entre les personnes, mais au contraire de critiquer de prétendues discriminations raciales à l’école », ont estimé les juges de la 9e chambre du tribunal dans leur décision.

En 2017, dans le cadre d’un stage intitulé « Au croisement des oppressions, où en est-on de l’antiracisme à l’école ? », le syndicat, minoritaire dans l’Éducation nationale, avait organisé pour les enseignants plusieurs ateliers, dont deux en « non-mixité raciale » – autrement dit, non accessible aux Blancs. Un autre atelier de ce type avait également été proposé par le syndicat en 2019.

Deux plaintes également classées sans suite

Avec ces ateliers destinés aux « enseignant.e.s non-blanc.he.s », le syndicat cherchait à élaborer « des outils pour déconstruire les préjugés de race, de genre et de classe », alors qu’en parallèle, un autre atelier, nommé « interroger nos représentations et nos postures dominantes », était proposé pour les « enseignant.e.s blanc.he.s ».

« Ces deux ateliers en miroir, partant du constat, exact ou erroné, de situations différentes des enseignants dans l’institution selon qu’ils sont blancs ou non, proposent une réflexion sur cette situation (…) plutôt qu’ils ne révèlent une volonté de la pérenniser ou de l’aggraver au détriment du principe de fraternité », ont expliqué les juges. Pour rappel, l’ex-ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, avait lui aussi déposé des plaintes pour « diffamation » et « discrimination » après avoir pris connaissance des ateliers proposés par le syndicat. Toutes deux avaient été classées sans suite par le parquet de Bobigny.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Mondial-2022 : l'Ukraine, brillante et unie, dompte l'Écosse et rêve du Qatar

Publié le : 02/06/2022 - 15:51

FRANCE 24 Suivre

Pour son premier match depuis le début de l'invasion russe, la sélection ukrainienne de football est allée s'imposer à Glasgow contre l'Écosse mercredi (1-3), en demi-finale des barrages pour la Coupe du monde 2022. L'Ukraine visera la qualification face au pays de Galles le 5 juin.

L'équipe de football d'Ukraine a offert une petite bouffée d'espoir à son pays en guerre en battant l'Écosse à l'Hampden Park de Glasgow. Avec cette superbe performance, les Jaunes et Bleus ont obtenu leur ticket pour la finale des barrages qualificatifs pour le prochain Mondial. Ils ne sont plus qu'à 90 minutes, ou plus en cas de prolongation, voire des tirs au but, du Qatar. Mais il faudra, pour s'y rendre, battre le pays de Galles à Cardiff, dimanche 5 juin.

Sur ce qu'on a vu à Glasgow, il y a des raisons d'y croire, tant les Ukrainiens ont semblé supérieurs à des Écossais globalement passés à côté de ce grand rendez-vous, malgré un but qui leur a redonné espoir à dix minutes de la fin.

What a night for 🇺🇦 pic.twitter.com/pQDX3ezwOH

June 1, 2022

Les Ukrainiens unis et offensifs

L'émotion avait déjà été palpable lors des conférences de presse d'avant-match, mardi, à l'image des larmes du latéral de Manchester City, Oleksander Zinchenko. L'hymne ukrainien, juste avant le coup d'envoi, avait donné le ton d'une soirée forcément à part. Enveloppés dans le drapeau de leur pays, les joueurs ukrainiens avaient chanté de tout leur cœur, accompagnés par de nombreux supporters dans les tribunes, dont beaucoup agitaient des drapeaux ou des pancartes appelant à la paix.

Mais une fois le coup d'envoi donné, les joueurs du sélectionneur Oleksandr Petrakov ont pourtant bien eu la tête au terrain, alors que leurs adversaires ont semblé paralysés par l'enjeu. Après plusieurs parades héroïques du gardien écossais Craig Gordon, les Ukrainiens ont logiquement ouvert le score par Andriy Yarmolenko, parti à la limite du hors-jeu. L'attaquant laissé libre par West Ham il y a quelques jours, à la fin de son contrat, a parfaitement contrôlé le ballon à l'entrée de la surface et magnifiquement dosé son lob au-dessus du portier pour refroidir l'Hampden Park (0-1, 33e).

Au retour des vestiaires, on attendait la réaction des locaux qui avaient promis de ne pas se laisser ramollir par leur empathie envers la situation de leurs hôtes. Mais ce sont les visiteurs qui ont enfoncé le clou, Roman Yaremchuk reprenant habilement de la tête un centre pour doubler la mise (0-2, 49e).

Rendez-vous à Cardiff dimanche

Les Écossais ont fini par se rebeller, mais trop maladroitement. John McGinn a inexplicablement raté le cadre sur une tête à 6 mètres de la ligne de but, avant de voir sa reprise contrée, après une première frappe de Che Adams repoussée par le portier ukrainien, Georgi Bushchan (76e). Le même Bushchan n'a pas été exempt de tout reproche en ayant la main peu ferme sur une frappe de Conor McGregor qui a un temps ranimé l'espoir des Écossais (1-2, 79e).

Mais les assauts désespérés sur le but des Ukrainiens, lors des dernières minutes, ont été bien trop désordonnés et sont restés globalement peu dangereux. Et après avoir mal négocié quelques contres prometteurs, les Ukrainiens ont fini par tuer le match grâce à Artem Dovbyk, parti à la limite du hors-jeu pour clore la marque (1-3, 90+4).

Les Écossais vont voir se prolonger de quatre ans leur attente depuis leur dernier Mondial en 1998, alors qu'au cœur de la guerre contre les envahisseurs russes, les Ukrainiens se sont offerts une petite étincelle d'espoir et de rêve, dans quatre jours, à Cardiff. La sélection ukrainienne espère disputer la deuxième Coupe du monde de son histoire, après l'édition 2006 en Allemagne où elle s'était hissée jusqu'en quarts de finale.

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Mondial-2022 : le Danemark, la Tunisie et un inconnu... un tirage au sort clément pour la France

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Mondial-2022 : l'Ukraine "a son propre rêve" pour le match de barrage contre l'Écosse

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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In a Museum Show, Ukraine Tells the Story of a War Still in Progress

The exhibition, called “Crucified Ukraine,” is one of several ways that the country’s government is highlighting the devastation that its people have endured.

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By Valerie Hopkins

KYIV, Ukraine — Just days after Russian troops retreated from the suburbs surrounding Kyiv, Yuriy Savchuk, director of a World War II museum in the city, joined the police and prosecutors who were investigating the full extent of the suffering inflicted there by enemy soldiers.

Over the next month, Mr. Savchuk and his colleagues meticulously documented what they saw, taking more than 3,000 photographs. And they came away with some of the abandoned traces of the Russian invasion: the diary of a commander; a book that Russian troops had carried, called “No One Judges the Winners”; a parachute soldier’s map showing targets on Kyiv’s left bank; and the A.T.M. cards and passports of dead Russian fighters.

Those discoveries and many others have become items in an exhibition called “Crucified Ukraine” that opened on May 8 at Mr. Savchuk’s museum, an unusual effort to chronicle the war even as battles continue to rage in Ukraine’s east and south. A new museum dedicated solely to the Russian invasion is foreseen once the conflict ends, Mr. Savchuk added.

The exhibition is one of several ways that Ukraine’s government is highlighting the devastation its people have endured even as new suffering is inflicted every day. Prominent in those efforts are the vivid presentations that the country’s president, Volodymyr Zelensky, has made to other nations’ leaders, and his nightly addresses to his compatriots.

Ukrainian government officials, soldiers and thousands of civilians have also flooded social media — Facebook, Telegram, Twitter and other sites — with photographs, videos and written accounts of the hardships wrought by Russia’s invasion.

And Ukraine has taken the rare step of prosecuting Russian soldiers for war crimes just months after they were allegedly committed, greatly accelerating the normal judicial timetable. War crimes trials often take place years after the event.

Outside the museum hall recently, the children of Sasha Spodinskiy, an electrical engineer who recently returned to Kyiv with his family after fleeing to western Ukraine, played among the charred remains of a Russian helicopter propeller.

“It is necessary to explain to our children what is happening in Ukraine now,” Mr. Spodinskiy said, as other visitors took photographs of the debris. “We cannot speak with our children as if nothing is happening,” he added, “because they clearly understand everything, and they see what happens in our country.”

Mr. Savchuk, the museum director, had extensive cooperation from the government. As he traveled to the recently liberated territories, he carried an order from Ukraine’s top military general granting him and his team access to areas that were still behind police cordons. He tiptoed behind bomb squad personnel, who cleared any unexploded mines in their path.

“We were often the first people to visit a building or a house,” Mr. Savchuk said.

Conducting a tour of the exhibits recently, Mr. Savchuk led a reporter and photographer through an area he called the “food court,” which displays the rations that Russian soldiers were given: MREs, or premade meals, labeled with “No One But Us” and “Friendship of Nations”; along with old jars of borscht and shchi, a Russian cabbage soup. Nearby, boots left behind by Russian soldiers are shaped inside a red star evoking the Soviet past.

Above the food court, a TV screen plays images of Russian propaganda released in the prelude to the war, including a clip from the speech in which President Vladimir V. Putin of Russia said that Ukraine had been “entirely and fully created by Russia.”

As Mr. Savchuk climbed the stairs to the second floor, he pointed to a metal gate that had been sprayed with bullets. It belonged to a wooden church from a town on the outskirts of Kyiv called Peremoha, which means “victory” in Ukrainian.

In the center of the room hangs a cross salvaged from another church that had been destroyed. Under it is displayed an icon of Jesus being taken off the cross. The glass covering of the painting has been pierced by shrapnel over the face of Joseph.

“The history of our country is being created, and now this is an opportunity to get in touch with it,” said another visitor, Serhiy Pashchukov, a 31-year-old from Luhansk, which was occupied by Russia in 2014.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Mr. Pashchukov, who moved to Kyiv in 2014 when Russian-backed separatists took his hometown, said that seeing the objects in person was “completely different from seeing it on a TV screen or on the internet.”

In each room of the exhibition, a sign points to the “ukrittya,” or “bomb shelter,” a ubiquitous sign in wartime Ukraine. Though the shelter, in the basement of the museum, could probably protect visitors if necessary — the wails of air raid sirens are still common in Kyiv — it is also among the most poignant exhibits in the museum.

A handwritten sign on paper torn from a school pupil’s exercise book is taped to the door. In Ukrainian, Russian and English, it advises that only civilians are inside.

The sign, and everything else in the basement, was taken from a bomb shelter in a Kyiv suburb, Hostomel, the site of an airport that Russian soldiers tried to take in the first days of the war.

Russia-Ukraine War: Key Developments

On the ground. Ukraine said it was making progress in its counterattack in the south of the country and had regained some ground outside the Russian-occupied city of Kherson. Ukrainian troops pushed Russian soldiers back in street battles in the city of Sievierodonetsk, indicating that fighting there continued.

Military aid. The arrival of ever more sophisticated and powerful Western weapons could soon alter the dynamic on the battlefield. The United States said it will send Ukraine advanced rockets as part of a new $700 million aid package, while Germany promised a modern air-defense system.

Russian oil embargo. European Union members finally reached an agreement on a Russian oil embargo and new sanctions against Russia. The long-delayed deal effectively exempts Hungary, which had opposed the embargo, from the costly step the rest of the bloc is taking to punish Russia.

Grain exports. Following the oil embargo agreement, Western leaders are focusing on ways to prop up Ukraine’s economy, including exploring several options to confront a Russian blockade of much-needed Ukrainian grain amid warnings of a global food crisis.

Mr. Savchuk and his team have painstakingly reproduced the three rooms and adjacent corridors, including the graffiti on the walls, in which 120 people spent 37 days underground.

The rooms are dank and cold, but the most striking thing, many visitors said, was that it smells as if the people who sheltered with their belongings there — including onions, blankets, and toys — had just left.

For some, it was powerful to see their experiences in a museum.

“We had a similar basement in Bucha in a newly built apartment building,” said Evgeniya Skrypnyk, a 32-year-old from a suburb of Kyiv where Russian soldiers killed and terrorized civilians.

“This spirit of the way people survived is preserved,” she added.

The one historical inaccuracy in the shelter was the absence of the five buckets that stood in the hallway where the people who lived underground for more than a month relieved themselves.

The exhibition, housed in a building in the sprawling World War II museum complex, thrummed with visitors on a recent weekend. “I wanted to plunge into this atmosphere, to understand how people lived,” said a woman with rainbow-colored hair named Olena, who said she was only comfortable providing her first name. “It is a very interesting exhibition, because it is not happening after the war; this is still taking place in other cities of our country.”

Since the first day of the war, Mr. Savchuk has been sleeping in the World War II history museum, to protect its collection from vandals.

Remembrance of World War II has become more complex since the war started. In Russia, the Kremlin has sought to glorify the Soviet victory — to which millions of Ukrainians contributed — as a source of national pride. But it has also called upon memories of that war to justify and build support for the invasion of Ukraine, with Mr. Putin seeking to falsely portray Ukrainian leaders as “Nazis.”

Mr. Savchuk said that in light of the current war, people were talking about a “complete reconstruction” of the museum complex, whose architecture is intended to awe visitors with the memory of the Soviet victory in World War II, to de-emphasize the fight against Nazi Germany.

“This war changed everything,” he said. “A museum is not only an exhibition, it is a territory, it is its monuments, it is a place of memory. We are thinking about changing not only the ideology, but also the architecture, the emphasis.”

Mr. Savchuk is continuing to collect artifacts. It will eventually become a “big war museum,” he said — a museum of victory.

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France24 - Monde

Procès pour diffamation : après sa victoire, Johnny Depp peut-il relancer sa carrière ?

Publié le : 02/06/2022 - 11:34

FRANCE 24 Suivre

Après la victoire remportée mercredi par Johnny Depp face à son ex-épouse Amber Heard devant un tribunal américain, la star de "Pirates des Caraïbes" pourrait relancer sa carrière d'acteur. Mais il semble peu probable qu'il redevienne rapidement la coqueluche des studios hollywoodiens.

Victorieux devant les tribunaux, et bientôt de retour sur grand écran ? Après être sorti gagnant, mercredi 1er juin, de son procès avec son ex-épouse Amber Heard, Johnny Depp pourrait relancer sa carrière d'acteur.

"Le jury m'a rendu à la vie", a exulté Johnny Depp après le verdict qui lui a accordé 15 millions de dollars de dommages et intérêts pour des propos diffamatoires tenus par Amber Heard. Son ex-femme, qui contre-attaquait dans le cadre du même procès en Virginie, n'a obtenu que 2 millions de dollars – pour diffamation elle aussi.

Des experts ont affirmé à la barre que Johnny Depp avait subi, à la suite des déclarations d'Amber Heard, un manque à gagner de plus de 22 millions de dollars en perdant son rôle dans le sixième volet de "Pirate des Caraïbes" – dont il a incarné le personnage Jack Sparrow.

Les avocats de son ex-épouse ont toutefois produit des témoins assurant que l'étoile de son ex-mari avait déjà pâli bien avant cela en raison d'un "comportement non-professionnel", lié notamment à sa consommation d'alcool et de stupéfiants.

"Le mal est fait, et à partir de là pourrait commencer un processus de retour à une certaine normalité", estime un producteur d'Hollywood qui a travaillé avec Johnny Depp par le passé.

"Mais je ne pense pas qu'il va avoir de très, très gros contrats avec les studios, avec tout ce qu'il y a en jeu", déclare-t-il à l'AFP sous couvert de l'anonymat. "S'il lance des bouteilles et prend de la drogue, qu'il n'est pas à l'heure, ils ne vont pas accepter des retards qui coûtent une telle quantité d'argent de la part de quelqu'un dont l'étoile n'est plus au firmament", analyse ce producteur.

Selon lui, les grands studios pourraient notamment éprouver des difficultés à assurer des productions coûteuses dans lesquelles figureraient Johnny Depp. "Maintenant, c'est trop risqué de prendre un gars comme celui-ci dans des franchises qui comptent en milliards de dollars", relève-t-il.

Entre "mauvais garçon" et "très bon au box office"

Et même si les jurés de Virginie et les fans sur les réseaux sociaux ont pris le parti de l'acteur durant le procès, cela ne garantit en aucune façon qu'il sera de nouveau capable de séduire les spectateurs, particulièrement le public féminin. "Certaines des choses qu'il a dites sont ignobles", a lancé le producteur, renvoyant à certains SMS cités durant le procès dans lesquels Johnny Depp qualifiait son ex-épouse de "vache idiote" ou évoquait son "cadavre en putréfaction".  

Même si les cas ne sont pas comparables, d'autres pointures d'Hollywood ont réussi leur comeback après des polémiques dévastatrices pour leur carrière, comme Mel Gibson ou Robert Downey Jr.

"Je pense que certains studios seront partants pour travailler avec lui à partir de maintenant", estime Karen North, enseignante à l'Université de Californie du Sud, spécialisée dans la gestion des réputations. Malgré une série récente de fiascos, "il a presque toujours été très bon au box office", juge-t-elle, relevant que Johnny Depp a bénéficié d'une forte exposition publique avec ce procès ultra-médiatisé.

Certes, une célébrité ayant une image sobre et policée peinerait à se remettre de tels récits d'accès d'ivresse et de consommation de drogues, mais Johnny Depp "n'a jamais prétendu être un gentil petit gars bien élevé". "Si quelqu'un a un côté mauvais garçon et qu'il est accusé d'excès de ce genre, les gens vont dire 'eh bien, ça ne me surprend pas, ça ne change pas l'idée que je me fais de cette personne'", explique Karen North.

"Personnellement, je pense que Johnny Depp va réussir à revenir, ça semble logique."

Johnny Depp dans un film français pour incarner Louis XV

Si l'acteur revient au cinéma, il pourrait aussi décider de ne pas passer par la case Hollywood. "Il pourrait devenir un chouchou du cinéma indépendant, où les tournages durent six à huit semaines et les cachets sont de 250 000 dollars, avec 25 % des droits du film", dit le producteur qui a travaillé avec lui.

>> À voir : Johnny Depp : "Je me sentirai toujours chez moi en France"

"Il pourrait même avoir une nomination pour un chouette petit rôle (...) et épater les gens avec une performance de dingue", imagine-t-il.

Quoi d'autre ? "Il va travailler en Europe. Je veux dire, ils ne s'embarrassent pas de ce genre de trucs là-bas", estime le producteur, pour qui Johnny Depp va sans doute "faire des films français ou allemands".

L'acteur de 58 ans devrait, en effet, apparaître dans un film français de la réalisatrice Maïwenn, "Jeanne du Barry". Dans ce long-métrage encore en phase de pré-production, Johnny Depp incarnera le roi Louis XV.

Avec AFP

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Procès pour diffamation : 15 millions de dollars accordés à Johnny Depp, 2 millions à Amber Heard

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Johnny Depp : "Je me sentirai toujours chez moi en France"

À L’AFFICHE !

Deauville 2021 : Johnny Depp préfère le cinéma français à l'industrie hollywoodienne

L'Humanité

Noirmoutier : les écrivains dans l’île

Nos recommandations culturelles

Un nouveau festival organisé par les créateurs d’ Écrivains en bord de mer se tient ce week-end dans l’île. 8 écrivains invités pour cette nouvelle édition

Alain Nicolas

Un week-end de pentecôte à Noirmoutier, il y a les plages, les crustacés… et maintenant, les livres. Bernard et Brigitte Martin, les créateurs des éditions joca seria et d’ Écrivains en bord de mer ‑dont la 26 èmeédition se tiendra le 8 juillet à La Baule –ont décidé de faire vivre dans l’île un nouveau festival littéraire.

Ces rencontres ne sont pas une déclinaison d’un événement qui a fait ses preuves, encore moins une anticipation de ce qui aura lieu un mois plus tard sur le continent, mais se jouent sur un concept différent : « recevoir des auteurs dont les œuvres récentes ont un rapport de près ou de loin avec la mer ».

L’ambition, cependant, reste la même : allier qualité et décontraction, faire mieux connaître les auteurs confirmés, et donner aux lecteurs l’occasion d’entendre les nouvelles voix qui feront la littérature de demain.

On découvrira ainsi des auteurs qui pour la plupart sont familiers aux lecteurs de l’Humanité : Abigail Assor, Emmanuelle Bayamack-Tam (prix Étonnants Voyageurs 2013, prix du Livre Inter 2019), Aliona Gloukhova, Elitza Gueorgieva, Victor Jestin, Nathalie Kuperman, Hugo Lindenberg (prix du Livre Inter 2021), Guillaume Poix.

Le comédien Yves Arcaix lira des textes des auteurs invités

On assistera à la projection du film d’Elitza Gueorgieva « Notre endroit silencieux »

Si l’on en juge par le succès connu par les réalisations des organisateurs, c’est pour Noirmoutier qu’il faudra s’embarquer ce week-end.

Du 4 au 6 juin

Salle du Blanc-Moutier 85330 Noirmoutier-en-l’Île

En partenariat avec la librairie Trait d’Union

Programme et infos : http://noirmoutier-festival-litteraire.fr/

festivalLittérature
New York Times - World

Gun Control in the U.S.

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Why Canada Races on Gun Policy When America Crawls

Max Fisher

As Congress once more struggles through acrimonious and so far fruitless negotiations over gun reforms in the wake of a mass shooting, Americans may find themselves looking north in befuddlement.

Canada’s government has begun moving to ban handgun sales and buy back military-style rifles — dramatic changes in a country with one of the world’s highest gun ownership rates outside of the United States, expected to pass easily and with little fuss.

Ask Americans why Canada’s government seems to cut through issues that mire their own in bitterness and frustration, and you might hear them cite cultural differences, gentler politics, even easygoing Canadian temperaments.

But ask a political scientist, and you’ll get a more straightforward answer.

Differences in national culture and issues, while meaningful, do not on their own explain things. After all, Canada also has two parties that mostly dominate national politics, an urban-rural divide, deepening culture wars and a rising far-right. And guns have been a contentious issue there for decades, one long contested by activist groups.

Rather, much of the gap in how these two countries handle contentious policy questions comes down to something that can feel invisible amid day-to-day politicking, but may be just as important as the issues themselves: the structures of their political systems.

Canada’s is a parliamentary system. Its head of government, Justin Trudeau, is elevated to that job by the legislature, of which he is also a member, and which his party, in collaboration with another, controls.

If Mr. Trudeau wants to pass a new law, he must merely ask his subordinates in his party and their allies to do it. There is no such thing as divided government and less cross-party horse-trading and legislative gridlock.

Canada is similar to what the United States would be if it had only a House of Representatives, whose speaker also oversaw federal agencies and foreign policy.

What America has instead is a system whose structure simultaneously requires cooperation across competing parties and discourages them from working together.

The result is an American system that not only moves slower and passes fewer laws than those of parliamentary models like Canada’s, research has found, but stalls for years even on measures that enjoy widespread support among voters in both parties, such as universal background checks for gun purchases.

Many political scientists argue that the United States’ long-worsening gridlock runs much deeper than any one issue or the interest groups engaged with it, to the basic setup of its political system.

The Perils of Presidents

The scholar Juan Linz warned in a much-discussed 1990 essay, as much of the developing and formerly Soviet worlds moved to democracy, that those countries not follow what he called one of the foundational flaws of the United States: its presidency.

“The vast majority of the stable democracies in the world today are parliamentary regimes,” Dr. Linz wrote.

Presidential systems, on the other hand, tended to collapse in coups or other violence, with only the United States having persisted since its origin.

It’s telling that when American diplomats and technocrats help to set up new democracies abroad, they almost always model them on European-style parliaments.

Subsequent research has found that parliamentary systems also perform better at managing the economy and advancing rule of law than presidencies, if only for the comparative ease with which they can implement policy — witnessed in Canada’s rapid response to gun violence or other crises.

America’s legislative hurdles, requiring cooperation across the president, Senate and House to pass laws, are raised further by the fact that all three are elected under different rules.

None represents a straight national majority. Presidential elections favor some states over others. The Senate tilts especially toward rural voters. All three are elected on different schedules. As a result, single-party control is rare. Because competing parties typically control at least one of those three veto points on legislation, legislation is frequently vetoed.

Americans have come to accept, even embrace, divided government. But it is exceedingly uncommon. While Americans may see Canada’s legislative efficiency as unusual, to the rest of the world it is American-style gridlock that looks odd.

Still, America’s presidential system does not, on its own, explain what makes it function so differently from a country like Canada.

“As long as things are moderate, a presidential system is not so bad,” said Lee Drutman, a political scientist who studies political reform.

Rather, he cited that America is nearly alone in combining a presidency with winner-take-all elections.

Zero-Sum Contests

Proportional votes, common in most of the world, award seats to each party based on its share of the vote.

Under American-style elections, the party that wins 51 percent of a race controls 100 percent of the office it elects, while the party with 49 percent ends up with nothing.

This all but ensured that politics would coalesce between two parties because third-ranked parties rarely win office. And as those two parties came to represent geographically distinct electorates struggling for national control, their contests took on, for voters, a sensation of us-versus-them.

Canada, too, has winner-take-all elections, a practice inherited from Britain. Still, neither of those countries hold presidential contests, which pit one half of the nation against the other.

And in neither country do the executive and legislative branches share power, which, in times of divided government, extends the zero-sum nature of American elections into lawmaking, too. And not only on issues where the parties’ supporters disagree.

In 2013, shortly after a gunman killed 20 first graders and six educators at Sandy Hook Elementary School in Newtown, Conn., polls found that 81 percent of Republicans supported background checks for gun purchases. But when asked whether the Senate should pass such a bill — which would have required Republicans to side with the then-Democratic majority — support dropped to 57 percent. The measure never passed.

The episode was one of many suggesting that Americans often privilege partisan victory, or at least denying victory to the other side, over their own policy preferences, the scholar Lilliana Mason wrote in a book on partisanship.

“Even when policy debates crack open and an opportunity for compromise appears,” Dr. Mason wrote, “partisans are psychologically motivated to look away.”

Unstable Majorities

Still, there is something unusual to Canada’s model, too.

Most parliamentary systems, as in Europe, elect lawmakers proportionally. Voters select a party, which takes seats in the legislature proportional to their overall vote share. As a result, many different parties end up in office, and must join in a coalition to secure a governing majority. Lawmaking is less prone to gridlock than in America but it’s not seamless, either: the prime minister must negotiate among the parties of their coalition.

Canada, like Britain, combines American-style elections, which produce what is not quite a two-party system in those countries but is close, with European-style parliaments.

As a result, Canada’s prime minister usually oversees a legislative majority, allowing him or her to breeze through legislation even more easily than in European-style parliaments.

This moment is an exception: Mr. Trudeau’s Liberal Party controls slightly less than half of the House of Commons. Still, his party dominates a legislative alliance in which he has only one partner. Canada also includes a Senate, though its members are appointed and rarely rock the boat.

But the Canadian system produces what Dr. Drutman called “unstable majorities,” prone to whiplashing on policy.

“If you have a 52 percent margin for one party, and then you throw the bums out because four percent of the vote went the other way, now you’ve moved completely in the other direction,” he said.

Gun laws are a case in point. After a 1989 mass shooting, Canadian lawmakers passed registration rules, but phased them in over several years because they were unpopular among rural communities.

Those rules were later abolished under a Conservative government. Though Mr. Trudeau has not reimposed the registry, he has tightened gun laws in other ways.

In a European-style system, by contrast, a four-point shift to the right or left might change only one party in the country’s governing coalition, prompting a slighter policy change more proportional to the electorate’s mood.

American liberals may thrill at the seeming ease with which Canada’s often-left-leaning government can implement policy, much as conservatives may envy Britain’s more right-wing, but similarly rapid, lawmaking under a similar system.

But it is the slow-and-steady European model, with its frustratingly incremental advances, that, over the long run, research finds, tend to prove the most stable and effective.

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France24 - Monde

En Tunisie, le président Kaïs Saïed limoge 57 juges qu'il accuse de corruption

Publié le : 02/06/2022 - 05:25

FRANCE 24 Suivre

Selon un décret publié au Journal officiel en Tunisie, 57 juges, accusés par le président Kaïs Saïed de corruption et de protéger des terroristes, ont été limogés mercredi.

Le président tunisien Kaïs Saïed a limogé 57 juges, mercredi 1er juin, les accusant de corruption et de protéger des terroristes, dans le cadre d'une purge de la justice qui intervient alors qu'il cherche à redessiner le système politique après s'être octroyé la quasi-totalité des pouvoirs.

Dans une allocution télévisée, le président a indiqué avoir donné "avertissement après avertissement" à la justice pour "se purifier elle-même".

Un décret formalisant le limogeage des juges a été publié au Journal officiel.

Appel à la grève nationale le 16 juin

Cette annonce intervient alors que l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), puissant syndicat fort de plus d'un million d'adhérents, a lancé mardi un appel à une grève nationale le 16 juin dans les services et le secteur publics face au refus du gouvernement d'augmenter les salaires malgré l'inflation.

Cette grève pourrait constituer le défi le plus puissant lancé au président Kaïs Saïed depuis que ce dernier s'est arrogé des pouvoirs élargis en dissolvant le Parlement pour gouverner par décret l'été dernier.

Elle pourrait aussi compliquer les efforts du gouvernement pour parvenir à un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) afin de surmonter la grave crise financière dans laquelle est plongée la Tunisie.

Le gouvernement souhaite obtenir un prêt de quatre milliards de dollars auprès du FMI, en échange de réformes impopulaires, notamment une baisse des subventions pour les produits alimentaires et l'énergie et des gels de salaires.

Avec Reuters

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Tunisie : le président Kaïs Saïed officialise la date du 25 juillet pour son référendum

En Tunisie, des centaines de personnes dans la rue en soutien au président Kaïs Saïed

Le Débat de France 24

Quel avenir pour la Tunisie du président Kaïs Saïed ?

New York Times - World

‘What Was the Point?’: Freed After 9 Years, Refugees Learn to Live Again

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Australia suddenly released migrants held under its tough approach to asylum seekers. While the worst of their ordeal is over, their future remains precarious.

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By Yan Zhuang

MELBOURNE, Australia — The men mill around the front of the weathered motel, blinking in the sunlight, not sure what to do with themselves. Around their feet are suitcases and large plastic bags holding everything they own.

For nearly nine years, these seven men had been prisoners to Australia’s unyielding approach to refugees, detained for much of that time in miserable offshore camps. Now, without warning, they had been set free, given half an hour to pack up, the worst of their ordeal over but their futures as uncertain as ever.

As they waited to be taken to their new homes in a motel on the outskirts of Melbourne, a tangle of emotions rippled through them, the words “nine years” repeated in tones of relief, wonder and exasperation.

One man, a refugee named Mohammad, said he felt nothing. “I’m not happy,” he said, standing in the doorway of his room.

For Mohammad, the abrupt and arbitrary conclusion to his detention heightened the senselessness of what he had endured — the trauma of finding a friend hanging lifeless in the offshore camp; the nightmare of digging jungle wells and trekking for coconuts after the Australian government closed the camp and tried to force the men out with no better alternative.

“It’s been nine years,” he said. “Why? What was the point?”

In March and April, Australia’s conservative government, trailing in the polls in an election it would ultimately lose, released a number of asylum seekers who had once been held in the offshore camps and were now being confined in hotels and detention centers across the country. The releases, which the government undertook in quick succession with no public comment, followed some sporadic releases of asylum seekers over the past year and a half.

The migrants had been detained under a policy, instituted in 2013, that bars resettlement by those who try to enter the country by sea. The government has long maintained that the policy is crucial to preventing both a runaway flow of immigration to Australia and deaths at sea. The prosecutor’s office at the International Criminal Court said in 2020 that the program constituted cruel, inhuman and degrading treatment and was a “violation of fundamental rules of international law.”

The released asylum seekers were granted six-month visas, but were told they must begin making arrangements to leave Australia. With this limbo, learning to live normally again, after years of psychological and physical damage, is a herculean task.

Mohammad, who is in his 30s and asked that his last name be withheld to protect his family from further persecution in Iran, had been released from a Melbourne immigration detention hotel. That place, the Park Hotel, became infamous this year when the tennis superstar Novak Djokovic was briefly detained there for violating Australia’s Covid vaccination rules.

Under a short-lived medical treatment program, Mohammad and the other men had been moved to the mainland from Manus Island in Papua New Guinea, or from the tiny island nation of Nauru. After being freed, they were given $340 each from the government, a few weeks of accommodation and some groceries — although their new homes in the motel had no kitchens. They were also assigned case workers to guide them through the bureaucratic labyrinth that is freedom.

The men identify each other by the point at which they met on their long journeys as asylum seekers, and by the scars they have accumulated: We were on the same boat together; I know him from the Park Hotel; he swallowed razor blades on Manus.

In his room, Mohammad tries to wash some of those scars away. He takes two or three showers a day and, convinced that some of his medical problems were caused by dirty detention facilities, cleans his room meticulously every few days, wiping down the bathroom with wet wipes and picking debris out of the carpet.

Mohammad, a member of an Arab minority in Iran, has clots in his lungs and in one leg, and he suffers from bleeding in his stomach. Like many of the men, he says his brain became slow as he languished in detention.

He’s impatient for a better future. He scours Facebook Marketplace for houses and secondhand cars, and asks every advocate about job opportunities. His plan: a place to live, a job, a wife, children.

Even in the face of uncertainty, his optimism is indelible. If it wasn’t, he says, he wouldn’t have survived his detention.

But when his mind is not focused on something else, he admits, he is always thinking about those long years.

One night, after Mohammad spent five hours at a hospital undergoing tests, a conversation about the sports he had played as a child descended into melancholy.

“Australia has destroyed me,” he said, tipping his head back and looking at the night sky. “My education. My body.”

A friend, another Iranian refugee, corrected him. “It’s not destroyed you,” he said. “It’s made you tough.”

Autonomy Lost

The statement, shocking in its matter-of-factness, came abruptly, said in an undertone at a celebration for the men a few weeks after their release.

“In Manus Island, I pour petrol and set fire to myself,” said Sirazul Islam, 37, who came to Australia by boat in 2013, fleeing political persecution in Bangladesh.

Seated at dinner with cheery Australians and decidedly more awkward-looking refugees in a brightly lit church hall, Mr. Islam detailed how he was still suffering from the severe mental issues that had led him to attempt suicide — an attempt that left him with a scar on his side.

He didn’t really want to be at the celebration, he admitted, but there would be “problems” if he refused. That wasn’t true. But Mr. Islam, a wiry man with a cynical sense of humor and a boyish grin, has developed an instinctual response of going along after years of having his autonomy stripped away, and with his freedom now hanging on a precarious visa.

Mr. Islam’s experience has been particularly difficult. He has trouble processing information, and gets overwhelmed by the text messages, phone calls and emails involved in setting up a new life. He suffers from memory issues and struggles with English. Advocates fill out forms — to get identification documents, to register for medical services — for him.

As the only Bangladeshi refugee at the motel, he spends most of his time by himself. Sometimes, when the loneliness becomes overwhelming, he calls up advocates to come visit him and has stilted, awkward interactions.

The motel is boring, but the world outside is vast and unfamiliar. Three weeks after his release, he had barely left the motel, beyond going to a supermarket for groceries. “I fear to go any farther,” he said through an interpreter.

Some of the refugees argue that the government should do more to support them. But Mr. Islam has been told to find a job and support himself, so that’s what he will do, even if he’s not entirely sure how.

“If I don’t obey, maybe they’ll put me back in the detention center,” he said.

He doesn’t see the unsettled life he’s living now as freedom.

“Freedom can only come when they give me a permanent visa or I become a citizen,” he said. “Then, only, will I be free — I can go anywhere, I can meet anybody, I can do anything.”

Much to Do

Salah Mustafa, 51, is always on the move, always looking to the next thing to do. To pause might mean to falter, and the last thing he wants is for his son to see him fatigued or scared.

His son, Mustafa Salah, was 14 when they entered detention on Manus and is now 23. Nearly three weeks after their release, they moved into a small house in a quiet neighborhood, provided by a church charity. Mr. Mustafa was content that first night, bustling around the kitchen cooking up a stew.

But he barely spares a moment to take it all in before moving on — making plans to buy a car and, most important, worrying about an upcoming interview for resettlement in Canada.

“I am very tired,” he admits one afternoon, out of earshot of his son, as it all seems to catch up with him.

Mr. Mustafa has made many friends with Australian advocates and supporters. But Canada represents a chance at a life impossible in Australia: an opportunity to reunite with his wife and younger son, who remain in the Middle East.

“I need stability. I need papers,” he said. “I need somewhere to stay forever. I need to see my family.”

His son doesn’t think about the future in the same way.

“I always tell my dad, don’t talk about Canada,” he said, adding that he was not even thinking about resettlement.

“Why should I dream for something that’s not yet happening?” he says. “I need to do something with now.”

There is hope among the refugees that the Labor Party’s win in the federal election last month could improve their prospects — a hope possibly disproportionate to what the party has promised.

Labor has signaled incremental changes in Australia’s approach to refugees, but it has been largely silent about what will happen to those like Mr. Mustafa and his son who arrived after the policy was toughened in 2013.

In the meantime, the newly free refugees have lives to get on with. A month after their release, Mr. Mustafa’s son wandered into their kitchen around lunchtime one Saturday, having just woken up after a rare night out with friends.

He recounted the details: a packed club, dancing, no alcohol but plenty of Red Bull. He wondered what had happened with one friend, who left with a young woman and hadn’t been heard from since.

It was all wonderfully normal, a moment in the life of any 23-year-old.

Outside, on the front lawn, his father stood smoking a cigarette, regarding the quiet street before them. Once their resettlement interview is done, he said, he might plant some okra, or maybe some tomatoes.

“The freedom is very beautiful,” he said.

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France24 - World

UAE firm to screen passengers at Afghan airports

Issued on: 03/06/2022 - 10:44

Kabul (AFP) – The Taliban have tasked a United Arab Emirates firm with the security screening of passengers and luggage at Afghan airports, officials said, as the country seeks to expand international flights.

While some domestic and international flights are operating out of the capital's only airport, significant support is needed for major foreign airlines to resume a full service.

The full operation of Kabul's airport -- which was trashed in August during the mass evacuation of civilians after the Taliban stormed back to power -- is seen as crucial to reviving Afghanistan's shattered economy.

Abu Dhabi-based GAAC said it will manage screening at Kabul, Herat, Kandahar and Mazar-i-Sharif airports for the next three years.

"The signing of this contract is expected to enhance the confidence of foreign airlines to resume their flights," Ibrahim Morafi, regional director of GAAC, told AFP.

Afghanistan's transport and aviation ministry confirmed the deal.

No country has yet formally recognised the Taliban government, which has increasingly stripped away the freedoms of Afghans, particularly women.

GAAC, which operated in Afghanistan before the Taliban takeover, signed a separate contract last month to provide ground handling services at Kabul, Kandahar and Herat airports.

A Qatar-Turkey consortium has been in talks with the Afghan aviation ministry for months about operating Afghan airports, but discussions have stalled over the Taliban's insistence that their fighters guard the facilities.

Air traffic control at Kabul airport is being handled by a team of Afghans trained by experts from Uzbekistan and Qatar.

© 2022 AFP

New York Times - World

Marking the Queen’s 70 Years on the Throne

By Megan SpeciaJune 2, 2022

Marking the Queen’s 70 Years on the Throne

Marking the Queen’s 70 Years on the Throne

Central London was thronged with revelers on Thursday for the Platinum Jubilee celebrations to mark seven decades since Queen Elizabeth II ascended to the throne.

Here’s what I saw →

Marking the Queen’s 70 Years on the Throne

Some of the biggest royal enthusiasts rose early in the morning, hoping for a glimpse of the royal family during Trooping the Color, a parade to honor the queen and kick off the festivities.

Marking the Queen’s 70 Years on the Throne

Raine Shu, 5, was wearing a handmade Union Jack bow made by her mother.

The family moved from China five years ago, and said that while they were used to the annual parades of China’s Communist Party, they had never seen anything quite like this.

Marking the Queen’s 70 Years on the Throne

One group of friends, mostly from New Zealand, who also share the queen as head of state, sipped mimosas as they watched the parade.

“She’s our queen too,” said Jessica McLauchlan, 28, before her friend Emily Hurle, also 28, chimed in, “We love Lizzie.”

Marking the Queen’s 70 Years on the Throne

Khulood Abdulaziz, 27, and Nicola Persic, 23, two exchange students who attend college in Canterbury, England, rose at dawn to travel to London.

“I like democracies, but I have a fascination with monarchical displays of power,” Mr. Persic, who is Italian, said with a laugh. “And it’s nice to be a part of something people will remember.”

Marking the Queen’s 70 Years on the Throne

A group of women from the United States, Britain and France were spread out on a blanket and deep in discussion about the accuracy of the Netflix series “The Crown.” Carol LaRue and Andi Libuser, who live in the United States, were among them and reflected on what it was like to be here in person.

Marking the Queen’s 70 Years on the Throne

As the parade began, Marian Argent, 77, waved her flag to the beat of the first marching band that passed by. She had gathered with three generations of her family to watch the ceremony.

Marking the Queen’s 70 Years on the Throne

Her sister, Brenda Dalton, 81, was in London for the coronation nearly seven decades ago, and was here again on Thursday. She watched the queen pass through the streets of London in a golden carriage in 1953, and said watching the Jubilee today felt like the end of an era.

Read more on the Jubilee:

France24 - World

Swiatek grew up a 'fighter' on Warsaw's tennis courts

Issued on: 03/06/2022 - 10:14

Warsaw (AFP) – Iga Swiatek, the world number one who on Saturday could win her second French Open title, has displayed a fighting spirit since her early days hammering balls on Warsaw's tennis courts.

"She was a little kid who really wanted to learn how to play as quickly as possible, and once she did, what mattered most to her was winning," said Artur Szostaczko, her first coach.

"She was a fighter... I knew that if it went to a super tiebreak, there was no need to worry -- Iga wouldn't crack under the pressure," the 51-year-old told AFP.

Szostaczko still teaches on the clay court where the Polish phenomenon first picked up a racket and tried her hand at hitting against a concrete wall during her older sister's lesson.

"Left, right, the whole time she was running about having a ball," he said by the wall covered in colourful graffiti at the Warszawianka tennis club.

"Normally a small child has trouble hitting even one or two balls but she could keep it going for dozens of shots," added the coach, who like Swiatek, always has a baseball cap on his head.

Szostaczko taught the talented sisters -- whose father Tomasz is an Olympic rower -- for five years, until Swiatek was 10 years old.

Fast forward a decade and Swiatek is at the top of women's tennis, already with one Roland Garros title under her belt in 2020 and a current unbeaten streak of 34 matches.

The 21-year-old will equal Venus Williams' record for the longest women's winning run since 2000 if she beats Coco Gauff in the final on Saturday.

Szostaczko said he is proud of his former student, whom he remembers as a fun child in pigtails running around with phenomenal coordination and a smile on her face.

"I taught her to play aggressive, because that's the future of tennis, and today she's doing an incredible job of it on court," he said.

Swiatek sisters

The siblings moved on to coach Michal Kaznowski, then at the Mera tennis club, who recalled Swiatek always wanting to be treated on an equal footing with her hard-working big sister.

"Iga got really mad at me because I proposed some basic drill where I would feed Agata eight balls but only six to Iga because she was younger," he told AFP.

"That made her angry. She went to her dad and said she wants just as many as Agata," the 35-year-old said, calling theirs a "healthy sibling rivalry".

He said Agata was just as talented and had the advantage of being taller but that injuries dashed any chance of what could have been Poland's answer to the Williams sisters.

The younger Swiatek continued to train under Kaznowski until she was 15.

He said they were inspired by the now-famous line from an 11-year-old Serena Williams, who when asked who she wanted to be like, had said: "I'd like other people to be like me".

"We started thinking along those lines... To develop her own style, her own person," Kaznowski said.

They looked more to men's tennis for role models, opting against idolising any women's players lest Swiatek one day find herself across the net from one of them.

"We wanted her to be able to play against the top women without any insecurities," he said.

"As we can see, it worked. There she is at the top and now everyone wants to be like Iga."

© 2022 AFP

France24 - Monde

Cette vidéo d’une mouette volant une pizza est une création graphique

Publié le : 30/05/2022 - 17:32

Alexandre Capron Suivre

Un internaute américain aurait filmé une séquence insolite où une mouette aurait pris une pizza entière sur une table et se serait échappée avec son repas dans le bec. Copiée par plusieurs internautes sur les réseaux sociaux, la vidéo, vue plus d’un million de fois, est en réalité une création graphique, dont l’auteur nous a livré les détails.

La vérification en bref

  • La vidéo d'une mouette s'envolant avec une pizza dans la bouche est virale sur plusieurs publications, atteignant parfois jusqu'à un million de vues
  • La vidéo est une création graphique de Robert Tolppi, un créateur de contenus avec effets spéciaux
  • Ce dernier explique n'avoir rien revendiqué de particulier en fabriquant cette vidéo en à peine six heures

Dans la vidéo de 8 secondes, un jeune homme se dirige vers son carton de pizza vide, et s’exclame "Oh mon dieu, qui a mangé la pizza ?" Il se retourne alors et voit une mouette s’envoler dans le ciel avec le mets entier dans la bouche, avant d’éclater de rire.

Capture d'écran d'une des publications affirmant montrer une mouette en train de s'envoler avec une pizza. © Facebook

Une recherche de la vidéo avec l’outil Invid WeVerify (voir ici comment procéder) permet de retrouver plusieurs occurrences, notamment sur TikTok. L’une d’entre elles, avec plus de 16 millions de vues, a été postée par Robert Tolppi, un jeune Américain qui se présente comme un "créateur de contenus avec effets spéciaux".

@roberttolppi#seagull#pizza♬ original sound - Robert Tolppi

En écoutant d’autres vidéos postées sur son compte TikTok, on reconnaît la même voix que dans la vidéo de la mouette volant la pizza. Il explique notamment dans une de ses vidéos comment créer un filtre pour Snapchat avec un œil bionique.

"Il m’a fallu environ six heures pour faire la vidéo"

Contacté par la rédaction des Observateurs de France 24, Robert Tolppi a confirmé être l’auteur de la vidéo, et que la mouette avait été créée en images de synthèse. Il a pour cela envoyé une vidéo tutoriel expliquant comment il s’y était pris.

Il m’a fallu environ six heures pour faire la vidéo. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle trompe beaucoup de monde, mais apparemment, c'est le cas !

La vidéo n'a pas vraiment de message plus profond qu'une simple vidéo amusante d'une mouette volant une pizza. En ce qui concerne les personnes qui volent ma vidéo, je me suis assez habitué à ce que les gens publient mon contenu sans crédit. C'est une réalité pour tout créateur indépendant sur Internet. Quand quelque chose devient aussi viral, c'est inévitable. Les gens oublient qui a publié la vidéo à l'origine, car il l'ont probablement reçue de quelqu'un d'autre qui ne connaissait pas non plus mon pseudo.

Des vidéos mettant en scène des animaux sont régulièrement virales sur les réseaux sociaux, mais parfois, il s’agit de créations graphiques. En 2018, notre rédaction expliquait notamment comment prouver qu’une vidéo de canards traversant à un passage piéton était en réalité une création graphique.

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BBC

Ukraine war: Kyiv’s emergence from the shadow of war

By James WaterhouseBBC News, in Kyiv

Kyiv didn't feel like a city bracing itself for 150,000 Russian soldiers to cross the border into Ukraine.

Arriving in Kyiv in January I decided to brave the supermarket near my flat. You could get your hands on just about any kind of meat or vegetable it seemed, even a pint of beer on aisle six.

"It's all a bluff", "we're at war already", were the most common responses when I asked people whether they were worried about what seemed to be the unthinkable at the time.

Of course, within five weeks that all changed. Some in the West predicted Kyiv would fall within 72 hours.

Over a period of 100 days the city has gone from stubborn normality, through complete darkness, and is now emerging into some sort of calm.

It's still far from what it was before the war, but it's nevertheless a picture of defiance.

"You'd better get your stuff together," was the short phone call I received at 04:50 on 24 February.

I headed to the roof of our building.

There were regular thuds from air strikes. Low-flying jets occasionally flew overhead, and black plumes of smoke appeared on the horizon.

Then, not for the last time, the howl of the siren.

The shadow of war had descended on this ancient city, and it felt almost immediate.

Highways out of Kyiv were blocked by thousands of cars trying to get away from the Russian advance.

People queued at ATMs, as well as recruitment offices for Ukraine's territorial defence. They would show ID and be issued with the now familiar yellow armband and an automatic weapon.

Just before midday, President Volodymyr Zelensky tweeted that anyone prepared to defend Ukraine would be armed.

We will give weapons to anyone who wants to defend the country. Be ready to support Ukraine in the squares of our cities.

These extraordinary words from a world leader matched the immediate threat his country faced.

From our bomb shelter, people watched on the social media platform, Telegram, as Russian paratroopers tried to take the Hostomel air base to the north-west of Kyiv.

There was fierce fighting, and it was in this area where the new frontline formed.

The following weeks would see the Russians resort to longer-range missile strikes on central locations in the city. Kyiv's air defence systems often worked, but residential buildings were regularly hit.

More than half the city's four million population would leave. Across the country almost 15 million Ukrainians would be displaced, according to the United Nations.

The common theme with each impact was the scale of the devastation.

In March a deadly strike left parts of the Retroville shopping mall in the north-east of the city flattened. Cladding was blown off neighbouring blocks.

Thousands of people were trapped in the fighting in surrounding towns like Irpin and Bucha.

Temporary ceasefires allowed some to escape to Kyiv train station, where the majority would travel west towards cities like Lviv.

Many took their chances under heavy shelling.

In April, the tide turned.

The Russian retreat allowed Kyiv to claw back some of the reality it had lost. There were no more military checkpoints in central parts of the city.

Expressions of anger and fear were replaced with occasional smiles. Menus in cafes and restaurants were offering a greater choice. As the sun beamed overhead, it was like looking at Kyiv through a different filter.

Despite fears at the time, the city didn't find itself under siege like Mariupol and Severodonetsk. Clear roads to the south kept blood pumping into it, keeping Kyiv alive.

Reprieve for the capital, however, exposed overwhelming evidence of war crimes.

In residential towns like Borodyanka not one building had been left undamaged.

Police found hundreds of soldiers and civilians in shallow graves and continue to do so.

The Kremlin has always denied committing war crimes and described this evidence as "fake". However, there is nothing artificial about the devastation that surrounds Kyiv.

The past few weeks has seen the city feel as normal as it has ever been. The nights are still silent with a 23:00 curfew, but the day brings more life.

Museums are open once more. Angry traffic jams are a thing again.

Officials believe the city is back to two-thirds of its original population. It certainly feels like it with busier parks, fuller theatres and subways being used to get the train once again.

Despite the uncertainty remaining over whether the Russians will make another attempt on Ukraine's capital, the city seems determined to heal.

What the next 100 days will bring is far from clear, and Ukrainians know it. Restoring normality is just as much a coping mechanism for people, as it is essential.

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China, Papua New Guinea discuss free-trade deal

Issued on: 03/06/2022 - 10:02

Port Moresby (AFP) – China and Papua New Guinea held talks on a free-trade deal Friday, as Beijing's foreign minister wrapped up a landmark tour of the Pacific Islands with a stop in the resource-rich nation.

Papua New Guinea's Prime Minister James Marape said discussions in the capital Port Moresby had focused on economic cooperation and a long-mooted trade agreement.

China is already a major investor in Papua New Guinea and buys much of the country's gas, minerals, timber and other resources.

Beijing is vying with Australia to be Papua New Guinea's leading trading partner.

Marape, who has vowed to make his country the world's richest black Christian nation, said he wants to shift the economy away from primary materials to more lucrative finished products.

He has invited more Chinese investment and said work was ongoing on a trade deal.

"China and Papua New Guinea officials are going through tidying Chinese-PNG free-trade arrangements," Marape told journalists.

"The specifics of the free-trade arrangement are being finalised as we go through, so that Papua New Guinea interests are not suppressed or harmed, but maintained and in fact augmented," he said.

His comments come as China, Australia and other Western allies race for influence across the Pacific Islands.

The vast but sparsely populated region is home to vital shipping channels and -- because of its location near areas where the Chinese and US militaries operate -- seen as strategically important.

Chinese foreign minister Wang Yi has criss-crossed the South Pacific for more than a week, pressing the case for a greater role by Beijing in regional security.

But his visit to Port Moresby has been overshadowed by complaints that it comes too close to Papua New Guinea's elections, which will be held in coming weeks, with the result expected in August.

Marape is facing a challenge for the premiership from former prime minister Peter O'Neill.

"Now is not the right time" for foreign visits, O'Neill said, adding that the government "should not sign any agreements on behalf of the state".

Marape dismissed that argument, saying "our country is still functional".

The two sides signed a series of agreements on investment in "green development", Covid-19 assistance, aid and health care.

Wang's 10-day tour has seen the Pacific Islands reject a regional deal that would have given Beijing a much greater role in sensitive areas including policing, cybersecurity and maritime surveillance.

His trip prompted Australia's new foreign minister Penny Wong to make quick-fire visits to three Pacific Island states, looking to shore up decades-long alliances.

Speaking in Tonga on Friday, Wong's host Prime Minister Siaosi Sovaleni stressed the importance of ties with Australia.

"There are common strands that bind us. They include respect for democracy, the rule of law, and the rights and freedoms of others. This remains the important tenets of our relations," he said.

© 2022 AFP

BBC

Biden urges ban on assault-style weapons and gun age limits

President Joe Biden has said the US should ban assault-style weapons and high-capacity magazines to tackle the "carnage" of gun violence.

Addressing the nation after a spate of mass shootings, Mr Biden said too many places had become "killing fields".

He said if a ban was not possible the age limit for buying such weapons should at least go up from 18 to 21.

But deadlock on the issue between Republicans and Democrats in Congress means progress is seen as unlikely.

In order for any laws to pass, Republicans in the Senate need to back them, which is unlikely because they defend access to guns as a constitutional right for every American.

Even if some are privately sympathetic to stricter gun controls, as one analyst suggested to the BBC, they may also fear the electoral consequences of supporting them.

So far the only area of possible bipartisan agreement involves red flag laws, which let authorities take guns from people at high risk of harming themselves or others.

"This is not about taking away anyone's guns," said Mr Biden. "This isn't about taking away anyone's rights... It's about protecting children."

"Why in God's name should an ordinary citizen be able to purchase an assault weapon that holds 30-round magazines, that let mass shooters fire hundreds of bullets in a matter of minutes?" the Democratic president continued.

Mr Biden touted a 1994 ban on assault-style weapons that he helped pass. It lapsed after 10 years, and debate has raged ever since over whether it was effective in reducing gun violence.

His remarks come in the wake of the deadly shooting at a school in Uvalde, Texas last week in which 21 people including 19 children were shot dead.

Buffalo, New York and Tulsa, Oklahoma have also seen mass shootings in recent days.

'I can do whatever I want with my guns'

Private gun ownership is enshrined in the Second Amendment of the US Constitution.

A House of Representatives hearing to debate new gun control proposals earlier in the day showed how hard it might be to make any progress.

Congressman Greg Steube, a Florida Republican, joined the Judiciary Committee hearing from his home via Zoom and displayed several handguns from his personal collection that he said would be banned if the legislation were passed.

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A Democrat from Texas interjected to say she hoped the gun was not loaded, to which Mr Steube replied: "I'm at my house. I can do whatever I want with my guns."

The Democratic-led Protecting Our Kids Act combines eight different gun control bills, and includes many of the proposals Mr Biden spoke of on Thursday.

The bill may pass the House next week, but is not expected to clear the Senate.

Republicans, who make up half the seats in the 100-seat chamber, consider access to guns a constitutional right for every American. Most laws require require 60 votes to pass.

Matt Bennett from the Democratic think tank Third Way, told the BBC that many Senate Republicans - while privately sympathetic to stricter gun controls - feared losing votes to more right-wing pro-gun candidates more than they feared losing to Democrats.

Meanwhile, the US Supreme Court is deliberating on one of the nation's most restrictive gun laws, in New York, that places tight restrictions on who can carry a gun in public.

If the justices strike down the law, as their comments in a November hearing suggested might happen, state-level bans across the nation on assault-style weapons and high-capacity magazines could end up being overturned.

According to the Gun Violence Archive, there have been 233 mass shootings in the US so far this year. It defines a mass shooting as an incident in which four or more people are shot or killed, excluding the shooter.

Valeurs Actuelles

Stade de France : “Le gouvernement n’a rien à cacher”, se défend Gérald Darmanin devant le Sénat

Depuis le fiasco en marge de la finale de la Ligue des Champions au Stade de France, Gérald Darmanin tente d’éteindre l’incendie. Auditionné devant le Sénat ce mercredi 1er juin au sujet des nombreux incidents ayant été constatés à Saint-Denis dans la soirée du samedi 28 mai, le ministre de l’Intérieur a pour la première fois exprimé un début de mea-culpa.

« Le gouvernement n’a rien à cacher et nous nous réjouissons d’avoir le temps nécessaire pour revenir sur ces incidents. Il est évident que cette fête a été gâchée et que pour les fans de football, l’image négative de ce match est une blessure pour notre pays. Avons-nous évité le pire : oui. Pouvions-nous faire mieux ? Sans doute. Seuls les lâches se défaussent sur leurs subordonnés », a-t-il déclaré devant les élus de la chambre haute. Avant de nuancer, en énonçant des éléments de contexte : « Nous avons eu à organiser cette finale en trois mois, contre 18 habituellement. La grève de la RATP s’est ajoutée à cela, avec un trafic sur le RER B 3,3 fois supérieur à la normale. Il y a eu 6800 policiers mobilisés, c’est l’événement qui a le plus mobilisé de forces depuis que je suis en poste. »

Le pensionnaire de la place Beauvau est ensuite revenu sur l’afflux important de personnes arrivant au Stade de France pour la rencontre, confirmant les chiffres déjà énoncés la veille au JT de TF1 : « Nous avons toujours dit que 30 000 ou 40 000 personnes sont arrivés sans billet ou avec un faux billet. (…) Il y a eu 75 000 billets édités par la fédération. Nous avons cependant constaté que 115 000 personnes se sont déplacés au stade. Entre 34 800 et 42 000 personnes sont venus aux abords du stade, soit pour pénétrer dans le stade ou aux abords du stade. »

Un usage « disproportionné » des gaz lacrymogènes

Le ministre de l’Intérieur s’est ensuite expliqué sur certaines méthodes des forces de l’ordre, pointées du doigt dans des vidéos sur les réseaux sociaux et des témoignages de supporters. « Je m’excuse très sincèrement de l’utilisation disproportionnée des gaz lacrymogènes », a-t-il déclaré, ajoutant que « le préfet de police aurait dû connaître le nombre de personnes présentes sur les lieux. » Il a également précisé que « deux saisines de l’IGPN » ont été effectuées, et que des « sanctions ont été demandées » auprès de Didier Lallement.

Pour les supporters britanniques et espagnols victimes de violence en tous genres avant et après la rencontre, Gérald Darmanin a également fait des annonces. « À partir de lundi, les citoyens britanniques et espagnols pourront déposer plainte dans leur pays, avec des lettres-plaintes et un dispositif de plainte en ligne. Il y a sans doute une partie des plaintes qui n’a pas été déposée », a-t-il affirmé, concédant avoir « sans doute sous-estimé le nombre de policiers nécessaires concernant l’ordre public. »

Macron réitère « sa confiance » en Darmanin

Interrogé sur les incidents au Stade de France en déplacement à Marseille ce jeudi 2 juin, le président de la République a assuré avoir « confiance » en Gérald Darmanin et en Didier Lallement, rapporte BFM TV. « Je ne dirai pas ce que je dis au ministre. Les ministres je les nomme et j’ai confiance en eux. C’est le cas aussi du ministre de l’Intérieur. Et aussi du préfet qui représente République et ordre public. », a-t-il déclaré, avant d’affirmer qu’il « tirera toutes les conséquences de ce match ».

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France24 - World

Stoute bids for another crowning moment in 'Piggott's' Derby

Issued on: 03/06/2022 - 09:54

London (AFP) – Queen Elizabeth II, Lester Piggott and Michael Stoute are indelibly linked to the Epsom Derby and appropriately all three will be foremost on everyone's minds in Saturday's renewal which is part of the Platinum Jubilee celebrations.

There is uncertainty over whether the Queen will attend the 'blue riband' that is named in honour of Piggott, who as a jockey won a record nine Derbies and died last Sunday aged 86, and whose favourite Desert Crown is trained by five-time winner Stoute.

If so it will only be the fourth time that she will have missed the race in her 70 year reign -- in 1956 and 1984 due to official duties and 2020 when spectators were barred due to Covid.

However, even were she to be absent she will tune into a race she has always yearned to win but came closest when Aureole was a four lengths second to Pinza in 1953.

There will be plenty of reminders of the Queen's close relationship with the sport -- such is her love for it she begins every morning with a read of the Racing Post.

Five of her former racehorses will parade and 40 jockeys who have ridden for her during her reign will line up as a 'guard of honour' wearing her colours a purple and scarlet jacket with gold braiding, with black cap.

Piggott bestrode Epsom like no other rider in the 20th century or indeed this one -- winning his first Derby in 1954 aged just 18 on Never Say Die -- and the racecourse are pulling out all the stops to honour the 'Long Fellow'.

The jockeys will wear black armbands and there will be a minute's applause both on Friday (when the Oaks which he won six times is run) and on Saturday at 1500GMT half an hour before the race is due off.

"Running The Derby in his memory, which we believe has not been done in the 242 previous editions of the race, is a fitting tribute to one of the greatest jockeys of the modern era," said Phil White, director of Jockey Club Racecourses.

“We want to give racegoers on both days the opportunity to pay their respects and celebrate the life and career of this extraordinary sportsman."

'No longer a spring chicken'

Stoute is at 76 some 20 years younger than the Queen and he provided her with one of racing's greatest moments with his first Derby win in 1981.

The ultimately ill-fated Shergar, who the Barbados-born trainer calls a "freak", destroyed his rivals in a 10 length romp -- John Matthias the jockey of runner-up Glint of Gold was so far behind he thought momentarily he had won.

Whether Desert Crown is of that outlandish talent remains to be seen but Stoute is not of the Don Quixote mentality at targeting impossible challenges with his horses.

Whilst he may not have the firepower when he was younger his close friend West Indies cricket legend Michael Holding says there is plenty of top wins in the old fellow yet.

"Desert Crown could possibly win the Derby and that would show people yes he is no longer a spring chicken but he has not lost his talent," Holding told AFP.

Desert Crown has been drawn in stall 12 -- from where Serpentine and Australia burst to win the race in 2020 and 2014 respectively -- and will face 16 rivals in what is the biggest field since 2017.

Stoute lags three Derby winners behind Irishman Aidan O'Brien, who has three runners headed by Stone Age.

O'Brien like his fellow trainers have yet to win a colt (male) classic this term as the English, Irish and French 2000 Guineas all have been carried by Charlie Appleby.

Appleby and O'Brien's rivalry is developing into that of Stoute and the late Henry Cecil which dominated the middle of the Queen's reign.

Appleby, 46, saddles three as well as he bids to make it three wins in the last five runnings with Nations Pride the fancied one after being supplemented for £75,000 ($94,000).

"It is the one race everybody wants to win," said Appleby whose words will resonate with the Queen.

"The English Derby is the ultimate for any owner, trainer, breeder or jockey.

"More importantly for the lads in the yard, it is what keeps them warm through the winter."

© 2022 AFP

BBC

England v New Zealand: Ben Stokes gets crash course in Test captaincy on bizarre first day

Last updated on 2 June 20222 June 2022.From the section Cricket

The more things change, the more they stay the same.

For as much as watching England is regularly an exercise in absurdity, it was particularly special for this side to be both new England and old England in the space of a couple of hours at Lord's.

Neither captain Ben Stokes nor coach Brendon McCullum would have been naive enough to think that bowling out New Zealand for 132 was the instant fixing of a broken team that had won only one of its past 17 Tests.

But even they must have been surprised at how quickly they were given a demonstration of the size of the task ahead of them.

From 92-2 to 100-7 in 28 balls of pandemonium, an astonishing collapse even by England's standards. The only thing missing from the chaos was concussion substitute Matt Parkinson getting a police escort to the middle as England's number 11, having started the day in Manchester before being summoned to replace the luckless Jack Leach.

It was undeniably entertaining, England making good on their promise to provide the sort of cricket that fans want to see after the national crisis of Lord's not selling out any of the five days.

It was also a novel way to address the astronomical ticket prices, by attempting to make anything for the third day onwards worthless.

A penny for former skipper Joe Root's thoughts.

In England's day of two halves, they bowled a full length and caught everything - they rarely did that when he was skipper - only to then bat like reckless vandals, which they did all the time when Root was in charge.

To start with the positives, England were excellent in exploiting the early movement on offer. Bar the posting of six slips, there were few glimpses into how Stokes will operate in the field, mainly because everything went the way of the hosts.

In fact, it may be more interesting to consider how Stokes and McCullum coaxed a noticeably fuller length out of old warhorses James Anderson and Stuart Broad, who Root had to criticise in public for not pitching the ball up during the Ashes.

"Brendon has come into the bowling group and said, 'Don't focus too much on economy rates, I want wickets, let's try to get as many wickets as we can, as quickly as possible. Let's have the mindset of where can I get an extra slip or short leg from, rather than being too defensive'," said Broad earlier this week.

It might mean something, or it might be nothing, but the early signs are that McCullum and Stokes have given an order that has been followed.

What they said to the batters, one can only guess. If it was "play as many shots as you like, because this team is all about nicking big drives outside off stump," then it was another instruction followed to the letter.

In reality, McCullum had been keen to point out that he is not expecting England to ape a style that sees him hold the record for both the fastest century and most sixes hit in Test cricket.

"I'd never want anyone to play like I played the game," said McCullum when he arrived in the UK last week. "That comes with an immense amount of disappointment at times."

The disappointment was heightened here by the fact the nature of England's collapse was all too familiar.

Zak Crawley edging one after playing nicely, like a slightly better version of James Vince? Tick. Ollie Pope, out of position, looking like a man batting on roller skates? You bet. Things falling apart after Root gets out? Of course.

Even skipper Stokes caught the disease, driving so far away from his body that his bat was in a different postcode.

Stokes has been adamant about what his England team should look like.

"I want everyone to feel free under my captaincy," he said on Wednesday, adding that the atmosphere will be "laidback, go and express yourself".

He was also prepared for the prospect of England enduring more pain before they found a way to improve, even if he didn't expect the first setback to come in such swift and dramatic circumstances.

"Everyone is very clear what me and Brendon see as the way for this team to progress, but it won't happen overnight," added Stokes.

"We've got to be very clever and sensible about how we handle things and the language we use if things don't go well."

Now, the immediate challenge is to put that theory into practice, to get England back into a Test that they should be controlling, but are in serious danger of losing.

This was Stokes' first ride on the rollercoaster that threw his predecessors upside down and side to side.

Andrew Strauss won the Ashes in Australia, only for the closure of his reign to be marred by Kevin Pietersen's text messages. Alastair Cook started by winning in India and ended by being beaten all over the same country. Root became the best batter in the world but was powerless to stop England's ship from sinking.

Stokes arrives with a healthy dollop of life experience. Being hit for four straight sixes in the final of the T20 World Cup, almost losing his career because of a night out in Bristol, the recent death of his father and his break from the game last summer.

Given what he has gone through, he should be well placed to deal with the tribulations of the England captaincy, even if the job can become all-consuming.

The first day at Lord's was a crash course in what it is like to be England captain.

Stokes will hope it cannot get any more bizarre, but knows the ups and downs have only just begun.

France24 - World

Queen's Platinum Jubilee quiz: Test your royal knowledge

Issued on: 03/06/2022 - 09:28Modified: 03/06/2022 - 09:35

Faniry ANDRIAMIHAJA

Britain's longest-reigning monarch, Queen Elizabeth II, celebrates 70 years on the throne on June 2. To mark the Queen's Platinum Jubilee, FRANCE 24's British Politics expert Philip Turle reviews some of the lesser-known facts about her.

Despite her remarkable legacy and worldwide fame, Her Majesty is a rather private person who is hard to access and actually get to know. With limited visibility into the Queen's personal life, disentangling the truths from the false speculations about her can be difficult.

For example, is it true that the Queen owns all dolphins in the UK? Is she allowed to drive even though she doesn't have a license? Does Her Majesty have the power to fire the prime minister? Philip Turle debunks some of the many myths surrounding the British Queen in the video below. 

 

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Valeurs Actuelles

Stade de France : le syndicat Unité SGP Police appelle le préfet à “prendre ses responsabilités”

Les réactions s’enchaînent. Quelques jours seulement après le fiasco au Stade de France en marge du match opposant le Real Madrid et Liverpool, l’exécutif peine à éteindre l’incendie. Les réponses de Gérald Darmanin et de Didier Lallement ont du mal à passer, particulièrement auprès des policiers. Dans un tract en date du 2 juin, l’un des principaux syndicats de forces de l’ordre, Unité SGP Police, a appelé le préfet de Paris à « prendre ses responsabilités » dans la pléthore de débordements ayant été constatés dans la soirée du 28 mai dernier, rapporte Le Figaro.

« Monsieur le ministre qui est le donneur d’ordres?! », a interpellé le syndicat dans son texte. Et à son secrétaire général, Grégory Joron, d’expliquer : « Que le ministre pointe du doigt des responsabilités individuelles sur le dispositif collectif, ce n’est pas choquant. Ce qui est plus gênant, c’est qu’il ne fasse que ça comme remise en cause et que la chaîne de commandement qui remonte jusqu’au préfet de police ne soit pas questionnée. »

« On ne retient que le lampiste au bout de la chaîne »

Assurant avoir vu personnellement deux faits « contraires aux règles de l’emploi » de la part d’agents en service lors de la rencontre, Gérald Darmanin a demandé au Préfet de police de prendre des« sanctions ». Il avait également mentionné ces gestes « inappropriés et disproportionnés » lors de son audition au sénat mercredi 1er juin. « On aurait aimé que la chaîne hiérarchique soit aussi pointée du doigt. On ne retient que le lampiste au bout de la chaîne », a réagi sur le sujet le secrétaire général d’Unité SGP Police, estimant que si le dispositif « n’avait pas été géré comme cela, il n’y aurait pas eu des gens agglutinés aux grilles ».

« Le maintien de l’ordre reste une question de spécialistes, il faut que chacun soit dans son bon rôle », a conclu le syndicaliste, regrettant que Paris soit le seul endroit où « la gendarmerie et les CRS ne sont pas invités à la conception du dispositif » de maintien de l’ordre.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Platinum Jubilee: Queen pulls out of St Paul's Cathedral service

By Dulcie Lee & Hamzah AbbasBBC News

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The Queen will not attend Friday's Jubilee service at St Paul's Cathedral after experiencing discomfort while watching Thursday's parade at Buckingham Palace.

The decision was made with "great reluctance" after considering the "journey and activity required", the palace said.

However, she did take part in a beacon lighting ceremony on Thursday evening.

Four days of celebrations marking the Queen's 70-year reign began earlier.

The 96-year-old monarch appeared twice on the Buckingham Palace balcony, flanked by other senior royals, as they watched a military parade and waved at thousands of well-wishers gathered on The Mall.

Hours after the ceremony, the palace confirmed she would not attend Friday's thanksgiving service, but said she "would like to thank all those who made today such a memorable occasion".

The next Jubilee event the Queen is due to attend is the derby at Epsom race course on Saturday, although it is yet not known whether she will still appear at the horse race.

The service at St Paul's in central London will give thanks for the Queen's seven decades as monarch.

Senior royals including the Prince of Wales, Duchess of Cornwall and the Duke and Duchess of Cambridge will all attend, with Prince Charles officially representing the Queen.

The Duke and Duchess of Sussex - who have flown over from California - will also join. It will be Prince Harry and Meghan's first royal event together since leaving the UK two years ago.

However, Prince Andrew will be absent after testing positive for Covid.

The royals will be joined by more than 400 honours recipients, including NHS and key workers, public servants and representatives from charities and the Armed Forces.

Prime Minister Boris Johnson will give a reading from the New Testament, while the sermon will be given by the Archbishop of York Stephen Cottrell, after Archbishop of Canterbury Justin Welby tested positive for Covid-19.

The largest church bell in the UK, the 16-tonne Great Paul, will ring continuously for four hours after the service. The event begins at 11:30 BST on Friday, with coverage starting on BBC One from 09:15.

Other political attendees will include Labour leader Sir Keir Starmer, cabinet members, former prime ministers and the leaders of the devolved administrations in Scotland, Wales and Northern Ireland.

Young people representing countries where the Queen is head of state will lead an 'Act of Commitment' to celebrate her life and reign.

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Thursday evening's beacon lighting event saw the Queen symbolically touch a globe to begin the ceremony at Windsor Castle.

The head of state illuminated the globe, sending a chain of lights from her Windsor Castle home to Buckingham Palace, where Prince William watched as a sculpture, the Tree of Trees, was bathed in light.

Thousands of beacons were also lit across the UK and the Commonwealth to mark the Queen's Platinum Jubilee.

Beacons were visible around Scotland to mark the occasion, with tributes being lit at landmarks from Edinburgh Castle to Ben Nevis - Britain's highest mountain.

One of the main flames to be lit in Wales was outside the Pierhead building in Cardiff Bay, where the evening's celebrations were capped with a firework display over the water.

In Northern Ireland, 13 beacons were lit at Enniskillen Castle, while the building was illuminated purple and two beams of light were projected into the night sky.

The service is not the first engagement the Queen has had to miss in recent months because of health problems.

In May, she missed the State Opening of Parliament because of "episodic mobility problems" and in February she caught Covid, which she said left her feeling "very tired and exhausted".

The Queen will have pulled out of the thanksgiving service only with very great regret.

She has a deep religious faith and the service at St Paul's Cathedral would have been one of her highest priorities for the weekend.

It was thought that she was more committed to attending the church service than many of the weekend's events.

But Thursday's exertions have left her suffering from discomfort, with a recurrence of the mobility problems that have caused her to cancel events before.

Now it seems the journey to St Paul's, a procession and the length of the church service have become too difficult.

It's at short notice, with the programme for the church service already printed. So it will leave a real sense of loss to have the Queen, the focal point of the service, no longer attending.

How will you be marking the platinum jubilee? Do you have alternative plans? Tell us by emailing: haveyoursay@bbc.co.uk.

Please include a contact number if you are willing to speak to a BBC journalist. You can also get in touch in the following ways:

If you are reading this page and can't see the form you will need to visit the mobile version of the BBC website to submit your question or comment or you can email us at HaveYourSay@bbc.co.uk. Please include your name, age and location with any submission.

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France24 - World

'Diplomacy is for pros, not improvisers': French diplomats strike over reforms, budget cuts

Issued on: 02/06/2022 - 15:03

Romain BRUNET Follow

French diplomats went on strike Thursday for the first time in 20 years to protest against reforms and budget cuts proposed by President Emmanuel Macron. The unusual strike action is a symptom of the simmering problems that have been affecting France’s Ministry of Foreign Affairs in recent years as diplomats deal with existential questions about their shifting role.

In a rare occurrence at the Ministry of Foreign Affairs, known in France as the Quai d’Orsay, six unions and a group of 500 young diplomats called a strike for June 2 to protest against Macron's reforms, which would change the structure of diplomatic careers. Many of those striking believe that this would mean "the end of French professional diplomacy”. The country has the world's third-largest diplomatic network behind the United States and China, with some 1,800 diplomats and about 13,500 officials working at the ministry.

The new measures would create a new body of state administrators in which senior civil servants will no longer be attached to a specific administration. Instead, they will be asked to change administrations regularly throughout their careers, including shifting from one ministry to another. The reforms will also lead to the merging and gradual phasing out of the two historic bodies of French diplomacy: ambassadors and foreign affairs advisers.

The strike comes at a bad time for the recently re-elected Macron, who has sought to play a leading role in the European Union's response to Russia's invasion of Ukraine

Ministry officials have said the reforms will preserve the diplomatic profession and careers. Yet the framework of the reform, which is still unclear, does not satisfy the worried diplomats, who are also concerned about years of budget cuts that have seen staffing fall some 20% since 2007.

"This reform is a mistake because it undermines our professional expertise," said a diplomat in Paris who requested anonymity due to professional confidentiality. 

"Our profession is one that we learn over time and through our experiences on the ground," the diplomat added. "My skills consist in having a thorough knowledge of a geographical area, as well as the foreign languages I speak. I am not going to become a prefect. We are not interchangeable.”

'Diplomacy is for professionals, not improvisers'

Numerous diplomats announced their intention to strike or expressed their solidarity with the strikers on Twitter using the hashtag #Diplo2metier (professional diplomat). The grassroots movement has spread to the upper echelons of the Quai d’Orsay, and even attracted the support of many senior officials and ambassadors.

"Dialoguing with nearly 200 states in their languages, negotiating, preserving peace – diplomacy is for professionals, not improvisers," wrote Anne Guéguen, Director of North Africa and the Middle East at the Ministry of Foreign Affairs, on Twitter.

Etre #diplo2metier est un engagement fort : au-delà de l'expertise patiemment construite, un choix de vie. Dialoguer avec près de 200 Etats dans leurs langues, négocier, préserver la paix: la diplomatie n'est pas un art de l'impro, mais un métier de pros https://t.co/2iGCMTtSPq

May 27, 2022

"I will strike on June 2. Diplomacy brings together a range of professions which are all specific and learned over time. It is a vocation," said Philippe Bertoux, Director of Strategic Affairs, Security and Disarmament at the Ministry.

Le 2 juin, je ferai grève. La diplomatie rassemble une gamme de métiers qui ont tous en commun d’être spécifiques et de s’acquérir dans le temps long. C’est une vocation, pas une compétence parmi d’autres. Rénovation, oui. Effacement, non. https://t.co/8V9Aeu1j6F

May 27, 2022

"I will be on strike on June 2 to protest against the reform of the diplomatic corps and the ongoing cuts to the resources of our diplomacy. The return of war in Europe underlines the importance of a strong French diplomacy in the service of French and European interests", tweeted Claire Le Flécher, French ambassador to Kuwait.

Je serai en grève le 2 juin pour protester contre la réforme du corps diplomatique et la réduction continue des moyens de notre diplomatie. Le retour de la guerre en Europe montre l’importance d'une diplomatie 🇨🇵 forte au service des intérêts 🇨🇵 et 🇪🇺 #diplo2metier

May 27, 2022

"Emmanuel Macron's objective is to create more mobility between administrations. This is in itself a principle of common sense, but the problem is that it relies on a generalist administration, whereas for certain professions, specialists are needed. Being a diplomat is not a job that you take on without thinking about its implications, in terms of your personal life or training," explains Christian Lequesne, a professor at the Paris Institute of Political Studies and a specialist in French foreign policy.

'We have witnessed the unravelling of this ministry for years'

Beyond the current reforms, the strike also reflects deeper concerns among French diplomats. In an article published in the French daily Le Monde on May 25, the collective of 500 young diplomats expressed concern about a "staggering reduction in resources" (50% of the workforce has been cut in 30 years) and "decades of marginalising the role of the ministry within the state”.

“We have witnessed for years now the unravelling of this ministry through a reduction in resources, but also as certain aspects of our work have been entrusted to others," explains the diplomat quoted above, who requested anonymity. 

"It is all the more frustrating, because we do this job at the cost of many personal sacrifices. We work 14 hours a day, and the consequences of the workload on our personal lives, when we have a family and must go abroad, are sometimes difficult to handle. The image the general public has of the ambassador is someone who spends all their time at high-society functions, but that's not what our job is about.”

"It's true that society is still very much stuck on the cliché of the 'Ferrero Rocher' diplomat," says Lequesne. 

"The French don't realise that this is a job where you have to manage crises and where civil servants, who are extremely committed, don't count their hours. There is therefore a feeling of injustice about how their profession is perceived". 

Testimonies from several diplomats also raise the question of how to define the diplomat’s mission. In France, many other actors are now involved in diplomacy, notably the Ministry of Economy for trade and financial negotiations, the Ministry of Defence with military diplomats specialised in negotiation, and the French Development Agency (AFD) regarding the development aid that France provides around the world.

"These developments are contributing to a certain existential self-questioning among diplomats. But these questions surrounding the diplomat’s role can also be found in quite a few countries, such as the United Kingdom, the United States and Brazil. This is linked to the evolution of international relations and the multiplication of diplomatic actors over the past twenty years," explains Lequesne, who believes that there must be greater reflection on the role of the diplomat in 2022.

France's Ministry of Foreign Affairs, who has recently welcomed as minister Catherine Colonna, a career diplomat whose appointment was interpreted as a "message" to the staff, says it has "established a quality working relationship" with all the trade unions.

The strike is expected to be followed closely by the minister and the Élysée Palace, as the angry diplomats hope to gather enough support to force Emmanuel Macron to reconsider his plan.

This article has been translated from the original in French.

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Veteran diplomat Catherine Colonna takes the helm at France's troubled foreign ministry

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World leaders congratulate French President Macron on re-election

Valeurs Actuelles

Des réunions de Philippe Vardon annulées sous la menace des antifas

Le camp de Philippe Vardon dénonce « la hargne déployée par les miliciens de l’extrême gauche » après une opération du collectif Antifas 06 visant à empêcher des réunions publiques du candidat d’extrême droite aux législatives. Plusieurs rassemblements avaient en effet été prévus dans des cafés et restaurants de la 3e circonscription des Alpes-Maritimes par son équipe, mais elles ont dû être annulées sous la pression du groupe d’ultra-gauche, rapporte Nice-Matin, jeudi 2 juin.

« Quels minables ! »

Les gérants de ces établissements ont, en effet, été menacés de recevoir une vague de critiques négatives s’ils recevaient le candidat soutenu par Reconquête ! « On leur a dit que s’ils acceptaient de recevoir la réunion militante de Vardon, on leur mettrait une vague de mauvaises notes sur les réseaux sociaux », assume un militant antifa cité par Nice Matin. Selon le journal régional, au moins un bar et un restaurant ont ainsi dû annuler les réunions.

Selon Philippe Vardon et son équipe de campagne, les restaurateurs ont également été menacés de dégradations de leur commerce. « L’extrême gauche en 2022 : se prendre pour Che Guevara en menaçant des restaurateurs de couler – ou casser – leurs établissements parce qu’ils accueillent une rencontre de quartier. QUELS MINABLES VOUS FAITES ! », s’est indigné le candidat sur Twitter. « Nous voyons dans la hargne déployée par les miliciens de l’extrême gauche haineuse une réaction à l’enthousiasme que la candidature de Philippe Vardon rencontre auprès des habitants de la circonscription. Ils ne nous feront pas taire, ils ne nous feront pas reculer ! », a déclaré son directeur de campagne, Jean Moucheboeuf.

L’extrême gauche en 2022 : se prendre pour Che Guevara en menaçant des restaurateurs de couler – ou casser – leurs établissements parce qu’ils accueillent une rencontre de quartier.

QUELS MINABLES VOUS FAITES ! https://t.co/z4CLkx34BH

— Philippe Vardon (@P_Vardon) June 2, 2022

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Conservative Party Wins Big in South Korean Local Elections

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The victory adds to the influence of President Yoon Suk-yeol, who took power by a razor-thin margin less than three months ago.

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By Choe Sang-Hun

SEOUL — President Yoon Suk-yeol’s governing party won​ 12 of the 17 races for big-city mayors and provincial governors ​in local elections held in South Korea ​on Wednesday, further expanding Mr. Yoon’s conservative influence less than three months after he won the presidential election.

The results on Wednesday were a decisive victory for Mr. Yoon, who won the presidential race by a razor-thin margin in March and was inaugurated just three weeks ago. Although this week’s elections were only held at the local level, the results were seen as an early referendum on Mr. Yoon’s performance as leader.

Oh Se-hoon, of Mr. Yoon’s People Power Party, or P.P.P., won the mayoral race in Seoul, the capital. The P.P.P. also won 11 other elections for mayors and governors, including mayor of Busan, the country’s second-largest city after Seoul. (Both the mayor of Busan and the mayor of Seoul were incumbents elected during last year’s by-elections.)

The opposition Democratic Party won five races, three of them in Jeolla in the southwest, which is its perennial support base. Its candidates also won the governors’ races in the southern island of Jeju and in Gyeonggi​​-do, a populous province that surrounds Seoul.

The election​ results were a stunning setback for the Democratic Party. During the last local elections four years ago, it won 14 of the same 17 races for leaders of big cities and provinces. It also won a landslide victory in parliamentary elections in 2020. But the political winds began turning against the Democratic Party last year, as voters grew angry with then-President Moon Jae-in and his party’s failure to curb skyrocketing housing prices, as well as for #MeToo and cor​ruption scandals​ involving Mr. Moon’s allies.

The same voter discontent helped catapult Mr. Yoon into the presidency in the March election. But the Democratic Party still dominates the National Assembly, where Mr. Yoon’s party lacks a majority.

During the campaign for this week’s elections, the P.P.P. urged voters to support Mr. Yoon’s government so that it could push its agenda at a time when North Korea’s recent weapons tests highlighted the growing nuclear threat on the Korean Peninsula. The Democratic Party appealed for support by billing itself as the only party able to “check and balance” Mr. Yoon’s conservative government.

Pre-election surveys had predicted a big win for P.P.P. candidates in this week’s elections, which followed on the heels of the presidential race and were considered an extension of it. Many of the same issues highlighted during the presidential campaign loomed large during the campaign for the mayoral and gubernatorial races.

Mr. Moon and his Democratic Party had focused heavily on seeking dialogue and peace with North Korea. Mr. Moon met with the North’s leader, Kim Jong-un, three times, and helped arrange summit meetings between Mr. Kim and President Donald J. Trump. But Mr. Moon and Mr. Trump both left office without having removed any of North Korea’s nuclear missiles.

During his campaign, Mr. Yoon signaled a shift in South Korea’s policy on North Korea, emphasizing enforcing sanctions and strengthening military deterrence against the North. When he met with President Biden in Seoul last month, the two leaders agreed to discuss expanding joint military exercises. They also agreed to expand economic and technological ties, bringing South Korea-based global companies like Samsung deeper into Washington’s efforts to secure a fragile supply chain amid growing tensions with China.

Mr. Yoon’s early policy moves include passing a new budget bill to support small-business owners hit hard by the pandemic and relocating the presidential office in Seoul. He turned the historical Blue House, which had been off-limits to ordinary citizens for seven decades, into a public park. But he has also stumbled: Two of his first Cabinet appointees have resigned amid allegations of misconduct.

South Korea also held parliamentary by-elections on Wednesday to fill seven vacant National Assembly seats. Two presidential hopefuls ran, including Lee Jae-myung, a Democratic Party leader who lost the March election to Mr. Yoon, and Ahn Cheol-soo, an entrepreneur turned politician who withdrew from the presidential race this year to endorse Mr. Yoon. Both Mr. Lee and Mr. Ahn won parliamentary seats.

The elections on Wednesday also filled hundreds of low-level local administrative seats. The P.P.P. won a majority of those races as well, according to the National Election Commission.

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BBC

Madhya Pradesh: Viral video shows India woman risking life for water

A viral video showing a woman scaling the wall of a well to access water has highlighted the acute shortage in several areas of the central Indian state of Madhya Pradesh.

The video shows the woman going down the well without a rope or harness to access water.

People in Ghusiya village have been forced to take such extreme measures after wells and ponds have dried.

Several other areas across India are facing similar water crisis.

Videos showing Indians risking their lives to get water frequently go viral. In April, a similar video showed a woman going down a well in Maharashtra state to get water.

A 2019 global report had named India among 17 countries where "water stress" was "extremely high".

The report said the states of Madhya Pradesh, Punjab, Rajasthan, Uttar Pradesh, Gujarat, Uttarakhand and Haryana were among those worst hit by the crisis.

In Madhya Pradesh, water shortage is a recurring issue every summer. The state government has promised tap water supply to every village by 2024. But drinking water is still inaccessible to millions.

In Ghusiya, angry villagers have said they will boycott local elections this year to protest against the government.

"We have to go down the well to collect water. There are three wells [here], all have almost dried. No hand pumps have water," one woman told the news agency ANI.

"Government employees and political leaders only come [here] during elections. This time we have decided to not give votes until we have proper water supply," she said.

#WATCH | Madhya Pradesh: People in Dindori's Ghusiya village risk their lives to fetch water from an almost dry well pic.twitter.com/jcuyLmE5xL

Many Indians on social media reacted to what they called a "heart-breaking" video and urged officials to urgently help the village.

India is the largest extractor of groundwater in the world - many still rely on it for their daily water supply.

But almost two-thirds of the country's districts are threatened by falling groundwater levels, the World Bank says.

India is projected to face severe water stress by 2050, with 30 cities said to fall in high-risk regions.

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L'Humanité

Cinéma. Les réalisatrices à l’honneur du Festival Ciné-Palestine

Actu

Pour sa 8e édition, ce rendez-vous, dont l’Humanité est partenaire, propose aux spectateurs de poser leurs regards sur le rôle de ces femmes dans la création cinématographique palestinienne. C’est à Aubervilliers et à Marseille.

Pierre Barbancey

Le Festival Ciné-Palestine (FCP) est de retour. Une 8e édition qui, pour la première fois, n’est pas circonscrite à la région Ile-de France mais s’installe - enfin serait-on tenté de dire - sur les bords de la Méditerranée, à Marseille. « Cette année nous souhaitons faire découvrir au public français la richesse du cinéma des femmes palestiniennes avec un focus « Féminismes » , axe central de l’ensemble de notre programmation 2022» , expliquent les organisateurs. « Conscient que le cinéma n’échappe pas aux discriminations présentes dans nos sociétés, le festival a choisi cette année d’ouvrir en grand sa scène aux réalisatrices palestiniennes. les spectateurs sont invités à poser leurs regards sur le rôle de ces femmes dans la création cinématographique palestinienne, ainsi que dans la lutte pour leurs droits de femmes et de Palestiniennes. »

Ce Festival est porté par L’Association du Festival du film palestinien à Paris. Depuis sa création, en 2015, il s’est affirmé comme un rendez-vous incontournable dans l’agenda culturel de Paris et sa banlieue, le lien entre les deux étant suffisamment rare pour être souligné. En permettant la diffusion d’œuvres d’artistes palestiniens et/ou évoquant la Palestine, le FCP a pour ambition de mettre en valeur la qualité du cinéma palestinien et sa diversité. Il offre également aux cinéaste, actrices et acteurs palestiniens, la possibilité de rencontrer un public beaucoup plus large.

Après une première expérience en 2020, le FCP renouvelle également son programme de mentorat auquel participent, d’une part, trois cinéastes originaires de Palestine ou de la diaspora et, d’autre part, des mentors constitués de professionnels expérimentés du monde du cinéma. 

Le rendez-vous est d’autant plus intéressant qu’entre les productions nouvelles (des films, tels que Farha (2021) de Darin J. Sallam ou encore The Silent Protest (2019) de Mahassen Nasser Eldin) et les films d’archive (un hommage est ainsi rendu au travail politique, littéraire et militant de Ghassan Kanafani, mort assassiné par le Mossad il y a 50 ans), on peut constater la pluralité de ce syndicat et son évolution. Le strict film militant laisse de plus en plus place à des histoires individuelles « normales » (amour, divorces, relations de voisinages…) mais néanmoins liées au contexte politique et économique, à l’occupation et à la colonisation. Des courts-métrages ont également été sélectionnés. Notre journal, l’Humanité, est tout naturellement le partenaire de ce Festival Ciné-Palestine.

Jusqu’au 5 juin à Aubervilliers. Du 7 au 9 juin à Marseille. Renseignements https://www.festivalpalestine.paris/fr/programmation

cinémapalestinefestival
France24 - Monde

Royaume-Uni : pour le jubilé de la reine, des millions d'euros dépensés en souvenirs royaux

Publié le : 01/06/2022 - 18:56

FRANCE 2

Les célébrations marquant les 70 ans de règne de la reine Elizabeth II débutent cette semaine au Royaume-Uni, et tout porte à croire que le public britannique tient à marquer l'événement. Dans les boutiques, les souvenirs royaux – des plus distingués aux plus étranges – ont été dévalisés.

À Londres et dans tout le Royaume-Uni, les derniers préparatifs se terminent. Pendant quatre jours, à partir de jeudi, défilé militaire, fêtes, concerts, parades auront lieu en l'honneur du jubilé de platine de la reine Elizabeth II. Alors que les travailleurs se réjouissent d'une semaine de travail plus courte avec les jours fériés prévus jeudi et vendredi, les Britanniques semblent globalement se lancer dans les célébrations avec enthousiasme.

Pour beaucoup, cela signifie acheter des souvenirs royaux. Selon le Centre for Retail Research, les Britanniques devraient dépenser plus de 281 millions de livres sterling (plus de 330 millions d'euros) en souvenirs, articles commémoratifs et cadeaux à l'occasion du jubilé de platine.

"Ils se vendent comme des petits pains", affirme Pauline Maclaran, professeure de marketing et de recherche sur la consommation à Royal Holloway et coauteure de "Royal Fever : The British Monarchy in Consumer Culture".

La reine, la couronne et les corgis

Les 70 ans de règne de la reine Elizabeth II font d'elle le monarque le plus ancien de l'histoire britannique, et sa longévité lui a permis de forger une relation unique avec ses sujets. Un tiers des Britanniques affirme avoir vu ou rencontré la reine en personne. Elle est une présence fiable et familière dans le tissu de la vie publique, elle qui fait rarement fausse route dans ses tenues vives et son chapeau assorti, toujours un sac au bras.

Aujourd'hui âgée de 96 ans, la reine a réduit ses apparitions publiques au cours des derniers mois en raison de problèmes de santé et de "mobilité". Si bien que sa présence aux célébrations publiques de son propre jubilé de platine ne sera confirmée que "le jour même", a déclaré un porte-parole du palais de Buckingham.

Bien que la reine soit devenue moins visible dans la vie publique, son image n'a jamais été aussi omniprésente – ce qui n'est pas une mince affaire pour un visage qui figure déjà sur tous les timbres-poste, pièces de monnaie et billets de banque britanniques. Nombre de nouveaux souvenirs sont produits en l'honneur du jubilé de platine, tous à son effigie ou avec des symboles qui lui sont associés. Parmi les plus populaires, les couronnes et sa race de chien préférée, le corgi.

En 2022, l'offre s'est élargie pour inclure des articles vraiment excentriques. Outre les traditionnels services de vaisselle et boîtes à biscuits, on trouve des balles de golf, des laisses pour chiens, des bougies parfumées, des housses de couette, des sacs à main, des pyjamas et même des nains de jardin. Une poupée Barbie exclusive du Jubilé, conçue pour ressembler à la reine, s'est vendue dès son arrivée sur le marché en mai ; elle est maintenant revendue jusqu'à 300 livres sterling (un peu plus de 350 euros) sur les sites d'enchères en ligne.

"Importance de la monarchie pour la nation moderne"

Sur le marché des souvenirs royaux, il existe une distinction nette entre deux catégories, explique Pauline Maclaran : "Les objets de collection haut de gamme et les objets bas de gamme, les articles de base".

Dans le haut de gamme, on retrouve les pièces commémoratives produites par la Monnaie royale et la porcelaine de luxe qui prendront de la valeur en tant qu'objets de collection. Il s'agit souvent de souvenirs officiels, autorisés par la famille royale.

La commande de ces souvenirs est un moyen de positionner les étapes royales comme des événements historiques et nationaux. "La monarchie a toujours veillé à être perçue comme une institution cruciale, au cœur de l'histoire de la nation, afin de légitimer sa présence dans la Grande-Bretagne moderne", explique Dr Ed Owens, historien de la royauté et auteur de "The Family Firm".

"Tous ces souvenirs, qu'ils soient officiels ou non, contribuent à entretenir le mythe de l'importance de la monarchie pour la nation moderne."

Quid du "bas de gamme" ? Si un royaliste convaincu peut acheter une assiette coûteuse, quelqu'un qui cherche simplement à participer à l'atmosphère de célébration peut préférer un mug bon marché et amusant. "Les souvenirs bas de gamme reflètent généralement le sens de l'humour britannique, plutôt ironique", explique Pauline Maclaran. "Ces articles ont pour but de passer un très bon moment, de rire et de créer des liens avec d'autres personnes plutôt que de célébrer la reine".

"Beaucoup de gens trouveraient que c'est de la camelote", dit Ed Owens. "Mais pour les personnes qui considèrent ces événements imprégnés d'une signification historique, acheter un souvenir est une façon de participer et de faire partie de la communauté nationale."

Signification émotionnelle

Cela dit, les souvenirs bas de gamme ont aussi une portée symbolique et personnelle importante.

Nombre de ces objets marqués du visage de la reine seront offerts en cadeau ou conservés comme souvenir d'un bon moment passé avec les amis et la famille, en plus de leur signification historique. Ainsi, même une tasse bon marché peut facilement devenir un objet de famille. "Cela confère à ces objets une signification émotionnelle assez profonde", explique Ed Owens.

Ces objets du quotidien, transmis entre amis ou de génération en génération, renforcent le lien entre la famille royale et les gens ordinaires. "C'est une façon de transformer la monarchie en quelque chose d'extraordinaire, mais aussi de très, très ordinaire, car les gens auront simplement ces objets dans leurs mains", ajoute l'historien de la royauté.

"L'une des grandes réussites de la monarchie est la façon dont elle s'est ancrée dans la vie quotidienne et les émotions humaines."

le prince Charles

Et après ?

Cette année, une autre raison pousse les Britanniques à acheter des souvenirs à l'effigie de la reine : il est probable que le jubilé de platine soit la dernière grande fête nationale dans laquelle Elizabeth II joue un rôle de premier plan.

"Le Jubilé est organisé comme le dernier hourra d'Elizabeth II", explique Ed Owens. "Les membres du public semblent autant participer à cet événement parce qu'il y a une certaine inquiétude sur ce qui va se passer ensuite."

Même ceux qui ne soutiennent pas la monarchie peuvent trouver la perspective d'un nouveau chef d'État déstabilisante. Cela signifie inévitablement une remise en question de l'identité nationale.

"La famille royale est très profondément ancrée dans notre conscience, même si nous ne nous revendiquons pas royalistes", ajoute Pauline Maclaran.

Si le jubilé de platine peut être un "dernier hourra", il agit aussi comme une diversion dans un contexte de flambée des prix de l'énergie, de contrecoups du Brexit et de crises mondiales qui s'enchaînent. Un anniversaire royal sonne donc comme une bonne nouvelle – et une bonne excuse pour faire la fête.

Pendant ce week-end de quatre jours, une chaîne nationale de pubs a annoncé vendre des pintes de bière à 6 pence (soit 0,07 euros, NDLR) – le même prix que lorsque la reine a été couronnée il y a 70 ans. Le message est clair : célébrer et s'amuser.

Article adapté de l'anglais par Pauline Rouquette. Retrouvez ici la version originale.

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La reine Elizabeth II, doyenne des monarques, célèbre ses 96 ans

Royaume-Uni : la reine, absente pour le discours du trône, remplacée par le prince Charles

DEMAIN A LA UNE

Jubilé de platine d'Elizabeth II : un record historique pour le Royaume-Uni

New York Times - World

Do Swedish People Feed Their Guests?

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After a Reddit post brought an unusual Swedish dining custom to light, Nordic people are trying to explain why they won’t share the pickled herring.

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By Amanda Holpuch

A Swedish child sits at a dinner table while his friend and the friend’s parents dine on meatballs, mashed potatoes and lingonberry sauce. The delicious aroma wafts below the child’s nose, but there is no plate for him.

This setting, while quite normal in Sweden and other Nordic countries, has horrified people around the world, shocked to learn that some Swedish families do not invite their children’s visiting friends to eat with them at mealtime.

Instead, when it’s time to eat, a child might go home, stay in the friend’s room and play or sit at the table with the family and not eat.

The custom was the subject of much conversation (and a little concern) online after a recent Reddit post circulated widely. The post asked “what is the weirdest thing you had to do at someone else’s house because of their culture/religion?” and in one of the more popular replies, someone described going to their Swedish friend’s house and being told to wait in a room while the family ate. “I wish my abuela were still around,” Lynda Carter, the actress who played Wonder Woman, said on Twitter. “She’d be trying to airlift tamales to Sweden.”

The people of Sweden, a country UNICEF ranked as the most family friendly in 2019, were left to explain why there did not seem to be enough pickled herring to go around.

Hakan Jonsson, a food studies professor at Lund University in Sweden, said sharing food is the foundation of culture, so he understands why other people might see this custom as a “hostile” act. A few years ago, he was part of a program to discuss Swedish cultural customs with immigrants and this practice was “regularly mentioned” as being very strange.

Professor Jonsson said he had not studied the custom, and it was not one his family practiced, but he guessed it could be traced to several parts of Swedish identity.

Before advances were made in food storage, he said, Swedish people would have three to four months to harvest a year’s worth of food in the cold climate, so spontaneous dinners have never been a part of the culture. He said Swedish people also want to respect the independence of the family and offering another person’s child a meal could be seen as a critique of the other person’s ability to support a family.

“There has been a very strong urge of independence, to not rely on others’ good will for having a good and independent life,” Professor Jonsson said. “It was a very strong driver toward the welfare state, to create this impersonal assistance, where you did not have to rely on any other person.”

Zara Larsson, a Swedish pop star, said the custom was “peak Swedish culture,” though her family and many others she knew did not practice it.

Ms. Larsson said on Twitter that at the homes of people who did practice it, she would either be told to go home at mealtime or be left in the friend’s room, something she said was “kinda fun because that gave me time to snoop around.”

The custom is not exclusive to Sweden, though the country is incurring the bulk of the internet’s wrath. People in Finland, the Netherlands and other parts of Northern Europe said online that the practice was familiar.

Lotte Holm, a sociology professor at the University of Copenhagen who studies how people eat in Nordic countries, said it was common for children to not eat meals at their friends’ houses when she was growing up in the 1950s and ’60s in Denmark.

When she was raising her children, she would allow their friends to stay for a meal, but asked them to call their parents to make sure it was OK.

“It can seem a bit stingy and very unfriendly to exclude someone if you’re eating,” she said, “but I think it is about respect for the family unit.”

Professor Holm said she had been surprised by American students who described to her how they could open the refrigerator at their friends’ houses and eat whatever they wanted.

Sofi Tegsveden Deveaux, director of LYS förlag, a publishing house in Stockholm that focuses on works related to the process of moving to Sweden, said in an email that it was not considered impolite to decline an offer in Sweden. So, children sometimes decide they don’t want to eat with their friend’s family but are still invited to the table while the family nibbles at fish fingers with rice.

When Ms. Deveaux was a child in the late 1980s and early 1990s, she said, she spent many afternoons after school at her friends’ houses and dinner was a natural moment to end playtime. As a mother now, she said she had never asked her children’s friends to wait while they have dinner, but she has asked them to leave when it’s dinnertime.

“In some cultures, food is very important,” Ms. Deveaux said. “In Swedish culture, it’s very important to respect others’ privacy and their rights to take their own decisions and do things the way they prefer.”

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Valeurs Actuelles

Le déplacement « purement électoraliste » d’Emmanuel Macron et Pap Ndiaye dans une école à Marseille

Décidément, Emmanuel Macron adore Marseille à l’approche des élections. Le chef de l’Etat s’est de nouveau rendu dans la cité phocéenne, accompagné de son nouveau ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye. L’occasion de visiter une école maternelle et primaire du quartier Menpenti, dans le 10e arrondissement, en compagnie du maire socialiste Benoît Payan.

Cette école est l’une des 59 à avoir été sélectionnées pour expérimenter le projet « École du futur », grâce aux 2,5 millions d’euros supplémentaires alloués via le plan « Marseille en grand », soit 40 000 euros par école. L’objectif est d’expérimenter de nouvelles méthodes pédagogiques, notamment un « laboratoire de mathématiques », avec plus de moyens, et comme innovation principale, de permettre aux directeurs d’écoles de choisir eux-mêmes leurs professeurs. « Quand on veut rebâtir le projet pédagogique au niveau d’un établissement scolaire, la possibilité de s’assurer que l’enseignant qui est recruté partage ce projet est très importante », explique le président.

Les syndicats d’enseignants, plutôt orientés à gauche, n’ont pas de mots assez durs contre cette initiative : ils y voient une « start-upisation » de l’éducation nationale, une mise en concurrence délétère des établissements, et une rupture d’égalité entre les écoles qui bénéficient du programme et celles qui n’auront pas cette chance. Pas de quoi arrêter Emmanuel Macron, qui l’affirme : « Notre ambition avec monsieur le ministre, c’est, dans les prochains mois, de pouvoir généraliser cette approche ».

Une visite controversée

Pour Stéphane Le Rudulier, sénateur et président de la fédération LR des Bouches-du-Rhône, le déplacement présidentiel est inapproprié en pleine période de réserve électorale, durant laquelle le gouvernement doit se faire discret et éviter toute irruption dans la campagne. « C’est la première fois qu’un président de la République se permet un déplacement dans le cadre des législatives, avec une justification qui me parait peu compatible avec l’esprit des institutions », déplore l’élu de droite qui attend « un président au-dessus de la mêlée ». Selon lui, ce manque de réserve dénote « une certaine fébrilité de la Macronie, notamment dans les Bouches-du-Rhône ».  

Ce déplacement est surtout le premier d’importance pour le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, historien de carrière. Une nomination en lieu et place du très universaliste Jean-Michel Blanquer, qui a tout de suite suscité de vives critiques à droite. Sa promotion représente bien un virage idéologique à 180 degrés, et un clin d’œil appuyé à l’électorat de Jean-Luc Mélenchon, qui a salué un « grand intellectuel ». Le nouvel entrant au gouvernement est en effet un wokiste de la première heure, adepte de la théorie du « racisme structurel », et très influencé par la mentalité des campus américains où il a découvert les réunions réservées aux Noirs. S’il n’est pas le plus agressif, sa personnalité lisse et calme lui permet de faire passer en douceur les idées les plus radicales.

Du côté du Rassemblement national, Franck Allisio, candidat dans la 12e circonscription, insiste sur le profil de Pap Ndiaye. « Emmanuel Macron vient avec son ministre LFI, Pap Ndiaye qui est un mélenchoniste dans l’âme, Jean-Luc Mélenchon voulait être Premier ministre de Macron, il a déjà un ministre l’Éducation nationale », commente le délégué départemental du RN. « C’est une provocation de plus à l’égard de tous ceux qui aiment la France, et sont viscéralement opposés à ces dérives, un message très fort envoyé à l’électorat de Mélenchon pour récolter quelques voix dans le cadre de ces législatives, en particulier à Marseille où il a fait des scores importants à la présidentielle », regrette le prochain président du groupe RN au conseil régional. « Un déplacement purement électoraliste », considère Stéphane Le Rudulier.

C’est la troisième fois que le président se déplace à Marseille dans le cadre de ce grand plan d’investissement de 1,5 milliard d’euros dans la ville. « Marseille en grand, en réalité c’est Marseille partiellement », décrypte le sénateur Reconquête! Stéphane Ravier qui y voit « un plan qui s’adresse quasi-exclusivement aux cités marseillaises de l’immigration ». Selon l’ancien maire du 7e secteur, la moitié de la ville a été oubliée par le président de la République. « La population historique de Marseille habite encore dans ces noyaux villageois, avalés par la ville, souvent écrasés entre deux cités. Emmanuel Macron a volontairement oublié la moitié de la ville ». Un investissement pas forcément viable à l’avenir pour les finances publics, « il ne s’adresse qu’aux cités à la population fraîchement marseillaise, qui sont un gouffre sans fond, ce Marseille qui n’est pas tout Marseille ». Une manière pour la président de la République de chouchouter ses électeurs dans la deuxième ville de France, à laquelle il se dit très attaché, et où quatre députés sortants sur sept lui sont fidèles. Le 19 juin, il saura si sa politique marseillaise a porté ses fruits électoraux.

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L'Humanité

L’homme du jour. Pierre Niney

Homme du jour

Michaël Mélinard

D’ordinaire, Pierre Niney, tweetos compulsif, publie surtout autour des sorties de ses films, séries et téléfilms ou de son séjour cannois où il accompagnait Mascarade, le nouveau long métrage de Nicolas Bedos. Tout juste s’est-il permis des prises de position claires contre Marine Le Pen entre les deux tours de la présidentielle ou contre l’invasion de l’Ukraine par Poutine. Cette fois, le comédien vient au soutien de l’hôpital public, des soignantes et soignants, concluant son tweet par : « Il est temps de donner la place qu’ils méritent aux services publics. » L’occasion pour les trolls macronistes de s’en donner à cœur joie en dénonçant son incompétence et sa méconnaissance du dossier. Jeudi après-midi, son message avait déjà été liké près de 40 000 fois et retweeté à 6 000 reprises.

cinémaHôpital publicpierre nineyhomme ou femme du jour
France24 - Monde

Le Danemark vote en faveur d'une entrée dans la politique de défense de l'UE

Publié le : 01/06/2022 - 22:53

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Les Danois ont voté "oui" pour rejoindre la politique de défense européenne, a annoncé mercredi la Première ministre Mette Frederikse. État membre de l'UE depuis 1973, le Danemark avait tiré en 1992 le premier coup de canon de l'euroscepticisme en rejetant à 50,7 % le traité de Maastricht, puis était resté hors de la politique européenne de défense.

Une majorité écrasante de Danois, presque 67 %, ont voté mercredi 1er juin en faveur d'une intégration à la politique de défense de l'UE, selon le décompte de 97 % des bulletins de vote.

"Ce soir, le Danemark a envoyé un signal important. À nos alliés en Europe et à l'Otan, et au (président Vladimir) Poutine. Nous montrons que, quand Poutine envahit un pays libre et menace la stabilité en Europe, nous autres, nous nous rassemblons", a déclaré la Première ministre, Mette Frederiksen.

"Un choix historique"

"Je salue le message fort d'engagement envers notre sécurité commune envoyé par le peuple danois", a réagi sur Twitter la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, "convaincue que le Danemark et l'UE tireront profit de cette décision". "Le peuple du Danemark a fait un choix historique", s'est félicité pour sa part le président du Conseil européen, Charles Michel.

État membre de l'UE depuis 1973, le Danemark avait tiré en 1992 le premier coup de canon de l'euroscepticisme en rejetant à 50,7 % le traité de Maastricht, du jamais-vu à l'époque.

Le pays des "opt outs"

Pour lever le blocage – qui menaçait l'entrée en vigueur du traité fondateur dans toute l'Union européenne –, Copenhague avait obtenu une série d'exceptions, baptisées "opt outs" (options de retrait) dans le jargon européen, et le pays avait finalement dit oui lors d'un nouveau scrutin l'année suivante.

Depuis, le Danemark est resté hors de l'euro – rejeté par un référendum en 2000 – mais aussi de la politique européenne en matière d'affaires intérieures et de justice – à nouveau rejetée par référendum en 2015 – ainsi que de défense.

En vertu de cette dernière exception, le pays scandinave, membre fondateur de l'Otan, n'a ainsi pu participer à aucune mission militaire de l'UE.

Jadis marginale, la politique de défense des 27 a pris de l'ampleur ces dernières années, même si des idées d'armée européenne font encore figure de repoussoir pour de nombreuses capitales.

Deux semaines après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la Première ministre danoise avait annoncé un accord avec la plupart des partis du Parlement pour soumettre la fin de l'exception à un référendum, ainsi que d'importants investissements militaires pour franchir la barre des 2 % du PIB consacrés au budget de la défense souhaités par l'Otan.

Avec AFP

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Le Danemark vote sur son entrée dans la défense de l'UE après 30 ans d'exception

Adhésion à l'Otan : la Finlande et la Suède prêtes à un tournant majeur

New York Times - World

Can Ancient Maori Knowledge Aid Science? Ask These Freshwater Crayfish.

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As a weed choked a New Zealand lake, a tribe found a surprising solution in a centuries-old tool, adding to a pitched debate over how Indigenous knowledge can complement conventional science.

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By Pete McKenzie

LAKE ROTOMA, New Zealand — A riot of native plant life once covered the shallows of Lake Rotomā, one of the many bodies of water that speckle New Zealand’s upper North Island. At night, mottled green crayfish scuttled from the deep to graze beneath the fronds in such plentiful numbers that the local Māori tribe could gather a meal in a few minutes of wading.

These days, the lake bed is carpeted by an alien canopy. Sharply spiraled weeds, introduced by goldfish owners dumping unwanted tanks, form an impenetrable wall around the lake’s edge. Unable to push through it on their daily commute, the crayfish largely vanished.

Now, the local tribe, Te Arawa, and conservation agencies are racing to suppress the weed’s explosive growth as it chokes once-pristine aquatic ecosystems. At Lake Rotomā, the tribe found a surprising solution in a centuries-old tool — and added to a pitched debate about how ancestral Māori knowledge can complement conventional science.

Te Arawa, which has long used woven flax mats, known as uwhi, to cross water and gather food in shallow swamps, is employing modern diving technology to staple uwhi underwater where aquatic herbicide hasn’t worked or shouldn’t be sprayed. It has helped stop the weed’s growth and create new migration routes for the crayfish.

“This is a perfect example of combining mātauranga Māori” — traditional Māori knowledge — “and Western science,” said William Anaru, Te Arawa’s biosecurity manager.

The use of uwhi is an example of the growing prominence in Western societies of Indigenous knowledge systems, accumulated and handed down over centuries.

In Canada, a 2019 law requires the government to consider Indigenous knowledge in regulatory decisions. In New Zealand, researchers inspired by mātauranga have conducted studies on whether kauri forests are harmed by a lack of Māori prayer and on the use of crushed whalebone to treat fungal infections that are devastating native trees.

The phenomenon has proved contentious among academics unused to drawing on amorphous — and sometimes spiritual — knowledge systems. The resulting backlash has split New Zealand’s scientific community, attracted interventions from one of the world’s most prominent academics and prompted a discussion about what it means to “know” something at all.

According to Dan Hikuroa, a senior lecturer in Māori studies at the University of Auckland, mātauranga Māori “spans knowledge, culture, values and worldview.”

It includes everything from systematic observations about what plants grow best in certain areas or which stars to follow across vast oceans, to legends referring to certain rivers as the home of taniwha — unpredictable supernatural beings.

Such legends can be both literal and metaphorical, Dr. Hikuroa said. Understanding a river as the home of a taniwha, for example, helps describe its sinuous appearance and warn of its volatility or capacity to break its banks.

Additionally, mātauranga is not just a collection of knowledge, but also a philosophy underpinned by values like kaitiakitanga and manaakitanga — guardianship and hospitality.

Many of New Zealand’s more traditionally minded scientists, however, see the spiritual and moral aspects of mātauranga as contradictory to conventional science, which is supposed to be value-neutral and limited to knowledge that can be empirically proven.

That tension came to a head last year, when a collection of New Zealand’s top academics published an open letter in The Listener, a major national magazine. In it, they denounced proposed changes to the school curriculum that would “ensure parity” between mātauranga Māori and conventional science and teach that “science has been used to support the dominance of Eurocentric views.”

Kendall Clements, a marine biologist who signed the letter, said they were not trying to disrespect mātauranga, but to emphasize the differences between it and conventional science.

Mātauranga has the “seeds of science,” he said, “but to then say that mātauranga Māori is equivalent to science makes no sense, because there are a whole lot of elements that are not in science, like visions, prophecies and dance.”

Advocates of mātauranga say that misses the point. Dr. Hikuroa agreed that mātauranga is not the same as conventional science. But it is valuable, he said, because it provides alternative explanations about the world and encourages people to think differently.

“In trying to probe that difference, we may collectively come to a better understanding of a solution than if we drew on a single body of knowledge in isolation,” he said.

As an example, Dr. Hikuroa pointed to the construction of a state highway in the early 2000s. It was supposed to run through a swamp that local Māori said was inhabited by a tempestuous taniwha. Engineers had not identified any risks, but rerouted the road to address their concerns. A year later, a major flood hit the area. The redirected road was spared major damage.

A taniwha was the local tribe’s “way of codifying the observation made through years that this place floods from time to time,” Dr. Hikuroa said.

Skeptics, however, say that if the truth of the more spiritual aspects of mātauranga cannot be definitively proved, they cannot be called knowledge.

This tension between traditionally minded scientists and mātauranga advocates, brought to a boil by the open letter in The Listener, spiraled into a fiercely personal debate.

Advocates who had watched for years as scientists dismissed mātauranga as unquantifiable superstitions were sensitive to a perceived lack of respect from the letter’s signatories.

Some alleged that the letter was an example of white supremacy. Waikaremoana Waitoki, the president of the New Zealand Psychological Society, denounced the letter’s “racist tropes” and “moral panic.”

Others were frustrated that the letter’s authors had no expertise in mātauranga. Melanie Mark-Shadbolt, an environmental sociologist, said it was motivated by “a bit of fear” and “a lot of ignorance.”

The signatories, for their part, felt that their positions had been intentionally misconstrued. “I believe the vast majority of people who attacked our letter attacked a misrepresentation,” Dr. Clements said. “Some of that was absolutely deliberate.”

New Zealand’s prestigious Royal Society began investigating whether two of its fellows — the biochemist Garth Cooper and the philosopher Robert Nola — should face disciplinary action for signing the letter. The situation became more tense after the polarizing British biologist Richard Dawkins denounced the Royal Society’s investigation and described mātauranga as “not science and not true.”

The commotion quieted only recently, after the Royal Society dropped its investigation and Dr. Cooper and Dr. Nola chose to resign as fellows. Neither side is happy, but few have the energy to continue fighting.

Outside these ivory tower debates, however, the use of mātauranga carries on.

For Te Arawa, the melding of mātauranga with conventional science has proved successful. Amid the weedy jungle in Lake Rotomā’s shallows, an enormous clearing has emerged.

The tribe turned to uwhi after becoming disillusioned with burlap mats and herbicide, two alternatives that are costlier and involve imported materials that often draw suspicion from local people.

Cory O’Neill, Te Arawa’s lead diver, said that the uwhi placed by his team have been more effective than the burlap mats or ones made of rubber, which can be ripped from the lake bed by accumulated gas from degrading lake weed.

Even better, while the uwhi stops thick weeds, thin gaps in its weave allow more slender native plants to grow through and create new forests of their own. Now, for the first time in decades, crayfish in Lake Rotomā have a clear path to old feeding grounds among the plants they relied on for millenniums.

“We’ve essentially created new mātauranga,” Mr. O’Neill said before carefully tucking his dreadlocks beneath the cap of his wet suit and slipping into the lake. “And we’re going to use it to finish the last of the lake weed off.”

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L'Humanité

« Messiaen, j’aime son côté transformiste »

Actu

Musique Il y a trente ans, disparaissait le compositeur Olivier Messiaen. Le pianiste Bertrand Chamayou nous fait partager son amour pour ce musicien coloriste et imprégné de mysticisme.

Clément Garcia

Bertrand Chamayou, interprète reconnu, notamment de la musique pour piano de Maurice Ravel dont il a enregistré une intégrale fameuse, s’attache depuis longtemps à faire vivre celle d’Olivier Messiaen. Il vient d’enregistrer une version hypnotique des Vingt Regards sur l’Enfant-Jésus , cycle phare de la littérature pianistique du dernier siècle, qu’il jouera le 15 juin, au Théâtre des Champs- Élysées à Paris. À cette occasion, il nous livre un entretien dans lequel il évoque son rapport à ce mystique de la musique, compositeur crucial du XXe siècle et pédagogue à l’influence considérable.

Comment avez-vous rencontré la musique d’Olivier Messiaen ?

Je l’ai découvert par les Vingt Regards, très tôt, à 9 ans. Dans la bibliothèque d’un voisin pianiste, je suis tombé sur la partition qui me paraissait incroyable de complexité mais fascinante, donnant l’impression visuelle d’éclaboussures de notes, comme dans les Jeux d’eau de Ravel. Mon grand-père avait trouvé dans une brocante la version du pianiste Michel Béroff, que j’ai dévorée. Comme j’essayais de composer, j’en faisais de petits plagiats. Les Vingt Regards ont beaucoup déterminé la manière dont je cherche à faire sonner l’instrument. Messiaen peut faire peur, mais si on arrive à faire sonner cette musique, elle n’est jamais agressive, la dissonance n’est jamais provocante. Il a une manière ­explosive de faire sonner le piano qui fait jaillir une sorte de lumière. Son écriture m’a beaucoup influencé.

Quelle place donnez-vous à son œuvre dans le panorama des musiques du XXe siècle ?

Messiaen a traversé plusieurs époques stylistiques, un peu comme Stravinsky dans un autre genre. Il vient de la tradition des compositeurs improvisateurs d’orgue des années 1920, très liés à la religion et musicalement assez conservateurs. Puis, il a vite évolué vers une modernité. Son langage a culminé pendant la guerre avec les Vingt Regards, la Turangalîla-symphonie, le Quatuor pour la fin du temps. Sa musique déborde alors de passion – au-delà, je pense, de ce que la musique romantique a pu produire. On ne trouve pas beaucoup ce degré de transcendance, ce côté extatique, impudique même. Dans l’après-guerre, avec ses élèves avant-gardistes dont Boulez, son style devient plus hermétique, avant de redevenir plus classique. Une des principales caractéristiques de Messiaen tient au fait qu’on reconnaît tout le temps sa patte, même dans des œuvres qui paraissent opposées. J’aime ce côté transformiste. Garder son identité en se transformant, ça rejoint mon parcours. Pour résumer, je dirais que Messiaen est la figure maîtresse de l’entre-deux modernités. Ce n’est pas un hasard si la plupart des compositeurs d’avant-garde ont été ses élèves.

Un mysticisme, lié à sa foi catholique, irrigue l’ensemble de son travail. Quel sens lui donnez-vous ?

C’est ce qui est complexe avec Messiaen. Pour moi, en tout cas, qui ne suis pas du tout religieux. C’est un catholique pur et dur, et il s’en sert dans sa musique. Ça a pu éloigner certaines personnes. J’ai vécu une expérience forte à Tunis, à l’Acropulium de Carthage précisément, l’ancienne basilique Saint-Louis désacralisée, où j’étais invité à jouer les Vingt Regards. Je vois des symboles de croisés partout sur les murs et un public majoritairement musulman. Quand je monte sur scène, je me demande ce que je suis en train de faire… C’était une des fois où le public a été le plus ému. La musique de Messiaen n’est pas prosélyte. Elle trouve son inspiration dans une foi sincère qui lui permet de ­repousser ses limites. Sans être religieux, je me retrouve dans cette transcendance. Et dans l’immensité de ce cycle pour piano, je ressens l’élan mystique.

Vous venez donc d’enregistrer les Vingt Regards sur l’Enfant-Jésus. De quoi nous parle cette œuvre et comment l’avez-vous abordée ?

Comme souvent chez Messiaen, le thème est biblique. Mais, au-delà d’une dédication profonde à la foi catholique, il en fait un « œuvre-monde ». Elle est structurée autour de grands leitmotivs faciles à identifier, au rythme un peu hypnotique. Malgré la complexité de l’écriture, les procédés sont simples, avec des thèmes qui bâtissent une sorte d’architecture. L’auditeur va le comprendre de manière physique, sans avoir besoin d’analyser la musique. Dans les années 1950, Messiaen est devenu ornithologue, ­relevant des tonnes de chants d’oiseaux. Il était convaincu qu’au niveau du rythme, de la mélodie, les oiseaux avaient compris des choses pour l’heure inconnues des êtres humains. Ce travail sur les chants d’oiseaux, mais aussi sur les rythmes extra-européens et antiques, commence à poindre dans les Vingt Regards. Messiaen était également synesthète : il associait des couleurs aux sons. On l’entend avec ce jaillissement de couleurs sonores. C’est ça qui reste, selon moi : cette impression de couleurs jetées sur le papier, avec des accords très larges, comme des sons de cloche avec un halo. Il m’est arrivé d’entendre des cloches d’église le matin devant mon piano et, en essayant de les reproduire, je me suis aperçu que c’était impossible. On a l’impression d’un seul son central, mais, en fait, ce sont plusieurs sons harmonieux. Un peu comme la Voie lactée où les étoiles les plus visibles masquent les autres. Le rôle d’un interprète de Messiaen est de faire sonner ces accords de manière aérée. Certains de ses élèves comme Tristan Murail ou Gérard Grisey, et tout le courant spectral, ont cherché à prolonger ce travail.

Vous codirigez le Festival Ravel, né il y a deux ans en Pays basque. Quelle est sa spécificité ?

Il existait déjà un petit festival et une académie de musique sur la Côte basque. Nous avons voulu les fusionner pour donner naissance à un nouveau festival. Il y a cent ans, le Pays basque était un haut lieu de rencontres entre musiciens, un peu comme la Côte d’Azur pour les peintres. Nous avons voulu partir de cette histoire pour créer ce festival autour de la figure de Ravel, soutenir la création et la formation de musiciens. Ravel était un homme d’une grande humanité. Nous voulons aussi rendre l’esprit qui était le sien.

musique classique
France24 - Monde

Lazarus : les pirates informatiques dont Pyongyang ne peut plus se passer

Publié le : 01/06/2022 - 17:45

Sébastian SEIBT Suivre

Le principal groupe de cybercriminels nord-coréen, Lazarus, mène depuis au moins 2020 une vaste opération de cyberespionnage visant des grands groupes du secteur de l’aérospatial et de la défense dans le monde entier, révèle un rapport de la société de cybersécurité Eset. Une opération qui illustre à quel point ce groupe est devenu important pour le régime de Pyongyang.

Ils se font passer pour des recruteurs de Lockheed Martin ou du géant britannique de la défense et de l’aérospatial BAE Systems. Ces soi-disant chasseurs de tête font miroiter des perspectives lucratives de carrière et des postes à responsabilité. Mais ce n’est que du vent. En réalité, il s’agit de cyberespions nord-coréens cherchant à voler des secrets industriels de groupes de défense ou du secteur de l’aérospatial, révèle Eset, une société slovaque de sécurité informatique, dans un rapport publié mardi 31 mai.

Cette opération, toujours en cours en mars 2022 et pilotée depuis Pyongyang, avait déjà été détectée il y a deux ans. Mais à l’époque, "nous pensions que les cibles se trouvaient essentiellement en Europe", note Jean-Ian Boutin, directeur des recherches sur les cybermenaces chez Eset.

Sur LinkedIn, WhatsApp et Slack

En réalité, la plupart des continents ont été visés et des victimes ont été recensées en France, en Allemagne, en Espagne, en Ukraine, en Turquie, au Qatar, aux États-Unis ou encore au Brésil.

Le mode opératoire est toujours le même et peut surprendre pour des hackers venus d’un pays coupé du monde et des principaux outils technologiques modernes. Ces cyberespions prennent généralement contact avec leur cible via le réseau social professionnel LinkedIn où ils ont créé des faux profils.

Ils ont même parfois copié des éléments de vraies campagnes de recrutement de grands groupes mondialement connus – comme des photos de séances de recrutement qui ont réellement eu lieu – pour asseoir la crédibilité de leur démarche.

Après un premier contact, ces pirates informatiques à la solde du régime nord-coréen proposent parfois de poursuivre les discussions sur WhatsApp ou la messagerie professionnelle Slack. "Au départ, ils se montrent très avenants et amicaux. Mais ensuite, ils deviennent de plus en plus pressants", décrit Jean-Ian Boutin.

Leur but : pousser la victime à télécharger des documents parfois présentés comme des formulaires à remplir mais qui contiennent, en réalité, un logiciel malveillant. C’est ainsi qu’ils peuvent ensuite s’introduire sur les serveurs des sociétés de défense ou d’aérospatial qu’ils visent.

Eset ne dit pas à quel point ces hackers ont réussi à dérober des secrets industriels, mais l’échelle à laquelle cette opération est menée et sa durée témoignent de son importance aux yeux des autorités nord-coréennes.

L’objectif n’est écrit nulle part noir sur blanc, mais l’une des principales hypothèses est que la Corée du Nord cherche à acquérir ainsi des technologies militaires que le pays ne peut pas obtenir légalement à cause de l’étau des sanctions internationales, suggère Jean-Ian Boutin.

Cela coïnciderait, en outre, avec l’une des principales raisons d'être de Lazarus, le groupe à la manœuvre dans cette opération, d’après Eset. Ce sont les spécialistes nord-coréens des cyberopérations les plus ambitieuses "pour servir les intérêts nationaux du régime", écrit Bruce Klingner, spécialiste de la péninsule coréenne pour le think tank américain The Heritage Foundation, dans une note sur la cybermenace nord-coréenne publiée fin 2021.

Lazarus et "l’arme magique" de Kim Jong-un

Au fil des ans, Lazarus est devenu synonyme de hacking "made in Corée du Nord". À tel point que, même au sein de la communauté de la sécurité informatique, "on utilise Lazarus comme une sorte d’appellation parapluie pour désigner tout un ensemble de sous-groupes qui dépendent du Bureau général de reconnaissance [service de renseignement extérieur nord-coréen spécialisé dans les opérations clandestines, NDLR]", explique Benjamin Read, directeur des recherches sur le cyberespionnage pour Mandiant, l’un des principaux groupes américains de cybersécurité, qui a publié en mars 2022 un état des lieux des activités de Lazarus.

La montée en puissance de Lazarus depuis ses débuts en 2007 témoigne à la fois de l’évolution des priorités du régime nord-coréen et de la place toujours grandissante des pirates informatiques dans l’appareil d’État. En 2013, Kim Jong-un comparait d’ailleurs la "cyberguerre" à une "arme magique" et une "épée que la Corée du Nord abat sur ses ennemis à l’instar des missiles et de l’arsenal nucléaire".

C’était un an avant que Lazarus, jusque-là surtout cantonné à des attaques plutôt discrètes contre des cibles en Corée du Sud, fasse une entrée fracassante sur la scène internationale en piratant les serveurs de Sony Pictures. Pyongyang voulait punir le studio qui avait produit le film "The Interview", accusé de ridiculiser le régime nord-coréen. "C’est Lazarus qui a été le premier groupe de pirates informatiques à utiliser du cybersabotage et des vols de données afin d’exercer une pression géopolitique", rappelle Benjamin Read. En l’occurrence, Pyongyang voulait le retrait du film "The Interview".

Quelques années plus tard, c’est encore Lazarus qui a fait prendre conscience des effets dévastateurs que peuvent avoir les rançongiciels. Ce sont ses pirates qui ont infecté plus de 300 000 ordinateurs dans le monde avec le logiciel malveillant WannaCry en 2017. Une opération qui avait semé la panique dans plusieurs pays, notamment au Royaume-Uni où plusieurs établissements de santé avaient été touchés, leur service informatique ayant été bloqué et leur fonctionnement ainsi paralysé.

Mais Lazarus, c’est aussi bien plus que ça. À partir de 2015, ce groupe a mis en place des équipes dédiées aux crimes financiers. "Au fur et à mesure que la communauté internationale réussissait à limiter les activités illégales traditionnelles – comme la contrefaçon et le trafic d’antiquités – qui avaient longtemps permis à Pyongyang de gagner de l’argent, le régime a misé toujours davantage sur ses cybercriminels", souligne Bruce Klingner dans son étude sur la cybermenace nord-coréenne.

Les "plus grands braqueurs de banques du monde"

Il y a même un sous-groupe spécifique à Lazarus, baptisé BlueNoroff, dont la mission unique est de rapporter des devises dans les caisses de l’État. Et ses cybercriminels se sont montrés très créatifs. Ils ont été les premiers à exploiter une vulnérabilité du système de messagerie interbancaire Swift pour attaquer en 2016 une banque centrale, celle du Bangladesh. Une opération qui leur avait rapporté plus de 80 millions d’euros.

Ces cybercriminels ont aussi monté des vastes attaques contre les réseaux de distributeurs d’argent. En 2018, ils ont ainsi réussi à voler des dizaines de millions de dollars à des banques en Afrique et en Asie en utilisant un logiciel malveillant qui forçait les machines à distribuer des billets.

Lazarus a "effectivement transformé la Corée du Nord en plus grand braqueur de banques du monde", avait résumé en 2021 John Demers, l’ancien procureur général adjoint des États-Unis.

Et quand les banques n’ont plus suffi, Lazarus s’est attaqué aux plateformes d’échanges de cryptomonnaies. En 2018, ils ont ainsi pu piller Coincheck, un site japonais, amassant un butin de plus de 500 millions de dollars.

En près de 15 ans d’existence, Lazarus "a évolué en diversifiant le type d’attaques menées et en visant toujours davantage de cibles", résume Benjamin Read. C’est devenu une véritable machine à gagner illégalement de l’argent ou à punir les ennemis de Kim Jong-un.

S’il est difficile de savoir combien de cybersoldats travaillent ainsi pour Lazarus, "cela se compte en milliers", assure Jean-Ian Boutin. Dans une présentation faite en septembre 2021, le renseignement britannique estimait que plus de 6 000 hackers travaillaient pour cette structure. Et ils ne travaillent pas tous depuis la Corée du Nord, où l’accès à Internet est limité. Lazarus est soupçonné d’avoir des antennes en Chine, en Biélorussie, en Russie, en Inde ou encore en Malaisie, selon les services de renseignement britanniques.

C’est donc une organisation qui a tout d’une pieuvre aux multiples ramifications, et que n’importe quel méchant d’un film de James Bond aimerait diriger. Sauf qu’il s’agit bel et bien de la réalité et qu’il n’y a pas de 007 à l’horizon.

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Pyongyang nie toute responsabilité dans le piratage "vertueux" de Sony

ÉTATS-UNIS

Washington accuse la Corée du Nord d'être à l'origine de la cyberattaque mondiale Wannacry

La Corée du Nord accusée d'avoir volé plus de 300 millions de dollars de cryptomonnaies

BBC

French Open: Coco Gauff calls for peace and end to gun violence in camera message

Last updated on 2 June 20222 June 2022.From the section Tennis

American teenager Coco Gauff says sports stars should use their platform to drive social change, calling for peace and an end to gun crime after reaching the French Open final.

The 18-year-old wrote the message on a television camera after she reached a first Grand Slam singles final.

"It felt right in the moment. Hopefully it gets into the heads of people in office to change things," said Gauff.

Last week, 19 children and two teachers were killed by a gunman in Texas.

On Thursday, a gunman killed three employees and a patient at an Oklahoma hospital.

At the end of her on-court interview following her semi-final victory, Gauff walked to the camera to leave a message, as is traditional at the tournament, and wrote 'Peace - end gun violence' on the lens.

"I really didn't know what I was going to write even [in the] moments walking to the camera. It just felt right in that moment to write that," said world number 23 Gauff.

"I woke up this morning, you know, and I saw there was another shooting, and I think it's just crazy."

Gauff says she feel comfortable speaking out for social change and named a list of athletes - LeBron James, Serena Williams, Billie Jean King, Naomi Osaka and Colin Kaepernick - as her role models for using their platforms.

"I feel like a lot of times we're put in a box that people always say, 'sports and politics should stay separate'," said Gauff.

"I say yes, but also at the same time I'm a human first before I'm a tennis player.

"Of course I'm going to care about these issues and speak out about these issues.

"If anything, sports gives you the platform to maybe make that message reach more people."

Gauff is from Florida and says she remembers having friends at the scene of a shooting at a high school campus in Parkland, where 17 people died in 2018.

"I think that this is a problem in other parts of the world, but especially in America it's a problem that's, frankly, been happening over some years but obviously now it's getting more attention," said Gauff.

"For me, it's important, just as a person in the world, regardless of being a tennis player or not.

"It was just especially important just being in Europe and being where I know people globally around the world are for sure watching."

By beating Italy's Martina Trevisan in the semi-finals on Thursday, Gauff became the youngest finalist at Roland Garros since Kim Clijsters in 2001.

She will play Poland's world number one Iga Swiatek in Saturday's final.

Swiatek, 21, is the hot favourite having won her past 34 matches and past five tournaments.

"I'm just going to play free and play my best tennis. I think in a Grand Slam final anything can happen," said Gauff.

"She's not going to give you much opportunities. Watching her play, I think she does a great job of changing direction and hitting angles off the court, and hitting winners - she's always hitting winners."

Opex 360

Le sous-marin nuclaire d’attaque Suffren enfin prêt à être admis au service actif

par Laurent Lagneau · 2 juin 2022

Quand le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Suffren, premier d’une série qui en comptera six, fut remis à la Marine nationale, en novembre 2020, son admission au service actif promettait de se concrétiser assez rapidement. Du moins après son déploiement de longue durée [DLD], passage obligé pour tous les nouveaux navires. En effet, cette phase, que l’on peut assimiler à une période de garantie, vise à s’assurer que tout fonctionne normalement à bord d’un bâtiment et, surtout, à valider ses capacités militaires. Et ce n’est donc qu’après qu’il pourra entamer sa carrière opérationnelle.

Seulement, et alors que ses essais en mer furent menés en moins de six mois sous la supervision de Naval Group, du CEA, de TechnicAtome et de la Direction générale de l’armement [DGA], qui plus est dans un contexte rendu compliqué par la pandémie de covid-19, le Suffren a connu quelques problèmes techniques durant son DLD, dont une fuite sur l’une de ses turbines. Un souci important car, comme le confia un spécialiste au journal L’Opinion, il « limitait la puissance de manière significative » et donc « les capacités opérationnelles du sous-marin », sauf dans les « phases discrètes ».

Cela étant, il n’y avait rien d’exceptionnel : les phases de tests servent justement à découvrir des problèmes et à y remédier. Cependant, l’admission au service actif du Suffren n’a donc pu être prononcée en novembre 2021, comme prévu… alors que la Marine nationale devait alors se passer du SNA Perle, victime d’un incendie en juin 2020.

Finalement, il aura fallu attendre huit mois pour ce nouveau sous-marin soit déclaré apte au service. En effet, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, est attendu à Brest, le 3 juin, pour « l’admission au service actif » du Suffren. L’annonce vient d’être faite par le ministère des Armées.

Que la mise en service officielle du Suffren soit effectuée à Brest peut sembler curieux étant donné que les SNA de la Force océanique stratégique [FOST] sont tous basés à Toulon. D’ailleurs, le nouveau sous-marin avait été remis à la Marine nationale par la DGA sur le site de la base varoise.

Le second SNA de la classe Barracuda, le Dugay-Trouin, devrait être mis à l’eau d’ici la fin de l’été prochain. Un préalable avant la divergence de son réacteur. Et, selon la Presse de la Manche, ses premiers essais en mer ne débuteraient qu’en fin d’année, ce qui fait qu’il sera livré à la Marine nationale, au mieux, qu’en 2023.

Pour rappel, les SNA de type Barracuda affichent une longueur de 99 mètres pour un diamètre de 8,8 mètres et un déplacement de 5.300 tonnes en plongée. Ils sont équipés des dernières technologies en matière de capacités sous-marines [automatisation, mât optronique, numérisation, recours à l’intelligence artificielle, etc]. Plus discret que ceux de la classe Rubis, et aussi plus manoeuvrables, grâce aux barre en X de leur appareil à gouverner, ils peuvent naviguer à une profondeur supérieure à 300 mètres. Enfin, ils emportent des missiles de croisière navale [MdCN], des missiles antinavires Exocet SM39 modernisés, des torpilles lourdes filoguidées F-21 et des mines.

BBC

French Open: Rafael Nadal aims to move step closer to 14th title against Alexander Zverev

Last updated on 2 June 20222 June 2022.From the section Tennis

Rafael Nadal will aim to reach a 14th French Open final on his 36th birthday on Friday - although it remains to be seen whether it could be his last.

The 21-time Grand Slam champion - a record 13-time winner in Paris - meets German third seed Alexander Zverev for a place in Sunday's showpiece.

But the Spaniard is yet to find a "solution" to his chronic foot injury.

"The last three months and a half, for me, the only thing that I can say is they haven't been easy," Nadal said.

"If we are not able to find an improvement or a small solution, then it's becoming super difficult for me. So that's it," added the world number five, whose encounter with Zverev is scheduled to start at 13:45 BST.

"It's not the moment to talk about [what happens after the French Open]. We are going to talk about that when my tournament finishes."

Nadal overcame defending champion and world number one Novak Djokovic in a thrilling four-set and four-hour encounter in Tuesday's night session.

His 110th win at Roland Garros leaves him two victories away from moving another title clear of 20-time major winners Djokovic and Roger Federer.

Despite winning the Australian Open in January after returning from the foot problem that he feared may end his career, it is clear the injury is still causing issues.

"I am just enjoying every day that I have the chance to be here, and without thinking much about what can happen in the future," Nadal said.

"Of course I'm going to keep fighting to find a solution, but for the moment, we haven't.

"I don't know what's going to happen after here."

Nadal has won six of his nine matches against Zverev - and four of their previous five meetings on clay.

The 25-year-old German's wait for a maiden Grand Slam title continues but he did record his first victory over a top-10 opponent at a major with an impressive four-set win over talented Spanish teenager Carlos Alcaraz in the quarter-finals.

That display secured a second successive French Open semi-final for the 2020 US Open finalist - and victory against Nadal would set up his best chance yet of claiming a maiden Slam, against either Norwegian eighth seed Casper Ruud or Croatia's Marin Cilic.

"I'm not 20 or 21 years old anymore. I'm 25. I am at the stage where I want to win, I'm at the stage where I'm supposed to win," Zverev said.

"Yes, I have not beaten [Djokovic or Nadal] in majors, but I feel like I was very close," he added.

"I feel like I have had very difficult and tough matches against them. But there is a big difference between having a tough match and beating them. Still a major difference."

World number 23 Cilic, edged a captivating four-hour match against Russian seventh seed Andrey Rublev in a fifth-set tie-break to book his place in the final four at Roland Garros for the first time.

With that achievement, the experienced 33-year-old became the fifth active men's player, after current world number one Djokovic and former top-ranked players Nadal, Federer and Andy Murray, to reach the semi-finals of all four Grand Slams.

The 2014 US Open champion, who also reached finals at Wimbledon in 2017 and the Australian Open in 2018, meets a first-time major semi-finalist in Ruud - the first male Norwegian player to reach the last four at a Grand Slam.

Having ended unseeded 19-year-old Holger Rune's run in the previous round, Ruud has recorded the most ATP clay-court wins since the start of 2020 with an impressive 65.

"These are the matches that you dream about playing, and hopefully of course even the final if it's possible," said Ruud.

"I have to be really focused and bring my A-game in the semi-final. Marin has played great all week, and it's going to be another tough match."

Their semi-final will follow the Nadal-Zverev match on Court Philippe Chatrier.

France24 - Monde

Chaos au Stade de France : "Les choses auraient pu être mieux organisées", reconnaît Darmanin

Publié le : 01/06/2022 - 15:01Modifié le : 01/06/2022 - 20:41

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Quatre jours après les incidents survenus au Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a défendu devant le Sénat l'action des forces de l'ordre, tout en présentant ses "excuses" pour une "fête du sport" gâchée.

"Il est évident que les choses auraient pu être mieux organisées" lors de la finale de la Ligue des champions au Stade de France – émaillée samedi de nombreux incidents –, a reconnu mercredi 1er juin le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, auditionné par la commission des lois du Sénat.

"Il est évident que cette fête du sport a été gâchée", a-t-il ajouté. "Et nous regrettons très sincèrement les débordements parfois inacceptables qui ont eu lieu", a encore dit le ministre.

"C'est l'événement qui a mobilisé le plus de policiers et de gendarmes depuis que je suis ministre de l'Intérieur", a encore dit Gérald Darmanin, rejetant toute critique sur les effectifs des forces de l'ordre présentes : "Il y avait très largement assez d'effectifs de police."

"Plusieurs billets ont été dupliqués des centaines de fois", a-t-il aussi déclaré, évoquant le cas d'un ticket reproduit "744 fois".

S'appuyant notamment sur des comptages de la RATP et de la SNCF, Gérald Darmanin a réaffirmé que "110 000 personnes" se sont présentées "autour du Stade de France", soit "35 000" de plus que la jauge prévue, correspondant selon lui à des supporters avec des billets falsifiés ou sans billet.

Cette situation a, selon les autorités, entraîné près du Stade de France un engorgement massif, des débordements et une intervention des forces de l'ordre.

À cet égard, Gérald Darmanin s'est "excusé très sincèrement" auprès des supporters de Liverpool pour "les grands dégâts, notamment sur des enfants", causés par les gaz lacrymogènes, utilisés de "façon disproportionnée", assurant que des "sanctions seront prises".

Par ailleurs, le ministre de l'Intérieur a annoncé que les citoyens britanniques et espagnols agressés à l'issue du match "pourront déposer plainte dans leur pays à partir de lundi" et effectuer également une saisine de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).

"Obsession" pour Emmanuel Macron

"On aurait sûrement pu faire mieux", avait également reconnu plus tôt la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire. Le chef de l'État a demandé au gouvernement "la transparence, la lumière sur les faits, des pistes pour que ça ne se reproduise plus, et de la réactivité", a-t-elle détaillé à l'issue du Conseil des ministres.

Une attente qui serait même une "obsession" pour Emmanuel Macron, a insisté la porte-parole, tout en appelant à "garder un peu de sang-froid, même si les choses sont à améliorer".

À l'approche des élections législatives des 12 et 19 juin, l'affaire a pris un tour hautement politique, notamment sur la capacité de la France à organiser des événements sportifs majeurs à un an du Mondial-2023 de rugby et à deux ans des Jeux olympiques à Paris.

"Est-ce que la France est un grand pays capable d'accueillir des grandes manifestations sportives internationales ? Oui, et quatre fois oui", a martelé Olivia Grégoire.

La controverse reste vive autour du dispositif de maintien de l'ordre en marge du match le plus important de la saison en Europe, remporté par le Real Madrid (1-0) face à Liverpool.

Le directeur exécutif du club anglais Billy Hogan a annoncé que la plateforme de collecte des témoignages des supporters des Reds mise en place lundi avait déjà reçu 5 000 réponses en 24 heures.

"Des hommes, femmes et enfants, des gens valides et d'autres moins, ont été traités sans discernement au cours de la journée de samedi", a-t-il regretté, se disant "horrifié" par ce qu'il a lu.

Depuis cette soirée cauchemardesque, les oppositions s'en prennent également à la gestion de l'événement, Marine Le Pen accusant Gérald Darmanin d'un "mensonge gravissime" à propos du nombre de faux billets.

"Un ministre qui ment, c'est une mauvaise nouvelle et pas de bon augure pour le quinquennat qui s'annonce", a estimé de son côté l'eurodéputé La France insoumise Manuel Bompard, bras droit de Jean-Luc Mélenchon, sur Franceinfo.

Sur le gril, Gérald Darmanin conserve toutefois "toute la confiance du président de la République", a rétorqué  Olivia Grégoire.

La Fédération française de football (FFF) a défendu le dispositif renforcé mis en place aux abords du stade. 

Pour l'heure, la FFF et l'UEFA ont évalué à "2 800" le nombre de "faux billets scannés" samedi, selon des sources proches du dossier, confirmant une information de RMC Sports.

Mais parmi ces 2 800 faux billets peuvent figurer de vrais billets ayant été mal activés, selon Pierre Barthélémy, avocat de groupes de supporters français présents samedi au stade.

Pour leur part, les services de renseignement avaient alerté les autorités dès le 25 mai de la présence "d'environ 50 000 supporters anglais" qui "ne seront pas détenteurs de billets".

Sur le plan judiciaire, trois hommes, des étrangers en situation irrégulière, ont été condamnés mardi en comparution immédiate à des peines allant de six mois de prison avec sursis à dix mois d'emprisonnement ferme pour des vols commis sur des supporters.

Avec AFP

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Heurts au Stade de France : Gérald Darmanin dénonce une "fraude massive" aux faux billets

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Soirée chaotique au Stade de France : un raté qui interroge à deux ans des JO de Paris

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Ligue des champions : fiasco du Stade de France, à qui la faute ?

Valeurs Actuelles

Strasbourg : un collectif de drag-queens se produit en spectacle dans une église protestante

C’est un concept pour le moins déroutant. Ce jeudi 2 juin, l’église protestante Saint-Guillaume de Strasbourg accueille un cabaret de drag-queens. Comme le précise France 3, c’est le groupe des « 12 travelos d’Hercule » qui se produira dans l’édifice religieux pour un spectacle qui entend faire rire son public tout en le faisant réfléchir sur l’état de la société. Cette église strasbourgeoise est déjà connue pour son implication dans la cause LGBT, puisqu’elle accueille des « queers » une fois par semaine pour un moment d’échange et de prière. Ouvrir ses portes aux « 12 travelos d’Hercule » s’inscrit dans une même lignée : « faire bouger les lignes ». « Ça va dans le sens de notre volonté d’accueillir tout le monde (…) Les personnes LGBT sont maltraitées », a expliqué le pasteur Daniel Boessenbacher.

« Mon personnage m’aide à m’affirmer »

Rubis Camionnette, Chipolatata, Coco Mojito et les quatre autres membres du groupe de drag-queens auront donc tout le loisir de faire le show durant 1h30 au sein de l’église Saint-Guillaume. Ce spectacle s’inscrit dans le cadre de la 5e édition du festival strasbourgeois Démostratif, un événement qui met en lumière des arts scéniques émergents en collaboration avec l’université de Strasbourg. La métropole ne cache d’ailleurs pas son soutien à la communauté LGBTQI+, puisqu’elle s’est même proclamée « zone de liberté » pour ces catégories de personnes. « Mon personnage m’aide à m’affirmer », a confié Kévin alias Rubis Camionnette. « L’une de mes chansons est une critique de la société », a-t-il ajouté. Un spectacle fantasque donc, mais surtout engagé.

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Hideki Matsuyama disqualified over markings on club at Memorial Tournament

Last updated on 2 June 20222 June 2022.From the section Golf

Last year's Masters champion Hideki Matsuyama was disqualified midway through his first round at the Memorial Tournament because of illegal markings on his fairway wood.

He was penalised for breaching rule 4.1a, the use of a non-conforming club.

The PGA Tour's chief referee Steve Rintoul said a substance that looked like white correction fluid had been applied to the 30-year-old's club.

The world number 12 was three over when he was disqualified on the 10th tee.

It is the first time in his career that the Japanese player, the first from his country to win a major, has been disqualified.

"Those markings were placed there by his club guy to help with alignment," Rintoul said.

"Assistance with alignment by placing a small Sharpie mark on the face is certainly allowed, but what was done there was a coating that was not only in the grooves but was very thick along the face, which renders the club non-conforming."

A non-conforming club can be carried in a bag provided it is not used. However, Matsuyama used the club on the first tee.

Matsuyama, who was playing alongside Northern Ireland's Rory McIlroy and American Patrick Reed, won the first of his eight PGA Tour titles in 2014 at The Memorial.

Australia's world number three Cameron Smith is among six joint leaders on five under in Jack Nicklaus' tournament at Muirfield Village in Ohio.

Canada's Mackenzie Hughes, American trio Davis Riley, Cameron Young and Luke List, and South Korea's Kyoung-Hoon Lee also opened with 67s.

Bryson DeChambeau, trying to regain form after injury in time for the US Open, shot four over but McIlroy enjoyed a better day as he started with a two-under 70.

France24 - World

‘Proud to be amateurs’: Five years on, have Macron’s political novices delivered?

Issued on: 02/06/2022 - 07:34

Romain BRUNET Follow Benjamin DODMAN Follow

France’s last parliamentary elections in 2017 gave flesh to President Emmanuel Macron’s pledge of political renewal, staffing the country’s National Assembly with newcomers plucked from the public. As their mandate comes up for renewal on June 12-19, has the promised change materialised? 

It’s been five years since Macron pulled a party out of his hat and triumphed in parliamentary elections, sending an army of political unknowns to the National Assembly, France’s lower house of parliament. 

Macron, himself a relative novice at the time, had promised to regenerate French politics by injecting new blood into parliament. His list of candidates featured men and women in equal numbers. More than half were newcomers to politics – people in ordinary jobs who had never held elected office.  

From that list, a staggering 308 were duly elected to the 577-seat assembly. The extraordinary result confirmed both French voters’ desire for change and their habit of handing newly elected presidents a workable majority. 

French legislative elections © FRANCE 24

“In 2017 Macron was able to transform a structural weakness into a communication asset,” said Étienne Ollion, a sociologist and author of a book on France’s most recent legislature, noting that Macron’s promise of renewal and his lack of an established party chimed with the public’s anti-establishment mood.  

While Macron urged his lawmakers to “be proud to be amateurs”, his “newbies” were frequently mocked in the first months of the legislature, “often unfairly so”, said Ollion, noting that gaffes and mistakes stemming from inexperience were mostly inconsequential.

“When people stammer because they’re not used to speaking in parliament, or are unsure about certain procedures, it’s no big deal,” he said. “If you want politics to be done by ordinary people, then you can’t expect everything to be perfect.” 

Members of the opposition coined the phrase ‘Playmobil lawmaker’ to refer to MPs from Macron’s La République en Marche (LREM), deriding their unwavering loyalty to the president. The taunts were nothing new, said Ollion, describing the ‘Playmobil’ jab as “merely the latest sobriquet for MPs who are seen as always toeing the government line, like ‘yes-men’.” 

Still, inexperience was inevitably a handicap for the party’s freshly elected lawmakers, stripped of both savoir-faire and connections. As a result, the few who did know how to navigate the National Assembly in the early days faced little competition and were rapidly able to gain prominent positions within the LREM group.  

“Within LREM, those who emerged from the ranks were those who already had some experience of politics, whether as elected officials or as their collaborators,” said Ollion. “It’s no small detail considering that Macron promised in 2017 to change politics by renewing the political corps.” 

Success stories and casting blunders 

While most early figureheads were turncoats from the old parties of right and left, notable exceptions included Jean-Baptiste Djebbari, a lawmaker from rural Haute-Vienne in central France who rose up the ranks to become a junior minister for transport, and Yaël Braun-Pivet, the newly appointed minister for France’s overseas territories.  

Things could easily have gone otherwise for Braun-Pivet, a lawyer and charity worker who was elected to represent the Yvelines department south of Paris in 2017 and rapidly found herself propelled to the head of the National Assembly's powerful law commission, a post typically given to seasoned lawmakers.  

The political novice was derided early on for mixing up laws and decrees, and for likening her fellow LREM lawmakers to couch potatoes, unaware that her mic was switched on. But what Braun-Pivet lacked in experience she soon made up for in work ethic, while her position ensured she had access to a large team of assistants and advisors. 

“Hers is an interesting case because it shows that with just one or two assistants in normal times, French MPs don’t have the means to do their jobs efficiently,” said Ollion. “If Braun-Pivet succeeded, it’s largely thanks to the support she enjoyed by virtue of her post.” 

Inevitably, Macron’s army of newcomers also resulted in its share of casting blunders, none more spectacular than Joachim Son-Forget, the MP for French nationals residing in Switzerland and Liechtenstein, whose long list of exploits included body-shaming a parliamentary colleague, posing with assault rifles, sharing a key Macron ally’s leaked sex video, and ultimately backing extreme-right candidate Éric Zemmour in the recent presidential election.  

“What a chore to be a lawmaker!” quipped the radiologist-turned-politician in a Le Monde profile two years ago, describing MPs as “petty officials who serve no purpose”. Despite his contempt for the job, Son-Forget is running for another term in office, though this time without the LREM nomination.  

So is Alsatian lawmaker Martine Wonner, like Son-Forget a staunch supporter of the controversial doctor and anti-vaxxer champion Didier Raoult. During her tumultuous term in office she described mRNA vaccines against Covid-19 as “genetically-modified junk” and accused both the government and health workers of perpetrating “crimes against humanity”. 

‘Just part of the decor’ 

While Son-Forget and Wonner are both extreme cases, talk of defections has been a recurrent theme during LREM’s five years in power, highlighting the party’s difficulty in bridging the old left-right divide and living up to its promise of renewal.  

Policies pursued by Macron and his government alienated many lawmakers, particularly from the party’s left wing. Others were disillusioned with parliament and its relative weakness in a political system dominated by the figure of the president.  

“While most of Macron’s novices embraced their mission with enthusiasm, many felt relegated to the background,” said Ollion, pointing to widespread disappointment regarding parliament’s ability to enact change.    

Prominent defectors included Matthieu Orphelin, one of the first LREM lawmakers to make a name for themselves – and also one of the first to walk out on Macron’s party in protest at what he described as the government’s lack of ambition on environmental issues.  

Orphelin, who backed Green candidate Yannick Jadot in the presidential election, is among 48 lawmakers who quit the LREM group during the legislature – a record under the Fifth Republic instituted by General Charles de Gaulle. By May 2020, the unprecedented haemorrhage had cost Macron’s party its absolute majority in the National Assembly.  

Lawmaker Annie Chapelier, a nurse from the southern Gard department, quit LREM earlier that year, slamming a party “disconnected and indifferent to the people” in which the rank and file are expected to “blindly obey”. She later published a vitriolic book denouncing a powerless parliament hostage to lobbies.  

“We’re merely part of the decor,” Chapelier told France Inter radio ahead of the upcoming parliamentary elections, in which she will not defend her seat.   

Changing the rules of the game 

As France heads to the polls on June 12 and 19 to renew the National Assembly, Macron’s ruling party has chosen not to repeat its experiment with political newcomers – discarding all talk of a renewal of French politics.  

>> Explainer: How do France's legislative elections work?

Around 70 lawmakers elected in 2017 under the LREM banner have either chosen not to seek a second term or have lost their nomination. Those vacancies have been filled by Macron allies or people who are already well-acquainted with French politics. 

In retrospect, LREM’s political novices helped shed light on the nature of contemporary politics and its impact on the lives of elected officials, said Ollion, pointing to threats levelled at members of the ruling party during Macron’s uniquely turbulent years in office, marked by often violent protests.  

“It’s a world in which you are no longer in control of your own life, in which there’s a constant dissociation between private life and public image, and in which violence is constant – whether internal, through back-stabbings between colleagues, or external, with members of the public who insult, threaten and in some cases even assault their MPs,” he explained. 

The experience of Macron’s “newbies” has also exposed the limits of attempts to breathe new life into the institutions of French democracy at a time of mounting voter disaffection, Ollion added.  

“The political novices soon found themselves constrained,” he said. “It’s not enough just to change the personnel. One also needs to change the rules of the game.” 

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Mapped: Expats kick off French legislative elections with online voting

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French politics

'Government of shame': Another French minister accused of rape, sparking calls for protest

Valeurs Actuelles

Législatives 2022 : Éric Pauget, un campeur dans l’Hémicycle

C’est mon nouveau bureau ? Éric Pauget retrousse ses manches. Nous sommes dans la boutique de Didier Saba, célèbre maître verrier d’Antibes. À l’invitation des syndicats d’artisans locaux, qui ont déjà glissé Éric Ciotti dans la peau d’un boulanger, le député de la 7e circonscription des Alpes-Maritimes, en terrain conquis, souffl e son futur “trophée de la victoire”. Le vase est bientôt terminé, il sera « bleu républicain »… Sur le perron de la verrerie, les passants s’amassent pour observer leur député à l’oeuvre. Dans les rues abritées par les remparts de la vieille ville, le parlementaire est apostrophé de toutes parts. À un mois des élections, ce n’est pas pour faire de la fi guration, promet-il. « C’est un vrai élu local passionné par sa ville natale, qu’il connaît sur le bout des doigts », confi rme la sénatrice antiboise Alexandra Borchio Fontimp, qui, comme lui, incarne cette génération montante de la “droite classique” sur la Côte d’Azur, où s’amorce une recomposition encore brouillonne.

Après des années d’engagement local, loin des projecteurs nationaux et dans l’ombre de son mentor Jean Leonetti, Éric Pauget commence à prendre la lumière. Invité à livrer son analyse du paysage politique local par Nicolas Sarkozy, rue de Miromesnil, c’est dans la campagne de Valérie Pécresse que le parlementaire s’est davantage fait connaître. « Éric est un député très utile et très efficace parce qu’il a su rester enraciné, il a gardé son activité de commerçant. Il a été fidèle et loyal de bout en bout », s’enthousiasme la candidate défaite à la présidentielle. D’abord membre de Libres !, le mouvement de la présidente de la région Île-de-France, Éric Pauget s’inscrit aujourd’hui pleinement dans le sillage de Nouvelle Énergie, le parti du maire de Cannes, David Lisnard, à qui il voit un grand avenir.

Plus de 1 200 amendements déposés, lauréat deux années consécutives de l’Argus des députés de Contribuables associés, pour la réduction des dépenses publiques et des impôts, à deux reprises rapporteur pour avis de la politique tourisme à l’Assemblée Nationale, membre de la commission des aff aires économiques… : au Palais-Bourbon, Pauget est sur tous les fronts. Ses domaines de prédilection : l’économie et la sécurité. « Comptez sur moi pour aller chercher les sous », plaisante-t-il. Dans l’Hémicycle, il ferraille contre Éric Dupond-Moretti et fait passer au nez et à la barbe d’“Acquittator” un amendement sur la suppression du rappel à la loi. « J’ai été un peu pirate ce jour-là, d’ailleurs il n’en garde pas un très bon souvenir », se remémore-t-il. Place Beauvau, il fait le pied de grue devant le bureau de Gérald Darmanin pour obtenir l’augmentation des eff ectifs de police au commissariat d’Antibes. Face à la ministre des Armées, Florence Parly, il arrache le maintien de l’opération Sentinelle à Antibes. Au coeur de la crise Covid, il se mobilise pour sauver les fi lières artisanales de sa circonscription et obtenir l’élargissement des aides aux métiers d’art, ainsi qu’un allongement du délai de remboursement du prêt garanti par l’État (PGE) pour les restaurants.

Leonetti le lance dans le grand bain de la politique

Gérant d’un terrain de camping, Éric Pauget dit savoir de quoi il parle. Le député a hérité de l’aff aire familiale, montée par son grand-père en 1945, à son retour d’Allemagne où il était prisonnier. Et de la fi bre politique de sa mère, militante active de la fédération locale du RPR. Comme lui, il deviendra adjoint au maire et dirigeant d’entreprise ; comme elle, il collera des affi ches durant toute sa jeunesse. Sur son camping trois étoiles de Biot, le gérant, qui n’a rien à envier à Franck Dubosc, n’a pas pour autant remisé son costume de député au placard. De temps à autre, il nous coupe pour décrocher le téléphone au standard. « La politique, c’est comme le camping, c’est toujours sur le terrain qu’il faut la faire. » À Paris, les railleries en coin fl eurissent au passage de « ce collègue atypique », comme le moque une élue parisienne, auprès de Valeurs actuelles. L’intéressé fait la sourde oreille, qu’il tend plus volontiers au maire d’Antibes, fi gure s’il en est, ici. « Avec Éric, c’est un long compagnonnage sans ombre et sans nuage. Je suis fier de ce qu’il est devenu », se confi e Jean Leonetti, sans ambages.

Les deux hommes se rencontrent pour la première fois en 1995. “Leo” lance alors son jeune protégé de 25 ans dans le grand bain de la politique. « Je me retrouve de militant qui colle des affi ches à élu qui siège au conseil municipal. Je vous assure que c’est impressionnant », se rappelle-t-il. « Ce n’est pas un député Playmobil ! Éric peut être fi er de son histoire familiale. Il n’est pas comme certains de ces “marcheurs” qui s’improvisent députés », poursuit Leonetti.

Le temps fait ensuite son oeuvre. Pauget gravit les échelons. Adjoint aux sports, puis conseiller départemental et enfi n premier adjoint au maire, en 2012. L’ancien ministre le pousse à se lancer dans la bataille des législatives de 2017, pour lui transmettre son siège. Cinq ans plus tard, le campeur va tenter de garder son pré carré dans l’Hémicycle.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

In pictures: The Royal Family at Jubilee celebrations

The Queen has appeared on the Buckingham Palace balcony as part of official celebrations for her Platinum Jubilee.

The 96-year-old monarch was seen watching troops returning from the official Trooping of the Colour ceremony.

Earlier, members of the Royal Family gathered in central London to attend the parade marking the Queen's official birthday.

Trooping the Colour kicked off four days of celebrations for the Jubilee.

First to appear were Catherine, Duchess of Cambridge and Camilla, Duchess of Cornwall in a horse-drawn carriage - together with Princess Charlotte, Prince George and Prince Louis.

Prince George, Prince Louis and Princess Charlotte are the children of Prince William and Catherine, the Duke and Duchess of Cambridge.

They were followed by Prince Edward and Sophie, Earl and Countess of Wessex, and their children Viscount Severn and Lady Louise Windsor.

Prince Richard, the Duke of Gloucester and a cousin of the Queen, and his wife Birgitte, Duchess of Gloucester rode to the ceremony in another carriage, alongside Princess Anne's husband, Vice Admiral Sir Tim Laurence.

Then Prince Charles, Prince William, and Princess Anne, the Princess Royal, appeared from Buckingham Palace on horseback for their central parts in Trooping the Colour. Prince Charles took the salute from guardsmen and officers at the parade.

Meghan, the Duchess of Sussex, and Prince Harry joined other family who watched the ceremony from a balcony at Horse Guards Parade.

After the ceremony, the family returned to Buckingham Palace. Then the Queen appeared on the balcony, with her cousin Prince Edward, the Duke of Kent.

She was then joined by senior royals for a second appearance on the balcony to watch an RAF flypast.

Only "working royals" and some of their children were invited to join the Queen. Seen here, from left to right: the Duke of Gloucester, and his wife Birgitte, Princess Alexandra, the Duke of Kent, Vice Admiral Tim Lawrence, Princess Anne, Camilla the Duchess of Cornwall, Prince Charles, the Queen, Catherine the Duchess of Cambridge and her children Prince Louis, Princess Charlotte and Prince George, Prince William, the Countess of Wessex, her son Viscount Severn, her daughter Lady Louise Windsor, and the Earl of Wessex.

As is often the case, the children on the balcony stole the show, in particular Prince Louis.

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France24 - World

'Something magnetic about her’: French ex-chambermaid Rachel Keke runs for MP after labour battle

Issued on: 31/05/2022 - 16:53

NEWS WIRES

Former chambermaid Rachel Keke took on her employers and won a gruelling battle for better working conditions in the Paris hotel where she cleaned. Now she's running to be an MP. 

Keke, 48, will run on a ticket for a new left-wing alliance in France's parliamentary polls in June. 

She faces French President Emmanuel Macron's former sports minister, Roxana Maracineanu, in the fight for a seat in the southeastern Paris suburbs. 

"I will beat her. She doesn't live here. She's not from the working-class suburbs," Keke told AFP as she campaigned in the district of Chevilly-Larue on the outskirts of the capital.

"What are you coming here for?," Keke said, as if addressing her rival. 

"We are the ones who live in deprived areas and do key jobs. We are the ones who are held in contempt and are exploited. So let us defend ourselves in parliament."

Centrist Macron is seeking a legislative majority to push through his domestic agenda following his re-election in April. The left-wing alliance, made up of new faces such as Keke's, threatens to block his programme.

Keke was one of around 20 chambermaids -- most originally from sub-Saharan Africa -- who defied their employers at an Ibis hotel in northwestern Paris to demand better pay and working conditions. 

Nearly two years later, in May 2021, the fight against global hotel giant Accor, which owns the Ibis brand, ended in victory. They won a pay increase of between 250 and 500 euros ($270-540) per month.

French legislative elections © FRANCE 24

'Leader of the masses'                

MPs from the far-left France Unbowed (LFI) party supported the women throughout the campaign, leading Keke to campaign for them during the presidential election. 

But running for MP was not part of her plans, until local LFI official Hadi Issahnane suggested it to her. 

"We're not far from her being a symbol of our political struggle -- quite literally. She naturally embodies it," Issahnane told AFP. 

LFI MP Eric Coquerel said Keke "has something magnetic about her".

"She's strong, she finds the right words and doesn't need to read from cues when she speaks". 

"She's what I call a leader of the masses," he added. 

Keke was born in Ivory Coast. Her mother who sold clothes and her father was a bus driver.

After her mother died when she was 12, she looked after her brothers and sisters. 

The mother-of-five arrived in France, aged 26, in 2000. 

"I love France," Keke said, recalling the stories she heard as a child about her grandfather, who fought in World War II in the southwestern French city of Pau. 

Keke started off as a hairdresser before becoming a hotel cleaning lady.

"After my first day I came home aching all over. It was as if I'd been hit everywhere. It was really hard," she said.

Cleaning is a job that "destroys the body", she said. 

'Symbolic importance'                  

LFI leader Jean-Luc Melenchon emerged as the dominant force on the left in April's presidential election. 

He missed out on the run-off vote against Macron by a whisker, beaten into third place by far-right candidate Marine Le Pen. 

After Macron's win, Melenchon immediately urged voters to hand the left a parliamentary majority to block the president's pro-business reforms. He himself is seeking to become prime minister.

Part of Melenchon's strategy is to push forward new faces such as Keke -- a candidate of "symbolic importance", according to Emeric Brehier, a former Socialist lawmaker now with the Fondation Jean-Jaures think-tank.

"The left are saying, 'We represent the real working classes and we have representatives of these classes,'" Brehier told AFP.

Stephane Ravacley, a baker who went on hunger strike in eastern France to protest at the planned deportation of his young Guinean apprentice, is also running on the left-wing ticket. 

Recent opinion polls show the presidential majority and the left-wing alliance are neck-and-neck in the popular vote. 

But the two-stage election -- the first round on June 12 and run-offs on June 19 -- and the fact the LFI's popularity is concentrated in specific geographic areas, suggest Macron's bloc is likely to retain a majority in parliament.

Keke said she was not afraid of being surrounded by professional politicians, mostly from a different social class. 

"People know the status of a chambermaid. They know I don't have a Master's degree," she said. 

"If I'm asked a question I don't understand, I won't answer. The media need to get used to it." 

(AFP)

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Mapped: Expats kick off French legislative elections with online voting

Macron's new cabinet races to tackle cost of living crisis ahead of legislative elections

French politics

'Government of shame': Another French minister accused of rape, sparking calls for protest

Valeurs Actuelles

Yvelines : des terrains de sport saccagés par des gens du voyage

Une occupation illégale. C’est ce à quoi sont confrontés les habitants de Châteaufort (Yvelines) depuis plusieurs jours. En effet, une trentaine de caravanes et une quarantaine de véhicules de gens du voyage ont pris possession du terrain de football de la petite municipalité de 1 300 habitants, rapporte Le Parisien, jeudi 2 juin. Afin d’accéder à la pelouse, ces gens du voyage, venant d’une commune voisine, ont même dû découper les grillages des terrains de tennis, avant de rouler dessus et de dégrader considérablement les équipements. La mairie, qui avait déjà connu de tels actes en 2020, venait pourtant de refaire ces infrastructures.

600 places manquantes dans le département

Après le passage d’un huissier pour constater l’occupation illégale des équipements municipaux, le maire sans étiquette de la commune, Patrice Berquet, a décidé de porter plainte, selon des informations de 78 Actu. Ces problèmes sont par ailleurs récurrents dans la région. Il y a quelques jours encore, une centaine de caravanes avaient occupé clandestinement les terrains voisins de la maison de la Légion d’honneur à Saint-Germain-en-Laye.

Pour rappel, depuis 2000, la loi contraint les villes et intercommunalités à construire des aires d’accueil classiques pour les gens du voyage. Celles-ci doivent comporter une vingtaine de places et être réparties dans les différentes communes. Mais dans les Yvelines, selon le quotidien francilien, ce sont quelque 600 places qui manquent.

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

The theatrical grandeur of her regalia is a reminder that she is not like us, and nor, perhaps, should we wish her to be

When Cecil Beaton photographed Her Majesty the Queen to mark her Coronation, in 1953, it was – as you might expect – in full pomp, with orb and sceptre, crown and robes, her golden throne standing tall amid the grandeur of Westminster Abbey… Except, well, it wasn't. The backdrop is fake; a mere image of the place where she was crowned queen. The picture was actually shot in a room at Buckingham Palace, with Westminster Abbey represented by a theatrical cloth: a stage set on which the Queen plays her part.

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Looking at it today, it seems faintly preposterous – a fairy-tale image, the backdrop something that could practically have come out of an early hand-painted Disney film. But it's also the perfect set-up for the monarch's lifetime of being photographed and painted – its very unreality both elevating and protecting her.

Despite having sat for hundreds of official portraits – and inspiring countless unofficial artworks – the Queen remains inscrutable: a pure performance of a role. We think of the art of portraiture as being about capturing some essence or intangible, defining character, yet portrait after portrait of the Queen fails to deliver any revelation. There's never been a true public "a-ha!" moment, when we think we see the woman behind the crown.

There's a fairytale feel about Cecil Beaton's portrait of the Queen that marked her Coronation in 1953 (Credit: Cecil Beaton/Camera Press)

Of course, there are candid snaps that capture fleeting, unstaged moments – witness Patrick Lichfield's lovely, sunny photograph of The Queen on board HMY Britannia (1972), where she's laughing at the fact that he's being dunked in a pool (waterproof camera cannily in hand), or Mark Stewart's hilarious image of her recoiling from scones, The Queen is taken by surprise as she takes tea with Eton schoolboys at Guards Polo Club (2003). But when it comes to formal portraiture she remains, well, formal.

And Her Majesty is no doubt well trained in this: after 70 years of dutiful public service, of following what now feel like old-fashioned protocols, it's perhaps unsurprising that she doesn't want to let her guard down for some artist.

The Queen doesn't need to be #relatable: she continues to often be pictured in full regalia, like some sumptuous suit of protective armour, its theatrical grandeur a reminder that she is not like us, and nor, perhaps, should we wish her to be. Certainly, this pageantry is something it seems many portraitists can't resist, be that in Annie Leibovitz's glossy, moody, sumptuous series from 2007 or Julian Calder's Queen of Scots, Sovereign of the Most Ancient and Most Noble Order of the Thistle and Chief of the Chiefs (2010). That's another out-there fairytale look, the Queen standing in the midst of Scottish heather in a huge emerald velvet cloak, staring fiercely off into the distance. It is fabulously dramatic, and could be a still from Game of Thrones – but it is the opposite of humanising.

Even Lucian Freud's divisive 2001 portrait, a typically fleshy, squashy thing, has the Queen firmly in a tiara. The painting was widely criticised in the press, The Sun opting for the headline "It's a Travesty Your Majesty", while Robert Simon, editor of the British Art Journal, offered the deathless assessment that "it makes her look like one of the royal corgis who has suffered a stroke". For Adrian Searle, The Guardian’s art critic, however, it was the best royal portrait for "at least 150 years". He wrote that "portraiture is supposed to get beneath the skin; Freud has got beneath the powder, and that itself is no mean feat". Even in praise, there was a recognition that probably our then greatest living painter could only get beneath the monarch's make-up – not actually to what was on the inside.

Chris Levine's 2004 artwork, with holography by Rob Munday, captured the monarch in repose (Credit: Jersey Heritage Trust 2004)

To my mind, the two pictures that get closest to hinting at an interior life have one very unusual thing in common: the Queen has her eyes shut. Chris Levine's 2004 holographic portraits show the usual pomp and poise – but it is an image caught between formal shots, eyes closed, that arrests the viewer. It's genuinely beautiful, utterly radiant, but it also carries a rare sense of authenticity: here is the private Queen, one who momentarily has gone inwards. "I wanted the Queen to feel peaceful, so I asked her to rest between shots; this was a moment of stillness that just happened," Levine told The Guardian in 2009. "This picture takes us into the Queen's mind, her inner realm."

The other is not a formal portrait, but still notable nonetheless: Mark Stewart's photograph, The Queen Crying at the Field of Remembrance, Westminster Abbey from 2002. It captures a rare instance of the Queen showing vulnerability and emotion, during a ceremony previously always carried out by her mother, in the year after she died. Yet even this image reveals an attempt to retain control, surely, via the act of her shutting her eyes. It is striking that even in the two images that feel most "real", the viewer is still not allowed full access. If eyes are the window to the soul, the Queen has drawn the curtains.

Queen and country

The tight control of the Queen's official image has resulted in its own interesting side effect. The Queen doesn't seem like a real person to us: she has become, instead, a symbol. A highly codified image, instantly recognisable. Portraits of her might fail to show a human being – instead (and you suspect this may be exactly what she's hoping for) they turn her into a pure icon. And artists love icons. Many of the most recognisable images of the Queen are not polite portraits – but rather works that use her image in subversive, witty, or irreverent ways. This only works if an image is well-known enough to riff on, of course – and Her Majesty certainly is. Having that neat little image on millions of stamps and coins for 70 years obviously hasn't hurt; her profile is apparently so identifiable that British stamps are the only ones in the world that don't need their country of origin spelled out.

These depictions are perhaps less about the Queen herself, than they are about celebrating a certain irreverent sense of Britishness

But this has also allowed the Queen's image to symbolise all sorts of contradictory things: a visual shorthand that can be used either to celebrate or critique Royalty, privilege, power; Britishness or Englishness or empire; tradition, endurance, the stiff-upper-lip… but also a certain kitsch, camp, or bling. Artists use her to say whatever it is they want to say, or as a rich canvas for their style, their aesthetic; they do not to try to accurately represent her as a person. As such, a history of unauthorised images of the Queen offers almost a crash-course in various trends of contemporary art.

Think of Andy Warhol giving Elizabeth II the silk-screen, colourful Pop Art treatment in 1985, proving she's as iconic as Marilyn Monroe, Chairman Mao and Campbell's Soup. Or Jamie Reid's infamous 1977 collages where Liz goes punk, a safety pin through her lip, indelibly associated with the Sex Pistols' anti-monarchist God Save the Queen.

Alison Jackson's mocked-up images depict fictitious scenarios – here, the Queen having a sing-along with Elton John (Credit: Alison Jackson Artist, London www.alisonjackson.com)

George Condo's 2006 painting, Dreams and Nightmares of the Queen, is grotesquely cartoonish, and doesn't really bear any resemblance to the monarch – it was dubbed The Cabbage Patch Queen for resembling those hideous squashy 1980s toys – but the set hair and robes mean we'd guess who it was even without the title. This is the Queen as an artist's plaything.

More recently, street artists including Banksy and Pegasus have cop-opted her image. In an unusually apolitical and un-critical stencil mural in Bristol in 2012, Banksy mashed Ma'am up with fellow icon David Bowie via a Ziggy Stardust-style lightning-bolt makeover. Meanwhile Pegasus cast her as a pin-up girl, coyly posing in front of a pastelised Union Jack (is it notable it's in the colours of the Trans pride flag?) on a north London pub door in 2015. Yet, like many appropriations of the Queen, there's a big dollop of affection in such high-camp reinventions. And these depictions are perhaps less about the Queen herself, than they are about celebrating a certain irreverent sense of Britishness.

There's both cheek and affection in Alison Jackson's photographs and films of Royal lookalikes too – titillating the viewer by seeming to suggest that Mrs Windsor enjoys a flutter at the betting office, takes selfies with the grandkids, and has a sing-along at the piano. There's a cosy humour in the suggestion that she's just like us, after all – something her official portraits have certainly never achieved, or possibly even attempted.

Even more mischievous – or cruelly provocative; take your pick – is Kim Dong Yoo's enormous 2007 portrait. What looks like a blurred or pixelated image of the Queen is revealed, on closer examination, to be made up of hundreds of tiny hand-painted images of… Princess Diana. Its title? Elizabeth vs Diana.

This mention of Diana might lead us on to the other thing that makes the Queen a pure visual icon: the fact that she is probably the last in the line of Royal icons. Diana would be the only other Royal that got close, her image adored and venerated, still the subject of exhibitions just about her appearance – but her death was too tragic to really allow her face to be used in as light-hearted a way as the Queen's sometimes is.  

As for the rest of them… we know too much about Charles, William, Kate and other Royals for them to take on the Queen's mantel in this respect. She might have retained her unknowability and her dignity in an era of over-share – but her family members are like reality TV stars, their every move documented and analysed. We think we know them, their personalities and flaws. Elizabeth II will surely be the last Royal ever to be so well-known, yet so little-known.

The Banksy mural in Bristol of Her Majesty made up as Bowie's iconic Aladin Sane is an affectionate homage (Credit: Alamy)

Any artistic portrayal of Prince Charles has to wrestle with all the stuff we associate with him – it can't just be kitsch. You wouldn't reach for Kate's image unless you had some point to make about, say, press intrusion or contemporary expectations of femininity; the column inches dedicated to her and her family and her "rivalries" with Meghan Markle mean she's hardly a blank canvas in the way that, actually, the Queen strangely still can be.

It's also unlikely that the next monarch, at the very least, will have such a long reign; brutally, Charles is not going to have enough time on the coins and stamps to become iconic. Whereas the Queen has reigned through, and been used as an image within, seven decades of enormous change – a fact that is reflected in how she is used in visual art, her image rippling through changing trends, in a way that we are also unlikely to see again with another figurehead any time soon.

I am sure artists will continue to depict the Royals, but I suspect interpretations of them will be more about making comment on the monarchy or modern society – either affectionate or subversive or critical. They are less likely to become a globally recognised, singular, codified visual icon. It will surely be the Queen's image that continues to reign over us.

Holly Williams’s novel What Time is Love? is published by Orion on 26 May. 

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Valeurs Actuelles

[Info VA] Un policier hors service agressé et grièvement blessé par des gens du voyage à Boulogne-sur-Mer

Un policier hors service a été agressé par des gens du voyage au cours d’une bagarre à la sortie d’une discothèque, à Boulogne-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais, tôt ce dimanche matin, selon nos informations.

Le gardien de la paix, âgé de 25 ans et en poste à la brigade de nuit au commissariat de Versailles dans les Yvelines, a été héliporté dans le coma au CHU de Lille, indique une source policière.

Le policier, désormais sorti du coma, a reçu plusieurs coups de bouteille à la tête, et souffre d’une hémorragie intracrânienne. Son pronostic vital est toujours engagé.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Mapped: Expats kick off French legislative elections with online voting

Issued on: 27/05/2022 - 16:29

Tracy MCNICOLL Follow

Most voters will head to the polls for France's legislative elections on June 12 and 19. But for French residents abroad – who have had representatives of their own in the lower-house National Assembly since 2012 – the vote kicks off online on Friday. French expatriates, who are the only members of the electorate allowed vote via the internet to choose their legislators, will cast ballots in 11 voting districts, from the tiny to the vast.

Ahead of France's presidential election in April, some 1.4 million of the 48.7 million citizens registered to vote had signed up from abroad.

Now set to vote in the country's legislative elections, French expatriates have been sending their own lawmakers to the National Assembly since 2012 to advocate on their behalf on taxation and pension issues; educational and language resources overseas; and consular issues, often those relating to multinational families. 

The overseas voting districts range from minuscule District 6 (Liechtenstein and Switzerland) to mammoth District 11, which spans Eastern Europe, Asia and Oceania and represents French nationals based in 49 different countries stretching from Belarus to Tonga.   

 

But the constituency with the most registered voters – more than 230,000 – is District 1, which represents French expats across Canada and the United States.

 

French voters abroad have four ways to cast their ballots: in person, by proxy, via internet and by mail. The online option returns this year after being suspended for the last legislative elections in 2017 over cyberattack fears in the wake of Donald Trump's election in the United States.

Internet voting for the French legislative first round begins on Friday and runs through June 1. Registered voters who prefer to cast their ballots the old-fashioned way can do so in person at embassies and consulates on June 4 (for voters in the Americas) and June 5 (for voters in other districts abroad).

>> Explainer: How do France's legislative elections work?

Candidates from President Emmanuel Macron's La République en Marche (Republic on the move) party and its ally Le Mouvement démocrate (MoDem) party won 10 of the 11 seats representing French residents abroad in 2017. The only exception was District 8 (Italy, Malta, San Marino, the Holy See, Cyprus, Greece, Turkey, Israel) won by a lawmaker from the centre-right Union of Democrats and Independents (UDI), allied with the conservative Les Républicains party.

French legislative elections © FRANCE 24

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Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections

Macron's new cabinet races to tackle cost of living crisis ahead of legislative elections

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

Explainer: How do France's legislative elections work?

France24 - World

Honouring Queen Elizabeth II's monumental Platinum Jubilee

Issued on: 03/06/2022 - 10:37

FRANCE 24 Follow

Four days of celebrations of Queen Elizabeth II’s monumental 70 years on the throne got under way in the UK on Thursday as rapturous crowds greeted her presence on the Buckingham Palace balcony. Cartooning for Peace dedicated this week’s drawing to Her Majesty’s Platinum Jubilee.

Honouring the 70-year reign of this beacon of constancy at the head of the British state, this extravaganza kicked off on Thursday with the Trooping of the Colour, an annual military review that has marked the sovereign’s official birthday since 1760.

The Queen appeared twice on the Buckingham Palace balcony – firstly with her cousin, Prince Edward, Duke of Kent, for the Trooping of the Colour; secondly with all working royals for a Royal Air Forces flyover featuring iconic planes from World War II, including the Spitfire.

Yet Her Majesty will be absent from Friday’s Thanksgiving service at St Paul’s Cathedral after experiencing some “discomfort” during the first day’s festivities. The 96-year-old monarch has become more frail over the past year, experiencing what the palace terms “episodic mobility issues”.

For the millions of people in Britain and around the world following the events of her Platinum Jubilee, the elderly monarch’s recent health issues underline how difficult it is to imagine her no longer being there, after seven decades as a perennial presence on the world stage and as an immutable incarnation of the British state.

The Cartooning for Peace drawing presents the Queen alongside another icon of British culture, The Rolling Stones. The rock ‘n’ roll legends also mark a landmark anniversary this week, opening a European tour on Wednesday in honour of the 60th anniversary of the band’s formation.

Cartooning for Peace is an international network of cartoonists committed to promoting freedom of expression, human rights and mutual respect between people of different cultures and beliefs through the universality of press cartoons.

Rayma Suprani is an award-winning Venezuelan cartoonist.

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Crowds cheer Queen as historic Jubilee festivities kick off

PLATINUM JUBILEE

Queen Elizabeth to miss Jubilee thanksgiving service after ‘discomfort’ at kickoff

Perspective

Pageantry, pomp and ceremony as UK marks Queen's Platinum Jubilee

BBC

UK Royal Family: Who is in it and what does the Queen do?

The UK is having a four-day bank holiday weekend in June as part of celebrations for the Queen's Platinum Jubilee.

In February, the Queen became the longest-serving British monarch, and the first to reach 70 years on the throne.

Queen Elizabeth II has been the UK's head of state since 1952, when her father King George VI died. She is also the head of state for 15 Commonwealth countries.

But this could change. Last year Barbados removed the Queen as its head of state and became a republic. Since then, six Caribbean nations have indicated they plan to follow suit: Antigua and Barbuda, the Bahamas, Belize, Grenada, Jamaica, and St Kitts and Nevis.

What is the Queen's Jubilee?

The Queen was born on 21 April 1926 but she celebrates two birthdays every year. The second is the day the official celebrations take place and is usually on the second Saturday in June. This started with her great-grandfather Edward VII, who was born in November, to make it more likely that there would be good weather for a public celebration.

This year's jubilee will be the Queen's fourth - she celebrated her Silver Jubilee in 1977, her Golden Jubilee in 2002 and her Diamond Jubilee in 2012.

There are several events planned throughout the year, but the main celebrations are during June's four-day bank holiday weekend, and include a special Trooping of the Colour, a concert outside Buckingham Palace, and a pageant.

Thousands of street parties will be held across the country. Pubs, bars and nightclubs will also be able to stay open until 01:00 BST.

As part of the opening celebrations for the Jubilee, the Queen will be joined by members of her family on the balcony of Buckingham Palace on 2 June.

The Palace has confirmed that Prince Harry and Prince Andrew will not be present as it will only be for "members of the Royal Family who are currently undertaking official public duties".

How popular is the monarchy?

A recent poll by YouGov suggested that 62% think the country should continue to have a monarchy, with 22% saying it should have an elected head of state instead.

Last year, two Ipsos Mori polls gave broadly similar results, with only one in five believing that abolishing the monarchy would be good for the UK.

However, the YouGov poll suggested that there had been a decline in those in favour of the monarchy in the past decade, from 75% in 2012, to 62% now.

While there was majority support for the monarchy among older age groups, the poll indicated this might not be true for younger people.

In 2011, when YouGov first started tracking the issue, 59% of 18 to 24-year-olds thought the monarchy should continue, compared with 33% today.

When was the Queen crowned and what happens at coronation?

When a monarch dies, the heir immediately becomes king or queen. The coronation is the ceremony at which the monarch is formally crowned. It takes place after a period of mourning for the previous sovereign.

Elizabeth II was crowned on 2 June 1953. Her coronation was the first to be broadcast live on TV. More than 20 million people tuned in.

The central elements of the ceremony have barely changed for hundreds of years. The coronation is performed by the Archbishop of Canterbury. The monarch is anointed with "holy oil", receives the orb and sceptre - symbols of royalty - and is crowned with the St Edward's Crown, the centrepiece of the Crown Jewels.

How many children and grandchildren does the Queen have? And how does succession work?

The Queen was married to her late husband, Prince Philip, who died in April 2021, for more than 73 years. They had four children, eight grandchildren and 12 great-grandchildren. Prince Charles is her first-born, followed by Princess Anne, Prince Andrew and Prince Edward.

The order of succession sets out which member of the Royal Family takes over as monarch when the existing one dies or abdicates. First in line - the heir to the throne - is the monarch's first-born child.

Royal succession rules were amended in 2013 to ensure that sons no longer take precedence over their older sisters.

Prince Charles is the Queen's heir. His eldest son, Prince William, is second in line, and William's eldest child, Prince George, is third.

Prince Charles would act as "regent" if his mother was not able to perform due to ill-health. This means he would take on the role of the monarch, without officially taking the position.

What does the Queen do?

The Queen is a constitutional monarch - while she is the head of state, her powers are symbolic and ceremonial, and she remains politically neutral.

She receives daily dispatches from the government in a red leather box, such as briefings ahead of important meetings or documents that need her signature.

There have been 14 UK prime ministers during her reign. The prime minister usually meets the Queen on a Wednesday at Buckingham Palace to keep her informed on government matters.

There is no official record of what is said. It is completely private. She also performs a number of Parliamentary functions:

Apart from those, the Queen has regular audiences with the prime minister and members of the Privy Council, hosts visiting heads of state, and meets foreign ambassadors and high commissioners based in the UK. She also normally leads the annual Remembrance event at the Cenotaph in London.

The Queen is Royal Patron or president of more than 600 charities, military associations, professional bodies and public service organisations.

Who else is in the Royal Family?

Where do members of the Royal Family live?

The Queen's official London residence is Buckingham Palace, but in March 2022, it was reported that Windsor Castle in Berkshire would become her permanent home.

The Queen's other properties include Sandringham House in Norfolk and Balmoral Castle in Aberdeenshire.

Prince Charles and the Duchess of Cornwall live in Clarence House in London and at Highgrove in Gloucestershire.

Prince William and Catherine, Duchess of Cambridge live in Kensington Palace in London. Prince Harry and Meghan Markle live in California.

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Face à cette situation inattendue, le cambrioleur a tenté de fuir la maison de sa victime. Mais grâce à l’action de l’habitante de 84 ans, le suspect a pu être arrêté par les autorités. Selon les premières informations de l’enquête, il s’agit d’un clandestin algérien de 20 ans, qui serait entré dans les lieux en fracturant un volet. Il a été placé en garde à vue en attente d’être entendu. En situation irrégulière sur le territoire français, il risque l’expulsion.

 

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An operation to bring grain out from Ukraine through Lithuania, with considerable political hurdles, is just one option being considered amid warnings of mass starvation around the world.

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By Andrew Higgins and Erika Solomon

KLAIPEDA, Lithuania — The Baltic Sea port has silos to store plenty of grain, railway lines to transport it there from Ukraine, where it has been trapped by the war, and a deep harbor ready for ships that can take it to Egypt, Yemen and other countries in desperate need of food.

“Starvation is near, and we have everything that is needed to provide part of a solution,” said Algis Latakas, the director general of Klaipeda Port on Lithuania’s Baltic coast, insisting that his facility can help the world avert a food catastrophe by getting out the vast mountains of grain now stranded in Ukraine.

But, Mr. Latakas conceded, there is one big problem: Aleksandr G. Lukashenko, the president of Belarus — who in February let Russian troops pour into Ukraine from his territory. Belarus controls the railway lines offering the most direct, cheapest and fastest route for large volumes of grain out of Ukraine to Klaipeda and other Baltic ports.

But using them would mean cutting a deal with a brutal leader closely allied with President Vladimir V. Putin of Russia, underscoring the painful moral and political decisions that now confront Western leaders as they scramble to avert a global food crisis.

Numerous options are being considered to get the much-needed grain out of Ukraine, including sending barges down the Danube River, or by truck and train through ports in Poland and Romania — all of which come with considerable challenges. Hardest of all would be reopening the Black Sea port of Odesa, currently mined by Ukraine against invasion and blockaded by Russia.

The Lithuania route appears to be the most promising for getting food quickly to areas like the Middle East and Africa that need it the most, even if it is also a long shot.

“This is a decision that politicians need to take not me,” Mr. Latakas, the Klaipeda port director, said. “It is up to them to decide what is most important.”

Leaders of the European Union and the United States publicly insist that feeding hungry people trumps other concerns. In private, however, there is intense wrangling over how to do that without rewarding either Russia or Belarus, both of which are angling for relief from sanctions in return for help in heading off starvation.

Western nations like the United States, as well as Ukraine, oppose lifting sanctions imposed on Russia over its invasion but have not ruled out a deal with Belarus.

Until Russia invaded on Feb. 24, Ukraine shipped most of its agricultural products through Odesa, and its main port on the Azov Sea in the now pulverized city of Mariupol.

The war has halted those shipments, leaving around 25 million tons of grain, according to U.N. estimates, from last year’s harvest stranded in silos and at risk of rotting if it is not moved soon. A further 50 million tons is expected to be harvested in coming months. The grain elevators in Ukraine that have not been damaged or destroyed by shelling are quickly filling up. Soon, there will be no room left to store the incoming harvest.

Dmytro Kuleba, Ukraine’s foreign minister, said severe bottlenecks meant that the existing routes through Poland and Romania “can provide only limited alleviation of the food crisis” given the volumes that need to be moved.

In a written response to questions, he said the best solution would be for Russia to lift its blockade of Odesa or for Western countries to send warships to escort grain carrying vessels.

But, Mr. Kuleba said, this “is an extremely difficult undertaking, which involves a lot of security risks.”

He declined to comment specifically on the Belarus option, but said: “We are desperate to export our food as soon as possible. Whatever works.”

Warning of an approaching “hurricane of hunger,” the head of the United Nations, António Guterres, has sought to negotiate a deal under which Ukrainian grain would be transported out of the country by ship or train, and in exchange Russia and Belarus would sell fertilizer products to the global market without the threat of sanctions.

For farmers in Ukraine, just days away from sowing their second crop of the year, exporting their grain is perhaps the most urgent task in their now perilous profession.

War has devastated once fertile land, and farmers are short of diesel, most of which used to come from Russia and Belarus. Some are scared to plow fields they fear may be mined. Others struggle to fend off Russian forces seizing their crops and tractors.

Live Updates: Russia-Ukraine War

“Before, it was just about making profits,” said Andrii Holovanych, a manager of Zakhidinyi Buh, a farm in western Ukraine near Lviv where workers in body armor and helmets rumble by on tractors. “Now, I really feel the work we do makes a difference — not just to Ukraine, not just to my own family’s wealth, but the entire world.”

Russia blames the farmers’ agonies on the West, arguing that they can be easily eased by a lifting of sanctions. That, said Gabrielius Landsbergis, Lithuania’s foreign minister, is a non-starter unless Russia withdraws troops from Ukraine and Belarus halts its repression.

“Practically and politically this is not a viable option,” he said in an interview in Vilnius, the Lithuanian capital. “We are dealing with two dictators who are waging war against Ukraine. They are the ones blocking the food,” he added.

That means that Western governments and Ukraine are left to try out a range of possible solutions fraught with problems. Test runs of trains carrying grain from Ukraine through Poland to Lithuania, for example, have taken three weeks because of different track gauges in neighboring countries, requiring cargos to be loaded and unloaded multiples times.

Given the huge quantities of grain waiting for a way out of Ukraine, Mr. Landsbergis believes the only real solution is to open up Odesa and the nearby port of Mykolaiv for commercial shipping.

He said he visited London last week to lobby for the dispatch of warships to the Black Sea to open up a safe corridor for merchant vessels carrying grain from Ukraine. Britain offered verbal support but no ships, he said.

Turkey has proposed using its ships to transport grain from Odesa, which, in addition to getting Ukraine to demine the port, would require an agreement from Russia not to hinder vessels.

Russia-Ukraine War: Key Developments

On the ground. Ukraine said it was making progress in its counterattack in the south of the country and had regained some ground outside the Russian-occupied city of Kherson. Ukrainian troops pushed Russian soldiers back in street battles in the city of Sievierodonetsk, indicating that fighting there continued.

Military aid. The arrival of ever more sophisticated and powerful Western weapons could soon alter the dynamic on the battlefield. The United States said it will send Ukraine advanced rockets as part of a new $700 million aid package, while Germany promised a modern air-defense system.

Russian oil embargo. European Union members finally reached an agreement on a Russian oil embargo and new sanctions against Russia. The long-delayed deal effectively exempts Hungary, which had opposed the embargo, from the costly step the rest of the bloc is taking to punish Russia.

Grain exports. Following the oil embargo agreement, Western leaders are focusing on ways to prop up Ukraine’s economy, including exploring several options to confront a Russian blockade of much-needed Ukrainian grain amid warnings of a global food crisis.

But faced with the considerable challenges of executing such a plan, the best option for getting large quantities of Ukrainian grain to hungry people is probably by rail through Belarus to Klaipeda and other Baltic ports in Latvia and Estonia.

That “won’t solve everything, but it would significantly alleviate the situation,” said Marius Skuodis, Lithuania’s transport minister. But, he cautioned, it would also “raise serious political and moral issues.”

The biggest of these is that Mr. Lukashenko wants the European Union to lift sanctions on what had been his biggest source of cash: potash, a crop nutrient of which his country is one of the world’s largest producers.

Ukraine is opposed to any easing of sanctions against Russia but, increasingly desperate to move grain trapped by the war, is more open to the idea of a temporary easing of sanctions against Belarusian potash.

The White House, asked whether the lifting of sanctions on Belarusian potash was being discussed, responded with a statement that denounced Russia and ignored the potash issue.

In Ukraine, there are also serious doubts about the Lithuania option.

Roman Slaston, the head of Ukraine’s main agricultural lobby, said one challenge was that many rail connections through Belarus had been blown up by Belarusian railway employees sympathetic to the Ukrainian cause.

“Given that the Russian Army is still in Belarus, who is going to pay to repair that now?” Mr. Slaston asked. “This is like some kind of madness.”

Torben Reelfs, the co-owner of Biorena, a farm outside Lviv, in western Ukraine, said moving all of the grain trapped in Ukraine by train would require about 400,000 wagons. “If you lined those wagons one behind the other, it would be 7,500 kilometers long,” or about 4,700 miles, he said. “That is like the distance from New York to São Paulo. It’s impossible.”

Mr. Slaston said trucks might be a better opportunity. His goal is to get out 40,000 tons per day by truck, which would require about 1,000 vehicles.

But that creates its own problems: With airports and seaports closed, and so many trucks on the road, border crossings have become jammed with miles of traffic.

In the meantime, Ukrainian farmers are taking matters into their own hands, buying silo bags, long plastic sheaths that can store about 5,000 to 6,000 tons of grain, said Husak Bohdan, an agronomist at the Biorena farm.

Mr. Holovanych, from the Zakhidinyi Buh farm, said such solutions were frustrating to him, if necessary. “We don’t grow food to store it,” he said. “People in Africa won’t be fed by our grain sitting in bags in our fields.”

Andrew Higgins reported from Klaipeda, and Erika Solomon from Hlyniany, Ukraine. Matina Stevis-Gridneff contributed reporting from Brussels, Tomas Dapkus from Vilnius, Lithuania, and Farnaz Fassihi from New York.

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L'Humanité

Le «Parc» : 50 ans d'histoire de l’arène des Princes

Il était une fois

Le 25 mai 1972, le Parc des Princes accueillait son premier match. Le coup d’envoi d’émotions grandioses, servies par le PSG, le XV de France et les Bleus, tel le sacre de 1984. Devenue « monument national », l’enceinte parisienne – bijou de conception – s’ouvrira aux stars du rock, au pape... Récit d’un vaisseau des Trente glorieuses où s’est façonnée une partie de l’histoire du pays.

Lionel Venturini

Il a rendu le béton aérien. Le nouveau stade des compétitions internationales des équipes de France de football et de rugby ouvre le 25 mai 1972 avec une rencontre modeste, un match amateur retour des éliminatoires des JO 1972 de Munich. L’équipe de France olympique reçoit sa consœur soviétique, en tâchant de faire oublier le 5-1 infligé à l’aller.

Malgré la nouvelle enceinte remplie aux deux tiers (35 000 spectateurs, dont… 30 000 écoliers invités pour faire nombre), l’URSS d’Oleg Blokhine, futur ballon d’or trois ans plus tard, l’emporte 1-3. Les tribunes seront en revanche pleines le 4 juin 1972, pour la finale de la Coupe de France de football opposant, devant Georges Pompidou, l’OM à Bastia (2-1 pour les Marseillais). Vingt-six années durant, le « Parc », comme joueurs et supporters l’appelleront la plupart du temps, sera l’écrin des plus sublimes moments de football et de rugby.

Une ancienne zone de chasse de la noblesse

Dans la France de Georges Pompidou, il était temps que le pays se dote d’un stade moderne, audacieux dans sa forme, pour accueillir un football de plus en plus professionnel. Jusqu’à ce premier match de mai 1972, c’est le vieux stade Yves-du-Manoir, à Colombes, qui abrite les matchs internationaux de football et de rugby, ainsi que les finales de la Coupe de France.

L’enceinte des Hauts-de-Seine peut certes recevoir plus de 60 000 spectateurs, mais le manque d’investissements se fait ressentir, l’inconfort est là, au point que les trois quarts des tribunes seront bientôt interdites au public, avant d’être rasées.

La France des Trente Glorieuses ne sait pas alors que ces dernières vont bientôt s’achever quand, au milieu des années 1960, est prise la décision de doter la capitale d’un stade moderne et d’un troisième Parc des Princes. Sur l’emplacement de ce qui était à la fin XVIIIe siècle une zone de chasse de la noblesse, s’élève à partir de 1897 un premier stade vélodrome du Parc des princes : 3 200 places assises seulement, mais le directeur du stade, un certain Henri Desgrange, a le sens du spectacle – et de ses affaires.

Celui qui est aussi le directeur de « l’Auto-vélo » et le créateur du Tour de France cycliste en 1903, pour augmenter les ventes de son journal, prend ainsi soin d’y faire arriver l’ultime étape du Tour, jusqu’en 1967. Le Parc est alors plutôt un vélodrome prisé, même si des matchs de « football-association » ou de « rugby football », comme l’on disait alors, s’y déroulent.

Boxe anglaise et patinage artistique

En 1932, ce premier Parc évolue, les tribunes s’agrandissent, offrant 40 000 places, et leurs noms demeurent, encore aujourd’hui, tribune présidentielle, Paris, Auteuil et Boulogne. Ce deuxième Parc des princes est toujours à prédominance cycliste, le long des 454 mètres de ciment rose qui ceinturent l’arène centrale.

À côté des rencontres de Football et de rugby, de matchs des Bleus, du Stade français ou du Racing, la boxe anglaise s’y invite parfois et même le patinage artistique, en 1933. C’est là que Nicolas de Staël a, en 1952, un choc esthétique et peint cinq toiles sur les footballeurs du Parc, où la pelouse peut être pour lui rouge ou bleu sombre.

En 1967, Raymond Poulidor franchit en vainqueur de l’étape la porte du Parc et referme sur lui l’histoire entre le Parc et le vélo. C’est que pointe à Paris une autre enceinte, le boulevard périphérique. Construit tronçon par tronçon, celui-ci s’approche des beaux quartiers de l’ouest de la capitale. Son tracé passe juste… en dessous des tribunes du stade. Le second Parc est détruit pour laisser place à l’enceinte qui se dresse aujourd’hui encore.

50 portiques courbes

Son architecte, Roger Taillibert, y multiplie les audaces. Le Parc, c’est d’abord un coup de crayon, une ondulation de sa cime rythmée par 50 portiques courbes de béton précontraint, chacun de hauteur différente. « J’ai utilisé le béton, dira-t-il, pour démontrer qu’il pouvait être aussi intéressant que l’acier. Il peut prendre la même forme que ce dernier et la même résistance. Il propose aussi un espace beaucoup plus vivant. » « Le vocabulaire plastique du béton armé est si riche que l’on ne se lasse jamais de l’explorer », affirmait en écho Oscar Niemeyer, le grand architecte brésilien.

Ancré dans l’aire urbaine de la capitale, le Parc des princes, et ses encorbellements qui ajoutent des jeux d’ombre à sa façade, surgit au détour de la rue parisienne ou du périphérique, près de la porte de Saint-Cloud. Enchâssé dans les beaux quartiers parisiens, le stade se découvre mieux de l’intérieur : 77 000 m3 de béton et 7 000 tonnes d’acier l’enserrent.

Taillibert signera par la suite un stade plus audacieux encore, celui de Montréal pour les JO de 1976. Là encore, ce sera en béton, avec un toit rétractable – jamais il ne fonctionnera –, attaché par des câbles à une tour inclinée de 165 mètres de haut. Le Canada imputera à l’architecte et au maire de Montréal une lourde part de responsabilité dans le naufrage financier de ces jeux Olympiques.

Taillibert pourtant, à 80 ans, concevra encore des stades en Afrique du Sud, en prévision de la Coupe du monde de 2010, avant de mourir en 2019. En comparaison, le Parc des Princes, avec une facture finale de 150 millions de francs (168 millions d’euros en 2022 actualisés avec l’inflation), quoique doublée par rapport au devis initial, paraît raisonnable.

Un chaudron de béton

Le Parc, où aucun pilier n’est là pour gêner la vue des spectateurs, est aussi le premier en Europe à se doter d’un éclairage intégré sur le pourtour du toit, là encore pour libérer le regard. L’absence de piste d’athlétisme et le fort degré d’inclinaison des tribunes, comme dans les stades anglais, permet à la majorité des 45 000 spectateurs d’être à proximité des lignes de touche.

L’ellipse dessinée par Taillibert a toutefois un inconvénient majeur les tribunes situées dans les virages sont, elles, éloignées des buts, à l’instar des stades de la Beaujoire à Nantes ou de Gerland à Lyon. L’absence de parking est critiquée, tout comme la capacité, modeste. Mais quand Taillibert livre le stade, au terme d’un chantier principal de vingt-quatre mois, l’architecte sait ce qu’il a fait : un chaudron de béton.

« Quand les gens chantent, explique-t-il dans le documentaire “Le Parc, prince des stades”, de Nicolas Bergès (voir « En savoir plus »), le bruit tourne comme dans les arènes de Rome. » « Effectivement, une arène », songe lui aussi le rugbyman Jean-Baptiste Lafond, qui a plus à l’esprit l’image de gladiateurs secoués. La clameur du Parc, elle, peut tout autant porter qu’intimider. « On entend bien quand on se fait siffler », admet le footballeur Daniel Bravo, resté sept saisons sous le maillot parisien.

Jean-Pierre Rives, maillot en sang

Jusqu’à ce qu’il soit détrôné par le Stade de France, en 1998, pour les compétitions internationales, le Parc des Princes fut l’emblème de la nation. Club résident depuis son accession en première division en 1974, le PSG y gagne, en 1982, la Coupe de France face à Saint-Étienne au terme d’une rencontre épique, avec les supporters envahissant le terrain pour les tirs au but, devant un François Mitterrand impassible. C’est là encore que Jean-Pierre Rives en sort le maillot en sang, lors d’un France-Galles en 1983 – en fait, le sang de Serge Blanco qu’il a involontairement percuté. Là encore que les Tricolores emmenés par Platini remportent la finale du championnat d’Europe en 1984, face à l’Espagne (2-0).

À quelques reprises, le Parc sort de sa destination initiale, il accueille le pape Jean-Paul II en 1980, un concert des Stones en 1990 ou des Pixies en 2004, en dépit d’une acoustique inadaptée, voire un meeting de Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle de 1981.

La face sombre du supportérisme

Le Parc est bien sûr indissociable du Paris Saint- Germain Football club (1), qui ne l’a plus quitté depuis 1974 et son accession à la première division, avec Just Fontaine comme entraîneur et Daniel Hechter comme président – le couturier dessinera le maillot historique du club. Quand Canal Plus rachète le PSG à Francis Borelli en 1991, c’est avec l’ambition de transformer le club parisien. L’aboutissement est ce titre de vainqueur de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes, en 1996, avec Luis Fernandez.

Le Parc, c’est aussi la face sombre du supportérisme ultra. Deux fois il fut endeuillé par la mort de supporters aux abords du stade. En 2006, un supporter du Paris SG est abattu par un policier lors d’échauffourées à la sortie d’un match contre l’Hapoël Tel-Aviv. En 2010, un supporter ultra meurt de ses blessures au cours d’un affrontement entre hooligans de la tribune Auteuil et de la tribune Boulogne. Sommé de réagir, le PSG se débarrasse du problème en supprimant les abonnements annuels à prix réduit.

Après l’intermède du rachat par le fonds d’investissement Colony Capital en 2006, le PSG est racheté en 2011, avec la bénédiction du président Nicolas Sarkozy, par une entité du fonds souverain qatari Qatar Sports Investments (QSI), émanation du soft power de l’émirat. QSI injecte des moyens conséquents dans le club, lui permettant d’écraser le mercato mondial et d’attirer des joueurs parmi les plus chers au monde, comme Neymar, Mbappé ou Messi.

L'aire des Qataris

Le représentant du fonds qatari, désormais propriétaire à 100 % du club, Nasser Al Khelaïfi, PDG depuis novembre 2011, engage vite des travaux de transformation du Parc. À commencer par des entrées modifiées pour rendre moins visible la présence de policiers… Ses invités se nomment Leonardo Di Caprio, Jay-Z ou Beyoncé ; 2 000 places supplémentaires sont créées pour une jauge qui approche les 48 000 au total. Plus de spectateurs choisis aussi : les places VIP en loges passent de 1 600 à 4 500 quand il n’y en avait que 350 dans les années 1980, des chiffres qui signent les transformations du football professionnel. « On s’est inspiré de l’avenue Montaigne », reconnaît l’architecte Tom Sheehan, qui a œuvré à la rénovation des espaces VIP du Parc. Les touristes se pressent pour visiter le vestiaire des joueurs, le couloir qui répertorie les maillots historiques du club, se calent dans les sièges rembourrés des loges qui contrastent avec les strapontins des virages.

Les Qataris ont fait entrer le Parc dans la cour des grands du foot business. Une loge à l’année peut monter à 300 000 euros, et Nasser Al Khelaïfi a obtenu de la Mairie de Paris (propriétaire du stade) un accord pour porter la capacité du Parc à 60 000 places après les JO 2024. En 1997, pour le dernier match au Parc du XV tricolore, Richard Bohringer prononce sur la pelouse, micro en main, une fois le match terminé, l’oraison funèbre d’un Parc qui en termine avec les matchs internationaux : « Une âme restera, un stade va s’éteindre, mais son écho nous suivra. »

(1) Voir « l’HD » n° 723 du 10 septembre 2020, « Paris Saint-Germain. Cinquante ans, encore trop jeune pour le sommet ? » par Patrick Mignon.

EN SAVOIR PLUS

« Roger Taillibert, architecte », d’Alain Orlandini, éditions Somogy, 2006.

« Le Parc, prince des stades », documentaire de Nicolas Bergès, 52 min, Productions-France Télévisions, 2012. Disponible en DVD et VOD sur capuseen.com

« Parc », de William S. Touitou et Jérôme Bénadiner, documentaire de 70 min, When We Were Kids Production, 2010 ; whenwewerekids.fr

Pour visiter le Parc : psg.fr/stadium-tour

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France24 - World

White House changes tone on Saudi prince MBS ahead of potential Biden visit

Issued on: 03/06/2022 - 00:39

NEWS WIRES

The White House took the rare step of recognizing the role played by Saudi Arabia’s Crown Prince Mohammed bin Salman in extending a ceasefire in Yemen on Thursday ahead of what is expected to be a trip to Riyadh by President Joe Biden.

White House press secretary Karine Jean-Pierre told reporters that bin Salman and Saudi King Salman deserved credit for their roles in the truce extension in Yemen’s war.

“This truce would not be possible without the cooperative diplomacy from across the region. We specifically recognize the leadership of King Salman and the crown prince of Saudi Arabia in helping consolidate the truce,” she said.

As recently as Wednesday the White House said Biden still felt bin Salman was a “pariah” for what U.S. intelligence says was his role in the killing and dismembering of a political opponent, Washington Post journalist Jamal Khashoggi in Turkey in 2018. Khashoggi’s murder at the Saudi consulate in Istanbul tainted the crown prince’s image as a reformist. The Saudi government has denied any involvement by him.

Sources familiar with the process say Biden is planning a trip to Saudi Arabia in conjunction with a trip to Europe and Israel in late June.

The visit would be aimed at bolstering relations with Saudi Arabia at a time when Biden is trying to find ways to lower gasoline prices in the United States.

Biden would participate in a Riyadh summit of the Gulf Cooperation Council, a regional union whose members are Bahrain, Kuwait, Oman, Qatar, Saudi Arabia, and the United Arab Emirates, sources said.

Jean-Pierre would not confirm the Biden trip is planned but said: “What the president is focused on first and foremost is how his engagements with foreign leaders advance American interests. That’s as true with Saudi Arabia as anywhere else.”

A senior White House official said Biden was looking for opportunities to meet leaders in the Middle East and he will do so “if he determines that it’s in the interests of the United States ... and that such an engagement can deliver results.”

“There’s also no question that – as with many countries where we share interests – we have concerns about its human rights record and past conduct, much of which predated our administration. And we raise those concerns with them, as we do with others,” the official said.

The official said “there are also strategic priorities that are important to address, and our contacts and diplomacy have intensified recently and that will continue.”

Further enhancing the prospects for a Biden trip was a decision by OPEC + to increase its oil production by 200,000 barrels in July and August, a move welcomed by the White House.

(REUTERS)

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War-torn Yemen holds breath as Ramadan ceasefire begins

Erdogan meets Saudi crown prince on first visit since Khashoggi's killing

Biden in Japan after South Korea visit focused on economic, security concerns

Valeurs Actuelles

Bordeaux : un incendie fait un mort et un blessé grave à la prison de Gradignan

C’est un incendie meurtrier qui s’est déclaré au centre pénitentiaire de Bordeaux Gradignan, en Gironde, mercredi 1 er juin. France Bleu indique qu’il était 18h30 lorsque le feu s’est propagé dans une cellule située au quatrième étage d’un des bâtiments, tuant l’un des prisonniers, âgé de 20 ans. Un second détenu de 37 ans, qui se trouvait à l’intérieur de cette cellule censée être individuelle a été gravement brûlé et transporté à l’hôpital en urgence absolue. Un troisième prisonnier qui occupait habituellement le même espace avait été déplacé quelques heures avant l’incident.

Surpopulation carcérale

Après les faits, le syndicat pénitentiaire FO de la prison s’est indigné. Il a notamment pointé du doigt la surpopulation carcérale. « Cela fait des semaines que j’alerte (…) On attend quoi, qu’il y ait d’autres morts »,  a lancé Hurbert Gratraud, un membre du syndicat. Après 20 ans de travail au sein de l’administration pénitentiaire, ce dernier a expliqué n’avoir « jamais vu autant de personnes écrouées ». Selon les sources du syndicat, le bâtiment dans lequel s’est déclenché l’incendie comptait 608 détenus pour 223 cellules individuelles. Les causes du départ de feu ne sont pour l’heure pas connues. Accident ou incendie volontaire ? Une enquête a été ouverte et tentera de déterminer les circonstances de cet incident.

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

From Ukraine’s Front Lines, Bravery and Wreckage

A Ukrainian gun crew fired an M777 howitzer toward Russian positions in the Donetsk region of Ukraine.Credit...Ivor Prickett for The New York Times

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Amid the roar of artillery and bone-rattling explosions, New York Times photographers have borne graphic witness to the fight to survive. These are their stories and images.

Photographs and Text by Lynsey Addario, Finbarr O’Reilly and Ivor Prickett

Through the three months of Russia’s invasion, New York Times journalists have chronicled carnage and courage, ruin and resolve, across the wide arc of combat through eastern Ukraine, where Vladimir V. Putin’s brutal offensive is now concentrated.

At the front line and within easy range of it, they have joined civilians whose homes, families and emotions have been shattered, as well as Ukrainian soldiers — hardened veterans and green volunteers — using tools as modern as surveillance drones and as ancient as trenches.

Amid the roar of artillery, the clatter of small arms and bone-rattling explosions, Times photographers have borne graphic witness to the fight to survive and kill — or just survive. These are their accounts and images from the last few weeks of that fight.

On the front line south of Izium, a Russian-captured city just north of the Donetsk region, two Ukrainian 122-mm guns thundered across the rolling landscape last week. They belonged to an artillery detachment of the 93rd Mechanized Brigade, called in to fire on Russian forces who had pinned down Ukrainian troops.

The camouflaged gunners then worked at lightning speed to conceal their position, moving broken branches to hide from view the smoking barrels of the powerful weapons. A young soldier wearing a bandanna and a determined expression burst out of the greenery, sprinting back into the woods to hide from enemy drones. Soon the team was reloading, aiming and firing again.

Along the same front, a dozen members of the 95th Air Assault Brigade camped in a concrete building at an abandoned farmhouse. Throughout the night, in pairs, they took turns on sentry duty from inside a trench system worming down a hillside, overlooking a valley of rolling wheat fields pockmarked with dark clumps of dirt kicked up by the impact of recent shelling by Russian artillery.

Several nearby buildings had been shattered by shelling, and the thump of artillery exchanges between Ukrainian and Russian troops a few miles north rumbled day and night.

Artem Sandul, 20, pulled on a cigarette under the cover of a wood and mud bunker in the trenches as dawn broke. Until Russia invaded on Feb. 24, he had been flipping burgers at a McDonald’s. Now he was cooking for his fellow soldiers, his commander seemingly keeping him back from the most dangerous shelling a couple of miles up the road, where Ukrainian lines were only 400 yards from Russian lines in some places.

Near Izium, jets, most likely Russian, flew low over Ukrainian positions, firing defensive flares to confuse antiaircraft batteries, then made a sharp turn toward the trenches and screamed by so low that they disappeared behind a tree line before vanishing over the horizon.

On Tuesday, in Vuhledar, about 30 miles southeast of the Russian-occupied Donetsk, an artillery team from the 53rd Brigade responded to Russian artillery fire the soldiers said was coming from inside a church about four miles away.

In Barvinkove, a Ukrainian-held town 20 miles southwest of Izium, a cyclist pedaled past blown-out buildings and a barricade, while at a small base, soldiers drank coffee and a sniper prepared his rifle for a mission. Nearby, Russian forces were trying to push southward, part of a pincer move to trap the Ukrainian troops still holding a pocket of territory in the two eastern provinces of Donetsk and Luhansk.

On the seesawing front line of that pocket lies Bakhmut, a largely evacuated town of blasted building shells, rubble and incinerated vehicles, where two huge craters bracket the administrative building. In newly reinforced defensive positions, Ukrainian soldiers tried to hold off the Russian advance, amid the constant din and ground shudder of artillery fired by both sides.

In that region, Times photographers encountered evidence of Russian losses, too. Ukraine’s Territorial Defense Forces, mostly volunteer fighters, managed to retake the village of Novopil. With Russian troops still less than half a mile away, the evidence of a fierce battle was everywhere, in the wreckage of houses and the stench of dead bodies.

In front of a small shed, the body of a Russian soldier lay where he had been cut down, his clean, well-polished boots at odds with the surrounding devastation. His brown suede belt bore the hammer and sickle of the Soviet Union.

Near Bilohorivka were the ravaged bodies and tanks of hundreds of Russian troops whose disastrous attempt to cross the Seversky Donets River fell to deadly Ukrainian heavy artillery.

But many of those caught in the destruction did not wear uniforms. Vitaliy Kononenko, 47, had just built a new home for his family in the Zaporizhzhia region in southern Ukraine, but before he could bring his wife and children to see it, it was destroyed.

In the train station in Pokrovsk, in the Donetsk region, Anna Vereschak, 43, boarded a westbound evacuation train with her daughters Milana, 5, and Diana, 4, after bombardment forced them from their village. Another woman, Valentina, ushered her blind 87-year-old mother, Nina, onto the train.

Millions of Ukrainians have fled their homes, particularly from the east, taking only what they can cram into a bag or two, often after holding out for weeks or months in basements despite bombardment, hunger and isolation. Some of the fiercest fighting now is around Sievierodonetsk, in the Luhansk region, the easternmost city still held by Ukraine.

In Lysychansk, just across the bombed-out bridge from Sievierodonetsk, three police officers braved artillery fire to collect the bodies of the dead, like a 65-year-old woman known to neighbors as Grandma Masha. Her dog growled and barked from his kennel as they loaded her into a body bag and then their white van.

Grandma Masha could not get the medicine she needed to treat her diabetes, according to a neighbor, Lena, 39. Her son had left with his family and was not able to return when she fell ill.

“It’s a completely stupid war — but no one asked for my opinion,” said Lena, who, like most people interviewed, gave only her first name because she feared for her safety.

In an apartment block in Sievierodonetsk, already partially blasted and burned by shelling, residents huddled in the basement, resigned, at last, to evacuation. They barely reacted to the sounds of explosion and nearby gunfire.

Across the eastern Donetsk and Luhansk provinces, and the southern part of the Kharkiv region, Times photographers found Ukrainian troops in every imaginable phase of daily life in a combat zone.

In an underground bunker were dozens of members of the Carpathian Sich Battalion — eating, sleeping, cleaning their weapons and chatting on cellphones with their wives and girlfriends. Some gathered around a monitor to watch drone video of a recent attack. Most smoked.

Russia-Ukraine War: Key Developments

On the ground. Ukraine said it was making progress in its counterattack in the south of the country and had regained some ground outside the Russian-occupied city of Kherson. Ukrainian troops pushed Russian soldiers back in street battles in the city of Sievierodonetsk, indicating that fighting there continued.

Military aid. The arrival of ever more sophisticated and powerful Western weapons could soon alter the dynamic on the battlefield. The United States said it will send Ukraine advanced rockets as part of a new $700 million aid package, while Germany promised a modern air-defense system.

Russian oil embargo. European Union members finally reached an agreement on a Russian oil embargo and new sanctions against Russia. The long-delayed deal effectively exempts Hungary, which had opposed the embargo, from the costly step the rest of the bloc is taking to punish Russia.

Grain exports. Following the oil embargo agreement, Western leaders are focusing on ways to prop up Ukraine’s economy, including exploring several options to confront a Russian blockade of much-needed Ukrainian grain amid warnings of a global food crisis.

The floor and walls of the bunker quaked as a tank round hit a nearby building, and small-arms fire followed. Bullets ricocheted off walls outside. The Russians were close.

A handful of Ukrainian soldiers dashed outside to repel the attack, while others collected their weapons and waited by the door in case they were needed. They weren’t; the shooting subsided.

One soldier lit a stove and began frying buckwheat.

At a well-guarded and heavily fortified checkpoint, fighters built more trenches and bunkers, using sandbags and rough-hewn logs, in preparation for a possible Russian advance in their direction. Warned of incoming artillery fire, they ducked into a bunker, and a medic in the group boasted that their hideouts could take almost anything the Russians might fire at them.

The evidence of war was strewn across the ravaged landscape. Wreckage was everywhere, from collapsed buildings and buckled streets to burned-out tanks. A common sight was the tail of a rocket sticking out of the ground, a reminder of the constant danger from above.

The smells and sounds of war were everywhere, too. Few civilians were around, but troops were omnipresent, patrolling, scavenging, resting and building fortifications when they were not fighting.

After their armored vehicle broke down, a dozen soldiers from Ukraine’s 95th Air Assault Brigade recently stood by a roadside near the city of Kramatorsk, smoking, like stranded commuters waiting for a lift.

An attempt to tow them failed, so the soldiers, with their weapons, piled aboard another armored vehicle and set off in the day’s fading light toward the front.

The men of the 93rd Brigade are at the forefront of efforts to hold off the Russian advance south of Izium. Small units of mortar teams have camped out in destroyed villages, battling Russian forces that have thrown everything at them.

They spoke of enduring days of near-constant shelling, sheltering in dank basements, surrounded by jars of pickled vegetables.

Thoughts rarely strayed far from the lethal stakes, but between such harrowing episodes, it was striking how the ordinary business of life, like a highway breakdown, never quite disappeared.

A kiosk in Bakhmut did a brisk trade serving coffee, burgers and sandwiches to soldiers coming and going from the fighting.

In Barvinkove, which has come under heavy Russian bombardment, a few local women were still hawking vegetables and dairy products under the shade of a tree in the town center. A passing soldier, back from the front to refuel, asked to buy some herbs.

The woman refused to take payment for her goods, waving him off and wishing him well.

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France24 - Monde

Macky Sall en Russie pour demander au nom de l'Afrique la "libération" des stocks de céréales

Publié le : 02/06/2022 - 23:16

Meriem AMELLAL Célia CARACENA Suivre

Le président sénégalais Macky Sall, président en exercice de l'Union africaine, se rend en Russie pour s'entretenir, vendredi, avec son homologue russe Vladimir Poutine à Sotchi. Cette visite "s'inscrit dans le cadre des efforts que mène la présidence en exercice de l'Union pour contribuer à l'accalmie dans la guerre en Ukraine, et à la libération des stocks de céréales et de fertilisants dont le blocage affecte particulièrement les pays africains". Le décryptage de Sarah Sakho à Dakar.

Un jeune homme a été tué par balles, mercredi 1er juin, à Conakry lors de heurts entre forces de sécurité et manifestants protestant contre la hausse des prix du carburant, ont rapporté des membres de sa famille. Il s'agit d'un des premiers morts dans un contexte de confrontation entre manifestants et forces de sécurité depuis la prise du pouvoir par le colonel Mamady Doumbouya. La Guinée n'a quasiment plus connu d'agitation depuis septembre 2021. Mais l'annonce cette semaine d'une hausse du prix de l'essence a provoqué des mouvements de protestation localisés. Les réactions à cette hausse avec Malick Diakité, correspondant à Conakry. 

Le président tunisien Kaïs Saïed, qui s'est octroyé les pleins pouvoirs en juillet dernier, a révoqué jeudi 57 magistrats pour corruption et entrave à des enquêtes, après avoir renforcé, via un décret, sa tutelle de l'autorité supervisant le système judiciaire en Tunisie.

Au Sénégal, une grande innovation à l'occasion de la biennale d'art africain contemporain de Dakar. Plusieurs oeuvres d'art sont exposées dans la rue, à ciel ouvert le long de la corniche ouest de Dakar. Cette initiative vise à démystifier l'art souvent considéré comme élitiste au Sénégal où les musées et les galeries ne sont pas très fréquentés par une bonne partie de la population. Après quatre ans d'absence à cause du Covid-19, c'est un nouveau souffle pour l'art africain contemporain à Dakar. Notre correspondant Elimane Ndao y a fait un tour. 

Cheffe d'édition : Célia Caracena

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Flambée des prix alimentaires : le FMI alerte sur "les risques de troubles sociaux" en Afrique

La chronique de l’éco

Corne de l'Afrique : l'inflation et à une vague de sécheresse provoquent un risque de famine

Invité de l'Économie

Cours des céréales : "Les émeutes de la faim pourraient revenir"

New York Times - World

‘The Killings Didn’t Stop.’ In Mali, a Massacre With a Russian Footprint.

Civilian deaths have spiked in Mali since Russian mercenaries of the Wagner Group began operating alongside the military. In late March, hundreds were executed in the village of Moura.

A New York Times investigation identified sites where people were killed and thrown into mass graves, and other locations where dozens of motorcycles were burned in March in the town of Moura in Mali. Credit...

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By Elian PeltierMady Camara and Christiaan Triebert

BAMAKO, Mali — On the last Sunday in March before Ramadan, thousands of merchants and villagers filled the market of Moura, in central Mali, trading cattle in a vast pen and stocking up on spices and vegetables in the town’s sandy alleys.

Suddenly, five low-flying helicopters thrummed overhead, some firing weapons and drawing gunfire in return. Villagers ran for their lives. But there was nowhere to escape: The helicopters were dropping soldiers on the town’s outskirts to block all the exits.

The soldiers were in pursuit of Islamist militants who have been operating in the region for years. Many of the soldiers were Malians, but they were accompanied by white foreigners wearing military fatigues and speaking a language that was neither English nor French, locals said.

The foreigners, according to diplomats, officials and human rights groups, belonged to the Russian paramilitary group known as Wagner.

Over the next five days in Moura, Malian soldiers and their Russian allies looted houses, held villagers captive in a dried-out riverbed and executed hundreds of men, according to eight witnesses from Moura and more than 20 Malian politicians and civil society activists, as well as Western military officials and diplomats.

Both Malian soldiers and foreign mercenaries killed captives at close range, often without interrogating them, based on their ethnicity or clothes, according to witnesses. The foreigners marauded through the town, indiscriminately killing people in houses, stealing jewelry and confiscating cellphones to eliminate any visual evidence.

However, using satellite imagery, The New York Times identified the sites of at least two mass graves, which matched the witnesses’ descriptions of where captives were executed and buried.

The Malian authorities and military did not respond to multiple requests for comment.

Mali has been fighting armed militants for the past decade, initially with the help of French and later European forces. But as the relationship has deteriorated between France and the Malian military junta, which seized power last year, French forces are withdrawing from Mali, and the Wagner Group has moved in — a step denounced by 15 European countries and Canada, as well as the United States.

The Wagner Group refers to a network of operatives and companies that serve as what the U.S. Treasury Department has called a “proxy force” of Russia’s ministry of defense. Analysts describe the group as an extension of Russia’s foreign policy through deniable activities, including the use of mercenaries and disinformation campaigns.

Since it appeared in Ukraine in 2014, its operatives have been identified working in Libya, Syria and countries in sub-Saharan Africa, including the Central African Republic, Mozambique, Sudan, and now Mali. They ally with embattled political and military leaders who can pay for their services in cash, or with lucrative mining concessions for precious minerals like gold, diamonds and uranium, according to interviews conducted in recent weeks with dozens of analysts, diplomats and military officials in Africa and Western countries.

The Malian authorities hailed the Moura attack as a major victory in their fight against extremist groups, claiming to have killed 203 fighters and arrested more than 50 others, but making no mention of civilian casualties. They have denied the presence of Wagner operatives, saying only that they have a contract with Russia to provide “instructors.”

However, Russian foreign minister Sergey V. Lavrov said in May on Italian television that Wagner was present in Mali “on a commercial basis,” providing “security services.”

Witnesses and analysts say the death toll in Moura was between 300 and 400 by their most conservative estimates, with most of the victims civilians.

“From Monday to Thursday, the killings didn’t stop,” said Hamadoun, a tailor working near the market when the helicopters arrived. “The whites and the Malians killed together.”

Bara, a cattle trader from Moura, said, “They terminated all the youth of this area.”

The witnesses, fearing retribution, spoke to The Times on condition that they be identified only by their first names. They were interviewed after fleeing Moura and taking refuge elsewhere in Mali.

The death toll in Moura is the highest in a growing list of human rights abuses committed by the Malian military, which diplomats and Malian human rights observers say have increased since the military began conducting joint operations with the Wagner Group in January.

In central Mali, nearly 500 civilians have been killed in the joint operations, including in Moura, according to confidential reports from the U.N. mission in Mali seen by The Times and a database compiled by Héni Nsaibia, a senior researcher at the Armed Conflict Location & Event Data project, or ACLED. Some abuses could amount to crimes against humanity, the U.N. said in one report.

On Monday, the U.N. mission said human rights violations committed by the Malian military against civilians had increased tenfold between the end of 2021 and the first quarter of this year. In Moura, the security forces “may have also raped, looted, arrested and arbitrarily detained many civilians,” according to the mission, which is preparing a report on the incident.

Militaries in the Sahel, the vast sub-Saharan region that cuts across Africa, have long been accused of killing their own people — including after training by Western instructors. But the particular human rights violations in Mali fit a pattern of abuses — including torture, beatings and summary executions — reported in other countries where Wagner mercenaries have been deployed.

The Wagner Group is believed to be led by Yevgeny V. Prigozhin, a Russian oligarch with close ties to President Vladimir Putin. In a written response to questions sent by The Times, Mr. Prigozhin praised Mali’s current leader, its military and its actions in Moura. But he denied the presence of Wagner contractors in Mali, calling it “a legend” that the group even exists.

He added, “Wherever there are Russian contractors, real or fictional, they never violate human rights.”

In December, the European Union imposed sanctions on eight people, though not Mr. Prigozhin, connected to the group, accusing it of looting natural resources, fueling violence and violating international law.

In Mali, about 1,000 Wagner mercenaries have been deployed to at least 15 military bases, security outposts and checkpoints, including former French bases and facilities funded by the European Union, according to a French military official and a senior diplomat based in Mali.

Sorcha MacLeod, chair of the U.N. working group on the use of mercenaries, said human rights abuses and war crimes increased wherever mercenaries were deployed. “They have no incentive to end the conflict, because they are financially motivated,” she said.

A Slow-Motion Massacre

A hard-to-reach town of mud brick buildings in the floodplain of the Inner Niger Delta, Moura is known for its “galbal,” or livestock market, which draws thousands of buyers and merchants every Sunday.

The region is home to many herders and farmers of the Fulani ethnic group, who are prime recruits for the militants, and often, victims of the violence too.

Since 2015, the Katibat Macina, a local affiliate of the terrorist group Al Qaeda, has had a grip on the area, collecting taxes and forcing men to grow their beards.

“They are the government in the region,” said Hamadou, a herder who was held by the soldiers.

On the day of the attack, armed Islamist militants were roaming Moura, their motorcycles parked nearby. When the helicopters approached the town, some villagers climbed on the roofs their houses to see what was happening. Some militants tried to flee on motorcycles, while others fired at the helicopters.

What Is the Wagner Group?

A paramilitary group with ties to Russia. The Wagner Group is a private military force with close links to President Vladimir V. Putin of Russia. It gained prominence in recent months when its forces began appearing in Ukraine, presumably to fight alongside Russian troops.

How did Wagner get its start? Wagner operatives were first deployed during Russia’s annexation of Crimea. The U.S. government has said that the organization is financed by Yevgeny V. Prigozhin, a Russian businessman and a close associate of Mr. Putin.

How did the group get its name? The group is reportedly named after the nom de guerre of its leader, Dmitry Utkin, a retired Russian military officer. Mr. Utkin is said to have chosen Wagner to honor the composer.

Where is the group based? The group is not registered as a legal entity anywhere in the world, and mercenaries remain illegal under Russian law. According to analysts, Wagner is a “proxy force” of Russia’s ministry of defense; its shadowy existence allows the Kremlin to play down its battlefield casualties and distance itself from atrocities committed by Wagner fighters.

Where do they recruit? Some of the fighters appeared to have been recruited from Syria and Libya, according to the Pentagon. Russia appears to have used mercenaries from those countries to bolster its troops in the east of Ukraine because of their experience fighting in the Donbas region for the past eight years.

Where have Wagner forces been deployed? Wagner operatives have fought in Syria, Libya, Central African Republic, Ukraine, Sudan, Mali and Mozambique. U.N. investigators and rights groups say these mercenary troops have targeted civilians, conducted mass executions and looted private property in conflict zones.

Malian soldiers rounded up captives and held them under guard at two sites: an area southwest of the town, not far from the galbal, and a dried riverbed east of the town, the villagers said in interviews.

The mass executions began on the Monday, and the victims were both civilians and unarmed militants, witnesses said. Soldiers picked out up to 15 people at a time, inspected their fingers and shoulders for the imprint left by regular use of weapons, and executed men yards away from captives.

Meanwhile, Russian mercenaries chased people in the streets and broke into houses. “The white soldiers were killing anyone trying to flee,” said Bara, the cattle trader, who was taken to the riverbed.

On Tuesday, Malian soldiers used the mosque’s loudspeakers to order everyone still hiding in houses to get out. Russian mercenaries made sure they did.

Modi, a 24-year-old resident, said two white men with guns shot through the door of his house, narrowly missing him. He ran to the riverbed, hoping he would be safer with the Malian soldiers.

When Hamadou, the herder, left his house on Tuesday, he said he discovered “cadavers everywhere.”

With the stench becoming unbearable, soldiers ordered those who had wheeled carts to collect bodies, and others to collect dry grass. The soldiers doused some of the bodies with fuel and set them on fire, in full view of the captives.

More interrogations followed on Wednesday, which women and children were ordered to witness. Soldiers pushed captives wearing the short pants or boots that could affiliate them with militants to walk around a house which they said contained a machine that could identify jihadists, eyewitnesses said, noting that this was likely a bluff. The soldiers executed a few men, and forced others into helicopters.

The soldiers and their Russian allies left on Thursday, after killing six last prisoners in retaliation for four who had escaped. A Malian soldier told a group of captives that the soldiers had killed “all the bad people,” said Hamadou.

The soldier apologized for the good people who “died by accident.”

All of the victims were Fulani, according to the survivors. Corinne Dufka, Sahel director at Human Rights Watch, which published a report on Moura, said the violence would likely push more Fulani into the arms of Islamist groups.

Deadly Joint Operations

Since the military began conducting joint operations with Wagner mercenaries, “the distinction between civilians and fighters” — already barely respected — has “completely disappeared,” said Ousmane Diallo, a West Africa researcher with Amnesty International.

In early March, 30 charred bodies were discovered near the military base of Diabaly, where Malian soldiers and Wagner operatives have been deployed, weeks after a similarly sized group of men was abducted, according to U.N. peacekeepers in Mali and the French military.

In early April, Malian security forces and Russian mercenaries executed seven young children near the town of Bandiagara, according to the French military. In mid-April, the Malian military said it killed 18 Islamist militants and rounded up hundreds of others at a livestock market in the town of Hombori. But among those injured and taken to a clinic were older people, women and children, according to witnesses. At least one of those killed was also a civilian.

Investigators from the U.N. peacekeeping mission in Mali have so far been denied access to Moura. Russia and China blocked a vote at the U.N. Security Council on an independent investigation.

Some Malians in these regions are losing trust in the government.

“We thought the white soldiers would free us from jihadists, but they are more dangerous,” said Oumar, who said his brother was among the 18 victims in Hombori. “At least jihadists don’t fire at anyone moving.”

Ten days after the siege ended, two government ministers brought food and donations to Moura, claiming that the army had brought peace and security. On Malian television, local officials praised the military operation.

Soon after, the militants returned and kidnapped the deputy mayor. He hasn’t been heard from since.

As villagers were at worship one evening in late April, said Bara, the trader, three militants arrived and announced that anyone who valued their lives should leave the village before 6 a.m. the next day. It has since emptied out.

“We had a home,” Bara said, “but we’re now strangers in our own country.”

Elian Peltier reported from Bamako, Mali; Mady Camara from Dakar, Senegal; and Christiaan Triebert from Leeuwarden, Netherlands. Declan Walsh contributed reporting from Nairobi, Kenya, and Christoph Koettl from New York.

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L'Humanité

Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie

Actu

En complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.

Jean-Jacques Régibier

Pourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.

Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux

Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, «  cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.

Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.

Gazés pour une collection anatomique

Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.

La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les Français

Dès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.

Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.

Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.

Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.

Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.

Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazis

Arrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.

Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie

Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.

La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.

Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.

Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.

nazismecrimes nazisuniversitéstrasbourg
New York Times - World

At Dakar’s Biennale, the City Itself Is the Most Colorful Canvas

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The art world has descended on the Senegalese capital for its first pandemic-era biennale, the biggest art event in West Africa, where the greatest creations on view are often found just by strolling the streets.

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By Ruth Maclean

Photographs by Carmen Abd Ali

DAKAR, Senegal — It’s FOMO season in Senegal’s capital.

Even when you’re at an exhibition opening for this year’s Dakar Biennale — oohing and aahing over the artwork and envying outfits as you people spot — there’s a fear of missing out on an even better scene somewhere else. What’s happening — right now! — at the five other openings you could be attending, scattered across this seaside capital?

This is the (pleasant) conundrum faced by those lucky enough to be in Senegal for this year’s Biennale, which has become one of the biggest — and definitely the coolest — contemporary art events on the African continent.

The Biennale, which opened last month and runs through June 21, is the zenith of the city’s ebullient cultural calendar, drawing in artists, collectors and trendsetters from across the world.

But experiencing art in Dakar is easy, and inspirational, any time of the year. Art and style are embedded in the everyday here, and those shut out of all the Biennale offers because of time or money can easily get their art fix just by taking a walk, in pretty much any direction.

The sandy street outside my apartment is a collage or relief, made new each morning by paw prints, motorcycle skids and stray bougainvillea blooms. A security guard’s rickety chair made of pieces of worn-out canoe is a still life. Fruit vendors create installations with mangoes and baggy umbrellas.

You don’t need parties to spot beautiful outfits. On any old Friday, spend 10 minutes on any street corner, and you’re guaranteed a tableau of people wearing avant-garde sunglasses, pointy slippers or funky heels, and a rainbow of shiny bazin boubous — beaten damask cotton robes.

The art on display at the former Palais de Justice this year is magnificent. But people come as much to wander around the half-ruin of the building itself — its hushed courtrooms, central courtyard and falling ceilings — as to see the curators’ picks. Here, coup plotters, would-be assassins and opposition politicians were tried until cracks began appearing in the building’s Brutalist concrete walls, raising fears that it would collapse. It was abandoned in the early 1990s.

But it was still standing 24 years later, in 2016, when its doors were finally reopened to become the new home of the Biennale’s main exhibition.

The feeling I get meandering its halls is one I often encounter in Dakar. Particularly, it’s a feeling that comes when I’m in a spluttering yellow taxi whose radio is playing lulling Sufi chants as it barrels down the Corniche, Dakar’s seaside boulevard. On the left, through sun-bleached palm fronds, are miles of pale sea; on the right, the call to prayer is echoing from near and distant mosques.

It’s a feeling of sweet nostalgia for a time I’m still living through, in a city I still call home.

That city, though, is changing every day. The clang of construction machinery, the glare of building lights, and the truckloads upon truckloads of cement all ensure the transformation of Dakar, on what sometimes seems like an hourly basis, with groves of flat-roofed apartment buildings suddenly sprouting where groves of palm trees had only recently stood.

So the people really entitled to feel nostalgic about Dakar are those who knew the city with uninterrupted sight lines to the sea, with far less traffic, pollution and property speculation.

The theme of this year’s Biennale — Ĩ’Ndaffa in the Serer language, meaning to forge in English — seems apt. Outside the art galleries, Dakar’s metalworkers are busy forging a new city out of rebar.

An apartment tower is planned at the entrance to Plateau, the city’s downtown where Art Deco and neo-Sudanese architecture mingle; the huge structure will dominate the heart of the city.

A monster of a blocky glass-and-concrete building is going up in a small residential suburb of low villas where two hills, one topped by a lighthouse, and the other by a Soviet-style statue built by North Koreans, give the area its name — Mamelles, which means “breasts.”

The changes the city is going through are reflected in the works of the artists who live here. Some of them, like Ousmane Mbaye, a former refrigerator repairman turned upscale furniture designer, work outside in the street, literally watching the city grow around them.

In the rapidly gentrifying area of Ngor, a former street artist, Saadio, is now enjoying commercial success. He showed me his most recent work, canvases that are a joyous riot of scooters and Nescafé and radios and cats and color, all part of the daily Dakar tapestry. He waved an arm at one of his most recent paintings, which depicted a policeman stopping a taxi driver.

“That’s traffic and pollution,” he said, and it took me a moment to realize that this wasn’t just part of the painting, but its title, its whole theme — and the reason he’d painted the blocky buildings in blacks and grays.

The success of the Biennale and the city’s broader art scene is part of what’s driving the construction and gentrification boom that is creating the new Dakar.

But it’s a safe bet that the city won’t change beyond recognition. Even covered in gray smudge, Saadio’s canvas had many flashes of his, and the city’s, trademark color.

And even with all the changes, Dakar’s natural tableaux will be hard to expunge completely. We’ll have the street hawkers, weaving between Porsches and horse-carts, with their drivers, steering wheels or reins in hand, reflected in the large gold-framed mirrors being sold.

We’ll have the silvery sea that is imperceptible from its upstairs neighbor, the sky — especially when the dry, dusty winds of the harmattan season are blowing. Also not going anywhere are the shore’s volcanic rocks, like giant pumice stones, that gave the work space of the artist Kehinde Wiley its name: Black Rock Senegal.

And however much development we see, what won’t disappear is the paper twisted around black-eyed pea sandwiches — the city’s classic breakfast food — sometimes a newspaper decades old, sometimes a child’s homework, sometimes a voting ballot.

I’ll miss the Biennale party circuit when it moves on. But then I’ll be able to again wander around the Palais de Justice by myself, fancy people gone, for a dose of old Dakar, the one we may all eventually be feeling nostalgic for.

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France24 - Monde

Français enlevés au Niger en 2010 : Areva mis en examen pour "blessures involontaires"

Publié le : 02/06/2022 - 17:15

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Un juge d'instruction a estimé que le géant du nucléaire avait une part de responsabilité dans l'enlèvement de cinq Français par Al-Qaïda près de la mine d'uranium d'Arlit en 2010. Le juge a également indiqué que l'entreprise avait sous-évalué le risque que représentait Aqmi au Niger. Le groupe a été mis en examen pour "blessures involontaires".

Le géant du nucléaire Areva a une part de responsabilité dans l'enlèvement en 2010 de cinq Français par Al-Qaïda près de la mine d'uranium d'Arlit au Niger, estime un juge d'instruction antiterroriste qui l'a mis en examen lundi 31 mai pour "blessures involontaires" par manque de sécurité.  

Le magistrat reproche à Areva, devenue Orano, d'avoir sous-évalué le risque d'attaques de l'organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) contre le site minier et de ne pas avoir instauré des mesures de sécurité adaptées pour l'ensemble des salariés, selon une source proche du dossier. 

Le juge chargé de cette information judiciaire, ouverte depuis 2013 au pôle antiterroriste, estime également qu'Areva a ignoré les avertissements concernant les défaillances du système de protection et la menace terroriste.

Areva ne souhaite pas commenter sa mise en examen, a indiqué à l'AFP l'avocate du groupe Me Marion Lambert-Barret.

Dans la nuit du 15 au 16 septembre 2010, cinq Français – Françoise et Daniel Larribe, Pierre Legrand, Marc Feret et Thierry Dol –, un Malgache, Jean-Claude Rakotoarilalao, et un Togolais, Alex Awando, avaient été enlevés à Arlit par des hommes armés. 

Après cinq mois de captivité, le 25 février 2011, Françoise Larribe, malade, avait été libérée avec les salariés malgache et togolais.

Les quatre derniers otages avaient été délivrés le 29 octobre 2013, après 1 139 jours de détention dans le désert sahélien.

Lors de son interrogatoire, le groupe, représenté par sa directrice juridique, a réfuté tout manquement dans la gestion du risque, assurant que la protection des salariés était une priorité, a précisé la source proche. 

À Arlit, l'un des sites d'extraction d'uranium au Niger, Areva devait assurer la sécurité des expatriés travaillant pour le groupe, ses filiales et sous-traitants, mais chaque entité avait également des obligations de sécurité envers son personnel, s'est défendue la directrice juridique. 

Le groupe avait signé un contrat avec Niamey prévoyant la mise à disposition des forces de sécurité nigériennes pour protéger installations minières, logements et déplacements des expatriés. 

Les investigations ont révélé le manque de protection du site, où vivait environ une centaine de personnes. 

Le couple Larribe a été kidnappé dans sa villa, située dans un ensemble d'habitations non clôturé.

Ces lieux de vie étaient surveillés par des touaregs, employés de sociétés privées, sans armes. Aucun système d'alerte, ni base de repli n'était prévu en cas d'intrusion.

Areva n'a pas tenu compte des avertissements

Dès 2008, l'attaché de défense de l'ambassade de France avait pourtant alerté sur la sécurité défaillante du site d'Arlit. Des audits réalisés après le rapt ont pointé des manquements.

Pour la sécurité, Areva s'appuyait sur le commissariat et la gendarmerie d'Arlit, ainsi qu'un bataillon de 250 soldats de l'armée nigérienne stationnés à cinq kilomètres. 

Lors des kidnappings, policiers et gendarmes ne sont pas intervenus. Les forces de sécurité sont arrivées une heure et demi après. Les investigations ont révélé le manque de formation et d'équipement de ces hommes. 

Pour Areva, le dispositif de sécurisation élaboré était solide, mais sa mise en œuvre a été défaillante, a justifié la directrice juridique.

Aux négligences de sécurité s'ajoute une sous-évaluation du risque que représentait Aqmi au Niger, selon les juges d'instruction. Depuis 2009, les enlèvements d'occidentaux et les menaces d'Aqmi contre les intérêts français s'étaient multipliés. 

Areva n'a pas tenu compte des avertissements, estime les juges d'instruction.

"Malgré les nombreux avertissements portés à la connaissance d'Areva, rien n'a été sérieusement mis en œuvre", a déploré Me Olivier Morice, avocat de Pierre Legrand et sa famille.

Lors de son interrogatoire, Areva a confirmé avoir versé avec Vinci, l'un des sous-traitants, une rançon : 12,5 millions d'euros pour la libération des trois premiers otages ; puis 30 millions d'euros pour les quatre derniers hommes, selon la source proche.

"Cette somme a permis aux terroristes d'acheter des armes pour attaquer nos militaires et poursuivre des actions particulièrement lâches", a dénoncé Me Morice. "On est bien loin de la doctrine officielle de la France prétendant qu'aucune rançon n'est jamais versée". 

"La France ne verse pas de rançon", avait répété à l'époque l'entourage du président François Hollande pour contrer les rumeurs. Areva avait également démenti tout versement d'argent. 

Avec AFP

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Contrats miniers : Areva épinglé pour ses pratiques financières au Niger

FRANCE

L'ex-patronne d'Areva Anne Lauvergeon mise en examen dans le scandale Uramin

Le JT de l'éco

"Areva quitte la Bourse de Paris"

L'Humanité

Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote

Un jour avec

D’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.

Aurélien Soucheyre

Bruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »

L’art de l’injure

Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »

« Jaurès, l’honnête homme »

Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel  », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.

Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.

Vieux papiers et jargon taafien

Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.

Histoireassemblée nationale
Opex 360

Les États-Unis envisagent de proposer quatre drones MALE MQ-1C Grey Eagle à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 2 juin 2022

Finalement, et après l’annonce faite par le président américain, Joe Biden, dans les colonnes du New York Times, les États-Unis donneront à l’Ukraine seulement quatre systèmes d’artillerie M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], lesquels peuvent tirer des munitions guidées contre des positions adverses situées à environ 80 km de distance. Cela sera-t-il suffisant pour inverser le rapport de force face à l’artillerie russe, avec ses BM-30 Smertch, dotés de 12 tubes de 300 mm et d’une portée comprise entre 70 et 90 km?

Cela étant, d’après l’agence Reuters, un autre équipement moderne pourrait prochainement être livré aux forces ukrainiennes. En effet, l’administration américaine envisagerait de vendre – et non pas de donner – à Kiev quatre drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-1C Grey Eagle, un appareil dérivé du MQ-1 Predator de General Atomics.

Ce type de drone peut emporter des missiles air-sol AGM-114 Hellfire et des bombes guidées GBU-44/B Viper Strike. En outre, il met en oeuvre le système d’acquisition de cible multi-spectral AN/AAS-32 ainsi qu’un radar à ouverture synthétique et d’autres capteurs dédiés à la collecte du renseignement. Il est aussi possible de lui ajouter des systèmes de guerre électronique. Ayant une endurance de près de trente heures, il évolue généralement à une altitude maximale de 25’000 pieds [soit 7600 mètres environ].

Seulement, dans le contexte actuel, un tel appareil est-il approprié aux besoins ukrainiens, sachant qu’il devra opérer dans un environnement contesté? En outre, Kiev dispose de drones Bayraktar TB-2 – fournis par la Turquie – qui ont déjà fait leurs preuves à maintes reprises. Et, surtout, il présente un rapport « qualité-prix » imbattable [4 à 5 millions de dollars l’unité, prix catalogue, ndlr]. Cependant, il est vrai que le MQ-1C Grey Eagle est plus évolué sur le plan technologique… et qu’il permet de faire plus de choses. Mais à condition qu’il ne soit pas abattu dès ses premières sorties.

Si, effectivement, les drones ont pu jouer un rôle important dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ce serait moins vrai actuellement, comme l’a récemment souligné Jack Watling, du Royal United Services Institute [RUSI], après de l’Associated Press.

« Au fil du temps, à mesure que les Russes s’organisent, la liberté d’utiliser les drones diminue. Et donc, ce que nous voyons maintenant, c’est que les Ukrainiens doivent être prudents » quand ils les font voler.

En outre, la question de la formation des télépilotes et des techniciens ukrainiens susceptibles de mettre en oeuvre des MQ-1C Grey Eagle se pose… D’autant plus que cela peut prendre plusieurs mois. Mais d’après Reuters, l’idée du Pentagone consisterait à sélectionner les plus expérimentés afin de réduire le temps d’une telle formation à une « poignée de semaines ».

Si une telle vente est proposée à l’Ukraine, le Congrès aura son mot à dire… Cela dit, il est très probable que cette étape ne soit qu’une simple formalité. Cette façon de procéder – qui tranche avec la pratique de ces dernières semaines, qui consiste à faire des dons d’équipements militaires à Kiev – pourrait s’expliquer par la nature des MQ-1C, lesquels sont susceptibles de donner une capacité offensive aux forces ukrainiennes [et non plus d’auto-défense]. En clair, cela pourrait aggraver encore davantage les tensions entre les États-Unis [et l’Otan] et la Russie…

France24 - Monde

L'illectronisme, cette inégalité face au numérique que l'on aurait tort d'ignorer

Publié le : 27/05/2022 - 17:59

Guillaume GRALLET Suivre

Ce mot-valise, né de la contraction entre illettrisme et électronique, risque d'handicaper de plus en plus la population, alors que notre démocratie se digitalise. Tour du monde des solutions.

Entré, en 2020, dans le dictionnaire qui le définit comme "l'état d'une personne qui ne maîtrise pas les compétences nécessaires à l'utilisation et à la création des ressources numériques", l'illectronisme va s'observer de plus en plus au quotidien. D’ailleurs, l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) a relevé, en 2019, que 23 % des Français de plus de 12 ans ne possédaient pas un smartphone et 24 % un ordinateur. Cette inégalité est de plus en plus sociale.

Les personnes touchées par l’illectronisme sont souvent peu ou pas diplômées – 34 %, contre seulement 2 % des diplômés du supérieur. Une part importante des non-diplômés est âgée, mais même les moins de 60 ans sont plus souvent dans cette situation – 15 %, contre 1 % des diplômés du supérieur.

L'illectronisme touche tous les actifs a degré variable : les cadres et les professions intermédiaires (2 %), les employés (5 %), les artisans (7 %), les ouvriers (11 %) et les agriculteurs (23 %). Deux cadres actifs sur trois ont une maîtrise élevée du numérique, en lien avec leurs usages professionnels.

Pourtant, comme on le voit dans Tech 24, le matériel ne fait pas tout. Comme l'explique un rapport du Sénat, l'illectronisme ne se résoudra pas par un coup de tablette magique. Il est important de donner confiance en soi, de valoriser tout un chacun et de couper court à l'accélération technologique. De Colori aux Descodeuses, des initiatives existent pour contrer cette difficulté numérique. Tour d'horizon des meilleurs initiatives.

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BBC

US employers are paying first-year tech workers an average starting salary of $110,027 (£84,000)

Davis Nguyen specialises in helping college seniors begin a career in management consulting. It’s an industry that historically pays well: even before the pandemic, some of the biggest firms offered undergraduates salaries that often approached the six-figure mark. 

However, in the current market, Nguyen’s clients are doing particularly well. “They’ll come back and say ‘I have two great offers’,” explains the founder of My Consulting Offer, based in Georgia, US. “One is for $120,000 (£91,630), the other is for $140,000 (£106,900). Today’s climate means graduates can earn much more money than a few years ago.”

Management consulting is among the sectors in which graduates are increasingly walking straight from the lecture hall into six-figure roles – earning pay packets most people will never see in their lifetimes. In Big Tech, entry-level software engineers are often starting on such wages. At the largest banking corporations, pay for first-year analysts has spiked nearly 30% – a $110,000 (£83,979) base salary, in some cases. At the biggest London law firms, some newly qualified solicitors begin their careers on a £107,500 salary ($141,115). Nguyen says “20-year-olds earning $100,000 from the get-go” has increasingly become the norm since the pandemic.

Often, these young employees are joining firms where colleagues began with lower pay, and had to work hard for years to earn six figures. Such organisations would argue it’s a response to market needs: the hiring crisis means the competition for talent remains fierce; if an employer wants the best candidates willing to put in long hours, they have to pay a high price for them.

However, beyond matching the market rate, does offering graduates huge pay packets actually bring benefits, like incentivising longer hours or boosting work ethic? Or can it create unintended consequences, for both the young high-earner as well as the wider workforce?

‘High pay is an expectation’ 

Wages for graduates have been steadily rising for years. According to 2021 data from US non-profit the National Association of Colleges and Employers, the starting salary for some entry-level workers in particular fields has spiked dramatically: for example, the average wage for a computer-science major has risen to $72,173 (£55,100) – a 7% hike in just one year.

Nicholas Bloom, professor of economics at Stanford University, says demand for labour is fast outstripping supply in sectors, particularly in tech. The financial industry – with jobs that often require 70-hour-plus workweeks – has also driven up starting salaries to hire the best candidates. So, in most cases, graduates are being handed six-figure salaries simply as a “blunt recruitment tool” amid the current labour market conditions, adds Rue Dooley, an HR knowledge advisor for the Society for Human Resource Management (SHRM), based in the US.

“Workers want to be thought of as a prized asset by their employer,” says Dooley. “Younger employees are saying high pay is an expectation not because they necessarily demand it, but because they’re aware of the talent shortage and they know their price.” 

This means some entry-level workers can secure huge pay packets before they’ve even left the college dorm. “We’re regularly seeing firms double in size every 18 months, so graduate salaries are closely following the market,” adds Bloom.

In tech, smaller start-ups are also now having to pay entry-level employees higher salaries to match the more-established corporations. Josh Brenner, CEO of recruitment marketplace Hired, based in New York City, says US employers are paying first-year tech workers an average starting salary of $110,027 (£84,000). 

Nguyen’s undergrad clients often land jobs with wages that dwarf the pay of his own first management consulting role. He believes it to be a good thing. “The six-figure starting salaries of today are an upward trend that stretches back decades,” he says. “High pay opens up opportunities for people who simply wouldn’t otherwise have had them, and it doesn’t take money away from those who started on lower pay.”

In sectors including law, consulting, finance and computer science, graduates are snagging pay packets many people will never earn in their lives (Credit: Getty Images)

Golden handcuffs – and other problems

But while there are many upsides to the rise of six-figure salaries, these high compensation packets can come with insidious consequences.

In some cases, these workers may find themselves trapped in jobs they hate, especially if workers have built lifestyles around earning big pay-outs – a phenomenon often called ‘golden handcuffs’.

Nguyen says such wages can also skew young employees’ perception of pay, blocking them from pursuing more meaningful career paths. “Some may want to eventually move into teaching or work for a non-profit. Previously, the salary drop was around $50,000. Now, it’s closer to $100,000 – that could be enough to prevent someone from changing careers.”

Huge salaries can also weigh young employees with a psychological burden. Nguyen says some of his undergraduate clients can feel intimidated beginning their working lives in a job that pays a fortune. “There are some who come from low-income backgrounds and think, ‘What did I do to earn so much more than my parents ever made?’ It can cause imposter syndrome.” 

Others in the same organisations can also feel negative effects when first-time employees are handed six-figure salaries without hesitation. For example, experienced colleagues may bristle at entry-level compensation packets – especially when they take home less money than a recent graduate, despite years-long tenure at the company. “It can create pay disparity issues,” says Dooley.

Additionally, companies themselves may not necessarily get what they pay for. While sky-high wages can effectively ‘buy’ a candidate’s willingness to regularly clock unpaid overtime, it doesn’t necessarily guarantee better work ethic.

High wages may feel good when someone gets a job, but once they start, they typically want much more: the effects of good pay will be psychologically ‘spent’ – Tomas Chamorro

“The risk is employers, in some cases, assume staff are going to be super motivated because of their high compensation, but in fact they take it for granted,” says Tomas Chamorro, professor of business psychology at University College London. “High wages may feel good when someone gets a job, but once they start, they typically want much more: the effects of good pay will be psychologically ‘spent’.” 

'Jobs to grab while you can'

With the labour market as it is, six-figure starting salaries will probably continue to be the norm in certain high-paying industries. But it’s unlikely there’ll be much of a trickle-down effect for entry-level workers in less elite sectors.

Rather than push wages up across the board, six-figure salaries for an ultra-privileged subset of employees may instead drive pay inequities deeper. “What we’re seeing is clearly increasing inequality and the gap keeps growing,” says Bloom. “If you have a computer-science degree you can be earning $250,000 by 25, while if you left school at 16 you might be earning $25,000 – a ten-fold difference.”

The gap will likely keep growing even if the labour market snaps back in terms of supply and demand. Bloom explains while wages often rise, they almost never fall. For example, Nguyen says salaries in management consulting have long endured the rigours of recession. “We’ve seen wages withstand so many economic cycles: firms plan for it and restructure pay, but they wouldn’t ever get rid of the six-figure salary.”

So, given their resistance to the ebb and flow of the market, six-figure graduate wages are not only likely to become more and more ingrained, they may also climb further. And if jobs become scarcer due to a labour-market normalisation, these pay packets will become increasingly out of reach for most people. 

“Six-figure starting salaries are here to stay, and if growth cools it'll mean they’ll be even harder to come by,” says Bloom. “These are jobs to grab while you can – if you can – for a privileged few.”

L'Humanité

Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann

Actu

À Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.

Patrick Kamenka

Le 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.

Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.

Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.

Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.

Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…

Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.

Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.

Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.

Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.

Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.

Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).

mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance
BBC

SANS TITRE

(Credit: Alamy)

Everything Everywhere All At Once Delightfully bonkers on the surface, this inventive extravaganza from the directing team called Daniels (Daniel Kwan and Daniel Scheinert) has a deep layer of family feeling and a well-earned emotional pull at the end. Michelle Yeoh is ideal and comically straight-faced as Evelyn, a harried laundromat owner with tax problems who enters a multiverse of alt-Evelyns. Exploding with colour, at times the film is a phantasmagoria of morphing identities and shifting universes – in one Evelyn does laundry, in another she's a movie star ­– yet it always remains true to its believably humane characters. It's the rare art film that can make audiences cry, and also rake in a ton of money, nearly $60 million at the US box office so far.  (CJ)

Top Gun: MaverickEven those of us who weren't fans of 1986's Top Gun had to admit that when Pete "Maverick" Mitchell (Tom Cruise) returned to the US Navy's elite fighter-pilot school, the resulting blockbuster was touching, thrilling and pretty much flawless. So ... how do you make a successful sequel to a film that came out more than 30 years ago? Simple, really. You bring back all of the elements that people might remember from the original, but ensure that every single one of those elements is 10 times better, whether it's a slow-burning relationship or a supersonic aerobatic display. (NB)

Happening The past is a template for the present in Audrey Diwan's eloquent, heart-wrenching story of an ordinary college student, Anne (touchingly played by Anamaria Vartolomei), desperate to get an abortion in France in 1963. Knowing that motherhood would destroy her future, Anne unhesitatingly seeks out illegal help, in detailed scenes that expose the hypocrisy of the medical establishment and the callousness of society at large. Diwan's measured approach reflects the heroine's quiet determination, avoiding preachiness and melodrama even as Anne races against time toward a suspenseful ending. Artful and socially resonant, Happening is one of the most poignant and moving films of the year. (CJ)

(Credit: Alamy)

Turning Red The animated feature film to beat at next year's Oscars, this joyous Pixar coming-of-age cartoon introduces a 13-year-old Chinese-Canadian (voiced by Rosalie Chiang) who transforms into a giant fluffy red panda whenever she is stressed. Her fast-moving misadventures are rendered with all the expertise you would expect from Pixar, but Turning Red is more personal than the studio's other releases. From its multi-cultural urban setting to its positivity about being a proudly nerdy teenage girl, everything in it seems to come straight from the heart of its director and co-writer, Domee Shi. It already feels like a classic. (NB)

Navalny If Russia had never invaded Ukraine, this documentary about the Russian politician Alexei Navalny would still stand as a gripping, intimate journey with one of Vladimir Putin's most outspoken critics. The film follows him after he was poisoned by a nerve agent in 2020, and received medical treatment in Germany. Navalny himself often speaks directly to the camera – witty and uncompromising as he urges the director, Daniel Roher, not to be boring. In a stunning episode, he pretends to be a Russian government official, and phones a real operative who describes exactly how the Russians poisoned Navalny. Later, the cameras follow him back to Russia. He was quickly put in prison, where he remains. Time has only made this trenchant film more effective. (CJ)

(Credit: Alamy)

The Duke

Kempton Bunton, played by Jim Broadbent on irresistible form, is a retired Newcastle taxi driver who confesses to stealing a Goya portrait of The Duke of Wellington from London's National Gallery in 1961. He climbed through one of the Gallery's toilet windows, he explains, because he was upset about the cost of television licence fees for pensioners. Based on true events, The Duke is a witty, well crafted, cosily nostalgic British comedy that nonetheless makes a few sharp political points about establishment snobbery. Sadly, it was the last feature film to be directed by the late Roger Michell (Notting Hill / Venus). (NB)

Men The latest evidence that Alex Garland (Ex Machina, Annihilation) is one of the most audacious directors around, Men is a sly take on sexism and male privilege that is by turns witty, horror-filled, supernatural and socially astute. Jessie Buckley solidly grounds the drama as Harper, alone in a country house as she recovers from a personal trauma, and Rory Kinnear vibrantly plays multiple toxic males, from a schoolboy to a menacing vicar. Seen entirely from Harper's point of view, the film toys with genres but is also a thoughtful exploration of perception and reality, of guilt and grief. (CJ)

(Credit: Alamy)

Doctor Strange in the Multiverse of MadnessIt may not be the year's best science-fiction extravaganza about alternate realities – that honour goes to Everything Everywhere All At Once – but Doctor Strange in the Multiverse of Madness is deliriously entertaining in its own right. The weirdest and scariest of Marvel's blockbusters, it was directed by Sam Raimi, who made both the Evil Dead and the Tobey Maguire Spider-Man trilogy, and he fills the screen with his love of classic superhero comics and horror movies. The film isn't just an exuberant celebration of pulp fantasy, though. There are some poignant musings on family, faith and sacrifice in among the flying zombies and green-furred minotaurs. (NB)

The Unbearable Weight of Massive Talent What Jordan Peele's smart, audience-friendly films are to artistic horror, this clever, constantly entertaining meta-movie is to the buddy-action genre. Nicolas Cage is hilariously tongue-in-cheek as a fictional version of himself, hired to attend the birthday party of man who might be a drug lord (Pedro Pascal). In the meta moments, Nick gets career advice from his Wild at Heart era younger self, called Nicky. And inevitably, the plot turns into a pulpy Cage action movie. You don't have to catch every playful allusion to enjoy the film, but they are everywhere, straight through to the final credits, in which we learn that Nicky is played by one Nicolas Kim Coppola (Cage's birth name). (CJ)

Onoda: 10,000 Nights In The JungleLieutenant Hiroo Onoda was a Japanese "holdout", ie, he refused to believe that World War Two had ended in 1945, and he carried on a guerilla campaign in the Philippines until 1974. This three-hour survival epic, directed by Arthur Harari, conveys the story's mind-boggling scale and strangeness, but it's also a sympathetic character study of Onoda (played by Yuya Endo and then, in later years, by Kanji Tsuda). The lieutenant is presented as naive and misguided, but not too different from anyone who clings to their own warped worldview, regardless of all the evidence to the contrary. (NB)

(Credit: Alamy)

After Yang Let's just flatly say: Kogonada is a genius. The director of the stylish character piece Columbus (2017), and a major force behind the exquisite Apple TV+ series Pachinko, he breathes new life and visual brilliance into After Yang's tired-sounding premise of an artificial intelligence with feelings. Colin Farrell is affecting as a father trying to repair his young daughter's beloved AI robot, Yang, played by Justin H Min with the unmistakable glimmer of a human soul. Filmed in a style that is still and beautiful, infused with golden light, and set in a timeless near-future, this transcendent film is stunning, from the exuberant family dance competition in the opening credits to its revelatory ending. (CJ)

True Things Harry Wootliff's first film, Only You, put a romantic-comedy scenario into a real-world setting where happy endings were hard to come by. Her follow-up, adapted from a novel by Deborah Kay Davies, has a similar balance of heart-fluttering passion and unvarnished contemporary reality. Ruth Wilson stars as a bored benefits-office clerk who is pulled out of her workaday life by a dangerously seductive chancer played by Tom Burke. Glowing with dreamy, intimate close-ups, True Things is a shrewd and sensual commentary on the lies we tell ourselves about the people we think we love. (NB)

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France24 - Monde

En plein krach high-tech, les voitures volantes peinent à décoller

Publié le : 20/05/2022 - 19:12

Guillaume GRALLET Suivre

De Jules Vernes à "Retour vers le futur", en passant par "Le Château Ambulant", le film d'animation du cinéaste japonais Hayao Miyazaki, les engins volants font partie de notre imaginaire. De plus en plus de modèles sont capables de s'envoler. Il reste cependant plusieurs problèmes à résoudre pour que le grand public puisse s'en emparer au quotidien.

"On nous avait promis des voitures volantes, nous avons eu des messages de 140 caractères", s'amusait en 2013 l'entrepreneur Peter Thiel pour se moquer de perspectives longtemps évoquées, mais qui tardaient à se réaliser, de voir se multiplier des véhicules au dessus de nos têtes. Aujourd'hui, les modèles se multiplient dans le monde, de la Slovaquie aux États-Unis en passant par la Chine. Un aéroport, permettant à ses véhicules de se recharger comme de décoller, s'apprête à ouvrir dans la ville britannique de Coventry.

Mais voilà, décoller n'est pas tout. Il va falloir, si ces véhicules deviennent grand public, inventer un "code de la route" dans les airs, tout comme mettre au point des modèles de gestion du trafic particulièrement sûrs. Si les derniers modèles de voitures volantes sont beaucoup moins bruyants que les hélicoptères, ils doivent toutefois gagner en stabilité, mais aussi consommer moins d'énergie. En ce sens, le prototype d'avion à hydrogène Blériot, sur lequel travaille la start-up française Beyond Aero, mérite l'attention. S'il a encore tout à prouver, son nom, un hommage à l'ingénieur qui a réussi le premier à survoler la Manche, rappelle les heures risquées, mais enthousiasmantes des débuts de l'aviation. 

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Valeurs Actuelles

Législatives 2022 : deux candidats RN et Reconquête ! agressés en pleine rue

Les élections législatives approchent et les candidats redoublent d’effort sur le terrain. Mais pour certains, la promotion et le militantisme se transforment en véritable cauchemar. C’est ce qui est arrivé au candidat du Rassemblement national Alexandre Morel le 31 mai dernier, mais aussi à la candidate Reconquête ! Cécile Scheffen le 1er juin. Comme l’a indiqué Ouest-France, le candidat RN dans la 2e circonscription de l’Oise collait des affiches de campagne à Résenlieu lorsqu’il a été violemment pris à partie aux alentours de 22h30. Blessé au visage, il a été transporté aux urgences et a décidé de porter plainte. L’auteur présumé des faits a été identifié et devrait être entendu.

Insultes, menaces de mort et agression physique

De son côté, Cécile Scheffen a été agressée en plein centre-ville de Nantes. La candidate d’Eric Zemmour dans la 2e circonscription de Loire-Atlantique se trouvait avec d’autres membres de l’équipe lorsqu’elle aurait été insultée et agressée par plusieurs individus dans la Cité des Ducs. Cette dernière a assuré à France Bleu qu’elle avait déposé plainte. « Une vingtaine de personnes s’est ruée sur nous, nous a insultés, menacés de mort, crachés dessus et agressés physiquement », a expliqué la jeune femme de 21 ans. Elle a affirmé qu’il s’agissait de « milices d’extrême-gauche ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

Futur avion de combat de l’US Air Force, le NGAD est entré dans sa phase de développement

par Laurent Lagneau · 2 juin 2022

En septembre 2020, le Pentagone révéla qu’un démonstrateur du futur avion de combat de l’US Air Force, sur lequel reposera le programme NGAD [Next Generation Air Dominance], qui vise à développer un « système de systèmes », venait d’effectuer ses premiers vols. Un événement en soi car ce n’était plus arrivé depuis les débuts du projet Joint Strike Fighter [JSF], pour lequel Boeing et Lockheed-Martin avaient respectivement mis au point le X-32 et le X-35.

« Nous avons déjà construit et fait voler un démonstrateur du programme NGAD. Nous avons battu des records en le faisant. […] Nous sommes prêts à construire l’avion de nouvelle génération avec une approche inédite », avait expliqué, à l’époque, Will Roper, alors secrétaire adjoint à l’Air Force chargé des acquisitions, de la technologie et de la logistique. Et l’approche en question renvoyait à la « Digital Century Series initiative », laquelle repose sur les avancées de l’ingénierie numérique.

Depuis cette annonce, peu de détails concernant ce nouvel avion de combat ont été dévoilés… Même le nom de son constructeur n’a pas été formellement confirmé, même si, toutefois, il se murmure qu’il s’agirait de Lockheed-Martin. On sait seulement qu’il emportera plus de munitions et de caburant que ses prédécesseurs afin de pouvoir « opérer sur les grandes distances du théâtre indo-pacifique », selon le général Charles Brown, le chef d’état-major de l’US Air Force. Et qu’il évoluera aux côtés de drones de type « loyal wingman » [ailier fidèle] et d’effecteurs connectés.

Cela étant, lors d’une intervention devant l’Heritage Foundation, le 1er juin, Frank Kendall, l’actuel secrétaire à l’Air Force, a donné quelques nouvelles de ce programme… Ainsi, et après avoir révélé que les travaux relatifs à un « prototype expérimental » de cet appareil avaient débuté en 2015, afin de « réduire les risques et développer les technologies clés nécessaires », le NGAD est désormais entré dans la phase d’ingénierie et développement pour la production [EMD – Engineering & Manufacturing Development].

« L’horloge n’a pas vraiment démarré en 2015 : [le programme] commence à peu près maintenant », a dit M. Kendall. « Nous pensons que nous aurons cette capacité d’ici la fin de la décennie », a-t-il ajouté.

En général, après le début de cette phase dite EMD, il faut compter environ sept ans pour disposer d’une capacité opérationnelle initiale. Ce qui signifie que le NGAD pourrait être disponible en 2029. Voire peut-être avant. « L’Air Force doit accélérer ses processus », a estimé M. Kendall, affirmant qu’il n’était « pas intéressé par les démonstrations et les expériences à moins qu’elles ne soient une étape nécessaire pour mettre au point une nouvelle capacité ». Et d’ajouter :  » Si nous n’en avons pas besoin pour réduire les risques, nous devons passer directement au développement pour la production et y arriver aussi vite que possible ».

En attendant, dans son projet de budget qu’elle a adressé au Congrès, l’US Air Force a demandé une enveloppe de 1,7 milliard de dollars au titre de son programme NGAD. Une goutte d’eau si l’on en croit Frank Kendall, qui a récemment avancé que le coût unitaire de ce nouvel avion de combat serait de « plusieurs centaines de millions de dollars ».

BBC

Missguided shoppers left chasing orders and refunds

By Jennifer MeierhansBBC News

"Missguided is my little treat," said Beth Harvey who orders about once a month. But when her latest fashion parcel didn't arrive she joined a queue of customers left chasing their orders and refunds.

"I've always loved the quality of the clothing especially for a curvy woman," said the 25-year-old, who orders different styles and sends back what she doesn't need.

But in April she noticed her refunds weren't going through and in May her parcel didn't arrive at all.

Then came the news that the fast-fashion retailer had collapsed because it owned millions of pounds to suppliers.

Missguided and its sister brand, Mennace, have now been bought by Sports Direct owner Frasers Group.

It is understood 87 staff have been made redundant and 147 are expected to move over to Frasers.

However, many customers with outstanding orders and refunds say they are still in the dark.

For the next eight weeks, administrators Teneo will run Missguided before its new owners take over. But Teneo won't comment on whether it will clear the backlog of customer complaints.

Meanwhile, the Missguided website is still advertising offers and taking orders despite reports that its warehouse shut down last Thursday.

When Miss Harvey asked what had happened to her order she was told an IT issue had delayed the delivery and it would get to her.

The BBC has seen multiple examples of similar messages from Missguided to customers.

But an insider claims staff were told orders were not being processed and should be cancelled and refunded with a generic response blaming IT issues.

"All orders are ultimately stuck in limbo and are being refunded if customers contact us," they said.

On Friday Miss Harvey spotted a 50% discount so ordered almost £100 worth of dresses hoping to find "the one" for an upcoming night out.

Sports Direct owner buys Missguided

But her clothes have have not arrived. Miss Harvey, from Derbyshire, managed to get a refund through buy-now-pay-later service Klarna.

"It's disgusting how they've left so many women in the dark," she added. "I'm an NHS worker, who works hard for their cash and I was getting really frustrated at the fact that they'd taken my money easily but it was a nightmare to get it back."

Jenessa Sawyer, 23, from Maine in the US said she buys from Missguided "religiously" and loves their activewear and dresses.

"They're fast fashion which is convenient but the quality is pretty good and there are a good amount of options," she said.

The mum-of-one explained she was "enticed" by discounts and placed an order costing just under $100 for summer clothes on Missguided's US website.

When she did not receive an order confirmation or her parcel she checked the app.

"The app wasn't working so I went to the website and there's absolutely nothing, it's like it never existed," she said.

She added the only online presence she could find for Missguided was on Twitter, where she came across many messages from other unhappy customers.

Anyone else having major issues with @Missguided @Missguided_help at the moment? Refunds taking weeks, next day delivery’s not coming next day? What’s going on?????

"It seems they're still taking orders and advertising discounts on the UK site," she said.

"It's strange to me as it's a big company, you feel you can trust them, you don't expect them to take off with your money."

Miss Sawyer said she had not received a confirmation of her order from Missguided, so the only proof of her payment was with buy-now-pay later service Afterpay.

Beth Davies, a 24-year-old business support manager from Sheffield, said Missguided was her go-to when she was looking for an outfit for a wedding on Saturday.

She ordered 10 items totalling almost £200 to give her options to try on and send back.

When she didn't receive a dispatch note or her parcel she tweeted Missguided to find out what was happening.

The Manchester-based company replied saying an IT issue meant her order had not been sent by next day delivery.

The message said: "I want to try and reassure you that your parcel is on its way…allow until Friday."

By then the news of Missguided's collapse had broken with i newspaper reporting the warehouse had been shut since Thursday - two days before Miss Davies placed her order.

"Yesterday I was at work feeling so frustrated. They said it's on the way when that's clearly a lie if the warehouse has been shut since last week," she said.

"So as it stands, I am assuming they haven't sent my items, but they happily took my money. I have asked them to cancel both orders, but haven't had a reply.

"I paid by PayPal so hopefully I will have some protection, I certainly can't afford to lose £200."

Missguided's new owner Frasers Group said administrator Teneo was responsible for the running of the business for the next eight weeks.

Teneo declined to comment on any of the claims made by customers and insiders to the BBC.

More on this story

Missguided fast fashion brand collapses

Missguided fashion retailer on verge of collapse

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France24 - World

Crowds cheer Queen as historic Jubilee festivities kick off

Issued on: 02/06/2022 - 10:26

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Four days of celebrations honouring Queen Elizabeth II’s 70 years on the throne got under way Thursday with a display of British military traditions as huge crowds cheered the 96-year-old monarch as she appeared on the Buckingham Palace balcony. 

Honouring the 70-year reign of this beacon of constancy at the head of the British state, this four-day extravaganza kicked off on Thursday with the Trooping of the Colour, an annual military review that has marked the sovereign’s official birthday since 1760.

The 96-year-old queen is Britain’s longest-reigning monarch and the first to reach the milestone of seven decades on the throne.

Accompanied by her cousin Prince Edward, Duke of Kent, Her Majesty appeared with her family on the balcony to take the salute from the Trooping of the Colour.

Senior members of the royal family including Elizabeth's son and heir Prince Charles, his eldest son William and wife Kate arrived at a military parade on horseback or in an open carriage to huge cheers, while world leaders also sent messages of goodwill. 

"Thank you to everyone who has been involved in convening communities, families, neighbours and friends to mark my Platinum Jubilee in the United Kingdom and across the Commonwealth," the queen said in a statement.

"I continue to be inspired by the goodwill shown to me, and hope that the coming days will provide an opportunity to reflect on all that has been achieved during the last 70 years, as we look to the future with confidence and enthusiasm." 

'A part of history’

Families and friends gathered in bright sunshine on the main grand roads running up to Buckingham Palace, cheering the regimental marching bands, waving Union flags and wearing paper crowns.

Some royal fans had spent the night in tents just to secure a spot outside Buckingham Palace to see the carriages and the queen emerge onto the balcony in a long-anticipated moment, wearing a light blue suit and hat.

"It's probably going to be the only time – or one of the only times – that the queen is going to be able to do this," said Paul Fletcher, 55, who works for the National Health Service and had come with his family.

"It's been 70 years on the throne for the queen. It's never been known before and I don't think it would ever happen again."

Kimber Beasley from the United States called the queen "a great example" for America and the whole world.

"It's a part of history. How many times you get to see this?" she said.

Along the parade's route on The Mall, Union flags hung over the crowd barriers or stuck jauntily from headbands, while some fans wrapped themselves in the flag and painted it on their cheeks with face paint.

Others descended on nearby parks to enjoy picnics and follow the proceedings on big screens.

Several protesters were arrested Thursday after getting past barriers and onto the parade route. The group Animal Rebellion claimed responsibility, saying the protesters were “demanding that royal land is reclaimed.”

Thursday marks not only the start of the Jubilee, but also the 69th anniversary of the coronation of Elizabeth, who became queen on the death of her father George VI in February 1952.

Queen Elizabeth will not attend Friday's Service of Thanksgiving for her seven decades as monarch after experiencing some discomfort when she appeared at a military parade on Thursday, Buckingham Palace said late on Thursday.

Macron gifts a thoroughbred horse

World leaders congratulated the queen on her record-breaking 70 years on the throne.

French President Emmanuel Macron is gifting the queen, known for her love of horses, one of the Élysée Palace’s prize thoroughbreds as an anniversary gift.

The 7-year-old horse, called Fabuleu de Maucour, escorted Macron down the Champs-Élysées in Paris last month as part of an official ceremony, according to the presidential office.

Macron earlier paid tribute to the queen as having provided an element of stability amid times of war and profound changes in society.

"Throughout these transformations, your devotion to our alliance and to our friendship has remained and has helped build the trust that brought freedom and prosperity to our continent," Macron said in a video message in English published on his official Twitter account.

Madame, Your Majesty, pic.twitter.com/NIKB7wNTBy

June 2, 2022

US President Joe Biden thanked the queen, on behalf of the American people, for her role in maintaining strong bilateral relations.

“On behalf of the United States, congratulations to Queen Elizabeth II on an unprecedented 70 years of service to the UK and Commonwealth and thank you for your friendship to the American people," said Biden in a statement.

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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Brits to celebrate Queen’s Jubilee by spending millions on royal memorabilia

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Seventy years on the throne: The life and legacy of Britain's Queen Elizabeth II

Valeurs Actuelles

Manifestations du 1er mai : dix mois de prison ferme pour la « street médic » qui avait frappé un pompier

La séquence avait fait le tour des réseaux sociaux. Hager A. a été condamnée devant le tribunal judiciaire de Paris à 10 mois de prison ferme et un an d’interdiction de manifester pour avoir frappé un pompier qui tentait d’éteindre un incendie lors des habituelles manifestations syndicales du 1er mai, rapporte Le Parisien, mercredi 1er juin.

Lors de sa comparution le 4 mai dernier, la mère de famille et « street médic » de 38 ans avait fondu en larmes en demandant un renvoi d’audience – accepté – pour « mieux se défendre », risquant jusqu’à trois ans de prison pour les faits qui lui étaient reprochés.

« Donnée en pâture aux médias », selon son avocate

À son audience, dans une salle pleine, la trentenaire est apparue « éprouvée, fatiguée, désemparée », d’après les mots utilisés par son avocate, Me Alice Becker. « La vie de cette femme a été détruite. Elle a été donnée en pâture aux médias », avait dénoncé cette dernière, estimant que l’affaire « a pris des proportions délirantes ». 

Alors que l’avocat du pompier victime des attaques de la manifestante, Jérôme Andréi, avait déploré qu’il faille que de tels actes soient filmés « pour que la France réalise le quotidien des pompiers » et « comment ils se font désormais insulter et agresser en intervention alors qu’ils sont là pour sauver les gens », Me Becker avait, elle, préféré rappeler que la victime avait eu « zéro jours d’ITT ». Et avait par ailleurs indiqué la volonté de sa cliente de porter plainte contre « X » pour les « fuites massives et scandaleuses » dans les médias lors de l’affaire.

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Valeurs Actuelles

Le footballeur Kurt Zouma écope de 180 heures de travaux d’intérêt général pour avoir frappé son chat

La vidéo avait provoqué des vagues d’indignation,dépassant largement la sphère sportive. Le footballeur international français Kurt Zouma a finalement été condamné par la justice britannique à 180 heures de travaux d’intérêt général pour avoir maltraité son chat, rapporte Le Parisien, mercredi 1er juin. Le défenseur de 27 ans, qui avait plaidé coupable après la diffusion virale d’images le montrant en train de mettre un coup de pied et de poing à son animal, a également l’interdiction de détenir un chat pendant cinq ans. Lors du verdict, la juge Susan Holdham a qualifié ses actes de « répréhensibles » et « honteux ». 

300 000 euros d’amende versés à West Ham

Après la vidéo diffusée sur les réseaux sociaux par son petit-frère Yoan, 24 ans et également footballeur, les deux chats du joueur avaient été confiés à la société de protection des animaux RSPCA, qui avait également enclenché une procédure contre Kurt et Yoan Zouma en vertu de la législation pour la protection du bien-être animal.

Dans un premier temps non sanctionné par West Ham, Kurt Zouma avait finalement écopé d’une amende avoisinant les 300 000 euros par le club anglais, soit la plus élevée possible. La somme a été reversée à une association de protection des animaux. Son équipementier, Adidas, avait également rompu un contrat de sponsoring lié au joueur. Les supporters du club anglais, lors des premiers matchs après la diffusion de la vidéo, l’avaient également largement fustigé, le sifflant à chacune de ses prises de balle.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Elon Musk declares end to remote working at Tesla

Tesla boss Elon Musk has ordered staff to return to the office full-time, declaring that working remotely is no longer acceptable.

The new policy was shared in emails that were leaked to social media.

Tesla did not respond to a request for comment on the messages, one of which appeared to be addressed to executives.

People who are unwilling to abide by the new rules can "pretend to work somewhere else" Mr Musk said on Twitter, when asked about the policy.

"Everyone at Tesla is required to spend a minimum of 40 hours in the office per week," he wrote in one of the emails. "If you don't show up, we will assume you have resigned."

They should pretend to work somewhere else

The emails said staff should report to work at one of the company's main offices, "not a remote branch office unrelated to the job duties".

Mr Musk added that he would personally review any requests for exemptions from the policy.

Mr Musk said working in the office full-time was what the company asks of its factory employees and in-person collaboration was critical to the firm's success.

"There are of course companies that don't require this, but when was the last time they shipped a great new product? It's been a while," he said in an email, one of two that was leaked and shared on social media.

"Tesla has and will create and actually manufacture the most exciting and meaningful products of any company on Earth. This will not happen by phoning it in."

Companies in many industries are wrestling with whether to allow the remote work practices that exploded during the coronavirus pandemic to continue.

Some sectors, such as banking, signalled early on that they would expect staff to return to the office, while others, often in the tech industry, have said they will allow remote work indefinitely. Many places have opted for a mix.

Office occupancy in the US is at about 43%, according to data from Kastle, which runs security card access systems at thousands of buildings across the country.

'I lived in the factory'

Mr Musk is famously hard charging in his own attitude to work. He rarely takes holidays and during a crunch period for Tesla a few years ago, he slept on the factory floor.

"The more senior you are, the more visible must be your presence," he wrote in one of the emails on the remote work policy.

"That is why I lived in the factory so much - so that those on the line could see me working alongside them. If I had not done that, Tesla would long ago have gone bankrupt."

Mr Musk was previously on the record as having a dim view of remote work, writing on Twitter earlier this year that "all the Covid stay-at-home stuff has tricked people into thinking that you don't actually need to work hard. Rude awakening inbound!"

His comments raised the potential for a fresh clash of cultures with the staff at Twitter, which he is in the process of buying for $44bn (£35.3bn).

In March, the firm's chief executive Parag Agrawal said staff could continue to work from home "forever".

In a note to employees posted on the social media platform, Mr Agrawal said "As we open back up, our approach remains the same. Wherever you feel most productive and creative is where you will work and that includes working from home full-time forever."

"Office every day? That works too. Some days in office, some days from home? Of course."

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Valeurs Actuelles

Rachida Dati accuse le député LREM Gilles Le Gendre de harcèlement sexuel

Après l’affaire Damien Abad, voilà de nouvelles accusations contre un membre de la majorité présidentielle. Selon des informations du Canard enchaîné et du Parisien mercredi 1er juin, la maire LR du 7e arrondissement de Paris, Rachi Dati, a adressé un signalement auprès de la procureure de la République concernant Gilles Le Gendre, ancien président du groupe La République en marche à l’Assemblée nationale. Dans un courrier daté du 30 mai, l’ex-garde des Sceaux accuse le député de la 2e circonscription de Paris, candidat à sa réélection, notamment pour avoir été « mis en cause publiquement à plusieurs reprises, depuis 2020, dans des affaires de harcèlement moral et sexuel ».

Rachida Dati justifie son signalement par un communiqué de presse datant du 27 février 2020, dans lequel sept organisations syndicales de collaborateurs parlementaires fustigeaient les « allégations mensongères » de Gilles Le Gendre, après ses déclarations le même jour sur France Inter, où il avait assuré « ne pas avoir connaissance de cas précis de harcèlement moral et sexuel à l’Assemblée nationale ».

De la « pure calomnie »

L’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy souligne que Gilles Le Gendre aurait eu des « comportements inappropriés » avec au moins une collaboratrice parlementaire, s’appuyant notamment sur une enquête de Mediapart. Cet article, paru le 25 mai 2022, fait état d’un entretien entre Richard Ferrand, alors président du groupe LREM, et une collaboratrice parlementaire, qui témoignerait de « comportements déplacés et inappropriés susceptibles de recevoir, sous l’appréciation des parquets et des tribunaux, une qualification pénale », de la part d’un élu – qui serait en fait Gilles Le Gendre, d’après Rachida Dati.

Face à ces accusations, l’entourage du député marcheur dénonce de la « pure calomnie » et des « basses manœuvres politicardes » de la part de la maire du 7e arrondissement de Paris. Gilles Le Gendre a d’ailleurs indiqué porter plainte pour dénonciation calomnieuse, dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux mercredi 1er juin. « En me mettant personnellement en cause, Mme Dati relance la rumeur ayant servi à une manipulation grossière pour tenter d’empêcher mon élection à la présidence du groupe La République en Marche en septembre 2018 », s’est-il défendu, fustigeant une « campagne de caniveau ».

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France24 - World

West must brace for ‘long haul’ in Ukraine, says NATO chief

Issued on: 02/06/2022 - 06:40Modified: 02/06/2022 - 06:58

FRANCE 24 Follow

Western nations must be prepared for a long “war of attrition” in Ukraine, NATO Secretary General Jens Stoltenberg warned on Thursday, following talks with US President Joe Biden as Russian forces hammered positions in the Donbas region on the eve of the war’s 100th day. Read about the day’s events as they unfolded on our liveblog. All times are Paris time (GMT+2).

This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.

5:11am: Russian Pacific fleet begins week-long exercises

Russia’s Pacific Fleet launched a week-long series of exercises with more than 40 ships and up to 20 aircraft taking part, Russian news agencies quoted the defence ministry as saying.

The ministry statement said the exercises, taking place from June 3-10, would involve, among other matters, “groups of ships together with naval aviation taking part in search operations for (enemy) submarines”.

The exercises were taking place amid Russia’s three-month-old incursion into Ukraine, described by Moscow as a “special military operation”. Ukraine lies thousands of kilometres to the west of where the exercises are occurring in the Pacific.

Jun 3, 3:36am: Russia seeks to portray return to normalcy in war-scarred Mariupol

Some children are returning to school in Mariupol after Russian troops captured the Ukrainian port city in a bloody, weeks-long siege. Trucks pass through the streets playing videos from Russian state television as the occupying forces seek to portray a return to normalcy. But signs of death and devastation are everywhere, including in backyard grave sites and massive new cemeteries on the city’s outskirts. A census of those killed in the battle for Mariupol has yet to even begin.

FRANCE 24’s Jennie Shin reports with our colleagues at France 2:

11:22pm: Ukrainian forces have had some success in Severodonetsk, says Zelensky

Ukrainian forces have had some success fighting Russians in the city of Severodonetsk but the overall military situation in the Donbas region has not changed in the day, President Volodymyr Zelensky said on Thursday.

In a late-night video address, Zelensky also thanked US President Joe Biden for promising to send missiles and said he expected good news about weapons supplies from other partners.

Russian forces, backed by heavy artillery, control most of the eastern industrial city of Severodonetsk but fighting is continuing, say Ukrainian officials.

“The situation in the Donbas has not changed significantly over the last 24 hours. We have had some success in the battles in Severodonetsk,” said Zelensky, adding it was too early to give details.

He also slammed what he called the “absolutely senseless shelling” of northern border regions from Russian territory.

“The entire temporarily occupied territory of our state is now a zone of complete disaster, for which Russia bears full responsibility,” he said.

10:43pm: US adds 71 new Russian, Belarus companies to trade blacklist

The US has added 71 new Russian and Belarusian entities to its trade blacklist, including aircraft plants and shipbuilding and research institutes, as part of its latest effort to deprive the Russian military of US technology and other items.

The export restrictions are among a raft of new sanctions the US has imposed, which include prohibitions on additional Russian oligarchs and members of the country's elite.

In total, the US Commerce Department has now added 322 entities to its economic blacklist for support of Russia’s military since February 24.

9:57pm: Ukrainian authorities start releasing casualty figures

Reporting from Kyiv, FRANCE 24’s Gulliver Cragg says Ukrainian authorities over the past week have started “stressing the number of soldiers Ukraine is losing”. President Volodymyr Zelensky on Thursday said the death toll was up to a hundred soldiers per day.

“Previously in this conflict, Ukrainian authorities preferred to be quite vague about their casualties, putting the emphasis on Russian casualties, perhaps to avoid damaging morale,” said Cragg.

“That has changed because I think the Ukrainian government for the moment feels that it is very urgent to impress on their Western allies that things are not going so well in the Donbas, as they did in the battle for the Kyiv region and they really, really want their allies to send more weapons and send them fast,” explained Cragg.

7:14pm: NATO chief warns of long 'war of attrition'

Western nations need to brace for a long "war of attrition" in Ukraine, NATO chief Jens Stoltenberg warned Thursday following White House talks with President Joe Biden.

"We just have to be prepared for the long haul," the secretary general told reporters. "Because what we see is that this war has now become a war of attrition."

Stoltenberg also the alliance was in talks with Turkey to find a “united way” forward to address Ankara’s concerns over Sweden and Finland’s bid to join the pact.

Finland and Sweden said on Wednesday they would continue a dialogue with Turkey over their bids for NATO membership, but did not say whether there had been progress on overcoming Ankara’s objections to their joining the military alliance. A bid to join NATO requires unanimous backing from the alliance’s current 30 member states.

5:46pm: Foreign fighters on the Donbas frontline

Reporting from Ukraine, FRANCE 24’s Jonathan Walsh reported group of foreign fighters that are now a unit of the Ukrainian National Guard fighting in the eastern Donbas region. “They came various countries – the US, UK, Canada, one was French. There were around 30 of them. They told us the reasons why they came to fight on the frontlines in Ukraine,” said Walsh.

4:11pm: EU drops Russian patriarch from new sanctions package

EU diplomats have given a final approval to a sixth round of sanctions against Russia, which the 27-member bloc hammered out earlier this week.

The approval came after 26 countries agreed to drop the leader of Russia's Orthodox church from a proposed blacklist, to appease Hungary.

Patriarch Kirill was taken off the list following a demand by Hungarian Prime Minister Viktor Orban.

Kirill, 75, is a fervent supporter of Russian President Vladimir Putin and has backed his military campaign in Ukraine. 

Orban, the closest EU leader to the Kremlin, had said he opposed adding Kirill to the list as it would contravene "freedom of religion".  

3:02pm: Ukraine may turn off Russian-held nuclear plant if it loses control

Ukraine would consider switching off the Zaporizhzhia nuclear power plant that lies in Russian-occupied territory if Kyiv loses control of operations at the site, Interfax news agency has quoted an aide to the prime minister as saying.

"As long as the control commands are executed and the site maintains the regime, we are not stopping. But the scenario in which the station could move completely out of control and we stop it is also being looked at," said the Ukrainian official.

The facility in southeast Ukraine is Europe's largest nuclear power plant.

1:24pm: Zelensky says Russia controls 'about 20 percent' of Ukraine

Ukraine President Volodymyr Zelensky said Thursday that Russian troops control about one-fifth of his country, including the annexed Crimean peninsula and territory in the east held by Moscow-backed separatists since 2014.

"Today, about 20 percent of our territory is under the control of the occupiers," he said during an address to lawmakers in Luxembourg, as Russian forces were solidifying their hold on the eastern Donbas region and pushing towards Ukraine's de facto administrative centre there.

1:11pm: Kremlin says US plan to sell armed drones to Ukraine does not affect military operation

The Kremlin said on Thursday that US plans to sell Ukraine four MQ-1C Gray Eagle drones that can be armed with Hellfire missiles for battlefield use would not change the parameters of what Russia calls its special military operation.

Reuters reported on the Biden administration's plans to sell the drones on Wednesday. The transaction could still be blocked by Congress or derailed by a last-minute policy reversal.

"Pumping (Western) weapons into Ukraine does not change all the parameters of the special operation," Kremlin spokesman Dmitry Peskov told reporters on a conference call. "Its goals will be achieved, but this will bring more suffering to Ukraine ..."

12:57pm: UK to send medium-range rocket systems to Ukraine

Britain pledged Thursday to send sophisticated medium-range rocket systems to Ukraine, joining the United States and Germany in equipping the embattled nation with advanced weapons for shooting down aircraft and knocking out artillery.

Western arms have been critical to Ukraine’s success in stymieing Russia’s much larger and better-equipped military during a war now in its 99th day. But as Russian forces closed in on a key city in recent days, the Ukrainian government said its fighters needed better rocket launchers to prevail.

11:17am: Ukraine seeks UN-backed mission to export grain shipments through Black Sea

Ukraine is working with international partners to create a United Nations-backed mission to restore Black Sea shipping routes and export Ukrainian farm produce, foreign ministry spokesman Oleg Nikolenko said on Thursday.

Russia has captured some of Ukraine's biggest seaports and its navy controls major transport routes in the Black Sea, blocking Ukrainian shipments and deepening a global food crisis.

"We call on countries whose food security may suffer more from Russian aggression against Ukraine to use their contacts with Moscow to force it to lift the blockade of Ukrainian seaports and end the war," Nikolenko wrote on Facebook.

10:48am: Moscow says EU move to partially phase out Russian oil likely to rock markets

The Russian foreign ministry said on Thursday that the European Union's decision to partially phase out Russian oil was likely to destabilise global energy markets.

"Brussels and its political sponsors in Washington bear full responsibility for the risk of an exacerbation in global food and energy issues caused the illegitimate actions of the European Union," the ministry said in a statement.

10:41am: Russia says it downed Ukrainian Su-25 fighter jet

Russia's defence ministry said on Thursday its military had downed a Ukrainian Su-25 fighter jet in the Mykolaiv region.

It also said in a briefing that it had struck command points of Ukrainian forces near Kharkiv.

It was not possible to independently confirm the information.

9:04am: African Union head to speak to Putin in Russia on Friday

The head of the African Union, Senegalese President Macky Sall, will speak with President Vladimir Putin in the southwestern Russian city of Sochi on Friday, Dakar said.

The visit is aimed at "freeing up stocks of cereals and fertilisers, the blockage of which particularly affects African countries", along with easing the Ukraine conflict, Sall's office said Thursday.

The visit was organised after an invitation by Putin, and Sall will travel with the president of the African Union Commission, his office added.

The AU will also receive a video address from Ukrainian President Volodymyr Zelensky, though no date has been set.

8:34am: Slovakia to deliver eight Zuzana 2 howitzers to Ukraine

Slovakia will deliver eight self-propelled Zuzana 2 howitzers to Ukraine under a commercial contract which a state-controlled producer signed, the Slovak Defence Ministry said on Thursday.

The Zuzana 2 howitzer, a modernised version of an older model, is using 155-mm rounds and has an effective range of 40 km (25 miles) to more than 50 km (30 miles) depending on the ammunition type.

8:24am: Civilians 'completely stuck' in Severodonetsk

Civilians in Severodonetsk are "completely stuck" in the city and "no rescue teams are able any more to go there", FRANCE 24's Jonathan Walsh reported from Dnipro. Dnipro is a "humanitarian hub here in eastern Ukraine, and we spoke to a rescue team yesterday who tried to drive towards Severodonetsk and they had to stop before that", Walsh continued. "The Russians now hold most of the city and there's intense fighting in the city centre."

6:58am: Russian forces 'consolidating their positions' in Severodonetsk

"The main military spokesman in Kyiv [...] said 'let's not talk about this in percentage terms'; clearly a lot of Severodonetsk might be regarded as disputed territory and fighting is still going on on the streets of that city," FRANCE 24's Gulliver Cragg reported from Kyiv.

"But earlier the regional governor [...] had talked about 70 percent of the city being in Russian hands; clearly the Russians are advancing in the city. Ukrainian media [are] also reporting that the Russians have been consolidating their positions in parts of the city."

 

06:18 am: Ukrainians look to new shipment of US weapons as Russians tighten grip on Severodonetsk

Russian forces edged closer Wednesday to taking the key eastern Ukraine city of Severodonetsk but Kyiv’s hopes of holding off their invaders were boosted by a US pledge of more advanced rocket systems to help their defence.

The Russians had taken control of 70 percent of the key industrial hub, with Ukrainian forces withdrawing to prepared positions, Lugansk region governor Sergiy Gaiday said.

“If in two or three days, the Russians take control of Severodonetsk, they will install artillery and mortars and will bombard more intensely Lysychansk,” the Ukrainian-held city across the river, he said on Telegram.

Ukraine successfully stopped Russia from seizing Kyiv after its February 24 invasion but the campaign in the east has had a high cost, with President Volodymyr Zelensky saying that 60 to 100 soldiers were dying each day.

“The situation in the east is very difficult,” Zelensky told US newsgroup Newsmax.

With only Lysychansk remaining a pocket of resistance in the eastern Lugansk region, Severodonetsk has become a target of massive Russian firepower.

Oleksander Motuzianyk, spokesman for Ukraine’s defence ministry, said there was fighting in the streets in Severodonetsk and the Russians had reached the city centre.

“The Ukrainian armed forces are actively resisting them,” he said.

In a boost for the outgunned Ukrainian military, US President Joe Biden confirmed that longer-range weapons were on the way.

The new weapon is the Himars multiple launch rocket system, or MLRS, a mobile unit that can simultaneously launch multiple precision-guided missiles up to 80 kilometres (50 miles) away.

They are the centrepiece of a $700 million package unveiled Wednesday that also includes air-surveillance radar, more Javelin short-range anti-tank rockets, artillery ammunition, helicopters, vehicles and spare parts.

Kremlin spokesman Dmitry Peskov accused Washington of “adding fuel to the fire”, saying that the weapons would not encourage Kyiv to resume peace talks.

US Secretary of State Antony Blinken said that Ukraine had promised not to strike into Russia—and dismissed suggestions that Washington was to blame for escalating with Russian President Vladimir Putin.

“Simply put, the best way to avoid escalation is for Russia to stop the aggression and the war that it started,” Blinken told reporters.

He promised that the United States would keep assisting Ukraine, saying there were no signs of Russia pulling back.

“As best we can assess right now, we are still looking at many months of conflict,” he said.

While some analysts have suggested the Himars could be a “game-changer”, others caution they should not be expected to suddenly turn the tables, not least because Ukrainian troops need time to learn how to use them effectively.

But they may improve morale after 98 days of war.

“If you know you have a heavy weapon behind you, everyone’s spirits rise,” one Ukrainian fighter on the frontline told AFP before the announcement.

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

© France Médias Monde graphic studio

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EU agrees ban on 'more than two thirds' of Russian oil imports

ON THE GROUND

War in Ukraine: Aboard the train taking Ukrainians away from the Donetsk, Luhansk regions

Business Daily

War in Ukraine risks triggering global recession, World Bank warns

New York Times - World

‘Es una jugada de poder’: la expansión del Grupo Wagner respalda la influencia rusa en África

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Más conocida por sus mercenarios, la red también extrae diamantes, propaga desinformación y respalda autócratas para incrementar la influencia de Rusia en ese continente.

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Por Declan Walsh

Los mercenarios disfrutan de un auge en África, donde se les contrata para combatir en algunos de los conflictos más largos del continente. Tal vez la organización más famosa es Wagner Group, una nebulosa red que combina la fuerza militar con intereses comerciales y estratégicos y que ahora está a la vanguardia de la expansión de las ambiciones rusas en África.

En las guerras de Mali, República Centroafricana, Mozambique y Libia han participado combatientes de Wagner. Se alían con líderes en problemas y comandantes de milicias que pueden pagar por sus servicios en efectivo o con lucrativas concesiones mineras de metales preciosos como el oro, los diamantes y el uranio. Las tropas de Wagner han enfrentado acusaciones frecuentes de tortura, asesinato de civiles y otros abusos.

Pero Wagner es mucho más que un simple esquema de intercambio de armas por oro. Al operar a través de una extensa red de empresas fachada se ha convertido en sinónimo de operaciones de amplio espectro apoyadas por el Kremlin en más de una decena de países africanos. Wagner se inmiscuye en política, respalda a autócratas y orquesta campañas de propaganda digital. Dona comida a los pobres y produce películas de acción que transcurren en África. Incluso ha organizado un certamen de belleza.

El Kremlin niega cualquier vínculo con Wagner. Pero funcionarios estadounidenses y europeos, así como la mayoría de expertos, dicen que es una herramienta no oficial del poderío ruso, un modo barato y refutable para que el presidente Vladimir Putin extienda su alcance, reafirme sus reservas frente a las sanciones occidentales y amplíe su influencia en un continente en el que la simpatía por Rusia sigue siendo relativamente elevada.

“Es una jugada de poder por parte de Rusia”, dijo Pauline Bax, directora adjunta para África en el International Crisis Group. “A través de Wagner quiere averiguar hasta qué medida puede propagar su influencia en África. Creo que los resultados han sorprendido a mucha gente”.

Aquí mostramos cómo se ha extendido Wagner Group por África y por qué sus operaciones son cada vez más importantes para Putin.

De dónde viene el nombre de Wagner y cómo llegó hasta África

El Grupo Wagner surgió durante el primer ataque de Putin a Ucrania en 2014, cuando sus mercenarios lucharon junto a los separatistas prorrusos en la región del Donbás. Su comandante era Dmitry Utkin, un comandante retirado de las Fuerzas Especiales Rusas que se dice que es un admirador de la historia y la cultura nazi.

El nombre del grupo, y la sigla militar de identificación de Utkin, proviene del compositor Richard Wagner, el favorito de Hitler. Algunos de los combatientes del grupo comparten esta ideología: en África y el Medio Oriente se han fotografiado símbolos nórdicos antiguos que les gustan a los extremistas blancos en equipos que son propiedad de Wagner.

Wagner se extendió a Siria en 2015, con la tarea de apoyar al presidente Bashar al Asad y apoderarse de los campos de petróleo y gas, según dijeron funcionarios estadounidenses. En 2016, Putin otorgó a Utkin honores militares durante un banquete en el Kremlin. Un año después, Estados Unidos le impuso sanciones a Utkin por sus actividades con Wagner.

El grupo se fue a África en 2017 al parecer bajo la guía de Yevgeny Prigozhin, un magnate ruso conocido como “el cocinero de Putin”.

Prigozhin, como Putin, es de San Petersburgo, donde alguna vez regentó un puesto de perros calientes antes de abrir un negocio de banquetes que prosperó gracias a lucrativos contratos con el Kremlin. Estados Unidos lo sancionó en 2018 por denuncias de que financió una fábrica de trolls rusos acusados de entrometerse en la elección presidencial en 2016.

En África, Wagner empezó a aconsejar a dictadores en dificultades, a poner en marcha campañas de desinformación y a desplegar equipos de observadores electorales falsos, según autoridades occidentales, expertos e investigadores de Naciones Unidas. Empresas vinculadas a Prigozhin operaban minas de oro y diamantes.

Prigozhin niega cualquier relación con Wagner e incluso ha cuestionado la existencia del grupo. “La leyenda de Wagner es solo una leyenda”, dijo en una respuesta por escrito a un cuestionario.

Técnicamente eso puede ser correcto: Wagner, que ya no es una sola empresa, se ha convertido en el nombre de una red rusa no oficial que abarca el continente, según dicen los expertos.

Desde 2016, Estados Unidos ha impuesto al menos siete conjuntos de sanciones a Prigozhin, sus empresas y sus socios, identificando su yate y sus tres jets privados. Facebook y Twitter han eliminado cientos de cuentas falsas operadas por sus asociados. Medios de investigación rusos han documentado sus vínculos cercanos a Putin y al ministerio ruso de Defensa.

Ese perfil hace de Prigozhin una figura muy distinta a otros oligarcas rusos que hicieron sus fortunas a través de las privatizaciones rusas en los años noventa, dicen los expertos.

“No es un empresario independiente per se”, dijo Samuel Ramani del Royal United Services Institute, una organización sin fines de lucro con sede en Londres y autor de un libro de próxima publicación sobre Rusia en África. “Sus intereses de negocios están estrechamente unidos a lo que hace Wagner y recibe una tajada por ser intermediario en los acuerdos entre líderes africanos y el Kremlin”.

¿Dónde opera Wagner?

Una de las primeras incursiones de Wagner en el continente fue un desastre.

En 2019, desplegó alrededor de 160 combatientes en la región de Cabo Delgado, una zona en el norte de Mozambique rica en gas y de mayoría musulmana. Pero en cuestión de semanas, los rebeldes de una filial local del Estado Islámico mataron al menos a siete soldados de Wagner, dijeron funcionarios estadounidenses. Meses más tarde, los rusos se retiraron.

Parece que Wagner aprendió de esos errores en la República Centroafricana, adonde llegó en 2018 para proteger al asediado presidente Faustin-Archange Touadéra. Luego de entrenar a las fuerzas locales de seguridad, ayudó al ejército a repeler una gran ofensiva islamista a principios de 2021.

Pero esos avances modestos tuvieron un alto precio: investigadores de Naciones Unidas averiguaron que efectivos de Wagner mataron civiles, saquearon casas y dispararon contra feligreses en una mezquita. Los críticos dicen que la operación se enfocó en regiones donde las empresas de Prigozhin extraen diamantes.

En Libia, los combatientes de Wagner apoyaron un fallido asalto a Trípoli, la capital, en 2019, liderado por Khalifa Hifter, un comandante ávido de poder. Miles de efectivos de Wagner siguen destacados en cuatro bases por toda Libia, sobre todo cerca de los campos petroleros del país, dicen las autoridades occidentales y los analistas.

En Sudán, Wagner consiguió concesiones de minería de oro e intentó, sin éxito, salvar al líder autoritario del país, el presidente Omar Hassan al Bashir, depuesto en abril de 2019.

Ahora, el principal socio sudanés de Wagner es el general Mohamed Hamdan, un poderoso comandante paramilitar que voló a Moscú en vísperas de la guerra en Ucrania para reunirse con altos funcionarios rusos.

Tal vez la operación más contenciosa de Wagner sea en Mali, adonde las fuerzas de Wagner llegaron en diciembre de 2021 en medio de lo que el Departamento de Estado estadounidense calificó como “un aluvión de desinformación dirigida para ocultar su llegada y actividades”. Pronto sus combatientes se unieron a la lucha contra los insurgentes islamistas.

Pero para mediados de abril, Wagner había estado involucrado en más de una decena de incidentes en los que murieron casi 500 personas, según investigadores y reportes de Naciones Unidas.

Más que mercenarios

Además de proporcionar pistoleros a sueldo, Rusia ha tratado de moldear la política de al menos una decena de países africanos con redes sociales y campañas de influencia política.

El año pasado, el departamento del Tesoro de Estados Unidos identificó lo que llamó “una compañía fachada para las operaciones de influencia de Prigozhin en África”, que dijo que había patrocinado misiones de observación en Zimbabue, Madagascar, la República Democrática del Congo, Sudáfrica y Mozambique.

En 2019, dos rusos empleados por Prigozhin se reunieron con un hijo del exdictador libio Muamar Gadafi, solo para terminar en la cárcel. Después, una empresa vinculada a Prigozhin realizó una película sobre el calvario de los rusos que presentaba a sus captores como sádicos y violentos. Los detenidos fueron liberados en diciembre de 2020.

“¡Los rusos no abandonan a los suyos!”, dijo Concord, la empresa relacionada a Prigozhin, en un comunicado.

Desde octubre de 2019, se han cerrado más de 300 cuentas falsas de Facebook e Instagram vinculadas a Prigozhin que, según esas redes sociales, estaban dirigidas a una decena de países africanos.

Wagner también lucha a través de la cultura popular. En la República Centroafricana, las empresas de Prigozhin patrocinaron un concurso de belleza, fondearon una estación de radio y el año pasado estrenaron una película, Touriste, que glorificaba las acciones de los mercenarios de Wagner en ese país.

En diciembre se emitió en la televisión rusa otra película financiada por Prigozhin, esta vez sobre los sangrientos infortunios de Wagner en Mozambique. Wagner mantiene una presencia discreta en ese país: luego de que sus combatientes se retiraron en 2020, dejaron atrás una célula de ciber combate empleada por el gobierno mozambiqueño, dijo un funcionario de seguridad occidental en África, mencionando reportes de inteligencia europeos.

Recompensas para Putin

Putin indicó las ambiciones de Rusia en África en una cumbre de líderes africanos en Sochi en 2019. En esa ocasión describió al continente como un lugar de “oportunidades significativas” para el Kremlin.

Los analistas dicen que esa expansión forma parte del deseo más amplio de Putin de restablecer a Rusia como una gran potencia, lo que lo enfrentaría en parte con China, Turquía, los Emiratos Árabes Unidos y otros países que han competido por una posición en África a medida que disminuye la influencia occidental en ese continente.

Algunos líderes africanos se sienten atraídos a Moscú debido a las armas: Rusia se ha convertido en el mayor proveedor de armas de África. Pero Putin también está aprovechando profundas corrientes históricas y políticas.

Muchos países africanos se han mostrado renuentes a unirse a la condena occidental hacia Rusia por su ataque a Ucrania, algunos debido a las persistentes simpatías de la época de la Guerra Fría pero muchos otros por su frustración hacia lo que consideran como un desinterés occidental hacia África.

En África occidental, Rusia está aprovechando la ola de opiniones contra Francia en países como Mali, donde la llegada de efectivos de Wagner condujo a la salida de soldados y diplomáticos franceses este año. Un golpe militar en Burkina Faso fue bien recibido por los manifestantes que ondeaban banderas rusas. Y, en Camerún, las autoridades firmaron un acuerdo de defensa con Rusia en abril que algunos han visto como posible precursor de un despliegue de Wagner.

Para noviembre está prevista otra cumbre entre Rusia y África. En esta ocasión la sede propuesta es la ciudad natal de Putin, San Petersburgo, que también es la base de operaciones de Prigozhin.

Elian Peltier colaboró con la reportería desde Dakar, Senegal.

Declan Walsh es el corresponsal principal para África. Antes estuvo radicado en Egipto, desde donde cubría el Medio Oriente y Pakistán. Antes trabajó para The Guardian y es el autor de The Nine Lives of Pakistan. @declanwalsh

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Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : 100e jour de conflit depuis le début de l’invasion russe

50 ambassades de retour à Kiev, se réjouit Zelensky

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a indiqué dans une allocution télévisée, jeudi 2 juin, que 50 ambassades étaient de retour à Kiev, relate BFM TV. En raison de l’invasion russe, les diplomates avaient quitté la capitale pour leur sécurité. Il s’agit de retours « symboliques », s’est réjoui Volodymyr Zelensky : « Chaque nouvelle ambassade qui revient dans notre capitale est un témoignage de la foi en notre victoire. »

100e jour de guerre en Ukraine

Ce vendredi 3 juin est marqué par le 100e jour de conflit entre l’Ukraine et la Russie, depuis que Vladimir Poutine a lancé son offensive pour s’emparer notamment du Donbass – l’une des régions de l’est de l’Ukraine.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

‘Allinllachu’. Google Translate añade el quechua a su plataforma

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La incorporación de una de las lenguas indígenas más habladas en América podría ayudar a los funcionarios públicos y a los trabajadores de la salud a conectarse con sus comunidades. (Por cierto, “allinllachu” significa hola).

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Por Mitra Taj

LIMA — Cuando Irma Alvarez Ccoscco se enteró de que el idioma que ha hablado toda su vida, el quechua, había sido añadido a Google Translate, corrió a su computadora para probarlo.

“Dije: ‘Ya, finalmente llegó el día”, recordó. Alvarez Ccoscco, poeta, profesora y activista digital, en una entrevista telefónica. Empezó con algunas frases básicas. “No quise decepcionarme”, dijo. “Y sí, sí funcionaba”.

Era más que una nueva herramienta de comunicación; era la reivindicación de que el quechua y sus varios millones de hablantes en Sudamérica merecían una mayor voz y visibilidad, dijo Alvarez Ccoscco.

Ella y otros activistas del quechua llevaban años impulsando ese argumento. Después de todo, el quechua es una de las lenguas indígenas más habladas en América. Pero ahora, “lo dice una empresa tan grande como Google”, comentó. “Es como decir al mundo: ‘mira, acá estamos’”.

El quechua —o más exactamente el quechua del sur, el principal idioma de la familia lingüística quechua— fue una de las 24 lenguas que Google añadió a su servicio de traducción en mayo. En conjunto, las hablan unos 300 millones de personas. Muchas, como el quechua, son en su mayoría lenguas orales que han sido marginadas durante mucho tiempo, habladas por grupos indígenas o minoritarios.

Google dijo que el objetivo era incluir lenguas poco representadas en la tecnología para “conectar a las comunidades de todo el mundo”.

La herramienta también podría ayudar a los trabajadores de la salud, los profesores, los funcionarios, los agentes de policía y otros a conectar con los hablantes de esas lenguas en sus propias comunidades.

“En los Andes faltan profesionales bilingües en campos muy críticos”, afirma Américo Mendoza-Mori, académico quechuahablante de la Universidad de Harvard que estudia la identidad indígena y lingüística. “Hay millones de hablantes que necesitan ser atendidos y tratados como ciudadanos de su propio país”.

Eliana Cancha, una enfermera peruana de 26 años, dijo que solo dos de cada 10 trabajadores de la salud hablan la lengua quechua que se utiliza ampliamente en la región donde trabaja, lo que obliga a muchos pacientes a tratar de explicar lo que les aqueja señalando partes de su cuerpo.

“No pueden expresarse, o hacerse entender, con los médicos como corresponde”, afirma Cancha, quechuahablante nativa. “Eso quiere decir que no están recibiendo el tratamiento adecuado”.

El quechua surgió entre los agricultores y pastores de los Andes centrales de Perú hace más de 1500 años. En el siglo V, se había expandido en dos grupos principales, con aún más variantes, y en el siglo XV, los incas adoptaron uno de ellos como lengua franca de su vasto imperio, que se extendía desde Colombia hasta Argentina.

En la actualidad, se calcula que entre ocho y 10 millones de personas hablan quechua en Sudamérica, principalmente en Perú, Bolivia y Ecuador. El quechua del sur es, con mucho, el más hablado, con hasta siete millones de hablantes.

Hasta hace poco, el sistema de aprendizaje automático de Google Translate necesitaba ver traducciones de un idioma a otros que conoce para dominarlo, dijo Isaac Caswell, investigador científico de Google Translate. Pero ahora tiene tanta experiencia que puede aprender a traducir un nuevo idioma con nada más que un texto en ese idioma.

Caswell lo comparó con un políglota encerrado en una habitación con nada más que una pila de libros en un nuevo idioma; si se le da el tiempo suficiente, el políglota podría resolverlo.

Las lenguas subreepresentadas como el quechua tienen cada vez más presencia en línea así que el modelo de traducción de Google aprende valiéndose de textos escritos en ese idioma que están disponibles en la web pública.

“A medida que aumenta el número de comunidades en línea, es más posible hacer este tipo de cosas”, afirma Caswell.

El lingala, una lengua centroafricana, también acaba de incorporarse a Google Translate, aunque lo hablan unos 45 millones de personas. Lenguas europeas como el sueco, el finlandés o el catalán, con un número mucho menor de hablantes nativos, han estado en la herramienta de traducción durante años, principalmente porque han estado sobrerrepresentadas en los textos en línea, dijo Caswell.

“La gente lo está celebrando”, dijo Maryk Francq Mavie Amonga, asistente de producción del servicio de noticias multilingüe Africanews y hablante nativo de lingala. “Hay muchos lugares que aún no nos conocen”.

Hace poco más de una década, el quechua apenas existía en internet, dijo Alvarez Ccoscco.

Pero ella y otros activistas de la lengua quechua se han dedicado a digitalizar diccionarios, adaptar software de código abierto al quechua, escribir blogs y revistas electrónicas en quechua y ofrecer versiones en quechua de todo, desde extensos documentos coloniales y cuentos hasta videojuegos.

“Google se está uniendo a este ecosistema existente de esfuerzos digitales para asegurarse de que el idioma está ahí”, dijo Mendoza-Mori.

Dijo que era parte de un movimiento creciente en la comunidad quechuahablante en los últimos años que ha abrazado el idioma y luchado contra los estereotipos que retratan la lengua como una reliquia del pasado o una curiosidad cultural.

Yeni Erazo, de 24 años, administradora de salud en Lima, dijo que, aunque su familia la educó para que se sintiera orgullosa de hablar quechua, fue acosada por hablarlo en la escuela primaria. Incluso en la prestigiosa universidad a la que asistió, dijo, “la gente me miraba de reojo”.

Pero encontró un grupo de quechuahablantes nativos a los que no solamente les gustaba hablar quechua, sino que lo hacían en voz alta como ella. Juntos, hicieron una revista digital en quechua centrada en la identidad cultural, con 11 ediciones hasta ahora, y en este momento trabaja en una serie de videos de TikTok para promover más debates en quechua en las redes sociales.

“Yo me siento yo cuando hablo mi quechua”, dijo. “¿Por qué no debería sentirme orgullosa?”.

Tras la conquista española del Imperio Inca en 1532, el quechua pasó a ser visto como un signo de atraso o una fuente de sospecha por la nueva clase dirigente. Su uso se prohibió oficialmente después de que el líder indígena Túpac Amaru II encabezara una revuelta que recorrió el sur de los Andes a finales del siglo XVIII y que terminó con su tortura, desmembramiento y decapitación en público.

Aun así, los quechuahablantes siguieron constituyendo la mayoría de la población peruana a principios del siglo XX.

Pero en 2017, el porcentaje de peruanos que identificaban el quechua como su primera lengua era solo del 14 por ciento.

A medida que los quechuahablantes migraban del altiplano andino a las ciudades —algunos en busca de oportunidades, otros desarraigados por los conflictos—, la lengua no fue transmitida a las nuevas generaciones.

En los años 80 y 90, las sangrientas batallas entre los insurgentes de izquierda y las fuerzas de seguridad del Estado diezmaron los pueblos quechuahablantes, dejando tras de sí tantos cuerpos torturados y fosas comunes que hasta hoy las familias de “los desaparecidos” siguen recogiendo sus restos.

En Lima, donde muchos huyeron para escapar, “no podías hablar quechua abiertamente porque eras considerado comunista, terrorista”, dijo Ricardo Flores, un rapero, historiador y profesor de quechua que creció en parte en San Juan de Lurigancho, un distrito de la capital con una alta concentración de quechuahablantes.

Flores dijo que aún hoy, “se hacían los desentendidos, algunos señores, en los mercados y en los parques”.

“Pero sí entienden quechua, solo lo reservan para sus casas”.

El estigma ha pesado tanto sobre el quechua que no está claro si la lengua está creciendo o más bien disminuye, dijo Mendoza-Mori. Aunque el último censo de Perú registró un aumento de los hablantes de la lengua, puede ser únicamente porque más personas están dispuestas a reconocer que la hablan, dijo.

Incluso cuando los hablantes de quechua celebraron su inclusión en Google Translate, un profesor de derecho de una importante universidad de Lima fue noticia por preguntar por qué se seguía hablando y alabar el francés, el alemán y el italiano como lenguas de cultura y ciencia.

No cabe duda de que se han hecho avances considerables. En 2016, el canal de medios de comunicación estatal de Perú, TVPerú, añadió un noticiero en quechua a su programación diaria. En 2019, una estudiante de doctorado, Roxana Quispe Collantes, escribió y defendió la primera tesis en quechua en Perú.

De todas las traducciones del quechua que intentó Alvarez Ccoscco, dijo que una en particular la llenaba de orgullo: “Musqusqaykimanta astawan karutaraq chayasaqku”.

Se trata de un verso del escritor peruano José María Arguedas en un poema dedicado a Túpac Amaru II, que, según ella, Google tradujo más o menos correctamente como: “Llegaremos más lejos de lo que nunca soñaste”.

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France24 - World

Brits to celebrate Queen’s Jubilee by spending millions on royal memorabilia

Issued on: 01/06/2022 - 17:45

Joanna YORK

Celebratory events to mark Queen Elizabeth II’s 70th year on the throne will kick off in the UK this week, and all indications are that the British public is keen to mark the occasion: Royal memorabilia – from the distinguished to the bizarre – has been flying off the shelves.  

In London and up and down the UK, final preparations are being put in place for the parties, parades and concerts that will be held in honour of the queen’s Platinum Jubilee this weekend. While workers are looking forward to a shorter work week with national holidays declared for Thursday and Friday, Brits in general seem keen to launch themselves into the celebrations with gusto.  

For many this means buying royal memorabilia. According to the Centre for Retail Research, people in the UK are expected to spend more than £281 million (more than $350 million) on souvenirs, memorabilia and gifts marking the Platinum Jubilee.

“They are selling like hotcakes,” says Pauline Maclaran, professor of marketing and consumer research at Royal Holloway and co-author of “Royal Fever: The British Monarchy in Consumer Culture”.

“You can't get stuff because people are buying so much.”        

Queen, crown and corgis

Queen Elizabeth’s 70 years on the throne make her the longest-serving monarch in Britain’s history, and one that has forged a unique relationship with her subjects. A third of people in the UK claim to have either seen or met the queen in person. She is a reliable and familiar presence in the fabric of public life, rarely putting a foot wrong in her trademark bright outfits and a matching hat, always carrying a handbag.   

Now 96 years old, the queen’s public appearances have been reduced in recent months due to ill health and “mobility issues”. In an unusual turn of events, her attendance at the public celebrations to mark her own platinum Jubilee will only be confirmed “on the day itself”, a Buckingham Palace spokesperson said in May.   

>> Queen to skip Parliament opening for the 1st time in decades

Although the queen herself has recently become less visible in public life, her image has never been more omnipresent – no mean feat for a face that already appears on every UK postage stamp, pound coin and pound note. An abundance of new souvenirs are being produced to honour the Platinum Jubilee, all emblazoned with her image or symbols associated with her; crowns and her favourite dog breed, the corgi, are popular.   

The appearance of these products is no surprise – for centuries, significant royal events have been marked with commemorative souvenirs. When Queen Victoria was on the throne in the 1800s, royal paperweights, handkerchiefs, perfume bottles and biscuit tins were popular.  

But in 2022, the offerings have expanded to include some truly eccentric items. Alongside the traditional crockery sets and biscuit tins there are golf balls, dog leads, scented candles, duvet covers, handbags, pyjamas and even garden gnomes. An exclusive Jubilee Barbie doll, styled to look like the queen, sold out when it hit the market in May and is now being resold for up to £300 (almost $380) on online auction sites. 

Jubilee camp ready - Royal Gnomes at the ready 😂 pic.twitter.com/6lZSZ4axaP

April 9, 2022

Myth of the monarchy 

In the world of royal memorabilia, there are clear categories.

“There is very much a distinction in the royal souvenirs market between the high-end collectibles and the lower-end, basic stuff,” Maclaran says.  At the high end are commemorative coins produced by the Royal Mint and luxury porcelain that will accrue value as collectables. These are often official souvenirs, authorised by the royal family.    

Commissioning these memorabilia is a way to position royal milestones as historic, national events. “The monarchy has always made sure that it is seen as a crucial institution that is at the heart of the nation's history as a way of legitimising its presence within modern Britain,” says Dr Ed Owens, royal historian and author of “The Family Firm”.

“All of these souvenirs, be they official or unofficial, help sustain the myth of the significance of the monarchy to the modern nation.” 

While a committed royalist might buy an expensive plate, someone just looking to join in with the celebratory atmosphere might prefer a cheap, funny mug. “The lower-end souvenirs are typically reflective of the British, rather ironic, sense of humour,” Maclaran says. “These items are about having a really good time, full of laughter and bonding with other people as the prime motive rather than actually celebrating the queen.” 

“A lot of people would write it off as tat,” Owens says. “But for people who see these events as imbued with historic meaning, they see purchasing things to remember the event as a way of participating within the national community.”  

However, some Britons may be taking a rather more irreverent delight in the Jubilee commemorations.  

More than 10,000 pieces of crockery to mark the Jubilee were made and printed in China back in­ May – except they had a typo. Beneath a poorly rendered illustration of the queen’s face were printed the words “Platinum Jubbly”, making them instant collectors’ items.   

Best. Present. Ever.Genuine Jubbly mug from @heatherc1976 Love it! Thank you x pic.twitter.com/sPnJzqzf53

May 28, 2022

Everyday objects with emotional significance

Many of these objects bearing the queen’s face will be given as gifts or kept as a reminder of a good time had with friends and family, in addition to their historical significance. In this way, even a cheap mug can easily become a family heirloom. “It imbues these objects with quite profound emotional meaning,” says Owens.  

These everyday objects, passed between friends or down through generations, further strengthen the connection between the royal family and everyday people. “It’s a way of turning monarchy into something that's extra-ordinary but also very, very ordinary, because people will just have this stuff in their hands,” Owens adds.

“One of the great successes of monarchy is the way that it's embedded itself in everyday life and human emotions.” 

Even the irreverent souvenirs that poke fun at the royal family contribute to this effect. When Prince Charles and Diana, princess of Wales, divorced, unofficial commemorative mugs were printed with black lightning bolts dividing an image of the couple on their wedding day. The jokes may not always be gentle, but “it ingrains the royal family into popular culture in a firmer way because it actually makes them something we would miss”, Maclaran says.

“I mean, who could we possibly mock if we didn't have the royal family? That's a hugely essential role.” 

What comes next? 

This year, there is another reason why people in Britain might be to motivated to buy memorabilia featuring the queen: It is likely that that the Platinum Jubilee will be the last big national celebration in which Elizabeth II plays a starring role.

“The Jubilee is being staged is as Elizabeth II’s last hurrah,” says Owens. “That’s the reason why members of the public are participating in this event as fully as they seem to be, because there is this impending anxiety about what happens next.” 

Republicanism is an increasingly popular concept – especially among younger Britons – but even those who don’t support the monarchy may still find the prospect of a new head of state unsettling. It inevitably means a rethink of national identity.

“The royal family run very deep in our consciousness, even if we wouldn't claim to be royalist,” says Maclaran. 

While the Platinum Jubilee may be a “last hurrah”, it is also a much-needed diversion. Against a backdrop of soaring energy prices, the aftershocks of Brexit and back-to-back global crises, a royal anniversary sounds like good news – and a good excuse for a party. 

Over the four-day weekend, one national pub chain has announced it will sell pints of beer for 6 pence – the same price they were when the queen was crowned 70 years ago. The implications are clear: This is a weekend to get in the celebratory spirit and have fun.

As Maclaran puts it, whether you’re a royalist or not, ­“a fun time at the Jubilee is even funnier if you're wearing a mask with the queen’s face on it”. 

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Elizabeth II marks Platinum Jubilee with ‘Queen Camilla’ announcement

Queen Elizabeth II's 96th birthday marked with gun salutes

ENCORE!

Leading lady: Queen Elizabeth II's cinematic moments

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : les 27 membres de l’UE s’accordent sur de nouvelles sanctions contre Moscou

Un premier français serait mort au combat

Selon des informations d’Europe 1 jeudi 2 juin, un premier combattant français aurait été « mortellement blessé par des tirs d’artillerie » sur le terrain des hostilités en Ukraine. L’homme aurait rejoint la Légion internationale de défense ukrainienne, prenant part aux combats contre les forces russes. Il ferait partie des près de 150 Français partis combattre aux côtés des Ukrainiens, toujours selon la radio.

L’Occident doit se préparer à une « guerre d’usure », prévient l’OTAN

Les pays occidentaux doivent se préparer « à une guerre d’usure » en Ukraine, a estimé ce jeudi le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, après une rencontre avec le président américain Joe Biden à Washington. « Nous devons être préparés sur le long terme », a-t-il martelé devant des journalistes, rapporte Le Monde.

La Suède annonce une nouvelle aide à l’Ukraine

La Suède a annoncé ce jeudi qu’une nouvelle aide importante à l’Ukraine allait être octroyée, comprenant notamment un soutien économique et des équipements militaires, pour un montant total d’un milliard de couronnes, soit environ 95,5 millions d’euros, rapporte BFM TV.. « Nous voyons aujourd’hui une nouvelle phase dans l’invasion russe dans laquelle (la Russie) rassemble des forces dans les régions de l’est et du sud-est de l’Ukraine et il y a eu une demande de soutien dans plusieurs domaines de la part de l’Ukraine », a déclaré le ministre de la Défense suédois Peter Hultqvist.

Accord des 27 sur le 6e paquet de sanctions contre la Russie

Les représentants des vingt-sept membres de l’UE sont tombés d’accord, ce jeudi, sur un sixième paquet de sanctions contre Moscou incluant un embargo pétrolier avec des exemptions, tout en renonçant à inscrire sur la liste noire le chef de l’Eglise orthodoxe russe, selon des informations de BFM TV.

20% du territoire ukrainien sont occupés par la Russie, alerte Zelensky

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a alerté que l’Ukraine était occupée à 20 % par les troupes russes, relate Le Figaro. « Nous devons nous défendre contre la quasi-totalité de l’armée russe. Toutes les formations militaires russes prêtes au combat sont impliquées dans cette agression », a-t-il dénoncé.

La Russie aurait arrêté l’afflux de « mercenaires » étrangers

Le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, a indiqué que la Russie avait réussi à arrêter l’afflux de « mercenaires » étrangers en Ukraine. « Depuis début mai, l’afflux de mercenaires étrangers en Ukraine voulant prendre part aux hostilités contre l’armée russe s’est pour ainsi dire tari », a-t-il d’abord déclaré, relaie Le Figaro. Avant d’annoncer que « des centaines de mercenaires étrangers en Ukraine ont été éliminés » par l’armée russe à l’aide d’armes « de haute précision à longue portée, peu de temps après leur arrivée sur les lieux où ils devaient recevoir un entraînement supplémentaire ». Toutefois, le porte-parole russe a indiqué que la majorité de ces étrangers ont été neutralisés « dans les zones de guerre en raison de leur faible niveau d’entraînement et de leur manque d’expérience ».

5,2 millions d’enfants sont dans le besoin, selon l’Unicef

Dans un communiqué, relayé par Le Figaro, l’Unicef s’est alarmé de la condition des enfants en Ukraine. Une situation qui n’avait pas été connue « depuis la Seconde Guerre mondiale ». Depuis le début de la guerre en Ukraine, deux enfants sur trois ont été déplacés. Nombre d’entre eux ont été victimes de violences psychologiques et physiques. D’après l’Unicef, 5,2 millions d’enfants seraient donc dans le besoin.

Le conflit devrait durer encore de « nombreux mois »

Les Etats-Unis ont estimé que le conflit pourrait durer de « nombreux mois », relate BFM TV. À l’occasion d’une conférence de presse, à Washington, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a estimé, aux côtés du secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg : « Cela pourrait se terminer demain, si la Russie mettait fin à son agression. » Mais, comme le relaie BFM TV ce jeudi 2 juin, Antony Blinken ne voit « aucun signe » allant dans cette direction. Avant qu’un responsable sécuritaire occidental ne confirme que « le conflit devrait durer jusqu’à la fin de cette année, et probablement au-delà ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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New York Times - World

Elecciones en Colombia

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El ‘Trump’ colombiano podría ganar las elecciones presidenciales

Con un discurso populista, y su verbo incendiario, Hernández podría acaparar a los votantes de la derecha que no quieren arriesgarse con Gustavo Petro, el líder de la izquierda colombiana.

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Por Julie Turkewitz

BOGOTÁ, Colombia — El panorama político de Colombia ha cambiado notablemente en solo 24 horas.

Durante meses, los encuestadores predijeron que Gustavo Petro, un exguerrillero convertido en senador que aspira a ser el primer presidente de izquierda del país, iría a una segunda vuelta presidencial en junio contra Federico Gutiérrez, el candidato conservador que había argumentado que votar por Petro equivalía a “un salto al vacío”.

En cambio, el domingo, los votantes respaldaron a Petro y a Rodolfo Hernández, un exalcalde y un próspero hombre de negocios con una plataforma populista anticorrupción cuyo estatus antisistema, sus declaraciones incendiarias y su enfoque político limitado a un solo tema han hecho que lo comparen con Donald Trump.

La votación, por un izquierdista que ha hecho su carrera atacando a la clase política conservadora y por un candidato relativamente desconocido sin respaldo formal de un partido, representó un repudio al establecimiento conservador que ha gobernado Colombia durante generaciones.

Pero también cambió la situación política para Petro. Ahora es Petro quien se presenta como el cambio seguro, y Hernández es el peligroso salto al vacío.

“Hay cambios que no son cambios”, dijo Petro en un evento de campaña el domingo por la noche, “son suicidios”.

Hernández alguna vez se definió como un seguidor de Adolf Hitler, sugirió combinar los principales ministerios para ahorrar dinero y dice que como presidente planea declarar un estado de emergencia para enfrentar la corrupción, lo que genera temores de que podría cerrar el Congreso o suspender a los alcaldes.

Sin embargo, la derecha tradicional de Colombia ha comenzado a respaldarlo, trayendo consigo muchos de sus votos y haciendo que la victoria de Petro se vea cuesta arriba.

El domingo, Gutiérrez, exalcalde de Medellín, la segunda ciudad más grande del país, apoyó a Hernández y dijo que el propósito era “cuidar la democracia”.

Pero Fernando Posada, un politólogo, dijo que la medida también era el último esfuerzo de la derecha para bloquear a Petro, cuyo plan para rehacer la economía colombiana “pone en riesgo muchos de los intereses de la clase política tradicional”.

“La derecha colombiana llegó a un escenario tan extremadamente desastroso que incluso prefieren un gobierno que no les ofrece nada con tal de que no sea Petro”, dijo Posada.

Hernández, quien hasta hace unas pocas semanas no era muy conocido en la mayor parte del país, fue alcalde de la ciudad de Bucaramanga, ubicada en la parte norte del país. Hizo su fortuna en la construcción, edificando viviendas para personas de bajos ingresos en la década de 1990.

A los 77 años, Hernández consolidó gran parte de su apoyo en TikTok, una vez abofeteó a un concejal de la ciudad frente a las cámaras y recientemente le dijo a The Washington Post que tenía un efecto “mesiánico” en sus seguidores, a quienes comparó con los secuestradores “con lavado de cerebro” que destruyeron las torres gemelas el 11 de septiembre.

Cuando lo presionaron diciéndole que esa comparación era problemática, rechazó la idea. “Lo que estoy comparando es que después de entrar en ese estado, no cambias de posición. No la cambias”.

Hasta hace apenas unos días, la narrativa política de Colombia parecía simple: durante generaciones, la política había estado dominada por unas pocas familias adineradas y, más recientemente, por un conservadurismo de línea dura conocido como uribismo, fundado por el poderoso líder político del país, el expresidente Álvaro Uribe.

Pero la frustración de los votantes con la pobreza, la desigualdad y la inseguridad, que se vio exacerbada por la pandemia, junto con una creciente aceptación de la izquierda luego del proceso de paz firmado en 2016 con la guerrilla colombiana más grande, las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia (FARC), pareció cambiar la dinámica.

Para 2022, Petro, quien durante mucho tiempo ha sido el rostro combativo de la izquierda colombiana, pensó que era su momento. Y en los meses previos a las elecciones del 29 de mayo, los votantes acudieron en masa a sus propuestas: una amplia expansión de los programas sociales, detener todas las nuevas perforaciones petroleras en un país que depende de las exportaciones de petróleo y un enfoque en la justicia social.

El argumento era: izquierda contra derecha, cambio contra continuidad, la élite contra el resto del país.

Pero el improbable ascenso de Hernández refleja tanto un rechazo a la élite conservadora como a Petro.

También revela que la narrativa nunca fue tan simple.

Hernández, quien obtuvo el 28 por ciento de los votos, ha atraído a una amplia franja de votantes ansiosos por un cambio pero que nunca podría estar de acuerdo con Petro.

Petro es un exguerrillero que fue miembro de un grupo rebelde llamado el Movimiento 19 de abril (M-19) en un país donde los rebeldes aterrorizaron a la población durante décadas. Y es de izquierda en una nación que comparte frontera con Venezuela, un país sumido en una crisis humanitaria por un gobierno autoritario que reivindica a la izquierda.

Hernández, con su cabello anaranjado y desprolijo y su enfoque político de hombre de negocios, también ha atraído a votantes que dicen que quieren a alguien con la ambición de Trump y que no les preocupa si es propenso a la falta de tacto. (Años después de decir que era seguidor de Adolf Hitler, Hernández aclaró que quería decir que era seguidor de Albert Einstein).

Dos de los mayores problemas del país son la pobreza y la falta de oportunidades, y Hernández apela a las personas diciéndoles que puede ayudarlos a escapar de ambos.

“Creo que él mira a Colombia como una posibilidad de crecimiento. Y en eso creo que se diferencia de los demás candidatos”, dijo Salvador Rizo, de 26 años, consultor tecnológico en Medellín. “Creo que los otros candidatos están viendo una casa que está en llamas y quieren apagar el fuego y preservar la casa. Creo que la opinión de Rodolfo es que hay una casa que puede ser un hotel enorme en el futuro”.

También ha sido un crítico implacable de la corrupción, un problema crónico que algunos colombianos califican como un cáncer.

Al principio, se comprometió a no aceptar dinero de campaña de entidades privadas y dice que él mismo está financiando su candidatura presidencial.

“La gente política roba descaradamente”, dijo Álvaro Mejía, de 29 años, quien dirige una empresa de energía solar en Cali.

Dice que prefiere a Hernández en vez de Petro, un senador desde hace muchos años, precisamente por su falta de experiencia política.

La pregunta es si Hernández podrá mantener este impulso en las semanas previas a la segunda vuelta, mientras figuras políticas clave se alinean con su campaña.

Minutos después de que obtuviera el segundo lugar el domingo, dos poderosas senadoras de la derecha, María Fernanda Cabal y Paloma Valencia, le prometieron su apoyo, y Posada predijo que era probable que otras lo respaldaran.

Uribe, quien apoyó la candidatura de Hernández a la alcaldía en 2015, es una figura cada vez más polémica que aleja a muchos colombianos. Posada pronosticó que no apoyará a Hernández para no restarle votantes.

Si Hernández logra mantener el delicado equilibrio de conseguir los votos de la derecha, sin afectar su imagen, podría ser difícil que Petro logre vencerlo.

Muchos analistas políticos creen que los aproximadamente 8,5 millones de votos que obtuvo Petro el domingo son su techo, y que muchos de los cinco millones de votos de Gutiérrez se sumarán a los seis millones que logró Hernández.

Cuando los resultados quedaron claros, los partidarios de Hernández corrieron a la sede de su campaña en una de las principales avenidas de Bogotá, la capital.

Muchos vestían camisetas, sombreros y ponchos de campaña de color amarillo brillante, que dijeron que habían comprado ellos mismos en vez de que la campaña los repartiera gratis, de acuerdo con los principios de reducción de costos de Hernández.

“Nunca había visto a una persona con las características como las del ingeniero Rodolfo”, dijo Liliana Vargas, una abogada de 39 años, usando un apodo común para Hernández, quien es ingeniero civil. “Es un ser político que no es político”, dijo. “Es la primera vez que estoy totalmente emocionada de participar en unas elecciones democráticas en mi país”.

Cerca de allí, Juan Sebastián Rodríguez, de 39 años, líder de la campaña de Hernández en Bogotá, dijo que el candidato era “un rockstar”.

“Es un fenómeno”, dijo. “Estamos seguros de que vamos a ganar”.

Genevieve Glatsky colaboró en este reportaje desde Bogotá.

Julie Turkewitz es jefa del buró de los Andes, que cubre Colombia, Venezuela, Bolivia, Ecuador, Perú, Surinam y Guyana. Antes de mudarse a América del Sur, fue corresponsal de temas nacionales y cubrió el oeste de Estados Unidos. @julieturkewitz

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France24 - World

Daniel Defense, the US gunmaker notorious for ‘aggressive marketing’ targeting young adults

Issued on: 31/05/2022 - 14:55

Sébastian SEIBT

The perpetrator of the massacre in Uvalde, Texas, in which 19 children and two adults lost their lives on May 24 – the worst US school shooting in a decade – used a semi-automatic weapon manufactured by the US firm Daniel Defense, one of the most aggressive marketers of assault weapons, notably targeting young adults.

A week after the Uvalde school shooting, Daniel Defense shied away from attending the National Rifle Association convention.

“Daniel Defense is not attending the NRA meeting due to the horrifying tragedy in Uvalde, Texas, where one of our products was criminally misused,” the company’s vice president of marketing Steve Reed said in a statement. “We believe this week is not the appropriate time to be promoting our products in Texas at the NRA meeting.”

Indeed, the killer had acquired an AR-15 DDM4 V7 – Daniel Defense’s flagship semi-automatic rifle – to “celebrate” his 18th birthday. A few days later, he entered Robb Elementary School and carried out the massacre that horrified the world, and shocked the US, even if it was the country's 27th school shooting so far in 2022.

“We are deeply saddened by the tragic events in Texas this week,” read a statement on Daniel Defense’s website posted in the wake of the shooting. “Our thoughts and prayers go out to the families and community devastated by this evil act.”

Daniel Defense also took the opportunity to remove a message – on its website’s home page until the day after the Uvalde massacre – promoting a lottery with a prize of $15,000 to spend on guns or ammunition.

This kind of advertising is typical of Daniel Defense’s aggressive promotional approach. “Daniel Defense is basically the poster child of this egregious, aggressive marketing,” Ryan Busse, a former executive at the gun manufacturer Kimber and now a prominent critic of the US gun industry, told The New York Times.

One particular image – which Daniel Defense posted on Twitter 10 days before the Uvalde massacre – is emblematic of its outré marketing style. It shows a toddler clutching the same type of semi-automatic rifle the Uvalde shooter used, with the biblical proverb: “Train up a child in the way he should go, and when he is old, he will not depart from it.”

An online backlash followed the discovery of this tweet after the Uvalde massacre – prompting Daniel Defense to make its Twitter account private and limit people’s ability to comment on its Facebook page.

Trump fan CEO

This is not the first time, however, that Daniel Defense has received an avalanche of criticism for manufacturing weapons subsequently used in mass shootings. Four of its semi-automatic rifles were part of the arsenal used by the shooter who killed 58 people in Las Vegas in 2017. At the time, Daniel Defense sent its “thoughts and prayers” to victims’ families – but did not change anything about its business practices.

Marty Daniel, the company’s CEO and founder, only expressed regret once – after 27 people were killed in a shooting at a Baptist church in Texas in 2017. Daniel endorsed slightly tightening gun control laws in the aftermath of this massacre, as did the NRA. But he changed his mind a few days later.

Daniel Defense’s website portrays the company’s CEO, a Donald Trump supporter and big donor to Republican candidates, as a jack of all trades who sold windows and fireplaces before finding his métier in gun manufacturing.

It also states that Daniel developed a love for firearms after failing to make his mark in golf. “Daniel Defense got its start because Marty’s golf game sucked,” the website reads. “He would spend most of his free time unwinding on the golf course, until the day a friend invited him to shoot his AR.”

Ever-widening audience

Marty Daniel founded the company in 2000 and won his first contract for the US Army two years later. His company has won more than 100 Pentagon contracts since then.

But Daniel Defense has long been keen to market its wares to private US citizens – courting the general public in its promotional efforts since 2004, upon the expiry of the ban on selling new assault weapons for civilian use that was signed into law by then president Bill Clinton in 1994.

Since then, the company has been keen to convince American gun enthusiasts that they are entitled to the same AR-15s as the soldiers it has equipped over the past two decades – making this point explicit in an advert it unsuccessfully sought to air in local media markets during the Super Bowl in 2014.

Yet Daniel Defense’s marketing ploys have reached an ever-widening audience. The firm is now one of the 25 largest US firearms sellers in a crowded market for its niche, with more than 500 companies making semi-automatic rifles since 2004.

The AR-15 DDM4 V7 used by the Uvalde shooter is one of 19 models Daniel Defense makes that are often marketed to teens. A recent advertising clip shows a teenager practicing shooting, and the company has repeatedly used clips from video games like "Call of Duty" and films such as the "Star Wars" franchise to appeal to fans.

A more famous gun manufacturer, Remington, used the same tricks to sell its weapons to young people. That cost Remington dearly when families of the victims of the 2021 massacre at Sandy Hook Elementary School in Newtown, Connecticut, were awarded a payout of $72 million in a lawsuit for irresponsible marketing after the shooter had used an AR-15 produced by one of the company’s subsidiaries.

This article was translated from the original in French.

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Anti-gun protesters gather outside NRA convention after school massacre

‘Go in there!’: Parents of Texas school shooting victims question police delays

Biden grieves with Uvalde as anger mounts over worst US school shooting in decade

Valeurs Actuelles

[Ferrand] Elizabeth R

Lors de l’ouverture des jeux Olympiques de 2012, à l’issue d’un jubilé de diamant qui venait de célébrer ses soixante ans de règne, la reine Elizabeth s’était prêtée de bonne grâce à une mise en scène so British : un petit film à l’humour pince-sans-rire montrait la souveraine, emboîtant le pas d’un agent 007 qu’incarnait encore Daniel Craig, monter en hélicoptère et se jeter, en parachute, au-dessus des festivités.

Dix ans plus tard, cette vieille dame toujours pimpante, toujours auréolée de son casque de cheveux blancs impeccables, aborde les célébrations du jubilé de platine avec davantage de gravité sans doute – Elizabeth est veuve depuis treize mois – et peut-être un peu moins d’allant que naguère, mais sans avoir abandonné une once de cet esprit d’humilité qui la distingue.

Elle est pourtant la femme la plus connue du monde et ce, depuis sept décennies. Son profil reconnaissable orne, par milliards, timbres postaux, billets de banque et pièces de monnaie… Monarque de quinze États, chef sans partage de l’Église anglicane, la fille de George VI, nièce d’Édouard VIII, petite-fille de George V, arrière-petite-fille d’Édouard VII et arrière-arrière-petite-fille de celle qu’elle a prise pour modèle – cette reine Victoria décédée en 1901, trois ans et demi après son propre jubilé de diamant – est montée sur le trône en 1952 et a été guidée, dans ses premiers pas officiels, par Winston Churchill en personne.

Grâce à mon ami Stéphane Bern, j’ai eu l’honneur, en 2014, d’être présenté à la reine Elizabeth, lors d’une réception privée à l’ambassade du Royaume-Uni. Sa bonhomie et son sourire, mais également sa vivacité et son sens de la repartie, m’avaient séduit. Jamais je n’oublierai le regard bleu perçant de cette femme infiniment plus énergique, nettement plus présente aux autres que ce que j’aurais pu imaginer – bien plus “professionnelle” aussi. Comme Louis XIV, auquel je serais tenté de la comparer, cette reine d’Angleterre regarde sa charge comme un métier à part entière.

En 1992, pour le quarantième anniversaire de son règne, Elizabeth II avait fait une entorse à la règle du silence et s’était, pour une fois, prêtée au jeu de l’entretien devant les caméras d’Edward Mirzoeff. Le reportage qui en fut tiré s’intitule Elizabeth R R pour regina … Elle y évoquait justement les contraintes singulières de son singulier office : « La plupart des gens , confiait-elle en cet étonnant document, ont un travail qu’ils peuvent quitter quand ils rentrent à la maison. Dans cette existence-ci, le travail et la vie vont de pair. On ne peut pas vraiment séparer l’un de l’autre. Il s’agit de mûrir dans un rôle que l’on s’habitue à jouer et d’accepter que le sort l’ait voulu ainsi, parce que je crois que la continuité est une chose très importante. Il faut se faire une idée du travail que cela comporte, et ensuite, de ce que rétrospectivement on y trouve de satisfaisant. »

Le jour ou la reine tirera sa révérence, tout ce qui sera resté du « monde d’avant » s’en ira avec elle…

Dix ans plus tard – pour le jubilé de 2002 – le regretté Gonzague Saint Bris se demandait, dans les colonnes du Figaro, « ce qui resterait des tréteaux du rêve si le songe doré de la monarchie » venait à péricliter. Il répondait : « Nous aurions peu ou prou tous alors ce réflexe de crainte de la privation du merveilleux qui fut celui d’un petit Anglais lorsqu’il apprit la mort du grand écrivain Charles Dickens. L’enfant posa simplement cette question inquiète : “Et le Père Noël, il va mourir aussi ?” »

Un jour – le plus tard possible – l’inoxydable reine d’Angleterre tirera sa révérence ; douloureuse perspective. De même que le XVIIe siècle avait attendu, pour se clore, la mort du Grand Roi en 1715, ce sera, ce jour-là, tout ce qu’il reste encore du siècle dernier, celui de notre enfance, tout ce qui nous paraît survivre du “monde d’avant” qui, à jamais, s’en ira avec la Grande Reine… Il pourrait, d’un coup, faire plus sombre encore, et plus froid.

Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.

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New York Times - World

‘Sin mango, no hay vida’: el cambio climático afecta a los agricultores de la India

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Las altas temperaturas primaverales han devastado los cultivos de la fruta más querida del país. “Nunca había visto este fenómeno en mi vida”, dijo un agricultor.

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Por Suhasini Raj

MALIHABAD, India — Ninguna fruta en la India es tan universalmente amada y tan esperada como el mango, que, durante un periodo breve cada año, refresca y endulza los largos días de verano.

Los mangos se añaden a los kebabs, se utilizan en platillos agrios y se hacen puré con menta para preparar bebidas refrescantes. Los conocedores discuten con vehemencia sobre cuál de las decenas de variedades de la India (cada una con un sabor, color y textura distintos) es la mejor y discrepan cortésmente sobre la manera correcta de comer la fruta: cortándola en rebanadas o chupando el jugo directamente de la parte superior.

Pero, este año, este ritual centenario está en peligro. El calor abrasador que ha azotado al norte de la India semanas antes de lo habitual arrasó con las cosechas de mango, lo que amenaza un modo de vida para los miles de pequeños agricultores que cultivan la fruta y los millones de personas que la consumen.

La ola de calor es un claro ejemplo del reto al que se enfrenta la India para garantizar su seguridad alimentaria a medida que se agravan los efectos del cambio climático, lo que empeora sus dificultades para elevar la productividad agrícola hasta los niveles internacionales con el fin de alimentar a una población creciente de casi 1400 millones de personas.

Los peligros de un futuro más caluroso son dolorosamente visibles en una pequeña granja de Malihabad, uno de los principales distritos de cultivo de mangos del norte, donde Mohammed Aslam cuida unos 500 árboles.

Hace unos meses, sus árboles de mango eran la viva imagen de la salud, con sus hojas de color verde intenso que brillaban sobre la tierra bien hidratada y sus ramas con racimos perfectos de flores blancas. Luego, la India vivió el mes de marzo más caluroso en los 122 años de los que se tiene registro, con temperaturas promedio de casi 33 grados Celsius que llegaron a alcanzar los 40 grados. Las flores de mango se marchitaron y murieron antes de dar fruto.

Prácticamente ninguno de los árboles de Aslam, repartidos en 1,6 hectáreas, produjo mangos. En un año normal, habrían dado más de 11 toneladas de la fruta.

“Nunca había visto este fenómeno en mi vida”, dijo una tarde reciente mientras miraba su granja en el estado de Uttar Pradesh, lamentándose por los miles de dólares que iba a perder por la mala cosecha.

Aslam es uno de los cientos de agricultores que han visto con impotencia cómo el calor intenso de marzo se prolongaba hasta el abril más caluroso de los últimos 50 años y se alargaba hasta mayo. En un informe publicado el lunes, los climatólogos aseveraron que las posibilidades de que se produzca una ola de calor de este tipo en la India han aumentado al menos 30 veces desde el siglo XIX.

El calor ha superado con creces la temperatura óptima para la fertilización de los árboles de mango, que ronda los 25 grados Celsius, señaló Dheeraj Kumar Tiwari, científico de una universidad agrícola de Uttar Pradesh.

La India es el mayor productor de mangos del mundo, con casi el 50 por ciento de la cosecha mundial. Gran parte se consume en el país, pero también exporta decenas de millones de dólares en mangos cada año a los Emiratos Árabes Unidos, el Reino Unido, Alemania y Estados Unidos. En la última década, la India ha intentado entrar a los mercados de otros países de la Unión Europea.

En el pasado, el crecimiento de las exportaciones se ha visto limitado por el aumento del costo de los mangos indios en comparación con los de países como Brasil, Perú, Israel y Pakistán. La India se ha esforzado por aumentar la productividad, lo que reduciría los costos.

Incluso antes del calor extremo, las exportaciones de mango de la India se habían visto muy perjudicadas por las interrupciones en la cadena de suministro durante la pandemia, y el año pasado los envíos al extranjero se redujeron casi un 50 por ciento. La principal organización exportadora de la India esperaba que este año hubiera un gran cambio, ya que los gobiernos de la India y de Estados Unidos habían simplificado las condiciones del intercambio comercial.

No obstante, el mal tiempo ha afectado a las cosechas no solo en el norte de la India, sino también en el sur, que se ha visto afectado por lluvias fuertes y prematuras.

En Uttar Pradesh, el centro neurálgico del cultivo del mango en el norte, un funcionario de agricultura del gobierno calculó que la producción de mango en el estado caería cerca de un 20 por ciento este año. La Asociación de Productores de Mango señaló que la producción en el cinturón de cultivo de mango del norte se reduciría cerca de un 70 por ciento.

En el estado de Andhra Pradesh, en el sur, las fuertes lluvias retrasaron un mes la floración de las plantas de mango. Cuando los frutos brotaron, hacía demasiado calor y muchos se cayeron de las ramas antes de tiempo.

B. Sreenivasulu, subdirector del departamento de horticultura del distrito de Chittoor, en Andhra Pradesh, afirmó que durante las fuertes lluvias que azotaron la zona en noviembre y diciembre, cuando se produce la floración, las granjas se inundaron y muchos árboles de las riberas fueron arrancados.

El cultivo de mangos en el distrito, el más productivo del estado, se ha reducido al menos un 30 por ciento esta temporada. “Esta vez, el efecto del cambio climático fue muy visible”, dijo Sreenivasulu. “Como nunca”.

El empeoramiento de las condiciones amenaza los cultivos de mango, cuyas raíces se remontan a cientos de años atrás.

El distrito de Malihabad, en Uttar Pradesh, es conocido por sus deliciosas variedades, como el Dasheri, que lleva el nombre de un poblado de la zona. En el distrito viven muchas familias que cultivan esta fruta desde hace al menos tres generaciones. La mayoría de los agricultores de Malihabad tienen parcelas pequeñas y dependen exclusivamente del mango para su subsistencia.

Jyotsna Kaur Habibullah, quien dirige un mercado de agricultores, inició un festival del mango en 2013 en Malihabad para revivir la tradición de comer mangos directamente del huerto y que los consumidores pudieran estar en contacto directo con los agricultores.

“La comida está intrínsecamente ligada a la cultura de las personas, y los mangos juegan un papel importante no solo en la comida de la región, sino también en el arte y los textiles, también en forma de motivos y poesía”, dijo Habibullah. “La conexión emocional y psicológica de los mangos no es solo con su sabor, sino también con su vínculo con la cultura del lugar y se trata de un legado que no podemos dejar morir”.

Una tarde reciente, teniendo como fondo la serena belleza de los huertos de mangos que se alinean a ambos lados de una carretera tranquila de Malihabad, los agricultores que se habían reunido en un puesto de la carretera expresaron su preocupación por el futuro. Hablaron de diversificar su producción con otras frutas y verduras o de vender sus tierras.

Nadeem Ahmad, agricultor de mangos de tercera generación, dio un largo suspiro mientras entraba en su pequeña granja junto a la autopista. Señaló los árboles que por lo general están cargados de fruta en esta época del año.

“Con todo el dolor de mi corazón, tendré que empezar a talar estos árboles si continúa este patrón”, dijo. “El alma de un agricultor se estremece al ver estos árboles sin fruto”.

Al otro lado de la granja de Ahmad, Aslam aseveró que vivía en una “tensión constante” por un rendimiento de la cosecha de mangos que era apenas un 5 por ciento del de años anteriores. Su hijo de 14 años dijo que no quería seguir con el negocio familiar cuando fuera mayor.

“No habrá suficiente fruta ni siquiera para mis hijos”, dijo Aslam, con su frente cuadrada y arrugada bajo el fuerte sol de la tarde. Señaló que las dificultades lo habían obligado a posponer la boda de su hija.

“Sin mango, no hay vida”, concluyó, con palabras que se fueron apagando con su voz.

Karan Deep Singh colaboró con este reportaje desde Nueva Delhi.

Suhasini Raj ha trabajado durante más de una década como periodista de investigación en medios de comunicación indios e internacionales. Se unió al Times en 2014 y tiene su base en el buró de Nueva Delhi.

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L’Allemagne confirme son intention d’acquérir 60 hélicoptères de transport lourd CH-47F Chinook

par Laurent Lagneau · 2 juin 2022

Afin de remplacer la soixantaine d’hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-53G encore en service au sein de la Bundeswehr, le ministère allemand de la Défense lança un appel d’offres en 2017, en ne sollicitant que deux industriels, à savoir les américains Boeing [CH-47F Chinook] et Sikorky [CH-53K King Stallion]. Un choix aurait dû être annoncé en 2020…

Seulement, la seule décision prise cette année-là consista à annuler la procédure. La raison? Ce « projet aurait eu peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimée », fut-il avancé à l’époque, alors que le coût du programme, appelé « Schwerer Transporthubschrauber » [STH] était évalué à 5,6 milliards d’euros.

Mais ce n’était que partie remise puisqu’un nouvel appel d’offres pour 45 à 60 appareils fut de nouveau lancé en 2021, avec les mêmes acteurs… mais avec des exigences revues à la baisse. Dès lors, Sikorsky et Boeing se mirent en ordre de marche, en nouant des accords avec l’industrie allemande.

Ainsi, la filiale de Lockheed-Martin s’associa avec Rheinmetall Aviation Services, MTU Aero Engines, Hensoldt ou encore Rohde & Schwarz pour ne citer que les plus connus. De son côté, Boeing en fit autant avec Airbus, Lufthansa Technik, Honeywell Aerospace et Rolls-Royce Deutschland.

Cinq ans après le lancement du programme STH, Berlin vient d’annoncer son choix. Et, sans surprise, car il était donné favori, le CH-47F Chinook Block II s’est imposé. Grâce au fonds spécial doté de 100 milliards d’euros que le gouvernement allemand entend créer, 60 appareils seront commandés, pour environ 4,3 milliards d’euros. Les livraisons pourraient débuter en 2023 et se poursuivre jusqu’en 2029.

« Boeing est honoré que le gouvernement allemand ait choisi le CH-47F Chinook pour son programme STH. […] Avec le Chinook, l’Allemagne exploitera l’hélicoptère de transport lourd le plus abordable, le plus éprouvé et le plus interopérable de l’Otan. Nous sommes impatients de travailler avec les gouvernements américain et allemand pour finaliser cette vente dans le cadre de la procédure FMS [Foreign Military Sales] », a réagi l’industriel américain.

Der CH-47F Chinook soll der neue schwere Transporthubschrauber für die #Bundeswehr werden. Mit diesem Modell stärken wir unsere Kooperationsfähigkeit in Europa. Er ist modern, erprobt & wird er bereits von #NATO-Partnern genutzt. Das Parlament muss dem noch zustimmen. pic.twitter.com/houOlAW2jj

— Verteidigungsministerium (@BMVg_Bundeswehr) June 1, 2022

« Nous avons soigneusement pesé les avantages et les inconvénients ainsi que les risques, puis nous avons voté à l’unanimité en faveur de ce modèle. Le Chinook est moderne et éprouvé. Avec lui, nous renforçons notre capacité à coopérer en Europe. De plus, nous obtenons une flotte plus importante et gagnons en flexibilité », a expliqué Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, lors d’une séance au Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr].

L’un des critères qui aura été déterminé est le prix du CH-47F Chinook Block II, qui, au passage, peut être ravitaillé en vol.

« Le prix unitaire inférieur du CH-47F permet également d’acheter de plus grandes quantités, ce qui signifie une plus grande flexibilité opérationnelle pour les forces armées », a en effet souligné le ministère allemand de la Défense, qui a évoqué une possible coopération avec les Pays-Bas, qui sont aussi dotés de Chinook. « En optant pour un produit disponible sur le marché et utilisé dans le monde entier [sauf en France, ndlr], les risques techniques et financiers sont réduits », a-t-il ajouté.

Pour Boeing, qui a récemment dû faire une croix sur la vente potentielle de F/A-18E/F Super Hornet à la Luftwaffe étant donné que le F-35A de Lockheed-Martin a finalement été retenu pour remplacer les chasseurs bombardiers PANAVIA Tornado, il s’agit du second contrat important gagné en Allemagne en moins d’un an, après celui relatif aux cinq avions de patrouille maritime P-8A Poseidon.

France24 - World

Population decline in Russia: ‘Putin has no choice but to win’ in Ukraine

Issued on: 24/05/2022 - 20:02

Cyrielle CABOT

With a slumping birth rate, a death rate on the rise and immigration slowly falling, Russia is experiencing population decline. Despite having launched some of the most encouraging childbirth policies, Putin is now facing a major problem for someone who believes population is synonymous with power, says French demographer Laurent Chalard.

Russia’s population has been declining at a dizzying rate for the past 30 years. The demographic trend has been steadfast since 1991, when the Soviet Union fell and Russia counted 148.2 million inhabitants within its far-reaching borders. By 2021, that number had fallen to 146.1 million, according to Russian statistics agency Rosstat. What’s even more striking is that, according to demographic projections, the country’s population will continue to fall and reach between 130 and 140 million inhabitants by 2050.

“Russia is paying the cost of the 90s,” explains Alain Blum, a demographer at the National Institute for Demographic Studies (INED) in France. “When the Soviet Union fell, the country plunged into a serious demographic crisis. For the first time, Russia’s mortality rate significantly exceeded its birth rate, leading to a decline in its population.” By the early 2000s, Russia had a population of only 143 million.

“Today, people of childbearing age are those who were born during that period, and there simply aren’t enough of them to drive population growth,” the researcher explains. Especially given that Russia is also facing an increased mortality rate at the moment as a result of the Covid-19 pandemic.

Childbirth policies and migration

But that’s not to say that President Vladimir Putin, who came to power in 2000, hasn’t made efforts to curb the trend. In addition to modernising hospitals and improving healthcare options, he also launched a major set of childbirth policies. “Russia has become one of the most encouraging countries in this regard,” Chalard, who specialises in population movements, points out.

“In recent years, the government has set up financial aid programmes for parents, family allowance systems, bonuses for large families…” Chalard recounts. “Not to mention very active propaganda around the issue. Putin himself regularly advocates for family values and calls on the population to have kids in his public speeches.”

At the same time, Putin has pursued a vast migration policy by opening Russian borders to immigrant workers who often come from Central Asia, facilitating naturalisation procedures for Russian speakers and giving out Russian passports to inhabitants of neighbouring countries. But these migratory movements were stopped dead in their tracks due to Covid-19.

‘Putin is obsessed’

“Putin is obsessed with this demographic issue,” says Chalard. “In his mind, the power of a country is linked to the size of its population. The larger the population, the more powerful the state.”

Following this mindset, Putin presented the demographic crisis as a “historic challenge” in January 2020, and assured his country that “Russia’s destiny and its historic prospects depend on how numerous we will be”.

In the face of this, population decline is clearly a key motivator for Russia in its war against Ukraine, Chalard and Blum agree. Ukraine has a population of 44 million people who are mostly of Slavic descent from the former Soviet bloc. For Putin, the invasion is not only about capturing territory he believes belongs to Russia, but about gaining control over a population he wants to "integrate" into the country.

In its latest population census, Moscow has included the 2.4 million inhabitants of the Donbas, parts of which were administered by pro-Russia separatists before the current invasion. For several weeks now, the Kremlin has also decided to refocus its efforts in the east of Ukraine with one objective in mind: organising local referendums on potential integration into Russia.

Consequences of the war in Ukraine

But could Putin's ambition to boost population growth backfire and, conversely, worsen the demographic crisis?

“If I take Ukrainian sources into account, Russia has sent 165,000 soldiers into Ukraine. That’s nothing compared to the total population, meaning deaths from the war will have a very small impact on Russian demography,” says Chalard. “Unless the situation turns into a global conflict and forces Russia to increase its troop deployment considerably.”

“On the other hand, this demographic anxiety could explain why Moscow is somewhat reluctant to send more soldiers to the front line. The government is well aware that limiting troop losses is important, especially young ones,” the demographer adds.

But the war could also catalyse another phenomenon: Russia’s brain drain. According to the Financial Times, some 150,000 people working in new technologies have fled the country. Many of them have settled in Israel or Turkey, countries stepping up their efforts to attract this wave of workers. “Once again, the impact on countrywide demographics will be limited since the phenomenon is quite marginal. On the other hand, from an economic point of view, this [trend] could have a significant impact in a context already troubled by sanctions,” Chalard explains.

No trust, no babies

Alexey Raksha, a Russian demographer living in Moscow, is already predicting a sharp drop in childbirth over the coming months as a reaction to the war in Ukraine, but above all to the economic crisis linked to the sanctions. “During economic crises, people are less inclined to have children, which is logical,” he explains. “Trust in the future plays a key role in a country’s birth rate.”

“The war will affect births from December,” Raksha predicts. “We’ll see the effects as early as 2023. It’s going to be a bad year for childbirth in Russia. And the following year won’t be much better,” he concludes. His predictions are supported by the latest statistics from Rosstat, which reported a 5 percent drop in births in the first quarter of 2022 compared to last year.

“I think that everything will depend on who wins the war,” adds Chalard. “If Russia wins, the resulting joy could lead to a boom in births. But losing and getting bogged down in an economic crisis will have the opposite effect,” he says. “What is certain is that Putin has his back against the wall. From a demographic point of view, he has no other choice but to win.”

This article has been translated from the original in French.

© France Médias Monde graphic studio

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The lessons learned after three months of war in Ukraine

Number of displaced people passes 100 million for first time, says UN

Perspective

Russian invasion of Ukraine is a 'war of civilisation', historian says

France24 - Monde

Roland-Garros : Alexander Zverev, un gros défi pour Rafael Nadal en demi-finale

Publié le : 03/06/2022 - 06:55

Nicolas BAMBA

Après son exploit face à Novak Djokovic, Rafael Nadal dispute la première demi-finale de l'édition 2022 du tournoi de Roland-Garros, vendredi. Sur la terre battue parisienne, l'Espagnol est le roi. Mais sa forme physique inquiète alors que se dresse face à lui le puissant Alexander Zverev. 

Rafael Nadal va-t-il fêter son 36e anniversaire avec une quatorzième qualification pour la finale de Roland-Garros ? Vendredi 3 juin, le Majorquin souffle une bougie supplémentaire. Et pour ce jour particulier, il a droit à un nouveau match au sommet, sur cette terre battue où il a déjà tant brillé.

Trois jours après son quart de finale légendaire contre Novak Djokovic, commencé mardi soir et terminé mercredi à 1 h 16 du matin, Rafael Nadal revient sur le court Philippe-Chartier pour affronter Alexander Zverev en demi-finale.

L’Allemand, actuellement numéro 3 mondial, n'a pas le palmarès ni la réputation de son adversaire du jour à Paris. Et si Rafael Nadal, modèle de professionnalisme, n'a probablement pas l’intention de sous-estimer le demi-finaliste, Alexander Zverev, lui, a les moyens de gripper la machine de son adversaire.

Grab your 🍿 First up on Philippe Chatrier tomorrow!@RafaelNadal 🆚 @AlexZverev@rolandgarros | #RolandGarros pic.twitter.com/G86TVoZ6CM

June 2, 2022

Zverev veut enfin gagner

En quarts de finale, celui que l'on surnomme "Sascha" a frappé un grand coup en éliminant le phénomène espagnol Carlos Alcaraz. Exceptionnel depuis le début de l'année, ce dernier semblait destiné à retrouver son aîné Rafael Nadal en demi-finale, dans ce qui aurait pu ressembler à un passage de témoin entre le vétéran et le jeune prodige. Mais Alexander Zverev s'en est mêlé et a sorti Carlos Alcaraz en quatre sets, s'offrant ainsi le droit de défier le maître de la terre battue.

Sacré champion olympique en simple à Tokyo l'été dernier, le géant allemand – 1,98 m – s'était déjà hissé jusqu'en demi-finales lors de la dernière édition de Roland-Garros. Le Grec Stefanos Tsitsipas l'avait alors dompté. Cette fois, il espère bien atteindre la finale, lui qui n'a encore jamais accroché un tournoi du Grand Chelem à son palmarès – son meilleur résultat : finaliste de l'US Open 2020.

Après son succès contre Carlos Alcaraz, Alexander Zverev n’a d’ailleurs pas caché son ambition. "Je n'ai plus 20 ou 21 ans. J'ai 25 ans. Je suis à un stade où je veux gagner, où je suis censé gagner", a-t-il déclaré, alors qu'il ignorait encore s'il affronterait Novak Djokovic ou Rafael Nadal. Mais peu importe l’adversaire, Alexander Zverev veut enfin concrétiser sa progression avec un titre du Grand Chelem.

Il lui faudra donc réaliser un exploit : devenir le troisième homme à battre Rafael Nadal à Roland-Garros. En l’espace de 17 ans et 113 matches porte d’Auteuil, seuls le Suédois Robin Söderling, en 2009, et le Serbe Novak Djokovic, en 2015 et 2021, y sont parvenus.

Dans quel état se trouve Nadal après sa bataille face à Djokovic ?

Mais l'homme aux treize sacres à Paris va aussi devoir se montrer solide pour passer l'obstacle Zverev. L'Allemand sert très fort et développe un jeu agressif. Sa puissance a déjà fait des dégâts : en neuf confrontations face à lui, Rafael Nadal a perdu trois fois, dont une fois sur la terre battue du Masters 1000 de Madrid en 2021. Ces trois revers ont été enregistrés sur leurs quatre derniers face-à-face.

Le "Taureau de Manacor" doit aussi lutter avec un autre adversaire coriace : lui-même, ou plutôt son corps affaibli pour être précis. L'Espagnol n'a pas fait de mystère quant à son état physique. Atteint du syndrome de Müller-Weiss, une nécrose de l'os scaphoïde qui provoque des douleurs chroniques, il souffre le martyre au niveau du pied gauche.

Certes, avec des soins et une flopée d'anti-inflammatoires, Rafael Nadal a pu répondre présent jusque-là. Mais dans quel état est-il après son match contre Djokovic, long de 4 h 12, sachant qu'il avait déjà passé autant de temps sur le court au tour précédent face au Canadien Félix Auger-Aliassime ?

"Ce sera un défi physique mais aussi mental. Normalement, quand Rafa bat Djokovic dans un tournoi du Grand Chelem, c'est en finale et il remporte le trophée. Mais cette fois, c'étaient des quarts. Il a deux jours pour récupérer mais ça va être un test difficile pour Rafa", a prévenu l'ancien tennisman britannique Tim Henman, reconverti consultant pour Eurosport. Qu’elle voie la légende Nadal triompher à nouveau ou l'ambitieux Zverev l'emporter, cette demi-finale va valoir son pesant d'or. 

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Les forces aériennes chinoises ont harcelé un avion de patrouille maritime canadien près de la Corée du Nord

par Laurent Lagneau · 2 juin 2022

La semaine passée, les États-Unis ont soumis au Conseil de sécurité des Nations unies une nouvelle résolution visant à sanctionner encore plus sévèrement la Corée du Nord pour ces derniers tirs de missiles balistiques. Seulement, en raison de leur qualité de membres permanents, la Russie et la Chine y ont mis leur veto.

Cela étant, les sanctions imposées par les résolutions 2375 et 2397 n’ont nullement empêché Pyongyang de poursuivre ses activités nucléaires – un nouvel essai pourrait avoir lieu prochainement – et le développement de son arsenal de missiles balistiques…

Pourtant, en janvier 2018, et afin de documenter les violations de ces sanctions, l’ONU a mis en place l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], une structure chargée de surveiller les trafics illicites en haute mer, dans les environs de la péninsule coréenne. La Marine nationale y engage ponctuellement des moyens, dans le cadre de l’opération « AETO ».

Le Canada participe également à cette mission de surveillance, via l’opération « NEON », laquelle mobilise généralement une frégate et/ou un avion de patrouille maritime CP-140 Aurora, celui-ci étant basé à Kadena [Japon] durant son engagement.

Or, les missions de l’UNSC ECC ne plaise apparemment à tout le monde… Ainsi, ce 2 juin, et alors qu’un CP-140 Aurora de l’Aviation royale canadienne [ARC] vient d’achever une mission d’un mois au titre de l’opération NEON, Ottawa a dénoncé l’attitude d’avions de combat chinois à son égard.

« Les Forces armées canadiennes peuvent confirmer qu’à plusieurs reprises au cours de cette plus récente itération de l’opération NEON, des interactions se sont produites entre nos aéronefs de patrouille à long rayon d’action CP-140 Aurora de l’Aviation royale canadienne et des aéronefs de la Force aérienne de l’Armée populaire de libération [PLAAF] », a en effet indiqué le ministère canadien de la Défense.

« Lors de ces interactions, les avions de la PLAAF n’ont pas respecté les normes internationales de sécurité aérienne », a-t-il ajouté, avant de dénoncer un comportement « non professionnel » de la part des pilotes chinois.

« Dans certains cas, l’équipage de l’ARC s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision potentielle avec l’aéronef intercepteur », explique le ministère canadien, précisant que de tels incidents se sont produits dans l’espace aérien international.

Dans le détail, « plusieurs avions de la PLAAF », dont le type n’a pas été précisé par Ottawa, se seraient approchés suffisamment du CP-140 Aurora pour tenter de le « détourner de sa trajectoire de vol ».

Selon la chaîne canadienne Global News, qui cite des sources au fait de ces incidents, les avions de combat chinois auraient « fréquemment volé à des distances de 6 à 30 mètres de l’avion de patrouille maritime de l’ARC. Ce qui, au regard de la vitesse élevée de ces appareils ne peut qu’accroître le risque de collision…

« La principale préoccupation des Forces armées canadiennes est la sécurité de notre équipage et l’importance que les aéronefs de la PLAAF maintiennent une distance professionnelle par rapport aux aéronefs des FAC volant dans le cadre d’une mission sanctionnée par l’ONU se déroulant dans l’espace aérien international », a souligné le ministère de la Défense, regrettant par ailleurs que de « telles interactions » sont « préoccupantes et de plus en plus fréquentes ».

En novembre dernier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait affirmé que, durant son récent engagement dans l’opération AETO, un Falcon 200 de la Flottille 25 avait été « régulièrement intercepté par des avions de chasse SU30 MKK chinois […] alertés par une frégate de défense anti-aérienne positionnée au sud de la Corée du Nord ». Mais il n’avait pas fait état d’interactions « dangereuses », comme vient de le faire le ministère canadien de la Défense.

France24 - Monde

Ukraine : de Moscou, Pékin ou Téhéran, les 1001 facettes de la guerre de l’information

Publié le : 19/05/2022 - 18:03

Sébastian SEIBT Suivre

L’étendue des efforts des groupes prorusses pour répandre la désinformation autour de la guerre en Ukraine est dévoilée dans un rapport de la société de cybersécurité Mandiant, consulté par France 24. Mais le conflit a aussi été récupéré par des cyberagents chinois et iraniens.

Un faux Zelensky qui apparaît en vidéo pour affirmer que l’Ukraine se rend, des rumeurs propagées laissant entendre que des Polonais prélèvent des organes sur des réfugiés ukrainiens pour les revendre, ou encore un journaliste russe inventé de toutes pièces qui affirme sur Twitter qu’Israël a toujours soutenu l’Ukraine pour nuire à la Russie.

L’ampleur et la diversité des campagnes de désinformation et d’influence en ligne autour de la guerre en Ukraine est illustrée dans un rapport de Mandiant – l’une des principales entreprises américaines de cybersécurité – que France 24 a pu consulter jeudi 19 mai. Si les efforts de hackers pro-Kiev ont déjà été largement commentés, les observateurs commencent tout juste à avoir une idée de l'étendue des opérations menées par le camp pro-Moscou.

Faux suicides et trafic d’organes bidon

Depuis le début de la guerre et la célèbre fausse vidéo de Volodymyr Zelensky en train d'annoncer la capitulation de l'Ukraine, les opérations de désinformation se sont multipliées.

À cet égard, le rapport de Mandiant permet de lever le voile sur une série de campagnes russes en ligne qui n’avaient pas jusqu’à présent été repérées ou attribuées. C’est notamment le cas de "Secondary Infektion", une vaste opération russe de manipulation de l’information, certes connue depuis 2014, mais qui a multiplié les initiatives anti-ukrainiennes depuis le début de la guerre.

Ainsi, en mars, ces pros de la désinformation ont "fait circuler la rumeur sur Internet que [le président ukrainien] Volodymyr Zelensky s’était suicidé dans un bunker, accablé par les nombreuses défaites militaires ukrainiennes", écrivent les experts de Mandiant. Toute ressemblance avec le sort d’un certain dirigeant nazi du IIIe Reich à la fin de la Seconde Guerre mondiale n’est probablement pas fortuite. La propagande russe ayant depuis le début du conflit tenté de dépeindre le président ukrainien comme un Adolf Hitler moderne…

"Secondary Infektion" est aussi responsable d’une autre "fake news" ayant largement circulé sur les réseaux sociaux en avril selon laquelle le régiment Azov chercherait à "se venger" de Volodymyr Zelensky – probablement en l'éliminant –, accusé de les avoir abandonnés à Marioupol. Une manière de saper l'autorité du président ukrainien sur l'un de ses plus célèbres bataillons.

Le rapport de Mandiant dévoile aussi à quel point les alliés de la Russie ont participé à cet effort de guerre de l’information. Ainsi, les Biélorusses de Ghostwriter ont fabriqué de toutes pièces des documents administratifs propagés sur Internet pour nourrir une théorie du complot selon laquelle "un gang de criminels polonais – ayant des liens avec 'des responsables haut placés dans l’appareil d’État' – prélèverait des organes sur des réfugiés ukrainiens pour les vendre à une riche clientèle européenne", écrivent les auteurs du rapport.

Ces quelques exemples illustrent les deux principaux axes d’attaque de ces cyberagents : semer la confusion dans les rangs de l’ennemi (en faisant croire que Zelensky est mort, par exemple) et affaiblir les relations que l’Ukraine peut avoir avec ses voisins européens.

Ghostwriter n’en est d’ailleurs pas à sa première opération du genre. Ces apôtres de la discorde en ligne ont toujours été des spécialistes pour tenter de semer la zizanie au sein des pays occidentaux. "Jusqu’en 2020, cette opération visait surtout à affaiblir le soutien à l’Otan des populations en Lettonie, Lituanie et Pologne", écrivait Mandiant dans un rapport publié en 2021.

Le retour de "l’usine à trolls" russe

Ils ont simplement adapté leur modus operandi à la nouvelle réalité de la guerre. Et c’est d’ailleurs une constatation plus générale faite par les experts de Mandiant. "Chaque groupe prorusse met son savoir-faire spécifique développé au fil des ans à profit dans cette guerre de l’information", souligne Alden Wahlstrom, analyste chez Mandiant et coauteur de leur rapport.

Ainsi, le groupe APT28, qui avait été accusé de s’être introduit en 2016 dans les serveurs du Parti démocrate américain avant l’élection présidentielle, est soupçonné de chercher à mettre la main sur des informations pouvant nuire à l’Ukraine.

Ce conflit semble même marquer le grand retour de l’Internet Research Agency (IRA), la célèbre "usine à trolls" de Saint-Pétersbourg qui était devenue synonyme de "fake news" à l’époque de la présidentielle américaine de 2016. "Un nouveau groupe Telegram – baptisé 'Cyber Front Z' – a été créé au début de la guerre en Ukraine dans le but d’organiser la propagation des contenus prorusses. Les médias ukrainiens affirment qu’il est géré par l’IRA, et même si nous n’avons pas pu le confirmer indépendamment, l’activité observée dans ce salon de discussion correspond aux pratiques de l’IRA", explique Alden Wahlstrom.

Les cyberpropagandistes et autres hackers russes ainsi que leurs alliés directs en Biélorussie ne sont pas les seuls à être obnubilés par la guerre en Ukraine. Des groupes d’autres pays "amis" de Moscou – surtout la Chine et l’Iran – ont aussi sauté sur cette occasion, mais pas forcément pour relayer la propagande "made in Russia". "Ils agissent par opportunisme et développent des récits propres à servir leurs intérêts nationaux", résume Alice Revelli, analyste chez Mandiant et coauteure de l’étude.

Opportunisme à Pékin et Téhéran

Dragonbridge, un groupe chinois qui dirige une armée de milliers de faux comptes sur les réseaux sociaux, est devenu l’un des principaux promoteurs sur Internet de la thèse farfelue selon laquelle les États-Unis développent en secret des armes biologiques dans des laboratoires situés en Ukraine.

Toujours prompt à dépeindre les États-Unis en grand méchant de l’ordre international, ce même groupe propage des messages suggérant que Washington à "attisé les braises du conflit dans l’espoir qu’une guerre leur permettrait de vendre davantage d’armes à l’Ukraine", notent les auteurs du rapport de Mandiant.

Des groupes iraniens profitent aussi de ce conflit pour développer des récits anti-américains… mais pas seulement. C’est une occasion pour eux de louer la politique nucléaire de Téhéran car ils assurent que "si l’Ukraine n’avait pas abandonné son arsenal nucléaire, le pays n’aurait pas été attaqué", rapportent les analystes de Mandiant.

Des hackers pro-Téhéran ont même créé un compte de faux journaliste russe sur Twitter, appelé Fyodor Lukyanov, afin de lui faire écrire qu’Israël est un important soutien de l’Ukraine. Cette campagne d’influence, baptisée "Roaming Mayfly" par Mandiant, "vise délibérément l’opinion publique russe afin d’essayer de créer des tensions entre la Russie et Israël", notent les experts de Mandiant.

Il est difficile de savoir si ces opérations ont été efficaces. Après tout, le moral de l’armée ukrainienne semble être plutôt élevé, et les Occidentaux apparaissent unis dans leur soutien à Kiev.

Mais, au minimum, "ces campagnes ont créé un chaos informationnel qui rend plus difficile de distinguer le vrai du faux, et c’est déjà un accomplissement", assure Alden Wahlstrom. Et puis c’est aussi un gigantesque terrain d’expérimentation des méthodes de désinformation en temps de guerre. "Tous ces groupes regardent ce que font les uns et les autres durant ce conflit, afin d’en retenir quelque chose pour le futur", estime l’analyste de Mandiant. En espérant être plus efficaces lors du prochain conflit.

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La Málaga de los malagueños: las mejores pistas para disfrutar de la ciudad

LONELY PLANET

Laura Baena, creadora de Malasmadres, el cantaor Gregorio Valderrama, el arquitecto Salvador Moreno Peralta o el director del Centre Pompidou José María Luna guían entre restaurantes, museos, plazas y jardines de la localidad andaluza

Más información en la nueva guía Málaga de Cerca de Lonely Planet y en www.lonelyplanet.es.

En muy pocos años, Málaga se ha convertido en uno de los destinos estrella de España. Una oferta cultural a lo grande, un clima magnífico, playas estupendas y una inigualable gastronomía hacen que cada vez tenga más y más visitantes. La ciudad andaluza resulta a propios y extraños una ciudad disfrutona y alegre que invita al turismo tranquilo y a disfrutar de los placeres de la buena vida. Doce malagueños comparten algunos de sus rincones favoritos, al margen del turismo y las modas, dibujando entre todos un esbozo a vuelapluma de la auténtica Málaga, la que disfrutan los propios malagueños. 

Una plaza en el centro, la de la Merced, y un rincón junto al mar, los Baños del Carmen

La creadora del Club de Malasmadres, Laura Baena, trabaja desde hace años por conseguir una conciliación de la vida familiar y laboral, temática de su último libro Yo no renuncio (editorial Lunwerg). Es malagueña y ejerce orgullosa de embajadora de la ciudad en la que vive. Baena elije dos lugares imprescindibles para conocer aspectos muy diferentes de la ciudad: la plaza de la Merced y los Baños del Carmen. 

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La popular plaza de la Merced, donde nació Pablo Ruiz Picasso, es uno de los epicentros de la vida malagueña, sombreada con jacarandas que en primavera tiñen de violeta este rincón rodeado de edificios armoniosos y de restaurantes y cafés con terraza, como la del café La Calle de Bruselas. Allí está todavía la Casa Natal de Picasso, que reúne una gran colección del artista y de muchos de sus coetáneos, además de objetos, documentos y fotografías de la familia. Preside la plaza un monumento al general Torrijos que, sin juicio previo y junto a 48 hombres que le acompañaron en el levantamiento contra el absolutista Fernando VII, fueron fusilados en el arenal de San Andrés. Un obelisco levantado en 1842 señala la cripta en la que descansan estos héroes románticos. 

La otra recomendación de Laura Baena para el visitante es acercarse a los Baños del Carmen, un lugar delicioso para comer o tomar algo, sobre todo al atardecer, contemplando una espectacular puesta de sol. Cuando a finales del siglo XIX se pusieron de moda los baños de mar, en Málaga nacieron varios establecimientos privados, todos desaparecidos salvo los Baños del Carmen, abiertos en 1918, que rápidamente se convirtieron en punto de encuentro de la burgue­sía malagueña. En este gran complejo privado se pagaba para acceder a la playa y se garantizaba el cumplimiento de la moralidad vigente con zonas sepa­radas para hombres y mujeres y una tercera opción para que las fami­lias disfrutaran juntas del baño. En los años veinte, fueron la gran atracción social, con su embarcadero, pista de baile, campo de tenis y hasta un acuario. Llegó a tener un campo de fútbol, donde jugó el Málaga CF hasta que se construyó el estadio de La Rosale­da, que durante un tiempo devino en hipódromo. El balneario siguió en funcionamiento hasta la década de 1980. Tras diversas fases y reformas, lo que hoy podemos contemplar es el proyecto de 1933: el restaurante El Balneario, de dos plantas rodeado de columnas que parecen surgir de las aguas. Ahora también tiene una terraza de copas con coctelería en su azotea en la que es difícil encontrar un hueco al caer la tarde. 

Algunas joyas del tapeo malagueño y un paseo por las playas de Pedregalejo

Mapas y Compañía (calle Compañía, 33) es una de las librerías más bonitas de España, toda dedicada al mundo de los viajes, la exploración y la naturaleza. Un verdadero cofre del tesoro para niños y mayores, con libros y objetos escogidos con mucho acierto y expuestos con mimo y buen gusto. 

Cuqui Bravo, librera y propietaria, tiene entre sus rincones preferidos de Málaga algunos bares de esos que pasan desapercibidos pero aseguran un magnífico tapeo. Como El Yerno, uno de los que pueblan el mercado de las Atarazanas (acceso por calle Sagasta), perfecto para tomar unas “conchitas finas y unas cañitas bien fresquitas” y volver a la oficina o a casa bien almorzados. Muy cerca de su librería le gusta también acercarse a El almacén del Indiano, un buen rincón gastronómico, con muy buenos aceites, vinos, jamones o quesos, donde también es posible tomarse algo. O el Mesón Antonio, un restaurante con encanto y con mucha historia en el callejón de Fernando de Lesseps, que siendo el constructor del Canal de Suez bien se merecía una calle con salida, explica Bravo con mucha guasa. 

También recomienda una escapada a las playas de Pedregalejo, con sus restaurantes y chiringuitos (como el famoso Miguelito el Cariñoso para tomar unos boquerones victorianos), y darse un paseo tranquilo en dirección a la ciudad. Y hace una sugerencia original para “empaparse” de la vida cotidiana malagueña: seguir las crónicas de la ciudad en forma de dibujo rápido que publica todas las semanas en el diario malagueño Sur Luis Ruíz Padrón, arquitecto y corresponsal del colectivo Urban Sketchers, que capta con sus trazos sueltos y expresivos momentos muy concretos de la vida de Málaga.

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La magia de la Alcazaba al atardecer y el parque del Guadalhorce al amanecer

Como responsable de la promoción turística de la ciudad, a Jonathan Gómez Punzón no le resulta fácil escoger los rincones que le enamoran de Málaga. Se decide por recomendar dos imágenes únicas: las de la ciudad desde la Alcazaba al atardecer, antes de que se vaya la luz, y las del parque natural de la desembocadura del Guadalhorce al amanecer

Levantada en el siglo XI como fortaleza militar, La Alcazaba se convirtió en palacio en el XIII. Sus jardines y murallas ofrecen espléndidas vistas de la bahía. El vecino teatro romano sirvió de cantera y sus sillares, columnas y capiteles están integrados en el conjunto defensivo que se adentra en la ciudad con una torre albarrana e inicia después la subida al conjunto formado por torres, un circuito de murallas, adarves y puertas que dan paso a hermosos jardines con rincones con vistas espectaculares. Fueron los alarifes nazaríes, ya en el siglo XIII, los que levantaron la zona palaciega. En el conjunto se organi­zan visitas guiadas o teatralizadas como las de la asociación cultural Zegrí, volun­tarios que difunden el patrimonio de la ciudad. 

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Una escapada deliciosa es el parque del Guadalhorce, en la desembocadura de este río, en Churriana, justo al final del paseo marítimo Antonio Banderas. Es un complejo lagunar de 67 hectáreas, con cinco observatorios de aves migratorias. En el Cerro del Villar, en pleno parque, se encuentran los restos de la que está considerada como una de las ciudades fenicias mejor conservadas de Occidente. No puede visitarse ni está señalizada, pero es una joya arqueológica: el primer enclave en el que se establecieron los fenicios en el siglo IX a.C., antes de que fundaran Malaka. El paraje se puede recorrer a pie o en bicicleta. Hay una bonita pasarela de madera de 270 metros que atraviesa el río.

Un jardín, una iglesia, un teatro, un restaurante familiar y una calle imprescindible

La periodista malagueña Margot Molina es la autora de la nueva guía de Málaga que Lonely Planet ha publicado este mes de mayo. Toda la guía es un resumen de sus recomendaciones para quienes visitan la ciudad, pero también para los propios malagueños que deseen “redescubrirla”. Entre todos los rincones, propone fijarnos en algunos muy especiales, como son la Cónsula de Churriana, con su escuela de Hostelería, el Teatro Cervantes, la iglesia de San Juan, el restaurante Los Hidalgos y los helados de Casa Mira, sin olvidarnos de un imprescindible: la elegante calle Larios. 

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La Cónsula, en Churriana, es un hermoso jardín histórico que desde 1933 es sede de la Escuela de Hostelería de Málaga —aquí han estudiado chefs como Dani García, Celia Jiménez o José Carlos García, los tres reconocidos posteriormente con estrellas Michelin—. Nació en el siglo XVIII como finca agrícola y fue un cónsul de Prusia quien, en 1807, levantó una mansión de recreo y creó un jardín clasicista francés. Tiene una bonita historia en la que no faltan invitados ilustres como Ernest Hemingway en 1959. El jardín, con 700 ejemplares de especies exóticas, puede visitarse en el mismo horario en el que está abierto su restaurante. 

El Teatro Cervantes, construido a finales del siglo XIX, es el gran escenario de la ciudad, con una temporada lírica de octubre a mayo a la que se añaden también otros ciclos en su programación como el Festival de Teatro de Mála­ga (enero o febrero), el Festival Interna­cional de Jazz (noviembre) o el de Música de Cámara (mayo o junio). También es la sede la Orquesta Filarmónica de Málaga.

La autora de la guía Lonely Planet escoge entre las iglesias malagueñas la de San Juan, uno de los cuatro templos que los Reyes Católicos mandaron construir en un arrabal islámico tras la conquista de Málaga en 1487. Es un templo gótico-mudéjar, que ha sufrido grandes transformaciones, pero hoy es un atractivo conjunto barroco, con una colorista y original fachada esgrafiada con motivos geométricos, en el corazón de un barrio comercial y bullicioso.

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Como propuesta gastronómica, propone Los Hidalgos, un entrañable restaurante familiar sin pretensiones y muy popular por su cocina tradicional con reverencia al producto. Destacan sus deliciosas croquetas de piñones y sus frituras de pescado, sobre todo el pez araña y los boquerones victorianos que alcanzan una nota de 10 para los expertos.

Para los golosos amantes de los helados los de Casa Mira están en diferentes puntos de la ciudad, pero merece la pena ir a la sucursal del número 10 de la calle Andrés Pérez, donde se conservan utensilios del siglo XIX, cuando la familia Mira llegó de Jijona cargada con sus recetas de helados y turrones. La sucursal de la calle Larios es la más concurrida. Y por supuesto, nadie puede pasar por Málaga sin pasearse por esta elegante vía, principal arteria comercial del centro, con elegantes edificios de Eduardo Strachan, inaugurada en 1891 y bautizada con el nombre del impulsor de la Revolución Industrial en la ciudad.

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Una peña de flamenco y una vista panorámica con el castillo en lo alto

Decir Valderrama es hablar de una familia imprescindible del flamenco y el cante. Uno de sus representantes es Gregorio Valderrama, cantaor, investigador del flamenco y autor de varias obras sobre la historia del cante. Él recomienda un lugar imprescindible para disfrutar del flamenco en Málaga: La Peña de Juan Breva, donde participa y promueve una intensa programación de actividades en torno a su oficio, que es a la vez su pasión. Abierto en 1958, este centro vivo del estudio y la difusión del flamenco programa actuaciones, conferencias y charlas en torno a este arte y rinde homenaje al famoso cantaor y guitarrista ma­lagueño Juan Breva (1844-1918). Una de sus citas más especiales es la Berza Flamenca, un almuerzo que se sirve el primer viernes de cada mes seguido de una actua­ción. La peña es ade­más el Museo del Arte Flamenco.

Desde hace casi dos décadas, Málaga se ha convertido en un epicentro del flamenco. Desde el 2005, y en años siempre impares, para no coincidir con la Bienal de Flamenco de Sevilla, Málaga en Flamenco se cita con el baile, el cante y el toque en una treintena de municipios de la provincia, incluida la capital (organizado por la Diputación Provincial). La plaza de toros de La Malagueta es el escenario de las grandes producciones, aunque también participan otros espacios señeros como el Teatro Cervantes, el castillo de Gibralfaro o un escenario al aire libre que se instala delante del teatro romano en la calle Alcazabilla. La cita suele ofrecer medio centenar de espectáculos, muchos de ellos estrenos, y se prolonga durante varios meses. La octava edición está prevista para entre abril y septiembre del 2023.

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Pero al margen del flamenco, para el cantaor Gregorio Valderrama lo que nadie debe perderse es la propia vista de Málaga, que se puede contemplar desde muchos puntos de la ciudad, con el teatro romano en la base y la alcazaba encima. Incluso, desde la propia calle Alcazábilla, con solo alzar la vista. Y a los pies de la Alcazaba se pueden contemplar los restos del Teatro Romano, construcción del siglo I aún en uso y a la vista desde la calle. Su visita es muy recomendable para comprender el pasado de la ciudad. El espacio sigue en uso y en verano se integra en el Festival de los Teatros Romanos de Andalucía, organizado por la Consejería de Cultura.

Una escapada a las periferias: los barrios malagueños

El arquitecto Salvador Moreno Peralta propone salir del centro para ir al encuentro del auténtico espíritu malagueño en cualquiera de sus periferias. Al arquitecto le encanta la vida en los barrios, en los que se puede encontrar autenticidad, como los de La Trinidad y El Perchel —en cuya rehabilitación ha participado y que, aunque están sin terminar, tienen un buen futuro—. Él aboga por estos barrios que han sido siempre como el “negativo” de la ciudad y ahora es donde se refugia la auténtica vida de los malagueños y donde, asegura, uno siempre se va a encontrar cosas muy interesantes. 

Como ejemplo de periferia, nos descubre Pedregalejo, al este de la ciudad, un barrio que tiene dos caras bien distintas. En el paseo marítimo El Pedregal se suceden las antiguas casas en las que los pescadores vivían y guardaban sus aparejos, hoy convertidas en restaurantes de pescado. La otra cara es el interior, en la falda del monte de San Telmo, con bonitas mansiones con frondosos jardines. En un paseo se pueden descubrir lugares como Villa Valdecilla, un elegante palacete del estilo ecléctico que destaca por su hermosa fachada con enfoscados en tonos pasteles y ventanas con postigos venecianos. O Villa Martina, enfrente de la anterior,un caserón de dos plantas con toques regionalistas. Y hay muchas más, como El Rosario, una casa de finales del siglo XIX de dos plantas y torreón y aspecto rotundo, dentro de un oasis de tranquilidad a pesar de estar muy cerca del paseo marítimo. Y también algunos colegios, como el de la Asunción, uno de los mejores ejemplos de arquitectura contemporánea de mediados del siglo XX en Málaga, en el que los motivos art déco y los detalles historicistas, especialmente en la espléndida capilla, se combinan a la perfección con las fórmulas racionalistas del Movimiento Moderno. O el Colegio La Presentación, en un imponente palacete de finales del siglo XIX con formas herederas del beaux arts. Estos son solo algunos de los puntos más interesantes de una ruta que puede hacerse a pie y que depara muchas sorpresas. 

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Málaga, ciudad de museos

El Centre Pompidou de Málaga es la gran atracción de la nueva zona del Muelle 1, camino de la famosa Farola del puerto, con su cubo transparente cubierto de colores estilo Mondrian. Bajo esta espectacular entrada se encuentra la primera sucursal internacional del museo parisino, con obras de las vanguardias del siglo XX de su colección semipermanente y con interesantes exposiciones temporales y un programa de artes vivas, música y danza. Su director José María Luna recomienda visitarlo, obviamente, pero también no quedarse en él: Málaga tiene una espectacular oferta museística. “Cualquiera de sus museos es un sitio para perderse”, asegura. 

Y es que Málaga se ha ganado el sobrenombre de Ciudad de los Museos desde la apertura del Museo Picasso, en el 2003, imprescindible para acercarse a la figura del artista malagueño más universal y que se complementa con la visita a su casa natal. Actualmente alberga 40 museos en su casco antiguo, un récord. La última gran incorporación ha sido el Museo de Málaga, en 2016, el mayor museo de titularidad estatal de Andalucía, aunque gestionado por la comunidad: dos colecciones provinciales, las del Bellas Artes y del Arqueológico, ocupan el impresionante palacio de la Aduana.

La lista se pude completar con el Museo Carmen Thyssen, una oportunidad para acercarse a la pintura andaluza romántica y costumbrista en un palacio renacentista o el Centro de Arte Contemporáneo (CAC), ideal para descubrir nuevas tendencias internacionales gracias a sus ambiciosas exposiciones. Pero hay muchos otros, como el Museo Unicaja de Artes y Costumbres Populares, un antiguo mesón que ofrece un viaje en el tiempo a la artesanía y la vida cotidiana en la provincia desde finales del siglo XVIII; el Museo Interactivo de la Música, con instrumentos de los cinco continentes y conciertos en directo; el Centro Cultural Generación del 27, que mantiene vivo el legado intelectual de este grupo de escritores y artistas tan ligado a la ciudad a través de publicaciones, conferencias y exposiciones, o el Museo de la Semana Santa, donde la Agrupación de Cofradías cuenta su historia desde el siglo XV mediante 150 tallas procesionales, entre otros muchos.

Ya fuera del ámbito cultural, el director del Centre Pompidou recomienda perderse en una tarde-noche agradable en la terraza del parador de Gibralfaro o, como alternativa, en la terraza del parador del Golf, en Churriana. Inaugurado en 1925, este complejo de hotel y restaurante alberga el campo de golf más antiguo de la Costa del Sol. El edificio racionalista se abre al mar con un amplio jardín y su cafetería es un refugio perfecto para disfrutar de la brisa marina de la tarde.

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Un jardín botánico y una taberna cofrade

Un lugar mágico para este joyero malagueño es el Jardín Botánico Histórico de La Concepción, un paraíso romántico que esconde secciones dedicadas a las plantas carnívoras, las orquídeas, los cactus o las palmeras y algunas joyas como el ficus más grande de Europa. Creado en 1855 por los marqueses de la Casa Loring, de 3,5 hectáreas, cuenta con la mejor colección de palme­ras de Europa entre sus más de 25.000 plantas de 2.000 especies tropicales y subtropicales. Pero la finca de La Concepción fue primero famosa por la colección arqueológica que sus propietarios exhibían en un templete de estilo dórico en 1859, el Museo Loringiano. La Concepción, declarado Jardín Histórico-Artístico, con­serva su trazado decimonónico y edificios como la casa-palacio, el mirador o la casita del jardinero, con una exposición permanente que narra sus orígenes con muñecas Barbie. En este exuberante universo se organizan conciertos, exposiciones o talleres, y puede descubrirse a través de visitas guiadas, teatralizadas o simplemente a pie. 

Otro lugar increíble es el recuperado Gran Hotel Miramar. En su día se llamó Hotel Príncipe de Asturias, cuando fue inaugurado en 1926 por el rey Alfonso XIII, en un palacio junto al mar que, tras años con otras funciones hace poco recuperó la original como alojamiento. Aquí tenía Alfonso XIII una suite fue el cuartel general de los escritores estadounidenses Paul y James Bowles, del polifacético poeta Jean Cocteau, del cineasta Orson Welles o del escritor Ernest Hemingway. 

Para el joyero resulta difícil escoger un restaurante o bar entre los muchísimos que tiene la ciudad, pero le gusta especialmente Los Marfiles, que practica una buena cocina casera andaluza, con platos como la fritura malagueña, el gazpachuelo o los callos con garbanzos. Otra buena opción es la Taberna cofrade Las Merchanas (Mosquera, 5), ubicada en una antigua carbonería que huele a incienso todo el año: sus paredes están recubiertas, literal­mente, de imágenes, objetos de culto y hasta hábitos de la Semana Santa malagueña. Un pasaje junto a la taberna hace las veces de co­medor, con toneles de vino como mesas. El lugar es famoso por su caldillo de pintarroja, el solomillo al moscatel y la ensaladilla rusa, recetas salidas de la cocina de la madre y las tías de Pepe Tejón Merchán, el propietario. 

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Un romántico paseo por los cementerios

Para el artista Diego Santos entre los lugares más increíbles de Málaga están sus cementerios: el de San Miguel, de principios del siglo XIX, donde están enterradas familias que protagonizaron la Revolución Industrial de la ciudad, como los Larios, con un panteón diseñado por Antonio Palacios en 1930. Aquí está también enterrada la escritora norteamericana Jane Bowles. Paseando entre sus panteones, se puede conocer la historia más reciente de Málaga. El cementerio inglés también merece una visita. Fue el primer camposanto británico de España. Hasta su creación en 1831, a los ingleses se les enterraba de pie, en la playa. Los burgueses de la zona del paseo Reading decidieron que había que darles un enterramiento digno y crear un cementerio protestante. Es un lugar romántico y evocador en el que reposan los restos del hispanista británico Gerald Brenan y su esposa Gamel Woolsey, autora de la imprescindible Málaga en llamas sobre la Guerra Civil, o el poeta Jorge Guillén, de la Generación del 27, entro otros. 

Entre los lugares preferidos de Diego Santos están también los Baños del Carmen, el Jardín Botánico de La Concepción, el Retiro de Churriana (un jardín histórico del siglo XVII convertido en un glamuroso jardín cortesano de estilo italiano) o el Mercado de las Atarazanas, con una puerta nazarí y el resto construido en el siglo XIX pero imitando el barrio árabe, una maravilla por fuera y por dentro, con unos puestos magníficos de pescados, carnes, frutas y otros productos malagueños y unos interesantes bares de pescado y marisco. Puestos a escoger un lugar de tapeo propone un lugar lleno de historia: la Taberna Antigua Casa de Guardia, la más antigua de la ciudad (fundada en 1840). Huele a vino a barrica de vino, a madera, tiene su propio vermú y ni siquiera tiene donde sentarse, pero es un bar ideal para el aperitivo con los amigos e imprescindible para conocer Málaga a fondo. 

Una calle con quiebros y requiebros y las vistas desde el parador de Gibralfaro

La geógrafa malagueña Belén Zayas se queda con unas calles muy especiales en torno a la calle San Agustín, junto a la catedral. Concretamente con una vía pequeña, adoquinada, antigua, que conecta Santa María con calle Granada, que tiene una perspectiva muy bonita con unos quiebros muy barrocos, “porque ves de repente, y a la vez, el adoquinado, la torre de la catedral o la iglesia de San Agustín”.

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La catedral merece la pena: el templo comenzó a construirse sobre la mezquita aljama seis meses después de la toma de Málaga por los Reyes Católicos. A medio camino entre el gótico y el renacimiento, la catedral fue consagrada, inacabada, en 1588. Las obras se retomaron en el siglo XVIII, pero jamás se concluyeron. 

Otra de sus recomendaciones imprescindibles es el Parador de Gibralfaro, solo unos metros más abajo del castillo, con sus inigualables vistas. Su cafetería es uno de los lugares más impresio­nantes para contemplar la ciudad a vista de pájaro, dominando toda la bahía: la plaza de toros, el parque, el puerto... Cualquier hora del día es buena, pero los atardeceres son memorables. 

Su compañera, la geógrafa Maria Jesús Perles, anima a visitar el Pimpi de Florida, que no tiene nada que ver con el otro Pimpi, el emblemático restaurante del centro de Málaga. El Pimpi de Florida, es muy pequeñito, algo “cutre” pero lleno de encanto. Podría definirse como una marisquería con karaoke colectivo, donde se puede tomar pescado y mariscos a ritmo de copla y buen humor. Para tapear propone El Cortijo Pepe, en la misma plaza de la Merced, o acercarnos al Juanito Juan (Av. Salvador Allende, 26), en El Palo, para para tomar un gazpachuelo y su sopa ViñaAB, dos imprescindibles de la gastronomía malagueña. Juanito Juan es una marisquería que ahora está en manos de sus trabajadores después de jubilarse los propietarios, los populares José Miguel García Pepín y Enrique Sánchez. Además de saber que todo el pescado y el marisco es superfresco, allí se puede tomar la famosa sopa ViñaAB o su tarta noruega. Acertaremos si pedimos cualquier pescaíto frito o unas conchas finas, de las mejores de Málaga. 

Un festival que cambió una ciudad y muchos rincones para un paseo muy malagueño

La gestora y creadora cultural elige el Festival de Málaga, que ha conseguido ofrecer un proyecto de ciudad a través de la cultura. Se celebra en marzo o abril (la próxima edición es del 10 al 19 de marzo de 2023), y desarrolla un amplio programa de actividades que van más allá del cine.

Una opción muy placentera para disfrutar de la ciudad es caminar por la calle Hilera, en primavera, con ese paseo de jacarandas, con los racimos violetas adornando la calle, algo “muy nuestro”, explica Cristina Consuegra. O deambular por calle Huéscar para tomar una caña bien fresquita en El Despachito de Gloria para seguir después hacia el centro e ir a almorzar al Drunk-O-Rama, espacio auténtico, con buena comida y muy buena música. Su capo, Dani, lleva años peleando por un lugar digno en el centro y por defender una manera de estar en el mundo alejado del turismo de masas “que ensucia las calles y la mirada”. En este paseo se reconoce una Málaga cálida, hecha por malagueños y por otra generación.

Consuegra recomienda otros placeres de deambular por las calles del centro, como visitar La Casa Amarilla, una galería de arte que apuesta por el talento local, justo frente a Casa Aranda:arte y chocolate con churros. Y terminar el día tomando unas copas en el Kipfer & Lover, uno de los primeros bares en Málaga gay friendly. Su ideólogo, José Kipfer, de los mejores coleccionistas de arte de la ciudad, sabe muy bien de qué va esto de la restauración: se trata de cuidar al que viene y convertir el bar en su hogar. “Todo muy nuestro”, asegura.

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Los árboles malagueños y la zona industrial recuperada

A la periodista Primi Sanz hay cosas en Málaga que le emocionan especialmente, como son los árboles. “Unos árboles maravillosos porque hace muy bien tiempo”, asegura. “Hay momentos en los que parece que llueven flores, sobre todo en primavera, con las jacarandas moradas”. A ella le gusta mucho ver la ciudad desde arriba, para tener una visión general de donde estás, ya que es muy alargada y hay que subir a lo alto para tener una perspectiva. Y, tal vez, el mejor lugar para hacerlo es el parador de Gibralfaro. Pero ahora hay otros muchos rincones, como las azoteas de hoteles reconvertidas en bares y miradores excepcionales.

Al margen de los hitos turísticos más populares, recomienda descubrir nuevas zonas como la parte industrial, recuperada, en torno a la zona del paseo de Antonio Banderas, ahora convertida en un barrio lleno de propuestas interesantes que se abren entre las chimeneas de las antiguas fábricas. El litoral oeste de Málaga fue la primera zona de expansión industrial de la ciudad en el siglo XIX, y aquí se construyó el primer barrio obrero: Huelin. En los años ochenta todas las industrias habían cerrado y la zona era un páramo de ruinas, pero en los noventa se empezaron a regenerar las plazas, se trazó un paseo marítimo (dedicado a Antonio Banderas) y ahora es la nueva milla de oro de la ciudad.

Este ensanche de Málaga tiene algunos lugares imprescindibles como el Mercado de Abastos de Huelin, el gran edificio de la Tabacalera (que comparten el Museo Ruso, el Automovilístico y el de la Moda, y La Térmica, un centro cultural polivalente con una programación muy amplia.

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France24 - Monde

Roland-Garros : Coco Gauff élimine Martina Trevisan et rejoint Iga Swiatek en finale

Publié le : 02/06/2022 - 18:47

Nicolas BAMBA

Coco Gauff, 18 ans, va disputer la première finale de Grand Chelem de sa carrière. L'Américaine est venue à bout de l'Italienne Martina Trevisan, jeudi, en demi-finale du tournoi de Roland-Garros (6-3, 6-1). Elle affrontera la n°1 mondiale, Iga Swiatek, se dressera sur sa route le 4 juin.

En juin 2018, Cori "Coco" Gauff remportait le tournoi de Roland-Garros catégorie Juniors. Quatre ans plus tard, la joueuse de tennis américaine, native d'Atlanta, va peut-être en faire de même au niveau professionnel. Elle a validé jeudi 2 juin son ticket pour la finale de l'édition 2022 face à l'Italienne Martina Trevisan. Lors de leur unique confrontation avant jeudi, en 202 déjà à Roland-Garros mais au deuxième tour, l'Italienne avait eu le dernier mot. Cette fois, elle a dû déposer les armes contre sa jeune adversaire.

L'Américaine n'a pas été aussi expéditive qu'Iga Swiatek face à Daria Kasatkina dans l'autre demi-finale. Les jeux ont été un peu plus disputés entre la n°23 mondiale et Martina Trevisan, 28 ans, qui pointe au 59e rang du classement WTA.

Un jeu de près de 15 minutes en ouverture du second set

Lors de la première manche, les deux joueuses ont d'abord eu toutes les peines à conserver leur mise en jeu. Coco Gauff a ainsi été breakée à deux reprises. Mais en réponse, elle a contraint Martina Trevisan à lâcher son service quatre fois. Mise en difficulté par les puissants coups droits de son adversaire, l'Italienne a cédé le premier set en 45 minutes.

Touchée physiquement, Martina Trevisan a dû faire appel au kiné avant le début du deuxième set. Arborant un important strapping autour de la cuisse droite, la gauchère s'est accrochée pour répondre aux défis imposés par une Coco Gauff de plus en plus à l'aise. Mais après un bras de fer de plus de dix minutes, Martina Trevisan a cédé une première fois son service. Et l'Américaine, tout en maîtrise, s'est envolée vers une victoire méritée en 1 h 26.

Samedi 4 juin, Coco Gauff sera face à la n°1 mondiale, Iga Swiatek, sacrée à Paris il y a deux ans. En deux confrontations, elle s'est toujours inclinée contre la Polonaise. Pour la première finale de Grand Chelem de sa jeune carrière, elle tient une belle occasion d'inverser la tendance.

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El País (ESP)

Doce de los mejores vinos rosados españoles

VINOS

Son versátiles tanto para tomarse una copa como para acompañar cualquier comida, y además con estas propuestas se acierta seguro

Francia no es solo el mayor vendedor de rosados en el mundo y el segundo mayor productor tras España —que es el mayor exportador mundial de rosado (41% del total), que vende a los franceses sus excelentes graneles—. También es el país con su mayor consumo per cápita y el que marca el estilo más prestigioso y valorado con sus rosados premium de Côtes de Provence, de insobornable palidez, vibrante frutosidad, acidez punzante y elegante sensualidad. Es el vino favorito para el 51% de las mujeres y el 49% de hombres, mayoritariamente con menos de 60 años. Así las cosas, era cuestión de tiempo que en España comenzaran a elaborarse rosados a la provenzal. 

Ya existe en el mercado una buena muestra de este tipo de vino, versátil, tanto a la hora de tomarse una copa como excelente compañero de todo tipo de gastronomía. Naturalmente, estos rosados tienen un precio acorde con su calidad y las estrictas exigencias de su elaboración: viñas viejas, selección de uvas, prensados separados por variedad, maceraciones peliculares en frío cortas, aprovechamiento solo del mosto flor (sangrado) y leves crianzas sobre lías o en roble francés nuevo. Estos son algunos de los mejores. Y aumentando. 

Le Rosé 2020

  • Bodega: Bodegas Antídoto. Carretera de Atauta, 63. San Esteban de Gormaz (Soria).
  • Teléfono: 975 35 04 93.
  • Web: bertrandsourdais.com.
  • DO: Ribera del Duero.
  • Tipo: rosado crianza, 13,5%.
  • Cepas: tinto fino y albillo.
  • Precio: 60 euros.
  • Puntuación: 9,4+/10.

Cata. Extraordinario rosado procedente de un viñedo plantado en 1905, y fermentado en barricas de roble francés con crianza de ocho meses. Tiene un color piel de cebolla pálido y un expresivo aroma donde destacan la incisiva frutosidad, los delicados perfumes florales, las notas especiadas y las hierbas balsámicas. Sabroso, envolvente, fresco y largo.

Flor de Muga 2021

  • Bodega: Muga. Barrio de la Estación. Haro (La Rioja).
  • Teléfono: 941 31 18 25.
  • Web: bodegasmuga.com.
  • DOCa: Rioja.
  • Tipo: rosado crianza, 14%.
  • Cepas: garnacha.
  • Precio: 20 euros.
  • Puntuación: 9,4/10.

Cata. La mejor expresión de viejas garnachas riojanas en un rosado tocado por la gracia de los pequeños tinos de madera de Muga, donde fermenta parcela por parcela, con posterior crianza sobre lías de cuatro meses mínimo. Color rosa pálido y gran propuesta aromática, con un complejo y elegante conjunto frutal, notas florales, hierbas aromáticas, especias y leve presencia de madera. Muy sabroso, fresco, deja un largo recuerdo frutal en boca.

Mara Moura Bastardo 2020

  • Bodega: Alma Atlántica (Martín Códax). Calle Burgáns, 91. Vilariño-Cambados (Pontevedra).
  • Teléfono: 986 52 60 40.
  • Web: almaatlantica.com.
  • DO: Monterrei.
  • Tipo: rosado joven, 13%.
  • Cepas: bastardo.
  • Precio: 22 euros.
  • Puntuación: 9,3/10.

Cata. La enóloga de la bodega Martín Códax, Katia Álvarez, elabora este personalísimo vino rosado con la variedad autóctona gallega bastarda, también conocida como merenzao, procedente de una pequeña parcela. Brillante color rosa pálido, con una oferta aromática llena de fruta roja ácida (fresa silvestre), seductoras notas de flor (jazmín) y hierbas balsámicas. Muy sabroso, con buena estructura, de paladar fresco, equilibrado y evocador final.

Marqués de Murrieta Primer Rosé 2021

  • Bodega: Marqués de Murrieta. Carretera de Zaragoza, Km. 5. Logroño (La Rioja).
  • Teléfono: 941 27 13 80.
  • Web: marquesdemurrieta.com.
  • DOCa: Rioja.
  • Tipo: rosado joven, 14%.
  • Cepas: mazuelo.
  • Precio: 32,30 euros.
  • Puntuación: 9,3/10.

Cata. La histórica bodega riojana elabora su rosado premium con uvas procedentes del Pago La Plana, plantadas hace más de 70 años. Tras la fermentación, permanece sobre lías durante cinco meses. De color rosa pálido, tiene un elegante aroma a fruta negra madura y exótica, en armonía con la oportuna vivacidad cítrica, y notas florales. En boca resulta sabrosamente expresivo, tiene textura cremosa, final cítrico y notable persistencia.

Impromptu Rosé 2021

  • Bodega: Hispano Suizas. Carretera N-322, Km. 451,7. El Pontón-Requena (Valencia).
  • Teléfono: 962 34 93 70.
  • Web: bodegashispanosuizas.com.
  • DO: Valencia.
  • Tipo: rosado crianza, 13,5%.
  • Cepas: pinot noir.
  • Precio: 22,50 euros.
  • Puntuación: 9,2+/10.

Cata. Pablo Ossorio ha creado un rosado moderno, de factura impecable, con una pinot noir mediterránea que fermenta en barricas nuevas de roble americano de 400 litros, donde permanece con sus lías hasta el embotellado. Color rosa pálido de atices dorados, con un elegante aroma a fruta roja madura enriquecida por un fondo de azahar y especias. Muy sabroso y fresco, tiene una presencia destacada en boca, donde resalta la acidez.

Chivite Las Fincas 2019

  • Bodega: J. Chivite Family Estates. Carretera NA-132 Km. 3,1. Villatuerta (Navarra).
  • Teléfono: 948 81 10 00.
  • Web: chivite.com.
  • IPG: 3 Riberas.
  • Tipo: rosado crianza, 14%.
  • Cepas: garnacha.
  • Precio: 24,90 euros.
  • Puntuación: 9,2/10.

Cata. Creado en colaboración con el gran cocinero Juan Mari Arzak, ha supuesto una auténtica revolución de los rosados navarros. Fermentado y criado con sus lías durante ocho meses en barricas de roble francés. Color rosa asalmonado, aroma intenso y fresco a frutillos silvestres, cítricos y leves perfumes florales, notas de tostados y especias. Con cuerpo, equilibrado, en boca deja el justo grado de dulzor y acidez para un final persistente.

Pla dels Àngels Rosado 2021

  • Bodega: Scala Dei. Rambla Cartoixa, s/n. Escaladei (Tarragona).
  • Teléfono: 977 82 70 27.
  • Web: cellersdescaladei.com.
  • DOQ: Priorat.
  • Tipo: rosado joven, 14,5%.
  • Cepas: garnacha.
  • Precio: 24,95 euros.
  • Puntuación: 9,2/10.

Cata. Viejas garnachas plantadas en las laderas norte y este de Montsant sobre suelos arcillosos, donde conservan la necesaria acidez. Tiene una medida crianza sobre lías de cuatro meses en depósito de acero inoxidable. Bonito color rosa tenue, aroma complejo a frutillos silvestres ácidos, elegantes notas florales, recuerdos de hierbas de tocador y planta de campo. De paladar sedoso y gusto fresco, tiene un postgusto muy frutal.

Emina Rosé Prestigio 2021

  • Bodega: Emina. Carretera de San Bernardo, s/n. Valbuena de Duero (Valladolid).
  • Teléfono: 983 68 33 15.
  • Web: emina.es.
  • DO: Cigales.
  • Tipo: rosado crianza, 13,5%.
  • Cepas: tempranillo, garnacha, verdejo, albillo y otras.
  • Precio: 14,65 euros.
  • Puntuación: 9,1+/10.

Cata. Un rosado tipo provenzal basado en los claretes de Cigales, elaborado por el enólogo Francisco Guerra a partir de la tradicional mezcla de variedades tintas y blancas de los viejos viñedos, con más de 70 años. Tras una corta crianza sobre lías de dos meses consigue un intenso color fresa pálido, aroma de gran carga frutal silvestre, rica en matices florales y herbáceos. Sabroso, complejo, con final de boca frutal y buena persistencia.

Habla Rita 2021

  • Bodega: Bodegas Habla. Autovía A-5, Km, 259. Trujillo (Cáceres).
  • Teléfono: 927 65 91 80.
  • Web: bodegashabla.com.
  • AOP: Côtes de Provence.
  • Tipo: rosado provenzal, 12,5%.
  • Cepas: syrah y garnacha.
  • Precio: 24 euros.
  • Puntuación: 9,1/10.

Cata. Para hacer un rosado provenzal los extremeños de Habla utilizan uvas de Côte de Provence, elaboradas por su enólogo Florent Dumeau. La botella de cristal italiano completa el diseño de un vino que incluye seis meses de crianza sobre lías. De color fucsia pálido, posee un sugerente aroma a fruta tropical y frutillos silvestres, enriquecido con matices florales. En boca es sabroso, fresco y delicado con un final persistente de pletórico afrutado.

Nicte Rosa Pálido 2021

  • Bodega: Avelino Vegas. Calle Grupo Calvo Sotelo, 8. Santiuste de San Juan Bautista (Segovia).
  • Teléfono: 921 59 60 02.
  • Web: avelinovegas.com.
  • VT: Castilla y León.
  • Tipo: rosado joven, 13%.
  • Cepas: prieto picudo.
  • Precio: 9 euros.
  • Puntuación: 9,1/10.

Cata. Avelino Vegas logra un rosado estilo provenzalcon la mejor relación calidad/precio gracias a las posibilidades de la variedad leonesa prieto picudo, una uva no lo suficientemente valorada. Una pequeña producción lujosamente presentada. Brillante color rubí pálido, aroma intenso a frutillos rojos con perfumadas notas florales y el frescor cítrico. Muy sabroso, amplio, bien dotado de acidez que compensa el punto goloso final.

Alagú Forcallat Rosé 2020

  • Bodega: Casa Corredor (MGWinesGroup). Avenida Maisonnave, 28. Alicante.
  • Teléfono: 965 92 88 57.
  • Web: mgwinesgroup.com.
  • DO: no tiene.
  • Tipo: rosado crianza, 14%.
  • Cepas: forcallat.
  • Precio: 11,95 euros.
  • Puntuación: 9/10.

Cata. La enóloga Laura Ramos, de la bodega Casa Corredor, logra que la variedad forcallat tinta, que ha estado al borde de la desaparición, y criada durante ocho meses con sus lías, ofrezca un rosado caracterizado por su fuerte personalidad. Color piel cebolla pálido, nariz sutil a fruta confitada con notas florales, delicadamente sostenido por un fondo de brioche. En boca resulta sabroso, con frescura, buena estructura, carnosidad y agradable persistencia.

Izadi Larrosa 2021

  • Bodega: Izadi. Herrería Travesía II, 5. Villabuena de Álava (Álava).
  • Teléfono: 945 60 90 86.
  • Web: izadi.com.
  • DOCa: Rioja.
  • Tipo: rosado joven, 14%.
  • Cepas: garnacha.
  • Precio: 8 euros.
  • Puntuación: 9/10.

Cata. Logrado diseño para un rosado moderno, elaborado con viejas garnachas de más de 70 años, plantadas en vaso a 700 metros altura en la Rioja Alavesa. Pese a carecer de crianza, el vino posee un conseguido perfil provenzal, perceptible ya en su bello color piel de cebolla, aroma intenso a fruta blanca madura acompañada de recuerdos florales y herbáceos. Sensual, sedoso y bien constituido, deja un fresco y largo postgusto.

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France24 - Monde

Roland-Garros : implacable, Iga Swiatek écrase Daria Kasatkina et se hisse en finale

Publié le : 02/06/2022 - 17:35

Nicolas BAMBA

La n°1 mondiale polonaise, Iga Swiatek, n'a pas tremblé jeudi en demi-finale du tournoi de Roland-Garros. Elle n'a eu besoin que de deux sets pour sortir la Russe Daria Kasatkina (6-2, 6-1). Elle visera un deuxième sacre à Paris le 4 juin face à Martina Trevisan ou Coco Gauff.

Grande favorite de cette édition 2022 du tournoi de Roland-Garros et unique joueuse du top 10 mondial encore en course, Iga Swiatek n'avait pas à craindre son adversaire, jeudi 2 juin, sur le court Philippe-Chatrier, pour la première demi-finale du simple dames. La numéro un mondiale avait toutes les cartes en main pour dicter sa loi à Daria Kasatkina, qui occupe le 20e rang au classement WTA. Et sans surprise, la Polonaise a fait honneur à son statut.

Impériale lors de ses cinq premiers matches joués sur la terre battue parisienne – un seul set lâché –, et victorieuse facilement de ses trois dernières rencontres avec Daria Kasatkina, cette année à l'Open d'Australie, à Dubaï et à Doha, Iga Swiatek a rapidement donné le ton porte d'Auteuil. Son adversaire russe n'a eu son mot à dire que lors des dix premières minutes du match.

Une demie réglée en une petite heure

Breakée d'entrée, Daria Kasatkina a recollé au score juste derrière et égalisé à 2-2 dans la première manche. Ensuite, le rouleau-compresseur s'est enclenché et la Russe n'a rien pu faire. Iga Swiatek s'est promenée dans la suite du premier set, empoché en 38 minutes et en prenant deux nouvelles fois le service de son adversaire.

Le second set a été encore plus sec. Daria Kasatkina n'a réussi à inscrire qu'un seul jeu. Multipliant les fautes directes, la Russe est restée impuissante face à la maîtrise et aux coups de la patronne du circuit. Le train Swiatek, trop rapide et trop puissant, était lancé vers la finale et rien ne pouvait l'arrêter. La Polonaise a finalement plié l'affaire en une heure et six minutes de jeu seulement.

Iga Swiatek, alors 54e mondiale, avait déjà crée la surprise en 2020, en gagnant Roland Garros face à l'Américaine Sofia Kenin. Elle apparaît désormais comme la grande favorite pour soulever la coupe Suzanne-Lenglen samedi 4 juin, face à l'Italienne Martina Trevisan ou l'Américaine Cori Gauff.

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Roland-Garros : le Croate Marin Cilic décroche à 33 ans une première demi-finale à Paris

TENNIS

Roland-Garros : qualifiée pour les demi-finales, Swiatek favorite pour remporter le tournoi

LÉGENDE DU TENNIS

Roland-Garros : la flamme du phénix Nadal brûle encore

BBC

'I was a poor kid but it put steely determination in me'

By Dougal ShawBusiness reporter, BBC News

As a young, black entrepreneur with few industry contacts, Timothy Armoo, 27 has more than beaten the odds to raise investment, scale and then sell his start-up.

He grew up on a council estate in south London and puts some of his success down to a "lucky break" as a teenager.

"When I talk to my girlfriend about it," says Mr Armoo, "she goes, 'you know that you're not meant to be able do this?'"

Mr Armoo founded his social media advertising business, Fanbytes, in 2017, building it up to employ 65 people.

The London company connects social media influencers with big brands for promotion work. He has just sold the business to a larger advertising firm called Brainlabs for an eight-figure sum, he says - both companies are in private hands so the exact sum has not been disclosed.

It is still incredibly difficult for black entrepreneurs to access funding for start-ups.

Less than one per cent of venture capital investment in the UK went to black entrepreneurs between 2009 and 2019, according to a recent report by Extend Ventures - a similar figure to the United States.

And recent government statistics suggest black-owned businesses are four times more likely to have their business loan applications rejected, than white or South Asian business founders.

Mr Armoo was born in Hackney in London but moved to Ghana to live with his grandmother when he was 3 months old, remaining there for ten years.

Returning to London in his early teens, he lived in Mawby House council estate on the Old Kent Road, in a flat with his father, a first generation immigrant. "I was a poor kid, we never had a lot of money and it put some steely determination in me," says Mr Armoo.

But then he got what he calls "a lucky break", when he won a sixth-form scholarship to independent school, Christ's Hospital in London, where boarding fees are more than £12,000 per term.

"It introduced me to a world I hadn't known before," he says.

"There was a kid who one day got picked up by helicopter. It opened up my eyes and gave me a sense of confidence for what is possible, even though there weren't that many people who looked like me there.

He says the experience gave him confidence "in how to talk in certain circles, the subjects you engage in," he then used those skills building Fanbytes for meeting investors among other things.

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Mr Armoo has also capitalised on the growing value of social media influencers in advertising.

Fanbytes signs up social media stars on TikTok, Instagram and Snapchat, getting them to work with big brands to collaborate on their advertising campaigns.

Mr Armoo created Fanbytes with two other black entrepreneurs and close friends, Ambrose Cooke and Mitchell Fasanya.

Mr Cooke developed the company's proprietary algorithm as part of his university dissertation at Imperial College, London. It scrapes data to search for up-and-coming social media influencers - meaning Fanbytes can sign them up before they get popular and expensive.

These days it works with some of TikTok's biggest stars, like Rhia, from the UK, who is a toy influencer with more than 14m followers, and vlogger Bella Poarch, who has 89m followers.

Clients have included everyone from Deliveroo to the UK government.

Fanbytes has been bought up by Brainlabs, a digital advertising company set up in 2012 by former Google employee Daniel Gilbert.

"Influencer marketing has rapidly become an integral part of the digital media mix and influencers have become the new A-listers," says Mr Gilbert, "so to be able to offer it alongside our other capabilities under one roof is a huge advantage to our clients."

TikTok's advertising revenue is likely to triple to $11bn in 2022, more than the combined ad revenues of Twitter and Snapchat, according to research firm, Insider Intelligence.

"Influencer advertising is growing in importance to brands, as people spend increasing amounts of time looking at content from social media personalities," says Rebecca McGrath, Mintel's associate director for Media and Technology.

Nearly one in five (19%) people who viewed influencer content bought a product or service after seeing an influencer promote it on social media in the three months to November 2021, according to a recent Mintel report.

This means advertising firms that still focus on traditional advertising, like print, in the future might start buying smaller start-ups dedicated specifically to influencers, says Ms McGrath.

Mr Armoo hopes that he can inspire others to follow in his footsteps.

One of the biggest hindrances for black founders says Mr Armoo, "is that they don't see other people like them doing it, which would normalise success. The funding is there, and the opportunities are there."

Mr Armoo has been sharing his business advice on his social media accounts.

"I've always seen myself as an entrepreneur first, then a black entrepreneur," he says. "Otherwise, you start to put too much emphasis on your race and you start to think about all the statistics around lower funding rates, or lack of exits, which results in you mentally playing on the back foot.

"Be objective, and solve problems. Focus on being so good they can't ignore you."

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Safran va fournir le train d’atterrissage pour un avion de nouvelle génération développé par Lockheed-Martin

par Laurent Lagneau · 1 juin 2022

Le groupe français Safran en a trop dit… ou pas assez. Via un communiqué diffusé le 31 mai, il a en effet indiqué que sa filiale « Safran Landing Systems Canada Inc » venait de remporter un contrat auprès du constructeur américain Lockheed-Martin pour concevoir, développer et qualifier une « structure de train d’atterrissage » destinée à un avion militaire de « nouvelle génération ».

L’industriel n’a pas livré plus de détails, si ce n’est que « cette structure comprendra une conception inédite et sur mesure du train d’atterrissage avant et principal ». De son côté, Lockheed-Martin n’a rien dit au sujet de cette annonce bien mystérieuse.

Outre le F-35, qui n’est désormais plus de « nouvelle génération », Lockheed-Martin développerait l’avion de combat sur lequel doit reposer le NGAD [Next Generation Air Dominance], un programme visant à développer un « système de systèmes » au profit de l’US Air Force. Un démonstrateur a effectué un premier vol en 2020.

Un autre piste serait celle du LMXT, l’avion-ravitailleur pour lequel Lockheed-Martin s’est associé avec Airbus pour répondre à l’appel d’offres KC-Y lancé par l’US Air Force. Enfin, il n’est pas impossible qu’il s’agisse d’un nouveau drone, comme le SR-72, un appareil hypersonique développé par sa division « Skunk Works », chargée des projets « spéciaux » du Pentagone.

« Nous sommes fiers de travailler avec Lockheed-Martin sur ce projet à la pointe de la technologie en vue du développement de cette future plateforme », a commenté Deane Weatherby, le Pdg de la filiale canadienne de Safran.

Cette dernière « apportera à Lockheed-Martin toute son expertise d’ingénierie en matière de structure et de systèmes complets de trains d’atterrissage, afin de répondre aux exigences élevées du marché actuel », a-t-il assuré.

Opex 360

Après un nouveau référendum, le Danemark va adhérer à la politique de défense de l’Union européenne

par Laurent Lagneau · 2 juin 2022

En 1992, après les électeurs danois eurent rejeté le Traité de Maastricht instituant l’Union européenne [UE], Copenhague obtint des clauses d’exemption en matière de citoyenneté, de politique monétaire, de défense et de justice lors du Conseil européen d’Édimbourg. Ce qui permit de soumettre à nouveau le texte au vote et de l’adopter.

La conséquence de cette réticence des Danois à adopter le Traité de Maastricht tel qui leur fut initialement proposé est que le Danemark, par ailleurs membre de l’Otan, ne participe pas à la Politique de sécurité et de défense commune [PSDC] et ne contribue donc pas aux missions militaires conduites par l’UE. En outre, il se tient à l’écart de l’Agence européenne de défense [AED].

Pour autant, cette clause d’exemption n’a pas empêché le Danemark de rejoindre l’Initiative européenne d’intervention [IEI], ouverte aux pays européens non membres de l’UE, ou encore d’apporter son soutien à la France lors de l’opération Serval, au Mali [2013] et de participer à la force européenne Takuba, au Mali [même si l’expérience tourna court, en raison d’un imbroglio diplomatique avec Bamako, nldr].

Cela étant, Copenhague aurait pu se satisfaire de cette situation, même si celle-ci ne lui a pas toujours facilité les choses, notamment quand il s’est agi de lancer une mission contre la piraterie dans le golfe de Guinée, la marine danoise ne pouvant pas participer au concept européen de « présence maritime coordonnée ».

Ainsi, le gouvernement danois a souvent été tenté d’organiser un nouveau référendum pour faire annuler cette clause d’exemption en matière de défens européenne. En 2011, il dut même y renoncer, faute de consensus politique pour une telle organisation.

Par la suite, et alors que le contexte sécuritaire en Europe venait d’être bousculé par l’annexion de la Crimée par la Russie et l’activité accrue des forces russes dans le voisinage du Danemark, un référendum put se tenir en décembre 2015. Mais 53,1% votes exprimés n’allèrent pas dans le sens souhaité par le gouvernement alors dirigé par le pro-européen Lars Løkke Rasmussen.

Celui ayant été battu aux élections législatives de juin 2019, celle qui lui a succédé, Mette Frederiksen, du parti social-démocrate, a estimé que l’invasion de l’Ukraine par la Russie pouvait être un opportunité pour mettre un terme à cette clause d’exemption. « Les périodes historiques appellent des décisions historiques », avait-elle justifié, lors de l’annonce d’un nouveau référendum sur cette question.

Et cela, après avoir indiqué qu’un nouvel accord défense allait être conclu avec Washington, afin de permettre la présence de troupes américaines sur le territoire danois. « L’Otan et les États-Unis sont les garants de notre sécurité, c’est pourquoi nous faisons front commun avec les États-Unis lorsque les valeurs occidentales telles que la démocratie et la liberté sont remises en cause », fit en effet valoir Morten Bødskov, le ministre danois de la Défense, quelques jours avant l’attaque de l’Ukraine par la Russie.

Quoi qu’il en soit, les partis pro-européens danois ont fini par obtenir ce qu’ils voulaient. En effet, lors du référendum promis par Mme Fredreriksen, qui s’est tenu le 1er juin, environ 67% des votants se sont prononcés en faveur de la fin de cette clause d’exemption européenne dans le domaine de la défense. L’argument selon lequel l’Otan ne pouvait être que la seule garante de la sécurité du Danemark, comme l’a avancé Morten Messerschmitt, le chef du Parti populaire danois, n’aura donc pas pesé.

« Ce soir, le Danemark a envoyé un signal très important à nos alliés en Europe, à l’Otan et [au président russe Vladimir] Poutine. Nous montrons que lorsque Poutine envahit un pays libre et menace la stabilité en Europe, nous nous unissons », a commenté Mette Frederiksen, une fois les résultats du référendum connus. « Le Danemark peut désormais participer à la coopération européenne en matière de défense et de sécurité. Et pour cela, je suis très, très heureuse », a-t-elle ajouté.

L’offensive russe en Ukraine a fait évoluer des postures que l’on pensait presque intangibles… La Finlande et la Suède, membres de l’UE, ont décidé de renoncer à leur neutralité pour rejoindre l’Otan… Et l’Allemagne entend investir 100 milliards d’euros pour « réparer » ses capacités militaires longtemps négligées.

Valeurs Actuelles

Etats-Unis : une nouvelle fusillade fait au moins quatre morts à Tulsa

Des morts sont encore à déplorer après une nouvelle fusillade. Mercredi 1er juin, dans l’après-midi, quatre personnes sont décédées dans une attaque à l’arme de poing à Tulsa, dans l’Oklahoma (virgule) aux Etats-Unis. La police de Tulsa a indiqué qu’un individu a fait feu sur le campus de l’hôpital St. Francis Health System, relaie BFM TV. Il était « armé d’un fusil ». Le premier bilan est de quatre morts, sans compter le tireur qui aurait aussi perdu la vie. Les forces de l’ordre n’ont pas précisé les circonstances de sa mort.

La Maison Blanche réagit

Plus tard, dans la soirée de mercredi, la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a réagi sur Twitter : « Le président Biden a été informé de la fusillade à Tulsa, Oklahoma. La Maison Blanche suit de près l’évolution de la situation et a contacté les autorités locales pour leur offrir son soutien. »

President Biden has been briefed on the shooting in Tulsa, Oklahoma. The White House is closely monitoring the situation and has reached out to state and local officials to offer support.

— Karine Jean-Pierre (@PressSec) June 2, 2022

La tuerie d’Uvalde

Ce drame survient une semaine après la tuerie perpétrée à Uvalde au Texas. Mardi 24 mai, une fusillade a éclaté dans l’école primaire Robb. Le suspect, un jeune homme encore adolescent, a pénétré sur les lieux, armé d’un fusil automatique et équipé d’un gilet pare-balles. Au total, 19 enfants âgés de 9 ans à 11 ans ont péri sous ses coups de feu, ainsi que deux enseignants. Après cette fusillade, Joe Biden avait indiqué vouloir mettre en place une régulation plus stricte des armes à feu. « Je crois que les choses sont devenues tellement graves que cela rend tout le monde plus rationnel sur ce sujet », a-t-il évoqué lundi 30 mai, pointant que cela n’a « pas de sens » de pouvoir acheter « quelque chose qui peut tirer jusqu’à 300 balles ».

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Sécurité alimentaire : Pour le chef d’état-major américain, forcer le blocus du port d’Odessa serait trop risqué

par Laurent Lagneau · 1 juin 2022

Avec le blocus qu’elle impose au port d’Odessa, la Russie dispose d’un atout maître de son jeu puisqu’elle empêche l’Ukraine d’exporter les 15 à 20 millions de tonnes de blé qu’elle a en stock par la voie maritime, qui est, de loin, la plus pratique. N’ayant plus de débouché en Europe pour écouler ses céréales, Moscou entend réserver ses récoltes aux pays « amis », c’est à dire ceux qui ne sont pas associés aux sanctions visant son économie.

Au-delà de l’inflation que cette situation provoque [le prix de la tonne de blé a pratiquement doublé sur le marché Euronext, ndlr], il y a désormais un risque de pénuries alimentaires, le blé étant l’aliment de base dans de nombreux pays, la Russie et l’Ukraine représentant à eux deux près du tiers des exportations mondiales de cette céréales. Et c’est sans compter aussi les difficultés d’approvisionnement en engrais. Difficultés susceptibles de réduire les rendements agricoles…

La nourriture peut également être une « arme silencieuse », a d’ailleurs fait valoir Dmitri Medvedev, l’actuel vice-président du Conseil de sécurité de Russie. Et cette arme prend les responsables occidentaux au dépourvu. Pour autant, il n’est pas question de lever les sanctions infligées à Moscou pour son invasion de l’Ukraine, alors que, justement, les autorités russes en font un préalable pour lâcher du lest…

La semaine passée, la Lituanie a proposé de mettre en place une « coalition navale internatioale » pour briser le blocus du port d’Odessa et escorter les navires commerciaux chargés de blé ukrainien. Et si possible rapidement étant donné que la prochaine récolte arrive…

Ancien commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], l’amiral américauin James Stavridis s’est dit favorable à une telle idée, en établissant un parallèle avec l’action menée par l’US Navy dans les années 1980 afin sécuriser les exportations de pétrole depuis le golfe Persique, au milieu des tensions avec l’Iran.

Seulement, le chef d’état-major interarmées américain, le général Mark Milley, n’est pas favorable à une telle opération, même conduite sous la bannière des Nations unies. « Actuellement, les voies maritimes sont bloquées par des mines [mouillées par les forces ukraniennes pour empêcher tout débarquement dans le secteur d’Odessa] et la marine russe » et « pour ouvrir ces voies maritimes, cela nécessiterait un effort militaire très important de la part d’un pays ou d’un groupe de pays », a-t-il dit à son arrivée au Royaume-Uni, le 31 mai.

Une telle entreprise doit être « basée sur le coût, le risque, les bénéfices et les probabilités de succès. [Or], je dois dire que ce serait une opération militaire à haut risque, qui exigerait un effort important », a insisté le général Milley. D’autant plus que le président américain, Joe Biden, a le souci d’éviter tout risque de confrontation avec les forces russes.

Le même jour, le président français, Emmanuel Macron, a dit avoir proposé à son homologue russe, Vladimir Poutine, le vote d’une résolution à l’ONU visant à lever le blocus russe du port d’Odessa.

« J’ai proposé, dans la discussion que nous avons eue avec [le chancelier allemand] Olaf Scholz samedi dernier [28 mai], au président Poutine que nous prenions l’initiative d’une résolution aux Nations unies pour donner un cadre très clair à cette opération », a déclaré M. Macron, à l’issue du dernier Conseil européen organisé à Bruxelles.

« La décision dépend d’un accord de la Russie et des garanties qu’elle apporte : face au déminage [du port d’Odessa] qui est indispensable pour que les vraquiers et bateaux puissent être acheminés et prendre ces céréales, [il faut] des garanties de sécurité apportées aux Ukrainiens pour éviter qu’ils ne soient attaqués », a ensuite développé le président français. L’Ukraine a besoin de « garanties légitimes de sécurité, c’est le cadre des Nations unies qui nous permettra de le faire », a-t-il continué, avant de souligner le « rôle très important de la Turquie, compte tenu de sa responsabilité dans la mer Noire [via la convention de Montreux, ndlr] » et de ses relations avec Moscou et Kiev.

En attendant, les seules solutions possibles passent par la route et les voies ferrées. Mais, compte tenu de l’ampleur des moyens à mobiliser, elles paraissent très compliqué à mettre en oeuvre, en plus d’être coûteuses. Au mieux, selon un responsable européen cité par l’AFP, elles permettraient de transporter seulement un tiers des stocks de blé ukrainiens.

France24 - World

‘Rejuvenating French pride’: The Battle of Bir Hakeim, 80 years on

Issued on: 27/05/2022 - 07:22

Tom WHEELDON

As World War II inched towards crucial turning points in 1942, British, Commonwealth and Free French forces mounted a heroic defence of their positions at Bir Hakeim, an oasis in the Libyan desert, from May 27 to June 11. While technically a defeat, the two-week battle nevertheless won tremendous respect for General Charles de Gaulle’s Free French – and helped set the stage for the famous British victory at El Alamein, which months later turned the tide of war in the West. FRANCE 24 looks back at the Battle of Bir Hakeim, 80 years later.

While Charles de Gaulle and his exiled Free French forces have a cherished place in France’s collective memory of World War II, the Battle of Bir Hakeim has receded into the background. Ask the average Parisian what Bir Hakeim is and they will tell you that it is a metro station – right next to an iconic bridge over the Seine with the same name.   

Yet the Battle of Bir Hakeim played an invaluable role in boosting the pride of the Free French forces – the morale of “the France that fights, the only France, the true France, the eternal France”, as de Gaulle called it in his renowned speech at the Hôtel de Ville upon the Liberation of Paris in August 1944.

The Allies had gone through a dark period before. The Free French exiled in London – and the Resistance waging their heroic struggle within France – had to grapple with the ignominy of France’s capitulation and subsequent collaboration upon the precipitous collapse of the French military in May 1940.

In contrast, the British had seen their finest hour as they repelled the Nazi attempts to invade – with the Royal Air Force defeating the Luftwaffe in the Battle of Britain from July to October 1940. Following this victory, British strategy focused on fighting fascist Italy in North Africa. A series of British victories culminated in the destruction of the Italian 10th Army in the Battle of Beda Fomm in Libya in February 1941.

>> A game changer for the French Resistance: The Barbès metro attack, 80 years on

But the German high command acted decisively to rescue their Italian ally’s collapsing North African campaign, deploying the Afrika Korps in the immediate aftermath of Beda Fomm. Led by Erwin Rommel – arguably Hitler’s most militarily astute general, nicknamed the “Desert Fox” – the Afrika Korps soon turned the tide against the British.

A year after Rommel stepped in, Bir Hakeim was another Allied defeat – on paper. But the Free French proved their worth, resisting with the “utmost gallantry”, as Winston Churchill told the House of Commons at the time.

Even more importantly, by inflicting serious losses on the Afrika Korps, the British, Commonwealth and Free French forces made a mess of Rommel’s strategic plans, allowing the British high command to regroup Allied forces.

In this way, the doomed, heroic defence of Bir Hakeim facilitated a pivotal moment for the Allies – when the legendary Field Marshal Bernard Montgomery took charge and Rommel finally met his match at El Alamein in October-November 1942. This proved decisive in the Western Allies' fight against Germany, as Stalingrad (July 1942 to February 1943) did for the Soviet Union and the Battle of Midway (June 1942) had for the US forces fighting Japan in the Pacific.

To take a closer look at the Battle of Bir Hakeim, FRANCE 24 spoke to Dr Edward G. Lengel, chief historian at the National Medal of Honor Museum in Arlington, Texas.  

How did events in the North African theatre and decisions by military high commands lead to the battle taking place at Bir Hakeim?

Tactically, Axis forces had defeated British Imperial forces again and again since Rommel's intervention in North Africa with the Afrika Korps in the spring of 1941. German (not Italian) equipment was far superior, especially in terms of tanks, anti-tank guns and artillery. In Operation Crusader in November-December 1941, Axis forces inflicted losses five times heavier than their own. Strategically, however, the Axis remained in a difficult position in the spring of 1942, thanks to their extended supply lines, British retention of Malta, and especially the ability of intrepid Australian infantry to hold on to the critical port of Tobruk. After the lines surged back and forth in the early months of 1942, they finally settled just west of Tobruk at the so-called Gazala line, anchored in the south at the old fort of Bir Hakeim. Here the British, under Lieutenant General Neil Ritchie, settled down in defensive positions while building reinforcements while Rommel, though reinforced and still outnumbered, prepared a stroke to break up the British line, capture Tobruk and push into Egypt.

And the more short-term context?

Rommel recognised the frailty of the British defensive positions, which were arranged in so-called boxes that did not adequately support each other. Very simply stated, he intended to hold the British along the Libyan coast with attacks by Italian infantry while using his German and Italian armour to break through the British centre and left. Oddly, though, Rommel did not adequately recognise the importance of Bir Hakeim, and so he allowed his German tanks to bypass the fort and left it to his Italian armour to capture it. Big mistake.

Why were the Free French forces involved at Bir Hakeim and how significant was their role in the Allied victory compared to that of British and Commonwealth forces?

Just as Rommel underestimated the Free French at Bir Hakeim under Brigadier General Marie-Pierre Koenig, so did the British. Ritchie posted the Free French brigade, which consisted of a hodgepodge of Foreign Legionnaires (including many Eastern European refugees who had fled the Nazis) and African colonial troops, there almost as an afterthought. But then, he also didn't recognise the fort's tactical importance. As it turned out, though, Koenig's men played an absolutely critical role in holding up the Axis advance. That's not to understate the brave conduct of other British and Commonwealth forces, but the men at Bir Hakeim were positioned to make a difference.

The number of Allied soldiers killed or wounded was in the hundreds, while the same figure was in the thousands for Axis soldiers. What tactics and strategy explain the Allied success at Bir Hakeim?

To be fair, in the early part of the battle the defenders faced mainly Italian forces, whose ineptitude in the attack was well known. Once Rommel recognised that the post was holding up his overall attack, however, he deployed the Luftwaffe, artillery, and significant German tank and infantry forces to take the position. Still, the defenders held on. While their tactics in working from well-concealed “hedgehog” positions were effective, however, it was arguably mainly the raw determination of the Free French that allowed them to hold on for as long as they did.

How consequential was the Allied victory at Bir Hakeim – notably, in building up to the victory at El Alamein and in boosting the morale of the Free French forces?

The defence of Bir Hakeim seriously disrupted Rommel's timeline. Although he would eventually all but destroy the British at Gazala, capture Tobruk, and drive his opponents into Egypt and El Alamein, the contest at Bir Hakeim imposed losses that he could ill afford and exhausted the troops involved. It did play a role in the British ability to reassemble and hold in Egypt. More broadly, while it had no direct role in the cancellation of the invasion of Malta, Bir Hakeim deeply complicated Rommel's strategic problems. Most important, it was vital in rejuvenating French pride after the defeats of 1940, helped to elevate De Gaulle who treated the event as a great French victory, and increased Allied confidence – hitherto non-existent – in the Free French. Bir Hakeim should be recognised in France as a critical moment in the country's recovery from 1940 and resurgence as a great European nation.

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L’Allemagne va fournir un système anti-aérien IRIS-T SLM à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 1 juin 2022

Jusqu’à présent, le gouvernement allemand a répondu aux critiques sur la frilosité de son soutien militaire à Kiev par en affirmant que le mieux était de fournir aux forces ukrainiennes des matériels qu’elles pourraient facilement mettre en oeuvre. D’où l’initiative « Ringstausch », qui permet, quand cela est possible, le remplacement par Berlin des armes d’origine soviétique livrées par les pays membres de l’Otan à l’Ukraine. À ce jour, la République tchèque [chars T-72] et la Grèce [véhicules de combat d’infanterie BMP-1] bénéficieront de ce dispositif… lequel donne aussi l’occasion à l’industrie allemande de l’armement de signer des contrats complémentaires.

Cela étant, et même si des blindés anti-aériens Gepard ainsi que des obusiers PzH2000 ont été promis à Kiev, la position de Berlin a été mise à mal, ces dernières semaines, par les livraisons d’équipements modernes annoncées par les États-Unis et plusieurs pays européens, dont la France. Ainsi, par exemple, les forces ukrainiennes ont récemment reçu des canons M777 et CAESAr, alors qu’elles n’en avaient jamais disposé jusqu’alors.

D’où la polémique suscitée par les révélations du journal « Welt am Sonntag ». Ainsi, selon ce dernier, le gouvernement allemand aurait réduit son soutien militaire à l’Ukraine au minimum, avec seulement deux livraisons d’armes [des mines anti-chars, nldr] entre le 30 mars et le 26 mai. « Les informations sur les livraisons d’armes spécifiques sont importantes pour la sécurité et donc classifiées. Je vous demande donc de comprendre que je ne peux ni fournir d’informations plus détaillées ni confirmer les détails », a répondu une porte-parole du ministère allemand de la Défense à la presse d’outre-Rhin.

Quoi qu’il en soit, et alors qu’une telle livraison faisait l’objet de bruits de coursive depuis quelques jours, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a annoncé que Berlin livrerait un système anti-aérien IRIS-T-SLM aux forces ukraniennes, lors d’une intervention au Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr], ce 1er juin.

« Le gouvernement allemand a décidé de fournir le système de défense antiaérienne le plus moderne dont dispose l’Allemagne, le système IRIS-T. [Il] permettra à l’Ukraine de protéger une grande ville entière contre les frappes aériennes russes », a en effet déclaré M. Scholz, avant d’assurer que Berlin allait accroître son aide militaire à Kiev, notamment via des radars de contre-batterie destinés aux unités d’artillerie ukrainiennes.

Le système IRIS-T-SLM n’est pas encore en service au sein de la Bundeswehr. Développé par Diehl Defence sur la base du missile air-air courte portée IRIS-T, dans le cadre d’une coopération avec Airbus, Hensoldt et Rohde & Schwarz, il se compose d’un radar et d’un système de commandement et de contrôle. Il peut abattre des aéronefs et des missiles de croisière évoluant à 20 km d’altitude, à 40 km de distance.

A priori, Diehl Defence serait en mesure livrer rapidement un tel système à l’Ukraine, notamment en retardant l’exécution d’une commande passée par l’Égypte.

Photo : Diehl Defence

Valeurs Actuelles

Condamnée pour diffamation, l’actrice Amber Heard devra verser 15 millions de dollars à Johnny Depp

Le verdict était très attendu. Amber Heard a été reconnue coupable de diffamation envers Johnny Depp, rapporte BFM TV, mercredi 1er juin. En guise de dommages et intérêts, l’actrice devra verser la somme de 15 millions de dollars à son ex-conjoint, qu’elle avait accusé de violences conjugales, sans le nommer, dans une tribune publiée dans le Washington Post en 2018.

« Je suis dévastée par le fait que la montagne de preuves n’ait pas été suffisante pour faire face au pouvoir, à l’influence et à l’ascendant bien plus importants de mon ex-mari. Je suis encore plus dévastée de la signification de ce verdict pour les autres femmes. C’est un retour en arrière », a réagi dans un communiqué, relayé sur les réseaux sociaux, l’actrice de 36 ans, qui avait tenté de contre-attaquer en portant elle aussi plainte pour diffamation contre Johnny Depp.

💕 pic.twitter.com/8vGMHykjkA

— Amber Heard (@realamberheard) June 1, 2022

Johnny Depp également condamné 

Si l’acteur de 58 ans sort plutôt victorieux de cette longue bataille judiciaire, son ex-femme lui ayant réclamé 100 millions de dollars, il a toutefois lui aussi été condamné pour diffamation, par l’intermédiaire de son avocat et devra de son côté verser deux millions de dollars de dommages et intérêts à son ex-femme. « Six ans [après le début de cette affaire], le jury m’a rendu ma vie. Je suis vraiment touché (…) Depuis le début, l’objectif pour moi dans cette affaire a été de révéler la vérité, peu importe l’issue finale. Dire la vérité est quelque chose que je devais à mes enfants, et à tous ceux qui m’ont soutenu, contre vents et marées », a-t-il déclaré dans un communiqué à l’issue du verdict.

La réaction de Johnny Depp #Justice pic.twitter.com/Qcc9Jz5kBs

— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) June 1, 2022

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - World

Poland must enact judicial reforms to receive Covid aid, says EU chief

Issued on: 02/06/2022 - 21:27

NEWS WIRES

Poland will only receive the money from its 35.4-billion euro ($38 billion) post-Covid economic recovery package if it carries out rule of law reforms, European Commission chief Ursula von der Leyen said on Thursday.

She said the EU's approval of the plan announced on Wednesday was "important" but only "a first step, as the money will be disbursed when the reforms and investments are in place".

"We are not at the end of the road on the rule of law in Poland," she said, speaking alongside Polish Prime Minister Mateusz Morawiecki and President Andrzej Duda on a visit to Warsaw.

"Few believed that a compromise could be reached between us and the EU on the recovery plan but we have succeeded," Morawiecki said.

The EU and Poland have been at loggerheads for years over changes pushed through by Poland's right-wing populist government that critics say could undermine judicial independence.

The impasse has festered even as the EU strives to maintain unity to address the war in Ukraine.

Poland, which borders Ukraine, is on the frontline of the EU solidarity effort.

It is the main entry point into the bloc for the nearly seven million Ukrainians who have fled their war-torn country. 

And it serves as the logistics hub for weapons sent from EU countries and the United States into Ukraine.

One of the main points of contention over rule of law has been a "disciplinary chamber" for judges that has been rejected by the Court of Justice of the European Union.

"We are not at the end of the road on the rule of law in Poland," von der Leyen said.

One condition for Poland to get its Covid recovery cash calls for judges' disciplinary cases to be heard by a court compliant with EU law that is not the disciplinary chamber. 

Another is that judges already affected by disciplinary chamber rulings must have the right to have the decision reviewed by an EU-compliant court "without delay". 

Also, judges cannot be hit with disciplinary procedures for asking the EU Court of Justice to rule on certain issues.

A new law making its way through the Polish parliament would dismantle some aspects of the disciplinary mechanism, although the opposition says that it does not go far enough.

"A first payment will only be possible when the new law is in force and ticks all the boxes under our contract," von der Leyen said.

(AFP)

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EU's top court 'on right track' to cut funds to Poland, Hungary for violating democratic rights

WOMEN'S RIGHTS

Poland: Where ‘women pay a high price’ for populist laws

Focus

Polish judicial reforms key to EU rule-of-law conditionality row

Opex 360

La DGA a lancé un appel d’offres européen pour doter l’armée de Terre d’une dizaine de ballons captifs

par Laurent Lagneau · 1 juin 2022

En 2019, alors qu’il tenait encore les rênes de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT], le général Michel Grintchenko avait estimé que, pour colecter du renseignement, les ballons ou les dirigeables referaient « probablement surface » étant donné leurs « coûts de possession très réduits ».

« L’idée est d’avoir la même boule optronique sur notre futur drone Patroller, le H160, un avion lent, un ballon ou un dirigeable », avait ensuite développé le général Grintchenko, dans les colonnes du magazine spécialisé Air Fan. Recourir de nouveau à des aérostats serait, en quelque sorte, un retour aux sources, l’armée française ayant été la première à en utiliser, notamment lors de la bataille de Fleurus [1794], menée contre les troupes du prince Frédéric de Saxe-Cobourg. En outre, elle créa une compagnie d’aérostiers, considérée comme l’ancêtre de l’ALAT…

Cela étant, lors de l’édition 2018 de BACCARAT, la 4eme compagnie de commandement et de transmissions [CCT] avait utilisé un balon captif pour établir des liaisons avec les hélicoptères de l’ALAT engagés dans cet exercice.

Plus tard, l’utilisation d’aérostats à des fins de renseignement fut expérimentée par la Direction générale de l’armement [DGA], dans le cadre du programme CERBERE [Capacité expérimentale ROEM pour ballons et aérostats légers], avec un ballon « Eagle Owl » fourni par CNIM Air Space et le concours de la Marine nationale, d’Ineo Défense et de l’ONERA.

Enfin, le 11e Régiment d’Artillerie de Marine [RAMa] installa un ballon captif sur la base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Gossi, au Mali, pour en surveiller les approches. Et on en était resté là depuis… Du moins jusqu’à l’appel d’offres qui vient d’être lancé au profit de l’armée de Terre.

« La DGA a lancé un appel à concurrence européen pour doter l’armée de Terre de ballons captifs équipés de boules optroniques permettant de fournir une capacité d’observation et de surveillance en temps réel de jour comme de nuit », a indiqué le ministère des Armées, le 31 mai. Et de préciser que « l’objectif visé est l’acquisition d’une dizaine d’unités », dans le cadre d’un marché d’une durée de 12 ans.

Celui-ci comprendra le « développement du ballon captif équipé du système optronique et de sa remorque, le développement du système de soutien, puis la fourniture des systèmes et leur soutien sur une période de 10 ans ».

Ces ballons captifs devront être « rustiques », avoir une faible empreinte logistique et pouvoir être mis en oeuvre de « manière autonome » par des équipages réduits, « non spécialistes des systèmes aériens ». La DGA exige que leur disponibilité soit élevée malgré les conditions environnementales « difficiles » dans lesquelles ils seront susceptibles d’être déployés et « l’absence d’infrastructure dédiée » pour les protéger.

Un ballon captif présente plusieurs avantages, à commencer par son autonomie de longue [voire de très longue] durée, laquelle permet une surveillance aérienne continue sur une étendue d’autant plus vaste que son altitude sera élevé, et la charge utile importante qu’il peut emporter. En revanche, il exige une logistique assez lourde si on le compare au drone filaire, lequel est plus mobile car plus aisément déployable.

Valeurs Actuelles

Canada : une province dépénalise la possession de drogues dures en petites quantités

Depuis le mardi 31 mai, en Colombie-Britannique (Canada), il est désormais possible de posséder et de consommer des drogues dures sous certaines conditions. Le gouvernement de cette vaste province, qui comprend notamment la ville de Vancouver, a décidé de tester cette mesure pour une durée de trois ans, rapporte le Monde. « Nous faisons ça pour sauver des vies, mais aussi pour que les personnes qui prennent de la drogue retrouvent leur dignité et leur droit de choisir », a expliqué Carolyn Bennett, ministre de la Santé mentale et des dépendances.

Concrètement, posséder et consommer des opiacés (opium, morphine, codéine, héroïne, cocaïne, etc.) n’est plus répréhensible. En cas de contrôle, et si la quantité est inférieure à 2,5 g, le consommateur recevra des informations sur les aides médicales auxquelles il peut prétendre. « Je veux être très claire, ce n’est pas la légalisation. Nous n’avons pas pris cette décision à la légère », a cependant précisé Carolyn Bennett.

Épidémie d’overdose

La Colombie-Britannique a pris cette décision alors qu’elle fait face à un tsunami d’overdoses. Selon le Monde, 2 200 personnes en sont décédées en 2021 dans cette seule province. De janvier 2016 à septembre 2021, le bilan s’établit à 27 000 décès et 29 000 hospitalisations – essentiellement à Vancouver. C’est cette « augmentation inquiétante des surdoses et des décès liés aux opioïdes depuis le début de la pandémie de Covid-19 » qui a poussé les autorités à prendre une telle décision. Selon Carolyn Bennet, la pénalisation de la consommation individuelle serait, en effet, « une opposition idéologique » qui a « couté des vies ».

En prenant une telle décision, les autorités sanitaires locales espèrent favoriser le traitement de la dépendance plutôt que l’amende ou l’emprisonnement. Pour la maire de Vancouver, c’est en tout cas « une étape historique, courageuse et révolutionnaire » et « un jour mémorable ». Du reste, plusieurs villes envisagent déjà de prendre la même décision, comme Montréal ou Toronto. Selon le Monde, l’Oregon – un état du nord-ouest des États-Unis que le quotidien qualifie de « très progressiste » – fonctionne selon ce principe depuis novembre 2020.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Egyptian antiques seized from New York's Met museum as part of Louvre probe

Issued on: 02/06/2022 - 22:55

NEWS WIRES

New York prosecutors have seized five Egyptian antiques from the Metropolitan Museum of Art as part of an international trafficking investigation involving the former head of Paris's Louvre Museum. 

The artifacts – which include a group of painted linen fragments, dated between 250 and 450 BC, depicting a scene from the Book of Exodus – are worth more than $3 million, according to the Manhattan district attorney's office.

A New York state judge ordered their confiscation on May 19, a court document shows.

"The pieces were seized pursuant to the warrant," a spokesperson for the district attorney told AFP on Thursday.

He added that they are "related" to the investigation in Paris in which Jean-Luc Martinez, who ran the Louvre from 2013 to 2021, was charged last week with complicity in fraud and "concealing the origin of criminally obtained works by false endorsement."

The fraud is thought to involve several other art experts, according to French investigative weekly Canard Enchaine.

The five pieces seized from the Met were purchased by the famous museum between 2013 and 2015, according to The Art Newspaper, which first reported the news.

When contacted by AFP, a Met spokesperson referred to a previous statement in which the museum said it was "a victim of an international criminal organization."

In 2019, the museum returned the gilded sarcophagus of the priest Nedjemankh to Egypt after New York prosecutors determined it had been stolen during the revolts against ex-president Hosni Mubarak in 2011.

The Met had purchased the coffin in 2017 and later said it had been a victim of false statements and fake documentation.

French investigators are also seeking to establish whether pieces looted during the Arab Spring protests were acquired by the Louvre's branch in Abu Dhabi. 

Several of the individuals charged in the case -- including Roben Dib, owner of a gallery in Hamburg and who is currently in custody -- were involved in the sarcophagus's sale to the Met, according to a 2019 report by the Manhattan district attorney.

The Book of Exodus painting is valued at $1.6 million. Also among the five works is a painted portrait of a woman dated from between the years AD 54 to 68 worth $1.2 million.

(AFP)

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Former president of Louvre museum charged in art trafficking case

AFRICAN HERITAGE

As Paris museum returns looted African treasures, will others follow France’s lead?

Benin exhibits looted treasures returned by France

New York Times - World

Elecciones en Colombia

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‘Es un momento histórico’: la izquierda de Petro y el populismo de Hernández van a segunda vuelta

Los resultados de la primera ronda de votaciones asestaron un duro golpe a la clase política conservadora en Colombia.

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Por Julie Turkewitz

BOGOTÁ, Colombia — Dos candidatos antisistema, el líder de la izquierda Gustavo Petro y el populista de derecha Rodolfo Hernández, tomaron los primeros lugares en las elecciones presidenciales de Colombia, asestando un duro golpe a la clase política dominante y conservadora del país.

Los dos hombres se enfrentarán en una segunda vuelta electoral el 19 de junio, que se perfila como una de las más importantes en la historia del país. Está en juego el modelo económico del país, su integridad democrática y los medios de vida de millones de personas que se sumieron en la pobreza durante la pandemia.

Con más del 99 por ciento de las boletas contadas el domingo en la noche, Petro logró el respaldo de más del 40 por ciento de los votos, mientras que Hernández recibió poco más del 28 por ciento. Hernández superó por más de cuatro puntos de porcentaje al candidato de la clase dirigente conservadora, Federico Gutiérrez, que figuraba en segundo lugar en las encuestas.

La inesperada victoria de Hernández al segundo lugar muestra a una nación deseosa de elegir a cualquiera que no represente a los dominantes líderes conservadores del país.

Según el politólogo colombiano Daniel García-Peña, el enfrentamiento entre Petro y Hernández representa el “cambio contra el cambio”.

Durante meses, las encuestas habían mostrado a Petro, que plantea una modificación al modelo económico capitalista del país, aventajando al exalcalde conservador de Medellín Federico Gutiérrez.

Fue solo recientemente que Hernandez, postulándose con una plataforma populista y anticorrupción, empezó a subir en los sondeos.

Si Petro al final gana en la próxima ronda de votaciones sería un momento histórico para una de las sociedades más políticamente conservadoras de América Latina, lo que pondría a Colombia en una senda nueva y desconocida.

En su discurso luego de las elecciones, en un hotel cerca del centro de Bogotá, Petro estuvo acompañado por su candidata a la vicepresidencia y dijo que los resultados del domingo mostraban que el proyecto político del actual presidente y sus aliados “ha sido derrotado”.

Luego, rápidamente emitió advertencias sobre Hernández y dijo que votar por él era una regresión peligrosa y desafió al electorado a arriesgarse en lo que calificó como un proyecto progresista, “un cambio de verdad”.

Su ascenso refleja no solo un viraje a la izquierda en toda América Latina, sino un impulso contra los gobiernos de turno que ha cobrado fuerza a medida que la pandemia ha agravado la pobreza y la desigualdad, intensificando la sensación de que las economías de la región están construidas principalmente para servir a las élites.

Ese resentimiento contra el establecimiento político parece haberle dado a Hernández un empujón en la segunda vuelta e indica el poder menguante del uribismo, un conservadurismo de línea dura que ha dominado la política colombiana en las últimas dos décadas y que se llama así por su fundador, el expresidente Álvaro Uribe.

En las mesas de votación de todo el país el domingo, los seguidores de Petro mencionaron esa frustración y un renovado sentimiento de esperanza.

“Es un momento histórico que está viviendo Colombia. No queremos más continuismo, no queremos más Uribismo”, dijo Chiro Castellanos, de 37 años, seguidora de Petro en Sincelejo, una ciudad cercana a la costa caribeña. “Siento que esto es un cambio, es un proyecto de país que no es solo Gustavo Petro”.

Pero en muchos lugares también había temor de lo que ese cambio podría significar, así como llamados a un enfoque más moderado.

“Realmente este país está vuelto nada”, comentó Myriam Matallana, de 55 años, simpatizante de Gutiérrez en Bogotá, la capital. Pero con Petro, dijo, “sería peor”.

Petro ha prometido transformar el sistema económico de Colombia, que dice que alimenta la desigualdad, con la expansión de programas sociales, un alto a la exploración petrolera y el cambio del enfoque del país hacia la industria y la agricultura nacional.

Durante mucho tiempo, Colombia ha sido el aliado más fuerte de Estados Unidos en la región y un triunfo de Petro podría significar un enfrentamiento con Washington. El candidato pidió un reajuste de la relación, lo que incluye cambios en el enfoque de la guerra contra las drogas y una reevaluación de un acuerdo comercial bilateral.

Las elecciones se producen en un momento en el que las encuestas muestran una creciente desconfianza en las instituciones del país, incluido el Congreso, los partidos políticos, el Ejército, la prensa y la Registraduría Nacional, un organismo electoral.

También sucede en momentos en que la violencia va en aumento; a principios de este mes un grupo criminal emitió una orden de inamovilidad que paralizó a una parte considerable del país por al menos cuatro días.

Antes de las elecciones existía la preocupación generalizada de que esos factores podrían afectar el proceso democrático.

“Si nos quedamos en casa diciendo ‘todo el mundo es corrupto’, no vamos a lograr nada”, dijo María Gañan, de 27 años, que votó por Hernández en Bogotá. “Queremos cambiar la historia del país”.

Hernández, quien era relativamente desconocido hasta hace unas pocas semanas, se presentó a los votantes como un candidato anticorrupción, y propuso recompensar a los ciudadanos por denunciar actos de corrupción y nombrar a colombianos que ya residen en el exterior en posiciones diplomáticas, lo que él dice que ahorrará en gastos de viaje y otros costos, además de prohibir festejos innecesarios en las embajadas.

“Hoy perdió el país de la politiquería y la corrupción”, dijo Hernández en una nota que publicó en Facebook para sus seguidores, tras los resultados del domingo.

“Hoy perdieron las gavillas que creerían que serían gobierno eternamente”, añadió.

Pero algunas de las propuestas de Hernández han sido criticadas como antidemocráticas.

En específico, ha propuesto declarar un estado de emergencia por 90 días y suspender todas las funciones judiciales y administrativas para combatir la corrupción, generando temores de que pueda clausurar el congreso o suspender a los alcaldes.

Muchos votantes están hartos del aumento de precios, el alto desempleo, el alza en los costos de la educación, la violencia y los sondeos muestran que una clara mayoría de colombianos tienen una opinión desfavorable del actual gobierno conservador.

Otros candidatos que impulsaron cambios han sido asesinados durante las campañas electorales en Colombia. Petro y su compañera de fórmula, Francia Márquez, han recibido amenazas de muerte, lo que ocasionó que se reforzara su seguridad con guardaespaldas y escudos antibalas.

Sin embargo, la elección también se caracterizó por la ampliación del espectro político.

En cuestión de meses, Márquez, una activista ambiental que, de triunfar se convertiría en la primera vicepresidenta negra del país, se transformó en un fenómeno nacional, y brindó a las elecciones un enfoque de género, raza y conciencia de clase que pocos candidatos han logrado invocar en la historia del país.

Su popularidad ha sido considerada como el reflejo del profundo deseo de muchos votantes —negros, indígenas, pobres, campesinos— de verse representados en los cargos más altos del poder.

El domingo, Márquez podría haber votado en la capital del país. Pero decidió viajar al departamento suroccidental del Cauca, donde se crió.

“Hoy están partiendo la historia de este país en dos”, dijo poco después de depositar su voto. “Hoy una de los nadies y las nadies, de los históricamente excluidos, se pone de pie para ocupar la política”.

Sofía Villamil, Megan Janetsky y Genevieve Glatsky reportaron desde Bogotá, y Federico Rios desde Suárez, Cauca.

Julie Turkewitz es jefa del buró de los Andes, que cubre Colombia, Venezuela, Bolivia, Ecuador, Perú, Surinam y Guyana. Antes de mudarse a América del Sur, fue corresponsal de temas nacionales y cubrió el oeste de Estados Unidos. @julieturkewitz

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Valeurs Actuelles

Dordogne : les vignerons face à une pénurie de verre, ils s’inquiètent pour leurs mises en bouteilles

Ils sont inquiets et ne s’en cachent pas. Une pénurie de bouteilles en verre frappe les vignerons de plein fouet. Et les prix augmentent pour toutes les matières sèches nécessaires au conditionnement du vin (capsules, papier, carton et bouteilles en verre). En Dordogne, Michel Monbouché du château Ladesvinges à Pomport, va ainsi devoir « rogner sur (ses) marges » pour continuer à vendre son vin au même prix. « Quand je m’engage, je m’engage (…) Mais que se passe-t-il si je n’ai pas de bouteilles ? Comment honorer les marchés sur lesquels je suis engagé ? », s’est-il interrogé auprès de Sud Ouest dimanche 29 mai.

Une crise chez les vignerons… et dans la grande distribution

Pour lui, la situation devient « compliquée » puisque le coût des bouteilles en verre a augmenté d’environ « 25 % ». Le prix du carton et des étiquettes est également à la hausse. Son exploitation sort 150 000 bouteilles chaque année. Pour l’instant, il lui reste 5 000 ou 6 000 flacons, mais le viticulteur en aurait besoin d’encore 30 000.

La situation est la même pour Unidor, mais à une échelle plus importante. Le premier site d’embouteillage de la Dordogne, implanté à Saint-Laurent-des-Vignes, sort 15 millions de bouteilles par an. D’après le directeur général d’Unidor, Jean-Marc Fontaine, « la hausse la plus perturbante est arrivée en avril » avec une explosion de « 40 % du coût de fabrication d’une bouteille de vin ». Et le verrier espagnol Vidrala, dont il dépend, a par conséquent augmenté son prix. Pire, les transporteurs sont en grève et la marchandise dédiée à Unidor est « bloquée à la frontière », déplore-t-il auprès de Sud Ouest. Autant les vignerons que la grande distribution devront se serrer la ceinture : « Les commerciaux vont rogner sur leurs marges : 70 % pour eux, 30 % pour nous », a enfin prévenu Jean-Marc Fontaine.

Dordogne : les dernières actualités

Contrôle technique : les motards de Dordogne appellent à voter contre Renaissance (ex-LREM) aux législatives

L’investiture d’un candidat LREM condamné pour violences conjugales déclenche la fronde des militants

“Il n’y a pas de vent ici” : mobilisation en Dordogne contre un projet de parc éolien

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Swiatek to face 18-year-old Coco Gauff in women’s final at Roland Garros

Issued on: 02/06/2022 - 23:44

NEWS WIRES

Iga Swiatek romped into her second French Open final on Thursday and will face Coco Gauff for the title after the teenager became the youngest Grand Slam finalist since 2004.

World number one Swiatek, the 2020 Roland Garros champion, cruised to a dominant 6-2, 6-1 semi-final victory over Russian Daria Kasatkina after just 64 minutes on Court Philippe Chatrier.

That extended her unbeaten streak to 34 matches.

Swiatek will equal Venus Williams’ record for the longest women’s winning run since 2000 if she beats 18-year-old Gauff, who brushed aside Martina Trevisan 6-3, 6-1, on Saturday.

“I’m so grateful. It’s easier to play matches with this kind of support,” Swiatek, who won 10 of the last 11 games, said in her on-court interview.

“It’s surprising this week how much they’re supporting me.

“I try to treat every match in the same way because when I think about how it’s the biggest match of the season so far, it stresses me out.”

It will be the 21-year-old’s second major final, as she looks to win a sixth consecutive WTA title.

The Polish star has stormed up the rankings this season, moving from world number seven to the summit during her remarkable run.

Swiatek hammered 22 winners past her opponent and she has still lost only one set in the tournament, against Chinese teenager Zheng Qinwen in the fourth round.

Kasatkina, the 20th seed, won her first clash with Swiatek on the Eastbourne grass last year, but has lost all four of their meetings in 2022 in straight sets, without winning more than five games in a match.

Swiatek too strong

After a quick opening hold from Swiatek, both players struggled on serve and traded breaks.

But Kasatkina was still finding it difficult to live with the consistent groundstrokes of her opponent and slipped 4-2 behind after horribly mishitting what should have been a simple winner at the net wide of the tramlines.

Swiatek had the set wrapped up just minutes later as a backhand return winner sealed a break to love.

Kasatkina managed to cling onto her first service game in the second set, but Swiatek was on a roll and forged 3-1 ahead when Kasatkina blazed long.

That effectively ended the semi-final as a contest, and top seed Swiatek finished it off with a run of five straight games, capped by her first ace on her first match point.

Gauff sees off erratic Trevisan

Gauff brushed aside Trevisan in a nervous match which saw both players featuring in a major semi-final for the first time.

Gauff is the youngest Grand Slam finalist since Maria Sharapova stunned Serena Williams to win Wimbledon 18 years ago.

“I think I’m a little bit in shock right now,” said 2018 junior champion Gauff. I didn’t know how to react after the match. I’m lost for words.”

The players made 37 unforced errors between them in a poor first set before Gauff upped her game to race through the second.

The 18th seed will be a heavy underdog against Swiatek, but says she is not feeling the pressure.

“It’s a Grand Slam final but there are so many things going on in the world right now, especially in the US, so I don’t think it’s worth stressing about it,” said Gauff, referring to the deadly school shooting in Texas last month, after writing “peace, end gun violence” on a courtside camera.

Gauff, who burst onto the scene by reaching the Wimbledon fourth round as a 15-year-old three years ago, has still not lost a set over the fortnight in Paris.

In Friday’s men’s semi-finals, 13-time champion Rafael Nadal will take on third seed Alexander Zverev before Norwegian Casper Ruud plays Croatia’s Marin Cilic.

Second seeds Ena Shibahara and Wesley Koolhof won the mixed doubles title earlier Thursday with a 7-6 (7/5), 6-2 victory over Ulrikke Eikeri of Norway and Belgium’s Joran Vliegen.

(AFP)

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Croatia’s Cilic, Norway’s Ruud reach Roland Garros semi-finals for first time

Nadal wins four-set clash with Djokovic to make French Open semis

French Open: 2020 winner Swiatek advances, Medvedev cruises in straight sets

L'Humanité

Pap Ndiaye, un ministre novice encadré par de nombreux gardiens du temple

Actu

Inexpérimenté en politique et à la tête d’un poste très exposé, Pap Ndiaye est assisté d’une équipe à même de le guider. Et peut-être même un peu plus que ça.

Olivier Chartrain

Pap Ndiaye est cerné. D’un côté, il est engagé par le programme d’Emmanuel Macron qui constitue sa vraie feuille de route ; de l’autre, il se voit entouré d’une équipe qui ne montre guère de signes de rupture avec la politique du ministère Blanquer.

Cet historien reconnu est en effet doublement novice : novice en politique et, surtout, novice dans la conduite d’un ministère qui est à la fois le premier budget (55 millions d’euros) et le premier employeur de l’État, avec 1,2 million de personnel.

Pour lui éviter de découvrir que, comme on ne devient pas enseignant après un job dating de quelques minutes, on n’apprend pas à conduire un tel paquebot en quelques jours, il s’est donc vu adjoindre quelques spécialistes.

De main de maître ou d’une main de fer

En tête de la liste, son directeur de cabinet, Jean-Marc Huart, n’est autre que l’ancien chef de la Direction générale de l’enseignement scolaire de Jean-Michel Blanquer, jusqu’à l’été 2019. Son passage à ce poste, que l’on considère généralement comme celui d’un « ministre bis », aura été marqué par son implication dans le scandale du syndicat fantoche Avenir lycéen, dont la création avait été suscitée et financée par le ministère. Ce n’est pas sa seule qualité. Conseiller technique au cabinet de Xavier Darcos entre 2007 et 2009, il y fut responsable de la réforme ramenant le bac professionnel de quatre à trois ans. De 2013 à 2015, il a aussi participé à l’élaboration de la loi Sapin sur la formation professionnelle.

Bref : outre sa connaissance du ministère, qui devrait le rendre indispensable à son patron, il a le profil idéal pour mener, de main de maître ou d’une main de fer, la réforme du lycée professionnel dont Emmanuel Macron a fait l’un de ses objectifs majeurs. Son ­arrivée ne doit donc rien au hasard – et peut-être un peu à la volonté d’Emmanuel Macron lui-même…

Même si son rôle est réputé plus administratif que politique, la nomination d’Anne Rubinstein comme cheffe de cabinet et « conseillère spéciale » est un autre signe. Vieille ­routière des cabinets ministériels, elle a fait partie de celui d’Emmanuel Macron quand il était ministre des Finances. À ce titre, elle est réputée proche du président de la République. Tout comme Julie Benetti, ancienne rectrice de Corse mais surtout animatrice de l’équipe du candidat Macron sur les questions d’éducation lors de la dernière présidentielle.

Une communication optimale avec l’Élysée.…

Enfin, notons que François Weil a été nommé conseiller éducation auprès de la première ministre, Élisabeth Borne. Cet historien n’est autre que le coauteur, en 2000, d’un ouvrage sur la Démocratie américaine au XXe siècle, aux côtés d’un ­certain… Pap Ndiaye. Point ­d’appui pour ce dernier auprès d’Élisabeth Borne ou, à l’inverse, relais efficace de celle-ci vers son ministre ? Au moins, une chose est sûre : avec une telle équipe, la communication entre l’Élysée, Matignon et la Rue de Grenelle devrait s’avérer optimale. Tellement optimale que la voix du ministre aura peut-être un peu de mal à s’y distinguer.

Éducation nationalePap NdiayeEmmanuel Macron
Valeurs Actuelles

Vignerons: ceux qui osent la grande distribution

Producteurs. Certains vignerons acceptent de vendre dans les supermarchés. Ils viennent de Bordeaux, du sud de la France ou de la Bourgogne, bien décidés à défendre leurs crus locaux.

Célèbre décorateur et architecte d’intérieur, Jean Guyon a débuté petitement (2 hectares) avec un cru bourgeois du Médoc, le Château Rollan de By, dont il a agrandi le domaine et qu’il a porté à des sommets de qualité, ce qui lui a permis de battre bien des crus classés célèbres lors des dégustations à l’aveugle du Grand Jury européen. Il a ensuite développé d’autres châteaux, toujours avec le souci d’améliorer la qualité, comme La Clare, puis Greysac, sans compter une microcuvée de haut niveau, Haut-Condissas. Il explique : « Depuis deux ans, notre partenariat avec Lidl s’inscrit dans une dynamique qualitative avec une sélection minutieuse de grands vins au rapport qualité/prix reconnu. » Un exemple ? Le Château La Clare 2011 (14,99 euros chez Lidl).

Instituteur dans une école spécialisée à Sainte-Geneviève-des-Bois, en 1976, à 25 ans, Marc Parcé est revenu pour s’occuper des 7 hectares de vignes du domaine familial de La Rectorie, à Banyuls. Son frère l’a suivi quelques années plus tard dans ces vignobles pentus aux confins de la frontière espagnole. « 1976 est un millésime qui me tient particulièrement à coeur, car il marque mon retour à la terre, sur la propriété familiale. Je suis d’autant plus fier et ému de présenter un rivesaltes pour cette foire aux vins Carrefour », confie-t-il à propos de ce vin doux naturel (14,90 euros chez Carrefour).

Après sa formation à Beaune, Julie Belland a bourlingué en Nouvelle-Zélande puis en Argentine avant de revenir sur le domaine familial, à Santenay : « Même si j’ai les coudées franches, je prends toutes mes grandes décisions collégialement avec mon père, Roger », explique-t-elle. Si leurs opinions divergent, le dialogue se poursuit. « Je fonctionne à l’intuition, contrairement à lui », reconnaît Julie Belland, tout en louant la rigueur de son père. Avec 23 hectares sur sept villages, ils ont de quoi faire ! Une fierté ? « Le bonheur de proposer un santenay-beauregard dans la foire aux vins Auchan, qui fait du très beau travail. » (santenay-beauregard premier cru 2012, 22,60 euros chez Auchan).

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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New York Times - World

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.

In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.

But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.

But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.

How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.

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The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

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By Catherine PorterConstant MéheutMatt Apuzzo and Selam Gebrekidan

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DONDON, Haiti — Adrienne Present steps into the thin forest beside her house and plucks the season’s first coffee cherries, shining like red marbles in her hands.

The harvest has begun.

Each morning, she lights a coal fire on the floor of her home in the dark. Electricity has never come to her patch of northern Haiti.

She sets out a pot of water, fetched from the nearest source — a mountain spring sputtering into a farmer’s field. Then she adds the coffee she has dried, winnowed, roasted and pounded into powder with a large mortar called a pilon, the way she was taught as a child.

Coffee has been the fulcrum of life here for almost three centuries, since enslaved people cut the first French coffee plantations into the mountainsides. Back then, this was not Haiti, but Saint-Domingue — the biggest supplier of coffee and sugar consumed in Parisian kitchens and Hamburg coffee houses. The colony made many French families fabulously rich. It was also, many historians say, the world’s most brutal.

Ms. Present’s ancestors put an end to that, taking part in the modern world’s first successful slave revolution in 1791 and establishing an independent nation in 1804 — decades before Britain outlawed slavery or the Civil War broke out in America.

But for generations after independence, Haitians were forced to pay the descendants of their former slave masters, including the Empress of Brazil; the son-in-law of the Russian Emperor Nicholas I; Germany’s last imperial chancellor; and Gaston de Galliffet, the French general known as the “butcher of the Commune” for crushing an insurrection in Paris in 1871.

The burdens continued well into the 20th century. The wealth Ms. Present’s ancestors coaxed from the ground brought wild profits for a French bank that helped finance the Eiffel Tower, Crédit Industriel et Commercial, and its investors. They controlled Haiti’s treasury from Paris for decades, and the bank eventually became part of one of Europe’s largest financial conglomerates.

Haiti’s riches lured Wall Street, too, delivering big margins for the institution that ultimately became Citigroup. It elbowed out the French and helped spur the American invasion of Haiti — one of the longest military occupations in United States history.

Yet most coffee farmers in Ms. Present’s patch of Haiti have never had running water or septic tanks. They have crude outhouses and cook their diri ak pwa — rice and beans — over campfires. They deliver their coffee harvests on the backs of thin horses with palm-leaf saddles and rope reins, or hoist the loads on their heads to carry them, by foot, for miles on dirt roads.

Many, like Ms. Present’s husband, Jean Pierrelus Valcin, can’t read, having never “sat on a school bench,” as the Haitian Creole saying goes. All six of the couple’s children started school, but none finished, given the steep fees charged in Haiti, where the vast majority of education is private because the country never built more than a tiny public school system.

“There is nothing here,” said Mr. Valcin, who is losing his eyesight but can’t afford to visit a specialist. “Our children have to leave the country to find jobs.”

He used a term you hear often in Haiti — mizè. More than poverty, it means misery.

Violence. Tragedy. Hunger. Underdevelopment. These bywords have clung to Haiti for more than a century. Kidnappings. Outbreaks. Earthquakes. The president assassinated — this time in his bedroom.

How is it possible, many ask, that Haiti shares an island with the Dominican Republic, with its underground subway system, health care coverage, public schools, teeming resorts and impressive stretches of economic growth?

Corruption is the usual explanation, and not without reason: Haiti’s leaders have historically ransacked the country for their own gain, legislators have spoken openly on the radio about accepting bribes and oligarchs sit atop lucrative monopolies, paying few taxes. Transparency International ranks it among the most corrupt nations in the world.

But another story is rarely taught or acknowledged: The first people in the modern world to free themselves from slavery and create their own nation were forced to pay for their freedom yet again — in cash.

Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.

Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.

The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:

The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:

Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.

Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.

The Haitians had ample reason for alarm. Two decades earlier, Napoleon had tried to destroy them, sending one of the largest expeditions of warships ever dispatched by France, with his brother-in-law at the helm. The Haitians won and declared independence. Napoleon lost more troops than he did at Waterloo and withdrew.

But rich French colonists continued to press to reconquer the territory, and they found another sympathetic ear when the Bourbon monarchy returned to power. One minister of the navy, a former colonist and prominent defender of slavery, even drafted a new plan to put Haitians back in bondage or “crush them” with a still larger army.

No country could be expected to come to Haiti’s defense. The world powers had frozen it out, refusing to officially acknowledge its independence. American lawmakers in particular did not want enslaved people in their own country to be inspired by Haiti’s self-liberation and rise up.

So, Haiti’s president, eager for the trade and security of international recognition, bowed to France’s demands. With that, Haiti set another precedent: It became the world’s first and only country where the descendants of enslaved people paid reparations to the descendants of their masters — for generations.

It is often called the “independence debt.” But that is a misnomer. It was a ransom.

The amount was far beyond Haiti’s meager means. Even the first installment was about six times the government’s income that year, based on official receipts documented by the 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.

But that was the point, and part of the plan. The French king had given the baron a second mission: to ensure the former colony took out a loan from young French banks to make the payments.

This became known as Haiti’s “double debt” — the ransom and the loan to pay it — a stunning load that boosted the fledgling Parisian international banking system and helped cement Haiti’s path into poverty and underdevelopment. According to Ardouin’s records, the bankers’ commissions alone exceeded the Haitian government’s total revenues that year.

And that was only the beginning. The double debt helped push Haiti into a cycle of debts that hobbled the country for more than 100 years, draining away much of its revenue and chopping away at its ability to build the essential institutions and infrastructure of an independent nation. Generations after enslaved people rebelled and created the first free Black nation in the Americas, their children were forced to work, sometimes for little or even no pay, for the benefit of others — first the French, then the Americans, then their own dictators.

Two centuries after French warships blew their terrifying cannons from Port-au-Prince’s harbor to celebrate the debt, the echoes from that moment still wash across the country in its slums, bare hospitals, crumbling roads and empty stomachs, even in the countryside, once considered the most lucrative and productive in the world.

“This was a poor country that was always impoverished after 300 years of exploitation,” Cedieu Joseph said over the buzz of cicadas in his coffee garden in Dondon, the town in northern Haiti where Ms. Present lives. He manages a coffee cooperative named after a Haitian revolutionary hero from the area, and calls the so-called independence debt a modern whip, wielded by France to punish its former colony for wanting, and winning, its freedom.

“The slaves fought for our independence,” he said. “To make them pay for that independence again, it was setting up another form of slavery.”

Since then, the double debt has largely faded into history. France has repeatedly downplayed, distorted or buried it. Only a few scholars have examined it deeply. No detailed accounting of how much the Haitians actually paid has ever been done, historians say. Even in Haiti, debates over its effect on the country’s economy, development and political destiny continue today.

The New York Times spent months sifting through thousands of pages of original government documents, some of them centuries old and rarely, if ever, reviewed by historians. We scoured libraries and archives in Haiti, France and the United States to study the double debt and its effect on Haiti, financially and politically.

In what leading historians say is a first, we tabulated how much money Haitians paid to the families of their former masters and to the French banks and investors who held that first loan to Haiti, not just in official government payments on the double debt but also in interest and late fees, year after year, for decades.

We found that Haitians paid about $560 million in today’s dollars. But that doesn’t nearly capture the true loss. If that money had simply stayed in the Haitian economy and grown at the nation’s actual pace over the last two centuries — rather than being shipped off to France, without any goods or services being provided in return — it would have added a staggering $21 billion to Haiti over time, even accounting for its notorious corruption and waste.

For perspective, that’s much bigger than Haiti’s entire economy in 2020.

We shared our findings and analysis with 15 leading economists and financial historians who study developing economies and how public debt affects their growth. All but one either agreed with our $21 billion estimate, said it was squarely within the range of possibilities, or considered it conservative. A few suggested additional ways of modeling, which mostly showed far bigger long-term losses for Haiti.

The reason is simple: Had the money not been handed over to Haiti’s former slaveholders, it would have been spent in the Haitian economy — by the coffee farmers, laundresses, masons and others who earned it. It would have gone to shops, school fees or medical bills. It would have helped businesses grow, or seeded new ones. Some of the money would have gone to the government, possibly even to build bridges, sewers and water pipes.

That spending pays off over time, boosting a country’s economic growth. It’s impossible to know with any certainty what Haiti’s economy would have looked like, and given the history of self-dealing by officials, some historians say the needs of poor farmers in places like Dondon would never have been priorities anyway.

But several others said that without the burden of the double debt, Haiti might have grown at the same rate as its neighbors across Latin America. “There is no reason why a Haiti free of the French burden could not have,” said the financial historian Victor Bulmer-Thomas, who studies the region’s economies. André A. Hofman, an expert on Latin America’s economic development, also called this scenario “very reasonable.”

In that case, the loss to Haiti is astounding: about $115 billion over time, or eight times the size of its economy in 2020.

Put another way, if Haiti had not been forced to pay its former slave masters, one team of international scholars recently estimated, the country’s per capita income in 2018 could have been almost six times as large — about the same as in its next-door neighbor, the Dominican Republic.

They called the burden imposed on Haiti “perhaps the single most odious sovereign debt in history.”

The Times calculated the impact of the double debt alone — the reparations to colonists and the initial loan to pay them.

But Haiti’s troubles didn’t end there.

The double debt helped set off a cascade of privation, budgetary shortfalls and onerous foreign loans that shaped the country into the 20th century and beyond.

Emmanuel Macron’s Second Term as President of France

With the reelection of Emmanuel Macron, French voters favored his promise of stability  over the temptation of an extremist lurch.

Though Haiti’s government made the last payments connected to its former slaveholders in 1888, the debt was far from settled: To finish paying it off, Haiti borrowed from other foreign lenders who, in league with a few self-serving Haitian officials indifferent to their people’s suffering, laid claim to a significant share of the nation’s income for decades to come.

Depleted after decades of paying France, Haiti took out even more loans after that. By 1911, $2.53 out of every $3 Haiti took in from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors, according to Gusti-Klara Gaillard and Alain Turnier, Haitian historians whose accounts are consistent with ledgers found in the diplomatic archives in suburban Paris.

That left precious little to run a country, much less build one.

In some years of the United States occupation, which began in 1915, more of Haiti’s budget went to paying the salaries and expenses of the American officials who controlled its finances than to providing health care to the entire nation of around two million people.

Even after the Americans relinquished fiscal control in the late 1940s, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.

Debt still shrouded the country. In the 1940s, Haitian children lucky enough to attend school were asked to bring coins to class to finish paying the avalanche of loans that had weighed on their nation since its infancy.

Little of this history is recognized by France. The reparations Haitians were forced to pay their former masters for generations are not covered in French schools, researchers say. And when a Haitian president began loudly raising the subject, the French government scoffed and tried to squelch it.

In 2003, Jean-Bertrand Aristide, a former priest who became the first democratically elected president after decades of dictatorship, launched a campaign demanding that France repay the money it had extracted, with television ads, street banners and a legal team putting together the elements of an international lawsuit. The French government responded by assembling a public commission to study relations between the two countries, but quietly instructed it “not to say a word in favor of restitution,” Thierry Burkard, the French ambassador to Haiti at the time, recently told The New York Times in an interview.

The commission dismissed Mr. Aristide’s claims as the ploys of a demagogue and portrayed the independence debt as a “treaty” between Haiti and France — making only passing mention of the French warships looming off the Haitian coast to enforce the demand in an annex to a 2004 report.

A month later, the French government helped remove Mr. Aristide from power, saying it was trying to prevent Haiti, which was heaving with turmoil, from spinning into civil war. But while French officials have long said the restitution claim was not the reason for Mr. Aristide’s ouster, Mr. Burkard acknowledged it was “probably a bit about that, too.”

“It would have set a precedent” for many other countries, he said.

Despite Mr. Aristide’s removal, the issue has not gone away. In May 2015, François Hollande, France’s president, stunned an audience gathered for the opening of a memorial center on the slave trade in Guadeloupe when he referred to Haiti’s payments to its former slave masters as “the ransom of independence.”

“When I come to Haiti,” he continued, “I will, for my part, pay off the debt we have.”

The crowd, which included Haiti’s president at the time, instantly stood up in loud applause.

“People cried, African heads of state cried,” said Michaëlle Jean, the Haitian-born former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who was present at the speech. “It was immense.”

The excitement was short-lived.

A few hours later, Mr. Hollande’s aides clarified to news organizations that he was speaking only of the “moral debt” France owed to Haiti, not of any financial compensation. The French government maintains the same position today.

“France must face up to its history,” the French Foreign Ministry told The Times, expressing “solidarity” with Haiti. Even so, it has not calculated how much money France received from Haiti over generations.

“That’s the job of historians,” the ministry said.

Haiti’s payments to former colonists were supposed to go solely to individual property owners, not to the French government itself. Yet the state ended up with a cut anyway. The Times unearthed several government documents from the early 1900s revealing that 2 million francs from the descendants of Haiti’s enslaved people, or $8.5 million in today’s currency, landed in French state coffers. (France’s treasury declined to comment, saying its archives dated from only 1919.)

Some of the families that received payments over decades remain European royalty and French aristocracy. Their descendants include Maximilian Margrave of Baden, a first cousin of Prince Charles; the French businessman Ernest-Antoine Seillière de Laborde, who once ran the country’s powerful association of big businesses; and Michel de Ligne, the Belgian prince whose ancestors were close to Catherine the Great and built a castle known as the “Belgian Versailles,” where hundreds of Jewish children were hidden during the Holocaust.

The Times tracked down and spoke to more than 30 descendants of families that received payments under Haiti’s independence debt. Most said they had never heard of it.

“This is part of my family history I never knew,” Nicolaus Herzog von Leuchtenberg, the Duke of Leuchtenberg and a sixth-generation descendant of Joséphine de Beauharnais, Napoleon’s first wife, said in a phone interview from Germany.

The debt was not shouldered by all Haitians equally. The country’s small elite, who today live in gated mansions and travel regularly for vacations in Paris and Miami, remained largely untouched. It was the poor who paid — and continue to pay, many argue, because the country has never had enough schools, clean water, electricity and other basics.

“As of today, we suffer the consequences of the debt,” said Dr. Francis Saint-Hubert, a doctor who worked on Mr. Aristide’s restitution campaign and teaches at the Aristide Foundation for Democracy’s medical school in Haiti. On a recent visit to a public hospital, he found the cupboards bare of the most elemental supplies, like blood pressure cuffs, or even thermometers.

“We are still paying,” he said, “and sometimes with our lives.”

The documents reviewed by The Times show how that debt came to be, and how its impact stretched across history. The earliest records, in fact, date to a time before the nation of Haiti even existed.

The most profitable colony in the world

During slavery, Haiti brimmed with such wealth that its largest and most important city, Cap-Français, was known as the “Paris of the Antilles,” bursting with bookstores, cafes, gardens, elegant public squares and bubbling fountains. The Comédie du Cap sat 1,500 people and put on 200 performances a year — many direct from Paris — as well as regular dances and balls. The town’s slate-roofed houses, with their whitewashed walls and courtyards, rented for four times the price of a ground-floor apartment in central Paris, according to the historian John Garrigus. The harbor, choked with garbage today, was perennially full of ocean-worthy sailing ships.

All this happened quickly. The mountainous colony, tucked into the western part of the island of Hispaniola, was colonized by France later than most of the Caribbean, yet in less than a century its plantations were the leading suppliers of sugar to Europe. Only in the late 1730s were the colony’s first coffee plantations cut into the mountainsides in Dondon, where Ms. Present still farms today.

Within decades, the colony’s reliance on slave labor swelled. Between 1785 and 1790, Saint-Domingue absorbed 37 percent of the entire trans-Atlantic slave trade. Many kidnapped Africans died within a few years of being pulled from the putrid, crowded bowels of slave ships and branded with their new masters’ names or initials.

The survivors made up an astounding 90 percent of the colony’s total population, kept in line by hunger, exhaustion and public acts of extreme violence. Crowds of colonists gathered in one of the island’s fancy squares to watch them be burned alive or broken, bone by bone, on a wheel.

Sadistic punishments were so common they were given names like the “four post” or the “ladder,” historians note. There was even a technique of stuffing enslaved people with gunpowder to blow them up like cannonballs, described as burning “a little powder in the arse,” according to French historian Pierre de Vaissière, who cited a 1736 letter from a colonist.

“O land of mine, is there any other on this planet whose soil has been more soaked in human blood?” asked the Baron de Vastey, a government officer in the northern part of Haiti in his 1814 work “The Colonial System Unveiled.”

“To France’s shame, not a single one of the monsters,” he wrote, singling out plantation owners and their managers by name, has experienced “even the slightest punishment for his crimes.”

France strengthened its laws forbidding the mutilation or killing of enslaved people in the 1780s, a sign of how openly cruel some plantation owners had become. A few years later, 14 enslaved people from a remote coffee plantation made the long trip to the Cap-Français courthouse to test the new laws. Their master, a rich planter named Nicolas Lejeune, had tortured two women whom investigators found in chains, their legs charred from burns. They died soon after, yet Lejeune was acquitted.

The only thing that will prevent “the slave from stabbing the master” is “the absolute power he has over him,” Lejeune wrote to the prosecutor, according to historian Malick Ghachem. “Remove this brake and the slave will dare anything.”

The enslaved people of Saint-Domingue rose up late one August evening in 1791, starting what some historians call the largest slave uprising in history.

Little documentation about the early days of the revolution exists. One enslaved person confessed, most likely under torture, that a clandestine meeting took place in the woods, attended by 200 others from across the north. The rebels later held a ceremony, vowing to destroy their oppressors and the tools of their subjugation.

They did it with whatever weapons they could grab or fashion and — most effectively — with fire, burning sugar cane fields and plantation buildings. The cloud of black smoke that engulfed Cap-Français made the sky glow after sunset like the northern aurora, one French surgeon recounted.

Within two weeks, every plantation within 50 miles of Cap-Français was reduced to ash and the rebels, many dressed in rags, organized into three armies, with hundreds on horseback. One leader became infamous for wielding the same cruel punishments slaveholders had used, whipping colonists hundreds of times and hacking off their hands.

After two years, the French commissioners of the colony announced that all enslaved people would be free and become French citizens. It was practical — they needed recruits to defend the colony against attacks, including from Britain or Spain, which controlled the eastern side of Hispaniola. But it was also ideological, some historians say, reflecting the revolutionary ideals that had erupted back home.

Soon after Louis XVI and Marie Antoinette were guillotined in France, the revolutionary government abolished slavery in 1794, not just in Saint-Domingue but in all French colonies. The historian Laurent Dubois calls that the most dramatic change brought about by the French Revolution, yet for enslaved people of Saint-Domingue, he says, “it was only the end of the beginning of a long struggle for freedom.”

Napoleon, who seized power in 1799, had very different views on slavery. In December 1801, he dispatched some 50 ships to Saint-Domingue to reimpose the French colonial empire and “rid us of these gilded Africans,” as he put it to the commander, his brother-in-law. Napoleon reinstated the slave trade in France’s other colonies and thought it would take three months to vanquish the Haitians.

Instead, as many as 50,000 French soldiers, sailors and colonists died, according to the historian Philippe Girard. Almost two years later, the ragged remains of Napoleon’s forces pulled out of the charred harbor of Cap-Français — later renamed Cap-Haïtien.

The declaration of independence for Haiti — the Indigenous name that revolutionaries reclaimed for their country — offered enslaved people hope from Brazil to South Carolina, noted the historian Julius S. Scott.

But for their masters, it set a chilling precedent.

“The peace of 11 states in this union will not permit the fruits of a successful Negro insurrection,” Senator Thomas Benton of Missouri told his fellow lawmakers in Congress, explaining why the United States should not recognize Haiti’s independence. “It will not permit Black consuls and ambassadors to establish themselves in our cities, and to parade through our country.”

Or, as Senator John Berrien of Georgia said, official relations with Haiti would “introduce a moral contagion” that would make even the most horrifying pestilence seem “light and insignificant.”

The ultimatum

Haiti knew the French would return, a premonition that still towers in stone over the country from a green peak above Dondon’s coffee farms. It is called the Citadelle, the largest military fortress in the Caribbean and arguably Haiti’s most important building. Its gray walls, now patched with orange lichen, are as thick as 16 feet and as high as 147 feet. From one angle, they sweep like the prow of a monstrous ocean tanker bearing down on any flimsy vessels below. More than 160 cannons point threateningly from its openings and ledges.

Some 20,000 peasants — conscripted by the new Haitian government — built it in just 14 years, beginning shortly after independence. It was just one of 30 forts ordered up by Jean-Jacques Dessalines, Haiti’s first ruler, in preparation for what he called “an eventual offensive return of the French.”

That day finally came, 21 years after independence.

On July 3, 1825, a French warship, accompanied by two other ships, sailed into the port of Port-au-Prince, Haiti’s capital.

They were sent by Charles X, the newly installed king of France, to enforce an ordinance: In exchange for 150 million francs, and an enormous reduction in custom taxes on French goods, France would recognize its former colony’s independence.

If the Haitian government did not accept the ordinance, exactly as written, the Baron of Mackau, Ange René Armand, had orders to declare Haiti an “enemy of France” and blockade its ports. In his own handwritten account, the baron said he had been instructed to launch military operations that “can no longer be stopped.”

“I am not a negotiator,” he told Haiti’s president, Jean-Pierre Boyer, according to the baron’s account, which was published in France this year. “I am only a soldier.”

Just up the coast, 11 more French warships waited. One of the Haitian president’s top generals rushed a letter to him in the middle of the talks, saying his men in the coastal mountains northwest of Port-au-Prince had spotted the French fleet.

The idea of payment had been raised before, first by the Haitian president in 1814 as a way of fending off what many saw as an imminent French invasion. Frozen out of trade with France and at times the United States, Boyer himself had discussed the idea, in exchange for international recognition of Haiti’s independence.

But those were diplomatic negotiations. Now, a crippling amount was being demanded under threat of war. The French demand was “excessive” and beyond “all our calculations,” Boyer said, according to the baron’s account.

But after three days of meetings, he relented.

Some historians dispute the notion that Boyer accepted the demands merely to protect his people from war. Alex Dupuy, a Haitian American scholar, argues that the president wanted to enshrine the property rights of the Haitian elite who had taken over land, and knew the costs would be offloaded onto the poor masses. “One has to understand the pressure France put on Haiti, but also the interests of the Haitian ruling class,” he said.

The ordinance broke new ground. Typically, historians say, war reparations are imposed on the losers. Victorious European nations forced France to pay them after the Napoleonic Wars in 1815, a decade before the Baron of Mackau set foot in Haiti. After World War I, Allied nations imposed huge penalties on Germany in the Treaty of Versailles, fueling bitter resentment that carried into World War II.

But in this case, the victors — who had first thrown off their shackles, and then defended themselves by beating back Napoleon’s forces — were the ones to pay. Instead of remedying, or even acknowledging, the abuses of slavery, the ordinance focused on the financial losses of the former masters.

In the coming decades, some nations, like Britain, abolished slavery and paid slaveholders for their losses, while also requiring newly freed people to continue working for their former masters for a number of years without pay. As the Swiss historian Frédérique Beauvois points out, the United States was an outlier: It freed people after the Civil War, and granted no compensation to their enslavers.

But Haiti’s case was unique. The Haitians had already freed themselves.

In the other cases, governments paid slaveholders to ease their opposition to abolition laws and to ensure that the economy would not crash, she said. But with Haiti, France demanded payment from those who had been in chains.

“It was to punish them,” Ms. Beauvois said. “It was vengeance.”

The price tag was huge. In 1803, France sold Louisiana to the United States for 80 million francs — just over half what it demanded from Haiti. And back then, Louisiana encompassed a large sweep of the continent, stretching across all or parts of 15 modern states. Haiti was 1/77 the size.

The Haitian government didn’t have enough money to pay even the first of five installments.

So the baron brought three Haitian diplomats with him back to France. There, they sealed a 30 million franc loan. But after the group of bankers, which included the Rothschilds, took its commissions, Haiti got only 24 million francs.

Instead of 150 million, Haiti suddenly owed 156 million, plus interest.

It was one of the first of many loans by French bankers to foreign governments that transformed Paris into a hub of international finance. And it became a prototype for controlling colonies after their independence, fulfilling the vision of the baron, who later became France’s minister of the navy and colonies.

“Under such a regime,” he wrote, “Haiti would undoubtedly become a highly profitable and costless province of France.”

‘Reduced by Death’

In Paris, the king named a commission to sort through more than 27,000 demands for compensation that flooded in decades after the Haitian revolution.

The biggest single payout went to the family of one of the biggest slaveholders in Haiti’s history, Jean-Joseph de Laborde, a banker for Louis XV, according to Oliver Gliech, a German historian who has created a database of former colonists.

In the late 18th century, Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti in his slave boats and had more than 2,000 enslaved people on his plantations there, many of whom died. French revolutionaries beheaded him in 1794, but two of his children, Alexandre and Nathalie, received about 350,000 francs, or about $1.7 million today, for his claimed losses in Haiti.

Officially, former colonists got just one-tenth of what they lost. But Laborde’s son, Alexandre, a fervent abolitionist, said in an 1833 parliamentary debate that the compensation payments were so large they actually exceeded the plantation owners’ losses.

“With half of the compensation I would receive, I could buy the three houses I owned,” he told lawmakers.

By law, the commission could compensate Frenchmen only for lost real estate. But it was clear that “slaves were almost the only value of Saint-Domingue” and should be part of the calculus, Jean-Marie Pardessus, an official who helped set the rules on compensation, told his fellow lawmakers.

What little is known about the commission’s decisions comes from a 990-page volume of its original handwritten notes discovered in the French archives in Roubaix in 2006.

Some former colonists submitted letters from slave ship captains and slave merchants as proof of the kidnapped Africans they had purchased on the eve of the revolution. Conversely, commissioners subtracted the value of enslaved people colonists took with them when fleeing.

In 1828, the commission heard from Philippine Louise Geneviève de Cocherel. Her father, the recently deceased Marquis of Cocherel, had owned six properties, including a sugar plantation and a coffee plantation.

Cocherel had been singled out by the Baron de Vastey in his treatise on the horrors of slavery, but in flowing handwriting, the commissioner’s note taker recorded the marquis’s losses with bureaucratic dispassion:

His sugar and cotton plantations had been “reduced by death” to 220 enslaved people, valued at 3,425 francs per head.

The coffee plantation’s slaves had been “reduced to 40 by death,” their worth put at 3,250 francs each. On the ranch, the seven enslaved people had been “reduced to” six, worth 2,500 per head.

In 1789, before the slave rebellion, the marquis bought 21 recently kidnapped Africans before leaving for France. But he didn’t indicate where they were put to work, so the commission valued them at an average rate, down to the cent: 3,366.66 francs.

In the end, it awarded Cocherel’s daughter, a newly married marquise, average annual payments of 1,450 francs, or about $280 in the 1860s, for dozens of years, according to government publications of the commission’s decisions.

By contrast, coffee farmers in Haiti were earning about $76 a year in 1863, Edmond Paul, a Haitian economist and politician, wrote at the time — barely enough to cover one meal a day of “the least substantive foods.”

It was reminiscent, he said, of slavery.

‘Ready to Fight’

The Haitian government ran out of money right away. To finish its first payment, it emptied its state coffers, sending it all to France on a French ship, sealed in bags inside nailed crates reinforced with iron bands. That left no money for public services.

The French government threatened war to collect the rest.

“An army of 500,000 men is ready to fight,” wrote the French foreign minister in 1831 to his consul in Haiti, “and behind this imposing force, a reserve of two million.”

In response, President Boyer passed a law commanding every Haitian to be ready to defend the country. He built the leafy suburb of Pétionville, now the bastion of the Haitian elite, up the hill from the harbor — out of range of cannon fire.

Even French diplomats recognized their threats had prompted the Haitian government to pour money into its military, rather than send it to France.

“The fear of France, which naturally wants to be paid, does not allow it to reduce its military state,” reads a 1832 letter by one French diplomat.

In late 1837, two French envoys arrived in Port-au-Prince with orders to negotiate a new treaty and get the payments flowing again. The so-called independence debt was reduced to 90 million francs, and in 1838, another warship returned to France with Haiti’s second payment, which swallowed much of Haiti’s revenues once again.

The military sucked up another large chunk, according to the French abolitionist writer and politician Victor Schœlcher. After that, there was very little left for hospitals, public works and other aspects of public welfare. Education had been assigned a mere 15,816 gourdes — less than 1 percent of the budget.

‘And Then Sells Himself’

From the very beginning, French officials knew how disastrous the payments would be for Haiti. But they kept insisting on getting paid, and for decades — with some exceptions, notably during periods of political upheaval — Haiti came up with the money.

The Times tracked each payment Haiti made over the course of 64 years, drawing from thousands of pages of archival records in France and Haiti, along with dozens of articles and books from the 19th and early 20th centuries, including by the Haitian finance minister Frédéric Marcelin.

In some years, Haiti’s payments to France soaked up more than 40 percent of the government’s total revenues.

“They don’t know which way to turn,” a French captain wrote to the Baron of Mackau in 1826 after collecting a shipment of gold from Haiti.

“After trying domestic loans, patriotic subscriptions, forced donations, sales of public property, they have finally settled on the worst of all options,” the captain wrote: 10 years of exorbitant taxes that were “so out of all proportion to the achievable resources of the country, that when each one sells all that he possesses, and then sells himself, not even half of the sums demanded will be collected.”

Yet by 1874, Haiti had paid down all but 12 million francs of its double debt to France, in large part through coffee taxes. To finish off the rest — and finally invest in the country’s development by building bridges, railroads, lighthouses — the government took out two more hefty loans from French bankers.

The borrowing ended up being a “shameless waste,” the president of Haiti’s national assembly said after a parliamentary investigation.

In an 1875 loan, the French bankers and investors took a 40 percent cut off the top. Most of the rest went to paying other debts, while the remainder lined the pockets of corrupt Haitian officials who, historians say, enriched themselves at the expense of their country’s future.

Instead of escaping mizè, Haitians slid deeper into it.

While the world’s great powers, and even some smaller countries like Costa Rica, were investing in huge public health projects to fight disease and improve their citizens’ quality of life, Haiti had scraps for things like hospitals and water pipes. In 1877, when the public works department was officially created, it had two architects and six engineers for the entire country.

One British diplomat, Spencer St. John, described Port-au-Prince at this time as perhaps “the most foul smelling, dirty and consequently fever-striken city in the world,” with human waste collecting in fetid pools on the streets that “in other countries is carried off by the sewers.”

The bank that benefited most from the 1875 loan was Crédit Industriel et Commercial, the French institution that helped finance the Eiffel Tower. And soon after its first lucrative foray into Haiti, Crédit Industriel shaped the country yet again, helping to establish the National Bank of Haiti.

Nearly the only thing Haitian about it was the name.

Headquartered in Paris, controlled by French businessmen and aristocrats, the bank took over Haiti’s treasury operations, charged a commission any time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, and delivered the profits to its shareholders in France. In 1894, a banner year, its French investors earned more than the Haitian government’s proposed agriculture budget for the entire country.

After 1915, when the Americans replaced the French as the dominant force in Haiti, they did more than just control the country’s national bank: They installed a puppet government, dissolved parliament at gunpoint, entrenched segregation, forced Haitians to build roads for no pay, killed protesters and rewrote the nation’s Constitution, enabling foreigners to own property for the first time since independence.

The military occupation lasted 19 years, and was justified as vital to securing American interests in the region and taming Haiti’s chaos. The United States, where lawmakers once feared the contagion effect of Haitian independence, now depicted the invasion as a civilizing mission, necessary because, as Secretary of State Robert Lansing wrote in 1918, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”

There was another hand behind the occupation, as well: Wall Street, in particular the National City Bank of New York, the predecessor of Citigroup. By 1922, its affiliate had bought all the shares in Haiti’s national bank and, with a guarantee from the American government that it would be repaid, won the chance to lend still more money to Haiti. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt — and then followed a well-established pattern.

It did little to develop Haiti, while sucking up a quarter of the country’s revenues over the next decade, according to annual fiscal reports reviewed by The Times.

When investigators with the newly formed United Nations visited Haiti after the Americans gave up financial control in 1947, they found a country in the same desperate straits as always.

From 1825 to 1957, the analysis by The Times found, international debt drained an average of 19 percent of the country’s annual revenue, and in some years ate up more than 40 percent.

“It’s a really massive number by modern standards,” said Ugo Panizza, an Italian economist who has examined the double debt.

Moreover, loans are often taken on by countries to invest in their welfare and development. That was rarely the case in Haiti. The double debt was imposed by an outside power that provided no goods or services in return, sapping the new nation’s wealth from the beginning.

“The first economic impact of this drain was the absence of funds to invest in education, health and infrastructure,” said Thomas Piketty, a French economist who has also studied the double debt. “But even more decisively, in the long term, this drain has totally disrupted the process of state building.”

Not everyone agrees. In some periods, the biggest line item in the Haitian state’s budget — even bigger than its debt payments — was the military.

Some experts described the expense as understandable, given the Haitian fear of a French invasion and the American occupation decades later. But others see Haiti’s heavy military spending as a reflection of a predatory government more interested in reaping financial rewards and staying in power than helping its people.

“There was always the alternative: Spend less on the military, spend more on development,” said Mats Lundahl, a Swedish economist who has published several books on Haiti. “This was a deliberate choice.” From 1843 to 1915, Haiti had 22 governments, he pointed out. Seventeen were deposed in revolutions or coups.

The double debt imposed by France clearly had an impact, Mr. Lundahl said, but “I don’t think it’s the main reason for Haitian underdevelopment.” Haiti’s leaders, he said, “did a pretty good job themselves.”

‘President for Life’

A bookish, middle-aged doctor was elected president in 1957.

François Duvalier, who had run a clinic training doctors to treat a disfiguring disease called yaws, promised to free the government from the grip of the country’s elite and represent the other Haiti: the poor with no paved roads, no running water and no education. He called them “the great unacknowledged” and promised to bring them out of their mizè.

The country’s prospects looked good. For the first time in more than 130 years, Haiti was unburdened by crippling international debt. And after frost had damaged Brazil’s coffee crop, the price of the commodity soared, offering Haiti’s government a windfall that it began to spend on irrigation canals and the country’s first big hydroelectric dam.

“The present moment offers Haiti an exceptional opportunity,” the World Bank said in 1954, adding that “this opportunity has to be seized now.”

Instead, Duvalier drove his country into despair.

The 28-year dictatorship he shared with his son Jean-Claude terrorized the nation. The Tontons Macoutes, a militia Duvalier created, attacked every perceived threat, including students and journalists. Hundreds were thrown into a network of prisons Human Rights Watch called the “triangle of death” and never heard from again. Others were shot on the street, their bodies left in heaps. In 1964, Duvalier declared himself “president for life.”

Professionals fled the country, taking their expertise. By 1970, more Haitian doctors were practicing in Montreal than in Haiti, one journalist, James Ferguson, estimated.

Duvalier perfected the corruption of past leaders, dipping into the state tobacco monopoly and skimming the pay of Haitian workers sent to Dominican sugar mills. His government outright extorted citizens, particularly through its “National Renovation Movement,” demanding that they donate to the construction of what jurists called a “purely fictitious” city named “Duvalierville.”

Initially, the Duvalier government found an ally in the Cold War struggle unfolding across the hemisphere: the United States.

After a Haitian diplomat voted in favor of ejecting Cuba from the Organization of American States, the American government agreed to fund a large airport — named the François Duvalier International Airport — in Port-au-Prince. The arrangement was widely cast by journalists as a tit-for-tat agreement, but the United States Agency for International Development soon closed its freshly built headquarters in Port-au-Prince because of corruption in the Duvalier government.

After a second heart attack, Duvalier, nicknamed “Papa Doc,” had the country’s Constitution changed so that his young son, just 19, could replace him. Known as “Baby Doc,” Jean-Claude Duvalier continued his father’s reign of terror and graft. By the time protests forced the dictator and his family to be spirited away on an American plane to France, he and his relatives had stolen hundreds of millions of dollars, having treated the state like a “royal fiefdom,” a Haitian government investigation found.

Over that time, the country’s misery deepened. Fewer than one in four adults could read, according to a 1985 World Bank report. From a quarter to half of Haitian children suffered severe malnutrition. Many were in the countryside, where coffee farmers earned even less than they had before the Duvalier regime.

After Jean-Claude Duvalier fled the country, the coffee tax was removed for the first time in more than a century. But it was too little, too late.

Farmers had been growing coffee more or less the same way since the days after the revolution, in very small garden plots where the trees seeded themselves naturally, mixed with banana and orange trees, as well as vegetables. There had never been a serious push by the government to develop the industry with new technology, fertilizers or new varieties of coffee.

The bountiful harvests that continued for generations and paid the nation’s debts were “like magic,” said Jobert Angrand, the former head of the National Coffee Institute of Haiti and a recent minister of agriculture.

By the 1980s, the magic had worn off. Poor farmers began to cut down their coffee trees and plant quicker-growing cash crops instead, leading to erosion. In Dondon, farmers who once couldn’t see the Citadelle from their fields because of the thick foliage above them suddenly had a clear view. Coffee exports began to plummet.

“This is the problem in Haiti,” said Mr. Angrand. “There is no investment in the countryside.”

‘All the Better’

The Americans arrived at the gates of President Jean-Bertrand Aristide’s house before dawn on Feb. 29, 2004. Flanked by security officers, a U.S. diplomat climbed the mansion’s steps to see the president — and ask for his resignation letter before whisking him into exile.

Mr. Aristide, a former Catholic priest who had railed against the dictatorship from his pulpit in the slums, and the first lady, Mildred Aristide, stepped into a diplomatic car to the airport and boarded an American plane from the tarmac.

Their destination was unknown even then. They were simply being removed from the country.

As the plane circled in the air, its blinds down, French officials frantically called the leaders of African countries, searching for someone willing to host Haiti’s soon-to-be former president, according to Mr. Burkard, the French ambassador to Haiti at the time. Finally, after three rejections, President François Bozizé of the Central African Republic agreed.

After Mr. Aristide landed in Bangui — a capital thousands of miles from his own, on a different continent — he made reference to Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader. He had been abducted by French soldiers in 1802 after signing a peace agreement, carted off to France and thrown in prison without a trial in the frozen Jura Mountains, where he died a year later.

Louverture’s famous line is a standard of Haitian history books: “In overthrowing me, you have done no more than cut down the trunk of the tree of Black liberty in Saint-Domingue. It will spring back from the roots, for they are numerous and deep.”

Mr. Aristide changed it slightly. “In overthrowing me they have uprooted the trunk of the tree of peace,” he said, “but it will grow back because the roots are Louverturian.”

Later, he was more pointed: He told American news outlets by phone that he’d been kidnapped.

Haiti’s two former colonizers described their joint action as both a rapprochement after their friction over the Iraq War and a humanitarian mission to avoid a looming civil war in Haiti. Haitian rebel soldiers were in the north, threatening to soon take the capital and Mr. Aristide. Pro-Aristide and anti-Aristide protesters had clashed violently in the streets. Secretary of State Colin L. Powell called Mr. Aristide’s claim of being kidnapped “absurd.”

But Mr. Burkard, the French ambassador, told The Times in a recent interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by forcing him into exile.

And while Mr. Aristide’s demand for financial restitution from France was not the principal reason for his removal, Mr. Burkard said, his ouster had an added benefit: It ended Mr. Aristide’s noisy campaign, which had landed with the force of a grenade, threatening to blow up relations with all former colonies.

That made his removal “all the better,” said Mr. Burkard.

Mr. Aristide had been ousted before, in a military coup in 1991, less than a year after winning the first democratic election since the dictatorship. But he was re-elected nine years later and launched his restitution campaign in 2003, on the 200th anniversary of Toussaint Louverture’s death.

With the money Haiti shipped to France for the so-called independence debt back in hand, he said, his country could invest in all the things it had never been able to afford, including schools, hospitals, roads, tractors and water for peasants.

Tallying Haiti’s losses, he presented a bill: $21,685,135,571.48.

The figure, both for its size and its precision, was mocked by French diplomats and denounced by some Haitian intellectuals as an attempt by Mr. Aristide to distract from the country’s woes and maintain his grip on power. But, as the estimates vetted by economists and historians consulted by The Times show, his calculations may have been close to the mark — and possibly even modest.

The Aristide government had hired international lawyers to assemble arguments and a researcher to dig through French archives. On the nation’s 200th Independence Day, Mr. Aristide celebrated before huge crowds on the lawn of the national palace, promising to replace a 21-gun salute with 21 things he would do once the restitution was paid — a retort to the cannons fired by the Baron of Mackau’s fleet centuries ago.

“Why after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide asked during a rare interview with The Times at his home office in the suburbs of Port-au-Prince, a large gold-painted bust of Toussaint Louverture on a table behind him.

“We were condemned to live in poverty — not just poverty, but misery,” he said. “An abject misery tied to 1825.”

Since his departure, none of his successors have pressed the issue. In 2003, the French government dismissed his claim of restitution. Twelve years later, Mr. Hollande acknowledged that France did indeed owe Haiti a debt — before his staff quickly said it was not a monetary one.

Still, Mr. Aristide argued that he and others had “seeded the field,” noting that while the Haitian revolution started in 1791, it took years before enslaved people became free, and years more until they claimed independence.

“It’s not finished,” he said.

‘Resign yourself to mizè’

The tinny scrapes of metal shovels on concrete echo outside the Vincent Ogé coffee cooperative. Using methods that haven’t changed for generations, workers scoop up the coffee beans drying in the sun and toss them in wheelbarrows.

As dusk nears, the farmers begin to arrive, carrying the season’s first crop directly from their gardens in buckets and in thick plastic sacks.

“All the benefits of coffee were never returned to the peasants,” says Françisque Dubois, the local coffee cooperative’s founder.

“Even if the money came back, it wouldn’t reach us,” he says. “It would go into the pockets of the gwo moun — the big shots,” he adds, “like Duvalier, who put it all in Swiss banks.”

Mr. Dubois greets the arriving farmers from a straw chair in the dim processing room. Beside him, a barefoot worker dips each farmer’s load into a bucket of water to remove any cherries that have been hollowed out by pests. Then, the cherries’ flesh is removed, and the remaining seeds — known widely as beans — go to a cistern to ferment. The process hasn’t changed all that much since the coffee boom of Saint-Domingue.

Very few of the coffee farmers in Dondon had heard of the so-called independence debt, despite the pivotal roles their ancestors played in paying it. The handful who had a notion said they were too full of other worries to ponder what it meant for the nation’s evolution. They were busy battling mizè.

Hunger. Sickness. Unpaid school fees. The crippling cost of a father’s funeral. One man steps out of the cooperative, runs his hands over his face, and says forlornly that he can’t keep anything in his head since his grandchild died of fever.

“You have to resign yourself to mizè,” said Rose Melanie Lindor, a 70-year-old coffee farmer on the other side of town. Five of her 10 children died.

By the time Etienne Roberson stepped into the cooperative, the sun had painted the trees with honey. He almost made it through high school before his family stopped being able to pay the fee, and knew more than most about the so-called independence debt.

“It was bad for the country,” he said. “When we were paying it, that’s when the country became poor.”

Across the dirt road, Ms. Present stopped picking cherries from her coffee trees earlier that day, taking a rare moment to contemplate her nation’s past and her ancestors’ parts in shaping it.

“If we have our liberty now because of coffee,” she said finally, “I’m proud of that.”

Then, she got back to work.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Research was contributed by Charles Archin, Harold Isaac and Ricardo Lambert from Port-au-Prince; Daphné Anglès, Claire Khelfaoui and Oliver Riskin-Kutz from Paris; David Foulk from Mont-de-Marsan, France; Sarah Hurtes and Milan Schreuerfrom Brussels; Allison Hannaford from North Bay, Ontario; and Kristen Bayrakdarian from New York. Photo and video editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran. Map by Scott Reinhard.

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France24 - World

What’s in a name: Turkey formally requests name change to 'Türkiye'

Issued on: 02/06/2022 - 19:20

NEWS WIRES

Turkish Foreign Minister Mevlut Cavusoglu has sent a letter to the United Nations formally requesting that his country be referred to as “Türkiye,” the state-run news agency reported. The move is seen as part of a push by Ankara to rebrand the country and dissociate its name from the bird by the same name and some associated negative connotations. 

Anadolu Agency said Stephane Dujarric, spokesman to U.N. Secretary General Antonio Guterres, confirmed receipt of the letter late on Wednesday. The agency quoted Dujarric as saying that the name change had become effective “from the moment” the letter was received.

President Recep Tayyip Erdogan’s government has been pressing for the internationally recognized name Turkey to be changed to “Türkiye” (tur-key-YAY) as it is spelled and pronounced in Turkish. The country called itself “Türkiye” in 1923 after its declaration of independence. 

In December, Erdogan ordered the use of “Türkiye” to better represent Turkish culture and values, including demanding that “Made in Türkiye” be used instead of “Made in Turkey” on exported products. Turkish ministries began using “Türkiye” in official documents.

Earlier this year, the government also released a promotional video as part of its attempts to change its name in English. The video shows tourists from across the world saying “Hello Türkiye” at famous destinations.

The Turkish presidency's Directorate of Communications said it launched the campaign “to promote more effectively the use of ‘Türkiye’ as the country’s national and international name on international platforms.”

It was not clear whether the name, with a letter that doesn’t exist in the English alphabet, will catch on widely abroad. In 2016, the Czech Republic officially registered its short-form name, Czechia, and while some international institutions use it, many still refer to the country by its longer name. 

Turkey’s English-language state broadcaster TRT World has switched to using “Türkiye” although the word “Turkey” slips in by journalists still trying to get used to the change. 

TRT World explained the decision in an article earlier this year, saying Googling “Turkey” brings up a “a muddled set of images, articles, and dictionary definitions that conflate the country with Meleagris – otherwise known as the turkey, a large bird native to North America – which is famous for being served on Christmas menus or Thanksgiving dinners.” 

The network continued: “Flip through the Cambridge Dictionary and “turkey” is defined as “something that fails badly” or “a stupid or silly person.”

TRT World argued that Turks prefer their country to be called “Türkiye”, in “keeping with the country’s aims of determining how others should identify it.”

(AP)   

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Turkey juggles relationships with Russia, Ukraine amid economic crisis

Turkey's Erdogan sets conditions for Finland, Sweden's NATO bids

Erdogan meets Saudi crown prince on first visit since Khashoggi's killing

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Finalement, les États-Unis fourniront à l’Ukraine des systèmes d’artillerie HIMARS avec une portée limitée

par Laurent Lagneau · 1 juin 2022

Le 30 mai, et alors qu’il était alors question de fournir à Kiev des systèmes d’artillerie M270 MLRS [Multiple Launch Rocket System] ou M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], le président américain, Joe Biden, avait exclu cette possibilité. « Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie », avait-il dit, en réponse à une question posée par la presse.

Effectivement, quelques jours plus tôt, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, avait affirmé qu’aucune décision n’avait été prise à ce sujet, faute, a priori, de consensus au sein de l’administration américaine. On pouvait penser, dès lors, que le débat était clos après la déclaration du locataire de la Maison Blanche.

Cela étant, la portée d’un M270 MLRS [monté sur un châssis chenillé dérivé de celui du blindé Bradley] ou d’un M142 HIMARS [monté sur un châssis 6×6] dépend des munitions utilisées. Ces deux systèmes peuvent tirer à la fois six roquettes à guidage GPS/inertiel M30 [à sous-munitions] ou M31 de 227 mm. Dans ce cas, l’un et l’autre sont en mesure d’atteindre une cible à 70/80 km de distance. En revanche, s’ils sont armés du missile tactique MGM-140 ATACMS [Army Tactical Missile System], leur portée est de 300 km.

Finalement, dans une tribune publiée par le New York Times, M. Biden a indiqué que les États-Unis fourniront aux forces ukrainiennes des « systèmes de missile plus avancés et des munitions qui leur permettront de toucher plus précisément des objectifs clés sur le champ de bataille en Ukraine ». Et cela afin de permettre à Kiev d’être « dans la position la plus forte possible » en cas de négociations avec Moscou ».

« Nous n’encourageons pas l’Ukraine et nous ne donnons pas à l’Ukraine les moyens de frapper en dehors de ses frontières », a insisté le président américain. « Nous ne cherchons pas une guerre entre l’Otan et la Russie. Même si je ne suis pas d’accord avec M. Poutine et que je trouve ses actions scandaleuses, les États-Unis n’essaieront pas de provoquer son éviction à Moscou », a-t-il poursuivi.

Plus tard, un haut responsable américain a précisé que les systèmes d’artillerie évoqués par M. Biden sont des M142 HIMARS. Et de préciser que Washington avait reçu l’assurance de Kiev qu’ils ne seraient pas utilisés pour viser le territoire russe. Mais il n’a pas dit si la Crimée [annexée par la Russie] et les régions séparatistes pro-russes de Louhansk et de Donetsk, qui ont proclamé leur indépendance, seront concernées par de telles restrictions.

En attendant, les forces russes poursuivent leur progression dans la région du Donbass [sud-est de l’Ukraine], en prenant le contrôle de la ville de Lyman et en « consolidant » leurs positions dans le centre de celle de Severodonetsk. Et des combats sont toujours en cours dans les environs de la localité de Popasna.

Dans ces conditions, l’annonce des États-Unis au sujet de la livraison de M142 HIMARS est-elle de nature à changer la donne? Si de tels systèmes permettront aux forces ukrainiennes de riposter aux BM-30 Smertch de leurs adversaires [dotés de 12 tubes de 300 mm et d’une portée comprise entre 70 et 90 km en fonction des munitions utilisées, ndlr], il leur faudra d’abord à apprendre à s’en servir… D’autant que ces pièces d’artillerie sont compliquées à manoeuvrer. Ce qui prendra évidemment du temps. En outre, rien n’a été dit sur le lieu où les artilleurs ukrainiens seront formés.

Se pose également la question de l’approvisionnement en munitions, sachant que les roquettes M31 sont coûteuses. À moins que les M142 HIMARS destinés aux forces ukrainiennes soient livrés avec des munitions non guidées, comme les roquettes à sous-munitions M77 ou M85. Or, leur fiabilité est sujette à caution et leur utilisation étant politiquement sensible dans la mesure où la communauté internationale cherche à les interdire [via, notamment, la Convention sur les armes à sous-munitions, ndlr].

Interestingly, the M777A2 shown has an incomplete digital fire control system- we can see the communication-location assembly missing, which consists of defense advance GPS receiver and SINCGARS. pic.twitter.com/uK9bWZIvWn

— 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) May 14, 2022

Enfin, il est probable que la configuration de ces M142 HIMARS soit différente de ceux utilisés par l’US Army afin d’éviter que certains de leurs dispositifs technologiquement avancés puissent tomber aux mains des forces russes. Ainsi, les obusiers M777, livrés en quantité par les États-Unis à l’Ukraine ont en effet un système de contrôle de tir numérique incomplet…

Quoi qu’il en soit, Moscou n’a pas manqué de réagir aux annonces de Washington. Ainsi, la livraison prochaine de nouvelles armes américaines à l’Ukraine, dont les M142 HIMARS, « renforce le risque » d’une confrontation militaire entre les États-Unis et la Russie, a prévenu Sergueï Riabkov, le vice-ministre de la diplomatie russe, selon l’agence Ria Novosti. « Toute livraison d’armes qui se poursuit, qui augmente, renforce le risque d’un tel développement », a-t-il insisté.

L'Humanité

Pap Ndiaye, la continuité dans la rupture

Actu

Éducation De ses premiers contacts avec les syndicats à sa visite à Marseille, le successeur de Jean-Michel Blanquer montre qu’il ne sortira guère de la feuille de route tracée par le chef de l’État.

Olivier Chartrain

C’est une évidence : le déplacement conjoint à Marseille, jeudi 2 juin, d’Emmanuel Macron et de Pap Ndiaye revêtait une signification allant au-delà du symbole du président de la République venant soutenir son nouveau ministre de l’Éducation nationale. Pour celui-ci, novice et en proie depuis sa nomination à des attaques ignobles venues de l’extrême droite et de certains milieux de la gauche soi-­disant républicaine, les premières semaines Rue de Grenelle seront sans aucun doute déterminantes. Le niveau de ­colère est sans précédent dans le monde enseignant, comme est venu le confirmer, après la mobilisation historique du 13 janvier, le baromètre annuel du syndicat SE-Unsa publié fin mai : seulement 9 % des professionnels interrogés s’y disent en accord avec la politique menée depuis 2017, et seulement… 5 % des enseignants. Et sur sa fameuse table, Jean-Michel Blanquer a laissé des dossiers à la fois urgents et déterminants pour l’avenir du système scolaire.

Premier signe envoyé : alors que son prédécesseur méprisait ouvertement les organisations représentatives, Pap Ndiaye n’a pas attendu pour commencer à recevoir les syndicats enseignants. « Il ne reprendra pas la méthode Blanquer », confirme la secrétaire générale du Snes-FSU (enseignement secondaire), Sophie Vénétitay, qui s’en amuse : « Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas commencé une réunion sans se faire eng… » Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT Éduc’Action, confirme le changement d’approche : « Il nous a dit qu’il se sentait enseignant avant tout, et qu’il ne l’oublierait pas dans sa relation avec nous. Et il a écouté nos revendications. »

Voici donc la première rupture opérée par Pap Ndiaye. Reste à mesurer à quel point ce changement dans la méthode peut augurer un changement sur le fond des dossiers. En tête des préoccupations des enseignants, parmi les plus mal payés de l’OCDE et dont le gel du point d’indice depuis des années a entraîné une baisse terrible du pouvoir d’achat, les rémunérations. « Il nous a assurés que le travail va s’enclencher très vite » dans ce domaine, raconte Isabelle Vuillet, « mais la feuille de route reste très floue ». S’agira-t-il de passer par des primes et des indemnités, ou par une augmentation générale ? Avec ou sans les « contreparties » évoquées par Jean-Michel Blanquer comme par Emmanuel Macron ? En une seule fois ou en plusieurs étapes ? « Nous n’avons pas eu de réponse » sur ces points, déplore Sophie Vénétitay.

Autre urgence en vue de la rentrée : les recrutements, avec le manque structurel de postes et les résultats annoncés des concours qui ne permettront pas de couvrir les besoins. « Il y a des solutions rapides à mettre en œuvre », explique Jules Siran, de SUD éducation : « Les listes complémentaires, l’admission des admissibles aux concours, organiser des concours supplémentaires, la titularisation à temps plein des contractuels qui sont à temps partiel… » Mais, là-dessus non plus, pas de réponse. Et pendant ce temps, certains recteurs, comme à Versailles, organisent des job datings pour recruter et former des enseignants en quelques heures… Autres salariés précaires de l’éducation nationale, les AED (surveillants) et AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) attendent aussi des réponses rapides. Le passage des premiers en CDI n’attend qu’un décret « qui serait en cours de rédaction », indique Isabelle Vuillet. Mais rien pour les AESH, qui demandent un statut et sont payés en dessous du seuil de pauvreté. Rien non plus sur la levée des sanctions qui frappent certains enseignants et que ­réclament les syndicats, comme les six professeurs de l’école Pasteur à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), traînés dans la boue par l’extrême droite et mutés de force par l’inspection académique. « Il suffirait pourtant d’un coup de téléphone » pour lever ces sanctions, regrette Jules Siran.

Paul Devin, ancien secrétaire général du syndicat d’inspecteurs SNPI-FSU et fin connaisseur du système, estime que « si Pap Ndiaye veut donner des signes de rupture sur les idées, il a pourtant les moyens de le faire », citant notamment la présence du très controversé Mark Sherringham à la tête du Conseil national des programmes, ou le maintien du conseil des sages de la laïcité, créé à sa main par Jean-Michel Blanquer – et dont certains membres ont réservé un accueil plutôt frais à son successeur, vu comme un diabolique représentant de l’idéologie « woke »…

une fin de non-recevoir pour les réformes du bac général et du bac professionnel

« Nous n’avons même pas un calendrier ! s’agace Sophie Vénétitay. Soit ce n’est pas Pap Ndiaye qui décide, soit on lui a demandé de ne pas attaquer les choses qui fâchent avant les législatives. » Aux organisations qui demandent que les réformes du bac général et du bac professionnel soient revues, le ministre a opposé une fin de non-recevoir : « Il nous a dit qu’il ne défera pas ce qu’a fait Jean-Michel Blanquer » sur ce plan, regrette Isabelle Vuillet. Le dossier du lycée professionnel est brûlant, le candidat Macron ayant annoncé son intention de passer à une étape poussant les feux de l’apprentissage et en doublant le temps passé en entreprise par les élèves de terminale. Cosecrétaire générale du Snuep-FSU, Sigrid Gérardin dit son « opposition farouche » à cette orientation, qui « réduirait d’autant les enseignements disciplinaires et constituerait une double peine pour nos élèves, issus des classes populaires ».

Jeudi, à Marseille, Emmanuel Macron n’a laissé à personne – pas même à Pap Ndiaye – le soin d’annoncer la généralisation « dans les prochains mois » de l’expérimentation qu’il avait déjà lancée en septembre 2021 dans cette même ville, et la création d’une « option maths » en 1re dès la rentrée prochaine pour compenser la disparition de cette matière dans le tronc commun. Si cette deuxième annonce, sans moyens et sans professeurs, relève de l’affichage, la première, en revanche, a de quoi mettre le feu aux poudres. L’expérimentation marseillaise, avec son autonomie accrue des établissements et sa promesse d’une école à plusieurs vitesses, constitue le cœur du projet éducatif macronien. On ne saurait mieux signifier au personnel de l’éducation nationale que la continuité de la politique menée depuis 2017 est plus que jamais à l’ordre du jour et que la « rupture » incarnée par Pap Ndiaye ne dépassera pas le stade du symbole.

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France24 - Monde

Côte d'Ivoire : un safari pour sauver la faune sauvage

Publié le : 02/06/2022 - 17:12

Au centre de la Côte d'Ivoire, la réserve N'zi, relativement méconnue, tente de rétablir la faune naturelle de la région, après des décennies de déforestation massive. En 22 ans, la fondation N'zi river a réussi le pari fou de faire renaitre un écosystème sauvage, menacé de disparition, et de le faire découvrir à des visiteurs en organisant des safaris.

Décryptage

Abidjan, capitale mondiale de la lutte contre la désertification

En Afrique, l'éléphant de forêt "en danger critique d'extinction"

ELEMENT TERRE

Quand le monde sauvage reprend sa place

New York Times - World

Haiti’s Lost Billions

By Lazaro GamioConstant MéheutCatherine PorterSelam GebrekidanAllison McCann and Matt ApuzzoMay 20, 2022

Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.

Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.

The choice: money or war.

The choice: money or war.

France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.

France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.

With the warships looming off the coast, Haiti agreed.

With the warships looming off the coast, Haiti agreed.

With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.

With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.

French National Library

French National Library

In exchange, France recognized Haiti’s independence. At home, Charles X was portrayed as the true liberator of the Haitian people.

Lepelletier de Saint Remy

But a different history is written in ledgers and banking statements. They reveal a debt so large, and so lasting, that it would help cement Haiti’s path to poverty and underdevelopment.

Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations.

The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.

The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.

What France demanded

150 million francs

1st payment

2nd

3rd

4th

5th

In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.

In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.

The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.

The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.

That was part of France’s plan.

That was part of France’s plan.

France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.

France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.

Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.

Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.

In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.

In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.

France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.

France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.

If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.

If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.

While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.

While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.

Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.

Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.

That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.

That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.

Departmental Archives of Landes

Federico Rios for The New York Times

In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.

In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.

Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.

Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.

The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.

The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.

Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.

Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.

French National Library

In 1843, Jean-Pierre Boyer — the Haitian president who agreed to the double debt — was driven out of the country by people demanding more rights and fewer taxes.

Many were bitter that he had resumed payments on the reviled debt.

National Archives, France, CC//379

Despite Haiti’s troubles, France made sure its former colony kept paying. It sent warships again, threatening to bomb the country’s ports.

The payments were France's "principal interest in Haiti, the question that dominated everything else for us," explained one French minister at the time.

Mauricio Lima for The New York Times

For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.

For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.

It was a disaster — national in name only.

It was a disaster — national in name only.

Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.

Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.

In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.

In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.

Haiti’s debt burden

In 1825 french francs

Double debt

1874 and 1875 loans

Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.

Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.

Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.

Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.

More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.

More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.

In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.

In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.

It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.

It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.

Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.

Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.

Library of Congress

By 1911, $2.53 out of every $3 that Haiti earned from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors.

French National Library

In France, meanwhile, it was a time of prosperity. The cafes of Paris overflowed, many of its patrons drinking coffee cultivated by debt-hobbled Haitians half a world away.

U.S. Navy

Museum of the City of New York, via Getty Images

Library of Congress

Bettmann Archive/Getty Images

Bettmann Archive/Getty Images

In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.

In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.

For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.

For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.

They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.

They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.

Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.

Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.

Their loot was in New York within days.

Their loot was in New York within days.

The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.

The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.

Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.

Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.

The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.

The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.

Haiti’s Debt Burden

In 1825 french francs

Americans invade

Franc loses value

The U.S. now controlled Haiti’s finances.

The U.S. now controlled Haiti’s finances.

In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.

In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.

American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.

American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.

Bettmann Archive/Getty Images

Damon Winter/The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Adriana Zehbrauskas for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.

It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.

It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.

It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.

Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.

Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.

But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.

But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.

A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.

A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.

The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.

The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.

The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.

The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.

The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.

The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.

And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.

And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.

After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.

After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.

The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.

The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Additional production by Gray Beltran, Jonathan Huang and Rumsey Taylor.

France24 - Monde

Sénégal : l'usine de dessalement d'eau de mer de Dakar, un chantier qui inquiète

Publié le : 01/06/2022 - 17:09Modifié le : 01/06/2022 - 18:01

Laura MOUSSET Suivre

Le président Macky Sall a lancé, mardi 31 mai, le chantier de la première usine de dessalement d'eau de mer du Sénégal pour améliorer l'approvisionnement de Dakar et de son agglomération confrontées à des coupures d'eau fréquentes. Mais depuis 2015, ce projet inquiète les défenseurs de l'environnement, les pêcheurs et les commerçants locaux.

Valeurs Actuelles

Le programme économique de Jean-Luc Mélenchon vivement décrié dans un rapport du think tank Terra Nova

« Un plan de dépôt de bilan »

Mais selon le professeur associé à Normale Sup, le principal problème du programme économique de Jean-Luc Mélenchon réside dans le fait que pour être mis en œuvre, le pays devrait encore plus s’endetter et emprunter davantage. « Il faudra financer un énorme déficit, et il n’y a que deux manières de le faire : l’endettement et la création monétaire. Et comme on entre dans une période d’inflation, aucun économiste ne recommandera de financer durablement les déficits par la planche à billets », estime-t-il. Avant de conclure, sans mâcher ses mots sur les experts économiques de La France insoumise : « Ils méconnaissent les lois de l’économie, le fonctionnement de la finance, et surtout, les leçons de l’Histoire. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

How a French Bank Captured Haiti

How a French Bank Captured Haiti

It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.

It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.

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How a French Bank Captured Haiti

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By Matt ApuzzoConstant MéheutSelam Gebrekidan and Catherine Porter

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Every sentence of the invitation ended with an inky flourish, a triple loop of calligraphy befitting a night of dinner, dancing and fireworks at Haiti’s national palace.

Debt had smothered the country for more than half a century. Despite ousting its colonial rulers in a war of independence, Haiti had been forced to pay the equivalent of hundreds of millions of dollars to its former French slave masters, a ransom for the freedom it had already won in battle.

But on the night of Sept. 25, 1880, paying off the last of that money finally seemed within reach. No longer would Haiti lurch from one financial crisis to the next, always with a weather eye on the horizon for the return of French warships. The new president, Lysius Salomon, had managed a feat that had eluded the nation since birth.

“The country will soon have a bank,” he told his guests, proposing a toast. Outside, soldiers paraded down streets festooned with enormous flags.

Salomon had reason for optimism. European national banks had financed railroads and factories, softened the blows of recessions and added certainty to the business of governing. They helped bring life to a majestic version of Paris, one with clean water, sewers and grand avenues — investments that would pay off long into the future.

Now, it was Haiti’s turn. Salomon called it “a great event, which will go down in history.”

It was all a mirage.

The National Bank of Haiti, on which so many hopes were pinned that night, was national in name only. Far from an instrument of Haiti’s salvation, the central bank was, from its very inception, an instrument of French financiers and a way to keep a suffocating grip on a former colony into the next century.

Haiti’s central bank was set up by a Parisian bank, Crédit Industriel et Commercial. At a time when the company was helping finance one of the world’s best-known landmarks, the Eiffel Tower, as a monument to French liberty, it was choking Haiti’s economy, taking much of the young nation’s income back to Paris and impairing its ability to start schools, hospitals and the other building blocks of an independent country.

Crédit Industriel, known in France as C.I.C., is now a $355 billion subsidiary of one of Europe’s largest financial conglomerates. But its exploits in Haiti left a crippling legacy of financial extraction and dashed hopes — even by the standards of a nation with a long history of both.

Haiti was the first modern nation to win its independence after a slave uprising, only to be financially shackled for generations by the reparations demanded by the French government for most of the 19th century.

And just when that money was nearly paid, Crédit Industriel and its national bank — the very instruments that seemed to hold the promise of financial independence — locked Haiti into a new vortex of debt for decades more to come.

French elites, including a descendant of one of the wealthiest slaveholders in Haiti’s history, controlled Haiti’s national bank from the French capital. Their ledgers show no investments in Haitian businesses, much less the kinds of ambitious projects that modernized Europe.

Instead, original records uncovered by The New York Times show that Crédit Industriel siphoned tens of millions of dollars out of Haiti and into the pockets of French investors.

The national bank that Crédit Industriel created charged fees on nearly every transaction the Haitian government made. French shareholders earned so much money that in some years, their profits exceeded the Haitian government’s entire public works budget for a country of 1.5 million people.

That history has been all but erased. Scholars say most of Crédit Industriel’s archives have been destroyed, and Haiti does not appear on the timeline used to publicize the company’s history as one of France’s oldest lenders. When it commissioned an official history to commemorate its 150th birthday in 2009, Haiti barely warranted a mention. The scholar who wrote that history, Nicolas Stoskopf, called the company “a bank without a memory.”

A spokesman said the bank had no information about this period and declined repeated requests to discuss it. “The bank that we manage today is very different,” the spokesman, Paul Gibert, said. (After this article was published, the chairman of the bank’s parent company said it would hire researchers to delve into the bank’s history in Haiti and any role it may have played in “financial colonization.”)

Today, the brazen assassination of Haiti’s president in his own bedroom, the rampant kidnappings and the gangland lawlessness in the capital have given fresh urgency to a question that has long bedeviled the Western world: Why does Haiti seem perpetually stuck in crisis, with staggering illiteracy, $2-a-day wages, hunger and disease? A country without public transportation, reliable electricity, garbage collection or sewage systems?

The Ransom

How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.

Persistent corruption by Haiti’s leaders is surely part of any answer. But another part can be found in long-forgotten documents sprinkled in archives and libraries across Haiti and France.

The Times sifted through 19th-century texts, diplomatic records and bank documents that have seldom, if ever, been studied by historians. Together, the documents make clear that Crédit Industriel, working with corrupt members of the Haitian elite, left the country with barely anything to operate, let alone build a nation.

By the early 20th century, half of the taxes on Haiti’s coffee crop, by far its most important source of revenue, went to French investors at C.I.C. and the national bank. After Haiti’s other debts were deducted, its government was left with pennies — 6 cents of every $3 collected — to run the country.

The documents help explain why Haiti remained on the sidelines during a period so rich with modernization and optimism that Americans dubbed it the Gilded Age and the French called it the Belle Époque. This extraordinary growth benefited both faraway powers and developing neighbors, yet Haiti had vanishingly little to invest in basics like running water, electricity or education.

The damage was lasting. Over three decades, French shareholders made profits of at least $136 million in today’s dollars from Haiti’s national bank — about an entire year’s worth of the country’s tax revenues at the time, the documents show.

The Times vetted its methodology and sources for these calculations with economic historians and accountants. The financial historian Éric Monnet of the Paris School of Economics summed up the national bank’s role as “pure extraction.”

But the cumulative losses to Haiti were far greater: Had the wealth siphoned off by Haiti’s national bank stayed in the country, it would have added at least $1.7 billion to Haiti’s economy over the years — more than all of the government’s revenues in 2021.

And that’s if the money had simply remained in the Haitian economy, circulating among its farmers, laborers and merchants, without being invested in bridges, schools or factories, the sort of projects that help nations prosper.

More important, the toll Haiti’s national bank took came after generations of payments to former slaveholders that inflicted as much as $115 billion in losses to the Haitian economy over the last two centuries.

It did not take long after the fireworks and feasting at the palace for Haitians to realize that something was not right. The national bank extracted so much and returned so little that Haitians quickly called it “the financial Bastille,” equating it with the notorious prison that became a symbol of a despotic French monarchy.

“Isn’t it funny,” the Haitian politician and economist Edmond Paul wrote of the national bank in 1880, “that a bank that claims to come to the rescue of a depleted public treasury begins not by depositing money but by withdrawing everything of value?”

Hopes and Aspirations

Haiti’s president was not the only one with heady aspirations. In Paris, the president of Crédit Industriel, Henri Durrieu, had ambitions of his own.

Durrieu was not born into the world of high finance. He started his career as a tax collector, like his father, before striking off in his 40s to join a new bank, C.I.C. But the early years were tough. The bank had introduced the checking account to France, yet the novelty had not taken off and, by the 1870s, the company remained stuck in the second tier of French finance.

Crédit Industriel enjoyed an advantage, though. It was the preferred bank for much of the nation’s Catholic bourgeoisie, clients who had money to invest and expected returns.

Durrieu, with a taste for risk taking, drew inspiration from state-led banks in French colonies like Senegal and Martinique. He and his colleagues were enthralled by the idea of “creating a bank in these rich but distant countries,” as they described it in handwritten notes found in the French National Archives.

These banks “generally give brilliant results,” the founding fathers of the National Bank of Haiti said.

Haiti — “a country new to credit markets, a country of renowned wealth,” the national bank’s executives concluded — seemed a good bet.

“Wealth” might seem a peculiar word for a Parisien banker to use to describe Haiti at the time. Its capital, Port-au-Prince, was overrun by trash and human waste that washed into the harbor. Streets and infrastructure were so neglected that Haitians had a saying: “Go ’round a bridge, but never cross it.”

But while Haitians themselves were poor, Haiti could make you rich. As a British diplomat, Spenser St. John, wrote in 1884: “No country possesses greater capabilities, or a better geographical position, or more variety of soil, of climate, or of production.”

Slaveholders had taken that wealth for themselves, first with the whip, then with a flotilla of French warships, demanding compensation for plantations, land and what France considered its other lost property: the Haitian people. It was the first and only instance in which generations of free people had to pay the descendants of their former slave masters.

A half-century later, Durrieu and C.I.C. approached Haiti with a different tactic: the outstretched hand of a business partner.

‘We Owe More Than Before’

Durrieu knew how to sell a dream.

Five years earlier, C.I.C. and a now-defunct partner had issued Haiti a loan of 36 million francs, or about $174 million today. The money was supposed to build bridges, marketplaces, railroads and lighthouses.

It was a time of worldwide investment. England built new schools and passed laws on mandatory education. Paris opened a 97-mile aqueduct carrying clean drinking water to the capital. In New York, the iconic arches of the Brooklyn Bridge rose above the East River, an engineering marvel that would forever transform the city’s economy.

Beyond bricks and steel, Haiti earmarked about 20 percent of the French loan to pay off the last of the debt linked to France’s original ransom, according to the loan contract. “The country will finally come out of its malaise,” the Haitian government’s annual report predicted that year. “Our finances will prosper.”

None of that happened. Right off the top, French bankers took 40 percent of the loan in commissions and fees. The rest paid off old debts, or disappeared into the pockets of corrupt Haitian politicians.

“None of the goals has been achieved,” one Haitian senator declared in 1877. “We owe more than before.”

The 1875 loan from Crédit Industriel and its partner left two major legacies. First is what the economist Thomas Piketty called the transition from “brutal colonialism” to “neocolonialism through debt.”

Haiti took on millions in new interest, hoping to finally shed the burden of paying its former slave masters. In that way, the loan helped prolong the misery of Haiti’s financial indentureship to France. Long after the former slaveholding families considered the debt settled, Haiti would still be paying — only now to Crédit Industriel.

Haitian leaders, of course, share the responsibility, and some scholars have argued that this loan shows that politicians cared more about lining their pockets than developing a nation.

The second legacy was felt more immediately. The loan initially obligated the Haitian government to pay C.I.C. and its partner nearly half of all the taxes the government collected on exports, like coffee, until the debt was settled, effectively choking off the nation’s primary source of income.

That was the first step, giving Durrieu and his French bank a claim to much of Haiti’s financial future. He soon set his sights on even more.

The National Bank

Haiti had tried to start a national bank for years. Salomon’s predecessor had even bought bank vaults. But in 1880, Haiti’s longing for financial independence aligned neatly with Durrieu’s plans.

The contract establishing Haiti’s national bank reads like a series of giveaways. Durrieu and his colleagues took over the country’s treasury operations — things like printing money, receiving taxes and paying government salaries. Every time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, the national bank took a commission.

Lest there be any doubt where that money was headed, the contract said the National Bank of Haiti would be chartered in France and exempted from Haitian taxes and laws. All power was put in the hands of the board of directors in Paris. Haiti had no say in the operation of its own national bank.

The national bank’s headquarters — which also happened to be Crédit Industriel’s headquarters — sat in the Ninth Arrondissement of Paris, in the shadow of the lavish Palais Garnier opera house.

Durrieu was the first chairman of a board that included French bankers and businessmen, including Édouard Delessert, a great-grandson of one of the biggest slaveholders in Haiti’s colonial history, Jean-Joseph de Laborde.

Handwritten notes from the national bank show, from the beginning, who was in charge. As the Paris Financial Association wrote in 1896: “The National Bank of Haiti is a French financial institution whose headquarters, which is open to bondholders, is in Paris. Its offices in Haiti are only branches, placed under the authority and control of the head office.”

Durrieu’s gamble paid off. At a time when typical French investment returns hovered around 5 percent, board members and shareholders in the National Bank of Haiti earned an average of about 15 percent a year, according to a New York Times analysis of the bank’s financial statements. Some years, those returns approached 24 percent.

Durrieu made out handsomely. His contract with Haiti granted him thousands of special shares in the national bank, worth millions in today’s dollars.The same year he christened Haiti’s national bank, he was named a commander of the Légion d’Honneur, an order of merit awarded for service to France.

‘Betrayed by Their Own Brothers’

The fact that Haiti would agree to such debilitating terms — particularly with the same bank behind an earlier loan so publicly condemned — shows its desperation. But it also highlights a recurring figure in Haitian history: the self-serving member of Haitian society who prospers as his country suffers.

In the case of the national bank, Haiti’s chief negotiator was Charles Laforestrie, a Haitian official who had spent most of his life in Paris. The French newspaper La Petite Presse described him at the time as a man whom “fortune had always taken by the hand and led to the best seats in government.”

When Parisian bankers held a party to celebrate the 1875 loan from Crédit Industriel, Laforestrie made a grand entrance. At a time when Haitian coffee farmers raised families on roughly 70 cents a day, Laforestrie arrived elegantly dressed, passing out expensive cigars, according to Paul, the Haitian economist, who described the gala a few years later.

Laforestrie pushed so hard to get the national bank approved that the president of Haiti called him out by name during the palace celebration, according to a diplomat’s handwritten notes of the party. But Laforestrie did not stick around for the fallout. Dogged by corruption allegations, he resigned and retired to France.

Laforestrie’s critics ruefully noted that he retired with a generous pension from the Haitian government. He later padded that retirement with another job: as a board member of the National Bank of Haiti.

“That’s not the first case of a Haitian official selling the interest of his country for personal gains,” said Georges Michel, a Haitian historian. “I would say it’s almost a rule.”

That’s why, historians say, Haitians cannot blame French or American meddling alone for their misfortunes.

“They were betrayed by their own brothers,” Mr. Michel said, “and then by foreign powers.”

Dashed Hopes

Soon after the fireworks display at the national palace, Haitians began realizing they had received a raw deal.

The national bank offered no savings accounts to Haitian people or businesses. And though the contract allowed it to loan money to businesses — and Haitians clearly hoped it would — bank ledgers from an archive in Roubaix, France, showed that seldom, if ever, happened.

“It is not from the Bank of Haiti, as it functions, that Haitians can expect their recovery,” Haiti’s finance secretary, Frédéric Marcelin, wrote at the time.

Marcelin, the mustachioed son of a successful Haitian merchant, emerged as the bank’s most passionate opponent. A businessman, journalist and politician, he spent years trying to wrest control of the national bank from Paris.

The relationship was so lopsided that, Marcelin wrote, “at the National Bank of Haiti, the only positions reserved for Haitiens are the cashier boys.”

Yet Another Loan

The second half of the 19th century should have offered Haiti an enormous opportunity. Global demand for coffee was high, and Haiti’s economy was built around it.

Across the Caribbean Sea, Costa Ricans were putting their coffee wealth to work building schools, sewage systems and the first municipal electrified lighting system in Latin America. Haiti, by contrast, obligated much of its coffee taxes to paying France — first to its former slaveholders, then to Crédit Industriel.

Despite all that, Haiti was a middle-of-the-road Caribbean economy, thanks to high coffee prices. But when the market tanked in the 1890s, Haiti’s coffee taxes exceeded the price of the coffee itself. The entire economic model was on the brink of collapse.

It was time for yet another loan: 50 million francs (about $310 million today) from the National Bank of Haiti in 1896. It was, once again, guaranteed by coffee taxes, the country’s most reliable source of money.

Haitians had been poor for generations. But this moment — when the country was tethered to coffee, C.I.C. and the national bank — is when Haiti began its steep decline relative to the rest of the region, according to data compiled by Victor Bulmer-Thomas, a British economist who studies Caribbean history.

“Haiti made plenty of its own mistakes,” he said, like taking on new debt and failing to diversify its economy. “But there’s no doubt, a lot of its problems from the late 19th Century onward can be attributed to these imperial powers.”

The Fall of the National Bank

Durrieu died in 1890, before the unraveling of the national bank he created.

The Haitian authorities began accusing the bank in 1903 of fraudulent overbilling, double-charging loan interest and working against the best interest of the country. But the bank reminded them of an important detail: It was chartered in France, and considered such disputes beyond the reach of Haitian courts.

Undeterred, Marcelin persuaded Parliament to retake control of the government treasury. Haiti would print its own money and pay its own bills.

But records in the French Diplomatic Archives show that the national bank still had a powerful ally in its corner: the French government.

In January 1908, France’s envoy to Haiti, Pierre Carteron, met with Marcelin and urged him to restore normal relations with the bank. Marcelin refused. The National Bank of Haiti, should it survive at all, would actually need to work toward the economic development of Haiti, he said.

That might be possible, Carteron replied. Of course, he added, Haiti would first have to return its treasury to French control. And besides: “You need money,” Carteron said, according to his own notes. “Where are you going to find it?”

As his handwritten messages show, Carteron suspected Marcelin would never agree to that. So he encouraged his colleagues in Paris to come up with a new plan.

“It is of the highest importance that we study how to set up a new French credit establishment in Port-au-Prince,” Carteron wrote, adding: “Without any close link to the Haitian government.”

That new institution opened in 1910 with a slight tweak to the name: the National Bank of the Republic of Haiti. France still had a stake, but, after 30 years, Crédit Industriel et Commercial was out.

By then, there was a new center of gravity in the financial world: Wall Street, and a swaggering group of bankers from the National City Bank of New York, which ultimately became Citigroup.

The American financiers continued operating from Durrieu’s playbook and became the dominant power, leading to a consequence even more lasting than the debt he helped orchestrate.

After all, Wall Street wielded a weapon more powerful than a French diplomat making oblique threats. American bankers called on their friends in Washington and, 35 years after Durrieu’s bank came into existence, the United States military invaded Haiti.

It was one of the longest military occupations in American history, enabling the United States to seize control over Haiti’s finances and shape its future for decades to come.

Once again, the country had been undermined by the institution President Salomon had so proudly feted that night at the palace: Haiti’s national bank.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Reporting was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris; Sarah Hurtes and Milan Schreuer in Brussels; Kristen Bayrakdarian in New York; Ricardo Lambert, Harold Isaac and Charles Archin in Port-au-Prince. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.

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Valeurs Actuelles

Qui veut casser AgroParisTech ?

Il existe deux profils d’étudiants en agronomie ; ceux qui veulent apprendre pour nourrir le monde et les bobos écolos qui rêvent de révolutionner le ciel et la terre. Des élèves de la prestigieuse école d’ingénieurs AgroParisTech sont passés de l’un à l’autre. La remise des diplômes qui a eu lieu salle Pleyel, le mois dernier, révèle une incroyable manipulation politique.

« Nous sommes plusieurs à ne pas vouloir faire mine d’être fi ers et méritants d’obtenir ce diplôme à l’issue d’une formation qui pousse globalement à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours » , lance un élève. « Agro-ParisTech forme chaque année des centaines d’élèves à travailler pour l’industrie de diverses manières : trafiquer en labo des plantes pour multinationales qui renforcent l’asservissement des agricultrices et agriculteurs » , renchérit un autre. Ou encore : « Ces jobs sont destructeurs et les choisir, c’est nuire en servant les intérêts de quelques-uns » , conclut l’un d’eux.

En parallèle, une étudiante raconte qu’elle s’est installée sur la “Zad” de Notre-Dame-des-Landes. Un autre qu’il s’est engagé contre le nucléaire près de Bure. Un troisième a rejoint le Mouvement des soulèvements de la Terre. Un quatrième a jeté l’éponge et se lance dans le dessin. Un énorme bras d’honneur aux entreprises partenaires d’Agro-ParisTech (Arvalis, Bonduelle, Carrefour, Crédit agricole, Danone, InVivo, Suez, Vinci… ) mais aussi aux contribuables, l’État versant 11,4 millions d’euros en subventions annuelles à l’école.

En bon insoumis, Jean-Luc Mélenchon a immédiatement récupéré l’affaire. Ces jeunes révoltés – dont aucun n’est issu du monde paysan – représentent « l’espoir le plus grand ; que la nouvelle génération “déserte” le monde absurde et cruel dans lequel nous vivons », a-t-il tweeté.

Des étudiants qui se vantent d’avoir découvert « des personnes qui luttaient et que nous avons suivies sur leur terrain de lutte […] , des luttes écologiques » . Qui sont ces influenceurs, ces perturbateurs pour qui ces étudiants ont renoncé à leurs diplômes ? D’abord des intellectuels. Ils inquiètent autant qu’ils illusionnent. « On y voit la pensée de Philippe Descola, anhropologue, ancien professeur au Collège de France, qui affirme être admiratif des manières alternatives, des nouvelles façons d’habiter le monde refusant le profit et citant le combat des zadistes de Notre-Dame-des-Landes », affirme un expert du monde agricole.

Guerre des chapelles avec Hectar

« Et aussi celle de Bruno Latour, sociologue, professeur à Sciences Po qui vient de parler du besoin de “remplacement de la classe bourgeoise actuelle qui nous a trahis par une nouvelle classe écologique qui doit dire avec fierté que ce sont eux les écologistes qui vont définir une nouvelle consistance du monde” », poursuit notre source.

« Pire, j’y vois une action potentielle d’Hectar, l’école d’agriculture créée par Xavier Niel », avance une ancienne enseignante-chercheuse. Entre l’enseignement traditionnel agricole et celui voulu par l’industriel du numérique, pour qui la technologie nous nourrira au nom de l’écologie, « c’est la guerre des chapelles », dit-elle. Et Emmanuel Macron n’y est peut-être pas étranger, son ancienne conseillère agricole, Audrey Bourolleau, étant devenue directrice générale d’Hectar. Avec un souhait, battre en brêche l’enseignement agricole public, qui jusqu’ici fonctionnait très bien. Une insulte au monde paysan.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

Le Mékong en danger : quand la surexploitation du sable menace l'écosystème

Publié le : 01/06/2022 - 14:54

FRANCE 2

Le Mékong est l'un des plus grands fleuves du monde, un géant qui puise sa source en Chine et traverse la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam. Aujourd'hui, une menace plane au-dessus de cette rivière emblématique : chaque année, des millions de tonnes de sable sont pompées, causant des ravages sur l'écosystème.

CAMBODGE

Un sommet pour sauver le Mékong, menacé par les barrages chinois

REPORTAGE

Au Cameroun, une association se mobilise face à la pollution du fleuve Wouri

INFOGRAPHIE

Le Nil, un fleuve convoité

Valeurs Actuelles

Devoteam : la réussite à la française

À l’hôtel de la décision, les gens dorment bien, se plaît-on à dire en Iran. Les patrons de Devoteam, un des leaders mondiaux du conseil en stratégie numérique, cybersécurité et cloud, sont sûrement d’accord avec ce proverbe perse. Leur dernière décision marquante ? Reprendre le contrôle de leur entreprise en la sortant de la Bourse. Cela fut chose faite le 31 décembre 2021, avec l’aide d’un partenaire, le fonds d’investissement américain KKR. « Après le retrait de la cote, mon frère Godefroy et moi ne dormons pas mieux, mais bien », juge Stanislas de Bentzmann, cofondateur de l’entreprise avec son aîné.

Cette décision aurait été impossible à prendre quelques années plus tôt. Le patron de Devoteam poursuit : « Aujourd’hui, nous avons la maturité pour porter la dette, ce qui n’était pas le cas il y a quinze ans. Nous n’étions pas dans le radar des fonds de private equity, qui ne s’intéressaient pas au secteur. »

Pour les deux hommes, l’intérêt de cette opération est évident : ne plus être soumis aux aléas du marché et donc aux soubresauts de l’action dont le cours a évolué entre 3 et 236 euros dans le passé… Autant dire un parcours digne de montagnes russes où il faut avoir le cœur bien accroché. « Nous avons été maltraités par la Bourse, comme d’ailleurs l’ensemble du secteur », reconnaît Stanislas de Bentzmann, qui a toujours considéré qu’il devait à la fois développer son entreprise, la rendre profitable et dégager suffisamment de cash pour faire face aux impératifs du marché. « Cela aurait pu nous agacer, mais nous, nous n’étions pas vendeurs. »

Maltraité ? le mot est faible… Créée en 1995, la société a été introduite en Bourse quatre ans plus tard, autant dire au meilleur et au pire moment : en pleine expansion de la bulle Internet et quelques mois avant qu’elle n’éclate brutalement. « Devoteam a été valorisé plus de 1 milliard d’euros alors que notre chiffre d’affaires était de moins de 100 millions », se souvient Stanislas de Bentzmann. « Un an après, la valorisation est tombée à 30 millions. » Un choc extrêmement violent qui aurait pu être fatal à la société, car beaucoup de programmes de numérisation des activités de ses clients se sont brutalement arrêtés : jusqu’alors très profitable, elle a été contrainte de se séparer de 20 % de ses salariés : il y allait de sa survie.

Être toujours “en situation d’agilité pour agir vite et fort”

« Dans ces occasions de crise, il faut aller vite, ne pas faire dans la demi-mesure et surtout ne pas attendre que cela s’arrange tout seul », explique Stanislas de Bentzmann. « Nous avons sans doute un peu tardé, nous avons mis en péril la vie de la société. Certes, une entreprise ne peut pas anticiper l’avenir, mais elle doit toujours se mettre en situation d’agilité pour agir vite et fort. » Compte tenu des dernières opérations réalisées sur les titres, Devoteam vaudrait aujourd’hui au moins 1,5 milliard d’euros.

Sortir de la Bourse est aussi un moyen d’être de nouveau indépendant des modes – ou des désirs -des analystes et des marchés financiers. C’est un nouveau départ pour Devoteam, un moyen de « mettre en œuvre une stratégie plus ambitieuse pour laquelle plus de liberté était nécessaire » , explique le patron de la société. Il s’est fixé pour objectif d’atteindre un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros d’ici à 2024 ; la moitié du chiffre d’affaires devrait être réalisée grâce à cinq partenaires stratégiques (Amazon Web Services, Google Cloud, Microsoft, Salesforce, ServiceNow). Une stratégie qui repose à la fois sur des opérations raisonnées de croissance interne et externe.

« Nous ne sommes pas dans une logique de parts de marché et de taille » , explique Stanislas de Bentzmann. « Nous voulons développer une expertise technologique très pointue qui soit reconnue par nos clients. Nos acquisitions répondent à cette logique : nous achetons des savoir-faire complémentaires et ce, afin d’être bien plus efficaces dans les projets de nos clients. » Depuis début 2021, Devoteam a réalisé six acquisitions (Ysance, spécialiste des données ; Nubalia, spécialisé dans le cloud de Google ; Integrity, présent dans le domaine de la cybersécurité ; Cloudeon, Alfun et Necsia, trois partenaires de Microsoft Cloud) et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin : d’autres opérations auront lieu en 2022.

Cette année, une première étape devrait être franchie avec un chiffre d’affaires supérieur à 1 milliard d’euros, dont 60 % réalisés hors de France (la première implantation à l’étranger s’est faite en Belgique, en 1999). « Oui, c’est vrai, nous sommes fiers d’atteindre le milliard, mais la fierté réside beaucoup plus dans notre expertise au niveau européen, dans celle développée par nos 10 000 ingénieurs et dans leur impact chez nos clients ». Le patron de Devoteam reconnaît que la croissance externe aurait pu être encore plus rapide, mais cela se serait fait sans doute au risque d’une perte de valeurs : « C’est ce qui nous différencie des acteurs plus orientés vers le conseil, alors que nous sommes davantage tournés vers la technologie. »

D’ici peu devrait se poser la question de la transmission de la société ; les deux fondateurs, Stanislas et Godefroy de Bentzmann, ont respectivement 59 et 64 ans.

Des propositions de rachat ignorées

Une chose est certaine, l’entreprise pourrait ne pas être confiée à la génération suivante : « Être à la fois père et patron n’est pas un bon mélange pour avoir une famille épanouie » , estime le chef d’entreprise. « Les enfants doivent faire leur expérience dans un environnement compétitif. Nous sommes d’ailleurs à l’écoute de nos enfants et neveux qui ont développé la fibre entrepreneuriale en les aidant à financer leurs projets, modestement, un peu à l’image de ce qu’ont fait les Mulliez [la famille créatrice de la galaxie Auchan, NDLR] . »

L’autre certitude à ce point de l’histoire de Devoteam concerne la cession de l’entreprise. Les patrons ont beau recevoir régulièrement des offres, ce ne sont pas des options qu’ils regardent : « La société a une performance, une dynamique hors norme ; il serait dommage de la casser », considère Stanislas de Bentzmann. « Nous avons notre utilité, nous sommes différents des autres avec une expertise très pointue. Nous perdrions alors notre ADN. »

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France24 - World

'Sincere and deep friendship': Macron congratulates Queen on Jubilee

Issued on: 02/06/2022 - 07:33

NEWS WIRES

French President Emmanuel Macron on Thursday congratulated Britain's Queen Elizabeth II on her platinum jubilee, calling her "the golden thread that binds our two countries" going back to World War II.

"During the past seventy years, the President of the French Republic has relied on very few constants... your devotion to our alliance and to our friendship has remained," Macron said in English in a video message to the queen.

He recalled "the dark days when your family welcomed General de Gaulle in your home" during World War II, when the leader of the Free French and later founding president of France's Fifth Republic took refuge in London from the Nazi German occupation.

Since then, in "a lifetime of devotion to our alliance", the queen had "shared our joys, and seen the deep affection and admiration that the people of France have for you," Macron said.

Switching to French -- in which the queen is fluent -- the recently re-elected leader told the monarch that "celebrating you today is celebrating the sincere and deep friendship which unites our two countries".

While Britain and France are close allies, ties have been strained since the UK's departure from the European Union in 2020.

The two governments have been at odds over issues like London's post-Brexit trading relationship with its neighbours and regular attempts by migrants to cross from France to the UK in small boats.

Most recently, there has been anger in Britain at the treatment of Liverpool football fans at Saturday's Champions League final in Paris, with French ministers blaming unruly supporters for chaos that saw some of them tear-gassed by police.

(AFP)

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Brits to celebrate Queen’s Jubilee by spending millions on royal memorabilia

Elizabeth II marks Platinum Jubilee with ‘Queen Camilla’ announcement

Perspective

Seventy years on the throne: The life and legacy of Britain's Queen Elizabeth II

France24 - World

The longest reign: What next for the British monarchy?

Issued on: 02/06/2022 - 20:24

François PICARD Follow

Do monarchies still matter? Britons have four days to celebrate 70 years of the country's longest reign. It's a very different United Kingdom from the one where Queen Elizabeth II first saw the light of day in 1926. What is the Platinum Jubilee all about in post-Brexit Britain?

Why do crowned heads still abound throughout Europe in the 21st century? Is the embodiment of a nation's power best represented by a hereditary head of state or an elected president? The thrill may be gone in some parts of the Commonwealth, but the aura endures.

Even here in Republican France, where the rivalry has run deep ever since a Normand crossed the Channel in 1066 and where royal heads have rolled, the state is paying respects to Elizabeth Regina. Is it a nod to neighbours whose fate will always be intertwined, or a farewell to a soon-to-be bygone era?

Produced by Alessandro Xenos, Juliette Laurain and Imen Mellaz.

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Queen Elizabeth to miss Jubilee thanksgiving service after ‘discomfort’ at kickoff

PLATINUM JUBILEE

Crowds cheer Queen as historic Jubilee festivities kick off

ENCORE!

Celebrating the Queen's Platinum Jubilee through arts and culture

Valeurs Actuelles

Perquisition au siège français de McKinsey pour des soupçons d’optimisation fiscale

Après avoir émergé pendant la campagne présidentielle, l’affaire McKinsey reprend de plus belle. Dans la journée du mardi 24 mai, une perquisition menée par le Parquet national financier (PNF) a eu lieu au siège français du cabinet américain, rapporte Le Figaro. Une opération qui s’inscrit dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte le 31 mars dernier pour blanchiment aggravé de fraude fiscale, après un rapport explosif du Sénat quant aux recours aux cabinets de conseils de l’exécutif. Selon ce dernier, les filiales françaises de la firme américaine auraient recours à de l’optimisation fiscale et n’auraient pas versé d’impôts sur les sociétés de 2011 et 2020. « Le cabinet McKinsey est bien assujetti à l’impôt sur les sociétés en France, mais ses versements s’établissent à zéro euro depuis au moins 10 ans », était-il stipulé dans le rapport

De son côté, le cabinet a indiqué avoir fourni « l’ensemble des informations requises » aux autorités dans le cadre de cette perquisition, assurant collaborer « pleinement avec les autorités publiques ». Et a réaffirmé son respect des « règles fiscales et sociales françaises qui lui sont applicables ».

Une autre procédure lancée par le Sénat

Le Sénat avait également annoncé récemment avoir saisi le parquet pour « suspicion de faux témoignage » quant à la situation fiscale de McKinsey en France. Karim Tadjeddine, directeur associé du cabinet, est accusé d’avoir menti sous serment au cours d’une audition. « Nous payons l’impôt sur les sociétés en France et l’ensemble des salaires sont dans une société de droit français qui paie ses impôts en France », avait-il déclaré, contredisant le rapport sénatorial. Cette procédure dépendra néanmoins de celle lancée par le Parquet national financier, car il est d’abord nécessaire de déterminer si McKinsey a bien payé l’impôt en question.

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France24 - World

No, Ukrainian refugees were not banned from shops in Prague

Issued on: 02/06/2022 - 22:48

Catalina Marchant de Abreu Follow

A photoshopped picture is circulating online of two shops in Prague that allegedly refused entry to Ukrainians. The owners of the shop has denied these claims. Meanwhile, some claim that Ukrainian refugees were evicted from a hotel in Bulgaria. We tell you more in this edition of Truth or Fake. 

New York Times - World

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.

The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.

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Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

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By Selam GebrekidanMatt ApuzzoCatherine Porter and Constant Méheut

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In the drowsy hours of a December afternoon, eight American Marines strolled into the headquarters of Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold, packed in wooden boxes.

They drove the loot by wagon to the shore, past American soldiers in civilian clothes who kept watch along the route. Once at the water, they loaded the boxes and sped to an awaiting gunboat.

The gold was in the vault of a Wall Street bank within days.

The operation took place in 1914 — a precursor to the full-scale invasion of Haiti. American forces took over the country the following summer and ruled it with brute force for 19 years, one of the longest military occupations in American history. Even after the soldiers left in 1934, Haiti remained under the control of American financial officers who pulled the country’s purse strings for another 13 years.

Invading Haiti was necessary, the United States said. The country was so poor and unstable, the explanation went, that if the United States didn’t take over, some other power would — in America’s backyard, no less. Secretary of State Robert Lansing also portrayed the occupation as a civilizing mission to end the “anarchy, savagery and oppression” in Haiti, convinced that, as he once wrote, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”

But decades of diplomatic correspondence, financial reports and archival records reviewed by The New York Times show that, behind the public explanations, another hand was hard at work as well, pushing the United States to step in and seize control of Haiti for the wealth it promised: Wall Street, and especially the bank that later became Citigroup.

Under heavy pressure from National City Bank, Citigroup’s predecessor, the Americans elbowed the French aside and became the dominant power in Haiti for decades to come. The United States dissolved Haiti’s parliament at gunpoint, killed thousands of people, controlled its finances for more than 30 years, shipped a big portion of its earnings to bankers in New York and left behind a country so poor that the farmers who helped generate the profits often lived on a diet “close to starvation level,” United Nations officials determined in 1949, soon after the Americans let go of the reins.

“I helped make Haiti and Cuba a decent place for the National City Bank boys to collect revenues,” Maj. Gen. Smedley Butler, a leader of the American force in Haiti, wrote in 1935, describing himself as a “racketeer for capitalism.”

For more than a century, Haiti has been labeled a disaster, a basket case, a place so destitute, indebted, lacking and lawless that it needs constant saving. The assassination of the president in his bedroom, the kidnappings in the capital, the swells of Haitian migrants heading to the United States — they all point to a country in a seemingly endless vortex of despair that the world’s great powers, whether with troops or mountains of aid, have not managed to fix.

But the documents and financial records reviewed by The Times in Haiti, the United States and France show how much of Haiti’s misery has been brought by the outside world — and how often intervention has been portrayed as a helping hand.

By the time U.S. forces arrived in the summer of 1915, Haiti had already spent more than half a century handing over big slices of its meager earnings to France. Though the Haitians had overthrown their French enslavers, beaten Napoleon’s forces and declared their independence in 1804, French warships sailed back to Haiti decades later, demanding staggering amounts of cash under threat of war.

Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations, hampering its ability to build a nation almost since birth.

After that came French bankers, dangling loans before a country that had been depleted by decades of paying France. They took so much in commissions, interest and fees that, in some years, their French shareholders’ profits were bigger than the Haitian government’s public works budget for the entire country.

Next were the Americans, at times portraying their intervention as a way of defending Haitian “sovereignty.” And just as it had for generations of Parisian bankers, Haiti proved profitable for Wall Street. In its filing to the Senate Finance Committee in 1932, National City Bank said it secured one of its largest margins during the 1920s from a debt it controlled in Haiti.

Little of that history remains part of Citigroup’s public profile today. Haiti is barely mentioned in its official timeline. The company declined to provide access to its archives and said it was unable to find any information on some of its biggest loans to Haiti.

But according to nearly two dozen annual reports published by American officials and reviewed by The Times, a quarter of Haiti’s total revenue went to paying debts controlled by National City Bank and its affiliate over the course of a decade — nearly five times the amount spent on government-run schools in Haiti during that time.

And in some years, the American officers who controlled Haiti’s finances spent more of its money on their own salaries and expenses than on public health for the entire nation of about two million people.

“We have had absolute domination” by the United States, Georges Léger, a Haitian lawyer, told American senators in 1932, explaining how deeply Haitians resented the financial and political control of their country “just to satisfy a group of New York bankers.”

At first, many American lawmakers wanted nothing to do with Haiti and adamantly ignored its independence. Though Haitians had fought alongside Americans during the Revolutionary War, the United States refused to recognize Haiti for nearly six decades, fearful it might inspire enslaved people to rise up and overthrow their masters in the American South.

But around the turn of the 20th century, as the American footprint in the hemisphere expanded, Americans saw an imperative — and an opportunity. They wanted to blunt European influence in the region, particularly Germany’s, but also recognized what the French had known all along: There was ample money to be made.

Historians still debate the legacy of the American invasion and how it shaped, or continues to shape, the Haiti of today. Some credit the occupation with imposing order in Haiti at a time of searing violence and coups, while others note that the Americans crushed dissent, shot civilian protesters, committed extrajudicial killings and enforced martial law for long stretches of time.

Some historians cite tangible gains, like hospitals, 800 miles of roads and a more efficient civil service, but they also point to the American use of forced labor, with soldiers tying up civilians in ropes, making them work for no pay and shooting those who tried to flee.

The Ransom

How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.

Still others say the American land grab in Haiti set off one of the most intractable crises besieging the hemisphere today: the vast migration of Haitians to countries across the region.

The United Nations experts who visited in the late 1940s, shortly after the end of American financial control, found an impoverished nation lagging “even more markedly than other countries and territories of the region.” Most towns had no lights, sewage systems or paved streets. As few as one in six children attended school.

American financial officers had been so focused on paying off Haiti’s loans — including the ones the United States had imposed on the country over strident objections — that a commission appointed by President Herbert Hoover to investigate the occupation questioned “the wisdom of this course.”

“It might have been better,” its report said in 1930, to have kept “more money in the country where experience has shown it was badly needed.”

More than a century after American forces landed, the United States remains an abiding feature of Haitian politics. Washington has propped up successive presidents, at times even the Duvaliers, the father and son dictators who ruled for nearly three decades after the occupation. Jovenel Moïse, the president assassinated in his bedroom last July, also enjoyed the public backing of two American presidents despite mounting evidence of his government’s abuses, enraging opponents of his autocratic rule.

When the senior American diplomat in Haiti, Daniel Foote, quit his job last year, he drew attention to American mistreatment of Haitian refugees at the cracking end of a whip. But he also made an argument that didn’t receive the same attention: that foreign meddling had led to disastrous consequences in Haiti.

“What our Haitian friends really want, and need, is the opportunity to chart their own course, without international puppeteering,” Mr. Foote wrote.

‘Detrimental to American Interests’

“Let us take the high ground,” Robert Y. Hayne of South Carolina appealed to his fellow American lawmakers in 1826 — Haiti’s independence was a subject that “the peace and safety of a large portion of our Union forbids us even to discuss.”

For decades, Southern planters had worried about Haiti, the modern world’s first nation to emerge from a slave uprising, and Hayne was a natural emissary of their fears: a staunch defender of slavery who had been born on a rice plantation and at one point enslaved 140 people.

He was the state’s attorney general during the failed slave insurrection led by Denmark Vesey, a free man from the West Indies, and like some of his contemporaries, Hayne believed that recognizing Haiti — or even debating slavery at all — would “put in jeopardy our dearest interests.”

“Our policy, with regard to Haiti is plain,” he said in his address to Congress. “We never can acknowledge her independence.”

Only during the Civil War, after Southern States had left the union, did President Abraham Lincoln recognize Haiti. He saw it, along with Liberia, as a viable destination for America’s freedmen and sent a few hundred of them there to set up a settlement.

By the early years of the 20th century, Haiti sat at the nexus of multiple American interests. It was across the Caribbean Sea from the Panama Canal, which was under construction. The United States had taken over Puerto Rico and American money had flooded into sugar plantations in Cuba. Import and export taxes in the Dominican Republic, which shares an island with Haiti, were under American control.

The French still exerted sway in Haiti, but in 1910, the United States saw an opening to gain a foothold: the reshuffling of Haiti’s national bank.

The bank was national in name only. Controlled by its board in Paris, it had been set up in 1880 by the French bank Crédit Industriel et Commercial to deliver eye-popping profits for its French investors and shareholders. It controlled Haiti’s treasury — the Haitian government could not even deposit or spend money without paying commissions to it — but the Haitian authorities eventually accused the national bank of fraud, jailing some of its employees.

As Haitian distrust of the national bank deepened, investors from France and Germany scrambled to recast it under new European ownership. The United States cried foul: The State Department called the proposal a threat not only to the United States, but also to the welfare and independence of the Haitian people.

One top State Department official lashed out at the 1910 deal as “so detrimental to American interests, so derogatory to the sovereignty of Haiti” that it could not be permitted.

Secretary of State Philander Knox invited a few Wall Street banks to Washington and encouraged them to invest in Haiti’s national bank. Four American banks, including the National City Bank of New York, bought up a significant portion of the bank’s shares. Another slice went to a German bank. But the largest piece stayed in Paris.

No Haitians had a controlling stake. The National Bank of the Republic of Haiti was, once again, run by foreigners.

“It was the first time in the history of our relations with the United States that they intervened so openly in our affairs,” wrote Jean Coradin, a Haitian historian and former ambassador to the United Nations.

Soon after it was set up, the new national bank did what its predecessor had: charge the government for every deposit and expense, while generating big profits for its shareholders abroad. It also issued a loan to the Haitian government. After commissions and profits were deducted, Haiti received about $9 million — but still had to pay the full face value of nearly $12.3 million.

Haitians started wondering which politicians had been paid off to secure such a bad deal, and the bank became so powerful that one Haitian president publicly mused whether his country had ceded its independence.

French shareholders fretted about growing American control, and with good reason. The U.S. investment in the national bank was the start of the American campaign to squeeze them out of Haiti — with one man in particular egging it on.

Claiming the Gold

Roger Leslie Farnham was a former journalist turned lobbyist when National City Bank poached him in 1911.

His mandate was to push the bank’s interests abroad, and Haiti was one of his first stops. He rode across the country on saddle horses he imported from Wyoming and, along the way, became the American government’s most trusted source on Haiti.

Farnham, already well known in Washington for his machinations to persuade Congress to choose Panama for the canal, was a frequent caller at the State Department and was close to William Jennings Bryan, the secretary of state under President Woodrow Wilson.

Bryan did not know much about the Caribbean nation. So, in 1912, he invited John H. Allen, a manager of Haiti’s national bank who became a National City Bank vice president, to “tell me everything there is about Haiti.”

According to Allen’s account of the meeting, Bryan was surprised by what he heard. “Dear me, think of it! Niggers speaking French,” Allen recounted the secretary of state as saying.

Though Bryan had expressed hostility to Wall Street in political campaigns, declaring “you shall not crucify mankind upon a cross of gold,” he trusted Farnham’s counsel. The two men met in Washington, exchanged telegrams and wrote each other confidential letters. They eventually became so close that Bryan sought Farnham’s approval for new government hires.

Farnham used this relationship to press for an invasion of Haiti to secure American business interests, and he got Washington’s attention by raising the specter of a German takeover. At the time, National City Bank’s footprint in the country was expanding, and Wall Street began exerting its leverage over Haiti’s leaders by withholding the money it controlled at the national bank.

In the months to come, the State Department adopted what diplomats called the “Farnham Plan,” laying out the American takeover of Haiti’s import and export taxes, a vital source of the country’s income.

Though the Americans were still minority stakeholders in the national bank, Farnham later told Congress that France eventually became far too consumed by World War I to run it, so “active management has been from New York.” The State Department drafted a convention based on Farnham’s plan and sent him to help deliver it.

Haitian lawmakers assailed their minister of foreign affairs over the deal. They accused him of “endeavoring to sell the country to the United States” and even tried to deliver their fury through “severe blows,” forcing him to flee the National Assembly “amidst the wildest excitement,” according to a State Department telegram.

The national bank punished them for their defiance: It held back funds, and Haiti’s government, already reeling from political and economic turmoil, became even more unstable. The country changed presidents five times in three years during successive coups, some financed by German merchants who traded in Port-au-Prince, American officials said at the time.

Then, in December 1914, the State Department stepped in more forcefully. Bryan authorized the Marine operation that seized $500,000 in gold after a last-minute consultation with Farnham.

The Haitian government was outraged, calling the operation a brazen heist of central bank funds and a “flagrant invasion of the sovereignty” of an independent nation. But the United States shrugged off the complaint, arguing that it had taken the gold to protect “American interests which were gravely menaced.”

Historians note that American politicians and financiers were not always in sync. “The relationship between Wall Street and Washington was complicated,” said Peter James Hudson, a U.C.L.A. associate professor of African American studies and history who has written an account of Wall Street’s actions in the Caribbean. “It’s a lot of collusion, but it’s sometimes contradictory.”

At times, Bryan wavered on America’s role in Haiti. He believed that Haiti needed American guardianship, but he was reluctant to be a tool for Wall Street. “There is probably sufficient ground for intervention, but I do not like the idea of forcible interference on purely business grounds,” he wrote to President Wilson.

But Farnham pressed his hand, issuing what the historian Hans Schmidt called a threat: All American businesses would leave Haiti, Farnham warned, unless the United States government intervened to protect their interests.

In the end, Bryan wrote to Wilson in support of the invasion.

“The American interests are willing to remain there, with a view of purchasing a controlling interest and making the bank a branch of the American bank,” he said. “They are willing to do this provided this government takes the steps necessary to protect them.”

‘The Triumph of the Wolf’

An angry mob dragged Haiti’s president from the French Consulate and killed him in July 1915, part of the political upheaval Wall Street feared — and, some historians say, worsened by withholding money from the shaky Haitian government and seizing the gold.

American troops occupied the country the same day.

The invasion followed a detailed plan that the United States Navy had drawn up the previous year. American soldiers took over the presidential office and the customs houses that handled import and export taxes.

The Americans installed a puppet government, and by that fall Haiti had signed a treaty giving the United States full financial control. The United States appointed American officials, whom they called advisers, but the term hardly conveyed their true power: They oversaw Haiti’s revenue collection and approved, or denied, its expenses.

Martial law became the rule of the land. Private newspapers were muzzled and journalists jailed.

The Americans explained the invasion by saying Haiti was bound to fall to the Europeans, particularly Germany.

“If the United States had not assumed the responsibility, some other power would,” Secretary of State Lansing, who had replaced Bryan a month before the occupation, later said.

Lansing was also blinkered by racial prejudice. He once wrote that Black people were “ungovernable” and had “an inherent tendency to revert to savagery and to cast aside the shackles of civilization which are irksome to their physical nature.”

Racism shaped many aspects of the occupation. Many administrators appointed by the United States came from Southern states and made no bones about the worldview they brought with them.

John A. McIlhenny, an heir to Louisiana’s Tabasco sauce fortune who had fought in Theodore Roosevelt’s Rough Riders cavalry during the Spanish-American War, was appointed American financial adviser in 1919, with broad authority over Haiti’s budget.

At one official luncheon before his appointment, McIlhenny could not stop staring at a Haitian government minister because, as he later told Franklin D. Roosevelt, “that man would have brought $1,500 at auction in New Orleans in 1860 for stud purposes.”

Soon after the occupation, the American overseers started building roads to connect Haiti’s mountainous interior to its coast. To do so, they resurrected corvée, a 19th-century Haitian law for indentured labor.

The law required citizens to work on public works projects near their homes for a few days a year in lieu of paying taxes. But the American military, along with a constabulary it trained and oversaw, seized men and forced them to work far from home for no pay. Rich Haitians paid their way out of indentured labor, but the law entrapped the poor.

Haitians saw this as a return of slavery and revolted. Armed men, called cacos, fled to the mountains and began an insurgency against American forces. Laborers forced into corvée fled their captors and joined the fight. One leader of the cacos, Charlemagne Péralte, invoked Haiti’s revolution against France to call on his countrymen to “throw the invaders into the ocean.”

“The occupation has insulted us in every way,” read one poster plastered on walls in Port-au-Prince, the capital.

“Long live independence,” the poster read. “Down with the Americans!”

The United States responded forcefully. Soldiers bound workers in rope to keep them from fleeing. Anyone who attempted to escape corvée labor was treated like a deserter, and many were shot. As a warning, the Americans killed Péralte and distributed an image of his corpse tied to a door, evoking a crucifixion.

Leaked military documents from the time showed that the “indiscriminate killing of natives has gone on for some time,” with 3,250 Haitians killed. When Congress began investigating in 1921, the American military lowered the number, saying that 2,250 Haitians had been killed in the occupation, a figure Haitian officials denounced as an undercount. As many as 16 American soldiers died, as well.

“It was a strict military regime, the triumph of the wolf,” Antoine Bervin, a Haitian journalist and diplomat, wrote in 1936.

The first few years after the invasion brought little economic benefit to Haiti. American advisers appointed by the United States president collected up to 5 percent of Haiti’s total revenues in salaries and expenses — more, at times, than the spending on public health for the entire country.

In 1917, the United States directed Haiti’s National Assembly to ratify a new Constitution to allow foreigners to own land. Since independence, Haitians had outlawed foreign land ownership as a symbol of their freedom and a bulwark against invasion.

When Haitian lawmakers refused to change the Constitution, General Butler dissolved parliament by what he called “genuinely Marine Corps methods”: Soldiers marched into the National Assembly and forced lawmakers to disperse at gunpoint. The Americans then pushed through a new Constitution that Franklin Roosevelt later claimed at a campaign rally to have written himself.

American businesses leased thousands of acres of land for plantations, forcing farmers to either serve as cheap labor at home or migrate to neighboring countries for better pay. The Haitian-American Sugar Company once boasted to investors that it paid only 20 cents for a day’s worth of labor in Haiti, compared with $1.75 in Cuba.

According to the Haitian historian Suzy Castor, women and children in Haiti were paid 10 cents a day.

Displaced farmers went to Cuba and the Dominican Republic, setting off what some historians say is the most lasting effect of the American occupation: the mass migration of Haitians to other countries in the Americas.

“This is the big legacy,” said Weibert Arthus, Haiti’s ambassador to Canada and a historian.

As Secretary of State Bryan suggested in his letter before the invasion, Farnham was not satisfied with a share of Haiti’s national bank, so he worked with the State Department to orchestrate a full takeover. By 1920, National City Bank had bought out all shares of the national bank for $1.4 million, effectively replacing the French as the dominant financial power in Haiti.

With Haiti’s national bank under his control, and the troops protecting American interests, Farnham began acting like an official envoy himself, often traveling aboard American warships, historians say.

“The word of Mr. Farnham supersedes that of anybody else on the island,” wrote James Weldon Johnson, the executive secretary of the National Association for the Advancement of Colored People, who visited Haiti in 1920.

Farnham was also not shy about his views on Haiti and its people.

“The Haitian can be taught to become a good and efficient laborer,” he told senators investigating the occupation. “If let alone by the military chiefs he is as peaceful as a child, and as harmless.”

“In fact,” he continued, “today there are nothing but grown-up children.”

‘Haiti Does Not Want This Loan’

For five years, American officials insisted that Haiti borrow from New York banks to settle its past debts. And for five years, Haitians resisted.

“Haiti does not want this loan. Haiti does not need this loan,” wrote Pierre Hudicourt, a Haitian lawyer who represented Haiti in debt negotiations.

Any new loan, Haitians knew too well, would extend the authority of American financial advisers who determined the country’s future from afar. McIlhenny, the Tabasco heir appointed as financial adviser, spent much of the year on his pineapple plantation in Louisiana while drawing a big salary from Haiti’s revenues. He also suspended the salaries of senior Haitian officials who disagreed with him.

By 1922, the United States was determined to arrange a loan from Wall Street. Tired of Haitian resistance, the Americans installed Louis Borno, a savvy politician sympathetic to the occupation, as president.

Borno admired Mussolini and aspired to a Fascist ideal of Haiti’s rapid development under American control, historians say. He once wrote that the invasion “came to us when we were on the brink of a bloody chasm and saved us.” Weeks after he took office, he greenlighted a loan from New York.

National City Bank, which now owned Haiti’s national bank through an affiliate, issued the first loan after securing an upfront guarantee that the United States would manage Haiti’s finances until the debt was paid off. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt.

Just as it was during the 19th century, Haiti was often too indebted to invest in its people. Even Borno, addressing National City Bank’s bigwigs in New York, noted that Haiti’s debt was getting paid off faster than the United States’ own.

That continued even with the stock market crash of 1929 and the economic devastation that followed. Years of austerity helped fuel widespread discontent, and plummeting global coffee prices deepened hardship in a country that relied so heavily on the crop. Protests erupted against the United States and the Borno administration doing its bidding.

Students demonstrated against the withdrawal of scholarships. Customs employees in Port-au-Prince stormed their workplace demanding better pay. In the city of Les Cayes, more than a thousand farmers railed against their threadbare living conditions. A detachment of 20 U.S. Marines confronted the crowd and killed at least a dozen people. It became known as the Les Cayes massacre.

Faced with an international outcry, the United States began to contemplate its withdrawal.

Nearly five years later, in August 1934, the last American troops left Haiti. But the United States retained financial control for 13 more years, until Haiti paid off the last of its debts to Wall Street.

How much responsibility the United States bears for Haiti’s chronic instability is still a matter of fierce disagreement.

Some historians say the original payments demanded by France to punish Haiti for its independence inflicted a deeper scar on the nation’s development. Others say the long history of self-enrichment by Haiti’s leaders is the principal cause. But many say that, taken together, more than 130 years of sending a large share of Haiti’s income overseas took an indelible toll, sapping its ability to build a nation since its infancy.

“This succession of financial debacles is, in part, responsible for where we are at right now,” said Mr. Hudson, the U.C.L.A. professor, adding that the American occupation was a “psychic blow” that curtailed Haiti’s independence for decades.

“I think that’s as important as any kind of financial loss,” he said.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Reporting was contributed by Harold Isaac from Port-au-Prince; Sarah Hurtes from Brussels; Kristen Bayrakdarian from New York; and Audrey Kolker from New Haven. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.

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Valeurs Actuelles

SOS Chrétiens d’Orient au chevet de l’Ukraine

Valeurs Actuelles. Comment SOS Chrétiens d’Orient s’est-elle mobilisée dans la guerre russo-ukrainienne ? Benjamin Blanchard. Nous œuvrons habituellement au Proche-Orient, en Afrique du Nord et dans le Caucase ; ce n’était donc pas une évidence de nous mobiliser. Mais lorsque la guerre a été déclarée, nous n’avons pas hésité un seul instant à envoyer des équipes sur place car venir en aide aux chrétiens orientaux, à l’est de l’Europe de l’Ouest, répond bien évidemment à notre objet social. Une première équipe est partie en Hongrie, une autre en Moldavie. Cela nous a permis d’identifier très rapidement les besoins vitaux des Ukrainiens qui avaient trouvé refuge dans ces deux pays.

Pourquoi la Hongrie et la Moldavie ? La Moldavie accueille une part très importante de réfugiés – environ 120 000 personnes – par rapport à la taille du pays (2,5 millions d’habitants) ; elle reçoit en revanche peu d’aides et s’est vite trouvée dépassée par l’immensité des besoins. En Hongrie, la situation est différente car l’aide mise en place par le gouvernement a été bien organisée dès l’afflux des premiers réfugiés. Je suis moi-même parti à Budapest le 8 mars. Nous avons la chance d’entretenir de très bonnes relations avec les autorités, ce qui nous a permis d’organiser des visites dans les camps, dans les maisons culturelles, les maisons de retraite, les paroisses…

Quels sont les besoins les plus urgents ? Des camions entiers de vêtements affluent alors que ce n’est pas nécessaire. En Moldavie, la nourriture manque cruellement – y compris les aliments pour bébé -, ainsi que les produits d’hygiène. Habituellement, le pays se fait livrer par la Russie et l’Ukraine, il n’y a donc plus de chaîne d’approvisionnement. Devant un tel désordre, nous avons commencé à prospecter en Roumanie pour faire acheminer des camions alimentaires et nous avons même fait venir des lits et des matelas. En Hongrie, après quelques jours à Budapest, nous avons pris la route pour Kiev, à deux jours et demi de voiture, et avons organisé la distribution de soupes populaires et l’accueil de réfugiés dans des églises et dans un hôpital. En parallèle, nous avons mené une troisième mission à Tiraspol, un territoire officiellement moldave, mais majoritairement peuplé de russophones et d’ukrainophones, devenu de fait indépendant, prorusse et vers lequel 25 000 réfugiés ont fui sans qu’ils puissent recevoir aucune aide.

Quels liens entretenez-vous avec les Églises, que ce soit en Hongrie, en Moldavie ou en Ukraine ?Nous sommes en relation avec tous les chrétiens d’Europe de l’Est ; en Moldavie, nous nous sommes mis à la disposition des curés de l’Église orthodoxe pour aider à l’accueil des réfugiés ; en Hongrie, nous avons fait des donations importantes à l’Église grecque catholique. Nous avons apporté quelques médicaments à l’évêché d’Odessa. Mais en Ukraine, les relations sont plus limitées avec les autorités religieuses. Dans l’Église orthodoxe, les tensions avec la Russie ont profondément divisé les fidèles.

Vous venez de rentrer de votre mission. Quel est à présent votre objectif ? Deux autres équipes de volontaires se sont succédé en Hongrie et en Moldavie. Nous organisons les relèves pour les mois à venir. En France, mon premier objectif est de sensibiliser les donateurs – nous avons lancé un appel aux dons auprès de 65 000 personnes -car les besoins financiers sont énormes. Nous avons déjà dépensé plus de 100 000 euros, mais il reste tant à faire. Nous avons promis à des hôpitaux du sud et de l’est de l’Ukraine de leur envoyer des médicaments et autres dons. Nous comptons sur la générosité de chacun.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Comment Parcoursup est devenu une arme de démotivation massive

Actu

Pour les 936 000 candidats inscrits sur Parcoursup, la phase principale d'admission débute ce jeudi 2 juin à 19 heures et s'étale jusqu'au 15 juillet. Ce système d'accès à l’enseignement secondaire via le classement des lycéens est coûteux, source d’inquiétudes, et risque de favoriser des orientations à court terme, selon une note publiée mercredi par le collectif Nos services publics.

Camille Bauer

Quelle réforme avec quels résultats pour les jeunes, leurs enseignants et, au-delà, pour toute la société ? Alors que les élèves de terminale commencent à prendre connaissance des premières réponses de Parcoursup à leurs demandes d’inscription dans le supérieur, le collectif de hauts fonctionnaires Nos services publics donne des premiers éléments de ­réponses.

L’étude qu’il a rendue publique mercredi 1er juin, basée sur l’examen des réponses de 375 enseignants du secondaire, permet de mieux comprendre les changements structuraux apportés, sous couvert de réponses techniques par la mise en place, en 2017, de ce nouvel algorithme.

Parcoursup. Une année entière de stress pour les lycéens

Première conséquence de la mise en place de Parcoursup, qui devait en finir avec les tirages au sort qui existaient à la marge dans APB, le système précédent : « Le remplacement de la logique d’affection des élèves selon leurs préférences par une logique de “file d’attente” selon leur classement », note l’étude. Désormais, l’affectation d’un élève « dépend moins de la précision de son projet d’orientation ou de ses motivations que des places dans les classements et des listes d’appel de chaque formation ».

Une façon de gérer la pénurie 

Ce changement de logique est d’abord une façon de gérer la pénurie. Autrement dit, il s’agit de répartir le nombre croissant de bacheliers dans un nombre de places dans l’enseignement supérieur resté inchangé faute d’investissements.

Il va d’ailleurs de pair avec l’inclusion d’un nombre croissant de formations sur la plateforme. « Avec Parcoursup, la procédure a été étendue aux filières non sélectives, puis à celles fournies par le privé. L’idée est désormais d’y intégrer toutes les formations, même quand elles ne donnent pas de diplôme reconnu au niveau national », explique Julien Gossa, maître de conférences en informatique à l’université de Strasbourg, qui a participé à l’étude.

Législatives. La Nupes rêve de jeunes enfin égaux

Autre problème, Parcoursup fait durer le processus de ­sélection pendant des semaines, entraînant une perte de sens pour les élèves. « Avec APB, 80 % des affectations étaient fournies en moins de 48 heures, et elles étaient définitives. Désormais, les élèves reçoivent des propositions au fil de l’eau et doivent réagir en conséquence sur une période d’un mois et demi », résume Julien Gossa.

Pour les élèves qui n’ont pas de réponse positive ou qui sont sur liste d’attente, soit plus de la moitié des candidats, il faut ­réagir très vite pour poser de nouvelles candidatures et trouver la stratégie adaptée.

Comment garantir l’accès à l’université pour tous ?

L’exercice est d’autant plus complexe qu’à une logique nationale, Parcoursup a substitué 15 000 algorithmes locaux au sein des universités qui répondent chacun à des logiques propres et opaques. « Ne pas être pris dans une formation dans laquelle on s’est projeté est un moment très difficile, à plus forte raison quand on ne comprend pas pourquoi », atteste Emmanuel Zemmour, enseignant dans un lycée des Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

2,5 millions d’heures pour accompagner les élèves

Les conséquences de cette course au classement sont nombreuses. Car elle entraîne d’abord un surcroît de travail pour l’ensemble du personnel éducatif, qui doit former et accompagner à l’utilisation de Parcoursup au détriment des heures de travail scolaire. « Nous sommes obligés de renoncer à des heures de cours pour aider les élèves à prendre en main la plateforme, qui est complexe, à rédiger leurs 20 lettres de motivation. Et au final, on passe plus de temps à en expliquer les subtilités, à tenter de répondre à ses exigences, qu’à faire un vrai travail de formation et d’orientation. Et quand ils ont leurs résultats, il y a un vrai travail de soutie n psychologique, parce qu’il ne faut surtout pas qu’ils se découragent », note Emmanuel Zemmour.

En tout, le collectif Nos services publics a calculé que les enseignants ont passé 2,5 millions d’heures à cette tâche en 2021, soit l’équivalent de 100 millions d’euros. Au-delà du coût, toute la relation pédagogique est parasitée par l’obsession légitime des élèves et de leurs parents de bien figurer dans le classement. Emmanuel Zemmour évoque ainsi « une peur de l’évaluation qui n’est plus perçue comme un outil pour progresser, mais des tentatives d’évitement et des négociations virulentes des parents ».

Une certaine vision de la société

Au-delà de ces conséquences immédiates, faire prévaloir les choix de l’État sur celui des élèves en matière de formation induit une certaine vision de la société. Derrière cette option se profile la volonté de cantonner une partie des jeunes aux fonctions requises par le marché du travail.

Un choix contestable dans une société en mouvement et qui va devoir répondre à de nouveaux défis, à commencer par celui du changement climatique. « Est-ce que l’État est capable de bien orienter la formation pour les quarante années à venir ? s’interroge Arnaud Bontemps, coporte-parole de Nos services publics, qui souligne par exemple les conséquences désastreuses de la limitation du nombre d’étudiants dans la filière sanitaire.

Le plan de Macron pour l'université : faire payer les familles

Pour le collectif, il est indispensable, au contraire, de remettre le choix des élèves au centre de leur orientation. Comme le résume Prune Helfter-Noah, autre porte-parole du collectif, « il est temps de se saisir de l’opportunité que constitue la massification scolaire pour accroître enfin les places dans l’enseignement secondaire public ».

SOS Inscription. L’Unef s’attend à un grand nombre de recalés

L’Unef s’attend à une hausse du nombre de bacheliers recalés par la plateforme Parcoursup. Le syndicat étudiant annonçait, le 1er juin, l’ouverture du dispositif SOS Inscription, destiné à venir en aide aux néobacheliers (sos-inscription.fr ou 08 06 07 90 69). « L’an dernier, avec 931 000 inscrits sur Parcoursup, on avait eu 91 000 jeunes sans affectation, explique sa présidente, Imane Ouelhadj. Cette année, avec 936 000 inscrits et aucune augmentation significative du nombre de places, il y en aura forcément encore plus. »

Et le phénomène risque d’atteindre les entrées en master class, malgré les annonces en ce sens, « personne ne peut nous dire si des places supplémentaires ont été créées ou non. Des établissements, comme Sorbonne Université, refusent d’ailleurs d’en créer au motif qu’une baisse de la sélectivité dégraderait leur image » !

La jeune femme confirme par ailleurs que les orientations forcées, imposées à de nombreux jeunes par la plateforme, « conduisent à des taux d’échec énormes dès le premier semestre dans certaines filières ». Autant de preuves, pour l’Unef, d’un « système à bout de souffle ».

O. C.

Éducation nationaleparcoursuplycéeslycéens
Valeurs Actuelles

Venir en aide aux Ukrainiens

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février dernier, le nombre de réfugiés et de déplacés ne cesse de progresser. Plus de 5,2 millions de personnes ont quitté leur pays, selon l’agence de l’Onu pour les réfugiés (HCR). Près de six réfugiés ukrainiens sur dix ont fui en Pologne. La deuxième destination est la Roumanie. Suivent la Hongrie, la Moldavie et la Slovaquie.

Les hommes de 18 à 60 ans n’ayant pas le droit de partir, l’immense majorité des millions de personnes qui ont pris le chemin de l’exil sont des femmes et des enfants. Par ailleurs, plus de 7,7 millions de déplacés ont quitté leur foyer tout en restant dans le pays. Dès fin février, des fonds d’urgence ont été mis en place. En soutien à la Croix-Rouge ukrainienne et au Comité international de la Croix-Rouge, la Croix-Rouge française a lancé un appel aux dons financiers pour aider la population touchée par le conflit. Présentes dans les pays limitrophes de l’Ukraine, les équipes de Médecins sans frontières comme celles de Médecins du monde cherchent à faire entrer du matériel médical et du personnel en Ukraine où elles s’activent dans les zones les plus touchées par les bombardements.

De son côté, le Secours catholique Caritas France collecte des fonds pour financer l’action de ses partenaires en Ukraine et dans les pays voisins. Ces organisations distribuent des repas, gèrent des centres d’hébergement et prennent en charge le transport de personnes.

Plus de 100 000 personnes ont déjà fui le sud-ouest de l’Ukraine.

Assurer une formation éducative

La Fondation de France appelle à la générosité pour soutenir les associations humanitaires implantées notamment en Pologne, en Roumanie et en Moldavie. « Outre participer à l’évacuation des familles et à la distribution d’aide alimentaire, elles dispensent un appui psychologique aux réfugiés traumatisés par les bombardements, explique Karine Meaux, responsable des urgences à la Fondation de France. C’est important de divertir les jeunes exilés et d’accompagner leurs parents sur le plan juridique, notamment pour les formalités d’entrée dans un pays étranger. »

À l’approche des vacances scolaires, les parents ne savent pas encore où leurs enfants suivront leur scolarité à la rentrée prochaine, en raison de l’absence de visibilité. « Si la situation politique leur permet de rentrer dans leur pays, il faudra les aider. Tout comme, s’ils restent dans leur pays d’accueil. Assurer un minimum éducatif et des sessions de divertissement tout en procurant une activité professionnelle aux mères, telles sont les priorités de nos partenaires pour les prochains mois », conclut Karine Meaux.

Les dons Ifi consentis notamment à la Fondation Médecins sans frontières, Fondation Caritas ou Fondation de France donnent droit à une déduction de 75 % de leur montant de l’Ifi, dans la limite de 50 000 euros. Les dons versés aux associations permettent une réduction (66 % du montant des dons) de l’impôt sur le revenu, dans la limite de 20 % du revenu imposable. Ceux accordés à la Croix-Rouge, Médecins du monde ou Médecins sans frontières sont assortis d’une réduction de l’impôt sur le revenu (75 % de leur montant) dans la limite de 1 000 euros (au-delà, c’est la règle précédente qui s’applique).

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New York Times - World

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

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A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.

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By Constant MéheutCatherine PorterSelam Gebrekidan and Matt Apuzzo

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The shock came midway through the speech.

Reparation!” boomed Jean-Bertrand Aristide, Haiti’s firebrand president, to the cheers of the farmers, workers and students in the crowd.

The French ambassador sitting on stage hid his alarm behind an awkward smile. He knew Mr. Aristide well enough to expect barbs at Haiti’s former French colonizers and slave masters. But on that day, April 7, 2003, the president suddenly started calling for reparations, a bombshell that became a hallmark of his presidency — and, diplomats now concede, part of his undoing.

“We had to try to defuse it,” the French ambassador, Yves Gaudeul, said of Mr. Aristide’s call for reparations, calling it an “explosive.”

With his remarks, Mr. Aristide tried to excavate a history that remains all but buried in France. Long after Haitians threw off their shackles, beat Napoleon’s forces and won their independence two centuries ago, France came back with warships and an unheard-of demand: that Haitians pay astounding amounts of money to their former slave masters, or face war again.

Haiti became the first and only nation to pay reparations to its former masters and their descendants for generations. According to a New York Times analysis of thousands of pages of archival documents, it shipped the equivalent of hundreds of millions of dollars to France, setting off a cycle of perpetual debt that sapped Haiti’s ability to build a nation for more than 100 years.

Yet to this day, that history is not taught in French schools, and many of the country’s most prominent aristocratic families are unaware that their ancestors kept collecting payments from Haiti’s poorest people — long after the end of slavery.

Mr. Aristide, Haiti’s first democratically elected president after decades of dictatorship, wanted France to do far more than acknowledge its past. He wanted restitution.

“What beautiful schools, universities and hospitals we will be able to build for our children!” he told the crowd. “How much food we will have in abundance!”

The consequences were immediate, and lasting. In interviews, a dozen French and Haitian political figures recounted how a worried France worked quickly and doggedly to stifle Mr. Aristide’s call for reparations before siding with his opponents and collaborating with the United States to remove him from power.

France and the United States have long said that Mr. Aristide’s call for restitution had nothing to do with his ouster, that he had taken an autocratic turn, lost control of the country, and was spirited into exile to prevent Haiti, already heaving with turmoil, from careening into chaos. But France’s ambassador to Haiti at the time, Thierry Burkard, said in an interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide, and that his abrupt removal was “probably a bit about” his call for reparations from France, too.

“It made our job easier” to dismiss the reparations claims without Mr. Aristide in office, Mr. Burkard noted.

The showdown underscores how, two centuries after France forced Haitians to pay their former slave masters for the liberty they had already won in battle, the effects continue to ripple through the politics of both countries. By calling for restitution, Haiti, a nation born from what historians call the world’s most successful slave rebellion, struck at France’s national identity as a beacon of human rights and threatened to inspire others with historical grievances against France to follow its lead, from the Caribbean to Africa.

“We were very disdainful of Haiti,” Mr. Gaudeul recalled. “What I think we will never forgive Haiti for, deep down, is that it is the country that beat us.”

Even after Mr. Aristide’s removal in 2004, the calls for restitution have continued to reverberate, leading to a stunning concession more than a decade later by François Hollande, France’s president, who referred to the money Haiti was forced to hand over as “the ransom of independence.”

Since then, scholars have increasingly explored the history of Haiti’s payments. Just this past December, at a conference on the grounds of the French Finance Ministry, one of the most prominent French historians on relations between the two countries, Jean-François Brière, called the payments a form of “meta-slavery” that prevented Haiti from breaking free of France, long after independence.

“All French people are affected” by the nation’s past in Haiti, said Jean-Marc Ayrault, a former French prime minister. Yet, he said, French students don’t learn about it and few officials discuss it.

“It’s never taught,” he said. “It’s never explained.”

$21,685,135,571.48

Mr. Gaudeul, France’s former ambassador to Haiti, wanted to negotiate.

Mr. Aristide’s sudden call for restitution was a political hand grenade, he feared, threatening to embarrass France on the world stage and rip apart relations between the two countries.

Yet Mr. Aristide’s stance was not unreasonable, he recalled thinking.

“He wasn’t wrong to say how much harm it had done to his country,” Mr. Gaudeul said of France’s history in Haiti, “and to ask France for compensation in turn.”

The ambassador said he urged the French government to open discussions with Haiti to help defuse the situation, but was firmly rejected.

“I didn’t understand how we could be so stupid,” Mr. Gaudeul said.

Mr. Aristide, a polarizing figure who rose to office as a champion of the poor, knew his campaign was contentious and had timed it for maximal impact: He announced his demand on the 200th anniversary of the death of Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader seized by Napoleon’s forces and carted off to prison in France, where he died without trial.

“Why, after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide said in a recent interview at his home in a suburb of Haiti’s capital. One of the reasons, he said, was the enormous amount of money Haiti had been forced to hand over to France for generations — a heavy burden often called “the independence debt.”

Mr. Aristide uncovered this history only after he had already been ousted from office the first time, his aides said, when a military coup deposed him in 1991 and forced him into exile in the United States. He began immersing himself in the growing scholarship on a history that, even as Haiti’s president, he knew little about.

After the Americans helped restore him to power, he was re-elected in 2000 and intensified his research. “He would call many times, asking for more information,” recalled Dr. Francis Saint-Hubert, a Haitian physician who had studied the links between the abysmal state of public health in Haiti and the money siphoned off by France.

On the bicentennial, Mr. Aristide upped the political ante by declaring the precise amount he said France owed Haiti: $21,685,135,571.48.

French diplomats and some Haitians mocked the multibillion dollar figure as a misguided publicity stunt by a demagogue trying to maintain his grip on power. A group of 130 Haitian intellectuals denounced the restitution campaign as a “desperate attempt” to distract attention from the Aristide government’s “totalitarian drift, incompetence and corruption.” A French Foreign Ministry spokesman said France did not need to take “lessons” from Haiti’s leaders.

But a New York Times analysis of the long-term damage done by sending enormous sums to France shows that Haiti’s losses may have been surprisingly close to Mr. Aristide’s figure.

In fact, his estimate may have even been modest.

The Times scoured thousands of pages of archival government documents to determine how much Haiti sent to France over the course of generations, not just in official payments to former slaveholders, but also for a loan to help pay them. We found that Haiti paid France a total of $560 million in today’s dollars.

But that only begins to account for the loss. With the help of 15 leading economists from around the world, we modeled what might have happened if that money had gone into the Haitian economy, rather than being shipped off to France without getting any goods or services in return.

Our estimates found that over time, the payments to France cost Haiti from $21 billion to $115 billion in lost economic growth. Put in perspective, that is anywhere from one to 8 times the size of Haiti’s entire economy in 2020.

“We were building a path to the truth,” Mr. Aristide said in the interview, without being told the outcome of The Times’s analysis.

The French Fight Back

Mr. Aristide’s calls for reparations grew bolder. Banners, bumper stickers, government ads and graffiti demanding restitution were plastered around the country.

The government hired Bichot Avocats, a French law firm, and Günther Handl, a professor of international law, to draft legal arguments and find a court where Haiti could press its case, according to hundreds of pages of documents and email exchanges reviewed for the first time by The Times.

The chances of legal success appeared uncertain. But the legwork seemed less about winning at trial than pressuring France.

“As part of this strategy,” Mr. Handl wrote in a November 2003 email to Ira Kurzban, an American lawyer who served as counsel for Haiti’s government, “Haiti must convey to France” that there are suitable opportunities “for washing France’s dirty laundry in public.”

France’s views soon shifted from disdain to concern, former officials said, especially as Mr. Aristide invited other former colonies to join his fight. It sent a new ambassador to Haiti, Mr. Burkard, who saw the restitution campaign as “a trap” that risked opening the floodgates for similar demands from former French colonies.

“Algeria can perfectly make claims, as well as most of our colonies,” recalled Mr. Burkard. “There was no end to it. It would have set a precedent that we would have been greatly blamed for.”

France moved swiftly. Soon after Mr. Burkard arrived in Haiti, France’s foreign minister launched a commission headed by a famous philosopher, Régis Debray. The commission was publicly tasked with exploring ways to improve French-Haitian relations. But in private, another mandate was made clear, according to both Mr. Burkard and Mr. Debray: to shift the discussion away from reparations.

Mr. Burkard, now retired, said Mr. Debray was “instructed not to say a word in favor of restitution.”

The commission’s trip to Haiti in December 2003 was tense, according to interviews with six of its members and with several Haitian officials. The group went to a meeting at the Foreign Ministry with armed officers, prompting Mr. Aristide’s team to protest what it saw as intimidation.

“You have not demonstrated anything serious on this subject,” Mr. Debray said, dismissing the restitution request, according to handwritten notes taken by a commission member.

Mr. Debray said in an interview that while he deplored the fact that the history of France’s colonial rule in Haiti had been erased from French memory, he considered the restitution request “some demagogy for a 7-year-old child.”

Dr. Saint-Hubert, the Haitian physician, who was seated at a conference table during the meeting, said Mr. Debray argued that France owed a moral debt to Haiti — not a financial one.

“What we paid, it wasn’t in morals,” Dr. Saint-Hubert recalled responding. “It was cash. Good solid cash.”

Several members of the French commission told The Times that they saw the Haitian president as corrupt, and worried that any money given to him would be used for personal gain.

Clashes between Mr. Aristide’s supporters and opponents had grown violent, and Mr. Aristide’s government was accused of cracking down on dissent. Human rights groups said his police force and “pro-government thugs” were attacking opponents and the independent press. American officials accused — and later convicted — some members of his administration of drug trafficking.

In its final report, the commission praised Mr. Aristide’s adversaries as a hopeful sign of “a civil opposition” that is “ready to assume its civic rights and duties.” It hinted that Mr. Aristide might not last in office and discussed “a future interim government.” Jacky Dahomay, a French philosopher and commission member, said he “was in favor of Aristide leaving.”

In mid-December, Mr. Debray showed up at Mr. Aristide’s presidential palace in Port-au-Prince to deliver a warning.

“It smells like trouble for you,” Mr. Debray said he had told Mr. Aristide, advising him to leave office to avoid a fate like Salvador Allende’s, the Chilean president who died in 1973 as his presidential palace was overrun by the military.

Mr. Debray said in the interview that he had wanted only to help save the president’s life, and warned him that the United States planned to depose him. But Mr. Burkard said Mr. Debray had gone “too far,” and Mr. Aristide publicly said he had been told to resign.

“The threats were clear and direct: ‘Either you resign, or you can be shot!’” Mr. Aristide later said of the meeting.

A Flight to Anywhere

The pilots didn’t know where they were going. Neither did Mr. Aristide. The plane circled for hours, the blinds drawn, while French officials scrambled to find a country willing to take him.

It was Feb. 29, 2004, and Mr. Aristide had just been removed from power.

Before dawn, Luis Moreno, a senior American diplomat, had driven through the large gate of the president’s walled compound and climbed the steps to the front door, accompanied by security officers from the State Department.

Mr. Moreno had helped Mr. Aristide return to Haiti after the military ousted him a decade earlier. Now, the opposite was happening: Mr. Moreno greeted the president — and asked for his resignation letter.

Minutes later, Mr. Aristide and his wife were taken to the airport, where an American-chartered plane flew them into exile.

“How ironic it was that I was one of the first people to shake his hand when he returned out of exile,” Mr. Moreno recalled saying to Mr. Aristide. “And now I was going to be the last one to say goodbye to him.”

With the plane in the air, Mr. Burkard said, the French authorities pleaded with the leaders of three African countries to take Mr. Aristide in. All refused. At last, the Central African Republic, a former French colony, agreed. Mr. Aristide stayed there about two weeks before being sent into exile, briefly in Jamaica and then in South Africa, until 2011.

Mr. Aristide called it a kidnapping. Secretary of State Colin L. Powell called that “absolutely baseless, absurd” and, along with France, said the president had left power willingly.

To this day, many French and American officials maintain that Mr. Aristide resigned to prevent the political crisis upending Haiti from escalating into civil war. Armed rebels were closing in on Port-au-Prince. France had publicly urged Mr. Aristide to step down, while the United States had strongly hinted at it.

Mr. Moreno said Mr. Aristide’s departure “was all at his behest” and that he “wanted to avoid a bloodshed.”

But Mr. Aristide’s resignation letter was written in Haitian Creole, and debates over the proper translation continue to this day. Mr. Burkard, the former ambassador at the time, said that the letter was “ambiguous,” and that the wording did not exactly point to a resignation.

He also acknowledged, for the first time, that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by pressuring him to step down and taking him into exile. Another former French ambassador to Haiti, Philippe Selz, a member of the French commission to Haiti, said in an interview that the decision had been made in advance “to extradite the president, to send him away.”

A few weeks after his removal, Gérard Latortue, Haiti’s new Western-backed interim leader, met with President Jacques Chirac of France, walked out of the gilded Élysée Palace in Paris and told reporters that he had dropped the restitution claims. French-Haitian relations needed a new start, he said, after being “negatively affected by all the efforts of the former regime to demand restitution of the independence debt.”

A Silenced History

Looking back, Mr. Gaudeul, the former ambassador, said France’s combative response to the restitution claims had been rooted in its reluctance to reckon with a past that challenged its national narrative as a champion of universal human rights.

“Haiti was really a very bad example” for France, he said.

Much of the nation’s history in Haiti remains distorted, downplayed or forgotten, researchers say. Barely any French textbooks mention that by the late 1780s, Saint-Domingue, the name of Haiti under colonial rule, absorbed 40 percent of the entire trans-Atlantic slave trade, they say. Or that Napoleon, when he tried to reinstate French rule over Haiti in 1803, lost more soldiers there than at Waterloo.

A report published in 2020 by France’s Foundation for the Remembrance of Slavery found that only one in 10 French primary and secondary school students learn about Toussaint Louverture and the Haitian revolution.

As for the history of Haiti’s payments to France, it is “not included in the French school curriculum at any level,” said Nadia Wainstain, a history teacher who coordinated the foundation’s report.

France’s education ministry said the report did not account for some of the instruction on Haiti in French middle schools, but it acknowledged that the ministry had never discussed teaching students about the payments to former slaveholders.

Even the descendants of slaveholders who were paid say they have been largely left in the dark.

They include members of Napoleon’s family, European royalty and some of France’s most famous aristocratic families. Very few of the 31 descendants contacted by The Times said they were aware of this past.

“I didn’t know about it,” said Louis Baudon de Mony-Pajol, a sixth-generation descendant of Jean-Joseph de Laborde, a banker to King Louis XV who was also one of the biggest slaveholders in Haiti, comparing this history to “a political and social bombshell” threatening to ignite a cultural war.

Emmanuel de la Burgade, a descendant of another slaveholder, said he had discovered the history only while writing a book about his family. When he told his father about it, he remembered him answering, “Don’t tell anyone.”

Several Laborde descendants said they discovered their family’s past while reading the news in 2015 that an antiracism group in France announced it would sue Ernest-Antoine Seillière de Laborde, a rich French businessman, for having profited from the slave trade.

“It was scathing news,” said Natalie Balsan, a seventh-generation Laborde descendant. “To know that I was the descendant of a slave owner was quite a slap in the face.”

In the late 18th century, Jean-Joseph de Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti on his slave ships and enslaved as many as 2,000 people on his plantations there, many of whom died. A village in southwestern Haiti is still named after him.

Laborde lost his plantations during Haiti’s slave uprising and was guillotined by French revolutionaries in Paris in 1794. But two of his children, Alexandre and Nathalie, received compensation totaling about $1.7 million in today’s dollars — the biggest payout to a single family, according to a database compiled by Oliver Gliech, a German historian.

The lawsuit against his descendant never happened, but it ignited a discussion in the family. Cousins started to exchange emails. Mr. Seillière de Laborde — a former head of France’s largest business lobby and an heir to the Wendel family, one of France’s richest — consulted several historians to look into the payments to his family.

One historian said the money had most likely been squandered by Alexandre, the son, who died broke. Mr. Seillière de Laborde did not respond to several interview requests made through his family and business associates.

Five Laborde descendants, including Ms. Balsan, said they did not feel responsible for their ancestor’s actions. But she supported the restitution claims, saying they were “justified” by the damage suffered. Mr. Baudon de Mony-Pajol, her cousin, disagreed, saying that France did not have to show repentance and that the calls for restitution were part of a “woke culture” coming from the United States.

Romée de Villeneuve Bargemont, 22, another Laborde descendant, said he regretted not having learned this history in school. A 10-volume family biography lies in a cardboard box in his apartment in Paris, the history of the compensation payments occupying barely a few lines.

“France’s longstanding policy on history has been more or less to forget,” he said.

A Painful Reckoning

Haiti’s payments to its former slave masters added up for generations, costing its economy billions of dollars over time, The Times analysis found, and a little-known public bank called the Caisse des Dépôts et Consignations collected the vast majority of the money.

But after Haiti’s disastrous earthquake in 2010, Didier Le Bret, the French ambassador, said the bank reached out to him to help and, at least partly, make amends: It donated about $400,000.

A spokesman for the bank said the donation was simply part of its policy to help countries afflicted by humanitarian disaster. But Augustin de Romanet, the bank’s director at the time of the donation, told The Times that “there were probably some useful things to do toward Haiti, in view of what had happened in the past.”

The bank’s discreet gesture, however small, spoke to a broader phenomenon: Mr. Aristide has been out of power since 2004, but his fight has forced a slow, often painful, reckoning in France.

In recent years, famous intellectuals have spoken out in favor of restitution, and academics have increasingly explored the economic and legal aspects of reparations. Last year, France’s national public research organization published a database listing compensation paid to French slaveholders, including the ones from Haiti.

Myriam Cottias, who oversaw the database, was a member of the French commission that dismissed Mr. Aristide’s calls for restitution two decades ago. But she said that her views had changed, and that reparations should be discussed.

“The debate, yes, it must be raised,” she said.

The French authorities have, at times, shown some willingness to address this past as well. In mid-December, France’s finance ministry hosted, for the first time, an international symposium on the economics of slavery, with conferences focusing specifically on the history of Haiti’s payments to France.

But the public discussion has involved some rhetorical tightrope walking.

In his 2015 speech, Mr. Hollande, France’s president, acknowledged that Haiti’s payments to its former slave masters were sometimes called “the ransom of independence.”

“When I come to Haiti,” he said, “I will, for my part, pay off the debt we have.”

The crowd before him, which included African heads of state and the Haitian president, instantly stood up in applause.

“People cried,” recalled Michaëlle Jean, the former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who attended the speech. “It was immense.”

A few hours later, Mr. Hollande’s aides issued a major caveat: Mr. Hollande was speaking only of a “moral debt” France owed to Haiti, not a financial one. The French government maintains the same position today. (Mr. Hollande declined to comment for this article.)

France’s delicate stance toward Haiti reflects a lingering uncertainty, at times a malaise, over the way to address the country’s colonial and slave-owning past. In 2016, France’s parliament symbolically repealed the 1825 ordinance that required the Haitian payments to former slaveholders — but stopped short of considering any financial restitution.

“One cannot, objectively, present the slightest argument that claims we owe nothing to Haiti,” Christiane Taubira, a justice minister in Mr. Hollande’s government, said in an interview.

Looking back, Mr. Aristide said that his restitution campaign had at least led to French acknowledgments of its past.

“If I hadn’t asked the question in 2003, probably in 2015 François Hollande wouldn’t have admitted to the debt,” he said.

“That was a step,” he said. “It’s not finished.”

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Research was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris, Charles Archin, Harold Isaac, Ricardo Lambert and Gessika Thomas in Port-au-Prince, Haiti, and Allison Hannaford from North Bay, Ontario. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.

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France24 - World

Celebrating the Queen's Platinum Jubilee through arts and culture

Issued on: 02/06/2022 - 19:18

Olivia SALAZAR-WINSPEAR Eve JACKSON Follow

A series of cultural events are taking place over the next few days to celebrate Queen Elizabeth II's 70 years on the throne. From exhibitions to a chance to pet real corgis, via a new documentary and the re-release of a once-controversial hit song, FRANCE 24's Olivia Salazar-Winspear tells us more.

France24 - World

Rohingya refugees face eternal exile in Bangladesh

Issued on: 27/05/2022 - 11:55

The ethnic minority Rohingya Muslims suffer severe persecution in Myanmar. Following a deadly crackdown by the Burmese army in 2017, some 740,000 Rohingya fled to neighbouring Bangladesh, where they were settled in the southern town of Cox’s Bazar. Five years on, the town is home to the world’s largest and most dangerous refugee camp, with frequent floods, fires and gang wars. In December 2020, the Bangladeshi government decided to relocate some of the Rohingya refugees to a remote island in the Bay of Bengal. Our reporters Alban Alvarez and Mathilde Cusin managed to gain access to it.

Bangladesh's transfer of Rohingya refugees to the camp on the island of Bhasan Char sparked strong criticism from human rights groups, which denounced the living conditions on a remote island, especially a lack of freedom of movement.

On a recent visit to Bangladesh, the United Nations High Commissioner for Refugees Filippo Grandi appealed for sustained and predictable support for Rohingya refugees and their host communities. According to a UNHCR statement dated May 25, "some 28,000 Rohingya refugees have been relocated to Bhasan Char by the Government of Bangladesh, and the High Commissioner observed that essential humanitarian services have been scaled up. He called for continued strong government leadership on the island, enhanced education services, skills development and livelihood initiatives".

>> Watch our previous Reporters show: No way home for the Rohingya

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Several killed in clash at Rohingya refugee camp in Bangladesh

UN urged to investigate 'improper' sharing of Rohingya refugee data with Myanmar

Deadly fire at Bangladesh refugee camp leaves tens of thousands of Rohingya homeless

New York Times - World

Deep in Vatican Archives, Scholar Discovers ‘Flabbergasting’ Secrets

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The Saturday Profile

David Kertzer has spent decades excavating the Vatican’s hidden history, with his work winning a Pulitzer and capturing Hollywood’s attention. A new book examines Pope Pius XII’s role in the Holocaust.

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By Jason Horowitz

VATICAN CITY — David Kertzer put down his cappuccino, put on his backpack and went digging for more Vatican secrets.

“There’s an aspect of treasure hunting,” said Mr. Kertzer, a 74-year-old historian.

Moments later he cut through a crowd lined up to see Pope Francis, showed his credentials to the Swiss Guards and entered the archives of the former headquarters for the Holy Roman Inquisition.

Over the last few decades, Mr. Kertzer has turned the inquisitive tables on the church. Using the Vatican’s own archives, the soft-spoken Brown University professor and trustee at the American Academy in Rome has become arguably the most effective excavator of the Vatican’s hidden sins, especially those leading up to and during World War II.

The son of a rabbi who participated in the liberation of Rome as an Army chaplain, Mr. Kertzer grew up in a home that had taken in a foster child whose family was murdered in Auschwitz. That family background, and his activism in college against the Vietnam War, imbued him with a sense of moral outrage — tempered by a scholar’s caution.

The result are works that have won the Pulitzer Prize, captured the imagination of Steven Spielberg and shined a sometimes harsh light on one of earth’s most shadowy institutions.

Mr. Kertzer’s latest book, “The Pope at War,” looks at the church’s role in World War II and the Holocaust — what he considers the formative event of his own life. It documents the private decision-making that led Pope Pius XII to stay essentially silent about Hitler’s genocide and argues that the pontiff’s impact on the war is underestimated. And not in a good way.

“Part of what I hope to accomplish,” Mr. Kertzer said, “is to show how important a role Pius XII played.”

The current pope, Francis, said “the church is not afraid of history,” when in 2019 he ordered the archives of Pius XII opened. But as Francis wrestles with how forcefully to condemn a dictator, this time Vladimir V. Putin of Russia, Mr. Kertzer has unearthed some frightening evidence about the cost of keeping quiet about mass killings.

Mr. Kertzer makes the case that Pius XII’s overriding dread of Communism, his belief that the Axis powers would win the war, and his desire to protect the church’s interests all motivated him to avoid offending Hitler and Mussolini, whose ambassadors had worked to put him on the throne. The pope was also worried, the book shows, that opposing the Führer would alienate millions of German Catholics.

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

The book further reveals that a German prince and fervent Nazi acted as a secret back channel between Pius XII and Hitler, and that the pope’s top Vatican adviser on Jewish issues urged him in a letter not to protest a Fascist order to arrest and send to concentration camps most of Italy’s Jews.

“That was flabbergasting,” Mr. Kertzer said about coming across the letter.

Defenders of Pius XII, whose case for sainthood is still being evaluated, have long argued that he worked behind the scenes to help Jews, and that anti-Catholic enemies have sought to stain the institution by sullying the pontiff.

“A more open protest would not have saved a single Jew but killed even more,” Michael Hesemann, who considers Pius XII a champion of Jews, wrote in response to the evidence revealed by Mr. Kertzer, whom he called “heavily biased.”

Mr. Hesemann, who is also the author of a new book about the wartime pope based on the Vatican archives, argued that the Vatican, while following its tradition of neutrality, worked to hide Jews in convents and distribute fake baptism certificates.

Mr. Kertzer argues that the unearthed documents paint a more nuanced picture of Pius XII, showing him as neither the antisemitic monster often called “Hitler’s Pope” nor a hero. But the urge to protect Pius’s reputation, according to Mr. Kertzer, reflects a more general refusal by Italy — and apologists in the Vatican — to come to terms with their complicity in the Second World War, the Holocaust and the murder of Rome’s Jews.

On Oct. 16, 1943, Nazis rounded up more than a thousand of them throughout the city, including hundreds in the Jewish ghetto, now a tourist attraction where crowds feast on Jewish-style artichokes near a church where Jews were once forced to attend conversion sermons.

For two days the Germans held the Jews in a military college near the Vatican, checking to see who was baptized or had Catholic spouses.

“They didn’t want to offend the pope,” Mr. Kertzer said. His book shows that Pius XII’s top aides only interceded with the German ambassador to free “non-Aryan Catholics.” About 250 were released. More than a thousand were murdered in Auschwitz.

In a nearby street, Mr. Kertzer bent down by one of the brass cobblestones memorializing the victims. Above him loomed the Tempio Maggiore, the Great Synagogue of Rome.

“I can’t think of that synagogue,” Mr. Kertzer said, “without thinking of my father.”

When the U.S. Fifth Army reached Rome, Mr. Kertzer’s father, Lt. Morris Kertzer, a Canadian-born rabbi, was with them and officiated at the synagogue.

One U.S. soldier, a Jew from Rome who had emigrated to America when Mussolini introduced Italy’s racial laws, asked Rabbi Kertzer if he could make an announcement to see if his mother had survived the war. The rabbi positioned the soldier at his side, and when the services started, a cry broke out and the G.I.’s mother rushed up to embrace her son.

“That’s the one I remember the most of my father telling,” Mr. Kertzer said.

A year before Mr. Kertzer’s birth in 1948, his parents took in a teenage survivor of Auschwitz. When footage of Nazi soldiers appeared on television, Mr. Kertzer and his older sister, Ruth, would leap to switch the set off to protect their foster sister, Eva.

By then, his father had become the director of interreligious affairs for the American Jewish Committee, essentially to try to strip Christian churches of antisemitism. As part of the normalizing effort, a young Mr. Kertzer appeared on Jack Paar’s “Tonight Show,” singing prayers at the family’s Passover Seder.

At Brown University, his organizing against the Vietnam War nearly got him kicked out, and landed him in a jail cell with Norman Mailer. He stayed in school and became enamored with anthropology and with Susan Dana, a religion major from Maine.

To stay close to her, he went in 1969 to graduate school at Brandeis, where an anthropology professor suggested that his interest in politics and religion made Italy a rich field of study.

The result was a year of research in Bologna with Susan, now his wife, and his first book, “Comrades and Christians.” After earning his Ph.D., positions at Bowdoin and Brown followed, as did two children, a lifelong connection to Italy and a growing familiarity with Italian, and then by chance, Vatican, archives.

In the early 1990s, an Italian history professor told him about Edgardo Mortara, a 6-year-old child of Jewish parents in Bologna. In 1858, the church Inquisitor ordered the boy seized because a Christian servant girl had possibly, and secretly, had him baptized, and so he could not remain in a Jewish family.

The story represented what Mr. Kertzer called “a dual career shift,” toward writing for a general audience and about Jewish themes.

The result was his 1998 book, “The Kidnapping of Edgardo Mortara,” a National Book Award finalist in nonfiction. It caught the eye of his friend, the playwright Tony Kushner, who later gave it to Steven Spielberg, who told Mr. Kertzer he wanted to make it into a movie. Mark Rylance came on board to play Pius IX. Mr. Kushner wrote the screenplay. All they needed was a boy to play Edgardo.

“They auditioned 4,000 — not 3,900 — 4,000 6-to-8-year-old boys in four continents,” Mr. Kertzer said, adding, “Spielberg informs us that he’s not happy with any of the boys.”

The project stalled, but Mr. Kertzer didn’t. He emerged from the archives to publish “The Popes Against the Jews,” about the church’s role in the rise of modern antisemitism. In 2014, he published “The Pope and Mussolini,” examining Pius XI’s role in the rise of fascism and the antisemitic Racial Laws of 1938. It won the Pulitzer Prize.

Since then, Vatican archivists recognize and, sometimes, encourage him.

“Perhaps even they’re happy that some outsider is able to bring this to light because it’s awkward, perhaps, for some of them to do so,” he said.

After spending a recent morning in the archives, Mr. Kertzer emerged with a boyish grin. He had just discovered that even during the German occupation of Rome, Pope Pius XII was still primarily focused on the dangers of Communism. The pope’s top cardinals advised him “to create a Catholic Party. It’s the origins of the Christian Democrats party,” Mr. Kertzer said, referring to the force that dominated Italy for decades to come.

“I doubt anyone has seen it before,” he said. “Well, outside of the Holy Office.”

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Valeurs Actuelles

À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Vendre dans le nouveau monde du travail

proposé et financé par

Publié le : 23/05/2022 - 10:52

Business Reporter

Suite à la pandémie, de nombreuses personnes souhaitent changer d'emploi, cela représente une véritable opportunité pour les professionnels des ventes.

La pandémie a sans aucun doute donné aux gens des fourmis dans les jambes. Ils n'ont pas seulement une envie de loisirs et de voyage, mais ils sont de plus en plus désireux de découvrir de nouvelles choses au travail. Et cela se traduit par un sursaut du nombre de transitions d'emploi.

Les données de LinkedIn montrent qu'il y a eu une augmentation de 19 % du nombre d'acheteurs B2B qui ont changé d'emploi dans la région EMEA entre octobre et décembre de l'année dernière. Avant la pandémie, un acheteur B2B conservait son emploi pendant plus de neuf ans en moyenne. Au plus fort de la pandémie, les changements d'emploi sont pratiquement passés à zéro.

Cependant, à mesure que le monde tire un trait sur ce qui est, espérons‑le, le pire de la crise, le turnover des employés atteint des niveaux sans précédent. On appelle ce phénomène le « Great Reshuffle », et il représente à la fois un défi et une opportunité pour les professionnels de la vente.

Ryan Roslansky, PDG, Linkedln.

La conséquence directe de la pandémie dans le monde du travail est la demande accumulée de gens qui cherchent de nouveaux emplois et déménagent à un rythme record. Cela peut poser des difficultés aux professionnels de la vente. Les objectifs de vente changent beaucoup plus souvent. Il n’est pas surprenant qu’un récent sondage de Linkedln ait révélé que quatre vendeurs sur cinq ont perdu une opportunité ou perdu du temps parce qu’une personne qui travaillait sur le compte en question était partie.

Sécurisation des comptes avec le multithreading

Mais si avoir à faire face à l'évolution des perspectives de vente peut être difficile, ce n'est pas un problème sans solution. La solution est le « multithreading ».

Le multithreading consiste à établir des relations de confiance avec plusieurs personnes qui ont une influence sur les achats effectués sur un compte. Cela fait partie des bonnes pratiques, comme le prouve la recherche de Linkedln Sales Navigator : les vendeurs qui sont connectés sur Linkedln à au moins quatre personnes sur un compte donné sont 16 pour cent plus susceptibles de conclure un accord avec cette entreprise, comparé aux vendeurs qui ont moins de quatre connexions.

Cela signifie que si vous pouvez établir des relations avec plusieurs personnes au sein d'une organisation, vous êtes plus susceptible de conclure un accord. C'est évident : si vous n'avez qu'un seul contact et que celui-ci s'en va, vous devrez tout recommencer et établir de nouveaux liens.

Pour éviter cela, vous devez vous montrer proactif. Faites un inventaire des personnes qui ont une influence sur les achats dans votre compte. Prenez le temps de comprendre qui sont ces personnes : prenez le temps d'apprendre à les connaître, d'évaluer leurs rôles et leurs besoins et de voir comment elles interagissent avec leurs collègues. Ensuite, faites de votre mieux pour nouer des relations multiples au sein de ce réseau.

Pour commencer, demandez à quelqu'un de votre réseau de vous faire une chaleureuse introduction auprès de ses collègues. Vous pouvez également vous présenter vous-même, peut-être en posant une question qui montre votre connaissance de leur secteur d'activité.

Le multithreading demande du temps et des efforts. Mais c’est beaucoup plus facile que de repartir de zéro sur un compte. Établissez de multiples relations au sein de vos comptes clés et vos opportunités de vente deviendront plus sûres, et pourraient même prendre de l’ampleur à mesure que les différentes exigences de vos différents contacts entrent en jeu.

L'opportunité offerte par les contacts qui changent de société

Le multithreading est un excellent moyen de protéger vos comptes lorsque des contacts importants s'en vont. Mais il existe également une épingle du jeu à tirer de ces changements. Si un employé clé quitte sa société, cela vous offre une porte d'entrée au sein de cette entreprise.

Cette opportunité ne concerne pas seulement les personnes que vous connaissez déjà. Toute personne qui commence un nouvel emploi est susceptible d'être plus ouverte à de nouveaux contacts, le temps qu'elle s'adapte à son nouvel environnement. Par exemple, les taux d'acceptation des lnMails Linkedln sont beaucoup plus élevés parmi les professionnels qui ont récemment commencé un nouvel emploi.

C'est particulièrement important lorsqu'un nouveau leader prend en charge une équipe. Bien souvent, ils souhaitent changer un peu les choses, et cela se traduit généralement par un investissement dans de nouveaux outils et services. C'est le moment idéal pour présenter une opportunité d'achat.

Donc, lorsque vous remarquez un nouvel employé dans un compte prioritaire, contactez-le pour le féliciter. Ensuite, apprenez à le connaître et à comprendre quels sont leurs défis et leurs objectifs, afin de savoir comment vous pourriez lui apporter une valeur ajoutée.

Pour profiter au mieux de cette opportunité, vous devrez tenir à jour une liste de contacts. Il est important de surveiller quand vos acheteurs actuels changent de rôle ou si un nouvel acheteur rejoint un compte clé. Vous devrez également identifier chaque personne qui a une raison d'acheter vos produits et établir des relations avec le plus grand nombre possible. Il est très utile de garder une liste de vos anciens acheteurs qui travaillent dorénavant dans d'autres entreprises. Toutes ces activités importantes peuvent être automatisées, par exemple en utilisant l'outil Sales Navigator de Linkedln.

S’adapter au « great reshuffle »

Il n'y a pas moyen d'éviter tous ces changements. Mais les vendeurs qui savent s'adapter verront cela comme une opportunité et en profiteront pour créer de nouveaux liens et élargir leur réseau, ce qui facilitera leur succès. Vos acheteurs vont changer. Et cela signifie que la façon dont vous abordez vos comptes cibles devra également changer. Il est crucial d'avoir la bonne information, mais aussi le bon état d'esprit pour utiliser cette information à bon escient.

« Cette tendance n'est pas propre à la vente, mais bon nombre de ses implications le sont », explique Liam Halpin de Linkedln. « Dans notre profession, tout dépend des relations - et les relations dépendent de la continuité. Nous ne pouvons pas accepter que les cycles de vente stagnent et que les clients s'en aillent parce que cette continuité est constamment interrompue. Il est donc essentiel pour nous de développer des structures et des méthodologies de vente qui peuvent continuer à fonctionner dans un monde en mouvement. »

Donc, acceptez le changement. Mais assurez-vous que vous et vos équipes de vente disposez des outils nécessaires pour tirer votre épingle du jeu.

En savoir plus sur Linkedln Sales Solutions ici

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Valeurs Actuelles

Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

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France24 - World

Looking back at when Sicilian mafia Cosa Nostra assassinated Italian judges

Issued on: 27/05/2022 - 16:17

Natalia MENDOZA Natalia MENDOZA

Created on the island of Sicily in the mid-19th century, Cosa Nostra soon became one of the most powerful branches of the Italian mafia. In 1986, the Italian justice system launched a counter-offensive, with the Palermo prosecutor's office leading the charge. Judge Giovanni Falcone became a symbol of the fight against the mafia but on May 23, 1992, he was killed in a car bombing, along with his wife and three bodyguards. His colleague and friend Paolo Borsellino was murdered less than two months later. Three decades on, our correspondents report on how these assassinations by Cosa Nostra sparked an awakening and an ongoing fight against the mafia.

Cosa Nostra (Italian for "our thing") is also nicknamed "The octopus" for its ability to infiltrate all aspects of society. The Sicilian mafia spread from Italy to the US in the 20th century, taking root in major cities like Chicago and New York, the latter famously depicted in the "Godfather" films. The mafia remains active, with thousands of members. But it is hated by many Sicilians for its extortion of "pizzo": protection money from businesses. Today, the fight against them continues.

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Ukrainian refugees in Italy housed in properties seized from mafia

Reporters

Italy's 'Ndrangheta mafia: A trial for the history books

Italy targets 'Ndrangheta crime group in biggest mafia trial in decades

BBC

Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

This video can not be played

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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

Valeurs Actuelles

Ukraine : devenons des ouvriers de paix

Les médias européens sont d’habitude prompts à reprendre les déclarations du pape François. Quand celui-ci a déclaré au Corriere della Serra, le 3 mai 2022 : « C’est l’aboiement de l’Otan à la porte de la Russie qui a poussé le chef du Kremlin à mal réagir et à déclencher le conflit », personne n’a salué son propos. Il est pourtant frappé d’un sain réalisme : la Russie n’a pas attaqué l’Ukraine sans raison.

Il faut avoir l’aveuglement de quelques demi-experts pour tenter les explications hystériques qu’on lit partout : ivresse du pouvoir, solitude de la maladie, fanatisme slave. Frayant régulièrement avec une détestable haine du monde russe, ces diabolisations procèdent d’une paresse analytique effarante. Quand tout un pays mobilise ses forces armées, son économie, son appareil industriel dans une opération de cette ampleur, ce n’est ni par folie ni par dessein mégalomaniaque.

Les Russes jugent que le déversement massif et continu d’armements américains chez leurs voisins est un danger pour leur sécurité

Oui, les Russes ne supportent plus d’être environnés de nations dont les élites, les diplomaties et les dirigeants sont biberonnés à un atlantisme belliqueux. Oui, les Russes jugent que le déversement massif et continu d’armements américains chez leurs voisins est un danger pour leur sécurité. Longtemps, la Russie a souhaité parvenir à un rapprochement avec l’Europe de l’Ouest et a travaillé en ce sens. Il est désormais à craindre que Moscou ne se soucie plus de nos nations, les jugeant inféodées aux États-Unis et désormais incapables d’indépendance sur la scène internationale.

Une autre attitude de l’Europe aurait évité un divorce avec la Russie et certainement empêché cette guerre en Ukraine. L’Union européenne a dérapé à l’Est lors d’élargissements précipités et mal calculés. Au lieu de soutenir l’envergure des nations du monde latin, historiquement portées à l’universel, Bruxelles s’est rendu dépendant d’États que l’histoire condamne à regarder avec angoisse la Russie. Cette évolution pénalise énormément la France dont l’intérêt sera toujours de faire prospérer la fameuse “alliance de revers” avec la Russie.

Par ailleurs, l’Union européenne use de cette situation pour avancer son agenda idéologique. La technocratie bruxelloise fait pression en usant de l’outil fédéraliste pour justifier l’avènement d’un super-État européen. Cette manipulation des opinions publiques correspond à une véritable stratégie du choc, instrumentalisant l’émotion des opinions publiques pour pousser des réformes suicidaires pour la souveraineté de nos nations. L’effet d’entraînement des investissements communs démentiels, comme les 300 milliards proposés pour l’énergie, la volonté de centraliser nos commandes de gaz et d’électricité, la réforme du cadre financier pluriannuel, la création de nouvelles ressources propres sont autant de signaux catastrophiques. Pire, Bruxelles cherche à établir son haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité comme un véritable ministre des Affaires étrangères de l’Union, violant un des derniers éléments fondamentaux de notre souveraineté. Le slogan de la souveraineté européenne n’est pas seulement un contresens politique, il est une trahison de la volonté des peuples et de l’histoire des nations en vue de l’établissement d’une Europe a-nationale. Notre continent est toujours sorti dévasté de ces utopies impériales si contraires au génie de nos peuples.

La France est-elle cependant encore capable d’une politique étrangère ambitieuse ? Le quinquennat d’Emmanuel Macron a largement affaibli notre stature internationale. Chassés d’Afrique, éloignés du Levant, humiliés en Indo-Pacifique, nous sommes une force en déshérence. Pire, notre diplomatie est désormais soumise à toutes les modes idéologiques. Nous avons perdu cette voix forte qui nous permettait d’être le phare du monde non aligné. Puissance multipolaire par excellence, la France s’estompe à l’international alors que nous connaissons le crépuscule de l’hégémonie américaine.

Volodymyr Zelensky est un acteur. Il se joue de toutes les errances du monde occidental. Avec l’invasion russe de l’Ukraine, il a su rapidement tirer profit de l’aveuglement européen

Ce paradoxe est d’autant plus terrible qu’en 2015 nous étions encore un acteur de stabilisation en Europe orientale. Ce furent Angela Merkel et François Hollande qui réussirent à négocier les accords de Minsk, qui permirent de stopper le conflit né de l’obstination de l’Union européenne à couper Kiev de Moscou. Force est de constater qu’Emmanuel Macron n’a rien fait pour encourager l’application de cet accord. Il faut dire que Zelensky n’a jamais cherché à le respecter.

Volodymyr Zelensky est un acteur. Il se joue de toutes les errances du monde occidental. Avec l’invasion russe de l’Ukraine, il a su rapidement tirer profit de l’aveuglement européen. Plus personne pour se souvenir qu’il fermait les journaux, bloquait les télévisions, traînait ses opposants devant les tribunaux. Plus personne pour s’étonner que sa tournée des Parlements européens n’ait pas été amorcée avant la crise, afin de préserver la paix dans son pays.

L’illusionniste Zelensky a su émouvoir des capitales européennes qui sont prêtes au suicide économique et géopolitique pour lui plaire. La livraison d’armes en flux tendu à l’Ukraine n’est pas une opération humanitaire, ce n’est même pas une décision stratégique, c’est la création d’un nouveau foyer de crispation qui porte et portera un tort infini à la France et à l’Europe. Nous voyons bien d’ailleurs les drames engendrés par ces fixations en Irak, en Syrie et en Libye.

L’intérêt de la France n’est pas la victoire de la Russie ou de l’Ukraine dans le conflit qui les oppose. Notre intérêt, c’est le retour le plus rapide possible à la paix et à des relations normales avec la Russie. Cette évidence stratégique est aujourd’hui diabolisée par des esprits soucieux de vivre leur guerre d’Espagne par procuration. Cette évidence sera pourtant partagée par toujours plus de Français à mesure qu’ils subiront les effets économiques et sociaux catastrophiques de cette situation. D’ailleurs, les médias finiront peut-être par se lasser des exigences débordantes du président ukrainien.

Cessons d’aboyer à la porte de la Russie. Cessons de fabriquer des opposants d’opérette, des mouvements fantoches et des campagnes agressives contre Moscou. Nous n’avons rien à gagner à devenir les mercenaires d’un empire déclinant quand la Russie, la Chine, l’Inde, l’Argentine, le Brésil ou le Mexique rebattent les cartes de la mondialisation. Nous n’avons rien à gagner à faire durer la guerre en Ukraine. Vite, devenons des ouvriers de paix.

* Thierry Mariani est député européen.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Rights groups allege French arms makers complicit in Yemen war crimes

Issued on: 02/06/2022 - 14:04

NEWS WIRES

Three non-governmenatal organisations (NGOs) said on Thursday they had filed a lawsuit at a Paris court against three top French arms' producers for alleged war crimes complicity in Yemen after selling weapons to Saudi Arabia and the UAE.

The compliant, filed by the European Centre for Constitutional and Human Rights (ECCHR), the Mwatana for Human Rights and Sherpa International, comes amid a nationwide truce between a Saudi-led coalition and the Iran-aligned Houthi group, the first since 2016, went into effect on April 2.

Rights groups in France have repeatedly attempted to show that Paris' tacit support for the coalition has prolonged and worsened the conflict, which began in 2015 after the Saudi-led coalition intervened against the Houthis after they ousted the government from the capital Sanaa.

By targeting Dassault Aviation, Thales and MBDA France, the NGOs hope it will keep the subject in the public domain at a time when the United States and its Western allies are seeking to improve ties with Saudi Arabia.

Dassault Aviation and MBDA France did not immediately respond to calls or an emailed request for comment. Thales requested questions by email and did not immediately respond.

"The coalition's airstrikes have caused terrible destruction in Yemen. Weapons produced and exported by European countries, and in particular France, have enabled these crimes," said Abdulrasheed al-Faqih, Executive Director of Yemeni organisation Mwatana for Human Rights.

"Seven years into this war, the countless Yemeni victims deserve credible investigations into all perpetrators of crimes, including those potentially complicit," he said.

French prosecutors are already studying similar complaints filed against Abu Dhabi Crown Prince Mohammed bin Zayed al-Nahyan, Saudi Crown Prince Mohammed bin Salman and the French customs authority.

The current truce has offered a glimmer of hope in a country where the war and ensuing economic collapse have left millions facing starvation, and could also provide Riyadh with an exit from a costly conflict that is a point of tension with Washington.

(REUTERS)

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French court jails six over 'Karachigate' arms deal kickbacks

France debates human rights at home while still selling weapons to oppressive regimes

French activists renew tussle with Saudi ship on suspected arms sales

El País (ESP)

SANS TITRE

Aló Comidista vuelve a su cita menstrual. En este consultorio vale todo: dudas culinarias, enigmas gastronómicos, problemas psicológicos, cuestiones metafísicas y dramas de la vida contemporánea. Solo tenéis que enviarme un mail a elcomidista[arroba]gmail.com. Responderé a vuestras chorradas (perdón, preocupaciones) el primer jueves de cada mes, salvo festivos, enfermedad grave o fallecimiento.

Isabel: Vivo entre París y Barcelona. En París consideran que las fresas españolas son malísimas (con razón). Aquí las fresas tienen sus variedades: gariguettes, clery, mara des bois, charlotte… o sea como las manzanas o las peras. En España te venden fresas o fresitas y punto. ¿Podrías con tu influencia de rey de los influencers culinarios hacer algo para mejorar la fresa española y exigir nombre y apellidos para este delicioso manjar?

Querida Isabel, creo que me sobrevaloras: mi influencia de rey de los influencers debe de ser una auténtica birria, porque anda que no me he quejado de cosas relacionadas con la comida que no han cambiado en absoluto (o incluso han ido a peor). Pero bueno, por despotricar que no quede, y más en una causa justa como la que planteas. En efecto, mientras en Francia y en otros países europeos su calidad es bastante más decente, muchas de las fresas que se venden en España parecen corchopán teñido de rojo. Son el tomate de las frutas: mucho colorinchi y poco sabor.

Existen fresas procedentes del Maresme en Cataluña o de Aranjuez en Madrid que son generalmente más sabrosas (y más caras). Pero en España, alrededor del 90% de esta fruta proviene de Huelva, donde las variedades más comunes tienen nombre de drag cañí: la Florida-Fortuna y la Rociera. “Las fresas son una fruta de ambiente fresco, y por eso de cuanto más al norte provengan, mejor”, explica Bernat Martí desde la Fundación Alicia. “En Francia, Alemania o los países bálticos, hay mucha costumbre de cultivarlas y comerlas, y donde hay cultura, se defienden mejor las variedades tradicionales, con nombre y apellidos. Se mantiene cierto contacto entre productores y consumidores, y la gente está dispuesta a pagar un poco más por buenos ejemplares”.

“Aquí nos gustan las fresas porque es una fruta con muchos atractivos”, añade Martí, “pero no hay cultura ni tradición, y de ahí viene el desastre. Nos hemos vendido al mercado, que ha impuesto las variedades más productivas, que aguantan mejor, que son más precoces, que se adaptan mejor al clima cálido… dejando a un lado el sabor. Las fresas en España han sido una víctima fácil por el contexto, y hoy no es nada fácil encontrarlas buenas”.

Juan Jesús Medina, investigador director del centro IFAPA de Huelva, coincide en que en Francia “hay mucha más tradición y cultivan variedades que tienen muchísimos años”, pero atribuye la tristeza organoléptica de las fresas españolas a los tiempos de cultivo y compra. “Si vas a un fresal en mayo o principios de junio, verás que están exquisitas; en diciembre, que la fresa ha ido madurando poco a poco, está muy dulce también. Pero entre esas fechas, sobre todo en la parte central casi coincidiendo con la Semana Santa, se dan unas condiciones de producción algo forzadas por los cambios climatológicos de la entrada de la primavera. La fruta termina acelerando su proceso madurativo, y ahí hay una especie de balance negativo a la hora de sintetizar los azúcares. Luego, cuando se estabilizan el alargamiento de los días y de luz, mejora”. Mi experiencia personal concuerda con lo que dice Medina: suelo encontrar fresones de de Huelva más potables en mayo y junio que en los meses anteriores del año.

Soplete: Me encontraba en mi pausa del trabajo cuando me ha recomendado Facebook un video tuyo sobre cómo hacer arroz frito. Por default me salen los videos con subtítulos en inglés o francés, y he aquí mi sorpresa cuando en un momento vi esto.

En cuanto lo he leído me he quedado ojiplático, pensando en lo suculento que el último término suena proviniendo de ti. Lamentablemente, tras retroceder el video me he percatado de que el traductor ha entendido que un soplete (con el que requemabas el arroz del día anterior) se puede traducir por el acto de "soplar" en términos eróticos. Aprovecho mi gratitud a todo el equipo de El Comidista y, en especial, a su dirigente despótico/magnánimo que figura en mis fantasías oníricas con demasiada frecuencia.

Querido Soplete, más que una consulta, veo que este es el típico mail de meter ficha a ver si cuela (y no cuela, porque soy mujer casada cristiana poco dada al zorreo). Aun así, me alegro de que te hayas puesto cachonda imaginando que te la soplo, y a la vez te agradezco que me remitas esta maravillosa traducción. Ese subtítulo plantea una pregunta existencial muy interesante, relacionada con la dualidad persona sensata y práctica / putón que todas llevamos dentro: ¿qué es mejor, tener un wok o una felación? Aunque por mi cara parezco preferir la mamandurria, sinceramente a estas alturas de mi vida no sabría qué contestar.

Canarión: Me has dejado destrozado al descubrirme que las hamburguesas vegetarianas son ultraprocesados. Como contraprestación al daño que me has hecho, contraataco con una nueva pregunta supertrascendental para la humanidad. Cuando hacemos algo al vapor (por ejemplo, verduras), ¿tiene sentido salar el agua e incluso echar especias tipo orégano o pimienta en la misma?

Querido Canarión, esa misma pregunta me he hecho yo cada vez que he puesto especias o sal en el agua en una cocción al vapor. Aunque puedas encontrar recomendada esta práctica en alguna de mis recetas, te voy a ser sincero: mi experiencia me dice que debes tener el paladar de un superhéroe organoléptico (¿Papilaman? ¿Catawoman?) para notar la diferencia entre un agua vulgaris y otra aromatizada. Otra cosa es que mojes ligeramente las verduras o lo que estés cocinando al vapor con unas gotas del líquido, que entonces igual lo percibes. Si no, me da que no vale la pena.

Paula: Todos sabemos que la ensaladilla y el salpicón son cosas distintas, pero ¿en qué se diferencian exactamente?¿Es cosa de ingredientes? ¿Cuestión de aliño? ¿Diferencias geográficas?

Querida Paula, no eres la persona más observadora y espabilada del mundo, porque si lo fueras te habrías dado cuenta de las evidentes diferencias entre un plato y otro. La más importante se llama “mayonesa”, una salsa que raramente te encontrarás en los salpicones -que se aliñan más bien con vinagretas- y verás en el 99,9999% de las ensaladillas. Otra se denomina “patata cocida”, presente siempre como actriz principal en las segundas, pero bastante aleatoria en los primeros: puede estar, pero es raro que sea la prota, porque ese papel se lo suele llevar el marisco o el pescado.

Más allá de una mayor o menor intensidad del purismo ensaladillero, no conozco diferencias geográficas relevantes en el tema en cuestión. Lo que sí resulta curioso es que el salpicón fuera originalmente un plato de aprovechamiento de carne aliñada -hay referencias al mismo en recetarios y obras literarias desde el siglo XVII, empezando por El Quijote-, pero sólo se haya mantenido ese concepto en Latinoamérica. En España, cuando decimos “salpicón” imaginamos de inmediato algo con pulpo, gambas o mejillones, no con ternera o cerdo.

Rodrigo: Estimado Mikel (o estimade secretarie de Mikel), perdona que te moleste para esta mierda, pero tengo un amigo que no sabe utilizar el correo, y sin embargo ha producido y subido a Spotify un disco de temática culinaria rayano con el mal gusto. Te lo mando y así con un poco de suerte cuando pase algo de vergüenza en internet nos deja de dar la vara a nosotros.

Querido Rodrigo, me fascina que penséis que tengo une secretarie. ¿Qué os pensáis que es El Comidista, el banco Santander? ¿Amazon? Ya me gustaría, pero no: aquí somos cuatro gatos y de secretarie, nade de nade. Sobre el disco de tu amigo -el amigo eres tú, ¿verdad?-, seguramente no es Motomami, ni OK Computer ni Ziggy Stardust, pero me ha hecho gracia porque tiene el encanto de lo casero. De hecho, me veo identificado con algunas letras, especialmente la que dice “siento que soy un mal procesado, pero bien emplatado”. Eso es poesía, así que felicita a tu alter ego El Cocinero Funky -nombre con posibilidades de mejora- de mi parte.

Antonieta Le Fabulous: Está de moda en los restaurantes de postín y ciertos programas de televisión cocinar pechuga de pichón, y me la sensación de que muy hecha muy hecha no es que la sirvan. ¿Pichón sí y pollo no? ¿El pichón no tiene esas maravillosas bacterias que te pueden llevar directamente al hospital?

Querida Antonieta Le Fabulous, efectivamente, el pichón está de moda, y yo, que no soy un gran entusiasta de su carne, empiezo a estar hasta la pichita de encontrármelo en los menús degustación de los restaurantes finolis. Es la Black Angus madurada de las aves, y se está convirtiendo en topicazo de lujo para sustituir al pollo de corral.

También tienes razón en que se suele servir bastante cruda, cual solomillo o chuletón, lo que según nos cuentan desde la consultora en Seguridad Alimentaria Saia no es una práctica demasiado recomendable. "El pichón presenta las mismas características que el pollo”, afirma su director, Luis Riera, “y en él encontramos bacterias como la salmonela y campylobacter. Por lo tanto, lo mejor es cocinarlo igual y no dejarlo crudo por dentro. Lo ideal para asegurarnos de que no supone ningún riesgo sería pinchar en el centro del alimento con un termómetro y cocinarlo entre 20 y 30 minutos a 65ºC o 5 minutos a 75ºC".

Aida: Aquí una lectora habitual que sencillamente quería compartir con vosotros una maravilla que acabo de encontrar en este concurso de tortillas de patata de las fiestas de San Gregorio en Baltanás, Palencia. Dicho con todo el respeto, eso sí, que los participantes se lo han currado un montón y tenían ganas de compartir actividades así de ricas después de la pandemia :)

Querida Aida, muchas gracias por enviarnos esta fantasía. Desde aquí felicito al autor o autora: siempre estaremos a favor de las tortillas con dibujos locos encima, las réplicas del coronavirus de pimiento y las mascarillas hechas con tiras de calabacín.

Ramón: Me ha dado por hacer croquetas, debe ser la edad, y ayer por error congelé unas sobras de pollo asado con el que pensaba hacer unas. ¿Puedo descongelar las sobras, hacer las croquetas y volver a congelar las mismas? ¿O lo de cocinar algo descongelado antes de volverlo a congelar solo sirve si el producto congelado inicialmente estaba fresco y no ya cocinado?

Querido Ramón, he explicado 3.978.451 veces esto, pero vamos con la 3.978.452. Un alimento crudo descongelado sí se puede cocinar y congelar después: si el pollo del que me hablas estuviera crudo y lo hubieras cocinado para hacer croquetas, podrías congelar éstas sin problema. Pero no es en absoluto recomendable congelar un alimento ya cocinado, descongelarlo, usarlo en alguna preparación y luego volverlo a congelar.

¿Por qué? Porque la congelación no elimina los posibles microorganismos presentes en el alimento, simplemente paraliza su crecimiento. En los procesos de cocinado y descongelación, la comida ya ha vivido una potencial expansión bacteriana, y si los duplicas, no hay que ser Einstein para comprender que el riesgo aumenta. Así que descongela tu pollo asado, haz lo que quieras con él pero cómetelo en los dos-tres días siguientes sin volver a llevarlo al congelador.

Cachita-girl: No puedo creer que a estas alturas del año nadie, en este Consultorio, haya mencionado tu aparición estelar en Cachitos Nochevieja llenando generosamente y con gracia esas mallas doradas, como la diva que eres. ¿Te las quedaste? ¿Todavía las usas? Dicho esto, comentarte que sigo, hace tiempo, a José Carlos Capel en Instagram y estoy obsesionada con sus lujuriosos desayunos. No sé qué pretendo: creo que me da mucha envidia y ya. Me gustaría saber cómo consigue tener en casa, cada día, esos ingredientes estupendos, estando todo el día arriba y abajo, como parece. Habla con él, de diva a diva, plis…

Querida Cachita-girl, gracias por recordar uno de los momentos más vergonzantes de mi carrera profesional. Por supuesto que me quedé las mallas, y desde entonces siempre cocino con ellas. Son muy fresquitas, especialmente ahora que llega el calor, y en todos los vídeos de El Comidista las llevo puestas, aunque no las veáis porque me tapan los muebles de la cocina.

Así somos los periodistas gastronómicos, cada uno con sus perversiones. Yo me visto de bailarín mariquita de Raffaella -que es lo que siempre soñé ser, pero me quedé sólo en mariquita-, y Capel se pone tibio a desayunar. A mí también me tiene picueto su transformación de pope de la crítica de restaurantes a Pantagruel de Instagram, así que he corrido a trasladarle tus preguntas.

“Mi secreto son los panes, que tengo en un arcón congelador y regenero en el micro y luego en el tostador”, asegura. “El resto lo decido sobre la marcha. Improviso. Todo sencillo. Embutidos, huevos, ahumados… En la nevera de casa hay bastantes cosas. Lo que hago me lo como, doy fe. Y nada de pose, puro placer. Así llevo toda mi vida. Lo que pasa es que Instagram es pernicioso, jajaja”. Por si después de ver lo que desayuna, también te preguntas si Capel pesa 250 kilos, la respuesta es no.

Joan: Cada vez que me encuentro ante el lineal de las conservas, me entra una especie de histeria ante tanto cartonaje. Cada lata en su sarcófago de cartón, cuyo gasto superfluo repercute en el bolsillo del consumidor y contribuye a esquilmar los recursos del planeta. Cuando voy a Francia y Portugal, observo que allí ocurre todo lo contrario y son las propias latas las que con su serigrafía, a veces tan bonitas que da pena abrirlas. ¿Por qué en España seguimos empeñados en aumentar el desperdicio?

Querido Joan, lo del “sarcófago de cartón” me ha dejado helado. Qué dramatismo, hija, ni Greta Thunberg en sus discursos más épicos. Tienes bastante razón en ponerte hecha una hidra, yo también me enciendo cuando veo productos sobreembalados en el súper, que parece que no nos enteramos de que la catástrofe climática está a la vuelta de la esquina.

Sin embargo, todo tiene sus razones, y para entenderlas hemos acudido a una empresa gallega. Según Dionisio Ocariz, jefe de ventas de Conservera de Rianxo, las cajas de cartón se usan por cuestiones de coste y posibilidades de fabricación. “Si yo tengo una lata blanca, es decir, no serigrafiada, puedo usarla para envasar atún, atún claro, bonito, sardinas, almejas, mejillones… Si para cada una de estas referencias uso una lata distinta, me obliga a tener y almacenar 10, 15 o 20 tipos de envases, y eso va a repercutir en el coste”.

“Los conserveros debemos ser más sostenibles”, añade Ocariz. “Por eso procuramos utilizar cartonaje reciclado o tintas diferentes a las de antes, pero no podemos evitar seguir poniéndolo. A futuro hay que tender a hacer otro tipo de embalaje: hay quien, como Canthynnus, reduce en un 30% la cantidad de cartón, lo que pasa es que en gran consumo se hace complicado porque no hay máquinas que hagan ese tipo de envoltura”.

Frederic: Mi pregunta va sobre los toppings. En los restaurantes, en los vídeos de recetas, en las fotos, se ha extendido demasiado la noción de añadir un elemento sobre el plato para resaltar los colores. Por ejemplo, unas hojas de perejil u otra hierba verde sobre un plato de pasta con salsa de tomate. En general son añadidos que no tienen nada que ver con los demás ingredientes, su sabor no corresponde para nada al plato y además siendo crudo tiene un impacto muy fuerte que esconde los sabores cocidos. Y si los dejamos de lado, estamos desperdiciando alimentos. ¿Por qué añadir algo puramente por estética y por qué esta tendencia?

Querido Frederic, lo que llamas “tendencia” se lleva haciendo desde hace siglos en los restaurantes finolis, pero es cierto que la costumbre de rematar los platos con ingredientes más decorativos que otra cosa se ha extendido a todo tipo de establecimientos y hogares. Estoy de acuerdo a medias con tu indignación ante esta práctica. Por un lado, a mí también me toca el níspero que me sirvan platos rematados con medio kilo de brotes y germinados de colorines, como ya manifesté hace un par de siglos en un artículo sobre modas gastronómicas que deberían desaparecer.

Por otro, creo que la estética es importante, y una presentación cuidada -he dicho cuidada, no barroca ni absurda- hace que disfrutes más con la comida. ¿Qué hacemos entonces? Pues intentar añadir cosas que hagan más atractivo el plato, pero cuyo sabor o textura encaje bien en el mismo. ¿Perejil picado porque sí encima de una paella? No. ¿Un poco de albahaca en una pasta con salsa de tomate? Sí. ¿Germinados de alfalfa sobre una merluza en salsa verde? No hace ninguna falta. ¿Cilantro sobre unos fideos de estilo asiático? A tope con ello. Y así, sucesivamente.

Documentación: Carlos Doncel.

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : le Kremlin accuse Washington de “jeter de l’huile sur le feu” en livrant des armes à Kiev

Kiev a donné des garanties sur les armes aux États-Unis

L’Ukraine a donné des « assurances » à Washington pour garantir qu’elle n’utiliserait pas les nouveaux systèmes de missiles offerts par les États-Unis pour des cibles en territoire russe, rapporte Le Parisien, ce mercredi. « C’est la Russie qui attaque l’Ukraine, pas l’inverse. Pour être clair, la meilleure manière d’éviter une escalade est que la Russie mette fin à l’agression et à la guerre qu’elle a lancées », a déclaré le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, lors d’une conférence de presse.

La production de blé devrait baisser de 40 %

D’après l’association céréalière d’Ukraine, la production de blé ukrainien devrait baisser de 40 % pour la saison 2022-2023, alors que les exportations devraient, elles, chuter de 50 % en raison de la guerre, rapporte Le Monde. L’association, qui réunit producteurs et exportateurs de céréales, se projette sur une récolte de 19,2 millions de tonnes de blé cette saison, soit une quantité « nettement inférieure au record » de la saison 2021-2022 (33 millions de tonnes).

Le Kremlin n’a « pas d’information » sur la mort du journaliste français dans le Donbass

La Russie a indiqué ne pas avoir d’informations quant aux circonstances de la mort du journaliste français de BFMTV lors d’un bombardement attribué aux forces russes en Ukraine, rapporte la chaîne d’information, ce mercredi. « Pour tirer des conclusions, il faut des informations détaillées sur où cela a eu lieu, dans quelles circonstances, ce qui est la vérité, ce qui ne l’est pas. Nous n’avons pas de telles informations », a affirmé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, devant la presse.

Washington « jette de l’huile sur le feu »

Le Kremlin a accusé les États-Unis de « jeter de l’huile sur le feu » après l’annonce de la livraison de systèmes de missiles américains aux forces ukrainiennes, rapporte BFM TV, mercredi 1er juin. « De telles livraisons n’encouragent pas les dirigeants ukrainiens à vouloir relancer les négociations de paix », a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

Des exercices nucléaires au nord-est de Moscou

La Russie organise en ce moment une manœuvre d’ampleur dans la province d’Ivanovo, au nord-est de Moscou. Selon BFMTV, un millier de militaires sont déployés, ainsi que plusieurs missiles RS-24 — un missile balistique intercontinentale de 23 mètres doté de six ogives thermonucléaires. La chaine d’information en continue signale qu’un centre d’essais nucléaires sous-terrain se trouve dans cette province.

30 000 soldats russes tués, selon Kiev

Dans son bilan quotidien, le ministère de l’Intérieur ukrainien annonce avoir tué 30 700 soldats russes. Les données officielles font également état de 1 300 chars détruits, 208 avions et 175 hélicoptères hors de combat.

Втрати ворога станом на 01.06.2022 pic.twitter.com/ho52HEMPjv

— МВС України (@MVS_UA) June 1, 2022

Selon TF1, le bilan fourni par Kiev est cependant largement surévalué – à des fins de propagande. Les services de renseignements occidentaux avançaient plutôt le chiffre de 12 à 15 000 morts à la mi-mai. Selon toute vraisemblance et à en croire plusieurs spécialistes, les pertes ukrainiennes resteraient dans le même ordre de grandeur : entre 15 000 et 20 000 soldats tués depuis le début du conflit.

François Hollande suggère à Macron de se rendre à Kiev

Sur le plateau de BFMTV, mercredi 1er juin, l’ancien président de la République a estimé qu’Emmanuel Macron « devrait aller à Kiev puisqu’il est président de l’Union Européenne ». Selon lui, « la France est attendue, elle est même souhaitée » sur place, alors que de nombreux chefs d’Etat occidentaux ont déjà fait le déplacement.

Le Danemark délibère sur son entrée dans la défense européenne

Les Danois doivent se prononcer aujourd’hui, par référendum, sur l’entrée de leur pays dans la politique de défense de l’Union européenne. Après trente ans de bande à part, le « oui » devrait largement l’emporter : selon BFMTV, 65% des électeurs danois devraient se prononcer en faveur d’un tel rapprochement, dans un pays traditionnellement dubitatif sur l’Europe. 4.3 millions de Danois sont appelés à voter.

Severodonetsk presque totalement contrôlée par les Russes

L’armée russe progresse plus vite dans Severodonetsk qu’elle ne l’a fait à Marioupol. Selon le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, les forces militaires de Moscou « contrôlent la majeure partie » d’une ville qu’il précise être « détruite à 90% ». Mardi soir, Serguiï Gaïdaï a d’ailleurs appelé la population restante à se cacher dans des caves et à préparer des masques de tissu, le « réservoir d’acide nitrique » d’une usine chimique ayant été « touché » par une frappe russe.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Depp, Heard face uncertain career prospects after conclusion of trial

Issued on: 02/06/2022 - 11:10

NEWS WIRES

A jury's finding that both Johnny Depp and his ex-wife, Amber Heard, were defamed in a long-running public dispute capped a lurid six-week trial that also raised questions about whether the two actors can overcome tarnished reputations.

The verdict handed down Wednesday in Virginia found that Depp had been defamed by three statements in an op-ed written by Heard in which she said she was an abuse victim. The jury awarded him more than $10 million. But jurors also concluded that Heard was defamed by a lawyer for Depp who accused her of creating a detailed hoax surrounding the abuse allegations. She was awarded $2 million.

Depp had hoped the libel lawsuit would help restore his reputation. However, legal and entertainment experts said that both actors' reputations have been damaged by ugly details about their brief marriage that came out during the televised trial watched by millions.

“Both of them will work again, but I think it will be a while before a major studio will consider them ‘safe’ enough to bet on,” said former entertainment lawyer Matthew Belloni, who writes about the business of Hollywood for the newsletter Puck. “The personal baggage that was revealed in this trial was just too icky for a studio to want to deal with.”

The case captivated viewers who watched gavel-to-gavel television coverage, including impassioned followers on social media who dissected the actors’ mannerisms, their wardrobe choices and their use of alcohol and drugs.

Both performers emerge with unclear prospects for their careers. Depp, a three-time best actor Oscar nominee, was a bankable star until recent years, with credits including playing Capt. Jack Sparrow in the “Pirates of the Caribbean” films. However, he lost that role and was replaced in a “Fantastic Beasts” spinoff.

Heard’s acting career has been more modest, and her only two upcoming roles are in a small film and the upcoming “Aquaman” sequel due out next year.

Eric Rose, a crisis management and communications expert in Los Angeles, called the trial a “classic murder-suicide,” in terms of damage to both careers.

“From a reputation-management perspective, there can be no winners,” he said. “They’ve bloodied each other up. It becomes more difficult now for studios to hire either actor because you’re potentially alienating a large segment of your audience who may not like the fact that you have retained either Johnny or Amber for a specific project because feelings are so strong now.”

Heard, who attended court Wednesday and was stoic while the verdict was read, said she was heartbroken by what she described as a setback for women in general.

"I’m even more disappointed with what this verdict means for other women. It’s a setback. It sets back the clock to a time when a woman who spoke up and spoke out could be publicly humiliated. It sets back the idea that violence against women is to be taken seriously,’’ she said in a statement posted on her Twitter account.

Depp, who was not in court Wednesday, said “the jury gave me my life back. I am truly humbled.”

“I hope that my quest to have the truth be told will have helped others, men or women, who have found themselves in my situation, and that those supporting them never give up,” he said in a statement posted to Instagram.

Depp sued Heard for libel in Fairfax County Circuit Court over a December 2018 op-ed she wrote in The Washington Post describing herself as “a public figure representing domestic abuse.” The essay never mentioned his name.

The jury found in Depp's favor on all three of his claims relating to specific statements in the piece.

In evaluating Heard's counterclaims, jurors considered three statements by a lawyer for Depp who called her allegations a hoax. They found she was defamed by one of them, in which the lawyer claimed that she and friends “spilled a little wine and roughed the place up, got their stories straight,” and called police.

While the case was ostensibly about libel, most of the testimony focused on whether Heard had been physically and sexually abused, as she claimed. Heard enumerated more than a dozen alleged assaults, including a fight in Australia - where Depp was shooting a “Pirates of the Caribbean” sequel - in which Depp lost the tip of his middle finger and Heard said she was sexually assaulted with a liquor bottle.

Depp said he never hit Heard and that she was the abuser, though Heard’s attorneys highlighted years-old text messages Depp sent apologizing to Heard for his behavior as well as profane texts he sent to a friend in which Depp said he wanted to kill Heard and defile her dead body.

Brett Ward, a family law attorney in New York, said Depp made himself a more believable witness by admitting to drug and alcohol use and that he could be a difficult person. But he said Depp also ran the risk of making those moments more memorable to the public than his film work.

“He says he did this for his children. Having watched the whole trial, I don’t think that he did any service to his children by airing all of this dirty laundry,” Ward said in an interview.

"But whether this was worthwhile for Johnny Depp, we will know in five years if he reestablishes himself as an A-list Hollywood actor. And if he doesn’t? I think he’s made a terrible mistake because most people aren’t going to remember his rather distinguished Hollywood career. They’re going to remember this trial.”

(AP)

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Jury awards Depp $15 million in libel case, $2 million to Heard in countersuit

Truth or Fake

Fake news from the Johnny Depp-Amber Heard defamation trial

ENCORE!

Deauville 2021: Johnny Depp on why he prefers making films in France

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron annonce une nouvelle “salve historique” de sanctions contre la Russie

La guerre en Ukraine se poursuit, mardi 31 mai, au 97e jour de l’offensive menée par la Russie.

L’Ukraine souhaite la visite d’Emmanuel Macron

Le président français est attendu à Kiev. Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a appelé Emmanuel Macron à se rendre en Ukraine, dans une interview accordée à LCI. « Il est le bienvenu, peu importe quand. Il serait bon qu’Emmanuel Macron vienne pendant la présidence française de l’UE, et le meilleur serait qu’il vienne avec d’autres livraisons d’armes pour l’Ukraine, voici l’aide la plus précieuse que nous pouvons recevoir de la France », a-t-il affirmé, relaie le Figaro.

« La majeure partie » de la ville de Severodonetsk est désormais sous contrôle russe

La ville stratégique de Severodonetsk, à l’est de l’Ukraine, est en passe de tomber sous le contrôle de l’armée russe après de violents avec les forces ukrainiennes. Le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï a annoncé que « les soldats russes contrôlent la majeure partie de la ville », relaie le Figaro.

La mère du journaliste tué en Ukraine réagit

Au lendemain de la mort de Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste reporter d’images pour BFM TV, sa mère a réagi  face aux propos d’un leader séparatiste de la République populaire de Lougantsk (RPL) qui assurait que le journaliste était un « mercenaire engagé dans la livraison d’armes aux forces armées ». Elle a loué « l’engagement professionnel et personnel » de son fils « pour la démocratie, le respect humain et surtout une information libre, impartiale et honnête ».

Emmanuel Macron annonce de nouvelles sanctions contre la Russie

Le président français a dévoilé des sanctions “historiques” contre Moscou. Parmi les mesures retenues, la réduction de 92 % des importations de pétrole russe dans l’UE d’ici la fin de l’année. Les sanctions vont également toucher 80 oligarques, trois chaînes russes et la principale banque russe qui est écartée du système Swift, rapporte le Figaro.

« Quelques milliers » d’affaires de crimes de guerre commises en Ukraine

La procureure générale ukrainienne a annoncé l’identification de « quelques milliers » d’affaires de crimes de guerre dans le Donbass. Les forces armées russes sont en passe de conquérir cette région de l’est de l’Ukraine. « Nous avons identifié quelques milliers d’affaires sur ce que nous voyons dans le Donbass », a-t-elle déclaré, relaie BFM TV.

Deux soldats russes, accusés d’avoir bombardé des villages, ont été condamnés à 11 ans et demi de prison par un tribunal ukrainien, mardi 31 mai. Dans le détail, il leur est reproché d’avoir bombardé au lance-missiles multiple deux villages situés dans la région de Kharkiv, qui se trouve dans le nord-est du pays, rapporte BFM TV. Les deux hommes, prénommés Alexandre Bobykine et Alexandre Ivanov, ont été reconnus coupables de « violation des lois et coutumes de la guerre » à l’issue d’un procès qui avait débuté à la mi-mai, à proximité de la ville de Poltava, d’après l’agence Interfax-Ukraine qui a fait savoir que les deux accusés avaient « totalement reconnu leur culpabilité et dit qu’ils se repentaient ». Comme le rappelle BFM TV, le premier soldat russe jugé pour crime de guerre depuis l’invasion russe, Vadim Chichimarine, avait été reconnu coupable et condamné à la prison à perpétuité, le 23 mai à Kiev, pour le meurtre d’un civil. 

La Russie se dit prête à rendre les corps de 152 combattants ukrainiens 

L’armée russe a découvert les corps de 152 combattants ukrainiens dans l’aciérie Azovstal à Marioupol, et s’est dite prête à les remettre à l’Ukraine, indique France 24. L’annonce a été faite ce mardi par le ministère russe de la Défense. À l’occasion de leurs opérations de recherche dans l’aciérie, où s’étaient retranchés plus de 2 000 combattants ukrainiens – notamment du régiment Azov – pendant plusieurs semaines, avant de se rendre aux forces russes mi-mai, « les soldats russes ont découvert un fourgon isotherme » où se trouvaient les corps, détaille le ministère. 

Gazprom suspend les livraisons aux Pays-Bas 

Le gazier russe Gazprom a révélé avoir suspendu ce mardi les livraisons de gaz au fournisseur néerlandais GasTerra, en raison de son refus de payer en roubles. Un litige né de l’offensive militaire russe menée contre l’Ukraine depuis fin février. « Gazprom a cessé totalement ses livraisons de gaz à la société GasTerra B.V. (Pays-Bas) du fait du non-paiement en roubles », a précisé dans un communiqué le géant russe, cité par 20 Minutes

Des canons envoyés par la France prélevés sur les stocks de l’armée de terre 

Depuis quelques jours, des canons Caesar sont utilisés en Ukraine. En effet, la France a livré à Kiev six exemplaires de ces pièces d’artillerie produites par Nexter, rapporte BFM TV. À savoir que ce canon est considéré comme l’un des plus efficaces au monde, en raison de sa capacité à tirer avec précision un projectile de 155 mm toutes les six minutes jusqu’à une distance de 40 km. Lesdits canons ont été prélevés sur les stocks de l’armée de Terre. 

Un navire commercial a quitté Marioupol pour la Russie 

Un premier navire commercial, chargé de métal, a quitté le port ukrainien de Marioupol, conquis par les forces russes afin de rejoindre Rostov-sur-le-Don en Russie, observe CNews. L’annonce a été faite ce mardi par le dirigeant séparatiste prorusse Denis Pouchiline. 

« Une partie » de Severodonetsk contrôlée par Moscou

Les forces russes contrôlent maintenant « une partie » de la ville de Severodonetsk, située dans l’est de l’Ukraine, indique BFM TV. Une ville qu’elles pilonnent et essaient de prendre depuis plusieurs semaines. L’annonce a été faite ce mardi par le gouverneur de la région. « La situation est ultra-compliquée. Une partie de Severodonetsk est contrôlée par les Russes », a indiqué sur Telegram Serguiï Gaïdaï, qui est à la tête de la région de Lougansk.

Emmanuel Macron veut « se rendre à Kiev »

Invité de France info ce mardi matin, l’ambassadeur de France en Ukraine est revenu sur les circonstances de la mort du journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff. « Le bus a été pris pour cible » par un tir d’artillerie, a-t-il rappelé. D’après Etienne de Poncins, « lors des convois d’évacuation, il y a presque systématiquement des incidents. À Marioupol, un convoi sur deux a été ciblé ». Tandis que les séparatistes pro-russes ont estimé que le journaliste était un « mercenaire », « complice de l’extrême droite », l’ambassadeur a jugé que ces propos étaient « indignes et inadmissibles », avant d’ajouter qu’Emmanuel Macron souhaitait « se rendre à Kiev ».

Journaliste français tué : les « condoléances » de Zelensky

Le président ukrainien a réagi à la mort du journaliste français dans un message vidéo. « Aujourd’hui, dans la région de Louhansk, les occupants ont perturbé l’évacuation de zones de combat, tirant sur une voiture qui allait chercher des civils. Le journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff a été mortellement blessé par un tir », a-t-il détaillé au micro de BFM TV. Et d’ajouter, peu après : « J’adresse mes sincères condoléances à la famille de Frédéric. » Il a ensuite précisé que celui-ci était le 32e membre de la presse à trouver la mort depuis le début de l’offensive russe, le 24 février.

Le journaliste français a été tué « d’un éclat d’obus »

Sur le plateau de France Inter ce mardi, Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), a précisé les circonstances du décès du journaliste français. Frédéric Leclerc-Imhoff a perdu la vie, la veille, à cause « d’un éclat d’obus. Obus qui a explosé juste devant ce convoi humanitaire, juste devant le camion blindé dans lequel il se trouvait, qui allait chercher des civils ukrainiens dans le Donbass pour les évacuer ». D’après le secrétaire, cet « obus visait ce convoi ».

Pétrole : « La Russie trouvera d’autres importateurs »

Le représentant permanent de la Russie auprès des organisations internationales à Vienne, Mikhail Ulyanov, a jugé que la Russie n’aurait aucun mal à trouver des importateurs pour son pétrole, indique BFM TV ce mardi. Et cela, en réponse notamment à la volonté de l’Europe de cesser ses importations de pétrole russe. « Comme elle l’a justement dit hier, la Russie trouvera d’autres importateurs. Il convient de noter que maintenant, l’UE contredit sa propre déclaration d’hier, a-t-il observé ensuite. Un changement très rapide d’état d’esprit qui indique que l’UE n’est pas en bonne forme. »

Plus de 1 000 entreprises occidentales ont quitté la Russie

D’après les données analysées par la Kyiv School of Economics et relayées mardi 31 mai par 20 Minutes, au moins 1 037 entreprises occidentales ont quitté la Russie depuis le début de la guerre, le 24 février. L’institut​ avance par ailleurs que près de 21 % de celles qui sont encore présentes ont diminué leur activité et suspendu de nouveaux investissements.

L’UE exclut la Sberbank du système Swift

En début de semaine, l’UE s’est accordée pour exclure la principale banque russe, la Sberbank, du système financier international Swift, relate France 24. Et cela, dans le cadre de son sixième paquet de sanctions contre Moscou. L’annonce a été faite lundi soir par les dirigeants européens réunis en sommet à Bruxelles. « Ce train de sanctions comprend des mesures percutantes comme le retrait de Swift de la plus grande banque russe, la Sberbank », a détaillé Charles Michel, le président du Conseil. Jusqu’à maintenant, sept établissements russes ont été privés d’accès à Swift. Cette plateforme de messagerie sécurisée permet des opérations cruciales comme des ordres de transferts de fonds entre différentes banques.

Journaliste français tué : Zelensky promet de l’aide 

La ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna, qui se trouvait lundi à Kiev, a « exigé une enquête transparente dans les meilleurs délais pour faire toute la lumière sur les circonstances » du décès du journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff, âgé de 32 ans, qui travaillait pour BFM TV. Le parquet national antiterroriste français (PNAT) a par ailleurs annoncé l’ouverture d’une enquête pour crimes de guerre. L’enquête de flagrance, confiée à l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH), porte également sur « les blessures subies par son confrère Maxime Brandstaetter », qui était présent au moment des faits et a été blessé à la jambe, a indiqué le PNAT.

La ministre des Affaires étrangères a évoqué avec Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, la mort du journaliste. « Je lui ai demandé de faire tout son possible pour que les autorités ukrainiennes nous aident et permettent le retour [du corps] à sa famille le plus vite possible, une fois que les formalités légales seront accomplies, a fait savoir celle dont les propos sont cités par le Monde. Il m’a promis qu’il aiderait. »  

Sur le Donbass, l’étau continue de se resserrer 

« La situation dans le Donbass reste extrêmement difficile. L’armée russe essaye d’y concentrer ses forces pour mettre de plus en plus de pression sur nos défenseurs », a fait savoir le président ukrainien Zelensky lundi soir, comme le relate 20 Minutes. Les forces russes ont pour objectif de contrôler ce bassin minier, dont des forces séparatistes prorusses appuyées par Moscou ont pris, en 2014, le contrôle partiel. L’armée russe s’évertue notamment à encercler Severodonetsk et à en prendre le contrôle depuis plusieurs semaines. L’offensive s’est intensifiée au cours des derniers jours. 

Un accord sur le pétrole

Ce lundi, les membres de l’Union européenne ont trouvé un accord pour supprimer l’essentiel des importations de pétrole russe, indique BFM TV. Une mesure que Kiev souhaitait depuis un certain nombre de semaines. Dans le détail, les 27 pays membres de l’Union européenne ont approuvé au cours de la soirée un embargo qui couvre plus des « deux tiers » de leurs importations depuis ce pays. L’annonce a été faite par le président du Conseil européen, Charles Michel. Cet accord va permettre de « supprimer une énorme source de financement à la machine de guerre » russe tout en exerçant « une pression maximum » sur Moscou afin de l’inciter à mettre fin à la guerre, a-t-il détaillé sur Twitter. 

Dans le même temps, les Vingt-Sept ont approuvé l’octroi de 9 milliards d’euros au gouvernement ukrainien pour couvrir ses besoins immédiats en liquidités afin de faire fonctionner son économie, comme le relaye de son côté France 24. À savoir que Kiev a chiffré ses besoins à hauteur de 5 milliards de dollars par mois. Les financements européens prendront la forme de « prêts à longue maturité » avec des taux d’intérêts bonifiés, a indiqué une source européenne. 

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France24 - World

Denmark votes to join EU common defense after 30 years of opting out

Issued on: 01/06/2022 - 04:02

FRANCE 24 Follow Wassim Cornet

Danish voters on Wednesday chose to abandon their country’s 30-year policy of opting out of the European Union's common defense policy and instead forge closer security ties with the bloc, another example of European countries seeking closer links with allies in response to the Russian invasion of Ukraine.

The referendum is the latest example of European countries seeking closer defense links with allies in response to Russia’s invasion. It follows Sweden and Finland’s historic bids to join NATO, which plans to take up their applications at the end of the month. 

Some 4.2 million Danish voters were eligible to cast ballots in the referendum. 

"The world is changing, and not in a good way. We need to stand together and strengthen the cooperation that strengthens our security," said Jakob Ellemann-Jensen, head of the opposition Liberal Party, as he handed out flyers Wednesday in a last-minute attempt to convince undecided voters to vote “yes”. 

“Unfortunately we are looking forward to a time that will be even more unstable than what we experience now,” Danish Prime Minister Mette Frederiksen said after casting her vote. “I believe it is the right thing for Europe, I believe it is the right thing for Denmark, believe it is the right thing for our future.” 

I welcome the strong message of commitment to our common security sent by the Danish people today.Denmark’s expertise on defence is much valued.I am convinced that both Denmark and the EU will benefit from this decision. We are #StrongerTogether

June 1, 2022

President of the EU Commission Ursula von der Leyen hailed the Denmark vote on Twitter, saying: "I am convinced that both Denmark and the EU will benefit from this decision," adding the hashtag #Strongertogether.

Denmark joining the EU's defense policy would have a relatively modest impact on Europe’s security architecture, particularly compared to Sweden and Finland joining NATO. But Christine Nissen, a researcher with the Danish Institute for International Studies, said both moves were “part of the same story” and would strengthen military cooperation on a continent stunned by the war in Ukraine.

The main effect of abandoning the opt-out would be that Danish officials could stay in the room when EU colleagues discuss defense topics and Danish forces would take part in EU military operations.

One of the founding members of NATO, Denmark has stayed on the sidelines of the EU’s efforts to build a common security and defense policy in parallel with the trans-Atlantic NATO alliance. It was one of four opt-outs that Danes insisted on before adopting the EU’s Maastricht Treaty, which laid the foundation for political and economic union.

The waiver means Denmark has not participated in the EU’s discussions on defense policy, its development and acquisition of military capabilities, and its joint military operations such as those in Africa and Bosnia. 

In a 1993 referendum, Denmark also opted out of cooperation in EU justice and home affairs, the common currency and citizenship. The citizenship opt-out, which said European citizenship would not replace national citizenship, has since become irrelevant as other members later adopted the same position. But the other provisions remain intact despite efforts by successive governments to overturn them. 

Danish voters decided in 2000 to stay outside the eurozone, and 15 years later they voted to keep the exemption on justice and home affairs.

(FRANCE 24 with AP)   

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EU is at a 'watershed moment': Historian Luuk Van Middelaar

Denmark to start pulling troops out of Mali after junta's demand

Suspect in Norway bow-and-arrow attack was flagged for radicalisation

New York Times - World

Free Ambulances in Mogadishu, Thanks to This Determined Dentist

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Dismayed that victims of the incessant violence in Somalia’s capital were being rolled to hospitals on wooden carts and in wheelbarrows, a dentist decided to do something about it.

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By Abdi Latif Dahir

MOGADISHU, Somalia — On the way to and from his dental clinic every day, Dr. Abdulkadir Abdirahman Adan was appalled by an all-too-common sight: severely injured and dead Somalis being transported to hospitals in wooden hand carts or wheelbarrows.

This was in 2006 in Somalia’s capital, Mogadishu, when government troops, bolstered by Ethiopian forces, were engaged in a brutal war with Islamist fighters that saw thousands of people killed and many more mutilated in the violence.

Dr. Adan, who had just returned to the city from studying abroad and had opened his dental practice in the city’s largest open air market, felt powerless to end the bloodshed. But he thought he could do something to help still-living victims get treatment faster and make sure the dead were handled with dignity.

“I asked myself, ‘How can I help my people?’” Dr. Adan said recently in an interview at his office.

His first step was modest: He rented a minibus, painted blue and white in the color of Somalia’s flag, and paid its owners a few dollars a day to carry the injured to safety. People would call Dr. Adan or the bus owners on their cellphones to direct them to those in need of aid.

But this approach could help only a handful of victims each day, and the city’s violence was only intensifying.

“I thought the situation would get better, but it kept getting worse,” he said.

So within months, Dr. Adan poured all his savings — about $2,400 — into buying a van, with some additional funding coming from a campaign he ran urging university students to donate $1 to save a life.

And so began Aamin Ambulance: the first and still the only free ambulance service operating in the capital of over three million people.

Sixteen years later, Aamin Ambulance — “Aamin” means “trust” in Somali — now has a fleet of 22 ambulances and a team of 48 drivers, nurses, paramedics, radio operators and security officers.

“Anyone who is in need of an ambulance, 24/7, we are here,” said Dr. Adan, 48. “And it is free.”

Since Aamin Ambulance was founded, there have been few periods of extended peace in Mogadishu, with Al Shabab, the Somali terrorist group affiliated with Al Qaeda, continuing to carry out frequent attacks. While its deadliest came in 2017 — a double truck bombing that killed 587 people — the group remains a constant threat. Just this week, President Biden authorized the deployment of hundreds of U.S. troops to the country on a counterterrorism mission.

The Aamin Ambulance workers are often among the first to arrive at the scene of an attack, often just minutes after a bomb blast.

“We almost always reach before the police come,” Dr. Adan said.

This has meant that Dr. Adan and his team are often the first call for journalists looking to verify the number of casualties and to help fact-check what transpired at the scene of the attack.

But this speed also puts the team at risk: The Shabab will sometimes detonate a second bomb in the area of an attack, specifically meant to target those arriving to help.

Abdulkadir Abdullahi, a nurse with Aamin, has experienced this type of explosion while evacuating casualties, with the windows of the ambulance he was in once shattering from a blast as he prepared to leave a scene. “Just when you think it is safe, it turns out that it isn’t,” Mr. Abdullahi said.

Responding to terrorist attacks is hardly the service’s only mission. It also transports sick children, mothers in labor, accident victims and anyone else in need of urgent care. Through its 999 hotline, the team fields a minimum of three dozen calls a day.

It also engages in public health campaigns, including educating people about Covid-19 and providing first-aid training.

Despite recent progress on some fronts, the health sector remains weak in Somalia. There are few public hospitals, and receiving treatment at private facilities is expensive and out of reach for many.

The coronavirus pandemic underscored how vulnerable Somalia’s health infrastructure is, with medical workers facing long working hours and lacking protective gear.

Mogadishu is particularly vulnerable to infectious diseases, with many residents living in cramped settlements with unsanitary conditions. Tens of thousands of displaced people, many of them with unvaccinated and malnourished children, continue to flock to the city, presenting a growing health challenge for the authorities, who must depend on private groups to deliver the services the government can’t.

“This is why the work that Aamin Ambulance does is indispensable,” said Mohamed Adow, the director of health at the Benadir Regional Administration, which oversees Mogadishu. “We need more of them.”

Dr. Adan is not alone in his civic engagement. His work is among many citizen-led initiatives that have sprung up across Somalia since its central government disintegrated in 1991.

For decades, this Horn of Africa nation has been caught between factional wars and terrorism, with successive weak governments unable to fully secure the country or provide key services. But through it all, Somalis have cobbled together some basic services: building schools and universities, establishing thriving telecommunication and banking services, collecting garbage, building streets and even rehabilitating child soldiers.

“People were the ones who made their own development, their own progress,” Dr. Adan said.

While Dr. Adan and his team have been exposed to the grisly aftermath of many attacks, the twin truck blasts on Oct. 14, 2017, at a busy intersection in Mogadishu still stand out, with nearly 600 killed and 316 injured.

“It was something that is not good to remember,” Dr. Adan said.

On that afternoon, he was about five minutes away from the bombing and immediately rushed there to meet his team. “Lots of people were crying, dying, bleeding,” he remembered. “It was highly disastrous. It is still like a nightmare in our mind.”

But the horrific attack brought much-needed recognition of the ambulance service, among both Somalis and international donors.

Nimo Mohamed was one of the many Somalis who rushed to the scene of the explosion that day to help. What she saw — burned body parts, mangled vehicles, collapsed buildings — shocked her, but also made her determined to do what she could to improve life in the capital.

She soon volunteered with Aamin and pursued a degree in nursing and midwifery.

“Our people need help,” said Ms. Mohamed, now a nurse and trained ambulance driver with Aamin.

In the days after the attack, a crowdfunding campaign for Aamin drew contributions from the Somali supermodel Iman and the British rock band Coldplay. Abdi Addow, a Somali-Swede, said he helped launch the campaign because he was both moved and surprised that Aamin provided such a public service for free.

In Somalia, he said, “Everyone is focused on his own benefit, of making profit out of the poverty and the chaotic systems.” But with Aamin Ambulance, he added, “They are the ones that always have the courage to help other people.”

Dr. Adan said he picked up the spirit of volunteerism and generosity to others from his grandfather, a religious scholar. Dr. Adan’s father taught the Quran and other religious subjects, and his mother ran a small shop.

Years after finishing high school in the capital, he left Somalia at the turn of the century to study dentistry at Peshawar Medical College in Pakistan. While there, he said, he was inspired by the example of Abdul Sattar Edhi, who had begun Pakistan’s largest ambulance service.

Dr. Adan’s work has not brought him the universal good will of the country’s authorities, with some questioning if the speed with which his team arrives at attack scenes means they were tipped off in advance. Other officials have expressed suspicions about how he’s able to afford running the service.

Dr. Adan dismissed the idea of getting any early attack warnings and said he funds the ambulances through income from his own dental practice, along with support from local companies, the United Nations and other nongovernmental organizations.

Aamin’s workers face harassment and even beatings by security forces, who regularly deny them access to pass roadblocks when carrying injured people.

“Security forces put a gun in your mouth and threaten you,” said Ali Mohamed, an ambulance driver with Aamin for 14 years. In its decade and a half of operation, three Aamin staff members have died on the job as a result of gunshots or accidents.

So far, the service has not received any threats from the Shabab, Dr. Adan said.

His future ambitions are to offer a free hospice and mortuary service in Mogadishu and to expand the ambulance service beyond the capital, eventually catering to the entire country.

“Somalia and Somalis deserve better,” he said.

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New York Times - World

Colombia’s Presidential Election

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Teen Mother. Housekeeper. Activist. Vice President?

Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.

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By Julie Turkewitz

CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”

Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.

“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.

Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.

For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.

Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”

“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.

Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”

Roughly: “Long live our strength, damn it!”

In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.

On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.

Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”

Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.

Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.

In all, 40 percent of the country lives in poverty.

Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”

“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”

To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.

Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.

“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”

She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”

Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.

In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.

“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.

“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.

Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.

Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.

Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.

In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.

The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”

Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.

But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.

The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.

So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.

Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.

If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.

In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”

On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”

Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.

“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.

Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.

At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.

Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.

In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.

Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”

On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.

“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”

Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.

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L'Humanité

Entre écologie et aérien, ça ne colle toujours pas

Actu

Greenwashing Greenpeace vient de publier un rapport sur l’impact climatique et social des sept plus grosses compagnies aériennes européennes.

Emilio Meslet

« Mayday, Mayday, Mayday ! » La planète lance des SOS et le secteur aérien ne fait pas grand-chose pour l’aider. Voilà la conclusion – sévère mais prévisible – du rapport « Vers le crash climatique ? », paru mercredi et commandé par Greenpeace à l’Observatorio de Responsabilidad Social Corporativa. L’institut de recherche espagnol a passé au crible les sept principales compagnies aériennes en Europe sur quatre thématiques (climat, social, dividendes et lobbying). Et le constat est sans appel : peut mieux faire. La Lufthansa, Air France-KLM, IAG, Ryanair, easyJet, SAS et TAP Portugal ont « une marge d’amélioration substantielle (…) en matière de responsabilité environnementale, sociale et de gouvernance ». Le rapport leur donne une note moyenne de 3,9 sur 10.

« nouvelles réductions d’effectifs »

La plus mauvaise note (3,2/10) concerne le volet environnemental. « Les compagnies aériennes européennes ne prennent pas les mesures nécessaires pour diminuer leur impact climatique », écrit Greenpeace. Si six des sept entreprises testées se sont engagées à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, l’ONG parle de « greenwashing » car elles « n’abandonnent pas leurs pratiques polluantes ». Pire, elles « misent sur de fausses solutions » comme la compensation carbone. Sur le social, ce n’est guère mieux avec 3,7/10. Malgré les 30 milliards d’aides publiques reçues pendant la pandémie, les sept compagnies ont « réduit leur main-d’œuvre de 14 % entre 2019 et 2020 ». L’ONG note aussi que « le nombre d’emplois ne devrait pas repartir à la hausse » et qu’il faut s’attendre à de « nouvelles réductions d’effectifs ».

Sur les dividendes, les compagnies apparaissent plus vertueuses. Mais le chiffre est trompeur car il est basé sur 2020, année noire pour les profits des compagnies qui, contrairement aux apparences, n’en ont pas profité pour redistribuer. Preuve en est : « L’écart entre la rémunération des PDG et le salaire moyen s’est encore creusé pour la moitié d’entre elles. » Car, dans l’aérien, les parachutes sont surtout dorés.

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Valeurs Actuelles

Les multinationales woke contre le modèle universaliste

Valeurs actuelles. Dans votre introduction, vous affirmez que les entreprises cherchent désormais à contribuer à la construction d’un monde meilleur, voire à fixer la norme commune. Comment s’y prennent-elles et de quand datez-vous cette vision de l’entreprise ? Anne de Guigné. Le lien des entreprises avec la politique et l’intérêt général est très ancien. Au Moyen Âge comme à l’époque moderne, la sphère productive dépendait entièrement du seigneur ou du roi. Au moment de la révolution industrielle, les entreprises commencent à prendre leur indépendance car la puissance publique ne peut plus financer seule les innovations. Cette période voit la création du statut moderne de l’entreprise par actions, qui organise la manière dont des actionnaires se regroupent pour financer des projets. La société à responsabilité limitée va un cran plus loin, en protégeant les actionnaires en cas de défaillance de l’entreprise. L’État accorde toutefois au départ ce statut avec parcimonie, uniquement aux entreprises qui poursuivent un objet lié à l’intérêt général comme la construction de voies ferrées. Au même moment, le modèle paternaliste propose une forme d’aménagement aux tensions latentes entre les logiques capitaliste et démocratique.

Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle

La mondialisation va toutefois changer la donne. Devenues plus puissantes que les États, les plus grandes entreprises s’émancipent de leur tutelle. Ces années libérales se fracassent ensuite sur la crise financière de 2008, qui démontre de manière flagrante les limites de l’économie mal régulée. À partir de là, les réflexions sur la manière de bâtir un capitalisme plus responsable se multiplient. D’autant qu’au même moment, l’urgence écologique s’impose dans le débat. La notion de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) s’impose rapidement. Dans son acception la plus radicale, elle va pousser les groupes à s’engager en politique. C’est cette dernière mutation qui m’inquiète.

À quoi pensez-vous en particulier ? Ce mouvement a été conforté par un changement de régulation aux États-Unis. En 2010, la Cour suprême autorise les entreprises à financer directement les campagnes électorales. C’était une demande à l’époque du Parti républicain, dont les membres espéraient sans doute mettre la main sur des financements issus du pétrole. Aujourd’hui, les conservateurs s’en mordent les doigts car, tant qu’à financer les campagnes, les grands groupes ont de plus en plus tendance à donner bruyamment leur avis sur les législations en cours, quitte à boycotter les États fédérés qui mettent en place des législations, notamment sur les sujets sociétaux (délai pour l’avortement, éducation sexuelle au primaire… ), qui leur semblent contraires au progrès. Aussi compétents que soient ces patrons, sont-ils pour autant légitimes pour définir la norme commune ? Je ne le crois pas. Selon moi, la définition de l’intérêt général doit rester un attribut du politique.

Tout au long de votre ouvrage, vous évoquez de nombreux exemples américains pour montrer que l’entreprise devient un des moteurs du “wokisme”. Les entreprises françaises sont-elles réceptives au modèle américain ? L’entreprise européenne est tout autant entrée de plain-pied en politique, on le voit très bien à travers la guerre en Ukraine. Devant le Parlement français, Volodymyr Zelensky a cité des groupes qui continuaient à opérer en Russie, en demandant de faire pression pour qu’ils se retirent. Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle, etc. Les entreprises sont plus prudentes, car il existe en France une barrière fondamentale qui est le modèle universaliste. Les quotas raciaux sont par exemple interdits dans le pays.

Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive.

Ces idées communautaristes progressent malgré tout en France, exportées d’abord par les grands groupes américains. Leur matrice essentialiste se décline dans l’Hexagone via la multiplication des formations antiracistes (qui ne sont toutefois pas en France réservées exclusivement aux Blancs), l’apparition de toilettes non genrées pour les personnes non binaires, la demande faite aux salariés de spécifier leur pronom (il/elle/neutre) dans leur signature d’e-mail afin de respecter les personnes transgenres… Autant de revendications de minorités, apparemment anodines, qui, mises bout à bout, participent, à mon sens, à l’atomisation du monde. L’entreprise restait en effet l’un des rares creusets où pouvaient se rencontrer des personnes de tous horizons. Il me semblerait dramatique qu’elle cède à son tour à une vision communautariste du monde.

Vous parlez de l’arrêt de la Cour suprême de 1978, qui encadre les principes de discrimination positive aux États-Unis. Plus de quarante ans après, quelles sont les conséquences de l’instauration de la discrimination positive dans les écoles et les entreprises ? En tant que Français, quand on évoque l’histoire des luttes raciales aux États-Unis, il faut toujours se rappeler que l’histoire américaine n’a rien à voir avec la nôtre. La ségrégation a existé outre-Atlantique jusque dans les années 1960. Et aux États-Unis, chacun est habitué à se présenter comme membre d’une communauté. La discrimination positive répond à ces données. La législation de 1978 autorise l’établissement de quotas raciaux dans les programmes d’admission des universités uniquement s’ils visent à contribuer à la “diversité” de la population étudiante. Le débat entre les juges de la Cour suprême fut vif et les conséquences de leur décision fulgurantes. S’est ainsi peu à peu diffusée dans la société américaine puis occidentale l’idée que la diversité serait un bien suprême, supérieure même à la notion d’égalité.

La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale.

Vous vous référez à l’expression “capitalisme racial”, un terme inventé par la juriste américaine Nancy Leong. En quoi la quête de la diversité est-elle devenue un business ? Le “wokisme” répond au départ à des injustices sociales et raciales criantes. Il a prospéré sur des drames aussi atroces que la mort de George Floyd. Nancy Leong, par son expression “capitalisme racial”, s’afflige de l’utilisation cynique et systématique de ces questions d’origine ethnique par les entreprises, qui font de la diversité un simple argument marketing. L’entreprise traitant même la couleur de peau des salariés comme un actif financier parmi d’autres. Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive. Dans la mode, des spécialistes veillent à éviter les procès en appropriation culturelle. Des sensitivity readers, relecteurs professionnels, traquent dans les manuscrits et tous les documents officiels des entreprises tout propos pouvant être jugé comme offensant… Le capitalisme digère tout !

Le “wokisme” se développe majoritairement chez les jeunes. Dès lors, l’arrivée des jeunes dans le monde de l’entreprise signifie-t-elle la “wokisation” de l’entreprise ? C’est un fait : les jeunes, surtout les urbains, diplômés, des classes moyennes supérieures, sont très sensibles à ces questions de discrimination et tendent à approuver les codes woke . Une fois sur le marché de l’emploi, ils cherchent des entreprises fortement engagées. Et les entreprises leur répondent. Je ne crois toutefois pas que la “wokisation” de l’entreprise soit une fatalité. Les groupes peuvent, à mon sens, répondre à la légitime demande de sens qui émane des jeunes générations, sans se convertir aux matrices communautaristes. D’autres voies sont possibles. Elles sont plus exigeantes car chaque groupe doit réfléchir à une réponse personnelle, alignée avec son objet social.

Le mouvement Black Lives Matter (BLM) apparaît en filigrane dans votre ouvrage. Vous parlez d’entreprises qui se sont saisies de l’affaire pour défendre certaines valeurs. Est-ce être cynique de n’y voir qu’une stratégie de marketing ? Vous avez raison, tous les cas de figure se rencontrent. Certains patrons ont été authentiquement saisis par le drame de la mort de George Floyd et ont décidé de rejoindre par conviction le mouvement Black Lives Matter, qui entend lutter contre le racisme envers les personnes noires. Je crois toutefois que la plupart des dirigeants ont plutôt tendance à être attentistes et à naviguer au mieux entre les différentes injonctions issues de leurs salariés, de la société civile… qui leur sont adressées. Prenons l’exemple de Starbucks : au lendemain de la mort de George Floyd, la direction demande à ses salariés de ne pas afficher de slogan Black Lives Matter (pin’s, vêtement… ) afin de rester neutres vis-à-vis des clients. Alors que cette demande fuite dans la presse, de multiples activistes appellent au boycott de la chaîne. Quelques jours plus tard, Starbucks produisait ses propres tee-shirts Black Lives Matter à destination de ses salariés. La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale. Le caractère incroyablement moralisant des campagnes publicitaires, ces dernières années, est d’ailleurs frappant. Vous n’achetez plus un produit car il vous est utile ou agréable mais parce qu’il participe à l’avènement d’un monde supposé meilleur.

Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle.

Vous parlez d’une “entreprise providence”. Que signifie ce concept ? J’évoque l’“entreprise providence” afin d’illustrer l’affaissement de l’État. L’idée étant de s’interroger sur la capacité des groupes privés de remplir ces multiples fonctions de solidarité et de protection, qui étaient classiquement l’apanage du public. Lors de l’épidémie de coronavirus, les entreprises ont ainsi joué un rôle essentiel pour organiser la continuité de la vie : de nombreux groupes se sont portés volontaires pour fabriquer gratuitement du gel hydroalcoolique ou des masques. En France, nous conservons une grande sensibilité aux questions de protection des données individuelles, notamment de santé, mais dans les pays anglo-saxons ou en Asie, elles sont déjà largement monétisées. Les particuliers accordent ainsi un pouvoir de contrôle à ces grands groupes qui me semble vertigineux dans ce contexte de politisation de la sphère économique.

Lorsque Evian s’est excusé pour sa publicité pour la vente d’eau pendant le ramadan, les internautes et les politiques se sont moqués de la réaction de la marque… Un signe d’espoir ? Dans tous les pays anglo-saxons, et sans doute partout ailleurs en Europe, cet acte de repentance aurait été applaudi. La virulence des réactions au sujet d’Evian révèle la sensibilité de l’opinion française sur ces questions d’immigration. Une grande partie du pays refuse de céder à la vision communautariste. Même si le modèle universaliste apparaît, il est vrai, bien à la peine pour répondre à ce défi d’intégration de populations de plus en plus diverses, je ne crois pas que la matrice woke apporte la moindre solution. Les sociétés, en prise au sujet complexe de l’exercice de la religion au travail, et notamment de l’islam, en font l’expérience tous les jours. Pour assurer la cohabitation sur un même lieu de personnes de cultures différentes, il est bien plus utile de mettre l’accent sur ce qui rassemble tous les salariés que sur ce qui les différencie.

Comment le “capitalisme woke” porte-t-il atteinte au socle national ? La conversion des multinationales à la matrice woke heurte frontalement le modèle français universaliste. En France, la diversité est gérée depuis plus de deux siècles sur le principe de la séparation entre vie privée et vie publique. Cette distinction peine à survivre dans notre monde contemporain, mais je crois, malgré tout, qu’elle reste précieuse, qu’elle apporte en tout cas plus de solutions aux défis actuels que la grille communautariste. Cette spécificité universaliste explique d’ailleurs que la France est largement perçue à l’étranger comme la terre d’oppression des minorités. Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle. La conversion des grands groupes à cette nouvelle grammaire pose de profondes questions de souveraineté. De manière générale, on constate que le mouvement de mondialisation, qui a longtemps fortifié les démocraties, tend aujourd’hui à les fragiliser. Le capitalisme doit être régulé pour être protégé de ses excès.

Le Capitalisme woke, quand l’entreprise dit le bien et le mal, d’Anne de Guigné, La Cité, 200 pages, 19 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Gunman kills four at Oklahoma hospital complex, police say

Issued on: 02/06/2022 - 02:22Modified: 02/06/2022 - 02:44

NEWS WIRES FRANCE 24 Follow

A man armed with a rifle and a handgun killed four people inside a medical building in Tulsa, Oklahoma on Wednesday before fatally shooting himself, police said, in the latest of a series of mass shootings to rattle the United States.

Police arrived at the St. Francis Hospital campus three minutes after receiving a call about the shooting on Wednesday afternoon and followed the sound of gunfire up to the Natalie Building’s second floor, Tulsa deputy police chief Eric Dalgleish told reporters.

The officers made contact with the victims and the suspect five minutes later, Dalgleish said.

Police responses have come under increased scrutiny after a gunman killed 19 children and two teachers in a Texas school classroom last week while officers waited outside for nearly an hour.

Asked by reporters whether police had refreshed training or thinking about active shooters after the Uvalde, Texas school shooting, Dalgleish said: “I think that’s probably fresh on everyone’s minds.”

“I will say Tulsa revisits that topic regularly. I was very happy with what we know so far regarding the response of our officers,” Dalgleish said.

Wednesday’s incident in Tulsa came on the heels of mass shootings that have reignited debates about gun control. Two weeks before the Uvalde shooting, a white gunman killed 10 people at a supermarket in a Black neighborhood in Buffalo, New York.

Police in Tulsa said they were trying to determine the suspect’s identity, who they estimated was aged between 35 and 40, and had no details yet on his motive.

The Natalie Building contains doctors’ offices including an orthopedic center, Dalgleish said, adding he believed the victims included employees and patients.

The White House said President Joe Biden had been briefed on the shooting and offered support to state and local officials in Tulsa, a city of some 411,000 people that sits around 100 miles (160 km) northeast of the capital Oklahoma City.

(REUTERS)

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Daniel Defense, the US gunmaker notorious for ‘aggressive marketing’ targeting young adults

Biden grieves with Uvalde as anger mounts over worst US school shooting in decade

Uvalde school police chief blamed for slow response to shooting

New York Times - World

Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style

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The Saturday Profile

Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.

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By Elian Peltier and Mady Camara

DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.

Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.

“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”

If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.

“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”

Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.

European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.

From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.

“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”

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Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.

Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.

His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.

Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.

At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.

As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.

It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.

Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.

“Why not us?” he said.

Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.

Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.

“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”

His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.

If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.

Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.

Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.

Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.

“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.

The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.

But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.

“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”

Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.

“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”

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BBC

Johnny Depp gigs in Gateshead after Amber Heard libel case win

By Ian YoungsEntertainment & arts reporter, in Gateshead

Johnny Depp put his court battle with ex-wife Amber Heard behind him in his first public appearance since the verdict, playing a gig in Gateshead.

The actor and musician joined guitarist Jeff Beck on the latest leg of his UK tour to the delight of hundreds of fans at the Sage venue on Thursday.

Beck also revealed Depp's next career move, an album that the pair will release together next month.

The gig came a day after Depp won the high-profile US defamation case.

He was absent from the Virginia court when the jury decided Heard's claim that she was a victim of domestic abuse was defamatory and false. Instead, Depp was spotted on Wednesday evening in a Newcastle pub with Beck.

After the verdict, he released a statement saying he was looking forward to "a new chapter". That started on Thursday, when he joined the guitar legend on stage for eight songs.

Depp did not speak about the trial on stage, but Beck referred to it, saying: "What a result."

The British guitarist told the crowd: "I met this guy five years ago and we've never stopped laughing since. We actually made an album. I don't know how it happened. It will be out in July."

The pair have previously released a cover of John Lennon's Isolation, which was among the tracks Depp sang on Thursday. He also fronted covers of Marvin Gaye's What's Going On, The Everly Brothers' Let It Be Me, Jimi Hendrix's Little Wing and Killing Joke's The Death and Resurrection Show.

"I think he was having fun," said one fan, James Pallister, 32, from Newcastle, afterwards. "He looked really happy. He seemed to be in a great place.

"He's playing music, doing something really fun, and I think that that came across. The crowd was behind him and I think he gave people what they wanted to see. It's great to see him in Newcastle."

The Pirates of the Caribbean star told the trial that music was his first love, above acting. Some concertgoers said they were pleasantly surprised by his singing and guitar playing, even if his musicianship was put in the shade by Beck.

'Like a pub singer'

Regarded as one of the greatest guitarists ever, the one-time Yardbirds star first invited the Hollywood idol on stage with him last week, and Depp will now join all of Beck's remaining dates.

The US star got loud cheers from many in the crowd - but others were not impressed by his presence, and the frenzy around Depp has left Beck in some ways as the support act on his own headline tour.

"Jeff Beck was excellent," said Nick Rowe, 64, from Newcastle, who bought tickets two years ago before the tour was delayed by Covid.

"The thing that spoiled the whole night was the talentless Mr Depp. He was like a drunken pub singer at one point. I don't know what Jeff Beck's thinking of."

There were no critics of Depp among the few hundred outside the Sage, most of whom did not have tickets for the gig but who waited to show their support for the actor.

He eventually repaid them by signing autographs and speaking to his die-hard fans at the venue's stage door after the concert.

"I'm over the moon. I'm so happy," said Curtis Charlton, who had waited since 08:00. "He's a really nice guy. He spent so much time with the little kids at the front speaking to everyone and getting everything signed. He's an absolute legend."

"I'm absolutely buzzing," said another fan, called Gage, who had been outside the venue since 21:00 on Wednesday. "I could honestly cry. I'm ready to go home and go to bed and I am so happy."

Miya Wright, 28, snapped up tickets for the Gateshead concert as soon as she saw that Depp had joined Beck on stage in Sheffield at the weekend.

"I've been a huge fan of his since I was about 10," she said. "And this is just mind-boggling that he's here."

The trial gave an insight into Depp's personal life that was at times unflattering, despite his victory regarding the central allegation of domestic abuse.

Heard also won one of her defamation claims against him, and two years ago a UK judge decided a claim that he was a wife-beater was "substantially true".

But for his army of fans, Wednesday's main verdict vindicated him and the long, often unseemly battle with Heard has not tarnished his image in their eyes.

"I don't think that he's been a perfect saint, but I don't believe the allegations that she put forward," Ms Wright said. "I was always on his side."

Additional reporting by Olivia Richwald.

Reputation: Heard v Depp. Watch key moments from the high-profile trial on iPlayer.

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L'Humanité

Orque dans la Seine. Pourquoi le sauvetage a-t-il été un échec

Entretien

En perdition dans les eaux de la Seine depuis quinze jours, le cétacé n’a pu être sauvé par les équipes de Sea Shepherd. lamya Essemlali, présidente de l’ONG, alerte : « Il faut s’attendre à ce que ce genre de situation se répète. » Entretien

Marion d'Allard

Alors que le sauvetage de l’orque dans la Seine s’est soldé par un échec, la présidente de Sea Shepherd France dénonce la lenteur de la réaction des autorités qui a, selon elle, contribué à la dégradation de l’état général de l’animal et conduit à son décès.

Comment expliquez-vous l’échec de l’opération de sauvetage ?

Le temps de réaction a été trop long. Lorsque l’orque a été aperçue pour la première fois dans l’estuaire du Havre, il y a une quinzaine de jours, elle était en bonne santé apparente. Mais l’État n’a pas décidé d’intervenir. Jeudi dernier, Sea Shepherd a déclaré publiquement mettre à disposition trois de ses bateaux. Les autorités, dans la foulée, ont décidé, samedi, de tenter une opération d’incitation acoustique visant à guider l’animal jusqu’à la mer. Elle a échoué. Nous n’avons finalement eu l’autorisation de mettre nos embarcations à l’eau que dimanche, soit après que la décision d’euthanasier l’animal a été prise. Nous avons mobilisé 11 personnes qui ont patrouillé jusqu’au milieu de la nuit. Ce lundi matin, quelqu’un nous a signalé la présence de l’orque. Quand nous sommes arrivés, elle était déjà morte. Dans un premier temps, le guidage par son était une bonne idée. Il aurait dû être suivi par des manœuvres en bateaux, mais à un stade beaucoup plus précoce. Nous n’avons pas été associés aux prises de décision en amont, il y a eu comme une paralysie, un attentisme. C’est regrettable et frustrant.

Comment une orque, seule, s’est retrouvée prise au piège dans la Seine ?

C’est primordial de le savoir. L’autopsie apportera des réponses. L’analyse de l’oreille interne, par exemple, permettra de comprendre s’il y a eu un problème avec le bruit ambiant – lié entre autres au chantier de construction d’éoliennes à proximité –, avec un parasite ou une maladie. Elle a peut être été exclue de son groupe ou s’est égarée. Quand les vétérinaires ont réussi à l’approcher, samedi, ils ont constaté que l’orque était recouverte de mycose, présentait des plaies ouvertes et des cartilages à vif. La présence prolongée dans l’eau douce et polluée comme la Seine a clairement affaibli l’animal. L’orque n’est pas physiologiquement adaptée à l’eau douce. La flottabilité n’est pas la même que dans l’eau salée, et elle s’épuise à nager. La nourriture ne lui convient pas non plus.

Est-ce un phénomène exceptionnel ?

C’est un phénomène relativement rare. Pour autant, on le constate de plus en plus souvent, et il faut s’attendre à ce que ce genre de situation se répète. La multiplication des perturbations anthropiques comme la pollution, la surpêche, le changement climatique, le bruit désoriente les grands mammifères marins. En la matière, nous sommes très inquiets quant à la multiplication des projets de parcs éoliens offshores dont les promoteurs obtiennent systématiquement des dérogations pour s’implanter dans les aires marines protégées, les zones Natura 2000… On est en train de sacrifier la biodiversité marine au nom de la lutte contre le réchauffement climatique. Au dernier One Ocean Summit, Emmanuel Macron a d’ailleurs affiché son ambition de soutenir la création d’immenses parcs éoliens en mer.

Biodiversité
Valeurs Actuelles

Eglise catholique : les “abus” du rapport Sauvé…

Si nous publions ce travail et ce genre de réflexion sur le rapport Sauvé [ le Rapport Sauvé, une manipulation ? , NDLR], c’est bien parce que notre premier souci se porte sur les victimes. Si l’on souhaite traiter un problème grave (en l’occurrence ici la question des abus sexuels sur mineurs dans l’Église), il est nécessaire de fonder et de développer un plan d’action sur des bases certaines. [… ] Dans le cas présent, les “résultats” ont été jetés en pâture à l’opinion publique à grand renfort d’une campagne médiatique préparée et annoncée. [… ] Nombre d’évêques ont alors fait discrètement comprendre être tombés des nues, découvrant à ce moment-là, en direct, l’ampleur du phénomène. Plus d’un a été choqué par les « exercices préparatoires » à la communication, que certains ont jugés « malsains » (pour essayer de demeurer charitable). Cette théâtralité a culminé avec la mise en accusation publique, haineuse, du “Vous devez payer pour tous ces crimes”, les doigts pointés vers les évêques présents. […] À partir de là, le raz-de-marée médiatique était en route et nombre de nos représentants ecclésiastiques se sont retrouvés emportés dans un tourbillon face auquel ils n’ont eu d’autre choix que de courber l’échine.

Du rôle de la parole

Il y a plusieurs décennies, la “société” considérait, à tort ou à raison, que c’était l’intérêt des enfants, des familles et des différentes institutions de rapidement “tourner la page” quand abus il y avait eu. Que ce soit de la part d’un enseignant, d’un membre de la famille, d’une institution civile, laïque, religieuse ou d’un groupe sportif par exemple. On estimait qu’il était traumatisant pour un enfant d’être confronté à la justice, à la police, aux mises à l’épreuve des témoignages, aux vérifications face aux potentiels mensonges, etc. Il y avait une forme de consensus social qui allait dans ce sens, dans l’ensemble des institutions et l’ensemble de la société. Il s’agissait d’une réalité sociétale de toute une époque qui estimait que la parole ne libérait pas. Qu’au contraire, elle éclairait d’une trop vive lumière des situations qu’on estimait préférable de laisser dans l’ombre, dans l’intérêt des victimes et des différentes institutions. Les années 1990 ont représenté un tournant dans la perception que les sociétés ont eue de ce genre de traumatismes. Nous sommes passés actuellement dans une tout autre représentation, on estime que c’est justement la parole qui libère. Et je souhaite évidemment que la parole aide effectivement les victimes à se libérer.

Une temporalité sujette à caution

Un certain nombre d’évêques auraient souhaité que l’enquête portât sur vingt à trente ans, ce qui aurait permis, dans l’intérêt des victimes, d’étudier des cas concrets au sein d’une Église qui avait pris des positions claires, et surtout des mesures. En prenant soixante-dix ans pour enquêter, on faisait donc déjà fausse route parce qu’on était obligé d’avoir recours à d’autres procédés qu’à ceux qu’on utilise pour une enquête, utiliser des sondages, forcément hasardeux, et de mélanger plusieurs époques qui avaient une vue et un fonctionnement radicalement opposés sur le sujet.

Partir sur une période plus courte n’indiquait nullement la volonté d’enterrer des crimes anciens, mais simplement la volonté de poser un diagnostic indiscutable, avec des enquêtes scientifiques rigoureuses, qui permettent de dresser un état des lieux et d’analyser comment les dispositions mises en place pour lutter contre ce fléau ont été respectées ou non, dans l’intérêt des victimes, comme de ceux qui auraient pu le devenir.

Des questions qui en disent long

Nous sommes le 12 avril 2019, il s’agit chronologiquement de la première audition en audience plénière qui a été publiée, l’acte premier du travail de la Ciase. Les enquêteurs sont donc, en théorie, à ce moment, libres de tout préjugé, vierges de toute idéologie. Cependant, nous allons découvrir que les préjugés les plus naïfs sont déjà là, les questions ne sont pas posées de manière neutre, une hostilité sourde se fait déjà entendre et les germes des préconisations finales sont, dès le premier jour, dans l’esprit de l’équipe. Relisons un certain nombre d’interventions de membres de la Ciase.

Question 8 : La place faite aux femmes dans l’Église n’est-elle pas contraire à l’égalité en dignité de tous les êtres humains, telle qu’elle est proclamée par l’article 1er de la Déclaration universelle des droits de l’homme ?

Question 9 : Le fonctionnement hiérarchique, purement masculin et parfaitement pyramidal de l’Église catholique n’induit-il pas une culture du secret et ne favorise-t-il pas une grande solitude qui peut être facteur de troubles et d’actes délictueux jusqu’à la pédophilie ?

Question 11 : Quels remèdes entrevoyez-vous pour éviter que ces abus ne se reproduisent ? En termes d’exercice de l’autorité, de gouvernance de l’Église, de sélection et de formation des prêtres et religieux, de statut des clercs ?

Des interventions ignorantes et hostiles…

Philippe Portier, historien et sociologue, premier vice-président de l’École pratique des hautes études : « Cette obsession de la pureté remonte à l’avant-XIXe siècle, à la sacralisation de la pureté du prêtre. »

Christine Lazerges, professeur émérite de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, ancienne présidente de la Commission nationale consultative des droits de l’homme : « Si le problème tient au piédestal sur lequel on place le prêtre, on le résoudrait en grande partie en ordonnant des femmes. »

Anne Devreese, ancienne directrice générale de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse : « Vous avez insisté sur le registre lexical utilisé, renvoyant à la famille, avec les termes de père, de frère et sœur. Cela évoque l’inceste. J’ai été frappée d’entendre, dans le reportage d’Arte sur les religieuses abusées, exactement les mêmes phrases que ce que l’on entend lorsqu’il est question d’inceste, un sujet que je connais bien. »

Antoine Garapon, magistrat, ancien secrétaire général de l’Institut des hautes études sur la justice : « Vous avez passé quatre années au Vatican. Le contraste est saisissant entre la lutte farouche menée contre le mariage homosexuel et la situation de crise actuelle liée aux scandales de pédophilie, le cas du cardinal Barbarin étant d’ailleurs emblématique de ces deux aspects. Quel est votre sentiment à ce sujet ? Dans le livre de Frédéric Martel, l’Église est constantinienne : elle fait passer au premier plan la lutte politique, contre le communisme avec Jean Paul II, quitte à soutenir l’insoutenable avec Alfonso López Trujillo par exemple ; la lutte contre le mariage gay est aussi politique. L’objectif politique prime la morale. Est-ce la même chose aujourd’hui selon vous ? »

Christine Lazerges : « Que pensez-vous du fait que les enfants de chœur soient toujours des garçons, habillés comme le prêtre ? Pourrait-on préconiser une mixité ? » Anne Devreese : « Je reviens sur le traitement différencié entre filles et garçons. N’y a-t-il pas un lien avec le sujet de la dévalorisation des filles et de leur sexualité, elles qui sont vues comme vicieuses, tentatrices ? N’y a-t-il pas dans l’Église non seulement une vision extrêmement dégradée de la sexualité, mais plus encore quand elle implique des femmes ? N’est-ce pas “moins grave” d’avoir des relations sexuelles avec un garçon ? »

Les auditions de victimes n’ont pas encore commencé, mais les bases des préconisations finales sont là, et les clichés qui animent les membres de la commission semblent empruntés à la pire littérature de gare. On est ici bien davantage dans un réquisitoire qui cherche des confirmations à ses postulats que dans une analyse posée et équilibrée sur un sujet. Ils auraient souhaité se caricaturer, ils n’auraient pas mieux fait.

Que cherchait vraiment la Ciase ?

M. Sauvé a déclaré le 5 octobre au journal le Figaro : « Ce rapport serait un échec si l’essentiel de nos 45 recommandations n’était pas suivi d’effet. » Cette commission qui n’était à la base qu’une “expertise” de consultation, fondée sur la confiance, a trop rapidement sombré dans l’hubris, la démesure. Nous ne pouvons qu’être surpris que M. Sauvé en arrive à s’autoattribuer, s’autoaccorder le principe d’une d’infaillibilité quasi pontificale, alors qu’il ne présidait qu’une commission d’enquête, pouvant faire des recommandations, mais qui ne devaient pas s’étendre au-delà de certaines limites qui malheureusement ont été franchies. [… ] Quand on est chargé d’une mission qui cherche à déterminer un nombre de victimes et les manières de les protéger, on n’a pas le droit de faire dérailler cette mission pour la transformer en argument de révolution dans l’Église catholique, surtout quand cette Église nous a donné sa confiance. [… ]

Sur le cas Barbarin…

Une autre “anecdote” est particulièrement marquante : la commission Sauvé a reçu les avocats de ceux qui ont attaqué le cardinal Barbarin en justice, et le rapport les cite. Mais l’avocat de Son Éminence n’a même pas été contacté et donc n’a pu faire valoir les jugements successifs de la cour d’appel et de la Cour de cassation en faveur du cardinal, qui a été totalement relaxé. Cela se passe de commentaires.

Une méthodologie douteuse

La Ciase a pu consulter toutes les archives judiciaires qu’elle a voulu. Pour un total maximal de 413 dossiers qui apparaissent dans les archives publiques. Soit, par rapport aux 45 360 plaintes qui sont estimées à partir des projections de Mme Nathalie Bajos, moins de 1 %. Les autres ont disparu dans la nature, comme par enchantement. Comment peut-on avoir confiance dans ces travaux de l’Inserm ? [… ] Cinquante-six pour cent du total des abus estimés ont eu lieu entre 1950 à 1970, 8 % des abus dans la société à l’époque. À propos de l’appel à l’ensemble de la population française : sur 1 500 personnes qui ont répondu à un appel à témoignages, il n’y en a que quatre qui ont témoigné pour des abus commis depuis les années 1990. Et pourtant, à partir de ces quatre témoignages, la commission annonce que les choses n’ont pas changé au cours de ces dernières décennies. [… ] Étant donné le faible taux (au sens purement mathématique du terme) des personnes concernées dans ce “sondage” par les abus (0,17 % chez les femmes et 0,69 % chez les hommes après redressement), il suffi t ici que sur la totalité de sondés, un homme sur 300 mente sur Internet de manière anonyme, pour doubler le nombre d’abus par les clercs, reportés dans le sondage.

Une “prévalence” fabriquée

Nous remarquons l’approche “originale” de la Ciase, qui regroupe pour l’Église l’ensemble des lieux d’abus (écoles, patronages, paroisses… ) pour produire ce chiffre de 1,2 %. Pendant ce temps, les lieux laïcs (écoles, clubs de sport, centres aérés, colonies…) sont éclatés. Si l’on prend le soin de regrouper les différents lieux laïcs de la même façon, les chiffres sont équivalents. Cet argument suffi t déjà à éliminer le concept de « plus forte prévalence » du rapport de la Ciase. Il existe un certain nombre d’études internationales sur le sujet, qui placent l’Église dans une position plus favorable que les autres milieux, c’est-à-dire avec proportionnellement moins de cas d’abus sexuels que dans les autres sphères sociales.

Extrapolation à géométrie variable

Au cours des dernières années, l’archevêque de Paris a fait le choix, dès qu’il y avait des dénonciations, de transférer immédiatement et directement les dossiers au parquet. Sur les 23 ou 24 dossiers transmis, il n’y en a que trois qui ont été retenus. Le parquet ne s’est pas prononcé sur ces trois cas, il estime simplement que les dossiers méritent d’être creusés, de donner lieu à des investigations, ce qui ne signifie pas qu’agression il y a eu. Les 20 ou 21 autres dossiers n’avaient, selon le parquet, aucune consistance et aucune crédibilité et ne pouvaient donner lieu à poursuites. Si l’on va au bout de la méthodologie de l’Inserm, en appliquant le même principe de l’extrapolation par multiplicateurs, sur huit personnes qui déclarent avoir été agressées, ou qui interprètent des gestes comme des agressions, il y en a qu’une qui l’a peut-être potentiellement été. Nous pouvons donc, en fidélité à cette logique, immédiatement diviser les chiffres de l’Inserm par huit. Mais l’Inserm n’est pas allé au bout du travail.

Conclusion

Il n’est pas insensé qu’une commission qui est allée très loin dans le “passage au crible” de l’institution puisse admettre d’être, à son tour, passée au crible et remise en question sur un certain nombre de ses aspects, sans avoir à se braquer en écrivant qu’ « il ne reste rien des critiques très graves qui ont été adressées à ce rapport » (synthèse de la réponse de la Ciase à l’Académie catholique de France, 8 février 2022). Si la lettre de mission a effectivement demandé une étude historique depuis 1950, elle a pris soin de demander des préconisations à partir des mesures que l’épiscopat avait prises depuis 2000. La Ciase semble s’être engouffrée (sans doute en grande partie par aveuglement) dans cette brèche et a utilisé l’ensemble de la période 1950-2020 comme base pour ses recommandations, ce qui n’avait plus rien à voir avec le cadre fixé au départ. L’immense majorité des abus ayant été commis avant 2000, cela ne pouvait conduire qu’à un résultat biaisé car les 45 recommandations de la commission semblent pour la plupart s’adresser à une Église qui n’existe plus, ou presque plus depuis près d’un demi-siècle.

Ce rapport ne permet donc pas de déterminer les priorités nécessaires pour renforcer la prévention aujourd’hui et à l’avenir, ce qui peut être finalement considéré comme une grave occasion manquée. […] Ceci ayant été exprimé, nous redisons, toute révérence gardée, aux responsables de la Conférence des évêques de France que nous regrettons que l’on parle de « responsabilité institutionnelle » là où seules des personnes sont engagées, et de « dimension systémique des abus », alors que ceux qui ont perpétré ces abus ont très gravement enfreint les lois du système (c’est-à-dire de l’Église). Il faut être intransigeant sur le fait que l’Église renforce et pérennise les mesures mises en œuvre depuis vingt ans, sans remettre en cause certains éléments fondamentaux de l’institution, de l’ordre et de la doctrine. Ceci à la seule condition de l’objectivité, loin de toute récupération idéologique : alors le travail de justice, pour les victimes en premier lieu, pourra se faire dans les meilleures conditions.

Le Rapport Sauvé, une manipulation ?, du père Michel Viot et Yohan Picquart, préface de Paul Deheuvels, de l’Institut, Via Romana, 158 pages 15 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Tunisian president sacks dozens of judges, tightening grip on judiciary

Issued on: 02/06/2022 - 01:29

NEWS WIRES

Tunisia’s president sacked 57 judges on Wednesday, accusing them of corruption and protecting terrorists in a purge of the judiciary that comes as he seeks to remake the political system after consolidating one-man rule.

In a televised address President Kais Saied said he had “given opportunity after opportunity and warning after warning to the judiciary to purify itself”. Hours later the official gazette published a decree announcing the dismissals.

Among those sacked was Youssef Bouzaker, the former head of the Supreme Judicial Council whose members Saied replaced this year as he moved to take control of the judiciary.

The council had acted as the main guarantor of judicial independence since Tunisia’s 2011 revolution that introduced democracy and Saied’s changes prompted accusations he was interfering in the judicial process.

Another prominent judge on the list of those sacked was Bachir Akremi, whom some political activists accuse of being too close to the Islamist Ennahda party and of stopping cases against it. Ennahda and Akremi both deny that.

Last summer Saied dismissed the government and seized executive power in a move his foes called a coup before setting aside the 2014 constitution to rule by decree and dismissing the elected parliament.

He says his moves were needed to save Tunisia from crisis and his intervention initially appeared to have widespread public support after years of economic stagnation, political paralysis and corruption.

Saied, who has also replaced the independent electoral commission, has also said he will introduce a new constitution this month that he will put to a referendum next month.

However, nearly all Tunisia’s political parties have rejected the move along with the powerful UGTT labour union.

With Tunisia’s economy failing, and with public finances in crisis, Saied meanwhile faces the prospect of growing popular anger over high inflation and unemployment, and declining public services.

The UGTT said this week that public sector workers would go on strike on June 16, posing the biggest direct challenge to Saied’s political stance so far.

(REUTERS)

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Tunisian president issues decree to hold referendum on new constitution

Tunisia announces 'national dialogue', excluding opposition groups

Tunisian president dissolves parliament after MPs vote to roll back his power grab

L'Humanité

Épidémie. La peste porcine africaine à notre frontière

Actu

Un cas de cette maladie, fatale pour les cochons mais sans danger pour les humains, a été détecté dans une ferme allemande, à 6 kilomètres de la frontière avec l’hexagone.

Marie-Noëlle Bertrand

Après la grippe aviaire, la peste porcine : les éleveurs n’ont décidément pas de répit face aux épidémies. Cette fois, ce ne sont pas les producteurs de volailles mais de cochons qui sont en alerte. Le ministère de l’Agriculture a fait savoir, le vendredi 26 mai, qu’un foyer de peste porcine africaine avait été repéré dans une exploitation en Allemagne. Le virus n’a a priori pas encore franchi la frontière mais il n’en est plus loin : la ferme affectée ne se trouve qu’à six kilomètres de la France. Il s’agirait d’un élevage en plein air, situé à Forchheim am Kaiserstuhl, à moins de 40 kilomètres de Colmar. La totalité du cheptel, soit 35 porcs, a été abattue. « Aucun cas n’a été identifié à ce stade au sein de la faune sauvage dans la zone alentour », précise le ministère français. Il n’empêche : ce « premier cas mis en évidence à la frontière occidentale de l’Allemagne (…) de l’autre côté du Rhin » inquiète les autorités.

En lien avec la Commission européenne, une zone de protection et de surveillance a été mise en place côté Allemagne, où l’on prévoit d’ « intensifier les recherches de carcasses de sangliers et contrôler les exploitations agricoles aux alentours ». Côté France, le ministère de l’Agriculture lancera une cellule de crise « la semaine prochaine » avec « l’ensemble des professionnels et services de l’État ».

Inoffensive pour les humains, qui ne peuvent pas l’attraper, la peste porcine africaine est, en revanche, fatale pour les porcs, les sangliers et les phacochères dans les dix jours qui suivent l’infection, selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments, et ne connaît ni traitement, ni vaccin.

La France a signé un accord avec la Chine

Seul remède, à l’échelle d’une exploitation touchée : abattre tous les animaux, voire ceux des fermes alentours. Inutile de préciser que les conséquences économiques liées au virus peuvent être lourdes pour les éleveurs. Au niveau national, le pays est susceptible de perdre son statut d’indemne, ce qui implique une limitation voire une interdiction des exportations en dehors de l’Union européenne, non seulement des porcs vivants, mais aussi des denrées à base de viande de porc.

Les États négocient généralement des accords de « régionalisation  », pour que leurs régions indemnes puissent continuer à exporter. La France a ainsi signé, en décembre, un accord avec la Chine, premier importateur de porc au monde, lui permettant de continuer à exporter ses produits vers ce client majeur, quand bien même un cas de peste porcine africaine survenait sur le territoire.

Le virus se transmet d’un animal à un autre par la consommation de denrées infectées - par exemple si des porcs domestiques sont nourris avec des restes - ou par contact avec tout support contaminé. Il peut, en outre, survivre plus de deux mois dans des viandes et charcuteries issues d’animaux atteints.

Depuis janvier 2020, des cas ont été signalés dans 38 pays répartis sur les cinq continents. Plus de 1,1 million ont été répertoriés chez des porcs domestiques, et plus de 34 000 parmi les sangliers, selon l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). En Europe, l’Italie, dont la faune sauvage est touchée, a mis en place un plan d’urgence dans la région de Rome, où huit cas ont été recensés depuis le début de l’année.

élevageviande de porcAllemagnepeste porcine
France24 - World

'Justice for Genivaldo': Outrage in Brazil after Black man suffocates in police car

Issued on: 02/06/2022 - 19:09

Sam BALL

Outraged protesters took to the streets of Sao Paulo, Brazil, on June 1 to demand justice in a case of alleged police brutality in which a Black man suffocated after being shut inside the trunk of a police car with an open gas canister.

BBC

Shell's Jackdaw gas field given go-ahead by regulators

By Justin RowlattClimate editor

Development of a major North Sea gas field has been approved by regulators.

The Jackdaw field, east of Aberdeen, has the potential to produce 6.5% of Britain's gas output.

The regulatory approval comes as the UK government seeks to boost domestic energy output following Russia's invasion of Ukraine.

Shell's proposals were initially rejected on environmental grounds in October.

UK Business Minister Kwasi Kwarteng welcomed the decision.

"We're turbocharging renewables and nuclear, but we are also realistic about our energy needs now," he said on Twitter.

"Let's source more of the gas we need from British waters to protect energy security."

Under the new plan, Shell plans to start production from the field in the second half of 2025.

The oil and gas company said the approval came "at a time when UK energy security is critically required."

Shell said it expected to spend £500m in the UK to develop the new facility.

It said the Jackdaw field should be able to provide gas to 1.4m British homes, and its carbon emissions should eventually be captured for storage, if a large project in Peterhead secures funding.

But environmental campaigners have condemned the move.

The activist group Greenpeace said it believed the approval could be unlawful and it was considering legal action.

"Approving Jackdaw is a desperate and destructive decision from Johnson's government, and proves there is no long-term plan," said Ami McCarthy, a political campaigner for Greenpeace.

'Lower carbon footprint'

The approval comes as Britain struggles with soaring energy prices in the wake of the Russian invasion of Ukraine on the 24 February.

Energy independence was a major theme of the UK energy strategy announced by Prime Minister Boris Johnson in early April.

The main focus was investing in renewable and nuclear power but it also promised new licences for gas projects in the North Sea arguing that producing gas in UK waters has a lower carbon footprint than doing so abroad.

It is understood that Shell has changed the way it processes natural gas before it brings it onshore.

The plan had been to vent excess gas at an offshore hub to reduce the corrosive CO2 content in the pipes.

Natural gas is methane, a powerful greenhouse gas.

The UK was one of 100 countries that pledged to cut methane gas emissions by 30% over the next 10 years.

Under the new plan Shell will bring a higher percentage of gas ashore.

It was the Cambo oil field, west of Shetland, that got the attention as world leaders gathered in Glasgow seven months ago to show their commitment to tackling climate change.

Cambo was the test of how serious the UK government really was. As minority partner in the development, Shell pulled out. It was expensive, in deep water, and the politics of it made it a riskier investment.

It had other projects to consider first. Jackdaw, a gas field close to existing infrastructure, was what Shell describes as a "vanilla" project - relatively, very straight forward.

Permission to install a tie-back (subsea link) to a nearby platform had been refused last year, on the grounds that production would raise emissions unacceptably.

Shell appealed. It wants to capture those emissions at the carbon capture and storage plant it is helping to plan for St Fergus in Aberdeenshire (but which the UK government put on the back burner). And it plans also to re-power its offshore platforms with renewable electricity rather than burning gas.

Along with the sudden rise in concern about energy security that followed Russia's invasion of Ukraine, those arguments appear to have won over the UK government and its regulator.

The fight doesn't stop here. The industry saw Jackdaw as a test of whether the UK government is serious about energy security: but for environmental campaigners, it's a test of whether the UK government is serious about climate change.

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Shell urges UK government to unblock Jackdaw

The changing face of the North Sea oil industry

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L'Humanité

Boson W, matière noire : ​​​​​​​les nouveaux défis du LHC, plus puissant accélérateur de particules au monde

Actu

Après trois années de travaux, le Grand Collisionneur de hadrons (LHC), enfoui 100 mètres sous terre près de Genève, reprend du service. Les scientifiques partent en quête d’une nouvelle physique. Objectifs : percer les secrets de la matière et valider – ou pas – les limites des théories actuelles.

Anna Musso

Enfoui 100 mètres sous terre près de Genève, le monstre s’est réveillé. Le plus grand et plus puissant accélérateur de particules au monde, le Grand Collisionneur de hadrons (LHC) géré par le Cern, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, a redémarré avec succès fin avril. Depuis trois ans, scientifiques et ingénieurs s’employaient à perfectionner ce géant technologique afin d’en augmenter sa puissance et sa précision de détection. Le LHC nouvelle version est désormais opérationnel, laissant espérer de nouvelles découvertes et même, envisagent certains, une nouvelle physique.

Le 22 avril, le  LHC  a repris progressivement son activité 

Cet anneau de 27 kilomètres de circonférence, formé de milliers d’aimants supraconducteurs, relève de l’exploit technoscientique. À l’intérieur de l’accélérateur, deux faisceaux de particules circulent en sens opposé, à des énergies très élevées et à une vitesse proche de celle de la lumière, avant d’entrer en collision l’un avec l’autre. Ce sont des protons (particules du noyau de l’atome) qui se heurtent frontalement à des vitesses colossales pour faire apparaître les composants élémentaires de notre monde. Avec pour objectif ultime de percer les secrets de la matière.

Depuis son redémarrage, le 22 avril dernier, le LHC a repris progressivement son activité : un petit nombre de protons a circulé en sens opposé le long de l’immense tunnel circulaire à un taux de collision faible mais qui va monter en puissance. « Les collisions de haute intensité et de haute énergie se produiront dans quelques mois », précise Rhodri Jones, chef de département faisceaux du Cern. Au fur et à mesure que la machine se remet en route, les équipes vont augmenter l’intensité des faisceaux de protons pour réaliser des collisions d’une énergie record.

12 000 scientifiques associés aux travaux du LHC

« Les travaux ont également permis d’améliorer la précision des quatre détecteurs du LHC », précise Roberto Salerno, chercheur au CNRS, associé au Cern, professeur à l’École polytechnique. « Cela nous permettra d’atteindre davantage de collisions de particules et ainsi de collecter une masse de données bien plus grande. » Les quelque 12 000 scientifiques associés aux travaux du LHC pourraient alors «étudier le boson de Higgs dans les moindres détails, se réjouit le physicien . Il nous reste à définir avec précision toutes ses propriétés et ses liens avec les autres particules, mais également à découvrir comment il acquiert sa propre masse ».

L’une des plus grandes lacunes du modèle standard est de ne pouvoir expliquer la matière noire, une masse invisible et théorique constituant l’Univers, ainsi que l’énergie noire qu’elle produit, censée expliquer l’accélération de l’expansion de l’Univers. Roberto Salerno

Lancées en 2008, les expériences du collisionneur ont permis, en 2012, d’établir la preuve de l’existence du boson de Higgs. Cette particule unique en son genre, surnommée « particule de Dieu », confère leur masse à toutes les autres particules et constitue ainsi l’une des clefs de voûte du modèle standard de la physique des particules. Une théorie, formulée dans les années 1960, qui permet d’expliquer tous les phénomènes observables à l’échelle de l’infiniment petit, conformément à la mécanique quantique. Elle s’applique à toutes les particules connues, ainsi qu’aux trois interactions agissant à cette échelle : électromagnétique, forte et faible. Mais quid de la gravitation, qui, elle, relève de l’infiniment grand, donc de la relativité générale d’Einstein ?

D’ici au prochain arrêt du LHC, programmé en 2026-2028, les physiciens espèrent avancer dans la recherche de ce phénomène gravitationnel et tester le modèle standard, récemment ébranlé par plusieurs expériences. Ainsi du boson W, découvert en 1983, dont la masse s’est avérée, lors d’une toute récente expérience, beaucoup plus lourde que prévu jusqu’ici par la théorie. « Toutes ces anomalies pourraient s’expliquer par une force nouvelle » qui viendrait s’ajouter aux quatre forces fondamentales régissant l’Univers (forte, faible, électromagnétique et gravitationnelle), explique le physicien Harry Cliff, de l’université de Cambridge.

Revoir la théorie d’Einstein

Mais l’un des grands défis pour le LHC serait de mettre au jour une particule hypothétique constituant une forme invisible de matière appelée « matière noire », insensible à la force électromagnétique. Si on ne parvenait pas à la détecter, il faudrait alors revoir la théorie d’Einstein. « L’une des plus grandes lacunes du modèle standard est de ne pouvoir expliquer la matière noire, une masse invisible et théorique constituant l’Univers, ainsi que l’énergie noire qu’elle produit, censée expliquer l’accélération de l’expansion de l’Univers », nous explique Roberto Salerno. Composant plus d’un quart de l’Univers, la matière noire reste l’un de plus grands mystères de la physique. Selon Rende Steerenberg, responsable des opérations au Cern, les travaux réalisés sur le LHC  devraient « considérablement augmenter la probabilité de nouvelles découvertes dans ce domaine ».

Pour y parvenir, les chercheurs peuvent essayer de produire de la matière noire en réalisant des collisions de protons contre protons. « Mais comme, par définition, cette matière noire n’est pas observable, il nous faudrait la coupler avec d’autres particules afin de déduire son existence par les déviations sur les résultats prévus qu’elle engendre », explique Roberto Salerno . Une autre méthode consisterait à la découvrir grâce à la désintégration de particules connues, comme le boson de Higgs. Alors, un pont pourrait enfin relier la physique de l’infiniment petit à celle de l’infiniment grand.

Encore plus puissant, le collisionneur du futur est déjà dans les tuyaux  Un géant, par sa taille et sa puissance, le Futur collisionneur circulaire (FCC) pourrait prendre la relève du LHC à partir de 2040. Les scientifiques et les responsables du CERN planchent sur ce colossal projet depuis 2019. Il s’agirait d’un collisionneur en forme d’anneau, trois fois plus grand et beaucoup plus puissant que le LHC, capable d’atteindre des énergies de collision supérieures à 100 TeV (milliers de milliards d’électronvolts), contre les 14 TeV maximum de l’actuel accélérateur de particules ! « La mission du FCC sera de repousser les frontières de l’énergie et de l’intensité des collisionneurs de particules, dans la perspective de la recherche d’une nouvelle physique », annonce le CERN. Une gigantesque et complexe structure pour explorer des champs de la physique encore inconnus aujourd’hui. Son coût est estimé à une vingtaine de milliards d’euros, mais cet investissement est indispensable aux avancées de notre connaissance du monde.

cernboson de higgssciences
El País (ESP)

SANS TITRE

Si nos dan a probar un vino y nos dicen que vale 50 euros, es posible que nos sepa mejor que otro de 10. Y no es que seamos una panda de esnobs: nuestro cerebro nos predispone a disfrutar más de los vinos caros cuando sabe que lo son, como apuntó un estudio publicado en la revista Nature en 2017.

¿Qué pasa cuando no conocemos el precio? ¿Realmente los vinos son mejores por el hecho de tocarnos más el bolsillo? Para responder a estas preguntas, fuimos a la feria Vinos Off The Record y pedimos a expertos y winelovers que probaran a ciegas tres vinos de características similares -Rioja, 100% uva tempranillo-, pero diferente coste: uno de cinco euros (Alcorta Audaz Crianza 2017), uno de 25 (Conde de los Andes 2015) y otro de 40 (Ukan Crianza 2018). ¿Cuál gustó más? Mira el vídeo de arriba y lo descubrirás.

Valeurs Actuelles

Le cercle vicieux des médecins intérimaires

Moins de médecins, moins de malades, a-t-on pensé il y a quelques années. En leur rendant plus difficile d’obtenir un rendez-vous chez leur généraliste, les patients seraient incités à diminuer leur consommation excessive de soins médicaux. Bientôt, par la grâce de ces restrictions, le trou dans les comptes de la Sécurité sociale ne serait plus qu’un mauvais souvenir. Pourtant, fort curieusement, la baisse du nombre de praticiens à grands coups de numerus clausus n’a pas empêché les gens de continuer à avoir besoin de soignants. Sauf que maintenant il n’y en a plus assez. Ce n’est pas une vraie surprise mais cela cause de vrais ennuis, et la pyramide des âges montre que ceux-ci ne sont pas près de s’arranger.

L’un des aspects qui concentrent beaucoup des effets pervers de la situation, tristement prévisible depuis plus de vingt ans, est celui des médecins remplaçants. À part peut-être Mère Teresa en son temps, ceux qui prennent soin des malades ont parfois besoin de prendre soin d’eux-mêmes. Non pas parce qu’ils formeraient une bande de rois fainéants, mais parce que le serment du médecin, qui figure en annexe du code de déontologie médicale et constitue une sorte de prolongement du serment d’Hippocrate, engage le médecin à déclarer : « Je veillerai à ma propre santé, à mon bien-être et au maintien de ma formation afin de procurer des soins irréprochables. »

Comme les maladies ne se mettent pas toujours en congés en même temps que le médecin, lorsque ce dernier doit s’absenter il a recours à un médecin remplaçant, qui n’a pas de cabinet à lui mais qui est au système de santé ce que l’huile est à l’engrenage : l’indispensable auxiliaire qui permet à la machine de continuer de tourner. Malheureusement, tels des rois Midas des temps modernes, en organisant la pénurie de médecins, les gouvernements successifs ont changé cette huile en or, et à l’instar du fameux récit mythologique cette transmutation ne s’est pas faite pour le meilleur mais pour le pire.

au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet

Par un mécanisme de marché qui évoque plutôt la loi de la jungle, les trop rares médecins remplaçants sont devenus les rois de la place, même hors déserts médicaux, au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet. Il y a vingt ans, la rétrocession accordée à un remplaçant pouvait être de 70 % (en clair : 70 % du chiffre d’affaires réalisé pendant son remplacement lui revenait). L’on est passé ensuite à 80 %. À présent, 85 % est en passe de devenir la nouvelle norme, et rien ne semble pouvoir stopper la tendance haussière. Atteindre 100 % n’est pas encore la règle mais n’est déjà plus si rare.

Voilà bien des problèmes de riches, diront certains. Les médecins sont loin d’être au plus bas de la pyramide des revenus, ils peuvent bien donner un peu ! Problèmes médicalo-médicaux, renchériront d’autres, qui se demanderont ce que ça peut bien faire au citoyen lambda que des médecins donnent trop ou pas assez à d’autres médecins.

Ami lecteur, sans aller jusqu’à dire comme le Dr Knock que tout bien portant est un malade qui s’ignore, reconnaissons que nous sommes tous appelés à avoir un jour besoin de soins. Et donc, si, quelles qu’en soient les raisons, l’organisation du système de santé conduit à la réduction de l’offre, tout le monde en pâtit.

La position excessivement dominante des remplaçants sur le marché des soins les encourage à se vendre au plus offrant, que ce soit à d’autres médecins ou à des collectivités qui subissent les ravages des déserts médicaux. Ces dernières en sont réduites à signer des contrats de plus en plus léonins pour faire venir des praticiens de moins en moins impliqués. Or si les remplaçants continuent à être courtisés ainsi, ils seront de moins en moins enclins à faire les efforts nécessaires pour que l’offre de soins se maintienne à un niveau acceptable.

Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur.

Entendons-nous bien : il n’est pas question ici de prétendre que les médecins remplaçants seraient davantage prédisposés au tempérament de mercenaire que le reste de la population. Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur. Il est devenu parfois si difficile de faire face que des praticiens installés en sont désormais à renoncer à chercher des remplaçants, préférant fermer leur cabinet le temps de leur absence plutôt que de se mettre en quête d’une si coûteuse arlésienne.

Que faire ? Parmi les pistes de réflexion, il y a celle des contrats de remplacement. Il serait souhaitable que ceux-ci soient davantage encadrés, de manière à éviter que sous la pression exercée par les circonstances ils s’alignent encore et toujours sur le moins-disant en termes d’investissement individuel. Par exemple, un seuil de rétrocession fixe (ou compris entre certaines limites) pourrait permettre de limiter les risques de “débauchage”. Et il conviendrait de réfléchir à instituer des clauses plus précises, qui dissuadent les annulations intempestives. Aujourd’hui, en effet, rien n’empêche vraiment un remplaçant de renoncer au dernier moment, par simple convenance, à un contrat pourtant signé en bonne et due forme. Seule sa conscience professionnelle peut le retenir de laisser tomber les patients qui lui avaient été confiés et ne pourraient peut-être pas sans dommage attendre le retour de leur médecin référent.

Bien sûr, on ne réglera pas ces questions d’un coup de baguette magique, et encore une fois il n’est pas question de faire porter le chapeau de tous les problèmes aux seuls médecins remplaçants, indispensables au système et dont beaucoup font leur travail avec dévouement pour le bien de tous. Il reste que les problèmes posés par l’organisation actuelle devront absolument être traités dans les débats à venir sur les évolutions nécessaires de notre système de santé, pour faire en sorte que l’idéal de carrière de nos jeunes docteurs ne se rétrécisse pas à celui d’ intermittents de la médecine.

* Asclépios est médecin généraliste.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Underwater wonder: The race to save a Marseille cave's prehistoric art

Issued on: 31/05/2022 - 17:53

Sam BALL

The Cosquer Cave, whose entrance is deep under water off the coast of Marseille, France, is home to one of Europe's most stunning examples of prehistoric cave art. But with sea levels rising as a result of climate change, archaeologists are in a race against time to study and preserve the site before it is too late.

L'Humanité

Une intelligence artificielle pour parer aux tsunamis

Actu

On peut désormais mieux prédire la magnitude d’un séisme, de laquelle dépend la taille du raz-de-marée. Une donnée essentielle pour donner l’alerte et protéger les populations. Explications.

Marine Cygler

En 2011, deux minutes après la survenue du gigantesque séisme sous-marin de Fukushima, les Japonais des zones côtières ont reçu un SMS sur leur téléphone les avertissant que le séisme de magnitude 8,1 serait suivi d’un tsunami.

Près d’une heure après le tremblement de terre, les vagues sont en effet arrivées. Sauf que la magnitude du séisme japonais avait été estimée à 8,1, alors qu’en réalité elle était de 9. Cela a eu des conséquences gravissimes car la population s’était préparée pour une vague de 3 mètres de haut, et non pas à ce qui a en effet déferlé sur les côtes, à savoir une vague de 15 mètres de haut.

Capter les vibrations du sol ne suffit pas

Estimer correctement la magnitude d’un grand séisme permettrait de donner une alerte fiable pour les tsunamis. Las, les systèmes d’alerte utilisés aujourd’hui sont incapables de le faire. Mais une équipe internationale (IRD-CNRS-université Côte d’Azur-Observatoire de la Côte d’Azur-Los Alamos National Laboratory-Kyoto University), dont les travaux ont été publiés dans la prestigieuse revue « Nature » le 11 mai propose un tout nouveau système d’alerte permettant d’estimer de manière instantanée la magnitude des grands séismes.

Aujourd’hui, lorsqu’un séisme se produit, des détecteurs captent les toutes premières ondes sismiques, c’est-à-dire les vibrations du sol. Mais très peu de temps s’écoule entre ces signaux et le tremblement de terre, ce qui ne permet d’avertir les populations que quelques secondes avant les secousses.

En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismes

Les ondes des tsunamis, elles, se propagent beaucoup moins vite, si bien qu’il y a un délai de trente minutes à deux heures entre le séisme et le tsunami, ce qui laisse aux populations le temps de fuir. « Le problème, c’est que si la magnitude du tremblement de terre est supérieure à 7,8, le système sature et on ne peut pas avoir une meilleure estimation », explique le chercheur Quentin Bletery, qui a participé à l’étude (lire encadré ci-dessous).

Or, ce sont les séismes les plus importants qui sont à l’origine d’un tsunami généralement bien plus meurtrier que le tremblement de terre lui-même. C’est ce qu’il s’est passé le 26 décembre 2004 quand un gigantesque séisme au niveau de Sumatra d’une magnitude de 9,3 a déclenché un tsunami dévastateur qui a touché douze pays et tué plus de 230 000 personnes, en Indonésie et au Sri Lanka principalement.

À la vitesse de la lumière

Les géophysiciens qui ont participé à l’étude ont proposé d’utiliser des signaux gravitationnels, les Prompt Elasto-Gravity Signals (Pegs), qui ont l’avantage de se propager très rapidement, à la vitesse de la lumière.

Mais il fallait encore surmonter un problème majeur : la très faible amplitude des Pegs ne permet pas leur utilisation dans des systèmes d’alerte. Les chercheurs sont parvenus à contourner cette difficulté grâce à un algorithme d’intelligence artificielle qui transforme ces signaux gravitationnels en une estimation tout à fait fiable de la magnitude.

Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose

Et les tsunamis dans tout ça ? Eh bien, le tour de passe-passe est bien là : non seulement le signal gravitationnel est instantané mais, étant donné sa faiblesse, il est capté lors des tremblements de terre les plus puissants, de magnitude supérieure à 8,3, ceux-là mêmes que les sismomètres sont incapables d’évaluer.

Les résultats sont très prometteurs : les Pegs pourraient vraiment améliorer les systèmes d’alerte aux tsunamis. De quoi avoir – enfin – une efficacité sur l’évacuation des populations, la protection des aéroports mais aussi des centrales nucléaires.

« C’est la perturbation de la gravité que l’on mesure »

Le point de vue de Quentin Bletery, géophysicien à l’Institut de recherche pour le développement (IRD)

D’où vient l’idée d’utiliser un signal gravitationnel en sismologie ?

Lors d’un séisme, une énorme masse de roche bouge soudainement, ce qui perturbe le champ de gravité terrestre.

Cette perturbation de la gravité se propage, comme une onde gravitationnelle, à la vitesse de la lumière, c’est-à-dire 50 000 fois plus vite que les ondes sismiques. Mais le signal est si faible qu’il a fallu attendre 2017 pour qu’on l’identifie sur des sismomètres, les appareils qui enregistrent les ondes sismiques. Évidemment, la découverte de ce signal a tout de suite présenté un intérêt potentiel pour l’alerte. Mais exploiter un signal si faible pour estimer quasi instantanément et de manière fiable la magnitude et la localisation du séisme restait un grand challenge. Comme le signal est faible, l’algorithme ne fonctionne, pour l’instant, que sur les plus grands séismes, de magnitude supérieure à 8,2, mais ce sont justement ceux dont on veut connaître la magnitude pour en déduire la taille du tsunami.

Comment avez-vous testé votre algorithme ?

Après l’avoir validé avec des centaines de milliers de signaux gravitationnels virtuels, on a testé notre algorithme avec des données réelles issues d’anciens séismes. L’algorithme nous a donné des estimations quasiment exactes des magnitudes qui avaient été en effet mesurées. On est maintenant en train de l’implémenter au Pérou, où le déploiement d’un réseau d’instruments classiques de surveillance des séismes est en cours. Immense et densément peuplée, située en bord de mer, la capitale, Lima, est très exposée au risque de tsunami car une très grande faille marine se trouve juste en face. Cela fait trois cents ans qu’il n’y a pas eu de séisme et on en attend un sans savoir s’il se produira demain, dans dix, cent ou cinq cents ans.

Quelles sont les autres zones particulièrement exposées aux tsunamis ?

Le tour de l’océan Pacifique est exposé à un risque élevé de tsunami car cet océan se situe sur une grande plaque très ancienne qui s’enfonce sous les autres plaques le long d’immenses failles. L’océan Indien et les Caraïbes sont également concernés.

tsunamis
Valeurs Actuelles

“Je me souviens du procès Salan… ” Hippolyte Wouters témoigne

Mon propos n’est pas de refaire ici le parcours du général Salan, ni même son procès, qui eut lieu il y a soixante ans, en mai 1962. Rappelons à toutes fins, pour les jeunes générations, que le général Salan était un des plus brillants officiers de France, de tous les militaires le plus décoré, notamment pour ses campagnes en Indochine, et que, chargé des campagnes d’Algérie et délégué général du gouvernement français en Algérie, il s’écria au balcon du forum d’Alger devant une foule en colère : « Vive de Gaulle ! », ce qui semble assez clairement avoir contribué à ramener ce dernier au pouvoir.

Comme le général de Gaulle, après avoir été élu, fit une politique contraire à celle qui lui valut son élection, le général Salan entra dans la clandestinité, à la tête de l’OAS (Organisation armée secrète), dont le but était de maintenir l’Algérie française. Cette organisation eut beaucoup d’attentats et de morts à son “actif”, faisant en quelque sorte “contrepoids” au terrorisme du FLN, qui, avec les mêmes moyens, luttait pour l’indépendance de l’Algérie. Le général Salan fut arrêté en 1962 et traduit en justice quelques semaines après son adjoint, le général Jouhaud, qui fut condamné à mort par le même tribunal que celui devant lequel il allait comparaître.

Mon propos est en fait de vous livrer le témoignage de celui qui, tout jeune avocat au barreau de Bruxelles, avait été choisi avec son confrère Me Vergauwen par la Ligue belge des droits de l’homme pour faire un rapport sur le respect par cette juridiction du caractère équitable du procès et des droits de la défense. J’acceptai bien entendu avec enthousiasme ! J’y allai, grisé de pouvoir assister à un procès d’une telle envergure, sans préjugés, même si, en tant qu’observateur, mon rôle consistait plus à critiquer le tribunal que l’accusé. Et peut-être aussi avec, comme tout avocat, un peu plus d’empathie pour la défense que pour l’accusation.

Je comprenais parfaitement, en l’espèce, la position des deux parties. Celle du pouvoir, incarnée par le général de Gaulle, qui, en voulant donner l’indépendance à l’Algérie, avait une politique, sans doute sage, mais difficile à faire admettre, et aussi celle de l’accusé qui s’était senti trahi par celui qu’il estimait avoir amené au pouvoir pour réaliser une politique conforme à ses promesses. C’est dire qu’on allait vivre des jours intenses ! Le général Salan allait-il pouvoir sauver sa tête ? Question d’autant plus brûlante que, comme je l’ai déjà dit, son adjoint avait été condamné à mort par le même tribunal quelques semaines plus tôt. Mais les plus désespérés ne sont-ils pas les chants les plus beaux ?

Le Haut Tribunal militaire était composé de trois hauts magistrats professionnels, de trois hauts gradés militaires, et, curieuse anomalie, de trois membres de la société civile désignés par le chef de l’État lui-même. Le procès commença le 15 mai. Il était prévu pour trois jours. Il en prit huit. Le procès Salan étant ma seule occupation à Paris, j’étais derrière les barrières Nadar deux heures avant l’audience qui commençait à 13 heures. Soucieux d’avoir la meilleure place – mes confrères parisiens vaquant à leurs occupations -, je m’installais inconfortablement, muni d’un sandwich, d’une bière et de quelques journaux, les mots croisés complétant mes activités. Mais cette longue et bancale attente avait l’avantage de me placer juste à côté du banc de la défense et de me permettre non seulement d’entendre les témoins, mais aussi de les voir parler, ce qui me paraissait plus instructif encore.

Cette proximité avec le banc de la défense occupé par quatre avocats créait, je dois bien le dire, une inconsciente solidarité avec ceux-ci : je m’imaginais déjà en être le cinquième homme ! Les premières choses qui me firent impression étaient le décor, et surtout le décorum : le chatoiement des robes rouges et des hermines, le foisonnement des décorations qui bardaient les poitrines des juges, le solennel aboiement des huissiers qui annonçaient l’arrivée du tribunal ! Tout cela me parut grisant, tant il est vrai que la France a, bien plus que la Belgique, le sens du spectacle, et que même ce qui n’y est pas plus reluisant y est toujours plus brillant !

Je scrutais aussi les visages. Le président du Haut Tribunal militaire, M. Bornet, n’était pas tout à fait à la hauteur du décor : il avait l’air d’un comptable bien nourri. En revanche, le procureur Gavalda était un homme beau et de haute stature. Il s’exprimait avec un léger accent cévenol (je dis “cévenol” parce qu’il était originaire des Cévennes !) et cela donnait un surcroît d’authenticité à ses propos. Me Tixier-Vignancour ressemblait un peu à un taureau, qui, selon les dires d’un de mes confrères, aurait une âme de poisson.

Comment la justice allait-elle résoudre l’incompatibilité des deux serments prêtés par l’accusé ? Celui d’obéir aux autorités de son pays et celui qu’il avait fait de ne pas abandonner les Français d’Algérie, et surtout les Algériens qui avaient fait confiance à la France et risquaient d’être massacrés dès l’indépendance acquise. J’allais assister à une tragédie grecque auréolée du panache français ! Et une tragédie d’autant plus poignante que la vie ou la mort en était l’enjeu. Premier moment de grande émotion : l’accusé entre dans la salle, entouré de deux gendarmes et vient se placer dans le box.

Son aspect manque un peu d’aura. On imagine que le général le plus décoré de France doit avoir un aspect à la mesure de sa gloire militaire. En fait, il avait un air un peu flasque et rond, et sa rare chevelure grise était encore teintée du roux dont elle était enduite pour favoriser sa clandestinité. Cela lui donnait un peu un air de clown triste, mais cette impression se dissipa assez rapidement lorsqu’il prit la parole pour dire très longuement au tribunal qu’il garderait le silence !

Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence.

Sa déclaration fut hautaine, percutante et d’assez bon aloi. J’ai pu prendre note de son exorde et de sa péroraison. « Je suis le chef de l’OAS, ma responsabilité est donc entière. Je la revendique […] . Je ne suis pas un chef de bande, mais un général français représentant l’armée victorieuse, et non l’armée vaincue. » Et ses derniers mots : « Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence. » Et on ne l’entendit plus pendant les huit jours que dura le procès !

J’avoue que j’ai gardé un souvenir un peu plus estompé des toutes premières journées consacrées aux inévitables escarmouches visant ou la compétence du tribunal ou la validité des actes de procédure, ou le choix des témoins à entendre, escarmouches qui se terminent tout aussi inévitablement par la décision de joindre l’incident au fond, en d’autres mots d’écarter tout ce qui pourrait empêcher le procès d’avoir lieu !

Il n’en reste pas moins que les passes d’armes entre l’accusation et la défense, assurée sur ce point par Mes Menuet et Le Corroller, ne manquaient pas de piquant et d’intérêt.

On entra dans le vif du sujet avec l’audition des témoins. Sur les 180 proposés, on en garda une soixantaine. Quelques hautes personnalités à charge et la grande majorité à décharge. Je ne citerai ici que ceux qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont frappé par le fond ou la forme de leurs dépositions. J’avoue avoir été ému par le frère de l’accusé, Georges Salan, médecin de son état et gaulliste convaincu. Il ne partageait donc en rien les opinions de son frère et il termina son intervention en disant : « J’ai tenu à apporter publiquement le témoignage de mon amitié conservée et de mon affection toujours fidèle, car Raoul et moi appartenons à une famille dans laquelle, quelles que soient les divergences d’opinions et les oppositions d’idées, on ne se renie pas entre frères. »

On entendit alors un témoin de première importance, Michel Debré, qui fut le Premier ministre du général de Gaulle et qui avait à faire le grand écart entre son obédience à son chef et ses prises de position extrêmes, mais antérieures, en faveur de l’Algérie française. Il avait notamment écrit, avant d’être aux affaires : « Que les Algériens sachent bien que tout abandon de l’Algérie est un acte illégitime qui place ceux qui le commettent hors la loi et que tous ceux qui s’y opposent, quels que soient les moyens employés, se trouvent en état de légitime défense ! » On imagine bien que les avocats n’allaient pas manquer d’exploiter une veine pareille ! Le témoin négocia vaille que vaille son virage à 180 degrés, et il sortit de l’audience en donnant l’impression non pas d’avoir tranché son dilemme, mais de l’avoir réduit en purée. C’est ce qu’il avait sans doute de mieux à faire. Il est vrai qu’il n’y a que les sots pour ne jamais changer d’avis.

On attendait avec impatience François Mitterrand. Il avait été, lui aussi, un partisan de l’Algérie française, et, comme ministre de la Justice de la IVe République, il avait battu le record des refus de recours en grâce émanant des avocats de fellaghas et était responsable des exécutions d’un grand nombre de ces derniers. Mais le témoin avait l’art du slalom. Il haïssait le général de Gaulle : rien ne rapproche plus les hommes qu’une haine commune pour un autre et cela servit l’accusé. Je l’entends encore dire : « Salan est un rebelle et un rebelle battu, deux fautes que ne pardonne pas aisément son vainqueur, qui ne respecte jamais autant l’État que quand il l’incarne lui-même. »

Vous avez entendu Mitterrand, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine).

La défense, bien entendu, le ménagea, et c’est l’accusation qui le mit sur la sellette. Ce qui n’empêcha pas Me Tixier-Vignancour (dont mes relations de voisinage avec lui me valaient une certaine sympathie de sa part) de me souffler, lors de la suspension d’audience qui suivit cette déposition, de manière à la fois confidentielle et goguenarde, quelques réflexions toutes personnelles sur l’individu. « Vous avez entendu Mitterrand, me dit-il, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine). D’ailleurs, je vois tout de suite quand il ment : il bat des cils et encastre les doigts de sa main droite entre ceux de sa main gauche. Mais il arrivera sans doute un jour où il ne fera plus cela qu’en disant la vérité. »

Il y eut bien d’autres témoignages dont je vous ferai grâce car, selon le parti qu’ils avaient pris, ils répétaient les mêmes critiques, les mêmes éloges et les mêmes arguments, ce qui avait un intérêt d’autant plus relatif que les mobiles étaient connus et les faits reconnus. Seule la forme était souvent fascinante, tout comme de deviner à travers ce qu’ils avaient à dire ce qu’ils avaient à cacher. Mais quel brio dans l’expression ! Il semble qu’aujourd’hui on en ait oublié l’art et jusqu’au souvenir !

Je citerai volontiers quelques phrases et passes d’armes que j’ai eu l’occasion – et le soin – de noter, car les répliques faites aux témoins par l’accusation et la défense valaient aussi leur pesant d’or ! Ainsi M. Morin, ancien préfet, ancien délégué général d’Algérie et féroce contempteur de l’accusé. Une fois son témoignage terminé, Me Tixier-Vignancour s’adresse au président : « J’observe, sans en tirer d’autres conséquences, que, contrairement au serment qu’il a prêté, l’intéressé a fait davantage un réquisitoire qu’une déposition. » Le procureur général : « C’est une appréciation ! C’est une plaidoirie que vous faites déjà. » Tixier-Vignancour : « Le témoin a tenu votre place, ne tenez pas la mienne ! » Et ce dernier encore : « Vous aurez constaté, monsieur le Président, que le témoin, en citant l’accusé, parle toujours de “Salan” et non du “général Salan”, ce qui démontre que, s’il suffi t d ‘un décret pour faire un préfet, il ne suffi t pas d’un décret pour faire un homme du monde. »

On entendit également la maréchale de Lattre de Tassigny. Feu son mari avait œuvré avec l’accusé. Le président lui fait remarquer que, si on lui demande ce qu’en aurait pensé le maréchal, une telle question n’aurait guère sa place. La maréchale lui répond alors du tac au tac : « Monsieur le Président, je serais la première à interdire que l’on fasse parler mon mari. Je pense que personne, dix ans après sa mort, n’a à interpréter ce qu’il aurait pu penser ou dire, mais moi je le pense et moi je le dis, et je suis sa veuve et la mère d’un garçon qui, en Indochine, est mort pour la France. »

Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée !

Un député d’Alger, M. Lauriol, dit à un certain moment : « L’Assemblée nationale n’est pas maître de son ordre du jour. » Le procureur général : « Nous vivrions dans un régime tyrannique, alors ? » Tixier-Vignancour : « Certes non, nous vivons dans un régime qui a tous les inconvénients de la dictature sans en avoir aucun avantage. Cela se voit au résultat ! » Un mot, aussi, de Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée ! »

Un autre député, Me Biaggi, cite un très beau passage de Chateaubriand : « Il est des autels comme celui de l’honneur, qui, bien qu’abandonnés, réclament encore des sacrifices ; le Dieu n’est point anéanti parce que le temple est désert. Partout où il reste une chance à la fortune, il n’y a point d’héroïsme à la tenter ; les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est le malheur et la mort. Après tout, qu’importent les revers si notre nom, prononcé dans la postérité, va faire battre un cœur généreux deux mille ans après notre vie ! »

Enfin un grand moment d’émotion avec la déposition de Me Fondo, qui perdit la vue en Indochine au moment où il arrachait le drapeau de la troupe ennemie. Il commence par dire : « Le général Salan restera pour moi l’exemple du courage, du sacrifice, de la fidélité à la parole donnée et à l’honneur. Je tiens à donner au général Salan, aujourd’hui même, le drapeau que j’ai pris à l’ennemi en perdant la vue. » Et, guidé par un tiers, il se rend jusqu’au banc des accusés pour remettre le drapeau entre les mains de Salan.

Vint alors l’heure du réquisitoire. Le procureur général avait sollicité, pour raisons de santé, de pouvoir, contrairement à l’usage, requérir assis, ce qui lui fut, bien sûr, accordé. Ce fut un réquisitoire bien structuré et bien dit, avec un recours un peu systématique aux Pères de l’Église (ils y sont à peu près tous passés !) et quelques concessions à l’accusé, de quoi se donner un certificat d’objectivité de nature à accroître le poids de ses réquisitions.

Il y eut un moment impressionnant : en commençant sa péroraison, il se leva de tout son long pour entamer, dit-il, ses réquisitions suprêmes. Et l’on vit alors son apparition fantomatique et majestueuse requérir la peine capitale ! Cet assis-debout était-il une marque de solennité due à une sorte de respect pour la vie sacrifiée de l’accusé, ou une astuce de métier pour donner plus de poids à ses propos ? On ne le saura jamais !

Il termina en disant : « Craignez que, quand viendra l’heure, Dieu lui-même oublie la promesse faite à saint Jean et ne daigne pas essuyer les larmes qui coulent de vos yeux ! » Invoquer Dieu dans cette affaire de justice et envisager pour ce faire que Dieu oublie des promesses me paraissait peu flatteur pour Dieu et une outrance difficilement qualifiable à l’égard de l’accusé.

Ce fut le tour de la défense. Après Me Menuet, on entendit Me Goutermanoff, Russe blanc et pied-noir, qui se lança dans une brève et intense plaidoirie ; ce fut plutôt un long cri de détresse et de gratitude. Il termina en se retournant vers l’accusé et, dans un cri déchirant, il lui lança : « Adieu Salan ! Merci Salan ! » L’émotion était à son comble et le silence total. La plupart des assistants avaient les larmes aux yeux (même les gendarmes d’audience !) et les décorations des militaires du tribunal battaient la chamade sur leur poitrine chamarrée. Seul le président restait marmoréen. D’emblée, il donne la parole à Me Tixier-Vignancour. Ce dernier sent d’instinct que ce n’est pas encore le moment de la prendre. Il veut permettre à l’émotion de pénétrer les âmes et au silence d’y parvenir.

Alors il se lève, garde un long moment le silence et puis, d’une voix grave et basse, il dit : « Monsieur le Président, vous me demandez de parler… alors que j’écoute encore. » Puis il replonge dans le silence. Enfin, par borborygmes graduellement dilués, il adopte son rythme normal et termine trois heures de plaidoirie époustouflante par une péroraison en apothéose ! « De Cao Bang et de Mulhouse, des grandes nécropoles militaires et des petits cimetières de ce qui fut le front, j’entends monter l’innombrable oraison de ceux qui ne sont plus, mais qui ne sont plus parce qu’ils ont tout donné à la patrie. Ceux-là savent, monsieur le Procureur général, le prix du sang, et certains sont couchés auprès de leur fils, pour avoir une double fois accompli l’ouvrage et refusé d’amener le drapeau. »

Ce fut la plus belle plaidoirie que j’aie entendue en soixante-cinq ans de barreau : tout y était, l’intelligence, l’émotion, la juste mesure, dans l’éloquence et même l’humour à point nommé ! Son habileté était remarquable : jamais il n’a attaqué de Gaulle de front. Ce dernier faisait, disait-il, son devoir d’homme politique et il respectait ce devoir.

Mais, ajouta-t-il, le général Salan était l’incontournable pion qui devait lui permettre de réaliser son projet. L’accusé était donc la victime propitiatoire toute désignée d’une duplicité nécessaire et en soi non critiquable. Ajoutant toutefois : « Le général de Gaulle est un homme politique qui écrit avec de l’encre sur du papier, le général Salan, un militaire qui écrit sur le sable avec son sang et celui de ses soldats. Machiavel, concluait-il, ne préconisait pas de tuer ceux qu’il était nécessaire de tromper. »

Par ailleurs, l’avocat fit part au Haut Tribunal militaire de ce que 122 députés, sous la houlette de M. Lefèvre d’Ormesson, venaient de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale un projet de loi visant à l’amnistie générale pour tous les faits relatifs aux événements d’Algérie. Il était clair que, dans le contexte de l’époque, ce projet n’avait pas une once de chance d’aboutir, mais il avait le mérite d’exister. Ce qui permettait, cette fois, à la défense de dire : « Imaginez un instant que vous prononciez un verdict de mort (qui serait immanquablement exécuté) et qu’intervienne peu de temps après une loi d’amnistie ! Vous seriez bourrelés d’un remords qui vous poursuivrait toute votre existence. »

C’était donc tendre au Haut Tribunal une perche pour rendre un arrêt qui puisse justifier l’illogisme consistant à ne pas condamner à mort le chef alors qu’il avait condamné à mort son adjoint, le général Jouhaud. On peut dire que Me Tixier-Vignancour pouvait ainsi sauver par ricochet la tête de celui pour lequel il n’avait pas plaidé !

La plaidoirie se termina à 21 heures. L’agitation verbale était forte. Que n’ai-je entendu des morceaux d’éloquence dans la bouche des assistants dans l’attente du verdict !

Deux heures et demie plus tard, les cris stridents de la sonnette et de l’huissier aboyeur retentirent de concert (si je puis dire…) et le Haut Tribunal militaire, la mine grave, fit son entrée dans la salle d’audience.

Chacun tentait de décrypter les visages des juges pour y deviner un verdict qui ne pouvait être que binaire : la mort ou la perpétuité. Impossible. Le tribunal était de marbre, sauf un juge militaire qui esquissait un léger sourire ; mais de quel verdict souriait-il ? Après quelques fastidieux paragraphes consacrés à la lecture des articles de loi, aux actes de procédure et aux questions concernant la culpabilité, vint enfin la question essentielle : y avait-il des circonstances atténuantes ? Oui ! Elles furent proclamées ! Le président n’avait pas terminé sa phrase que la salle se leva comme un seul homme et entonna la Marseillaise. Je ne sais ni comment ni pourquoi, mais je me retrouve debout et je la chante aussi ! À vrai dire, on n’est plus le maître de ses réactions au sein d’une foule ! On n’est plus tout à fait soi-même. Cela fait réfléchir…

Le plus extraordinaire est que Me Tixier-Vignancour s’était levé non pas sur le siège, mais sur le banc de la défense, avait ouvert sa robe d’où jaillissaient une chemise blanche et des bretelles tricolores. Et il se mit à chanter aussi, en solo, de sa voix de basse ! Nous devenions le chœur antique d’une tragédie qui se terminait bien… Les officiers du Haut Tribunal, prisonniers de la Marseillaise des “factieux”, saluaient debout, la main au képi ! Ce fut un moment grandiose, surréaliste, émouvant et même un peu drolatique !

Voilà ce qui est resté dans ma mémoire, soixante ans plus tard. Tout y est profondément gravé. Je peux dire que j’ai vécu lors de ce procès les jours les plus intenses des soixante-cinq ans de ma vie professionnelle et peut-être bien de mes quatre-vingt-sept ans d’existence tout court. J’étais venu pour observer et en fait j’y ai vibré et j’y ai vécu. Et en plus j’ai pu y apprendre la difficile symbiose entre la passion et l’objectivité. J’y ai appris aussi à mieux apprécier le peuple français, au sein même de ses grands conflits, par la manière profonde et brillante dont il a l’art de les traiter, à défaut de les résoudre.

J’ai songé à publier ces souvenirs parce que je suis sans doute le dernier survivant de ceux qui ont vécu ces journées dans le prétoire et que je me suis dit que, quelle que soit leur appartenance politique, rappeler aux Français cet intense moment de leur histoire était leur donner, en toute modestie, malgré la dilution de certaines valeurs (qui n’est pas leur apanage !), des motifs d’être encore plus fiers de ce qu’ils sont !

Guerre d’Algérie, les derniers secrets, hors-série n° 30 “Valeurs actuelles”, 130 pages, 10,90 €, en vente sur boutique. valeursactuelles.com.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Canicule, experts et ministre

Chronique

Sylvestre Huet

Au nord de l’Inde et au Pakistan voisin, les peuples suffoquent. Alors que les pluies de la mousson ne sont pas encore là, des températures extrêmes, de 45 à plus de 50 °C, épuisent les populations, rendent insupportables les durs labeurs des paysans et ouvriers, tuent les plus faibles. Elles frappent également les cultures. Trop sec, trop chaud pour les jeunes blés dont les rendements menacent de s’écrouler. Alors qu’il espérait remplacer l’Ukraine sur les marchés mondiaux, le premier ministre Indien, Narendra Modi, s’est résigné à un embargo sur les exportations de la céréale.

Question de science : ces températures dévastatrices, ponctuelles et régionales, ont-elles un rapport avec le changement climatique planétaire dû à nos émissions de gaz à effet de serre ? Oui, vient de répondre une étude du service météorologique britannique.

Les scientifiques du Met Office se sont plongés dans plus de 150 simulations du climat planétaire de 1850 à 2100, réalisées pour le rapport du Giec (1). Ils y ont étudié les températures de cette région du monde durant les mois d’avril et mai. Et recherché les proba­bilités d’une telle canicule précoce dans des simulations intégrant l’intensification de l’effet de serre par nos émissions et dans celles qui font « comme si » ces dernières n’avaient pas existé, ne tenant compte que des seules causes naturelles de variations climatiques.

Résultat ? Si le climat n’avait pas été modifié par nos émissions de gaz à effet de serre, le temps de retour d’une telle canicule aurait été d’une fois tous les trois siècles. Aujourd’hui, avec un climat planétaire réchauffé de 1,1 °C depuis la fin du XIXe siècle, sa probabilité est cent fois supérieure. Elle peut donc revenir tous les trois ans en moyenne. Quant au futur, à l’horizon 2100, même si l’on suivait un scénario de réduction très sévère de nos émissions, de telles températures surviendraient tous les ans.

Le résultat donne raison au Giec, qui, dans le dernier ­rapport de son groupe 1, affirme ceci : « Certaines des chaleurs extrêmes de la dernière décennie ne seraient très ­probablement pas survenues sans le réchauffement provoqué par nos émissions de gaz à effet de serre. »

La politique climatique française est-elle à la hauteur de ce défi ? Macron II vient d’en confier la responsabilité à sa première ministre. Mais si Élisabeth Borne ne fait que poursuivre la politique conduite sous Macron I, cela ne suffira pas.

la chronique scientifique de sylvestre huet
France24 - World

Documenting destruction: The race to map Ukraine's historic buildings

Issued on: 30/05/2022 - 17:58Modified: 30/05/2022 - 19:40

Sam BALL

A team of experts is racing against the clock to carry out detailed 3D maps of Ukraine’s historic buildings, hundreds of which have been left severely damaged by three months of brutal warfare. It is hoped the models will conserve the memory of these monuments, help with any future restoration and document the destruction to Ukraine's cultural heritage as a result of Russia's invasion.

Valeurs Actuelles

“L’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre ‘wokiste’”

Dans votre prologue, vous expliquez longuement que vous êtes un enfant de la ville et de la campagne. Est-ce une richesse pour comprendre les enjeux écologiques ?

J’ai une double culture et une double attache qui viennent de ma naissance. Mon père, patron relativement puissant issu du monde rural, a su garder ses racines. Je connais parfaitement ces deux mondes. À l’heure où la France rurale se sent méprisée, je considère que mon éducation tournée vers la campagne et la ville est une immense richesse. Diplômé d’une grande école de commerce, ancien banquier d’affaires et autoentrepreneur, je suis également exploitant agricole, chasseur, pêcheur. Cette double culture me permet de mieux apprivoiser la ruralité. J’éprouve une vraie colère contre l’intelligentsia parisienne qui rejette cette partie du territoire. L’attitude nonchalante des surdiplômés métropolitains et urbains vis-à-vis de la ruralité a des conséquences politiques : Valérie Pécresse fait 4 % quand Marine Le Pen est en tête dans 22 000 communes. Le parti écolo n’a fait que 1 % dans la ruralité. Ces deux France doivent se réconcilier et arrêter pour de bon de se tourner le dos.

Adepte de l’antispécisme, supposément pour “défendre les animaux”, l’écologie radicale ne se trompe-t-elle pas de combat ?

Pour préserver l’environnement, la durabilité de nos actions est fondamentale. Il n’est pas besoin d’être agrégé ou docteur pour comprendre que la surconsommation des ressources entraîne leur diminution. Cet adage paysan dit vrai : « Si on veut des œufs au printemps, il ne faut pas manger toutes les poules l’hiver. » L’écologie, qui devrait être l’étude des milieux et de l’interaction entre les êtres, gagnerait en efficacité en se focalisant sur la durabilité des actions qui se base en partie sur la recyclabilité de tout. C’est un vrai sujet qui est malheureusement mis sous le tapis.

La stigmatisation des utilisateurs de l’animal n’aide pas l’écologie. Dans mon livre, je démontre que toutes ces mouvances radicales ont des propositions incohérentes et contradictoires. Le raisonnement par l’absurde permet de mettre en relief l’incongruité de leur démarche : après avoir dit qu’on ne doit plus manger d’animaux, que fait-on ensuite ? On s’accorde avec toutes les espèces ? On établit un pacte avec elles ? On ne mange plus rien ? Contrairement aux animaux, les êtres humains ont recours à la police et à la justice. Comment voulez-vous mettre autour d’une table des animaux qui sont déraisonnables de nature ? L’autre incohérence de l’écologie radicale porte sur le recours irrémédiable au chimique. En effet, si on ne consomme plus l’animal, les champs seront davantage exploités. Cette surproduction passera par le chimique, qui fait du mal à la terre.

Votre premier chapitre est consacré au « végétalisme paisible » et à « la radicalité végane ». Comment différencier ces deux pratiques alimentaires ?

Le végétalisme est un choix de vie respectable qui consiste à exclure les produits animaux (viande, poisson, œufs, miel, lait) de son alimentation. Contrairement à l’antispéciste, le végétaliste ne veut pas imposer son mode de vie à autrui. L’antispécisme se différencie par son caractère totalitaire. L’animalisme est à l’antispécisme ce que la république est à la démocratie, c’est-à-dire une manière de l’appliquer. Cette mouvance antispéciste cherche perpétuellement des boucs émissaires. Très friands de néologismes pour essayer d’imposer leurs vues, ces militants nous appellent « les spécistes » ou encore « les carnistes ».

En utilisant des termes spécifiques comme « sentients », ils veulent démontrer que les animaux sont des êtres doués d’une pseudo-conscience. Cette vision est profondément dangereuse, car, en plus de desservir l’animal, elle n’est pas durable. Dans ce livre, j’insiste sur le totalitarisme antispéciste. Mais je considère plus largement que l’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre “wokiste”. En effet, en remettant en question ce qu’il y a de plus élémentaire et de plus indispensable à tous les peuples, ces militants font preuve d’un fascisme alimentaire. Certains vont très loin, comme David Olivier, qui veut rendre les grands carnivores sauvages végans. Que deviendrait le lion sans l’antilope ? Ouvrons les yeux, car cette mouvance est nocive pour les hommes, pour les animaux et pour le vivre-ensemble.

Vous traitez dans votre ouvrage de l’industrie chimique, qui permet aux végans de compenser leurs carences alimentaires. Est-ce une autre contradiction de cette mouvance radicale, qui consomme des produits en rien écologiques ?

En effet, les végans et les végétaliens ont besoin de prendre des compléments pour pouvoir tenir le coup, car la vitamine B12 présente dans la viande est indispensable pour les transmissions neurologiques. Ces gens-là sont obligés de se complémenter, sinon leur corps ne tiendrait pas. Le paradoxe est là : ils prônent la protection des espèces… mais par pour l’espèce humaine. Celle-ci, qui est omnivore, n’est pas obligée de prendre de la viande tous les jours, mais elle a besoin de cette diversité alimentaire pour sa physiologie. Là encore, les végans et les végétaliens ont recours à des intermédiaires qui n’ont rien de naturel. C’est un non-sens écologique, puisqu’ils vont devoir se rapprocher d’une industrie polluante pour produire ce que nous mangeons.

Malgré les failles de ces mouvements radicaux, vous concédez au véganisme la capacité de donner « parfois l’image d’une parfaite cohérence ». Que voulez-vous dire ?

Connaissez-vous des gens qui souhaitent faire du mal aux animaux gratuitement ou détruire notre planète par simple distraction ? Si oui, c’est inquiétant et ils ressortissent des tribunaux… Tout le monde veut éviter ou limiter la souffrance animale. Oui, certaines choses doivent changer, mais le véganisme est un leurre qui détourne le regard des vrais sujets ! Le véganisme consiste à culpabiliser l’être humain. Si la planète brûle, c’est parce que l’homme moderne mange des animaux et les maltraite.

Prenez l’exemple des bovins. Pour les nourrir, nous importerions du soja qui engendre la déforestation de l’Amazonie. Ainsi, un piège à carbone est détruit et nous faisons traverser la planète aux denrées. Puis, une fois dans nos champs et étables, les vaches participeraient massivement au réchauffement climatique à cause d’un système digestif générant beaucoup de méthane. Donc arrêtons de manger des vaches. Et comme en plus elles souffriraient, comme les autres animaux, dans le processus d’élevage, arrêtons de manger des animaux une fois pour toutes. Donc mangeons du végétal ou des substituts à la protéine animale faits en laboratoire.

Nous pourrions en venir à nous demander si les végans n’auraient pas raison. Tout à leur propagande, ils “oublient” simplement de dire que leur monde est fait de chimie dans les champs, dans les assiettes et dans les compléments alimentaires. L’absence de fumure dans les champs, c’est plus d’engrais chimiques. Et surtout, ils occultent que les animaux seraient en danger immédiat d’extinction si on venait à leur enlever leur utilité. Qu’ils soient sauvages ou domestiques !

Dans leur ouvrage Zoopolis, sorti en 2011, Will Kymlicka et Sue Donaldson développent une théorie politique des droits des animaux. Comment en est-on arrivé là ?

L’humanisme veut dire quelque chose : la différence fondamentale entre l’homme et l’animal est que l’homme peut poser la question du destin animal, l’inverse n’est pas vrai. Même l’homme doué de raison et de conscience peut retourner à la loi du plus fort. Comment voulez-vous instaurer une démocratie pour l’animal si celui-ci ne connaît que la loi du plus fort ? Il faut considérer les animaux à leur juste place.

Les personnes qui défendent cet écologisme radical ont tout intérêt à nous faire changer de modèle de civilisation contre l’intérêt de la nature, des animaux et de l’homme. Tout cela n’est qu’un délire de puissance prométhéenne ajouté à une cupidité exacerbée. Certes, ces activistes sont peu nombreux, mais ils sont formés et financés. C’est comme ça qu’on se retrouve avec L214, qui est soutenu, depuis le milieu des années 2010, par l’Open Philanthropy Project financé par Cari Tuna, femme du cofondateur de Facebook Dustin Moskovitz.

Derrière cet Open Philanthropy Project se cachent des fortunes du numérique américain qui, d’un côté, investissent dans des substituts à la protéine animale à partir de végétaux ou dans la viande cellulaire et qui, d’un autre côté, défiscalisent leurs impôts et subventionnent ensuite des activistes dans nos pays. Si la question d’une démocratie animale se pose, c’est bien parce qu’il y a un intérêt économique derrière. Gilles Luneau le dénonce d’ailleurs dans son ouvrage Steak barbare, où il parle d’une mafia puissante. De grands noms font de gros chèques pour ces projets délirants, à l’instar de Xavier Niel, qui investit dans plusieurs agrithèques.

L’écho médiatique et le financement de ces activistes risquent-ils de nourrir un basculement anthropologique où l’animal deviendrait l’égal de l’homme ?

Bien que je fasse confiance à l’intelligence populaire, je suis quelque peu inquiet de cette possible rupture et de ses conséquences sur notre environnement et sur l’animal. Dans notre monde, ce qui n’est pas utile disparaît. Si l’animal sauvage n’est plus utile, alors il ne sera plus préservé. Comme on ne pourra plus porter son cuir, sa laine ou manger ses œufs ou son lait, l’animal domestique finira par disparaître. Je suis donc davantage inquiet pour les animaux que pour les hommes.

Je pense néanmoins que l’Occident n’est pas prêt à vivre un tel basculement. Les Français ont consommé 8 % de plus de fromages l’année dernière, on est loin d’une rupture anthropologique ! En revanche, les antispécistes et les animalistes ont une audience médiatique qui n’est pas du tout proportionnelle à leur nombre. Ils sont très forts pour ce genre de chose. J’étais au Salon de la chasse, le dimanche 27 mars. Une manifestation à l’appel du Parti animaliste s’est tenue en face des locaux. Ce jour-là, nous étions 13 000 amoureux de la chasse, les manifestants n’étaient que 15…

La chasse, précisément, est dans le viseur de certains lobbys. La critique de la chasse n’est-elle pas le reflet d’une société qui délaisse l’héritage et les modes de vie traditionnels ?

Barbara Pompili a commis une grosse erreur en disant que la chasse était un loisir. La chasse est une manière de concevoir l’existence et la relation au monde ; c’est une culture. Je n’achète plus de viande en boucherie. Je chasse, je tue et je mange. Je passe un temps fou à préserver les milieux pour qu’ils soient favorables aux animaux. J’aspire à ce qu’on laisse tranquille les chasseurs pour plusieurs raisons. D’abord parce que la chasse est un mode de vie favorisant le vivre-ensemble et ensuite parce qu’elle est durable et vertueuse.

En quoi l’antispécisme, le véganisme et aussi le courant antichasse entrent-ils en contradiction avec les besoins existentiels de l’espèce humaine ?

Nous sommes des hommes modernes, enfants de chasseurs et d’éleveurs. Si nous nous sommes redressés et que notre cerveau s’est développé, c’est parce que nous avions accès à de la protéine animale. On s’est coordonnés grâce à la chasse. Puis est venu naturellement l’élevage. Le nomade chasseur-cueilleur est devenu un éleveur. Dès qu’il y a eu la chasse, la question déterminante “comment allons-nous survivre ?” ne pouvait plus se poser. C’est important de revenir sur ce point, car il ne faut pas oublier que nous sommes les enfants de ces hommes modernes du néolithique. Les déconstructeurs de notre temps veulent la mort de notre civilisation. Le mouvement qui lutte contre la chasse, qui se croit majoritaire alors qu’il est minoritaire, s’attaque très violemment – comme les végans et les animalistes – à l’élevage. Cette défiance brutale est contraire à l’essence de l’humanité, car nous, les chasseurs, sommes les fondations anthropologiques et culturelles de l’homme moderne.

En plus de démontrer l’imposture de ces nouveaux prédateurs, vous défendez une lecture de l’écologie connectée au réel. Sans passer par le véganisme et l’antispécisme, quelles solutions concrètes doit-on mettre en place pour sauver notre écosystème ?

Revenir à des choses simples et de bon sens. Consommer mieux et moins, en circuit court. Ceci est applicable pour l’alimentaire et le vêtement. Nous portons des jeans qui ont fait en moyenne plus d’une fois le tour de la planète ! Tâchons de réparer ou faire réparer et de recycler tous nos déchets quand cela est possible. En bref : l’approche paysanne de l’existence, sans pour autant revenir deux siècles en arrière, est fondamentale.

Il faut lutter contre le gaspillage. Chez les particuliers, dans la distribution ou la restauration, nous gaspillons plus que de raison. Regardez dans les poubelles des grandes surfaces, des particuliers et des restaurants… vous serez sidérés ! Cessons de jeter par la fenêtre ses déchets lorsque l’on roule. Une étude de Vinci montre que près de 40 % des automobilistes sont des jeteurs. Je ramasse ces déchets avec la Fédération des chasseurs des Hauts-de-France par tonnes ! La Terre est notre maison commune, ne l’oublions pas. Une fois ces quatre choses réglées, nous aurons fait un bon bout de chemin. Le tout sans incantation, sans culpabilisation et sans toucher à ce que nous avons de plus cher et réconfortant : nos assiettes !

Les Nouveaux Prédateurs : antispécistes, militants végans, écologistes radicaux, de Charles-Henri Bachelier, Le Cherche-Midi, 160 pages, 16 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict

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For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.

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By Isabel Kershner

JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.

He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.

But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.

One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.

Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.

Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.

Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.

The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.

Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.

“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”

As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.

While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.

Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”

His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.

Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.

He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.

“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”

He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.

Now they are coming back.

While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.

The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.

“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.

For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.

“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”

Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”

Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.

Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”

Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.

Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.

A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.

“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”

He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.

More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.

As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.

Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.

And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.

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France24 - World

Marx, Instagram & nausea: Brutal class satire 'Triangle of Sadness' wins Cannes Palme d'Or

Issued on: 29/05/2022 - 18:37Modified: 29/05/2022 - 18:44

Juliette MONTILLY Follow

A viciously sharp satire about class conflict, with an already-infamous vomiting and pooping scene, won the Palme d'Or at the Cannes Film Festival on Saturday, the second time Swedish director Ruben Östlund has won the prize. FRANCE 24’s Nina Masson and Juliette Montilly take a look at the palmarès. 

L'Humanité

Mieux vaut croiser un grand scorpion qu’un petit !

Actu

Zoologie Indiana Jones avait raison : plus ces arachnides sont petits, plus leur venin est mortel pour l’humain !

Anna Musso

« En matière de scorpions, plus ils sont gros, mieux c’est », conseille Indiana Jones dans le film de Spielberg, le Royaume du crâne de cristal. Une réplique qui a inspiré une très sérieuse étude irlandaise, dont les résultats, parus dans la revue Toxins, viennent de confirmer ce lien entre la taille d’un scorpion et la toxicité de son venin. Après avoir rassemblé et croisé les travaux scientifiques mesurant la puissance des venins de 36 espèces de scorpions, les chercheurs les ont comparés aux mesures morphologiques de ces arachnides, pour voir si la dangerosité toxique dépendait vraiment de leur taille. Résultat : ce sont bien les espèces les moins grandes qui fabriquent les venins les plus mortels. Parmi elles figurent le scorpion des écorces , de 3 à 4 cm, ou le scorpion jaune brésilien, qui mesure entre 5 à 7 cm. À l’inverse, les plus grandes espèces sont souvent les moins dangereuses. Par exemple, le scorpion des rochers – environ 21 cm – a le venin le moins puissant.

Le scorpion est le 3e animal le plus meurtrier sur terre. S’ils ne sont pas tous mortels, ils sont tous venimeux. Dans la majorité des cas, leur piqûre provoque des symptômes locaux : rougeurs, douleurs, engourdissement, gonflement. Mais elle peut aussi déclencher des problèmes neurologiques graves, voire la mort, ce qui est le cas pour plus de 3 000 personnes chaque année dans le monde. Sachant que la plupart des victimes hospitalisées avec des symptômes graves sont des enfants de moins de 15 ans, l’identification de l’espèce responsable est essentielle pour administrer rapidement le bon traitement. A. M.

scorpions
Valeurs Actuelles

L’assimilation ou “l’adoption” d’une personne par la nation

L’“assimilation” comme manière d’intégrer les personnes immigrées à la communauté nationale est décriée ; elle les dépouillerait de leur identité et de leurs traditions, effet d’un manque d’ouverture que respecterait au contraire l’intégration diversitaire des pays anglo-saxons. La pratique de l’adoption permet d’éclairer le débat : leur point commun, l’accueil d’un membre initialement étranger à la famille (adoption) ou au pays (immigration) concernés a pour enjeu qu’il en devienne un membre à part entière.

La pratique française de l’adoption est “plénière” : l’enfant devient pleinement l’enfant de ses parents adoptants comme s’il était né d’eux. Le lien filial avec un enfant adopté s’établit sans différence de nature avec celui d’un “enfant biologique” ; la situation filiative d’un enfant venu dans sa famille par adoption est similaire à celle d’un enfant né de la vie sexuelle du couple parental. Le lien créé par l’adoption est inconditionnel, l’enfant est dans cette famille comme s’il y avait toujours été, la famille adoptante est pour l’enfant sa famille car la seule ayant noué le lien filiatif avec lui.

L’open adoption à l’américaine est différente : c’est un contrat de cession d’enfant ; les avocats formalisent les droits de chacune des parties selon la manière coutumière aux États-Unis. L’enfant devient juridiquement celui de sa famille adoptante ; mais qu’un enfant “ne s’adapte pas” à elle, la situation est gérée depuis des blogs d’échange d’enfants, avec l’idée qu’un enfant qui ne s’est pas fait sa place dans une famille la trouvera peut-être dans une autre, éventuellement en allant jusqu’à changer son prénom : le lien est conditionnel. L’adoption ne crée pas une implantation symbolique, comme si l’enfant était natif de sa famille ; la manière anglo-saxonne établit l’adoption en une filiation seconde, elle formalise le transfert d’un enfant d’une famille à une autre mais qui pourrait devenir une autre encore : de ce fait, elle n’est pas sécurisante comme la manière française.

La différence des pratiques correspond à des sensibilités culturelles façonnées par les traditions religieuses des deux pays. L’adoption française donne le primat au lien symbolique, ce qui permet la création d’un lien pleinement filiatif en l’absence même de lien organique entre les parents et l’enfant ; cette manière fait écho à la tradition catholique où le lien spirituel suffit à fonder pleinement une parenté, ce que reflète la paternité symbolique selon une hiérarchisation : depuis les parrain et marraine, éponymes de l’enfant et parents spirituels, le prêtre appelé père, le pape ; contrastant avec la tradition protestante, matrice de la société américaine, pour laquelle la relation du croyant se fait sans intermédiaire avec son Dieu. De la même manière, l’eucharistie distingue la foi catholique pour laquelle elle spiritualise la présence du Christ, de la foi protestante. Les divergences des deux cultures se reflètent dans la confection du lien de filiation : la manière française en fonde la vérité sur une construction psychique et symbolique, l’anglo-saxonne requiert le caractère charnel, organique, conservant donc une référence originelle aux géniteurs, selon l’ancrage réaliste qui la caractérise.

Poursuivons notre analogie : ces différences s’illustrent dans les approches différentes de l’immigration. La manière française est symbolique et culturelle ; elle fait du nouvel arrivé un enfant du pays comme s’il en était natif. D’où importe qu’il témoigne un privilège aux manières du pays d’accueil, non comme une soumission ni un oubli du pays quitté, mais comme un pacte nouant un lien immarcescible, et le témoignage d’endosser la dette symbolique commune qui fait entre tous le lien citoyen, ferment même du lien national, quelle que soit de chacun sa provenance géographique.

L’approche américaine n’enracine pas les personnes immigrées dans des mœurs communes ; c’est d’abord le fait que les États-Unis se sont constitués comme une agrégation de diversités culturelles. Mais surtout le critère d’intégration y est autre qu’en France : il est surtout économique. La diversité ne fait pas embarras car ce qui compte est l’insertion productive, dans la logique postprotestante du “on a ce que l’on mérite”, qui découle de la doctrine réformée de la grâce. Le pays ne se sent pas engagé autrement, reflet d’un lien social privatisé jusqu’à l’excès aux États-Unis alors qu’il est socialisé jusqu’à l’excès inverse en France, dans cette opposition culturelle entre la France prompte à la compassion et qui « réserve sa pitié pour le déshérité [tandis que le monde américain d’influence protestante veut] construire un monde d’égalité, de justice et de droit », comme le note Jean-Marie Rouart ( Ce pays des hommes sans Dieu, Bouquins, 2021).

Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ?

Aussi est-il surprenant que l’assimilation soit en France tenue pour une dépossession faite aux immigrés : elle est une main tendue. Mais une main tendue ne noue le lien que si elle est saisie. Il en résulte une impérative régulation qui soit au préalable du moment migratoire, et non pas postérieure comme la régulation économique américaine. De même qu’une adoption plénière justifie une évaluation préalable : celle de la motivation du couple adoptant et de ses capacités matérielles d’accueil (le fameux “parcours d’agrément”) en même temps qu’une préparation de l’enfant à la mutation filiative à laquelle il est destiné ; de même l’assimilation suppose une double évaluation nécessairement préalable au moment de la migration : économique (du côté du pays) et culturelle (du côté du migrant, surtout la maîtrise de la langue). Sans quoi le rejet est inévitable : rejet de l’adoption par un enfant qui ne parvient à honorer la dette symbolique qu’il ressent à l’égard de sa famille adoptante, et qui du coup le déborde ; rejet de l’immigration pour des raisons analogues, par impossibilité de se sentir en mesure d’honorer la dette symbolique à l’égard du pays d’accueil, souvent par mauvaise conscience d’avoir délaissé le pays d’origine.

L’immigration en provenance de pays d’islam est-elle plus rétive à l’assimilation ? Faut-il le comprendre en fonction du fait que le principe de l’adoption comme instaurant une filiation n’existe pas en islam : l’enfant abandonné est recueilli mais demeure à jamais le fils, la fille de ses géniteurs, et à jamais musulman, ce qui est corrélé ?

Pourtant le problème n’est pas de cette conception culturelle ; il est de l’approche française de l’immigration faite depuis l’importation en France de la manière américaine de la gérer, véritable déculturation imposant le principe diversitaire de la logique américaine. Cette importation, effet de l’idéalisation des élites, dans l’illusion que l’américanisation favoriserait de coller à la réussite des États-Unis, prive de la régulation culturelle de l’immigration en France, au risque d’en faire un grave problème de société, qu’il serait injuste d’attribuer à quelque intolérance des Français à l’égard des personnes immigrées.

Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ? L’assimilation ne peut fonctionner sans une fierté d’être français : non pas une fierté prétentieuse, mais celle banale qui fait fier de sa famille parce qu’elle est sa famille, de son pays parce qu’il est son pays ; la fierté est le ciment de la filiation, qu’il s’agisse de faire l’enfant d’une famille ou le citoyen d’un pays. L’assimilation est la manière culturelle française d’accueillir l’immigration.

*Christian Flavigny est pédopsychiatre et psychanalyste. Une version intégrale de cette tribune a été publiée sur le site de l’Institut Thomas-More.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Universities warn of EU-UK research scheme 'close to precipice'

By Jessica ParkerBBC Brussels correspondent

Universities have called for an urgent resolution to a row about UK access to a major EU research programme.

Universities UK, which represents 140 institutions, fears ministers could be about to abandon the Horizon scheme.

In a letter to the European Commission, seen by the BBC, it describes the situation as "close to the precipice."

The EU has indicated UK participation is tied to the row about post-Brexit arrangements for Northern Ireland.

Horizon Europe is the EU's key funding programme for research and innovation, with a current budget of €95.5bn (£81.2bn).

The UK's associate membership was agreed in principle under the 2020 Trade and Co-operation Agreement, but ministers have been drawing up alternatives after complaining access was being blocked by Brussels.

The EU's ambassador to London, João Vale de Almeida, has described Horizon access as "collateral damage" in the impasse over the Northern Ireland Protocol, which governs post-Brexit trading rules for Northern Ireland.

He reportedly said that the "lack of trust" was having "a negative impact in other areas".

Tensions between the EU and UK have escalated since Foreign Secretary Liz Truss said a new law would be introduced to potentially scrap parts of the protocol unilaterally.

The EU accepts the post-Brexit treaty, which Boris Johnson's government signed up to, is causing disruption for Northern Ireland but wants changes within the existing agreement.

In its letter to European Commission Vice-President Maros Sefcovic, Universities UK says that scientific collaboration should not be compromised by "unrelated political disputes".

It warns that many of its members have reported researchers being "forced" to leave projects.

And that the delay is being "keenly felt" by both EU and UK institutions, with the situation "deteriorating every day that the uncertainty drags on".

"Failure to secure UK association to Horizon Europe would be a lose-lose for health, wealth and wellbeing and would do a disservice to future generations in Europe and beyond," the letter adds.

Universities UK believes a decision by ministers to abandon association could come within weeks in what it anticipates would be an irreversible move.

The UK minister for science, research and innovation, George Freeman, has said membership remains the priority but a plan B is being kept on standby.

Scientists and academics have for months raised the alarm that delays in access are creating problems because funding cannot be released to UK collaborators without a formal agreement. And they have expressed concerns that EU researchers will not include UK scientists in their projects.

In March the UK government extended a funding guarantee for successful Horizon Europe applicants, until the end of the 2022.

Last year, Cancer Research UK told the BBC that exclusion from Horizon Europe would be a "significant blow" in efforts to combat cancer. Sir Jeremy Farrar of the Wellcome Trust described Horizon as "the world's biggest international science funding programme".

That programme brings together researchers from industry and academia, with projects ranging from fundamental research to tackling issues such as combating climate change and efforts to find treatments for debilitating diseases.

Universities UK's letter, signed by Prof Paul Boyle of Swansea University, requests a meeting between Mr Sefcovic and UK vice-chancellors.

A UK government spokesperson said: "It's hugely disappointing the EU continues to politicise scientific co-operation by delaying our accession to Horizon.

"If the UK is unable to associate soon, and in good time to make full use of the opportunities they offer, we will introduce a comprehensive alternative to promote global science, research and innovation collaboration."

The European Commission said it looked forward to a "prompt resolution" and that it recognised "the mutual benefit in cooperation in science, research and innovation, nuclear research and space".

But it added the EU-UK Trade and Cooperation Agreement did not provide for a specific obligation to associate the UK "at this point in time, nor for a precise deadline to do so".

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L'Humanité

Télévision. Quand Ovidie inverse les rapports de pouvoir

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La réalisatrice propose une série qui joue sur le principe de la permutation des genres. On y suit le parcours d’un jeune adulte qui entame une carrière dans le porno à la fin des années 1990.

Sohir Belabbas

Décrire le milieu du X sans montrer une seule scène de sexe, dénoncer le sexisme sans filmer une seule séquence de violences physiques, c’est la prouesse réalisée par Ovidie dans sa dernière création. De quelle manière y parvient-elle ? Juste en inversant les pouvoirs… Sa série  nous plonge dans un univers dystopique, dont les faits s’inspirent de la vie de l’ex-actrice porno. Romain (Jérémy Gillet) est un étudiant de bonne famille de province sans histoire, qui pense trouver dans l’univers du X l’expression d’une rébellion et une voie d’émancipation. Il découvre finalement un milieu assez « ordinaire » : de simples travailleurs, des gens attachants, d’autres violents… Les points communs s’arrêtent là.

Des gens bien ordinaires illustrent le parcours de vie de l’étudiant sur un an en huit courts métrages d’une dizaine de minutes qui « représentent à chaque fois des unités de lieu différentes où le personnage principal doit affronter une nouvelle difficulté », explique la réalisatrice.

Romain, élevé par un père au foyer, vit une relation toxique avec une femme plus âgée que lui. Il découvre un milieu du X dominé par les femmes, où les hommes sont confrontés à la banalité de certaines scènes de violence. Il se heurte à la stigmatisation publique subie par ceux qui exercent le métier d’acteur porno. Pour le jeune acteur belge de 22 ans, qui incarne merveilleusement cette permutation de genre, ce principe permet de « mettre en évidence des comportements sexistes qui seraient passés à la trappe autrement, tant ils sont ordinaires ».

Comme dans cette séquence dans un bus où une vieille dame fixe de son regard libidineux le jeune homme. Une scène glaçante d’oppression ordinaire. Nul besoin de pousser trop loin le principe d’inversion : « Les personnages féminins ne cherchent pas à singer les hommes. Simplement, ils ne répondent pas aux représentations véhiculées la plupart du temps dans les fictions de personnages charmants et sexualisés, même légèrement », poursuit Ovidie.

L’énergie radicale de la jeunesse

Isaure (Raïka Hazanavicius), l’amie intime de Romain, est ce personnage dont on oublie d’ailleurs totalement le genre. Camarade de fac, c’est une militante qui commet des sabotages d’antennes-relais. Elle désapprouve la voie que son ami a empruntée dans le porno, qui ne fait qu’alimenter la marchandisation des corps. Tous deux sont différemment animés par un désir de rébellion : « Isaure agit dans la clandestinité, mais ça va passer aux informations ; Romain, tout le monde va le voir, mais personne ne va le dire. Même les modalités d’action sont inversées », raconte l’actrice.

Romain veut réaliser des films militants. La découverte de ce milieu et de ses conditions de travail lui fait prendre un autre engagement : faire valoir les droits des travailleurs du porno. Les deux amis dégainent des stratégies militantes qui, selon Ovidie, relèvent du «  suicide social » : «  Pour avoir connu les deux types de personne, ça s’est toujours mal terminé pour tout le monde. Et le monde n’a pas changé pour autant.  » Cette énergie radicale déployée par la jeunesse a néanmoins séduit Raïka Hazanavicius : « Ces personnages montrent un feu intérieur qui exprime un besoin de se faire entendre à leur petite échelle. L’un crie le besoin de se réapproprier son corps et sa vie ; l’autre, celui de se réapproprier le pouvoir. Et à 18 ans, on se bat pour les faire exister. »

« Une dénonciation du patriarcat»

Ainsi, dans l’inversion des pouvoirs, toutes les femmes ne représentent pas des oppresseurs. Andrée (Sophie-Marie Larrouy) galère pour trouver un appartement avec ses fiches de paye d’actrice porno. Une manière de faire entendre que la classe sociale prime sur le genre dans les rapports de domination ? Que les femmes au pouvoir sont des hommes comme les autres ? « Non, je pense que cette inversion des genres permet surtout de faire ressortir la domination des hommes sur les femmes. Pour moi, elle exprime une dénonciation du patriarcat. Les discriminations subies par les personnages féminins seront toujours moindres comparées à la stigmatisation que subit une femme qui va perdre ses droits parentaux ou qui prend le risque de se faire violer parce que, dans la rue, on la reconnaît », constate Ovidie .

Grâce à ce rôle, Jérémy Gillet avoue avoir véritablement pris conscience de «  la normalisation des oppressions des femmes ». Le pari est réussi pour la réalisatrice de Pornocratie, qui, au-delà de dénoncer, donne à voir une fiction originale qui dépeint avec humour et intelligence cette fin de règne du porno en cassette VHS.

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France24 - World

Debunking claims that the French president is the head of the EU

Issued on: 29/04/2022 - 18:31

Georgina ROBERTSON

In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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Athènes va donner ses BMP-1 à Kiev et les remplacer par des véhicules de combat d’infanterie allemands

par Laurent Lagneau · 31 mai 2022

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Le 19 mai, la République tchèque a confirmé qu’elle recevrait de la part de l’Allemagne quinze chars Leopard 2A4 afin de remplacer une partie des T-72 qu’elle venait de céder à l’Ukraine. Et de préciser par ailleurs qu’elle allait également entamer des négociations pour se procurer jusqu’à 50 Leopard 2A7+ de dernière génération.

Un tel accord a été rendu possible grâce à l’initiative « Ringstausch », laquelle permet, quand cela est possible, le remplacement par Berlin des matériels d’origine soviétique livrés à l’Ukraine par les États membres de l’Otan. Et plus que cela encore étant donné qu’elle vise aussi à conclure quelques contrats supplémentaires…

En tout cas, c’est ce qui va également se passer pour la Grèce, qui dispose de véhicules de combat d’infanterie BMP-1A1… d’origine soviétique. En effet, ces derniers avaient d’abord été utilisés par les forces armées de la République démocratique allemand [RDA] avant d’être récupérés, au moment de la réunification, par la Bundeswehr. Puis, ils furent revendus à l’armée grecque dans les années 1990.

Ce 31 mai, à l’issue d’un Conseil européen extraordinaire tenu à Bruxelles, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a en effet indiqué que Berlin va « livrer des véhicules de combat d’infanterie à la Grèce afin qu’Athènes puisse transférer ses équipements d’origine soviétique à l’Ukraine ».

« Nous fournirons à la Grèce des véhicules de combat d’infanterie allemands » et les « ministères de la Défense vont régler les détails et mettre rapidement en œuvre cet accord », a insisté M. Scholz, sans préciser le type des VCI devant être livrés à l’armée grecque.

Cela étant, et d’après le site spécialisé grec « Defence Review », les VCI en question seraient des Marder 1 A3 d’occasion, la Bundeswehr ayant commencé à les remplacer par des Puma. Dans un premier temps, 100 exemplaires seraient livrés à l’armée grecque. Puis 100 autres pourraient suivre en 2023.

Mais l’affaire ne s’arrêterait pas là car, toujours selon la même source, le remplacement des BMP-1A1 par des Marder va marquer le « début des négociations en vue de conclure un contrat pour la modernisation des chars Leopard ainsi qu’un autre pour l’acquisition de 205 véhicules blindés KF-41 Lynx », produits par Rheinmetall.

Pour rappel, doté d’un canon de 30mm monté sur une tourelle Lance 2.0, le KF-41 est un VCI monté sur chenilles d’environ 44 tonnes en configuration de combat. La Hongrie en a commandé 218 exemplaires, pour 2 milliards d’euros.

Quant aux chars, Athènes a l’intention porter 183 chars Leopard 2A4 au standard 2A7 et de remettre à niveau jusqu’à 190 Leopard 1A5. Le montant de ce programme pourrait atteindre 1,9 milliard d’euros.

Athènes va donner ses BMP-1 à Kiev et les remplacer par des véhicules de combat d’infanterie allemands

par Laurent Lagneau · 31 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Le 19 mai, la République tchèque a confirmé qu’elle recevrait de la part de l’Allemagne quinze chars Leopard 2A4 afin de remplacer une partie des T-72 qu’elle venait de céder à l’Ukraine. Et de préciser par ailleurs qu’elle allait également entamer des négociations pour se procurer jusqu’à 50 Leopard 2A7+ de dernière génération.

Un tel accord a été rendu possible grâce à l’initiative « Ringstausch », laquelle permet, quand cela est possible, le remplacement par Berlin des matériels d’origine soviétique livrés à l’Ukraine par les États membres de l’Otan. Et plus que cela encore étant donné qu’elle vise aussi à conclure quelques contrats supplémentaires…

En tout cas, c’est ce qui va également se passer pour la Grèce, qui dispose de véhicules de combat d’infanterie BMP-1A1… d’origine soviétique. En effet, ces derniers avaient d’abord été utilisés par les forces armées de la République démocratique allemand [RDA] avant d’être récupérés, au moment de la réunification, par la Bundeswehr. Puis, ils furent revendus à l’armée grecque dans les années 1990.

Ce 31 mai, à l’issue d’un Conseil européen extraordinaire tenu à Bruxelles, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a en effet indiqué que Berlin va « livrer des véhicules de combat d’infanterie à la Grèce afin qu’Athènes puisse transférer ses équipements d’origine soviétique à l’Ukraine ».

« Nous fournirons à la Grèce des véhicules de combat d’infanterie allemands » et les « ministères de la Défense vont régler les détails et mettre rapidement en œuvre cet accord », a insisté M. Scholz, sans préciser le type des VCI devant être livrés à l’armée grecque.

Cela étant, et d’après le site spécialisé grec « Defence Review », les VCI en question seraient des Marder 1 A3 d’occasion, la Bundeswehr ayant commencé à les remplacer par des Puma. Dans un premier temps, 100 exemplaires seraient livrés à l’armée grecque. Puis 100 autres pourraient suivre en 2023.

Mais l’affaire ne s’arrêterait pas là car, toujours selon la même source, le remplacement des BMP-1A1 par des Marder va marquer le « début des négociations en vue de conclure un contrat pour la modernisation des chars Leopard ainsi qu’un autre pour l’acquisition de 205 véhicules blindés KF-41 Lynx », produits par Rheinmetall.

Pour rappel, doté d’un canon de 30mm monté sur une tourelle Lance 2.0, le KF-41 est un VCI monté sur chenilles d’environ 44 tonnes en configuration de combat. La Hongrie en a commandé 218 exemplaires, pour 2 milliards d’euros.

Quant aux chars, Athènes a l’intention porter 183 chars Leopard 2A4 au standard 2A7 et de remettre à niveau jusqu’à 190 Leopard 1A5. Le montant de ce programme pourrait atteindre 1,9 milliard d’euros.

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Le 19 mai, la République tchèque a confirmé qu’elle recevrait de la part de l’Allemagne quinze chars Leopard 2A4 afin de remplacer une partie des T-72 qu’elle venait de céder à l’Ukraine. Et de préciser par ailleurs qu’elle allait également entamer des négociations pour se procurer jusqu’à 50 Leopard 2A7+ de dernière génération.

Un tel accord a été rendu possible grâce à l’initiative « Ringstausch », laquelle permet, quand cela est possible, le remplacement par Berlin des matériels d’origine soviétique livrés à l’Ukraine par les États membres de l’Otan. Et plus que cela encore étant donné qu’elle vise aussi à conclure quelques contrats supplémentaires…

En tout cas, c’est ce qui va également se passer pour la Grèce, qui dispose de véhicules de combat d’infanterie BMP-1A1… d’origine soviétique. En effet, ces derniers avaient d’abord été utilisés par les forces armées de la République démocratique allemand [RDA] avant d’être récupérés, au moment de la réunification, par la Bundeswehr. Puis, ils furent revendus à l’armée grecque dans les années 1990.

Ce 31 mai, à l’issue d’un Conseil européen extraordinaire tenu à Bruxelles, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a en effet indiqué que Berlin va « livrer des véhicules de combat d’infanterie à la Grèce afin qu’Athènes puisse transférer ses équipements d’origine soviétique à l’Ukraine ».

« Nous fournirons à la Grèce des véhicules de combat d’infanterie allemands » et les « ministères de la Défense vont régler les détails et mettre rapidement en œuvre cet accord », a insisté M. Scholz, sans préciser le type des VCI devant être livrés à l’armée grecque.

Cela étant, et d’après le site spécialisé grec « Defence Review », les VCI en question seraient des Marder 1 A3 d’occasion, la Bundeswehr ayant commencé à les remplacer par des Puma. Dans un premier temps, 100 exemplaires seraient livrés à l’armée grecque. Puis 100 autres pourraient suivre en 2023.

Mais l’affaire ne s’arrêterait pas là car, toujours selon la même source, le remplacement des BMP-1A1 par des Marder va marquer le « début des négociations en vue de conclure un contrat pour la modernisation des chars Leopard ainsi qu’un autre pour l’acquisition de 205 véhicules blindés KF-41 Lynx », produits par Rheinmetall.

Pour rappel, doté d’un canon de 30mm monté sur une tourelle Lance 2.0, le KF-41 est un VCI monté sur chenilles d’environ 44 tonnes en configuration de combat. La Hongrie en a commandé 218 exemplaires, pour 2 milliards d’euros.

Quant aux chars, Athènes a l’intention porter 183 chars Leopard 2A4 au standard 2A7 et de remettre à niveau jusqu’à 190 Leopard 1A5. Le montant de ce programme pourrait atteindre 1,9 milliard d’euros.

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Le 19 mai, la République tchèque a confirmé qu’elle recevrait de la part de l’Allemagne quinze chars Leopard 2A4 afin de remplacer une partie des T-72 qu’elle venait de céder à l’Ukraine. Et de préciser par ailleurs qu’elle allait également entamer des négociations pour se procurer jusqu’à 50 Leopard 2A7+ de dernière génération.

Un tel accord a été rendu possible grâce à l’initiative « Ringstausch », laquelle permet, quand cela est possible, le remplacement par Berlin des matériels d’origine soviétique livrés à l’Ukraine par les États membres de l’Otan. Et plus que cela encore étant donné qu’elle vise aussi à conclure quelques contrats supplémentaires…

En tout cas, c’est ce qui va également se passer pour la Grèce, qui dispose de véhicules de combat d’infanterie BMP-1A1… d’origine soviétique. En effet, ces derniers avaient d’abord été utilisés par les forces armées de la République démocratique allemand [RDA] avant d’être récupérés, au moment de la réunification, par la Bundeswehr. Puis, ils furent revendus à l’armée grecque dans les années 1990.

furent revendus

Ce 31 mai, à l’issue d’un Conseil européen extraordinaire tenu à Bruxelles, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a en effet indiqué que Berlin va « livrer des véhicules de combat d’infanterie à la Grèce afin qu’Athènes puisse transférer ses équipements d’origine soviétique à l’Ukraine ».

« Nous fournirons à la Grèce des véhicules de combat d’infanterie allemands » et les « ministères de la Défense vont régler les détails et mettre rapidement en œuvre cet accord », a insisté M. Scholz, sans préciser le type des VCI devant être livrés à l’armée grecque.

Cela étant, et d’après le site spécialisé grec « Defence Review », les VCI en question seraient des Marder 1 A3 d’occasion, la Bundeswehr ayant commencé à les remplacer par des Puma. Dans un premier temps, 100 exemplaires seraient livrés à l’armée grecque. Puis 100 autres pourraient suivre en 2023.

Mais l’affaire ne s’arrêterait pas là car, toujours selon la même source, le remplacement des BMP-1A1 par des Marder va marquer le « début des négociations en vue de conclure un contrat pour la modernisation des chars Leopard ainsi qu’un autre pour l’acquisition de 205 véhicules blindés KF-41 Lynx », produits par Rheinmetall.

Pour rappel, doté d’un canon de 30mm monté sur une tourelle Lance 2.0, le KF-41 est un VCI monté sur chenilles d’environ 44 tonnes en configuration de combat. La Hongrie en a commandé 218 exemplaires, pour 2 milliards d’euros.

Quant aux chars, Athènes a l’intention porter 183 chars Leopard 2A4 au standard 2A7 et de remettre à niveau jusqu’à 190 Leopard 1A5. Le montant de ce programme pourrait atteindre 1,9 milliard d’euros.

BBC

JK Rowling firm in row over right-to-roam access

By David KnoxBBC Scotland Selkirk

A firm controlled by Harry Potter author JK Rowling has been accused of preventing access to paths on forestry estates in the Scottish Borders.

Walkers and mountain-bikers claim that navigating a historical six-mile right-of-way has been hampered by the firm.

Thistlelane Ltd owns the 290-hectare Sheperdscleuh estate as well as the 306-hectare Wardlaw estate.

Agents for Thistlelane rejected accusations that right-to-roam legislation had been breached.

The agents, Scottish Woodlands, confirmed that talks were ongoing with community groups and access officers over "issues".

Walkers and community leaders claim Rowling's company erected no-access signs at gates on the trail known as Captain's Road, blocked efforts to erect way-markers, threatened to lock gates, and even planted trees across the route.

Mountain bike enthusiast Paul Collins, who lives in the Yarrow Valley, said "We can't now walk or cycle the original Captain's Road because of forestry, and they keep raising concerns about using the nearby forestry road as an alternative route.

"We're now at the stage where we can't follow the Captain's Road because of the action of the landowners."

Mr Collins said forestry companies at nearby Glentress were opening up great swathes of land for walkers and mountain bikers but this small right-of-way over the hills above St Mary's Loch appeared to have been closed down.

Thistlelane Ltd is under the sole directorship of JK Rowling's husband, Dr Neil Murray, and lists the person with significant control - having at least three-quarters of the shares - as the author by her married name of Joanne Kathleen Murray.

The Captain's Road, which links two droving inns, Tibbie Shiel's and Tushielaw, was one of the earliest metalled roads connecting the Ettrick and Yarrow valleys.

It is named after a Napoleonic War captain, called Napier, who bought and farmed the same hills in the early 19th Century.

Following the arrival of modern-surfaced roads in the early 20th Century, it gradually became overgrown.

With the growth in popularity of rambling and off-road biking the Captain's Road began to be used more regularly as a way up into the hills from the Ettrick and Yarrow valleys.

In 2019 a missing link was re-established, with public and grant funding from the local authority and other organisations.

The opening saw around 30 walkers cross the six-mile route - and over the following months many more hikers and bikers followed in their footsteps across the scenic pass.

But during the Covid pandemic "no access" signs appeared.

Gordon Harrison, who is a former chair of the Ettrick and Yarrow Community Council, took part in the original negotiations with landowners when re-establishing sections of the Captain's Road.

He said: "The Captain's Road has been there for a long time and when the community decided to signpost it and resurface a section, the discussions with landowners were favourable.

"We wanted to encourage people to visit the area and either walk or cycle the route between Tushielaw and St Mary's Loch - there are some spectacular views."

But Mr Harrison added: "Something has happened and I don't know what, but more recently there has been continuous hurdles put up to prevent people using the route.

"The latest is them planting saplings across the right-of-way and not offering any alternative routes - those saplings will quickly become large trees and it will be impossible to walk or cycle through there."

Frank Garton was also heavily involved with the project to re-establish the lost section of the Captain's Road.

He said: "We are now at the stage where you can't use the right-of-way and we are not allowed to sign-post any alternative routes.

"The entire project to connect the two paths, as well as all the grant and public funding, has been a waste of time."

Scottish Borders Council's access officers are currently in negotiations with Thistlelane's agents, Scottish Woodlands, about the right-of-way issues.

A site visit is also due to take place between the agents and community leaders in the coming days.

Charlotte Cavey-Wilcox, from Scottish Woodlands, denied that access rights had been breached.

She said: "We are currently liaising closely with Scottish Forestry, Scottish Borders Council and the Ettrick and Yarrow Community Development Company to try and resolve the issues.

"Members of the public have a right to responsible access under Scottish legislation and the terms of the Scottish Outdoor Access code and these rights have not been restricted within Shepherdscleuch Forest."

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Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts

Issued on: 29/04/2022 - 17:47

Catherine NICHOLSON Follow

It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.

Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

French presidential election © France 24

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What are the biggest challenges for Macron’s second term?

FRANCE IN FOCUS

Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France

France's Macron faces a divided nation after election win

L'Humanité

Autopsie d’un système indécent en diable

Nos recommandations culturelles

Télévision Première saison d’une série anthologique sur l’envers des start-up, Super Pumped met en scène l’ex-patron d’Uber et ses arrangements avec la morale et la loi. Saisissant.

Grégory Marin

La première impression confine au malaise. La narration de Super Pumped (en français, « gonflé à bloc ») colle tellement au point de vue de son personnage principal, Travis Kalanick, le fondateur d’Uber, qu’on a le sentiment, regardant son ascension avec impuissance, d’être aussi pourri que le monde dans lequel il nous fait évoluer. Mais, assez vite, les zones d’ombre se dessinent et s’épaississent, le propos se fait plus critique et on respire un peu mieux. Déboulonner les statues libérales, démythifier les « licornes » (ces start-up valorisées à plus de 1 milliard de dollars), c’est le principe de cette série d’anthologie qui s’intéresse aux entreprises qui ont bouleversé nos modes de vie et de consommation : après Uber, elle fera (la saison s’appellera Sheryl and Mack) un sort à Facebook.

« Dès la deuxième course, on a ferré le client à vie... »

Mais revenons à nos moutons. Car c’est comme cela que Travis (Joseph Gordon-Levitt) imagine les utilisateurs de son application, passagers de la flotte de conducteurs « indépendants » qu’il harponne à son seul profit : « Au moment où ils montent dans nos caisses, on peut leur facturer ce qu’on veut », lâche-t-il à un collaborateur. Et pour séduire Bill Gurley (formidablement interprété par Kyle Chandler), le financier qui signe les chèques : « Dès la deuxième course, on a ferré le client à vie… » Sans doute est-ce autant pour son talent d’acteur que pour sa bonne mine que Brian Koppelman, David Levien et Beth Schacter, les show runners de la série, ont confié ce rôle à Joseph Gordon-Levitt : on lui donnerait le bon Dieu sans confession. Il incarne un patron énergique, qui embarque tout et tous dans son sillage de réussite.

Le pendant de cette starification par son entourage personnel et professionnel, et les médias ? Kalanick se prend pour « un roi. Un dieu », commente la voix off, confiée en version originale à Quentin Tarantino. Ivre de son propre pouvoir, doté d’un ego surdimensionné, trait de caractère qu’il partage, comme le cynisme, avec Bezos ou Musk, le jeune patron ne se prive pas de réécrire l’histoire, grâce à un habile procédé de réalisation. Arrangements avec la morale, avec la loi aussi. Chevauchant sa « licorne », il bouscule le monde des transports individuels, se mettant à dos chauffeurs de taxi, pouvoirs publics, concurrents dépassés et parfois même ses propres financeurs. Et si, au début, l’entreprise flirte avec l’illégalité, elle y sombre carrément à plusieurs reprises, collectant données sur les chauffeurs, les usagers et même les agents des services de transport de Portland ou d’ailleurs. Ce qui conduira Kalanick à démissionner en 2017 à la suite de la découverte de ces infractions… et des révélations sur ses pratiques managériales. Car Uber, comme Amazon ou Facebook, n’est pas qu’un paradis de geeks jouant au ping-pong entre deux latte macchiato : si les hauts cadres subissent la pression du boss pour toucher leur bonus, ce n’est pas le cas des « uberetto », les chauffeurs que Kalanick disait vouloir « libérer », qui galèrent à gagner leur pain. On connaît le résultat de cette politique, le voir à l’écran donne des frissons.

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Un F/A-18 Super Hornet aux couleurs chinoises

par Laurent Lagneau · 31 mai 2022

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Basé à la NAS Oceana [Virginie], le Fighter Squadron Composite 12 [VFC-12] est l’un des trois escadrons « agresseurs » de l’Escadre de soutien tactique [Tactical Support Wing] de l’aéronavale américaine, les deux autres étant les VFC-13 et VFC-111, lesquels sont encore dotés de F-5 Tiger.

Pour plus de réalisme lors des entraînements, les avions de ces unités portent les couleurs d’adversaires potentiels. Durant la Guerre Froide, leur livrée était la même que celle des appareils soviétiques [voire de ceux appartenant au Pacte de Varsovie]. Puis, dans les années 1990, ces escadrons « agresseurs » ont adopté les codes et couleurs en vigueur au sein des forces irakiennes, voire iraniennes.

Cela étant, au tournant des années 2000, cette pratique est devenue moins courante. Et, par facilité, l’étoile rouge des avions soviétiqus [et désormais russes] est devenue la marque distinctive des « agresseurs », dont la mission, pour rappel, consiste à tenir le rôle d’une force adverse [REDAIR].

Ainsi, les F/A-18 Hornet du VFC-12 ont adopté, en 2012, la livrée des Su-35 Flanker-E russes. Mais depuis qu’elle met progressivement en oeuvre des F/A-18E/F Super Hornet, cette unité s’est mise à l’heure chinoise. Ce qui, sauf erreur, est inédit.

F/A-18E Super Hornet of VFC-12 Aggressor SQ in PLAAF J-11 camouflage scheme. 🇺🇸🇨🇳Source: Grant Little / USAF, USMC & USN Aggressor/Adversary Aircraft pic.twitter.com/cALot8fZC2

— Stefan Knippschild (@StefanKnippsch3) May 22, 2022

En effet, des photographies montrant l’un de ses nouveaux avions aux couleurs de l’Armée populaire de libération [APL] ont été diffusées via les réseaux sociaux. S’il porte évidemment les marques de l’US Navy ainsi que celle du VFC-12, le F/A-18 Super Hornet en question a une livrée quasiment identique à celle d’un Shenyang J-11. Probablement que d’autres appareils connaîtront un tel sort, ne serait-ce que pour reprendre les couleurs du J-15 « Flying Shark », le chasseur embarqué chinois que les pilotes de l’aéronavale américaine auront sans doute plus de chances de rencontrer…

Un F/A-18 Super Hornet aux couleurs chinoises

par Laurent Lagneau · 31 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Basé à la NAS Oceana [Virginie], le Fighter Squadron Composite 12 [VFC-12] est l’un des trois escadrons « agresseurs » de l’Escadre de soutien tactique [Tactical Support Wing] de l’aéronavale américaine, les deux autres étant les VFC-13 et VFC-111, lesquels sont encore dotés de F-5 Tiger.

Pour plus de réalisme lors des entraînements, les avions de ces unités portent les couleurs d’adversaires potentiels. Durant la Guerre Froide, leur livrée était la même que celle des appareils soviétiques [voire de ceux appartenant au Pacte de Varsovie]. Puis, dans les années 1990, ces escadrons « agresseurs » ont adopté les codes et couleurs en vigueur au sein des forces irakiennes, voire iraniennes.

Cela étant, au tournant des années 2000, cette pratique est devenue moins courante. Et, par facilité, l’étoile rouge des avions soviétiqus [et désormais russes] est devenue la marque distinctive des « agresseurs », dont la mission, pour rappel, consiste à tenir le rôle d’une force adverse [REDAIR].

Ainsi, les F/A-18 Hornet du VFC-12 ont adopté, en 2012, la livrée des Su-35 Flanker-E russes. Mais depuis qu’elle met progressivement en oeuvre des F/A-18E/F Super Hornet, cette unité s’est mise à l’heure chinoise. Ce qui, sauf erreur, est inédit.

F/A-18E Super Hornet of VFC-12 Aggressor SQ in PLAAF J-11 camouflage scheme. 🇺🇸🇨🇳Source: Grant Little / USAF, USMC & USN Aggressor/Adversary Aircraft pic.twitter.com/cALot8fZC2

— Stefan Knippschild (@StefanKnippsch3) May 22, 2022

En effet, des photographies montrant l’un de ses nouveaux avions aux couleurs de l’Armée populaire de libération [APL] ont été diffusées via les réseaux sociaux. S’il porte évidemment les marques de l’US Navy ainsi que celle du VFC-12, le F/A-18 Super Hornet en question a une livrée quasiment identique à celle d’un Shenyang J-11. Probablement que d’autres appareils connaîtront un tel sort, ne serait-ce que pour reprendre les couleurs du J-15 « Flying Shark », le chasseur embarqué chinois que les pilotes de l’aéronavale américaine auront sans doute plus de chances de rencontrer…

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Basé à la NAS Oceana [Virginie], le Fighter Squadron Composite 12 [VFC-12] est l’un des trois escadrons « agresseurs » de l’Escadre de soutien tactique [Tactical Support Wing] de l’aéronavale américaine, les deux autres étant les VFC-13 et VFC-111, lesquels sont encore dotés de F-5 Tiger.

Pour plus de réalisme lors des entraînements, les avions de ces unités portent les couleurs d’adversaires potentiels. Durant la Guerre Froide, leur livrée était la même que celle des appareils soviétiques [voire de ceux appartenant au Pacte de Varsovie]. Puis, dans les années 1990, ces escadrons « agresseurs » ont adopté les codes et couleurs en vigueur au sein des forces irakiennes, voire iraniennes.

Cela étant, au tournant des années 2000, cette pratique est devenue moins courante. Et, par facilité, l’étoile rouge des avions soviétiqus [et désormais russes] est devenue la marque distinctive des « agresseurs », dont la mission, pour rappel, consiste à tenir le rôle d’une force adverse [REDAIR].

Ainsi, les F/A-18 Hornet du VFC-12 ont adopté, en 2012, la livrée des Su-35 Flanker-E russes. Mais depuis qu’elle met progressivement en oeuvre des F/A-18E/F Super Hornet, cette unité s’est mise à l’heure chinoise. Ce qui, sauf erreur, est inédit.

F/A-18E Super Hornet of VFC-12 Aggressor SQ in PLAAF J-11 camouflage scheme. 🇺🇸🇨🇳Source: Grant Little / USAF, USMC & USN Aggressor/Adversary Aircraft pic.twitter.com/cALot8fZC2

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En effet, des photographies montrant l’un de ses nouveaux avions aux couleurs de l’Armée populaire de libération [APL] ont été diffusées via les réseaux sociaux. S’il porte évidemment les marques de l’US Navy ainsi que celle du VFC-12, le F/A-18 Super Hornet en question a une livrée quasiment identique à celle d’un Shenyang J-11. Probablement que d’autres appareils connaîtront un tel sort, ne serait-ce que pour reprendre les couleurs du J-15 « Flying Shark », le chasseur embarqué chinois que les pilotes de l’aéronavale américaine auront sans doute plus de chances de rencontrer…

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Basé à la NAS Oceana [Virginie], le Fighter Squadron Composite 12 [VFC-12] est l’un des trois escadrons « agresseurs » de l’Escadre de soutien tactique [Tactical Support Wing] de l’aéronavale américaine, les deux autres étant les VFC-13 et VFC-111, lesquels sont encore dotés de F-5 Tiger.

Pour plus de réalisme lors des entraînements, les avions de ces unités portent les couleurs d’adversaires potentiels. Durant la Guerre Froide, leur livrée était la même que celle des appareils soviétiques [voire de ceux appartenant au Pacte de Varsovie]. Puis, dans les années 1990, ces escadrons « agresseurs » ont adopté les codes et couleurs en vigueur au sein des forces irakiennes, voire iraniennes.

Cela étant, au tournant des années 2000, cette pratique est devenue moins courante. Et, par facilité, l’étoile rouge des avions soviétiqus [et désormais russes] est devenue la marque distinctive des « agresseurs », dont la mission, pour rappel, consiste à tenir le rôle d’une force adverse [REDAIR].

Ainsi, les F/A-18 Hornet du VFC-12 ont adopté, en 2012, la livrée des Su-35 Flanker-E russes. Mais depuis qu’elle met progressivement en oeuvre des F/A-18E/F Super Hornet, cette unité s’est mise à l’heure chinoise. Ce qui, sauf erreur, est inédit.

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— Stefan Knippschild (@StefanKnippsch3) May 22, 2022

May 22, 2022

En effet, des photographies montrant l’un de ses nouveaux avions aux couleurs de l’Armée populaire de libération [APL] ont été diffusées via les réseaux sociaux. S’il porte évidemment les marques de l’US Navy ainsi que celle du VFC-12, le F/A-18 Super Hornet en question a une livrée quasiment identique à celle d’un Shenyang J-11. Probablement que d’autres appareils connaîtront un tel sort, ne serait-ce que pour reprendre les couleurs du J-15 « Flying Shark », le chasseur embarqué chinois que les pilotes de l’aéronavale américaine auront sans doute plus de chances de rencontrer…

France24 - World

Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

Issued on: 11/04/2022 - 14:39

Céline SCHMITT

Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.

A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.

Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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BBC

Monkeypox: Nigeria bans bushmeat to prevent virus spread

By Chris EwokorBBC News, Abuja

The Nigerian government has banned the sale of bushmeat as a precaution to stop the spread of monkeypox.

Six cases have been detected in the country this month bringing to 21 the number of confirmed infections this year, the authorities said.

Experts say it is possible that the virus can be caught by eating meat from an infected animal. But this is not the most common transmission route.

Monkeypox, a mild viral infection, is endemic in Nigeria.

It occurs mostly in remote areas, near tropical rainforests.

The country has had sporadic cases since an outbreak in 2017. The virus was found mainly in the south of the country but, since 2020, it has spread to central, eastern and northern areas, the World Health Organization says.

Out of the 21 confirmed cases this year, there has been one reported death of a person who had underlying conditions. But earlier this week the health authorities said "there has been no evidence of any new or unusual transmission of the virus, nor changes in its clinical manifestation documented".

Scientists are struggling to explain a recent rise in monkeypox cases in Europe, which have not been linked to travel to the African countries where it is endemic. But there are suggestions the virus has been spreading from person to person for some time undetected.

Monkeypox can be spread when someone is in close contact with an infected person. The virus can enter the body through broken skin, the respiratory tract or through the eyes, nose or mouth.

Those infected in the UK have been advised to avoid having sex while they have symptoms.

The animals that can pass on the virus are infected rodents, including rats and squirrels. According to health experts, this can happen if someone is bitten or touches an infected animal.

Bushmeat refers to any wild animal that is killed for consumption, including antelopes, chimpanzees, fruit bats, rats, porcupines and snakes.

In some remote areas of Nigeria it is a vital source of food, while in others it has become a delicacy.

There are many bushmeat markets in Nigeria and it is unclear how the ban will be implemented.

The ministry of agriculture also directed vets and its other officials to increase surveillance aimed at detecting any possible cases of monkeypox in animals.

Operators of zoos, parks, conservation areas and recreational centres were reminded to make sure there was no contact between animals and humans

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Valeurs Actuelles

Jack Lang soutient la candidature de Saint-Denis pour devenir “capitale européenne de la culture” en 2028

Si à l’international, Saint-Denis est perçue depuis plusieurs jours comme le théâtre du fiasco du Stade de France, pour 2028, la ville voit les choses en grand. Mercredi 1er juin, une assemblée générale s’est tenue dans le but de préparer la candidature de la ville du « 93 » pour devenir « capitale européenne de la culture », rapporte Le Parisien. Parmi les défenseurs du projet présents à la réunion organisée à Épinay-sur-Seine, Jack Lang, ancien ministre de la Culture sous François Mitterrand, lui-même créateur de ce label européen, représente un soutien de poids.

« Saint-Denis a tous les atouts pour incarner ce qui doit être un rêve européen », a assuré l’actuel président de l’Institut du monde arabe (IMA). Avant d’énumérer : « C’est-à-dire une histoire, une culture, une jeunesse, des talents… Et aussi des réponses à des questions que se posent beaucoup de villes : comment redonner à cette jeunesse un espoir, une confiance ? Et c’est bien que ce soit une ville comme celle-là qui soit candidate. » 

Mettre fin à « toute une série de clichés »

Selon l’instigateur de la « fête de la musique », cette labélisation pourrait permettre de « vaincre toute une série de clichés » sur la Seine-Saint-Denis. « Par exemple, excusez-moi, toutes les conneries qu’on a pu entendre ces jours derniers », a-t-il lâché, faisant allusion aux nombreux débordements constatés en marge de la finale de la Ligue des Champions au stade de France, ce samedi 28 mai. « Les médias aiment à dire qu’on est les plus violents, que c’est ici qu’il y a le plus de problèmes, comme on l’a encore entendu ce week-end. Il ne s’agit pas de nier les réalités, mais c’est important de donner tous les éléments : on est aussi les plus jeunes, les plus créatifs, les plus ambitieux… », a sobrement ajouté dans le quotidien Leyla Temel, élue de la ville.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

« Nous, notre arme, ce sont les films »

Entretien

Événement La première édition du Festival du film de demain est ouverte jusqu’au 5 juin, à Vierzon. Les œuvres présentées portent des sujets qui créent le débat dans la société. Rencontre avec Louis-Julien Petit, réalisateur des Invisibles, de la  Brigade et de  Discount.

Caroline Constant

Louis-Julien Petit Réalisateur

Le Festival du film de demain commence ce jeudi à Vierzon. Quelle en est sa philosophie ?

L’envie est née pendant le premier confinement, au moment où la culture n’était plus considérée comme essentielle. Nous nous sommes demandé comment recréer du lien, nous recentrer sur la société de demain qui est en pleine mutation. L’idée, c’est de faire évoluer ce monde, de manière citoyenne et à l’échelle humaine, sur l’écologie, la place de la femme dans la société, les discriminations, le racisme, l’homophobie, etc. Nous avons constaté, dans cette même séquence, que le monde de l’audiovisuel était en train de changer : les cinémas étaient alors fermés, les tournages arrêtés. Je devais, au moment du premier confinement, partir en Argentine présenter mon film les Invisibles, qui est au final sorti sur Netflix dans cinquante pays. C’est fou : le film a changé à la fois de format et de système de diffusion. D’où l’envie de construire un festival pour à la fois mettre en avant ces sujets de société, avant le format de diffusion. Le Festival du film de demain est donc le premier festival à mettre en compétition des films de plateforme, des films destinés à la télévision et des longs métrages, avec ou sans distributeur. Seuls comptent le sujet et la manière dont il est traité. Je me porte garant, comme réalisateur et cofondateur du festival, de leur exigence et de leur excellence. Aucun festival ne présente les films de cette façon : ils se partagent entre l’élite cannoise, les films de télévision à La Rochelle et à Luchon. Les films de plateforme ont tout juste le droit de cité à Séries Mania et Canneséries. Avec ce festival, nous essayons de recréer du lien.

Et ce lien, vous le recréez dans un cinéma et avec du débat ?

Forcément. Avec un système de passes à 25 euros pour quatre jours, à 10 euros pour une journée. Ce sont des passes qui peuvent se prêter. Nous, notre arme, ce sont les films. La particularité de notre festival, c’est de tendre la main à la société civile, donc d’inviter des associations, locales comme nationales, qui se battent au quotidien sur le sujet traité dans le film qu’elles parrainent. Comme celui d’Andrea Bescond et Éric Métayer, À la folie, sur les violences faites aux femmes, ou celui sur la précarité des femmes, Brillantes, de Sylvie Gauthier, représenté par l’association locale Le Relais, qui défend ces dernières. J’ai assuré la programmation des neuf films en compétition. Il y a en a un peu pour tous les goûts, tous les spectateurs : des films d’animation, des comédies, des drames, des thrillers, un film d’époque… Nous aurons quatre avant-premières diffusées le soir, qui sont des films plus porteurs, plus comédies : Menteur, d’Olivier Baroux, Touchées, d’Alexandra Lamy, qui sera diffusé sur TF1 à la rentrée, Irréductible, de Jérôme Commandeur, et la Dégustation, d’Ivan Calbérac et Bernard Campan. Chaque équipe sera représentée par les acteurs, le réalisateur. Nous aurons aussi sept master classes. Audrey Lamy, Anne Parillaud, Coline Serreau, Marie Gillain, Caroline Vigneaux, Akim Isker seront présents. Nous voulons enfin aussi aider les nouveaux cinéastes, cette jeunesse silencieuse de 15 à 25 ans, avec le FFD Challenge, soit la réalisation d’un court métrage sur un thème imposé. Cette année, c’est le cyber-harcèlement.

Pourquoi Vierzon ?

Je viens du Cher et j’y habite désormais à l’année. À Vierzon, il y a surtout un maire, Nicolas Sansu, qui m’a tendu la main tout de suite, avec envie. Le festival se tient grâce à toutes les institutions, publiques mais aussi privées, le département, la communauté de communes, la région et surtout la mairie. Ils ont insufflé leur envie, mobilisé leurs soutiens. Et, du coup, ça a donné un tarif assez accessible.

Le jury est présidé par Corinne Masiero, votre actrice fétiche…

Corinne est à l’image du Festival du film de demain : elle met en avant à travers ses rôles des minorités qu’on ne voit plus. Dans le jury, on trouve aussi Axel Auriant, césarisé dans Polisse, Xavier Legrand, multi césarisé dans Jusqu’à la garde, Naidra Ayadi (récemment vue dans Oussekine et Parallèle, sur Disney+ – NDLR), Fatou Kaba, que l’on a vue dans la série Validé et dans mon film la  Brigade, et Julie de Bona, qui s’engage régulièrement, au travers de ses rôles, à la télévision. Je suis très fier de ce jury pluriethnique, multigénérationnel, à l’image de la société et de l’audiovisuel d’aujourd’hui, en tout cas celui auquel je crois.

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Après la Pologne, la Belgique plaide pour exclure les dépenses militaires des règles budgétaires de l’UE

par Laurent Lagneau · 31 mai 2022

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Dans un rapport publié ce mois-ci, la Cour des comptes a estimé que le ministère des Armées aurait à trouver des marges de manoeuvre budgétaires – et donc à faire des choix capacitaires – au regard de l’état des finances publiques, lequel s’est aggravé sous l’effet des mesures prises durant la pandémie de covid-19, avec un déficit public de 7% du PIB et une dette publique d’environ 120% du PIB. Qui plus est, le contexte actuel favorise l’inflation… et donc une hausse de ce que l’on appelle les coûts des facteurs [notamment pour ce qui concerne l’énergie].

En clair, la France dépasse allègrement les fameux critères de Maastricht de la zone euro, [un déficit et une dette ne devant respectivement pas dépasser 3% et 60% du PIB, ndlr], lesquels ont été suspendu pendant la crise du covid-19. Cela étant, la Commission européenne a entamé un réexamen des règles de la gouvernance économique de l’Union… Et certaines voix se font entendre pour les assouplir, afin de faciliter les investissements en matière de transition écologique…

Mais ce réexamen pourrait aussi être l’occasion de mettre sur la table une idée déjà ancienne : celle consistant à « sortir » les dépenses militaires de ces critères budgétaires. On aurait pu penser que la France allait porter une telle revendication en profitant de sa présidence du Conseil de l’Union européenne… D’autant plus qu’elle arrangerait ses affaires.

Ainsi, en décembre 2013, alors qu’il était ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait plaidé, à l’instar d’un certain Bruno Le Maire, qui a conservé son portefeuille de ministre de l’Économie dans le nouveau gouvernement, pour sortir les surcoûts des opérations extérieures du calcul des déficits. « La France participe à la sécurisation de l’Europe. À ce titre, il serait donc logique que ces modérations financières puissent être exclues des calculs de déficit minimum européen », avait-il dit.

En février 2015, M. Le Drian était revenu à la charge, affirmant que « l’idée d’exclure les dépenses militaires du calcul des déficits publics [commençait] à être entendue au niveau européen. » Et d’ajouter : « Il faut continuer dans cette direction ». Seulement, l’affaire en resta là. L’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui ne fait que confirmer une tendance amorcée avec l’annexion de la Crimée, va-t-elle faire bouger les lignes?

En tout cas, la ministre belge de la Défense, Ludivine Dedonder, a remis cette proposition sur la table, sur les ondes de la RTBF, le 30 mai, alors que la Belgique envisage de porter ses dépenses militaires à 2% du PIB à l’horizon 2035 [contre 1,54% actuellement]. Ce qui ne va pas sans susciter quelques tensions au sein de la majorité gouvernementale, les écologistes et les socialistes n’y étant pas favorables parce qu’un tel effort, selon eux, pourrait se faire aux depens des politiques sociales et environnementales…

« Il faut prendre le temps de la réflexion, d’analyser l’évolution de la situation géopolitique, du conflit en particulier, des capacités lacunaires identifiées par l’Union européenne, du nouveau concept stratégique de l’Otan, mais ce n’est pas fermer la porte par dogmatisme… Augmenter le budget de la Défense n’est pas indécent quand on a une guerre sur le continent européen, mais cela ne doit pas se faire au détriment de l’augmentation du pouvoir d’achat, de la sécurité sociale ou des services publics », a d’abord fait valoir Mme Dedonder, membre du PS belge.

Aussi, a-t-elle continué, la solution serait d’obtenir un accord au niveau européen pour « que les dépenses de défense ne soient plus comptabilisées dans la dette publique ». Le Premier ministre belge, Alexandre de Croo, doit « défendre cette position à cet échelon », a-t-elle insisté.

Une telle proposition pourrait-elle se concrétiser désormais? Ce n’est pas exclu étant donné que, pour la plupart, les pays membres de l’UE ont annoncé des hausses significatives de leurs dépenses militaires… C’est notamment le cas de l’Italie, où il est question d’une hausse de 10 milliards dès cette année [*] mais aussi celui des États dits « frugaux », comme les Pays-Bas [+2 milliards, qui vendront s’ajouter à une première hausse de 3 milliards déjà prévue en 2022] et, bien évidemment, l’Allemagne, qui va revoir sa Loi fondamentale pour créer un fonds spécial de 100 milliards d’euros destiné à la Bundeswehr.

En outre, la Belgique n’est pas la seule à pousser cette idée : la Pologne y est également favorable. En mars, le chef du gouvernement polonais, Mateusz Morawiecki, a assuré qu’elle gagnait même du terrain au sein du Conseil européen.

La guerre en Ukraine « a complètement bouleversé l’ordre géopolitique en Europe et en fait dans le monde entier » et « si la Pologne souhaite dépenser prochainement 3% de son PIB pour sa politique de défense, alors que d’autres pays y consacrent 1%, il ne serait pas normal que nous soyons pénalisés par la Commission Européenne pour dépassement du déficit budgétaire au niveau de 3% », a plaidé M. Morawiecki.

[*] Finalement, Un accord politique a été trouvé fin mars pour porter les dépenses militaires à 2% du PIB italien d’ici 2028, une hausse de 1,5 milliard du budget de la Défense étant envisagée dès cette année

Après la Pologne, la Belgique plaide pour exclure les dépenses militaires des règles budgétaires de l’UE

par Laurent Lagneau · 31 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Dans un rapport publié ce mois-ci, la Cour des comptes a estimé que le ministère des Armées aurait à trouver des marges de manoeuvre budgétaires – et donc à faire des choix capacitaires – au regard de l’état des finances publiques, lequel s’est aggravé sous l’effet des mesures prises durant la pandémie de covid-19, avec un déficit public de 7% du PIB et une dette publique d’environ 120% du PIB. Qui plus est, le contexte actuel favorise l’inflation… et donc une hausse de ce que l’on appelle les coûts des facteurs [notamment pour ce qui concerne l’énergie].

En clair, la France dépasse allègrement les fameux critères de Maastricht de la zone euro, [un déficit et une dette ne devant respectivement pas dépasser 3% et 60% du PIB, ndlr], lesquels ont été suspendu pendant la crise du covid-19. Cela étant, la Commission européenne a entamé un réexamen des règles de la gouvernance économique de l’Union… Et certaines voix se font entendre pour les assouplir, afin de faciliter les investissements en matière de transition écologique…

Mais ce réexamen pourrait aussi être l’occasion de mettre sur la table une idée déjà ancienne : celle consistant à « sortir » les dépenses militaires de ces critères budgétaires. On aurait pu penser que la France allait porter une telle revendication en profitant de sa présidence du Conseil de l’Union européenne… D’autant plus qu’elle arrangerait ses affaires.

Ainsi, en décembre 2013, alors qu’il était ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait plaidé, à l’instar d’un certain Bruno Le Maire, qui a conservé son portefeuille de ministre de l’Économie dans le nouveau gouvernement, pour sortir les surcoûts des opérations extérieures du calcul des déficits. « La France participe à la sécurisation de l’Europe. À ce titre, il serait donc logique que ces modérations financières puissent être exclues des calculs de déficit minimum européen », avait-il dit.

En février 2015, M. Le Drian était revenu à la charge, affirmant que « l’idée d’exclure les dépenses militaires du calcul des déficits publics [commençait] à être entendue au niveau européen. » Et d’ajouter : « Il faut continuer dans cette direction ». Seulement, l’affaire en resta là. L’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui ne fait que confirmer une tendance amorcée avec l’annexion de la Crimée, va-t-elle faire bouger les lignes?

En tout cas, la ministre belge de la Défense, Ludivine Dedonder, a remis cette proposition sur la table, sur les ondes de la RTBF, le 30 mai, alors que la Belgique envisage de porter ses dépenses militaires à 2% du PIB à l’horizon 2035 [contre 1,54% actuellement]. Ce qui ne va pas sans susciter quelques tensions au sein de la majorité gouvernementale, les écologistes et les socialistes n’y étant pas favorables parce qu’un tel effort, selon eux, pourrait se faire aux depens des politiques sociales et environnementales…

« Il faut prendre le temps de la réflexion, d’analyser l’évolution de la situation géopolitique, du conflit en particulier, des capacités lacunaires identifiées par l’Union européenne, du nouveau concept stratégique de l’Otan, mais ce n’est pas fermer la porte par dogmatisme… Augmenter le budget de la Défense n’est pas indécent quand on a une guerre sur le continent européen, mais cela ne doit pas se faire au détriment de l’augmentation du pouvoir d’achat, de la sécurité sociale ou des services publics », a d’abord fait valoir Mme Dedonder, membre du PS belge.

Aussi, a-t-elle continué, la solution serait d’obtenir un accord au niveau européen pour « que les dépenses de défense ne soient plus comptabilisées dans la dette publique ». Le Premier ministre belge, Alexandre de Croo, doit « défendre cette position à cet échelon », a-t-elle insisté.

Une telle proposition pourrait-elle se concrétiser désormais? Ce n’est pas exclu étant donné que, pour la plupart, les pays membres de l’UE ont annoncé des hausses significatives de leurs dépenses militaires… C’est notamment le cas de l’Italie, où il est question d’une hausse de 10 milliards dès cette année [*] mais aussi celui des États dits « frugaux », comme les Pays-Bas [+2 milliards, qui vendront s’ajouter à une première hausse de 3 milliards déjà prévue en 2022] et, bien évidemment, l’Allemagne, qui va revoir sa Loi fondamentale pour créer un fonds spécial de 100 milliards d’euros destiné à la Bundeswehr.

En outre, la Belgique n’est pas la seule à pousser cette idée : la Pologne y est également favorable. En mars, le chef du gouvernement polonais, Mateusz Morawiecki, a assuré qu’elle gagnait même du terrain au sein du Conseil européen.

La guerre en Ukraine « a complètement bouleversé l’ordre géopolitique en Europe et en fait dans le monde entier » et « si la Pologne souhaite dépenser prochainement 3% de son PIB pour sa politique de défense, alors que d’autres pays y consacrent 1%, il ne serait pas normal que nous soyons pénalisés par la Commission Européenne pour dépassement du déficit budgétaire au niveau de 3% », a plaidé M. Morawiecki.

[*] Finalement, Un accord politique a été trouvé fin mars pour porter les dépenses militaires à 2% du PIB italien d’ici 2028, une hausse de 1,5 milliard du budget de la Défense étant envisagée dès cette année

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Dans un rapport publié ce mois-ci, la Cour des comptes a estimé que le ministère des Armées aurait à trouver des marges de manoeuvre budgétaires – et donc à faire des choix capacitaires – au regard de l’état des finances publiques, lequel s’est aggravé sous l’effet des mesures prises durant la pandémie de covid-19, avec un déficit public de 7% du PIB et une dette publique d’environ 120% du PIB. Qui plus est, le contexte actuel favorise l’inflation… et donc une hausse de ce que l’on appelle les coûts des facteurs [notamment pour ce qui concerne l’énergie].

En clair, la France dépasse allègrement les fameux critères de Maastricht de la zone euro, [un déficit et une dette ne devant respectivement pas dépasser 3% et 60% du PIB, ndlr], lesquels ont été suspendu pendant la crise du covid-19. Cela étant, la Commission européenne a entamé un réexamen des règles de la gouvernance économique de l’Union… Et certaines voix se font entendre pour les assouplir, afin de faciliter les investissements en matière de transition écologique…

Mais ce réexamen pourrait aussi être l’occasion de mettre sur la table une idée déjà ancienne : celle consistant à « sortir » les dépenses militaires de ces critères budgétaires. On aurait pu penser que la France allait porter une telle revendication en profitant de sa présidence du Conseil de l’Union européenne… D’autant plus qu’elle arrangerait ses affaires.

Ainsi, en décembre 2013, alors qu’il était ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait plaidé, à l’instar d’un certain Bruno Le Maire, qui a conservé son portefeuille de ministre de l’Économie dans le nouveau gouvernement, pour sortir les surcoûts des opérations extérieures du calcul des déficits. « La France participe à la sécurisation de l’Europe. À ce titre, il serait donc logique que ces modérations financières puissent être exclues des calculs de déficit minimum européen », avait-il dit.

En février 2015, M. Le Drian était revenu à la charge, affirmant que « l’idée d’exclure les dépenses militaires du calcul des déficits publics [commençait] à être entendue au niveau européen. » Et d’ajouter : « Il faut continuer dans cette direction ». Seulement, l’affaire en resta là. L’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui ne fait que confirmer une tendance amorcée avec l’annexion de la Crimée, va-t-elle faire bouger les lignes?

En tout cas, la ministre belge de la Défense, Ludivine Dedonder, a remis cette proposition sur la table, sur les ondes de la RTBF, le 30 mai, alors que la Belgique envisage de porter ses dépenses militaires à 2% du PIB à l’horizon 2035 [contre 1,54% actuellement]. Ce qui ne va pas sans susciter quelques tensions au sein de la majorité gouvernementale, les écologistes et les socialistes n’y étant pas favorables parce qu’un tel effort, selon eux, pourrait se faire aux depens des politiques sociales et environnementales…

« Il faut prendre le temps de la réflexion, d’analyser l’évolution de la situation géopolitique, du conflit en particulier, des capacités lacunaires identifiées par l’Union européenne, du nouveau concept stratégique de l’Otan, mais ce n’est pas fermer la porte par dogmatisme… Augmenter le budget de la Défense n’est pas indécent quand on a une guerre sur le continent européen, mais cela ne doit pas se faire au détriment de l’augmentation du pouvoir d’achat, de la sécurité sociale ou des services publics », a d’abord fait valoir Mme Dedonder, membre du PS belge.

Aussi, a-t-elle continué, la solution serait d’obtenir un accord au niveau européen pour « que les dépenses de défense ne soient plus comptabilisées dans la dette publique ». Le Premier ministre belge, Alexandre de Croo, doit « défendre cette position à cet échelon », a-t-elle insisté.

Une telle proposition pourrait-elle se concrétiser désormais? Ce n’est pas exclu étant donné que, pour la plupart, les pays membres de l’UE ont annoncé des hausses significatives de leurs dépenses militaires… C’est notamment le cas de l’Italie, où il est question d’une hausse de 10 milliards dès cette année [*] mais aussi celui des États dits « frugaux », comme les Pays-Bas [+2 milliards, qui vendront s’ajouter à une première hausse de 3 milliards déjà prévue en 2022] et, bien évidemment, l’Allemagne, qui va revoir sa Loi fondamentale pour créer un fonds spécial de 100 milliards d’euros destiné à la Bundeswehr.

En outre, la Belgique n’est pas la seule à pousser cette idée : la Pologne y est également favorable. En mars, le chef du gouvernement polonais, Mateusz Morawiecki, a assuré qu’elle gagnait même du terrain au sein du Conseil européen.

La guerre en Ukraine « a complètement bouleversé l’ordre géopolitique en Europe et en fait dans le monde entier » et « si la Pologne souhaite dépenser prochainement 3% de son PIB pour sa politique de défense, alors que d’autres pays y consacrent 1%, il ne serait pas normal que nous soyons pénalisés par la Commission Européenne pour dépassement du déficit budgétaire au niveau de 3% », a plaidé M. Morawiecki.

[*] Finalement, Un accord politique a été trouvé fin mars pour porter les dépenses militaires à 2% du PIB italien d’ici 2028, une hausse de 1,5 milliard du budget de la Défense étant envisagée dès cette année

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Dans un rapport publié ce mois-ci, la Cour des comptes a estimé que le ministère des Armées aurait à trouver des marges de manoeuvre budgétaires – et donc à faire des choix capacitaires – au regard de l’état des finances publiques, lequel s’est aggravé sous l’effet des mesures prises durant la pandémie de covid-19, avec un déficit public de 7% du PIB et une dette publique d’environ 120% du PIB. Qui plus est, le contexte actuel favorise l’inflation… et donc une hausse de ce que l’on appelle les coûts des facteurs [notamment pour ce qui concerne l’énergie].

En clair, la France dépasse allègrement les fameux critères de Maastricht de la zone euro, [un déficit et une dette ne devant respectivement pas dépasser 3% et 60% du PIB, ndlr], lesquels ont été suspendu pendant la crise du covid-19. Cela étant, la Commission européenne a entamé un réexamen des règles de la gouvernance économique de l’Union… Et certaines voix se font entendre pour les assouplir, afin de faciliter les investissements en matière de transition écologique…

Mais ce réexamen pourrait aussi être l’occasion de mettre sur la table une idée déjà ancienne : celle consistant à « sortir » les dépenses militaires de ces critères budgétaires. On aurait pu penser que la France allait porter une telle revendication en profitant de sa présidence du Conseil de l’Union européenne… D’autant plus qu’elle arrangerait ses affaires.

Ainsi, en décembre 2013, alors qu’il était ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait plaidé, à l’instar d’un certain Bruno Le Maire, qui a conservé son portefeuille de ministre de l’Économie dans le nouveau gouvernement, pour sortir les surcoûts des opérations extérieures du calcul des déficits. « La France participe à la sécurisation de l’Europe. À ce titre, il serait donc logique que ces modérations financières puissent être exclues des calculs de déficit minimum européen », avait-il dit.

En février 2015, M. Le Drian était revenu à la charge, affirmant que « l’idée d’exclure les dépenses militaires du calcul des déficits publics [commençait] à être entendue au niveau européen. » Et d’ajouter : « Il faut continuer dans cette direction ». Seulement, l’affaire en resta là. L’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui ne fait que confirmer une tendance amorcée avec l’annexion de la Crimée, va-t-elle faire bouger les lignes?

En tout cas, la ministre belge de la Défense, Ludivine Dedonder, a remis cette proposition sur la table, sur les ondes de la RTBF, le 30 mai, alors que la Belgique envisage de porter ses dépenses militaires à 2% du PIB à l’horizon 2035 [contre 1,54% actuellement]. Ce qui ne va pas sans susciter quelques tensions au sein de la majorité gouvernementale, les écologistes et les socialistes n’y étant pas favorables parce qu’un tel effort, selon eux, pourrait se faire aux depens des politiques sociales et environnementales…

« Il faut prendre le temps de la réflexion, d’analyser l’évolution de la situation géopolitique, du conflit en particulier, des capacités lacunaires identifiées par l’Union européenne, du nouveau concept stratégique de l’Otan, mais ce n’est pas fermer la porte par dogmatisme… Augmenter le budget de la Défense n’est pas indécent quand on a une guerre sur le continent européen, mais cela ne doit pas se faire au détriment de l’augmentation du pouvoir d’achat, de la sécurité sociale ou des services publics », a d’abord fait valoir Mme Dedonder, membre du PS belge.

Aussi, a-t-elle continué, la solution serait d’obtenir un accord au niveau européen pour « que les dépenses de défense ne soient plus comptabilisées dans la dette publique ». Le Premier ministre belge, Alexandre de Croo, doit « défendre cette position à cet échelon », a-t-elle insisté.

Une telle proposition pourrait-elle se concrétiser désormais? Ce n’est pas exclu étant donné que, pour la plupart, les pays membres de l’UE ont annoncé des hausses significatives de leurs dépenses militaires… C’est notamment le cas de l’Italie, où il est question d’une hausse de 10 milliards dès cette année [*] mais aussi celui des États dits « frugaux », comme les Pays-Bas [+2 milliards, qui vendront s’ajouter à une première hausse de 3 milliards déjà prévue en 2022] et, bien évidemment, l’Allemagne, qui va revoir sa Loi fondamentale pour créer un fonds spécial de 100 milliards d’euros destiné à la Bundeswehr.

d’une hausse de 10 milliards

En outre, la Belgique n’est pas la seule à pousser cette idée : la Pologne y est également favorable. En mars, le chef du gouvernement polonais, Mateusz Morawiecki, a assuré qu’elle gagnait même du terrain au sein du Conseil européen.

La guerre en Ukraine « a complètement bouleversé l’ordre géopolitique en Europe et en fait dans le monde entier » et « si la Pologne souhaite dépenser prochainement 3% de son PIB pour sa politique de défense, alors que d’autres pays y consacrent 1%, il ne serait pas normal que nous soyons pénalisés par la Commission Européenne pour dépassement du déficit budgétaire au niveau de 3% », a plaidé M. Morawiecki.

[*] Finalement, Un accord politique a été trouvé fin mars pour porter les dépenses militaires à 2% du PIB italien d’ici 2028, une hausse de 1,5 milliard du budget de la Défense étant envisagée dès cette année

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Tunisia's Saied sacks 57 judges accused of corruption

Issued on: 03/06/2022 - 10:11

James CREEDON Follow

In tonight's edition: Tunisian President Kais Saied sacks 57 judges accused of corruption. He has also passed a new law strengthening his grip on the judiciary.  Also, at least 10 African countries have major displacement crises. The Norwegian Refugee Council, an NGO, is sounding the alarm in its annual report. Finally, Vladimir Putin will host Senegalese President Macky Sall at his Black Sea residence in Sochi this Friday. Sall currently chairs the African Union and the talks are expected to focus on the food crisis sparked by the invasion of Ukraine.

BBC

How artificial intelligence 'blew up' tennis

By Chiyo RobertsonBusiness reporter, BBC News

Bridie Lynch has been playing and coaching tennis for most of her life.

As her parents run a local tennis club in Wales, she was immersed in the sport from the age of 14.

One aspect she has noticed is the embrace of technology, at all levels of tennis.

"Tennis is such a technical sport. These days, anyone I play or coach is into tech, be it video analysis or longest rally stats."

She uses a range of apps and techniques for her own matches and coaching including a smartphone-based video system called SwingVision, which breaks down her performance with details such as forehand errors and backhand winners.

"Personally, I like having the tech to enhance my game. I can see a clearer vision of what I can improve, from my swing to my patterns of play," she explains.

Data analytics has been around a long time in sport. Perhaps the best known in example of its use is from 2002, when the Oakland Athletics baseball team used statistical analysis to choose their squad, rather than the wisdom of coaches and scouts, and their favoured metrics.

That experience was the core of Michael Lewis's 2003 best-selling book Moneyball, which later become a film staring Brad Pitt and Jonah Hill.

Tennis has also seen this revolution. "Data blew up our sport," says tennis strategist and coach Craig O'Shannessy.

For him the 2015 Australian Open was a key moment.

As Novak Djokovic and Andy Murray battled on court, powerful computers crunched the data and grouped rally length into three distinct categories, essentially short, medium and long.

"We discovered 70% of all points were each player hitting the ball into the court a maximum of just twice," he says.

Mr O'Shannessy, who worked with Novak Djokovic between 2017 to 2019, says that insight made him realise that the way players practice was all wrong.

"Ninety percent of practice is focused on consistency, but only 10% of the match court is in rallies of more than 9 points," he points out.

"This data changed our sport forever," he says.

That manipulation of data has been taken to a new level.

Coaches now have artificial intelligence (AI), where sophisticated software is fed, or trained, with unimaginable amounts of data. The resulting AI can spot patterns that a human would never be able to see.

"AI can sniff out areas of significances. Humans do a very bad job at layering data, whereas AI can do it in seconds," says Mr O'Shannessy.

So, for example, if Novak Djokovic hits 50 winners from his forehand those shots could be broken down in multiple ways or layers. Perhaps 40 of them came when he was serving and then 35 came on the first shot after the serve.

Finding a pattern of play where Novak hits 35 out of 50 winners in exactly same way is a first, according to Mr O'Shannessy.

"We've stumbled around for decades trying to bring all this together."

AI requires vast amounts of data to train and build accurate algorithms.

Raghavan Subramanian is the head of the Infosys Tennis Platform and has been working with the Association of Tennis Professionals (ATP) since 2015 and with The French Open (also known as Roland Garros) for more than three years.

He has access to videos and statistics from around 700 matches every year. "Valuable data that forms the raw material for all our AI and machine learning systems," says Mr Subramanian.

He said accuracy has improved over the past four years, as more training data has become available.

From the player's point of view it means they can analyse a match with more precision. Using the Roland Garros Players App, they can see exactly the placement of key shots, such as winners, errors and serves.

BBC: Live French Open scores and order of play

"We saw a 51% jump in the use of the RG Players App in 2021, compared to the previous year, with 1,100 players and coaches using AI-powered videos," says Mr Subramanian.

The AI is also speeding up media coverage of the tournament. AI is slicing and dicing data to create video content in seconds, a job that would normally take a multimedia team hours to do.

"Fans are able to access and analyse match highlights and other smart playlists almost immediately after a match."

More technology of business:

Although AI is a becoming a more powerful tool, it will only ever be that says Jérôme Meltz, Chief Information and Data Officer, Fédération Française de Tennis (FFT)

"Human and emotional factors remain a priority and the main element that fuels the drama," he says.

The FFT concedes that AI mostly benefits top tier athletes and it will take time for the gains to spread to the wider public.

"AI for performance enhancement remains mainly for the elite, but very little for the general public," says Mr Meltz.

Back in London, Ms Lynch know what she would like to see: "If you could attach a camera to Federer's chest and see his serve from a different perspective, now that would be great."

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L’ONU constate une hausse « exponentielle » des violences au Mali depuis le début de cette année

par Laurent Lagneau · 31 mai 2022

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Depuis que la France a commencé à réorganiser son dispositif militaire au Sahel, avec la rétrocession de trois bases avancées de Barkhane aux Forces armées maliennes [FAMa], et qu’elle a annoncé, plus tard, son retrait du Mali en raison notamment du recours de Bamako aux services du groupe paramilitaire russe Wagner, la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader, avec une hausse « exponentielle » des exactions commises contre les populations civiles.

Tel est en effet le constat établi par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] dans son dernier rapport trimestriel, lequel couvre la période allant du 1er janvier au 31 mars 2022 [.pdf]. Ainsi, elle a pu documenter « 449 incidents », notamment dans les régions du centre. « Au total, 812 civils [dont 573 tues, 107 enlevés/disparus et 55 illégalement détenus] ont été directement affectés par les actes de violences », affime-t-elle. Et d’ajouter : « Ces données représentent une augmentation de 151% comparativement au trimestre précédent. »

Cette hausse est en partie due aux actions des groupes armés terroristes [GAT], comme le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, [GSIM ou JNIM, affilié à al-Qaïda] et l’État islamique au grand Sahara [EIGS], ce dernier étant revenu en force dans la région de Ménaka.

« Les groupes armés tels que JNIM, EIGS et autres groupes similaires ont été les principaux auteurs des actes de violence contre les civils au cours de la période sous examen [410 atteintes aux droits de l’homme, soit 50% des violations et atteintes documentées]. En effet, après une relative accalmie entre janvier et début février, les attaques de ces groupes ont repris en fréquence et en intensité, faisant plusieurs victimes civiles. Peu de localités sont épargnées par ces groupes qui étendent de plus en plus leurs zones d’opérations et renforcent leur présence en plusieurs endroits dans les régions du centre et du nord ainsi que dans certaines zones du sud du pays », affirme le rapport de la MINUSMA.

Mais la hausse des violences constatées durant ce premier trimestre est surtout le fait des FAMa, « accompagnées de personnels militaires étrangers ». À ce propos, le document évite soigneusement la moindre référence au groupe russe Wagner, dont la présence est réfutée par les autorités maliennes de transitions, celles-ci parlant plutôt « d’instructeurs ».

Ainsi, la MINUSMA a documenté 320 violations des droits de l’homme qu’elle attribue aux FAMa… alors qu’elle n’en avait constaté 31 au cours du dernier trimestre 2021. « Au total, 248 civils ont été tués […]. La majorité des victimes de ces violations étaient membres de la communauté peule, à l’exception des 16 villageois membres de la communauté dogon exécutés dans le village Tonou [commune de Dinangourou, cercle de Koro, région de Bandiagara] le 27 janvier 2022 », lit-on dans le rapport.

Ce bilan pourrait être encore plus élevé, la MINUSMA n’ayant pas eu les coudées franches pour enquêter sur les conséquences de l’opération menée par la FAMa dans la localité de Moura, en mars dernier. « Bien que le nombre exact de morts ne soit pas encore précisé, au moins 203 personnes ont été tuées selon les autorités maliennes, mais certaines estimations suggèrent que le nombre pourrait atteindre plus de 500. Outre les exécutions sommaires, les forces de sécurité auraient également violé, pillé, arrêté et détenu arbitrairement de nombreux civils », avance-t-elle dans son rapport.

Quoi qu’il en soit, la Russie entend renforcer son appui à la junte malienne. La semaine passée, son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a mis en garde contre un « danger réel d’apparition d’enclaves d’anarchie [au Mali] où vont agir librement des combattants de groupes illégaux armés ». Et d’ajouter : « Cela menace l’intégrité territoriale du pays, et nous l’avons déjà dit plusieurs fois à nos collègues français. […] Nous comprenons, mais n’apprécions pas les tentatives de la France et d’autres pays de l’UE de prétendre à un rôle dominant en Afrique et dans d’autres régions ».

« Le mécontentement [de la Paris] face au désir des autorités maliennes de demander de l’aide à des forces de sécurité étrangères n’est rien d’autre qu’une récidive de mentalité coloniale dont les Européens devaient s’être débarrassés depuis longtemps », a par ailleurs estimé M. Lavrov, alors qu’il venait de s’entretenir avec Abdoulaye Diop, son homologue malien.

Cela étant, et à en croire le rapport trimestriel de la MINUSMA, ces « enclaves » décrites par M. Lavrov sont déjà une réalité… Dans le centre du Mali, « le JNIM, l’EIGS et d’autres groupes armés similaires ont continué d’imposer, par la violence, leur interprétation et application de la ‘charia’ [la loi islamique], en imposant aux femmes le port du voile (noir) et aux hommes celui de la barbe et de pantalons courts […], ainsi qu’en ordonnant la fermeture des écoles et leur transformation en écoles coraniques », affirme le document.

Et celui-ci a en outre identifié une « tendance nouvelle », consistant pour ces GAT à « retourner dans les villes et villages pour vérifier le respect des nouvelles règles de vie qu’ils imposent aux communautés ». Et de conclure : Cette évolution « pourrait être interprétée comme le signe d’une radicalisation croissante et d’une volonté plus grande de contrôler les populations locales. »

L’ONU constate une hausse « exponentielle » des violences au Mali depuis le début de cette année

par Laurent Lagneau · 31 mai 2022

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Depuis que la France a commencé à réorganiser son dispositif militaire au Sahel, avec la rétrocession de trois bases avancées de Barkhane aux Forces armées maliennes [FAMa], et qu’elle a annoncé, plus tard, son retrait du Mali en raison notamment du recours de Bamako aux services du groupe paramilitaire russe Wagner, la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader, avec une hausse « exponentielle » des exactions commises contre les populations civiles.

Tel est en effet le constat établi par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] dans son dernier rapport trimestriel, lequel couvre la période allant du 1er janvier au 31 mars 2022 [.pdf]. Ainsi, elle a pu documenter « 449 incidents », notamment dans les régions du centre. « Au total, 812 civils [dont 573 tues, 107 enlevés/disparus et 55 illégalement détenus] ont été directement affectés par les actes de violences », affime-t-elle. Et d’ajouter : « Ces données représentent une augmentation de 151% comparativement au trimestre précédent. »

Cette hausse est en partie due aux actions des groupes armés terroristes [GAT], comme le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, [GSIM ou JNIM, affilié à al-Qaïda] et l’État islamique au grand Sahara [EIGS], ce dernier étant revenu en force dans la région de Ménaka.

« Les groupes armés tels que JNIM, EIGS et autres groupes similaires ont été les principaux auteurs des actes de violence contre les civils au cours de la période sous examen [410 atteintes aux droits de l’homme, soit 50% des violations et atteintes documentées]. En effet, après une relative accalmie entre janvier et début février, les attaques de ces groupes ont repris en fréquence et en intensité, faisant plusieurs victimes civiles. Peu de localités sont épargnées par ces groupes qui étendent de plus en plus leurs zones d’opérations et renforcent leur présence en plusieurs endroits dans les régions du centre et du nord ainsi que dans certaines zones du sud du pays », affirme le rapport de la MINUSMA.

Mais la hausse des violences constatées durant ce premier trimestre est surtout le fait des FAMa, « accompagnées de personnels militaires étrangers ». À ce propos, le document évite soigneusement la moindre référence au groupe russe Wagner, dont la présence est réfutée par les autorités maliennes de transitions, celles-ci parlant plutôt « d’instructeurs ».

Ainsi, la MINUSMA a documenté 320 violations des droits de l’homme qu’elle attribue aux FAMa… alors qu’elle n’en avait constaté 31 au cours du dernier trimestre 2021. « Au total, 248 civils ont été tués […]. La majorité des victimes de ces violations étaient membres de la communauté peule, à l’exception des 16 villageois membres de la communauté dogon exécutés dans le village Tonou [commune de Dinangourou, cercle de Koro, région de Bandiagara] le 27 janvier 2022 », lit-on dans le rapport.

Ce bilan pourrait être encore plus élevé, la MINUSMA n’ayant pas eu les coudées franches pour enquêter sur les conséquences de l’opération menée par la FAMa dans la localité de Moura, en mars dernier. « Bien que le nombre exact de morts ne soit pas encore précisé, au moins 203 personnes ont été tuées selon les autorités maliennes, mais certaines estimations suggèrent que le nombre pourrait atteindre plus de 500. Outre les exécutions sommaires, les forces de sécurité auraient également violé, pillé, arrêté et détenu arbitrairement de nombreux civils », avance-t-elle dans son rapport.

Quoi qu’il en soit, la Russie entend renforcer son appui à la junte malienne. La semaine passée, son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a mis en garde contre un « danger réel d’apparition d’enclaves d’anarchie [au Mali] où vont agir librement des combattants de groupes illégaux armés ». Et d’ajouter : « Cela menace l’intégrité territoriale du pays, et nous l’avons déjà dit plusieurs fois à nos collègues français. […] Nous comprenons, mais n’apprécions pas les tentatives de la France et d’autres pays de l’UE de prétendre à un rôle dominant en Afrique et dans d’autres régions ».

« Le mécontentement [de la Paris] face au désir des autorités maliennes de demander de l’aide à des forces de sécurité étrangères n’est rien d’autre qu’une récidive de mentalité coloniale dont les Européens devaient s’être débarrassés depuis longtemps », a par ailleurs estimé M. Lavrov, alors qu’il venait de s’entretenir avec Abdoulaye Diop, son homologue malien.

Cela étant, et à en croire le rapport trimestriel de la MINUSMA, ces « enclaves » décrites par M. Lavrov sont déjà une réalité… Dans le centre du Mali, « le JNIM, l’EIGS et d’autres groupes armés similaires ont continué d’imposer, par la violence, leur interprétation et application de la ‘charia’ [la loi islamique], en imposant aux femmes le port du voile (noir) et aux hommes celui de la barbe et de pantalons courts […], ainsi qu’en ordonnant la fermeture des écoles et leur transformation en écoles coraniques », affirme le document.

Et celui-ci a en outre identifié une « tendance nouvelle », consistant pour ces GAT à « retourner dans les villes et villages pour vérifier le respect des nouvelles règles de vie qu’ils imposent aux communautés ». Et de conclure : Cette évolution « pourrait être interprétée comme le signe d’une radicalisation croissante et d’une volonté plus grande de contrôler les populations locales. »

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Depuis que la France a commencé à réorganiser son dispositif militaire au Sahel, avec la rétrocession de trois bases avancées de Barkhane aux Forces armées maliennes [FAMa], et qu’elle a annoncé, plus tard, son retrait du Mali en raison notamment du recours de Bamako aux services du groupe paramilitaire russe Wagner, la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader, avec une hausse « exponentielle » des exactions commises contre les populations civiles.

Tel est en effet le constat établi par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] dans son dernier rapport trimestriel, lequel couvre la période allant du 1er janvier au 31 mars 2022 [.pdf]. Ainsi, elle a pu documenter « 449 incidents », notamment dans les régions du centre. « Au total, 812 civils [dont 573 tues, 107 enlevés/disparus et 55 illégalement détenus] ont été directement affectés par les actes de violences », affime-t-elle. Et d’ajouter : « Ces données représentent une augmentation de 151% comparativement au trimestre précédent. »

Cette hausse est en partie due aux actions des groupes armés terroristes [GAT], comme le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, [GSIM ou JNIM, affilié à al-Qaïda] et l’État islamique au grand Sahara [EIGS], ce dernier étant revenu en force dans la région de Ménaka.

« Les groupes armés tels que JNIM, EIGS et autres groupes similaires ont été les principaux auteurs des actes de violence contre les civils au cours de la période sous examen [410 atteintes aux droits de l’homme, soit 50% des violations et atteintes documentées]. En effet, après une relative accalmie entre janvier et début février, les attaques de ces groupes ont repris en fréquence et en intensité, faisant plusieurs victimes civiles. Peu de localités sont épargnées par ces groupes qui étendent de plus en plus leurs zones d’opérations et renforcent leur présence en plusieurs endroits dans les régions du centre et du nord ainsi que dans certaines zones du sud du pays », affirme le rapport de la MINUSMA.

Mais la hausse des violences constatées durant ce premier trimestre est surtout le fait des FAMa, « accompagnées de personnels militaires étrangers ». À ce propos, le document évite soigneusement la moindre référence au groupe russe Wagner, dont la présence est réfutée par les autorités maliennes de transitions, celles-ci parlant plutôt « d’instructeurs ».

Ainsi, la MINUSMA a documenté 320 violations des droits de l’homme qu’elle attribue aux FAMa… alors qu’elle n’en avait constaté 31 au cours du dernier trimestre 2021. « Au total, 248 civils ont été tués […]. La majorité des victimes de ces violations étaient membres de la communauté peule, à l’exception des 16 villageois membres de la communauté dogon exécutés dans le village Tonou [commune de Dinangourou, cercle de Koro, région de Bandiagara] le 27 janvier 2022 », lit-on dans le rapport.

Ce bilan pourrait être encore plus élevé, la MINUSMA n’ayant pas eu les coudées franches pour enquêter sur les conséquences de l’opération menée par la FAMa dans la localité de Moura, en mars dernier. « Bien que le nombre exact de morts ne soit pas encore précisé, au moins 203 personnes ont été tuées selon les autorités maliennes, mais certaines estimations suggèrent que le nombre pourrait atteindre plus de 500. Outre les exécutions sommaires, les forces de sécurité auraient également violé, pillé, arrêté et détenu arbitrairement de nombreux civils », avance-t-elle dans son rapport.

Quoi qu’il en soit, la Russie entend renforcer son appui à la junte malienne. La semaine passée, son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a mis en garde contre un « danger réel d’apparition d’enclaves d’anarchie [au Mali] où vont agir librement des combattants de groupes illégaux armés ». Et d’ajouter : « Cela menace l’intégrité territoriale du pays, et nous l’avons déjà dit plusieurs fois à nos collègues français. […] Nous comprenons, mais n’apprécions pas les tentatives de la France et d’autres pays de l’UE de prétendre à un rôle dominant en Afrique et dans d’autres régions ».

« Le mécontentement [de la Paris] face au désir des autorités maliennes de demander de l’aide à des forces de sécurité étrangères n’est rien d’autre qu’une récidive de mentalité coloniale dont les Européens devaient s’être débarrassés depuis longtemps », a par ailleurs estimé M. Lavrov, alors qu’il venait de s’entretenir avec Abdoulaye Diop, son homologue malien.

Cela étant, et à en croire le rapport trimestriel de la MINUSMA, ces « enclaves » décrites par M. Lavrov sont déjà une réalité… Dans le centre du Mali, « le JNIM, l’EIGS et d’autres groupes armés similaires ont continué d’imposer, par la violence, leur interprétation et application de la ‘charia’ [la loi islamique], en imposant aux femmes le port du voile (noir) et aux hommes celui de la barbe et de pantalons courts […], ainsi qu’en ordonnant la fermeture des écoles et leur transformation en écoles coraniques », affirme le document.

Et celui-ci a en outre identifié une « tendance nouvelle », consistant pour ces GAT à « retourner dans les villes et villages pour vérifier le respect des nouvelles règles de vie qu’ils imposent aux communautés ». Et de conclure : Cette évolution « pourrait être interprétée comme le signe d’une radicalisation croissante et d’une volonté plus grande de contrôler les populations locales. »

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Depuis que la France a commencé à réorganiser son dispositif militaire au Sahel, avec la rétrocession de trois bases avancées de Barkhane aux Forces armées maliennes [FAMa], et qu’elle a annoncé, plus tard, son retrait du Mali en raison notamment du recours de Bamako aux services du groupe paramilitaire russe Wagner, la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader, avec une hausse « exponentielle » des exactions commises contre les populations civiles.

Tel est en effet le constat établi par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] dans son dernier rapport trimestriel, lequel couvre la période allant du 1er janvier au 31 mars 2022 [.pdf]. Ainsi, elle a pu documenter « 449 incidents », notamment dans les régions du centre. « Au total, 812 civils [dont 573 tues, 107 enlevés/disparus et 55 illégalement détenus] ont été directement affectés par les actes de violences », affime-t-elle. Et d’ajouter : « Ces données représentent une augmentation de 151% comparativement au trimestre précédent. »

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Cette hausse est en partie due aux actions des groupes armés terroristes [GAT], comme le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, [GSIM ou JNIM, affilié à al-Qaïda] et l’État islamique au grand Sahara [EIGS], ce dernier étant revenu en force dans la région de Ménaka.

« Les groupes armés tels que JNIM, EIGS et autres groupes similaires ont été les principaux auteurs des actes de violence contre les civils au cours de la période sous examen [410 atteintes aux droits de l’homme, soit 50% des violations et atteintes documentées]. En effet, après une relative accalmie entre janvier et début février, les attaques de ces groupes ont repris en fréquence et en intensité, faisant plusieurs victimes civiles. Peu de localités sont épargnées par ces groupes qui étendent de plus en plus leurs zones d’opérations et renforcent leur présence en plusieurs endroits dans les régions du centre et du nord ainsi que dans certaines zones du sud du pays », affirme le rapport de la MINUSMA.

Mais la hausse des violences constatées durant ce premier trimestre est surtout le fait des FAMa, « accompagnées de personnels militaires étrangers ». À ce propos, le document évite soigneusement la moindre référence au groupe russe Wagner, dont la présence est réfutée par les autorités maliennes de transitions, celles-ci parlant plutôt « d’instructeurs ».

Ainsi, la MINUSMA a documenté 320 violations des droits de l’homme qu’elle attribue aux FAMa… alors qu’elle n’en avait constaté 31 au cours du dernier trimestre 2021. « Au total, 248 civils ont été tués […]. La majorité des victimes de ces violations étaient membres de la communauté peule, à l’exception des 16 villageois membres de la communauté dogon exécutés dans le village Tonou [commune de Dinangourou, cercle de Koro, région de Bandiagara] le 27 janvier 2022 », lit-on dans le rapport.

Ce bilan pourrait être encore plus élevé, la MINUSMA n’ayant pas eu les coudées franches pour enquêter sur les conséquences de l’opération menée par la FAMa dans la localité de Moura, en mars dernier. « Bien que le nombre exact de morts ne soit pas encore précisé, au moins 203 personnes ont été tuées selon les autorités maliennes, mais certaines estimations suggèrent que le nombre pourrait atteindre plus de 500. Outre les exécutions sommaires, les forces de sécurité auraient également violé, pillé, arrêté et détenu arbitrairement de nombreux civils », avance-t-elle dans son rapport.

Quoi qu’il en soit, la Russie entend renforcer son appui à la junte malienne. La semaine passée, son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a mis en garde contre un « danger réel d’apparition d’enclaves d’anarchie [au Mali] où vont agir librement des combattants de groupes illégaux armés ». Et d’ajouter : « Cela menace l’intégrité territoriale du pays, et nous l’avons déjà dit plusieurs fois à nos collègues français. […] Nous comprenons, mais n’apprécions pas les tentatives de la France et d’autres pays de l’UE de prétendre à un rôle dominant en Afrique et dans d’autres régions ».

« Le mécontentement [de la Paris] face au désir des autorités maliennes de demander de l’aide à des forces de sécurité étrangères n’est rien d’autre qu’une récidive de mentalité coloniale dont les Européens devaient s’être débarrassés depuis longtemps », a par ailleurs estimé M. Lavrov, alors qu’il venait de s’entretenir avec Abdoulaye Diop, son homologue malien.

Cela étant, et à en croire le rapport trimestriel de la MINUSMA, ces « enclaves » décrites par M. Lavrov sont déjà une réalité… Dans le centre du Mali, « le JNIM, l’EIGS et d’autres groupes armés similaires ont continué d’imposer, par la violence, leur interprétation et application de la ‘charia’ [la loi islamique], en imposant aux femmes le port du voile (noir) et aux hommes celui de la barbe et de pantalons courts […], ainsi qu’en ordonnant la fermeture des écoles et leur transformation en écoles coraniques », affirme le document.

Et celui-ci a en outre identifié une « tendance nouvelle », consistant pour ces GAT à « retourner dans les villes et villages pour vérifier le respect des nouvelles règles de vie qu’ils imposent aux communautés ». Et de conclure : Cette évolution « pourrait être interprétée comme le signe d’une radicalisation croissante et d’une volonté plus grande de contrôler les populations locales. »

L'Humanité

« Je lisais pour fuir la scolarité »

Entretien

Télévision L’écrivain Daniel Pennac est membre du jury de Si on lisait à voix haute, émission présentée par François Busnel sur France 5 en partenariat avec l’éducation nationale.

Gérald Rossi

Cent cinquante mille collégiens et lycéens ont participé cette année avec leurs professeurs et le soutien de plusieurs auteurs et comédiens (notamment Guillaume de Tonquédec, Anne Loiret, Françoise Gillard et Nicolas Briançon) à la troisième édition de Si on lisait à voix haute. Initié par François Busnel et son émission la Grande Librairie, ce concours labellisé par l’éducation nationale arrive à son terme avec deux soirées spéciales sur France Télévisions. Plusieurs écrivains composent cette année les deux jurys des finales : Rachida Brakni, François Berléand, Isabelle Carré, Clara Dupont-Monod, Cécile Coulon, Éric-Emmanuel Schmitt, Annick Cojean et Daniel Pennac. Ce dernier explique les raisons de sa participation.

Vous avez accepté de figurer parmi les jurés de l’émission Si on lisait à voix haute, alors que l’on vous voit peu dans les jurys littéraires…

En fait, c’est très simple : je ne suis membre d’aucun jury, notamment de prix littéraires, car je n’imagine pas de me retrouver dans la situation d’être juge et partie. Mais là, j’y suis allé car il s’agit de lire. Au début de ma carrière d’enseignant, en 1969, alors que la lecture à voix haute était officiellement proscrite, je me suis vite rendu compte que le seul moyen pour réconcilier les gosses avec l’écrit était justement une lecture attirante, réalisée à voix haute.

Quel est l’intérêt de lire à haute voix ?

Ce qu’il y a de délicieux dans cet exercice, c’est le moment où les jeunes deviennent lecteurs, quand ils acceptent et retrouvent cette pratique. Mais, attention, on peut aussi, adulte, être lecteur à voix haute, seul dans son salon. Enfant, on peut réclamer une lecture à ses parents, encore que cela se passe dans les familles où cette pratique existe. Mais, plus tard, entendre une bonne lecture devient un moment exceptionnel. Je pense, par exemple, à Denis Podalydès disant le Voyage au bout de la nuit, de Céline, dans une série d’enregistrements. Le résultat était formidable. Ce qui fonctionne, c’est la réunion de plusieurs intelligences en mouvement, celle du texte, c’est-à-dire de l’auteur, celle du lecteur et celle de celui qui écoute. Mais cela nécessite aussi que le lecteur ne se mette ni à la place de l’auteur ni trop derrière. Je me souviens par exemple d’une lecture de Michel Simon de passages de Mort à crédit, du même Céline, c’était formidable, mais en même temps pénible à la longue, car le comédien se pavanait devant le texte, lequel en souffrait. On pourrait aussi citer la formidable lecture de À la recherche du temps perdu, de Proust, par André Dussollier…

On entend parfois que la lecture est en perte de vitesse, que les nouveaux outils technologiques prennent le pas sur elle…

Quand j’ai pris ma première classe, c’était donc en 1969, la première chose que l’on m’ait dite, c’est : ils ne lisent plus. Donc, d’une certaine façon, cette question date de la nuit des temps pédagogiques. Je répondais alors à mes collègues : est-ce qu’ils ne lisent plus par rapport aux enfants de 1859 ou de 1920 ? Évidemment, la réponse est plus nuancée, car l’école a fait son boulot depuis, et les hussards de la République se sont attachés à apprendre à lire à tous. Donc, forcément, on lit davantage. Dans le fond de ce questionnement, n’y a-t-il pas une espèce de jugement qualitatif qui voudrait établir une comparaison par rapport à celui qui parle ? Très souvent, quand un parent me dit :  « Mon fils ne lit pas », je réponds gentiment : « Et vous, est-ce que vous lisez ? »

Et vous, enfant, étiez-vous un bon lecteur ?

Je m’en souviens très bien, je lisais pour fuir la scolarité, les maths, etc. On lit beaucoup plus contre que pour, on lit contre la solitude, contre la pluie, contre les obligations… peut être qu’aujourd’hui, cette lecture refuge est remplacée par les écrans, c’est à prendre en compte. Mais, en même temps, on a la chance, au moins à Paris, de croiser sur notre chemin de nombreuses librairies. C’est unique au monde. Quand nous avions 6 ou 7 ans, il s’est passé quelque chose dont nous ne nous sommes jamais remis, nous avons découvert que nous savions lire, ce qui fait de nous des lecteurs à vie. Qui ne lisent pas tous des livres, c’est vrai. Mais j’ai la conviction profonde que la lecture à voix haute peut à tout âge réconcilier avec la lecture. Et c’est déjà vrai pour les jeunes de ce concours. Ils se rendent compte qu’il y a un continent gigantesque de textes écrits depuis la nuit des temps et qu’ils peuvent librement l’explorer. La lecture, c’est découvrir que quelqu’un vous dit quelque chose. On est alors accroché par le propos, par cette force qui s’impose malgré soi.

Télévisiondaniel pennacfrance 5lecture
BBC

Whitby Dracula gathering smashes vampire fancy dress world record

A new world record has been set for the largest gathering of people dressed as vampires.

A total of 1,369 people attended Whitby Abbey in North Yorkshire dressed as the ghoulish character, breaking the previous record of 1,039 set in 2011.

The event was organised to mark 125 years since Bram Stoker's novel Dracula was published in 1897.

The Gothic horror tale was said to have been inspired by Stoker's trip to Whitby in 1890.

Out for the count

The event was organised by English Heritage as part of a year of special events in honour of the book.

The previous record stood at 1,039 vampires set at Doswell in Virginia, USA in 2011.

The "vampires" needed to stand together in the same place for five minutes to break the record.

And shortly after 21:00 BST on Thursday, confirmation came that the record had been broken.

We’ve just broken the GUINNESS WORLD RECORD™ for the Largest Gathering of People Dressed as Vampires with 1369 vampires! 🎉🏅We’d like to say a BIG thank you to everyone who has come along to Whitby Abbey to help make this happen - you all looked fang-tastic! 🧛🧛‍♀️@GWR pic.twitter.com/0rjjAFVnUa

Ahead of the record attempt, the abbey's manager Mark Williamson said the event had attracted interest from all over the world, including participants who had travelled to the North Yorkshire resort from California.

The event also featured music from local band Westernra and a performance of excerpts of Dracula by theatre group Time Will Tell.

Jack Brookbank, official adjudicator for Guinness World Records, said: "We are quite strict about the official costume that is allowed.

"It must include black shoes, black trousers or dress, waistcoat, shirt, black cape or collared overcoat and fangs on the top set of teeth."

Hundreds of Dracula fans descend on Whitby every year, with many visitors to the resort asking where Dracula's grave is located, forgetting he is a fictional character.

Last year, staff at St Mary's Church posted a note on the door telling tourists not to ask.

The house where Bram Stoker stayed, and where much of the book was researched, still stands and a plaque marks his time there.

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African Union chief, Senegal's Macky Sall, to hold talks with Putin in Moscow

Issued on: 02/06/2022 - 10:44

NEWS WIRES Yinka OYETADE

The head of the African Union, Senegalese President Macky Sall, will speak with President Vladimir Putin in the southwestern Russian city of Sochi on Friday, Dakar said.

The visit is aimed at "freeing up stocks of cereals and fertilisers, the blockage of which particularly affects African countries", along with easing the Ukraine conflict, Sall's office said Thursday.

The visit was organised after an invitation by Putin, and Sall will travel with the president of the African Union Commission, his office added.

The AU will also receive a video address from Ukrainian President Volodymyr Zelensky, though no date has been set.

The war in Ukraine has sent the cost of fuel, grain and fertilisers skyrocketing around the globe, which is being acutely felt in African nations.

Both Ukraine and Russia are major suppliers of wheat and other cereals to Africa, while Russia is a key producer of fertiliser.

The UN said last month Africa faces an "unprecedented" crisis caused by the war, compounding difficulties facing the continent, from climate change to the coronavirus pandemic.

Earlier this week, Sall made an appeal to European Union leaders to help ease the crisis on key commodities.

He said their decision to expel Russian banks from the SWIFT financial messaging system could hurt food supplies to the continent.

"When the SWIFT system is disrupted, it means that even if the products exist, payment becomes complicated, if not impossible," Sall said via video-link.

"I would like to insist that this issue be examined as soon as possible by our competent ministers in order to find appropriate solutions," he added.

Sall acknowledged that Russia's blockade of Odessa had harmed Ukrainian food exports, and he backed UN-led efforts to free the port.

Russia has come under a barrage of sanctions from the West following the February 24 invasion of Ukraine, in a bid to punish Moscow for the military intervention.  

(AFP)

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Biden says US to send 'advanced rocket systems' to Ukraine

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Jean Cau, l’histoire d’un journaliste contre les cocos

Pour un intellectuel de gauche, il y a pire qu’un écrivain de droite, c’est un écrivain de droite venu de la gauche. En soutenant le général de Gaulle à l’élection présidentielle de 1965, Jean Cau est devenu l’une des figures du XXe siècle les plus honnies de l’intelligentsia.

L’écrivain désavoué

Né en 1925 à Bram, dans l’Aude, d’un père ouvrier et d’une mère femme de ménage, pur produit de la méritocratie, le jeune homme était “monté” à Paris après son lycée à Carcassonne pour passer une licence de philosophie et préparer l’École normale supérieure à Louis-le-Grand. C’est alors qu’il rencontra Sartre et les existentialistes que son talent et ses origines prolétaires impressionnèrent. Il devint le secrétaire de Sartre de 1947 à 1956, chouchou de la gauche, prix Goncourt en 1961 pour la Pitié de Dieu, un huis clos pénitentiaire influencé par le maître dont il se proclamait le fils spirituel. Attiré par le journalisme, il fit ses débuts aux Temps modernes, passa à France Observateur, à l’Express, au Figaro littéraire, à Paris Match où il exerça pendant vingt ans, avant de se rapprocher de la nouvelle droite et d’ Éléments.

Dès 1962, un reportage sur l’Algérie tout juste indépendante, qu’il décrivait en pays ruiné, choqua ses amis. Trois ans plus tard, il rompit les ponts en évoquant dans le Meurtre d’un enfant le « rêve bref et honteux » qui le saisit à 15 ans lorsqu’il aperçut « un jeune SS de 20 ans qui, adossé à son tank, étalait avec son poignard du beurre sur une tranche de pain ».

Cau devint l’homme à abattre, le pestiféré, l’auteur d’articles « vicieux » comme le chantera Renaud. « Drieu en dessous, y compris dans l’abjection », écrira l’Humanité à l’annonce de sa mort. La guerre déclarée contre la gauche, l’écrivain ne retiendra pas ses coups dans de nombreux pamphlets musclés et brûlera ce qu’il avait adoré dans des formules interdisant toute réconciliation : « Je crois que, vraiment, le socialisme et le communisme, de même que le renard la rage, véhiculent le totalitarisme et véhiculent la terreur. »

La dénonciation de l’hypocrisie de gauche

« Ils n’ont jamais vu un ouvrier de leur vie, ils ont des domestiques, ils ont des bonnes, mais ils sont de gauche », dira-t-il également de ses anciens amis progressistes. Il conservera néanmoins pour Sartre une certaine admiration mêlée de tendresse, qui apparaît dans Croquis de mémoire (1985), un recueil de portraits popularisé par Fabrice Luchini dans ses spectacles.

Contre-attaques, aujourd’hui réédité avec Discours de la décadence (1978), est son dernier livre, publié quelques mois après sa mort, en 1993. On y retrouve le style Jean Cau, sa hantise de la décadence, son refus de la pensée abstraite, son horreur de la falsification de l’histoire, son mépris de la « morale de la boutique », de la médiocrité démocratique et de l’égalitarisme, son nietzschéisme parfois un peu sommaire, son dégoût de la pornographie et son amour de l’ordre. En 1978, en pleine guerre froide, ce drôle de bonhomme annonçait une Russie nationaliste qu’il présentait comme le dernier rempart face à la mondialisation américaine…

“Contre-attaques”, suivi de “Discours de la décadence”, de Jean Cau, La Nouvelle Librairie Éditions, 304 pages, 19,50 €.

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En 1972, la Terre au sommet du monde

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Le 5 juin 1972, la conférence de Stockholm ouvre la voie à l’action de l’ONU pour l’environnement avec l’organisation de rendez-vous et la création d’organismes internationaux.

Chloé Maurel

À la suite du rapport du Club de Rome et à l’initiative de la Suède, l’ONU organise en juin 1972 la conférence des Nations unies sur l’environnement à Stockholm. Ce « 1er Sommet de la Terre » place officiellement pour la première fois l’environnement comme faisant partie du programme international. Il donne lieu à des réflexions sur les interactions entre écologie et économie, et pose les bases de l’idée d’écodéveloppement.

Cette conférence introduit l’idée que l’environnement et le développement doivent être conçus ensemble, et ce, malgré des dissensions d’ordre politique (une controverse éclate sur la participation de la RFA et de la RDA, et quand il s’avère impossible de reporter la conférence, l’URSS et la plupart des pays d’Europe de l’Est la boycottent). Elle donne lieu à une Déclaration sur l’environnement humain de 26 principes et à un vaste plan d’action pour lutter contre la pollution et établit des liens entre problèmes environnementaux, sous-développement et activités industrielles. Le texte est adopté par acclamation, avec son plan d’action contenant 109 recommandations. Mais certains États émettent des objections : les États-Unis et d’autres pays occidentaux annoncent qu’ils n’acceptent pas le principe que des compensations soient payées aux pays du Sud quand des mesures environnementales restreignent leur commerce ; et le Japon s’exprime contre la proposition de moratoire de dix ans sur la chasse à la baleine. Les pays industrialisés se rassemblent dans un groupe dit de Bruxelles, qui essaie de restreindre l’impact de la conférence en limitant les mesures de suivi.

En décembre 1972, l’ONU crée le Prog­ramme des Nations unies pour l’environ­nement. Son siège est placé à Nairobi au Kenya, afin de décentrer les institutions onusiennes vers les pays du Sud.

En 1983, l’Assemblée générale de l’ONU crée la Commission mondiale sur l’environnement et le développement, présidée par l’ancienne première ministre norvégienne Gro Harlem Brundtland qui auditionne pendant trois ans des acteurs des pays développés et en développement : gouvernements, ONG, grand public… Elle commande plus de 75 études liées à ces problématiques.

À la suite de ces travaux, la commission publie en 1987 son rapport : « Notre avenir à tous », aussi appelé rapport Brundtland, qui réconcilie les deux concepts apparemment opposés du développement économique et de la protection de l’environnement. Il impose et popularise la notion de dévelop­pement durable, fondée sur l’idée d’assurer le développement des générations présentes sans compromettre celui des géné­rations futures.

En juin 1992, l’ONU organise le 3e Sommet de la Terre, à Rio de Janeiro, au Brésil ; 179 États sont représentés, notamment 110 chefs d’État ou de gouvernement, et 2 400 ONG sont accréditées ; on compte 17 000 participants non gouvernementaux. C’est la plus grande conférence mondiale alors réunie. Elle lie la protection de l’environnement à l’éradication de la pauvreté. Ce sommet voit la consécration du terme « développement durable ».

Une politique de « développement durable »

Les trois piliers du développement durable – économique, social et environnemental – sont énoncés. Il voit aussi l’adoption des 27 principes de la Déclaration de Rio (principes définissant les droits et responsabilités des États concernant le développement et l’environnement, notamment le principe de pollueur-payeur) et la naissance de l’Agenda 21. Ce dernier, contenant plus de 1 000 recommandations, est un véritable plan d’action de la politique de développement durable des collectivités territoriales ; ces dernières sont incitées à coopérer avec les entreprises, les universités, ainsi qu’avec les centres de recherche pour imaginer des solutions.

Lors de ce sommet, deux conventions sont ouvertes à la signature, dont une sur les changements climatiques, signée par 154 gouvernements convaincus par les travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), créé en 1988 ; les pays développés acceptent de ramener, pour l’an 2000, leurs émissions de gaz à effet de serre au niveau de 1990 et de transférer aux pays en développement les technologies et informations qui leur permettraient de faire face au changement climatique.

Le but de cette convention-cadre est de stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau raisonnable. Elle entre en vigueur en 1994 et, à ce jour, elle est ratifiée par 192 États.

En 2002, l’ONU organise le Sommet mondial sur le développement durable à Johannesburg, ou 4e Sommet de la Terre (Rio + 10). En 2012, la Conférence des Nations unies sur le développement durable, également appelée Rio + 20, réunit des chefs d’État et de gouvernement au Brésil. Rio + 20 a pour but d’évaluer les progrès et les lacunes dans l’application des accords adoptés à la Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement organisée à Rio en 1992. Puis, en 2015, pour succéder aux Objectifs du millénaire pour le développement, l’ONU lance les Objectifs du développement durable.

Au total, ces étapes illustrent l’enga­gement de l’ONU en faveur de l’environnement. Pourtant, ses textes manquent cruellement de force contraignante.

Histoire des idées des Nations unies. L’ONU en 20 notionssommet de la terrestockholmOnudéveloppement durable
France24 - World

Ivory Coast's wildlife enjoys rebirth thanks to nature reserve

Issued on: 02/06/2022 - 16:27Modified: 02/06/2022 - 16:29

Much of the wildlife in Ivory Coast has become virtually extinct after decades of heavy deforestation. But a nature reserve nestled in the centre of the country is doing its best to restore the region's fauna. In just over 20 years, the N’zi River Park has managed to recreate an animal ecosystem, fight poaching and organise its own safaris. Our correspondents report.

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Iraq, a hotbed of wildlife trafficking: Surge in demand sparks fear for endangered species

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Kenyan conservationist Richard Leakey dies aged 77

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In Thailand, humans and wild elephants struggle to live side-by-side

Valeurs Actuelles

La Laiterie, un savoureux restaurant à Lille

Attention, ça va bouger, à Lille, il y a fort à parier que le jeune Édouard Chouteau, pas 30 ans, va changer les codes en reprenant La Laiterie. L’institution culinaire majeure et immanquable de la métropole lilloise semble retrouver enfin du panache. La maison, qui avait perdu son étoile en 2018, est sur le chemin de la Voie lactée et semble ne plus naviguer en eaux troubles. Sa cuisine et sa pâtisserie sont claires et grandioses, la salle lumineuse et laiteuse, ce qui rappelle l’origine des lieux. La vue sur un jardinet fleuri est reposante. Le chef, qui connaît bien les prestigieuses maisons et qui a fait ses armes chez des chefs étoilés (Pierre Gagnaire, Éric Frechon, Alain Passard, Mathieu Pacaud), est un grand saucier et exécute avec maestria des plats audacieux et de caractère.

Plusieurs menus sont proposés. Un au déjeuner à un prix très intéressant de 39 euros pour trois plats. Un menu dégustation terre & mer (115 euros) met en avant les spécialités du chef qui aurait tendance à mélanger les produits en trois portions, à l’instar de son maître Pierre Gagnaire ; un menu 9 plats qui nous fait découvrir les associations huître-cochon-caviar, champignons-crevettes grises-seiche, foie gras-hareng-oignon, bœuf-haddock-chicorée ; en dessert, chocolat pur et tarte au sucre. Le menu homard bleu du Cotentin est saisonnier (150 euros). Et le menu esprit végétal met en avant les caviar Kristal associé aux lentilles, houmous, bouillon d’échalotes brûlées, asperges, morilles, baba aux agrumes et tarte au sucre (75 euros).

Cerise sur le gâteau, un service exceptionnel et professionnel, après le repas, vous présente, dans ce cadre privilégié, plusieurs variétés de fleurs, un jardin potager, un poulailler, une ruche, un pied de houblon. Cette petite enclave savoureuse réveille la ville du Nord.

La Laiterie, 138, av. de l’Hippodrome, Lambersart (Nord). Tél. : 03.20.92.79.73.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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La Pologne mise sur la Corée du Sud pour se doter d’obusiers et de véhicules de combat d’infanterie

par Laurent Lagneau · 30 mai 2022

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Ces derniers jours, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a fait savoir que Varsovie avait l’intention de se procurer 6 batteries de défense aérienne Patriot PAC-3 [en plus des 2 systèmes commandés en 2018 dans le cadre du programme Wisla] et 500 lance-roquettes multiples M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System] supplémentaires, alors que les 20 exemplaires acquis en 2019 pour 365 millions d’euros ne seront livrés qu’à partir de 2023.

De telles annonces augurent de gros contrats pour l’industrie américaine de l’armement, après l’achat de 250 chars M1A2 Abrams, de 32 chasseurs-bombardiers F-35A et d’hélicoptères d’attaque [le choix n’est pas encore arrêté mais on sait qu’il se fera entre l’AH-64E Guardian et l’AZ-1 Viper]. Même ces contrats seront en partie exécutés en Pologne, celle-ci ne devrait pas être la seule à profiter du renforcement des capacités des forces terrestres polonaises.

En effet, ce 30 mai, M. Blaszczak a annoncé que la Pologne et la Corée du Sud vont accentuer leur coopération en matière d’armement et de recherche, notamment dans les domaines de l’infanterie mécanisée et de l’artillerie. Il a d’ailleurs signé, à cette fin, un accord avec Lee Jong-Sup, son homologue sud-coréen.

« En dotant l’armée polonaise d’équipements modernes, nous devons faire tout notre possible pour, d’une part, utiliser au maximum le potentiel de l’industrie polonaise de l’armement et, d’autre part, pour équiper nos troupes de matériels produits en Corée dès que possible », a déclaré le ministre polonais de la Défense.

Les services de ce dernier ont ensuite précisé que la Pologne est en quête de canons et de véhicules de combat d’infanterie sud-coréens dans le cadre de cette coopération.

S’agissant de l’artillerie, l’armée polonaise a déjà commandé 122 exemplaires de l’AHS Krabe, c’est à dire un obusier de 155 mm monté sur le châssis [chenillé] du K9 Thunder, produit par le sud-coréen Hanwha Defence. Sur les 80 qui lui ont été livrés, elle vient d’en céder 18 aux forces ukrainiennes. Probablement que l’accord en question doit permettre de les remplacer… et d’accélérer la production de ceux qui restent encore à livrer.

Min. @mblaszczak: Deliveries of new equipment for🇵🇱 Armed Forces are important, in regards to the war that is going on abroad. It is vital that 🇵🇱Army is equipped with the modern, proven equipment, and it is the equipment produced by Korea. pic.twitter.com/LCkQDZ1dDp

— Poland MOD 🇵🇱 (@Poland_MOD) May 30, 2022

Quant aux véhicules de combat d’infanterie [VCI], les forces polonaises disposent de deux modèles principaux : le KTO Rosomak, fruit d’une coopération avec Patria [359 exemplaires livrés depuis les années 2000], et le BWP-1, dont environ 800 unités ont été héritées de la période soviétique.

Pour le moment, le ministère polonais de la Défense n’a pas précisé le type de VCI produit en Corée du Sud qui serait susceptible de l’intéresser. En effet, Hanwha Defense propose au moins deux modèles : le K21, un engin d’environ 25 tonnes doté d’une tourelle de 40 mm et de missiles anti-chars, et l’AS-21 Redback, un véhicule de 42 tonnes armé d’un canon de 30 mm. C’est, pour comparer, l’équivalent du KF-41 « Lynx » de l’allemand Rheinmetall.

Normalement, les BWP-1 doivent être en partie remplacés par le Borsuk, un VCI de 40 tonnes [au combat] développé et conçu par un consortium dirigé par Huta Stalowa Wola [HSW], filiale du groupe polonais PGZ. Visiblement, il serait donc question de l’épauler par des AS-21 Redback ou des K-21.

En revanche, et alors que le président polonais, Andrzej Duda, s’est récemment emporté contre les promesses « non tenues » de l’Allemagne concernant le remplacement des chars T-72 cédés à Kiev par des Leopard 2, il n’a pas été question d’un achat de K-2 Black Panther, dont le fabricant, Hyundai Rotem, a développé une version dédiée aux besoins de la Pologne.

Photo : AS-21 – Hanwha Defence

La Pologne mise sur la Corée du Sud pour se doter d’obusiers et de véhicules de combat d’infanterie

par Laurent Lagneau · 30 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Ces derniers jours, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a fait savoir que Varsovie avait l’intention de se procurer 6 batteries de défense aérienne Patriot PAC-3 [en plus des 2 systèmes commandés en 2018 dans le cadre du programme Wisla] et 500 lance-roquettes multiples M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System] supplémentaires, alors que les 20 exemplaires acquis en 2019 pour 365 millions d’euros ne seront livrés qu’à partir de 2023.

De telles annonces augurent de gros contrats pour l’industrie américaine de l’armement, après l’achat de 250 chars M1A2 Abrams, de 32 chasseurs-bombardiers F-35A et d’hélicoptères d’attaque [le choix n’est pas encore arrêté mais on sait qu’il se fera entre l’AH-64E Guardian et l’AZ-1 Viper]. Même ces contrats seront en partie exécutés en Pologne, celle-ci ne devrait pas être la seule à profiter du renforcement des capacités des forces terrestres polonaises.

En effet, ce 30 mai, M. Blaszczak a annoncé que la Pologne et la Corée du Sud vont accentuer leur coopération en matière d’armement et de recherche, notamment dans les domaines de l’infanterie mécanisée et de l’artillerie. Il a d’ailleurs signé, à cette fin, un accord avec Lee Jong-Sup, son homologue sud-coréen.

« En dotant l’armée polonaise d’équipements modernes, nous devons faire tout notre possible pour, d’une part, utiliser au maximum le potentiel de l’industrie polonaise de l’armement et, d’autre part, pour équiper nos troupes de matériels produits en Corée dès que possible », a déclaré le ministre polonais de la Défense.

Les services de ce dernier ont ensuite précisé que la Pologne est en quête de canons et de véhicules de combat d’infanterie sud-coréens dans le cadre de cette coopération.

S’agissant de l’artillerie, l’armée polonaise a déjà commandé 122 exemplaires de l’AHS Krabe, c’est à dire un obusier de 155 mm monté sur le châssis [chenillé] du K9 Thunder, produit par le sud-coréen Hanwha Defence. Sur les 80 qui lui ont été livrés, elle vient d’en céder 18 aux forces ukrainiennes. Probablement que l’accord en question doit permettre de les remplacer… et d’accélérer la production de ceux qui restent encore à livrer.

Min. @mblaszczak: Deliveries of new equipment for🇵🇱 Armed Forces are important, in regards to the war that is going on abroad. It is vital that 🇵🇱Army is equipped with the modern, proven equipment, and it is the equipment produced by Korea. pic.twitter.com/LCkQDZ1dDp

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Quant aux véhicules de combat d’infanterie [VCI], les forces polonaises disposent de deux modèles principaux : le KTO Rosomak, fruit d’une coopération avec Patria [359 exemplaires livrés depuis les années 2000], et le BWP-1, dont environ 800 unités ont été héritées de la période soviétique.

Pour le moment, le ministère polonais de la Défense n’a pas précisé le type de VCI produit en Corée du Sud qui serait susceptible de l’intéresser. En effet, Hanwha Defense propose au moins deux modèles : le K21, un engin d’environ 25 tonnes doté d’une tourelle de 40 mm et de missiles anti-chars, et l’AS-21 Redback, un véhicule de 42 tonnes armé d’un canon de 30 mm. C’est, pour comparer, l’équivalent du KF-41 « Lynx » de l’allemand Rheinmetall.

Normalement, les BWP-1 doivent être en partie remplacés par le Borsuk, un VCI de 40 tonnes [au combat] développé et conçu par un consortium dirigé par Huta Stalowa Wola [HSW], filiale du groupe polonais PGZ. Visiblement, il serait donc question de l’épauler par des AS-21 Redback ou des K-21.

En revanche, et alors que le président polonais, Andrzej Duda, s’est récemment emporté contre les promesses « non tenues » de l’Allemagne concernant le remplacement des chars T-72 cédés à Kiev par des Leopard 2, il n’a pas été question d’un achat de K-2 Black Panther, dont le fabricant, Hyundai Rotem, a développé une version dédiée aux besoins de la Pologne.

Photo : AS-21 – Hanwha Defence

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Ces derniers jours, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a fait savoir que Varsovie avait l’intention de se procurer 6 batteries de défense aérienne Patriot PAC-3 [en plus des 2 systèmes commandés en 2018 dans le cadre du programme Wisla] et 500 lance-roquettes multiples M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System] supplémentaires, alors que les 20 exemplaires acquis en 2019 pour 365 millions d’euros ne seront livrés qu’à partir de 2023.

De telles annonces augurent de gros contrats pour l’industrie américaine de l’armement, après l’achat de 250 chars M1A2 Abrams, de 32 chasseurs-bombardiers F-35A et d’hélicoptères d’attaque [le choix n’est pas encore arrêté mais on sait qu’il se fera entre l’AH-64E Guardian et l’AZ-1 Viper]. Même ces contrats seront en partie exécutés en Pologne, celle-ci ne devrait pas être la seule à profiter du renforcement des capacités des forces terrestres polonaises.

En effet, ce 30 mai, M. Blaszczak a annoncé que la Pologne et la Corée du Sud vont accentuer leur coopération en matière d’armement et de recherche, notamment dans les domaines de l’infanterie mécanisée et de l’artillerie. Il a d’ailleurs signé, à cette fin, un accord avec Lee Jong-Sup, son homologue sud-coréen.

« En dotant l’armée polonaise d’équipements modernes, nous devons faire tout notre possible pour, d’une part, utiliser au maximum le potentiel de l’industrie polonaise de l’armement et, d’autre part, pour équiper nos troupes de matériels produits en Corée dès que possible », a déclaré le ministre polonais de la Défense.

Les services de ce dernier ont ensuite précisé que la Pologne est en quête de canons et de véhicules de combat d’infanterie sud-coréens dans le cadre de cette coopération.

S’agissant de l’artillerie, l’armée polonaise a déjà commandé 122 exemplaires de l’AHS Krabe, c’est à dire un obusier de 155 mm monté sur le châssis [chenillé] du K9 Thunder, produit par le sud-coréen Hanwha Defence. Sur les 80 qui lui ont été livrés, elle vient d’en céder 18 aux forces ukrainiennes. Probablement que l’accord en question doit permettre de les remplacer… et d’accélérer la production de ceux qui restent encore à livrer.

Min. @mblaszczak: Deliveries of new equipment for🇵🇱 Armed Forces are important, in regards to the war that is going on abroad. It is vital that 🇵🇱Army is equipped with the modern, proven equipment, and it is the equipment produced by Korea. pic.twitter.com/LCkQDZ1dDp

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Quant aux véhicules de combat d’infanterie [VCI], les forces polonaises disposent de deux modèles principaux : le KTO Rosomak, fruit d’une coopération avec Patria [359 exemplaires livrés depuis les années 2000], et le BWP-1, dont environ 800 unités ont été héritées de la période soviétique.

Pour le moment, le ministère polonais de la Défense n’a pas précisé le type de VCI produit en Corée du Sud qui serait susceptible de l’intéresser. En effet, Hanwha Defense propose au moins deux modèles : le K21, un engin d’environ 25 tonnes doté d’une tourelle de 40 mm et de missiles anti-chars, et l’AS-21 Redback, un véhicule de 42 tonnes armé d’un canon de 30 mm. C’est, pour comparer, l’équivalent du KF-41 « Lynx » de l’allemand Rheinmetall.

Normalement, les BWP-1 doivent être en partie remplacés par le Borsuk, un VCI de 40 tonnes [au combat] développé et conçu par un consortium dirigé par Huta Stalowa Wola [HSW], filiale du groupe polonais PGZ. Visiblement, il serait donc question de l’épauler par des AS-21 Redback ou des K-21.

En revanche, et alors que le président polonais, Andrzej Duda, s’est récemment emporté contre les promesses « non tenues » de l’Allemagne concernant le remplacement des chars T-72 cédés à Kiev par des Leopard 2, il n’a pas été question d’un achat de K-2 Black Panther, dont le fabricant, Hyundai Rotem, a développé une version dédiée aux besoins de la Pologne.

Photo : AS-21 – Hanwha Defence

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Ces derniers jours, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a fait savoir que Varsovie avait l’intention de se procurer 6 batteries de défense aérienne Patriot PAC-3 [en plus des 2 systèmes commandés en 2018 dans le cadre du programme Wisla] et 500 lance-roquettes multiples M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System] supplémentaires, alors que les 20 exemplaires acquis en 2019 pour 365 millions d’euros ne seront livrés qu’à partir de 2023.

De telles annonces augurent de gros contrats pour l’industrie américaine de l’armement, après l’achat de 250 chars M1A2 Abrams, de 32 chasseurs-bombardiers F-35A et d’hélicoptères d’attaque [le choix n’est pas encore arrêté mais on sait qu’il se fera entre l’AH-64E Guardian et l’AZ-1 Viper]. Même ces contrats seront en partie exécutés en Pologne, celle-ci ne devrait pas être la seule à profiter du renforcement des capacités des forces terrestres polonaises.

En effet, ce 30 mai, M. Blaszczak a annoncé que la Pologne et la Corée du Sud vont accentuer leur coopération en matière d’armement et de recherche, notamment dans les domaines de l’infanterie mécanisée et de l’artillerie. Il a d’ailleurs signé, à cette fin, un accord avec Lee Jong-Sup, son homologue sud-coréen.

« En dotant l’armée polonaise d’équipements modernes, nous devons faire tout notre possible pour, d’une part, utiliser au maximum le potentiel de l’industrie polonaise de l’armement et, d’autre part, pour équiper nos troupes de matériels produits en Corée dès que possible », a déclaré le ministre polonais de la Défense.

Les services de ce dernier ont ensuite précisé que la Pologne est en quête de canons et de véhicules de combat d’infanterie sud-coréens dans le cadre de cette coopération.

S’agissant de l’artillerie, l’armée polonaise a déjà commandé 122 exemplaires de l’AHS Krabe, c’est à dire un obusier de 155 mm monté sur le châssis [chenillé] du K9 Thunder, produit par le sud-coréen Hanwha Defence. Sur les 80 qui lui ont été livrés, elle vient d’en céder 18 aux forces ukrainiennes. Probablement que l’accord en question doit permettre de les remplacer… et d’accélérer la production de ceux qui restent encore à livrer.

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May 30, 2022

Quant aux véhicules de combat d’infanterie [VCI], les forces polonaises disposent de deux modèles principaux : le KTO Rosomak, fruit d’une coopération avec Patria [359 exemplaires livrés depuis les années 2000], et le BWP-1, dont environ 800 unités ont été héritées de la période soviétique.

Pour le moment, le ministère polonais de la Défense n’a pas précisé le type de VCI produit en Corée du Sud qui serait susceptible de l’intéresser. En effet, Hanwha Defense propose au moins deux modèles : le K21, un engin d’environ 25 tonnes doté d’une tourelle de 40 mm et de missiles anti-chars, et l’AS-21 Redback, un véhicule de 42 tonnes armé d’un canon de 30 mm. C’est, pour comparer, l’équivalent du KF-41 « Lynx » de l’allemand Rheinmetall.

Normalement, les BWP-1 doivent être en partie remplacés par le Borsuk, un VCI de 40 tonnes [au combat] développé et conçu par un consortium dirigé par Huta Stalowa Wola [HSW], filiale du groupe polonais PGZ. Visiblement, il serait donc question de l’épauler par des AS-21 Redback ou des K-21.

En revanche, et alors que le président polonais, Andrzej Duda, s’est récemment emporté contre les promesses « non tenues » de l’Allemagne concernant le remplacement des chars T-72 cédés à Kiev par des Leopard 2, il n’a pas été question d’un achat de K-2 Black Panther, dont le fabricant, Hyundai Rotem, a développé une version dédiée aux besoins de la Pologne.

Photo : AS-21 – Hanwha Defence

L'Humanité

L’accueil pour toutes et tous

Tribune

Jeanne Barseghian et Damien Carême Coprésidents de l’Association nationale des villes et territoires accueillants

Monsieur le président de la République,

Votre réélection vous confère, une nouvelle fois, la fonction la plus importante de notre République et une responsabilité immense. Il vous reviendra, comme en 2017, de faire vos choix, tout en tenant davantage compte, nous l’espérons, des positions des associations, des syndicats et plus largement des citoyen·ne·s. Ce changement de méthode, que vous appelez de vos vœux, nous semble un préalable incontournable.

La question de l’accueil inconditionnel, de l’ouverture au monde, de notre capacité à accorder l’asile et à recevoir dignement dans le cadre d’un premier accueil, est centrale. C’est le projet politique que nous portons, à l’Association nationale des villes et territoires accueillants (Anvita), inspiré de l’expérience de nos collectivités territoriales accueillantes. C’est un projet qui se mène au quotidien et qui se déroule sans heurt, ni clivage. L’accueil et l’inclusion des personnes sont des engagements de tous les instants, Monsieur le président de la République. 

La crise de l’accueil des exilé·e·s n’est pas due à une crise migratoire mais à une volonté politique partagée par de nombreux gouvernements, depuis près de quarante ans, de bloquer et sécuriser les frontières afin, semble-t-il, de freiner l’immigration. L’immigration est pourtant un fait humain naturel, ses bénéfices pour les sociétés d’accueil sont largement étayés, entre autres dans les derniers rapports de l’OCDE. Il est temps de changer de paradigme et de mettre en œuvre des politiques raisonnées et respectueuses des droits humains. De Paris à Marseille, de Lambersart au Pays basque, en passant par les nombreuses collectivités de l’Anvita, un fil conducteur solidaire et inconditionnel transcende notre association.

La guerre en Ukraine a produit des effets sans précédent en Europe et en France, en termes d’accueil des populations réfugiées. L’Union européenne a activé, pour la première fois, la protection temporaire. Nous le saluons, tout en regrettant vivement que sa mise en œuvre n’ait pas été systématique lors des guerres en Syrie et en Afghanistan alors que les personnes exilées aspiraient à la même paix et à la même protection. Comme en 2015, la France accueille bien moins de réfugié·e·s que d’autres pays, notamment l’Allemagne. Pourtant, l’appel à la générosité et à l’accueil a été largement entendu sous des formes diverses, notamment l’hébergement citoyen, signalant que nos concitoyen·ne·s pouvaient s’emparer largement de cette question sans frilosité. Les associations restent, comme toujours, en première ligne. Sans elles, notre capacité à agir serait singulièrement limitée. C’est le fruit d’un travail quotidien, dans le cadre de la loi, pour soutenir et construire l’accueil le plus digne possible de toutes les personnes exilées, quel que soit leur statut. Enfin, les collectivités, dans leur diversité, y ont elles aussi répondu, notamment celles de notre réseau national. C’est aussi cette France qui vous a permis d’être réélu.

L’accueil réservé aux personnes ukrainiennes doit être un exemple répliquable à toute personne venue chercher refuge sur nos territoires. Aujourd’hui, nous assistons à un accueil différencié selon l’origine : l’accès au travail est garanti aux Ukrainien·ne·s alors qu’il est refusé aux demandeur·euse·s d’asile. Des places d’hébergement sont réservées aux Ukrainien·ne·s, quand de nombreuses autres nationalités se les voient refusées.

Il est temps de changer non seulement de méthode, mais aussi de politique, Monsieur le président, afin de mettre en œuvre un projet d’accueil digne, cohérent avec les moyens nécessaires pour permettre à chacun·e de vivre, temporairement ou plus durablement, dans notre pays avec un accès au logement, à la santé, à l’emploi, à l’éducation et à la culture. Sur ce sujet, notre réponse est claire : l’accueil inconditionnel partout et pour toutes et tous ! Notre réseau et ses collectivités territoriales accueillantes sont prêts à travailler ensemble afin d’apporter des réponses à la hauteur des enjeux. 

accueil des migrantssolidaritéEmmanuel Macron
France24 - World

Mekong River in jeopardy: Sand-pumping operations ravage ecosystem

Issued on: 01/06/2022 - 15:24

Camille NEDELEC

The Mekong is one of the largest rivers in the world, beginning in China and flowing through Thailand, Vietnam and Cambodia. Nearly 70 million people in Asia are dependent on its waters for fishing or to irrigate their rice fields. But this watery giant is threatened due to the dredging of its sand, which is wreaking havoc on the ecosystem. Our colleagues from France 2 report, with FRANCE 24's Camille Nedelec and James Mulholland.

Down to Earth

River transport reborn?

On the ground

Cameroon environmentalists tackle plastic pollution in Wouri River

FOCUS

Spain's Tagus river is drying up

Valeurs Actuelles

Sochaux : au volant de sa 307, il passe le million de kilomètres devant le musée Peugeot

« Deutsche Qualität », très peu pour lui. Vendredi 27 mai, Fabrice Gommé, un Picard d’une cinquantaine d’années, est parvenu à pousser sa Peugeot 307 jusqu’au million de kilomètres. Un petit exploit, à une époque où les voitures dépassent rarement les 300.000 kilomètres, que l’automobiliste a tenu à célébrer aux côtés des ouvriers de la mythique usine Peugeot de Sochaux (Doubs). C’est il y a près d’un an, rapporte France Bleu, que Fabrice Gommé a conçu le projet, voyant son compteur kilométrique s’approcher du seuil symbolique.

Tout ne s’est cependant pas passé comme prévu. Initialement, Fabrice Gommé avait prévu de passer le million de kilomètres en franchissant les grilles de l’usine Peugeot – désormais baptisée Stellantis. Raté : à 17heures, devant l’entrée, 36 kilomètres manquent encore au compteur. Impossible, pourtant, de revenir plus tard. Les ouvriers l’attendent et ne peuvent se permettre de patienter trop longtemps. Si proche du but, Fabrice Gommé décide tout de même de célébrer l’événement à leurs côtés. « Je suis émue, je trouve que c’est génial », glisse l’une des ouvrières, Cathy. « Je trouve que c’est une belle voiture et ça nous permet de voir notre travail. »

Qualité française

Une scène d’autant plus émouvante que certains des ouvriers présents travaillaient déjà sur le site en 2006, à l’époque où la 307 de Fabrice est sortie d’usine. « En vingt-deux ans je ne l’ai jamais vu et je ne le reverrai peut-être jamais, donc ça touche. Qu’il vienne nous remercier comme ça, ça touche aussi, c’est sympa », explique Fabrice, un autre ouvrier. Une émotion partagée par Fabrice, fier de sa voiture et des ouvriers qui l’ont fabriquée : « Je suis fier pour eux. Je suis fier d’avoir fait ça grâce à eux et avec eux. Franchement, ça me touche. Je n’ai pas d’autres mots, j’ai la gorge serrée. »

L’automobiliste, qui circule au volant de sa 307 depuis seize ans, a fini par repartir. Hors de question, cependant, de passer la barre du million sur le chemin du retour. Après quelques kilomètres pour la forme, il a fini par atteindre le tant attendu seuil sur le parking du musée Peugeot, qui retrace l’épopée familiale du groupe automobile. Et même si le compteur, qui n’a pas été conçu pour atteindre de tels sommets, est resté définitivement bloqué à 999.999, peu importe. Le million est passé : qualité française.

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Opex 360

Des Eurofighter Typhoon britanniques protégeront la Coupe du monde de football au Qatar

par Laurent Lagneau · 30 mai 2022

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En mars 2019, lors d’un déplacement à Doha, Édouard Philippe, alors Premier ministre, fit savoir que la France était prête à aider le Qatar à sécuriser la Coupe du monde de football, dont le coup d’envoi sera donné le 21 novembre prochain. Depuis, le Parlement a examiné et adopté un projet de loi autorisant un accord entre les deux pays relatif au statut de leurs forces.

Et, à l’occasion des débat, on a appris que les forces françaises seraient engagées dans une mission de type « Advise and Assist », via le Commandement pour les opérations interarmées [CPOIA] ainsi qu’un système de lutte anti-drones BASSALT et un avion radar E3-F AWACS pour assurer la protection des huit stades dans lesquels se déroulera la compétition.

« La France, de son côté, y voit l’occasion de renforcer son expérience en matière de sécurisation dans la perspective de l’organisation sur son sol de la Coupe du monde de rugby en 2023 et des Jeux olympiques d’été en 2024 », a ainsi fait valoir un rapport de l’Assemblée nationale relatif à ce projet de loi. Ce qui, après les incidents survenus lors de la finale de la Ligue des champions, le 28 mai, ne manque pas de sel… Incidents qui, par ailleurs, ont conduit le gouvernement britannique à demander une enquête auprès de l’UEFA en raison du traitement reçu par les supporteurs du Liverpool FC aux abords du Stade de France.

Justement, au lendemain de cet évènements, Londres a indiqué que la Royal Air Force [RAF] serait impliquée dans la sécurisation de la Coupe du monde au Qatar, le 12 Squadron, doté d’avions de combat Eurofighter Typhoon, devant être déployé dans l’émirat afin de soutenir « les efforts de lutte contre le terrorisme par le biais d’opérations de sécurité aérienne ».

« La contribution du Royaume-Uni ajoutera de l’expertice et des capacités, en partie acquises grâce à l’expérience » des Jeux Olympiques de Londres en 2012, a expliqué le gouvernement britannique, après avoir rappelé que le Qatar a commandé 24 Typhoon et 9 avions d’entraînement Hawk auprès de BAE Systems ainsi que des munitions à MBDA UK. « Ces contrats valent plus de 6 milliards de livres sterling et soutiennent et maintiennent des milliers d’emplois au Royaume-Uni », a-t-il souligné.

Le nombre de Typhoon qu’enverra la RAF au Qatar n’a pas été précisé. Cela étant, à moins d’un manque de pilotes, on aurait pu penser que la Force aérienne de l’émir du Qatar [QEAF] diposait des moyens nécessaires pour assurer, par elle-même, la surveillance aérienne de l’émirat [dont la superficie n’est que de 11’571 km²] durant la Coupe du monde de football. Pour rappel, cette dernière est dotée de 27 Rafale [sur 36 commandés] et de 9 Mirage 2000-5EDA. En outre, elle a reçu ses premiers F-15QA [36 commandés, nldr] et attend de recevoir ses propres Typhoon.

Photo : Royal Air Force

Des Eurofighter Typhoon britanniques protégeront la Coupe du monde de football au Qatar

par Laurent Lagneau · 30 mai 2022

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En mars 2019, lors d’un déplacement à Doha, Édouard Philippe, alors Premier ministre, fit savoir que la France était prête à aider le Qatar à sécuriser la Coupe du monde de football, dont le coup d’envoi sera donné le 21 novembre prochain. Depuis, le Parlement a examiné et adopté un projet de loi autorisant un accord entre les deux pays relatif au statut de leurs forces.

Et, à l’occasion des débat, on a appris que les forces françaises seraient engagées dans une mission de type « Advise and Assist », via le Commandement pour les opérations interarmées [CPOIA] ainsi qu’un système de lutte anti-drones BASSALT et un avion radar E3-F AWACS pour assurer la protection des huit stades dans lesquels se déroulera la compétition.

« La France, de son côté, y voit l’occasion de renforcer son expérience en matière de sécurisation dans la perspective de l’organisation sur son sol de la Coupe du monde de rugby en 2023 et des Jeux olympiques d’été en 2024 », a ainsi fait valoir un rapport de l’Assemblée nationale relatif à ce projet de loi. Ce qui, après les incidents survenus lors de la finale de la Ligue des champions, le 28 mai, ne manque pas de sel… Incidents qui, par ailleurs, ont conduit le gouvernement britannique à demander une enquête auprès de l’UEFA en raison du traitement reçu par les supporteurs du Liverpool FC aux abords du Stade de France.

Justement, au lendemain de cet évènements, Londres a indiqué que la Royal Air Force [RAF] serait impliquée dans la sécurisation de la Coupe du monde au Qatar, le 12 Squadron, doté d’avions de combat Eurofighter Typhoon, devant être déployé dans l’émirat afin de soutenir « les efforts de lutte contre le terrorisme par le biais d’opérations de sécurité aérienne ».

« La contribution du Royaume-Uni ajoutera de l’expertice et des capacités, en partie acquises grâce à l’expérience » des Jeux Olympiques de Londres en 2012, a expliqué le gouvernement britannique, après avoir rappelé que le Qatar a commandé 24 Typhoon et 9 avions d’entraînement Hawk auprès de BAE Systems ainsi que des munitions à MBDA UK. « Ces contrats valent plus de 6 milliards de livres sterling et soutiennent et maintiennent des milliers d’emplois au Royaume-Uni », a-t-il souligné.

Le nombre de Typhoon qu’enverra la RAF au Qatar n’a pas été précisé. Cela étant, à moins d’un manque de pilotes, on aurait pu penser que la Force aérienne de l’émir du Qatar [QEAF] diposait des moyens nécessaires pour assurer, par elle-même, la surveillance aérienne de l’émirat [dont la superficie n’est que de 11’571 km²] durant la Coupe du monde de football. Pour rappel, cette dernière est dotée de 27 Rafale [sur 36 commandés] et de 9 Mirage 2000-5EDA. En outre, elle a reçu ses premiers F-15QA [36 commandés, nldr] et attend de recevoir ses propres Typhoon.

Photo : Royal Air Force

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En mars 2019, lors d’un déplacement à Doha, Édouard Philippe, alors Premier ministre, fit savoir que la France était prête à aider le Qatar à sécuriser la Coupe du monde de football, dont le coup d’envoi sera donné le 21 novembre prochain. Depuis, le Parlement a examiné et adopté un projet de loi autorisant un accord entre les deux pays relatif au statut de leurs forces.

Et, à l’occasion des débat, on a appris que les forces françaises seraient engagées dans une mission de type « Advise and Assist », via le Commandement pour les opérations interarmées [CPOIA] ainsi qu’un système de lutte anti-drones BASSALT et un avion radar E3-F AWACS pour assurer la protection des huit stades dans lesquels se déroulera la compétition.

« La France, de son côté, y voit l’occasion de renforcer son expérience en matière de sécurisation dans la perspective de l’organisation sur son sol de la Coupe du monde de rugby en 2023 et des Jeux olympiques d’été en 2024 », a ainsi fait valoir un rapport de l’Assemblée nationale relatif à ce projet de loi. Ce qui, après les incidents survenus lors de la finale de la Ligue des champions, le 28 mai, ne manque pas de sel… Incidents qui, par ailleurs, ont conduit le gouvernement britannique à demander une enquête auprès de l’UEFA en raison du traitement reçu par les supporteurs du Liverpool FC aux abords du Stade de France.

Justement, au lendemain de cet évènements, Londres a indiqué que la Royal Air Force [RAF] serait impliquée dans la sécurisation de la Coupe du monde au Qatar, le 12 Squadron, doté d’avions de combat Eurofighter Typhoon, devant être déployé dans l’émirat afin de soutenir « les efforts de lutte contre le terrorisme par le biais d’opérations de sécurité aérienne ».

« La contribution du Royaume-Uni ajoutera de l’expertice et des capacités, en partie acquises grâce à l’expérience » des Jeux Olympiques de Londres en 2012, a expliqué le gouvernement britannique, après avoir rappelé que le Qatar a commandé 24 Typhoon et 9 avions d’entraînement Hawk auprès de BAE Systems ainsi que des munitions à MBDA UK. « Ces contrats valent plus de 6 milliards de livres sterling et soutiennent et maintiennent des milliers d’emplois au Royaume-Uni », a-t-il souligné.

Le nombre de Typhoon qu’enverra la RAF au Qatar n’a pas été précisé. Cela étant, à moins d’un manque de pilotes, on aurait pu penser que la Force aérienne de l’émir du Qatar [QEAF] diposait des moyens nécessaires pour assurer, par elle-même, la surveillance aérienne de l’émirat [dont la superficie n’est que de 11’571 km²] durant la Coupe du monde de football. Pour rappel, cette dernière est dotée de 27 Rafale [sur 36 commandés] et de 9 Mirage 2000-5EDA. En outre, elle a reçu ses premiers F-15QA [36 commandés, nldr] et attend de recevoir ses propres Typhoon.

Photo : Royal Air Force

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En mars 2019, lors d’un déplacement à Doha, Édouard Philippe, alors Premier ministre, fit savoir que la France était prête à aider le Qatar à sécuriser la Coupe du monde de football, dont le coup d’envoi sera donné le 21 novembre prochain. Depuis, le Parlement a examiné et adopté un projet de loi autorisant un accord entre les deux pays relatif au statut de leurs forces.

Et, à l’occasion des débat, on a appris que les forces françaises seraient engagées dans une mission de type « Advise and Assist », via le Commandement pour les opérations interarmées [CPOIA] ainsi qu’un système de lutte anti-drones BASSALT et un avion radar E3-F AWACS pour assurer la protection des huit stades dans lesquels se déroulera la compétition.

« La France, de son côté, y voit l’occasion de renforcer son expérience en matière de sécurisation dans la perspective de l’organisation sur son sol de la Coupe du monde de rugby en 2023 et des Jeux olympiques d’été en 2024 », a ainsi fait valoir un rapport de l’Assemblée nationale relatif à ce projet de loi. Ce qui, après les incidents survenus lors de la finale de la Ligue des champions, le 28 mai, ne manque pas de sel… Incidents qui, par ailleurs, ont conduit le gouvernement britannique à demander une enquête auprès de l’UEFA en raison du traitement reçu par les supporteurs du Liverpool FC aux abords du Stade de France.

un rapport

Justement, au lendemain de cet évènements, Londres a indiqué que la Royal Air Force [RAF] serait impliquée dans la sécurisation de la Coupe du monde au Qatar, le 12 Squadron, doté d’avions de combat Eurofighter Typhoon, devant être déployé dans l’émirat afin de soutenir « les efforts de lutte contre le terrorisme par le biais d’opérations de sécurité aérienne ».

« La contribution du Royaume-Uni ajoutera de l’expertice et des capacités, en partie acquises grâce à l’expérience » des Jeux Olympiques de Londres en 2012, a expliqué le gouvernement britannique, après avoir rappelé que le Qatar a commandé 24 Typhoon et 9 avions d’entraînement Hawk auprès de BAE Systems ainsi que des munitions à MBDA UK. « Ces contrats valent plus de 6 milliards de livres sterling et soutiennent et maintiennent des milliers d’emplois au Royaume-Uni », a-t-il souligné.

Le nombre de Typhoon qu’enverra la RAF au Qatar n’a pas été précisé. Cela étant, à moins d’un manque de pilotes, on aurait pu penser que la Force aérienne de l’émir du Qatar [QEAF] diposait des moyens nécessaires pour assurer, par elle-même, la surveillance aérienne de l’émirat [dont la superficie n’est que de 11’571 km²] durant la Coupe du monde de football. Pour rappel, cette dernière est dotée de 27 Rafale [sur 36 commandés] et de 9 Mirage 2000-5EDA. En outre, elle a reçu ses premiers F-15QA [36 commandés, nldr] et attend de recevoir ses propres Typhoon.

Photo : Royal Air Force

L'Humanité

Message de la grotte Cosquer

Tribune

Pedro Lima Journaliste scientifique

Le 4 juin, la réplique de la grotte Cosquer ouvrira ses portes à Marseille, trente et un ans après la déclaration de sa découverte, le 3 septembre 1991, par le plongeur Henri Cosquer. La cavité originale se situe dans les calanques, entre Marseille et Cassis, et son entrée est noyée par 37 mètres de fond au pied du cap Morgiou. Ce joyau de l’art pariétal et du patrimoine humain a connu un destin extraordinaire. Il y a 33 000 ans, en pleine période glaciaire, des groupes de chasseurs-collecteurs de la période paléolithique, venus d’Afrique et du Proche-Orient, ont commencé à le fréquenter, alors que le niveau marin se situait 120 mètres plus bas que de nos jours. Durant 14 000 ans, ils y ont gravé et dessiné des milliers de figures, et prélevé du calcaire en grande quantité, peut-être à des fins rituelles ou médicinales… Avant que la montée du niveau des océans, à la fin de la dernière glaciation, n’engloutisse la grotte aux trois quarts, et la plonge dans l’oubli, jusqu’à sa redécouverte, dans les années 1980, et la révélation de son art, en juillet 1991.

Sa réplique, réalisée à l’initiative de la région Sud, Provence-Alpes-Côte d’Azur, va enfin offrir l’outil de partage et de connaissance que méritent ses extraordinaires peintures pariétales. Elle va permettre au public du monde entier, attendu nombreux, de se reconnecter avec une histoire et un patrimoine plusieurs fois millénaires. Alors que le public va se presser dans la réplique de la grotte Cosquer, les recherches scientifiques se poursuivent dans le silence de la cavité, hors du temps et de la rumeur du monde. Dans un contexte d’urgence et de péril planant sur le site, du fait de la reprise de la montée du niveau de la mer due au réchauffement climatique, les équipes mandatées par la Drac Paca et l’État, propriétaire de la grotte, relèvent au scanner toutes les parois et les voûtes, et améliorent l’inventaire de l’art pariétal riche à ce jour de 553 figures (ou entités graphiques), parmi lesquelles des chevaux, des phoques et des pingouins qui ont fait la célébrité de la grotte. L’analyse d’empreintes de mains, plus de 70 au total, a montré que des hommes, des femmes et des enfants fréquentaient la cavité. Les chercheurs révèlent aussi l’impact des activités humaines dans ce site d’apparence vierge, sous forme de présence de microplastiques et de polluants divers apportés par la mer.

Quel sera le destin de la cavité du cap Morgiou, véritable patrimoine humain en sursis ? Disparaîtra-t-elle à jamais, engloutie par la montée actuelle du niveau marin ? Nul ne le sait encore. En attendant, sa réplique réalisée grâce aux technologies de pointe et au savoir-faire d’artistes et de sculpteurs hors pair, dont les gestes résonnent avec ceux de leurs lointains prédécesseurs, permet enfin d’en admirer toute la fragile beauté. 

patrimoine mondial
Valeurs Actuelles

Éric Naulleau répond à ses détracteurs l’accusant de ne pas être de gauche et fustige la Nupes

C’est une cible régulière des partisans de La France insoumise. Connu pour sa répartie sur les plateaux de télévision et sa défense d’une gauche « universaliste », Éric Naulleau n’a pas prévu de tronquer ses idéaux et de « renoncer à ses convictions » face « à la domination sans partage » de la ligne mélenchoniste sur la gauche. Dans  une tribune libre  parue dans l’hebdomadaire Marianne samedi 28 mai, l’ancien contradicteur préféré d’Éric Zemmour défend sa vision « républicaine, laïque et anti-totalitaire » face au programme commun de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes), alliance entre LFI, le PCF, EELV et le PS en vue des législatives. 

Selon lui, la gauche française ne parvient pas à tirer « le moindre enseignement » de son histoire. Pis, elle « retombe dans les mêmes travers ». S’appuyant sur l’exemple de François Mitterrand et de l’élaboration d’un programme commun dans les années 1970, il dénonce la stratégie de Jean-Luc Mélenchon : « Il s’agissait surtout pour François Mitterrand d’évincer son allié communiste du champ électoral. Une fois connu le truc du prestidigitateur, on s’étonne que le même numéro puisse être de nouveau exécuté comme si de rien n’était. » 

« Une reddition sans condition » 

Pour l’ex-chroniqueur de l’émission On n’est pas couché , les forces de gauches, en ayant souscrit à l’accord conçu par les Insoumis, se positionnent en « vassaux » et procèdent à  « une reddition sans condition, un renoncement à des convictions parmi les mieux ancrées ». Un pacte qui n’a pour lui qu’un seul objectif : « La disparition pure et simple de supplétifs envers lesquels [ LFI] n’a jamais caché son mépris. »  

Ce n’est pas la première fois qu’Éric Naulleau se montre très critique envers Jean-Luc Mélenchon et ses partisans. Régulièrement insulté pour son amitié avec le désormais président de Reconquête! Éric Zemmour et qualifié de « facho », il a, à de nombreuses reprises, déclaré qu’il ne « renierait jamais » sa relation avec l’ancien polémiste. 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

WHO: Tobacco's environmental impact is devastating

Issued on: 31/05/2022 - 15:49Modified: 31/05/2022 - 16:01

The tobacco industry is a far greater threat than many realise as it is one of the world's biggest polluters, from leaving mountains of waste to driving global warming, the WHO said on May 31. Dr Kerstin Schotte was our guest. 

L'Humanité

Palestine : contre l’oubli

Tribune

Martine Filleul Sénatrice PS du Nord, vice-présidente du groupe d’amitié France-Palestine Pierre Laurent Sénateur PCF de Paris, vice-président de la commission des Affaires étrangères

Alors que la guerre s’est à nouveau invitée aux frontières est de l’Union européenne, provoquant une condamnation nécessaire, légitime et quasi unanime du reste du monde, à nos frontières méridionales, le conflit israélo-palestinien s’enlise dans une relative indifférence avec ses violences, aggravées ces dernières semaines.

Par ces propos, il ne s’agit ni d’opposer ni d’assimiler deux conflits différents, encore moins de mettre en concurrence des victimes, mais bien d’interpeller sur la même nécessité et urgence à nous opposer à l’usage illégitime de la force, à rappeler que ces agressions ne peuvent souffrir d’aucune complaisance. Si on sanctionne la Russie pour ses crimes commis contre les Ukrainiens, pourquoi ne pas également sanctionner le gouvernement israélien pour les siens ?

Pourquoi ne pas unanimement dénoncer le régime d’apartheid mis en place par Israël sur le territoire palestinien et appeler à son démantèlement ? Car il s’agit bien d’un apartheid, un crime contre l’humanité, puni par le droit international. Plusieurs rapports des Nations unies, d’ONG et d’associations de défense des droits de l’homme ont récemment démontré l’institutionnalisation par les autorités d’un système de discriminations massives et d’oppression à l’encontre du peuple palestinien, comprenant détentions administratives et actes de torture. Depuis près de quatorze ans, le gouvernement israélien impose à Gaza un blocus aux conséquences désastreuses. Les activités de colonisation – y compris l’annexion de facto de la Cisjordanie par Israël –, les démolitions et les expulsions subies par le peuple palestinien se poursuivent, réduisant chaque jour les perspectives d’une solution négociée entre les parties. Ainsi, quelque 700 000 colons vivent actuellement dans des colonies illé­gales au regard du droit international.

Cette répression et cette négation des droits ne peuvent plus durer. Certes, ces cinquante dernières années, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté plus de trente résolutions critiquant Israël et son occupation, et l’Assemblée générale avec le Conseil des droits de l’homme, des centaines d’autres. Mais aucune n’a été respectée et aucune mesure n’a été imposée à Israël, comme le souligne le rapporteur spécial des Nations unies, Michael Lynk. De l’aveu de ce dernier, si la communauté internationale avait accompagné ces résolutions d’une responsabilité et d’une cohérence résolues – de la même manière qu’elle le fait (heureusement) actuellement avec l’invasion et l’occupation de l’Ukraine –, une résolution juste et durable de la question de la Palestine aurait émergé depuis de nombreuses années, et la situation d’apartheid n’aurait sans doute pas existé. M. Lynk a exhorté les États à prendre des mesures diplomatiques afin qu’Israël rende compte de ses actes. Nous devons entendre cet appel.

Nous devons refuser un traitement international à deux vitesses, une indignation à géographie variable, et affirmer qu’il ne peut y avoir aucune différence de traitement entre une occupation et une autre, entre une domination et une autre. La France, en particulier la gauche française, a une longue histoire d’amitié avec le peuple palestinien, considérant que le conflit ne peut être résolu que par la création d’un État palestinien indépendant, viable et démocratique, vivant en paix et en sécurité aux côtés d’Israël. François Mitterrand l’avait affirmé lors de son discours devant la Knesset en 1982. Pourtant, à rebours de cet héritage, lors de la 75e session de l’Assemblée générale de l’ONU, le président Emmanuel Macron, s’il a appelé à une « négociation décisive qui permette aux Palestiniens de disposer enfin de leurs droits », ne fait nullement référence à un État palestinien. Or, il serait totalement injuste et immoral de nier les droits d’un de ces deux peuples ou de légitimer l’un plus que l’autre.

Si Israéliens et Palestiniens doivent conjointement trouver les voies du dialogue et les paramètres d’une solution durable, il est urgent que la France, (re)prenne la parole et réaffirme haut et fort son engagement en faveur de la solution à deux États, la seule qui permette de gagner la paix.

Il est temps que la France s’implique à nouveau pour relancer les négociations, au point mort depuis sept ans, afin d’enrayer la ­spirale du pire. Si la communauté internationale est extrêmement – et légitimement – mobilisée par la guerre en Ukraine, le conflit israélo-palestinien ne doit pas être relégué au statut de contentieux local, mais nécessite que l’on œuvre à sa résolution pacifique.

palestineIsraël-Palestinepierre laurent
Opex 360

Les députés allemands se sont mis d’accord sur le fonds de 100 milliards d’euros destiné à leurs forces armées

par Laurent Lagneau · 30 mai 2022

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Le 27 février dernier, le chancelier allemand, Olaf Scholz, fit part de son intention de créer un fonds spécial doté de 100 milliards d’euros afin de remédier aux carences – largement documentés par plusieurs rapports successifs – de la Bundeswehr [forces armées fédérales allemandes, ndlr].

« Face au tournant historique engagé par l’agression de Vladimir Poutine [contre l’Ukraine], notre principe est le suivant : tout ce qui est nécessaire pour garantir la paix en Europe sera mis en œuvre. L’Allemagne y apportera sa propre contribution solidaire. […] Nous allons à partir de maintenant, d’année en année, investir plus de 2 % du PIB dans notre défense, afin de disposer à terme d’une Bundeswehr performante, ultramoderne et dotée de technologies de pointe qui nous assure une protection fiable », avait alors expliqué M. Scholz.

Seulement, ce fonds « spécial » devant être abondé par de la dette supplémentaires, sa création supposait alors de contourner le « frein à l’endettement », c’est à dire les règles budgétaires inscrites dans la Constitution allemande [ou Loi fondamentale]. Or, pour cela, M. Scholz devait obtenir l’aval des deux-tiers des députés siégeant au Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr]. Sa majorité étant insuffisante, il lui a donc fallu ouvrir des négociations avec les parlementaires chrétiens-démocrates [CDU/CSU] afin de trouver un accord.

Ce qui vient donc d’être fait, après plusieurs semaines de discussions difficiles entre le gouvernement et l’opposition conservatrice, la seconde reprochant au premier sa frilosité pour soutenir l’Ukraine face à la Russie et exigeant des garanties sur l’utilisation de cette manne de 100 milliards d’euros ainsi que sur les règles d’acquisition des nouveaux équipements destinés à la Bundeswehr. Ainsi, les écologistes souhaitaient pourvoir utiliser une partie de cette somme pour soutenir les pays partenaires et financer la cybersécurité… Ce qui était exclu pour la CDU/CSU.

Quoi qu’il en soit, la création de ce fonds spécial a été dictée par la nécessité de faire remonter rapidement en puissance les forces armées allemandes, ce qui nécessite un effort « important et de longue haleine », était-il souligné dans l’exposé des motifs du projet de loi.

Reste à voir quels seront les capacités qui seront acquises prochainement… « Nous avons identifié ce dont nous avons besoin pour assurer la défense nationale et celle de l’Alliance à l’avenir », a assuré Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, citant les systèmes de vision nocturne et les hélicoptères de transport lourd [HTL]. « Nous y avons déjà réfléchi, ce qui signifie que nous pourrons commencer dès que ce fonds spécial sera disponible. Il est important que tout s’organise très rapidement pour que la Bundeswehr soit correctement équipée », a-t-elle ajouté.

C’est « un bon compromis qui fera que l’OTAN pourra compter sur nous », a commenté, de son coté, Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères.

Les députés allemands se sont mis d’accord sur le fonds de 100 milliards d’euros destiné à leurs forces armées

par Laurent Lagneau · 30 mai 2022

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Le 27 février dernier, le chancelier allemand, Olaf Scholz, fit part de son intention de créer un fonds spécial doté de 100 milliards d’euros afin de remédier aux carences – largement documentés par plusieurs rapports successifs – de la Bundeswehr [forces armées fédérales allemandes, ndlr].

« Face au tournant historique engagé par l’agression de Vladimir Poutine [contre l’Ukraine], notre principe est le suivant : tout ce qui est nécessaire pour garantir la paix en Europe sera mis en œuvre. L’Allemagne y apportera sa propre contribution solidaire. […] Nous allons à partir de maintenant, d’année en année, investir plus de 2 % du PIB dans notre défense, afin de disposer à terme d’une Bundeswehr performante, ultramoderne et dotée de technologies de pointe qui nous assure une protection fiable », avait alors expliqué M. Scholz.

Seulement, ce fonds « spécial » devant être abondé par de la dette supplémentaires, sa création supposait alors de contourner le « frein à l’endettement », c’est à dire les règles budgétaires inscrites dans la Constitution allemande [ou Loi fondamentale]. Or, pour cela, M. Scholz devait obtenir l’aval des deux-tiers des députés siégeant au Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr]. Sa majorité étant insuffisante, il lui a donc fallu ouvrir des négociations avec les parlementaires chrétiens-démocrates [CDU/CSU] afin de trouver un accord.

Ce qui vient donc d’être fait, après plusieurs semaines de discussions difficiles entre le gouvernement et l’opposition conservatrice, la seconde reprochant au premier sa frilosité pour soutenir l’Ukraine face à la Russie et exigeant des garanties sur l’utilisation de cette manne de 100 milliards d’euros ainsi que sur les règles d’acquisition des nouveaux équipements destinés à la Bundeswehr. Ainsi, les écologistes souhaitaient pourvoir utiliser une partie de cette somme pour soutenir les pays partenaires et financer la cybersécurité… Ce qui était exclu pour la CDU/CSU.

Quoi qu’il en soit, la création de ce fonds spécial a été dictée par la nécessité de faire remonter rapidement en puissance les forces armées allemandes, ce qui nécessite un effort « important et de longue haleine », était-il souligné dans l’exposé des motifs du projet de loi.

Reste à voir quels seront les capacités qui seront acquises prochainement… « Nous avons identifié ce dont nous avons besoin pour assurer la défense nationale et celle de l’Alliance à l’avenir », a assuré Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, citant les systèmes de vision nocturne et les hélicoptères de transport lourd [HTL]. « Nous y avons déjà réfléchi, ce qui signifie que nous pourrons commencer dès que ce fonds spécial sera disponible. Il est important que tout s’organise très rapidement pour que la Bundeswehr soit correctement équipée », a-t-elle ajouté.

C’est « un bon compromis qui fera que l’OTAN pourra compter sur nous », a commenté, de son coté, Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères.

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Le 27 février dernier, le chancelier allemand, Olaf Scholz, fit part de son intention de créer un fonds spécial doté de 100 milliards d’euros afin de remédier aux carences – largement documentés par plusieurs rapports successifs – de la Bundeswehr [forces armées fédérales allemandes, ndlr].

« Face au tournant historique engagé par l’agression de Vladimir Poutine [contre l’Ukraine], notre principe est le suivant : tout ce qui est nécessaire pour garantir la paix en Europe sera mis en œuvre. L’Allemagne y apportera sa propre contribution solidaire. […] Nous allons à partir de maintenant, d’année en année, investir plus de 2 % du PIB dans notre défense, afin de disposer à terme d’une Bundeswehr performante, ultramoderne et dotée de technologies de pointe qui nous assure une protection fiable », avait alors expliqué M. Scholz.

Seulement, ce fonds « spécial » devant être abondé par de la dette supplémentaires, sa création supposait alors de contourner le « frein à l’endettement », c’est à dire les règles budgétaires inscrites dans la Constitution allemande [ou Loi fondamentale]. Or, pour cela, M. Scholz devait obtenir l’aval des deux-tiers des députés siégeant au Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr]. Sa majorité étant insuffisante, il lui a donc fallu ouvrir des négociations avec les parlementaires chrétiens-démocrates [CDU/CSU] afin de trouver un accord.

Ce qui vient donc d’être fait, après plusieurs semaines de discussions difficiles entre le gouvernement et l’opposition conservatrice, la seconde reprochant au premier sa frilosité pour soutenir l’Ukraine face à la Russie et exigeant des garanties sur l’utilisation de cette manne de 100 milliards d’euros ainsi que sur les règles d’acquisition des nouveaux équipements destinés à la Bundeswehr. Ainsi, les écologistes souhaitaient pourvoir utiliser une partie de cette somme pour soutenir les pays partenaires et financer la cybersécurité… Ce qui était exclu pour la CDU/CSU.

Quoi qu’il en soit, la création de ce fonds spécial a été dictée par la nécessité de faire remonter rapidement en puissance les forces armées allemandes, ce qui nécessite un effort « important et de longue haleine », était-il souligné dans l’exposé des motifs du projet de loi.

Reste à voir quels seront les capacités qui seront acquises prochainement… « Nous avons identifié ce dont nous avons besoin pour assurer la défense nationale et celle de l’Alliance à l’avenir », a assuré Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, citant les systèmes de vision nocturne et les hélicoptères de transport lourd [HTL]. « Nous y avons déjà réfléchi, ce qui signifie que nous pourrons commencer dès que ce fonds spécial sera disponible. Il est important que tout s’organise très rapidement pour que la Bundeswehr soit correctement équipée », a-t-elle ajouté.

C’est « un bon compromis qui fera que l’OTAN pourra compter sur nous », a commenté, de son coté, Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères.

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Le 27 février dernier, le chancelier allemand, Olaf Scholz, fit part de son intention de créer un fonds spécial doté de 100 milliards d’euros afin de remédier aux carences – largement documentés par plusieurs rapports successifs – de la Bundeswehr [forces armées fédérales allemandes, ndlr].

« Face au tournant historique engagé par l’agression de Vladimir Poutine [contre l’Ukraine], notre principe est le suivant : tout ce qui est nécessaire pour garantir la paix en Europe sera mis en œuvre. L’Allemagne y apportera sa propre contribution solidaire. […] Nous allons à partir de maintenant, d’année en année, investir plus de 2 % du PIB dans notre défense, afin de disposer à terme d’une Bundeswehr performante, ultramoderne et dotée de technologies de pointe qui nous assure une protection fiable », avait alors expliqué M. Scholz.

Seulement, ce fonds « spécial » devant être abondé par de la dette supplémentaires, sa création supposait alors de contourner le « frein à l’endettement », c’est à dire les règles budgétaires inscrites dans la Constitution allemande [ou Loi fondamentale]. Or, pour cela, M. Scholz devait obtenir l’aval des deux-tiers des députés siégeant au Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr]. Sa majorité étant insuffisante, il lui a donc fallu ouvrir des négociations avec les parlementaires chrétiens-démocrates [CDU/CSU] afin de trouver un accord.

Ce qui vient donc d’être fait, après plusieurs semaines de discussions difficiles entre le gouvernement et l’opposition conservatrice, la seconde reprochant au premier sa frilosité pour soutenir l’Ukraine face à la Russie et exigeant des garanties sur l’utilisation de cette manne de 100 milliards d’euros ainsi que sur les règles d’acquisition des nouveaux équipements destinés à la Bundeswehr. Ainsi, les écologistes souhaitaient pourvoir utiliser une partie de cette somme pour soutenir les pays partenaires et financer la cybersécurité… Ce qui était exclu pour la CDU/CSU.

Quoi qu’il en soit, la création de ce fonds spécial a été dictée par la nécessité de faire remonter rapidement en puissance les forces armées allemandes, ce qui nécessite un effort « important et de longue haleine », était-il souligné dans l’exposé des motifs du projet de loi.

Reste à voir quels seront les capacités qui seront acquises prochainement… « Nous avons identifié ce dont nous avons besoin pour assurer la défense nationale et celle de l’Alliance à l’avenir », a assuré Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, citant les systèmes de vision nocturne et les hélicoptères de transport lourd [HTL]. « Nous y avons déjà réfléchi, ce qui signifie que nous pourrons commencer dès que ce fonds spécial sera disponible. Il est important que tout s’organise très rapidement pour que la Bundeswehr soit correctement équipée », a-t-elle ajouté.

a assuré

C’est « un bon compromis qui fera que l’OTAN pourra compter sur nous », a commenté, de son coté, Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères.

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Le président Biden exclut de livrer à l’Ukraine des systèmes d’artillerie à longue portée

par Laurent Lagneau · 30 mai 2022

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Les forces ukrainiennes sont a priori en grande difficulté dans le Donbass, leurs adversaires russes ayant quasiment achevé l’encerclement des villes de Sievierodonetsk et Lyssytchansk, les deux dernières de la région de Louhansk à être encore sous le contrôle de Kiev.

Aussi, pour briser l’offensive russe et compléter les nombreuses pièces d’artillerie lui ont été livrées [ou promises], comme les obusiers M777 américains, les six CAESAr français ou encore les 18 KRAB polonais [cette liste n’étant pas exhaustive], l’état-major ukrainien souhaite disposer d’une capacité de frappe dans la profondeur. C’est à dire des lance-roquettes multiples de plus longue portée, comme les M270 MLRS [Multiple Launch Rocket System] et M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], qui, en plus des roquettes M31, peuvent tirer des missiles tactiques MGM-140 ATACMS, d’une portée de 300 km.

« Certains partenaires évitent de donner les armes nécessaires par peur de l’escalade. Escalade, vraiment? La Russie utilise déjà les armes non nucléaires les plus lourdes, brûle les gens vivants. Peut-être qu’il est temps […] de nous donner des MLRS », a en effet affirmé Mykhaïlo Podoliak, un conseiller de Volodymyr Zelinski, le président ukrainien, via Twitter, le 27 mai. Et d’insister : « Il est difficile de se battre lorsque vous êtes attaqué depuis une distance de 70 km et que vous n’avez rien pour riposter ».

Le même jour, le New York Times et CNN, s’appuyant sur des confidences faites par des responsables américains, ont indiqué que l’administration Biden avait approuvé la livraison de tels systèmes aux forces ukrainiennes et qu’une annonce serait faite dans les prochains jours…

The US will send HIMARS to Kyiv, likely loaded with M31 GMLRS rockets that each carry 200 lbs of explosives – slightly more than the 192 lb TNT equivalent in a Mk-82 500-lb bomb. By comparison, 155-mm artillery shells carry about 18 lbs of explosives each. https://t.co/yYdS85djl9

— John Ismay (@johnismay) May 27, 2022

Sauf que, le lendemain, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a indiqué qu’aucune décision n’avait été encore prise, faute de consensus au sujet de ce possible envoi de MLRS à Kiev, certains ayant estimé que le président russe, Vladimir Poutine, pourrait considérer un tel transfert comme une « provocation ». D’ailleurs, l’ambassadeur de Russie aux États-Unis, Anatoly Antonov, avait prévenu en affirmant que « la militarisation de l’Ukraine par l’Occident est une menace directe pour la sécurité européenne et mondiale ».

Finalement, et alors que les États-Unis ont lancé un programme d’aide à l’Ukraine doté de 40 milliards de dollars [lequel a donné lieu à des spéculations sur de possibles livraisons de systèmes M270 et M142, nldr], le président américain, Joe Biden, a annoncé sa décision, d’une manière abrupte.

« Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie », a en effet déclaré le locataire de la Maison Blanche, ce 30 mai, en répondant à des journalistes.

Cela étant, l’US Army n’est pas la seule à être dotée de tels systèmes d’artillerie. La British Army en dispose également. Or, dans un entretien à Bloomberg TV, le 27 mai, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a plaidé pour que les Occidentaux fournissent une capacité de frappe dans la profondeur aux forces ukrainiennes… Et donc des MLRS. De telles armes, a-t-il fait valoir, permettraient à l’Ukraine de « se défendre contre l’artillerie » des forces russes, d’autant que celles-ci « continuent de grignoter du terrain  » dans le Donbass.

Le président Biden exclut de livrer à l’Ukraine des systèmes d’artillerie à longue portée

par Laurent Lagneau · 30 mai 2022

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Les forces ukrainiennes sont a priori en grande difficulté dans le Donbass, leurs adversaires russes ayant quasiment achevé l’encerclement des villes de Sievierodonetsk et Lyssytchansk, les deux dernières de la région de Louhansk à être encore sous le contrôle de Kiev.

Aussi, pour briser l’offensive russe et compléter les nombreuses pièces d’artillerie lui ont été livrées [ou promises], comme les obusiers M777 américains, les six CAESAr français ou encore les 18 KRAB polonais [cette liste n’étant pas exhaustive], l’état-major ukrainien souhaite disposer d’une capacité de frappe dans la profondeur. C’est à dire des lance-roquettes multiples de plus longue portée, comme les M270 MLRS [Multiple Launch Rocket System] et M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], qui, en plus des roquettes M31, peuvent tirer des missiles tactiques MGM-140 ATACMS, d’une portée de 300 km.

« Certains partenaires évitent de donner les armes nécessaires par peur de l’escalade. Escalade, vraiment? La Russie utilise déjà les armes non nucléaires les plus lourdes, brûle les gens vivants. Peut-être qu’il est temps […] de nous donner des MLRS », a en effet affirmé Mykhaïlo Podoliak, un conseiller de Volodymyr Zelinski, le président ukrainien, via Twitter, le 27 mai. Et d’insister : « Il est difficile de se battre lorsque vous êtes attaqué depuis une distance de 70 km et que vous n’avez rien pour riposter ».

Le même jour, le New York Times et CNN, s’appuyant sur des confidences faites par des responsables américains, ont indiqué que l’administration Biden avait approuvé la livraison de tels systèmes aux forces ukrainiennes et qu’une annonce serait faite dans les prochains jours…

The US will send HIMARS to Kyiv, likely loaded with M31 GMLRS rockets that each carry 200 lbs of explosives – slightly more than the 192 lb TNT equivalent in a Mk-82 500-lb bomb. By comparison, 155-mm artillery shells carry about 18 lbs of explosives each. https://t.co/yYdS85djl9

— John Ismay (@johnismay) May 27, 2022

Sauf que, le lendemain, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a indiqué qu’aucune décision n’avait été encore prise, faute de consensus au sujet de ce possible envoi de MLRS à Kiev, certains ayant estimé que le président russe, Vladimir Poutine, pourrait considérer un tel transfert comme une « provocation ». D’ailleurs, l’ambassadeur de Russie aux États-Unis, Anatoly Antonov, avait prévenu en affirmant que « la militarisation de l’Ukraine par l’Occident est une menace directe pour la sécurité européenne et mondiale ».

Finalement, et alors que les États-Unis ont lancé un programme d’aide à l’Ukraine doté de 40 milliards de dollars [lequel a donné lieu à des spéculations sur de possibles livraisons de systèmes M270 et M142, nldr], le président américain, Joe Biden, a annoncé sa décision, d’une manière abrupte.

« Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie », a en effet déclaré le locataire de la Maison Blanche, ce 30 mai, en répondant à des journalistes.

Cela étant, l’US Army n’est pas la seule à être dotée de tels systèmes d’artillerie. La British Army en dispose également. Or, dans un entretien à Bloomberg TV, le 27 mai, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a plaidé pour que les Occidentaux fournissent une capacité de frappe dans la profondeur aux forces ukrainiennes… Et donc des MLRS. De telles armes, a-t-il fait valoir, permettraient à l’Ukraine de « se défendre contre l’artillerie » des forces russes, d’autant que celles-ci « continuent de grignoter du terrain  » dans le Donbass.

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Les forces ukrainiennes sont a priori en grande difficulté dans le Donbass, leurs adversaires russes ayant quasiment achevé l’encerclement des villes de Sievierodonetsk et Lyssytchansk, les deux dernières de la région de Louhansk à être encore sous le contrôle de Kiev.

Aussi, pour briser l’offensive russe et compléter les nombreuses pièces d’artillerie lui ont été livrées [ou promises], comme les obusiers M777 américains, les six CAESAr français ou encore les 18 KRAB polonais [cette liste n’étant pas exhaustive], l’état-major ukrainien souhaite disposer d’une capacité de frappe dans la profondeur. C’est à dire des lance-roquettes multiples de plus longue portée, comme les M270 MLRS [Multiple Launch Rocket System] et M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], qui, en plus des roquettes M31, peuvent tirer des missiles tactiques MGM-140 ATACMS, d’une portée de 300 km.

« Certains partenaires évitent de donner les armes nécessaires par peur de l’escalade. Escalade, vraiment? La Russie utilise déjà les armes non nucléaires les plus lourdes, brûle les gens vivants. Peut-être qu’il est temps […] de nous donner des MLRS », a en effet affirmé Mykhaïlo Podoliak, un conseiller de Volodymyr Zelinski, le président ukrainien, via Twitter, le 27 mai. Et d’insister : « Il est difficile de se battre lorsque vous êtes attaqué depuis une distance de 70 km et que vous n’avez rien pour riposter ».

Le même jour, le New York Times et CNN, s’appuyant sur des confidences faites par des responsables américains, ont indiqué que l’administration Biden avait approuvé la livraison de tels systèmes aux forces ukrainiennes et qu’une annonce serait faite dans les prochains jours…

The US will send HIMARS to Kyiv, likely loaded with M31 GMLRS rockets that each carry 200 lbs of explosives – slightly more than the 192 lb TNT equivalent in a Mk-82 500-lb bomb. By comparison, 155-mm artillery shells carry about 18 lbs of explosives each. https://t.co/yYdS85djl9

— John Ismay (@johnismay) May 27, 2022

Sauf que, le lendemain, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a indiqué qu’aucune décision n’avait été encore prise, faute de consensus au sujet de ce possible envoi de MLRS à Kiev, certains ayant estimé que le président russe, Vladimir Poutine, pourrait considérer un tel transfert comme une « provocation ». D’ailleurs, l’ambassadeur de Russie aux États-Unis, Anatoly Antonov, avait prévenu en affirmant que « la militarisation de l’Ukraine par l’Occident est une menace directe pour la sécurité européenne et mondiale ».

Finalement, et alors que les États-Unis ont lancé un programme d’aide à l’Ukraine doté de 40 milliards de dollars [lequel a donné lieu à des spéculations sur de possibles livraisons de systèmes M270 et M142, nldr], le président américain, Joe Biden, a annoncé sa décision, d’une manière abrupte.

« Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie », a en effet déclaré le locataire de la Maison Blanche, ce 30 mai, en répondant à des journalistes.

Cela étant, l’US Army n’est pas la seule à être dotée de tels systèmes d’artillerie. La British Army en dispose également. Or, dans un entretien à Bloomberg TV, le 27 mai, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a plaidé pour que les Occidentaux fournissent une capacité de frappe dans la profondeur aux forces ukrainiennes… Et donc des MLRS. De telles armes, a-t-il fait valoir, permettraient à l’Ukraine de « se défendre contre l’artillerie » des forces russes, d’autant que celles-ci « continuent de grignoter du terrain  » dans le Donbass.

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Les forces ukrainiennes sont a priori en grande difficulté dans le Donbass, leurs adversaires russes ayant quasiment achevé l’encerclement des villes de Sievierodonetsk et Lyssytchansk, les deux dernières de la région de Louhansk à être encore sous le contrôle de Kiev.

grande difficulté

Aussi, pour briser l’offensive russe et compléter les nombreuses pièces d’artillerie lui ont été livrées [ou promises], comme les obusiers M777 américains, les six CAESAr français ou encore les 18 KRAB polonais [cette liste n’étant pas exhaustive], l’état-major ukrainien souhaite disposer d’une capacité de frappe dans la profondeur. C’est à dire des lance-roquettes multiples de plus longue portée, comme les M270 MLRS [Multiple Launch Rocket System] et M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], qui, en plus des roquettes M31, peuvent tirer des missiles tactiques MGM-140 ATACMS, d’une portée de 300 km.

« Certains partenaires évitent de donner les armes nécessaires par peur de l’escalade. Escalade, vraiment? La Russie utilise déjà les armes non nucléaires les plus lourdes, brûle les gens vivants. Peut-être qu’il est temps […] de nous donner des MLRS », a en effet affirmé Mykhaïlo Podoliak, un conseiller de Volodymyr Zelinski, le président ukrainien, via Twitter, le 27 mai. Et d’insister : « Il est difficile de se battre lorsque vous êtes attaqué depuis une distance de 70 km et que vous n’avez rien pour riposter ».

Le même jour, le New York Times et CNN, s’appuyant sur des confidences faites par des responsables américains, ont indiqué que l’administration Biden avait approuvé la livraison de tels systèmes aux forces ukrainiennes et qu’une annonce serait faite dans les prochains jours…

The US will send HIMARS to Kyiv, likely loaded with M31 GMLRS rockets that each carry 200 lbs of explosives – slightly more than the 192 lb TNT equivalent in a Mk-82 500-lb bomb. By comparison, 155-mm artillery shells carry about 18 lbs of explosives each. https://t.co/yYdS85djl9

— John Ismay (@johnismay) May 27, 2022

The US will send HIMARS to Kyiv, likely loaded with M31 GMLRS rockets that each carry 200 lbs of explosives – slightly more than the 192 lb TNT equivalent in a Mk-82 500-lb bomb. By comparison, 155-mm artillery shells carry about 18 lbs of explosives each. https://t.co/yYdS85djl9

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— John Ismay (@johnismay) May 27, 2022

May 27, 2022

Sauf que, le lendemain, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a indiqué qu’aucune décision n’avait été encore prise, faute de consensus au sujet de ce possible envoi de MLRS à Kiev, certains ayant estimé que le président russe, Vladimir Poutine, pourrait considérer un tel transfert comme une « provocation ». D’ailleurs, l’ambassadeur de Russie aux États-Unis, Anatoly Antonov, avait prévenu en affirmant que « la militarisation de l’Ukraine par l’Occident est une menace directe pour la sécurité européenne et mondiale ».

Finalement, et alors que les États-Unis ont lancé un programme d’aide à l’Ukraine doté de 40 milliards de dollars [lequel a donné lieu à des spéculations sur de possibles livraisons de systèmes M270 et M142, nldr], le président américain, Joe Biden, a annoncé sa décision, d’une manière abrupte.

« Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie », a en effet déclaré le locataire de la Maison Blanche, ce 30 mai, en répondant à des journalistes.

Cela étant, l’US Army n’est pas la seule à être dotée de tels systèmes d’artillerie. La British Army en dispose également. Or, dans un entretien à Bloomberg TV, le 27 mai, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a plaidé pour que les Occidentaux fournissent une capacité de frappe dans la profondeur aux forces ukrainiennes… Et donc des MLRS. De telles armes, a-t-il fait valoir, permettraient à l’Ukraine de « se défendre contre l’artillerie » des forces russes, d’autant que celles-ci « continuent de grignoter du terrain  » dans le Donbass.

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