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L’Allemagne va fournir un système anti-aérien IRIS-T SLM à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 1 juin 2022
Jusqu’à présent, le gouvernement allemand a répondu aux critiques sur la frilosité de son soutien militaire à Kiev par en affirmant que le mieux était de fournir aux forces ukrainiennes des matériels qu’elles pourraient facilement mettre en oeuvre. D’où l’initiative « Ringstausch », qui permet, quand cela est possible, le remplacement par Berlin des armes d’origine soviétique livrées par les pays membres de l’Otan à l’Ukraine. À ce jour, la République tchèque [chars T-72] et la Grèce [véhicules de combat d’infanterie BMP-1] bénéficieront de ce dispositif… lequel donne aussi l’occasion à l’industrie allemande de l’armement de signer des contrats complémentaires.
Cela étant, et même si des blindés anti-aériens Gepard ainsi que des obusiers PzH2000 ont été promis à Kiev, la position de Berlin a été mise à mal, ces dernières semaines, par les livraisons d’équipements modernes annoncées par les États-Unis et plusieurs pays européens, dont la France. Ainsi, par exemple, les forces ukrainiennes ont récemment reçu des canons M777 et CAESAr, alors qu’elles n’en avaient jamais disposé jusqu’alors.
D’où la polémique suscitée par les révélations du journal « Welt am Sonntag ». Ainsi, selon ce dernier, le gouvernement allemand aurait réduit son soutien militaire à l’Ukraine au minimum, avec seulement deux livraisons d’armes [des mines anti-chars, nldr] entre le 30 mars et le 26 mai. « Les informations sur les livraisons d’armes spécifiques sont importantes pour la sécurité et donc classifiées. Je vous demande donc de comprendre que je ne peux ni fournir d’informations plus détaillées ni confirmer les détails », a répondu une porte-parole du ministère allemand de la Défense à la presse d’outre-Rhin.
Quoi qu’il en soit, et alors qu’une telle livraison faisait l’objet de bruits de coursive depuis quelques jours, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a annoncé que Berlin livrerait un système anti-aérien IRIS-T-SLM aux forces ukraniennes, lors d’une intervention au Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr], ce 1er juin.
« Le gouvernement allemand a décidé de fournir le système de défense antiaérienne le plus moderne dont dispose l’Allemagne, le système IRIS-T. [Il] permettra à l’Ukraine de protéger une grande ville entière contre les frappes aériennes russes », a en effet déclaré M. Scholz, avant d’assurer que Berlin allait accroître son aide militaire à Kiev, notamment via des radars de contre-batterie destinés aux unités d’artillerie ukrainiennes.
Le système IRIS-T-SLM n’est pas encore en service au sein de la Bundeswehr. Développé par Diehl Defence sur la base du missile air-air courte portée IRIS-T, dans le cadre d’une coopération avec Airbus, Hensoldt et Rohde & Schwarz, il se compose d’un radar et d’un système de commandement et de contrôle. Il peut abattre des aéronefs et des missiles de croisière évoluant à 20 km d’altitude, à 40 km de distance.
A priori, Diehl Defence serait en mesure livrer rapidement un tel système à l’Ukraine, notamment en retardant l’exécution d’une commande passée par l’Égypte.
Photo : Diehl Defence
Opex 360
Après un nouveau référendum, le Danemark va adhérer à la politique de défense de l’Union européenne
par Laurent Lagneau · 2 juin 2022
En 1992, après les électeurs danois eurent rejeté le Traité de Maastricht instituant l’Union européenne [UE], Copenhague obtint des clauses d’exemption en matière de citoyenneté, de politique monétaire, de défense et de justice lors du Conseil européen d’Édimbourg. Ce qui permit de soumettre à nouveau le texte au vote et de l’adopter.
La conséquence de cette réticence des Danois à adopter le Traité de Maastricht tel qui leur fut initialement proposé est que le Danemark, par ailleurs membre de l’Otan, ne participe pas à la Politique de sécurité et de défense commune [PSDC] et ne contribue donc pas aux missions militaires conduites par l’UE. En outre, il se tient à l’écart de l’Agence européenne de défense [AED].
Pour autant, cette clause d’exemption n’a pas empêché le Danemark de rejoindre l’Initiative européenne d’intervention [IEI], ouverte aux pays européens non membres de l’UE, ou encore d’apporter son soutien à la France lors de l’opération Serval, au Mali [2013] et de participer à la force européenne Takuba, au Mali [même si l’expérience tourna court, en raison d’un imbroglio diplomatique avec Bamako, nldr].
Cela étant, Copenhague aurait pu se satisfaire de cette situation, même si celle-ci ne lui a pas toujours facilité les choses, notamment quand il s’est agi de lancer une mission contre la piraterie dans le golfe de Guinée, la marine danoise ne pouvant pas participer au concept européen de « présence maritime coordonnée ».
Ainsi, le gouvernement danois a souvent été tenté d’organiser un nouveau référendum pour faire annuler cette clause d’exemption en matière de défens européenne. En 2011, il dut même y renoncer, faute de consensus politique pour une telle organisation.
Par la suite, et alors que le contexte sécuritaire en Europe venait d’être bousculé par l’annexion de la Crimée par la Russie et l’activité accrue des forces russes dans le voisinage du Danemark, un référendum put se tenir en décembre 2015. Mais 53,1% votes exprimés n’allèrent pas dans le sens souhaité par le gouvernement alors dirigé par le pro-européen Lars Løkke Rasmussen.
Celui ayant été battu aux élections législatives de juin 2019, celle qui lui a succédé, Mette Frederiksen, du parti social-démocrate, a estimé que l’invasion de l’Ukraine par la Russie pouvait être un opportunité pour mettre un terme à cette clause d’exemption. « Les périodes historiques appellent des décisions historiques », avait-elle justifié, lors de l’annonce d’un nouveau référendum sur cette question.
Et cela, après avoir indiqué qu’un nouvel accord défense allait être conclu avec Washington, afin de permettre la présence de troupes américaines sur le territoire danois. « L’Otan et les États-Unis sont les garants de notre sécurité, c’est pourquoi nous faisons front commun avec les États-Unis lorsque les valeurs occidentales telles que la démocratie et la liberté sont remises en cause », fit en effet valoir Morten Bødskov, le ministre danois de la Défense, quelques jours avant l’attaque de l’Ukraine par la Russie.
Quoi qu’il en soit, les partis pro-européens danois ont fini par obtenir ce qu’ils voulaient. En effet, lors du référendum promis par Mme Fredreriksen, qui s’est tenu le 1er juin, environ 67% des votants se sont prononcés en faveur de la fin de cette clause d’exemption européenne dans le domaine de la défense. L’argument selon lequel l’Otan ne pouvait être que la seule garante de la sécurité du Danemark, comme l’a avancé Morten Messerschmitt, le chef du Parti populaire danois, n’aura donc pas pesé.
« Ce soir, le Danemark a envoyé un signal très important à nos alliés en Europe, à l’Otan et [au président russe Vladimir] Poutine. Nous montrons que lorsque Poutine envahit un pays libre et menace la stabilité en Europe, nous nous unissons », a commenté Mette Frederiksen, une fois les résultats du référendum connus. « Le Danemark peut désormais participer à la coopération européenne en matière de défense et de sécurité. Et pour cela, je suis très, très heureuse », a-t-elle ajouté.
L’offensive russe en Ukraine a fait évoluer des postures que l’on pensait presque intangibles… La Finlande et la Suède, membres de l’UE, ont décidé de renoncer à leur neutralité pour rejoindre l’Otan… Et l’Allemagne entend investir 100 milliards d’euros pour « réparer » ses capacités militaires longtemps négligées.
France24 - Monde
Roland-Garros : Coco Gauff élimine Martina Trevisan et rejoint Iga Swiatek en finale
Publié le : 02/06/2022 - 18:47
Nicolas BAMBA
Coco Gauff, 18 ans, va disputer la première finale de Grand Chelem de sa carrière. L'Américaine est venue à bout de l'Italienne Martina Trevisan, jeudi, en demi-finale du tournoi de Roland-Garros (6-3, 6-1). Elle affrontera la n°1 mondiale, Iga Swiatek, se dressera sur sa route le 4 juin.
En juin 2018, Cori "Coco" Gauff remportait le tournoi de Roland-Garros catégorie Juniors. Quatre ans plus tard, la joueuse de tennis américaine, native d'Atlanta, va peut-être en faire de même au niveau professionnel. Elle a validé jeudi 2 juin son ticket pour la finale de l'édition 2022 face à l'Italienne Martina Trevisan. Lors de leur unique confrontation avant jeudi, en 202 déjà à Roland-Garros mais au deuxième tour, l'Italienne avait eu le dernier mot. Cette fois, elle a dû déposer les armes contre sa jeune adversaire.
L'Américaine n'a pas été aussi expéditive qu'Iga Swiatek face à Daria Kasatkina dans l'autre demi-finale. Les jeux ont été un peu plus disputés entre la n°23 mondiale et Martina Trevisan, 28 ans, qui pointe au 59e rang du classement WTA.
Un jeu de près de 15 minutes en ouverture du second set
Lors de la première manche, les deux joueuses ont d'abord eu toutes les peines à conserver leur mise en jeu. Coco Gauff a ainsi été breakée à deux reprises. Mais en réponse, elle a contraint Martina Trevisan à lâcher son service quatre fois. Mise en difficulté par les puissants coups droits de son adversaire, l'Italienne a cédé le premier set en 45 minutes.
Touchée physiquement, Martina Trevisan a dû faire appel au kiné avant le début du deuxième set. Arborant un important strapping autour de la cuisse droite, la gauchère s'est accrochée pour répondre aux défis imposés par une Coco Gauff de plus en plus à l'aise. Mais après un bras de fer de plus de dix minutes, Martina Trevisan a cédé une première fois son service. Et l'Américaine, tout en maîtrise, s'est envolée vers une victoire méritée en 1 h 26.
Samedi 4 juin, Coco Gauff sera face à la n°1 mondiale, Iga Swiatek, sacrée à Paris il y a deux ans. En deux confrontations, elle s'est toujours inclinée contre la Polonaise. Pour la première finale de Grand Chelem de sa jeune carrière, elle tient une belle occasion d'inverser la tendance.
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New York Times - World
Colombia’s Presidential Election
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Teen Mother. Housekeeper. Activist. Vice President?
Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.
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By Julie Turkewitz
CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”
Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.
“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.
Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.
For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.
Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”
“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.
Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”
Roughly: “Long live our strength, damn it!”
In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.
On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.
Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”
Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.
Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.
In all, 40 percent of the country lives in poverty.
Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”
“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”
To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.
Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.
“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”
She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”
Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.
In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.
“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.
“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.
Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.
Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.
Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.
In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.
The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”
Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.
But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.
The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.
So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.
Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.
If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.
In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”
On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”
Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.
“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.
Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.
At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.
Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.
In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.
Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”
On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.
“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”
Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.
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Safran va fournir le train d’atterrissage pour un avion de nouvelle génération développé par Lockheed-Martin
par Laurent Lagneau · 1 juin 2022
Le groupe français Safran en a trop dit… ou pas assez. Via un communiqué diffusé le 31 mai, il a en effet indiqué que sa filiale « Safran Landing Systems Canada Inc » venait de remporter un contrat auprès du constructeur américain Lockheed-Martin pour concevoir, développer et qualifier une « structure de train d’atterrissage » destinée à un avion militaire de « nouvelle génération ».
L’industriel n’a pas livré plus de détails, si ce n’est que « cette structure comprendra une conception inédite et sur mesure du train d’atterrissage avant et principal ». De son côté, Lockheed-Martin n’a rien dit au sujet de cette annonce bien mystérieuse.
Outre le F-35, qui n’est désormais plus de « nouvelle génération », Lockheed-Martin développerait l’avion de combat sur lequel doit reposer le NGAD [Next Generation Air Dominance], un programme visant à développer un « système de systèmes » au profit de l’US Air Force. Un démonstrateur a effectué un premier vol en 2020.
Un autre piste serait celle du LMXT, l’avion-ravitailleur pour lequel Lockheed-Martin s’est associé avec Airbus pour répondre à l’appel d’offres KC-Y lancé par l’US Air Force. Enfin, il n’est pas impossible qu’il s’agisse d’un nouveau drone, comme le SR-72, un appareil hypersonique développé par sa division « Skunk Works », chargée des projets « spéciaux » du Pentagone.
« Nous sommes fiers de travailler avec Lockheed-Martin sur ce projet à la pointe de la technologie en vue du développement de cette future plateforme », a commenté Deane Weatherby, le Pdg de la filiale canadienne de Safran.
Cette dernière « apportera à Lockheed-Martin toute son expertise d’ingénierie en matière de structure et de systèmes complets de trains d’atterrissage, afin de répondre aux exigences élevées du marché actuel », a-t-il assuré.
France24 - Monde
Mort d’un journaliste français en Ukraine : "le camion portait clairement la mention 'Aide humanitaire'"
Publié le : 01/06/2022 - 17:14Modifié le : 02/06/2022 - 16:25
Pariesa Young
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Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste reporter d’images pour la chaîne française BFMTV, a été tué le 30 mai par un éclat d’obus, alors qu’il se trouvait à bord d’un camion d’aide humanitaire pour couvrir une opération d’évacuation de civils ukrainiens, près de Lysychansk, dans l’est de l’Ukraine. L'équipe des Observateurs de France 24 s'est entretenue avec un bénévole anglais qui a acheminé le véhicule en Ukraine. Il affirme que le camion arborait l’inscription “Aide humanitaire”.
Alors que le journaliste reporter d’images (JRI), Frédéric Leclerc-Imhoff, était en train de filmer depuis le camion blindé, un obus a atterri près du véhicule et des éclats ont été projetés à travers le pare-brise, a déclaré le chef de la police régionale au New York Times.
Le camion blindé était arrivé en Ukraine depuis l’Angleterre dans le cadre d’une initiative d’aide humanitaire menée par des habitants de Gloucester qui avaient amassé des fournitures pour en faire don directement aux civils ukrainiens.
"Ce véhicule a aidé à sauver la vie de centaines de personnes, en les évacuant des zones bombardées."
Alastair Chambers, conseiller municipal de Gloucester, était l’un des volontaires qui ont aidé à organiser cette initiative jusqu’en Ukraine, où le camion est entré le 8 mai.
Avec quelques amis, nous avons acheminé le véhicule en Ukraine. Nous l’avions rempli avec du matériel médical, de la nourriture, du matériel d’hygiène, des articles pour bébés, ainsi que du matériel médical de pointe, comme des appareils d’anesthésie, des appareils à rayons X, des scanners.
Nous avons déposé le matériel à l’hôpital de Mykolaïv [dans le sud de l’Ukraine], et des fournitures dans un orphelinat.
Le camion était initialement utilisé pour transporter des fournitures, comme du matériel médical, vers l'Ukraine.
🇺🇦💙 Top medical equipment just loaded into our armoured lorry. This is really expensive kit being delivered by us directly to the Ukraine 💙🇺🇦⚕️🚑🩺🏥⛑💊⚕️🚑🩺🏥💊⛑⚕️🚑🩺🏥💊⛑#standwiththeukraine #unitedhelpukraine pic.twitter.com/wmse2ltdqB
May 4, 2022Le camion a d’abord été utilisé pour transporter des fournitures, comme du matériel médical, vers l’Ukraine.
Après cela, nous avons rencontré des Ukrainiens et nous leur avons remis la clé du camion et leur avons montré qu’il fonctionnait. Nous avons appris par la suite que le véhicule avait été acheminé directement vers la région du Donbass et utilisé pour évacuer les civils des zones bombardées. Ce véhicule a aidé à sauver la vie de centaines de personnes, en les évacuant des zones bombardées.
Depuis le début du conflit, Alastair Chambers et des bénévoles ont livré six véhicules blindés remplis de ravitaillement en Ukraine. Ils ont pu payer ces véhicules – dont la plupart étaient auparavant utilisés pour transporter des biens de valeur comme des lingots d’or – avec des dons. C’est la première fois que l’un de leurs véhicules est attaqué.
C’était un camion de marque Mercedes qui aurait été utilisé pour transporter des lingots d’or pour la Banque d’Angleterre. Il avait des vitres blindées. Les éclats d’obus se déplacent à une vitesse beaucoup plus élevée que celle d’une balle. Donc je pense que c’est ce qui a malheureusement tué Frédéric.
En tout cas, ce véhicule n’aurait pas dû être visé. Il n’était pas aux couleurs de l’armée, il n’était pas vert, il n’avait pas de camouflage et il n’y avait pas de signalisation pour montrer qu’il s’agissait d’un véhicule militaire. Il y avait aussi des autocollants sur le devant de la cabine et aussi sur les côtés qui disaient ‘Aide humanitaire’.
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Et le journaliste français qui était là, Frédéric, faisait un travail très important. Il documentait l’évacuation des civils fuyant les atrocités des ennemis et les tirs sur des zones résidentielles, les maisons, les civils. C’est très effrayant que des gens puissent faire une chose pareille à un véhicule qui portait très clairement la mention "Aide humanitaire" et qui était utilisé dans le seul but d’évacuer des femmes et des enfants des zones attaquées par les Russes.
Lysychansk, l’une des dernières poches sous contrôle ukrainien dans la région de Louhansk, a subi de lourds bombardements russes depuis le début de l’offensive fin février.
Les autorités ukrainiennes ont affirmé que l’obus qui a causé la mort de Frédéric Leclerc-Imhoff avait été tiré par les forces russes. La France a demandé une enquête sur les circonstances de la mort du journaliste.
Huit journalistes ont perdu la vie depuis le début du conflit en Ukraine, selon Reporters sans frontières (RSF).
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Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.
A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.
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By Constant Méheut, Catherine Porter, Selam Gebrekidan and Matt Apuzzo
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The shock came midway through the speech.
“Reparation!” boomed Jean-Bertrand Aristide, Haiti’s firebrand president, to the cheers of the farmers, workers and students in the crowd.
The French ambassador sitting on stage hid his alarm behind an awkward smile. He knew Mr. Aristide well enough to expect barbs at Haiti’s former French colonizers and slave masters. But on that day, April 7, 2003, the president suddenly started calling for reparations, a bombshell that became a hallmark of his presidency — and, diplomats now concede, part of his undoing.
“We had to try to defuse it,” the French ambassador, Yves Gaudeul, said of Mr. Aristide’s call for reparations, calling it an “explosive.”
With his remarks, Mr. Aristide tried to excavate a history that remains all but buried in France. Long after Haitians threw off their shackles, beat Napoleon’s forces and won their independence two centuries ago, France came back with warships and an unheard-of demand: that Haitians pay astounding amounts of money to their former slave masters, or face war again.
Haiti became the first and only nation to pay reparations to its former masters and their descendants for generations. According to a New York Times analysis of thousands of pages of archival documents, it shipped the equivalent of hundreds of millions of dollars to France, setting off a cycle of perpetual debt that sapped Haiti’s ability to build a nation for more than 100 years.
Yet to this day, that history is not taught in French schools, and many of the country’s most prominent aristocratic families are unaware that their ancestors kept collecting payments from Haiti’s poorest people — long after the end of slavery.
Mr. Aristide, Haiti’s first democratically elected president after decades of dictatorship, wanted France to do far more than acknowledge its past. He wanted restitution.
“What beautiful schools, universities and hospitals we will be able to build for our children!” he told the crowd. “How much food we will have in abundance!”
The consequences were immediate, and lasting. In interviews, a dozen French and Haitian political figures recounted how a worried France worked quickly and doggedly to stifle Mr. Aristide’s call for reparations before siding with his opponents and collaborating with the United States to remove him from power.
France and the United States have long said that Mr. Aristide’s call for restitution had nothing to do with his ouster, that he had taken an autocratic turn, lost control of the country, and was spirited into exile to prevent Haiti, already heaving with turmoil, from careening into chaos. But France’s ambassador to Haiti at the time, Thierry Burkard, said in an interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide, and that his abrupt removal was “probably a bit about” his call for reparations from France, too.
“It made our job easier” to dismiss the reparations claims without Mr. Aristide in office, Mr. Burkard noted.
The showdown underscores how, two centuries after France forced Haitians to pay their former slave masters for the liberty they had already won in battle, the effects continue to ripple through the politics of both countries. By calling for restitution, Haiti, a nation born from what historians call the world’s most successful slave rebellion, struck at France’s national identity as a beacon of human rights and threatened to inspire others with historical grievances against France to follow its lead, from the Caribbean to Africa.
“We were very disdainful of Haiti,” Mr. Gaudeul recalled. “What I think we will never forgive Haiti for, deep down, is that it is the country that beat us.”
Even after Mr. Aristide’s removal in 2004, the calls for restitution have continued to reverberate, leading to a stunning concession more than a decade later by François Hollande, France’s president, who referred to the money Haiti was forced to hand over as “the ransom of independence.”
Since then, scholars have increasingly explored the history of Haiti’s payments. Just this past December, at a conference on the grounds of the French Finance Ministry, one of the most prominent French historians on relations between the two countries, Jean-François Brière, called the payments a form of “meta-slavery” that prevented Haiti from breaking free of France, long after independence.
“All French people are affected” by the nation’s past in Haiti, said Jean-Marc Ayrault, a former French prime minister. Yet, he said, French students don’t learn about it and few officials discuss it.
“It’s never taught,” he said. “It’s never explained.”
$21,685,135,571.48
Mr. Gaudeul, France’s former ambassador to Haiti, wanted to negotiate.
Mr. Aristide’s sudden call for restitution was a political hand grenade, he feared, threatening to embarrass France on the world stage and rip apart relations between the two countries.
Yet Mr. Aristide’s stance was not unreasonable, he recalled thinking.
“He wasn’t wrong to say how much harm it had done to his country,” Mr. Gaudeul said of France’s history in Haiti, “and to ask France for compensation in turn.”
The ambassador said he urged the French government to open discussions with Haiti to help defuse the situation, but was firmly rejected.
“I didn’t understand how we could be so stupid,” Mr. Gaudeul said.
Mr. Aristide, a polarizing figure who rose to office as a champion of the poor, knew his campaign was contentious and had timed it for maximal impact: He announced his demand on the 200th anniversary of the death of Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader seized by Napoleon’s forces and carted off to prison in France, where he died without trial.
“Why, after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide said in a recent interview at his home in a suburb of Haiti’s capital. One of the reasons, he said, was the enormous amount of money Haiti had been forced to hand over to France for generations — a heavy burden often called “the independence debt.”
Mr. Aristide uncovered this history only after he had already been ousted from office the first time, his aides said, when a military coup deposed him in 1991 and forced him into exile in the United States. He began immersing himself in the growing scholarship on a history that, even as Haiti’s president, he knew little about.
After the Americans helped restore him to power, he was re-elected in 2000 and intensified his research. “He would call many times, asking for more information,” recalled Dr. Francis Saint-Hubert, a Haitian physician who had studied the links between the abysmal state of public health in Haiti and the money siphoned off by France.
On the bicentennial, Mr. Aristide upped the political ante by declaring the precise amount he said France owed Haiti: $21,685,135,571.48.
French diplomats and some Haitians mocked the multibillion dollar figure as a misguided publicity stunt by a demagogue trying to maintain his grip on power. A group of 130 Haitian intellectuals denounced the restitution campaign as a “desperate attempt” to distract attention from the Aristide government’s “totalitarian drift, incompetence and corruption.” A French Foreign Ministry spokesman said France did not need to take “lessons” from Haiti’s leaders.
But a New York Times analysis of the long-term damage done by sending enormous sums to France shows that Haiti’s losses may have been surprisingly close to Mr. Aristide’s figure.
In fact, his estimate may have even been modest.
The Times scoured thousands of pages of archival government documents to determine how much Haiti sent to France over the course of generations, not just in official payments to former slaveholders, but also for a loan to help pay them. We found that Haiti paid France a total of $560 million in today’s dollars.
But that only begins to account for the loss. With the help of 15 leading economists from around the world, we modeled what might have happened if that money had gone into the Haitian economy, rather than being shipped off to France without getting any goods or services in return.
Our estimates found that over time, the payments to France cost Haiti from $21 billion to $115 billion in lost economic growth. Put in perspective, that is anywhere from one to 8 times the size of Haiti’s entire economy in 2020.
“We were building a path to the truth,” Mr. Aristide said in the interview, without being told the outcome of The Times’s analysis.
The French Fight Back
Mr. Aristide’s calls for reparations grew bolder. Banners, bumper stickers, government ads and graffiti demanding restitution were plastered around the country.
The government hired Bichot Avocats, a French law firm, and Günther Handl, a professor of international law, to draft legal arguments and find a court where Haiti could press its case, according to hundreds of pages of documents and email exchanges reviewed for the first time by The Times.
The chances of legal success appeared uncertain. But the legwork seemed less about winning at trial than pressuring France.
“As part of this strategy,” Mr. Handl wrote in a November 2003 email to Ira Kurzban, an American lawyer who served as counsel for Haiti’s government, “Haiti must convey to France” that there are suitable opportunities “for washing France’s dirty laundry in public.”
France’s views soon shifted from disdain to concern, former officials said, especially as Mr. Aristide invited other former colonies to join his fight. It sent a new ambassador to Haiti, Mr. Burkard, who saw the restitution campaign as “a trap” that risked opening the floodgates for similar demands from former French colonies.
“Algeria can perfectly make claims, as well as most of our colonies,” recalled Mr. Burkard. “There was no end to it. It would have set a precedent that we would have been greatly blamed for.”
France moved swiftly. Soon after Mr. Burkard arrived in Haiti, France’s foreign minister launched a commission headed by a famous philosopher, Régis Debray. The commission was publicly tasked with exploring ways to improve French-Haitian relations. But in private, another mandate was made clear, according to both Mr. Burkard and Mr. Debray: to shift the discussion away from reparations.
Mr. Burkard, now retired, said Mr. Debray was “instructed not to say a word in favor of restitution.”
The commission’s trip to Haiti in December 2003 was tense, according to interviews with six of its members and with several Haitian officials. The group went to a meeting at the Foreign Ministry with armed officers, prompting Mr. Aristide’s team to protest what it saw as intimidation.
“You have not demonstrated anything serious on this subject,” Mr. Debray said, dismissing the restitution request, according to handwritten notes taken by a commission member.
Mr. Debray said in an interview that while he deplored the fact that the history of France’s colonial rule in Haiti had been erased from French memory, he considered the restitution request “some demagogy for a 7-year-old child.”
Dr. Saint-Hubert, the Haitian physician, who was seated at a conference table during the meeting, said Mr. Debray argued that France owed a moral debt to Haiti — not a financial one.
“What we paid, it wasn’t in morals,” Dr. Saint-Hubert recalled responding. “It was cash. Good solid cash.”
Several members of the French commission told The Times that they saw the Haitian president as corrupt, and worried that any money given to him would be used for personal gain.
Clashes between Mr. Aristide’s supporters and opponents had grown violent, and Mr. Aristide’s government was accused of cracking down on dissent. Human rights groups said his police force and “pro-government thugs” were attacking opponents and the independent press. American officials accused — and later convicted — some members of his administration of drug trafficking.
In its final report, the commission praised Mr. Aristide’s adversaries as a hopeful sign of “a civil opposition” that is “ready to assume its civic rights and duties.” It hinted that Mr. Aristide might not last in office and discussed “a future interim government.” Jacky Dahomay, a French philosopher and commission member, said he “was in favor of Aristide leaving.”
In mid-December, Mr. Debray showed up at Mr. Aristide’s presidential palace in Port-au-Prince to deliver a warning.
“It smells like trouble for you,” Mr. Debray said he had told Mr. Aristide, advising him to leave office to avoid a fate like Salvador Allende’s, the Chilean president who died in 1973 as his presidential palace was overrun by the military.
Mr. Debray said in the interview that he had wanted only to help save the president’s life, and warned him that the United States planned to depose him. But Mr. Burkard said Mr. Debray had gone “too far,” and Mr. Aristide publicly said he had been told to resign.
“The threats were clear and direct: ‘Either you resign, or you can be shot!’” Mr. Aristide later said of the meeting.
A Flight to Anywhere
The pilots didn’t know where they were going. Neither did Mr. Aristide. The plane circled for hours, the blinds drawn, while French officials scrambled to find a country willing to take him.
It was Feb. 29, 2004, and Mr. Aristide had just been removed from power.
Before dawn, Luis Moreno, a senior American diplomat, had driven through the large gate of the president’s walled compound and climbed the steps to the front door, accompanied by security officers from the State Department.
Mr. Moreno had helped Mr. Aristide return to Haiti after the military ousted him a decade earlier. Now, the opposite was happening: Mr. Moreno greeted the president — and asked for his resignation letter.
Minutes later, Mr. Aristide and his wife were taken to the airport, where an American-chartered plane flew them into exile.
“How ironic it was that I was one of the first people to shake his hand when he returned out of exile,” Mr. Moreno recalled saying to Mr. Aristide. “And now I was going to be the last one to say goodbye to him.”
With the plane in the air, Mr. Burkard said, the French authorities pleaded with the leaders of three African countries to take Mr. Aristide in. All refused. At last, the Central African Republic, a former French colony, agreed. Mr. Aristide stayed there about two weeks before being sent into exile, briefly in Jamaica and then in South Africa, until 2011.
Mr. Aristide called it a kidnapping. Secretary of State Colin L. Powell called that “absolutely baseless, absurd” and, along with France, said the president had left power willingly.
To this day, many French and American officials maintain that Mr. Aristide resigned to prevent the political crisis upending Haiti from escalating into civil war. Armed rebels were closing in on Port-au-Prince. France had publicly urged Mr. Aristide to step down, while the United States had strongly hinted at it.
Mr. Moreno said Mr. Aristide’s departure “was all at his behest” and that he “wanted to avoid a bloodshed.”
But Mr. Aristide’s resignation letter was written in Haitian Creole, and debates over the proper translation continue to this day. Mr. Burkard, the former ambassador at the time, said that the letter was “ambiguous,” and that the wording did not exactly point to a resignation.
He also acknowledged, for the first time, that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by pressuring him to step down and taking him into exile. Another former French ambassador to Haiti, Philippe Selz, a member of the French commission to Haiti, said in an interview that the decision had been made in advance “to extradite the president, to send him away.”
A few weeks after his removal, Gérard Latortue, Haiti’s new Western-backed interim leader, met with President Jacques Chirac of France, walked out of the gilded Élysée Palace in Paris and told reporters that he had dropped the restitution claims. French-Haitian relations needed a new start, he said, after being “negatively affected by all the efforts of the former regime to demand restitution of the independence debt.”
A Silenced History
Looking back, Mr. Gaudeul, the former ambassador, said France’s combative response to the restitution claims had been rooted in its reluctance to reckon with a past that challenged its national narrative as a champion of universal human rights.
“Haiti was really a very bad example” for France, he said.
Much of the nation’s history in Haiti remains distorted, downplayed or forgotten, researchers say. Barely any French textbooks mention that by the late 1780s, Saint-Domingue, the name of Haiti under colonial rule, absorbed 40 percent of the entire trans-Atlantic slave trade, they say. Or that Napoleon, when he tried to reinstate French rule over Haiti in 1803, lost more soldiers there than at Waterloo.
A report published in 2020 by France’s Foundation for the Remembrance of Slavery found that only one in 10 French primary and secondary school students learn about Toussaint Louverture and the Haitian revolution.
As for the history of Haiti’s payments to France, it is “not included in the French school curriculum at any level,” said Nadia Wainstain, a history teacher who coordinated the foundation’s report.
France’s education ministry said the report did not account for some of the instruction on Haiti in French middle schools, but it acknowledged that the ministry had never discussed teaching students about the payments to former slaveholders.
Even the descendants of slaveholders who were paid say they have been largely left in the dark.
They include members of Napoleon’s family, European royalty and some of France’s most famous aristocratic families. Very few of the 31 descendants contacted by The Times said they were aware of this past.
“I didn’t know about it,” said Louis Baudon de Mony-Pajol, a sixth-generation descendant of Jean-Joseph de Laborde, a banker to King Louis XV who was also one of the biggest slaveholders in Haiti, comparing this history to “a political and social bombshell” threatening to ignite a cultural war.
Emmanuel de la Burgade, a descendant of another slaveholder, said he had discovered the history only while writing a book about his family. When he told his father about it, he remembered him answering, “Don’t tell anyone.”
Several Laborde descendants said they discovered their family’s past while reading the news in 2015 that an antiracism group in France announced it would sue Ernest-Antoine Seillière de Laborde, a rich French businessman, for having profited from the slave trade.
“It was scathing news,” said Natalie Balsan, a seventh-generation Laborde descendant. “To know that I was the descendant of a slave owner was quite a slap in the face.”
In the late 18th century, Jean-Joseph de Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti on his slave ships and enslaved as many as 2,000 people on his plantations there, many of whom died. A village in southwestern Haiti is still named after him.
Laborde lost his plantations during Haiti’s slave uprising and was guillotined by French revolutionaries in Paris in 1794. But two of his children, Alexandre and Nathalie, received compensation totaling about $1.7 million in today’s dollars — the biggest payout to a single family, according to a database compiled by Oliver Gliech, a German historian.
The lawsuit against his descendant never happened, but it ignited a discussion in the family. Cousins started to exchange emails. Mr. Seillière de Laborde — a former head of France’s largest business lobby and an heir to the Wendel family, one of France’s richest — consulted several historians to look into the payments to his family.
One historian said the money had most likely been squandered by Alexandre, the son, who died broke. Mr. Seillière de Laborde did not respond to several interview requests made through his family and business associates.
Five Laborde descendants, including Ms. Balsan, said they did not feel responsible for their ancestor’s actions. But she supported the restitution claims, saying they were “justified” by the damage suffered. Mr. Baudon de Mony-Pajol, her cousin, disagreed, saying that France did not have to show repentance and that the calls for restitution were part of a “woke culture” coming from the United States.
Romée de Villeneuve Bargemont, 22, another Laborde descendant, said he regretted not having learned this history in school. A 10-volume family biography lies in a cardboard box in his apartment in Paris, the history of the compensation payments occupying barely a few lines.
“France’s longstanding policy on history has been more or less to forget,” he said.
A Painful Reckoning
Haiti’s payments to its former slave masters added up for generations, costing its economy billions of dollars over time, The Times analysis found, and a little-known public bank called the Caisse des Dépôts et Consignations collected the vast majority of the money.
But after Haiti’s disastrous earthquake in 2010, Didier Le Bret, the French ambassador, said the bank reached out to him to help and, at least partly, make amends: It donated about $400,000.
A spokesman for the bank said the donation was simply part of its policy to help countries afflicted by humanitarian disaster. But Augustin de Romanet, the bank’s director at the time of the donation, told The Times that “there were probably some useful things to do toward Haiti, in view of what had happened in the past.”
The bank’s discreet gesture, however small, spoke to a broader phenomenon: Mr. Aristide has been out of power since 2004, but his fight has forced a slow, often painful, reckoning in France.
In recent years, famous intellectuals have spoken out in favor of restitution, and academics have increasingly explored the economic and legal aspects of reparations. Last year, France’s national public research organization published a database listing compensation paid to French slaveholders, including the ones from Haiti.
Myriam Cottias, who oversaw the database, was a member of the French commission that dismissed Mr. Aristide’s calls for restitution two decades ago. But she said that her views had changed, and that reparations should be discussed.
“The debate, yes, it must be raised,” she said.
The French authorities have, at times, shown some willingness to address this past as well. In mid-December, France’s finance ministry hosted, for the first time, an international symposium on the economics of slavery, with conferences focusing specifically on the history of Haiti’s payments to France.
But the public discussion has involved some rhetorical tightrope walking.
In his 2015 speech, Mr. Hollande, France’s president, acknowledged that Haiti’s payments to its former slave masters were sometimes called “the ransom of independence.”
“When I come to Haiti,” he said, “I will, for my part, pay off the debt we have.”
The crowd before him, which included African heads of state and the Haitian president, instantly stood up in applause.
“People cried,” recalled Michaëlle Jean, the former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who attended the speech. “It was immense.”
A few hours later, Mr. Hollande’s aides issued a major caveat: Mr. Hollande was speaking only of a “moral debt” France owed to Haiti, not a financial one. The French government maintains the same position today. (Mr. Hollande declined to comment for this article.)
France’s delicate stance toward Haiti reflects a lingering uncertainty, at times a malaise, over the way to address the country’s colonial and slave-owning past. In 2016, France’s parliament symbolically repealed the 1825 ordinance that required the Haitian payments to former slaveholders — but stopped short of considering any financial restitution.
“One cannot, objectively, present the slightest argument that claims we owe nothing to Haiti,” Christiane Taubira, a justice minister in Mr. Hollande’s government, said in an interview.
Looking back, Mr. Aristide said that his restitution campaign had at least led to French acknowledgments of its past.
“If I hadn’t asked the question in 2003, probably in 2015 François Hollande wouldn’t have admitted to the debt,” he said.
“That was a step,” he said. “It’s not finished.”
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Research was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris, Charles Archin, Harold Isaac, Ricardo Lambert and Gessika Thomas in Port-au-Prince, Haiti, and Allison Hannaford from North Bay, Ontario. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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France24 - Monde
Roland-Garros : implacable, Iga Swiatek écrase Daria Kasatkina et se hisse en finale
Publié le : 02/06/2022 - 17:35
Nicolas BAMBA
La n°1 mondiale polonaise, Iga Swiatek, n'a pas tremblé jeudi en demi-finale du tournoi de Roland-Garros. Elle n'a eu besoin que de deux sets pour sortir la Russe Daria Kasatkina (6-2, 6-1). Elle visera un deuxième sacre à Paris le 4 juin face à Martina Trevisan ou Coco Gauff.
Grande favorite de cette édition 2022 du tournoi de Roland-Garros et unique joueuse du top 10 mondial encore en course, Iga Swiatek n'avait pas à craindre son adversaire, jeudi 2 juin, sur le court Philippe-Chatrier, pour la première demi-finale du simple dames. La numéro un mondiale avait toutes les cartes en main pour dicter sa loi à Daria Kasatkina, qui occupe le 20e rang au classement WTA. Et sans surprise, la Polonaise a fait honneur à son statut.
Impériale lors de ses cinq premiers matches joués sur la terre battue parisienne – un seul set lâché –, et victorieuse facilement de ses trois dernières rencontres avec Daria Kasatkina, cette année à l'Open d'Australie, à Dubaï et à Doha, Iga Swiatek a rapidement donné le ton porte d'Auteuil. Son adversaire russe n'a eu son mot à dire que lors des dix premières minutes du match.
Une demie réglée en une petite heure
Breakée d'entrée, Daria Kasatkina a recollé au score juste derrière et égalisé à 2-2 dans la première manche. Ensuite, le rouleau-compresseur s'est enclenché et la Russe n'a rien pu faire. Iga Swiatek s'est promenée dans la suite du premier set, empoché en 38 minutes et en prenant deux nouvelles fois le service de son adversaire.
Le second set a été encore plus sec. Daria Kasatkina n'a réussi à inscrire qu'un seul jeu. Multipliant les fautes directes, la Russe est restée impuissante face à la maîtrise et aux coups de la patronne du circuit. Le train Swiatek, trop rapide et trop puissant, était lancé vers la finale et rien ne pouvait l'arrêter. La Polonaise a finalement plié l'affaire en une heure et six minutes de jeu seulement.
Iga Swiatek, alors 54e mondiale, avait déjà crée la surprise en 2020, en gagnant Roland Garros face à l'Américaine Sofia Kenin. Elle apparaît désormais comme la grande favorite pour soulever la coupe Suzanne-Lenglen samedi 4 juin, face à l'Italienne Martina Trevisan ou l'Américaine Cori Gauff.
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Tennis
Roland-Garros : le Croate Marin Cilic décroche à 33 ans une première demi-finale à Paris
TENNIS
Roland-Garros : qualifiée pour les demi-finales, Swiatek favorite pour remporter le tournoi
LÉGENDE DU TENNIS
Roland-Garros : la flamme du phénix Nadal brûle encore
El País (ESP)
SANS TITRE
Si nos dan a probar un vino y nos dicen que vale 50 euros, es posible que nos sepa mejor que otro de 10. Y no es que seamos una panda de esnobs: nuestro cerebro nos predispone a disfrutar más de los vinos caros cuando sabe que lo son, como apuntó un estudio publicado en la revista Nature en 2017.
¿Qué pasa cuando no conocemos el precio? ¿Realmente los vinos son mejores por el hecho de tocarnos más el bolsillo? Para responder a estas preguntas, fuimos a la feria Vinos Off The Record y pedimos a expertos y winelovers que probaran a ciegas tres vinos de características similares -Rioja, 100% uva tempranillo-, pero diferente coste: uno de cinco euros (Alcorta Audaz Crianza 2017), uno de 25 (Conde de los Andes 2015) y otro de 40 (Ukan Crianza 2018). ¿Cuál gustó más? Mira el vídeo de arriba y lo descubrirás.
Opex 360
Sécurité alimentaire : Pour le chef d’état-major américain, forcer le blocus du port d’Odessa serait trop risqué
par Laurent Lagneau · 1 juin 2022
Avec le blocus qu’elle impose au port d’Odessa, la Russie dispose d’un atout maître de son jeu puisqu’elle empêche l’Ukraine d’exporter les 15 à 20 millions de tonnes de blé qu’elle a en stock par la voie maritime, qui est, de loin, la plus pratique. N’ayant plus de débouché en Europe pour écouler ses céréales, Moscou entend réserver ses récoltes aux pays « amis », c’est à dire ceux qui ne sont pas associés aux sanctions visant son économie.
Au-delà de l’inflation que cette situation provoque [le prix de la tonne de blé a pratiquement doublé sur le marché Euronext, ndlr], il y a désormais un risque de pénuries alimentaires, le blé étant l’aliment de base dans de nombreux pays, la Russie et l’Ukraine représentant à eux deux près du tiers des exportations mondiales de cette céréales. Et c’est sans compter aussi les difficultés d’approvisionnement en engrais. Difficultés susceptibles de réduire les rendements agricoles…
La nourriture peut également être une « arme silencieuse », a d’ailleurs fait valoir Dmitri Medvedev, l’actuel vice-président du Conseil de sécurité de Russie. Et cette arme prend les responsables occidentaux au dépourvu. Pour autant, il n’est pas question de lever les sanctions infligées à Moscou pour son invasion de l’Ukraine, alors que, justement, les autorités russes en font un préalable pour lâcher du lest…
La semaine passée, la Lituanie a proposé de mettre en place une « coalition navale internatioale » pour briser le blocus du port d’Odessa et escorter les navires commerciaux chargés de blé ukrainien. Et si possible rapidement étant donné que la prochaine récolte arrive…
Ancien commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], l’amiral américauin James Stavridis s’est dit favorable à une telle idée, en établissant un parallèle avec l’action menée par l’US Navy dans les années 1980 afin sécuriser les exportations de pétrole depuis le golfe Persique, au milieu des tensions avec l’Iran.
Seulement, le chef d’état-major interarmées américain, le général Mark Milley, n’est pas favorable à une telle opération, même conduite sous la bannière des Nations unies. « Actuellement, les voies maritimes sont bloquées par des mines [mouillées par les forces ukraniennes pour empêcher tout débarquement dans le secteur d’Odessa] et la marine russe » et « pour ouvrir ces voies maritimes, cela nécessiterait un effort militaire très important de la part d’un pays ou d’un groupe de pays », a-t-il dit à son arrivée au Royaume-Uni, le 31 mai.
Une telle entreprise doit être « basée sur le coût, le risque, les bénéfices et les probabilités de succès. [Or], je dois dire que ce serait une opération militaire à haut risque, qui exigerait un effort important », a insisté le général Milley. D’autant plus que le président américain, Joe Biden, a le souci d’éviter tout risque de confrontation avec les forces russes.
Le même jour, le président français, Emmanuel Macron, a dit avoir proposé à son homologue russe, Vladimir Poutine, le vote d’une résolution à l’ONU visant à lever le blocus russe du port d’Odessa.
« J’ai proposé, dans la discussion que nous avons eue avec [le chancelier allemand] Olaf Scholz samedi dernier [28 mai], au président Poutine que nous prenions l’initiative d’une résolution aux Nations unies pour donner un cadre très clair à cette opération », a déclaré M. Macron, à l’issue du dernier Conseil européen organisé à Bruxelles.
« La décision dépend d’un accord de la Russie et des garanties qu’elle apporte : face au déminage [du port d’Odessa] qui est indispensable pour que les vraquiers et bateaux puissent être acheminés et prendre ces céréales, [il faut] des garanties de sécurité apportées aux Ukrainiens pour éviter qu’ils ne soient attaqués », a ensuite développé le président français. L’Ukraine a besoin de « garanties légitimes de sécurité, c’est le cadre des Nations unies qui nous permettra de le faire », a-t-il continué, avant de souligner le « rôle très important de la Turquie, compte tenu de sa responsabilité dans la mer Noire [via la convention de Montreux, ndlr] » et de ses relations avec Moscou et Kiev.
En attendant, les seules solutions possibles passent par la route et les voies ferrées. Mais, compte tenu de l’ampleur des moyens à mobiliser, elles paraissent très compliqué à mettre en oeuvre, en plus d’être coûteuses. Au mieux, selon un responsable européen cité par l’AFP, elles permettraient de transporter seulement un tiers des stocks de blé ukrainiens.
New York Times - World
Deep in Vatican Archives, Scholar Discovers ‘Flabbergasting’ Secrets
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David Kertzer has spent decades excavating the Vatican’s hidden history, with his work winning a Pulitzer and capturing Hollywood’s attention. A new book examines Pope Pius XII’s role in the Holocaust.
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By Jason Horowitz
VATICAN CITY — David Kertzer put down his cappuccino, put on his backpack and went digging for more Vatican secrets.
“There’s an aspect of treasure hunting,” said Mr. Kertzer, a 74-year-old historian.
Moments later he cut through a crowd lined up to see Pope Francis, showed his credentials to the Swiss Guards and entered the archives of the former headquarters for the Holy Roman Inquisition.
Over the last few decades, Mr. Kertzer has turned the inquisitive tables on the church. Using the Vatican’s own archives, the soft-spoken Brown University professor and trustee at the American Academy in Rome has become arguably the most effective excavator of the Vatican’s hidden sins, especially those leading up to and during World War II.
The son of a rabbi who participated in the liberation of Rome as an Army chaplain, Mr. Kertzer grew up in a home that had taken in a foster child whose family was murdered in Auschwitz. That family background, and his activism in college against the Vietnam War, imbued him with a sense of moral outrage — tempered by a scholar’s caution.
The result are works that have won the Pulitzer Prize, captured the imagination of Steven Spielberg and shined a sometimes harsh light on one of earth’s most shadowy institutions.
Mr. Kertzer’s latest book, “The Pope at War,” looks at the church’s role in World War II and the Holocaust — what he considers the formative event of his own life. It documents the private decision-making that led Pope Pius XII to stay essentially silent about Hitler’s genocide and argues that the pontiff’s impact on the war is underestimated. And not in a good way.
“Part of what I hope to accomplish,” Mr. Kertzer said, “is to show how important a role Pius XII played.”
The current pope, Francis, said “the church is not afraid of history,” when in 2019 he ordered the archives of Pius XII opened. But as Francis wrestles with how forcefully to condemn a dictator, this time Vladimir V. Putin of Russia, Mr. Kertzer has unearthed some frightening evidence about the cost of keeping quiet about mass killings.
Mr. Kertzer makes the case that Pius XII’s overriding dread of Communism, his belief that the Axis powers would win the war, and his desire to protect the church’s interests all motivated him to avoid offending Hitler and Mussolini, whose ambassadors had worked to put him on the throne. The pope was also worried, the book shows, that opposing the Führer would alienate millions of German Catholics.
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
The book further reveals that a German prince and fervent Nazi acted as a secret back channel between Pius XII and Hitler, and that the pope’s top Vatican adviser on Jewish issues urged him in a letter not to protest a Fascist order to arrest and send to concentration camps most of Italy’s Jews.
“That was flabbergasting,” Mr. Kertzer said about coming across the letter.
Defenders of Pius XII, whose case for sainthood is still being evaluated, have long argued that he worked behind the scenes to help Jews, and that anti-Catholic enemies have sought to stain the institution by sullying the pontiff.
“A more open protest would not have saved a single Jew but killed even more,” Michael Hesemann, who considers Pius XII a champion of Jews, wrote in response to the evidence revealed by Mr. Kertzer, whom he called “heavily biased.”
Mr. Hesemann, who is also the author of a new book about the wartime pope based on the Vatican archives, argued that the Vatican, while following its tradition of neutrality, worked to hide Jews in convents and distribute fake baptism certificates.
Mr. Kertzer argues that the unearthed documents paint a more nuanced picture of Pius XII, showing him as neither the antisemitic monster often called “Hitler’s Pope” nor a hero. But the urge to protect Pius’s reputation, according to Mr. Kertzer, reflects a more general refusal by Italy — and apologists in the Vatican — to come to terms with their complicity in the Second World War, the Holocaust and the murder of Rome’s Jews.
On Oct. 16, 1943, Nazis rounded up more than a thousand of them throughout the city, including hundreds in the Jewish ghetto, now a tourist attraction where crowds feast on Jewish-style artichokes near a church where Jews were once forced to attend conversion sermons.
For two days the Germans held the Jews in a military college near the Vatican, checking to see who was baptized or had Catholic spouses.
“They didn’t want to offend the pope,” Mr. Kertzer said. His book shows that Pius XII’s top aides only interceded with the German ambassador to free “non-Aryan Catholics.” About 250 were released. More than a thousand were murdered in Auschwitz.
In a nearby street, Mr. Kertzer bent down by one of the brass cobblestones memorializing the victims. Above him loomed the Tempio Maggiore, the Great Synagogue of Rome.
“I can’t think of that synagogue,” Mr. Kertzer said, “without thinking of my father.”
When the U.S. Fifth Army reached Rome, Mr. Kertzer’s father, Lt. Morris Kertzer, a Canadian-born rabbi, was with them and officiated at the synagogue.
One U.S. soldier, a Jew from Rome who had emigrated to America when Mussolini introduced Italy’s racial laws, asked Rabbi Kertzer if he could make an announcement to see if his mother had survived the war. The rabbi positioned the soldier at his side, and when the services started, a cry broke out and the G.I.’s mother rushed up to embrace her son.
“That’s the one I remember the most of my father telling,” Mr. Kertzer said.
A year before Mr. Kertzer’s birth in 1948, his parents took in a teenage survivor of Auschwitz. When footage of Nazi soldiers appeared on television, Mr. Kertzer and his older sister, Ruth, would leap to switch the set off to protect their foster sister, Eva.
By then, his father had become the director of interreligious affairs for the American Jewish Committee, essentially to try to strip Christian churches of antisemitism. As part of the normalizing effort, a young Mr. Kertzer appeared on Jack Paar’s “Tonight Show,” singing prayers at the family’s Passover Seder.
At Brown University, his organizing against the Vietnam War nearly got him kicked out, and landed him in a jail cell with Norman Mailer. He stayed in school and became enamored with anthropology and with Susan Dana, a religion major from Maine.
To stay close to her, he went in 1969 to graduate school at Brandeis, where an anthropology professor suggested that his interest in politics and religion made Italy a rich field of study.
The result was a year of research in Bologna with Susan, now his wife, and his first book, “Comrades and Christians.” After earning his Ph.D., positions at Bowdoin and Brown followed, as did two children, a lifelong connection to Italy and a growing familiarity with Italian, and then by chance, Vatican, archives.
In the early 1990s, an Italian history professor told him about Edgardo Mortara, a 6-year-old child of Jewish parents in Bologna. In 1858, the church Inquisitor ordered the boy seized because a Christian servant girl had possibly, and secretly, had him baptized, and so he could not remain in a Jewish family.
The story represented what Mr. Kertzer called “a dual career shift,” toward writing for a general audience and about Jewish themes.
The result was his 1998 book, “The Kidnapping of Edgardo Mortara,” a National Book Award finalist in nonfiction. It caught the eye of his friend, the playwright Tony Kushner, who later gave it to Steven Spielberg, who told Mr. Kertzer he wanted to make it into a movie. Mark Rylance came on board to play Pius IX. Mr. Kushner wrote the screenplay. All they needed was a boy to play Edgardo.
“They auditioned 4,000 — not 3,900 — 4,000 6-to-8-year-old boys in four continents,” Mr. Kertzer said, adding, “Spielberg informs us that he’s not happy with any of the boys.”
The project stalled, but Mr. Kertzer didn’t. He emerged from the archives to publish “The Popes Against the Jews,” about the church’s role in the rise of modern antisemitism. In 2014, he published “The Pope and Mussolini,” examining Pius XI’s role in the rise of fascism and the antisemitic Racial Laws of 1938. It won the Pulitzer Prize.
Since then, Vatican archivists recognize and, sometimes, encourage him.
“Perhaps even they’re happy that some outsider is able to bring this to light because it’s awkward, perhaps, for some of them to do so,” he said.
After spending a recent morning in the archives, Mr. Kertzer emerged with a boyish grin. He had just discovered that even during the German occupation of Rome, Pope Pius XII was still primarily focused on the dangers of Communism. The pope’s top cardinals advised him “to create a Catholic Party. It’s the origins of the Christian Democrats party,” Mr. Kertzer said, referring to the force that dominated Italy for decades to come.
“I doubt anyone has seen it before,” he said. “Well, outside of the Holy Office.”
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France24 - Monde
Côte d'Ivoire : un safari pour sauver la faune sauvage
Publié le : 02/06/2022 - 17:12
Au centre de la Côte d'Ivoire, la réserve N'zi, relativement méconnue, tente de rétablir la faune naturelle de la région, après des décennies de déforestation massive. En 22 ans, la fondation N'zi river a réussi le pari fou de faire renaitre un écosystème sauvage, menacé de disparition, et de le faire découvrir à des visiteurs en organisant des safaris.
Décryptage
Abidjan, capitale mondiale de la lutte contre la désertification
En Afrique, l'éléphant de forêt "en danger critique d'extinction"
ELEMENT TERRE
Quand le monde sauvage reprend sa place
France24 - Monde
Dépendante des céréales ukrainiennes et russes, l'Afrique prise au piège
Publié le : 03/06/2022 - 15:49Modifié le : 03/06/2022 - 16:40
Bruno DAROUX
Le président de l'Union africaine et du Sénégal Macky Sall a demandé vendredi à Vladimir Poutine de "prendre conscience" que les pays africains sont "des victimes" du conflit en Ukraine, sur fond de crainte de crise alimentaire mondiale. Les explications de Bruno Daroux, chroniqueur international pour France 24.
France24 - Monde
Français enlevés au Niger en 2010 : Areva mis en examen pour "blessures involontaires"
Publié le : 02/06/2022 - 17:15
FRANCE 24
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Un juge d'instruction a estimé que le géant du nucléaire avait une part de responsabilité dans l'enlèvement de cinq Français par Al-Qaïda près de la mine d'uranium d'Arlit en 2010. Le juge a également indiqué que l'entreprise avait sous-évalué le risque que représentait Aqmi au Niger. Le groupe a été mis en examen pour "blessures involontaires".
Le géant du nucléaire Areva a une part de responsabilité dans l'enlèvement en 2010 de cinq Français par Al-Qaïda près de la mine d'uranium d'Arlit au Niger, estime un juge d'instruction antiterroriste qui l'a mis en examen lundi 31 mai pour "blessures involontaires" par manque de sécurité.
Le magistrat reproche à Areva, devenue Orano, d'avoir sous-évalué le risque d'attaques de l'organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) contre le site minier et de ne pas avoir instauré des mesures de sécurité adaptées pour l'ensemble des salariés, selon une source proche du dossier.
Le juge chargé de cette information judiciaire, ouverte depuis 2013 au pôle antiterroriste, estime également qu'Areva a ignoré les avertissements concernant les défaillances du système de protection et la menace terroriste.
Areva ne souhaite pas commenter sa mise en examen, a indiqué à l'AFP l'avocate du groupe Me Marion Lambert-Barret.
Dans la nuit du 15 au 16 septembre 2010, cinq Français – Françoise et Daniel Larribe, Pierre Legrand, Marc Feret et Thierry Dol –, un Malgache, Jean-Claude Rakotoarilalao, et un Togolais, Alex Awando, avaient été enlevés à Arlit par des hommes armés.
Après cinq mois de captivité, le 25 février 2011, Françoise Larribe, malade, avait été libérée avec les salariés malgache et togolais.
Les quatre derniers otages avaient été délivrés le 29 octobre 2013, après 1 139 jours de détention dans le désert sahélien.
Lors de son interrogatoire, le groupe, représenté par sa directrice juridique, a réfuté tout manquement dans la gestion du risque, assurant que la protection des salariés était une priorité, a précisé la source proche.
À Arlit, l'un des sites d'extraction d'uranium au Niger, Areva devait assurer la sécurité des expatriés travaillant pour le groupe, ses filiales et sous-traitants, mais chaque entité avait également des obligations de sécurité envers son personnel, s'est défendue la directrice juridique.
Le groupe avait signé un contrat avec Niamey prévoyant la mise à disposition des forces de sécurité nigériennes pour protéger installations minières, logements et déplacements des expatriés.
Les investigations ont révélé le manque de protection du site, où vivait environ une centaine de personnes.
Le couple Larribe a été kidnappé dans sa villa, située dans un ensemble d'habitations non clôturé.
Ces lieux de vie étaient surveillés par des touaregs, employés de sociétés privées, sans armes. Aucun système d'alerte, ni base de repli n'était prévu en cas d'intrusion.
Areva n'a pas tenu compte des avertissements
Dès 2008, l'attaché de défense de l'ambassade de France avait pourtant alerté sur la sécurité défaillante du site d'Arlit. Des audits réalisés après le rapt ont pointé des manquements.
Pour la sécurité, Areva s'appuyait sur le commissariat et la gendarmerie d'Arlit, ainsi qu'un bataillon de 250 soldats de l'armée nigérienne stationnés à cinq kilomètres.
Lors des kidnappings, policiers et gendarmes ne sont pas intervenus. Les forces de sécurité sont arrivées une heure et demi après. Les investigations ont révélé le manque de formation et d'équipement de ces hommes.
Pour Areva, le dispositif de sécurisation élaboré était solide, mais sa mise en œuvre a été défaillante, a justifié la directrice juridique.
Aux négligences de sécurité s'ajoute une sous-évaluation du risque que représentait Aqmi au Niger, selon les juges d'instruction. Depuis 2009, les enlèvements d'occidentaux et les menaces d'Aqmi contre les intérêts français s'étaient multipliés.
Areva n'a pas tenu compte des avertissements, estime les juges d'instruction.
"Malgré les nombreux avertissements portés à la connaissance d'Areva, rien n'a été sérieusement mis en œuvre", a déploré Me Olivier Morice, avocat de Pierre Legrand et sa famille.
Lors de son interrogatoire, Areva a confirmé avoir versé avec Vinci, l'un des sous-traitants, une rançon : 12,5 millions d'euros pour la libération des trois premiers otages ; puis 30 millions d'euros pour les quatre derniers hommes, selon la source proche.
"Cette somme a permis aux terroristes d'acheter des armes pour attaquer nos militaires et poursuivre des actions particulièrement lâches", a dénoncé Me Morice. "On est bien loin de la doctrine officielle de la France prétendant qu'aucune rançon n'est jamais versée".
"La France ne verse pas de rançon", avait répété à l'époque l'entourage du président François Hollande pour contrer les rumeurs. Areva avait également démenti tout versement d'argent.
Avec AFP
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NIGER
Contrats miniers : Areva épinglé pour ses pratiques financières au Niger
FRANCE
L'ex-patronne d'Areva Anne Lauvergeon mise en examen dans le scandale Uramin
Le JT de l'éco
"Areva quitte la Bourse de Paris"
El País (ESP)
SANS TITRE
Aló Comidista vuelve a su cita menstrual. En este consultorio vale todo: dudas culinarias, enigmas gastronómicos, problemas psicológicos, cuestiones metafísicas y dramas de la vida contemporánea. Solo tenéis que enviarme un mail a elcomidista[arroba]gmail.com. Responderé a vuestras chorradas (perdón, preocupaciones) el primer jueves de cada mes, salvo festivos, enfermedad grave o fallecimiento.
Isabel: Vivo entre París y Barcelona. En París consideran que las fresas españolas son malísimas (con razón). Aquí las fresas tienen sus variedades: gariguettes, clery, mara des bois, charlotte… o sea como las manzanas o las peras. En España te venden fresas o fresitas y punto. ¿Podrías con tu influencia de rey de los influencers culinarios hacer algo para mejorar la fresa española y exigir nombre y apellidos para este delicioso manjar?
Querida Isabel, creo que me sobrevaloras: mi influencia de rey de los influencers debe de ser una auténtica birria, porque anda que no me he quejado de cosas relacionadas con la comida que no han cambiado en absoluto (o incluso han ido a peor). Pero bueno, por despotricar que no quede, y más en una causa justa como la que planteas. En efecto, mientras en Francia y en otros países europeos su calidad es bastante más decente, muchas de las fresas que se venden en España parecen corchopán teñido de rojo. Son el tomate de las frutas: mucho colorinchi y poco sabor.
Existen fresas procedentes del Maresme en Cataluña o de Aranjuez en Madrid que son generalmente más sabrosas (y más caras). Pero en España, alrededor del 90% de esta fruta proviene de Huelva, donde las variedades más comunes tienen nombre de drag cañí: la Florida-Fortuna y la Rociera. “Las fresas son una fruta de ambiente fresco, y por eso de cuanto más al norte provengan, mejor”, explica Bernat Martí desde la Fundación Alicia. “En Francia, Alemania o los países bálticos, hay mucha costumbre de cultivarlas y comerlas, y donde hay cultura, se defienden mejor las variedades tradicionales, con nombre y apellidos. Se mantiene cierto contacto entre productores y consumidores, y la gente está dispuesta a pagar un poco más por buenos ejemplares”.
“Aquí nos gustan las fresas porque es una fruta con muchos atractivos”, añade Martí, “pero no hay cultura ni tradición, y de ahí viene el desastre. Nos hemos vendido al mercado, que ha impuesto las variedades más productivas, que aguantan mejor, que son más precoces, que se adaptan mejor al clima cálido… dejando a un lado el sabor. Las fresas en España han sido una víctima fácil por el contexto, y hoy no es nada fácil encontrarlas buenas”.
Juan Jesús Medina, investigador director del centro IFAPA de Huelva, coincide en que en Francia “hay mucha más tradición y cultivan variedades que tienen muchísimos años”, pero atribuye la tristeza organoléptica de las fresas españolas a los tiempos de cultivo y compra. “Si vas a un fresal en mayo o principios de junio, verás que están exquisitas; en diciembre, que la fresa ha ido madurando poco a poco, está muy dulce también. Pero entre esas fechas, sobre todo en la parte central casi coincidiendo con la Semana Santa, se dan unas condiciones de producción algo forzadas por los cambios climatológicos de la entrada de la primavera. La fruta termina acelerando su proceso madurativo, y ahí hay una especie de balance negativo a la hora de sintetizar los azúcares. Luego, cuando se estabilizan el alargamiento de los días y de luz, mejora”. Mi experiencia personal concuerda con lo que dice Medina: suelo encontrar fresones de de Huelva más potables en mayo y junio que en los meses anteriores del año.
Soplete: Me encontraba en mi pausa del trabajo cuando me ha recomendado Facebook un video tuyo sobre cómo hacer arroz frito. Por default me salen los videos con subtítulos en inglés o francés, y he aquí mi sorpresa cuando en un momento vi esto.
En cuanto lo he leído me he quedado ojiplático, pensando en lo suculento que el último término suena proviniendo de ti. Lamentablemente, tras retroceder el video me he percatado de que el traductor ha entendido que un soplete (con el que requemabas el arroz del día anterior) se puede traducir por el acto de "soplar" en términos eróticos. Aprovecho mi gratitud a todo el equipo de El Comidista y, en especial, a su dirigente despótico/magnánimo que figura en mis fantasías oníricas con demasiada frecuencia.
Querido Soplete, más que una consulta, veo que este es el típico mail de meter ficha a ver si cuela (y no cuela, porque soy mujer casada cristiana poco dada al zorreo). Aun así, me alegro de que te hayas puesto cachonda imaginando que te la soplo, y a la vez te agradezco que me remitas esta maravillosa traducción. Ese subtítulo plantea una pregunta existencial muy interesante, relacionada con la dualidad persona sensata y práctica / putón que todas llevamos dentro: ¿qué es mejor, tener un wok o una felación? Aunque por mi cara parezco preferir la mamandurria, sinceramente a estas alturas de mi vida no sabría qué contestar.
Canarión: Me has dejado destrozado al descubrirme que las hamburguesas vegetarianas son ultraprocesados. Como contraprestación al daño que me has hecho, contraataco con una nueva pregunta supertrascendental para la humanidad. Cuando hacemos algo al vapor (por ejemplo, verduras), ¿tiene sentido salar el agua e incluso echar especias tipo orégano o pimienta en la misma?
Querido Canarión, esa misma pregunta me he hecho yo cada vez que he puesto especias o sal en el agua en una cocción al vapor. Aunque puedas encontrar recomendada esta práctica en alguna de mis recetas, te voy a ser sincero: mi experiencia me dice que debes tener el paladar de un superhéroe organoléptico (¿Papilaman? ¿Catawoman?) para notar la diferencia entre un agua vulgaris y otra aromatizada. Otra cosa es que mojes ligeramente las verduras o lo que estés cocinando al vapor con unas gotas del líquido, que entonces igual lo percibes. Si no, me da que no vale la pena.
Paula: Todos sabemos que la ensaladilla y el salpicón son cosas distintas, pero ¿en qué se diferencian exactamente?¿Es cosa de ingredientes? ¿Cuestión de aliño? ¿Diferencias geográficas?
Querida Paula, no eres la persona más observadora y espabilada del mundo, porque si lo fueras te habrías dado cuenta de las evidentes diferencias entre un plato y otro. La más importante se llama “mayonesa”, una salsa que raramente te encontrarás en los salpicones -que se aliñan más bien con vinagretas- y verás en el 99,9999% de las ensaladillas. Otra se denomina “patata cocida”, presente siempre como actriz principal en las segundas, pero bastante aleatoria en los primeros: puede estar, pero es raro que sea la prota, porque ese papel se lo suele llevar el marisco o el pescado.
Más allá de una mayor o menor intensidad del purismo ensaladillero, no conozco diferencias geográficas relevantes en el tema en cuestión. Lo que sí resulta curioso es que el salpicón fuera originalmente un plato de aprovechamiento de carne aliñada -hay referencias al mismo en recetarios y obras literarias desde el siglo XVII, empezando por El Quijote-, pero sólo se haya mantenido ese concepto en Latinoamérica. En España, cuando decimos “salpicón” imaginamos de inmediato algo con pulpo, gambas o mejillones, no con ternera o cerdo.
Rodrigo: Estimado Mikel (o estimade secretarie de Mikel), perdona que te moleste para esta mierda, pero tengo un amigo que no sabe utilizar el correo, y sin embargo ha producido y subido a Spotify un disco de temática culinaria rayano con el mal gusto. Te lo mando y así con un poco de suerte cuando pase algo de vergüenza en internet nos deja de dar la vara a nosotros.
Querido Rodrigo, me fascina que penséis que tengo une secretarie. ¿Qué os pensáis que es El Comidista, el banco Santander? ¿Amazon? Ya me gustaría, pero no: aquí somos cuatro gatos y de secretarie, nade de nade. Sobre el disco de tu amigo -el amigo eres tú, ¿verdad?-, seguramente no es Motomami, ni OK Computer ni Ziggy Stardust, pero me ha hecho gracia porque tiene el encanto de lo casero. De hecho, me veo identificado con algunas letras, especialmente la que dice “siento que soy un mal procesado, pero bien emplatado”. Eso es poesía, así que felicita a tu alter ego El Cocinero Funky -nombre con posibilidades de mejora- de mi parte.
Antonieta Le Fabulous: Está de moda en los restaurantes de postín y ciertos programas de televisión cocinar pechuga de pichón, y me la sensación de que muy hecha muy hecha no es que la sirvan. ¿Pichón sí y pollo no? ¿El pichón no tiene esas maravillosas bacterias que te pueden llevar directamente al hospital?
Querida Antonieta Le Fabulous, efectivamente, el pichón está de moda, y yo, que no soy un gran entusiasta de su carne, empiezo a estar hasta la pichita de encontrármelo en los menús degustación de los restaurantes finolis. Es la Black Angus madurada de las aves, y se está convirtiendo en topicazo de lujo para sustituir al pollo de corral.
También tienes razón en que se suele servir bastante cruda, cual solomillo o chuletón, lo que según nos cuentan desde la consultora en Seguridad Alimentaria Saia no es una práctica demasiado recomendable. "El pichón presenta las mismas características que el pollo”, afirma su director, Luis Riera, “y en él encontramos bacterias como la salmonela y campylobacter. Por lo tanto, lo mejor es cocinarlo igual y no dejarlo crudo por dentro. Lo ideal para asegurarnos de que no supone ningún riesgo sería pinchar en el centro del alimento con un termómetro y cocinarlo entre 20 y 30 minutos a 65ºC o 5 minutos a 75ºC".
Aida: Aquí una lectora habitual que sencillamente quería compartir con vosotros una maravilla que acabo de encontrar en este concurso de tortillas de patata de las fiestas de San Gregorio en Baltanás, Palencia. Dicho con todo el respeto, eso sí, que los participantes se lo han currado un montón y tenían ganas de compartir actividades así de ricas después de la pandemia :)
Querida Aida, muchas gracias por enviarnos esta fantasía. Desde aquí felicito al autor o autora: siempre estaremos a favor de las tortillas con dibujos locos encima, las réplicas del coronavirus de pimiento y las mascarillas hechas con tiras de calabacín.
Ramón: Me ha dado por hacer croquetas, debe ser la edad, y ayer por error congelé unas sobras de pollo asado con el que pensaba hacer unas. ¿Puedo descongelar las sobras, hacer las croquetas y volver a congelar las mismas? ¿O lo de cocinar algo descongelado antes de volverlo a congelar solo sirve si el producto congelado inicialmente estaba fresco y no ya cocinado?
Querido Ramón, he explicado 3.978.451 veces esto, pero vamos con la 3.978.452. Un alimento crudo descongelado sí se puede cocinar y congelar después: si el pollo del que me hablas estuviera crudo y lo hubieras cocinado para hacer croquetas, podrías congelar éstas sin problema. Pero no es en absoluto recomendable congelar un alimento ya cocinado, descongelarlo, usarlo en alguna preparación y luego volverlo a congelar.
¿Por qué? Porque la congelación no elimina los posibles microorganismos presentes en el alimento, simplemente paraliza su crecimiento. En los procesos de cocinado y descongelación, la comida ya ha vivido una potencial expansión bacteriana, y si los duplicas, no hay que ser Einstein para comprender que el riesgo aumenta. Así que descongela tu pollo asado, haz lo que quieras con él pero cómetelo en los dos-tres días siguientes sin volver a llevarlo al congelador.
Cachita-girl: No puedo creer que a estas alturas del año nadie, en este Consultorio, haya mencionado tu aparición estelar en Cachitos Nochevieja llenando generosamente y con gracia esas mallas doradas, como la diva que eres. ¿Te las quedaste? ¿Todavía las usas? Dicho esto, comentarte que sigo, hace tiempo, a José Carlos Capel en Instagram y estoy obsesionada con sus lujuriosos desayunos. No sé qué pretendo: creo que me da mucha envidia y ya. Me gustaría saber cómo consigue tener en casa, cada día, esos ingredientes estupendos, estando todo el día arriba y abajo, como parece. Habla con él, de diva a diva, plis…
Querida Cachita-girl, gracias por recordar uno de los momentos más vergonzantes de mi carrera profesional. Por supuesto que me quedé las mallas, y desde entonces siempre cocino con ellas. Son muy fresquitas, especialmente ahora que llega el calor, y en todos los vídeos de El Comidista las llevo puestas, aunque no las veáis porque me tapan los muebles de la cocina.
Así somos los periodistas gastronómicos, cada uno con sus perversiones. Yo me visto de bailarín mariquita de Raffaella -que es lo que siempre soñé ser, pero me quedé sólo en mariquita-, y Capel se pone tibio a desayunar. A mí también me tiene picueto su transformación de pope de la crítica de restaurantes a Pantagruel de Instagram, así que he corrido a trasladarle tus preguntas.
“Mi secreto son los panes, que tengo en un arcón congelador y regenero en el micro y luego en el tostador”, asegura. “El resto lo decido sobre la marcha. Improviso. Todo sencillo. Embutidos, huevos, ahumados… En la nevera de casa hay bastantes cosas. Lo que hago me lo como, doy fe. Y nada de pose, puro placer. Así llevo toda mi vida. Lo que pasa es que Instagram es pernicioso, jajaja”. Por si después de ver lo que desayuna, también te preguntas si Capel pesa 250 kilos, la respuesta es no.
Joan: Cada vez que me encuentro ante el lineal de las conservas, me entra una especie de histeria ante tanto cartonaje. Cada lata en su sarcófago de cartón, cuyo gasto superfluo repercute en el bolsillo del consumidor y contribuye a esquilmar los recursos del planeta. Cuando voy a Francia y Portugal, observo que allí ocurre todo lo contrario y son las propias latas las que con su serigrafía, a veces tan bonitas que da pena abrirlas. ¿Por qué en España seguimos empeñados en aumentar el desperdicio?
Querido Joan, lo del “sarcófago de cartón” me ha dejado helado. Qué dramatismo, hija, ni Greta Thunberg en sus discursos más épicos. Tienes bastante razón en ponerte hecha una hidra, yo también me enciendo cuando veo productos sobreembalados en el súper, que parece que no nos enteramos de que la catástrofe climática está a la vuelta de la esquina.
Sin embargo, todo tiene sus razones, y para entenderlas hemos acudido a una empresa gallega. Según Dionisio Ocariz, jefe de ventas de Conservera de Rianxo, las cajas de cartón se usan por cuestiones de coste y posibilidades de fabricación. “Si yo tengo una lata blanca, es decir, no serigrafiada, puedo usarla para envasar atún, atún claro, bonito, sardinas, almejas, mejillones… Si para cada una de estas referencias uso una lata distinta, me obliga a tener y almacenar 10, 15 o 20 tipos de envases, y eso va a repercutir en el coste”.
“Los conserveros debemos ser más sostenibles”, añade Ocariz. “Por eso procuramos utilizar cartonaje reciclado o tintas diferentes a las de antes, pero no podemos evitar seguir poniéndolo. A futuro hay que tender a hacer otro tipo de embalaje: hay quien, como Canthynnus, reduce en un 30% la cantidad de cartón, lo que pasa es que en gran consumo se hace complicado porque no hay máquinas que hagan ese tipo de envoltura”.
Frederic: Mi pregunta va sobre los toppings. En los restaurantes, en los vídeos de recetas, en las fotos, se ha extendido demasiado la noción de añadir un elemento sobre el plato para resaltar los colores. Por ejemplo, unas hojas de perejil u otra hierba verde sobre un plato de pasta con salsa de tomate. En general son añadidos que no tienen nada que ver con los demás ingredientes, su sabor no corresponde para nada al plato y además siendo crudo tiene un impacto muy fuerte que esconde los sabores cocidos. Y si los dejamos de lado, estamos desperdiciando alimentos. ¿Por qué añadir algo puramente por estética y por qué esta tendencia?
Querido Frederic, lo que llamas “tendencia” se lleva haciendo desde hace siglos en los restaurantes finolis, pero es cierto que la costumbre de rematar los platos con ingredientes más decorativos que otra cosa se ha extendido a todo tipo de establecimientos y hogares. Estoy de acuerdo a medias con tu indignación ante esta práctica. Por un lado, a mí también me toca el níspero que me sirvan platos rematados con medio kilo de brotes y germinados de colorines, como ya manifesté hace un par de siglos en un artículo sobre modas gastronómicas que deberían desaparecer.
Por otro, creo que la estética es importante, y una presentación cuidada -he dicho cuidada, no barroca ni absurda- hace que disfrutes más con la comida. ¿Qué hacemos entonces? Pues intentar añadir cosas que hagan más atractivo el plato, pero cuyo sabor o textura encaje bien en el mismo. ¿Perejil picado porque sí encima de una paella? No. ¿Un poco de albahaca en una pasta con salsa de tomate? Sí. ¿Germinados de alfalfa sobre una merluza en salsa verde? No hace ninguna falta. ¿Cilantro sobre unos fideos de estilo asiático? A tope con ello. Y así, sucesivamente.
Documentación: Carlos Doncel.
L'Humanité
Parcoursup. Une année entière de stress pour les lycéens
ActuAlors que les résultats de Parcoursup s’apprêtent à tomber, les élèves attendent avec impatience et angoisse de savoir à quelle sauce ils vont être mangés.
Pablo PatarinStress, impatience, appréhension… difficile pour les lycéens français de rester sereins à l’approche des résultats de Parcoursup, qui pourraient déterminer leur avenir. Si les élèves des lycées favorisés ont pu profiter de l’accompagnement de parents au fait du fonctionnement du système, d’autres vivent cette sélection comme un parcours du combattant.
Un système déshumanisé qui renforce les inégalités
Laly, brillante lycéenne en Normandie, souhaite poursuivre ses études en sciences politiques, mais ses deux premiers vœux en double licence lui paraissent difficiles à atteindre, car 5 % des demandeurs y accèdent. « Le plus stressant, c’est la compétition. Avec une moyenne de 15 ou 16, je sais qu’il y a meilleur que moi, même si c’est convenable. Je me suis lancée dans un maximum de projets au lycée et en dehors, j’ai soigné ma lettre de motivation… mais j’ai peur que mes efforts ne soient pas récompensés ! »
Comment Parcoursup est devenu une arme de démotivation massiveÉtudiante dans un lycée élitiste de Lyon, Sibylle pense être bien préparée : « On rabâche depuis trois ans que l’important, c’est l’après-bac. Moi, je suis déjà admissible pour des oraux. J’ai toujours eu des facilités, mais ça ne m’empêche pas d’être stressée à l’approche des résultats. J’ai l’impression que ça détermine ma vie. » La jeune fille estime faire partie des élèves les plus favorisés : « On sait que les algorithmes, qui sont assez flous, bénéficient à ceux qui sont dans les bons lycées. En plus, au fil de l’année, on est accompagnés, alors que d’autres élèves ailleurs sont très peu guidés, et leurs parents ne saisissent pas les rouages. Parcoursup révèle et renforce les inégalités. »
Parmi ces élèves qui rencontrent plus de difficultés en raison de leur parcours, Lina (1), en baccalauréat professionnel au lycée Corvisart-Tolbiac, à Paris, s’est spécialisée en communication visuelle. En enregistrant ses vœux, elle s’est rendu compte « qu’aucune école ne valorise le savoir spécifique qu’on obtient à l’issue de nos études en voie professionnelle. Être issu de bac pro est très handicapant ». Lina pointe également les dysfonctionnements de ce système déshumanisé : « Une amie a été admise dans une fac de lettres grecques à Montpellier qui ne faisait pas du tout partie de sa liste de vœux. Je sais que ce n’est pas un cas isolé. »
Pour Jules, élève en terminale au lycée Eugène-Delacroix à Maisons-Alfort, l’année a été source d’angoisse : « Tu te dis que chaque petite interrogation sera vue par Parcoursup. » Son père partage ce stress : « C’est anxiogène. Ils font partie d’une classe d’âge qui arrive massivement à la fac. Ils doivent être bons tout le temps. » D’après lui, cette sélection l’aurait contraint, en son temps, à abandonner ses études : « Si Parcoursup avait existé, je n’aurais jamais pu obtenir ma maîtrise et passer les concours de la fonction publique. J’étais un élève très moyen, et la fac a été un système qui me convenait parfaitement. »
Trouver un logement à la dernière minute
En février, des mobilisations contre la sélection éclataient un peu partout en France, sans rencontrer l’écho espéré. Parmi les mobilisés, Colin Champion, syndicaliste à la Voix lycéenne et en terminale à Besançon, souhaite que le système soit repensé : « La fac devrait être accessible avec la seule obtention du bac. Les réformes sous Macron sont source d’injustices. On souhaiterait aussi un remplacement de Parcoursup par une sélection faite par des personnes physiques. » Bien qu’il estime ne pas « faire partie des plus malheureux », Colin n’a pas de vœu assuré : « C’est dur de ne pas savoir où je serai l’année prochaine. »
Pour ceux dont les choix seraient refusés, l’attente pourrait se prolonger jusqu’en septembre. Les derniers servis se verront contraints de trouver un logement à la dernière minute, souvent au prix fort, ce qui ne risque pas d’enrayer la précarité massive qui touche les 18-25 ans.
parcoursupÉducation nationalelycéens L'Humanité
Finale femmes de Roland-Garros : Swiatek contre Gauff, gros combat en perspective
ActuTennis. La Polonaise Iga Swiatek et l’Américaine Coco Gauff représentent l’avenir du tennis féminin. Elles s’affrontent ce samedi à partir de 15 heures en finale de l'édition 2022 de Roland-Garros. Une finale pleine de promesses.
Éric SerresLa N°1 mondiale, la polonaise, Iga Swiatek, qui avait empoché en 2020 son premier Roland Garros, retrouve ce samedi en finale, la jeune Américaine Coco Gauff. La numéro 1, qui a fêté ses 21 ans mardi dernier, enchaînera-t-elle un 35e succès d’affilée depuis le début de la saison ? Sa dernière défaite remonte à plus de cent jours. C’était un 16 février au tournoi de Dubaï en huitièmes de finale contre la lettone Jeļena Ostapenko.
Swiatek assume parfaitement son nouveau statut
À ce jour, Roland-Garros 2020 reste, malgré tout, le seul Grand Chelem inscrit à son palmarès. Certes en janvier dernier, elle avait atteint le dernier carré à l’Open d’Australie, battue par l’Américaine Danielle Collins, mais son tableau d’honneur reste vierge d’un autre grand succès majeur.
John McEnroe : « Le tennis doit se réinventer pour redevenir passionnant »Malgré tout, un an et demi après son sacre surprise Porte d’Auteuil, Swiatek n’est dorénavant plus une inconnue et assume parfaitement ce nouveau statut mondial, obtenu en avril après l’arrêt de carrière de l’Australienne Ashleigh Barty. « J’ai l’impression que cette saison, tout s’est mis en place. Tout le travail que j’ai réalisé physiquement, tennistiquement et mentalement est là. L’année dernière, je prenais encore de l’expérience. Maintenant, j’utilise mon expérience pour que tout fonctionne comme il faut », a déclaré la jeune polonaise qui n’a laissé qu’un set en route pour rallier cette finale à Paris.
La tête sur les épaules et un tennis de feu
Mais il faudra franchir un dernier obstacle pour décrocher un deuxième titre majeur, car son adversaire, l’Américaine Coco Gauff (23 e mondiale), est tout à la fois une révélation et la confirmation d’un talent entraperçu depuis quelques années. Il y a trois ans, à 15 ans seulement, elle s’était offert le scalp de Venus Williams au premier tour de Wimbledon 2019 pour atteindre finalement les huitièmes de finale.
Tennis. « Toute sa carrière, Roger Federer a joué contre sa nature »Elle s’était de nouveau distinguée en janvier 2020, en éliminant Naomi Osaka, alors championne sortante, au 3e tour de l’Open d’Australie. La voilà désormais la plus jeune finaliste de Roland-Garros depuis plus de vingt ans (Kim Clijsters en 2001). Et la plus jeune en Grand Chelem depuis Maria Sharapova à Wimbledon en 2004. Le tout sans perdre le moindre set.
Roland-Garros 2021. Avec Coco Gauff, la maturité n’attend pasDu haut de ses 18 ans, la Floridienne a donc la tête sur les épaules, un tennis de feu et des idées bien arrêtées. Ainsi après sa demi-finale, remportée face à l’Italienne Martina Trevisan (6-3, 6-1), elle n’a pas hésité à profiter de sa notoriété pour envoyer un message télévisuel fort à ses compatriotes. « Paix. Mettez un terme à la violence armée. », a-t-elle écrit sur une caméra suite à la tuerie dans l’école primaire d’Uvalde au Texas : « Il y a des gens qui regardent ce match dans le monde entier. J’espère que ce message pourra être reçu. Pour moi, c’est très important. C’est un problème en Amérique et c’est une thématique qui me tient à cœur depuis longtemps. Il faut vraiment faire quelque chose. Maintenant que j’ai 18 ans, j’essaie aussi d’être plus consciente de certaines thématiques, parce que je suis en mesure de voter, par exemple, et j’essaie d’utiliser la médiatisation dont je fais l’objet de manière sage. » Deux têtes bien pleines donc, au tennis agressif pour une finale qui devrait tenir toutes ses promesses.
tennis fémininroland-garros L'Humanité
« Messiaen, j’aime son côté transformiste »
ActuMusique Il y a trente ans, disparaissait le compositeur Olivier Messiaen. Le pianiste Bertrand Chamayou nous fait partager son amour pour ce musicien coloriste et imprégné de mysticisme.
Clément GarciaBertrand Chamayou, interprète reconnu, notamment de la musique pour piano de Maurice Ravel dont il a enregistré une intégrale fameuse, s’attache depuis longtemps à faire vivre celle d’Olivier Messiaen. Il vient d’enregistrer une version hypnotique des Vingt Regards sur l’Enfant-Jésus , cycle phare de la littérature pianistique du dernier siècle, qu’il jouera le 15 juin, au Théâtre des Champs- Élysées à Paris. À cette occasion, il nous livre un entretien dans lequel il évoque son rapport à ce mystique de la musique, compositeur crucial du XXe siècle et pédagogue à l’influence considérable.
Comment avez-vous rencontré la musique d’Olivier Messiaen ?
Je l’ai découvert par les Vingt Regards, très tôt, à 9 ans. Dans la bibliothèque d’un voisin pianiste, je suis tombé sur la partition qui me paraissait incroyable de complexité mais fascinante, donnant l’impression visuelle d’éclaboussures de notes, comme dans les Jeux d’eau de Ravel. Mon grand-père avait trouvé dans une brocante la version du pianiste Michel Béroff, que j’ai dévorée. Comme j’essayais de composer, j’en faisais de petits plagiats. Les Vingt Regards ont beaucoup déterminé la manière dont je cherche à faire sonner l’instrument. Messiaen peut faire peur, mais si on arrive à faire sonner cette musique, elle n’est jamais agressive, la dissonance n’est jamais provocante. Il a une manière explosive de faire sonner le piano qui fait jaillir une sorte de lumière. Son écriture m’a beaucoup influencé.
Quelle place donnez-vous à son œuvre dans le panorama des musiques du XXe siècle ?
Messiaen a traversé plusieurs époques stylistiques, un peu comme Stravinsky dans un autre genre. Il vient de la tradition des compositeurs improvisateurs d’orgue des années 1920, très liés à la religion et musicalement assez conservateurs. Puis, il a vite évolué vers une modernité. Son langage a culminé pendant la guerre avec les Vingt Regards, la Turangalîla-symphonie, le Quatuor pour la fin du temps. Sa musique déborde alors de passion – au-delà, je pense, de ce que la musique romantique a pu produire. On ne trouve pas beaucoup ce degré de transcendance, ce côté extatique, impudique même. Dans l’après-guerre, avec ses élèves avant-gardistes dont Boulez, son style devient plus hermétique, avant de redevenir plus classique. Une des principales caractéristiques de Messiaen tient au fait qu’on reconnaît tout le temps sa patte, même dans des œuvres qui paraissent opposées. J’aime ce côté transformiste. Garder son identité en se transformant, ça rejoint mon parcours. Pour résumer, je dirais que Messiaen est la figure maîtresse de l’entre-deux modernités. Ce n’est pas un hasard si la plupart des compositeurs d’avant-garde ont été ses élèves.
Un mysticisme, lié à sa foi catholique, irrigue l’ensemble de son travail. Quel sens lui donnez-vous ?
C’est ce qui est complexe avec Messiaen. Pour moi, en tout cas, qui ne suis pas du tout religieux. C’est un catholique pur et dur, et il s’en sert dans sa musique. Ça a pu éloigner certaines personnes. J’ai vécu une expérience forte à Tunis, à l’Acropulium de Carthage précisément, l’ancienne basilique Saint-Louis désacralisée, où j’étais invité à jouer les Vingt Regards. Je vois des symboles de croisés partout sur les murs et un public majoritairement musulman. Quand je monte sur scène, je me demande ce que je suis en train de faire… C’était une des fois où le public a été le plus ému. La musique de Messiaen n’est pas prosélyte. Elle trouve son inspiration dans une foi sincère qui lui permet de repousser ses limites. Sans être religieux, je me retrouve dans cette transcendance. Et dans l’immensité de ce cycle pour piano, je ressens l’élan mystique.
Vous venez donc d’enregistrer les Vingt Regards sur l’Enfant-Jésus. De quoi nous parle cette œuvre et comment l’avez-vous abordée ?
Comme souvent chez Messiaen, le thème est biblique. Mais, au-delà d’une dédication profonde à la foi catholique, il en fait un « œuvre-monde ». Elle est structurée autour de grands leitmotivs faciles à identifier, au rythme un peu hypnotique. Malgré la complexité de l’écriture, les procédés sont simples, avec des thèmes qui bâtissent une sorte d’architecture. L’auditeur va le comprendre de manière physique, sans avoir besoin d’analyser la musique. Dans les années 1950, Messiaen est devenu ornithologue, relevant des tonnes de chants d’oiseaux. Il était convaincu qu’au niveau du rythme, de la mélodie, les oiseaux avaient compris des choses pour l’heure inconnues des êtres humains. Ce travail sur les chants d’oiseaux, mais aussi sur les rythmes extra-européens et antiques, commence à poindre dans les Vingt Regards. Messiaen était également synesthète : il associait des couleurs aux sons. On l’entend avec ce jaillissement de couleurs sonores. C’est ça qui reste, selon moi : cette impression de couleurs jetées sur le papier, avec des accords très larges, comme des sons de cloche avec un halo. Il m’est arrivé d’entendre des cloches d’église le matin devant mon piano et, en essayant de les reproduire, je me suis aperçu que c’était impossible. On a l’impression d’un seul son central, mais, en fait, ce sont plusieurs sons harmonieux. Un peu comme la Voie lactée où les étoiles les plus visibles masquent les autres. Le rôle d’un interprète de Messiaen est de faire sonner ces accords de manière aérée. Certains de ses élèves comme Tristan Murail ou Gérard Grisey, et tout le courant spectral, ont cherché à prolonger ce travail.
Vous codirigez le Festival Ravel, né il y a deux ans en Pays basque. Quelle est sa spécificité ?
Il existait déjà un petit festival et une académie de musique sur la Côte basque. Nous avons voulu les fusionner pour donner naissance à un nouveau festival. Il y a cent ans, le Pays basque était un haut lieu de rencontres entre musiciens, un peu comme la Côte d’Azur pour les peintres. Nous avons voulu partir de cette histoire pour créer ce festival autour de la figure de Ravel, soutenir la création et la formation de musiciens. Ravel était un homme d’une grande humanité. Nous voulons aussi rendre l’esprit qui était le sien.
musique classique L'Humanité
Silence, on arme
ÉditorialLaurent MouloudIls sont nombreux à verser des larmes de crocodile sur le sort du Yémen. À déplorer une « sale guerre », comme l’a fait régulièrement le gouvernement Macron. Mais ces éléments de langage ne sont là que pour dissimuler une hypocrisie sans limite. Car, derrière cette affliction de façade, le commerce de la mort, lui, prospère avec l’assentiment discret de l’État français. Dassault, Thales, MBDA France : ces trois fleurons technologiques de l’Hexagone, comme le dénoncent des ONG dans une plainte déposée au tribunal de Paris, alimentent ce conflit monstre depuis 2015 par leurs ventes d’armes à la coalition menée par l’Arabie saoudite. Et se rendent, au nom du saint business, potentiellement complices des crimes de guerre perpétrés par cette dernière sur la population yéménite.
Les Mirage 2000, Rafale et autres canons Caesar ne sont pas des marchandises comme les autres. Leur vente à un pays étranger doit être approuvée par une commission interministérielle, entrer dans le cadre du traité international sur le commerce des armes et de la position commune de l’Union européenne. Ces engins de mort ne peuvent être transférés s’ils peuvent servir à commettre ou faciliter des violations graves du droit international humanitaire. Or, c’est précisément ce qui se déroule au Yémen où se succèdent attaques aveugles et bombardement illégaux contre les civils, disparitions forcées, actes de torture, violences sexuelles… Depuis 2014, on dénombre 300 000 victimes, 5 millions de déplacés et une famine généralisée. Les populations comptent leurs morts. Les géants français de l’armement, eux, comptent leurs ventes record (8 milliards d’euros, précisément) effectuées dans le même temps.
Face à de telles accusations, les gouvernements Hollande et Macron sont toujours restés dans le déni. Chaque demande de suspension des ventes – encore réitérée par le sénateur PCF Éric Bocquet en 2021 – a été rejetée. Et un voile d’opacité tendu sur ce commerce de la honte. Une absence de transparence aussi insupportable que coupable. Les armes, il y a ceux qui les vendent, ceux qui les achètent et ceux qui en paient le prix. Il est temps que ces derniers priment sur toute autre considération.
ventes d'armesyémenarabie saouditeEditorial L'Humanité
Pierre Audin, le goût de l’Algérie et des mathématiques
Un jour avecLe fils du mathématicien communiste, torturé et assassiné en 1957 par l’armée française, conduit à Alger, Oran, Constantine, une délégation de l’Association Josette-et-Maurice-Audin. Une visite placée sous le signe de la mémoire et de la coopération scientifique.
Rosa MoussaouiAlger (Algérie), envoyée spéciale.
Il fallait voir l’émotion des siens lorsque, à l’aéroport d’Alger, pour la première fois, il a passé le contrôle de police avec son passeport vert. Ce n’est pas la première fois que Pierre Audin revient au pays natal, mais il a franchi, cette fois, la frontière en citoyen algérien, et cette visite suscite un touchant élan de joie, de fraternité et d’enthousiasme. Preuve que son père, le mathématicien communiste Maurice Audin, torturé et assassiné par l’armée française en 1957, a gardé une place singulière dans le cœur des Algériens, lui qui rêvait son pays débarrassé du joug colonial, libéré des injustices. Lorsqu’il flâne rue Djelloul-Mechedal (ex-rue Barbès), au pied de l’ancien domicile de ses parents, et plus encore place Audin, épicentre algérois du mouvement populaire de 2019, Pierre est apostrophé, salué, accueilli comme un frère : « Bienvenue chez toi ! »
Une chaire Maurice-Audin à venir
Il savoure ces moments ; son regard, comme celui de son père, pétille d’espièglerie. « Je me sens chez moi. Il faut dire qu’Alger est la plus belle ville au monde », sourit-il. Avec une délégation de l’Association Josette-et-Maurice-Audin, créée au tournant des années 2000 pour perpétuer le combat du Comité Audin pour la vérité, il sillonne le pays, fait étape à Oran, Mostaganem, Constantine, enchaîne les rencontres officielles et les échanges avec la société civile, intellectuels, journalistes, militantes féministes.
Lorsqu’il rejoint, rue Didouche-Mourad, juste en face de la faculté où enseignait son père, une rencontre avec des moudjahidates – des anciennes combattantes de la guerre d’indépendance algérienne –, Fatiha Briki fond en larmes en étreignant son ami d’enfance, son compagnon de jeu. Leurs mères, amies et camarades, ont partagé durant la guerre les mêmes peines, quand Josette Audin, sans nouvelles de son mari, accompagnait Djamila Briki à la prison de Barberousse pour rendre visite au sien, Yahia, journaliste d’ Alger républicain, membre des commandos communistes du Grand Alger en 1956, arrêté et condamné à mort, finalement libéré en 1962. Fatiha et Pierre partagent aujourd’hui encore les mêmes idéaux.
L’Algérie a aujourd’hui les moyens d’avancer vers une société solidaire, grâce à sa première richesse : la jeunesse. Pierre Audin
L’incarcération arbitraire de Fatiha Briki, figure de la défense des droits humains en Algérie, intellectuelle discrète et respectée, avait soulevé, voilà un an, une vague d’indignation. Dans l’assistance, d’autres anciens détenus d’opinion sont là : le journaliste Khaled Drareni, le producteur Mehdi Benaïssa. Ces dernières années, Pierre Audin a donné de la voix pour défendre les principes démocratiques et la liberté de la presse. Une façon pour lui d’assumer le legs politique de ses parents : « Mon père se décarcassait pour le journal du Parti communiste algérien, Liberté . Après cent trente-deux ans de colonialisme avec un peuple bâillonné et contraint de courber l’échine, après sept ans d’une guerre sauvage, violente, l’Algérie aurait dû être la première sur les droits humains et les libertés, résume-t-il . Elle a aujourd’hui les moyens d’avancer vers une société solidaire, grâce à sa première richesse : la jeunesse. »
Avec la solidarité entre les peuples algérien et français, les mathématiques sont l’autre fil rouge de cette visite. À Sidi Abdallah, devant les étudiants de l’École supérieure des mathématiques et de l’intelligence artificielle, Pierre Audin partage la tribune avec son collègue René Cori, pour une conférence ludique et pleine d’humour, devant un amphithéâtre féminin aux trois quarts. À chaque escale, ils reproduiront l’exercice. « Avec le prix Audin récompensant des lauréats des deux rives, les mathématiciens n’ont pas attendu pour créer des ponts, des coopérations concrètes entre les deux pays. La création en Algérie d’une chaire Maurice-Audin de mathématiques pour accueillir un chercheur français comme il en existe une en France accueillant un chercheur algérien est en bonne voie », se réjouit Pierre Mansat, président de l’Association Josette-et-Maurice-Audin.
L’exigence de vérité ne se tarit pas
Le travail mémoriel se trame au présent : soixante ans après la conquête de son indépendance par le peuple algérien, l’exigence de vérité ne se tarit pas. Au fond d’une gorge sèche, dans le paysage des monts Nekmaria, creusés de ravines, couverts de lentisques et d’oliviers, Pierre Audin et ses compagnons découvrent la grotte où, le 18 juin 1845, le colonel Pélissier massacra par enfumade la tribu des Ouled Riah, hostile au nouvel ordre colonial. Combien d’hommes, de femmes, d’enfants morts asphyxiés ici ? Leurs ossements jonchent encore le fond de cette caverne qui s’est muée en crypte. De ces martyrs du Dahra au supplice de Maurice Audin, la même barbarie coloniale a semé l’effroi, la terreur, la haine.
« En 2018 et 2021, Emmanuel Macron reconnaissait la responsabilité de l’État français et de l’armée dans l’inhumain système tortionnaire qui coûta la vie à Maurice Audin et à l’avocat Ali Boumendjel. Cette avancée appelle l’ouverture d’un chantier pour rechercher enfin les dépouilles des milliers de disparus de l’ère coloniale », remarque l’historien Alain Ruscio. Josette Audin est décédée sans connaître le lieu où les bourreaux ont fait disparaître le corps de son époux. Elle avait demandé aux autorités algériennes d’entreprendre des fouilles. Pierre Audin renouvelle aujourd’hui cette demande : il n’est pas homme à ployer sous le poids de l’oubli.
pierre audinAlgérie L'Humanité
La bonne idée
BilletMaurice UlrichPlus de 40 % de la population indienne vivent avec moins de un dollar par jour. Les mendiants sont des millions. Mais le numérique rebat les cartes. Dès 2020, en partie en raison de la pandémie, les paiements mobiles, effectués depuis un téléphone, ont dépassé les retraits en liquide en comptant pour 30 % de la consommation des ménages indiens. Ils ont doublé en 2021. Mais alors, et les mendiants ? The Wall Street Journal, dont certains articles sont publiés dans l’Opinion, en fait un de ses titres : « Des mendiants aux commerçants, le paiement mobile explose en Inde ». Ainsi, dans une gare du nord-est du pays, on peut voir, dit l’article, Raju Prasad déambuler avec un seau pour la monnaie et une tablette numérique avec un QR code pour les dons en ligne. Ses recettes auraient pratiquement doublé pour atteindre quatre dollars par jour. Emmanuel Macron avait promis, lors de son premier quinquennat, qu’on ne verrait plus de SDF faire la manche dans les rues. La bonne idée, ce serait déjà de les équiper d’une tablette numérique.
sdfindele billet de Maurice Ulrich L'Humanité
Lundi de Pentecôte : est-ce qu'on travaille ? Est-ce qu'on est payé ?
Le lundi de Pentecôte, qui tombe cette année le lundi le 6 juin 2022, est un jour férié chômé... ou pas. Et il doit être payé, sauf s’il est prévu comme Journée de solidarité. Explications.
Daniel RoucousLundi de Pentecôte est un jour légal férié, mais pas chômé comme le 8 mai ou autres jours fériés, sauf le 1er mai. Mais ce jour, qui tombe le 6 juin cette année, peut être prévu comme Journée de solidarité.
Il y a deux possibilités :
C’est donc un jour légalement férié mais pas chômé, ce qui veut dire que tout employeur peut donc imposer à ses salariés, en CDI comme en CDD, de travailler ce jour-là (sauf pour les jeunes travailleurs de moins de 18 ans hors secteurs du commerce, restauration et hôtellerie).
Ceux et celles (en CDI comme en CDD) qui travaillent ce jour là perçoivent leur rémunération habituelle mais pas de majoration sauf conventions collectives, usages ou accords d’entreprise le prévoyant.
Celles et ceux qui ne travaillent pas sont payés (il s’agit d’un jour férié payé). Attention les salariés au service de l’employeur depuis moins de 3 mois peuvent ne pas être rémunérés ce jour-là.
Référence : article L3133-3 du code du travail.
Celles et ceux qui travaillent ce jour là ne sont pas payés. Même chose pour celles et ceux qui ne travaillent pas, sauf si un accord collectif ou une convention collective prévoient que c’est payé ou encore possibilité de donner une journée de RTT (c’est souvent le cas) voire un jour de congé.
Références : articles L3133-7 à L3133-10 et article L3133-11 du code du travail.
Comment fonctionne la Journée de solidarité ?
A l’origine elle avait lieu le lundi de Pentecôte. Depuis 2008, elle est fixée n’importe quel jour férié chômé (sauf le 1er mai) par accord collectif (d’entreprise, de branche, interprofessionnel), à défaut par l’employeur après consultation du comité d’entreprise ou des délégués du personnel s’ils existent.
Selon ces accords, cette journée de solidarité consiste pour les salariés à :
- travailler une journée de 7 heures gratuitement (pas de rémunération),
- ou à prendre une journée de RTT ou un jour de congé comme c’est le plus souvent le cas,
- ou encore à effectuer 7 heures supplémentaires non rémunérées fractionnées dans l’année.
Ce n’est pas compensé par un repos compensateur, mais attention : les heures travaillées au-delà de 7 heures doivent être payées comme heures supplémentaires
A noter : les salariés qui changent d’employeur en cours d’année et ont déjà donné une journée de solidarité, ne sont pas tenus à en effectuer une autre et s’ils le font, cette journée donne lieu à rémunération supplémentaire et repos compensateur.
Pour les employeurs cette solidarité prend la forme d’une CSA (contribution solidarité autonomie) de 0,30% sur les salaires.
En liens
jours fériés El País (ESP)
SANS TITRE
El mar y montaña no son las anchoas con leche condensada, sino una venerable costumbre especialmente arraigada en Cataluña consistente en juntar carne con pescado o marisco en algunos platos, casi siempre guisotes de salsorras suculentas. El pollo con cigalas o los pies de cerdo con langostinos se consideran clásicos del género, lo mismo que el plato al que hoy rendimos homenaje: las albóndigas con sepia.
Las mandonguilles amb sípia son una de las especialidades del Tr@mendu, una pequeña vermutería del barrio de Sants en Barcelona que apuesta por incorporar al tapeo clásicos del cazuelismo catalán. Jordi Marzo regenta el local, pero la creadora de estas excelentes albóndigas es su madre, Manoli González. Si quieres aprender a prepararlas con ella, no tienes más que ver el vídeo de arriba.
ALBÓNDIGAS CON SEPIA DEL BAR TR@MENDU
Ingredientes
Para 6-8 personas (unas 30 albóndigas)
- 360 g de carne magra de cerdo picada
- 360 g de papada de cerdo picada
- 180 g de ternera picada
- 600 g de sepia picada en daditos con su melsa
- 2 cebollas medianas
- 2 hojas de laurel
- 2 cucharaditas de ñora en polvo
- 1 cucharadita de tomillo seco
- 150 ml de coñac o brandy
- 2 cucharaditas de caldo de pollo en polvo
- Agua para cubrir (o caldo de pollo si no se utiliza el polvo)
- Harina
- Aceite de oliva
- Sal y pimienta negra
Picada
- 1 rebanada de pan
- 4 dientes de ajo
- 10 g de avellana
- 10 g almendra
- 2 cucharadas de perejil picado
Preparación
- Mezclar las carnes, salarlas, formar las albóndigas y rebozarlas con un poco de harina.
- Freírlas en tandas en una cazuela con aceite abundante bien caliente, lo justo para que se doren. Sacar y reservar.
- Picar la cebolla y rehogarla con un poco de aceite en otra cazuela grande junto al laurel y el tomillo. Cocinar a fuego suave hasta que la cebolla pierda toda su agua y quede oscura y densa, unos 30-40 minutos.
- Añadir la ñora en polvo y rehogar un par de minutos.
- Incorporar la sepia con su melsa y cocinar tres o cuatro minutos. Mojar con el coñac y flambear.
- Añadir las albóndigas, cubrir con caldo o con agua y caldo en polvo y dejar que se cuezan a fuego suave unos 20 minutos, o hasta que la salsa espese.
- Mientras, preparar la picada. Freír los dientes de ajo en una sartén con aceite abundante. Cuando estén dorados, sacarlos a un mortero.
- Freír el pan en el mismo aceite y ponerlo en el mortero también.
- Añadir las almendras, las avellanas y el perejil, y majarlo todo.
- Cuando las albóndigas estén hechas, añadir la picada, menear la cazuela para que todo se mezcle y corregir de sal y pimienta. Apagar el fuego, dejar reposar unos minutos y servir.
El País (ESP)
SANS TITRE
El mar y montaña no son las anchoas con leche condensada, sino una venerable costumbre especialmente arraigada en Cataluña consistente en juntar carne con pescado o marisco en algunos platos, casi siempre guisotes de salsorras suculentas. El pollo con cigalas o los pies de cerdo con langostinos se consideran clásicos del género, lo mismo que el plato al que hoy rendimos homenaje: las albóndigas con sepia.
Las mandonguilles amb sípia son una de las especialidades del Tr@mendu, una pequeña vermutería del barrio de Sants en Barcelona que apuesta por incorporar al tapeo clásicos del cazuelismo catalán. Jordi Marzo regenta el local, pero la creadora de estas excelentes albóndigas es su madre, Manoli González. Si quieres aprender a prepararlas con ella, no tienes más que ver el vídeo de arriba.
ALBÓNDIGAS CON SEPIA DEL BAR TR@MENDU
Ingredientes
Para 6-8 personas (unas 30 albóndigas)
- 360 g de carne magra de cerdo picada
- 360 g de papada de cerdo picada
- 180 g de ternera picada
- 600 g de sepia picada en daditos con su melsa
- 2 cebollas medianas
- 2 hojas de laurel
- 2 cucharaditas de ñora en polvo
- 1 cucharadita de tomillo seco
- 150 ml de coñac o brandy
- 2 cucharaditas de caldo de pollo en polvo
- Agua para cubrir (o caldo de pollo si no se utiliza el polvo)
- Harina
- Aceite de oliva
- Sal y pimienta negra
Picada
- 1 rebanada de pan
- 4 dientes de ajo
- 10 g de avellana
- 10 g almendra
- 2 cucharadas de perejil picado
Preparación
- Mezclar las carnes, salarlas, formar las albóndigas y rebozarlas con un poco de harina.
- Freírlas en tandas en una cazuela con aceite abundante bien caliente, lo justo para que se doren. Sacar y reservar.
- Picar la cebolla y rehogarla con un poco de aceite en otra cazuela grande junto al laurel y el tomillo. Cocinar a fuego suave hasta que la cebolla pierda toda su agua y quede oscura y densa, unos 30-40 minutos.
- Añadir la ñora en polvo y rehogar un par de minutos.
- Incorporar la sepia con su melsa y cocinar tres o cuatro minutos. Mojar con el coñac y flambear.
- Añadir las albóndigas, cubrir con caldo o con agua y caldo en polvo y dejar que se cuezan a fuego suave unos 20 minutos, o hasta que la salsa espese.
- Mientras, preparar la picada. Freír los dientes de ajo en una sartén con aceite abundante. Cuando estén dorados, sacarlos a un mortero.
- Freír el pan en el mismo aceite y ponerlo en el mortero también.
- Añadir las almendras, las avellanas y el perejil, y majarlo todo.
- Cuando las albóndigas estén hechas, añadir la picada, menear la cazuela para que todo se mezcle y corregir de sal y pimienta. Apagar el fuego, dejar reposar unos minutos y servir.
L'Humanité
Plateforme. L’île de Pâques, un mythe écologique qui cache l’horreur humaine
Nos recommandations culturellesYoutubeur à la fibre scientifique, Léo Grasset démonte, dans ses dernières vidéos, la théorie selon laquelle les habitants de l’île de Pâques ont succombé à un désastre écologique. Une hypothèse qui ferait oublier les insanités de l’esclavage.
Antoine PoncetDirtyBiology, YouTube
Quand la maison brûle, il faut alerter. Mais défendre l’écologie en s’appuyant sur la disparition des premiers habitants de l’île de Pâques n’est pas la bonne méthode. Pour cause, cet exemple cache une autre vérité : la violence des esclavagistes européens. « Si chercher une légitimité à son mouvement militant par des exemples historiques est toujours un peu bancal, le faire quand l’exemple est bidon, c’est carrément problématique », résume Léo Grasset, créateur de la chaîne DirtyBiology.
Dans une première vidéo, publiée le 13 mai dernier, le vidéaste revient sur la théorie dite de l’effondrement, popularisée par le livre éponyme du géographe américain Jared Diamond. Pour l’auteur, les premiers habitants de Rapa Nui auraient abattu les palmiers géants endémiques, transformant l’île en caillou désertique, provoquant un épisode de famine, des guerres tribales, et pour finir, l’extinction de la population. Cette théorie, largement répandue, trouve un écho particulier dans le contexte actuel d’urgence climatique.
«Un modèle de résilience dans un environnement très fragile»
L’ennui, c’est qu’elle n’est « pas uniquement scientifique » et relève plutôt du « mythe écologique », selon le youtubeur aux 1,3 million d’abonnés. Il pointe un certain nombre de travaux de recherche qui arrivent à une conclusion opposée à celle de Jared Diamond. « Au lieu de s’éteindre par leur propre stupidité, les habitants de Rapa Nui ont été un modèle de résilience dans un environnement très fragile », synthétise Léo Grasset. Il invite toutefois à ne pas blâmer le géographe américain : « Jared Diamond a certes raconté plein de conneries sur l’île de Pâques, mais il a quand même eu le mérite de prendre une position assez argumentée et polarisante pour générer un débat scientifique très stimulant. »
À travers ce mythe, se joue une certaine image de l’humanité. C’est que, si les Rapanuis n’ont pas disparu à cause d’une catastrophe écologique, ils ont été victimes de l’ignominie de l’esclavage. Les explorateurs européens ont embarqué les hommes pour les soumettre au travail forcé. La plupart n’ont jamais remis les pieds sur l’île. Les autres sont revenus avec la variole, qui a décimé la population restante.
Ce double épisode de DirtyBiology comprend une grande partie de reportage. Covid oblige, Léo Grasset n’a pas pu visiter l’île de Pâques, mais s’est rendu aux Marquises, qui comportent de nombreux points communs. Il présente avec une clarté absolue les différents facteurs, culturels et environnementaux, qui expliquent pourquoi certaines cultures du Pacifique sont plus prospères que d’autres. Les deux vidéos alternent entre paysages spectaculaires, interludes poétiques signés par l’artiste Eupholie et notes d’humour, marque de fabrique de la chaîne. Une analyse complète, rigoureuse, à la résonance on ne peut plus actuelle.
youtubeécologieRecherche scientifiqueesclavage L'Humanité
L’union de la gauche, toute une histoire
EmissionAlors que l'entente des forces de gauche autour de la Nupes en vue des législatives constitue un accord historique, comment cette union s'inscrit-elle dans l'histoire de la gauche en France ? Schismes, rassemblements, unions et désunions... On fait le point pour vous dans cette chronique vidéo.
Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Cinq minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... Et voter en connaissance de cause.
L'Humanité
Meeting parisien de la Nupes : pour les jeunes militants, l'espoir au bout des législatives
ReportageJean-Luc Mélenchon a renoué avec l'exercice du meeting, mercredi soir à Paris pour galvaniser les troupes de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), à douze jours du premier tour des législatives. L'Humanité s'est glissé dans le rassemblement avec de jeunes militants afin de recueillir leurs sentiments.
Le meeting a eu lieu dans une jauge plus modeste qu'à la présidentielle. Mais 1 500 personnes se sont tout de même pressées à la salle Olympe de Gouges dans le XIe arrondissement de Paris, certaines ayant même dû rester suivre le meeting sur un écran placé à l'extérieur.
Plusieurs candidats à Paris étaient présents, du secrétaire national d'EELV Julien Bayou à l'antispéciste Aymeric Caron en passant par la communiste Céline Malaisé.
"Le plus important aujourd'hui, c'est l'écologie et c'est le seul mouvement qui peut nous donner de l'espoir", nous explique Léonie, étudiante en science politique à l'université Panthéon-Assas avant d'ajouter : "Pour nous jeunes qui avons connu les mandats de Sarkozy, Hollande et Macron, c'est réellement une source d'espoir."
Législatives. La Nupes rêve de jeunes enfin égauxLa dynamique des gauches rassemblées
Jean-Luc Mélenchon, qui depuis quelques semaines savoure la dynamique des gauches rassemblées, a livré un discours passionné, versant dans le stand-up humoristique à certains moments.
Carte interactive Qui est le ou la candidat.e de la Nupes dans votre circonscription ?
Pour Quentin Gidoin, salarié à la Bibliothèque Nationale de France, actuellement au cœur d'un mouvement social : "J'ai envie d'y croire, je fais parti d'une génération qui a souvent subi les élections les unes après les autres avec cette gauche qui répondait aux logiques libérales et je suis heureux ce soir d'être là."
La Nupes au coude-à-coude avec LaREM
Si la Nupes est au coude-à-coude avec LaREM et ses alliés sur le total national des voix, autour de 28%, selon les projections des sondeurs, le chef des Insoumis explique : "Notre point haut est supérieur à leur point bas." Or "si les gens pensent qu'on peut gagner, ils vont descendre voter par paquet, par grappe, par wagon", a assuré le tribun insoumis, suscitant des "On va gagner" sonores dans la salle.
"C'est le programme le plus construit aujourd'hui, qui permet de traiter l'ensemble des sujets sur les conditions de travail, sociales et démocratiques mais également écologique", tient à souligner Léa Catala, salariée à la ville de Paris. La jeune militante précise : "Mélenchon 1er ministre, c'est aussi pour lutter contre l'abstention, donc oui ça me donne de l'espoir".
LFI, EELV, PS, PCF, Générations, "nous nous sommes rassemblés pour dire au pays, nous sommes une alternative si vous avez compris que ça ne peut plus durer comme c'est là", a déclaré Jean-Luc Mélenchon.
Or il y a urgence, a-t-il exhorté, car "l'Etat s'effondre autour de nous" : école et hôpital en difficulté, montée de la pauvreté, "inaction climatique" et même "pour assurer la tranquillité d'un match de foot".
Processus démocratique
"Déjà j'ai apprécié qu'on ait un meeting de cette taille pour les élections législatives. Il n'y a pas que l'élection présidentielle, il y a aussi une Assemblée nationale qui a son importance dans le processus démocratique", nous explique Rémi, étudiant en conception de jeux vidéos.
Caroline Fiat : « C’est nous qui représentons les ouvriers, pas Le Pen »"Sa stratégie est intelligente mais le “Jean-Luc Mélenchon Premier ministre” ne doit pas effacer ceux qui ne sont pas fans de la première heure", observe Ian Brossat, ancien directeur de campagne du candidat communiste Fabien Roussel.
Julien Bayou confie pour sa part être "agréablement surpris" du fonctionnement de la Nupes : "C'est fluide dans la coordination, ça prend sur le terrain, on a fixé quelques grands axes de campagne et chacun a ses manières de communiquer."
Giovana Gravier, étudiante en Communication souligne : "On a senti le besoin de s'engager, c'est nous le futur et ce programme correspond à nos convictions."
L'Humanité
Festival de Cannes - Entretien avec Denis Gheerbrant et Lina Tsrimova, co-réalisateurs de La Colline
cinémaPrésenté au Festival de Cannes dans la sélection de l'Acid, La Colline nous emmène au coeur du Kirghizistan, où le démantèlement du modèle soviétique a plongé des populations entières, mélangées du fait des déportations staliniennes, dans le chaos. entretien
C’est une colline, à une dizaine de kilomètres de Bichkek, capitale du Kirghizistan, au cœur de l’Asie centrale, à côté de la Chine. On pourrait dire un monticule, à peine plus d’une dizaine de mètres de hauteur, quelques hectares, un monticule dont on ne sait pas trop de quoi il est constitué, sans doute de terre, mais comment nommer le mélange qui se forme avec les déchets en décomposition ? Ce qui a été des sacs poubelle se fond dans un magma informe, puant, fumant, agité parfois de petites explosions d’aérosols.
Des hommes, des femmes, des enfants vont et viennent, fouillent à droite et à gauche, entourent les camions bennes qui déversent leur lot de “marchandise” et repartent avec de gros sacs de toile plastifiée. C’est l’économie de la colline, le rebut, ce qui est considéré comme rien retrouve une valeur, c’est tant le kilo de bouteille plastique, de carton, de verre, le métal.
Le lieu, d’abord, comme une citadelle, écrasée par la chaleur, battue par le vent, dévastée par la pluie, embrumée par des combustions délétères.
Les gens, surtout, les perdants de l’éclatement de l’URSS et de la crise économique et sociale qui s’en est suivie. Difficile de ne pas se dire que les rejetés d’une société n’ont qu’un seul endroit où aller, là où elle met ses déchets.
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Quelles institutions pour faire vivre la démocratie ?
Agorascitoyenneté Une réforme institutionnelle est nécessaire pour faire primer l’intérêt général et relever les nombreux défis de notre temps. La tâche figure en haut de l’agenda de la future alliance de gauche. Comment y parvenir ?
Latifa MadaniCharlotte Girard, Eleonora Bottini, Christian Salmon
Montée de l’abstention, défiance croissante envers les représentants, un Parlement qui ne reflète qu’une minorité de la société, un pouvoir trop vertical, des contre-pouvoirs affaiblis… Les institutions de la Ve République sont à bout de souffle, notre démocratie est en danger : 83 % des Français demandent plus et mieux de démocratie, selon un sondage Harris Interactive d’octobre 2021. De nouvelles formes d’engagement émergent, en particulier chez les jeunes. Il est plus que temps de réformer les institutions, de revitaliser la démocratie et de permettre l’intervention citoyenne et, pourquoi pas, de passer à la VIe République. Voici l’un des grands chantiers auxquels devra s’atteler la Nupes.
Comment expliquer la crise démocratique que traverse notre pays ?
Charlotte Girard Elle s’explique d’abord par un problème de représentation. Les gens ne se sentent plus représentés par les politiques. Quoi qu’ils fassent, c’est la même politique qui est menée. Les revendications de changement ne sont jamais honorées. Au contraire, les mêmes politiques sont mises en œuvre et, à chaque fois, de façon plus étendue. Le sentiment selon lequel « quoi que je vote, c’est toujours la même chose » se renforce, et l’abstention avec. De plus, il n’y a plus de lien entre le représentant et le représenté. Il n’y a pas de moyen concret d’interpeller l’élu et de lui demander des comptes.
Eleonora Bottini Tout d’abord, il faut mentionner que la France n’est pas le seul pays à traverser ce que l’on peut appeler une crise de la représentation. Il s’agit d’un phénomène plus global. Il y a néanmoins des spécificités françaises qui expliquent en partie cette crise. Ce qui domine en France, c’est le sentiment, chez le citoyen, que son vote a peu d’impact, particulièrement lorsqu’on est dans l’opposition. L’un des principes de la démocratie est que, lorsqu’on perd, on ne perd pas tout. L’alternance permet de gagner une prochaine fois, et on doit garder la possibilité d’être entendu, même entre deux élections. Le sentiment d’impuissance, celui d’un vote qui compte peu, est dû à plusieurs facteurs. Tout d’abord, le mode de scrutin majoritaire à deux tours, mis en place sous la Ve République. Par définition, ce mode de scrutin réduit les chances de pouvoir compter avec son vote, notamment si on donne sa voix à un parti, ou à un candidat qui n’est pas dans un « grand » parti. Ensuite, en lien avec le mode de scrutin, le fait majoritaire : les principales institutions de l’État sont sur la même ligne politique, elles se soutiennent mutuellement, sauf exception en cas de cohabitation (mais il n’y en a plus depuis 2002). Les institutions de contre-pouvoir, comme devrait l’être le Sénat, ont un rôle très limité.
Christian Salmon Il s’agit d’une crise de souveraineté. L’hégémonie du néolibéralisme, mondialisé depuis trente ans, a dépouillé l’État de sa souveraineté au profit des multinationales, des marchés financiers et, en Europe, de la Commission de Bruxelles. Face à l’hypercrise actuelle (sanitaire, financière, écologique et militaire), l’État a démontré son impuissance. Les vraies décisions sont prises ailleurs. D’un côté, des pouvoirs anonymes prennent des décisions. De l’autre côté, des visages impuissants s’affairent pour alimenter l’illusion d’un décisionnisme politique. C’est le syndrome McKinsey.
La démocratie ne se limite pas au seul vote, au seul scrutin électoral…
Charlotte Girard Surtout pas. D’où la question de la participation concrète des citoyens à l’activité politique du pays. Les modes de participation réelle à la vie publique sont extrêmement rares. Une séparation est organisée entre le monde dit politique et les citoyens, comme s’ils n’en faisaient pas partie. C’est un choix très ancien, celui de l’exclusivité du régime représentatif au détriment de la démocratie directe. Ce choix a atteint aujourd’hui des limites inacceptables.
Christian Salmon Le suffrage universel, clef de voûte de la Ve République, ne fait plus recette auprès des électeurs. Les Français l’utilisent de plus en plus comme un droit de veto, plutôt que comme un vote d’adhésion. C’est l’essence du vote antisystème. On n’élit plus, on élimine… Sarkozy fut élu sur la rupture (avec Chirac) ; Hollande, pour en finir avec Sarkozy. Les primaires ne font qu’accélérer le mouvement. Après Hollande, empêché de se représenter, Sarkozy fut sèchement congédié, Juppé et Valls éliminés. L’électeur stratège se comporte en parieur averti qui mise à la baisse, comme s’il avait davantage à gagner au discrédit des favoris qu’à l’espoir d’une alternance tant de fois déçue. Le discrédit est si puissant, sa vague est si haute que les candidats n’ont d’autre choix que de surfer sur elle, de se mettre de son côté, dénonçant le système, promettant la rupture, affichant leur transgression.
Faut-il en finir avec la Ve République ? Et comment ?
Eleonora Bottini Il faut distinguer changer la Constitution et changer de Constitution. Pour en finir avec la Ve République, il faut savoir si on souhaite remplacer entièrement le texte constitutionnel, ou seulement le réformer. L’option la plus radicale consisterait à changer de Constitution par le processus de l’Assemblée constituante. Mais selon quels critères ? Avec quel mode de scrutin ? L’autre option est de modifier la Constitution. Mais de le faire de façon suffisamment substantielle dans ses équilibres institutionnels de manière à passer de fait à une VIe République. C’est le cas dans d’autres pays. L’Italie en est à la IIe République sans avoir changé de Constitution, mais après avoir réformé largement le système politique. Une des façons d’en finir avec la Ve République serait de remettre en question le régime hybride actuel, un régime parlementaire mais à tendance présidentialiste. Un des fondements de ce régime est l’irresponsabilité politique de l’exécutif dans son ensemble : nous avons un chef de l’État irresponsable politiquement et un gouvernement qui doit être responsable devant l’Assemblée nationale, mais qui, en réalité, ne l’est pas en raison du fait majoritaire.
Christian Salmon La Ve République est déjà morte. Elle ne se survit qu’à l’état spectral. De la nation, tant vénérée par les auteurs de la Constitution, il ne reste qu’un État fantôme, tout juste une hallucination, est-on tenté de dire. On a pris l’habitude de dénoncer le caractère monarchique de la Ve République. Mais la donne a changé, ce n’est plus le pouvoir personnel qui mène la danse, c’est un pouvoir impersonnel : les marchés, les agences de notation, les organisations transnationales… La guerre en Ukraine le démontre encore. L’homme réputé le plus puissant de la nation est un homme sans pouvoir, contraint de jouer les négociateurs. Même renforcé par la présidence de l’Union européenne, il n’a pas de prise sur les événements, il fait des coups médiatiques. À l’abri de l’élection présidentielle, qui accrédite tous les cinq ans le mythe d’une nation souveraine, c’est « un gouvernement d’affaires courantes » qui se poursuit entre les élections. L’essentiel se joue ailleurs.
Charlotte Girard Bien sûr, il faut en finir avec la Ve République, en raison précisément de cette crise profonde entretenue par les institutions actuelles. Il faut en finir en permettant aux citoyens de se réemparer des institutions. Ils doivent redevenir les auteurs de leur régime politique.
Comment y parvenir ?
Charlotte Girard En mettant le peuple aux commandes du processus constituant. L’Assemblée constituante est la formule qui me semble la plus démocratique, à condition qu’elle réponde à certaines caractéristiques, en particulier qu’elle ne se contente pas de rééditer le geste électoral, à savoir juste élire des constituants et les laisser faire. Il faut veiller à ce qu’il y ait une implication populaire constante durant le processus. Un pouvoir d’initiative permanent, ce serait véritablement nouveau.
Quels changements substantiels introduire dans une nouvelle Constitution ?
Eleonora Bottini Si on reste sur la question clé de la responsabilité de l’exécutif, il faut déjà revoir la logique de la Cour de justice de la République, créée en 1993. Celle-ci a instauré une responsabilité pénale des ministres se substituant à la responsabilité politique, inexistante. Nous avons vu, durant la crise sanitaire, la faille que constituait cette absence de responsabilité. Il faut, ensuite, élargir les mécanismes de mise en œuvre de la responsabilité politique du gouvernement. Par exemple, la procédure actuelle limite considérablement les motions de censure. Et, bien évidemment, revoir le mode de scrutin afin d’intégrer une composante proportionnelle.
Charlotte Girard Ce qui permettrait de raviver la flamme démocratique, ce sont des dispositifs d’intervention populaire. Actuellement, nous sommes confinés, soit dans des échéances électorales soit dans des référendums qui ne viennent pas ou qui n’ont lieu que selon le bon plaisir du prince (du président de la République). Des référendums qui soient d’initiative populaire, réellement, doivent être remis à l’ordre du jour. Ils doivent produire des textes constitutionnels, pas que législatifs. La Constitution doit pouvoir faire l’objet d’une révision à l’initiative directe du peuple. De la même manière, il faut prévoir que cette initiative soit dirigée contre ou pour d’autres représentants, aux fins de déclencher une nouvelle élection. Il s’agit, en résumé, de rebattre les cartes, de façon que le peuple joue le rôle premier, que le président ne soit plus l’acteur principal. Je serais carrément pour l’abolition de la présidence de la République telle qu’elle existe actuellement avec le suffrage universel direct. D’ailleurs, pourquoi avoir un président de la République ? On pourrait avoir un exécutif collectif. De la même manière, on peut imaginer un régime beaucoup plus parlementaire, qui ne soit pas contrôlé uniquement par une majorité inamovible. Il faut pouvoir discuter des options majoritaires, pouvoir les remettre en cause en cours de mandat, réviser les orientations politiques de façon à réhabiliter la délibération.
Changer la Constitution suffira-t-il à garantir une meilleure représentation et une réelle souveraineté populaire ?
Christian Salmon La réponse est dans la question. Ne pas s’en tenir à des dispositions juridiques. Ce n’est pas seulement une architecture des pouvoirs qu’il faut imaginer. C’est la vie politique qu’il faut revitaliser. À tous les niveaux, communal, régional, national. C’est un processus de refondation démocratique. Seule une Assemblée constituante peut dessiner un nouvel horizon démocratique. Seule une repolitisation des exclus ou des déçus de la démocratie peut conjurer l’épuisement d’un certain régime de « croyance » dans le politique, c’est-à-dire le crédit que l’on fait aux hommes et aux institutions. C’est une crise symbolique autant que juridico-politique.
Eleonora Bottini Nous sommes dans une démocratie représentative, essentiellement. Dès lors, comment instaurer la part de démocratie directe que la Constitution promet ? Actuellement, le référendum est entre les seules mains du chef de l’État, le référendum d’initiative partagée ne peut être mis en œuvre, créant ainsi une illusion de démocratie directe. Les référendums d’initiative citoyenne ne sont pas la solution. Personnellement, je serais davantage pour le modèle des conventions citoyennes. Mais il faudrait que ce soit les citoyens qui en aient l’initiative. Ainsi pourraient-ils, par exemple, avoir la possibilité de demander la convocation d’une convention par une récolte de signatures, sur un thème déterminé.
Charlotte Girard La Constitution ne peut pas pourvoir à tout. Mais, pour garantir une meilleure représentation et une vie démocratique réelle, il faut une éducation politique et citoyenne profonde. Cela veut dire imaginer et mettre en place des mécanismes qui permettent à beaucoup plus de gens de différents milieux de s’impliquer politiquement. Faire en sorte que le statut de personnage politique ne soit plus réservé qu’à une certaine classe sociale.
Christian Salmon La création de la Nupes est le premier événement qui déjoue la spirale du discrédit. Il faut le souligner sans esprit partisan. Depuis le deuxième tour de la présidentielle, l’histoire semble bégayer. Elle ne se satisfait pas d’une élection apparue comme inachevée. Pas de débat. Pas de mandat. Un autre agenda a pris le dessus. Un troisième tour, « la belle ». Le cours des événements refuse de rentrer dans le lit constitutionnel. C’est un événement aux conséquences imprévisibles qui remet en marche l’horloge de l’histoire. Il faut saluer la vista de Jean-Luc Mélenchon, qui redonne crédit à l’action politique et ouvre un nouveau champ de possibilités et d’expériences politiques.
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Législatives. Jean-Marc Lespade : « Face à LaREM, nous jouons clairement la gagne »
EntretienLe maire PCF de Tarnos est candidat de la Nupes dans les Landes contre le député macroniste sortant Lionel Causse. Face à la politique de marchandisation du logement, conduite ces cinq dernières années – un enjeu particulièrement prégnant sur son territoire –, Jean-Marc Lespade entend opposer une tout autre logique. Entretien
Dans la deuxième circonscription des Landes (Dax, Biarritz, Saint-Jean-de-Luz), la Nouvelle Union populaire écologique et sociale sera représentée par Jean-Marc Lespade, maire communiste de Tarnos depuis octobre 2004. Historiquement ancrée à gauche, la circonscription emportée par le marcheur, ex-PS, Lionel Causse en 2017, est jugée gagnable par la Nupes. Dans une région marquée par de fortes inégalités entre la côte et les communes plus rurales, celui qui est aussi président de l’EPFL Landes (association nationale des Établissements publics fonciers locaux) est très attaché à la question du logement, et propose de repenser sa conception.
Avec la Nupes, pensez-vous pouvoir reconquérir cette circonscription emportée par LaREM en 2017 ?
J’ai déjà eu l’opportunité de battre Lionel Causse (député sortant LaREM et ex-socialiste – NDLR) aux élections départementales de 2015. Nous menons une campagne très dynamique et nous jouons clairement la gagne avec une campagne de terrain et de proximité. Beaucoup de bénévoles et de militants sont mobilisés, c’est très encourageant. Nous avons toutes nos chances.
Le logement est un enjeu majeur sur votre territoire. Quelles sont les conséquences de la politique actuelle pour les habitants ?
Les prix se sont envolés ces dernières années. Nous sommes soumis à une spéculation venue de promoteurs immobiliers, qui bénéficient parfois d’aides de l’État. La pression foncière se fait aussi de plus en plus forte. Par exemple, chaque année, les saisonniers, en bonne partie des jeunes qui assurent les récoltes de fruits et l’activité touristique en période estivale, peinent à trouver un logement à un prix abordable. Je m’oppose fermement à cette marchandisation. En tant que communiste, je suis très attaché au droit au logement, normalement garanti par la Constitution. Face à l’ampleur du nombre de mal-logés, Bernard Birsinger, ancien député PCF et maire de Bobigny, défendait une conception de mon point de vue révolutionnaire : la gratuité du logement.
Vous êtes également maire de Tarnos, qu’avez-vous entrepris pour répondre à ces besoins dans votre commune ?
Nous avons fait le choix d’acquérir du foncier pour atténuer la spéculation, via notamment le droit de préemption. Notre commune gagne environ 1 000 habitants tous les dix ans, et nous souhaitons loger tout le monde. C’est pourquoi nous avons mis en place des parcours résidentiels qui permettent aux familles aux capacités financières limitées d’accéder à un logement. Nous menons actuellement deux projets de construction de résidences en bail réel solidaire : les acquéreurs seront propriétaires du logement mais pas du terrain, et 30 % resteront des logements locatifs sociaux.
Si vous étiez élu, que proposeriez-vous à l’Assemblée en la matière ?
Contrairement à Lionel Causse qui considère que les collectivités seules ont la responsabilité du logement, je pense qu’elle relève d’abord et avant tout de l’État. Il faut limiter la part du budget allouée au logement, qui, pour nombre de ménages, dépasse le tiers de leurs revenus, et instituer des mesures en ce sens comme la généralisation de l’encadrement des loyers, à la baisse dans les zones tendues. La lutte contre la précarité énergétique est également importante. C’est un des engagements que nous prenons dans le cadre de la Nupes : la rénovation de 700 000 logements sur le plan de l’isolation. C’est une nécessité écologique, mais également une mesure intimement liée au pouvoir d’achat, puisqu’elle va permettre de diminuer les dépenses en énergie des foyers concernés.
Certains de vos adversaires vous opposent que ces mesures seraient infinançables. Que leur répondez-vous ?
Cinq milliardaires possèdent autant que 27 millions de Français. De l’argent dans notre pays, il y en a. Il est juste extrêmement mal réparti. C’est la raison pour laquelle il faut envisager une réforme fiscale plus juste et plus équitable. Et pour le logement, l’État devrait, comme ce fut le cas par le passé, revenir à l’aide à la pierre, notamment pour la construction locative sociale.
Entretien réalisé par Titouan Thonier
Jean-Marc LespadesNupespcfLégislatives 2022 L'Humanité
Caroline Fiat : « C’est nous qui représentons les ouvriers, pas Le Pen »
ActuLégislatives 2022. Dans la sixième circonscription de Meurthe-et-Moselle, Caroline Fiat, la députée sortante investie par la Nupes, vise un deuxième mandat. Mais le RN joue la victoire. Reportage.
Lola RuscioPont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle), envoyée spéciale.
« Bonjour, c’est la fameuse aide-soignante députée ! » lance Caroline Fiat à une salariée de l’usine de métallurgie Saint-Gobain de Pont-à-Mousson (15 000 habitants). Énergique candidate de la Nupes sur la 6e circonscription de Meurthe-et-Moselle, qui s’étend sur un vaste territoire à dominante rurale, entre Nancy et Metz, la députée sortante s’efforce de s’adresser aux ouvriers, ce 31 mai. « On veut parler aux personnes qui sont des fâchés pas fachos », explique-t-elle, consciente de la menace que constitue le RN dans ces élections.
Ce matin-là, Caroline Fiat, son suppléant et des militants communistes distribuent des centaines de tracts, écoutent, discutent avec les salariés pendant deux heures. Il reste du boulot pour convaincre. Olivier, la soixantaine, travaille depuis trente-huit ans dans la métallurgie, dans la lignée de son père et de son grand-père, autrefois ouvriers à l’usine, à une époque où les trois hauts-fourneaux tournaient à plein régime tant l’industrie était florissante.
Le soudeur n’a pas le vote très assuré : il a glissé un bulletin Macron dans l’urne au premier tour en avril, « donné une chance » à Le Pen au second, votera « peut-être » Nupes en juin. « Jean-Luc Mélenchon a parfois de bonnes idées, je le trouve bien, il s’occupe des gens. »
Relancer la loi grand âge et autonomie
C’est le parti lepéniste qui réalise ici les meilleurs scores. Marine Le Pen a réuni 27,5 % des voix à la présidentielle, juste devant Emmanuel Macron, largement devant Jean-Luc Mélenchon (21 %). Dans ces territoires sinistrés par la désindustrialisation, l’extrême droite a progressivement tissé sa toile, jusqu’à virer en tête au premier tour des élections législatives de 2017, avec 19,92 % des suffrages exprimés, devant l’insoumise Caroline Fiat (15,94 %).
Le PS, qui régnait depuis 1981 sur ces terres ouvrières, est à terre. Cette année encore, l’extrême droite espère la victoire. Mais à Pont-à-Mousson, la candidate de Reconquête ! pourrait mettre en difficulté celui du RN, à moins de lui constituer une réserve de voix non négligeable pour le second tour.
Un mauvais scénario que la candidate et son suppléant, Julien Hézard, veulent éviter, soulevant « deux urgences » : la lutte contre les déserts médicaux et la création d’emplois, autour de projets de réindustrialisation moins polluants. « Il faut faciliter les investissements dans la décarbonisation de l’usine Saint-Gobain, estime Julien Hézard, ouvrier, adhérent du PCF, militant syndical. Le RN n’apporte aucune réponse et préfère dire que les immigrés volent le travail des Français. » « Le vrai problème, ce sont les patrons comme Bernard Arnault qui s’en mettent plein les poches, qui délocalisent parce que la main-d’œuvre serait trop chère ici », abonde l’insoumise.
À l’époque, la députée avait relayé dans l’Hémicycle les inquiétudes des salariés lorsque le site était menacé de passer sous pavillon chinois. Mais la perspective de voir Saint-Gobain PAM, qui représente 2 000 emplois dans le Grand-Est, racheté par un concurrent étranger inquiète toujours dans le département. L’aide-soignante assure : « On ne lâchera jamais les salariés. C’est nous qui les représentons, certainement pas Le Pen, qui ne siège jamais à l’Assemblée, qui refuse la retraite à 60 ans. »
Deux médecins du travail arrivent sur le site de l’usine. « Vous êtes comme les sidérurgistes, une espèce rare en voie de disparition », plaisante Julien Hézard. Ils sont venus saluer l’équipe de Caroline Fiat. La conversation dévie vite sur la fermeture temporaire du service des urgences de la clinique privée de Gentilly. « Même le privé n’arrive plus à recruter de médecins, c’est terrible », se désole l’un d’eux.
La députée aide-soignante (ce qui a lui avait valu le méprisant surnom de « députée bac – 2 » sur les bancs macronistes) a renfilé la blouse pendant la crise sanitaire. Elle met en avant son combat pour la sauvegarde du service public hospitalier et défend son bilan concernant la mère de ses batailles : la santé. Au cours de son mandat, elle a notamment corédigé un rapport sur la situation catastrophique dans les Ehpad, interpellant sans relâche le gouvernement sur le manque de moyens humains dans les maisons de retraite, avec pour conséquence le très mauvais traitement des personnes âgées dont elles s’occupent. Ses prochains objectifs ? Relancer la loi grand âge et autonomie, maintes fois reportée par le gouvernement, arracher des financements à destination des établissements publics de santé, de la Sécurité sociale, etc. Le regard déterminé, elle conclut : « Il faut bien une députée pour gueuler et faire changer les choses ! »
Législatives 2022caroline fiatmeurthe-et-moselleNupes L'Humanité
Meeting de la Nupes : «Si les gens pensent qu’on peut gagner, ils arriveront de tous les côtés»
ActuEn meeting à Paris, aux côtés des candidats de la Nupes, Jean-Luc Mélenchon a appelé les abstentionnistes à saisir, lors des législatives des 12 et 19 juin, «l’occasion extraordinaire de tourner la page» de la désastreuse politique Macron.
Julia HamlaouiEmilio MesletAlex Marinello« Dormez bourgeois, il n’y a pas de problème ». Le conseil vient de Jean-Luc Mélenchon qui a lu le Figaro avant de se rendre au meeting de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) à Paris mercredi soir. « Union de façade derrière Mélenchon pour masquer les divisions », titre ce matin-là le quotidien. « C’est surtout vous qui voulez masquer l’union », réplique l’insoumis devant 1 500 personnes, selon les organisateurs.
Entouré des candidats parisiens de la gauche unie aux législatives, il sourit de ces commentaires qui « ne ressortent de leur boîte que quand ils ont la trouille ». « C’est la première fois depuis la naissance de la Ve République et surtout depuis l’inversion du calendrier, qu’on donne, trois semaines avant le vote, l’opposition en tête alors même que l’élection présidentielle a à peine un mois », ajoute-t-il.
Carte interactive Qui est le ou la candidat.e de la Nupes dans votre circonscription ?
L’écologiste Julien Bayou ne dit pas autre chose : « On est là prêt à nous battre pour la justice sociale et climatique. Dans le camp d’en face, eux, ils sont stressés car on commence déjà à dire que la majorité automatique n’est plus à porter de main », lance le secrétaire national d’EELV taclant, au passage, ceux qui « estimaient que la gauche et les écologistes étaient incapables de s’entendre et même irréconciliables. Ceux-là sont chez Macron et on ne s’en plaint pas du tout ».
« Maintenant, il faut que cela se concrétise dans les urnes »
Dans la salle, militants et sympathisants de gauche partagent cet enthousiasme. « En élisant les députés de la Nupes, le peuple sera enfin entendu. On va y arriver, j’en suis convaincu », affirme Yannis, un aide-soignant de 49 ans. Le rassemblement de la gauche est aussi applaudi : « C’est très positif surtout que le programme est vraiment un programme de rupture », salue un participant tandis qu’à quelques mètres Olivier assure que pour lui l’objectif est « d’au moins éviter que Macron n’obtienne une majorité absolue ».
« On a subi pendant 5 ans, on a beaucoup dit qu’on avait la gauche la plus stupide du monde parce qu’on n’était pas en capacité de se parler. Mais l’union, ça y est, c’est fait », reprend en écho depuis l’estrade de la salle Olympe de Gouges la candidate PS Dieynaba Diop.
Amadou Deme : « Si les quartiers populaires votent, on peut battre Macron »À Paris l’union reste parfois compliquée. La capitale compte la seule circonscription où le PS soutient officiellement une candidate dissidente, Lamia El Aaraje, alors que l’accord a investi l’insoumise Danielle Simonnet. Venue des Yvelines, Gina, une intérimaire de 27 ans, note cependant que « sur le terrain tout le monde est mobilisé : communistes, insoumis, écologistes, socialistes et même des militants du NPA ». « L’ambiance est extraordinaire, on sent qu’il y a une vraie dynamique. Maintenant, il faut que cela se concrétise dans les urnes », abonde un militant écologiste de la 8e circonscription de Paris.
« L’enjeu, c’est le quatrième bloc »
Car tous ont bien conscience que tout dépendra de la mobilisation… des électeurs. Alors que la présidentielle a dessiné un paysage où 3 blocs font jeu égal (LaREM et ses alliés, le RN et la gauche), « l’enjeu, c’est le 4e bloc » soit les 12 millions d’abstentionnistes, martèle Jean-Luc Mélenchon estimant que « si les gens pensent qu’on peut gagner, ils vont descendre par paquets, par grappes, par wagons, de tous les côtés ils arriveront ».
Chloé, une étudiante de 21 ans, elle, a franchi le pas peu avant la présidentielle puis : « Je me suis rendu compte que les législatives sont tout aussi importantes », confie-t-elle. Si les sondages annoncent pour l’heure une forte abstention (au-delà des 51,3 % de 2017), notamment des jeunes, ils sont 71 % des moins de 35 ans, selon Ipsos, à estimer que la volonté de conquérir Matignon affichée par la Nupes permet de susciter davantage d’intérêt pour les législatives.
Législatives. La Nupes rêve de jeunes enfin égaux« On n’est pas là pour témoigner ni grappiller quelques postes, on est là pour gagner et changer la vie. Cette campagne rencontre un succès qui va au-delà de nos espérances. Ce rassemblement attendu par tant de gens, depuis tant d’années fait que l’espoir renaît », croit aussi Julien Bayou qui en profite pour lancer un malicieux « La République, c’est nous ».
Ce n'est pas une question de principe
Et pour la Nupes, l’urgence se mesure au nombre de voyants passés au rouge. « Plus le temps passe, plus le débat se clarifie, assure Ian Brossat, dans les travées. Gilles Le Gendre a promis un ‘’tapis de bombes’’ si la majorité actuelle est reconduite. En clair : soit on choisit la stagnation des salaires et la retraite a 65 ans, soit on choisit le camp du progrès social », résume le porte-parole du PCF, renvoyant au programme de la gauche et à ses 650 mesures dont l’augmentation des salaires et la retraite à 60 ans.
Caroline Fiat : « C’est nous qui représentons les ouvriers, pas Le Pen »Pour beaucoup, c’est loin d’être une question de principe : « Je viens d’un milieu populaire, raconte un jeune alternant, l’augmentation des minima sociaux comme du Smic à 1 500 euros permettraient vraiment d’améliorer la vie de mes parents. » « Depuis cinq ans ils nous ont menti, tous les jours sur tous les sujets et ils veulent recommencer », embraye au micro Céline Malaisé, candidate PCF face à la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire : « en guise de mesure pour le pouvoir d’achat, ce gouvernement intérimaire nous annonce en fanfare le maintien du bouclier tarifaire. Mais qu’apprend-on finalement ? Que le blocage n’est que temporaire et sera rattrapé en 2023 », poursuit-elle.
Le revirement de Roux de Bézieux
Côté redistribution des richesses, le programme de la Nupes ne passe pas inaperçu, note également Jean-Luc Mélenchon qui s’amuse du changement de ton du président du Medef. En février, Geoffroy Roux de Bézieux jugeait le candidat FI d’alors « prêt à gouverner ». S’il prédisait qu’en cas de victoire les patrons arrêteraient « d’embaucher, d’investir », il estimait aussi que ce ne serait « pas le chaos comme certains le disent ». Et voilà que ce mercredi il le juge « prêt à mener la France dans le chaos ».
L’inquiétude montée d’un cran du patron des patrons est jaugée comme un signe encourageant de plus par le prétendant à Matignon qui rappelle tout de même : « Il dit qu’on taxe tout le monde. Mais non jusqu’à 4 000 euros de revenus personnels, vos impôts vont baisser mais les 5 (plus grosses fortunes, NDLR) qui ont autant que 27 millions c’est clair ils vont nous voir arriver ».
Sur le ton humoristique, le message à l’adresse des chefs d’entreprise se veut tout aussi clair : « Aucun entrepreneur ne renoncera à servir un consommateur. Par conséquent je n’ai pas une seconde de doute sur le fait que de toute façon ils feront ce qu’il y a lieu de faire. Mais si vous m’agacez trop, je suis obligé de vous dire que je me suis aperçu que le déficit de l’État est de 150 milliards et que c’est exactement la somme qui leur a été donnée en crédit d’impôt… »
Pouvoir d’achat en berne, sécheresse, hôpitaux et éducation au bord du gouffre, recul de la démocratie… « On a une occasion extraordinaire de tourner la page », insiste le chef de file de la Nupes, promettant des « mesures d’urgence mais aussi des mesures plus en profondeur » pour la « bifurcation écologique et sociale ».
Des propos qui font écho parmi ceux qui vivent au quotidien le désastre engendré par la « start-up nation » : « Je travaille dans un hôpital psychiatrique et, à force de lits fermés et de médecins en moins, des patients qui en ont pourtant besoin doivent attendre 6 mois avant un premier rendez-vous, pour les enfants c’est même jusqu’à 2 ans », raconte Olivier. Si Jean-Luc Mélenchon ne peut assurer « du jour au lendemain » d’un changement total « de paradigme », il s’y engage : « du jour au lendemain nous ferons cesser l’enfer ».
Julia Hamlaoui avec Alex Marinello et Emilio Meslet
Justice. Deux décisions attendues vendredi
Le Conseil d’État se prononce vendredi sur le refus du ministère de l’Intérieur d’attribuer le label « Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) » aux candidats investis par le rassemblement de la gauche, qui a déposé un recours. Les partenaires de la Nupes dénoncent une manœuvre politique visant à diviser les scores de la gauche entre FI, PS, EELV et le PCF, alors même que le nuancier politique diffusé aux préfets autorise les candidats de la majorité présidentielle à se présenter sous la dénomination « Ensemble », qui rassemble LaREM, le Modem, Horizons, etc. Problème : l’appellation « Ensemble » est aussi le nom de la formation de Clémentine Autain créée en 2013. La députée FI et candidate Nupes en Seine-Saint-Denis a donc intenté une action en justice au tribunal judiciaire de Paris, pour faire interdire le nom de la coalition macroniste, qui rendra aussi son verdict vendredi.
meetingLégislatives 2022Jean-Luc MélenchonNupes L'Humanité
« Mille euros, ça pourrait vraiment changer mon quotidien »
ActuBourses insuffisantes, absence de revenus, inflation, de nombreux jeunes ne s’en sortent plus. La mesure de la Nupes limiterait la pauvreté d’une tranche d’âge oubliée des allocations.
Pablo PatarinÀ Bastille, dans le 11e arrondissement de Paris, comme partout en France, la file d’attente pour l’aide alimentaire destinée aux étudiants est impressionnante. Trois fois par semaine, l’association Co’p1-Solidarités étudiantes propose aux jeunes de venir remplir leurs paniers de courses sans frais. Masques chirurgicaux, jus de fruits, serviettes hygiéniques : tous les produits de première nécessité y sont proposés. En raison de la faiblesse des bourses, d’une absence de revenus ou de l’inflation, de nombreux jeunes, précaires, viennent y chercher de quoi se sustenter. À l’image de Magalie, étudiante au conservatoire, pour qui cette aide est parfois la seule solution : « Avec 200 euros de CAF, sans bourse, c’est très compliqué. Venir ici me permet d’éviter de réclamer sans cesse à mes parents, qui ont aussi du mal à suivre. » Sur l’année 2020-2021, un étudiant sur deux estime ne pas avoir mangé à sa faim de façon répétée, d’après une enquête de l’association.
À l’aube des élections législatives, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) promet à la jeunesse une allocation d’un peu plus de 1 000 euros par mois, dans l’objectif de résorber la pauvreté parmi une population peu considérée sous le dernier quinquennat. En 2021, l’Observatoire national de la vie étudiante révélait que 40 % des étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur travaillaient en parallèle de leurs études. Un « boulot » qui influence évidemment la réussite de leur parcours.
Afin d’éviter aux étudiants une telle précarité, la Nupes propose, sur les bases du programme de la France insoumise (FI), une « allocation d’autonomie » de 1 063 euros par mois qui s’appliquerait à tous les jeunes jusqu’à 25 ans. L’an passé, la FI avait déjà proposé une loi visant à étendre le RSA aux jeunes entre 18 et 25 ans, finalement refusée par la majorité.
Pour Samuel, étudiant en parfumerie et présent à l’aide alimentaire, ces 1 063 euros lui permettraient de vivre plus sereinement ses études : « Je ne viens pas d’une famille très à l’aise, et le loyer à Paris est très cher. Cette mesure m’aiderait. Et elle serait aussi utile à ma sœur qui rentre bientôt dans le supérieur. » Même son de cloche pour Magalie : « Je ne sais pas comment on peut mettre en place cette aide, mais je sais que j’y serai évidemment favorable. » D’autant que le taux de pauvreté des 18-25 ans est aujourd’hui près de trois fois plus élevé que chez les 65-74 ans. « C’est difficile de se concentrer sur ses études quand on doit constamment réfléchir à gérer son budget au centime près, estime Alma, étudiante en licence de psychologie. Mille euros, ça pourrait vraiment changer mon quotidien. »
Un droit À coupler au blocage des prix
Chef de file FI dans la 2e circonscription de Rennes et pressenti candidat aux législatives, Tao Chéret, lui-même étudiant en droit, s’est retiré dans le cadre des accords de la Nupes. Il estime que cette allocation pourrait être d’un grand secours : « Objectivement, on voit aujourd’hui que, pour les jeunes en difficulté financièrement, les bourses ne suffisent pas. Cette aide permettrait aux étudiants d’être vraiment autonomes de leur famille, de leurs patrons, pour se nourrir correctement et éviter les situations insupportables où l’on voit des centaines d’étudiants faire la queue pour l’aide alimentaire. » La mesure viendrait, explique-t-il, se coupler « au blocage des prix, par exemple. Le RSA, que l’on souhaite rehausser, viendrait prendre le relais ».
Si cette mesure va dans le bon sens à la quasi-unanimité, Alissa, du syndicat Solidaires étudiant-e-s, estime qu’elle reste insuffisante : « C’est encourageant, mais les étudiants et étudiantes ne peuvent pas payer un loyer et vivre décemment avec 1 063 euros, pas plus que les travailleurs et travailleuses. Cela ne suffira pas à abolir l’exploitation étudiante, les “petits boulots” avec des contrats précaires, qui sont l’une des principales sources d’échec à l’université. » Pour Solidaires, la solution viendrait plutôt d’un salaire étudiant, à hauteur du Smic, au minimum.
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Rodrigo Arenas, « le camp de l’espérance » à l’Assemblée
ActuLégislatives Candidat pour la Nupes dans la 10e circonscription de Paris, qu’il connaît bien, l’ancien coprésident de la FCPE veut porter, outre la volonté de sauver l’école, une autre façon de faire de la politique.
Olivier ChartrainEn ce jeudi de l’Ascension, nous sommes à la lisière sud de Paris, dans cette ceinture de chlorophylle où, entre périphérique et grands boulevards, les espaces verts de la Cité universitaire internationale s’intercalent entre stades et parcs. C’est dans l’un de ces derniers, le parc Kellermann, qu’une petite troupe s’est donné rendez-vous devant une affiche aux couleurs de la Nupes. Sur celle-ci, au-dessus du visage de Jean-Luc Mélenchon, figurent ceux du candidat de la 10e circonscription, Rodrigo Arenas, et de sa suppléante, Ouns Hamdi.
Ballon de foot au pied et blouson sur le dos, il arrive, Rodrigo, que tout le monde n’appelle que par son prénom – et que les lecteurs de l’Humanité connaissent pour avoir lu ses interventions dans nos colonnes, comme coprésident de la FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves). Mais aujourd’hui, pas de tracts, pas de prise de parole : le candidat et ses soutiens se sont donné rendez-vous pour un… pique-nique. « Un moment de convivialité et de cohésion », explique-t-il, avant un grand porte-à-porte prévu le soir. « En France, on a cette culture où militer doit être un sacrifice, reprend-il. Mais c’est fini, ça ! On a des militants sur le pont depuis des mois, qui viennent de tous les horizons, on fait des AG avec 100 ou 150 personnes… On a le droit de se détendre, de se connaître. On doit faire culture commune. On a été trop divisés. »
menu varié
Celles et ceux qui installent nappes et gobelets sur un carré de pelouse, entre jeux pour enfants et terrain de foot, viennent de toute la gauche, d’EELV au PCF en passant par Génération.s, FI, le PS et même le POI (Parti ouvrier international). Le menu est tout aussi varié : pinard, saucisson, houmous et bonbons Haribo. « À la FCPE, on n’a jamais demandé aux gens de quel parti ils étaient ou n’étaient pas , c’est l’école qui nous rassemblait. Même chose avec la Nupes, on sait où on veut aller ensemble : la retraite à 60 ans, le Smic à 1 500 euros net tout de suite, sauver l’école publique… » C’est parce qu’il a touché les limites de l’engagement associatif qu’il a décidé de franchir le pas de la politique nationale : « J’ai vu que beaucoup de solutions venaient de la société civile mais, à force de taper dans un mur comme l’était Blanquer, on comprend qu’il faut passer de l’autre côté. »
Sans changer de vision pour autant : « J’en ai marre qu’on parle à notre place. On ne doit plus se contenter de la délégation de pouvoir – même à gauche, on fonctionne comme ça, depuis toujours ! Nous devons partir des propositions des associations, des syndicats, de la société civile. Ils savent ce dont ils ont besoin. » Il désigne Hugo, son tout jeune directeur de campagne, en pleine partie de pétanque : « Je l’ai connu en 2016, quand il s’est fait virer de son lycée qu’il avait tenté de bloquer pour protester contre la loi travail. On doit créer les conditions pour que les jeunes viennent à la politique en s’affranchissant de nos vieux codes. Et ils sont nombreux dans notre assemblée de campagne. Blanquer, lui, voulait mettre des zéros aux lycéens qui avaient manqué des cours pour aller manifeste r pour le climat ! » Avec Rodrigo Arenas, l’école n’est jamais bien loin. « Un moratoire sur les fermetures de classes sur tout le territoire », voilà la première mesure qu’il souhaiterait voter s’il est élu député, parce que « quand on ferme une école, on ferme un village, on handicape un quartier. Et c’est valable pour l’hôpital et tous les services publics ».
L’hypothèse est sérieuse : dans sa circonscription, il affronte la sortante LaREM Anne-Christine Lang, une proche de Blanquer, rapporteure de la loi « pour l’école de la confiance » , si mal nommée. Mais la gauche y est arrivée en tête au premier tour de la présidentielle. Et, s’il habite en Seine-Saint-Denis, il connaît bien le terrain puisque son père, réfugié chilien arrivé en France à la fin des années 1970, vit ici. Il connaît ces HLM « en brique rouge » où une population paupérisée, souvent âgée, a pris la crise du Covid de plein fouet : « Même ceux qui penchent vers le RN, il faut aller les chercher. Pourquoi on ne leur parle plus ? Ce sont nos voisins, il faut les récupérer, leur apporter des réponses politiques. On n’a pas le choix. Nous sommes le camp de l’espérance, il faut le traduire en actes. On n’a pas le droit de décevoir. »
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Législatives. La Nupes rêve de jeunes enfin égaux
Premier planLa gauche coalisée promet de mettre en place « dès la rentrée 2022 » une allocation d’autonomie mensuelle de 1 063 euros pour les 18-25 ans en études ou en formation.
Cyprien CaddeoUn contraste. D’un côté, les affiches et autres tracts « Macron président des jeunes », slogan clinquant massivement distribué par l’organisation de jeunesse des marcheurs, les « Jam » (Jeunes avec Macron), pendant la campagne présidentielle et au-delà. De l’autre, les images, que chacun a encore bien en tête, de files d’attente de jeunes précaires qui n’en finissent plus de s’étendre, devant les banques alimentaires du pays, constituées en urgence face aux conséquences de la crise sanitaire.
Un jeune sur cinq vit en France en dessous du seuil de pauvreté (réévalué par l’Insee à 1 102 euros en novembre 2021) ; 16 % d’entre eux sont au chômage. Et les moins de 25 ans n’ont toujours pas accès au RSA. « Il y a en France une partie de la jeunesse qui a le droit de voter pour le président mais qui n’a pas le droit au minimum social », résume Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités. Ce n’est peut-être pas pour rien si le « président des jeunes » a été réélu en avril essentiellement par les plus âgés, réalisant ses meilleurs scores chez les plus de 65 ans.
Face à cela, les forces de gauche coalisées dans la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) souhaitent mettre en place « dès la rentrée 2022 » une allocation d’autonomie pour les jeunes, en cas de victoire aux législatives, les 12 et 19 juin. Son montant serait fixé à 1 063 euros mensuels, au niveau du seuil de pauvreté. Elle serait ouverte à tous les jeunes de 18 à 25 ans (voire 16 ans pour les lycéens en formation professionnelle), en études ou en formation.
« À 18 ans, on est majeur légalement, mais pas ce n’est pas vrai économiquement »
L’objectif ? Garantir aux jeunes les meilleures conditions d’apprentissage . « Le constat, c’est que de plus en plus d’étudiants issus des classes populaires sont contraints d’avoir un emploi en parallèle de leurs études, explique Emma Fourreau, elle-même étudiante, coanimatrice des Jeunes insoumis et candidate de la Nupes dans le Calvados. Or on sait que faire une double journée, c’est moins de temps consacré aux révisions, aux devoirs à rendre et au repos. C’est un facteur d’échec. Il ne peut y avoir d’égalité à l’université sans revenu d’autonomie. » La nécessité de travailler pour payer ses charges s’ajoute aux déterminismes sociaux qui pèsent déjà sur les milieux les plus défavorisés, qui ne peuvent profiter du même capital social, culturel et, évidemment, économique que les enfants de cadres supérieurs. Les plus favorisés n’ont pas à se poser la question d’avoir un travail à côté, un temps précieux dans un milieu de plus en plus compétitif après les réformes des dernières années.
À ceux qui n’accèdent jamais aux études supérieures, s’ajoutent aussi ceux qui abandonnent le marathon en cours de route, faute d’argent. Autant de compétences qui s’évaporent. « Le pays a tout intérêt à avoir la jeunesse la mieux formée possible ! clame Léon Deffontaines, secrétaire général du Mouvement jeunes communistes de France (MJCF). L’objectif à terme, c’est que chaque jeune soit en emploi ou en formation. » Parallèlement, les jeunes salariés profiteront d’autres mesures, comme la hausse du Smic à 1 500 euros et la revalorisation des rémunérations pour les alternances ou les apprentissages (ces derniers seront alignés sur le Smic complet).
La mesure reprend ce que proposent de longue date les organisations de jeunesse, comme les Jeunes communistes, chez qui elle s’est appelée « revenu étudiant », ou encore les syndicats lycéens ou universitaires. Imane Ouelhadj, présidente de l’Unef, salue ainsi une mesure qui va « dans le bon sens » : « Quand on est étudiant ou en formation, on est des travailleurs en devenir, donc utiles à la société. À 18 ans, on est majeurs légalement, de plein droit, mais ce n’est pas vrai socialement, ni économiquement. C’est un âge intermédiaire et de dépendance. La proposition de la Nupes nous semble être une mesure qui montre que les jeunes sont partie intégrante de la société, en tant que salariés en d evenir. »
D’autant que la situation reste tout aussi urgente qu’il y a quelques mois : « La crise sanitaire s’est relativement résorbée en termes de cas hospitalisés, mais ses conséquences économiques, elles, ne se sont pas résorbées, reprend Imane Ouelhadj . Or la contribution à la vie étudiante et de campus a augmenté à 95 euros au lieu de 92. C’est 3 euros qui font la différence dans un contexte d’inflation où le prix de l’alimentaire et des loyers augmente déjà. Sur les Crous, les loyers devraient être gelés mais les charges vont augmenter. » Et ce ne sont pas les éventuelles bourses qui suffisent à compenser cela : moins de 20 % des étudiants sont boursiers et plus de la moitié d’entre eux sont à l’échelon zéro bis, c’est-à-dire 1 042 euros sur dix mois, soit 100 euros par mois seulement.
Une mesure financée en partie par la hausse d’impôts sur les gros héritages
Alors, pourquoi ne pas simplement revaloriser les bourses en réformant les échelons ? L’allocation d’autonomie pour les jeunes soulève en effet une critique sur son caractère universel. Faut-il donner 1 063 euros à des jeunes qui ont des parents aisés pour assurer leurs arrières ? N’est-ce pas finalement donner de l’argent à des riches qui n’en ont pas besoin ? « L’idée est de considérer les jeunes comme des adultes autonomes et de troquer une solidarité familiale aléatoire et inégalitaire par une solidarité nationale, où personne n’est exclu du mécanisme, répond le communiste Léon Deffontaines. Un fils ou une fille de bourgeois aura le droit aussi à cette aide, mais par ailleurs ses parents auront payé plus d’impôts et davantage participé à la solidarité nationale qu’aujourd’hui. »
En résumé : à partir du moment où tout le monde participe, à hauteur de ses moyens, à l’effort fiscal, tout le monde a accès aux mêmes droits. Or, l’allocation d’autonomie pour les jeunes serait financée en partie par la hausse des impôts sur les gros héritages et la nouvelle fiscalité sur les entreprises. Prendre au capital pour assurer l’autonomie des travailleurs de demain : du Robin des bois dans le texte.
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Ensemble contre l’exploitation
ChroniqueArthur HayBordeaux, nous sommes plusieurs organisations à réfléchir à cette question, plutôt complexe : comment aider les livreurs de plateformes ? Cette alliance de circonstance se noue sur le manque de moyens intrinsèques à nos organisations, trop spécifiques pour régler un vaste problème qui impacte la société et la vie des gens. L’idée nous est venue en discutant avec l’équipe de la « mission squat » de Médecins du monde Bordeaux. Ils vont dans les squats de la ville pour apporter une aide en lien avec la santé. Certains de ces lieux de vie sont habités uniquement par des livreurs de plateformes. Les occupants ont donné une réponse assez claire sur l’origine de leurs problèmes de santé : leur travail. Blessures mal soignées, journées de plus de 10 heures dans la rue, sur un vélo ou un scooter. Sans compter la fatigue psychologique, qui est très importante.
J’ai fait le même métier et pourtant j’ai du mal à imaginer l’étendue de ce que vivent mes collègues. Privés de droits, ils finissent exploités aux yeux de tous, commandés à distance par des patrons qui déclarent sur tous les tons que vous êtes heureux alors que vous vivez dans un immeuble non chauffé. Immeuble que vous finirez tout de même par regretter quand la police vous en expulsera. À cela s’ajoute « le respect » dont témoignent certains clients : « Dépêche-toi esclave. Je vais te donner un centime, tu ne mérites que ça. » C’est le message qu’a reçu Yaya Guirassy pendant une livraison ; il vient de gagner un procès contre l’abrutie qui lui a écrit ça. Médecins du monde a donc pris la décision d’aborder, à travers la question du travail, le problème de la santé des livreurs de plateformes et des travailleurs des vignes, parqués dans des bidonvilles par les plus grands châteaux du Bordelais.
Etu’Récup est, de son côté, une association qui propose un accompagnement vers la mobilité douce. Depuis quelques années, ses ateliers de réparation de vélos voient de plus en plus de livreurs venir avec des bécanes plus qu’usées car surutilisées, parfois par plusieurs personnes. L’association, qui se donne pour mission la lutte contre la précarité, a donc décidé d’aller au-delà de l’accompagnement mécanique pour ces livreurs. Parmi les idées que nous avons eues, l’une d’elles est en phase de concrétisation : une maison des coursiers où nous pourrons accueillir les collègues pour un accompagnement de santé adapté, avec un espace atelier et une formation à la sécurité. Des permanences syndicales pour aider à créer le lien entre travailleurs sont aussi prévues. Ce sera un lieu officiel, où toutes les organisations qui veulent aider à améliorer la situation peuvent être complémentaires.
Il y a plus d’un an, la mairie de Bordeaux s’est engagée à mettre à notre disposition un lieu. Bien sûr, ce sont les employeurs qui devraient payer pour tout cela. Mais que pouvons-nous attendre d’un modèle économique basé sur l’exploitation ? Il n’y changera pas grand-chose. Pas plus que le gouvernement, qui a officiellement abandonné ces travailleurs à la plus grande des précarités.
la chronique d'arthur hay L'Humanité
Psychiatrie et société
ChroniqueCynthia FleuryLa Chesnaie, haut lieu emblématique de la psychothérapie institutionnelle (avec notamment La Borde, à Cour-Cheverny, et Saumery, à Huisseau-sur-Cosson), est à vendre, son château, ses hectares… et nul ne sait ce que le prochain acquéreur décidera de faire de ce lieu si essentiel à la clinique psychiatrique. Dans Maladies mentales et sociétés XIXe -XXIe siècle (La Découverte, 2022), Nicolas Henckes et Benoît Majerus reviennent sur ce grand temps des années 1970 qui a révolutionné la psychiatrie traditionnelle, l’a extraite de son dogme d’enfermement pour l’orienter vers un soin plus holistique et réflexif, tant pour les patients, leur famille, que les soignants.
Leur enjeu ? Établir une histoire des maladies mentales, prolixe et plurielle, susceptible de prendre en considération ce que les « mad studies » (études folles) nous ont récemment enseigné, mais aussi l’approche des « science and technology studies » (études des sciences et des techniques), ou encore l’historiographie des différentes réformes qui ont défini l’asile psychiatrique. L’ouvrage est synthétique et nous permet de revenir sur les commencements de l’asile, au XIXe siècle, comment de nouvelles géographies de la psychiatrie se sont mises en place depuis la fin des années 1940 ; comment le savoir psychiatrique s’est transformé au fil des siècles jusqu’à solliciter actuellement le champ des neurosciences ; comment le soin et le contrôle des individus ont toujours été liés, et comment tout discours sur la santé mentale est inéluctablement un discours sur les normes de la société et la conception qu’elle promeut, à l’instant T, de la modernité. Mauvaise nouvelle, la psychiatrie demeure l’enfant malmené du temps présent, malgré de multiples tentatives – opérées par les familles, les associations de patients et quelques courants plus philosophiques (de type sciences humaines et sociales) de la psychiatrie – pour contourner sa stigmatisation. Chacun comprendra la nécessité d’opérer des classifications nosographiques, mais elles sont, hélas, trop souvent encore le fruit des préjugés de leur époque et nécessitent donc un regard extrêmement critique pour en user avec efficacité et humanité.
Grâce aux auteurs, nous ferons un instant un pas de côté en prenant connaissance, avec humour bien sûr, du « schizomètre », qui avait été présenté à la Maison rouge en 2010 : l’artiste Marco Decorpeliada, après avoir passé dix années de sa vie dans des hôpitaux psychiatriques français, cherchait à révéler les « similitudes entre le système d’indexation décimal du DSM et celui… du catalogue des sur gelés Picard », ou encore à composer des schizomètres mettant en relation des mondes que tout oppose en apparence, mais que tout réunit par la démence non réfléchie de la classification.
La chronique de Cynthia Fleurypsychiatrie L'Humanité
Atmosphère(s)
ChroniqueMac Macron II, ou la métaphore de l’absent-présent.
Jean-Emmanuel DucoinStratégie Il apparaît, puis disparaît. Il parle, ne dit pas grand-chose. Il est présent, sans présence. Un peu fantomatique, comme en suspens… Mac Macron II ressemble à ce cliché déconcertant, dévoilé lundi 30 mai par sa photographe officielle, Soazig de La Moissonnière, sur lequel nous l’apercevons, seul, déambulant dans une rue de la capitale, en pleine nuit. L’instant aurait été capturé le 19 mai, aux alentours de minuit, rue de Rivoli. Le prince-président marche sur un passage piéton, visiblement en pleine conversation téléphonique. Pas de gardes du corps dans le champ de vision, pas de véhicule officiel, juste quelques badauds qui ne le reconnaissent pas et n’imaginent pas une seconde qui est ce promeneur solitaire qu’ils viennent de croiser. Incroyable métaphore de l’absent-présent.
Mais qu’on ne s’y trompe pas. La mise en scène, voulue et délivrée pour qu’elle soit commentée, s’apparente à une mise en abyme aussi singulière qu’inquiétante. Elle signifie surtout une stratégie politique éminemment réfléchie : comme avant la présidentielle, Mac Macron II laisse filer le temps et retarde ses annonces de « réformes » pour soi-disant remettre la société en mouvement, laissant ainsi peu de prises aux oppositions avant les législatives. Selon le Monde, qui résume assez bien cette situation d’ « atmosphère gazeuse », l’homme « surgit souvent là où on ne l’attend pas », mais « il arrive aussi qu’on attende le chef de l’État et qu’il ne surgisse pas »…
Au-dessous Voilà plus d’un mois que le prince-président a été réélu et le pays est tenu en haleine sur le sens qui sera donné à ce second quinquennat – qui n’a pas démarré. Le 16 avril dernier, à Marseille, il affirmait pourtant : « Je n’ai aucune envie de faire cinq ans de plus. Non, je ne veux pas les faire en plus, je veux complètement refonder. Je veux que ce soient cinq années de renouvellement complet. » Le casting pour y parvenir, nous le connaissons. Du recyclage de ministres. Quant à la première, Élisabeth Borne, pire que désolante, cette nomination était prévisible, donc sans effet. « C’est presque du jamais-vu, commente Frédéric Dabi, directeur de l’Ifop. Il n’y a pas de message passé par le gouvernement. Il n’y a pas d’action susceptible de créer de la mobilisation. On est dans une impression de “beurre mou’’. »
À l’évidence, il doit savoir où il compte aller, mais il se garde bien de l’évoquer clairement. Selon Jean-Luc Mélenchon en personne, cité par le Monde, Mac Macron II « est au-dessous de la main dans ce qu’il entreprend ». Et le candidat à Matignon d’ajouter : « Il donne le sentiment de ne pas être vraiment là. Il y a peut-être de l’épuisement (lié à la campagne présidentielle) et de la sidération car rien ne fonctionne, comme nous (la gauche) en 1983. Tout le monde a une couche de terreau, pas deux. Peut-être ne s’attendait-il pas à tomber sur un os comme moi ! »
Méthode Si ce climat à la fois filandreux et imprécis reste probablement la meilleure tactique pour assurer une majorité présidentielle au Parlement, Mac Macron II a bien sûr compris qu’il n’avait pas le droit à l’erreur lors de ce scrutin fondamental. Le député LaREM Gilles Le Gendre ne cache d’ailleurs pas les réelles intentions : « Il y a une pression, les gens veulent de l’action. Le ressort n’est pas cassé. Après les élections, en juillet, viendra la mise en œuvre d’une feuille de route radicale et profonde, et là, ce sera le tapis de bombes. » Vous avez bien lu… Mac Macron II a promis une « méthode nouvelle », d’autant qu’il a beaucoup à se faire pardonner après cinq années durant lesquelles il a incarné jusqu’à l’absurde une verticalité du pouvoir aussi inefficace que mortifère, plus « prince » que « président ». Seul moyen d’éviter le « tapis de bombes », élire une majorité de gauche les 12 et 19 juin. Au moins, ce serait conforme au souhait des Français, qui espèrent majoritairement que l’élu « ne dispose pas d’une majorité »…
Emmanuel MacronLégislatives 2022Élections 2022Nupes L'Humanité
Sagesse indienne
ChroniqueBhartrhari, ce nom vous dit-il quelque chose ? C’est celui d’un poète de l’Inde ancienne qui s’exprime en sanskrit depuis la première moitié du Vème siècle (ou depuis le début du VIème). Son œuvre ? Un triptyque : Sagesse du monde, Amour, Renoncement. C’est le texte sanskrit le plus anciennement connu en Occident.
Vincent RoyLa sagesse du mondeDe quoi s’agit-il ? D’un manuel de sagesse ? Enfin…oui…mais pas seulement. Revenons à la « conception brahmanique » des choses, comme le note Dominique Fradkine dans sa préface éclairante. « Conception brahmanique » fait ici référence aux « stades de vies ». Ce qui est questionné, c’est bien l’itinéraire de l’homme, d’abord au sein du groupe dit « social » et dans le cadre de son intimité (maître de maison ou courtisan). Il est encore question de son jeu de la séduction, du jeu de l’amour – peut-on, d’ailleurs, considérer l’amour comme un jeu ? Enfin, vient (ou doit venir), le temps de la solitude, de la retraite ascétique c’est-à-dire de la contemplation. Ce dernier stade pourrait être celui de la « délivrance » (ou du moins, de l’aspiration à la délivrance). Ainsi, à la place des « stades de vie » peut-on parler des « buts de vie ». Des choix se présentent, des choix d’existence : ils font partie intégrante des valeurs traditionnelles de l’hindouïsme, soit dit par parenthèse !
Voici donc que, sous forme d’aphorismes, de fables, de maximes, de réflexions, d’observations, le poète passe en revue les qualités de l’homme de bien au regard de la Sagesse du monde. Puis, dans un second temps, vient le lyrisme avec Amour – avec l’amour devrait-on dire. Son triomphe est célébré. On pense à La Fontaine qui, 12 siècle plus tard, le concevait (je parle de l’amour), comme une volupté de plus, une volupté comme une autre, celle-ci excédant toutes les autres. Le poète Bhartrhari, sur ce chapitre, est parfois amer, néanmoins. Désenchanté, si l’on préfère. Il argue des effets toxiques du désir.
Enfin vient le temps du Renoncement. Epuisé par le cycle des renaissances (stades de vie), la voie de l’ascétisme s’ouvre. Retrouver (plutôt trouver) concentration et stabilité intérieure sont le but ultime. Rechercher l’absolu !
La chronique littéraire de Vincent Roypoésieinde L'Humanité
«Le monde associatif n’est pas rancunier, il veut de la confiance»
EntretienLes associations espéraient un interlocuteur au gouvernement : raté. À l’heure où son principal réseau, le Mouvement associatif, repart en campagne pour renforcer le secteur, sa présidente, Claire Thoury, appelle à rompre avec le climat de défiance du précédent quinquennat.
Stéphane GuérardBaisse des dons de 30 % en 2021 par rapport à 2020. Diminution du bénévolat de 15 % sur la même période. Et aucun référent au gouvernement. Ces dernières semaines ont apporté leur lot de mauvaises nouvelles. Pas de quoi faire perdre son ton revendicatif au Mouvement associatif, principal réseau du secteur, nous explique sa présidente Claire Thoury.
En septembre dernier, vous aviez appelé les adhérents des associations à reprendre le chemin de structures fragilisées par deux années de crise sanitaire. Le mauvais indicateur de l’engagement bénévole vous inquiète-t-il ?
Le monde associatif a perdu des forces durant la crise Covid. Il est encore trop tôt pour savoir si la perte de bénévole est conjoncturelle ou structurelle car nous faisons face à deux phénomènes. Nous voyons des responsables d’association âgés, échaudés par la crise sanitaire ou en quête de temps pour eux, qui ont envie de passer la main. Ça ne date pas d’hier mais ça s’accélère. Dans le même temps, nous avons accueilli de plus en plus de nouveaux bénévoles, souvent jeunes, venus en nombre lors de la crise Covid pour faire vivre les solidarités. Mais leurs envies d’engagement, centrées sur une cause, une action, sont différentes de celles de leurs aînés. Parce qu’ils sont déjà dans la vie active ou parce qu’ils sont attachés à des actions concrètes, ponctuelles, ils ne veulent pas faire comme leurs aînés, pour qui il s’agissait d’abord de s’engager auprès d’une organisation, sans compter son temps.
Comment les associations s’adaptent-elles ?
On pourrait en rester à un discours critique et normatif sur le bon ou le mauvais engagement. On peut aussi se questionner sur les meilleures manières de leur faire une place. Comment faire évoluer les actions ? Quels épanouissements en retirer ? Répondre à ces questions, c’est renforcer le projet de l’association. Entre les aînés qui partent et les jeunes qui arrivent, ça bouscule tout le monde.
Économiquement, le monde associatif est-il sorti des turbulences de la crise Covid ?
Je le crois. En 2021, 65 000 associations ont été créées, ce qui est un bon chiffre. Quant aux 152 000 structures qui salarient au moins une personne, elles ne perdent plus d’emploi et recommencent à en créer. Cette situation demeure diverse selon les secteurs. Si le sanitaire et social ne s’est jamais arrêté ces deux dernières années, le sport, le tourisme ou la culture ont été fortement ralentis, voire arrêtés. Selon le dernier pointage d’ESS France, l’économie sociale et solidaire (ESS) a créé 3 % d’emplois en plus l’an dernier. Comme les associations représentent 80 % des emplois l’ESS, elles ne doivent pas y être pour rien.
Vous avez exprimé votre grande déception de voir la vie associative et l’ESS privées d’interlocuteur identifié au gouvernement. Espérez-vous de meilleures nouvelles pour les législatives ?
Pour nous, d’une élection à l’autre, le fil rouge demeure la confiance. La crise sanitaire a été hyperviolente pour les associations qui ont pourtant répondu présentes, de la distribution alimentaire au déploiement de la vaccination… Nous attendons un vrai plan de soutien aux associations, avec la promulgation d’une loi pluriannuelle de financements renforçant le fonds de la vie associative, réaffirmant le principe de la subvention. Nous demandons une stratégie nationale de l’engagement, qui assure les crédits en faveur du service civique, qui transforme l’exonération fiscale liée à l’adhésion à une association en crédit d’impôt…
Pourquoi parlez-vous de renouer la confiance ?
Les acteurs associatifs partagent le sentiment d’avoir été défiés par les pouvoirs publics. Le précédent quinquennat s’est ouvert sur la suppression des contrats aidés, sans consultation, et s’est achevé par l’imposition de la Contrat d’engagement républicain (dans la loi « séparatisme », ndlr) qui fait peser des risques sur la liberté d’action associative. Ce nouveau quinquennat ne peut continuer sur un tel manque de concertation. Quand des gens créent une association pour porter une action, une cause, c’est pour exprimer un besoin exprimé sur un territoire. Lorsque ces personnes tapent à la porte des pouvoirs publics, ce n’est pas pour se faire plaisir, mais pour alerter, proposer, discuter. C’est ça, l’utilité des corps intermédiaires. Mais nous ne sommes pas rancuniers. Nous envisageons une nouvelle relation de confiance avec les pouvoirs publics. Car nous sommes convaincus que l’association porte un modèle pertinent : il n’est pas lucratif, ne cherche pas à s’enrichir, ni ne verse de dividendes. L’association est lieu où l’on dépasse les désaccords personnels pour porter un intérêt commun.
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Ce que redoute Emmanuel Macron
ÉditorialSébastien CrépelQuelle logique improbable a conduit à faire cohabiter dans un même gouvernement Pap Ndiaye et Gérald Darmanin ? Un historien réputé, pour lequel le « racisme structurel » et les violences policières sont des réalités à reconnaître et à combattre, aux côtés de l’homme qui trouve Marine Le Pen « trop molle ». La raison de cet attelage tient en cinq lettres : Nupes. Sans l’accord scellé entre toutes les composantes de gauche dans la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, jamais Jean-Michel Blanquer, le pourfendeur de « l’islamo-gauchisme » et du « wokisme », ces inventions de droite, n’aurait dû céder la place à son antithèse, un universitaire spécialiste de la condition noire et des discriminations.
Depuis le 7 mai et l’officialisation de l’alliance autour de Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron a un problème qui chamboule ses plans pour les législatives. Pour une majorité de Français (57 %), la gauche est en mesure de gagner les élections, selon un récent sondage Ipsos. La composition du gouvernement d’Élisabeth Borne s’en ressent. Plusieurs de ses ministres ne sont là que pour donner le change et doivent leur nomination à l’apparition de la Nupes dans le paysage politique. Pap Ndiaye fait partie de ceux-là, parmi d’autres qui n’ont « de gauche » que les références sur leur CV des cabinets dans lesquels ils ont fait carrière. L’arbre « décolonial » cache ainsi une forêt de ministres conservateurs et rétrogrades aux postes stratégiques.
Le but de l’opération Pap Ndiaye est de réinstaller, avec la complicité de l’extrême droite, le duel Emmanuel Macron face à Marine Le Pen, autour des opinions supposées du nouveau ministre, dont la nomination est une véritable aubaine pour le Rassemblement national. L’extrême droite et la droite « républicaine » dans son sillage font mine de voir dans le gouvernement un Conseil des soviets dans lequel se serait glissé Malcolm X. Et de dénoncer, à coups d’accusations grotesques et, pour tout dire, racistes, le danger pour la République que représenterait l’accession d’un lecteur de Frantz Fanon et d’Aimé Césaire à la tête de l’éducation nationale. Pendant ce temps, perdu en polémiques aussi ridicules que venimeuses – dans le droit-fil de celle sur le burkini à Grenoble –, le débat public est détourné des solutions aux préoccupations essentielles auxquelles l’apparition de la gauche unie avait redonné pleinement droit de cité, à l’instar des salaires, des prix et des retraites.
Que personne ne s’y trompe : la gauche et ses électeurs n’ont rien à gagner à se laisser distraire des combats sociaux, comme on essaie de les y inciter pour mieux les diviser et les démobiliser. La France aisée acquise à Emmanuel Macron, elle, ne s’y laissera pas prendre, et ne votera pas pour ou contre le burkini, pour ou contre le « wokisme », mais pour la retraite à 65 ans, pour la baisse des « charges » et des impôts qui la touchent. À l’inverse, une majorité de députés de gauche se gagnera si la conviction l’emporte que le Smic net à 1 500 euros est possible dès le 1er juillet pour faire face à l’inflation sur les produits de la vie courante, ou que l’on peut partir à la retraite à 60 ans avec une bonne pension pour laisser son emploi à un jeune. Ce sont ces débats que redoutent Emmanuel Macron et Élisabeth Borne. Il reste deux semaines avant le premier tour pour les y contraindre.
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Abad, Darmanin et consorts... Le gouvernement Borne naît sous le signe des scandales
ActuLa nomination d’Élisabeth Borne et des ministres confirme l’ancrage à droite et la pure logique macroniste. Une équipe déjà minée par plusieurs scandales, avec un garde des Sceaux mis en examen et un transfuge de LR accusé de viol. Et les attaques contre la gauche traduisent surtout une crainte d’être battu aux législatives.
Benjamin KönigPas moins de trois semaines pour constituer péniblement un gouvernement, mais moins de trois jours pour qu’éclate le premier scandale : le second quinquennat d’Emmanuel Macron débute décidément dans une atmosphère de contestation, à trois semaines seulement des élections législatives et après une élection présidentielle dont le chef de l’État a sciemment escamoté la campagne. À la suite de sa prise de fonction, la nouvelle première ministre, Élisabeth Borne, a voulu placer son action sous le signe de la cause féminine. C’est mal parti.
Damien Abad : la Macronie n'était pas au courant
Le 21 mai, Mediapart a révélé le témoignage de deux femmes qui accusent de viol le nouveau ministre des Solidarités, Damien Abad. Les récits particulièrement sordides porteraient sur des faits remontant à 2010 et 2011, et illustrent la difficulté de prendre la parole et porter plainte dans de telles situations. L’une d’elles a porté ses accusations à la connaissance de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, le 13 mai, lequel a ensuite alerté les partis LR et Renaissance, soit l’ancien et le nouveau mouvement de Damien Abad, celui-ci faisant d’ailleurs figure de principale « prise de guerre » à droite. L’autre femme, malgré des hésitations relatées par Mediapart, avait porté plainte en 2017 et celle-ci a été classée sans suite, faute de preuves suffisantes.
Pour l’heure, le ministre nie les faits et « affirme avec force que les relations sexuelles qu’(il a) pu avoir ont toujours reposé sur le principe du consentement mutuel », et use sans vergogne de son handicap pour se défendre, parlant « d’actes ou des gestes qui me sont tout simplement impossibles en raison de mon handicap ».
Du côté de la Macronie, on assure n’être pas au courant, malgré le signalement de l’observatoire : « Je n’ai pas plus d’éléments que le fait que l’affaire a été classée sans suite. Je peux vous assurer que, s’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à nouveau saisie, on en tirera toutes les conséquences », a réagi ce dimanche Élisabeth Borne.
Plutôt gênant pour un garde des Sceaux
Or, le cas Damien Abad vient s’ajouter à celui du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, reconduit par Emmanuel Macron dans sa fonction. Car le non-lieu et le classement sans suite dans les deux affaires qui le concernent n’occultent en rien son comportement sexiste et les accusations d’avoir profité de sa position dominante d’élu pour obtenir des faveurs sexuelles. Un climat malsain encore entretenu par les déclarations de Stanislas Guerini, nommé ministre de la Fonction publique, qui avait défendu la semaine dernière le député marcheur Jérôme Peyrat, parlant « d’honnête homme » pour un élu condamné pour violences volontaires sur son ex-compagne. Avant de faire amende honorable, contraint et forcé par la polémique née de ses propos.
Enfin, reste le cas d’Éric Dupond-Moretti, mis en examen, et dont les soupçons de prise illégale d’intérêts sont suffisamment graves pour que le ministère public ait demandé, le 10 mai, le renvoi devant la Cour de justice de la République pour un procès. Plutôt gênant pour un garde des Sceaux à qui il est reproché d’avoir usé de sa fonction pour régler des comptes judiciaires avec des magistrats.
14 membres sur 27 déjà dans le gouvernement Castex
Voilà qui augure bien mal d’un gouvernement nommé pour poursuivre la casse entreprise lors du précédent quinquennat, et dont les figures principales aux postes clés ont été reconduites : Bruno Le Maire à Bercy (secondé au budget par Gabriel Attal, ex-porte-parole), Gérald Darmanin à l’Intérieur. Une équipe profondément ancrée à droite, dont 14 membres sur 27 faisaient déjà partie du gouvernement de Jean Castex, ce qui donne lieu à un petit jeu de chaises musicales : Sébastien Lecornu à la Défense, Olivier Véran aux Relations avec le Parlement, Clément Beaune à l’Europe, Gabriel Attal au Budget, Marc Fesneau à l’Agriculture, Olivier Dussopt au Travail, Brigitte Bourguignon à la Santé. Hormis l’historien Pap Ndiaye à l’Éducation, Catherine Colonna aux Affaires étrangères et donc Damien Abad, les autres entrants sont tous de purs macronistes : Stanislas Guerini (Fonction publique), Yaël Braun-Pivet (Outre-mer, ancienne présidente de la commission des Finances de l’Assemblée) ou Olivia Grégoire (porte-parole).
Enfin, deux femmes ont été nommées auprès d’Élisabeth Borne pour mener à bien l’opération communication sur l’écologie : Amélie de Montchalin et Agnès Pannier-Runacher, authentiques néolibérales. « Amélie de Montchalin n’a jamais manifesté le moindre intérêt pour l’écologie », a cinglé Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV. « Nous devons rattraper le temps perdu », a déclaré la ministre de la Transition énergétique : étrange aveu de l’inaction du chef de l’État au cours de son premier quinquennat. Plusieurs absences ont par ailleurs été remarquées : le logement, la ville, le tourisme, l’industrie et les transports. « Pas de ministre du Logement. Tout ça en pleine crise du pouvoir d’achat, alors que le logement est le premier poste de dépense des Français ! » a pointé Ian Brossat, porte-parole du PCF et adjoint à la maire de Paris sur le sujet. Ce à quoi l’Élysée a répondu, assurant que ce domaine relevait de la transition écologique et qu’un secrétaire d’État pourrait « éventuellement » voir le jour après les législatives. Les quatre millions de mal-logés en France apprécieront le terme.
Le premier Conseil des ministres est prévu ce lundi, sans ordre du jour établi. Mais, selon Élisabeth Borne, la priorité sera donnée au pouvoir d’achat, avec une loi de finances rectificative prolongeant notamment le « bouclier tarifaire » et le « chèque carburant » mis en place à la fin du premier quinquennat. Puis un projet de loi porté par Bruno Le Maire qui sera « le premier texte examiné par la nouvelle Assemblée nationale », a-t-elle déclaré dans un entretien au Journal du dimanche. Entretien où elle fait part de son engagement « sur le terrain, mobilisée pour gagner » les élections législatives. À ce sujet, elle a attaqué violemment Jean-Luc Mélenchon, l’accusant de ne pas « respecter les institutions ». Le signe d’un exécutif fébrile, qui voudrait bien escamoter ces élections pour composer une nouvelle Assemblée à sa main. Voilà le véritable mépris des institutions.
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Gouvernement d’intérim
ÉditorialMaud Vergnol« Plus rien ne doit être comme avant », jurait la main sur le cœur Emmanuel Macron, au soir du premier tour de la présidentielle. On allait voir ce qu’on allait voir, sur le climat, le social… finalement livrés à un trio de technocrates dans un gouvernement Borne qui reconduit treize membres du précédent, incarnations de la maltraitance sociale, avec les postes clés laissés aux barons de la droite. Le locataire de l’Élysée jugeait aussi, fut un temps, qu’ « un ministre mis en examen doit démissionner ». Éric Dupond-Moretti, qui l’est depuis juillet 2021 pour « prise illégale d’intérêts », reste à son poste. Au ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, encore visé par une enquête pour viol, continuera à diriger la lutte contre les violences sexuelles ! Quant à Damien Abad, l’ex-chef de la prétendue « opposition de droite », il est nommé ministre des Solidarités, en dépit d’un signalement pour des faits présumés de viol adressé à LaREM et LR.
Même la nomination de l’intellectuel Pap Ndiaye, livré sciemment en pâture à l’extrême droite, sonne désagréablement faux. Le penseur du racisme structurel, l’un des plus grands spécialistes français de la condition noire, des violences policières, qu’il n’a cessé d’éclairer avec brio, succède au chasseur de sorcières et sa croisade « anti-woke ». Comprendra qui voudra le cynique coup de billard à trois bandes du locataire de l’Élysée…
L’essentiel du projet Macron II est ailleurs, dans ce remarquable oxymore formulé par la nouvelle première ministre. Élisabeth Borne défend donc le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ». C’est beau comme du Macron, qui devrait aujourd’hui, lors du premier Conseil des ministres, donner la feuille de route de la casse sociale à venir : retraite à 65 ans, conditionnement du RSA à du travail gratuit, 10 milliards d’économies sur le dos des collectivités locales, nouvelle cure d’austérité quand l’État social s’effondre, que les services d’urgences ferment les uns après les autres…
Heureusement, pour la première fois depuis l’inversion du calendrier électoral, ce scénario n’a rien d’inéluctable. La Nupes rend possibles l’échec de Macron et l’espoir d’ouvrir une nouvelle page de progrès social, le vrai. Cet autre chemin est à portée de vote.
Élisabeth Borne défend le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ».
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Pap Ndiaye, la surprise qui déchaîne l’extrême droite
ActuNommé ministre de l’Éducation nationale, il semble être à l’opposé de Jean-Michel Blanquer. L’historien est depuis la cible d’un déferlement de haine et de propos racistes.
Diego Chauvet« I ndigéniste assumé », selon Marine Le Pen. « Militant racialiste et anti-flics », selon Jordan Bardella. Pour le porte-parole du RN, Julien Odoul, un « militant immigrationniste ». Pour Éric Zemmour, il va « déconstruire l’histoire de France »… Sitôt connue la nomination de Pap Ndiaye à la tête du ministère de l’Éducation nationale dans le nouveau gouvernement, l’extrême droite s’est déchaînée. Et elle n’est pas la seule. Certains membres de la droite LR ont tenu des propos de la même teneur. Ainsi, Éric Ciotti a fustigé un « adepte de l’islamo-gauchisme ». Directeur du musée de l’Histoire de l’immigration, historien spécialiste d’histoire sociale des États-Unis et des minorités, Pap Ndiaye a été la surprise et le principal « coup » politique d’Emmanuel Macron dans la composition du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne. Pour autant, s’il a été ciblé avec autant de véhémence par l’extrême droite, c’est bien en raison du champ de ses recherches, et par racisme. À gauche, malgré les critiques en règle contre la continuité qui s’instaure avec le quinquennat précédent, les leaders politiques sont plutôt montés en défense du nouveau ministre de l’Éducation nationale : « Une audace, la nomination d’un grand intellectuel, monsieur Pap Ndiaye », a ainsi twitté Jean-Luc Mélenchon, le 20 mai. « L’extrême droite reproche à Pap Ndiaye ses études sur le racisme en France, a également réagi le porte-parole du PCF, Ian Brossat. Sans réaliser sans doute que le déchaînement nauséabond de propos racistes qu’elle répand depuis 24 heures lui donne raison sur toute la ligne. » « Quelle nomination de ministre en France a suscité un tel immédiat déferlement de haine ? » a interrogé l’ancienne ministre de la culture Aurélie Filippetti.
couper l’herbe sous le pied à la gauche
Si la gauche est montée en défense face aux attaques racistes visant le nouveau ministre, elle n’en est pas moins critique sur son aventure dans le gouvernement macroniste. « Que va-t-il faire dans cette galère ? » juge ainsi Julien Bayou sur RMC, même s’il concède que l’on « peut se réjouir du désaveu cinglant pour Jean-Michel Blanquer ». C’est bien là que se situe le « coup » politique d’Emmanuel Macron. Avec Pap Ndiaye, il semble prendre un virage à 180 degrés, alors que Jean-Michel Blanquer était l’un des principaux agitateurs du débat politique autour de l’« islamo-gauchisme » à l’université. Pap Ndiaye change la donne en la matière, mais jusqu’où et dans quel but ? Probablement, pour la Macronie, celui de couper l’herbe sous le pied à la gauche avant les législatives en envoyant un signal à ses électeurs et en tentant de remédiatiser un affrontement avec l’extrême droite, plutôt que de débattre social et écologie avec la Nupes. Le piège risque de se retourner contre le nouveau ministre, qui devra suivre les instructions de l’Élysée et Matignon. À travers sa nomination, qui prend de court les milieux enseignants et universitaires, Emmanuel Macron tentera ainsi de faire avaler ses projets de privatisation de l’enseignement. Jean-Luc Mélenchon l’a souligné ce dimanche sur RTL : « Quand on entre dans un gouvernement, on applique la politique de ce gouvernement. (…) L’objectif, c’est la privatisation maximale de l’école, avec des établissements en compétition les uns avec les autres. »
Pap Ndiayeministère de l'Education NationaleGouvernement Borneracisme L'Humanité
Damien Abad, de l’opposition au ministère des Solidarités
ActuJusque-là patron des députés LR, le nouveau ministre les abandonne en rase campagne pour rejoindre la macronie.
Cyprien Caddeo« Je regrette qu’à l’infidélité s’ajoute l’inélégance de ce départ. C’est de l’opportunisme politique et électoral. Je n’aime pas quand on change d’équipe en cours de match. » Voilà ce que disait le patron des députés LR Damien Abad en février dernier, à propos du transfert d’Eric Woerth en Macronie. Et voilà pourtant le même Damien Abad qui franchit le pas à son tour et rejoint le gouvernement Borne, trois mois plus tard. Le député de l’Ain constitue la principale - la seule, en fait - « prise de guerre » de Macron dans ce nouveau gouvernement. Mais elle est loin d’être anecdotique, compte tenu du rôle de chef d’un groupe d’opposition qu’il tenait depuis 2019. Damien Abad ne mâchait d’ailleurs pas ses mots contre le chef de l’État, en janvier dernier, dénonçant sa « trumpisation » après ses propos sur les non-vaccinés qu’il fallait « emmerder » : « c’est un populisme froid et calculateur, le président a fait une rechute », disait-il alors.
Sans rancune donc. À 42 ans, Damien Abad est nommé ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées. Un dossier qui lui tient à cœur, lui-même étant atteint d’arthrogrypose, une maladie rare qui lui paralyse les articulations des bras. Cela ne l’a pas empêché de mener une solide carrière, élu plus jeune député européen de la délégation française, en 2009, à seulement 29 ans. En 2012, ils faisaient partie des députés UMP les moins farouchement opposés au mariage pour tous, aux côtés d’un certain Édouard Philippe. Candidat à sa réélection dans l’Ain, il devra ferrailler contre son ancienne famille politique, qui s’est empressée d’investir un autre candidat, Julien Martinez.
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Dupond-Moretti, poursuivi mais reconduit à la Justice
ActuLe garde des Sceaux, dont le ministère public de la CJR a demandé le renvoi devant la Cour le 10 mai pour des soupçons de «prises illégales d’intérêts», est maintenu dans ses fonctions.
Julia HamlaouiLes jours de mai se suivent mais ne se ressemblent pas vraiment pour Eric Dupond-Moretti. 10 mai : le ministère public de la Cour de justice de la République (CJR) annonce avoir requis son renvoi devant la Cour pour des soupçons de « prises illégales d’intérêts » dans le cadre de ses fonctions de Garde des sceaux. 22 mai : Emmanuel Macron et Élisabeth Borne décident malgré tout de le reconduire au ministère de la Justice. « Le piètre bilan d’un ministre en plein conflit d’intérêts n’aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l’incompréhension », commente le syndicat de la magistrature.
Eric Dupond-Moretti maintenu au poste de GDS. Le piètre bilan d'un ministre en plein conflit d'intérêts n'aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l'incompréhension. Mais en définitive, c'est surtout les justiciables qui en subiront les conséquences
— SMagistrature (@SMagistrature) May 20, 2022
Dès l’annonce du gouvernement Castex à l’été 2020, la nomination de l’avocat médiatique avait suscité la polémique du fait de son implication dans certains dossiers. Dans la foulée, des plaintes de syndicats de magistrats et de l’association anticorruption Anticor, dénonçant deux situations de conflit d’intérêts depuis son arrivée à la Chancellerie, sont déposées. Celles-ci donnent lieu à l’ouverture d’une information judiciaire. Au final, Eric Dupond-Moretti a été mis en examen en juillet 2021 mais n’avait pas démissionné pour autant. Deux de ses interventions en tant que ministre sont en cause. D’abord, le déclenchement d’une enquête le 31 juillet 2020 à l’encontre de trois magistrats du Parquet national financier qui avaient fait éplucher ses factures téléphoniques détaillées («fadettes») quand il était encore une star du barreau. Ensuite, l’engagement de la même procédure, le 18 septembre suivant, contre un juge d’instruction précédemment en fonction à Monaco qui avait mis en examen l’un de ses ex-clients et dont il avait fustigé les méthodes de « cow-boy ». Mais le tout semble ainsi ne poser aucun problème au chef de l’État.
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Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactions
Le nouveau gouvernement d'Elisabeth Borne (retrouvez en lien les profils des différents ministres) :
- Bruno Le Maire reste à Bercy, au poste de ministre de l’économie et des finances, et de la souveraineté industrielle et numérique.
- Gérald Darmanin conserve son poste de ministre de l’intérieur.
- Catherine Colonna est nommée au ministère de l’Europe et des affaires étrangères. Elle remplace Jean-Yves Le Drian.
- Eric Dupond-Moretti reste au ministère de la justice.
- L’historien Pap Ndiaye est nommé ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse.
- Sébastien Lecornu est nommé ministre des armées. Il succède ainsi à Florence Parly.
- Brigitte Bourguignon est nommée ministre de la santé et de la prévention.
- Olivier Dussopt est nommé ministre du travail, du plein-emploi et de l’insertion. Il remplace Elisabeth Borne, qui dirige désormais le gouvernement.
- Rima Abdul Malak est nommée ministre de la culture. La conseillère culture d’Emmanuel Macron remplace Roselyne Bachelot.
- Sylvie Retailleau est nommée ministre de la recherche, de l’enseignement supérieur et de l’innovation.
- Amélie de Montchalin nommée ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires.
- Damien Abad est nommé ministre des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées.
- Marc Fesneau est nommé ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Il succède ainsi à Julien Denormandie.
- Stanislas Guerini est nommé ministre de la fonction publique. Il prend la place d’Amélie de Montchalin.
- Yaël Braun-Pivet est nommée ministre des outre-mer.
- Agnès Pannier-Runacher est nommée ministre de la transition énergétique.
- Amélie Oudéa-Castéra est nommée ministre des sports et des Jeux olympiques.
- Olivier Véran est nommé ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et de la vie démocratique.
- Gabriel Attal est nommé ministre délégué chargé des comptes publics.
- Franck Riester est nommé ministre chargé du commerce extérieur.
- Olivia Grégoire est nommée porte-parole du gouvernement. Elle succède à Gabriel Attal.
- Clément Beaune est nommé secrétaire d’Etat chargé de l’Europe.
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Agnès Pannier-Runacher, de l’industrie à la transition énergétique
ActuCelle qui vantait les «bonnes affaires» à faire en Bourse au début de la pandémie hérite de la transition énergétique.
Cyprien CaddeoExit les profils « écologistes » type Nicolas Hulot ou Barbara Pompili. C’est Agnès Pannier-Runacher, anciennement à l’Industrie, qui hérite de la transition énergétique, qui devrait inclure les transports et le logement. Fidèle du président, cette dernière admettait avoir une « culture politique presque nulle » avant son engagement à En Marche.
La « magie » des trois huit à l’usine
Pour la culture écologique, ce n’est guère mieux : peu loquace sur le sujet, elle s’est surtout illustrée au gouvernement durant le krach boursier de mars 2020, en pleine pandémie, déclarant : « c’est plutôt le moment de faire des bonnes affaires en Bourse aujourd’hui ». Puis, en octobre 2021, lorsqu’elle louait la « magie » ressentie quand on fait les trois huit à l’usine…
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En 100 jours, l’Ukraine a perdu 20 % de son territoire
DécryptageDéclenchée le 24 février, l’invasion russe commence à peser très lourd sur la population ukrainienne. Outre les dizaines de milliers de morts, l’intégrité territoriale du pays est brisée. Une issue diplomatique est-elle encore possible ? Décryptage.
Vadim KamenkaLe 24 février, Vladimir Poutine prononçait un discours annonçant qu’une « opération militaire spéciale » avait été lancée en Ukraine. Un euphémisme pour parler de l’invasion du pays voisin. Au bout de cent jours de combats et de bombardements, la Russie « occupe 20 % du territoire ukrainien », a affirmé, jeudi, Volodymyr Zelensky devant le Parlement luxembourgeois.
Le président ukrainien estime que l’occupation russe a atteint 125 000 km2 (contre 43 000 km2 en 2014), après avoir conquis une partie du Donbass (Izioum, Volnovakha) et du littoral (Marioupol, Kherson…), le long des mers Noire et d’Azov. Une avancée qui leur assure une continuité stratégique jusqu’à la Crimée.
Désormais, les affrontements se concentrent dans le Sud-Est, autour de Zaporijia, Avdiïvka, et dans l’Est, à Severodonetsk, Kramatorsk, Lyssytchansk, Sloviansk. En plus du nombre de morts toujours tabou, qui avoisinerait 40 000 selon plusieurs experts, les chiffres humanitaires sont de plus en plus inquiétants : 5,2 millions d’enfants ont besoin d’aide, selon l’Unicef. Par ailleurs, on compte 13 millions de déplacés et de réfugiés.
Les objectifs ont-ils évolué ?
Lors de son discours, il y a donc cent jours, Vladimir Poutine avait donné trois objectifs : défendre les Républiques autoproclamées de Lougansk et de Donetsk (LNR et DNR) dans le Donbass, dont il venait de reconnaître l’indépendance ; dénazifier et démilitariser l’Ukraine. Dans les premiers jours, l’hypothèse d’une offensive éclair pour faire tomber le régime de Kiev a été avancée, trois fronts ayant été ouverts simultanément : au nord vers la capitale Kiev, à l’est et dans le Sud avec près de 150 000 hommes mobilisés.
Fin mars, une autre phase a débuté sur le plan militaire, en se concentrant sur le Donbass et le littoral ukrainien. Cette nouvelle stratégie visait clairement à reprendre les limites administratives des régions de Lougansk et de Donetsk. Cette conquête « est en passe d’être remportée au prix d’un sacrifice humain considérable. Des milliers de civils sont morts. Quant aux soldats, on a dépassé les pertes de l’intervention soviétique en Afghanistan (20 000 morts entre 1979 et 1989 – NDLR), qui a traumatisé des générations », affirme un député russe.
Côté ukrainien, le discours d’une victoire à tout prix est-il encore tenable ? Si, ces dernières semaines, il a été souvent répété par le président et ses ministres, puis relayé par une partie des dirigeants occidentaux, sur le terrain la situation est de plus en plus difficile. On entre dans une guerre d’usure. Severodonetsk est « occupée à 80 % » par les forces russes, a confirmé le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï.
Les États-Unis, l’Otan et la Russie se livrent une guerre « par procuration »
Dans une récente tribune, publiée par la revue Russia in Global Affairs, Dmitri Trenin, l’ancien directeur du centre Carnegie à Moscou, juge que « la confrontation entre la Russie et les pays occidentaux, qui se développe depuis 2014, s’est transformée en une confrontation active avec le début de l’opération militaire russe en Ukraine. En d’autres termes, le “grand jeu” a cessé d’être un jeu. (…) Le danger d’escalade dans le sens d’une collision directe, cependant, non seulement existe, mais augmente ».
La position de Washington a évolué au rythme du conflit. Le premier tournant a été réalisé lors de la visite en Pologne de Joe Biden. Dans un discours prononcé à Varsovie, fin mars, le président des États-Unis, qui saluait les sanctions à l’égard de la Russie, tint un discours résolument guerrier. Après avoir affirmé : « Nous sommes à vos côtés », évoqué un combat entre « la démocratie et l’autocratie », il a qualifié Vladimir Poutine de « dictateur » et affirmé : « Cet homme ne doit pas rester au pouvoir. »
Si le président des États-Unis a exclu la création d’une zone d’exclusion aérienne et une intervention directe, les ventes d’armes, l’aide financière et de renseignements n’ont alors cessé de croître. Dans un accord transpartisan, le pays a débloqué 40 milliards de dollars pour financer l’effort de guerre ukrainien. Et les gouvernements européens se sont joints à l’envoi d’armes lourdes.
Mardi, après plusieurs semaines d’hésitation, le président états-unien a annoncé la livraison de systèmes de lance-missiles Himars (High Mobility Artillery Rocket System) d’une portée de 80 kilomètres, afin de changer le rapport de forces militaire sur le terrain.
Cette dernière livraison a été dénoncée par Moscou. « La ligne des États-Unis est de combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien. De telles livraisons n’encouragent pas les dirigeants ukrainiens à vouloir relancer les négociations de paix », a réagi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. La réponse du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a été immédiate : « C’est la Russie qui attaque l’Ukraine, pas l’inverse. Pour être clair, la meilleure manière d’éviter une escalade est que la Russie mette fin à l’agression et à la guerre qu’elle a lancées », et de garantir cependant que les systèmes de lance-missiles Himars ne seront pas utilisés pour viser des cibles en territoire russe. En attendant, Washington s’attend à une guerre qui pourrait bien durer « de nombreux mois ».
Face à cette situation, les forces russes ont bombardé, jeudi, plusieurs lignes de chemin de fer dans la région de Lviv (Ouest), par où arrivent notamment les armes livrées à l’Ukraine par les pays occidentaux. Pour Dmitri Trenin, « plus la guerre en Ukraine se prolonge, plus le risque d’accident ou d’incident nucléaire est grand. Et avec la stratégie de l’administration Biden visant à “affaiblir” la Russie par l’ampleur des livraisons d’armes, y compris des missiles antinavires, et les révélations de l’aide des services de renseignements américains à l’Ukraine, il est clair que les États-Unis et l’Otan sont dans une guerre par procuration avec la Russie ».
Une issue diplomatique est-elle encore possible ?
« Pour l’instant, il est clair que Poutine n’a pas de gages suffisants pour négocier », note l’ancien ambassadeur de France en Russie et directeur de recherche à l’Institut des relations internationales et stratégiques, Jean de Gliniasty.
À Moscou, plusieurs diplomates et députés russes estiment qu’une première phase militaire du conflit est sur le point de s’achever. « Un arrêt de l’offensive est à prévoir. Une fenêtre diplomatique va s’ouvrir durant l’été. Sur le terrain, elle ne sera pas favorable aux Ukrainiens. Les Russes devront aussi faire des efforts. Mais elle est nécessaire pour éviter, en cas de contre-offensive, une réponse beaucoup plus dure de la part du Kremlin. Je veux dire des frappes tactiques, nucléaires », nous confie l’un d’eux.
Interrogé par l’AFP, l’ancien diplomate Michel Foucher se demande aussi « jusqu’à quel point les Américains ne vont pas, à un moment ou un autre, amener les Ukrainiens à faire des concessions territoriales ».
Crise alimentaire : le cri d’alarme des pays africains
Ce n’est plus seulement une sombre perspective… Les pays d’Afrique sont d’ores et déjà confrontés à une crise alimentaire et son ampleur croît au fil de la guerre en Ukraine. Branle-bas de combat sur la scène diplomatique : le président en exercice de l’Union africaine, le chef de l’État sénégalais, Macky Sall, va « porter la voix de l’Afrique » auprès de son homologue russe, Vladimir Poutine. Sa visite à Moscou, jeudi, avait pour objectif de contribuer « à la libération des stocks de céréales et de fertilisants dont le blocage affecte particulièrement les pays africains », indique son communiqué.
Un cri d’alarme. La flambée des prix des engrais, qui succède à celle du blé, pourrait provoquer, dès cette année, un effondrement de 20 à 50 % des rendements céréaliers en Afrique, alerte Macky Sall. De nombreux pays dépendent des engrais produits en Russie, en Ukraine et en Biélorussie, et les agriculteurs sont pris au piège de la spirale déclenchée par la hausse des tarifs du gaz.
En Afrique de l’Ouest, les stocks de céréales sont gravement insuffisants, la voie est ouverte à une montée brutale des prix et à la spéculation autour de la pénurie. Les pays du Maghreb connaissent le même sort. Farine, pâtes, riz, huile végétale, produits essentiels dans l’alimentation sont sous une tension croissante. L’insécurité alimentaire rebondit sur le terrain social et politique. Une explosion des revendications et des émeutes n’est pas bien loin.
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Danemark. Les enjeux du référendum sur la participation à la politique de défense de l’Union européenne
ActuCopenhague, qui avait obtenu une dérogation en 1992 sur le sujet, organise ce mercredi un référendum sur la participation à la politique de défense de l’Union européenne. Cette consultation intervient après les demandes d’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Alliance atlantique, sur fond de hausse des risques de tensions en mer Baltique.
Gaël De SantisLes Danois se rendent aux urnes, mercredi. Le royaume nordique pourrait décider de participer à la politique de défense de l’Union européenne (UE). En 1992, Copenhague avait obtenu une dérogation. « Je crois de tout mon cœur qu’il faut voter oui. Lorsque nous devons nous battre pour la sécurité de l’Europe, nous devons être plus unis avec nos voisins », a déclaré la première ministre sociale-démocrate, Mette Frederiksen, le 29 mai, lors d’un débat télévisé. Les sondages penchent pour cette option : le dernier accordait 65 % d’intentions de vote pour le oui dans ce pays qui a dit non au traité de Maastricht en 1992 et à l’euro en 2000.
Les dépenses d’armements, un argument pour le non
On doit cette évolution à l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février. Dans la foulée, Copenhague a annoncé une hausse de son budget de défense pour le porter à 2 % du PIB dès 2024, en conformité avec les exigences de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan). Cette hausse des dépenses d’armements est la principal argument invoqué par la Liste unifiée, qui rassemble communistes et antilibéraux, pour appeler à voter non. Ce parti de gauche estime que rejoindre la politique européenne de défense pourrait contraindre le Danemark à dépenser davantage, le traité sur l’UE stipulant à son article 42 que « les États membres s’engagent à améliorer progressivement leurs capacités militaires ».
UE-Russie. La grande déconnexionLa politique européenne de défense a connu un coup d’accélérateur ces dernières années. Un embryon d’armée européenne de 5 000 hommes a été créé, un fonds permet de mutualiser l’industrie de l’armement, et un livre blanc de la défense européenne vient d’être adopté.
Le fait que le pays nordique rejoigne la politique de sécurité n’est pas pour autant un atout pour édifier une Europe de la défense indépendante de l’influence américaine. En effet, le pays est attaché à l’Otan : de 2009 à 2014, l’ancien premier ministre danois, Anders Fogh Rasmussen, occupait le poste de secrétaire de l’Alliance.
Ukraine. Comment cette guerre bouscule l’EuropeDe plus, cette décision intervient alors qu’il reste de moins en moins de pays de l’UE qui ne sont pas membres de l’Otan. La Suède vient de rompre avec une politique de neutralité vieille de deux cents ans et a demandé à rejoindre l’Alliance. La Finlande, qui a une frontière commune de 1 300 kilomètres avec la Russie, a entamé les mêmes démarches, mettant fin au non-alignement qui était le sien depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. À terme, dans l’UE, ne resteraient hors de la plus grande coalition militaire au monde que l’Irlande, Malte, Chypre et l’Autriche.
Principale voie d’accès russe à la mer du Nord
La décision de Copenhague risque fort d’accroître les tensions en mer Baltique, où se sont multipliés les exercices militaires de l’Otan ces dernières années, et les violations russes de l’espace aérien des pays voisins. Cette mer fermée devient de facto un lac de l’Otan. Elle est la principale voie d’accès russe à la mer du Nord, depuis Saint-Pétersbourg ou l’enclave de Kaliningrad. L’un des principaux pays côtiers, l’Allemagne, a choisi d’augmenter son budget militaire de 100 milliards d’euros dans les prochaines années. L’Estonie, la Lettonie et la Lituanie devraient porter leur effort de défense à 2,5 % du PIB. La Pologne veut même atteindre une cible de 3 %...
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UE-Russie. La grande déconnexion
ActuLe Conseil européen a adopté, lundi et mardi, un embargo sur une partie du pétrole russe.
Gaël De SantisLes dirigeants des pays de l’Union européenne (UE) ont décidé lors d’un sommet à Bruxelles d’un embargo sur le pétrole russe transporté par bateau. Cela représente les deux tiers des achats européens. Les importations de brut doivent cesser dans les six mois, celles de produits raffinés sous huit mois. Le pétrole transporté par oléoduc n’est pas touché par la mesure. Les Vingt-Sept souhaitaient ne pas pénaliser les pays qui, telles la Slovaquie, la République tchèque ou la Hongrie, dépendent trop grandement de l’or noir russe. Cela conjure, également, le risque d’un veto de la part de ces pays contre le sixième paquet de sanctions depuis le début de la guerre en Ukraine. Cette décision est un défi d’ampleur pour le bloc, dépendant pour son approvisionnement énergétique de son voisin. Ainsi, la part des produits russes dans les achats français compte pour 12 % pour le pétrole et 25 % pour le gaz. Les sanctions ne s’arrêtent pas au secteur des hydrocarbures : la principale banque russe, Sberbank, est exclue du système de paiements interbancaire Swift.
La politique de punition n’est pas à sens unique. Pour répondre à l’exclusion de certains de ses établissements financiers de Swift, la Russie avait imposé des achats de gaz en roubles – et non plus en dollars comme le stipulent les contrats. GasTerra ayant refusé de payer en monnaie russe, Moscou a annoncé mardi la fin des livraisons aux Pays-Bas. Le fournisseur néerlandais a annoncé avoir anticipé le problème en achetant du gaz ailleurs.
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Allemagne. Berlin en passe de densifier son réseau de souffleries de CO2
ActuPour compenser la baisse, voire l’arrêt des livraisons de gaz naturel russe, le ministre vert de l’Économie programme un recours accentué au charbon et au lignite avec le prolongement, jusqu’en 2024, de centrales thermiques pourtant vouées à la fermeture.
Bruno OdentL’Allemagne, qui avait tant misé sur l’utilisation du gaz naturel russe, est conduite à de très rudes révisions en matière d’approvisionnement énergétique. Une véritable réorganisation de ses équipements dévoués à la production d’électricité est ainsi programmée. Ce qui ne manquera pas d’avoir un effet amplificateur sur les émissions de gaz à effet de serre d’un pays qui était déjà l’un des plus gros pollueurs d’Europe.
Robert Habeck, le ministre vert de l’Économie et du Climat, vient d’annoncer qu’il allait prolonger la durée de vie et l’accessibilité au réseau de centrales qui fonctionnent au charbon, au lignite et au pétrole. Au total, quelque dix gigawatts issus de ces différentes sources devraient être rendus disponibles pour alimenter le réseau électrique « d’ici cet automne ».
Un risque accru de black-out
Berlin est confronté à un énorme dilemme. Un défaut total ou partiel du gaz naturel russe fait grimper, outre les prix du kilowattheure, le risque de coupures, voire de black-out sur le réseau électrique. L’arrivée, à tout moment, du courant dans les foyers et les entreprises n’est garantie qu’à condition de disposer de suffisamment de centrales électriques « pilotables », capables de s’adapter aux fluctuations de la demande.
Lancinant paradoxe : l’équipement du pays, déjà très dense, en éoliennes et en équipements photovoltaïques, n’est d’aucun secours pour assurer une fiabilité de l’approvisionnement électrique en continu. Car ces énergies sont, par définition, aussi intermittentes que le sont le Soleil et le vent.
Le bilan de cette brusque adaptation allemande pourrait être d’autant plus contre-productif en matière d’émissions de gaz à effet de serre que Robert Habeck a tranché contre un éventuel maintien en activité des trois dernières centrales atomiques allemandes, promises à la fermeture d’ici à la fin de cette année 2022. Cette soumission assumée au dogme antinucléaire va faire perdre un peu plus de quatre gigawatts supplémentaires au réseau début 2023, quelle que soit l’évolution des livraisons de gaz naturel russe et alors que l’énergie issue des centrales atomiques n’émet pas de CO2. Ce recours désormais programmé aux énergies fossiles les plus polluantes intervient en toute contradiction avec les engagements du gouvernement qui entendait réduire l’usage du charbon et du lignite pour s’en passer totalement « à l’horizon 2030 ».
La dépendance au charbon a pris une telle dimension que Berlin n’a pas rechigné à négocier des importations de houille avec le gouvernement du très droitier président colombien sortant, Ivan Duque. Le combustible vient d’une gigantesque exploitation à ciel ouvert où les droits des mineurs comme des populations indigènes des alentours sont foulés aux pieds.
Au même moment, Berlin prépare d’arrache-pied l’arrivée du gaz naturel liquéfié en provenance des États-Unis ou du Moyen-Orient. Faute d’infrastructures portuaires à cet effet, la finalisation de terminaux méthaniers offshore géants est en cours. Ce qui devrait contribuer à booster encore davantage la hausse du prix du kilowattheure sur un marché électrique européen libéralisé qui fonctionne selon le… modèle allemand.
AllemagneÉnergieélectricitéGuerre en Ukraine Le Figaro
Armée, économie, diplomatie... 100 jours après l'offensive russe en Ukraine, où en est le conflit ?
Jeanne PaturaudPlus de trois mois se sont écoulés depuis l'invasion russe. Offensives dans le Donbass, embargo sur le pétrole et millions de réfugiés... Retrouvez les articles du Figaro pour faire le point sur la situation.
- L'offensive russe se concentre sur le Donbass
En trois mois de guerre, l'armée ukrainienne a déjoué tous les pronostics. Les diverses erreurs commises par les forces russes ont permis l'échec des offensives contre Kiev et Kharkiv. À Irpin, ville clé aux abords de la capitale ukrainienne, la vie reprend progressivement au milieu des ruines.
L'offensive russe se resserre désormais sur le Donbass, autour de Sieveridonetsk et Lyssytchansk, où un tiers de l'effort militaire russe est concentré. L'enjeu est symbolique comme tactique. S'il s'empare du district administratif du Donbass, Vladimir Poutine pourra revendiquer un deuxième succès après la prise de Marioupol. Cette bataille a imposé l'artillerie comme nouvelle arme clé. Dans le Donbass, la masse est a priori du côté russe, qui laisse aussi planer la menace d'un recours à l'arme nucléaire.
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- La perspective d'un embargo sur le pétrole russe
Fermeture des liaisons aériennes, départ de grandes enseignes ou arrêt d'approvisionnements pour certains produits. Les restrictions économiques imposées par l'Occident dès le début du conflit ont bousculé l'économie russe et le quotidien de ses habitants.
À l’issue d'une réunion exceptionnelle le 30 mai, le Conseil européen a présenté son sixième paquet de restrictions à l'encontre de la Russie. Sa mesure centrale : un embargo sur le pétrole russe qui devrait s'appliquer d'ici 2023. Environ 90% des exportations de pétroles russes seront arrêtées d'ici la fin de l'année. Mais cette mesure exceptionnelle, rendue possible par la levée du veto hongrois, n'est pas sans conséquence : le cours de l'or noir a explosé.
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Outre-Atlantique, Joe Biden a opté pour la rhétorique et les méthodes de Franklin Roosevelt. Le démocrate a d'abord marqué un grand coup en sollicitant sénateurs et représentants pour voter une aide de 33 milliards de dollars pour aider l'Ukraine à repousser l'invasion russe. Soucieux d'aider l'Ukraine sans risquer la cobelligérance, il a également promis des missiles à l'armée ukrainienne, précisant que ces armes ne pourraient pas toucher la Russie.
Côté européen, l'Union s'est vue freinée dans sa dynamique de sanction par la réticence de plusieurs pays dépendant de la Russie, comme la Hongrie. Des intérêts divergents qui ont conduit Emmanuel Macron à proposer une révision de la règle du vote à l'unanimité. Les désaccords ne touchent pas que la Hongrie : l'Allemagne s'est aussi vue accusée par la Pologne de ne pas honorer ses promesses en retardant la livraison de chars à l'Ukraine.
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Mi-mai, le Haut-commissariat aux réfugiés partageait ce chiffre : plus de 6 millions d'Ukrainiens ont fui leur pays depuis le début de l'invasion russe. La Pologne est le pays qui en accueille le plus grand nombre (environ 3.270.000 au 12 mai), suivie par la Roumanie (896.00) et la Hongrie (583.000). L'ONU estime que quelque 8,3 millions de personnes pourraient au total fuir le pays cette année.
Des milliers d'habitants de Marioupol et du sud de l'Ukraine ont aussi rejoint la Géorgie, après le passage quasi obligatoire d'un «camp de filtration». D'autres ont dû se réfugier en Russie dans des «points d'hébergement provisoires». Si les femmes et les enfants représentent 90% de ces réfugiés, certaines restées sur place participent aussi vivement à la guerre. Députées, médecins de guerre ou anonymes, ce combat est aussi le leur.
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DÉCRYPTAGE - En Europe, mais également aux États-Unis, les partisans d’une solution diplomatique s’opposent à ceux qui veulent seulement s’en remettre au sort des armes.
Guerre en Ukraine: l'Église orthodoxe ukrainienne rompt avec le patriarche Kirill
La branche moscovite de l'Église orthodoxe ukrainienne a annoncé vendredi rompre avec la Russie en raison de l'offensive lancée par Vladimir Poutine et soutenue par Kirill.
Aide militaire à l'Ukraine : Moscou dénonce un risque accru de confrontation russo-américaine
Le Kremlin a accusé Washington de «jeter de l'huile sur le feu» après l'annonce de la livraison de systèmes de missiles américains à Kiev.
Le Figaro
«Sievierodonetsk va tomber, c'est une question de jours», analyse notre journaliste Alexis Feertchak
EN COURS : Mis à jour le 3 juin 2022 à 16:10
L'UE bannit la majeure partie du pétrole russe dans les 6 mois
L'Union européenne a banni la majeure partie des importations de pétrole russe avec un embargo dans les six mois, dans son 6e paquet de sanctions contre Moscou afin de tarir le financement de la guerre contre l'Ukraine, après des négociations ardues en raison de la pression de la Hongrie.
Elle élargit aussi sa liste noire à une soixantaine de personnalités dont l'ex-gymnaste russe Alina Kabaeva, selon les sanctions publiées vendredi au journal officiel de l'UE. Visée pour son rôle dans «la propagande» du Kremlin, des médias lui prêtent une relation avec le président russe Vladimir Poutine que ce dernier a démentie.
Ukraine: Macky Sall dit à Poutine de réaliser que l'Afrique est «victime» du conflit
Le président de l'Union africaine et du Sénégal Macky Sall a demandé vendredi à Vladimir Poutine de «prendre conscience» que les pays africains sont «des victimes» du conflit en Ukraine, sur fond de crainte de crise alimentaire mondiale.
«Je suis venu vous voir pour vous demander de prendre conscience que nos pays (...) sont des victimes de cette crise au plan économique», a-t-il déclaré à Sotchi (sud de la Russie) au début de leur rencontre, appelant également à ce que le secteur alimentaire soit «hors des sanctions» imposées par les Occidentaux en représailles de l'offensive militaire russe.
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La Biélorussie est prête à autoriser le transit des céréales ukrainiennes en échange d’un accès aux ports de la mer Baltique
Minsk est prêt à autoriser le transit de céréales ukrainiennes vers les ports de la mer Baltique via la Biélorussie, a déclaré vendredi l'agence de presse Belta citant Alexandre Loukachenko. En échange, le dirigeant biélorusse réclame un accès aux ports de la mer Baltique pour pouvoir expédier des marchandises biélorusses. Le sujet a été discuté vendredi lors d'un appel téléphonique entre Loukachenko et le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a ajouté Belta.
Le président biélorusse propose - non sans ironie - de livrer du lait infantile aux Américains
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko, visé par des sanctions américaines, a proposé vendredi, non sans ironie, de livrer du lait infantile aux États-Unis, frappés de pénurie depuis des mois.
«Nous sommes prêts à aider les Américains en leur livrant de la nourriture infantile. S'ils le veulent, nous pouvons le faire même dès demain», a déclaré le chef de l'État biélorusse, cité par l'agence de presse étatique Belta.
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Les États-Unis sont confrontés depuis plusieurs mois à des problèmes d'approvisionnement en lait infantile liés au Covid-19.
Le régime autoritaire d'Alexandre Loukachenko est visé depuis des années par des sanctions américaines, renouvelées en mars par Washington pour corruption et atteintes aux droits humains. Par ailleurs, la Biélorussie est le principal allié de la Russie. Ce pays est devenu une base arrière pour les soldats russes.
Un ancien premier ministre de Poutine annonce être parti à l'étranger
Mikhaïl Kassianov, le premier premier ministre du président russe Vladimir Poutine, passé depuis lors à l'opposition, a annoncé vendredi être à l'étranger, alors qu'il s'était prononcé contre le conflit en Ukraine.
«J'espère que c'est pour peu de temps», a-t-il écrit à l'AFP dans un message, confirmant des informations de médias russes. Il n'a pas souhaité préciser les raisons ni la date de son départ, ni l'endroit où il se trouve.
Konstantin Merzlikine, membre du bureau de Parnas, petit parti libéral d'opposition dirigé par Mikhaïl Kassianov, a indiqué à l'AFP ne pas savoir «où exactement [celui-ci était] parti, dans quel pays et dans quelle ville».
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Agé de 64 ans, l'ancien premier ministre a affirmé publiquement son opposition au conflit en Ukraine. Il est membre d'un «comité anti-guerre», aux activités encore embryonnaires, créé à l'étranger par plusieurs opposants russes dont l'ex-oligarque en exil Mikhaïl Khodorkovski,
Premier ministre de Vladimir Poutine durant ses premières années au pouvoir, de 2000 à 2004, Mikhaïl Kassianov est ensuite devenu très critique à l'égard du président russe.
Moscou estime avoir atteint «certains résultats» en 100 jours
Le Kremlin a estimé vendredi avoir rempli «certains» de ses objectifs après 100 jours d'offensive contre l'Ukraine, jugeant que de «nombreuses localités» avaient été «libérées», permettant aux populations un retour à «une vie pacifique».
«Ce travail va se poursuivre, jusqu'à ce que tous les objectifs de l'opération militaire spéciale soient remplis», a dit à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
«En ce qui concerne la sécurité (des populations du Donbass), des mesures sont en cours, certains résultats ont été atteints», a estimé Dmitri Peskov. Selon lui, «de nombreuses localités ont été libérées des forces armées pro-nazis de l'Ukraine, ainsi que d'éléments nationalistes».
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Le Kremlin s’inquiète de la «remilitarisation» de l’Allemagne dans une allusion au nazisme
Une porte-parole du Kremlin a déclaré ce vendredi que l’augmentation des dépenses militaires allemandes signifiait que le pays était «remilitarisé» et que cela ne ferait qu’accroître les risques pour la sécurité.
«Nous percevons les déclarations du chancelier allemand (Olaf Scholz) comme une nouvelle confirmation que Berlin a enclenché une course à la remilitarisation accélérée du pays. Comment cela pourrait-il se terminer ? Hélas, cela est bien connu par l’histoire», a déclaré Maria Zakharova, dans une allusion au régime nazi qui n’est pas sans rappeler les discours du président russe Vladimir Poutine pour justifier son invasion militaire de l’Ukraine, fin février dernier.
«La victoire sera nôtre», affirme Zelensky au 100e jour de l'invasion russe
«La victoire sera nôtre», a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une courte vidéo diffusée sur Instagram, au 100e jour de l'invasion russe en Ukraine.
«Les représentants de l'Etat sont ici, défendant l'Ukraine depuis cent jours», déclare-t-il dans cette vidéo de 36 secondes, se filmant devant le bâtiment de l'administration présidentielle à Kiev aux côtés notamment de son premier ministre, Denys Chmygal et du chef du parti présentiel, David Arakhamia.
Poutine veut «expliquer» à Macky Sall la situation autour des céréales ukrainiennes
Le président russe Vladimir Poutine donnera vendredi à son homologue sénégalais Macky Sall, également président en exercice de l’Union africaine (UA) lors d'une rencontre à Sotchi (Russie), «une explication complète de sa vision concernant les céréales» bloquées dans les ports ukrainiens, a indiqué le Kremlin.
«Le président donnera une explication complète de sa vision de la situation concernant les céréales ukrainiennes», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
» LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - Le chantage de Moscou pour permettre les exportations en mer noire
Il «expliquera à nos invités, nos amis africains la situation de facto, l'état réel des choses. Il expliquera une fois de plus ce qui se passe là-bas, qui a miné les ports, ce qui est nécessaire pour que le grain parte, que personne ne bloque ces ports», a-t-il ajouté.
Macky Sall est en Russie sur fond de craintes de crise alimentaire mondiale du fait de l'offensive russe en Ukraine, qui a conduit à une flambée des cours des céréales et des huiles, dont les prix ont dépassé ceux des printemps arabes de 2011 et des émeutes de la faim de 2008.
L'ONU craint «un ouragan de famines», essentiellement dans des pays africains qui importaient plus de la moitié de leur blé d'Ukraine ou de Russie.
La Russie convoque les responsables des médias américains et les avertit de mesures strictes
Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré qu’il convoquait les dirigeants des médias américains à Moscou lundi prochain pour les informer des mesures sévères prises en réponse aux restrictions imposées par les États-Unis aux médias russes.
«Si le travail des médias russes - opérateurs et journalistes - n’est pas normalisé aux États-Unis, les mesures les plus strictes suivront inévitablement», a déclaré la porte-parole du ministère Maria Zakharova.
L'Ukraine «avance» vers «la famille européenne», selon son premier ministre
L'Ukraine «avance» vers «la famille européenne», alors que la Russie elle «se rapproche d'une vie derrière le 'rideau de fer'», a estimé vendredi le premier ministre ukrainien, Denys Chmygal, au 100e jour de l'invasion russe.
«L'Ukraine avance avec confiance vers son objectif: vivre dans un pays démocratique, libre, au sein de la famille européenne», a estimé Denys Chmygal dans un message sur Telegram.
La Russie, elle, «se rapproche de la vie derrière le rideau de fer et de l'isolement du monde développé», a-t-il fustigé. «Notre destin n'est que la liberté», a encore appuyé le premier ministre ukrainien, affirmant que «l'Ukraine gagnera sans aucun doute» la guerre face au voisin russe.
Kiev espère obtenir d'ici fin juin le statut officiel de candidat à une adhésion à l'Union européenne, même si les Vingt-Sept sont divisés sur cette question. Le président français Emmanuel Macron, président en exercice de l'UE, a estimé début mai qu'une adhésion de l'Ukraine prendrait «des décennies», et proposé dans l'intervalle la création d'une «communauté politique européenne» pour arrimer plus vite l'Ukraine à l'Europe.
L’ambassadeur ukrainien à Ankara accuse la Turquie d’acheter des céréales volées par la Russie
L’ambassadeur de Kiev (Ukraine) à Ankara (Turquie) a déclaré vendredi que la Turquie faisait partie des pays qui achetaient du blé que la Russie a «volé» à l’Ukraine, rapporte l’agence Reuters.L’ambassadeur Vasyl Bodnar a également déclaré à la presse qu’il avait requis l’aide des autorités turques et d’Interpol pour comprendre qui était impliqué dans les expéditions de céréales transitant par les eaux turques.
ENQUÊTE - Face à la guerre en Ukraine de Vladimir Poutine, la société russe entre résilience et déni de réalité
Correspondant à Moscou
Conversation entre un couple, ce mercredi dans un train de banlieue à Moscou: «Tous les pays se sont unis pour étrangler la Russie…» Autre anecdote, cette semaine, d’une employée de la capitale annulant son anniversaire, de peur que les désaccords sur l’Ukraine ne gâchent la fête. Pour les Russes, cent jours après le lancement de l’«opération militaire spéciale», le choc et la sidération des premières semaines ont cédé le pas à l’accoutumance. Présent à n’en pas douter dans les têtes, le sujet n’affleure plus qu’incidemment dans les conversations au quotidien - accréditant une «normalité» retrouvée, de même que la disparition totale des masques dans les rues, les transports et les magasins. (…)
» LIRE LA SUITE DE L’ENQUÊTE - Face à la guerre en Ukraine de Vladimir Poutine, la société russe entre résilience et déni de réalité
La guerre en Ukraine «n'aura pas de vainqueur», juge l'ONU au 100e jour de l'invasion russe
La guerre en Ukraine «n'aura pas de vainqueur» a jugé vendredi le coordinateur de l'ONU dans le pays, au 100e jour de l'invasion russe.
«Cette guerre n'a et n'aura pas de vainqueur», a affirmé Amin Awad dans un communiqué. «Nous avons besoin de paix. La guerre doit cesser», a-t-il exhorté, alors que les négociations entre Kiev et Moscou sont au point mort depuis plusieurs semaines.
La Slovaquie demande la solidarité de l’UE avec l’impact des sanctions contre la Russie
La Slovaquie attend de la part de l’Union européenne (UE) de la solidarité pour faire face à l’impact du bloc de sanctions sur le pétrole brut russe, a déclaré le ministre slovaque de l’Economie ce vendredi.
L'Ukraine dit de pas avoir l’intention d’attaquer la Russie avec des missiles américains
L’Ukraine n’a pas l’intention d’utiliser les nouveaux lance-roquettes multiples fournis par les États-Unis pour attaquer des installations en Russie, a déclaré un conseiller présidentiel ukrainien vendredi.
» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : les nouveaux lance-roquettes multiples américains peuvent-ils changer la donne ?
«L'Ukraine mène une guerre défensive et n’a pas l’intention d’utiliser les missiles MLRS pour attaquer des installations en Russie» a déclaré Mykhailo Podolyak sur Twitter. «Nos partenaires savent où nos armes sont utilisées» a-t-il ajouté.
À VOIR AUSSI - L'Ukraine a «assuré» qu'elle n'utiliserait pas les armes américaines pour viser la Russie, selon Antony Blinken
Au 100e jour de la guerre, Moscou a manqué ses objectifs, dit Londres
Le ministère de la Défense britannique a dit ce vendredi qu’au 100e jour de l’invasion militaire de l’Ukraine, Moscou avait manqué ses objectifs initiaux de prendre le contrôle de Kiev et des centres ukrainiens de gouvernement, mais qu’elle rencontrait un succès (militaire) tactique dans le Donbass.
«Comparé au plan initial de la Russie, aucun des objectifs stratégiques (de cette dernière) n’ont été atteints», a ainsi déclaré le ministère de la Défense britannique dans un compte-rendu de la situation sur Twitter, ajoutant toutefois que Moscou avait atteint un succès tactique dans la région orientale du Donbass, et qu’elle contrôlait plus de 90% de l’oblast (province) de Lougansk (l’une des deux provinces du Donbass).
INFOGRAPHIES - De l’offensive contre Kiev à la tenaille du Donbass, cent jours de guerre en Ukraine
La guerre en Ukraine a ébranlé tous les équilibres stratégiques et remis en cause nombre de certitudes. Cent jours après le début de l’invasion russe, retour en infographie sur la chronologie du conflit.
» LIRE NOTRE ARTICLE - De l’offensive contre Kiev à la bataille du Donbass, cent jours de guerre en Ukraine
Newsweek avance que Poutine aurait reçu un traitement pour un cancer «avancé» en avril
Depuis le début de la guerre en Ukraine – et même avant – l'état de santé de Vladimir Poutine fait l'objet de nombreuses spéculations. Le président russe serait gravement malade, certains le disant atteint d'un cancer, de la maladie de Parkinson ou d'une maladie auto-immune.
Selon le magazine Newsweek, le sujet ferait l'objet d'intenses conversations au sein de la Maison-Blanche. Le renseignement aurait fourni sa quatrième évaluation complète à la fin du mois de mai, dans lequel il indiquerait que Vladimir Poutine aurait subi en avril un traitement pour un cancer à un stade avancé, ont confié trois responsables du renseignement qui ont eu accès au rapport à Newsweek. Les mêmes sources ajoutent que le président russe aurait été la cible d'une tentative d'assassinat au mois de mars, sans toutefois livrer de détails. Ces hauts responsables craignent également que Poutine ne soit de plus en plus paranoïaque quant à son emprise sur le pouvoir, un état qui rendrait selon eux de plus en plus imprévisibles ses réactions et le cours des événements en Ukraine.
» LIRE AUSSI - La guerre en Ukraine relance les spéculations sur l’état de santé de Poutine
Kramatorsk et Sloviansk sous la menaces de bombes russes: le récit de notre envoyée spéciale
Au quatrième étage de l’immeuble, les traces rouges sur les marches et le mur sont épaisses, larges, nombreuses. Elles s’étendent comme de longs coups de brosse sur un canevas grêlé d’impacts, peignant le cheminement du corps. Vivant? Au gré des paliers, les traces deviennent des taches mêlées aux bris de verre. Il y en a moins sur les murs. Jusqu’au premier étage, il ou elle a dû se traîner dans la cage d’escalier. Puis, plus rien.
Quelques heures plus tôt, vers une heure et demie du matin, des soldats russes ont pointé leur artillerie sur ce quartier résidentiel de Sloviansk, ont estimé viser juste, et ont fait feu. Dans cette ville située à une trentaine de kilomètres du front qui se rapproche chaque jour, les bombardements n’avaient encore tué personne depuis le début de la guerre.
D’autres villes alentour, même plus éloignées des combats, étaient déjà en deuil. En ce 31 mai, pour la première fois ici, la guerre a tué trois personnes. Six autres ont été blessées. En bas de l’immeuble, un homme et une femme munis de seaux, les traits tirés et le regard vide, se relaient pour arroser un lit dont le matelas fume encore. Il trône là, absurde, dans la cour jonchée de débris, entre l’immeuble et la rue. Un lit d’enfant. (…)
» LIRE LA SUITE DU REPORTAGE - Kramatorsk et Sloviansk sous la menaces de bombes russes : le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
La guerre va durer encore «de nombreux mois» ; nouvelles sanctions américaines contre les oligarques de Moscou
Aux États-Unis, l'administration Biden a annoncé de nouvelles sanctions visant une série d'oligarques ou membres de «l'élite» de Moscou, dont la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova.
«Je suis reconnaissant envers le président Biden, tous nos amis américains et la population des États-Unis pour leur soutien», a relevé le président ukrainien Volodymyr Zelensky jeudi soir.
» LIRE AUSSI - Pendant les sanctions, Poutine poursuit sa traque des oligarques rebelles
» À VOIR AUSSI - Pour Moscou, les demandes de Kiev visent à «entraîner l'Occident dans les hostilités»
Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a estimé jeudi que les pays occidentaux devaient se préparer «à une guerre d'usure» sur le «long terme».
La guerre en Ukraine «pourrait se terminer demain, si la Russie mettait fin à son agression», avait déclaré mercredi Jens Stoltenberg lors d'une conférence de presse aux côtés du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken. Mais «nous ne voyons aucun signe dans cette direction à ce stade», avait-il ajouté.
La guerre menée par la Russie en Ukraine va durer encore «de nombreux mois», avait abondé Anthony Blinken.
» LIRE AUSSI - Ukraine : Bruxelles veut faciliter la confiscation d’avoirs d’oligarques russes
Les pays de l’UE ont approuvé un sixième paquet de sanctions
Sur le plan diplomatique, les pays de l'UE ont approuvé jeudi un sixième paquet de sanctions contre Moscou incluant un embargo, avec des exemptions, sur les achats de pétrole, mais renoncé à inscrire sur la liste noire le chef de l'Église orthodoxe russe, le patriarche Kirill, sous la pression de la Hongrie.
» À VOIR AUSSI - Pétrole russe, oligarques... Emmanuel Macron annonce un «sixième paquet de sanctions»
Le texte doit encore recevoir l'accord écrit de chaque État membre en vue de sa publication vendredi au Journal officiel pour permettre l'entrée en vigueur des mesures, a précisé la présidence française du Conseil de l'UE.
«Les consommateurs européens seront les premiers à souffrir de cette décision. Non seulement les prix du pétrole mais aussi ceux des produits pétroliers augmenteront. Je n'exclus pas qu'il y ait un grand déficit de produits pétroliers dans l'UE», a déclaré le vice-premier ministre russe chargé de l'Énergie, Alexandre Novak.
Les Ukrainiens s’inquiètent d’une possible annexion des régions du sud conquises par les Russes
Dans le sud, les Ukrainiens s'inquiètent d'une possible annexion des régions conquises par les forces russes, Moscou évoquant des référendums dès juillet.
À Mykolaïv, près d'Odessa, les bombardements russes ont fait au moins un mort et plusieurs blessés dans la population civile, a fait savoir jeudi soir le commandement ukrainien de la région sud.
La Russie affirme avoir stoppé l’afflux de «mercenaires» étrangers
La Russie a affirmé jeudi avoir stoppé l'afflux de «mercenaires» étrangers voulant combattre aux côtés de l'armée de Kiev, à force de leur infliger de lourdes pertes ces dernières semaines.
Selon le ministère russe de la Défense, le nombre de combattants étrangers a été «quasiment divisé par deux», passant de 6600 à 3500, et un «grand nombre» d'entre eux «préfèrent quitter» le pays «le plus rapidement possible».
» LIRE AUSSI - Sur le front, Ukrainiens et étrangers unis face aux Russes
Des lignes de chemin de fer dans la région de Lviv (ouest), où arrivent notamment les armes livrées à l'Ukraine par les pays occidentaux – aide dénoncée par Moscou – ont été bombardées.
«Depuis 100 jours, ils détruisent tout ce qui démarquait la région de Lougansk», dit le gouverneur local
«Aujourd'hui nous combattons et tenons chaque mètre de la région de Lougansk», a indiqué vendredi matin Serguiï Gaïdaï, gouverneur de ce territoire. «Et, malgré toutes les déclarations des Russes, nous célébrons son anniversaire sous le drapeau ukrainien».
«Depuis 100 jours, ils détruisent tout ce qui démarquait la région de Lougansk», a-t-il ajouté, affirmant que plus de 400 km de «routes aux standards européens» avaient été détruites ainsi que 33 hôpitaux, 237 cliniques rurales, près de 70 écoles et 50 maternelles.
Les combats font rage dans les rues de Severodonetsk, «zone la plus difficile actuellement», selon Zelensky
«Nous avons rencontré quelques succès dans la bataille pour Severodonetsk. Mais il est encore trop tôt. C'est la zone la plus difficile actuellement», a indiqué jeudi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky, évoquant une situation similaire aux alentours notamment à Lyssytchansk et à Bakhmout.
Concernant la région du Donbass dans son ensemble, il a indiqué que la situation n'avait pas «changé de manière significative dans la journée». Il avait fait savoir un peu plus tôt que la situation dans l'est était «vraiment difficile (...) Nous perdons de 60 à 100 soldats par jour, tués au combat, et quelque 500 sont blessés».
La veille, il avait affirmait que Severodonetsk, capitale administrative du Donbass, était «occupée à 80%» par les forces russes et que les combats font rage dans les rues.
Guerre d’usure dans le Donbass, Severodonetsk un «Marioupol bis» ?
Après l'échec de leur offensive-éclair pour faire tomber le gouvernement de Kiev, les forces russes se concentrent sur la conquête du Donbass où se joue désormais une guerre d'usure.
Les dirigeants ukrainiens ont ces derniers jours accusé Moscou de vouloir faire de la ville-clé de Severodonetsk un «nouveau Marioupol». Ce port stratégique sur la mer d'Azov, conquis mi-mai après la reddition de plus de 2000 combattants ukrainiens qui s'étaient retranchés dans l'aciérie Azovstal, a été largement détruit par le pilonnage russe.
La pression russe reste également importante sur Donetsk, l'autre région du Donbass, notamment Sloviansk, à quelque 80 km à l'ouest de Severodonetsk. Les habitants de la région manquent notamment de gaz, d'eau et d'électricité, selon Kiev.
» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : l’armée russe sur le point de prendre le contrôle de Sieverodonetsk, ville-clé du Donbass
Au 100e jour du conflit, Moscou contrôle 20% du territoire de l’Ukraine, selon Kiev
L'invasion de l'Ukraine par la Russie atteint vendredi son 100e jour, une offensive qui a permis à Moscou de s'emparer de 20% du territoire ukrainien et qui se concentre sur la région du Donbass (est) et sa ville stratégique de Severodonetsk.
Les forces russes contrôlent actuellement «environ 20%» du territoire ukrainien, soit près de 125.000 km2, a en effet indiqué jeudi le président ukrainien.
» NOS INFOGRAPHIES - De l’offensive contre Kiev à la tenaille du Donbass, cent jours de guerre en Ukraine
Avant l'invasion, les forces russes ou prorusses y contrôlaient 43.000 km2, depuis l'annexion de la Crimée et la prise d'un tiers du Donbass en 2014. Depuis le 24 février, elles ont notamment avancé dans l'est et au sud, le long des mers Noire et d'Azov, contrôlant désormais un corridor côtier stratégique reliant l'est russe à la Crimée.
Bonjour à tous
Bonjour à tous et bienvenue dans ce direct. Nous allons suivre minute par minute le 100e jour de conflit russo-ukrainien, depuis l’invasion militaire russe du 24 février dernier en Ukraine. Nous allons vous accompagner minute par minute, vous aider à comprendre et analyser les enjeux de ce conflit qui s'enlise et se concentre désormais dans le sud et l'est du pays.
Vous pouvez retrouver toutes les informations du direct d'hier ici.
«Sievierodonetsk va tomber, c'est une question de jours», analyse notre journaliste Alexis Feertchak
L'UE bannit la majeure partie du pétrole russe dans les 6 mois
L'Union européenne a banni la majeure partie des importations de pétrole russe avec un embargo dans les six mois, dans son 6e paquet de sanctions contre Moscou afin de tarir le financement de la guerre contre l'Ukraine, après des négociations ardues en raison de la pression de la Hongrie.
Elle élargit aussi sa liste noire à une soixantaine de personnalités dont l'ex-gymnaste russe Alina Kabaeva, selon les sanctions publiées vendredi au journal officiel de l'UE. Visée pour son rôle dans «la propagande» du Kremlin, des médias lui prêtent une relation avec le président russe Vladimir Poutine que ce dernier a démentie.
Ukraine: Macky Sall dit à Poutine de réaliser que l'Afrique est «victime» du conflit
Le président de l'Union africaine et du Sénégal Macky Sall a demandé vendredi à Vladimir Poutine de «prendre conscience» que les pays africains sont «des victimes» du conflit en Ukraine, sur fond de crainte de crise alimentaire mondiale.
«Je suis venu vous voir pour vous demander de prendre conscience que nos pays (...) sont des victimes de cette crise au plan économique», a-t-il déclaré à Sotchi (sud de la Russie) au début de leur rencontre, appelant également à ce que le secteur alimentaire soit «hors des sanctions» imposées par les Occidentaux en représailles de l'offensive militaire russe.
» LIRE AUSSI - Vladimir Poutine veut «expliquer» à Macky Sall la situation autour des céréales ukrainiennes
La Biélorussie est prête à autoriser le transit des céréales ukrainiennes en échange d’un accès aux ports de la mer Baltique
Minsk est prêt à autoriser le transit de céréales ukrainiennes vers les ports de la mer Baltique via la Biélorussie, a déclaré vendredi l'agence de presse Belta citant Alexandre Loukachenko. En échange, le dirigeant biélorusse réclame un accès aux ports de la mer Baltique pour pouvoir expédier des marchandises biélorusses. Le sujet a été discuté vendredi lors d'un appel téléphonique entre Loukachenko et le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a ajouté Belta.
Le président biélorusse propose - non sans ironie - de livrer du lait infantile aux Américains
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko, visé par des sanctions américaines, a proposé vendredi, non sans ironie, de livrer du lait infantile aux États-Unis, frappés de pénurie depuis des mois.
«Nous sommes prêts à aider les Américains en leur livrant de la nourriture infantile. S'ils le veulent, nous pouvons le faire même dès demain», a déclaré le chef de l'État biélorusse, cité par l'agence de presse étatique Belta.
» LIRE AUSSI - Biélorussie: comment Loukachenko utilise les migrants comme moyen de pression contre l'Europe
Les États-Unis sont confrontés depuis plusieurs mois à des problèmes d'approvisionnement en lait infantile liés au Covid-19.
Le régime autoritaire d'Alexandre Loukachenko est visé depuis des années par des sanctions américaines, renouvelées en mars par Washington pour corruption et atteintes aux droits humains. Par ailleurs, la Biélorussie est le principal allié de la Russie. Ce pays est devenu une base arrière pour les soldats russes.
Un ancien premier ministre de Poutine annonce être parti à l'étranger
Mikhaïl Kassianov, le premier premier ministre du président russe Vladimir Poutine, passé depuis lors à l'opposition, a annoncé vendredi être à l'étranger, alors qu'il s'était prononcé contre le conflit en Ukraine.
«J'espère que c'est pour peu de temps», a-t-il écrit à l'AFP dans un message, confirmant des informations de médias russes. Il n'a pas souhaité préciser les raisons ni la date de son départ, ni l'endroit où il se trouve.
Konstantin Merzlikine, membre du bureau de Parnas, petit parti libéral d'opposition dirigé par Mikhaïl Kassianov, a indiqué à l'AFP ne pas savoir «où exactement [celui-ci était] parti, dans quel pays et dans quelle ville».
» LIRE AUSSI - Face à la guerre en Ukraine de Vladimir Poutine, la société russe entre résilience et déni de réalité
Agé de 64 ans, l'ancien premier ministre a affirmé publiquement son opposition au conflit en Ukraine. Il est membre d'un «comité anti-guerre», aux activités encore embryonnaires, créé à l'étranger par plusieurs opposants russes dont l'ex-oligarque en exil Mikhaïl Khodorkovski,
Premier ministre de Vladimir Poutine durant ses premières années au pouvoir, de 2000 à 2004, Mikhaïl Kassianov est ensuite devenu très critique à l'égard du président russe.
Moscou estime avoir atteint «certains résultats» en 100 jours
Le Kremlin a estimé vendredi avoir rempli «certains» de ses objectifs après 100 jours d'offensive contre l'Ukraine, jugeant que de «nombreuses localités» avaient été «libérées», permettant aux populations un retour à «une vie pacifique».
«Ce travail va se poursuivre, jusqu'à ce que tous les objectifs de l'opération militaire spéciale soient remplis», a dit à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
«En ce qui concerne la sécurité (des populations du Donbass), des mesures sont en cours, certains résultats ont été atteints», a estimé Dmitri Peskov. Selon lui, «de nombreuses localités ont été libérées des forces armées pro-nazis de l'Ukraine, ainsi que d'éléments nationalistes».
» LIRE AUSSI - Y a-t-il vraiment des «nazis» en Ukraine, comme l'affirme Vladimir Poutine ?
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine : Les habitants de Sloviansk appelés à évacuer
Le Kremlin s’inquiète de la «remilitarisation» de l’Allemagne dans une allusion au nazisme
Une porte-parole du Kremlin a déclaré ce vendredi que l’augmentation des dépenses militaires allemandes signifiait que le pays était «remilitarisé» et que cela ne ferait qu’accroître les risques pour la sécurité.
«Nous percevons les déclarations du chancelier allemand (Olaf Scholz) comme une nouvelle confirmation que Berlin a enclenché une course à la remilitarisation accélérée du pays. Comment cela pourrait-il se terminer ? Hélas, cela est bien connu par l’histoire», a déclaré Maria Zakharova, dans une allusion au régime nazi qui n’est pas sans rappeler les discours du président russe Vladimir Poutine pour justifier son invasion militaire de l’Ukraine, fin février dernier.
«La victoire sera nôtre», affirme Zelensky au 100e jour de l'invasion russe
«La victoire sera nôtre», a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une courte vidéo diffusée sur Instagram, au 100e jour de l'invasion russe en Ukraine.
«Les représentants de l'Etat sont ici, défendant l'Ukraine depuis cent jours», déclare-t-il dans cette vidéo de 36 secondes, se filmant devant le bâtiment de l'administration présidentielle à Kiev aux côtés notamment de son premier ministre, Denys Chmygal et du chef du parti présentiel, David Arakhamia.
Poutine veut «expliquer» à Macky Sall la situation autour des céréales ukrainiennes
Le président russe Vladimir Poutine donnera vendredi à son homologue sénégalais Macky Sall, également président en exercice de l’Union africaine (UA) lors d'une rencontre à Sotchi (Russie), «une explication complète de sa vision concernant les céréales» bloquées dans les ports ukrainiens, a indiqué le Kremlin.
«Le président donnera une explication complète de sa vision de la situation concernant les céréales ukrainiennes», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
» LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - Le chantage de Moscou pour permettre les exportations en mer noire
Il «expliquera à nos invités, nos amis africains la situation de facto, l'état réel des choses. Il expliquera une fois de plus ce qui se passe là-bas, qui a miné les ports, ce qui est nécessaire pour que le grain parte, que personne ne bloque ces ports», a-t-il ajouté.
Macky Sall est en Russie sur fond de craintes de crise alimentaire mondiale du fait de l'offensive russe en Ukraine, qui a conduit à une flambée des cours des céréales et des huiles, dont les prix ont dépassé ceux des printemps arabes de 2011 et des émeutes de la faim de 2008.
L'ONU craint «un ouragan de famines», essentiellement dans des pays africains qui importaient plus de la moitié de leur blé d'Ukraine ou de Russie.
La Russie convoque les responsables des médias américains et les avertit de mesures strictes
Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré qu’il convoquait les dirigeants des médias américains à Moscou lundi prochain pour les informer des mesures sévères prises en réponse aux restrictions imposées par les États-Unis aux médias russes.
«Si le travail des médias russes - opérateurs et journalistes - n’est pas normalisé aux États-Unis, les mesures les plus strictes suivront inévitablement», a déclaré la porte-parole du ministère Maria Zakharova.
L'Ukraine «avance» vers «la famille européenne», selon son premier ministre
L'Ukraine «avance» vers «la famille européenne», alors que la Russie elle «se rapproche d'une vie derrière le 'rideau de fer'», a estimé vendredi le premier ministre ukrainien, Denys Chmygal, au 100e jour de l'invasion russe.
«L'Ukraine avance avec confiance vers son objectif: vivre dans un pays démocratique, libre, au sein de la famille européenne», a estimé Denys Chmygal dans un message sur Telegram.
La Russie, elle, «se rapproche de la vie derrière le rideau de fer et de l'isolement du monde développé», a-t-il fustigé. «Notre destin n'est que la liberté», a encore appuyé le premier ministre ukrainien, affirmant que «l'Ukraine gagnera sans aucun doute» la guerre face au voisin russe.
Kiev espère obtenir d'ici fin juin le statut officiel de candidat à une adhésion à l'Union européenne, même si les Vingt-Sept sont divisés sur cette question. Le président français Emmanuel Macron, président en exercice de l'UE, a estimé début mai qu'une adhésion de l'Ukraine prendrait «des décennies», et proposé dans l'intervalle la création d'une «communauté politique européenne» pour arrimer plus vite l'Ukraine à l'Europe.
L’ambassadeur ukrainien à Ankara accuse la Turquie d’acheter des céréales volées par la Russie
L’ambassadeur de Kiev (Ukraine) à Ankara (Turquie) a déclaré vendredi que la Turquie faisait partie des pays qui achetaient du blé que la Russie a «volé» à l’Ukraine, rapporte l’agence Reuters.L’ambassadeur Vasyl Bodnar a également déclaré à la presse qu’il avait requis l’aide des autorités turques et d’Interpol pour comprendre qui était impliqué dans les expéditions de céréales transitant par les eaux turques.
ENQUÊTE - Face à la guerre en Ukraine de Vladimir Poutine, la société russe entre résilience et déni de réalité
Correspondant à Moscou
Conversation entre un couple, ce mercredi dans un train de banlieue à Moscou: «Tous les pays se sont unis pour étrangler la Russie…» Autre anecdote, cette semaine, d’une employée de la capitale annulant son anniversaire, de peur que les désaccords sur l’Ukraine ne gâchent la fête. Pour les Russes, cent jours après le lancement de l’«opération militaire spéciale», le choc et la sidération des premières semaines ont cédé le pas à l’accoutumance. Présent à n’en pas douter dans les têtes, le sujet n’affleure plus qu’incidemment dans les conversations au quotidien - accréditant une «normalité» retrouvée, de même que la disparition totale des masques dans les rues, les transports et les magasins. (…)
» LIRE LA SUITE DE L’ENQUÊTE - Face à la guerre en Ukraine de Vladimir Poutine, la société russe entre résilience et déni de réalité
La guerre en Ukraine «n'aura pas de vainqueur», juge l'ONU au 100e jour de l'invasion russe
La guerre en Ukraine «n'aura pas de vainqueur» a jugé vendredi le coordinateur de l'ONU dans le pays, au 100e jour de l'invasion russe.
«Cette guerre n'a et n'aura pas de vainqueur», a affirmé Amin Awad dans un communiqué. «Nous avons besoin de paix. La guerre doit cesser», a-t-il exhorté, alors que les négociations entre Kiev et Moscou sont au point mort depuis plusieurs semaines.
La Slovaquie demande la solidarité de l’UE avec l’impact des sanctions contre la Russie
La Slovaquie attend de la part de l’Union européenne (UE) de la solidarité pour faire face à l’impact du bloc de sanctions sur le pétrole brut russe, a déclaré le ministre slovaque de l’Economie ce vendredi.
L'Ukraine dit de pas avoir l’intention d’attaquer la Russie avec des missiles américains
L’Ukraine n’a pas l’intention d’utiliser les nouveaux lance-roquettes multiples fournis par les États-Unis pour attaquer des installations en Russie, a déclaré un conseiller présidentiel ukrainien vendredi.
» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : les nouveaux lance-roquettes multiples américains peuvent-ils changer la donne ?
«L'Ukraine mène une guerre défensive et n’a pas l’intention d’utiliser les missiles MLRS pour attaquer des installations en Russie» a déclaré Mykhailo Podolyak sur Twitter. «Nos partenaires savent où nos armes sont utilisées» a-t-il ajouté.
À VOIR AUSSI - L'Ukraine a «assuré» qu'elle n'utiliserait pas les armes américaines pour viser la Russie, selon Antony Blinken
Au 100e jour de la guerre, Moscou a manqué ses objectifs, dit Londres
Le ministère de la Défense britannique a dit ce vendredi qu’au 100e jour de l’invasion militaire de l’Ukraine, Moscou avait manqué ses objectifs initiaux de prendre le contrôle de Kiev et des centres ukrainiens de gouvernement, mais qu’elle rencontrait un succès (militaire) tactique dans le Donbass.
«Comparé au plan initial de la Russie, aucun des objectifs stratégiques (de cette dernière) n’ont été atteints», a ainsi déclaré le ministère de la Défense britannique dans un compte-rendu de la situation sur Twitter, ajoutant toutefois que Moscou avait atteint un succès tactique dans la région orientale du Donbass, et qu’elle contrôlait plus de 90% de l’oblast (province) de Lougansk (l’une des deux provinces du Donbass).
INFOGRAPHIES - De l’offensive contre Kiev à la tenaille du Donbass, cent jours de guerre en Ukraine
La guerre en Ukraine a ébranlé tous les équilibres stratégiques et remis en cause nombre de certitudes. Cent jours après le début de l’invasion russe, retour en infographie sur la chronologie du conflit.
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Newsweek avance que Poutine aurait reçu un traitement pour un cancer «avancé» en avril
Depuis le début de la guerre en Ukraine – et même avant – l'état de santé de Vladimir Poutine fait l'objet de nombreuses spéculations. Le président russe serait gravement malade, certains le disant atteint d'un cancer, de la maladie de Parkinson ou d'une maladie auto-immune.
Selon le magazine Newsweek, le sujet ferait l'objet d'intenses conversations au sein de la Maison-Blanche. Le renseignement aurait fourni sa quatrième évaluation complète à la fin du mois de mai, dans lequel il indiquerait que Vladimir Poutine aurait subi en avril un traitement pour un cancer à un stade avancé, ont confié trois responsables du renseignement qui ont eu accès au rapport à Newsweek. Les mêmes sources ajoutent que le président russe aurait été la cible d'une tentative d'assassinat au mois de mars, sans toutefois livrer de détails. Ces hauts responsables craignent également que Poutine ne soit de plus en plus paranoïaque quant à son emprise sur le pouvoir, un état qui rendrait selon eux de plus en plus imprévisibles ses réactions et le cours des événements en Ukraine.
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Kramatorsk et Sloviansk sous la menaces de bombes russes: le récit de notre envoyée spéciale
Au quatrième étage de l’immeuble, les traces rouges sur les marches et le mur sont épaisses, larges, nombreuses. Elles s’étendent comme de longs coups de brosse sur un canevas grêlé d’impacts, peignant le cheminement du corps. Vivant? Au gré des paliers, les traces deviennent des taches mêlées aux bris de verre. Il y en a moins sur les murs. Jusqu’au premier étage, il ou elle a dû se traîner dans la cage d’escalier. Puis, plus rien.
Quelques heures plus tôt, vers une heure et demie du matin, des soldats russes ont pointé leur artillerie sur ce quartier résidentiel de Sloviansk, ont estimé viser juste, et ont fait feu. Dans cette ville située à une trentaine de kilomètres du front qui se rapproche chaque jour, les bombardements n’avaient encore tué personne depuis le début de la guerre.
D’autres villes alentour, même plus éloignées des combats, étaient déjà en deuil. En ce 31 mai, pour la première fois ici, la guerre a tué trois personnes. Six autres ont été blessées. En bas de l’immeuble, un homme et une femme munis de seaux, les traits tirés et le regard vide, se relaient pour arroser un lit dont le matelas fume encore. Il trône là, absurde, dans la cour jonchée de débris, entre l’immeuble et la rue. Un lit d’enfant. (…)
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La guerre va durer encore «de nombreux mois» ; nouvelles sanctions américaines contre les oligarques de Moscou
Aux États-Unis, l'administration Biden a annoncé de nouvelles sanctions visant une série d'oligarques ou membres de «l'élite» de Moscou, dont la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova.
«Je suis reconnaissant envers le président Biden, tous nos amis américains et la population des États-Unis pour leur soutien», a relevé le président ukrainien Volodymyr Zelensky jeudi soir.
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Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a estimé jeudi que les pays occidentaux devaient se préparer «à une guerre d'usure» sur le «long terme».
La guerre en Ukraine «pourrait se terminer demain, si la Russie mettait fin à son agression», avait déclaré mercredi Jens Stoltenberg lors d'une conférence de presse aux côtés du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken. Mais «nous ne voyons aucun signe dans cette direction à ce stade», avait-il ajouté.
La guerre menée par la Russie en Ukraine va durer encore «de nombreux mois», avait abondé Anthony Blinken.
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Les pays de l’UE ont approuvé un sixième paquet de sanctions
Sur le plan diplomatique, les pays de l'UE ont approuvé jeudi un sixième paquet de sanctions contre Moscou incluant un embargo, avec des exemptions, sur les achats de pétrole, mais renoncé à inscrire sur la liste noire le chef de l'Église orthodoxe russe, le patriarche Kirill, sous la pression de la Hongrie.
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Le texte doit encore recevoir l'accord écrit de chaque État membre en vue de sa publication vendredi au Journal officiel pour permettre l'entrée en vigueur des mesures, a précisé la présidence française du Conseil de l'UE.
«Les consommateurs européens seront les premiers à souffrir de cette décision. Non seulement les prix du pétrole mais aussi ceux des produits pétroliers augmenteront. Je n'exclus pas qu'il y ait un grand déficit de produits pétroliers dans l'UE», a déclaré le vice-premier ministre russe chargé de l'Énergie, Alexandre Novak.
Les Ukrainiens s’inquiètent d’une possible annexion des régions du sud conquises par les Russes
Dans le sud, les Ukrainiens s'inquiètent d'une possible annexion des régions conquises par les forces russes, Moscou évoquant des référendums dès juillet.
À Mykolaïv, près d'Odessa, les bombardements russes ont fait au moins un mort et plusieurs blessés dans la population civile, a fait savoir jeudi soir le commandement ukrainien de la région sud.
La Russie affirme avoir stoppé l’afflux de «mercenaires» étrangers
La Russie a affirmé jeudi avoir stoppé l'afflux de «mercenaires» étrangers voulant combattre aux côtés de l'armée de Kiev, à force de leur infliger de lourdes pertes ces dernières semaines.
Selon le ministère russe de la Défense, le nombre de combattants étrangers a été «quasiment divisé par deux», passant de 6600 à 3500, et un «grand nombre» d'entre eux «préfèrent quitter» le pays «le plus rapidement possible».
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Des lignes de chemin de fer dans la région de Lviv (ouest), où arrivent notamment les armes livrées à l'Ukraine par les pays occidentaux – aide dénoncée par Moscou – ont été bombardées.
«Depuis 100 jours, ils détruisent tout ce qui démarquait la région de Lougansk», dit le gouverneur local
«Aujourd'hui nous combattons et tenons chaque mètre de la région de Lougansk», a indiqué vendredi matin Serguiï Gaïdaï, gouverneur de ce territoire. «Et, malgré toutes les déclarations des Russes, nous célébrons son anniversaire sous le drapeau ukrainien».
«Depuis 100 jours, ils détruisent tout ce qui démarquait la région de Lougansk», a-t-il ajouté, affirmant que plus de 400 km de «routes aux standards européens» avaient été détruites ainsi que 33 hôpitaux, 237 cliniques rurales, près de 70 écoles et 50 maternelles.
Les combats font rage dans les rues de Severodonetsk, «zone la plus difficile actuellement», selon Zelensky
«Nous avons rencontré quelques succès dans la bataille pour Severodonetsk. Mais il est encore trop tôt. C'est la zone la plus difficile actuellement», a indiqué jeudi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky, évoquant une situation similaire aux alentours notamment à Lyssytchansk et à Bakhmout.
Concernant la région du Donbass dans son ensemble, il a indiqué que la situation n'avait pas «changé de manière significative dans la journée». Il avait fait savoir un peu plus tôt que la situation dans l'est était «vraiment difficile (...) Nous perdons de 60 à 100 soldats par jour, tués au combat, et quelque 500 sont blessés».
La veille, il avait affirmait que Severodonetsk, capitale administrative du Donbass, était «occupée à 80%» par les forces russes et que les combats font rage dans les rues.
Guerre d’usure dans le Donbass, Severodonetsk un «Marioupol bis» ?
Après l'échec de leur offensive-éclair pour faire tomber le gouvernement de Kiev, les forces russes se concentrent sur la conquête du Donbass où se joue désormais une guerre d'usure.
Les dirigeants ukrainiens ont ces derniers jours accusé Moscou de vouloir faire de la ville-clé de Severodonetsk un «nouveau Marioupol». Ce port stratégique sur la mer d'Azov, conquis mi-mai après la reddition de plus de 2000 combattants ukrainiens qui s'étaient retranchés dans l'aciérie Azovstal, a été largement détruit par le pilonnage russe.
La pression russe reste également importante sur Donetsk, l'autre région du Donbass, notamment Sloviansk, à quelque 80 km à l'ouest de Severodonetsk. Les habitants de la région manquent notamment de gaz, d'eau et d'électricité, selon Kiev.
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Au 100e jour du conflit, Moscou contrôle 20% du territoire de l’Ukraine, selon Kiev
L'invasion de l'Ukraine par la Russie atteint vendredi son 100e jour, une offensive qui a permis à Moscou de s'emparer de 20% du territoire ukrainien et qui se concentre sur la région du Donbass (est) et sa ville stratégique de Severodonetsk.
Les forces russes contrôlent actuellement «environ 20%» du territoire ukrainien, soit près de 125.000 km2, a en effet indiqué jeudi le président ukrainien.
» NOS INFOGRAPHIES - De l’offensive contre Kiev à la tenaille du Donbass, cent jours de guerre en Ukraine
Avant l'invasion, les forces russes ou prorusses y contrôlaient 43.000 km2, depuis l'annexion de la Crimée et la prise d'un tiers du Donbass en 2014. Depuis le 24 février, elles ont notamment avancé dans l'est et au sud, le long des mers Noire et d'Azov, contrôlant désormais un corridor côtier stratégique reliant l'est russe à la Crimée.
Bonjour à tous
Bonjour à tous et bienvenue dans ce direct. Nous allons suivre minute par minute le 100e jour de conflit russo-ukrainien, depuis l’invasion militaire russe du 24 février dernier en Ukraine. Nous allons vous accompagner minute par minute, vous aider à comprendre et analyser les enjeux de ce conflit qui s'enlise et se concentre désormais dans le sud et l'est du pays.
Vous pouvez retrouver toutes les informations du direct d'hier ici.
Les Occidentaux divisés sur les buts de la guerre menée par l’Ukraine
DÉCRYPTAGE - En Europe, mais également aux États-Unis, les partisans d’une solution diplomatique s’opposent à ceux qui veulent seulement s’en remettre au sort des armes.
Guerre en Ukraine: l'Église orthodoxe ukrainienne rompt avec le patriarche Kirill
La branche moscovite de l'Église orthodoxe ukrainienne a annoncé vendredi rompre avec la Russie en raison de l'offensive lancée par Vladimir Poutine et soutenue par Kirill.
Aide militaire à l'Ukraine : Moscou dénonce un risque accru de confrontation russo-américaine
Le Kremlin a accusé Washington de «jeter de l'huile sur le feu» après l'annonce de la livraison de systèmes de missiles américains à Kiev.
L'Humanité
Donbass. Un journaliste français tué à Severodonetsk
ActuEngagée depuis lundi dans une large offensive pour faire tomber cette ville , l’armée russe aurait tué une dizaine de civils. Le journaliste français de BFMTV, Frédéric Leclerc-Imhoff, 32 ans, fait partie des victimes.
Vadim KamenkaDans le Donbass, avec Kramatorsk, Severodonetsk est une des villes stratégiques qui essuie une violente offensive de l’armée russe, ces dernières semaines. Depuis dimanche, la cité industrielle encerclée, qui comptait 100 000 habitants avant l’invasion russe du 24 février, connaîtrait des combats de rue. « Les Russes avancent vers le milieu de Severodonetsk. (…) La situation est très difficile », a confirmé sur Telegram Serguiï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk.
En ce 96e jour de guerre, la ville, qui se situe à une soixantaine de kilomètres à l’est de Lougansk, serait sur le point de tomber, selon plusieurs témoins. « L’avancée de l’armée russe et des forces de la République autoproclamée de Lougansk (LNR) laisse peu de doute quant à l’issue finale », note une source diplomatique. Si la majorité des habitants ont pu fuir, ceux restés sont pris au piège. Aucune route d’évacuation n’existe désormais. Les seules encore accessibles par la ville jumelle de Lyssychansk puis Bakhmout, plus au sud, essuient trop de tirs d’artillerie pour assurer le retrait des milliers de civils encore sur place et le transport de l’aide humanitaire.
Des habitants auraient trouvé la mort dans des bombardements, lundi, lors d’une nouvelle offensive russe destinée à pénétrer dans Severodonetsk. Parmi les victimes, un journaliste français de BFMTV. « Aujourd’hui (lundi – NDLR), notre véhicule blindé d’évacuation allait récupérer 10 personnes dans la zone et a essuyé le feu ennemi. Des éclats d’obus ont percé le blindage et porté une blessure mortelle au cou à un journaliste français accrédité », a informé Serguiï Gaïdaï, le gouverneur ukrainien de Lougansk, dans un communiqué. Quelques instants plus tard, Emmanuel Macron annonçait à son tour le décès du journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff, 32 ans, qui travaillait comme journaliste reporter d’image pour la chaîne d’information en continu. Le président a adressé ses condoléances à la famille et « le soutien inconditionnel de la France » à « celles et ceux qui assurent sur les théâtres d’opérations la difficile mission d’informer ». Une dizaine de journalistes auraient déjà trouvé la mort depuis le début de la guerre.
Des défaites successives
Cette mort intervient alors que la nouvelle ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, est arrivée en Ukraine, lundi. Il s’agit d’une première visite officielle d’un responsable français. Elle a immédiatement réagi en exigeant « une enquête transparente » après s’être rendue à Boutcha, dans la banlieue de Kiev, où ont eu lieu des massacres de civils dont les troupes russes sont accusées par les autorités ukrainiennes.
L’Union européenne a tenu un sommet à Bruxelles pour débloquer l’adoption d’un 6e paquet de sanctions contre Moscou. Seule certitude, la proposition de la Commission pour apporter jusqu’à 9 milliards d’euros en 2022 sous forme de prêts ou de dons à l’Ukraine, qui chiffre ses besoins à 5 milliards de dollars par mois.
Devant les défaites successives dans le Donbass, le président Volodymyr Zelensky réclame davantage d’armes. Mais le président des États-Unis, qui lui a accordé plus de 40 milliards de dollars d’aide, a refusé l’envoi de lance-roquettes. « Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie », a déclaré Joe Biden, craignant qu’ils ne soient récupérés par Moscou, ou de franchir une ligne rouge aux yeux des autorités russes. Interrogé sur ce qui pourrait permettre le retour de la paix, Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, lors d’un entretien sur TF1, a posé comme préalable la « démilitarisation de l’Ukraine ».
Ukraineliberté de la pressejournalistesGuerre en Ukraine Le Figaro
Robe discrète et arrivée sur la pointe des pieds : Meghan Markle et le prince Harry font profil bas à la messe du jubilé
Les Sussex ont reçu un accueil mitigé durant la messe organisée en l'honneur de la reine Elizabeth II, à la cathédrale Saint Paul de Londres, ce vendredi 3 juin.
L'arrivée de Meghan Markle et du prince Harry à la messe du jubilé
Ils ont participé à leur premier engagement royal en deux ans. Si certains craignaient que leur présence éclipse celle d'Elizabeth II, depuis le début des festivités du jubilé, initiées le jeudi 2 juin, Meghan Markle et le prince Harry ont fait profil bas. Comme prévu, les Sussex ont notamment brillé par leur absence à Buckingham Palace, durant la parade Trooping the Colour. Non convié sur le célèbre balcon, le couple se trouvait ainsi aux cotés d'autres membres non-actifs de la famille royale, dans l'ancien bureau du duc de Wellington.
En vidéo, Meghan Markle et le prince Harry font profil bas à la messe du jubilé, après deux ans d'absence en Grande-Bretagne
Applaudissements et sifflets
Depuis, les parents d'Archie et Lilibet se sont offert leur première véritable apparition publique depuis leur arrivée au Royaume-Uni, ce vendredi 3 juin. Tous deux ont assisté à la messe organisée à la cathédrale Saint Paul de Londres, en l'honneur de la reine d'Angleterre. Si la souveraine n'a pu s'y rendre en raison de problèmes de santé, son petit-fils Harry était bel et bien présent à l'événement, au côté de son épouse, sobrement vêtue d'un manteau, d'un large chapeau et d'escarpins blanc crème.
Le duo est ainsi arrivé tout sourire et main dans la main, avant de saluer le doyen de la cathédrale et d'entrer dans l'édifice religieux. Les Sussex y ont néanmoins reçu un accueil mitigé, entre applaudissements et sifflets, relate le correspondant royal Richard Palmer, du Daily Express. Tous deux ont par la suite pris place au second rang de l'événement, aux côtés des princesses Beatrice et Eugenie. Avant que le prince William et Kate Middleton, vêtue d'une robe Emilia Wickstead jaune poussin et coiffée d'un chapeau Philip Treacy, ne fassent à leur tour leur apparition, sous les vivats de la foule.
Si les princes William et Harry n'ont jamais confirmé les rumeurs autour de leur brouille, tous deux n'ont pas été aperçus en train d'échanger. Les deux frères ont aussi quitté l'événement séparément. Les Sussex n'ont, par ailleurs, pas assisté à la réception organisée à Guildhall après la messe, a indiqué Richard Palmer. Le prince Charles, ainsi que la majorité des membres de la famille royale y étaient conviés.
Procès : Amber Heard déclarée coupable de diffamation et condamnée à verser 15 millions de dollars à Johnny Depp
L'acteur vedette de la saga Pirates des Caraïbes a également été condamné à verser 2 millions de dollars à son ex-femme qu'il poursuivait pour une tribune l'accusant de violences conjugales.
L'arrivée en carrosse, les facéties du prince Louis... les photos de la famille royale très investie pour le jubilé de la reine
Elizabeth II célèbre dès ce jeudi 2 juin son jubilé de platine. Elle est notamment apparue sur le balcon de Buckingham aux côtés d'autres membres de la famille royale, dans le cadre de la parade Trooping the Colour.
Le baiser fougueux et inattendu de Vincent Lindon et Carole Bouquet à Cannes
Les deux sommités du cinéma français se sont offert un instant de réconfort sur la scène du Palais des Festivals, à l'occasion de la cérémonie de clôture qui s'est tenue samedi 28 mai.
L'Humanité
Ukraine. Comment cette guerre bouscule l’Europe
DécryptageDepuis le début du conflit, le 24 février, l’Union européenne avance à pas de géant sur les dossiers de l’Europe de la défense, de l’énergie, mais aussi de l’accueil des exilés. décryptage
Gaël De SantisLes guerres sont parfois des accélérateurs de l’histoire. Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Union européenne (UE) avance à pas de géant. Défense, politique énergétique, élargissement à l’Ukraine ou à la Moldavie, hégémonie américaine… Elle a changé. L’UE avait déjà connu une révolution à la faveur de l’épidémie de Covid en 2020 et 2021. Les États européens avaient alors décidé d’un gonflement du budget communautaire d’un montant de 800 milliards d’euros. L’opération visait à attribuer des prêts et subventions aux États pour affronter la crise. L’Europe devenait ainsi en partie ce que Berlin refusait qu’elle soit : une union de transferts, où les États les plus en difficulté bénéficient d’une aide en échange du respect de critères austéritaires. Le 24 février, un nouveau cycle s’est ouvert pour l’UE.
8 avril. la présidente de la Commission Ursala von der Leyen, remet à Kiev au président Volodymyr Zelensky les documents de demande d'adhésion de l'Ukraine à l'UE. © Stringer/AFP
1 Une accélération de l’Europe de la défense
L’attaque de Poutine s’avère une aubaine pour Macron, qui, depuis son arrivée à l’Élysée en 2017, ne cesse de prôner l’instauration d’une Europe de la défense et d’une autonomie stratégique. Des petits pas en ce sens ont été faits ces dernières années. L’adoption du budget pluriannuel de l’UE pour la période de 2021 à 2027 a permis l’allocation de 7,9 milliards d’euros au Fonds européen de défense, qui permet la recherche et les investissements communs en matière d’industrie de l’armement. Avec la guerre en Ukraine, il a été décidé, lors du Conseil européen de mars, de créer un bataillon de 5 000 hommes et 200 officiers, un embryon d’armée européenne prêt à être déployé à tout instant. Par ailleurs, la boussole stratégique adoptée au même moment permet d’avoir une vision commune des menaces stratégiques.
Europe. Course au réarmement, les affaires décollentPar ailleurs, l’UE a mis à disposition une aide de 450 millions d’euros prélevés directement sur son budget. C’est inédit. Pas à pas, le conflit à ses portes permet une fédéralisation du Vieux Continent : un transfert des compétences des États aux institutions communautaires.
Otan. L’Alliance ressuscitée par les tambours de la guerre en Ukraine2 L'affirmation du rôle des États-Unis
Peut-on en conclure que l’Europe s’autonomise, conformément aux vœux d’Emmanuel Macron ? Bien au contraire ! L’Europe de la défense a toujours été vue d’un mauvais œil avant le Brexit par le Royaume-Uni, qui a une « relation spéciale » avec Washington, et par les pays de l’Est, pour qui seul l’Oncle Sam est à même d’assurer leur défense. D’autonomisation, il n’est rien. Preuve en est : deux des six pays de l’UE n’appartenant pas à l’Otan ont décidé de la rejoindre : la Suède et la Finlande frontalière de la Russie. Or l’Alliance atlantique est l’un des principaux freins à l’autonomisation de l’Europe : c’est une coalition dominée par Washington.
Guerre en Ukraine. Biden, « roi » d’Europe, pense à PékinCe sont d’ailleurs les États-Unis qui vont être les premiers bénéficiaires de la hausse des dépenses d’armement. Un à un, les États de l’UE affichent leur volonté de consacrer 2 % de leur PIB à leur défense. Plusieurs pays ont ainsi indiqué acquérir depuis le 24 février des avions de chasse F-35 américains. Or ils auraient pu porter leur choix sur les Gripen suédois, les Rafale français. Les décisions allemandes en ce sens pourraient mettre en péril le développement du Système de combat aérien du futur (Scaf), fruit d’une coopération entre Paris, Berlin et Madrid.
9 mai. À Strasbourg, Emmanuel Macron a proposé la création d'une "communauté politique européenne" qui rassemble plus de pays que la seule Union Européenne. © Agence Andalou/AFP
3 Une politique de souveraineté énergétique
Lors du sommet européen des 10 et 11 mars, les chefs d’État et de gouvernement se sont accordés pour « (se) défaire progressivement de la dépendance aux importations de gaz, de pétrole et de charbon russes ». 45 % du gaz consommé dans l’UE provient de Russie. Depuis le dernier sommet, la Commission européenne a proposé la fin des importations de tels produits. Plusieurs pays s’y opposent car ils sont ultra-dépendants, telles la Hongrie ou l’Allemagne.
Ukraine. Berlin suspend Nord Stream 2. Les conséquences ?Toujours est-il que va être mise en place une politique communautaire de stockage de gaz. Une coopération se met en œuvre, en vue d’acheter du gaz naturel liquéfié (GNL), plus cher mais qui peut être acheminé sans gazoduc. Un terminal flottant de GNL va être installé en Grèce ; l’Allemagne en a commandé quatre. Tout le souci est que la production au Qatar, en Algérie ou encore au Nigeria n’est pas encore suffisante. À l’heure où nous écrivons ces lignes, Berlin peine à trouver un accord avec Doha.
Union Européenne. Emmanuel Macron pour une révision des traités4 Un groupe de Visegrad désormais divisé
La géographie de l’Europe politique se redessine. Le débat s’organise depuis des années entre un bloc du Sud (Espagne, Italie, et parfois France), favorable à plus de solidarité, un bloc austéritaire (Pays-Bas, Finlande, Danemark, pays Baltes, parfois l’Allemagne) et le groupe de Visegrad, qui rassemble la Pologne, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie, porteuses d’une voix ultra-conservatrice et référence des extrêmes droites du continent. Ce dernier bloc s’est fissuré. La Hongrie de Viktor Orban continue de chercher à être un pont entre l’UE et la Russie, et rechigne à appliquer un nouveau train de sanctions contre Moscou. La Pologne, elle, est en pointe dans la mise en place dans l’UE d’une politique antirusse. Varsovie et Budapest ne s’entendent plus. Cela pourrait les affaiblir quand arrivera un débat sur l’État de droit ou les questions sociétales dans les prochaines années.
Europe. L'ami encombrant des ultraconservateurs5 Un renouveau de la politique d’asile
Asile, migration, Frontex… la donne a changé. Qui aurait cru en 2021 qu’on entendrait un jour les dirigeants de Pologne ou de Hongrie prôner une politique de l’accueil ? L’invasion poutinienne a permis qu’une directive datant de 2001 soit enfin appliquée : les réfugiés ukrainiens bénéficient d’une protection temporaire qui a été refusée en 2015-2016 aux Afghans ou aux Syriens, malgré les morts en Méditerranée. Peut-être cette évolution sera-t-elle bénéfique aux pays de première ligne. Le président du Conseil italien, Mario Draghi, a ainsi rappelé que « la solidarité exprimée envers les réfugiés ukrainiens devra aussi nous pousser vers une gestion vraiment européenne, y compris des migrants qui arrivent d’autres contextes de guerre et d’exploitation. Plus généralement, il est nécessaire de définir un mécanisme européen efficace de gestion des flux migratoires, qui dépasse la logique du traité de Dublin », en vertu duquel un demandeur d’asile doit faire ses démarches dans le pays d’entrée dans l’Union.
Carte interactive. Ces pays qui accueillent les millions d'Ukrainiens qui ont fui leur paysGuerre en UkraineUnion européenne Le Figaro
Burkini dans les piscines : la ville de Grenoble dépose un recours devant le Conseil d'État
Le tribunal administratif de la ville a suspendu en mai une disposition autorisant le port du burkini dans les piscines municipales.
La municipalité de Grenoble a déposé un recours devant le Conseil d'État à la suite de la suspension par le tribunal administratif de la ville d'une disposition controversée autorisant le port du burkini dans les piscines municipales, a-t-elle indiqué ce vendredi 3 juin.
À lire aussi«Burkini: le droit doit venir au secours de l’ordre symbolique de la démocratie libérale»
Le recours «a été déposé hier (jeudi)», a indiqué à l'AFP une porte-parole de la Ville. Le tribunal administratif de Grenoble avait ordonné cette suspension le 25 mai après le dépôt par le préfet de l'Isère d'un «référé laïcité» visant l'article 10 du nouveau règlement des piscines de Grenoble autorisant l'usage de maillots de bain de type burkini. Les juges avaient estimé que l'article en cause permettrait aux usagers de «déroger à la règle générale d'obligation de porter des tenues ajustées près du corps pour permettre à certains usagers de s'affranchir de cette règle dans un but religieux», et que ses auteurs avaient par là même «gravement porté atteinte au principe de neutralité du service public». Le maire écologiste de Grenoble Éric Piolle avait aussitôt fait part de son intention de faire «appel devant le Conseil d'État» de cette suspension. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'était de son côté réjoui de la suspension de la disposition, la qualifiant d'«excellente nouvelle».
À lire aussi«Burkini: le droit doit venir au secours de l’ordre symbolique de la démocratie libérale»
Le nouveau règlement des piscines, qui ouvrait la porte au burkini mais aussi à la baignade seins nus pour les femmes et aux maillots anti-UV pour tous, avait été adopté le 16 mai à une courte majorité par le conseil municipal, certains alliés du maire écologiste se désolidarisant du projet, sur fond de tempête politique nationale. Le reste du texte est formellement entré en vigueur le 1er juin. L'ouverture estivale des piscines municipales de Grenoble est quant à elle prévue du 13 juin au 30 août.
À VOIR AUSSI - «Le burkini, c'est l'alliance du séparatisme et de la ségrégation sexuelle»
Études de médecine: la fin de l’eldorado belge pour les Français?
ENQUÊTE - Les étudiants français sont toujours plus nombreux à tenter leur chance en Belgique francophone: en 2021, ils représentaient près de 35% des candidats à l’examen d’entrée. Mais le remplacement de cet examen par un concours pourrait changer la donne.
Notre classement exclusif des villes où il fait bon faire ses études... et celles où il faut se méfier
PALMARÈS - Sécurité, logement, coût de la vie, loisirs... À l'heure des résultats de Parcoursup, nous avons comparé les données de 61 villes françaises, pour aider les jeunes (et leurs parents) à éviter les déconvenues.
«J’ai détruit mon corps en pensant que ça irait mieux»: le regret de Mila, redevenue femme après un changement de sexe
TÉMOIGNAGE - Après sept ans de testostérone et plusieurs opérations chirurgicales, le retour à la case départ pour cette «détransitionneuse» ne peut pas être total.
L'Humanité
Festival de Cannes. Lina Tsrimova, «comme tous les citoyens russes, je me sens responsable de ce qui se passe en Ukraine»
Tribunela réalisatrice d’origine russe, s’est exprimée lors de la présentation de son film La colline, le 21 mai, co-réalisé avec Denis Gheerbrant, projeté à l’Acid. Discours
Le 21 mai, est le jour de la commémoration des victimes des guerres coloniales au Caucase du XIXème siècle. Aujourd’hui, c’est le peuple ukrainien qui subit les frappes de l’armée russe. Et moi, comme tous les citoyens russes, je me sens responsable de ce qui se passe. Responsabilité que l’on devra porter le reste de nos vies en contribuant à la reconstruction de l’Ukraine indépendante. Paradoxalement, c’est la première fois que je me sens russe et malheureusement pour de mauvaises raisons. Car, comme des millions des représentants des peuples non-russes et plus particulièrement des peuples du Caucase, je me sentais toujours comme citoyenne de seconde zone. Tous les peuples non-russes connaissent très bien la nature impérialiste du régime putinien, avec les restrictions politiques des républiques de la Fédération, avec l’impossibilité d’apprendre et faire vivre les langues non-russes, enfin, avec les guerres en Tchétchénie et les opérations militaires dont on ne voyait pas le bout au Caucase du Nord.
Aujourd’hui, pire encore, la jeunesse de ces périphéries parmi les plus démunies de la Russie est envoyée comme chair à canon en Ukraine, dans cette affreuse et criminelle guerre. J’ai envie de m’adresser, alors, à tous mes concitoyens russes et plus particulièrement à mes concitoyens caucasiens. Je vais m’adresser notamment au nom de mes amis qui ne peuvent pas le prononcer publiquement mais le pensent au fond de leur coeurs : « Vous savez mieux que quiconque ce que c’est l’impérialisme et le racisme de l’Etat putinien, ce que c’est la misère, la guerre et ces « opérations militaires ». Faites tout ce qui est dans votre pouvoir pour faire revenir vos frères, amis, parents qui sont partis en Ukraine. Cette guerre va vous couvrir de honte ainsi que vos familles et les générations à venir ! »
Festival de CannesGuerre en Ukraine L'Humanité
Ukraine. « Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix »
EntretienYurii Sheliazhenko revient sur les raisons d’une guerre qui pouvait être évitée. Il dénonce l’invasion par les troupes russes et le militarisme du régime de Volodymyr Zelensky.
Pierre BarbanceyComment jugez-vous ce qui se passe en Ukraine ?
L’invasion russe de l’Ukraine, qui a déjà tué des milliers de personnes, risque de se terminer par une effusion de sang prolongée, une famine mondiale ou même un cauchemar nucléaire. C’est une décision issue de trente années d’escalade. Ce conflit entre deux pays a commencé sur les ruines de l’Union soviétique et s’est transformé en guerre à grande échelle en raison de l’absence de système de sécurité commun dans le monde, de la persistance de l’antagonisme Est-Ouest et du conflit entre les États-Unis et la Russie pour le contrôle de l’Ukraine et d’autres pays post-soviétiques. Ensuite, parce que l’Ukraine et la Russie ont hérité de l’URSS une dangereuse machine de guerre, un système inhumain d’éducation et de conscription militaire patriotiques, placée hors du contrôle démocratique. Démocratie et militarisme sont incompatibles. Aucune guerre ne peut être menée dans l’intérêt du peuple.
Ukraine. Reportage à Marioupol : « Nous avons vécu le pire »Cette guerre aurait-elle pu être évitée ?
Oui. Les États-Unis et la Russie auraient pu nouer une coopération au travers des accords de sécurité communs prenant au sérieux leurs obligations en vertu de la charte de sécurité européenne de l’OSCE et en renoncant à renforcer leur sécurité aux dépens de celle d’autres États. L’Ukraine aurait pu ne pas brader, contre des relations étroites avec l’UE et l’Otan, sa démocratie inclusive qui permettait, avant 2014, à des millions de citoyens d’origine russe de préserver leur langue, leur culture, leurs liens religieux et économiques avec la Russie.
Ukraine. Marioupol, ville martyre ravagée par la guerre... et la propagandeQuant à l’opposition pro-Occidentaux, elle aurait pu se conformer à l’accord de médiation européen sur la transition pacifique du pouvoir avec le gouvernement pro-Russes, au lieu de le renverser en 2013. La Russie n’aurait pas dû soutenir les coups d’État en Crimée, à Donetsk et Louhansk, les tentatives de coup d’État à Odessa, Kharkiv et dans d’autres villes ukrainiennes. Entre 2014 et 2022, l’Ukraine, la Russie et les séparatistes, qu’elle soutient, auraient dû respecter les accords de Minsk et de Minsk II.
Les pacifistes ukrainiens peuvent-ils se faire entendre alors que plusieurs formations, dont le Parti communiste, sont interdits ?
C’est difficile, mais nous nous rassemblons pour diffuser un message de paix, en dépit de la loi martiale. Le principal obstacle pour les pacifistes n’est pas tant le régime militariste de Zelensky que l’absence d’une culture de paix. C’est sous Staline que l’illusion de parvenir à la paix par la force militaire s’est généralisée. Poutine et Zelensky ne font que poursuivre cette politique. Dans leur discours, le 9 mai, tous deux ont appelé à la poursuite de la Seconde Guerre mondiale contre le pays voisin décrit comme nazi, ne laissant aucune place à une résolution pacifique des différends, comme l’appelle la déclaration du 6 mai du Conseil de sécurité de l’ONU. L’apologie du stalinisme, la glorification nostalgique de l’URSS et le culte de la victoire en 1945 n’ont guère fait du Parti communiste d’Ukraine une voix de paix. Il existe aussi des pseudo-socialistes, patriotes bellicistes, en Ukraine, qui présentent la guerre comme une libération de l’impérialisme russe. Mais ils n’ont aucune objection à la subordination de l’Ukraine à l’impérialisme américain ainsi qu’aux politiques d’hégémonie ethnolinguistique. En tant que Mouvement pacifiste ukrainien, nous ne sommes pas pro-Russes, nous nous positionnons contre la guerre et en faveur du processus de paix.
Cette guerre est-elle autant celle de Biden que celle de Poutine ?
Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une guerre par procuration entre les États-Unis et la Russie, comme l’ont reconnu plusieurs législateurs américains et membres du renseignement. Les États-Unis mènent une guerre d’usure contre la Russie, y compris une course aux armements visant à l’affaiblir et à provoquer un changement de régime, répétant le scénario de dissolution de l’Union soviétique. Cependant, la structure économique russe est maintenant plus développée qu’à l’époque soviétique. En outre, la Chine peut protéger les arrières économiques de la Russie en restant militairement neutre. Elle y trouve son intérêt en raison de la concurrence géopolitique et géo-économique sino-américaine.
Ukraine. Joe Biden change de capQue pensez-vous de l’envoi d’armes à l’Ukraine par les États-Unis et l’Union européenne ?
La fourniture d’armes à l’Ukraine est très rentable pour le complexe militaro-industriel. Les membres présents et futurs de l’Otan se réarment et la menace nucléaire entre la Russie et l’Otan offre des perspectives de nouveaux contrats d’armement. Doté de davantage d’armes, le gouvernement ukrainien devient plus ambitieux et moins disposé à négocier la paix avec la Russie. Cela augmente le nombre de victimes civiles et prolonge la guerre pour une durée indéterminée.
Europe. Course au réarmement, les affaires décollentComment parvenir à la paix ?
Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix. Poutine et Zelensky, ainsi que leurs puissants alliés Xi Jinping et Joe Biden ne sont pas disposés à négocier la paix de bonne foi. L’ambition de l’emporter sur le terrain empêche les belligérants d’envisager la paix sérieusement.
Guerre en Ukrainepaix Le Figaro
Paris : un homme dans un état grave après être tombé dans la Seine à la suite d'une bagarre
Deux hommes ont été interpellés et placés en garde à vue pour «tentative de meurtre».
Peu avant minuit, jeudi 2 juin, un homme de 28 ans est tombé dans la Seine à la suite d'une bagarre, dans le 4e arrondissement de Paris, a appris Le Figaro de source policière. Il a été transporté aux urgences dans un état grave.
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Les faits se sont déroulés sous le pont Saint-Michel. Une rixe s'est engagée entre trois hommes. Selon une source policière, l'origine de la bagarre pourrait être un vol de sac. Durant les échanges de coups, la victime se serait cogné la tête contre un plot métallique puis serait tombée dans la Seine.
Tentative de meurtre
La victime a été secourue par la brigade fluviale ainsi qu'une équipe de sapeurs-pompiers de Paris, à l'angle du quai des Orfèvres. Elle a été transportée en milieu hospitalier avec un pronostic vital engagé.
Les suspects ont quant à eux été interpellés à proximité immédiate des faits. Une source judiciaire indique au Figaro que les deux hommes, âgés de 20 et 27 ans, ont depuis été placés en garde à vue pour «tentative de meurtre».
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La jeune femme, âgée de 25 ans, n'a pu être ranimée par les pompiers. L'automobiliste ainsi que le passager ont été interpellés et placés en garde à vue.
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L'Humanité
Ukraine. Reportage à Marioupol : « Nous avons vécu le pire »
ReportageBombardée deux mois durant, la cité meurtrie se relève difficilement. Avec son cortège de dizaines de milliers de morts, cette réddition de la ville portuaire du Sud-Est est présentée comme une victoire par Moscou.
Vadim KamenkaMarioupol (Donbass), envoyé spécial.
D’immenses blocs de béton, bâchés, se dressent au loin. Les anciennes lettres en bleu et jaune, aux couleurs du drapeau ukrainien, qui dévoilent l’entrée de la ville de Marioupol ont été recouvertes. Juste à côté, les deux drapeaux tricolores de la République autoproclamée de Donetsk (DNR) et de la Fédération de Russie ont été dressés. Depuis la ville aux millions de roses, à une centaine de kilomètres, des véhicules profitent du calme relatif dans cette zone prise aux forces ukrainiennes pour acheminer aliments, eau potable et produits de première nécessité. Les multiples champs ont été labourés et ensemencés comme si la guerre n’existait plus. « Depuis une vingtaine de jours, la route a été rouverte. La situation militaire a évolué rapidement… » raconte Denis.
Ukraine. « Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix »Dans ce port stratégique, situé sur la mer d’Azov, à 800 kilomètres au sud-est de Kiev (Ukraine), des équipes du ministère des Situations d’urgence (MTCHS) s’activent à remettre en état de marche les réseaux de gaz, d’électricité et d’eau. Des groupes de volontaires, vêtus de leur chasuble orange et jaune, offrent également leur aide. « On a tous des amis, des connaissances, qui ont été coincés ici durant des semaines. On essaye de ramener un peu de normalité dans leur quotidien », nous explique Sergueï, la cinquantaine, venu avec des amis des villages avoisinants. Au milieu des décombres, la vie reprend peu à peu à l’entame d’un quatrième mois de guerre. Dans le « quartier central », qui n’a pas été épargné par les combats, une dizaine de personnes attendent le taxi collectif.
Derrière elles, le décor apparaît, surréaliste. Certains immeubles semblent à peine tenir. D’autres sont complètement éventrés ou sans façade. Les traces de balles et des tirs d’artillerie confirment l’intensité des affrontements dès le début de l’invasion russe, le 24 février. Des camions-bennes circulent et ramassent les nombreux monticules de gravats, ferrailles, morceaux de bois, vitres, qui ont été dressés par les habitants. Dans le centre-ville, des bâtiments noircis, en partie détruits, semblent à l’abandon. Des habitants en sortent pour aller chercher de la nourriture. D’autres veillent à l’entrée. Derrière une petite table avec deux chaises, Tania (1), exténuée et en colère, s’insurge : « Comme en 2014, nous sommes les victimes des puissances russe et états-unienne ! »
Ukraine. Pilonnée, Donetsk prend des airs de refuge… malgré tout« On n’est plus sortis pendant un mois »
Rue Zelinskoho, les dégâts sont considérables : toits arrachés, façades calcinées, balcons brisés, câbles électriques déchiquetés. Devant chaque porte, un tissu blanc a été attaché pour signaler la présence d’habitants. Casquette sur la tête, Sacha n’entend pas non plus déserter les lieux. À 70 ans, il a vécu l’enfer et assisté à la mort d’une dizaine de voisins. « À partir de mars, durant un mois, on n’est plus sortis du tout. Seule une personne tentait de récupérer des provisions », raconte-t-il en glissant que Marioupol ressemble « à une immense maison Pavlov » (bâtiment tenu par les Soviétiques durant la bataille de Stalingrad – NDLR).
Après avoir subi les tanks, les snipers, les bombardements, nous voulons juste vivre.
Près de 150 000 personnes résideraient encore dans la ville. En plus des combats, elles ont subi un siège de plusieurs semaines. Selon le gouvernement ukrainien, 20 000 personnes seraient mortes durant ces terribles semaines, mais le retour de certains réfugiés a débuté. Dans l’arrondissement Azov, à l’ouest de Marioupol, Ania (1), contente de pouvoir enfin se livrer, relate : « Le manque d’eau nous poussait parfois à sortir. Seuls restaient les personnes âgées et ceux qui n’avaient aucun moyen de fuir. Les choses sérieuses ont débuté quand l’armée ukrainienne et le bataillon Azov se sont installés dans notre immeuble. Le pire étant arrivé aux bâtiments de 10 étages, juste derrière nous, où il y avait des snipers et de l’artillerie. » Au milieu des gravats, toute la famille s’active sans savoir où déménager. Ils entendent rester à Marioupol : « On a déjà vécu le pire. Un de nos voisins qui voulait absolument sortir a été abattu. Durant toutes ces semaines, on craignait de tomber sur les militaires ukrainiens et les forces du DNR. Une autre voisine s’est pendue », détaille le mari d’Ania.
Ukraine. Le premier procès d’une série de crimes de guerreDans divers endroits stratégiques de la cité industrielle, les militaires russes et les forces du DNR ont installé des points de contrôle. De nombreux conducteurs ont d’ailleurs enlevé le drapeau ukrainien de leur plaque d’immatriculation. Après trois jours de pluie, tous les habitants profitent du soleil pour déblayer la route des gravats, de la ferraille, des bris de vitres et des douilles. « Il faut tout remettre en état avant l’automne et l’arrivée du froid », glisse l’un d’eux.
Dans un autre bloc de logements dont la façade gît au pied de l’immeuble, une dizaine de familles continuent d’occuper leurs appartements. Faute d’électricité, Vitya, lampe à la main, essaye de faire le ménage : « Les soldats, notamment ceux du bataillon Azov, venaient ici, tiraient, mangeaient et repartaient. Ils nous ont même menacés quand je suis sortie préparer à manger. “Partez demain”, m’ont-ils dit. J’ai juste eu le temps de prévenir tout le monde. Le lendemain, ils ont commencé à nous tirer dessus. Deux vieilles dames, qui n’ont pas pu fuir, sont décédées. »
L’air empli d’une odeur de brûlé
Complètement à l’est de la ville, l’hôpital numéro 4 révèle aussi l’intensité des combats : des centaines de douilles et de morceaux d’obus jonchent le sol. Les maisons tout autour sont partiellement détruites avec des carcasses de voitures calcinées encore sur place. En bas d’un des immeubles, un homme de 70 ans fait chauffer une marmite sur une plaque improvisée avec de l’essence et du bois. Juste à côté, Pavel et sa mère déblaient. « Mon mari n’a pas survécu. Il fallait le soigner mais tous les médecins et les infirmières sont partis. Que va-t-on faire désormais ? Voyez l’état des immeubles et comment travailler ? On va rester ici le temps de l’enterrer. Il faut que cette guerre s’arrête. Après avoir subi, les tanks, les snipers, les bombardements, nous voulons juste vivre », lâche-t-elle en sanglots.
Guerre en Ukraine. Le rapport alarmant de l’OITLe quartier Livoberejniï se trouve à proximité de l’usine Azovstal. Celle-ci est encore fumante et l’air reste largement empli d’une odeur de brûlé. Quelques soldats filtrent le passage. « Mettez un tissu blanc à votre manche ! nous lance l’un d’eux . Ça reste dangereux, ne traînez pas. » L’aciérie a été l’ultime lieu où se sont réfugiés les militaires ukrainiens et des membres du bataillon Azov durant la bataille. Les derniers membres se sont rendus, a indiqué, vendredi soir, le porte-parole du ministère russe de la Défense. Un soldat, la quarantaine, se veut plus prudent. « Une partie se cache aussi désormais dans la ville. Cela va être compliqué de retrouver ces nationalistes alors que les habitants reviennent à présent à Marioupol. Car il n’y a pas que le bataillon Azov. Il existe plusieurs autres forces du même genre comme Pravy Sektor », indique-t-il.
Une partie de Marioupol a été préservée des combats comme à Vinogradye, le long de la mer d’Azov. Autour du théâtre, les immeubles sont eux complètement ravagés. Le bâtiment est comme coupé en deux par l’impact des bombes tombées, le 16 mars. Des fleurs ont été déposées en mémoire des centaines de personnes qui auraient péri dans ce bombardement que l’armée russe ne reconnaît pas. Les autorités du DNR ont promis de remettre rapidement en route les usines, les magasins, les services de la ville. Après huit années d’un conflit sans fin, qui avait déjà fait 15 000 morts, notamment à Marioupol, durant les violents affrontements de 2014, Donetsk évoque déjà un projet de station balnéaire pour la ville meurtrie. Pour Moscou, il s’agit d’une victoire majeure pour le contrôle du littoral ukrainien. Après Kherson, elle lui assure la mainmise sur la mer d’Azov, le lien avec la Crimée. Pour Ania, peu importe, « On a survécu et on a même pu fêter les 7 ans de ma fille. Maintenant, il serait temps que les dirigeants pensent à leur peuple et arrêtent cette guerre. »
Guerre en UkraineUkraineRussie Le Figaro
Les résultats exceptionnels de l’École internationale bilingue, école primaire près du parc Monceau à Paris
REPORTAGE - Logée dans un splendide hôtel particulier à côté du parc Monceau, cet établissement séduit les familles de la bourgeoisie parisienne libérale désireuse d’offrir un cadre éducatif ouvert sur le monde.
Imaginez qu’après une balade au parc Monceau de Paris, il vous suffise de faire quelques mètres après la grille du parc pour pénétrer dans votre hôtel particulier. C’est ce que vivent chaque jour, après leur promenade, les élèves de l’École internationale bilingue (EIB), encadrés par leurs professeurs, et reconnaissables à leur tenue de rigueur bleu marine et à leur gilet de sécurité orange fluo. Ce vendredi 11 mars, le hall de l’immeuble est encombré de cartons éparpillés. «Ils sont destinés à recueillir des dons destinés aux Ukrainiens, qui seront confiés à la Croix-Rouge», explique Jean-Xavier Moreau, le directeur général. Une action logique pour une école fondée en 1954 par Jeanine Manuel, une ancienne résistante qui avait formé le vœu de former des personnalités «prêtes à jouer un rôle dans les affaires internationales». Aujourd’hui, cette école privée sous contrat appartient au groupe Globeducate (qui possède aussi le Cours Hattemer). L’EIB est aussi présente sur quatre autres sites en région parisienne. Elle séduit les familles de la bourgeoisie parisienne libérale, désireuse d’offrir un cadre éducatif ouvert sur le monde. Du reste, cet établissement bon chic bon genre a formé de très nombreuses personnalités du spectacle comme l’écrivain, comédien et cinéaste Nicolas Bedos, le producteur de cinéma Dimitri Rassam ou la comédienne Marilou Berry.
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L’établissement affiche des résultats exceptionnels: 95% des 900 élèves de l’école primaire Monceau intègrent ensuite le collège puis le lycée de l’EIB, où le taux de réussite au bac est de 100%, avec 96% de mention dont 79% de mention bien et très bien. Avec de tels scores, il est logique que l’établissement soit pris d’assaut par les parents d’élèves: si les frais de scolarité ne sont pas excessifs (6500 euros par an, avec possibilité de bourse couvrant 50% maximum des frais), la sélection à l’entrée est rigoureuse. «Elle repose d’une part sur l’étude des bulletins scolaires, et d’autre part sur un entretien avec l’élève et ses parents, explique Jean-Xavier Moreau. L’attitude de l’enfant doit correspondre à l’esprit de l’école: s’il coupe la parole à ses parents ou pose les pieds sur la table basse, son admission sera loin d’être acquise».
Des élèves répartis en groupes de niveau
Mais une fois passées les fourches caudines, place à la bienveillance et à l’épanouissement des élèves, qui ne sont pas à plaindre. Ils bénéficient de 2500 mètres carrés sur 5 étages où ils disposent d’un «Fab Lab» (laboratoire de fabrication) doté d’une imprimante 3D et de découpeuses laser. Et les professeurs utilisent des tableaux numériques interactifs. Mais au-delà des ressources matérielles, ce sont surtout les méthodes pédagogiques qui font la différence. «Les élèves ont le droit à l’erreur», souligne Marie-Hortense Zeller, chef d’établissement de l’école primaire. Ensuite, pour les langues, «ils sont répartis dans des groupes de compétence correspondant à leur niveau (bilingue, débutant, intermédiaire etc.), où ils ne se sentent pas dévalorisés face à des élèves trop avancés».
Les élèves utilisent la méthode de Singapour
Évidemment, l’école favorise le bilinguisme: à l’école primaire, 25% du temps d’enseignements est consacré à la langue de Shakespeare, sous forme de jeux collectifs ou de comptines de 3 à 5 ans, et de vocabulaire et grammaire de 6 à 11 ans. En maths, la méthode de Singapour qui consiste à utiliser la visualisation pour résoudre des calculs, est plébiscitée. Emma, 10 ans, en CM2, apprécie aussi d’apprendre la musique, ainsi que la préparation du spectacle de fin d’année, Les Misérables. Eden, sa consœur, préfère l’informatique et le fait de «pouvoir utiliser un iPad». Enfin, l’esprit d’équipe et le travail en petits groupes sont encouragés. Ainsi les élèves du CM1 à la terminale peuvent-ils participer au «Challenge robotique» , où des équipes doivent construire une petite voiture en Lego et la faire évoluer sur un circuit. Reste que, dans cette école, le bilinguisme ne se limite pas à l’anglais: «les élèves peuvent apprendre l’espagnol à partir du CM1, et le chinois dès le CE2, indique Marie-Hortense Zeller, afin de favoriser l’ouverture des élèves à l’international». Une ambition qui entre en résonance avec le vœu initial de la fondatrice de l’école.
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ENQUÊTE - Les étudiants français sont toujours plus nombreux à tenter leur chance en Belgique francophone: en 2021, ils représentaient près de 35% des candidats à l’examen d’entrée. Mais le remplacement de cet examen par un concours pourrait changer la donne.
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PALMARÈS - Sécurité, logement, coût de la vie, loisirs... À l'heure des résultats de Parcoursup, nous avons comparé les données de 61 villes françaises, pour aider les jeunes (et leurs parents) à éviter les déconvenues.
«J’ai détruit mon corps en pensant que ça irait mieux»: le regret de Mila, redevenue femme après un changement de sexe
TÉMOIGNAGE - Après sept ans de testostérone et plusieurs opérations chirurgicales, le retour à la case départ pour cette «détransitionneuse» ne peut pas être total.
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Europe. Course au réarmement, les affaires décollent
EnquêteDepuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les pays européens s’alignent pour muscler leurs dépenses militaires, à hauteur de 2% de leur PIB. La perspective de belles commandes fait grimper la cotation en Bourse des géants du secteur. Le réarmement européen, « cette torche qui prépare l’incendie », prévenait Jaurès en 1914, offre une manne aux investisseurs flairant l’ouverture de nouveaux marchés juteux.
Gaël De SantisRosa MoussaouiMarc de Miramon Grâce à Vladimir Poutine, Donald Trump a gagné. Conformément à ses souhaits, les dépenses de défense repartent à la hausse. Tout au long de son mandat, le président des États-Unis n’avait eu de cesse de réclamer de ses alliés de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) qu’ils consacrent 2 % de leur produit intérieur brut (PIB) aux dépenses militaires.
En 2014, lors du sommet de Newport, qui se tenait après la conquête de la Crimée par la Russie, ils s’étaient engagés à respecter un tel objectif d’ici à 2024. Au sommet de Bruxelles en 2017, Donald Trump rappelait les Européens, qualifiés de « mauvais payeurs », à leurs engagements. Il disait alors que « 2 % est le strict minimum pour faire face aux menaces très réelles et très vicieuses d’aujourd’hui ». Huit ans après le sommet de Newport, on est loin du compte. Le « club des 2 % », comme l’avait surnommé Trump, ne comptait en 2020 qu’une dizaine de membres sur les trente alliés.
LES LIVRAISONS À L’UKRAINE CRÉENT UN APPEL D’AIR : LE STOCK HÉRITÉ DE L’ÈRE SOVIÉTIQUE EST REMPLACÉ PAR UNE ARTILLERIE ÉTATS-UNIENNE CAR JUGÉ INCOMPATIBLE AVEC L’OTAN. D. DURAND, DIR. DE L’INSTITUT DE DOCUMENTATION ET DE RECHERCHE SUR LA PAIX
Avec l’invasion de l’Ukraine, le clairon du réarmement sonne désormais clairement en Europe. L’Allemagne, à la traîne avec 1,56 % du PIB dédié à sa défense en 2020, montre désormais l’exemple. Trois jours après le déclenchement de la guerre, Berlin a dévoilé la création d’un fonds de 100 milliards de dollars pour moderniser son armée et atteindre l’objectif des 2 %. Juste après le déclenchement des opérations militaires, le chef de l’armée de terre allemande, Alfons Mais, avait déclaré : « Je n’aurais jamais cru, après quarante et un ans de service en période de paix, devoir faire l’expérience d’une guerre et que l’armée, que je dirige, soit plus ou moins nue. »
En Ukraine, Washington pousse son avantage face à MoscouLa cote de Dassault : + 63,44% en trois mois
Le 5 avril, la Finlande, qui partage une frontière de 1 340 kilomètres avec la Russie, a décidé de participer elle aussi à la course. « L’attaque de la Russie contre l’Ukraine signifie que nous devons réévaluer nos besoins de défense », a justifié Antti Kaikkonen, le ministre chargé des questions militaires. La hausse devrait être de 40 % pour atteindre la cible des 2 %. En outre, au Parlement, un débat a montré qu’une majorité se dessinait désormais pour rejoindre l’Otan. En Suède, elle aussi neutre, ce débat existe également. Là encore, l’objectif est désormais de consacrer 2 % du PIB à la défense d’ici à 2028.
Le Danemark, membre de l’Otan, affiche également une hausse de ses fonds de défense pour atteindre les 2 % l’an prochain. La Lettonie, qui, comme les autres États baltes, accueille des renforts de l’Otan, va, elle, porter à 2,5 % de son PIB ses dépenses d’armement. C’est la mer Baltique dans son ensemble qui se réarme. Or, cette voie, tout comme l’accès aux mers du Sud, est stratégique pour Moscou.
Drones Bayraktar, missiles hypersoniques : l'Ukraine, nouvelle vitrine pour les marchands d’armesCes exemples ne demeurent pas isolés, et c’est toute l’Europe qui réarme. La question est : à qui va profiter cette manne ? Aux industriels de l’armement. Pour l’heure, les commandes n’ont pas été engrangées, car la programmation des achats militaires prend du temps. Mais il suffit de suivre les cours de la Bourse pour repérer où les investisseurs prévoient de voir ruisseler l’argent public. Depuis le début de l’année, les cours des français Thales et Dassault ont pris, entre le 1er janvier et le 27 avril, respectivement 61,54 % et 63,44 % ; le britannique BAE Systems a grimpé de 29,88 % ; l’italien Leonardo est en hausse de 54,65 % ; les états-uniens Lockheed Martin, Raytheon Technologies, Northrop Grumman, General Dynamics et L3Harris Technologies affichent une progression de 13,6 % à 25,89 %. Sur la même période, les Bourses de Paris et New York perdaient environ 10 %. Preuve que les financiers n’ont aucune morale, quand le 29 mars des perspectives de pourparlers s’ouvraient, Thales perdait en Bourse 6,02 % et Leonardo 3,96 % !
NOUS SOMMES DANS UNE GÉOPOLITIQUE DE L’ÉMOTION QUI DOIT PERMETTRE DE CRÉER LES CONDITIONS D’UNEINTERVENTION EN UKRAINE, PASSANT ACTUELLEMENT PAR DES LIVRAISONS D’ARMES. Pierre Conesa
Derrière ces chiffres, il y a en réalité une évolution du marché. « Les livraisons d’armes à l’Ukraine créent un appel d’air énorme, décrypte pour « l’Humanité magazine » Daniel Durand, directeur de l’Institut de documentation et de recherche sur la paix. Beaucoup de ces armements vont être pris dans les stocks de l’époque soviétique, en Allemagne, en Pologne, en Roumanie, en Bulgarie et dans les pays Baltes. Ce déstockage va être remplacé par une artillerie qui sera états-unienne, au motif que ce matériel sera compatible avec l’Otan. » Avec ses industriels, la France aussi essaie de se faire une place. Mais l’Alliance atlantique fonctionne surtout comme centrale d’achat auprès du conglomérat militaro-industriel américain – les cinq premiers vendeurs d’armes au monde sont états-uniens.
Le F-35 US ruine l’Europe de la défense
La Finlande vient de confirmer l’achat de soixante-quatre avions de chasse F-35 de Lockheed Martin, un concurrent du Rafale français et du Gripen suédois. Pour beaucoup, les pays de l’Est feront leurs emplettes auprès de Washington. Certains, telle la Pologne, ont signé un accord de défense en ce sens avec les États-Unis. L’Allemagne, où stationnent plus de 30 000 soldats américains, a annoncé elle aussi, à la mi-mars, qu’elle pourrait acquérir jusqu’à trente-cinq F-35. Or Berlin est engagé, avec Paris et Madrid, dans la création d’un nouvel avion de combat européen Scaf. Des craintes pèsent désormais sur ce programme qui doit aboutir en 2040.
Allemagne. Avions de combat F-35, le virage atlantiste de BerlinLe secteur militaire n’est pas le seul à bénéficier de cette manne. Le lobby des fonds de retraite danois, Insurance & Pension, souhaite un partenariat public-privé dans le domaine militaire. « Nos entreprises (…) peuvent faire une offre avec des investissements, de l’expérience et des compétences pour exploiter et rénover les bâtiments et installations militaires », a ainsi proposé son directeur, Kent Damsgaard.
Ces chiffres peuvent paraître abstraits. 2 % de PIB, cela signifie que chaque fois que 50 euros de richesse sont créés dans un pays, 1 euro finira en dépenses militaires. « Le rapport du Sipri sur les dépenses d’armement en 2021 annonce qu’on a dépassé les 2 000 milliards de dollars de dépenses militaires dans le monde. C’est obscène, à l’heure où les besoins de financement sont énormes sur le plan de la santé, de l’éducation ou de la sauvegarde de la planète », dénonce Daniel Durand. Avec plus de 800 milliards de dollars, les États-Unis représentent 40 % de cette somme. En 2015, l’Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture estimait que, avec un investissement de 267 milliards d’euros annuels jusqu’en 2030, on pouvait éradiquer la faim dans le monde.
3 question à... Pierre Cones, pécialiste des questions stratégiques et militaires.
«Il y a aujourd’hui plus de 400 conflits ou crises sur la planète »
Pierre Conesa publie « Vendre la guerre » aux éditions de l’Aube, essai consacré à ce qu’il nomme le « complexe militaro-intellectuel ». Fustigeant les « bellicistes de plateau », le géopoliticien livre une reflexion sur l’interventionnisme militaire et le rôle des médias.
Selon le dernier rapport annuel du Sipri, les dépenses militaires mondiales ont dépassé les 2 000 milliards de dollars. Que vous inspirent ces chiffres ?
D’abord, il faut dire un mot sur la méthode du Sipri, qui prend en compte non pas les transferts commerciaux mais ceux concernant les équipements. Par exemple, les dons en matériel militaire des États-Unis à l’Ukraine ne seront pas forcément valorisés par une vente questions àcommerciale. Le Sipri, lui, les prend en compte. Ils ont toujours fait comme cela, et ça n’enlève rien au sérieux de leur travail. Pourquoi cette augmentation ? Après la fin de la guerre froide, il s’agissait de « gérer les dividendes de la paix » et de réduire les dépenses militaires, mais ces belles intentions se sont rapidement effacées, notamment avec les guerres en Yougoslavie. Il y a aujourd’hui plus de 400 conflits ou crises sur la planète, que ce soit des insurrections urbaines, des guerres, des conflits tribaux, etc. Le monde n’est pas devenu calme lorsque l’adversaire principal a disparu, même si notre perception de la menace a changé.
Votre livre décrypte ce que vous appelez le « complexe militaro-intellectuel ». Que signifie ce concept ?Lorsque BHL a effectué son voyage à Sarajevo, tout son discours consistait à dire « on ne peut pas ne pas » intervenir et, par cette double négation, attirer l’attention du politique en mobilisant les médias pour le pousser à agir militairement. C’est évidemment un membre éminent de ce complexe militaro-intellectuel, qui réunit entre autres des intellectuels et des humanitaires, et qui est le fruit de plusieurs changements fondamentaux. Après la Première Guerre mondiale, le héros, c’est l’ancien combattant, celui qui a défendu la ligne de front. La Seconde Guerre mondiale renverse cette perspective avec les victimes civiles érigées à leur tour en figures héroïques, à qui il s’agit de témoigner une forme de respect moral. C’est sur ce champ-là que le complexe va motiver les interventions post-guerre froide, qui sont à géométrie variable et ne suscitent pas du tout la même émotion.
Comment ce complexe s’est-il illustré depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine ?On est dans une espèce d’« ukrainophilie » absolue qui n’a d’équivalent que la « poutinophobie » délirante. Il y a un récit mythique, basé sur le fait que l’Ukraine est agressée, ce qui est une évidence absolue, mais sans que personne se demande comment on est arrivé à la guerre. Nous sommes dans une géopolitique de l’émotion qui doit permettre de créer les conditions d’une intervention, qui passe actuellement par des livraisons d’armes. D’un autre côté, la guerre au Yémen a fait des centaines de milliers de morts, et l’Arabie saoudite mène ce conflit à distance, par des bombardements, sans qu’aucun contingent saoudien soit déployé sur le terrain. Bien sûr, on comprend la proximité avec l’Ukraine et la crainte d’une contagion de la guerre en Europe, mais personne n’a jamais menacé Riyad de sanctions.
Analyse. Engins de mort, « la vitrine de l’excellence française »
Jusqu’en 2020, Paris a livré du matériel de guerre à Moscou, en dépit de l’embargo européen. Les bénéficiaires de ces ventes : les groupes Thales et Safran, dont l’État français est le premier actionnaire.
Introduisant en 2020 le rapport du ministère de la Défense au Parlement sur les exportations françaises d’armes, Florence Parly exaltait « l’offre française en matière d’équipements militaires » : une « référence mondiale, connue et reconnue », « partie prenante de la vitrine du savoir-faire et de l’excellence française », avec des exportations caracolant l’année précédente à 8,33 milliards d’euros. « Cette vitrine, c’est une richesse que (…) nous devrons faire fructifier », concluait la ministre de la Défense, jugeant « essentiel » le maintien d’une « politique d’exportation volontaire et engagée ». Avec une assurance : « Nous continuerons de mener cette politique dans le respect le plus strict des exigences qui s’appliquent aux exportations d’armement, en pleine conformité avec nos valeurs et nos engagements internationaux. »
« La France applique rigoureusement les régimes de sanctions et les mesures restrictives imposés par les Nations unies, l’Union européenne et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) », assurait ce document. Au même moment, pourtant, Paris se jouait encore de l’embargo sur les armes à destination de la Russie décrété par l’Union européenne le 1er août 2014 à la suite de l’annexion de la Crimée, en février 2014, et de l’autoproclamation des républiques séparatistes pro-russes de Donetsk et Louhansk deux mois plus tard.
En plein conflit, la France livrait à l’armée russe des équipements de haute technologie, susceptibles d’être utilisés, encore aujourd’hui, en Ukraine : caméras thermiques destinées à équiper plus d’un millier de tanks, systèmes de navigation, détecteurs infrarouges pour les avions de chasse et les hélicoptères de combat. Les bénéficiaires de ces ventes : Thales et Safran, dont l’État français est le premier actionnaire.
En 2015, sous pression, l’Élysée avait fini par renoncer à la vente de deux navires Mistral à Moscou. Mais d’autres livraisons, plus discrètes, se sont poursuivies. Une enquête de Disclose a mis au jour des documents classés « confidentiel défense » confirmant le feu vert donné par Paris avec la délivrance d’au moins 76 licences d’exportation de matériel de guerre à la Russie depuis 2015. Montant total de ces contrats : 152 millions d’euros.
Pour contourner le régime de sanctions, le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, suivi par d’autres ministères, dont les Affaires étrangères, a fait valoir que ces demandes de licence portaient sur des contrats antérieurs au 1er août 2014, un calendrier qui les aurait soustraites à l’embargo européen. Avec l’invasion de l’Ukraine, le client Vladimir Poutine s’est mué en « dictateur » dans la bouche du chef de la diplomatie, Jean-Yves Le Drian. « Aucune livraison n’a été effectuée à la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine », jure-t-on au ministère de la Défense. Sans perdre le sens des affaires : le réarmement en cours offre aux entreprises françaises de juteuses opportunités.
défenseGuerre en UkraineOtanAllemagne Le Figaro
Un influenceur armé et filmé en Syrie visé par une enquête
L'influenceur Rayanne B. a diffusé des vidéos dans lesquelles il utilise des armes automatiques.
Une enquête a été ouverte par le parquet d'Évry sur les vidéos diffusées par l'influenceur Rayanne B. dans lesquelles il utilise des armes automatiques et affirme être en Syrie, a appris vendredi 3 juin l'AFP confirmant une information du Parisien .
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Selon les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, l'homme âgé de 20 ans et un autre influenceur Ibrahim K. se trouveraient en Syrie, mais les premiers éléments de l'enquête n'ont pas permis de vérifier le lieu exact. Une première vidéo montre Rayanne B. tirer à la kalachnikov, puis au bazooka. Sur les images d'une seconde vidéo, les deux influenceurs feraient un barbecue en Syrie, affirment-ils. «On est bien arrivés en Syrie. N'écoutez pas la télé, y'a pas la guerre, tout se passe bien ici, c'est super cool en fait !», indiquent-ils.
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«Dès que ces vidéos ont été portées à notre connaissance, le ministre a demandé à ses services de se rapprocher du parquet pour signaler ces agissements et faire toute la lumière sur les circonstances dans lesquelles ces vidéos ont été prises. Les investigations sont d'ores et déjà en cours», avait indiqué à l'AFP l'entourage du ministère de l'Intérieur dès lundi. Contacté par l'AFP, le parquet d'Évry a confirmé avoir ouvert une enquête «pour déterminer si des infractions ont été commises» et l'a confiée à la police judiciaire de l'Essonne.
Les investigations pourraient concerner des infractions à la législation sur les armes et des menaces de mort, selon une source proche dossier. En mars, Rayanne B., visé par une plainte de l'Éducation nationale pour avoir insulté et menacé l'ancien ministre Jean-Michel Blanquer en octobre dans une vidéo, a été relaxé par le tribunal d'Évry des poursuites d'«outrage» et de «menaces de mort sur personne dépositaire de l'autorité publique».
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PALMARÈS - Sécurité, logement, coût de la vie, loisirs... À l'heure des résultats de Parcoursup, nous avons comparé les données de 61 villes françaises, pour aider les jeunes (et leurs parents) à éviter les déconvenues.
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Le Figaro
Vins du monde : notre palmarès des pépites méconnues à partir de 20 euros
Paul CarcenacCLASSEMENT EXCLUSIF - Australie, Nouvelle-Zélande, États-Unis, Italie, Autriche, Afrique du Sud, Espagne... Nous avons comparé les notes et la notoriété de près de 1500 références de vins étrangers. Découvrez ces crus sous-cotés et rares qui feront voyager vos invités.
En France, nous avons parfois tendance à être moins curieux quand on en vient aux vins venus d'ailleurs. À notre décharge, il s'agit aussi de composer avec des faiblesses dans la distribution : les vins étrangers qui sortent des sentiers battus ne se trouvent pas aisément sur le marché hexagonal. Surtout quand ce sont des cuvées confidentielles, produites avec de faibles volumes.
Place au sangiovese de Toscane, au pinot noir californien, à l'emblématique grüner veltliner autrichien ou encore au tempranillo de la Rioja. Nous avons choisi de débusquer, grâce aux données de Wine Lister (Groupe Figaro), ces pépites méconnues, venues de tous les coins du monde. Nous présentons dans notre palmarès ci-dessous 50 vins passés «sous le radar». Il y a les grands classiques de la production viticole (Italie, Espagne, Nouvelle-Zélande, États-Unis, Australie, Afrique du Sud, Argentine...) mais aussi des pays souvent oubliés du consommateur français (Hongrie, Autriche, Allemagne...).
Ce sont des vins qui tout en ayant les meilleures notes de critiques, sont les moins recherchés en ligne et les moins présents à la carte des grands restaurants. Ils ont tous un point commun qui explique cette rareté : ce sont des cuvées avec de faibles volumes, produites à quelques milliers de bouteilles par an. Mais ici, pas de mauvaise surprise, nous avons vérifié la disponibilité de chaque référence dans l'e-commerce français ou européen.
Méthodologie : Pour établir ce classement des vins étrangers selon leur rapport qualité / confidentialité / prix, nous avons utilisé les données de notre partenaire Wine Lister (Groupe Figaro), qui, pour près de 1500 références, recense les notes des principaux dégustateurs (Vinous, Bettane+Desseauve, Jeannie Cho Lee etc...), analyse des cartes des vins des plus prestigieux restaurants du monde (Guide Michelin, 50 Best Restaurants, The World of Fine Wine Best Wine List Awards...) et enfin compile les statistiques de recherches du site Wine-Searcher. Notre classement est le fruit de ces trois critères et en introduit aussi un quatrième : le prix.
Ensuite, pour éliminer les vins en rupture de stock et introuvables, nous avons vérifié manuellement leur disponibilité effective dans l'e-commerce européen.
Notre sélection
- Pelissero Langhe Long Now 2013 (Italie). Entre les villages de Treiso et de Nevigle, dans la région des Langhes, les vignes de nebbiolo où est produite cette cuvée ne peuvent revendiquer l'appellation «Barbaresco», à quelques dizaines de mètres près, pour des raisons topographiques. Ces raisins sont donc assemblés avec le cépage barbera, comme il était coutume de le faire dans les temps anciens. Ce vin a pour nom «Long Now» (comprendre: «Le temps long maintenant»). C'est un hommage à une horloge conçue pour fonctionner 10.000 ans avec la même précision sans jamais se dérégler. Le message est passé. Avec ou sans l'appellation, ce vin restera une valeur sûre. Où le trouver : Ce vin peut se commander chez Superiore (Allemagne), ou de Leuvin (Belgique).
- St. Urbans-Hof Ockfener Bockstein Riesling Auslese 2016 (Allemagne). Pour les amoureux du riesling, le vignoble de Bockstein, et ses pentes abruptes, est un incontournable. Cet «Auslese» (sélection), provient d'une minuscule parcelle d'un demi-hectare qui est produit par Nik Weis, et est - selon le site Wine-Searcher- le deuxième vin de Bockstein le mieux noté par les critiques de tous les temps. Pourtant... il n'est produit qu'à 1300 bouteilles par an. Un vin «oublié», par excellence, pour les amoureux des blancs à la sucrosité affirmée. «Ce sont des vins de garde, on peut les garde plusieurs décénnies», indique Nik Weis. Les fans de riesling peuvent aussi s'offrir un morceau d'histoire. Car au-delà de l'activité de vignoble, Nik Weis, comme son père et son grand-père avant lui, œuvre à la préservation génétique des plus vieux pieds de ce cépage phare.Où le trouver : sur des sites allemands, fort logiquement, comme Winecom et El-Shagis Weinselektion.
- Sandhi Mt. Carmel Pinot Noir 2014 (États-Unis). Cette petite cuvée (à l'échelle californienne) - environ 13.000 bouteilles - est un pinot noir venu des vignes du Mont Carmel, les plus hautes de l'appellation Santa Rita Hills. Le cépage est parfaitement adapté au climat frais de ces pentes escarpées : «l'un des meilleurs endroits pour le travailler», nous explique le propriétaire Rajat Paar, qui gère le domaine avec le maître de chai Sashi Moorman. Avec le domaine Sandhi, on s'offre aussi une part de l'«American dream». Né à Calcultta, en Inde, Rajat «Raj» Paar n'avait jamais goûté de vin avant l'âge de 20 ans. D'abord livreur dans un restaurant en Californie, il a gravi les échelons jusqu'à devenir l'un des sommeliers les plus en vue des États-Unis à la fin des années 2000. Puis, il est passé à la production, avec une réussite certaine que l'on peut vérifier avec ce pinot noir. Où le trouver : il faut passer par l'Italie, pour le trouver sur le continent européen, sur le site Xtrawine.
- Vecchie Terre di Montefili Bruno di Rocca 2010, 2017 (Italie). Cette cuvée lilliputienne (à peine plus de 2300 bouteilles), assemblage de cabernet sauvignon et de sangiovese, est un «Super Toscan», nom donné aux vins fait avec des cépages non-indigènes. Il s'agit ici de comparer les deux millésimes encore disponibles dans le commerce : le 2010 et le 2017. Car entre ces dates, le domaine a été vendu et il y a eu, en 2015, l'arrivée de la jeune et douée vigneronne Serena Gusmeri. Elle a su redynamiser ce domaine historique de la région et lui donner une nouvelle image.
- David and Nadia Grenache 2018 (Afrique du Sud). La culture de la vigne n'est pas millénaire dans la région du Swartland, à l'ouest de l'Afrique du Sud. On y produisait au milieu du siècle dernier, des vins peu réputés, - pour les caves coopératives. À partir des années 2000, de jeunes vignerons avec des idées neuves, attirés par les prix attractifs du foncier, se sont lancés avec de nouvelles idées : surtout le respect de la vigne et de la nature. Ils se sont regroupés en label : le «Swartland Independent Producers» dont font partie David et Nadia Sadie, qui gèrent ce domaine familial basé au nord de Malmesbury. Avec ce grenache, produit en petite quantité (6000 bouteilles), le couple veut montrer que c'est le cépage rouge qui convient le mieux au climat aride de ce coin d'Afrique du Sud. Un petit côté méditerranéen, donc. Où le trouver : sur le site de Gute Weine (Allemagne).
Chez Mattin, à Ciboure: le plus authentique
De Bayonne à Saint-Jean-de-Luz, de nombreux restaurants proposent de la cuisine basque.
Alain Cojean, restaurateur humaniste
PORTRAIT - Le fondateur de la chaîne de restauration du même nom est un patron hors norme, mû par ses projets humanitaires. Il vient de publier un livre sur son parcours singulier.
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LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - La course des 24 heures du Mans aura lieu le samedi 11 juin, mais les festivités commencent dès aujourd'hui. Sélection d'adresses gourmandes qui tiennent la route.
Le Figaro
Allemagne : au moins trois morts et plusieurs blessés dans un accident de train
Plusieurs wagons d'un train régional des Alpes bavaroises ont déraillé. La cause de l'accident n'est pas connue à ce stade.
Au moins trois personnes sont mortes et plusieurs ont été blessées dans l'accident d'un train régional dans les Alpes bavaroises, dans le sud de l'Allemagne, a annoncé vendredi 3 juin la police locale.
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Plusieurs wagons du train effectuant la liaison Garmisch-Partenkirchen ont déraillé au niveau de Burgrain, causant la mort de trois personnes et blessant un «nombre indéterminé d'autres passagers», a indiqué dans un communiqué la police bavaroise, ajoutant que les «opérations de sauvetage et d'évacuation se poursuivaient à un rythme soutenu».
Des photos publiées par les médias allemands montrent le train régional en partie déraillé, des wagons couchés dans une zone boisée, dans une région montagneuse. Des victimes étaient prises en charge sur place par des médecins. La cause de l'accident et le nombre exact de blessés ne sont pas connus à ce stade.
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L'accident s'est produit à une dizaine de kilomètres du site où se tiendra fin juin le sommet des dirigeants du G7, prévu dans le complexe 5 étoiles du château d'Elmau. Il est intervenu deux jours après l'entrée en vigueur d'un forfait mensuel de 9 euros permettant de prendre les trains régionaux dans toute l'Allemagne, une offre qui a séduit de nombreux Allemands.
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Les Occidentaux divisés sur les buts de la guerre menée par l’Ukraine
DÉCRYPTAGE - En Europe, mais également aux États-Unis, les partisans d’une solution diplomatique s’opposent à ceux qui veulent seulement s’en remettre au sort des armes.
Guerre en Ukraine: l'Église orthodoxe ukrainienne rompt avec le patriarche Kirill
La branche moscovite de l'Église orthodoxe ukrainienne a annoncé vendredi rompre avec la Russie en raison de l'offensive lancée par Vladimir Poutine et soutenue par Kirill.
Aide militaire à l'Ukraine : Moscou dénonce un risque accru de confrontation russo-américaine
Le Kremlin a accusé Washington de «jeter de l'huile sur le feu» après l'annonce de la livraison de systèmes de missiles américains à Kiev.
L'Humanité
Noirmoutier : les écrivains dans l’île
Nos recommandations culturellesUn nouveau festival organisé par les créateurs d’ Écrivains en bord de mer se tient ce week-end dans l’île. 8 écrivains invités pour cette nouvelle édition
Alain NicolasUn week-end de pentecôte à Noirmoutier, il y a les plages, les crustacés… et maintenant, les livres. Bernard et Brigitte Martin, les créateurs des éditions joca seria et d’ Écrivains en bord de mer ‑dont la 26 èmeédition se tiendra le 8 juillet à La Baule –ont décidé de faire vivre dans l’île un nouveau festival littéraire.
Ces rencontres ne sont pas une déclinaison d’un événement qui a fait ses preuves, encore moins une anticipation de ce qui aura lieu un mois plus tard sur le continent, mais se jouent sur un concept différent : « recevoir des auteurs dont les œuvres récentes ont un rapport de près ou de loin avec la mer ».
L’ambition, cependant, reste la même : allier qualité et décontraction, faire mieux connaître les auteurs confirmés, et donner aux lecteurs l’occasion d’entendre les nouvelles voix qui feront la littérature de demain.
On découvrira ainsi des auteurs qui pour la plupart sont familiers aux lecteurs de l’Humanité : Abigail Assor, Emmanuelle Bayamack-Tam (prix Étonnants Voyageurs 2013, prix du Livre Inter 2019), Aliona Gloukhova, Elitza Gueorgieva, Victor Jestin, Nathalie Kuperman, Hugo Lindenberg (prix du Livre Inter 2021), Guillaume Poix.
Le comédien Yves Arcaix lira des textes des auteurs invités
On assistera à la projection du film d’Elitza Gueorgieva « Notre endroit silencieux »
Si l’on en juge par le succès connu par les réalisations des organisateurs, c’est pour Noirmoutier qu’il faudra s’embarquer ce week-end.
Du 4 au 6 juin
Salle du Blanc-Moutier 85330 Noirmoutier-en-l’Île
En partenariat avec la librairie Trait d’Union
Programme et infos : http://noirmoutier-festival-litteraire.fr/
festivalLittérature Le Figaro
En couple à la ville et concurrents au travail : comment ils gèrent la rivalité au quotidien
Laetitia LienhardTÉMOIGNAGES - Ils se sont rencontrés pour la plupart au cours d'études communes ou d'une expérience professionnelle. Désormais concurrents, ils doivent jongler entre complicité et rivalité.
Ils partagent leur quotidien, leur logement mais aussi le même métier. Et pour pimenter le tout, ces couples travaillent au sein d'entreprises concurrentes. Informations sensibles, inévitables comparaisons de missions, de salaires... si la situation peut avoir des avantages, elle peut aussi s'avérer périlleuse. À chacun sa technique pour éviter que cette particularité ne tourne au casse-tête.
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«On parle tout le temps du contenu de notre travail. On est assez contents de faire le même métier pour pouvoir se conseiller réciproquement mais on fait attention de ne jamais dévoiler des informations capitales sur notre entreprise », explique Mathilde(*) 25 ans, journaliste dans un journal quotidien national, mariée à Édouard (*), âgé de 26 ans et journaliste dans un autre média. Même son de cloche du côté de Simon et Margot, tous deux consultants en conseil en management dans des cabinets de conseil concurrents. «C'est un métier assez prenant et parfois difficile. C'est rassurant d'avoir quelqu'un à la maison qui peut rencontrer des situations similaires et apporter de bons conseils. On en parle beaucoup», raconte Simon, âgé de 25 ans, qui a rencontré sa compagne au cours de leurs études communes. En ce qui concerne des informations qui pourraient être cruciales sur l'entreprise concurrente, la confiance mutuelle est de mise. «On ne va pas réutiliser des informations sur l'entreprise de l'autre. On se fait cofinance et si jamais on voulait utiliser ces renseignements, on se consulterait d'abord», affirme Simon.
Mais le recours massif au télétravail est venu complexifier la situation de ces couples qui partagent le même logement. «Pendant le premier confinement, j'entendais l'ensemble de ses réunions. Je savais tout ce qu'il se passait au sein de sa rédaction. J'ai gardé ces informations pour moi sauf lorsqu'ils essayaient de nous doubler sur des articles», reconnaît Mathilde, qui a rencontré son mari en école de journalisme. Une situation que souhaite à tout prix éviter Stéphanie et son mari Martin, tous deux commerciaux dans deux entreprises spécialisées dans la cybersécurité. En plus de s'abstenir le plus possible de discuter de leur emploi au quotidien, ils ne partagent pas la même pièce lorsqu'ils travaillent depuis la maison et qu'une réunion commence. «Quand son échange démarre, je quitte le bureau pour m'installer dans le salon et vice versa. Je n'ai pas du tout envie de savoir ce qu'il se passe et de l'influencer», met en confie Stéphanie, âgée de 32 ans.
«Cette situation nous a induits en erreur»
Une vigilance qui n'a tout de même pas réussi à empêcher un certain transfert d'informations. «Nos entreprises respectives ont un client en commun et Martin a entendu que ce prospect allait signer un contrat important avec nous alors qu'il devait également signer chez un autre concurrent. Je n'ai pas pu garder cette information pour moi et j'en ai informé mon entreprise. Finalement, les deux contrats concernaient deux marchés totalement différents. Cette situation nous a induits en erreur», retrace Stéphanie. Un positionnement assez délicat qui pousse ces couples à prévenir leurs employeurs respectifs du métier de leur conjoint. «Je l'ai signalé à mon manager mais il ne m'a rien dit», explique Simon. Même chose pour Stéphanie et Mathilde.
Exercer le même métier au sein d'entreprises concurrentes permet également de comparer son évolution et son salaire. Bien qu'instructif, ce point n'est pas toujours simple à gérer. «Nous avons tous les deux mis un certain temps avant d'obtenir un CDI mais il l'a finalement eu 10 mois après moi. Cela crée une certaine tension mais l'autre n'y est pour rien, cela dépend des médias», explique Mathilde. Des différences qui peuvent également concerner la rémunération. «Il y a un écart de 20.000 euros entre nos deux salaires alors que nous avons le même nombre d'année d'expérience. Je suis en train de voir comment évoluer en interne pour atteindre le même salaire. Ça me donne de l'ambition pour avancer», affirme Stéphanie.
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Même si exercer le même métier dans des entreprises concurrentes semble nécessiter un certain jeu d'équilibriste en termes de communication, ce travail commun peut souder. Après plus de vingt ans à partager quasiment le même métier au sein des directions de la communication de deux grands groupes automobiles, Céline et Fabrice voient cette similarité comme «l'un des ciments de leur couple. Tout au long de nos carrières, on a pu interagir et s'entraider sur nos problèmes de travail du quotidien». Une passion commune pour le secteur de l'automobile et le métier de la communication qu'ils semblent avoir transmis à leur fille unique de 14 ans qui veut aujourd'hui une carrière similaire à la leur.
Reconversion des anciens ministres : la HATVP s'explique sur le cas Djebbari
L'autorité a donné un feu vert avec réserves pour l'entrée de Jean-Baptiste Djebbari au conseil d'administration d'une société de voitures à hydrogène.
La part des Français «riches» en légère baisse, mais les plus aisés se portent bien, selon l'Observatoire des inégalités
La baisse de la proportion de ménages riches entre 2010 et 2019 s'explique notamment par les mesures fiscales décidées en 2011 et 2012, qui ont affecté les hauts revenus.
Seul candidat, Frédéric Souillot va prendre la tête de FO
La victoire de ce «réformiste» ne semble guère faire débat.
Le Figaro
Feuille de match
EN COURS : Mis à jour le 3 juin 2022 à 16:39
Nadal sort du terrain
L’Espagnol prend son sac et sort en courant du terrain. Une petite douche en vue ?
Premier set Nadal !
Un coup droit magique le long de la ligne et voilà Nadal qui conclut ce premier set (7-6) 10-8 après 1h34 de jeu et un bras de fer de tous les instants.
9-8 pour Nadal, balle de set
Une amortie de Nadal qui oblige Zverev à venir au filet. L’Allemand rate le coche et offre une nouvelle balle de set à l’Espagnol.
Le revers de Nadal sort (8-8)
Nadal attaque avec un revers croisé mais c’est hors du terrain. L’Espagnol a encore un service dans la raquette. 1h30 de jeu !
Zverev craque, balle de set Nadal (8-7)
Le revers de Zverev se termine dans le filet, Nadal sert pour le set.
Zverev égalise à 7-7
Nadal tente une amortie mais cette fois Zverev ne se fait pas avoir. L’Allemand sert encore une fois.
Coup de droit magnifique et balle de set Nadal (7-6)
Un coup droit long de ligne de toute beauté cloue sur place Zverev. Balle de set pour l’Espagnol. Zverev au service.
6-6, incroyable Nadal qui sauve une 4e balle de set
L’Espagnol vient de sauver une 4e balle de set avec une amortie qui a poussé Zverev au filet. La volée acrobatique est sortie des limites du terrain.
Fabuleux passing shot de Nadal (6-5) !
Quel coup de l’Espagnol ! Le coup du match pour un Nadal déporté et en bout de course qui vient signer un coup droit croisé incroyable. Zverev ne peut rien faire à la volée.
Balle de set sauvée 6-4
La volée de Zverev est trop longue et Nadal sauve une deuxième balle. L’Allemand a encore un service dans la raquette.
Ace de Nadal, 6-3 pour Zverev
Gros service de l’Espagnol mais Zverev sert deux fois.
Coup droit monstrueux de Zverev, balle de set
Un coup droit de massue et la balle de Zvrev va se loger dans le coint droit du terrain de Nadal déporté. Balle de set..
Zverev confirme : 5-2
Enorme service et derrière un revers dévastateur. Zverev est à deux points du set. Nadal sert deux fois.
Enorme accélération ! 4-2 pour l’Allemand
Un long échange qui s’achève sur une lourde frappe coup droit de l’Allemand. Nadal est déporté et renvoie la balle hors du terrain.
Zverev prend les devants (3-2)
Nadal monte à la volée mais la lourde frappe de Zverev oblige l’Espagnol à une volée qui sort du terrain.
Le coup droit de Nadal reste dans le filet (2-2)
Petite erreur de l’Espagnol qui voit son coup droit terminer dans le filet. L’Espagnol a encore un service dans la raquette.
Mini-break Nadal (2-1)
Une attaque de coup droit trop longue de Zverev et Nadal prend le point avec deux services à venir.
Zverev égalise à 1-1
Un service à 211 km/h et l’Allemand égalise.
Premier point Nadal
L’Espagnol remporte le premier point sur son service.
6-6 entre les deux hommes, jeu décisif !
Quel premier set ! 1h12 de jeu et les deux joueurs sont se départager avec un jeu décisif après un bon jeu de service de l’Allemand malgré une double-faute.
Le court Philippe-Chatrier plein à craquer
15.000 spectateurs assistent à ce choc à la porte d’Auteuil.
Nadal s’en sort et fait la course en tête à 6-5
L’Espagnol a sauvé une balle de break et, après 1h07 de jeu, fait la course en tête.
Balle de break sauvée par Nadal
Service volée pour l’Espagnol derrière un bon service. Le bras de fer entre les deux homme est très intense.
Balle de break Zverev
Quel coup de canon de Zverev sur un coup droit qui laisse sur place l’Espagnol. Balle de break pour l’Allemand.
Nadal multiplie les amorties
Dominé dans l’échange long, Nadal tente d’écourter avec des amorties qui mettent en difficulté Zverev. Pour le moment, c’est efficace.
0-30, Zverev pilonne Nadal du fond du court
Nadal est en difficulté, acculé au fond du terrain et les coups droit puissants de l’Allemand font merveille.
Nadal a eu trois balles de set mais Zverev égalise à 5-5
Les frappes sont toujours aussi lourdes côté allemand mais beaucoup moins précises et surtout hors du terrain par moments. Le service n’est plus aussi efficace non plus, avec deux double-fautes faute dans ce jeu. Nadal a eu trois balles de break, sans réussite. Dans la souffrance, Zverev égalise à 5-5 après avoir passé plus de 12 minutes au service.
5-4 Nadal, la machine Zverev se dérègle
Impressionnant depuis le début du match, l’Allemand commet des fautes qu’il ne faisait pas il y a encore quelques minutes. Nadal en profite. Les échanges s’allongent et tournent désormais en faveur du Majorquin.
Break Nadal ! 4-4
Sur la deuxième balle de break, un deuxième revers puissant de l’Allemand sort dans le court alors qu’il semblait facile à jouer. L’Espagnol recolle et sert à son tour.
Balle de break Nadal
Mais l’Espagnol craque sur un long échange. Tout est à refaire pour Rafa.
15-30, premiers dérèglements dans le jeu de Zverev
Une amortie ratée, un coup droit qui sort complètement, l’Allemand commet ses premières erreurs grossières depuis le début du match…
Le jeu de Nadal se met en place
Nadal revient à 4-3 en trouvant mieux les zones sur le court et en mettant en difficulté son adversaire. L’Epagnol est aussi monté au filet pour terminer l’échange. C’est assurément le jeu le plus convaincant du Majorquin pour le moment.
Jeu blanc Zverev qui mène 4-2
L’Allemand se balade avec un service de plomb (93% de premières balles qui passent) ou des claques en revers qui laissent Nadal sur place.
7 coups gagnants à 1 en faveur de Zverev
La statistique qui fait mal : 7 coups gagnants pour l’Allemand et seulement 1 pour Nadal. Le début de match est clairement en faveur de Zverev.
Nadal revient à 3-2
Jeu Nadal mais l’Espagnol continue de profiter des fautes de Zverev et quelques balles qui sortent hors des limites du court ou terminent dans le filet. L’Espagnol ne domine que très rarement l’échange et fait peu la différence sur ses coups.
Triple vainqueur du tournoi Gustavo Kuerten est dans le public
Zverev facile sur son service
Le court Philippe-Chatrier est un peu éteint, impressionné par la domination de l’Allemand dans l’échange. Nadal ne peut pour le moment absolument rien faire. Aucun coup gagnant pour l’Espagnol depuis le début du match. Rafa doit laisser passer l’orage.
On regarde le match sous la pluie à Roland-Garros
Les spectateurs qui ont de billets pour les courts annexes ou se disputent les tournoi de double, juniors etc… peuvent profiter des écrans géant dans le stade. Mais sous la pluie malheureusement.
Nadal revient à 2-1 mais Zverev fait très forte impression
L’Espagnol inscrit son premier jeu de service à 40-30 mais dans l’échange, l’Allemand domine souvent en s’appuyant sur des attaques de fond du court en revers ou en coup droit qui débordent Rafa.
Gros jeu de service pour Zverev
L’Allemand remporte sa mise en jeu sans trembler avec un premier ace et un coup droit dévastateur déjà bien en place. Break confirmé. Zverev offre le même visage que face à Alcaraz. Cette demi-finale promet !
Break d’entrée de Zverev !
La balle de Nadal est trop longue. Le revers de Zverev est très efficace et voilà l’Allemand en tête au tableau d’affichage.
Nadal en difficulté sur son service
Première balle de break pour l’Allemand entre deux joueurs qui sont bien entrés dans la partie.
Nadal ouvre la rencontre au service !
C’est parti pour ce match, Rafa est au service, bon match à toutes et à tous !
Un moment inoubliable pour ce jeune garçon
Zverev et Nadal dans leur tenue habituelle
Début de l’échauffement
C’est parti pour quelques minutes d’échauffement entre les deux hommes. Zverev a décidé de recevoir pour débuter le match.
Les joueurs font leur entrée sur le terrain
Enorme acclamation pour Rafael Nadal au moment s’entrer sur le terrain. Alexander Zverev arrive dans la foulée alors que le stade n’est pas encore tout à fait plein. Le court Philippe-Chatrier peut accueillir 15.000 personnes.
Le toit fermé, un avantage pour Zverev ?
Les conditions en indoor avec la fermeture du toit avantagent plutôt l’Allemand, grand serveur, qui ne sera perturbé ni par le vent, ni par le soleil. D’une manière générale, Nadal n’est pas un grand fan des conditions de jeu en salle.
Ils arrivent…
Il pleut sur Paris, le toit de Roland-Garros est fermé
Il pleut assez fortement sur la capitale et le toit du court Central a été refermé.
79,5% des internautes du Figaro voient Nadal s’imposer à Paris
A la question Rafael Nadal va-t-il remporter un 14e titre à Roland-Garros, les internautes du Figaro ont répondu à 79,5% oui. Donnez votre avis !
Sondage : Rafael Nadal va-t-il remporter Roland-Garros pour la 14e fois ?
Les secrets de la longévité de Nadal
A 35 ans, Rafael Nadal défie le temps alors que beaucoup lui prédisaient une carrière courte compte tenu de ce qu’il demandait à son corps. Les secrets de cette longévité exceptionnelles à lire ici :
A lire ici : Rafael Nadal, le magistral défi au temps
Nadal mène 6-3 face à l’Allemand dans leurs confrontations
L’Espagnol mène largement dans les confrontation directes face à l’Allemand, 6-3. Quatre de leurs duels se sont déroulés sur terre battue et, sans surprise, Rafa est devant 3-1.
Bonjour à toutes et à tous
Bienvenue sur ce direct pour suivre la demi-finale du tableau masculin entre Rafael Nadal et Alexander Zverev. Début du match à 14h45.
Nadal sort du terrain
L’Espagnol prend son sac et sort en courant du terrain. Une petite douche en vue ?
Premier set Nadal !
Un coup droit magique le long de la ligne et voilà Nadal qui conclut ce premier set (7-6) 10-8 après 1h34 de jeu et un bras de fer de tous les instants.
9-8 pour Nadal, balle de set
Une amortie de Nadal qui oblige Zverev à venir au filet. L’Allemand rate le coche et offre une nouvelle balle de set à l’Espagnol.
Le revers de Nadal sort (8-8)
Nadal attaque avec un revers croisé mais c’est hors du terrain. L’Espagnol a encore un service dans la raquette. 1h30 de jeu !
Zverev craque, balle de set Nadal (8-7)
Le revers de Zverev se termine dans le filet, Nadal sert pour le set.
Zverev égalise à 7-7
Nadal tente une amortie mais cette fois Zverev ne se fait pas avoir. L’Allemand sert encore une fois.
Coup de droit magnifique et balle de set Nadal (7-6)
Un coup droit long de ligne de toute beauté cloue sur place Zverev. Balle de set pour l’Espagnol. Zverev au service.
6-6, incroyable Nadal qui sauve une 4e balle de set
L’Espagnol vient de sauver une 4e balle de set avec une amortie qui a poussé Zverev au filet. La volée acrobatique est sortie des limites du terrain.
Fabuleux passing shot de Nadal (6-5) !
Quel coup de l’Espagnol ! Le coup du match pour un Nadal déporté et en bout de course qui vient signer un coup droit croisé incroyable. Zverev ne peut rien faire à la volée.
Balle de set sauvée 6-4
La volée de Zverev est trop longue et Nadal sauve une deuxième balle. L’Allemand a encore un service dans la raquette.
Ace de Nadal, 6-3 pour Zverev
Gros service de l’Espagnol mais Zverev sert deux fois.
Coup droit monstrueux de Zverev, balle de set
Un coup droit de massue et la balle de Zvrev va se loger dans le coint droit du terrain de Nadal déporté. Balle de set..
Zverev confirme : 5-2
Enorme service et derrière un revers dévastateur. Zverev est à deux points du set. Nadal sert deux fois.
Enorme accélération ! 4-2 pour l’Allemand
Un long échange qui s’achève sur une lourde frappe coup droit de l’Allemand. Nadal est déporté et renvoie la balle hors du terrain.
Zverev prend les devants (3-2)
Nadal monte à la volée mais la lourde frappe de Zverev oblige l’Espagnol à une volée qui sort du terrain.
Le coup droit de Nadal reste dans le filet (2-2)
Petite erreur de l’Espagnol qui voit son coup droit terminer dans le filet. L’Espagnol a encore un service dans la raquette.
Mini-break Nadal (2-1)
Une attaque de coup droit trop longue de Zverev et Nadal prend le point avec deux services à venir.
Zverev égalise à 1-1
Un service à 211 km/h et l’Allemand égalise.
Premier point Nadal
L’Espagnol remporte le premier point sur son service.
6-6 entre les deux hommes, jeu décisif !
Quel premier set ! 1h12 de jeu et les deux joueurs sont se départager avec un jeu décisif après un bon jeu de service de l’Allemand malgré une double-faute.
Le court Philippe-Chatrier plein à craquer
15.000 spectateurs assistent à ce choc à la porte d’Auteuil.
Nadal s’en sort et fait la course en tête à 6-5
L’Espagnol a sauvé une balle de break et, après 1h07 de jeu, fait la course en tête.
Balle de break sauvée par Nadal
Service volée pour l’Espagnol derrière un bon service. Le bras de fer entre les deux homme est très intense.
Balle de break Zverev
Quel coup de canon de Zverev sur un coup droit qui laisse sur place l’Espagnol. Balle de break pour l’Allemand.
Nadal multiplie les amorties
Dominé dans l’échange long, Nadal tente d’écourter avec des amorties qui mettent en difficulté Zverev. Pour le moment, c’est efficace.
0-30, Zverev pilonne Nadal du fond du court
Nadal est en difficulté, acculé au fond du terrain et les coups droit puissants de l’Allemand font merveille.
Nadal a eu trois balles de set mais Zverev égalise à 5-5
Les frappes sont toujours aussi lourdes côté allemand mais beaucoup moins précises et surtout hors du terrain par moments. Le service n’est plus aussi efficace non plus, avec deux double-fautes faute dans ce jeu. Nadal a eu trois balles de break, sans réussite. Dans la souffrance, Zverev égalise à 5-5 après avoir passé plus de 12 minutes au service.
5-4 Nadal, la machine Zverev se dérègle
Impressionnant depuis le début du match, l’Allemand commet des fautes qu’il ne faisait pas il y a encore quelques minutes. Nadal en profite. Les échanges s’allongent et tournent désormais en faveur du Majorquin.
Break Nadal ! 4-4
Sur la deuxième balle de break, un deuxième revers puissant de l’Allemand sort dans le court alors qu’il semblait facile à jouer. L’Espagnol recolle et sert à son tour.
Balle de break Nadal
Mais l’Espagnol craque sur un long échange. Tout est à refaire pour Rafa.
15-30, premiers dérèglements dans le jeu de Zverev
Une amortie ratée, un coup droit qui sort complètement, l’Allemand commet ses premières erreurs grossières depuis le début du match…
Le jeu de Nadal se met en place
Nadal revient à 4-3 en trouvant mieux les zones sur le court et en mettant en difficulté son adversaire. L’Epagnol est aussi monté au filet pour terminer l’échange. C’est assurément le jeu le plus convaincant du Majorquin pour le moment.
Jeu blanc Zverev qui mène 4-2
L’Allemand se balade avec un service de plomb (93% de premières balles qui passent) ou des claques en revers qui laissent Nadal sur place.
7 coups gagnants à 1 en faveur de Zverev
La statistique qui fait mal : 7 coups gagnants pour l’Allemand et seulement 1 pour Nadal. Le début de match est clairement en faveur de Zverev.
Nadal revient à 3-2
Jeu Nadal mais l’Espagnol continue de profiter des fautes de Zverev et quelques balles qui sortent hors des limites du court ou terminent dans le filet. L’Espagnol ne domine que très rarement l’échange et fait peu la différence sur ses coups.
Triple vainqueur du tournoi Gustavo Kuerten est dans le public
Zverev facile sur son service
Le court Philippe-Chatrier est un peu éteint, impressionné par la domination de l’Allemand dans l’échange. Nadal ne peut pour le moment absolument rien faire. Aucun coup gagnant pour l’Espagnol depuis le début du match. Rafa doit laisser passer l’orage.
On regarde le match sous la pluie à Roland-Garros
Les spectateurs qui ont de billets pour les courts annexes ou se disputent les tournoi de double, juniors etc… peuvent profiter des écrans géant dans le stade. Mais sous la pluie malheureusement.
Nadal revient à 2-1 mais Zverev fait très forte impression
L’Espagnol inscrit son premier jeu de service à 40-30 mais dans l’échange, l’Allemand domine souvent en s’appuyant sur des attaques de fond du court en revers ou en coup droit qui débordent Rafa.
Gros jeu de service pour Zverev
L’Allemand remporte sa mise en jeu sans trembler avec un premier ace et un coup droit dévastateur déjà bien en place. Break confirmé. Zverev offre le même visage que face à Alcaraz. Cette demi-finale promet !
Break d’entrée de Zverev !
La balle de Nadal est trop longue. Le revers de Zverev est très efficace et voilà l’Allemand en tête au tableau d’affichage.
Nadal en difficulté sur son service
Première balle de break pour l’Allemand entre deux joueurs qui sont bien entrés dans la partie.
Nadal ouvre la rencontre au service !
C’est parti pour ce match, Rafa est au service, bon match à toutes et à tous !
Un moment inoubliable pour ce jeune garçon
Zverev et Nadal dans leur tenue habituelle
Début de l’échauffement
C’est parti pour quelques minutes d’échauffement entre les deux hommes. Zverev a décidé de recevoir pour débuter le match.
Les joueurs font leur entrée sur le terrain
Enorme acclamation pour Rafael Nadal au moment s’entrer sur le terrain. Alexander Zverev arrive dans la foulée alors que le stade n’est pas encore tout à fait plein. Le court Philippe-Chatrier peut accueillir 15.000 personnes.
Le toit fermé, un avantage pour Zverev ?
Les conditions en indoor avec la fermeture du toit avantagent plutôt l’Allemand, grand serveur, qui ne sera perturbé ni par le vent, ni par le soleil. D’une manière générale, Nadal n’est pas un grand fan des conditions de jeu en salle.
Ils arrivent…
Il pleut sur Paris, le toit de Roland-Garros est fermé
Il pleut assez fortement sur la capitale et le toit du court Central a été refermé.
79,5% des internautes du Figaro voient Nadal s’imposer à Paris
A la question Rafael Nadal va-t-il remporter un 14e titre à Roland-Garros, les internautes du Figaro ont répondu à 79,5% oui. Donnez votre avis !
Sondage : Rafael Nadal va-t-il remporter Roland-Garros pour la 14e fois ?
Les secrets de la longévité de Nadal
A 35 ans, Rafael Nadal défie le temps alors que beaucoup lui prédisaient une carrière courte compte tenu de ce qu’il demandait à son corps. Les secrets de cette longévité exceptionnelles à lire ici :
A lire ici : Rafael Nadal, le magistral défi au temps
Nadal mène 6-3 face à l’Allemand dans leurs confrontations
L’Espagnol mène largement dans les confrontation directes face à l’Allemand, 6-3. Quatre de leurs duels se sont déroulés sur terre battue et, sans surprise, Rafa est devant 3-1.
Bonjour à toutes et à tous
Bienvenue sur ce direct pour suivre la demi-finale du tableau masculin entre Rafael Nadal et Alexander Zverev. Début du match à 14h45.
«C'est trop tard», Nadal et Djokovic pointent du doigt la programmation de nuit à Roland-Garros
Les deux joueurs qui ont terminé leur marathon de 4h12 à 1h16 du matin ont fait part de leur mécontentement.
Roland-Garros : Nadal-Djokovic sur France TV ou en payant sur Prime Video, Amélie Mauresmo va devoir trancher
Entre une diffusion gratuite du choc des quarts de finale sur le service public en journée ou un passage en payant sur Amazon le soir, la direction du tournoi hésite.
Roland-Garros : le revers qui cloue Djokovic au sol et l'émotion de Nadal sur la balle de match
Revivez la balle de match qui a permis à l'Espagnol de s'imposer en quarts de finale de Roland-Garros.
Le Figaro
Le Vatican suspend des ordinations sacerdotales dans le diocèse de Fréjus-Toulon
Jean-Marie GuénoisLa décision sans précédent est vécue comme un «choc» par une partie de la communauté catholique. Elle ne vise pas les séminaristes mais les options pastorales de l'évêché, qui accueillerait trop largement des traditionalistes.
Du jamais vu dans l'Église de France. Le Vatican vient d'ordonner à un évêque de suspendre les ordinations de six diacres et de quatre prêtres qui devaient avoir lieu dans trois semaines seulement. Elles sont reportées mais sans calendrier.
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Par communiqué officiel, daté du 2 juin 2022, Mgr Dominique Rey, 69 ans, évêque de Fréjus Toulon depuis vingt-deux ans, explique qu'après une « visite fraternelle à la demande de Rome » réalisée par Mgr Aveline, archevêque métropolitain de Marseille en 2021 – qui a pouvoir de juridiction sur le diocèse de Fréjus Toulon – « il a été demandé de surseoir aux ordinations diaconales et sacerdotales prévues fin juin ».
«Douleur»
Ce pasteur ne cache pas « la douleur » que représente cette décision romaine qui est « avant tout une épreuve pour ceux qui s'apprêtaient à recevoir l'ordination ».
De fait, confirme une source proche de l'évêque - lequel n'était pas joignable jeudi après-midi-, «la décision est brutale». «C'est un choc pour le diocèse et pour ces jeunes qui étaient tout à faire prêts à être ordonnés et dont les profils de candidature au sacerdoce - il faut le dire avec netteté pour éviter toute ambiguïté d'interprétations - ne posent aucune difficulté».
Mgr Rey est issu de la communauté charismatique de l'Emmanuel mais depuis deux décennies, il a transformé son diocèse en un véritable laboratoire d'évangélisation en accueillant des prêtres de toutes parts, ainsi qu'une trentaine de communautés françaises et étrangères de toutes sensibilités, y compris traditionalistes.
Ce qui rend la décision romaine d'autant plus étonnante, car mis à part la communauté Saint-Martin, le séminaire diocésain de Fréjus Toulon est ainsi devenu le second séminaire de France avec plus d'une cinquantaine de séminaristes en préparation au sacerdoce. La même source explique : « dès l'arrivée de Mgr Rey, la question des vocations sacerdotales a été au centre de son action avec l'idée d'accueillir largement toutes les sensibilités d'Église mais aussi des petites communautés venues de l'étranger sans craindre le brassage. Ce n'est pas évident tous les jours mais c'est la diversité même de l'Église catholique ».
Un connaisseur du dossier, extérieur au diocèse, ajoute : « Mgr Rey a une longueur d'avance : Il a compris avant beaucoup d'autres que l'avenir de l'Église de France ne pouvait se cantonner à elle seule ou au seul diocèse, surtout quand des jeunes vivent ordinairement à l'heure internationale, et qu'il fallait ouvrir les portes pour mettre à l'œuvre ensemble des charismatiques, des tradis, des communautés nouvelles, des sensibilités classiques ».
Ouverture d'esprit
Cette ouverture d'esprit hérisse beaucoup d'évêques français, mais il y a objectivement un résultat. Alors que tous les diocèses de France, même Paris, peinent à recruter des séminaristes, c'est moins le cas à Fréjus Toulon. Quant aux prêtres, il y en a 250 actifs dans ce diocèse, quand Paris en compte 500 actifs. Autre particularité, la pyramide des âges de ce diocèse est à l'inverse des autres diocèses de France : 75 % des prêtres ont moins de 64 ans, 30 % ont moins de 44 ans.
Qu'est ce qui gêne donc Rome ? Dans son communiqué, Mgr Rey parle d'une « visite fraternelle », qui n'est pas un terme en usage dans le droit de l'Église mais le nom amical d'une visite canonique. Laquelle est un audit que le Vatican lance sur un diocèse, ou dans une communauté religieuse, quand une situation de tension apparaît.
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Le Vatican confie alors cette visite à un évêque extérieur et expérimenté, Mgr Jean-Marc Aveline dans ce cas (qui est cardinal depuis dimanche dernier). Le « visiteur », c'est son nom, interroge sous couvert de confidentialité absolue, beaucoup de gens dans le diocèse puis rédige un rapport transmis au Vatican.
Ce rapport est réservé mais voici ce qu'écrit Mgr Rey dans son communiqué sur le résultat de cette visite : « À côté des nombreux beaux fruits que portent l'annonce de l'Évangile et la mission des chrétiens engagés – clercs, consacrés et laïcs – dans notre diocèse, ont pu être abordées les questions que certains dicastères romains se posaient autour de la restructuration du séminaire et de la politique d'accueil du diocèse. Un entretien sur ces sujets encore récemment, avec le Cardinal Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, a permis d'apporter des compléments utiles. »
Mais, conclut-il, « dans l'attente des suites de ces échanges en cours avec les dicastères romains, il a été demandé de surseoir aux ordinations diaconales et sacerdotales prévues fin juin. » Le fait est sans précédent dans l'histoire récente de l'Église de France. Sa violence également, trois semaines avant la cérémonie. Il est donc difficile à interpréter.
Questions autour de la «politique d'accueil»
La « restructuration du séminaire », et surtout « la politique d'accueil » évoquées dans ce texte pourraient être toutefois les deux clés de la décision romaine de surseoir aux ordinations. La « restructuration du séminaire » a eu lieu il y a deux ans. Elle correspond à des réorganisations régulières. Le directeur, un prêtre qui fut alors remercié, n'aurait pas apprécié sa mise à l'écart et l'aurait fait savoir à Rome, notamment en accusant l'évêque d'une dérive « tradi ».
Rome a l'habitude de ce genre de cabales cléricales, souvent âpres, mais ne se laisse jamais impressionner par ce type de procès. En revanche, la question, pudiquement appelée « politique d'accueil », paraît être au cœur du dossier.
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Selon plusieurs sources concordantes ce n'est pas tant la générosité de l'accueil de prêtres ou de candidats au sacerdoce par Mgr Rey - et encore moins les fruits portés - qui seraient en cause mais celle du « discernement », comme l'on dit dans l'Église. Ce mot désigne la décision de l'évêque d'accepter ou de refuser un séminariste à devenir prêtre, selon son aptitude à cette fonction et face aux exigences du sacerdoce catholique. Entre également en jeu, la capacité du candidat à s'insérer dans un « presbyterium », qui est la communauté des prêtres de ce diocèse.
Question complexe parce qu'elle n'est jamais univoque, tous les évêques le reconnaissent. Le dossier n'est pas noir et blanc. Il mélange les traits personnels de ces prêtres ou séminaristes, comme le caractère, l'immaturité, parfois les mœurs, les sensibilités ecclésiales allant des charismatiques aux traditionalistes, les cultures d'appartenances, les nationalités.
Mgr Rey a connu de ce point de vue de grandes réussites mais aussi de sérieux problèmes avec plusieurs prêtres ou séminaristes, rejetés de leurs diocèses ou communautés d'origine et qui furent accueillis trop facilement, semble-t-il, sous son égide.
«Problème d'unité dans le diocèse»
Une source bien informée dans le diocèse explique : « La visite a été très bien menée par Mgr Aveline. Mais ce qui a pu provoquer la réaction romaine, qui connaît depuis longtemps l'œuvre de Mgr Rey, les risques qu'il a pris mais aussi ses résultats, est la proportion de profils atypiques dans son recrutement. Ce qui peut conduire à un problème d'unité dans le diocèse ».
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Si la décision est tombée aussi brutalement aujourd'hui - typique du mode de gouvernement du pape François -, ce serait, selon une source informée, en raison de « l'ouverture de Mgr Rey à l'option traditionaliste qui est maintenant ciblée et combattue depuis un an dans toute l'Église de France sur ordre de Rome et du pape.»
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Le directeur de cabinet du ministère des Sports, Philippe Mahé, a quitté ses fonctions d'un «commun accord» avec la ministre Amélie Oudéa-Castéra moins d'une semaine après avoir été nommé, a-t-on appris vendredi 3 juin auprès du ministère.
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Confirmant une information du quotidien L'Équipe , le ministère a fait état de «manières de fonctionner différentes» entre l'ancien préfet du Finistère et l'ex-directrice générale de la Fédération française de tennis (FFT). Ce départ intervient alors que la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques a été propulsée en première ligne, aux côtés du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, après le fiasco de la finale de la Ligue des champions au Stade de France samedi dernier. Philippe Mahé, nommé le 25 mai, avait travaillé par le passé au cabinet de Manuel Valls quand celui-ci était Premier ministre. Il était présent mardi avec la ministre lors d'une visite et d'une réunion de travail au siège du comité d'organisation des JO. Le nom de son remplaçant n'est pas encore connu.
Quatre jours après la soirée chaotique au Stade de France et avant d'être auditionnée par le Sénat mercredi, Amélie Oudéa-Castéra avait tweeté : «''Don't crack under pressure'' (Ne pas craquer sous la pression, NDLR). Walk. Marche ce matin vers le Conseil des ministres», message accompagné d'une photo d'elle et de son officier de sécurité traversant un pont de Paris. Interrogée quelques heures plus tard par un sénateur sur ce message, elle avait expliqué: «Je peux comprendre qu'ils (les mots, NDLR) aient été perçus de manière négative. Mon intention était d'essayer de montrer que, quand un grand évènement sportif réussit, cela fait positivement levier sur la pratique du sport en France, je voudrais éviter d'avoir une dynamique inverse.»
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La maire du 7e arrondissement de Paris s'est saisie d'accusations d'une ex-collaboratrice à l'égard de l'ancien président du groupe LREM à l'Assemblée.
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Paul CarcenacPALMARÈS - Sécurité, logement, coût de la vie, loisirs... À l'heure des résultats de Parcoursup, nous avons comparé les données de 61 villes françaises, pour aider les jeunes (et leurs parents) à éviter les déconvenues.
Les résultats de Parcoursup sont tombés ce jeudi. Au moment de choisir une affectation pour la prochaine rentrée, il faut penser à la qualité de la formation et à la réputation du diplôme. Mais il ne faut pas négliger le choix de la ville et sa qualité de vie. Pour aider les étudiants - et leurs parents qui peuvent être inquiets - nous avons passé au crible les 61 villes françaises de plus de 6000 étudiants. Nous les avons comparées sur 24 indicateurs différents, basés sur quatre thématiques que nous considérons être les plus importantes: attractivité, loisirs, budget/logement et sécurité. Cela peut être fort utile pour trancher un choix, et éviter de mauvaises surprises au moment de changer de région.
Important : c'est la qualité de vie qui est est ici évaluée pour chaque ville, et non la réputation et le prestige des formations qui y sont dispensées.
Les classements
Le grand vainqueur 2022 : Montpellier
En tête de ce palmarès, la ville de Montpellier, qui s'est créé au fil des siècles une solide réputation en matière de vie estudiantine. Son histoire commence il y a plus de 800 ans, avec la fac de médecine qui est la plus ancienne du monde.
Montpellier cumule aujourd'hui les atouts pour des jeunes qui y viennent de toute la France. Dans notre palmarès, la ville obtient une moyenne générale de 16,28/20, obtenue surtout grâce à excellent score d'attractivité (19,69/20). La cité occitane, deuxième plus grande ville de la région après Toulouse, a gagné 34% d'étudiants supplémentaires sur 10 ans. Ils sont plus de 78.000 inscrits dans une formation, soit 35% du total de la population intra-muros. Seulement 4,4% des Montpelliérains âgés de 20 à 24 ans n'ont aucun diplôme. Des chiffres solides.
Les atouts naturels, une plage accessible en tramway et bus, et un ensoleillement tout à fait exceptionnel de 112 heures par mois, jouent aussi en faveur de la préfecture de l'Hérault. «Le soleil c'est un véritable bonheur pour le moral», indique Akkim, 29 ans, natif de Montpellier qui étudie la communication digitale. Dans la plupart des autres thématiques étudiées (voir méthodologie), Montpellier n'affiche aucun gros défaut. En matière de budget, elle reste plus accessible que les autres villes étudiantes de taille comparable. Il y a «l'écusson où on peut manger boire et se vêtir moins cher», détaille Akkim.
Seule sa performance en matière de sécurité, notamment routière, reste passable. Le taux de 104 décès par million de jeunes (18-24 ans) tués annuellement sur les routes du département est préoccupant. Les vols violents (2,8 pour 1000 habitants), eux, sont toujours en deçà des villes de taille comparable. Le taux de violences sexuelles (1,4 fait pour 1000 habitant) est aussi dans la moyenne basse.
Les villes qui complètent le podium : C'est un carton plein pour le sud-ouest de la France. Bordeaux arrive en seconde position, avec de meilleures performances encore en termes d'attractivité que Montpellier et de loisirs (plus de 10 bars pour 1000 étudiants !), et rate la première place à cause du coût de la vie, sensiblement plus élevé qu'à Montpellier.
Toulouse, en troisième position, a des performances comparables à Montpellier, mais reste trop en deçà en matière de logements et de restaurants universitaires. Par ailleurs le prix du panier de courses y est un peu plus élevé.
Le grand vainqueur 2022 : Chambéry
La préfecture de la Savoie chouchoute ses étudiants. Dans cette ville à taille humaine, les jeunes ne manqueront de rien. «Je n'ai pas l'impression que l'on puisse s'ennuyer à Chambéry, il y a un gros travail qui est fait sur des événements étudiants au fil de l'année», assure Christina Vignali, vice-présidente de l'Université Savoie Mont-Blanc. La ville est fort bien pourvue en matière d'équipements culturels (salles de cinéma, lieux d'expositions...). Et quasiment un tiers des jeunes de la ville sont inscrits dans un club sportif. Les nouveaux étudiants pourront profiter d'une «Welcome Box», d'une valeur de 200 euros, pour s'essayer à diverses activités. Royal.
En plus de tous ces atouts, la commune est très verte, sans compter les alentours : les Alpes ne sont pas loin. Si c'est logiquement du côté des loisirs (19,69/20) que la ville savoyarde a tout bon, il ne faut pas oublier qu'elle est aussi intéressante pour le budget (17,04/20). Chambéry reste une ville assez accessible pour les jeunes les plus modestes, bien moins chère que sa voisine Annecy. Le prix du panier moyen de courses est l'un des plus bas de France. Les loyers y sont maîtrisés (14 euros du m2) et les résidences universitaires suffisamment nombreuses.
Les villes qui complètent le podium : Pau, la capitale des Pyrénées, est une ville qui possède aussi bien des atouts pour les étudiants. Elle est tout d'abord fort bien pourvue en équipements (piscines, salles de cinémas, lieux d'expositions...). Il s'agit d'une ville très verte (52% de niveau de végétalisation supérieure), proche de la plage, évidemment de la montagne même si ce n'est pas un critère qui entre en compte dans ce palmarès. C'est une ville aussi relativement bon marché.
Vient ensuite Courbevoie, qui accueille surtout des étudiants basés dans le quartier de La Défense. Ici c'est avant tout la sécurité qui prime, avec la meilleure note du classement. C'est la catégorie logement/budget, qui empêche la commune de s'emparer de la première place. Évidemment, la ville proche de Paris et de Neuilly-sur-Seine ne peut pas rivaliser sur ce point avec ses concurrentes en province.
Méthodologie et résultats détaillés
Sélection des villes. Nous avons choisi, parmi les communes de plus de 30.000 habitants, de faire concourir celles qui avaient au moins 6000 étudiants (rentrée 2018, source : Ministère de l'Enseignement Supérieur). Nous les avons classées en deux catégories: celles de 6000 à 15.000 étudiants, et celles avec plus de 15.000 étudiants.
Le calcul de la note. Nous avons calculé une moyenne générale (sur 20), en nous basant sur les 4 notes thématiques. Chaque note thématique a été obtenue en fonction du rang moyen obtenu par chaque ville pour chaque indicateur. Les notes sont exprimées entre 10 et 20.
Note d'attractivité (coeff. 5)
> Voir les résultats détaillés de chacune des communes
Pour attribuer notre note sur l'attractivité, nous avons utilisé les données suivantes :
- Effectif des établissements d'enseignement supérieur (chiffres 2018, source : Ministère de l'Enseignement Supérieur), coeff. 2.
- Taux de croissance des effectifs dans les établissements d'enseignement supérieur au cours des 10 dernières années (chiffres : 2008-2018, source Ministère de l'Enseignement Supérieur), coeff. 1.
- Part des 25-34 ans titulaires d'un diplôme de l'enseignement supérieur, (source : INSEE, 2018), coeff 1.
- Part des 20-24 ans sans diplôme (source : INSEE, 2018), coeff 1.
Note Loisirs (coeff. 3)
> Voir les résultats détaillés de chacune des communes
- Nombre de bassins de natation pour 10.000 habitants (INSEE, base permanente des équipements, 2020), coeff 1.
- Nombre de salles de fitness pour 10.000 habitants (INSEE, base permanente des équipements, 2020), coeff 1.
- Nombre de salles de cinéma pour 10.000 habitants (INSEE, base permanente des équipements, 2020), coeff 1.
- Nombre de bibliothèques pour 10.000 étudiants (INSEE, base permanente des équipements, 2020), coeff 3.
- Nombre de lieux d'exposition et de patrimoine publics par habitant (INSEE, base permanente des équipements, 2020), coeff 1.
- Plage la plus proche (Plages.TV/Google maps), coeff 2.
- Ensoleillement mensuel moyen (Climate-Data.org), coeff 2.
- Niveau de végétalisation supérieure (bureau d'études D-Sidd), coeff 2.
- Nombre de licenciés sportifs pour 100 habitants âgés de 15 à 29 ans (recensement des licences et clubs sportifs / Injep - Meos, 2018), coeff 1.
- Nombre de bars pour 1000 étudiants (Pages Jaunes), coeff 2.
Note budget / logement (coeff. 2,5)
> Voir les résultats détaillés de chacune des communes
- Nombre de résidences universitaires publiques pour 10.000 étudiants (Équipements et de services dans le domaine de l'enseignement supérieur, de la formation et des services de l'éducation en 2020, INSEE) - coeff. 2
- Nombre de restaurants universitaires publics pour 10.000 étudiants (Équipements et de services dans le domaine de l'enseignement supérieur, de la formation et des services de l'éducation en 2020, INSEE) - coeff. 1
- Loyer médian d'un appartement (au m2) en mai 2022 (CCM DATA / YANPORT / Figaro immobilier) - coeff 2.
- Part des locaux raccordables FTTH (fibre optique), Arcep, données du 1er trimestre 2019, du 4ème trimestre 2020 et du 2ème trimestre 2021 - coeff 1.
- Prix d'un l'abonnement mensuel aux transports en commun pour une personne de 24 ans et / ou étudiante (collectés en mai 2022 sur les sites des collectivités). Dans le cas où il n'existe pas d'abonnement mensuel, nous avons pris un carnet de 30 tickets. coeff 1.
- Prix du panier de courses moyen pour un célibataire (UFC Que Choisir, comparateur gratuit des supermarchés, avril 2022) - coeff. 2
Note sécurité (coeff. 1)
> Voir les résultats détaillés de chacune des communes
- Nombre de décès par accident de la circulation sur cinq ans chez les 18-24 ans pour 1 million d'habitants, par départements (ONISR - Fichier national des accidents corporels enregistrés par les Forces de l'ordre, 2015-2019), coeff 1.
- Violences sexuelles pour 1000 habitants en 2021 (Base des crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie), coeff 2.
- Vols violents sans arme, pour 1000 habitants en 2021 (Base des crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie), coeff 1.
- Coups et blessures volontaires hors cadre familial sur personne de 15 ans ou plus pour 1000 habitants, en 2021 (Base des crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie), coeff 1.
À VOIR AUSSI - Figaro Etudiant - Live spécial Parcoursup
Fiasco au Stade de France : face au Sénat, Gérald Darmanin persiste et signe
Auditionné sur la gestion chaotique de la finale de la Ligue des champions, le ministre de l'Intérieur, reconnaissant «une blessure pour notre fierté nationale», a maintenu qu'il y avait «largement assez d'effectifs de police».
Études de médecine: la fin de l’eldorado belge pour les Français?
ENQUÊTE - Les étudiants français sont toujours plus nombreux à tenter leur chance en Belgique francophone: en 2021, ils représentaient près de 35% des candidats à l’examen d’entrée. Mais le remplacement de cet examen par un concours pourrait changer la donne.
L'Humanité
Musique. Des légendes aux jeunes stars, ils chantent l’Algérie
Nos recommandations culturellesCe coffret de 5 CD célèbre les 60 ans de l’indépendance de l’Algérie. L’occasion de découvrir un répertoire d’une immense richesse avec Remitti, Rachid Taha, Louiza…
Fara C.Au gré de 100 titres enregistrés par des figures majeures algériennes, la plantureuse anthologie l’Algérie en chansons braque les feux sur un répertoire d’une immense richesse. Le producteur Michel Levy l’a conçue avec passion et minutie, sa façon de célébrer les 60 ans de l’indépendance de l’Algérie. Au fil des 5 CD de ce coffret disponible quasiment partout (disquaires, grands magasins, Internet), défile la musique algérienne à travers la majesté des voix qui la portent.
On est toujours aussi ému à l’écoute des légendes disparues, l’insoumise pionnière du raï Cheikha Remitti, le fleuron du chaâbi Dahmane El Harrachi, Idir (dans un superbe duo avec Nassima), le poète-ouvrier Slimane Azem, qui nous serre le cœur avec sa complainte Algérie mon amour, le porte-flambeau d’un art engagé Djamel Allam, Rachid Taha (sa reprise de Ya Rayah, dédiée aux migrants et extraite de l’un de ses derniers concerts en 2016), les artistes que l’extrême intolérance a assassinés tels Matoub Lounès (Aurifur) et Cheb Hasni, avec son ode bouleversante Baïda mon amour…
Les artisans contemporains de la belle geste musicale algérienne sont là, bien sûr : l’incontournable Khaled, le phare berbère Takfarinas, le tandem Sahraoui et Fadela, le groupe Raïna Raï, qui, dans les années 1980, a révolutionné le raï en y injectant du rock.
Les femmes entrent en piste
Les jeunes stars d’aujourd’hui brillent également, à l’instar de Cheb Hamidou, vedette du new raï. Avec Cheb Aïssa, le raï brasille au son des guitares de Chico & the Gypsies. Ailleurs, les arabesques mélodiques de Moumen s’acoquinent avec le rap de Rim’K. Via des divas humbles et magistrales, comme Fadila Dziria, Line Monty, Chaba Zahouania, Malika Domrane ou Louiza, les femmes entrent en piste, somptueusement. Bref, l’Algérie en chansons réjouira les mélomanes de tous âges et amateurs de tous styles. On est emmené sur des sentiers que l’on connaît parfois peu, mais dont la beauté singulière enchante.
MusiqueAlgérie Le Figaro
Kramatorsk et Sloviansk sous la menace des bombes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Ces deux grandes villes au cœur du Donbass ne sont plus à l’abri depuis que les troupes ennemies ont contraint au repli des combattants ukrainiens parfois sous-équipés.
À Orikhiv, dans les tranchées avec les soldats ukrainiens: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À 300 mètres des positions russes, les soldats de la 128e brigade d’assaut de Transcarpatie défendent ce verrou qui protège la ville de Zaporijjia.
Face au pilonnage russe, Kiev mise sur une stratégie de fermeté: l’analyse de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Volodymyr Zelensky entend aborder d’éventuelles négociations en position de force.
Avec les soldats de l’Otan en Roumanie, rempart face au danger russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’Alliance atlantique a déployé une présence permanente en Transylvanie pour protéger son flanc oriental.
La nouvelle vie amère des réfugiés ukrainiens en Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre reçoivent un accueil inégal selon les régions.
En Ukraine, l’armée et les civils prêts pour une guerre longue: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Trois mois après le début de l’offensive russe, lancée par Vladimir Poutine, le conflit s’enlise dans le Donbass.
En Ukraine, la vie revient à Irpin, Borodyanka figée dans les ruines: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À Irpin, où l’armée ukrainienne est parvenue à bloquer les troupes russes lors d’une bataille clé, 75% des bâtiments d’Irpin sont endommagés, 875 complètement détruits.
Azovstal: le récit d’un siège héroïque devenu symbole de la résistance ukrainienne
REPORTAGE - Les combattants qui ont défendu la ville de Marioupol, réduits au gré des affrontements à un groupe assiégé dans l’aciérie, sont aujourd’hui des héros pour la population.
Comment les employés de Tchernobyl ont tenu tête aux Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Ils ont cohabité avec l’armée et tenté coûte que coûte de garantir la sécurité pour éviter un deuxième accident.
À l’est de Kharkiv, un enfer de tueries et de viols commis par les Russes dans leur déroute
REPORTAGE - À Malaya Rohan, occupée plus d’un mois, les habitants se terraient pour échapper aux abus et aux combats. Le récit de l’envoyé spécial du Figaro.
Sviatoslav Vakartchouk, la star du rock en tournée sur le front auprès des soldats ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le chanteur de rock et ancien député est venu soutenir les soldats ukrainiens de la 80e brigade parachutiste, sur le front du Donbass, dans un contexte de guerre contre la Russie.
Guerre en Ukraine: à Büchel, malgré la guerre, les pacifistes font de la résistance
REPORTAGE - À proximité de la base militaire américaine de Büchel (Rhénanie-Palatinat), les pacifistes allemands qui se mobilisaient, depuis la guerre froide, pour le retrait des armes nucléaires de leur sol s’opposent désormais aux livraisons d’armes allemandes à l’Ukraine.
La vie harassante dans les cités minières sinistrées du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Alors que les employés des mines tentent de poursuivre leurs activités, de plus en plus d’habitants, pourtant habitués à la guerre, songent à partir.
La guerre en Ukraine éloigne la Moldavie de Moscou et la rapproche de l’Europe
REPORTAGE - Dans ce petit territoire coincé entre la Roumanie, qui s’emploie très sérieusement à l’aider dans ses démarches d’adhésion à l’Union européenne, et l’Ukraine, en proie à l’invasion russe, 78 % des Moldaves ont confiance dans le projet européen de leur pays.
L’étonnante résilience des services publics ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le Donbass s’efforce de faire fonctionner les hôpitaux, les réseaux électriques, les chemins de fer et de maintenir les services essentiels malgré la guerre.
Au cœur de l'enfer en Ukraine, les guerres des femmes
REPORTAGE - Certaines, députées ou anonymes, ont pris les armes. D'autres ont choisi d'aider une population apeurée, terrée dans des abris souterrains, ou se sont muées en médecins de guerre. Nous les avons rencontrées.
Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue
REPORTAGE - Le gazoduc, qui permet d’acheminer cette source d’énergie en Europe, transite par l’Ukraine et lui profite aussi en dépit de la guerre qui l’oppose à la Russie.
Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sous un feu d’artillerie constant, les villes jumelles de Sieverodonetsk et Lyssytchansk (dont la raffinerie pétrolière est en feu) résistent de plus en plus difficilement à l’offensive russe, qui cherche à encercler l’armée ukrainienne.
À Kharkiv, la vie souterraine s’est organisée dans le métro: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dès le 24 février, le système de transports a cessé de fonctionner, à mesure que les habitants affluaient pour se réfugier sous terre.
Sous les bombes russes, l’identité bousculée de Kharkiv la russophone: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans cette ville ukrainienne où un habitant sur cinq a de la famille en Russie, plus de 2000 bâtiments ont été détruits par les bombes. Pour la population, c’est un monde qui s’effondre.
Malgré la résistance ukrainienne, les Russes se rapprochent de Sloviansk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le feu massif de l’artillerie russe éprouve les défenses ukrainiennes et vide lentement de leur population les villes attaquées.
Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie
REPORTAGE - Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.
Guerre en Ukraine: Jill Biden en Roumanie au chevet des réfugiés
REPORTAGE - La veille, la première dame américaine a rencontré des militaires américains sur la base aérienne de l’Otan à Constanta, sur la mer Noire.
Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris souterrains bombardés depuis deux mois par les Russes.
En Transnistrie, les habitants craignent d’être rattrapés par la guerre voisine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sur ce petit territoire enclavé entre la Moldavie et l’Ukraine, la présence d’environ 1500 soldats sous commandement russe fait redouter une extension du conflit.
Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Demydiv se trouvait sur la route des Russes dans leur tentative, le 24 février dernier, de prendre Kiev. En faisant sauter un barrage, les militaires ukrainiens ont sauvé les 4000 habitants.
À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.
Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Notre journaliste a suivi ce corridor symbolique, du sud de la Russie jusqu’à la Crimée annexée.
Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.
À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.
L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.
Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.
Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.
Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.
La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.
Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.
La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.
Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.
La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands
REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.
Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.
En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.
Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.
Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.
À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.
À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats
REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.
À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.
À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.
Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.
Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes
REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.
Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens
GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.
À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.
Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.
Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.
À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.
«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.
Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.
Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.
Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège
REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.
Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.
Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial
REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.
À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie
REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».
Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée
REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.
Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro
GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.
Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.
Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial
GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.
Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.
À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.
La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.
Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.
Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.
Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents
REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.
Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète
REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?
L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.
Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.
Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans
STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»
Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre
RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.
À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»
REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.
Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.
Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite
REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.
Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays
REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.
À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister
REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.
En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre
REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».
Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens
REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.
À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre
REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.
À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.
Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements
REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.
Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre
REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.
À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée
REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.
Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest
REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.
Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine
REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.
En Transnistrie, les pro-russes en embuscade
REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.
Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis
REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.
À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente
REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.
Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine
PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.
Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique
REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.
Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger
REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.
Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale
REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.
Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa
REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.
En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts
REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.
Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise
REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.
Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie
REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.
À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko
REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.
Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.
Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés
REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.
À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied
REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.
Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.
Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes
REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front
REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.
Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe
REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.
Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent
REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.
À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.
«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation
REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.
Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation
RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et restaurants délicieux, les expositions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.
Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires
REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.
Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés
REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.
À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes
REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.
Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé
REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.
Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes
REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.
Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou
REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.
Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode
REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.
Donetsk à l’heure de la mobilisation générale
REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.
Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais
REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir
REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.
Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion
REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.
Des colonnes de blindés en direction de Donetsk
EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.
Regarder la vidéoÀ Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»
REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.
Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade
REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.
À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre
REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.
L'Humanité
Regard très aigu sur l’éternel masculin
Nos recommandations culturellesLittérature La romancière irakienne Alia Mamdouh, qui vit aujourd’hui en France, n’a pas froid aux yeux. Elle s’attaque, avec verve, à la racine du mâle.
Muriel SteinmetzÉcrivaine irakienne en exil (elle vit aujourd’hui en France, après la Grande-Bretagne et le Maroc), Alia Mamdouh est l’une des grandes voix féminines de la littérature du monde arabe. Son œuvre est riche de deux recueils de nouvelles publiés dans les années 1970 et de plusieurs romans, dont la Naphtaline (1996), récit autobiographique d’une enfance à Bagdad au début des années 1950, sans oublier la Passion (2003) et la Garçonne (2012), tous chez Sindbad/Actes Sud.
Avilissement libidinal
Censurés en Irak, ses livres y circulent sous le manteau. Sarmad, le protagoniste de Comme un désir qui ne veut pas mourir, vit de traductions à Londres. Le roman s’ouvre sur une scène mémorable. Sarmad (qui dit « je ») constate un matin que sa verge a disparu ! Son médecin pakistanais pose un diagnostic d’ordre sociologique et psychologique, qui conduit « infailliblement vers les chemins escarpés de la politique ». L’avilissement « libidinal » de Sarmad ne désigne-t-il pas le dépérissement du pays natal ? Le membre enfui serait la métaphore de l’Irak actuel. Ancien du Parti communiste, Sarmad a été trahi par son frère, haut responsable des services de sécurité, qui lui a volé Alef, son grand amour. Quelle catastrophe pour un macho à l’appétit sexuel débridé ! Tout part donc va à vau-l’eau, y compris son labeur de traducteur. Il ne s’exprime plus que par balbutiements.
« Un fruit salé... à éplucher »
Ses « hormones de gauche » mal en point, quasi aphone, orphelin d’une idéologie ruinée par reniement et implosion, Sarmad est atteint de nostalgie rageuse. D’où le passage en revue, scruté au plus près, des corps – et des têtes – de sa vie amoureuse passée. Viennent à tour de rôle à la barre – mentale – trois femmes de sa vie, dont Kita, femme libre venue d’Allemagne de l’Est, fustigeant en public son immaturité de militant (« créature inachevée et qui, ne supportant pas de rester à l’intérieur de lui-même, fuit en sautant perpétuellement vers les autres »). Il y a Fiona l’Écossaise, l’initiatrice à l’odeur chavirante, qui sut faire de lui « un fruit salé qu’il ne restait plus qu’à éplucher »…
Alia Mamdouh, à la langue polysémique incandescente, n’a pas froid aux yeux dans la vision sans frontière des « bases de la domination sexuelle en tous temps et tous lieux ». Sarmad signifie « éternel ».
Littérature Le Figaro
La météo du vendredi 3 juin : un ciel de plus en plus orageux
La plupart des régions françaises font l'objet d'un temps instable, alternant entre passages orageux et éclaircies.
Ce vendredi 3 juin, le temps est instable et orageux sur une partie du territoire, principalement en Nouvelle-Aquitaine et dans les régions centrales, selon La Chaîne Météo* . L'ambiance est chaude et lourde, les températures atteignent les 29°C dans le Sud mais elles restent tout de même plus douces que ces derniers jours dans la moitié nord.
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La météo dans votre région
De la Bretagne et des Pays de la Loire à la Normandie, le ciel est dégagé le matin et les éclaircies sont nombreuses. L'après-midi, des nuages à caractère orageux prennent place, accompagnés par endroits d'averses. Les températures maximales sont comprises entre 20 et 26°C.
Du Centre-Val de Loire à l'Ile-de-France jusqu'au Grand Est, le temps est agréable en début de journée mais, dans l'après-midi et en soirée, de forts orages éclatent avec des pluies et de la grêle. Les températures maximales se situent entre 23 et 27°C.
Sur les Hauts-de-France, le soleil brille généreusement le matin, mais le temps devient instable au fil des heures. L'après-midi, il est possible que tombent quelques gouttes accompagnées d'orages dans le sud ou l'est de la région. Les températures maximales évoluent entre 20 et 26°C.
En Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes, le temps est instable, les éclaircies alternent avec les passages nuageux. Un risque d'averse orageuse est présent. Les températures sont comprises l'après-midi entre 25 et 33°C.
En Nouvelle-Aquitaine, de forts orages éclatent le matin, avec des averses qui circulent de manière aléatoire dans la région. Dans l'après-midi, de belles éclaircies prennent place avant de s'effacer à nouveau face aux orages dans la soirée ou la nuit. Les températures sont comprises entre 15 et 19°C le matin et entre 25 et 31°C l'après-midi.
De l'Occitanie à PACA et la Corse, le temps est lourd et nuageux, avec un risque d'averse sur le sud-est. Le ciel se dégage l'après-midi et les températures maximales sont comprises entre 28 et 35°C.
*La Chaîne Météo fait partie du groupe Figaro.
La météo du mercredi 1er juin : les fortes chaleurs sont de retour
Les chaleurs estivales s'imposent dans le sud de la France, ce mercredi 1er juin. Le temps est agréable des Côtes de la Manche à la Corse, mais des nuages orageux sont attendus dans le centre de la France.
Regarder la vidéoLa météo du jeudi 2 juin : fortes chaleurs et risque d'orages
Le temps va se dégrader sur de nombreuses régions, avec par endroits des chutes de grêle et des précipitations assez fortes.
Regarder la vidéo L'Humanité
Récit Voix de femmes syriennes et douleur de l’exil
Nos recommandations culturellesValère Staraselski« Oui, je bois de l’alcool, je mange du cochon, je suis kurde et mon père était communiste. » Ainsi parle Maha Hassan, kurde née à Alep, écrivaine et journaliste de langue arabe, exilée en France en 2004, réfugiée en Bretagne. Femmes d’Alep, adapté par Ismaël Dupont, secrétaire départemental du PCF dans le Finistère et premier maire adjoint de Morlaix, nous plonge, via des voix de femmes, dans l’histoire moderne de la Syrie. C’est un ouvrage sur et par les femmes. Celles nées dans « cette société orientale tyrannique » qui témoignent de leurs expériences « dans ce monde définitivement perdu que fut la Syrie d’avant la révolution et de la guerre civile ». À ce propos, retenons par exemple le terrible récit de Shiraz Darwich et songeons à l’émancipation des femmes. Valère Staraselski
kurdesalepdroits des femmes Le Figaro
Face à la guerre en Ukraine de Vladimir Poutine, la société russe entre résilience et déni de réalité
Alain BarluetENQUÊTE - L’opinion appuie l’intervention mais la normalité de façade pourrait se lézarder si les hostilités se prolongeaient.
Correspondant à Moscou
Conversation entre un couple, ce mercredi dans un train de banlieue à Moscou: «Tous les pays se sont unis pour étrangler la Russie…» Autre anecdote, cette semaine, d’une employée de la capitale annulant son anniversaire, de peur que les désaccords sur l’Ukraine ne gâchent la fête. Pour les Russes, cent jours après le lancement de l’«opération militaire spéciale», le choc et la sidération des premières semaines ont cédé le pas à l’accoutumance. Présent à n’en pas douter dans les têtes, le sujet n’affleure plus qu’incidemment dans les conversations au quotidien - accréditant une «normalité» retrouvée, de même que la disparition totale des masques dans les rues, les transports et les magasins.
«En gros, rien n’a changé pour les gens, ils ont les mêmes problèmes qu’avant. C’est comme s’ils vivaient une double vie: la guerre, sur laquelle ils ne peuvent pas agir, et leur existence quotidienne, avec ses soucis», relève Danil Makhnitsky, 27 ans, jeune politicien de l’opposition «systémique», c’est-à-dire admise par le Kremlin. «Généralement, les gens soutiennent la guerre, même s’ils ne s’en félicitent pas», ajoute-t-il, résumant cet état d’esprit par une drôle de formule: «On n’est pas pour mais on n’est pas contre non plus»… Une curieuse schizophrénie, bétonnée par la propagande à jet continu des chaînes de télévision fédérales, à laquelle s’ajoute une forme de fatalisme, voire de résilience, très russe, assortie d’un déni de réalité persistant.
À lire aussiLes Russes et les Ukrainiens se préparent à une guerre longue
Le compteur des pertes militaires a été bloqué au 25 mars: 1351 soldats tués et 3825 blessés… Aucun bilan officiel n’a été publié depuis, confortant le penchant dominant: ne pas voir… «Nous avons pratiquement cessé d’avoir des pertes», affirmait mercredi Andreï Kartopolov, le président de la commission de la défense de la Douma. «C’est le résultat de nos nouvelles approches tactiques. Il y a bien sûr des blessés mais pas autant de tués qu’avant…»
«Toutes les tâches seront accomplies»
Bienvenue dans un monde parallèle, celui de la Russie en guerre, telle qu’elle transparaît dans les propos officiels. Le coût des hostilités, qu’il soit humain ou économique, n’est guère évoqué. En revanche, Vladimir Poutine est intervenu à plusieurs reprises pour souligner à quel point les sanctions frappent d’abord, et cruellement, les Européens. Une augmentation de 10%, à partir du 1er juin, de la base des retraites visait sans nul doute à appuyer le message.
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Nombre de Russes vont jusqu’à l’absurde, en affirmant comme Marina, une professeur moscovite de 32 ans, que «ces sanctions sont même une bonne chose, car elles nous permettront de devenir plus forts en produisant par nous-mêmes». «Et puis, on peut bien vivre sans McDonald’s. D’ailleurs, ils vont bientôt rouvrir…», ajoute-t-elle. De fait, les célèbres fast-foods, fermés pour la plupart en mars, doivent rouvrir à la mi-juin, sous un autre nom… Pas de quoi émouvoir la grande majorité, celle de la Russie rurale, en quasi-autosubsistance et habituée à se débattre sur le seuil de la pauvreté… Les rayons des magasins restent globalement approvisionnés même si certains produits importés manquent et si les prix ont grimpé de 20%.
«Toutes les tâches fixées par le président de la Russie seront accomplies. Il ne peut en être autrement car la vérité, y compris la vérité historique, est de notre côté», vient de déclarer dans la revue Argoumenty i Fakty Nikolaï Patrouchev, président du Conseil de sécurité, considéré comme l’un des dirigeants les plus proches de Poutine. «Toutes les tâches»? Le 24 février, le chef du Kremlin assignait à l’intervention le but de «dénazifier» et «démilitariser» l’Ukraine. Aujourd’hui, impossible toutefois de discerner les contours, territoriaux notamment, de la «victoire» que le président russe ne devrait pas manquer de proclamer un jour. «Tant que les Ukrainiens, qui veulent vivre avec nous dans le même pays, seront heureux de nous voir arriver comme c’est le cas actuellement, nous avancerons», proclamait Margarita Simonian, rédactrice en chef de Russia Today et coryphée de la ligne officielle, le 28 mai.
«Éprouver de la fierté pour la nation»
Dans les conversations, le vertige vous prend parfois, face à des interlocuteurs qui martèlent la nécessité d’«aller jusqu’au bout», coûte que coûte, en dépit du flou sur l’objectif. «Nous comprenons que la guerre est une énorme erreur, mais elle a été engagée et nous ne pouvons pas ne pas soutenir les nôtres», souligne un homme politique engagé à Moscou, dont nous tairons le nom. «Même si nous nous arrêtons maintenant, personne ne lèvera les sanctions, personne ne nous pardonnera, on nous imposera même des réparations», poursuit-il. «Il n’y a pas d’autres scénarios, la seule façon de s’en sortir c’est de continuer et d’assumer les conséquences ensuite. En d’autres termes, c’est soit la victoire, soit la déconstruction de la Russie en tant qu’État», souligne cet homme public, rencontré dans un café de la capitale. À 180 kilomètres de là, dans la ville de Toula, Andreï Tchérézov, un jeune homme engagé dans l’aide aux réfugiés ukrainiens résume cette «union sacrée» à la russe, en citant le poète national, Alexandre Pouchkine: «Certes, je méprise ma patrie de la tête aux pieds. Mais c’est un agacement si un étranger partage avec moi ce sentiment…»
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D’ailleurs, selon un tout récent sondage de l’institut VTsIOM, - appartenant à l’État -, 72% des Russes soutiennent l’«opération militaire spéciale», soit 7% de plus que le 25 février. Dix-huit pourcents des Russes y sont opposés et 10% ne se prononcent pas. Reste à savoir ce que pensent réellement ceux qui appuient, entre un soutien passif et l’acceptation d’une situation sur laquelle on n’a pas prise. Faut-il y voir un lien? Vladimir Poutine bénéficie d’une confiance stable: 81,3% des personnes interrogées par VTsIOM lui font confiance (contre 15,2% qui ne lui font pas confiance). Un autre sondage, publié celui-là par l’Institut Levada, - indépendant et respecté -, a produit des résultats étonnants sur le «bien-être social» des Russes. D’après cette enquête, leur niveau de «satisfaction et d’affirmation de soi» est passé de 55% l’an dernier à 66% en avril. Deux fois plus de Russes à «éprouver de la fierté pour la nation» par rapport à l’an dernier (36% contre 17%). Selon la même enquête, le nombre de ceux ayant de la «rancune» envers le pays a diminué de 23% à 13%…
Curieux état d’esprit, où se mêlent certainement une forme d’apathie politique et un sentiment bien ancré selon lequel c’est aux dirigeants de solutionner - ou pas - les problèmes difficiles. La peur, de parler et de s’opposer, joue aussi, dans un contexte où toute expression dissonante - les médias notamment - a été passée au rabot. Selon la nouvelle législation, le «discrédit des forces armées» peut théoriquement valoir des amendes et jusqu’à quinze ans de prison. Quelque deux mille cas ont déjà été portés devant les tribunaux.
Il faudra que cela devienne pire pour que cela aille mieux
À Moscou, le «Z» - symbole de l’opération militaire - a quasiment disparu ; davantage présent en province, il s’est banalisé. Les manifestations contre la guerre se limitent à quelques rares «piquets» individuels. L’opposition «hors système» a été rayée de la carte. Déjà embastillé pour neuf ans, l’opposant Alexeï Navalny, qui s’est prononcé contre la guerre, vient de se voir accusé de «création d’un groupe extrémiste», ce qui peut lui valoir quinze ans de prison supplémentaires. «L’espoir de l’Occident que les sanctions puissent ébranler la confiance des citoyens envers le président ne s’est pas réalisé», affirme Oleg Ivanov, chef du Centre pour le règlement des conflits sociaux. «Il y a eu un autonettoyage de la cinquième colonne dans la société», va-t-il jusqu’à affirmer, en reprenant des termes déjà utilisés par Vladimir Poutine. Mais parmi les centaines de milliers de Russes ayant quitté le pays après le 24 février, certains sont déjà de retour…
«Il faudra que cela devienne pire pour que cela aille mieux», résume un avocat connu. En clair, il faudrait que les Russes soient intimement touchés par les conséquences de la guerre, si elle se prolongeait. Les soldats morts que l’on enterre dans les villages deviendraient difficiles à cacher. Quant aux morsures des sanctions, elles pourraient se faire sérieusement sentir à partir de l’été. Le manque de médicaments importés, l’insuline par exemple, fait déjà problème.
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Guerre en Ukraine: l'Église orthodoxe ukrainienne rompt avec le patriarche Kirill
La branche moscovite de l'Église orthodoxe ukrainienne a annoncé vendredi rompre avec la Russie en raison de l'offensive lancée par Vladimir Poutine et soutenue par Kirill.
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Le Kremlin a accusé Washington de «jeter de l'huile sur le feu» après l'annonce de la livraison de systèmes de missiles américains à Kiev.
Le Figaro
«Guerre en Ukraine: quelle victoire?»
Patrick Saint-PaulL’éditorial du Figaro, par Patrick Saint-Paul.
Cent jours de guerre en Ukraine ont changé le monde. Attaquées à leurs frontières par Vladimir Poutine, l’Europe - jusqu’alors divisée - et l’Otan - que l’on disait en état de mort cérébrale - ont eu un sursaut salutaire. Au lieu de se fracturer ou de se dérober, comme l’espérait le maître du Kremlin, l’Occident a fait bloc face à la barbarie des soldats russes, qui bombardent des immeubles de civils et des hôpitaux, violent, assassinent et pillent, poussant vers l’exil des millions d’Ukrainiens. L’Occident ne pouvait rester les bras croisés face à cette brutale remise en cause de l’ordre international et de la sécurité mondiale.
Avec l’appui de l’Alliance atlantique, l’Ukraine a repoussé les forces russes, à Kiev et à Kharkiv. En refusant la fuite, Volodymyr Zelensky, l’amuseur public devenu président, a empêché son gouvernement d’être décapité. Son courage a fait de lui le héros d’une nation soudée par l’épreuve et a galvanisé la résistance. Mais plus la guerre avance, plus l’équation devient complexe. Les nouvelles armes, toujours plus performantes, que les alliés livrent à Kiev parviendront peut-être à force de combats à casser l’étau russe dans le Donbass. Mais elles les impliquent aussi - un peu plus, chaque jour - dans cette guerre en les projetant au bord de la cobelligérance, face à un autocrate qui brandit la menace nucléaire.
Poutine mise sur l’effritement du soutien occidental. Il emploie l’arme de la faim en bloquant les exportations de produits agricoles. Les conséquences économiques se ressentent de plus en plus vivement, en Europe, en France, où le pouvoir d’achat est affecté par la flambée des prix. Les Occidentaux espèrent que les sanctions porteront avec le temps et feront fléchir le Kremlin. Ils se disent prêts à soutenir l’Ukraine «jusqu’à la victoire», au nom de principes démocratiques, que la Russie sape à coups de canon et de fake news. L’heure, pour l’Occident, est venue de se demander quelle «victoire» il veut… De toute évidence, le prix à payer pour une hypothétique défaite de Poutine sera insupportable. À lui donc d’esquisser une sortie par la négociation, acceptable à Moscou… et à Kiev.
Renaud Girard: «En Ukraine, quelle voie de sortie?»
CHRONIQUE - Pour trouver une issue au conflit, l’Union européenne ne pourra pas compter sur ses alliés anglo-saxons, pas plus que sur la Russie ou l’Ukraine.
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CHRONIQUE - La réussite ou l’échec d’Olaf Scholz pèseront lourdement sur le destin de l’Allemagne, mais aussi de l’Europe et de la démocratie.
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FIGAROVOX/ENTRETIEN- Pour récompenser Tbilissi de son comportement à l'égard de Moscou, la Russie a levé des restrictions entre les deux pays, analyse le chercheur Dimitri Minic. Sur le plan économique la Géorgie est de plus en plus dépendante de son voisin, ajoute-t-il.
Le Figaro
Législatives 2022 : qui sont les candidats de votre circonscription ?
Nicolas MondonFIG DataFIG DATA - Les candidats aux élections législatives 2022 sont officiellement connus. À l'aide de notre moteur de recherche, découvrez qui est candidat dans votre circonscription.
Les élections législatives de 2022 se tiendront les 12 et 19 juin prochains. Les candidats avaient jusqu'au vendredi 20 mai pour déposer leur dossier en vue du premier tour. Les listes officielles des candidats ont été publiées par le ministère de l'Intérieur lundi 23 mai. En tout, on compte 6293 candidats. Un chiffre en net recul, en 2017, on en comptabilisait 7877.
Ensemble !, Nupes, RN, LR : découvrez les principaux partis
Une baisse explicable en partie par les deux larges alliances mises en place pour ce scrutin. À gauche le bloc NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) rassemble autour de Jean-Luc Mélenchon et de la France insoumise une coalition allant de l'extrême-gauche (NPA) au Parti socialiste. Disparate, un tel assemblage n'a pas manqué de créer des remous au sein de ses différentes composantes. Notamment du côté du Parti socialiste où l'on compte un certain nombre de candidatures dissidentes. Citons Lamia El Aaraje à Paris ou Jérôme Lambert en Charente, récemment épinglé au sujet d'un logement social qu'il occupe depuis vingt ans à Paris.
L'autre bloc concerne la majorité présidentielle. Nommé Ensemble!, il fédère notamment le parti présidentiel (Renaissance, ex LaRem), le MoDem de François Bayrou, Horizon d'Édouard Philippe ou Agir.
Qui sont les candidats aux élections législatives dans votre circonscription ?
Le Figaro vous propose un moteur de recherche afin de trouver facilement la liste des candidats de votre circonscription.
Une large majorité de députés se représentent dans leur circonscription
Parmi les 567 députés sortants (les députés ne sont pas remplacés la dernière année de la législature), un premier décompte indique qu'environ 440 se présentent à nouveau dans leur circonscription. Un chiffre à mettre en perspective avec les 357 députés candidats lors des élections de 2017.
À lire aussiJean-Luc Mélenchon, l’énigme d’une non-candidature aux législatives
Parmi les points d'interrogation, il y avait notamment le cas Damien Abad. Récemment mis dans la lumière médiatique à la suite de son ralliement tardif à la majorité présidentielle, il se trouve désormais accusé de violences sexuelles. Le nouveau ministre des Solidarités se présente dans la cinquième circonscription de l'Ain sous l'étiquette divers droite.
Méthodologie
Le nombre de députés sortants candidats a été calculé par correspondances automatiques entre les noms des candidats et ceux des députés. Le chiffre sera ajusté après vérification manuelle.
À VOIR AUSSI - Législatives: «Manuel Valls ne peut pas gagner ces élections», assure le dissident Stéphane Vojetta
Législatives 2022: la «génération Mélenchon» cherche à s’implanter
DÉCRYPTAGE - Trois jeunes cadres LFI ont reçu des circonscriptions très favorables. Au risque d’être accusés de parachutage.
Législatives 2022 : «Le seul qui existe à part la majorité présidentielle, c'est Mélenchon», affirme Aurore Bergé
La députée LREM, invitée sur France 2, a déclaré «prendre au sérieux» la nouvelle union de gauche.
Regarder la vidéoLégislatives 2022: bataille confuse à gauche en Occitanie dans le fief de Carole Delga
DÉCRYPTAGE - Le Comminges est le bastion de Carole Delga, qui fut maire et députée de la 8e circonscription.
Le Figaro
Deux cents ans après Champollion, apprendre l'égyptien ancien comme une langue vivante
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DÉCRYPTAGE - L'égyptologue et sinologue Renaud de Spens a écrit un manuel pour déchiffrer les hiéroglyphes.
Cet article est extrait du Figaro Histoire «Russie, la malédiction de l'Empire». Retrouvez dans ce numéro un dossier spécial pour comprendre les ressorts historiques de la guerre en Ukraine.
Sous l'assaut d'une vigoureuse pluie printanière, la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève est en passe de se transformer en torrent. Renaud de Spens attend là, dans ce café du Quartier latin où il a ses habitudes de travail. La météo a découragé les clients, il est presque seul. Un énorme volume occupe une table entière : sa thèse, soutenue il y a quelques mois à la Sorbonne voisine. Le thème ? La signification de la couleur dans les hiéroglyphes égyptiens. Le fruit de près de quarante ans d'observations, de réflexions et de recherches, étayées par des milliers de photos d'inscriptions de l'Égypte antique permettant de comparer les variantes de polychromie.
Fasciné par les idéogrammes dès l'adolescence, Renaud de Spens dépensait son argent de poche pour acheter des carnets de vulgarisation sur les hiéroglyphes. Parallèlement à ses études de droit et à Sciences Po, il a donc appris le chinois aux Langues O' et l'histoire ancienne à la Sorbonne. Depuis, il a, entre autres, enseigné l'égyptologie et les hiéroglyphes à la même Sorbonne, mais aussi en Chine, à l'université de Pékin, où il a vécu onze ans.
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À l'heure où l'on célèbre le deux centième anniversaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, ceux-ci n'auraient donc pas livré tous leurs secrets ? Il faut croire que non. « Nous savons lire les hiéroglyphes, explique le chercheur, mais, dans le détail, il reste beaucoup de choses inconnues, comme en botanique, en paléontologie et dans toutes les autres sciences. Les hiéroglyphes monumentaux égyptiens sont la seule écriture dans l'histoire de l'humanité qui utilise une palette de plusieurs couleurs pour produire du sens. Les glyphes étaient colorés selon une symbolique des couleurs qui forme une sorte d'héraldisme. »
Quinze ans pour percer les secrets de ce système d'écriture
Prenons la couleur vert turquoise, obtenue en mélangeant des pigments bleus et jaunes, de la malachite ou des fragments de faïence bleue pilés. Elle était utilisée pour colorer les végétaux, la vannerie, les cordes ou la lumière de l'aube. Elle figurait à la fois le plumage des oiseaux, tout ce qui était cru, l'eau et tous les fluides. Mais comme on l'associait à la vitalité des plantes, le vert servait aussi à exprimer l'idée de renaissance. C'est pourquoi la chair de plusieurs divinités – entre autres funéraires – est verte. À force d'observation, Renaud de Spens a aussi acquis la certitude que le signe égyptien appelé G17 dans le code de classification international des hiéroglyphes ne représente pas une chouette effraie, contrairement au consensus établi, mais un grand-duc d'Égypte. En étudiant minutieusement toutes les inscriptions et surtout les plus anciennes, il a constaté que l'oiseau avait presque toujours la pupille de l'œil rouge et des oreilles apparentes, deux signes distinctifs du grand-duc absents chez la chouette.
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Le modèle parfait de ce signe hiéroglyphique figure sur le tombeau de Iroukaptah (Ve dynastie) à Saqqarah. « Ce signe correspond au phonogramme “m”, précise-t-il, probablement parce que son hululement est entendu par les Égyptiens comme une sorte de “mouou”. Les cris de la chouette effraie sont tout à fait différents. D'autres oiseaux servent à noter des sons qui ressemblent à leurs cris : le “a” pour le vautour percnoptère, le “ioukh” pour l'ibis chauve, le “nah” pour la pintade, le “ou” pour le poussin de caille. » De la même façon, le chercheur s'est interrogé sur le hiéroglyphe V31, qui représente une corbeille avec une anse. L'anse étant placée à la fin du signe, la corbeille avait vocation à être utilisée par la personne en face du locuteur. « L'anse est du côté de l'autre, explique-t-il. J'ai émis l'hypothèse qu'à l'origine, ce hiéroglyphe était un signe de l'altérité et celui de la deuxième personne du singulier. »
Pourquoi la houe est-elle le signe de l'amour, s'est-il aussi demandé ? Sur les inscriptions les plus anciennes – les plus détaillées –, on voit que la houe égyptienne était formée de deux morceaux de bois liés entre eux par une corde. L'amour est donc signifié par le lien. Quant à la justice, les égyptologues ignoraient pourquoi elle était représentée par un simple trait horizontal. Renaud de Spens a découvert que les premières représentations de ce trait étaient toujours colorées dans un rouge foncé proche du marron. Il en a déduit que ce trait devait figurer une règle en bois, la règle signifiant à la fois l'instrument de mesure et la règle de droit, comme cela sera le cas en grec, puis en latin et en français.
Travail et obstination
Jean-François Champollion lui-même avait mis au moins quinze ans pour percer les secrets de ce système d'écriture traduisant un système de pensée si différent du nôtre. Comme les autres chercheurs avant lui, il avait commencé par partir dans de mauvaises directions pour déchiffrer la fameuse pierre de Rosette. Celle-ci avait été trouvée en 1799, au cours de la campagne d'Égypte, par le lieutenant Bouchard, alors chargé de renforcer les défenses d'un fort entre la mer et la ville de Rosette. Il avait repéré cette dalle rédigée en trois écritures différentes (hiéroglyphes, égyptien démotique, alphabet grec) et compris que le texte pouvait avoir un intérêt scientifique. La Commission des sciences et des arts avait alors décidé de reproduire ces textes le plus précisément possible en utilisant les procédés de l'autographie, de la chalcographie et du moulage au soufre. Ils avaient été bien inspirés : vainqueurs à Alexandrie le 31 août 1801, les Anglais avaient autorisé les savants français à quitter la ville avec leurs échantillons et leurs notes, mais sans dix-sept objets parmi les plus importants dont la pierre de Rosette, qui devint possession de l'Empire britannique et se trouve toujours au British Museum.
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« Dès 1801, raconte Renaud de Spens, le ministre Chaptal avait demandé à Antoine-Isaac Silvestre de Sacy, le fondateur de la linguistique mondiale, de travailler sur la partie écrite en démotique, une évolution cursive tardive de l'écriture égyptienne. Mais celui-ci dut abandonner la partie, ainsi que son élève, le Danois Akerblad. Quant à Champollion, il tenta d'abord de traduire le texte avec un dictionnaire copte, la langue la plus proche de l'égyptien ancien. Ayant échoué, il essaya alors la symbolique et apprit aussi toutes les langues possibles, dont le chinois. »
À force de travail et d'obstination, Champollion finit par se demander si, comme en chinois, l'égyptien ne mêlait pas éléments phonétiques et idéographiques. Il reprit alors toute sa démarche et, contrairement à l'Anglais Thomas Young, pourtant plus avancé que lui dans le déchiffrement, parvint à en trouver la clé, qu'il présenta le 22 septembre 1822 à l'Académie des inscriptions et belles-lettres dans un mémoire resté célèbre, la Lettre à M. Dacier. « S'il a réussi, c'est parce qu'il a su mettre de côté son ubris de savant et reconnaître qu'il s'était d'abord trompé ! » fait valoir Renaud de Spens.
Tout cela peut sembler inutile, mais l'inutile est très important !
Lui ne se contente pas de chercher, il aime transmettre. Il a donc mis au point une méthode d'apprentissage des hiéroglyphes basée sur les méthodes modernes d'apprentissage des langues vivantes, qu'il a lui-même expérimentées en apprenant le chinois. « On a fait de grands progrès pédagogiques depuis trente ans pour enseigner les langues vivantes. Mais l'égyptien hiéroglyphique est à la fois une langue morte et une écriture disparue puisque, du Ve siècle jusqu'aux années 1830, le sens des idéogrammes pharaoniques a été perdu et, avec eux, la plupart des concepts et l'univers mental de la civilisation pharaonique. Pour les débutants, c'est donc difficile ! Or, passé les petits livrets de découverte, on accède tout de suite à des grammaires, ce qui ne permet pas de déchiffrer les documents bruts. Celles-ci font en outre l'impasse sur l'étude des graphies et leur évolution. »
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Dans ses Leçons pour apprendre les hiéroglyphes égyptiens, Renaud de Spens utilise donc des exemples très courants, explique les contextes, multiplie les répétitions : tous les textes étudiés sont illustrés par des photos pour que l'élève apprenne le plus vite possible à lire sur les monuments eux-mêmes. Ne croyez pas pour autant que vous serez bilingue en quelques jours ! Mais son livre, plusieurs fois réimprimé, a trouvé son public. Le déchiffrement des hiéroglyphes est en outre enseigné à l'université, dans le cadre des études d'histoire de l'art et d'archéologie, d'histoire, de lettres ou de philo, à l'École pratique des hautes études, au Collège de France et, bien sûr, à l'École du Louvre. Il existe aussi des amateurs d'égyptien hiéroglyphique. Beaucoup d'enfants se passionnent en effet pour l'Égypte antique et pour cette écriture dont les dessins ne les rebutent pas. Des adolescents, adeptes de jeux vidéo ou de codage informatique, s'intéressent à leur déchiffrement. Des retraités les pratiquent par goût du voyage ou désir de comprendre le rapport des Égyptiens à la mort.
« Il est par ailleurs fascinant, poursuit Renaud de Spens, de constater que notre alphabet moderne contient des scories idéographiques comme le “o”, dont le dessin est encore très proche de l'iris de l'œil dont il est à l'origine, parce que l'œil se dit “ayin” en phénicien, ce qui a fini par se transformer en son “o”. Tout cela peut sembler inutile, mais l'inutile est très important ! » Dehors, il pleut toujours. Le café s'est rempli. Deux heures ont passé sans crier gare.
«Russie, la malédiction de l'Empire», 132 pages, 8,90€, disponible en kiosque et sur le Figaro Store.
L'Aventure Champollion, dans le secret des hiéroglyphes, jusqu'au 24 juillet 2022. Bibliothèque François-Mitterrand, Galerie 2, quai François-Mauriac, 75013 Paris. Du mardi au samedi, de 10 h à 19 h. Le dimanche, de 13 h à 19 h. Tarifs : 9 €/7 €. Reneignements : www.bnf.fr
Le Figaro
Revivez le «Club Le Figaro politique», l'émission hebdomadaire du Figaro
John TimsitLes retombées des évènements du Stade de France, le retour de l'inflation et le duel entre Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron étaient les thèmes traités dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
Le Figaro continue de faire vivre le débat post-présidentiel et pré-législatives. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission: «Le Club Le Figaro politique». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.
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PODCAST - Gérald Darmanin est-il le maillon faible du gouvernement ?
Pour ce nouveau numéro du «Club Le Figaro politique», le directeur adjoint de la rédaction recevait Véronique Reille Soult, présidente de l'institut de Backbone Consulting. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction du Figaro ; d'Anne de Guigné, journaliste au service Économie du Figaro ; et de Marc Landré, rédacteur en chef et responsable du service Économie France du Figaro.
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Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Gérald Darmanin va-t-il devenir le maillon faible du gouvernement ?», «L'inflation va-t-elle changer la donne du quinquennat ?» et «Jean-Luc Mélenchon va-t-il être le premier opposant à Emmanuel Macron ?»
Gérald Darmanin va-t-il devenir le maillon faible du gouvernement ?
Alors que les échauffourées du Stade de France le week-end dernier ont entraîné une polémique quant à la gestion des évènements, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin est depuis la cible de toutes les oppositions, et notamment de la droite, pour sa défense sur la responsabilité des violences commises. Le membre du gouvernement a même dû s'expliquer lundi lors d'une conférence de presse puis à l'occasion d'un 20h. De quoi fragiliser l'exécutif à quelques jours des législatives.
L'inflation va-t-elle changer la donne du quinquennat ?
C'est le sujet qui occupera le début de la prochaine législature : le pouvoir d'achat des Français face à la hausse galopante des prix. Thématique qui avait également agité la campagne présidentielle. Pour éviter un nouveau mouvement social, le gouvernement présentera donc dès fin juin un projet de loi pour tenter de redonner un peu de marge de manœuvre financière aux plus modestes.
Jean-Luc Mélenchon va-t-il être le premier opposant à Emmanuel Macron ?
Et si le second quinquennat du président de la République était plus agité que le premier à l'Assemblée nationale ? C'est en tout cas ce qui devrait advenir si la Nupes et Jean-Luc Mélenchon parvenaient à s'imposer comme les principaux opposants parlementaires, avec un large groupe. Si la droite, deuxième ensemble politique au Palais Bourbon jusque-là, était une dans l'opposition «responsable», la gauche, unie, pourrait bien davantage secouer l'action politique et animer le débat autour des prochaines réformes.
» Voir l'émission du mardi 31 mai :
Stade de France : Zemmour accuse des «racailles qui font la loi» en Seine-Saint-Denis, le socialiste Troussel réfute
L'ex-candidat à la présidentielle estime que les incidents survenus samedi au Stade de France sont la faute de «banlieusards, pillards, voleurs et tutti quanti».
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L'ancien député LR et maire de Meaux déplore une «erreur d'analyse totale» du président de la République, qui consiste à «surtout ne rien dire de mal de ce qui se passe dans les quartiers» pour ne pas «énerver» les électeurs de Jean-Luc Mélenchon.
Élisabeth Borne, première ministre : la consécration d'une «techno» de gauche
PORTRAIT - Travailleuse mais discrète, de gauche mais capable de faire adopter des réformes chères à la droite, cette polytechnicienne de 61 ans sans ancrage politique est nommée à Matignon.
Le Figaro
Elizabeth II, une reine fatiguée aux commandes d’une monarchie chahutée
Arnaud De La GrangeANALYSE - Au-delà de la santé d’Elizabeth II, l’adaptation de la monarchie à l’époque reste le grand défi.
Correspondant à Londres
L’image est forte, elle semble concrétiser la passation de relais entre la mère et le fils, entre la souveraine et l’héritier. Sous les ors de la Chambre des lords, le 10 mai dernier, c’est le prince Charles qui a prononcé pour la première fois le traditionnel discours du Trône à la place de la reine. En soixante-dix ans de règne, Elizabeth II n’avait raté cette présentation du programme du gouvernement que deux fois, lorsqu’elle était enceinte des princes Andrew et Edward, respectivement en 1959 et 1963. Cette fois-ci, ce sont des «problèmes de mobilité» qui l’ont fait renoncer.
Comme le cérémonial le pose, Charles est entré dans la salle derrière la couronne dont il est l’héritier, placée sur son coussin de velours pourpre. Entouré de son épouse, Camilla, et de son fils William - deuxième dans l’ordre de succession -, il s’est assis sur le trône du consort, autrefois utilisé par son père, le prince Philip. À sa droite, l’emplacement habituellement réservé à la souveraine avait été laissé vide. Quelques mots du discours avaient aussi été modifiés. Là où la reine dit «mon gouvernement», Charles a utilisé l’expression «le gouvernement de Sa Majesté». Son temps, celui de roi, n’est pas encore venu.
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Cette scène a inévitablement relancé les récurrentes spéculations sur une abdication de la reine, une fois le jubilé passé. Elizabeth II, pourtant, n’a jamais donné aucun signe en ce sens. Par deux fois dans sa vie, elle a même fait le serment de servir son peuple jusqu’au bout. La première fois lors d’un discours prononcé au Cap, le jour de ses 20 ans: «Je déclare devant vous tous que ma vie entière, qu’elle soit longue ou courte, sera consacrée à votre service», avait-elle dit. La deuxième fois lors de son couronnement, en 1953, quand elle a de nouveau prêté serment devant Dieu qu’elle servirait toute sa vie. «Je ne pense vraiment pas qu’elle va abdiquer, estime Omid Scobie, journaliste spécialisé sur la famille royale, on voit qu’elle a toute sa tête, toute sa vivacité d’esprit. Elle est juste physiquement affaiblie et il va falloir s’habituer à une nouvelle normalité, la voir se déplacer dans de petites voitures par exemple comme à Chelsea la semaine dernière.»
Il y a dix jours, Elizabeth II a visité le Chelsea Flower show, la prestigieuse exposition horticole de Londres, en voiturette de golf. Jubilé oblige, elle y était particulièrement à l’honneur avec des créations florales célébrant son règne. Depuis le rendez-vous raté de Westminster, la reine s’est évertuée à apparaître dans le plus d’événements possibles, surtout ceux liés au jubilé. Mi-mai, on l’a vue effectuer une visite surprise à l’inauguration de la ligne de métro londonienne portant son nom, la nouvelle «Elizabeth Line», qui va relier les banlieues est et ouest de la capitale.
Alors qu’elle devait être représentée par Edward, son plus jeune fils, c’est la reine qui est apparue à la station Paddington, dans l’ouest de Londres. Canne à la main mais très souriante. La reine est apparue dans une forme qui a rassuré. Quelque temps avant, elle avait assisté à un prestigieux concours équestre, le Windsor Horse Show, dans lequel concourraient plusieurs de ses chevaux. À l’automne, la reine avait vivement inquiété avec des problèmes de santé rendus publics et une courte hospitalisation pour des examens dont la nature n’a pas été précisée. Les sept mois qui ont suivi, la plupart de ses apparitions publiques ont été annulées.
Que la reine reste reine ne change rien à la tendance: Charles monte de plus en plus en puissance. Depuis de longues années déjà, le prince de Galles est un régent qui ne dit pas son nom. Elizabeth II garde les grandes missions régaliennes comme l’entretien hebdomadaire avec le premier ministre ou l’aval donné aux lois. Mais c’est son fils qui, depuis Clarence House, tient largement la maison royale. C’est ainsi lui qui était à la manœuvre quand il a fallu «débrancher» Andrew, empêtré dans le scandale de l’affaire Epstein. Un récent sondage YouGov montre d’ailleurs que si la reine reste extrêmement populaire, un tiers des Britanniques pensent qu’elle devrait désormais passer le relais à ses héritiers.
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Cette transition douce se fait dans un contexte de turbulences et de coups durs. Pour la reine, les deux dernières années ont été éprouvantes. Outre la mort du prince Philip, qui était pour elle une épaule précieuse, la souveraine a dû faire face à deux tempêtes familiales, le «Megxit» des Sussex et les ennuis judiciaires de son fils Andrew. Avec le couple Harry et Meghan, la situation reste compliquée et susceptible de nouvelles tensions. On promet d’ailleurs des mémoires de Harry pour la fin de l’année, un livre dont le Palais craint des passages explosifs… Du côté du prince Andrew, poursuivi au civil aux États-Unis pour agressions sexuelles sur mineure, le ménage a été fait. Écarté de toute fonction officielle, il a été déchu de ses titres militaires et parrainages d’associations. Et une tractation avec son accusatrice a soldé le contentieux juridique, même si l’affaire laisse des traces peu reluisantes.
Au-delà de ces histoires de famille, l’adaptation de la monarchie à l’époque reste le grand défi. Et les récents déboires à l’extérieur des frontières illustrent la difficulté. Deux tournées à l’étranger de William et Edward ont ainsi témoigné d’un malaise grandissant. Au mois de mars, le prince William et son épouse, Kate, ont dû annuler la première étape de leur voyage dans les Caraïbes en raison de protestations locales. Ils étaient exhortés à s’excuser pour le passé esclavagiste du royaume. Le mois suivant, c’est Edward, le dernier fils de la reine, qui a dû à son tour supprimer une étape d’un voyage dans la même région.
Ce n’est pas Charles qui réformera réellement l’institution. Il a 73 ans et ses débuts se feront dans l’ombre de sa mère. Sa fenêtre de règne sera trop courte. C’est William qui mènera les vrais changements
Le Commonwealth tangue. À William, le premier ministre jamaïcain Andrew Holness a dit qu’il était «inévitable» que son pays évolue vers un régime républicain, comme l’a fait la Barbade en novembre. Alors que Charles lui-même s’est rendu récemment au Canada, ce pays qui est l’un des quinze royaumes dont Elizabeth II est la souveraine se pose aussi quelques questions. Selon un sondage de l’institut Angus Reid, si deux tiers des Canadiens portent une profonde affection à la reine, 51% souhaitent la fin, pour les prochaines générations, de la monarchie constitutionnelle. Quelque 65% refuseraient l’idée que Charles devienne roi et chef d’État du Canada, et 76% refusent de reconnaître Camilla comme leur reine.
Selon le Daily Mail, après sa tournée chahutée, William aurait exprimé sa volonté de rendre la monarchie plus «agile» et en faire une «force unificatrice» capable de résister à l’épreuve du temps. On prête déjà depuis longtemps au prince de Galles la vision d’une «version allégée» de la monarchie, afin de préserver sa légitimité. «Mais ce n’est pas Charles qui réformera réellement l’institution, estime Omid Scobie, il a 73 ans et ses débuts se feront dans l’ombre de sa mère. Sa fenêtre de règne sera trop courte. C’est William qui mènera les vrais changements».
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À l’intérieur du Royaume-Uni, les appels à la «république» restent marginaux, même s’ils auraient tendance à s’étoffer. Selon deux sondages récents de l’institut YouGov et du think-tank British Future, entre 25 et 27% des Britanniques seraient favorables à une république (un taux qui monte à 37% chez les jeunes). Ce qui n’empêche pas ces «républicains» de vouer une réelle affection à la reine Elizabeth II.
Même si Charles n’aura pas l’aura de «grand-mère de la nation» de sa mère, les jours de la monarchie sont encore loin d’être comptés. «Je ne pense pas que le jubilé va marquer une rupture. Il ne s’agit pas d’un événement politique mais de la célébration d’une femme, estime Frank Prochaska, spécialiste de la royauté britannique et chercheur à l’université d’Oxford. Une grande partie du respect des Britanniques pour la reine sera transférée à Charles quand il sera roi, les antimonarchistes risquent d’être très déçus car l’establishment n’a aucune envie de rompre avec la “République couronnée”.»
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Comment Champollion a déchiffré les hiéroglyphes
Service InfographieCharles LescurierINFOGRAPHIE - En 1822, grâce à une érudition pharaonique, le jeune polyglotte, passionné de langues orientales, perce le mystère des hiéroglyphes dont le sens s'était perdu depuis plus de 1 500 ans.
Les hiéroglyphes sont aussi des sons
À force d’étude, Jean-François Champollion a l’intuition que les hiéroglyphes ne traduisent pas uniquement des mots, mais qu’ils représentent aussi des sons. Il se doute que le nom du souverain Ptolémée, localisé sur la pierre de Rosette par l’Anglais Thomas Young, qui est un mot d’origine grecque, étranger à la langue égyptienne, a dû être écrit grâce à un emploi phonétique des hiéroglyphes. Il parvient à faire correspondre un son à chacun de ses idéogrammes.
Une autre inscription gravée sur l’obélisque de Philae lui permet de confirmer sa découverte et de trouver d’autres sons correspondant aux hiéroglyphes de Cléopâtre.
Sur le temple de Abou Simbel, il déchiffre le nom du pharaon Ramsès. Ici, l’idéogramme soleil (Râ) se combine avec les phonogrammes M et S.
En étudiant tous les noms propres des souverains gréco-romains et en traduisant le texte grec de la stèle en copte, langue qu’il sait la plus proche de la structure hiéroglyphique, il arrive à associer un son aux idéogrammes. Il devient capable de déchiffrer n’importe quel texte.
Une écriture en rébus
Champollion a démontré que les hiéroglyphes sont idéographiques et phonétiques. Par exemple, le dessin d'un canard peut certes représenter cet oiseau aquatique, mais aussi le son SA qui correspond à sa prononciation en égyptien. Ainsi, pour écrire le mot fille qui se dit SAT, on utilisera les hiéroglyphes canard (pour le son SA) et pain coupé (pour le son T). L’écriture se décline aussi en rébus…
Les hiéroglyphes deviennent des lettres
Dans cette double nature du hiéroglyphe révélée par le savant français se cache la genèse de l'alphabet. Ce sont les Cananéens, au contact des Égyptiens, qui ont eu le génie d’associer à un hiéroglyphe, non pas le son du mot complet, mais celui d’une syllabe. Par exemple, à l’idéogramme maison se prononçant BETH ils ont attribué le son B. De même, à la tête de taureau de leur dieu BAAL ils ont accroché le son A, etc. Par la suite, Phéniciens, Grecs et Romains n’ont eu qu’à simplifier leurs symboles. Du hiéroglyphe serpent est né le N, de l’eau le M, d’une tête le R… Dans chaque lettre de notre alphabet dort un pictogramme égyptien, tout comme dans l’hébreu, l’arménien, le cyrillique, le tibétain ou l’arabe…
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Pierre Corthay, chausseur de têtes
Adrien BriandPORTRAIT - Depuis près de quarante ans, ce surprenant bottier passe pour un ovni dans l’univers très exigeant de l’élégance masculine. Il s’apprête à lancer une nouvelle gamme de baskets.
Pour le néophyte, Pierre Corthay passera sans doute pour la relique d’une époque révolue où le Tout-Paris, des barons du gaullisme aux grands patrons, avait pour habitude de s’offrir du «bien fait» sur mesure chez les grands bottiers de la capitale. Pour les jeunes adeptes du style sartorial (relatif à l’élégance vestimentaire masculine classique), biberonnés aux blogueurs spécialisés dans l’élégance masculine, il est pourtant devenu l’antidote d’une époque effrénée où le temps n’est plus qu’un actif comme un autre.
Cette notoriété tient tout autant à son talent qu’aux hasards d’une époque en mal d’authenticité, l’intéressé se contentant d’exercer son métier de bottier le plus simplement du monde dans son atelier du 1, rue Volnay, à Paris. C’est là, à quelques pas de la place Vendôme, qu’il nous a donné rendez-vous. On l’attend dans sa boutique atelier, où une vingtaine de modèles d’exposition de prêt-à-porter empruntent autant au classicisme qu’à l’exotisme. Parmi eux, le best-seller Arca, un derby double œillet à la languette très élancée, vole la vedette.
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Pierre Corthay ne tarde pas à nous rejoindre, Rivieras matelassées aux pieds, casquette Gavroche en guise de coiffe. Il nous aborde d’un sourire franc, nous tutoie instinctivement. Le tout sans afféterie et avec un naturel désarmant. Il nous amène rapidement dans l’arrière-cour, où son «petit village» distribue des bureaux et l’atelier de sa piqueuse. Plus bas, au sous-sol, se trouve également une cave dans laquelle il conserve précieusement les formes de pieds de ses clients les plus prestigieux: Cate Blanchett, Rafael Nadal, Clint Eastwood… Il ne s’en vantera pas une seule fois. Ce «dingue d’antiquités» préfère parler de peaux et de bibelots. «Parce que ça vieillit.»
Cuir, veau velours, python, croco, patines bigarrées
Ce penchant pour la matière et la patine du temps, il le cultive depuis ses 9 ans, âge où il découvre le travail du cuir. «Émerveillé» par les Compagnons du devoir, il s’engage à 16 ans et passe six ans sur les routes de France, au grand dam d’un professeur de français qui le voyait déjà en khâgne. «À l’époque, la botterie, c’était vu comme une voie de garage.» Ladite voie de garage lui permettra tout de même de passer la porte de Berluti, où il reste cinq ans avant de rejoindre l’atelier John Lobb, qu’il quitte au bout de dix-huit mois. À 28 ans seulement, il rachète au bottier équestre Henri Richomme cet écrin parisien qu’il n’a pas quitté depuis. À crédit, en signant des bons à ordre. «J’avais bien senti qu’il était acculé et cet endroit, je le voulais.» On comprend très vite que ce fils de comédiens, élevé par sa grand-mère et son grand-père «Géo Trouvetou», n’a eu d’autre choix que de cultiver la débrouillardise. «Je suis habitué depuis l’enfance à gérer des situations pourries.» Quand on finit par superviser une quarantaine d’employés et six boutiques à l’international, il vaut mieux.
Au fil de la discussion, Corthay nous embarque dans une comédie humaine où des wagons entiers d’anecdotes dévoilent chaque client, chaque mentor. Il nous raconte qu’en 1992, le sultan du Brunei, à la lumière d’un article du Herald Tribune, s’offre ses services. Il fera 120 paires en moins de trois ans. Il cite également Robert Rubin, un ancien trader ayant offert une paire sur mesure aux soixante premiers adhérents-fondateurs de son golf de Long Island. Chaque excursion dans ce petit panthéon nous vaut son lot d’accents, qu’il imite avec brio, et de corpulences, qu’il mime avec entrain. Il nous dit avoir 60 ans, sa bonhomie lui en donne dix de moins.
Il faut être une éponge, regarder tout le monde. En sur-mesure, tu chausses surtout des têtes
Sa bonne étoile suffit-elle à expliquer l’insolent succès du style Corthay pour autant? «C’est de l’alchimie, on ne maîtrise pas toujours tout», jure-t-il, de peur peut-être de nous dévoiler ses secrets. Ce grand fan d’expressionnisme abstrait, qui court les galeries d’art avec sa femme le week-end, nous assure qu’il peut «tout faire, à partir du moment où ça n’est pas de mauvais goût».
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Cuir, veau velours, python, croco, patines bigarrées… Le plus souvent, l’inspiration vient de ses clients, en tout cas de ceux qui sont prêts à débourser 6100 euros, le ticket d’entrée pour du sur-mesure. «Quand je prends mon café à côté le matin, je vois passer des mecs et je me dis: “Tiens, lui, je lui ferais bien des pompes comme ci, comme ça”. Il faut être une éponge, regarder tout le monde. En sur-mesure, tu chausses surtout des têtes.» «C’est un poète et il aime les gens, nous confirme Jacques-Antoine Granjon, le fondateur de vente-privee.com. Il m’a fait un modèle très long et très original, le JAG. J’ai déjà croisé des présidents de la République et des grands patrons avec, on ne m’a parlé que de ça.» Certains clients ne jurent que par lui, reviennent parfois vingt ans après pour que le maître des lieux redonne une seconde vie à leurs souliers. Pas tous, c’est ce qui le pousse à ouvrir une cordonnerie en son nom d’ici à la fin de l’année.
5 % de sur-mesure
Aujourd’hui, le sur-mesure ne représente «que» 5 % du chiffre d’affaires. Depuis plusieurs années, tout en prenant le temps de s’occuper de son fils de 10 ans, il s’emploie donc à élargir son offre de prêt-à-porter. La Pilat, un hybride entre la basket et la chaussure bateau proposé à 390 euros, se vend «vachement bien». On se risque à lui demander si cette incartade n’est pas l’audace de trop. «Je suis un commerçant, la basket, c’est un challenge», lâche-t-il, sûr comme un bretteur. D’ici à la fin de l’année, il compte réitérer avec une nouvelle gamme de sneakers customisables «100 % françaises, 100 % écolo»: «On va même recycler nos chutes pour faire les dessus!» Dans la société du jetable, il devenait urgent de rappeler que tout ne l’est pas.
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Ambrosiaque, exotique, éthérée, vivifiante... L’eau de toilette que porte un père est une parure invisible, mais dont la présence révèle de façon sensible et intime sa personnalité. C’est dans le sillage des notes olfactives de différentes fragrances que se sont tracés les profils de l’esthète, de l’aventurier, de l’homme bohème et du sportif. Quatre univers où trouver, avant le 19 juin prochain, une idée pour une attention, un présent.
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Le Figaro
Délit de non-partage des tâches ménagères: «Sandrine Rousseau ne dit pas que des conneries»
Madeleine MeteyerILS NE PENSENT (SANS DOUTE) PAS COMME VOUS (2/6) - Nathalie a 44 ans. Elle ne lit pas Le Figaro. Mais elle veut bien expliquer à nos lecteurs pourquoi la stricte égalité hommes-femmes au sein du foyer lui paraît pouvoir endiguer les violences.
Le 23 mars dernier, Nathalie B. a découvert la polémique sur Twitter. Il était question de Sandrine Rousseau. De tâches ménagères. L'écologiste était raillée, insultée : «tordue» ; «complètement marteau celle-ci» ; «ELLE EST FOLLE CETTE MEUF».
Lors d'un entretien vidéo donné au site féministe Madmoizelle, la pourfendeuse de «la masculinité toxique» avait proposé la création «d'un délit de non-partage des tâches ménagères parce que le privé est politique et qu'il faut donner des moyens aux femmes d'obtenir l'égalité. (...) Comme on fait reconnaître des violences conjugales dans les couples.» Soulignant ainsi le fait que les femmes consacrent en moyenne 3h36 par jour aux lessives et aux enfants et le fait que les hommes n'accordent au bricolage, courses et linge que 2h de leur temps quotidien*.
Le 7 avril, Le Parisien publiait un sondage annonçant qu'une femme sur deux (et 44% des hommes) était favorable la création d'un tel délit. À sa lecture, Nathalie B. n'a pas ricané avec les loups. Cette proposition l'intriguait. «Je m'intéresse au sujet du féminisme et des violences conjugales. Je sais donc que Sandrine Rousseau ne dit pas que des conneries, explique cette vétérinaire, mère de quatre enfants. Elle a une parole extrêmement libre et peut donc faire sauter pas mal de verrous.»
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Pour Nathalie, il est n'est pas malsain que le pouvoir public vienne mettre son nez dans l'organisation domestique des citoyens. Car l'inégale répartition des tâches ménagères peut «cacher quelque chose de puant : de vraies violences.»
Et Nathalie en sait quelque chose.
«Je me disais qu'il saurait me remercier en temps voulu»
En 2004, lorsqu’elle fait la rencontre de Jean à Gap (Hautes-Alpes), Nathalie a 24 ans, lui 20. Il sort d’une école d’ingénieur, elle est déjà vétérinaire. Ils s’installent ensemble, se marient. Les premières années, ils se répartissent les sorties de poubelle, le changement des draps. Le sujet des tâches ménagères est «un non-sujet». Puis la carrière de Jean décolle, deux enfants naissent, il rentre tard, tout occupé qu'il est à réussir. Nathalie prépare les dîners, fait tourner les machines, ne reçoit plus qu'une aide sporadique pour sortir les poubelles, changer les draps. Pour ce qui est des enfants, pas d'aide du tout. «C'était un bon père, hein. Mais il ne fallait pas lui demander d'aller les chercher à l'école, de les emmener chez le médecin.»
L'avenir sera meilleur, espère Nathalie. «Normalement, avec la tournure que prenait la carrière de Jean, je pouvais espérer avoir une femme de ménage et me libérer un peu de temps. Je me disais qu'il saurait me remercier en temps voulu.»
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En attendant, elle se fatigue. Il faut travailler, tenir la maison et essayer d'être agréable quand Jean rentre le soir. Puis, par de petites allusions, l'ingénieur fait comprendre à sa femme que son travail de vétérinaire est gentil, mais que «soigner des animaux, ce n'est pas très glorieux pour l'avancée de la société.» Nathalie fait une dépression, quitte son poste pour suivre Jean en Allemagne où l'attend un emploi. Nous sommes en 2008. Le partage des rôles sera plus clair encore : il rapportera l'argent, elle soignera le foyer. N'était-ce pas équitable ? «Je trouvais que si. Mais j'ai compris maintenant que ça m’affaiblissait, soupire-t-elle. Les tâches ménagères sont méprisées dans notre société... je les méprisais aussi. J'avais l'impression de ne rien faire d'important.»
En quelques années, la doctorante est devenue une créature faible, craintive. Cette petite-fille d'une «bonne à tout faire chez des particuliers» a l'impression de partager, 50 ans après, la condition de sa grand-mère. «Je me sentais comme une grosse merde. Mon mari rabaissait mon intelligence, ma façon de parler, mes capacités sportives. Il m’expliquait comment je devais être mère.» Un jour Jean a frappé Nathalie. Le paroxysme d'années de «soumission». Il a été condamné. 2000 euros d'amende. Ils se sont séparés.
L'engrenage
Revenons à Sandrine Rousseau, à son délit de non-partage tâches ménagères. «Je me suis souvenu du délit sur la fessée. Tout le monde trouvait ça idiot quand il a été créé (en 2019, NDLR). Maintenant plus personne ne le remet en question, on trouve que ça a du sens. Personne ne porte plainte, mais...». Mais on sait aujourd'hui que donner une fessée est défendu.
«Pourquoi ne pas procéder de même avec les tâches ménagères? suggère Nathalie. On ferait entrer le principe de l'égalité dans les mœurs, les gens se renseigneraient, les femmes se rendraient compte que faire seule ou quasi seule les tâches ménagères les place dans un rapport de domination.» Ce mépris entourant les tâches ménagères est l'une des conséquences de «l'économisme féminisme» qui a raillé les valeurs domestiques. Comme le disait Simone de Beauvoir : «Le travail que la femme exécute à l'intérieur du foyer ne lui confère pas une autonomie ; il n'est pas directement utile à la collectivité, il ne débouche pas sur l'avenir, il ne produit rien.»
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Si le délit de Sandrine Rousseau existait aujourd’hui, Nathalie risquerait pourtant gros. Divorcée de Jean qui empêche leurs enfants de la voir, elle vit avec un autre homme, Fabien. Et, de son propre aveu, ne fait «presque plus rien à la maison». Les violences psychologiques subies dans son mariage l'ont abattue. Ne plus voir ses enfants la mine. Ses nuits sont des insomnies ; ses journées, des tunnels. «Chez nous, c'est celui qui a l'énergie qui s'occupe de la maison. Or quand je rentre du boulot, je suis épuisée. Heureusement que Fabien ne peut pas encore porter plainte», conclut-elle en riant.
*Insee, 2016.
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PALMARÈS - Sécurité, logement, coût de la vie, loisirs... À l'heure des résultats de Parcoursup, nous avons comparé les données de 61 villes françaises, pour aider les jeunes (et leurs parents) à éviter les déconvenues.
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Le Figaro
Newsweek avance que Poutine aurait reçu un traitement pour un cancer «avancé» en avril
Valérie SamsonPlusieurs hauts responsables ayant eu accès à un rapport du renseignement américain ont également affirmé que le président russe aurait été la cible d'une tentative d'assassinat en mars.
Depuis le début de la guerre en Ukraine – et même avant – l'état de santé de Vladimir Poutine fait l'objet de nombreuses spéculations. Le président russe serait gravement malade, certains le disant atteint d'un cancer, de la maladie de Parkinson ou d'une maladie auto-immune. Chaque photo, chaque apparition vidéo du dirigeant est décortiquée, chaque signe – une main qui tremble, une raideur, une démarche mal assurée, un rictus – interprété comme une preuve supplémentaire de sa santé déclinante.
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Selon le magazine Newsweek, le sujet ferait l'objet d'intenses conversations au sein de la Maison Blanche. Le renseignement aurait fourni sa quatrième évaluation complète à la fin du mois de mai, dans lequel il indiquerait que Vladimir Poutine aurait subi en avril un traitement pour un cancer à un stade avancé, ont confié trois responsables du renseignement qui ont eu accès au rapport à Newsweek. Les mêmes sources ajoutent que le président russe aurait été la cible d'une tentative d'assassinat au mois de mars, sans toutefois livrer de détails. Ces hauts responsables craignent également que Poutine ne soit de plus en plus paranoïaque quant à son emprise sur le pouvoir, un état qui rendrait selon eux de plus en plus imprévisibles ses réactions et le cours des événements en Ukraine.
«Le chaos nous attend s'il meurt»
«L'emprise de Poutine est forte mais plus absolue», déclare l'un des officiers ayant lu les rapports. «Les luttes de pouvoir à l'intérieur du Kremlin n'ont jamais été aussi intenses sous son règne, tout le monde sentant que la fin est proche», ajoute-t-il. Ces trois hauts responsables admettent dans le même temps que l'isolement de plus en plus poussé du dirigeant russe rend de plus en plus compliquée la tâche d'évaluer son état de santé avec précision, et ne fait que renforcer les spéculations. «Nous devons prendre garde à ne pas prendre nos désirs pour des réalités», prévient l'une des sources de Newsweek. «Nous avons appris – ou pas – cette leçon de la manière dure avec Oussama ben Laden et Saddam Hussein.» Les informations que le renseignement américain croyait détenir sur l'état de santé de ces deux derniers personnages étaient en fait basées sur des rumeurs alimentées par les intéressés eux-mêmes – ou des proches – pour tromper l'ennemi.
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Peu après la parution de l'article, le Conseil de Sécurité Nationale a fait parvenir un démenti ferme à Newsweek, affirmant : «Les informations selon lesquelles de telles évaluations de la communauté du renseignement existent ou qu'elles ont été communiquées au président ne sont pas vraies.» «Même s'ils conviennent que les renseignements [selon lesquels Poutine serait en train de mourir] sont fiables, ils ne peuvent pas miser sur une date ni signaler leur soutien à une Russie sans Poutine», commente une des sources de Newsweek, qui conclut : «Poutine est définitivement malade... S'il va bientôt mourir n'est que pure spéculation. Pour autant, nous ne devrions pas être rassurés. (...) Il est toujours dangereux, et le chaos nous attend s'il meurt. Soyez prêts.»
Guerre en Ukraine: l'Église orthodoxe ukrainienne rompt avec le patriarche Kirill
La branche moscovite de l'Église orthodoxe ukrainienne a annoncé vendredi rompre avec la Russie en raison de l'offensive lancée par Vladimir Poutine et soutenue par Kirill.
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La reine a ressenti «un certain inconfort» au premier jour des festivités organisées pour ses 70 ans de règne, a annoncé jeudi le palais de Buckingham.
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Le Kremlin a accusé Washington de «jeter de l'huile sur le feu» après l'annonce de la livraison de systèmes de missiles américains à Kiev.
Le Figaro
Faut-il craindre des pénuries de carburants en Europe cet été ?
Julien Da SoisLA VÉRIFICATION - Cette mise garde vient du patron de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Fatih Birol. La menace est-elle réelle ?
LA QUESTION. Les vacanciers pourront-ils faire le plein pour se rendre sur leur lieu de villégiature ? Le directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Fatih Birol, a semé le doute mardi. Dans une interview au magazine allemand Der Spiegel, l'économiste turc a alerté sur de possibles pénuries de carburants cet été en Europe.
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«Quand la saison des vacances va débuter en Europe et aux États-Unis, la demande de carburant augmentera. Nous pourrions alors assister à des pénuries, par exemple de diesel, d'essence ou de kérosène, en particulier en Europe», a déclaré Fatih Birol, estimant que la crise énergétique que traverse la planète est «beaucoup plus importante» que les chocs pétroliers des années 1970, et qu'elle durera plus longtemps.
Les craintes du patron de l'AIE sont-elles justifiées ? La France est-elle particulièrement concernée ?
VÉRIFIONS. Les déclarations de Fatih Birol sont intervenues au lendemain de l'accord européen sur un embargo sur le pétrole russe, arraché par les Vingt-Sept après des semaines de négociations. Bien que la Russie représente environ un quart des importations de pétrole de l'UE, il n'y a pas de risque à court terme sur l'approvisionnement européen en or noir, affirme Olivier Gantois. «Car l'embargo prévoit une période transitoire de six mois, pendant laquelle il est encore possible d'importer du pétrole brut», note le président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip), pour qui «il n'y a pas de pénurie à craindre pour la période à venir».
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Et même si la demande de pétrole venait à frémir durant les vacances d'été, la plupart des pays européens disposent de stocks stratégiques en cas de besoin. Car parmi les règles de l'AIE - dont 20 des 31 membres sont des pays de l'UE - figure «l'obligation de détenir des stocks de pétrole d'urgence équivalant à au moins 90 jours d'importations nettes de pétrole».
Néanmoins, ces stockages stratégiques «ne sont pas remplis entièrement parce qu'on en a pris une partie pour gérer des tensions», a souligné Agnès Pannier-Runacher jeudi matin sur Franceinfo. La ministre française de la Transition énergétique fait référence aux décisions de l'AIE, en mars puis en avril, de libérer 60 puis 120 millions de barils supplémentaires de ces stocks, dont environ 8 millions provenant des réserves tricolores. «La Sagess [qui gère la grande majorité de ces stocks stratégiques en France, NDLR], rachète en ce moment sur le marché international un peu de carburant pour reconstituer les stocks», explique-t-on au cabinet d'Agnès Pannier-Runacher. La France dispose également de stocks commerciaux, détenus et gérés par les compagnies pétrolières, qui «restent à un niveau élevé», assure-t-on.
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Des situations hétérogènes en Europe
L'argument, brandi par Fatih Birol, d'une hausse estivale de la demande de carburants ne concerne pas la France, ajoute par ailleurs Olivier Gantois. «Le surplus de consommation l'été par rapport au reste de l'année est très faible, de l'ordre de 5%. Car s'il y a davantage de déplacements privés liés aux vacances, il y a moins de déplacements professionnels, développe le patron du syndicat professionnel. Il y a très peu de saisonnalité en France, par rapport par exemple aux États-Unis.» Et Olivier Gantois d'enfoncer le clou : «Les approvisionnements en carburants pour cet été ont déjà été pratiquement faits. Et on est capable de réagir s'il y a plus de demande que prévue.»
Sur Franceinfo jeudi, Agnès Pannier-Runacher a expliqué que l'avertissement du patron de l'AIE portait «sur l'ensemble de l'Europe», sous-entendant par là que d'autres pays européens seraient plus en danger de pénuries cet été que la France. «Il y a dans l'UE des pays qui dépendent plus de la Russie pour leur pétrole que la France», confirme Jacques Percebois, professeur émérite à l'université de Montpellier. En 2021, quatre États membres (Bulgarie, Slovaquie, Hongrie et Finlande) dépendaient à plus de 75% de la Russie pour leurs importations extra-européennes de pétrole, selon Eurostat. «En France, le brut russe représente entre 15 et 20% de nos importations», compare Olivier Gantois.
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Toutefois, même si l'embargo européen sur le pétrole russe n'entre réellement en vigueur que dans six mois sur le brut (huit mois sur les produits raffinés), Thierry Bros se veut lui assez alarmiste, rejoignant les craintes de Fatih Birol. «L'embargo sur le pétrole russe, en discussions depuis des semaines, commence déjà à voir ses effets, puisque la production pétrolière russe a baissé de 1 million de barils par jour entre le début de la guerre et maintenant», souligne le professeur à Sciences Po Paris, spécialiste des énergies.
Crainte de difficultés à plus long terme
Mais on peut également voir dans cet avertissement du patron de l'AIE une sorte de coup de pression adressé à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses leurs alliés (l'Opep+), qui se réunissait jeudi. «C'est une façon d'interpeller l'Opep+, pour qu'elle ouvre davantage le robinet», juge Olivier Gantois, de l'Ufip. L'AIE a visiblement été écoutée, puisque les membres de l'Opep+ ont convenu d’ajuster la production de juillet «à la hausse de 648.000 barils par jour», contre 432.000 barils fixés les mois précédents.
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Si, à court terme, la plupart des acteurs interrogés n'ont que peu de craintes sur d'éventuelles pénuries, les difficultés pourraient en revanche advenir à plus long terme. «S'il y a des problèmes pour trouver de nouveaux chemins d'approvisionnement, des tensions pourraient se produire plutôt en fin d'année, une fois la période de transition décidée dans le cadre de l'embargo achevée», estime Frédéric Plan, délégué général de la Fédération française des combustibles, carburants et chauffage (FF3C). Et plutôt sur le diesel, «dont l'Europe est importatrice nette, alors qu'elle est exportatrice nette d'essence», complète Thierry Bros.
En résumé, l'Europe ne semble pas avoir à craindre de pénuries de carburants cet été. D'une part car l'embargo sur le pétrole russe sera progressif et entrera vraiment en vigueur seulement dans plusieurs mois, après une période de transition. Et d'autre part car la majorité des pays de l'UE disposent de stocks stratégiques importants, dans lesquels ils pourraient puiser. À plus long terme en revanche, les difficultés d'approvisionnement pourraient s'avérer plus sérieuses, une fois l'embargo réellement en place, en particulier pour les États les plus dépendants du pétrole russe.
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Sept opérations sur dix donnent matière à régularisations.
Plusieurs aéroports français paralysés par une panne informatique ce mercredi
Les deux aéroports parisiens Orly et Roissy Charles-de-Gaulle ont notamment été touchés, tout comme la gare du Nord. Selon Paris Aéroport, l'heure est désormais au «retour progressif à la normale».
Cour des comptes: pourquoi Moscovici met en garde contre le niveau d'endettement de la France
DÉCRYPTAGE - Pierre Moscovici prévient que le redressement des finances publiques nécessitera des efforts sans précédent, avec 9 milliards d'euros d'économies supplémentaires par an.
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Enquête Freshkills, la décharge devenue parc récréatif à thème
Nos recommandations culturellesAlain NicolasL’histoire de Freshkills commence en 1948, quand l’État de New York décide que cette zone marécageuse, refuge pour les oiseaux, zone de détente pour les habitants de Staten Island, un des boroughs de New York, sera une décharge à ciel ouvert. Mesure transitoire pour trois ans, le temps qu’on trouve une solution. Trois années qui en dureront en fait cinquante-trois. En 2001, les 29 000 tonnes de déchets quotidiens de New York prendront la direction de la Caroline du Sud. « The Dump », la plus grande décharge au monde ferme, après une brève prolongation pour y déverser les gravats du World Trade Center, métaux lourds et restes humains compris.
Une chronique et une réflexion sur notre rapport à la terre
L’histoire de Freshkills s’achève, celle de Freshkills commence. Il est en effet décidé de « réhabiliter » le site pour le transformer en parc récréatif sur le thème « recycler la terre ». Les déchets seront couverts d’un voile de plastique, le méthane issu de la décomposition des matières organiques – qui devrait prendre cinquante ans – capté pour fournir de la chaleur. Plantations et cheminements restaureront l’aspect agreste du lieu, où les oiseaux reviendront.
L’histoire de Freshkills, le livre, commence à la lecture d’un autre livre, Outremonde, de Don DeLillo. Son personnage se trouve par hasard face à la décharge. « Comprendre cela. Pénétrer ce secret » : tel est le projet qui germe en lui et qui sera celui de Lucie Taïeb. Freshkills est ainsi à la fois une chronique, une enquête et une réflexion sur notre rapport à ce que nous décidons de rejeter. L’autrice décide en effet de se rendre sur les lieux, de visiter le parc en travaux. Elle le fait sans ironie, ni sarcasmes, ce qui n’exclut nullement la distance critique. On apprend ainsi que ce « recyclage de la terre » n’est pas une spécialité américaine : les Buttes-Chaumont et d’autres jardins de Paris sont le fruit de la même démarche. Lesté de savoir et ouvert au monde, Freshkills construit une politique et une poétique du rebut.
Littératureenquêtedéchargesnew york Le Figaro
Orne : un homme avoue le meurtre de sa femme trente-trois ans après les faits
L'homme a été mis en examen pour enlèvement et séquestration. La disparition de la femme n'a été «signalée» qu'en 2021 «par ses deux enfants».
Un homme a été mis en examen mardi pour enlèvement et séquestration dans l'Orne, après avoir avoué, 33 ans après, avoir étranglé sa femme, sans que le corps de l'épouse n'ait été retrouvé, a appris l'AFP vendredi 3 juin auprès du parquet d'Alençon.
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La disparition de la femme n'a été «signalée» qu'en 2021, «par ses deux enfants, aujourd'hui majeurs, les faits remontant à 1989», précise Annabelle Guignard, substitut du procureur d'Alençon dans un communiqué confirmant des informations révélées par le quotidien Ouest-France. Le parquet avait été saisi pour disparition inquiétante le 15 septembre 2021. Selon Ouest-France, les enfants devenus adultes avaient six mois et trois ans en 1989.
«Un faisceau d'indices»
«Pendant leurs auditions, leur remontent des souvenirs où leur père» aujourd'hui âgé de 62 ans «a évoqué, une poignée de fois, avoir tué leur mère», écrit le quotidien régional. Au moment des faits, le conjoint avait «raconté à qui veut l'entendre» que son épouse avait un amant et qu'elle avait dû «fuir avec lui», ajoute le journal. Selon le parquet, «les premiers éléments de l'enquête» préliminaire, ouverte en octobre 2021 pour disparition inquiétante, «mettaient en exergue un faisceau d'indices laissant penser que la jeune femme n'était pas partie de son plein gré».
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«Compte tenu des éléments recueillis, un réquisitoire introductif du chef d'arrestation, enlèvement, séquestration sans libération avant le 7ème jour était pris le 25 avril 2022», selon le communiqué. «Dans le cadre de l'information judiciaire, une commission rogatoire était confiée à la Brigade de recherches de Mortagne-au-Perche et confirmait que son mari pourrait être en lien avec la disparition de son ex-conjointe», selon la même source. Placé en garde à vue lundi, le suspect «dès sa première audition reconnaissait avoir étranglé» son épouse, a précisé le parquet.
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Selon Ouest-France , il a expliqué avoir utilisé un «fil d'un téléphone» pour tuer la mère de ses enfants, et avoir ensuite enterré le corps. «Des investigations sont en cours pour déterminer le lieu où le corps serait susceptible de se trouver», selon le parquet qui n'a pas donné suite aux demandes de précisions de l'AFP. «Le juge des libertés et de la détention a rendu une ordonnance de placement sous contrôle judiciaire», selon le communiqué, qui précise que le parquet a fait appel de cette ordonnance.
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Paris : un homme dans un état grave après être tombé dans la Seine à la suite d'une bagarre
Deux hommes ont été interpellés et placés en garde à vue pour «tentative de meurtre».
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La jeune femme, âgée de 25 ans, n'a pu être ranimée par les pompiers. L'automobiliste ainsi que le passager ont été interpellés et placés en garde à vue.
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Quartiers nord de Marseille: quand les Nigérians font la loi
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REPORTAGE - Des heurts violents à la cité Kallisté ont mis en lumière le calvaire que vivent les habitants de certains quartiers nord de Marseille où des réseaux de Nigérians en situation irrégulière ont mis en place un système mafieux.
Nadjet CheriguiLa cité Kallisté, dans les quartiers nord de Marseille, semble bien calme. Pourtant l'endroit a été, au début du mois de mai, le théâtre d'affrontements extrêmement violents. Des vidéos partagées par les riverains ont montré des scènes de bagarres d'une violence inouïe. Dans cette cité HLM, les habitants sont à bout ; ils dénoncent la mainmise de groupes d'origine nigériane squattant des appartements inoccupés ou parfois déjà occupés. Ces migrants, majoritairement en situation illégale, sèment la terreur, se battent à coups de barre de fer, de marteau ou de machette et règlent leurs comptes sur fond de trafic de stupéfiants et de proxénétisme.
Trafics en plein jour
Le 10 mai dernier, les forces de l'ordre sont intervenues pour déloger une centaine de personnes qui occupaient illégalement une trentaine de logements. Depuis, la vie de ce quartier populaire paraît plus paisible. À l'entrée, les très jeunes « choufs » postés là par les dealers de drogue font leur travail avec beaucoup de zèle. Ils surveillent les alentours et préviennent dès que des policiers approchent.
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Pour être autorisé à passer ce poste-frontière local, il faut montrer patte blanche. À proximité, assise à la caisse de son petit magasin, Fatou * se réjouit de la récente opération policière qui, dit-elle, aura remis un peu d'ordre ici. Pourtant, juste en face, un très jeune garçon, ne portant ni casque ni protection, s'adonne à un rodéo sauvage. Le trafic, s'il est discret, se fait en plein jour.
Lucide, cette figure locale, gérante de l'un des rares commerces encore ouverts, tempère : « Les jeunes, nous les connaissons tous. On les a vus grandir. Ils font leurs affaires. Si ceux des beaux quartiers veulent s'acheter de la drogue pour se défoncer, c'est leur problème. Les gangs de Nigérians, c'est autre chose ! Ils nous ont pourri la vie. Ils ont été évacués, mais ils vont revenir ! » La jeune femme raconte comment, ces cinq dernières années, elle a vu, depuis son épicerie de quartier, le visage de la cité se modifier. « Ils sont arrivés progressivement et ont mis en place un système avec un réseau bien organisé. Ils fracturent, squattent des appartements et font même payer des loyers ; ils ont pris le réseau de drogue et installé des prostituées. Ils sont surtout très violents et sortent des armes à la moindre dispute. »
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Rama acquiesce. Cliente du magasin, elle est venue acheter un goûter pour son fils Doro. À la simple évocation du mot « Nigérian », le petit garçon se réfugie dans les bras de sa maman en s'écriant : « Attention couteau ! » L'enfant est encore traumatisé par les scènes de violence dont il a été témoin. Rama l'est tout autant. Elle n'oubliera jamais ce week-end du 1er mai. L'appartement de Chata, sa mère, a été entièrement saccagé par des hommes qui, lors d'une rixe, ont tenté de se réfugier à l'intérieur. « Ils ont forcé la porte et tout cassé, confie la jeune femme. Il y avait des enfants en bas âge avec elle. Elle a fui le domicile et appelé la police. Pour se venger, ils ont tout volé et mis le feu. Ma mère n'a plus de maison. »
Une violence au quotidien
Fatou l'épicière connaît très bien la famille de Rama. Elle dit toute son indignation et son incompréhension. « Cette femme est une ancienne du quartier. Tout le monde la respecte. C'est la seule dont la porte était toujours ouverte. Les petits allaient chez elle car ils savaient qu'il y avait toujours quelque chose à manger pour eux. Ici, les gens n'ont pas grand-chose, mais il y a de la solidarité. » Fatou peste contre les Nigérians qui, selon elle, ont cassé le fragile équilibre de la vie de ce quartier. Elle montre du doigt un homme de l'autre côté de la rue et le désigne comme un Nigérian. « Il a fait au moins trois séjours en prison et il est encore là, s'indigne-t-elle. Il est en situation illégale. Je ne comprends pas. »
La prison de leur fait pas peur. Rien ne les effraie. Nos petits caïds ici, face à eux, ils ne font pas le poids
D'origine guinéenne, la jeune femme, qui se défend d'être raciste, confie partager certaines idées portées par le Rassemblement national. « Ils sont illégaux, ils ne bossent pas et foutent la merde, il faut les renvoyer chez eux. Sinon on ne va jamais s'en sortir. La prison ne leur fait pas peur. Ils ont des gangs ultraviolents au Nigeria. Ils ont vécu les pires horreurs avant d'arriver chez nous. Et rien ne les effraie. Nos petits caïds ici, face à eux, ils ne font pas le poids. »
Cette violence, Grace l'a bien connue et elle a choisi de s'en libérer. Arrivée il y a une vingtaine d'années du Nigeria alors qu'elle avait tout juste 19 ans, elle a été victime d'un réseau de prostitution. « Je rêvais d'Europe, je rêvais de mode. Mon petit ami de l'époque m'a proposé de m'aider à partir. » En réalité, Grace a été vendue 10.000 euros. Passée entre les mains de trafiquants via Amsterdam et l'Italie, elle se retrouve prisonnière d'une « madame », comme elle l'appelle, qui lui annonce une dette de 40.000 euros à rembourser avec des passes. « On devait tout payer, la nourriture, le loyer, les vêtements. J'ai fait le calcul et je me suis rendu compte que je ne pourrais jamais rembourser. Alors, je me suis enfuie. »
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Depuis, Grace mène sur le terrain un travail de prévention auprès des prostituées nigérianes, mais aussi avec les hommes qui, selon elle, souffrent de troubles et de traumatismes psychologiques parfois sévères en raison des sévices subis lors de leur périple. « Ils passent par la Libye, où ils sont souvent enlevés, torturés et parfois violés avant d'être libérés contre une rançon. »
Ces âmes fracassées, Grace veut les réparer, une façon pour elle de soigner ses propres blessures. La douleur, les difficultés de ces parcours de migrants, elle les a vécues. Aujourd'hui, elle tend la main à ses compatriotes pour les aider ici, mais aussi là-bas, au pays, où elle tente de défaire le mythe de l'eldorado en France. « Je m'en suis sortie car des religieuses m'ont accompagnée. Elles m'ont appris la solidarité. Je veux faire pareil. »
À l'état d'abandon
Bienveillante, mais aussi sans concession sur certains sujets, Grace va régulièrement à la rencontre de ces hommes, membres de gangs ou non, pour maintenir le dialogue. « La France m'a transmis des valeurs comme celles de la liberté et de la solidarité. J'ai fait l'effort de m'assimiler et c'est ce que j'essaie de leur expliquer. Ce n'est pas le cas de tous ces migrants : beaucoup étaient membres de gangs au Nigeria et reproduisent ce fonctionnement excessivement violent ici. Je suis très inquiète pour l'avenir et notamment celui de ces enfants qui naissent là et sont élevés dans la haine et la colère. »
À la cité du parc Corot où Grace à l'habitude de venir, Samira * nous raconte son quotidien avec un accent qui fleure bon les pages d'un livre de Pagnol. La comparaison s'arrête là, car son environnement n'a rien du charme provençal. Dans le quartier, les détritus s'amoncellent, les épaves de voitures balafrent ce paysage déjà bien dégradé. Les rats, lorsqu'ils ne sont pas morts et en putréfaction, grouillent dans tous les coins. « Vous avez vu ? Ils sont énormes ! Il y a tellement d'ordures qu'ils sont bien nourris. On dirait des bergers allemands ! »
Samira vit avec ses enfants dans ce quartier depuis des années. Contrairement à la cité Kallisté, le parc Corot est une résidence privée. Des années de gestion obscure tenue par des syndics tout aussi opaques ont fait de cette résidence, autrefois coquette, un quartier à l'abandon. « Le syndic ne nettoie plus, on est obligés de le faire nous-mêmes. Certains propriétaires ne paient plus les charges et beaucoup d'appartements ont été fracturés et squattés par des Nigérians. » En témoignent, sur presque toutes les portes de ces immeubles, les chaînes et cadenas installés pour remplacer les serrures qui ont été défoncées.
Samira croise d'ailleurs tous les jours un de ces squatteurs. L'homme s'est installé dans un appartement qu'elle venait d'acheter dans l'espoir de réaliser un petit investissement immobilier. « On ne peut même pas leur parler. Ils sont drogués, alcoolisés. Dès qu'on ose leur dire quelque chose, ils insultent et sortent la machette. » Une voisine de Samira interrompt l'échange. Elle vient de trouver un couteau de cuisine, avec une lame de 30 centimètres, caché dans les buissons. « Quelqu'un peut le récupérer ? Je ne voudrais pas qu'un gamin tombe là-dessus et se blesse. »
Un fonctionnement de gangs
Dans une des tours de la cité Corot laissée à l'abandon, Elvis et quelques-uns de ses camarades ont trouvé un toit. Ce Nigérian, arrivé en 2015, l'assume sans détour : il est en situation irrégulière et vit dans un logement squatté. Le jeune homme, tout comme ses colocataires, explique être venu en France pour fuir la misère mais aussi la violence des gangs très prégnante dans son pays. « On essaie de s'en sortir ici mais c'est difficile, raconte-t-il. Parfois on trouve des petits boulots. Certains sont obligés de “charbonner” (vendre de la drogue, NDLR). » S'il se défend de faire partie d'un gang, Elvis est capable de décrire, avec force détails, le fonctionnement de ce milieu.
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Il déplore aussi l'importation de ce phénomène ici en France, alors que lui-même a traversé un continent pour se défaire de cette brutalité. « Au Nigeria, le gang, c'est un mode de vie, une façon de se protéger, mais aussi d'avoir un statut. On ne devrait pas avoir besoin de ça ici. Les médias parlent beaucoup des Nigérians, mais la réalité c'est que nous sommes surtout violents entre nous, à l'intérieur de la communauté, parce que c'est comme ça que ça se passe au pays. Ici, je n'ai aucun problème à sortir un couteau pour me défendre. En Afrique, il faut des armes à feu car, là-bas, un couteau c'est beaucoup trop petit ! »
On surveille les appartements de nos voisins et on donne l'alerte à la moindre tentative de squat
Un constat partagé par Brigitte, habitante de la cité Corot. Cette sexagénaire, fonctionnaire aux Hôpitaux de Marseille, a été témoin de très nombreuses attaques au couteau, à la machette ou à l'arme à feu. Rien ne lui a été épargné. « L'un d'entre eux a été visé par des tirs lors d'un règlement de comptes. Il en est mort. Celui-ci a manqué de savoir-vivre. » L'humour, une bouée de sauvetage nécessaire pour tenir dans cet environnement ultraviolent.
Les combats des irréductibles
Brigitte a décidé d'user et d'abuser du rire, de l'autodérision et de la ténacité. Son appartement impeccablement tenu est une forteresse dans laquelle elle se réfugie pour oublier la laideur du dehors. Comme elle, les propriétaires de cet immeuble ont décidé de résister. Ici, les interphones fonctionnent, les portes demeurent solidement fermées, les boîtes aux lettres ne sont pas défoncées et le petit jardin à proximité est entretenu.
« On a organisé la résistance. On est un peu comme Astérix, dans le dernier village qui résiste. On surveille les appartements de nos voisins et on donne l'alerte à la moindre tentative de squat. Nous nous sommes complètement affranchis des syndics véreux. Notre gestion est équilibrée, alors que l'immeuble d'en face, à l'abandon, est endetté à hauteur de 125%. »
Brigitte refuse de vendre cet appartement. Elle s'y sent bien et espère encore que les pouvoirs publics réagiront pour détruire ces immeubles insalubres qui entretiennent la misère, la violence et pour rendre enfin à ces quartiers populaires la dignité qu'ils méritent.
* Les prénoms ont été volontairement modifiés.
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Le Figaro
Elizabeth II, reine des médias depuis soixante-dix ans
Claudia CohenSon jubilé de platine, célébré du jeudi 2 au dimanche 5 juin, et son règne record, font l'objet d'édition spéciale à la télévision et dans la presse à travers le monde.
Soixante-dix ans ans après son couronnement en l'abbaye de Westminster, la reine Elizabeth II continue de fasciner les médias du monde entier. Son jubilé de platine, célébré du jeudi 2 au dimanche 5 juin, et son règne record, font l'objet d'édition spéciale à la télévision, sur les antennes privées comme sur les chaînes publiques. À commencer par la BBC, ITV, et même la plateforme d'Amazon Prime Video au Royaume-Uni. Aux États-Unis, ABC News est le diffuseur officiel. En France jeudi, TF1, France 2, BFMTV, CNews, LCI et franceinfo étaient toutes à l'heure anglaise. Sur France 2, la parade proposée de 11h00 à 13h30 jeudi, a été regardée par 2,36 millions de téléspectateurs, soit 28,3% des personnes devant leur télévision, selon Médiamétrie.
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Le premier jour des célébrations du jubilé, sa Majesté faisait la Une d'un grand nombre de médias dans le monde: du Guardian, aux tabloïds The Sun, The Daily Mirror ou the Daily Mail au Royaume-Uni, en passant par Le Figaro en France ou le New York Times aux États-Unis. L'évènement n'a également pas manqué d'enflammer les réseaux sociaux: plus de 1,3 million de messages ont par exemple été publiés sur Twitter, selon les données de Visibrain. Après Elizabeth II, tous les yeux étaient rivés sur Meghan Markle, désormais considérée, avec son mari le prince Harry, comme une membre «non active» de la famille royale. L'ancienne actrice américaine, qui n'a cessé de faire les choux gras des tabloïds britanniques, a fait l'objet de plus de 100.000 tweets.
Pour le concert événement ce samedi soir, avec sa pléiade de stars comme Queen + Adam Lambert, la chanteuse américaine Alicia Keys ou le ténor italien Andrea Bocelli, la chaîne Paris Première a décroché l'exclusivité de la diffusion dans l'Hexagone. En clôture dimanche, une autre grande parade, qui rassemblera 10.000 artistes et bénévoles, rendra hommage à la monarque. Selon les organisateurs britanniques en lien avec les diffuseurs dans chaque pays, le spectacle devrait être vu par un milliard de personnes dans le monde. La royauté britannique fait encore et toujours recette.
Succès d'audiences
L'histoire de sa Majesté est intimement liée à l'évolution des médias. Son couronnement en 1953 représenta un jalon essentiel dans l'avènement de la télévision puisqu'il fut le premier événement majeur à être diffusé internationalement. Depuis le Royaume-Uni, la France, le Danemark, les Pays-Bas et la RFA, les citoyens avaient pu regarder la cérémonie de six heures en direct devant leur téléviseur. Puis, le passage du cortège fut retransmis en différé aux États-Unis, au Canada et en Australie, le temps que les avions exportent les bobines de films... À travers le monde cette année, plus de 277 millions de personnes auront vu l'accession au trône de Elizabeth II, entre le direct, le différé et la retransmission au cinéma.
Jusqu'à la fin des années 1960, Elizabeth II, soucieuse de l'image de la monarchie britannique, était connu pour contrôler habillement ses relations avec les médias. Mais au fil des décennies, et devant le succès de la presse à sensation, au premier rang duquel se placent les tabloïds The Sun, The Daily Mirror ou the Daily Mail, la famille royale britannique est devenue la plus médiatisée au monde. Des frasques de Margaret, la sœur de la reine surnommée «The Rebel Princess» (la princesse rebelle) aux déconvenues de Meghan et Harry, la monarchie britannique a été souvent reléguée au rang de «dynastie people».
Dans ce marasme néanmoins, l'image de la reine Elizabeth II semble, elle, avait été épargnée. Ces couvertures de magazines élégantes font toujours l'événement et attirent des annonceurs premium, dans l'univers du luxe et de la haute joaillerie. Pour le 90ème anniversaire de la reine en avril 2016, la Une de Vanity Fair révélant un cliché exceptionnel de la reine entourée de ses quatre célèbres chiens (immortalisé par la photographe Annie Leibovitz), fut la troisième plus grande vente de l'année pour le prestigieux magazine. Dans l'Hexagone, quelques jours après le décès du prince Philippe en avril 2021, la Une de Paris Match dévoilant une photo d'Elizabeth II lors de l'enterrement de son époux se hissa également parmi les trois meilleures ventes annuelles du magazine. Devant ce succès, Paris Match décida par la suite de confier une chronique sur la royauté britannique à Stéphane Bern.
Enfin, le règne mouvementé de sa Majesté représente aujourd'hui une mine d'or pour la leader du streaming Netflix. Les quatre saisons de la série The Crown (lancée en 2016) ont passionné près d'une centaine de millions de foyers dans le monde, selon la plateforme. Ce chiffre correspond aux foyers ayant visionné à ce jour au moins un épisode de la série. Devant la passion des citoyens pour les dynasties, The Weekend Studio, l'une des entités espagnoles de Mediawan, prépare une nouvelle saga centrée cette fois sur les quarante ans de règne du roi Juan Carlos d'Espagne. «El Rey» (le Roi) parviendra-t-il à détrôner la Queen ?
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Le Figaro
Grimaces et pitreries, le prince Louis, un petit clown au balcon de Buckingham Palace
Du haut de ses 4 ans, le cadet du prince William et de Kate Middleton a fait une apparition peu solennelle durant le jubilé de platine de la reine, qui est devenue virale sur les réseaux sociaux.
Un prince nature. En ce jeudi 2 juin, premier jour des festivités célébrant les soixante-dix années de règne de la reine Elizabeth II, la famille royale était scrutée par les caméras du monde entier. Alors que la venue de la souveraine était attendue avec impatience, c'est son arrière-petit-fils, le prince Louis qui lui a volé la vedette lors du célèbre salut des membres de la famille royale du haut du balcon de Buckingham Palace. Les yeux levés vers le ciel, multipliant les grimaces, et les cris joyeux, le cadet de la famille Cambridge ne s'est lui pas vraiment préoccupé des caméras.
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En vidéo, le prince William s'empare d'un parapluie pour protéger Kate Middleton
Cette spontanéité a fait du petit garçon de 4 ans un héros sur les réseaux en l'espace d'une journée, jusqu'à le transformer en mème. Sur Twitter, les internautes y sont allés bon train : «Bonjour à toutes et à tous et surtout au prince Louis qui me rappelle moi quand j'ouvre Twitter», a marqué l'un d'eux.
«Tel père, tel fils» a remarqué une internaute comparant une photo du prince William et de son fils, prise il y a trente-quatre ans.
«Le prince Louis sur le balcon de Buckingham Palace représente mon état d'esprit», s'est amusé une autre.
Même les journaux s'y mettent
Les médias eux aussi ont apporté leur pierre à l'édifice digital. À l'exemple du New York Post qui a publié une photo avec la reine d'Angleterre sur laquelle est marquée «vendredi», à côté du petit garçon qui hurle, symbolisant quant à lui les «lundi et mardi», les jours difficiles du début de semaine.
Page Six quant à lui a fait une compilation regroupant neuf photos numérotées du prince Louis tout en facéties. Le but étant que les abonnés commentent le nombre qui représente leur humeur du jour.
Pour le deuxième jour des festivités, le clan des Windsor avait rendez-vous à la cathédrale Saint-Paul pour la messe de grâce, mais au risque décevoir ses fans le petit pitre royal n'était pas de la partie.
L'arrivée en carrosse, les facéties du prince Louis... les photos de la famille royale très investie pour le jubilé de la reine
Elizabeth II célèbre dès ce jeudi 2 juin son jubilé de platine. Elle est notamment apparue sur le balcon de Buckingham aux côtés d'autres membres de la famille royale, dans le cadre de la parade Trooping the Colour.
Elon Musk réagit (tardivement) au procès de Johnny Depp et Amber Heard
Alors qu'il avait refusé de témoigner, le milliardaire est sorti du silence, vendredi 27 mai, soit à la fin des confrontations.
Camille Vasquez, l'avocate et redoutable stratège médiatique de Johnny Depp
L'acteur a remporté, le mercredi 1er juin, son procès en diffamation contre Amber Heard. Et ce, en partie grâce à Camille Vasquez, membre essentielle de son équipe de défense et redoutable experte médiatique.
Le Figaro
École en Finlande: les dessous d’un modèle fantasmé
REPORTAGE - Depuis le début des enquêtes Pisa, qui testent les connaissances des élèves de 15 ans, la Finlande truste les premières places pour les pays européens, loin devant la France. Quelle est donc la recette finlandaise?
Helsinki
Le collège-lycée d’Itäkeskus n’a rien de ces établissements tout en bois et baies vitrées que l’on présente généralement pour évoquer l’école en Finlande. L’architecture est d’inspiration carcérale, comme il était de bon ton dans la France des années 1970. Les couloirs sont fatigués, encombrés d’ados bruyants et railleurs. Mais dès que l’on entre dans la salle de classe de Helmi von Hintze, professeur d’anglais et de français, tout change. Les élèves, attablés par petits groupes, semblent travailler en autonomie. Ils tutoient leur enseignante, qui les tutoie en retour. «Là, j’en ai 21, c’est ma plus grosse classe, décrit Helmi. Dans la plus petite, je n’en ai que 6.» Dans cette école, les notes ne descendent pas en dessous de 4/10 et tous les jeunes ont des «qualités» qu’il faut «mettre en valeur».
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Ces poncifs de l’éducation positive peuvent faire sourire, mais les résultats sont là. Depuis le début des enquêtes Pisa, qui testent les connaissances des élèves de 15 ans, la Finlande truste les premières places pour les pays européens, loin devant la France, qui se classe environ au 25e rang. Mieux, le pays nordique se distingue par son tropisme égalitaire - la différence entre les résultats de chaque établissement est faible - et son degré de satisfaction des élèves, qui bénéficient par ailleurs de la gratuité du matériel scolaire et de la cantine.
Quand on me sollicite je demande d’abord : “est-ce que vous avez quinze-vingt ans devant vous ?” Car c’est ce qu’il faut pour changer l’école
Cette recette finlandaise pourrait-elle être adaptée à un autre pays? Jouni Kangasniemi n’a rien contre cette idée. Directeur de programme chez Education Finland, l’organisme qui fédère les institutions publiques et privées vendant le savoir-faire finlandais à l’étranger, il croule sous les demandes. Mais il tient aussi à rappeler quelques évidences: «Quand on me sollicite je demande d’abord: “est-ce que vous avez quinze-vingt ans devant vous?” Car c’est ce qu’il faut pour changer l’école.» Autre condition essentielle: le consensus politique. «Si la gauche arrive au pouvoir et efface tout ce qu’a fait la droite, ou l’inverse, on ne va nulle part», prévient-il.
Même si les planètes s’alignent, la réforme d’une école intimement liée au système social et culturel d’un pays est-elle possible? Un enseignant finlandais assure entre 18 et 24 cours de 45 minutes par semaine, plus deux heures consacrées à des réunions pédagogiques. La profession étant très valorisée, il passe par une sélection drastique - le taux de réussite au diplôme se situe entre 8 et 20 % - et «vend» ensuite ses compétences aux directeurs et proviseurs qui vont l’embaucher.
Disparition des inspecteurs
Un système scolaire à la finlandaise implique un investissement important des pouvoirs publics, qui doivent créer des postes pour faire baisser le nombre d’élèves par classe, et augmenter les salaires. En Finlande, un enseignant gagne très vite entre 3200 et 3500 euros, et peut monter à 4500 euros en fin de carrière. Par ailleurs, les inspecteurs ont tout simplement disparu: «Quand ils arrivaient dans un établissement on appelait ça “le jour du théâtre”. Élèves comme profs jouaient leur rôle, ça ne servait à rien, se souvient Jouni Kangasniemi. Dans les années 1990, le gouvernement a fait des économies en les supprimant… Cela n’a eu aucune conséquence.»
Mais la révolution la plus radicale est pédagogique. Adieu les manuels imposés, ou les programmes à suivre à la lettre. En Finlande, les enseignants ne se réfèrent qu’à un très vague «curriculum national», sorte de corpus de valeurs mis à jour tous les dix ans, qui pointe des objectifs généraux, voire philosophiques, mais n’impose aucun parcours. «Comme prof de langue, je dois enseigner un certain nombre de points de grammaire, mais je veux surtout que mes élèves puissent communiquer en anglais, explique Helmi. Si pour certains, cela passe par un projet ou un jeu, allons-y!»
En Finlande les cours sont intenses mais durent 45 minutes. Les 15 minutes restantes servent à bouger, décompresser… C’est nécessaire pour assimiler les connaissances
Si la France est encore loin du système finlandais, l’expert Jouni Kangasniemi s’est rendu plusieurs fois dans les collèges et lycées de l’Hexagone, où il a été impressionné par l’engagement des professeurs, mais choqué par d’autres aspects, comme ces cours qui se succèdent sans pause. «En Finlande ils sont intenses mais durent 45 minutes. Les 15 minutes restantes servent à bouger, décompresser… C’est nécessaire pour assimiler les connaissances.» La gestion des enseignants, qui «peuvent être envoyés à l’autre bout du pays», le laisse aussi sans voix.
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Lucide, il reconnaît que la Finlande n’a pas toujours la mention très bien: «Comme ailleurs, on a la concurrence des écrans, et les profs se plaignent de la charge de travail». Le principal syndicat d’enseignants dénonce d’ailleurs ces jours-ci la hausse des prix, qui n’a pas été compensée, et les tâches toujours plus nombreuses qui pèsent sur les professeurs. Il menace de faire grève, mais la similitude avec le France s’arrête là: la dernière fois que les enseignants finlandais avaient déserté leurs classes pour se faire entendre, c’était en 1994.
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Auditionné sur la gestion chaotique de la finale de la Ligue des champions, le ministre de l'Intérieur, reconnaissant «une blessure pour notre fierté nationale», a maintenu qu'il y avait «largement assez d'effectifs de police».
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PALMARÈS - Sécurité, logement, coût de la vie, loisirs... À l'heure des résultats de Parcoursup, nous avons comparé les données de 61 villes françaises, pour aider les jeunes (et leurs parents) à éviter les déconvenues.
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ENQUÊTE - Les étudiants français sont toujours plus nombreux à tenter leur chance en Belgique francophone: en 2021, ils représentaient près de 35% des candidats à l’examen d’entrée. Mais le remplacement de cet examen par un concours pourrait changer la donne.
L'Humanité
Les parfumeuses ne peuvent plus sentir leurs bas salaires
ActuCommerce En grève nationale il y a une semaine, les salariées de Marionnaud, en très grande majorité payées au Smic, espèrent que les négociations annuelles obligatoires aboutiront à une revalorisation digne.
Marie Toulgoat« E n 2014, les salaires ont été augmentés de 40 euros par mois, nous n’irons pas en dessous », indique Marilyn Gentil, déléguée syndicale CGT Marionnaud. À la veille de la seconde session des négociations annuelles obligatoires, ce mercredi, l’intersyndicale Unsa, CFDT, CGT, CFE-CGC de l’enseigne de parfumerie s’apprête à reprendre les armes. Il y a une semaine, mardi 24 mai, les salariées de la marque – en écrasante majorité des femmes – menaient un mouvement de grève inédit, le premier en dix ans. Environ 40 % des 420 points de vente gardaient leurs portes closes, tandis que plus de 200 employées se rejoignaient devant le siège de l’entreprise pour clamer leur colère. Une semaine plus tard et après le succès de la mobilisation, l’objectif n’a guère changé pour les organisations syndicales : grappiller coûte que coûte une revalorisation des rémunérations, malgré la posture inflexible de la direction.
La question est devenue une nécessité : les employées de Marionnaud doivent aujourd’hui se contenter de salaires insignifiants et sont contraintes de vivre l’intégralité de leur carrière au Smic. Certaines directrices adjointes de magasin, malgré leurs fonctions d’encadrantes, ne gagnent que 1 700 euros brut par mois . « 75 % des salariées sont payées au Smic, même après vingt-cinq années d’ancienneté. Il n’y a aucune reconnaissance de l’expertise à long terme », indique l’Unsa dans un communiqué. Bien que les salaires soient gelés depuis 2014 au sein de l’enseigne, la direction de Marionnaud n’a proposé que 5 euros d’augmentation des rémunérations lors de la première session des négociations annuelles obligatoires, il y a quelques jours. Indigne pour les organisations syndicales et les salariées, réunies devant leurs magasins la semaine dernière. « Nos salaires ne sont pas du luxe », pouvait-on lire sur les pancartes brandies de certaines d’entre elles.
Charge de travail décuplée et harcèlement
D’autant plus que, en dépit de salaires invariablement bas, les conditions de travail n’ont de cesse de se dégrader. Contraintes par les sous-effectifs chroniques à accélérer les cadences, les conseillères en boutique doivent également assurer l’entretien des magasins, la sécurité, le nettoyage et la manutention. Une charge de travail décuplée, doublée d’une surveillance de tous les instants par la direction, voire de harcèlement. « Les managers guettent grâce aux codes caisses qui vend quoi et en quelle quantité. Ils surveillent que les vendeuses écoulent bien les produits qu’on leur demande de vendre », explique Marilyn Gentil. « La conséquence, c’est que de nombreuses salariées décident de démissionner. Il y a aussi beaucoup de ruptures conventionnelles. »
Ce mercredi, les organisations syndicales attendent donc une proposition de la part des dirigeants à la hauteur du travail effectué par les salariées. En cas de conflit persistant sur la question des rémunérations, la CGT n’exclut pas d’appeler à un nouveau mouvement de grève lors du très animé week-end de la Fête des pères.
marionnaudgrèvesbas salairesSalaires et pouvoir d'achat Valeurs Actuelles
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Les supporters anglais, connus pour enflammer les jours de match mais aussi pour leurs débordements, sont-ils les responsables des violences ? C’est du moins ce que prétendent les ministres de l’Intérieur et des Sports depuis le soir de la finale. Décryptage de ces allégations, à l’appui de nombreux témoignages et vidéos tournées sur place.
Le Figaro
«S'il gagne, je me tire» : Michel Sardou menace de quitter la France en cas de victoire de Mélenchon, qui lui répond
Marius BocquetLe chanteur français menace de «déclarer la Normandie duché» et d'y «mettre des barrières partout» en cas de victoire de la Nupes aux élections législatives. Le leader Insoumis lui propose une rencontre.
«La France elle m'a laissé tomber», chantait Michel Sardou dans l'un de ses titres phares des années 1970, Le France, chanson populaire à la fibre patriotique. Mais si Jean-Luc Mélenchon venait à réussir son pari et obtenait une majorité à l'Assemblée nationale le 19 juin prochain, c'est le chanteur français qui pourrait finalement laisser tomber la France. «S'il gagne, je me tire», a déclaré Michel Sardou dans un entretien à Paris Match ce jeudi. «Ou alors je déclare la Normandie duché et je mets des barrières partout», s'est emporté l'interprète de Vladimir Ilitch, autre titre à travers lequel il se faisait le pourfendeur du régime soviétique et du communisme en 1983.
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«Vous écoutez Mélenchon promettre la retraite à 60 ans, le Smic à 2000 euros ? Tout le monde sait que c'est impossible !», a par ailleurs affirmé Michel Sardou. Le leader de la Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale), qui propose en réalité un salaire minimum de 1500 euros net par mois, a répondu avec amusement au chanteur français ce vendredi matin. Invité de France Info, Jean-Luc Mélenchon a appelé Michel Sardou à ne pas quitter la France. «Il y a beaucoup de Français qui l'aiment, il fait partie du patrimoine», a reconnu l'ex-candidat à la présidentielle. «Ça lui plaît ou ne lui plaît pas, mais c'est comme ça. Et puis lui-même, il aime son pays. Je vous rappelle quand même : 'Ne m'appelez plus jamais France'. Donc je vais lui dire : ne faites pas ça !», a déclaré Jean-Luc Mélenchon.
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Mélenchon propose une rencontre
L'ancien député des Bouches-du-Rhône, qui n'est pas candidat aux élections législatives mais vise le poste de premier ministre, en a profité pour glisser un point de son programme : «Avec le système d'impôt universel que nous avons imaginé, vous pouvez aller même en enfer, je vous rattrape avec la note !», a-t-il souri. Jean-Luc Mélenchon s'est enfin directement adressé au chanteur : «Monsieur Sardou, ne partez pas, restez, on vous aime trop et vous aimez trop votre pays. Rappelez-vous la phrase de Danton : on n'emmène pas sa patrie à la semelle de ses chaussures !»
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Le leader de la France insoumise est même partant pour une rencontre avec l'icône de la chanson française. «Monsieur Michel Sardou m'accordez-vous un entretien ?», a-t-il lancé sur Twitter jeudi. «Je veux vous convaincre de rester en France quand nous aurons gagné.» Michel Sardou ne lui a pas encore répondu.
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Élisabeth Borne, première ministre : la consécration d'une «techno» de gauche
PORTRAIT - Travailleuse mais discrète, de gauche mais capable de faire adopter des réformes chères à la droite, cette polytechnicienne de 61 ans sans ancrage politique est nommée à Matignon.
Rachida Dati a signalé au procureur le député LREM Gilles Le Gendre pour «harcèlement sexuel et moral»
La maire du 7e arrondissement de Paris s'est saisie d'accusations d'une ex-collaboratrice à l'égard de l'ancien président du groupe LREM à l'Assemblée.
Stade de France : Zemmour accuse des «racailles qui font la loi» en Seine-Saint-Denis, le socialiste Troussel réfute
L'ex-candidat à la présidentielle estime que les incidents survenus samedi au Stade de France sont la faute de «banlieusards, pillards, voleurs et tutti quanti».
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Plus de 120 kilos de cocaïne découverts sous la coque d'un cargo à La Rochelle
Le FigaroAu total, 124,28 kg de cocaïne, soit plus de 7,5 millions d'euros, ont été remontés à la surface par les plongeurs des douanes.
Jeudi 26 mai, les plongeurs du Service Garde-Côtes des Douanes (SGCD) du Nord Atlantique ont fait une étrange découverte. Au port de La Rochelle, dans une cavité immergée de la coque d'un cargo, plus de 124 kilos de cocaïne ont été décelés. Trois plongées ont été nécessaires pour remonter l'intégralité de la drogue.
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Le navire en question était en provenance du port de Santos, au Brésil, et venait décharger de la pâte à papier à La Rochelle.
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23 marins de nationalité chinoise remis à la police
Dès l'arrivée du cargo en zone d'attente du port de commerce, les douaniers sont montés à bord afin de procéder aux contrôles habituels, envoyant notamment trois plongeurs pour évaluer la coque.
Lors de leur inspection, intrigués par la présence anormale d'une sangle, les plongeurs ont entrepris d'éclairer une cavité située à douze mètres de fond. C'est alors qu'ils ont constaté que celle-ci stockait plusieurs «sacs brillants», rapporte le service des douanes dans un communiqué.
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Deux autres plongées ont été nécessaires afin de remonter à la surface trois sacs remplis de stupéfiants «conditionnés avec du néoprène étanche et lestés par des disques en fonte», précise la douane. Au total, 124,28 kg de cocaïne représentant une valeur de plus de 7,5 millions d'euros ont été saisis.
Le commandant, de nationalité chinoise, a été placé en retenue douanière jusqu'à l'arrivée du navire à quai. La marchandise ainsi que l'équipage, constitué de 23 marins de nationalité chinoise, ont été de leur côté remis aux services de police judiciaire de l'Office Français Anti-Stupéfiants (OFAST).
La «banalisation» de cette technique consistant à cacher des cargaisons de drogue sous des navires ces dernières années inquiète les services de renseignement français, rapportait en avril Le Figaro . En 2021, les services douaniers ont saisi 18,62 tonnes de cocaïne, soit une augmentation de 105,5 % par rapport à l'année 2020.
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«J'ai vu des femmes se faire toucher»: des témoins dénoncent des agressions sexuelles au Stade de France
TÉMOIGNAGES - Agissant en bandes, des voleurs en ont vraisemblablement profité pour «peloter des jeunes filles et des femmes», rapportent des policiers et des spectateurs.
«Challenger», l'influenceur entré au Stade de France trois jours après s'être mis en scène tirant à la Kalachnikov
Le jeune homme, suivi par des dizaines de milliers d'adolescents sur les réseaux sociaux, s'est décrit «en Syrie», tirant avec un fusil d'assaut. Selon nos informations, un signalement a été demandé par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Paris : un homme dans un état grave après être tombé dans la Seine à la suite d'une bagarre
Deux hommes ont été interpellés et placés en garde à vue pour «tentative de meurtre».
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[LE DIRECT] Alice Cordier et Greg Tabibian décryptent l’actu
Ensemble ils sont revenus sur la nomination d’Élisabeth Borne au poste de Premier ministre, l’affaire Taha Bouhafs, l’autorisation du burkini dans les piscines publiques à Grenoble et sur l’affaire Idrissa Gueye, ce joueur de foot sénégalais qui a refusé de jouer avec un maillot aux couleurs LGBT.
L'Humanité
Mobilisation pour les salaires : « Sans nous, personne n’aurait d’électricité »
ReportageMobilisation En lutte pour de meilleurs salaires depuis plus de trois mois, les agents de maintenance de Réseau de transport d’électricité du site de Saint-Sébastien s’attaquent désormais, avec les autres syndicats et salariés des industries électriques et gazières, à la revalorisation de la branche. Une manifestation nationale est prévue le 2 juin.
Clotilde MathieuSaint-Sébastien-sur-Loire (Loire-Atlantique), envoyée spéciale.
Ce 21 février, des barnums à l’effigie de la CGT mines-énergie sont déployés devant l’entrée du centre de maintenance RTE (Réseau de transport d’électricité), ex-EDF, à Saint-Sébastien en Loire-Atlantique. Il est 7 heures du matin. Les grévistes, presque uniquement des techniciens de maintenance, sont loin de se douter qu’une fois lancée, leur lutte contaminera la France entière.
Le 0,3 % d’augmentation générale des salaires proposé par la direction, quelques jours plus tôt, après dix années de gel, a été un véritable électrochoc. L’ « insulte » de trop. Déjà, l’an dernier, ceux qui travaillent en haut des pylônes, parfois sous haute tension, l’avaient eu mauvaise de recevoir la même prime de 200 euros que les autres. Pourtant, alors que leurs collègues et une grande partie des Français s’étaient cloisonnés chez eux, ceux-là continuaient d’arpenter le territoire dans leur camion, se logeant bon gré mal gré et avalant leur repas sur le pouce, pour assurer la continuité du service public malgré la fermeture des restaurants, hôtels et aires d’autoroute.
Or, sans eux, « personne n’a d’électricité », s’amusent Xavier, David, Stéphane et Benoît (1). Leur travail est méticuleux et le risque élevé : avec 400 000 volts à gérer, mieux vaut ne pas se louper. À cela s’ajoutent les astreintes et, pour certains, l’obligation d’habiter à dix minutes d’un poste. Des essentiels qui assurent que l’énergie produite par la centrale thermique, électrique, le barrage hydraulique ou un champ éolien ou solaire soit transportée via d’immenses câbles, pour ensuite être distribuée à nos domiciles.
Pour se hisser tout en haut et manipuler ces drôles de colliers de perles qui parcourent nos territoires, les agents sont formés pendant « quatre à cinq ans », explique Éric Dessort, représentant syndical CGT du syndicat Énergie RTE Ouest. Pourtant, relève Francis Casanova, le délégué syndical central CGT, « notre niveau d’embauche, niveau bac, est à peine au-dessus du Smic », supérieur de 34 euros par mois exactement. Très loin du salaire du premier dirigeant, Xavier Piechaczyk, qui palpe un fixe annuel de 262 500 euros, soit 21 875 euros brut par mois, auquel s’ajoute une part variable de 105 000 euros, soit une rémunération globale de 367 500 euros à l’année. « Si les écarts de salaires vont de 1 à 7 dans l’entreprise, en revanche les primes individuelles à la performance vont de 1 à 26 », décrypte le représentant de la CGT.
661 millions d’euros de bénéfices en 2021
Avec des salaires compris entre 1 400 et 1 700 euros net après dix ou vingt années d’ancienneté, syndiqués ou pas, les quatre agents de maintenance de l’Ouest n’ont pas hésité à se mêler à la lutte. Très vite, la revendication d’une hausse des salaires de 5 % et une reconnaissance des compétences sur les grilles ont rejoint leurs aspirations. D’autant qu’en 2021, RTE a réalisé 661 millions d’euros de bénéfices (+ 27 %) et a versé 397 millions d’euros en dividendes, soit 60 % du résultat net, rappelle la CGT dans son communiqué. Quelques jours après le début du mouvement, la grève se massifie. Sur 100 personnes à travailler sur le groupe de maintenance, une quarantaine se mettent rapidement en grève, à l’appel de la CGT, au rythme de deux heures par jour. Une semaine plus tard, le mouvement fait tache d’huile. Les agents du site d’Orléans installent à leur tour un piquet de grève, rejoignant ensuite ceux de Bretagne, de Saumur ou encore de Lyon… Pour autant, la direction n’ouvre pas sa porte.
Les semaines passent, les mois aussi. Et toujours rien. Le 15 avril, un mois, trois semaines et quatre jours après le début du mouvement, une première réponse leur est adressée avec l’envoi de CRS sur le site de Saint-Sébastien pour déloger les grévistes. Idem à Saumur et Orléans, où les agents se sont fortement mobilisés. Une première dans l’histoire sociale de l’entreprise. Malgré les intimidations, les tentatives de pourrissement du mouvement en jouant la montre, la grève se poursuit, obligeant la direction à ouvrir le dialogue. Un protocole de sortie de crise est proposé à la CGT, le 15 mai. Une « nouvelle insulte », puisqu’il « ne prévoit qu’une petite augmentation pour 160 à 200 salariés particulièrement mal payés au regard de leurs compétences », raconte Francis Casanova. Pour rappel, les agents affectés à la maintenance sont 3 000. « Cela ne représenterait qu’environ 5 % du personnel concerné par la mobilisation », poursuit le syndicaliste. Les négociations salariales devront finalement attendre l’été, et surtout « les mesures gouvernementales relatives au pouvoir d’achat », explique Francis Casanova. « Une manœuvre grossière », poursuit-il.
Face au mépris, écœurés, certains agents n’hésitent plus à se reconvertir, à partir. Le statut qui offre notamment la sécurité de l’emploi ne suffit plus. Les grévistes citent le prochain départ d’un de leurs collègues, meilleur ouvrier de France, qui deviendra bientôt électricien à son compte. Le mouvement est surtout visible chez les jeunes qui « regardent particulièrement le bas de la fiche de paie », constate Frédéric Wallet, secrétaire général CGT du syndicat Énergie RTE Ouest. Sur « une ligne », un quart des effectifs ont quitté l’entreprise. « Notre statut n’est pas un privilège, insiste Xavier, sinon notre direction ne nous obligerait pas à mettre sur nos camions que RTE recrute et les jeunes se bousculeraient. »
Depuis le 15 mai, un deuxième acte se prépare. Malgré la perte de salaire d’environ 350 euros qu’implique la grève, calcule David, les agents de maintenance ne veulent rien lâcher. D’autant qu’ils ont entendu Bruno Le Maire, ministre de l’Économie tout juste reconduit dans ses fonctions, assurer qu’ « il faut que le travail paye, paye bien et garantisse à tous nos compatriotes la dignité dans leur existence. Les entreprises qui peuvent augmenter les salaires doivent augmenter les salaires ». Les débrayages quotidiens vont laisser place aux actions plus ponctuelles et se concentrer au niveau de la branche, cette fois en intersyndicale. Le 12 mai, une réunion avec les représentants patronaux des industries électriques et gazières, dont fait partie RTE, s’est soldée par un échec. Après une hausse de seulement 0,3 %, octroyée en début d’année, « les employeurs ont refusé toute mesure de branche » sur les salaires, notent les organisations syndicales CGT, CFE-CGC, CFDT, FO dans un communiqué commun. Celles-ci appellent à faire grève le 2 juin et réclament une revalorisation de 4,5 % des salaires. Une nouvelle étape, avant celle des retraites, lancent en cœur Xavier, David, Stéphane et Benoît.
ÉnergiegrèvesSalaires et pouvoir d'achat Le Figaro
Week-end de la Pentecôte orageux, appel à la prudence sur les routes
Des phénomènes orageux violents sont à prévoir sur l'hexagone ce week-end, en particulier dans la nuit de samedi à dimanche, a mis en garde la Chaîne Météo ce jeudi.
La Chaîne Météo* a mis en garde jeudi contre des risques d'orages parfois violents, en particulier dans la nuit de samedi à dimanche. Les automobilistes, attendus en nombre pour ce week-end de la Pentecôte, sont appelés à la prudence. Vendredi, Météo-France a placé dix départements situés dans le Sud-Ouest en vigilance orange, alertant d'«un fort risque» de chutes de grêles et de rafales de vent. Les départements concernés par les risques d'orages sont: les Landes, le Lot-et-Garonne, les Pyrénées-Atlantiques, l'Aveyron, la Haute-Garonne, le Gers, le Lot, les Hautes-Pyrénées, le Tarn et le Tarn-et-Garonne.
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«La France se situera ce week-end dans une situation de conflit entre de l'air frais arrivant par le proche Atlantique et de l'air chaud remontant du Maghreb vers l'Europe Centrale», précise la Chaîne Météo. Si toutes les régions ne seront pas forcément touchées, des phénomènes violents sont à prévoir sur l'hexagone. La dépression traversera le pays du sud-ouest vers le nord-est.
En plus des orages, les pluies pourront également être ponctuellement fortes. «Les régions du sud-est devraient échapper à cette salve orageuse», note la chaîne.
Il faudra attendre lundi pour retrouver un temps plus calme et plus frais: «L'anticyclone pourrait regonfler par l'Ouest et la dépression se décaler vers l'Europe Centrale».
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Des températures élevées samedi
Du côté des températures, elles seront assez élevées samedi après-midi et se situeront entre 22 et 27°C dans l'Ouest et le Nord, entre 28 et 34°C vers le sud-est et jusqu'à 35°C en Corse. Il faudra toutefois s'attendre à une baisse des températures de 2 à 3°C en moyenne le dimanche.
Alors que Bison Futé anticipe un week-end chargé sur les routes, avec notamment un vendredi rouge dans le sens des départs, la Chaîne Météo appelle également les automobilistes à la prudence en raison des conditions météo. «Les averses orageuses pourraient perturber vos conditions de routes sur votre trajet», prévient ainsi la chaîne qui conseille aux voyageurs de «réduire la vitesse» en cas d'orages et de fortes pluies et, surtout, de ne pas «freiner brutalement pour éviter le phénomène d'aquaplaning».
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.
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La météo du lundi 30 mai : soleil et températures très fraîches en matinée
La plupart des régions se réveilleront avec du soleil mais des températures très basses, avant que l'après-midi ne fasse gagner quelques degrés.
Regarder la vidéoLa météo du vendredi 3 juin : un ciel de plus en plus orageux
La plupart des régions françaises font l'objet d'un temps instable, alternant entre passages orageux et éclaircies.
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[VIDEO] Charlotte rencontre la descendante de Jeanne d’Arc !
20 ans après avoir elle-même incarné Jeanne d’Arc, Charlotte d’Ornellas vous emmène à Orléans à la découverte des fêtes johanniques. Fait exceptionnel cette année, la jeune fille figurant Jeanne d’Arc lors de ces célébrations centenaires n’est autre que Clothilde Forgeot d’Arc, descendante du frère de la pucelle d’Orléans. Une plongée, le temps d’un week-end, dans l’histoire glorieuse d’une jeune bergère qui mena les Français vers la victoire lors de la Guerre de Cent ans. Une mémoire toujours présente dans le cœur des Orléanais qui rendent hommage à son sacrifice chaque année.
Le Figaro
«Il a fallu trouver des astuces»: le détail que Julien Arnaud a caché aux téléspectateurs pendant son intérim au «13 Heures»
FIGARO LIVE - Invité du «Buzz TV», le journaliste, qui participe ce vendredi soir au «Grand Concours des animateurs» sur TF1, est revenu sur la période récente où il a remplacé Jacques Legros pendant ses congés au journal de la mi-journée.
«On a un peu la pression. C’est à chaque fois compliqué d’aller au bout.» Ce vendredi soir, Julien Arnaud participe une nouvelle fois au «Grand Concours des animateurs» sur TF1. Le journaliste détient le record de victoires dans le programme, avec six au compteur. Son secret de réussite? «La curiosité. Il faut s’intéresser à tous les univers car les questions sont variées», nous confie-t-il au «Buzz TV». «Je m’intéresse aussi bien à la politique qu’aux sujets étrangers, aux jeux, au cinéma, aux livres...», ajoute-t-il.
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Cet entretien au «Buzz TV» est l’occasion pour Julien Arnaud de tirer le bilan de sa saison particulièrement chargée entre son rôle de joker au «20 Heures» et celui, non prévu, au «13 Heures» pour remplacer Jacques Legros pendant ses congés. Ce dernier a lui-même été appelé en renfort pour assurer l’intérim de Marie-Sophie Lacarrau, absente pour raisons de santé. Une expérience enrichissante pour le «joker du joker» «C’était passionnant», résume Julien Arnaud qui lui a même fait changer quelques habitudes. «Au “20 heures“ vous êtes focalisé sur l’info un peu âpre tandis qu’au “13 Heures“, vous essayez de flairer l’air du temps. Vous êtes beaucoup plus dans l’apaisement. Je me suis rendu compte que ça avait un peu changé ma façon de présenter et d’écrire. Je m’adresse aux téléspectateurs de manière plus directe», nous apprend-t-il.
«Je suis un voyageur sans bagage, c’est comme ça»
Julien Arnaud, sur son rôle de joker au JT de TF1
Pendant cette période, Julien Arnaud a dû conjuguer avec les conséquences d’un accident survenu le jour du début de la guerre en Ukraine, le 24 février, après son édition spéciale de la mi-journée. «Il y avait beaucoup d’adrénaline et de tension. Après le “13 Heures“, je sors déjeuner et à mon retour, je tombe de mon scooter et je me casse le pied», révèle-t-il. «J’ai passé la soirée et une partie de la nuit aux urgences et le lendemain je suis revenu. Vous ne l’avez pas vu mais j’ai présenté toutes les semaines suivantes avec une attelle, une botte et un petit coussin», détaille-t-il, précisant que cet attirail a été finement caché à l’image. «On s’est organisés, il a fallu trouver des astuces. Enfin, si vous êtes observateur, à la fin du “13 Heures“, vous vous rendez compte que je ne me lève pas alors que normalement Marie-Sophie Lacarrau et Jacques Legros sont debouts. Ce n’était pas parce que j’étais fainéant. Je le faisais de côté et on a fait un plan pour ne pas que ça se voit», conclut-il sur le sujet.
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Joker depuis une quinzaine d’années, Julien Arnaud ne se lasse pas de l’exercice. «Parce qu’il y a du mouvement, réplique-t-il. J’ai fait les week-ends, le 20 Heures, le 13 Heures. En réalité, à chaque fois que cette période revient, j’ai des papillons dans le ventre de retrouver l’équipe et recommencer à travailler. C’est passionnant. C’est simplement un peu frustrant quand ça se termine car j’aurais envie que ça continue. Ce sont des CDD qui durent un mois ou un mois et demi, et à ce moment-là, vous commencez à vous sentir à la maison. Mais ça fait partie de l’exercice, je suis un voyageur sans bagage, c’est comme ça», nous dit-il encore philosophe.
Le Figaro
Chaos au Stade de France : la presse britannique étrille les «mensonges» de Gérald Darmanin
Bénédicte LutaudREVUE DE PRESSE - Outre-Manche, les médias ne décolèrent pas après l'audition par le Sénat du ministre de l'Intérieur, qui maintient ses accusations contre les supporters britanniques.
«Nouvelles insultes contre les rouges», titre le journal conservateur Daily Express ce jeudi 2 juin. Depuis quelques jours, La presse britannique s'offusque des «explications» du ministre de l'Intérieur français Gérald Darmanin à propos du chaos survenu aux abords du Stade de France pour la Finale de la Ligue des Champions samedi dernier. Aux dires du ministre, les supporters britanniques du Liverpool, et des tonnes de faux billets seraient les principaux coupables.
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Et les nouveaux propos du locataire de la place Beauvau, auditionné ce mercredi par le Sénat, pour tenter de justifier ce qui s'apparente davantage à un véritable fiasco en termes d'organisation et de gestion de la sécurité, n'ont pas tellement apaisé la colère des supporters britanniques et des médias Outre-manche. Ni ceux de la ministre des Sports Amélie Oudéra-Castéra, interrogée également par les sénateurs.
«Dans des commentaires qui vont sûrement encore plus faire enrager Liverpool et ses fans, la ministre des Sports (...) a choisi de revenir sur les violences de la foule à Wembley lors du final de l’Euro de l’Angleterre face à l’Italie l’été dernier», souligne ainsi le Daily Express.
Le traumatisme de la catastrophe de Hillsborough
Il faut dire que la ministre des Sports n'a pas épargné les Reds. Une autre remarque de l'ancienne joueuse de tennis professionnelle a fait bondir le quotidien local Liverpool Echo : «Nous ne connaissions l'identité des finalistes que le 4 mai, en particulier Liverpool avec le risque très spécifique que leurs fans nous présentent.»
Indignés par ces propos, les éditorialistes du quotidien local rappellent alors combien le fiasco de la finale de la Ligue des Champions a ravivé, Outre-Manche, et notamment chez les supporters du Liverpool, la catastrophe du stade de Hillsborough. Le 15 avril 1989, lors d’un match entre le Liverpool et Nottingham Forest, 97 personnes avaient trouvé la mort, lorsqu'une barrière d'appui céda sous la pression de la foule, précipitant des dizaines de spectateurs sur ceux du dessous, alors écrasés.
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Longtemps, les fans de Liverpool furent accusés par les politiques et le tabloïd The Sun d'être à l'origine du drame. Mais une seconde enquête, survenue en 2012, a mis en évidence la responsabilité de la police, si bien que le premier ministre David Cameron finit par présenter lui-même ses excuses au nom de l’État britannique.
«Il semble que le niveau de connaissance du gouvernement français sur les supporters du Liverpool est aussi dépassé que leurs attitudes envers eux», tacle alors le Liverpool Echo. Avant de livrer cette conclusion cinglante : «Tandis que les officiels du club, les anciens joueurs et les journalistes qui étaient sur le terrain samedi soir continuent de protester contre les allégations des autorités françaises, les partisans de Liverpool sont pris dans le tourbillon du gouvernement de Paris qui cherche à sauver sa peau en essayant de trouver un coupable anonyme pour épingler ses échecs».
Un policier français au maire de Liverpool, tout juste détroussé : «Bienvenue à Paris»
Le quotidien de centre gauche The Guardian a d’ailleurs fait témoigner deux supporters du Liverpool, présents au Stade de France, et par ailleurs survivants de la tragédie de Hillsborough. L’un d’entre eux, Kevin Cowley, 50 ans, confie que ce qu’il a vécu à Saint-Denis a ravivé le traumatisme de 1989 : «je suis à ramasser à la petite cuillère. Cela m’a pris des années pour me remettre de Hillsborough et j’ai l’impression de le revivre. Samedi était horrible», témoigne-t-il.
L’autre témoin, Steve Rotheram, s’avère être… le maire de la métropole de Liverpool. Son témoignage est édifiant. «J’ai eu mon téléphone, de l’argent, des cartes de crédit, d’identité et mes tickets de match volés», raconte-t-il au Guardian . « La police antiémeute nous a dit de franchir une clôture. J’avais ma veste à deux mains, mais j’ai dû la libérer d’une main pour grimper par-dessus la clôture, et (...) ces pickpockets sont entrés dans ma poche (...). C’était des gangs professionnels».
Il poursuit : « Je suis allé voir la police pour leur dire que tout avait été volé et l’un d’eux a dit : ‘Bienvenue à Paris !'. Des fans de Liverpool leur ont crié : 'C’est notre maire'». Lorsque les policiers comprennent, ils permettent à Steve Rotheram de passer et d’obtenir un nouveau ticket.
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Une fois à l’intérieur de la section VIP du stade, Steve Rotheram demande à Gianni Infantino, le président de Fifa, et à l’ancien président français Nicolas Sarkozy de faire quelque chose face au chaos à l’extérieur. Infantino lui répond qu’il est «disposé» à le faire, mais que «ce n’était pas la compétence de Fifa». Selon Steve Rotheram, Nicolas Sarkozy quant à lui est évacué.
Le maire de Liverpool se présente alors au président de l’UEFA, Aleksander Ceferin, pour lui expliquer la situation. «Il m’a dit : 'Nous n’avons eu que trois mois pour organiser cela, nous nous sommes tués pour faire ce match. Je lui ai répondu que je craignais davantage que des gens ne soient tués à l’extérieur. Il m’a répondu que j’étais irrespectueux'.»
Plusieurs autres journalistes britanniques, présents samedi aux abords du Stade de France, ont également raconté leur expérience sur place. À l’instar de Rob Draper, reporter du Daily Mail, qui dès dimanche a détaillé son expérience sur Twitter, vidéos et photos à l'appui, visiblement en colère contre «le ministre de l’intérieur de la France Gérald Darmanin (qui) prétend que des milliers de fans britanniques sans tickets ont causé ces incidents.»
Comme de nombreux témoins, il raconte comment les fourgons de gendarmerie présents le long d’un passage souterrain où étaient redirigés les supporters, ne leur laissaient que peu d’espace pour faire la queue, créant un véritable «goulot d'étranglement» et incitant d'autres supporters à escalader des barrières.
Macron invité à demander pardon aux Britanniques
Le quotidien conservateur Daily Express, mercredi, proposait de son côté ce sondage sans équivoque à ses lecteurs : «Macron devrait-il demander pardon aux Britanniques à propos du traitement horrible des fans du Liverpool ?».
«Donc qui est en train de mentir maintenant, Monsieur Darmanin ?», lançait de son côté le tabloïd Daily Mirror, mercredi. Avec ce titre : «5000 fans témoignent face aux horreurs de Paris» (sic). «Face aux allégations scandaleuses du ministre français Gérald Darmanin, plus de 5000 témoignages de violences de la police françaises et d’agressions à l’intérieur et autour du Stade de France ont été soumises (au club Liverpool) en moins de 24h», souligne le journal conservateur, soit «un quart de l’allocation de Liverpool pour la finale de la Ligue des Champions. Liverpool a publié l’appel lundi alors qu’ils cherchent à construire un dossier de preuves avant une possible action en justice.»
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Enfin, dès mercredi, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait acquis une notoriété Outre-Manche, en devenant le personnage d’une BD publiée dans le quotidien The Guardian du dessinateur de presse David Squires, intitulée «Le miracle (que personne n’ait été blessé) de Saint-Denis».
On y voit notamment un supporter britannique demander poliment à un CRS où se trouve le Stade de France, avant de recevoir du gaz lacrymogène en plein visage. Le «personnage» Darmanin est également mis en scène en train de chercher diverses justifications au chaos ambiant, et face à ses contradictions : «Il y a eu une fraude de tickets à échelle industrielle ! …Hm, cela ne résonne pas avec ce que disent les fans de Liverpool… Bof ? Ces gars ! Ils utilisent bien des imprimantes ! Bon, cela n’explique toujours pas pourquoi ils ont été traités comme des animaux. Oh, regardez, le match Chesterfield contre Hollihuls Moors en direct HD»... Et le ministre de fuir.
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Fiasco au Stade de France : face au Sénat, Gérald Darmanin persiste et signe
Auditionné sur la gestion chaotique de la finale de la Ligue des champions, le ministre de l'Intérieur, reconnaissant «une blessure pour notre fierté nationale», a maintenu qu'il y avait «largement assez d'effectifs de police».
Le Vatican suspend des ordinations sacerdotales dans le diocèse de Fréjus-Toulon
La décision sans précédent est vécue comme un «choc» par une partie de la communauté catholique. Elle ne vise pas les séminaristes mais les options pastorales de l'évêché, qui accueillerait trop largement des traditionalistes.
Un journaliste français du Canard enchaîné aurait été un espion de l'Est
Jean Clémentin, un journaliste du Canard enchaîné, aurait agi pour le compte des services secrets de la Tchécoslovaquie pendant plus de dix ans.
Le Figaro
Covid-19 : l'épidémie amorce un rebond en France
La moyenne des cas sur sept jours est en hausse depuis lundi. Une reprise liée à une «moins bonne application des gestes barrières» et à la diffusion des variants BA.4 et BA.5, selon Santé publique France.
L'épidémie de Covid-19 a commencé ces derniers jours à rebondir en France avec une reprise des contaminations, même s'il est prématuré de s'inquiéter de graves conséquences en matière de décès et d'hospitalisations, a résumé vendredi 3 juin l'agence de santé publique.
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Depuis quelques jours, «on voit d'ores et déjà une légère augmentation (...) de la circulation virale» du coronavirus, a déclaré lors d'une conférence de presse Guillaume Spaccaferri, épidémiologiste chez Santé publique France. Il a néanmoins souligné «l'absence d'impact hospitalier», même s'il est encore tôt pour évaluer celui-ci.
«Une moins bonne application des gestes barrières»
Le nombre de cas de Covid déclinait régulièrement depuis deux mois, après avoir atteint deux pics successifs ces derniers mois, sur fond d'essor du variant Omicron, l'un en janvier et l'autre au tout début du printemps. Mais l'épidémie recommence à progresser depuis quelques jours. La moyenne des cas sur sept jours, indicateur qui permet de lisser des variations anormales, est en hausse depuis lundi et s'inscrit désormais aux environs de 20.000 nouveaux cas quotidiens.
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Pourquoi cette reprise ? «C'est toujours délicat d'apporter une réponse avec une cause unique», a admis Guillaume Spaccaferri, évoquant «une moins bonne application des gestes barrières» ainsi que «l'impact de la diffusion de BA.4 et BA.5». Ces nouvelles incarnations du variant Omicron, potentiellement plus contagieuses que les précédentes, sont notamment devenues majoritaires en Afrique du Sud et au Portugal où elles ont provoqué de récentes vagues de cas, désormais stabilisées. En France, les deux gagnent du terrain même si elles restaient minoritaires dans les chiffres arrêtés à la semaine dernière: moins de 1% des nouveaux cas pour BA.4 et 5% pour BA.5.
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Les experts de Santé publique France ont toutefois noté que l'expérience de l'Afrique du Sud et du Portugal était a priori rassurante, puisque ces deux pays n'ont pas connu de vagues massives d'hospitalisations et de décès. «À ce jour, il n'y a pas de signal qui laisse penser que BA.4 ou BA.5 sont plus sévères que les autres lignages d'Omicron», a remarqué l'épidémiologiste Anna Maisa.
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Le Figaro
Immobilier: vers une baisse des prix durable et généralisée?
Guillaume ErrardDÉCRYPTAGE - Dans un marché attentiste, beaucoup de ménages espèrent une baisse des prix de l’immobilier pour compenser la hausse des taux de crédit.
La réélection d’Emmanuel Macron a sans doute rassuré certains acheteurs. Mais l’incertitude autour des législatives - et la nomination du nouveau gouvernement qui s’ensuivra - en a maintenu d’autres dans l’attentisme. Problème pour eux: pendant qu’ils patientent, les taux de crédit continuent de grimper. Et du coup, l’accès à la propriété se complique.
Mais, pour compenser ce surplus, voire pour l’annuler, beaucoup espèrent que les prix de l’immobilier vont baisser. C’est déjà le cas à Paris où les notaires évoquent même la possibilité qu’ils continuent de plonger sous leur niveau d’avant-Covid cet été.
Érosion des prix parisiens
Et dire qu’avant la crise sanitaire, d’aucuns envisageaient qu’ils dépassent les 11.000 €/m2! Les prix avoisinent désormais les 10.200 €/m2 (- 1,3% depuis le début de l’année) dans la capitale, selon MeilleursAgents, qui a constaté un huitième mois de baisse consécutif. «L’érosion des prix parisiens laisse de nouvelles opportunités aux acquéreurs, apportant une nouvelle fluidité au marché», constatent les notaires du Grand Paris.
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À Orpi, le prix moyen des transactions dans la capitale est même tombé à 9815 €/m2 (au premier trimestre 2022). «Paris continue de ressentir les effets des envies d’ailleurs de nombreux Franciliens avec une baisse de 2% des prix (entre les premiers trimestres 2021 et 2022)», décrypte Guillaume Martinaud, président d’Orpi.
Un drôle de printemps
Mais la Ville lumière n’est pas la seule grande ville dans ce cas-là. Les prémices d’une tendance baissière se font aussi sentir dans d’autres grandes villes, à ceci près qu’à l’exception de Lille (- 1,1%) les reculs sont moins marqués: Nice (- 0,4%) et Nantes (- 0,4%). «Drôle de printemps!» s’étonnent les vendeurs. Car d’ordinaire, l’arrivée des beaux jours rime avec sursaut du marché immobilier et hausse des prix. En 2022, il n’en est rien, pour l’instant. «Enfin!» rétorquent les acheteurs. C’est l’effet Covid qui continue de jouer mais aussi la baisse du pouvoir d’achat.
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Avec l’envolée des prix de ces dernières années, de plus en plus de ménages n’ont plus les moyens d’habiter en centre-ville dans les grandes métropoles et doivent s’excentrer en périphérie, voire dans les communes avoisinantes. Sans compter trois raisons liées à la récente inflation galopante: la remontée des taux de crédit, mais aussi la hausse des prix de l’énergie et du carburant. Trois facteurs qui risquent de faire chuter le nombre de transactions. Et donc les prix?
Pour l’heure, il ne s’agit que de légères baisses, mais serait-ce le début d’une généralisation aux grandes villes? «C’est possible, répond Barbara Castillo Rico, responsable des études économiques de MeilleursAgents. Le pouvoir d’achat des candidats à la propriété est déjà limité au regard des prix élevés, dans les villes les plus chères. La capacité d’emprunt est à son maximum. La remontée des taux de crédit, si elle se confirme et s’accroît dans le temps, risque d’obliger des ménages à renoncer à leur projet ou à le réduire d’une pièce.» Reste à savoir si la baisse des prix, légère pour l’instant, pourra compenser la remontée, brutale, des taux de crédit. C’est un vrai pari. Une hausse de 0,1 point des taux diminue de 1% la capacité d’emprunt, selon MeilleursAgents. En moins de six mois, les taux sur 20 ans ont grimpé de 0,5 point. La capacité d’emprunt moyenne a donc chuté de 5%, si l’on en croit le site d’estimation immobilière. Il faudrait donc que les prix dévissent d’autant pour que l’on s’y retrouve financièrement parlant. Ce qui n’est pas le cas actuellement. Une bonne nouvelle pour les actuels propriétaires, moins pour les locataires qui souhaitent le devenir.
Mais la hausse actuelle des taux de crédit demeure plus faible que celle de l’inflation. Une situation qui devrait soutenir la demande de ménages moins contraints financièrement dans les prochains mois. Pour les autres, une baisse des prix de l’immobilier constitue, malgré tout, une sacrée bouffée d’air. À charge pour eux de faire preuve de pugnacité et d’originalité pour obtenir de leur banque ou d’un courtier une solution de financement de leur projet.
Sagesse et rationalité
Après trois années exceptionnelles, l’immobilier opère un atterrissage. «Le marché immobilier revient à plus de sagesse et de rationalité, car l’essentiel du rattrapage des projets repoussés en 2020 a été mené en 2021», analyse Yann Jéhanno, président de Laforêt. Signe que les acheteurs ont repris la main sur les vendeurs, plus enclins sans doute à baisser leurs prix. Reste à savoir si les prix de l’immobilier resteront élevés ou pas. Pour l’heure, ils ne dévissent pas, mais la remontée des taux a été tellement sensible que bon nombre de professionnels commencent à envisager des baisses pouvant aller de 10 à 15% dans les grandes villes. Un peu comme cela avait été pronostiqué au début de la crise Covid, sans jamais devenir réalité. Preuve que, malgré des secousses plus ou moins fortes, l’immobilier en France sait résister.
«Nous aurons quelques mois compliqués, mais sur le long terme l’immobilier reste le meilleur placement. Ce dégonflement de la bulle sera salutaire parce qu’il permettra au marché de repartir sur des bases plus saines. Les crises sont toujours des phases d’opportunités», fait remarquer Marc Touati, économiste et fondateur du cabinet ACDEFI, en guise de note positive. Ces «opportunités» sont connues. Ce sont les villes moyennes et rurales qui ont longtemps été délaissées avant d’être remises sur le devant de la scène avec la crise sanitaire. Un rééquilibrage nécessaire pour redynamiser la carte immobilière de la France. Et les envies post-Covid ne semblent pas s’être éteintes. Près de 40% (38% exactement, + 4 points sur un an) des Français qui veulent déménager cette année affirment que la crise sanitaire leur a donné envie de s’installer dans un cadre de vie plus éloigné du centre urbain, selon un sondage OpinionWay. C’est le cas de 40% des habitants de l’agglomération parisienne. Un chiffre en hausse de 11 points en seulement un an.
Les fortes hausses des prix de l’énergie et des carburants pourraient remettre en cause les aspirations nées de la crise sanitaire
Mais le nouvel attrait de ces communes «Covid» a un coût. Pas insurmontable quand on vient des grandes villes, beaucoup plus quand on y vit déjà. Jugez par vous-même: depuis le début de l’année, les prix des communes moyennes et des zones rurales ont grimpé de 3 % et de 17 % depuis le début de la crise sanitaire, selon MeilleursAgents! Des hausses dignes des standards parisiens d’avant mars 2020. La raison? Des prix très abordables (1780 €/m en moyenne contre 1521 € il y a deux ans). Sans compter un manque de foncier et des maisons qui bénéficient de grands espaces extérieurs.
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Mais, pour Barbara Castillo Rico de Meilleurs Agents, «la hausse des taux de crédit ne va pas empêcher les habitants de ces villes d’acheter un logement, car leur pouvoir d’achat immobilier reste élevé malgré tout, autour de 135 m² en moyenne, villes moyennes et rurales confondues, 121 m² pour les seules villes rurales». De son côté, la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) s’attend à «un ralentissement de la hausse des prix en France dans les prochains mois». «Les fortes hausses des prix de l’énergie et des carburants pourraient remettre en cause les aspirations nées de la crise sanitaire, à savoir le regain d’intérêt pour les maisons - plus énergivores que les appartements - et pour les logements situés plus loin des centres-villes et qui nécessitent parfois l’achat d’un véhicule supplémentaire», conclut Jean-Marc Torrollion, président de la Fnaim.
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Valeurs Actuelles
[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?
Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron.
L'Humanité
Face à l’inflation, la Nupes dévoile son plan d’urgence
ActuPouvoir d’achat La coalition de gauche a présenté, mercredi, les mesures qu’elle mettrait en place dès cet été en cas de victoire, le 19 juin. Le gouvernement a, lui, repoussé ses annonces.
Florent LE DU« F i nalement, il n’y aura que notre plan, ça tombe bien, c’est celui que nous comptons faire appliquer en juin. » Jean-Luc Mélenchon et la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) avaient prévu de présenter une alternative au plan d’urgence pour le pouvoir d’achat du gouvernement d’Élisabeth Borne. Celui-ci, qui doit comporter plusieurs mesures pour contrer l’augmentation des prix, a finalement été reporté à l’après-législatives. Le chef de file de la Nupes, qui a maintenu sa conférence de presse mercredi, a son avis sur ce report : « Le gouvernement n’a aucune idée sur la manière de faire face à la situation ! » lance-t-il. Plus encore, il « soupçonne » l’exécutif « d’attendre les élections législatives pour faire le rattrapage des prix » annoncé par Jean Castex, alors premier ministre, lors du lancement du « bouclier énergie ». Car, sans s’attaquer au cœur du problème, « ce n’est pas tenable, sur la base du Trésor public, de continuer à compenser les augmentations », juge-t-il. L’inflation, selon l’insoumis, n’est pas « la conséquence d’une boucle perverse entre les prix et les salaires », mais « d’aspects purement spéculatifs, de surprofits et de l’interruption des chaînes de production mondiales ». Et la Nupes compte bien s’y attaquer : « L’idée centrale, c’est de faire payer l’inflation aux profits plutôt qu’aux salaires, et d’éviter la contamination de l’inflation d’un secteur à l’autre », résume Jean-Luc Mélenchon.
blocage des prix, interdiction des coupures d’énergie...
La première des mesures sera un blocage des prix de l’énergie mais aussi des tarifs des produits de première nécessité, alors que « les gens sont étouffés quotidiennement à chaque fois qu’il faut faire les courses ou le plein », justifie l’insoumise Clémence Guetté. En cas de victoire en juin, la gauche promet de procéder par décret, comme le permet le Code du commerce en cas de circonstances exceptionnelles. La Nupes cherchera ensuite à pérenniser ce blocage : « Un bouclier prix est déjà mis en place dans les territoires d’outre-mer, développe Clémence Guetté. L’idée est de former un panier de produits dont les prix seront contrôlés. »
Pour l’énergie, la coalition de gauche prévoit aussi d’abolir par la loi les coupures et réductions de puissance de l’électricité en instaurant une première tranche gratuite de « consommation de première nécessité », par décret. Afin de garantir l’accès aux réseaux de transport, elle propose aussi de créer un « billet unique pour les jeunes » et un pôle public de la mobilité qui « garantira qu’aucune petite ligne ne ferme », voire que celles supprimées soient rouvertes. Le logement, qui représente « 30 % des revenus » des locataires, n’est pas laissé de côté, avec « un nouvel encadrement des loyers » étendu à l’ensemble du territoire et prévu « à la baisse » dans les métropoles où la spéculation fait rage.
Création de l’impôt universel pour les entreprises
L’augmentation des salaires est également au cœur de ces mesures d’urgence pour le pouvoir d’achat. Outre l’augmentation du Smic à 1 500 euros prise par décret, la Nupes entend organiser une conférence salariale par branche pour renégocier les grilles de salaires. « À l’initiative de l’État, cela fonctionne, comme on a pu le voir récemment avec l’hôtellerie », fait valoir l’écologiste Éva Sas. La limitation des écarts de rémunération de 1 à 20 est aussi au programme, comme l’égalité professionnelle femmes-hommes, avec la création d’une « commission de contrôle dans les entreprises » et des sanctions augmentées pour celles qui ne respectent pas la règle . « On ne relèvera pas la France avec des Français mal payés », insiste le communiste Ian Brossat, détaillant l’instauration d’ « une garantie dignité, avec l’objectif qu’aucun Français ne vive en dessous du seuil de pauvreté de 1 063 euros » et d’ « une allocation d’autonomie pour tous les jeunes à partir de 18 ans ».
Par ailleurs, le point d’indice des fonctionnaires serait relevé de 10 points. « C’est 10 milliards d’euros, soit le rendement de l’ISF, avec un barème renforcé », précise Julien Bayou, secrétaire national d’EELV. L’« allocation d’autonomie pour les jeunes » serait, elle, compensée par la création de l’impôt universel pour les entreprises. Quant à l’augmentation des pensions de retraite à hauteur du Smic revalorisé, d’un coût de 25 milliards d’euros, elle serait financée par les cotisations sociales de revenus aujourd’hui exonérés (dividendes, intéressement, participation, épargne salariale, heures supplémentaires). « La Nupes, c’est un Robin des bois légal, sourit Julien Bayou. Le fait de ne plus faire cotiser les plus riches sape les fondements de notre démocratie et le consentement à l’impôt. » Un paramètre que le gouvernement Borne, sciemment, ne prend pas en compte.
Législatives 2022NupesSalaires et pouvoir d'achat Valeurs Actuelles
[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?
Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.
Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.
Le Figaro
«Tenues islamiques» à l'école : Macron veut «de la clarté» et que «la loi s'applique»
«Pour tous les élèves dans nos écoles, il n'y a pas de signes religieux, quels qu'ils soient», a affirmé le président.
Le président Emmanuel Macron a indiqué jeudi 2 juin vouloir «de la clarté sur tous les chiffres» et «que la loi de la République s'applique» concernant le port de «tenues islamiques» à l'école, dont le journal L'Opinion dénonce une «épidémie».
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«Comme sur toute matière, quand il y a des épidémies, il faut qu'il y ait des symptômes et on mesure. Donc nous sommes en situation constamment de mesurer (...) ces informations», a déclaré Emmanuel Macron lors d'une visite à Marseille, interrogé sur un article publié jeudi par L'Opinion. «Là-dessus je vais être très clair, la politique que je veux conduire est toujours la même, celle de la vérité. Il ne doit y avoir aucun tabou, aucun interdit et non plus aucun fantasme. Donc moi je veux de la vérité, de la clarté sur tous les chiffres. Et ensuite je veux que la loi de la République s'applique», a-t-il ajouté. «Et la loi est très claire : pour tous les élèves dans nos écoles, il n'y a pas de signes religieux, quels qu'ils soient», a-t-il encore dit. «Nous allons avec monsieur le ministre (de l'Éducation Pap Ndiaye, ndlr) regarder, mesurer et répondre avec la plus grande clarté à toutes les situations qui ne respectent pas les lois de la République».
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Une «épidémie» de «tenues islamiques»
L'Opinion affirme jeudi que l'Éducation nationale est confrontée à une «épidémie» de «tenues islamiques» et que «plusieurs incidents ont éclaté dans diverses académies ces derniers mois». Selon le journal, des abayas (robe traditionnelle noire) et kamis (tunique musulmane) «ont fait leur apparition ces derniers mois aux portes de plusieurs lycées». Emmanuel Macron s'exprimait à Marseille lors d'un déplacement avec Pap Ndiaye pour faire la promotion de «l'école du futur», une expérimentation lancée en septembre 2021.
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Le chef de l'État marque aussi, avec cette visite, son soutien à Pap Ndiaye, historien des minorités, et cible d'un tir de barrage de la droite nationale qui le qualifie de «militant racialiste et antiflics», depuis sa nomination surprise dans le gouvernement d'Élisabeth Borne. Alors que son prédécesseur Jean-Michel Blanquer s'est régulièrement inquiété de phénomènes «woke» ou de l'«islamo-gauchisme», Pap Ndiaye a, lui, douté à plusieurs reprises du bien-fondé de ces concepts. Des positions qui suscitent aussi l'inquiétude chez certaines personnalités de la majorité ou proches du président.
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Stade de France : pour Jean-François Copé, «ça ne sert à rien de s'acharner sur Gérald Darmanin»
L'ancien député LR et maire de Meaux déplore une «erreur d'analyse totale» du président de la République, qui consiste à «surtout ne rien dire de mal de ce qui se passe dans les quartiers» pour ne pas «énerver» les électeurs de Jean-Luc Mélenchon.
Législatives 2022 : Ensemble! en tête mais pas certain d'avoir la majorité absolue, selon un sondage
La coalition présidentielle obtiendrait entre 275 à 310 sièges contre 170 à 205 pour la Nouvelle union populaire écologique et sociale.
Stade de France : Zemmour accuse des «racailles qui font la loi» en Seine-Saint-Denis, le socialiste Troussel réfute
L'ex-candidat à la présidentielle estime que les incidents survenus samedi au Stade de France sont la faute de «banlieusards, pillards, voleurs et tutti quanti».
Regarder la vidéo Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
Le Figaro
«La Diagonale du Figaro» N° 5: Judit Polgar, la plus grande joueuse d'échecs de l'histoire
Bertrand GuyardLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Cette newsletter est consacrée à l'incomparable championne hongroise, qui reste à ce jour la seule femme à avoir tenu la dragée haute aux meilleurs joueurs du monde.
Chers passionnés du monde enchanté des 64 cases,
Le destin de la prodigieuse Judit Polgar est unique dans l'histoire de notre jeu. Son apprentissage original, son style positionnel entreprenant, ses combinaisons foudroyantes et ses qualités de compétitrices, qui feront qu'elle reste encore aujourd'hui la seule femme à avoir intégré le top 10 mondial, méritent d'être scrutés à la loupe.
À la question de savoir si Bobby Fischer possédait du talent, Paul Keres avait répondu que cette interrogation manquait certainement de «tact». On peut sans se tromper affirmer la même chose à propos de Judit Polgar. Car dès ses plus jeunes années, la surdouée hongroise n'a jamais voulu se reposer sur ses lauriers. Prise en main par ses deux sœurs et son père Lazlo, un pédagogue hors pair, Judit n'a cessé de travailler sa discipline. Comme elle l'a admis en 2004, à la journaliste Marie-Laure Germon pour Le Figaro: « Les échecs, chez nous, sont une affaire de famille.»
Comme Alexandre le Grand qui s'est souvenu toute sa vie des enseignements d'Aristote, les sœurs Polgar Susan, Zsofia et Judit (dans l'ordre d'aînesse) n'oublieront jamais que leur aptitude aux échecs aura été le fruit d'une pédagogie raisonnée, voulue et orchestrée par leurs parents professeurs, Klara et Lazlo Polgar. Leur éducation privée, une sorte de préceptorat, n'a pas ressemblé à une fabrique de championnes-éprouvette.
Les deux mentors souhaitèrent dans un premier temps permettre à leurs filles d'être curieuse, en leur apprenant des langues étrangères. L'anglais, l'allemand, le russe furent au menu de leur éducation intellectuelle. Dans un deuxième temps, un sujet de prédilection a dû être choisi par les trois, sans contrainte, «par amour», insista Lazlo, qui croyait dur comme fer que l'acquis est plus important que l'inné. C'est Suzan, l'aînée, qui choisit les échecs. Peut-être par atavisme : son père était un amoureux du jeu. Plus tard, avec candeur, elle expliquera à sa manière cette attirance quasi spontanée: « Les pièces étaient comme des jouets pour moi...»
Zsofia, la deuxième fille de la fratrie, imitera Susan. Puis Judit, la benjamine, suivra naturellement ses deux sœurs. Tout cela ira, pour ainsi dire, de soi. L'entraînement se fera tout seul. Les deux parents n'auront plus qu'à les guider.
Dans le petit appartement des Polgar à Budapest, on résolvait des problèmes plus ou moins simples, on jouait en blitz, on découvrait la théorie des ouvertures, quelques maîtres de passage (La Hongrie est un grand pays d'échecs) venaient donner des leçons de stratégie et de tactique.
«La danse des cavaliers» avec Boris Spassky
La méthode Polgar va porter ses fruits. Susan Polgar (née en 1969) devient grand maître international en 1991. Zsofia (née en 1974), montre elle aussi des aptitudes exceptionnelles en remportant le tournoi de Rome à 14 ans, puis se détourne de sa passion pour devenir artiste peintre. Judit (née en 1976) se révèle la plus douée des trois. À douze ans, elle obtient le titre de maître. Trois ans plus tard, elle efface des tablettes le record de précocité de Fischer en décrochant le Graal, la grande maîtrise. Son style à l'époque, comme souvent celui des prodiges, est tourné vers l'attaque. Dans le jeu de combinaisons, Judit est à son affaire. Toute sa vie, elle gardera un œil tactique digne de Tal, le Magicien de Riga.
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En 1993, elle croise le fer avec Boris Vassilievitch Spassky. Cette confrontation est mémorable. Judit lui donnera même un nom: « La danse des cavaliers.» L'approche artistique du Xe champion du monde lui fait découvrir ce qui manquait encore dans son jeu. Primo, savoir naviguer avec confiance dans les complications; secondo, l'appréciation juste et respectueuse de la force de son adversaire. Cette victoire (5,5 à 4,5) face à une légende représente un déclic. La route sera encore longue mais, en 2005, elle atteindra la huitième place au classement mondial. Un record absolu... qui attend encore d'être battu.
Trois parties extraordinaires de Judit Polgar
Durant toute sa carrière, la reine des échecs sera considérée par ses pairs comme une véritable et intraitable «scalpeuse de rois». L'expérience aidant, elle saura mâtiner ses élans offensifs d'une bonne dose de jeu de position. Devenue une joueuse universelle, sachant dorénavant cacher ses intentions belliqueuses, Judit Polgar produira des prix de beauté contre Berkes, Anand et même le terrible Karpov à qui elle infligera un humiliant un double sacrifice sur son roque... Ces trois joutes vous sont présentées, comme il se doit, ci-dessous. À vos échiquiers.
Judit Polgar- Berkes, défense Française, Budapest 2003 1.e4 e6 2.d4 d5 3.Cc3 Cf6 4.Fg5 dxe4 5.Cxe4 Fe7 6.Fxf6 Fxf6 7.Cf3 0–0 8.Dd2 Cd7 9.0–0–0 Fe7 10.Fd3 b6 11.Ceg5 h6 12.Fh7+ Rh8 13.Fe4 hxg5 14.g4!!(a)Tb8 15.h4 g6 16.hxg5+ Rg7 17.Df4 Fb7 18.Th7+(b) Rxh7 19.Dh2+ Rg8 20.Th1 Fxg5+ 21.Cxg5 Dxg5+ 22.f4 Dxf4+ 23.Dxf4 Fxe4 24.Dxe4 Les noirs abandonnent 1-0
a) Formidable! Polgar dédaigne la tour a8. Elle préfère bloquer le pion g adverse afin d'ouvrir à tout prix la colonne h.
b) Et maintenant un sacrifice de tour pour accélérer l'invasion sur la colonne h. Judit a vu certainement ce tour de passe-passe en un clin d'œil.
Judit Polgar- Viswanathan Anand, défense sicilienne variante Najdorf, Dos Hermanas 1999 1.e4 c5 2.Cf3 d6 3.d4 cxd4 4.Cxd4 Cf6 5.Cc3 a6 6.Fe3 e6 7.g4 e5 8.Cf5 g6 9.g5 gxf5 10.exf5 d5 11.Df3 d4 12.0–0–0 Cbd7 13.Fd2!(a) dxc3 14.Fxc3 Fg7 15.Tg1!(b) 0–0 16.gxf6 Dxf6 17.De3 Rh8 18.f4 Db6 19.Dg3 Dh6 20.Td6!! f6 21.Fd2 e4 22.Fc4 b5 23.Fe6 Ta7 24.Tc6 a5 25.Fe3 Tb7 26.Fd5 Tb8 27.Tc7 b4 28.b3 Tb5 29.Fc6 Txf5 30.Txc8 Txc8 31.Fxd7 Tcc5 32.Fxf5 Txf5 33.Td1 Rg8 34.Dg2 Les noirs sont ficelés 1-0
a) et (b) Dans cette partie Judit va s'ingénier à souffler le chaud et le froid. Fd2 puis Tg1, des manœuvres apparemment anodines, qui vont pourtant paralyser les noirs.
c) Et maintenant un sacrifice de tour, bien sûr, imprenable. Une partie d'une grande beauté.
Judit Polgar - Anatoly Karpov, défense Française, Essent 2003 1.e4 e5 2.Cf3 Cf6 3.Cxe5 d6 4.Cf3 Cxe4 5.d4 d5 6.Fd3 Fe7 7.0–0 Cc6 8.c4 Cb4 9.Fe2 0–0 10.a3 Cc6 11.cxd5 Dxd5 12.Cc3 Cxc3 13.bxc3 Dd6 14.Tb1 b6 15.Te1 Fe6 16.Fd3 Tae8 17.Tb5!! (a) Ca5 18.Tbe5 Cc6 19.T5e2 Fd7 20.d5 Ca5 21.Ce5 Ff6 22.Ff4 Fxe5 23.Fxe5 Dxa3 24.Te3 Dc5(b) 25.Fxh7+ Rxh7 26.Dh5+ 1-0, les noirs sont bientôt mat.
a) Judit combine la pression positionnelle au centre et quelques menaces à peine voilées de transfert de la tour sur h5, e5...
b) Incroyable, les manœuvres subtiles de la Hongroise ont fini par endormir Karpov. Judit va pouvoir maintenant exécuter l'une des plus célèbres attaques de l'histoire des échecs: le sacrifice des deux fous sur h7 puis g7. (voir le deuxième diagramme ci-dessous)
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Le Figaro
À Chambord, les SUF font camper 30 000 scouts pour fêter les 50 ans du mouvement
Par
Paul-Henri Wallet •
Publié le 03/06/2022 à 16:29
Près de 30 000 Scouts Unitaires de France sont attendus ce week-end à Chambord pour fêter les 50 ans du mouvement.
Ce n’est pas le jubilé de la reine d’Angleterre mais presque. Près de 550 cars, 67 000 baguettes de pain et 2,5 tonnes de poulet, la logistique du rassemblement des Scouts unitaires de France (SUF), défie l’entendement. Ce week-end, près de 30 000 scouts et guides fêteront les 50 ans de leur mouvement sur le domaine national de Chambord. Ce rassemblement est le plus grand camp scout jamais organisé en France. Depuis 50 ans, les bases de la pédagogie SUF n’ont pas changé. Les scouts vivent au grand air, portent un uniforme et dorment sous la tente. Un mode de vie à rebours de la société individualiste qui attire pourtant toujours davantage de monde. Les SUF étaient 500 en 1971, 10.000 en 1980, et sont près de 33.000 aujourd’hui. Le mouvement est fondé en 1971 par une vingtaine de groupes qui se détachent des scouts de France pour conserver l’usage de la patrouille, un groupe qui rassemble des scouts de 12 et 17 ans. À cette époque, les scouts de France avaient complètement rénové leur pédagogie dans le courant de mai 68 et divisent leurs unités en davantage de tranches d’âge.
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Au programme de ce rassemblement historique: jeux, chants, célébrations de la Pentecôte, nuits sous la tente et cuisine au feu de bois. «L’objectif cest de vivre un véritable camp scout tous ensemble», déclare François Peaucelle, le commissaire général du mouvement. Les jeunes vont vivre l’aventure scoute. La messe de La Pentecôte diffusée dimanche à 17h sur KTO, un grand jeu, une veillée et deux rassemblements doivent réunir l’ensemble des 30 000 participants aux mêmes moments. Des activités sont aussi prévues par branches, c’est-à-dire par tranches d’âges et en unités, avec les équipes qu’ils retrouvent tout au long de l’année. Ces changements d’échelles et la diversité des activités sont un ingrédient essentiel du scoutisme. «Ils permettent à chacun de trouver sa place» explique François Peaucelle.
Le week-end a pour thème «la flamme», une lueur qui désigne l’esprit de prière d’aventure et de service que les scouts veulent cultiver et transmettre. «Le Service des autres est au cœur de notre pédagogie» explique François Peaucelle. La flamme est aussi une référence à la fête de la Pentecôte célébrée ce week-end par les catholiques. Le livre des actes des apôtres qui relate cet évènement fondateur pour les chrétiens décrit en effet, «des langues de feu» qui viennent se poser sur chacun des douze disciples choisis par Jésus. Ces flammes représentent l’esprit saint, envoyé aux apôtres pour annoncer le message du christ ressuscité. Un appel missionaire dont les scouts veulent s’inspirer. «Dieu a choisi l’esprit Saint pour animer les hommes et pour les envoyer en mission. Et nous pensons que le scoutisme est un lieu où l’esprit saint souffle très fort» explique François Peaucelle.
Une organisation soucieuse de respecter l’environnement
Pour préparer ce rassemblement gigantesque, il aura fallu près de 200 personnes mobilisées pendant trois ans. Les organisateurs ont souhaité limiter au maximum l’empreinte carbone du rassemblement. La nourriture consommée a été commandée en amont à des cultivateurs locaux et les transports ont été optimisés pour éviter toute consommation inutile. De même, les organisateurs ont renoncé à distribuer des bouteilles en plastique et des souvenirs. L’association des scouts unitaires de France a également noué un partenariat avec le domaine national de Chambord. Grâce à des mécènes sollicités pour l’occasion, 30 000 arbres seront plantés à Chambord après le passage des scouts.
Confier des responsabilités aux plus jeunes
Au contraire d’une société toujours plus inquiète à l’idée de faire prendre des risques aux enfants et aux adolescents. Les SUF misent sur la responsabilisation pour faire grandir les jeunes. Le mouvement leur fait confiance et leur donne très vite la direction d’une équipe. «Nous pensons qu’on grandit soi-même en faisant grandir les autres». Ajoute le commissaire général avant de conclure: «Aux SUF on a une dimension éducative très forte, nous voulons former des jeunes capables de s’engager».
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Le Figaro
«Il a tissé sa toile autour de moi» : comment le conjoint peut isoler de la famille et des amis
TÉMOIGNAGES. - Proches de leur famille, appréciés de leurs amis, d'aucuns s'en éloignent pourtant quand ils tombent amoureux. Sous le joug d'un conjoint manipulateur, d'un couple fusionnel ou dysfonctionnel, ils s'isolent.
Par amour, Élise, 31 ans, a pris ses distances avec sa copine Cassandre. Puis elle s'est éloignée de la rigolote Pauline. Elle a aussi arrêté de voir Julien, Alexandre, Emilie, Faïma, Géraldine, France. Et quand sa sœur lui a annoncé qu'elle était enceinte, de six mois déjà, elle s'est aperçue qu'elle s'était aussi isolée de sa famille. Par amour, vraiment ? «Avec Axel, tout est allé très vite, un vrai coup de foudre», raconte-t-elle. En 2017, le couple emménage au bout de deux mois à peine, fait un enfant avant même de fêter leur premier anniversaire, se marie dans la foulée. À l'extérieur, Axel est charmant, prévenant. Mais en coulisses, il dévoile peu à peu une tout autre personnalité. «Il a tissé sa toile autour de moi, m'emprisonnant dans ses manipulations, m'isolant de tous», martèle Elise en relevant le menton comme un geste de défi envers cet ex qu'elle a quitté il y a un an maintenant.
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Axel ne lui a jamais interdit de voir qui que ce soit. Comment alors s'est-elle isolée des siens ? «C'était insidieux, un soir il me courtisait, il avait envie de passer la soirée avec moi, une autre fois il venait de passer une journée atroce et avait besoin de mon support. Ensuite, il a commencé à dénigrer mes amis puis à me faire culpabiliser de ne pas trouver mon mari suffisant, de voler du temps à notre fils. Moi, j'étais tout pour lui, lui devait être tout pour moi», analyse-t-elle. Il y a eu du chantage affectif, des menaces aussi : il partirait et elle ne reverrait jamais leur enfant puisqu'ils ne lui suffisaient pas. «Il était toxique, un pervers narcissique», tranche-t-elle. Deux termes qui ont fait couler beaucoup d'encre, tant le sujet est sensible. Line Mourey, psychologue, appelle à se méfier de cette notion, récente (elle date des années 1980) et pour laquelle les recherches manquent encore. «Ce que l'on sait, c'est que chez les trois-quarts de ces personnes, ce n'est pas une perversion consciente mais une angoisse qui les dirige. Elles sont très vulnérables, si l'autre ne leur est pas totalement dévoué : ils angoissent», informe la psychologue.
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Ensemble c'est tout
Si le pervers narcissique a vite fait d'isoler l'autre, dans d'autres cas, l'éloignement ne se fait pas dans la souffrance. D'aucuns, entretenant pourtant des relations saines avec leur entourage, prennent leurs distances dès la rencontre avec leur conjoint, parce que la dynamique de leur couple est fusionnelle. «Ils se suffisent à eux-mêmes», résume Line Mourey. C'est le cas de Laurent et Carole, 38 ans dont 12 passés ensemble. «Notre quotidien, nos loisirs ou nos passions se vivent à deux, il n'y a qu'au travail où nous sommes séparés», explique Laurent. «Mon meilleur ami m'a reproché que là où pour tout un chacun 1+1=2, dans notre dynamique de couple 1+1=1. J'entends quand il me dit que nos sorties entre potes lui manquent ; là, par exemple, on ne s'est pas vus depuis huit mois, mais je ne ressens pas ce même besoin. Pour moi, une soirée n'est réussie que si elle est partagée avec Céline», raconte-t-il.
Il a commencé à dénigrer mes amis puis à me faire culpabiliser de ne pas trouver mon mari suffisant, de voler du temps à notre fils
Si la phase de fusion est tout à fait normale, une étape presque obligatoire en début de relation, certains couples n'en sortent jamais, s'y enferrant jusqu'à la symbiose. Le mot a des dehors romantiques, mais sous ses aspects «fleur bleue», les «je» risquent la perdition dans le «nous». De ces couples où les prénoms s'accolent jusqu'à n'être plus que prononcés ensemble, systématiquement, dans un même souffle. À terme, cette dynamique peut mener au repli sur soi et conduire l'union à devenir une étroite prison. Ce genre de relation créé une codépendance où l'un ne peut plus exister sans l'autre. La psychologue Line Mourey rappelle : «On ne tombe pas amoureux de n'importe qui : on va trouver celui ou celle qui nous ressemble ou qui comble nos failles. Il peut aussi arriver que l'un des deux soit malade, souffrant d'un cancer, d'agoraphobie ou autre, ce qui crée une codépendance très forte». La psychologue nuance toutefois : «Parfois, chacun des partenaires est normal au sens des normes de la société, mais c'est ensemble qu'ils deviennent psychotiques, le monde extérieur leur paraît dangereux. Ensemble c'est tout.»
Distance physique et émotionnelle
Et il y a ces situations que d'aucuns qualifieraient de banales. Celles où l'entourage devient source de tension ; où un jeu de loyauté délétère infuse en famille. «Chaque fois que Lina se retrouve en présence de ma mère, cela fait des étincelles», raconte Dan, 44 ans. Alors sans éliminer complètement son entourage de l'équation, l'homme a mis de la distance : physiquement et émotionnellement aussi. Il a accepté une mutation à l'autre bout du département, dans les Landes, et s'est centré sur son couple. «J'ai toujours entretenu des relations normales avec ma famille, et quelque part je ne crois pas que s'éloigner quand on construit sa propre famille soit anormal, lance Dan. On ne peut pas jouer à fond sur tous les tableaux. On est forcés de prioriser.»
Parfois, chacun des partenaires est normal au sens des normes de la société, mais c'est ensemble qu'ils deviennent psychotiques
Comment réagir ?
Que peut faire l'entourage ? «Se poser les questions : y a-t-il de la souffrance ? Une emprise ? Si ce n'est pas le cas, il vous faut accepter cette fusion, estime Line Mourey. C'est leur choix. Leur bonheur à deux, sans vous. Mais s'il y a une violence, qu'elle soit physique, sexuelle, psychologique : surtout ne rompez jamais le dialogue. Tenez bon, vous êtes un refuge.»
Dans certains cas, un événement, un électrochoc, ouvre les yeux de celui ou celle qui s'éloigne sous le poids d'une relation toxique. Pendant six ans, Romain n'a pas vu ou presque sa famille, sous l'influence de sa femme. Au fur et à mesure de la relation, l'homme de 41 ans, qui était pourtant proche des siens, se renferme. Ses sœurs tentent de comprendre cette distance, mais rien n'y fait. Romain est prisonnier de son union dysfonctionnelle. Et puis un jour, tout change. À la mort de son beau-frère, il se rend aux funérailles en cachette de sa femme. La fratrie se retrouve dans la cuisine. Il se souvient : «C'est quand j'ai vu ma sœur en pleurs me dire qu'elle avait besoin de moi que quelque chose a cédé en moi». De quoi raviver les liens du passé.
«Les maladies ne tombent peut-être pas du ciel»... Et si les traumas de l'enfance affectaient gravement notre santé ?
ENTRETIEN - Dans son livre Les maladies ne tombent peut-être pas du ciel, le psychologue Cyril Tarquinio explique le lien entre les souffrances de l'enfance et de l'adolescence et les problèmes de santé développés à l'âge adulte.
Haut potentiel : êtes-vous un adulte surdoué sans le savoir ?
DÉCRYPTAGE - Comme les enfants que l'on dit précoces ou surdoués, ou HPI, certains adultes présentent des aptitudes particulières. Au quotidien, cette intensité cérébrale n'est pas toujours facile à gérer. Attention, sujets sensibles !
Pourquoi a-t-on parfois l'impression d'avoir déjà vécu une scène ?
Chacun d'entre nous a déjà ressenti cette sensation de déjà vu ou déjà vécu. Que se passe-t-il dans le cerveau ? Deux spécialistes nous éclairent.
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Lætitia Casta : «C'est à moi de m'affirmer face à mes enfants»
Pascaline PotdevinAu cinéma comme au théâtre, elle poursuit sa quête d'émotions à travers des rôles de femmes puissantes. En Corse, l'actrice, visage de la collection Free The Sea d'IKKS, puise son énergie et renoue avec sa vraie nature. Intensément libre.
Dans sa voix, que l'on entend au téléphone, un mot revient souvent : «intense». Lætitia Casta est à Lille, et c'est ainsi qu'elle qualifie le tournage de Le Bonheur est pour demain, le prochain film de Brigitte Sy, inspiré d'une histoire vraie : celle d'une femme tombée amoureuse d'un homme avant que celui-ci ne commette un braquage, qu'elle soutiendra jusqu'à l'excès. À ses côtés, Damien Bonnard et Béatrice Dalle. C'est la première fois que les deux actrices se rencontrent. Sur Instagram, l'héroïne de 37°2 le matin et Trouble Every Day a laissé un message à Lætitia Casta : «Toi, tu es un ange.» L'intéressée nous confie qu'elle «l'adore» : «On est deux natures, on s'est faites un peu toutes seules. Elle est vraie, Béatrice. Un diamant qui n'a pas été taillé. Tout est sur la corde sensible. Et je trouve ça très beau. Moi, j'aime tout ce qui déborde, sort du cadre. Parce que ce n'est pas scolaire, parce que c'est sincère. Sur ce tournage, je n'ai pas l'impression de jouer, j'ai l'impression d'être dans une famille.»
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Une famille élective dont elle s'est éloignée le temps de notre séance photo, en Corse, le pays qu'elle aime et où elle a en partie grandi, le pays où un photographe l'a découverte quand elle avait 15 ans, et où, en 2017, Louis Garrel est devenu son mari. Bref, un lieu en forme de ligne de vie, au point qu'on en oublie souvent qu'elle est née en Normandie. «Quand je suis arrivée sur le shooting, j'étais encore dans le film. Être au contact de la nature, de la mer, du sable et du vent m'a fait du bien. Plonger dans l'eau très froide, c'est comme si cela m'avait lavée.»
En vidéo, La Croisade, la bande-annonce
L'eau : son élément naturel. Lætitia Casta en porte haut les couleurs avec la marinière de la collection écoresponsable Free The Sea d'IKKS, dont elle est l'égérie. Une pièce emblématique parfaite pour séduire selon elle. «On ne peut pas se tromper. C'est à la fois un classique avec lequel on peut tout inventer, mais elle évoque aussi la fraîcheur : tout le monde est mignon en marinière.» L'eau, l'élément qui irrigue sa carrière d'actrice de manière inconsciente, de ses premiers pas au théâtre dans Ondine en 2004 à Une île (2019), série dans laquelle elle interprétait une sirène vengeresse, ou La Croisade (2021), de et avec Louis Garrel, dans lequel leur fils (fictif) Joseph avec d'autres enfants formaient le projet fou de faire émerger une mer en plein désert. Un film dans lequel s'incarne son engagement de longue date pour la défense des océans et de la nature. Et qui reflète peut-être mieux que tout autre ce flot dans lequel elle évolue constamment : un va-et-vient riche et incessant entre la fiction et le monde réel, qu'elle habite pleinement.
Moi, j'aime tout ce qui déborde, sort du cadre
Lætitia Casta est celle que l'on croise en photos et sur les podiums depuis bientôt trente ans. Une icône au sens propre du terme, parfois un fantasme, sans cesse réinventée par les multiples regards posés sur elle : femme fatale dans le clip de Baby Did a Bad Bad Thing, de Chris Isaak, en 1997, mariée botticellienne, uniquement vêtue de fleurs lors du défilé Yves Saint Laurent en 1999, ou Marianne de l'an 2000, exposée dans toutes les mairies de France. Autant de «rôles» qui ont peut-être préfiguré ceux qu'elle enchaîne depuis vingt ans sur scène et sur écran. Même si son métier d'actrice, paradoxalement, la rapproche de plus en plus souvent de la réalité et de femmes ayant bel et bien existé.
Des personnages qui disent à chaque fois quelque chose d'une époque, et de la façon dont ils l'ont traversée. Lætitia Casta a été Brigitte Bardot dans Gainsbourg (vie héroïque),de Joann Sfar (2010), Arletty dans un téléfilm biographique sur la vie de l'artiste, diffusé en 2015. Cette année, on l'a applaudie au théâtre dans Clara Haskil, prélude et fugue, un monologue retraçant l'incroyable vie de cette pianiste roumaine de génie, née à Bucarest et rescapée du régime nazi, acclamée dans les plus grandes salles du monde entier avant sa mort tragique, en 1960. Un personnage propulsé très jeune dans le monde des adultes, à travers lequel Lætitia Casta a reconnu une part de sa propre adolescence : «En croisant le chemin de cette femme qui a quitté sa famille à 14 ans, c'est comme si l'on avait raconté une partie de nos deux histoires», confie-t-elle aujourd'hui.
Laetitia Casta, la Cover Story
Elle reprendra la pièce en tournée à la rentrée, puis à nouveau au Théâtre du Rond-Point, à Paris, en mars 2023. L'année prochaine, elle sera aussi la mère de Vanessa Springora dans l'adaptation du puissant roman de cette dernière, Le Consentement, par la réalisatrice Vanessa Filho. Un personnage trouble, aveuglé par les dérives d'un autre temps et par l'aura de la célébrité, qui n'a pas su empêcher sa propre fille d'être consumée, dès ses 13 ans, par une liaison avec un écrivain quinquagénaire à succès. Le rôle, complexe, l'intéresse parce qu'il est «nuancé» : il s'agit «d'aller chercher la lumière dans quelque chose de sombre», explique-t-elle.
Habiter le monde et toujours y trouver des lueurs : tel est l'un des mantras instinctifs de Lætitia Casta, optimiste par nature, sans quoi, reconnaît-elle, «je n'aurais jamais pu construire tout cela dans ma vie». Mère de quatre enfants, elle confie que les chaos de l'actualité, ses horizons anxiogènes et les doutes qui planent sur une planète en déroute ne la paralysent pas : «Le futur, comme le passé, ne m'intéresse pas. Je suis dans le présent. La vie est intense, parfois dure. C'est une réalité. Ce qui nous arrive est dû au pouvoir et à l'argent. Le monde fonctionne à ce régime depuis un bon moment. Mais il faut essayer humblement d'avoir conscience de la chance que l'on a. Se souvenir d'où l'on vient, de ce que l'on a accompli, de qui on est. Et avoir de la gratitude pour cela.»
Pour se retrouver, Lætitia Casta se tourne vers sa famille recomposée (qui compte aussi la fille de Louis Garrel). Sans pour autant tout sacrifier à son rôle de mère : «Mes enfants sont des êtres exigeants, qui peuvent me renvoyer une image que la société leur a inculquée. Mais ce n'est pas comme ça que ça se passe. En ce sens, ils m'apprennent à dire que je ne suis pas qu'une mère, je suis une femme. Et ce n'est pas quelque chose qu'ils m'accordent : c'est à moi de m'affirmer face à eux. La société reste patriarcale, c'est à travers l'éducation que le monde peut changer. Mais cela va être long.»
Long, comme tous les autres combats que mènent les femmes et les minorités que l'on dit «différentes», autant de luttes menées de manière de plus en plus retentissante. Lætitia Casta en est le témoin depuis longtemps : elle se souvient de ses débuts, quand elle-même ne rentrait pas totalement dans les normes des podiums et qu'elle se réjouissait de défiler chez Jean-Paul Gaultier auprès de mannequins castés à la sauvage pour leur dégaine unique et jamais sage.
J'adore réinventer les choses, toujours me déplacer
Lætitia Casta s'est aussi battue pour échapper aux stéréotypes dans lesquels on a souvent voulu l'enfermer : ne pas être réduite à sa beauté, à une image glamour de papier glacé, à sa carrière de top-modèle… «Dès le début, j'ai mené un combat pour me détacher du regard des autres. Très vite, il m'a fallu expliquer que je n'allais pas changer qui j'étais. M'affirmer à travers le travail que j'accomplissais, et non pas parce que j'étais une femme, et que j'avais ce physique-là.» Une bataille gagnée, qui nourrit aujourd'hui ses réflexions sur la manière dont la mode accueille de nouvelles silhouettes et s'ouvre à la diversité. «Oui, c'est magnifique d'accepter tout le monde tel qu'il est. Mais il ne faut pas que l'on distingue les gens uniquement en fonction de leur identité, leur couleur ou leur aspect, au détriment de leur talent et de leur inventivité. Les réduire à ce qu'ils sont physiquement me gêne beaucoup.»
Au téléphone, Lætitia Casta débat, s'interroge, défend ses positions. Se félicite de vivre une époque dans laquelle hommes, femmes et idées bougent à un rythme galvanisant, qui peut provoquer de profondes mutations : «J'adore réinventer les choses, toujours me déplacer. Avoir une opinion, puis d'un seul coup changer d'avis, évoluer.»
Lætitia Casta n'aime rien tant que sortir du cadre, s'affranchir des conventions. Elle s'est toujours autorisée à suivre son instinct, avec cette immense liberté dont on met parfois les femmes en garde, de peur qu'elles ne se perdent dans leurs désirs : «Allez dire ça à Béatrice Dalle !», lance-t-elle dans un éclat de rire. Cette soif d'absolu, Lætitia Casta la revendique elle aussi. Comme un vaste courant marin que rien ne peut endiguer.
Elon Musk réagit (tardivement) au procès de Johnny Depp et Amber Heard
Alors qu'il avait refusé de témoigner, le milliardaire est sorti du silence, vendredi 27 mai, soit à la fin des confrontations.
Camille Vasquez, l'avocate et redoutable stratège médiatique de Johnny Depp
L'acteur a remporté, le mercredi 1er juin, son procès en diffamation contre Amber Heard. Et ce, en partie grâce à Camille Vasquez, membre essentielle de son équipe de défense et redoutable experte médiatique.
L'arrivée en carrosse, les facéties du prince Louis... les photos de la famille royale très investie pour le jubilé de la reine
Elizabeth II célèbre dès ce jeudi 2 juin son jubilé de platine. Elle est notamment apparue sur le balcon de Buckingham aux côtés d'autres membres de la famille royale, dans le cadre de la parade Trooping the Colour.
Le Figaro
Ella Slack, la doublure de la reine : une vie dans les pas d'Elizabeth II
Dans le documentaire Elizabeth, Regard(s) Singulier(s), en salles le 2 juin, celle qui officie comme doublure de la souveraine s'exprime comme rarement sur son rôle crucial auprès de Sa Majesté.
Elle a arpenté les couloirs du Parlement britannique et s'est assise dans le carrosse royal. Son nom ne vous dit probablement rien, mais voilà plus de trente ans qu'Ella Slack officie comme doublure de la reine d'Angleterre. Mise à l'honneur dans le documentaire Elizabeth, Regard(s) Singulier(s), à découvrir dans les cinémas Pathé depuis ce jeudi 2 juin, dans le cadre du jubilé de platine de la souveraine, le sosie du monarque y délivre un rare témoignage sur ses activités.
Chargée de remplacer Elizabeth II durant les répétitions de grands événements comme la parade Trooping the Colour et le discours du trône, Ella Slack s'est glissée des dizaines de fois dans la peau de la reine, lorsque celle-ci ne pouvait se libérer. D'une stature similaire à celle de Sa Majesté, la doublure a maintes fois aidé les officiels de Buckingham à déterminer où pourrait se placer la mère du prince Charles lors de ses engagements officiels.
En vidéo, Elizabeth, Regard(s) Singulier(s), la bande-annonce
Au-dessus du trône
Cette carrière peu commune a débuté à la faveur du hasard. «Cela a commencé lorsque je travaillais à la BBC, relatait-elle dans le podcast «Great Big Story», en 2017. Le producteur est venu me voir pour me dire que la reine avait envoyé un message. Elle expliquait que, lorsqu'elle se tenait sur l'estrade installée pour un événement, elle avait le soleil dans les yeux. Elle demandait si l'on pouvait faire quelque chose à ce sujet.»
Ella Slack aurait alors proposé à son interlocuteur de prendre la place de la souveraine, afin d'effectuer les derniers ajustements. «Puis, cela a mené à d'autres choses, poursuivait-elle alors. Je suis montée dans son carrosse royal et j'ai pris le bateau jusqu'à la Tour de Londres. Et puis il y a eu le discours du trône.» Seul bémol, la doublure, qui a toujours refusé d'être payée pour ses services, n'a jamais été autorisée à s'asseoir sur le trône d'Elizabeth II. «Je dois toujours me tenir au-dessus - c'est une règle très stricte», glissait-elle alors.
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Procès : Amber Heard déclarée coupable de diffamation et condamnée à verser 15 millions de dollars à Johnny Depp
L'acteur vedette de la saga Pirates des Caraïbes a également été condamné à verser 2 millions de dollars à son ex-femme qu'il poursuivait pour une tribune l'accusant de violences conjugales.
Le baiser fougueux et inattendu de Vincent Lindon et Carole Bouquet à Cannes
Les deux sommités du cinéma français se sont offert un instant de réconfort sur la scène du Palais des Festivals, à l'occasion de la cérémonie de clôture qui s'est tenue samedi 28 mai.
Le Figaro
Allianz va perdre environ 400 millions d'euros en se retirant de Russie
La guerre en Ukraine continue de porter des coups économiques à l'économie européenne, comme chez Allianz.
Le géant allemand de l'assurance Allianz va subir une perte d'environ 400 millions d'euros en cédant la participation majoritaire dans ses opérations russes, conséquence de son retrait du pays à la suite de la guerre en Ukraine. Après la cession de sa participation à la société russe Interholding, Allianz détiendra 49,9% de l'entreprise commune, a déclaré l'assureur vendredi dans un communiqué. Cette opération va peser sur ses comptes, probablement ceux du troisième trimestre une fois obtenue l'approbation par les autorités compétentes.
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Aucune information n'a été donnée sur le prix de vente, si ce n'est que que l'opération sera «neutre» en termes de trésorerie. En d'autres termes, il s'agit essentiellement d'un échange d'actions et Allianz va se retrouver investisseur minoritaire dans l'entité, sans avoir de représentant au conseil d'administration. L'accord «vise à assurer la continuité pour les clients» dont les contrats en cours continueront d'être traités par le repreneur, «et les employés», précise l'assureur.
Le munichois avait annoncé début mars ne plus vouloir souscrire de nouvelles affaires d'assurance en Russie ni y investir pour son propre compte. Interholding est propriétaire de l'assureur Zetta Insurance, qui développe plus de 120 points de vente en Russie avec plus d'un million de clients, notamment des banques commerciales et des concessionnaires automobiles.
Allianz a suivi un chemin différent de son concurrent suisse Zurich Insurance, qui a annoncé en mai la vente totale de ses activités en Russie à 11 membres de son équipe locale. L'activité se poursuivra de manière indépendante sous une marque différente, tandis que Zurich n'exercera plus d'activités commerciales en Russie.
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Plusieurs aéroports français paralysés par une panne informatique ce mercredi
Les deux aéroports parisiens Orly et Roissy Charles-de-Gaulle ont notamment été touchés, tout comme la gare du Nord. Selon Paris Aéroport, l'heure est désormais au «retour progressif à la normale».
Cour des comptes: pourquoi Moscovici met en garde contre le niveau d'endettement de la France
DÉCRYPTAGE - Pierre Moscovici prévient que le redressement des finances publiques nécessitera des efforts sans précédent, avec 9 milliards d'euros d'économies supplémentaires par an.
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Le premier ministre britannique n'est plus contraint par les règles européennes qui imposent les unités métriques.
L'Humanité
La bonne nouvelle. Pour les petites mains de Vuitton, l’affaire est dans le sac
ActuStéphane GuérardMégoter sur les augmentations d’ouvrières qui produisent des sacs Louis Vuitton entre 1 000 et 5 000 euros l’unité ? L’image de marque d’Arco Châtellerault commençait à pâlir alors que les ouvriers du site (1 000 salariés, dont 720 CDI), principalement des femmes payées en moyenne 1 350 euros mensuels, s’étaient mis en grève pour obtenir une augmentation significative. Lundi, à deux jours de la venue de hauts cadres du groupe de Bernard Arnault – l’homme qui a touché un Smic par minute en 2021 –, la direction s’est rendue à un compromis avec les représentants du personnel. « Sous-traitants, oui, sous-payés, non merci ! Grâce à la mobilisation, nous avons obtenu de très belles avancées », s’est réjoui Pascal Rouger-Cagé (CGT) dans Centre Presse. Résultat : 100 euros net de plus par mois ; majoration de 25 % des heures de nuit ; maintien de la prime d’assiduité ; forfait mobilité de 100 euros par an ; une journée par enfant malade par an rémunérée. Mardi, les couturières ont repris le travail « dans l’apaisement ».
louis vuittonSalaires et pouvoir d'achatSalaires rémunérations L'Humanité
Emna Charrad, une vie en miettes
Un jour avecCette femme de ménage de 64 ans a vu les employeurs défiler à l’université Sorbonne Nord de Villetaneuse au gré des attributions de marchés publics. Elle se mobilise pour des salaires et conditions de travail dignes.
Rosa MoussaouiElle travaille ici depuis près d’un quart de siècle ; à 64 ans, elle s’use encore à la tâche. L’horizon de la retraite est incertain : l’an prochain, peut-être, sans espoir de percevoir une pension décente, après une vie de travail pénible. Emna Charrad est femme de ménage à l’université Sorbonne Nord de Villetaneuse, en Seine-Saint-Denis. Avec ses collègues, ce jeudi, elle a posé seaux, chiffons et balais, pour 59 minutes : ces travailleuses exigent de leur employeur, le groupe Agenor, un salaire meilleur, des conditions de travail moins éprouvantes et, surtout, qu’on les respecte, que cessent les injonctions et les brimades. « Cette société nous en fait voir de toutes les couleurs. Avant, c’était Arcade, Arc-en-ciel, puis Derichebourg. Agenor, c’est le pire, soupire-t-elle. Ils nous menacent, nous chargent de travail. J’ai douze salles de cours à faire chaque jour. Ils nous obligent à travailler de 6 heures à 9 heures, puis de 17 heures à 20 heures, alors que l’université ne s’oppose pas au regroupement de nos heures le matin : ils savent qu’on fait bien notre travail et ça ne change rien pour eux. » Ce fractionnement du temps de travail rend la vie impossible à celles qui habitent loin, à Aubervilliers, Dugny, Noisy-le-Sec, contraintes à d’épuisants allers-retours en transports en commun. Il est arrivé que certaines femmes de ménage prennent l’initiative de faire leurs six heures d’affilée pour desserrer les contraintes que cette organisation du travail impose à leur vie privée et familiale : elles ont aussitôt écopé d’avertissements.
« ils ont un mépris pour nous… »
Emna décrit l’indifférence qui entoure son travail, indispensable à la vie sociale mais invisibilisé. Elle met en cause un management brutal, autoritaire, dit travailler sous pression, dans l’angoisse permanente de sanctions toujours prêtes à tomber. « La cheffe d’équipe fait peur aux gens. Elle nous humilie. Elle a cassé le chantier », accuse-t-elle. « Ces travailleuses essentielles sont l’objet de brimades, sans aucun égard pour leur dignité. On les prend pour des serpillières », confirme Selim Hocini, de l’union locale CGT.
Sous les verrières du forum, vêtues de leurs blouses gris et fuchsia, les femmes de ménage sont rassemblées, serrées les unes contre les autres, discrètes mais fières du défi que cette mobilisation lance à leur employeur. Des représentants des personnels de l’université défilent au micro pour dire leur solidarité. La tête à leurs examens, les étudiants, pressés, jettent au passage un regard surpris vers cet inhabituel tintamarre. Autour des grévistes, leurs homologues travaillant pour la municipalité de Villetaneuse, en blouses bleues, sont venues les soutenir à l’appel de la CGT. Parmi elles, Odile, cheveux blonds et courts, regard clair, verbe mordant, le poignet serré dans une orthèse. Elle souffre d’un syndrome du canal carpien, un trouble musculo-squelettique jamais reconnu jusqu’ici dans son cas comme maladie professionnelle. D’une chute au travail, voilà quatre ans, elle a aussi gardé quatre vis dans l’épaule. Elle a commencé à travailler à 16 ans. Âgée de 60 ans, elle ne peut pas encore partir à la retraite : ses années d’apprentissage et l’arrêt de travail de deux ans consécutif à son accident sont déduits du cumul de ses annuités. Les mêmes mots viennent aux deux femmes pour décrire leur condition : « Ils ont un mépris pour nous… »
la mieux armée du groupe
Amplifiés par les mégaphones des militants CGT, les slogans fusent : « Ménage, esclavage ! », « Sous-traitance, maltraitance ! » Parmi les femmes de ménage du campus, pour la plupart originaires d’Afrique, certaines n’ont jamais emprunté le chemin de l’école : celles-là ne savent ni lire ni écrire. D’autres maîtrisent mal la langue française et moins encore le jargon administratif. L’une d’entre elles, racontent les grévistes, a été invitée à signer une lettre de démission dont elle n’avait même pas pu décrypter le sens. Venue au début des années 1980 du sud de la Tunisie, Emna semble la mieux armée du groupe, la moins vulnérable. C’est elle qui a convaincu ses camarades de se mobiliser. Elle a poussé alors la porte de l’union locale CGT, qu’elle avait repérée dans sa rue. Elle ne le regrette pas : « On n’avait jamais trouvé un syndicat qui nous défende comme ça. » « On ne demande pas grand-chose : du respect, travailler 35 heures, gagner un peu mieux notre vie, sourit-elle. Mon mari est malade, il ne travaille plus, je gère tout, je ramène le seul salaire à la maison. Je gagne 1 100 euros par mois, avec un loyer de 700 euros. On a élevé nos enfants avec ces miettes-là. » Tout au bout d’une vie de labeur, Emna veut relever la tête.
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Kramatorsk et Sloviansk sous la menace des bombes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
Margaux BennREPORTAGE - Ces deux grandes villes au cœur du Donbass ne sont plus à l’abri depuis que les troupes ennemies ont contraint au repli des combattants ukrainiens parfois sous-équipés.
Envoyée spéciale à Kramatorsk et Sloviansk
Au quatrième étage de l’immeuble, les traces rouges sur les marches et le mur sont épaisses, larges, nombreuses. Elles s’étendent comme de longs coups de brosse sur un canevas grêlé d’impacts, peignant le cheminement du corps. Vivant? Au gré des paliers, les traces deviennent des taches mêlées aux bris de verre. Il y en a moins sur les murs. Jusqu’au premier étage, il ou elle a dû se traîner dans la cage d’escalier. Puis, plus rien.
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Quelques heures plus tôt, vers une heure et demie du matin, des soldats russes ont pointé leur artillerie sur ce quartier résidentiel de Sloviansk, ont estimé viser juste, et ont fait feu. Dans cette ville située à une trentaine de kilomètres du front qui se rapproche chaque jour, les bombardements n’avaient encore tué personne depuis le début de la guerre.
Une fois que les Russes auront tout à fait pris la région de Louhansk, ils viendront ici
D’autres villes alentour, même plus éloignées des combats, étaient déjà en deuil. En ce 31 mai, pour la première fois ici, la guerre a tué trois personnes. Six autres ont été blessées. En bas de l’immeuble, un homme et une femme munis de seaux, les traits tirés et le regard vide, se relaient pour arroser un lit dont le matelas fume encore. Il trône là, absurde, dans la cour jonchée de débris, entre l’immeuble et la rue. Un lit d’enfant.
«Partir? Pour aller où?»
Dominant le chaos, un tricycle vert pomme semble regarder la scène depuis un balcon du bâtiment d’en face, guidon tourné vers les ruines. Ce jouet est la seule chose intacte et colorée sur la façade de béton. Sur l’asphalte, non loin, le cratère laissé par la bombe fait tout au plus deux mètres. Mais la déflagration a soufflé huit immeubles des deux côtés de la rue. Ils sont couverts d’impacts similaires, comme si un géant y avait vidé le chargeur d’une immense mitrailleuse. «C’était sans doute une bombe à sous-munitions», suppose Evgueni, un membre de la garde nationale. Juché sur un escabeau, le quadragénaire bourru fixe des planches en bois aux fenêtres brisées de l’appartement de ses parents, «pour décourager les voleurs». Depuis le début du conflit, Moscou fait usage de ces armes illégales, particulièrement meurtrières.
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Non loin, deux ouvriers torse nu, assis sur des tabourets, réparent un câble de fibre optique alors que la ville est privée d’eau et d’électricité. Un homme âgé pousse son vélo à travers les gravats. Que fait-il là? Le maire exhorte pourtant les habitants à fuir, et des convois d’évacuation sont organisés quotidiennement par la municipalité. «Partir? Pour aller où?», s’emporte le retraité. «Je n’ai pas d’argent pour payer un loyer ailleurs. Tout ce que je possède, c’est mon appartement et ce qu’il y a dedans.» Le maire de Sloviansk, Vadym Liakh, devenu chef de l’administration civilo-militaire depuis que la guerre a imposé la loi martiale, espère que la frappe meurtrière, «qui annonce l’horreur à suivre», encouragera les récalcitrants à partir. «À Sloviansk, nous sommes les prochains sur la liste. Une fois que les Russes auront tout à fait pris la région de Louhansk, ils viendront ici», assure-t-il dans son bureau, l’air épuisé, vêtu d’un t-shirt, entre deux appels téléphoniques.
Grand signe de croix
Dans le centre-ville, une cinquantaine de personnes attend depuis trois heures, devant les locaux du conseil municipal, de monter dans des autobus qui les amèneront à Dnipro. «Nous avons appelé le numéro gratuit mis en place par la mairie, et ils nous ont dit de venir à ce point de rendez-vous», explique Nella Vassilivna, 65 ans, accompagnée de son amie Tamara Ivanovna. Les deux grands-mères, assises sur le bitume au milieu de leurs sacs, dégustent des glaces en attendant le convoi. «Une partie de ma famille est russe, et l’autre est ukrainienne. Aujourd’hui, je me fais chasser d’Ukraine par les Russes. Pourquoi? Qu’est-ce que j’ai fait?», se lamente Nella, qui projette de se réfugier en Pologne, où l’attendent ses trois filles. Elle n’a pas le choix. Les Russes avancent, grignotent du territoire. Ils contrôlent presque toute la région voisine de Louhansk. Il y a trois jours, le ministère ukrainien de la Défense a annoncé que Moscou se préparait à concentrer son assaut sur Sloviansk. Les bombardements se font plus fréquents.
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Enfin, le convoi arrive. Trois autobus de ville, qui ont gardé sur leurs parebrises des panneaux prévenant du passage d’enfants. Valery, la soixantaine, est chauffeur depuis 38 ans. «Il faut de vrais professionnels pour conduire les convois. Et moi, j’en suis un!», déclare-t-il fièrement. «À chaque fois, c’est moi qui ouvre la route!» Tous les jours, il achemine des familles depuis des localités bombardées, y compris Lyssytchansk, la dernière ville de la province de Louhansk où les Russes n’ont pas encore pénétré. «C’est la première fois que j’ai l’impression de partir au combat au volant de mon autobus», confie-t-il.
L’armée russe, parmi ses innombrables crimes de guerre, n’hésite pas à cibler les convois humanitaires. La veille, un véhicule blindé évacuant des habitants de Lyssytchansk a été ciblé par une frappe, tuant un journaliste français. Alors que les passagers chargent leurs bagages en soute et montent dans les cars, une vieille dame, au loin, s’arrête. Trace un grand signe de croix dans les airs, bénit les voyageurs. Reprend son cabas à roulettes et s’en va dans la rue grise.
Je ne comprends pas. Jamais je n’aurais cru qu’on en arriverait là
Dans la région de Louhansk encore sous contrôle ukrainien - qui équivaut à présent à la seule ville de Lyssytchansk -, la police assure un rôle humanitaire. Retranché pour quelques heures à Bakhmout, entre deux missions à Lyssytchansk, le colonel Oleh Hryhorov a donné rendez-vous près d’un parc. Les bombardements alentour résonnent dans toute la ville. «Nous avons 150 policiers à Lyssytchansk qui s’occupent de livrer de la nourriture et des médicaments à la population. Ils savent où sont les abris. Ils escortent aussi les habitants qui veulent partir jusqu’à des points de rendez-vous», détaille le responsable de la police de Louhansk. Jusqu’à présent, ses hommes ont évacué 37.000 personnes de la région. 10 agents ont été tués et 37 gravement blessés. «Sans parler de ceux qui ont subi des contusions à cause de l’onde de choc des obus, ou ceux qui sont si profondément traumatisés qu’ils ont, en quelque sorte, perdu la vie pour le restant de leurs jours», indique cet ancien chef de la police criminelle. Aujourd’hui, les policiers ont stoppé leurs évacuations. «Nous estimons que les quelque 15.000 personnes qui restent encore à Lyssytchansk ne veulent pas partir», conclut Oleh Hryhorov.
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«J’ai le coeur brisé»
Dans une autre rue de Bakhmout, Oleg, 49 ans, garde un entrepôt comme chaque jour depuis 2007. «Comme le disent nos aînés: la mort, ça n’arrive qu’une fois. Autant que ce soit chez soi», lance cet homme imposant, vissé sur une chaise qui, par contraste, semble minuscule. Son épouse et leurs filles avaient fui à Dnipro mais, faute d’argent pour payer les loyers là-bas, elles viennent tout juste de rentrer.
Oleg espère seulement que «lorsqu’ils entreront dans Bakhmout, les Russes ne commettront pas de crimes comme ils l’ont fait ailleurs.» Alors qu’un peu plus tôt, il plaisantait en évoquant ses groupes de heavy metal favoris et son goût pour le look des «bikers», il s’effondre tout d’un coup. «Je ne comprends pas. Jamais je n’aurais cru qu’on en arriverait là», souffle cet ancien ouvrier qui a travaillé de l’autre côté de la frontière. «Les Russes, ce sont nos amis. Dans la Bible, il est écrit que le jour où les frères livreront leurs frères à la mort et les pères leurs enfants, ce sera l’apocalypse. Sans raison, les Russes détruisent tout et j’attends le jugement dernier.» Des larmes coulent sur ses joues. «J’ai le cœur brisé», explique-t-il. Sur le chemin du retour, en direction de Kramatorsk, une épaisse fumée blanche s’élève à une dizaine de mètres de la route. Un missile vient tout juste de s’y abattre.
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À l’hôpital de Kramatorsk, juste au sud de Sloviansk, Roman tremble encore. Allongé sur une civière à l’arrière d’une ambulance, le jeune homme de 28 ans est l’un des six blessés de l’attaque de Sloviansk. Son beau-frère, l’un des morts. «Nous regardions la télévision dans mon salon. Soudain… Je ne sais pas. Je ne saurais pas décrire», bégaie-t-il, les yeux écarquillés, froissant dans ses poings la couverture de survie. «Sacha était assis plus près de la fenêtre, alors les éclats de verre l’ont tué. Après, j’ai vu que dehors, tout était détruit. Même les arbres.»
Roman logeait au cinquième étage de l’immeuble à la cage d’escalier muée en scène de crime. Gravement blessé à la jambe, on lui a dispensé ici les premiers secours et il va être conduit à Dnipro, plus éloignée du front, pour y poursuivre son traitement. Il demande un téléphone pour appeler sa sœur, veuve depuis quelques heures. Elle ne répond pas. À Sloviansk, le réseau téléphonique est faible. «Je voudrais juste qu’elle sache que je suis vivant», sanglote-t-il.
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Juste avant le début de l’invasion russe, le 24 février, l’hôpital de Kramatorsk, le plus grand de la région de Donetsk, avait commencé des travaux de réfection. Sur les 65 lits normalement disponibles en traumatologie, seuls 30 sont utilisables. «Certains bâtiments sont en travaux, donc il faut faire avec ce qu’on a: c’est-à-dire, en quelque sorte, un demi-hôpital», regrette Olexei Victorovitch, le directeur de l’établissement. Après qu’un missile s’est abattu sur la gare de la ville le 8 avril dernier, tuant une cinquantaine de personnes, «nous avons décidé que nous ne nous occuperions que des soins d’urgence et acheminerions les blessés stabilisés à Dnipro, pour éviter que l’hôpital soit saturé en cas d’afflux massif de victimes», explique-t-il. Il accueille aussi des soldats blessés au front, pour seconder l’hôpital militaire de la ville.
«C’est la mort partout»
Dans le couloir, quatre soldats- trois hommes et une femme - attendent, mutiques, sur des bancs en bois. L’un d’eux, la vingtaine, les yeux humides, se frotte les mains, le visage, sans avoir l’air de s’en rendre compte. Parfois, il se raidit un peu, lève le menton, peut-être pour sortir la tête d’un tourbillon de pensées noires, mais jamais très longtemps. Après quelques secondes, son dos se courbe à nouveau, son visage retombe dans ses mains. «Madame Natalia» va bientôt recevoir, un à un, les membres du petit groupe. La psychologue s’est portée volontaire pour traiter les soldats qui passent à Kramatorsk avant de repartir au front. «Pour l’instant, il n’y a pas grand-chose que je puisse faire pour eux», avoue la quadragénaire blonde, dont l’épaisse couche de fond de teint ne parvient pas à camoufler les cernes. «Après la guerre, quand ils auront le temps de suivre une vraie thérapie sans que celle-ci soit interrompue par de nouvelles missions, il faudra reconstruire les âmes comme on rebâtira les maisons.»
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Derrière le bâtiment, Ivan fume à l’ombre d’un arbre. À 22 ans, il fait partie d’une équipe qui accompagne des convois d’évacuation de soldats blessés au front. «Il y a environ deux semaines, j’ai reçu l’ordre d’aller vers Sosnova, en plein dans les combats, pour évacuer un habitant. Ce n’est pas dans nos habitudes de récupérer les civils, mais je ne discute pas les ordres. Nous sommes partis en Hummer, en pleine nuit, feux éteints et sans téléphone pour ne pas être repérés. Alors que nous arrivions près du point d’extraction, nos hommes sur place ne répondaient pas à mes appels radio. Sur place, j’ai ouvert la portière… Et là, BOUM! Des tirs de mortiers. Je suis devenu tout bête et complètement sourd, un pied en dehors du véhicule et un pied dedans. Je n’ai pas vu ni entendu mes camarades se jeter à terre et me hurler que d’autres obus arrivaient. Boum! Boum! Boum! Il y a eu dix coups. Un obus est tombé à dix mètres. C’est ce qui m’a fait tomber par terre car moi, je n’arrivais plus à bouger.» Ivan tire une bouffée de sa cigarette. «On a profité de quelques secondes d’accalmie pour fouiller la seule maison des environs, mais elle était vide. On ne savait pas où était le civil. Puis, on a aperçu un bâtiment non loin et on s’y est réfugié. Là, on a trouvé une équipe de reconnaissance. Des gars à nous, pas des Russes. Mais ça veut dire qu’on était au point zéro, à deux pas de l’ennemi. Il pleuvait à verse. Les obus continuaient aussi de pleuvoir. Au bout d’un moment, on a décidé de partir avant que le véhicule ne soit trop détruit. On n’a jamais trouvé le civil mais, sur la route du retour, on a embarqué des soldats blessés.»
Dans un autre quartier de Kramatorsk, Volodymyr, qui n’a pas souhaité que son vrai nom soit publié, raccroche son téléphone et allume lui aussi une cigarette. «Je viens d’apprendre qu’un de mes amis a été tué», lâche-t-il. «Ce n’était qu’une question de temps. Si ça continue, on va tous y passer.» Là-bas, sur le front, «c’est la mort partout», témoigne ce membre de la Défense territoriale, constituée de volontaires civils. Venu se reposer quelques heures dans un appartement prêté par des bénévoles, il charge son téléphone portable et fait une lessive avant de repartir au front où il emportera quelques vivres. Dans le salon en désordre, des treillis, des armes et des sacs gisent pêle-mêle. Quelques t-shirts sèchent sur un sapin de Noël transformé en étendoir.
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Originaires de Lviv, à l’ouest du pays, lui et ses camarades ont été envoyés sur l’une des positions les plus dangereuses du Donbass, tout près de Severodonetsk. «On a suivi une formation d’un jour et demi. Chacun a reçu un fusil automatique AK-74, un pull et un pantalon militaires. Et hop, débrouillez-vous , fulmine-t-il. Heureusement, avant la guerre, je m’exerçais déjà au tir sportif ; et quand on m’a envoyé au front, j’avais les moyens financiers de m’acheter une seconde arme et un bon gilet pare-balles», continue le trentenaire. «Mais 90 % des membres de mon bataillon sont des informaticiens, des boulangers, des journalistes qui n’avaient jamais tiré de leur vie. Quand on s’est enrôlés, le travail de la Défense territoriale était de garder les checkpoints les moins exposés ou bien d’assurer un soutien logistique.»
Le combattant s’emporte contre ce qu’il considère comme la «stratégie mortifère» de son gouvernement: «Le 3 mai, une loi a été passée selon laquelle les membres de la Défense territoriale, peuvent être envoyés au front. Des instituteurs, des ados de 18 ans, des vieillards sans aucune expérience militaire font office de chair à canon!» Le jeune homme boit une gorgée de café, tente de se calmer, mais les mots se bousculent dans sa bouche. «Vous ne vous imaginez pas ce que c’est là-bas: on est entre les tirs croisés d’artillerie russes et ukrainiens. Les obus volent sans cesse juste au-dessus de nos têtes, et tombent parfois sur nous. Et face aux chars russes, nous, on n’a que nos fusils!» À part les armes automatiques, son unité n’est équipée que de deux mitrailleuses et deux mortiers, regrette-t-il.
«Ensuite, ce sera au tour de Donetsk»
Plusieurs membres de la Défense territoriale auraient fait remonter leur situation à l’état-major de l’armée régulière et «aux responsables à Kiev», en vain. «Récemment, des bataillons de la Défense territoriale qui se faisaient encercler et pilonner sans pouvoir répliquer se sont repliés. Les chefs militaires de l’armée les ont conspués et accusés de contrevenir aux ordres. Certains se sont résolus à repartir au combat, car ils ne supportaient pas qu’on dise qu’ils n’étaient pas patriotes, rapporte Volodymyr. Pourtant, après 100 jours de guerre, un grand nombre d’éléments de la Défense territoriale n’ont plus leur place au milieu des combats, estime-t-il. Certains, qui ont entendu le vacarme de l’artillerie pour la première fois de leur vie et qui ont vu des amis mourir avant même d’avoir eu le temps de tirer une balle, sont traumatisés. Je connais des gens qui ne peuvent pas empêcher leurs mains de trembler.»
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Cent jours après le début de l’invasion, Moscou tente de faire oublier les revers subis à Kiev et Kharkiv en s’emparant du Donbass. La région de Louhansk est quasiment sous leur coupe: seule la ville de Lyssytchansk leur échappe. «Ensuite, ce sera au tour de Donetsk», la seconde région du Donbass, prévient Olexandre Struk Sergueïevitch, le maire de Severodonetsk, le centre administratif de la région de Louhansk. Rencontré derrière un magasin désaffecté à Kramatorsk, il dit avoir fui la capitale de Louhansk avec les ordinateurs et autres documents sensibles quand les Russes sont entrés dans la ville.
«Là-bas, c’est un carnage. Nos soldats combattent dans les rues pour défendre notre honneur, mais la ville va tomber. Il faut tout faire pour sauver Lyssytchansk, ainsi que la région de Donetsk», plaide-t-il. Depuis son bureau de fortune, qu’il partage avec une organisation humanitaire dans la ville de Bakhmout, il tente de suivre l’évolution de la situation de sa ville. «La plupart des bâtiments sont en ruines, comme à Marioupol. Comme si les Russes voulaient nous effacer. Dans l’hôpital, il y a quatre patients impossibles à déplacer, qui ont une maladie chronique. L’équipe médicale et les patients sont retranchés dans un espace transformé en bunker.»
Impossible de connaître avec exactitude la situation: «Il n’y a plus d’électricité ni de réseau téléphonique. Nous communiquons grâce au réseau Starlink, lorsque nous le pouvons. Mais c’est essentiellement un trou noir.» L’édile assure, pourtant, que rien n’est perdu: «Les Russes sont vexés de s’être couverts de honte lors des premiers assauts sur les deux grandes villes du pays. Mais ils ne sont pas imbattables. Nous, nous avons le courage. Ce qui nous manque, ce sont les armes lourdes. Grâce à elles, nous pourrions rapidement gagner.»
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Ukraine : Macky Sall s'entretient avec Poutine au nom de l'Afrique, "victime" du conflit
Publié le : 03/06/2022 - 14:02Modifié le : 03/06/2022 - 16:21
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Stéphanie ANTOINE
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Le président sénégalais Macky Sall, également président de l'Union africaine, s'est entretenu vendredi avec son homologue russe, Vladimir Poutine, à Sotchi. Sur fond de crainte de crise alimentaire, il lui a demandé de "prendre conscience" que les pays africains sont "des victimes" de la guerre en Ukraine.
Le président de l'Union africaine et du Sénégal Macky Sall a demandé, vendredi 3 mai, à Vladimir Poutine de "prendre conscience" que les pays africains étaient "des victimes" du conflit en Ukraine, sur fond de crainte de crise alimentaire mondiale.
"Je suis venu vous voir pour vous demander de prendre conscience que nos pays (...) sont des victimes de cette crise au plan économique", a-t-il déclaré au début de leur rencontre à Sotchi, dans le sud de la Russie.
L'ONU craint "un ouragan de famines", essentiellement dans des pays africains qui importaient plus de la moitié de leur blé d'Ukraine ou de Russie, d'autant que plus aucun navire ne peut sortir des ports d'Ukraine en raison du conflit.
Macky Sall a rappelé à Vladimir Poutine que les États africains pâtissaient des conséquences de l'offensive russe contre l'Ukraine alors que "la majorité des pays africains a évité de condamner la Russie" lors de deux votes de l'ONU, et qu'avec "l'Asie, le Moyen-Orient ainsi que l'Amérique latine, une bonne partie de l'humanité" a préféré se tenir à l'écart du conflit.
Les exportations russes de céréales et d'engrais à l'arrêt
Macky Sall a relevé que les tensions alimentaires provoquées par le conflit ont été aggravées par les sanctions occidentales qui affectent la chaîne logistique, commerciale et financière de la Russie.
Il a donc appelé à ce que le secteur alimentaire soit préservées "hors des sanctions" imposées par les Occidentaux en représailles de l'offensive militaire russe.
"Les sanctions contre la Russie ont entrainé plus de gravité, nous n'avons plus accès aux céréales venant de Russie, mais surtout aux engrais", a relevé le président sénégalais
"Cela crée vraiment de sérieuses menaces sur la sécurité alimentaire du continent", a-t-il souligné.
Vladimir Poutine, de son côté, n'a pas abordé ce thème dans la partie publique de la rencontre.
Il a souligné le "soutien" de l'Union soviétique aux pays africains "dans la lutte contre la colonisation" et vanté le développement des relations russo-africaines.
Macky Sall est en Russie sur fond de craintes de crise alimentaire mondiale, l'offensive russe en Ukraine ayant paralysé les exportations alimentaires de ces deux géants de l'agriculture.
Cela a entraîné une flambée des cours des céréales et des huiles, dont les prix ont dépassé ceux des printemps arabes de 2011 et des émeutes de la faim de 2008.
Plus tôt, le Kremlin avait indiqué que Vladimir Poutine voulait profiter de cette rencontre pour "donner une explication complète de sa vision de la situation concernant les céréales ukrainiennes".
Selon lui, seules l'Ukraine et les Occidentaux sont responsables de la crise alimentaire qui se dessine.
Avec AFP
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GUERRE EN UKRAINE
Le président de l'Union africaine, Macky Sall, va s'entretenir avec Vladimir Poutine en Russie
LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Macky Sall en Russie pour demander au nom de l'Afrique la "libération" des stocks de céréales
LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Réfugiés africains d'Ukraine : une solidarité européenne à double vitesse ?
Le Figaro
L'Union européenne pourrait conclure un accord sur le chargeur universel le 7 juin
Tom KerkourAttendue depuis des années, la directive contraindra les constructeurs à prévoir un câble et un port de charge compatibles pour tous les smartphones, les ordinateurs portables, les consoles et autres tablettes.
Ouvert depuis plus de dix ans, le débat sur le chargeur universel approche de son terme. Selon les informations de l'agence Reuters, le Parlement et le Conseil de l'Union européenne devraient s'accorder sur la mise en place d'un chargeur universel le 7 juin prochain.
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La directive prévoit de contraindre les constructeurs d'appareils électroniques à installer le même port de chargement pour chaque smartphone, tablette, console ou paire d'écouteurs, mais aussi pour tous les ordinateurs portables. La mesure obligerait par exemple le géant Apple à utiliser l'USB C sur tous ses objets, au lieu de sa technologie personnelle Lightning.
Confort et écologie
L'enjeu premier affiché en septembre 2021 par le Commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton était le confort de l'utilisateur. Avec le chargeur unique, il n'aura pas besoin de se balader avec une connectique différente pour chaque appareil. Il s'évitera au passage de devoir racheter à chaque fois des équipements différents. Selon une étude de la Commission, les consommateurs européens économiseront avec cette mesure jusqu'à 250 millions d'euros par an.
Le second objectif de Bruxelles est d'ordre écologique. La Commission veut laisser au consommateur le choix entre acheter un téléphone avec ou sans son chargeur. Plusieurs constructeurs de téléphone se sont déjà engagés à le faire pour des raisons environnementales, il s'agit désormais d'harmoniser les pratiques. En vidant les boîtes, les déchets électroniques pourraient être réduits de 980 tonnes et les émissions de CO2 de 180 000 tonnes.
Si un accord est bien validé lors du trilogue le 7 juin prochain, il faudra attendre ensuite que la directive soit transposée dans chaque État membre. Une période qui laissera le temps aux industriels de se plier à la décision de l'Europe.
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WhatsApp pourrait bientôt ne plus fonctionner sur votre téléphone
Le service de messagerie ne sera plus accessible sur certains appareils trop anciens à partir du 31 mai.
France24 - Monde
En direct : au 100e jour de l'invasion de l'Ukraine, Zelensky se dit certain de sa victoire
Publié le : 03/06/2022 - 06:45Modifié le : 03/06/2022 - 15:53
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Marc PAUPE
La guerre en Ukraine entre vendredi dans sa centième journée. Les combats sont de plus intenses dans la région du Donbass, dans l'est du pays, et autour de sa ville stratégique de Severodonetsk. Suivez notre direct.
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15 h 30 : l'Afrique est "victime" du conflit en Ukraine, affirme Macky Sall à Poutine
Le président sénégalais et président de l'Union africaine, Macky Sall, s'est rendu vendredi à Sotchi, dans le sud de la Russie, pour insister auprès de Vladimir Poutine de "prendre conscience" que les pays africains sont "des victimes" du conflit, sur fond de crainte de crise alimentaire mondiale.
"Je suis venu vous voir pour vous demander de prendre conscience que nos pays (...) sont des victimes de cette crise au plan économique", a-t-il déclaré au début de leur rencontre, appelant également à ce que le secteur alimentaire soit "hors des sanctions" imposées par les Occidentaux en représailles de l'offensive militaire russe.
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15 h 13 : l'UE bannit la majeure partie du pétrole russe dans les six mois avec l'entée en vigueur du 6e train de sanctions
L'Union européenne a banni la majeure partie des importations de pétrole russe avec un embargo dans les six mois, dans son 6e paquet de sanctions contre Moscou afin de tarir le financement de la guerre contre l'Ukraine, après des négociations ardues en raison de la pression de la Hongrie.
Elle élargit aussi sa liste noire à une soixantaine de personnalités dont l'ex-gymnaste russe Alina Kabaeva, selon les sanctions publiées au journal officiel de l'UE. Visée pour son rôle dans "la propagande" du Kremlin, des médias lui prêtent une relation avec le président russe Vladimir Poutine que ce dernier a démentie.
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14 h 35 : intenses négociations aux Nations unies pour rouvrir les ports de la mer Noire
Les Nations unies mènent d'intenses et discrètes négociations pour libérer des dizaines de millions de tonnes de céréales ukrainiennes et empêcher une crise alimentaire mondiale, a confirmé le coordinateur de l'ONU en Ukraine, faisant part d'un optimisme très prudent.
Ces négociations sont menées notamment par le Britannique Martin Griffith, secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires, et la costaricienne Rebeca Grynspan, à la tête de la Cnuced, organe des Nations unies chargé du commerce et du développement, a révélé Amin Awad, aux journalistes à Genève, lors d'un point de presse régulier en ligne. L'ONU est jusqu'à présent restée extrêmement discrète sur ces efforts.
"Il y a beaucoup de navettes entre Moscou et d'autres pays qui sont inquiets, mais je ne pense pas qu'il y ait une solution qui émerge très clairement pour le moment", a-t-il dit.
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13 h 35 : Macron sommé de se rendre en Ukraine
Les Premiers ministres britannique, canadien, portugais, le chef de la diplomatie américaine, le président polonais et ceux des pays baltes... Tous ont visité l'Ukraine, mais pas Emmanuel Macron, pourtant à la tête de l'Union européenne, qui, malgré la pression, dit ne vouloir s'y rendre qu'"en temps utile".
Mardi, le chef de l'État français était encore questionné sur le sujet. "J'ai toujours eu la même réponse", a-t-il réagi. "En temps utile, dans les conditions utiles, je ferai ce déplacement."
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13 h 14 : Macky Sall demande à Poutine de "prendre conscience" que les pays africains sont "victimes" du conflit
Le président russe, Vladimir Poutine, donnera dans la journée à son homologue sénégalais Macky Sall, lors d'une rencontre à Sotchi (Russie), "une explication complète de sa vision concernant les céréales" bloquées dans les ports ukrainiens, a indiqué le Kremlin.
De son côté, Macky Sall demande à Vladimir Poutine de "prendre conscience" que les pays africains sont "victimes" du conflit.
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12 h 49 : Moscou affirme avoir atteint "certains résultats" en 100 jours
Le Kremlin a estimé avoir rempli "certains" de ses objectifs après 100 jours d'offensive contre l'Ukraine, jugeant que de "nombreuses localités" avaient été "libérées", permettant aux populations un retour à "une vie pacifique". "Ce travail va se poursuivre, jusqu'à ce que tous les objectifs de l'opération militaire spéciale soient remplis", a dit à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
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12 h 27 : un ancien Premier ministre de Poutine opposé à la guerre annonce s'être exilé
Mikhaïl Kassianov, le premier Premier ministre du président russe Vladimir Poutine, passé depuis lors à l'opposition, a annoncé être à l'étranger, alors qu'il s'était prononcé contre le conflit en Ukraine. "J'espère que c'est pour peu de temps", a-t-il écrit à l'AFP dans un message, confirmant des informations de médias russes.
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12 h 08 : "la victoire sera nôtre", assure Volodymyr Zelensky
Dans une courte vidéo de 36 secondes, se filmant devant le bâtiment de l'administration présidentielle à Kiev aux côtés notamment de son Premier ministre, Denys Chmygal, et du chef du parti présentiel, David Arakhamia, diffusée sur Instagram, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que "la victoire sera nôtre". Et de poursuivre, "les représentants de l'État sont ici, défendant l'Ukraine depuis cent jours"
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11 h 49 : Moscou convoque les responsables de la presse américaine en Russie
Les chefs de bureaux de tous les médias américains implantés en Russie ont été invités à se présenter lundi au centre de presse du ministère russe des Affaires étrangères, a annoncé la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.
Selon cette dernière, ils seront alors tenus informés "des conséquences du comportement hostile des États-Unis". "Si le travail des médias russes ne revient pas à la normale aux États-Unis, les mesures les plus strictes seront inévitablement instaurées", a-t-elle menacé.
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11 h 41 : l'Ukraine "avance" vers "la famille européenne", selon son Premier ministre
L'Ukraine "avance" vers "la famille européenne", alors que la Russie elle "se rapproche d'une vie derrière le 'rideau de fer'", a assuré le Premier ministre ukrainien, Denys Chmygal, dans un message sur Telegram.
La Russie "se rapproche de la vie derrière le rideau de fer et de l'isolement du monde développé", a-t-il fustigé. Notre destin n'est que la liberté", a-t-il précisé, affirmant que "l'Ukraine gagnera sans aucun doute" la guerre face au voisin russe.
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10 h 27 : la guerre en Ukraine "n'aura pas de vainqueur", selon l'ONU
"Cette guerre n'a et n'aura pas de vainqueur", a affirmé Amin Awad, coordinateur de l'ONU en Ukraine, dans un communiqué publié au 100e jour de l'invasion russe. "Nous avons besoin de paix. La guerre doit cesser", a-t-il exhorté, alors que les négociations entre Kiev et Moscou sont au point mort depuis plusieurs semaines.
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9 h 50 : "Les forces ukrainiennes sont en difficultés dans le Donbass"
Severodonetsk, capitale administrative de la région, est "occupée à 80 %" par les forces russes et les combats font rage dans les rues, selon le gouverneur de la région de Louhansk, Serguiï Gaïdaï, comme l'explique notre correspondant en Ukraine, Gulliver Cragg.
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8 h 30 : "Il faut se préparer à une guerre d'usure"
Alors que les forces russes contrôlent actuellement "environ 20 %" du territoire ukrainien, soit près de 125 000 km2, selon le président Volodymyr Zelensky, les forces sont en difficulté pour contrer l'armée russe qui s'est concentrée dans le Donbass.
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7 h 09 : des soldats étrangers venus prêter main forte à l'Ukraine
De nombreux volontaires étrangers sont partis combattre en Ukraine. Au début de l'invasion russe, Kiev avait publiquement lancé un appel. S'il est difficile d'évaluer leur nombre réel, ces volontaires sont bien présents sur les lignes de front. France 24 a rencontré un groupe de combattants dans l'est du pays.
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7 h 05 : la pénurie de médicaments sévit en Russie
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7 h 00 : peu de risque de pénurie de carburant pour cet été
Si l'Agence internationale de l'énergie (AIE) évoque le risque de "pénuries" en Europe, les professionnels français comme le gouvernement se montrent rassurants sur l'approvisionnement cet été.
"Lorsque la saison des vacances débutera en Europe et aux États-Unis, la demande en carburant augmentera. Il pourrait alors y avoir des pénuries : par exemple de diesel, d'essence ou de kérosène, surtout en Europe", a déclaré au Spiegel le directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Fatih Birol.
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6 h 45 : Belgrade renforce ses liens avec Moscou via le gaz
Au moment où les Européens tentent d'isoler la Russie et de se sevrer tant bien que mal de ses énergies fossiles, la Serbie resserre ses relations avec Moscou au moyen d'un accord sur le gaz russe.
Le pays des Balkans a obtenu un accord "très favorable" pour la fourniture de gaz russe pendant trois ans, a annoncé le président serbe Aleksandar Vucic après un échange téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine dimanche.
La Serbie est candidate à l'entrée dans l'Union européenne depuis dix ans, mais maintient des liens étroits avec le Kremlin. Si Belgrade a condamné à l'ONU l'invasion de l'Ukraine par la Russie fin février, elle refuse de s'aligner sur les sanctions contre Moscou.
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6 h 30 : le confit en Ukraine entre dans son 100e jour
L'invasion de l'Ukraine par la Russie atteint vendredi son 100e jour, une offensive qui a permis à Moscou de s'emparer de 20 % du territoire ukrainien et qui se concentre sur la région du Donbass (est) et sa ville stratégique de Severodonetsk.
"Nous avons rencontré quelques succès dans la bataille pour Severodonetsk. Mais il est encore trop tôt. C'est la zone la plus difficile actuellement", a indiqué jeudi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky, évoquant une situation similaire aux alentours notamment à Lyssytchansk et à Bakhmout. Concernant la région du Donbass dans son ensemble, il a indiqué que la situation n'avait pas "changé de manière significative dans la journée".
Avec AFP
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GUERRE EN UKRAINE
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Le Figaro
Guerre ouverte entre les magistrats et Dupond-Moretti
Paule GonzalèsDÉCRYPTAGE - La reconduction du garde des Sceaux dans le gouvernement suscite inquiétudes et amertume dans ce corps, qui, depuis un quinquennat déjà, s’estime maltraité.
Un amer paradoxe. Éric Dupond-Moretti, garde des Sceaux, peut remercier la haute magistrature d’avoir entraîné, in fine, sa reconduction Place Vendôme. Il la doit au bras de fer audacieux que les deux plus hauts magistrats de l’ordre judiciaire, Chantal Arens, première présidente, et François Molins, procureur général près la Cour de cassation, ont entamé avec l’exécutif.
Invités comme il se doit à l’investiture d’Emmanuel Macron, le 7 mai - rares personnalités placées -, ils ont dérogé à l’appel. Un manquement républicain dû à une invitation tardive, alors que les hauts magistrats étaient pris par d’autres obligations. «Oui, ils ont reçu leur invitation vingt-quatre heures avant. Mais comme tous les invités, confirme sèchement une habituée du protocole élyséen. Ils auraient au moins pu se faire représenter…»
«Pourquoi lui?»
Trois jours plus tard, alors que roulent les tractations pour la constitution d’un nouveau gouvernement, tombe le réquisitoire définitif du parquet général près la Cour de cassation, favorable au renvoi d’Éric Dupond-Moretti devant la Cour de justice de la République (CJR). Cette concomitance sonne comme une nouvelle provocation, qui aurait pesé dans la décision d’Emmanuel Macron de reconduire son ministre. «Rien ne pressait. Les armoires de la justice débordent de dossiers en attente de réquisitoires définitifs», souligne-t-on en haut lieu.
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À l’annonce de sa nomination, sur les boucles WhatsApp des magistrats, on promet «de se serrer les coudes».«Pourquoi lui? Pour quoi faire ?», s’interroge un président de grande juridiction. Loin des ors de la République, du haut en bas de l’échelle judiciaire, tous ont les yeux braqués sur l’état de la justice, qui se dégrade alors qu’aucun programme défini n’a été annoncé pour le quinquennat. Il repose sur la publication, toujours attendue, des conclusions des états généraux de la justice, qui doivent proposer une réforme en profondeur de l’institution.
Elle est aussi malade que l’hôpital», rappelle les magistrats confrontés aux stocks qui s’accumulent, à une déréliction générale. Qu’il s’agisse des conditions de travail, mais aussi du besoin urgent de recrutement de magistrats et de greffiers. Nombre d’entre eux voient se profiler avec angoisse la future grande réforme du 1er janvier 2023: la généralisation des cours criminelles départementales, enjeu d’organisation monstre pour la justice.
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Signe des temps, mercredi, le président du tribunal judiciaire de Bayonne a renvoyé toute l’audience correctionnelle de la matinée pour se plaindre de l’absence de moyens. «Avec cette nomination, on veut nous punir, comme si tous les matins on rêvait de s’emplafonner des politiques. Mais notre quotidien ce sont des tonnes de dossiers à écluser. Les urgences ce sont les outils informatiques et le parc pénitentiaire», s’exaspère cette jeune juge du sud de la France, alors que le contrôleur des lieux de privation de liberté vient de publier un rapport dramatique sur la surpopulation carcérale en France.
Contact définitivement rompu
À l’été 2020, la nomination d’Éric Dupond-Moretti avait déclenché l’ire des magistrats, horrifiés d’avoir comme ministre un homme qui, quand il était avocat pénaliste, n’avait cessé de dénoncer les dérives d’un corps qu’il n’a jamais ménagé. Durant les premiers mois de sa mandature, peu enclin à se renier, le nouveau garde des Sceaux multiplie les petites phrases assassines, tarde à recevoir les syndicats de magistrats ulcérés et ignore durant de trop longues semaines leurs demandes de déport des dossiers qu’il a eu à connaître. Il poursuit également les procédures d’inspection mais aussi disciplinaires - certes déjà engagées - contre des magistrats auxquels il a été confronté en tant qu’avocat.
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Puis le voici apparaissant en bras de chemise sur des posts Facebook, provocateur, pour railler «les pseudo-conflits d’intérêts dont (il est) accusé». Les tribunes se succèdent. Celle des chefs de la Cour de cassation, s’inquiétant d’un coin enfoncé dans l’indépendance de la justice, fait mouche. La rareté d’une telle prise de parole est comme un blanc-seing pour passer à la vitesse supérieure: les trois syndicats de magistrats portent plainte et adresse des signalements à la Cour de justice de la République.
La machine judiciaire s’emballe: les auditions se succèdent. Le 1er juillet 2021, la Chancellerie est perquisitionnée douze heures d’affilée ; un antique coffre-fort est ouvert à la meuleuse. Depuis, la légende court qu’Éric Dupond-Moretti a fait graver le nom de la magistrate instructrice sur l’objet martyrisé. Céline Parisot, présidente de l’Union syndicale des magistrats, dresse pour sa part un constat: En 2021, les poursuites disciplinaires contre les magistrats émanant du ministre ont doublé.»
Changement de braquet
Le contact est définitivement rompu. Plus jamais les syndicats ne verront leur ministre. Ni les hausses budgétaires spectaculaires, ni l’emploi de 1 000 «sucres rapides» ou assistants de justice, censés soulager les magistrats éreintés, n’y font. «Un assistant de justice pour neuf magistrats, ce n’est pas non plus le grand soir», fait remarquer Céline Parisot. Rares seront les fois où les grandes conférences de magistrats croiseront le ministre. Parfois cela se passe mal. Lors du mouvement des magistrats de décembre 2021, Éric Dupond-Moretti enfonce le clou: vous êtes nuls en management, lance-t-il en substance, à la face de tous ses parquetiers qu’il a réunis. La procureur de Versailles pouffe.
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Le ministre remonte les travées, les rangs se resserrent autour de la magistrate. C’est plutôt lui qui a un problème de management, car qu’est-ce qu’être ministre sinon être un meneur d’hommes et fédérer ses troupes pour mener un projet ?», interroge un chef de cour très respecté. De toute façon, il est comme Rachida Dati. Il n’écoute personne et ne supporte pas la contradiction», sourit un habitué de la Chancellerie. Il s’est mis hors jeu en refusant d’apparaître dans un certain nombre d’instances, en refusant le dialogue social qui fait partie de ses fonctions», note froidement Béatrice Brugère, présidente d’Unité magistrats.
Pour son deuxième mandat, Éric Dupond-Moretti a changé de braquet. Les syndicats et les conférences aussi: plus de déclaration à l’emporte-pièce. Mais, comme dans Le Rivage des Syrtes, chacun guette l’infinitésimal signal. Avec sagesse, le ministre vient de nommer comme directeur de cabinet Jean-Denis Combrexelle, ancien président du contentieux au Conseil d’État. Il est le pape du dialogue social, revendiquant «une double et vraie inclination pour le ministère du Travail et de la Justice».
Prêt à relever le gant, il est par ailleurs extrêmement apprécié des magistrats. «Un mail cocooning et bisounours nous a été envoyé», sourit un chef de juridiction. Il dissèque avec délectation les mots-clés: «Concertation, dialogue, coopérer, travailler ensemble», égrène-t-il amusé. «C’est du Combrexelle ou la nouvelle méthode de gouvernance de Macron .» «Enfin!», s’exclame Béatrice Brugère en nuançant aussitôt: «La lettre est adressée aux agents. Nous ne sommes pas des agents, mais des magistrats. Vous voyez, il ne nous connaît toujours pas.» Allez encore un petit effort, monsieur le ministre.
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France24 - Monde
Coups d’éclat, propositions et obstruction : des députés insoumis hyperactifs pendant cinq ans
Publié le : 03/06/2022 - 15:46
Romain BRUNET
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Les 17 députés de La France insoumise, élus en 2017, ont fait preuve d’une très grande activité à l’Assemblée nationale. Très rapidement, ils se sont faits remarquer par leur capacité à créer le buzz, mais aussi en bloquant certains textes du gouvernement.
Législatives 2022 © Studio graphique FMM
Une centaine de propositions de loi, plus de 60 propositions de résolution, plus de 60 000 amendements déposés, quatre commissions d’enquêtes et des milliers d’interventions dans l’hémicycle : malgré un effectif restreint, le groupe La France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale a fait preuve d’hyperactivité ces cinq dernières années.
En juin 2017, Jean-Luc Mélenchon, sénateur de l’Essonne pendant 18 ans, est le seul des 17 députés insoumis à connaître le Parlement. Si bien que l’inexpérience de ses collègues n’a pas manqué d’être raillée lors des premiers mois de la mandature. Aide-soignante avant son élection, Caroline Fiat a ainsi été surnommée par certains opposants "la députée Bac –2", tandis qu’Adrien Quatennens, auparavant conseiller clientèle entreprises pour EDF, s’est vu affubler du sobriquet "député call-center".
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Les moqueries ont toutefois rapidement cessé devant la volonté des députés LFI de se positionner tout au long du quinquennat d’Emmanuel Macron en opposition frontale à sa majorité présidentielle et de jouer pleinement leur rôle.
"Les députés LFI ont vraiment été très actifs, très présents et très investis dans leur rôle, aussi bien en commission que dans l’hémicycle, en effectuant un travail de fond sérieux", juge Olivier Rozenberg, professeur à Sciences-Po et spécialiste de la vie parlementaire.
"Notre objectif était simple : être premier opposant et premier proposant", résume la députée du Val-de-Marne Mathilde Panot, présidente du groupe LFI. "Nous voulions à la fois combattre le gouvernement en faisant entrer à l’Assemblée nationale les différentes luttes sociales du pays tout en veillant, à chaque fois, à proposer une autre vision en déclinant notre programme en propositions de loi, poursuit-elle. Nous sommes par exemple le seul groupe à avoir présenté un contre-budget tous les ans et un contre-plan de gestion du Covid."
"Notre parole a vocation à être entendue par le plus grand nombre"
Mais ce sont surtout les coups d’éclat des députés LFI qui ont marqué les esprits. Très tôt dans la législature, les Insoumis ont su profiter de la tribune médiatique offerte par le Palais-Bourbon pour faire parler d’eux. Alexis Corbière, député de Seine-Saint-Denis, interpellant le gouvernement sur la baisse des APL en sortant un panier de courses. Adrien Quatennens, député du Nord, encourageant les députés La République en marche à "s'insoumettre" lors de la révision du Code du travail. Ou encore François Ruffin, député de la Somme, portant le maillot d’un club de football amateur pour évoquer le financement du sport non professionnel. Autant de séquences qui ont créé le buzz, avec des vidéos largement partagées sur les réseaux sociaux.
"C’est vrai que certaines de nos interventions ont fait plusieurs millions de vues, ce qui était assez inédit dans l’histoire de l’Assemblée nationale, se réjouit Mathilde Panot. Nous partons du principe que la parole que nous portons dans l’hémicycle a vocation à être entendue par le plus grand nombre, donc vous ne nous entendrez jamais parler de l’amendement n° 6147 visant à supprimer l’alinéa 4 de l’article 2. Quand Alexis Corbière sort son panier de courses, notre but premier, c’est de ramener du réel dans les débats."
.@AQuatennens aux députés REM : "Soyez à la hauteur ! N'hésitez pas à vous insoumettre..." https://t.co/9vUOFDUQtY #CodeDuTravail #DirectAN pic.twitter.com/gNVh0LlnqE
July 10, 2017"Cette stratégie a été efficace puisqu’on en parle et qu’on s’en souvient, analyse Olivier Rozenberg. Mais surtout, cela a aussi été l’occasion de faire émerger, à côté de Jean-Luc Mélenchon, des nouvelles personnalités au sein de LFI qui n’auraient pas pu exister autrement. Le résultat au bout de cinq ans est donc plutôt bénéfique. Une relève a été formée."
.@Francois_Ruffin (La France insoumise) crée la polémique en portant un maillot de foot dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale >> https://t.co/Re7vu6fXpo #Football #DirectAN pic.twitter.com/AjjowtCqAy
December 7, 2017Les Insoumis ont également su tirer profit de leurs niches parlementaires, ces journées accordées aux groupes d’opposition pour qu'ils puissent fixer l’ordre du jour à l’Assemblée nationale – d'ordinaire établi par le gouvernement. Ces journées ont permis de mettre sur le devant de la scène des propositions de loi sur lesquelles le gouvernement n’était pas à l’aise : reconnaissance comme maladies professionnelles des pathologies psychiques résultant de l’épuisement professionnel, mise en place d’un récépissé dans le cadre d’un contrôle d’identité, interdiction du glyphosate, plafonnement des frais bancaires, élargissement du RSA aux jeunes de 18 à 25 ans ou encore création d’une taxe sur les profiteurs de crise.
"Tous ces textes ont été rejetés mais comme ils étaient populaires dans l’opinion, ils leur ont permis de prendre à défaut le gouvernement", explique Olivier Rozenberg.
La députée de Seine-Saint-Denis, Clémentine Autain, a toutefois réussi à faire voter, en janvier 2022, une résolution visant à reconnaître l’endométriose comme une affection longue durée (ALD). Deux jours après la présentation par le président de la République d’un plan lui étant consacré, ce sujet était au centre de l’attention médiatique. Il était donc très difficile pour la majorité présidentielle de voter contre cette reconnaissance, réclamée par les associations depuis plusieurs années.
"Bloquer les délibérations, ça pose question"
L’activité des députés insoumis a toutefois aussi été marquée par de nombreuses obstructions. Dans l’impossibilité de bloquer un projet de loi par le vote en raison de son infériorité numérique, le groupe LFI n’a pas hésité à multiplier les amendements et les rappels au règlement pour ralentir l’examen de certains textes.
Début 2020, la réforme des retraites a ainsi donné lieu au dépôt de 19 000 amendements par les seuls députés insoumis. "Nous allons assumer que nous faisons de l’obstruction, avait alors expliqué Jean-Luc Mélenchon sur BFMTV. Parce que, de la même manière qu’un syndicaliste fait grève pendant quarante-trois, quarante-cinq, cinquante jours et perd tout son salaire, les députés manqueraient à leur devoir s’ils n’utilisaient pas toutes les armes possibles pour retarder la décision finale qui pourrait s’imposer sans ça mécaniquement dans l’hémicycle. Si on laissait faire, en trois jours ils ont fini."
"Ils ont vraiment tout fait pour bloquer l’adoption de la réforme et pousser le gouvernement à utiliser le 49-3, pour ensuite dénoncer son utilisation et accuser le gouvernement de déni de démocratie. C’est un bon coup stratégique car c’est toujours mauvais pour le pouvoir d’utiliser le 49-3. Mais ils l’ont fait au prix d’une certaine contradiction avec ce que les insoumis disent du rôle que devrait tenir le Parlement. Bloquer les délibérations, ça pose question", souligne Olivier Rozenberg.
À tel point que la perspective de l’arrivée d’un très grand nombre de députés insoumis au Palais-Bourbon après les élections législatives (12 et 19 juin) donne des sueurs froides à la majorité présidentielle. "Les Insoumis sont dans une stratégie de bordélisation. (…) Il y a un risque de guérilla politique permanente sur le fond et sur la forme", prévient l’ancien président macroniste de l’Assemblée nationale, François de Rugy, dans un article publié le 16 mai par L’Opinion.
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D’autant que le statut de premier groupe d’opposition lui offre en principe la présidence de la commission des finances, autre sujet d’inquiétude de la majorité présidentielle sortante. "Les Insoumis pourraient en profiter pour enquêter à Bercy afin de mettre en avant tel ou tel problème de dépense publique ou pour connaître dans le détail le bilan de la suppression de l’ISF, détaille Olivier Rozenberg. Mais je n’y vois pas un risque de chienlit. C’est plutôt l’occasion de voir des choses importantes se passer au Parlement."
"C’est vrai qu’être 150 ou 200, ça change tout, car les votes où on nous écrase par le nombre, ça devient impossible. Et puis avoir la présidence de la commission des finances nous permettrait d’être des opposants à un niveau encore plus fort", convient Mathilde Panot. "Cela dit, reprend-elle, les Marcheurs ont raison d’avoir peur car nous ne souhaitons pas être le premier groupe d’opposition : nous voulons la majorité."
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Le Figaro
La Banque postale réussit son OPA sur CNP Assurances
La Banque Postale détenait déjà un peu plus de 85% du capital de CNP Assurances.
La Banque postale détient plus de 97% des actions de CNP Assurances à la clôture de l'OPA lancée le 2 mai, a annoncé l'Autorité des marchés (AMF) vendredi, ouvrant la voie à une sortie de la cote de l'assureur. «À la clôture de l'offre publique d'achat simplifiée, l'initiateur (La Banque postale, ndlr) détient (...) 97,67% du capital et 98,49% des droits de vote» de CNP Assurances, a indiqué l'AMF dans un communiqué.
Un prix de 20,90€ par action
La Banque postale s'est félicitée dans la foulée de ce résultat et a confirmé sa volonté de sortir l'assureur de la Bourse. La banque publique «va formuler dans les prochains jours une demande de mise en œuvre d'une procédure de retrait obligatoire auprès de l'AMF», détaille-t-elle. Cette opération présentée fin octobre est une étape capitale dans la constitution d'un grand pôle financier public sous l'égide de La Poste. L'offre publique d'achat (OPA) courait jusqu'au 31 mai mais le résultat n'a été rendu public que vendredi, du fait de l'intégration de l'ensemble des ordres. Le prix proposé aux actionnaires était de 20,90 euros par action, soit celui annoncé en octobre, moins un euro versé en avril au titre du dividende. La Banque Postale détenait déjà avant l'OPA un peu plus de 85% du capital de CNP Assurances. Elle ne cachait alors pas son ambition de sortir l'assureur de la cote une fois le seuil des 90% de détention franchi.
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La prise de contrôle de CNP Assurances «apporte davantage de simplicité sur le plan opérationnel et augmente le revenu du groupe», explique une source proche du dossier. La Banque postale n'a fait que monter au capital de CNP Assurances, en se portant notamment acquéreur mi-décembre de la participation de 16,1% du groupe BPCE. Au total, l'opération lui aura coûté 5,7 milliards d'euros.
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Après plus de 30 ans, McDonald's quitte définitivement la Russie
La chaîne de fast-food, qui compte environ 850 restaurants et 62.000 salariés dans le pays, a fait cette annonce ce lundi.
L’armée américaine remplace ses missiles
Le Pentagone a décidé de reconstituer ses stocks d’armements.
Voiture électrique à 100 euros par mois : le dispositif ne s'adressera «pas à tous les Français»
Le dispositif de location doit permettre aux ménages les plus modestes d'utiliser un véhicule moins polluant.
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Combi ouverte, robe à col montant : à New York, Kristen Stewart et Léa Seydoux scintillent autant qu'à Cannes
En opération séduction aux États-Unis pour la première du film Les Crimes du Futur, de David Cronenberg, les deux actrices ont joué des mêmes atouts stylistiques que sur la Riviera.
Un duo d'égéries hors pair. Kristen Stewart et Léa Seydoux se sont envolées pour New York, ce jeudi 2 juin. Une nouvelle étape de leur opération séduction destinée à promouvoir le film Les Crimes du Futur réalisé par David Cronenberg. À cette avant-première, d'autres invités prestigieux se sont joints au casting, à savoir deux fleurons du luxe français. Kristen Stewart en Chanel, Léa Seydoux en Louis Vuitton : le duo d’ambassadrices portait haut les couleurs des maisons qu’elles représentent.
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L’actrice américaine a opté pour une combinaison à sequins portée ouverte, qui laissait entrevoir la naissance de sa poitrine ainsi qu'un sautoir argent serti de diamants. Plus en retenue, Léa Seydoux, arborait, quant à elle, une robe noir d'inspiration "veste d’officier", par-dessus une chemise blanche à grand col. Le choix d'un noir profond et du scintillant semblant créer une harmonie entre leurs tenues.
Réédition Cannoise
Lors du Festival de Cannes, les deux actrices avaient signé une apparition dans des tenues très similaires. En combinaison de pilote en tweed rouge flamboyant Chanel, Kristen Stewart jouait les cavalières de Léa Seydoux, vêtue d’une tenue jouant sur le masculin féminin, lors du photocall du même film. Preuve qu'on ne change pas une équipe, et des looks, qui gagnent.
Le show Sharon Stone à Cannes : quand deux bellâtres lui enlèvent sa traîne au milieu du tapis rouge
La Planète marches. - Jour 6. Les photographes ont pu capturer de nombreuses personnalités sur les marches du Festival de Cannes, venues assister à la projection du film LesAmandiers, de Valeria Bruni-Tedeschi.
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À Cannes, la fille de François-Henri Pinault a joué la carte du sexy en robe ouverte sur le côté.
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Arborée par les plus grandes, la robe qui voile et dévoile est entrée dans l'histoire du Festival de Cannes.
Le Figaro
Dates, programme des festivités : tout ce qu'il faut savoir sur le Jubilé de la reine Elizabeth II
La souveraine fêtera ses 70 ans de règne du 2 au 5 juin. Des célébrations à grande échelle, durant lesquelles les Britanniques auront notamment accès à un toboggan géant.
Elle s'apprête à célébrer, du 2 au 5 juin, les 70 ans de son règne. Le jubilé de platine d'Elizabeth II devrait, à cette occasion, donner lieu à des festivités grandioses. Et les équipes de Sa Majesté n'ont pas lésiné sur les moyens d'éblouir leurs concitoyens, qui auront droit, pour l'occasion, à quatre jours fériés. En plus de la traditionnelle parade Trooping the Colour, organisée chaque année pour l'anniversaire de la souveraine, un toboggan géant, composé de quatre voies, sera installé à la Tour de Londres, avait révélé The Independent, le 21 février. Le grand public pourra ainsi se laisser glisser sur des tapis jusqu'à un océan fleuri, appelé le «Superbloom» et qui a été planté dans les douves du bâtiment en mars. Un parterre de 20 millions de fleurs imaginé par Historic Royal Palaces, une œuvre de charité entretenant les palais royaux à travers le Royaume-Uni. Par ailleurs, les Britanniques ont pu admirer les prestations scéniques de Tom Cruise, Helen Mirren et Damian Lewis durant le Royal Windsor Horse Show, retransmis le 15 mai sur ITV dans le cadre de l'émission «The Queen's Platinum Jubilee». Cette reconstitution historique, qui a réuni 1300 artistes et 500 chevaux, couvrait la période du règne d'Elizabeth I au couronnement d'Elizabeth II.
En vidéo, Elizabeth II tranche un gâteau à l'aide d'une épée
Un concert avec «les plus grands artistes de la planète»
Ce ne sont pas les seules animations prévues dans le cadre de ce jubilé de platine. Durant ces trois jours de festivités, les Britanniques pourront également assister à une messe organisée à la cathédrale Saint-Paul. Et, s'ils le désirent, partageront un repas entre voisins à l'occasion du Big Jubilee Lunch, qui enjoint les Anglais à organiser des fêtes de quartier, le 5 juin. La veille, la BBC diffusera également un concert en live, le «Platinum Party at the Palace», auquel participeront «certains des plus grands artistes» de la planète, dont les noms n'ont pas encore été révélés. La reine figurera, de son côté, parmi les spectateurs du Derby d'Epsom Downs, la prestigieuse course de chevaux qui se tiendra le 4 juin.
Dans la même journée sera organisé le spectacle du jubilé de platine, durant lequel officieront des militaires, plus de 6 000 bénévoles, artistes interprètes, travailleurs clés et 2 500 membres du public. Côté souvenirs, Buckingham Palace a dévoilé une collection de vin mousseux en édition limitée, imaginée en l'honneur de la reine. La Royal Mail (la poste britannique) a quant à elle créé huit timbres à l'effigie du monarque. Un événement qui promet d'être mémorable.
L'arrivée en carrosse, les facéties du prince Louis... les photos de la famille royale très investie pour le jubilé de la reine
Elizabeth II célèbre dès ce jeudi 2 juin son jubilé de platine. Elle est notamment apparue sur le balcon de Buckingham aux côtés d'autres membres de la famille royale, dans le cadre de la parade Trooping the Colour.
Elon Musk réagit (tardivement) au procès de Johnny Depp et Amber Heard
Alors qu'il avait refusé de témoigner, le milliardaire est sorti du silence, vendredi 27 mai, soit à la fin des confrontations.
Camille Vasquez, l'avocate et redoutable stratège médiatique de Johnny Depp
L'acteur a remporté, le mercredi 1er juin, son procès en diffamation contre Amber Heard. Et ce, en partie grâce à Camille Vasquez, membre essentielle de son équipe de défense et redoutable experte médiatique.
Le Figaro
À la découverte du nouveau sous-marin nucléaire d’attaque français, le Suffren, un concentré d’innovations
Gildas Des RoseauxINFOGRAPHIES - Le premier sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) français de nouvelle génération entre en service actif ce vendredi à Brest. Plus grand et plus lourd que ses prédécesseurs, il embarque plus d’armes mais moins de marins.
Les sous-marins de la classe Suffren sont des sous-marins nucléaires d’attaque (SNA). Ils ont pour mission de renforcer la composante navale de la dissuasion nucléaire au moins jusqu’en 2060, en remplacement des sous-marins de la classe Rubis, construits entre 1976 et 1990.
Des dimensions avantageuses
Côté dimensions, le Suffren surclasse son prédécesseur en tous points. Il mesure 99 mètres de long (76 mètres pour le Rubis), sur 8,8 de diamètre pour un poids en plongée de 5300 tonnes (contre 2600 tonnes pour le Rubis). Il aura une autonomie de 70 jours là où le Rubis tenait 45 jours en mer, et pourra emporter 50% d’armes en plus. Sa profondeur de plongée est supérieure à 350 mètres. Sa vitesse maximale théorique est supérieure à 23 nœuds en plongée (43 km/h environ).
Des équipements de haute technologie
Le Suffren est notamment équipé d’une barre en X dotée de 4 safrans, visibles à l’arrière de l’appareil. Un dispositif permettant d’améliorer sa manœuvrabilité et la tenue de l’immersion.
Une propulsion plus efficace
La propulsion du sous-marin est mise en œuvre par un réacteur nucléaire à eau pressurisée de 150 MW. La vapeur produite par le réacteur anime non seulement deux turbines qui entraînent directement l'hélice, mais aussi deux turbos alternateurs qui peuvent alimenter des moteurs électriques. Il gagne ainsi en efficacité énergétique et donc en autonomie, tout en restant très furtif, et ce même à plein régime.
Une capacité opérationnelle renforcée
Le nouveau sous-marin sera en outre doté d’un hangar de pont amovible qui servira de point de départ aux nageurs de combat. Un équipement dont disposaient les Américains et les Britanniques jusqu’à présent. Les Français, eux, devaient nager pour atteindre la terre.
Un arsenal augmenté
Contrairement aux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), le Suffren ne dispose pas de missiles nucléaires. Il embarque néanmoins une vingtaine d’armes. Parmi celles-ci, des missiles antinavires, des torpilles, des mines nouvelle génération et des missiles de croisière navals, qui peuvent être tirés à 1000 kilomètres de distance depuis le sous-marin immergé. Il pourra ainsi effectuer des frappes contre terre en tirant jusqu’à quatre missiles de croisière navals en une seule salve.
Un équipage féminisé
Enfin, la conduite centralisée et l’automatisation de nombreux équipements permettent d’optimiser l’équipage. Ainsi, le Suffren embarque 65 marins contre 70 pour ses prédécesseurs. Il offre également plus de confort et permet de féminiser l’équipage, puisque des chambres y sont aménagées pour pouvoir accueillir plusieurs femmes.
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Les Occidentaux divisés sur les buts de la guerre menée par l’Ukraine
DÉCRYPTAGE - En Europe, mais également aux États-Unis, les partisans d’une solution diplomatique s’opposent à ceux qui veulent seulement s’en remettre au sort des armes.
La reine Elizabeth II annule sa présence à la messe du jubilé vendredi
La reine a ressenti «un certain inconfort» au premier jour des festivités organisées pour ses 70 ans de règne, a annoncé jeudi le palais de Buckingham.
Regarder la vidéoGuerre en Ukraine: l'Église orthodoxe ukrainienne rompt avec le patriarche Kirill
La branche moscovite de l'Église orthodoxe ukrainienne a annoncé vendredi rompre avec la Russie en raison de l'offensive lancée par Vladimir Poutine et soutenue par Kirill.
L'Humanité
« On ne spécule pas dans le commerce équitable »
EntretienAlternative Le secteur, qui fête sa Quinzaine jusqu’à dimanche, a le vent en poupe et vient de franchir les 2 milliards d’euros de vente de ses produits. Sa déléguée générale, Julie Stoll, nous explique son contre-modèle propice à la lutte contre l’inflation.
Stéphane GuérardJulie Stoll Déléguée générale de Commerce équitable France
Toutes les filières alimentaires peinent face à la volatilité des cours. Toutes ? Non ! Un petit secteur fait bien mieux que résister aux ruptures de chaînes d’approvisionnement, à l’augmentation des prix de l’énergie et aux conséquences de la guerre en Ukraine. Le commerce équitable, goutte d’eau dans le commerce global, vient de franchir les 2 milliards d’euros de vente de ses produits en 2021. Voici ses recettes.
Comment expliquez-vous la croissance du commerce équitable (11 % par rapport à 2020) alors que tous les autres, y compris le bio, tirent la langue ?
Une des explications est liée à l’augmentation de l’offre provenant des productions des pays du Sud comme de France, qui rencontre la demande des consommateurs. Cela témoigne de l’engagement croissant d’entreprises qui comptaient déjà quelques produits labellisés et en ont créé d’autres, ou ont basculé l’ensemble de leurs gammes. Ce faisant, elles se mobilisent pour améliorer leurs relations avec leurs fournisseurs grâce aux contrats signés sur la durée fixant un niveau de rémunération des producteurs supérieur aux coûts de production, permettant à ces derniers de développer leurs activités.
Comment le secteur a-t-il résisté à l’inflation des coûts de production ?
Nous ne sommes pas dans une logique de production ou de commercialisation à moindre coût, ni de prix de vente faramineux rendant inaccessibles nos produits. Mardi, les cours du blé ont battu un record. Un tiers des activités sur ces marchés sont le fait d’acteurs financiers extérieurs au secteur qui tentent d’en profiter. Dans le commerce équitable, il n’y a pas de spéculation. Si les coûts de production augmentent, l’ensemble de la chaîne doit les prendre en compte. C’est le principe même de son fonctionnement, avec des discussions régulières pour fixer des prix d’achat permettant à chacun de se développer.
L’envolée des prix des hydrocarbures ne vous pénalise-t-elle pas non plus ?
Les cours alimentaires record sont aussi liés au renchérissement des intrants (engrais azotés, pesticides…) causé par les conséquences de la guerre en Ukraine. Mais nos filières étant quasiment toutes en bio, elles n’en souffrent pas. La force de nos productions animales est leur autonomie dans l’alimentation des bétails. Nos modes de production sont aussi moins gourmands en carburant que ceux de l’agriculture conventionnelle. Seuls les coûts de transport nous touchent vraiment. Mais les acteurs des filières équitables se connaissent bien mieux que ceux des filières conventionnelles. Leurs relations régulières leur ont permis d’éviter les ruptures d’approvisionnement.
À vous entendre, votre modèle alternatif fait ses preuves…
On voit bien que le système actuel fondé sur des marchés qui fixent les prix n’est pas bon. Notre modèle est atypique, mais il démontre qu’il est sain de réglementer les prix en intégrant les coûts de production d’un côté, de l’autre en limitant les coûts d’achat pour les consommateurs. C’est un modèle d’avenir, d’autant plus qu’il accélère la transition agroécologique. La contractualisation des prix offre une visibilité sur leurs rémunérations à des producteurs organisés collectivement et démocratiquement. Ceux-ci ne sont pas seuls et peuvent voir loin pour affronter la transition vers le bio.
Que réserve l’année 2022 ?
Ça ne marchera que si les consommateurs continuent d’adhérer à notre démarche et si les producteurs ne cèdent pas à l’appel des marchés pour profiter de l’envolée des cours. En ce sens, 2022 est un test pour la solidité des contrats entre acteurs de nos filières.
Que revendiquez-vous alors que les élections législatives approchent ?
Le commerce équitable se considère comme un amortisseur de crise : sa régulation des prix participe à l’atténuation de l’inflation. Un plan de développement relèverait de l’intérêt général. Il est incompréhensible que l’argent public s’en désintéresse et aille vers les productions dites de haute qualité environnementale avec des cahiers des charges moins exigeants. Comme il est incompréhensible que le même taux de TVA s’applique sur une tablette de chocolat dont la production participe à la déforestation, à la création de pauvreté et au travail des enfants aussi bien que sur une tablette produite selon les principes de l’agroécologie par des producteurs réunis dans des organisations démocratiques participant au développement de tous. La fiscalité devrait aller dans le sens de l’intérêt général.
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Pierre-André Taguieff: «Pap Ndiaye a inventé le ‘‘wokisme de salon’’»
Alexandre DevecchioGRAND ENTRETIEN - L’historien des idées et directeur de recherche honoraire au CNRS dresse le portrait-robot idéologico-politique du nouveau ministre de l’Éducation nationale. Les prises de position de Pap Ndiaye témoignent, selon lui, de son «ouverture» aux courants idéologiques décoloniaux.
La nomination de Pap Ndiaye au poste de ministre de l’Éducation nationale a fait couler beaucoup d’encre. Que vous inspire-t-elle?
J’ai tout d’abord éprouvé un sentiment de stupéfaction, voire de sidération. J’aurais compris qu’un Jean-Luc Mélenchon au pouvoir nomme Pap Ndiaye à ce poste. Mais comment comprendre que le président Macron puisse attendre d’un chantre de la «diversité», d’un dénonciateur des «violences policières» et d’un partisan de la discrimination positive à l’américaine qu’il poursuive les nécessaires réformes engagées par son prédécesseur Jean-Michel Blanquer? Il s’agissait, pour ce dernier, de redonner son sens à l’école républicaine, en se réclamant sans ambiguïté des valeurs universalistes, en défendant le principe de laïcité et en réaffirmant l’autorité des professeurs. Son projet était de rétablir les conditions de l’égalité des chances et d’assurer ainsi le bon fonctionnement de la méritocratie républicaine.
Pap Ndiaye, quant à lui, a des convictions idéologiques qu’il a rendues publiques par ses livres (comme La Condition noire. Essai sur une minorité française, publié en 2008) et ses interviews. Elles témoignent notamment d’un intérêt particulier pour les minorités qu’il suppose discriminées (les «minorités visibles»), d’une vision raciale de la société française (composée de «Noirs», de «Blancs», etc.) et de prises de position favorables à des mobilisations s’inspirant de l’antiracisme décolonial, comme celles du comité «La Vérité pour Adama», dénonçant le «racisme d’État» et les «violences policières» censées le traduire dans la rue.
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On trouve certes chez cet intellectuel engagé certaines nuances. Il dénonce, dans la société française, un «racisme structurel» et non pas, comme Rokhaya Diallo ou Assa Traoré, un «racisme d’État». À propos des militants «woke», il confie à M le magazine du Monde en juin 2021: «Je partage la plupart de leurs causes, mais je n’approuve pas les discours moralisateurs ou sectaires de certains d’entre eux. Je me sens plus cool que “woke”.» Notre nouveau ministre a inventé le décolonialisme de bonne compagnie, ainsi que le «wokisme» de salon, «convenable» et pour tout dire institutionnel.
Pap Ndiaye a rejoint la cohorte des universitaires militants qui, depuis les années 1990, ont trouvé dans l’antiracisme identitaire à l’américaine un substitut au marxisme
Dans La Condition noire, Pap Ndiaye ne cache pas la «dimension franco-américaine» de ses réflexions, manière élégante et allusive de reconnaître sa dette envers les studies fortement idéologisées qui fleurissent dans les universités anglo-saxonnes: African American Studies, Black Studies, Postcolonial Studies, etc. Il a rejoint la cohorte des universitaires militants qui, depuis les années 1990, ont trouvé dans l’antiracisme identitaire à l’américaine un substitut au marxisme: les «races» discriminées ont remplacé les prolétaires exploités. En se proposant d’ouvrir un «champ d’étude qui pourrait devenir celui des Black Studies à la française», Pap Ndiaye s’est risqué à transposer en France des modèles d’analyse empruntés à la boîte à outils états-unienne impliquant des engagements politiques «radicaux» dont il s’est efforcé d’arrondir les angles.
Il est soupçonné par toute une partie de la droite, mais aussi de la gauche républicaine, de vouloir faire entrer la pensée décoloniale à l’école. Comment définiriez-vous cette pensée?
Prise au sens large, la «pensée décoloniale» repose sur onze piliers: 1) tout est «construction sociale» ; 2) tout doit être «déconstruit» ; 3) tout doit être «décolonisé», étant entendu que la «décolonisation» doit s’appliquer à toutes les institutions des «sociétés blanches» et à tous les domaines de la culture occidentale ; 4) toutes les «sociétés blanches» sont racistes et tous les «Blancs» bénéficient du «privilège blanc» ; 5) le racisme, qui est «systémique», est l’héritage de la traite atlantique, du colonialisme, du capitalisme et de l’impérialisme du monde dit occidental ou «blanc» ; 6) l’«hégémonie blanche» va de pair avec l’«hétéropatriarcat» ; 7) l’«intersectionnalité» conceptualise la situation de personnes qui, appartenant à des «minorités», sont censées subir simultanément plusieurs formes de discrimination (de race, de genre, de classe) en toute «société blanche» ; 8) tout nationalisme, y compris le patriotisme républicain à la française, est porteur de racisme, donc de «discriminations systémiques» ; 9) le sionisme est une forme de racisme et Israël est un «État d’apartheid» qu’il faut démanteler ; 10) l’«antiracisme politique» consiste avant tout à lutter contre l’islamophobie et la négrophobie ; 11) ce que les islamophobes appellent l’«islamisme» n’existe pas plus que l’«islamo-gauchisme»: il n’y a que des musulmans qui souffrent de «discriminations systémiques» et sont victimes, dans les pays occidentaux, d’une islamophobie d’État.
Pap Ndiaye s’inscrit-il réellement dans ce courant idéologique?
On trouve dans ses publications comme dans ses prises de position publiques de nombreux emprunts à cette configuration idéologique à bords flous, mais on doit reconnaître qu’il ne coche pas toutes les cases. Pour comprendre son itinéraire, il faut rappeler que, grâce à la bourse qui lui a été octroyée en 1991 au nom de la politique américaine de discrimination positive, il a pu poursuivre ses études à l’université de Virginie où il a préparé sa thèse d’histoire: «Je suis donc un produit de l’école républicaine française et de l’affirmative action américaine», a-t-il déclaré au Monde en 2009. Mais c’est à cette occasion qu’il a découvert le racisme et l’importance accordée aux identités raciales par les intellectuels antiracistes états-uniens, comme il l’a reconnu en juin 2021: «Mon passage aux États-Unis m’a permis de penser la question raciale. Ce fut une forme de révélation.»
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Son engagement politique le plus clair à cet égard a été le rôle qu’il a joué dans la création, en 2004, du Cercle d’action pour la promotion de la diversité en France (Capdiv), puis dans la fondation du Conseil représentatif des associations noires de France (Cran), fin novembre 2005. On le trouve au bureau du conseil scientifique (créé en mars 2007) de cette étrange organisation, qui justifie son existence en référence à une appartenance raciale marquée par une couleur de peau. Il reste que le Cran s’est lancé dans la cancel culture, en exigeant notamment des déboulonnages de statues mémorielles. Autre indice de proximité de Pap Ndiaye vis-à-vis de l’antiracisme racialiste de la nouvelle extrême gauche: ses prises de position en faveur des statistiques ethniques. Dans La Condition noire, il «rend compte du déplacement de la lutte antiraciste vers la politique antidiscriminatoire» et «plaide pour l’utilisation de techniques statistiques afin d’établir la discrimination comme un fait social».
L’essentialisme racial et l’identitarisme ethnique à base victimaire sont des produits idéologiques importés principalement des campus états-uniens aux mains d’organisations néogauchistes radicales
Mais il est vrai que Pap Ndiaye n’a jamais été en pointe dans les milieux intersectionnalistes et décoloniaux, car il se souciait avant tout de sa carrière universitaire, ce qui l’obligeait à se montrer stratège et prudent. Pour reprendre les propos louangeurs tenus sur lui par sa sœur Marie Ndiaye, il s’est efforcé de se fabriquer une image attrayante de «conciliateur» et de «pacificateur», convenant à ses ambitions institutionnelles - accéder avant tout à des postes de direction. Tout en donnant des gages aux militants décoloniaux, il tenait à se démarquer des figures médiatiques les plus caricaturales du décolonialisme, telles que l’indigéniste et islamo-gauchiste Houria Bouteldja ou Rokhaya Diallo, qui se définissait en janvier 2017 comme «féministe intersectionnelle et décoloniale».
Il est venu cependant au secours de l’exaltée Assa Traoré aux propos accusateurs et incendiaires, en déclarant avec complaisance et peut-être empathie en juillet 2020: «Au fond, quand on la lit, quand on l’écoute, son discours est rassembleur. J’entends un discours de convergence plutôt qu’un discours de clivage et de séparation, un discours qui réclame l’égalité.» Il légitimait ainsi le pseudo-antiracisme fondé sur la dénonciation litanique des «violences policières», autre importation des radicaux états-uniens. Car la militante décoloniale Assa Traoré désignait clairement l’«ennemi commun: le système», le «système» criminel qui, selon elle, «tue» les jeunes issus de l’immigration. Elle précisait ainsi sa vision intrinsèquement négative de la société française: «En France, la ségrégation sociale est doublée d’une ségrégation raciale ; ce qui se passe aujourd’hui dans les quartiers s’inscrit dans la suite de l’histoire de l’esclavage et de la colonisation.» On reconnaît la thèse du «racisme systémique». Comment, lorsqu’on prétend être, une fois nommé ministre, un «pur produit de la méritocratie républicaine», peut-on assumer d’avoir attribué à l’agitatrice Traoré, entourée de dénonciateurs de l’universalisme républicain en tant que masque du racisme, un «discours rassembleur»?
Ne faut-il pas attendre avant de le juger?
Il faut en effet éviter tout procès d’intention sur la base de ce que nous connaissons de ses orientations idéologico-politiques. D’abord, parce que, comme tout acteur politique, il peut en changer ou les corriger selon les contextes. Ensuite, en raison de l’importance de l’administration de l’éducation, puissante organisation impersonnelle qui absorbe les chocs idéologiques au nom de la «continuité du service», devant gérer en permanence un million de personnels et 12 millions d’élèves. Enfin, parce que le citoyen engagé dans l’antiracisme à l’américaine, impliquant une centration sur la race marquée par la couleur de peau et le prétendu «racisme structurel», devra compter, en tant que ministre, avec la tradition républicaine à la française qui, conformément à ses valeurs et à ses normes universalistes, prône l’indifférence à la couleur et ne réduit pas les identités individuelles à des échantillons d’identités ethno-raciales.
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L’essentialisme racial et l’identitarisme ethnique à base victimaire sont des produits idéologiques importés principalement des campus états-uniens aux mains d’organisations néogauchistes radicales. Mais, compte tenu de son «ouverture» à ces courants idéologiques, on peut craindre que Pap Ndiaye ne compose avec les syndicats, les groupes de pression et les mouvements politiques ralliés au wokisme et à la cancel culture. Ce qui serait une catastrophe pour le système d’enseignement français.
Votre nouveau livre s’intitule Le Retour de la décadence. Diriez-vous que la percée de l’idéologie décoloniale à l’université ou dans le monde de la culture est un symptôme de décadence?
Si l’on entend par décadence une rupture de transmission d’un ensemble de valeurs et un processus de décomposition d’une civilisation ou d’une culture nationale, alors l’imprégnation décoloniale croissante qu’on observe peut être interprétée comme un indice de décadence. Ce qui est sûr, c’est que, pour ceux qui croient d’abord qu’il existe une culture française et qu’il faut la transmettre et la faire fructifier plutôt que la déconstruire, ensuite que l’héritage des Lumières, toujours certes à repenser, doit être défendu et illustré, ce à quoi nous assistons apparaît comme une régression qui, plus profondément, pourrait être une décivilisation. L’avenir répulsif que nous entrevoyons, c’est l’invention d’un nouveau tribalisme, un tribalisme postnational, fondé notamment sur la racialisation de divers groupes identitaires en conflit permanent.
L’avenir répulsif que nous entrevoyons, c’est l’invention d’un nouveau tribalisme, un tribalisme postnational, fondé notamment sur la racialisation de divers groupes identitaires en conflit permanent
On ne peut vraiment échapper au pessimisme radical qu’en s’installant inconfortablement dans le tragique. Il est envisageable de le faire sans s’abandonner aux passions tristes. Le héros tragique est gai, suggérait Nietzsche. Giono, pour sa part, indiquait la voie avec simplicité: «Je crois que ce qui importe, c’est d’être un joyeux pessimiste.»
La situation n’est peut-être pas sans espoir. La peur du déclin, voire de la fin, pourrait être un moteur du progrès, mais d’un progrès qui n’aurait plus rien à voir avec l’idole abstraite dont le culte a constitué le cœur de la religion des Modernes. C’est le meilleur usage imaginable de la peur et du sentiment de déclin ou de décadence. Car, après tout, l’espèce humaine est inventive, elle a montré dans l’Histoire qu’elle pouvait trouver des solutions aux problèmes les plus épineux.
École: «Le prochain problème sera le niveau et l’existence même des professeurs»
TRIBUNE - Dans les salles de classe, Jean-Michel Blanquer n’est pas regretté et les causes de la nomination de Pap Ndiaye indiffèrent. L’école est dans un tel état que des sujets plus pressants préoccupent les enseignants, argumente le professeur de philosophie Adrien Louis.
L’éditorial du Figaro: «Chaos au stade de France: les yeux grands fermés»
Par Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction.
Daniel Riolo: «Le fiasco du Stade de France n'a rien à voir avec les supporters anglais mais beaucoup avec des jeunes de cités»
ENTRETIEN - Contrairement à ce qu'affirment les autorités, les débordements en marge de la finale de la Ligue des Champions n'ont pas été causés par des supporters anglais, explique le journaliste sportif Daniel Riolo. Selon lui, ces événements révèlent un problème global de sécurité en France.
Valeurs Actuelles
Joe Biden a oublié l’Ukraine
Après soixante jours passés à avoir espéré renverser les résultats de l'élection, et alors qu'un assaut sur le Capitole a fait cinq morts à Washington, les partisans du président républicain semblent désormais résignés à envisager le trumpisme sans Trump.
Une dizaine de milliers de partisans de l’actuel président républicain se sont rassemblés hier, samedi, au cœur de la capitale fédérale américaine pour dénoncer les résultats du vote mais aussi pour tracer les futures bases du trumpisme. Reportage.
Cet État clé, fort de ses 20 grands électeurs, s'apprête à vivre un long feuilleton électoral, comme tous ceux où Donald Trump riposte par voie judiciaire. À Scranton, ville natale de Joe Biden, la population est déjà lasse. Reportage.
L'Humanité
Les entreprises ont-elles les moyens d’augmenter les salaires ?
Le débatAlors que l’inflation atteint près de 5 % sur un an, la hausse des salaires, et en particulier du Smic, pour préserver le pouvoir d’achat est défendue par la gauche et les syndicats.
Pierre-Henri LabAprès les hausses de salaires, les entreprises ne peuvent distribuer que ce qu’elles gagnent. La prime Pepa est une réponse pour maintenir le pouvoir d’achat.
Éric Chevée, vice-président de la confédération des petites et moyennes entreprises, chargé des affaires sociales
L’Insee a annoncé une croissance nulle au premier trimestre 2022 et une inflation de près de 5 % en avril, en France. Et déjà, la consommation des ménages ralentit en raison d’une crainte vis-à-vis de leur pouvoir d’achat. Avec la hausse du Smic (+5,85 % en un an), 85 % des branches professionnelles sont en deçà de ce seuil alors qu’elles viennent, pour certaines d’entre elles, de finaliser leurs négociations annuelles sur les salaires. Les entreprises sentent monter la pression autour des salaires. Bien évidemment, elles respectent le Smic, mais c’est autrement plus contraignant d’ouvrir une nouvelle négociation salariale qui impactera toute la grille de salaires.
Principe de réalité oblige, l’entreprise ne peut augmenter les salaires que lorsque c’est possible, car elle ne peut distribuer que ce qu’elle gagne. Une augmentation des salaires induit une hausse des cotisations sociales. Les entreprises, tous secteurs confondus, sont confrontées à une augmentation du coût de l’énergie et des matières premières nécessaires à leur activité, et parfois à des pénuries engendrant des surcoûts non négligeables. Par conséquent, les entreprises qui déjà subissent un ralentissement de leur activité soit réduisent leurs marges, soit augmentent leurs prix. Certaines sont inquiètes pour leur modèle économique, voire craignent pour leur pérennité.
Économie. Taux d’emploi, sous le record se cache une inquiétante réalitéPour autant, il est possible d’agir pour le pouvoir d’achat, l’entreprise pourrait recourir à la prime Pepa, si le nouveau gouvernement la pérennise. Cette prime, à l’initiative et à la charge de l’employeur, est exonérée de cotisations sociales dans certaines limites. La CPME soutient non pas l’augmentation de cette prime, mais son intégration définitive dans le Code du travail afin de donner une visibilité aux chefs d’entreprise en matière de politique salariale. Cela répondrait à une véritable attente des chefs d’entreprise en termes de baisse du coût du travail, mais également des salariés qui, par ce moyen, verraient leur pouvoir d’achat croître.
Le coût du travail en France, qui est bien supérieur à la moyenne européenne.
Tout cela est à mettre en relation avec le coût du travail en France, qui est bien supérieur à la moyenne européenne. Au-delà de l’exonération sur les bas salaires, il conviendrait, comme cela a été fait pour les impôts de production, de baisser les cotisations sociales assises sur le travail, notamment pour les rémunérations supérieures à 1,6 Smic ne bénéficiant plus d’allégements de charges sociales. La CPME appelle ainsi à une fusion des allègements de cotisations patronales en un dispositif unique et à les rendre progressives pour encourager les salariés à progresser au sein de l’entreprise et diminuer le coût de la main-d’œuvre qualifiée. Enfin, la CPME demande que soient réactivées la suppression des cotisations patronales et la défiscalisation des heures supplémentaires.
La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) attachera une attention particulière au projet de loi sur le pouvoir d’achat qui vient d’être annoncé pour que ses propositions soient prises en compte.
Les entreprises du CAC 40 peuvent augmenter les salaires. Une politique de réduction des taux bancaires permettrait aux PME de faire de même.
Nasser Mansouri-Guilani, économiste, membre honoraire du Conseil économique, social et environnemental
La hausse des salaires, surtout en bas d’échelle, est légitime et nécessaire socialement, économiquement et écologiquement. Elle permet de sortir de la trappe à bas salaires et de réduire les inégalités salariales et sociales. Elle génère une demande supplémentaire, indispensable pour soutenir l’activité économique. Elle permet aux travailleurs à revenus modestes de consommer mieux et d’avoir une vie décente. L’État, le plus grand employeur, doit assumer ses responsabilités et valoriser les traitements, surtout pour les basses catégories. Il doit aussi donner un coup de pouce au Smic. C’est indispensable pour dynamiser l’évolution salariale et aussi améliorer la situation des femmes, qui représentent 60 % des smicards.
D'où viennent les 80 milliards que vont distribuer les groupes du CAC40 aux actionnaires ?Face à ceux qui brandissent le chiffon du déficit budgétaire, rappelons que, pour soutenir l’emploi et l’activité économique, la hausse des salaires est autrement plus efficace que les dizaines de milliards d’euros d’aides accordées chaque année aux entreprises. Les entreprises ont les moyens d’augmenter les salaires. À l’instar de celles du CAC 40 qui s’apprêtent à verser 80 milliards d’euros à leurs actionnaires, soit 11 milliards de plus qu’en 2021. Entreprises qui paient aussi des salaires et primes exorbitants à leurs dirigeants.
Moins d’argent versé aux actionnaires et directions des entreprises, c’est plus de moyens pour augmenter les salaires. On nous dira : mais toutes les entreprises ne se trouvent pas dans la même situation que le CAC 40. Heureusement, sinon la situation économique et sociale serait pire encore. Ceci posé, les choses ne vont pas si mal pour les autres entreprises. L’indicateur qui en témoigne est le « taux de profit brut » (excédent brut d’exploitation). Pour l’ensemble des entreprises, ce taux est de 34,5 %, son niveau le plus haut depuis 1950.
Il conviendrait de baisser les cotisations sociales assises sur le travail.
Les mesures gouvernementales de soutien des entreprises ont contribué à améliorer les profits. D’où une autre piste d’action : conditionner les aides, entre autres et surtout, à la hausse des bas salaires. Autre levier : le coût des emprunts (intérêts et commissions). Il est généralement plus élevé pour les PME. Il est possible d’appliquer des mécanismes conduisant les banques à réduire ces coûts, ce qui permettra de faire des économies ; économies qu’on pourra utiliser pour augmenter les salaires.
Enfin, à ceux qui brandissent le chiffon de la compétitivité et le risque d’une dégradation du commerce extérieur, rappelons que le « coût du travail » a moins augmenté en France que dans les autres pays européens et que, selon plusieurs études, ce qui handicape les exportations françaises, c’est bien la « compétitivité hors coût », reflet de l’insuffisance de l’investissement dans les capacités humaines et l’innovation.
On voit bien que, dans tous ces domaines, il y a deux enjeux : le contenu des choix politiques, et le pouvoir de négociation des salariés et de leurs représentants. Bref, derrière la hausse des salaires, se profile aussi un enjeu de démocratie.
Pour aller plus loin
« Augmenter les salaires, c’est possible » sur le site cgt.fr
« L’impact de la hausse du prix de l’énergie » sur le site cpme.fr
Salaires et pouvoir d'achathausse des prixinflationrevalorisation du smic Valeurs Actuelles
Macron face à la colère police/justice
L'Humanité
L’inflation bat des records, les Français ajustent leurs achats
ActuConjoncture À 4,8 %, la hausse des prix devrait durer pour atteindre 5,4 % en juin ; 81 % des Français envisagent de limiter leurs dépenses, y compris les plus essentielles.
Clotilde MathieuHuile (7,2 %), viande (4,2 %), farine, pâtes, pain et céréales (4 %), café (6,2 %)… le prix des produits indispensables n’en finit plus de grimper. Vendredi, l’Institut national des statistiques et des études économiques (Insee) confirmait la tendance : la flambée des étiquettes continue. En avril, sur un an, ces produits ont augmenté de 4,8 %. Et encore, le mois d’avril a observé une diminution de 2,5 % des prix de l’énergie, avec la mise en place du « bouclier tarifaire » sur le gaz et l’électricité et de la « remise carburant ». Sans cela, l’inflation excéderait les 7 % en mai, en glissement annuel. Reste que les dispositifs gouvernementaux semblent bien maigres au vu de l’envolée des prix de l’énergie, qui ont malgré tout explosé de 26,5 % par rapport à 2021 et de 54,4 % pour le gaz.
Du jamais-vu depuis 1985, précise l’Insee. Malheureusement, la pente risque de s’accentuer. En mai, la progression des prix devrait dépasser le seuil des 5 %. Et probablement celui des 6 % en juin, selon certains prévisionnistes. Même si l’Insee estime, de son côté, que l’inflation sera, en juin, autour des 5,4 %. La machine s’emballe et l’inflation n’épargne désormais quasiment aucun produit, aucun secteur. À l’image des services dont les prix grimpent de 3 % sur un an, notamment au niveau de ceux du transport (+ 15,7 %), et plus particulièrement de l’aérien (+ 22,4 %). Les hébergements et prestations touristiques sont en forte croissance tarifaire (+ 19,6 %). Autant dire que le budget pour les vacances d’été sera conséquent.
La question de la vie chère
En pleine campagne législative, la question de la vie chère et des salaires va rythmer le mois qui vient. Si le blocage des prix est un élément de réponse, la hausse des salaires, des pensions et des minima sociaux est prépondérante (lire aussi page 23), rappellent les syndicats. Selon les chiffres de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), le salaire horaire de base de l’ensemble des salariés a progressé de 1,1 % au premier trimestre et de 2,3 % sur un an. Si bien que « sur un an et en euros constants, le salaire mensuel de base diminue donc de 2,3 % », relève la Dares. Dans le détail, en associant ces chiffres à ceux de l’Insee, la montée en flèche de l’inflation conduit à faire reculer le salaire des ouvriers de 2,2 %, celui des employés de 2 % et celui des professions intermédiaires et cadres de 2,7 % par rapport à 2021.
Une autre enquête montre l’effet de l’inflation sur le niveau de vie des ménages. Selon la dernière enquête Cofidis et CSA Research sur les stratégies financières des Français, ce sont 490 euros par mois en moyenne pour vivre convenablement qui manqueraient aux ménages. Une somme en hausse de 23 euros par rapport à l’édition 2021 du baromètre publiée en septembre 2021. Résultat, 8 consommateurs sur 10 affirment qu’ils vont être contraints de réduire leurs dépenses. Plus d’un Français sur deux envisage de rogner les sorties (55 %). Viennent ensuite les achats de vêtements (45 %), les voyages (41 %), suivis des loisirs (38 %) et des produits culturels (36 %). Pire, un Français sur quatre déclare limiter ses dépenses de chauffage, 23 % les dépenses d’alimentation et 20 % celles d’eau et d’électricité.
inflationhausse des tarifsSalaires et pouvoir d'achatinsee Valeurs Actuelles
[Nay] Le danger Mélenchon
France24 - Monde
Réensauvager l'Argentine : le pari gagnant du parc Ibera
Publié le : 03/06/2022 - 16:11
Éléonore VANEL
Le parc Ibera est le plus grand réservoir de biodiversité du pays. Alors que la plupart de la faune avait complètement disparu au XXe siècle, des scientifiques réintroduisent des espèces indigènes en voie de disparition ou complètement disparues. Il abrite des tamanoirs, des aras rouges et même des jaguars, clé de voûte de l'écosystème. Une initiative qui bénéficie aussi aux communautés locales.
L'Australie place les koalas dans sa liste des animaux "en danger"
La Grande Barrière de corail à nouveau touchée par un blanchiment "généralisé"
Outre-Mer
Guyane : l'Amazonie, un réservoir de biodiversité à préserver
Le Figaro
Notre expédition à Kerguelen, au cœur des missions australes du bout du monde
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REPORTAGE - Deux cent cinquante ans après leur découverte, les îles des terres Australes et Antarctiques françaises (Taaf) continuent d'être un bastion de la recherche scientifique et constituent aussi notre plus grand sanctuaire de biodiversité.
Vincent JollyIl est là. Quelque part dans l'obscurité d'une nuit surchauffée, le cap Bourbon de l'archipel Kerguelen attend de se dévoiler à nos yeux fatigués grâce à la faveur d'un éclat lunaire déchirant les nuages. Tranchant les tempétueuses ténèbres des 40es rugissants comme une lame, le navire Marion Dufresne transperce les vagues gonflées d'une mer bouillonnante. À travers les vitres du navire, l'épaisse obscurité semble brûlante et les souffles d'écume se confondent avec de la vapeur. Le bruit d'une chaise valdinguant contre les murs de notre cabine sous le coup du roulis nous arrache à cette contemplation magique du noir abyssal. Nous rangeons livres, carnets et ordinateurs dans les tiroirs du bureau avant d'amarrer la chaise grâce à un élastique passé derrière son dossier. Puis d'enjamber rapidement les escaliers escarpés menant jusqu'au pont supérieur et la passerelle, où les marins de quart, accompagnés par des passagers insomniaques surexcités, guident le Marion vers notre destination.
C'est ici, il y a tout juste deux cent cinquante ans, que Yves Joseph de Kerguelen vint accrocher son nom aux côtes encore inconnues de cet archipel indomptable qu'il pensait être le continent antarctique tant convoité, fantasmé par les philosophes de Milet, sur les côtes anatoliennes, depuis le VIIe siècle avant notre ère.
Un archipel de 311 îles
Au milieu de l'océan Indien, là où se tutoient les fronts subantarctiques et polaires et là où les cartes de l'époque n'indiquent qu'une créature mythologique pour combler l'ignorance des hommes, le capitaine de vaisseau envoyé par Louis XV fait surgir des abysses cette île qui se dresse devant nous quelques heures plus tard, tandis que le soleil dissipe enfin la brume et éclaircit l'horizon. Une île ? Plutôt 311 îles formant une terre grande comme la Corse, à la topographie si belle et si singulière : des confettis du bout du monde semblant avoir été déchiquetés et dispersés comme des poussières d'empire par les vents des 50es hurlants.
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Le 13 février 1772, l'enseigne de Boisguehenneuc pose pied à terre sur l'anse qui porte aujourd'hui le nom de sa frégate : Gros Ventre. Deux siècles et demi plus tard, lorsque nous foulons cette même plage le 19 décembre 2021 grâce à une dépose rapide en hélicoptère, rien n'a changé. Cette terre, elle n'en a que le nom. C'est une steppe sombre balafrée de mousse jaunâtre et accidentée de pics rocheux, dont les sinistres silhouettes hantent l'horizon ; ce sont des vallées sinueuses formées par une étrange harmonie de noirs et de gris où les rares rayons du soleil viennent faire scintiller quelques reflets argent. Pas d'arbres. Une végétation pelée. Quelques manchots royaux errent loin de leur colonie et de jeunes éléphants de mer gisent comme des pierres fouettées par un vent charriant un mélange de pluie et de neige. Comble de malchance, Kerguelen et son expédition avaient abordé l'archipel par les côtes occidentales inhospitalières, à une centaine de kilomètres à l'ouest de l'actuelle base de Port-aux-Français (PAF). Depuis leur passage, seule une poignée d'heureux élus ont pu fouler le sable sombre de l'anse du Gros-Ventre.
« T'imagines un peu la tronche du gars qui débarque là pour la première fois ? » C'est Sébastien Hamon qui parle, l'opea de l'OP4-2021 à laquelle nous participons, et qui nous accompagne pour cette occasion historique. opea ? OP24-2021 ? Deux des innombrables termes barbares que nous avons dû apprendre lors de cette expédition (la quatrième rotation, ou OP, de l'année 2021) de cinq semaines pour relier les trois districts des îles Australes françaises.
Le rayonnement de la France
L'opea, anciennement pour officier portuaire des expéditions australes, devenu aujourd'hui chargé des opérations extérieures australes, est le chef d'orchestre de ces campagnes logistiques ayant un seul but : ravitailler et maintenir la présence française sur ces larmes de terres oubliées qui forment l'archipel Kerguelen, donc, mais aussi l'archipel Crozet (découvert la même année, mais par Marc Joseph Marion du Fresne, dit Marion-Dufresne) et les deux îles de Saint-Paul et Amsterdam qui forment la Réserve naturelle nationale des terres Australes françaises – elle-même partie intégrante de ce que l'on appelle les terres Australes et Antarctiques françaises (Taaf).
Territoire d'outre-mer doté d'une autonomie administrative et financière, ces îles inaccessibles autrement que par bateau ne sont pas habitées, mais plutôt occupées en permanence par des scientifiques, des militaires, des travailleurs expatriés et des agents de la réserve naturelle qui viennent y hiverner. Et les fameuses OP du Marion Dufresne d'agir comme le cordon ombilical faisant circuler les hommes, les vivres et le matériel nécessaire à la vie et au travail sur ces bouts de rocher.
Sanctuaire de biodiversité
Qui alors vient à Kerguelen ? Julien Marquet, par exemple. À 32 ans, ce Breton a quitté son travail et a organisé son départ en quelques semaines pour venir travailler dans les Taaf le temps d'une « campagne d'été » (quelques mois entre décembre et avril plutôt qu'un hivernage complet d'un an). « J'avais déjà répondu à plusieurs offres d'emploi avant d'être accepté à la dernière minute, raconte ce passionné de voile et de pêche. C'est une opportunité unique de pouvoir venir bosser ici. » Julien n'est donc ni scientifique ni militaire. Il fait partie de ce que l'on appelle les « infras », pour « infrastructure ». Des ouvriers ou des spécialistes chargés du bon fonctionnement technique des bases des îles Australes permettant de poursuivre les recherches scientifiques qui y sont menées.
Comme sur l'île Mayès, petit caillou mais grand sanctuaire ornithologique, où les hivernants se succèdent depuis 1985 pour étudier les oiseaux qui y nichent en terrier. Nous y rejoignons Alexis Veldeman et Marion Guillot, deux des volontaires du service civique (VSC) membres du programme Ornitho-Eco 109, l'un des plus anciens programmes soutenus par l'Institut polaire français Paul-Émile-Victor (Ipev). « Attention à vos têtes », nous indique le scientifique qui nous recommande de lever un bras au-dessus de nous. « Il y a B59 et B79 qui aiment bien piquer les crânes. » Deux skuas antarctiques baptisés ainsi d'après leur numéro de bague et qui apparaissent dans les airs tandis que nous approchons de la petite cabane où Alexis a passé plus de cent cinquante jours lors de son hivernage. Cette vie en cabane est l'ultime expérience taafienne : travailler en complète autarcie accompagné de quelques camarades, avec comme seul lien avec la base principale une radio, pour mener à bien la mission.
« C'est une chance unique de se retrouver ici », assure Marion, qui vient prendre la relève. Et Alexis de renchérir : « J'ai postulé trois fois avant d'être sélectionné. » Ces deux VSC sont sous la tutelle de Christophe Barbraud et Karine Delord, deux sommités de l'ornithologie au CNRS travaillant avec le Centre d'études biologiques de Chizé, eux aussi de passage dans les Taaf. Des journées entières passées dans le rude climat des Australes, où poussent les choux de Kerguelen au milieu de touffes d'azorelles, avec comme seuls compagnons les pétrels bleus et les prions de Belcher. « Ce n'est pas si horrible et c'est un peu ça qu'on vient chercher, explique Alexis avec un sourire. Quand on doit travailler de nuit, on peut voir les aurores polaires dans le ciel. Il y a pire comme boulot ! »
L'expérience d'une vie isolée au bout du monde et perdue au milieu de l'océan est l'une des principales raisons qui poussent les hivernants à postuler dans les Australes. Que ce soit à Mayès, au cap Ratmanoff avec sa longue plage abritant près de 200.000 manchots royaux, au sublime « jardin japonais » de l'île de la Possession des Crozet, ou au vertigineux site d'Entrecasteaux à Amsterdam où nichent l'une des plus grandes populations d'albatros au monde… l'expérience est unique, et profondément marquante pour certains. « Il y en a qui ne reviennent jamais vraiment des Taaf », nous confie un habitué des rotations lors d'une soirée à Totoche, le bar du bâtiment principal de Port-aux-Français.
L'isolement des hivernants
Ce dernier voit depuis plusieurs années des jeunes s'enfermer dans une éternelle nostalgie de ce chapitre de leur vie lors de leur retour sur la terre ferme. « La seule chose plus rare que de venir dans les Taaf, c'est de pouvoir y retourner », poursuit notre interlocuteur. Sur les districts, tout est fait pour créer une cohésion tellement forte qu'elle se mue bien souvent en un sentiment d'appartenance presque charnelle au territoire. En vivant isolés en très petit groupe (moins d'une quarantaine de personnes sont à Kerguelen en hiver, et une petite douzaine sur Crozet), ces individus vont jusqu'à former un « nous » qui leur permet de parler de « leur île ». Et de vivre parfois l'arrivée des profanes comme une petite écorchure dans leur cocon polaire.
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Un cocon de plus en plus confortable, si l'on en croit les anciens qui s'étonnent devant les rénovations des bâtiments, l'arrivée du Wi-Fi et les nombreuses améliorations qui visent à rendre l'hivernage le plus agréable possible. « Malgré tout le confort qu'on peut essayer d'offrir, il y a toujours des moments compliqués à gérer sur une année passée à Kerguelen », analyse Philippe Guéna, le «DisKer» (pour chef de district de Kerguelen) présent lors de notre passage. Sur base, ce sont eux qui font office de maire, de père, de douanier… bref de chef. Représentants du préfet administrateur, ils veillent au bon déroulement des « manips » (pour « manipulation », comprendre lorsque les hivernants doivent partir réaliser une mission) et de la vie sur base, mais aussi de l'application et du respect des règles érigées depuis la création (en 2006) de la Réserve naturelle nationale des terres Australes.
Respecter l'environnement
Plus grand sanctuaire français avec, bientôt, plus de 1,66 million de kilomètres carrés protégés, les 7668 kilomètres carrés de superficie terrestre de toutes les îles Australes sont désormais soumis à des réglementations visant à préserver l'environnement. À commencer par la biosécurité : un système de nettoyage des vêtements et des équipements qui vise à endiguer la propagation d'espèces exogènes sur ces écosystèmes. Au cours des deux derniers siècles, l'homme a volontairement ou involontairement apporté dans ses bagages des plantes ou des animaux qui se sont développés sur les différents districts avec parfois des conséquences néfastes sur les espèces endogènes. Meilleur exemple : les chats, véritable fléau pour les oiseaux de Kerguelen qui n'ont jamais été habitués à être chassés par un félin. Des chats que sont aujourd'hui contraints d'éliminer les hivernants dans le cadre du plan de sauvegarde de la réserve naturelle.
Cette sanctuarisation des terres Australes ne se fait pas sans heurt, notamment avec la communauté scientifique. Au début du voyage, lors d'une réunion de sensibilisation sur la biosécurité, l'un des responsables pose une question à l'assemblée : « À votre avis, quelle est l'espèce la plus invasive sur les îles ? » Et un infra de répondre : « Les agents de la DE ! » DE pour direction de l'environnement, à savoir les agents travaillant pour la réserve naturelle. L'anecdote amuse, mais révèle un malaise plus large et un réel agacement que l'on retrouve en interrogeant certains scientifiques.
Le malaise des scientifiques
Ces derniers dénoncent des règles de plus en plus rigides allant jusqu'à compliquer, outre mesure, la vie sur base et même jusqu'à remettre en cause la conduite de certains travaux de recherches scientifiques. C'est notamment ce qui s'est passé avec un programme d'étude des éléphants de mer (Kerguelen dispose d'un accès direct à l'une des plus grandes populations mondiales de ces mammifères), pourtant validé par plusieurs organes scientifiques – l'Ipev, mais aussi la Direction générale de la recherche et de l'innovation du ministère de l'Enseignement supérieur –, qui a été retoqué sur certains aspects par le Comité de l'environnement polaire (CEP, dépendant du ministère de l'Environnement). Ce dernier a motivé son refus ainsi : « Ces études ne présentent pas de finalité de conservation. » L'affaire démontre comment les îles Australes et Kerguelen sont devenues, malgré elles, le théâtre d'un affrontement moderne très en vogue : celui d'une certaine conservation de l'environnement contre la science.
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« Dire que des études ne présentent pas de finalités de conservation est un non-sens », se désole l'un des signataires d'un courrier au préfet des Taaf pour protester contre cette décision. « Sans être parano, on est de plus en plus à se demander s'il n'y a pas comme une volonté de nous foutre dehors », ajoute un autre scientifique présent à bord. « Avant, c'était un bastion pour la science et la recherche subantarctique. Maintenant, on a l'impression qu'ils veulent juste mettre les Australes sous cloche et ne montrer que des jolies photos de manchots », tempête un autre. Comme a pu le constater un des volontaires ayant passé plusieurs mois sur l'archipel Crozet : le jeune homme, féru de photo, a tenu un blog en ligne sur son séjour et a publié des images montrant un cas de prédation de pétrel géant sur des manchots.
Manque de financements
Des photos qu'on lui a expressément demandé de retirer dudit blog. Pourquoi ? Aucune raison invoquée, si ce n'est de ne présenter qu'une vision édulcorée de la nature, plus proche de Disney que de la réalité. Ces guerres de chapelle ne signifieraient rien ou pas grand-chose si elles n'arrivaient pas à un moment où la recherche polaire française est mise à mal – manque de financements et une absence de plan précis du gouvernement sur ce domaine.
Dans ce contexte, pour les scientifiques, remettre en cause l'importance et la primauté de la recherche fondamentale est une pente dangereuse sur laquelle s'engager. D'aucuns pourraient même arguer que cela va à l'encontre de ce que représentent les îles Australes. Car qu'est-ce que l'histoire d'Yves Joseph de Kerguelen sinon la parfaite allégorie de la quête scientifique ? Le navigateur cherchait l'Antarctique et pensait avoir trouvé l'ultime continent ; il est finalement tombé sur ces terres inhospitalières que l'on a pensé maudites pendant un siècle et demi. Avant d'y trouver – finalement – une utilité inestimable.
De nos envoyés spéciaux Vincent Jolly (texte) et Mélanie Wenger/FYR (photos)
Valeurs Actuelles
La droite marseillaise face au péril rouge
France24 - Monde
France-Danemark : plus de 2 000 policiers et gendarmes mobilisés au Stade de France
Publié le : 03/06/2022 - 16:38Modifié le : 03/06/2022 - 16:45
FRANCE 2
Après le fiasco XXL de samedi lors de la finale de la Ligue des champions au Stade de France, la préfecture de police de Paris a décidé de ne pas lésiner sur les moyens en mobilisant pas moins de 2.000 policiers et gendarmes, dont 650 dédiés à la lutte contre la délinquance aux abords du Stade de France, vendredi, pour assurer la sécurité du match France-Danemark.
El País (ESP)
Por la Ruta de los Pantanos: agua, bosques y sinuosas carreteras en la desconocida Montaña Palentina
PALENCIALos embalses de Compuerto, Camporredondo y Ruesga trazan un viaje de Velilla del Río Carrión a Cervera de Pisuerga, entre pueblos y miradores y a la sombra de los picos Espigüete y Curavacas
En la comarca de la Montaña Palentina, al norte de la provincia de Palencia y en la vertiente sur del sector central de la cordillera Cantábrica, se suceden tres embalses que conforman la Ruta de los Pantanos: Compuerto, Camporredondo y Ruesga, respectivamente. Un recorrido de unos 55 kilómetros que discurren por la estrecha, sinuosa, panorámica y montañosa carretera P-210. Una vía que apenas se separa de esos pantanos que se construyeron para acumular el agua vertida por los ríos de las montañas vecinas para generar energía hidroeléctrica.
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La ruta recorre un paisaje cambiante, como explica Minerva Archaga Miguelañez, ingeniera forestal, educadora ambiental, guía de montaña y gerente de Gea Forestal, una empresa de turismo activo y ecoturismo que realiza actividades relacionadas con la interpretación del patrimonio natural y cultural de la Montaña Palentina. En primavera los embalses están a tope de agua por el deshielo y reflejan los árboles y sus hojas recién brotadas. En verano, en cambio, esta agua se usa para el regadío de la comarca de Tierra de Campos, por lo que su volumen merma. En otoño e invierno el nivel de los embalses suele ser bajo, pero el reflejo de los bosques atlánticos caducifolios y de las cumbres nevadas regalan un hermoso espectáculo.
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Velilla del Río Carrión y Cervera de Pisuerga son los pueblos desde los que se puede iniciar o terminar esta ruta que, si no fuera por los bellos paisajes que invitan a parar, duraría poco más de una hora por carretera. Velilla es un pueblo atravesado por el río Carrión que no se parece mucho a las localidades del sur de Palencia. Su aspecto es más alpino que castellano, y el aire que se respira es fresco. Un pueblo de casas de piedra con tejados a dos aguas, como lo son todos por estas latitudes palentinas. En el Centro de Interpretación de la Trucha, que hace las veces de oficina de turismo, uno puede preguntar, entre otras cosas, por La Ruta de Tus Sueños, un pequeño parque temático dedicado al Ratoncito Pérez pensado para todos los públicos, aunque sobre todo la disfrutan los niños y niñas con dientes de leche.
Muy cerca de Velilla, antes de divisar el embalse de Compuerto, hay un desvío en la P-210 que da acceso al pinar natural de Peña Mayor o pinar de Velilla, un bosque relicto superviviente de los extensos pinares que durante miles de años cubrían las laderas de estas montañas, en el que destaca el árbol conocido como Pino Enroscado. Desde el aparcamiento de dicho pinar, carretera adelante, previa ascensión y paso por un túnel horadado en la roca, se llega a los pueblos de Valcobero y Valsurbio, este último abandonado. De camino a ambos se pueden ver el embalse y la presa de Compuerto, de 1960, construcciones que anegaron un puente romano y varios molinos. El mejor sitio para contemplar este embalse medio vacío es el mirador del Valle de Valcobero, junto a la P-210. Una carretera que no deja de retorcerse nunca y en la que cada curva ofrece una vista que parece ideada por un director de fotografía. Tampoco le faltan mojones de piedra, unos mejor conservados que otros. Así, de fotograma en fotograma, se llega a Camporredondo de Alba, un pueblo entre el embalse de Compuerto y el de Camporredondo, uno de los más antiguos de la provincia, inaugurado por el rey Alfonso XIII en 1930.
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A partir de este punto se suceden las panorámicas más hermosas del viaje. A los pantanos y a la vegetación se suman la visión de montañas solitarias y frías, como el Espigüete. Una mole de caliza más que un pico. Una pirámide de piedra blanca de 2.451 metros de altura y a cuyos pies se encuentran Cardaño de Abajo y Puente Agudín. Este último es un punto de paso y de descanso para senderistas y montañeros que se concentran en el bar del pueblo. Un lugar habitualmente silencioso excepto cuando pasan los pelotones de motocicletas que circulan por la P-210 o cuando se celebra en Velilla del Río Carrión, el tercer domingo de julio, el Día de Fuentes Carrionas y la Montaña Palentina. Una fiesta de folclore tradicional en la que es típico degustar la caldereta o guiso del pastor, a base de carne de oveja.
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Más adelante, en Alba de los Cardaños, en una pronunciada curva y en alto, hay un mirador desde el que se ve el embalse de Camporredondo, el mencionado pueblo y se divisa, otra vez, el Espigüete. El techo de la Montaña Palentina es el Curavacas, un pico de 2.525 metros de altura al que se puede ascender desde el pueblo de Vidrieros, al que se llega tomando un desvío a la altura de Triollo. Un pico de cantos rodados de cuarcita cubierto de líquenes de colores, de los que adopta ese color verde negruzco tan característico y particular de esta cumbre.
Antes de alcanzar el último pantano de la ruta hay que coronar el Alto de la Varga, un puerto de montaña a 1.413 metros de altitud que divide las cuencas fluviales de los ríos Carrión y Pisuerga y en el que se ha habilitado un área de descanso y un mirador desde el que se contempla la alta Montaña Palentina. A partir de este punto comienza un descenso jalonado por bosques de robles y hayas. La senda El Gigante del Valle Estrecho, un camino apto para todo tipo de senderistas, precede al embalse de Ruesga. De los tres, este pantano es el único apto para bañarse (en todos ellos es posible la práctica de deportes acuáticos sin motor); también se puede rodear en bicicleta por un sendero que comunica Ventanilla con el pueblo de Ruesga. Desde este último se vislumbra, entre un manto verde, el parador de Cervera de Pisuerga, en la reserva natural de Fuentes Carrionas, muy cerca de la localidad del mismo nombre. En este núcleo urbano, el más importante de la Montaña Palentina, se pueden visitar el Museo de Arte Chino, una colección privada de fósiles, la Casa del Parque, el Museo Etnográfico de Cantarranas y el Museo Etnográfico Piedad Isla. En Cervera acaba la Ruta de los Pantanos y comenzaban los trayectos que hacía, subida en una Vespa, la fotógrafa palentina Piedad Isla (1926-2009), pero esa es otra ruta. Otra historia de la Montaña Palentina.
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Valeurs Actuelles
A Foix, Gérald Darmanin rend hommage au major Jean-Jacques Bloy, gendarme et « héros du quotidien »
France24 - Monde
Des Ehpad Orpea en grève contre le non-versement d'une prime
Publié le : 03/06/2022 - 16:18
Paris (AFP) – Une trentaine d'Ehpad du groupe Orpea, sur 229 en France, étaient touchés vendredi à des degrés divers par un mouvement de grève contre le non versement d'une prime d'intéressement, selon la CGT.
Un tel niveau de mobilisation est peu courant dans une entreprise où "habituellement la pression de la direction est forte", mais "les salariés ont passé le cap de la peur", a dit à l'AFP Dominique Chave, secrétaire général de la CGT "santé privée".
Les salariés en grève - certains pour quelques heures, d'autres pour la journée entière - protestent contre la décision annoncée mi-mai par la direction du groupe de ne pas verser cette année de prime d'intéressement, en raison de résultats financiers moins bons qu'attendu. Cette prime avait atteint 750 euros net en 2020, puis 350 euros en 2021, selon le syndicat majoritaire Arc-en-Ciel.
La suppression de la prime en 2022 "a été accueillie comme une déclaration de guerre", d'autant que ce bonus permettait souvent aux salariés, très mal payés, de financer leurs vacances, a souligné M. Chave.
La direction de l'entreprise a précisé vendredi à l'AFP qu'elle espérait cependant verser cette année une "prime exceptionnelle de pouvoir d'achat" (Pepa), dite prime "Macron", de 1.000 euros par salarié. Cette décision a d'ailleurs été actée "avant même l'annonce" de la grève, selon la direction, dans la tourmente depuis la sortie en janvier du livre-enquête "Les Fossoyeurs".
Les primes "Macron", versées par les entreprises, sont exonérées d'impôt et de cotisations sociales. Pour être mis en place, le dispositif doit toutefois être validé par un décret gouvernemental.
"Pour nous, une prime Pepa ne compensera pas la prime d'intéressement. D'autant que certains salariés risquent de ne pas y avoir droit", a dit à l'AFP Isabelle Signori, élue Arc-en-Ciel et secrétaire du CSE d'Orpea. Le syndicat Arc-en-Ciel, qui avait déjà organisé des débrayages fin mai, avait appelé vendredi à un rassemblement devant le siège du groupe à Puteaux (Hauts-de-Seine), au côté de l'Unsa.
Selon les syndicats, la colère des salariés a été ravivée par de récentes révélations dans les médias selon lesquelles plusieurs cadres d'Orpea se sont enrichis via des montages financiers complexes en Suisse, au Luxembourg ou dans des paradis fiscaux. "Et nous, on n'a rien ? On ne peut plus entendre ça!", a dit à l'AFP Karima Mokeddem, représentante syndicale Unsa, qui participait au rassemblement à Puteaux.
Une délégation d'élus syndicaux a été reçue vendredi matin, selon la direction qui a "pris l'engagement de refondre la politique salariale et de rénover le dialogue social". L'entreprise a promis également de modifier les modalités d'octroi de la prime d'intéressement, afin qu'elle ne dépende plus seulement des résultats financiers annuels.
© 2022 AFP
France24 - Monde
Procès du 13 novembre : les émouvantes plaidoiries des parties civiles
Publié le : 03/06/2022 - 16:13Modifié le : 03/06/2022 - 16:42
Karim HAKIKI
Le procès des attentats du 13 novembre rentre dans la dernière phase. L'heure est aux plaidoiries civiles. Des avocats des parties civiles ont plaidé en commun sur des thématiques. Une première. Les précisions de Karim Hakiki, journaliste justice pour France 24.
L'Humanité
Des candidats anti-système pileux
ActuRasoirs jetables, bandes de cire, mousses ou crèmes aux compositions repoussantes… S’occuper de nos poils peut vite devenir un rituel barbant et polluant. Mais pas avec cette sélection au poil, écologique et économique.
Marie MersierEn matière de poils, chacun(e) son style, ses habitudes et sa liberté. Confier notre pilosité à des professionnels allège évidemment la charge mentale; en revanche, cela représente un budget. Pour s’en occuper à la maison, on a l’embarras du choix, mais, malheureusement, les produits consacrés à l’épilation et au rasage n’ont pas toujours été des exemples d’engagement écologique. Aujourd’hui, la tendance s’inverse. Premièrement, que cela soit un rasoir, une tondeuse ou un épilateur, on vous conseille d’investir dans des objets qui auront la vie longue. On oublie donc les rasoirs jetables, à part en solution de dépannage et s’ils sont fabriqués consciencieusement. Quant aux crèmes, baumes ou huiles que l’on utilise pour ou après le rasage, on les choisit de préférence biologiques, ou formulés à base d’ingrédients naturels. Enfin, pour l’épilation maison (préférable au rasage, qui durcit le poil), la cire peut s’acheter en billes ou se préparer selon des recettes disponibles ici et là. Il suffit ensuite d’avoir le coup de main !
La crème de la crème
Bye bye la mousse à raser chimique et ultrapolluante ! Servie dans un flacon en verre qui se recharge à l’infini, cette crème de rasage à base d’aloe vera et d’extrait de kaolin s’adapte à toutes les peaux.
Jeu de billes
Que l’on s’épile en long, en large et en travers ou juste de petites zones du corps et du visage, cette cire en billes permet le bon dosage et donc moins de gaspillage. Pour plus de praticité, on l’utilise dans le bol en Inox réutilisable du kit épilation Acorelle.
Produit stupéfiant
Grâce à un trio d’huiles végétales d’exception (huile de cannabis sativa, huile d’inca inchi et huile de tsubaki), ce petit flacon ne vous quittera plus. Pour hydrater, adoucir et nourrir le visage, le corps, les cheveux, et la barbe bien sûr !
Ras les bouloches !
Fabriqué en France en acier inoxydable, ce rasoir dure toute la vie, s’adapte à toutes les parties du corps et est unisexe… Il pourra même raser les bouloches de vos pulls en laine. Un must donc, il suffit de changer les lames régulièrement.
Consommation Le Figaro
Le journal du mercato : l'entourage de McCourt dément (encore) les rumeurs de vente de l'OM
Vente de l'OM, Origi vers Milan ou encore Mavididi très courtisé : retrouvez toutes les infos mercato de ce vendredi 3 juin 2022.
L'entourage de Frank McCourt dément les nouvelles rumeurs de vente de l'OM
Rumeurs de vente de l'Olympique de Marseille. Nouvel épisode. Ce jeudi soir, le journaliste indépendant Romain Molina a évoqué des «pourparlers pour une vente» du club phocéen. Ces allégations ont «fait sortir de ses gonds l'entourage de Frank McCourt» qui assure que c'est «totalement faux» et que le propriétaire américain est «là pour longtemps», selon les informations dévoilées par La Provence . Le quotidien régional ajoute que Frank McCourt envisagerait «d'éventuelles poursuites judiciaires à l'encontre de ceux qui colportent ce type de bruit». Par ailleurs, le président marseillais Pablo Longoria et le directeur de la stratégie du club, Pedro Iriondo, seraient attendus à Boston en début de semaine prochaine pour évoquer avec «l'avenir du club à long terme» avec le propriétaire. Affaire à suivre.
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AC Milan : Divock Origi en approche
C'est quasiment fait. En fin de contrat avec Liverpool, Divock Origi devrait s'engager «gratuitement» avec l'AC Milan dans les prochains jours. Le très informé Fabrizio Romano affirme que les Rossoneri ont déjà préparé tous les documents administratifs relatifs à son arrivée. Le Belge doit encore passer sa visite médicale avant de signer son contrat. Âgé de 27 ans, l'ex-Lillois a connu une saison difficile, avec notamment une longue blessure et un temps de jeu très limité. En Lombardie, il pourrait avoir l'occasion de relancer sa carrière.
Le Bayer 04 Leverkusen officialise l'arrivée d'Adam Hlozek
C'est un très bon coup. Le Bayer 04 Leverkusen a officialisé l'arrivée du Tchèque Adam Hlozez (Sparta Prague). Montant de l'opération ? 13 M€. L'attaquant polyvalent - plus à l'aise à gauche, il peut aussi évoluer dans l'axe - s'est engagé pour les cinq prochaines années. Âgé de 19 ans, l'international (15 sélections) fait partie des joueurs les plus prometteurs de sa génération. En Bundesliga, il devrait avoir l'opportunité de poursuivre sa progression.
Leeds en passe de signer Rasmus Kristensen
Maintenu en Premier League, Leeds cherche à se renforcer pour éviter de vivre une nouvelle saison compliquée. Et d'après les dernières indiscrétions de Fabrizio Romano, les Whites seraient sur le point d'enregistrer l'arrivée de l'arrière droit du RB Salzbourg Rasmus Kristensen. Il ne resterait plus que quelques détails à régler pour conclure l'opération. Le Danois âgé de 24 ans devrait s'engager officiellement avec sa nouvelle formation après la trêve internationale, une fois qu'il aura réalisé les traditionnels examens médicaux.
Le Montpelliérain Stephy Mavididi très courtisé
Auteur d'une belle saison du côté de Montpellier, avec 8 buts et 3 passes décisives en Ligue 1, Stephy Mavididi a attiré l'œil de «nombreux clubs», selon les révélations de Fabrizio Romano. Le Britannique serait notamment suivi par Brighton, Southampton, Everton, West Ham ou encore l'Olympique de Marseille. L'attaquant âgé de 24 ans, arrivé dans l'Hérault à l'été 2020, a ainsi de grandes chances de changer d'air cet été.
Séduit par le Barça, retenu au Bayern, PSG et Real évoqués : où jouera Lewandowski la saison prochaine ?
Le Bayern Munich craint de perdre l'un des meilleurs attaquants au monde en la personne de Robert Lewandowski. Les sollicitations ne manquent pas.
Le journal du mercato : le Bayern à l'attaque pour Mané, l'AC Milan accélère sur Renato Sanches
Mané qui pourrait quitter Liverpool, Manchester United sur Nunez ou Perisic à Tottenham : toutes les infos du mercato foot de ce lundi 30 mai 2022.
Mercato : Liverpool pense à Terrier (Rennes) pour remplacer Mané
Liverpool semble se résoudre au départ de son attaquant star Sadio Mané. Et pourrait y pallier en recrutant Martin Terrier, devenu incontournable à Rennes.
Le Figaro
Au Québec, une loi imposant le français sème la discorde
Face à l’anglais conquérant, la Belle Province renforce l’usage de la langue de Molière en entreprise.
À Montréal
La guerre des langues est ravivée au Québec. Elle est relancée par l’adoption par le Parlement québécois de la loi 96, sur «la langue officielle et commune du Québec, le français». Réforme de la mythique loi 101 adoptée en 1977 pour protéger la langue française, la loi 96 veut endiguer le déclin de la langue de Molière dans la Belle Province et en renforcer l’usage.
Selon une étude de l’Office québécois de la langue française (OQLF), «en 2016, 30 % des personnes de langue maternelle anglaise et 23 % des personnes de langue maternelle autre avaient déclaré être incapables de soutenir une conversation en français au Québec». Le tour de vis des autorités provinciales touche le milieu professionnel. Il faudra parler français dans les entreprises de plus de 25 salariés, lorsque les employés le demanderont.
À lire aussiL’inexorable déclin de la langue française au Canada
Il suffit actuellement de la présence d’un anglophone dans une réunion pour que les francophones se soumettent habituellement à l’anglais, alors qu’aucun texte ne l’exige. C’est ce que le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, veut changer dans les services publics. «Le réflexe naturel qu’il y avait dans l’État québécois était de les servir (les immigrants qui ne parlaient pas français, NDLR) en anglais. C’est ce qu’on veut éviter.» Un patron devra parler français lors des entretiens d’embauche et prouver que l’usage de ce dernier est généralisé dans son entreprise. À défaut, il devra créer un comité de francisation pour que tous ses salariés soient aptes à parler français. Les immigrants auront six mois après leur arrivée au Québec pour l’apprendre. Enfin, l’affichage public et les enseignes des sociétés devront être francisés, ce qui est déjà largement le cas.
Les Québécois se moquent fréquemment à ce propos de la France, accusée d’angliciser à tort et à travers les enseignes de ses entreprises. En cas de non-respect de la loi, les 338 fonctionnaires de l’OQLF appliqueront des amendes de 7000 à 30.000 dollars (5200 à 22.200 euros) aux entreprises récalcitrantes.
Boulangerie boycottée
Si la loi 96 peut étonner, elle s’explique. Les 8,5 millions de Québécois sont noyés dans un ensemble nord-américain de plus de 350 millions d’anglophones. La langue française est d’autant plus menacée que le gouvernement canadien ne l’a, au-delà des beaux discours, jamais protégée. Une infime minorité de Canadiens anglophones parlent français. La volonté, surtout, n’est pas là. Au contraire. Le PDG d’Air Canada, Michael Rousseau, vit à Montréal depuis 2007. Il a défrayé la chronique ces derniers mois pour avoir déclaré qu’il n’avait pas eu le temps d’apprendre le français.
À lire aussiLe collège Stanislas de Montréal, l’esprit français au Canada
Moult plaintes sont régulièrement déposées contre Air Canada, dont peu de personnels parlent français hors du Québec ou des destinations francophones. S’il demeure aisé d’être servi en français dans les commerces montréalais, de plus en plus de propriétaires indiens ou chinois lui préfèrent l’anglais. «We don’t speak French», lancent ainsi les deux employés hindous d’un café Tim Hortons, rue Saint-Denis, en plein cœur francophone de Montréal. La situation se dégrade, à tel point que l’OQLF a reçu 2534 plaintes de citoyens n’ayant pu être correctement servis en français dans la province en 2014 et 6292 en 2021.
Les anglophones, soutenus par Ottawa, ont annoncé leur intention de contester la loi 96 devant les tribunaux et appellent au boycott de commerces francophones telle cette boulangerie montréalaise, tenue par un Français, M. Moutonnet, qui refuse de servir ses clients en anglais. Au-delà du «clochemerle», la loi 96 est plus ambitieuse. Le premier ministre François Legault veut contrôler son immigration, dont une partie, non francophone, est imposée par Ottawa, et courtiser la fibre indépendantiste de ses électeurs, à quatre mois d’élections générales.
La semaine de 4 jours testée à grande échelle au Royaume-Uni
Une soixantaine d'entreprises participeront à ce test, qui doit concerner quelque 3000 employés.
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Le président russe s'est entretenu à distance avec Emmanuel Macron et Olaf Scholz.
Plusieurs aéroports français paralysés par une panne informatique ce mercredi
Les deux aéroports parisiens Orly et Roissy Charles-de-Gaulle ont notamment été touchés, tout comme la gare du Nord. Selon Paris Aéroport, l'heure est désormais au «retour progressif à la normale».
France24 - Monde
Législatives : Naïma M’Faddel et Ali Camille Hojeij, hérauts des Français de l'étranger "mal aimés"
Publié le : 02/06/2022 - 07:36
Grégoire SAUVAGE
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Depuis 2012, onze des 577 députés siégeant à l’Assemblée nationale sont élus par les Français résidant à l’étranger. Souvent binationaux, reflétant la diversité de la population française, ces candidats aux législatives mettent en avant des parcours atypiques, à cheval sur plusieurs continents, pour convaincre des électeurs. Exemples avec la Franco-Marocaine Naïma M’Faddel et le Franco-Libanais né à Bangui Ali Camille Hojeij.
Législatives 2022 © Studio graphique FMM
C’est la troisième fois que les expatriés sont appelés aux urnes à l’occasion des élections législatives. Après le vote électronique, 1,6 millions d’électeurs résidant hors de France doivent choisir, les samedi 4 et dimanche 5 juin, leur représentant à l’Assemblée nationale lors du premier tour.
Sur les 11 circonscriptions regroupant les bureaux de vote situés en dehors du territoire national, deux intéressent le continent africain. La neuvième englobe le Maghreb et une grande partie de l'Afrique de l'Ouest. Le Bénin, le Ghana, le Togo et le Nigeria, eux, dépendent de la dixième circonscription, avec le reste de l'Afrique et le Proche-Orient.
C’est dans cette dernière que se présente le candidat indépendant "Macron-compatible" Ali Camille Hojeij. À 36 ans, l’avocat franco-libanais se lance en politique pour porter la voix des Français de l’étranger qui, selon lui, "sont des citoyens français à part entière mais considérés comme des citoyens à part".
"Loin des yeux, loin du cœur", résume également Naïma M'Faddel, candidate Les Républicains (LR), proche de Valérie Pécresse, pour représenter les Français expatriés au Maghreb et en Afrique de l’Ouest, dans la neuvième circonscription. "Les politiques se succèdent mais ils ne voient pas leurs problèmes se résoudre. Beaucoup se demandent à quoi cela sert d'aller voter", ajoute la candidate.
Signe de ce désintérêt des expatriés pour le scrutin, à peine 20 % des électeurs des 11 circonscriptions des Français de l'étranger se sont rendus aux urnes, soit un taux de participation plus de deux fois inférieur à celui de l'ensemble du corps électoral, lors du premier tour des législatives de 2017.
Un pied à Paris, un autre sur le continent
À l'impression d'être délaissés par Paris s'ajoute un fort sentiment d'injustice chez les Français résidant à l'étranger, alimenté par la difficile reconnaissance des points de retraite acquis dans le pays d’expatriation ou encore la participation au financement de la sécurité sociale sans pouvoir en bénéficier.
"Le ministère clé pour les Français de l’étranger, c’est Bercy, le ministère de l’Économie et des Finances. Et pour Bercy, les Français de l’étranger sont des déserteurs qui fuient leur pays pour payer moins d’impôts", estime Ali Camille Hojeij.
Autre point noir : les frais de scolarité. Ils sont de plus en plus élevés pour des expatriés qui, contrairement aux idées reçues, ne sont pas tous des privilégiés, assure Naïma M'Faddel. "Moi, je souhaite la gratuité pour les enfants vivant à l'étranger scolarisés dans les établissements mis en place par la France. C'est une question d'égalité entre les citoyens et un principe constitutionnel", plaide la candidate.
"Il y a un effet ciseaux : on a d’un côté des frais de scolarité qui augmentent, de l’autre des recrutés locaux qui souvent n’ont pas le diplôme du Capes et donc une qualité de l'enseignement qui se dégrade", explique Ali Camille Hojeij. L'avocat se définit lui-même comme un pur produit de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), qui gère un réseau de 552 établissements à travers le monde.
>> À lire aussi : "Comprendre les élections législatives françaises en six questions"
Fils d’entrepreneur, né à Bangui en Centrafrique, Ali Camille Hojeij a passé son enfance sur le continent africain avant de poser ses valises à Paris à sa majorité pour y suivre des études de droit. Il revendique aujourd'hui cet "ancrage socioculturel" en Afrique et au Moyen-Orient, "même si cela reste difficile dans une circonscription qui couvre 49 pays", reconnaît le candidat.
Pour convaincre les électeurs, Naïma M'Faddel mise elle aussi sur son parcours multiculturel et son lien avec le Maroc. "Mes frères et mes enfants habitent dans cette circonscription. Je suis donc concernée par la question de l'expatriation", affirme l'ancienne responsable associative. Arrivée en France à l'âge de 8 ans sans avoir été scolarisée au Maroc, l'ex-élue à la mairie de Dreux et essayiste explique qu'"elle doit tout à la France".
Lutter contre le sentiment antifrançais en Afrique
Si faire entendre la voix des Français de l’étranger est une priorité pour ces deux candidats, Naima M’Faddel et Ali Camille Hojeij envisagent également leur rôle comme celui d’un relais de l'action extérieure de la France. Une mission d’autant plus importante à l’heure où le sentiment antifrançais monte d’un cran dans plusieurs pays africains comme la Centrafrique, le Mali ou encore le Tchad.
"Les expatriés français jouissent d’une très bonne réputation et ne suscitent aucune hostilité. Le ressentiment vient de la perception d’une politique du gouvernement français et de manipulations des rivaux de la France, notamment de la Russie", analyse Ali Camille Hojeij.
À l'heure de la réforme contestée du corps diplomatique français, le candidat assure qu'un député possédant des clés de compréhension et un "ancrage socioculturel" en Afrique peut compléter "utilement l'action diplomatique". Selon lui, la France et le continent ont besoin d'interlocuteurs capables de "faire avancer l’agenda français mais d’une manière bien plus respectueuse de la souveraineté des États".
"Depuis une décennie, la France n'a pas su entretenir les liens culturels entre les peuples, et les rapports entre la France et l'Afrique se sont distendus également sur le plan économique", explique de son côté Naïma M'Faddel. La candidate appelle à augmenter les budgets des instituts culturels et de la Francophonie "pour rétablir le lien fraternel et historique entre l'Afrique et la France".
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Cybersécurité
Législatives : le casse-tête du vote par Internet pour les Français de l’étranger
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L'Humanité
Congés payés annuels : passé le délai du 31 mai, il n’est pas (toujours) trop tard
ActuLe 31 mai arrive, et tous les congés acquis durant l’année devront être soldés à cette date, au risque de les perdre. Toutefois, il est possible de reporter un reliquat, sous conditions.
Mélanie MermozPlus que quelques jours avant le 31 mai ! Dans la majorité des entreprises, à cette date, vous devez avoir pris tous vos congés. C’est en effet à ce moment que se clôt la période de référence. Pour éviter de les perdre, certains se résolvent à « poser des jours » en catastrophe au mois de mai, mais cela ne suffit pas toujours.
En cas de congé maternité ou d’arrêt maladie
S’il vous reste des jours de congé, est-ce possible de les reporter à l’année suivante ou sont-ils perdus ? Tout dépend d’abord de la raison pour laquelle vous n’avez pas pu prendre ces congés. En cas de congé maternité, de congé d’adoption (L.3141-1) ou d’arrêt maladie, vous êtes en droit de les reporter. En cas d’arrêt lié à une maladie professionnelle ou un accident de travail, vous bénéficiez évidemment aussi de ce droit au report. Attention toutefois, si vous tombez malade pendant vos congés, les jours de congé qui tombent pendant l’arrêt maladie sont considérés comme pris et ne peuvent être reportés.
En dehors de ces cas, tout dépend de l’entreprise où vous travaillez. Si votre temps de travail est annualisé, un accord d’entreprise ou de branche peut prévoir que les congés non pris au 31 mai puissent être posés avant le 31 décembre. Des conventions collectives ou des accords d’entreprise, ou simplement l’usage, peuvent aussi autoriser le report des congés payés au-delà du 31 mai. Sinon, il est toujours possible de le demander à votre patron, mais il n’est pas tenu d’accepter.
Empêchement et indemnités
Si vous n’avez ni pu prendre vos congés ni les reporter, il peut être possible d’en obtenir le paiement. Cela dépend toutefois des raisons qui vous ont poussé à ne pas prendre ces congés. Si ce sont des considérations personnelles, votre employeur n’est pas tenu de vous payer ces journées de congé, elles sont alors perdues. En revanche, si votre employeur vous a empêché de prendre vos congés, il est tenu de vous verser une indemnité compensatrice.
Si vous aviez posé des dates de congé et qu’il vous les a annulées, c’est simple. Si votre charge de travail vous a conduit à ne même pas envisager de les poser, c’est plus compliqué, il faudra pouvoir prouver la faute de votre employeur devant les prud’hommes, des dommages et intérêts pourront alors vous être versés. Afin de garantir le droit au repos des salariés, il est interdit de leur proposer de remplacer la prise des congés par le paiement de ces journées.
S'il existe un compte épargne-temps
Les entreprises qui ont mis en place un compte épargne-temps (CET) font toutefois exception. Les salariés peuvent alors reporter une partie de leurs congés (au-delà de quatre semaines), qui sont accumulés et peuvent être utilisés à l’occasion d’un congé sabbatique ou pour permettre un départ en retraite précoce. Certains accords permettent que, dans le cadre d’un CET, les jours de congé accumulés (au-delà de la cinquième semaine) puissent être payés.
Dans sa campagne, Emmanuel Macron avait proposé de généraliser les CET, de les rendre transférables et de permettre de payer les jours non pris. Alors que les fins de mois deviennent de plus en plus difficiles, certains pourraient être tentés de sacrifier leur droit au repos.
droit du travail Le Figaro
France-Danemark : un match pour (enfin) oublier le fiasco
Baptiste DesprezANALYSE - Les Bleus défient les Danois ce vendredi soir, en Ligue des nations, avec l'espoir d'une ambiance festive au Stade de France.
Impossible de passer sous silence un tel contexte après le fiasco de l'organisation au Stade de France samedi dernier pour la finale de Ligue des champions et la honte en mondovision qui en a découlé… C'est dans cette situation – qui la dépasse allégrement - que l'équipe de France retrouve son jardin face au Danemark (20 h 45, M6) en ouverture de la Ligue des nations (compétition dont elle est tenante du titre), un an après son dernier match à Saint-Denis.
Si les Bleus, rassemblés depuis une semaine à Clairefontaine pour ce dernier rendez-vous de la saison, ont rapidement éludé la question de la sécurité pour se concentrer uniquement sur leurs devoirs côté terrain, les observateurs seront attentifs à tous nouveaux débordements, qui feraient sacrément tache à quinze mois de la Coupe du monde de rugby et à deux ans des Jeux olympiques. En espérant que le fameux adage « impossible n'est pas français » ne se vérifie pas cette fois-ci…
À VOIR AUSSI - La préparation des Bleus pour la Ligue des nations
Le staff des Bleus agréablement surpris par l'état physique de ses troupes
À lire aussiAbsence de Deschamps, fiasco du Stade de France, retour d'Eriksen: les mots de Lloris avant France-Danemark
Sur la pelouse du Stade de France, les champions du monde, qui ne sont que neuf de l'épopée 2018 sur ce rassemblement (Lloris, Areola, Lucas Hernandez, Kimpembe, Pavard, Varane, Kanté, Griezmann, Mbappé), ont pour objectif de donner un dernier coup de collier avant de partir en congé. Comme les instances internationales estiment que le calendrier manque parfois de rendez-vous, les têtes pensantes du ballon rond ont eu la belle idée de glisser quatre matchs en onze jours (Danemark, Croatie, Autriche, et de nouveau Croatie, les 3, 6, 10 et 13) pour le mois de juin.
Bien vu à une période où les corps sont usés, les organismes atteints et le mental proche du burn-out après une saison à rallonge pour des éléments soucieux de couper avant d'attaquer un nouvel exercice singulier avec la première Coupe du monde hivernale, au Qatar (21 novembre-18 décembre). On pourrait malgré tout s'y méprendre au regard des séances intenses entrevues à Clairefontaine cette semaine, avec des internationaux affamés et un staff impressionné par les données GPS de son groupe. Signe qu'il en reste encore sous le capot.
À lire aussi«Il faut respecter son deuil»: Didier Deschamps sera absent pour France-Danemark
Les plus belles oppositions entre la France et le Danemark
Certains jouent très gros pour la Coupe du monde
Il faut dire que certains éléments (Ben Yedder, Nkunku, Diaby, Saliba, pour ne citer qu'eux) jouent gros dans la quête d'un billet pour Doha et auraient tort de prendre de haut ce rassemblement. Didier Deschamps, endeuillé cette semaine par la mort de son papa et « remplacé » par son adjoint, Guy Stéphan, ce vendredi, l'a annoncé clairement. Au-delà de l'exigence habituelle pour l'équipe de France et l'obligation de résultat chère à « DD », cette séquence est aussi là pour « donner du temps de jeu » à ceux qui doivent apporter des réponses.
Avec une seule autre séquence internationale programmée en septembre (réception de l'Autriche le 22 et déplacement au Danemark le 25 en Ligue des nations) d'ici au Mondial, les occasions de briller seront rares. Et les places valent très chères au sein d'un groupe où la concurrence sévit dans tous les secteurs de jeu et qui a parfaitement su retrouver des couleurs (7 victoires, 2 nuls) depuis l'échec de l'Euro, avec notamment la quête de la Ligue des nations contre l'Espagne en octobre dernier.
À lire aussiSa carrière en bleu, ses ambitions, la dépression... Les confidences de Paul Pogba au Figaro
Face à des Danois demi-finalistes du dernier championnat d'Europe, que les Bleus retrouveront deux fois en 2022 avant de les défier lors de la Coupe du monde le 26 novembre prochain, l'idée sera aussi de marquer les esprits. Cette fois-ci sur le terrain et de la plus belle des manières. Pour enfin faire briller la France.
Foot : Nouvel appel à la grève sur le RER B le jour du match France-Danemark
Les incidents du Stade de France samedi lors de la finale de la Ligue des Champions semblent avoir laissé des séquelles. Les syndicats de la RATP appellent à la grève sur le RER B à l'approche d'une rencontre des Bleus face au Danemark vendredi.
«Il faut respecter son deuil»: Didier Deschamps sera absent pour France-Danemark
Le sélectionneur des Bleus ne dirigera pas les champions du monde vendredi contre les Danois.
Benzema titulaire, Coman piston, Tchouaméni conforté... L'équipe probable des Bleus contre le Danemark
Le dernier entraînement semble avoir levé les ultimes doutes autour du onze de départ des Bleus contre le Danemark.
France24 - Monde
Législatives : les clips de campagne du 1er tour
Publié le : 03/06/2022 - 16:08Modifié le : 03/06/2022 - 16:10
FRANCE 24
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Temps de parole, affiches, clips de campagne : avec le début de la campagne officielle, lundi 30 mai, les candidats et les médias audiovisuels sont tenus de respecter la règle d'équité du temps de parole.
Les chaînes de télévision et les stations de radio doivent accorder aux candidats et à leurs soutiens un temps de parole correspondant à leur représentativité. France 24 publie ainsi chaque jour les clips de campagne des différents partis politiques.
Les élections législatives auront lieu comme suit :
- en métropole, les dimanches 12 et 19 juin 2022 ;
- en Polynésie française, les 4 et 18 juin 2022 ;
- dans la zone Amérique et Caraïbes, les 4 et 18 juin 2022 ;
- dans le reste du monde, les 5 et 19 juin 2022 ;
- en Guadeloupe, en Guyane, à la Martinique, à Saint-Barthélémy, à Saint-Martin, à Saint-Pierre-et-Miquelon, les 11 et 18 juin 2022.
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LFI À L'ASSEMBLÉE
Coups d’éclat, propositions et obstruction : des députés insoumis hyperactifs pendant cinq ans
Face à "l'école du futur", Jean-Luc Mélenchon promet de "mettre le paquet" sur l'éducation
Politique
Élections législatives : l'accord à gauche, coup de maître de Jean-Luc Mélenchon ?
L'Humanité
Quand l’eczéma a la peau dure
ActuPeau sèche ou irritée, démangeaisons, plaques rouges... Bien que non contagieux, les symptômes de l’eczéma dit atopique peuvent perturber ou gâcher la vie sociale. Cette affection cutanée débute souvent au plus jeune âge pour évoluer par poussées et finir par disparaître à l’adolescence. Mais pas toujours.
Gaëlle BrièreTout d’abord, faisons le point sur l’eczéma. Il en existe deux types : l’eczéma allergique de contact et l’eczéma atopique, celui qui nous intéressera ici. « L’eczéma atopique est une maladie génétique liée à un fonctionnement anormal de la peau (plus poreuse aux irritants et aux allergènes) et du système immunitaire (système immunitaire hyperréactif) », selon la Fondation Eczéma. Cette maladie inflammatoire touche plus de 2,5 millions d’adultes en France (1).
Elle apparaît chez l’enfant entre 3 mois et 2 ans, et évolue ensuite par poussées pour enfin disparaître vers l’adolescence. Toutefois, dans 10 % des cas, elle persiste à l’âge adulte et peut également se déclarer chez près de 20 % des patients de plus de 20 ans (1). Les symptômes de la maladie se caractérisent par la peau sèche ou très sèche, des plaques rouges qui se situent souvent sur les mains, le visage ou les grands plis, des squames et des démangeaisons, des suintements, un épaississement de la peau, des marques de grattage.
Dans une version plus aiguë, la dermatite atopique chronique se transformera en dermatose grave avec des poussées vésiculeuses ou suintantes. On comprend dès lors les conséquences physiques et psychiques que ces poussées peuvent engendrer. Par ailleurs, les crises de démangeaisons peuvent être très intenses et fréquentes, de jour comme de nuit. Moral en berne, confiance en soi très atteinte, lien à l’autre et vie sociale altérés… l’eczéma véhicule des dommages collatéraux qui nécessitent parfois une prise en charge psychologique afin de soutenir les patients.
Plus persistant chez les femmes
Si l’eczéma est lié à une altération de la fonction barrière de la peau et fréquemment aussi à des antécédents génétiques (en général, il n’est pas rare que l’un ou les deux parents en souffrent aussi), de nombreux facteurs peuvent le favoriser. Citons, par exemple, le frottement avec de la laine ou des tissus synthétiques, la chaleur, la sueur, une hygiène un peu trop décapante de notre peau qui assèche cette dernière et, bien sûr, le stress. Un cercle vicieux, car si le stress accentue les crises d’eczéma, l’eczéma génère aussi beaucoup de stress. Enfin, une étude publiée fin 2021 par des chercheurs de l’université de Vérone (2) avance un lien probable entre période prémenstruelle et crises exacerbées de la maladie chez certaines patientes. Une piste intéressante à explorer, l’eczéma atopique touchant majoritairement les femmes.
Si l’on peut, dans un premier temps, adopter quelques gestes afin de préserver sa peau des agressions extérieures tout en lui apportant un maximum d’hydratation avec des émollients adaptés, il sera nécessaire de consulter un dermatologue ou un médecin afin de prendre en charge l’aspect purement physique de ce trouble. Les praticiens prescriront soit un traitement à base de corticoïdes, soit, lorsque c’est nécessaire, des traitements par voie générale qui viennent contrer l’inflammation. Sans oublier l’importance de la composante psychique, que l’on peut accompagner par l’hypnose ou encore l’acupuncture.
Santé Le Figaro
Johnny Depp, «héros» du procès qui fascine et écœure l’Amérique
RÉCIT - Au terme de six semaines d’audience, le tribunal de Fairfax a donné raison mercredi à l’acteur de Pirates des Caraïbes, qui poursuivait en diffamation son ex-femme, l’actrice Amber Heard, et lui a octroyé 15 millions de dollars au titre de dommages-intérêts.
New York
Le tribunal de Fairfax n’a pas le glamour, ni la solennité de ses homologues à Los Angeles ou Manhattan, New York, mais ses abords génèrent autant d’emballement médiatique depuis l’ouverture du procès en diffamation de Johnny Depp contre son ex-compagne, Amber Heard, le 11 avril dernier. Au centre de cette cité virginienne connue pour abriter le siège de la National Rifle Association (NRA, lobby des armes), 30 kilomètres à l’ouest de la capitale fédérale Washington D.C., des centaines d’inconditionnels de Johnny Depp se pressaient du matin au soir afin d’apercevoir leur idole et de lui transmettre leurs encouragements.
À lire aussiProcès: Amber Heard déclarée coupable de diffamation et condamnée à verser 15 millions de dollars à Johnny Depp
Andrea Diaz a fait le pied de grue, fidèle au poste, jusqu’à la conclusion du procès. Cette groupie de la première heure était accompagnée de deux alpagas laineux acquis durant la pandémie pour remonter le moral des enfants cloîtrés chez eux. L’«enfant», dans ce cas, c’est Johnny Christopher Depp, 58 ans, natif du Kentucky et accusé de violences conjugales par Amber Laura Heard, Texane de 36 ans, qui fut sa femme à peine plus d’un an, de 2015 à 2017, après une relation orageuse entamée en 2011. Depp réclamait 50 millions de dollars à Heard pour avoir «ruiné sa réputation» en publiant une tribune au vitriol dans le Washington Post en 2018, et l’avoir ainsi privé de rôles en tête d’affiche. Un «coup monté», s’insurgeait l’avocat de Depp, Adam Waldman, en avril 2020, propos qui allaient déclencher la tempête judiciaire et médiatique. «Nous voulons soutenir notre capitaine, et s’il coule avec son navire, nous coulerons avec lui!», s’enthousiasme devant les caméras un autre fan absolu, Jack Baker, 20 ans, campé devant l’entrée du tribunal et grimé en tenue de pirate des Caraïbes. Andrea et Jack n’ont cure des accusations portées contre leur idole, comme tous les fans du comédien révélé par la série «21 Jump Street» dans les années 1980 et rendu mondialement célèbre par la franchise Disney sur les écumeurs des mers chaudes. «Je pensais que les alpagas pourraient lui gonfler le moral, cela valait la peine de tenter le coup.»
«Le jury m’a rendu la vie»
L’annonce du verdict, mercredi 1er juin en pleine après-midi, a déclenché un torrent de vivats et de célébrations dans la paisible Fairfax. Amber Heard devra payer 15 millions de dollars de dommages-intérêts à son ex-mari pour propos diffamatoires. Et puisqu’elle contre-attaquait, elle aussi, en diffamation, Johnny Depp devra l’indemniser à hauteur de deux millions de dollars. Les chiffres ne laissent aucun doute: Amber Heard, honnie par les légions de fans du «capitaine Jack Sparrow», a perdu. Elle a échoué à présenter l’acteur comme l’auteur de violences conjugales répétées, malgré les preuves, parfois écœurantes, en photos et en vidéos. Malgré les témoins attestant du «comportement non-professionnel» de Depp, de sa consommation effrénée d’alcool et de drogue, ses frasques et ses pulsions violentes.
Les avocats de Depp, eux, sont parvenus à prouver qu’il avait subi un manque à gagner de plus de 22 millions de dollars, en voyant le juteux contrat de la franchise Pirates des Caraïbes résilié par Disney et le sixième volet des aventures de Jack Sparrow annulé. «Le jury m’a rendu à la vie», a confié Johnny Depp après le verdict par communiqué interposé, du fait de son départ pour le Royaume-Uni et une série de concerts à la guitare avec le musicien Jeff Beck. Absent physiquement, mais «heureux» que les sept membres du panel, cinq hommes et deux femmes, aient abouti à la conclusion que la tribune du Post relevait bien de la diffamation.
Chose étrange, cette folie bien américaine a mis du temps à atteindre les grands médias, qui maintinrent une distance relative avec le procès. Les raisons de cette couverture minimale sont multiples: outre la trivialité parfois insoutenable des échanges, par conséquent difficiles à commenter aux heures de grande écoute, Johnny Depp n’est pas Harvey Weinstein, «l’ogre» de Hollywood qui provoqua le mouvement #MeToo en 2017. Le duel judiciaire avec Amber Heard ne revêt pas les mêmes implications politiques ou sociétales que d’autres grands procès en cours ou à venir, fût-ce l’affaire Weinstein, l’enquête sur l’assaut contre le Capitole du 6 janvier 2021 ou les déboires judiciaires de l’ex-président Donald Trump, en cours d’instruction au tribunal de Manhattan.
Si les violences conjugales réciproques entre l’acteur de Pirates des Caraïbes et la comédienne de la franchise Aquaman semblèrent être le procès de trop pour les «MSM» (Mainstream Media), aucun risque d’indigestion en revanche pour la chaîne judiciaire Court TV, qui a connu une seconde naissance à la faveur des audiences de Fairfax. Portée au pinacle lors du célèbre procès de l’ex-star du football américain O.J. Simpson en 1995, la chaîne rachetée par Time Warner, retombée dans l’oubli puis «ressuscitée» en 2019, avait retrouvé un peu de son lustre passé lors du procès, en 2021, du policier Derek Chauvin, accusé d’avoir assassiné George Floyd l’année précédente à Minneapolis. L’affaire Depp-Heard est la nouvelle vitrine de Court TV, autorisée par la juge Penney Azcarate à retransmettre en intégralité dès le premier jour. «On s’approche des audiences du procès Chauvin, assure Jon Marks, un des cadres supérieurs de la chaîne. C’était l’info numéro un l’an passé, et le fait que l’on soit sur le point d’égaler les records d’audience d’alors nous dit que cela résonne» avec l’opinion.
L’Amérique profonde, aimantée, suit avidement. Prenant le relais des grands médias rebutés par tant de vulgarité, les réseaux sociaux ont couvert, eux aussi, via une retransmission gratuite sur YouTube, TikTok et Twitch, qui alimentent les débats, passionnés, très majoritairement en faveur de Johnny Depp, commentant à l’infini la moindre confession de l’un ou l’autre des protagonistes. En 1995, le procès d’O.J. Simpson, acquitté du meurtre de sa femme, avait failli sonner le glas des caméras en salle d’audience, du fait des nombreux débordements populaires autour du tribunal de Los Angeles. Vingt-sept ans plus tard, les caméras étaient de retour, annonçant un regain de voyeurisme dans une société américaine exsangue nerveusement et polarisée à l’extrême, mais toujours friande de grands déballages nauséabonds entre stars des salles obscures. «C’est un peu dans notre nature» américaine, confie la streameuse de Twitch «Shaperka», de son vrai prénom Monika, au Washington Post. «Je redoute un avenir dystopien que je n’aurais jamais imaginé il y a quelques années, mais j’aurais dû me remémorer l’histoire de ce pays, où l’on brûlait des sorcières et on décapitait en public.»
La sorcière, pour les supporteurs extatiques, mercredi, devant le tribunal de Fairfax, se nomme Amber Heard. Coupable d’avoir sali l’image de leur héros. Coupable de l’avoir frappé, oui, elle aussi. Coupable de les avoir privés, bien sûr, d’un nouvel opus du truculent «Captain Jack», avec ses yeux soulignés de khôl, ses doigts sertis de bagues et diamants en toc et son élocution maniérée impayable, mâtinée de «matey (moussaillon)».
Une victoire à la Pyrrhus
«Bouleversée», Amber Heard s’est fendue d’un communiqué exprimant sa «déception inexprimable» et assimilant son sort à celui de milliers de victimes de violences conjugales. «Je suis dévastée par le fait que la montagne de preuves n’ait pas été suffisante pour faire face au pouvoir, à l’influence et à l’ascendant bien plus importants de mon ex-mari. Je suis encore plus déçue par ce que ce verdict signifie pour les autres femmes. C’est un revers. Cela remet en cause l’idée que la violence envers les femmes doit être prise au sérieux.»
Johnny Depp remporte toutefois une victoire à la Pyrrhus. Rien ne dit qu’il pourra relancer sa carrière, après le grand déballage de Fairfax, encore moins qu’il redevienne un acteur «bankable», de ceux dont la seule mention du nom sur l’affiche génère des profits records. «Le mal est fait», confie à l’AFP un producteur de Hollywood, sous couvert de l’anonymat. Ce dernier «pourrait commencer un processus de retour à une certaine normalité, mais je ne pense pas qu’il va avoir de très, très gros contrats avec les studios, avec tout ce qu’il y a en jeu.»
À lire aussi«Le jury m’a rendu à la vie», «un revers pour les femmes»: les réactions de Johnny Depp et Amber Heard sur le verdict de leur procès
Comme Woody Allen ou Kevin Spacey, de telles péripéties judiciaires écornent l’image d’un homme et lui ferment les portes des «majors», les grands studios hollywoodiens soucieux d’un retour de bâton potentiel de la part du public féminin. Andrea Diaz, ses alpagas et ces centaines de fans endurcis sont loin de représenter toute la population américaine, sensibilisée aux affaires de harcèlement et un peu moins amène envers les «divas» du septième art, promptes à tous les caprices et tous les écarts, comme durant l’âge d’or de Hollywood, au temps de Marilyn Monroe, Elizabeth Taylor et Richard Burton. Si Johnny Depp «lance des bouteilles et prend de la drogue, poursuit le producteur anonyme, s’il n’est pas à l’heure, ils ne vont pas accepter des retards qui coûtent une telle quantité d’argent de la part de quelqu’un dont l’étoile n’est plus au firmament.»
À VOIR AUSSI - Coupable de diffamation, Amber Heard doit payer 15 millions de dollars à Johnny Depp
Guerre en Ukraine: l'Église orthodoxe ukrainienne rompt avec le patriarche Kirill
La branche moscovite de l'Église orthodoxe ukrainienne a annoncé vendredi rompre avec la Russie en raison de l'offensive lancée par Vladimir Poutine et soutenue par Kirill.
La reine Elizabeth II annule sa présence à la messe du jubilé vendredi
La reine a ressenti «un certain inconfort» au premier jour des festivités organisées pour ses 70 ans de règne, a annoncé jeudi le palais de Buckingham.
Regarder la vidéoAide militaire à l'Ukraine : Moscou dénonce un risque accru de confrontation russo-américaine
Le Kremlin a accusé Washington de «jeter de l'huile sur le feu» après l'annonce de la livraison de systèmes de missiles américains à Kiev.
France24 - Monde
À rebours de l’UE, la Serbie signe un accord gazier avec la Russie et s'assure un "hiver sûr"
Publié le : 03/06/2022 - 13:17
FRANCE 24
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Candidate à l'entrée dans l'Union européenne, la Serbie maintient des liens étroits avec la Russie, en guerre contre l'Ukraine depuis fin février. Belgrade a obtenu dimanche un accord favorable pour la livraison de gaz russe pendant trois ans, à rebours de la politique de sanctions menée par l'UE.
Au moment où les Européens tentent d'isoler la Russie et de se sevrer, tant bien que mal, de ses énergies fossiles, la Serbie maintient une relation étroite avec Moscou au moyen d'un accord sur le gaz russe.
Belgrade est candidate à l'adhésion à l'Union européenne (UE) depuis dix ans, tout en entretenant des liens étroits avec le Kremlin. Si la Serbie a condamné à l'ONU l'invasion de l'Ukraine par la Russie, elle refuse toutefois de s'aligner sur les sanctions adoptées contre Moscou.
Le pays des Balkans de sept millions d'habitants a obtenu un accord "très favorable" pour la fourniture de gaz russe pendant trois ans, a annoncé le président serbe Aleksandar Vucic après un échange téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine dimanche.
Le Kremlin s'est contenté de dire que Moscou "continuera à fournir du gaz naturel à la Serbie sans interruption" mais le chef de l'État serbe a assuré qu'il s'agissait "de loin, du meilleur deal en Europe".
"Nous aurons un hiver sûr en matière d'approvisionnement en gaz", a-t-il soutenu, prédisant que le montant de la facture sera alors entre 10 et 12 fois inférieur qu'ailleurs en Europe.
Les pays européens se sont entendus avec peine cette semaine pour bannir une grande partie des importations de pétrole russe afin de tarir le financement de la guerre.
Le bloc veut aussi réduire sa dépendance au gaz. Moscou a coupé les tuyaux de plusieurs pays européens mais la perspective d'un embargo total sur cette source énergétique semble plus lointaine.
>> À lire – En cas d'arrêt des exportations de gaz russe, "Moscou a plus à perdre que l'Europe"
"Arrangements connexes ou concessions politiques"
Bruxelles a condamné l'accord gazier avec Moscou, déclarant attendre de la Serbie qu'elle ne "ne renforce pas davantage ses liens avec la Russie".
"Les pays candidats, y compris la Serbie, doivent progressivement aligner leurs politiques envers des pays tiers sur les politiques et positions de l'UE, y compris par des mesures restrictives", a déclaré le porte-parole de la Commission Peter Stano.
Officiellement, Belgrade affiche l'objectif européen comme une priorité mais évite toute mesure hostile à la Russie. Les médias pro-gouvernementaux répètent des messages épousant les considérations stratégiques du Kremlin.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en début de semaine prochaine à Belgrade selon la diplomatie russe. Il a déclaré récemment à des journalistes serbes que la Russie était "certaine" que leur pays "continuera à faire des choix intelligents".
Des responsables serbes accusent l'Occident de faire pression sur Belgrade afin que le pays se joigne aux sanctions. Certains évoquent même le renoncement à la candidature à l'UE.
"C'est comme s'ils avaient passé la dernière décennie à préparer la société non pas à une accession à l'UE, mais à une alliance avec Moscou", estime Srdjan Cvijic, du groupe BiEPAG (Balkans in Europe Policy Advisory Group), interrogé par l'AFP.
Les détails de cet accord n'ont pas été révélés. Mais "il y a toujours une 'clause fraternelle' inhérente aux prix favorables, qui ne figure pas au contrat mais qui entraîne des arrangements connexes ou des concessions politiques", juge Goran Vasic, spécialiste des énergies à l'Université de Novi Sad.
Monopole
Les autorités serbes démentent que la fourniture de gaz à prix d'ami puisse être considérée comme une "récompense".
"Tous ceux qui nous accusent de ne pas imposer des sanctions à la Russie pour un accord sur le gaz devraient avoir honte", a réagi la Première ministre, Ana Brnabic. "Si l'on n'impose pas de sanctions contre la Russie, c'est par principe".
Belgrade sait gré à la Russie de refuser de reconnaître l'indépendance du Kosovo, son ex-province, et met en avant ses liens historiques et culturels avec le "grand frère" russe.
Mais la Serbie n'a guère de marge de manœuvre : le précédent contrat de livraison de gaz russe – à des tarifs également préférentiels – venait à expiration, sans solution viable pour Belgrade dans un avenir proche.
Au cours des dernières décennies, la Serbie a graduellement octroyé à Moscou un quasi monopole sur son secteur énergétique en construisant des gazoducs destinés uniquement au gaz russe.
En 2008, l'année de la déclaration d'indépendance du Kosovo, elle a vendu une majorité des parts de NIS, sa compagnie gazière et pétrolière, au géant russe Gazprom, décision largement perçue comme le prix payé pour le veto opposé par Moscou à l'ONU à l'ancienne province serbe.
"Il est évident que pendant tout ce temps, on eu un lobby bien organisé qui a défendu le monopole, et qui continue de le faire", ajoute Goran Vasic.
Avec AFP
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La chronique de l’éco
Face à la menace de pénurie de gaz russe, l'Europe reconstitue ses réserves
Le fil du 21 mai
Guerre en Ukraine : après l’électricité, la Russie coupe le gaz vers la Finlande
La chronique de l’éco
L'UE dévoile un plan pour mettre fin à sa dépendance aux hydrocarbures russes
L'Humanité
Recettes. Avec le printemps, vient le temps des asperges
ActuReconnue depuis l’Antiquité pour son goût subtil, l’asperge est aussi un légume aux vertus diurétiques particulièrement bon pour la santé.
Noé BlouinL’histoire de l’asperge a pris racine sur les rives sablonneuses du Nil. D’abord cultivée par les Égyptiens pour ses vertus médicinales en – 3000 avant notre ère, elle a par la suite remonté l’Europe au rythme des conquêtes grecques et romaines. Si l’Occident l’a laissée de côté durant le Moyen Âge, la cour de Louis XIV en a fait peu à peu un mets prisé à Versailles, puis en France, où la culture s’est propagée dans le nord du Pays. En Orient, où son aura n’a jamais faibli, elle était considérée comme aphrodisiaque en raison de sa forme suggestive.
De nos jours, une trentaine de variétés sont cultivées en France, entre le Sud-Ouest – la précoce asperge blanche des Landes possède même une IGP (indication géographique protégée) –, le Sud-Est et l’Alsace. À l’instar du vin, c’est surtout le terroir de production qui donne son goût et sa consistance au produit. S’il en existe aussi de pourpres, les asperges vertes et les asperges blanches sont les plus célèbres. Il s’agit en réalité du même légume, mais cultivé de manière différente. Les blanches poussent à l’abri du soleil, bien enfouies sous des butées dans la terre et d’épaisses bâches qui empêchent les pointes de recevoir la lumière. Lors de la récolte, les tiges sont lavées et stockées dans la foulée pour qu’aucun rayon lumineux ne vienne altérer son goût doucement amer et sa couleur ivoire. Les turions d’asperges vertes sont quant à eux récoltés une fois que la pointe émerge d’une vingtaine de centimètres du sol. Leur saveur est légèrement sucrée et douce, et ils peuvent se consommer sans être épluchés.
Riche en vitamine B9
En bon légume annonciateur du printemps, l’asperge se déguste fraîche de la mi-avril à la mi-juin. Il en existe bien évidemment en bocal, disponibles toute l’année, mais leur provenance n’est que très rarement française. Il est toutefois possible de faire des conserves maison, si l’on désire s’en délecter en hiver, notamment dans de savoureux veloutés. On peut aussi les blanchir quelques minutes à l’eau bouillante avant de les stocker huit mois au maximum au congélateur. Sur l’étal du primeur, il vaut mieux choisir des asperges droites, fermes et cassantes. À noter que plus sa partie basse est humide, plus elle a été récoltée récemment. Une fois achetées, elles se gardent environ trois jours dans un linge humide au réfrigérateur, mais, une fois cuites, il est impossible de les conserver.
Comme la plupart des légumes, l’asperge est riche en fibres et en nutriments utiles à l’organisme. Mais c’est surtout pour sa teneur en vitamine B9, une substance essentielle à la croissance cellulaire, contenue dans la tige, qu’elle est plébiscitée par les nutritionnistes. Composée à plus de 90 % d’eau, elle est également pauvre en calories. Précision : l’asperge verte est légèrement plus riche que la blanche, avec une petite trentaine de calories pour 100 grammes, contre une vingtaine pour sa cousine. Les deux sont aussi d’excellentes diurétiques et très efficaces contre la rétention d’eau dans l’organisme.
Tagliatelles d’asperges vinaigrette et leur merlu au court-bouillon
Ingrédients pour 4 personnes Une botte d’asperges d’un beau calibre (environ 1,5 kg), 1,2 kg de merlu, 1 oignon, 33 cl de vin blanc, 1 échalote, Sel et poivre, 1 carotte, 1 bouquet garni, 3 c. à soupe d’huile d’olive, quelques brins de persil, 1 c. à café de moutarde, 1 citron 2 c. à soupe de vinaigre de vin (ou balsamique).
- Si cela n’est pas déjà fait par le poissonnier, enlever la tête et la queue puis vider, écailler et laver le merlu.
- Verser le vin blanc et 33 cl d’eau dans une grande cocotte, ajouter la carotte épluchée et grossièrement découpée, l’oignon et le bouquet garni. Cuire à feu vif un bon quart d’heure. Baisser ensuite le feu et plonger le poisson dans le bouillon.
- Laisser mijoter le tout jusqu’à la cuisson du merlu (environ un quart d’heure). Retirer le poisson du feu et le laisser refroidir. Le bouillon peut se congeler pour réaliser une future sauce ou une soupe.
- Découper l’asperge en fines lamelles dans le sens de la longueur à l’aide d’une mandoline ou d’un économe large. Les asperges vertes n’ont pas besoin d’être épluchées. On peut cependant retirer les petites aspérités triangulaires le long de la tige, moins agréables à manger que le reste.
- Mettre à bouillir une casserole d’eau salée. Y plonger les tagliatelles d’asperges pendant 2 à 3 minutes, puis les retirer. Réaliser une vinaigrette avec l’huile d’olive, le vinaigre, une pointe de jus de citron, la moutarde, le persil haché et l’échalote finement ciselée. Enlever l’arête centrale et la peau du poisson, dresser tous les éléments et servir avec la vinaigrette.
Stérilisateur. Le gaz, ça conserveQualité gustative discutable et empreinte carbone souvent importante, les asperges en bocal n’ont pas vraiment bonne réputation. Mais à cause de leur courte saison de récolte, si l’on désire en manger toute l’année, pas le choix, il faut les conserver. Voilà pourquoi opter pour un stérilisateur à gaz, plus économique que l’électrique et également pratique pour toutes sortes de mets. Stérilisateur à gaz Guillouard, à partir de 64,90 euros
Casserole. Une cuisson à la verticaleLa meilleure façon de cuisiner des asperges. Tout en verticale, cette casserole spécialement conçue pour les asparagacées permet une cuisson homogène entre la pointe tendre, chauffée à la vapeur d’eau, et la base plus dure, placée tout près du feu. Casserole à asperges Horwood, de Bijenkorf, 27,99 euros
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Bon et sainrecettes France24 - Monde
Reportage : en Russie, les sanctions provoquent des pénuries de médicaments
Publié le : 03/06/2022 - 11:43
Elena VOLOCHINE
Elena VOLOCHINE
Les sanctions prises à la suite de l'invasion en Ukraine se font ressentir en Russie dans le secteur de la santé. Pour se procurer certains médicaments, devenus introuvables dans les pharmacies, les habitants sont contraints de les commander en Turquie.
Trouver certains médicaments relève du casse-tête en Russie. En cause, les sanctions occidentales prises à l'encontre de Moscou après l'invasion de l'Ukraine. Au quotidien, des patients russes doivent trouver des solutions pour contourner les sanctions et poursuivre leur traitement. Un reportage d'Elena Volochine.
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INTERVIEW
Embargo de l’UE sur le pétrole russe : "Moscou va accélérer son virage vers l’Asie"
GUERRE EN UKRAINE
Reportage : dans l'est de l'Ukraine, une trentaine de combattants étrangers sur le front
LE FIL DU 2 JUIN
L'Occident doit se préparer à une "guerre d'usure" en Ukraine, selon le chef de l'Otan
L'Humanité
Le bioéthanol, une solution pour rouler moins cher ?
ActuLa hausse des prix de l’essence braque les projecteurs sur le bioéthanol, ou E85, dont la demande explose. Une alternative intéressante, à condition de prendre quelques précautions et de ne pas se laisser abuser par son côté « bio ».
Olivier ChartrainLe bioéthanol a le vent en poupe. Les chiffres sont là : alors qu’en 2020 la consommation française avait gentiment crû de 4 %, en 2021, elle a bondi de 33 %. Une tendance que le début de l’année 2022 n’a fait que confirmer. Logique : alors que le prix moyen du litre de SP95-E10 tourne autour de 1,75 euro, l’E85, lui, navigue entre 0,75 et 0,80 euro. Un euro de moins le litre : ça fait réfléchir ! D’autant que, désormais, près d’une station-service sur trois (2 725 sur 9 600, fin 2021) en propose.
Issu de plantes qui absorbent du carbone
Mais d’abord, de quoi parle-t-on ? L’éthanol (ou alcool éthylique), c’est celui que l’on trouve dans le vin ou le pastis. Hormis le diesel, non compatible et dont il ne sera pas question ici, tous les carburants actuels en contiennent : 5 % pour le SP98-E5, 10 % pour le SP95-E10. Dans l’E85, la proportion s’inverse : il contient jusqu’à 85 % d’éthanol, fabriqué à partir de végétaux. C’est pour cette raison qu’on lui a ajouté le préfixe « bio » : parce qu’il est issu de plantes qui absorbent du carbone pendant leur phase de croissance, ce qui compense partiellement les émissions de gaz à effet de serre (GES) produites lors de sa combustion dans le moteur.
C’est pourquoi son coût est si bas : considéré comme vertueux sur le plan environnemental, le bioéthanol est considérablement moins taxé que l’essence. Quand un litre de super subit quelque 66 centimes de taxes, l’E85, lui, est pénalisé de 12 centimes seulement. Et si on prend en compte les aides que perçoivent, dans le cadre de la politique agricole commune (PAC), les agriculteurs qui en produisent la matière première, on peut même dire qu’il s’agit d’un carburant subventionné.
L’impact des plantations énergétiques
Le sujet mérite que l’on s’y arrête. L’E85 vendu en France est principalement obtenu à partir de maïs (34 %), de blé (27 %) et de betterave sucrière (15 %). Tout cela provient essentiellement de nos champs puisque, en 2020, sur les 776 millions de tonnes de bioéthanol consommées en France, 78 % étaient produites sur le territoire national. C’est ce qui explique que ce carburant ait été moins sensible que les autres au déclenchement de la guerre en Ukraine… pour le moment.
C’est aussi la raison pour laquelle le vrai bilan carbone du bioéthanol reste difficile à mesurer. Selon une étude produite en 2016 par l’Union européenne, il permettrait une baisse des émissions de GES de seulement… 0,5 %. Pourquoi ? Essentiellement parce que blé, maïs et betterave sont issus de grandes cultures industrielles, ultra-mécanisées, donc voraces en fioul. Ce sont aussi des cultures à haut rendement, fragiles, qui nécessitent de recourir à des engrais issus du pétrole et à des pesticides controversés – on se souvient de la dérogation accordée aux betteraviers pour utiliser des néonicotinoïdes, interdits car dangereux pour les abeilles.
Mais la principale source de GES imputable au bioéthanol a pour cause le changement d’affectation des sols. En France, l’extension des plantations énergétiques s’est d’abord faite au détriment non des forêts, comme au Brésil ou en Indonésie, mais des protéagineux (aliments du bétail), des jachères et, de plus en plus, des prairies. Or, ces dernières sont des « puits de carbone » infiniment plus efficaces qu’un champ de blé ou de betterave. Ainsi, le pire schéma type, celui d’un éleveur bovin en difficulté économique qui se résigne à labourer ses prairies pour en faire des champs de blé ou de maïs énergétiques, pourrait devenir la règle, aggravant le bilan carbone du bioéthanol.
On reproche enfin à ce dernier de réduire les surfaces agricoles dédiées à l’alimentation. Un argument guère recevable dans un monde où, selon la FAO (agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation), on produit déjà de quoi nourrir deux fois la population mondiale. La faim est un problème purement politique, lié aux inégalités de revenus, d’accès à la nourriture et de spéculation.
Subventions et homologations
Reste donc cette réalité : pour une consommation de 8 l/100 km et un kilométrage de 10 000 km/an, l’E85 promet une économie annuelle de plus de 800 euros. Qui peut négliger une telle économie ? D’autant que la quasi-totalité des moteurs à essence peut tolérer ce carburant. Certains franchissent trop vite le pas : sur le Web, les forums regorgent de témoignages, les uns expliquant les dosages hasardeux auxquels ils se livrent (« Un plein de SP95, puis un demi-plein d’E85… »), les autres s’inquiétant des témoins d’alerte qui s’allument ou se lamentant sur leur moteur cassé. Car passer à l’E85 oblige à quelques modifications sur son véhicule.
Premièrement, le bioéthanol est légèrement corrosif : si le moteur lui-même ne craint pas grand-chose, ce n’est pas le cas des périphériques, Durit et autres joints, qui, à moyen ou long terme, le supportent mal. Deuxièmement, le pouvoir calorifique de l’E85 est inférieur à celui de l’essence. Il faut donc changer les réglages du moteur afin d’injecter plus de carburant dans les chambres de combustion – ce qui implique une surconsommation de 15 % à 20 %, largement compensée par le coût inférieur de l’E85.
Pour cela, on peut acheter une voiture (dite Flexifuel) modifiée d’origine pour accepter le bioéthanol. Problème : seul Ford (et des marques très haut de gamme comme Jaguar ou Land Rover) propose quelques modèles. L’alternative consiste donc à équiper son véhicule d’un boîtier électronique modifié pour rouler à l’E85. Soulignons au passage que, Flexifuel ou boîtier, les véhicules ainsi équipés peuvent ensuite rouler tout aussi bien au SP95-E10. Notre conseil : la modification apportée par un kit E85 étant moins exhaustive que sur un modèle Flexifuel, mieux vaut éviter les trop fortes sollicitations (montagne, tractage, conduite sportive) et faire surveiller régulièrement l’état du circuit d’alimentation.
La demande explosant, les installateurs de boîtiers E85 se sont multipliés. Le coût est assez variable, de 400 euros à plus de 1 000 euros. Il sera dans tous les cas rapidement amorti, d’autant que de plus en plus de collectivités locales subventionnent, parfois jusqu’à 500 euros, la pose de tels kits (1). Mais attention : pour éviter les ennuis, il faut que le boîtier soit homologué et que le fabricant assure ses produits contre les risques liés à leur utilisation. Car la loi est la loi : toute modification des caractéristiques d’origine d’un véhicule doit être portée sur sa carte grise, et seul un boîtier homologué vous permettra de modifier celle-ci. Sinon, vous serez hors la loi et votre véhicule sera inassurable.
Autre inconvénient : pour pousser leurs clients à faire entretenir leur véhicule chez leurs agents, les constructeurs suppriment leur garantie dès qu’une intervention est effectuée sur le moteur en dehors du réseau. C’est même le cas chez Ford, qui pourtant propose la pose de boîtiers chez ses agents ! Il faut le savoir, et en tirer les conséquences : mieux vaut poser un kit E85 sur une voiture d’occasion, ou attendre la fin de la garantie constructeur. Résumons : l’E85 présente un intérêt économique pour une voiture un peu ancienne, pour des trajets ordinaires et à condition d’assurer un entretien régulier.
www.bioethanolcarburant.combiocarburants France24 - Monde
Jubilé de la reine : testez vos connaissances sur Elizabeth II
Publié le : 03/06/2022 - 07:14
Faniry ANDRIAMIHAJA
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Le Royaume-Uni célèbre les 70 ans de règne de la reine Elizabeth II pendant quatre jours. À cette occasion, France 24 revient avec Philip Turle sur quelques-uns des nombreux mythes qui entourent la figure de la souveraine.
>> À voir aussi, notre diaporama : Coup d'envoi, en grande pompe, du jubilé de la reine Elizabeth II
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MARKETING ROYAL
Royaume-Uni : pour le jubilé de la reine, des millions d'euros dépensés en souvenirs royaux
70 ans de règne
Au Royaume-Uni, la reine Elizabeth II acclamée pour le début de son jubilé de platine
Le Débat de France 24
Jubilé de platine de la reine Elizabeth II : la fin d'une époque ?
L'Humanité
Parentalité. Qu’est-ce qu’un enfant à haut potentiel ?
ActuCes dernières années, la recherche a revu sa copie sur ceux que l’on appelait autrefois les « surdoués ». Représentant 2 % de la population, les personnes reconnues « HPI » ont un fonctionnement encore mal compris par leur environnement social.
Noé BlouinOn parle de zèbres, de hauts potentiels intellectuels (HPI), d’enfants précoces, etc. Des notions en vogue qui pullulent jusqu’à l’overdose. Au premier abord, le terme semble pompeux, convoquant le champ lexical du surdoué et le baromètre suprême de l’excellence des génies : Einstein, Hawking… Ce fantasme est pourtant souvent loin de la réalité des personnes reconnues HPI. Être HPI n’est pas une pathologie ni un don du ciel : c’est une caractéristique. Avoir un enfant reconnu comme tel ne signifie pas forcément qu’il aura une scolarité, une vie sociale et professionnelle loin de tout tracas.
Mettre des mots sur leur vécu
De nombreux HPI sont des hauts potentiels dits hétérogènes. Outils clés pour les psychologues, les bilans Wisc-V de Wechsler basent leurs résultats sur plusieurs facettes de l’intelligence : la compréhension, la vitesse de traitement, le raisonnement et la mémoire de travail. Chacune de ces catégories bénéficie d’un nombre de points, attribués suivant le résultat obtenu par le patient à l’issue des exercices. Leur total forme ensuite la note du quotient intellectuel, mais l’important n’est pas vraiment là.
Il arrive que le sujet reconnu à haut potentiel ait d’excellents résultats dans une catégorie, tout en étant moyen dans une autre. Cela créé une dissension, des troubles dans sa manière de fonctionner qui peuvent déboucher sur de l’anxiété, un décalage avec son environnement social, un manque d’intérêt ou un repli sur soi. Le tout s’accompagne très souvent d’une hypersensibilité. L’intérêt d’effectuer ces tests, notamment pour l’enfant mais aussi pour l’adulte, est de comprendre leur fonctionnement interne et de mettre des mots sur leur vécu et leur façon de ressentir le monde. Pour certains, cela peut avoir un effet libérateur.
Chez les personnes à haut potentiel, on observe le phénomène de pensée en arborescence. Cette dernière, contrairement à la pensée linéaire – la plus commune –, fait naître d’une idée plusieurs autres, et ce, simultanément. D’un point de vue social, l’enfant peut donc avoir du mal à être compris de l’extérieur car son raisonnement est différent de celui de ses camarades. Il est donc important de mettre des mots dessus afin qu’il comprenne que ce qui se passe dans son cerveau peut parfois être incompris de l’autre.
Reconnu par l’éducation nationale
L’enjeu est aussi de ne pas « hiérarchiser » son enfant par rapport à ses pairs. Il a certes un cerveau qui va vite sur certains points, mais, et cela se vérifie plus tard, c’est son potentiel intellectuel qui est élevé, pas ses réalisations. Lui faire sentir, involontairement ou non, qu’il est inférieur ou supérieur aux autres ne fera que le handicaper dans ses rapports sociaux.
Chez les enfants dits précoces , on trouve aussi un besoin exhaustif d’informations sur un sujet. L’inverse est aussi valable. Une question qui l’intéresse peu le fatiguera rapidement. Ce point est surtout valable dans le milieu scolaire. En France, l’éducation nationale a reconnu la notion d’enfant intellectuellement précoce (EIP). Pour les détecter, le gouvernement préconise de faire tester les élèves qui manifestent un mal-être à l’école, ceux qui ont des troubles de l’apprentissage ou des comportements repérés par l’enseignant. Les parents peuvent également en faire la demande.
Contrairement aux idées reçues, un enfant diagnostiqué EIP peut très bien être en échec scolaire. Sa manière de fonctionner peut lui apporter plusieurs troubles de l’apprentissage, les fameux « dys » (dyslexie, dyscalculie, dysphasie…), d’où l’importance d’effectuer tôt un diagnostic. Que ce soit en classe ou à la maison, verbaliser sa particularité ou encore adapter son discours sont le meilleur accompagnement d’un jeune HPI, dont le haut potentiel intellectuel s’accompagne souvent d’un profond besoin d’empathie.
« Ils ont besoin d’être rassurés »
3 questions à... Frédérique Cluzeau, présidente de l’Anpeip (1)
Pourquoi et quand faire passer un bilan à son enfant ?
Dans l’absolu, lorsque tout se passe bien, on se fiche qu’un enfant soit ou non à haut potentiel. Un enfant à haut potentiel ne se résume pas à un chiffre. L’identification est importante si l’enfant rencontre des difficultés d’ordre social, relationnel, comportemental ou d’apprentissage... Il devient alors intéressant de passer un bilan de type Wisc ou WPPSI, en fonction de l’âge de l’enfant. Plus on entreprend cette recherche tôt, plus on pourra mettre en place les accompagnements qui conviennent et apaiser les difficultés.
Quels conseils donneriez-vous à des parents dont l’enfant est reconnu à haut potentiel ?
Chacun a des besoins spécifiques et les manifeste différemment. Si l’on prend la question schématiquement, ce sont des enfants qui ont besoin d’un cadre, car ils peuvent être amenés à s’angoisser facilement. Ils ont donc besoin d’être rassurés. Il faut répondre à leur demande car leur besoin de sens est encore plus exacerbé. Leur répondre : « C’est comme ça ! » ne marche pas. Les parents doivent s’assurer que leur investissement à l’école ne faiblit pas. Si l’enfant a des facilités dans les petites classes, il n’aura pas besoin de faire l’effort de travailler, d’apprendre à apprendre. Ce qui est préjudiciable pour la suite. Il convient donc de lui trouver des activités extrascolaires, comme la musique ou le sport, qui lui inculqueront l’effort de l’apprentissage.
Comment l’enfant perçoit-il le fait d’être à haut potentiel ? Y a-t-il des risques ?
J’ai pu constater que, avant de passer un bilan, l’enfant se sentait en décalage par rapport aux autres. Par le biais du haut potentiel, on lui explique pourquoi ce décalage existe. Cela fait enfin sens pour lui et il s’accepte mieux. C’est souvent un soulagement. Tout dépend de comment les parents le vivent aussi. S’ils considèrent leur enfant comme un « petit génie », ce dernier va vite s’engouffrer dans cette spirale. Les enfants qui jouent des épaules et pensent qu’ils sont les meilleurs sont extrêmement rares. C’est même souvent l’inverse. Les familles sont plutôt réticentes, s’excusent presque de penser que leur enfant est à haut potentiel. Dans la société, le haut potentiel est bêtement associé à du plus. Or ce n’est pas vrai. J’ai en mémoire un jeune adolescent identifié à haut potentiel à l’âge de 11 ans et qui, dans l’ascenseur après le bilan, a dit à sa mère : « En fait, je n’étais pas fou. » Ce sont des mots très forts. Le bilan aide à savoir qui l’on est pour se construire correctement et devenir un acteur de la société. Le but est là.
familles Valeurs Actuelles
[Edito] Burkini, le courage d’un tribunal
Rendue en référé mais dans une formation quelque peu solennelle, mobilisant le président du tribunal administratif (TA) et deux présidents de chambre, cette décision est en premier lieu courageuse, parce que le tribunal s’est fondé exclusivement sur le principe de neutralité du service public pour interdire ce vêtement et pour cela a pris en compte le but religieux de ceux qui poussent les femmes à le porter. Certes, on pourrait aussi justifier le refus du burkini par la dangerosité d’un vêtement complexe et comportant une sorte de veste, voire un véritable manteau, pour les nageuses, qui pourraient être happées par des installations ou empêtrées dans leurs mouvements, ou encore par le souci de l’hygiène qui ferait normalement et légitimement obstacle à l’accueil d’un pareil accoutrement. Mais le tribunal, comme l’y invitait le déféré du préfet de l’Isère, a choisi un motif de fond tiré du principe de neutralité du service public.
Contrairement à ce qui s’exprime dans les médias, le principe de neutralité de l’État vis-à-vis des religions, dans la tradition française reçue jusqu’ici, ne comporte pas seulement le respect de la possibilité pour les fidèles des religions de pratiquer leur culte. Il comporte aussi et surtout l’obligation pour les fidèles de pratiquer leur culte avec une certaine discrétion et de ne pas faire du service public une occasion de prosélytisme. C’est pour cela que le voile islamique, qui rend visible et évidente une option religieuse particulière, a été interdit dans les écoles publiques, par une loi votée à l’unanimité du Parlement. C’est pour cela aussi que la République entend ne financer aucun culte.
Mais allons plus loin : est-on ici dans le domaine du droit ? Il me semble que nous sommes là dans un domaine qui est à la limite du droit, et aurait même pu rester en dehors du droit. En réalité, on pourrait concevoir qu’on est là dans le domaine de la politesse ; dans ce champ, en principe, l’obligation est suivie par tous sans contrainte textuelle ou policière ; voit-on des arrêtés interdisant de claquer les portes derrière soi lorsqu’une personne vous suit au portillon, ou interdisant de cracher à proximité d’un passant dans la rue ? Il va de soi, dans certaines sociétés, que certains actes de politesse sont accomplis et que certains actes d’impolitesse sont réprouvés. La politesse, dans une piscine ou sur une plage, en France, est de revêtir le type de vêtement commun : le maillot de bain ; c’est une obligation douce, que personne ne surveille particulièrement, à laquelle tous se conforment (se conformaient, jusqu’ici), qui s’inspire du culte du corps, du souci de la santé publique, du caractère pratique de ce vêtement pour nager, courir ou jouer. On insistera particulièrement sur l’importance du culte du corps dans notre société, qui n’est pas forcément le culte du beau corps, attisant l’appétit sexuel et nécessitant des protections extrêmes contre des regards forcément concupiscents, comme semblent le penser certains, mais du corps humain dans sa vérité, corps de jeune, corps d’adolescent ou de vieillard, ou même corps de handicapé, manifestant l’égalité et la dignité de tous, sans discrimination, dans l’effort pour la vie.
Le droit, qui est aussi un système de dispositions assurant la persistance et la tenue des liens sociaux à travers l’État et ses organes, devait intervenir.
Mais, il faut se rendre à l’évidence, les considérations tenant à la politesse ou à l’impolitesse sont à présent dépassées : nous ne sommes pas en présence d’une instance de pouvoir restreignant une liberté, contrairement à ce que proclamait le maire de Grenoble, mais d’une force immense, portée par une vision métaphysique et une espérance quasi millénariste, qui tente d’imposer, contre des choses qui nous paraissaient évidentes, une vision du monde étrangère à nos conceptions et à nos mœurs. Le droit, qui n’est pas seulement un ensemble de règles protectrices ou créatrices de droits individuels, mais aussi un système de dispositions assurant la persistance et la tenue des liens sociaux à travers l’État et ses organes, devait intervenir.
Donc on est dans le droit, il faut l’admettre. En apparence, si l’on s’en tient à un strict juridisme, le tribunal de Grenoble semble contredire la jurisprudence du Conseil d’État ; ce dernier a annulé la plupart des décisions de tribunal administratif interdisant le burkini, à l’exception de celles prononcées en Corse, où l’apparition de ce vêtement avait engendré des troubles sérieux. Mais nous pouvons dire, en second lieu, que la décision du TA de Grenoble est intelligente et constructive : les juges ne s’en sont pas tenus à appliquer et à interpréter tel ou tel texte pour rechercher si le législateur avait pensé à mettre le burkini dans les vêtements que l’on pouvait accepter ou refuser. Le juge doit tenir compte d’un contexte juridique d’ensemble, tel qu’il ressort des groupes de législations applicables au domaine considéré et des évolutions caractérisant le contexte. À cet égard, l’intervention de la loi du 24 août 2021 “confortant le respect des principes de la République”, dite loi “contre le séparatisme”, même si le titre du texte, d’où a disparu le concept de séparatisme, et l’absence de référence explicite à des vêtements religieux ont pu paraître le priver d’effectivité, constitue la pierre angulaire sur laquelle une jurisprudence de défense de la neutralité de l’État et de l’égalité des sexes peut se construire. Le juge a peut-être fait là ce que le législateur n’a pas osé dire…
* François Bernault est ancien président de chambre aux cours administratives d’appel de Marseille et de Lyon.
France24 - Monde
Face à "l'école du futur", Jean-Luc Mélenchon promet de "mettre le paquet" sur l'éducation
Publié le : 03/06/2022 - 12:42
FRANCE 24
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Jean-Luc Mélenchon a promis vendredi de "mettre le paquet, quoi qu'il en coûte" dans le domaine de l'éducation s'il devenait Premier ministre. Le leader de la France Insoumise dénonce la généralisation de l'approche de "l'école du futur" défendue par Emmanuel Macron.
"C'est abominable, parce que ça veut dire morceler le système scolaire français en établissements autonomes et concurrents" : Jean-Luc Mélenchon n'a pas mâché ses mots, vendredi 3 juin, pour qualifier les annonces d'Emmanuel Macron sur "l'école du futur". En déplacement à Marseille la veille, le président de la République a précisé qu'il voulait généraliser "à partir de l'automne" ce dispositif expérimental.
"Ça ne s'appelle pas faire confiance au terrain, ça s'appelle démembrer l'Éducation nationale", a ajouté le chef de file de LFI sur franceinfo.
Législatives 2022 © Studio graphique FMM
Selon Jean-Luc Mélenchon, dans une telle approche, "les programmes ne sont pas les mêmes d'un établissement à un autre", ni "les normes de recrutement", qui créeront "une prime au copinage". Résultat, "le peuple (...) aura la double peine : vous aurez un bac, mais on vous dira 'oui mais c'est un bac d'où, de quel lycée ?'", a-t-il assuré, faisant valoir qu'une part des programmes au collège est déjà elle aussi "à la discrétion de chaque collège".
L'ancien candidat à l'élection présidentielle a mis en avant les mesures qu"il appliquerait si la coalition de gauche Nupes emportait les législatives des 12 et 19 juin : "Nous rétablirons l'homogénéité de l'enseignement dans tout le pays, les diplômes auront la même valeur, nous supprimerons Parcoursup, les horaires aléatoires prévus dans le collège, nous recruterons les enseignants autant qu'il en faut jusqu'à ce que tout le monde soit bien encadré et bien éduqué".
"Je considère que la ressource numéro un de la France, ce sont ses enfants et leur intelligence, donc je mettrai le paquet – écoutez-moi bien – quoi qu'il en coûte", a-t-il soutenu, reprenant la formule d'Emmanuel Macron pendant la crise sanitaire.
Il a souligné préférer le concept "d'égalité des droits", avec "un droit égal à un enseignement de très haute qualité où qu'on soit", à celui "d'égalité des chances" qu'il rapproche du loto : "tous ceux qui jouent ont la même chance de gagner, mais il n'y en a qu'un qui gagne".
Avec AFP
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Emmanuel Macron en visite dans "une école du futur" à Marseille
En meeting, Jean-Luc Mélenchon galvanise la Nupes avec ses "chances de gagner" aux législatives
Politique
Élections législatives : l'accord à gauche, coup de maître de Jean-Luc Mélenchon ?
France24 - Monde
Lazarus : les pirates informatiques dont Pyongyang ne peut plus se passer
Publié le : 01/06/2022 - 17:45
Sébastian SEIBT
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Le principal groupe de cybercriminels nord-coréen, Lazarus, mène depuis au moins 2020 une vaste opération de cyberespionnage visant des grands groupes du secteur de l’aérospatial et de la défense dans le monde entier, révèle un rapport de la société de cybersécurité Eset. Une opération qui illustre à quel point ce groupe est devenu important pour le régime de Pyongyang.
Ils se font passer pour des recruteurs de Lockheed Martin ou du géant britannique de la défense et de l’aérospatial BAE Systems. Ces soi-disant chasseurs de tête font miroiter des perspectives lucratives de carrière et des postes à responsabilité. Mais ce n’est que du vent. En réalité, il s’agit de cyberespions nord-coréens cherchant à voler des secrets industriels de groupes de défense ou du secteur de l’aérospatial, révèle Eset, une société slovaque de sécurité informatique, dans un rapport publié mardi 31 mai.
Cette opération, toujours en cours en mars 2022 et pilotée depuis Pyongyang, avait déjà été détectée il y a deux ans. Mais à l’époque, "nous pensions que les cibles se trouvaient essentiellement en Europe", note Jean-Ian Boutin, directeur des recherches sur les cybermenaces chez Eset.
Sur LinkedIn, WhatsApp et Slack
En réalité, la plupart des continents ont été visés et des victimes ont été recensées en France, en Allemagne, en Espagne, en Ukraine, en Turquie, au Qatar, aux États-Unis ou encore au Brésil.
Le mode opératoire est toujours le même et peut surprendre pour des hackers venus d’un pays coupé du monde et des principaux outils technologiques modernes. Ces cyberespions prennent généralement contact avec leur cible via le réseau social professionnel LinkedIn où ils ont créé des faux profils.
Ils ont même parfois copié des éléments de vraies campagnes de recrutement de grands groupes mondialement connus – comme des photos de séances de recrutement qui ont réellement eu lieu – pour asseoir la crédibilité de leur démarche.
Après un premier contact, ces pirates informatiques à la solde du régime nord-coréen proposent parfois de poursuivre les discussions sur WhatsApp ou la messagerie professionnelle Slack. "Au départ, ils se montrent très avenants et amicaux. Mais ensuite, ils deviennent de plus en plus pressants", décrit Jean-Ian Boutin.
Leur but : pousser la victime à télécharger des documents parfois présentés comme des formulaires à remplir mais qui contiennent, en réalité, un logiciel malveillant. C’est ainsi qu’ils peuvent ensuite s’introduire sur les serveurs des sociétés de défense ou d’aérospatial qu’ils visent.
Eset ne dit pas à quel point ces hackers ont réussi à dérober des secrets industriels, mais l’échelle à laquelle cette opération est menée et sa durée témoignent de son importance aux yeux des autorités nord-coréennes.
L’objectif n’est écrit nulle part noir sur blanc, mais l’une des principales hypothèses est que la Corée du Nord cherche à acquérir ainsi des technologies militaires que le pays ne peut pas obtenir légalement à cause de l’étau des sanctions internationales, suggère Jean-Ian Boutin.
Cela coïnciderait, en outre, avec l’une des principales raisons d'être de Lazarus, le groupe à la manœuvre dans cette opération, d’après Eset. Ce sont les spécialistes nord-coréens des cyberopérations les plus ambitieuses "pour servir les intérêts nationaux du régime", écrit Bruce Klingner, spécialiste de la péninsule coréenne pour le think tank américain The Heritage Foundation, dans une note sur la cybermenace nord-coréenne publiée fin 2021.
Lazarus et "l’arme magique" de Kim Jong-un
Au fil des ans, Lazarus est devenu synonyme de hacking "made in Corée du Nord". À tel point que, même au sein de la communauté de la sécurité informatique, "on utilise Lazarus comme une sorte d’appellation parapluie pour désigner tout un ensemble de sous-groupes qui dépendent du Bureau général de reconnaissance [service de renseignement extérieur nord-coréen spécialisé dans les opérations clandestines, NDLR]", explique Benjamin Read, directeur des recherches sur le cyberespionnage pour Mandiant, l’un des principaux groupes américains de cybersécurité, qui a publié en mars 2022 un état des lieux des activités de Lazarus.
La montée en puissance de Lazarus depuis ses débuts en 2007 témoigne à la fois de l’évolution des priorités du régime nord-coréen et de la place toujours grandissante des pirates informatiques dans l’appareil d’État. En 2013, Kim Jong-un comparait d’ailleurs la "cyberguerre" à une "arme magique" et une "épée que la Corée du Nord abat sur ses ennemis à l’instar des missiles et de l’arsenal nucléaire".
C’était un an avant que Lazarus, jusque-là surtout cantonné à des attaques plutôt discrètes contre des cibles en Corée du Sud, fasse une entrée fracassante sur la scène internationale en piratant les serveurs de Sony Pictures. Pyongyang voulait punir le studio qui avait produit le film "The Interview", accusé de ridiculiser le régime nord-coréen. "C’est Lazarus qui a été le premier groupe de pirates informatiques à utiliser du cybersabotage et des vols de données afin d’exercer une pression géopolitique", rappelle Benjamin Read. En l’occurrence, Pyongyang voulait le retrait du film "The Interview".
Quelques années plus tard, c’est encore Lazarus qui a fait prendre conscience des effets dévastateurs que peuvent avoir les rançongiciels. Ce sont ses pirates qui ont infecté plus de 300 000 ordinateurs dans le monde avec le logiciel malveillant WannaCry en 2017. Une opération qui avait semé la panique dans plusieurs pays, notamment au Royaume-Uni où plusieurs établissements de santé avaient été touchés, leur service informatique ayant été bloqué et leur fonctionnement ainsi paralysé.
Mais Lazarus, c’est aussi bien plus que ça. À partir de 2015, ce groupe a mis en place des équipes dédiées aux crimes financiers. "Au fur et à mesure que la communauté internationale réussissait à limiter les activités illégales traditionnelles – comme la contrefaçon et le trafic d’antiquités – qui avaient longtemps permis à Pyongyang de gagner de l’argent, le régime a misé toujours davantage sur ses cybercriminels", souligne Bruce Klingner dans son étude sur la cybermenace nord-coréenne.
Les "plus grands braqueurs de banques du monde"
Il y a même un sous-groupe spécifique à Lazarus, baptisé BlueNoroff, dont la mission unique est de rapporter des devises dans les caisses de l’État. Et ses cybercriminels se sont montrés très créatifs. Ils ont été les premiers à exploiter une vulnérabilité du système de messagerie interbancaire Swift pour attaquer en 2016 une banque centrale, celle du Bangladesh. Une opération qui leur avait rapporté plus de 80 millions d’euros.
Ces cybercriminels ont aussi monté des vastes attaques contre les réseaux de distributeurs d’argent. En 2018, ils ont ainsi réussi à voler des dizaines de millions de dollars à des banques en Afrique et en Asie en utilisant un logiciel malveillant qui forçait les machines à distribuer des billets.
Lazarus a "effectivement transformé la Corée du Nord en plus grand braqueur de banques du monde", avait résumé en 2021 John Demers, l’ancien procureur général adjoint des États-Unis.
Et quand les banques n’ont plus suffi, Lazarus s’est attaqué aux plateformes d’échanges de cryptomonnaies. En 2018, ils ont ainsi pu piller Coincheck, un site japonais, amassant un butin de plus de 500 millions de dollars.
En près de 15 ans d’existence, Lazarus "a évolué en diversifiant le type d’attaques menées et en visant toujours davantage de cibles", résume Benjamin Read. C’est devenu une véritable machine à gagner illégalement de l’argent ou à punir les ennemis de Kim Jong-un.
S’il est difficile de savoir combien de cybersoldats travaillent ainsi pour Lazarus, "cela se compte en milliers", assure Jean-Ian Boutin. Dans une présentation faite en septembre 2021, le renseignement britannique estimait que plus de 6 000 hackers travaillaient pour cette structure. Et ils ne travaillent pas tous depuis la Corée du Nord, où l’accès à Internet est limité. Lazarus est soupçonné d’avoir des antennes en Chine, en Biélorussie, en Russie, en Inde ou encore en Malaisie, selon les services de renseignement britanniques.
C’est donc une organisation qui a tout d’une pieuvre aux multiples ramifications, et que n’importe quel méchant d’un film de James Bond aimerait diriger. Sauf qu’il s’agit bel et bien de la réalité et qu’il n’y a pas de 007 à l’horizon.
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CORÉE DU NORD
Pyongyang nie toute responsabilité dans le piratage "vertueux" de Sony
ÉTATS-UNIS
Washington accuse la Corée du Nord d'être à l'origine de la cyberattaque mondiale Wannacry
La Corée du Nord accusée d'avoir volé plus de 300 millions de dollars de cryptomonnaies
Valeurs Actuelles
Burkini : Gérald Darmanin accuse Eric Piolle de « jouer au pyromane »
Tout juste reconduit à la tête du ministère de l’Intérieur, l’ancien député LR ne pouvait rêver mieux pour ouvrir une nouvelle séquence place Beauvau que la résurgence de la polémique burkini à Grenoble. Face à Eric Piolle, déterminé à avancer quoiqu’il arrive au point de se voir attribuer le titre de « pyromane », le « premier flic de France » peut facilement adopter la posture rassurante du surveillant attentif et intransigeant sur ses principes. Il a en fait la démonstration dans les colonnes du Parisien, jeudi 26 mai, en se félicitant de l’intervention du tribunal administratif de Grenoble.
« C’est une victoire de la République, de la laïcité et du droit », a déclaré Gérald Darmanin, se félicitant que le droit ait rappelé à Eric Piolle « qu’il a des obligations comme élu, et qu’il a porté atteinte à la loi ». D’autant plus une victoire pour lui que la décision du tribunal administratif a été prise en application de la loi contre le séparatisme votée lors du précédent mandat, et tout particulièrement portée par Gérald Darmanin. C’est bien cette loi, rappelle ce dernier, qui « permet le ‘déféré laïcité’, grâce auquel, en 72 heures, la République a montré qu’elle pouvait se défendre face aux communautaristes ».
Haro sur « la gauche communautariste »
Jamais avare d’un coup sur sa droite, Gérald Darmanin en a également profité pour rappeler à l’ordre « la droite identitaire et l’extrême droite », dont les représentants réclament une loi sur le burkini depuis quelques jours. « Ni Marine Le Pen ni Monsieur Ciotti ni M. Jacob n’ont voté la loi contre le séparatisme, qui permet de sanctionner M. Piolle », a tancé le ministre de l’Intérieur, suggérant que ses adversaires « s’excusent de ne pas avoir été au rendez-vous ».
« La République s’est protégée contre quelques personnalités communautaristes », a encore dit Gérald Darmanin au Parisien, évoquant l’association Alliance citoyenne, « d’ailleurs privée de toute subvention publique ». Pour le ministre de l’Intérieur, aucun remords : « Ce n’est pas nous qui avons mis ce débat sur la table, mais la gauche communautariste », a-t-il rappelé, expliquant être toujours prêt à répondre « quand il y a des provocations ».
France24 - Monde
Roland-Garros : la flamme du phénix Nadal brûle encore
Publié le : 01/06/2022 - 12:48
Nicolas BAMBA
À l'issue d'un nouveau duel de titans, Rafael Nadal a triomphé mardi de Novak Djokovic en quarts de finale du tournoi de Roland-Garros. Malgré un corps en souffrance et une concurrence féroce, l'Espagnol, à l'aube de ses 36 ans, a toujours de l’appétit. Même s’il a bien conscience que son aventure tennistique approche de sa fin.
Le 59e opus Novak Djokovic-Rafael Nadal, classique depuis 2006 et affiche la plus récurrente de l'histoire du tennis, a tenu toutes ses promesses. Commencé mardi 31 mai sur le court Philippe-Chatrier à 21 heures, ce quart de finale du tournoi de Roland-Garros 2022 s'est achevé à 1 h 16 mercredi 1er juin sur la victoire de l'Espagnol.
Si le Serbe avait renversé son adversaire en demi-finale ici l'année dernière, après un duel déjà homérique, "Rafa" a remis les pendules à l'heure cette fois. Le numéro un mondial, vaincu, n'a pas tari d'éloges à propos de son bourreau de la nuit.
"Il a démontré pourquoi il était un immense champion. Rester fort mentalement et terminer le match comme il l'a fait... Mes félicitations à lui et son équipe. Il mérite sans aucun doute cette victoire", a applaudi Novak Djokovic.
Rafael Nadal a livré une performance éblouissante, alors que le Majorquin doit encore une fois composer avec un physique défaillant. "C'est une nuit inoubliable. Je doutais du fait d'être capable de jouer au niveau dont j'avais besoin pour avoir vraiment une chance", a confié le vainqueur nocturne, lui-même "surpris" par son niveau de jeu retrouvé comme par enchantement.
🤩 What a set! What a comeback! 🤩 🤔 Is 14 next for @RafaelNadal ?#RolandGarros pic.twitter.com/0Wa4mjZoau
May 31, 2022Souvent touché, toujours de retour
Depuis 2005, année où il remporta son premier tournoi de Roland-Garros, l'actuel numéro cinq mondial souffre du syndrome de Müller-Weiss au pied gauche, une nécrose de l'os scaphoïde qui le fait beaucoup souffrir.
L’été dernier, cette maladie dégénérative qui provoque des douleurs chroniques l'avait poussé à déclarer forfait pour Wimbledon, les Jeux olympiques et l'US Open et à mettre un terme prématuré à sa saison 2021. "J'ai encore besoin de temps pour récupérer, il faut que je change quelque chose peut-être. Je veux comprendre l'évolution de cette blessure qui m'a freiné dans ma carrière toutes ces années", expliquait alors le gaucher.
Son pied gauche, encore bien douloureux ces dernières semaines, s’ajoute aux nombreuses autres blessures accumulées depuis ses débuts professionnels, il y a 20 ans. Genoux, dos, tendinites, abdominaux... Rafael Nadal est un habitué des kinés, des médecins et des chirurgiens. Jouer au tennis en souffrant est devenu une habitude pour lui.
Plus d'une fois, on l'a donné perdu pour le tennis, victime de son propre jeu mêlant puissance et engagement total. Et pourtant, cette année encore, le "Taureau de Manacor" résiste et ressuscite, toujours prêt à déjouer les pronostics les plus pessimistes.
"Je ne sais pas ce qui peut arriver"
Déjà en janvier, Rafael Nadal avait livré un récital pour renverser le Russe Daniil Medvedev et remporter l'Open d'Australie, malgré plusieurs mois loin des courts. Rattrapé par une fracture de fatigue à une côte et son pied gauche au printemps, l'Espagnol paraissait un cran en-dessous de Novak Djokovic et de son compatriote Carlos Alcaraz avant d’aborder Roland-Garros.
Le Serbe et le jeune phénomène espagnol ont pourtant pris la porte dès les quarts de finale. Tandis que le maître des lieux, treize fois titré porte d’Auteuil, s’apprête lui à disputer sa demi-finale vendredi 3 juin, le jour de ses 36 ans. Le champion olympique allemand Alexander Zverev, 25 ans, l’attend pour une nouvelle rencontre au sommet. Mais Rafael Nadal a bien préparé tout le monde : ce sera peut-être sa dernière apparition sur la terre battue parisienne.
C’est le paradoxe d’un champion formidable, auteur d’un coup d’éclat mais conscient d’être au crépuscule de sa carrière. Deux jours avant de défier Novak Djokovic, l’homme aux 21 titres du Grand Chelem évoquait déjà ses possibles adieux à Roland-Garros. Son discours n’a pas changé après sa victoire épique :
"Je suis assez vieux pour ne pas cacher des choses. Je ne sais pas ce qui peut arriver après ici. J'ai ce que j'ai au pied. Si on n'est pas capable de trouver une solution, ça va devenir super difficile pour moi. C'est tout. Je profite juste de chaque jour où j'ai la chance d'être là, sans trop penser à ce qui peut arriver dans le futur. Bien sûr, je vais continuer à me battre pour trouver une solution. Mais pour le moment, on n'en a pas. Les trois derniers mois et demi n'ont pas été faciles pour moi, c'est la seule chose que je peux dire."
Rafael Nadal n’est pas éternel. Les années passent et le physique flanche de plus en plus. Mais même diminué, le plus grand joueur de l’histoire sur terre battue reste exceptionnel. Novak Djokovic peut en attester. Et que personne ne s’y trompe : blessé ou pas, le boss vise une 14e coupe des Mousquetaires le 5 juin. "L'objectif est de me maintenir au niveau de jeu que j'ai produit (face à Novak Djokovic)", a prévenu "Rafa". Alexander Zverev sait à quoi s’en tenir.
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COMPTE-RENDU
Au bout de la nuit, Rafael Nadal rappelle à Novak Djokovic qu'il est le roi de Roland-Garros
Tennis : fin de saison et pas d'US Open pour Rafael Nadal, blessé au pied
L’invité du jour
Nelson Monfort : "Rafael Nadal est capable de gagner une 14e fois Roland-Garros"
Le Figaro
Ligue 2 : en difficulté financière, Bordeaux doit trouver 40 millions d'euros
Relégués en Ligue 2, les Girondins de Bordeaux doivent combler leur déficit pour ne pas être rétrogradé en National.
Les problèmes ne sont pas terminés pour Bordeaux. Relégués sportivement en Ligue 2 au terme d'une saison catastrophique sur tous les plans, les Girondins ne sont pas encore certains d'évoluer en deuxième division française l'année prochaine. La raison ? Leur situation économique inquiétante. Comme l'ont révélé Sud-Ouest et RMC Sport, leur déficit est estimé à 40 M€. Et les Marine et Blanc doivent le combler rapidement s'ils veulent passer l'étape de la DNCG - le gendarme financier du football français - le 14 juin prochain.
Plusieurs ventes de joueurs espérées
Heureusement pour eux, ils devraient compter sur plusieurs entrées d'argent dans les prochaines semaines pour le résorber en partie : RMC Sport évoque une somme de 8,25 M€ qui doit être versée à la fin du mois de juin par le fonds d'investissement CVC, l'un des actionnaires du club. Par ailleurs, les Girondins vont recevoir l'aide de la Ligue de football professionnel pour les formations reléguées d'un montant de 7 M€. Ils devraient aussi pouvoir profiter de la vente de plusieurs joueurs - Hwang Ui-Jo, Alberth Elis, Sekou Mara ? - pour récupérer plusieurs millions d'euros. Ce sera toutefois encore insuffisant.
À VOIR AUSSI - La préparation des Bleus pour la Ligue des nations
Vers une relégation à titre conservatoire en National ?
Pour le média sportif, «Gérard Lopez va devoir remettre la main à la poche pour espérer que le club survive en L2». Ce dernier chercherait toujours de nouveaux investisseurs, mais le contexte - relégation et situation financière particulièrement difficile - ne doit sans doute pas l'aider. Mais l'homme d'affaires va devoir trouver une solution s'il ne veut pas voir le club bordelais être relégué en National à titre conservatoire par la DNCG le 14 juin prochain. Si tel était le cas, les Marine et Blanc pourraient faire appel afin de gagner du temps, avant de passer de nouveau devant la commission indépendante au mois de juillet. Pour rappel, la fin du mois de mai, le Royal Excel Mouscron, propriété de Gérard Lopez, s'est déclaré en faillite.
Ligue 1 : une trentaine de blessés à Saint-Étienne après le chaos provoqué par «des voyous»
La préfecture de la Loire a dressé le bilan des graves échauffourées survenues au Stade Geoffroy-Guichard.
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Colère des supporters, jets de fumigènes, terrain envahi... Des scènes surréalistes après Saint-Etienne-Auxerre
Après la descente en Ligue 2 de l'ASSE, les supporters des Verts ont envahi le terrain avec un comportement inacceptable.
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Burkini à Grenoble : comment les écolos font avancer l’islamo-gauchisme en France
Une nouvelle pierre à l’édifice de l’islamo-gauchisme du parti Europe Écologie Les Verts. Après une lettre ouverte du maire de Grenoble, Eric Piolle, au président de la République, qui faisait part d’une volonté de « veiller à ce qu’aucun règlement intérieur d’aucun équipement public ne constitue une injonction ou une discrimination » dans sa ville, l’édile a confirmé le 3 mai auprès de 20 minutes sa volonté d’autoriser le port du Burkini : « Au prochain Conseil municipal, on proposera un nouveau règlement des piscines qui enlève les interdits étranges ayant été posés il y a une dizaine d’années. Donc, vous pourrez venir baigner dans les piscines de Grenoble seins nus. Vous pourrez venir avec un maillot couvrant pour se protéger du soleil. Vous pourrez venir avec un maillot couvrant pour d’autres raisons. C’est l’égalité d’accès au service public. » Ce n’est pas la première fois que le maire de Grenoble s’empare de ce sujet controversé. En février dernier, il déclarait au micro de France Inter que le Burkini n’était « pas un problème de laïcité. Vous vous habillez comme vous voulez tant que vous respectez les règles d’hygiène et de sécurité. » Cette déclaration faisait suite à une intervention des manifestantes du collectif Alliance citoyenne qui avaient investi des piscines grenobloises, vêtues de burkinis, pourtant interdits par le règlement, en 2019.
Pour expliquer que le port du Burkini est une conquête de liberté de la femme, il faut être très fort.
Si la mairie n’a pas répondu à nos sollicitations, l’opposition, en la personne de l’ancien maire de Grenoble et ancien ministre de l’Environnement Alain Carignon, confie : « Pour expliquer que le port du Burkini est une conquête de liberté de la femme, il faut être très fort. Eric Piolle fait de notre ville la championne de l’islamo-gauchisme ». L’ancien maire organise, en opposition à cette autorisation, une manifestation en face du Conseil municipal le 16 mai. Il regrette que Grenoble, sous l’impulsion du maire, se soit jetée à corps et à cris dans les combats de l’extrême-gauche. Car les exemples de dérives abondent : permanences du CCIF — dissout fin 2020 par le gouvernement pour propagande islamiste — dans les locaux de la municipalité, meeting organisé par le maire actuel avec Edwy Plenel, au lendemain des attentats du bataclan, pour condamner l’état d’urgence, sans même parler de la triste réputation dont jouit aujourd’hui Sciences Po Grenoble, devenu symbole de l’entrisme islamo-gauchiste dans l’enseignement supérieur. « Il a fait de la ville une zone antifa » conclut Alain Carignon.
Chez EELV, l’écologie au second plan derrière le rejet de l’identité occidentale
« Je pense qu’Europe Écologie-Les Verts est un parti qui, sous couvert de défendre de belles valeurs humanistes, flirte en fait de plus en plus dangereusement avec les thèses de l’islamisme radical », dénonçait Marlène Schiappa le 23 mars 2021. Elle faisait alors référence au projet de subvention — retiré ensuite — de la mairie de Strasbourg pour le chantier de la plus grande mosquée d’Europe. De fait, depuis les dernières élections municipales, les élus EELV multiplient les propositions allant dans le sens d’un rejet de l’identitié occidentale : interdiction du sapin de Noël à Bordeaux, refus au nom de la laïcité de participer à la cérémonie catholique de vœux des échevins le 8 septembre du maire de Lyon — avant d’assister, dès le lendemain, à la pose de la première pierre de la mosquée de Gerland à Lyon —, ou encore en 2019 lors de la manifestation contre l’islamophobie durant laquelle Esther Benbassa, sénatrice EELV posait avec une fillette portant une étoile et un croissant jaune afin d’identifier les musulmans d’aujourd’hui aux juifs des années 1930, et ainsi de suite.
« Qu’est-ce que l’écologie a à voir avec l’interdiction du sapin de Noël ? Qu’est-ce que l’écologie a à voir avec l’interdiction du tour de France ou des rêves d’aviation des enfants ? Qu’est-ce qu’elle a en rapport avec une mosquée à Strasbourg ? Avec la promotion de l’islamo-gauchisme ? », s’interroge Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat. Cette dénonciation est reprise par Julien Odoul, porte-parole du Rassemblement national, selon qui les écologistes « n’en ont rien à faire de l’écologie, c’est pour leur tambouille électorale mais derrière c’est un programme d’extrême gauche ». Et d’ajouter que « ce maire montre la soumission aux idées politico-religieuses, la complaisance avec l’islam politique symptomatique des élus de gauche qui font la courte échelle aux ennemis de la république. Ils mettent en place une collaboration avec l’islamisme. »
Les législatives peuvent-elles renverser la vapeur ?
Pour autoriser le Burkini, c’est la laïcité et la liberté qui est avancée comme argument par le maire de Grenoble. Quitte à mettre au même niveau la baignade seins nus, symbole d’émancipation, et le port d’un maillot de bain répondant à une injonction religieuse. C’est ainsi que le progressisme devient un cheval de Troie utilisé pour instaurer des règles favorisant les revendications de l‘islam radical. C’est ce que rappelle Bruno Retailleau : « Dans l’argumentaire des frères musulmans pour tromper les démocraties, il y a l’argument de la liberté. » L’élu vendéen souligne au passage que les pays où l’islam radical est au pouvoir sont rarement les plus portés sur la liberté, « notamment celle des femmes ». « Les écologistes marchaient main dans la main avec les pires imams radieux en 2019 et le CCIF, cela n’a donc rien d’étonnant, renchérit de son côté Julien Odoul. Il y a un risque de conquête de ces idées-là : si ces gens arrivent au pouvoir, ce serait une victoire pour les islamistes ». Le porte-parole du RN salue la décision « républicaine » de Laurent Wauquiez, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui annonce que « pas un centime des Auvergnats-Rhônalpins ne financera [la soumission de Grenoble] à l’islamisme. » Il entend bloquer toutes subvention de la région pour la ville si le Burkini venait à y être autorisé. Le président de la région veut tout faire pour éviter que « vivre ensemble ce soit céder devant l’islam politique. »
La burka sous toutes ces formes ce n’est pas l’usage d’une liberté, mais le début d’une soumission
Certains espèrent combattre cette dérive par un réveil de la droite aux législatives prochaines et un rejet massif des idées de la gauche le 12 juin 2022. Mais, au-delà des urnes, « il faut un réarmement moral et civique en ne cédant rien. La burka sous toutes ces formes ce n’est pas l’usage d’une liberté, mais le début d’une soumission, l’opposé de la laïcité française » déclare Bruno Retailleau. Combat moral qui doit également dépasser les frontières françaises, comme le rappelle l’euro Député François-Xavier Bellamy. Il regrette que « les lâchetés de cette municipalité écologiste ne servent qu’une cause, un islamisme liberticide qui rêve de s’imposer en France et en Europe. » Une référence à une opération de communication du Conseil de l’Europe prônant « la liberté dans le hijab » finalement retirée.
France24 - Monde
Tuerie d’Uvalde : Daniel Defense, le fabricant prêt à tout pour vendre ses fusils d'assaut
Publié le : 30/05/2022 - 17:33
Sébastian SEIBT
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L’auteur de la tuerie d’Uvalde, au cours de laquelle 21 personnes ont perdu la vie, avait utilisé un fusil semi-automatique produit par Daniel Defense. Cette société apparaît comme l’une des plus agressives aux États-Unis pour vendre ses armes d’assaut au commun des Américains.
Il ne s’est pas rendu ce week-end à la convention de la NRA – le puissant lobby américain des armes à feu – au Texas. Une semaine à peine après la tuerie d’Uvalde, au cours de laquelle un jeune homme de 18 ans a ouvert le feu dans une école primaire et fait 21 victimes, le fabricant d’armes Daniel Defense fait profil bas.
"Nous avons décidé de ne pas assister à ce rendez-vous de la NRA à cause de l’atroce tragédie à Uvalde au Texas où une de nos armes a été utilisée criminellement", a précisé ce groupe dont le siège est en Géorgie.
Un bambin avec un fusil semi-automatique
Le tueur avait en effet acquis un AR-15 DDM4 V7, le fleuron des fusils semi-automatiques de Daniel Defense, pour fêter ses 18 ans. Quelques jours plus tard, équipé de cette arme, il entrait dans l’enceinte de l’école Robb pour y perpétrer un massacre qui a choqué l’Amérique entière.
Sur son site aussi, Daniel Defense a rapidement mis en ligne un message assurant que "toutes nos prières et nos pensées vont aux familles et communautés dévastées par cet acte maléfique. [...] Nous allons collaborer pleinement aux enquêtes des autorités locales et fédérales."
Daniel Defense en a profité pour faire disparaître un autre message, à la une du site jusqu’au lendemain de la tuerie d’Uvalde, qui faisait la promotion d’une "loterie permettant de gagner jusqu’à 15 000 dollars à dépenser en munitions ou armes à feu".
Un type de publicité qui est devenu une sorte de marque de fabrique pour cette société qui, par bien des aspects, "est l’une des pionnières d’une approche commerciale agressive pour la vente d’armes à feu", assure le New York Times. "Daniel Defense incarne plus que quiconque dans le métier des techniques outrancières de marketing", confirme Ryan Busse, un ex-responsable pour un fabricant américain d’armes à feu devenu détracteur de ce milieu, interrogé par le Washington Post.
Une image en particulier, publiée sur Twitter par Daniel Defense dix jours avant la tragédie d’Uvalde, est devenue le symbole des pratiques de cette société qui ne semble reculer devant rien ou presque pour promouvoir ses armes lourdes auprès du très grand public. On y voit un bambin qui doit à peine avoir appris à marcher serrant dans ses bras le même type de fusil semi-automatique qui allait être utilisé par le tireur d’Uvalde. Un cliché, déjà provocateur en lui-même, accompagné d’un appel à "éduquer vos enfants de la bonne manière afin, qu’une fois adultes, ils ne se séparent plus [de leur arme]".
La découverte de ce tweet après le massacre à l’école primaire Robb a valu à Daniel Defense une avalanche de critiques en ligne. À tel point que le groupe a décidé de passer son compte Twitter en privé et de limiter la possibilité de faire des commentaires sur sa page Facebook.
Un PDG fan de Donald Trump
Mais ce n’est probablement pas ce qui va pousser Daniel Defense à changer son fusil commercial d’épaule ou à reconnaître que la vente d’armes de guerre à des jeunes adultes devrait être mieux régulée, à défaut d’être interdite.
Car ce n’est pas la première fois que les armes de cette société se retrouvent sur les lieux d’une tuerie. En 2017, quatre de ses fusils semi-automatiques faisaient partie de l’arsenal du tireur de Las Vegas qui a fait 58 victimes. À l’époque aussi, Daniel Defense avait adressé "ses pensées et prières" aux familles des victimes, mais sans rien changer à ses pratiques commerciales.
Marty Daniel, PDG et fondateur du groupe, n’a exprimé des regrets qu’une seule fois, après une fusillade dans une église baptiste au Texas qui avait fait 27 victimes en 2017. À l’époque, il s’était exprimé en faveur d’un léger durcissement de la loi sur le port d’arme, tout comme l’avait fait la NRA. Mais quelques jours plus tard, il avait changé d’avis, s’excusant auprès de tous ceux qui "défendent le droit constitutionnel de détenir des armes".
La personnalité hors norme de Marty Daniel explique en grande partie la stratégie commerciale du groupe. Ce fan de Donald Trump et grand donateur aux candidats républicains ne manque pas une occasion de raconter comment il est tombé dans le métier un peu par hasard après une sortie prématurée du cursus universitaire. Il se présente comme un touche-à-tout qui a vendu aussi bien des fenêtres que des cheminées.
Son amour pour les armes à feu serait né après avoir échoué à faire son trou dans le golf. Il assure avoir alors découvert le "plaisir" de tirer avec une arme à feu grâce à un ami de golf qui lui aurait dit que ce "sport" lui conviendrait mieux.
Marty Daniel fonde son groupe en 2000 et obtient son premier contrat avec l’armée américaine deux ans plus tard. Depuis lors, son entreprise a décroché plus d’une centaine d’appels d'offres du Pentagone.
Mais les seuls militaires ne suffisent pas à faire la fortune de ce petit fabricant d’armes qui produit seulement un peu plus de 50 000 fusils semi-automatiques – sa spécialité – par an, soit à peine 1 % des parts de marché aux États-Unis.
Pas que pour les militaires
C’est pourquoi Daniel Defense courtise tous azimuts le commun des Américains à partir de 2004. L’interdiction de vendre des armes d’assaut aux simples citoyens sur le sol américain a, en effet, expiré cette année-là.
Depuis lors, l'entreprise veut convaincre tous les fans d’armes à feu qu’ils ont droit aux mêmes AR-15 que les soldats équipés par elle ces 20 dernières années. Elle a même réalisé une publicité en ce sens, qu’elle voulait diffuser durant le Super Bowl en 2014. Mais les organisateurs de cette grand-messe sportivo-médiatique ont refusé de servir de plateforme à la promotion de fusils d’assaut.
Malgré ce revers, Marty Daniel réussit à toucher un public toujours plus large et entre dans le club des 25 plus importants vendeurs d’armes à feu du pays alors qu’"il y a plus de 500 sociétés qui commercialisent des fusils semi-automatiques depuis 2004", rappelle le Washington Post.
L’AR-15 DDM4 V7 utilisé par le tireur d’Uvalde est l’un des 19 modèles fabriqués par Daniel Defense pour que les Américains puissent, selon le slogan de la société, "protéger leur maison et leur famille". Mais il est clair que le groupe ne vise pas que les pères de famille.
L’un de ses derniers clips montre un adolescent qui s’entraîne à tirer, tandis que le groupe a, à plusieurs reprises, utilisé une imagerie de jeux vidéo comme "Call of Duty" ou de films tels que "Star Wars" pour "attirer un public plus jeune", analyse le New York Times.
Un autre fabricant d’armes – Remington – avait utilisé les mêmes ficelles pour vendre ses fusils à des jeunes. Cela lui a coûté cher puisqu’en février 2022, des familles de victimes du massacre de Sandy Hook de 2012 ont obtenu qu’il leur verse 72 millions de dollars (environ 66 millions d'euros) pour avoir utilisé un "marketing irresponsable". Le tireur avait, en effet, utilisé un AR-15 produit par l’une des filiales de Remington.
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Tuerie d'Uvalde : la police texane fait son mea culpa
Tuerie au Texas : Joe Biden à Uvalde à la rencontre des familles des victimes
Tuerie d'Uvalde au Texas : la police sous le feu des critiques
Le Figaro
Remerciés par le gouvernement, ils repartent au combat pour les législatives
Dinah CohenDÉCRYPTAGE - Treize membres du dernier gouvernement de Jean Castex sont candidats, parfois pour la première fois.
Trente-trois jours. C’est l’écart entre la victoire d’Emmanuel Macron et la nomination complète de son nouveau gouvernement. C’est plus d’un mois d’incertitude, pour une équipe souvent animée par le désir de rester. C’est aussi une longue période d’attente, propice aux réflexions sur ce que pourrait être la vie d’après. Une vie qui, pour bon nombre de ministres, se révèle tout aussi politique que celle qui l’a précédée.
Jean-Michel Blanquer à la conquête du Loiret, Élisabeth Moreno auprès des Français de l’étranger, Geneviève Darrieussecq ou encore Laurent Pietraszewski, de retour dans leurs territoires des Landes et du Nord… En tout, treize membres du gouvernement ont fait le choix de ne pas disparaître des radars et de repartir à la bataille. Une manière de solidifier un parcours, de poser les jalons d’une véritable carrière politique, ou encore de donner des gages de fidélité à Emmanuel Macron, dans l’espoir d’être rappelé par ce dernier.
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Auparavant en charge des Sports, Roxana Maracineanu se souvient de ces semaines incertaines comme du «dernier jour de mandat le plus long de ma vie». Nommée quatre ans plus tôt par Édouard Philippe avec un titre de championne du monde de natation et un mandat de conseillère régionale, elle raconte avoir profité de cette parenthèse pour prendre du recul. Et acter une décision, celle de s’implanter réellement dans le paysage politique. En accord avec le président, elle se lance alors dans la campagne de la 7e circonscription du Val-de-Marne, déjà aux mains de la majorité mais dans laquelle le député sortant ne se représente pas. L’ancienne sportive y découvre le quotidien d’une campagne et les qualités que cela exige. «Je me suis rendu compte que j’avais finalement beaucoup d’atouts, et qu’il fallait que je me fasse confiance», explique la prédécesseur d’Amélie Oudéa-Castéra.
«Un challenge démocratique»
Dans le territoire voisin, Emmanuelle Wargon, anciennement chargée du Logement, s’est lancée dans un «challenge démocratique». Motivée par une certaine «audace», elle se frotte à l’épreuve du suffrage universel dans une circonscription de conquête, détenue par Michel Herbillon, élu Les Républicains et en lice pour un sixième mandat. «Ce serait une belle victoire personnelle», reconnaît la candidate, qui n’a à son actif que dix mois de mandat de conseillère régionale. «C’est vrai que j’ai bien mordu à la vie politique, parce que c’est le bon endroit pour changer la vie des Français, et je pense que ça demande un ancrage local», poursuit l’ancienne haute fonctionnaire. Elle qui n’a pas été rappelée lors du remaniement, mais qui a appris qu’«en politique, on n’exclut jamais rien».
Ex-ministre déléguée à la Ville, Nadia Hai s’est, elle aussi, posée en challengeuse. Déjà élue en 2017, elle se présente cette année dans un autre territoire, souvent enclin à l’alternance entre la droite et la gauche. Je n’ai pas choisi le confort, fait-elle savoir. Mais je suis là où le président veut que je sois, dans un territoire où mon expertise sera utile. Si elle est élue, elle compte bien mettre à profit ces cinq années passées dans les rangs de la macronie: Je suis désormais forte de cette expérience politique. Donc mes interventions seront forcément très différentes.
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Un état d’esprit dans lequel se trouve aussi Barbara Pompili, après quasiment deux ans à la Transition écologique. Autrefois chez les Verts, désormais fondatrice d’En commun - le courant écologiste du groupe LREM -, elle brigue un troisième mandat dans la Somme avec «plein d’idées» en tête. Très énigmatique sur la suite - «chaque chose en son temps», répète-t-elle sans cesse -, elle rappelle son «profil très politique» et promet de poursuivre son «combat» en faveur de l’écologie.
Législatives 2022 : «Le seul qui existe à part la majorité présidentielle, c'est Mélenchon», affirme Aurore Bergé
La députée LREM, invitée sur France 2, a déclaré «prendre au sérieux» la nouvelle union de gauche.
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Un boulanger engagé, une gagnante de Koh-Lanta ou de célèbres humoristes font partie des prétendants aux profils les plus originaux.
Union de façade derrière Jean-Luc Mélenchon pour masquer les divisions
ANALYSE - Étouffées par la dynamique dont profite la Nupes, les tensions sous-jacentes devraient ressurgir à l’issue des législatives.
L'Humanité
Pourquoi trèfle des villes et trèfle des champs n’ont plus le même ADN
ActuUne vaste enquête internationale montre que le bagage génétique du trèfle blanc se modifie dès lors qu’il devient urbain. Et ce, à l’échelle planétaire.
Marine CyglerPlante cosmopolite s’il en est, le trèfle blanc est présent dans les campagnes, au bord des routes, dans les pelouses, et aussi dans presque chaque ville du monde tant et si bien qu’il est aujourd’hui la première plante à faire l’objet d’une vaste étude pour comprendre quel effet l’environnement urbain a sur lui.
De fait, l’urbanisation met à l’épreuve la biodiversité et, comme elle a tendance à se généraliser, il est intéressant de mesurer son impact sur les espèces sauvages. Les quelque 300 scientifiques du projet Glue (pour Global Urban Evolution Project) ont montré que les pressions exercées par la ville façonnaient le bagage génétique du trèfle blanc à l’échelle planétaire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue « Science », en mars.
Les biologistes ont échantillonné 110 000 trèfles appartenant à plus de 6 000 populations réparties dans 160 villes de 26 pays. Pour cela précisément, ils ont récolté des trèfles le long d’un gradient d’urbanisation allant du centre-ville jusqu’à la campagne environnante.Par exemple, l’équipe française impliquée dans cette méga-étude a prélevé des trèfles dans plusieurs sites parisiens intra-muros puis sur un axe, un « transect », qui traversait des zones suburbaines puis rurales jusqu’à Limours. Pour chaque plante, les chercheurs ont mesuré la concentration de cyanure d’hydrogène dans les tissus des trèfles.
Véritable poison au goût très amer, le cyanure d’hydrogène est un composé produit et libéré par la plante quand ses feuilles sont endommagées. Stratégie adoptée par de nombreuses plantes, la cyanogenèse est un moyen efficace de défense contre les escargots, les insectes ou encore les vaches et autres herbivores. « Les feuilles s’autodétruisent pour protéger l’ensemble de la plante.
C’est mieux de se protéger et de perdre quelques feuilles plutôt que de risquer d’être mangé en entier », explique Jacqui Shykoff, du laboratoire Écologie, Systématique et Évolution (ESE-CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech). Comme on connaît les deux gènes qui gouvernent la cyanogenèse chez le trèfle blanc et qu’on a déjà observé que les trèfles produisaient plus de cyanure d’hydrogène dans les endroits où il y avait davantage d’herbivores, les scientifiques se sont demandé si cette capacité de produire du cyanure d’hydrogène était conservée. Résultat : globalement, la proportion de plantes productrices de cyanure d’hydrogène est moins élevée en ville qu’en milieu rural. Et c’est lié à la sélection naturelle et non pas à un effet du hasard qui aurait été amplifié par l’isolement des plantes urbaines.
« À chaque génération, il se produit des mutations liées au hasard. La sélection naturelle laisse d’autres traces très spécifiques dans le génome. Ici on démontre, et c’est une première, que c’est bien la sélection naturelle qui agit et que le moteur de l’évolution, c’est l’urbanisation », explique Jacqui Shykoff.
Les chercheurs ont toutefois été surpris de se rendre compte qu’il y avait une grande hétérogénéité selon les populations de trèfles. Autrement dit, certaines populations urbaines ont conservé leur matériel génétique leur permettant de produire ce composé. « C’est le cas des populations de trèfles des villes, plus sèches en été. C’est un résultat que nous n’avions pas prédit », commente Jacqui Shykoff.
Son hypothèse : dans ces villes au climat sec, il n’y a pas de neige qui protège les plantes au sol du gel. Or le gel agirait exactement comme les herbivores et déclencherait la production de cyanure d’hydrogène, qui détruirait les feuilles endommagées par le coup de froid, et dont la réparation coûterait bien trop cher en énergie. Une amputation pour éviter que les dommages ne se répandent, en somme.
Au fait, que fait la plante de l’énergie économisée quand elle s’arrête de faire de la cyanogenèse ? Autrement dit, si elle perd une fonction, en gagne-t-elle une autre ? « On suppose que, si un organisme possède de l’énergie en plus, il va grandir, fabriquer plus de fleurs… » indique Jacqui Shykoff.
Avant de souvenir d’une réalité urbaine : « Mais la vie en ville est stressante pour les plantes avec la chaleur ou encore la pollution. Alors, il est possible que l’énergie supplémentaire soit juste allouée pour se maintenir en vie. » La chercheuse tient à insister sur le fait que, si les plantes se sont en effet adaptées à la ville, cela ne signifie pas qu’elles vont bien : le terme « adaptation » dans le langage des biologistes est plus neutre que dans le langage courant.
L’espèce humaine, un moteur des évolutions végétale et animale
Cette étude inédite démontre que les humains, en façonnant profondément leur environnement, sont un moteur de l’évolution pour le trèfle blanc dont les gènes sont modifiés par la ville. Et il y a fort à parier que ce résultat concerne d’autres espèces, végétales comme animales. « Il y a eu des études sur les oiseaux des villes. Les pigeons, des moineaux, des étourneaux sont des espèces qui n’ont pas peur : c’est une caractéristique qui a été sélectionnée », précise Jacqui Shykoff. D’ailleurs, ce sont les individus les moins peureux de ces espèces déjà peu peureuses qui vivent en ville. Une expérience facile pour mesurer cette crainte de l’humain : déterminer à quelle distance on peut les approcher avant qu’ils ne s’envolent. « Bien sûr, il y a un phénomène d’habituation, mais pas seulement. L’évolution doit intervenir, car ils ne pourraient pas passer leur temps à s’envoler dès qu’ils sont dérangés : ils n’arriveraient même pas à se nourrir », indique la chercheuse. Finalement, les volatiles urbains sont devenus plus tolérants à l’activité humaine, au bruit et à la lumière.
sciences France24 - Monde
Témoignages : au Texas, un accès toujours plus difficile à l'avortement
Publié le : 29/05/2022 - 12:27
Cyrielle CABOT
Depuis septembre 2021, le Texas interdit l'IVG après six semaines de grossesse, c'est-à-dire à un moment où de nombreuses femmes ignorent encore être enceintes. Passé ce délai, elles sont obligées de se rendre dans un autre État ou de recourir au système D. Un aperçu de ce qui attendrait la moitié des femmes américaines si l'arrêt Roe vs Wade était suspendu par la Cour suprême des États-Unis.
Août 2021. La nouvelle tombe comme un couperet : Hayley, 31 ans, découvre qu'elle est enceinte. Une grossesse non désirée. Pour cette journaliste qui vit à Austin, au Texas, une seule issue est envisageable : avorter. Mais dans ce grand État très conservateur, religieux, et où les associations "pro-vie" - selon le vocable qu'elles utilisent - sont particulièrement influentes, interrompre une grossesse est un parcours du combattant. Réglementation stricte, procédure compliquée, manque de médecins… les obstacles sont nombreux.
Surtout, pour Hayley, ces difficultés s'accompagnent d'une course contre la montre. La jeune femme a moins d'un mois avant que le gouvernement texan n'adopte l'une des lois les plus restrictives des États-Unis sur l'accès à l'avortement. À partir du 1er septembre, il interdira d'interrompre une grossesse une fois que les battements de cœur de l'embryon sont détectés, soit environ six semaines, y compris pour les victimes de viol et d'inceste. Un délai très court, qui signifie, concrètement, que les femmes doivent mettre fin à leur grossesse alors même que beaucoup d’entre elles ignorent encore être enceintes.
"À une semaine près, je n'aurais pas pu avorter", raconte Hayley. "Cette période a été la plus angoissante de ma vie. Cette grossesse était le produit d'une relation abusive. Il était impossible que je garde cet enfant."
"Tout est fait pour nous dissuader d'avorter"
Même avant l'adoption de cette nouvelle loi, la Senate Bill 8 (SB8), le Texas s'est toujours illustré comme l'un des États les plus réfractaires à l'avortement, multipliant les réglementations. Conséquence directe : les médecins capables de pratiquer des interruptions volontaires de grossesse (IVG) manquent cruellement. Pour Hayley, la première grosse difficulté a donc été de trouver un rendez-vous. "J'ai passé plusieurs jours à appeler des cliniques. Mais, pour ne rien arranger, nous étions en pleine épidémie de Covid-19, donc beaucoup refusaient de prendre des patients", explique-t-elle. Au total, il lui faut près de trois semaines pour avoir le premier des trois rendez-vous obligatoires. "L'un sert à dater le début de la grossesse, l'autre est un rendez-vous obligatoire avec un psychologue et, finalement, il y a l'IVG. Tout cela doit toujours être espacé de plusieurs jours", détaille-t-elle.
Se pose ensuite un autre souci : payer l'IVG, une opération exclue des couvertures de santé privées et par le système Medicaid, une assurance maladie pour les personnes en situation de précarité. "J'avais quelques jours pour trouver 600 dollars. Et on ne peut pas étaler les paiements", se souvient-elle. Elle parvient à rassembler la somme grâce à des amies et à des associations.
Hayley se rend finalement dans une clinique d'Austin fin août pour subir l'IVG. "C'était un cauchemar", résume-t-elle. Elle se souvient, d'abord, de son arrivée dans l'établissement, sous les huées de manifestants anti-avortement. "Tout au long de la procédure, les choses sont faites pour essayer de nous dissuader d'avorter", raconte-t-elle. "Par exemple, on m'a lu un document qui m'expliquait que, étant donné que j'ai plus de 30 ans, j'étais peut-être en train de perdre ma dernière chance d'avoir un bébé."
La loi texane oblige, en effet, les médecins à alerter les patientes sur une possible baisse de la fertilité et un risque accru de cancer du sein pour celles qui ont avorté. Des risques pourtant écartés par de nombreuses études scientifiques. La réglementation oblige, par ailleurs, toutes les patientes à faire une échographie juste avant la procédure. "Dans mon cas, j'étais sûre de moi, mais je ne veux pas imaginer ce que peut ressentir une femme qui veut des enfants mais pour qui ce n'est pas le bon moment…", déplore Hayley.
Pour autant, la jeune femme s'estime "très chanceuse". "Aujourd'hui, avec la nouvelle loi, je ne pourrais pas avorter", explique-t-elle. "Je n'aurais jamais trouvé de rendez-vous à temps et je n'aurai jamais pu récolter l'argent dans un délai aussi court." D'après les données du Planning familial américain, plus de 85 % des femmes qui avortent dans le pays le font après six semaines de grossesse.
"J'ai l'impression de vivre dans une dystopie"
Quand Tom* a emménagé dans le sud du Texas il y a trois ans, son ambition était d'aider des patientes comme Hayley. "Quand j'ai commencé à travailler, aucun endroit n'était plus compliqué qu'ici pour avorter. C'est pour cela que j'ai décidé de venir m'installer ici. Je voulais me rendre utile", raconte ce médecin de 34 ans, spécialisé dans les IVG, qui a préféré rester anonyme par crainte de représailles. "Travailler au Texas a toujours été un défi. Mais avant, c'était très gratifiant. J'avais l'impression de faire la différence et les patients étaient très reconnaissants", raconte-t-il.
Mais depuis septembre, la frustration a pris le dessus. "C'est devenu quasiment impossible de faire mon métier. J'ai l'impression de vivre dans une dystopie", déplore-t-il. Il ne compte plus les femmes qui se présentent à son cabinet et à qui il est obligé de refuser une IVG car elles ont dépassé le délai légal. "Je me souviens de cette patiente qui a dû voyager neuf heures rien que pour venir me voir. Elle n'avait pas de clinique plus proche de chez elle", témoigne-t-il. "Elle était enceinte de huit semaines. Le mieux que je pouvais faire, c'était lui expliquer qu'elle devait conduire cinq heures de plus pour sortir de l'État et aller avorter ailleurs… Elle a gardé l'enfant."
Des histoires comme celles-ci, Tom "pourrait en raconter des centaines". "Il y avait aussi cette femme, d'origine mexicaine, en situation irrégulière. Elle avait peur de quitter le Texas. Elle ne l'a pas fait craignant d'être arrêtée et d'être ramenée à la frontière", continue-t-il. "Et cette adolescente de 14 ans… Sa mère et elles avaient voyagé trois heures pour venir me voir, en secret du père. Quand je leur ai dit que je ne pouvais rien faire, c'était la panique. Elles ont fini par aller au Mexique en y laissant une grande partie des économies familiales."
"Heureusement, parfois, il n'est pas trop tard !", dit en souriant le médecin. "Je me rappelle d'une femme de 45 ans, tombée enceinte alors qu'elle pensait ne plus pouvoir l'être. Elle avait déjà deux grands enfants et ne voulait pas de bébé. Elle était tellement soulagée !" S'il contrevenait à la loi, Tom pourrait perdre sa licence de médecin. La loi texane prévoit, par ailleurs, un "dédommagement" de 10 000 dollars à un citoyen qui engagerait une procédure judiciaire et la remporterait contre une personne impliquée dans un avortement illégal.
Avorter ailleurs, une solution coûteuse et compliquée
Face à ces difficultés, un nombre croissant de femmes tentent d'avorter dans un autre État. Une solution cependant très coûteuse et souvent difficile à mettre en place. Avant le mois de septembre, l'association Fund Texas Choice, qui aide les femmes dans cette démarche, recevait entre 40 et 50 appels par mois. Désormais, la ligne est continuellement saturée. "On reçoit environ 300 appels chaque mois. On parvient à aider environ 100 personnes", déplore, par téléphone, Jaylynn Far Munson, responsable de la communication pour l'association.
Concrètement, Fund Texas Choice aide les candidates à l'avortement qui les contactent à s'y retrouver dans toutes les démarches logistiques : "On trouve les billets d'avion ou de car, on réserve la chambre d'hôtel, on prend les rendez-vous, et s'il le faut, on trouve une solution de garde d'enfant…", liste Jaylynn. "Grâce à des dons de particuliers, on finance aussi l'ensemble du déplacement. Les patientes doivent cependant payer la procédure elle-même."
"Au total, pour le voyage, il faut compter entre 500 et 2 000 dollars, selon la destination", détaille-t-elle. "Dans le meilleur des cas, l'IVG coûte 500 dollars, mais en cas de grossesse tardive, par exemple, cela peut monter jusqu'à 2 500."
De toutes les personnes qui se succèdent au bout du fil, la responsable de l'association est particulièrement touchée par les nombreuses femmes en situation irrégulière. "Souvent, elles ne parlent pas bien anglais et sont incapables de naviguer dans toute la paperasse administrative", déplore-t-elle. "On doit les envoyer dans un endroit qu'elles ne connaissent pas. Parfois, c'est la première fois qu'elles montent dans un avion, et elles se retrouvent livrées à elles-mêmes. On ne se rend pas compte de la charge psychologique que cela implique."
Selon une étude menée par le Texas Policy Evaluation Project, un groupe de chercheurs universitaires qui étudient les conséquences de la SB8, environ 5 600 femmes se sont ainsi rendues dans l'un des sept États les plus proches du Texas – Nouveau Mexique, Oklahoma, Louisiane, Arkansas, Colorado, Kansas et Mississippi – pour y avorter entre septembre et décembre 2021.
Le Planning familial américain estime, quant à lui, que le nombre d'avortements au Texas a été divisé par deux depuis septembre. En revanche, dans le Colorado et l'Oklahoma, le nombre de patientes originaires de cet État représenterait la moitié du total des avortements entre le 1er septembre et le 31 décembre, contre 10 % l'année précédente.
"Cela a mis une énorme pression sur les établissements qui pratiquent les IVG dans ces zones", explique Jaylyn. La conséquence : des délais toujours plus longs pour obtenir un rendez-vous. "Avant, il fallait compter environ une semaine. Désormais, cela peut aller jusqu'à un mois. Et quatre semaines, quand on est enceinte d'une grossesse non désirée, c'est très long."
Suspendre l'arrêt Roe vs Wade aurait "un effet domino catastrophique"
Désormais, les patientes vont devoir composer avec un nouvel obstacle. Depuis le 26 mai, l'Oklahoma a décidé à son tour de durcir drastiquement son accès à l'avortement, en l'interdisant "dès la fécondation". En d'autres termes : complètement.
"C'est dramatique", estime Jaylynn. "Non seulement toutes les femmes que nous envoyons en Oklahoma vont devoir aller encore plus loin, mais en plus, les patientes de l'Oklahoma vont aussi devoir aller avorter ailleurs. C'est toujours plus de pression sur les établissements qui pratiquent encore les IVG", s'attriste-t-elle.
Aujourd'hui, Jaylynn a du mal à cacher son inquiétude pour l'avenir. Outre l'Oklahoma, le site Politico révélait, le 2 mai dernier, que la Cour suprême envisageait de suspendre l'arrêt Roe vs Wade, qui garantit théoriquement l'accès à l'avortement au niveau fédéral depuis 1973. Sans cet arrêt, 26 États, dont de nombreux du Sud, interdiraient immédiatement l'avortement. Un "scénario catastrophe" mais qui n'est plus "qu'une question de temps", craint-elle.
"On assistera alors à un effet domino catastrophique", alerte-t-elle. L'association a d'ailleurs déjà commencé à s'y préparer. "Il faudra qu'on envoie les femmes au Mexique, voire à New York. Selon les budgets que l'on a dressés, cela divisera environ par deux le nombre de femmes total que nous pourrons aider."
"Le pire dans tout cela, c'est que cette situation ne va servir qu'à rendre les personnes précaires toujours plus précaires", dénonce Tom. "Les personnes qui le peuvent trouveront toujours des solutions pour avorter. Les autres ne pourront pas se permettre de dépenser des milliers de dollars pour une IVG. Le problème c'est qu'elles ne peuvent pas non plus se permettre d'avoir un autre enfant."
Or, les personnes précaires sont les premières concernées par la problématique. Selon le Guttmacher Institute, un organisme spécialisé dans les droits sexuels et reproductifs, 75 % des personnes qui avortent aux États-Unis sont en situation de précarité. Par ailleurs, 60 % sont issues des communautés afro-américaine ou hispanique.
Vers une explosion des avortements à la maison
Face à la difficulté de se déplacer dans un autre État et aux réglementations de plus en plus strictes dans l'ensemble du pays, les spécialistes de la santé reproductive prédisent que de plus en plus de femmes vont se tourner vers le système D. Outre la pratique de "techniques maisons" glanées sur Internet et bien souvent dangereuses, les médecins s'attendent à une envolée de l'achat de pilules abortives en ligne.
Aujourd'hui, l'IVG médicamenteuse est la technique la plus utilisée aux États-Unis. L'Agence fédérale des médicaments l'autorise, en théorie, jusqu'à dix semaines de grossesse et permet aux médecins de la prescrire par téléconsultation. Mais dans les États les plus conservateurs, comme le Texas, l'IVG médicamenteuse est soumise aux mêmes réglementations et délais que l'intervention chirurgicale traditionnelle par aspiration.
Pour contourner la loi, certaines femmes se tournent donc vers des pharmacies en ligne basées à l'étranger. Un procédé normalement illégal. Selon une étude publiée fin février, en septembre 2021, la pharmacie en ligne danoise Aid Access, qui propose l'envoi par la poste de pilules abortives, a ainsi reçu 1 831 demandes. Trois fois plus qu'à la même période en 2020. "Heureusement, ces procédures sont assez sûres et efficaces. Mais pour beaucoup de femmes, procéder à cela sans accompagnement, en secret, cela peut être très effrayant", déplore Tom.
Après des semaines d'hésitation, Tom a finalement décidé de quitter le Texas. "Je ne peux plus travailler dans ces conditions. Je pars dans un État plus progressiste, où je pourrais réellement aider", explique-t-il. "Et je ne suis pas le seul. Nombre de mes collègues ont le même dilemme, entre rester pour aider ceux qu'on peut encore, ou partir là où on pourra en aider beaucoup plus."
De son côté, Hayley assiste aujourd'hui à toutes les manifestations de défense du droit à l'avortement, appareil photo autour du cou, slogan à la main. "Dans ces manifestations, la parole se libère, le tabou de l'avortement se lève et on se rend compte qu'il n'est pas seulement question de nous, mais aussi de nos sœurs, de nos amies, de nos parents. N'importe qui, un jour, peut avoir besoin d'avorter", souligne-t-elle. Et de conclure : "Il faut à tout prix défendre ce droit fondamental."
*Le prénom a été modifié
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REPORTAGE
"C’est trop tard" : à Washington, une manifestation amère pour protéger le droit à avorter
États-Unis : l'Oklahoma interdit totalement l'avortement
Reporters
États-Unis : le droit à l'avortement menacé
France24 - Monde
Reportage : dans l'est de l'Ukraine, une trentaine de combattants étrangers sur le front
Publié le : 03/06/2022 - 07:40
Amar AL HAMEEDAWI
Jonathan WALSH
Amar AL HAMEEDAWI
Jonathan WALSH
De nombreux volontaires étrangers sont partis combattre en Ukraine. Depuis le début de l’invasion russe, Kiev avait publiquement lancé un appel. S'il est difficile d’évaluer leur nombre réel, ces volontaires sont bien présents sur les lignes de front. France 24 a rencontré un groupe de combattants dans l'est du pays.
Dès le début des combats en Ukraine, des volontaires étrangers ont répondu à l'appel de Kiev, se rendant sur les lignes de front pour faire face à l'armée russe. France 24 est allé à la rencontre d'un groupe de combattants dans l'est du pays : une trentaine d’hommes intégrés dans une unité de la garde nationale ukrainienne, dont les témoignages sont rares.
Le lieu de la rencontre devait être tenu secret – seule condition pour être autorisé à filmer. Autour de la table, deux Canadiens et un Américain évoquent leurs motivations.
"Le président ukrainien a donné son accord et a demandé à tous les étrangers prêts à se battre de venir aider l’Ukraine", raconte Sot Maple, combattant canadien. "Moi, ma spécialité, c’est le sauvetage. Je suis infirmier. S’il y a des blessés, des soldats difficiles à récupérer, je serais plus qu’heureux de leur sauver la vie."
"Si on peut sauver une seule vie, c'est ça qui compte pour moi"
Parmi cette trentaine de combattants venus du monde entier, beaucoup ont un passé militaire.
"J’ai servi dans les rangs de la 101e aéroportée, dans l’armée américaine", explique Jeff, combattant américain. "Je regardais les informations sans arrêt, et j’ai senti que j’avais des compétences que je pouvais mettre à profit ici, d’une manière ou d’une autre. Si on peut sauver une seule vie, c’est ça qui compte pour moi."
"Moi, je suis soldat. Au Canada, j’ai fait trois ans dans les forces armées canadiennes en tant que soldat d’infanterie", ajoute Speedy, canadien. "Je suis parti dans une zone de combat au front, pendant environ deux semaines. Ce n’était pas la première ligne, on était un petit peu plus en arrière. Mais il y avait de l’action."
Tous ces combattants viennent d’être intégrés dans une unité de la Garde nationale ukrainienne, dans l’est de l’Ukraine.
"Ils forment un groupe assez autonome, qui peut se rendre sur la ligne de front si on leur demande. Ils transportent les morts et les blessés vers l’arrière", explique Yegir, commandant d’une unité des forces spéciales ukrainiennes."
Ces hommes peuvent être déployés à tout moment, alors que les troupes russes progressent chaque jour un peu plus dans le Donbass.
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LE FIL DU 2 JUIN
L'Occident doit se préparer à une "guerre d'usure" en Ukraine, selon le chef de l'Otan
LE FIL DU 1er JUIN
Guerre en Ukraine : plus que 20 % de Severodonetsk aux mains des Ukrainiens, selon le maire
HEURE PAR HEURE
En direct : au 100e jour de l'invasion de l'Ukraine, Zelensky se dit certain de sa victoire
Valeurs Actuelles
L’exécutif traîne à déposer un texte budgétaire et se place dans l’illégalité
Dans un tout autre contexte, une telle péripétie serait sans doute passée tout à fait inaperçue. Mais par les temps qui courent, alors qu’un flottement persistant semble paralyser les premières semaines du second mandat Macron, elle ne manquera pas de faire réagir : en ne déposant pas dans les temps le projet de loi de règlement du budget, le gouvernement viendrait d’enfreindre la loi, explique Libération vendredi 3 juin.
Concrètement, l’article 46 de la loi organique relative aux lois des finances (Lofl) oblige le gouvernement à déposer son projet de loi – visant notamment à approuver les comptes de l’année précédente – avant le 1er juin. Un délai que n’a pas tenu le gouvernement d’Elisabeth Borne, déclenchant la colère du Sénat. Si le sujet semble particulièrement technique, il n’en a pas moins des conséquences pratiques : un tel retard empêche la chambre haute « de prendre connaissance des éléments d’exécution budgétaire et d’informer les Français sur le bon usage de leurs impôts et l’efficacité de l’action publique ».
« Il s’agit de sauter les législatives »
Surtout, les sénateurs membres de la commission des finances soupçonnent le gouvernement de dissimuler une manœuvre politique derrière ce retard. « En aucune façon, ce texte n’est concerné par la période de réserve, il s’agit juste de sauter les législatives », s’est agacé Claude Reynal, sénateur socialiste et président de la commission. Dans un premier temps, en effet, le ministère du Budget – désormais aux mains de Gabriel Attal – avait expliqué que le « texte sera déposé après les législatives à cause des contraintes de la réserve liée à cette année électorale ».
Conséquence de ce délai : pour tenir leurs propres impératifs calendaires, les sénateurs n’auront qu’une semaine, contre un mois normalement, pour travailler sur le projet de loi à l’issue des législatives. Une précipitation d’autant plus agaçante que, l’an passé, Eric Woerth et Laurent Saint-Martin (député LREM) avaient insisté pour « donner plus d’importance à l’analyse des comptes ». À l’époque, Eric Woerth présidait la commission des finances de l’Assemblée nationale pour le compte des Républicains. Il a depuis rallié la majorité présidentielle…
Dans un second temps, le ministère du Budget est revenu sur l’affaire, précise Libération. Il explique désormais avoir repoussé le dépôt de son projet de loi afin d’ « éviter de le déposer deux fois, puisque le redépôt est nécessaire après les élections » et d’ « intégrer les nouveaux chiffres publiés par l’Insee le 31 mai sur la croissance de 2021 ».
L'Humanité
Alexander Wolszczan : « Nous finirons par trouver de la vie extraterrestre sur les exoplanètes »
EntretienAstronomie. La 5000e planète extrasolaire vient tout juste d’être ajoutée au catalogue officiel de la Nasa. Pour Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar, il est inévitable que l’on y découvre un jour la vie.
Anna MussoLa barre des 5 000 exoplanètes identifiées et confirmées, ces planètes extrasolaires dont on ne soupçonnait même pas l’existence il y a trente ans, a été franchie ! La Nasa vient tout juste d’en ajouter de nouvelles à son catalogue officiel. Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans un Univers qui ne comptait qu’un petit nombre de planètes connues, toutes en orbite autour de notre Soleil. Mais, depuis trois ans environ, les découvertes se sont accélérées, avec quelque 1 000 nouveaux spécimens confirmés en dehors de notre Système solaire.
Parmi les 5 000 planètes découvertes à ce jour, on compte de petits mondes rocheux comme la Terre, des géantes gazeuses plus grandes que Jupiter et des « Jupiter chauds » en orbite, très rapprochés autour de leur étoile. Il y a aussi des « super-Terres », qui sont peut-être des mondes rocheux plus grands que le nôtre, et des « mini-Neptune », des versions plus petites de la Neptune de notre Système. Ajoutez à cela les planètes orbitant autour de deux étoiles à la fois et les planètes tournant obstinément autour des restes effondrés d’étoiles mortes.
Ce n’est qu’une fraction des centaines de milliards de planètes que compte probablement notre galaxie. Selon l’astronome polonais Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar (étoiles à neutrons tournant rapidement), il est inévitable qu’on y découvre, un jour, de la vie. Entretien avec un pionnier.
Il y a tout juste trente ans, en 1992, vous avez identifié la première exoplanète autour d’un pulsar. Racontez-nous cette expérience extraordinaire et ce que vous avez ressenti.
La découverte a été faite au cours d’une vaste recherche d’étoiles à neutrons tournant rapidement, appelées pulsars millisecondes, que j’ai menée avec le radiotélescope d’Arecibo, de 305 mètres, situé au nord de l’île de Porto Rico. L’un des pulsars que j’ai identifiés présentait des irrégularités dans le temps d’arrivée de ses impulsions qui ne pouvaient s’expliquer que par la présence de deux, voire trois planètes en orbite autour de lui. Il est difficile de décrire exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai compris qu’il ne pouvait s’agir que de planètes extrasolaires, peut-être une émotion pure mêlée à une tentative d’englober toute la gamme des conséquences d’une telle découverte.
Existe-t-il différents types d’exoplanètes ?
Oui, l’un des résultats de la découverte des planètes pulsars a été la prise de conscience qu’il pouvait y avoir beaucoup de planètes différentes orbitant autour de différents types d’étoiles. C’est exactement ce que nous voyons aujourd’hui, y compris des planètes et des Systèmes que nous n’avions pas prévus, sur la base de ce que nous savions de notre propre Système solaire.
Que savons-nous de ces planètes et que nous reste-t-il à découvrir ?
Nous avons maintenant dépassé la phase de découverte pure des exoplanètes et sommes entrés dans des études de plus en plus approfondies qui nous permettent d’en savoir plus sur leurs propriétés. Par exemple, nous disposons désormais de moyens observationnels et théoriques pour calculer la composition globale des planètes et nous pouvons étudier la composition chimique des atmosphères des plus grosses d’entre elles. Cette analyse se fait à l’aide de la spectroscopie dite de transmission. Cette technique étudie la lumière filtrée par l’atmosphère d’une exoplanète, alors que celle-ci passe devant son étoile. Les spectres stellaires portent avec eux des « empreintes » d’atomes et de molécules contenus dans l’atmosphère qui peuvent être analysées à l’aide de spectrographes fixés aux télescopes.
Le télescope James-Webb (JWST) est-il celui qui nous permettra d’en savoir beaucoup plus ?
Le JWST et les futurs très grands télescopes terrestres sont très susceptibles de faire des découvertes révolutionnaires concernant la vie extraterrestre en détectant dans les atmosphères planétaires des atomes et des molécules qui ne peuvent être synthétisés que par la vie, comme l’oxygène, le méthane et un nombre croissant d’autres molécules identifiées par les astrobiologistes. En outre, comme toujours, il existe un énorme potentiel de découvertes surprenantes que personne n’a anticipées.
Le 21 mars, la Nasa a annoncé que la barre symbolique des 5 000 exoplanètes avait été franchie avec l’ajout de 65 nouveaux spécimens aux archives des exoplanètes de l’agence spatiale américaine. Pensiez-vous qu’il pouvait y avoir autant d’exoplanètes dans l’Univers ?
Une fois de plus, les planètes pulsars suggéraient clairement que les planètes devaient être nombreuses dans l’Univers, et c’est précisément ce que nous constatons aujourd’hui. Je ne suis donc pas surpris, il fallait que cela se passe ainsi.
Les exoplanètes pourraient-elles abriter des formes de vie extraterrestres ? Comment les imaginez-vous ?
Oui, je pense que nous finirons par trouver de la vie extraterrestre. Notre relation étroite avec l’Univers, au moins en termes de chimie partagée, nous dit que cela doit arriver. Cependant, je partage l’opinion selon laquelle ce que nous allons découvrir ne sera pas ce que nous avons prévu. Ce que je veux dire, c’est que nous sommes limités par le fait même que nous ne connaissons qu’une seule manifestation de la vie, c’est-à-dire nous, ici sur Terre. Cela nous rend très anthropocentriques dans notre façon de penser à la vie ailleurs. Mais la vie sur d’autres planètes pourrait avoir évolué d’une manière que nous ne pouvons pas anticiper, et c’est ce qui peut rendre les découvertes futures encore plus passionnantes.
Entretien réalisé par Anna Musso
sciencesastronomieexoplanètesplanètes France24 - Monde
Joe Biden demande au Congrès américain de limiter la vente de fusils d'assaut
Publié le : 03/06/2022 - 03:55
FRANCE 24
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Matthieu MABIN
Dix jours après le massacre dans une école du Texas, le président américain Joe Biden a appelé jeudi soir à restreindre les ventes de fusils d'assaut. Le démocrate s'en est également pris à l'opposition républicaine, jugeant son refus de renforcer l'encadrement des armes à feu "inadmissible".
Joe Biden a appelé jeudi 2 juin le Congrès américain à trouver une voie pour restreindre les ventes de fusils d'assaut et a fustigé, près de dix jours après le massacre de 19 enfants et deux enseignantes dans une école du Texas, les élus républicains qui s'y opposent.
"Combien d'autres carnages sommes-nous prêts à accepter ?", a grondé le président américain, répétant, lors de cette adresse à la nation depuis la Maison Blanche, en avoir "assez" de ces fusillades à répétition qui endeuillent l'Amérique.
Derrière son pupitre se trouvaient 56 bougies représentant les victimes de ces massacres dans l'ensemble des États et territoires américains. Après les fusillades de l'école primaire d'Uvalde, d'un supermarché de Buffalo et celle, mercredi, d'un hôpital de Tulsa, il a martelé que "trop d'endroits du quotidien (étaient) devenu des lieux de tuerie, des champs de bataille".
Peu après son discours, une autre fusillade était rapportée, cette fois dans l'Iowa, où un homme a tué par balles deux femmes dans l'aire de stationnement d'une église avant de retourner l'arme contre lui-même.
Âge minimum légal
Joe Biden a appelé à interdire au niveau national la vente de fusils d'assaut semi-automatiques, comme entre 1994 et 2004. Mais, conscient de la difficulté d'adopter une telle mesure au Congrès, où son parti ne possède qu'une très courte majorité, il a nuancé : "Nous devons au moins relever l'âge" légal minimum pour se procurer de telles armes, de 18 à 21 ans.
Il a également demandé l'interdiction des chargeurs à grande capacité, le renforcement des vérifications des antécédents judiciaires ou psychologiques des potentiels acheteurs et le vote d'un texte obligeant les particuliers à garder leurs armes sous clé.
"Depuis une vingtaine d'années, plus d'écoliers sont morts par armes à feu que le total de policiers et de soldats morts en service", a-t-il dit. "Réfléchissez-y." "Le second amendement" de la Constitution américaine, qui garantit le droit de posséder une arme, "n'est pas absolu", a estimé le président démocrate.
Optimisme prudent
"Je soutiens l'action (...) d'un petit groupe de sénateurs républicains et démocrates qui cherchent à trouver une voie, mais mon Dieu, le fait que la majorité des républicains du Sénat ne veuillent qu'aucune de ces propositions ne soit ne serait-ce que débattue ou mise au vote, je trouve cela inadmissible", a-t-il fustigé. "Nous ne pouvons pas trahir à nouveau le peuple américain", a-t-il poursuivi lors de ce discours de 17 minutes. "Il est temps que le Sénat fasse quelque chose."
"Merci, M. le président", a écrit sur Twitter le sénateur Chris Murphy. "Nous devons faire quelque chose. Et nous le pouvons", a poursuivi cet élu du Connecticut qui, à jamais marqué par la fusillade de Sandy Hook (26 morts dont 20 enfants en 2012), pilote le groupe de discussion entre républicains et démocrates.
Tout le défi pour ce groupe est de trouver des mesures qui pourraient obtenir l'aval de dix sénateurs républicains, indispensable en raison de la majorité qualifiée au Sénat. Mais dans un pays où plus de 30 % des adultes possèdent au moins une arme à feu, les conservateurs s'opposent vivement à toute mesure qui pourrait aller à l'encontre des droits "des citoyens respectueux de la loi".
Les discussions au Sénat tournent donc pour le moment autour de propositions limitées, comme la vérification des antécédents des acheteurs d'armes, ce que des associations réclament depuis des années.
Les négociations en cours au Sénat pourraient-elles toutefois réussir là où toutes les autres, notamment celles déclenchées sous Barack Obama après le massacre de Sandy Hook, ont échoué ?
"Il y a un élan de plus en plus puissant pour que nous parvenions à faire quelque chose", avait assuré plus tôt le sénateur Chris Murphy sur Twitter. Le sénateur républicain Pat Toomey avait lui aussi fait part de son "optimisme".
En parallèle, des élus de la Chambre des représentants ont débattu jeudi sur un autre grand projet de loi qui interdirait comme l'a demandé Joe Biden la vente de fusils semi-automatiques aux moins de 21 ans et celle des chargeurs à grande capacité.
Ces mesures, qui seront soumises à un vote à la Chambre la semaine prochaine, ont déjà été qualifiées d'"inefficaces", "irréfléchies" et "anti-américaines" par un groupe de républicains. Il semble donc impossible qu'elles puissent être adoptées en l'état au Sénat.
Avec AFP
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Après la tuerie au Texas, Trump appelle à "armer les citoyens" pour combattre le "mal"
MARKETING AGRESSIF
Tuerie d’Uvalde : Daniel Defense, le fabricant prêt à tout pour vendre ses fusils d'assaut
REPORTAGE
L'assemblée annuelle de la NRA, tout-puissant lobby des armes, chahutée
Le Figaro
«Une faute professionnelle grave»: quand un lycée change le genre d’une élève sans en avertir les parents
Stéphane KovacsRÉCIT - Les parents de Lucie ont découvert, stupéfaits, que, depuis septembre dernier, l’ensemble du corps enseignant du lycée appelait leur fille de 15 ans Louis et s’adressait à elle au masculin.
Cela a commencé avec une «carte de lycéen» malencontreusement tombée du sac de leur fille. En décembre dernier, ses parents ont découvert, stupéfaits, que, depuis septembre 2021, l’ensemble du corps enseignant du lycée de Lucie*, 15 ans, l’appelait Louis* et s’adressait à elle au masculin, y compris sur des copies ou dans des échanges écrits. Rendez-vous avec le proviseur, la professeur principale, courriel comminatoire à l’établissement, lettre au rectorat, rien n’y fait: mi-janvier, alors que l’ado confirme à ses parents que la situation perdure, ceux-ci décident de la changer de lycée. Aujourd’hui, ils demandent réparation pour cette «faute professionnelle grave»: un recours en indemnisation a été adressé au rectorat de Paris. Parallèlement, une requête en annulation au Conseil d’État vient d’être déposée contre la circulaire, dite Blanquer, «pour une meilleure prise en compte des questions relatives à l’identité de genre en milieu scolaire».
À lire aussiFace à la vague des transgenres, la Suède commence à douter
Que s’est-il passé dans la tête de la jeune fille pour qu’elle puisse demander à son lycée, juste avant sa rentrée en seconde, «s’il était possible d’inscrire le prénom Louis sur la liste des élèves» ? «Mon ancien prénom pourrait être utilisé contre moi, étant donné que je suis un garçon transgenre, a-t-elle justifié dans un petit mot. Je préfère partir sur une bonne base. Mes parents ne le savent pas». Plusieurs épisodes de harcèlement - en sixième, cinquième, puis en fin de troisième - ont-ils meurtri l’adolescente au point que, réfugiée sur les réseaux sociaux pendant le confinement, elle trouve du réconfort auprès de militants de la cause trans? C’est ce que supposent ses parents, qui n’avaient remarqué «aucun signe avant-coureur» avant que leur fille ne commence, en juin 2021, à s’habiller large, puis ne se rase la tête et se teigne les cheveux en bleu. «C’était une façon d’effacer son identité de fille harcelée, mise à l’écart par ses amies, analysent-ils. Elle postait des photos d’elle sur Instagram, se proclamait “en transition” et, régulièrement, recevait des messages encourageants. Elle était fière d’être devenue une sorte d’influenceuse.»
Requête en annulation de la circulaire Blanquer
Ni le rectorat ni le ministère de l’Éducation nationale n’ont souhaité réagir. Du côté du lycée - un établissement réputé de l’ouest parisien -, on se retranche derrière la circulaire Blanquer, publiée le 30 septembre dernier: «On peut y lire que “si l’élève fait seul la démarche d’aborder la question de son identité de genre auprès d’un personnel de l’établissement, une communication avec les représentants légaux ne doit se faire qu’avec son accord explicite”, fait valoir le proviseur, qui requiert l’anonymat. Contrairement aux quatre autres élèves du lycée qui m’ont annoncé avoir entamé une transition, elle n’a pas souhaité que je prévienne ses parents. En ce qui concerne les profs, je leur ai demandé d’être neutres dans leurs appréciations. D’écrire par exemple “des progrès ce trimestre”, plutôt qu’“elle a fait des progrès”… Quand certains, parfois, lui parlaient au féminin, Lucie ne leur en voulait pas ; c’est une bonne élève, pas compliquée et sympathique.» Il admet «une seule erreur, la carte de lycéen». «Elle a été rétablie au bout d’une semaine environ, rapporte-t-il. Mais du jour au lendemain, Lucie a été affectée dans un autre établissement. Quand je lui ai demandé comment elle le vivait, elle m’a répondu“vous inquiétez pas, ça va aller…”.»
Pendant près de cinq mois, en cautionnant ainsi l’affirmation “transgenre” de Lucie dans le dos des parents, l’établissement a contribué à l’enfermer dans une situation et à l’éloigner d’eux
Effectivement, Lucie a rejoint, en janvier dernier, un lycée moins prestigieux, plus loin de chez elle, s’est fait de nouveaux amis et a d’excellentes notes. Elle a «les cheveux un peu plus longs», se réjouit sa mère, et est désormais suivie par un psychiatre qu’elle «adore». La famille suit également une thérapie familiale, et les rapports de la jeune fille semblent s’améliorer avec ses parents. Qui en veulent toujours au proviseur: «La circulaire indique expressément que la communauté éducative ne peut utiliser un autre prénom ou un autre genre sans l’accord des parents, fait valoir leur avocat, Me Henri de Beauregard. Pendant près de cinq mois, en cautionnant ainsi l’affirmation “transgenre” de Lucie dans le dos des parents, l’établissement a contribué à l’enfermer dans une situation et à l’éloigner d’eux. Ce faisant, il a aussi retardé une prise en charge psychologique adaptée, indispensable à l’appréciation des demandes d’un enfant. Il a probablement aggravé son mal-être, qu’il a dissimulé aux parents, au mépris de l’autorité parentale.» Les fonctionnaires de l’Éducation nationale, répond le proviseur, n’ont «pas été formés à la transidentité» : «Il faudrait sans doute revoir la circulaire, avance-t-il. Peut-être prévoir une assistante sociale pour accompagner l’élève… Il faut absolument que ça passe par des spécialistes.»
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Après avoir adressé à l’ancien ministre de l’Éducation sa pétition, qui a rassemblé plus de 15.000 signataires, l’association SOS Éducation vient pour sa part de déposer une requête en annulation au Conseil d’État contre la circulaire Blanquer. Ce texte - qui «s’adresse à l’ensemble des personnels, qu’ils exercent dans le premier ou dans le second degré» - exige notamment des enseignants qu’ils utilisent le prénom et le genre choisis par l’enfant, dès lors que les parents sont d’accord, et organise l’utilisation des lieux d’intimité par les élèves se déclarant transgenres.
La prise en charge d’enfants confrontés à un sentiment profond et durable d’incongruence entre leur sexe biologique et leur sexe psychique, de nature à mettre en péril leur vie, relève de l’expertise de médecins, d’endocrinologues, de pédopsychiatres, mais certainement pas des personnels de l’Éducation nationale
«Cette contagion de cas d’enfants qui, d’un seul coup, affirment être nés dans le mauvais corps, semblent sous emprise idéologique, comme tombés dans une secte, est très troublante, s’inquiète Sophie Audugé, déléguée générale de SOS Éducation. Comment l’école peut-elle être complice de tout cela? La prise en charge d’enfants confrontés à un sentiment profond et durable d’incongruence entre leur sexe biologique et leur sexe psychique, de nature à mettre en péril leur vie, relève de l’expertise de médecins, d’endocrinologues, de pédopsychiatres, mais certainement pas des personnels de l’Éducation nationale.»
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Atteinte à l’intimité des autres élèves - qui devront partager les toilettes, les vestiaires et les dortoirs avec une personne du sexe opposé -, enfermement d’un enfant dans la transition qu’il engage sur la seule base de son «choix», sans même avoir pris un avis médical… «Il y a une grave atteinte à la liberté de conscience des enseignants et des (autres) élèves, plaide Me Beauregard, à leur imposer de mettre en œuvre une approche si idéologique, qui interdit toute appréciation individuelle, nuance, ou réserve à l’égard de la demande de l’enfant.» Du côté de SOS Éducation, qui reçoit «de nombreux appels de parents et d’enseignants désemparés», on invite «les professeurs et chefs d’établissement qui souhaitent faire valoir leur liberté de conscience à se joindre à (leur) recours.»
* Les prénoms ont été modifiés.
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Valeurs Actuelles
Stade de France, le poids du déni
DARMANIN PRIS EN FLAGRANT DÉLIRE DE MENSONGE
Et dire qu’Élisabeth Borne avait insisté lors de sa première grande prise de parole en tant que Premier ministre, sur le fait qu’elle ne mentirait pas aux Français. Comme si cette évidence devait être la marque de fabrique de son gouvernement. Visiblement, le message n’est pas parvenu aux oreilles de Gérald Darmanin, son ministre de l’Intérieur, pas plus qu’à Amélie Oudéa-Castéra, sa ministre des Sports.
Samedi soir dernier, alors que déjà, sur les réseaux sociaux, les témoignages se multipliaient, laissant entrevoir que des centaines de délinquants de banlieue avaient semé le trouble aux abords du Stade de France, pillant et molestant des supporters britanniques et espagnols, escaladant les grilles pour pénétrer dans l’enceinte, Gérald Darmanin, présent dans le PC sécurité du Stade de France, s’empresse de communiquer : « Des milliers de “supporters” britanniques, sans billet ou avec des faux billets, ont forcé les entrées et, parfois, violenté les stadiers. » Un mensonge par omission que reprendra la ministre des Sports au moment de féliciter le Real Madrid après son nouveau sacre. Depuis samedi soir, les ministres de l’Intérieur et des Sports n’ont pas amendé leur récit des événements, allant même jusqu’à donner le chiffre de 40 000 supporters britanniques sans billets !
La police britannique répond à Gérald Darmanin
Présents comme observateurs, comme lors de tous les déplacements européens des supporters de Liverpool, des officiers de police britanniques étaient les premiers à s’étonner de cette communication de la part des autorités françaises. « L’immense majorité des supporters anglais se sont comportés d’une manière exemplaire, arrivant tôt aux tourniquets et faisant la queue ». Le président du club de Liverpool, Tom Werner, a écrit à la ministre des Sports : « Vos commentaires sont irresponsables, non professionnels et totalement irrespectueux. […] Ces fans étaient traités comme du bétail […] et agressés par des gangs. » Les yeux grands fermés, Gérald Darmanin maintient pourtant ses accusations contre les supporters britanniques. À croire que le ministre de l’Intérieur préfère déclencher des tensions avec la Grande-Bretagne plutôt qu’avec le 93.
En effet, le ministre de l’Intérieur entretient savamment la confusion entre la question des billets et celle de l’incroyable délinquance qui a considérablement aggravé la situation. Lundi après-midi, il confessait s’être préparé au hooliganisme, moins à la délinquance. Dans le département de la Seine-Saint-Denis, cet aveu de déni est particulièrement étonnant.
La distorsion avec la réalité est frappante : selon le tableau des gardes à vue des services judiciaires de nuit enregistré par la direction territoriale de la sécurité de proximité de Seine-Saint-Denis (DTSP 93), les premières interpellations concernent 24 personnes de nationalité étrangère : 18 Algériens, un Libyen, un Tunisien, 2 Roumains, 2 Marocains. Aucun Britannique ou Espagnol. Mais 9 Français dont 7 ont des patronymes à consonance maghrébine ou africaine. Motifs de leur interpellation : vol avec arme, vol avec violences, recel, violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique, violences en réunion, dégradations, tentative d’intrusion dans le stade, vol à la roulotte.
Le bilan consolidé de cette nuit cauchemardesque en Seine-Saint-Denis fait état de 81 interpellations : parmi eux, 14 Britanniques et aucun Espagnol. Sur les 48 gardes à vue, 2 Britanniques. L’écrasante majorité ? « Des locaux, français ou clandestins », indique à Valeurs actuelles une source policière, comme pour mieux démentir le récit officiel de Gérald Darmanin.
LE PRÉFET LALLEMENT DÉTOURNE LE REGARD
À l’instar de son chef Gérald Darmanin, le préfet de police de Paris a préféré pointer du doigt les supporters britanniques. Dans un rapport au ministre de l’Intérieur, Didier Lallement a annoncé saisir le procureur de la République pour “fraude massive aux faux billets”. Selon lui, entre « 30 000 et 40 000 personnes » se sont présentées au Stade de France sans billet ou avec de faux billets, alors que l’enceinte ne peut accueillir que 80 000 personnes. La préfecture de police de Paris assure que les tentatives d’intrusion ou d’utilisation de faux billets étaient « globalement » le fait de « supporters anglais ».
Une version largement contestée. Tout d’abord par la police britannique, qui assure que ses supporters ont été “exemplaires”, mais également par Pierre Barthélemy, avocat de plusieurs groupes de supporters français, présent à Saint-Denis, qui dénonce un « prétexte » et un « argument opportuniste ». « Il y avait des faux billets et des fausses accréditations, on en a vu, mais de manière très marginale », décrit-il dans le Parisien. Ronan Evain, directeur général de l’association Football Supporters Europe, ajoute sur France Inter que les fraudeurs étaient « majoritairement des jeunes Parisiens qui sont venus tenter leur chance au tour du Stade de France ». Mais Didier Lallement est préfet de police : au-delà de la question des faux billets, l’incroyable délinquance qui a pourri la soirée semble lui avoir échappé…
LA FRANCE INSOUMISE CONTRE LA POLICE !
Les insoumis ont une réputation à tenir. Les débordements filmés sous plusieurs angles ? Le profil des assaillants placés en garde à vue ? Les nombreux témoignages accablants de ces supporters étrangers victimes d’agressions durant leur séjour en Seine-Saint-Denis ? Rien n’y fait. Pour Jean-Luc Mélenchon et ses troupes, les responsables du fiasco se doivent d’être les forces de police. « Les gens ont été traités comme d’habitude dans les manifestations à Paris ou celles des “gilets jaunes”, c’est-à-dire qu’on tape dans le tas, on tire des lacrymos, on attaque des gens dans un bar », assurait le tribun insoumis dimanche dernier sur le plateau de BFM TV.
À deux semaines des élections législatives, celui qui se rêve Premier ministre ne peut se permettre d’incriminer les délinquants trop connus de la Seine-Saint-Denis… Peut-être votent-ils pour lui. Pour Jean-Luc Mélenchon, les violences commises aux alentours du Stade de France sont le fait de ces « supporters anglais, qu’on connaît, qui ne sont pas des tendres » . Pas question d’aborder le thème de l’insécurité dans le “9-3” avec le député des Bouches-du-Rhône. Quand Marine Le Pen décrit, elle, des « bandes de voyous que l’on connaît bien dans ce département hors de contrôle en matière de sécurité », Jean-Luc Mélenchon sort sa deuxième carte joker : « C’est l’habituel refrain raciste de ces gens qui n’ont qu’un mépris absolu pour la population quand elle n’est pas conforme à l’idée qu’ils s’en font. »
L’EXTENSION DU DOMAINE DE LA “FACHOSPHÈRE”
Parmi les contre-feux allumés dans la foulée du fiasco pour masquer les causes réelles des débordements, la palme revient sans doute au maire de Saint-Denis, Mathieu Hanotin. L’élu socialiste a trouvé le coupable et son mobile : « Depuis les événements d’hier soir autour du Stade de France , écrit-il sur Twitter le dimanche après-midi, les partisans de la fachosphère se déchaînent sur les réseaux sociaux avec comme seul objectif de salir une ville, ses habitants et tout un département. »
Comme trois semaines plus tôt, lorsqu’il avait reproché à Thierry Henry de vouloir stigmatiser les habitants de sa commune, l’élu confond description brute de faits avérés et insulte de toute une population. Le problème n’est plus la réalité mais ceux qui la décrivent.
Lui a bien une idée de là où il faudrait regarder pour trouver les vrais responsables. Pêle-mêle, « la culture de certains supporters anglais qui avaient annoncé qu’ils tenteraient d’entrer dans le stade avec ou sans billets », « la désorganisation de l’État », les horaires de la vente d’alcool, la « culture de l’ordre public de la préfecture de police déformée depuis la crise des “gilets jaunes” », et, tout de même, les « voyous de la région » qui se seraient « donné rendez-vous aux abords du stade ».
Bref, tout sauf la jeunesse délinquante de sa propre ville, cible privilégiée d’une « fachosphère » qui, si elle comprend tous ceux qui ont « vu ce qu’ils ont vu » ce soir-là, englobe désormais tout ce qu’il y a de plus main stream dans la presse internationale.
FAUX DÉPART POUR LA PRESSE FRANÇAISE
La profession ne sort pas toujours grandie des événements. Alors que leurs homologues étrangers, présents en nombre sur le terrain, se sont rapidement emparés des réseaux sociaux pour décrire des scènes de violences inouïes, les journalistes français sont longtemps restés “mesurés”. Avant le début du match, les chaînes d’information en continu parlent tout d’abord d’un “coup d’envoi retardé”, causé par le nombre important de spectateurs toujours parqués à l’extérieur du stade, avant de revenir au fil de la soirée sur les manquements de l’organisation, les faux billets ou encore le rôle des supporters britanniques dans les débordements.
Dans son compte-rendu des « scènes de chaos », le Monde évoque des affrontements entre les « quelques dizaines [ sic] de supporters n’hésitant pas à escalader les dernières barrières d’accès » et les forces de l’ordre. En revanche, pas une ligne sur les agressions et les vols avec violences commis aux alentours du Stade de France. « Certains – même des enfants et des personnes âgées – ont été gazés ou écrasés contre des barrières », avance plutôt le “journal de référence” en reprenant un témoignage anonyme.
En début de semaine, certains médias ont fini par révéler des informations venant contredire la version “officielle” d’une soirée gâchée par les “supporters britanniques”. Ainsi, RMC Sport « a tendu le micro à plusieurs individus. En se présentant en anglais et pensant que ces individus étaient anglais. Tous répondent en français ». Le déni, même tenace, s’efface parfois devant la réalité.
L'Humanité
Les forêts qui cachent des arbres
ActuDendrologie Plus de 9 000 espèces d’arbres sont encore inconnues sur Terre ! Telle est la nouvelle estimation à laquelle sont parvenus une centaine de chercheurs du monde entier.
Anna MussoUne centaine de chercheurs du monde entier ont publié, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (1), une étude pour estimer le nombre d’espèces d’arbres sur Terre. Résultat très précis… 73 274 ! Ce nombre est ainsi supérieur de 14 % à celui établi précédemment, qui était de 64 100. Par conséquent, il n’en resterait pas moins de 9 200 à découvrir ! Pour obtenir cette estimation, les chercheurs ont construit une immense banque de données forestières en combinant les informations fournies par des plateformes comme TreeChange ou Global Forest Biodiversity Initiative. À partir de la quantité d’arbres rares contenue dans leur base, les chercheurs ont développé un nouveau modèle statistique d’extrapolation. La zone géographique qui abrite le plus d’espèces connues est l’Amérique du Sud. Là se trouveraient aussi près de 40 % de celles encore non découvertes, notamment dans le bassin amazonien et entre les Andes et l’Amazone. Une majorité d’espèces connues est située dans les forêts tropicales et subtropicales humides. Or ces zones sont peu étudiées par les scientifiques. Il y a donc là aussi encore beaucoup à découvrir. Mais, au fait, quel est l’intérêt de chercher de nouvelles essences d’arbres ? Il s’agit non seulement d’approfondir nos connaissances sur la biodiversité, mais aussi de préserver le fonctionnement fragile des écosystèmes, qui contribuent aux équilibres climatiques et à la qualité des milieux vivants. A. M.
sciencesarbresforêtsBiodiversité Le Figaro
Fanny Lederlin: «Le télétravail est-il vraiment un progrès?»
Martin BernierENTRETIEN - Elon Musk a récemment pesté contre le télétravail. Les effets à long terme du travail à distance sont encore difficiles à apprécier. Et, si on insiste souvent sur la colonne «gains», il pourrait aussi comporter une colonne «inconvénients», observe la philosophe.
LE FIGARO. - Dans un message adressé aux salariés de Tesla, Elon Musk a exprimé une critique virulente du télétravail, le qualifiant de «pseudo-bureau». Que vous inspirent ses propos?
Fanny LEDERLIN. - Ce qui est frappant, c’est qu’Elon Musk ne cesse de parler d’avenir et de se projeter dans le futur, mais qu’il le fait avec un système de valeur tout droit venu des XIXe et XXe siècles. Il évoque sans cesse la notion de progrès, cet idéal du XIXe siècle aujourd’hui largement discrédité, par la crise écologique notamment ; quant à son rêve de conquête spatiale, il est héritier d’une idéologie du XIXe siècle - la colonisation - et d’une imagerie du XXe siècle: Kennedy, la guerre froide, etc. Lorsque Musk évoque le télétravail, on a l’impression d’entendre un vieux patron d’industrie: il se préoccupe essentiellement de la productivité de ses salariés - productivité qu’il associe à leur présence et à leur surveillance. Sans parler de sa conception du temps de travail, qui nous ramène aux années Taylor, puisqu’il évoque une présence sur site de quarante heures minimum par semaine.
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Musk fait valoir que toutes les entreprises qui pratiquent le télétravail n’ont rien créé de significatif depuis longtemps. Le télétravail a-t-il vraiment un effet sur la créativité?
Le premier problème que semble lui poser le télétravail est tout de même celui de la productivité, puisque Tesla a fait de mauvais résultats sur le premier semestre - c’est ça le point de départ de son courriel. Mais il pose ensuite la question de la créativité et de l’innovation, sur laquelle, je pense, on n’a pas encore le recul suffisant pour apporter des réponses claires. C’est en effet sur ce sujet que le travail à distance pourrait devenir problématique. Tout simplement parce que, lorsque le collectif n’est plus réuni, les idées circulent moins. Le télétravail se prête particulièrement bien à des tâches programmées, répétitives et très encadrées. En revanche, quand il s’agit de sortir du protocole, la rencontre en présentiel devient nécessaire. Il met donc le doigt sur un sujet important dont les entreprises qui comptent généraliser le télétravail feraient bien de se saisir.
Le télétravail est un acquis social qui a été gagné sans lutte : c’est la crise du Covid qui l’a généralisé et imposé, sans que personne ne l’ait réclamé
Il évoque aussi le fait que les ouvriers ne peuvent pas faire de télétravail, et donc que cette pratique instituerait une rupture d’égalité avec les cadres.
Là aussi, Musk est très malin ; c’est un argument très pertinent. Je suis étonnée que les politiques ne se soient pas saisis davantage de cette question depuis deux ans. Le télétravail est un acquis social qui a été gagné sans lutte: c’est la crise du Covid qui l’a généralisé et imposé, sans que personne ne l’ait réclamé. Il s’est ensuite installé, un peu comme toutes les transformations de notre vie quotidienne liées à des innovations technologiques. Le télétravail est aujourd’hui considéré par ceux qui le pratiquent comme un acquis irréversible. Cela est problématique pour plusieurs raisons. Il n’y a pas eu de débat collectif ni de volonté claire des salariés eux-mêmes pour obtenir cet acquis. On peut regretter que les syndicats, les salariés n’essaient pas davantage de réfléchir collectivement aux aspects positifs, mais aussi négatifs du télétravail. Parce qu’il y a des aspects négatifs, notamment celui qu’évoque Musk: cette pratique ajoute à des inégalités existantes - de salaire, de pénibilité, de tâche - une nouvelle inégalité entre ceux qui peuvent télétravailler, avec tous les bénéfices individuels que cela génère (meilleure gestion du temps, plus grande flexibilité dans les horaires) et ceux qui n’y ont pas accès. Il se trouve que ceux qui y ont accès sont majoritairement des cadres, à hauteur de 70 %. Les ouvriers n’y ont pas accès, comme le dit Musk, et c’est aussi le cas de ceux que l’on nomme, depuis le Covid, les travailleurs de première et seconde lignes: les agriculteurs, les personnels soignants, les agents d’entretien, notamment.
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Avez-vous identifié d’autres aspects négatifs du télétravail?
Outre l’indifférenciation entre la sphère professionnelle et la sphère privée qu’induit le télétravail, je suis frappée par la «déréalisation» de l’existence causée par le télétravail. Il me semble que, en supprimant les routines du travail sur un lieu fixe, le télétravail contribue à une sorte de dévalorisation du travail comme mode de relation au monde. Comme si ceux qui l’expérimentent se mettaient peu à peu à rêver d’une vie sans contrainte, «libérée» du travail en quelque sorte. Cela s’inscrit dans un mouvement plus large - je pense à la vogue du travail dit indépendant, ou au phénomène de «grande démission» qui a suivi le Covid aux États-Unis par exemple. Bien sûr, le travail peut être un lieu d’exploitation, d’aliénation et de souffrance - sans même revenir sur les mécanismes structurels du capitalisme, l’apparition du burn-out en témoigne. Mais il me semble que l’on a tendance à oublier que le travail est aussi un mode d’agir structurant d’un point de vue existentiel, social et politique. Plutôt que ce sauve-qui-peut généralisé, nous aurions tous intérêt à nous pencher sur les finalités de notre travail et les conditions dans lesquelles nous voulons l’exercer.
* Doctorante en philosophie, Fanny Lederlin a publié Les Dépossédés de l’open space. Une critique écologique du travail (PUF, 2020).
Gilles-William Goldnadel: «Stade de France: ces vérités dérangeantes qu'on cherche à dissimuler»
FIGAROVOX/CHRONIQUE - L'avocat critique la couverture médiatique des événements au Stade de France, théâtre d'affrontements violents ce 28 mai. Contrairement à ce qui a pu être dit, ces graves incidents sont surtout l'œuvre de voyous, assure-t-il.
«Le recours au “job dating” pour recruter des enseignants illustre la dévalorisation de la fonction publique»
FIGAROVOX/ENTRETIEN - L'académie de Versailles recrute en partie ses enseignants via de courts entretiens oraux. Jean-Rémi Girard, président du SNALC, juge cette pratique scandaleuse. Selon lui, on ne devient pas professeur en une demi-heure.
École: «Le prochain problème sera le niveau et l’existence même des professeurs»
TRIBUNE - Dans les salles de classe, Jean-Michel Blanquer n’est pas regretté et les causes de la nomination de Pap Ndiaye indiffèrent. L’école est dans un tel état que des sujets plus pressants préoccupent les enseignants, argumente le professeur de philosophie Adrien Louis.
France24 - Monde
Embargo de l’UE sur le pétrole russe : "Moscou va accélérer son virage vers l’Asie"
Publié le : 02/06/2022 - 16:51
Sophian AUBIN
Les dirigeants des 27 pays de l'Union européenne ont trouvé un accord, mardi, pour réduire de 90 % leurs importations de pétrole russe d'ici à la fin de l'année afin de tarir le financement de l'offensive russe contre l'Ukraine. Selon Anastasiya Shapochkina, spécialiste des relations russo-ukrainiennes, cet embargo n'aura cependant pas nécessairement d'impact sur l’économie russe, ni sur la poursuite du conflit.
Les négociations autour de l'or noir russe auront duré près d’un mois. Les 30 et 31 mai, l'Union européenne a finalement décidé de mettre fin, d'ici à 2023, à ses achats de pétrole russe transporté par voie maritime, soit l’équivalent de plus de deux tiers de ses importations.
Âprement négocié, ce consensus cède une exemption provisoire à trois pays membres de l'UE quasi exclusivement approvisionnés par la Russie : la Hongrie, la Slovaquie, et la République Tchèque. Ces trois pays pourront ainsi continuer de s’approvisionner en pétrole russe, via l'oléoduc Droujba [qui signifie "amitié" en russe].
L'extension de l'embargo aux livraisons par oléoduc devrait ensuite être discutée "dès que possible", selon les dirigeants européens qui estiment, qu'au total, 90 % des exportations de pétrole russe vers l'UE seront arrêtées d'ici à la fin de l'année.
"Très peu de gens" auraient prédit que l’on puisse s’entendre sur le pétrole russe, s’est félicité le président français, Emmanuel Macron, au cours d’une brève déclaration au sortir des négociations, mardi 31 mai. Le président du Conseil européen, Charles Michel, s'est réjoui quant à lui d’un "pas en avant essentiel pour arrêter la guerre en Ukraine".
Toutefois, rien n’est moins sûr, selon Anastasiya Shapochkina, présidente du think tank géo-économique Eastern Circles, maître de conférences en géopolitique à Science Po Paris et spécialiste des relations russo-européennes.
France 24 : comment analysez-vous l’enthousiasme des dirigeants européens, comme Emmanuel Macron ou Charles Michel, après cet accord sur le pétrole russe ?
Anastasiya Shapochkina : on peut y lire les difficultés surmontées pour parvenir à cet accord. Cet embargo progressif est le fruit de nombreux compromis, de débats et de réflexions au niveau national, qui ont ensuite dû être reconduits à l’échelon européen.
Une pièce maîtresse de cet accord reposait sur la volonté politique de l’Allemagne et de la Pologne, grands consommateurs européens de pétrole russe, qui ont finalement accepté de mettre un terme à toute importation de pétrole russe d’ici à la fin de l’année.
L’or noir russe aura néanmoins réussi à semer la division parmi les 27, comme le rappelle l’accord laborieusement trouvé avec la Hongrie, la Slovaquie et la République Tchèque.
Bruxelles fait ainsi face à un bouleversement majeur : la Russie, partenaire de la sécurité énergétique de l’Europe, s’est muée, du jour au lendemain, en menace pour sa sécurité.
Les 27 versent chaque mois 10 milliards d’euros à la Russie pour son pétrole. Ce manque à gagner va-t-il handicaper l’économie russe ?
Ce manque à gagner sera en grande partie compensé. Par un premier biais : la fraude. Dans six mois, l’embargo européen mettra un terme aux livraisons de pétrole par bateau, lesquelles représentent environ 70 % des importations européennes d’hydrocarbures russes. Mais ce type d’approvisionnement est plus difficile à contrôler que celui opéré via un oléoduc. Du pétrole russe pourra donc être labellisé comme venant d’autres contrées.
Une réorientation des exportations d’hydrocarbures russes vers l’Asie est par ailleurs en marche depuis dix ans. Avant le 24 février, le marché asiatique recevait ainsi 42 % des exportations de pétrole russe - à peine moins que l’UE, qui en achetait 48 %. Et depuis l’invasion de l’Ukraine, l’Inde a déjà triplé ses importations de pétrole russe. Comme l’application de l’embargo européen sera progressive, l’industrie pétrolière russe dispose d’un peu de temps pour continuer à accélérer ce virage asiatique.
La Russie entend, aussi, négocier avec la Chine d’égal à égal, en tant que puissance mondiale, qui, comme elle, s’oppose à l'Occident, même si dans cette nouvelle relation commerciale, le rapport de forces est très favorable à Pékin. Le géant asiatique, qui était déjà un énorme client de la Russie (30 % des exportations de pétrole russe) avant l’invasion de l’Ukraine, va devenir un acheteur plus que jamais incontournable. Pékin va, en revanche, pouvoir négocier le prix du baril russe, et il sera probablement en deçà du tarif auquel les Européens l’achètent.
Le "pivot vers l’Asie" entrepris par la Russie fait donc finalement d’elle une "annexe énergétique" de Pékin. Et ce sont là de mauvaises nouvelles pour Moscou.
Une baisse des revenus pétroliers pourrait-elle contribuer à tarir le financement de la guerre menée par Moscou en Ukraine ?
Atteignant 60 % du PIB, selon certains modes de calcul, les exportations d’hydrocarbures représentent la manne clé de l’économie russe. Mais les stocks d’armes dont dispose Moscou sont importants, et une dégradation de la situation économique n’aura absolument aucun impact sur la décision politique de poursuivre les objectifs stratégiques du Kremlin en Ukraine.
Comme lors de la Seconde Guerre mondiale, dont l’Union soviétique, pourtant en ruines, est sortie triomphante, la guerre n’a pas de lien avec l’économie en Russie. Vladimir Poutine pourrait poursuivre l’invasion de son voisin ukrainien, même avec une économie complètement détruite.
Une forte dégradation du niveau de vie de la population pourrait-elle faire grandir l’impopularité du pouvoir, y compris au sein des élites, jusqu'à menacer sa pérennité ?
Les élites russes sont traditionnellement très déconnectées des conditions socio-économiques de la population. Le marasme économique ne les impacte donc pas.
Sur le plan culturel, une "révolution de palais" serait une grande surprise pour tous les spécialistes de la Russie. Si ce type d’insurrection s’est produit dans l’Histoire russe - c’est ainsi que les tsars Pierre III et Paul Ier furent assassinés - les hauts dignitaires de ce pays ciblent toujours les dirigeants considérés comme faibles, et se sont montrés incapables d’éliminer des tyrans tels que Staline, ou Ivan le Terrible.
Le mécontentement des classes moyennes et populaires a grandi avec la guerre en Ukraine, qui laisse des dizaines de milliers de familles endeuillées. Beaucoup de Russes vivent déjà dans la pauvreté, aggravée par la fermeture d’entreprises occidentales, de Renault à McDonalds, qui laissent de nombreux actifs au chômage. Le pouvoir d’achat va continuer son inexorable chute, et impacter de larges pans de la société. Mais combien oseront descendre dans la rue au risque de passer plusieurs années en prison ?
Depuis le vent de contestation à Poutine des années 2011-2012, le pouvoir a mis en place une machine de répression interne. L’ensemble des agences de maintien de l’ordre (les "Siloviki") comptent aujourd’hui près de 2 millions d'agents. Quand bien même les foules seraient gagnées par la colère, le Kremlin aurait désormais la capacité d’étouffer toute contestation.
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Le Stade de France, la honte d’un soir
UNE SOIRÉE DE CAUCHEMAR
Tout a commencé par un préavis de grève. Pour accéder au Stade de France, le plus simple est d’emprunter le RER B avant de rejoindre l’enceinte sportive en passant par une avenue large et dégagée. Mais ce samedi soir, il n’y avait pas de RER B. Les supporters anglais ont donc massivement investi le RER D. Le chemin pour rejoindre le stade est plus long et beaucoup moins large, il faut même emprunter un petit passage souterrain assez peu adapté aux foules. Forcément, la situation a généré des retards.
Si bien que les autorités ont décidé, avant le match, de faire sauter le point de préfiltrage installé sur le parcours. Ce premier contrôle sert normalement à vérifier l’existence d’un billet – vrai ou faux – et à faire une première palpation. Sa suppression a donc engendré un risque sécuritaire important, en plus de ne pas trier les visiteurs munis de billets et les autres.
L’arrivée aux portes du stade fut donc tardive, massive, et les organisateurs ont dû constater le problème : dans le public assemblé aux abords du stade, il y avait les malheureux détenteurs de vrais billets, les personnes munies de faux billets et les resquilleurs sans billet du tout. C’est cette confusion qui a poussé à la fermeture des portes. Les forces de police – positionnées étonnamment assez loin des abords du stade – ont été appelées en renfort : l’ordre était de repousser la foule pour effectuer le tri avant l’entrée dans les gradins. À ce niveau de désorganisation, la pression était telle que seul le gaz lacrymogène pouvait être efficace.
Les faux billets étaient un problème connu des autorités
Tant pis pour les supporters qui attendaient honnêtement ce moment depuis des mois et qui sont restés à l’extérieur du stade pendant le début du match. Les directives étaient de ralentir les arrivées, devant des stadiers complètement débordés par l’afflux tardif, les défaillances informatiques et les tickets falsifiés. Le problème des faux billets était donc réel – largement exagéré depuis -, mais très loin d’être le seul de la soirée. (Précisons en outre qu’il était connu des autorités françaises, incapables de l’anticiper correctement.)
Je n’avais jamais vu ça de ma vie », commente un policier
Côté espagnol, les supporters étaient très largement venus en bus. Arrivés plus tôt, ils ont échappé à cet enfer du refoulement et de la cohue. Mais ils n’ont pas échappé au deuxième scandale de la soirée, qui est celui des agressions, vols et violences en tous genres perpétrés par ces voyous que les policiers côtoient quotidiennement. « Je n’avais jamais vu ça de ma vie », commente un policier, affligé. « Ils venaient de partout, des étrangers illégaux, des mineurs non accompagnés, des racailles locales, et ça dépouillait tous les touristes venus assister au match. Nous, on avait ordre de ne pas intervenir. »
Les témoignages de policiers présents sur le terrain ce soir-là se ressemblent tous : à la totale inorganisation s’est ajoutée une délinquance qu’ils connaissent par cœur. Un gradé de la police locale s’étonne : « Les policiers avaient été placés assez loin du stade, sans doute pour éviter la vision soi-disant anxiogène du bleu un peu partout. Résultat, les supporters ont eu la racaille ! » Tous ont été abasourdis de l’accusation de leur ministre de tutelle, Gérald Darmanin, à l’encontre des supporters britanniques, comme le résume un jeune policier encore choqué par le spectacle : « Ce ne sont pas les supporters qui ont agressé les femmes, volé les passants et traumatisé les enfants ! »
Les récits sont glaçants et aident à comprendre le ton des témoignages publiés ici ou là dans la presse étrangère. « Les touristes venaient nous voir parce qu’ils s’étaient fait voler avec la menace d’un couteau, ou d’autres encore parce qu’ils avaient donné de l’argent à des locaux pour garer leurs voitures et la retrouvaient cambriolée. Nous, on écoutait, sans ordre d’intervention. » Dans la confusion générale, la direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC), chargée de la sécurité au Stade de France, a retenu la police.
Un nombre très faible d’interpellations
Les hommes en uniforme devaient rester aux abords des métros ou surveiller les bus. Certains policiers ont toutefois empêché ce qui se déroulait littéralement sous leurs yeux, récupéré des portables volés ou protégé des touristes terrorisés – notamment des familles espagnoles. Résultat ? « Nous n’avons pas interpellé le quart des personnes qui volaient et agressaient les passants. »
Qui s’étonnera encore du sentiment d’impunité qui caractérise ces délinquants multirécidivistes assez peu impressionnés par la présence massive de forces de l’ordre dans le périmètre ? L’impunité perdure, mais l’intensité s’aggrave forcément. Un policier aguerri, habitué à la Seine-Saint-Denis depuis des années, résume son dégoût : « C’était un carnage, je n’avais jamais vu un tel acharnement sur les victimes. Nous, on avait juste honte. » La plupart des victimes sont espagnoles et britanniques, beaucoup ne porteront pas plainte et les faits seront sous-estimés. La seule certitude, c’est le profil des quelques personnes interpellées dans la soirée : il ne s’agit pas massivement de “supporters britanniques”, encore moins espagnols.
L’IMPUNITÉ S’AFFICHE SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX
Les vidéos qui émanent de la Toile diffèrent de celles présentées par les chaînes d’info en continu, qui incriminent les supporters de Liverpool. Les réseaux sociaux regorgent d’images de fans français, qui n’hésitent pas à se filmer face caméra pour partager leurs “exploits”. Un supporter, visiblement de type maghrébin, est aux premières loges du Stade de France, à quelques mètres seulement de la pelouse. Accompagné d’un ami, il arbore un maillot du PSG. Dans un français approximatif, il se vante d’être « rentré dans le Stade de France sans papier » en lieu et place d’autres supporters qui « ont acheté des places à 5 000 ou 6 000 euros ».
« On va niquer la France bientôt ! », « Vive l’Algérie et le Maroc ! », « One , two , three , viva l’Algérie ! »
Son ami, debout à côté de lui, vêtu d’un sweat Nike, mime plusieurs tirs de kalachnikov. Euphorique, il continue en entonnant des sonores « On va niquer la France bientôt ! », « Vive l’Algérie et le Maroc ! », « One , two , three , viva l’Algérie ! ». Un autre individu, qui avoue ne pas être muni d’un billet d’accès à la finale, profite de la cohue pour se faufiler sous les portiques automatiques. Au nez et à la barbe des agents de sécurité, débordés par la centaine de fans, qui, agglutinés à proximité de l’enceinte, forcent les diverses entrées. Il remercie Cyril Hanouna, lui aussi passé sous le portail magnétique, de lui avoir permis d’accéder au Stade de France malgré l’absence du précieux sésame.
« Grâce à Cyril Hanouna, tout le monde est rentré. Tout le monde est passé avec lui ! » , poste-t-il, tout sourire, sur Snapchat quelques minutes plus tard. Dans une autre vidéo publiée sur les réseaux sociaux, on aperçoit des jeunes de Seine-Saint-Denis, non pourvus de billets pour la finale, narguer des supporters anglais dépités, contraints de rester dehors, ne pouvant pas assister au match pour lequel, eux, ils avaient payé une place. Ces comportements signent le sentiment d’impunité absolue dont ils jouissent, déploré quotidiennement par les policiers français : au point de revendiquer fièrement, face caméra, leurs agissements illégaux.
REPORTERS ÉTRANGERS EN COLÈRE
Ça devait être le déplacement sympa du week-end. Le genre d’occasion pour laquelle on détermine à la courte paille qui ira couvrir le plus grand événement sportif de l’année. D’autant que ce type de déplacement professionnel se résume souvent à interviewer des supporters en transe et à jauger l’ambiance aux abords du stade. Mais cette fois-ci, les consultants sportifs du monde entier ont regretté leur nomination, contraints, au pied du Stade de France, de se reconvertir en reporters de guerre.
Quelques heures après le chaos, plusieurs journalistes britanniques ressurgissent près du stade pour lancer un duplex. Envoyé spécial pour Sky Sports News, Kaveh Solhekol essaie de se rapprocher des fourgons de police, à quelques dizaines de mètres de la place, et filme la patrouille en train d’organiser son dispositif pour la suite. « J’espère que la police sera plus efficace », avoue-t-il après avoir été en première ligne des échauffourées.
Au lendemain du fiasco, les témoignages de reporters pleuvent. Jason Burt, journaliste du Daily Telegraph, dégaine le premier avec un billet cinglant : « La situation a été chaotique et désorganisée à partir du moment où nous nous sommes approchés du stade vers 18 h 30 depuis la gare. La situation était dangereuse et hors de contrôle […] et il est honteux que la déclaration initiale de l’UEFA ait attribué le retard du coup d’envoi à l’arrivée tardive des supporters. »
« Une sécurité et une organisation horribles qui mettent des vies en danger », tweete Ian Byrne, député de Liverpool West Derby
Même les politiques qui ont fait le déplacement n’en croient pas leurs yeux. « Une sécurité et une organisation horribles qui mettent des vies en danger », tweete Ian Byrne, député de Liverpool West Derby, présent en tribune. Après une pareille pagaille, l’épisode a de quoi inspirer les rédactions britanniques. Surtout quand leurs supporters sont jugés responsables des débordements, alors que beaucoup ont subi, parfois physiquement, la situation. « Stade de Farce », titre en français le journal britannique The Sun , qui ne décolère pas.
“Il est évident qu’en France, il y a un grave problème d’immigration et de ghettos”
Moins perturbés à l’entrée des tribunes que leurs homologues venus d’outre-Manche, les spectateurs espagnols ont en revanche expérimenté la délinquance à Saint-Denis. Au lendemain de la finale, le très célèbre journal sportif madrilène Marca analyse, à tête reposée : « Il est évident qu’en France, il y a un grave problème d’immigration et de ghettos. » Malgré l’unanimisme de la presse internationale face à l’incompétence française, le quotidien espagnol joue l’avocat du diable : « Le Stade de France est situé au nord de Paris, dans un territoire devenu dangereux et les autorités françaises doivent y remédier. La France est un pays merveilleux et elle ne peut passe permettre d’être eff rayée par Saint-Denis. » À bon entendeur.
Le Figaro
En Égypte, sur les traces de Champollion: il y a 200 ans, il déchiffrait les hiéroglyphes
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ENQUÊTE - Six ans après avoir déchiffré les hiéroglyphes, Jean-François Champollion réalise enfin son rêve: explorer la terre des pharaons pour vérifier sa fabuleuse découverte. Nous sommes partis sur les traces de celui qui a permis de redonner vie à l'une des plus grandes civilisations antiques.
«Ayn al-hegara al-maktuba?» Où sont les pierres écrites ? Nous sommes en Égypte, en 1828. Jean-François Champollion file sur le Nil avec ses compagnons à bord de leur embarcation, une cange. À chaque débarquement, celui qui a cassé le code des hiéroglyphes six ans plus tôt harangue les riverains pour leur demander où sont les «pierres écrites». Mais vêtus à l'orientale et portant cimeterre à la ceinture, les membres de l'expédition font souvent détaler les fellahs qui les prennent pour des soldats turcs.
Il parle 12 langues à 17 ans
Le voyage en Égypte, c'est le graal de Champollion. Né à Figeac dans le Lot en 1790, l'égyptologue ne foule le sol de la vallée du Nil qu'à la fin de sa vie. Enfant précoce, il apprend très tôt les rudiments du latin et du grec ancien, lit Homère et Virgile à 8 ans, puis s'intéresse à l'hébreu, à l'arabe, au syriaque, au chaldéen, maîtrisant une douzaine de langues à l'âge de 17 ans, dont le copte, dernier avatar de l'antique langue des pharaons. En 1822, après avoir enseigné l'histoire à l'université de Grenoble, il publie un premier rapport retentissant. Cette «lettre sur l'alphabet hiéroglyphique» dévoile les noms propres des souverains grecs et romains inscrits dans un cartouche – le lien sacré de forme oblongue qui enserre le patronyme des maîtres de l'Égypte. Une suite de mémoires lus à l'Académie en 1823 complète la méthode de décryptage et l'étend à d'autres domaines. Dans cette quête qui dure quinze années, le catalyseur est une stèle trilingue, la pierre de Rosette (voir encadré en fin d'article) dont notre homme est parvenu à obtenir une copie, l'originale étant conservée à Londres. La vénérable langue pharaonique, éteinte depuis le Ve siècle de notre ère, renaît de ses cendres.
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Mais la gloire ne suit pas pour Champollion. Ses idées bonapartistes lui ferment bien des portes en France. C'est en Italie qu'il trouve la reconnaissance immédiate. En 1824-1825, on lui confie l'étude des collections du musée de Turin qui regorge d'antiquités égyptiennes. Le pape l'adore et veut en faire un cardinal. Le royaume de Piémont-Sardaigne aspire à le nommer consul à Alexandrie. Mais Champollion est patriote et résiste aux propositions transalpines. De ses amitiés italiennes avec Ippolito Rosellini naît alors l'expédition franco-toscane, composée de sept Français et sept Toscans.
Le voyage débute en août 1828. À bord de l'Églé, la corvette royale partie de Toulon dix-huit jours plus tôt, Champollion donne un cours d'arabe à ses dessinateurs. Soudain, une clameur: «Un temple, là un temple!» Sur la côte, à quelques encâblures d'Alexandrie, se détachent les murailles de Taposiris Magna. Du bastingage, Champollion découvre avec délice son premier temple. Près de deux siècles plus tard, la chaleur est toujours aussi accablante. Mais l'archéologue Kathleen Martinez ne se décourage pas. Elle époussette une sorte de vieille pastèque qui s'avère être une tête de momie ptolémaïque: «Vous allez voir ce qu'elle a dans la bouche.» Le pinceau s'active, dévoilant soudain le scintillement solaire d'une amulette en or en forme de langue. Kathleen badine: «C'est pour qu'elle puisse communiquer avec Osiris», le dieu qui a le plus tourmenté Champollion.
Le maître et son équipe restent plus de quinze mois sur la terre des pharaons entre 1828 et 1829, progressant du nord au sud le long du Nil. Obnubilé par les textes, Champollion concentre ses travaux sur les monuments d'époque classique, délaissant d'autres sites qu'il juge «sans intérêt» car anépigraphes, ou «décadents» à savoir trop tardifs.
Ambiance des mille et une nuits
Entre Alexandrie et Le Caire, Saïs, capitale de la XXVIe dynastie, est une étape majeure pour l'équipée. La région est peu sûre. L'égyptologue écrit: «Nos fusils sur l'épaule, nous gagnâmes le village.» Le Figeacois dresse le plan des ruines et une restitution de la cité antique avec sa nécropole royale, selon les indications de l'historien grec Hérodote. Surgissant des brumes, nous apercevons un homme blanc qui sillonne le site, armé d'un pendule. Subitement, il s'arrête. «Là, sous le sol, il y a une masse métallique phénoménale… Regardez, mon pendule est dingue.» Le radiesthésiste amateur aurait-il localisé, sans le savoir, les tombeaux des rois dont parle Hérodote?
Avoir déchiffré les hiéroglyphes avant Champollion? Je n'y crois pas
À l'époque de Champollion, Le Caire est déjà la plus grande ville d'Afrique. Elle sent la brique chaude et bourdonne d'insectes en tout genre. L'expédition est plongée dans l'ambiance des mille et une nuits, se passionnant pour les arabesques d'une fontaine, un aqueduc à ogives, les élégantes coupoles et les flèches ouvragées des sanctuaires mahométans. Aujourd'hui, autour de la mosquée d'al-Azhar, la foule enturbannée ondoie dans les ruelles comme un vaste champ de pavots. Passé le portail médiéval, une salle de réception mal éclairée nous accueille. «Avoir déchiffré les hiéroglyphes avant Champollion? Je n'y crois pas.» Le cheikh d'al-Azhar effleure sa barbe sombre et pouffe quand nous lui rapportons qu'Okasha el-Daly, égyptologue à l'université américaine du Caire, avance que les hiéroglyphes auraient été traduits il y a mille ans par les Arabes. «C'est un conte pour ignorants!» Il fait référence à la rencontre, au IXe siècle au Caire, entre le calife al-Ma'moun et le savant Ayyoub, expert en écritures anciennes. «Ayyoub a recopié maints textes koufâr (païens) le long de la vallée du Nil. Mais quand le calife lui a demandé de lire les hiéroglyphes, Ayyoub était incapable d'en traduire une seule phrase.»
Dans le secret des hiéroglyphes
Établies en bordure du désert à l'ouest du Caire, les grandes pyramides de l'Ancien Empire, bâties vers 2600 avant notre ère, intéressent peu Champollion: elles sont dépourvues de textes. Après une courte visite à Memphis pour examiner le colosse en calcaire de Ramsès II, cap est mis au sud. À mi-chemin entre Le Caire et Louxor, une ligne de tombeaux rupestres du Moyen Empire s'ouvre à flanc de montagne, c'est Béni Hassan. «C'est ce que j'ai vu de plus beau jusqu'ici.» Le déchiffreur est étourdi par la qualité des tableaux et l'originalité des scènes d'entraînement au combat de la caste militaire provinciale, qui se répètent d'une tombe à l'autre. Il ne se lasse pas de traduire les légendes des pugilistes victorieux. Elles se lisent comme une bande dessinée: «Je te soulève, je te renverse, je te terrasse.»
Une autre scène insolite attire son œil. Alors que nous observons le même panneau, un brouhaha annonce l'entrée d'un groupe de pèlerins. Les yeux du guide s'illuminent quand il repère la caravane d'ânes conduite par une tribu cananéenne. «Mes Frères, regardez, c'est Abraham.» On y lit pourtant Ibsha le Hyksos. Champollion aurait souri de cette controverse opposant biblistes et archéologues.
Dans la région du grand coude du Nil, l'expédition parvient au temple de Dendérah. Un village de cahutes en terre s'est approprié les toits et terrasses du monument. Les colossales figures d'Hathor à quatre visages qui portent l'entablement du portique émergent du sable. Elles confèrent à l'édifice gréco-romain une majesté inégalée, que Champollion reconnaît à sa manière: «L'architecture est aussi admirable que les bas-reliefs de décor en sont repoussants.» Il visite l'oratoire qui contenait le célèbre zodiaque circulaire rapporté à Paris en 1821. Décoré de signes astronomiques gréco-égyptiens et lié aux mystères d'Osiris, le zodiaque de Dendérah a été l'objet d'une controverse de datation tranchée par le natif du Lot.
En abordant Thèbes, Champollion exulte. Il va pouvoir travailler sur des temples «de la bonne époque», c'est-à-dire du Nouvel Empire, vers 1550-1100 avant notre ère. Il pense récolter une immense documentation exhumant de l'oubli la capitale disparue. L'intuition est juste. À Médinet Habou, Champollion dégage la muraille nord pour accéder aux tableaux qui ornent le temple de Ramsès III. Les terres retirées, de curieux personnages s'animent sur les murs. De fiers guerriers coiffés de casques à pointe ou de parures de plumes voguent vers l'Égypte à bord de navires décorés d'une proue animale. La flotte est défaite sous des volées de flèches. Ramsès III vient de vaincre sur terre et sur mer les terribles Vikings de Méditerranée orientale, ces «peuples de la mer» venus des îles grecques.
Un obélisque pour la Concorde
À Karnak, la première impression de l'équipe franco-toscane est celle d'un chaos. L'endroit ressemble à une gigantesque taupinière depuis les fouilles intensives de Jean-Jacques Rifaud inaugurées en 1816. Le «Général», tel que Champollion est surnommé par ses hommes, se fraie un chemin au milieu des ruines. Il jubile lorsqu'il repère le patronyme de Sheshonq Ier, puis les noms de cités israélites défaites: Gaza, Yaoudih-Malek, Meggido. Immédiatement, le déchiffreur fait le lien avec la Bible. «Shishaq, roi d'Égypte, monta contre Jérusalem. Il prit les trésors du temple et ceux du palais, y compris les boucliers en or de Salomon.»
Pour la première fois, une source extrabiblique confirme un événement capital, daté de 930 avant notre ère. Non loin, Champollion convoite déjà un des deux obélisques du temple de Louxor, qui rejoindra la place de la Concorde à Paris en 1836. En ce soir de novembre 2021, l'effervescence gagne le vieux temple d'Aménophis III et de Ramsès II. Des tambours résonnent. Les dieux d'Égypte semblent de retour! Les prêtres promènent à nouveau les barques sacrées d'Amon, Mout et Khonsou. Une troupe d'acteurs s'agite sous l'œil goguenard du président al-Sissi venu assister à l'inauguration de l'allée de sphinx reliant Louxor à Karnak. Dans le carré présidentiel, l'inénarrable Zahi Hawass, en charge des antiquités, a exceptionnellement laissé au vestiaire son fameux chapeau d'Indiana Jones.
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Sur l'autre rive du Nil, dans la vallée sèche où sont enterrés les rois, la chaleur est épouvantable. L'équipe de Champollion trouve refuge dans le sépulcre de Ramsès IV qu'elle surnomme «la caverne des brigands». Dans cette base vie pour plusieurs semaines, on jette au sol des nattes de roseaux ; on installe des tables et des lits. Les Français d'un côté, les Italiens de l'autre. La cuisine se prépare dans une tombe adjacente. Certains soirs, on festoie aux flambeaux dans le sublime tombeau mis au jour par Giovanni Battista Belzoni en 1817, celui de Sethi Ier, où l'on sert du crocodile grillé.
Des monuments menacés
Arrivé à Esna, Champollion déchante. «Il ne reste que quelques ruines des temples de la région.» Vice-roi d'Égypte depuis 1804, Méhémet Ali industrialise le pays à marche forcée. On renâcle à aller chercher les matériaux dans la montagne. Il apparaît plus commode d'abattre les temples pour en faire de la chaux, édifier une usine ou renforcer un quai. Pas moins de 14 temples relevés par les savants de Bonaparte manquent à l'appel. Champollion dénonce «les Wisigoths d'Égypte».
À Esna, il existe cependant un rescapé. Une salle hypostyle blottie contre des remblais doit sa survie à sa transformation en entrepôt à coton. Les membres de l'expédition déplacent les balles pour retrouver les décors. Sur une colonne, un roi danse. Au plafond, des personnages roulent sur des disques enfermant un œil oudjat, illustration des phases de la Lune. Champollion décrypte les textes: ici, le calendrier des fêtes du temple ; là, une histoire de la création du monde.
L'histoire de l'Égypte révélée
Au Gebel Silsileh, le lit du Nil se faufile entre deux montagnes et le courant est plus rapide. Ce resserrement évoquait pour les Égyptiens les jambages d'une porte gigantesque par laquelle coulait l'une des sources du Nil, gardée par des divinités hippopotame et crocodile. C'est le lieu des carrières de grès où se fournissaient les rois de Thèbes. Une inscription rapporte qu'au temps de Ramsès III, pas moins de 3000 hommes et 40 barges ont accosté ici pour venir chercher les pierres du temple de Médinet Habou.
Dans la misérable cabane qui leur sert de refuge, les deux gardiens du site boivent le thé pour tromper l'ennui. Soudain, l'un d'eux se lève, affolé. Des nuages noirs venus du désert libyque survolent la falaise, accompagnés de vents violents puis de pluies diluviennes. Des ombres jaillissent des sables et zigzaguent. Très vite, les pentes de la montagne se couvrent de hordes de scorpions sortis de leur antre. Nous nous mettons à l'abri dans la chapelle d'Horemheb, songeant à ce pauvre Alessandro Ricci, compagnon de Belzoni puis de Champollion, piqué au talon par un de ces arachnides. Il ne s'en remit jamais.
En aval des rapides de la première cataracte, à Assouan, les crocodiles pullulent. Ils tournoient autour de gros rochers en forme d'éléphants. L'expédition entame une chasse au trésor pour débusquer les cartouches royaux gravés sur les rocs de granit. Champollion établit son quartier général sur l'îlot de Philae qui domine la cataracte et où trônent les monuments antiques. Il sait ce qu'il doit au temple d'Isis. Lorsqu'il dépasse les socles vides, il pense aux obélisques qui se dressaient là, et qui furent prélevés par Giovanni Belzoni en 1818 pour orner la villa de l'explorateur William Bankes en Angleterre. L'une des deux aiguilles de pierre portait une dédicace bilingue en hiéroglyphes et en grec. Bien que les inscriptions ne fussent pas les traductions d'un même texte, l'obélisque joua, comme la pierre de Rosette, un rôle décisif dans le déchiffrement de l'écriture sacrée égyptienne. Plus loin, sur un mur du temple, Champollion est interpellé par un panneau soigneusement gravé en mars 1799, qui liste les noms des officiers du général Desaix à la poursuite des Mamelouks. Héritier des héros de l'expédition française en Égypte, le savant est pris de vertige à l'idée qu'il va s'aventurer plus profondément en Afrique que les vaillantes troupes de Bonaparte.
La Nubie est peuplée de tribus farouches. L'équipée installe un canon sur le bateau amiral avant de remonter le fleuve vers Wadi-es-Seboua. À l'avant du temple, les sphinx évoquent une meute de lions se noyant dans les sables. Ces féroces gardiens n'ont pas effrayé les Coptes. Au VIe siècle, une partie du temple de Ramsès II est transformée en église, ce qui génère de curieux mélanges iconographiques. Dans la niche du sanctuaire, on peint sur stuc un saint Pierre en majesté tenant une énorme clé, celle du paradis. Il en résulte une plaisante rencontre. La chute des stucs au bord de la niche dévoilant le décor primitif, Ramsès II offre désormais des fleurs… à saint Pierre!
Opération sauvetage
Un saurien belliqueux attaque l'embarcation de Champollion à Abou Simbel, sauvée in extremis par un tir du dessinateur Alessandro Ricci. Bientôt les rescapés contemplent le chef-d'œuvre architectural de Ramsès II, deux temples dont les façades se répondent. Le plus grand est en partie dissimulé par une dune. Des colosses du pharaon sculptés dans la montagne, seules les têtes émergent comme des masques énormes posés sur le sable. Il émane de ces géants de 20 mètres une puissance implacable, propre à inspirer la crainte aux Nubiens, éternels rebelles à l'autorité. Les lointains descendants de ces insoumis ne peuvent que capituler à nouveau en 1954 lorsque les bulldozers de Nasser décident de noyer la région par un barrage gigantesque. Mais découpés à la scie électrique, les temples sont sauvés de l'engloutissement et remontés le long des rives du lac de Nubie.
C'est à Wadi Halfa au niveau de la seconde cataracte que l'expédition atteint son point le plus méridional. Les Nubiens achèvent de déterrer une dernière stèle sur ordre de Champollion. Sans doute le prennent-ils pour un mage ou un sorcier quand celui-ci s'affaire immédiatement à sa traduction. C'est le moment où le Figeacois prend sa plume et écrit à Bon-Joseph Dacier qui lui avait permis en 1822 de s'exprimer à l'Académie. Dacier l'avait enjoint de «ne chercher que des mines d'or». Champollion exalté l'informe qu'après avoir visité tous les sites d'Égypte, il n'y a rien à modifier à son système. «Notre alphabet est bon», précisant qu'il s'applique aux monuments de toutes époques.
Le retour en France
En cette fin d'année 1829, l'astre rougeoyant au crépuscule imbibe la rade d'Alexandrie. Jean-François Champollion salue les ultimes sentinelles de la cité des Ptolémées: la colonne de Pompée et l'aiguille de Cléopâtre qui élèvent encore leur tête au-dessus d'un amas de décombres. En quittant le sol de l'antique civilisation naguère indéchiffrable, Champollion sait qu'il parachève la grande aventure égyptologique amorcée par Bonaparte.
De retour en France sur le navire L'Astrolabe, le savant débarque sur le sol de Toulon le 23 décembre et troque ses vêtements turcs pour la redingote. Il ramène dans ses fontes des milliers de dessins et une centaine d'antiquités. Ces dernières rejoignent les collections égyptiennes du Musée Charles-X au Louvre, dont Jean-François Champollion assure la direction depuis 1826.
Pour la postérité
Reste que notre homme ne rentre pas indemne de son expédition d'Égypte: d'une santé chancelante et le corps affaibli par une infection parasitaire contractée au cours de son périple, il s'installe à Paris pour finaliser ses recherches. Au printemps 1832, le «Général» tire sa révérence prématurément à l'âge de 41 ans. Non sans avoir mis la dernière touche à ses «laissez-passer» pour la postérité, sa grammaire et son dictionnaire, publiés en 1836 et 1841 grâce au dévouement sans limites de son frère aîné, le dénommé Champollion-Figeac.
L'incroyable aventure de la pierre de Rosette
Comment une stèle découverte par les soldats de Bonaparte en 1799 a donné les clés de la traduction des hiéroglyphes.
Port fluvial de Rosette en Égypte, à l'été 1799: «Les Turcs arrivent!» Dans le petit village de Rosette, à 10 kilomètres de la côte, le bruit court qu'à l'horizon se profile la masse sombre et inquiétante d'une flotte de 18.000 hommes. Commandée par le pacha d'Anatolie et partie de Rhodes, l'armée de la Sublime Porte est décidée à reconquérir l'Égypte et anéantir les Français. En aval du village de Rosette, la garnison française du fort Jullien est menacée. Il faut faire vite, renforcer les systèmes de défense à la hâte. On connaît la sauvagerie des Ottomans: ils ne font pas de quartier. La rumeur se confirme. Les bateaux foncent sur Aboukir, à mi-chemin entre Alexandrie et Rosette, et y débarquent le 14 juillet. Rapidement, les Osmanlis investissent le fort et se retranchent dans la presqu'île d'Aboukir. Cette décision offre un répit à Rosette et permet au général Bonaparte, commandant en chef de l'armée d'Orient, de rassembler ses troupes aux pyramides. Il marche sur Aboukir, où il sera victorieux.
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Pendant ce temps, à Rosette, on applique les méthodes édictées par Bonaparte pour améliorer les fortifications d'Alexandrie et des vieux bastions qui commandent ses accès, qu'il jugeait trop faibles. L'équipe du génie commandée par le lieutenant Pierre Bouchard s'active. Le 19 juillet 1799, alors qu'il dégage les fondations du fort Jullien, le pic d'un terrassier heurte un bloc de pierre de couleur noire réemployé dans la maçonnerie. Il s'agit d'un beau fragment de stèle, dont le cintre a disparu. Elle est gravée en trois écritures différentes. La fin du texte en grec ancien précise: «Qu'on écrive le décret sur une stèle en pierre dure en caractères sacrés, populaires et grecs.» On devine rapidement qu'il peut s'agir de la «clé» pour déchiffrer les hiéroglyphes.
Suite au traité d'Alexandrie, la pierre aux trois inscriptions est perdue pour les Français en 1801, donnée aux Anglais en butin et transférée au British Museum en 1802. Mais des copies réalisées par les savants de Bonaparte circulent en Europe. Jean-François Champollion confirme qu'il s'agit du même texte rédigé en deux langues égyptiennes (hiéroglyphique et démotique) et en grec. Depuis quatorze siècles, la civilisation pharaonique est muette. Les derniers écrits en hiéroglyphes et en démotique, immortalisés au temple de Philae, datent respectivement de 394 et 452 de notre ère.
Alliant intuition et puissance de travail, Jean-François Champollion est le premier en 1822 à comprendre le sens des signes gravés sur la pierre. La civilisation pharaonique peut entamer sa renaissance. Ce que l'on connaît moins, c'est le contenu du texte gravé. Il signale un événement capital. La stèle rapporte la victoire de Ptolémée V en l'an IX de son règne (vers 200 avant notre ère) sur une cité du Delta entrée en révolte, suite à la défaite de l'armée égyptienne face au souverain séleucide Antiochos III. Cet échec militaire cinglant avait eu pour conséquence la perte des possessions ptolémaïques en Syrie et en Anatolie et généra chaos et révoltes en Égypte. La Thébaïde fit sécession, nommant ses propres souverains, et le Delta devint un champ de bataille.
La pierre de Rosette constitue donc un témoignage crucial car elle annonce le début de la reconquête. Elle rapporte, dans un style flamboyant, la prise par Ptolémée V de Shekan (Lycopolis), quartier général des insurgés en Basse-Égypte. La forteresse fut conquise après un long siège qui coûta «une fortune au Trésor égyptien», rapporte la pierre. La répression qui suivit est brutale et les insurgés furent tous «exécutés à coups de bâton». Le texte énonce ensuite que les prêtres se réunissent en synode à Memphis. On avance adroitement que le roi est redevable au clergé pour sa victoire. Les prêtres proclament avoir obtenu toute une série de mesures destinées à remercier les dieux et donc les temples sont exemptés de taxes diverses. Le roi réserve les plus grands honneurs au taureau Apis, avatar du dieu Ptah à Memphis. Le clergé déclare en retour que le roi est désormais «Protecteur de l'Égypte». On annonce enfin qu'il faudra ériger dans tous les sanctuaires du pays une statue de Ptolémée V, désormais immortel, face au dieu local lui présentant un cimeterre. Ce genre de représentation, fréquent sur les pylônes des temples, n'a pour l'instant jamais été retrouvé sous une forme statuaire. Preuve que les sables d'Égypte n'ont pas encore livré tous leurs secrets…
De nos envoyés spéciaux Luc Watrin (texte) et Serge Sibert (photos) - Édition web Arthur Bayon
2022, l'année Champollion
Par Pierre de Boishue
À VOIR
Déchiffrement immédiat. La Bibliothèque nationale de France recèle des trésors insoupçonnés, à l'image des 88 volumes de notes et de dessins de la main de Champollion. Autant dire que l'institution maîtrise parfaitement le sujet: 350 pièces (manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sarcophages…) sont réunies pour comprendre le génie du savant et comment il perça le secret des hiéroglyphes. L'ensemble ressemble à un jeu de pistes passionnant, voire à une chasse au trésor au cœur de l'égyptologie.
«L'aventure Champollion. Dans le secret des hiéroglyphes» , BNF François-Mitterrand, Paris 13e, jusqu'au 24 juillet.
Étude à la loupe. Le Louvre-Lens, qui célèbre cette année son dixième anniversaire, s'apprête à son tour à rendre un bel hommage à Champollion pour ce 200e anniversaire, avec un parcours immersif riche de plus de 300 pièces (stèles, bracelets, cercueils, couvercles de sarcophage, bustes imposants…).
«Champollion. La voie des hiéroglyphes», Louvre-Lens, du 28 septembre au 16 janvier 2023. Musée Champollion. Une visite s'impose dans la maison familiale de Jacques-Joseph Champollion, frère de Jean-François, située en Isère*. Un lieu dédié à leur mémoire, qui dispose d'une collection intéressante (sculptures, peintures, ouvrages, objets antiques en tout genre, animaux empaillés, croquis originaux dessinés par le maître des lieux, tapisseries…). Très émouvant !
* Domaine des Ombrages, 38450 Vif (Musees.isere.fr ). À LIRE
Correspondance intime. Un ouvrage indispensable pour remonter à l'épopée de la pierre de Rosette, exposée depuis 1802 au British Museum dont elle est l'un des objets phares ! L'Aventure du déchiffrement des hiéroglyphes* offre un choix très complet de la correspondance entre les deux frères Champollion, et les méthodes de travail du savant.
* Les Belles Lettres, 193 p., 21 €. Un savant… franc-maçon. Dans Champollion, le savant déchiffré*, Alain Faure aborde toutes les facettes moins connues du personnage, notamment ses convictions laïques et libérales, mais aussi sa fascination pour le culte d'Isis cher aux adeptes de la franc-maçonnerie. Une biographie de référence, qui se lit comme un roman.
* Fayard, 864 pages, 32 €. Une aventure hors du commun. On ne présente plus Christian Jacq. L'écrivain, auteur de plusieurs romans sur l'Égypte, avait notamment signé en 1987 le roman à succès Champollion l'Égyptien. Une édition anniversaire de l'ouvrage *, au fil duquel ce chercheur de formation se plaît à entraîner le lecteur dans une série d'aventures sans fin.
* XO Éditions, 384 p., 21,90 €.
Valeurs Actuelles
[Vidéo] “Tenues islamiques” à l’école : pour Marine Le Pen, le but des islamistes est “d’imposer les règles de la charia”
Elle pense qu’il y a « un plan politique » derrière ce nouveau phénomène. Vendredi 3 juin, Marine Le Pen a accordé un entretien à CNews. L’ex-candidate à l’élection présidentielle était invitée à réagir sur la dernière enquête de l’Opinion, publiée jeudi 2 juin. Le journal a indiqué que de plus en plus d’atteintes à la laïcité sont à déplorer dans les écoles, notamment concernant les règles vestimentaires. Des jeunes n’hésiteraient pas à défier les règles en venant habillés de kamis, d’abayas ou voilés. Plusieurs rectorats ont donné l’alerte en prévenant l’Éducation nationale, selon l’Opinion.
Marine Le Pen réagit aux signes religieux plus nombreux à l’école : «l’objectif des islamistes est d’imposer les règles de la charia» pic.twitter.com/fiShiBMjjh
— CNEWS (@CNEWS) June 3, 2022
Demain, le « voilement des fillettes » ?
En l’absence pour l’instant d’une réponse du gouvernement à ce sujet, Marine Le Pen, elle, n’a pas attendu longtemps pour réagir. La députée RN du Pas-de-Calais a estimé que cette hausse significative du port des tenues islamiques était « l’objectif des islamistes », qui est « d’imposer une culture qui n’est pas la nôtre, et d’imposer les règles de la charia ».
D’après Marine Le Pen, « le burkini n’est qu’une étape », en référence au récent accord de la mairie écologiste de Grenoble d’autoriser le port de ce maillot de bain islamique dans certaines piscines de la commune iséroise. « Demain ce seront les vêtements islamiques à l’école, ce sera le voilement des fillettes », a-t-elle ajouté. Avant de s’interroger, toujours sur CNews : « Qu’est-ce qui interdit dans la loi de voiler une petite fille de 2 ans, 3 ans ou 4 ans ? Rien ! » Enfin, la seule solution serait, selon elle, la « loi » qu’elle souhaite proposer, permettant de « lutter contre tous ces éléments d’appropriation » culturelle.
France24 - Monde
Le deuxième jour du jubilé d'Elizabeth II se fera en l'absence de la reine
Publié le : 03/06/2022 - 05:16
FRANCE 24
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Stéphanie ANTOINE
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En raison d'un "certain inconfort" ressenti durant le premier jour des célébrations jeudi, la reine Elizabeth II n'assistera pas, vendredi, à la messe célébrant les 70 ans de son règne. Tous les regards seront tournés vers le prince Harry et sa femme Meghan, qui feront leur première apparition publique au Royaume-Uni depuis leur départ pour les États-Unis.
La famille royale britannique se retrouve, vendredi 3 juin, pour une messe célébrant les 70 ans du règne historique d'Elizabeth II, mais la souveraine de 96 ans n'y participera pas, apparemment fatiguée par le premier jour des festivités.
Annonçant son absence "à contrecœur" jeudi soir, le palais de Buckingham l'a expliquée par un "certain inconfort" ressenti durant le premier jour des célébrations jeudi. La reine, qui a du mal à marcher, y est apparue deux fois au balcon du palais.
La messe à la cathédrale Saint-Paul doit marquer la première apparition publique du prince Harry et de sa femme Meghan au Royaume-Uni depuis leur départ pour la Californie il y a deux ans.
Le prince Andrew, 62 ans, à jamais privé de rôle royal, n'y participera pas. Le palais a annoncé jeudi qu'il avait attrapé le Covid-19 et serait absent "à regret" de cette cérémonie religieuse, organisée dans le cadre des quatre jours de festivités marquant le jubilé de platine (70 ans de règne) d'Elizabeth II, un record pour un monarque britannique.
Le retour de Harry et Meghan
Le retour de Harry et Meghan, venus des États-Unis avec leurs deux jeunes enfants pour les célébrations, a déjà fait couler beaucoup d'encre hostile. "Vous n'êtes pas bienvenus au jubilé", écrivait la semaine dernière dans le Daily Mail Amanda Platell, ex-porte-parole de l'ancien dirigeant conservateur William Hague. "N'ayez pas l'audace de voler les lumières dirigées sur la reine", a aussi averti dans le tabloïd The Sun le photographe royal Arthur Edwards.
Après les tensions familiales de ces deux dernières années, tous les gestes et regards lors de cette messe sont bien sûr examinés à la loupe. Harry et William se parleront-ils ? Quid de Meghan et Kate ? Depuis deux ans, les relations entre Harry, 37 ans, et William, 39 ans, deuxième dans l'ordre de succession au trône, sont quasi inexistantes. Elles ne sont guère meilleures avec son père le prince Charles, héritier de la couronne.
Depuis leur départ en Californie en 2020 et leur interview fracassante à la télévision américaine, vécue comme une trahison au Royaume-Uni, Harry et Meghan sont parmi les membres les plus impopulaires de la famille royale, Meghan en 14e place à 23 % d'opinions favorables, Harry à la 11e place avec 36 %. Seul le prince Andrew fait moins bien, à 12 %, selon un récent sondage YouGov.
Un concert samedi, une parade dimanche
Deuxième fils de la reine, Andrew n'a plus aucun rôle officiel, depuis des accusations d'agressions sexuelles en liaison avec l'affaire Epstein aux États-Unis, auxquelles il a mis fin en payant plusieurs millions de dollars.
Quelque 400 personnes sont attendues au service religieux vendredi, toutes distinguées pour leur contribution à la vie du pays, dont des enseignants, personnels de santé, représentants des forces armées ou d'associations caritatives. L'archevêque de Canterbury, leader spirituel de l'église anglicane qui devait officier, a annulé car souffrant du Covid-19. Il a été remplacé par l'évêque d'York.
Les célébrations continueront samedi avec un grand concert en soirée devant le palais de Buckingham, avant des milliers de déjeuners et fêtes populaires entre voisins dimanche, et une immense parade dans les rues de Londres en soirée, avec près de 10 000 participants.
Avec AFP
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MARKETING ROYAL
Royaume-Uni : pour le jubilé de la reine, des millions d'euros dépensés en souvenirs royaux
70 ans de règne
Au Royaume-Uni, la reine Elizabeth II acclamée pour le début de son jubilé de platine
Le Débat de France 24
Jubilé de platine de la reine Elizabeth II : la fin d'une époque ?
Le Figaro
Êtes-vous riche ? Découvrez le nouveau simulateur du Figaro
FIG DataJean-Pierre RobinWilliam PlummerEXCLUSIF - Le Figaro a réalisé un outil qui vous permet de vous situer dans l'échelle des revenus et du patrimoine des Français.
«Êtes-vous riche ? » fait partie des articles préférés des lecteurs du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.
La question est simple et directe et chacun se l'est posée un jour ou l'autre : «suis-je riche ?» Riche comme Crésus, pauvre comme Job ? Tout est relatif et rien n'est définitif. En France, d'après les dernières données de 2019, le revenu médian est de 1 837 euros par mois selon l'Insee, ce qui veut dire qu'un Français sur deux gagne moins et l'autre plus que cette somme. C'est le chiffre clé qu'il convient d'avoir d'abord en tête pour se comparer à ses concitoyens.
L'exercice que nous proposons consiste à se repérer en fonction de seuils objectifs. Des repères simples et indiscutables, qu'il s'agisse des revenus, du patrimoine (immobilier ou financier), voire de la surface de son appartement. C'est d'autant plus nécessaire qu'il suffit de prononcer le mot « riches » pour que les esprits s'échauffent. Avant d'être président de la République, François Hollande estimait qu'on était « riche » dès que l'on gagne 4000 euros par mois. Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT dont les émoluments ne sont pas très éloignés de cette somme, s'était inscrit en faux : pour lui «être riche, ce n'est pas gagner 4000, 6000 ou même 10.000 euros par mois… C'est gagner plusieurs millions par an » (Écorama, 12 février 2019). Quant à Emmanuel Macron, depuis qu'il a souhaité que « les jeunes aient envie de devenir milliardaires » (sic), l'étiquette de «président des riches » lui colle à la peau. Et ces surenchères stériles n'apportent que de la confusion. L'important est de définir des critères réalistes dénués de toute démagogie. Mais l'exercice est complexe…
À VOIR AUSSI - 4000 euros par mois: est-on riche?
1. Être ou ne pas être dans les 10% de « hauts revenus »
Premier constat : autant les économistes s'accordent à définir la pauvreté, autant la richesse les embarrasse. L'Insee a totalement évacué le mot de ses analyses. Chaque jour les médias donnent le nombre de pauvres en France, pour indiquer par exemple «qu'un million supplémentaire de Français sont tombés sous le seuil de pauvreté en 2020 à cause du Covid-19 ». Par convention les statisticiens de l'Union européenne considèrent comme « pauvres » les gens dont les ressources sont inférieures à 60% du revenu médian de leur pays. Précisons qu'il s'agit du « revenu disponible », net des impôts directs mais en incluant les prestations sociales en argent. Ce seuil de pauvreté est de 1102 euros par mois pour une personne seule par exemple et au total l'Insee dénombrait 8,875 millions de pauvres à la fin 2020, soit 14,5% de la population française.
Ne pourrait-on pas établir de façon symétrique « un seuil de richesse » ? « Il n'existe pas de consensus européen entre les statisticiens sur ce point » explique Julie Labarthe, cheffe de la division revenus et patrimoine des ménages à l'Insee. L'institut répartit les revenus de la population en dix déciles et distingue le décile supérieur « des plus hauts revenus ». Soit au total 6,7 millions de personnes ou 3,04 millions de ménages (un ménage comptant 2,22 personnes en moyenne, dont des enfants mineurs). Et pour appartenir au décile supérieur il faut disposer en 2015 au minimum d'un revenu disponible annuel de 45.220 euros par « unité de consommation » du ménage (qui peut être une personne seule). On constate que cela correspond peu ou prou à la conception du riche que François Hollande avait à l'esprit en 2007.
Même si l'Insee ne prononce pas le mot, les 6,7 millions de personnes appartenant au décile supérieur de revenus sont de façon conventionnelle considérées comme « riches » en France par la plupart des experts. Sauf que ce club des « 10% » est tout sauf homogène. Il y a riche et riche.
2. Plongée dans le 1% des « très hauts revenus »
Il est donc essentiel de bien saisir ce qui se passe au sein de ce décile supérieur. Pour cela il faut imaginer un jeu de poupées gigognes qui s'emboîtent. Tout d'abord, les 9% (sur les 10%) les moins bien lotis, soit 6,03 millions de personnes, dont les ressources annuelles vont de 45.220 jusqu'à un maximum de 106.210 euros. Ce sont « les hauts revenus » proprement dits comme les appelle l'Insee.
Au-delà, on entre dans le club du « 1% », ce que l'Insee dénomme « les très hauts revenus ». Ils se répartissent eux-mêmes en deux sous-groupes. D'une part 603.000 personnes (0,9% de la population française) dont les ressources annuelles vont de 106.210 euros jusqu'à 259.920 euros : ils sont catalogués comme étant « aisés » par l'Insee. Et d'autre part 60.300 personnes dont les revenus vont jusqu'à 699.230 euros ; ceux-là sont qualifiés de « très aisés ».
Enfin, au-dessus du lot, la « crème de la crème » : les « 0,01% » (un Français sur 10.000), soit 6700 bienheureux pourrait-on dire qui appartiennent à ce très petit cercle. Leur revenu minimum est de 699.230 euros, mais l'Insee n'indique aucun chiffre comme plafond. Car le « secret statistique » serait alors brisé : la loi interdit à la statistique publique d'identifier nommément des personnes. Ces gens du top, l'Insee les appelle tout simplement, « les plus aisés ».
Tout en refusant délibérément de parler de « riches », l'Insee n'en donne pas moins une grille très lisible. À chacun de se positionner dans cette gamme qui telle une échelle de Jacob monte jusqu'au ciel avec ses quatre gradations : « hauts revenus », « très hauts revenus », « aisés », « très aisés ». L'important est de noter qu'entre les «hauts revenus » qui commencent à 45.200 euros et les « très aisés » , à partir de 699 230 euros, l'échelle passe de 45.200 à 699.230 euros (voire des millions ou des centaines de millions), une culbute de 1 à 15,5. L'écart est donc infiniment plus vaste à l'intérieur du « royaume des riches » (décile supérieur) qu'au sein de l'ensemble de la population française : entre les 10% les plus riches de la population et les 10% les plus pauvres le rapport est « seulement » de 3,5 selon l'Insee.
C&A ferme deux magasins emblématiques à Paris
L'entreprise néerlandaise disparaît peu à peu de la capitale française en raison de ses difficultés financières.
Nadal-Djokovic : la grosse colère de la présidente de France Télévisions
INFO LE FIGARO - Delphine Ernotte met en garde contre une privatisation des grands événements sportifs par les plateformes américaines comme Amazon.
«Covid: la course contre la montre du PDG de Pfizer»
CHRONIQUE - Dans son ouvrage, Albert Bourla - qui était aux commandes depuis quinze mois à l’arrivée de la pandémie - nous plonge dans les coulisses de la mise au point du vaccin anti-Covid.
Valeurs Actuelles
[Nay] Un président bien silencieux
Où est passé Emmanuel Macron ? Bien sûr, on sait où il est… mais, chose étrange, depuis sa réélection on ne l’entend pratiquement plus, ce qui n’était pas son genre. Du coup, son silence devient assourdissant. Emmanuel Macron a beaucoup parlé pendant cinq ans. Toujours en longueur, comme s’il ne savait pas s’arrêter. On garde en mémoire, durant la crise des “gilets jaunes”, ses débats avec les maires où ceux-ci devaient l’écouter assis et muets, et ça pouvait durer six heures. Dès le soir de sa réélection, le président a surpris. Devant la tour Eiffel, son discours n’a duré qu’un petit quart d’heure. Un texte expédié sur un ton presque désinvolte. On était frustré. Cette fois, c’était trop court. Lors de sa réinvestiture à l’Élysée, le 7 mai, son intervention a duré dix minutes, avec le mot “agir” répété dix fois en anaphore. Et cette analyse : “Un peuple nouveau, différent d’il y a cinq ans, a confié à un président nouveau un mandat nouveau qui n’a pas prolongé celui qui s’achevait. ” Nouveau ? Voire ! Pour choisir ses ministres, il a privilégié la continuité au changement, la sécurité aux vertiges de l’inconnu : 15 ministres reconfirmés. En réalité, la seule nouveauté, c’est qu’on l’entend moins. Un choix délibéré, mûrement réfléchi. En cause peut-être, un peu de fatigue aussi. Ses longues conversations avec Poutine, Zelensky et tous ses homologues européens qui l’occupaient “jusqu’à dix heures chaque jour” selon un de ses proches. Épuisant en effet. Et ce, au détriment de sa campagne. Un choix politique aussi.
Pas question de repartir tambour battant sur le terrain, ni de se précipiter dans l’arène législative. Emmanuel Macron sait trop que toute petite phrase, dont il a le secret, pourrait lui revenir en boomerang dans la figure, mettre le feu à la planète réseaux sociaux. Prudence ! S’il veut obtenir une majorité la plus large possible, mieux vaut en dire le moins possible. La consigne vaut pour les ministres, tenus par chance au silence. Ils sont en période de réserve à cause des législatives. Élisabeth Borne, elle, fait du terrain. La Première ministre a déjà imprimé un style à elle : calme, sérieux, anesthésiant presque.
Il y a cinq ans, Emmanuel Macron promettait de tout réformer en un temps record. C’était l’élan de la jeunesse, il avait 39 ans. La crise des “gilets jaunes” et celle du Covid l’ont brisé. La réforme des retraites a été renvoyée aux calendes grecques.
Emmanuel Macron sait trop que toute petite phrase, dont il a le secret, pourrait lui revenir en boomerang dans la figure, mettre le feu à la planète réseaux sociaux. Prudence !
Cinq ans plus tard, on est dans un autre monde. Avec le retour de l’inflation qui va durer et son impact sur le pouvoir d’achat devenu l’urgence des urgences, comment y répondre durablement ? On le sait, les effets les plus pernicieux restent à venir à cause de la situation internationale, la guerre en Ukraine, dont personne n’imagine une issue proche, la mondialisation à l’arrêt. Dans ce contexte, comment réformer l’hôpital, l’école, les retraites, dont Mme Borne a dit : “Ça n’est pas un totem.” Comment s’y prendre quand la France est un tapis de braises sur lequel souffle en permanence Jean-Luc Mélenchon, notre grand orateur de guerre civile ? Il faut y aller mollo. Toute décision à marche forcée produirait des effets catastrophiques.
Emmanuel Macron risque-t-il de se chiraquiser ? On s’interroge. L’ancien président le répétait souvent devant ses ministres : « La France est un pays trop violent et fragile, il ne faut pas la bousculer. » Lui-même ne s’était pas remis de la violence de Mai 68 que personne n’avait vu venir. Ni l’Élysée, ni Matignon, ni les syndicats. La croissance était à 5 %, c’était le plein emploi, l’exécutif était très populaire. Parti de Nanterre, le feu de broussailles étudiant avait gagné tout l’Hexagone. Grève générale. Du jamais-vu, la France était à l’arrêt. Le général de Gaulle et Georges Pompidou avaient perdu le contrôle des choses. Ça aurait pu mal tourner. Jacques Chirac s’en était convaincu : surtout ne rien faire qui puisse mettre la jeunesse et les Français dans la rue. Voilà ce qu’il recommandait à ses ministres.
En 2022, cette préconisation pourrait redevenir d’actualité. En effet, comment s’adresser au pays sans provoquer de grandes tempêtes sociales, comment agir sans brutaliser ? Un oxymore. Une sacrée gageure. Voilà pourquoi, pour l’instant, le président se tait, car seul le silence est d’or.
France24 - Monde
L'actu en dessin : au Royaume-Uni, l'inoxydable Elizabeth II fête ses 70 ans de règne
Publié le : 03/06/2022 - 09:22
FRANCE 24
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Depuis jeudi, et jusqu'à dimanche, le Royaume-Uni célèbre les 70 ans de règne de la reine Elizabeth II : le jubilé de platine. Cartooning for Peace consacre sa semaine de dessins à cet événement important pour la monarchie britannique.
Soixante-dix ans de règne. Jeudi 2 juin, le Royaume-Uni a lancé le jubilé de platine de la reine Elizabeth II, dont les festivités dureront quatre jours. Les récents soucis de santé de la souveraine ne l’ont pas empêchée d’apparaitre au balcon du palais de Buckingham, aux côtés d'autres membres de la famille royale, pour saluer la foule nombreuse et enthousiaste.
Mais en raison d'un "certain inconfort" ressenti durant le premier jour des célébrations, la reine n'assistera pas, vendredi, à la messe célébrant les 70 ans de son règne. Tous les regards seront alors tournés vers le prince Harry et sa femme Meghan, qui feront leur première apparition publique au Royaume-Uni depuis leur départ pour les États-Unis.
Particulièrement appréciée des britanniques, Elizabeth II, aujourd’hui âgée de 96 ans, détient le record de longévité pour un monarque dans son pays.
Bien que la monarchie britannique soit critiquée à maints égards, Elizabeth II incarne à elle seule un pan entier de l’histoire contemporaine.
Cartooning for Peace est un réseau international de dessinateurs engagés à promouvoir, par l’universalité du dessin de presse, la liberté d’expression, les droits de l’Homme et le respect mutuel entre des populations de différentes cultures ou croyances.
Rayma Suprani est une dessinatrice de presse vénézuélienne. Elle a reçu le prix de la Société Interaméricaine de la Presse en 2005 et le prix Pedro Leon Zapata en 2000 et 2009.
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Jubilé de la reine : testez vos connaissances sur Elizabeth II
70 ans de règne
Au Royaume-Uni, la reine Elizabeth II acclamée pour le début de son jubilé de platine
Jubilé de la reine
Le deuxième jour du jubilé d'Elizabeth II se fera en l'absence de la reine
Le Figaro
Trois raisons de lire ou de relire… Raboliot, de Maurice Genevoix
LE MEILLEUR DU PRIX GONCOURT- Le septième volume de notre collection est aujourd’hui disponible dans les kiosques.
Maurice Genevoix a reçu tous les honneurs. Outre ce prix Goncourt qu’il remporte en 1925 à l’âge de 35 ans, il est élu vingt ans plus tard à l’Académie française dont il deviendra le secrétaire perpétuel.
Très célèbre en son temps, il tombe peu à peu dans l’oubli après sa mort en 1980. Mais, coup de théâtre, le 11 novembre 2020, sur décision de la présidence de la République, Maurice Genevoix entre au Panthéon. Le pays tout entier rend hommage non seulement au grand écrivain, mais au porte-parole des poilus et au défenseur de la ruralité avec, entre autres, Raboliot qu’il faut lire ou relire.
Raboliot, un livre de la sélection «Le meilleur du prix Goncourt»
Raboliot, de Maurice Genevoix, figure dans la collection exceptionnelle «Le meilleur du prix Goncourt». Les jurés du plus célèbre des prix littéraires et Le Figaro ont choisi les 40 meilleurs livres ayant obtenu le prix depuis sa création en 1903. À retrouver chez votre marchand de journaux un jeudi sur deux (à 12,90 €), mais aussi sur le Figaro Store.
1/ Parce que Raboliot est considéré comme le chef-d’œuvre de Maurice Genevoix
Rendu célèbre au lendemain de la Première Guerre mondiale avec ses fameux carnets, Ceux de 14, qui rendent compte des horreurs de la guerre, il commence dès les années 1920 à écrire sur sa Sologne et son Val de Loire natal, cette région qu’il aime et connaît si bien. Raboliot est un condensé des thèmes qui exaltent l’écrivain: la campagne, l’harmonie de l’homme avec la nature. Plus qu’un roman, un véritable hymne à la liberté.
2/ Parce que Raboliot est en quelque sorte l’un des premiers romans écologiques
Rarement on a si bien raconté la ruralité et les conditions de vie des paysans.
Maurice Genevoix dit aussi la beauté des forêts, des rivières, évoque les animaux qui tentent de survivre à la cruauté des hommes.
À lire aussi«Maurice Genevoix, l’écrivain de la compassion universelle»
Son héros, Pierre Fouques dit Raboliot, est un bûcheron, passionné de chasse et braconnier, un homme libre qui refuse toute forme d’autorité. Un personnage complexe, presque sauvage, finalement légendaire, qui fascinera le public. Le roman fut en effet, dès sa publication, chez Grasset, un immense succès.
» NOTRE DOSSIER - Le meilleur du prix Goncourt
3/ Parce que la langue de Genevoix est à redécouvrir
On le compare quelquefois à Maupassant pour son réalisme, à qui il consacra un mémoire alors qu’il était à l’École normale supérieure. Parfois à Colette tant il aime à décrire la nature telle qu’il la voit, la ressent. Ses descriptions de fleurs, d’arbres mais aussi de poissons, de lièvres ou de buses, sont à la fois finement observées et merveilleusement poétiques. Qui d’autre oserait aujourd’hui prendre son temps pour énumérer chaque espèce animale ou végétale, utiliser un vocabulaire oublié, pire, disparu, parfois inventé, des mots si beaux qu’ils donnent aujourd’hui envie de les réhabiliter.
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Louis-Henri de La Rochefoucauld, lauréat du premier Prix du Meurice
Se présentant comme un «rempart à l'ambiance maussade de l'époque», le tout nouveau prix a été décerné mercredi dans les salons du célèbre hôtel de la rue de Rivoli à Louis-Henri de La Rochefoucauld pour son roman, Châteaux de sable paru chez Robert Laffont.
Joseph Kessel à sa table de travail
CRITIQUE - Serge Linkès, spécialiste de l’écrivain, dévoile les secrets de fabrication de son œuvre. Passionnant.
Le mage du Kremlin, de Giuliano da Empoli: l’homme qui parlait à l’oreille de Poutine
LA CHRONIQUE D’ÉTIENNE DE MONTETY - Un roman captivant qui s’avère plus éclairant que bien des essais.
L'Humanité
Sciences. La musique, un langage qui convoque nos imaginaires
ActuUne équipe de chercheurs a fait écouter différents extraits de musique à des personnes d’origines géographiques diverses. Leur verdict est sans appel : la culture et les antécédents influencent les narrations que nous imaginons lorsque nous écoutons une mélodie.
Jérémie BazartLorsqu’on écoute « la Moldau », de Smetana, « les Quatre Saisons », de Vivaldi, ou trois notes d’harmonica d’Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’Ouest », des images arrivent tout de suite. Soit parce que ces musiques ont été composées pour un film, soit parce que leur titre, avant même l’écoute, contraint l’imaginaire aux désirs du compositeur et crée immédiatement des images. Ainsi, dans « la Truite », de Schubert, difficile de ne pas voir le poisson nager ; dans « le Vol du Bourdon », de Nikolaï Rimski-Korsakov, la vitesse des notes et les nuances qui y sont associées donnent tout de suite à voir l’insecte bourdonnant autour de nous ; pour le cygne du « Carnaval des animaux », de Camille Saint-Saëns, « la Mer », de Debussy, ou l’ensemble des instruments de « Pierre et le Loup », de Prokofiev, le même phénomène se produit : le titre prépare notre cerveau à l’écoute et les images se créent automatiquement – pour certaines personnes, il arrive aussi que des images de musique se créent spontanément dans leur cerveau (lire ci-dessous).
Mais, sans indication, sans indice, sans image préexistante, sans titre explicite, quel imaginaire nous apparaît-il ? Est-il toujours le même d’un individu à un autre, réalisant peut-être ainsi le souhait du compositeur de faire voyager l’auditeur dans son univers ? Partageons-nous un référentiel humain, commun, universel lorsque nous écoutons de la musique ? C’est pour étudier ces questions qu’une équipe internationale de chercheurs (dont un pianiste classique, un batteur de rock et un bassiste de concert) a demandé à des centaines de personnes quelles histoires elles imaginaient en écoutant de la musique instrumentale originale.
Oreille occidentale et oreille chinoise
Pour cela, l’équipe a testé 622 participants qui venaient de trois régions différentes de la planète, réparties sur deux continents : deux villes universitaires de banlieue aux États-Unis – l’une dans l’Arkansas et l’autre dans le Michigan – et une, Dimen, qui se trouve en Chine rurale, où les habitants ont peu accès aux médias occidentaux.
Les trois groupes ont entendu les mêmes 32 stimuli musicaux, qui se composaient d’extraits de 30 secondes de musique instrumentale occidentale et de 30 secondes de musique chinoise, sans la moindre parole. Après chaque extrait, chacun était libre de fournir une description des histoires, des images qui lui étaient parvenues lors de l’écoute. Les résultats de cette expérience ont été publiés en janvier dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine.
« L’expérience a été saisissante – explique Elizabeth Margulis, auteure de l’étude et professeur de musique à l’université de Princeton (États-Unis), dans un communiqué. Les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit des histoires très similaires, utilisant souvent les mêmes mots, tandis que les auditeurs de Chine ont eux aussi imaginé des histoires semblables, mais très différentes de celles des auditeurs états-uniens. »
Par exemple, dans le passage musical identifié W9, les auditeurs américains, en fermant les yeux, voyaient un lever de soleil sur une forêt, avec des animaux et des gazouillis d’oiseaux. Pour les Chinois de Dimen, la musique évoquait un homme soufflant dans une feuille sur une montagne et chantant une chanson à sa bien-aimée. Lors d’une autre écoute, C6, les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit un cow-boy assis sous le soleil du désert, tandis que les participants de Dimen ont imaginé un homme du passé contemplant tristement la perte de sa bien-aimée.
la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.
« Vous pouvez prendre deux personnes au hasard qui ont grandi dans un environnement similaire, leur faire écouter une chanson qu’elles n’ont jamais entendue auparavant, leur demander d’imaginer un récit, et vous trouverez des similitudes », expliquent les auteurs. Pour les chercheurs, cette expérience est qualifiée à la fois de déroutante et de convaincante dans la publication, surtout en 2022. Car la façon dont nous écoutons de la musique aujourd’hui est souvent solitaire, au casque. Malgré cela, d’après cette étude, il s’avère qu’il s’agit presque toujours d’une expérience collective, comme une sorte de rêve partagé.
Cependant, si deux personnes n’ont pas une culture ou une situation géographique commune, tout est différent. Ainsi, si la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.
Le ver d’oreille, quand l’image de la musique résiste dans le cerveau. L’étude des chercheurs états-uniens montre donc que les imaginaires créés par la musique diffèrent d’une culture à l’autre. Mais il arrive aussi, à l’inverse, qu’une image de musique s’inscrive dans le cerveau.
Pour Nicolas Farrugia, chercheur transdisciplinaire en intelligence artificielle, neurosciences cognitives et musique à Brest, « c’est une expérience courante d’avoir de la musique en boucle dans la tête, on parle de “ver d’oreille” de “syndrome de la chanson coincée”, ou, plus formellement, d’imagerie musicale involontaire (Inmi) », déclare-t-il dans un article de 2015 consacré à ce sujet. Plus largement, ce phénomène se substitue à la conscience, on évoque aussi le terme de « cognition spontanée ». Pour le chercheur, « cette Inmi peut être considérée aux côtés d’autres pensées autogénérées telles que l’errance mentale ou la rêverie, qui sont connues pour occuper une part substantielle de la vie mentale ».
Cette imagerie est généralement déclenchée par une exposition musicale récente, ainsi que par des états d’attention faibles. Par ailleurs, il semblerait que les personnes formées à la musique font l’expérience de cette Inmi plus fréquemment. Le chercheur ajoute que « ces épisodes sont pour la plupart agréables mais peuvent aussi être dérangeants ». Ainsi, la musique génère des images chez tous le monde, mais des images musicales ne sont pas générées chez le commun des mortels. Encore un peu de ver d’oreille ?
sciencesMusiquemusique classique Valeurs Actuelles
Terrorisme : Gérald Darmanin appelle les préfets à être « vigilants » pour la Pentecôte
À l’approche d’un weekend marqué par deux fêtes religieuses – la Pentecôte et son équivalent juif, Chavouot, Gérald Darmanin a appelé les préfets français à redoubler de vigilance. Le ministre de l’Intérieur a notamment évoqué « le niveau élevé de la menace terroriste » et demande de veiller à la sécurité des églises et des synagogues, relate BFMTV vendredi 3 juin.
La menace terroriste « exige le maintien d’une forte vigilance, notamment vis-à-vis des lieux à caractère religieux », a écrit Gérald Darmanin dans un télégramme envoyé ce vendredi aux préfets, attirant leur attention « sur les rassemblements et offices des cultes juif et chrétien qui se tiendront du samedi au soir au lundi soir ».
Un nouveau protocole dans le Val d’Oise
Dans son courrier, Gérald Darmanin liste également les mesures à prendre. Y figurent notamment l’attention toute particulière qui doit être portée sur les véhicules stationnés aux alentours des églises et des synagogues, ou encore le recours possible aux forces de l’opération Sentinelle.
Mercredi dernier, dans le Val-d’Oise, un exercice grandeur nature a d’ailleurs été organisé – preuve que la menace demeure élevée. Durant plusieurs heures, une attaque terroriste a été simulée afin de permettre aux intervenants de s’entraîner sur le nouveau protocole arrêté par la préfecture locale. Selon Les Echos, ce dernier prévoit notamment une progression simultanée des forces de l’ordre et des pompiers – équipés de casques blindés et de gilets par balle – afin de permettre l’évacuation la plus rapide possible des blessés.
Le Figaro
Comment donner un vrai coup d'accélérateur à sa carrière
NOS CONSEILS - Malgré le contexte, les occasions de reprendre en main sa carrière ne manquent pas. À condition de savoir s'y prendre.
Les carrières linéaires ne semblent plus la norme. Pour donner un coup d'accélérateur à leur parcours professionnel, les jeunes cadres n'hésitent plus à utiliser les grands moyens. Leur ambition: accélérer leur carrière, aligner enfin leur métier avec leurs personnalités et leurs aspirations profondes, et pour la plupart, décrocher un meilleur salaire, jusqu'à deux fois ou trois fois supérieur. Exemples et conseils à l'appui, voici comment s'y prendre.
Pour reprendre en main sa carrière, Vincent Ruelle a décidé de retourner sur les bancs de l'école. Il a intégré HEC début 2020 pour suivre un MBA (Master of Business Administration). Ce diplôme créé aux États-Unis est destiné à former des cadres dirigeants de toute la planète au management de haut niveau. Cet ingénieur de formation qui a grandi outre-Atlantique pour suivre son père banquier, a décroché à 22 ans son premier job à Turin, au sein de l'unité de production de Fiat Chrysler. Au bout de trois ans, il n'y trouve plus son compte et décide de tout envoyer promener. «Je voulais accélérer ma carrière, prendre des postes à responsabilités, mais aussi revenir en France pour me rapprocher de ma famille. En tant que superviseur de production, je gagnais 35.000 euros par an. Ce n'est pas ce que j'espérais», explique le jeune homme qui a étudié au sein de l'université du Michigan.
Le MBA, pour changer de pays et de secteur
En août 2019, il remet sa démission à son responsable, et revient en France, à Paris. Un changement qui ne s'est pas fait en un claquement de doigts. «Un test d'entrée au MBA, ça se prépare. J'ai commencé dès le début de l'année 2019», raconte le jeune homme de 27 ans. Après avoir obtenu la note de 700 sur 800 au test GMAT (graduate management admission test), il rédige une lettre de motivation, fournit une lettre recommandation de la part d'un manager, puis passe deux entretiens avec des Alumni, des anciens d'élèves. Son admission validée, il démarche les banques pour solliciter un prêt étudiant et financer la formation de 67.000 euros. «Je n'ai pas eu grandes difficultés à convaincre l'établissement financier. Je savais que mon évolution professionnelle me permettrait de financer très facilement le coût de la formation», explique-t-il. Vincent Ruelle ne s'est pas trompé. Il a été embauché chez Amazon, en tant que responsable des opérations Pathways sur le site d'Orléans, en novembre 2020 avant même de finir le MBA. Un poste à responsabilités – il encadre une équipe de 200 personnes – qui lui a permis de tripler son salaire.
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Quand elle a entamé son MBA à Paris, Leila Bob, aujourd'hui directrice d'investissement chez Impact Partners, une plateforme d'investissement dédiée à l'impact, a aussi dans l'idée d'opérer un changement de carrière plus important. Elle a choisi la formule «full-time» en douze mois : un an de cours à temps plein de janvier à décembre 2018, suivi d'un stage de cinq mois à Abidjan pour valider le MBA et confronter la théorie et la pratique. «Je suis là où je voulais être avant le MBA, et ce n'était pas forcément gagné d'avance», rapporte la trentenaire, détentrice d'un master à Paris Dauphine en conseil et management. Pendant cette année de césure, cette ancienne consultante manager dans une entreprise de technologie et de conseil en organisation de 4000 salariés, passe en revue de façon intensive l'ensemble des disciplines de la gestion pour avoir une vision transversale de l'entreprise, acquiert les principaux concepts et méthodes. Un apport à l'évidence très utile pour cette cadre de 37 ans, qui veut opérer un double saut : un changement de poste et de secteur. «Je me suis posé beaucoup de questions, faire un bilan de compétences, ou un MBA. Ce diplôme était important car j'avais besoin d'une expertise technique et de consolider mon réseau dans un secteur que je ne connaissais pas», explique-t-elle. Leila Dob a évolué dans une classe de 100 élèves venus d'horizons professionnels et culturels très variés. «C'est très enrichissant après avoir passé presque dix ans dans une entreprise où tout le monde réfléchit de la même façon», rapporte-t-elle. Elle a été embauchée au sein du fonds en septembre 2020, six mois après le début de ses recherches, pour analyser des projets d'investissement, réaliser le montage juridique, superviser les chargés d'affaires, s'occuper des partenariats, du business développement et assurer le suivi des projets. Elle affirme qu'elle ne devrait pas tarder à s'investir dans des projets de plus grande ampleur. «Nous avons une volonté d'internationaliser l'impact et de défricher de nouvelles opportunités en France et en Europe», rapporte la directrice d'investissement, qui a connu une progression sensible de sa rémunération.
Suivre les conseils d'un coach pour rebondir
D'autres décident de tout lâcher, et tout recommencer après avoir fait appel à des coachs. En 2021, après plusieurs mois de chômage partiel, la décision s'est imposée à Graciella Badaire. Embauchée en tant que coordinatrice de projets digitaux chez Safran en 2018 après l'obtention de son diplôme de Skema Business school, la jeune cadre de 27 ans décide de remettre en question sa carrière. «J'avais pourtant un beau salaire, je voyageais beaucoup, mais mon travail ne me plaisait plus. Je voulais me sentir plus utile.» Pour y voir plus clair, elle contacte au début du confinement, en mars 2020, un coach spécialiste de la reconversion professionnelle et débute dans la foulée un programme individuel de trois mois à coups d’une séance d'une heure toutes les semaines. Des rendez-vous orientés autour du développement personnel, de la prise d'initiative ou encore de la confiance en soi. «Il y avait beaucoup d'exercices à faire. J'ai dû notamment réaliser un tableau de vie avec des photos et projeter tout ce que je souhaite avoir dans cinq ans», raconte la jeune femme. Après quelques semaines de réflexion et un déclic sur une carrière de responsable de projets digitaux qui ne lui semblait plus la sienne, elle décide de suivre les traces de son père entrepreneur. «Cette aventure m'a aidé à me jeter à l'eau, à créer ma propre entreprise de coaching à domicile et en extérieur», explique Graciella, qui a financé sa reconversion professionnelle avec le Fongecif et suivi une formation au sein du Creps pour devenir coach sportive. Son diplôme obtenu, elle crée dans la foulée, début 2022, sa micro-entreprise, qu'elle prévoit déjà de transformer en société.
L'effet de mode du coaching est indéniable pour entamer une reconversion professionnelle et donner un coup d'accélérateur à sa carrière. Ancien acheteur en réassurance au sein d'un grand groupe, Pierre-Edouard Chaix, a aussi eu recours à un accompagnement personnalisé lorsqu'il s'est rendu compte que son poste ne correspondait plus à sa personnalité. «Il y avait un malaise, une inadéquation entre ce que je faisais et ce que j'avais envie de faire. Au début, j'étais dans l'analyse des risques naturels. La manipulation des données et le côté scientifique du poste me plaisaient. Puis, j'ai pris plus de responsabilités. Mes missions sont devenues de moins en moins techniques, et plus commerciales», explique le jeune homme, qui a monté en 2021 sa start-up Pluvego, une plateforme d'anticipation et de gestion du risque de pluie à destination des entreprises météosensibles. Les avantages d'un grand groupe, la bonne ambiance au travail, le soulagement d'une bière en terrasse en fin de journée ne suffisent plus à gommer l'ennui de ce diplômé de l'école d'ingénieur Centrale Paris. «Je ne me sentais plus à ma place. Je voulais que quelqu'un m'aide à structurer ma pensée, à formaliser ce que je pouvais et ce que je voulais faire», ajoute le Parisien de 36 ans. Il passe plusieurs soirées à naviguer entre les sites internet de différents coachs, à envoyer des mails, à échanger avec eux avant d'en choisir un. Quatre mois après le début du coaching, il y voit déjà plus clair. «Les séances étaient centrées sur le personnel, mes envies, des souvenirs d'enfance. On n'a pas parlé de compétences au début», relate-t-il. Après plusieurs sessions individuelles de test, d'exercices, il se rend compte qu'il se met des barrières qui n'existent pas. «Je considérais ma carrière qu'en progression verticale, à plus forte responsabilité alors que je pouvais rebondir en créant ma société», explique Pierre-Edouard Chaix, qui a investi 1500 euros dans le coaching. Le trentenaire, qui gagnait 80.000 euros par an lorsqu'il était salarié, pense forcément bénéficier d'un retour sur investissement ultérieurement. L'entrepreneur a embauché son premier salarié, un ingénieur en intelligence artificielle. Il prévoit de réaliser une levée de fonds de 250.000 à 500.000 euros auprès de business angels d'ici à la fin de l'année, et d'en boucler une nouvelle, courant 2023, pour se développer en Europe.
S'expatrier pour prendre du galon
En 2020, la moitié des personnes interrogées dans le cadre d'une vaste étude menée sur plus de 200.000 personnes par le Boston Consulting Group et Cadremploi, étaient prêtes à se rendre dans un autre pays pour y travailler. En 2014, les deux tiers des répondants étaient candidats à l'expatriation. Si ces chiffres sont en recul en raison de la crise sanitaire, ils restent cependant élevés. Les salariés considèrent l'expatriation comme un accélérateur de vie professionnelle et l'occasion d'évoluer dans un nouveau cadre et une nouvelle culture. 90% des Français de l'étranger se disent satisfaits de leur expatriation et 84% recommanderaient l'expérience à leur entourage. Un plébiscite encore plus marqué chez les moins de 35 ans qui recommanderaient l'expatriation à un de leurs proches à 92% selon l'Observatoire de l'expatriation menée par la Banque Transatlantique et publiée en 2021.
C'est le pari qu'a souhaité relever Louise Bonnefond, 35 ans. Après 7 ans d'expérience en tant qu'assistante RH dans une société de services, cette jeune femme basée à Lyon a envie d'autre chose. «J'ai toujours souhaité devenir fille au pair, apprendre l'anglais, me frotter à d'autres cultures pour avoir une ouverture d'esprit mais je l'ai toujours mis de côté.» En 2016, elle est démarchée sur LinkedIn par le cabinet Approach People Recruitment pour un poste de consultante en recrutement junior à Dublin. «Je n'ai pas hésité une seconde», se souvient-elle. Pour s'adapter au pays d'accueil, le cabinet lui déroule le tapis rouge : mise à disposition d'un hébergement pendant deux semaines aux frais de l'entreprise, des horaires aménagés le temps qu'elle déniche son appartement, des cours d'anglais avancés pour qu'elle se perfectionne. Une période d'adaptation linguistique a toutefois été nécessaire avant de pouvoir être à l'aise dans les relations de travail. «Cela n'a pas été si simple au début. Il faut faire l'effort de discuter avec des personnes non francophones», raconte la manager, qui trouve aujourd'hui son compte dans l'expatriation. Elle a évolué en moins de deux ans en tant que senior puis manager et triplé la première année son salaire fixe - 70.000 euros hors variable - par rapport à celui de Lyon. Partie en octobre 2016 dans l'idée que cette aventure serait courte, elle semble finalement durer. «Je me suis constitué un groupe d'amis via le travail, les amis d'amis, les réseaux sociaux. Je n'envisage pas de quitter Dublin », dit la jeune femme.
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Bernard Charlès, le patron de Dassault Systèmes, fait commandeur de la Légion d'honneur
La remise des insignes de commandeur de la Légion d'honneur par Charles Edelstenne avait un air de consécration pour le vice-président-directeur général du champion mondial de l'édition de logiciels 3D.
Thierry Dassault décoré des insignes d’officier de la Légion d’honneur par Jean Todt
Le directeur général délégué du Groupe Dassault a reçu, à l’hôtel Dassault, la croix d’officier des mains de l’envoyé spécial du secrétaire générlal de l’ONU pour la sécurité routière.
France24 - Monde
Le président de l'Union africaine, Macky Sall, va s'entretenir avec Vladimir Poutine en Russie
Publié le : 02/06/2022 - 10:37
FRANCE 24
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Le président sénégalais Macky Sall, président en exercice de l'Union africaine, s'entretient vendredi avec son homologue russe Vladimir Poutine à Sotchi. Les deux dirigeants doivent discuter de la guerre en Ukraine, notamment du blocage des exportations de céréales de ce pays vers l'Afrique.
Le président du Sénégal Macky Sall s'est rendu jeudi 2 juin en Russie, accompagné du Tchadien Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l'Union africaine.
Cette visite "s'inscrit dans le cadre des efforts que mène la présidence en exercice de l'Union pour contribuer à l'accalmie dans la guerre en Ukraine, et à la libération des stocks de céréales et de fertilisants dont le blocage affecte particulièrement les pays africains", précisent ses services dans un communiqué, ajoutant que la visite a lieu à l'invitation de Vladimir Poutine.
Et de préciser : "Dans le même esprit, l'Union africaine a accepté la demande du président Volodymyr Zelensky d'adresser un message à l'organisation par visioconférence dont la date et les modalités seront convenues d'un commun accord".
Dans un message adressé mardi aux dirigeants des pays européens réunis à Bruxelles, le président sénégalais avait demandé de tout faire "pour libérer les stocks de céréales disponibles" en Ukraine mais bloqués en raison de l'offensive russe, qui organise un blocus en mer Noire et interdit l'accès au port d'Odessa. Il avait évoqué "le scénario catastrophique de pénuries et de hausses généralisées des prix".
Macky Sall avait souligné que la crise actuelle suivait celle du Covid-19 et que celle-ci avait déjà aggravé la faim en Afrique. "Le pire est peut-être devant nous", avait-il dit.
Abstention de près de la moitié des pays africains lors du vote de résolutions à l'ONU
Le président du Sénégal avait rappelé que de nombreux pays africains, dont le sien, sont fortement tributaires des importations de céréales de la région. Il s'était également inquiété des conséquences des sanctions européennes excluant des banques russes du système international Swift, plateforme de messagerie sécurisée permettant des opérations cruciales comme des ordres de transferts de fonds.
Le Sénégal, aux relations fortes avec les pays occidentaux, avait surpris le 2 mars en s'abstenant lors d'un vote de l'Assemblée générale de l'ONU en faveur d'une résolution qui exigeait "que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine".
Le Sénégal avait en revanche voté, le 24 mars, une seconde résolution exigeant de la Russie un arrêt immédiat de la guerre.
Près de la moitié des pays africains s'étaient abstenus ou n'avaient pas voté lors des deux votes.
Macky Sall avait expliqué lors d'une rencontre avec le chancelier allemand Olaf Scholz à Dakar, fin mai, que le conflit "affecte" les Africains, mais se déroule "sur un autre continent". Il avait toutefois dit "condamner l'invasion", plus explicitement que par le passé.
Avec AFP
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TÉMOIGNAGES
"Une situation absurde" : la galère des étudiants africains en France après avoir fui l'Ukraine
Flambée des prix alimentaires : le FMI alerte sur "les risques de troubles sociaux" en Afrique
La semaine de l'éco
Guerre en Ukraine et flambée des prix : quel impact sur le continent africain ?
L'Humanité
La « bourde » d’Einstein pour comprendre l’Univers
Nos recommandations culturellesEssai La « constante cosmologique » telle que définie par le physicien pour mesurer des grandeurs de l’espace-temps est aujourd’hui appliquée à la neurologie.
Paul MazliakPosant que la vitesse de la lumière dans le vide (300 000 km/s) est une vitesse limite, Einstein montre, en 1905, que toutes les grandeurs de temps et d’espace mesurées par un observateur, dans un milieu donné, sont relatives à la position ou au mouvement de cet observateur. Ces grandeurs relatives s’inscrivent dans l’espace-temps plat de Minkowski à quatre dimensions (trois spatiales et une temporelle). Vers 1915, Einstein montre que la gravitation est une accélération : il remplace alors l’espace-temps plat par un espace-temps courbe de Riemann, ce qui ramène la gravitation à une cavité de l’espace-temps. En 1917, on pensait l’Univers stable : Einstein introduisit donc dans ses équations une constante de stabilité, la « constante cosmologique ». C’est là une erreur qu’il qualifia lui-même comme « la plus grosse bourde de (s)a vie ». En effet, Georges Lemaître observa, en 1920, que les longueurs d’onde des lumières provenant des galaxies lointaines se décalaient constamment vers le rouge, ce qui prouvait que ces galaxies s’éloignaient sans cesse de nous et que l’Univers était instable, en expansion.
Le cerveau a aussi son espace-temps
Einstein supprima donc, en 1931, la « constante cosmologique » de ses équations. Notre Univers, vieux de 13,7 milliards d’années, né à la suite d’un big-bang, se dilate sans cesse grâce à une « énergie sombre » fournie par une « matière noire » de nature inconnue. Cet Univers présente des « trous noirs » absorbant toute lumière. On sait aujourd’hui que l’expansion de l’Univers s’accélère, ce qui justifie la réintroduction d’une « constante cosmologique » de très faible valeur (10-52).
Le cerveau humain a aussi son espace-temps. Les neurones (environ 100 milliards) ont des corps cellulaires avec de longs prolongements (les axones) parcourus par les influx nerveux. Les neurones ne sont pas contigus mais séparés par de petits intervalles : les synapses. Les influx nerveux parcourent les axones de 0,3 à 100 m/s ; ce sont des potentiels électriques dus au franchissement des membranes neuronales par des ions sodium ou potassium. Le franchissement des synapses se fait à l’aide de neurotransmetteurs (acétylcholine, dopamine…) captés par des récepteurs spécifiques qui, une fois chargés, déclenchent de nouveaux influx.
Le maillage des neurones cérébraux forme un réseau, le connectome cérébral, observable par neuro-imagerie (IRM de diffusion). Les influx nerveux qui arrivent en un point du connectome ont des vitesses et des parcours différents selon la position du point et le moment de la réception. Le connectome cérébral peut donc être décrit mathématiquement par un espace-temps. Les états mentaux sont des configurations particulières de cet espace-temps. En cas de schizophrénie, la vitesse des influx se trouve limitée en certains points du réseau, alors qu’elle reste normale ailleurs. Ce décalage entraîne une incohérence dans l’expression du malade. Chaque cerveau interagit avec les cerveaux qui l’entourent. Un « tenseur d’interactions sociales » pourrait traduire mathématiquement les déformations induites dans un connectome cérébral par son environnement. Chez l’enfant autiste, certaines aires cérébrales étant altérées, les interactions entre le connectome de l’enfant malade et ceux environnants s’établissent très difficilement.
Essaisalbert einsteinsciences Valeurs Actuelles
[Info VA] Stade de France : le préfet de police Didier Lallement « assume l’entière responsabilité » du fiasco en privé
Alors qu’il recevait une cinquantaine de policiers et gendarmes réquisitionnés pour le dispositif du week-end à la préfecture de police ce vendredi 3 juin, le préfet de police de Paris, Didier Lallement, est revenu succinctement sur la soirée au Stade de France – émaillée de violences, samedi 28 mai, en marge de la finale de la Ligue des Champions.
« J’assume l’entière responsabilité de ce qu’il s’est passé. Je suis le chef, c’est à moi d’en assumer les conséquences, pas à vous », a-t-il lancé aux commissaires et aux officiers réunis autour de lui, selon nos informations. Avant de s’opposer au déni du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, sans le citer : « Certains découvrent que le Stade de France est en Seine-Saint-Denis, nous on le sait depuis longtemps. »
La préfecture de police de Paris, qui a contacté la rédaction de Valeurs actuelles, oppose un démenti en évoquant « une mauvaise interprétation » des propos et « des propos déformés » qui ne correspondent pas au message passé par M. Lallement. De son côté, Valeurs actuelles maintient ses informations.
La veille, jeudi 2 juin, le syndicat Unité SGP Police avait appelé le préfet à « prendre ses responsabilités ». Dans un tract, le syndicat avait également interpellé Gérald Darmanin, qui « pointe du doigt des responsabilités individuelles sur le dispositif collectif », sans pour autant remettre en question « la chaîne de commandement qui remonte jusqu’au préfet de police ».
France24 - Monde
Macky Sall en Russie pour demander au nom de l'Afrique la "libération" des stocks de céréales
Publié le : 02/06/2022 - 23:16
Meriem AMELLAL
Célia CARACENA
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Le président sénégalais Macky Sall, président en exercice de l'Union africaine, se rend en Russie pour s'entretenir, vendredi, avec son homologue russe Vladimir Poutine à Sotchi. Cette visite "s'inscrit dans le cadre des efforts que mène la présidence en exercice de l'Union pour contribuer à l'accalmie dans la guerre en Ukraine, et à la libération des stocks de céréales et de fertilisants dont le blocage affecte particulièrement les pays africains". Le décryptage de Sarah Sakho à Dakar.
Un jeune homme a été tué par balles, mercredi 1er juin, à Conakry lors de heurts entre forces de sécurité et manifestants protestant contre la hausse des prix du carburant, ont rapporté des membres de sa famille. Il s'agit d'un des premiers morts dans un contexte de confrontation entre manifestants et forces de sécurité depuis la prise du pouvoir par le colonel Mamady Doumbouya. La Guinée n'a quasiment plus connu d'agitation depuis septembre 2021. Mais l'annonce cette semaine d'une hausse du prix de l'essence a provoqué des mouvements de protestation localisés. Les réactions à cette hausse avec Malick Diakité, correspondant à Conakry.
Le président tunisien Kaïs Saïed, qui s'est octroyé les pleins pouvoirs en juillet dernier, a révoqué jeudi 57 magistrats pour corruption et entrave à des enquêtes, après avoir renforcé, via un décret, sa tutelle de l'autorité supervisant le système judiciaire en Tunisie.
Au Sénégal, une grande innovation à l'occasion de la biennale d'art africain contemporain de Dakar. Plusieurs oeuvres d'art sont exposées dans la rue, à ciel ouvert le long de la corniche ouest de Dakar. Cette initiative vise à démystifier l'art souvent considéré comme élitiste au Sénégal où les musées et les galeries ne sont pas très fréquentés par une bonne partie de la population. Après quatre ans d'absence à cause du Covid-19, c'est un nouveau souffle pour l'art africain contemporain à Dakar. Notre correspondant Elimane Ndao y a fait un tour.
Cheffe d'édition : Célia Caracena
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Flambée des prix alimentaires : le FMI alerte sur "les risques de troubles sociaux" en Afrique
La chronique de l’éco
Corne de l'Afrique : l'inflation et à une vague de sécheresse provoquent un risque de famine
Invité de l'Économie
Cours des céréales : "Les émeutes de la faim pourraient revenir"
L'Humanité
Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose
ActuQuand un micro-organisme saute d’un chromosome à un autre, il peut créer l’odeur la plus appréciée universellement. Récit d’un heureux accident génétique.
Marine CyglerD’où vient le parfum merveilleux de la rose ? D’un tour de passe-passe génétique, expliquent des chercheurs du Laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médicinales de l’université de Saint-Étienne, dont les conclusions ont été publiées dans « Molecular Biology and Evolution ».
Ils ont découvert que, en changeant la fonction d’un gène, un virus aurait amené les pétales de rose à produire du géraniol, molécule odorante essentielle au parfum typique des roses. Voici le récit qu’ils en font aujourd’hui.
L’églantier s’emmêle les pétales
Il y a plusieurs dizaines de millions d’années, les ancêtres des premières Rosidae ont connu un premier bouleversement génétique : le gène NUDX1 s’est multiplié trois fois sur le même chromosome. Puis ces ancêtres ont évolué et leurs descendants ont conservé les trois copies du gène.
Parmi ces descendants, il y a les premiers églantiers sauvages, dont l’un des spécimens a été vraisemblablement victime de l’attaque d’un virus. Celui-ci s’est intégré dans le matériel génétique du rosier, ce qui n’a rien d’exceptionnel, et il est devenu un transposon capable de sauter au hasard d’un chromosome à l’autre.
Et c’est ce qui s’est passé chez l’églantier. Lors d’un saut, ce transposon a entraîné avec lui une des trois copies de NUDX1 sur un autre chromosome. Cette copie s’est retrouvée à côté d’un autre transposon et leur interaction a profondément modifié le produit du gène : l’enzyme codée par le gène s’est non seulement mise à fonctionner uniquement dans les pétales, mais elle a commencé à fabriquer du géraniol.
35 000 variétés existantes à ce jour
Et cet accident a constitué un avantage évolutif évident, car les insectes pollinisateurs ont été attirés par la couleur, mais aussi l’odeur des roses. Si bien que le phénomène de duplication, c’est-à-dire de multiplication du nombre de copies d’un même gène, s’est reproduit, assurant une production maximale de molécules odorantes. Ce parfum a aussi séduit l’être humain qui a adopté cette fleur dont on compte 35 000 variétés aujourd’hui. Aucune plante, même la fascinante orchidée, ne peut rivaliser !
Le mystère du géraniol des roses
Le géraniol est une molécule odorante émise par de nombreuses fleurs, y compris la rose. Mais, en 2015, quand le matériel génétique du rosier a commencé à être séquencé, les généticiens n’ont pas retrouvé le gène qui code sa production chez le rosier. Autrement dit, ce gène connu chez les autres fleurs odorantes était absent chez les roses. C’est en fait un autre gène, dont l’histoire évolutive vient d’être démêlée, qui code le géraniol chez la rose.
« Il est très difficile de contrôler l’odeur de la rose »
Le point de vue Jean-Claude Caissard, du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médecinales (université de Saint-Étienne)
Dans la nature, à quoi sert le parfum de la rose ?
La couleur et l’odeur des roses sauvages, comme l’églantier par exemple, servent à attirer les insectes pollinisateurs. Ceux-ci entrent dans la fleur pour s’y nourrir de nectar et à l’occasion se couvrent de pollen. Quand ils passent d’une fleur à l’autre, le pollen se dépose sur le pistil des fleurs. Aujourd’hui, les roses horticoles ont moins de pollen et beaucoup de pétales, ce qui rend le cœur de la fleur peu accessible aux insectes. Le processus de pollinisation est assuré par la main de l’homme, au pinceau. Le sélectionneur prend le pollen d’un rosier et le dépose sur un autre. Il sème les graines obtenues et, lorsqu’un rosier a des roses qui lui plaît, avec toutes les caractéristiques souhaitées, il le conserve et le multiplie par bouturage. Pour obtenir un rosier commercialisable, le travail de sélection est extraordinaire. Sur les 20 000 à 30 000 nouvelles roses qu’elle obtient chaque année, la société Meilland n’en conserve qu’une en moyenne.
Est-on capable de contrôler l’odeur des roses ?
Non, c’est très difficile, car l’odeur de la rose, très complexe, résulte d’une combinaison d’environ 300 molécules. Aussi, seuls 10 % des rosiers obtenus par le croisement de deux rosiers parfumés ont des fleurs qui dégagent une odeur. Pour la grande majorité, soit il n’y a pas d’odeur, soit l’odeur obtenue est imperceptible pour le nez humain.
Pourquoi les roses du commerce sont-elles souvent sans odeur ?
La rose est la seule plante présente pendant toute l’histoire de l’humanité uniquement grâce à sa beauté et son odeur, et non à cause de propriétés culinaires ou médicinales. C’est probablement en remontant le temps qu’on peut expliquer pourquoi aujourd’hui les roses du commerce n’ont souvent plus d’odeur. Au XIXe siècle, les rosiers étaient sélectionnés pour leur parfum, ce qui explique qu’on peut encore retrouver des vieux rosiers très odorants dans les jardins. Puis au XXe siècle, avec l’industrialisation de l’horticulture, on a préféré les variétés très florifères, même si elles n’avaient pas de parfum. En outre, pour les variétés dont on coupe les fleurs pour les bouquets, les obtenteurs ont sélectionné des roses capables de tenir très longtemps, environ une vingtaine de jours en vase. Au laboratoire, nous avons essayé de comprendre pourquoi ces roses coupées n’avaient pas de parfum. Les obtenteurs avancent que l’épaisseur des pétales est en cause, car elle empêcherait le parfum d’être relargué. Nous avons testé cette hypothèse, sans succès. Je pense plutôt qu’à force de faire des croisements, on a peut-être fini par perdre des gènes essentiels pour le parfum. C’est sur ces gènes que nous travaillons.
À quoi ressemblera le rosier de demain ?
Cela dépend de l’utilisation. Si c’est pour le planter sur un rond-point par exemple, l’absence d’aiguillon sera une caractéristique essentielle qui sera sélectionnée afin que les jardiniers ne se blessent pas. On peut aussi imaginer des variétés avec une odeur prononcée à destination des fleuristes. Côté jardin, les rosiers couvrants dont les fleurs ne sont pas plus grosses que des pâquerettes à la mode aux États-Unis pourraient arriver en France. Je pense que, globalement, un des traits qui sera sélectionné très largement, quelle que soit l’utilisation du rosier, sera la rusticité, c’est-à-dire la résistance naturelle aux maladies, afin de pouvoir se passer de pesticide.
sciencesgénétique France24 - Monde
La Transnistrie dans l'ombre de la guerre en Ukraine
Publié le : 03/06/2022 - 11:44Modifié le : 03/06/2022 - 11:49
Les Occidentaux suspectent la Transnistrie, une enclave séparatiste coincée entre la Moldavie et l'Ukraine, de servir de base arrière aux forces russes. Ce territoire prorusse, qui réclame son indépendance depuis la dislocation de l'URSS, est d'autant plus stratégique aujourd'hui du fait de sa proximité avec Odessa, la grande ville portuaire ukrainienne de la mer Noire. Lauriane Dherbecourt a pu se rendre dans ce territoire qui refuse, pour l'instant, de prendre part à ce conflit. Elle raconte un pays tiraillé entre l'Est et l'Ouest, entre l'attachement à Moscou et l'ancrage géographique européen.
La Moldavie appelle au "calme" et renforce sa sécurité après une série d'explosions en Transnistrie
BILLET RETOUR
Vidéo : la Transnistrie, république fantoche du bout de l'Europe
TOUR D'EUROPE
Ligue des champions : le modeste Sheriff Tiraspol surprend le Real Madrid
L'Humanité
Jean-Pierre Luminet : « Les arts et les sciences naissent des mêmes instincts et intuitions »
EntretienPassionné de sciences, de littérature et de musique, l’astrophysicien publie un nouveau recueil de neuf histoires méconnues de grands et singuliers astronomes. Entretien
Anna MussoJean-Pierre Luminet, astrophysicien spécialiste des trous noirs et de la cosmologie, directeur de recherche émérite au CNRS, est aussi un écrivain, un poète et un musicien. Talentueux passeur de savoirs, le chercheur est déjà l’auteur de sept romans « historico-astronomiques ». Dans son dernier ouvrage (1), il offre neuf nouvelles inspirées d’histoires méconnues d’astronomes européens ayant vécu entre le XV e siècle et la fin du XIX e. Entretien avec un passionné de sciences et de beaux-arts, qui dépasse le clivage éducatif introduit dès le lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».
Dès la présentation de votre livre, vous annoncez vouloir à nouveau « réduire à néant » le cliché du savant qui serait toujours « dans la lune ». Pourquoi ce combat contre une telle image d’Épinal doit-il être toujours recommencé ?
Il faut toujours lutter contre les clichés, les idées toutes faites et surtout la pensée binaire, particulièrement en cette période de l’évolution de la société occidentale et de sa culture déclinante plus que jamais soumise à l’empire américain. Au-delà de cet aspect géopolitique et militant, je me suis toujours intéressé à l’histoire des hommes et des femmes qui ont apporté leur pierre à l’édifice des connaissances scientifiques, et dont le public ignore généralement tout. Pour ce qui est du cliché du savant distrait toujours dans la lune, l’expression « la tête dans les étoiles » souvent utilisée par les médias m’a toujours un peu agacé, car elle suggère que les savants n’ont pas les pieds sur terre, ce qui est une absurdité. Ces neuf histoires l’illustrent en mettant en scène des astronomes dont les vies, les parcours et les actes montrent toute la variété de la psyché humaine, allant de la générosité et du désintéressement à l’anticonformisme, l’extravagance, l’ambition ou la jalousie.
Théorie des cordes, matière noire, univers multiples, gravité quantique à boucles... Les explications de Jean-Pierre Luminet
Comment avez-vous choisi ces personnages originaux et peu connus ?
Au fil des années, à travers mes lectures et mes recherches sur l’histoire des sciences, je prends note des anecdotes les plus étonnantes et des aventures hors du commun qu’ont vécues certains savants du passé. Ma série de sept romans « historico-astronomiques » se concentrait sur des personnages phares comme Ptolémée, Copernic, Tycho Brahe, Kepler, Galilée, Newton… Les personnages que j’ai choisis dans ce recueil de nouvelles ne sont pas aussi célèbres, mais leurs aventures auraient pu faire l’objet de romans à part entière.
Vous rapportez des épisodes de leur vie quotidienne, des éléments scientifiques et des anecdotes. Ces récits sont-ils tous authentiques ou romancés ?
Tous reposent sur une sérieuse documentation historique. Il peut certes y avoir quelques incertitudes – l’assassinat au cœur du Vatican de Regiomontanus au XV e siècle est probable, mais n’a jamais pu être prouvé. De même que l’histoire de la reliure de livre en peau humaine a peut-être été enjolivée par Camille Flammarion. Mais le reste est parfaitement authentique, y compris les délires de Sylvain Bailly sur l’Atlantide et sa dernière phrase prononcée sur l’échafaud. La part romanesque tient dans certains dialogues que j’ai imaginés, mais de manière plausible en fonction des situations et du caractère des protagonistes.
J’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».
S’il n’y avait qu’une histoire à nous présenter, laquelle sélectionneriez-vous ?
Dans « La robe de Madame Hevelius », il y a trois personnages particulièrement attachants. Le Polonais Johannes Hevelius, astronome amateur puisque brasseur de profession, mais doué d’une vue si exceptionnelle qu’il dédaigne l’usage du télescope pour établir son catalogue d’étoiles. Elisabeth Hevelius, sa très jeune épouse, qui l’assiste dans ses observations tout en s’occupant des affaires de la brasserie, et qui, à la fin de sa vie, rédigera ses travaux en améliorant son style latin. Et le jeune Edmund Halley, qui deviendra plus tard célèbre pour sa prédiction du retour de la fameuse comète : envoyé par la Royal Society pour « piéger » Hevelius, il admet de bonne grâce la valeur du travail de ce dernier et décide de remercier le couple en faisant confectionner pour Elisabeth une robe d’apparat à la dernière mode londonienne !
En plus d’être astrophysicien et écrivain, vous êtes pianiste et mélomane. Quels liens unissent la musique et le Cosmos depuis l’Antiquité ?
La « Musique des Sphères » est une théorie d’origine pythagoricienne, fondée sur l’idée que l’Univers est régi par des rapports numériques harmonieux. Les orbites des « planètes » (incluant à l’époque la Lune et le Soleil) et de la sphère des étoiles fixes étaient censées reproduire les notes de la gamme naturelle, et leurs séparations mutuelles correspondre à des intervalles musicaux. L’astrophysique moderne a rendu caduque l’« harmonie céleste » rêvée par les Anciens, mais, à l’heure de la relativité, de la radioastronomie et de la conquête spatiale, le concept n’en garde pas moins un fort pouvoir d’évocation. Le bruit et la fureur cosmiques révélés par les télescopes contiennent une dynamique temporelle qui interpelle tout autant le compositeur que l’astrophysicien.
Dans votre récente autobiographie musicale (2), vous exprimez votre passion pour Franz Liszt. Racontez-nous cette « rencontre ».
Le point de départ a été ma première écoute, sur un vieux 78-tours en celluloïd rigide, de la « 2 e Rhapsodie hongroise » de Liszt. J’avais 11 ans. Je me rendrai compte plus tard que ce n’est sans doute pas le plus grand chef-d’œuvre du compositeur, mais c’était une introduction idéale à la partie de sa musique la plus connue, placée sous le signe du folklore hongrois et de la haute virtuosité. Outre son œuvre musicale immense, j’ai admiré la prodigieuse générosité du personnage. Exemple quasiment unique dans l’histoire de l’art, cet artiste a consacré une bonne moitié de sa vie à promouvoir la musique des autres : Berlioz, Wagner, Saint-Saëns, Borodine…
La création artistique et la recherche scientifique sont, in fine, inexorablement liées…
Physicien théoricien formé aux mathématiques et féru de géométrie, mais aussi et surtout amateur des beaux-arts, j’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ». Passionné par les diverses formes d’expression artistique, j’ai moi-même pratiqué ces multiples formes de l’imagination créatrice que sont la littérature, la musique et les arts plastiques. Mon programme vise à recréer un « humanisme de la connaissance » – non pas que les arts et les sciences soient confondus, car ils fonctionnent de manière très différente, mais ils naissent des mêmes instincts et intuitions. Je ne crois pas que l’on ait au départ une « âme d’artiste » ou une « âme de scientifique », il y a avant tout une dévorante curiosité pour le monde, et cette curiosité nous pousse à l’explorer à travers différents langages.
(1) « Histoires extraordinaires et insolites d’astronomes », Éditions Buchet-Chastel, 270 pages.(2) « Du piano aux étoiles, une autobiographie musicale », le Passeur Éditeur, 350 pages.
PROFIL
Jean-Pierre Luminet est un astrophysicien, écrivain et musicien français. Il est directeur de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’astrophysique de Marseille et de plusieurs académies et sociétés savantes. Auteur de sept romans, Il est lauréat de nombreux prix, notamment le prix Kalinga et la médaille Einstein de l’Unesco en 2021. Un astéroïde, découvert en 1991, porte son nom en hommage à ses travaux.
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“Je n’ai jamais eu aussi peur” : le témoignage glaçant d’un combattant UFC au Stade de France
Il est encore choqué par ce qu’il s’est passé. Samedi 28 mai dernier, Paddy Pimblett, champion d’Ultimate Fighting Championship (UFC) – l’une des plus importantes organisations de MMA au monde – faisait partie des supporters de Liverpool à la finale de la Ligue des Champions au Stade de France à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Il s’y était rendu avec son oncle et des amis. Et le sportif a témoigné auprès de RMC Sport, jeudi 2 juin. Paddy Pimblett dit n’avoir « jamais eu aussi peur pour (sa) sécurité et celle » de ses proches. S’il mentionne, avant le coup d’envoi du match, des individus qui auraient simplement « pris les tickets de gens en leur disant qu’ils étaient faux, alors que ce n’était pas le cas », Paddy Pimblett a surtout été choqué par des faits survenus après la finale. « Je n’ai jamais eu aussi peur pour ma sécurité et celle des personnes autour de moi que quand je suis sorti de ce stade samedi soir », a-t-il témoigné à RMC Sport.
« Il n’y avait plus de lois »
En effet, le combattant UFC a décrit une scène d’horreur aux abords du Stade de France : « Certains avaient des armes, des machettes, des couteaux, des barres de fer, des battes (…) Les gens étaient mis au sol, on leur volait leur montre et leurs affaires. Certains se sont fait arracher leur sac. Ils les agrippaient, les attiraient vers eux et coupaient la lanière pour arracher le sac et courir. » Pour lui, « il n’y avait plus de lois, vous pouviez faire ce que vous vouliez ». Quant aux fauteurs de troubles, Paddy Pimblett a parlé de « bandes » d’individus, qui seraient selon lui, « des locaux » vivant « autour de Saint-Denis ».
Des vols dans le métro au retour
Paddy Pimblett et ses proches ont commencé à marcher « collés les uns aux autres » pour quitter les lieux. Rapidement reconnu par des Irlandais, le groupe s’est ensuite joint à eux. « Nous étions chanceux d’être une douzaine, car ces bandes nous regardaient et quand ils voyaient combien on était, ils ne venaient pas nous embêter », a-t-il indiqué à RMC Sport. Le sportif et ses amis ont quitté les lieux à pied, car ils avaient raté le métro. « Je suis si heureux de ne pas l’avoir eu… » Et pour cause, d’autres personnes lui ont raconté avoir été victimes de « pickpockets » : « Des gens se faisaient attaquer ou on leur sortait un couteau. »
Plus « jamais »
Cette mauvaise expérience lui laissera en tout cas un souvenir amer. Paddy Pimblett ne compte « jamais » retourner au Stade de France. « Je me dis même que je n’irai pas à Paris avec ma compagne. Ils disent que c’est une ville romantique mais après ça, après ce que j’ai vécu, je n’y viendrai pas avec elle. »
France24 - Monde
Les géants de la Seine
Publié le : 03/06/2022 - 12:01
FRANCE 24
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Le port de Rouen accueille parmi les plus gros cargos du monde. Mais pour arriver jusque-là, il faut guider les géants des mers sur les 80 kilomètres de l'estuaire de la Seine. Une navigation sur le fleuve très risquée et inadaptée pour ces énormes bateaux. Pour les guider, le port dispose de pilotes spécialisés qui rejoignent les bateaux en mer et les emmènent jusqu'au port
Paris-2024 : une cérémonie d'ouverture inédite et grandiose sur la Seine
L'orque malade prise au piège dans la Seine est morte
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Fleuves : un transport plus écolo ?
Valeurs Actuelles
“Une image désastreuse” : les Bleus réagissent aux incidents au Stade de France
Les scènes de violence devant le Stade de France auront marqué les esprits. Y compris ceux des joueurs de l’équipe de France. Moins d’une semaine après le chaos survenu devant l’enceinte dionysienne pour la finale de la Ligue des Champions, une autre rencontre est attendue et quelque peu redoutée : le match France-Danemark prévu ce vendredi 3 juin. Pour la rencontre de Ligue des Nations, qui se déroulera à guichets fermés, un dispositif sécuritaire renforcé est d’ailleurs prévu. Autour de 1 700 membres des forces de l’ordre devraient être mobilisés pour la soirée, dont une soixantaine d’agents de la BAC et 150 policiers en civil. Un renforcement de la sécurité ayant pour but de rassurer les spectateurs.
« Ce n’est pas ce qu’on veut voir dans le foot »
Ce ne sont en tout cas pas les Bleus qui seraient inquiets. Guy Stéphan, adjoint de Didier Deschamps – qui sera absent vendredi en raison d’un deuil familial – reste très positif, relate Le Figaro. Il dit ne pas avoir de « crainte particulière » : « Je pense et j’espère fortement que ça se passera bien. On est là pour jouer au foot et gagner un match, les Danois aussi. » Guy Stéphan a rappelé que l’équipe de France était également « là pour rendre les gens le plus heureux possible », et c’est donc « ce qu’on va tenter de faire ». Avant de revenir sur le chaos de samedi dernier : « Cela donne une image désastreuse pour la France », a-t-il admis.
Du côté du capitaine de la sélection, Hugo Lloris, il a estimé que la saison entière n’était « pas une bonne publicité pour le pays et le football français », relate Le Figaro. Hugo Lloris a encore déploré : « Même si cette finale de Ligue des Champions ne dépend pas uniquement des Français, ce n’est pas ce qu’on veut voir dans le foot. »
New York Times - World
Ukraine Live Updates: On 100th Day of War, Russian Firepower Drives Gains in the East
Kyiv June 3, 5:56 p.m.
Moscow June 3, 5:56 p.m.
Washington June 3, 10:56 a.m.
As Russian troops advance gradually in eastern Ukraine, Africa appeals to President Vladimir V. Putin for relief from the growing food shortages created by the war.
Matthew Mpoke Bigg
On the 100th day since Russia invaded Ukraine, the war is deep into its second phase as Moscow pivots from a failed attempt to take the capital — and control of the country — to a push in the east where it is pressing its military advantages toward a more limited goal.
Russian forces sustained terrible losses and were rebuffed at the gates of the capital, Kyiv, by a resistance whose tenacity surprised experts from Moscow to Washington. President Volodymyr Zelensky of Ukraine said in a speech overnight that 50 foreign embassies had resumed “their full-fledged activities” in Kyiv, a sign of the capital’s stability.
But Russia is now seeking to capture the Donbas region in the east, where the proximity to the border shortens its supply lines and where it already had a presence after years of backing a pro-Russian separatist movement.
On Friday, fighting continued to rage in Sievierodonetsk, the last major city in the Luhansk region of the Donbas not under Russian control. Moscow’s forces are using their superior firepower to try to encircle the city and pound it into submission. Russia is likely to take full control of the Luhansk region in the next two weeks, according to the British Defense Ministry, though it underlined that Russia had met none of its original goals.
As the reverberations of the war spread globally, the leader of the African Union, Senegal’s President Macky Sall, met President Vladimir V. Putin of Russia to press him to lift an effective naval blockade in the Black Sea that is choking the exports of grain and fertilizer and threatening famine in countries far from the fighting. The Kremlin says that it supports opening the Black Sea but wants Western sanctions lifted.
In other developments:
The European Parliament has banned lobbyists for Russian companies from its premises, its president Roberta Metsola said in a tweet.
Separatists backed by Russia are planning to seize an Italian cargo ship loaded with steel that has been stuck in the Ukrainian port of Mariupol since February, the ship’s owner said. Russian forces seized the city of Mariupol last month.
Ukrainian forces have retaken 20 small towns and villages in the south of the country, an official said on Thursday, as part of a counteroffensive at a time when Moscow is intensely focused on its offensive in the east.
The U.S. government imposed sanctions on a yacht management company and its owners, describing them as part of a corrupt system that allows Russian elites and Mr. Putin to enrich themselves, the Treasury Department said on Thursday.
Christopher F. Schuetze
German lawmakers from all major parties have approved a 100 billion euro fund to upgrade the troubled German military, easily reaching the two-thirds majority needed to add the funding law to the country’s constitution. Chancellor Olaf Scholz had first announced the fund in February, just days after Russia invaded Ukraine.
Cassandra Vinograd
The International Committee of the Red Cross said that 100 days of war in Ukraine have caused destruction that “defies comprehension.” “It would be hard to exaggerate the toll that the international armed conflict in Ukraine has had on civilians over the last 100 days,” it said in a statement. “Homes, schools and hospitals have been destroyed and civilians have suffered the horrors of conflict, with lives lost and families torn apart.”
Elian Peltier
The leader of the African Union met with President Vladimir V. Putin of Russia on Friday and urged him to release much-needed stocks of grain that are stuck in Ukraine as many countries across Africa and the Middle East face alarming levels of hunger and starvation.
Macky Sall, the president of Senegal and current chairman of the regional organization of Africa’s 54 countries, said Russia’s blockade of grain was threatening food insecurity on the continent. At a news conference alongside Mr. Putin in the Black Sea resort of Sochi, Mr. Sall also said Western sanctions on Russia had compounded Africa’s lack of access to grain.
“Our countries, although they are far from the theater,” Mr. Sall said, “are victims of this crisis on an economic level.”
The meeting between Mr. Sall and Mr. Putin comes as tens of million of people in Africa are on the brink of severe hunger and even famine. On Friday, Chad, a landlocked nation of 17 million people, declared a food emergency and the United Nations has warned that nearly a third of the country’s population would need humanitarian assistance this year.
African countries are critically dependent on grain from Russia and Ukraine, which account for more than 40 percent of the continent’s wheat imports. Countries like Rwanda, Tanzania and Senegal rely on both countries for more than 60 percent of such imports. In Egypt, that figure rises to 80 percent, while Benin and Somalia rely entirely on Russia and Ukraine for wheat supply.
African countries are also dependent on fertilizers from Ukraine, and shortages will affect this year’s planting season and will be felt throughout next year, the United Nations’ development agency has warned.
Since pressure from Western leaders to release the grain exports from Ukraine has not worked, there were hopes that a more neutral voice such as Mr. Sall’s might reach Mr. Putin.
“For Putin, it’s more pleasant to have Africa in front of him than Europe or the United States,” said Ousmane Sène, the director of the West African Research Center, a think tank in Dakar. Still, Mr. Sène added, “It’s a bit like David going toward Goliath.”
Mr. Putin has told European leaders that he was ready to release the grain stuck in Ukraine on the condition that some Western sanctions against Russia be lifted. Russia has also claimed that mines laid by Ukraine were preventing wheat shipments.
Dmitry Peskov, the Kremlin spokesman, said Mr. Putin planned to give Mr. Sall a detailed explanation of Russia’s view and explain “what is necessary to do to allow the grain flow to resume.”
Pauline Bax, the Africa Program deputy director at the International Crisis Group, said that while the European Union has framed Russia as the “bad guy” responsible for the ongoing food crisis, some African Union members have argued that E.U. sanctions were at fault.
That claim has been embraced by some of Russia’s key allies like South Africa, and on Friday, Mr. Sall also argued that sanctions on Russia had only compounded the problems of access to grain for African countries.
Mr. Sall, who addressed a European Union summit this week, said at the news conference with Mr. Putin that he had reminded the European leaders about the food crisis, telling them “Yes, there is the war, the crisis, but there are also the sanctions. We need to work on both fronts.”
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Elian Peltier
The head of the African Union, Senegalese President Macky Sall, urged President Vladimir V. Putin of Russia in a joint news conference to consider the impact of the Ukraine war on African economies. “Our countries, even if they are far from the theater,” Mr. Sall said, “are victims of this crisis.”
Matina Stevis-Gridneff
The European Parliament has banned lobbyists for Russian companies from its premises, its president Roberta Metsola said in a tweet. Lobbyists registered in the E.U. as representing Russian interests are still permitted in the European Commission and the European Council, the other two key E.U. institutions.
Effective immediately, Russian company representatives are no longer allowed to enter @Europarl_EN premises.We must not allow them any space to spread their propaganda & false, toxic narratives about the invasion of #Ukraine.We will remain united & strong against autocrats.
Gaia Pianigiani
A European cargo ship was ready to set sail for Italy from the Ukrainian port of Mariupol with its load of 15,000 tons of steel slabs in late February. Then Russian soldiers invaded Ukraine. Three months later, there are signs that the ship may be seized by separatists allied with Russia.
On Tuesday, a self-declared representative of the Donetsk People’s Republic, the pro-Russian separatists in the area, told the crew members of the cargo ship that the local authorities were preparing to take possession of it, the ship’s owners said. That would effectively give Moscow control of the ship.
Officials with the Donetsk People’s Republic did not respond to a request for comment.
The ship, the Tzarevna, is owned by the Fratelli Cosulich Group, an Italian shipping company based in Genoa. Augusto Cosulich, the company’s chief executive officer, said in an interview that the threat to seize the ship “worries us.”
“It is a clear abuse of power in wartime,” he said.
He added that a representative for the separatists had offered the ship’s crew $1 million to buy the cargo ship. The Tzarevna, built in 2004 and currently sailing under the flag of Malta, is worth far more, he said, about $9 million. And its load of steel slabs, produced by the Azovstal steel plant, a symbol of Ukrainian resistance to the Russian invasion, has a value of $12 million.
“There is no way we are accepting this extortion,” he said.
The ship is in good condition and has even temporarily sheltered crew members from other cargo vessels that were bombarded during the long battle for the eastern Ukrainian port of Mariupol. It currently has five Bulgarian crew members on board.
It was not immediately clear what the Russians would do with the cargo ship. Mr. Cosulich warned that his company would sue any entity that took possession of the vessel and docked in an international port. He added that Italian and Maltese authorities had been informed of the issue.
Giovanni Toti, president of the Liguria region in Italy, where the Fratelli Cosulich Group is based, said that Italy’s foreign minister, Luigi Di Maio, had assured him that he was committed to stopping the nationalization of the ship. Ministry officials confirmed they were working on the issue.
On the eve of the war, the Tzarevna had been scheduled to carry its load of steel to the industrial port of Monfalcone in northeastern Italy, near the hub of Italy’s steel industry, where rolling mills reduce the thickness of the slabs to make large sheets like those used to build ships’ hulls.
“This cargo was supposed to sail on the traditional route that steel slabs make from Ukraine and Russia to Italy,” said Gianclaudio Torlizzi, a commodity analyst and founder of the Italian consultancy firm T-Commodity.
Before the war, Italy imported a third of its steel slabs, cast iron and scrap from Ukraine and Russia, roughly 30.2 million tons of steel.
Victoria Kim
Russia is achieving tactical success in the Donbas region in Ukraine’s east and is likely to take full control of Luhansk Province in the next two weeks, according to the British Defense Ministry. But after 100 days of war, Russia has met none of the strategic objectives in Moscow’s original plans, the ministry said.
Diego Ibarra Sanchez
Nestor, a tattoo artist in Lviv, said that patriotic tattoos have been popular with his customers during the war. “People are trying to capture their emotions and experience,” he said. Ukrainian soldiers would get tattoos to show their bravery, he said, and foreign volunteers would use them to commemorate their experience supporting Ukraine.
Valerie Hopkins
KYIV, Ukraine — Just days after Russian troops retreated from the suburbs surrounding Kyiv, Yuriy Savchuk, director of a World War II museum in the city, joined the police and prosecutors who were investigating the full extent of the barbarity perpetrated there by enemy soldiers.
Over the next month, Mr. Savchuk and his colleagues meticulously documented what they saw, taking more than 3,000 photographs. And they came away with some of the abandoned traces of the Russian invasion: the diary of a commander; a book that Russian troops had carried, called “No One Judges the Winners”; a parachute soldier’s map showing targets on Kyiv’s left bank; and the A.T.M. cards and passports of dead Russian fighters.
Those discoveries and many others have become items in an exhibition called “Crucified Ukraine” that opened on May 8 at Mr. Savchuk’s museum, an unusual effort to chronicle the war even as battles continue to rage in Ukraine’s east and south. A new museum dedicated solely to the Russian invasion is foreseen once the conflict ends, Mr. Savchuk added.
The exhibition is one of several ways that Ukraine’s government is highlighting the devastation its people have endured even as new suffering is inflicted every day. Prominent in those efforts are the vivid presentations that the country’s president, Volodymyr Zelensky, has made to other nations’ leaders, and his nightly addresses to his compatriots.
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Jesus Jimenez
In his nightly address, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said that 50 foreign embassies had resumed “their full-fledged activities” in Kyiv. “This is very important not only in practice — for the work of diplomats — but also on a symbolic level,” Mr. Zelensky said. “Every new embassy that returns to our capital is a testament to the faith in our victory.”
Nicole Tung
Residents of Borodianka receiving meals at an aid distribution point run by World Central Kitchen, an NGO founded by the Spanish chef José Andrés, in the town’s Central Park on Thursday. While residents have continued to come back to the devastated town northwest of Kyiv after the pullback of Russian forces, the destruction visited upon it has resulted in a continued need for humanitarian aid.
Elian Peltier
DAKAR, Senegal — With many of the world’s poorest countries facing alarming levels of hunger and starvation, the leader of the African Union is set to meet with President Vladimir V. Putin on Friday and urge him to lift Russia’s blockade on urgently needed cereals and fertilizer from Ukraine.
President Macky Sall of Senegal, the African Union’s chairman, will deliver his plea to the Russian leader when the two men meet at the Black Sea resort of Sochi, an aide said.
Warnings by the United Nations that Russia’s naval blockade in Ukraine could lead to famines around the world, and accusations by Ukrainian and Western leaders that Mr. Putin is weaponizing a major source of the world’s food supply, have so far produced limited results. Millions of tons of grain remain stuck in Ukraine; Mr. Putin has suggested that this would change if the West lifted sanctions imposed on Moscow after the invasion.
Some hope the message will resonate differently when it comes from Mr. Sall, who will speak on behalf of many of the countries that will suffer most as the grain sits idle.
Russia and Ukraine account for more than 40 percent of Africa’s wheat imports. In countries like Rwanda, Tanzania and Senegal, that figure rises to more than 60 percent, and in Egypt, 80 percent. Benin and Somalia rely on Russia and Ukraine for 100 percent of their wheat supply.
“The entire world is suffering from this conflict, but we in Africa are already facing the collateral damages,” said Ousmane Sène, the director of the West African Research Center in Dakar. “President Sall will likely tell President Putin, ‘Think about the rest of the world.’”
An adviser to Mr. Sall, speaking on the condition of anonymity, said the Senegalese president would lay out to Mr. Putin the effect the war has had on Africa before pushing for cereal stocks to be released.
The Kremlin said in a statement that the two leaders would discuss “the expansion of political dialogue and economic and humanitarian cooperation with the countries of the continent.”
The war in Ukraine has compounded existing food crises in the Sahel and East Africa caused by drought and conflicts.
More than 14 million people are on the brink of starvation in the Horn of Africa, according to relief groups, and nearly 40 million people are at imminent risk of famine in West Africa this year, according to the World Food Program, a United Nations agency. Aid organizations have also warned that diverting aid from African populations in favor of Ukrainian refugees will only make things worse on the continent.
In West Africa, one of the most visible effects of the war so far has been on bread prices that were already on the rise. In Burkina Faso, bakers went on strike last month after the government shuttered bakeries that had raised the price of a baguette. In the Ivory Coast, bakers have decreased the size of the baguette in the face of soaring wheat costs.
The African Union has vowed to maintain a neutral position on the war, but African countries have been divided over it: 19 of the continent’s 54 countries have not condemned the invasion by Russia, which is the continent’s largest arms supplier.
For months, African leaders also shunned President Volodymyr Zelensky of Ukraine, who asked at least twice to address the African Union. Mr. Sall said Thursday that Mr. Zelensky could soon address the organization in a videoconference, although no date has been announced.
France24 - Monde
Le Paris des arts des artistes ukrainiens
Publié le : 03/06/2022 - 16:03Modifié le : 03/06/2022 - 16:05
Valérie FAYOLLE
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Cette semaine, nous consacrons une émission spéciale aux artistes ukrainiens qui ont trouvé refuge à Paris. Nous recevons Olga Dubynska, pianiste et cheffe de chant à l'Opéra de Paris. Elle est arrivée en France en 2014, après la révolution du Maïdan. Avec elle, nous assisterons à une répétition du ballet de Kiev, en résidence au théâtre du Châtelet depuis l'invasion russe en Ukraine.
Nous irons aussi à la rencontre du jeune chanteur baryton Igor Mostovoi, originaire de la ville sinistrée de Marioupol. Exilé en France depuis avril 2022, il prône la musique à la place des armes pour défendre la cause de son pays.
Une émission préparée par Valérie Fayolle, Pauline Heilmann et Stéphanie Cheval.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Stade de France : un dispositif de sécurité renforcé et centré sur la délinquance pour le match France-Danemark
Moins d’une semaine après le fiasco du match Liverpool-Real Madrid, le maintien de l’ordre lors de la rencontre des Bleus face au Danemark, ce vendredi 3 juin, sera surveillé de très près. Pour la rencontre de Ligue des Nations, qui se déroulera à guichets fermés, un dispositif sécuritaire renforcé est d’ailleurs prévu, rapporte Le Parisien. Autour de 1 700 membres des forces de l’ordre devraient être mobilisés pour la soirée, avec un axe principal fort en réponse à la myriade de vols et d’agressions du samedi 28 mai : la lutte contre la délinquance.
Rassurer les spectateurs
D’après les informations du quotidien francilien, une vingtaine d’équipes de la BAC, l’équivalent d’une soixantaine de policiers en civil, seront déployées à différents points stratégiques, notamment dans l’enceinte du Stade de France ou encore sur le chemin qui mène à la ligne 13 du métro. Hors du périmètre de sécurité, 150 autres policiers en civil seront présents, afin notamment de surveiller les parcours conduisant aux RER B et D.
Le dispositif, qui n’a pas encore entièrement été arrêté, comportera également une douzaine de sections des compagnies de sécurisation – les BRAV -, dont une motorisée. Cinq d’entre elles, représentant un total de près de 100 policiers, ont même dû être rappelées de leurs congés en renfort.
Avec ces effectifs importants et mobiles, l’objectif pour la préfecture et les forces de l’ordre est de rassurer les spectateurs de la rencontre, sans doute inquiets, après les scènes de chaos de la semaine passée.
France24 - Monde
#MeToo : la France se réveille-t-elle ?
Publié le : 03/06/2022 - 14:36
Virginie HERZ
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En France, le mouvement #MeToo commence à se structurer dans les médias, la politique et le monde du théâtre avec des collectifs de victimes présumées. C'est une étape indispensable pour celles qui brisent le silence autour des violences sexuelles et sont souvent accusées de diffamation par les hommes de pouvoir qu'elles mettent en cause. À l'origine du mouvement #MeToo Theâtre, Marie Coquille Chambel nous explique ses deux ans de procédures judiciaires contre un acteur de la Comédie Française.
À voir aussi dans notre émission : un portrait de la batteuse Viola Smith, pionnière du jazz et longtemps oubliée de l'Histoire de la musique.
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Stade de France : 76% des Français pas convaincus par les explications de Darmanin, selon un sondage
À peine a-t-il été reconduit à Beauvau que Gérald Darmanin doit affronter une période de crise. Multipliant les prises de parole depuis le fiasco au Stade de France lors du match Liverpool-Real Madrid samedi 28 mai, le ministre de l’Intérieur peine à justifier les failles du dispositif de maintien de l’ordre ayant encadré la rencontre. En effet, selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro publié jeudi 2 juin, plus de trois quarts des Français (76%) ne sont pas convaincus par les explications du « premier flic de France ».
Dans un premier temps, Gérald Darmanin avait fortement incriminé les « supporters anglais » et jeté la faute sur une « fraude massive » de billets, estimant leur nombre entre « 30 000 et 40 000 », des chiffres largement supérieurs aux « faux billets scannés » décomptés par les instances organisatrices du match. Devant la commission des lois du Sénat, mercredi 1er juin, il avait maintenu son argumentaire, reconnaissant toutefois que des gestes « disproportionnés » avaient été commis par certains policiers aux abords du Stade.
Une opposition transpartisane et quasi-unanime
Fait rare, les explications de Gérald Darmanin parviennent à réunir des électeurs de bords politiques très opposés. En effet, parmi les sondés qui désapprouvent le plus le ministre de l’Intérieur figurent les sympathisants de Reconquête ! (88%), juste devant ceux de La France Insoumise (82%), ceux du Rassemblement national et ceux d’Europe Écologie- Les Verts (77%).
Mais alors, pour les Français, à qui la faute ? Selon cette enquête, 61% des personnes interrogées considèrent que les jeunes délinquants des cités voisines ont eu une responsabilité « très importante » dans les incidents. L’organisation du Stade de France (51%), la préfecture de police (44%) et l’UEFA (41%) devancent ensuite Gérald Darmanin dans le classement des fautifs. Et contrairement au pensionnaire de la place Beauvau, seuls 35% des sondés jugent que la responsabilité des supporters de Liverpool a été « très importante ».
Enfin, 87% des sondés estiment que ces débordements ont gâché la finale de la Ligue des Champions, 85% disent avoir ressenti de la tristesse après l’événement. Et 90% jugent que la soirée a donné une mauvaise image de la France dans le reste du monde.
France24 - World
Live: Zelensky vows victory on 100th day of Russian invasion
Issued on: 03/06/2022 - 06:51Modified: 03/06/2022 - 11:31
FRANCE 24
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Ukraine will emerge victorious in the war started by Russia, President Volodymyr Zelensky said Friday as Moscow's invasion of its neighbour entered its 100th day with Russian troops pounding the Donbas region. Thousands of people have been killed, millions sent fleeing and towns turned into rubble, since Russian President Vladimir Putin ordered his troops into Ukraine on February 24. Follow FRANCE 24’s liveblog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2).
3:14pm: EU formally bans most Russian oil, applies sanctions on Putin's alleged girlfriend
The European Union formally adopted a ban agreed by the bloc's leaders on Monday on most Russian oil imports on Friday, hitting Moscow with its toughest sanctions over the war on Ukraine after weeks of wrangling with Hungary.
The sanctions – the sixth wave imposed by the 27-nation EU since the Kremlin launched the invasion in February – include cutting Russia's biggest bank Sberbank from the global SWIFT messaging system, the text published in the bloc's official journal said.
President Vladimir Putin's alleged girlfriend, former gymnast Alina Kabaeva, was also added to an assets freeze and visa ban blacklist, along with Russian army personnel suspected of war crimes in the Ukrainian town of Bucha.
2:35pm: AU head tells Putin that Africans are 'victims' of Ukraine conflict
African Union head Macky Sall on Friday urged Russian President Vladimir Putin to take into account the suffering in African countries from food shortages caused by Moscow's military campaign in Ukraine.
Putin hosted Senegal's president, who chairs the African Union, at his Black Sea residence in Sochi on the 100th day of Moscow's offensive in Ukraine, with global food shortages and grain supplies stuck in Ukrainian ports high on the agenda.
Sall asked Putin to "become aware that our countries, even if they are far from the theatre (of action), are victims on an economic level" of the conflict. He said it was important to work together so that "everything that concerns food, grain, fertiliser is actually outside" of Western sanctions imposed on Moscow after Putin sent troops to Ukraine on February 24.
Sall also said that due to Western sanctions "we no longer have access to grain from Russia and especially fertiliser" that is crucial for Africa's "already deficient" agriculture. "That really creates serious threats to the food security of the continent," Sall added.
12:57pm: Ukraine signs deal with US's Westinghouse to end Russian nuclear fuel needs
Ukraine has signed a deal for the US nuclear power company Westinghouse to supply fuel to all of its atomic power stations in an effort to end the country's reliance on Russian supplies, Ukraine's state nuclear company said on Friday.
The agreement also increases the number of new nuclear units Westinghouse will build to nine from an earlier five, and the company will establish an engineering centre in the country.
Ukraine has four working nuclear power stations, the largest of which, in Zaporizhzhia, fell under Russian control days after the Russian invasion began in February but is still operated by Ukrainian technicians.
12:50pm: Lukashenko would allow Ukrainian grain to transit Belarus in exchange for access to Baltic ports
Minsk is ready to allow the transit of Ukraine's grain to Baltic sea ports via Belarus if it is allowed to ship Belarusian goods from these ports, the Belta news agency quoted Belarus leader Alexander Lukashenko as saying on Friday.
The topic was discussed in a phone call between Lukashenko and UN Secretary-General Antonio Guterres on Friday, Belta added.
12:12pm: Russia summons heads of US media outlets, warns of 'stringent measures'
Russia's Foreign Ministry said it was summoning the heads of US media outlets in Moscow to a meeting next Monday to notify them of tough measures in response to US restrictions against Russian media.
"If the work of the Russian media – operators and journalists – is not normalised in the United States, the most stringent measures will inevitably follow," ministry spokeswoman Maria Zakharova said on Friday.
"To this end, on Monday, June 6, the heads of the Moscow offices of all American media will be invited to the press centre of the Russian Foreign Ministry to explain to them the consequences of their government's hostile line in the media sphere," she added. "We look forward to it."
12:06pm: Putin, not West, responsible for hunger in Africa, says German foreign ministry spokesperson
Germany strongly condemns Russian President Vladimir Putin's attempt to create a narrative that the West is responsible for causing famine in Africa, said a Foreign Ministry spokesperson.
"We have to stress that the fact that there is a risk of famine in parts of the world, that some countries are being cut off from grain exports, is a consequence of the Russian war of aggression and not of western sanctions," added the spokesperson at a regular government news conference on Friday.
10:40am: Ukraine's ambassador says Turkey among those buying grain stolen by Russia
Kyiv's ambassador to Ankara said on Friday Turkey is among the countries that is buying grain that Russia stole from Ukraine.
Ambassador Vasyl Bodnar also told reporters he has sought help from Turkish authorities and Interpol investigating who is involved in the shipments of grains transiting Turkish waters.
10:36am: Ukraine says Russia trying to move war into 'protracted phase'
Ukraine's defence minister on Friday said he believed the Kremlin was trying to move the war into a "protracted phase" by building layered defences in occupied regions in the south of the country.
"The Kremlin is trying to move the war into a protracted phase," Reznikov told the GLOBSEC 2022 Bratislava Forum by video link.
"Instead of advancing, the Russian armies are constructing layered defences" in southern occupied regions, primarily Kherson, he said.
10am: Ukraine investigates deportation of children to Russia as possible genocide
Prosecutors investigating war crimes cases in Ukraine are examining allegations of the forcible deportation of children to Russia since the invasion as they seek to build a genocide indictment, the country’s top prosecutor said in an interview.
International humanitarian law classifies the forced mass deportation of people during a conflict as a war crime.
"Forcibly transfering children" in particular qualifies as genocide, the most serious of war crimes, under the 1948 Genocide Convention that outlawed the intent to destroy - in whole or in part - a national, ethnic, racial or religious group.
Prosecutor General Iryna Venediktova, who is overseeing multiple war crimes inquiries in Ukraine, said "we have more than 20 cases about forcible transfer of people" to Russia from various regions across the eastern European country since the invasion began on February 24.
9:47am: Ukrainians had 'great success' in Kyiv region
The UK ministry of defence said earlier that intelligence shows Russia has failed in its objectives. However, "it's a bit funny for the British to present this as military intelligence because this is really the opinion that's presenting in all the media and which is the very widely shared opinion on the ground in Ukraine", FRANCE 24's Gulliver Cragg reported from Kyiv. "The Ukrainian forces had great success in pushing the Russians back from Kyiv region in the north of Ukraine and also to some degree from the Kharkiv region."
9:15am: Ukraine has no plans to attack Russia with US missiles, presidential advisor says
Ukraine does not plan to use multiple-launch rocket systems it receives from the United States to attack facilities in Russia, a Ukrainian presidential advisor said on Friday.
"Ukraine is waging a defensive war and does not plan to use the MLRS to attack facilities in Russia," Mykhailo Podolyak said in a Twitter post. "Our partners know where their weapons are used."
7:55am: UK says on 100th day of Ukraine invasion Russia misses objectives
Britain's defence ministry said that on the 100th day of Russia's invasion of Ukraine that Moscow failed to achieve its initial objectives to seize Kyiv and Ukrainian centres of government but was achieving tactical success in the Donbas.
"Measured against Russia's original plan, none of the strategic objectives have been achieved," Britain's Ministry of Defence said in a Twitter update, but it said it was achieving tactical success in the eastern region of the Donbas and was controlling more than 90% of Luhansk Oblast.
Russia is close to capturing all of Luhansk, one of two Ukrainian regions that make up the swathe of land known as the Donbas.
06:12am: War enters 100th day with Russia controlling ‘fifth of Ukraine’
Ukraine marked 100 days since Moscow’s invasion on Friday with Russian forces hammering the Donbas in their push to capture the country’s east.
The somber milestone came less than 24 hours after Kyiv announced Moscow was now in control of 20 percent of Ukrainian territory, including Crimea and parts of the Donbas seized in 2014.
After being repelled from around the capital, President Vladimir Putin’s troops have set their sights on capturing eastern Ukraine, prompting dire warnings the war could drag on.
Following White House talks with US President Joe Biden, NATO chief Jens Stoltenberg warned Thursday that Ukraine’s allies needed to brace for a gruelling “war of attrition”.
“We just have to be prepared for the long haul,” Stoltenberg said, while reiterating that NATO does not want direct confrontation with Russia.
While the advance has been much slower than Moscow expected, Russian forces have expanded control beyond the 43,000 square kilometres (16,600 square miles).
“Today, about 20 percent of our territory is under the control of the occupiers,” Ukrainian President Volodymyr Zelensky said in an address to Luxembourg lawmakers.
Since Russia’s February 24 invasion, thousands of people have been killed and millions forced to flee, with Ukraine’s east now bearing the brunt of Russia’s assault, which Zelensky said was killing up to 100 Ukrainian soldiers every day.
Street battles were raging in the industrial hub of Severodonetsk in Lugansk, part of the Donbas.
Russia already controls about 80 percent of the strategic city but its defenders are putting up stiff resistance, with Lugansk regional governor Sergiy Gaiday vowing Ukrainian forces will fight “until the end”.
Severodonetsk’s Azot factory, one of Europe’s biggest chemical plants, was targeted by Russian soldiers who fired on one of its administrative buildings and a warehouse where methanol was stored.
Ukrainian troops were still holding an industrial zone, Gaiday said, a situation reminiscent of Mariupol, where a huge steel works was the southeastern port city’s last holdout until Ukrainian troops finally surrendered in late May.
In the city of Sloviansk, about 80 kilometres (50 miles) from Severodonetsk, residents said there were constant bombardments by Russian troops.
“It’s very difficult here,” said paramedic Ekaterina Perednenko, 24, who only returned to the city five days ago but realises that she will have to leave again.
“Shooting is everywhere, it’s scary. No water, electricity or gas,” she said.
In the southern city of Mykolaiv, Russian shelling killed at least one person and injured several others, Ukrainian military officials said late Thursday.
5:11am: Russian Pacific fleet begins week-long exercises
Russia’s Pacific Fleet launched a week-long series of exercises with more than 40 ships and up to 20 aircraft taking part, Russian news agencies quoted the defence ministry as saying.
The ministry statement said the exercises, taking place from June 3-10, would involve, among other matters, “groups of ships together with naval aviation taking part in search operations for (enemy) submarines”.
The exercises were taking place amid Russia’s three-month-old incursion into Ukraine, described by Moscow as a “special military operation”. Ukraine lies thousands of kilometres to the west of where the exercises are occurring in the Pacific.
3:36am: Russia seeks to portray return to normalcy in war-scarred Mariupol
Some children are returning to school in Mariupol after Russian troops captured the Ukrainian port city in a bloody, weeks-long siege. Trucks pass through the streets playing videos from Russian state television as the occupying forces seek to portray a return to normalcy. But signs of death and devastation are everywhere, including in backyard grave sites and massive new cemeteries on the city’s outskirts. A census of those killed in the battle for Mariupol has yet to even begin.
FRANCE 24’s Jennie Shin reports with our colleagues at France 2:
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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WAR IN UKRAINE
African Union chief, Senegal's Macky Sall, to hold talks with Putin in Moscow
As it happened
West must brace for ‘long haul’ in Ukraine, says NATO chief
ON THE GROUND
War in Ukraine: Aboard the train taking Ukrainians away from the Donetsk, Luhansk regions
L'Humanité
Dans les manuscrits de Champollion
ActuÉgyptologie. À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, la Bibliothèque nationale de France, à Paris, présente une grande exposition retraçant la démarche et les découvertes du père de l’égyptologie.
Anna Musso« Je tiens mon affaire ! » se serait écrié Jean-François Champollion en se précipitant dans le bureau de son frère le 14 septembre 1822. Après des années de recherche, l’autodidacte polyglotte, à peine âgé de 32 ans, vient enfin de percer le mystère des hiéroglyphes grâce à l’étude de la pierre de Rosette.
Découverte lors de l’expédition de Napoléon en Égypte en 1799, cette stèle présente un même décret royal gravé en trois écritures : le grec, le démotique (une écriture modernisée des hiéroglyphes) et les hiéroglyphes. En comparant les trois versions du texte, Champollion commence par déchiffrer les cartouches royaux (qui contiennent le nom d’un roi ou d’une reine) et prouve que ces caractères mystérieux représentent des mots (idéogrammes) qui, pour 24 d’entre eux, ont aussi la valeur d’un son dans la langue égyptienne (signes phonétiques). L’équivalent d’un alphabet… Tout un système d’écriture est ainsi dévoilé.
Épuisé et submergé d’émotions, Champollion s’écroule durant cinq jours. Il faut dire que pour déchiffrer la pierre de Rosette, une course-poursuite s’était engagée entre l’éminent linguiste anglais Thomas Young et le petit Français. Et ce dernier ne s’est pas démonté, au contraire, il a redoublé d’efforts. « Thomas Young n’était pas si loin que cela de déchiffrer les hiéroglyphes. Sauf qu’il lui manquait la connaissance du copte, une forme tardive de l’égyptien antique, que Champollion possède, lui, pour bien comprendre la grammaire égyptienne », explique Vanessa Desclaux, cocommissaire de la nouvelle exposition consacrée à Champollion qui vient de s’ouvrir à la Bibliothèque nationale de France (BNF), à Paris (1).
Pour célébrer le bicentenaire de cette découverte, la BNF rend hommage à ce chercheur exceptionnel en présentant des écrits inédits et des pièces rares, dont deux reproductions – un moulage et une gravure – de la pierre de Rosette. Champollion n’a hélas jamais pu la voir « en vrai » puisqu’elle est conservée au British Museum de Londres depuis 1801. Au travers de 88 volumes de manuscrits, notes et dessins de la main de Champollion conservés dans ses collections, la bibliothèque conduit le visiteur dans les pas du savant. On peut y découvrir la fameuse « lettre à M. Dacier », secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’écrit fondateur de la philologie (étude des écrits en langues anciennes) et de l’égyptologie, dans laquelle le jeune érudit présente le fruit de ses recherches et explique sa méthode de déchiffrement au monde scientifique. Ce qui lui vaudra d’être nommé par le roi Charles X, en 1826, conservateur du musée égyptien, futur département des antiquités égyptiennes du Louvre. Il enseignera ensuite sa discipline au Collège de France, qui lui crée une chaire, puis entrera à l’Académie.
Depuis plus d’un millénaire, les savants ne comprenaient pas le sens des hiéroglyphes. En trouvant la clé de ce système d’écriture de l’Égypte ancienne, Champollion ouvre la voie à l’égyptologie et redonne ses lettres de noblesse à cette immense civilisation, écrasée à l’époque par la Grèce antique. Il s’oppose alors aux historiens académiques, qui, eux, assuraient que la civilisation grecque était antérieure à la civilisation pharaonique.
Au total, l’exposition présente près de 350 pièces – manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sarcophages, sculptures – pour initier le public à la « méthode Champollion » de recherche des écritures perdues. Un travail titanesque qui donne à voir l’engagement de toute une vie du savant, qui mourut à 41 ans, probablement d’épuisement.
Autodidacte, polyglotte, passionné et opiniâtre, Champollion a une personnalité et un parcours hors norme. Né à Figeac, dans le Lot, en 1790, dernier enfant d’une famille nombreuse, il apprend à lire tout seul à l’âge de 5 ans et se passionne pour les langues anciennes. C’est son frère aîné Jacques-Joseph, « son mentor », souligne Vanessa Desclaux, qui s’occupe de son instruction et lui transmet sa passion pour l’Égypte. À 9 ans, il étudie le grec et le latin et à 10 ans, il apprend l’hébreu, l’arabe, le syriaque, le chaldéen. Il s’intéresse aussi à l’araméen, l’amharique, au persan, au sanscrit, entre autres. « Peu de langues orientales échappent à sa curiosité. Il maîtrisait tous les états de la langue égyptienne, à commencer par l’écriture hiératique, qui était employée sur les papyrus », souligne Hélène Virenque, cocommissaire de l’exposition.
À 17 ans, il rejoint la capitale et passe son temps à la Bibliothèque impériale pour étudier et recopier des manuscrits et papyrus. Ses amis le surnomment « l’Égyptien ». Le copte est, pour lui, la clé des hiéroglyphes. « Je parle copte tout seul ! » écrit-il à son frère. Son ultime manuscrit est une grammaire de « l’écriture sacrée égyptienne » qu’il veut être « sa carte de visite à la postérité ». « Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi », écrira-t-il, comme un point final, à son frère.
Ce frère aîné qui l’a tant aidé œuvrera pour la carrière posthume de son cadet, jusqu’à sa mort. Et deux siècles après sa découverte, force est de constater que Champollion s’est, en effet, peu trompé.
ÉgyptologiesciencesExpositionsbnf France24 - World
Foreign fighters explain motivations for joining Ukraine's war effort
Issued on: 03/06/2022 - 07:53
FRANCE 24
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At a secret location, FRANCE 24 met a group of foreign fighters who have just joined a unit of the Ukrainian National Guard in the east of the country.
The foreign fighters said they felt the need to do what they could to help Ukraine fight the Russian invasion.
"The President of Ukraine [Volodymyr] Zelensky gave the approval and asked anyone foreign, able and willing to come over to help fight for Ukraine," said Maple, a Canadian.
"I kept seeing the news and just felt I had a skill set that I could at least come over here and help in some way," said Jeff, a former US soldier.
"They are a fairly autonomous group," said Yegir, commander of a Ukrainian special force unit. "They can go to the frontline if need be. They carry the dead and wounded to the rear.”
Click on the video player above to watch FRANCE 24's report.
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WAR IN UKRAINE
African Union chief, Senegal's Macky Sall, to hold talks with Putin in Moscow
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As it happened
West must brace for ‘long haul’ in Ukraine, says NATO chief
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Une circonscription donnée à la gauche
La 16e circonscription des Bouches-du-Rhône était presque promise au camp patriote. En 2017, Valérie Laupies, alors sous les couleurs du Front national, résistait à la vague macroniste. Avec 48,83% des suffrages, elle était aux portes de la victoire. Depuis, de l’eau a coulé dans le Rhône. La candidate sortante a été exclue du RN avant de se présenter en faveur d’une candidature d’Éric Zemmour, menant la liste « Zou » aux dernières régionales. Entre temps, les prémices d’une désunion ont déjà empêché la militante de pouvoir gagner la mairie de Tarascon en 2020.
La revanche de Tarascon
A une semaine du premier confinement, Valérie Laupies (DVD) et Jean-Guillaume Remise (RN) se qualifient pour le second tour des municipales. Si le candidat du Rassemblement national, arrivé troisième « avec un score loin d’être négligeable », se retire, la ville tombe entre les mains de l’enseignante. Les discussions n’ont guère lieu. « Sur le trottoir », déplore Valérie Laupies. « Pas le choix, tout était fermé », se défend son concurrent qui refusait de se rendre au domicile des Laupies, méfiant notamment de son mari. Le candidat RN propose une fusion de listes, elle refuse et « l’engueule comme un élève », souhaitant avant tout un retrait. « Si je me retire, elle n’a pas la totalité de mes voix, mais seulement une moitié, beaucoup ne lui faisait plus confiance », commente Jean-Guillaume Remise. Il ne se retirera pas et la mairie reste aux mains des socialistes.
2022 sonne l’heure de la revanche. Si plus aucun de ces deux candidats ne sont au RN, l’affrontement reste de mise. Valérie Laupies est désormais candidate des Patriotes de Florian Philippot. Jean-Guillaume Remise, sous la bannière Reconquête!. « Pas un handicap », selon lui, puisqu’elle ne devrait grignoter des voix « qu’au RN ». La revanche a déjà eu lieu aux dernières départementales, où Valérie Laupies avait récolté 7% des voix, contre 43% pour Jean-Guillaume Remise. « C’est devenu l’Arlette Laguiller du camp national », plaisante-t-il, déplorant « un combat personnel, un trip égotique ». Le scénario des municipales pourrait se répéter en cas de second tour.
Malgré les divisions, le RN croit en ses chances
Du côté du RN, on fait confiance en l’étiquette. Le proche de Marine Le Pen, Emmanuel Taché de la Pagerie a été « parachuté » sur la circonscription, déplore Stéphane Ravier lors d’un meeting Reconquête à Tarascon. Le candidat RN affirme pourtant ses liens avec le territoire, « où mes parents sont arrivés d’Algérie en 1962 » et se présente comme « le plus méditerranéen des candidats ». Romain Tonussi, jeune conseiller municipal de Miramas, a fait les frais du débarquement d’Emmanuel de la Pagerie. L’enfant du pays a dû se rabattre sur la 8e, bien plus difficile électoralement.
Le candidat RN dénonce l’ambiance de cette campagne, « aux méthodes déplorables ». Pour éviter de rejouer le scénario de 2020, dont il estime que seule Valérie Laupies aurait dû se présenter à Tarascon, il a tenu à se présenter à elle dès son investiture. « Je suis dans une logique constructive, pas d’opposition », assure-t-il, conservant de bons contacts avec l’ancienne proche de Marine Le Pen. Sur neuf candidats, trois sont classés parmi le camp patriote. Un scénario de division risqué, même si Emmanuel Taché de la Pagerie croit en ses chances, souhaitant capter l’électorat communiste qui n’accepte pas l’alliance avec Nupes.
En cas d’élection à l’assemblée, Emmanuel Taché de la Pagerie compte sur son expérience de 29 années d’engagement politique, « toujours dans des postes exécutifs ». Son premier rendez-vous, il le réserve au préfet et au maire d’Arles pour « présenter les projets et montrer ce qui a été fait », avant d’aller à la rencontre de tous les élus locaux. Pas d’affrontement en vue, non plus, le candidat en a horreur. Il entend venir en aide à ceux qui veulent sauver leur entreprise à Tarascon, aux agriculteurs, riziculteurs et éleveurs de Camarques et se pencher sur le détournement de la N113 à Arles, « un serpent de mer depuis 35 ans ».
La circonscription des parachutés
En matière de parachutage, la majorité présidentielle n’est pas en reste. La députée sortante Monica Michel n’a pas obtenu l’investiture, et s’est retirée, la mort dans l’âme, face à la nouvelle venue Mariana Caillaud, épouse de Jean-Marie, l’influent « conseiller territoires » d’Emmanuel Macron. « Une Parisienne qui découvre les charmes de la Provence, avec comme guide touristique le maire d’Arles, Patrick de Carolis », confie Jean-Guillaume Remise. Elle prend la place d’une candidate LR qui s’est retirée au dernier moment. La maire des Saintes-Maries de la Mer, Christelle Aillet, avait été investie grâce à l’appui de Martine Vassal, alors que « personne ne voulait y aller ». La même présidente du département, depuis passée sous pavillon LREM, a changé de braquet et est venue soutenir Mariana Caillaud lors du lancement de sa campagne à Arles. « C’est lunaire, elle fait pire que Muselier », bondit un élu. Une trahison de trop pour la Christelle Aillet qui a jeté l’éponge quelques jours seulement avant le dépôt officiel des candidatures.
Reste Christophe Caillault, candidat pour la Nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES). Secrétaire depuis douze ans de la section Miramasséenne du Parti socialiste, il espère surfer sur le score de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, arrivé en tête à Arles, une commune regroupant 40% de l’électorat de la circonscription. Encore faut-il que les électorats insoumis, communistes, écologistes et socialistes se retrouvent vraiment dans les urnes. Dans ce cas, l’une des circonscriptions des plus à droite pourrait finalement donner un siège… à l’extrême-gauche.
L'Humanité
Timor Oriental. 20 mai 2002, la naissance d’un État dans la douleur
Il était une foisLa petite nation arrache son indépendance, après plus de quatre siècles de colonisation portugaise, suivis de vingt-cinq ans d’une sanglante occupation indonésienne. Allié des États-Unis, qui craignent le « virus » indépendantiste et visent l’or noir du minuscule territoire, le dictateur de Djakarta, Suharto, mène une féroce répression qui fera entre entre 100 000 et 200 000 victimes dans l’indifférence générale.
Dominique BariCamp David, 5 juillet 1975. Dans la résidence de villégiature des présidents américains, le président Ford, son secrétaire d’État, Henry Kissinger, et le dictateur de Jakarta, le général Suharto se penchent avec appétit sur l’avenir d’un minuscule territoire de l’archipel de la Sonde, une moitié d’île coincée entre l’Indonésie et l’Australie (1) : le Timor oriental, libéré depuis le 16 mai 1974 du joug colonial portugais à la suite de la révolution des œillets (25 avril), à Lisbonne.
La perspective de l’indépendance se dessine pour les quelque 700 000 Est-Timorais, après quatre cents ans de domination lusitanienne. Les partis politiques, jusque-là interdits, militent au grand jour. Deux formations s’affirment : la conservatrice Union démocratique timoraise (UDT) et le Front révolutionnaire pour un Timor-Est indépendant (Fretilin), dont le leader, Xanana Gusmao, résume ainsi le programme : indépendance, élections libres et nouvelles structures économiques, sociales et politiques, s’appuyant sur la coopération villageoise.
Il n’en faut pas plus au trio de Camp David pour voir « rouge ». Le Fretilin est infiltré par de « dangereux marxistes » qui s’apprêtent à faire du Timor un « nouveau Cuba » dans les eaux du Pacifique aux portes de l’Australie et de Jakarta ! clame Suharto, partisan de l’annexion à l’Indonésie de l’ancienne colonie. Il avance ses pions avec un autre argument de poids : l’or noir. N’y a-t-il pas tout avantage à ce que les importantes réserves pétrolières du Timor oriental tombent entre des mains amies ?
Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie »
Quelques semaines après la défaite historique états-unienne au Vietnam (Saigon a été libéré le 30 avril 1975), la hantise de l’expansion communiste en Asie tétanise l’administration américaine et le vieil allié Suharto est le mieux qualifié pour entraver toute menace. Ce dernier, dix ans plus tôt, le 30 septembre 1965, a déjà été le bras armé des États-Unis pour se débarrasser de l’encombrant général Sukarno, organisateur de la Conférence afro-asiatique de Bandung en 1955, matrice du Mouvement des non-alignés. À la suite du putsch militaire, toutes les forces démocratiques indonésiennes ont été écrasées, à la grande satisfaction du clan occidental. Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie » (2). Depuis, Washington peut compter sur un ralliement sans faille de la dictature de Suharto à ses guerres menées en Extrême-Orient.
Avec la complicité des États-Unis et de l’Australie, qui font main basse sur le pétrole local, l’armée indonésienne étrangle une population révoltée par les vexations et les exactions. © John Stanmeyer/Redux-REA
Dès le printemps 1975, Jakarta est à la manœuvre pour contrer ce « virus » du nationalisme indépendant en Asie, selon la terminologie d’Henry Kissinger. Le temps presse : l’UDT et le Fretilin, passant outre leurs divergences idéologiques, se sont rassemblés au sein d’une coalition gouvernementale dans une perspective d’indépendance. Des élections pour une assemblée constituante sont prévues en octobre 1976.
Les services secrets indonésiens n’ont de cesse de briser la coalition en poussant l’UDT à un coup de force contre le Fretilin. Celui-ci a lieu le 11 août 1975 et échoue. S’ensuit un conflit fratricide au bilan meurtrier – entre 1 500 et 3 000 victimes –, dont le Fretilin sort vainqueur. Le 28 novembre, il proclame la République du Timor-Est. Elle ne vivra que dix jours. Le 7 décembre, les troupes indonésiennes envahissent le territoire est-timorais. Douze heures avant le déclenchement de l’offensive, Ford et Kissinger font escale à Jakarta. Dili, la capitale, est bombardée et prise. La chasse aux « communistes », indépendantistes et aux membres du Fretilin est ouverte. Le Timor-Est devient en une semaine « une prairie de feu et de destruction » (3).
Les Nations unies restent en retrait. L’octroi du prix Nobel de la paix en 1996, à José Ramos-Horta et à l‘évêque de Dili, Mgr Belo, n’y changera rien. © Tor Richardsen/Scanpix Nrway/AFP
Le 22 décembre 1975, le Conseil de sécurité de l’ONU, à la suite d’un vote de l’Assemblée générale, ordonne à l’unanimité le retrait de l’Indonésie du Timor oriental, mais aucune force d’interposition n’est envoyée. Daniel Patrick Moynihan, ambassadeur américain auprès de l’ONU, s’en explique dans ses mémoires. Il a reçu pour instruction du département d’État de rendre l’ONU « complètement inefficace, quelque initiative qu’elle entreprenne… Les États-Unis voulaient que les choses se passent comme elles se sont passées (et ils) agirent en ce sens ». En 1976, le Timor oriental devient la 27e province de la République d’Indonésie avec la bénédiction des puissances occidentales, plus intéressées à rechercher les faveurs de Suharto qu’à défendre les agressés. La France n’est pas en reste. En 1978, le ministre des Affaires étrangères de Giscard d’Estaing se rend à Jakarta pour offrir aide militaire et soutien diplomatique à la dictature indonésienne dans les forums internationaux (4).
Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. Mgr Carlos Belo
La résistance timoraise s’annonce plus importante que prévu et oblige Jakarta à porter à 25 000 hommes les effectifs engagés, soit un soldat pour 28 habitants. Des attaques foudroyantes sont menées contre les centaines de milliers de civils réfugiés dans la montagne. En décembre 1978, l’armée indonésienne reconnaît avoir interné 372 900 Timorais dans 150 camps (soit 60 % de la population) et la Croix-Rouge alerte sur des cas récurrents de famine. En 1989, l’évêque de Dili, Mgr Carlos Belo, en appelle au secrétaire général de l’ONU : « Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. » En vain, la chape de silence continue d’étouffer l’île martyre. Cette même année 1989, l’Australie signe un accord avec Suharto pour exploiter le pétrole de la « province indonésienne du Timor Oriental ». Accord auquel se sont associées les compagnies occidentales sans que cela suscite le moindre commentaire.
Après dix ans de traque, Xanana Gusmao, leader du Fretilin, est capturé en novembre 1992 et condamné à vingt ans de prison. Paradoxalement, son arrestation donne un nouveau souffle à la lutte, mais les manifestations sont durement réprimées. José Ramos-Horta, ancien ministre des Affaires étrangères de l’éphémère République est-timoraise et représentant à l’étranger du Conseil national de la résistance, parcourt le monde pour mobiliser les opinions publiques et briser l’indifférence générale et la passivité des gouvernements. Mais, même le prix Nobel de la paix, qui lui est décerné en octobre 1996 de concert avec l’évêque de Dili, ne fait pas réagir le Conseil de sécurité de l’ONU, ni n’oblige l’Indonésie à mettre un terme à son occupation illégale… Après la réception de son prix, le retour d’Oslo de Mgr Belo fut triomphalement salué à Dili : près du tiers de la population se trouvait dans les rues. La répression indonésienne fut à la mesure de l’événement.
La situation commence à évoluer à partir de 1997, année de la crise financière asiatique qui entraîne la chute des devises régionales et une récession économique de grande ampleur. Les conséquences sont terribles pour le peuple indonésien et suscitent une explosion de contestations. Après trente-trois années de pouvoir, Suharto démissionne en mai 1998 à la suite de violentes émeutes à Jakarta. Officiellement, la dictature a vécu, mais toutes les structures du régime restent en place, notamment l’armée. Jusuf Habibie, vice-président de Suharto, lui succède. Il consent à une consultation d’autodétermination organisée par les Nations unies auprès des Timorais.
Les militaires ne l’entendent pas ainsi. La perte du Timor oriental, où ils disposent de gros intérêts économiques, est inacceptable. À l’annonce du référendum, prévu à l’été 1999, ils lancent une nouvelle campagne de terreur et d’intimidation. L’équipe de l’ONU en charge de la préparation du scrutin témoigne de ces violences : en juillet 1999, 90 000 personnes, soit 13 % de la population, ont dû se réfugier dans les montagnes pour échapper aux agressions ; 3 000 à 5 000 personnes sont tuées dans les mois qui précédèrent le vote : « Le pire est peut-être à venir, alerte la mission. On ne peut écarter l’idée que l’on assiste aux premières étapes d’une campagne de génocide pour écraser définitivement par la force le problème du Timor oriental » (5).
Embastillé par l’occupant, le leader du Freitelin Xanana Gusmao est investi président, le 20 mai 2002, jour de la proclamation de l’indépendance. © Paulo Novais/Lusa/AFP
Des alarmes hautement fondées. En mai 1999, un document public de l’armée indonésienne confirme la planification de nouveaux massacres en cas de victoire indépendantiste : « Ce sera pire qu’il y a vingt-trois ans ! » prévient-il. Le mouvement indépendantiste « devra être éliminé du sommet à la base » (6). En dépit de ces annonces, la Maison-Blanche reste aux abonnés absents. L’administration Clinton refuse de discuter de la formation d’une force internationale pouvant faire échec aux buts de l’armée. Au contraire, le Pentagone fait état du succès d’« un exercice d’entraînement américano-indonésien, le 25 août ». Soit cinq jours avant le référendum.
Le 30 août 1999, c’est pourtant un pays entier qui se rend aux urnes : 98,6 % de participation et un résultat sans appel à 78,5 % des voix pour l’indépendance. Fidèle à ses promesses, l’armée indonésienne passe à l’action avec ses bataillons d’élite Kopassus – de sinistre renommée –, épaulés par les milices locales supplétives. Le territoire du Timor oriental est incendié et pillé, quasiment réduit en cendres. En quelques jours, en cette fin d’été 1999, près de la moitié de la population, selon un rapport des Nations unies, est expulsée de ses foyers, soit déplacée de force vers le Timor ouest, indonésien, soit fuyant vers les montagnes les exécutions sommaires. Au moins 1 400 civils sont massacrés.
Ce n’est que le 10 septembre 1999 qu’une force d’interposition internationale, l’Interfet, débarque à Dili pour faire cesser la terreur. En moins de trois semaines, elle sécurise l’ensemble du territoire. Une administration provisoire des Nations unies est créée et gérera pendant près de trois ans le pays dévasté. Elle travaille en étroite concertation avec les dirigeants timorais, réunis au sein d’une coalition de partis présidée par Xanana Gusmao et José Ramos-Horta. Au soir du 20 mai 2002, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, leur remet symboliquement la souveraineté du Timor oriental, qui prend le nom officiel de République démocratique du Timor oriental.
Pendant un quart de siècle d’occupation indonésienne, 100 000 à 200 000 Timorais (sur une population de 700 000 en 1975) ont été tués dans des combats, sous les bombardements aériens, ou victimes de maladies consécutives aux conditions de vie des populations déplacées et assignées à résidence dans des équivalents locaux de camps de concentration. L’ancien président Clinton, invité à l’émouvante cérémonie du 20 mai 2002, y prononce cette phrase : « Je ne crois pas que nous puissions défendre tout ce que nous avons fait. » Cynique mea culpa.
timor orientalIl était une fois France24 - World
Alarm bells for Macron amid poll boost for left, headed by firebrand Mélenchon
Issued on: 03/06/2022 - 12:09
NEWS WIRES
France's rejuvenated left-wing parties appear to be gaining ground on President Emmanuel Macron's centrist allies ahead of parliamentary elections later this month, raising fears for the ruling party that it may fail to secure a majority.
A new poll, published late Wednesday by the Ifop-Fiducial group, suggested Macron's Ensemble ("Together") coalition would win 275-310 seats in the vote, possibly below the 289 needed for a majority.
The first round will be held on June 12 and the second one week later on June 19. It is only then that the shape of the new parliament will be clear.
A new grouping of left-wing parties led by hard-left leader Jean-Luc Melenchon was seen making major gains with 170-205 seats, the poll suggested.
French legislative elections © FRANCE 24
"We're taking it seriously because in the media and in the polls the only person who exists, apart from the presidential majority, is Jean-Luc Melenchon," senior ruling party MP Aurore Berge told France 2 television on Thursday.
She said Melenchon's new "Nupes" coalition, which includes the Greens, Socialists and Communists, was the only "strong and credible" alternative.
But if voters failed to give Macron a majority following his re-election on April 24, it would represent a "major destabilisation of politics in our country for years to come," she warned.
France has not had a president and a parliamentary majority from different parties since 1997-2002 when right-wing president Jacques Chirac found himself working with Socialist premier Lionel Jospin.
A constitutional change in 2000 was meant to put an end to this sort of political gridlock by moving the parliamentary elections to immediately after the presidential ones.
A new poll Friday by the BVA group found that only 35 percent of voters wanted Macron to have a majority, however, reflecting the sharply fractured nature of the electorate.
'Real hope'
Macron defeated far-right leader Marine Le Pen in the second round of the presidential election on April 24, winning a second five-year term.
Although he will have a free hand in foreign policy whatever the outcome of the parliamentary polls, his domestic agenda of tax cuts, welfare reform and raising the retirement age hinges on the vote.
Melenchon, a former Trotskyist who heads the France Unbowed party, has a radically different programme that calls for lowering the retirement age to 60, wealth taxes, and hiking the minimum wage by 15 percent.
An average of polls, as calculated by the Politico website, still suggests Macron would win a majority if the vote were held today and surveys remain unreliable, some experts say.
Current projections give the left almost no chance of winning an absolute majority and forming a government.
But at a election rally on Wednesday evening, Melenchon talked up the chances of the left, which was unable to agree a common candidate for the presidential election.
"We've come together to say to the country 'we are an alternative if you've understood that things can't carry on the way they are," he said in front of 1,500 people in Paris.
He is hoping that the left's promise of more social spending and environmental protections, as well as anger over rising prices caused by the war in Ukraine, will lead supporters to turn out.
"If people think we can win, they'll go out to vote in their loads, their bunches, their carriages," the charismatic 70-year-old told the room to applause.
"There's real hope," Socialist party head Olivier Faure told AFP recently.
Macron's LREM party rolled out a new online poster campaign on Wednesday, saying people should not be "dupes" about "Nupes".
'Fragile'
Polls suggest Le Pen's far-right National Rally party would make gains to around 25-49 seats if the vote were held today, while the traditional rightwing Republicans party could see their presence shrink to 39-62 seats.
Brice Teinturier, a political scientist and head of the Ipsos polling group, warned Thursday about the difficulties of making projections in terms of the number of seats of each grouping.
French people were showing little appetite for the campaign, which made high abstention rates likely, and the modelling by polling groups was highly uncertain.
"You can have 40-50 seats which change hands simply because you have one or two points more or less (of the vote), or if you have an abstention rate that changes," he told France Inter radio.
"We're speculating about things that are very fragile," he said.
(AFP)
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Macron's new cabinet races to tackle cost of living crisis ahead of legislative elections
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
‘Proud to be amateurs’: Five years on, have Macron’s political novices delivered?
Macron revamps cabinet under new Prime Minister Élisabeth Borne
Valeurs Actuelles
L’évêque de Toulouse sème le trouble en interdisant à ses séminaristes de porter la soutane
La lettre n’avait pas vocation à être rendue publique mais elle a provoqué la colère et l’inquiétude chez de nombreux fidèles. Les futurs prêtres en formation au diocèse de Toulouse n’auront plus le droit de porter la soutane dans et en dehors du séminaire, y compris pour les diacres. La lettre épiscopale a été envoyée le 2 juin, au lendemain d’un dîner entre l’archevêque, Mgr Guy de Kerimel et ses séminaristes. « C’est une lettre d’un pasteur qui donne sa vision de la formation », indique-t-on à l’archevêché de Toulouse, où le prélat répond aux nombreuses questions qui lui ont été posées la veille.
La soutane interdite aux séminaristes
L’archevêque donne des outils pour aider les « prêtres de demain ». « Faire grandir et fortifier sa relation au Christ […], laisser grandir en lui la charité pastorale et se faire accessible à tous, aimer les gens, en particulier les plus pauvres et les plus loin », liste-t-il dans sa missive. Une vision pastorale de la formation des plus classiques, encourageant à « se soucier d’abord du lien avec Dieu », mais qui sème le trouble par un paragraphe évoquant le port de la soutane.
« Je précise mon désir : le port de la soutane n’est pas permis au séminaire ; c’est la loi en vigueur. Je demande donc à ce que cette loi s’applique hors du séminaire dans le diocèse de Toulouse, y compris pour les diacres », introduit Mgr de Kerimel. L’archevêque rebondit sur son questionnement suite à la cérémonie des confirmations qui s’était déroulée quelques jours auparavant en la basilique Notre-Dame de la Daurade, le siège de la paroisse étudiante. « Face à quelques-uns d’entre vous en soutane et surplis, je vous ai dit que je ne souhaitais pas que les séminaristes s’affichent de manière trop cléricale », réagit le prélat.
Une image « très cléricale et pas ajustée » à la situation des séminaristes qui pour, Mgr de Kerimel, étaient trop loin des fidèles, sans être en service. Selon l’archevêque, arrivé à Toulouse à la fin de l’année 2021 en provenance de Grenoble, un jeune en formation en vue du sacerdoce ne doit pas « chercher à entrer dans un personnage ». « Le futur prêtre doit être identifié et reconnu par sa sainteté, son esprit de service et la qualité de sa relation pastorale, avant tout », insiste-t-il.
La soutane, un outil pour les prêtres
La fuite de cette lettre a provoqué une vague d’indignation sur les réseaux sociaux et dans les groupes catholiques. Certains y voient une nouvelle attaque contre la tradition de l’Eglise. « Il ne l’interdit pas aux prêtres », rassure le diocèse. « La soutane se reçoit, elle ne se prend pas », réagit un pensionnaire du séminaire de Toulouse, jugeant que l’évêque est « dans son droit ». L’ancien archevêque de la ville rose, Mgr Le Gall, n’avait jamais édicté clairement la règle et avait laissé s’installer « un flou », même s’il ne voyait pas la soutane « d’un très bon œil », selon l’un de ses proches.
Pour un prêtre toulousain, l’argument est « fallacieux », rappelant que « la soutane ne fait pas le prêtre ». Il rappelle l’importance de cet habit dans la vie sacerdotale. « C’est un pense-bête du sacerdoce, il nous rappelle que dans tout ce qu’il fait, un prêtre est prêtre, il aide et pousse à vivre comme un prêtre et aide les gens à recourir vers lui, sans honte ni peur », explique l’abbé. Si les séminaristes ne sont pas encore ordonnés prêtres et peuvent toujours renoncer à s’engager dans la vie cléricale, « ils aspirent au sacerdoce et la soutane les aide à rentrer dans la peau du prêtre », conseille ce prêtre.
Des antécédents avec la branche traditionnelle de l’Eglise
Qu’est-ce qui a motivé la décision de l’archevêque ? L’agacement de voir certains porter la soutane par souci de mondanité ? « S’ils ne la méritent pas, il faut faire en sorte qu’ils la méritent, pas l’interdire », commente un autre religieux de la région. « On ne demande pas à un mauvais policier de ne plus porter l’uniforme », poursuit-il. Ou est-ce un choix idéologique pour cet archevêque, réputé progressiste et ayant déjà eu des griefs avec le courant traditionnel de l’Eglise lors de son dernier mandat à Grenoble ?
Quelques jours avant son départ, il avait notifié officiellement l’arrêt de la mission des prêtres de la Fraternité Saint-Pierre dans le diocèse de Grenoble-Vienne à compter du 31 août 2022. Une décision confirmée par son successeur, Mgr Lagadec. En septembre 2021, les paroissiens de la collégiale Saint-André de Grenoble et de la paroisse Notre-Dame de l’Isle de Vienne, qui suivent la messe sous la forme extraordinaire, avaient lancé une grève de la quête pour dénoncer une lettre offensive de Mgr de Kerimel, s’en prenant aux catholiques « qui remettent en cause la messe de Paul VI et Jean Paul II jusqu’à la soupçonner d’invalidité ou même la déclarer telle ». Un bras de fer qui s’est conclut par le départ des deux prêtres de leur paroisse.
Du côté du diocèse de Toulouse, on assure que l’interdiction du port de la soutane pour les séminaristes est « un non-événement », rappelant qu’une alliance ne se porte pas avant la consécration d’un mariage. L’archevêque de Toulouse ne ferait que suivre les recommandations de la Conférence des évêques de France, et appelle à attendre l’admission pour porter un signe distinctif. En attendant, le premier rempart pour les futurs prêtres en formation est avant tout « la prière et le lien au Christ », précise l’archevêque qui rappelle que les séminaristes restent libres d’aller au bout de leur formation.
France24 - World
As EU tries to isolate Russia, Serbia hugs its old ally close
Issued on: 03/06/2022 - 12:19
NEWS WIRES
While the European Union scrambles to isolate Russia and reduce energy imports from the country, EU candidate Serbia is tightening its bond with Moscow through a new gas supply deal.
Belgrade has condemned the Russian invasion of Ukraine at the United Nations, but it has refused to take part in sanctions against its old ally, even though Serbia aims to join the EU.
A day before the Europeans agreed to ban most Russian oil imports this week, Belgrade announced a three-year natural gas contract with Moscow, drawing a rebuke from Brussels.
Serbian President Aleksandar Vucic revealed the "very favourable" gas deal -- with "by far the best terms in Europe" -- following a phone call with Russia's Vladimir Putin on Sunday.
"We will have a safe winter when it comes to gas supply," the populist leader boasted, adding that in winter, Serbia will pay "one tenth" of the price shelled out by other European countries.
Russia, meanwhile, has cut gas supplies to several EU nations. The bloc aims to reduce gas imports by two-thirds this year, but an embargo is not in the cards so far.
Underscoring Belgrade's friendly ties with Moscow, Russian Foreign Minister Sergei Lavrov is to visit the Balkan country's capital early next week, the foreign ministry in Moscow said Friday.
Lavrov is to meet Vucic, his Serbian counterpart Nikola Selakovic and Serbian Patriarch Porfirije.
EU spokesman Peter Stano said the bloc expects Serbia "not to further strengthen its ties with Russia".
"Candidate countries, including Serbia, are expected to progressively align their policies towards third countries with the policies and positions adopted by the European Union, including with restrictive measures," Stano said in a statement.
'Side deals'
Belgrade officially proclaims EU accession is a priority, but it has consistently shied away from European policies going against Russian interests while pro-government media echo the fierce messages coming from the Kremlin.
Serbian officials have accused Western countries of pressuring Belgrade to impose sanctions against Russia, and some even suggested that the country should drop its EU bid over the issue.
"It's like they spent the last decade preparing Serbian society not for EU accession, but for an alliance with Moscow," Srdjan Cvijic, member of The Balkans in Europe Policy Advisory Group (BiEPAG) think tank, told AFP.
According to a recent opinion poll, 40 percent of Serbians said they would be "happy" if their country gave up trying join the EU and formed an alliance with Russia instead.
Goran Vasic, assistant research professor at University of Novi Sad, said there is always a "brotherly clause" in gas prices that "is not in the contract but implies side deals or political concessions."
Belgrade rejected the notion that cheap gas was Kremlin's "reward" for not heeding the calls for sanctions.
"All those who accuse us of not imposing sanctions against Russia because of a gas deal should be ashamed of themselves", Serbian Prime Minister Ana Brnabic told local media.
"We don't impose sanctions against Russia out of principle."
Lavrov told Serbian media that Moscow was "certain that they (Serbians) will continue taking the smart choice in this situation".
Energy monopoly
Serbia's president has underlined the diplomatic importance of Russia's refusal to allow international recognition of Serbia's breakaway province of Kosovo and historic, political and cultural ties between Belgrade and Moscow.
But the reality is that there was little room for manoeuver from Belgrade.
The previous gas deal with Russia -- which was also well under market price -- was about to expire with no viable alternative in the near future.
In the last few decades, Serbia gradually allowed Moscow almost complete monopoly over its energy sector by building pipelines solely for Russian gas and selling the majority stake of its oil and gas company (NIS) to Russian energy giant Gazprom.
The 2008 deal, penned only months after Kosovo declared independence, was widely seen as a political concession -- allowing Moscow to connect a major European gas pipeline through Serbia in exchange for the Kremlin vetoing the recognition of Kosovo at the UN.
"It's obvious that all this time there was a well-organised lobbyist group that has defended the monopoly, and still continues to do so," Vasic said.
(AFP)
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On the ground
Foreign fighters explain motivations for joining Ukraine's war effort
LIVE UPDATES
Live: Zelensky vows victory on 100th day of Russian invasion
Reporters
Transnistria: Moldova's breakaway region in the shadow of war in Ukraine
Valeurs Actuelles
A Toulouse, la mairie fait payer les partis pour l’affichage sauvage
C’est une pratique assez répandue en période électorale. Les affiches de campagne fleurissent, mais pas uniquement sur les espaces dédiés. Il n’est pas rare d’en retrouver sur les murs ou le mobilier urbain. Mais à Toulouse, la mairie a décidé de frapper au portefeuille pour faire cesser ces pratiques, rapporte France 3 Régions. Durant la campagne des législatives, chaque retrait d’une affiche collée à un endroit non autorisé sera facturé au candidat. Une technique appliquée depuis 2017 et qui porterait ses fruits selon la municipalité.
Nette amélioration en cinq ans
« Nous refacturons de manière administrative les frais de nettoyage de chaque affiche que nous enlevons », a détaillé à France 3 Régions Emilion Esnaut, adjoint au maire de Toulouse en charge de la Sécurité et bonne tenue de l’espace public. Il précise que n’est exigé que « le coût de revient pour la collectivité divisé par le nombre d’affiches retirées ». La commune ne gagne donc pas d’argent dans l’opération.
En 2017, à raison de 12 euros par affiche enlevée, la Ville avait réclamé 37.000 euros aux différents partis, dont près d’un quart au NPA. Le coût en 2022 est passé à 37 euros par affiche. Le nombre de collages sauvages semble avoir nettement baissé puisque « seulement » 8.000 euros ont malgré tout été réclamés. Les quelque 200 affiches concernées étaient réparties entre quatre candidats : Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel, Philippe Poutou et Eric Zemmour.
Toulouse : les dernières actualités
France24 - Monde
Danse, spectacles vivants, films de mode : (La)Horde réécrit les arts visuels
Publié le : 02/06/2022 - 16:59
À la tête du Ballet National de Marseille depuis 2019, le collectif (La)Horde est animé par trois extraordinaires trentenaires : Marine Brutti, Jonathan Debrouwer et Arthur Harel. Ensemble, ils s’efforcent depuis dix ans de repenser, à travers des films ou performances, toutes les danses, qu'elles soient traditionnelles, classiques ou contemporaines. Si ce programme peut sembler austère, il n'en est rien !
L’invité du jour
Germain Louvet, danseur étoile : "La danse est un cri, une pulsion vitale"
Premières
Ohad Naharin : "J'aime par-dessus tout que les danseurs de la Batsheva interprètent mes créations"
À L’AFFICHE !
François Alu, danseur étoile : "Il faut apprendre à faire sauter ses barrières mentales"
Valeurs Actuelles
Des réunions de Philippe Vardon annulées sous la menace des antifas
Le camp de Philippe Vardon dénonce « la hargne déployée par les miliciens de l’extrême gauche » après une opération du collectif Antifas 06 visant à empêcher des réunions publiques du candidat d’extrême droite aux législatives. Plusieurs rassemblements avaient en effet été prévus dans des cafés et restaurants de la 3e circonscription des Alpes-Maritimes par son équipe, mais elles ont dû être annulées sous la pression du groupe d’ultra-gauche, rapporte Nice-Matin, jeudi 2 juin.
« Quels minables ! »
Les gérants de ces établissements ont, en effet, été menacés de recevoir une vague de critiques négatives s’ils recevaient le candidat soutenu par Reconquête ! « On leur a dit que s’ils acceptaient de recevoir la réunion militante de Vardon, on leur mettrait une vague de mauvaises notes sur les réseaux sociaux », assume un militant antifa cité par Nice Matin. Selon le journal régional, au moins un bar et un restaurant ont ainsi dû annuler les réunions.
Selon Philippe Vardon et son équipe de campagne, les restaurateurs ont également été menacés de dégradations de leur commerce. « L’extrême gauche en 2022 : se prendre pour Che Guevara en menaçant des restaurateurs de couler – ou casser – leurs établissements parce qu’ils accueillent une rencontre de quartier. QUELS MINABLES VOUS FAITES ! », s’est indigné le candidat sur Twitter. « Nous voyons dans la hargne déployée par les miliciens de l’extrême gauche haineuse une réaction à l’enthousiasme que la candidature de Philippe Vardon rencontre auprès des habitants de la circonscription. Ils ne nous feront pas taire, ils ne nous feront pas reculer ! », a déclaré son directeur de campagne, Jean Moucheboeuf.
L’extrême gauche en 2022 : se prendre pour Che Guevara en menaçant des restaurateurs de couler – ou casser – leurs établissements parce qu’ils accueillent une rencontre de quartier.
QUELS MINABLES VOUS FAITES ! https://t.co/z4CLkx34BH
— Philippe Vardon (@P_Vardon) June 2, 2022
Alpes-Maritimes : les dernières actualités
France24 - Monde
Malgré sa promesse de traiter l'Arabie saoudite en "paria", Joe Biden va rencontrer MBS
Publié le : 03/06/2022 - 00:27
FRANCE 24
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Selon plusieurs médias américains, le président Joe Biden a l'intention de se rendre à Riyad d'ici la fin du mois de juin, et d'y rencontrer le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane. Avant son élection, le démocrate avait pourtant jugé que l'Arabie saoudite devait être traitée comme un État "paria" en raison de l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi.
Joe Biden se rendra d'ici la fin du mois en Arabie saoudite, où il rencontrera le prince héritier Mohammed ben Salmane, revenant sur sa promesse de traiter le royaume en "paria" et de ne pas s'adresser au dirigeant controversé, ont rapporté jeudi 2 juin des médias américains.
Les spéculations sur un tel déplacement en juin allaient bon train, mais selon le New York Times, il est désormais acté : le président des États-Unis "a décidé d'aller à Riyad ce mois-ci pour rebâtir les relations avec le royaume pétrolier au moment où il cherche à faire baisser les prix de l'essence dans son pays et à isoler la Russie sur la scène internationale".
Sur place, "il rencontrera le prince héritier Mohammed ben Salmane", surnommé "MBS", et d'autres dirigeants de pays arabes dont l'Égypte, la Jordanie, l'Irak et les Émirats arabes unis, a ajouté le quotidien. Il a précisé que les détails logistiques et le calendrier devaient encore être confirmés, mais que la visite viendrait s'ajouter à un voyage déjà prévu fin juin en Israël, en Allemagne pour le sommet du G7 et en Espagne pour celui de l'Otan.
Le Washington Post a aussi fait état du déplacement en citant des responsables anonymes, soulignant que le "tête-à-tête" avec le puissant prince interviendrait après plusieurs missions "discrètes" dans le riche pays du Golfe de son conseiller pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, et de son émissaire pour les affaires énergétiques, Amos Hochstein, qui plaident inlassablement pour une augmentation de la production de brut afin de faire baisser l'inflation.
La chaîne CNN a aussi rapporté que les préparatifs d'une telle rencontre étaient bien avancés.
"Importants intérêts"
"Le président est impatient d'avoir l'occasion de dialoguer avec des dirigeants du Moyen-Orient, mais je n'ai rien à annoncer aujourd'hui", s'est bornée à dire la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre.
Mais si Joe Biden "détermine qu'il est dans l'intérêt des États-Unis d'échanger avec un dirigeant étranger et qu'un tel engagement peut apporter des résultats, alors il le fera", a déclaré à l'AFP un haut responsable de l'administration Biden sous couvert de l'anonymat. Sans confirmer le déplacement, ce responsable a estimé qu'il n'y avait "aucun doute sur le fait que d'importants intérêts (des États-Unis) sont liés avec ceux de l'Arabie saoudite".
"Recalibrage"
Avant son élection, Joe Biden avait jugé que l'Arabie saoudite devait être traitée comme un État "paria" en raison de l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. Une fois au pouvoir, le démocrate a publié en février 2021 le rapport du renseignement américain accusant "MBS" d'avoir "validé" le meurtre.
Washington avait alors évoqué un "recalibrage" de la relation avec ce partenaire stratégique du Golfe, pour tourner la page de la grande proximité de la présidence de Donald Trump sans aller jusqu'à la rupture. L'entourage de Joe Biden expliquait que le président ne parlerait qu'au roi Salmane et non pas au prince, dirigeant de facto du pays et interlocuteur privilégié de son prédécesseur républicain.
Les États-Unis ont aussi affiché leur intention de remettre les droits humains au cœur de leur dialogue avec les dirigeants saoudiens, et multiplié les efforts pour mettre fin à la guerre au Yémen, où Riyad soutient militairement le gouvernement face aux rebelles houthis.
La décision du déplacement en Arabie saoudite, si elle est confirmée, intervient d'ailleurs au moment où la communauté internationale a arraché le renouvellement de deux mois d'une fragile trêve au Yémen. Joe Biden a salué jeudi le "leadership courageux" des dirigeants saoudiens à cet égard.
Elle intervient aussi alors que l'Opep+, cartel des pays exportateurs de pétrole mené par Riyad, a décidé jeudi de doper sa production après des mois d'attentisme malgré l'envolée des prix, répondant aussi aux appels des Occidentaux.
Critiques
Mais le face-à-face avec "MBS" risque de faire grincer des dents au Congrès américain, jusque dans les rangs démocrates du président où la personnalité sulfureuse du prince héritier est très critiquée.
Des opposants au régime saoudien ont aussi émis des critiques. "MBS a du sang sur les mains. Si Biden lui donne la rencontre dont il a désespérément besoin, cette sanglante poignée de main enverra un message clair aux tyrans du monde entier : vous pouvez compter sur l'Amérique pour toujours trahir ses valeurs", a fustigé Abdullah Alaoudh, le fils du théologien réformateur emprisonné Salman al-Odah.
Lors d'une rare interview avec un média étranger publiée en mars par la revue The Atlantic, Mohammed ben Salmane avait laissé entendre qu'une dégradation des relations avec l'Arabie risquait de nuire à Joe Biden. "C'est à lui de penser aux intérêts de l'Amérique", avait-il dit. Prié de dire si le président américain de 79 ans avait mal cerné sa personnalité, le jeune dirigeant saoudien avait lâché : "Cela m'est tout simplement égal".
Avec AFP
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Arabie saoudite : l'administration Biden ne cache pas "son hostilité vis-à-vis de MBS"
Affaire Khashoggi : Washington n'exclut pas de sanctionner Mohammed ben Salmane
Erdogan en Arabie saoudite, plus de deux ans après l'assassinat de Jamal Khashoggi
Valeurs Actuelles
A la prison de Perpignan, un syndicat craint la présence “d’armes ou d’explosifs”
Le syndicat dénonce un « fléau » et demande une évolution législative. L’Ufap-Unsa a fait part de son inquiétude dans un communiqué diffusé jeudi 2 juin sur ses réseaux sociaux, après qu’un colis a été lancé dans la cour de la prison de Perpignan. Dans l’après-midi, un individu dissimulant son visage derrière une cagoule et des lunettes de soleil a pénétré dans le domaine pénitentiaire en escaladant un grillage. Il « est venu jusqu’au pied du mirador pour projeter un colis plutôt volumineux dans les cours de promenade du centre de détention », relate le document.
« Il est inadmissible que l’Etat ne fasse rien »
Un surveillant a déclenché l’alerte et les forces de l’ordre ont été prévenues. Mais à leur arrivée, l’individu, attendu par un complice en scooter, avait déjà pris la fuite. Une fouille des détenus présents dans la cour a été menée, mais n’a rien donné. « Au vu de la taille du colis, l’Ufap-Unsa Justice craint que des armes et des explosifs se soient introduits dans nos murs », met en garde le syndicat. Il demande une fouille générale de la prison « afin de garantir la sécurité de toutes les personnes de l’établissement ».
Plus généralement, l’organisation juge « inadmissible que l’Etat ne fasse rien pour endiguer ce fléau » et qu’il « est plus que temps de modifier la législation, et d’interdire l’accès du domaine pénitentiaire à des individus malveillants ». Le syndicat souhaite aussi des rondes de police supplémentaires aux abords de la prison de Perpignan.
Perpignan : les dernières actualités
New York Times - World
Jubilee Live Updates: St. Paul’s Service Celebrates Queen in Her Absence
After making three public appearances at the start of her Platinum Jubilee festivities, Queen Elizabeth II skipped Friday’s event, where Prince Harry and his wife, Meghan, were among the crowd.
Here’s what you need to know:
The service at St. Paul’s Cathedral is the highlight of Friday’s jubilee events.
In the choreography of royal events, Harry and Meghan’s presence is notable.
For Harry and Meghan, a return to the royal fold, at least sartorially.
The St. Paul’s event is a welcome break from political pressure for Boris Johnson.
‘End of an era’: Britons reflect on the queen, and what might come next.
The service in St. Paul’s Cathedral highlights the queen’s role as head of church and state.
In the wake of Black Lives Matter, the Caribbean reassesses the British crown.
What is Great Paul? The story behind the iconic bell at St. Paul’s Cathedral.
LONDON — With fanfares, pageantry and the ceremonial precision at which Britain excels, Queen Elizabeth II’s seven decades as monarch were celebrated in her absence on Friday at a religious service that saw a rare, carefully choreographed appearance for Prince Harry and his wife, Meghan, alongside other members of the royal family.
After three appearances on Thursday at the start of her Platinum Jubilee celebrations, Queen Elizabeth did not feel well enough to attend a service of thanksgiving at St. Paul’s Cathedral, an event that united the elite of the British establishment in paying tribute to the longest-reigning sovereign in the country’s history.
Britain’s embattled prime minister, Boris Johnson, read from the New Testament at the service. And although the jubilee celebrations were a brief respite for him from political pressures, he was reminded of them upon his arrival at St. Paul’s when some bystanders booed him as he entered. Speculation is growing that the prime minister, who was fined by the police for attending a party at Downing Street that violated pandemic lockdown rules, will face a no-confidence vote in the coming weeks.
Prince Harry and Meghan, however, were cheered when they arrived. Their entrance was carefully managed to ensure that it came before that of Harry’s father, Prince Charles, and of his brother, Prince William, who were then seated some distance away and at the front of the cathedral.
Prince Harry gave up his royal duties in 2020, when he and Meghan left the country for Southern California. In an interview last year with Oprah Winfrey, Harry described his father and brother as being trapped in their roles, and relations have appeared frosty since.
Yet despite being relegated to the second tier of royalty in the seating plan on Friday, Harry and Meghan were allowed to proceed down the aisle of the cathedral, prompting many necks to crane among the specially invited congregation of about 400 people.
Royal watchers interpreted that as a sign of the queen’s determination to involve her grandson in the jubilee celebrations, and not to exclude him and Meghan from the extended family. Inside the cathedral, the television cameras did not capture any images of interaction between Prince Harry and his brother or father.
With the archbishop of Canterbury, Justin Welby, unable to attend because of illness, the task of delivering the sermon fell to the archbishop of York, Stephen Cottrell. He directed part of it to the queen, who was believed to be watching on television.
Referring to her well-known love of horse racing, the archbishop thanked the monarch for “staying the course,” noting that “race of life” was more like a long-distance course than a sprint. “Your Majesty, we are sorry that you are not here with us this morning, but we are so glad that you are still in the saddle,” he said, adding: “We are glad that there is still more to come.”
Aside from the queen, there was one other significant absentee: Prince Andrew, who — scarred by his association with Jeffrey Epstein, the financier and convicted sex offender — has been sent into a form of internal exile. Andrew had planned to attend, but Buckingham Palace said on Thursday that he had tested positive for the coronavirus and would miss the event.
The service of thanksgiving on Friday was intended to exemplify the queen’s special role in British life as both head of state and head of the Church of England. Also invited were diplomats, charity workers and leading politicians.
In addition to Mr. Johnson, his living predecessors — John Major, Tony Blair, Gordon Brown, David Cameron and Theresa May — attended along with their spouses. Keir Starmer, the leader of the opposition Labour Party, was also present, as was London’s mayor, Sadiq Khan.
After an hourlong service, guests were invited to a reception behind closed doors at London’s Guildhall, where, according to the BBC, they were served smoked Norfolk duck breast, smoked salmon, beetroot shortbread and clotted-cream vanilla ice cream.
— Stephen Castle
LONDON — The most eagerly anticipated guests at Friday’s thanksgiving service arrived well before the senior members of the royal family. Prince Harry and his wife, Meghan, walked into St. Paul’s Cathedral shortly after 11 a.m., turning every head in the vaulting nave as the couple walked, hand in hand, to their seats.
In the meticulous choreography of royal ceremonies, there was nothing accidental about their highly visible arrival. The couple, also known as the Duke and Duchess of Sussex, were given their own moment, drawing a loud cheer from the crowd gathered outside St. Paul’s and the rapt attention of everyone seated inside.
It was the first official royal outing for Harry and Meghan since early March 2020, when they attended a service for the British Commonwealth at Westminster Abbey, shortly before decamping Britain for Canada, and later, Southern California. That service was memorable for the palpably chilly atmosphere between Harry; his brother, Prince William; and their father, Prince Charles. The three barely acknowledged one another.
Harry and Meghan no longer have a formal role as senior royals, a diminished status evident in the very different entrances made by Charles and William after the couple had taken their seats.
As the two princes made their formal entrance at St. Paul’s, proceeding through the nave with their wives, BBC’s cameras did not capture any interaction between them and Harry or Meghan. The Duke and Duchess of Sussex were seated a couple of rows behind the senior family members.
— Mark Landler
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Perhaps the most striking thing about the appearance of Prince Harry and Meghan at St. Paul’s Cathedral on Friday was how unstriking it was.
From Meghan’s tilted white hat to her neat cream trench dress and pumps to Harry’s morning coat, royal dress protocol was entirely obeyed. It wasn’t exactly an olive branch to the royal family, but it also wasn’t that far off. It almost looked as if their time in California had never happened.
“Looked” being, of course, the operative word.
Indeed, the visuals were entirely of a piece with the subsequent appearance of Prince William and Catherine, Duchess of Cambridge, with the prince in the morning dress uniform of the royal family and Catherine in a butter yellow coatdress, a tilted Phillip Treacy hat, a trio of roses tucked under the brim on one side, and her hair, like Meghan’s, in a low bun.
Both women seemed to have taken a fashion lesson from the queen, adopting her favored style of all-in-one-shade dressing, this time in the light tones of a fresh start, and peace (or at least détente). Familial, and otherwise.
— Vanessa Friedman
LONDON — When Boris Johnson, Britain’s embattled prime minister, gave a reading from the New Testament at a service in St. Paul’s Cathedral during Queen Elizabeth II’s Platinum Jubilee celebrations on Friday, it was a chance for him to step back from domestic political pressures, stride the global stage and rub shoulders with royalty.
Mr. Johnson has faced acute criticism after the publication of an top civil servant’s report that was highly critical of the culture in Downing Street, where lockdown-breaking parties were held during the pandemic. The prime minister himself was fined by the police for attending one such event, and there is growing speculation about a no-confidence vote in his leadership.
Yet this week’s jubilee events have ushered in a brief truce in the political infighting within Mr. Johnson’s Conservative Party as politicians from across the political divide gather to celebrate the queen’s seven-decade reign. There were, however, some boos from the crowd when Mr. Johnson and his wife, Carrie Johnson, arrived at St. Paul’s Cathedral.
Queen Elizabeth has a regular audience with the prime minister, a ritual that in her case began with meetings with Winston Churchill. Yet despite being head of state, she has little real power and defers to elected politicians on matters of policy. She also avoids public statements that might give any indication of her personal views.
Given the history, tradition and global interest in the monarchy, political leaders and other establishment figures have long valued appearing at royal events because it gives them access to some of the stardust of royalty.
Alastair Campbell, who served as spokesman for Prime Minister Tony Blair, described in his diaries his attendance at the queen’s Golden Jubilee media reception at Windsor, in 2002, and observing the impact of her presence on the assembled British journalists.
“There was something truly pathetic about these so-called hardened hacks, many of them self-proclaimed republicans, bowing and scraping the whole time,” he wrote. Queen Elizabeth, he added, “moved effortlessly between them and left grown men in little puddles of excitement as she moved on.”
When the queen attended a dinner for former prime ministers in Downing Street, the atmosphere was also good enough to prompt conversations among hardened political adversaries.
Other politicians have described Queen Elizabeth’s mastery of small talk and her skill at retaining a poker face, including Alan Clark, who served as a minister under Margaret Thatcher’s government.
“Not for the first time I wondered about the queen,” he wrote after one encounter, “Is she really rather dull and stupid? Or is she thinking ‘how do people as dull and stupid as this ever get to be ministers?’”
— Stephen Castle
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London’s streets were crowded with visitors and locals enjoying the summer sunshine and a precious few days off to honor Queen Elizabeth II on Friday afternoon, the second of a four-day Platinum Jubilee celebrating her 70 years on the throne.
But in Hyde Park, as people milled about — meeting up with friends, walking dogs or chasing their scooter-riding children — some also reflected on the past and future of a royal household that has been embodied for seven decades by one woman.
“She has always done her duty, she has always tried to do her best for Great Britain and she has been such a stable figure throughout,” said Marina Burns, 60, who had traveled to London from her home in Oxfordshire to meet her daughter for the jubilee celebrations.
How such sentiment will carry over when the queen’s successor, Prince Charles, eventually assumes the throne is an open question.
“I don’t quite know what will happen next,” Ms. Burns said. “Prince Charles, I am sure, is a nice enough gentleman, but it doesn’t have the same feeling.”
Like some other Britons, Ms. Burns is looking to a younger generation of the royal family, and said she felt that Prince William — who is next in line to the throne after Charles — and his wife, Catherine, Duchess of Cambridge, might be more likely to inspire devotion in the way that Queen Elizabeth, 96, has.
“But I do think it feels like the end of an era of the old kings and queens of Europe when she goes,” Ms. Burns said.
Catherine Cooke, 48, and her daughter Lissy, 9, were eating cupcakes on a park bench and talking about the sights they had seen during a two-day visit to the city from their home in North Hampton for the jubilee.
Ms. Cooke, who shares a birthday with the queen, said she had always felt an affinity for her, and said that milestones in the monarch’s life had often aligned with her own.
Ms. Cooke came to London 20 years ago for the queen’s Golden Jubilee with her eldest son when he was a newborn, then came 10 years ago with her middle daughter, and now had Lissy by her side. In some ways, she said, it felt like a time of transition for both the nation and herself.
“I have a great respect for the queen — she’s so elegant, so unifying, such a lady,” Ms. Cooke said. “The rest of the family, not so much.”
Ms. Cooke she said she was not really interested in the royal family past the queen, but she wondered aloud whether William would be a more suitable sovereign than Charles, his father. The nation, she said, needed someone “a bit more in touch, and perhaps he can be that.”
Two attendees from abroad, Greg Phelps, 53, and Erwin Kunnen, 60, seemed to have picked up on the same idea while visiting London for the jubilee celebrations.
“It’s probably really about her, because I think it’s that consistency,” Mr. Phelps, who is from the United States, said of Queen Elizabeth. “Once she passes, how does that change the monarchy? That’s the question, and the jubilee is part of the end of that consistency.”
Mr. Phelps and Mr. Kunnen, who is from the Netherlands, both questioned whether Prince Charles would have the same unifying effect as his mother.
“If you want the monarchy to be relevant again, is he going to be a bit too old?” Mr. Phelps said. “Will a younger generation go, ‘I don’t relate to this guy?’”
“But as an American,” he concluded with a laugh, “it’s not my problem.”
— Megan Specia
The service of thanksgiving at St. Paul’s Cathedral in London on Friday as part of the jubilee celebrations was intended to exemplify Queen Elizabeth II’s special role in British life as both head of state and of the Church of England.
As Supreme Governor of the Church of England, the queen appoints archbishops, bishops and deans of cathedrals on the advice of the prime minister — hence the symbolic importance of the service in St. Paul’s Cathedral.
The recently restored Great Paul, the largest church bell in Britain, was rung, followed by a peal of bells before a service featuring Bible readings, anthems, prayers and congregational hymns to express thanks for the queen’s seven-decade reign.
The State Trumpeters of the Household Cavalry greeted the royal arrivals, and the congregation heard a new anthem by Judith Weir, Master of The Queen’s Music, which sets to music words from the third chapter of the Book of Proverbs.
The choirs of St. Paul’s Cathedral and the Chapel Royal also came together to sing “I Was Glad” by Hubert Parry — a work that is performed at the coronation of British monarchs.
The royal family takes its role as the guardian of the church seriously, and its senior members regularly attend services, whether at St. George’s Chapel in Windsor Castle or the more modest surroundings of the churches near the royal estates at Sandringham and Balmoral.
Also invited to be among about 400 people in attendance on Friday were diplomats and leading politicians, including Prime Minister Boris Johnson, his surviving predecessors, and the leader of the opposition Labour Party, Keir Starmer.
Mr. Johnson gave a reading from the New Testament at the service, illustrating the constitutional links between the government and the monarch, who — though head of state — defers on political matters to those who are elected.
Queen Elizabeth has a regular audience with the prime minister, a ritual that in her case began with meetings with Winston Churchill. Yet the queen is expected to be above politics and invariably avoids venturing opinions on anything that might identify her own views.
— Stephen Castle
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Of all the places where Queen Elizabeth II remains head of state, the future of the monarchy looks bleakest among the nations of the Caribbean.
Last November, Prince Charles joined Rihanna and other guests at the ceremony in which Barbados dropped the queen as its head of state and became a republic. Now, six other Caribbean nations may follow suit.
In the wake of the Black Lives Matter movement, public sentiment toward the monarchy has soured, and calls for reparations for Britain’s often brutal role in the slave trade have been rising.
Separate tours of the Caribbean this year by Prince Edward, Charles’s brother, and by Prince William, the future king’s son, were the subject of protests over the monarchy and Britain’s brutal history with slavery. The protests forced the cancellation of some stops.
Standing next to William during his visit, Jamaica’s prime minister, Andrew Holness, said his country was “moving on” from Britain’s monarchy. “We intend to fulfill our true ambitions and destiny as an independent, developed, prosperous country,” Mr. Holness said.
In 1972, Arthur Foulkes was present as an opposition delegate to the Bahamas Independence Conference in London. Five decades later, he says it is time for a Bahamian head of state to replace the British monarch.
“I have great respect for Queen Elizabeth II,” Mr. Foulkes said. But he added: “The time has come for us to look beyond the monarchy. I think a lot of us have been thinking that way.”
While the appearance of William and his wife, Catherine, Duchess of Cambridge, stirred debate locally, the couple was not met with notable protests or obvious resentment during their stop in the Bahamas.
The government of the Bahamas has not said that it plans to change the nation’s head of state. But Fred Mitchell, the minister of foreign affairs, has long pushed for the country to become a republic.
“We should have gone to be a republic at independence, but for various internal political reasons, it couldn’t be done,” he said. “When the Bahamian people are persuaded that that’s the direction they want to go in, we will head that way. But there’s no campaign at the moment for constitutional change in that direction.”
Patricia Glinton-Meicholas, a Bahamian author and historian, said discussions about who should be the head of state missed larger and more important questions.
“I’d rather use my voice to talk about those things that we need to fix in our own country,” Ms. Glinton-Meicholas said. “There are major problems from having a slave and colonial past.”
She said that it would be more productive if Caribbean nations pushed for reparations from Britain for slavery and colonialism, and that she would like them to take the form of educational institutions and museums that deal with the history and effects of slavery.
“We should be focusing on how we should repair the damage done,” Ms. Glinton-Meicholas said. “With reparations, give us institutions. Give money for that out of the wealth you acquired from these colonial territories.”
Rachel Knowles-Scott contributed reporting from Long Island, the Bahamas.
— Ian Austen
LONDON — The history of Great Paul, the St. Paul’s Cathedral bell that was rung for a service commemorating Queen Elizabeth II’s Platinum Jubilee celebration on Friday, is one of toil and grandeur.
It is also a story that involves a giant furnace, over 16 and a half tons of metal and now, of muscles and sweat.
The largest bell ever cast in the British Isles, and the largest still being rung there, Great Paul was commissioned in 19th-century Britain, when a penchant for ambitious, monumental objects was reflected in a high demand for large, deep-toned bells.
Several cities around the country got one, but Great Paul “was destined to outrival all competitors in size, weight and public acclaim,” Trevor S. Jennings, an author who specializes in bells, wrote in his book “The Story of Great Paul.”
The bell, made of bronze, was intended to resemble those of cathedrals in continental Europe. But the foundry that created it — run by John Taylor in Loughborough, a town north of London — made it clear that to reach the note that the cathedral was going for, the bell would need to weigh at least 15 tons.
So the foundry built a new, larger furnace to melt copper, tin and old bells from other British churches, and the workers took four days to load more than 40,000 pounds of metal into the furnaces.
When the bell was completed, Mr. Taylor invited locals and workers to a celebratory luncheon, and hundreds of visitors from miles away came to see the bell.
But the work was not over. To transport the huge bell to London, about 140 miles away, options like trains and boats were rejected, because of overly complex logistics, as were elephants — because they weren’t exactly abundant in Britain.
The bell was finally loaded onto a carriage drawn by a steam engine. It took 11 days to reach London, in a large convoy attended by reporters but also vandals trying to inscribe their initials on the bell with chalks and chisels. In May 1882, Great Paul arrived in the cathedral’s southwestern tower, where it still hangs.
Its primacy was tested in 2012 by Britain’s Olympic bell, which weighs about 23 tons but was cast in the Netherlands and is now displayed, silently, in London’s Olympic Park.
Great Paul was also largely silent for over four decades after its electronic motor broke a few years after being installed in the 1970s. After the bell was restored last year, the church’s ringers began sounding it manually so that its powerful, low-pitched chime could resonate across its central London neighborhood.
That is a two-person job, said Simon Read, 26, a member of St. Paul’s Cathedral guild of bell ringers who will ring Great Paul before Friday’s service celebrating the queen’s 70 years as monarch. And it requires tackling the rope with their full bodies to swing the 16-ton bell.
It is, Mr. Read said, a mixture of music and exercise. “I’ll be doing biceps,” he said.
Mr. Read, who has swung bells hundreds of times over the past 12 years, said that Friday’s was the most important performance of his career. His fellow guild members have also helped Britain commemorate notable events: One, who is 90, rang the cathedral’s bells for Winston Churchill’s funeral in 1965, and another rang them for the wedding of Prince Charles and Diana, Princess of Wales, in 1981.
On Friday, bells in churches across Britain rang as Great Paul sounded before the service. St. Paul’s bells will then also ring for four hours after the event, which includes Bible readings, anthems, prayers and hymns to honor the queen for her faith and service.
Mr. Read said he planned to get a good night’s sleep and drink some Gatorade before climbing the narrow stairs to the dark, dusty room above the cathedral’s clock to ring Great Paul for the queen.
“I feel very proud and special to be able to ring the biggest bell in the country,” Mr. Read said, adding, “I would hope that she notices that the bells are ringing.”
— Emma Bubola
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Queen Elizabeth II occupies a unique place in British culture, serving a constitutional, religious and ceremonial role, as both head of state and head of the Church of England, a role held by British monarchs for centuries.
The monarchy’s role in the church dates back to the time of Henry VIII, who in 1534 separated the church in England from the Roman Catholic Church when he renounced the authority of the pope and became the “supreme head on Earth” of the Church of England.
Because of this, Queen Elizabeth’s coronation in 1953 had both a religious and ceremonial element. She appoints archbishops, bishops and deans of the Church of England, who swear an oath of allegiance to her. She does not lead the church on spiritual or practical matters, however. That is left up to the General Synod, the national assembly of the Church of England.
Over the seven decades of the queen’s reign, Britain’s population has grown more secular and more religiously diverse. And as Buckingham Palace describes it, “The queen acknowledges and celebrates religious diversity and tolerance in the U.K. and the Commonwealth.”
— Megan Specia
The archbishop of York praised Queen Elizabeth II for “a staunch constancy and a steadfast consistency” in her service to Britain, during the sermon at a thanksgiving service at St. Paul’s Cathedral in London on Friday.
“Thank you for continuing to be faithful to the pledges you made 70 years ago,” the archbishop, Stephen Cottrell, said at the event, which was part of a four-day celebration of the queen’s Platinum Jubilee. “Thank you for showing us how service and faithfulness matter. People of all faiths and no faiths and people of good will can learn from this.”
The queen did not attend the service, after experiencing discomfort on Thursday, the first day of jubilee festivities. Archbishop Cottrell was filling in for the archbishop of Canterbury, Justin Welby, who withdrew from jubilee events after testing positive for Covid last weekend.
In a nod to the queen’s long affinity for horse racing, Archbishop Cottrell referred to two of Britain’s most famous racecourses when he said, “Since the scriptures describe life as a race set before us, let me observe that your long reign reflects the distance of Aintree more than the sprints of Epsom.”
“Your Majesty, we’re sorry you’re not with us this morning in person, but we are so glad you are still in the saddle,” the archbishop said. “And we are all glad that there is still more to come.”
— Chris Stanford
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From its smallest villages to the sprawl of London, Britain lit beacons on Thursday night in honor of its queen’s 70-year reign.
The queen led the lighting of the principal beacon at Windsor Castle, and her grandson Prince William lit the beacon outside Buckingham Palace as towns, villages and cities renewed a tradition that traces its history to the chains of signal fires once used as tools of communication.
Organizers estimated that more than 1,500 beacons were being lit throughout Britain, in all 54 Commonwealth nations and in overseas territories.
— Randy Pennell
From Thursday to Sunday, Britain is celebrating the Platinum Jubilee of Queen Elizabeth II, commemorating her 70 years as monarch — a first for a British queen or king.
Thousands of events are taking place around the country and the Commonwealth, and London will host a series of official ceremonies. The celebrations are timed to coincide with her official Queen’s Birthday, an annual public holiday, although Elizabeth’s actual birthday is April 21.
Where to watch it
The New York Times is covering the events for an international audience.
In the United States, ABC News has been covering the jubilee celebrations on “Good Morning America” and “GMA3: What You Need to Know,” broadcast from London and Windsor, England. A Sky News YouTube stream broadcasting some of the events is available in the United States.
In Britain, the events are being livestreamed on the BBC.
What’s on
Friday:
A service of thanksgiving for the queen’s reign will be held at St. Paul’s Cathedral in central London. Great Paul, the largest church bell in Britain, will be rung before the service.
Afterward, members of the royal family are scheduled to attend a reception at London’s Guildhall.
Saturday:
The traditional Derby Stakes, known as the Epsom Derby — one of Britain’s best-known horse races — will be held in the afternoon. The queen had initially been scheduled to attend but canceled to “pace herself” through the weekend, according to the BBC, and then also canceled her appearance on Friday after experiencing “discomfort” on the first day of festivities. Her daughter, Princess Anne, will attend on her behalf.
A Platinum Party concert will take place in the evening at Buckingham Palace, with performances by acts like Elton John, Alicia Keys, Queen, Duran Duran, Andrea Bocelli and Elbow performing. About 22,000 people are expected to attend.
Sunday:
Over 10 million people across Britain and the Commonwealth are expected to join Big Jubilee Lunches.
In the afternoon, a parade featuring dancers, military displays, musicians, gymnasts, key workers and community representatives will be held on the Mall in central London. Ed Sheeran, the British pop star, is scheduled to perform in the parade’s finale.
— Emma Bubola
New York Times - World
Desperate to Flee Attacks, Kashmir Hindus Say Officials Lock the Exits
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Decades after militant violence forced Hindus out of the disputed region, they have been shaken by an intensifying string of targeted killings.
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By Hari Kumar and Mujib Mashal
SRINAGAR, Kashmir — The return of minority Hindus to Kashmir, two decades after an exodus in the face of militant attacks and threats, has been held up by successive Indian governments as an illustration of how they are bringing normalcy to the restive Himalayan region.
But Kashmiri Hindus say that their lives have become anything but normal after an intensifying spate of targeted killings — and that they desperately want out, yet again.
The administration of Prime Minister Narendra Modi, they say, is preventing thousands of Hindus from fleeing their Kashmir residential colonies. The Hindu residents are demanding that the authorities lift the blockades and let them leave after three killings this week: a teacher gunned down outside her school, a bank manager shot at his desk and, on Thursday night, a laborer killed while working at a brick kiln.
“Our demand is to relocate us to anywhere other than Kashmir, any corner of India,” said T.N. Pandita, a father of two who works as a clerk at the local court in the Baramulla district.
“This morning, we tried to get out, but we were physically barred from leaving,” Mr. Pandita said on Thursday. “Our camp is locked, and the central police forces are deployed outside.”
Mr. Modi’s government has been invested in projecting the majority-Muslim region as a stable, integrated part of India after it dissolved the region’s elected government and revoked Kashmir’s semiautonomous status in 2019 to bring it under the direct rule of New Delhi.
Stripping the region of its special status had long been a goal of India’s Hindu nationalists. Under the direct rule that followed, a clampdown has increasingly quashed dissenting voices.
Kashmir has been disputed between India and Pakistan since the end of British rule in 1947. In the late 1980s, a Kashmiri separatist movement, which received support and training in Pakistan, intensified the targeting of the region’s Hindus, known as Pandits. A mass migration of tens of thousands of Hindu families — perhaps 300,000 people in all — followed. Only a few hundred Hindu families remained.
A little over a decade ago, as the security situation in the valley improved under a heavy Indian military presence, the government encouraged Kashmiri Hindus to return by offering them incentives that included government jobs and payments for buying or rebuilding homes. Thousands of Hindus accepted the offers, taking up residence in half a dozen Kashmir residential colonies referred to as transit camps.
But Kashmiri Hindu organizations and local residents say there has been a renewed wave of targeted killings in the past two years, an apparent retaliation for Mr. Modi’s decision to revoke the region’s semiautonomous status. Mr. Modi also tried to reduce the requirements for Hindus to take up local jobs and buy property, which the militants and others cite as an effort to reshape the region’s demographics.
About 200 families who lived outside the camps, or who managed to get out of them, have left the valley in the past three days, local Hindu leaders say.
“We used to get all the support from the locals. But all of a sudden, from the last two and a half years, the scenario has fully changed,” said Ankaj Tickoo, a 31-year-old engineer with the power department in the Srinagar district.
“What happened to my parents in the 1990s,” he added, “the same is happening to us now.”
Sandeep Raina, 38, who works in the Anantnag district for the same agency, said he had received phone calls from the official in charge of four police stations discouraging him from doing site visits in their areas.
“We are not going to the office since the killing of Rahul Bhatt — that was 21 days ago, and since then more killings have taken place,” he said, referring to a civil servant who was shot inside his office. “I am worried about the safety of my family. I am not able to send my child to school.”
The authorities were scrambling for a solution and increasing security around the areas where Kashmiri Hindus live. Amit Shah, India’s home minister, held discussions with senior security officials on Thursday, and was expected to meet with Kashmir’s civilian and military leaders on Friday to review the situation.
In a letter to the top judge in the region on Wednesday, the Kashmiri Pandit Sangarsh Simiti, an organization for Hindus in the region, accused the government of “playing with the lives of the religious minorities in Kashmir Valley” and asked the region’s high court to intervene. It also detailed how the authorities were preventing Kashmiri Hindus from relocating to more secure areas.
The organization said that there had been more than a dozen targeted attacks, some fatal, recorded against Hindus since 2020. The Indian news media said a total of 18 Hindus had been killed since the 2019 change in the region’s status. Many Muslims seen as supporting the government have also been killed.
“The government blocked the roads, used electric currents to barricade the walls of the transit camps, the main doors of the transit camps are closed from outside with locks,” the organization said in its letter to the court.
Videos posted by Hindu residents from the Mattan camp, in the Anantnag district, showed a tense situation during a protest where local officials urged residents to stay. The officials said that they would increase security measures and that residents could work closer to home.
The Kashmiri Hindus told the local officials that it was too late for such measures. Some of them chanted, “What do we want? A right to live!” and “The only solution — relocation! Relocation!”
Ranjan Jotshi, 48, a protest leader who works at the local department of social welfare, said that he had been part of a delegation that visited the region’s governor for a meeting, and that the police chief had told attendees it would take three years to rid the region of the remaining militants.
Hours after the meeting with the local officials in the Mattan camp, as panic grew over the killing of the bank manager, security forces barricaded the camp’s exit with vehicles to stop families from leaving.
“Don’t force Kashmiri Pandits to pelt you with stone,” Mr. Jotshi is seen in a video telling the police, referring to an act that local Kashmiri Muslim youths sometimes resort to against the region’s heavy security forces.
“We want to leave, at any cost,” Mr. Jotshi says. “We do not want to die here.”
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France24 - Monde
À l'ONU, la Turquie adopte dorénavant son nom turc "Türkiye"
Publié le : 03/06/2022 - 04:45
FRANCE 24
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Ankara a demandé mercredi aux Nations unies à ne plus être appelée "Turquie" en français et surtout "Turkey" en anglais, qui signifie aussi "dinde", et qui pouvait donc revêtir une connotation négative. Jeudi, l'ONU a confirmé ce changement avec effet immédiat.
Aux Nations unies, la Turquie se fait dorénavant officiellement appeler dans toutes les langues par son nom turc "Türkiye" et non plus "Turkey" trop connoté en anglais, une volonté du président Recep Tayyip Erdogan, a annoncé l'ONU jeudi 2 juin.
"Le changement est immédiat", a indiqué à l'AFP Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. Le diplomate a précisé que c'est un courrier officiel d'Ankara, reçu au siège des Nations unies à New York mercredi 1er juin, qui a aussitôt officialisé le changement de nom de la Turquie.
Mardi, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, s'était affiché sur son compte Twitter, signant cette lettre adressée au secrétaire général de l'ONU et réclamant que "le nom de notre pays à l'ONU, en langues étrangères, soit enregistré comme 'Türkiye'".
Ankara demande ainsi à ne plus être appelée "Turquie" en français et surtout "Turkey" en anglais, qui signifie aussi "dinde", et qui pouvait donc revêtir une connotation négative.
"Sauvegarde du respect international"
Le chef de la diplomatie turque a fait référence dans son tweet à la volonté du président Erdogan, depuis fin 2021, d'"augmenter la valeur de la marque de notre pays". De fait, en matière économique, Ankara souhaite depuis quelques années imposer à l'international la marque "made in Türkiye" aux dépens de "made in Turkey".
"Certains peuvent trouver ce changement de nom idiot, mais cela place Erdogan dans le rôle du protecteur et de la sauvegarde du respect international à l'égard du pays", analyse Mustafa Aksakal, professeur d'histoire à l'université Georgetown de Washington, cité jeudi par le New York Times.
Avec AFP
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En Turquie, des femmes manifestent avant l'ouverture du procès d'une ONG féministe
DÉPENDANCE ÉNERGÉTIQUE
Turquie : les sanctions contre la Russie freinent les ambitions nucléaires d'Erdogan
Turquie : le philanthrope Osman Kavala, bête noire d'Erdogan, condamné à la perpétuité
France24 - Monde
La Pologne n'obtiendra l'argent du plan de relance de l'UE que si elle réforme sa justice
Publié le : 02/06/2022 - 21:51
FRANCE 24
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La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a posé ses conditions à la Pologne pour que le pays puisse prétendre aux 30 milliards d'euros du plan de relance post-Covid bloqués à Bruxelles depuis plus d'un an.
Pas de réforme, pas d'argent. La Pologne ne recevra les fonds du plan de relance économique post-Covid de l'Union européenne, soit plus de 30 milliards d'euros bloqués depuis plus d'un an à cause des manquements reprochés à Varsovie en matière d'indépendance de la justice, que si elle procède à des réformes, a affirmé jeudi 2 juin la présidente de la Commission européenne.
L'approbation du plan mercredi par l'UE était "importante", mais il ne s'agissait que d'une "première étape, car l'argent sera versé lorsque les réformes (...) seront en place", a déclaré Ursula von der Leyen lors d'une visite à Varsovie. "L'approbation de ce plan est liée à des engagements clairs de la Pologne en matière d'indépendance du pouvoir judiciaire", a-t-elle souligné.
La présidente de la Commission a admis qu'"une nouvelle loi en cours d'examen au parlement polonais démantèlerait certains aspects du mécanisme disciplinaire, bien que l'opposition estime qu'elle ne va pas assez loin".
"Nous ne sommes pas au bout du chemin"
"Nous ne sommes pas au bout du chemin en ce qui concerne l'État de droit en Pologne", a déclaré Ursula von der Leyen.
La cheffe de l'exécutif européen avait posé trois conditions pour le plan polonais : l'actuelle chambre disciplinaire sera "supprimée et remplacée" par un tribunal indépendant, le régime disciplinaire "doit être réformé" et les infractions disciplinaires controversées "doivent être supprimées".
Par ailleurs, tous les juges affectés par les décisions de la chambre disciplinaire auront le droit de faire examiner leur cas par la nouvelle chambre, a-t-elle précisé.
"Un premier paiement ne sera possible que lorsque la nouvelle loi sera en vigueur et qu'elle remplit toutes les conditions de notre contrat", a-t-elle expliqué.
La validation du plan, d'un montant de 35,4 milliards d'euros pour la Pologne, mercredi, a suscité des grincements de dents jusqu'au sein de l'exécutif européen et donné lieu à un vote, fait peu fréquent, au sein de la Commission.
La Pologne commence à se plier aux exigences de l'UE
Bruxelles était sous pression pour donner son aval, face aux besoins de la Pologne qui accueille le plus grand nombre de réfugiés ukrainiens dans l'UE (environ 3,5 millions) et sert de centre logistique pour les armes envoyées en Ukraine par les pays de l'UE et les États-Unis.
L'Union espère aussi lever le veto de Varsovie à la transposition en droit européen de l'impôt minimum de 15 % sur les bénéfices des multinationales, une priorité de la présidence française du Conseil de l'UE.
Les exigences de Bruxelles ont récemment conduit à des annonces côté polonais. La suspension du premier des six juges poursuivis pour leurs critiques des réformes judiciaires a été levée.
La chambre basse du parlement polonais a aussi voté la semaine dernière la suppression de la chambre et du système disciplinaire.
Mais l'opposition au parti nationaliste populiste au pouvoir (PiS) et les associations de juges estiment que le projet de loi ne répond pas aux exigences de Bruxelles. Le Sénat, contrôlé par l'opposition centriste, a apporté mercredi des modifications à cette loi, votant notamment l'annulation de toutes les décisions prises par la chambre disciplinaire controversée et la réintégration des juges suspendus. Le texte amendé va désormais retourner à la chambre basse.
Le plan de relance polonais prévoit au total 49 grandes réformes et 53 investissements majeurs. Près de 43 % du plan sont alloués à des objectifs liés au climat, alors que 21 % aux objectifs liés à la numérisation.
Avec AFP
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DROITS DES FEMMES
En Pologne, "les femmes paient le prix fort de la crise de l'État de droit"
Ici l'Europe
Union européenne : à l'est, tout est pardonné ?
Focus
Bras de fer entre la Pologne et l'UE : la réforme judiciaire polonaise au coeur de la dispute
France24 - Monde
En images : coup d'envoi, en grande pompe, du jubilé de la reine Elizabeth II
Publié le : 02/06/2022 - 15:05Modifié le : 03/06/2022 - 10:14
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Drapeaux, guirlandes aux couleurs de l'Union Jack, portraits grandeur nature... La foule n'a lésiné sur aucun détail aux abords du palais de Buckingham pour célébrer le jubilé de platine de sa reine. À 96 ans, Elizabeth, montée sur le trône alors qu'elle n'avait que 25 ans, détient le record de longévité d'un souverain britannique. Sa popularité dépasse aujourd'hui largement les frontières du Royaume-Uni et du Commonwealth.
France24 - Monde
Au Royaume-Uni, la reine Elizabeth II acclamée pour le début de son jubilé de platine
Publié le : 02/06/2022 - 10:29Modifié le : 02/06/2022 - 22:02
FRANCE 24
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C'est depuis le balcon du palais de Buckingham que la reine Elizabeth II a lancé, jeudi, les festivités de ses 70 ans à la tête du Royaume-Uni. La souveraine de 96 ans manquera toutefois le service religieux prévu vendredi en raison d'"un inconfort", ravivant les inquiétudes autour de sa santé.
Devenue rare en public en raison de sa santé déclinante, Elizabeth II a été acclamée jeudi 2 juin par des dizaines de milliers de personnes au balcon du palais de Buckingham, au premier jour des célébrations de ses 70 ans de règne, une longévité sans précédent pour la monarchie britannique.
C'était le point d'orgue très attendu des quatre jours de festivités du jubilé de platine de l'ultrapopulaire souveraine de 96 ans, symbole de stabilité malgré les bouleversements traversés par le pays, appréciée pour son dévouement inlassable, sa neutralité irréprochable et son humour pince-sans-rire.
La reine, montée sur le trône à 25 ans le 6 février 1952 à la mort de son père George VI, est sortie sur le balcon le plus célèbre du monde, vêtue d'un ensemble bleu tourterelle, s'appuyant immobile sur une canne. Elle était accompagnée du duc de Kent, un cousin colonel des Scots Guards – un des régiments d'élite de la garde royale britannique – qui a salué les participants du défilé militaire annuel du "Salut aux couleurs".
Elle est revenue au balcon un peu plus tard, pour un survol aérien de la Royal Air Force, cette fois accompagnée par les membres de la famille royale qui ont des fonctions officielles et leurs enfants. Le prince Harry et son épouse Meghan étaient donc absents – ils ont assisté à la parade discrètement depuis un autre bâtiment, pour leur premier retour ensemble au Royaume-Uni depuis leur fracassant départ en Californie en 2020. Manquait aussi le prince Andrew, qui a payé des millions de dollars pour mettre fin à une plainte pour agressions sexuelles.
"La reine a beaucoup apprécié la parade pour son anniversaire aujourd'hui (jeudi) et le défilé aérien mais elle a ressenti un certain inconfort", a indiqué le palais de Buckingham.
"En prenant en considération le trajet et l'activité requise pour le service d'action de grâce à la cathédrale Saint-Paul, Sa Majesté a conclu à contrecœur qu'elle ne participerait pas", a-t-il ajouté.
Cette annonce vient relancer les inquiétudes sur l'état de santé déclinant de l'ultrapopulaire souveraine de 96 ans, qui a du mal à marcher et dont les apparitions officielles sont devenues de plus en plus rares depuis une nuit à l'hôpital en octobre.
"Cela n'arrive qu'une fois dans une vie"
Pour ce jour déclaré férié au Royaume-Uni, une foule dense, colorée de drapeaux et portraits de la reine, s'est massée le long du Mall, avenue menant au palais.
"C'est une journée unique, cela ne se reproduira pas tant que je serai vivant : 70 ans sur le trône", déclare Peter, interrogé par l'AFP dans le public.
"Cela n'arrive qu'une fois dans une vie", renchérit Mark Cornell, venu spécialement du nord de l'Angleterre, qui assure pourtant n'être pas un fan inconditionnel de la monarchie : "ils doivent se réinventer pour les nouvelles générations".
>> À lire : Royaume-Uni : pour le jubilé de la reine, des millions d'euros dépensés en souvenirs royaux
À cheval, les héritiers d'Elizabeth II, les princes Charles et William, ont défilé dans la fameuse tenue rouge avec long bonnet en poil d'ours pour la traditionnelle parade annuelle, réunissant plus de 1 200 soldats et des centaines de musiciens. Leurs épouses respectives, Camilla et Kate, sont arrivées en carrosse avec les trois enfants de cette dernière, George, Charlotte et Louis.
Jamais aucun souverain britannique n'a régné aussi longtemps qu'Elizabeth. Il est peu probable qu'un autre atteigne une telle longévité : Charles, le prince héritier a 73 ans, son fils William bientôt 40 ans.
Pour les Britanniques, ce jubilé apporte un répit et un moment de communion après plusieurs années de déchirements autour du Brexit et de stricts confinements dus au Covid-19, suivis désormais par une flambée des prix.
Fanions, drapeaux et portraits géants ont été accrochés dans les rues de tout le Royaume-Uni. Après la parade de jeudi, la reine doit allumer dans la soirée à distance, depuis le château de Windsor, une sculpture en forme d'arbre de 21 mètres de haut située devant le palais de Buckingham. Puis une messe est prévue vendredi, un concert géant samedi et surtout des dizaines de milliers de rassemblements populaires, dont des pique-niques géants dimanche.
La monarchie critiquée dans les anciennes colonies
"J'espère que les prochains jours seront l'occasion de réfléchir à tout ce qui a été accompli au cours des 70 années, tout en regardant l'avenir avec confiance et enthousiasme", a déclaré dans un message écrit la souveraine, cheffe d'État de 15 royaumes, du Royaume-Uni au Canada en passant par la Nouvelle-Zélande.
Les félicitations ont afflué du monde entier, le président français Emmanuel Macron saluant son "dévouement" à "l'amitié indéfectible" franco-britannique.
Madame, Your Majesty, pic.twitter.com/NIKB7wNTBy
June 2, 2022Même le parti républicain irlandais Sinn Fein a souligné son rôle dans le processus de paix en Irlande du Nord, une démarche longtemps inimaginable de la part de l'ex-vitrine politique de l'IRA.
Confirmées seulement mercredi soir par le palais, les apparitions d'Elizabeth II, devenue rares, sont très attendues. Car sa santé inquiète : depuis une nuit à l'hôpital en octobre, elle a annulé quasiment toutes ses apparitions officielles.
Affaiblie depuis la mort de son époux Philip l'an dernier, elle a du mal à marcher. Elle ne montre cependant aucune volonté d'abdiquer et a fait plusieurs apparitions surprise récemment, souriante et détendue.
Dans cette ambiance de fin de règne, la monarchie se trouve confrontée à des critiques croissantes, notamment dans les anciennes colonies, concernant le passé esclavagiste de l'empire britannique.
Au Royaume-Uni, la reine reste très aimée de ses sujets avec 75 % d'opinions favorables selon l'institut YouGov, mais son héritier Charles est bien moins apprécié (50 %). Seuls 39 % des Britanniques pensent que l'institution existera encore dans 100 ans.
Avec AFP
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MARKETING ROYAL
Royaume-Uni : pour le jubilé de la reine, des millions d'euros dépensés en souvenirs royaux
La reine Elizabeth II, doyenne des monarques, célèbre ses 96 ans
DEMAIN A LA UNE
Jubilé de platine d'Elizabeth II : un record historique pour le Royaume-Uni
L'Humanité
Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache
Il était une foisC’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.
Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.
Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenirCette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.
Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar
Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.
Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.
Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »
Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »
Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar
Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.
1947, un massacre colonial français à MadagascarLe 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.
Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».
C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.
Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP
Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.
Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.
Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.
Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.
Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.
En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.
madagascarIl était une foisindépendance1972 France24 - Monde
L'Occident doit se préparer à une "guerre d'usure" en Ukraine, selon le chef de l'Otan
Publié le : 02/06/2022 - 06:40Modifié le : 02/06/2022 - 19:36
FRANCE 24
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Le président ukrainien a déclaré, jeudi, que les forces russes contrôlaient actuellement environ 20 % du territoire ukrainien au moment où la Russie resserre son emprise sur la ville stratégique de Severodonetsk, dans le Donbass. Selon le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, les pays occidentaux doivent se préparer "à une guerre d'usure" sur le "long terme" en Ukraine. Voici le fil du 2 juin.
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19 h 25 : rencontre avec Anna, évacuée de l'usine Azovstal de Marioupol
Anna, une professeure de Français, a passé 65 jours dans l'usine métallurgique pilonnée par les forces russes tandis que son mari combattait au sein du bataillon d'Azovstal. Elle vit aujourd'hui dans l'espoir de voir son époux bientôt libéré lors d'un échange de prisonniers. Le correspondant de France 24, Gulliver Cragg, l'a rencontrée.
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19 h 04 : l'Occident doit se préparer à une "guerre d'usure" sur le "long terme" en Ukraine
Les pays occidentaux doivent se préparer "à une guerre d'usure" sur le "long terme" en Ukraine, a prévenu le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, à Washington, après sa rencontre avec le président américain, Joe Biden.
"Nous devons être préparés sur le long terme. Parce que ce que nous voyons est que cette guerre est désormais devenue une guerre d'usure", a affirmé Jens Stoltenberg à des journalistes.
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18 h 43 : les États-Unis aideront l'Ukraine à surmonter l'invasion russe, promet l'ambassadrice américaine
La nouvelle ambassadrice américaine à Kiev, Bridget Brink, a promis que les États-Unis aideraient l'Ukraine à "résister à l'agression russe", s'exprimant pour la première fois de la capitale ukrainienne après la réouverture de l'ambassade mi-mai.
Elle s'exprimait après avoir été reçue par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, à qui elle a remis ses lettres de créance en tant qu'ambassadrice.
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18 h 07 : des combattants étrangers pro-Kiev vont être déployés pour aider l'armée dans le Donbass
Selon Jonathan Walsh, envoyé spécial de France 24 en Ukraine, de nombreux combattants étrangers seraient prêts à être déployés auprès des soldats ukrainiens pour aider à la défense du Donbass.
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16 h 35 : Washington sanctionne un financier de Vladimir Poutine et un courtier en superyachts pour oligarques
Les États-Unis ont annoncé une nouvelle série de sanctions pour pousser Vladimir Poutine à renoncer à la guerre en Ukraine, visant notamment son proche ami et "financier" Sergueï Pavlovitch Roldouguine et une société de courtage en superyachts pour oligarques russes.
Le Trésor, le département d'État et le ministère du commerce américains visent toute une série de nouveaux oligarques ou membres de "l'élite" de Moscou, dont la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova. Plusieurs yachts régulièrement utilisés, selon Washington, par le président russe, sont également inscrits sur la liste noire américaine.
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16 h 09 : l'UE approuve officiellement le sixième paquet de sanctions contre Moscou, le patriarche Kirill épargné
Les représentants des 27 de l'UE ont officiellement approuvé le sixième paquet de sanctions contre Moscou qui inclue un embargo pétrolier avec des exemptions. Ils ont en revanche renoncé à inscrire sur la liste noire le chef de l'Église orthodoxe russe, a-t-on appris de sources diplomatiques.
La Commission européenne avait proposé d'inscrire sur la liste des personnes sanctionnées par un gel des avoirs et une interdiction d'entrée dans l'UE le patriarche Kirill, mais la Hongrie s'y est opposée. Budapest avait également bloqué un embargo total sur le pétrole russe.
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15 h 55 : l'Ukraine accuse la Russie de voler du blé pour l'envoyer en Syrie
La Russie a livré à son allié syrien quelque 100 000 tonnes de blé ukrainien depuis l'invasion du pays le 24 février, selon l'ambassade d'Ukraine au Liban, qui qualifie ces expéditions de "vol" et d'"activité criminelle".
Dans une déclaration à Reuters, l'ambassade signale notamment l'arrivée d'un navire battant pavillon russe, le Matros Pozynich, fin mai à Lattaquié, le principal port syrien, avec une cargaison de blé.
Le ministère ukrainien de l'Agriculture a dénoncé le mois dernier dans un communiqué le vol de 500 000 tonnes de blé dans les régions occupées par la Russie pour les envoyer soit en Russie, soit en Crimée.
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14 h 45 : Moscou qualifie d'"autodestructrice" la réduction des importations de pétrole russe par l'UE
La Russie a averti que la décision de l'Union européenne de réduire les importations de pétrole russe déstabiliserait probablement les marchés mondiaux de l'énergie, la qualifiant de mesure "autodestructrice" qui pourrait se retourner contre l'Union.
Les dirigeants de l'UE ont accepté, lundi, de réduire de 90 % les importations de pétrole en provenance de Russie d'ici la fin de l'année, les sanctions les plus sévères prises par le bloc depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, que Moscou qualifie d'"opération militaire spéciale".
>> Embargo de l’UE sur le pétrole russe : "Moscou va accélérer son virage vers l’Asie"
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13 h 25 : les forces russes contrôlent "environ 20 %" du territoire ukrainien, selon Volodymyr Zelensky
Le président ukrainien a déclaré que les troupes russes contrôlent "environ 20 %" de l'Ukraine actuellement, soit près de 125 000 km². Cela comprend la Crimée – annexée par la Russie – et le territoire dans l'Est tenu par les séparatistes soutenus par Moscou depuis 2014.
"Aujourd'hui, environ 20 % de notre territoire est sous contrôle des occupants, c'est beaucoup plus que le territoire de tous les pays du Benelux", a indiqué Volodymyr Zelensky, dans un message dont la présidence ukrainienne a envoyé aux journalistes la version originale. Par comparaison, les forces russes contrôlaient déjà, avant l'invasion de l'Ukraine le 24 février, "plus de 43 000 km²", a-t-il ajouté.
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9 h 01 : "Les Russes tiennent quasiment la totalité de Severodonetsk"
L'offensive russe se poursuit dans l'est de l'Ukraine, et notamment à Severodonetsk où "les Russes tiennent quasiment la totalité" de la ville, explique notre envoyé spécial Jonathan Walsh. Ce dernier rappelle aussi "à quel point Severodonetsk est stratégique pour la suite de la bataille dans le Donbass".
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8 h 13 : le président de l'Union africaine va s'entretenir avec Vladimir Poutine en Russie
Le président sénégalais Macky Sall, président en exercice de l'Union africaine, se rend jeudi en Russie pour s'entretenir vendredi avec son homologue russe Vladimir Poutine à Sotchi, ont indiqué ses services dans un communiqué.
Cette visite "s'inscrit dans le cadre des efforts que mène la présidence en exercice de l'Union pour contribuer à l'accalmie dans la guerre en Ukraine, et à la libération des stocks de céréales et de fertilisants dont le blocage affecte particulièrement les pays africains", ont-ils précisé.
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6 h 30 : la guerre entre dans son 99e jour
Après l'échec de leur offensive-éclair pour faire tomber le régime de Kiev, les forces russes se concentrent sur la conquête de la région du Donbass, où se joue désormais une guerre d'usure après bientôt trois mois de conflit.
"La situation la plus difficile est dans la région de Louhansk, où l’ennemi essaie de déloger nos troupes de leurs positions", selon le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, Valeri Zaloujny, cité dans un communiqué de l’armée publié dans la nuit de mercredi à jeudi. "L’ennemi a un avantage opérationnel en termes d’artillerie", a-t-il concédé lors d’une conversation téléphonique mercredi avec le chef d’état-major français des armées, le général Thierry Burkhard, selon Kiev.
"Cela soulève la question de la transition la plus rapide possible de nos unités vers des armes du type de celles de l’Otan. Cela sauverait des vies", a plaidé le général ukrainien, qui attend des livraisons de systèmes de lance-missiles plus puissants promis par le président américain Joe Biden, à même de changer le rapport de force militaire sur le terrain.
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L'UE s'accorde sur un embargo progressif concernant le pétrole russe
Reportage
Quand les russophones d’Ukraine se détournent du russe, "la langue de l’ennemi"
Info ou intox
Des figurants dans les déplacements de Vladimir Poutine ?
Valeurs Actuelles
Prisons : un nouveau rapport demande de desserrer “l‘étau de la surpopulation” carcérale pour limiter les récidives
« Quel retour à la vie normale peut-on attendre de personnes qui ont été entassées à trois dans 4,40 m2 d’espace vital ? » Et ce, durant « des mois, et souvent 22 heures sur 24, au milieu de rats, cafards et punaises de lit ». C’est ce que se demande Dominique Simonnot, contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), rapporte Le Point. Cette CGLPL est en charge de la défense des droits fondamentaux des personnes incarcérées en prisons, dans les centres de rétention administrative, les centres éducatifs fermés, placées en garde à vue, ou admises en hôpital psychiatrique. Ce jeudi 2 juin, elle a sorti un rapport annuel où elle réclame une solution pour régler le problème de la surpopulation carcérale. Le rapport appelle ainsi à desserrer « l’étau de la surpopulation » en prison. Le but : que les prisons arrêtent de « fabriquer de la récidive », dit-elle, comme le relate Le Point. En France, les prisons sont en effet occupées à 117 %, voire 138,9 % dans les établissements pénitentiaires où les individus attendent leur jugement.
Des conditions de vie dégradées
En raison du trop grand nombre de prisonniers, le niveau de vie serait largement impacté : 1 850 seraient forcés de dormir sur des matelas au sol. Les détenus passeraient, selon l’auteur du rapport, 22 heures sur 24 dans leur cellule lorsqu’ils peuvent bénéficier d’une promenade quotidienne. Le rapport écrit en clair, comme le rapporte Le Point : « La surpopulation vicie absolument tout : les relations entre détenus, celles entre surveillants et détenus. L’accès aux soins, au travail, à la formation et même aux douches ou aux promenades est empêché. Faute de temps, faute de médecins, de surveillants, de professeurs. » En 2020, la population carcérale était repassée sous la barre des 100 %, en lien avec la crise sanitaire. Avant que le niveau n’augmente à nouveau…
L'Humanité
Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur
Il était une foisCent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.
Edgard GarciaIl aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.
En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images
Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.
Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre Janine Darcey, qui devient son épouse.
Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».
En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites.
Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.
En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images
Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.
Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.
Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.
Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.
Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.
Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.
En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho
Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.
Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : « l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…
La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.
Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.
Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.
Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.
Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité.
Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.
Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.
Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.
(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.
DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE
Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.
chanson françaiseserge reggiani France24 - World
‘How much more carnage?’: In primetime address, Biden presses Congress to act on guns
Issued on: 03/06/2022 - 02:51
FRANCE 24
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“Enough, enough,” President Joe Biden exclaimed over and over Thursday night, as he delivered an impassioned address to the nation imploring Congress to take action against gun violence after mass shootings he said had turned schools and other everyday places into “killing fields.”
If legislators fail to act, he warned, voters should use their “outrage” to turn it into a central issue in November’s midterm elections.
Speaking at the White House, Biden acknowledged the stiff political headwinds as he sought to drive up pressure on Congress to pass stricter gun limits after such efforts failed following past attacks.
He repeated calls to restore a ban on the sale of assault-style weapons and high-capacity magazines — and said if Congress won’t embrace all of his proposals, it must at least find compromises like keeping firearms from those with mental health issues or raising the age to buy assault-style weapons from 18 to 21.
“How much more carnage are we willing to accept,” Biden said after last week’s shootings by an 18-year-old gunman, who killed 19 students and two teachers at an elementary school in Uvalde, Texas, and another attack on Wednesday in Tulsa, Oklahoma, where a gunman shot and killed four people and himself at a medical office.
And those came after the May 14 assault in Buffalo, New York, where a white 18-year-old wearing military gear and livestreaming with a helmet camera opened fire with a rifle at a supermarket in a predominantly Black neighbourhood, killing 10 people and wounding three others in what authorities described as “racially motivated violent extremism”.
Rare primetime speech
“This time we have to take the time to do something,” Biden said, calling out the Senate, where 10 Republican votes would be needed to pass legislation.
“I know how hard it is, but I’ll never give up, and if Congress fails, I believe this time a majority of the American people won’t give up either,” he added. “I believe the majority of you will act to turn your outrage into making this issue central to your vote.”
All major broadcast networks broke away from regular programming to carry Biden’s remarks at 7:30 p.m. EDT, before the start of primetime shows.
Biden has used national speeches in the past to speak about the coronavirus pandemic and the chaotic withdrawal of U.S. forces from Afghanistan. But the president has used such addresses sparingly during his nearly 18 months in office, especially during evening hours.
Shortly after Biden’s speech, a man shot and killed two women in the parking lot of a church in Iowa state and then turned the gun on himself, police said, adding three more dead to the toll of recent shootings.
The Iowa shooting took place outside Cornerstone Church, a fundamentalist Christian church east of the city of Ames, while a church program was on inside, said Nicholas Lennie, chief deputy of the Story County Sheriff's Office.
‘No more excuses’
Earlier Thursday, Vice President Kamala Harris spoke about the Oklahoma shooting, saying, “All of us hold the people of Tulsa in our hearts, but we also reaffirm our commitment to passing commonsense gun safety laws.”
“No more excuses. Thoughts and prayers are important, but not enough,” Harris said. “We need Congress to act.”
Visiting Uvalde on Sunday, Biden mourned privately for three-plus hours with anguished families. Faced with chants of “do something” as he departed a church service, the president pledged: “We will.” In his address, he spoke of being passed a note by a woman in a Uvalde church grieving the loss of her grandchild, calling on people to come together and act.
His Thursday night address coincided with bipartisan talks that are intensifying among a core group of senators discussing modest gun policy changes. Republican Sen. Susan Collins of Maine said the group is “making rapid progress,” and Biden has spoken to Connecticut Sen. Chris Murphy, among those leading their party’s efforts on the issue.
Slim path for reform in the Senate
Democrats are hoping Biden’s remarks encourage the bipartisan Senate talks and build pressure on the Republicans to strike an agreement. White House spokesperson Karine Jean-Pierre said Biden is “encouraged” by congressional negotiations but the president wants to give lawmakers “some space” to keep talking.
The private discussions in the Senate, which is split 50-50 between Democrats and Republicans, are not expected to produce the kinds of sweeping reforms being considered by the Democratic-led House — which has approved expansive background checks legislation and will next turn to an assault weapons ban.
But even a House package debated Thursday — and approved by a committee, 25-19 — that is less sweeping but includes a provision raising the required age for buying semi-automatic firearms to 21, faces slim chances in the Senate.
Instead, the bipartisan senators are likely to come up with a more incremental package that would increase federal funding to support state gun safety efforts — with incentives for bolstering school security and mental health resources. The package may also encourage “red-flag laws” to keep firearms away from those who would do harm.
Any major action is still a long shot. While the Senate approved a modest measure to encourage compliance with background checks after a 2017 church mass shooting in Texas and one in Parkland, Florida, the following year, no major legislation cleared the chamber following the devastating massacre of 20 children at Sandy Hook Elementary School in 2012.
(FRANCE 24 with AP)
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Gunman kills four at Oklahoma hospital complex, police say
Biden grieves with Uvalde as anger mounts over worst US school shooting in decade
UVALDE SHOOTING
Daniel Defense, the US gunmaker notorious for ‘aggressive marketing’ targeting young adults
Valeurs Actuelles
Trafic de drogue : un réseau démantelé à Valence
Huit personnes ont été interpellées à Valence et de la drogue et des armes saisies lors d’un coup de filet contre un réseau de trafic de stupéfiants, a fait savoir la direction départementale de la sécurité publique, vendredi 3 juin. Selon France Bleu, le « coup de filet » a eu lieu lundi 30 mai, après de longs mois d’investigation. La bande visée gérait la revente de cocaïne et d’héroïne dans le bassin valentinois. Elle était organisée autour d’une centrale d’appels. Celle-ci recevait des commandes de drogue par téléphone et la répartissait ensuite entre les revendeurs. Le trafic pouvait générer plus de 85.000 euros par mois, précise France Bleu.
Argent, drogue et armes
Une enquête avait débuté en septembre 2021. Lundi 30 mai, plus d’une centaine de policiers ainsi que des hommes du RAID et une brigade cynophile ont été déployés dans les quartiers de la Chamberlière et de Valensolles. Huit personnes ont été interpellées parmi lesquelles des revendeurs, mais aussi des donneurs d’ordre et des individus chargés du conditionnement des produits stupéfiants.
Les perquisitions ont permis la saisie de 15.000 euros en liquide, plus d’un kilo et demi d’héroïne et plusieurs centaines de grammes de cocaïne. Des armes de poing et des fusils ont également été saisis. Jeudi 2 juin, les suspects ont été mis en examen pour trafic de stupéfiants. Six d’entre eux ont été placés en détention provisoire, les autres ont été laissés libre sous contrôle judiciaire.
Valence : les dernières actualités
France24 - World
Split on drug culture, Mexican ballads flourish in digital age
Issued on: 03/06/2022 - 16:30
Mexico City (AFP) – With songs chronicling the lives of drug traffickers or railing against violence, a new generation of Mexican ballad singers are enjoying success and skirting censorship through digital platforms.
Abraham Vazquez, 22, and Vivir Quintana, 32, are two of the new faces of the "corrido" genre that emerged during the Mexican revolution of 1910-1917 to tell an alternative story to the official narrative.
Vazquez, originally from the northern state of Chihuahua, boasts 1.1 million listeners monthly on Spotify.
His rap-infused "narcocorrido" -- a ballad about drug traffickers -- "El de las dos pistolas" (The one with the two guns) has been played 52.8 million times on the digital music platform.
The video for the song exalts the world of gangsters with wads of dollars, guns, and women in a swimming pool. It has been viewed 27.7 million times on YouTube.
Fed up with her students listening to such songs, Quintana, a teacher from the northern state of Coahuila, turned to "anti-narcocorrido," which emerged five years ago, to denounce gender and criminal violence.
She recently released "El corrido de Milo Vela" (The Ballad of Milo Vela) -- a tribute to journalist Miguel Angel Lopez, murdered in 2011 along with his wife and son in the eastern state of Veracruz.
"It was to replace drug traffickers with those who really defend the country, those who defend the truth... I think we're at a very critical moment," she told AFP, referring to the murders of 11 Mexican reporters this year alone.
Another of Quintana's songs, "Cancion sin Miedo" (Song without Fear), has become a feminist anthem.
Accused of being apologists for organized crime, narcocorrido singers have seen their songs banned in the states of Sinaloa, Baja California and Chihuahua, where punishments range from 36 hours' detention to fines of $20,000.
Even well-known bands have been punished, including norteno acts Los Tigres del Norte, who were fined in Chihuahua in 2012 and 2017, and Los Tucanes, who have been banned in Tijuana since 2008.
'Difficult to control'
The genre has flourished on digital platforms, which facilitate production, access and interaction between artists and audiences, researcher Juan Antonio Fernandez said.
"With the platforms, it's very difficult to control it because unfortunately young people see drug trafficking as an aspirational activity, where they can get easy money," he told AFP.
The genre's popularity is also helped by the rags-to-riches stories the songs tell.
"The imaginary drug trafficker goes from being an individual from a rural background -- growing drugs -- to be a more urbanized drug trafficker, more connected with today's youth," Fernandez said.
In 2019, during the Coachella festival in California, hundreds of boys danced with Los Tucanes wearing shirts with the image of Joaquin "Chapo" Guzman, the notorious drug lord imprisoned in the United States.
In the government's view, the narcocorridos -- three of whose performers have been murdered since 2006 -- promote gang culture and represent a "social risk" that must be tackled, Fernandez said.
But Teodoro Bello, a veteran composer of famous Los Tigres del Norte songs, rejects the label as he considers it stigmatizing.
For him, there is only the corrido genre.
His 1997 song "Jefe de Jefes" (Boss of bosses) performed by Los Tigres del Norte was thought to have been inspired by Miguel Angel Felix Gallardo, a major cartel boss in the 1980s.
But, Bello told AFP, "'the boss of bosses' is the one who is the best in his profession: a doctor, a lawyer or even a journalist."
Despite the flirtation with crime, even President Andres Manuel Lopez Obrador plays songs by Los Tigres del Norte at his daily news conference. He says one reason is to refute comments by Texas Governor Greg Abbott on immigration.
© 2022 AFP
L'Humanité
Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move
Il était une foisEn 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.
Michel MullerPhiladelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».
Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.
1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jourDans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.
VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ansC’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».
Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».
Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».
Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.
Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.
Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.
Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.
C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.
Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.
Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.
Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.
Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.
Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.
Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.
Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».
Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.
En savoir plus
Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.
communautésblack panthersMoveÉtats-Unis Valeurs Actuelles
“Blackface” à Poitiers : un restaurateur accusé de racisme et menacé de mort
Pour le gérant, ce sont « presque deux ans de travail foutus en l’air » à cause d’une mauvaise polémique. Michael Taylor, restaurateur à Poitiers, subit depuis des semaines une campagne de dénigrement de son établissement, mais aussi des accusations de racisme et des menaces, relate Le Parisien, jeudi 2 juin. Ce n’est pourtant pas lui, mais une de ses clientes qui est à l’origine de la polémique. En mai, une femme venue célébrer un enterrement de vie de jeune fille était arrivée le visage peint et portant une tenue créole. Un « blackface » qui a interpellé le restaurateur.
Soutenu par SOS Racisme
Il a notamment demandé à d’autres clients, « des Martiniquais venus visiter le Futuroscope », si cela les dérangeait. Ils ont répondu que non. Mais une passante outrée est intervenue. Une vidéo a été tournée et diffusée sur les réseaux sociaux avec son lot de fausses informations. « Certains ont assuré que c’était un événement organisé par mon restaurant pour amuser le groupe, que j’avais grimé une serveuse », raconte-t-il au Parisien. « Au téléphone, on m’insulte, on me traite de raciste. J’ai reçu une quarantaine de menaces de mort appelant à m’égorger, à me brûler. Ma devanture a été taguée », ajoute-t-il. Des avis négatifs par centaines sur le restaurant ont également été postés sur Internet.
L’association SOS Racisme elle-même a pourtant apporté son soutien au restaurateur qui « n’a rien à se reprocher » et a eu « un comportement exemplaire ». Elle pointe en revanche la responsabilité de la cliente : « Si le but consiste à se moquer d’un accent, d’une couleur de peau ou des origines, c’est constitutif d’un délit raciste ». L’intéressée avait expliqué son déguisement par un « hommage » à sa grand-mère antillaise.
Poitiers : les dernières actualités
France24 - World
Three things on French Open finalist Iga Swiatek
Issued on: 03/06/2022 - 16:28Modified: 03/06/2022 - 16:26
Paris (AFP) – Iga Swiatek has taken the WTA Tour by storm this season, rising to world number one on the back of 34 straight wins and five successive titles and will face Coco Gauff in Saturday's French Open final.
Here, AFP Sport looks at three things about the Polish youngster:
Sporting genes
-- Swiatek has sporting pedigree in her family, as her father Tomasz was a rower who competed at the 1988 Seoul Olympics.
Tomasz was part of the Poland quadruple sculls team, finishing seventh, but wanted his daughter to focus on an individual sport.
Iga followed in her father's footsteps by competing at last year's Tokyo Games, and although she did not win a medal, she enjoyed the experience.
"Living in an Olympic Village was really unforgettable and even though it's totally different than anything I've ever experienced on (the) tennis tour, I wouldn't change it. It was great," she wrote on Instagram.
Her sister Agata also had dreams of becoming a professional tennis player, but suffered from a series of injuries.
Bookworm
-- The world's best player is a keen reader and has been turning the pages during her Roland Garros run.
"It was a hard one to digest because it's about basically the purpose of life," she said of reading "21 Lessons for the 21st Century", a New York Times bestseller by Yuval Noah Harari. "I took a lot in terms of like kind of broadening my horizons."
Swiatek has since started Alexandre Dumas' "The Three Musketeers", but perhaps her focus is now more on her tennis.
"Not (finished it) yet. It's going slowly."
Music lover
-- The 21-year-old listens to classic rock tracks by bands Led Zeppelin, Guns N' Roses, Pearl Jam and AC/DC before matches.
She enjoys "alternative music, jazz, soul and pop" in her spare time and has said the only genre yet to get her attention is rap.
"I use music to kind of have something that's going to get my brain busy and relaxed before the match," said Swiatek. "But also when I want to be more energetic, it really helps me."
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
[Info VA] Paris : un homme dans un état grave après avoir été volé et jeté dans la Seine
Un homme est entre la vie et la mort après avoir été jeté dans la Seine. Les faits se sont produits dans la nuit du jeudi 2 juin au vendredi 3 juin, sous le pont Saint-Michel dans le 4e arrondissement de Paris. D’après une source policière, la victime s’est fait voler son sac par deux individus. Mais elle a choisi de poursuivre les malfaiteurs, qui se sont rendus jusqu’à la Seine, du côté du pont Saint-Michel. Vers 2 h 45 du matin, une bagarre a alors éclaté entre l’homme, victime du vol, et les deux individus. Celui qui était seul se serait cogné la tête contre un plot métallique, avant d’être jeté dans la Seine par les deux autres.
L’homme a été secouru par la brigade fluviale. Il se trouve dans un état grave et a été transporté en urgence à l’hôpital. Son pronostic vital est engagé. Quant aux deux agresseurs, ils ont d’abord pris la fuite, mais ont rapidement été interpellés.
🔴 [Info @Valeurs] Un homme a été jeté par 2 individus dans la Seine, sous le pont St Michel à Paris 4e, vers 2h45. Suite à un vol de sac, la victime a poursuivi les voleurs jusqu’aux berges, ils se sont battus. 1 blessé dans un état grave avec pv engagé, les 2 autres interpellés
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) June 3, 2022
France24 - World
French diplomats strike: Diplomacy requires experts "to protect the interests of our country"
Issued on: 03/06/2022 - 16:15
Members of the French diplomatic corps dropped their traditional reserve on Thursday to go on a rare strike, angered by a planned reform they worry will hurt their careers and France’s standing in the world. Former French Prime Minister and Foreign Minister Dominique de Villepin labeled the pending reform a "historic mistake." Joining FRANCE 24 is Yves Doutriaux, Professor, Councillor of State and former Deputy Spokesperson for the French Foreign Ministry. He also takes issue with Macron's plan to merge career diplomats with a larger body of civil servants. "As a former diplomat, I would say it's not a good reform." He says the jobs are quite specialized and requires a set of high-level skills: "You have to know how to negotiate, to accept to live abroad, to change duties every three years or so from one country to another, and to know the culture where you are working." He says it's a question of striking the right balance. "Perhaps that reform is going too far on mobility and flexibility."
New York Times - World
U.K.’s ‘Brightest and Best’ Visa Leaves Out Africa, India and Latin America
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Under the new program, graduates of top-ranked global colleges can move to Britain for two years, even without a job offer. But critics say the plan nurtures global inequalities.
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By Emma Bubola
LONDON — When Britain started a program this week offering a two-year visa to graduates from some top global universities, Nikhil Mane, an Indian computer science student at New York University, welcomed the news.
“I was happy,” said Mr. Mane, 23, whose university was on the list. “It’s a good way to pursue our dreams.”
More than 5,000 miles away, Adeola Adepoju, 22, a biochemistry student at Olabisi Onabanjo University in Nigeria, also read the announcement with great interest. But he had the opposite reaction.
“I couldn’t believe my eyes,” Mr. Adepoju said. “No university from the third world is ranked.”
Britain’s “High Potential Individual” visa program allows graduates from 37 top-rated world universities in Australia, Canada, China, Europe, Hong Kong, Japan, Singapore and the United States to come to the country for two years even if they do not have a job offer.
A majority of universities on the list are in the United States, including Harvard University, the Massachusetts Institute of Technology and the University of California, San Diego.
The government said the plan would attract the world’s “brightest and best” and benefit the British economy. Critics, however, say the plan nurtures global inequalities and discriminates against most developing countries.
The purpose of the policy is to create “a highly desirable and able pool of mobile talent from which U.K. employers can recruit” and drive economic growth and technological advances, the government said in its announcement. It did not put a cap on the number of applicants who would be accepted, and said that graduates with Ph.D.s would be allowed to stay for three years.
“We want the businesses of tomorrow to be built here today,” Rishi Sunak, the British chancellor of the Exchequer, said in a statement. “Come and join in!”
The program is in line with Britain’s post-Brexit visa policy, which has made entry easier for high-skilled workers and harder for those considered low-skilled ones, as well as asylum seekers. Visa pathways include a skilled worker visa for people who have received a job offer in Britain, a visa for people considered a “leader or potential leader” in certain fields, and a program to allow international students who graduated from British universities to stay for at least two years.
Recent Issues on America’s College Campuses
Mr. Mane, the New York University student, said that after he graduates with a master’s degree, he will be allowed to stay in the United States for three years. After that, his prospects of getting another visa are uncertain.
The opportunity to go to Britain “opens more options,” he said.
The new British visa has been praised in some academic circles in the United States as one to emulate. But many academics, students and politicians in Britain, Africa and India have spoken out against it, saying that the universities that students attend are largely influenced by their social and geographical circumstances, and that the new scheme rewards those who are already more privileged.
“I would not be eligible,” said Deepti Gurdasani, a clinical epidemiologist and a senior lecturer in machine learning at Queen Mary University of London, who went to a university in India that is not on the list. “It is very hurtful to find that you’re devalued and that people within your community are devalued because of arbitrary thresholds.”
Dr. Gurdasani said that as a student, she got one of seven spots to study medicine at Christian Medical College in Vellore, India, for which thousands of students competed. There, she received what she said was rigorous training, seeing patients with very complex illnesses, including infectious diseases, and building expertise that she then brought to Britain.
“We’ve seen the lack of this in the U.K. during the Covid pandemic,” she said, “It’s very, very shocking to see that after that we are seeing the same sort of names, the same universities pop up, which will favor obviously a particular kind of privileged white person.”
Madeleine Sumption, the director of the University of Oxford’s Migration Observatory, which tracks immigration patterns, said the new policy was an innovative idea, but with drawbacks.
“How do you decide who the highly skilled people are?” she asked, adding that the current policy would admit someone who just scraped through Harvard but not the highest achieving students at a top Indian university.
Introducing other criteria for assessing applicants, such as grades, would be fair, she said, but much harder to enforce. “It’s very convenient for the government to just have an institution be on the list or not.”
Britain’s Home Office said the list had been compiled from leading global university ranking lists, and that new international institutions could move up the ranks and later join the list.
However, university rankings are widely criticized in many quarters, with critics saying they often fail to grasp the quality of teaching and often overemphasize research over instruction.
Phil Baty, who is responsible for developing the methodology of the Times Higher Education World University Rankings, which is among those the British government used, said in a post on LinkedIn that “this isn’t what we had in mind when creating the rankings.”
Zubaida Haque, the executive director of Equality Trust, a British charity, said that in offering the new visa, the British government failed to grasp that race, class and financial barriers prevented many deserving students from reaching top universities.
A 2017 study of Ivy League colleges, as well as institutions like the University of Chicago, Stanford, MIT and Duke, most of which are on the British visa list, showed that more students came from families in the top 1 percent of income distribution in the United States than the bottom half.
“This scheme shows that the government does not understand the systemic racial and class inequality in this country and they clearly do not understand it anywhere else,” Ms. Haque said. “It’s an elitist visa scheme.”
She added that the program gave an unfair advantage to those who needed it the least. “There is likely to be a good pipeline for these graduates anyway,” she said.
Christopher Trisos, a senior researcher at the African Climate and Development Initiative at the University of Cape Town, said that the program was also detrimental to Britain itself.
“If U.K. businesses and governments want to play a role in addressing the biggest challenges of this century — energy access, fighting climate change and pandemics — they need to be including skills and knowledge from developing countries,” he said.
Mr. Adepoju, the student from Nigeria, said he hoped to become a researcher in molecular oncology.
“I might not get a degree in the 50 top universities but I have high potential and I want to achieve great things,” he said. But, he added, “It’s their loss, not mine.”
Elian Peltier contributed reporting from Dakar, Senegal.
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Valeurs Actuelles
Yvelines : des terrains de sport saccagés par des gens du voyage
Une occupation illégale. C’est ce à quoi sont confrontés les habitants de Châteaufort (Yvelines) depuis plusieurs jours. En effet, une trentaine de caravanes et une quarantaine de véhicules de gens du voyage ont pris possession du terrain de football de la petite municipalité de 1 300 habitants, rapporte Le Parisien, jeudi 2 juin. Afin d’accéder à la pelouse, ces gens du voyage, venant d’une commune voisine, ont même dû découper les grillages des terrains de tennis, avant de rouler dessus et de dégrader considérablement les équipements. La mairie, qui avait déjà connu de tels actes en 2020, venait pourtant de refaire ces infrastructures.
600 places manquantes dans le département
Après le passage d’un huissier pour constater l’occupation illégale des équipements municipaux, le maire sans étiquette de la commune, Patrice Berquet, a décidé de porter plainte, selon des informations de 78 Actu. Ces problèmes sont par ailleurs récurrents dans la région. Il y a quelques jours encore, une centaine de caravanes avaient occupé clandestinement les terrains voisins de la maison de la Légion d’honneur à Saint-Germain-en-Laye.
Pour rappel, depuis 2000, la loi contraint les villes et intercommunalités à construire des aires d’accueil classiques pour les gens du voyage. Celles-ci doivent comporter une vingtaine de places et être réparties dans les différentes communes. Mais dans les Yvelines, selon le quotidien francilien, ce sont quelque 600 places qui manquent.
Yvelines : les dernières actualités
France24 - Monde
Au Sénégal, le plus grand navire-hôpital civil du monde fait ses débuts à Dakar
Publié le : 02/06/2022 - 17:53
Samia METHENI
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Le Global Mercy, plus grand navire-hôpital civil du monde, a fait ses débuts lundi en Afrique, dans le port de Dakar, où il doit rester quatre semaines pour former des professionnels de santé.
New York Times - World
From the Bones of Victims, a Doctor Unearths a Drug War’s True Toll
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The Saturday Profile
Raquel Fortun, one of only two forensic pathologists in the Philippines, is using her skills to show how other doctors falsely claimed some victims of the country’s drug war had died natural deaths.
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By Sui-Lee Wee
QUEZON CITY, Philippines — Standing in a university classroom surrounded by six skeletons lying on wooden tables, Raquel Fortun held up the broken skull of a man who was slain during President Rodrigo Duterte’s drug war.
She poked a finger through a hole in it.
“This looks like an entry,” said Dr. Fortun, who is one of only two forensic pathologists in the Philippines. “So an apparent gunshot wound to the head for this one.”
Since July 2021, Dr. Fortun, 60, has been quietly examining these bones at the behest of a Catholic priest, the Rev. Flaviano Villanueva, and the families of the victims.
What Dr. Fortun discovered made headlines in the country.
Out of 46 remains that she had examined, there were seven cases in which the death certificates had stated that the cause of death was natural, though her investigations showed them clearly to be homicides. The findings, disclosed at a news conference in April, raised questions about whether medical authorities were complicit in a cover-up.
Dr. Fortun’s discovery also suggests that the true extent of the drug war could be far bigger than what the government has disclosed. Rights activists have long argued that the number of people killed — up to an estimated 30,000 since 2016 — is far higher than the official figure. The Philippine National Police puts the number at over 6,200.
Before Dr. Fortun, there had been no independent inquiry into the drug war, including its many casualties.
In response to Dr. Fortun’s findings, the Philippine National Police said it would conduct its own investigation into falsified death certificates, though any conviction is unlikely. Since the drug war began, only three police officers have been imprisoned — for the murder of a 17-year-old boy.
In a country where the justice system is weak, where extrajudicial killings are common, and where forensic pathology is almost nonexistent, Dr. Fortun has a kind of celebrity status. Family members of homicide victims either ring her up at the University of Philippines College of Medicine, where she chairs the pathology department, or track her down on social media.
She is skeptical of the police narrative that many suspects in the drug war were killed because they tried to fight back. She has been critical about the lack of a proper death investigation system in the Philippines that allows the police to handle the evidence, the witnesses and the bodies of victims killed in police shootouts.
“That’s how you get away with murder. Easily,” she said in an interview in her office. “And here I am in my ivory tower, saying: ‘No though, you’re wrong. You’ve missed this, you’ve missed that.’ How do you think they feel about me?”
“They hate me,” she said, chuckling.
Dr. Fortun grew up in Quezon City in a family of lawyers and doctors. As a child, she loved disassembling items, wanting to find out what was wrong with a broken doorknob or car part. She said she gravitated toward pathology, seeing it as “the backbone of medicine.”
Dr. Fortun graduated from medical school in the Philippines in 1987 and started her residency training in anatomic and clinical pathology in 1989 at the University of Philippines’ College of Medicine.
But it was a one-year training course in the King County Medical Examiner’s Office in Seattle in 1994 that led her to focus on forensic pathology. Dr. Fortun left her 4-year-old daughter, Lisa, behind with her in-laws. “That was the most difficult thing ever,” she said.
In a telephone interview, Dr. Richard Harruff, the chief medical examiner at King County and Dr. Fortun’s former boss, said he enjoyed being her mentor because “she wasn’t afraid of anything.”
“She was just as good as any pathologist that I’ve ever trained over the years,” he said. “She just basically absorbed everything, and decomposed bodies and skeletal remains were not a factor at all. She just did the work.”
Over the years, Dr. Harruff said he “always wondered how she managed not to get killed or assassinated.”
It’s a question Dr. Fortun has given a lot of thought to herself.
“Am I at risk? Should I consider moving elsewhere?” Dr. Fortun wondered aloud. “There’s a certain effect on your psyche. You’re not safe. Knowing that in the Philippines, assassins can simply come near you, start shooting and get away with it.”
Whatever the dangers, Dr. Fortun makes no effort to mince her words.
She is voluble on Twitter, where she tweets under the account @Doc4Dead. In 2016, she angered Mr. Duterte’s daughter, Sara Duterte, after she questioned whether Ms. Duterte’s announcement of being pregnant with triplets was part of a public-relations campaign for her father. Ms. Duterte, who is set to become the vice president on June 30, called Dr. Fortun a “bitter melon” and urged her to “turn off her Twitter.”
Dr. Fortun’s work has taken her to Cyprus, The Hague and East Timor. She would make more money if she practiced medicine abroad full time, but said she felt “there was always this guilt that I’m not in the Philippines where I’m needed.”
Most mornings, Dr. Fortun arrives at her makeshift lab in the University of the Philippines’ College of Medicine that she hastily put together with tables sourced from a junkyard. She works alone, sifting, piecing and gluing the bones together. In the past month, those mornings were interrupted by a radiotherapy program to treat early-stage breast cancer, after which she would head to the lab.
“When I’m there in the room with all of these skeletons, I feel that I’m giving them what was denied to them before,” she said. “They were not given a proper investigation, no proper examination. So I’m trying to see what was missed.”
Several things have stood out to Dr. Fortun: the victims were nearly all men, the majority had head wounds, and they were the “poorest of the poor.”
She held up a jawbone without teeth. “They’ve probably never seen a dentist in their life,” she said.
Dr. Fortun is working for free — she charges Father Villanueva about $96 per body to cover only the costs of materials. With more and more bodies that need to be exhumed, she said she “is on a treadmill.”
Dr. Fortun said she hopes to get help from the international forensic community but acknowledged it was unlikely even when Mr. Duterte leaves office. Ferdinand Marcos Jr., elected president in May, has indicated he would not help pursue the I.C.C.’s case and would only allow investigators to enter the Philippines as tourists.
What troubles Dr. Fortun the most, she said, are the unidentified. “What happens to the unnamed, unclaimed bodies?” she asked. “Where are they?”
Dr. Fortun saves hair and finger nails to remind herself that these “were all part of somebody.” Halfway through the interview, she rummaged in a shelf behind her desk and brandished a clear plastic bag of kneecaps she is keeping for possible DNA analysis. (“I love the patella!” she cried.)
“You never lose sight of the fact that you’re dealing with a person,” she said. “Especially when you meet the relatives.”
In presenting his case to the families to have their loved ones’ remains assessed, Father Villanueva, known as “Flavie,” said he told them “we have bones that could speak.”
“In Tagalog, we call it bones of truth,” said Father Villanueva, the founder of the AJ Kalinga Foundation, a nonprofit that is helping victims’ relatives. “Because the bones cannot lie.”
After finishing her examination, Dr. Fortun explains her findings to the families. Father Villanueva said he has seen many of the relatives embrace the urns with their loved ones’ ashes, while listening to her.
Father Villanueva said he knew there was only one person he could turn to to examine the bones. He had never doubted Dr. Fortun as far as her “sense of justice is concerned,” he said, and recalled her excitement when he told her about his plan.
“She’s been demanding, craving, and on a minimum, asking, that we bring bodies to her,” he said.
Five years away from retiring, Dr. Fortun said she sees this project as a culmination of her life’s work.
“When Father Flavie started referring them, I felt the sense of satisfaction, that, OK I’m going to make use of what I know,” she said. “Finally, I wouldn’t feel so useless. I shouldn’t have those regrets anymore of staying.”
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New York Times - World
Russia-Ukraine War
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In a Museum Show, Ukraine Tells the Story of a War Still in Progress
The exhibition, called “Crucified Ukraine,” is one of several ways that the country’s government is highlighting the devastation that its people have endured.
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By Valerie Hopkins
KYIV, Ukraine — Just days after Russian troops retreated from the suburbs surrounding Kyiv, Yuriy Savchuk, director of a World War II museum in the city, joined the police and prosecutors who were investigating the full extent of the suffering inflicted there by enemy soldiers.
Over the next month, Mr. Savchuk and his colleagues meticulously documented what they saw, taking more than 3,000 photographs. And they came away with some of the abandoned traces of the Russian invasion: the diary of a commander; a book that Russian troops had carried, called “No One Judges the Winners”; a parachute soldier’s map showing targets on Kyiv’s left bank; and the A.T.M. cards and passports of dead Russian fighters.
Those discoveries and many others have become items in an exhibition called “Crucified Ukraine” that opened on May 8 at Mr. Savchuk’s museum, an unusual effort to chronicle the war even as battles continue to rage in Ukraine’s east and south. A new museum dedicated solely to the Russian invasion is foreseen once the conflict ends, Mr. Savchuk added.
The exhibition is one of several ways that Ukraine’s government is highlighting the devastation its people have endured even as new suffering is inflicted every day. Prominent in those efforts are the vivid presentations that the country’s president, Volodymyr Zelensky, has made to other nations’ leaders, and his nightly addresses to his compatriots.
Ukrainian government officials, soldiers and thousands of civilians have also flooded social media — Facebook, Telegram, Twitter and other sites — with photographs, videos and written accounts of the hardships wrought by Russia’s invasion.
And Ukraine has taken the rare step of prosecuting Russian soldiers for war crimes just months after they were allegedly committed, greatly accelerating the normal judicial timetable. War crimes trials often take place years after the event.
Outside the museum hall recently, the children of Sasha Spodinskiy, an electrical engineer who recently returned to Kyiv with his family after fleeing to western Ukraine, played among the charred remains of a Russian helicopter propeller.
“It is necessary to explain to our children what is happening in Ukraine now,” Mr. Spodinskiy said, as other visitors took photographs of the debris. “We cannot speak with our children as if nothing is happening,” he added, “because they clearly understand everything, and they see what happens in our country.”
Mr. Savchuk, the museum director, had extensive cooperation from the government. As he traveled to the recently liberated territories, he carried an order from Ukraine’s top military general granting him and his team access to areas that were still behind police cordons. He tiptoed behind bomb squad personnel, who cleared any unexploded mines in their path.
“We were often the first people to visit a building or a house,” Mr. Savchuk said.
Conducting a tour of the exhibits recently, Mr. Savchuk led a reporter and photographer through an area he called the “food court,” which displays the rations that Russian soldiers were given: MREs, or premade meals, labeled with “No One But Us” and “Friendship of Nations”; along with old jars of borscht and shchi, a Russian cabbage soup. Nearby, boots left behind by Russian soldiers are shaped inside a red star evoking the Soviet past.
Above the food court, a TV screen plays images of Russian propaganda released in the prelude to the war, including a clip from the speech in which President Vladimir V. Putin of Russia said that Ukraine had been “entirely and fully created by Russia.”
As Mr. Savchuk climbed the stairs to the second floor, he pointed to a metal gate that had been sprayed with bullets. It belonged to a wooden church from a town on the outskirts of Kyiv called Peremoha, which means “victory” in Ukrainian.
In the center of the room hangs a cross salvaged from another church that had been destroyed. Under it is displayed an icon of Jesus being taken off the cross. The glass covering of the painting has been pierced by shrapnel over the face of Joseph.
“The history of our country is being created, and now this is an opportunity to get in touch with it,” said another visitor, Serhiy Pashchukov, a 31-year-old from Luhansk, which was occupied by Russia in 2014.
Mr. Pashchukov, who moved to Kyiv in 2014 when Russian-backed separatists took his hometown, said that seeing the objects in person was “completely different from seeing it on a TV screen or on the internet.”
In each room of the exhibition, a sign points to the “ukrittya,” or “bomb shelter,” a ubiquitous sign in wartime Ukraine. Though the shelter, in the basement of the museum, could probably protect visitors if necessary — the wails of air raid sirens are still common in Kyiv — it is also among the most poignant exhibits in the museum.
A handwritten sign on paper torn from a school pupil’s exercise book is taped to the door. In Ukrainian, Russian and English, it advises that only civilians are inside.
The sign, and everything else in the basement, was taken from a bomb shelter in a Kyiv suburb, Hostomel, the site of an airport that Russian soldiers tried to take in the first days of the war.
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. As the war in Ukraine approaches its 100th day, President Volodymyr Zelensky said that Russian forces now control one-fifth of the country. Though battered and depleted from their failed drive to capture the Ukrainian capital of Kyiv, Russian troops are grinding closer to their goal of taking over the eastern regions of Luhansk and Donetsk.
Grain exports. The leader of the African Union met with President Vladimir V. Putin of Russia and urged him to release much-needed grain and fertilizer that are stuck in Ukraine. Western leaders have accused Russia of holding up supplies in order to weaponize the global food supply; many countries across Africa and the Middle East have been facing alarming levels of hunger and starvation as a result of the blockade.
Military aid. The arrival of ever more sophisticated and powerful Western weapons could soon alter the dynamic on the battlefield. The United States said it will send Ukraine advanced rockets as part of a new $700 million aid package, while Germany promised a modern air-defense system.
Russian oil embargo. European Union members finally reached an agreement on a Russian oil embargo and new sanctions against Russia. The long-delayed deal effectively exempts Hungary, which had opposed the embargo, from the costly step the rest of the bloc is taking to punish Russia.
Mr. Savchuk and his team have painstakingly reproduced the three rooms and adjacent corridors, including the graffiti on the walls, in which 120 people spent 37 days underground.
The rooms are dank and cold, but the most striking thing, many visitors said, was that it smells as if the people who sheltered with their belongings there — including onions, blankets, and toys — had just left.
For some, it was powerful to see their experiences in a museum.
“We had a similar basement in Bucha in a newly built apartment building,” said Evgeniya Skrypnyk, a 32-year-old from a suburb of Kyiv where Russian soldiers killed and terrorized civilians.
“This spirit of the way people survived is preserved,” she added.
The one historical inaccuracy in the shelter was the absence of the five buckets that stood in the hallway where the people who lived underground for more than a month relieved themselves.
The exhibition, housed in a building in the sprawling World War II museum complex, thrummed with visitors on a recent weekend. “I wanted to plunge into this atmosphere, to understand how people lived,” said a woman with rainbow-colored hair named Olena, who said she was only comfortable providing her first name. “It is a very interesting exhibition, because it is not happening after the war; this is still taking place in other cities of our country.”
Since the first day of the war, Mr. Savchuk has been sleeping in the World War II history museum, to protect its collection from vandals.
Remembrance of World War II has become more complex since the war started. In Russia, the Kremlin has sought to glorify the Soviet victory — to which millions of Ukrainians contributed — as a source of national pride. But it has also called upon memories of that war to justify and build support for the invasion of Ukraine, with Mr. Putin seeking to falsely portray Ukrainian leaders as “Nazis.”
Mr. Savchuk said that in light of the current war, people were talking about a “complete reconstruction” of the museum complex, whose architecture is intended to awe visitors with the memory of the Soviet victory in World War II, to de-emphasize the fight against Nazi Germany.
“This war changed everything,” he said. “A museum is not only an exhibition, it is a territory, it is its monuments, it is a place of memory. We are thinking about changing not only the ideology, but also the architecture, the emphasis.”
Mr. Savchuk is continuing to collect artifacts. It will eventually become a “big war museum,” he said — a museum of victory.
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Valeurs Actuelles
Rhône : une octogénaire met en fuite un clandestin algérien qui tentait de la cambrioler
Un courage hors du commun. A Grigny près de Lyon, dans le Rhône, une femme de 84 ans a fait preuve d’un sang froid impressionnant. Selon LyonMag, l’octogénaire a été victime d’un cambriolage dans la nuit du lundi 30 au mardi 31 mai. Il était environ 23h lorsque cette dernière s’est retrouvée nez à nez avec le malfaiteur qui venait de pénétrer chez elle. C’est alors que la vieille dame s’est mise à hurler le plus fort possible. Ses cris étaient tellement forts qu’ils ont alerté son voisinage, qui a averti les forces de l’ordre que quelque chose d’inquiétant se déroulait.
Un individu de 20 ans en situation irrégulière
Face à cette situation inattendue, le cambrioleur a tenté de fuir la maison de sa victime. Mais grâce à l’action de l’habitante de 84 ans, le suspect a pu être arrêté par les autorités. Selon les premières informations de l’enquête, il s’agit d’un clandestin algérien de 20 ans, qui serait entré dans les lieux en fracturant un volet. Il a été placé en garde à vue en attente d’être entendu. En situation irrégulière sur le territoire français, il risque l’expulsion.
Lyon : les dernières actualités
France24 - Monde
De Londres à Lagos, le périple d'un motard nigérian pour éradiquer la polio
Publié le : 31/05/2022 - 17:18
Samia METHENI
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Treize pays et 13.000 kilomètres parcourus : Kunle Adeyanju a traversé dimanche la frontière entre le Bénin et le Nigeria, son pays d'origine, après un périple de quarante jours à moto. Objectif: lever des fonds pour soutenir la lutte pour l'éradication de la polio.
France24 - Monde
Ukraine : des experts “mémorisent” les bâtiments historiques à l'aide de la 3D
Publié le : 30/05/2022 - 16:10
Mandi HESHMATI
Des centaines de monuments historiques ukrainiens ont été endommagés ou détruits depuis le début de la guerre. Pour sauvegarder le patrimoine du pays, des experts culturels reconstituent ces monuments grâce à des numérisations en 3D.
France24 - Monde
Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:31
La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:05
Caroline DE CAMARET
Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.
Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?
Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.
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Platinum Jubilee: Queen celebrated at thanksgiving service for 'staying the course'
By Joseph LeeBBC News
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The Queen was praised for "staying the course" as royals joined dignitaries at a thanksgiving service for the Platinum Jubilee at St Paul's Cathedral.
Referring to her love of horse racing, Archbishop of York Stephen Cottrell said she is "still in the saddle", even though she was not able to attend.
The Duke and Duchess of Sussex joined for their first royal event together since leaving the UK two years ago.
Meanwhile, the Queen, 96, watched the service from Windsor Castle.
Her decision to miss the service came after she experienced "discomfort" during Thursday's events.
It was later announced she would not attend the Epsom Derby on Saturday - and would instead watch the event on television.
Prince Andrew was forced to withdraw from attending the thanksgiving service after a positive Covid test.
As Prince Harry and Meghan arrived in St Paul's Churchyard, they received a huge cheer from the crowd, after keeping a low profile on Thursday.
NHS workers, honours recipients, public servants and charity representatives were among those at the service - part of four days of events marking the Queen's unprecedented 70-year reign.
Notable guests included Prime Minister Boris Johnson, who arrived to boos and cheers, and his wife, Carrie.
Labour leader Sir Keir Starmer, and former prime ministers John Major, Tony Blair, Gordon Brown, David Cameron and Theresa May were there. The leaders of the UK's devolved administrations were also in attendance.
Mr Johnson gave a reading from St Paul's Epistle to the Philippians in the New Testament, beginning: "Rejoice in the Lord always".
The sermon was given by the Archbishop of York after Justin Welby, the Archbishop of Canterbury, tested positive for coronavirus last week.
Referencing the Queen's love of horse racing and Saturday's Epsom Derby - which will mark the Jubilee - Mr Cottrell praised the monarch's endurance over her reign.
He said: "Your Majesty, we're sorry you're not with us this morning in person, but you are still in the saddle. And we are all glad that there is still more to come.
"So, thank you for staying the course. Thank you for continuing to be faithful to the pledges you made 70 years ago. Thank you for showing us how service and faithfulness matter. People of all faiths and none can learn from this."
Humour and poignancy at service
With the Queen having to miss her own thanksgiving service, it was always going to be slightly subdued.
But it was still a cheerful gathering, with the Archbishop of York addressing his sermon to the Queen watching on television at home.
In a nod to her love of horse racing, he praised her for "staying the course" for such a long reign of duty and public service.
The sermon cantered through a number of her key interests: God; horses; and a good sense of humour.
Boris Johnson faced a mixed response from the crowd outside. But the Royal Family presented a unifying image.
Prince Harry and Meghan had seamlessly returned to a major royal event for the first time in two years.
In a sign of things to come, Prince Charles and Camilla, Prince William and Catherine, took over the main ceremonial roles, with that quartet of senior royals increasingly taking on the responsibilities of the monarch.
There were choirs, bells ringing, famous faces in the congregation, and prayers. But there was also a poignancy to the absence of the Queen, the central focus of the event.
The archbishop added the Platinum Jubilee was a time of "great rejoicing" which took place against a backdrop of "such suffering and uncertainty in our world".
But he said the Queen was an example of leaders who serve the common good with "a staunch constancy and a steadfast consistency; a faithfulness to God, an obedience to a vocation that is the bedrock of her life".
After the service, the largest church bell in the UK - the 16-tonne Great Paul - began ringing continuously for four hours.
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Several royals and other guests went on to attend a reception at London's Guildhall.
As well as marking her service to church and country, Friday's event at St Paul's was also intended to pay tribute to the Queen's efforts to foster unity among all communities.
Chief Rabbi Ephraim Mirvis, who attended and who wrote a prayer for the Queen, told the BBC her interest in the faiths of others went beyond duty.
"She has genuine care, genuine interest and wants the best - certainly for our faith and for all faiths," he said.
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The service was one of the key events in four days of celebrations to mark the first time a British monarch has reigned for 70 years.
On Thursday, thousands of people gathered in central London for the traditional Trooping the Colour ceremony and a spectacular fly past of Buckingham Palace.
The Queen later illuminated a globe at Windsor Castle that coincided with the lighting of thousands of beacons across the UK and the Commonwealth.
The celebrations will continue with the Platinum Party at the Palace on Saturday, a concert at Buckingham Palace featuring performances by Queen, Sir Rod Stewart and Diana Ross.
And on Sunday, 10 million people are expected to hold street parties and other celebrations.
Prince Andrew's infection was picked up during routine testing, Buckingham Palace said, meaning he would miss the St Paul's service "with regret".
The Queen has previously spoken of mobility problems and the palace confirmed ahead of the Jubilee the monarch would consider the events she felt able to attend during the four-day celebration.
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Queen pulls out of Jubilee thanksgiving service
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France24 - World
Rolling Stones kick off 60th anniversary European tour in Madrid
Issued on: 03/06/2022 - 15:44Modified: 03/06/2022 - 15:50
The Rolling Stones rocked Madrid on Wednesday with gusto, and a bit of nostalgia for their late drummer Charlie Watts, as they kicked off a European tour marking their 60th anniversary as a band.
BBC
Bavaria train crash: At least three killed in German rail accident
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At least three people were killed and about 60 injured when a train derailed in Germany's south-eastern state of Bavaria, police say.
The train, which was carrying many students, was heading to Munich when three carriages came off the tracks near Garmisch-Partenkirchen.
It is unclear what caused the accident, a police spokesperson said.
Images published by local media show several crumpled train carriages lying on their sides.
In a separate development, a carriage on an Italian high-speed train travelling from Turin to Rome derailed while approaching the capital.
Local emergency officials say nobody was injured in the incident, which saw the train's back carriage come off the tracks as it neared the Serenissima tunnel in Rome.
Sixteen of the injured were in a serious condition, a spokesperson for the Garmisch-Partenkirchen local authority told reporters.
Six helicopters, including three scrambled from the Austrian region of Tyrol, have been on the scene to assist as rescue efforts continue.
"People are being pulled through the windows," police said. Police say that it cannot be ruled out that a number of students celebrating the beginning of the summer holidays are among those injured.
The accident happened at around 13:15 local time (11:15 GMT), shortly after the train left Garmisch-Partenkirchen for Munich.
Part of the route between Munich and Garmisch-Partenkirchen has been blocked off and traffic has been diverted, German rail operator Deutsche Bahn says.
A US soldier based at a nearby air base was driving past when the train derailed. He told local media the accident had been "just awful - suddenly the train overturned".
Germany's deadliest rail crash in modern times occurred in 1998 when a high-speed train derailed in Eschede in Lower Saxony, killing 101 people.
The country's most recent fatal crash took place in February, when one person was killed and 14 others were injured in a collision between two trains near Munich.
Are you in the area? Did you see what happened? If it's safe to do so, please get in touch by emailing: haveyoursay@bbc.co.uk.
Please include a contact number if you are willing to speak to a BBC journalist. You can also get in touch in the following ways:
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Three dead in train crash near Czech-German border
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L'Humanité
Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia
Il était une foisIl était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.
Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.
La Sicile fait figure de laboratoire
Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.
En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.
Collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne
En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).
Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.
La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.
Lien avec le pouvoir politique depuis 1943
Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.
Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.
En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.
Une lutte ouverte contre la Mafia
La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.
L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.
La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.
Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987
Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.
La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.
Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.
Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.
Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.
Rupture entre les représentants politiques et les citoyens
Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.
L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).
Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.
À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.
mafia France24 - World
Mali security general report: An exclusive look into Mali's security situation
Issued on: 03/06/2022 - 15:42Modified: 03/06/2022 - 15:50
Wassim NASR
FRANCE 24 has received an exclusive copy of an official report to be submitted to the UN Security Council on June, 13. It details the current state of MINUSMA peacekeepers in Mali and reveals a massive increase in violence in recent months. FRANCE 24's Wassim Nasr tells us more.
BBC
Madhya Pradesh: Viral video shows India woman risking life for water
A viral video showing a woman scaling the wall of a well to access water has highlighted the acute shortage in several areas of the central Indian state of Madhya Pradesh.
The video shows the woman going down the well without a rope or harness to access water.
People in Ghusiya village have been forced to take such extreme measures after wells and ponds have dried.
Several other areas across India are facing similar water crisis.
Videos showing Indians risking their lives to get water frequently go viral. In April, a similar video showed a woman going down a well in Maharashtra state to get water.
A 2019 global report had named India among 17 countries where "water stress" was "extremely high".
The report said the states of Madhya Pradesh, Punjab, Rajasthan, Uttar Pradesh, Gujarat, Uttarakhand and Haryana were among those worst hit by the crisis.
In Madhya Pradesh, water shortage is a recurring issue every summer. The state government has promised tap water supply to every village by 2024. But drinking water is still inaccessible to millions.
In Ghusiya, angry villagers have said they will boycott local elections this year to protest against the government.
"We have to go down the well to collect water. There are three wells [here], all have almost dried. No hand pumps have water," one woman told the news agency ANI.
"Government employees and political leaders only come [here] during elections. This time we have decided to not give votes until we have proper water supply," she said.
#WATCH | Madhya Pradesh: People in Dindori's Ghusiya village risk their lives to fetch water from an almost dry well pic.twitter.com/jcuyLmE5xL
Many Indians on social media reacted to what they called a "heart-breaking" video and urged officials to urgently help the village.
India is the largest extractor of groundwater in the world - many still rely on it for their daily water supply.
But almost two-thirds of the country's districts are threatened by falling groundwater levels, the World Bank says.
India is projected to face severe water stress by 2050, with 30 cities said to fall in high-risk regions.
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Chennai water crisis: 'We can't do anything'
Is Bangalore really running out of water?
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Bordeaux : un incendie fait un mort et un blessé grave à la prison de Gradignan
C’est un incendie meurtrier qui s’est déclaré au centre pénitentiaire de Bordeaux Gradignan, en Gironde, mercredi 1 er juin. France Bleu indique qu’il était 18h30 lorsque le feu s’est propagé dans une cellule située au quatrième étage d’un des bâtiments, tuant l’un des prisonniers, âgé de 20 ans. Un second détenu de 37 ans, qui se trouvait à l’intérieur de cette cellule censée être individuelle a été gravement brûlé et transporté à l’hôpital en urgence absolue. Un troisième prisonnier qui occupait habituellement le même espace avait été déplacé quelques heures avant l’incident.
Surpopulation carcérale
Après les faits, le syndicat pénitentiaire FO de la prison s’est indigné. Il a notamment pointé du doigt la surpopulation carcérale. « Cela fait des semaines que j’alerte (…) On attend quoi, qu’il y ait d’autres morts », a lancé Hurbert Gratraud, un membre du syndicat. Après 20 ans de travail au sein de l’administration pénitentiaire, ce dernier a expliqué n’avoir « jamais vu autant de personnes écrouées ». Selon les sources du syndicat, le bâtiment dans lequel s’est déclenché l’incendie comptait 608 détenus pour 223 cellules individuelles. Les causes du départ de feu ne sont pour l’heure pas connues. Accident ou incendie volontaire ? Une enquête a été ouverte et tentera de déterminer les circonstances de cet incident.
Bordeaux : les dernières actualités
L'Humanité
Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité
Il était une foisDans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.
Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.
Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.
Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.
L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.
Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).
Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.
Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.
C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.
Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.
Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.
Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.
Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.
Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.
Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.
Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.
Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.
Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).
Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.
grèvescitroënAutomobile France24 - World
UN in 'complex' talks with Russia to unblock Ukraine ports
Issued on: 03/06/2022 - 15:38
Geneva (AFP) – The UN said Friday it is leading intense negotiations with Russia to unblock Ukrainian ports and release tens of millions of tonnes of grain to avert a global food crisis.
One hundred days into Russia's invasion of Ukraine, the UN crisis coordinator for the war-torn country, Amin Awad, stressed the high stakes of the "very, very complex" talks to try and end the impasse.
Ships loaded with grain remain blocked in Ukraine, which before February was considered a global breadbasket as a leading exporter of corn, wheat and sunflower seeds, feeding 400 million people around the world last year.
The talks are being led by UN aid chief Martin Griffith and Rebeca Gynspan, who heads the UN trade and development agency, Awad said via video link to reporters in Geneva.
The UN has warned that especially African countries, which imported more than half of their wheat consumption from Ukraine and Russia, face an "unprecedented" crisis caused by the conflict.
Food prices in Africa have already exceeded those in the aftermath of the 2011 Arab springs and the 2008 food riots.
Putin has said that Moscow is ready to look for ways to ship grain stuck in Ukrainian ports but has demanded the West lift sanctions.
But Awad highlighted that pressure is also being put on Russia from some of its allies feeling the pinch.
"There is a lot of shuttling between Moscow and other countries that have concerns," he said.
On Friday, Russian President Vladimir Putin met the head of the African Union, Senegalese President Macky Sall, at his Black Sea residence in Sochi.
At the opening of those talks, Sall told Putin to "become aware" that African countries "are victims" in the Ukraine conflict.
'Silver bullet'
Awad highlighted that Russia "has alliances in the South", stressing that some of the impacted countries could help sway the situation.
"I am optimistic that something could give in, something could be made," he said, voicing hope that we could "see a breakthrough".
But, he stressed, the negotiations are "very complex" and "happening on many tracks."
The UN's World Food Programme said unblocking the ports would have a huge impact.
"The Black Sea ports are as it were the silver bullet when it comes to avoiding global famines, global hunger," WFP's emergency coordinator in Ukraine Matthew Hollingworth told reporters.
He said while efforts are underway to reopen the ports, the UN and others are also looking at other options for getting the desperately-needed grain out of Ukraine, including by truck, train or through ports in neighbouring countries.
Such options would however mean "dribbling out 1-1.5 million tonnes," he said, highlighting that while that may sound like a lot, "it is nothing when this country was pushing five million tonnes out a month prior to this war."
Awad agreed, pointing to a range of challenges with moving grain by truck or rail.
"It does have to be really be a maritime movement to support 50 to 60 million tonnes of food out," he said.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
[Tribune] Ukraine – Russie : ne sacrifions pas les intérêts de la France et du continent européen sur l’autel de nos émotions
L’information est toujours première victime de la guerre. Les nouvelles commentées dans les médias occidentaux en particulier laissent penser que la Russie s’approche d’une déroute en Ukraine à force de patiner face à une résistance tenace. Les forces ukrainiennes se sont en effet révélées dans les premières semaines du conflit, contrariant l’idée d’une campagne éclaire jusqu’à Kiev et l’obtention d’une capitulation rapide. Cette résistance a su émouvoir et même impressionner l’opinion publique occidentale. Elle a certes impressionné car elle était menée face à une des premières armées du monde (même si l’armée ukrainienne dépendait largement des Etats-Unis et de l’OTAN pour toutes ses nécessités). Elle a aussi impressionné car elle a été théâtralisée, tant par les médias occidentaux que par le gouvernement ukrainien. Elle a impressionné enfin car elle était inattendue.
Malgré cette résistance, sa mise en scène dramaturgique et son effet de surprise, l’armée russe devrait finir par l’emporter sur le terrain. Ces dernières semaines, elle est en passe de décrocher une bataille décisive dans le Donbass. Celle-ci est d’ailleurs sur le point d’encercler Severodonetsk, ville clef du théâtre d’opération en cours. Si sincère et vive que soient l’émotion des opinions publiques occidentales et leur soutien au peuple ukrainien, il n’y a pas de doute quant à l’issue finale de ce drame. La Russie sortira militairement gagnante du conflit.
Les Européens peuvent accélérer leurs livraisons d’armes, il faudra toujours des hommes que nous n’enverrons pas pour les pointer à moins de déclencher une improbable guerre ouverte avec la Russie. La Russie sortira du conflit avec une zone d’influence étendue – notamment à l’Est de l’Ukraine. Elle aura atteint certains de ses objectifs de guerre, comme celui de desserrer l’étau qu’allait lui imposer l’OTAN à ses frontières.
Alors que son alliée ukrainienne pourrait être défaite, L’OTAN de son côté n’aura pas tout perdu. Cette organisation que le président de la République disait « en état de mort cérébrale » aura accru son emprise stratégique sur l’Europe de l’ouest – s’affirmant en protecteur d’Etats subjugués par la crainte d’une agression russe. L’Amérique peut désormais vendre des armes à l’Ukraine et aux pays limitrophes de la Russie. Elle profite aussi des embargos imposés à la Russie pour vendre en Europe son pétrole et son gaz de schiste.
Et nous, Européens, qu’aurons-nous gagné à ce bras de fer perdu d’avance ? Notre dépendance stratégique, économique et logistique à l’endroit de l’Amérique s’est accrue et nos relations commerciales et diplomatiques avec la Russie sont durablement coupées.
Notons à ce propos que les sanctions prises n’ont eu aucun effet, comme c’était prévisible, sur l’économie russe et son attitude dans le conflit. Mieux, elles offrent aussi à la Russe de vendre une partie de sa production en rouble alors que le cours de sa devise est au plus haut depuis 5 ans. Les sanctions ne pénalisent que les économies européennes.
Par ailleurs, la redéfinition des politiques d’approvisionnement en gaz des nations européennes n’aura comme seul effet qu’une plus grande dépendance envers les pétromonarchies du Golfe. Intransigeante sur les valeurs quand il s’agit de tourner le dos à une Russie autoritaire, conservatrice et belliqueuse, notre diplomatie oublie les droits de l’Homme, des femmes et la défense des « LGBT+ » pour embrasser la dépendance à l’endroit d’Etats qui les bafouent ouvertement. Au passage, on notera que les occidentaux sont soudainement plus courageux pour décider de sanctions à l’occasion de l’invasion de l’Ukraine par la Russie que contre les Etats-Unis lors de leur invasion de l’Iraq en 2003.
Enfin, et ce dernier point pourrait entraîner les conséquences géopolitiques les plus graves et durables, la Russie risque définitivement de se couper de l’Europe. La grande erreur est que cette crise, durable, va convaincre pour longtemps la Russie de privilégier l’alliance avec la Chine. Celle-ci risque progressivement de se couper de l’Europe et de se fondre, à terme, dans une gigantesque plaque eurasiatique. Ce processus, à l’œuvre depuis déjà plus d’une décennie, va prendre un coup d’accélérateur sans précédent avec cette crise.
Nous savions la position de la Russie délicate. Déjà partagée entre deux continents, elle l’est aussi entre plusieurs espaces de civilisation. Saint Pétersbourg et Moscou rappellent l’Europe par leur architecture, leur art, leur culture, leur genre de vie. A l’inverse, le souvenir de l’Union Soviétique, certaines expériences de despotisme et de surveillance de masse (de l’Okhrana et la Tcheka) rappellent que l’élément asiatique est un des ressorts de l’âme russe et peu importe qu’il ait pris des formes idéologiques et totalitaires ou aujourd’hui géostratégiques pour s’exprimer – et nous savons que la personne humaine compte bien peu en Chine. La Russie européenne a gardé l’Europe contre la poussée des hordes turco-mongols. Elle a aussi subi leur occupation et leur influence.
Civilisation à part, espace de transition, pont entre l’Europe et l’Asie, la Russie est toujours prête à basculer comme elle l’a défait fait par le passé. Dans son histoire, elle a pu se penser alternativement comme une grande nation du concert européen ou au contraire comme sa marge ou même sa négation. Et la Chine est conquérante. Sa stratégique est mondiale. Elle vise de nouveaux territoires pour offrir des débouchés à sa production et sa population. Civilisation de la masse et du nombre, l’Asie ne sera toujours rassasiée d’espaces. Souvenons-nous que les héritiers de Gengis Khan sont arrivés aux portes de Varsovie. Les Européens ont-ils abandonné leurs antiques et si légitimes craintes ?
Nos relations avec la Russie doivent donc être pensées dans le long terme et avec le souci de maintenir l’équilibre, fragile, des grands blocs géopolitiques mondiaux. Certes, nous n’avons pas à oublier le malheur que vivent les Ukrainiens et le comportement parfois choquant de l’armée russe en Ukraine mais il s’agit maintenant de penser l’équilibre des forces en Europe pour l’après-guerre.
BBC
SANS TITRE
(Credit: Alamy)
Everything Everywhere All At Once Delightfully bonkers on the surface, this inventive extravaganza from the directing team called Daniels (Daniel Kwan and Daniel Scheinert) has a deep layer of family feeling and a well-earned emotional pull at the end. Michelle Yeoh is ideal and comically straight-faced as Evelyn, a harried laundromat owner with tax problems who enters a multiverse of alt-Evelyns. Exploding with colour, at times the film is a phantasmagoria of morphing identities and shifting universes – in one Evelyn does laundry, in another she's a movie star – yet it always remains true to its believably humane characters. It's the rare art film that can make audiences cry, and also rake in a ton of money, nearly $60 million at the US box office so far. (CJ)
Top Gun: MaverickEven those of us who weren't fans of 1986's Top Gun had to admit that when Pete "Maverick" Mitchell (Tom Cruise) returned to the US Navy's elite fighter-pilot school, the resulting blockbuster was touching, thrilling and pretty much flawless. So ... how do you make a successful sequel to a film that came out more than 30 years ago? Simple, really. You bring back all of the elements that people might remember from the original, but ensure that every single one of those elements is 10 times better, whether it's a slow-burning relationship or a supersonic aerobatic display. (NB)
Happening The past is a template for the present in Audrey Diwan's eloquent, heart-wrenching story of an ordinary college student, Anne (touchingly played by Anamaria Vartolomei), desperate to get an abortion in France in 1963. Knowing that motherhood would destroy her future, Anne unhesitatingly seeks out illegal help, in detailed scenes that expose the hypocrisy of the medical establishment and the callousness of society at large. Diwan's measured approach reflects the heroine's quiet determination, avoiding preachiness and melodrama even as Anne races against time toward a suspenseful ending. Artful and socially resonant, Happening is one of the most poignant and moving films of the year. (CJ)
(Credit: Alamy)
Turning Red The animated feature film to beat at next year's Oscars, this joyous Pixar coming-of-age cartoon introduces a 13-year-old Chinese-Canadian (voiced by Rosalie Chiang) who transforms into a giant fluffy red panda whenever she is stressed. Her fast-moving misadventures are rendered with all the expertise you would expect from Pixar, but Turning Red is more personal than the studio's other releases. From its multi-cultural urban setting to its positivity about being a proudly nerdy teenage girl, everything in it seems to come straight from the heart of its director and co-writer, Domee Shi. It already feels like a classic. (NB)
Navalny If Russia had never invaded Ukraine, this documentary about the Russian politician Alexei Navalny would still stand as a gripping, intimate journey with one of Vladimir Putin's most outspoken critics. The film follows him after he was poisoned by a nerve agent in 2020, and received medical treatment in Germany. Navalny himself often speaks directly to the camera – witty and uncompromising as he urges the director, Daniel Roher, not to be boring. In a stunning episode, he pretends to be a Russian government official, and phones a real operative who describes exactly how the Russians poisoned Navalny. Later, the cameras follow him back to Russia. He was quickly put in prison, where he remains. Time has only made this trenchant film more effective. (CJ)
(Credit: Alamy)
The Duke
Kempton Bunton, played by Jim Broadbent on irresistible form, is a retired Newcastle taxi driver who confesses to stealing a Goya portrait of The Duke of Wellington from London's National Gallery in 1961. He climbed through one of the Gallery's toilet windows, he explains, because he was upset about the cost of television licence fees for pensioners. Based on true events, The Duke is a witty, well crafted, cosily nostalgic British comedy that nonetheless makes a few sharp political points about establishment snobbery. Sadly, it was the last feature film to be directed by the late Roger Michell (Notting Hill / Venus). (NB)
Men The latest evidence that Alex Garland (Ex Machina, Annihilation) is one of the most audacious directors around, Men is a sly take on sexism and male privilege that is by turns witty, horror-filled, supernatural and socially astute. Jessie Buckley solidly grounds the drama as Harper, alone in a country house as she recovers from a personal trauma, and Rory Kinnear vibrantly plays multiple toxic males, from a schoolboy to a menacing vicar. Seen entirely from Harper's point of view, the film toys with genres but is also a thoughtful exploration of perception and reality, of guilt and grief. (CJ)
(Credit: Alamy)
Doctor Strange in the Multiverse of MadnessIt may not be the year's best science-fiction extravaganza about alternate realities – that honour goes to Everything Everywhere All At Once – but Doctor Strange in the Multiverse of Madness is deliriously entertaining in its own right. The weirdest and scariest of Marvel's blockbusters, it was directed by Sam Raimi, who made both the Evil Dead and the Tobey Maguire Spider-Man trilogy, and he fills the screen with his love of classic superhero comics and horror movies. The film isn't just an exuberant celebration of pulp fantasy, though. There are some poignant musings on family, faith and sacrifice in among the flying zombies and green-furred minotaurs. (NB)
The Unbearable Weight of Massive Talent What Jordan Peele's smart, audience-friendly films are to artistic horror, this clever, constantly entertaining meta-movie is to the buddy-action genre. Nicolas Cage is hilariously tongue-in-cheek as a fictional version of himself, hired to attend the birthday party of man who might be a drug lord (Pedro Pascal). In the meta moments, Nick gets career advice from his Wild at Heart era younger self, called Nicky. And inevitably, the plot turns into a pulpy Cage action movie. You don't have to catch every playful allusion to enjoy the film, but they are everywhere, straight through to the final credits, in which we learn that Nicky is played by one Nicolas Kim Coppola (Cage's birth name). (CJ)
Onoda: 10,000 Nights In The JungleLieutenant Hiroo Onoda was a Japanese "holdout", ie, he refused to believe that World War Two had ended in 1945, and he carried on a guerilla campaign in the Philippines until 1974. This three-hour survival epic, directed by Arthur Harari, conveys the story's mind-boggling scale and strangeness, but it's also a sympathetic character study of Onoda (played by Yuya Endo and then, in later years, by Kanji Tsuda). The lieutenant is presented as naive and misguided, but not too different from anyone who clings to their own warped worldview, regardless of all the evidence to the contrary. (NB)
(Credit: Alamy)
After Yang Let's just flatly say: Kogonada is a genius. The director of the stylish character piece Columbus (2017), and a major force behind the exquisite Apple TV+ series Pachinko, he breathes new life and visual brilliance into After Yang's tired-sounding premise of an artificial intelligence with feelings. Colin Farrell is affecting as a father trying to repair his young daughter's beloved AI robot, Yang, played by Justin H Min with the unmistakable glimmer of a human soul. Filmed in a style that is still and beautiful, infused with golden light, and set in a timeless near-future, this transcendent film is stunning, from the exuberant family dance competition in the opening credits to its revelatory ending. (CJ)
True Things Harry Wootliff's first film, Only You, put a romantic-comedy scenario into a real-world setting where happy endings were hard to come by. Her follow-up, adapted from a novel by Deborah Kay Davies, has a similar balance of heart-fluttering passion and unvarnished contemporary reality. Ruth Wilson stars as a bored benefits-office clerk who is pulled out of her workaday life by a dangerously seductive chancer played by Tom Burke. Glowing with dreamy, intimate close-ups, True Things is a shrewd and sensual commentary on the lies we tell ourselves about the people we think we love. (NB)
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New York Times - World
Israel Builds a Laser Weapon to Zap Threats Out of the Sky
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From science fiction to facts in the air: Israel says a prototype downed rockets and drones in recent tests.
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By Isabel Kershner
JERUSALEM — After two decades of research and experimentation, Israeli defense officials now say they have a working prototype of a high-powered laser gun that can intercept rockets, mortar shells, drones and anti-tank missiles in flight.
Officials said that the system performed successfully in a recent series of live fire tests in the southern Israeli desert, destroying a rocket, a mortar shell and a drone, and prompting a standing ovation from officials watching the action onscreen.
The government has allocated hundreds of millions of dollars to develop the weapon, which Prime Minister Naftali Bennett described this week as a “strategic game changer.” He has pledged “to surround Israel with a laser wall.”
Professionals involved in developing the system say it is still several years away from being fully operational in the field, and experts caution that even then it may initially be of limited use in protecting Israel from heavy incoming rocket fire. Israeli officials have not said whether it would be effective against the precision-guided missiles that Israel says Hezbollah is developing in Lebanon.
Still, laser weapons have moved from science-fiction movies and the gaming fantasy genre to reality. At least one laser weapon, Lockheed Martin’s Helios, has started deployment on U.S. Navy ships.
“There is a lot of promising laser work going on,” said Thomas Karako, a senior fellow at the Center for Strategic and International Studies in Washington. “This isn’t ‘Star Wars’ science fiction anymore.”
The U.S. Army has also been working on laser weapons, including more powerful ones able to down cruise missiles, and is moving toward deployment, Mr. Karako said.
None have been battle tested yet, however, and laser beams have serious limitations, like not being able to shoot through clouds.
Israel’s ground-based laser air defense system, named Iron Beam, is intended to complement, not replace, other elements of Israel’s air defense arsenal including Iron Dome, the well known short-range missile interception system, as well as medium- and long-range missile interception systems.
While those systems fire small guided missiles to intercept incoming projectiles, the new weapon trains laser beams on a particular spot on the projectile, heating it up to the point of destruction.
Israel’s defense minister, Benny Gantz, said that Israel was “one of the first countries in the world” to develop such a weapon.
Brig. Gen. Yaniv Rotem, head of the Defense Ministry’s Research and Development team, said that during the live fire tests in March incoming threats were intercepted within seconds of detection, not minutes as in previous tests, and at a range of up to six miles.
“We have a full system to demonstrate the capability,” he said in an interviews. “We are there.”
The quest for laser weapons has had a long history of failure.
In 1983, President Ronald Reagan created the Strategic Defense Initiative, widely mocked as “Star Wars,” to find a way to shoot down nuclear ballistic missiles, including by laser technology. After spending more than $200 billion with little to show for it, that effort was abandoned in 1993.
But research continued under other programs. In the late 1990s, Israel and the United States tried to produce an experimental, high-energy laser system with a less ambitious reach, aimed at destroying rockets in flight. That effort, known as Nautilus, was shelved in 2005, partly because of the system’s bulkiness and poor performance.
The technology has now shifted from the chemical laser, which required corrosive and toxic chemicals to induce a beam and machinery almost the size of an on-site laboratory, to the solid-state laser, which needs only copious amounts of electricity.
And in a recent technological breakthrough, the Israeli developers say they were able to combine many laser beams, at a very high intensity, and have them meet at a specific point on an airborne target.
Israel’s Defense Ministry recently awarded a contract worth more than $100 million to the state-owned Rafael Advanced Defense Systems Ltd., the primary manufacturer of the laser system.
“We’ve been working on laser technologies for about 20 years,” Michael Lurie, Vice President and head of the Land Maneuver Systems Directorate at Rafael, said in an interview. “They were very cumbersome, large, and not effective. We had problems with energy, tracking and the ability to pierce through the atmosphere.”
But in the last couple of years, he said, “We solved the science. Right now we face engineering challenges. But we know the system works.”
Israeli officials say the main advantage of the Iron Beam will be its cost, with interceptions costing little more than the power needed to operate it. Mr. Bennett said the Iron Beam interceptions cost about $3.50 a shot, compared to tens of thousands of dollars apiece for each Iron Dome interception.
Moreover, Iron Dome is heavily subsidized by the United States, which allocated an additional billion dollars for the weapon in the 2022 budget at a time when U.S. military aid to Israel has become increasingly controversial. Israel is also sharing its Iron Beam knowledge with its American allies, Israeli officials said.
General Rotem said that Iron Beam would reverse the economic equation with Israel’s enemies and that Israel would recoup its investment in as little as two weeks of conflict. The initial deployments would be around Gaza, he said, then along all of Israel’s hostile borders.
“Israel never abandoned the idea of laser technology,” said Prof. Gabi Siboni, an expert in military strategy at the Jerusalem Institute for Strategy and Security, an Israeli research center. “It will be cheaper, safer, and less dependent on rearmament.”
But the developers acknowledged that the laser system must be integrated with the other kinetic interception systems because of the weather: The laser beams are ineffective in hazy and cloudy conditions.
Israel is working on an airborne high-powered laser that could intercept threats above the clouds, but that is likely to take years to develop.
Experts also questioned how cheap it will really be to deploy and operate Iron Beam.
Unlike an Iron Dome launcher, which can send up multiple interceptors simultaneously, each finding its own target, laser weapons have to focus on one target before moving on to another, according to Tal Inbar, an independent expert in space and missiles and senior research fellow at the Missile Defense Advocacy Alliance, an American nonpartisan organization.
“So you will need many more systems on the ground,” Mr. Inbar said, “even if they are described as very cheap because they only need electricity.”
But cheap is relative in the world of military spending.
A senior military official said in a recent briefing that Israeli F-35 stealth fighter jets had intercepted two Iranian drones last year in the airspace of a neighboring country. Scrambling the most sophisticated warplanes in Israel’s arsenal to take down cheap drones underlined the huge cost imbalance Israel faces in defending against relatively inexpensive rockets and drones, the official said, speaking on condition of anonymity in line with army rules.
Iron Beam, Israeli officials hope, could correct that imbalance.
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L'Humanité
En à peine un mois, le gouvernement Borne bat tous les records de scandales
EmissionDepuis sa réélection, le 24 avril dernier, le président patine. Malgré des annonces promises sur le pouvoir d’achat, difficile de faire oublier les scandales qui se suivent. Un nouveau ministre accusé de viol, débordements du maintien de l’ordre au Stade de France, et deux ministres pas très vertes au ministère de l’Écologie…. Notre journaliste Cyprien Caddeo analyse pour vous ce début de quinquennat.
Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Cinq pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... Et voter en connaissance de cause.
New York Times - World
At Least 4 Dead After Train Derails in Germany
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Rescue crews from Austria were helping on the scene in southern Germany, where more than a dozen people were taken to a hospital with serious injuries.
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By Christine Hauser and Christopher F. Schuetze
At least four people were killed and dozens of passengers were injured when their train partly derailed near the Alpine resort town of Garmisch-Partenkirchen in southern Germany, the authorities said.
The regional train was traveling to Munich when it derailed around lunchtime, the police said. A police spokeswoman said that there were about 60 people on the train, and more than a dozen of them were taken to a hospital with serious injuries.
Rescue operations took place with the assistance of helicopters from Austria, which shares a border with Germany in the Garmisch-Partenkirchen region, according to news reports.
Deutsche Bahn, the national railway company, said in a statement that the railway line was shut down between Garmisch-Partenkirchen and Oberau, a municipality in the district. Trains were being rerouted from Munich and other rail arteries.
Local news media showed at least one car spilling down the side of an embankment, as well as passengers sitting along the shoulder of a road near the tracks.
Law enforcement authorities and prosecutors were investigating the cause of the crash. It took place on the third day of a low-cost, nine-euro monthly train ticket plan by the government to help offset high transportation and fuel costs.
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France24 - Monde
Trafic d'antiquités : la justice new-yorkaise saisit cinq pièces égyptiennes au Met Museum
Publié le : 02/06/2022 - 22:55
FRANCE 24
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Cinq pièces égyptiennes appartenant au prestigieux Metropolitan Museum de New-York ont été saisies par la justice américaine. Selon les autorités, cette opération est liée à la "même enquête" que celle ouverte à Paris, dans laquelle l'ancien président-directeur du Louvre, Jean-Luc Martinez, est inculpé.
C'est un nouveau développement dans l'enquête menée à Paris sur un trafic d'antiquités impliquant l'ancien patron du Louvre : la justice new-yorkaise a saisi cinq pièces égyptiennes en possession du prestigieux Metropolitan Museum de New York, mais potentiellement issues d'un pillage.
D'après un document judiciaire obtenu par l'AFP, une juge de la cour suprême de l'État de New York a ordonné, le 19 mai, la saisie de ces cinq antiquités, dont le portrait funéraire d'une femme daté des années 54 à 68 après J.-C., d'une valeur d'environ 1,2 million de dollars, et un groupe de cinq fragments de lin peints représentant une scène du Livre de l'Exode, daté entre 250 et 450 avant J.-C., évalué à 1,6 million de dollars.
"Les pièces ont été saisies en vertu de ce mandat", a indiqué un porte-parole des services du procureur de Manhattan, en précisant qu'il s'agissait de la "même enquête" que celle ouverte à Paris, dans laquelle l'ancien président-directeur du Louvre, Jean-Luc Martinez, est inculpé.
D'après le site The Art Newspaper, qui a révélé l'information, les cinq pièces ont été achetées entre 2013 et 2015 par le Met Museum de New York.
Une enquête tentaculaire
Sollicité jeudi par l'AFP, le musée a renvoyé à une précédente déclaration où il se disait "victime d'une organisation criminelle internationale" et assurait "coopérer" avec les autorités.
En 2019, le grand musée new-yorkais avait déjà rendu à l'Égypte un sarcophage doré qu'il avait acheté en 2017 mais s'était avéré avoir été volé en 2011, en plein tumulte révolutionnaire dans ce pays. Le Met avait alors dû brutalement interrompre une exposition consacrée à ce cercueil fabriqué pour Nedjemankh, prêtre du dieu à tête de bélier Heryshef.
L'enquête parisienne cherche à établir si, parmi des centaines de pièces pillées pendant les printemps arabes dans plusieurs pays du Proche et Moyen-Orient, certaines ont été acquises par le Louvre Abu Dhabi.
Plusieurs des protagonistes inculpés, dont le propriétaire d'une galerie à Hambourg (Allemagne), Roben Dib, placé en détention provisoire, sont aussi impliqués dans la vente du sarcophage au Met Museum, selon un rapport de 2019 du bureau du procureur de Manhattan.
Avec AFP
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Queen Elizabeth’s Platinum Jubilee
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Queen Elizabeth Celebrates 70 Years on the Throne, as Britons Honor Her
Mark Landler
LONDON — With columns of Scots and Irish guards, throngs of Union Jack-clad admirers and waves of aircraft roaring overhead, Queen Elizabeth II celebrated 70 years on the throne Thursday, earning tributes from world leaders and ordinary people for one of history’s great acts of constancy.
Shortly before 1 p.m., the queen stepped out onto the balcony of Buckingham Palace to greet a sea of well-wishers, stretching down the Mall toward Trafalgar Square. She stood at the helm of four generations of the royal family, a vivid tableau that captured both the monarchy’s timeless durability and a modern family’s internal stresses.
Three heirs to the throne stood alongside her: her eldest son, Prince Charles; his eldest son, Prince William; and William’s eldest son, Prince George. But William’s younger brother, Prince Harry, was missing, having withdrawn from royal duties and moved to Southern California with his wife, Meghan, the result of a messy rupture with Buckingham Palace in 2020.
Also missing was the queen’s second son, Prince Andrew, all but banished from public life because of his association with Jeffrey Epstein, the deceased financier and convicted sex offender. On Thursday, the palace said Andrew had tested positive for the coronavirus and would miss a thanksgiving service on Friday.
Still, on Thursday, the dysfunction of the royal family was pushed temporarily offstage by a joyful celebration of its 96-year-old matriarch — a queen whose reign has been an anchor for her storm-tossed country and whose recent health troubles seem only to have deepened her people’s affection for her.
Tributes poured in from world leaders, past and present; some sounded like fanboys in their awe-struck admiration.
“You are the golden thread that binds our two countries, the proof of the unwavering friendship between our nations,” said President Emmanuel Macron of France, speaking in English in a videotaped greeting.
Former President Barack Obama, who visited the queen in Buckingham Palace with his wife, Michelle, in 2011, declared, “Your life has been a gift, not just to the United Kingdom, but to the world.”
“Vivat Regina Elizabetha!” wrote Prime Minister Boris Johnson in a tweet, drawing on the Latin of his days at Eton. “God Save The Queen!”
It was only the first of four days of festivities, known collectively as the queen’s Platinum Jubilee. But it was perhaps the grandest, featuring a military parade with 1,200 officers and soldiers from the Household Division, hundreds of Army musicians, 240 horses, a 41-gun salute and a 70-aircraft flyover.
But all that activity appeared to take its toll on the aging monarch: On Thursday evening, the palace announced she would skip the national thanksgiving service at St. Paul’s Cathedral, after experiencing some discomfort.
The ostensible purpose of all the pageantry was to celebrate the queen’s birthday, which was in April. But the show of military grandeur, known as Trooping the Color, also symbolizes Elizabeth’s role as commander in chief of the armed forces. That link has been sacred to her since she served in the auxiliary service as a driver and truck mechanic during World War II, when she was a young princess.
In the ensuing decades, the queen has become an irreplaceable figure in Britain, central to its self-identity. To many, her stoicism embodies the British instinct to get on with it, and her sensible manner reflects the sang-froid that many Britons admire.
The queen did not take part in the day’s opening ceremony at the Horse Guards Parade, a concession to her frail condition and the problems she has had walking recently. But the palace had left little doubt that she intended to turn up on the balcony, the ultimate royal photo opportunity.
Just after noon, Elizabeth emerged unexpectedly, walking stick in hand, to inspect the troops marching beneath her. Standing next to her cousin, the Duke of Kent, she looked alert and engaged, wearing a dusky dove blue dress with a pearl and diamanté trim cascading down the front of the coat. She re-emerged later for her scheduled appearance with other members of the royal family.
She also led the lighting of the Platinum Jubilee Beacon on Thursday evening from Windsor Castle, in a dual ceremony with her grandson Prince William.
That the queen made it to this Platinum Jubilee at all was far from given. She contracted the coronavirus in February and has talked about how the ordeal left her exhausted. She lost her husband, Prince Philip, last year, and her fragile health has forced her to cancel multiple public appearances, including two major events on the royal calendar: a remembrance service for the war dead and the state opening of Parliament.
Those were heavy blows for a monarch who lives by the maxim that she has to be “seen to be believed.” But she looked spry on Thursday, and at recent appearances at the Royal Windsor Horse Show, the Chelsea Flower Show and the opening of a new London rail line named for her — all of which has made the jubilee more a joyful commemoration rather than a wistful twilight.
Among the crowds in London, there was ample evidence of the kind of devotion the royal family commands not just with Britons, but also with people from around the world.
Some Key Moments in Queen Elizabeth’s Reign
Becoming queen. Following the death of King George VI, Princess Elizabeth Alexandra Mary ascended to the throne on Feb. 6, 1952, at age 25. The coronation of the newly minted Queen Elizabeth II took place on June 2 the following year.
A historic visit. On May 18, 1965, Elizabeth arrived in Bonn on the first state visit by a British monarch to Germany in more than 50 years. The trip formally sealed the reconciliation between the two nations following the world wars.
First grandchild. In 1977, the queen stepped into the role of grandmother for the first time, after Princess Anne gave birth to a son, Peter. Elizabeth’s four children have given her a total of eight grandchildren, who have been followed by several great-grandchildren.
Princess Diana’s death. In a rare televised broadcast ahead of Diana’s funeral in 1997, Queen Elizabeth remembered the Princess of Wales, who died in a car crash in Paris at age 36, as “an exceptional and gifted human being.”
Golden jubilee. In 2002, celebrations to mark Elizabeth II's 50 years as queen culminated in a star-studded concert at Buckingham Palace in the presence of 12,000 cheering guests, with an estimated one million more watching on giant screens set up around London.
A trip to Ireland. In May 2011, the queen visited the Irish Republic, whose troubled relationship with the British monarchy spanned centuries. The trip, infused with powerful symbols of reconciliation, is considered one of the most politically freighted trips of Elizabeth’s reign.
Breaking a record. As of 5:30 p.m. British time on Sept. 9, 2015, Elizabeth II became Britain’s longest-reigning monarch, surpassing Queen Victoria, her great-great-grandmother. Elizabeth was 89 at the time, and had ruled for 23,226 days, 16 hours and about 30 minutes.
Marking 70 years of marriage. On Nov. 20, 2017, the queen and Prince Philip celebrated their 70th anniversary, becoming the longest-married couple in royal history. The two wed in 1947, as the country and the world was still reeling from the atrocities of World War II.
Losing her spouse. In 2021, Queen Elizabeth II bade farewell to Prince Philip, who died on April 9. An image of the queen grieving alone at the funeral amid coronavirus restrictions struck a chord with viewers at home following the event.
“I like democracies, but I have a fascination with monarchical displays of power,” said Nichola Persic, an Italian exchange student who left his college in Canterbury, England, at dawn to stake out a position along the parade route. “And it’s nice to be a part of something people will remember.”
Phil Mason and Jan Favager, who traveled to London from outside Liverpool, planned their trip a year ago to make sure they could get an affordable hotel room. “She’s done such a great, wonderful job,” Mr. Mason said. “I think she’s a lovely lady.”
Strictly speaking, Elizabeth has not yet set the longevity record for any monarch. Louis XIV of France, Johann II of Liechtenstein and Bhumibol Adulyadej of Thailand were all on the throne for more than 70 years. But she is the longest-reigning British monarch, surpassing Queen Victoria, who ruled for almost 64 years, and the longest-reigning queen of any country.
There were, inevitably, a few discordant notes. Graham Smith, who runs Republic, a group that favors abolishing the monarchy, said he planned to mark the jubilee with an anti-monarchy conference this weekend.
“I certainly don’t view her with any kind of admiration,” Mr. Smith said, drinking coffee in the town of Reading, west of London, where he now lives. “There is no achievement in what she’s done.”
That, however, seemed to be a minority opinion among the tens of thousands of spectators who lined the Mall on a sunny late-spring day in London. Most were good-natured — the government gave people two days off for jubilee — though the police said they arrested several people for trying to breach the parade route.
The Trooping the Color military pageantry has been used to mark the birthday of the British sovereign for more than 260 years, so there were no surprises on Thursday, apart from the queen’s initial, unscheduled, appearance on the balcony.
Buckingham Palace sought to head off weeks of press speculation by disclosing last month that she would be joined at the palace by a streamlined version of the royal family. The thinner ranks are in keeping with a longtime strategy by Prince Charles to reduce the number of working royals — a concession to changing times and growing public resistance to the cost of supporting the royals.
Even with the smaller cast on the balcony, the royals managed a few star turns. The queen, sensible as ever, protected herself from the sun with stylish sunglasses, while Prince Louis, the 4-year-old second son of William and his wife, Catherine, clapped his hands over his ears and howled with displeasure when the jets roared overhead.
Stephen Castle, Megan Specia and Saskia Solomon contributed reporting.
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France24 - Monde
Elles sont l'avenir de l'Europe
Publié le : 08/04/2022 - 12:46
Xavier CHEMISSEUR
Céline SCHMITT
Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?
Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Présidence française de l'UE
Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens
présidence française de l'UE
Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
France24 - Monde
Yémen : une plainte déposée contre Thalès, Dassault et MBDA pour "complicité de crimes de guerre"
Publié le : 02/06/2022 - 15:47
FRANCE 24
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Alors que la guerre au Yémen est présentée par l'ONU comme l'une des pires catastrophes humanitaires de ces dernières années, trois ONG mettent en cause la responsabilité d'entreprises françaises. Elles ont ainsi déposé une plainte pour "complicité de crimes de guerre", à l'encontre de Thalès, Dassault et MBDA, les accusant d'exporter des armes à la coalition emmenée par l'Arabie Saoudite "tout en sachant qu'elle commet des crimes de guerre depuis 2015".
Trois ONG ont annoncé, jeudi 2 juin, avoir porté plainte à Paris pour "complicité de crimes de guerre" contre Dassault, Thalès et MBDA France, qu'elles accusent d'avoir vendu des armes à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis qui ont servi contre des civils au Yémen.
Ces trois entreprises "exportent des armes à la coalition (émirato-saoudienne, ndlr), tout en sachant qu'elle commet des crimes de guerre depuis 2015", a déploré Cannelle Lavite, du Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits humains (ECCHR, l'une des parties civiles). Selon elle, cela soulève la question de leur complicité.
Les plaignants poursuivent également les trois entreprises pour "complicité de crimes contre l'humanité".
Selon ces ONG, Dassault rend possible des attaques "contre des civils et des infrastructures civiles" en ayant vendu et surtout en assurant la maintenance de 59 Mirage acquis par les Émirats arabes unis, leur permettant de "rester opérationnels", a poursuivi Cannelle Lavite.
Dans la même logique, la vente actée en décembre de 80 Rafale à ce pays peut être interprétée comme "un encouragement" à commettre des violations du droit international humanitaire, a insisté la juriste.
Des milliers de victimes civiles
La société MBDA France est de son côté visée pour avoir exporté des missiles Storm Shadow et Scalp aux belligérants, alors que le groupe Thalès est pointé pour leur avoir fourni un système de guidage de missiles baptisé Damoclès et Thalios, selon la même source.
"Si on fournit des armes à un auteur présumé de crimes récurrents, on facilite la commission de ces crimes", a insisté Cannelle Lavite.
La guerre au Yémen oppose depuis 2014 les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran, aux forces du gouvernement, assisté par l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Elle a fait des centaines de milliers de morts, des millions de déplacés et est présentée par l'ONU comme l'une des pires catastrophes humanitaires actuelles au monde, exposant une grande partie de la population à une situation de faim aiguë, proche de la famine.
L'ONG yéménite Mwatana, également partie civile, tout comme l'ONG française Sherpa, affirme avoir documenté "mille attaques contre des civils" ayant fait "au moins 3 000 morts et 4 000 blessés" grâce à des "armes récentes" vendues aux Emirats et à l'Arabie saoudite, selon son directeur exécutif Abdulrasheed al-Faqih.
"Les exportations d'armes alimentent le conflit et la souffrance des yéménites. En enquêtant sur les potentielles responsabilités d'acteurs économiques dans les crimes commis au Yémen, la justice française pourrait jouer un rôle essentiel dans la lutte contre l’impunité et l’accès à la justice pour les personnes affectées par des crimes internationaux", souligne Anna Kiefer, chargée de contentieux et plaidoyer à Sherpa dans un communiqué.
En avril 2019, le média d'investigation français Disclose avait révélé l'existence d'une note du renseignement militaire français datant d'octobre 2018 et confirmant l'utilisation d'armes françaises au Yémen.
Avec AFP
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YÉMEN
Amnesty rapporte des "crimes de guerre" dans des prisons secrètes au Yémen
Revue de presse
"Un Britannique condamné à perpétuité à Abu Dhabi pour 'espionnage'"
YÉMEN
Yémen : tous les belligérants sont coupables de "crimes de guerre", affirme l'ONU
France24 - Monde
Emmanuel Macron en visite dans "une école du futur" à Marseille
Publié le : 02/06/2022 - 16:20
FRANCE 24
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Emmanuel Macron et le nouveau ministre de l'Éducation, Pap Ndiaye, étaient à Marseille jeudi pour visiter "une école du futur", une expérimentation que le gouvernement entend généraliser à l'ensemble du territoire. Mais cette nouvelle méthode censée offrir "plus de liberté pédagogique aux enseignants" suscite la méfiance des syndicats.
À dix jours du premier tour des élections législatives, le président de la République sur le terrain : Emmanuel Macron a indiqué jeudi 2 juin vouloir généraliser "à partir de l'automne" dans tout le territoire "l'école du futur", une expérimentation pédagogique menée à Marseille mais contestée par les syndicats d'enseignants qui réclament avant tout une "feuille de route" pour la rentrée.
"Notre ambition, avec Monsieur le ministre, c'est, dans les prochains mois, de pouvoir généraliser cette approche", qui consiste à mettre des moyens tout en donnant "plus de liberté aussi pédagogique aux enseignants", a dit Emmanuel Macron, lors d'une visite en compagnie du ministre de l'Éducation nationale, Pap Ndiaye, dans l'école Menpenti de Marseille.
C'est une "méthode qu'on va généraliser à partir de l'automne", a ajouté le chef de l'État, même si pour l'heure le financement n'a pas été précisé.
Il avait lancé l'idée d'"école du futur" en septembre 2021 lorsqu'il avait présenté le plan d'urgence "Marseille en grand", destiné à aider la deuxième ville de France, où le taux de pauvreté dépasse les 50 % dans certains quartiers, à rattraper son retard.
"L'école du futur" doit permettre aux établissements de financer un projet innovant autour de la culture, des langues, de l'environnement ou des sciences en donnant aux directeurs d'école la possibilité de participer au recrutement de leur équipe pédagogique.
Objectif selon l'Élysée : donner "davantage de liberté et d'autonomie aux équipes pédagogiques pour bâtir un système scolaire plus juste et plus inclusif".
À l'école Menpenti, l'un des 59 établissements de la cité phocéenne retenus pour cette expérimentation, le laboratoire de maths doit fournir aux élèves "une activité authentique de recherche et d'expérimentation" en s'appuyant sur les "outils numériques, la manipulation et le jeu", selon un document interne que l'AFP a pu consulter.
Le maire de Marseille, Benoît Payan, a salué devant la presse la volonté d'Emmanuel Macron de "mettre des moyens sur la table comme personne ne l'a fait avant", et de "faire faire des maths, des langues étrangères aux enfants".
Sur les 2,5 millions d'euros de budget global prévu, 360 000 euros ont déjà été engagés, a précisé Christian Abrard, préfet chargé du volet pédagogique du plan "Marseille en grand".
Un chemin déjà "balisé" pour le nouveau ministre ?
"Mais il y a des lignes rouges : c'est l'école de la République, l'égalité de toutes les écoles", a souligné Benoît Payan, "opposé" au recrutement par les directeurs d'établissement.
Alors qu'Emmanuel Macron a été accueilli par une cinquantaine d'enfants euphoriques, avant de faire le tour d'ateliers avec des écoliers, une trentaine de manifestants postés près de l'école ont réclamé d'abord plus de moyens pour l'Éducation nationale.
L'expérimentation marseillaise suscite beaucoup d'interrogations, notamment l'idée que les directeurs d'école puissent choisir leur équipe, un changement profond du modèle de l'Éducation nationale.
"L'Éducation nationale n'est pas une somme de start-up", assène Stéphane Crochet, secrétaire général du syndicat des enseignants-Unsa, qui s'inquiète de voir le nouveau ministre sur "un chemin extrêmement balisé" et de la généralisation de l'expérimentation.
>> À lire : L'historien des minorités Pap Ndiaye, la surprise à l'Éducation nationale
"Cette expérimentation remet gravement en cause le caractère national de l'École publique, le statut de fonctionnaires d'État des enseignants, l'égalité de traitement des personnels dans leur demande de mutation", renchérit la Fédération FO de l'Enseignement (FNEC FP-FO).
D'autres pointent du doigt le risque d'une "école à deux vitesses", avec des établissements mieux dotés que d'autres et pas forcément situés dans des quartiers défavorisés.
"Cette expérimentation, c'est une vitrine alors que le président devrait se concentrer sur les sujets brûlants de l'Éducation nationale que sont les salaires, le dégel du point d'indice ou encore la feuille de route du nouveau ministre qui ne s'est toujours pas exprimé", estime Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire.
Soutien présidentiel à Pap Ndiaye
Plusieurs chantiers de poids attendent le nouveau ministre, à commencer par la crise du recrutement des enseignants et la réintroduction des mathématiques dans le tronc commun au lycée.
Le chef de l'État marque aussi, avec cette visite, son soutien à Pap Ndiaye, historien réputé des minorités et cible des feux nourris de l'extrême droite, qui le qualifie de "militant racialiste et antiflics", depuis sa nomination surprise dans le gouvernement d'Élisabeth Borne.
Alors que son prédécesseur Jean-Michel Blanquer s'est régulièrement inquiété de phénomènes "woke" ou de l'"islamo-gauchisme", Pap Ndiaye a, lui, douté à plusieurs reprises du bien-fondé de ces concepts.
Des positions qui suscitent aussi l'inquiétude chez certaines personnalités de la majorité ou proches du président, comme Jean-Pierre Chevènement.
Réputé partisan du consensus, la personnalité du nouveau ministre pourrait toutefois être un atout pour favoriser la réconciliation avec le monde enseignant, après des mois d'affrontement avec son prédécesseur.
Avec AFP
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‘Proud to be amateurs’: Five years on, have Macron’s political novices delivered?
Issued on: 02/06/2022 - 07:34
Romain BRUNET
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Benjamin DODMAN
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France’s last parliamentary elections in 2017 gave flesh to President Emmanuel Macron’s pledge of political renewal, staffing the country’s National Assembly with newcomers plucked from the public. As their mandate comes up for renewal on June 12-19, has the promised change materialised?
It’s been five years since Macron pulled a party out of his hat and triumphed in parliamentary elections, sending an army of political unknowns to the National Assembly, France’s lower house of parliament.
Macron, himself a relative novice at the time, had promised to regenerate French politics by injecting new blood into parliament. His list of candidates featured men and women in equal numbers. More than half were newcomers to politics – people in ordinary jobs who had never held elected office.
From that list, a staggering 308 were duly elected to the 577-seat assembly. The extraordinary result confirmed both French voters’ desire for change and their habit of handing newly elected presidents a workable majority.
French legislative elections © FRANCE 24
“In 2017 Macron was able to transform a structural weakness into a communication asset,” said Étienne Ollion, a sociologist and author of a book on France’s most recent legislature, noting that Macron’s promise of renewal and his lack of an established party chimed with the public’s anti-establishment mood.
While Macron urged his lawmakers to “be proud to be amateurs”, his “newbies” were frequently mocked in the first months of the legislature, “often unfairly so”, said Ollion, noting that gaffes and mistakes stemming from inexperience were mostly inconsequential.
“When people stammer because they’re not used to speaking in parliament, or are unsure about certain procedures, it’s no big deal,” he said. “If you want politics to be done by ordinary people, then you can’t expect everything to be perfect.”
Members of the opposition coined the phrase ‘Playmobil lawmaker’ to refer to MPs from Macron’s La République en Marche (LREM), deriding their unwavering loyalty to the president. The taunts were nothing new, said Ollion, describing the ‘Playmobil’ jab as “merely the latest sobriquet for MPs who are seen as always toeing the government line, like ‘yes-men’.”
Still, inexperience was inevitably a handicap for the party’s freshly elected lawmakers, stripped of both savoir-faire and connections. As a result, the few who did know how to navigate the National Assembly in the early days faced little competition and were rapidly able to gain prominent positions within the LREM group.
“Within LREM, those who emerged from the ranks were those who already had some experience of politics, whether as elected officials or as their collaborators,” said Ollion. “It’s no small detail considering that Macron promised in 2017 to change politics by renewing the political corps.”
Success stories and casting blunders
While most early figureheads were turncoats from the old parties of right and left, notable exceptions included Jean-Baptiste Djebbari, a lawmaker from rural Haute-Vienne in central France who rose up the ranks to become a junior minister for transport, and Yaël Braun-Pivet, the newly appointed minister for France’s overseas territories.
Things could easily have gone otherwise for Braun-Pivet, a lawyer and charity worker who was elected to represent the Yvelines department south of Paris in 2017 and rapidly found herself propelled to the head of the National Assembly's powerful law commission, a post typically given to seasoned lawmakers.
The political novice was derided early on for mixing up laws and decrees, and for likening her fellow LREM lawmakers to couch potatoes, unaware that her mic was switched on. But what Braun-Pivet lacked in experience she soon made up for in work ethic, while her position ensured she had access to a large team of assistants and advisors.
“Hers is an interesting case because it shows that with just one or two assistants in normal times, French MPs don’t have the means to do their jobs efficiently,” said Ollion. “If Braun-Pivet succeeded, it’s largely thanks to the support she enjoyed by virtue of her post.”
Inevitably, Macron’s army of newcomers also resulted in its share of casting blunders, none more spectacular than Joachim Son-Forget, the MP for French nationals residing in Switzerland and Liechtenstein, whose long list of exploits included body-shaming a parliamentary colleague, posing with assault rifles, sharing a key Macron ally’s leaked sex video, and ultimately backing extreme-right candidate Éric Zemmour in the recent presidential election.
“What a chore to be a lawmaker!” quipped the radiologist-turned-politician in a Le Monde profile two years ago, describing MPs as “petty officials who serve no purpose”. Despite his contempt for the job, Son-Forget is running for another term in office, though this time without the LREM nomination.
So is Alsatian lawmaker Martine Wonner, like Son-Forget a staunch supporter of the controversial doctor and anti-vaxxer champion Didier Raoult. During her tumultuous term in office she described mRNA vaccines against Covid-19 as “genetically-modified junk” and accused both the government and health workers of perpetrating “crimes against humanity”.
‘Just part of the decor’
While Son-Forget and Wonner are both extreme cases, talk of defections has been a recurrent theme during LREM’s five years in power, highlighting the party’s difficulty in bridging the old left-right divide and living up to its promise of renewal.
Policies pursued by Macron and his government alienated many lawmakers, particularly from the party’s left wing. Others were disillusioned with parliament and its relative weakness in a political system dominated by the figure of the president.
“While most of Macron’s novices embraced their mission with enthusiasm, many felt relegated to the background,” said Ollion, pointing to widespread disappointment regarding parliament’s ability to enact change.
Prominent defectors included Matthieu Orphelin, one of the first LREM lawmakers to make a name for themselves – and also one of the first to walk out on Macron’s party in protest at what he described as the government’s lack of ambition on environmental issues.
Orphelin, who backed Green candidate Yannick Jadot in the presidential election, is among 48 lawmakers who quit the LREM group during the legislature – a record under the Fifth Republic instituted by General Charles de Gaulle. By May 2020, the unprecedented haemorrhage had cost Macron’s party its absolute majority in the National Assembly.
Lawmaker Annie Chapelier, a nurse from the southern Gard department, quit LREM earlier that year, slamming a party “disconnected and indifferent to the people” in which the rank and file are expected to “blindly obey”. She later published a vitriolic book denouncing a powerless parliament hostage to lobbies.
“We’re merely part of the decor,” Chapelier told France Inter radio ahead of the upcoming parliamentary elections, in which she will not defend her seat.
Changing the rules of the game
As France heads to the polls on June 12 and 19 to renew the National Assembly, Macron’s ruling party has chosen not to repeat its experiment with political newcomers – discarding all talk of a renewal of French politics.
>> Explainer: How do France's legislative elections work?
Around 70 lawmakers elected in 2017 under the LREM banner have either chosen not to seek a second term or have lost their nomination. Those vacancies have been filled by Macron allies or people who are already well-acquainted with French politics.
In retrospect, LREM’s political novices helped shed light on the nature of contemporary politics and its impact on the lives of elected officials, said Ollion, pointing to threats levelled at members of the ruling party during Macron’s uniquely turbulent years in office, marked by often violent protests.
“It’s a world in which you are no longer in control of your own life, in which there’s a constant dissociation between private life and public image, and in which violence is constant – whether internal, through back-stabbings between colleagues, or external, with members of the public who insult, threaten and in some cases even assault their MPs,” he explained.
The experience of Macron’s “newbies” has also exposed the limits of attempts to breathe new life into the institutions of French democracy at a time of mounting voter disaffection, Ollion added.
“The political novices soon found themselves constrained,” he said. “It’s not enough just to change the personnel. One also needs to change the rules of the game.”
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
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Macron's new cabinet races to tackle cost of living crisis ahead of legislative elections
French politics
'Government of shame': Another French minister accused of rape, sparking calls for protest
BBC
Think of colour preferences as a summary of your experiences with that colour: your regular daily experiences in the world influence that judgement – Karen Schloss
In 1993, crayon-maker Crayola conducted an unscientific, but intriguing poll: it asked US children to name their favourite crayon colour. Most chose a fairly standard blue, but three other blue shades also made the top 10 list.
Seven years later, the firm repeated its experiment. Again, classic blue ranked in the top spot while six other shades of blue appeared in the top 10, including the delightful sounding "blizzard blue". They were joined by a shade of purple, a green and a pink.
The dominance of blue in such lists doesn't surprise Lauren Labrecque, an associate professor at the University of Rhode Island who studies the effect of colour in marketing. Like a Pantone-sponsored party trick, she'll often ask students in her classes to name their favourite colour. After they respond, she clicks on her presentation. "I have a slide already made up saying '80% of you said blue'," Labrecque tells them. She is usually right. "Because once we get to be adults, we all like blue. It seems to be cross cultural, and there's no big difference – people just like blue." (Interestingly, Japan is one of the few countries where people rank white in their top three colours).
Our selection of a favourite colour is something that tends to emerge in childhood: ask any child what theirs is and the majority – crayon in hand – will already be primed to answer. Infants have broad and fairly inconsistent preferences for colours, according to research. (They do show some preference for lighter shades, though.) But the more time children spend in the world, the more they start to develop stronger affinities to certain colours, based on those they have been exposed to and the associations they link them to. They are more likely to link bright colours like orange, yellow, purple or pink to positive rather than negative emotions.
One study of 330 children between 4-11 years old found they used their favourite colours when drawing a "nice" character and tended to use black when drawing a "nasty" character (although other studies have failed to find such links, so emotional associations and colour are far from straightforward). Social pressures – such as the tendency for girls' clothes and toys to be pink – also have a strong effect on colour choice as children get older.
Despite the wide array of crayons on offer, children will often reach for a preferred colour time after time (Credit: Alamy)
It is commonly believed that as children enter their teenage years, their colour choices take on a darker, more sombre hue, but there isn't much academic research to support this. Adolescent girls in the UK, for example, have been found to be attracted to purples and reds, while boys favour greens and yellow-greens. One study of British teenage boys' choice of bedroom colour found they tended to choose white, while they listed red and blue as favourite colours.
These colour palettes seem to converge as people grow into adulthood. Intriguingly, while the majority of adults say they prefer blue colours, they'll likely also dislike the same colour too: a dark yellowish brown is routinely identified as least popular.
But why do we have favourite colours? More importantly, what drives those preferences?
Put simply, we have favourite colours because we have favourite things.
At least that's the gist of ecological valence theory, an idea put forward by Karen Schloss, an assistant professor of psychology at the University of Wisconsin-Madison in the US, and her colleagues. Her experiments showed that colours – yes, even beige – are far from neutral. Rather, humans layer meaning onto them, mostly drawn from our subjective histories, and so create high personal reasons to find one shade repellent or appealing in the process.
"This accounts for why different people have different preferences for the same colour, and why your preference for a given colour can change over time," she says. As new associations accrete – whether through everyday exposure in the world around us or artificially by deliberate conditioning – this can cause what we love to change over time.
Schloss finessed this theory via several experiments, including one at the University of California-Berkeley. She and her collaborators showed volunteers squares of colour on a screen while prompts asked them to rate how much they liked them. Then the researchers stepped away, as if to suggest a new experiment was starting.
They returned to show those same volunteers coloured images again, except this time, instead of plain squares, they saw objects. Each image was dominated by one of four shades. Yellow and blue-heavy images were used as the control: these depicted neutral objects, like staplers or a screwdriver. Red and green photographs, however, were deliberately skewed. Half the participants saw red images that should have evoked positive memories, such as juicy strawberries or roses on Valentine's Day, while the green images they were shown were designed to disgust, such as slime or pond scum. The other half saw a set that reversed these associations: think red raw wounds versus green rolling hills or kiwi fruit.
Running the colour preference test again, Schloss and her team saw a change in preference. Volunteers' choices had shifted towards whatever colour had been positively emphasised while there was little decrease for the negative shade. The next day, she brought them back and ran the tests again, to see whether that preference endured overnight – it didn't. The shift induced by the experiment appear to have been over-ridden by the colours participants experienced out in the real world, according to Schloss.
"It tells us that our experiences with the world are constantly influencing the way we view and interpret it," Schloss says. "Think of colour preferences as a summary of your experiences with that colour: your regular daily experiences in the world influence that judgement."
Schloss's work on colour preferences may also inadvertently go some way to explain blue's position as such a widespread favourite. Blue's reign has continued uninterrupted since the earliest recorded colour studies, which took place in the 1800s. And most of our experience with the colour are likely to be positive, like idyllic oceans or clear skies ("having the blues" is an idiom restricted to English). In the same vein, her work also offers a clue for why that muddy brown colour is so reviled, associated as it is with biological waste or rotting foods. For a brief period each year, though, this shade finds favour, largely thanks to changes that occur in the natural world.
Perhaps surprisingly, our preference for colour changes as we get older, largely due to our experiences in the world around us (Credit: Melpomenem/Getty Images)
In an experiment intended, at least in part, to unpack whether favourite colours were a static component of someone's identity, Schloss and her team asked volunteers in New England to track their colour likes and dislikes weekly during the course of the four seasons of year. Their opinions seemed directly influenced by nature, with likes or dislikes rising and falling in sync with nature's palette. "As the colours of the environment were changing, their preferences were increasing," she says. The greatest uptick came in autumn, when warm colours – think dark red and orange – earned heightened plaudits, before tumbling at the same time as the leaves.
Asked to speculate as to why autumn saw such a surge, she suggests two explanations. First, the area where she conducted that research is famed for its autumnal displays – leaf-peeping is a tourism staple in New England – so volunteers might have been primed for that preference. More intriguingly, though, she also believes that there's an evolutionary aspect in play – the sharpness of contrast. "It's fascinating to speculate perhaps it's because it's kind of quick, this rapid, dramatic change to the environment – so fast, and then it's gone. Winter is a lot of white and brown, but we're not outside as much to see it."
The environment we live in nudges our colour preference in other ways too. Another study Schloss conducted looked at students at University of California-Berkeley and Stanford, showing that the varsity colours of a college influenced the hues they picked as favourites. The more a student said they endorsed and embraced the values and spirit of the school, the higher that preference rose.
It's a big misconception that babies can't see colour from birth – Alice Skelton
It's easy to assume that the ecological valence theory would need time to take hold, for us to embed those social cues in the world we see. But experimental psychologist Domicele Jonauskaite says that's wrong. She studies the cognitive and affective connotations of colour at the University of Lausanne, Switzerland, and has looked at how boys and girls view blue and pink – they articulate, and demonstrate, learned colour preference at a young age.
Girls' love of pink forms on a bell curve, peaking at early school age – around five or six – before dropping off by the time they're teenagers. "But the boys avoid pink from an early age, at least five or so. They think 'I can like any colour - just not pink'. It's really rebellious for a boy to like pink," she says. "And among adult men, it's hard to find someone who'll say, 'pink is my favourite'."
Some researchers in the past have proposed that this particular colour preference, anchored in gender, is evolutionary: women were the gatherers in hunter-gathering societies, that theory goes, and would therefore need a preference for colours associated with berries. That’s utter rubbish, says Jonauskaite, who cites several recent papers looking at colour preference in non-globalised cultures – villages in the Peruvian Amazon, for example, and a foraging group in the northern reaches of the Republic of Congo. None of their female children displayed a preference for pink. "In order to have this preference, or dislike, for boys, that aversion needs to have a coding of social identity," she says. In fact, pink was seen as a stereotypically male colour prior to the 1920s and only became associated with girls midway through the 20th Century. (Read more about the pink-blue gender preference myth.)
Even the youngest children can perceive, and rank, colour, suggests Alice Skelton, who helps run the Sussex Colour Group & Baby Lab, at the University of Sussex in the UK. Her particular area of interest is in babies and children, aiming better to understand how early preferences in colour translate into aesthetic preferences later in life. "It's a big misconception that babies can't see colour from birth – they can," she says, noting that the eye's development is uneven. The receptors which perceive greens and reds are more mature at birth than those which process blues and yellows, so intense reds, in particular register most easily in newborns.
If your choice of colour makes you stand out from the crowd, it could say something about how sensation seeking you are (Credit: Alamy)
The ecological valence idea – that we yoke meanings onto colours from the objects we encounter in the world – holds true even among the youngest. "Children will only pay attention to colour when it has a function associated with it. They won't really pay attention to colour unless they learn something from that," Skelton says.
Imagine there are two bottles. One is green, the other is pink. The green-coloured bottle contains tasty liquid, the pink one is a sour mix. Children will note, and remember, those colours, because recognising their difference provides a cognitive bonus. "It's like a ripe banana – colour is a useful cue to some property of an object," says Skelton.
That ripe banana, of course, could be a yellowish-brown, the same shade that squeamish adults tend to shun in laboratory tests. Skelton offers solace to anyone whose colour preference doesn't fit the domineering rule of blue. Those drawn to unpopular shades could be products of a particular period, cherishing positive memories from their childhood – think 1970s babies snuggling on bouclé brown sofas. But there's another intriguing possibility. Most humans are drawn to visual harmony, pleasure, and to easy sensations evoked by often-positive blue.
"It might be that while some are trying to achieve homeostasis, other people are sensation seekers, much like people are larks and night owls," she says. "Think about artists, whose main job is to look for stuff that challenges their visual system or aesthetic preference."
They're the ones, doubtless, who didn't reach for the blue crayon.
--
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France24 - World
'Something magnetic about her’: French ex-chambermaid Rachel Keke runs for MP after labour battle
Issued on: 31/05/2022 - 16:53
NEWS WIRES
Former chambermaid Rachel Keke took on her employers and won a gruelling battle for better working conditions in the Paris hotel where she cleaned. Now she's running to be an MP.
Keke, 48, will run on a ticket for a new left-wing alliance in France's parliamentary polls in June.
She faces French President Emmanuel Macron's former sports minister, Roxana Maracineanu, in the fight for a seat in the southeastern Paris suburbs.
"I will beat her. She doesn't live here. She's not from the working-class suburbs," Keke told AFP as she campaigned in the district of Chevilly-Larue on the outskirts of the capital.
"What are you coming here for?," Keke said, as if addressing her rival.
"We are the ones who live in deprived areas and do key jobs. We are the ones who are held in contempt and are exploited. So let us defend ourselves in parliament."
Centrist Macron is seeking a legislative majority to push through his domestic agenda following his re-election in April. The left-wing alliance, made up of new faces such as Keke's, threatens to block his programme.
Keke was one of around 20 chambermaids -- most originally from sub-Saharan Africa -- who defied their employers at an Ibis hotel in northwestern Paris to demand better pay and working conditions.
Nearly two years later, in May 2021, the fight against global hotel giant Accor, which owns the Ibis brand, ended in victory. They won a pay increase of between 250 and 500 euros ($270-540) per month.
French legislative elections © FRANCE 24
'Leader of the masses'
MPs from the far-left France Unbowed (LFI) party supported the women throughout the campaign, leading Keke to campaign for them during the presidential election.
But running for MP was not part of her plans, until local LFI official Hadi Issahnane suggested it to her.
"We're not far from her being a symbol of our political struggle -- quite literally. She naturally embodies it," Issahnane told AFP.
LFI MP Eric Coquerel said Keke "has something magnetic about her".
"She's strong, she finds the right words and doesn't need to read from cues when she speaks".
"She's what I call a leader of the masses," he added.
Keke was born in Ivory Coast. Her mother who sold clothes and her father was a bus driver.
After her mother died when she was 12, she looked after her brothers and sisters.
The mother-of-five arrived in France, aged 26, in 2000.
"I love France," Keke said, recalling the stories she heard as a child about her grandfather, who fought in World War II in the southwestern French city of Pau.
Keke started off as a hairdresser before becoming a hotel cleaning lady.
"After my first day I came home aching all over. It was as if I'd been hit everywhere. It was really hard," she said.
Cleaning is a job that "destroys the body", she said.
'Symbolic importance'
LFI leader Jean-Luc Melenchon emerged as the dominant force on the left in April's presidential election.
He missed out on the run-off vote against Macron by a whisker, beaten into third place by far-right candidate Marine Le Pen.
After Macron's win, Melenchon immediately urged voters to hand the left a parliamentary majority to block the president's pro-business reforms. He himself is seeking to become prime minister.
Part of Melenchon's strategy is to push forward new faces such as Keke -- a candidate of "symbolic importance", according to Emeric Brehier, a former Socialist lawmaker now with the Fondation Jean-Jaures think-tank.
"The left are saying, 'We represent the real working classes and we have representatives of these classes,'" Brehier told AFP.
Stephane Ravacley, a baker who went on hunger strike in eastern France to protest at the planned deportation of his young Guinean apprentice, is also running on the left-wing ticket.
Recent opinion polls show the presidential majority and the left-wing alliance are neck-and-neck in the popular vote.
But the two-stage election -- the first round on June 12 and run-offs on June 19 -- and the fact the LFI's popularity is concentrated in specific geographic areas, suggest Macron's bloc is likely to retain a majority in parliament.
Keke said she was not afraid of being surrounded by professional politicians, mostly from a different social class.
"People know the status of a chambermaid. They know I don't have a Master's degree," she said.
"If I'm asked a question I don't understand, I won't answer. The media need to get used to it."
(AFP)
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
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French politics
'Government of shame': Another French minister accused of rape, sparking calls for protest
BBC
In pictures: Harry and Meghan join royals for National Service of Thanksgiving
The Royal Family and guests have attended a service of thanksgiving for the Queen at St Paul's Cathedral - but without the monarch herself. She is resting at Windsor Castle and is believed to have watched the service on television.
Many politicians were among the guests, including Prime Minister Boris Johnson and his wife Carrie.
Among the first members of the Royal Family to arrive were Zara Tindall, the daughter of Princess Anne, and her husband Mike Tindall.
Prince Andrew was not at the service because he has Covid, but both his daughters were there. Princess Beatrice arrived with her husband Edoardo Mapelli Mozzi.
Princess Eugenie arrived with her husband, Jack Brooksbank.
Soon after, Prince Harry and Meghan, Duchess of Sussex, arrived at the service. It was the first time they have been seen in public since coming to the UK from their home in California to attend the Platinum Jubilee celebrations.
They were followed by Princess Anne and her husband Tim Laurence, and Prince Edward and his wife Sophie, Countess of Wessex and their children.
Prince William and his wife Catherine, Duchess of Cambridge, came without their children.
The last guests to arrive were the Prince of Wales and his wife Camilla, Duchess of Cornwall.
Once the service started, Mr Johnson gave a reading.
The most senior members of the Royal Family sat together at the front.
The Wessex family, Princess Eugenie and Princess Beatrice and Prince Harry, sat across the aisle.
After the service, the family left in a procession.
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BBC
SANS TITRE
Belarus leader Alexander Lukashenko says he's ready to discuss the possible
transit of Ukraine's grain via his country, local newspaper Belarus Today
reports.
Ukrainian farmers have about 20 million tonnes of grain they cannot get
to international markets, and a new harvest is about to begin.
Ukraine's inability to export its grain has led to soaring global food
prices. It has also raised the prospect of famines in the countries which
depend on its exports.
"Now everyone is looking for logistics... Okay, we can talk. We do
not mind: bring it through Belarus, but there must be compromises,"
Lukashenko reportedly said.
Read more: How can Ukraine export its harvest to the world?
We've been reflecting from Russia and Ukraine on the war's 100th day - but some European leaders have also marked the milestone.
"100 days ago Russia unleashed its unjustifiable war on Ukraine.
The bravery of Ukrainians commands our respect and our admiration," Ursula von der Leyen, president of the EU Commission tweeted.
"The EU is united and will do all it can to bring an end to this disastrous war," European Council President Charles Michel wrote.
Alar Karis, president of Estonia, tweeted: "100 days of death, rape, destruction & misery. Each day of war in Ukraine is one day too much. It would take just hours for Russia to drop the weapons & stop this horror."
Latvian President Egils Levits said: "We must redouble our efforts to help Ukraine resist and win this war".
In Mariupol, Russia may have won the battle, but it's proving difficult to get Ukrainians still there to work with the new administration.
Vadim Boychenko, Mariupol's mayor when it fell to Moscow, told a news conference today that Russian forces had begun handing out prison sentences as long as 10 years to those who refused to get on side.
Occupied areas in eastern Donetsk are doing the same, he claimed, with special prisons already housing thousands of Ukrainians - some with up to 15 inmates crammed into two-by-three metre cells.
The BBC has not been able to independently verify these claims.
Senegal's president and head of the African Union, Macky Sall, has told Vladimir Putin he should consider the impact of food shortages caused by the invasion of Ukraine.
The two men have been meeting in the southern Russian city of Sochi.
The AFP news agency quotes Sall as saying Putin should "become aware that our countries, even if they are far from the theatre [of action], are victims on an economic level".
He added that food supplies should be "outside" of the West's sanctions on Russia.
Before the conflict, more than 40% of wheat consumed in Africa came from either Ukraine or Russia.
Before he left Senegal, President Sall's office said the visit was aimed at freeing up stocks of cereals and fertilisers that are currently blocked in Ukrainian ports.
African countries have been particularly affected by the price increases caused by the war.
Earlier, the Reuters news agency quoted the Kremlin as saying that Putin would give an "exhaustive" explanation as to what is happening to Ukrainian grain.
In his public remarks after the meeting, Putin said Russia was "always on Africa's side".
There are no winners in the conflict, the UN says, with fighting in its 100th day.
"This war has and will have no winner. Rather, we have witnessed for 100 days what is lost: lives, homes, jobs and prospects," Amin Awad, the United Nations
crisis co-ordinator for Ukraine, has said.
"We need peace. The war must end now."
If you are just joining us, here are some of the headlines on the 100th day since Russia invaded Ukraine.
Steve Rosenberg
BBC Russia editor, Moscow
The last one hundred days have not only devastated Ukraine.
They have changed Russia.
This feels like a different country. Gone are the independent news outlets I used to read, watch and listen to; either blocked or
shut down.
Gone are many of the western shops and cafes that once
filled the shopping centres here. Hundreds of international companies have
pulled out of Russia in protest at the invasion.
One thing there’s plenty of is propaganda.
From morning to
night, Russian state TV assures viewers that what Russian troops are doing in
Ukraine is necessary, unavoidable - and not a war. The Kremlin’s still sticking
to its claim that this is a limited 'military operation', designed to fight
Nazis, ultra-nationalists and bring peace and liberation to Ukraine.
Bombarded with doublethink, you begin to feel you're a
character in George Orwell’s 1984.
The Russian economy hasn't collapsed under the pressure of
sanctions. But the world’s largest country is now unable to import many of the
goods it once did, including High tech items like semi-conductors. The EU's oil
embargo is expected to cost Moscow billions of dollars in lost export revenue.
Russians are bracing for tough times ahead.
We have heard from the Ukraine leadership on the 100th day of the Russian invasion - now we have some comments from the Kremlin.
Spokesperson Dmitry Peskov says Russia has made gains and will not give up until it has achieved its objectives.
He says one of the main goals of the operation, as Moscow calls it, is to protect people in the self-proclaimed Donetsk People's and Luhansk People's Republics.
"Measures have been taken to ensure their protection and certain results have been achieved," he says.
"Quite a number of localities have been cleared from the pro-Nazi Ukrainian armed forces, and people there can start bringing their lives back to normal now.
"These efforts will be continued until all goals have been attained in the special military operation."
The UN has said it will send three human rights experts to Ukraine later this month to investigate alleged violations and abuses.
The commissioners, who are members of the UN's independent international commission of inquiry on Ukraine, will visit several locations, including the cities of Lviv,
Kyiv, Kharkiv and Sumy, from 7 to 16 June.
They will meet victims, witnesses and people who have been displaced, as well as government
officials, the UN said in a statement.
Many of those who fled Ukraine in the early stages of the war are returning - including a baby boy who was born in a hospital basement on the second day of the invasion - 25 February.
Our correspondent James Waterhouse met him and his mother.
Will Vernon
BBC News, Moscow
In its latest statement, the Russian defence ministry has
accused the UK of taking part in propaganda by assisting the Ukrainians in creating “staged videos”. Russia claims they are being filmed in
eastern Ukraine, and show Ukrainian forces using Western weapons that are “highly
effectively” in fake battles.
The ministry accompanied the statement with
footage, allegedly showing the “videos” being filmed.
This is not the first such outlandish claim made by the Russian
military.
Moscow regularly accuses Ukraine and Western nations of faking evidence
and organising “provocations” in order to blame Russia for committing war
crimes and shelling civilian areas.
In fact, there is a large amount of
evidence - much of which is being recorded by independent international
organisations - of war crimes committed by Russian forces in Ukraine.
None of the statements nor materials released by the Russian defence ministry today have made any mention of the 100-day anniversary of
Russia’s invasion of Ukraine.
On Thursday, independent Russian news website Meduza reported that state-controlled media have been told by the
Kremlin to not “accentuate the longevity” of the war on the eve of the 100-day
milestone.
Read more on Russia's propaganda making machines here
More than three months have passed since the
war started. Here are some key dates in the conflict:
24 February: Russia launches full-scale assault on Ukraine
30 March: Russia announces it will curb its assault on Kyiv and later shifts its focus to eastern Ukraine
13 April: US President Joe Biden accuses Russian troops of committing genocide in Ukraine
21 April: Russian President Vladimir Putin declares key port city of Mariupol "liberated" after nearly
two months of siege, but hundreds of defenders hold out inside the city's Azovstal steelworks
9 May: Putin urges Russia to battle on in defiant Victory
Day speech, but remains silent about plans for any escalation in Ukraine
18 May: Finland and Sweden apply to join Nato, in the wake of Russia's invasion
20 May: Russia declares complete victory at Mariupol's Azovstal steelworks plant
Late May: Russian offensive shifts to Donbas
26 May: More than 14 million people said to have fled homes since invasion, UN says
31 May: EU clinches compromise deal on banning Russian oil
Over in Kyiv, Ukraine's President Zelensky has marked the 100th day of war with a poignant video.
In it, the wartime leader is flanked by some of his closest allies - including Ukraine's PM - whose titles he reads aloud before saying they are all here.
The armed forces of Ukraine are also here ... the people of our nation are here. We're defending Ukraine for 100 days already. Victory will be ours. Glory to Ukraine!
Zelensky and his team stand in front of the Ukrainian presidential office, in the centre of the capital.
On 25 February, a day after Russia launched its invasion, the president posted a similar defiant video - from the exact same location.
Then, Zelensky had just refused offers by the West to be evacuated from Kyiv, famously saying "I need ammunition, not a ride".
Now, 100 days later, he remains in the post as the war continues.
Chris Partridge
BBC News
Ukraine
says it does not plan to use the advanced multiple launch rocket systems it is
getting from the US to strike targets inside Russia.
Presidential
adviser Mykhailo Podolyak said his country was waging a defensive war –
saying that countries which had supplied Ukraine with equipment "know
where their weapons are used".
This
week, the US confirmed it was sending four advanced units to Ukraine. Known as
HIMARS (High Mobility Artillery Rocket System), they will use precision-guided
munitions to strike targets up to 45 miles (72km) away.
Training outside of Ukraine
will take about three weeks, so will not be operational - in battle - for a
while.
The longest range HIMARS rockets can hit targets 180 miles away. But
these won't be sent to Ukraine amid concerns from Washington about missiles
landing in Russian territory.
Kyiv will still get systems with roughly twice the range of the M777 howitzers the US
has previously provided. Nearly all of those 108 units are now in Ukraine,
along with much of the 200,000 rounds of ammunition.
Joe Inwood
Reporting from Kyiv
Standing at the northern end of Kyiv’s Maidan - Independence
Square - it is easy to forget this is a nation still at war.
Gentle music drifts past young couples enjoying coffee in the
morning sun. A little boy dressed in yellow and blue chases pigeons.
But, stroll down further and the tell-tale signs are there: men
in military uniform; tank traps; sandbags. Not usual sights in a European
capital.
It's also easy to forget how close things came to being very
different.
Yesterday I interviewed the new US Ambassador to Ukraine, who
has only recently arrived in the capital.
She told me about a visit to Hostomel Airfield - the site of a crucial Ukrainian
victory at the start of the war.
"It's just a couple kilometres outside of Kyiv. If Russia
had controlled the airfield and the skies in the capital, it may have been a
different situation."
But, Ukraine did hold on, winning a famous victory. So, the
Maidan retains its independence from Russia's influence.
This nation, however, has learned that winning the battle does not
win you the war.
The Russians have learned it too, and they seem determined not
to repeat their mistakes.
Imogen Foulkes
Reporting from Geneva
The International Committee of the Red Cross (ICRC) has said the scale of the destruction in Ukraine "defies comprehension".
In a statement issued to mark the 100th day of the conflict, the ICRC’s director general Robert Mardini said: "It would be hard to exaggerate the toll that the international armed conflict in Ukraine has had on civilians over the last 100 days...
"Homes, schools and hospitals have been destroyed and civilians have suffered the horrors of conflict, with lives lost and families torn apart."
He also called for access to all prisoners of war, saying that while the Geneva Conventions allowed for the ICRC to visit all prisoners of war wherever they were held, the warring parties had allowed access to only some, "and some is not enough".
The Red Cross usually remains neutral, so these are strong words and reflect the humanitarian organisation's deep concerns. But it's not the first time the Red Cross has spoken out against the war - read more here.
Vitaliy Shevchenko
BBC Monitoring
Russian TV has so far made no mention of the fact that it is
now 100 days since Russia invaded Ukraine.
Russia's most popular TV channels all began their morning
bulletins by accusing Ukraine of indiscriminately shelling areas outside of
government control. Kremlin-run TV channel, Rossiya 1, says "nationalists have attacked
Mariupol and Donetsk", while Channel One, also state-run, gives "new
examples of professionalism and selflessness shown by the Russian military
while defending Donbas".
Neither station mentions that Russia's "special
military operation" in Ukraine has entered its 100th day. Before the war started, commentators on both channels had suggested to their viewers that it
would likely take Russia just a few days to take control of Ukraine.
Yesterday, the independent website Meduza quoted sources as
saying that the government had ordered state media not to mention the 100 days.
"Focusing on dates linked to the war may make Russians think about the
objectives of the invasion and about how successful it has been," one Kremlin
source reportedly told Meduza.
This is in sharp contrast to media coverage in Ukraine,
where television is covering today's developments under the slogan "100
Days of Fortitude".
"This is no date to celebrate, and we hope that we will
not be marking 200 days since the start of the war. We hope to celebrate our
victory day," said the presenter on privately-run Pryamy TV.
We've reported extensively on Russia's campaign to take eastern Ukraine, which has largely been seen via attacks on the city of Severodonetsk and helped Russia secure around 20% of overall Ukrainian territory.
Sharing his piece on the situation in Severodonetsk - the easternmost city still under Ukrainian control - Luhansk's governor Serhiy Haidai said in a Telegram post that fighting raged on.
Alongside photos of damaged buildings, Haidai recalled a number of air attacks in recent days. He said the blasts led to almost 30 homes being destroyed across the region and the death of a resident in Lysychansk.
He also listed various eastern towns and villages, saying they too had been hit by Russian airstrikes, but did not provide further details.
The BBC has been unable to independently verify these claims.
As we've been reporting, the focus of Russia's offensive has been on the eastern side of Ukraine in recent weeks, with Russian forces managing to secure about a fifth of the country.
In the eastern city of Slovyansk in the Donetsk area, the situation is tense amid reports
that Russia may be preparing an assault on the city, according to the head of the city's military administration Vadym Lyakh:
"The situation is tense because the city was shelled three
times this week. We had three killed, a number of people injured. The city's infrastructure is also being shelled. Currently, we have no water. We had no
electricity, but this has been fixed now.
"We are constantly urging city residents to evacuate - fortunately, this process has now picked up speed. Twice as many people are now
leaving compared with a week ago, but still quite a few people remain in the
city - about 30% of the total population."
He estimates that about 25,000
civilians are currently in the city.
Meanwhile in Lysychansk, a city in the Luhansk area which has been under attack, the city is being constantly shelled and the situation remains difficult, says the head of the city's military administration Oleksandr Zaika:
"To get to Lysyschansk from [twin city] Severodonetsk is currently almost impossible, because fierce fighting continues there [in Severodonetsk].
"Every day, we deliver humanitarian aid and water" to civilians sheltering in Lysychansk, he adds.
James Landale
Diplomatic correspondent
As we've been reporting, it's been 100 days since the war in Ukraine started. But how will it end? Here are five possible scenarios:
Read more about what each scenario entails here.
L'Humanité
Le ciel restera-t-il bleu ?
ChroniquePatrick Le HyaricOn peine à le croire ! Et pourtant, pour lutter contre le réchauffement climatique, on discute en haut lieu des possibilités du développement de « géo-ingénierie », c’est-à-dire de la mise en œuvre de techniques de modifications climatiques artificielles.
Ainsi, au lieu d’accélérer les processus permettant de limiter le réchauffement climatique, comme le préconise le GIEC et les conférences sur le climat, les « grands » de ce monde ont installé mi-mai une « commission mondiale sur la gouvernance des risques liés au dépassement climatique ».
Il ne s’agit pas donc ici d’agir pour limiter le réchauffement climatique, mais de sa « gouvernance », autrement dit, sur la manière dont on peut manipuler la biosphère pour que la température sur terre reste supportable.
Cette commission, présidée par M. Pascal Lamy, ancien commissaire européen, ancien directeur général de l’organisation mondiale du commerce, et subsidiairement socialiste français, est chargé de réfléchir à « l’après ».
Dans la novlangue technocratique, « l’après », c’est le moment où la planète continue inexorablement de se réchauffer.
Les puissances économiques mondiales auraient-elles donc décidé de surseoir aux orientations des conférences mondiales pour le climat ? On connaît pourtant les terribles impacts du réchauffement climatique à chaque fraction de degré supplémentaire.
Les préconisations désormais largement admises exhortent les pays et les entreprises à réduire sans attendre et drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre, avec le développement notamment d’énergies non carbonées. Des technologies de captage du gaz carbonique ou d’élimination du dioxyde de carbone pourraient être déployées avec des captations directes de l’air et des plantations massives d’arbres au lieu de la poursuite de la destruction de la forêt amazonienne. Les systèmes de transport doivent être révolutionnés afin de développer les transports publics non polluants comme le train ou les trams en ville. Un plan audacieux de rénovation énergétique des logements est indispensable, lié à une nouvelle politique de la ville conjuguant choix sociaux et environnementaux. C’est un grand enjeu de santé publique. De même, les pratiques agricoles rémunératrices pour les paysans doivent devenir économes en intrants et respectueuses de la biodiversité. Les gaspillages en tout genre, notamment l’obsolescence programmée, doivent être bannis. Les traités de libre-échange - qui envoient circuler, sur les mers et dans les airs, des marchandises qui pourraient être produites localement, sans polluer - doivent céder la place à de nouveaux traités de coopération sociale et écologique. Bref, des choix existent pour limiter le réchauffement climatique et respecter la biodiversité. Il faut en avoir la volonté politique.
Or, que discute-t-on au sein de cette commission mondiale ? De développer cette fameuse « géo-ingénierie » ! C’est-à-dire de modifier artificiellement l’impact des rayonnements solaires. Effrayant ! Après avoir souillé la Terre et les airs, voici que de grands groupes transnationaux trouveraient un nouveau débouché pour la rémunération des capitaux. Que de telles techniques puissent faire aujourd’hui l’objet du travail d’une commission mondiale à laquelle participent d’anciens chefs d’État et de gouvernements de pays capitalistes doit nous inquiéter et nous alarmer au plus haut point. La « géo-industrie » solaire consiste en effet à injecter dans la haute atmosphère des particules aérosols destinées à occulter une part de la lumière du soleil afin de faire baisser la température sur la planète.
On imagine que les sociétés industrielles, de transport et les fonds financiers responsables de la pollution sur terre seraient aussi celles qui participeraient à cet endiguement artificiel des températures. Ce dernier nécessiterait l’expédition régulière d’un million de ballons dans la stratosphère pour y brûler du souffre permettant la dispersion de particules sulfatées. Une gigantesque flotte d’avions gros porteurs larguerait régulièrement des milliards de particules occultantes à plus de dix kilomètres d’altitude.
Les effets collatéraux prévisibles seraient terribles : pollution accrue avec la retombée de particules fines, perturbation des moussons, baisse des précipitations dans certaines zones de la terre, altération des courants marins. Bref le remède serait pire que le mal. Par contre, les profits seraient intacts et la suraccumulation du capital repartirait de plus belle.
Ces insensés rêves de contrôle du climat placeraient l’humanité dans une insoutenable insécurité supplémentaire. Qui, en effet, aurait la main demain sur le thermostat de la planète ?
La couleur bleu du ciel deviendrait blanchâtre sous l’effet de ces produits occultant le soleil.
Conserver la couleur du ciel et la vie sur terre nécessite un net changement de cap des modes de production, de consommation et de distribution. La fuite en avant capitaliste dans la marchandisation du carbone, comme des technologies visant à modifier artificiellement le climat, est une impasse mortifère.
Au lieu de laisser les puissances industrielles et financières faire des profits sur les modifications climatiques, il conviendrait de changer de voie, pour réorienter les flux financiers et les capitaux vers le bien commun, la coopération entre les peuples et aider les pays du sud et des régions du monde les plus pauvres. Tout autre chose que l’actuel axe Europe-États-Unis en soutien aux multinationales et aux marchés financiers.
Il ne peut y avoir de progrès humains et écologiques généraux sans une aide financière et technologique aux pays les plus pauvres. Des processus démocratiques nouveaux en lien avec des États sociaux et écologiques permettraient d’impulser de nouveaux investissements en mobilisant les banques publiques et les banques centrales pour financer les projets d’une planification écologique et sociale de gauche et non repeinte aux couleurs capitalo-macroniste.
Choisir une autre voie est la garantie que le ciel pourra rester bleu. Chaque action compte. Le temps presse.
Climat France24 - World
Mapped: Expats kick off French legislative elections with online voting
Issued on: 27/05/2022 - 16:29
Tracy MCNICOLL
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Most voters will head to the polls for France's legislative elections on June 12 and 19. But for French residents abroad – who have had representatives of their own in the lower-house National Assembly since 2012 – the vote kicks off online on Friday. French expatriates, who are the only members of the electorate allowed vote via the internet to choose their legislators, will cast ballots in 11 voting districts, from the tiny to the vast.
Ahead of France's presidential election in April, some 1.4 million of the 48.7 million citizens registered to vote had signed up from abroad.
Now set to vote in the country's legislative elections, French expatriates have been sending their own lawmakers to the National Assembly since 2012 to advocate on their behalf on taxation and pension issues; educational and language resources overseas; and consular issues, often those relating to multinational families.
The overseas voting districts range from minuscule District 6 (Liechtenstein and Switzerland) to mammoth District 11, which spans Eastern Europe, Asia and Oceania and represents French nationals based in 49 different countries stretching from Belarus to Tonga.
But the constituency with the most registered voters – more than 230,000 – is District 1, which represents French expats across Canada and the United States.
French voters abroad have four ways to cast their ballots: in person, by proxy, via internet and by mail. The online option returns this year after being suspended for the last legislative elections in 2017 over cyberattack fears in the wake of Donald Trump's election in the United States.
Internet voting for the French legislative first round begins on Friday and runs through June 1. Registered voters who prefer to cast their ballots the old-fashioned way can do so in person at embassies and consulates on June 4 (for voters in the Americas) and June 5 (for voters in other districts abroad).
>> Explainer: How do France's legislative elections work?
Candidates from President Emmanuel Macron's La République en Marche (Republic on the move) party and its ally Le Mouvement démocrate (MoDem) party won 10 of the 11 seats representing French residents abroad in 2017. The only exception was District 8 (Italy, Malta, San Marino, the Holy See, Cyprus, Greece, Turkey, Israel) won by a lawmaker from the centre-right Union of Democrats and Independents (UDI), allied with the conservative Les Républicains party.
French legislative elections © FRANCE 24
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections
Macron's new cabinet races to tackle cost of living crisis ahead of legislative elections
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
Explainer: How do France's legislative elections work?
France24 - World
‘Out of sight, out of mind’: Candidates vie to serve French expats in legislative districts abroad
Issued on: 02/06/2022 - 22:56
French citizens living abroad have been electing their own lawmakers to France’s lower-house National Assembly since 2012. Eleven of the chamber’s 577 deputies represent French expatriates based in as many districts around the world. Often dual nationals, candidates for these seats are hoping their unusual profiles – with one foot in France and another elsewhere – will win over voters. FRANCE 24 takes a closer look at two candidates running to represent French expatriates in Africa.
This June marks the third time France’s expats have gone to the polls for legislative elections. After a five-day window to vote by internet closed on Wednesday, some 1.6 million French voters residing abroad will be called to the polls over the weekend to vote in person. Registered voters can cast their ballots at embassies and consulates on Saturday (in the Americas) and Sunday (in the other districts abroad).
The 11 districts abroad span the planet in constituencies that range from tiny (District 6: Liechstenstein and Switzerland) to massive (District 11: Eastern Europe, Asia, Oceania). Two of the districts encompass French expatriates in Africa: District 9 spans the Maghreb and much of West Africa; Benin, Ghana and Togo are in District 10 along with the rest of Africa and the Middle East.
Political newcomer Ali Camille Hojeij is standing in District 10. Running as an independent, the 36-year-old Franco-Lebanese lawyer nevertheless describes himself as “compatible” with President Emmanuel Macron’s political line. Hojeij says he wants to be the voice of his district’s expatriates, who are “full French citizens but considered as separate”.
“Out of sight, out of mind”, is how Naïma M’Faddel describes it. A candidate for the conservative Les Républicains and close to the party’s 2022 presidential candidate Valérie Pécresse, M’Faddel is standing in District 9. “Politicians come and go, but [the voters] don’t see their problems being solved. Many wonder what purpose there is in going to vote,” she said.
Indeed, the apparent lack of interest in France’s legislative elections can be seen at the ballot box. Scarcely 20 percent of those registered turned out to vote across the 11 districts in 2017’s legislative first round – less than half the turnout in that election overall.
One foot in Paris, the other in Africa
Aside from their impression that Paris neglects them, French expatriate voters also feel a sense of injustice fuelled by issues like getting France to recognise pension credits acquired abroad or the fact that expatriates pay into a French social security system they aren’t eligible to benefit from.
“The key government ministry for French residents abroad is Bercy, the Economy and Finance Ministry. And for Bercy, French residents abroad are deserters who have fled their country so they can pay fewer taxes,” said Hojeij.
School fees are another point of contention. Tuition is continually on the rise for expatriates, who – contrary to popular belief – are not all privileged, said M’Faddel. “I want free schooling for [French] children living abroad who attend schools established by France. It’s a matter of equality between citizens and a constitutional principle,” she said.
“There is a scissor effect: on the one hand, we have school fees that are increasing; on the other, we have local hires that often don’t have the CAPES (secondary-school teaching) diploma and so the quality of teaching is deteriorating,” Hojeij explained. The lawyer defines himself as a pure product of the Agency for French Teaching Abroad (AEFE), which runs a network of 552 schools around the world.
Born in Bangui in the Central African Republic and the son of a businessman, Houjeij spent his childhood on the African continent before hanging his hat in Paris to study law as an 18-year-old. Today, he claims “sociocultural roots” in Africa and the Middle East, “even though it remains difficult in a district that covers 49 countries”, the political novice recognised.
To persuade voters, M’Faddel is also emphasising her multicultural path and her links to Morocco. “My brothers and my children live in this district. So the issue of expatriation affects me, too,” said M’Faddel, an essayist and a former elected official in Dreux (central France). Having arrived in France at the age of 8 without receiving any schooling in Morocco, M’Faddel said she “owes France everything”.
Fighting anti-French sentiment in Africa
While making French expatriate voices heard in Paris is a priority for both legislative candidates, M’Faddel and Hojeij also see their role as intermediaries on French foreign policy. That task is all the more important at a time when anti-French sentiment has gone up a notch in several African countries, including the Central African Republic, Mali and Chad.
“French expatriates have a very good reputation and don’t elicit any hostility. The resentment comes from the perception of French policy and manipulations from France’s rivals, Russia in particular,” said Houjeij.
As France’s diplomats rail against a proposed reform that would strip them of their special status, Houjeij holds that a lawmaker with the keys to understand Africa, and with “sociocultural roots” there, could be particularly useful in conducting diplomacy. In his opinion, France and the African continent need interlocutors capable of “advancing the French agenda, but in a manner that is much more respectful of states’ sovereignty”.
M’Faddel, meanwhile, contends that more resources need to go towards fostering relationships. “For the past decade, France has not managed to maintain cultural links between peoples. And the relationships between France and Africa have also been stretched thin on the economic front.” She calls for raising the budgets of cultural institutes and the Francophonie, the international organisation that represents French-speaking countries, “in order to re-establish the fraternal and historical links between Africa and France”.
This article has been adapted from the original in French.
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L'Humanité
Le Qatar veut bannir les drapeaux LGBT des stades pendant le Mondial
ActuEn termes plus ou moins feutrés, les dirigeants qataris font comprendre que le drapeau LGBT ne sera pas le bienvenu dans les stades de ce pays où l’homosexualité est illégale et passible de la peine de mort.
Christophe DeroubaixAmis supporters, que vous soyez hétéros ou homos, il faudra différencier vos effusions lors de la Coupe du monde au Qatar. Plus les responsables de cet émirat, qui organisera en novembre et décembre prochains la plus grande compétition du sport le plus populaire, tentent de rassurer la communauté internationale sur leur « tolérance », plus ils inquiètent.
Lors d’une conférence organisée en Allemagne, le cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani, l’émir du Qatar, a affirmé le 22 mai que « tout le monde (serait) le bienvenu à Doha ». Promettant de n’empêcher « personne de venir, de visiter et d’apprécier le football », il a ajouté que cette visite devait se faire dans un cadre donné.
Mondial au Qatar : changeons la règle du jeuLisez : « Je veux aussi que tout le monde vienne, comprenne et apprécie également la culture de différentes cultures. Nous vivons tous sur une même planète, mais chacun de nous a des cultures différentes. Nous accueillons tout le monde, mais nous attendons et nous voulons aussi que les gens respectent notre culture. » Comprenez : pas de démonstration dans un pays où l’homosexualité est illégale et passible de la peine de mort.
Si vous souhaitez manifester votre point de vue concernant la cause LGBT, faites-le dans une société où cela sera accepté. »
Abdulaziz Abdullah Al Ansari, responsable de la sécurité du Mondial
En termes moins feutrés, le responsable de la sécurité du Mondial, Abdulaziz Abdullah Al Ansari, avait déclaré début avril à rebours des promesses qatariennes faites il y a quelques années : « Si un supporter brandit un drapeau arc-en-ciel dans un stade et qu’on le lui enlève, ce ne sera pas parce qu’on veut l’offenser, mais le protéger. Si on ne le fait pas, un autre spectateur pourrait l’agresser. Si vous souhaitez manifester votre point de vue concernant la cause LGBT, faites-le dans une société où cela sera accepté. »
Qatar. Un mondial irrigué par le sang des travailleursToutes proportions gardées, c’est un peu la même philosophie qui a été appliquée aux ouvriers des chantiers : si vous voulez travailler dans de bonnes conditions sociales et sécuritaires, allez bosser dans un pays qui dispose d’un droit du travail.
CharivariqatarMondial 2022 au Qatar Valeurs Actuelles
Tueries en série, l’Amérique face à elle-même
Fichue chronologie médiatique ! Vingt-quatre heures après le terrible massacre de l’école primaire Robb, à Uvalde, petite ville du sud du Texas rural, située sur la route entre El Paso et San Antonio, qui a coûté la vie à vingt et une personnes, dont dix-neuf enfants, une femme abattait avec son pistolet un Afro-Américain de 37 ans, à Charleston, en Virginie-Occidentale. Ce dernier s’apprêtait à tirer sur des convives rassemblés dans un appartement, lors d’une fête de jeunes diplômés, avec son fusil semi-automatique AR-15 (le même modèle que celui utilisé à Uvalde, ou, quelques jours plus tôt, à Buffalo, dans l’État de New York, lors d’un carnage perpétré pour des motifs racistes et ayant fait dix victimes, ainsi qu’au cours de tant d’autres tueries aux États-Unis).
Si, sur les réseaux sociaux, la police de Charleston l’a félicitée d’avoir neutralisé à temps l’assaillant, au casier judiciaire aussi nourri que l’était son chargeur, les médias se sont montrés plutôt discrets sur cet acte de bravoure : une simple dépêche de l’agence Associated Press peu relayée par la presse et c’est presque tout.
“Dans un pays où les armes sont hors la loi, seuls les hors-la-loi sont armés”
Car les faits de ce genre ne servent pas la cause de la gauche américaine qui voit dans chacune de ces tragédies autant d’occasions de s’attaquer à l’un des fondements sacrés de la Constitution des États-Unis, sorte de bizarrerie exotique, pour ne pas dire barbare, aux yeux d’Européens forcément plus raffinés en la matière : le deuxième amendement. Cet article qui suit celui sur la liberté d’expression (absolue) et qui garantit, depuis l’adoption du Bill of Rights en 1791, aux citoyens la liberté de former des milices privées et de détenir des armes.
Raconter, par l’exemple, que leur possession, et parfois leur usage, par des adultes responsables peut sauver des innocents est politiquement périlleux. Il y a longtemps – sans doute depuis le mass shooting du lycée de Columbine, en 1999, dans le Colorado, et le succès planétaire du film documentaire que le journaliste Michael Moore en a tiré -que prononcer le proverbe américain « dans un pays où les armes sont hors la loi, seuls les hors-la-loi sont armés » a tôt fait de vous faire passer, en tout cas dans les grandes villes démocrates des deux côtes, au mieux pour un conservateur rétrograde, au pire pour un potentiel assassin. Aux États-Unis, à en croire la petite musique préélectorale servie par Joe Biden lui-même, il semblerait que les armes tuent désormais davantage que les criminels qui s’en servent.
L’Oncle Sam, c’est vrai, a une relation très singulière avec les armes à feu. Unique dans le monde occidental. L’invention, par Rollin White, du barillet chargeable par l’arrière, au milieu du XIXe siècle, brevetée par Smith & Wesson, est ainsi présentée très sérieusement, au musée des Texas Rangers de Waco, comme « aussi capitale que celle de la bombe atomique ». C’est grâce à ce dispositif, explique cette institution, que les colons européens ont remporté les guerres indiennes, en essuyant, du moins dans leur camp, relativement peu de pertes humaines, et que le territoire s’est agrandi vers l’ouest et le sud.
le souvenir d’un peuple peu armé face aux Anglais appartient également à cette mythologie américaine qui voit dans le revolver ou le fusil un moyen d’être à égalité avec de possibles tyrans
Même lointain, le souvenir d’un peuple peu armé face aux Anglais appartient également à cette mythologie américaine qui voit dans le revolver ou le fusil un moyen d’être à égalité avec de possibles tyrans. On ne s’étonnera pas de trouver au Walmart du coin (le géant de la grande distribution) des rayons d’armurerie où, sur présentation de sa seule carte de bibliothèque, il est possible de se procurer des munitions. La moindre petite ville d’un État conservateur organise, plusieurs fois par an, des gun shows à grand renfort de publicités sur les radios locales ; c’est parfois la seule distraction à 100 kilomètres à la ronde.
À Amarillo, au Texas, à une poignée de miles du Nouveau-Mexique à l’ouest, la Cowboy Fast Draw Association a ses habitudes du côté du Big Texan Steak Ranch, gigantesque restaurant au bord de l’autoroute I-40 qui propose un menu avec steak de plus de 2 kilos gratuit aux fins gourmets qui arrivent à le terminer en moins d’une heure (entrée et pommes de terre à la crème comprises). Là, dans la cour de l’établissement, on vient essayer ses armes à feu, discuter de sa passion, entraîner ses enfants, habillés à la texane, et descendre quelques bières sans saveur tout en engloutissant des bretzels aussi épais que les pneus des Harley garées devant le restaurant, sans craindre, bien sûr, d’afficher des positions politiques qu’on n’entend jamais dans les dîners à Washington.
Dallas a bien résisté aux émeutes
Sam Skagway : Je suis armé. Si quelqu’un met le pied dans ma propriété, je le descends. Il est au courant, c’est écrit au-dessus de ma porte
La tête vissée dans son Stetson noir, Sam Skagway, grand-père aimable et loquace dont le holster est comme relié aux bretelles qui retiennent son pantalon, fait figure d’ancien dans cette grande famille. Pas le genre à pratiquer la langue de bois, spécialement avec un journaliste européen, forcément suspect d’être un dangereux “socialiste” : « Je suis armé. Si quelqu’un met le pied dans ma propriété, je le descends. Il est au courant, c’est écrit au-dessus de ma porte. Les malfrats sont parfaitement avertis de nos droits, des droits que l’on tient de Dieu. Oui, de Dieu directement ! », insiste-t-il. Une expression qui revient souvent chez ces gens qui semblent ne connaître que deux textes, inaltérables pour l’éternité : la Bible et leur Constitution.
À quatre heures de route de là, il y a deux ans, Dallas avait plutôt bien résisté à la vague des émeutes et pillages des Black Lives Matter, consécutifs à la mort de George Floyd : les commerçants mais aussi de simples citoyens, appartenant à une milice ou pas, s’étaient organisés pour garder, avec leurs armes, leurs magasins pendant que des antifas manifestaient avec violence dans les rues du centre-ville. La mégalopole du Texas avait échappé aux incidents – parfois graves – survenus à Seattle, dans l’État de Washington ou à Portland dans l’Oregon, deux villes libérales (au sens anglais du terme : c’est-à-dire à gauche) situées dans deux des États les plus restrictifs dans l’interprétation, et donc l’application, du second amendement.
Évidemment, les stéréotypes sur le Texas sont légion. Certes, ce gigantesque État est très permissif, notamment sur la possibilité de porter une arme dissimulée. Mais d’autres sont encore plus laxistes, comme le Mississippi qui autorise la vente de chargeurs de grande capacité. Cultivant sans le vouloir ce cliché sur le Sud, bigot et à la gâchette facile, la National Rifle Association (NRA) tenait le week-end dernier sa convention annuelle à Houston, la grande métropole texane au bord du golfe du Mexique, sorte d’îlot démocrate surpeuplé dans un océan républicain.
La NRA est tout entière vouée au lobbying politique, versant des dizaines de millions de dollars dans les campagnes des candidats au Congrès ; mais, signe des temps, elle est également en faillite : l’association compte plusieurs rivales beaucoup moins susceptibles d’accepter des retouches au caractère sacré du deuxième amendement… Ce raout est surtout l’occasion pour les politiques pro- guns (sincères ou opportunistes) de s’exprimer sur la question de la régulation et du contrôle de la détention d’armes dans un pays où l’on en dénombre 120 pour 100 habitants, avec de grandes différences d’un endroit à un autre puisque les États ruraux sont, de loin, les plus pourvus, le Montana et le Wyoming en comptant le plus grand nombre par habitant.
Ted Cruz, puissant sénateur du Texas – qui ne sera pas concerné, en novembre prochain, par les élections de mi- mandat mais qui songe à la présidentielle de 2024 -, s’est fait l’avocat des Américains ordinaires, sur le ton droitier dont il est familier : « Pour une mère célibataire, vivant dans un quartier difficile, il ne s’agit pas de théorie. C’est une question de sécurité. Priver d’armes des citoyens responsables ne rendra pas un État ou notre nation plus sûrs mais plus dangereux. Dans un monde où l’élite politique rogne sur le financement de la police et où des procureurs de gauche radicale refusent de poursuivre des criminels, jamais le deuxième amendement n’aura été aussi vital que maintenant. »
La Californie compte le plus grand nombre de tueries de masse
Et d’ajouter à ses arguments l’évidence de ce qui fait, chaque jour, la une des faits divers nationaux, en évoquant l’insécurité qui règne dans les grandes villes démocrates, dans des États particulièrement restrictifs en matière d’obtention d’armes : « Baltimore, Washing ton DC et Chicago sont les endroits les plus dangereux du pays ! » Ted Cruz aurait pu rajouter (et c’est au Washington Post que l’on doit cette triste comptabilité) que depuis soixante ans, c’est la Californie, l’État qui restreint le plus les achats et la possession d’armes à feu, qui compte le plus grand nombre de tueries de masse (c’est-à-dire avec au moins quatre victimes) dans les établissements scolaires.
Des milliers d’écoles à travers le pays ont choisi de devenir de véritables sanctuaires : détecteurs de métaux, entrées uniques, policiers ou vigiles, enseignants entraînés au tir. Inenvisageables il y a quelques années, ces méthodes draconiennes, inspirées souvent de l’exemple israélien, sont de plus en plus évoquées comme solutions. C’est ce que ne cesse de répéter Gun Owners of America, le deuxième plus puissant lobby des armes après la NRA et structure bien plus intransigeante que cette dernière, qui rappelle, souvent par la voix de son vice-président Erich Pratt, abonné aux plateaux des chaînes de télé de droite, que « 94% des mass shootings avaient lieu dans des gun free zones [lieux sans armes à feu, NDLR] », se fondant sur des chiffres du FBI, un tantinet exagérés : Gun Owners of America ayant tendance à compter dans ces lieux sans armes à feu tous ceux où un citoyen (et non pas un policier ou un militaire) ne peut pénétrer avec par exemple son revolver ou son fusil.
Toute atteinte au deuxième amendement est explosive
L’association a gagné en importance, indirectement grâce à Donald Trump qui avait interdit l’usage des bump stocks, ces ressorts qui se placent entre la crosse et la détente, et qui permettent de quasiment transformer un semi-automatique en mitraillette, au détriment de la précision. Encore une fois, c’est l’ex-patron de la Maison-Blanche que le monde entier a écouté attentivement à Houston. Possible candidat à l’élection présidentielle de 2024, il a appelé à « armer les citoyens respectueux de la loi pour combattre le mal dans notre société ».
Lorsqu’il était aux commandes du pays, il avait pourtant œuvré plus que Barack Obama pour durcir les conditions d’accès aux armes, notamment en acceptant l’idée des Red Flag laws, dispositif législatif permettant de priver d’équipement les citoyens qui représenteraient un danger. Aujourd’hui, il semble en avoir abandonné la paternité. Le souvenir du 6 janvier 2021 (l’attaque du Capitole par certains de ses partisans) est passé par là : toute atteinte au deuxième amendement est potentiellement explosive, spécialement dans un pays qui n’a jamais été aussi divisé depuis la guerre du Viêtnam. Trump, comme Biden, comprenant parfaitement qu’une guerre civile serait encore plus coûteuse en vies humaines que cette macabre série de massacres.
BBC
SANS TITRE
The afternoon session saw a New Zealand fightback, though. England only claimed the one wicket, that of Devon Conway, and even that came via a strangle down the legside.
Daryl Mitchell has played nicely - despite the odd hack, much to the anger of James Anderson - and is unbeaten 43 at tea, while Tom Blundell has 39.
The Kiwis lead by 119 and England need wickets and quickly in the evening session.
James Anderson gave England an immediate breakthrough, removing Will Young with his seventh ball of the innings.
Matty Potts then came on and removed Tom Latham and Kane Williamson as his impressive first Test continued.
That left New Zealand 38-3 at lunch - a lead of just 29.
In case you're just joining us we'll give you a little recap of the day so far.
England's first innings didn't last long this morning - 6.5 overs to be precise - as Stuart Broad, Ben Foakes and Matt Parkinson all fell. They added 25 runs to take a slender nine-run lead.
Simon Mann
BBC Test Match Special commentator
This Test is fascinatingly poised at tea on the second day.
Simon Mann is chatting to ICC chair Greg Barclay during the tea interval.
You can listen using the audio icon at the top of the page or on BBC Radio 5 Sports Extra on BBC Sounds.
Thanks Tom.
We've got a game on our hands, haven't we?
It is also time for me to grab my tea - here is Callum Matthews to take you through the evening session.
Simon Mann
BBC Test Match Special commentator
A good end to the session for New Zealand and it has been their session. They've added 90 runs for the loss of one wicket.
An intriguing Test, it really is. You feel as if New Zealand are just ahead at this stage. They've got the runs on the board.
Lead by 119
Tom Blundell is not afraid to charge Matt Parkinson and a powerful straight drive smashes into the wickets at the other end. That looked four all the way.
This is four though. Parkinson drops it far too short and Blundell helps himself with a cut square into the offside to complete a potentially pivotal session.
Tom Blundell and Daryl Mitchell have battled hard to put New Zealand into a strong position.
Plenty for England to ponder during the break.
#bbccricket
Ben Wire: Landed. No jeopardy - feels unnervingly like a Test match. What happened?
Simon Mann
BBC Test Match Special commentator
There's not been a real sense of permanence from any of the batters in this Test until this afternoon.
Former skipper Joe Root is doing his best to try and rally the troops but it has all gone a bit flat out there from an England perspective.
There's a brief flurry of excitement as Matthew Potts finds the edge of Tom Blundell's bat, but the ball immediately dies on the pitch and rolls along the ground past the slips.
Simon Mann
BBC Test Match Special commentator
It was a low full-toss and it was dealt with by Blundell, expertly. Just creamed through the covers.
Dismissive from Tom Blundell.
Matt Parkinson bowls a wide full toss and it gets the treatment, Blundell smashing a cross-batted shot away for four.
Clouds are gathering overhead at Lord's - symbolic of England's fading hopes?
Matthew Potts is as miserly as ever as he bowls a maiden on his return t the attack - the debutant is 2-25 from his nine overs this innings.
Andy Zaltzman
BBC Test Match Special statistician
This partnership is now the longest partnership of the Test. The pair have put on 58 in 101 balls.
#bbccricket
John C Hughes: Call me a bluff old traditionalist but I’m rather enjoying this more sedate passage of play. What’s the point in being a cricket fan if you can’t have an afternoon nap.
Good running as Tom Blundell helps one around the corner and they scamper through for three.
After the fireworks of the first four sessions things have calmed right down. It is looking pretty comfortable for New Zealand out there.
Jeremy Coney
Former New Zealand captain on BBC Test Match Special
This is a very useful partnership for New Zealand. It's pretty much what they've been hoping for throughout the match.
Conway's wicket came from a nothing shot from a nothing delivery and yet it meant so much. Cricket can do that. But Mitchell has played well and he's had the support from Blundell.
Oh dear. Matt Parkinson sends down a rank full toss that Daryl Mitchell looks to smash out of the ground - but he can only find the toe end and it falls short of the boundary.
They remarkably only run one. Parky got away with one there.
France24 - Monde
Grève des diplomates français : "Une réforme qui nie notre expertise"
Publié le : 01/06/2022 - 16:55
Romain BRUNET
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Julia GUGGENHEIM
De nombreux diplomates français appellent à la grève, jeudi, pour protester contre la réforme de la haute fonction publique. Un mouvement inédit qui est aussi le signe d’un désarroi grandissant depuis plusieurs années au Quai d’Orsay.
Le malaise est profond et ressemble à une crise existentielle. Fait rarissime au Quai d’Orsay, six syndicats et un collectif de 500 jeunes diplomates du ministère des Affaires étrangères ont appelé à la grève, jeudi 2 juin, pour protester contre la réforme de la haute fonction publique qui, à terme, entraînera la disparition des deux corps historiques de la diplomatie française : celui de ministre plénipotentiaire (ambassadeur) et celui de conseiller des affaires étrangères.
La grogne couve depuis des mois, mais a éclaté après la publication au Journal officiel en avril, dans l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, du décret d'application, au ministère des Affaires étrangères, de la réforme.
Voulue par le président Emmanuel Macron, celle-ci crée un nouveau corps d'administrateurs de l'État et prévoit que les hauts fonctionnaires ne soient plus rattachés à une administration spécifique : ils seront, au contraire, invités à en changer régulièrement tout au long de leur carrière.
>> À lire aussi : "Diplomatie française : 'Le Quai d'Orsay a trop tendance à fonctionner en vase clos'"
Les diplomates y voient "la fin de la diplomatie professionnelle" française, troisième réseau international derrière les États-Unis et la Chine. En outre, les contours parfois encore flous de la réforme ne permettent pas de donner toutes les réponses aux diplomates inquiets, qui veulent des garanties.
"Cette réforme est une erreur car elle nie notre expertise", affirme une diplomate en poste à Paris ayant requis l’anonymat car soumise au devoir de réserve. "Notre métier s’apprend au fil du temps et de nos expériences sur le terrain, poursuit-elle. Ma compétence, c’est d’abord une fine connaissance d’une zone géographique et les langues étrangères que je parle. Je ne vais pas devenir préfète. On n’est pas interchangeables."
"La diplomatie n’est pas un art de l’impro, mais un métier de pros"
Signe qu’il se passe quelque chose d’inhabituel dans cette maison peu habituée aux mouvement sociaux – il ne s’agit que de la deuxième grève dans l’histoire du Quai d’Orsay, la première ayant eu lieu en 2003 –, de nombreux diplomates ont annoncé, avec le hashtag #diplo2metier sur Twitter, leur intention de participer à la grève ou exprimé leur solidarité avec les grévistes. Parti de la base, le mouvement gagne petit à petit la hiérarchie du ministère des Affaires étrangères et suscite désormais l’adhésion de nombreux hauts responsables et ambassadeurs.
"Dialoguer avec près de 200 États dans leurs langues, négocier, préserver la paix : la diplomatie n’est pas un art de l’impro, mais un métier de pros", écrit sur le réseau social Anne Guéguen, directrice Afrique du Nord et Moyen-Orient au Quai d’Orsay.
Etre #diplo2metier est un engagement fort : au-delà de l'expertise patiemment construite, un choix de vie. Dialoguer avec près de 200 Etats dans leurs langues, négocier, préserver la paix: la diplomatie n'est pas un art de l'impro, mais un métier de pros https://t.co/2iGCMTtSPq
May 27, 2022"Le 2 juin, je ferai grève. La diplomatie rassemble une gamme de métiers qui ont tous en commun d’être spécifiques et de s’acquérir dans le temps long. C’est une vocation", souligne Philippe Bertoux, directeur des affaires stratégiques, de sécurité et du désarmement au ministère.
Le 2 juin, je ferai grève. La diplomatie rassemble une gamme de métiers qui ont tous en commun d’être spécifiques et de s’acquérir dans le temps long. C’est une vocation, pas une compétence parmi d’autres. Rénovation, oui. Effacement, non. https://t.co/8V9Aeu1j6F
May 27, 2022"Je serai en grève le 2 juin pour protester contre la réforme du corps diplomatique et la réduction continue des moyens de notre diplomatie. Le retour de la guerre en Europe montre l’importance d’une diplomatie française forte au service des intérêts français et européens", estime Claire Le Flécher, ambassadrice de France au Koweït.
Je serai en grève le 2 juin pour protester contre la réforme du corps diplomatique et la réduction continue des moyens de notre diplomatie. Le retour de la guerre en Europe montre l’importance d'une diplomatie 🇨🇵 forte au service des intérêts 🇨🇵 et 🇪🇺 #diplo2metier
May 27, 2022"Le but d’Emmanuel Macron est de créer davantage de mobilité entre les administrations. En soi, c’est un principe de bon sens, mais le problème est que cela repose sur une administration généraliste alors que pour certains métiers, on a besoin de spécialistes. Être diplomate, ce n’est pas un métier qu’on fait comme ça sans avoir réfléchi à ses implications, que ce soit en termes de vie personnelle ou en termes de formation", analyse Christian Lequesne, professeur à Sciences Po Paris, spécialiste de la politique étrangère française et auteur de "Ethnographie du Quai d’Orsay" (CNRS Éditions, 2017).
"On assiste depuis des années à un détricotage de ce ministère"
Au-delà de l’actuelle réforme de la haute fonction publique et de la crainte de "nominations de complaisance", ce mouvement de grève témoigne d’un malaise plus profond. Dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde le 25 mai, le collectif de 500 jeunes diplomates s’inquiète notamment d'une "réduction vertigineuse des moyens" (suppression de 50 % des effectifs en 30 ans) et de "décennies de marginalisation du rôle du ministère au sein de l’État".
"On assiste depuis des années à un détricotage de ce ministère, par une baisse des moyens, mais aussi parce que certains volets de notre action sont désormais confiés à d’autres", explique la diplomate ayant requis l’anonymat citée plus haut. "C’est d’autant plus frustrant que nous faisons ce métier au prix de nombreux sacrifices personnels, ajoute-t-elle. Nous travaillons 14 heures par jour et les conséquences sur notre vie privée, quand on a une famille et qu’on doit partir à l’étranger, sont parfois difficiles à gérer. Le grand public a l’image de l’ambassadeur qui passe son temps à faire des réceptions mondaines, mais notre travail, ce n’est pas du tout ça."
"C’est vrai que la société reste beaucoup sur les clichés du diplomate 'Ferrero Rocher'. Les Français ne se rendent pas compte que c’est un métier où il faut gérer les crises et où les fonctionnaires, qui sont extrêmement engagés, ne comptent pas leurs heures. Il y a donc un sentiment d’injustice à l’égard de la perception qu’on peut avoir de leur métier", observe Christian Lequesne.
>> À lire aussi : "Catherine Colonna, une ministre spécialiste de la diplomatie de crise au Quai d’Orsay"
L’autre point soulevé par les témoignages recueillis concerne la définition de la mission du diplomate. De nombreux autres acteurs s’occupent désormais de diplomatie, notamment le ministère de l’Économie pour les négociations commerciales et financières, le ministère de la Défense avec des diplomates militaires spécialistes de la négociation, l’Agence française du développement (AFD) pour l’aide au développement apportée par la France à travers le monde.
"Ces évolutions participent à une forme de questionnement existentiel de la part des diplomates, mais c’est une question qu’on retrouve dans pas mal de pays, comme le Royaume-Uni, les États-Unis, le Brésil, et qui est liée à l’évolution des relations internationales et à la multiplication des acteurs de la diplomatie depuis une vingtaine d’années", analyse Christian Lequesne, pour qui une réflexion sur le rôle du diplomate en 2022 doit être menée.
Le ministère, où vient d'arriver Catherine Colonna, diplomate de carrière dont la nomination a été interprétée comme un "message" à l'endroit des personnels, assure avoir "noué un dialogue social de qualité" avec toutes les organisations syndicales.
La grève risque en tout cas d'être suivie avec attention par la ministre, mais aussi à l'Élysée. Les diplomates en colère espèrent rassembler suffisamment largement pour contraindre Emmanuel Macron à revoir sa copie.
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PORTRAIT
Catherine Colonna, une ministre spécialiste de la diplomatie de crise au Quai d’Orsay
INTERVIEW
Diplomatie française : "Le Quai d'Orsay a trop tendance à fonctionner en vase clos"
Paris recommande aux Français "dont la présence n'est pas essentielle" de quitter la Russie
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : “Cette guerre n’a et n’aura pas de vainqueur”, prévient l’ONU
« Cette guerre n’a et n’aura pas de vainqueur », selon l’ONU
D’après le coordinateur de l’ONU en Ukraine, Amin Awad, cette guerre « n’a et n’aura pas de vainqueur », a-t-il rédigé dans un communiqué relayé par BFM TV. Avant d’appeler à « cesser » ce conflit, alors que les négociations n’ont pas avancé depuis des semaines.
L’UE réaffirme son soutien à l’Ukraine au 100e jour de guerre
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a rappelé dans un tweet que l’UE soutenait encore et toujours l’Ukraine face à l’offensive russe. Ursula von der Leyen a écrit sur son compte Twitter le message suivant : « Il y a 100 jours, la Russie a déclenché sa guerre injustifiable contre l’Ukraine. La bravoure des Ukrainiens force notre respect et notre admiration. L’UE est aux côtés de l’Ukraine. » La chef de l’UE a d’ailleurs précisé qu’elle s’entretiendra avec Emmanuel Macron à Paris au sujet « du soutien actuel et futur de l’UE au pays ».
100 days ago Russia unleashed its unjustifiable war on Ukraine.
The bravery of Ukrainians commands our respect and our admiration.
The EU stands with Ukraine.
Today in Paris, I will discuss with @emmanuelmacron @Europe2022FR the EU’s current & future support to the country.
— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) June 3, 2022
Poutine mourant ?
D’après un rapport du renseignement américain, l’état de santé de Vladimir Poutine serait fragilisé par un cancer « à un stade avancé », rapporte le journal américain Newsweek. Le président russe aurait pu être soigné au mois d’avril dernier. Selon une source de Newsweek, « tout le monde sent que la fin est proche » au sein du Kremlin.
50 ambassades de retour à Kiev, se réjouit Zelensky
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a indiqué dans une allocution télévisée, jeudi 2 juin, que 50 ambassades étaient de retour à Kiev, relate BFM TV. En raison de l’invasion russe, les diplomates avaient quitté la capitale pour leur sécurité. Il s’agit de retours « symboliques », s’est réjoui Volodymyr Zelensky : « Chaque nouvelle ambassade qui revient dans notre capitale est un témoignage de la foi en notre victoire. »
100e jour de guerre en Ukraine
Ce vendredi 3 juin est marqué par le 100e jour de conflit entre l’Ukraine et la Russie, depuis que Vladimir Poutine a lancé son offensive pour s’emparer notamment du Donbass – l’une des régions de l’est de l’Ukraine.
L'Humanité
« Le commerce d’armes françaises est d’une opacité considérable qui protège les principaux responsables »
EntretienLa France fait fi de ses engagements au profit de ses intérêts économiques. Elle n’hésite pas à fournir des pays comme l’Égypte ou l’Arabie saoudite, qui ont en commun de violer les droits de l’homme. Éclairage avec Aymeric Elluin, juriste en droit international.
Alexandra Fleisch ViardAntoine PoncetDans son ouvrage, Ventes d’armes. Une honte française (Le passager clandestin, 192 pages, 14 euros), coécrit avec Sébastien Fontenelle, Aymeric Elluin, responsable du plaidoyer « Armes » à Amnesty International France, montre comment la France s’est imposée dans l’industrie de l’armement. Entre contrats lucratifs signés avec des régimes liberticides, absence de contrôles parlementaires et manque de transparence, le constat est édifiant.
En quoi les ventes d’armes constituent-elles « une honte française » ?
Dans les années 1960-1970, la France a construit une partie de son industrie de défense en fournissant des armes aux pires régimes. On peut citer le Portugal de Salazar, l’Espagne de Franco ou encore l’Afrique du Sud ségrégationniste. Plus récemment, on a constaté des transferts d’armes à l’Égypte, à l’Arabie saoudite ou aux Émirats arabes unis. Ces pays ont en commun de ne pas être respectueux des droits de l’homme et du droit international humanitaire lorsqu’ils utilisent des armes. Et la France a concouru à approvisionner ces régimes en toute connaissance de cause.
Comment la France est-elle devenue l’un des principaux marchands d’armes ?
Dans les années 1970, la France occupait le troisième rang en termes d’exportations d’armes. Place qu’elle va perdre, puis récupérer sous François Hollande. L’offre des fournisseurs français d’armes s’inscrit dans un paradigme historique. Dans les années 1970, avec la doctrine Debré, on voulait apparaître comme un acteur alternatif de la vente d’armes, en opposition aux deux blocs qui s’affrontaient pendant la guerre froide. On disait : « Nous ne ferons pas d’ingérence dans vos pays et nous ne regarderons pas l’utilisation finale des armes. » Et ça continue aujourd’hui. La France s’évertue à exporter des armes en Égypte, alors que le pays est confronté à des violations massives des droits de l’homme, et on ferme toujours les yeux sur ce qui se passe sur le terrain.
Pourquoi n’arrive-t-on pas à faire bouger les choses ?
Étant donné que nous avons un système parlementaire avec une majorité qui soutient systématiquement la présidence, les députés jouent peu le rôle de contre-pouvoir. L’article 24 de la Constitution devrait pourtant imposer aux parlementaires de contrôler l’action du gouvernement, y compris dans le champ des armes. Une autre difficulté est que le commerce d’armes françaises est d’une opacité considérable et protège les principaux responsables. Ce flou total me stupéfait, cela veut dire qu’il y a un pan entier de l’action publique, en France, qui échappe à tous les contrôles. Dans un système démocratique semi-parlementaire, bien qu’extrêmement présidentiel dans la pratique, cela pose question. Mais il y a une lueur d’espoir. On voit bien que, depuis 2018, un débat de fond monte dans l’opinion publique, notamment autour du conflit au Yémen et de la répression en Égypte. Il faut que les parlementaires de la prochaine législature s’emparent du rapport des députés Jacques Maire et Michèle Tabarot qui propose que le gouvernement soit plus transparent et qu’une délégation parlementaire soit créée pour contrôler les ventes d’armes.
armementarmée françaiseamnesty internationalyémen France24 - Monde
Soudan : 3 ans après le premier massacre de la révolution
Publié le : 03/06/2022 - 16:34Modifié le : 03/06/2022 - 16:44
Julie CHOUTEAU
Il y a tout juste trois ans, le 3 juin 2019, des soldats et miliciens soudanais dispersaient violemment un sit-in de manifestants devant le quartier général de l’armée à Khartoum.
L'Humanité
Au Yémen, une guerre oubliée, alimentée par l’Occident
ActuLes livraisons d’armes à l’Arabie saoudite ont nourri un conflit qui dure depuis sept ans au Yémen. Une trêve, entrée en vigueur le 2 avril, vient d’être renouvelée pour deux mois.
Pierre BarbanceyLa trêve, commencée le 2 avril, a offert un répit au Yémen. Outre un cessez-le-feu, relativement respecté, elle prévoyait une série de mesures devant alléger la souffrance de la population, notamment la réouverture de l’aéroport de Sanaa aux vols commerciaux, la facilitation de l’approvisionnement en carburant et la levée de sièges imposés à certaines villes.
L’ONU et les organisations humanitaires ont souligné l’impact positif de cette trêve sur la vie des Yéménites, notamment la baisse de moitié du nombre de victimes civiles et la possibilité offerte à des centaines d’habitants de la capitale, dont beaucoup de malades, de se rendre à l’étranger. À la fin de l’année 2021, le conflit avait déjà causé la mort de 377 000 personnes, victimes directes et indirectes. Près de 60 % de ces décès, soit environ 227 000 personnes, ont été dus notamment au manque d’eau potable, à la faim et aux maladies, selon un rapport du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), publié en novembre 2021.
Crimes de guerre au Yémen. Dassault, MBDA et Thales accusés de «complicité»Le 26 mars 2015, l’opération « Tempête décisive » était lancée par une coalition militaire de pays arabes (Émirats arabes unis, Égypte, Maroc, Soudan…) dirigée par l’Arabie saoudite. L’intervention, qui avait su opportunément se placer sous la protection d’une résolution de l’ONU, visait officiellement à éradiquer la rébellion initiée par les Houthis. Ces derniers avaient chassé du pouvoir le « président légitime » Abd Rabbo Mansour Hadi (il avait perdu la capitale Sanaa, conquise par l’alliance de l’époque entre les Houthis et l’ancien président Ali Abdallah Saleh). Des rebelles qui se sentaient territorialement lésés par les mesures gouvernementales, elles-mêmes directement liées à la réunification du pays en 1990 avec la marginalisation des populations du Nord.
Depuis, les puissances occidentales font mollement pression sur l’Arabie saoudite. Comment en serait-il autrement lorsqu’on sait que les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne sont des soutiens essentiels de la principale pétromonarchie du Golfe ? Notamment avec l’aide apportée par leurs différents services de renseignements et surtout par les ventes d’armes.
Un autre front pour affaiblir l’Iran
Ces dernières années, les Saoudiens ont dépensé des milliards en armes de haute technologie. Les achats effectués sont impressionnants : des avions de combat F-15, des hélicoptères de combat Apache, des véhicules blindés de transport de troupes (APC) Piranha, des missiles air-air Iris-T à guidage infrarouge, des obusiers automoteurs Caesar à canon de 155 mm, des véhicules aériens sans pilote (UAV), des systèmes de détection aéroportés (AEW), des missiles de défense balistiques, des corvettes, des bâtiments de débarquement aérien et encore des missiles antichars. Malgré les témoignages et les preuves montrant comment ces armes sont utilisées directement dans le cadre de cette guerre, les chancelleries occidentales continuent à nier.
Si, à l’origine, la raison invoquée pour intervenir militairement au Yémen était la réinstallation au pouvoir de Hadi, le curseur s’est étrangement déplacé. Les Houthis sont accusés d’être soutenus par l’Iran. Ce qui permet de relancer la fameuse thèse de l’« affrontement » sunnites-chiites, présenté comme la clé de tous les conflits actuels dans la région. Les Iraniens sont aujourd’hui les alliés des Houthis en leur fournissant notamment du matériel militaire leur permettant d’atteindre le territoire saoudien, ce qui était loin d’être le cas au début du conflit. Mais cela permet aux Occidentaux et aux pays du Golfe d’ouvrir un autre front pour affaiblir l’Iran et, surtout, empêcher que le pouvoir yéménite ne tombe aux mains de groupes peu enclins à une alliance avec l’Arabie saoudite.
Jusqu’à présent, le gouvernement reprochait notamment aux rebelles de toujours encercler la grande ville de Taëz (Ouest). Pour leur part, les Houthis réclamaient des arrangements sur le versement des salaires des fonctionnaires ou encore les services de base dans les zones qu’ils contrôlent. Jeudi, les deux parties ont néanmoins accepté de renouveler la trêve pour « deux mois supplémentaires ».
yémenarabie saouditeventes d'armesIran BBC
SANS TITRE
Nadal 7-6 (10-8) 1-1 Zverev*
Jonathan Jurejko
BBC Sport at Roland Garros
After being sat on court for the length of a football match - plus stoppages - plenty of fans need a loo/refreshment break.
We're nowhere near half-time though. Could be a long way to go still, depending on how/if Zverev recovers.
He talked after beating Alcaraz in the previous round about needing to stay calm - and that's what he did.
This is a different task altogether. Nadal has never lost the first set in his 15 Roland Garros semi-finals now, going on to win 13 of them.
Will this be number 14?
Nadal 7-6 (10-8) 1-1 Zverev*
Nadal broke in game one of the second set, and Zverev broke in game two.
With both men close to the net, Nadal tried to lob his opponent, but 6ft 6in Zverev is a tough man to clear he gets to it and eventually finishes off a close-range shot.
Zverev now has a break point to instantly get us back on serve in the second set.
*Nadal 7-6 (10-8) 1-0 Zverev
A forehand swatted away from Nadal goes long and we're at deuce on his serve.
*Nadal 7-6 (10-8) 1-0 Zverev
Jonathan Jurejko
BBC Sport at Roland Garros
Art is an integral part of French culture and that is evident all around Roland Garros.
There are multiple works around the site, including a sculpture of its greatest champion: Rafael Nadal.
Imagine being so good that you have your own statue when you're still playing. Incredible.
Created by Spanish artist Jordi Diez Fernandez, this steel monument stands three-metres high and captures the 13-time men's champion in an iconic pose - whipping away a forehand winner.
The sculpture is placed at the bottom of the stairs when fans enter Roland Garros from one of the main entrances next to Chatrier.
Unsurprisingly, the legions of Spanish fans who are always present here in Paris have been queuing up to get a photo next to the steel version of their hero.
*Nadal 7-6 (10-8) 1-0 Zverev
Signs of frustration from Zverev after he puts too much power on a forehand at the end of a 11-shot rally. Nadal has won all of the first six points in this second set, 30-0.
#bbctennis
Dr Ros Clarke: Zverev has got to be gutted about that. Played brilliantly, dominated for an hour or so, but still lost the first set.
Sulaimon Adelekan: The king of clay just stole that set from Alexander Zverev.
*Nadal 7-6 (10-8) 1-0 Zverev
A break to love in the opening service game of the first set. Nadal now a set and a break up.
A two-handed backhand from Zverev just is off target and Nadal has three break points in the opening game of set number two.
Nadal 7-6 (10-8) Zverev
How much will losing that first set, a 91-minute one, take out physically and emotionally on Zverev?
He starts us off in the second set.
Nadal 7-6 (10-8) Zverev
Naomi Broady
British player on BBC Radio 5 Live Sports Extra
I honestly don't think Zverev will come back from that. Maybe, now he's a set down, he'll be able to loosen off. But Nadal was starting to improve...
Nadal 7-6 (10-8) Zverev
Jonathan Jurejko
BBC Sport at Roland Garros
Wow. Just wow. How often has Rafael Nadal left us speechless?
Nadal saves four set points before taking his sixth with another worldie of a forehand winner.
Someone calls the cops. Alexander Zverev has just been mugged.
#bbctennis
Sho: Zverev had to win that set being a break up then having those 4 set points being 6-2 up in the breaker. Combine that with the fact that set lasted an hour and a half. Nadal to win the next two sets comfortably.
James Stevenson: What can you say about that set of tennis? Never write off Rafael Nadal. Extraordinary stuff.
Nadal 7-6 (10-8) Zverev
Naomi Broady
British player on BBC Radio 5 Live Sports Extra
The whole crowd jumped on their feet, arms in the air, waving their Spanish flags. Nadal is definitely going to need a full kit change. He looks like he's jumped into the pool.
Nadal 7-6 (10-8) Zverev
Russell Fuller
Tennis correspondent at Roland Garros
What a way to finish the set! It was a bit like the tortoise and the hare; Zverev out of the box brilliantly, Nadal out of sorts. But he's taken advantage of some tightness in the German's arm and produced some of his greatest hits in the tie-breaks.
Nadal 7-6 (10-8) Zverev
What a set of tennis and the fans are on their feet - and rightly so. Ninety-one minutes of breath-taking action.
Zverev led 4-2 in games, then got pegged back, then led 6-2 in the tie-break with four chances to wrap up the set.
But Nadal, who had previously seen five of his own set points disappear, gambles the right way when Zverev is at the net and unleashes a stunning winner.
Zverev at the net but it's blasted at him and he can't control it. 9-8, Nadal with set point again.
Nadal with a cross-court backhand chance to win the set. No! Just out. 8-8. Nadal has missed five chances to win the set, Zverev four.
Ninety minutes of action in this first set alone.
Zverev two-handed backhand into the net. 8-7 Nadal, set point on his serve.
Zverev is living dangerously. His shot is just about in and Nadal can't keep it in, 7-7. Both men have had four set points in this match.
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : les 27 membres de l’UE s’accordent sur de nouvelles sanctions contre Moscou
Un premier français serait mort au combat
Selon des informations d’Europe 1 jeudi 2 juin, un premier combattant français aurait été « mortellement blessé par des tirs d’artillerie » sur le terrain des hostilités en Ukraine. L’homme aurait rejoint la Légion internationale de défense ukrainienne, prenant part aux combats contre les forces russes. Il ferait partie des près de 150 Français partis combattre aux côtés des Ukrainiens, toujours selon la radio.
L’Occident doit se préparer à une « guerre d’usure », prévient l’OTAN
Les pays occidentaux doivent se préparer « à une guerre d’usure » en Ukraine, a estimé ce jeudi le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, après une rencontre avec le président américain Joe Biden à Washington. « Nous devons être préparés sur le long terme », a-t-il martelé devant des journalistes, rapporte Le Monde.
La Suède annonce une nouvelle aide à l’Ukraine
La Suède a annoncé ce jeudi qu’une nouvelle aide importante à l’Ukraine allait être octroyée, comprenant notamment un soutien économique et des équipements militaires, pour un montant total d’un milliard de couronnes, soit environ 95,5 millions d’euros, rapporte BFM TV.. « Nous voyons aujourd’hui une nouvelle phase dans l’invasion russe dans laquelle (la Russie) rassemble des forces dans les régions de l’est et du sud-est de l’Ukraine et il y a eu une demande de soutien dans plusieurs domaines de la part de l’Ukraine », a déclaré le ministre de la Défense suédois Peter Hultqvist.
Accord des 27 sur le 6e paquet de sanctions contre la Russie
Les représentants des vingt-sept membres de l’UE sont tombés d’accord, ce jeudi, sur un sixième paquet de sanctions contre Moscou incluant un embargo pétrolier avec des exemptions, tout en renonçant à inscrire sur la liste noire le chef de l’Eglise orthodoxe russe, selon des informations de BFM TV.
20% du territoire ukrainien sont occupés par la Russie, alerte Zelensky
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a alerté que l’Ukraine était occupée à 20 % par les troupes russes, relate Le Figaro. « Nous devons nous défendre contre la quasi-totalité de l’armée russe. Toutes les formations militaires russes prêtes au combat sont impliquées dans cette agression », a-t-il dénoncé.
La Russie aurait arrêté l’afflux de « mercenaires » étrangers
Le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, a indiqué que la Russie avait réussi à arrêter l’afflux de « mercenaires » étrangers en Ukraine. « Depuis début mai, l’afflux de mercenaires étrangers en Ukraine voulant prendre part aux hostilités contre l’armée russe s’est pour ainsi dire tari », a-t-il d’abord déclaré, relaie Le Figaro. Avant d’annoncer que « des centaines de mercenaires étrangers en Ukraine ont été éliminés » par l’armée russe à l’aide d’armes « de haute précision à longue portée, peu de temps après leur arrivée sur les lieux où ils devaient recevoir un entraînement supplémentaire ». Toutefois, le porte-parole russe a indiqué que la majorité de ces étrangers ont été neutralisés « dans les zones de guerre en raison de leur faible niveau d’entraînement et de leur manque d’expérience ».
5,2 millions d’enfants sont dans le besoin, selon l’Unicef
Dans un communiqué, relayé par Le Figaro, l’Unicef s’est alarmé de la condition des enfants en Ukraine. Une situation qui n’avait pas été connue « depuis la Seconde Guerre mondiale ». Depuis le début de la guerre en Ukraine, deux enfants sur trois ont été déplacés. Nombre d’entre eux ont été victimes de violences psychologiques et physiques. D’après l’Unicef, 5,2 millions d’enfants seraient donc dans le besoin.
Le conflit devrait durer encore de « nombreux mois »
Les Etats-Unis ont estimé que le conflit pourrait durer de « nombreux mois », relate BFM TV. À l’occasion d’une conférence de presse, à Washington, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a estimé, aux côtés du secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg : « Cela pourrait se terminer demain, si la Russie mettait fin à son agression. » Mais, comme le relaie BFM TV ce jeudi 2 juin, Antony Blinken ne voit « aucun signe » allant dans cette direction. Avant qu’un responsable sécuritaire occidental ne confirme que « le conflit devrait durer jusqu’à la fin de cette année, et probablement au-delà ».
France24 - Monde
Namibie : la vente de 170 éléphants aux enchères fait polémique
Publié le : 03/06/2022 - 16:14Modifié le : 03/06/2022 - 16:43
FRANCE 2
Pour réguler leur population, le gouvernement namibien a décidé de vendre aux enchères 170 pachydermes. Une décision controversée, car l'espèce est protégée par les conventions internationales.
New York Times - World
Gun Control in the U.S.
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Why Canada Races on Gun Policy When America Crawls
Max Fisher
As Congress once more struggles through acrimonious and so far fruitless negotiations over gun reforms in the wake of a mass shooting, Americans may find themselves looking north in befuddlement.
Canada’s government has begun moving to ban handgun sales and buy back military-style rifles — dramatic changes in a country with one of the world’s highest gun ownership rates outside of the United States, expected to pass easily and with little fuss.
Ask Americans why Canada’s government seems to cut through issues that mire their own in bitterness and frustration, and you might hear them cite cultural differences, gentler politics, even easygoing Canadian temperaments.
But ask a political scientist, and you’ll get a more straightforward answer.
Differences in national culture and issues, while meaningful, do not on their own explain things. After all, Canada also has two parties that mostly dominate national politics, an urban-rural divide, deepening culture wars and a rising far-right. And guns have been a contentious issue there for decades, one long contested by activist groups.
Rather, much of the gap in how these two countries handle contentious policy questions comes down to something that can feel invisible amid day-to-day politicking, but may be just as important as the issues themselves: the structures of their political systems.
Canada’s is a parliamentary system. Its head of government, Justin Trudeau, is elevated to that job by the legislature, of which he is also a member, and which his party, in collaboration with another, controls.
If Mr. Trudeau wants to pass a new law, he must merely ask his subordinates in his party and their allies to do it. There is no such thing as divided government and less cross-party horse-trading and legislative gridlock.
Canada is similar to what the United States would be if it had only a House of Representatives, whose speaker also oversaw federal agencies and foreign policy.
What America has instead is a system whose structure simultaneously requires cooperation across competing parties and discourages them from working together.
The result is an American system that not only moves slower and passes fewer laws than those of parliamentary models like Canada’s, research has found, but stalls for years even on measures that enjoy widespread support among voters in both parties, such as universal background checks for gun purchases.
Many political scientists argue that the United States’ long-worsening gridlock runs much deeper than any one issue or the interest groups engaged with it, to the basic setup of its political system.
The Perils of Presidents
The scholar Juan Linz warned in a much-discussed 1990 essay, as much of the developing and formerly Soviet worlds moved to democracy, that those countries not follow what he called one of the foundational flaws of the United States: its presidency.
“The vast majority of the stable democracies in the world today are parliamentary regimes,” Dr. Linz wrote.
Presidential systems, on the other hand, tended to collapse in coups or other violence, with only the United States having persisted since its origin.
It’s telling that when American diplomats and technocrats help to set up new democracies abroad, they almost always model them on European-style parliaments.
Subsequent research has found that parliamentary systems also perform better at managing the economy and advancing rule of law than presidencies, if only for the comparative ease with which they can implement policy — witnessed in Canada’s rapid response to gun violence or other crises.
America’s legislative hurdles, requiring cooperation across the president, Senate and House to pass laws, are raised further by the fact that all three are elected under different rules.
None represents a straight national majority. Presidential elections favor some states over others. The Senate tilts especially toward rural voters. All three are elected on different schedules. As a result, single-party control is rare. Because competing parties typically control at least one of those three veto points on legislation, legislation is frequently vetoed.
Americans have come to accept, even embrace, divided government. But it is exceedingly uncommon. While Americans may see Canada’s legislative efficiency as unusual, to the rest of the world it is American-style gridlock that looks odd.
Still, America’s presidential system does not, on its own, explain what makes it function so differently from a country like Canada.
“As long as things are moderate, a presidential system is not so bad,” said Lee Drutman, a political scientist who studies political reform.
Rather, he cited that America is nearly alone in combining a presidency with winner-take-all elections.
Zero-Sum Contests
Proportional votes, common in most of the world, award seats to each party based on its share of the vote.
Under American-style elections, the party that wins 51 percent of a race controls 100 percent of the office it elects, while the party with 49 percent ends up with nothing.
This all but ensured that politics would coalesce between two parties because third-ranked parties rarely win office. And as those two parties came to represent geographically distinct electorates struggling for national control, their contests took on, for voters, a sensation of us-versus-them.
Canada, too, has winner-take-all elections, a practice inherited from Britain. Still, neither of those countries hold presidential contests, which pit one half of the nation against the other.
And in neither country do the executive and legislative branches share power, which, in times of divided government, extends the zero-sum nature of American elections into lawmaking, too. And not only on issues where the parties’ supporters disagree.
In 2013, shortly after a gunman killed 20 first graders and six educators at Sandy Hook Elementary School in Newtown, Conn., polls found that 81 percent of Republicans supported background checks for gun purchases. But when asked whether the Senate should pass such a bill — which would have required Republicans to side with the then-Democratic majority — support dropped to 57 percent. The measure never passed.
The episode was one of many suggesting that Americans often privilege partisan victory, or at least denying victory to the other side, over their own policy preferences, the scholar Lilliana Mason wrote in a book on partisanship.
“Even when policy debates crack open and an opportunity for compromise appears,” Dr. Mason wrote, “partisans are psychologically motivated to look away.”
Unstable Majorities
Still, there is something unusual to Canada’s model, too.
Most parliamentary systems, as in Europe, elect lawmakers proportionally. Voters select a party, which takes seats in the legislature proportional to their overall vote share. As a result, many different parties end up in office, and must join in a coalition to secure a governing majority. Lawmaking is less prone to gridlock than in America but it’s not seamless, either: the prime minister must negotiate among the parties of their coalition.
Canada, like Britain, combines American-style elections, which produce what is not quite a two-party system in those countries but is close, with European-style parliaments.
As a result, Canada’s prime minister usually oversees a legislative majority, allowing him or her to breeze through legislation even more easily than in European-style parliaments.
This moment is an exception: Mr. Trudeau’s Liberal Party controls slightly less than half of the House of Commons. Still, his party dominates a legislative alliance in which he has only one partner. Canada also includes a Senate, though its members are appointed and rarely rock the boat.
But the Canadian system produces what Dr. Drutman called “unstable majorities,” prone to whiplashing on policy.
“If you have a 52 percent margin for one party, and then you throw the bums out because four percent of the vote went the other way, now you’ve moved completely in the other direction,” he said.
Gun laws are a case in point. After a 1989 mass shooting, Canadian lawmakers passed registration rules, but phased them in over several years because they were unpopular among rural communities.
Those rules were later abolished under a Conservative government. Though Mr. Trudeau has not reimposed the registry, he has tightened gun laws in other ways.
In a European-style system, by contrast, a four-point shift to the right or left might change only one party in the country’s governing coalition, prompting a slighter policy change more proportional to the electorate’s mood.
American liberals may thrill at the seeming ease with which Canada’s often-left-leaning government can implement policy, much as conservatives may envy Britain’s more right-wing, but similarly rapid, lawmaking under a similar system.
But it is the slow-and-steady European model, with its frustratingly incremental advances, that, over the long run, research finds, tend to prove the most stable and effective.
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BBC
Ukraine war: How Russian TV has reported the 100 days of conflict
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TV viewers in Russia see only the Kremlin’s version of events in Ukraine.
At the start of the invasion, they weren’t even told it was a war.
Now, the strident talk shows that dominate the schedules say repeatedly that Moscow faces a Third World War with the West.
BBC Monitoring looks at how coverage has changed.
Video produced by Tse Yin Lee and Suniti Singh
L'Humanité
En Allemagne, le retour en force des revendications salariales
ActuPouvoir d’achat Sur fond d’inflation record et d’explosion des loyers, les mouvements sociaux se multiplient outre-Rhin. Les sidérurgistes ont ainsi débrayé sur plusieurs dizaines de sites, les 1er et 2 juin, pour exiger plus de 8 % d’augmentation.
Bruno OdentLes bras de fer se multiplient en Allemagne sur la question des salaires. À l’initiative du syndicat de la métallurgie IG Metall, plusieurs dizaines d’entreprises ont ainsi débrayé, les 1er et 2 juin. Le mouvement est parti des revendications des sidérurgistes, en pleine négociation pour la refonte de leurs accords tarifaires de branche (proches de ce que sont les conventions collectives de ce côté-ci du Rhin). IG Metall revendique une hausse générale des rémunérations de 8,2 %. La partie patronale s’arc-boute sur le versement d’une prime unique de 2 100 euros pour l’année en cours. « Nous ne nous laisserons pas acheter cette négociation par le versement d’une telle prime », a souligné Knut Giesler, chef négociateur du syndicat pour toute la région nord-ouest de l’Allemagne. Le syndicat entend obtenir par ces grèves dites d’avertissement une hausse conséquente des salaires mensuels, conforme aux somptueux bénéfices engrangés dans la dernière période par les entreprises du secteur. Il demande également la transformation des emplois précaires obtenus par sous-traitance en postes sous contrat à durée indéterminée et intégrés dans le statut tarifaire général.
Le climat social pourrait se tendre encore davantage
Les producteurs d’acier ne sont pas les seuls à monter au créneau sur le front des salaires. Des débrayages ont eu lieu également ces jours-ci dans le reste de la métallurgie. Des salariés de plusieurs concessionnaires de grands groupes automobiles ont lancé ainsi leurs propres grèves d’avertissement. Comme à Stuttgart, à deux pas de l’usine de Sindelfingen, l’un des principaux sites de production des automobiles Mercedes du groupe Daimler. Là aussi, les salariés revendiquent une hausse de plus de 5 % de leur rémunération mensuelle.
En fait, on assiste depuis quelques semaines à une recrudescence de mouvements de ce type. Dans de très nombreux secteurs, de la chimie à la construction en passant par les banques et assurances, les travailleurs et leurs syndicats ont révisé leurs revendications à la hausse et affichent un regain de combativité. L’inflation record (plus de 8 % sur un an) qui rogne sévèrement le pouvoir d’achat est passée par là, alimentant inquiétudes et mécontentement. La confédération DGB exige depuis quelques semaines que les accords tarifaires traduisent au moins une « indexation des salaires sur les prix ».
Le climat social pourrait se tendre encore davantage dans les jours qui viennent à la suite de la décision du groupe Vonovia, le plus gros mastodonte allemand de l’immobilier, d’augmenter prochainement de façon très sensible le prix des loyers pour, dit-il, sous la pression des actionnaires, s’ajuster sur… l’inflation. Les travailleurs allemands, qui sont encore très majoritairement des locataires, devraient ainsi voir leurs revenus réels encore amputés. Car, une hausse de la rente locative décrétée par le leader du secteur aura naturellement pour conséquence de pousser l’ensemble des prix vers de nouveaux sommets. À un moment où les prix des logements ont déjà été propulsés en Allemagne au niveau des centres urbains européens les plus chers.
AllemagneinflationIG Mettallmobilisations New York Times - World
‘What Was the Point?’: Freed After 9 Years, Refugees Learn to Live Again
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Australia suddenly released migrants held under its tough approach to asylum seekers. While the worst of their ordeal is over, their future remains precarious.
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By Yan Zhuang
MELBOURNE, Australia — The men mill around the front of the weathered motel, blinking in the sunlight, not sure what to do with themselves. Around their feet are suitcases and large plastic bags holding everything they own.
For nearly nine years, these seven men had been prisoners to Australia’s unyielding approach to refugees, detained for much of that time in miserable offshore camps. Now, without warning, they had been set free, given half an hour to pack up, the worst of their ordeal over but their futures as uncertain as ever.
As they waited to be taken to their new homes in a motel on the outskirts of Melbourne, a tangle of emotions rippled through them, the words “nine years” repeated in tones of relief, wonder and exasperation.
One man, a refugee named Mohammad, said he felt nothing. “I’m not happy,” he said, standing in the doorway of his room.
For Mohammad, the abrupt and arbitrary conclusion to his detention heightened the senselessness of what he had endured — the trauma of finding a friend hanging lifeless in the offshore camp; the nightmare of digging jungle wells and trekking for coconuts after the Australian government closed the camp and tried to force the men out with no better alternative.
“It’s been nine years,” he said. “Why? What was the point?”
In March and April, Australia’s conservative government, trailing in the polls in an election it would ultimately lose, released a number of asylum seekers who had once been held in the offshore camps and were now being confined in hotels and detention centers across the country. The releases, which the government undertook in quick succession with no public comment, followed some sporadic releases of asylum seekers over the past year and a half.
The migrants had been detained under a policy, instituted in 2013, that bars resettlement by those who try to enter the country by sea. The government has long maintained that the policy is crucial to preventing both a runaway flow of immigration to Australia and deaths at sea. The prosecutor’s office at the International Criminal Court said in 2020 that the program constituted cruel, inhuman and degrading treatment and was a “violation of fundamental rules of international law.”
The released asylum seekers were granted six-month visas, but were told they must begin making arrangements to leave Australia. With this limbo, learning to live normally again, after years of psychological and physical damage, is a herculean task.
Mohammad, who is in his 30s and asked that his last name be withheld to protect his family from further persecution in Iran, had been released from a Melbourne immigration detention hotel. That place, the Park Hotel, became infamous this year when the tennis superstar Novak Djokovic was briefly detained there for violating Australia’s Covid vaccination rules.
Under a short-lived medical treatment program, Mohammad and the other men had been moved to the mainland from Manus Island in Papua New Guinea, or from the tiny island nation of Nauru. After being freed, they were given $340 each from the government, a few weeks of accommodation and some groceries — although their new homes in the motel had no kitchens. They were also assigned case workers to guide them through the bureaucratic labyrinth that is freedom.
The men identify each other by the point at which they met on their long journeys as asylum seekers, and by the scars they have accumulated: We were on the same boat together; I know him from the Park Hotel; he swallowed razor blades on Manus.
In his room, Mohammad tries to wash some of those scars away. He takes two or three showers a day and, convinced that some of his medical problems were caused by dirty detention facilities, cleans his room meticulously every few days, wiping down the bathroom with wet wipes and picking debris out of the carpet.
Mohammad, a member of an Arab minority in Iran, has clots in his lungs and in one leg, and he suffers from bleeding in his stomach. Like many of the men, he says his brain became slow as he languished in detention.
He’s impatient for a better future. He scours Facebook Marketplace for houses and secondhand cars, and asks every advocate about job opportunities. His plan: a place to live, a job, a wife, children.
Even in the face of uncertainty, his optimism is indelible. If it wasn’t, he says, he wouldn’t have survived his detention.
But when his mind is not focused on something else, he admits, he is always thinking about those long years.
One night, after Mohammad spent five hours at a hospital undergoing tests, a conversation about the sports he had played as a child descended into melancholy.
“Australia has destroyed me,” he said, tipping his head back and looking at the night sky. “My education. My body.”
A friend, another Iranian refugee, corrected him. “It’s not destroyed you,” he said. “It’s made you tough.”
Autonomy Lost
The statement, shocking in its matter-of-factness, came abruptly, said in an undertone at a celebration for the men a few weeks after their release.
“In Manus Island, I pour petrol and set fire to myself,” said Sirazul Islam, 37, who came to Australia by boat in 2013, fleeing political persecution in Bangladesh.
Seated at dinner with cheery Australians and decidedly more awkward-looking refugees in a brightly lit church hall, Mr. Islam detailed how he was still suffering from the severe mental issues that had led him to attempt suicide — an attempt that left him with a scar on his side.
He didn’t really want to be at the celebration, he admitted, but there would be “problems” if he refused. That wasn’t true. But Mr. Islam, a wiry man with a cynical sense of humor and a boyish grin, has developed an instinctual response of going along after years of having his autonomy stripped away, and with his freedom now hanging on a precarious visa.
Mr. Islam’s experience has been particularly difficult. He has trouble processing information, and gets overwhelmed by the text messages, phone calls and emails involved in setting up a new life. He suffers from memory issues and struggles with English. Advocates fill out forms — to get identification documents, to register for medical services — for him.
As the only Bangladeshi refugee at the motel, he spends most of his time by himself. Sometimes, when the loneliness becomes overwhelming, he calls up advocates to come visit him and has stilted, awkward interactions.
The motel is boring, but the world outside is vast and unfamiliar. Three weeks after his release, he had barely left the motel, beyond going to a supermarket for groceries. “I fear to go any farther,” he said through an interpreter.
Some of the refugees argue that the government should do more to support them. But Mr. Islam has been told to find a job and support himself, so that’s what he will do, even if he’s not entirely sure how.
“If I don’t obey, maybe they’ll put me back in the detention center,” he said.
He doesn’t see the unsettled life he’s living now as freedom.
“Freedom can only come when they give me a permanent visa or I become a citizen,” he said. “Then, only, will I be free — I can go anywhere, I can meet anybody, I can do anything.”
Much to Do
Salah Mustafa, 51, is always on the move, always looking to the next thing to do. To pause might mean to falter, and the last thing he wants is for his son to see him fatigued or scared.
His son, Mustafa Salah, was 14 when they entered detention on Manus and is now 23. Nearly three weeks after their release, they moved into a small house in a quiet neighborhood, provided by a church charity. Mr. Mustafa was content that first night, bustling around the kitchen cooking up a stew.
But he barely spares a moment to take it all in before moving on — making plans to buy a car and, most important, worrying about an upcoming interview for resettlement in Canada.
“I am very tired,” he admits one afternoon, out of earshot of his son, as it all seems to catch up with him.
Mr. Mustafa has made many friends with Australian advocates and supporters. But Canada represents a chance at a life impossible in Australia: an opportunity to reunite with his wife and younger son, who remain in the Middle East.
“I need stability. I need papers,” he said. “I need somewhere to stay forever. I need to see my family.”
His son doesn’t think about the future in the same way.
“I always tell my dad, don’t talk about Canada,” he said, adding that he was not even thinking about resettlement.
“Why should I dream for something that’s not yet happening?” he says. “I need to do something with now.”
There is hope among the refugees that the Labor Party’s win in the federal election last month could improve their prospects — a hope possibly disproportionate to what the party has promised.
Labor has signaled incremental changes in Australia’s approach to refugees, but it has been largely silent about what will happen to those like Mr. Mustafa and his son who arrived after the policy was toughened in 2013.
In the meantime, the newly free refugees have lives to get on with. A month after their release, Mr. Mustafa’s son wandered into their kitchen around lunchtime one Saturday, having just woken up after a rare night out with friends.
He recounted the details: a packed club, dancing, no alcohol but plenty of Red Bull. He wondered what had happened with one friend, who left with a young woman and hadn’t been heard from since.
It was all wonderfully normal, a moment in the life of any 23-year-old.
Outside, on the front lawn, his father stood smoking a cigarette, regarding the quiet street before them. Once their resettlement interview is done, he said, he might plant some okra, or maybe some tomatoes.
“The freedom is very beautiful,” he said.
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Valeurs Actuelles
[Ferrand] Elizabeth R
Lors de l’ouverture des jeux Olympiques de 2012, à l’issue d’un jubilé de diamant qui venait de célébrer ses soixante ans de règne, la reine Elizabeth s’était prêtée de bonne grâce à une mise en scène so British : un petit film à l’humour pince-sans-rire montrait la souveraine, emboîtant le pas d’un agent 007 qu’incarnait encore Daniel Craig, monter en hélicoptère et se jeter, en parachute, au-dessus des festivités.
Dix ans plus tard, cette vieille dame toujours pimpante, toujours auréolée de son casque de cheveux blancs impeccables, aborde les célébrations du jubilé de platine avec davantage de gravité sans doute – Elizabeth est veuve depuis treize mois – et peut-être un peu moins d’allant que naguère, mais sans avoir abandonné une once de cet esprit d’humilité qui la distingue.
Elle est pourtant la femme la plus connue du monde et ce, depuis sept décennies. Son profil reconnaissable orne, par milliards, timbres postaux, billets de banque et pièces de monnaie… Monarque de quinze États, chef sans partage de l’Église anglicane, la fille de George VI, nièce d’Édouard VIII, petite-fille de George V, arrière-petite-fille d’Édouard VII et arrière-arrière-petite-fille de celle qu’elle a prise pour modèle – cette reine Victoria décédée en 1901, trois ans et demi après son propre jubilé de diamant – est montée sur le trône en 1952 et a été guidée, dans ses premiers pas officiels, par Winston Churchill en personne.
Grâce à mon ami Stéphane Bern, j’ai eu l’honneur, en 2014, d’être présenté à la reine Elizabeth, lors d’une réception privée à l’ambassade du Royaume-Uni. Sa bonhomie et son sourire, mais également sa vivacité et son sens de la repartie, m’avaient séduit. Jamais je n’oublierai le regard bleu perçant de cette femme infiniment plus énergique, nettement plus présente aux autres que ce que j’aurais pu imaginer – bien plus “professionnelle” aussi. Comme Louis XIV, auquel je serais tenté de la comparer, cette reine d’Angleterre regarde sa charge comme un métier à part entière.
En 1992, pour le quarantième anniversaire de son règne, Elizabeth II avait fait une entorse à la règle du silence et s’était, pour une fois, prêtée au jeu de l’entretien devant les caméras d’Edward Mirzoeff. Le reportage qui en fut tiré s’intitule Elizabeth R – R pour regina … Elle y évoquait justement les contraintes singulières de son singulier office : « La plupart des gens , confiait-elle en cet étonnant document, ont un travail qu’ils peuvent quitter quand ils rentrent à la maison. Dans cette existence-ci, le travail et la vie vont de pair. On ne peut pas vraiment séparer l’un de l’autre. Il s’agit de mûrir dans un rôle que l’on s’habitue à jouer et d’accepter que le sort l’ait voulu ainsi, parce que je crois que la continuité est une chose très importante. Il faut se faire une idée du travail que cela comporte, et ensuite, de ce que rétrospectivement on y trouve de satisfaisant. »
Le jour ou la reine tirera sa révérence, tout ce qui sera resté du « monde d’avant » s’en ira avec elle…
Dix ans plus tard – pour le jubilé de 2002 – le regretté Gonzague Saint Bris se demandait, dans les colonnes du Figaro, « ce qui resterait des tréteaux du rêve si le songe doré de la monarchie » venait à péricliter. Il répondait : « Nous aurions peu ou prou tous alors ce réflexe de crainte de la privation du merveilleux qui fut celui d’un petit Anglais lorsqu’il apprit la mort du grand écrivain Charles Dickens. L’enfant posa simplement cette question inquiète : “Et le Père Noël, il va mourir aussi ?” »
Un jour – le plus tard possible – l’inoxydable reine d’Angleterre tirera sa révérence ; douloureuse perspective. De même que le XVIIe siècle avait attendu, pour se clore, la mort du Grand Roi en 1715, ce sera, ce jour-là, tout ce qu’il reste encore du siècle dernier, celui de notre enfance, tout ce qui nous paraît survivre du “monde d’avant” qui, à jamais, s’en ira avec la Grande Reine… Il pourrait, d’un coup, faire plus sombre encore, et plus froid.
Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.
France24 - World
Queen's Platinum Jubilee quiz: Test your royal knowledge
Issued on: 03/06/2022 - 09:28Modified: 03/06/2022 - 09:35
Faniry ANDRIAMIHAJA
Britain's longest-reigning monarch, Queen Elizabeth II, celebrates 70 years on the throne on June 2. To mark the Queen's Platinum Jubilee, FRANCE 24's British Politics expert Philip Turle reviews some of the lesser-known facts about her.
Despite her remarkable legacy and worldwide fame, Her Majesty is a rather private person who is hard to access and actually get to know. With limited visibility into the Queen's personal life, disentangling the truths from the false speculations about her can be difficult.
For example, is it true that the Queen owns all dolphins in the UK? Is she allowed to drive even though she doesn't have a license? Does Her Majesty have the power to fire the prime minister? Philip Turle debunks some of the many myths surrounding the British Queen in the video below.
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Marking the Queen’s 70 Years on the Throne
By Megan SpeciaJune 2, 2022
Marking the Queen’s 70 Years on the Throne
Marking the Queen’s 70 Years on the Throne
Central London was thronged with revelers on Thursday for the Platinum Jubilee celebrations to mark seven decades since Queen Elizabeth II ascended to the throne.
Here’s what I saw →
Marking the Queen’s 70 Years on the Throne
Some of the biggest royal enthusiasts rose early in the morning, hoping for a glimpse of the royal family during Trooping the Color, a parade to honor the queen and kick off the festivities.
Marking the Queen’s 70 Years on the Throne
Raine Shu, 5, was wearing a handmade Union Jack bow made by her mother.
The family moved from China five years ago, and said that while they were used to the annual parades of China’s Communist Party, they had never seen anything quite like this.
Marking the Queen’s 70 Years on the Throne
One group of friends, mostly from New Zealand, who also share the queen as head of state, sipped mimosas as they watched the parade.
“She’s our queen too,” said Jessica McLauchlan, 28, before her friend Emily Hurle, also 28, chimed in, “We love Lizzie.”
Marking the Queen’s 70 Years on the Throne
Khulood Abdulaziz, 27, and Nicola Persic, 23, two exchange students who attend college in Canterbury, England, rose at dawn to travel to London.
“I like democracies, but I have a fascination with monarchical displays of power,” Mr. Persic, who is Italian, said with a laugh. “And it’s nice to be a part of something people will remember.”
Marking the Queen’s 70 Years on the Throne
A group of women from the United States, Britain and France were spread out on a blanket and deep in discussion about the accuracy of the Netflix series “The Crown.” Carol LaRue and Andi Libuser, who live in the United States, were among them and reflected on what it was like to be here in person.
Marking the Queen’s 70 Years on the Throne
As the parade began, Marian Argent, 77, waved her flag to the beat of the first marching band that passed by. She had gathered with three generations of her family to watch the ceremony.
Marking the Queen’s 70 Years on the Throne
Her sister, Brenda Dalton, 81, was in London for the coronation nearly seven decades ago, and was here again on Thursday. She watched the queen pass through the streets of London in a golden carriage in 1953, and said watching the Jubilee today felt like the end of an era.
Read more on the Jubilee:
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'Diplomacy is for pros, not improvisers': French diplomats strike over reforms, budget cuts
Issued on: 02/06/2022 - 15:03
Romain BRUNET
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French diplomats went on strike Thursday for the first time in 20 years to protest against reforms and budget cuts proposed by President Emmanuel Macron. The unusual strike action is a symptom of the simmering problems that have been affecting France’s Ministry of Foreign Affairs in recent years as diplomats deal with existential questions about their shifting role.
In a rare occurrence at the Ministry of Foreign Affairs, known in France as the Quai d’Orsay, six unions and a group of 500 young diplomats called a strike for June 2 to protest against Macron's reforms, which would change the structure of diplomatic careers. Many of those striking believe that this would mean "the end of French professional diplomacy”. The country has the world's third-largest diplomatic network behind the United States and China, with some 1,800 diplomats and about 13,500 officials working at the ministry.
The new measures would create a new body of state administrators in which senior civil servants will no longer be attached to a specific administration. Instead, they will be asked to change administrations regularly throughout their careers, including shifting from one ministry to another. The reforms will also lead to the merging and gradual phasing out of the two historic bodies of French diplomacy: ambassadors and foreign affairs advisers.
The strike comes at a bad time for the recently re-elected Macron, who has sought to play a leading role in the European Union's response to Russia's invasion of Ukraine.
Ministry officials have said the reforms will preserve the diplomatic profession and careers. Yet the framework of the reform, which is still unclear, does not satisfy the worried diplomats, who are also concerned about years of budget cuts that have seen staffing fall some 20% since 2007.
"This reform is a mistake because it undermines our professional expertise," said a diplomat in Paris who requested anonymity due to professional confidentiality.
"Our profession is one that we learn over time and through our experiences on the ground," the diplomat added. "My skills consist in having a thorough knowledge of a geographical area, as well as the foreign languages I speak. I am not going to become a prefect. We are not interchangeable.”
'Diplomacy is for professionals, not improvisers'
Numerous diplomats announced their intention to strike or expressed their solidarity with the strikers on Twitter using the hashtag #Diplo2metier (professional diplomat). The grassroots movement has spread to the upper echelons of the Quai d’Orsay, and even attracted the support of many senior officials and ambassadors.
"Dialoguing with nearly 200 states in their languages, negotiating, preserving peace – diplomacy is for professionals, not improvisers," wrote Anne Guéguen, Director of North Africa and the Middle East at the Ministry of Foreign Affairs, on Twitter.
Etre #diplo2metier est un engagement fort : au-delà de l'expertise patiemment construite, un choix de vie. Dialoguer avec près de 200 Etats dans leurs langues, négocier, préserver la paix: la diplomatie n'est pas un art de l'impro, mais un métier de pros https://t.co/2iGCMTtSPq
May 27, 2022"I will strike on June 2. Diplomacy brings together a range of professions which are all specific and learned over time. It is a vocation," said Philippe Bertoux, Director of Strategic Affairs, Security and Disarmament at the Ministry.
Le 2 juin, je ferai grève. La diplomatie rassemble une gamme de métiers qui ont tous en commun d’être spécifiques et de s’acquérir dans le temps long. C’est une vocation, pas une compétence parmi d’autres. Rénovation, oui. Effacement, non. https://t.co/8V9Aeu1j6F
May 27, 2022"I will be on strike on June 2 to protest against the reform of the diplomatic corps and the ongoing cuts to the resources of our diplomacy. The return of war in Europe underlines the importance of a strong French diplomacy in the service of French and European interests", tweeted Claire Le Flécher, French ambassador to Kuwait.
Je serai en grève le 2 juin pour protester contre la réforme du corps diplomatique et la réduction continue des moyens de notre diplomatie. Le retour de la guerre en Europe montre l’importance d'une diplomatie 🇨🇵 forte au service des intérêts 🇨🇵 et 🇪🇺 #diplo2metier
May 27, 2022"Emmanuel Macron's objective is to create more mobility between administrations. This is in itself a principle of common sense, but the problem is that it relies on a generalist administration, whereas for certain professions, specialists are needed. Being a diplomat is not a job that you take on without thinking about its implications, in terms of your personal life or training," explains Christian Lequesne, a professor at the Paris Institute of Political Studies and a specialist in French foreign policy.
'We have witnessed the unravelling of this ministry for years'
Beyond the current reforms, the strike also reflects deeper concerns among French diplomats. In an article published in the French daily Le Monde on May 25, the collective of 500 young diplomats expressed concern about a "staggering reduction in resources" (50% of the workforce has been cut in 30 years) and "decades of marginalising the role of the ministry within the state”.
“We have witnessed for years now the unravelling of this ministry through a reduction in resources, but also as certain aspects of our work have been entrusted to others," explains the diplomat quoted above, who requested anonymity.
"It is all the more frustrating, because we do this job at the cost of many personal sacrifices. We work 14 hours a day, and the consequences of the workload on our personal lives, when we have a family and must go abroad, are sometimes difficult to handle. The image the general public has of the ambassador is someone who spends all their time at high-society functions, but that's not what our job is about.”
"It's true that society is still very much stuck on the cliché of the 'Ferrero Rocher' diplomat," says Lequesne.
"The French don't realise that this is a job where you have to manage crises and where civil servants, who are extremely committed, don't count their hours. There is therefore a feeling of injustice about how their profession is perceived".
Testimonies from several diplomats also raise the question of how to define the diplomat’s mission. In France, many other actors are now involved in diplomacy, notably the Ministry of Economy for trade and financial negotiations, the Ministry of Defence with military diplomats specialised in negotiation, and the French Development Agency (AFD) regarding the development aid that France provides around the world.
"These developments are contributing to a certain existential self-questioning among diplomats. But these questions surrounding the diplomat’s role can also be found in quite a few countries, such as the United Kingdom, the United States and Brazil. This is linked to the evolution of international relations and the multiplication of diplomatic actors over the past twenty years," explains Lequesne, who believes that there must be greater reflection on the role of the diplomat in 2022.
France's Ministry of Foreign Affairs, who has recently welcomed as minister Catherine Colonna, a career diplomat whose appointment was interpreted as a "message" to the staff, says it has "established a quality working relationship" with all the trade unions.
The strike is expected to be followed closely by the minister and the Élysée Palace, as the angry diplomats hope to gather enough support to force Emmanuel Macron to reconsider his plan.
This article has been translated from the original in French.
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Queen Elizabeth to miss Jubilee thanksgiving service after ‘discomfort’ at kickoff
Issued on: 03/06/2022 - 05:16
FRANCE 24
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Britain celebrates the second day of Queen Elizabeth’s Platinum Jubilee on Friday, with the highlight a service of thanksgiving attended by senior royals and politicians that the 96-year-old monarch herself will miss due to ongoing mobility issues.
The four days of events kicked off on Thursday, when a happy-looking Elizabeth waved to crowds from the balcony of Buckingham Palace after a military parade and Royal Air Force flypast, and later led the lighting of the Principal Platinum Jubilee Beacon at her Windsor Castle home.
The celebrations continue with a National Service of Thanksgiving at London’s St Paul’s Cathedral to pay tribute to the sovereign’s 70 years on the throne.
But the queen, who has been forced to cancel a series of engagements recently because of “episodic mobility problems”, will be absent, pulling out late on Thursday and slightly taking the sheen off the day’s party atmosphere.
“The queen greatly enjoyed today’s Birthday Parade and Flypast but did experience some discomfort,” Buckingham Palace said in a statement.
Officials said the journey from Windsor Castle, where she spends most of her time, to London and the activity involved for the service was too much and a regrettable but sensible decision had been taken.
A palace source said it had always been the queen’s hope that she would attend rather than a firm commitment.
>> In pictures: Pomp and pageantry at Queen’s Jubilee celebrations
She will not be the only absentee. Her second son, Prince Andrew, 62, has tested positive for COVID-19 and will also miss the service, a Buckingham Palace spokesman said on Thursday.
That will potentially spare the royals some awkwardness, with Andrew’s reputation shattered after he settled a U.S. lawsuit in February in which he had been accused of sexually abusing a woman when she was underage, claims he denied.
However, it is expected grandson Prince Harry and his wife Meghan, who have made almost no public appearances in Britain since stepping down from royal duties two years ago, will be there.
The couple moved to the United States to lead a more independent life, and have since delivered some stinging attacks on Buckingham Palace and the royal family.
The service will include Bible readings, prayers, and hymns to express gratitude for Elizabeth’s reign. Political figures from Britain and across the world will be in attendance, and Prime Minister Boris Johnson will give a reading.
“We come together in this cathedral church today to offer to God our thanks and praise for the reign of her majesty the queen and especially for her seventy years of faithful and dedicated service,” David Ison, the Dean of St Paul’s, will say.
The cathedral’s ‘Great Paul’ bell – the largest in the country and dating back to 1882 – will also be rung for the first time at a royal occasion since being restored last year after a mechanism broke in the 1970s.
After the service, a reception will be held at the Guildhall hosted by the Lord Mayor of the City of London.
Thursday marked not only the start of the Jubilee, but also the 69th anniversary of the coronation of Elizabeth, who became queen on the death of her father George VI in February 1952.
She has now been on the throne for longer than any of her predecessors in 1,000 years, and is the third-longest reigning monarch ever of a sovereign state. Opinion polls show she remains hugely popular and respected among British people.
“She is a very special person in our lives and always has been,” said 74-year-old retired teacher Sandra Wallace, one of the tens of thousands who thronged central London on Thursday.
(REUTERS)
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French Open: Coco Gauff into doubles final as well as singles
Last updated on 3 hours ago3 hours ago.From the section Tennis
American teenager Coco Gauff has the chance to win two French Open trophies this weekend after reaching the women's doubles final as well as the singles.
Gauff, who plays Iga Swiatek in the singles final on Saturday, advanced to the doubles showpiece with compatriot Jessica Pegula on Friday.
The pair beat fellow Americans Madison Keys and Taylor Townsend 6-4 7-6 (7-4).
Gauff, 18, is in her first Grand Slam singles final but was runner-up in the US Open doubles final in 2021.
Last year, Czech Barbora Krejcikova became the first woman since 2000 - and the seventh ever - to win the singles and doubles titles at Roland Garros.
Gauff and Pegula will face the winners of the other semi-final, which features Ukraine's Lyudmyla Kichenok and Latvian Jelena Ostapenko against French pair Caroline Garcia and Kristina Mladenovic.
France24 - World
Honouring Queen Elizabeth II's monumental Platinum Jubilee
Issued on: 03/06/2022 - 10:37
FRANCE 24
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Four days of celebrations of Queen Elizabeth II’s monumental 70 years on the throne got under way in the UK on Thursday as rapturous crowds greeted her presence on the Buckingham Palace balcony. Cartooning for Peace dedicated this week’s drawing to Her Majesty’s Platinum Jubilee.
Honouring the 70-year reign of this beacon of constancy at the head of the British state, this extravaganza kicked off on Thursday with the Trooping of the Colour, an annual military review that has marked the sovereign’s official birthday since 1760.
The Queen appeared twice on the Buckingham Palace balcony – firstly with her cousin, Prince Edward, Duke of Kent, for the Trooping of the Colour; secondly with all working royals for a Royal Air Forces flyover featuring iconic planes from World War II, including the Spitfire.
Yet Her Majesty will be absent from Friday’s Thanksgiving service at St Paul’s Cathedral after experiencing some “discomfort” during the first day’s festivities. The 96-year-old monarch has become more frail over the past year, experiencing what the palace terms “episodic mobility issues”.
For the millions of people in Britain and around the world following the events of her Platinum Jubilee, the elderly monarch’s recent health issues underline how difficult it is to imagine her no longer being there, after seven decades as a perennial presence on the world stage and as an immutable incarnation of the British state.
The Cartooning for Peace drawing presents the Queen alongside another icon of British culture, The Rolling Stones. The rock ‘n’ roll legends also mark a landmark anniversary this week, opening a European tour on Wednesday in honour of the 60th anniversary of the band’s formation.
Cartooning for Peace is an international network of cartoonists committed to promoting freedom of expression, human rights and mutual respect between people of different cultures and beliefs through the universality of press cartoons.
Rayma Suprani is an award-winning Venezuelan cartoonist.
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Corgis: How the Queen fell in love and started a phenomenon
By Rebecca SealesBBC News
1959: Queen Elizabeth II, aged 32 and a mother of two, sits designing a gravestone for her dog.
Susan showed up on her 18th birthday, and would gatecrash her honeymoon a few years later, smuggled beneath a rug in the royal carriage after her wedding to Prince Philip.
"I had always dreaded losing her," the Queen wrote in her grief, "but I am ever so thankful that her suffering was so mercifully short."
That Susan bit the royal clock winder and a young palace sentry is a matter of record, though her epitaph leaves out such indiscretions. She was buried in the pet cemetery at Sandringham, started by famously committed mourner Queen Victoria.
An ending for one Pembroke Welsh corgi - but certainly not for Her Majesty, who was only just getting started.
Over the next six decades, she would own more than 30 of Susan's descendants, single-handedly create a mass market for this stunted Welsh cattle dog, and accidentally invent the dorgi with the help of Princess Margaret's amorous dachshund, Pipkin.
Why corgis? The answer, which may resonate with parents, is that some friends had one in 1933 when Princess Elizabeth was seven years old, and she wanted one too.
Pembroke corgis were a familiar sight in Wales, but fairly new to England. The Duke of York, Elizabeth's father, approached a respected breeder named Thelma Gray who brought the family three puppies from her Rozavel kennels in Surrey to choose from.
They settled on a little corgi officially named Rozavel Golden Eagle, because he was the only one with a small stump of tail to wag - and they wanted to know when he was pleased. But the pup became known as Dookie, reportedly after the kennel staff heard the Duke of York was going to be his owner, and the nickname stuck.
Dookie was horribly behaved, biting courtiers and visitors with abandon - but that didn't stop a press photo of Elizabeth and the tiny tyrant charming the public and raising the Pembroke corgi's profile.
Another puppy, Lady Jane, arrived from the same breeder a few years later. Christmas 1936 then saw a royal PR coup in the form of a saccharine children's book - Our Princesses and Their Dogs - which styled the Yorks and their pets as "one very human family". The book, brimming with dog pictures and family values, went on sale just days before the Duke's elder brother abdicated, making him the new king.
Buckingham Palace is extremely tight-lipped about anything to do with the Queen's dogs because they're seen as a "private matter". But it's clear the royals cottoned on early to the softening effect of a well-timed corgi.
Kennel Club figures show a clear spike in Pembroke corgi registrations in 1936, and another in 1944, the year Princess Elizabeth got Susan. She had made corgis cool, while they made her look warm.
"People - breeders - were servicing the market for a dog that has suddenly become very popular. It's the 101 Dalmatians effect," notes Ciara Farrell, the Kennel Club's Library and Collections Manager.
"You see it with advertising as well - the old English sheepdog on the Dulux advert in the 70s and 80s." Likewise, the Andrex puppy, a marketing masterstroke that's run for half a century.
Away from the cameras, Princess Elizabeth and Susan were inseparable. Add to that a royal's awareness of lineage, and it's no surprise she turned to Thelma, provider of her childhood puppies, to find Susan a mate. Rozavel Lucky Strike was the dog for the job, and founded a line of Windsor Pembroke corgis which continued for 14 generations.
As well as being the Queen's much-loved pets, the corgis are a connection to her father, and a more carefree time. Every puppy after Susan was a way of keeping part of that with her, and a reminder that life and dynasties go on.
While her husband Prince Philip spent a lifetime walking a little behind his wife, the corgis scamper ahead - revelling in a freedom denied to the Queen herself. Princess Diana is said to have coined the phrase "a moving carpet" to describe the jumble of dogs that preceded her. But the Queen herself calls them "the girls" and "the boys". In all her years of breeding, she has never sold any of her puppies. All stayed with her, or were given to breeders, relatives or friends.
The corgis must go where the Queen goes - from palace to palace. This includes on helicopters, trains, and in limousines. At Christmas at Sandringham they each have their own stocking, filled by the Queen herself.
Buckingham Palace has 775 rooms, but the corgis sleep inside the Queen's private apartment. As royal author Penny Junor writes in her book All The Queen's Corgis: "There is a special corgi room where they have raised wicker baskets lined with cushions to keep draughts away."
Walking them every day was a part of her routine before the mobility issues which have affected her in recent months. And in bygone years, she liked nothing more than piling the pack into an elderly Vauxhall estate, donning a headscarf, and setting off for a drive.
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A typical dog's life doesn't feature thousands of acres to roam, or lavish meals - prepared in the royal kitchens - of steak, chicken breast, vegetables and rice. But Junor believes that in some ways, corgis have given the Queen a precious point of contact with everyone else.
She writes: "Dogs and horses are her passion and it is with them, and the people who share that passion, that she truly relaxes. Horses are a rich man's game but dogs are not. They are a great leveller, they attract people from all walks of life and, over the years, the Queen has had strong and genuine friendships with many of her fellow dog enthusiasts."
In some cases, when loved ones died she has even adopted their dogs. This included the Queen Mother's three corgis in 2002, and another - Whisper - who belonged to her former head gamekeeper at Windsor, Bill Fenwick, and his wife Nancy. The latter was a dear friend who helped with the Queen's corgi breeding for five decades, and one of the very few people whose calls were always put through to her no matter what.
Junor also observes that the Queen, "essentially a very shy woman" who's required to talk confidently to strangers, uses the dogs to reduce her discomfort.
"Her family refers to it as 'the dog mechanism' […] If the situation becomes too difficult she will sometimes literally walk away from it and take the dogs out. Prince Andrew is said to have taken three weeks to fight his way past the dogs to tell his mother that his marriage to Sarah Ferguson was in trouble," she writes.
The Queen also deploys the dogs to put others at ease. War surgeon Dr David Nott described how the monarch got him through a lunch at Buckingham Palace when he had just returned from Aleppo, in war-torn Syria, and found himself unable to speak to her due to Post-Traumatic Stress Disorder (PTSD).
The Queen sensed something was wrong and said, "Well, shall I help you?" before calling for her corgis, Dr Nott said.
"All of a sudden the courtiers brought the corgis and the corgis went underneath the table." The Queen opened a tin of biscuits. "And so for 20 minutes during this lunch the Queen and I fed the dogs. She did it because she knew that I was so seriously traumatised."
Between 1933 and 2018, the Queen always owned at least one corgi - but mostly it was many more than that. Prince Philip, who never shared his wife's fondness for the breed, was apparently heard to complain: "Bloody dogs! Why do you have to have so many?"
And then there were the dorgis - initially the result of an illicit liaison between Princess Margaret's dachshund, Pipkin, and a corgi named Tiny in the 1970s. The Queen and Princess Margaret were so charmed by the outcome that they mated the dogs again, and about 10 dorgi pups were born over the years.
They've varied in appearance, with some ears pointing up, corgi-like, and others hanging down. But all of them had long tails and were smaller than pedigree corgis.
When a royal photographer asked how the mechanics worked given the height difference between corgis and dachshunds, the Queen replied: "It's very simple. We have a little brick."
The Queen has received puppies as gifts in recent years, and based on an interview with Angela Kelly, the Queen's dresser and personal assistant, it appears she now has two young corgis named Muick and Sandy to keep her company. She was also pictured with her dorgi, named Candy, back in February.
The royal household's breeding programme is no longer running, however. The Queen is said to be unwilling to leave young dogs behind when she dies. If monarchy knows anything, it's that time comes for us all.
Her Majesty is now 96 years old, meaning there are millions of people old enough to own dogs who have only ever seen her as a grey-haired grandmother and great-grandmother.
As a result, corgis came to be viewed as an old person's breed for a time.
Their ascendency peaked in the 1960s with almost 9,000 puppy registrations, as the public cooed over pictures of the Queen with her young family and dogs. But from the late 1990s in particular the decline is marked, and 2014 was their annus horribilis. With just 274 new registrations, Pembrokes trotted into the Vulnerable Native Breed category in the UK.
But then came Netflix, and salvation in the form of The Crown, whose first season in 2016 turned the clock back to the start of the Queen's reign. Sympathetically played by Claire Foy, whose nuanced performance included a litany of expressive ways to say the word "oh…", the youthful royal was frequently surrounded by a pack of corgis, as was Olivia Colman, her successor in the role.
Foy told Vanity Fair how the on-set dogs were bribed with treats and especially loved cheese, mulling: "You sort of worry that they're going to have a heart attack when you're giving it to them. These Corgis are cheesed up to the max - they're eating like a whole block of cheddar every day. It's scary."
Numbers rebounded, with corgi puppy registrations up by 16% in 2017 after the first season aired, and 47% in 2018 after the second. It wasn't just about The Crown. The James Bond skit starring the Queen and three royal corgis at the 2012 Olympics opening ceremony also saw them tummy-roll back into the public consciousness.
Even Bridgerton - Netflix's wildly popular Regency romp - inserted a historically improbable corgi into series 2. Co-star reviews included "doesn't move if he doesn't have a treat", but audiences loved him.
Social media has also been vital to the corgi renaissance, as Chris Equale, owner of TikTok stars Hammy and Olivia, knows well.
Chris, 34, launched a viral sensation pretty much accidentally in April 2020, with a video of his corgi Olivia barking at the vacuum cleaner. "It got 250,000 views in just under 20 minutes," he remembers.
Two years and seven million followers later, he's made more than 700 talking corgi skits. They include a running joke about the dogs' war with "the dragon" (their dust-blitzing nemesis), and the vacuum company has piled in to sponsor content.
Asked what it is about corgis that charms people, he replies: "There's something very unique about a corgi - it's just a dog you really want to root for. They're the greatest herders you'll ever see! But if you look at them at first glance it's like, is it a dog, is it a loaf of bread? There's something so lovable about them."
The Kennel Club's Ciara Farrell agrees corgi anatomy is central to their kitsch appeal.
"One of the things is that people love a big ear - something you can lean into if you're making a soft toy. They're a spitz breed, so pointy in the face, brings that foxiness in. They look sort of tough but cute."
Mr Equale sees the Queen as "the pioneer of the breed" which he describes as looking like an oversized potato, enthusing: "I've only had these two [Hammy and Olivia] for like… seven years? So to do that 10 times over is just fascinating. We're big fans of the Queen. If you're a fan of the corgi, you have some direct or indirect fandom.
"At a dog park it's always the first thing that comes out of a passer-by's mouth: 'Oh you know those are the Queen's dogs!'"
But if the breed is inextricably tied to the monarchy in the public imagination, it seems the royals don't all see it that way.
Prince Charles - the Queen's heir - once quipped that he prefers labradors, and is a long-time owner of jack russell terriers. The Duke and the Duchess of Cambridge, William and Catherine, have a cocker spaniel.
Can the breed expect another dip in popularity?
"I would hope not," says Ms Farrell. "I think corgis have made great progress in recent years. They're always going to be the Queen's iconic dog. Even when she is no longer with us, people are going to see them and think of her."
But she believes that the more potential owners see corgis online, the less vital a royal association will be.
"There's going to be a generation of people who use social media who will find them characterful and fun. I think they're here to stay, definitely."
All pictures subject to copyright
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The theatrical grandeur of her regalia is a reminder that she is not like us, and nor, perhaps, should we wish her to be
When Cecil Beaton photographed Her Majesty the Queen to mark her Coronation, in 1953, it was – as you might expect – in full pomp, with orb and sceptre, crown and robes, her golden throne standing tall amid the grandeur of Westminster Abbey… Except, well, it wasn't. The backdrop is fake; a mere image of the place where she was crowned queen. The picture was actually shot in a room at Buckingham Palace, with Westminster Abbey represented by a theatrical cloth: a stage set on which the Queen plays her part.
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Looking at it today, it seems faintly preposterous – a fairy-tale image, the backdrop something that could practically have come out of an early hand-painted Disney film. But it's also the perfect set-up for the monarch's lifetime of being photographed and painted – its very unreality both elevating and protecting her.
Despite having sat for hundreds of official portraits – and inspiring countless unofficial artworks – the Queen remains inscrutable: a pure performance of a role. We think of the art of portraiture as being about capturing some essence or intangible, defining character, yet portrait after portrait of the Queen fails to deliver any revelation. There's never been a true public "a-ha!" moment, when we think we see the woman behind the crown.
There's a fairytale feel about Cecil Beaton's portrait of the Queen that marked her Coronation in 1953 (Credit: Cecil Beaton/Camera Press)
Of course, there are candid snaps that capture fleeting, unstaged moments – witness Patrick Lichfield's lovely, sunny photograph of The Queen on board HMY Britannia (1972), where she's laughing at the fact that he's being dunked in a pool (waterproof camera cannily in hand), or Mark Stewart's hilarious image of her recoiling from scones, The Queen is taken by surprise as she takes tea with Eton schoolboys at Guards Polo Club (2003). But when it comes to formal portraiture she remains, well, formal.
And Her Majesty is no doubt well trained in this: after 70 years of dutiful public service, of following what now feel like old-fashioned protocols, it's perhaps unsurprising that she doesn't want to let her guard down for some artist.
The Queen doesn't need to be #relatable: she continues to often be pictured in full regalia, like some sumptuous suit of protective armour, its theatrical grandeur a reminder that she is not like us, and nor, perhaps, should we wish her to be. Certainly, this pageantry is something it seems many portraitists can't resist, be that in Annie Leibovitz's glossy, moody, sumptuous series from 2007 or Julian Calder's Queen of Scots, Sovereign of the Most Ancient and Most Noble Order of the Thistle and Chief of the Chiefs (2010). That's another out-there fairytale look, the Queen standing in the midst of Scottish heather in a huge emerald velvet cloak, staring fiercely off into the distance. It is fabulously dramatic, and could be a still from Game of Thrones – but it is the opposite of humanising.
Even Lucian Freud's divisive 2001 portrait, a typically fleshy, squashy thing, has the Queen firmly in a tiara. The painting was widely criticised in the press, The Sun opting for the headline "It's a Travesty Your Majesty", while Robert Simon, editor of the British Art Journal, offered the deathless assessment that "it makes her look like one of the royal corgis who has suffered a stroke". For Adrian Searle, The Guardian’s art critic, however, it was the best royal portrait for "at least 150 years". He wrote that "portraiture is supposed to get beneath the skin; Freud has got beneath the powder, and that itself is no mean feat". Even in praise, there was a recognition that probably our then greatest living painter could only get beneath the monarch's make-up – not actually to what was on the inside.
Chris Levine's 2004 artwork, with holography by Rob Munday, captured the monarch in repose (Credit: Jersey Heritage Trust 2004)
To my mind, the two pictures that get closest to hinting at an interior life have one very unusual thing in common: the Queen has her eyes shut. Chris Levine's 2004 holographic portraits show the usual pomp and poise – but it is an image caught between formal shots, eyes closed, that arrests the viewer. It's genuinely beautiful, utterly radiant, but it also carries a rare sense of authenticity: here is the private Queen, one who momentarily has gone inwards. "I wanted the Queen to feel peaceful, so I asked her to rest between shots; this was a moment of stillness that just happened," Levine told The Guardian in 2009. "This picture takes us into the Queen's mind, her inner realm."
The other is not a formal portrait, but still notable nonetheless: Mark Stewart's photograph, The Queen Crying at the Field of Remembrance, Westminster Abbey from 2002. It captures a rare instance of the Queen showing vulnerability and emotion, during a ceremony previously always carried out by her mother, in the year after she died. Yet even this image reveals an attempt to retain control, surely, via the act of her shutting her eyes. It is striking that even in the two images that feel most "real", the viewer is still not allowed full access. If eyes are the window to the soul, the Queen has drawn the curtains.
Queen and country
The tight control of the Queen's official image has resulted in its own interesting side effect. The Queen doesn't seem like a real person to us: she has become, instead, a symbol. A highly codified image, instantly recognisable. Portraits of her might fail to show a human being – instead (and you suspect this may be exactly what she's hoping for) they turn her into a pure icon. And artists love icons. Many of the most recognisable images of the Queen are not polite portraits – but rather works that use her image in subversive, witty, or irreverent ways. This only works if an image is well-known enough to riff on, of course – and Her Majesty certainly is. Having that neat little image on millions of stamps and coins for 70 years obviously hasn't hurt; her profile is apparently so identifiable that British stamps are the only ones in the world that don't need their country of origin spelled out.
These depictions are perhaps less about the Queen herself, than they are about celebrating a certain irreverent sense of Britishness
But this has also allowed the Queen's image to symbolise all sorts of contradictory things: a visual shorthand that can be used either to celebrate or critique Royalty, privilege, power; Britishness or Englishness or empire; tradition, endurance, the stiff-upper-lip… but also a certain kitsch, camp, or bling. Artists use her to say whatever it is they want to say, or as a rich canvas for their style, their aesthetic; they do not to try to accurately represent her as a person. As such, a history of unauthorised images of the Queen offers almost a crash-course in various trends of contemporary art.
Think of Andy Warhol giving Elizabeth II the silk-screen, colourful Pop Art treatment in 1985, proving she's as iconic as Marilyn Monroe, Chairman Mao and Campbell's Soup. Or Jamie Reid's infamous 1977 collages where Liz goes punk, a safety pin through her lip, indelibly associated with the Sex Pistols' anti-monarchist God Save the Queen.
Alison Jackson's mocked-up images depict fictitious scenarios – here, the Queen having a sing-along with Elton John (Credit: Alison Jackson Artist, London www.alisonjackson.com)
George Condo's 2006 painting, Dreams and Nightmares of the Queen, is grotesquely cartoonish, and doesn't really bear any resemblance to the monarch – it was dubbed The Cabbage Patch Queen for resembling those hideous squashy 1980s toys – but the set hair and robes mean we'd guess who it was even without the title. This is the Queen as an artist's plaything.
More recently, street artists including Banksy and Pegasus have cop-opted her image. In an unusually apolitical and un-critical stencil mural in Bristol in 2012, Banksy mashed Ma'am up with fellow icon David Bowie via a Ziggy Stardust-style lightning-bolt makeover. Meanwhile Pegasus cast her as a pin-up girl, coyly posing in front of a pastelised Union Jack (is it notable it's in the colours of the Trans pride flag?) on a north London pub door in 2015. Yet, like many appropriations of the Queen, there's a big dollop of affection in such high-camp reinventions. And these depictions are perhaps less about the Queen herself, than they are about celebrating a certain irreverent sense of Britishness.
There's both cheek and affection in Alison Jackson's photographs and films of Royal lookalikes too – titillating the viewer by seeming to suggest that Mrs Windsor enjoys a flutter at the betting office, takes selfies with the grandkids, and has a sing-along at the piano. There's a cosy humour in the suggestion that she's just like us, after all – something her official portraits have certainly never achieved, or possibly even attempted.
Even more mischievous – or cruelly provocative; take your pick – is Kim Dong Yoo's enormous 2007 portrait. What looks like a blurred or pixelated image of the Queen is revealed, on closer examination, to be made up of hundreds of tiny hand-painted images of… Princess Diana. Its title? Elizabeth vs Diana.
This mention of Diana might lead us on to the other thing that makes the Queen a pure visual icon: the fact that she is probably the last in the line of Royal icons. Diana would be the only other Royal that got close, her image adored and venerated, still the subject of exhibitions just about her appearance – but her death was too tragic to really allow her face to be used in as light-hearted a way as the Queen's sometimes is.
As for the rest of them… we know too much about Charles, William, Kate and other Royals for them to take on the Queen's mantel in this respect. She might have retained her unknowability and her dignity in an era of over-share – but her family members are like reality TV stars, their every move documented and analysed. We think we know them, their personalities and flaws. Elizabeth II will surely be the last Royal ever to be so well-known, yet so little-known.
The Banksy mural in Bristol of Her Majesty made up as Bowie's iconic Aladin Sane is an affectionate homage (Credit: Alamy)
Any artistic portrayal of Prince Charles has to wrestle with all the stuff we associate with him – it can't just be kitsch. You wouldn't reach for Kate's image unless you had some point to make about, say, press intrusion or contemporary expectations of femininity; the column inches dedicated to her and her family and her "rivalries" with Meghan Markle mean she's hardly a blank canvas in the way that, actually, the Queen strangely still can be.
It's also unlikely that the next monarch, at the very least, will have such a long reign; brutally, Charles is not going to have enough time on the coins and stamps to become iconic. Whereas the Queen has reigned through, and been used as an image within, seven decades of enormous change – a fact that is reflected in how she is used in visual art, her image rippling through changing trends, in a way that we are also unlikely to see again with another figurehead any time soon.
I am sure artists will continue to depict the Royals, but I suspect interpretations of them will be more about making comment on the monarchy or modern society – either affectionate or subversive or critical. They are less likely to become a globally recognised, singular, codified visual icon. It will surely be the Queen's image that continues to reign over us.
Holly Williams’s novel What Time is Love? is published by Orion on 26 May.
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France24 - World
Brits to celebrate Queen’s Jubilee by spending millions on royal memorabilia
Issued on: 01/06/2022 - 17:45
Joanna YORK
Celebratory events to mark Queen Elizabeth II’s 70th year on the throne will kick off in the UK this week, and all indications are that the British public is keen to mark the occasion: Royal memorabilia – from the distinguished to the bizarre – has been flying off the shelves.
In London and up and down the UK, final preparations are being put in place for the parties, parades and concerts that will be held in honour of the queen’s Platinum Jubilee this weekend. While workers are looking forward to a shorter work week with national holidays declared for Thursday and Friday, Brits in general seem keen to launch themselves into the celebrations with gusto.
For many this means buying royal memorabilia. According to the Centre for Retail Research, people in the UK are expected to spend more than £281 million (more than $350 million) on souvenirs, memorabilia and gifts marking the Platinum Jubilee.
“They are selling like hotcakes,” says Pauline Maclaran, professor of marketing and consumer research at Royal Holloway and co-author of “Royal Fever: The British Monarchy in Consumer Culture”.
“You can't get stuff because people are buying so much.”
Queen, crown and corgis
Queen Elizabeth’s 70 years on the throne make her the longest-serving monarch in Britain’s history, and one that has forged a unique relationship with her subjects. A third of people in the UK claim to have either seen or met the queen in person. She is a reliable and familiar presence in the fabric of public life, rarely putting a foot wrong in her trademark bright outfits and a matching hat, always carrying a handbag.
Now 96 years old, the queen’s public appearances have been reduced in recent months due to ill health and “mobility issues”. In an unusual turn of events, her attendance at the public celebrations to mark her own platinum Jubilee will only be confirmed “on the day itself”, a Buckingham Palace spokesperson said in May.
>> Queen to skip Parliament opening for the 1st time in decades
Although the queen herself has recently become less visible in public life, her image has never been more omnipresent – no mean feat for a face that already appears on every UK postage stamp, pound coin and pound note. An abundance of new souvenirs are being produced to honour the Platinum Jubilee, all emblazoned with her image or symbols associated with her; crowns and her favourite dog breed, the corgi, are popular.
The appearance of these products is no surprise – for centuries, significant royal events have been marked with commemorative souvenirs. When Queen Victoria was on the throne in the 1800s, royal paperweights, handkerchiefs, perfume bottles and biscuit tins were popular.
But in 2022, the offerings have expanded to include some truly eccentric items. Alongside the traditional crockery sets and biscuit tins there are golf balls, dog leads, scented candles, duvet covers, handbags, pyjamas and even garden gnomes. An exclusive Jubilee Barbie doll, styled to look like the queen, sold out when it hit the market in May and is now being resold for up to £300 (almost $380) on online auction sites.
Jubilee camp ready - Royal Gnomes at the ready 😂 pic.twitter.com/6lZSZ4axaP
April 9, 2022Myth of the monarchy
In the world of royal memorabilia, there are clear categories.
“There is very much a distinction in the royal souvenirs market between the high-end collectibles and the lower-end, basic stuff,” Maclaran says. At the high end are commemorative coins produced by the Royal Mint and luxury porcelain that will accrue value as collectables. These are often official souvenirs, authorised by the royal family.
Commissioning these memorabilia is a way to position royal milestones as historic, national events. “The monarchy has always made sure that it is seen as a crucial institution that is at the heart of the nation's history as a way of legitimising its presence within modern Britain,” says Dr Ed Owens, royal historian and author of “The Family Firm”.
“All of these souvenirs, be they official or unofficial, help sustain the myth of the significance of the monarchy to the modern nation.”
While a committed royalist might buy an expensive plate, someone just looking to join in with the celebratory atmosphere might prefer a cheap, funny mug. “The lower-end souvenirs are typically reflective of the British, rather ironic, sense of humour,” Maclaran says. “These items are about having a really good time, full of laughter and bonding with other people as the prime motive rather than actually celebrating the queen.”
“A lot of people would write it off as tat,” Owens says. “But for people who see these events as imbued with historic meaning, they see purchasing things to remember the event as a way of participating within the national community.”
However, some Britons may be taking a rather more irreverent delight in the Jubilee commemorations.
More than 10,000 pieces of crockery to mark the Jubilee were made and printed in China back in May – except they had a typo. Beneath a poorly rendered illustration of the queen’s face were printed the words “Platinum Jubbly”, making them instant collectors’ items.
Best. Present. Ever.Genuine Jubbly mug from @heatherc1976 Love it! Thank you x pic.twitter.com/sPnJzqzf53
May 28, 2022Everyday objects with emotional significance
Many of these objects bearing the queen’s face will be given as gifts or kept as a reminder of a good time had with friends and family, in addition to their historical significance. In this way, even a cheap mug can easily become a family heirloom. “It imbues these objects with quite profound emotional meaning,” says Owens.
These everyday objects, passed between friends or down through generations, further strengthen the connection between the royal family and everyday people. “It’s a way of turning monarchy into something that's extra-ordinary but also very, very ordinary, because people will just have this stuff in their hands,” Owens adds.
“One of the great successes of monarchy is the way that it's embedded itself in everyday life and human emotions.”
Even the irreverent souvenirs that poke fun at the royal family contribute to this effect. When Prince Charles and Diana, princess of Wales, divorced, unofficial commemorative mugs were printed with black lightning bolts dividing an image of the couple on their wedding day. The jokes may not always be gentle, but “it ingrains the royal family into popular culture in a firmer way because it actually makes them something we would miss”, Maclaran says.
“I mean, who could we possibly mock if we didn't have the royal family? That's a hugely essential role.”
What comes next?
This year, there is another reason why people in Britain might be to motivated to buy memorabilia featuring the queen: It is likely that that the Platinum Jubilee will be the last big national celebration in which Elizabeth II plays a starring role.
“The Jubilee is being staged is as Elizabeth II’s last hurrah,” says Owens. “That’s the reason why members of the public are participating in this event as fully as they seem to be, because there is this impending anxiety about what happens next.”
Republicanism is an increasingly popular concept – especially among younger Britons – but even those who don’t support the monarchy may still find the prospect of a new head of state unsettling. It inevitably means a rethink of national identity.
“The royal family run very deep in our consciousness, even if we wouldn't claim to be royalist,” says Maclaran.
While the Platinum Jubilee may be a “last hurrah”, it is also a much-needed diversion. Against a backdrop of soaring energy prices, the aftershocks of Brexit and back-to-back global crises, a royal anniversary sounds like good news – and a good excuse for a party.
Over the four-day weekend, one national pub chain has announced it will sell pints of beer for 6 pence – the same price they were when the queen was crowned 70 years ago. The implications are clear: This is a weekend to get in the celebratory spirit and have fun.
As Maclaran puts it, whether you’re a royalist or not, “a fun time at the Jubilee is even funnier if you're wearing a mask with the queen’s face on it”.
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Elizabeth II marks Platinum Jubilee with ‘Queen Camilla’ announcement
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Leading lady: Queen Elizabeth II's cinematic moments
L'Humanité
Tour du monde à la voile : le défi 100 % féminin d'Alexia Barrier
ActuToutes dans le même bateau ! Dans un monde de la course au large dominé par les hommes, la navigatrice monte un projet d’équipage entièrement féminin en vue du Trophée Jules-Verne pour partir à l’assaut du record du tour du monde en multicoque. Récit.
Nicolas Guillermin« C’est un projet qui a du sens, pas seulement un exploit sportif. On ne veut pas juste écrire une page de l’histoire de la voile en devenant, je l’espère, le premier équipage féminin à boucler un tour du monde sans escale et sans assistance sur un multicoque… On veut aussi entraîner dans notre sillage des jeunes filles et des femmes qui, aujourd’hui, n’osent pas plein de choses. On souhaite leur donner confiance en elles et l’envie de réaliser leurs rêves. » Après avoir terminé le Vendée Globe (24e en 2021), Alexia Barrier veut s’attaquer fin 2024 au Trophée Jules-Verne, le record du tour du monde, détenu par Francis Joyon (quarante jours) depuis 2017. Un défi 100 % féminin pour faire « bouger les lignes ».
Le démâtage de Tracy Edwards
La course au large est un des rares sports où la mixité existe, mais force est de constater que les hommes sont ultra-majoritaires. Sur les 33 skippeurs qui ont franchi la ligne de départ du Vendée Globe 2020-2021, tour du monde en solitaire sur des voiliers de la classe Imoca (18,28 mètres), 6 seulement étaient des femmes. En multicoque, ces dernières ne sont tout simplement pas représentées.
Voile. Jeanne et Julia Courtois, les jumelles qui courent en doubleDans l’histoire du Trophée Jules-Verne, créé il y a tout juste trente ans, notamment par Titouan Lamazou et Florence Arthaud, 26 tentatives ont été recensées, dont une seule par un équipage féminin. En 1998, à bord de « Royal Sun Alliance », un catamaran de 92 pieds (28 m), la skippeuse anglaise Tracy Edwards avait été contrainte d’abandonner, en raison d’un démâtage au beau milieu de l’océan Pacifique, alors qu’elle se trouvait dans les temps du record.
La course aux moyens
Vingt-quatre ans après, Alexia Barrier est bien décidée à reprendre le flambeau, même si elle reconnaît ne pas avoir de véritable expérience en multicoque océanique. « C’est un record qui me fascine depuis mon plus jeune âge, nous explique-t-elle. J’ai été déçue d’avoir autant de difficultés à racheter un bateau performant pour le prochain Vendée Globe. Tout était compliqué, il y a eu une flambée des prix sur les bateaux… Ce mode de fonctionnement ne me convenait plus. Comme j’avais très envie depuis longtemps de bâtir un équipage féminin pour le Trophée Jules-Verne, je me suis dit que c’était le moment de sauter le pas et de foncer ! »
Pour se donner les moyens de réussir, la Niçoise a mis en vente son Imoca tout en se lançant à la recherche de sponsors. « De grands groupes internationaux se montrent enthousiastes, ça bouge, mais ça prend du temps, glisse-t-elle, car on présente un programme international avec deux ans de préparation, composé de records comme San Francisco-Yokohama ou Miami-New York. »
Voile. François Gabart : « Sur ces bateaux, on essaie de rendre les risques acceptables »La navigatrice vise un budget de 12 millions d’euros sur quatre ans. « C’est raisonnable par rapport à un projet gagnant sur le Vendée Globe, qui peut monter jusqu’à 20 millions d’euros sur quatre ans, étant donné ce qu’on propose en termes d’image et de visibilité. Une banque est très intéressée et pourrait apporter un tiers du budget jusqu’en 2025. Ça nous permettrait de démarrer rapidement le projet dès cet été. »
8 femmes à bord
Pour accomplir sa révolution, Alexia Barrier avoue avoir un faible pour « Idec Sport », le bateau détenteur du record, mais il n’est pas à la vente. Elle pourrait donc racheter l’ex-« Actual » d’Yves Le Blévec, un trimaran Ultim de 32 mètres, afin de participer à la Route du rhum 2022 en novembre puis s’entraîner à bord avec son équipage après avoir réalisé des « évolutions en chantier ».
Si le sponsor tarde à prendre sa décision, le projet démarrera sur un MOD 70, un multicoque de 21 mètres prêté par un propriétaire italien « en attendant de réunir les fonds nécessaires ». « Les filles sont super-motivées, elles rêvaient d’avoir une place un jour sur le Trophée Jules-Verne, s’exclame celle qui a terminé 2e de la Route de l’équateur en 2007, avec Florence Arthaud et Luc Poupon. On sera 8 à bord mais je forme un groupe de 10 femmes, ou peut-être plus, car sur trois ans il peut se passer plein de choses, c’est mieux d’avoir plus d’équipières… »
« On veut établir un temps de référence féminin »
Plusieurs navigatrices de renom ont déjà donné leur accord, comme Marie Riou et Marie Tabarly, l’Irlandaise Joan Mulloy, l’Américaine Sara Hastreiter, l’Anglaise Dee Caffari, la seule femme à avoir bouclé le tour du monde à la voile dans les deux sens, la Suédoise Helena Darvelid, équipière de Tracy Edwards, ou encore la Suissesse Élodie-Jane Mettraux.
Alexia Barrier peut déjà compter sur la participation de navigatrices chevronnées comme Dee Caffari (à gauche) et Marie Tabarly (à droite). Photos AFP
Pour les aider à se préparer et réussir, plusieurs skippeurs renommés en multicoque comme Paul Larson, Brian Thompson ou Giovanni Soldini ont proposé leurs services bénévolement. « Ils sont enthousiastes et même fiers, car ils ont vraiment envie de porter un équipage féminin au plus haut niveau en multicoque, souligne Alexia Barrier. On veut établir un temps de référence féminin et, si on rencontre des conditions météorologiques optimales, pourquoi pas battre le record de quarante jours ? »
nautismejules vernevoile BBC
Platinum Jubilee: Queen's life in pictures
The Queen's Platinum Jubilee celebrations have begun, with Elizabeth II becoming the first British monarch to reign for 70 years. To mark the event we present an image from the archives of PA Media from every year of her life.
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2021
2022
All photographs © PA Media
Some of these images appeared before in a picture gallery when the Queen celebrated her 90th birthday.
Around the BBC
BBC - iWonder - Queen Elizabeth II- Britain’s longest reigning monarch
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France24 - World
Daniel Defense, the US gunmaker notorious for ‘aggressive marketing’ targeting young adults
Issued on: 31/05/2022 - 14:55
Sébastian SEIBT
The perpetrator of the massacre in Uvalde, Texas, in which 19 children and two adults lost their lives on May 24 – the worst US school shooting in a decade – used a semi-automatic weapon manufactured by the US firm Daniel Defense, one of the most aggressive marketers of assault weapons, notably targeting young adults.
A week after the Uvalde school shooting, Daniel Defense shied away from attending the National Rifle Association convention.
“Daniel Defense is not attending the NRA meeting due to the horrifying tragedy in Uvalde, Texas, where one of our products was criminally misused,” the company’s vice president of marketing Steve Reed said in a statement. “We believe this week is not the appropriate time to be promoting our products in Texas at the NRA meeting.”
Indeed, the killer had acquired an AR-15 DDM4 V7 – Daniel Defense’s flagship semi-automatic rifle – to “celebrate” his 18th birthday. A few days later, he entered Robb Elementary School and carried out the massacre that horrified the world, and shocked the US, even if it was the country's 27th school shooting so far in 2022.
“We are deeply saddened by the tragic events in Texas this week,” read a statement on Daniel Defense’s website posted in the wake of the shooting. “Our thoughts and prayers go out to the families and community devastated by this evil act.”
Daniel Defense also took the opportunity to remove a message – on its website’s home page until the day after the Uvalde massacre – promoting a lottery with a prize of $15,000 to spend on guns or ammunition.
This kind of advertising is typical of Daniel Defense’s aggressive promotional approach. “Daniel Defense is basically the poster child of this egregious, aggressive marketing,” Ryan Busse, a former executive at the gun manufacturer Kimber and now a prominent critic of the US gun industry, told The New York Times.
One particular image – which Daniel Defense posted on Twitter 10 days before the Uvalde massacre – is emblematic of its outré marketing style. It shows a toddler clutching the same type of semi-automatic rifle the Uvalde shooter used, with the biblical proverb: “Train up a child in the way he should go, and when he is old, he will not depart from it.”
An online backlash followed the discovery of this tweet after the Uvalde massacre – prompting Daniel Defense to make its Twitter account private and limit people’s ability to comment on its Facebook page.
Trump fan CEO
This is not the first time, however, that Daniel Defense has received an avalanche of criticism for manufacturing weapons subsequently used in mass shootings. Four of its semi-automatic rifles were part of the arsenal used by the shooter who killed 58 people in Las Vegas in 2017. At the time, Daniel Defense sent its “thoughts and prayers” to victims’ families – but did not change anything about its business practices.
Marty Daniel, the company’s CEO and founder, only expressed regret once – after 27 people were killed in a shooting at a Baptist church in Texas in 2017. Daniel endorsed slightly tightening gun control laws in the aftermath of this massacre, as did the NRA. But he changed his mind a few days later.
Daniel Defense’s website portrays the company’s CEO, a Donald Trump supporter and big donor to Republican candidates, as a jack of all trades who sold windows and fireplaces before finding his métier in gun manufacturing.
It also states that Daniel developed a love for firearms after failing to make his mark in golf. “Daniel Defense got its start because Marty’s golf game sucked,” the website reads. “He would spend most of his free time unwinding on the golf course, until the day a friend invited him to shoot his AR.”
Ever-widening audience
Marty Daniel founded the company in 2000 and won his first contract for the US Army two years later. His company has won more than 100 Pentagon contracts since then.
But Daniel Defense has long been keen to market its wares to private US citizens – courting the general public in its promotional efforts since 2004, upon the expiry of the ban on selling new assault weapons for civilian use that was signed into law by then president Bill Clinton in 1994.
Since then, the company has been keen to convince American gun enthusiasts that they are entitled to the same AR-15s as the soldiers it has equipped over the past two decades – making this point explicit in an advert it unsuccessfully sought to air in local media markets during the Super Bowl in 2014.
Yet Daniel Defense’s marketing ploys have reached an ever-widening audience. The firm is now one of the 25 largest US firearms sellers in a crowded market for its niche, with more than 500 companies making semi-automatic rifles since 2004.
The AR-15 DDM4 V7 used by the Uvalde shooter is one of 19 models Daniel Defense makes that are often marketed to teens. A recent advertising clip shows a teenager practicing shooting, and the company has repeatedly used clips from video games like "Call of Duty" and films such as the "Star Wars" franchise to appeal to fans.
A more famous gun manufacturer, Remington, used the same tricks to sell its weapons to young people. That cost Remington dearly when families of the victims of the 2021 massacre at Sandy Hook Elementary School in Newtown, Connecticut, were awarded a payout of $72 million in a lawsuit for irresponsible marketing after the shooter had used an AR-15 produced by one of the company’s subsidiaries.
This article was translated from the original in French.
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Anti-gun protesters gather outside NRA convention after school massacre
‘Go in there!’: Parents of Texas school shooting victims question police delays
Biden grieves with Uvalde as anger mounts over worst US school shooting in decade
BBC
It was something I never thought I should or could do. Women from my community didn't do it
The scariest part of diving is always that moment before you take the first step into the water. Staring down into dark, endless waves – weighed down by diving gear – you find yourself questioning what you are about to do, especially if, like me, you'd volunteered to be the first to leave the vessel.
I was going through the usual feelings of apprehension standing above the Red Sea, just off the coast of Aqaba in south Jordan. I'd already got over my fear of diving a couple of years previously – following a bad try-dive experience as a backpacker a decade earlier – and was now undertaking an advance PADI (Professional Association of Dive Instructors) course. But still, with an inner voice telling me I shouldn't jump, I found it difficult to take the plunge.
Then I saw Wa'ed Alma'aytah.
She was leading a group of first-time divers, and at first, I thought it was a neoprene hood she was wearing on her head. But after jumping into the water and watching her as I explored the soft corals amid eagle rays and brightly coloured reef fish, I realised that she was diving in her hijab. And not just diving, but leading and teaching a group of students hoping to become PADI certified.
Wa'ed Alma'aytah was the first female dive instructor in Jordan (Credit: Phoebe Smith)
"Wa'ed is very special," said Khaled Kenawy, managing director of dive company Go Aqaba, when I climbed back onto the deck and asked who she was. "She was the first female dive instructor in Jordan – we are lucky to have her working for us."
Brought up in a fairly strict Muslim community in the Jordanian city of Al-Karak, Wa'ed was – as all her female friends were – discouraged from participating in outdoor activities, particularly anything deemed "adventurous". But in 2013, after she finished school studying accounting and IT, she serendipitously found a job in a dive shop in Aqaba. It was here that her whole life changed.
"One of the dive instructors asked if I wanted to try diving," she told me, as we chatted on the boat. "It was something I never thought I should or could do. Women from my community didn't do it."
Despite her concerns about what people might say, she decided to take the big step – literally off the back of a dive vessel. It changed her whole perspective. "When I got into the water and saw all the life down there and experienced fish coming close to me, it made me very happy. I wasn't worried about what anyone would think anymore, just overwhelmed by the calm and the silence. I knew I wanted more."
Wa'ed wasn't just thinking of more dive excursions for fun. She was sure she wanted to take this up professionally and become an instructor so she could teach others the joy of exploring the aquatic life underwater. But first she had to tell her family.
Ehdaa Al-Barwani, Oman's first female PADI instructor, runs women-only dive courses (Credit: Nash Photography)
"I worried, but though they were surprised they were very supportive," she said, as we began to pull our wetsuits back on and get into the water for further exploration. "Despite some people from my community saying it wasn't something a woman should do, my parents encouraged me, which made me determined to carry on, to show people that women can do something different."
Lifting our air cylinders onto our backs, she described the next dive site we were headed to: a sunken military tank, scuttled to create an artificial reef for marine life. While our boat manoeuvred us to the entry point, she talked of her own internal battle with her decision to become a diver. "I did worry that people were disapproving and what they would think of me for doing this – and what they would think of my parents for letting me. But though there were disapproving comments within our community, if I wanted to be a diver I had to be brave and do it anyway. Now I'm an instructor, and I think it has made people think differently about women diving and doing activities like this."
Wa'ed was being modest. Not only has she changed some people's opinions of what women should and shouldn't do in Jordan, but she was responsible for taking out another woman several years later who was so inspired by her that she went on to become the second female scuba dive instructor in the country and now works in another dive centre on the coast.
Once more we stepped off into the water to explore the world beyond the surface. Lionfish gathered in the darkened corners of the sunken army vehicle, while brain sponges had set up residence close to the hatch on the roof. Wa'ed pointed out an array of critters I would certainly have missed without her, including small shrimps, a number of starfish and the tiny but colourful blennies poking out from crevices in the metalwork.
In Aqaba, a sunken military tank has been scuttled to create an artificial reef for marine life (Credit: Lepretre Pierre/Getty Images)
From there we headed to the Seven Sisters site, so named for the multiple bommies (outcrops of coral) that rise up off the ocean floor, where yellow and white butterflyfish elegantly swished passed our goggles, and the electric blue of a damselfish darted between shoals of striped fusiliers as they fanned around the towering underwater pillars.
As we moved through the water, I thought about how few female dive instructors I've actually met around the world. According to PADI, the activity is still very much dominated by men: globally, of the 128,000 instructors globally, just 20% of instructors (at all levels) are currently female. In Europe, the Middle East and Africa the number sinks – to around 16% – and in predominately Muslim countries, that figure plummets further, with less than 10% in the countries of Bahrain, Iraq, Israel, Jordan, Kuwait, Lebanon, Oman, Qatar, Saudi Arabia, Turkey and the UAE.
When I asked PADI if the numbers look to be increasing, they said that due to the Covid pandemic it was hard to answer clearly, but did agree that "in general, there is opportunity to grow the female ranks of PADI Professionals – and demand for female PADI Pros worldwide".
The organisation has started to promote women working in their world, particularly in places where they are not encouraged to be as active in the outdoors, such as the Middle East. They have launched an AmbassaDiver programme where they use their website and social media channels to tell the stories of these women breaking the mould. These include Master Scuba Diver Trainer Nouf Alosaimi from Saudi Arabia – the first Saudi female technical diver, who founded Pink Bubbles Divers (a female diving community that encourages women to connect with the ocean); and Ehdaa Al-Barwani who is the first female PADI instructor from Oman and runs women-only dive courses.
One thing is for certain, the number of women divers in Jordan has increased since Wa'ed joined Go Aqaba in 2018. According to Khaled, there are now five of them teaching scuba diving in Aqaba, and they've seen a rise in female customers too.
Nouf Alosaimi is the founder of Pink Bubbles Divers, a female diving community that encourages women to connect with the ocean (Credit: DoaaAkeel)
"Every year we have a PADI Women's Dive Day on 20 July," said Khaled. "In 2020, after the pandemic, Aqaba became the first city in Jordan to re-open and we were surprised and pleased to have 100 ladies coming out to try diving in Aqaba that day."
When we re-surfaced for the final time, I asked Wa'ed whether she preferred taking men or women on dive excursions. "It makes no difference," she said. " I just love to take out new divers and see their faces afterwards – I can tell just how much they have enjoyed the experience. Once we're in the water, we're all the same."
Since meeting Wa'ed, I'm somehow less afraid of jumping into new dive sites. Here was someone who was breaking cultural norms every time she broke the surface of the water. And, if she could do that and thrive, then I could definitely take a leap of faith.
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L'Humanité
Rafael Nadal, sa 15e demi-finale à Roland-Garros
ActuL’Espagnol affrontera Alexander Zverev, ce vendredi à partir de 14h45, en demi-finale de Roland-Garros. Avant-dernière marche avant d’emporter, peut-être, un 14e titre à Paris, dimanche. S’il perd, c’est que la douleur, qu’il soigne à coups d’anti-inflammatoires, aura eu raison cette fois-ci de sa rage de toujours donner le maximum sur cette terre orangée qu’il aime tant. Récit.
Éric SerresLe destin de l’Espagnol Rafael Nadal sera-t-il lié jusqu’à dimanche soir à celui du Real Madrid, son club de cœur ? Tout comme la « Maison Blanche » qui a soulevé la 14e « coupe aux grandes oreilles », le Majorquin ramènera-t-il chez lui un quatorzième saladier ?
Une première réponse, ce vendredi, en demi-finale de Roland-Garros face à l’Allemand Alexander Zverev, qui, bien que nerveux en début de première semaine, a su se réveiller lors de son quart de finale, en battant en quatre sets (6-4, 6-4, 4-6, 7-6 (9/7)) la future star du tennis mondial, l’Espagnol Carlos Alcaraz.
Au vu des statistiques, Nadal, du haut de ses 36 ans – il fête son anniversaire ce 3 juin –, a toutefois une longueur d’avance sur Zverev et ses 26 printemps. Les oppositions ont jusqu’à présent souvent tourné en faveur de « Rafa », qui a gagné à 6 reprises face au natif de Hambourg et ne s’est incliné que seulement trois fois. Avantage Nadal !
John McEnroe : « Le tennis doit se réinventer pour redevenir passionnant »Un match d’une intensité rare
De plus, malgré ce match référence face à Alcaraz, Alexander Zverev a fait preuve d’une grande irrégularité depuis le début du tournoi. Le n° 3 mondial a connu une première semaine des plus compliquées à l’image de son troisième tour face à l’Espagnol Bernabe Zapata Miralles, 131e mondial et issu des qualifications (7-6 (13/11), 7-5, 6-3). Autant dire que celui que l’on présentait comme l’un des outsiders est certes bien présent dans le dernier carré, mais que cela fut dur.
Dur, à l’image d’une saison où ses frasques colériques auraient pu lui coûter très cher. En février, au tournoi d’Acapulco, frustré par la tournure des événements lors d’une rencontre de double, l’Allemand avait complètement craqué à la fin, s’en prenant physiquement à l’arbitre avec sa raquette. Depuis, son équipementier ne compte plus les outils de travail broyés. Forcément, face au grand favori de la porte d’Auteuil, tout cela pourrait avoir un prix.
Tennis. « Toute sa carrière, Roger Federer a joué contre sa nature »Rafael Nadal, de son côté, a fait honneur à sa réputation d’homme de la terre. Malgré une saison sur cette surface somme toute moyenne, encore une fois, arrivé à Paris, il a retrouvé son meilleur niveau. Le court central, Philippe-Chatrier, de jour comme de nuit, est le théâtre de son exceptionnelle longévité. On en veut pour preuve cette finale avant l’heure qui l’a opposé à l’un de ses meilleurs ennemis, avec le Suisse Roger Federer, le Serbe Novak Djokovic.
En quart de finale, lors d’une de ces fameuses sessions de nuit, au terme d’un match d’une intensité rare, le Marjoquin a pris le dessus sur le tenant du titre et n° 1 mondial en quatre sets (6-2, 4-6, 6-2, 7-6 (4)). Un combat de 4 h 12, qui s’est achevé mercredi à 1 h 15 du matin.
J'aime ce que je fais. Ça me fait vivre des moments inoubliables, mais j’ai aussi beaucoup de jours où je suis malheureux. Que va-t-il se passer dans deux jours ou dans une semaine ? Je ne sais pas. rafael Nadal
Une souffrance récurrente
Mais voilà, les années passent et « Rafa », s’il ne trépasse pas encore, souffre. Il est touché au plus profond de sa chair par ce que l’on appelle le syndrome de Muller-Weiss : une nécrose de l’os scaphoïde de son pied gauche, une pathologie rare. En clair : l’un des os situés au milieu du pied n’est plus irrigué convenablement et meurt progressivement par insuffisance ou suppression de la vascularisation.
Le mal n’est pas nouveau, mais récurrent. Plus les années passent et plus la douleur se fait forte, au point que la suite de son incroyable carrière – 21 titres de grands chelems et pourquoi pas 22 dimanche – pourrait s’arrêter bientôt. « Si je perds le prochain match ou si je ne joue pas bien, ça ne sera pas parce que je ne serai pas concentré. Je suis très stable d’un point de vue émotionnel », a déclaré Nadal.
Tennis. L’ombre de Yannick Noah plane sur Roland-GarrosEt d’ajouter, en guise de conclusion peut-être : « Je ne sais pas ce qui arrivera quand j’aurai fini ce tournoi. J’aime ce que je fais. Ça me fait vivre des moments inoubliables, mais j’ai aussi beaucoup de jours où je suis malheureux. Que va-t-il se passer dans deux jours ou dans une semaine ? Je ne sais pas. » S’il perd, en effet, c’est que la douleur, qu’il soigne à coups d’anti-inflammatoires, aura eu raison cette fois-ci de sa rage de toujours donner le maximum sur cette terre orangée qu’il aime tant.
Va-t-on assister, en cette fin de deuxième semaine à Roland-Garros, au crépuscule d’une génération incroyable de par sa longévité ? Quoi qu’il en soit Nadal et ses 36 ans et Federer et ses 41 ans – absent à Paris – resteront, avec Djokovic, dans les annales de leur sport, et ce pour encore longtemps.
roland-garrostennisrafael nadalAlexander Zverev France24 - Monde
L'illectronisme, cette inégalité face au numérique que l'on aurait tort d'ignorer
Publié le : 27/05/2022 - 17:59
Guillaume GRALLET
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Ce mot-valise, né de la contraction entre illettrisme et électronique, risque d'handicaper de plus en plus la population, alors que notre démocratie se digitalise. Tour du monde des solutions.
Entré, en 2020, dans le dictionnaire qui le définit comme "l'état d'une personne qui ne maîtrise pas les compétences nécessaires à l'utilisation et à la création des ressources numériques", l'illectronisme va s'observer de plus en plus au quotidien. D’ailleurs, l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) a relevé, en 2019, que 23 % des Français de plus de 12 ans ne possédaient pas un smartphone et 24 % un ordinateur. Cette inégalité est de plus en plus sociale.
Les personnes touchées par l’illectronisme sont souvent peu ou pas diplômées – 34 %, contre seulement 2 % des diplômés du supérieur. Une part importante des non-diplômés est âgée, mais même les moins de 60 ans sont plus souvent dans cette situation – 15 %, contre 1 % des diplômés du supérieur.
L'illectronisme touche tous les actifs a degré variable : les cadres et les professions intermédiaires (2 %), les employés (5 %), les artisans (7 %), les ouvriers (11 %) et les agriculteurs (23 %). Deux cadres actifs sur trois ont une maîtrise élevée du numérique, en lien avec leurs usages professionnels.
Pourtant, comme on le voit dans Tech 24, le matériel ne fait pas tout. Comme l'explique un rapport du Sénat, l'illectronisme ne se résoudra pas par un coup de tablette magique. Il est important de donner confiance en soi, de valoriser tout un chacun et de couper court à l'accélération technologique. De Colori aux Descodeuses, des initiatives existent pour contrer cette difficulté numérique. Tour d'horizon des meilleurs initiatives.
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Etats-Unis : une nouvelle fusillade fait au moins quatre morts à Tulsa
Des morts sont encore à déplorer après une nouvelle fusillade. Mercredi 1er juin, dans l’après-midi, quatre personnes sont décédées dans une attaque à l’arme de poing à Tulsa, dans l’Oklahoma (virgule) aux Etats-Unis. La police de Tulsa a indiqué qu’un individu a fait feu sur le campus de l’hôpital St. Francis Health System, relaie BFM TV. Il était « armé d’un fusil ». Le premier bilan est de quatre morts, sans compter le tireur qui aurait aussi perdu la vie. Les forces de l’ordre n’ont pas précisé les circonstances de sa mort.
La Maison Blanche réagit
Plus tard, dans la soirée de mercredi, la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a réagi sur Twitter : « Le président Biden a été informé de la fusillade à Tulsa, Oklahoma. La Maison Blanche suit de près l’évolution de la situation et a contacté les autorités locales pour leur offrir son soutien. »
President Biden has been briefed on the shooting in Tulsa, Oklahoma. The White House is closely monitoring the situation and has reached out to state and local officials to offer support.
— Karine Jean-Pierre (@PressSec) June 2, 2022
La tuerie d’Uvalde
Ce drame survient une semaine après la tuerie perpétrée à Uvalde au Texas. Mardi 24 mai, une fusillade a éclaté dans l’école primaire Robb. Le suspect, un jeune homme encore adolescent, a pénétré sur les lieux, armé d’un fusil automatique et équipé d’un gilet pare-balles. Au total, 19 enfants âgés de 9 ans à 11 ans ont péri sous ses coups de feu, ainsi que deux enseignants. Après cette fusillade, Joe Biden avait indiqué vouloir mettre en place une régulation plus stricte des armes à feu. « Je crois que les choses sont devenues tellement graves que cela rend tout le monde plus rationnel sur ce sujet », a-t-il évoqué lundi 30 mai, pointant que cela n’a « pas de sens » de pouvoir acheter « quelque chose qui peut tirer jusqu’à 300 balles ».
BBC
US employers are paying first-year tech workers an average starting salary of $110,027 (£84,000)
Davis Nguyen specialises in helping college seniors begin a career in management consulting. It’s an industry that historically pays well: even before the pandemic, some of the biggest firms offered undergraduates salaries that often approached the six-figure mark.
However, in the current market, Nguyen’s clients are doing particularly well. “They’ll come back and say ‘I have two great offers’,” explains the founder of My Consulting Offer, based in Georgia, US. “One is for $120,000 (£91,630), the other is for $140,000 (£106,900). Today’s climate means graduates can earn much more money than a few years ago.”
Management consulting is among the sectors in which graduates are increasingly walking straight from the lecture hall into six-figure roles – earning pay packets most people will never see in their lifetimes. In Big Tech, entry-level software engineers are often starting on such wages. At the largest banking corporations, pay for first-year analysts has spiked nearly 30% – a $110,000 (£83,979) base salary, in some cases. At the biggest London law firms, some newly qualified solicitors begin their careers on a £107,500 salary ($141,115). Nguyen says “20-year-olds earning $100,000 from the get-go” has increasingly become the norm since the pandemic.
Often, these young employees are joining firms where colleagues began with lower pay, and had to work hard for years to earn six figures. Such organisations would argue it’s a response to market needs: the hiring crisis means the competition for talent remains fierce; if an employer wants the best candidates willing to put in long hours, they have to pay a high price for them.
However, beyond matching the market rate, does offering graduates huge pay packets actually bring benefits, like incentivising longer hours or boosting work ethic? Or can it create unintended consequences, for both the young high-earner as well as the wider workforce?
‘High pay is an expectation’
Wages for graduates have been steadily rising for years. According to 2021 data from US non-profit the National Association of Colleges and Employers, the starting salary for some entry-level workers in particular fields has spiked dramatically: for example, the average wage for a computer-science major has risen to $72,173 (£55,100) – a 7% hike in just one year.
Nicholas Bloom, professor of economics at Stanford University, says demand for labour is fast outstripping supply in sectors, particularly in tech. The financial industry – with jobs that often require 70-hour-plus workweeks – has also driven up starting salaries to hire the best candidates. So, in most cases, graduates are being handed six-figure salaries simply as a “blunt recruitment tool” amid the current labour market conditions, adds Rue Dooley, an HR knowledge advisor for the Society for Human Resource Management (SHRM), based in the US.
“Workers want to be thought of as a prized asset by their employer,” says Dooley. “Younger employees are saying high pay is an expectation not because they necessarily demand it, but because they’re aware of the talent shortage and they know their price.”
This means some entry-level workers can secure huge pay packets before they’ve even left the college dorm. “We’re regularly seeing firms double in size every 18 months, so graduate salaries are closely following the market,” adds Bloom.
In tech, smaller start-ups are also now having to pay entry-level employees higher salaries to match the more-established corporations. Josh Brenner, CEO of recruitment marketplace Hired, based in New York City, says US employers are paying first-year tech workers an average starting salary of $110,027 (£84,000).
Nguyen’s undergrad clients often land jobs with wages that dwarf the pay of his own first management consulting role. He believes it to be a good thing. “The six-figure starting salaries of today are an upward trend that stretches back decades,” he says. “High pay opens up opportunities for people who simply wouldn’t otherwise have had them, and it doesn’t take money away from those who started on lower pay.”
In sectors including law, consulting, finance and computer science, graduates are snagging pay packets many people will never earn in their lives (Credit: Getty Images)
Golden handcuffs – and other problems
But while there are many upsides to the rise of six-figure salaries, these high compensation packets can come with insidious consequences.
In some cases, these workers may find themselves trapped in jobs they hate, especially if workers have built lifestyles around earning big pay-outs – a phenomenon often called ‘golden handcuffs’.
Nguyen says such wages can also skew young employees’ perception of pay, blocking them from pursuing more meaningful career paths. “Some may want to eventually move into teaching or work for a non-profit. Previously, the salary drop was around $50,000. Now, it’s closer to $100,000 – that could be enough to prevent someone from changing careers.”
Huge salaries can also weigh young employees with a psychological burden. Nguyen says some of his undergraduate clients can feel intimidated beginning their working lives in a job that pays a fortune. “There are some who come from low-income backgrounds and think, ‘What did I do to earn so much more than my parents ever made?’ It can cause imposter syndrome.”
Others in the same organisations can also feel negative effects when first-time employees are handed six-figure salaries without hesitation. For example, experienced colleagues may bristle at entry-level compensation packets – especially when they take home less money than a recent graduate, despite years-long tenure at the company. “It can create pay disparity issues,” says Dooley.
Additionally, companies themselves may not necessarily get what they pay for. While sky-high wages can effectively ‘buy’ a candidate’s willingness to regularly clock unpaid overtime, it doesn’t necessarily guarantee better work ethic.
High wages may feel good when someone gets a job, but once they start, they typically want much more: the effects of good pay will be psychologically ‘spent’ – Tomas Chamorro
“The risk is employers, in some cases, assume staff are going to be super motivated because of their high compensation, but in fact they take it for granted,” says Tomas Chamorro, professor of business psychology at University College London. “High wages may feel good when someone gets a job, but once they start, they typically want much more: the effects of good pay will be psychologically ‘spent’.”
'Jobs to grab while you can'
With the labour market as it is, six-figure starting salaries will probably continue to be the norm in certain high-paying industries. But it’s unlikely there’ll be much of a trickle-down effect for entry-level workers in less elite sectors.
Rather than push wages up across the board, six-figure salaries for an ultra-privileged subset of employees may instead drive pay inequities deeper. “What we’re seeing is clearly increasing inequality and the gap keeps growing,” says Bloom. “If you have a computer-science degree you can be earning $250,000 by 25, while if you left school at 16 you might be earning $25,000 – a ten-fold difference.”
The gap will likely keep growing even if the labour market snaps back in terms of supply and demand. Bloom explains while wages often rise, they almost never fall. For example, Nguyen says salaries in management consulting have long endured the rigours of recession. “We’ve seen wages withstand so many economic cycles: firms plan for it and restructure pay, but they wouldn’t ever get rid of the six-figure salary.”
So, given their resistance to the ebb and flow of the market, six-figure graduate wages are not only likely to become more and more ingrained, they may also climb further. And if jobs become scarcer due to a labour-market normalisation, these pay packets will become increasingly out of reach for most people.
“Six-figure starting salaries are here to stay, and if growth cools it'll mean they’ll be even harder to come by,” says Bloom. “These are jobs to grab while you can – if you can – for a privileged few.”
Valeurs Actuelles
Condamnée pour diffamation, l’actrice Amber Heard devra verser 15 millions de dollars à Johnny Depp
Le verdict était très attendu. Amber Heard a été reconnue coupable de diffamation envers Johnny Depp, rapporte BFM TV, mercredi 1er juin. En guise de dommages et intérêts, l’actrice devra verser la somme de 15 millions de dollars à son ex-conjoint, qu’elle avait accusé de violences conjugales, sans le nommer, dans une tribune publiée dans le Washington Post en 2018.
« Je suis dévastée par le fait que la montagne de preuves n’ait pas été suffisante pour faire face au pouvoir, à l’influence et à l’ascendant bien plus importants de mon ex-mari. Je suis encore plus dévastée de la signification de ce verdict pour les autres femmes. C’est un retour en arrière », a réagi dans un communiqué, relayé sur les réseaux sociaux, l’actrice de 36 ans, qui avait tenté de contre-attaquer en portant elle aussi plainte pour diffamation contre Johnny Depp.
💕 pic.twitter.com/8vGMHykjkA
— Amber Heard (@realamberheard) June 1, 2022
Johnny Depp également condamné
Si l’acteur de 58 ans sort plutôt victorieux de cette longue bataille judiciaire, son ex-femme lui ayant réclamé 100 millions de dollars, il a toutefois lui aussi été condamné pour diffamation, par l’intermédiaire de son avocat et devra de son côté verser deux millions de dollars de dommages et intérêts à son ex-femme. « Six ans [après le début de cette affaire], le jury m’a rendu ma vie. Je suis vraiment touché (…) Depuis le début, l’objectif pour moi dans cette affaire a été de révéler la vérité, peu importe l’issue finale. Dire la vérité est quelque chose que je devais à mes enfants, et à tous ceux qui m’ont soutenu, contre vents et marées », a-t-il déclaré dans un communiqué à l’issue du verdict.
La réaction de Johnny Depp #Justice pic.twitter.com/Qcc9Jz5kBs
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) June 1, 2022
L'Humanité
VENDREDI
ActuNicolas GuillerminFOOTBALL / LIGUE DES NATIONS
FRANCE-DANEMARK
Les Bleus retrouvent la compétition et la Ligue des nations, dont ils sont tenants du titre. Karim Benzema est de retour, tandis qu’Olivier Giroud, rappelé il y a deux mois, n’a pas été retenu par Didier Deschamps
M6. 20 H 45
TENNIS / ROLAND-GARROS FINALE DAMES
Victorieuse en 2020, la Polonaise Iga Swiatek, nouvelle numéro un du classement mondial, fait figure de favorite du tournoi depuis la retraite de l’Australienne Ashleigh Barty, la Tchèque Barbora Krejcikova (2e mondiale), lauréate l’an passé, ayant été éliminée dés le 1er tour.
FRANCE 2. 14 H 30
MOTOGP / GRAND PRIX DE CATALOGNE
Champion du monde en titre et bien placé pour conserver sa couronne, Fabio Quartararo (Yamaha) aime bien le tracé catalan. Vainqueur en 2020, auteur de la pole position l’an dernier, le Niçois tentera à nouveau de s’imposer pour glaner des points précieux.
CANAL PLUS SPORT. 14 HEURES
TENNIS / ROLAND-GARROS FINALE MESSIEURS
La 121e édition du tournoi de la porte d’Auteuil s’annonce indécise entre Rafael Nadal, qui souffre d’une blessure chronique au pied, Novak Djokovic, Alexander Zverev et Stefanos Tsitsipas. Un jeune prodige espagnol nommé Carlos Alcaraz, vainqueur du Masters 1000 de Madrid début mai, pourrait bien prendre la relève.
FRANCE 2.14 H 30
FOOTBALL / LIGUE DES NATIONS
CROATIE-FRANCE
Après le Danemark, les Bleus retrouvent leur adversaire de la finale du Mondial 2018 à Split (match retour le 13 juin) avant d’affronter l’Autriche à Vienne, le 10 juin.
M6. 20 H 45
équipe de france de footballfootball France24 - Monde
En plein krach high-tech, les voitures volantes peinent à décoller
Publié le : 20/05/2022 - 19:12
Guillaume GRALLET
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De Jules Vernes à "Retour vers le futur", en passant par "Le Château Ambulant", le film d'animation du cinéaste japonais Hayao Miyazaki, les engins volants font partie de notre imaginaire. De plus en plus de modèles sont capables de s'envoler. Il reste cependant plusieurs problèmes à résoudre pour que le grand public puisse s'en emparer au quotidien.
"On nous avait promis des voitures volantes, nous avons eu des messages de 140 caractères", s'amusait en 2013 l'entrepreneur Peter Thiel pour se moquer de perspectives longtemps évoquées, mais qui tardaient à se réaliser, de voir se multiplier des véhicules au dessus de nos têtes. Aujourd'hui, les modèles se multiplient dans le monde, de la Slovaquie aux États-Unis en passant par la Chine. Un aéroport, permettant à ses véhicules de se recharger comme de décoller, s'apprête à ouvrir dans la ville britannique de Coventry.
Mais voilà, décoller n'est pas tout. Il va falloir, si ces véhicules deviennent grand public, inventer un "code de la route" dans les airs, tout comme mettre au point des modèles de gestion du trafic particulièrement sûrs. Si les derniers modèles de voitures volantes sont beaucoup moins bruyants que les hélicoptères, ils doivent toutefois gagner en stabilité, mais aussi consommer moins d'énergie. En ce sens, le prototype d'avion à hydrogène Blériot, sur lequel travaille la start-up française Beyond Aero, mérite l'attention. S'il a encore tout à prouver, son nom, un hommage à l'ingénieur qui a réussi le premier à survoler la Manche, rappelle les heures risquées, mais enthousiasmantes des débuts de l'aviation.
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Conservative Party Wins Big in South Korean Local Elections
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The victory adds to the influence of President Yoon Suk-yeol, who took power by a razor-thin margin less than three months ago.
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By Choe Sang-Hun
SEOUL — President Yoon Suk-yeol’s governing party won 12 of the 17 races for big-city mayors and provincial governors in local elections held in South Korea on Wednesday, further expanding Mr. Yoon’s conservative influence less than three months after he won the presidential election.
The results on Wednesday were a decisive victory for Mr. Yoon, who won the presidential race by a razor-thin margin in March and was inaugurated just three weeks ago. Although this week’s elections were only held at the local level, the results were seen as an early referendum on Mr. Yoon’s performance as leader.
Oh Se-hoon, of Mr. Yoon’s People Power Party, or P.P.P., won the mayoral race in Seoul, the capital. The P.P.P. also won 11 other elections for mayors and governors, including mayor of Busan, the country’s second-largest city after Seoul. (Both the mayor of Busan and the mayor of Seoul were incumbents elected during last year’s by-elections.)
The opposition Democratic Party won five races, three of them in Jeolla in the southwest, which is its perennial support base. Its candidates also won the governors’ races in the southern island of Jeju and in Gyeonggi-do, a populous province that surrounds Seoul.
The election results were a stunning setback for the Democratic Party. During the last local elections four years ago, it won 14 of the same 17 races for leaders of big cities and provinces. It also won a landslide victory in parliamentary elections in 2020. But the political winds began turning against the Democratic Party last year, as voters grew angry with then-President Moon Jae-in and his party’s failure to curb skyrocketing housing prices, as well as for #MeToo and corruption scandals involving Mr. Moon’s allies.
The same voter discontent helped catapult Mr. Yoon into the presidency in the March election. But the Democratic Party still dominates the National Assembly, where Mr. Yoon’s party lacks a majority.
During the campaign for this week’s elections, the P.P.P. urged voters to support Mr. Yoon’s government so that it could push its agenda at a time when North Korea’s recent weapons tests highlighted the growing nuclear threat on the Korean Peninsula. The Democratic Party appealed for support by billing itself as the only party able to “check and balance” Mr. Yoon’s conservative government.
Pre-election surveys had predicted a big win for P.P.P. candidates in this week’s elections, which followed on the heels of the presidential race and were considered an extension of it. Many of the same issues highlighted during the presidential campaign loomed large during the campaign for the mayoral and gubernatorial races.
Mr. Moon and his Democratic Party had focused heavily on seeking dialogue and peace with North Korea. Mr. Moon met with the North’s leader, Kim Jong-un, three times, and helped arrange summit meetings between Mr. Kim and President Donald J. Trump. But Mr. Moon and Mr. Trump both left office without having removed any of North Korea’s nuclear missiles.
During his campaign, Mr. Yoon signaled a shift in South Korea’s policy on North Korea, emphasizing enforcing sanctions and strengthening military deterrence against the North. When he met with President Biden in Seoul last month, the two leaders agreed to discuss expanding joint military exercises. They also agreed to expand economic and technological ties, bringing South Korea-based global companies like Samsung deeper into Washington’s efforts to secure a fragile supply chain amid growing tensions with China.
Mr. Yoon’s early policy moves include passing a new budget bill to support small-business owners hit hard by the pandemic and relocating the presidential office in Seoul. He turned the historical Blue House, which had been off-limits to ordinary citizens for seven decades, into a public park. But he has also stumbled: Two of his first Cabinet appointees have resigned amid allegations of misconduct.
South Korea also held parliamentary by-elections on Wednesday to fill seven vacant National Assembly seats. Two presidential hopefuls ran, including Lee Jae-myung, a Democratic Party leader who lost the March election to Mr. Yoon, and Ahn Cheol-soo, an entrepreneur turned politician who withdrew from the presidential race this year to endorse Mr. Yoon. Both Mr. Lee and Mr. Ahn won parliamentary seats.
The elections on Wednesday also filled hundreds of low-level local administrative seats. The P.P.P. won a majority of those races as well, according to the National Election Commission.
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France24 - Monde
Ukraine : de Moscou, Pékin ou Téhéran, les 1001 facettes de la guerre de l’information
Publié le : 19/05/2022 - 18:03
Sébastian SEIBT
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L’étendue des efforts des groupes prorusses pour répandre la désinformation autour de la guerre en Ukraine est dévoilée dans un rapport de la société de cybersécurité Mandiant, consulté par France 24. Mais le conflit a aussi été récupéré par des cyberagents chinois et iraniens.
Un faux Zelensky qui apparaît en vidéo pour affirmer que l’Ukraine se rend, des rumeurs propagées laissant entendre que des Polonais prélèvent des organes sur des réfugiés ukrainiens pour les revendre, ou encore un journaliste russe inventé de toutes pièces qui affirme sur Twitter qu’Israël a toujours soutenu l’Ukraine pour nuire à la Russie.
L’ampleur et la diversité des campagnes de désinformation et d’influence en ligne autour de la guerre en Ukraine est illustrée dans un rapport de Mandiant – l’une des principales entreprises américaines de cybersécurité – que France 24 a pu consulter jeudi 19 mai. Si les efforts de hackers pro-Kiev ont déjà été largement commentés, les observateurs commencent tout juste à avoir une idée de l'étendue des opérations menées par le camp pro-Moscou.
Faux suicides et trafic d’organes bidon
Depuis le début de la guerre et la célèbre fausse vidéo de Volodymyr Zelensky en train d'annoncer la capitulation de l'Ukraine, les opérations de désinformation se sont multipliées.
À cet égard, le rapport de Mandiant permet de lever le voile sur une série de campagnes russes en ligne qui n’avaient pas jusqu’à présent été repérées ou attribuées. C’est notamment le cas de "Secondary Infektion", une vaste opération russe de manipulation de l’information, certes connue depuis 2014, mais qui a multiplié les initiatives anti-ukrainiennes depuis le début de la guerre.
Ainsi, en mars, ces pros de la désinformation ont "fait circuler la rumeur sur Internet que [le président ukrainien] Volodymyr Zelensky s’était suicidé dans un bunker, accablé par les nombreuses défaites militaires ukrainiennes", écrivent les experts de Mandiant. Toute ressemblance avec le sort d’un certain dirigeant nazi du IIIe Reich à la fin de la Seconde Guerre mondiale n’est probablement pas fortuite. La propagande russe ayant depuis le début du conflit tenté de dépeindre le président ukrainien comme un Adolf Hitler moderne…
"Secondary Infektion" est aussi responsable d’une autre "fake news" ayant largement circulé sur les réseaux sociaux en avril selon laquelle le régiment Azov chercherait à "se venger" de Volodymyr Zelensky – probablement en l'éliminant –, accusé de les avoir abandonnés à Marioupol. Une manière de saper l'autorité du président ukrainien sur l'un de ses plus célèbres bataillons.
Le rapport de Mandiant dévoile aussi à quel point les alliés de la Russie ont participé à cet effort de guerre de l’information. Ainsi, les Biélorusses de Ghostwriter ont fabriqué de toutes pièces des documents administratifs propagés sur Internet pour nourrir une théorie du complot selon laquelle "un gang de criminels polonais – ayant des liens avec 'des responsables haut placés dans l’appareil d’État' – prélèverait des organes sur des réfugiés ukrainiens pour les vendre à une riche clientèle européenne", écrivent les auteurs du rapport.
Ces quelques exemples illustrent les deux principaux axes d’attaque de ces cyberagents : semer la confusion dans les rangs de l’ennemi (en faisant croire que Zelensky est mort, par exemple) et affaiblir les relations que l’Ukraine peut avoir avec ses voisins européens.
Ghostwriter n’en est d’ailleurs pas à sa première opération du genre. Ces apôtres de la discorde en ligne ont toujours été des spécialistes pour tenter de semer la zizanie au sein des pays occidentaux. "Jusqu’en 2020, cette opération visait surtout à affaiblir le soutien à l’Otan des populations en Lettonie, Lituanie et Pologne", écrivait Mandiant dans un rapport publié en 2021.
Le retour de "l’usine à trolls" russe
Ils ont simplement adapté leur modus operandi à la nouvelle réalité de la guerre. Et c’est d’ailleurs une constatation plus générale faite par les experts de Mandiant. "Chaque groupe prorusse met son savoir-faire spécifique développé au fil des ans à profit dans cette guerre de l’information", souligne Alden Wahlstrom, analyste chez Mandiant et coauteur de leur rapport.
Ainsi, le groupe APT28, qui avait été accusé de s’être introduit en 2016 dans les serveurs du Parti démocrate américain avant l’élection présidentielle, est soupçonné de chercher à mettre la main sur des informations pouvant nuire à l’Ukraine.
Ce conflit semble même marquer le grand retour de l’Internet Research Agency (IRA), la célèbre "usine à trolls" de Saint-Pétersbourg qui était devenue synonyme de "fake news" à l’époque de la présidentielle américaine de 2016. "Un nouveau groupe Telegram – baptisé 'Cyber Front Z' – a été créé au début de la guerre en Ukraine dans le but d’organiser la propagation des contenus prorusses. Les médias ukrainiens affirment qu’il est géré par l’IRA, et même si nous n’avons pas pu le confirmer indépendamment, l’activité observée dans ce salon de discussion correspond aux pratiques de l’IRA", explique Alden Wahlstrom.
Les cyberpropagandistes et autres hackers russes ainsi que leurs alliés directs en Biélorussie ne sont pas les seuls à être obnubilés par la guerre en Ukraine. Des groupes d’autres pays "amis" de Moscou – surtout la Chine et l’Iran – ont aussi sauté sur cette occasion, mais pas forcément pour relayer la propagande "made in Russia". "Ils agissent par opportunisme et développent des récits propres à servir leurs intérêts nationaux", résume Alice Revelli, analyste chez Mandiant et coauteure de l’étude.
Opportunisme à Pékin et Téhéran
Dragonbridge, un groupe chinois qui dirige une armée de milliers de faux comptes sur les réseaux sociaux, est devenu l’un des principaux promoteurs sur Internet de la thèse farfelue selon laquelle les États-Unis développent en secret des armes biologiques dans des laboratoires situés en Ukraine.
Toujours prompt à dépeindre les États-Unis en grand méchant de l’ordre international, ce même groupe propage des messages suggérant que Washington à "attisé les braises du conflit dans l’espoir qu’une guerre leur permettrait de vendre davantage d’armes à l’Ukraine", notent les auteurs du rapport de Mandiant.
Des groupes iraniens profitent aussi de ce conflit pour développer des récits anti-américains… mais pas seulement. C’est une occasion pour eux de louer la politique nucléaire de Téhéran car ils assurent que "si l’Ukraine n’avait pas abandonné son arsenal nucléaire, le pays n’aurait pas été attaqué", rapportent les analystes de Mandiant.
Des hackers pro-Téhéran ont même créé un compte de faux journaliste russe sur Twitter, appelé Fyodor Lukyanov, afin de lui faire écrire qu’Israël est un important soutien de l’Ukraine. Cette campagne d’influence, baptisée "Roaming Mayfly" par Mandiant, "vise délibérément l’opinion publique russe afin d’essayer de créer des tensions entre la Russie et Israël", notent les experts de Mandiant.
Il est difficile de savoir si ces opérations ont été efficaces. Après tout, le moral de l’armée ukrainienne semble être plutôt élevé, et les Occidentaux apparaissent unis dans leur soutien à Kiev.
Mais, au minimum, "ces campagnes ont créé un chaos informationnel qui rend plus difficile de distinguer le vrai du faux, et c’est déjà un accomplissement", assure Alden Wahlstrom. Et puis c’est aussi un gigantesque terrain d’expérimentation des méthodes de désinformation en temps de guerre. "Tous ces groupes regardent ce que font les uns et les autres durant ce conflit, afin d’en retenir quelque chose pour le futur", estime l’analyste de Mandiant. En espérant être plus efficaces lors du prochain conflit.
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Deux ans après le Ségur, les travailleurs du social ne voient toujours rien venir
ReportageÉducateurs spécialisés, assistantes sociales, travailleurs en établissements spécialisés… Ils ont à nouveau battu le pavé cette semaine pour obtenir des revalorisations de salaires et plus de moyens pour leurs secteurs essentiels.
Deux ans après le Ségur de la Santé, les travailleurs du social et du médico-social n’ont toujours pas tous eu droit à la reconnaissance de leur rôle lors de la crise sanitaire. Infatigables dans leur quête de reconnaissance de leurs métiers essentiels, les éducateurs spécialisés, assistantes sociales ou psychologues ont à nouveau battu le pavé cette semaine. Comme à Paris, ce mardi, ils ont exigé d’avoir accès aux revalorisations salariales post-Ségur, mais pas seulement.
La crise covid a accentué le manque de moyens, dégradant les conditions de travail. Pour ces deux collègues de la protection sociale à l’enfance venues de Seine-Saint-Denis pour manifester, « à aucun moment pendant la crise covid, on a pensé à ces gens qui continuaient de travailler comme les travailleurs sociaux, dans les foyers, aux domiciles des gens. Tous ces travailleurs essentiels, mais qu’on ne voit pas », expliquent-elles, estimant être les grands « oubliés de la société ». Adrien Fabris, qui travaille comme éducateur spécialisé dans le champ du handicap mental, souligne : « J’aime profondément mon métier, mais il y a une limite à tout. Plus que je l’aime, j’ai envie de défendre ce métier et avant tout défendre les personnes qu’on accompagne. Le principal, ce sont les personnes qu’on accompagne au quotidien. Pour les aider il faut qu’on soit là et pour être là, il faut qu’on puisse recruter et travailler.»
Or, les renforts n’arrivent pas, faute de salaires attractifs. «Sy mboliquement, le fait de ne pas être revalorisés nous montre quelque chose en termes de reconnaissance », déplore Adrien Fabris.
Depuis 2020, une partie du secteur de la santé a certes touché la revalorisation salariale de 183 euros. Si cette augmentation a été un peu élargie à d’autres personnels par l’ancien premier ministre Jean Castex en février, nombre de salariés en sont toujours privés. « Encore une fois, malgré ce décret, on se rend bien compte que les agents des collectivités territoriales n’ont pas été pris en considération. Nous ne sommes toujours pas inclus dans le Ségur. À tous les niveaux : autant chez les infirmières que les assistantes dentaires, les médecins, psychologues et psychiatres », remarque Émilie Seddik, secrétaire médicale au centre municipal de santé de Montreuil. « Les personnels administratifs ne sont même pas reconnus comme secrétaire médical dans la fonction publique territoriale. On ne parle absolument pas de nous pour le Ségur », relève-t-elle.
De la fonction publique aux associations à but non lucratif, l’exigence est la même pour tout le monde. Carlos Parada, psychiatre et responsable d’un externat médico-pédagogique, résume : « On veut ces 183 euros pour tout le monde sans distinction de fonctions. Le mépris pour nos salaires, c’est le mépris pour nos patients. »
travailleurs sociauxségur de la santéSalaires et pouvoir d'achatMédico-social France24 - Monde
Roland-Garros : Alexander Zverev, un gros défi pour Rafael Nadal en demi-finale
Publié le : 03/06/2022 - 06:55
Nicolas BAMBA
Après son exploit face à Novak Djokovic, Rafael Nadal dispute la première demi-finale de l'édition 2022 du tournoi de Roland-Garros, vendredi. Sur la terre battue parisienne, l'Espagnol est le roi. Mais sa forme physique inquiète alors que se dresse face à lui le puissant Alexander Zverev.
Rafael Nadal va-t-il fêter son 36e anniversaire avec une quatorzième qualification pour la finale de Roland-Garros ? Vendredi 3 juin, le Majorquin souffle une bougie supplémentaire. Et pour ce jour particulier, il a droit à un nouveau match au sommet, sur cette terre battue où il a déjà tant brillé.
Trois jours après son quart de finale légendaire contre Novak Djokovic, commencé mardi soir et terminé mercredi à 1 h 16 du matin, Rafael Nadal revient sur le court Philippe-Chartier pour affronter Alexander Zverev en demi-finale.
L’Allemand, actuellement numéro 3 mondial, n'a pas le palmarès ni la réputation de son adversaire du jour à Paris. Et si Rafael Nadal, modèle de professionnalisme, n'a probablement pas l’intention de sous-estimer le demi-finaliste, Alexander Zverev, lui, a les moyens de gripper la machine de son adversaire.
Grab your 🍿 First up on Philippe Chatrier tomorrow!@RafaelNadal 🆚 @AlexZverev@rolandgarros | #RolandGarros pic.twitter.com/G86TVoZ6CM
June 2, 2022Zverev veut enfin gagner
En quarts de finale, celui que l'on surnomme "Sascha" a frappé un grand coup en éliminant le phénomène espagnol Carlos Alcaraz. Exceptionnel depuis le début de l'année, ce dernier semblait destiné à retrouver son aîné Rafael Nadal en demi-finale, dans ce qui aurait pu ressembler à un passage de témoin entre le vétéran et le jeune prodige. Mais Alexander Zverev s'en est mêlé et a sorti Carlos Alcaraz en quatre sets, s'offrant ainsi le droit de défier le maître de la terre battue.
Sacré champion olympique en simple à Tokyo l'été dernier, le géant allemand – 1,98 m – s'était déjà hissé jusqu'en demi-finales lors de la dernière édition de Roland-Garros. Le Grec Stefanos Tsitsipas l'avait alors dompté. Cette fois, il espère bien atteindre la finale, lui qui n'a encore jamais accroché un tournoi du Grand Chelem à son palmarès – son meilleur résultat : finaliste de l'US Open 2020.
Après son succès contre Carlos Alcaraz, Alexander Zverev n’a d’ailleurs pas caché son ambition. "Je n'ai plus 20 ou 21 ans. J'ai 25 ans. Je suis à un stade où je veux gagner, où je suis censé gagner", a-t-il déclaré, alors qu'il ignorait encore s'il affronterait Novak Djokovic ou Rafael Nadal. Mais peu importe l’adversaire, Alexander Zverev veut enfin concrétiser sa progression avec un titre du Grand Chelem.
Il lui faudra donc réaliser un exploit : devenir le troisième homme à battre Rafael Nadal à Roland-Garros. En l’espace de 17 ans et 113 matches porte d’Auteuil, seuls le Suédois Robin Söderling, en 2009, et le Serbe Novak Djokovic, en 2015 et 2021, y sont parvenus.
Dans quel état se trouve Nadal après sa bataille face à Djokovic ?
Mais l'homme aux treize sacres à Paris va aussi devoir se montrer solide pour passer l'obstacle Zverev. L'Allemand sert très fort et développe un jeu agressif. Sa puissance a déjà fait des dégâts : en neuf confrontations face à lui, Rafael Nadal a perdu trois fois, dont une fois sur la terre battue du Masters 1000 de Madrid en 2021. Ces trois revers ont été enregistrés sur leurs quatre derniers face-à-face.
Le "Taureau de Manacor" doit aussi lutter avec un autre adversaire coriace : lui-même, ou plutôt son corps affaibli pour être précis. L'Espagnol n'a pas fait de mystère quant à son état physique. Atteint du syndrome de Müller-Weiss, une nécrose de l'os scaphoïde qui provoque des douleurs chroniques, il souffre le martyre au niveau du pied gauche.
Certes, avec des soins et une flopée d'anti-inflammatoires, Rafael Nadal a pu répondre présent jusque-là. Mais dans quel état est-il après son match contre Djokovic, long de 4 h 12, sachant qu'il avait déjà passé autant de temps sur le court au tour précédent face au Canadien Félix Auger-Aliassime ?
"Ce sera un défi physique mais aussi mental. Normalement, quand Rafa bat Djokovic dans un tournoi du Grand Chelem, c'est en finale et il remporte le trophée. Mais cette fois, c'étaient des quarts. Il a deux jours pour récupérer mais ça va être un test difficile pour Rafa", a prévenu l'ancien tennisman britannique Tim Henman, reconverti consultant pour Eurosport. Qu’elle voie la légende Nadal triompher à nouveau ou l'ambitieux Zverev l'emporter, cette demi-finale va valoir son pesant d'or.
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New York Times - World
Can Ancient Maori Knowledge Aid Science? Ask These Freshwater Crayfish.
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As a weed choked a New Zealand lake, a tribe found a surprising solution in a centuries-old tool, adding to a pitched debate over how Indigenous knowledge can complement conventional science.
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By Pete McKenzie
LAKE ROTOMA, New Zealand — A riot of native plant life once covered the shallows of Lake Rotomā, one of the many bodies of water that speckle New Zealand’s upper North Island. At night, mottled green crayfish scuttled from the deep to graze beneath the fronds in such plentiful numbers that the local Māori tribe could gather a meal in a few minutes of wading.
These days, the lake bed is carpeted by an alien canopy. Sharply spiraled weeds, introduced by goldfish owners dumping unwanted tanks, form an impenetrable wall around the lake’s edge. Unable to push through it on their daily commute, the crayfish largely vanished.
Now, the local tribe, Te Arawa, and conservation agencies are racing to suppress the weed’s explosive growth as it chokes once-pristine aquatic ecosystems. At Lake Rotomā, the tribe found a surprising solution in a centuries-old tool — and added to a pitched debate about how ancestral Māori knowledge can complement conventional science.
Te Arawa, which has long used woven flax mats, known as uwhi, to cross water and gather food in shallow swamps, is employing modern diving technology to staple uwhi underwater where aquatic herbicide hasn’t worked or shouldn’t be sprayed. It has helped stop the weed’s growth and create new migration routes for the crayfish.
“This is a perfect example of combining mātauranga Māori” — traditional Māori knowledge — “and Western science,” said William Anaru, Te Arawa’s biosecurity manager.
The use of uwhi is an example of the growing prominence in Western societies of Indigenous knowledge systems, accumulated and handed down over centuries.
In Canada, a 2019 law requires the government to consider Indigenous knowledge in regulatory decisions. In New Zealand, researchers inspired by mātauranga have conducted studies on whether kauri forests are harmed by a lack of Māori prayer and on the use of crushed whalebone to treat fungal infections that are devastating native trees.
The phenomenon has proved contentious among academics unused to drawing on amorphous — and sometimes spiritual — knowledge systems. The resulting backlash has split New Zealand’s scientific community, attracted interventions from one of the world’s most prominent academics and prompted a discussion about what it means to “know” something at all.
According to Dan Hikuroa, a senior lecturer in Māori studies at the University of Auckland, mātauranga Māori “spans knowledge, culture, values and worldview.”
It includes everything from systematic observations about what plants grow best in certain areas or which stars to follow across vast oceans, to legends referring to certain rivers as the home of taniwha — unpredictable supernatural beings.
Such legends can be both literal and metaphorical, Dr. Hikuroa said. Understanding a river as the home of a taniwha, for example, helps describe its sinuous appearance and warn of its volatility or capacity to break its banks.
Additionally, mātauranga is not just a collection of knowledge, but also a philosophy underpinned by values like kaitiakitanga and manaakitanga — guardianship and hospitality.
Many of New Zealand’s more traditionally minded scientists, however, see the spiritual and moral aspects of mātauranga as contradictory to conventional science, which is supposed to be value-neutral and limited to knowledge that can be empirically proven.
That tension came to a head last year, when a collection of New Zealand’s top academics published an open letter in The Listener, a major national magazine. In it, they denounced proposed changes to the school curriculum that would “ensure parity” between mātauranga Māori and conventional science and teach that “science has been used to support the dominance of Eurocentric views.”
Kendall Clements, a marine biologist who signed the letter, said they were not trying to disrespect mātauranga, but to emphasize the differences between it and conventional science.
Mātauranga has the “seeds of science,” he said, “but to then say that mātauranga Māori is equivalent to science makes no sense, because there are a whole lot of elements that are not in science, like visions, prophecies and dance.”
Advocates of mātauranga say that misses the point. Dr. Hikuroa agreed that mātauranga is not the same as conventional science. But it is valuable, he said, because it provides alternative explanations about the world and encourages people to think differently.
“In trying to probe that difference, we may collectively come to a better understanding of a solution than if we drew on a single body of knowledge in isolation,” he said.
As an example, Dr. Hikuroa pointed to the construction of a state highway in the early 2000s. It was supposed to run through a swamp that local Māori said was inhabited by a tempestuous taniwha. Engineers had not identified any risks, but rerouted the road to address their concerns. A year later, a major flood hit the area. The redirected road was spared major damage.
A taniwha was the local tribe’s “way of codifying the observation made through years that this place floods from time to time,” Dr. Hikuroa said.
Skeptics, however, say that if the truth of the more spiritual aspects of mātauranga cannot be definitively proved, they cannot be called knowledge.
This tension between traditionally minded scientists and mātauranga advocates, brought to a boil by the open letter in The Listener, spiraled into a fiercely personal debate.
Advocates who had watched for years as scientists dismissed mātauranga as unquantifiable superstitions were sensitive to a perceived lack of respect from the letter’s signatories.
Some alleged that the letter was an example of white supremacy. Waikaremoana Waitoki, the president of the New Zealand Psychological Society, denounced the letter’s “racist tropes” and “moral panic.”
Others were frustrated that the letter’s authors had no expertise in mātauranga. Melanie Mark-Shadbolt, an environmental sociologist, said it was motivated by “a bit of fear” and “a lot of ignorance.”
The signatories, for their part, felt that their positions had been intentionally misconstrued. “I believe the vast majority of people who attacked our letter attacked a misrepresentation,” Dr. Clements said. “Some of that was absolutely deliberate.”
New Zealand’s prestigious Royal Society began investigating whether two of its fellows — the biochemist Garth Cooper and the philosopher Robert Nola — should face disciplinary action for signing the letter. The situation became more tense after the polarizing British biologist Richard Dawkins denounced the Royal Society’s investigation and described mātauranga as “not science and not true.”
The commotion quieted only recently, after the Royal Society dropped its investigation and Dr. Cooper and Dr. Nola chose to resign as fellows. Neither side is happy, but few have the energy to continue fighting.
Outside these ivory tower debates, however, the use of mātauranga carries on.
For Te Arawa, the melding of mātauranga with conventional science has proved successful. Amid the weedy jungle in Lake Rotomā’s shallows, an enormous clearing has emerged.
The tribe turned to uwhi after becoming disillusioned with burlap mats and herbicide, two alternatives that are costlier and involve imported materials that often draw suspicion from local people.
Cory O’Neill, Te Arawa’s lead diver, said that the uwhi placed by his team have been more effective than the burlap mats or ones made of rubber, which can be ripped from the lake bed by accumulated gas from degrading lake weed.
Even better, while the uwhi stops thick weeds, thin gaps in its weave allow more slender native plants to grow through and create new forests of their own. Now, for the first time in decades, crayfish in Lake Rotomā have a clear path to old feeding grounds among the plants they relied on for millenniums.
“We’ve essentially created new mātauranga,” Mr. O’Neill said before carefully tucking his dreadlocks beneath the cap of his wet suit and slipping into the lake. “And we’re going to use it to finish the last of the lake weed off.”
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France24 - World
Population decline in Russia: ‘Putin has no choice but to win’ in Ukraine
Issued on: 24/05/2022 - 20:02
Cyrielle CABOT
With a slumping birth rate, a death rate on the rise and immigration slowly falling, Russia is experiencing population decline. Despite having launched some of the most encouraging childbirth policies, Putin is now facing a major problem for someone who believes population is synonymous with power, says French demographer Laurent Chalard.
Russia’s population has been declining at a dizzying rate for the past 30 years. The demographic trend has been steadfast since 1991, when the Soviet Union fell and Russia counted 148.2 million inhabitants within its far-reaching borders. By 2021, that number had fallen to 146.1 million, according to Russian statistics agency Rosstat. What’s even more striking is that, according to demographic projections, the country’s population will continue to fall and reach between 130 and 140 million inhabitants by 2050.
“Russia is paying the cost of the 90s,” explains Alain Blum, a demographer at the National Institute for Demographic Studies (INED) in France. “When the Soviet Union fell, the country plunged into a serious demographic crisis. For the first time, Russia’s mortality rate significantly exceeded its birth rate, leading to a decline in its population.” By the early 2000s, Russia had a population of only 143 million.
“Today, people of childbearing age are those who were born during that period, and there simply aren’t enough of them to drive population growth,” the researcher explains. Especially given that Russia is also facing an increased mortality rate at the moment as a result of the Covid-19 pandemic.
Childbirth policies and migration
But that’s not to say that President Vladimir Putin, who came to power in 2000, hasn’t made efforts to curb the trend. In addition to modernising hospitals and improving healthcare options, he also launched a major set of childbirth policies. “Russia has become one of the most encouraging countries in this regard,” Chalard, who specialises in population movements, points out.
“In recent years, the government has set up financial aid programmes for parents, family allowance systems, bonuses for large families…” Chalard recounts. “Not to mention very active propaganda around the issue. Putin himself regularly advocates for family values and calls on the population to have kids in his public speeches.”
At the same time, Putin has pursued a vast migration policy by opening Russian borders to immigrant workers who often come from Central Asia, facilitating naturalisation procedures for Russian speakers and giving out Russian passports to inhabitants of neighbouring countries. But these migratory movements were stopped dead in their tracks due to Covid-19.
‘Putin is obsessed’
“Putin is obsessed with this demographic issue,” says Chalard. “In his mind, the power of a country is linked to the size of its population. The larger the population, the more powerful the state.”
Following this mindset, Putin presented the demographic crisis as a “historic challenge” in January 2020, and assured his country that “Russia’s destiny and its historic prospects depend on how numerous we will be”.
In the face of this, population decline is clearly a key motivator for Russia in its war against Ukraine, Chalard and Blum agree. Ukraine has a population of 44 million people who are mostly of Slavic descent from the former Soviet bloc. For Putin, the invasion is not only about capturing territory he believes belongs to Russia, but about gaining control over a population he wants to "integrate" into the country.
In its latest population census, Moscow has included the 2.4 million inhabitants of the Donbas, parts of which were administered by pro-Russia separatists before the current invasion. For several weeks now, the Kremlin has also decided to refocus its efforts in the east of Ukraine with one objective in mind: organising local referendums on potential integration into Russia.
Consequences of the war in Ukraine
But could Putin's ambition to boost population growth backfire and, conversely, worsen the demographic crisis?
“If I take Ukrainian sources into account, Russia has sent 165,000 soldiers into Ukraine. That’s nothing compared to the total population, meaning deaths from the war will have a very small impact on Russian demography,” says Chalard. “Unless the situation turns into a global conflict and forces Russia to increase its troop deployment considerably.”
“On the other hand, this demographic anxiety could explain why Moscow is somewhat reluctant to send more soldiers to the front line. The government is well aware that limiting troop losses is important, especially young ones,” the demographer adds.
But the war could also catalyse another phenomenon: Russia’s brain drain. According to the Financial Times, some 150,000 people working in new technologies have fled the country. Many of them have settled in Israel or Turkey, countries stepping up their efforts to attract this wave of workers. “Once again, the impact on countrywide demographics will be limited since the phenomenon is quite marginal. On the other hand, from an economic point of view, this [trend] could have a significant impact in a context already troubled by sanctions,” Chalard explains.
No trust, no babies
Alexey Raksha, a Russian demographer living in Moscow, is already predicting a sharp drop in childbirth over the coming months as a reaction to the war in Ukraine, but above all to the economic crisis linked to the sanctions. “During economic crises, people are less inclined to have children, which is logical,” he explains. “Trust in the future plays a key role in a country’s birth rate.”
“The war will affect births from December,” Raksha predicts. “We’ll see the effects as early as 2023. It’s going to be a bad year for childbirth in Russia. And the following year won’t be much better,” he concludes. His predictions are supported by the latest statistics from Rosstat, which reported a 5 percent drop in births in the first quarter of 2022 compared to last year.
“I think that everything will depend on who wins the war,” adds Chalard. “If Russia wins, the resulting joy could lead to a boom in births. But losing and getting bogged down in an economic crisis will have the opposite effect,” he says. “What is certain is that Putin has his back against the wall. From a demographic point of view, he has no other choice but to win.”
This article has been translated from the original in French.
© France Médias Monde graphic studio
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In the papers
The lessons learned after three months of war in Ukraine
Number of displaced people passes 100 million for first time, says UN
Perspective
Russian invasion of Ukraine is a 'war of civilisation', historian says
L'Humanité
Constellations : tout comprendre des projets d'Internet par satellite d'Elon Musk et Jeff Bezos
DécryptageLes deux hommes les plus riches du monde, respectivement patrons de Starlink et Kuiper, promettent de relier toute la planète à Internet via une myriade de satellites : les constellations. Des projets faramineux aux coûts financier et environnemental très élevés, censés financer des visions bien plus démesurées encore. Décryptage.
Pierric MarissalLes deux hommes les plus riches du monde, Elon Musk (Starlink) et Jeff Bezos (Kuiper via Amazon), ont une nouvelle marotte : envoyer des dizaines de milliers de satellites en orbite terrestre basse pour connecter à Internet l’ensemble de l’humanité. En effet, selon un récent rapport de deux agences des Nations unies, environ 3,7 milliards de personnes dans le monde en sont toujours privées.
1 Le but affiché… et la réalité
Si Kuiper espère se lancer officiellement dans quelques mois, Starlink a fêté en avril son premier anniversaire. La promesse est sympathique : « Il y a un besoin de connexions dans des endroits qui n’en ont pas actuellement », et « là où elles sont très limitées ou chères », avait annoncé Elon Musk l’été dernier. Mais, dans les faits, le service de Musk n’est disponible que dans une vingtaine de pays riches, qui disposent déjà d’une couverture Internet pour la majorité de leur population, malgré des zones blanches persistantes.
Starlink : souiller et boucher le ciel de satellites jusqu’à éteindre les étoilesDe toute façon, et c’est un peu l’absurdité du projet, le service coûte bien trop cher pour être vendu là où il y en aurait vraiment besoin. Il faut en effet investir dans une antenne satellite et son routeur adapté, pour un prix à l’origine de 500 euros, désormais vendus 634 euros – à cause de l’inflation, se justifie l’entreprise –, auxquels il faut ajouter des frais de livraison de 71 euros et un abonnement mensuel de 99 euros. Elon Musk vise les 10 millions d’abonnés pour rentrer dans ses frais et faire baisser le tarif mensuel à 80 euros. Difficile à ce prix d’imaginer que Starlink puisse conquérir ses abonnés en Afrique ou en Inde, où 25 % de la population à peine sont connectés à Internet.
2 Comment ça marche ?
Internet par satellite, ce n’est pas une nouveauté. En France, Nordnet, Numerisat et SkyDSL fournissent une connexion à un tarif situé entre 40 et 60 euros par mois. Ils ciblent les quelques centaines de milliers de personnes qui ne disposent ni d’ADSL ni de réseau 4G correct. Car, malgré le plan France très haut débit, les subventions publiques qui l’accompagnent et leur délégation de service public, les opérateurs classiques préfèrent investir dans des antennes 5G de centre-ville plutôt que de couvrir de fibre optique tout le territoire. Pour se démarquer, les offres de Starlink et celles, demain, de Kuiper promettent de meilleurs débits – au moins 100 Mo/s – et surtout une meilleure latence que les offres existantes.
Pourquoi Uranus devient le nouveau cap de l'exploration spatialeCes performances sont possibles parce que leurs satellites sont en moyenne dix fois plus bas dans l’atmosphère que les autres. Ceux de Starlink gravitent à 540 kilomètres de la Terre ; ce sera plutôt 600 km pour ceux de Kuiper. Le maillage de satellites – la constellation – est déterminant car il sera très dense. Musk veut en envoyer 42 000 ! Ces satellites bien plus petits que les modèles habituels, sont de la taille d’une grosse machine à laver et pèsent un peu plus de 200 kg. Environ 2 000 d’entre eux se trouvent déjà en orbite basse. Les satellites d’Amazon étant bien plus gros, la multinationale compte en envoyer « seulement » 3 236. Plusieurs d’entre eux devraient d’ailleurs être mis en orbite basse par le nouveau lanceur Ariane 6.
3 Constellation et pollution
Les constellations de satellites polluent, dans de nombreux sens du terme. Il y a déjà les matériaux pour les construire : des millions de composants électroniques. Ensuite, un lancement d’Ariane 5 ou 6 représente en carburant de 600 à 900 tonnes de CO2, soit près de 5 millions de kilomètres en avion ou plus de 40 000 journées de chauffage au gaz. À noter que, plus les satellites sont placés haut, plus les émissions de gaz modifient le climat. Une fois en orbite, la durée de vie d’un satellite est de cinq à sept ans. Après, il faut le remplacer. Si l’on en croit ces multinationales, le gros des débris des engins hors d’usage se désintégrera dans l’atmosphère : ce serait l’avantage de l’orbite basse. Mais des centaines de milliers de débris de plus d’un centimètre gravitent déjà en orbite. Cela entraîne des risques de collision en chaîne, ce qui est arrivé justement en février quand 40 satellites Starlink ont été détruits. La multiplication de ces débris représente un risque pour des services bien plus cruciaux comme les GPS ou la surveillance du climat.
Sciences. Jeff Bezos pollue la planète pour s’offrir les étoilesL’Union astronomique internationale, regroupant 13 000 astronomes du monde entier, alerte aussi sur la pollution lumineuse que génèrent ces engins, qui, pour supporter l’énergie solaire, doivent être construits en matériaux réfléchissants et pourraient ainsi perturber les grands télescopes astronomiques basés au sol. En outre, les signaux radio émis par ces satellites pourraient entrer en interférence avec les fréquences de radioastronomie. « Les avancées récentes en radioastronomie, telles que la production de la première image d’un trou noir ou la compréhension de la formation de systèmes planétaires, n’ont été possibles que grâce aux efforts concertés visant à protéger le ciel de toute interférence », alarme l’Union dans un communiqué.
Le 1er Mars 2022, Starlink livre ses premiers lits de connexion en Ukraine. Une partie d'entre eux, financés par le Pentagone, est utilisée par l'armée pour piloter les drones. © Ukrinform/Zuma/REA
4 Qu’est ce que Starlink fait en Ukraine ?
Elon Musk a vu dans la guerre en Ukraine une opportunité fantastique de faire la publicité de son service Starlink. Dans ce conflit, les télécommunications ont dès l’origine été un enjeu majeur, et après avoir tenté des piratages, la Russie a jugé plus simple de détruire les infrastructures. Plusieurs milliers de kits de connexion avec antennes ont ainsi été fournis par Musk avec force photos et messages sur les réseaux sociaux. À la nuance près qu’un bon tiers du matériel a été payé par le Pentagone, qui a aussi réglé 800 000 dollars de facture de livraison…
En outre, si à l’origine, l’objectif affiché de l’opération était de connecter la population pour qu’elle puisse continuer à s’informer, très vite, l’armée ukrainienne a monopolisé les kits, notamment l’unité spécialisée dans les drones. Ces appareils contôlés à distance grâce à cette connexion servent à la fois pour la reconnaissance et comme arme, lorsqu’ils sont chargés d’explosifs.
En avril 2022, le Conseil d’État a suspendu la licence d’exploitation de Starlink en France. Il demande une « consultation du public » avant de l’accorder. © Sébastien Ortola/REA
5 Un tremplin vers Mars
De toute cette pollution, ces milliardaires se moquent bien. Ces constellations font partie d’une vaste fuite en avant visant à conquérir l’espace et ses ressources illimitées. Selon Musk, Starlink devrait à terme rapporter 30 milliards de dollars par an. « Nous voyons cela comme un moyen pour SpaceX de générer des revenus pouvant être utilisés pour développer des lanceurs et des vaisseaux spatiaux. Nous pensons qu’il s’agit d’un tremplin essentiel sur la voie de l’établissement d’une ville autonome sur Mars et d’une base sur la Lune », expliquait le milliardaire lors d’une conférence de presse en 2019.
Elon Musk, techno-prophète en missionBezos, de son côté, mise sur le revenu des abonnements Kuiper et du tourisme spatial pour développer son projet O’Neill, une référence aux « cylindres O’Neill », que Gerard K. O’Neill a décrits dans le livre « les Villes de l’espace ». Il entend bâtir des colonies spatiales géantes, « flottant » dans l’espace, utiles lorsque la Terre ne sera plus habitable. « Certaines pourraient par exemple devenir des parcs nationaux, d’autres des espaces urbains », a expliqué le milliardaire lors d’une conférence à l’été 2021. « Je veux que nous puissions imaginer des environnements idéals, sans limites. Pas de pluie, pas de tremblement de terre. Nous n’aurions plus besoin de planète. »
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‘Es una jugada de poder’: la expansión del Grupo Wagner respalda la influencia rusa en África
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Más conocida por sus mercenarios, la red también extrae diamantes, propaga desinformación y respalda autócratas para incrementar la influencia de Rusia en ese continente.
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Por Declan Walsh
Los mercenarios disfrutan de un auge en África, donde se les contrata para combatir en algunos de los conflictos más largos del continente. Tal vez la organización más famosa es Wagner Group, una nebulosa red que combina la fuerza militar con intereses comerciales y estratégicos y que ahora está a la vanguardia de la expansión de las ambiciones rusas en África.
En las guerras de Mali, República Centroafricana, Mozambique y Libia han participado combatientes de Wagner. Se alían con líderes en problemas y comandantes de milicias que pueden pagar por sus servicios en efectivo o con lucrativas concesiones mineras de metales preciosos como el oro, los diamantes y el uranio. Las tropas de Wagner han enfrentado acusaciones frecuentes de tortura, asesinato de civiles y otros abusos.
Pero Wagner es mucho más que un simple esquema de intercambio de armas por oro. Al operar a través de una extensa red de empresas fachada se ha convertido en sinónimo de operaciones de amplio espectro apoyadas por el Kremlin en más de una decena de países africanos. Wagner se inmiscuye en política, respalda a autócratas y orquesta campañas de propaganda digital. Dona comida a los pobres y produce películas de acción que transcurren en África. Incluso ha organizado un certamen de belleza.
El Kremlin niega cualquier vínculo con Wagner. Pero funcionarios estadounidenses y europeos, así como la mayoría de expertos, dicen que es una herramienta no oficial del poderío ruso, un modo barato y refutable para que el presidente Vladimir Putin extienda su alcance, reafirme sus reservas frente a las sanciones occidentales y amplíe su influencia en un continente en el que la simpatía por Rusia sigue siendo relativamente elevada.
“Es una jugada de poder por parte de Rusia”, dijo Pauline Bax, directora adjunta para África en el International Crisis Group. “A través de Wagner quiere averiguar hasta qué medida puede propagar su influencia en África. Creo que los resultados han sorprendido a mucha gente”.
Aquí mostramos cómo se ha extendido Wagner Group por África y por qué sus operaciones son cada vez más importantes para Putin.
De dónde viene el nombre de Wagner y cómo llegó hasta África
El Grupo Wagner surgió durante el primer ataque de Putin a Ucrania en 2014, cuando sus mercenarios lucharon junto a los separatistas prorrusos en la región del Donbás. Su comandante era Dmitry Utkin, un comandante retirado de las Fuerzas Especiales Rusas que se dice que es un admirador de la historia y la cultura nazi.
El nombre del grupo, y la sigla militar de identificación de Utkin, proviene del compositor Richard Wagner, el favorito de Hitler. Algunos de los combatientes del grupo comparten esta ideología: en África y el Medio Oriente se han fotografiado símbolos nórdicos antiguos que les gustan a los extremistas blancos en equipos que son propiedad de Wagner.
Wagner se extendió a Siria en 2015, con la tarea de apoyar al presidente Bashar al Asad y apoderarse de los campos de petróleo y gas, según dijeron funcionarios estadounidenses. En 2016, Putin otorgó a Utkin honores militares durante un banquete en el Kremlin. Un año después, Estados Unidos le impuso sanciones a Utkin por sus actividades con Wagner.
El grupo se fue a África en 2017 al parecer bajo la guía de Yevgeny Prigozhin, un magnate ruso conocido como “el cocinero de Putin”.
Prigozhin, como Putin, es de San Petersburgo, donde alguna vez regentó un puesto de perros calientes antes de abrir un negocio de banquetes que prosperó gracias a lucrativos contratos con el Kremlin. Estados Unidos lo sancionó en 2018 por denuncias de que financió una fábrica de trolls rusos acusados de entrometerse en la elección presidencial en 2016.
En África, Wagner empezó a aconsejar a dictadores en dificultades, a poner en marcha campañas de desinformación y a desplegar equipos de observadores electorales falsos, según autoridades occidentales, expertos e investigadores de Naciones Unidas. Empresas vinculadas a Prigozhin operaban minas de oro y diamantes.
Prigozhin niega cualquier relación con Wagner e incluso ha cuestionado la existencia del grupo. “La leyenda de Wagner es solo una leyenda”, dijo en una respuesta por escrito a un cuestionario.
Técnicamente eso puede ser correcto: Wagner, que ya no es una sola empresa, se ha convertido en el nombre de una red rusa no oficial que abarca el continente, según dicen los expertos.
Desde 2016, Estados Unidos ha impuesto al menos siete conjuntos de sanciones a Prigozhin, sus empresas y sus socios, identificando su yate y sus tres jets privados. Facebook y Twitter han eliminado cientos de cuentas falsas operadas por sus asociados. Medios de investigación rusos han documentado sus vínculos cercanos a Putin y al ministerio ruso de Defensa.
Ese perfil hace de Prigozhin una figura muy distinta a otros oligarcas rusos que hicieron sus fortunas a través de las privatizaciones rusas en los años noventa, dicen los expertos.
“No es un empresario independiente per se”, dijo Samuel Ramani del Royal United Services Institute, una organización sin fines de lucro con sede en Londres y autor de un libro de próxima publicación sobre Rusia en África. “Sus intereses de negocios están estrechamente unidos a lo que hace Wagner y recibe una tajada por ser intermediario en los acuerdos entre líderes africanos y el Kremlin”.
¿Dónde opera Wagner?
Una de las primeras incursiones de Wagner en el continente fue un desastre.
En 2019, desplegó alrededor de 160 combatientes en la región de Cabo Delgado, una zona en el norte de Mozambique rica en gas y de mayoría musulmana. Pero en cuestión de semanas, los rebeldes de una filial local del Estado Islámico mataron al menos a siete soldados de Wagner, dijeron funcionarios estadounidenses. Meses más tarde, los rusos se retiraron.
Parece que Wagner aprendió de esos errores en la República Centroafricana, adonde llegó en 2018 para proteger al asediado presidente Faustin-Archange Touadéra. Luego de entrenar a las fuerzas locales de seguridad, ayudó al ejército a repeler una gran ofensiva islamista a principios de 2021.
Pero esos avances modestos tuvieron un alto precio: investigadores de Naciones Unidas averiguaron que efectivos de Wagner mataron civiles, saquearon casas y dispararon contra feligreses en una mezquita. Los críticos dicen que la operación se enfocó en regiones donde las empresas de Prigozhin extraen diamantes.
En Libia, los combatientes de Wagner apoyaron un fallido asalto a Trípoli, la capital, en 2019, liderado por Khalifa Hifter, un comandante ávido de poder. Miles de efectivos de Wagner siguen destacados en cuatro bases por toda Libia, sobre todo cerca de los campos petroleros del país, dicen las autoridades occidentales y los analistas.
En Sudán, Wagner consiguió concesiones de minería de oro e intentó, sin éxito, salvar al líder autoritario del país, el presidente Omar Hassan al Bashir, depuesto en abril de 2019.
Ahora, el principal socio sudanés de Wagner es el general Mohamed Hamdan, un poderoso comandante paramilitar que voló a Moscú en vísperas de la guerra en Ucrania para reunirse con altos funcionarios rusos.
Tal vez la operación más contenciosa de Wagner sea en Mali, adonde las fuerzas de Wagner llegaron en diciembre de 2021 en medio de lo que el Departamento de Estado estadounidense calificó como “un aluvión de desinformación dirigida para ocultar su llegada y actividades”. Pronto sus combatientes se unieron a la lucha contra los insurgentes islamistas.
Pero para mediados de abril, Wagner había estado involucrado en más de una decena de incidentes en los que murieron casi 500 personas, según investigadores y reportes de Naciones Unidas.
Más que mercenarios
Además de proporcionar pistoleros a sueldo, Rusia ha tratado de moldear la política de al menos una decena de países africanos con redes sociales y campañas de influencia política.
El año pasado, el departamento del Tesoro de Estados Unidos identificó lo que llamó “una compañía fachada para las operaciones de influencia de Prigozhin en África”, que dijo que había patrocinado misiones de observación en Zimbabue, Madagascar, la República Democrática del Congo, Sudáfrica y Mozambique.
En 2019, dos rusos empleados por Prigozhin se reunieron con un hijo del exdictador libio Muamar Gadafi, solo para terminar en la cárcel. Después, una empresa vinculada a Prigozhin realizó una película sobre el calvario de los rusos que presentaba a sus captores como sádicos y violentos. Los detenidos fueron liberados en diciembre de 2020.
“¡Los rusos no abandonan a los suyos!”, dijo Concord, la empresa relacionada a Prigozhin, en un comunicado.
Desde octubre de 2019, se han cerrado más de 300 cuentas falsas de Facebook e Instagram vinculadas a Prigozhin que, según esas redes sociales, estaban dirigidas a una decena de países africanos.
Wagner también lucha a través de la cultura popular. En la República Centroafricana, las empresas de Prigozhin patrocinaron un concurso de belleza, fondearon una estación de radio y el año pasado estrenaron una película, Touriste, que glorificaba las acciones de los mercenarios de Wagner en ese país.
En diciembre se emitió en la televisión rusa otra película financiada por Prigozhin, esta vez sobre los sangrientos infortunios de Wagner en Mozambique. Wagner mantiene una presencia discreta en ese país: luego de que sus combatientes se retiraron en 2020, dejaron atrás una célula de ciber combate empleada por el gobierno mozambiqueño, dijo un funcionario de seguridad occidental en África, mencionando reportes de inteligencia europeos.
Recompensas para Putin
Putin indicó las ambiciones de Rusia en África en una cumbre de líderes africanos en Sochi en 2019. En esa ocasión describió al continente como un lugar de “oportunidades significativas” para el Kremlin.
Los analistas dicen que esa expansión forma parte del deseo más amplio de Putin de restablecer a Rusia como una gran potencia, lo que lo enfrentaría en parte con China, Turquía, los Emiratos Árabes Unidos y otros países que han competido por una posición en África a medida que disminuye la influencia occidental en ese continente.
Algunos líderes africanos se sienten atraídos a Moscú debido a las armas: Rusia se ha convertido en el mayor proveedor de armas de África. Pero Putin también está aprovechando profundas corrientes históricas y políticas.
Muchos países africanos se han mostrado renuentes a unirse a la condena occidental hacia Rusia por su ataque a Ucrania, algunos debido a las persistentes simpatías de la época de la Guerra Fría pero muchos otros por su frustración hacia lo que consideran como un desinterés occidental hacia África.
En África occidental, Rusia está aprovechando la ola de opiniones contra Francia en países como Mali, donde la llegada de efectivos de Wagner condujo a la salida de soldados y diplomáticos franceses este año. Un golpe militar en Burkina Faso fue bien recibido por los manifestantes que ondeaban banderas rusas. Y, en Camerún, las autoridades firmaron un acuerdo de defensa con Rusia en abril que algunos han visto como posible precursor de un despliegue de Wagner.
Para noviembre está prevista otra cumbre entre Rusia y África. En esta ocasión la sede propuesta es la ciudad natal de Putin, San Petersburgo, que también es la base de operaciones de Prigozhin.
Elian Peltier colaboró con la reportería desde Dakar, Senegal.
Declan Walsh es el corresponsal principal para África. Antes estuvo radicado en Egipto, desde donde cubría el Medio Oriente y Pakistán. Antes trabajó para The Guardian y es el autor de The Nine Lives of Pakistan. @declanwalsh
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France24 - World
‘Rejuvenating French pride’: The Battle of Bir Hakeim, 80 years on
Issued on: 27/05/2022 - 07:22
Tom WHEELDON
As World War II inched towards crucial turning points in 1942, British, Commonwealth and Free French forces mounted a heroic defence of their positions at Bir Hakeim, an oasis in the Libyan desert, from May 27 to June 11. While technically a defeat, the two-week battle nevertheless won tremendous respect for General Charles de Gaulle’s Free French – and helped set the stage for the famous British victory at El Alamein, which months later turned the tide of war in the West. FRANCE 24 looks back at the Battle of Bir Hakeim, 80 years later.
While Charles de Gaulle and his exiled Free French forces have a cherished place in France’s collective memory of World War II, the Battle of Bir Hakeim has receded into the background. Ask the average Parisian what Bir Hakeim is and they will tell you that it is a metro station – right next to an iconic bridge over the Seine with the same name.
Yet the Battle of Bir Hakeim played an invaluable role in boosting the pride of the Free French forces – the morale of “the France that fights, the only France, the true France, the eternal France”, as de Gaulle called it in his renowned speech at the Hôtel de Ville upon the Liberation of Paris in August 1944.
The Allies had gone through a dark period before. The Free French exiled in London – and the Resistance waging their heroic struggle within France – had to grapple with the ignominy of France’s capitulation and subsequent collaboration upon the precipitous collapse of the French military in May 1940.
In contrast, the British had seen their finest hour as they repelled the Nazi attempts to invade – with the Royal Air Force defeating the Luftwaffe in the Battle of Britain from July to October 1940. Following this victory, British strategy focused on fighting fascist Italy in North Africa. A series of British victories culminated in the destruction of the Italian 10th Army in the Battle of Beda Fomm in Libya in February 1941.
>> A game changer for the French Resistance: The Barbès metro attack, 80 years on
But the German high command acted decisively to rescue their Italian ally’s collapsing North African campaign, deploying the Afrika Korps in the immediate aftermath of Beda Fomm. Led by Erwin Rommel – arguably Hitler’s most militarily astute general, nicknamed the “Desert Fox” – the Afrika Korps soon turned the tide against the British.
A year after Rommel stepped in, Bir Hakeim was another Allied defeat – on paper. But the Free French proved their worth, resisting with the “utmost gallantry”, as Winston Churchill told the House of Commons at the time.
Even more importantly, by inflicting serious losses on the Afrika Korps, the British, Commonwealth and Free French forces made a mess of Rommel’s strategic plans, allowing the British high command to regroup Allied forces.
In this way, the doomed, heroic defence of Bir Hakeim facilitated a pivotal moment for the Allies – when the legendary Field Marshal Bernard Montgomery took charge and Rommel finally met his match at El Alamein in October-November 1942. This proved decisive in the Western Allies' fight against Germany, as Stalingrad (July 1942 to February 1943) did for the Soviet Union and the Battle of Midway (June 1942) had for the US forces fighting Japan in the Pacific.
To take a closer look at the Battle of Bir Hakeim, FRANCE 24 spoke to Dr Edward G. Lengel, chief historian at the National Medal of Honor Museum in Arlington, Texas.
How did events in the North African theatre and decisions by military high commands lead to the battle taking place at Bir Hakeim?
Tactically, Axis forces had defeated British Imperial forces again and again since Rommel's intervention in North Africa with the Afrika Korps in the spring of 1941. German (not Italian) equipment was far superior, especially in terms of tanks, anti-tank guns and artillery. In Operation Crusader in November-December 1941, Axis forces inflicted losses five times heavier than their own. Strategically, however, the Axis remained in a difficult position in the spring of 1942, thanks to their extended supply lines, British retention of Malta, and especially the ability of intrepid Australian infantry to hold on to the critical port of Tobruk. After the lines surged back and forth in the early months of 1942, they finally settled just west of Tobruk at the so-called Gazala line, anchored in the south at the old fort of Bir Hakeim. Here the British, under Lieutenant General Neil Ritchie, settled down in defensive positions while building reinforcements while Rommel, though reinforced and still outnumbered, prepared a stroke to break up the British line, capture Tobruk and push into Egypt.
And the more short-term context?
Rommel recognised the frailty of the British defensive positions, which were arranged in so-called boxes that did not adequately support each other. Very simply stated, he intended to hold the British along the Libyan coast with attacks by Italian infantry while using his German and Italian armour to break through the British centre and left. Oddly, though, Rommel did not adequately recognise the importance of Bir Hakeim, and so he allowed his German tanks to bypass the fort and left it to his Italian armour to capture it. Big mistake.
Why were the Free French forces involved at Bir Hakeim and how significant was their role in the Allied victory compared to that of British and Commonwealth forces?
Just as Rommel underestimated the Free French at Bir Hakeim under Brigadier General Marie-Pierre Koenig, so did the British. Ritchie posted the Free French brigade, which consisted of a hodgepodge of Foreign Legionnaires (including many Eastern European refugees who had fled the Nazis) and African colonial troops, there almost as an afterthought. But then, he also didn't recognise the fort's tactical importance. As it turned out, though, Koenig's men played an absolutely critical role in holding up the Axis advance. That's not to understate the brave conduct of other British and Commonwealth forces, but the men at Bir Hakeim were positioned to make a difference.
The number of Allied soldiers killed or wounded was in the hundreds, while the same figure was in the thousands for Axis soldiers. What tactics and strategy explain the Allied success at Bir Hakeim?
To be fair, in the early part of the battle the defenders faced mainly Italian forces, whose ineptitude in the attack was well known. Once Rommel recognised that the post was holding up his overall attack, however, he deployed the Luftwaffe, artillery, and significant German tank and infantry forces to take the position. Still, the defenders held on. While their tactics in working from well-concealed “hedgehog” positions were effective, however, it was arguably mainly the raw determination of the Free French that allowed them to hold on for as long as they did.
How consequential was the Allied victory at Bir Hakeim – notably, in building up to the victory at El Alamein and in boosting the morale of the Free French forces?
The defence of Bir Hakeim seriously disrupted Rommel's timeline. Although he would eventually all but destroy the British at Gazala, capture Tobruk, and drive his opponents into Egypt and El Alamein, the contest at Bir Hakeim imposed losses that he could ill afford and exhausted the troops involved. It did play a role in the British ability to reassemble and hold in Egypt. More broadly, while it had no direct role in the cancellation of the invasion of Malta, Bir Hakeim deeply complicated Rommel's strategic problems. Most important, it was vital in rejuvenating French pride after the defeats of 1940, helped to elevate De Gaulle who treated the event as a great French victory, and increased Allied confidence – hitherto non-existent – in the Free French. Bir Hakeim should be recognised in France as a critical moment in the country's recovery from 1940 and resurgence as a great European nation.
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‘Blood, toil, tears, and sweat’: Churchill’s ‘electric’ speech, 80 years on
Hitler’s ‘war of annihilation’: Operation Barbarossa, 80 years on
Why did France lose to Germany in 1940?
New York Times - World
‘Allinllachu’. Google Translate añade el quechua a su plataforma
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La incorporación de una de las lenguas indígenas más habladas en América podría ayudar a los funcionarios públicos y a los trabajadores de la salud a conectarse con sus comunidades. (Por cierto, “allinllachu” significa hola).
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Por Mitra Taj
LIMA — Cuando Irma Alvarez Ccoscco se enteró de que el idioma que ha hablado toda su vida, el quechua, había sido añadido a Google Translate, corrió a su computadora para probarlo.
“Dije: ‘Ya, finalmente llegó el día”, recordó. Alvarez Ccoscco, poeta, profesora y activista digital, en una entrevista telefónica. Empezó con algunas frases básicas. “No quise decepcionarme”, dijo. “Y sí, sí funcionaba”.
Era más que una nueva herramienta de comunicación; era la reivindicación de que el quechua y sus varios millones de hablantes en Sudamérica merecían una mayor voz y visibilidad, dijo Alvarez Ccoscco.
Ella y otros activistas del quechua llevaban años impulsando ese argumento. Después de todo, el quechua es una de las lenguas indígenas más habladas en América. Pero ahora, “lo dice una empresa tan grande como Google”, comentó. “Es como decir al mundo: ‘mira, acá estamos’”.
El quechua —o más exactamente el quechua del sur, el principal idioma de la familia lingüística quechua— fue una de las 24 lenguas que Google añadió a su servicio de traducción en mayo. En conjunto, las hablan unos 300 millones de personas. Muchas, como el quechua, son en su mayoría lenguas orales que han sido marginadas durante mucho tiempo, habladas por grupos indígenas o minoritarios.
Google dijo que el objetivo era incluir lenguas poco representadas en la tecnología para “conectar a las comunidades de todo el mundo”.
La herramienta también podría ayudar a los trabajadores de la salud, los profesores, los funcionarios, los agentes de policía y otros a conectar con los hablantes de esas lenguas en sus propias comunidades.
“En los Andes faltan profesionales bilingües en campos muy críticos”, afirma Américo Mendoza-Mori, académico quechuahablante de la Universidad de Harvard que estudia la identidad indígena y lingüística. “Hay millones de hablantes que necesitan ser atendidos y tratados como ciudadanos de su propio país”.
Eliana Cancha, una enfermera peruana de 26 años, dijo que solo dos de cada 10 trabajadores de la salud hablan la lengua quechua que se utiliza ampliamente en la región donde trabaja, lo que obliga a muchos pacientes a tratar de explicar lo que les aqueja señalando partes de su cuerpo.
“No pueden expresarse, o hacerse entender, con los médicos como corresponde”, afirma Cancha, quechuahablante nativa. “Eso quiere decir que no están recibiendo el tratamiento adecuado”.
El quechua surgió entre los agricultores y pastores de los Andes centrales de Perú hace más de 1500 años. En el siglo V, se había expandido en dos grupos principales, con aún más variantes, y en el siglo XV, los incas adoptaron uno de ellos como lengua franca de su vasto imperio, que se extendía desde Colombia hasta Argentina.
En la actualidad, se calcula que entre ocho y 10 millones de personas hablan quechua en Sudamérica, principalmente en Perú, Bolivia y Ecuador. El quechua del sur es, con mucho, el más hablado, con hasta siete millones de hablantes.
Hasta hace poco, el sistema de aprendizaje automático de Google Translate necesitaba ver traducciones de un idioma a otros que conoce para dominarlo, dijo Isaac Caswell, investigador científico de Google Translate. Pero ahora tiene tanta experiencia que puede aprender a traducir un nuevo idioma con nada más que un texto en ese idioma.
Caswell lo comparó con un políglota encerrado en una habitación con nada más que una pila de libros en un nuevo idioma; si se le da el tiempo suficiente, el políglota podría resolverlo.
Las lenguas subreepresentadas como el quechua tienen cada vez más presencia en línea así que el modelo de traducción de Google aprende valiéndose de textos escritos en ese idioma que están disponibles en la web pública.
“A medida que aumenta el número de comunidades en línea, es más posible hacer este tipo de cosas”, afirma Caswell.
El lingala, una lengua centroafricana, también acaba de incorporarse a Google Translate, aunque lo hablan unos 45 millones de personas. Lenguas europeas como el sueco, el finlandés o el catalán, con un número mucho menor de hablantes nativos, han estado en la herramienta de traducción durante años, principalmente porque han estado sobrerrepresentadas en los textos en línea, dijo Caswell.
“La gente lo está celebrando”, dijo Maryk Francq Mavie Amonga, asistente de producción del servicio de noticias multilingüe Africanews y hablante nativo de lingala. “Hay muchos lugares que aún no nos conocen”.
Hace poco más de una década, el quechua apenas existía en internet, dijo Alvarez Ccoscco.
Pero ella y otros activistas de la lengua quechua se han dedicado a digitalizar diccionarios, adaptar software de código abierto al quechua, escribir blogs y revistas electrónicas en quechua y ofrecer versiones en quechua de todo, desde extensos documentos coloniales y cuentos hasta videojuegos.
“Google se está uniendo a este ecosistema existente de esfuerzos digitales para asegurarse de que el idioma está ahí”, dijo Mendoza-Mori.
Dijo que era parte de un movimiento creciente en la comunidad quechuahablante en los últimos años que ha abrazado el idioma y luchado contra los estereotipos que retratan la lengua como una reliquia del pasado o una curiosidad cultural.
Yeni Erazo, de 24 años, administradora de salud en Lima, dijo que, aunque su familia la educó para que se sintiera orgullosa de hablar quechua, fue acosada por hablarlo en la escuela primaria. Incluso en la prestigiosa universidad a la que asistió, dijo, “la gente me miraba de reojo”.
Pero encontró un grupo de quechuahablantes nativos a los que no solamente les gustaba hablar quechua, sino que lo hacían en voz alta como ella. Juntos, hicieron una revista digital en quechua centrada en la identidad cultural, con 11 ediciones hasta ahora, y en este momento trabaja en una serie de videos de TikTok para promover más debates en quechua en las redes sociales.
“Yo me siento yo cuando hablo mi quechua”, dijo. “¿Por qué no debería sentirme orgullosa?”.
Tras la conquista española del Imperio Inca en 1532, el quechua pasó a ser visto como un signo de atraso o una fuente de sospecha por la nueva clase dirigente. Su uso se prohibió oficialmente después de que el líder indígena Túpac Amaru II encabezara una revuelta que recorrió el sur de los Andes a finales del siglo XVIII y que terminó con su tortura, desmembramiento y decapitación en público.
Aun así, los quechuahablantes siguieron constituyendo la mayoría de la población peruana a principios del siglo XX.
Pero en 2017, el porcentaje de peruanos que identificaban el quechua como su primera lengua era solo del 14 por ciento.
A medida que los quechuahablantes migraban del altiplano andino a las ciudades —algunos en busca de oportunidades, otros desarraigados por los conflictos—, la lengua no fue transmitida a las nuevas generaciones.
En los años 80 y 90, las sangrientas batallas entre los insurgentes de izquierda y las fuerzas de seguridad del Estado diezmaron los pueblos quechuahablantes, dejando tras de sí tantos cuerpos torturados y fosas comunes que hasta hoy las familias de “los desaparecidos” siguen recogiendo sus restos.
En Lima, donde muchos huyeron para escapar, “no podías hablar quechua abiertamente porque eras considerado comunista, terrorista”, dijo Ricardo Flores, un rapero, historiador y profesor de quechua que creció en parte en San Juan de Lurigancho, un distrito de la capital con una alta concentración de quechuahablantes.
Flores dijo que aún hoy, “se hacían los desentendidos, algunos señores, en los mercados y en los parques”.
“Pero sí entienden quechua, solo lo reservan para sus casas”.
El estigma ha pesado tanto sobre el quechua que no está claro si la lengua está creciendo o más bien disminuye, dijo Mendoza-Mori. Aunque el último censo de Perú registró un aumento de los hablantes de la lengua, puede ser únicamente porque más personas están dispuestas a reconocer que la hablan, dijo.
Incluso cuando los hablantes de quechua celebraron su inclusión en Google Translate, un profesor de derecho de una importante universidad de Lima fue noticia por preguntar por qué se seguía hablando y alabar el francés, el alemán y el italiano como lenguas de cultura y ciencia.
No cabe duda de que se han hecho avances considerables. En 2016, el canal de medios de comunicación estatal de Perú, TVPerú, añadió un noticiero en quechua a su programación diaria. En 2019, una estudiante de doctorado, Roxana Quispe Collantes, escribió y defendió la primera tesis en quechua en Perú.
De todas las traducciones del quechua que intentó Alvarez Ccoscco, dijo que una en particular la llenaba de orgullo: “Musqusqaykimanta astawan karutaraq chayasaqku”.
Se trata de un verso del escritor peruano José María Arguedas en un poema dedicado a Túpac Amaru II, que, según ella, Google tradujo más o menos correctamente como: “Llegaremos más lejos de lo que nunca soñaste”.
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France24 - World
White House changes tone on Saudi prince MBS ahead of potential Biden visit
Issued on: 03/06/2022 - 00:39
NEWS WIRES
The White House took the rare step of recognizing the role played by Saudi Arabia’s Crown Prince Mohammed bin Salman in extending a ceasefire in Yemen on Thursday ahead of what is expected to be a trip to Riyadh by President Joe Biden.
White House press secretary Karine Jean-Pierre told reporters that bin Salman and Saudi King Salman deserved credit for their roles in the truce extension in Yemen’s war.
“This truce would not be possible without the cooperative diplomacy from across the region. We specifically recognize the leadership of King Salman and the crown prince of Saudi Arabia in helping consolidate the truce,” she said.
As recently as Wednesday the White House said Biden still felt bin Salman was a “pariah” for what U.S. intelligence says was his role in the killing and dismembering of a political opponent, Washington Post journalist Jamal Khashoggi in Turkey in 2018. Khashoggi’s murder at the Saudi consulate in Istanbul tainted the crown prince’s image as a reformist. The Saudi government has denied any involvement by him.
Sources familiar with the process say Biden is planning a trip to Saudi Arabia in conjunction with a trip to Europe and Israel in late June.
The visit would be aimed at bolstering relations with Saudi Arabia at a time when Biden is trying to find ways to lower gasoline prices in the United States.
Biden would participate in a Riyadh summit of the Gulf Cooperation Council, a regional union whose members are Bahrain, Kuwait, Oman, Qatar, Saudi Arabia, and the United Arab Emirates, sources said.
Jean-Pierre would not confirm the Biden trip is planned but said: “What the president is focused on first and foremost is how his engagements with foreign leaders advance American interests. That’s as true with Saudi Arabia as anywhere else.”
A senior White House official said Biden was looking for opportunities to meet leaders in the Middle East and he will do so “if he determines that it’s in the interests of the United States ... and that such an engagement can deliver results.”
“There’s also no question that – as with many countries where we share interests – we have concerns about its human rights record and past conduct, much of which predated our administration. And we raise those concerns with them, as we do with others,” the official said.
The official said “there are also strategic priorities that are important to address, and our contacts and diplomacy have intensified recently and that will continue.”
Further enhancing the prospects for a Biden trip was a decision by OPEC + to increase its oil production by 200,000 barrels in July and August, a move welcomed by the White House.
(REUTERS)
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War-torn Yemen holds breath as Ramadan ceasefire begins
Erdogan meets Saudi crown prince on first visit since Khashoggi's killing
Biden in Japan after South Korea visit focused on economic, security concerns
BBC
SANS TITRE
In an unremarkable corner of London's Cheapside district, tucked away behind black wrought-iron fencing, is one of the city's oldest residents. With a towering frame and slightly stooped posture, capped with a broad thatch of leathery, star-shaped leaves, this venerable giant is thought to have presided over the city since at least the 18th Century.
Over its lifetime, the Cheapside tree has lived through countless dramas and innovations – slowly inching its way upwards while stonemasons toiled away erecting early coffee houses and banks, then gradually broadening its shoulders as the first electric hackney carriages rolled along the streets below, and later, shading the cars that replaced them. It's been a stoic witness to the infamous cholera outbreak of 1854 – which led to the introduction of modern sanitation – the 1918 flu pandemic, and the horrors of the Blitz.
But life for this Londoner has not been easy. Hemmed in on one side by buildings and the other by a road, it inhabits one of the most polluted parts of the city. And like most urban trees, when it rains it's either inundated with runoff or left thirsty. Its roots are squashed into heavily compacted, alkaline soil – with little space to stretch out their tendrils without bumping into concrete. The City of London may be an urban jungle, but it's hardly an idyllic environment for a tree.
In fact, there's emerging evidence that urban trees share many of the burdens of other city residents – often living in cramped conditions, riddled with infectious diseases, and suffering from chronic stress. In this unnatural setting, they tend to live fast and die young – research has found that they have mortality rates nearly twice as high as those in rural areas, with fewer surviving trees every year.
"Street trees are typically not getting older than 30 to 40 years," says Cecil Konijnendijk, professor of urban forestry at the University of British Columbia in Canada. As we speak, he's surveying the health of the trees he can see from his hotel room during a visit to Brussels. "I can see already in a line of six trees one or two that don't look healthy," he says.
The Cheapside London plane tree has barely changed for hundreds of years (Credit: Alamy)
Though it can be easy to think of them as little more than city furniture, urban trees are very much alive – and their struggle to survive is only becoming more extreme. Without a radical rethink of the living conditions of this long-overlooked community, some experts are concerned that our cities could soon lose much of their greenery altogether.
How have some trees survived in these dystopian environments for so long? And what can be done to save the others?
A secret tryst
It all started in the 17th Century. As global trade took off between Western countries and their colonies, among the endless crates of imported spices, silks, ancient artefacts and tea were millions of tiny guests – seeds. Explorers and merchants sent these tiny souvenirs back from wherever they travelled – so as the map expanded, so did the plants available in Britain. Soon English gardens were transformed into showrooms for the flora in the furthest reaches of the planet.
It's around this time that the London plane tree came into being. To this day, its origins remain a mystery. But somehow, amid the chaotic meeting of the so-called New World and the Old, two plants from continents thousands of miles apart – an American sycamore and an Oriental plane – met and reproduced.
One possibility is that the two strangers may have coexisted on the grounds of the Oxford Botanical Garden, where one botanical thing led to another. An alternative theory is that they hooked up in Spain, where their offspring was first described. Either way, the result was a large, strikingly beautiful tree with a fast growth rate and an unusually robust constitution, able to survive in one of the harshest environments on Earth – human cities. It didn't take long for the London plane to be a hit.
Within a century these noble plants could be found scattered across London. The exact age of the Cheapside tree is hotly disputed – some say it belongs to this first generation, making it up to 300 years old, while the City of London asserts that it was planted in 1820 at a cost of sixpence.
For regular trees, these early additions are still just youngsters. But for city trees, they're positively ancient.
Gingko trees have barely changed since they first appeared on the planet 200 million years ago – but they happen to make remarkably good city residents (Credit: Getty Images)
In the 19th Century, London plane trees were used to transform the city's layout, turning previously naked streets into familiar leafy boulevards – inspired by the same trend in Paris. (One particularly broad specimen in London's Mayfair, dating back to the Victorian era, was valued at £750,000 by tree officers from the local authority in 2008.)
Even as the harsh living conditions of the Industrial Revolution began to take hold, London plane trees continued to cling on where others got sick. In addition to being unusually hardy, the hybrid giants had some quirky features that helped them adjust to city life, such as the ability to slough off the outer layers of their smog-coated trunks to reveal a fresh patchwork of green and white bark beneath.
By the 1920s, the London plane represented 60% of their city namesake's trees, and their almost-cartoonishly straight trunks and fluffy crowns had become a regular fixture in many other urban centres around the globe, from Sydney to New York City. They were soon joined a handful of other species, such as the common lime (also known as the linden tree), which currently makes up 45% of the canopy in the Finnish capital Helsinki.
From working with contaminated city soil to reconsidering weeds, pests and even lawns, gardening is changing as we adapt it to the realities of modern life. This series takes a look at its future in the 21st Century – and explores how it can be updated to fit with modern sensibilities and challenges, such as environmental awareness and pollution.
An unappealing prospect
Today the London plane is not as dominant as it once was – or quite as robust. Research in the Czech Republic has found that the trees' health has been steadily deteriorating, and in any given year, the proportion of sickly individuals can be up to 97.5%. It's widely accepted that when trees are stressed out by their local environment – such as warming cities or life in a concrete street box – they become particularly susceptible to a range of diseases. And this variety has been catching a new kind of fungal infection that causes characteristic sores, or "cankers" on the trunk.
Even for the long-suffering London plane, the conditions in modern cities are a step too far.
While other city trees' bark used to get choked up with smog, London plane trees simply sloughed theirs off (Credit: Getty Images)
"One of the greatest challenges [for trees in city environments] is just space," says Andy Hirons, a senior lecturer in Arboriculture at Myerscough College in Lancashire, pointing out that large trees in the wild have vast root structures, often sprawling out nearly as far as their branches do. But in cities, the spaces we carve out for them are "often woefully inadequate for the size of the tree and the ambition those planting the tree have for it", he says.
These confined conditions then lead to other issues, such as localised droughts – a common problem, as a tree's roots can quickly mop up the water in its little pocket of land. "A tree with a smaller working environment will cause it to dry out much quicker, so they'll experience drought cycles," says Hirons. "And, you know, if a tree is always living on the edge of that sort of stress, they become more vulnerable to pathogens, pests, etc, just like us."
Not only are city trees imprisoned in small slivers of soil, the soil itself is the equivalent of junk food – without the acidic organic matter that would usually cover the forest floor, the root environment tends to be alkaline, hindering their ability to absorb nutrients.
Even the soil's structure is all wrong: where there should be pockets of air, the soil is compacted into dense clumps. "This means that it's physically much more difficult for the roots to grow through and expand," says Hirons. Eventually this limits their distribution and scale, further limiting their underground world.
Then there's the pollution. This is ubiquitous – in the soil, there are heavy metals, as well as salt from the de-icing of roads and chemical contaminants from building materials. In the air, particulates block up microscopic pores in city trees' leaves and smother delicate structures on the surface of the trunk – which plays a surprisingly important role in gas exchange and photosynthesis – while nitrogen oxides are absorbed by the leaves, leading to potentially toxic accumulations.
Finally, there's the trees' human neighbours.
Cities tend to trap more heat than the surrounding countryside, forming "heat islands" – so the best city trees can withstand high temperatutes (Credit: Getty Images)
"There are big problems with the ways we interact with trees," says Hirons. He lists off some common crimes humans commit against their woody bystanders – resting bikes on them, using their protective enclosures as litter bins, encouraging pets to urinate all over their trunks, which alters the ground chemistry. Perhaps most bizarrely, some people even train their dogs to bite living branches. "[It's] just crazy. Once that bark is lost, it's devastating for the tree – it's like losing your skin," he says.
Crucially, many of the oldest urban trees will have spent the majority of their lives in conditions that were significantly less desperate. While in human terms the invention of tarmac in 1902 may seem like the distant past, for a three-century-old tree the era of these impermeable surfaces – which allow precious water to flow off into drainage channels rather than percolating down into the ground where it can be accessed – is relatively new.
"Effectively what you're doing [with hard street coverings like tarmac and paving] is decoupling the climate, in terms of precipitation, from the experience of the tree," says Hirons. Today city trees in some of the wettest parts of the planet are effectively inhabiting miniature deserts. They're also suffocating.
"Impermeable surfaces really reduce the gas exchange between the root system and the atmosphere as well," says Hirons. Just like humans, trees need to breathe – they must be able to absorb oxygen through their roots in order to release the energy from their food.
"They had much, much better rooting environments [in the past] in many ways," says Hirons, who explains that 200 years ago pavements were wider and trees weren't competing with fibre optic broadband cables for space. "And it's difficult to see how that's going to be pulled back."
In short, just because old trees have made it this far, there's no guarantee they'll survive another century.
Many of London's oldest street trees were planted centuries ago, before the invention of the things that can make their lives difficult today – like tarmac (Credit: Alamy).
A tricky brief
Enter the next generation of city trees, which experts are struggling to recruit.
One challenge is the new awareness of the importance of biodiversity, both for its ecological benefits and as an insurance against new diseases or pests that could wipe out whole species. When Dutch elm disease swept around the globe in the 1960s and 70s, it killed off around 25 million trees in Britain alone. By 1976, the United States had already lost around 38 million trees – few survived.
All this means that city planners can no longer rely on an elite pool of high-performing trees, such as the London plane. Instead, they're on the lookout for a more varied supply which can thrive in the increasingly harsh conditions urban forests have to offer. And it hasn't been easy.
According to one estimate, there are currently around 800,000 street trees in London, with the ones that end up on pavements carefully selected by developers and city arborists. But even once they've identified a species that could work, getting hold of enough of these trees to populate a city is a huge challenge. There's often little incentive for plant nurseries to invest the time and money it takes to grow young trees unless they know there's going to be a market for them in 10 years' time – and at the moment, most demand is for a narrow selection of small trees like silver birches.
"Frankly, just sticking in really small rowans or birches is not really going to deliver what we want in the future," says Hirons. "You take away those last statuesque plane trees, and that's what you're left with."
For more stories about plant life and the role it plays on our planet, please visit Our Green Planet, a digital initiative from BBC Earth in association with The Moondance Foundation. It aims to raise awareness of the beauty and fragility of our planet’s green ecosystems, forging a deeper understanding of the important role that plants play in biodiversity.
Next there's the surprisingly high mortality rate for young trees, which are particularly vulnerable in the years it takes for them to establish in their new home. Hirons says this is currently around 13% – but in some situations it's significantly higher. Nearly 50% of the new trees added to one street in Toronto, Canada were dead within three years.
However, Hirons is optimistic that cities can solve these problems.
One important change will be to make it clear to growers that there is demand for certain larger tree species, in advance of when they're needed. But even more vital is designing the spaces they will inhabit with their physiological requirements in mind – ideally, larger pockets of land where they can develop healthy root systems.
Trees whose roots are smothered by hard surfaces like concrete, tarmac or paving slabs can be chronically stressed (Credit: Getty Images)
And support in their early years is also crucial. "It's like with human children – if you don't have a good start, you will get the consequences later in your life," says Konijnendijk. "It means we need to help them along the way, basically." This includes things like "mulching" – adding organic matter to the root surface to seal in moisture – watering, and making sure they've got enough space, above and below ground.
If urban planners get it right, over the next few decades cities across the globe may soon break away from the monoculture aesthetic that London plane trees have lent them for centuries – and pioneer something more colourful. Hirons is rooting, quite literally, for more gingkos (ancient trees that once lived alongside dinosaurs) which are currently popular in Japan.
"I do like gingkos," says Hirons. "I think they've got a lot of character they become sort of more and more on unweildy and wild as they get older. They're really resilient, and they also can deliver just fantastic yellow-gold autumn colour as well." Of course, what he'd really like to see are baobabs – strange, bulbous trees that flourish in the Sahel region of Africa on the edge of the Sahara desert – "but then we really would be in the realm of serious climate change…" he says.
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Zaria Gorvett is a senior journalist for BBC Future and tweets @ZariaGorvett
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France24 - World
Crowds cheer Queen as historic Jubilee festivities kick off
Issued on: 02/06/2022 - 10:26
FRANCE 24
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Four days of celebrations honouring Queen Elizabeth II’s 70 years on the throne got under way Thursday with a display of British military traditions as huge crowds cheered the 96-year-old monarch as she appeared on the Buckingham Palace balcony.
Honouring the 70-year reign of this beacon of constancy at the head of the British state, this four-day extravaganza kicked off on Thursday with the Trooping of the Colour, an annual military review that has marked the sovereign’s official birthday since 1760.
The 96-year-old queen is Britain’s longest-reigning monarch and the first to reach the milestone of seven decades on the throne.
Accompanied by her cousin Prince Edward, Duke of Kent, Her Majesty appeared with her family on the balcony to take the salute from the Trooping of the Colour.
Senior members of the royal family including Elizabeth's son and heir Prince Charles, his eldest son William and wife Kate arrived at a military parade on horseback or in an open carriage to huge cheers, while world leaders also sent messages of goodwill.
"Thank you to everyone who has been involved in convening communities, families, neighbours and friends to mark my Platinum Jubilee in the United Kingdom and across the Commonwealth," the queen said in a statement.
"I continue to be inspired by the goodwill shown to me, and hope that the coming days will provide an opportunity to reflect on all that has been achieved during the last 70 years, as we look to the future with confidence and enthusiasm."
'A part of history’
Families and friends gathered in bright sunshine on the main grand roads running up to Buckingham Palace, cheering the regimental marching bands, waving Union flags and wearing paper crowns.
Some royal fans had spent the night in tents just to secure a spot outside Buckingham Palace to see the carriages and the queen emerge onto the balcony in a long-anticipated moment, wearing a light blue suit and hat.
"It's probably going to be the only time – or one of the only times – that the queen is going to be able to do this," said Paul Fletcher, 55, who works for the National Health Service and had come with his family.
"It's been 70 years on the throne for the queen. It's never been known before and I don't think it would ever happen again."
Kimber Beasley from the United States called the queen "a great example" for America and the whole world.
"It's a part of history. How many times you get to see this?" she said.
Along the parade's route on The Mall, Union flags hung over the crowd barriers or stuck jauntily from headbands, while some fans wrapped themselves in the flag and painted it on their cheeks with face paint.
Others descended on nearby parks to enjoy picnics and follow the proceedings on big screens.
Several protesters were arrested Thursday after getting past barriers and onto the parade route. The group Animal Rebellion claimed responsibility, saying the protesters were “demanding that royal land is reclaimed.”
Thursday marks not only the start of the Jubilee, but also the 69th anniversary of the coronation of Elizabeth, who became queen on the death of her father George VI in February 1952.
Queen Elizabeth will not attend Friday's Service of Thanksgiving for her seven decades as monarch after experiencing some discomfort when she appeared at a military parade on Thursday, Buckingham Palace said late on Thursday.
Macron gifts a thoroughbred horse
World leaders congratulated the queen on her record-breaking 70 years on the throne.
French President Emmanuel Macron is gifting the queen, known for her love of horses, one of the Élysée Palace’s prize thoroughbreds as an anniversary gift.
The 7-year-old horse, called Fabuleu de Maucour, escorted Macron down the Champs-Élysées in Paris last month as part of an official ceremony, according to the presidential office.
Macron earlier paid tribute to the queen as having provided an element of stability amid times of war and profound changes in society.
"Throughout these transformations, your devotion to our alliance and to our friendship has remained and has helped build the trust that brought freedom and prosperity to our continent," Macron said in a video message in English published on his official Twitter account.
Madame, Your Majesty, pic.twitter.com/NIKB7wNTBy
June 2, 2022US President Joe Biden thanked the queen, on behalf of the American people, for her role in maintaining strong bilateral relations.
“On behalf of the United States, congratulations to Queen Elizabeth II on an unprecedented 70 years of service to the UK and Commonwealth and thank you for your friendship to the American people," said Biden in a statement.
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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Marking 70 Years
Brits to celebrate Queen’s Jubilee by spending millions on royal memorabilia
Elizabeth II marks Platinum Jubilee with ‘Queen Camilla’ announcement
Perspective
Seventy years on the throne: The life and legacy of Britain's Queen Elizabeth II
BBC
The monarch's brand of rural chic has been so widely emulated over the years that it now boasts an almost kitsch appeal
In her 70 years on the throne, the Queen has witnessed huge social change, previously unthinkable scientific and technological breakthroughs, and – inevitably – the emergence, decline and re-emergence of countless fashion trends. Some of these she has helped spark: it could be argued that Her Majesty pipped Billie Eilish to the post in the pioneering of neon green, popularised the Gucci horse-bit loafer, and set the ultimate standard for British countryside chic. Others, like the refined New Look of the 1950s championed by Christian Dior or the bold prints of the 1970s, she has wholeheartedly embraced. But, for the most part, she has carved out her own, singular visual identity, aided by a host of advisors, stylists and designers.
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Today, monochromatic co-ords and matching hats form the basis of the Queen's quintessential ensembles, with accessories spanning silk scarves, pearls and Fulton umbrellas, through gloves, brooches and her beloved boxy handbags. Robin Janvrin, her former Private Secretary, tells BBC Culture, "I have always been struck by the Queen's very practical approach to what she wears. She dresses to stand out so that people can see her – bright colours and a hat, with gloves useful when being handed all sorts of things on walkabouts."
Yet, the monarch also has a soft spot for sartorial surprises, from her love of colour, to her zeal for zippy prints. "I think the Queen has very much approached her clothing as a uniform, but she keeps it creative and interesting within those guidelines," Elizabeth Holmes, the author of HRH: So Many Thoughts on Royal Style, tells BBC Culture. Her style is also faultlessly considered, paying subtle homage to countries, cultures, people and occasions both at home and abroad. In celebration of her Platinum Jubilee, we explore the emergence of the monarch's inimitable aesthetic, and the ways in which she has harnessed fashion as a powerful and playful tool across the decades.
The tuxedo-lapel detail on this gown by Norman Hartnell, worn by the Queen in 1952, was daring for the time (Credit: Getty Images)
1950s
The 1950s was the Queen's most trend-centric decade. As a 25-year-old, newly crowned monarch, she embraced the glamour of the post-war era, promoting British fashion and garnering her own style-icon status along the way, with help from her principal couturiers Norman Hartnell and Hardy Amies. "She took to the global stage at a time when the world was largely run by men, and to see her hold on to her razzle-dazzle femininity was just delightful," says Holmes.
Just months after ascending the throne, Elizabeth II wore this sweeping black-and-white Norman Hartnell gown, paired with long white gloves and a dainty tiara, to a special film screening at Leicester Square's Empire Theatre, causing a particular stir. "At first glance, it's a beautiful, very traditional ball gown, which is what you'd expect at a big gala performance," Bethan Holt, author of newly published book The Queen: 70 Years of Majestic Style, tells BBC Culture. "But then you notice its menswear detailing – a tuxedo-lapel finish at the top. Hartnell and the Queen are showing they're not afraid to make a fashion statement." The next day the so-called "Magpie dress" was headline news, spawning multiple copies and DIY patterns.
In 1961 the monarch hosted the Kennedys at Buckingham Palace wearing a pale-blue tulle gown – the encounter was dramatised in TV series The Crown (Credit: Getty Images)
1960s
The early 1960s saw the Queen retain her penchant for pizzazz. When, in 1961, she hosted the Kennedys at Buckingham Palace, HM donned a pale blue evening gown in frilly tulle – a Hartnell trademark – while the First Lady opted for a sleek column dress that was far more á la mode. The encounter was dramatised in The Crown, which played on the rumours that Jackie had been less than impressed by the Queen's "old-fashioned" ensemble. Holmes, however, argues that both women's attire spoke to who they were and what they represented – a matter of unwavering importance to the Queen, especially for landmark events. "She can never go wrong if she sticks to what she knows and that classic silhouette is very familiar to her," says Holt.
Indeed, as the famously free-spirited decade progressed, bringing with it miniskirts, bell-bottoms, tie-dye et al, the monarch reappraised her role as trend-setter, instead setting out to establish the foundations of her now-hallmark style. The era of block colours, slim silhouettes and skirts that have remained steadfastly on or below the knee, had officially begun.
In a yellow polkadot dress by Hardy Amies with matching turban, Her Majesty leaned into the decade's flamboyant style on a 1975 visit to Mexico (Credit: Getty Images)
1970s
The Queen is the world's best-travelled monarch, having visited 117 different countries during her reign. Each of her royal visits has been accompanied by a scrupulously planned, bespoke wardrobe reflecting "the attitudes, or flora and fauna, of the country she's in, whether through colour, style, pattern, or jewellery," Lucinda Hawksley, the author of Elizabeth Revealed, tells BBC Culture. "It's one of the things that makes her such a great diplomat." Holmes agrees: "Her gracious gestures say everything without having to say anything at all, and have influenced the way a lot of female politicians dress today."
Here, the Queen is seen in a sunny yellow polkadot dress by Hardy Amies, and matching turban by Frederick Fox, during a state visit to Mexico in 1975. Traditionally representative of renewal and hope, yellow also symbolises maize, a vital life source, in Mayan culture. The bold choice of colour and pattern demonstrates the Queen's own take on the 1970s trend for striking self-expression, which manifested itself in her eye-catching day and evening wear throughout the decade. Meanwhile, whimsical headwear was becoming a key royal staple. "The Queen reached a moment in middle-age when she hit her stride with her role," notes Holmes. "She recognised the need to keep her presence interesting, and interesting hats make for fantastic photographs, particularly in close-ups."
The Queen's enduring off-duty look, shown here at the 1988 Royal Windsor Horse Show, has been much copied by fashionistas (Credit: Getty Images)
1980s
Taken at The Royal Windsor Horse Show in 1988, this image finds the Queen in her enduring and timeless off-duty uniform – no 80s puff-sleeves here. This is defined by "the tweed skirts and jackets, the jodhpurs, these classic British country items she has made her own," explains Holt, "and that show her as a woman who loves horses and the outdoors." Seemingly without fail, such outfits will be often topped by a Barbour jacket and an exuberantly patterned silk headscarf, often an equine print by Hermes, that Holmes says "shows her personality and somehow makes her more approachable".
The monarch's brand of rural chic has been so widely emulated over the years that it now boasts an almost kitsch appeal. This is perhaps best epitomised by Gucci's spring/ summer 2017 women's show, which took place in Westminster Abbey and saw Alessandro Michele deck his models in gaudy headscarves and colourful tartan skirts, and sporting box handbags and embellished loafers in tribute to HM's downtime look. Elsewhere, legions of well-to-do outdoorsy types have long adopted this mode of styling, albeit in a more muted manner. "I think it gives the Queen anonymity because so many others dress like her, with the headscarf and so on, so she just looks like any older woman at a horse show," says Hawksley.
The sequinned "Harlequin dress" was worn at the Royal Variety Performance in 1999 – it was an experimental choice, perfect for the occasion (Credit: Getty Images)
1990s
The 1990s got off to a bad start for the Windsors, with the Queen proclaiming 1992 an "annus horribilis" on account of royal marriage breakdowns and a devastating fire at Windsor Castle. Things only got worse with the very public unravelling of Prince Charles and Diana's marriage, and Diana's death in 1997. But however turbulent the times, the Queen can be relied upon to show up to perform her duties – throwing in the occasional fashion curve ball for good measure.
This look marks one of her most daring evening ensembles of all time, worn to the Royal Variety Performance in Birmingham in 1999. Made by Karl-Ludwig Rehse, and nicknamed the "Harlequin dress", it comprises a sequinned bodice, made up of multicoloured diamonds, atop a gold, V-striped skirt. "This is a great example of the Queen going all-out for an event," says Holt. "When royals dress up in this way, it shows how much they respect the occasion they're going to. They realise their attendance is the crux of the evening." Equally, it reveals the Queen's continued willingness to experiment, rather wildly in this instance.
A classic tweed coat with a festive red trim was the outfit for a Christmas Day church service at Sandringham – the handbag is by Launer (Credit: Getty Images)
2000s
Never one to shy from a festive statement, the Queen sported this holly-berry-red-edged tweed coat and matching hat to the Christmas Day church service at Sandringham in 2008. It is a look emblematic of the Queen's signature aesthetic – fine-tuned for her later years by her personal stylist Angela Kelly, who took up the role in 2002 – and also demonstrates her unwavering loyalty to her favourite British accessory designers. Throughout her reign, she has carried Launer handbags ("patent leather [styles] in black or white or beige for day use, and gold or silver for evening," as the brand's director Gerald Bodmer has said), and the same style of buckled block-heeled shoe, made not by Gucci but by Anello & Davide.
All this is of course about more than simple preference. "What's been very clever about how the Queen has used fashion since the late 50s is that it has come to represent the Royal Family as an anchor in a crazy, ever-changing world," says Holt.
At her official 90th birthday celebration in 2016, the Queen offered a colour blocking masterclass – in dazzling neon green (Credit: Getty Images)
2010s
The Queen welcomed the dawn of her nonagenarian years in a neon-green two-piece in wool crepe and silk, made by royal favourite Stewart Parvin, and a complementary hat by Rachel Trevor-Morgan proving herself, once again, the reigning queen of colour blocking, with no shade of the rainbow's spectrum seemingly off limits.
"This was a brilliant look that said, 'Yes, I might be 90 but I'm still the head of my family, still the Queen the world has known and loved for decades, and I'm going nowhere soon," says Holt. "And funnily enough, the Queen has really embraced wearing lime green in her 90s: it's become one of her most-worn colours. I think she represents a new generation of older women and how they're seen in society. For so long the narrative around women in their 80s and 90s was 'why worry about clothes at this age?' But she has really shone in the past decade." Holmes agrees: "It is such a hard thing to do as a public figure, to be both expected and exciting, but the Queen does it so admirably."
A delicate floral print was the perfect choice for a visit to Cornwall's Eden Project in 2021 during the G7 Summit (Credit: Getty Images)
2020s
The 2020s finds Her Majesty dressing as upliftingly as ever. At a charity event during last year's G7 summit, which took place at The Eden Project, Cornwall's beautiful "global garden", she tipped her hat to nature in her choice of a delicate floral-print dress by Angela Kelly, paired with the Botswana Sorghum Brooch presented to her by the President of Botswana in 2007.
"The Queen is not someone who can come out and give her opinion in big speeches, and nor would she like to, but she always uses clothes and jewellery to send a little message," notes Holt. "I think in the era of social media everyone's become quite excited about it," she adds, referencing the EU-flag-evoking hat the monarch wore to parliament in 2017 in a move that sparked speculation of her possible status as a "remainer". Such details "underline her feelings in a non-controversial way," Holt continues. And indeed, as Holmes notes shrewdly, "From being a 25-year-old woman to now, the Queen has never once been deemed inappropriate in what she's wearing. She makes it look easier than it really is but the amount of work, thought, effort and resources it takes to never miss in 70 years is incredible."
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L'Humanité
Salaire, prix, profit, une bataille sans précédent
ChroniqueJean-Christophe le DuigouSi le gouvernement croit calmer le mécontentement des salariés par des primes sensées compenser les pertes de pouvoir d’achat, une nouvelle fois il se trompe. Les 26Mds d’€ qu’il compte mobiliser dans la « loi pouvoir d’achat » n’y feront rien. Le retour de l’inflation accompagné de la revendication d’augmentation des salaires marque une nouvelle phase de la crise qui affecte notre économie et son mode de gestion libérale.
Alors que la hausse des prix en tendance annuelle était voisine de zéro, la voilà qui oscille à présent entre +4% et +8 %. Les causes immédiates sont les prix du gaz et du pétrole, les cours des produits agricoles de base, les conséquences des affrontements guerriers qui se multiplient, de l’Ukraine à l’Afrique. En rester à une explication purement conjoncturelle, occulte la signification de ce retour de l’inflation qui signe comme jamais la faillite du capitalisme financiarisé.
Le point de départ se situe en 1982. Le gouvernement Mauroy-Delors met fin à l’indexation des salaires sur les prix, mesure qui a coïncidé avec le début d’une longue croissance du prix des actifs 1. Les ménages modestes, douloureusement affectés par une austérité sans précédent étaient censés retrouver dans la baisse des prix des produits de consommation ce qu’ils avaient perdu en salaires. Un marché de dupes ! La politique de stabilisation de la monnaie dont se prévalait le capitalisme financiarisé cachait de fait un gonflement spéculatif sans précédent du prix des actifs financiers et de l’immobilier. Les « bulles financières » se sont succédé, bulle internet, bulle immobilière…L’appétit de profit augmentant en proportion du gonflement de la Bourse, les financiers ont imposé un partage de la valeur ajoutée défavorable aux salariés afin de s’assurer la valorisation de cette immense accumulation.
Ceci ne suffisant plus, la hausse des prix fait son retour avec fracas, façon parmi d’autres de gonfler des profits déjà obtenus. Et voilà toutes les conditions réunies pour le développement d’un mouvement qui s’entretient de lui-même, une véritable « boucle prix- profit » Les autorités monétaires entendent s’attaquer à cet emballement inflationniste en augmentant les taux d’intérêt. Mais cette augmentation ralentit l’activité économique, et ne fait que peser négativement sur la situation des salariés, leur condition d’emploi, grignotant leur épargne de précaution placée sur des livrets à taux fixe comme le Livret A.
Dans l’immédiat la bataille pour le partage de la richesse produite, non seulement se poursuit mais se durcit. Et il n’a pas fallu bien longtemps pour que l’on nous explique que l’augmentation des salaires - sûrement souhaitable – n’était plus possible sinon à engendrer une « dangereuse spirale inflationniste ». Sous-entendu, les majorations de salaires entraineraient une nouvelle augmentation des prix.
La hausse des prix ne s’interrompt pas, et si l’exigence de ré indexation des salaires sur l’évolution des prix est plus que justifiée, la qualité de l’indice de prix de référence en l’état de la production statistique actuelle ne permet guère d’appréhender l’évolution réelle du cout de la vie.
Si le blocage des prix, par décision politique se justifie sur certains produits soumis à une pression spéculative comme les produits agricoles de base que nous cultivons, un blocage administratif des prix ne peut suffire à enrayer la spirale inflationniste. La mise en œuvre d’une réforme fiscale imposant les profits spéculatifs permettrait de s’attaquer à la formation des marges par les entreprises dominantes. Un droit de regard approfondi doit être donné aux syndicats et aux salariés sur la fixation des marges tant dans la production que dans la distribution. Un arsenal de mesures qui nous éviterait de tomber dans une grave récession.
Salaires et pouvoir d'achat BBC
Missguided shoppers left chasing orders and refunds
By Jennifer MeierhansBBC News
"Missguided is my little treat," said Beth Harvey who orders about once a month. But when her latest fashion parcel didn't arrive she joined a queue of customers left chasing their orders and refunds.
"I've always loved the quality of the clothing especially for a curvy woman," said the 25-year-old, who orders different styles and sends back what she doesn't need.
But in April she noticed her refunds weren't going through and in May her parcel didn't arrive at all.
Then came the news that the fast-fashion retailer had collapsed because it owned millions of pounds to suppliers.
Missguided and its sister brand, Mennace, have now been bought by Sports Direct owner Frasers Group.
It is understood 87 staff have been made redundant and 147 are expected to move over to Frasers.
However, many customers with outstanding orders and refunds say they are still in the dark.
For the next eight weeks, administrators Teneo will run Missguided before its new owners take over. But Teneo won't comment on whether it will clear the backlog of customer complaints.
Meanwhile, the Missguided website is still advertising offers and taking orders despite reports that its warehouse shut down last Thursday.
When Miss Harvey asked what had happened to her order she was told an IT issue had delayed the delivery and it would get to her.
The BBC has seen multiple examples of similar messages from Missguided to customers.
But an insider claims staff were told orders were not being processed and should be cancelled and refunded with a generic response blaming IT issues.
"All orders are ultimately stuck in limbo and are being refunded if customers contact us," they said.
On Friday Miss Harvey spotted a 50% discount so ordered almost £100 worth of dresses hoping to find "the one" for an upcoming night out.
Sports Direct owner buys Missguided
But her clothes have have not arrived. Miss Harvey, from Derbyshire, managed to get a refund through buy-now-pay-later service Klarna.
"It's disgusting how they've left so many women in the dark," she added. "I'm an NHS worker, who works hard for their cash and I was getting really frustrated at the fact that they'd taken my money easily but it was a nightmare to get it back."
Jenessa Sawyer, 23, from Maine in the US said she buys from Missguided "religiously" and loves their activewear and dresses.
"They're fast fashion which is convenient but the quality is pretty good and there are a good amount of options," she said.
The mum-of-one explained she was "enticed" by discounts and placed an order costing just under $100 for summer clothes on Missguided's US website.
When she did not receive an order confirmation or her parcel she checked the app.
"The app wasn't working so I went to the website and there's absolutely nothing, it's like it never existed," she said.
She added the only online presence she could find for Missguided was on Twitter, where she came across many messages from other unhappy customers.
Anyone else having major issues with @Missguided @Missguided_help at the moment? Refunds taking weeks, next day delivery’s not coming next day? What’s going on?????
"It seems they're still taking orders and advertising discounts on the UK site," she said.
"It's strange to me as it's a big company, you feel you can trust them, you don't expect them to take off with your money."
Miss Sawyer said she had not received a confirmation of her order from Missguided, so the only proof of her payment was with buy-now-pay later service Afterpay.
Beth Davies, a 24-year-old business support manager from Sheffield, said Missguided was her go-to when she was looking for an outfit for a wedding on Saturday.
She ordered 10 items totalling almost £200 to give her options to try on and send back.
When she didn't receive a dispatch note or her parcel she tweeted Missguided to find out what was happening.
The Manchester-based company replied saying an IT issue meant her order had not been sent by next day delivery.
The message said: "I want to try and reassure you that your parcel is on its way…allow until Friday."
By then the news of Missguided's collapse had broken with i newspaper reporting the warehouse had been shut since Thursday - two days before Miss Davies placed her order.
"Yesterday I was at work feeling so frustrated. They said it's on the way when that's clearly a lie if the warehouse has been shut since last week," she said.
"So as it stands, I am assuming they haven't sent my items, but they happily took my money. I have asked them to cancel both orders, but haven't had a reply.
"I paid by PayPal so hopefully I will have some protection, I certainly can't afford to lose £200."
Missguided's new owner Frasers Group said administrator Teneo was responsible for the running of the business for the next eight weeks.
Teneo declined to comment on any of the claims made by customers and insiders to the BBC.
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Missguided fast fashion brand collapses
Missguided fashion retailer on verge of collapse
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L'Humanité
Plainte pour éventuelle complicité dans les crimes de guerre : les salariés français de l’armement écœurés
ActuChez Thales ou MBDA, on vit très mal de voir son entreprise mêlée à des crimes de guerre, et les responsabilités politiques sont mises en cause.
Cyprien BogandaLuis ReygadaCe n’est pas une industrie comme les autres, et ils en ont conscience mieux que quiconque. Mais, même s’ils connaissent les dangers inhérents à ce commerce particulier, tous les salariés du secteur que nous avons interrogés nous ont confié leur colère de voir leur entreprise épinglée par les ONG. « Pour moi, c’est insupportable, tranche Michael (1), qui travaille chez Thales. Je savais qu’on allait se faire “allumer” à un moment ou un autre. À force de vendre du matériel à n’importe qui, on finit par devenir les complices objectifs d’atrocités… En l’occurrence, il s’agit de la guerre au Yémen. Mais je rappelle que nous avons vendu des équipements d’optronique (vision nocturne) à la Russie pendant des années, qui sont très certainement utilisés en Ukraine actuellement… »
Crimes de guerre au Yémen. Dassault, MBDA et Thales accusés de «complicité»Ancien ingénieur chez Thales, actuellement représentant CGT au Conseil national de l’industrie, Sylvain Delaitre replace le scandale dans une perspective plus large : « Nous avons évidemment besoin d’une industrie de défense, mais nous ne pouvons pas alimenter des conflits meurtriers. En fait, c’est tout le système de production-vente d’armement qui est à revoir. Il est anormal que la France soit la 3e puissance exportatrice d’armes dans le monde, c’est disproportionné. Il faut bien comprendre que tout le système français est basé sur des objectifs d’exportation très élevés pour écouler à l’extérieur ce qu’on n’utilise pas chez nous. Et rentabiliser des équipements qui coûtent une fortune, comme le Rafale (avion de combat – NDLR). Le problème, c’est qu’on exporte tous azimuts, sans aucun contrô le, à des pays qui sont tout sauf des démocraties. »
Une situation qui arrange bien Thales, dont les finances se portent à merveille : en 2021, le groupe a réalisé plus d’un milliard d’euros de bénéfices. En 2020, sa branche défense lui a permis de dégager 500 millions d’euros, alors que ses activités aéronautiques civiles étaient à l’arrêt du fait de la crise sanitaire.
« C’est l’état qui a le dernier mot »
Employé par MBDA, autre entreprise dans le collimateur des ONG, Éric (1) n’est pas surpris par cette accusation qui « date déjà de plusieurs années ». Il rejette la responsabilité sur les décideurs politiques, dans une industrie soumise « aux aléas » géopolitiques et diplomatiques. « Par le passé, nous avons déjà eu comme clients la Libye, l’Iran, l’Irak… Nous produisons des armes certes, mais c’est la Direction générale de l’armement (du ministère des Armées – NDLR) qui s’occupe des exportations. Au final, c’est bien l’État qui a le dernier mot pour la validation des ventes », insiste ce délégué CGT employé sur le site de Bourges (Cher) du leader européen dans la conception de systèmes de missiles.
« Le commerce d’armes françaises est d’une opacité considérable qui protège les principaux responsables »Mis en cause pour la fourniture de missiles à longue portée à l’Arabie saoudite dans le cadre du conflit au Yémen, MBDA ne s’est pas pour autant privé de fournir aussi des missiles antichars à l’armée du Qatar, pays pourtant positionné du côté des Houthis – adversaires de la coalition militaire dirigée par les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite dans la guerre du Yémen. L’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 4,2 milliards d’euros en 2021.
Pour sa part, la branche Aviation du Groupe Dassault n’est pas en reste avec un bénéfice net ajusté de 693 millions d’euros en 2021, contre 396 l’année précédente. Malgré ces résultats records, ses salariés avaient dû batailler ferme ces derniers mois pour obtenir une hausse des salaires lors des négociations annuelles obligatoires, qui ne leur avait finalement été concédée que partiellement.
armementarabie saouditeqataryémen France24 - World
West must brace for ‘long haul’ in Ukraine, says NATO chief
Issued on: 02/06/2022 - 06:40Modified: 02/06/2022 - 06:58
FRANCE 24
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Western nations must be prepared for a long “war of attrition” in Ukraine, NATO Secretary General Jens Stoltenberg warned on Thursday, following talks with US President Joe Biden as Russian forces hammered positions in the Donbas region on the eve of the war’s 100th day. Read about the day’s events as they unfolded on our liveblog. All times are Paris time (GMT+2).
This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.
5:11am: Russian Pacific fleet begins week-long exercises
Russia’s Pacific Fleet launched a week-long series of exercises with more than 40 ships and up to 20 aircraft taking part, Russian news agencies quoted the defence ministry as saying.
The ministry statement said the exercises, taking place from June 3-10, would involve, among other matters, “groups of ships together with naval aviation taking part in search operations for (enemy) submarines”.
The exercises were taking place amid Russia’s three-month-old incursion into Ukraine, described by Moscow as a “special military operation”. Ukraine lies thousands of kilometres to the west of where the exercises are occurring in the Pacific.
Jun 3, 3:36am: Russia seeks to portray return to normalcy in war-scarred Mariupol
Some children are returning to school in Mariupol after Russian troops captured the Ukrainian port city in a bloody, weeks-long siege. Trucks pass through the streets playing videos from Russian state television as the occupying forces seek to portray a return to normalcy. But signs of death and devastation are everywhere, including in backyard grave sites and massive new cemeteries on the city’s outskirts. A census of those killed in the battle for Mariupol has yet to even begin.
FRANCE 24’s Jennie Shin reports with our colleagues at France 2:
11:22pm: Ukrainian forces have had some success in Severodonetsk, says Zelensky
Ukrainian forces have had some success fighting Russians in the city of Severodonetsk but the overall military situation in the Donbas region has not changed in the day, President Volodymyr Zelensky said on Thursday.
In a late-night video address, Zelensky also thanked US President Joe Biden for promising to send missiles and said he expected good news about weapons supplies from other partners.
Russian forces, backed by heavy artillery, control most of the eastern industrial city of Severodonetsk but fighting is continuing, say Ukrainian officials.
“The situation in the Donbas has not changed significantly over the last 24 hours. We have had some success in the battles in Severodonetsk,” said Zelensky, adding it was too early to give details.
He also slammed what he called the “absolutely senseless shelling” of northern border regions from Russian territory.
“The entire temporarily occupied territory of our state is now a zone of complete disaster, for which Russia bears full responsibility,” he said.
10:43pm: US adds 71 new Russian, Belarus companies to trade blacklist
The US has added 71 new Russian and Belarusian entities to its trade blacklist, including aircraft plants and shipbuilding and research institutes, as part of its latest effort to deprive the Russian military of US technology and other items.
The export restrictions are among a raft of new sanctions the US has imposed, which include prohibitions on additional Russian oligarchs and members of the country's elite.
In total, the US Commerce Department has now added 322 entities to its economic blacklist for support of Russia’s military since February 24.
9:57pm: Ukrainian authorities start releasing casualty figures
Reporting from Kyiv, FRANCE 24’s Gulliver Cragg says Ukrainian authorities over the past week have started “stressing the number of soldiers Ukraine is losing”. President Volodymyr Zelensky on Thursday said the death toll was up to a hundred soldiers per day.
“Previously in this conflict, Ukrainian authorities preferred to be quite vague about their casualties, putting the emphasis on Russian casualties, perhaps to avoid damaging morale,” said Cragg.
“That has changed because I think the Ukrainian government for the moment feels that it is very urgent to impress on their Western allies that things are not going so well in the Donbas, as they did in the battle for the Kyiv region and they really, really want their allies to send more weapons and send them fast,” explained Cragg.
7:14pm: NATO chief warns of long 'war of attrition'
Western nations need to brace for a long "war of attrition" in Ukraine, NATO chief Jens Stoltenberg warned Thursday following White House talks with President Joe Biden.
"We just have to be prepared for the long haul," the secretary general told reporters. "Because what we see is that this war has now become a war of attrition."
Stoltenberg also the alliance was in talks with Turkey to find a “united way” forward to address Ankara’s concerns over Sweden and Finland’s bid to join the pact.
Finland and Sweden said on Wednesday they would continue a dialogue with Turkey over their bids for NATO membership, but did not say whether there had been progress on overcoming Ankara’s objections to their joining the military alliance. A bid to join NATO requires unanimous backing from the alliance’s current 30 member states.
5:46pm: Foreign fighters on the Donbas frontline
Reporting from Ukraine, FRANCE 24’s Jonathan Walsh reported group of foreign fighters that are now a unit of the Ukrainian National Guard fighting in the eastern Donbas region. “They came various countries – the US, UK, Canada, one was French. There were around 30 of them. They told us the reasons why they came to fight on the frontlines in Ukraine,” said Walsh.
4:11pm: EU drops Russian patriarch from new sanctions package
EU diplomats have given a final approval to a sixth round of sanctions against Russia, which the 27-member bloc hammered out earlier this week.
The approval came after 26 countries agreed to drop the leader of Russia's Orthodox church from a proposed blacklist, to appease Hungary.
Patriarch Kirill was taken off the list following a demand by Hungarian Prime Minister Viktor Orban.
Kirill, 75, is a fervent supporter of Russian President Vladimir Putin and has backed his military campaign in Ukraine.
Orban, the closest EU leader to the Kremlin, had said he opposed adding Kirill to the list as it would contravene "freedom of religion".
3:02pm: Ukraine may turn off Russian-held nuclear plant if it loses control
Ukraine would consider switching off the Zaporizhzhia nuclear power plant that lies in Russian-occupied territory if Kyiv loses control of operations at the site, Interfax news agency has quoted an aide to the prime minister as saying.
"As long as the control commands are executed and the site maintains the regime, we are not stopping. But the scenario in which the station could move completely out of control and we stop it is also being looked at," said the Ukrainian official.
The facility in southeast Ukraine is Europe's largest nuclear power plant.
1:24pm: Zelensky says Russia controls 'about 20 percent' of Ukraine
Ukraine President Volodymyr Zelensky said Thursday that Russian troops control about one-fifth of his country, including the annexed Crimean peninsula and territory in the east held by Moscow-backed separatists since 2014.
"Today, about 20 percent of our territory is under the control of the occupiers," he said during an address to lawmakers in Luxembourg, as Russian forces were solidifying their hold on the eastern Donbas region and pushing towards Ukraine's de facto administrative centre there.
1:11pm: Kremlin says US plan to sell armed drones to Ukraine does not affect military operation
The Kremlin said on Thursday that US plans to sell Ukraine four MQ-1C Gray Eagle drones that can be armed with Hellfire missiles for battlefield use would not change the parameters of what Russia calls its special military operation.
Reuters reported on the Biden administration's plans to sell the drones on Wednesday. The transaction could still be blocked by Congress or derailed by a last-minute policy reversal.
"Pumping (Western) weapons into Ukraine does not change all the parameters of the special operation," Kremlin spokesman Dmitry Peskov told reporters on a conference call. "Its goals will be achieved, but this will bring more suffering to Ukraine ..."
12:57pm: UK to send medium-range rocket systems to Ukraine
Britain pledged Thursday to send sophisticated medium-range rocket systems to Ukraine, joining the United States and Germany in equipping the embattled nation with advanced weapons for shooting down aircraft and knocking out artillery.
Western arms have been critical to Ukraine’s success in stymieing Russia’s much larger and better-equipped military during a war now in its 99th day. But as Russian forces closed in on a key city in recent days, the Ukrainian government said its fighters needed better rocket launchers to prevail.
11:17am: Ukraine seeks UN-backed mission to export grain shipments through Black Sea
Ukraine is working with international partners to create a United Nations-backed mission to restore Black Sea shipping routes and export Ukrainian farm produce, foreign ministry spokesman Oleg Nikolenko said on Thursday.
Russia has captured some of Ukraine's biggest seaports and its navy controls major transport routes in the Black Sea, blocking Ukrainian shipments and deepening a global food crisis.
"We call on countries whose food security may suffer more from Russian aggression against Ukraine to use their contacts with Moscow to force it to lift the blockade of Ukrainian seaports and end the war," Nikolenko wrote on Facebook.
10:48am: Moscow says EU move to partially phase out Russian oil likely to rock markets
The Russian foreign ministry said on Thursday that the European Union's decision to partially phase out Russian oil was likely to destabilise global energy markets.
"Brussels and its political sponsors in Washington bear full responsibility for the risk of an exacerbation in global food and energy issues caused the illegitimate actions of the European Union," the ministry said in a statement.
10:41am: Russia says it downed Ukrainian Su-25 fighter jet
Russia's defence ministry said on Thursday its military had downed a Ukrainian Su-25 fighter jet in the Mykolaiv region.
It also said in a briefing that it had struck command points of Ukrainian forces near Kharkiv.
It was not possible to independently confirm the information.
9:04am: African Union head to speak to Putin in Russia on Friday
The head of the African Union, Senegalese President Macky Sall, will speak with President Vladimir Putin in the southwestern Russian city of Sochi on Friday, Dakar said.
The visit is aimed at "freeing up stocks of cereals and fertilisers, the blockage of which particularly affects African countries", along with easing the Ukraine conflict, Sall's office said Thursday.
The visit was organised after an invitation by Putin, and Sall will travel with the president of the African Union Commission, his office added.
The AU will also receive a video address from Ukrainian President Volodymyr Zelensky, though no date has been set.
8:34am: Slovakia to deliver eight Zuzana 2 howitzers to Ukraine
Slovakia will deliver eight self-propelled Zuzana 2 howitzers to Ukraine under a commercial contract which a state-controlled producer signed, the Slovak Defence Ministry said on Thursday.
The Zuzana 2 howitzer, a modernised version of an older model, is using 155-mm rounds and has an effective range of 40 km (25 miles) to more than 50 km (30 miles) depending on the ammunition type.
8:24am: Civilians 'completely stuck' in Severodonetsk
Civilians in Severodonetsk are "completely stuck" in the city and "no rescue teams are able any more to go there", FRANCE 24's Jonathan Walsh reported from Dnipro. Dnipro is a "humanitarian hub here in eastern Ukraine, and we spoke to a rescue team yesterday who tried to drive towards Severodonetsk and they had to stop before that", Walsh continued. "The Russians now hold most of the city and there's intense fighting in the city centre."
6:58am: Russian forces 'consolidating their positions' in Severodonetsk
"The main military spokesman in Kyiv [...] said 'let's not talk about this in percentage terms'; clearly a lot of Severodonetsk might be regarded as disputed territory and fighting is still going on on the streets of that city," FRANCE 24's Gulliver Cragg reported from Kyiv.
"But earlier the regional governor [...] had talked about 70 percent of the city being in Russian hands; clearly the Russians are advancing in the city. Ukrainian media [are] also reporting that the Russians have been consolidating their positions in parts of the city."
06:18 am: Ukrainians look to new shipment of US weapons as Russians tighten grip on Severodonetsk
Russian forces edged closer Wednesday to taking the key eastern Ukraine city of Severodonetsk but Kyiv’s hopes of holding off their invaders were boosted by a US pledge of more advanced rocket systems to help their defence.
The Russians had taken control of 70 percent of the key industrial hub, with Ukrainian forces withdrawing to prepared positions, Lugansk region governor Sergiy Gaiday said.
“If in two or three days, the Russians take control of Severodonetsk, they will install artillery and mortars and will bombard more intensely Lysychansk,” the Ukrainian-held city across the river, he said on Telegram.
Ukraine successfully stopped Russia from seizing Kyiv after its February 24 invasion but the campaign in the east has had a high cost, with President Volodymyr Zelensky saying that 60 to 100 soldiers were dying each day.
“The situation in the east is very difficult,” Zelensky told US newsgroup Newsmax.
With only Lysychansk remaining a pocket of resistance in the eastern Lugansk region, Severodonetsk has become a target of massive Russian firepower.
Oleksander Motuzianyk, spokesman for Ukraine’s defence ministry, said there was fighting in the streets in Severodonetsk and the Russians had reached the city centre.
“The Ukrainian armed forces are actively resisting them,” he said.
In a boost for the outgunned Ukrainian military, US President Joe Biden confirmed that longer-range weapons were on the way.
The new weapon is the Himars multiple launch rocket system, or MLRS, a mobile unit that can simultaneously launch multiple precision-guided missiles up to 80 kilometres (50 miles) away.
They are the centrepiece of a $700 million package unveiled Wednesday that also includes air-surveillance radar, more Javelin short-range anti-tank rockets, artillery ammunition, helicopters, vehicles and spare parts.
Kremlin spokesman Dmitry Peskov accused Washington of “adding fuel to the fire”, saying that the weapons would not encourage Kyiv to resume peace talks.
US Secretary of State Antony Blinken said that Ukraine had promised not to strike into Russia—and dismissed suggestions that Washington was to blame for escalating with Russian President Vladimir Putin.
“Simply put, the best way to avoid escalation is for Russia to stop the aggression and the war that it started,” Blinken told reporters.
He promised that the United States would keep assisting Ukraine, saying there were no signs of Russia pulling back.
“As best we can assess right now, we are still looking at many months of conflict,” he said.
While some analysts have suggested the Himars could be a “game-changer”, others caution they should not be expected to suddenly turn the tables, not least because Ukrainian troops need time to learn how to use them effectively.
But they may improve morale after 98 days of war.
“If you know you have a heavy weapon behind you, everyone’s spirits rise,” one Ukrainian fighter on the frontline told AFP before the announcement.
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
© France Médias Monde graphic studio
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EU agrees ban on 'more than two thirds' of Russian oil imports
ON THE GROUND
War in Ukraine: Aboard the train taking Ukrainians away from the Donetsk, Luhansk regions
Business Daily
War in Ukraine risks triggering global recession, World Bank warns
Valeurs Actuelles
Vivre l’Harmonie à l’île Maurice
L‘île Maurice fut créée d’abord, et ensuite le paradis fut copié sur l’île Maurice… Une citation de Mark Twain tirée de son ouvrage Following The Equator. Semaris Property Development Ltd et Beachcomber Resorts & Hotels (déjà implanté sur l’île depuis 1952 avec 8 hôtels) s’en sont sans doute inspirés pour leur projet immobilier, Harmonie Golf & Beach Estate. S’étendant sur une surface de 150 hectares sur la côte ouest de l’île, précisément aux Salines à Rivière Noire, il prévoit la construction, à terme, de 220 villas de luxe, destinées aux acheteurs mauriciens comme étrangers, bâties autour d’un golf de 18 trous, dessiné par Sandlake Golf Design. D’un montant de 250 millions d’euros, il devrait voir le jour en 2025 (pour la première phase) et sera commercialisé en France par un des grands spécialistes de l’immobilier de prestige, Vaneau Luxury Real Estate.
Trois types de villas (les Harmonie Golf Villas), disposant de 3 chambres avec salle de bains, nichées sur des surfaces moyennes de 2 000 mètres carrés, sont proposées à la vente, chacune ayant une orientation principale : le modèle N (pour nord, située face au golf et à la montagne de la Tourelle du Tamarin, surface intérieure nette de 169 mètres carrés pour une surface bâtie de 401 mètres carrés), le modèle W (pour ouest, face au coucher de soleil, 177 mètres carrés pour 430) et le modèle S (pour sud, avec vue sur la mer et la péninsule du Morne, 204 mètres carrés pour 507). Chaque acheteur pourra ensuite choisir entre trois types de décoration (Typik, Metalik et Basaltik).
Semaris Property Development Ltd et Beachcomber Resorts & Hotels ont apporté un soin particulier à l’aspect durabilité du projet. Pour chaque villa, l’agence JFA Architects s’est inspirée de la maison de type créole, et a œuvré pour réduire les besoins en énergie (- 30 % par rapport à la norme internationale EarthCheck). Cela a été rendu possible en favorisant la circulation naturelle et transversale de l’air autour d’un patio central à l’allure tropicale, et en utilisant des matériaux à faible empreinte carbone, sélectionnés pour leurs propriétés visant à diminuer la quantité de chaleur et purifier la qualité de l’air.
Le prix catalogue – les villas sont commercialisées en Vefa (vente en l’état futur d’achèvement), sous le cadre légal du Property Development Scheme -varie entre 1,49 million d’euros pour la villa N et 1,61 million pour le modèle S. Ce prix pourra augmenter en fonction des options retenues par les acquéreurs ; il y en a une vingtaine disponibles, dont l’installation de panneaux solaires photovoltaïques (et ce, afin d’avoir une villa 100 % hors réseau électrique) et une quatrième chambre. Il conviendra ensuite de prévoir des charges mensuelles de gestion d’environ 500 euros.
Les promoteurs du projet se sont également engagés à soutenir le progrès économique et social de la région : 5 000 emplois sur le site devraient être créés pendant les trois phases de construction, dont 1 500 lors de la première qui comprendra la construction de 81 villas, du club house et des 9 premiers trous du parcours, tandis qu’il devrait y avoir à terme 500 emplois permanents créés. Il y aura aussi un programme social de 1 million d’euros destiné à l’éducation des jeunes, la formation des adultes, la culture, les loisirs et le sport, l’entrepreneuriat et l’amélioration des conditions de vie.
BBC
Elon Musk declares end to remote working at Tesla
Tesla boss Elon Musk has ordered staff to return to the office full-time, declaring that working remotely is no longer acceptable.
The new policy was shared in emails that were leaked to social media.
Tesla did not respond to a request for comment on the messages, one of which appeared to be addressed to executives.
People who are unwilling to abide by the new rules can "pretend to work somewhere else" Mr Musk said on Twitter, when asked about the policy.
"Everyone at Tesla is required to spend a minimum of 40 hours in the office per week," he wrote in one of the emails. "If you don't show up, we will assume you have resigned."
They should pretend to work somewhere else
The emails said staff should report to work at one of the company's main offices, "not a remote branch office unrelated to the job duties".
Mr Musk added that he would personally review any requests for exemptions from the policy.
Mr Musk said working in the office full-time was what the company asks of its factory employees and in-person collaboration was critical to the firm's success.
"There are of course companies that don't require this, but when was the last time they shipped a great new product? It's been a while," he said in an email, one of two that was leaked and shared on social media.
"Tesla has and will create and actually manufacture the most exciting and meaningful products of any company on Earth. This will not happen by phoning it in."
Companies in many industries are wrestling with whether to allow the remote work practices that exploded during the coronavirus pandemic to continue.
Some sectors, such as banking, signalled early on that they would expect staff to return to the office, while others, often in the tech industry, have said they will allow remote work indefinitely. Many places have opted for a mix.
Office occupancy in the US is at about 43%, according to data from Kastle, which runs security card access systems at thousands of buildings across the country.
'I lived in the factory'
Mr Musk is famously hard charging in his own attitude to work. He rarely takes holidays and during a crunch period for Tesla a few years ago, he slept on the factory floor.
"The more senior you are, the more visible must be your presence," he wrote in one of the emails on the remote work policy.
"That is why I lived in the factory so much - so that those on the line could see me working alongside them. If I had not done that, Tesla would long ago have gone bankrupt."
Mr Musk was previously on the record as having a dim view of remote work, writing on Twitter earlier this year that "all the Covid stay-at-home stuff has tricked people into thinking that you don't actually need to work hard. Rude awakening inbound!"
His comments raised the potential for a fresh clash of cultures with the staff at Twitter, which he is in the process of buying for $44bn (£35.3bn).
In March, the firm's chief executive Parag Agrawal said staff could continue to work from home "forever".
In a note to employees posted on the social media platform, Mr Agrawal said "As we open back up, our approach remains the same. Wherever you feel most productive and creative is where you will work and that includes working from home full-time forever."
"Office every day? That works too. Some days in office, some days from home? Of course."
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Valeurs Actuelles
La ministre des Outre-mer souhaite “regarder en face” l’histoire de l’esclavage
« Un crime contre l’humanité perpétré durant des siècles. » Les mots de Yaël Braun-Pivet au sujet de l’esclavage sont forts. En visite en Guadeloupe dans le cadre d’une cérémonie de commémoration de l’abolition de la traite négrière ce samedi 28 mai, la nouvelle ministre des Outre-mer a appelé à « regarder en face » l’histoire, mentionnant notamment « les blessures » subies par les Africains déportés, rapporte France info. Selon l’ancienne députée désormais membre du gouvernement d’Élisabeth Borne, la « mémoire partagée » sur le sujet est un « remède » qui permettra la « réconciliation ».
Bientôt une stèle à Paris
La nouvelle ministre a ensuite renouvelé la promesse de l’installation prochaine, à Paris, d’un mémorial dédié aux victimes de l’esclavage. Toutefois, sa visite officielle n’a pas été perçue d’un bon œil par tous les protagonistes sur place.
Dans un communiqué, le Parti socialiste guadeloupéen a dénoncé une visite « en pleine période de réserve imposée aux ministres » dans un contexte de campagne pour les législatives. Et souligné que la présence sur l’île de l’ancienne présidente de la commission des lois à l’Assemblée nationale se fait également « en appui aux candidats de la majorité présidentielle » pour les élections de juin.
L'Humanité
Résister en donnant une vraie chance à tous les films
cinémaL'ACID a 30 ans. Retour sur un engagement continu pour la diffusion du cinéma indépendant dans nos salles. Rencontre avec Pauline Ginot, déléguée générale de l'ACID, et Frédéric Ramade, réalisateur et programmateur de la sélection Acid Cannes 2022.
L'Association du cinéma indépendant pour sa diffusion (ACID) est née en 1991 d'un manifeste signé par 180 cinéastes français intitulé « Résister » : « Il s’agit donc pour les cinéastes de résister, de ne pas se laisser imposer une morale qui n’est pas la leur : une morale qui ne pense qu’en termes de classement, de hiérarchie, d’exclusion, d’argent. Depuis toujours dans le cinéma français la marge et le centre sont intimement liés, indissociables. Toucher l’un, c’est atteindre l’autre. Henri Langlois avait fondé sa morale sur l’idée que "tous les films sont égaux". Il n’en est pas d’autre qui vaille. Il s’agit donc pour les cinéastes de résister. Résister en donnant une vraie chance à tous les films d’être vus. »
L'ACID soutient donc depuis 30 ans la diffusion en salles de films indépendants et œuvre à la rencontre entre ces films, leurs auteurs et le public.
Plus d'infos sur le site de l'Acid.
France24 - World
Poland must enact judicial reforms to receive Covid aid, says EU chief
Issued on: 02/06/2022 - 21:27
NEWS WIRES
Poland will only receive the money from its 35.4-billion euro ($38 billion) post-Covid economic recovery package if it carries out rule of law reforms, European Commission chief Ursula von der Leyen said on Thursday.
She said the EU's approval of the plan announced on Wednesday was "important" but only "a first step, as the money will be disbursed when the reforms and investments are in place".
"We are not at the end of the road on the rule of law in Poland," she said, speaking alongside Polish Prime Minister Mateusz Morawiecki and President Andrzej Duda on a visit to Warsaw.
"Few believed that a compromise could be reached between us and the EU on the recovery plan but we have succeeded," Morawiecki said.
The EU and Poland have been at loggerheads for years over changes pushed through by Poland's right-wing populist government that critics say could undermine judicial independence.
The impasse has festered even as the EU strives to maintain unity to address the war in Ukraine.
Poland, which borders Ukraine, is on the frontline of the EU solidarity effort.
It is the main entry point into the bloc for the nearly seven million Ukrainians who have fled their war-torn country.
And it serves as the logistics hub for weapons sent from EU countries and the United States into Ukraine.
One of the main points of contention over rule of law has been a "disciplinary chamber" for judges that has been rejected by the Court of Justice of the European Union.
"We are not at the end of the road on the rule of law in Poland," von der Leyen said.
One condition for Poland to get its Covid recovery cash calls for judges' disciplinary cases to be heard by a court compliant with EU law that is not the disciplinary chamber.
Another is that judges already affected by disciplinary chamber rulings must have the right to have the decision reviewed by an EU-compliant court "without delay".
Also, judges cannot be hit with disciplinary procedures for asking the EU Court of Justice to rule on certain issues.
A new law making its way through the Polish parliament would dismantle some aspects of the disciplinary mechanism, although the opposition says that it does not go far enough.
"A first payment will only be possible when the new law is in force and ticks all the boxes under our contract," von der Leyen said.
(AFP)
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EU's top court 'on right track' to cut funds to Poland, Hungary for violating democratic rights
WOMEN'S RIGHTS
Poland: Where ‘women pay a high price’ for populist laws
Focus
Polish judicial reforms key to EU rule-of-law conditionality row
BBC
Service charge: The unsavoury row over ‘forced’ restaurant tips in India
By Geeta PandeyBBC News, Delhi
On Thursday, as the Indian government meets representatives of restaurants to sort out the contentious issue of the service charge that customers have to pay most times when they eat out, the BBC explains the unsavoury tussle over tips.
A couple of months back, Nicole Ruth Ellis visited a restaurant in Mumbai, the city where she lives and works.
The 27-year-old brand strategist describes herself as a "foodie" who eats out at least twice a week.
"But on this evening, the service was really bad. They served the pizza in a deep dish, so it arrived broken."
At one point, she says, the waiter came by to ask her if she was enjoying her meal.
"I was honest with him, I told him that it was not great. He heard me but then he just walked away."
When the bill came, she says, it included a 10% "service charge".
"I am not confrontational, so I didn't say that I will not pay the service charge, but I believe we should be tipping only if the service is really great. It shouldn't be forced upon us," she tells me.
Until a few years back, tipping was at the diner's discretion in India, but then many restaurants began levying a service charge - anywhere between 5% and 15% of the bill.
One restaurant owner told the BBC that there were two reasons for introducing the service charge - to ensure that the tip is not pocketed by the waiter but is shared among all the staff, including the chefs, janitors, cleaners and dishwashers; and because most Indians are not "generous tippers" - a claim contested by author and journalist Vir Sanghvi, who's India's most eminent food critic and perhaps the most frequent restaurant visitor.
"I don't think Indians are not generous when it comes to tipping. I see people often giving tips not just to waiters but to doormen and bellboys at hotels," Mr Sanghvi says.
The tipping culture, he says, came to India from the West. Just as in 1960s America, employers could pay workers below minimum wages if they earned tips, in 1950s and 60s India - just years into the country's independence - "many standalone restaurants in Delhi's Connaught Place or Kolkata's Park Street or Mumbai's Churchgate Street did not pay their waiters salaries at all and expected them to get by with tips".
But in 2022, eating out is big business in India, with the industry valued at 4.2tn rupees ($55bn; £43bn).
"And even today, waiters, unless employed in star restaurants, are paid very poorly and are expected to make the shortfall from tips and service charge," Mr Sanghvi says, adding that "it is the job of the restaurant to pay their staff, not the customer's".
The Indian government too insists that "the service charge is voluntary and is to be paid at the discretion of consumers".
In 2017, the Department of Consumer Affairs issued a set of guidelines saying that customers only had to pay the prices displayed on the menu card along with government taxes and charging for anything extra without their consent "amounts to unfair trade practice".
But with most restaurants continuing to add a service charge to the bill, the authorities have called the National Restaurant Association of India (NRAI) for a meeting on Thursday.
In a letter to the NRAI last week, the department said there had been complaints from consumers that they were still being "forced to pay service charge, often fixed at arbitrarily high rates" and that "they are harassed if they request to remove it from the bill".
The NRAI, which represents more than half a million restaurants, has rejected the charge of illegality. In a statement sent to the BBC, it said customers were made aware in advance about the service charge "as it's displayed on the menu cards and also on the premises. Then it becomes an agreement between the parties, and is not an unfair trade practice".
Some restauranteurs also said that diners unhappy with the service could ask to have the charge deleted from their bill.
"If patrons are unhappy, a good restaurant would immediately remove the service charge, no questions asked," said Saurabh Khanijo, owner of Kylin, a chain of popular pan-Indian restaurants.
"We don't even charge for a dish if a customer is not satisfied. Think about it - it works in our favour. If I treat the guest well, then they would return," he added.
But a refusal to pay the service charge doesn't always end well, forcing customers to go to court - some have even won compensation.
Also, as Ms Ellis said, customers like her are too embarrassed to insist on removing it from their bill.
Mr Sanghvi has, for years, argued that tips should be totally abolished because:
A service charge, he has argued, is a better bet - at least "in theory". But, he says, he worries that "unscrupulous restaurateurs often do not pass on all of the money to the staff and that too much is taken away by them as deductions for breakages and other things and that is not fair" - a concern that is not restricted to India.
"Ideally," Mr Sanghvi says, "I always say that increase your prices, and pay your workers well. If you increase prices by 5%, it will cover all the breakages and a small price increase is not going to drive away your customers."
But bad service will, says Nicole Ruth Ellis.
"Food is a very emotional thing for me so I feel very strongly about service if it's not great, especially if I've gone to a fancy place," she says. "When I see bad service or a rude waiter, I wonder if it's because he doesn't get the money I pay as service charge. So, I hope it goes away from the bill and I can pay if I'm happy with the service."
Read more from the BBC's Geeta Pandey:
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Valeurs Actuelles
Les Outre-mer, grands oubliés de la présidentielle : “Nous sommes les miettes de la République”
Les candidats à la présidentielle se succèdent ces dernières semaines dans les DROM-COM (départements, Régions et collectivités d’Outre-mer). Ce lundi, c’est Valérie Pécresse, la candidate des Républicains, qui s’est rendue en Guadeloupe, un déplacement express afin d’y parler pouvoir d’achat. Avant elle, c’est Éric Zemmour qui a mis en avant Maxette Pirbakas, Guadeloupéenne élue au Parlement européen sur la liste Rassemblement national, qui l’a depuis rejoint pour la présidentielle. Ou encore Marine le Pen, dont l’agression en Guadeloupe lors d’un duplex pour « Dimanche en politique » sur France 3, le samedi 26 mars, a fait grand bruit. Si tous ne se déplacent pas, ils insistent dans leurs programmes sur l’importance des enjeux ultramarins. À l’image d’Anne Hidalgo qui, le 13 janvier 2022 à Paris, lors du dévoilement de son programme, disait vouloir « s’attaquer aux problèmes concrets de la vie des habitants ultramarins » et proposait d’y « restaurer la place du service public ».
Cet amour pour les Outre-mer n’est pas totalement désintéressé : tous sont bien conscients du potentiel électoral que représentent ces territoires. Près de 3 millions de Français en sont originaires et, qu’ils vivent en Métropole ou en territoire ultramarin, l’attache avec la terre d’origine reste fort. C’est jusqu’à 7 % des électeurs qui sont ainsi concernés directement par la thématique. Or, élection après élection, la caractéristique de ces électeurs est leur fort taux d’abstention : 53 % d’entre eux ne s’étaient pas rendus aux urnes lors du premier tour de la présidentielle 2017.
Les oubliés de la République française
C’est le symptôme du manque d’intérêt de la Métropole pour les Outre-mer, d’après Maxette Pirbarkas-Grisoni élue eurodéputée originaire de Guadeloupe : « Souvent, nous sommes les oubliés de la République française », tandis que Babette de Rozières, conseillère régionale LR d’Île-de-France originaire des Outre-mer, qui en a fait son combat, déclare que les Ultramarins ne supportent pas « qu’on les considère comme des citoyens français de seconde zone ». L’eurodéputée fustige que « c’est au moment de l’élection que tous les candidats multiplient les déplacements chez nous. Puis, comme pour Macron qui était arrivé en tête de la présidentielle, rien n’est fait ». Elle rappelle que « cela fait des années que la Guadeloupe et la Martinique ont un problème d’eau et de chlordécone, malgré cela, pendant 5 ans Macron n’a rien fait ». À force d’illusions perdues, « [ils] ne croient plus à ces “marchands de rêve” ». C’est dans cette logique qu’elle a rejoint Éric Zemmour car « il se détache des politiciens professionnels qui n’ont jamais rien fait ». Elle assure avoir pu travailler au côté du candidat de Reconquête! à un programme qu’elle pense enfin concret pour les Ultramarins. Ainsi, elle déclare que le vote sera une surprise. Si l’abstention sera sûrement forte, la droite nationale quant à elle devrait également, et encore plus fortement qu’aux Européennes, représenter une part importante des suffrages. « Les habitants se sentent trahis par la gauche qui n’a jamais rien fait de concret pour eux », elle espère que le vote de droite explosera dimanche prochain.
De son côté, Babette de Rozières ne retient pas son exaspération vis-à-vis des élus métropolitains, mais ne ménage pas non plus les élus locaux, qui « ne font rien pour nous une fois élus à part essayer de garder leurs postes ».
On va voter le Pen, c’est la seule qui nous a fait un programme correct.
Pour ce qui est de l’élection présidentielle, elle pense que les Ultramarins voteront probablement en masse pour le Rassemblement national : « On va voter le Pen, c’est la seule qui nous a fait un programme correct », lui confient des habitants des DROM-COM. Elle voit dans ce vote un rejet de tous les autres partis : « Ils ont élu la gauche, ils ont élu la droite, ils ont eu mi-figue mi-raisin, maintenant ils vont essayer Marine. » Si la conseillère régionale d’Île-de-France est LR et compte le rester, elle ne cache pas sa déception vis-à-vis de Valérie Pécresse. Par l’attitude de la candidate avant l’élection, elle redoute le dédain habituel des vainqueurs une fois la présidentielle passée. « J’ai organisé pour elle des rencontres avec les Outre-mer qu’elle annulait au dernier moment, elle ne prenait pas en compte mes notes à ce propos. J’ai eu le sentiment qu’elle a deux faces, moi je suis quelqu’un de fidèle, mais je me suis sentie trahie par Valérie. » Inquiète, elle termine : « En politique, il faut faire pour les autres ! Nous avons un taux de chômage de 60 %, des problèmes partout. Tant que les politiques, une fois l’élection passée, nous considéreront comme les miettes de la République, les problèmes sociaux augmenteront, l’abstention également et le vote continuera à se tourner vers les extrêmes. »
Comme s’en réjouit Maxette Pirbarkas-Grisoni et comme le regrette Babette de Rozières, le vote pour le Rassemblement national y a grandement progressé depuis 5 ans. L’exemple de la Guadeloupe est particulièrement parlant ; arrivé en 4e position au premier tour de la présidentielle de 2017 avec 13,5 % des suffrages. Aux Européennes, 2 ans après, c’est avec 23,7 % des votes que le RN arrive en tête. Dans la suite de cette dynamique, les gagnants du vote des Outre-mer pourraient bien être les candidats à droite de l’échiquier politique français cette année.
L'Humanité
Le DVD de la semaine – « Torso » de Sergio Martino
Nos recommandations culturellesL’un des nombreux giallos (ou gialli) qui furent produits en Italie dans les années 1960-70. Au-delà de ses références à l’art classique italien côtoyant des obsessions érotiques, « Torso » est un des précurseurs du « slasher film », qui inspireront tout un courant du cinéma d’horreur américain des années 1980.
Vincent OstriaExploration du giallo, suite, avec « Torso » (1973), un des (nombreux) fleurons du genre, qu’illustre ici pour la dernière fois Sergio Martino, maestro du cinéma bis transalpin. Ce film de sexploitation émaillé d’accents érotiques est comme souvent une histoire de serial killer. En même temps, cette œuvre est, comme « la Baie sanglante » de Mario Bava, père du giallo, une de celles qui influencèrent largement un sous-genre florissant dans les années 1980 aux États-Unis, le « slasher film ». Il est clair que des franchises comme « Halloween » et « Vendredi 13 » viennent directement du giallo et de films comme « Torso ». Le récit est en grande partie situé à Pérouse, capitale de l’Ombrie, au centre de l’Italie, avec en arrière-plan la splendeur de l’architecture italienne, et diverses références à la peinture classique (notamment au Pérugin, dont un professeur est le spécialiste). Dans cette ville célèbre pour son université, des étudiantes sont la proie d’un assassin masqué (donc John Carpenter s’est sûrement inspiré pour le look de son tueur Michael Myers), qui les étrangle puis lacère leur torse. A l’origine, tout semble désigner un de leurs condisciples sexuellement frustré, mais les évidences vont graduellement s’estomper jusqu’au coup de théâtre final. Le déroulement et les éléments du récit restent de facture absolument classique. Tout est exécuté avec doigté et une grande sûreté ; le filmage, le montage dynamique, l’emploi optimal de la musique, rendent l’expérience prenante sinon terrifiante. Parmi les caractéristiques du giallo largement présentes ici, citons par exemple les plans subjectifs traduisant le point de vue du voyeur/tueur en train d’observer ses proies : cela deviendra un des gimmicks du « slasher cinéma ». De tels accents (et accès) se combinent à merveille dans la longue séquence finale située dans une vaste et vieille maison. Suspense ininterrompu dans lequel est engluée l’héroïne qui assiste, impuissante, aux horribles activités du meurtrier. On trouve dans « Torso » une parfaite adéquation entre érotisme, concupiscence masculine, pulsion scopique, et besoin de tuer. Le meurtre comme exutoire des désirs inassouvis : une vieille rengaine, certes, mais une source inépuisable de littérature, et bien sûr du cinéma. A notre époque néo-moraliste cela frise le sujet tabou. Mais quoi qu’il en soit, sans frustration (sexuelle), pas de thriller, pas de Hitchcock.
« Torso » de Sergio Martino. Italie, 1973, 1 h 30
DVD – Ed. The Ectasy of films
vodcinéma France24 - Monde
Sénégal : l'usine de dessalement d'eau de mer de Dakar, un chantier qui inquiète
Publié le : 01/06/2022 - 17:09Modifié le : 01/06/2022 - 18:01
Laura MOUSSET
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Le président Macky Sall a lancé, mardi 31 mai, le chantier de la première usine de dessalement d'eau de mer du Sénégal pour améliorer l'approvisionnement de Dakar et de son agglomération confrontées à des coupures d'eau fréquentes. Mais depuis 2015, ce projet inquiète les défenseurs de l'environnement, les pêcheurs et les commerçants locaux.
New York Times - World
‘Sin mango, no hay vida’: el cambio climático afecta a los agricultores de la India
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Las altas temperaturas primaverales han devastado los cultivos de la fruta más querida del país. “Nunca había visto este fenómeno en mi vida”, dijo un agricultor.
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Por Suhasini Raj
MALIHABAD, India — Ninguna fruta en la India es tan universalmente amada y tan esperada como el mango, que, durante un periodo breve cada año, refresca y endulza los largos días de verano.
Los mangos se añaden a los kebabs, se utilizan en platillos agrios y se hacen puré con menta para preparar bebidas refrescantes. Los conocedores discuten con vehemencia sobre cuál de las decenas de variedades de la India (cada una con un sabor, color y textura distintos) es la mejor y discrepan cortésmente sobre la manera correcta de comer la fruta: cortándola en rebanadas o chupando el jugo directamente de la parte superior.
Pero, este año, este ritual centenario está en peligro. El calor abrasador que ha azotado al norte de la India semanas antes de lo habitual arrasó con las cosechas de mango, lo que amenaza un modo de vida para los miles de pequeños agricultores que cultivan la fruta y los millones de personas que la consumen.
La ola de calor es un claro ejemplo del reto al que se enfrenta la India para garantizar su seguridad alimentaria a medida que se agravan los efectos del cambio climático, lo que empeora sus dificultades para elevar la productividad agrícola hasta los niveles internacionales con el fin de alimentar a una población creciente de casi 1400 millones de personas.
Los peligros de un futuro más caluroso son dolorosamente visibles en una pequeña granja de Malihabad, uno de los principales distritos de cultivo de mangos del norte, donde Mohammed Aslam cuida unos 500 árboles.
Hace unos meses, sus árboles de mango eran la viva imagen de la salud, con sus hojas de color verde intenso que brillaban sobre la tierra bien hidratada y sus ramas con racimos perfectos de flores blancas. Luego, la India vivió el mes de marzo más caluroso en los 122 años de los que se tiene registro, con temperaturas promedio de casi 33 grados Celsius que llegaron a alcanzar los 40 grados. Las flores de mango se marchitaron y murieron antes de dar fruto.
Prácticamente ninguno de los árboles de Aslam, repartidos en 1,6 hectáreas, produjo mangos. En un año normal, habrían dado más de 11 toneladas de la fruta.
“Nunca había visto este fenómeno en mi vida”, dijo una tarde reciente mientras miraba su granja en el estado de Uttar Pradesh, lamentándose por los miles de dólares que iba a perder por la mala cosecha.
Aslam es uno de los cientos de agricultores que han visto con impotencia cómo el calor intenso de marzo se prolongaba hasta el abril más caluroso de los últimos 50 años y se alargaba hasta mayo. En un informe publicado el lunes, los climatólogos aseveraron que las posibilidades de que se produzca una ola de calor de este tipo en la India han aumentado al menos 30 veces desde el siglo XIX.
El calor ha superado con creces la temperatura óptima para la fertilización de los árboles de mango, que ronda los 25 grados Celsius, señaló Dheeraj Kumar Tiwari, científico de una universidad agrícola de Uttar Pradesh.
La India es el mayor productor de mangos del mundo, con casi el 50 por ciento de la cosecha mundial. Gran parte se consume en el país, pero también exporta decenas de millones de dólares en mangos cada año a los Emiratos Árabes Unidos, el Reino Unido, Alemania y Estados Unidos. En la última década, la India ha intentado entrar a los mercados de otros países de la Unión Europea.
En el pasado, el crecimiento de las exportaciones se ha visto limitado por el aumento del costo de los mangos indios en comparación con los de países como Brasil, Perú, Israel y Pakistán. La India se ha esforzado por aumentar la productividad, lo que reduciría los costos.
Incluso antes del calor extremo, las exportaciones de mango de la India se habían visto muy perjudicadas por las interrupciones en la cadena de suministro durante la pandemia, y el año pasado los envíos al extranjero se redujeron casi un 50 por ciento. La principal organización exportadora de la India esperaba que este año hubiera un gran cambio, ya que los gobiernos de la India y de Estados Unidos habían simplificado las condiciones del intercambio comercial.
No obstante, el mal tiempo ha afectado a las cosechas no solo en el norte de la India, sino también en el sur, que se ha visto afectado por lluvias fuertes y prematuras.
En Uttar Pradesh, el centro neurálgico del cultivo del mango en el norte, un funcionario de agricultura del gobierno calculó que la producción de mango en el estado caería cerca de un 20 por ciento este año. La Asociación de Productores de Mango señaló que la producción en el cinturón de cultivo de mango del norte se reduciría cerca de un 70 por ciento.
En el estado de Andhra Pradesh, en el sur, las fuertes lluvias retrasaron un mes la floración de las plantas de mango. Cuando los frutos brotaron, hacía demasiado calor y muchos se cayeron de las ramas antes de tiempo.
B. Sreenivasulu, subdirector del departamento de horticultura del distrito de Chittoor, en Andhra Pradesh, afirmó que durante las fuertes lluvias que azotaron la zona en noviembre y diciembre, cuando se produce la floración, las granjas se inundaron y muchos árboles de las riberas fueron arrancados.
El cultivo de mangos en el distrito, el más productivo del estado, se ha reducido al menos un 30 por ciento esta temporada. “Esta vez, el efecto del cambio climático fue muy visible”, dijo Sreenivasulu. “Como nunca”.
El empeoramiento de las condiciones amenaza los cultivos de mango, cuyas raíces se remontan a cientos de años atrás.
El distrito de Malihabad, en Uttar Pradesh, es conocido por sus deliciosas variedades, como el Dasheri, que lleva el nombre de un poblado de la zona. En el distrito viven muchas familias que cultivan esta fruta desde hace al menos tres generaciones. La mayoría de los agricultores de Malihabad tienen parcelas pequeñas y dependen exclusivamente del mango para su subsistencia.
Jyotsna Kaur Habibullah, quien dirige un mercado de agricultores, inició un festival del mango en 2013 en Malihabad para revivir la tradición de comer mangos directamente del huerto y que los consumidores pudieran estar en contacto directo con los agricultores.
“La comida está intrínsecamente ligada a la cultura de las personas, y los mangos juegan un papel importante no solo en la comida de la región, sino también en el arte y los textiles, también en forma de motivos y poesía”, dijo Habibullah. “La conexión emocional y psicológica de los mangos no es solo con su sabor, sino también con su vínculo con la cultura del lugar y se trata de un legado que no podemos dejar morir”.
Una tarde reciente, teniendo como fondo la serena belleza de los huertos de mangos que se alinean a ambos lados de una carretera tranquila de Malihabad, los agricultores que se habían reunido en un puesto de la carretera expresaron su preocupación por el futuro. Hablaron de diversificar su producción con otras frutas y verduras o de vender sus tierras.
Nadeem Ahmad, agricultor de mangos de tercera generación, dio un largo suspiro mientras entraba en su pequeña granja junto a la autopista. Señaló los árboles que por lo general están cargados de fruta en esta época del año.
“Con todo el dolor de mi corazón, tendré que empezar a talar estos árboles si continúa este patrón”, dijo. “El alma de un agricultor se estremece al ver estos árboles sin fruto”.
Al otro lado de la granja de Ahmad, Aslam aseveró que vivía en una “tensión constante” por un rendimiento de la cosecha de mangos que era apenas un 5 por ciento del de años anteriores. Su hijo de 14 años dijo que no quería seguir con el negocio familiar cuando fuera mayor.
“No habrá suficiente fruta ni siquiera para mis hijos”, dijo Aslam, con su frente cuadrada y arrugada bajo el fuerte sol de la tarde. Señaló que las dificultades lo habían obligado a posponer la boda de su hija.
“Sin mango, no hay vida”, concluyó, con palabras que se fueron apagando con su voz.
Karan Deep Singh colaboró con este reportaje desde Nueva Delhi.
Suhasini Raj ha trabajado durante más de una década como periodista de investigación en medios de comunicación indios e internacionales. Se unió al Times en 2014 y tiene su base en el buró de Nueva Delhi.
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Elecciones en Colombia
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El ‘Trump’ colombiano podría ganar las elecciones presidenciales
Con un discurso populista, y su verbo incendiario, Hernández podría acaparar a los votantes de la derecha que no quieren arriesgarse con Gustavo Petro, el líder de la izquierda colombiana.
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Por Julie Turkewitz
BOGOTÁ, Colombia — El panorama político de Colombia ha cambiado notablemente en solo 24 horas.
Durante meses, los encuestadores predijeron que Gustavo Petro, un exguerrillero convertido en senador que aspira a ser el primer presidente de izquierda del país, iría a una segunda vuelta presidencial en junio contra Federico Gutiérrez, el candidato conservador que había argumentado que votar por Petro equivalía a “un salto al vacío”.
En cambio, el domingo, los votantes respaldaron a Petro y a Rodolfo Hernández, un exalcalde y un próspero hombre de negocios con una plataforma populista anticorrupción cuyo estatus antisistema, sus declaraciones incendiarias y su enfoque político limitado a un solo tema han hecho que lo comparen con Donald Trump.
La votación, por un izquierdista que ha hecho su carrera atacando a la clase política conservadora y por un candidato relativamente desconocido sin respaldo formal de un partido, representó un repudio al establecimiento conservador que ha gobernado Colombia durante generaciones.
Pero también cambió la situación política para Petro. Ahora es Petro quien se presenta como el cambio seguro, y Hernández es el peligroso salto al vacío.
“Hay cambios que no son cambios”, dijo Petro en un evento de campaña el domingo por la noche, “son suicidios”.
Hernández alguna vez se definió como un seguidor de Adolf Hitler, sugirió combinar los principales ministerios para ahorrar dinero y dice que como presidente planea declarar un estado de emergencia para enfrentar la corrupción, lo que genera temores de que podría cerrar el Congreso o suspender a los alcaldes.
Sin embargo, la derecha tradicional de Colombia ha comenzado a respaldarlo, trayendo consigo muchos de sus votos y haciendo que la victoria de Petro se vea cuesta arriba.
El domingo, Gutiérrez, exalcalde de Medellín, la segunda ciudad más grande del país, apoyó a Hernández y dijo que el propósito era “cuidar la democracia”.
Pero Fernando Posada, un politólogo, dijo que la medida también era el último esfuerzo de la derecha para bloquear a Petro, cuyo plan para rehacer la economía colombiana “pone en riesgo muchos de los intereses de la clase política tradicional”.
“La derecha colombiana llegó a un escenario tan extremadamente desastroso que incluso prefieren un gobierno que no les ofrece nada con tal de que no sea Petro”, dijo Posada.
Hernández, quien hasta hace unas pocas semanas no era muy conocido en la mayor parte del país, fue alcalde de la ciudad de Bucaramanga, ubicada en la parte norte del país. Hizo su fortuna en la construcción, edificando viviendas para personas de bajos ingresos en la década de 1990.
A los 77 años, Hernández consolidó gran parte de su apoyo en TikTok, una vez abofeteó a un concejal de la ciudad frente a las cámaras y recientemente le dijo a The Washington Post que tenía un efecto “mesiánico” en sus seguidores, a quienes comparó con los secuestradores “con lavado de cerebro” que destruyeron las torres gemelas el 11 de septiembre.
Cuando lo presionaron diciéndole que esa comparación era problemática, rechazó la idea. “Lo que estoy comparando es que después de entrar en ese estado, no cambias de posición. No la cambias”.
Hasta hace apenas unos días, la narrativa política de Colombia parecía simple: durante generaciones, la política había estado dominada por unas pocas familias adineradas y, más recientemente, por un conservadurismo de línea dura conocido como uribismo, fundado por el poderoso líder político del país, el expresidente Álvaro Uribe.
Pero la frustración de los votantes con la pobreza, la desigualdad y la inseguridad, que se vio exacerbada por la pandemia, junto con una creciente aceptación de la izquierda luego del proceso de paz firmado en 2016 con la guerrilla colombiana más grande, las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia (FARC), pareció cambiar la dinámica.
Para 2022, Petro, quien durante mucho tiempo ha sido el rostro combativo de la izquierda colombiana, pensó que era su momento. Y en los meses previos a las elecciones del 29 de mayo, los votantes acudieron en masa a sus propuestas: una amplia expansión de los programas sociales, detener todas las nuevas perforaciones petroleras en un país que depende de las exportaciones de petróleo y un enfoque en la justicia social.
El argumento era: izquierda contra derecha, cambio contra continuidad, la élite contra el resto del país.
Pero el improbable ascenso de Hernández refleja tanto un rechazo a la élite conservadora como a Petro.
También revela que la narrativa nunca fue tan simple.
Hernández, quien obtuvo el 28 por ciento de los votos, ha atraído a una amplia franja de votantes ansiosos por un cambio pero que nunca podría estar de acuerdo con Petro.
Petro es un exguerrillero que fue miembro de un grupo rebelde llamado el Movimiento 19 de abril (M-19) en un país donde los rebeldes aterrorizaron a la población durante décadas. Y es de izquierda en una nación que comparte frontera con Venezuela, un país sumido en una crisis humanitaria por un gobierno autoritario que reivindica a la izquierda.
Hernández, con su cabello anaranjado y desprolijo y su enfoque político de hombre de negocios, también ha atraído a votantes que dicen que quieren a alguien con la ambición de Trump y que no les preocupa si es propenso a la falta de tacto. (Años después de decir que era seguidor de Adolf Hitler, Hernández aclaró que quería decir que era seguidor de Albert Einstein).
Dos de los mayores problemas del país son la pobreza y la falta de oportunidades, y Hernández apela a las personas diciéndoles que puede ayudarlos a escapar de ambos.
“Creo que él mira a Colombia como una posibilidad de crecimiento. Y en eso creo que se diferencia de los demás candidatos”, dijo Salvador Rizo, de 26 años, consultor tecnológico en Medellín. “Creo que los otros candidatos están viendo una casa que está en llamas y quieren apagar el fuego y preservar la casa. Creo que la opinión de Rodolfo es que hay una casa que puede ser un hotel enorme en el futuro”.
También ha sido un crítico implacable de la corrupción, un problema crónico que algunos colombianos califican como un cáncer.
Al principio, se comprometió a no aceptar dinero de campaña de entidades privadas y dice que él mismo está financiando su candidatura presidencial.
“La gente política roba descaradamente”, dijo Álvaro Mejía, de 29 años, quien dirige una empresa de energía solar en Cali.
Dice que prefiere a Hernández en vez de Petro, un senador desde hace muchos años, precisamente por su falta de experiencia política.
La pregunta es si Hernández podrá mantener este impulso en las semanas previas a la segunda vuelta, mientras figuras políticas clave se alinean con su campaña.
Minutos después de que obtuviera el segundo lugar el domingo, dos poderosas senadoras de la derecha, María Fernanda Cabal y Paloma Valencia, le prometieron su apoyo, y Posada predijo que era probable que otras lo respaldaran.
Uribe, quien apoyó la candidatura de Hernández a la alcaldía en 2015, es una figura cada vez más polémica que aleja a muchos colombianos. Posada pronosticó que no apoyará a Hernández para no restarle votantes.
Si Hernández logra mantener el delicado equilibrio de conseguir los votos de la derecha, sin afectar su imagen, podría ser difícil que Petro logre vencerlo.
Muchos analistas políticos creen que los aproximadamente 8,5 millones de votos que obtuvo Petro el domingo son su techo, y que muchos de los cinco millones de votos de Gutiérrez se sumarán a los seis millones que logró Hernández.
Cuando los resultados quedaron claros, los partidarios de Hernández corrieron a la sede de su campaña en una de las principales avenidas de Bogotá, la capital.
Muchos vestían camisetas, sombreros y ponchos de campaña de color amarillo brillante, que dijeron que habían comprado ellos mismos en vez de que la campaña los repartiera gratis, de acuerdo con los principios de reducción de costos de Hernández.
“Nunca había visto a una persona con las características como las del ingeniero Rodolfo”, dijo Liliana Vargas, una abogada de 39 años, usando un apodo común para Hernández, quien es ingeniero civil. “Es un ser político que no es político”, dijo. “Es la primera vez que estoy totalmente emocionada de participar en unas elecciones democráticas en mi país”.
Cerca de allí, Juan Sebastián Rodríguez, de 39 años, líder de la campaña de Hernández en Bogotá, dijo que el candidato era “un rockstar”.
“Es un fenómeno”, dijo. “Estamos seguros de que vamos a ganar”.
Genevieve Glatsky colaboró en este reportaje desde Bogotá.
Julie Turkewitz es jefa del buró de los Andes, que cubre Colombia, Venezuela, Bolivia, Ecuador, Perú, Surinam y Guyana. Antes de mudarse a América del Sur, fue corresponsal de temas nacionales y cubrió el oeste de Estados Unidos. @julieturkewitz
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Cap sur la “porte des Amériques”
Paul a réalisé un investissement « incroyable ». Ce Français sexagénaire, qui a reçu un gros chèque après avoir cédé ses parts de société, se prépare à une retraite paisible partagée entre Paris et Miami. Déjà, il y passe plusieurs semaines de vacances par an : il apprécie le climat tropical unique aux États-Unis, les longues plages de Miami Beach, la proximité avec l’Amérique latine et les Bahamas, et le dynamisme économique. L’an dernier, Miami s’est hissé à la deuxième place des villes américaines à la plus forte croissance (plus de 1 000 multinationales) et à la première pour l’implantation de start-up. La fiscalité y est très avantageuse pour les particuliers – la Floride ne prélève pas d’impôt sur le revenu, seul l’impôt fédéral s’applique – comme pour les entreprises, avec un taux d’imposition sur les sociétés limité à 5,5 %. Suffisant pour attirer les investisseurs européens et français en particulier, qui peuvent miser sur une rentabilité nette par an de 7 à 9 %.
A Miami, les prix de l’immobilier pourraient encore progresser d’environ 20%
« Grâce à sa qualité de vie, Miami a toujours été perçu comme une destination de rêve par les touristes du monde entier. Depuis le Covid, elle est aussi devenue la ville préférée des investisseurs fortunés » , indique Enzo Rosani, directeur de Barnes Miami. Selon le réseau immobilier qui étudie chaque année les acquisitions réalisées par les grandes et très grandes fortunes individuelles, Miami occupe désormais la première place des destinations les plus prisées, loin devant Paris (5e ). Pour le patron de Barnes, Thibault de Saint-Vincent, « les prix de l’immobilier pourraient encore progresser d’environ 20 %, même s’ils ont déjà fortement augmenté depuis la dernière crise, comme nous l’avions d’ailleurs prévu ».
Les acquéreurs peuvent acheter en nom propre ou à travers une société, ce qui permet de déduire les frais de déplacement en avion et les charges d’entretien. Dans ce cas, il faut prévoir les frais de constitution de société (entre 1 500 et 2 500 dollars) et de mutations (entre 1 et 2 % du prix).
Les spécialistes de Barnes affirment que plusieurs quartiers disposent d’un fort potentiel. « À Downtown, les bâtiments vieillots ont été remplacés par des tours ultramodernes, dont le projet commercial et résidentiel le plus cher des États-Unis actuellement en construction et qui sera livré en 2025. Il y a fort à parier que ce quartier va détrôner Miami Beach », poursuit Enzo Rosani.
L’agent immobilier cite plusieurs programmes d’investissements locatifs susceptibles d’intéresser des investisseurs : au Marina Blue, un superbe appartement de 122 mètres carrés (2 chambres) avec vue panoramique sur la baie, proposé à la vente à 630 000 dollars ; sur la base d’un loyer de 4 500 dollars, le bien procure un rendement net de 8 %.
Une rentabilité proche de 10 %
Autre quartier, longtemps délaissé : Edgewater, avec un programme neuf offrant une vue panoramique sur la baie et de nombreuses prestations de service (piscines, conciergerie, salle de fitness… ). Les appartements, de 100 à 250 mètres carrés, commercialisés à partir d’un million de dollars, seront livrés en 2024. « Les charges de copropriété qui ont souvent été jugées excessives par le passé sont désormais stabilisées à un niveau acceptable. Ce qui permet une rentabilité nette moyenne proche de 10 % », détaille l’expert de Barnes.
Le cas de Miami est symptomatique du développement des ventes en cryptomonnaies. En janvier, quelques semaines après une vente record d’un bien à 22,5 millions de dollars payé en monnaie numérique, le directeur de Barnes Miami a vendu un penthouse à 6,9 millions de dollars en ethereums. Selon lui, près d’une vente sur cinq dans les programmes neufs se négocie désormais en cryptomonnaies, et cette part pourrait monter à 40 % d’ici à trois ans.
New York Times - World
Elecciones en Colombia
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‘Es un momento histórico’: la izquierda de Petro y el populismo de Hernández van a segunda vuelta
Los resultados de la primera ronda de votaciones asestaron un duro golpe a la clase política conservadora en Colombia.
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Por Julie Turkewitz
BOGOTÁ, Colombia — Dos candidatos antisistema, el líder de la izquierda Gustavo Petro y el populista de derecha Rodolfo Hernández, tomaron los primeros lugares en las elecciones presidenciales de Colombia, asestando un duro golpe a la clase política dominante y conservadora del país.
Los dos hombres se enfrentarán en una segunda vuelta electoral el 19 de junio, que se perfila como una de las más importantes en la historia del país. Está en juego el modelo económico del país, su integridad democrática y los medios de vida de millones de personas que se sumieron en la pobreza durante la pandemia.
Con más del 99 por ciento de las boletas contadas el domingo en la noche, Petro logró el respaldo de más del 40 por ciento de los votos, mientras que Hernández recibió poco más del 28 por ciento. Hernández superó por más de cuatro puntos de porcentaje al candidato de la clase dirigente conservadora, Federico Gutiérrez, que figuraba en segundo lugar en las encuestas.
La inesperada victoria de Hernández al segundo lugar muestra a una nación deseosa de elegir a cualquiera que no represente a los dominantes líderes conservadores del país.
Según el politólogo colombiano Daniel García-Peña, el enfrentamiento entre Petro y Hernández representa el “cambio contra el cambio”.
Durante meses, las encuestas habían mostrado a Petro, que plantea una modificación al modelo económico capitalista del país, aventajando al exalcalde conservador de Medellín Federico Gutiérrez.
Fue solo recientemente que Hernandez, postulándose con una plataforma populista y anticorrupción, empezó a subir en los sondeos.
Si Petro al final gana en la próxima ronda de votaciones sería un momento histórico para una de las sociedades más políticamente conservadoras de América Latina, lo que pondría a Colombia en una senda nueva y desconocida.
En su discurso luego de las elecciones, en un hotel cerca del centro de Bogotá, Petro estuvo acompañado por su candidata a la vicepresidencia y dijo que los resultados del domingo mostraban que el proyecto político del actual presidente y sus aliados “ha sido derrotado”.
Luego, rápidamente emitió advertencias sobre Hernández y dijo que votar por él era una regresión peligrosa y desafió al electorado a arriesgarse en lo que calificó como un proyecto progresista, “un cambio de verdad”.
Su ascenso refleja no solo un viraje a la izquierda en toda América Latina, sino un impulso contra los gobiernos de turno que ha cobrado fuerza a medida que la pandemia ha agravado la pobreza y la desigualdad, intensificando la sensación de que las economías de la región están construidas principalmente para servir a las élites.
Ese resentimiento contra el establecimiento político parece haberle dado a Hernández un empujón en la segunda vuelta e indica el poder menguante del uribismo, un conservadurismo de línea dura que ha dominado la política colombiana en las últimas dos décadas y que se llama así por su fundador, el expresidente Álvaro Uribe.
En las mesas de votación de todo el país el domingo, los seguidores de Petro mencionaron esa frustración y un renovado sentimiento de esperanza.
“Es un momento histórico que está viviendo Colombia. No queremos más continuismo, no queremos más Uribismo”, dijo Chiro Castellanos, de 37 años, seguidora de Petro en Sincelejo, una ciudad cercana a la costa caribeña. “Siento que esto es un cambio, es un proyecto de país que no es solo Gustavo Petro”.
Pero en muchos lugares también había temor de lo que ese cambio podría significar, así como llamados a un enfoque más moderado.
“Realmente este país está vuelto nada”, comentó Myriam Matallana, de 55 años, simpatizante de Gutiérrez en Bogotá, la capital. Pero con Petro, dijo, “sería peor”.
Petro ha prometido transformar el sistema económico de Colombia, que dice que alimenta la desigualdad, con la expansión de programas sociales, un alto a la exploración petrolera y el cambio del enfoque del país hacia la industria y la agricultura nacional.
Durante mucho tiempo, Colombia ha sido el aliado más fuerte de Estados Unidos en la región y un triunfo de Petro podría significar un enfrentamiento con Washington. El candidato pidió un reajuste de la relación, lo que incluye cambios en el enfoque de la guerra contra las drogas y una reevaluación de un acuerdo comercial bilateral.
Las elecciones se producen en un momento en el que las encuestas muestran una creciente desconfianza en las instituciones del país, incluido el Congreso, los partidos políticos, el Ejército, la prensa y la Registraduría Nacional, un organismo electoral.
También sucede en momentos en que la violencia va en aumento; a principios de este mes un grupo criminal emitió una orden de inamovilidad que paralizó a una parte considerable del país por al menos cuatro días.
Antes de las elecciones existía la preocupación generalizada de que esos factores podrían afectar el proceso democrático.
“Si nos quedamos en casa diciendo ‘todo el mundo es corrupto’, no vamos a lograr nada”, dijo María Gañan, de 27 años, que votó por Hernández en Bogotá. “Queremos cambiar la historia del país”.
Hernández, quien era relativamente desconocido hasta hace unas pocas semanas, se presentó a los votantes como un candidato anticorrupción, y propuso recompensar a los ciudadanos por denunciar actos de corrupción y nombrar a colombianos que ya residen en el exterior en posiciones diplomáticas, lo que él dice que ahorrará en gastos de viaje y otros costos, además de prohibir festejos innecesarios en las embajadas.
“Hoy perdió el país de la politiquería y la corrupción”, dijo Hernández en una nota que publicó en Facebook para sus seguidores, tras los resultados del domingo.
“Hoy perdieron las gavillas que creerían que serían gobierno eternamente”, añadió.
Pero algunas de las propuestas de Hernández han sido criticadas como antidemocráticas.
En específico, ha propuesto declarar un estado de emergencia por 90 días y suspender todas las funciones judiciales y administrativas para combatir la corrupción, generando temores de que pueda clausurar el congreso o suspender a los alcaldes.
Muchos votantes están hartos del aumento de precios, el alto desempleo, el alza en los costos de la educación, la violencia y los sondeos muestran que una clara mayoría de colombianos tienen una opinión desfavorable del actual gobierno conservador.
Otros candidatos que impulsaron cambios han sido asesinados durante las campañas electorales en Colombia. Petro y su compañera de fórmula, Francia Márquez, han recibido amenazas de muerte, lo que ocasionó que se reforzara su seguridad con guardaespaldas y escudos antibalas.
Sin embargo, la elección también se caracterizó por la ampliación del espectro político.
En cuestión de meses, Márquez, una activista ambiental que, de triunfar se convertiría en la primera vicepresidenta negra del país, se transformó en un fenómeno nacional, y brindó a las elecciones un enfoque de género, raza y conciencia de clase que pocos candidatos han logrado invocar en la historia del país.
Su popularidad ha sido considerada como el reflejo del profundo deseo de muchos votantes —negros, indígenas, pobres, campesinos— de verse representados en los cargos más altos del poder.
El domingo, Márquez podría haber votado en la capital del país. Pero decidió viajar al departamento suroccidental del Cauca, donde se crió.
“Hoy están partiendo la historia de este país en dos”, dijo poco después de depositar su voto. “Hoy una de los nadies y las nadies, de los históricamente excluidos, se pone de pie para ocupar la política”.
Sofía Villamil, Megan Janetsky y Genevieve Glatsky reportaron desde Bogotá, y Federico Rios desde Suárez, Cauca.
Julie Turkewitz es jefa del buró de los Andes, que cubre Colombia, Venezuela, Bolivia, Ecuador, Perú, Surinam y Guyana. Antes de mudarse a América del Sur, fue corresponsal de temas nacionales y cubrió el oeste de Estados Unidos. @julieturkewitz
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France24 - Monde
Le Mékong en danger : quand la surexploitation du sable menace l'écosystème
Publié le : 01/06/2022 - 14:54
FRANCE 2
Le Mékong est l'un des plus grands fleuves du monde, un géant qui puise sa source en Chine et traverse la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam. Aujourd'hui, une menace plane au-dessus de cette rivière emblématique : chaque année, des millions de tonnes de sable sont pompées, causant des ravages sur l'écosystème.
CAMBODGE
Un sommet pour sauver le Mékong, menacé par les barrages chinois
REPORTAGE
Au Cameroun, une association se mobilise face à la pollution du fleuve Wouri
INFOGRAPHIE
Le Nil, un fleuve convoité
Valeurs Actuelles
Dordogne : les vignerons face à une pénurie de verre, ils s’inquiètent pour leurs mises en bouteilles
Ils sont inquiets et ne s’en cachent pas. Une pénurie de bouteilles en verre frappe les vignerons de plein fouet. Et les prix augmentent pour toutes les matières sèches nécessaires au conditionnement du vin (capsules, papier, carton et bouteilles en verre). En Dordogne, Michel Monbouché du château Ladesvinges à Pomport, va ainsi devoir « rogner sur (ses) marges » pour continuer à vendre son vin au même prix. « Quand je m’engage, je m’engage (…) Mais que se passe-t-il si je n’ai pas de bouteilles ? Comment honorer les marchés sur lesquels je suis engagé ? », s’est-il interrogé auprès de Sud Ouest dimanche 29 mai.
Une crise chez les vignerons… et dans la grande distribution
Pour lui, la situation devient « compliquée » puisque le coût des bouteilles en verre a augmenté d’environ « 25 % ». Le prix du carton et des étiquettes est également à la hausse. Son exploitation sort 150 000 bouteilles chaque année. Pour l’instant, il lui reste 5 000 ou 6 000 flacons, mais le viticulteur en aurait besoin d’encore 30 000.
La situation est la même pour Unidor, mais à une échelle plus importante. Le premier site d’embouteillage de la Dordogne, implanté à Saint-Laurent-des-Vignes, sort 15 millions de bouteilles par an. D’après le directeur général d’Unidor, Jean-Marc Fontaine, « la hausse la plus perturbante est arrivée en avril » avec une explosion de « 40 % du coût de fabrication d’une bouteille de vin ». Et le verrier espagnol Vidrala, dont il dépend, a par conséquent augmenté son prix. Pire, les transporteurs sont en grève et la marchandise dédiée à Unidor est « bloquée à la frontière », déplore-t-il auprès de Sud Ouest. Autant les vignerons que la grande distribution devront se serrer la ceinture : « Les commerciaux vont rogner sur leurs marges : 70 % pour eux, 30 % pour nous », a enfin prévenu Jean-Marc Fontaine.
Dordogne : les dernières actualités
BBC
'I was a poor kid but it put steely determination in me'
By Dougal ShawBusiness reporter, BBC News
As a young, black entrepreneur with few industry contacts, Timothy Armoo, 27 has more than beaten the odds to raise investment, scale and then sell his start-up.
He grew up on a council estate in south London and puts some of his success down to a "lucky break" as a teenager.
"When I talk to my girlfriend about it," says Mr Armoo, "she goes, 'you know that you're not meant to be able do this?'"
Mr Armoo founded his social media advertising business, Fanbytes, in 2017, building it up to employ 65 people.
The London company connects social media influencers with big brands for promotion work. He has just sold the business to a larger advertising firm called Brainlabs for an eight-figure sum, he says - both companies are in private hands so the exact sum has not been disclosed.
It is still incredibly difficult for black entrepreneurs to access funding for start-ups.
Less than one per cent of venture capital investment in the UK went to black entrepreneurs between 2009 and 2019, according to a recent report by Extend Ventures - a similar figure to the United States.
And recent government statistics suggest black-owned businesses are four times more likely to have their business loan applications rejected, than white or South Asian business founders.
Mr Armoo was born in Hackney in London but moved to Ghana to live with his grandmother when he was 3 months old, remaining there for ten years.
Returning to London in his early teens, he lived in Mawby House council estate on the Old Kent Road, in a flat with his father, a first generation immigrant. "I was a poor kid, we never had a lot of money and it put some steely determination in me," says Mr Armoo.
But then he got what he calls "a lucky break", when he won a sixth-form scholarship to independent school, Christ's Hospital in London, where boarding fees are more than £12,000 per term.
"It introduced me to a world I hadn't known before," he says.
"There was a kid who one day got picked up by helicopter. It opened up my eyes and gave me a sense of confidence for what is possible, even though there weren't that many people who looked like me there.
He says the experience gave him confidence "in how to talk in certain circles, the subjects you engage in," he then used those skills building Fanbytes for meeting investors among other things.
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Mr Armoo has also capitalised on the growing value of social media influencers in advertising.
Fanbytes signs up social media stars on TikTok, Instagram and Snapchat, getting them to work with big brands to collaborate on their advertising campaigns.
Mr Armoo created Fanbytes with two other black entrepreneurs and close friends, Ambrose Cooke and Mitchell Fasanya.
Mr Cooke developed the company's proprietary algorithm as part of his university dissertation at Imperial College, London. It scrapes data to search for up-and-coming social media influencers - meaning Fanbytes can sign them up before they get popular and expensive.
These days it works with some of TikTok's biggest stars, like Rhia, from the UK, who is a toy influencer with more than 14m followers, and vlogger Bella Poarch, who has 89m followers.
Clients have included everyone from Deliveroo to the UK government.
Fanbytes has been bought up by Brainlabs, a digital advertising company set up in 2012 by former Google employee Daniel Gilbert.
"Influencer marketing has rapidly become an integral part of the digital media mix and influencers have become the new A-listers," says Mr Gilbert, "so to be able to offer it alongside our other capabilities under one roof is a huge advantage to our clients."
TikTok's advertising revenue is likely to triple to $11bn in 2022, more than the combined ad revenues of Twitter and Snapchat, according to research firm, Insider Intelligence.
"Influencer advertising is growing in importance to brands, as people spend increasing amounts of time looking at content from social media personalities," says Rebecca McGrath, Mintel's associate director for Media and Technology.
Nearly one in five (19%) people who viewed influencer content bought a product or service after seeing an influencer promote it on social media in the three months to November 2021, according to a recent Mintel report.
This means advertising firms that still focus on traditional advertising, like print, in the future might start buying smaller start-ups dedicated specifically to influencers, says Ms McGrath.
Mr Armoo hopes that he can inspire others to follow in his footsteps.
One of the biggest hindrances for black founders says Mr Armoo, "is that they don't see other people like them doing it, which would normalise success. The funding is there, and the opportunities are there."
Mr Armoo has been sharing his business advice on his social media accounts.
"I've always seen myself as an entrepreneur first, then a black entrepreneur," he says. "Otherwise, you start to put too much emphasis on your race and you start to think about all the statistics around lower funding rates, or lack of exits, which results in you mentally playing on the back foot.
"Be objective, and solve problems. Focus on being so good they can't ignore you."
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Egyptian antiques seized from New York's Met museum as part of Louvre probe
Issued on: 02/06/2022 - 22:55
NEWS WIRES
New York prosecutors have seized five Egyptian antiques from the Metropolitan Museum of Art as part of an international trafficking investigation involving the former head of Paris's Louvre Museum.
The artifacts – which include a group of painted linen fragments, dated between 250 and 450 BC, depicting a scene from the Book of Exodus – are worth more than $3 million, according to the Manhattan district attorney's office.
A New York state judge ordered their confiscation on May 19, a court document shows.
"The pieces were seized pursuant to the warrant," a spokesperson for the district attorney told AFP on Thursday.
He added that they are "related" to the investigation in Paris in which Jean-Luc Martinez, who ran the Louvre from 2013 to 2021, was charged last week with complicity in fraud and "concealing the origin of criminally obtained works by false endorsement."
The fraud is thought to involve several other art experts, according to French investigative weekly Canard Enchaine.
The five pieces seized from the Met were purchased by the famous museum between 2013 and 2015, according to The Art Newspaper, which first reported the news.
When contacted by AFP, a Met spokesperson referred to a previous statement in which the museum said it was "a victim of an international criminal organization."
In 2019, the museum returned the gilded sarcophagus of the priest Nedjemankh to Egypt after New York prosecutors determined it had been stolen during the revolts against ex-president Hosni Mubarak in 2011.
The Met had purchased the coffin in 2017 and later said it had been a victim of false statements and fake documentation.
French investigators are also seeking to establish whether pieces looted during the Arab Spring protests were acquired by the Louvre's branch in Abu Dhabi.
Several of the individuals charged in the case -- including Roben Dib, owner of a gallery in Hamburg and who is currently in custody -- were involved in the sarcophagus's sale to the Met, according to a 2019 report by the Manhattan district attorney.
The Book of Exodus painting is valued at $1.6 million. Also among the five works is a painted portrait of a woman dated from between the years AD 54 to 68 worth $1.2 million.
(AFP)
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Former president of Louvre museum charged in art trafficking case
AFRICAN HERITAGE
As Paris museum returns looted African treasures, will others follow France’s lead?
Benin exhibits looted treasures returned by France
Valeurs Actuelles
Le programme économique de Jean-Luc Mélenchon vivement décrié dans un rapport du think tank Terra Nova
« Un plan de dépôt de bilan »
Mais selon le professeur associé à Normale Sup, le principal problème du programme économique de Jean-Luc Mélenchon réside dans le fait que pour être mis en œuvre, le pays devrait encore plus s’endetter et emprunter davantage. « Il faudra financer un énorme déficit, et il n’y a que deux manières de le faire : l’endettement et la création monétaire. Et comme on entre dans une période d’inflation, aucun économiste ne recommandera de financer durablement les déficits par la planche à billets », estime-t-il. Avant de conclure, sans mâcher ses mots sur les experts économiques de La France insoumise : « Ils méconnaissent les lois de l’économie, le fonctionnement de la finance, et surtout, les leçons de l’Histoire. »
Valeurs Actuelles
Qui veut casser AgroParisTech ?
Il existe deux profils d’étudiants en agronomie ; ceux qui veulent apprendre pour nourrir le monde et les bobos écolos qui rêvent de révolutionner le ciel et la terre. Des élèves de la prestigieuse école d’ingénieurs AgroParisTech sont passés de l’un à l’autre. La remise des diplômes qui a eu lieu salle Pleyel, le mois dernier, révèle une incroyable manipulation politique.
« Nous sommes plusieurs à ne pas vouloir faire mine d’être fi ers et méritants d’obtenir ce diplôme à l’issue d’une formation qui pousse globalement à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours » , lance un élève. « Agro-ParisTech forme chaque année des centaines d’élèves à travailler pour l’industrie de diverses manières : trafiquer en labo des plantes pour multinationales qui renforcent l’asservissement des agricultrices et agriculteurs » , renchérit un autre. Ou encore : « Ces jobs sont destructeurs et les choisir, c’est nuire en servant les intérêts de quelques-uns » , conclut l’un d’eux.
En parallèle, une étudiante raconte qu’elle s’est installée sur la “Zad” de Notre-Dame-des-Landes. Un autre qu’il s’est engagé contre le nucléaire près de Bure. Un troisième a rejoint le Mouvement des soulèvements de la Terre. Un quatrième a jeté l’éponge et se lance dans le dessin. Un énorme bras d’honneur aux entreprises partenaires d’Agro-ParisTech (Arvalis, Bonduelle, Carrefour, Crédit agricole, Danone, InVivo, Suez, Vinci… ) mais aussi aux contribuables, l’État versant 11,4 millions d’euros en subventions annuelles à l’école.
En bon insoumis, Jean-Luc Mélenchon a immédiatement récupéré l’affaire. Ces jeunes révoltés – dont aucun n’est issu du monde paysan – représentent « l’espoir le plus grand ; que la nouvelle génération “déserte” le monde absurde et cruel dans lequel nous vivons », a-t-il tweeté.
Des étudiants qui se vantent d’avoir découvert « des personnes qui luttaient et que nous avons suivies sur leur terrain de lutte […] , des luttes écologiques » . Qui sont ces influenceurs, ces perturbateurs pour qui ces étudiants ont renoncé à leurs diplômes ? D’abord des intellectuels. Ils inquiètent autant qu’ils illusionnent. « On y voit la pensée de Philippe Descola, anhropologue, ancien professeur au Collège de France, qui affirme être admiratif des manières alternatives, des nouvelles façons d’habiter le monde refusant le profit et citant le combat des zadistes de Notre-Dame-des-Landes », affirme un expert du monde agricole.
Guerre des chapelles avec Hectar
« Et aussi celle de Bruno Latour, sociologue, professeur à Sciences Po qui vient de parler du besoin de “remplacement de la classe bourgeoise actuelle qui nous a trahis par une nouvelle classe écologique qui doit dire avec fierté que ce sont eux les écologistes qui vont définir une nouvelle consistance du monde” », poursuit notre source.
« Pire, j’y vois une action potentielle d’Hectar, l’école d’agriculture créée par Xavier Niel », avance une ancienne enseignante-chercheuse. Entre l’enseignement traditionnel agricole et celui voulu par l’industriel du numérique, pour qui la technologie nous nourrira au nom de l’écologie, « c’est la guerre des chapelles », dit-elle. Et Emmanuel Macron n’y est peut-être pas étranger, son ancienne conseillère agricole, Audrey Bourolleau, étant devenue directrice générale d’Hectar. Avec un souhait, battre en brêche l’enseignement agricole public, qui jusqu’ici fonctionnait très bien. Une insulte au monde paysan.
France24 - World
Transnistria: Moldova's breakaway region in the shadow of war in Ukraine
Issued on: 03/06/2022 - 12:02
With the war in Ukraine now in its 100th day, we focus on the situation in Transnistria, a small breakaway region of Moldova on Ukraine’s south-western border. Western countries suspect the region of acting as a rear base for the Russian military. The separatist enclave, which has claimed its independence since the fall of the Soviet Union, is located near the strategic Ukrainian port city of Odesa on the Black Sea. Our reporter Lauriane Dherbecourt gained rare access to Transnistria, which for now refuses to take part in the conflict in Ukraine. She discovered a land whose people are torn between East and West.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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Moldova urges calm, boosts security after Transnistria blasts
Analysis
Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’
Moldova's pro-Russian president concedes race to pro-European challenger Sandu
L'Humanité
Le sexe des hommes est aussi une idée préconçue
Nos recommandations culturellesTHÉÂTRE S’inspirant des écrits philosophiques de Simone de Beauvoir, Mickaël Délis propose avec « Le 1er sexe », une pièce drôle qui met en pièces la prétendue virilité.
Gérald RossiDe la coulisse, une voix se fait entendre, à la mode des humoristes qui chauffent la salle, en mode potache aussi. Mais c’est pour que chacun soit en confiance. Des deux côtés de la scène. Car s’il ne manque pas d’humour, Mickaël Délis n’est pas là pour blaguer. C’est sa sixième création, et il se met en scène avec la complicité de Vladimir Perrin. Mais pour la première fois, il est seul face aux projecteurs. Avec trois fois rien, une chemise blanche, un foulard, une fourrure (fausse) et un tabouret, il raconte, se raconte. Avec plus ou moins de pudeur, mais surtout beaucoup de drôlerie et d’humanité offertes en partage.
Intitulée « Le premier sexe » et sous titrée « La grosse arnaque de la virilité », la pièce est un récit autobiographique. Un genre assez en vogue mais « casse-gueule » comme l’on dit, donc très risqué. Mickaël Délis a choisi, lui de jouer gros, et de s’inspirer, d’une certaine façon, de la somme philosophique (1071 pages chez Gallimard) publiée en 1949 par Simone de Beauvoir et intitulée « Le deuxième sexe ». Ouvrage dans lequel elle précise : « On ne naît pas femme on le devient ». Expression reprise depuis notamment par les mouvements féministes.
On l’a compris, pour Mickaël Délis, on devient homme, on se découvre petit à petit quand on naît avec « avec un sexe qui pendouille entre les jambes ». Mais rien n’est simple pour autant. Enfant, il portait les cheveux longs, et on le prenait souvent pour une fille. Plus tard il a découvert son homosexualité, et il lui a fallu se construire ainsi, sans se nier ni se renier face à son miroir et face aux autres. « C’est à tout cela que j’ai voulu m’attaquer, épaulé par une armée de personnages qui m’ont aidé, guidé, violenté, et qui m’ont fait avancer », dit-il.
Et le tout fait un moment que l’on est heureux de découvrir, « dans un format accessible et pop, vivant et inspirant ». Successivement le comédien est lui-même enfant, ado, adulte… mais il est aussi sa maman, impayable et tellement réaliste, son psy, des potes, des copines, etc. Dans cet univers qui oscille entre l’hostile et le bienveillant, Mickaël Délis trace sa route. Et l’on a envie, du bord du chemin, de l’encourager, de faire un bout de route avec lui. Parce qu’avec l’air de rien ou presque, le jeune frisé aux grands yeux bleus regarde en face une société patriarcale étouffante qui craque de tous les côtés. Et c’est bien vu.
Théâtre L'Humanité
Le «Parc» : 50 ans d'histoire de l’arène des Princes
Il était une foisLe 25 mai 1972, le Parc des Princes accueillait son premier match. Le coup d’envoi d’émotions grandioses, servies par le PSG, le XV de France et les Bleus, tel le sacre de 1984. Devenue « monument national », l’enceinte parisienne – bijou de conception – s’ouvrira aux stars du rock, au pape... Récit d’un vaisseau des Trente glorieuses où s’est façonnée une partie de l’histoire du pays.
Lionel VenturiniIl a rendu le béton aérien. Le nouveau stade des compétitions internationales des équipes de France de football et de rugby ouvre le 25 mai 1972 avec une rencontre modeste, un match amateur retour des éliminatoires des JO 1972 de Munich. L’équipe de France olympique reçoit sa consœur soviétique, en tâchant de faire oublier le 5-1 infligé à l’aller.
Malgré la nouvelle enceinte remplie aux deux tiers (35 000 spectateurs, dont… 30 000 écoliers invités pour faire nombre), l’URSS d’Oleg Blokhine, futur ballon d’or trois ans plus tard, l’emporte 1-3. Les tribunes seront en revanche pleines le 4 juin 1972, pour la finale de la Coupe de France de football opposant, devant Georges Pompidou, l’OM à Bastia (2-1 pour les Marseillais). Vingt-six années durant, le « Parc », comme joueurs et supporters l’appelleront la plupart du temps, sera l’écrin des plus sublimes moments de football et de rugby.
Une ancienne zone de chasse de la noblesse
Dans la France de Georges Pompidou, il était temps que le pays se dote d’un stade moderne, audacieux dans sa forme, pour accueillir un football de plus en plus professionnel. Jusqu’à ce premier match de mai 1972, c’est le vieux stade Yves-du-Manoir, à Colombes, qui abrite les matchs internationaux de football et de rugby, ainsi que les finales de la Coupe de France.
L’enceinte des Hauts-de-Seine peut certes recevoir plus de 60 000 spectateurs, mais le manque d’investissements se fait ressentir, l’inconfort est là, au point que les trois quarts des tribunes seront bientôt interdites au public, avant d’être rasées.
La France des Trente Glorieuses ne sait pas alors que ces dernières vont bientôt s’achever quand, au milieu des années 1960, est prise la décision de doter la capitale d’un stade moderne et d’un troisième Parc des Princes. Sur l’emplacement de ce qui était à la fin XVIIIe siècle une zone de chasse de la noblesse, s’élève à partir de 1897 un premier stade vélodrome du Parc des princes : 3 200 places assises seulement, mais le directeur du stade, un certain Henri Desgrange, a le sens du spectacle – et de ses affaires.
Celui qui est aussi le directeur de « l’Auto-vélo » et le créateur du Tour de France cycliste en 1903, pour augmenter les ventes de son journal, prend ainsi soin d’y faire arriver l’ultime étape du Tour, jusqu’en 1967. Le Parc est alors plutôt un vélodrome prisé, même si des matchs de « football-association » ou de « rugby football », comme l’on disait alors, s’y déroulent.
Boxe anglaise et patinage artistique
En 1932, ce premier Parc évolue, les tribunes s’agrandissent, offrant 40 000 places, et leurs noms demeurent, encore aujourd’hui, tribune présidentielle, Paris, Auteuil et Boulogne. Ce deuxième Parc des princes est toujours à prédominance cycliste, le long des 454 mètres de ciment rose qui ceinturent l’arène centrale.
À côté des rencontres de Football et de rugby, de matchs des Bleus, du Stade français ou du Racing, la boxe anglaise s’y invite parfois et même le patinage artistique, en 1933. C’est là que Nicolas de Staël a, en 1952, un choc esthétique et peint cinq toiles sur les footballeurs du Parc, où la pelouse peut être pour lui rouge ou bleu sombre.
En 1967, Raymond Poulidor franchit en vainqueur de l’étape la porte du Parc et referme sur lui l’histoire entre le Parc et le vélo. C’est que pointe à Paris une autre enceinte, le boulevard périphérique. Construit tronçon par tronçon, celui-ci s’approche des beaux quartiers de l’ouest de la capitale. Son tracé passe juste… en dessous des tribunes du stade. Le second Parc est détruit pour laisser place à l’enceinte qui se dresse aujourd’hui encore.
50 portiques courbes
Son architecte, Roger Taillibert, y multiplie les audaces. Le Parc, c’est d’abord un coup de crayon, une ondulation de sa cime rythmée par 50 portiques courbes de béton précontraint, chacun de hauteur différente. « J’ai utilisé le béton, dira-t-il, pour démontrer qu’il pouvait être aussi intéressant que l’acier. Il peut prendre la même forme que ce dernier et la même résistance. Il propose aussi un espace beaucoup plus vivant. » « Le vocabulaire plastique du béton armé est si riche que l’on ne se lasse jamais de l’explorer », affirmait en écho Oscar Niemeyer, le grand architecte brésilien.
Ancré dans l’aire urbaine de la capitale, le Parc des princes, et ses encorbellements qui ajoutent des jeux d’ombre à sa façade, surgit au détour de la rue parisienne ou du périphérique, près de la porte de Saint-Cloud. Enchâssé dans les beaux quartiers parisiens, le stade se découvre mieux de l’intérieur : 77 000 m3 de béton et 7 000 tonnes d’acier l’enserrent.
Taillibert signera par la suite un stade plus audacieux encore, celui de Montréal pour les JO de 1976. Là encore, ce sera en béton, avec un toit rétractable – jamais il ne fonctionnera –, attaché par des câbles à une tour inclinée de 165 mètres de haut. Le Canada imputera à l’architecte et au maire de Montréal une lourde part de responsabilité dans le naufrage financier de ces jeux Olympiques.
Taillibert pourtant, à 80 ans, concevra encore des stades en Afrique du Sud, en prévision de la Coupe du monde de 2010, avant de mourir en 2019. En comparaison, le Parc des Princes, avec une facture finale de 150 millions de francs (168 millions d’euros en 2022 actualisés avec l’inflation), quoique doublée par rapport au devis initial, paraît raisonnable.
Un chaudron de béton
Le Parc, où aucun pilier n’est là pour gêner la vue des spectateurs, est aussi le premier en Europe à se doter d’un éclairage intégré sur le pourtour du toit, là encore pour libérer le regard. L’absence de piste d’athlétisme et le fort degré d’inclinaison des tribunes, comme dans les stades anglais, permet à la majorité des 45 000 spectateurs d’être à proximité des lignes de touche.
L’ellipse dessinée par Taillibert a toutefois un inconvénient majeur les tribunes situées dans les virages sont, elles, éloignées des buts, à l’instar des stades de la Beaujoire à Nantes ou de Gerland à Lyon. L’absence de parking est critiquée, tout comme la capacité, modeste. Mais quand Taillibert livre le stade, au terme d’un chantier principal de vingt-quatre mois, l’architecte sait ce qu’il a fait : un chaudron de béton.
« Quand les gens chantent, explique-t-il dans le documentaire “Le Parc, prince des stades”, de Nicolas Bergès (voir « En savoir plus »), le bruit tourne comme dans les arènes de Rome. » « Effectivement, une arène », songe lui aussi le rugbyman Jean-Baptiste Lafond, qui a plus à l’esprit l’image de gladiateurs secoués. La clameur du Parc, elle, peut tout autant porter qu’intimider. « On entend bien quand on se fait siffler », admet le footballeur Daniel Bravo, resté sept saisons sous le maillot parisien.
Jean-Pierre Rives, maillot en sang
Jusqu’à ce qu’il soit détrôné par le Stade de France, en 1998, pour les compétitions internationales, le Parc des Princes fut l’emblème de la nation. Club résident depuis son accession en première division en 1974, le PSG y gagne, en 1982, la Coupe de France face à Saint-Étienne au terme d’une rencontre épique, avec les supporters envahissant le terrain pour les tirs au but, devant un François Mitterrand impassible. C’est là encore que Jean-Pierre Rives en sort le maillot en sang, lors d’un France-Galles en 1983 – en fait, le sang de Serge Blanco qu’il a involontairement percuté. Là encore que les Tricolores emmenés par Platini remportent la finale du championnat d’Europe en 1984, face à l’Espagne (2-0).
À quelques reprises, le Parc sort de sa destination initiale, il accueille le pape Jean-Paul II en 1980, un concert des Stones en 1990 ou des Pixies en 2004, en dépit d’une acoustique inadaptée, voire un meeting de Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle de 1981.
La face sombre du supportérisme
Le Parc est bien sûr indissociable du Paris Saint- Germain Football club (1), qui ne l’a plus quitté depuis 1974 et son accession à la première division, avec Just Fontaine comme entraîneur et Daniel Hechter comme président – le couturier dessinera le maillot historique du club. Quand Canal Plus rachète le PSG à Francis Borelli en 1991, c’est avec l’ambition de transformer le club parisien. L’aboutissement est ce titre de vainqueur de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes, en 1996, avec Luis Fernandez.
Le Parc, c’est aussi la face sombre du supportérisme ultra. Deux fois il fut endeuillé par la mort de supporters aux abords du stade. En 2006, un supporter du Paris SG est abattu par un policier lors d’échauffourées à la sortie d’un match contre l’Hapoël Tel-Aviv. En 2010, un supporter ultra meurt de ses blessures au cours d’un affrontement entre hooligans de la tribune Auteuil et de la tribune Boulogne. Sommé de réagir, le PSG se débarrasse du problème en supprimant les abonnements annuels à prix réduit.
Après l’intermède du rachat par le fonds d’investissement Colony Capital en 2006, le PSG est racheté en 2011, avec la bénédiction du président Nicolas Sarkozy, par une entité du fonds souverain qatari Qatar Sports Investments (QSI), émanation du soft power de l’émirat. QSI injecte des moyens conséquents dans le club, lui permettant d’écraser le mercato mondial et d’attirer des joueurs parmi les plus chers au monde, comme Neymar, Mbappé ou Messi.
L'aire des Qataris
Le représentant du fonds qatari, désormais propriétaire à 100 % du club, Nasser Al Khelaïfi, PDG depuis novembre 2011, engage vite des travaux de transformation du Parc. À commencer par des entrées modifiées pour rendre moins visible la présence de policiers… Ses invités se nomment Leonardo Di Caprio, Jay-Z ou Beyoncé ; 2 000 places supplémentaires sont créées pour une jauge qui approche les 48 000 au total. Plus de spectateurs choisis aussi : les places VIP en loges passent de 1 600 à 4 500 quand il n’y en avait que 350 dans les années 1980, des chiffres qui signent les transformations du football professionnel. « On s’est inspiré de l’avenue Montaigne », reconnaît l’architecte Tom Sheehan, qui a œuvré à la rénovation des espaces VIP du Parc. Les touristes se pressent pour visiter le vestiaire des joueurs, le couloir qui répertorie les maillots historiques du club, se calent dans les sièges rembourrés des loges qui contrastent avec les strapontins des virages.
Les Qataris ont fait entrer le Parc dans la cour des grands du foot business. Une loge à l’année peut monter à 300 000 euros, et Nasser Al Khelaïfi a obtenu de la Mairie de Paris (propriétaire du stade) un accord pour porter la capacité du Parc à 60 000 places après les JO 2024. En 1997, pour le dernier match au Parc du XV tricolore, Richard Bohringer prononce sur la pelouse, micro en main, une fois le match terminé, l’oraison funèbre d’un Parc qui en termine avec les matchs internationaux : « Une âme restera, un stade va s’éteindre, mais son écho nous suivra. »
(1) Voir « l’HD » n° 723 du 10 septembre 2020, « Paris Saint-Germain. Cinquante ans, encore trop jeune pour le sommet ? » par Patrick Mignon.
EN SAVOIR PLUS
« Roger Taillibert, architecte », d’Alain Orlandini, éditions Somogy, 2006.
« Le Parc, prince des stades », documentaire de Nicolas Bergès, 52 min, Productions-France Télévisions, 2012. Disponible en DVD et VOD sur capuseen.com
« Parc », de William S. Touitou et Jérôme Bénadiner, documentaire de 70 min, When We Were Kids Production, 2010 ; whenwewerekids.fr
Pour visiter le Parc : psg.fr/stadium-tour
footballrugbypsg France24 - World
Johnny Depp v Amber Heard: What it means for the #MeToo movement
Issued on: 03/06/2022 - 15:17
Annette Young
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Does the verdict in the Amber Heard-Johnny Depp trial spell the end of the #MeToo movement? We ask the question as women's activists express their anger over an American jury decision which found Amber Heard defamed ex-husband Johnny Depp with an article in which she said she was a victim of domestic abuse. Plus, it may have had a slow start here in France but the #MeToo movement is beginning to have an impact in a variety of sectors including the media and politics. As well, Annette Young talks to French-Canadian feminist and creator of "Les Glorieuses" newsletter, Rebecca Amsellem, on how defamation lawsuits are becoming a weapon to silence women in #MeToo cases.
Jury awards Depp $15 million in libel case, $2 million to Heard in countersuit
Truth or Fake
Fake news from the Johnny Depp-Amber Heard defamation trial
French #MeToo founder wins ‘historic’ defamation appeal
Valeurs Actuelles
Devoteam : la réussite à la française
À l’hôtel de la décision, les gens dorment bien, se plaît-on à dire en Iran. Les patrons de Devoteam, un des leaders mondiaux du conseil en stratégie numérique, cybersécurité et cloud, sont sûrement d’accord avec ce proverbe perse. Leur dernière décision marquante ? Reprendre le contrôle de leur entreprise en la sortant de la Bourse. Cela fut chose faite le 31 décembre 2021, avec l’aide d’un partenaire, le fonds d’investissement américain KKR. « Après le retrait de la cote, mon frère Godefroy et moi ne dormons pas mieux, mais bien », juge Stanislas de Bentzmann, cofondateur de l’entreprise avec son aîné.
Cette décision aurait été impossible à prendre quelques années plus tôt. Le patron de Devoteam poursuit : « Aujourd’hui, nous avons la maturité pour porter la dette, ce qui n’était pas le cas il y a quinze ans. Nous n’étions pas dans le radar des fonds de private equity, qui ne s’intéressaient pas au secteur. »
Pour les deux hommes, l’intérêt de cette opération est évident : ne plus être soumis aux aléas du marché et donc aux soubresauts de l’action dont le cours a évolué entre 3 et 236 euros dans le passé… Autant dire un parcours digne de montagnes russes où il faut avoir le cœur bien accroché. « Nous avons été maltraités par la Bourse, comme d’ailleurs l’ensemble du secteur », reconnaît Stanislas de Bentzmann, qui a toujours considéré qu’il devait à la fois développer son entreprise, la rendre profitable et dégager suffisamment de cash pour faire face aux impératifs du marché. « Cela aurait pu nous agacer, mais nous, nous n’étions pas vendeurs. »
Maltraité ? le mot est faible… Créée en 1995, la société a été introduite en Bourse quatre ans plus tard, autant dire au meilleur et au pire moment : en pleine expansion de la bulle Internet et quelques mois avant qu’elle n’éclate brutalement. « Devoteam a été valorisé plus de 1 milliard d’euros alors que notre chiffre d’affaires était de moins de 100 millions », se souvient Stanislas de Bentzmann. « Un an après, la valorisation est tombée à 30 millions. » Un choc extrêmement violent qui aurait pu être fatal à la société, car beaucoup de programmes de numérisation des activités de ses clients se sont brutalement arrêtés : jusqu’alors très profitable, elle a été contrainte de se séparer de 20 % de ses salariés : il y allait de sa survie.
Être toujours “en situation d’agilité pour agir vite et fort”
« Dans ces occasions de crise, il faut aller vite, ne pas faire dans la demi-mesure et surtout ne pas attendre que cela s’arrange tout seul », explique Stanislas de Bentzmann. « Nous avons sans doute un peu tardé, nous avons mis en péril la vie de la société. Certes, une entreprise ne peut pas anticiper l’avenir, mais elle doit toujours se mettre en situation d’agilité pour agir vite et fort. » Compte tenu des dernières opérations réalisées sur les titres, Devoteam vaudrait aujourd’hui au moins 1,5 milliard d’euros.
Sortir de la Bourse est aussi un moyen d’être de nouveau indépendant des modes – ou des désirs -des analystes et des marchés financiers. C’est un nouveau départ pour Devoteam, un moyen de « mettre en œuvre une stratégie plus ambitieuse pour laquelle plus de liberté était nécessaire » , explique le patron de la société. Il s’est fixé pour objectif d’atteindre un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros d’ici à 2024 ; la moitié du chiffre d’affaires devrait être réalisée grâce à cinq partenaires stratégiques (Amazon Web Services, Google Cloud, Microsoft, Salesforce, ServiceNow). Une stratégie qui repose à la fois sur des opérations raisonnées de croissance interne et externe.
« Nous ne sommes pas dans une logique de parts de marché et de taille » , explique Stanislas de Bentzmann. « Nous voulons développer une expertise technologique très pointue qui soit reconnue par nos clients. Nos acquisitions répondent à cette logique : nous achetons des savoir-faire complémentaires et ce, afin d’être bien plus efficaces dans les projets de nos clients. » Depuis début 2021, Devoteam a réalisé six acquisitions (Ysance, spécialiste des données ; Nubalia, spécialisé dans le cloud de Google ; Integrity, présent dans le domaine de la cybersécurité ; Cloudeon, Alfun et Necsia, trois partenaires de Microsoft Cloud) et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin : d’autres opérations auront lieu en 2022.
Cette année, une première étape devrait être franchie avec un chiffre d’affaires supérieur à 1 milliard d’euros, dont 60 % réalisés hors de France (la première implantation à l’étranger s’est faite en Belgique, en 1999). « Oui, c’est vrai, nous sommes fiers d’atteindre le milliard, mais la fierté réside beaucoup plus dans notre expertise au niveau européen, dans celle développée par nos 10 000 ingénieurs et dans leur impact chez nos clients ». Le patron de Devoteam reconnaît que la croissance externe aurait pu être encore plus rapide, mais cela se serait fait sans doute au risque d’une perte de valeurs : « C’est ce qui nous différencie des acteurs plus orientés vers le conseil, alors que nous sommes davantage tournés vers la technologie. »
D’ici peu devrait se poser la question de la transmission de la société ; les deux fondateurs, Stanislas et Godefroy de Bentzmann, ont respectivement 59 et 64 ans.
Des propositions de rachat ignorées
Une chose est certaine, l’entreprise pourrait ne pas être confiée à la génération suivante : « Être à la fois père et patron n’est pas un bon mélange pour avoir une famille épanouie » , estime le chef d’entreprise. « Les enfants doivent faire leur expérience dans un environnement compétitif. Nous sommes d’ailleurs à l’écoute de nos enfants et neveux qui ont développé la fibre entrepreneuriale en les aidant à financer leurs projets, modestement, un peu à l’image de ce qu’ont fait les Mulliez [la famille créatrice de la galaxie Auchan, NDLR] . »
L’autre certitude à ce point de l’histoire de Devoteam concerne la cession de l’entreprise. Les patrons ont beau recevoir régulièrement des offres, ce ne sont pas des options qu’ils regardent : « La société a une performance, une dynamique hors norme ; il serait dommage de la casser », considère Stanislas de Bentzmann. « Nous avons notre utilité, nous sommes différents des autres avec une expertise très pointue. Nous perdrions alors notre ADN. »
France24 - World
Global food crisis: Leaders urge action as Ukraine war strains supply chains
Issued on: 03/06/2022 - 14:37
Kate MOODY
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The world is on the verge of its worst food crisis in history. In this special edition, FRANCE 24's Business Editor Kate Moody asks leaders in Davos what they are proposing to protect the most vulnerable. Our reporters also look at how Finland has become one of the most food-resilient countries in the world. Plus we meet Apeel CEO James Rogers, who's fighting against food waste with an all-natural spray that extends the shelf life of fresh fruit and vegetables.
People & Profit
Davos 2022: IMF chief says food export bans 'only making crisis worse'
Business Daily
Davos 2022: EBRD chief warns of risk of 'food crisis' amid war in Ukraine
Business Daily
Davos 2022: International community 'must do more' on food, energy crises
Valeurs Actuelles
Perquisition au siège français de McKinsey pour des soupçons d’optimisation fiscale
Après avoir émergé pendant la campagne présidentielle, l’affaire McKinsey reprend de plus belle. Dans la journée du mardi 24 mai, une perquisition menée par le Parquet national financier (PNF) a eu lieu au siège français du cabinet américain, rapporte Le Figaro. Une opération qui s’inscrit dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte le 31 mars dernier pour blanchiment aggravé de fraude fiscale, après un rapport explosif du Sénat quant aux recours aux cabinets de conseils de l’exécutif. Selon ce dernier, les filiales françaises de la firme américaine auraient recours à de l’optimisation fiscale et n’auraient pas versé d’impôts sur les sociétés de 2011 et 2020. « Le cabinet McKinsey est bien assujetti à l’impôt sur les sociétés en France, mais ses versements s’établissent à zéro euro depuis au moins 10 ans », était-il stipulé dans le rapport
De son côté, le cabinet a indiqué avoir fourni « l’ensemble des informations requises » aux autorités dans le cadre de cette perquisition, assurant collaborer « pleinement avec les autorités publiques ». Et a réaffirmé son respect des « règles fiscales et sociales françaises qui lui sont applicables ».
Une autre procédure lancée par le Sénat
Le Sénat avait également annoncé récemment avoir saisi le parquet pour « suspicion de faux témoignage » quant à la situation fiscale de McKinsey en France. Karim Tadjeddine, directeur associé du cabinet, est accusé d’avoir menti sous serment au cours d’une audition. « Nous payons l’impôt sur les sociétés en France et l’ensemble des salaires sont dans une société de droit français qui paie ses impôts en France », avait-il déclaré, contredisant le rapport sénatorial. Cette procédure dépendra néanmoins de celle lancée par le Parquet national financier, car il est d’abord nécessaire de déterminer si McKinsey a bien payé l’impôt en question.
L'Humanité
Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie
ActuEn complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.
Jean-Jacques RégibierPourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux
Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, « cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.
Gazés pour une collection anatomique
Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.
La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les FrançaisDès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.
Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.
Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.
Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.
Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.
Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazisArrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.
Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie
Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.
La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.
Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.
Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.
nazismecrimes nazisuniversitéstrasbourg France24 - World
TV series show: Disney+ mini series 'Oussekine' looks at France's real-life George Floyd
Issued on: 03/06/2022 - 16:27
Olivia SALAZAR-WINSPEAR
Aline BOTTIN
Dheepthika LAURENT
Eve JACKSON
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Our TV critic Dheepthika Laurent looks at a new series from Disney+ that brings police brutality and racism in 1980s France to the small screen. Also, we look at Netflix's weird, controversial but entertaining docu-fiction about notorious Swedish gangster Clark Olofsson, who gave rise to the term "Stockholm syndrome". Apple TV+'s "Now and Then" is an addictive Spanglish murder mystery set in opulent Miami. Finally, we take a deep dive into 1970s London with a new show looking at the rise (and fall) of iconic punk group Sex Pistols.
New York Times - World
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.
In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.
But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.
But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.
How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.
How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
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The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
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By Catherine Porter, Constant Méheut, Matt Apuzzo and Selam Gebrekidan
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DONDON, Haiti — Adrienne Present steps into the thin forest beside her house and plucks the season’s first coffee cherries, shining like red marbles in her hands.
The harvest has begun.
Each morning, she lights a coal fire on the floor of her home in the dark. Electricity has never come to her patch of northern Haiti.
She sets out a pot of water, fetched from the nearest source — a mountain spring sputtering into a farmer’s field. Then she adds the coffee she has dried, winnowed, roasted and pounded into powder with a large mortar called a pilon, the way she was taught as a child.
Coffee has been the fulcrum of life here for almost three centuries, since enslaved people cut the first French coffee plantations into the mountainsides. Back then, this was not Haiti, but Saint-Domingue — the biggest supplier of coffee and sugar consumed in Parisian kitchens and Hamburg coffee houses. The colony made many French families fabulously rich. It was also, many historians say, the world’s most brutal.
Ms. Present’s ancestors put an end to that, taking part in the modern world’s first successful slave revolution in 1791 and establishing an independent nation in 1804 — decades before Britain outlawed slavery or the Civil War broke out in America.
But for generations after independence, Haitians were forced to pay the descendants of their former slave masters, including the Empress of Brazil; the son-in-law of the Russian Emperor Nicholas I; Germany’s last imperial chancellor; and Gaston de Galliffet, the French general known as the “butcher of the Commune” for crushing an insurrection in Paris in 1871.
The burdens continued well into the 20th century. The wealth Ms. Present’s ancestors coaxed from the ground brought wild profits for a French bank that helped finance the Eiffel Tower, Crédit Industriel et Commercial, and its investors. They controlled Haiti’s treasury from Paris for decades, and the bank eventually became part of one of Europe’s largest financial conglomerates.
Haiti’s riches lured Wall Street, too, delivering big margins for the institution that ultimately became Citigroup. It elbowed out the French and helped spur the American invasion of Haiti — one of the longest military occupations in United States history.
Yet most coffee farmers in Ms. Present’s patch of Haiti have never had running water or septic tanks. They have crude outhouses and cook their diri ak pwa — rice and beans — over campfires. They deliver their coffee harvests on the backs of thin horses with palm-leaf saddles and rope reins, or hoist the loads on their heads to carry them, by foot, for miles on dirt roads.
Many, like Ms. Present’s husband, Jean Pierrelus Valcin, can’t read, having never “sat on a school bench,” as the Haitian Creole saying goes. All six of the couple’s children started school, but none finished, given the steep fees charged in Haiti, where the vast majority of education is private because the country never built more than a tiny public school system.
“There is nothing here,” said Mr. Valcin, who is losing his eyesight but can’t afford to visit a specialist. “Our children have to leave the country to find jobs.”
He used a term you hear often in Haiti — mizè. More than poverty, it means misery.
Violence. Tragedy. Hunger. Underdevelopment. These bywords have clung to Haiti for more than a century. Kidnappings. Outbreaks. Earthquakes. The president assassinated — this time in his bedroom.
How is it possible, many ask, that Haiti shares an island with the Dominican Republic, with its underground subway system, health care coverage, public schools, teeming resorts and impressive stretches of economic growth?
Corruption is the usual explanation, and not without reason: Haiti’s leaders have historically ransacked the country for their own gain, legislators have spoken openly on the radio about accepting bribes and oligarchs sit atop lucrative monopolies, paying few taxes. Transparency International ranks it among the most corrupt nations in the world.
But another story is rarely taught or acknowledged: The first people in the modern world to free themselves from slavery and create their own nation were forced to pay for their freedom yet again — in cash.
Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.
Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.
The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:
The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:
Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.
Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.
The Haitians had ample reason for alarm. Two decades earlier, Napoleon had tried to destroy them, sending one of the largest expeditions of warships ever dispatched by France, with his brother-in-law at the helm. The Haitians won and declared independence. Napoleon lost more troops than he did at Waterloo and withdrew.
But rich French colonists continued to press to reconquer the territory, and they found another sympathetic ear when the Bourbon monarchy returned to power. One minister of the navy, a former colonist and prominent defender of slavery, even drafted a new plan to put Haitians back in bondage or “crush them” with a still larger army.
No country could be expected to come to Haiti’s defense. The world powers had frozen it out, refusing to officially acknowledge its independence. American lawmakers in particular did not want enslaved people in their own country to be inspired by Haiti’s self-liberation and rise up.
So, Haiti’s president, eager for the trade and security of international recognition, bowed to France’s demands. With that, Haiti set another precedent: It became the world’s first and only country where the descendants of enslaved people paid reparations to the descendants of their masters — for generations.
It is often called the “independence debt.” But that is a misnomer. It was a ransom.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. Even the first installment was about six times the government’s income that year, based on official receipts documented by the 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
But that was the point, and part of the plan. The French king had given the baron a second mission: to ensure the former colony took out a loan from young French banks to make the payments.
This became known as Haiti’s “double debt” — the ransom and the loan to pay it — a stunning load that boosted the fledgling Parisian international banking system and helped cement Haiti’s path into poverty and underdevelopment. According to Ardouin’s records, the bankers’ commissions alone exceeded the Haitian government’s total revenues that year.
And that was only the beginning. The double debt helped push Haiti into a cycle of debts that hobbled the country for more than 100 years, draining away much of its revenue and chopping away at its ability to build the essential institutions and infrastructure of an independent nation. Generations after enslaved people rebelled and created the first free Black nation in the Americas, their children were forced to work, sometimes for little or even no pay, for the benefit of others — first the French, then the Americans, then their own dictators.
Two centuries after French warships blew their terrifying cannons from Port-au-Prince’s harbor to celebrate the debt, the echoes from that moment still wash across the country in its slums, bare hospitals, crumbling roads and empty stomachs, even in the countryside, once considered the most lucrative and productive in the world.
“This was a poor country that was always impoverished after 300 years of exploitation,” Cedieu Joseph said over the buzz of cicadas in his coffee garden in Dondon, the town in northern Haiti where Ms. Present lives. He manages a coffee cooperative named after a Haitian revolutionary hero from the area, and calls the so-called independence debt a modern whip, wielded by France to punish its former colony for wanting, and winning, its freedom.
“The slaves fought for our independence,” he said. “To make them pay for that independence again, it was setting up another form of slavery.”
Since then, the double debt has largely faded into history. France has repeatedly downplayed, distorted or buried it. Only a few scholars have examined it deeply. No detailed accounting of how much the Haitians actually paid has ever been done, historians say. Even in Haiti, debates over its effect on the country’s economy, development and political destiny continue today.
The New York Times spent months sifting through thousands of pages of original government documents, some of them centuries old and rarely, if ever, reviewed by historians. We scoured libraries and archives in Haiti, France and the United States to study the double debt and its effect on Haiti, financially and politically.
In what leading historians say is a first, we tabulated how much money Haitians paid to the families of their former masters and to the French banks and investors who held that first loan to Haiti, not just in official government payments on the double debt but also in interest and late fees, year after year, for decades.
We found that Haitians paid about $560 million in today’s dollars. But that doesn’t nearly capture the true loss. If that money had simply stayed in the Haitian economy and grown at the nation’s actual pace over the last two centuries — rather than being shipped off to France, without any goods or services being provided in return — it would have added a staggering $21 billion to Haiti over time, even accounting for its notorious corruption and waste.
For perspective, that’s much bigger than Haiti’s entire economy in 2020.
We shared our findings and analysis with 15 leading economists and financial historians who study developing economies and how public debt affects their growth. All but one either agreed with our $21 billion estimate, said it was squarely within the range of possibilities, or considered it conservative. A few suggested additional ways of modeling, which mostly showed far bigger long-term losses for Haiti.
The reason is simple: Had the money not been handed over to Haiti’s former slaveholders, it would have been spent in the Haitian economy — by the coffee farmers, laundresses, masons and others who earned it. It would have gone to shops, school fees or medical bills. It would have helped businesses grow, or seeded new ones. Some of the money would have gone to the government, possibly even to build bridges, sewers and water pipes.
That spending pays off over time, boosting a country’s economic growth. It’s impossible to know with any certainty what Haiti’s economy would have looked like, and given the history of self-dealing by officials, some historians say the needs of poor farmers in places like Dondon would never have been priorities anyway.
But several others said that without the burden of the double debt, Haiti might have grown at the same rate as its neighbors across Latin America. “There is no reason why a Haiti free of the French burden could not have,” said the financial historian Victor Bulmer-Thomas, who studies the region’s economies. André A. Hofman, an expert on Latin America’s economic development, also called this scenario “very reasonable.”
In that case, the loss to Haiti is astounding: about $115 billion over time, or eight times the size of its economy in 2020.
Put another way, if Haiti had not been forced to pay its former slave masters, one team of international scholars recently estimated, the country’s per capita income in 2018 could have been almost six times as large — about the same as in its next-door neighbor, the Dominican Republic.
They called the burden imposed on Haiti “perhaps the single most odious sovereign debt in history.”
The Times calculated the impact of the double debt alone — the reparations to colonists and the initial loan to pay them.
But Haiti’s troubles didn’t end there.
The double debt helped set off a cascade of privation, budgetary shortfalls and onerous foreign loans that shaped the country into the 20th century and beyond.
Emmanuel Macron’s Second Term as President of France
With the reelection of Emmanuel Macron, French voters favored his promise of stability over the temptation of an extremist lurch.
Though Haiti’s government made the last payments connected to its former slaveholders in 1888, the debt was far from settled: To finish paying it off, Haiti borrowed from other foreign lenders who, in league with a few self-serving Haitian officials indifferent to their people’s suffering, laid claim to a significant share of the nation’s income for decades to come.
Depleted after decades of paying France, Haiti took out even more loans after that. By 1911, $2.53 out of every $3 Haiti took in from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors, according to Gusti-Klara Gaillard and Alain Turnier, Haitian historians whose accounts are consistent with ledgers found in the diplomatic archives in suburban Paris.
That left precious little to run a country, much less build one.
In some years of the United States occupation, which began in 1915, more of Haiti’s budget went to paying the salaries and expenses of the American officials who controlled its finances than to providing health care to the entire nation of around two million people.
Even after the Americans relinquished fiscal control in the late 1940s, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
Debt still shrouded the country. In the 1940s, Haitian children lucky enough to attend school were asked to bring coins to class to finish paying the avalanche of loans that had weighed on their nation since its infancy.
Little of this history is recognized by France. The reparations Haitians were forced to pay their former masters for generations are not covered in French schools, researchers say. And when a Haitian president began loudly raising the subject, the French government scoffed and tried to squelch it.
In 2003, Jean-Bertrand Aristide, a former priest who became the first democratically elected president after decades of dictatorship, launched a campaign demanding that France repay the money it had extracted, with television ads, street banners and a legal team putting together the elements of an international lawsuit. The French government responded by assembling a public commission to study relations between the two countries, but quietly instructed it “not to say a word in favor of restitution,” Thierry Burkard, the French ambassador to Haiti at the time, recently told The New York Times in an interview.
The commission dismissed Mr. Aristide’s claims as the ploys of a demagogue and portrayed the independence debt as a “treaty” between Haiti and France — making only passing mention of the French warships looming off the Haitian coast to enforce the demand in an annex to a 2004 report.
A month later, the French government helped remove Mr. Aristide from power, saying it was trying to prevent Haiti, which was heaving with turmoil, from spinning into civil war. But while French officials have long said the restitution claim was not the reason for Mr. Aristide’s ouster, Mr. Burkard acknowledged it was “probably a bit about that, too.”
“It would have set a precedent” for many other countries, he said.
Despite Mr. Aristide’s removal, the issue has not gone away. In May 2015, François Hollande, France’s president, stunned an audience gathered for the opening of a memorial center on the slave trade in Guadeloupe when he referred to Haiti’s payments to its former slave masters as “the ransom of independence.”
“When I come to Haiti,” he continued, “I will, for my part, pay off the debt we have.”
The crowd, which included Haiti’s president at the time, instantly stood up in loud applause.
“People cried, African heads of state cried,” said Michaëlle Jean, the Haitian-born former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who was present at the speech. “It was immense.”
The excitement was short-lived.
A few hours later, Mr. Hollande’s aides clarified to news organizations that he was speaking only of the “moral debt” France owed to Haiti, not of any financial compensation. The French government maintains the same position today.
“France must face up to its history,” the French Foreign Ministry told The Times, expressing “solidarity” with Haiti. Even so, it has not calculated how much money France received from Haiti over generations.
“That’s the job of historians,” the ministry said.
Haiti’s payments to former colonists were supposed to go solely to individual property owners, not to the French government itself. Yet the state ended up with a cut anyway. The Times unearthed several government documents from the early 1900s revealing that 2 million francs from the descendants of Haiti’s enslaved people, or $8.5 million in today’s currency, landed in French state coffers. (France’s treasury declined to comment, saying its archives dated from only 1919.)
Some of the families that received payments over decades remain European royalty and French aristocracy. Their descendants include Maximilian Margrave of Baden, a first cousin of Prince Charles; the French businessman Ernest-Antoine Seillière de Laborde, who once ran the country’s powerful association of big businesses; and Michel de Ligne, the Belgian prince whose ancestors were close to Catherine the Great and built a castle known as the “Belgian Versailles,” where hundreds of Jewish children were hidden during the Holocaust.
The Times tracked down and spoke to more than 30 descendants of families that received payments under Haiti’s independence debt. Most said they had never heard of it.
“This is part of my family history I never knew,” Nicolaus Herzog von Leuchtenberg, the Duke of Leuchtenberg and a sixth-generation descendant of Joséphine de Beauharnais, Napoleon’s first wife, said in a phone interview from Germany.
The debt was not shouldered by all Haitians equally. The country’s small elite, who today live in gated mansions and travel regularly for vacations in Paris and Miami, remained largely untouched. It was the poor who paid — and continue to pay, many argue, because the country has never had enough schools, clean water, electricity and other basics.
“As of today, we suffer the consequences of the debt,” said Dr. Francis Saint-Hubert, a doctor who worked on Mr. Aristide’s restitution campaign and teaches at the Aristide Foundation for Democracy’s medical school in Haiti. On a recent visit to a public hospital, he found the cupboards bare of the most elemental supplies, like blood pressure cuffs, or even thermometers.
“We are still paying,” he said, “and sometimes with our lives.”
The documents reviewed by The Times show how that debt came to be, and how its impact stretched across history. The earliest records, in fact, date to a time before the nation of Haiti even existed.
The most profitable colony in the world
During slavery, Haiti brimmed with such wealth that its largest and most important city, Cap-Français, was known as the “Paris of the Antilles,” bursting with bookstores, cafes, gardens, elegant public squares and bubbling fountains. The Comédie du Cap sat 1,500 people and put on 200 performances a year — many direct from Paris — as well as regular dances and balls. The town’s slate-roofed houses, with their whitewashed walls and courtyards, rented for four times the price of a ground-floor apartment in central Paris, according to the historian John Garrigus. The harbor, choked with garbage today, was perennially full of ocean-worthy sailing ships.
All this happened quickly. The mountainous colony, tucked into the western part of the island of Hispaniola, was colonized by France later than most of the Caribbean, yet in less than a century its plantations were the leading suppliers of sugar to Europe. Only in the late 1730s were the colony’s first coffee plantations cut into the mountainsides in Dondon, where Ms. Present still farms today.
Within decades, the colony’s reliance on slave labor swelled. Between 1785 and 1790, Saint-Domingue absorbed 37 percent of the entire trans-Atlantic slave trade. Many kidnapped Africans died within a few years of being pulled from the putrid, crowded bowels of slave ships and branded with their new masters’ names or initials.
The survivors made up an astounding 90 percent of the colony’s total population, kept in line by hunger, exhaustion and public acts of extreme violence. Crowds of colonists gathered in one of the island’s fancy squares to watch them be burned alive or broken, bone by bone, on a wheel.
Sadistic punishments were so common they were given names like the “four post” or the “ladder,” historians note. There was even a technique of stuffing enslaved people with gunpowder to blow them up like cannonballs, described as burning “a little powder in the arse,” according to French historian Pierre de Vaissière, who cited a 1736 letter from a colonist.
“O land of mine, is there any other on this planet whose soil has been more soaked in human blood?” asked the Baron de Vastey, a government officer in the northern part of Haiti in his 1814 work “The Colonial System Unveiled.”
“To France’s shame, not a single one of the monsters,” he wrote, singling out plantation owners and their managers by name, has experienced “even the slightest punishment for his crimes.”
France strengthened its laws forbidding the mutilation or killing of enslaved people in the 1780s, a sign of how openly cruel some plantation owners had become. A few years later, 14 enslaved people from a remote coffee plantation made the long trip to the Cap-Français courthouse to test the new laws. Their master, a rich planter named Nicolas Lejeune, had tortured two women whom investigators found in chains, their legs charred from burns. They died soon after, yet Lejeune was acquitted.
The only thing that will prevent “the slave from stabbing the master” is “the absolute power he has over him,” Lejeune wrote to the prosecutor, according to historian Malick Ghachem. “Remove this brake and the slave will dare anything.”
The enslaved people of Saint-Domingue rose up late one August evening in 1791, starting what some historians call the largest slave uprising in history.
Little documentation about the early days of the revolution exists. One enslaved person confessed, most likely under torture, that a clandestine meeting took place in the woods, attended by 200 others from across the north. The rebels later held a ceremony, vowing to destroy their oppressors and the tools of their subjugation.
They did it with whatever weapons they could grab or fashion and — most effectively — with fire, burning sugar cane fields and plantation buildings. The cloud of black smoke that engulfed Cap-Français made the sky glow after sunset like the northern aurora, one French surgeon recounted.
Within two weeks, every plantation within 50 miles of Cap-Français was reduced to ash and the rebels, many dressed in rags, organized into three armies, with hundreds on horseback. One leader became infamous for wielding the same cruel punishments slaveholders had used, whipping colonists hundreds of times and hacking off their hands.
After two years, the French commissioners of the colony announced that all enslaved people would be free and become French citizens. It was practical — they needed recruits to defend the colony against attacks, including from Britain or Spain, which controlled the eastern side of Hispaniola. But it was also ideological, some historians say, reflecting the revolutionary ideals that had erupted back home.
Soon after Louis XVI and Marie Antoinette were guillotined in France, the revolutionary government abolished slavery in 1794, not just in Saint-Domingue but in all French colonies. The historian Laurent Dubois calls that the most dramatic change brought about by the French Revolution, yet for enslaved people of Saint-Domingue, he says, “it was only the end of the beginning of a long struggle for freedom.”
Napoleon, who seized power in 1799, had very different views on slavery. In December 1801, he dispatched some 50 ships to Saint-Domingue to reimpose the French colonial empire and “rid us of these gilded Africans,” as he put it to the commander, his brother-in-law. Napoleon reinstated the slave trade in France’s other colonies and thought it would take three months to vanquish the Haitians.
Instead, as many as 50,000 French soldiers, sailors and colonists died, according to the historian Philippe Girard. Almost two years later, the ragged remains of Napoleon’s forces pulled out of the charred harbor of Cap-Français — later renamed Cap-Haïtien.
The declaration of independence for Haiti — the Indigenous name that revolutionaries reclaimed for their country — offered enslaved people hope from Brazil to South Carolina, noted the historian Julius S. Scott.
But for their masters, it set a chilling precedent.
“The peace of 11 states in this union will not permit the fruits of a successful Negro insurrection,” Senator Thomas Benton of Missouri told his fellow lawmakers in Congress, explaining why the United States should not recognize Haiti’s independence. “It will not permit Black consuls and ambassadors to establish themselves in our cities, and to parade through our country.”
Or, as Senator John Berrien of Georgia said, official relations with Haiti would “introduce a moral contagion” that would make even the most horrifying pestilence seem “light and insignificant.”
The ultimatum
Haiti knew the French would return, a premonition that still towers in stone over the country from a green peak above Dondon’s coffee farms. It is called the Citadelle, the largest military fortress in the Caribbean and arguably Haiti’s most important building. Its gray walls, now patched with orange lichen, are as thick as 16 feet and as high as 147 feet. From one angle, they sweep like the prow of a monstrous ocean tanker bearing down on any flimsy vessels below. More than 160 cannons point threateningly from its openings and ledges.
Some 20,000 peasants — conscripted by the new Haitian government — built it in just 14 years, beginning shortly after independence. It was just one of 30 forts ordered up by Jean-Jacques Dessalines, Haiti’s first ruler, in preparation for what he called “an eventual offensive return of the French.”
That day finally came, 21 years after independence.
On July 3, 1825, a French warship, accompanied by two other ships, sailed into the port of Port-au-Prince, Haiti’s capital.
They were sent by Charles X, the newly installed king of France, to enforce an ordinance: In exchange for 150 million francs, and an enormous reduction in custom taxes on French goods, France would recognize its former colony’s independence.
If the Haitian government did not accept the ordinance, exactly as written, the Baron of Mackau, Ange René Armand, had orders to declare Haiti an “enemy of France” and blockade its ports. In his own handwritten account, the baron said he had been instructed to launch military operations that “can no longer be stopped.”
“I am not a negotiator,” he told Haiti’s president, Jean-Pierre Boyer, according to the baron’s account, which was published in France this year. “I am only a soldier.”
Just up the coast, 11 more French warships waited. One of the Haitian president’s top generals rushed a letter to him in the middle of the talks, saying his men in the coastal mountains northwest of Port-au-Prince had spotted the French fleet.
The idea of payment had been raised before, first by the Haitian president in 1814 as a way of fending off what many saw as an imminent French invasion. Frozen out of trade with France and at times the United States, Boyer himself had discussed the idea, in exchange for international recognition of Haiti’s independence.
But those were diplomatic negotiations. Now, a crippling amount was being demanded under threat of war. The French demand was “excessive” and beyond “all our calculations,” Boyer said, according to the baron’s account.
But after three days of meetings, he relented.
Some historians dispute the notion that Boyer accepted the demands merely to protect his people from war. Alex Dupuy, a Haitian American scholar, argues that the president wanted to enshrine the property rights of the Haitian elite who had taken over land, and knew the costs would be offloaded onto the poor masses. “One has to understand the pressure France put on Haiti, but also the interests of the Haitian ruling class,” he said.
The ordinance broke new ground. Typically, historians say, war reparations are imposed on the losers. Victorious European nations forced France to pay them after the Napoleonic Wars in 1815, a decade before the Baron of Mackau set foot in Haiti. After World War I, Allied nations imposed huge penalties on Germany in the Treaty of Versailles, fueling bitter resentment that carried into World War II.
But in this case, the victors — who had first thrown off their shackles, and then defended themselves by beating back Napoleon’s forces — were the ones to pay. Instead of remedying, or even acknowledging, the abuses of slavery, the ordinance focused on the financial losses of the former masters.
In the coming decades, some nations, like Britain, abolished slavery and paid slaveholders for their losses, while also requiring newly freed people to continue working for their former masters for a number of years without pay. As the Swiss historian Frédérique Beauvois points out, the United States was an outlier: It freed people after the Civil War, and granted no compensation to their enslavers.
But Haiti’s case was unique. The Haitians had already freed themselves.
In the other cases, governments paid slaveholders to ease their opposition to abolition laws and to ensure that the economy would not crash, she said. But with Haiti, France demanded payment from those who had been in chains.
“It was to punish them,” Ms. Beauvois said. “It was vengeance.”
The price tag was huge. In 1803, France sold Louisiana to the United States for 80 million francs — just over half what it demanded from Haiti. And back then, Louisiana encompassed a large sweep of the continent, stretching across all or parts of 15 modern states. Haiti was 1/77 the size.
The Haitian government didn’t have enough money to pay even the first of five installments.
So the baron brought three Haitian diplomats with him back to France. There, they sealed a 30 million franc loan. But after the group of bankers, which included the Rothschilds, took its commissions, Haiti got only 24 million francs.
Instead of 150 million, Haiti suddenly owed 156 million, plus interest.
It was one of the first of many loans by French bankers to foreign governments that transformed Paris into a hub of international finance. And it became a prototype for controlling colonies after their independence, fulfilling the vision of the baron, who later became France’s minister of the navy and colonies.
“Under such a regime,” he wrote, “Haiti would undoubtedly become a highly profitable and costless province of France.”
‘Reduced by Death’
In Paris, the king named a commission to sort through more than 27,000 demands for compensation that flooded in decades after the Haitian revolution.
The biggest single payout went to the family of one of the biggest slaveholders in Haiti’s history, Jean-Joseph de Laborde, a banker for Louis XV, according to Oliver Gliech, a German historian who has created a database of former colonists.
In the late 18th century, Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti in his slave boats and had more than 2,000 enslaved people on his plantations there, many of whom died. French revolutionaries beheaded him in 1794, but two of his children, Alexandre and Nathalie, received about 350,000 francs, or about $1.7 million today, for his claimed losses in Haiti.
Officially, former colonists got just one-tenth of what they lost. But Laborde’s son, Alexandre, a fervent abolitionist, said in an 1833 parliamentary debate that the compensation payments were so large they actually exceeded the plantation owners’ losses.
“With half of the compensation I would receive, I could buy the three houses I owned,” he told lawmakers.
By law, the commission could compensate Frenchmen only for lost real estate. But it was clear that “slaves were almost the only value of Saint-Domingue” and should be part of the calculus, Jean-Marie Pardessus, an official who helped set the rules on compensation, told his fellow lawmakers.
What little is known about the commission’s decisions comes from a 990-page volume of its original handwritten notes discovered in the French archives in Roubaix in 2006.
Some former colonists submitted letters from slave ship captains and slave merchants as proof of the kidnapped Africans they had purchased on the eve of the revolution. Conversely, commissioners subtracted the value of enslaved people colonists took with them when fleeing.
In 1828, the commission heard from Philippine Louise Geneviève de Cocherel. Her father, the recently deceased Marquis of Cocherel, had owned six properties, including a sugar plantation and a coffee plantation.
Cocherel had been singled out by the Baron de Vastey in his treatise on the horrors of slavery, but in flowing handwriting, the commissioner’s note taker recorded the marquis’s losses with bureaucratic dispassion:
His sugar and cotton plantations had been “reduced by death” to 220 enslaved people, valued at 3,425 francs per head.
The coffee plantation’s slaves had been “reduced to 40 by death,” their worth put at 3,250 francs each. On the ranch, the seven enslaved people had been “reduced to” six, worth 2,500 per head.
In 1789, before the slave rebellion, the marquis bought 21 recently kidnapped Africans before leaving for France. But he didn’t indicate where they were put to work, so the commission valued them at an average rate, down to the cent: 3,366.66 francs.
In the end, it awarded Cocherel’s daughter, a newly married marquise, average annual payments of 1,450 francs, or about $280 in the 1860s, for dozens of years, according to government publications of the commission’s decisions.
By contrast, coffee farmers in Haiti were earning about $76 a year in 1863, Edmond Paul, a Haitian economist and politician, wrote at the time — barely enough to cover one meal a day of “the least substantive foods.”
It was reminiscent, he said, of slavery.
‘Ready to Fight’
The Haitian government ran out of money right away. To finish its first payment, it emptied its state coffers, sending it all to France on a French ship, sealed in bags inside nailed crates reinforced with iron bands. That left no money for public services.
The French government threatened war to collect the rest.
“An army of 500,000 men is ready to fight,” wrote the French foreign minister in 1831 to his consul in Haiti, “and behind this imposing force, a reserve of two million.”
In response, President Boyer passed a law commanding every Haitian to be ready to defend the country. He built the leafy suburb of Pétionville, now the bastion of the Haitian elite, up the hill from the harbor — out of range of cannon fire.
Even French diplomats recognized their threats had prompted the Haitian government to pour money into its military, rather than send it to France.
“The fear of France, which naturally wants to be paid, does not allow it to reduce its military state,” reads a 1832 letter by one French diplomat.
In late 1837, two French envoys arrived in Port-au-Prince with orders to negotiate a new treaty and get the payments flowing again. The so-called independence debt was reduced to 90 million francs, and in 1838, another warship returned to France with Haiti’s second payment, which swallowed much of Haiti’s revenues once again.
The military sucked up another large chunk, according to the French abolitionist writer and politician Victor Schœlcher. After that, there was very little left for hospitals, public works and other aspects of public welfare. Education had been assigned a mere 15,816 gourdes — less than 1 percent of the budget.
‘And Then Sells Himself’
From the very beginning, French officials knew how disastrous the payments would be for Haiti. But they kept insisting on getting paid, and for decades — with some exceptions, notably during periods of political upheaval — Haiti came up with the money.
The Times tracked each payment Haiti made over the course of 64 years, drawing from thousands of pages of archival records in France and Haiti, along with dozens of articles and books from the 19th and early 20th centuries, including by the Haitian finance minister Frédéric Marcelin.
In some years, Haiti’s payments to France soaked up more than 40 percent of the government’s total revenues.
“They don’t know which way to turn,” a French captain wrote to the Baron of Mackau in 1826 after collecting a shipment of gold from Haiti.
“After trying domestic loans, patriotic subscriptions, forced donations, sales of public property, they have finally settled on the worst of all options,” the captain wrote: 10 years of exorbitant taxes that were “so out of all proportion to the achievable resources of the country, that when each one sells all that he possesses, and then sells himself, not even half of the sums demanded will be collected.”
Yet by 1874, Haiti had paid down all but 12 million francs of its double debt to France, in large part through coffee taxes. To finish off the rest — and finally invest in the country’s development by building bridges, railroads, lighthouses — the government took out two more hefty loans from French bankers.
The borrowing ended up being a “shameless waste,” the president of Haiti’s national assembly said after a parliamentary investigation.
In an 1875 loan, the French bankers and investors took a 40 percent cut off the top. Most of the rest went to paying other debts, while the remainder lined the pockets of corrupt Haitian officials who, historians say, enriched themselves at the expense of their country’s future.
Instead of escaping mizè, Haitians slid deeper into it.
While the world’s great powers, and even some smaller countries like Costa Rica, were investing in huge public health projects to fight disease and improve their citizens’ quality of life, Haiti had scraps for things like hospitals and water pipes. In 1877, when the public works department was officially created, it had two architects and six engineers for the entire country.
One British diplomat, Spencer St. John, described Port-au-Prince at this time as perhaps “the most foul smelling, dirty and consequently fever-striken city in the world,” with human waste collecting in fetid pools on the streets that “in other countries is carried off by the sewers.”
The bank that benefited most from the 1875 loan was Crédit Industriel et Commercial, the French institution that helped finance the Eiffel Tower. And soon after its first lucrative foray into Haiti, Crédit Industriel shaped the country yet again, helping to establish the National Bank of Haiti.
Nearly the only thing Haitian about it was the name.
Headquartered in Paris, controlled by French businessmen and aristocrats, the bank took over Haiti’s treasury operations, charged a commission any time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, and delivered the profits to its shareholders in France. In 1894, a banner year, its French investors earned more than the Haitian government’s proposed agriculture budget for the entire country.
After 1915, when the Americans replaced the French as the dominant force in Haiti, they did more than just control the country’s national bank: They installed a puppet government, dissolved parliament at gunpoint, entrenched segregation, forced Haitians to build roads for no pay, killed protesters and rewrote the nation’s Constitution, enabling foreigners to own property for the first time since independence.
The military occupation lasted 19 years, and was justified as vital to securing American interests in the region and taming Haiti’s chaos. The United States, where lawmakers once feared the contagion effect of Haitian independence, now depicted the invasion as a civilizing mission, necessary because, as Secretary of State Robert Lansing wrote in 1918, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”
There was another hand behind the occupation, as well: Wall Street, in particular the National City Bank of New York, the predecessor of Citigroup. By 1922, its affiliate had bought all the shares in Haiti’s national bank and, with a guarantee from the American government that it would be repaid, won the chance to lend still more money to Haiti. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt — and then followed a well-established pattern.
It did little to develop Haiti, while sucking up a quarter of the country’s revenues over the next decade, according to annual fiscal reports reviewed by The Times.
When investigators with the newly formed United Nations visited Haiti after the Americans gave up financial control in 1947, they found a country in the same desperate straits as always.
From 1825 to 1957, the analysis by The Times found, international debt drained an average of 19 percent of the country’s annual revenue, and in some years ate up more than 40 percent.
“It’s a really massive number by modern standards,” said Ugo Panizza, an Italian economist who has examined the double debt.
Moreover, loans are often taken on by countries to invest in their welfare and development. That was rarely the case in Haiti. The double debt was imposed by an outside power that provided no goods or services in return, sapping the new nation’s wealth from the beginning.
“The first economic impact of this drain was the absence of funds to invest in education, health and infrastructure,” said Thomas Piketty, a French economist who has also studied the double debt. “But even more decisively, in the long term, this drain has totally disrupted the process of state building.”
Not everyone agrees. In some periods, the biggest line item in the Haitian state’s budget — even bigger than its debt payments — was the military.
Some experts described the expense as understandable, given the Haitian fear of a French invasion and the American occupation decades later. But others see Haiti’s heavy military spending as a reflection of a predatory government more interested in reaping financial rewards and staying in power than helping its people.
“There was always the alternative: Spend less on the military, spend more on development,” said Mats Lundahl, a Swedish economist who has published several books on Haiti. “This was a deliberate choice.” From 1843 to 1915, Haiti had 22 governments, he pointed out. Seventeen were deposed in revolutions or coups.
The double debt imposed by France clearly had an impact, Mr. Lundahl said, but “I don’t think it’s the main reason for Haitian underdevelopment.” Haiti’s leaders, he said, “did a pretty good job themselves.”
‘President for Life’
A bookish, middle-aged doctor was elected president in 1957.
François Duvalier, who had run a clinic training doctors to treat a disfiguring disease called yaws, promised to free the government from the grip of the country’s elite and represent the other Haiti: the poor with no paved roads, no running water and no education. He called them “the great unacknowledged” and promised to bring them out of their mizè.
The country’s prospects looked good. For the first time in more than 130 years, Haiti was unburdened by crippling international debt. And after frost had damaged Brazil’s coffee crop, the price of the commodity soared, offering Haiti’s government a windfall that it began to spend on irrigation canals and the country’s first big hydroelectric dam.
“The present moment offers Haiti an exceptional opportunity,” the World Bank said in 1954, adding that “this opportunity has to be seized now.”
Instead, Duvalier drove his country into despair.
The 28-year dictatorship he shared with his son Jean-Claude terrorized the nation. The Tontons Macoutes, a militia Duvalier created, attacked every perceived threat, including students and journalists. Hundreds were thrown into a network of prisons Human Rights Watch called the “triangle of death” and never heard from again. Others were shot on the street, their bodies left in heaps. In 1964, Duvalier declared himself “president for life.”
Professionals fled the country, taking their expertise. By 1970, more Haitian doctors were practicing in Montreal than in Haiti, one journalist, James Ferguson, estimated.
Duvalier perfected the corruption of past leaders, dipping into the state tobacco monopoly and skimming the pay of Haitian workers sent to Dominican sugar mills. His government outright extorted citizens, particularly through its “National Renovation Movement,” demanding that they donate to the construction of what jurists called a “purely fictitious” city named “Duvalierville.”
Initially, the Duvalier government found an ally in the Cold War struggle unfolding across the hemisphere: the United States.
After a Haitian diplomat voted in favor of ejecting Cuba from the Organization of American States, the American government agreed to fund a large airport — named the François Duvalier International Airport — in Port-au-Prince. The arrangement was widely cast by journalists as a tit-for-tat agreement, but the United States Agency for International Development soon closed its freshly built headquarters in Port-au-Prince because of corruption in the Duvalier government.
After a second heart attack, Duvalier, nicknamed “Papa Doc,” had the country’s Constitution changed so that his young son, just 19, could replace him. Known as “Baby Doc,” Jean-Claude Duvalier continued his father’s reign of terror and graft. By the time protests forced the dictator and his family to be spirited away on an American plane to France, he and his relatives had stolen hundreds of millions of dollars, having treated the state like a “royal fiefdom,” a Haitian government investigation found.
Over that time, the country’s misery deepened. Fewer than one in four adults could read, according to a 1985 World Bank report. From a quarter to half of Haitian children suffered severe malnutrition. Many were in the countryside, where coffee farmers earned even less than they had before the Duvalier regime.
After Jean-Claude Duvalier fled the country, the coffee tax was removed for the first time in more than a century. But it was too little, too late.
Farmers had been growing coffee more or less the same way since the days after the revolution, in very small garden plots where the trees seeded themselves naturally, mixed with banana and orange trees, as well as vegetables. There had never been a serious push by the government to develop the industry with new technology, fertilizers or new varieties of coffee.
The bountiful harvests that continued for generations and paid the nation’s debts were “like magic,” said Jobert Angrand, the former head of the National Coffee Institute of Haiti and a recent minister of agriculture.
By the 1980s, the magic had worn off. Poor farmers began to cut down their coffee trees and plant quicker-growing cash crops instead, leading to erosion. In Dondon, farmers who once couldn’t see the Citadelle from their fields because of the thick foliage above them suddenly had a clear view. Coffee exports began to plummet.
“This is the problem in Haiti,” said Mr. Angrand. “There is no investment in the countryside.”
‘All the Better’
The Americans arrived at the gates of President Jean-Bertrand Aristide’s house before dawn on Feb. 29, 2004. Flanked by security officers, a U.S. diplomat climbed the mansion’s steps to see the president — and ask for his resignation letter before whisking him into exile.
Mr. Aristide, a former Catholic priest who had railed against the dictatorship from his pulpit in the slums, and the first lady, Mildred Aristide, stepped into a diplomatic car to the airport and boarded an American plane from the tarmac.
Their destination was unknown even then. They were simply being removed from the country.
As the plane circled in the air, its blinds down, French officials frantically called the leaders of African countries, searching for someone willing to host Haiti’s soon-to-be former president, according to Mr. Burkard, the French ambassador to Haiti at the time. Finally, after three rejections, President François Bozizé of the Central African Republic agreed.
After Mr. Aristide landed in Bangui — a capital thousands of miles from his own, on a different continent — he made reference to Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader. He had been abducted by French soldiers in 1802 after signing a peace agreement, carted off to France and thrown in prison without a trial in the frozen Jura Mountains, where he died a year later.
Louverture’s famous line is a standard of Haitian history books: “In overthrowing me, you have done no more than cut down the trunk of the tree of Black liberty in Saint-Domingue. It will spring back from the roots, for they are numerous and deep.”
Mr. Aristide changed it slightly. “In overthrowing me they have uprooted the trunk of the tree of peace,” he said, “but it will grow back because the roots are Louverturian.”
Later, he was more pointed: He told American news outlets by phone that he’d been kidnapped.
Haiti’s two former colonizers described their joint action as both a rapprochement after their friction over the Iraq War and a humanitarian mission to avoid a looming civil war in Haiti. Haitian rebel soldiers were in the north, threatening to soon take the capital and Mr. Aristide. Pro-Aristide and anti-Aristide protesters had clashed violently in the streets. Secretary of State Colin L. Powell called Mr. Aristide’s claim of being kidnapped “absurd.”
But Mr. Burkard, the French ambassador, told The Times in a recent interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by forcing him into exile.
And while Mr. Aristide’s demand for financial restitution from France was not the principal reason for his removal, Mr. Burkard said, his ouster had an added benefit: It ended Mr. Aristide’s noisy campaign, which had landed with the force of a grenade, threatening to blow up relations with all former colonies.
That made his removal “all the better,” said Mr. Burkard.
Mr. Aristide had been ousted before, in a military coup in 1991, less than a year after winning the first democratic election since the dictatorship. But he was re-elected nine years later and launched his restitution campaign in 2003, on the 200th anniversary of Toussaint Louverture’s death.
With the money Haiti shipped to France for the so-called independence debt back in hand, he said, his country could invest in all the things it had never been able to afford, including schools, hospitals, roads, tractors and water for peasants.
Tallying Haiti’s losses, he presented a bill: $21,685,135,571.48.
The figure, both for its size and its precision, was mocked by French diplomats and denounced by some Haitian intellectuals as an attempt by Mr. Aristide to distract from the country’s woes and maintain his grip on power. But, as the estimates vetted by economists and historians consulted by The Times show, his calculations may have been close to the mark — and possibly even modest.
The Aristide government had hired international lawyers to assemble arguments and a researcher to dig through French archives. On the nation’s 200th Independence Day, Mr. Aristide celebrated before huge crowds on the lawn of the national palace, promising to replace a 21-gun salute with 21 things he would do once the restitution was paid — a retort to the cannons fired by the Baron of Mackau’s fleet centuries ago.
“Why after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide asked during a rare interview with The Times at his home office in the suburbs of Port-au-Prince, a large gold-painted bust of Toussaint Louverture on a table behind him.
“We were condemned to live in poverty — not just poverty, but misery,” he said. “An abject misery tied to 1825.”
Since his departure, none of his successors have pressed the issue. In 2003, the French government dismissed his claim of restitution. Twelve years later, Mr. Hollande acknowledged that France did indeed owe Haiti a debt — before his staff quickly said it was not a monetary one.
Still, Mr. Aristide argued that he and others had “seeded the field,” noting that while the Haitian revolution started in 1791, it took years before enslaved people became free, and years more until they claimed independence.
“It’s not finished,” he said.
‘Resign yourself to mizè’
The tinny scrapes of metal shovels on concrete echo outside the Vincent Ogé coffee cooperative. Using methods that haven’t changed for generations, workers scoop up the coffee beans drying in the sun and toss them in wheelbarrows.
As dusk nears, the farmers begin to arrive, carrying the season’s first crop directly from their gardens in buckets and in thick plastic sacks.
“All the benefits of coffee were never returned to the peasants,” says Françisque Dubois, the local coffee cooperative’s founder.
“Even if the money came back, it wouldn’t reach us,” he says. “It would go into the pockets of the gwo moun — the big shots,” he adds, “like Duvalier, who put it all in Swiss banks.”
Mr. Dubois greets the arriving farmers from a straw chair in the dim processing room. Beside him, a barefoot worker dips each farmer’s load into a bucket of water to remove any cherries that have been hollowed out by pests. Then, the cherries’ flesh is removed, and the remaining seeds — known widely as beans — go to a cistern to ferment. The process hasn’t changed all that much since the coffee boom of Saint-Domingue.
Very few of the coffee farmers in Dondon had heard of the so-called independence debt, despite the pivotal roles their ancestors played in paying it. The handful who had a notion said they were too full of other worries to ponder what it meant for the nation’s evolution. They were busy battling mizè.
Hunger. Sickness. Unpaid school fees. The crippling cost of a father’s funeral. One man steps out of the cooperative, runs his hands over his face, and says forlornly that he can’t keep anything in his head since his grandchild died of fever.
“You have to resign yourself to mizè,” said Rose Melanie Lindor, a 70-year-old coffee farmer on the other side of town. Five of her 10 children died.
By the time Etienne Roberson stepped into the cooperative, the sun had painted the trees with honey. He almost made it through high school before his family stopped being able to pay the fee, and knew more than most about the so-called independence debt.
“It was bad for the country,” he said. “When we were paying it, that’s when the country became poor.”
Across the dirt road, Ms. Present stopped picking cherries from her coffee trees earlier that day, taking a rare moment to contemplate her nation’s past and her ancestors’ parts in shaping it.
“If we have our liberty now because of coffee,” she said finally, “I’m proud of that.”
Then, she got back to work.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Research was contributed by Charles Archin, Harold Isaac and Ricardo Lambert from Port-au-Prince; Daphné Anglès, Claire Khelfaoui and Oliver Riskin-Kutz from Paris; David Foulk from Mont-de-Marsan, France; Sarah Hurtes and Milan Schreuerfrom Brussels; Allison Hannaford from North Bay, Ontario; and Kristen Bayrakdarian from New York. Photo and video editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran. Map by Scott Reinhard.
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Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
L'Humanité
Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote
Un jour avecD’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.
Aurélien SoucheyreBruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »
L’art de l’injure
Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »
« Jaurès, l’honnête homme »
Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.
Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.
Vieux papiers et jargon taafien
Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.
Histoireassemblée nationale France24 - Monde
Vendre dans le nouveau monde du travail
proposé et financé par
Publié le : 23/05/2022 - 10:52
Business Reporter
Suite à la pandémie, de nombreuses personnes souhaitent changer d'emploi, cela représente une véritable opportunité pour les professionnels des ventes.
La pandémie a sans aucun doute donné aux gens des fourmis dans les jambes. Ils n'ont pas seulement une envie de loisirs et de voyage, mais ils sont de plus en plus désireux de découvrir de nouvelles choses au travail. Et cela se traduit par un sursaut du nombre de transitions d'emploi.
Les données de LinkedIn montrent qu'il y a eu une augmentation de 19 % du nombre d'acheteurs B2B qui ont changé d'emploi dans la région EMEA entre octobre et décembre de l'année dernière. Avant la pandémie, un acheteur B2B conservait son emploi pendant plus de neuf ans en moyenne. Au plus fort de la pandémie, les changements d'emploi sont pratiquement passés à zéro.
Cependant, à mesure que le monde tire un trait sur ce qui est, espérons‑le, le pire de la crise, le turnover des employés atteint des niveaux sans précédent. On appelle ce phénomène le « Great Reshuffle », et il représente à la fois un défi et une opportunité pour les professionnels de la vente.
Ryan Roslansky, PDG, Linkedln.
La conséquence directe de la pandémie dans le monde du travail est la demande accumulée de gens qui cherchent de nouveaux emplois et déménagent à un rythme record. Cela peut poser des difficultés aux professionnels de la vente. Les objectifs de vente changent beaucoup plus souvent. Il n’est pas surprenant qu’un récent sondage de Linkedln ait révélé que quatre vendeurs sur cinq ont perdu une opportunité ou perdu du temps parce qu’une personne qui travaillait sur le compte en question était partie.
Sécurisation des comptes avec le multithreading
Mais si avoir à faire face à l'évolution des perspectives de vente peut être difficile, ce n'est pas un problème sans solution. La solution est le « multithreading ».
Le multithreading consiste à établir des relations de confiance avec plusieurs personnes qui ont une influence sur les achats effectués sur un compte. Cela fait partie des bonnes pratiques, comme le prouve la recherche de Linkedln Sales Navigator : les vendeurs qui sont connectés sur Linkedln à au moins quatre personnes sur un compte donné sont 16 pour cent plus susceptibles de conclure un accord avec cette entreprise, comparé aux vendeurs qui ont moins de quatre connexions.
Cela signifie que si vous pouvez établir des relations avec plusieurs personnes au sein d'une organisation, vous êtes plus susceptible de conclure un accord. C'est évident : si vous n'avez qu'un seul contact et que celui-ci s'en va, vous devrez tout recommencer et établir de nouveaux liens.
Pour éviter cela, vous devez vous montrer proactif. Faites un inventaire des personnes qui ont une influence sur les achats dans votre compte. Prenez le temps de comprendre qui sont ces personnes : prenez le temps d'apprendre à les connaître, d'évaluer leurs rôles et leurs besoins et de voir comment elles interagissent avec leurs collègues. Ensuite, faites de votre mieux pour nouer des relations multiples au sein de ce réseau.
Pour commencer, demandez à quelqu'un de votre réseau de vous faire une chaleureuse introduction auprès de ses collègues. Vous pouvez également vous présenter vous-même, peut-être en posant une question qui montre votre connaissance de leur secteur d'activité.
Le multithreading demande du temps et des efforts. Mais c’est beaucoup plus facile que de repartir de zéro sur un compte. Établissez de multiples relations au sein de vos comptes clés et vos opportunités de vente deviendront plus sûres, et pourraient même prendre de l’ampleur à mesure que les différentes exigences de vos différents contacts entrent en jeu.
L'opportunité offerte par les contacts qui changent de société
Le multithreading est un excellent moyen de protéger vos comptes lorsque des contacts importants s'en vont. Mais il existe également une épingle du jeu à tirer de ces changements. Si un employé clé quitte sa société, cela vous offre une porte d'entrée au sein de cette entreprise.
Cette opportunité ne concerne pas seulement les personnes que vous connaissez déjà. Toute personne qui commence un nouvel emploi est susceptible d'être plus ouverte à de nouveaux contacts, le temps qu'elle s'adapte à son nouvel environnement. Par exemple, les taux d'acceptation des lnMails Linkedln sont beaucoup plus élevés parmi les professionnels qui ont récemment commencé un nouvel emploi.
C'est particulièrement important lorsqu'un nouveau leader prend en charge une équipe. Bien souvent, ils souhaitent changer un peu les choses, et cela se traduit généralement par un investissement dans de nouveaux outils et services. C'est le moment idéal pour présenter une opportunité d'achat.
Donc, lorsque vous remarquez un nouvel employé dans un compte prioritaire, contactez-le pour le féliciter. Ensuite, apprenez à le connaître et à comprendre quels sont leurs défis et leurs objectifs, afin de savoir comment vous pourriez lui apporter une valeur ajoutée.
Pour profiter au mieux de cette opportunité, vous devrez tenir à jour une liste de contacts. Il est important de surveiller quand vos acheteurs actuels changent de rôle ou si un nouvel acheteur rejoint un compte clé. Vous devrez également identifier chaque personne qui a une raison d'acheter vos produits et établir des relations avec le plus grand nombre possible. Il est très utile de garder une liste de vos anciens acheteurs qui travaillent dorénavant dans d'autres entreprises. Toutes ces activités importantes peuvent être automatisées, par exemple en utilisant l'outil Sales Navigator de Linkedln.
S’adapter au « great reshuffle »
Il n'y a pas moyen d'éviter tous ces changements. Mais les vendeurs qui savent s'adapter verront cela comme une opportunité et en profiteront pour créer de nouveaux liens et élargir leur réseau, ce qui facilitera leur succès. Vos acheteurs vont changer. Et cela signifie que la façon dont vous abordez vos comptes cibles devra également changer. Il est crucial d'avoir la bonne information, mais aussi le bon état d'esprit pour utiliser cette information à bon escient.
« Cette tendance n'est pas propre à la vente, mais bon nombre de ses implications le sont », explique Liam Halpin de Linkedln. « Dans notre profession, tout dépend des relations - et les relations dépendent de la continuité. Nous ne pouvons pas accepter que les cycles de vente stagnent et que les clients s'en aillent parce que cette continuité est constamment interrompue. Il est donc essentiel pour nous de développer des structures et des méthodologies de vente qui peuvent continuer à fonctionner dans un monde en mouvement. »
Donc, acceptez le changement. Mais assurez-vous que vous et vos équipes de vente disposez des outils nécessaires pour tirer votre épingle du jeu.
En savoir plus sur Linkedln Sales Solutions ici
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Haiti’s Lost Billions
By Lazaro Gamio, Constant Méheut, Catherine Porter, Selam Gebrekidan, Allison McCann and Matt ApuzzoMay 20, 2022
Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.
Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.
The choice: money or war.
The choice: money or war.
France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.
France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.
With the warships looming off the coast, Haiti agreed.
With the warships looming off the coast, Haiti agreed.
With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.
With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.
French National Library
French National Library
In exchange, France recognized Haiti’s independence. At home, Charles X was portrayed as the true liberator of the Haitian people.
Lepelletier de Saint Remy
But a different history is written in ledgers and banking statements. They reveal a debt so large, and so lasting, that it would help cement Haiti’s path to poverty and underdevelopment.
Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations.
The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.
The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.
What France demanded
150 million francs
1st payment
2nd
3rd
4th
5th
In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.
In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
That was part of France’s plan.
That was part of France’s plan.
France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.
France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.
Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.
Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.
In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.
In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.
France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.
France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.
If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.
If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.
While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.
While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.
Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.
Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.
That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.
That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.
Departmental Archives of Landes
Federico Rios for The New York Times
In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.
In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.
Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.
Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.
The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.
The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.
Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.
Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.
French National Library
In 1843, Jean-Pierre Boyer — the Haitian president who agreed to the double debt — was driven out of the country by people demanding more rights and fewer taxes.
Many were bitter that he had resumed payments on the reviled debt.
National Archives, France, CC//379
Despite Haiti’s troubles, France made sure its former colony kept paying. It sent warships again, threatening to bomb the country’s ports.
The payments were France's "principal interest in Haiti, the question that dominated everything else for us," explained one French minister at the time.
Mauricio Lima for The New York Times
For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.
For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.
It was a disaster — national in name only.
It was a disaster — national in name only.
Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.
Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.
In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.
In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.
Haiti’s debt burden
In 1825 french francs
Double debt
1874 and 1875 loans
Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.
Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.
Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.
Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.
More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.
More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.
In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.
In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.
It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.
It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.
Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.
Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.
Library of Congress
By 1911, $2.53 out of every $3 that Haiti earned from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors.
French National Library
In France, meanwhile, it was a time of prosperity. The cafes of Paris overflowed, many of its patrons drinking coffee cultivated by debt-hobbled Haitians half a world away.
U.S. Navy
Museum of the City of New York, via Getty Images
Library of Congress
Bettmann Archive/Getty Images
Bettmann Archive/Getty Images
In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.
In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.
For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.
For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.
They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.
They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.
Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.
Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.
Their loot was in New York within days.
Their loot was in New York within days.
The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.
The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.
Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.
Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.
The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.
The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.
Haiti’s Debt Burden
In 1825 french francs
Americans invade
Franc loses value
The U.S. now controlled Haiti’s finances.
The U.S. now controlled Haiti’s finances.
In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.
In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.
American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
Bettmann Archive/Getty Images
Damon Winter/The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Adriana Zehbrauskas for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.
It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.
It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.
It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.
Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.
Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.
But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.
But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.
A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.
A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.
The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.
The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.
The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.
The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.
The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.
The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.
And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.
And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.
After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.
After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.
The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.
The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Additional production by Gray Beltran, Jonathan Huang and Rumsey Taylor.
Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
New York Times - World
How a French Bank Captured Haiti
How a French Bank Captured Haiti
It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.
It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.
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How a French Bank Captured Haiti
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By Matt Apuzzo, Constant Méheut, Selam Gebrekidan and Catherine Porter
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Every sentence of the invitation ended with an inky flourish, a triple loop of calligraphy befitting a night of dinner, dancing and fireworks at Haiti’s national palace.
Debt had smothered the country for more than half a century. Despite ousting its colonial rulers in a war of independence, Haiti had been forced to pay the equivalent of hundreds of millions of dollars to its former French slave masters, a ransom for the freedom it had already won in battle.
But on the night of Sept. 25, 1880, paying off the last of that money finally seemed within reach. No longer would Haiti lurch from one financial crisis to the next, always with a weather eye on the horizon for the return of French warships. The new president, Lysius Salomon, had managed a feat that had eluded the nation since birth.
“The country will soon have a bank,” he told his guests, proposing a toast. Outside, soldiers paraded down streets festooned with enormous flags.
Salomon had reason for optimism. European national banks had financed railroads and factories, softened the blows of recessions and added certainty to the business of governing. They helped bring life to a majestic version of Paris, one with clean water, sewers and grand avenues — investments that would pay off long into the future.
Now, it was Haiti’s turn. Salomon called it “a great event, which will go down in history.”
It was all a mirage.
The National Bank of Haiti, on which so many hopes were pinned that night, was national in name only. Far from an instrument of Haiti’s salvation, the central bank was, from its very inception, an instrument of French financiers and a way to keep a suffocating grip on a former colony into the next century.
Haiti’s central bank was set up by a Parisian bank, Crédit Industriel et Commercial. At a time when the company was helping finance one of the world’s best-known landmarks, the Eiffel Tower, as a monument to French liberty, it was choking Haiti’s economy, taking much of the young nation’s income back to Paris and impairing its ability to start schools, hospitals and the other building blocks of an independent country.
Crédit Industriel, known in France as C.I.C., is now a $355 billion subsidiary of one of Europe’s largest financial conglomerates. But its exploits in Haiti left a crippling legacy of financial extraction and dashed hopes — even by the standards of a nation with a long history of both.
Haiti was the first modern nation to win its independence after a slave uprising, only to be financially shackled for generations by the reparations demanded by the French government for most of the 19th century.
And just when that money was nearly paid, Crédit Industriel and its national bank — the very instruments that seemed to hold the promise of financial independence — locked Haiti into a new vortex of debt for decades more to come.
French elites, including a descendant of one of the wealthiest slaveholders in Haiti’s history, controlled Haiti’s national bank from the French capital. Their ledgers show no investments in Haitian businesses, much less the kinds of ambitious projects that modernized Europe.
Instead, original records uncovered by The New York Times show that Crédit Industriel siphoned tens of millions of dollars out of Haiti and into the pockets of French investors.
The national bank that Crédit Industriel created charged fees on nearly every transaction the Haitian government made. French shareholders earned so much money that in some years, their profits exceeded the Haitian government’s entire public works budget for a country of 1.5 million people.
That history has been all but erased. Scholars say most of Crédit Industriel’s archives have been destroyed, and Haiti does not appear on the timeline used to publicize the company’s history as one of France’s oldest lenders. When it commissioned an official history to commemorate its 150th birthday in 2009, Haiti barely warranted a mention. The scholar who wrote that history, Nicolas Stoskopf, called the company “a bank without a memory.”
A spokesman said the bank had no information about this period and declined repeated requests to discuss it. “The bank that we manage today is very different,” the spokesman, Paul Gibert, said. (After this article was published, the chairman of the bank’s parent company said it would hire researchers to delve into the bank’s history in Haiti and any role it may have played in “financial colonization.”)
Today, the brazen assassination of Haiti’s president in his own bedroom, the rampant kidnappings and the gangland lawlessness in the capital have given fresh urgency to a question that has long bedeviled the Western world: Why does Haiti seem perpetually stuck in crisis, with staggering illiteracy, $2-a-day wages, hunger and disease? A country without public transportation, reliable electricity, garbage collection or sewage systems?
The Ransom
How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.
Persistent corruption by Haiti’s leaders is surely part of any answer. But another part can be found in long-forgotten documents sprinkled in archives and libraries across Haiti and France.
The Times sifted through 19th-century texts, diplomatic records and bank documents that have seldom, if ever, been studied by historians. Together, the documents make clear that Crédit Industriel, working with corrupt members of the Haitian elite, left the country with barely anything to operate, let alone build a nation.
By the early 20th century, half of the taxes on Haiti’s coffee crop, by far its most important source of revenue, went to French investors at C.I.C. and the national bank. After Haiti’s other debts were deducted, its government was left with pennies — 6 cents of every $3 collected — to run the country.
The documents help explain why Haiti remained on the sidelines during a period so rich with modernization and optimism that Americans dubbed it the Gilded Age and the French called it the Belle Époque. This extraordinary growth benefited both faraway powers and developing neighbors, yet Haiti had vanishingly little to invest in basics like running water, electricity or education.
The damage was lasting. Over three decades, French shareholders made profits of at least $136 million in today’s dollars from Haiti’s national bank — about an entire year’s worth of the country’s tax revenues at the time, the documents show.
The Times vetted its methodology and sources for these calculations with economic historians and accountants. The financial historian Éric Monnet of the Paris School of Economics summed up the national bank’s role as “pure extraction.”
But the cumulative losses to Haiti were far greater: Had the wealth siphoned off by Haiti’s national bank stayed in the country, it would have added at least $1.7 billion to Haiti’s economy over the years — more than all of the government’s revenues in 2021.
And that’s if the money had simply remained in the Haitian economy, circulating among its farmers, laborers and merchants, without being invested in bridges, schools or factories, the sort of projects that help nations prosper.
More important, the toll Haiti’s national bank took came after generations of payments to former slaveholders that inflicted as much as $115 billion in losses to the Haitian economy over the last two centuries.
It did not take long after the fireworks and feasting at the palace for Haitians to realize that something was not right. The national bank extracted so much and returned so little that Haitians quickly called it “the financial Bastille,” equating it with the notorious prison that became a symbol of a despotic French monarchy.
“Isn’t it funny,” the Haitian politician and economist Edmond Paul wrote of the national bank in 1880, “that a bank that claims to come to the rescue of a depleted public treasury begins not by depositing money but by withdrawing everything of value?”
Hopes and Aspirations
Haiti’s president was not the only one with heady aspirations. In Paris, the president of Crédit Industriel, Henri Durrieu, had ambitions of his own.
Durrieu was not born into the world of high finance. He started his career as a tax collector, like his father, before striking off in his 40s to join a new bank, C.I.C. But the early years were tough. The bank had introduced the checking account to France, yet the novelty had not taken off and, by the 1870s, the company remained stuck in the second tier of French finance.
Crédit Industriel enjoyed an advantage, though. It was the preferred bank for much of the nation’s Catholic bourgeoisie, clients who had money to invest and expected returns.
Durrieu, with a taste for risk taking, drew inspiration from state-led banks in French colonies like Senegal and Martinique. He and his colleagues were enthralled by the idea of “creating a bank in these rich but distant countries,” as they described it in handwritten notes found in the French National Archives.
These banks “generally give brilliant results,” the founding fathers of the National Bank of Haiti said.
Haiti — “a country new to credit markets, a country of renowned wealth,” the national bank’s executives concluded — seemed a good bet.
“Wealth” might seem a peculiar word for a Parisien banker to use to describe Haiti at the time. Its capital, Port-au-Prince, was overrun by trash and human waste that washed into the harbor. Streets and infrastructure were so neglected that Haitians had a saying: “Go ’round a bridge, but never cross it.”
But while Haitians themselves were poor, Haiti could make you rich. As a British diplomat, Spenser St. John, wrote in 1884: “No country possesses greater capabilities, or a better geographical position, or more variety of soil, of climate, or of production.”
Slaveholders had taken that wealth for themselves, first with the whip, then with a flotilla of French warships, demanding compensation for plantations, land and what France considered its other lost property: the Haitian people. It was the first and only instance in which generations of free people had to pay the descendants of their former slave masters.
A half-century later, Durrieu and C.I.C. approached Haiti with a different tactic: the outstretched hand of a business partner.
‘We Owe More Than Before’
Durrieu knew how to sell a dream.
Five years earlier, C.I.C. and a now-defunct partner had issued Haiti a loan of 36 million francs, or about $174 million today. The money was supposed to build bridges, marketplaces, railroads and lighthouses.
It was a time of worldwide investment. England built new schools and passed laws on mandatory education. Paris opened a 97-mile aqueduct carrying clean drinking water to the capital. In New York, the iconic arches of the Brooklyn Bridge rose above the East River, an engineering marvel that would forever transform the city’s economy.
Beyond bricks and steel, Haiti earmarked about 20 percent of the French loan to pay off the last of the debt linked to France’s original ransom, according to the loan contract. “The country will finally come out of its malaise,” the Haitian government’s annual report predicted that year. “Our finances will prosper.”
None of that happened. Right off the top, French bankers took 40 percent of the loan in commissions and fees. The rest paid off old debts, or disappeared into the pockets of corrupt Haitian politicians.
“None of the goals has been achieved,” one Haitian senator declared in 1877. “We owe more than before.”
The 1875 loan from Crédit Industriel and its partner left two major legacies. First is what the economist Thomas Piketty called the transition from “brutal colonialism” to “neocolonialism through debt.”
Haiti took on millions in new interest, hoping to finally shed the burden of paying its former slave masters. In that way, the loan helped prolong the misery of Haiti’s financial indentureship to France. Long after the former slaveholding families considered the debt settled, Haiti would still be paying — only now to Crédit Industriel.
Haitian leaders, of course, share the responsibility, and some scholars have argued that this loan shows that politicians cared more about lining their pockets than developing a nation.
The second legacy was felt more immediately. The loan initially obligated the Haitian government to pay C.I.C. and its partner nearly half of all the taxes the government collected on exports, like coffee, until the debt was settled, effectively choking off the nation’s primary source of income.
That was the first step, giving Durrieu and his French bank a claim to much of Haiti’s financial future. He soon set his sights on even more.
The National Bank
Haiti had tried to start a national bank for years. Salomon’s predecessor had even bought bank vaults. But in 1880, Haiti’s longing for financial independence aligned neatly with Durrieu’s plans.
The contract establishing Haiti’s national bank reads like a series of giveaways. Durrieu and his colleagues took over the country’s treasury operations — things like printing money, receiving taxes and paying government salaries. Every time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, the national bank took a commission.
Lest there be any doubt where that money was headed, the contract said the National Bank of Haiti would be chartered in France and exempted from Haitian taxes and laws. All power was put in the hands of the board of directors in Paris. Haiti had no say in the operation of its own national bank.
The national bank’s headquarters — which also happened to be Crédit Industriel’s headquarters — sat in the Ninth Arrondissement of Paris, in the shadow of the lavish Palais Garnier opera house.
Durrieu was the first chairman of a board that included French bankers and businessmen, including Édouard Delessert, a great-grandson of one of the biggest slaveholders in Haiti’s colonial history, Jean-Joseph de Laborde.
Handwritten notes from the national bank show, from the beginning, who was in charge. As the Paris Financial Association wrote in 1896: “The National Bank of Haiti is a French financial institution whose headquarters, which is open to bondholders, is in Paris. Its offices in Haiti are only branches, placed under the authority and control of the head office.”
Durrieu’s gamble paid off. At a time when typical French investment returns hovered around 5 percent, board members and shareholders in the National Bank of Haiti earned an average of about 15 percent a year, according to a New York Times analysis of the bank’s financial statements. Some years, those returns approached 24 percent.
Durrieu made out handsomely. His contract with Haiti granted him thousands of special shares in the national bank, worth millions in today’s dollars.The same year he christened Haiti’s national bank, he was named a commander of the Légion d’Honneur, an order of merit awarded for service to France.
‘Betrayed by Their Own Brothers’
The fact that Haiti would agree to such debilitating terms — particularly with the same bank behind an earlier loan so publicly condemned — shows its desperation. But it also highlights a recurring figure in Haitian history: the self-serving member of Haitian society who prospers as his country suffers.
In the case of the national bank, Haiti’s chief negotiator was Charles Laforestrie, a Haitian official who had spent most of his life in Paris. The French newspaper La Petite Presse described him at the time as a man whom “fortune had always taken by the hand and led to the best seats in government.”
When Parisian bankers held a party to celebrate the 1875 loan from Crédit Industriel, Laforestrie made a grand entrance. At a time when Haitian coffee farmers raised families on roughly 70 cents a day, Laforestrie arrived elegantly dressed, passing out expensive cigars, according to Paul, the Haitian economist, who described the gala a few years later.
Laforestrie pushed so hard to get the national bank approved that the president of Haiti called him out by name during the palace celebration, according to a diplomat’s handwritten notes of the party. But Laforestrie did not stick around for the fallout. Dogged by corruption allegations, he resigned and retired to France.
Laforestrie’s critics ruefully noted that he retired with a generous pension from the Haitian government. He later padded that retirement with another job: as a board member of the National Bank of Haiti.
“That’s not the first case of a Haitian official selling the interest of his country for personal gains,” said Georges Michel, a Haitian historian. “I would say it’s almost a rule.”
That’s why, historians say, Haitians cannot blame French or American meddling alone for their misfortunes.
“They were betrayed by their own brothers,” Mr. Michel said, “and then by foreign powers.”
Dashed Hopes
Soon after the fireworks display at the national palace, Haitians began realizing they had received a raw deal.
The national bank offered no savings accounts to Haitian people or businesses. And though the contract allowed it to loan money to businesses — and Haitians clearly hoped it would — bank ledgers from an archive in Roubaix, France, showed that seldom, if ever, happened.
“It is not from the Bank of Haiti, as it functions, that Haitians can expect their recovery,” Haiti’s finance secretary, Frédéric Marcelin, wrote at the time.
Marcelin, the mustachioed son of a successful Haitian merchant, emerged as the bank’s most passionate opponent. A businessman, journalist and politician, he spent years trying to wrest control of the national bank from Paris.
The relationship was so lopsided that, Marcelin wrote, “at the National Bank of Haiti, the only positions reserved for Haitiens are the cashier boys.”
Yet Another Loan
The second half of the 19th century should have offered Haiti an enormous opportunity. Global demand for coffee was high, and Haiti’s economy was built around it.
Across the Caribbean Sea, Costa Ricans were putting their coffee wealth to work building schools, sewage systems and the first municipal electrified lighting system in Latin America. Haiti, by contrast, obligated much of its coffee taxes to paying France — first to its former slaveholders, then to Crédit Industriel.
Despite all that, Haiti was a middle-of-the-road Caribbean economy, thanks to high coffee prices. But when the market tanked in the 1890s, Haiti’s coffee taxes exceeded the price of the coffee itself. The entire economic model was on the brink of collapse.
It was time for yet another loan: 50 million francs (about $310 million today) from the National Bank of Haiti in 1896. It was, once again, guaranteed by coffee taxes, the country’s most reliable source of money.
Haitians had been poor for generations. But this moment — when the country was tethered to coffee, C.I.C. and the national bank — is when Haiti began its steep decline relative to the rest of the region, according to data compiled by Victor Bulmer-Thomas, a British economist who studies Caribbean history.
“Haiti made plenty of its own mistakes,” he said, like taking on new debt and failing to diversify its economy. “But there’s no doubt, a lot of its problems from the late 19th Century onward can be attributed to these imperial powers.”
The Fall of the National Bank
Durrieu died in 1890, before the unraveling of the national bank he created.
The Haitian authorities began accusing the bank in 1903 of fraudulent overbilling, double-charging loan interest and working against the best interest of the country. But the bank reminded them of an important detail: It was chartered in France, and considered such disputes beyond the reach of Haitian courts.
Undeterred, Marcelin persuaded Parliament to retake control of the government treasury. Haiti would print its own money and pay its own bills.
But records in the French Diplomatic Archives show that the national bank still had a powerful ally in its corner: the French government.
In January 1908, France’s envoy to Haiti, Pierre Carteron, met with Marcelin and urged him to restore normal relations with the bank. Marcelin refused. The National Bank of Haiti, should it survive at all, would actually need to work toward the economic development of Haiti, he said.
That might be possible, Carteron replied. Of course, he added, Haiti would first have to return its treasury to French control. And besides: “You need money,” Carteron said, according to his own notes. “Where are you going to find it?”
As his handwritten messages show, Carteron suspected Marcelin would never agree to that. So he encouraged his colleagues in Paris to come up with a new plan.
“It is of the highest importance that we study how to set up a new French credit establishment in Port-au-Prince,” Carteron wrote, adding: “Without any close link to the Haitian government.”
That new institution opened in 1910 with a slight tweak to the name: the National Bank of the Republic of Haiti. France still had a stake, but, after 30 years, Crédit Industriel et Commercial was out.
By then, there was a new center of gravity in the financial world: Wall Street, and a swaggering group of bankers from the National City Bank of New York, which ultimately became Citigroup.
The American financiers continued operating from Durrieu’s playbook and became the dominant power, leading to a consequence even more lasting than the debt he helped orchestrate.
After all, Wall Street wielded a weapon more powerful than a French diplomat making oblique threats. American bankers called on their friends in Washington and, 35 years after Durrieu’s bank came into existence, the United States military invaded Haiti.
It was one of the longest military occupations in American history, enabling the United States to seize control over Haiti’s finances and shape its future for decades to come.
Once again, the country had been undermined by the institution President Salomon had so proudly feted that night at the palace: Haiti’s national bank.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Reporting was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris; Sarah Hurtes and Milan Schreuer in Brussels; Kristen Bayrakdarian in New York; Ricardo Lambert, Harold Isaac and Charles Archin in Port-au-Prince. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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Watts et joules : y a-t-il un physicien dans l’avion ?
En préambule de ce papier, de cette mise au point, il nous faut tordre le cou à deux idées reçues concernant les énergies éoliennes et solaires, dites “renouvelables” (en abrégé EnR), mais qui sont mieux caractérisées par les qualificatifs d’“intermittentes” et surtout “aléatoires”. La première assertion est qu’il y aurait “foisonnement” dans leur production. C’est la fameuse antienne reprise par les écologistes et les promoteurs du renouvelable : “Il y a toujours du vent et du soleil quelque part. ” Or, l’examen des diagrammes de production au jour le jour montre que ce n’est pas vrai. Ces données sont accessibles au grand public, via des sites Internet comme celui de RTE (Réseau de transport d’électricité) en France (éCO2mix) ou celui de l’institut Fraunhofer en Allemagne (energy-charts. info). Tout un chacun peut débusquer facilement ce mensonge.
D’abord, il y a – évidemment – la nuit. Il y a, certes, un décalage entre Lisbonne et Athènes, mais pas au point d’effacer l’obscurité sur l’Europe. En outre, contrairement à une idée reçue, l’électricité se transporte mal entre deux points éloignés d’un réseau. Voilà pour le soleil. Ensuite, en ce qui concerne le vent, il y a des périodes où le calme plat règne sur de larges parties de l’Europe, voire sur sa totalité. Cette situation est bien connue des météorologistes, lorsque de gigantesques anticyclones s’établissent sur une grande partie du territoire, et même sur l’Europe tout entière. Cela peut arriver en plein hiver, par un froid très vif, lorsque la consommation est à son maximum.
En France, par exemple, nous sommes restés en moyenne à 3 gigawatts (GW) de vent (pour 18 GW d’ éolien installés) les semaines 2, 3 et 4 de cette année, avec plusieurs passages à quelques centaines de mégawatts (MW) alors que la consommation était de 75 GW en moyenne. Et ce peut être commun à l’Allemagne et à la France, les deux plus grands réseaux européens : le 2 mars, les 154 GW d’éolien et de solaire installés dans les deux pays sont passés par un minimum de 5,3 GW ! Et on peut vérifier que les éoliennes offshore suivent la même courbe : quand il n’y a pas de vent sur terre, il n’y en a pas non plus le long des côtes.
La deuxième assertion est qu’“on saura stocker un jour”. Pourquoi pas ? En attendant que cela arrive, si on reprend l’épisode des trois semaines de janvier déjà cité, un calcul simple montre que pour pallier l’intermittence dans le scénario à 2050 tel qu’il est prévu par le gouvernement, il aurait fallu (selon les méthodes de stockage actuellement connues) soit pomper tout le lac Léman pour le remonter de 224 mètres, soit installer 540 millions de tonnes de packs de batteries Tesla Powerwall. Soit produire 33 milliards de mètres cubes d’hydrogène, les comprimer et les stocker en souterrain. Sans être spécialiste d’aucune de ces techniques, on sent bien qu’on touche du doigt quelque chose de délirant. L’avenir est plein de promesses, mais enfin il ne faut pas exagérer.
Quand il s’agit de potentialité, on peut faire ce qu’on veut, quand il s’agit de nécessité, on ne peut pas s’amuser avec des sources qui ne nous obéissent pas
En réalité, se passer des énergies fossiles et/ou du nucléaire est peut-être possible, pour autant que des technologies à l’état expérimental puissent être validées technologiquement et économiquement, ce qui est loin d’être évident. Maintenant que tout le monde a compris que si on ne dépend plus des Russes pour le gaz, on ira au Qatar, ce qui n’est pas mieux en termes d’indépendance, les études prospectives tablent sur l’hydrogène pour le stockage et sur la fabrication de méthane synthétique à partir d’hydrogène et de CO2. L’hydrogène a sans doute un rôle à jouer dans un panel de solutions. Mais l’institut Fraunhofer a esquissé un scénario “tout renouvelable” à 2050 pour l’Allemagne. Il implique de construire 700 GW d’éolien et de solaire (tous les vingt ans, c’est la durée de vie de ces équipements), 150 GW de turbines à gaz, 90 GW d’électrolyseurs, 500 gigawattheures (GWh) de batteries, sans compter le biométhane, la filière bois, etc.
Pour mémoire, la consommation de pointe de l’Allemagne est de l’ordre de 80 GW actuellement. Là aussi, on laisse le soin au lecteur de juger si tout cela est réaliste (pour rappel : un grille-pain, c’est 1 kilowatt (kW) ; 1 MW, c’est 1 000 grille-pain ; 1 GW, un million).
Revenons maintenant sur le titre et cette funeste confusion entre énergie et puissance. Selon les principes de la physique (qui se fiche de la politique), sur un réseau électrique, la production doit à tout instant égaler la consommation. Cette production instantanée d’énergie, on l’appelle puissance . On la chiffre en kW. C’est donc en kW qu’on doit dimensionner un réseau, et qui plus est, pour répondre à l’égalité entre production et consommation quelles que soient les situations, en kW pilotables à la demande. Or, l’éolien et le solaire ne sont pas pilotables à la demande, ils sont subis. Certes, on pourrait objecter qu’à deux ou trois jours à l’avance, on peut à peu près prévoir le soleil et le vent. Mais un réseau électrique doit se planifier des années à l’avance. À cette échelle de temps, plusieurs fois par an, la production de ces EnR sera quasi nulle. Dans le dimensionnement, on doit donc les compter pour zéro. Bien sûr, plus on installe d’EnR, moins on aura recours aux autres moyens, pilotables ceux-là. Les EnR produiront plus d’énergie, de kilowattheures (kWh), les autres moins (ce qui réduira d’ailleurs leur rentabilité et leur attractivité pour les investisseurs). On arrive donc à la conclusion suivante : on peut remplacer des kWh nucléaires ou fossiles par des kWh éoliens ou solaires, mais pas des kW. Or, ce sont les kW qui garantissent la sécurité du réseau électrique. Pour le dire encore autrement : quand il s’agit de potentialité, on fait ce qu’on veut, quand il s’agit de nécessité, et l’approvisionnement électrique est de l’ordre de la nécessité, on ne peut pas s’amuser avec des sources qui ne nous obéissent pas.
Jusqu’à une époque récente, la transition énergétique prévoyait d’arrêter en France 14 réacteurs nucléaires « lorsque les EnR auront monté en puissance » . De même, à la question, maintes fois posée aux autorités, “à quoi servent les EnR en France ?”, la réponse a toujours été la même : “avoir d’autres filières en cas de risque systémique sur le nucléaire”. La filière de “secours” étant intermittente non pilotable, nous voilà rassurés ! On aurait pu penser, vu la prise de conscience récente de nos politiques sur la nécessité du nucléaire, qu’ils avaient compris le petit raisonnement entre kW et kWh. Que nenni ! En face du péril russe, ils persistent et signent ; pour pallier les délais de construction du nucléaire et la difficulté d’approvisionnement en gaz, nos ministres, notre président et le chancelier allemand n’ont qu’une réponse : accélérer l’éolien et le solaire. Or, le gigantesque réseau européen était déjà en déficit de kW pilotables avant la guerre en Ukraine et avant l’arrêt des dernières centrales nucléaires belges et allemandes ! En réalité, si on compte sur les énergies renouvelables, les constructeurs de centrales à gaz ont de beaux jours devant eux. Et si les décideurs pouvaient lire (et comprendre) ces lignes, cela pourrait éviter quelques black-out et leurs funestes conséquences.
* Michel Negynas est spécialiste des questions industrielles et environnementales. Dernier ouvrage paru : “Chroniques d’un monde écofantasmé”, en e-book sur toutes librairies Internet, 4,99 €.
France24 - World
Swiatek to face 18-year-old Coco Gauff in women’s final at Roland Garros
Issued on: 02/06/2022 - 23:44
NEWS WIRES
Iga Swiatek romped into her second French Open final on Thursday and will face Coco Gauff for the title after the teenager became the youngest Grand Slam finalist since 2004.
World number one Swiatek, the 2020 Roland Garros champion, cruised to a dominant 6-2, 6-1 semi-final victory over Russian Daria Kasatkina after just 64 minutes on Court Philippe Chatrier.
That extended her unbeaten streak to 34 matches.
Swiatek will equal Venus Williams’ record for the longest women’s winning run since 2000 if she beats 18-year-old Gauff, who brushed aside Martina Trevisan 6-3, 6-1, on Saturday.
“I’m so grateful. It’s easier to play matches with this kind of support,” Swiatek, who won 10 of the last 11 games, said in her on-court interview.
“It’s surprising this week how much they’re supporting me.
“I try to treat every match in the same way because when I think about how it’s the biggest match of the season so far, it stresses me out.”
It will be the 21-year-old’s second major final, as she looks to win a sixth consecutive WTA title.
The Polish star has stormed up the rankings this season, moving from world number seven to the summit during her remarkable run.
Swiatek hammered 22 winners past her opponent and she has still lost only one set in the tournament, against Chinese teenager Zheng Qinwen in the fourth round.
Kasatkina, the 20th seed, won her first clash with Swiatek on the Eastbourne grass last year, but has lost all four of their meetings in 2022 in straight sets, without winning more than five games in a match.
Swiatek too strong
After a quick opening hold from Swiatek, both players struggled on serve and traded breaks.
But Kasatkina was still finding it difficult to live with the consistent groundstrokes of her opponent and slipped 4-2 behind after horribly mishitting what should have been a simple winner at the net wide of the tramlines.
Swiatek had the set wrapped up just minutes later as a backhand return winner sealed a break to love.
Kasatkina managed to cling onto her first service game in the second set, but Swiatek was on a roll and forged 3-1 ahead when Kasatkina blazed long.
That effectively ended the semi-final as a contest, and top seed Swiatek finished it off with a run of five straight games, capped by her first ace on her first match point.
Gauff sees off erratic Trevisan
Gauff brushed aside Trevisan in a nervous match which saw both players featuring in a major semi-final for the first time.
Gauff is the youngest Grand Slam finalist since Maria Sharapova stunned Serena Williams to win Wimbledon 18 years ago.
“I think I’m a little bit in shock right now,” said 2018 junior champion Gauff. I didn’t know how to react after the match. I’m lost for words.”
The players made 37 unforced errors between them in a poor first set before Gauff upped her game to race through the second.
The 18th seed will be a heavy underdog against Swiatek, but says she is not feeling the pressure.
“It’s a Grand Slam final but there are so many things going on in the world right now, especially in the US, so I don’t think it’s worth stressing about it,” said Gauff, referring to the deadly school shooting in Texas last month, after writing “peace, end gun violence” on a courtside camera.
Gauff, who burst onto the scene by reaching the Wimbledon fourth round as a 15-year-old three years ago, has still not lost a set over the fortnight in Paris.
In Friday’s men’s semi-finals, 13-time champion Rafael Nadal will take on third seed Alexander Zverev before Norwegian Casper Ruud plays Croatia’s Marin Cilic.
Second seeds Ena Shibahara and Wesley Koolhof won the mixed doubles title earlier Thursday with a 7-6 (7/5), 6-2 victory over Ulrikke Eikeri of Norway and Belgium’s Joran Vliegen.
(AFP)
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French Open
Croatia’s Cilic, Norway’s Ruud reach Roland Garros semi-finals for first time
Nadal wins four-set clash with Djokovic to make French Open semis
French Open: 2020 winner Swiatek advances, Medvedev cruises in straight sets
L'Humanité
Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann
ActuÀ Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.
Patrick KamenkaLe 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.
Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.
Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.
Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.
Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…
Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.
Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.
Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.
Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.
Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.
Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).
mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance France24 - World
Celebrating the Queen's Platinum Jubilee through arts and culture
Issued on: 02/06/2022 - 19:18
Olivia SALAZAR-WINSPEAR
Eve JACKSON
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A series of cultural events are taking place over the next few days to celebrate Queen Elizabeth II's 70 years on the throne. From exhibitions to a chance to pet real corgis, via a new documentary and the re-release of a once-controversial hit song, FRANCE 24's Olivia Salazar-Winspear tells us more.
New York Times - World
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.
The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.
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Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
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By Selam Gebrekidan, Matt Apuzzo, Catherine Porter and Constant Méheut
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In the drowsy hours of a December afternoon, eight American Marines strolled into the headquarters of Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold, packed in wooden boxes.
They drove the loot by wagon to the shore, past American soldiers in civilian clothes who kept watch along the route. Once at the water, they loaded the boxes and sped to an awaiting gunboat.
The gold was in the vault of a Wall Street bank within days.
The operation took place in 1914 — a precursor to the full-scale invasion of Haiti. American forces took over the country the following summer and ruled it with brute force for 19 years, one of the longest military occupations in American history. Even after the soldiers left in 1934, Haiti remained under the control of American financial officers who pulled the country’s purse strings for another 13 years.
Invading Haiti was necessary, the United States said. The country was so poor and unstable, the explanation went, that if the United States didn’t take over, some other power would — in America’s backyard, no less. Secretary of State Robert Lansing also portrayed the occupation as a civilizing mission to end the “anarchy, savagery and oppression” in Haiti, convinced that, as he once wrote, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”
But decades of diplomatic correspondence, financial reports and archival records reviewed by The New York Times show that, behind the public explanations, another hand was hard at work as well, pushing the United States to step in and seize control of Haiti for the wealth it promised: Wall Street, and especially the bank that later became Citigroup.
Under heavy pressure from National City Bank, Citigroup’s predecessor, the Americans elbowed the French aside and became the dominant power in Haiti for decades to come. The United States dissolved Haiti’s parliament at gunpoint, killed thousands of people, controlled its finances for more than 30 years, shipped a big portion of its earnings to bankers in New York and left behind a country so poor that the farmers who helped generate the profits often lived on a diet “close to starvation level,” United Nations officials determined in 1949, soon after the Americans let go of the reins.
“I helped make Haiti and Cuba a decent place for the National City Bank boys to collect revenues,” Maj. Gen. Smedley Butler, a leader of the American force in Haiti, wrote in 1935, describing himself as a “racketeer for capitalism.”
For more than a century, Haiti has been labeled a disaster, a basket case, a place so destitute, indebted, lacking and lawless that it needs constant saving. The assassination of the president in his bedroom, the kidnappings in the capital, the swells of Haitian migrants heading to the United States — they all point to a country in a seemingly endless vortex of despair that the world’s great powers, whether with troops or mountains of aid, have not managed to fix.
But the documents and financial records reviewed by The Times in Haiti, the United States and France show how much of Haiti’s misery has been brought by the outside world — and how often intervention has been portrayed as a helping hand.
By the time U.S. forces arrived in the summer of 1915, Haiti had already spent more than half a century handing over big slices of its meager earnings to France. Though the Haitians had overthrown their French enslavers, beaten Napoleon’s forces and declared their independence in 1804, French warships sailed back to Haiti decades later, demanding staggering amounts of cash under threat of war.
Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations, hampering its ability to build a nation almost since birth.
After that came French bankers, dangling loans before a country that had been depleted by decades of paying France. They took so much in commissions, interest and fees that, in some years, their French shareholders’ profits were bigger than the Haitian government’s public works budget for the entire country.
Next were the Americans, at times portraying their intervention as a way of defending Haitian “sovereignty.” And just as it had for generations of Parisian bankers, Haiti proved profitable for Wall Street. In its filing to the Senate Finance Committee in 1932, National City Bank said it secured one of its largest margins during the 1920s from a debt it controlled in Haiti.
Little of that history remains part of Citigroup’s public profile today. Haiti is barely mentioned in its official timeline. The company declined to provide access to its archives and said it was unable to find any information on some of its biggest loans to Haiti.
But according to nearly two dozen annual reports published by American officials and reviewed by The Times, a quarter of Haiti’s total revenue went to paying debts controlled by National City Bank and its affiliate over the course of a decade — nearly five times the amount spent on government-run schools in Haiti during that time.
And in some years, the American officers who controlled Haiti’s finances spent more of its money on their own salaries and expenses than on public health for the entire nation of about two million people.
“We have had absolute domination” by the United States, Georges Léger, a Haitian lawyer, told American senators in 1932, explaining how deeply Haitians resented the financial and political control of their country “just to satisfy a group of New York bankers.”
At first, many American lawmakers wanted nothing to do with Haiti and adamantly ignored its independence. Though Haitians had fought alongside Americans during the Revolutionary War, the United States refused to recognize Haiti for nearly six decades, fearful it might inspire enslaved people to rise up and overthrow their masters in the American South.
But around the turn of the 20th century, as the American footprint in the hemisphere expanded, Americans saw an imperative — and an opportunity. They wanted to blunt European influence in the region, particularly Germany’s, but also recognized what the French had known all along: There was ample money to be made.
Historians still debate the legacy of the American invasion and how it shaped, or continues to shape, the Haiti of today. Some credit the occupation with imposing order in Haiti at a time of searing violence and coups, while others note that the Americans crushed dissent, shot civilian protesters, committed extrajudicial killings and enforced martial law for long stretches of time.
Some historians cite tangible gains, like hospitals, 800 miles of roads and a more efficient civil service, but they also point to the American use of forced labor, with soldiers tying up civilians in ropes, making them work for no pay and shooting those who tried to flee.
The Ransom
How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.
Still others say the American land grab in Haiti set off one of the most intractable crises besieging the hemisphere today: the vast migration of Haitians to countries across the region.
The United Nations experts who visited in the late 1940s, shortly after the end of American financial control, found an impoverished nation lagging “even more markedly than other countries and territories of the region.” Most towns had no lights, sewage systems or paved streets. As few as one in six children attended school.
American financial officers had been so focused on paying off Haiti’s loans — including the ones the United States had imposed on the country over strident objections — that a commission appointed by President Herbert Hoover to investigate the occupation questioned “the wisdom of this course.”
“It might have been better,” its report said in 1930, to have kept “more money in the country where experience has shown it was badly needed.”
More than a century after American forces landed, the United States remains an abiding feature of Haitian politics. Washington has propped up successive presidents, at times even the Duvaliers, the father and son dictators who ruled for nearly three decades after the occupation. Jovenel Moïse, the president assassinated in his bedroom last July, also enjoyed the public backing of two American presidents despite mounting evidence of his government’s abuses, enraging opponents of his autocratic rule.
When the senior American diplomat in Haiti, Daniel Foote, quit his job last year, he drew attention to American mistreatment of Haitian refugees at the cracking end of a whip. But he also made an argument that didn’t receive the same attention: that foreign meddling had led to disastrous consequences in Haiti.
“What our Haitian friends really want, and need, is the opportunity to chart their own course, without international puppeteering,” Mr. Foote wrote.
‘Detrimental to American Interests’
“Let us take the high ground,” Robert Y. Hayne of South Carolina appealed to his fellow American lawmakers in 1826 — Haiti’s independence was a subject that “the peace and safety of a large portion of our Union forbids us even to discuss.”
For decades, Southern planters had worried about Haiti, the modern world’s first nation to emerge from a slave uprising, and Hayne was a natural emissary of their fears: a staunch defender of slavery who had been born on a rice plantation and at one point enslaved 140 people.
He was the state’s attorney general during the failed slave insurrection led by Denmark Vesey, a free man from the West Indies, and like some of his contemporaries, Hayne believed that recognizing Haiti — or even debating slavery at all — would “put in jeopardy our dearest interests.”
“Our policy, with regard to Haiti is plain,” he said in his address to Congress. “We never can acknowledge her independence.”
Only during the Civil War, after Southern States had left the union, did President Abraham Lincoln recognize Haiti. He saw it, along with Liberia, as a viable destination for America’s freedmen and sent a few hundred of them there to set up a settlement.
By the early years of the 20th century, Haiti sat at the nexus of multiple American interests. It was across the Caribbean Sea from the Panama Canal, which was under construction. The United States had taken over Puerto Rico and American money had flooded into sugar plantations in Cuba. Import and export taxes in the Dominican Republic, which shares an island with Haiti, were under American control.
The French still exerted sway in Haiti, but in 1910, the United States saw an opening to gain a foothold: the reshuffling of Haiti’s national bank.
The bank was national in name only. Controlled by its board in Paris, it had been set up in 1880 by the French bank Crédit Industriel et Commercial to deliver eye-popping profits for its French investors and shareholders. It controlled Haiti’s treasury — the Haitian government could not even deposit or spend money without paying commissions to it — but the Haitian authorities eventually accused the national bank of fraud, jailing some of its employees.
As Haitian distrust of the national bank deepened, investors from France and Germany scrambled to recast it under new European ownership. The United States cried foul: The State Department called the proposal a threat not only to the United States, but also to the welfare and independence of the Haitian people.
One top State Department official lashed out at the 1910 deal as “so detrimental to American interests, so derogatory to the sovereignty of Haiti” that it could not be permitted.
Secretary of State Philander Knox invited a few Wall Street banks to Washington and encouraged them to invest in Haiti’s national bank. Four American banks, including the National City Bank of New York, bought up a significant portion of the bank’s shares. Another slice went to a German bank. But the largest piece stayed in Paris.
No Haitians had a controlling stake. The National Bank of the Republic of Haiti was, once again, run by foreigners.
“It was the first time in the history of our relations with the United States that they intervened so openly in our affairs,” wrote Jean Coradin, a Haitian historian and former ambassador to the United Nations.
Soon after it was set up, the new national bank did what its predecessor had: charge the government for every deposit and expense, while generating big profits for its shareholders abroad. It also issued a loan to the Haitian government. After commissions and profits were deducted, Haiti received about $9 million — but still had to pay the full face value of nearly $12.3 million.
Haitians started wondering which politicians had been paid off to secure such a bad deal, and the bank became so powerful that one Haitian president publicly mused whether his country had ceded its independence.
French shareholders fretted about growing American control, and with good reason. The U.S. investment in the national bank was the start of the American campaign to squeeze them out of Haiti — with one man in particular egging it on.
Claiming the Gold
Roger Leslie Farnham was a former journalist turned lobbyist when National City Bank poached him in 1911.
His mandate was to push the bank’s interests abroad, and Haiti was one of his first stops. He rode across the country on saddle horses he imported from Wyoming and, along the way, became the American government’s most trusted source on Haiti.
Farnham, already well known in Washington for his machinations to persuade Congress to choose Panama for the canal, was a frequent caller at the State Department and was close to William Jennings Bryan, the secretary of state under President Woodrow Wilson.
Bryan did not know much about the Caribbean nation. So, in 1912, he invited John H. Allen, a manager of Haiti’s national bank who became a National City Bank vice president, to “tell me everything there is about Haiti.”
According to Allen’s account of the meeting, Bryan was surprised by what he heard. “Dear me, think of it! Niggers speaking French,” Allen recounted the secretary of state as saying.
Though Bryan had expressed hostility to Wall Street in political campaigns, declaring “you shall not crucify mankind upon a cross of gold,” he trusted Farnham’s counsel. The two men met in Washington, exchanged telegrams and wrote each other confidential letters. They eventually became so close that Bryan sought Farnham’s approval for new government hires.
Farnham used this relationship to press for an invasion of Haiti to secure American business interests, and he got Washington’s attention by raising the specter of a German takeover. At the time, National City Bank’s footprint in the country was expanding, and Wall Street began exerting its leverage over Haiti’s leaders by withholding the money it controlled at the national bank.
In the months to come, the State Department adopted what diplomats called the “Farnham Plan,” laying out the American takeover of Haiti’s import and export taxes, a vital source of the country’s income.
Though the Americans were still minority stakeholders in the national bank, Farnham later told Congress that France eventually became far too consumed by World War I to run it, so “active management has been from New York.” The State Department drafted a convention based on Farnham’s plan and sent him to help deliver it.
Haitian lawmakers assailed their minister of foreign affairs over the deal. They accused him of “endeavoring to sell the country to the United States” and even tried to deliver their fury through “severe blows,” forcing him to flee the National Assembly “amidst the wildest excitement,” according to a State Department telegram.
The national bank punished them for their defiance: It held back funds, and Haiti’s government, already reeling from political and economic turmoil, became even more unstable. The country changed presidents five times in three years during successive coups, some financed by German merchants who traded in Port-au-Prince, American officials said at the time.
Then, in December 1914, the State Department stepped in more forcefully. Bryan authorized the Marine operation that seized $500,000 in gold after a last-minute consultation with Farnham.
The Haitian government was outraged, calling the operation a brazen heist of central bank funds and a “flagrant invasion of the sovereignty” of an independent nation. But the United States shrugged off the complaint, arguing that it had taken the gold to protect “American interests which were gravely menaced.”
Historians note that American politicians and financiers were not always in sync. “The relationship between Wall Street and Washington was complicated,” said Peter James Hudson, a U.C.L.A. associate professor of African American studies and history who has written an account of Wall Street’s actions in the Caribbean. “It’s a lot of collusion, but it’s sometimes contradictory.”
At times, Bryan wavered on America’s role in Haiti. He believed that Haiti needed American guardianship, but he was reluctant to be a tool for Wall Street. “There is probably sufficient ground for intervention, but I do not like the idea of forcible interference on purely business grounds,” he wrote to President Wilson.
But Farnham pressed his hand, issuing what the historian Hans Schmidt called a threat: All American businesses would leave Haiti, Farnham warned, unless the United States government intervened to protect their interests.
In the end, Bryan wrote to Wilson in support of the invasion.
“The American interests are willing to remain there, with a view of purchasing a controlling interest and making the bank a branch of the American bank,” he said. “They are willing to do this provided this government takes the steps necessary to protect them.”
‘The Triumph of the Wolf’
An angry mob dragged Haiti’s president from the French Consulate and killed him in July 1915, part of the political upheaval Wall Street feared — and, some historians say, worsened by withholding money from the shaky Haitian government and seizing the gold.
American troops occupied the country the same day.
The invasion followed a detailed plan that the United States Navy had drawn up the previous year. American soldiers took over the presidential office and the customs houses that handled import and export taxes.
The Americans installed a puppet government, and by that fall Haiti had signed a treaty giving the United States full financial control. The United States appointed American officials, whom they called advisers, but the term hardly conveyed their true power: They oversaw Haiti’s revenue collection and approved, or denied, its expenses.
Martial law became the rule of the land. Private newspapers were muzzled and journalists jailed.
The Americans explained the invasion by saying Haiti was bound to fall to the Europeans, particularly Germany.
“If the United States had not assumed the responsibility, some other power would,” Secretary of State Lansing, who had replaced Bryan a month before the occupation, later said.
Lansing was also blinkered by racial prejudice. He once wrote that Black people were “ungovernable” and had “an inherent tendency to revert to savagery and to cast aside the shackles of civilization which are irksome to their physical nature.”
Racism shaped many aspects of the occupation. Many administrators appointed by the United States came from Southern states and made no bones about the worldview they brought with them.
John A. McIlhenny, an heir to Louisiana’s Tabasco sauce fortune who had fought in Theodore Roosevelt’s Rough Riders cavalry during the Spanish-American War, was appointed American financial adviser in 1919, with broad authority over Haiti’s budget.
At one official luncheon before his appointment, McIlhenny could not stop staring at a Haitian government minister because, as he later told Franklin D. Roosevelt, “that man would have brought $1,500 at auction in New Orleans in 1860 for stud purposes.”
Soon after the occupation, the American overseers started building roads to connect Haiti’s mountainous interior to its coast. To do so, they resurrected corvée, a 19th-century Haitian law for indentured labor.
The law required citizens to work on public works projects near their homes for a few days a year in lieu of paying taxes. But the American military, along with a constabulary it trained and oversaw, seized men and forced them to work far from home for no pay. Rich Haitians paid their way out of indentured labor, but the law entrapped the poor.
Haitians saw this as a return of slavery and revolted. Armed men, called cacos, fled to the mountains and began an insurgency against American forces. Laborers forced into corvée fled their captors and joined the fight. One leader of the cacos, Charlemagne Péralte, invoked Haiti’s revolution against France to call on his countrymen to “throw the invaders into the ocean.”
“The occupation has insulted us in every way,” read one poster plastered on walls in Port-au-Prince, the capital.
“Long live independence,” the poster read. “Down with the Americans!”
The United States responded forcefully. Soldiers bound workers in rope to keep them from fleeing. Anyone who attempted to escape corvée labor was treated like a deserter, and many were shot. As a warning, the Americans killed Péralte and distributed an image of his corpse tied to a door, evoking a crucifixion.
Leaked military documents from the time showed that the “indiscriminate killing of natives has gone on for some time,” with 3,250 Haitians killed. When Congress began investigating in 1921, the American military lowered the number, saying that 2,250 Haitians had been killed in the occupation, a figure Haitian officials denounced as an undercount. As many as 16 American soldiers died, as well.
“It was a strict military regime, the triumph of the wolf,” Antoine Bervin, a Haitian journalist and diplomat, wrote in 1936.
The first few years after the invasion brought little economic benefit to Haiti. American advisers appointed by the United States president collected up to 5 percent of Haiti’s total revenues in salaries and expenses — more, at times, than the spending on public health for the entire country.
In 1917, the United States directed Haiti’s National Assembly to ratify a new Constitution to allow foreigners to own land. Since independence, Haitians had outlawed foreign land ownership as a symbol of their freedom and a bulwark against invasion.
When Haitian lawmakers refused to change the Constitution, General Butler dissolved parliament by what he called “genuinely Marine Corps methods”: Soldiers marched into the National Assembly and forced lawmakers to disperse at gunpoint. The Americans then pushed through a new Constitution that Franklin Roosevelt later claimed at a campaign rally to have written himself.
American businesses leased thousands of acres of land for plantations, forcing farmers to either serve as cheap labor at home or migrate to neighboring countries for better pay. The Haitian-American Sugar Company once boasted to investors that it paid only 20 cents for a day’s worth of labor in Haiti, compared with $1.75 in Cuba.
According to the Haitian historian Suzy Castor, women and children in Haiti were paid 10 cents a day.
Displaced farmers went to Cuba and the Dominican Republic, setting off what some historians say is the most lasting effect of the American occupation: the mass migration of Haitians to other countries in the Americas.
“This is the big legacy,” said Weibert Arthus, Haiti’s ambassador to Canada and a historian.
As Secretary of State Bryan suggested in his letter before the invasion, Farnham was not satisfied with a share of Haiti’s national bank, so he worked with the State Department to orchestrate a full takeover. By 1920, National City Bank had bought out all shares of the national bank for $1.4 million, effectively replacing the French as the dominant financial power in Haiti.
With Haiti’s national bank under his control, and the troops protecting American interests, Farnham began acting like an official envoy himself, often traveling aboard American warships, historians say.
“The word of Mr. Farnham supersedes that of anybody else on the island,” wrote James Weldon Johnson, the executive secretary of the National Association for the Advancement of Colored People, who visited Haiti in 1920.
Farnham was also not shy about his views on Haiti and its people.
“The Haitian can be taught to become a good and efficient laborer,” he told senators investigating the occupation. “If let alone by the military chiefs he is as peaceful as a child, and as harmless.”
“In fact,” he continued, “today there are nothing but grown-up children.”
‘Haiti Does Not Want This Loan’
For five years, American officials insisted that Haiti borrow from New York banks to settle its past debts. And for five years, Haitians resisted.
“Haiti does not want this loan. Haiti does not need this loan,” wrote Pierre Hudicourt, a Haitian lawyer who represented Haiti in debt negotiations.
Any new loan, Haitians knew too well, would extend the authority of American financial advisers who determined the country’s future from afar. McIlhenny, the Tabasco heir appointed as financial adviser, spent much of the year on his pineapple plantation in Louisiana while drawing a big salary from Haiti’s revenues. He also suspended the salaries of senior Haitian officials who disagreed with him.
By 1922, the United States was determined to arrange a loan from Wall Street. Tired of Haitian resistance, the Americans installed Louis Borno, a savvy politician sympathetic to the occupation, as president.
Borno admired Mussolini and aspired to a Fascist ideal of Haiti’s rapid development under American control, historians say. He once wrote that the invasion “came to us when we were on the brink of a bloody chasm and saved us.” Weeks after he took office, he greenlighted a loan from New York.
National City Bank, which now owned Haiti’s national bank through an affiliate, issued the first loan after securing an upfront guarantee that the United States would manage Haiti’s finances until the debt was paid off. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt.
Just as it was during the 19th century, Haiti was often too indebted to invest in its people. Even Borno, addressing National City Bank’s bigwigs in New York, noted that Haiti’s debt was getting paid off faster than the United States’ own.
That continued even with the stock market crash of 1929 and the economic devastation that followed. Years of austerity helped fuel widespread discontent, and plummeting global coffee prices deepened hardship in a country that relied so heavily on the crop. Protests erupted against the United States and the Borno administration doing its bidding.
Students demonstrated against the withdrawal of scholarships. Customs employees in Port-au-Prince stormed their workplace demanding better pay. In the city of Les Cayes, more than a thousand farmers railed against their threadbare living conditions. A detachment of 20 U.S. Marines confronted the crowd and killed at least a dozen people. It became known as the Les Cayes massacre.
Faced with an international outcry, the United States began to contemplate its withdrawal.
Nearly five years later, in August 1934, the last American troops left Haiti. But the United States retained financial control for 13 more years, until Haiti paid off the last of its debts to Wall Street.
How much responsibility the United States bears for Haiti’s chronic instability is still a matter of fierce disagreement.
Some historians say the original payments demanded by France to punish Haiti for its independence inflicted a deeper scar on the nation’s development. Others say the long history of self-enrichment by Haiti’s leaders is the principal cause. But many say that, taken together, more than 130 years of sending a large share of Haiti’s income overseas took an indelible toll, sapping its ability to build a nation since its infancy.
“This succession of financial debacles is, in part, responsible for where we are at right now,” said Mr. Hudson, the U.C.L.A. professor, adding that the American occupation was a “psychic blow” that curtailed Haiti’s independence for decades.
“I think that’s as important as any kind of financial loss,” he said.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Reporting was contributed by Harold Isaac from Port-au-Prince; Sarah Hurtes from Brussels; Kristen Bayrakdarian from New York; and Audrey Kolker from New Haven. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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France24 - World
What’s in a name: Turkey formally requests name change to 'Türkiye'
Issued on: 02/06/2022 - 19:20
NEWS WIRES
Turkish Foreign Minister Mevlut Cavusoglu has sent a letter to the United Nations formally requesting that his country be referred to as “Türkiye,” the state-run news agency reported. The move is seen as part of a push by Ankara to rebrand the country and dissociate its name from the bird by the same name and some associated negative connotations.
Anadolu Agency said Stephane Dujarric, spokesman to U.N. Secretary General Antonio Guterres, confirmed receipt of the letter late on Wednesday. The agency quoted Dujarric as saying that the name change had become effective “from the moment” the letter was received.
President Recep Tayyip Erdogan’s government has been pressing for the internationally recognized name Turkey to be changed to “Türkiye” (tur-key-YAY) as it is spelled and pronounced in Turkish. The country called itself “Türkiye” in 1923 after its declaration of independence.
In December, Erdogan ordered the use of “Türkiye” to better represent Turkish culture and values, including demanding that “Made in Türkiye” be used instead of “Made in Turkey” on exported products. Turkish ministries began using “Türkiye” in official documents.
Earlier this year, the government also released a promotional video as part of its attempts to change its name in English. The video shows tourists from across the world saying “Hello Türkiye” at famous destinations.
The Turkish presidency's Directorate of Communications said it launched the campaign “to promote more effectively the use of ‘Türkiye’ as the country’s national and international name on international platforms.”
It was not clear whether the name, with a letter that doesn’t exist in the English alphabet, will catch on widely abroad. In 2016, the Czech Republic officially registered its short-form name, Czechia, and while some international institutions use it, many still refer to the country by its longer name.
Turkey’s English-language state broadcaster TRT World has switched to using “Türkiye” although the word “Turkey” slips in by journalists still trying to get used to the change.
TRT World explained the decision in an article earlier this year, saying Googling “Turkey” brings up a “a muddled set of images, articles, and dictionary definitions that conflate the country with Meleagris – otherwise known as the turkey, a large bird native to North America – which is famous for being served on Christmas menus or Thanksgiving dinners.”
The network continued: “Flip through the Cambridge Dictionary and “turkey” is defined as “something that fails badly” or “a stupid or silly person.”
TRT World argued that Turks prefer their country to be called “Türkiye”, in “keeping with the country’s aims of determining how others should identify it.”
(AP)
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WAR IN UKRAINE
Turkey juggles relationships with Russia, Ukraine amid economic crisis
Turkey's Erdogan sets conditions for Finland, Sweden's NATO bids
Erdogan meets Saudi crown prince on first visit since Khashoggi's killing
Valeurs Actuelles
Centrale solaire près de Marseille: le photovoltaïque de la discorde
Les Pennes-Mirabeau, petite ville provençale de 21 000 habitants dans la périphérie de Marseille. Une commune partagée entre une garrigue préservée et la zone commerciale de Plan de Campagne, l’une des plus importantes de France. La vie politique y est dominée depuis vingt ans par le maire de centre gauche Michel Amiel, ex-PS et ex-LREM. Cette bourgade résidentielle paisible est depuis peu confrontée à une controverse qui enfle. Comme bien d’autres avant elle, la mairie s’est laissé bercer par les sirènes des énergies renouvelables, leur image “verte” et les généreuses subventions publiques qui vont avec.
Lors du conseil municipal de décembre 2021, le premier adjoint, Jean-Marc Leonetti, annonce à la surprise générale le lancement d’un « appel à manifestation d’intérêt pour un projet de production d’électricité photovoltaïque », sur le site de la Grande Colle, juste en face du lycée Louis- Aragon. Il devrait déboucher sur un contrat avec une entreprise privée, censée valoriser cette zone de collines, ravagée par le grand incendie de 2016, où ne pousse plus qu’une courte végétation. Le premier adjoint promet que l’installation, prévue sur 11,7 hectares, servira également de coupe-feu. Face aux protestations des élus d’ opposition, le maire rétorque qu’« à force d’être contre tout, on va finir par s’éclairer à la bougie », et salue la « rentabilité financière incontestable » du projet.
L’information reste néanmoins confidentielle et sort peu de l’enceinte du conseil municipal. L’existence d’un projet est à peine mentionnée, sans précision, dans le Pennois, le magazine de la ville. C’est alors qu’un riverain, Patrick Bragado, découvre le pot aux roses : « J’ai vu des gens se balader sur mon terrain en prenant des mesures avec une carte. J’étais persuadé qu’ils allaient faire du reboisement, donc je suis allé les voir, et c’est là qu’ils m’ont parlé du projet qui avait été voté à la mairie. » Il prévient alors d’autres habitants, dont l’un contacte la presse. « Moi, je l’ai appris par un journaliste qui prenait des photos ! », s’exclame un voisin.
À en croire Jean-Charles Lamathe, habitant du village et bénévole de l’association France Nature Environnement, « dans les documents qui ont été transmis aux entreprises candidates, un paragraphe dit expressément qu’elles n’ont pas le droit de communiquer sur le sujet. Seule la mairie en a le droit, car c’est un projet qu’elle veut garder assez discret ». « Ce sont quand même 11 hectares de zone naturelle qui vont être détruits, c’est un projet industriel en pleine colline », ajoute-t-il. Contactée, la municipalité n’a pas donné suite aux sollicitations de Valeurs actuelles.
Un voisinage divisé
« Moi, je considère que c’est une bonne chose, avance un autre riverain. Je pense que beaucoup de gens sont contre à cause de non-dits, de manque de connaissances ou d’information. Ici, on est en fin de ligne, nous subissons des baisses de tension. Le fait d’avoir une ferme photovoltaïque nous donnerait une assurance au niveau de la qualité du réseau. L’autre avantage des panneaux solaires, c’est que ce ne sont pas des constructions définitives, tout est démontable et recyclable, contrairement aux éoliennes. Les panneaux de nouvelle génération sont généralement conçus pour éviter les problèmes d’éblouissement. Et avec le soleil d’ici, ça serait parfait. »
« On est pratiquement tous défavorables, la seule personne favorable, c’est un monsieur qui est à la mairie et son fils, même si on s’entend très bien, s’amuse Patrick Bragado. Moi, je ne suis pas contre ce projet, mais pas aussi près des maisons, surtout qu’ici nous avons énormément de contraintes : la décharge juste à côté, les avions qui passent au-dessus vers l’aéroport de Marignane, la carrière de plâtre juste derrière, la déchetterie, les camions qui passent toute la journée et les lignes à haute tension. »
Il est vrai que les lignes à très haute tension qui traversent la ville tout près des habitations ont suscité une opposition historique et produisent un fort crépitement lorsqu’il y a de l’humidité ou du vent. Mais elles étaient déjà présentes quand les habitants sont venus s’installer, en connaissance de cause. Une situation bien différente, donc.
Agir avant qu’il ne soit trop tard
Le projet termine sa phase d’appel à manifestation d’intérêt, qui est une présélection des entreprises candidates. Elles répondront ensuite à un appel d’offres en bonne et due forme. « Si le projet en vient à se mettre en place ici, on ira au tribunal, c’est sûr, on ne se laissera pas faire. S’ils le déplacent plus loin, au niveau de la piscine du Jas-de-Rhôdes, qu’ils le fassent. Mais si c’est derrière chez moi, il est sûr qu’il y aura une procédure », avertit Patrick Bragado. Il s’étonne que la commune, qui possède des centaines d’hectares aux alentours, ait choisi ce point si proche des habitations.
En France, les phénomènes de contestation locale des installations de production d’énergies renouvelables se multiplient, à mesure que les sites les plus favorables et les moins dérangeants pour la population sont occupés. Les longues procédures devant les tribunaux administratifs font perdre des années aux porteurs de projets et à l’État. Pour atteindre ses objectifs en matière de transition énergétique, ce dernier met les préfets sous pression pour recouvrir le territoire d’éoliennes et de panneaux solaires.
Lorsqu’une action judiciaire est entreprise, il est souvent trop tard et les habitants doivent s’incliner après des années de combat. Comme à Artigues et à Ollières, dans le Var, où malgré la ténacité des associations, des éoliennes dévastent les abords de la montagne Sainte-Victoire si chère au peintre Paul Cézanne. Auprès de nos confrères de France Bleu Provence, le maire des Pennes-Mirabeau s’est cependant dit ouvert à des aménagements en fonction des remarques. Si les opposants veulent obtenir gain de cause, ils devront agir vite.
L'Humanité
Pap Ndiaye, un ministre novice encadré par de nombreux gardiens du temple
ActuInexpérimenté en politique et à la tête d’un poste très exposé, Pap Ndiaye est assisté d’une équipe à même de le guider. Et peut-être même un peu plus que ça.
Olivier ChartrainPap Ndiaye est cerné. D’un côté, il est engagé par le programme d’Emmanuel Macron qui constitue sa vraie feuille de route ; de l’autre, il se voit entouré d’une équipe qui ne montre guère de signes de rupture avec la politique du ministère Blanquer.
Cet historien reconnu est en effet doublement novice : novice en politique et, surtout, novice dans la conduite d’un ministère qui est à la fois le premier budget (55 millions d’euros) et le premier employeur de l’État, avec 1,2 million de personnel.
Pour lui éviter de découvrir que, comme on ne devient pas enseignant après un job dating de quelques minutes, on n’apprend pas à conduire un tel paquebot en quelques jours, il s’est donc vu adjoindre quelques spécialistes.
De main de maître ou d’une main de fer
En tête de la liste, son directeur de cabinet, Jean-Marc Huart, n’est autre que l’ancien chef de la Direction générale de l’enseignement scolaire de Jean-Michel Blanquer, jusqu’à l’été 2019. Son passage à ce poste, que l’on considère généralement comme celui d’un « ministre bis », aura été marqué par son implication dans le scandale du syndicat fantoche Avenir lycéen, dont la création avait été suscitée et financée par le ministère. Ce n’est pas sa seule qualité. Conseiller technique au cabinet de Xavier Darcos entre 2007 et 2009, il y fut responsable de la réforme ramenant le bac professionnel de quatre à trois ans. De 2013 à 2015, il a aussi participé à l’élaboration de la loi Sapin sur la formation professionnelle.
Bref : outre sa connaissance du ministère, qui devrait le rendre indispensable à son patron, il a le profil idéal pour mener, de main de maître ou d’une main de fer, la réforme du lycée professionnel dont Emmanuel Macron a fait l’un de ses objectifs majeurs. Son arrivée ne doit donc rien au hasard – et peut-être un peu à la volonté d’Emmanuel Macron lui-même…
Même si son rôle est réputé plus administratif que politique, la nomination d’Anne Rubinstein comme cheffe de cabinet et « conseillère spéciale » est un autre signe. Vieille routière des cabinets ministériels, elle a fait partie de celui d’Emmanuel Macron quand il était ministre des Finances. À ce titre, elle est réputée proche du président de la République. Tout comme Julie Benetti, ancienne rectrice de Corse mais surtout animatrice de l’équipe du candidat Macron sur les questions d’éducation lors de la dernière présidentielle.
Une communication optimale avec l’Élysée.…
Enfin, notons que François Weil a été nommé conseiller éducation auprès de la première ministre, Élisabeth Borne. Cet historien n’est autre que le coauteur, en 2000, d’un ouvrage sur la Démocratie américaine au XXe siècle, aux côtés d’un certain… Pap Ndiaye. Point d’appui pour ce dernier auprès d’Élisabeth Borne ou, à l’inverse, relais efficace de celle-ci vers son ministre ? Au moins, une chose est sûre : avec une telle équipe, la communication entre l’Élysée, Matignon et la Rue de Grenelle devrait s’avérer optimale. Tellement optimale que la voix du ministre aura peut-être un peu de mal à s’y distinguer.
Éducation nationalePap NdiayeEmmanuel Macron France24 - World
African Union chief, Senegal's Macky Sall, to hold talks with Putin in Moscow
Issued on: 02/06/2022 - 10:44
NEWS WIRES
Yinka OYETADE
The head of the African Union, Senegalese President Macky Sall, will speak with President Vladimir Putin in the southwestern Russian city of Sochi on Friday, Dakar said.
The visit is aimed at "freeing up stocks of cereals and fertilisers, the blockage of which particularly affects African countries", along with easing the Ukraine conflict, Sall's office said Thursday.
The visit was organised after an invitation by Putin, and Sall will travel with the president of the African Union Commission, his office added.
The AU will also receive a video address from Ukrainian President Volodymyr Zelensky, though no date has been set.
The war in Ukraine has sent the cost of fuel, grain and fertilisers skyrocketing around the globe, which is being acutely felt in African nations.
Both Ukraine and Russia are major suppliers of wheat and other cereals to Africa, while Russia is a key producer of fertiliser.
The UN said last month Africa faces an "unprecedented" crisis caused by the war, compounding difficulties facing the continent, from climate change to the coronavirus pandemic.
Earlier this week, Sall made an appeal to European Union leaders to help ease the crisis on key commodities.
He said their decision to expel Russian banks from the SWIFT financial messaging system could hurt food supplies to the continent.
"When the SWIFT system is disrupted, it means that even if the products exist, payment becomes complicated, if not impossible," Sall said via video-link.
"I would like to insist that this issue be examined as soon as possible by our competent ministers in order to find appropriate solutions," he added.
Sall acknowledged that Russia's blockade of Odessa had harmed Ukrainian food exports, and he backed UN-led efforts to free the port.
Russia has come under a barrage of sanctions from the West following the February 24 invasion of Ukraine, in a bid to punish Moscow for the military intervention.
(AFP)
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Biden says US to send 'advanced rocket systems' to Ukraine
ON THE GROUND
Exclusive: Embedded with the Karpatska Sich battalion in Ukraine's Donbas
As it happened
West must brace for ‘long haul’ in Ukraine, says NATO chief
New York Times - World
Free Ambulances in Mogadishu, Thanks to This Determined Dentist
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The Saturday Profile
Dismayed that victims of the incessant violence in Somalia’s capital were being rolled to hospitals on wooden carts and in wheelbarrows, a dentist decided to do something about it.
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By Abdi Latif Dahir
MOGADISHU, Somalia — On the way to and from his dental clinic every day, Dr. Abdulkadir Abdirahman Adan was appalled by an all-too-common sight: severely injured and dead Somalis being transported to hospitals in wooden hand carts or wheelbarrows.
This was in 2006 in Somalia’s capital, Mogadishu, when government troops, bolstered by Ethiopian forces, were engaged in a brutal war with Islamist fighters that saw thousands of people killed and many more mutilated in the violence.
Dr. Adan, who had just returned to the city from studying abroad and had opened his dental practice in the city’s largest open air market, felt powerless to end the bloodshed. But he thought he could do something to help still-living victims get treatment faster and make sure the dead were handled with dignity.
“I asked myself, ‘How can I help my people?’” Dr. Adan said recently in an interview at his office.
His first step was modest: He rented a minibus, painted blue and white in the color of Somalia’s flag, and paid its owners a few dollars a day to carry the injured to safety. People would call Dr. Adan or the bus owners on their cellphones to direct them to those in need of aid.
But this approach could help only a handful of victims each day, and the city’s violence was only intensifying.
“I thought the situation would get better, but it kept getting worse,” he said.
So within months, Dr. Adan poured all his savings — about $2,400 — into buying a van, with some additional funding coming from a campaign he ran urging university students to donate $1 to save a life.
And so began Aamin Ambulance: the first and still the only free ambulance service operating in the capital of over three million people.
Sixteen years later, Aamin Ambulance — “Aamin” means “trust” in Somali — now has a fleet of 22 ambulances and a team of 48 drivers, nurses, paramedics, radio operators and security officers.
“Anyone who is in need of an ambulance, 24/7, we are here,” said Dr. Adan, 48. “And it is free.”
Since Aamin Ambulance was founded, there have been few periods of extended peace in Mogadishu, with Al Shabab, the Somali terrorist group affiliated with Al Qaeda, continuing to carry out frequent attacks. While its deadliest came in 2017 — a double truck bombing that killed 587 people — the group remains a constant threat. Just this week, President Biden authorized the deployment of hundreds of U.S. troops to the country on a counterterrorism mission.
The Aamin Ambulance workers are often among the first to arrive at the scene of an attack, often just minutes after a bomb blast.
“We almost always reach before the police come,” Dr. Adan said.
This has meant that Dr. Adan and his team are often the first call for journalists looking to verify the number of casualties and to help fact-check what transpired at the scene of the attack.
But this speed also puts the team at risk: The Shabab will sometimes detonate a second bomb in the area of an attack, specifically meant to target those arriving to help.
Abdulkadir Abdullahi, a nurse with Aamin, has experienced this type of explosion while evacuating casualties, with the windows of the ambulance he was in once shattering from a blast as he prepared to leave a scene. “Just when you think it is safe, it turns out that it isn’t,” Mr. Abdullahi said.
Responding to terrorist attacks is hardly the service’s only mission. It also transports sick children, mothers in labor, accident victims and anyone else in need of urgent care. Through its 999 hotline, the team fields a minimum of three dozen calls a day.
It also engages in public health campaigns, including educating people about Covid-19 and providing first-aid training.
Despite recent progress on some fronts, the health sector remains weak in Somalia. There are few public hospitals, and receiving treatment at private facilities is expensive and out of reach for many.
The coronavirus pandemic underscored how vulnerable Somalia’s health infrastructure is, with medical workers facing long working hours and lacking protective gear.
Mogadishu is particularly vulnerable to infectious diseases, with many residents living in cramped settlements with unsanitary conditions. Tens of thousands of displaced people, many of them with unvaccinated and malnourished children, continue to flock to the city, presenting a growing health challenge for the authorities, who must depend on private groups to deliver the services the government can’t.
“This is why the work that Aamin Ambulance does is indispensable,” said Mohamed Adow, the director of health at the Benadir Regional Administration, which oversees Mogadishu. “We need more of them.”
Dr. Adan is not alone in his civic engagement. His work is among many citizen-led initiatives that have sprung up across Somalia since its central government disintegrated in 1991.
For decades, this Horn of Africa nation has been caught between factional wars and terrorism, with successive weak governments unable to fully secure the country or provide key services. But through it all, Somalis have cobbled together some basic services: building schools and universities, establishing thriving telecommunication and banking services, collecting garbage, building streets and even rehabilitating child soldiers.
“People were the ones who made their own development, their own progress,” Dr. Adan said.
While Dr. Adan and his team have been exposed to the grisly aftermath of many attacks, the twin truck blasts on Oct. 14, 2017, at a busy intersection in Mogadishu still stand out, with nearly 600 killed and 316 injured.
“It was something that is not good to remember,” Dr. Adan said.
On that afternoon, he was about five minutes away from the bombing and immediately rushed there to meet his team. “Lots of people were crying, dying, bleeding,” he remembered. “It was highly disastrous. It is still like a nightmare in our mind.”
But the horrific attack brought much-needed recognition of the ambulance service, among both Somalis and international donors.
Nimo Mohamed was one of the many Somalis who rushed to the scene of the explosion that day to help. What she saw — burned body parts, mangled vehicles, collapsed buildings — shocked her, but also made her determined to do what she could to improve life in the capital.
She soon volunteered with Aamin and pursued a degree in nursing and midwifery.
“Our people need help,” said Ms. Mohamed, now a nurse and trained ambulance driver with Aamin.
In the days after the attack, a crowdfunding campaign for Aamin drew contributions from the Somali supermodel Iman and the British rock band Coldplay. Abdi Addow, a Somali-Swede, said he helped launch the campaign because he was both moved and surprised that Aamin provided such a public service for free.
In Somalia, he said, “Everyone is focused on his own benefit, of making profit out of the poverty and the chaotic systems.” But with Aamin Ambulance, he added, “They are the ones that always have the courage to help other people.”
Dr. Adan said he picked up the spirit of volunteerism and generosity to others from his grandfather, a religious scholar. Dr. Adan’s father taught the Quran and other religious subjects, and his mother ran a small shop.
Years after finishing high school in the capital, he left Somalia at the turn of the century to study dentistry at Peshawar Medical College in Pakistan. While there, he said, he was inspired by the example of Abdul Sattar Edhi, who had begun Pakistan’s largest ambulance service.
Dr. Adan’s work has not brought him the universal good will of the country’s authorities, with some questioning if the speed with which his team arrives at attack scenes means they were tipped off in advance. Other officials have expressed suspicions about how he’s able to afford running the service.
Dr. Adan dismissed the idea of getting any early attack warnings and said he funds the ambulances through income from his own dental practice, along with support from local companies, the United Nations and other nongovernmental organizations.
Aamin’s workers face harassment and even beatings by security forces, who regularly deny them access to pass roadblocks when carrying injured people.
“Security forces put a gun in your mouth and threaten you,” said Ali Mohamed, an ambulance driver with Aamin for 14 years. In its decade and a half of operation, three Aamin staff members have died on the job as a result of gunshots or accidents.
So far, the service has not received any threats from the Shabab, Dr. Adan said.
His future ambitions are to offer a free hospice and mortuary service in Mogadishu and to expand the ambulance service beyond the capital, eventually catering to the entire country.
“Somalia and Somalis deserve better,” he said.
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Valeurs Actuelles
[Vidéo] Eoliennes : la Commission de régularisation de l’énergie plaide pour que ceux qui n’en veulent pas “soient privés d’électricité”
Face aux anti-éoliens, Jean-François Carenco ne se laisse pas intimider. Le président de la Commission de régularisation de l’énergie (CRE) a accordé une interview au journaliste Pascal Perri, dans son émission PerriScope sur LCI, mercredi 7 juillet. Le haut fonctionnaire n’a pas hésité à dire que les Français qui refusent l’implantation d’éoliennes devraient être « privés d’électricité ». En effet, la colère gronde, notamment au nord de la France, où des éoliennes devraient être installées dans La Manche. En Bretagne et en Normandie, de gigantesques parcs éoliens en mer sont prévus au large de Courseulles-sur-mer (Calvados), de Fécamp (Seine-Maritime) et dans la baie de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor). De grandes manœuvres conduites par la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, qui souhaite doubler le nombre d’éoliennes d’ici 2028. Fin juin, des manifestations anti-éoliennes se sont succédées, notamment à Caen ou à Saint-Brieuc, pour réclamer l’arrêt immédiat des travaux en cours au large des côtes.
« Que ceux qui ne veulent pas des éoliennes soient privés d’électricité ». La promesse d’une énergie abondante et disponible pour tous est une promesse républicaine, il faut en accepter les contraintes. Jean-François Carenco, président de la @CRE_energie dans #Perriscope sur @LCI. pic.twitter.com/lKJwKfzjDr
— PERRI (@pascalperri) July 7, 2021
Des « désagréments » à accepter ?
Si Jean-François Carenco a avoué que ces protestations lui faisaient « mal au cœur », il a néanmoins pointé « la volonté d’un certain nombre (de Français) de vivre entre-soi, sans tenir compte des besoins de notre pays ». Le président de la CRE – nommé pour un mandat de six ans, par décret du président de la République Emmanuel Macron – a alors lâché : « Je suis pour que ceux qui ne veulent pas des éoliennes soient privés d’électricité. Au moins, c’est plus simple ! » Il a rappelé que « l’énergie est la vie de notre société ensemble » et que « produire de l’énergie » pouvait « créer des désagréments ». Une « évidence », selon lui. Jean-François Carenco a terminé, sur LCI : « Est-ce que l’on peut accepter un certain nombre de désagréments pour que, tous ensemble, nous vivions un peu mieux ? »
L'Humanité
Pap Ndiaye, la continuité dans la rupture
ActuÉducation De ses premiers contacts avec les syndicats à sa visite à Marseille, le successeur de Jean-Michel Blanquer montre qu’il ne sortira guère de la feuille de route tracée par le chef de l’État.
Olivier ChartrainC’est une évidence : le déplacement conjoint à Marseille, jeudi 2 juin, d’Emmanuel Macron et de Pap Ndiaye revêtait une signification allant au-delà du symbole du président de la République venant soutenir son nouveau ministre de l’Éducation nationale. Pour celui-ci, novice et en proie depuis sa nomination à des attaques ignobles venues de l’extrême droite et de certains milieux de la gauche soi-disant républicaine, les premières semaines Rue de Grenelle seront sans aucun doute déterminantes. Le niveau de colère est sans précédent dans le monde enseignant, comme est venu le confirmer, après la mobilisation historique du 13 janvier, le baromètre annuel du syndicat SE-Unsa publié fin mai : seulement 9 % des professionnels interrogés s’y disent en accord avec la politique menée depuis 2017, et seulement… 5 % des enseignants. Et sur sa fameuse table, Jean-Michel Blanquer a laissé des dossiers à la fois urgents et déterminants pour l’avenir du système scolaire.
Premier signe envoyé : alors que son prédécesseur méprisait ouvertement les organisations représentatives, Pap Ndiaye n’a pas attendu pour commencer à recevoir les syndicats enseignants. « Il ne reprendra pas la méthode Blanquer », confirme la secrétaire générale du Snes-FSU (enseignement secondaire), Sophie Vénétitay, qui s’en amuse : « Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas commencé une réunion sans se faire eng… » Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT Éduc’Action, confirme le changement d’approche : « Il nous a dit qu’il se sentait enseignant avant tout, et qu’il ne l’oublierait pas dans sa relation avec nous. Et il a écouté nos revendications. »
Voici donc la première rupture opérée par Pap Ndiaye. Reste à mesurer à quel point ce changement dans la méthode peut augurer un changement sur le fond des dossiers. En tête des préoccupations des enseignants, parmi les plus mal payés de l’OCDE et dont le gel du point d’indice depuis des années a entraîné une baisse terrible du pouvoir d’achat, les rémunérations. « Il nous a assurés que le travail va s’enclencher très vite » dans ce domaine, raconte Isabelle Vuillet, « mais la feuille de route reste très floue ». S’agira-t-il de passer par des primes et des indemnités, ou par une augmentation générale ? Avec ou sans les « contreparties » évoquées par Jean-Michel Blanquer comme par Emmanuel Macron ? En une seule fois ou en plusieurs étapes ? « Nous n’avons pas eu de réponse » sur ces points, déplore Sophie Vénétitay.
Autre urgence en vue de la rentrée : les recrutements, avec le manque structurel de postes et les résultats annoncés des concours qui ne permettront pas de couvrir les besoins. « Il y a des solutions rapides à mettre en œuvre », explique Jules Siran, de SUD éducation : « Les listes complémentaires, l’admission des admissibles aux concours, organiser des concours supplémentaires, la titularisation à temps plein des contractuels qui sont à temps partiel… » Mais, là-dessus non plus, pas de réponse. Et pendant ce temps, certains recteurs, comme à Versailles, organisent des job datings pour recruter et former des enseignants en quelques heures… Autres salariés précaires de l’éducation nationale, les AED (surveillants) et AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) attendent aussi des réponses rapides. Le passage des premiers en CDI n’attend qu’un décret « qui serait en cours de rédaction », indique Isabelle Vuillet. Mais rien pour les AESH, qui demandent un statut et sont payés en dessous du seuil de pauvreté. Rien non plus sur la levée des sanctions qui frappent certains enseignants et que réclament les syndicats, comme les six professeurs de l’école Pasteur à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), traînés dans la boue par l’extrême droite et mutés de force par l’inspection académique. « Il suffirait pourtant d’un coup de téléphone » pour lever ces sanctions, regrette Jules Siran.
Paul Devin, ancien secrétaire général du syndicat d’inspecteurs SNPI-FSU et fin connaisseur du système, estime que « si Pap Ndiaye veut donner des signes de rupture sur les idées, il a pourtant les moyens de le faire », citant notamment la présence du très controversé Mark Sherringham à la tête du Conseil national des programmes, ou le maintien du conseil des sages de la laïcité, créé à sa main par Jean-Michel Blanquer – et dont certains membres ont réservé un accueil plutôt frais à son successeur, vu comme un diabolique représentant de l’idéologie « woke »…
une fin de non-recevoir pour les réformes du bac général et du bac professionnel
« Nous n’avons même pas un calendrier ! s’agace Sophie Vénétitay. Soit ce n’est pas Pap Ndiaye qui décide, soit on lui a demandé de ne pas attaquer les choses qui fâchent avant les législatives. » Aux organisations qui demandent que les réformes du bac général et du bac professionnel soient revues, le ministre a opposé une fin de non-recevoir : « Il nous a dit qu’il ne défera pas ce qu’a fait Jean-Michel Blanquer » sur ce plan, regrette Isabelle Vuillet. Le dossier du lycée professionnel est brûlant, le candidat Macron ayant annoncé son intention de passer à une étape poussant les feux de l’apprentissage et en doublant le temps passé en entreprise par les élèves de terminale. Cosecrétaire générale du Snuep-FSU, Sigrid Gérardin dit son « opposition farouche » à cette orientation, qui « réduirait d’autant les enseignements disciplinaires et constituerait une double peine pour nos élèves, issus des classes populaires ».
Jeudi, à Marseille, Emmanuel Macron n’a laissé à personne – pas même à Pap Ndiaye – le soin d’annoncer la généralisation « dans les prochains mois » de l’expérimentation qu’il avait déjà lancée en septembre 2021 dans cette même ville, et la création d’une « option maths » en 1re dès la rentrée prochaine pour compenser la disparition de cette matière dans le tronc commun. Si cette deuxième annonce, sans moyens et sans professeurs, relève de l’affichage, la première, en revanche, a de quoi mettre le feu aux poudres. L’expérimentation marseillaise, avec son autonomie accrue des établissements et sa promesse d’une école à plusieurs vitesses, constitue le cœur du projet éducatif macronien. On ne saurait mieux signifier au personnel de l’éducation nationale que la continuité de la politique menée depuis 2017 est plus que jamais à l’ordre du jour et que la « rupture » incarnée par Pap Ndiaye ne dépassera pas le stade du symbole.
Éducation nationalePap NdiayeEmmanuel Macronmarseille France24 - World
'Sincere and deep friendship': Macron congratulates Queen on Jubilee
Issued on: 02/06/2022 - 07:33
NEWS WIRES
French President Emmanuel Macron on Thursday congratulated Britain's Queen Elizabeth II on her platinum jubilee, calling her "the golden thread that binds our two countries" going back to World War II.
"During the past seventy years, the President of the French Republic has relied on very few constants... your devotion to our alliance and to our friendship has remained," Macron said in English in a video message to the queen.
He recalled "the dark days when your family welcomed General de Gaulle in your home" during World War II, when the leader of the Free French and later founding president of France's Fifth Republic took refuge in London from the Nazi German occupation.
Since then, in "a lifetime of devotion to our alliance", the queen had "shared our joys, and seen the deep affection and admiration that the people of France have for you," Macron said.
Switching to French -- in which the queen is fluent -- the recently re-elected leader told the monarch that "celebrating you today is celebrating the sincere and deep friendship which unites our two countries".
While Britain and France are close allies, ties have been strained since the UK's departure from the European Union in 2020.
The two governments have been at odds over issues like London's post-Brexit trading relationship with its neighbours and regular attempts by migrants to cross from France to the UK in small boats.
Most recently, there has been anger in Britain at the treatment of Liverpool football fans at Saturday's Champions League final in Paris, with French ministers blaming unruly supporters for chaos that saw some of them tear-gassed by police.
(AFP)
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Marking 70 Years
Brits to celebrate Queen’s Jubilee by spending millions on royal memorabilia
Elizabeth II marks Platinum Jubilee with ‘Queen Camilla’ announcement
Perspective
Seventy years on the throne: The life and legacy of Britain's Queen Elizabeth II
Valeurs Actuelles
Ukraine : devenons des ouvriers de paix
Les médias européens sont d’habitude prompts à reprendre les déclarations du pape François. Quand celui-ci a déclaré au Corriere della Serra, le 3 mai 2022 : « C’est l’aboiement de l’Otan à la porte de la Russie qui a poussé le chef du Kremlin à mal réagir et à déclencher le conflit », personne n’a salué son propos. Il est pourtant frappé d’un sain réalisme : la Russie n’a pas attaqué l’Ukraine sans raison.
Il faut avoir l’aveuglement de quelques demi-experts pour tenter les explications hystériques qu’on lit partout : ivresse du pouvoir, solitude de la maladie, fanatisme slave. Frayant régulièrement avec une détestable haine du monde russe, ces diabolisations procèdent d’une paresse analytique effarante. Quand tout un pays mobilise ses forces armées, son économie, son appareil industriel dans une opération de cette ampleur, ce n’est ni par folie ni par dessein mégalomaniaque.
Les Russes jugent que le déversement massif et continu d’armements américains chez leurs voisins est un danger pour leur sécurité
Oui, les Russes ne supportent plus d’être environnés de nations dont les élites, les diplomaties et les dirigeants sont biberonnés à un atlantisme belliqueux. Oui, les Russes jugent que le déversement massif et continu d’armements américains chez leurs voisins est un danger pour leur sécurité. Longtemps, la Russie a souhaité parvenir à un rapprochement avec l’Europe de l’Ouest et a travaillé en ce sens. Il est désormais à craindre que Moscou ne se soucie plus de nos nations, les jugeant inféodées aux États-Unis et désormais incapables d’indépendance sur la scène internationale.
Une autre attitude de l’Europe aurait évité un divorce avec la Russie et certainement empêché cette guerre en Ukraine. L’Union européenne a dérapé à l’Est lors d’élargissements précipités et mal calculés. Au lieu de soutenir l’envergure des nations du monde latin, historiquement portées à l’universel, Bruxelles s’est rendu dépendant d’États que l’histoire condamne à regarder avec angoisse la Russie. Cette évolution pénalise énormément la France dont l’intérêt sera toujours de faire prospérer la fameuse “alliance de revers” avec la Russie.
Par ailleurs, l’Union européenne use de cette situation pour avancer son agenda idéologique. La technocratie bruxelloise fait pression en usant de l’outil fédéraliste pour justifier l’avènement d’un super-État européen. Cette manipulation des opinions publiques correspond à une véritable stratégie du choc, instrumentalisant l’émotion des opinions publiques pour pousser des réformes suicidaires pour la souveraineté de nos nations. L’effet d’entraînement des investissements communs démentiels, comme les 300 milliards proposés pour l’énergie, la volonté de centraliser nos commandes de gaz et d’électricité, la réforme du cadre financier pluriannuel, la création de nouvelles ressources propres sont autant de signaux catastrophiques. Pire, Bruxelles cherche à établir son haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité comme un véritable ministre des Affaires étrangères de l’Union, violant un des derniers éléments fondamentaux de notre souveraineté. Le slogan de la souveraineté européenne n’est pas seulement un contresens politique, il est une trahison de la volonté des peuples et de l’histoire des nations en vue de l’établissement d’une Europe a-nationale. Notre continent est toujours sorti dévasté de ces utopies impériales si contraires au génie de nos peuples.
La France est-elle cependant encore capable d’une politique étrangère ambitieuse ? Le quinquennat d’Emmanuel Macron a largement affaibli notre stature internationale. Chassés d’Afrique, éloignés du Levant, humiliés en Indo-Pacifique, nous sommes une force en déshérence. Pire, notre diplomatie est désormais soumise à toutes les modes idéologiques. Nous avons perdu cette voix forte qui nous permettait d’être le phare du monde non aligné. Puissance multipolaire par excellence, la France s’estompe à l’international alors que nous connaissons le crépuscule de l’hégémonie américaine.
Volodymyr Zelensky est un acteur. Il se joue de toutes les errances du monde occidental. Avec l’invasion russe de l’Ukraine, il a su rapidement tirer profit de l’aveuglement européen
Ce paradoxe est d’autant plus terrible qu’en 2015 nous étions encore un acteur de stabilisation en Europe orientale. Ce furent Angela Merkel et François Hollande qui réussirent à négocier les accords de Minsk, qui permirent de stopper le conflit né de l’obstination de l’Union européenne à couper Kiev de Moscou. Force est de constater qu’Emmanuel Macron n’a rien fait pour encourager l’application de cet accord. Il faut dire que Zelensky n’a jamais cherché à le respecter.
Volodymyr Zelensky est un acteur. Il se joue de toutes les errances du monde occidental. Avec l’invasion russe de l’Ukraine, il a su rapidement tirer profit de l’aveuglement européen. Plus personne pour se souvenir qu’il fermait les journaux, bloquait les télévisions, traînait ses opposants devant les tribunaux. Plus personne pour s’étonner que sa tournée des Parlements européens n’ait pas été amorcée avant la crise, afin de préserver la paix dans son pays.
L’illusionniste Zelensky a su émouvoir des capitales européennes qui sont prêtes au suicide économique et géopolitique pour lui plaire. La livraison d’armes en flux tendu à l’Ukraine n’est pas une opération humanitaire, ce n’est même pas une décision stratégique, c’est la création d’un nouveau foyer de crispation qui porte et portera un tort infini à la France et à l’Europe. Nous voyons bien d’ailleurs les drames engendrés par ces fixations en Irak, en Syrie et en Libye.
L’intérêt de la France n’est pas la victoire de la Russie ou de l’Ukraine dans le conflit qui les oppose. Notre intérêt, c’est le retour le plus rapide possible à la paix et à des relations normales avec la Russie. Cette évidence stratégique est aujourd’hui diabolisée par des esprits soucieux de vivre leur guerre d’Espagne par procuration. Cette évidence sera pourtant partagée par toujours plus de Français à mesure qu’ils subiront les effets économiques et sociaux catastrophiques de cette situation. D’ailleurs, les médias finiront peut-être par se lasser des exigences débordantes du président ukrainien.
Cessons d’aboyer à la porte de la Russie. Cessons de fabriquer des opposants d’opérette, des mouvements fantoches et des campagnes agressives contre Moscou. Nous n’avons rien à gagner à devenir les mercenaires d’un empire déclinant quand la Russie, la Chine, l’Inde, l’Argentine, le Brésil ou le Mexique rebattent les cartes de la mondialisation. Nous n’avons rien à gagner à faire durer la guerre en Ukraine. Vite, devenons des ouvriers de paix.
* Thierry Mariani est député européen.
L'Humanité
Parcoursup : décodage d'une machine à broyer les élèves
ActuPour les 936 000 candidats inscrits sur Parcoursup, la phase principale d'admission débute ce jeudi 2 juin à 19 heures et s'étale jusqu'au 15 juillet. Ce système d'accès à l’enseignement secondaire via le classement des lycéens est coûteux, source d’inquiétudes, et risque de favoriser des orientations à court terme, selon une note publiée mercredi par le collectif Nos services publics.
Camille BauerQuelle réforme avec quels résultats pour les jeunes, leurs enseignants et, au-delà, pour toute la société ? Alors que les élèves de terminale commencent à prendre connaissance des premières réponses de Parcoursup à leurs demandes d’inscription dans le supérieur, le collectif de hauts fonctionnaires Nos services publics donne des premiers éléments de réponses.
L’étude qu’il a rendue publique mercredi 1er juin, basée sur l’examen des réponses de 375 enseignants du secondaire, permet de mieux comprendre les changements structuraux apportés, sous couvert de réponses techniques par la mise en place, en 2017, de ce nouvel algorithme.
Parcoursup. Une année entière de stress pour les lycéensPremière conséquence de la mise en place de Parcoursup, qui devait en finir avec les tirages au sort qui existaient à la marge dans APB, le système précédent : « Le remplacement de la logique d’affection des élèves selon leurs préférences par une logique de “file d’attente” selon leur classement », note l’étude. Désormais, l’affectation d’un élève « dépend moins de la précision de son projet d’orientation ou de ses motivations que des places dans les classements et des listes d’appel de chaque formation ».
Une façon de gérer la pénurie
Ce changement de logique est d’abord une façon de gérer la pénurie. Autrement dit, il s’agit de répartir le nombre croissant de bacheliers dans un nombre de places dans l’enseignement supérieur resté inchangé faute d’investissements.
Il va d’ailleurs de pair avec l’inclusion d’un nombre croissant de formations sur la plateforme. « Avec Parcoursup, la procédure a été étendue aux filières non sélectives, puis à celles fournies par le privé. L’idée est désormais d’y intégrer toutes les formations, même quand elles ne donnent pas de diplôme reconnu au niveau national », explique Julien Gossa, maître de conférences en informatique à l’université de Strasbourg, qui a participé à l’étude.
Législatives. La Nupes rêve de jeunes enfin égauxAutre problème, Parcoursup fait durer le processus de sélection pendant des semaines, entraînant une perte de sens pour les élèves. « Avec APB, 80 % des affectations étaient fournies en moins de 48 heures, et elles étaient définitives. Désormais, les élèves reçoivent des propositions au fil de l’eau et doivent réagir en conséquence sur une période d’un mois et demi », résume Julien Gossa.
Pour les élèves qui n’ont pas de réponse positive ou qui sont sur liste d’attente, soit plus de la moitié des candidats, il faut réagir très vite pour poser de nouvelles candidatures et trouver la stratégie adaptée.
Comment garantir l’accès à l’université pour tous ?L’exercice est d’autant plus complexe qu’à une logique nationale, Parcoursup a substitué 15 000 algorithmes locaux au sein des universités qui répondent chacun à des logiques propres et opaques. « Ne pas être pris dans une formation dans laquelle on s’est projeté est un moment très difficile, à plus forte raison quand on ne comprend pas pourquoi », atteste Emmanuel Zemmour, enseignant dans un lycée des Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
2,5 millions d’heures pour accompagner les élèves
Les conséquences de cette course au classement sont nombreuses. Car elle entraîne d’abord un surcroît de travail pour l’ensemble du personnel éducatif, qui doit former et accompagner à l’utilisation de Parcoursup au détriment des heures de travail scolaire. « Nous sommes obligés de renoncer à des heures de cours pour aider les élèves à prendre en main la plateforme, qui est complexe, à rédiger leurs 20 lettres de motivation. Et au final, on passe plus de temps à en expliquer les subtilités, à tenter de répondre à ses exigences, qu’à faire un vrai travail de formation et d’orientation. Et quand ils ont leurs résultats, il y a un vrai travail de soutie n psychologique, parce qu’il ne faut surtout pas qu’ils se découragent », note Emmanuel Zemmour.
En tout, le collectif Nos services publics a calculé que les enseignants ont passé 2,5 millions d’heures à cette tâche en 2021, soit l’équivalent de 100 millions d’euros. Au-delà du coût, toute la relation pédagogique est parasitée par l’obsession légitime des élèves et de leurs parents de bien figurer dans le classement. Emmanuel Zemmour évoque ainsi « une peur de l’évaluation qui n’est plus perçue comme un outil pour progresser, mais des tentatives d’évitement et des négociations virulentes des parents ».
Une certaine vision de la société
Au-delà de ces conséquences immédiates, faire prévaloir les choix de l’État sur celui des élèves en matière de formation induit une certaine vision de la société. Derrière cette option se profile la volonté de cantonner une partie des jeunes aux fonctions requises par le marché du travail.
Un choix contestable dans une société en mouvement et qui va devoir répondre à de nouveaux défis, à commencer par celui du changement climatique. « Est-ce que l’État est capable de bien orienter la formation pour les quarante années à venir ? s’interroge Arnaud Bontemps, coporte-parole de Nos services publics, qui souligne par exemple les conséquences désastreuses de la limitation du nombre d’étudiants dans la filière sanitaire.
Le plan de Macron pour l'université : faire payer les famillesPour le collectif, il est indispensable, au contraire, de remettre le choix des élèves au centre de leur orientation. Comme le résume Prune Helfter-Noah, autre porte-parole du collectif, « il est temps de se saisir de l’opportunité que constitue la massification scolaire pour accroître enfin les places dans l’enseignement secondaire public ».
SOS Inscription. L’Unef s’attend à un grand nombre de recalés
L’Unef s’attend à une hausse du nombre de bacheliers recalés par la plateforme Parcoursup. Le syndicat étudiant annonçait, le 1er juin, l’ouverture du dispositif SOS Inscription, destiné à venir en aide aux néobacheliers (sos-inscription.fr ou 08 06 07 90 69). « L’an dernier, avec 931 000 inscrits sur Parcoursup, on avait eu 91 000 jeunes sans affectation, explique sa présidente, Imane Ouelhadj. Cette année, avec 936 000 inscrits et aucune augmentation significative du nombre de places, il y en aura forcément encore plus. »
Et le phénomène risque d’atteindre les entrées en master class, malgré les annonces en ce sens, « personne ne peut nous dire si des places supplémentaires ont été créées ou non. Des établissements, comme Sorbonne Université, refusent d’ailleurs d’en créer au motif qu’une baisse de la sélectivité dégraderait leur image » !
La jeune femme confirme par ailleurs que les orientations forcées, imposées à de nombreux jeunes par la plateforme, « conduisent à des taux d’échec énormes dès le premier semestre dans certaines filières ». Autant de preuves, pour l’Unef, d’un « système à bout de souffle ».
O. C.
Éducation nationaleparcoursuplycéeslycéens Opex 360
La DGA a lancé un appel d’offres européen pour doter l’armée de Terre d’une dizaine de ballons captifs
par Laurent Lagneau · 1 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2019, alors qu’il tenait encore les rênes de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT], le général Michel Grintchenko avait estimé que, pour colecter du renseignement, les ballons ou les dirigeables referaient « probablement surface » étant donné leurs « coûts de possession très réduits ».
« L’idée est d’avoir la même boule optronique sur notre futur drone Patroller, le H160, un avion lent, un ballon ou un dirigeable », avait ensuite développé le général Grintchenko, dans les colonnes du magazine spécialisé Air Fan. Recourir de nouveau à des aérostats serait, en quelque sorte, un retour aux sources, l’armée française ayant été la première à en utiliser, notamment lors de la bataille de Fleurus [1794], menée contre les troupes du prince Frédéric de Saxe-Cobourg. En outre, elle créa une compagnie d’aérostiers, considérée comme l’ancêtre de l’ALAT…
Cela étant, lors de l’édition 2018 de BACCARAT, la 4eme compagnie de commandement et de transmissions [CCT] avait utilisé un balon captif pour établir des liaisons avec les hélicoptères de l’ALAT engagés dans cet exercice.
Plus tard, l’utilisation d’aérostats à des fins de renseignement fut expérimentée par la Direction générale de l’armement [DGA], dans le cadre du programme CERBERE [Capacité expérimentale ROEM pour ballons et aérostats légers], avec un ballon « Eagle Owl » fourni par CNIM Air Space et le concours de la Marine nationale, d’Ineo Défense et de l’ONERA.
Enfin, le 11e Régiment d’Artillerie de Marine [RAMa] installa un ballon captif sur la base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Gossi, au Mali, pour en surveiller les approches. Et on en était resté là depuis… Du moins jusqu’à l’appel d’offres qui vient d’être lancé au profit de l’armée de Terre.
« La DGA a lancé un appel à concurrence européen pour doter l’armée de Terre de ballons captifs équipés de boules optroniques permettant de fournir une capacité d’observation et de surveillance en temps réel de jour comme de nuit », a indiqué le ministère des Armées, le 31 mai. Et de préciser que « l’objectif visé est l’acquisition d’une dizaine d’unités », dans le cadre d’un marché d’une durée de 12 ans.
Celui-ci comprendra le « développement du ballon captif équipé du système optronique et de sa remorque, le développement du système de soutien, puis la fourniture des systèmes et leur soutien sur une période de 10 ans ».
Ces ballons captifs devront être « rustiques », avoir une faible empreinte logistique et pouvoir être mis en oeuvre de « manière autonome » par des équipages réduits, « non spécialistes des systèmes aériens ». La DGA exige que leur disponibilité soit élevée malgré les conditions environnementales « difficiles » dans lesquelles ils seront susceptibles d’être déployés et « l’absence d’infrastructure dédiée » pour les protéger.
Un ballon captif présente plusieurs avantages, à commencer par son autonomie de longue [voire de très longue] durée, laquelle permet une surveillance aérienne continue sur une étendue d’autant plus vaste que son altitude sera élevé, et la charge utile importante qu’il peut emporter. En revanche, il exige une logistique assez lourde si on le compare au drone filaire, lequel est plus mobile car plus aisément déployable.
La DGA a lancé un appel d’offres européen pour doter l’armée de Terre d’une dizaine de ballons captifs
par Laurent Lagneau · 1 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2019, alors qu’il tenait encore les rênes de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT], le général Michel Grintchenko avait estimé que, pour colecter du renseignement, les ballons ou les dirigeables referaient « probablement surface » étant donné leurs « coûts de possession très réduits ».
« L’idée est d’avoir la même boule optronique sur notre futur drone Patroller, le H160, un avion lent, un ballon ou un dirigeable », avait ensuite développé le général Grintchenko, dans les colonnes du magazine spécialisé Air Fan. Recourir de nouveau à des aérostats serait, en quelque sorte, un retour aux sources, l’armée française ayant été la première à en utiliser, notamment lors de la bataille de Fleurus [1794], menée contre les troupes du prince Frédéric de Saxe-Cobourg. En outre, elle créa une compagnie d’aérostiers, considérée comme l’ancêtre de l’ALAT…
Cela étant, lors de l’édition 2018 de BACCARAT, la 4eme compagnie de commandement et de transmissions [CCT] avait utilisé un balon captif pour établir des liaisons avec les hélicoptères de l’ALAT engagés dans cet exercice.
Plus tard, l’utilisation d’aérostats à des fins de renseignement fut expérimentée par la Direction générale de l’armement [DGA], dans le cadre du programme CERBERE [Capacité expérimentale ROEM pour ballons et aérostats légers], avec un ballon « Eagle Owl » fourni par CNIM Air Space et le concours de la Marine nationale, d’Ineo Défense et de l’ONERA.
Enfin, le 11e Régiment d’Artillerie de Marine [RAMa] installa un ballon captif sur la base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Gossi, au Mali, pour en surveiller les approches. Et on en était resté là depuis… Du moins jusqu’à l’appel d’offres qui vient d’être lancé au profit de l’armée de Terre.
« La DGA a lancé un appel à concurrence européen pour doter l’armée de Terre de ballons captifs équipés de boules optroniques permettant de fournir une capacité d’observation et de surveillance en temps réel de jour comme de nuit », a indiqué le ministère des Armées, le 31 mai. Et de préciser que « l’objectif visé est l’acquisition d’une dizaine d’unités », dans le cadre d’un marché d’une durée de 12 ans.
Celui-ci comprendra le « développement du ballon captif équipé du système optronique et de sa remorque, le développement du système de soutien, puis la fourniture des systèmes et leur soutien sur une période de 10 ans ».
Ces ballons captifs devront être « rustiques », avoir une faible empreinte logistique et pouvoir être mis en oeuvre de « manière autonome » par des équipages réduits, « non spécialistes des systèmes aériens ». La DGA exige que leur disponibilité soit élevée malgré les conditions environnementales « difficiles » dans lesquelles ils seront susceptibles d’être déployés et « l’absence d’infrastructure dédiée » pour les protéger.
Un ballon captif présente plusieurs avantages, à commencer par son autonomie de longue [voire de très longue] durée, laquelle permet une surveillance aérienne continue sur une étendue d’autant plus vaste que son altitude sera élevé, et la charge utile importante qu’il peut emporter. En revanche, il exige une logistique assez lourde si on le compare au drone filaire, lequel est plus mobile car plus aisément déployable.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2019, alors qu’il tenait encore les rênes de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT], le général Michel Grintchenko avait estimé que, pour colecter du renseignement, les ballons ou les dirigeables referaient « probablement surface » étant donné leurs « coûts de possession très réduits ».
« L’idée est d’avoir la même boule optronique sur notre futur drone Patroller, le H160, un avion lent, un ballon ou un dirigeable », avait ensuite développé le général Grintchenko, dans les colonnes du magazine spécialisé Air Fan. Recourir de nouveau à des aérostats serait, en quelque sorte, un retour aux sources, l’armée française ayant été la première à en utiliser, notamment lors de la bataille de Fleurus [1794], menée contre les troupes du prince Frédéric de Saxe-Cobourg. En outre, elle créa une compagnie d’aérostiers, considérée comme l’ancêtre de l’ALAT…
Cela étant, lors de l’édition 2018 de BACCARAT, la 4eme compagnie de commandement et de transmissions [CCT] avait utilisé un balon captif pour établir des liaisons avec les hélicoptères de l’ALAT engagés dans cet exercice.
Plus tard, l’utilisation d’aérostats à des fins de renseignement fut expérimentée par la Direction générale de l’armement [DGA], dans le cadre du programme CERBERE [Capacité expérimentale ROEM pour ballons et aérostats légers], avec un ballon « Eagle Owl » fourni par CNIM Air Space et le concours de la Marine nationale, d’Ineo Défense et de l’ONERA.
Enfin, le 11e Régiment d’Artillerie de Marine [RAMa] installa un ballon captif sur la base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Gossi, au Mali, pour en surveiller les approches. Et on en était resté là depuis… Du moins jusqu’à l’appel d’offres qui vient d’être lancé au profit de l’armée de Terre.
« La DGA a lancé un appel à concurrence européen pour doter l’armée de Terre de ballons captifs équipés de boules optroniques permettant de fournir une capacité d’observation et de surveillance en temps réel de jour comme de nuit », a indiqué le ministère des Armées, le 31 mai. Et de préciser que « l’objectif visé est l’acquisition d’une dizaine d’unités », dans le cadre d’un marché d’une durée de 12 ans.
Celui-ci comprendra le « développement du ballon captif équipé du système optronique et de sa remorque, le développement du système de soutien, puis la fourniture des systèmes et leur soutien sur une période de 10 ans ».
Ces ballons captifs devront être « rustiques », avoir une faible empreinte logistique et pouvoir être mis en oeuvre de « manière autonome » par des équipages réduits, « non spécialistes des systèmes aériens ». La DGA exige que leur disponibilité soit élevée malgré les conditions environnementales « difficiles » dans lesquelles ils seront susceptibles d’être déployés et « l’absence d’infrastructure dédiée » pour les protéger.
Un ballon captif présente plusieurs avantages, à commencer par son autonomie de longue [voire de très longue] durée, laquelle permet une surveillance aérienne continue sur une étendue d’autant plus vaste que son altitude sera élevé, et la charge utile importante qu’il peut emporter. En revanche, il exige une logistique assez lourde si on le compare au drone filaire, lequel est plus mobile car plus aisément déployable.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEn 2019, alors qu’il tenait encore les rênes de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT], le général Michel Grintchenko avait estimé que, pour colecter du renseignement, les ballons ou les dirigeables referaient « probablement surface » étant donné leurs « coûts de possession très réduits ».
« L’idée est d’avoir la même boule optronique sur notre futur drone Patroller, le H160, un avion lent, un ballon ou un dirigeable », avait ensuite développé le général Grintchenko, dans les colonnes du magazine spécialisé Air Fan. Recourir de nouveau à des aérostats serait, en quelque sorte, un retour aux sources, l’armée française ayant été la première à en utiliser, notamment lors de la bataille de Fleurus [1794], menée contre les troupes du prince Frédéric de Saxe-Cobourg. En outre, elle créa une compagnie d’aérostiers, considérée comme l’ancêtre de l’ALAT…
Cela étant, lors de l’édition 2018 de BACCARAT, la 4eme compagnie de commandement et de transmissions [CCT] avait utilisé un balon captif pour établir des liaisons avec les hélicoptères de l’ALAT engagés dans cet exercice.
Plus tard, l’utilisation d’aérostats à des fins de renseignement fut expérimentée par la Direction générale de l’armement [DGA], dans le cadre du programme CERBERE [Capacité expérimentale ROEM pour ballons et aérostats légers], avec un ballon « Eagle Owl » fourni par CNIM Air Space et le concours de la Marine nationale, d’Ineo Défense et de l’ONERA.
programme CERBEREEnfin, le 11e Régiment d’Artillerie de Marine [RAMa] installa un ballon captif sur la base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Gossi, au Mali, pour en surveiller les approches. Et on en était resté là depuis… Du moins jusqu’à l’appel d’offres qui vient d’être lancé au profit de l’armée de Terre.
« La DGA a lancé un appel à concurrence européen pour doter l’armée de Terre de ballons captifs équipés de boules optroniques permettant de fournir une capacité d’observation et de surveillance en temps réel de jour comme de nuit », a indiqué le ministère des Armées, le 31 mai. Et de préciser que « l’objectif visé est l’acquisition d’une dizaine d’unités », dans le cadre d’un marché d’une durée de 12 ans.
appel à concurrenceCelui-ci comprendra le « développement du ballon captif équipé du système optronique et de sa remorque, le développement du système de soutien, puis la fourniture des systèmes et leur soutien sur une période de 10 ans ».
Ces ballons captifs devront être « rustiques », avoir une faible empreinte logistique et pouvoir être mis en oeuvre de « manière autonome » par des équipages réduits, « non spécialistes des systèmes aériens ». La DGA exige que leur disponibilité soit élevée malgré les conditions environnementales « difficiles » dans lesquelles ils seront susceptibles d’être déployés et « l’absence d’infrastructure dédiée » pour les protéger.
Un ballon captif présente plusieurs avantages, à commencer par son autonomie de longue [voire de très longue] durée, laquelle permet une surveillance aérienne continue sur une étendue d’autant plus vaste que son altitude sera élevé, et la charge utile importante qu’il peut emporter. En revanche, il exige une logistique assez lourde si on le compare au drone filaire, lequel est plus mobile car plus aisément déployable.
France24 - World
Rights groups allege French arms makers complicit in Yemen war crimes
Issued on: 02/06/2022 - 14:04
NEWS WIRES
Three non-governmenatal organisations (NGOs) said on Thursday they had filed a lawsuit at a Paris court against three top French arms' producers for alleged war crimes complicity in Yemen after selling weapons to Saudi Arabia and the UAE.
The compliant, filed by the European Centre for Constitutional and Human Rights (ECCHR), the Mwatana for Human Rights and Sherpa International, comes amid a nationwide truce between a Saudi-led coalition and the Iran-aligned Houthi group, the first since 2016, went into effect on April 2.
Rights groups in France have repeatedly attempted to show that Paris' tacit support for the coalition has prolonged and worsened the conflict, which began in 2015 after the Saudi-led coalition intervened against the Houthis after they ousted the government from the capital Sanaa.
By targeting Dassault Aviation, Thales and MBDA France, the NGOs hope it will keep the subject in the public domain at a time when the United States and its Western allies are seeking to improve ties with Saudi Arabia.
Dassault Aviation and MBDA France did not immediately respond to calls or an emailed request for comment. Thales requested questions by email and did not immediately respond.
"The coalition's airstrikes have caused terrible destruction in Yemen. Weapons produced and exported by European countries, and in particular France, have enabled these crimes," said Abdulrasheed al-Faqih, Executive Director of Yemeni organisation Mwatana for Human Rights.
"Seven years into this war, the countless Yemeni victims deserve credible investigations into all perpetrators of crimes, including those potentially complicit," he said.
French prosecutors are already studying similar complaints filed against Abu Dhabi Crown Prince Mohammed bin Zayed al-Nahyan, Saudi Crown Prince Mohammed bin Salman and the French customs authority.
The current truce has offered a glimmer of hope in a country where the war and ensuing economic collapse have left millions facing starvation, and could also provide Riyadh with an exit from a costly conflict that is a point of tension with Washington.
(REUTERS)
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French court jails six over 'Karachigate' arms deal kickbacks
France debates human rights at home while still selling weapons to oppressive regimes
French activists renew tussle with Saudi ship on suspected arms sales
Valeurs Actuelles
Les multinationales woke contre le modèle universaliste
Valeurs actuelles. Dans votre introduction, vous affirmez que les entreprises cherchent désormais à contribuer à la construction d’un monde meilleur, voire à fixer la norme commune. Comment s’y prennent-elles et de quand datez-vous cette vision de l’entreprise ?
Anne de Guigné. Le lien des entreprises avec la politique et l’intérêt général est très ancien. Au Moyen Âge comme à l’époque moderne, la sphère productive dépendait entièrement du seigneur ou du roi. Au moment de la révolution industrielle, les entreprises commencent à prendre leur indépendance car la puissance publique ne peut plus financer seule les innovations. Cette période voit la création du statut moderne de l’entreprise par actions, qui organise la manière dont des actionnaires se regroupent pour financer des projets. La société à responsabilité limitée va un cran plus loin, en protégeant les actionnaires en cas de défaillance de l’entreprise. L’État accorde toutefois au départ ce statut avec parcimonie, uniquement aux entreprises qui poursuivent un objet lié à l’intérêt général comme la construction de voies ferrées. Au même moment, le modèle paternaliste propose une forme d’aménagement aux tensions latentes entre les logiques capitaliste et démocratique.
Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle
La mondialisation va toutefois changer la donne. Devenues plus puissantes que les États, les plus grandes entreprises s’émancipent de leur tutelle. Ces années libérales se fracassent ensuite sur la crise financière de 2008, qui démontre de manière flagrante les limites de l’économie mal régulée. À partir de là, les réflexions sur la manière de bâtir un capitalisme plus responsable se multiplient. D’autant qu’au même moment, l’urgence écologique s’impose dans le débat. La notion de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) s’impose rapidement. Dans son acception la plus radicale, elle va pousser les groupes à s’engager en politique. C’est cette dernière mutation qui m’inquiète.
À quoi pensez-vous en particulier ?
Ce mouvement a été conforté par un changement de régulation aux États-Unis. En 2010, la Cour suprême autorise les entreprises à financer directement les campagnes électorales. C’était une demande à l’époque du Parti républicain, dont les membres espéraient sans doute mettre la main sur des financements issus du pétrole. Aujourd’hui, les conservateurs s’en mordent les doigts car, tant qu’à financer les campagnes, les grands groupes ont de plus en plus tendance à donner bruyamment leur avis sur les législations en cours, quitte à boycotter les États fédérés qui mettent en place des législations, notamment sur les sujets sociétaux (délai pour l’avortement, éducation sexuelle au primaire… ), qui leur semblent contraires au progrès. Aussi compétents que soient ces patrons, sont-ils pour autant légitimes pour définir la norme commune ? Je ne le crois pas. Selon moi, la définition de l’intérêt général doit rester un attribut du politique.
Tout au long de votre ouvrage, vous évoquez de nombreux exemples américains pour montrer que l’entreprise devient un des moteurs du “wokisme”. Les entreprises françaises sont-elles réceptives au modèle américain ?
L’entreprise européenne est tout autant entrée de plain-pied en politique, on le voit très bien à travers la guerre en Ukraine. Devant le Parlement français, Volodymyr Zelensky a cité des groupes qui continuaient à opérer en Russie, en demandant de faire pression pour qu’ils se retirent. Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle, etc. Les entreprises sont plus prudentes, car il existe en France une barrière fondamentale qui est le modèle universaliste. Les quotas raciaux sont par exemple interdits dans le pays.
Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive.
Ces idées communautaristes progressent malgré tout en France, exportées d’abord par les grands groupes américains. Leur matrice essentialiste se décline dans l’Hexagone via la multiplication des formations antiracistes (qui ne sont toutefois pas en France réservées exclusivement aux Blancs), l’apparition de toilettes non genrées pour les personnes non binaires, la demande faite aux salariés de spécifier leur pronom (il/elle/neutre) dans leur signature d’e-mail afin de respecter les personnes transgenres… Autant de revendications de minorités, apparemment anodines, qui, mises bout à bout, participent, à mon sens, à l’atomisation du monde. L’entreprise restait en effet l’un des rares creusets où pouvaient se rencontrer des personnes de tous horizons. Il me semblerait dramatique qu’elle cède à son tour à une vision communautariste du monde.
Vous parlez de l’arrêt de la Cour suprême de 1978, qui encadre les principes de discrimination positive aux États-Unis. Plus de quarante ans après, quelles sont les conséquences de l’instauration de la discrimination positive dans les écoles et les entreprises ?
En tant que Français, quand on évoque l’histoire des luttes raciales aux États-Unis, il faut toujours se rappeler que l’histoire américaine n’a rien à voir avec la nôtre. La ségrégation a existé outre-Atlantique jusque dans les années 1960. Et aux États-Unis, chacun est habitué à se présenter comme membre d’une communauté. La discrimination positive répond à ces données. La législation de 1978 autorise l’établissement de quotas raciaux dans les programmes d’admission des universités uniquement s’ils visent à contribuer à la “diversité” de la population étudiante. Le débat entre les juges de la Cour suprême fut vif et les conséquences de leur décision fulgurantes. S’est ainsi peu à peu diffusée dans la société américaine puis occidentale l’idée que la diversité serait un bien suprême, supérieure même à la notion d’égalité.
La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale.
Vous vous référez à l’expression “capitalisme racial”, un terme inventé par la juriste américaine Nancy Leong. En quoi la quête de la diversité est-elle devenue un business ?
Le “wokisme” répond au départ à des injustices sociales et raciales criantes. Il a prospéré sur des drames aussi atroces que la mort de George Floyd. Nancy Leong, par son expression “capitalisme racial”, s’afflige de l’utilisation cynique et systématique de ces questions d’origine ethnique par les entreprises, qui font de la diversité un simple argument marketing. L’entreprise traitant même la couleur de peau des salariés comme un actif financier parmi d’autres. Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive. Dans la mode, des spécialistes veillent à éviter les procès en appropriation culturelle. Des sensitivity readers, relecteurs professionnels, traquent dans les manuscrits et tous les documents officiels des entreprises tout propos pouvant être jugé comme offensant… Le capitalisme digère tout !
Le “wokisme” se développe majoritairement chez les jeunes. Dès lors, l’arrivée des jeunes dans le monde de l’entreprise signifie-t-elle la “wokisation” de l’entreprise ?
C’est un fait : les jeunes, surtout les urbains, diplômés, des classes moyennes supérieures, sont très sensibles à ces questions de discrimination et tendent à approuver les codes woke . Une fois sur le marché de l’emploi, ils cherchent des entreprises fortement engagées. Et les entreprises leur répondent. Je ne crois toutefois pas que la “wokisation” de l’entreprise soit une fatalité. Les groupes peuvent, à mon sens, répondre à la légitime demande de sens qui émane des jeunes générations, sans se convertir aux matrices communautaristes. D’autres voies sont possibles. Elles sont plus exigeantes car chaque groupe doit réfléchir à une réponse personnelle, alignée avec son objet social.
Le mouvement Black Lives Matter (BLM) apparaît en filigrane dans votre ouvrage. Vous parlez d’entreprises qui se sont saisies de l’affaire pour défendre certaines valeurs. Est-ce être cynique de n’y voir qu’une stratégie de marketing ?
Vous avez raison, tous les cas de figure se rencontrent. Certains patrons ont été authentiquement saisis par le drame de la mort de George Floyd et ont décidé de rejoindre par conviction le mouvement Black Lives Matter, qui entend lutter contre le racisme envers les personnes noires. Je crois toutefois que la plupart des dirigeants ont plutôt tendance à être attentistes et à naviguer au mieux entre les différentes injonctions issues de leurs salariés, de la société civile… qui leur sont adressées. Prenons l’exemple de Starbucks : au lendemain de la mort de George Floyd, la direction demande à ses salariés de ne pas afficher de slogan Black Lives Matter (pin’s, vêtement… ) afin de rester neutres vis-à-vis des clients. Alors que cette demande fuite dans la presse, de multiples activistes appellent au boycott de la chaîne. Quelques jours plus tard, Starbucks produisait ses propres tee-shirts Black Lives Matter à destination de ses salariés. La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale. Le caractère incroyablement moralisant des campagnes publicitaires, ces dernières années, est d’ailleurs frappant. Vous n’achetez plus un produit car il vous est utile ou agréable mais parce qu’il participe à l’avènement d’un monde supposé meilleur.
Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle.
Vous parlez d’une “entreprise providence”. Que signifie ce concept ?
J’évoque l’“entreprise providence” afin d’illustrer l’affaissement de l’État. L’idée étant de s’interroger sur la capacité des groupes privés de remplir ces multiples fonctions de solidarité et de protection, qui étaient classiquement l’apanage du public. Lors de l’épidémie de coronavirus, les entreprises ont ainsi joué un rôle essentiel pour organiser la continuité de la vie : de nombreux groupes se sont portés volontaires pour fabriquer gratuitement du gel hydroalcoolique ou des masques. En France, nous conservons une grande sensibilité aux questions de protection des données individuelles, notamment de santé, mais dans les pays anglo-saxons ou en Asie, elles sont déjà largement monétisées. Les particuliers accordent ainsi un pouvoir de contrôle à ces grands groupes qui me semble vertigineux dans ce contexte de politisation de la sphère économique.
Lorsque Evian s’est excusé pour sa publicité pour la vente d’eau pendant le ramadan, les internautes et les politiques se sont moqués de la réaction de la marque… Un signe d’espoir ?
Dans tous les pays anglo-saxons, et sans doute partout ailleurs en Europe, cet acte de repentance aurait été applaudi. La virulence des réactions au sujet d’Evian révèle la sensibilité de l’opinion française sur ces questions d’immigration. Une grande partie du pays refuse de céder à la vision communautariste. Même si le modèle universaliste apparaît, il est vrai, bien à la peine pour répondre à ce défi d’intégration de populations de plus en plus diverses, je ne crois pas que la matrice woke apporte la moindre solution. Les sociétés, en prise au sujet complexe de l’exercice de la religion au travail, et notamment de l’islam, en font l’expérience tous les jours. Pour assurer la cohabitation sur un même lieu de personnes de cultures différentes, il est bien plus utile de mettre l’accent sur ce qui rassemble tous les salariés que sur ce qui les différencie.
Comment le “capitalisme woke” porte-t-il atteinte au socle national ?
La conversion des multinationales à la matrice woke heurte frontalement le modèle français universaliste. En France, la diversité est gérée depuis plus de deux siècles sur le principe de la séparation entre vie privée et vie publique. Cette distinction peine à survivre dans notre monde contemporain, mais je crois, malgré tout, qu’elle reste précieuse, qu’elle apporte en tout cas plus de solutions aux défis actuels que la grille communautariste. Cette spécificité universaliste explique d’ailleurs que la France est largement perçue à l’étranger comme la terre d’oppression des minorités. Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle. La conversion des grands groupes à cette nouvelle grammaire pose de profondes questions de souveraineté. De manière générale, on constate que le mouvement de mondialisation, qui a longtemps fortifié les démocraties, tend aujourd’hui à les fragiliser. Le capitalisme doit être régulé pour être protégé de ses excès.
Le Capitalisme woke, quand l’entreprise dit le bien et le mal, d’Anne de Guigné, La Cité, 200 pages, 19 €.
Opex 360
Finalement, les États-Unis fourniront à l’Ukraine des systèmes d’artillerie HIMARS avec une portée limitée
par Laurent Lagneau · 1 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 30 mai, et alors qu’il était alors question de fournir à Kiev des systèmes d’artillerie M270 MLRS [Multiple Launch Rocket System] ou M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], le président américain, Joe Biden, avait exclu cette possibilité. « Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie », avait-il dit, en réponse à une question posée par la presse.
Effectivement, quelques jours plus tôt, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, avait affirmé qu’aucune décision n’avait été prise à ce sujet, faute, a priori, de consensus au sein de l’administration américaine. On pouvait penser, dès lors, que le débat était clos après la déclaration du locataire de la Maison Blanche.
Cela étant, la portée d’un M270 MLRS [monté sur un châssis chenillé dérivé de celui du blindé Bradley] ou d’un M142 HIMARS [monté sur un châssis 6×6] dépend des munitions utilisées. Ces deux systèmes peuvent tirer à la fois six roquettes à guidage GPS/inertiel M30 [à sous-munitions] ou M31 de 227 mm. Dans ce cas, l’un et l’autre sont en mesure d’atteindre une cible à 70/80 km de distance. En revanche, s’ils sont armés du missile tactique MGM-140 ATACMS [Army Tactical Missile System], leur portée est de 300 km.
Finalement, dans une tribune publiée par le New York Times, M. Biden a indiqué que les États-Unis fourniront aux forces ukrainiennes des « systèmes de missile plus avancés et des munitions qui leur permettront de toucher plus précisément des objectifs clés sur le champ de bataille en Ukraine ». Et cela afin de permettre à Kiev d’être « dans la position la plus forte possible » en cas de négociations avec Moscou ».
« Nous n’encourageons pas l’Ukraine et nous ne donnons pas à l’Ukraine les moyens de frapper en dehors de ses frontières », a insisté le président américain. « Nous ne cherchons pas une guerre entre l’Otan et la Russie. Même si je ne suis pas d’accord avec M. Poutine et que je trouve ses actions scandaleuses, les États-Unis n’essaieront pas de provoquer son éviction à Moscou », a-t-il poursuivi.
Plus tard, un haut responsable américain a précisé que les systèmes d’artillerie évoqués par M. Biden sont des M142 HIMARS. Et de préciser que Washington avait reçu l’assurance de Kiev qu’ils ne seraient pas utilisés pour viser le territoire russe. Mais il n’a pas dit si la Crimée [annexée par la Russie] et les régions séparatistes pro-russes de Louhansk et de Donetsk, qui ont proclamé leur indépendance, seront concernées par de telles restrictions.
En attendant, les forces russes poursuivent leur progression dans la région du Donbass [sud-est de l’Ukraine], en prenant le contrôle de la ville de Lyman et en « consolidant » leurs positions dans le centre de celle de Severodonetsk. Et des combats sont toujours en cours dans les environs de la localité de Popasna.
Dans ces conditions, l’annonce des États-Unis au sujet de la livraison de M142 HIMARS est-elle de nature à changer la donne? Si de tels systèmes permettront aux forces ukrainiennes de riposter aux BM-30 Smertch de leurs adversaires [dotés de 12 tubes de 300 mm et d’une portée comprise entre 70 et 90 km en fonction des munitions utilisées, ndlr], il leur faudra d’abord à apprendre à s’en servir… D’autant que ces pièces d’artillerie sont compliquées à manoeuvrer. Ce qui prendra évidemment du temps. En outre, rien n’a été dit sur le lieu où les artilleurs ukrainiens seront formés.
Se pose également la question de l’approvisionnement en munitions, sachant que les roquettes M31 sont coûteuses. À moins que les M142 HIMARS destinés aux forces ukrainiennes soient livrés avec des munitions non guidées, comme les roquettes à sous-munitions M77 ou M85. Or, leur fiabilité est sujette à caution et leur utilisation étant politiquement sensible dans la mesure où la communauté internationale cherche à les interdire [via, notamment, la Convention sur les armes à sous-munitions, ndlr].
Interestingly, the M777A2 shown has an incomplete digital fire control system- we can see the communication-location assembly missing, which consists of defense advance GPS receiver and SINCGARS. pic.twitter.com/uK9bWZIvWn
— 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) May 14, 2022
Enfin, il est probable que la configuration de ces M142 HIMARS soit différente de ceux utilisés par l’US Army afin d’éviter que certains de leurs dispositifs technologiquement avancés puissent tomber aux mains des forces russes. Ainsi, les obusiers M777, livrés en quantité par les États-Unis à l’Ukraine ont en effet un système de contrôle de tir numérique incomplet…
Quoi qu’il en soit, Moscou n’a pas manqué de réagir aux annonces de Washington. Ainsi, la livraison prochaine de nouvelles armes américaines à l’Ukraine, dont les M142 HIMARS, « renforce le risque » d’une confrontation militaire entre les États-Unis et la Russie, a prévenu Sergueï Riabkov, le vice-ministre de la diplomatie russe, selon l’agence Ria Novosti. « Toute livraison d’armes qui se poursuit, qui augmente, renforce le risque d’un tel développement », a-t-il insisté.
Finalement, les États-Unis fourniront à l’Ukraine des systèmes d’artillerie HIMARS avec une portée limitée
par Laurent Lagneau · 1 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 30 mai, et alors qu’il était alors question de fournir à Kiev des systèmes d’artillerie M270 MLRS [Multiple Launch Rocket System] ou M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], le président américain, Joe Biden, avait exclu cette possibilité. « Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie », avait-il dit, en réponse à une question posée par la presse.
Effectivement, quelques jours plus tôt, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, avait affirmé qu’aucune décision n’avait été prise à ce sujet, faute, a priori, de consensus au sein de l’administration américaine. On pouvait penser, dès lors, que le débat était clos après la déclaration du locataire de la Maison Blanche.
Cela étant, la portée d’un M270 MLRS [monté sur un châssis chenillé dérivé de celui du blindé Bradley] ou d’un M142 HIMARS [monté sur un châssis 6×6] dépend des munitions utilisées. Ces deux systèmes peuvent tirer à la fois six roquettes à guidage GPS/inertiel M30 [à sous-munitions] ou M31 de 227 mm. Dans ce cas, l’un et l’autre sont en mesure d’atteindre une cible à 70/80 km de distance. En revanche, s’ils sont armés du missile tactique MGM-140 ATACMS [Army Tactical Missile System], leur portée est de 300 km.
Finalement, dans une tribune publiée par le New York Times, M. Biden a indiqué que les États-Unis fourniront aux forces ukrainiennes des « systèmes de missile plus avancés et des munitions qui leur permettront de toucher plus précisément des objectifs clés sur le champ de bataille en Ukraine ». Et cela afin de permettre à Kiev d’être « dans la position la plus forte possible » en cas de négociations avec Moscou ».
« Nous n’encourageons pas l’Ukraine et nous ne donnons pas à l’Ukraine les moyens de frapper en dehors de ses frontières », a insisté le président américain. « Nous ne cherchons pas une guerre entre l’Otan et la Russie. Même si je ne suis pas d’accord avec M. Poutine et que je trouve ses actions scandaleuses, les États-Unis n’essaieront pas de provoquer son éviction à Moscou », a-t-il poursuivi.
Plus tard, un haut responsable américain a précisé que les systèmes d’artillerie évoqués par M. Biden sont des M142 HIMARS. Et de préciser que Washington avait reçu l’assurance de Kiev qu’ils ne seraient pas utilisés pour viser le territoire russe. Mais il n’a pas dit si la Crimée [annexée par la Russie] et les régions séparatistes pro-russes de Louhansk et de Donetsk, qui ont proclamé leur indépendance, seront concernées par de telles restrictions.
En attendant, les forces russes poursuivent leur progression dans la région du Donbass [sud-est de l’Ukraine], en prenant le contrôle de la ville de Lyman et en « consolidant » leurs positions dans le centre de celle de Severodonetsk. Et des combats sont toujours en cours dans les environs de la localité de Popasna.
Dans ces conditions, l’annonce des États-Unis au sujet de la livraison de M142 HIMARS est-elle de nature à changer la donne? Si de tels systèmes permettront aux forces ukrainiennes de riposter aux BM-30 Smertch de leurs adversaires [dotés de 12 tubes de 300 mm et d’une portée comprise entre 70 et 90 km en fonction des munitions utilisées, ndlr], il leur faudra d’abord à apprendre à s’en servir… D’autant que ces pièces d’artillerie sont compliquées à manoeuvrer. Ce qui prendra évidemment du temps. En outre, rien n’a été dit sur le lieu où les artilleurs ukrainiens seront formés.
Se pose également la question de l’approvisionnement en munitions, sachant que les roquettes M31 sont coûteuses. À moins que les M142 HIMARS destinés aux forces ukrainiennes soient livrés avec des munitions non guidées, comme les roquettes à sous-munitions M77 ou M85. Or, leur fiabilité est sujette à caution et leur utilisation étant politiquement sensible dans la mesure où la communauté internationale cherche à les interdire [via, notamment, la Convention sur les armes à sous-munitions, ndlr].
Interestingly, the M777A2 shown has an incomplete digital fire control system- we can see the communication-location assembly missing, which consists of defense advance GPS receiver and SINCGARS. pic.twitter.com/uK9bWZIvWn
— 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) May 14, 2022
Enfin, il est probable que la configuration de ces M142 HIMARS soit différente de ceux utilisés par l’US Army afin d’éviter que certains de leurs dispositifs technologiquement avancés puissent tomber aux mains des forces russes. Ainsi, les obusiers M777, livrés en quantité par les États-Unis à l’Ukraine ont en effet un système de contrôle de tir numérique incomplet…
Quoi qu’il en soit, Moscou n’a pas manqué de réagir aux annonces de Washington. Ainsi, la livraison prochaine de nouvelles armes américaines à l’Ukraine, dont les M142 HIMARS, « renforce le risque » d’une confrontation militaire entre les États-Unis et la Russie, a prévenu Sergueï Riabkov, le vice-ministre de la diplomatie russe, selon l’agence Ria Novosti. « Toute livraison d’armes qui se poursuit, qui augmente, renforce le risque d’un tel développement », a-t-il insisté.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 30 mai, et alors qu’il était alors question de fournir à Kiev des systèmes d’artillerie M270 MLRS [Multiple Launch Rocket System] ou M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], le président américain, Joe Biden, avait exclu cette possibilité. « Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie », avait-il dit, en réponse à une question posée par la presse.
Effectivement, quelques jours plus tôt, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, avait affirmé qu’aucune décision n’avait été prise à ce sujet, faute, a priori, de consensus au sein de l’administration américaine. On pouvait penser, dès lors, que le débat était clos après la déclaration du locataire de la Maison Blanche.
Cela étant, la portée d’un M270 MLRS [monté sur un châssis chenillé dérivé de celui du blindé Bradley] ou d’un M142 HIMARS [monté sur un châssis 6×6] dépend des munitions utilisées. Ces deux systèmes peuvent tirer à la fois six roquettes à guidage GPS/inertiel M30 [à sous-munitions] ou M31 de 227 mm. Dans ce cas, l’un et l’autre sont en mesure d’atteindre une cible à 70/80 km de distance. En revanche, s’ils sont armés du missile tactique MGM-140 ATACMS [Army Tactical Missile System], leur portée est de 300 km.
Finalement, dans une tribune publiée par le New York Times, M. Biden a indiqué que les États-Unis fourniront aux forces ukrainiennes des « systèmes de missile plus avancés et des munitions qui leur permettront de toucher plus précisément des objectifs clés sur le champ de bataille en Ukraine ». Et cela afin de permettre à Kiev d’être « dans la position la plus forte possible » en cas de négociations avec Moscou ».
« Nous n’encourageons pas l’Ukraine et nous ne donnons pas à l’Ukraine les moyens de frapper en dehors de ses frontières », a insisté le président américain. « Nous ne cherchons pas une guerre entre l’Otan et la Russie. Même si je ne suis pas d’accord avec M. Poutine et que je trouve ses actions scandaleuses, les États-Unis n’essaieront pas de provoquer son éviction à Moscou », a-t-il poursuivi.
Plus tard, un haut responsable américain a précisé que les systèmes d’artillerie évoqués par M. Biden sont des M142 HIMARS. Et de préciser que Washington avait reçu l’assurance de Kiev qu’ils ne seraient pas utilisés pour viser le territoire russe. Mais il n’a pas dit si la Crimée [annexée par la Russie] et les régions séparatistes pro-russes de Louhansk et de Donetsk, qui ont proclamé leur indépendance, seront concernées par de telles restrictions.
En attendant, les forces russes poursuivent leur progression dans la région du Donbass [sud-est de l’Ukraine], en prenant le contrôle de la ville de Lyman et en « consolidant » leurs positions dans le centre de celle de Severodonetsk. Et des combats sont toujours en cours dans les environs de la localité de Popasna.
Dans ces conditions, l’annonce des États-Unis au sujet de la livraison de M142 HIMARS est-elle de nature à changer la donne? Si de tels systèmes permettront aux forces ukrainiennes de riposter aux BM-30 Smertch de leurs adversaires [dotés de 12 tubes de 300 mm et d’une portée comprise entre 70 et 90 km en fonction des munitions utilisées, ndlr], il leur faudra d’abord à apprendre à s’en servir… D’autant que ces pièces d’artillerie sont compliquées à manoeuvrer. Ce qui prendra évidemment du temps. En outre, rien n’a été dit sur le lieu où les artilleurs ukrainiens seront formés.
Se pose également la question de l’approvisionnement en munitions, sachant que les roquettes M31 sont coûteuses. À moins que les M142 HIMARS destinés aux forces ukrainiennes soient livrés avec des munitions non guidées, comme les roquettes à sous-munitions M77 ou M85. Or, leur fiabilité est sujette à caution et leur utilisation étant politiquement sensible dans la mesure où la communauté internationale cherche à les interdire [via, notamment, la Convention sur les armes à sous-munitions, ndlr].
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Enfin, il est probable que la configuration de ces M142 HIMARS soit différente de ceux utilisés par l’US Army afin d’éviter que certains de leurs dispositifs technologiquement avancés puissent tomber aux mains des forces russes. Ainsi, les obusiers M777, livrés en quantité par les États-Unis à l’Ukraine ont en effet un système de contrôle de tir numérique incomplet…
Quoi qu’il en soit, Moscou n’a pas manqué de réagir aux annonces de Washington. Ainsi, la livraison prochaine de nouvelles armes américaines à l’Ukraine, dont les M142 HIMARS, « renforce le risque » d’une confrontation militaire entre les États-Unis et la Russie, a prévenu Sergueï Riabkov, le vice-ministre de la diplomatie russe, selon l’agence Ria Novosti. « Toute livraison d’armes qui se poursuit, qui augmente, renforce le risque d’un tel développement », a-t-il insisté.
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Effectivement, quelques jours plus tôt, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, avait affirmé qu’aucune décision n’avait été prise à ce sujet, faute, a priori, de consensus au sein de l’administration américaine. On pouvait penser, dès lors, que le débat était clos après la déclaration du locataire de la Maison Blanche.
Cela étant, la portée d’un M270 MLRS [monté sur un châssis chenillé dérivé de celui du blindé Bradley] ou d’un M142 HIMARS [monté sur un châssis 6×6] dépend des munitions utilisées. Ces deux systèmes peuvent tirer à la fois six roquettes à guidage GPS/inertiel M30 [à sous-munitions] ou M31 de 227 mm. Dans ce cas, l’un et l’autre sont en mesure d’atteindre une cible à 70/80 km de distance. En revanche, s’ils sont armés du missile tactique MGM-140 ATACMS [Army Tactical Missile System], leur portée est de 300 km.
Finalement, dans une tribune publiée par le New York Times, M. Biden a indiqué que les États-Unis fourniront aux forces ukrainiennes des « systèmes de missile plus avancés et des munitions qui leur permettront de toucher plus précisément des objectifs clés sur le champ de bataille en Ukraine ». Et cela afin de permettre à Kiev d’être « dans la position la plus forte possible » en cas de négociations avec Moscou ».
« Nous n’encourageons pas l’Ukraine et nous ne donnons pas à l’Ukraine les moyens de frapper en dehors de ses frontières », a insisté le président américain. « Nous ne cherchons pas une guerre entre l’Otan et la Russie. Même si je ne suis pas d’accord avec M. Poutine et que je trouve ses actions scandaleuses, les États-Unis n’essaieront pas de provoquer son éviction à Moscou », a-t-il poursuivi.
Plus tard, un haut responsable américain a précisé que les systèmes d’artillerie évoqués par M. Biden sont des M142 HIMARS. Et de préciser que Washington avait reçu l’assurance de Kiev qu’ils ne seraient pas utilisés pour viser le territoire russe. Mais il n’a pas dit si la Crimée [annexée par la Russie] et les régions séparatistes pro-russes de Louhansk et de Donetsk, qui ont proclamé leur indépendance, seront concernées par de telles restrictions.
En attendant, les forces russes poursuivent leur progression dans la région du Donbass [sud-est de l’Ukraine], en prenant le contrôle de la ville de Lyman et en « consolidant » leurs positions dans le centre de celle de Severodonetsk. Et des combats sont toujours en cours dans les environs de la localité de Popasna.
Dans ces conditions, l’annonce des États-Unis au sujet de la livraison de M142 HIMARS est-elle de nature à changer la donne? Si de tels systèmes permettront aux forces ukrainiennes de riposter aux BM-30 Smertch de leurs adversaires [dotés de 12 tubes de 300 mm et d’une portée comprise entre 70 et 90 km en fonction des munitions utilisées, ndlr], il leur faudra d’abord à apprendre à s’en servir… D’autant que ces pièces d’artillerie sont compliquées à manoeuvrer. Ce qui prendra évidemment du temps. En outre, rien n’a été dit sur le lieu où les artilleurs ukrainiens seront formés.
Se pose également la question de l’approvisionnement en munitions, sachant que les roquettes M31 sont coûteuses. À moins que les M142 HIMARS destinés aux forces ukrainiennes soient livrés avec des munitions non guidées, comme les roquettes à sous-munitions M77 ou M85. Or, leur fiabilité est sujette à caution et leur utilisation étant politiquement sensible dans la mesure où la communauté internationale cherche à les interdire [via, notamment, la Convention sur les armes à sous-munitions, ndlr].
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May 14, 2022
Enfin, il est probable que la configuration de ces M142 HIMARS soit différente de ceux utilisés par l’US Army afin d’éviter que certains de leurs dispositifs technologiquement avancés puissent tomber aux mains des forces russes. Ainsi, les obusiers M777, livrés en quantité par les États-Unis à l’Ukraine ont en effet un système de contrôle de tir numérique incomplet…
Quoi qu’il en soit, Moscou n’a pas manqué de réagir aux annonces de Washington. Ainsi, la livraison prochaine de nouvelles armes américaines à l’Ukraine, dont les M142 HIMARS, « renforce le risque » d’une confrontation militaire entre les États-Unis et la Russie, a prévenu Sergueï Riabkov, le vice-ministre de la diplomatie russe, selon l’agence Ria Novosti. « Toute livraison d’armes qui se poursuit, qui augmente, renforce le risque d’un tel développement », a-t-il insisté.
France24 - World
'Justice for Genivaldo': Outrage in Brazil after Black man suffocates in police car
Issued on: 02/06/2022 - 19:09
Sam BALL
Outraged protesters took to the streets of Sao Paulo, Brazil, on June 1 to demand justice in a case of alleged police brutality in which a Black man suffocated after being shut inside the trunk of a police car with an open gas canister.
Valeurs Actuelles
Eglise catholique : les “abus” du rapport Sauvé…
Si nous publions ce travail et ce genre de réflexion sur le rapport Sauvé [ le Rapport Sauvé, une manipulation ? , NDLR], c’est bien parce que notre premier souci se porte sur les victimes. Si l’on souhaite traiter un problème grave (en l’occurrence ici la question des abus sexuels sur mineurs dans l’Église), il est nécessaire de fonder et de développer un plan d’action sur des bases certaines. [… ] Dans le cas présent, les “résultats” ont été jetés en pâture à l’opinion publique à grand renfort d’une campagne médiatique préparée et annoncée. [… ] Nombre d’évêques ont alors fait discrètement comprendre être tombés des nues, découvrant à ce moment-là, en direct, l’ampleur du phénomène. Plus d’un a été choqué par les « exercices préparatoires » à la communication, que certains ont jugés « malsains » (pour essayer de demeurer charitable). Cette théâtralité a culminé avec la mise en accusation publique, haineuse, du “Vous devez payer pour tous ces crimes”, les doigts pointés vers les évêques présents. […] À partir de là, le raz-de-marée médiatique était en route et nombre de nos représentants ecclésiastiques se sont retrouvés emportés dans un tourbillon face auquel ils n’ont eu d’autre choix que de courber l’échine.
Du rôle de la parole
Il y a plusieurs décennies, la “société” considérait, à tort ou à raison, que c’était l’intérêt des enfants, des familles et des différentes institutions de rapidement “tourner la page” quand abus il y avait eu. Que ce soit de la part d’un enseignant, d’un membre de la famille, d’une institution civile, laïque, religieuse ou d’un groupe sportif par exemple. On estimait qu’il était traumatisant pour un enfant d’être confronté à la justice, à la police, aux mises à l’épreuve des témoignages, aux vérifications face aux potentiels mensonges, etc. Il y avait une forme de consensus social qui allait dans ce sens, dans l’ensemble des institutions et l’ensemble de la société. Il s’agissait d’une réalité sociétale de toute une époque qui estimait que la parole ne libérait pas. Qu’au contraire, elle éclairait d’une trop vive lumière des situations qu’on estimait préférable de laisser dans l’ombre, dans l’intérêt des victimes et des différentes institutions. Les années 1990 ont représenté un tournant dans la perception que les sociétés ont eue de ce genre de traumatismes. Nous sommes passés actuellement dans une tout autre représentation, on estime que c’est justement la parole qui libère. Et je souhaite évidemment que la parole aide effectivement les victimes à se libérer.
Une temporalité sujette à caution
Un certain nombre d’évêques auraient souhaité que l’enquête portât sur vingt à trente ans, ce qui aurait permis, dans l’intérêt des victimes, d’étudier des cas concrets au sein d’une Église qui avait pris des positions claires, et surtout des mesures. En prenant soixante-dix ans pour enquêter, on faisait donc déjà fausse route parce qu’on était obligé d’avoir recours à d’autres procédés qu’à ceux qu’on utilise pour une enquête, utiliser des sondages, forcément hasardeux, et de mélanger plusieurs époques qui avaient une vue et un fonctionnement radicalement opposés sur le sujet.
Partir sur une période plus courte n’indiquait nullement la volonté d’enterrer des crimes anciens, mais simplement la volonté de poser un diagnostic indiscutable, avec des enquêtes scientifiques rigoureuses, qui permettent de dresser un état des lieux et d’analyser comment les dispositions mises en place pour lutter contre ce fléau ont été respectées ou non, dans l’intérêt des victimes, comme de ceux qui auraient pu le devenir.
Des questions qui en disent long
Nous sommes le 12 avril 2019, il s’agit chronologiquement de la première audition en audience plénière qui a été publiée, l’acte premier du travail de la Ciase. Les enquêteurs sont donc, en théorie, à ce moment, libres de tout préjugé, vierges de toute idéologie. Cependant, nous allons découvrir que les préjugés les plus naïfs sont déjà là, les questions ne sont pas posées de manière neutre, une hostilité sourde se fait déjà entendre et les germes des préconisations finales sont, dès le premier jour, dans l’esprit de l’équipe. Relisons un certain nombre d’interventions de membres de la Ciase.
Question 8 : La place faite aux femmes dans l’Église n’est-elle pas contraire à l’égalité en dignité de tous les êtres humains, telle qu’elle est proclamée par l’article 1er de la Déclaration universelle des droits de l’homme ?
Question 9 : Le fonctionnement hiérarchique, purement masculin et parfaitement pyramidal de l’Église catholique n’induit-il pas une culture du secret et ne favorise-t-il pas une grande solitude qui peut être facteur de troubles et d’actes délictueux jusqu’à la pédophilie ?
Question 11 : Quels remèdes entrevoyez-vous pour éviter que ces abus ne se reproduisent ? En termes d’exercice de l’autorité, de gouvernance de l’Église, de sélection et de formation des prêtres et religieux, de statut des clercs ?
Des interventions ignorantes et hostiles…
Philippe Portier, historien et sociologue, premier vice-président de l’École pratique des hautes études : « Cette obsession de la pureté remonte à l’avant-XIXe siècle, à la sacralisation de la pureté du prêtre. »
Christine Lazerges, professeur émérite de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, ancienne présidente de la Commission nationale consultative des droits de l’homme : « Si le problème tient au piédestal sur lequel on place le prêtre, on le résoudrait en grande partie en ordonnant des femmes. »
Anne Devreese, ancienne directrice générale de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse : « Vous avez insisté sur le registre lexical utilisé, renvoyant à la famille, avec les termes de père, de frère et sœur. Cela évoque l’inceste. J’ai été frappée d’entendre, dans le reportage d’Arte sur les religieuses abusées, exactement les mêmes phrases que ce que l’on entend lorsqu’il est question d’inceste, un sujet que je connais bien. »
Antoine Garapon, magistrat, ancien secrétaire général de l’Institut des hautes études sur la justice : « Vous avez passé quatre années au Vatican. Le contraste est saisissant entre la lutte farouche menée contre le mariage homosexuel et la situation de crise actuelle liée aux scandales de pédophilie, le cas du cardinal Barbarin étant d’ailleurs emblématique de ces deux aspects. Quel est votre sentiment à ce sujet ? Dans le livre de Frédéric Martel, l’Église est constantinienne : elle fait passer au premier plan la lutte politique, contre le communisme avec Jean Paul II, quitte à soutenir l’insoutenable avec Alfonso López Trujillo par exemple ; la lutte contre le mariage gay est aussi politique. L’objectif politique prime la morale. Est-ce la même chose aujourd’hui selon vous ? »
Christine Lazerges : « Que pensez-vous du fait que les enfants de chœur soient toujours des garçons, habillés comme le prêtre ? Pourrait-on préconiser une mixité ? » Anne Devreese : « Je reviens sur le traitement différencié entre filles et garçons. N’y a-t-il pas un lien avec le sujet de la dévalorisation des filles et de leur sexualité, elles qui sont vues comme vicieuses, tentatrices ? N’y a-t-il pas dans l’Église non seulement une vision extrêmement dégradée de la sexualité, mais plus encore quand elle implique des femmes ? N’est-ce pas “moins grave” d’avoir des relations sexuelles avec un garçon ? »
Les auditions de victimes n’ont pas encore commencé, mais les bases des préconisations finales sont là, et les clichés qui animent les membres de la commission semblent empruntés à la pire littérature de gare. On est ici bien davantage dans un réquisitoire qui cherche des confirmations à ses postulats que dans une analyse posée et équilibrée sur un sujet. Ils auraient souhaité se caricaturer, ils n’auraient pas mieux fait.
Que cherchait vraiment la Ciase ?
M. Sauvé a déclaré le 5 octobre au journal le Figaro : « Ce rapport serait un échec si l’essentiel de nos 45 recommandations n’était pas suivi d’effet. » Cette commission qui n’était à la base qu’une “expertise” de consultation, fondée sur la confiance, a trop rapidement sombré dans l’hubris, la démesure. Nous ne pouvons qu’être surpris que M. Sauvé en arrive à s’autoattribuer, s’autoaccorder le principe d’une d’infaillibilité quasi pontificale, alors qu’il ne présidait qu’une commission d’enquête, pouvant faire des recommandations, mais qui ne devaient pas s’étendre au-delà de certaines limites qui malheureusement ont été franchies. [… ] Quand on est chargé d’une mission qui cherche à déterminer un nombre de victimes et les manières de les protéger, on n’a pas le droit de faire dérailler cette mission pour la transformer en argument de révolution dans l’Église catholique, surtout quand cette Église nous a donné sa confiance. [… ]
Sur le cas Barbarin…
Une autre “anecdote” est particulièrement marquante : la commission Sauvé a reçu les avocats de ceux qui ont attaqué le cardinal Barbarin en justice, et le rapport les cite. Mais l’avocat de Son Éminence n’a même pas été contacté et donc n’a pu faire valoir les jugements successifs de la cour d’appel et de la Cour de cassation en faveur du cardinal, qui a été totalement relaxé. Cela se passe de commentaires.
Une méthodologie douteuse
La Ciase a pu consulter toutes les archives judiciaires qu’elle a voulu. Pour un total maximal de 413 dossiers qui apparaissent dans les archives publiques. Soit, par rapport aux 45 360 plaintes qui sont estimées à partir des projections de Mme Nathalie Bajos, moins de 1 %. Les autres ont disparu dans la nature, comme par enchantement. Comment peut-on avoir confiance dans ces travaux de l’Inserm ? [… ] Cinquante-six pour cent du total des abus estimés ont eu lieu entre 1950 à 1970, 8 % des abus dans la société à l’époque. À propos de l’appel à l’ensemble de la population française : sur 1 500 personnes qui ont répondu à un appel à témoignages, il n’y en a que quatre qui ont témoigné pour des abus commis depuis les années 1990. Et pourtant, à partir de ces quatre témoignages, la commission annonce que les choses n’ont pas changé au cours de ces dernières décennies. [… ] Étant donné le faible taux (au sens purement mathématique du terme) des personnes concernées dans ce “sondage” par les abus (0,17 % chez les femmes et 0,69 % chez les hommes après redressement), il suffi t ici que sur la totalité de sondés, un homme sur 300 mente sur Internet de manière anonyme, pour doubler le nombre d’abus par les clercs, reportés dans le sondage.
Une “prévalence” fabriquée
Nous remarquons l’approche “originale” de la Ciase, qui regroupe pour l’Église l’ensemble des lieux d’abus (écoles, patronages, paroisses… ) pour produire ce chiffre de 1,2 %. Pendant ce temps, les lieux laïcs (écoles, clubs de sport, centres aérés, colonies…) sont éclatés. Si l’on prend le soin de regrouper les différents lieux laïcs de la même façon, les chiffres sont équivalents. Cet argument suffi t déjà à éliminer le concept de « plus forte prévalence » du rapport de la Ciase. Il existe un certain nombre d’études internationales sur le sujet, qui placent l’Église dans une position plus favorable que les autres milieux, c’est-à-dire avec proportionnellement moins de cas d’abus sexuels que dans les autres sphères sociales.
Extrapolation à géométrie variable
Au cours des dernières années, l’archevêque de Paris a fait le choix, dès qu’il y avait des dénonciations, de transférer immédiatement et directement les dossiers au parquet. Sur les 23 ou 24 dossiers transmis, il n’y en a que trois qui ont été retenus. Le parquet ne s’est pas prononcé sur ces trois cas, il estime simplement que les dossiers méritent d’être creusés, de donner lieu à des investigations, ce qui ne signifie pas qu’agression il y a eu. Les 20 ou 21 autres dossiers n’avaient, selon le parquet, aucune consistance et aucune crédibilité et ne pouvaient donner lieu à poursuites. Si l’on va au bout de la méthodologie de l’Inserm, en appliquant le même principe de l’extrapolation par multiplicateurs, sur huit personnes qui déclarent avoir été agressées, ou qui interprètent des gestes comme des agressions, il y en a qu’une qui l’a peut-être potentiellement été. Nous pouvons donc, en fidélité à cette logique, immédiatement diviser les chiffres de l’Inserm par huit. Mais l’Inserm n’est pas allé au bout du travail.
Conclusion
Il n’est pas insensé qu’une commission qui est allée très loin dans le “passage au crible” de l’institution puisse admettre d’être, à son tour, passée au crible et remise en question sur un certain nombre de ses aspects, sans avoir à se braquer en écrivant qu’ « il ne reste rien des critiques très graves qui ont été adressées à ce rapport » (synthèse de la réponse de la Ciase à l’Académie catholique de France, 8 février 2022). Si la lettre de mission a effectivement demandé une étude historique depuis 1950, elle a pris soin de demander des préconisations à partir des mesures que l’épiscopat avait prises depuis 2000. La Ciase semble s’être engouffrée (sans doute en grande partie par aveuglement) dans cette brèche et a utilisé l’ensemble de la période 1950-2020 comme base pour ses recommandations, ce qui n’avait plus rien à voir avec le cadre fixé au départ. L’immense majorité des abus ayant été commis avant 2000, cela ne pouvait conduire qu’à un résultat biaisé car les 45 recommandations de la commission semblent pour la plupart s’adresser à une Église qui n’existe plus, ou presque plus depuis près d’un demi-siècle.
Ce rapport ne permet donc pas de déterminer les priorités nécessaires pour renforcer la prévention aujourd’hui et à l’avenir, ce qui peut être finalement considéré comme une grave occasion manquée. […] Ceci ayant été exprimé, nous redisons, toute révérence gardée, aux responsables de la Conférence des évêques de France que nous regrettons que l’on parle de « responsabilité institutionnelle » là où seules des personnes sont engagées, et de « dimension systémique des abus », alors que ceux qui ont perpétré ces abus ont très gravement enfreint les lois du système (c’est-à-dire de l’Église). Il faut être intransigeant sur le fait que l’Église renforce et pérennise les mesures mises en œuvre depuis vingt ans, sans remettre en cause certains éléments fondamentaux de l’institution, de l’ordre et de la doctrine. Ceci à la seule condition de l’objectivité, loin de toute récupération idéologique : alors le travail de justice, pour les victimes en premier lieu, pourra se faire dans les meilleures conditions.
Le Rapport Sauvé, une manipulation ?, du père Michel Viot et Yohan Picquart, préface de Paul Deheuvels, de l’Institut, Via Romana, 158 pages 15 €.
Opex 360
Athènes va donner ses BMP-1 à Kiev et les remplacer par des véhicules de combat d’infanterie allemands
par Laurent Lagneau · 31 mai 2022
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Un tel accord a été rendu possible grâce à l’initiative « Ringstausch », laquelle permet, quand cela est possible, le remplacement par Berlin des matériels d’origine soviétique livrés à l’Ukraine par les États membres de l’Otan. Et plus que cela encore étant donné qu’elle vise aussi à conclure quelques contrats supplémentaires…
En tout cas, c’est ce qui va également se passer pour la Grèce, qui dispose de véhicules de combat d’infanterie BMP-1A1… d’origine soviétique. En effet, ces derniers avaient d’abord été utilisés par les forces armées de la République démocratique allemand [RDA] avant d’être récupérés, au moment de la réunification, par la Bundeswehr. Puis, ils furent revendus à l’armée grecque dans les années 1990.
Ce 31 mai, à l’issue d’un Conseil européen extraordinaire tenu à Bruxelles, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a en effet indiqué que Berlin va « livrer des véhicules de combat d’infanterie à la Grèce afin qu’Athènes puisse transférer ses équipements d’origine soviétique à l’Ukraine ».
« Nous fournirons à la Grèce des véhicules de combat d’infanterie allemands » et les « ministères de la Défense vont régler les détails et mettre rapidement en œuvre cet accord », a insisté M. Scholz, sans préciser le type des VCI devant être livrés à l’armée grecque.
Cela étant, et d’après le site spécialisé grec « Defence Review », les VCI en question seraient des Marder 1 A3 d’occasion, la Bundeswehr ayant commencé à les remplacer par des Puma. Dans un premier temps, 100 exemplaires seraient livrés à l’armée grecque. Puis 100 autres pourraient suivre en 2023.
Mais l’affaire ne s’arrêterait pas là car, toujours selon la même source, le remplacement des BMP-1A1 par des Marder va marquer le « début des négociations en vue de conclure un contrat pour la modernisation des chars Leopard ainsi qu’un autre pour l’acquisition de 205 véhicules blindés KF-41 Lynx », produits par Rheinmetall.
Pour rappel, doté d’un canon de 30mm monté sur une tourelle Lance 2.0, le KF-41 est un VCI monté sur chenilles d’environ 44 tonnes en configuration de combat. La Hongrie en a commandé 218 exemplaires, pour 2 milliards d’euros.
Quant aux chars, Athènes a l’intention porter 183 chars Leopard 2A4 au standard 2A7 et de remettre à niveau jusqu’à 190 Leopard 1A5. Le montant de ce programme pourrait atteindre 1,9 milliard d’euros.
Athènes va donner ses BMP-1 à Kiev et les remplacer par des véhicules de combat d’infanterie allemands
par Laurent Lagneau · 31 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 19 mai, la République tchèque a confirmé qu’elle recevrait de la part de l’Allemagne quinze chars Leopard 2A4 afin de remplacer une partie des T-72 qu’elle venait de céder à l’Ukraine. Et de préciser par ailleurs qu’elle allait également entamer des négociations pour se procurer jusqu’à 50 Leopard 2A7+ de dernière génération.
Un tel accord a été rendu possible grâce à l’initiative « Ringstausch », laquelle permet, quand cela est possible, le remplacement par Berlin des matériels d’origine soviétique livrés à l’Ukraine par les États membres de l’Otan. Et plus que cela encore étant donné qu’elle vise aussi à conclure quelques contrats supplémentaires…
En tout cas, c’est ce qui va également se passer pour la Grèce, qui dispose de véhicules de combat d’infanterie BMP-1A1… d’origine soviétique. En effet, ces derniers avaient d’abord été utilisés par les forces armées de la République démocratique allemand [RDA] avant d’être récupérés, au moment de la réunification, par la Bundeswehr. Puis, ils furent revendus à l’armée grecque dans les années 1990.
Ce 31 mai, à l’issue d’un Conseil européen extraordinaire tenu à Bruxelles, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a en effet indiqué que Berlin va « livrer des véhicules de combat d’infanterie à la Grèce afin qu’Athènes puisse transférer ses équipements d’origine soviétique à l’Ukraine ».
« Nous fournirons à la Grèce des véhicules de combat d’infanterie allemands » et les « ministères de la Défense vont régler les détails et mettre rapidement en œuvre cet accord », a insisté M. Scholz, sans préciser le type des VCI devant être livrés à l’armée grecque.
Cela étant, et d’après le site spécialisé grec « Defence Review », les VCI en question seraient des Marder 1 A3 d’occasion, la Bundeswehr ayant commencé à les remplacer par des Puma. Dans un premier temps, 100 exemplaires seraient livrés à l’armée grecque. Puis 100 autres pourraient suivre en 2023.
Mais l’affaire ne s’arrêterait pas là car, toujours selon la même source, le remplacement des BMP-1A1 par des Marder va marquer le « début des négociations en vue de conclure un contrat pour la modernisation des chars Leopard ainsi qu’un autre pour l’acquisition de 205 véhicules blindés KF-41 Lynx », produits par Rheinmetall.
Pour rappel, doté d’un canon de 30mm monté sur une tourelle Lance 2.0, le KF-41 est un VCI monté sur chenilles d’environ 44 tonnes en configuration de combat. La Hongrie en a commandé 218 exemplaires, pour 2 milliards d’euros.
Quant aux chars, Athènes a l’intention porter 183 chars Leopard 2A4 au standard 2A7 et de remettre à niveau jusqu’à 190 Leopard 1A5. Le montant de ce programme pourrait atteindre 1,9 milliard d’euros.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 19 mai, la République tchèque a confirmé qu’elle recevrait de la part de l’Allemagne quinze chars Leopard 2A4 afin de remplacer une partie des T-72 qu’elle venait de céder à l’Ukraine. Et de préciser par ailleurs qu’elle allait également entamer des négociations pour se procurer jusqu’à 50 Leopard 2A7+ de dernière génération.
Un tel accord a été rendu possible grâce à l’initiative « Ringstausch », laquelle permet, quand cela est possible, le remplacement par Berlin des matériels d’origine soviétique livrés à l’Ukraine par les États membres de l’Otan. Et plus que cela encore étant donné qu’elle vise aussi à conclure quelques contrats supplémentaires…
En tout cas, c’est ce qui va également se passer pour la Grèce, qui dispose de véhicules de combat d’infanterie BMP-1A1… d’origine soviétique. En effet, ces derniers avaient d’abord été utilisés par les forces armées de la République démocratique allemand [RDA] avant d’être récupérés, au moment de la réunification, par la Bundeswehr. Puis, ils furent revendus à l’armée grecque dans les années 1990.
Ce 31 mai, à l’issue d’un Conseil européen extraordinaire tenu à Bruxelles, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a en effet indiqué que Berlin va « livrer des véhicules de combat d’infanterie à la Grèce afin qu’Athènes puisse transférer ses équipements d’origine soviétique à l’Ukraine ».
« Nous fournirons à la Grèce des véhicules de combat d’infanterie allemands » et les « ministères de la Défense vont régler les détails et mettre rapidement en œuvre cet accord », a insisté M. Scholz, sans préciser le type des VCI devant être livrés à l’armée grecque.
Cela étant, et d’après le site spécialisé grec « Defence Review », les VCI en question seraient des Marder 1 A3 d’occasion, la Bundeswehr ayant commencé à les remplacer par des Puma. Dans un premier temps, 100 exemplaires seraient livrés à l’armée grecque. Puis 100 autres pourraient suivre en 2023.
Mais l’affaire ne s’arrêterait pas là car, toujours selon la même source, le remplacement des BMP-1A1 par des Marder va marquer le « début des négociations en vue de conclure un contrat pour la modernisation des chars Leopard ainsi qu’un autre pour l’acquisition de 205 véhicules blindés KF-41 Lynx », produits par Rheinmetall.
Pour rappel, doté d’un canon de 30mm monté sur une tourelle Lance 2.0, le KF-41 est un VCI monté sur chenilles d’environ 44 tonnes en configuration de combat. La Hongrie en a commandé 218 exemplaires, pour 2 milliards d’euros.
Quant aux chars, Athènes a l’intention porter 183 chars Leopard 2A4 au standard 2A7 et de remettre à niveau jusqu’à 190 Leopard 1A5. Le montant de ce programme pourrait atteindre 1,9 milliard d’euros.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerLe 19 mai, la République tchèque a confirmé qu’elle recevrait de la part de l’Allemagne quinze chars Leopard 2A4 afin de remplacer une partie des T-72 qu’elle venait de céder à l’Ukraine. Et de préciser par ailleurs qu’elle allait également entamer des négociations pour se procurer jusqu’à 50 Leopard 2A7+ de dernière génération.
Un tel accord a été rendu possible grâce à l’initiative « Ringstausch », laquelle permet, quand cela est possible, le remplacement par Berlin des matériels d’origine soviétique livrés à l’Ukraine par les États membres de l’Otan. Et plus que cela encore étant donné qu’elle vise aussi à conclure quelques contrats supplémentaires…
En tout cas, c’est ce qui va également se passer pour la Grèce, qui dispose de véhicules de combat d’infanterie BMP-1A1… d’origine soviétique. En effet, ces derniers avaient d’abord été utilisés par les forces armées de la République démocratique allemand [RDA] avant d’être récupérés, au moment de la réunification, par la Bundeswehr. Puis, ils furent revendus à l’armée grecque dans les années 1990.
furent revendusCe 31 mai, à l’issue d’un Conseil européen extraordinaire tenu à Bruxelles, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a en effet indiqué que Berlin va « livrer des véhicules de combat d’infanterie à la Grèce afin qu’Athènes puisse transférer ses équipements d’origine soviétique à l’Ukraine ».
« Nous fournirons à la Grèce des véhicules de combat d’infanterie allemands » et les « ministères de la Défense vont régler les détails et mettre rapidement en œuvre cet accord », a insisté M. Scholz, sans préciser le type des VCI devant être livrés à l’armée grecque.
Cela étant, et d’après le site spécialisé grec « Defence Review », les VCI en question seraient des Marder 1 A3 d’occasion, la Bundeswehr ayant commencé à les remplacer par des Puma. Dans un premier temps, 100 exemplaires seraient livrés à l’armée grecque. Puis 100 autres pourraient suivre en 2023.
Mais l’affaire ne s’arrêterait pas là car, toujours selon la même source, le remplacement des BMP-1A1 par des Marder va marquer le « début des négociations en vue de conclure un contrat pour la modernisation des chars Leopard ainsi qu’un autre pour l’acquisition de 205 véhicules blindés KF-41 Lynx », produits par Rheinmetall.
Pour rappel, doté d’un canon de 30mm monté sur une tourelle Lance 2.0, le KF-41 est un VCI monté sur chenilles d’environ 44 tonnes en configuration de combat. La Hongrie en a commandé 218 exemplaires, pour 2 milliards d’euros.
Quant aux chars, Athènes a l’intention porter 183 chars Leopard 2A4 au standard 2A7 et de remettre à niveau jusqu’à 190 Leopard 1A5. Le montant de ce programme pourrait atteindre 1,9 milliard d’euros.
Valeurs Actuelles
Le cercle vicieux des médecins intérimaires
Moins de médecins, moins de malades, a-t-on pensé il y a quelques années. En leur rendant plus difficile d’obtenir un rendez-vous chez leur généraliste, les patients seraient incités à diminuer leur consommation excessive de soins médicaux. Bientôt, par la grâce de ces restrictions, le trou dans les comptes de la Sécurité sociale ne serait plus qu’un mauvais souvenir. Pourtant, fort curieusement, la baisse du nombre de praticiens à grands coups de numerus clausus n’a pas empêché les gens de continuer à avoir besoin de soignants. Sauf que maintenant il n’y en a plus assez. Ce n’est pas une vraie surprise mais cela cause de vrais ennuis, et la pyramide des âges montre que ceux-ci ne sont pas près de s’arranger.
L’un des aspects qui concentrent beaucoup des effets pervers de la situation, tristement prévisible depuis plus de vingt ans, est celui des médecins remplaçants. À part peut-être Mère Teresa en son temps, ceux qui prennent soin des malades ont parfois besoin de prendre soin d’eux-mêmes. Non pas parce qu’ils formeraient une bande de rois fainéants, mais parce que le serment du médecin, qui figure en annexe du code de déontologie médicale et constitue une sorte de prolongement du serment d’Hippocrate, engage le médecin à déclarer : « Je veillerai à ma propre santé, à mon bien-être et au maintien de ma formation afin de procurer des soins irréprochables. »
Comme les maladies ne se mettent pas toujours en congés en même temps que le médecin, lorsque ce dernier doit s’absenter il a recours à un médecin remplaçant, qui n’a pas de cabinet à lui mais qui est au système de santé ce que l’huile est à l’engrenage : l’indispensable auxiliaire qui permet à la machine de continuer de tourner. Malheureusement, tels des rois Midas des temps modernes, en organisant la pénurie de médecins, les gouvernements successifs ont changé cette huile en or, et à l’instar du fameux récit mythologique cette transmutation ne s’est pas faite pour le meilleur mais pour le pire.
au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet
Par un mécanisme de marché qui évoque plutôt la loi de la jungle, les trop rares médecins remplaçants sont devenus les rois de la place, même hors déserts médicaux, au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet. Il y a vingt ans, la rétrocession accordée à un remplaçant pouvait être de 70 % (en clair : 70 % du chiffre d’affaires réalisé pendant son remplacement lui revenait). L’on est passé ensuite à 80 %. À présent, 85 % est en passe de devenir la nouvelle norme, et rien ne semble pouvoir stopper la tendance haussière. Atteindre 100 % n’est pas encore la règle mais n’est déjà plus si rare.
Voilà bien des problèmes de riches, diront certains. Les médecins sont loin d’être au plus bas de la pyramide des revenus, ils peuvent bien donner un peu ! Problèmes médicalo-médicaux, renchériront d’autres, qui se demanderont ce que ça peut bien faire au citoyen lambda que des médecins donnent trop ou pas assez à d’autres médecins.
Ami lecteur, sans aller jusqu’à dire comme le Dr Knock que tout bien portant est un malade qui s’ignore, reconnaissons que nous sommes tous appelés à avoir un jour besoin de soins. Et donc, si, quelles qu’en soient les raisons, l’organisation du système de santé conduit à la réduction de l’offre, tout le monde en pâtit.
La position excessivement dominante des remplaçants sur le marché des soins les encourage à se vendre au plus offrant, que ce soit à d’autres médecins ou à des collectivités qui subissent les ravages des déserts médicaux. Ces dernières en sont réduites à signer des contrats de plus en plus léonins pour faire venir des praticiens de moins en moins impliqués. Or si les remplaçants continuent à être courtisés ainsi, ils seront de moins en moins enclins à faire les efforts nécessaires pour que l’offre de soins se maintienne à un niveau acceptable.
Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur.
Entendons-nous bien : il n’est pas question ici de prétendre que les médecins remplaçants seraient davantage prédisposés au tempérament de mercenaire que le reste de la population. Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur. Il est devenu parfois si difficile de faire face que des praticiens installés en sont désormais à renoncer à chercher des remplaçants, préférant fermer leur cabinet le temps de leur absence plutôt que de se mettre en quête d’une si coûteuse arlésienne.
Que faire ? Parmi les pistes de réflexion, il y a celle des contrats de remplacement. Il serait souhaitable que ceux-ci soient davantage encadrés, de manière à éviter que sous la pression exercée par les circonstances ils s’alignent encore et toujours sur le moins-disant en termes d’investissement individuel. Par exemple, un seuil de rétrocession fixe (ou compris entre certaines limites) pourrait permettre de limiter les risques de “débauchage”. Et il conviendrait de réfléchir à instituer des clauses plus précises, qui dissuadent les annulations intempestives. Aujourd’hui, en effet, rien n’empêche vraiment un remplaçant de renoncer au dernier moment, par simple convenance, à un contrat pourtant signé en bonne et due forme. Seule sa conscience professionnelle peut le retenir de laisser tomber les patients qui lui avaient été confiés et ne pourraient peut-être pas sans dommage attendre le retour de leur médecin référent.
Bien sûr, on ne réglera pas ces questions d’un coup de baguette magique, et encore une fois il n’est pas question de faire porter le chapeau de tous les problèmes aux seuls médecins remplaçants, indispensables au système et dont beaucoup font leur travail avec dévouement pour le bien de tous. Il reste que les problèmes posés par l’organisation actuelle devront absolument être traités dans les débats à venir sur les évolutions nécessaires de notre système de santé, pour faire en sorte que l’idéal de carrière de nos jeunes docteurs ne se rétrécisse pas à celui d’ intermittents de la médecine.
* Asclépios est médecin généraliste.
France24 - World
Underwater wonder: The race to save a Marseille cave's prehistoric art
Issued on: 31/05/2022 - 17:53
Sam BALL
The Cosquer Cave, whose entrance is deep under water off the coast of Marseille, France, is home to one of Europe's most stunning examples of prehistoric cave art. But with sea levels rising as a result of climate change, archaeologists are in a race against time to study and preserve the site before it is too late.
Opex 360
Un F/A-18 Super Hornet aux couleurs chinoises
par Laurent Lagneau · 31 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerBasé à la NAS Oceana [Virginie], le Fighter Squadron Composite 12 [VFC-12] est l’un des trois escadrons « agresseurs » de l’Escadre de soutien tactique [Tactical Support Wing] de l’aéronavale américaine, les deux autres étant les VFC-13 et VFC-111, lesquels sont encore dotés de F-5 Tiger.
Pour plus de réalisme lors des entraînements, les avions de ces unités portent les couleurs d’adversaires potentiels. Durant la Guerre Froide, leur livrée était la même que celle des appareils soviétiques [voire de ceux appartenant au Pacte de Varsovie]. Puis, dans les années 1990, ces escadrons « agresseurs » ont adopté les codes et couleurs en vigueur au sein des forces irakiennes, voire iraniennes.
Cela étant, au tournant des années 2000, cette pratique est devenue moins courante. Et, par facilité, l’étoile rouge des avions soviétiqus [et désormais russes] est devenue la marque distinctive des « agresseurs », dont la mission, pour rappel, consiste à tenir le rôle d’une force adverse [REDAIR].
Ainsi, les F/A-18 Hornet du VFC-12 ont adopté, en 2012, la livrée des Su-35 Flanker-E russes. Mais depuis qu’elle met progressivement en oeuvre des F/A-18E/F Super Hornet, cette unité s’est mise à l’heure chinoise. Ce qui, sauf erreur, est inédit.
F/A-18E Super Hornet of VFC-12 Aggressor SQ in PLAAF J-11 camouflage scheme. 🇺🇸🇨🇳Source: Grant Little / USAF, USMC & USN Aggressor/Adversary Aircraft pic.twitter.com/cALot8fZC2
— Stefan Knippschild (@StefanKnippsch3) May 22, 2022
En effet, des photographies montrant l’un de ses nouveaux avions aux couleurs de l’Armée populaire de libération [APL] ont été diffusées via les réseaux sociaux. S’il porte évidemment les marques de l’US Navy ainsi que celle du VFC-12, le F/A-18 Super Hornet en question a une livrée quasiment identique à celle d’un Shenyang J-11. Probablement que d’autres appareils connaîtront un tel sort, ne serait-ce que pour reprendre les couleurs du J-15 « Flying Shark », le chasseur embarqué chinois que les pilotes de l’aéronavale américaine auront sans doute plus de chances de rencontrer…
Un F/A-18 Super Hornet aux couleurs chinoises
par Laurent Lagneau · 31 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerBasé à la NAS Oceana [Virginie], le Fighter Squadron Composite 12 [VFC-12] est l’un des trois escadrons « agresseurs » de l’Escadre de soutien tactique [Tactical Support Wing] de l’aéronavale américaine, les deux autres étant les VFC-13 et VFC-111, lesquels sont encore dotés de F-5 Tiger.
Pour plus de réalisme lors des entraînements, les avions de ces unités portent les couleurs d’adversaires potentiels. Durant la Guerre Froide, leur livrée était la même que celle des appareils soviétiques [voire de ceux appartenant au Pacte de Varsovie]. Puis, dans les années 1990, ces escadrons « agresseurs » ont adopté les codes et couleurs en vigueur au sein des forces irakiennes, voire iraniennes.
Cela étant, au tournant des années 2000, cette pratique est devenue moins courante. Et, par facilité, l’étoile rouge des avions soviétiqus [et désormais russes] est devenue la marque distinctive des « agresseurs », dont la mission, pour rappel, consiste à tenir le rôle d’une force adverse [REDAIR].
Ainsi, les F/A-18 Hornet du VFC-12 ont adopté, en 2012, la livrée des Su-35 Flanker-E russes. Mais depuis qu’elle met progressivement en oeuvre des F/A-18E/F Super Hornet, cette unité s’est mise à l’heure chinoise. Ce qui, sauf erreur, est inédit.
F/A-18E Super Hornet of VFC-12 Aggressor SQ in PLAAF J-11 camouflage scheme. 🇺🇸🇨🇳Source: Grant Little / USAF, USMC & USN Aggressor/Adversary Aircraft pic.twitter.com/cALot8fZC2
— Stefan Knippschild (@StefanKnippsch3) May 22, 2022
En effet, des photographies montrant l’un de ses nouveaux avions aux couleurs de l’Armée populaire de libération [APL] ont été diffusées via les réseaux sociaux. S’il porte évidemment les marques de l’US Navy ainsi que celle du VFC-12, le F/A-18 Super Hornet en question a une livrée quasiment identique à celle d’un Shenyang J-11. Probablement que d’autres appareils connaîtront un tel sort, ne serait-ce que pour reprendre les couleurs du J-15 « Flying Shark », le chasseur embarqué chinois que les pilotes de l’aéronavale américaine auront sans doute plus de chances de rencontrer…
PartagezTweetezPartagezEnregistrerBasé à la NAS Oceana [Virginie], le Fighter Squadron Composite 12 [VFC-12] est l’un des trois escadrons « agresseurs » de l’Escadre de soutien tactique [Tactical Support Wing] de l’aéronavale américaine, les deux autres étant les VFC-13 et VFC-111, lesquels sont encore dotés de F-5 Tiger.
Pour plus de réalisme lors des entraînements, les avions de ces unités portent les couleurs d’adversaires potentiels. Durant la Guerre Froide, leur livrée était la même que celle des appareils soviétiques [voire de ceux appartenant au Pacte de Varsovie]. Puis, dans les années 1990, ces escadrons « agresseurs » ont adopté les codes et couleurs en vigueur au sein des forces irakiennes, voire iraniennes.
Cela étant, au tournant des années 2000, cette pratique est devenue moins courante. Et, par facilité, l’étoile rouge des avions soviétiqus [et désormais russes] est devenue la marque distinctive des « agresseurs », dont la mission, pour rappel, consiste à tenir le rôle d’une force adverse [REDAIR].
Ainsi, les F/A-18 Hornet du VFC-12 ont adopté, en 2012, la livrée des Su-35 Flanker-E russes. Mais depuis qu’elle met progressivement en oeuvre des F/A-18E/F Super Hornet, cette unité s’est mise à l’heure chinoise. Ce qui, sauf erreur, est inédit.
F/A-18E Super Hornet of VFC-12 Aggressor SQ in PLAAF J-11 camouflage scheme. 🇺🇸🇨🇳Source: Grant Little / USAF, USMC & USN Aggressor/Adversary Aircraft pic.twitter.com/cALot8fZC2
— Stefan Knippschild (@StefanKnippsch3) May 22, 2022
En effet, des photographies montrant l’un de ses nouveaux avions aux couleurs de l’Armée populaire de libération [APL] ont été diffusées via les réseaux sociaux. S’il porte évidemment les marques de l’US Navy ainsi que celle du VFC-12, le F/A-18 Super Hornet en question a une livrée quasiment identique à celle d’un Shenyang J-11. Probablement que d’autres appareils connaîtront un tel sort, ne serait-ce que pour reprendre les couleurs du J-15 « Flying Shark », le chasseur embarqué chinois que les pilotes de l’aéronavale américaine auront sans doute plus de chances de rencontrer…
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerBasé à la NAS Oceana [Virginie], le Fighter Squadron Composite 12 [VFC-12] est l’un des trois escadrons « agresseurs » de l’Escadre de soutien tactique [Tactical Support Wing] de l’aéronavale américaine, les deux autres étant les VFC-13 et VFC-111, lesquels sont encore dotés de F-5 Tiger.
Pour plus de réalisme lors des entraînements, les avions de ces unités portent les couleurs d’adversaires potentiels. Durant la Guerre Froide, leur livrée était la même que celle des appareils soviétiques [voire de ceux appartenant au Pacte de Varsovie]. Puis, dans les années 1990, ces escadrons « agresseurs » ont adopté les codes et couleurs en vigueur au sein des forces irakiennes, voire iraniennes.
Cela étant, au tournant des années 2000, cette pratique est devenue moins courante. Et, par facilité, l’étoile rouge des avions soviétiqus [et désormais russes] est devenue la marque distinctive des « agresseurs », dont la mission, pour rappel, consiste à tenir le rôle d’une force adverse [REDAIR].
Ainsi, les F/A-18 Hornet du VFC-12 ont adopté, en 2012, la livrée des Su-35 Flanker-E russes. Mais depuis qu’elle met progressivement en oeuvre des F/A-18E/F Super Hornet, cette unité s’est mise à l’heure chinoise. Ce qui, sauf erreur, est inédit.
F/A-18E Super Hornet of VFC-12 Aggressor SQ in PLAAF J-11 camouflage scheme. 🇺🇸🇨🇳Source: Grant Little / USAF, USMC & USN Aggressor/Adversary Aircraft pic.twitter.com/cALot8fZC2
— Stefan Knippschild (@StefanKnippsch3) May 22, 2022
F/A-18E Super Hornet of VFC-12 Aggressor SQ in PLAAF J-11 camouflage scheme. 🇺🇸🇨🇳Source: Grant Little / USAF, USMC & USN Aggressor/Adversary Aircraft pic.twitter.com/cALot8fZC2
pic.twitter.com/cALot8fZC2— Stefan Knippschild (@StefanKnippsch3) May 22, 2022
May 22, 2022
En effet, des photographies montrant l’un de ses nouveaux avions aux couleurs de l’Armée populaire de libération [APL] ont été diffusées via les réseaux sociaux. S’il porte évidemment les marques de l’US Navy ainsi que celle du VFC-12, le F/A-18 Super Hornet en question a une livrée quasiment identique à celle d’un Shenyang J-11. Probablement que d’autres appareils connaîtront un tel sort, ne serait-ce que pour reprendre les couleurs du J-15 « Flying Shark », le chasseur embarqué chinois que les pilotes de l’aéronavale américaine auront sans doute plus de chances de rencontrer…
France24 - World
Documenting destruction: The race to map Ukraine's historic buildings
Issued on: 30/05/2022 - 17:58Modified: 30/05/2022 - 19:40
Sam BALL
A team of experts is racing against the clock to carry out detailed 3D maps of Ukraine’s historic buildings, hundreds of which have been left severely damaged by three months of brutal warfare. It is hoped the models will conserve the memory of these monuments, help with any future restoration and document the destruction to Ukraine's cultural heritage as a result of Russia's invasion.
Opex 360
Après la Pologne, la Belgique plaide pour exclure les dépenses militaires des règles budgétaires de l’UE
par Laurent Lagneau · 31 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDans un rapport publié ce mois-ci, la Cour des comptes a estimé que le ministère des Armées aurait à trouver des marges de manoeuvre budgétaires – et donc à faire des choix capacitaires – au regard de l’état des finances publiques, lequel s’est aggravé sous l’effet des mesures prises durant la pandémie de covid-19, avec un déficit public de 7% du PIB et une dette publique d’environ 120% du PIB. Qui plus est, le contexte actuel favorise l’inflation… et donc une hausse de ce que l’on appelle les coûts des facteurs [notamment pour ce qui concerne l’énergie].
En clair, la France dépasse allègrement les fameux critères de Maastricht de la zone euro, [un déficit et une dette ne devant respectivement pas dépasser 3% et 60% du PIB, ndlr], lesquels ont été suspendu pendant la crise du covid-19. Cela étant, la Commission européenne a entamé un réexamen des règles de la gouvernance économique de l’Union… Et certaines voix se font entendre pour les assouplir, afin de faciliter les investissements en matière de transition écologique…
Mais ce réexamen pourrait aussi être l’occasion de mettre sur la table une idée déjà ancienne : celle consistant à « sortir » les dépenses militaires de ces critères budgétaires. On aurait pu penser que la France allait porter une telle revendication en profitant de sa présidence du Conseil de l’Union européenne… D’autant plus qu’elle arrangerait ses affaires.
Ainsi, en décembre 2013, alors qu’il était ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait plaidé, à l’instar d’un certain Bruno Le Maire, qui a conservé son portefeuille de ministre de l’Économie dans le nouveau gouvernement, pour sortir les surcoûts des opérations extérieures du calcul des déficits. « La France participe à la sécurisation de l’Europe. À ce titre, il serait donc logique que ces modérations financières puissent être exclues des calculs de déficit minimum européen », avait-il dit.
En février 2015, M. Le Drian était revenu à la charge, affirmant que « l’idée d’exclure les dépenses militaires du calcul des déficits publics [commençait] à être entendue au niveau européen. » Et d’ajouter : « Il faut continuer dans cette direction ». Seulement, l’affaire en resta là. L’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui ne fait que confirmer une tendance amorcée avec l’annexion de la Crimée, va-t-elle faire bouger les lignes?
En tout cas, la ministre belge de la Défense, Ludivine Dedonder, a remis cette proposition sur la table, sur les ondes de la RTBF, le 30 mai, alors que la Belgique envisage de porter ses dépenses militaires à 2% du PIB à l’horizon 2035 [contre 1,54% actuellement]. Ce qui ne va pas sans susciter quelques tensions au sein de la majorité gouvernementale, les écologistes et les socialistes n’y étant pas favorables parce qu’un tel effort, selon eux, pourrait se faire aux depens des politiques sociales et environnementales…
« Il faut prendre le temps de la réflexion, d’analyser l’évolution de la situation géopolitique, du conflit en particulier, des capacités lacunaires identifiées par l’Union européenne, du nouveau concept stratégique de l’Otan, mais ce n’est pas fermer la porte par dogmatisme… Augmenter le budget de la Défense n’est pas indécent quand on a une guerre sur le continent européen, mais cela ne doit pas se faire au détriment de l’augmentation du pouvoir d’achat, de la sécurité sociale ou des services publics », a d’abord fait valoir Mme Dedonder, membre du PS belge.
Aussi, a-t-elle continué, la solution serait d’obtenir un accord au niveau européen pour « que les dépenses de défense ne soient plus comptabilisées dans la dette publique ». Le Premier ministre belge, Alexandre de Croo, doit « défendre cette position à cet échelon », a-t-elle insisté.
Une telle proposition pourrait-elle se concrétiser désormais? Ce n’est pas exclu étant donné que, pour la plupart, les pays membres de l’UE ont annoncé des hausses significatives de leurs dépenses militaires… C’est notamment le cas de l’Italie, où il est question d’une hausse de 10 milliards dès cette année [*] mais aussi celui des États dits « frugaux », comme les Pays-Bas [+2 milliards, qui vendront s’ajouter à une première hausse de 3 milliards déjà prévue en 2022] et, bien évidemment, l’Allemagne, qui va revoir sa Loi fondamentale pour créer un fonds spécial de 100 milliards d’euros destiné à la Bundeswehr.
En outre, la Belgique n’est pas la seule à pousser cette idée : la Pologne y est également favorable. En mars, le chef du gouvernement polonais, Mateusz Morawiecki, a assuré qu’elle gagnait même du terrain au sein du Conseil européen.
La guerre en Ukraine « a complètement bouleversé l’ordre géopolitique en Europe et en fait dans le monde entier » et « si la Pologne souhaite dépenser prochainement 3% de son PIB pour sa politique de défense, alors que d’autres pays y consacrent 1%, il ne serait pas normal que nous soyons pénalisés par la Commission Européenne pour dépassement du déficit budgétaire au niveau de 3% », a plaidé M. Morawiecki.
[*] Finalement, Un accord politique a été trouvé fin mars pour porter les dépenses militaires à 2% du PIB italien d’ici 2028, une hausse de 1,5 milliard du budget de la Défense étant envisagée dès cette année
Après la Pologne, la Belgique plaide pour exclure les dépenses militaires des règles budgétaires de l’UE
par Laurent Lagneau · 31 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDans un rapport publié ce mois-ci, la Cour des comptes a estimé que le ministère des Armées aurait à trouver des marges de manoeuvre budgétaires – et donc à faire des choix capacitaires – au regard de l’état des finances publiques, lequel s’est aggravé sous l’effet des mesures prises durant la pandémie de covid-19, avec un déficit public de 7% du PIB et une dette publique d’environ 120% du PIB. Qui plus est, le contexte actuel favorise l’inflation… et donc une hausse de ce que l’on appelle les coûts des facteurs [notamment pour ce qui concerne l’énergie].
En clair, la France dépasse allègrement les fameux critères de Maastricht de la zone euro, [un déficit et une dette ne devant respectivement pas dépasser 3% et 60% du PIB, ndlr], lesquels ont été suspendu pendant la crise du covid-19. Cela étant, la Commission européenne a entamé un réexamen des règles de la gouvernance économique de l’Union… Et certaines voix se font entendre pour les assouplir, afin de faciliter les investissements en matière de transition écologique…
Mais ce réexamen pourrait aussi être l’occasion de mettre sur la table une idée déjà ancienne : celle consistant à « sortir » les dépenses militaires de ces critères budgétaires. On aurait pu penser que la France allait porter une telle revendication en profitant de sa présidence du Conseil de l’Union européenne… D’autant plus qu’elle arrangerait ses affaires.
Ainsi, en décembre 2013, alors qu’il était ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait plaidé, à l’instar d’un certain Bruno Le Maire, qui a conservé son portefeuille de ministre de l’Économie dans le nouveau gouvernement, pour sortir les surcoûts des opérations extérieures du calcul des déficits. « La France participe à la sécurisation de l’Europe. À ce titre, il serait donc logique que ces modérations financières puissent être exclues des calculs de déficit minimum européen », avait-il dit.
En février 2015, M. Le Drian était revenu à la charge, affirmant que « l’idée d’exclure les dépenses militaires du calcul des déficits publics [commençait] à être entendue au niveau européen. » Et d’ajouter : « Il faut continuer dans cette direction ». Seulement, l’affaire en resta là. L’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui ne fait que confirmer une tendance amorcée avec l’annexion de la Crimée, va-t-elle faire bouger les lignes?
En tout cas, la ministre belge de la Défense, Ludivine Dedonder, a remis cette proposition sur la table, sur les ondes de la RTBF, le 30 mai, alors que la Belgique envisage de porter ses dépenses militaires à 2% du PIB à l’horizon 2035 [contre 1,54% actuellement]. Ce qui ne va pas sans susciter quelques tensions au sein de la majorité gouvernementale, les écologistes et les socialistes n’y étant pas favorables parce qu’un tel effort, selon eux, pourrait se faire aux depens des politiques sociales et environnementales…
« Il faut prendre le temps de la réflexion, d’analyser l’évolution de la situation géopolitique, du conflit en particulier, des capacités lacunaires identifiées par l’Union européenne, du nouveau concept stratégique de l’Otan, mais ce n’est pas fermer la porte par dogmatisme… Augmenter le budget de la Défense n’est pas indécent quand on a une guerre sur le continent européen, mais cela ne doit pas se faire au détriment de l’augmentation du pouvoir d’achat, de la sécurité sociale ou des services publics », a d’abord fait valoir Mme Dedonder, membre du PS belge.
Aussi, a-t-elle continué, la solution serait d’obtenir un accord au niveau européen pour « que les dépenses de défense ne soient plus comptabilisées dans la dette publique ». Le Premier ministre belge, Alexandre de Croo, doit « défendre cette position à cet échelon », a-t-elle insisté.
Une telle proposition pourrait-elle se concrétiser désormais? Ce n’est pas exclu étant donné que, pour la plupart, les pays membres de l’UE ont annoncé des hausses significatives de leurs dépenses militaires… C’est notamment le cas de l’Italie, où il est question d’une hausse de 10 milliards dès cette année [*] mais aussi celui des États dits « frugaux », comme les Pays-Bas [+2 milliards, qui vendront s’ajouter à une première hausse de 3 milliards déjà prévue en 2022] et, bien évidemment, l’Allemagne, qui va revoir sa Loi fondamentale pour créer un fonds spécial de 100 milliards d’euros destiné à la Bundeswehr.
En outre, la Belgique n’est pas la seule à pousser cette idée : la Pologne y est également favorable. En mars, le chef du gouvernement polonais, Mateusz Morawiecki, a assuré qu’elle gagnait même du terrain au sein du Conseil européen.
La guerre en Ukraine « a complètement bouleversé l’ordre géopolitique en Europe et en fait dans le monde entier » et « si la Pologne souhaite dépenser prochainement 3% de son PIB pour sa politique de défense, alors que d’autres pays y consacrent 1%, il ne serait pas normal que nous soyons pénalisés par la Commission Européenne pour dépassement du déficit budgétaire au niveau de 3% », a plaidé M. Morawiecki.
[*] Finalement, Un accord politique a été trouvé fin mars pour porter les dépenses militaires à 2% du PIB italien d’ici 2028, une hausse de 1,5 milliard du budget de la Défense étant envisagée dès cette année
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDans un rapport publié ce mois-ci, la Cour des comptes a estimé que le ministère des Armées aurait à trouver des marges de manoeuvre budgétaires – et donc à faire des choix capacitaires – au regard de l’état des finances publiques, lequel s’est aggravé sous l’effet des mesures prises durant la pandémie de covid-19, avec un déficit public de 7% du PIB et une dette publique d’environ 120% du PIB. Qui plus est, le contexte actuel favorise l’inflation… et donc une hausse de ce que l’on appelle les coûts des facteurs [notamment pour ce qui concerne l’énergie].
En clair, la France dépasse allègrement les fameux critères de Maastricht de la zone euro, [un déficit et une dette ne devant respectivement pas dépasser 3% et 60% du PIB, ndlr], lesquels ont été suspendu pendant la crise du covid-19. Cela étant, la Commission européenne a entamé un réexamen des règles de la gouvernance économique de l’Union… Et certaines voix se font entendre pour les assouplir, afin de faciliter les investissements en matière de transition écologique…
Mais ce réexamen pourrait aussi être l’occasion de mettre sur la table une idée déjà ancienne : celle consistant à « sortir » les dépenses militaires de ces critères budgétaires. On aurait pu penser que la France allait porter une telle revendication en profitant de sa présidence du Conseil de l’Union européenne… D’autant plus qu’elle arrangerait ses affaires.
Ainsi, en décembre 2013, alors qu’il était ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait plaidé, à l’instar d’un certain Bruno Le Maire, qui a conservé son portefeuille de ministre de l’Économie dans le nouveau gouvernement, pour sortir les surcoûts des opérations extérieures du calcul des déficits. « La France participe à la sécurisation de l’Europe. À ce titre, il serait donc logique que ces modérations financières puissent être exclues des calculs de déficit minimum européen », avait-il dit.
En février 2015, M. Le Drian était revenu à la charge, affirmant que « l’idée d’exclure les dépenses militaires du calcul des déficits publics [commençait] à être entendue au niveau européen. » Et d’ajouter : « Il faut continuer dans cette direction ». Seulement, l’affaire en resta là. L’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui ne fait que confirmer une tendance amorcée avec l’annexion de la Crimée, va-t-elle faire bouger les lignes?
En tout cas, la ministre belge de la Défense, Ludivine Dedonder, a remis cette proposition sur la table, sur les ondes de la RTBF, le 30 mai, alors que la Belgique envisage de porter ses dépenses militaires à 2% du PIB à l’horizon 2035 [contre 1,54% actuellement]. Ce qui ne va pas sans susciter quelques tensions au sein de la majorité gouvernementale, les écologistes et les socialistes n’y étant pas favorables parce qu’un tel effort, selon eux, pourrait se faire aux depens des politiques sociales et environnementales…
« Il faut prendre le temps de la réflexion, d’analyser l’évolution de la situation géopolitique, du conflit en particulier, des capacités lacunaires identifiées par l’Union européenne, du nouveau concept stratégique de l’Otan, mais ce n’est pas fermer la porte par dogmatisme… Augmenter le budget de la Défense n’est pas indécent quand on a une guerre sur le continent européen, mais cela ne doit pas se faire au détriment de l’augmentation du pouvoir d’achat, de la sécurité sociale ou des services publics », a d’abord fait valoir Mme Dedonder, membre du PS belge.
Aussi, a-t-elle continué, la solution serait d’obtenir un accord au niveau européen pour « que les dépenses de défense ne soient plus comptabilisées dans la dette publique ». Le Premier ministre belge, Alexandre de Croo, doit « défendre cette position à cet échelon », a-t-elle insisté.
Une telle proposition pourrait-elle se concrétiser désormais? Ce n’est pas exclu étant donné que, pour la plupart, les pays membres de l’UE ont annoncé des hausses significatives de leurs dépenses militaires… C’est notamment le cas de l’Italie, où il est question d’une hausse de 10 milliards dès cette année [*] mais aussi celui des États dits « frugaux », comme les Pays-Bas [+2 milliards, qui vendront s’ajouter à une première hausse de 3 milliards déjà prévue en 2022] et, bien évidemment, l’Allemagne, qui va revoir sa Loi fondamentale pour créer un fonds spécial de 100 milliards d’euros destiné à la Bundeswehr.
En outre, la Belgique n’est pas la seule à pousser cette idée : la Pologne y est également favorable. En mars, le chef du gouvernement polonais, Mateusz Morawiecki, a assuré qu’elle gagnait même du terrain au sein du Conseil européen.
La guerre en Ukraine « a complètement bouleversé l’ordre géopolitique en Europe et en fait dans le monde entier » et « si la Pologne souhaite dépenser prochainement 3% de son PIB pour sa politique de défense, alors que d’autres pays y consacrent 1%, il ne serait pas normal que nous soyons pénalisés par la Commission Européenne pour dépassement du déficit budgétaire au niveau de 3% », a plaidé M. Morawiecki.
[*] Finalement, Un accord politique a été trouvé fin mars pour porter les dépenses militaires à 2% du PIB italien d’ici 2028, une hausse de 1,5 milliard du budget de la Défense étant envisagée dès cette année
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerDans un rapport publié ce mois-ci, la Cour des comptes a estimé que le ministère des Armées aurait à trouver des marges de manoeuvre budgétaires – et donc à faire des choix capacitaires – au regard de l’état des finances publiques, lequel s’est aggravé sous l’effet des mesures prises durant la pandémie de covid-19, avec un déficit public de 7% du PIB et une dette publique d’environ 120% du PIB. Qui plus est, le contexte actuel favorise l’inflation… et donc une hausse de ce que l’on appelle les coûts des facteurs [notamment pour ce qui concerne l’énergie].
En clair, la France dépasse allègrement les fameux critères de Maastricht de la zone euro, [un déficit et une dette ne devant respectivement pas dépasser 3% et 60% du PIB, ndlr], lesquels ont été suspendu pendant la crise du covid-19. Cela étant, la Commission européenne a entamé un réexamen des règles de la gouvernance économique de l’Union… Et certaines voix se font entendre pour les assouplir, afin de faciliter les investissements en matière de transition écologique…
Mais ce réexamen pourrait aussi être l’occasion de mettre sur la table une idée déjà ancienne : celle consistant à « sortir » les dépenses militaires de ces critères budgétaires. On aurait pu penser que la France allait porter une telle revendication en profitant de sa présidence du Conseil de l’Union européenne… D’autant plus qu’elle arrangerait ses affaires.
Ainsi, en décembre 2013, alors qu’il était ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait plaidé, à l’instar d’un certain Bruno Le Maire, qui a conservé son portefeuille de ministre de l’Économie dans le nouveau gouvernement, pour sortir les surcoûts des opérations extérieures du calcul des déficits. « La France participe à la sécurisation de l’Europe. À ce titre, il serait donc logique que ces modérations financières puissent être exclues des calculs de déficit minimum européen », avait-il dit.
En février 2015, M. Le Drian était revenu à la charge, affirmant que « l’idée d’exclure les dépenses militaires du calcul des déficits publics [commençait] à être entendue au niveau européen. » Et d’ajouter : « Il faut continuer dans cette direction ». Seulement, l’affaire en resta là. L’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui ne fait que confirmer une tendance amorcée avec l’annexion de la Crimée, va-t-elle faire bouger les lignes?
En tout cas, la ministre belge de la Défense, Ludivine Dedonder, a remis cette proposition sur la table, sur les ondes de la RTBF, le 30 mai, alors que la Belgique envisage de porter ses dépenses militaires à 2% du PIB à l’horizon 2035 [contre 1,54% actuellement]. Ce qui ne va pas sans susciter quelques tensions au sein de la majorité gouvernementale, les écologistes et les socialistes n’y étant pas favorables parce qu’un tel effort, selon eux, pourrait se faire aux depens des politiques sociales et environnementales…
« Il faut prendre le temps de la réflexion, d’analyser l’évolution de la situation géopolitique, du conflit en particulier, des capacités lacunaires identifiées par l’Union européenne, du nouveau concept stratégique de l’Otan, mais ce n’est pas fermer la porte par dogmatisme… Augmenter le budget de la Défense n’est pas indécent quand on a une guerre sur le continent européen, mais cela ne doit pas se faire au détriment de l’augmentation du pouvoir d’achat, de la sécurité sociale ou des services publics », a d’abord fait valoir Mme Dedonder, membre du PS belge.
Aussi, a-t-elle continué, la solution serait d’obtenir un accord au niveau européen pour « que les dépenses de défense ne soient plus comptabilisées dans la dette publique ». Le Premier ministre belge, Alexandre de Croo, doit « défendre cette position à cet échelon », a-t-elle insisté.
Une telle proposition pourrait-elle se concrétiser désormais? Ce n’est pas exclu étant donné que, pour la plupart, les pays membres de l’UE ont annoncé des hausses significatives de leurs dépenses militaires… C’est notamment le cas de l’Italie, où il est question d’une hausse de 10 milliards dès cette année [*] mais aussi celui des États dits « frugaux », comme les Pays-Bas [+2 milliards, qui vendront s’ajouter à une première hausse de 3 milliards déjà prévue en 2022] et, bien évidemment, l’Allemagne, qui va revoir sa Loi fondamentale pour créer un fonds spécial de 100 milliards d’euros destiné à la Bundeswehr.
d’une hausse de 10 milliardsEn outre, la Belgique n’est pas la seule à pousser cette idée : la Pologne y est également favorable. En mars, le chef du gouvernement polonais, Mateusz Morawiecki, a assuré qu’elle gagnait même du terrain au sein du Conseil européen.
La guerre en Ukraine « a complètement bouleversé l’ordre géopolitique en Europe et en fait dans le monde entier » et « si la Pologne souhaite dépenser prochainement 3% de son PIB pour sa politique de défense, alors que d’autres pays y consacrent 1%, il ne serait pas normal que nous soyons pénalisés par la Commission Européenne pour dépassement du déficit budgétaire au niveau de 3% », a plaidé M. Morawiecki.
[*] Finalement, Un accord politique a été trouvé fin mars pour porter les dépenses militaires à 2% du PIB italien d’ici 2028, une hausse de 1,5 milliard du budget de la Défense étant envisagée dès cette année
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Marx, Instagram & nausea: Brutal class satire 'Triangle of Sadness' wins Cannes Palme d'Or
Issued on: 29/05/2022 - 18:37Modified: 29/05/2022 - 18:44
Juliette MONTILLY
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A viciously sharp satire about class conflict, with an already-infamous vomiting and pooping scene, won the Palme d'Or at the Cannes Film Festival on Saturday, the second time Swedish director Ruben Östlund has won the prize. FRANCE 24’s Nina Masson and Juliette Montilly take a look at the palmarès.
L'Humanité
Entre écologie et aérien, ça ne colle toujours pas
ActuGreenwashing Greenpeace vient de publier un rapport sur l’impact climatique et social des sept plus grosses compagnies aériennes européennes.
Emilio Meslet« Mayday, Mayday, Mayday ! » La planète lance des SOS et le secteur aérien ne fait pas grand-chose pour l’aider. Voilà la conclusion – sévère mais prévisible – du rapport « Vers le crash climatique ? », paru mercredi et commandé par Greenpeace à l’Observatorio de Responsabilidad Social Corporativa. L’institut de recherche espagnol a passé au crible les sept principales compagnies aériennes en Europe sur quatre thématiques (climat, social, dividendes et lobbying). Et le constat est sans appel : peut mieux faire. La Lufthansa, Air France-KLM, IAG, Ryanair, easyJet, SAS et TAP Portugal ont « une marge d’amélioration substantielle (…) en matière de responsabilité environnementale, sociale et de gouvernance ». Le rapport leur donne une note moyenne de 3,9 sur 10.
« nouvelles réductions d’effectifs »
La plus mauvaise note (3,2/10) concerne le volet environnemental. « Les compagnies aériennes européennes ne prennent pas les mesures nécessaires pour diminuer leur impact climatique », écrit Greenpeace. Si six des sept entreprises testées se sont engagées à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, l’ONG parle de « greenwashing » car elles « n’abandonnent pas leurs pratiques polluantes ». Pire, elles « misent sur de fausses solutions » comme la compensation carbone. Sur le social, ce n’est guère mieux avec 3,7/10. Malgré les 30 milliards d’aides publiques reçues pendant la pandémie, les sept compagnies ont « réduit leur main-d’œuvre de 14 % entre 2019 et 2020 ». L’ONG note aussi que « le nombre d’emplois ne devrait pas repartir à la hausse » et qu’il faut s’attendre à de « nouvelles réductions d’effectifs ».
Sur les dividendes, les compagnies apparaissent plus vertueuses. Mais le chiffre est trompeur car il est basé sur 2020, année noire pour les profits des compagnies qui, contrairement aux apparences, n’en ont pas profité pour redistribuer. Preuve en est : « L’écart entre la rémunération des PDG et le salaire moyen s’est encore creusé pour la moitié d’entre elles. » Car, dans l’aérien, les parachutes sont surtout dorés.
transport aérienair franceair france-klmdeutsche lufthansa France24 - World
Debunking claims that the French president is the head of the EU
Issued on: 29/04/2022 - 18:31
Georgina ROBERTSON
In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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Orque dans la Seine. Pourquoi le sauvetage a-t-il été un échec
EntretienEn perdition dans les eaux de la Seine depuis quinze jours, le cétacé n’a pu être sauvé par les équipes de Sea Shepherd. lamya Essemlali, présidente de l’ONG, alerte : « Il faut s’attendre à ce que ce genre de situation se répète. » Entretien
Marion d'AllardAlors que le sauvetage de l’orque dans la Seine s’est soldé par un échec, la présidente de Sea Shepherd France dénonce la lenteur de la réaction des autorités qui a, selon elle, contribué à la dégradation de l’état général de l’animal et conduit à son décès.
Comment expliquez-vous l’échec de l’opération de sauvetage ?
Le temps de réaction a été trop long. Lorsque l’orque a été aperçue pour la première fois dans l’estuaire du Havre, il y a une quinzaine de jours, elle était en bonne santé apparente. Mais l’État n’a pas décidé d’intervenir. Jeudi dernier, Sea Shepherd a déclaré publiquement mettre à disposition trois de ses bateaux. Les autorités, dans la foulée, ont décidé, samedi, de tenter une opération d’incitation acoustique visant à guider l’animal jusqu’à la mer. Elle a échoué. Nous n’avons finalement eu l’autorisation de mettre nos embarcations à l’eau que dimanche, soit après que la décision d’euthanasier l’animal a été prise. Nous avons mobilisé 11 personnes qui ont patrouillé jusqu’au milieu de la nuit. Ce lundi matin, quelqu’un nous a signalé la présence de l’orque. Quand nous sommes arrivés, elle était déjà morte. Dans un premier temps, le guidage par son était une bonne idée. Il aurait dû être suivi par des manœuvres en bateaux, mais à un stade beaucoup plus précoce. Nous n’avons pas été associés aux prises de décision en amont, il y a eu comme une paralysie, un attentisme. C’est regrettable et frustrant.
Comment une orque, seule, s’est retrouvée prise au piège dans la Seine ?
C’est primordial de le savoir. L’autopsie apportera des réponses. L’analyse de l’oreille interne, par exemple, permettra de comprendre s’il y a eu un problème avec le bruit ambiant – lié entre autres au chantier de construction d’éoliennes à proximité –, avec un parasite ou une maladie. Elle a peut être été exclue de son groupe ou s’est égarée. Quand les vétérinaires ont réussi à l’approcher, samedi, ils ont constaté que l’orque était recouverte de mycose, présentait des plaies ouvertes et des cartilages à vif. La présence prolongée dans l’eau douce et polluée comme la Seine a clairement affaibli l’animal. L’orque n’est pas physiologiquement adaptée à l’eau douce. La flottabilité n’est pas la même que dans l’eau salée, et elle s’épuise à nager. La nourriture ne lui convient pas non plus.
Est-ce un phénomène exceptionnel ?
C’est un phénomène relativement rare. Pour autant, on le constate de plus en plus souvent, et il faut s’attendre à ce que ce genre de situation se répète. La multiplication des perturbations anthropiques comme la pollution, la surpêche, le changement climatique, le bruit désoriente les grands mammifères marins. En la matière, nous sommes très inquiets quant à la multiplication des projets de parcs éoliens offshores dont les promoteurs obtiennent systématiquement des dérogations pour s’implanter dans les aires marines protégées, les zones Natura 2000… On est en train de sacrifier la biodiversité marine au nom de la lutte contre le réchauffement climatique. Au dernier One Ocean Summit, Emmanuel Macron a d’ailleurs affiché son ambition de soutenir la création d’immenses parcs éoliens en mer.
Biodiversité Valeurs Actuelles
“Je me souviens du procès Salan… ” Hippolyte Wouters témoigne
Mon propos n’est pas de refaire ici le parcours du général Salan, ni même son procès, qui eut lieu il y a soixante ans, en mai 1962. Rappelons à toutes fins, pour les jeunes générations, que le général Salan était un des plus brillants officiers de France, de tous les militaires le plus décoré, notamment pour ses campagnes en Indochine, et que, chargé des campagnes d’Algérie et délégué général du gouvernement français en Algérie, il s’écria au balcon du forum d’Alger devant une foule en colère : « Vive de Gaulle ! », ce qui semble assez clairement avoir contribué à ramener ce dernier au pouvoir.
Comme le général de Gaulle, après avoir été élu, fit une politique contraire à celle qui lui valut son élection, le général Salan entra dans la clandestinité, à la tête de l’OAS (Organisation armée secrète), dont le but était de maintenir l’Algérie française. Cette organisation eut beaucoup d’attentats et de morts à son “actif”, faisant en quelque sorte “contrepoids” au terrorisme du FLN, qui, avec les mêmes moyens, luttait pour l’indépendance de l’Algérie. Le général Salan fut arrêté en 1962 et traduit en justice quelques semaines après son adjoint, le général Jouhaud, qui fut condamné à mort par le même tribunal que celui devant lequel il allait comparaître.
Mon propos est en fait de vous livrer le témoignage de celui qui, tout jeune avocat au barreau de Bruxelles, avait été choisi avec son confrère Me Vergauwen par la Ligue belge des droits de l’homme pour faire un rapport sur le respect par cette juridiction du caractère équitable du procès et des droits de la défense. J’acceptai bien entendu avec enthousiasme ! J’y allai, grisé de pouvoir assister à un procès d’une telle envergure, sans préjugés, même si, en tant qu’observateur, mon rôle consistait plus à critiquer le tribunal que l’accusé. Et peut-être aussi avec, comme tout avocat, un peu plus d’empathie pour la défense que pour l’accusation.
Je comprenais parfaitement, en l’espèce, la position des deux parties. Celle du pouvoir, incarnée par le général de Gaulle, qui, en voulant donner l’indépendance à l’Algérie, avait une politique, sans doute sage, mais difficile à faire admettre, et aussi celle de l’accusé qui s’était senti trahi par celui qu’il estimait avoir amené au pouvoir pour réaliser une politique conforme à ses promesses. C’est dire qu’on allait vivre des jours intenses ! Le général Salan allait-il pouvoir sauver sa tête ? Question d’autant plus brûlante que, comme je l’ai déjà dit, son adjoint avait été condamné à mort par le même tribunal quelques semaines plus tôt. Mais les plus désespérés ne sont-ils pas les chants les plus beaux ?
Le Haut Tribunal militaire était composé de trois hauts magistrats professionnels, de trois hauts gradés militaires, et, curieuse anomalie, de trois membres de la société civile désignés par le chef de l’État lui-même. Le procès commença le 15 mai. Il était prévu pour trois jours. Il en prit huit. Le procès Salan étant ma seule occupation à Paris, j’étais derrière les barrières Nadar deux heures avant l’audience qui commençait à 13 heures. Soucieux d’avoir la meilleure place – mes confrères parisiens vaquant à leurs occupations -, je m’installais inconfortablement, muni d’un sandwich, d’une bière et de quelques journaux, les mots croisés complétant mes activités. Mais cette longue et bancale attente avait l’avantage de me placer juste à côté du banc de la défense et de me permettre non seulement d’entendre les témoins, mais aussi de les voir parler, ce qui me paraissait plus instructif encore.
Cette proximité avec le banc de la défense occupé par quatre avocats créait, je dois bien le dire, une inconsciente solidarité avec ceux-ci : je m’imaginais déjà en être le cinquième homme ! Les premières choses qui me firent impression étaient le décor, et surtout le décorum : le chatoiement des robes rouges et des hermines, le foisonnement des décorations qui bardaient les poitrines des juges, le solennel aboiement des huissiers qui annonçaient l’arrivée du tribunal ! Tout cela me parut grisant, tant il est vrai que la France a, bien plus que la Belgique, le sens du spectacle, et que même ce qui n’y est pas plus reluisant y est toujours plus brillant !
Je scrutais aussi les visages. Le président du Haut Tribunal militaire, M. Bornet, n’était pas tout à fait à la hauteur du décor : il avait l’air d’un comptable bien nourri. En revanche, le procureur Gavalda était un homme beau et de haute stature. Il s’exprimait avec un léger accent cévenol (je dis “cévenol” parce qu’il était originaire des Cévennes !) et cela donnait un surcroît d’authenticité à ses propos. Me Tixier-Vignancour ressemblait un peu à un taureau, qui, selon les dires d’un de mes confrères, aurait une âme de poisson.
Comment la justice allait-elle résoudre l’incompatibilité des deux serments prêtés par l’accusé ? Celui d’obéir aux autorités de son pays et celui qu’il avait fait de ne pas abandonner les Français d’Algérie, et surtout les Algériens qui avaient fait confiance à la France et risquaient d’être massacrés dès l’indépendance acquise. J’allais assister à une tragédie grecque auréolée du panache français ! Et une tragédie d’autant plus poignante que la vie ou la mort en était l’enjeu. Premier moment de grande émotion : l’accusé entre dans la salle, entouré de deux gendarmes et vient se placer dans le box.
Son aspect manque un peu d’aura. On imagine que le général le plus décoré de France doit avoir un aspect à la mesure de sa gloire militaire. En fait, il avait un air un peu flasque et rond, et sa rare chevelure grise était encore teintée du roux dont elle était enduite pour favoriser sa clandestinité. Cela lui donnait un peu un air de clown triste, mais cette impression se dissipa assez rapidement lorsqu’il prit la parole pour dire très longuement au tribunal qu’il garderait le silence !
Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence.
Sa déclaration fut hautaine, percutante et d’assez bon aloi. J’ai pu prendre note de son exorde et de sa péroraison. « Je suis le chef de l’OAS, ma responsabilité est donc entière. Je la revendique […] . Je ne suis pas un chef de bande, mais un général français représentant l’armée victorieuse, et non l’armée vaincue. » Et ses derniers mots : « Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence. » Et on ne l’entendit plus pendant les huit jours que dura le procès !
J’avoue que j’ai gardé un souvenir un peu plus estompé des toutes premières journées consacrées aux inévitables escarmouches visant ou la compétence du tribunal ou la validité des actes de procédure, ou le choix des témoins à entendre, escarmouches qui se terminent tout aussi inévitablement par la décision de joindre l’incident au fond, en d’autres mots d’écarter tout ce qui pourrait empêcher le procès d’avoir lieu !
Il n’en reste pas moins que les passes d’armes entre l’accusation et la défense, assurée sur ce point par Mes Menuet et Le Corroller, ne manquaient pas de piquant et d’intérêt.
On entra dans le vif du sujet avec l’audition des témoins. Sur les 180 proposés, on en garda une soixantaine. Quelques hautes personnalités à charge et la grande majorité à décharge. Je ne citerai ici que ceux qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont frappé par le fond ou la forme de leurs dépositions. J’avoue avoir été ému par le frère de l’accusé, Georges Salan, médecin de son état et gaulliste convaincu. Il ne partageait donc en rien les opinions de son frère et il termina son intervention en disant : « J’ai tenu à apporter publiquement le témoignage de mon amitié conservée et de mon affection toujours fidèle, car Raoul et moi appartenons à une famille dans laquelle, quelles que soient les divergences d’opinions et les oppositions d’idées, on ne se renie pas entre frères. »
On entendit alors un témoin de première importance, Michel Debré, qui fut le Premier ministre du général de Gaulle et qui avait à faire le grand écart entre son obédience à son chef et ses prises de position extrêmes, mais antérieures, en faveur de l’Algérie française. Il avait notamment écrit, avant d’être aux affaires : « Que les Algériens sachent bien que tout abandon de l’Algérie est un acte illégitime qui place ceux qui le commettent hors la loi et que tous ceux qui s’y opposent, quels que soient les moyens employés, se trouvent en état de légitime défense ! » On imagine bien que les avocats n’allaient pas manquer d’exploiter une veine pareille ! Le témoin négocia vaille que vaille son virage à 180 degrés, et il sortit de l’audience en donnant l’impression non pas d’avoir tranché son dilemme, mais de l’avoir réduit en purée. C’est ce qu’il avait sans doute de mieux à faire. Il est vrai qu’il n’y a que les sots pour ne jamais changer d’avis.
On attendait avec impatience François Mitterrand. Il avait été, lui aussi, un partisan de l’Algérie française, et, comme ministre de la Justice de la IVe République, il avait battu le record des refus de recours en grâce émanant des avocats de fellaghas et était responsable des exécutions d’un grand nombre de ces derniers. Mais le témoin avait l’art du slalom. Il haïssait le général de Gaulle : rien ne rapproche plus les hommes qu’une haine commune pour un autre et cela servit l’accusé. Je l’entends encore dire : « Salan est un rebelle et un rebelle battu, deux fautes que ne pardonne pas aisément son vainqueur, qui ne respecte jamais autant l’État que quand il l’incarne lui-même. »
Vous avez entendu Mitterrand, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine).
La défense, bien entendu, le ménagea, et c’est l’accusation qui le mit sur la sellette. Ce qui n’empêcha pas Me Tixier-Vignancour (dont mes relations de voisinage avec lui me valaient une certaine sympathie de sa part) de me souffler, lors de la suspension d’audience qui suivit cette déposition, de manière à la fois confidentielle et goguenarde, quelques réflexions toutes personnelles sur l’individu. « Vous avez entendu Mitterrand, me dit-il, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine). D’ailleurs, je vois tout de suite quand il ment : il bat des cils et encastre les doigts de sa main droite entre ceux de sa main gauche. Mais il arrivera sans doute un jour où il ne fera plus cela qu’en disant la vérité. »
Il y eut bien d’autres témoignages dont je vous ferai grâce car, selon le parti qu’ils avaient pris, ils répétaient les mêmes critiques, les mêmes éloges et les mêmes arguments, ce qui avait un intérêt d’autant plus relatif que les mobiles étaient connus et les faits reconnus. Seule la forme était souvent fascinante, tout comme de deviner à travers ce qu’ils avaient à dire ce qu’ils avaient à cacher. Mais quel brio dans l’expression ! Il semble qu’aujourd’hui on en ait oublié l’art et jusqu’au souvenir !
Je citerai volontiers quelques phrases et passes d’armes que j’ai eu l’occasion – et le soin – de noter, car les répliques faites aux témoins par l’accusation et la défense valaient aussi leur pesant d’or ! Ainsi M. Morin, ancien préfet, ancien délégué général d’Algérie et féroce contempteur de l’accusé. Une fois son témoignage terminé, Me Tixier-Vignancour s’adresse au président : « J’observe, sans en tirer d’autres conséquences, que, contrairement au serment qu’il a prêté, l’intéressé a fait davantage un réquisitoire qu’une déposition. » Le procureur général : « C’est une appréciation ! C’est une plaidoirie que vous faites déjà. » Tixier-Vignancour : « Le témoin a tenu votre place, ne tenez pas la mienne ! » Et ce dernier encore : « Vous aurez constaté, monsieur le Président, que le témoin, en citant l’accusé, parle toujours de “Salan” et non du “général Salan”, ce qui démontre que, s’il suffi t d ‘un décret pour faire un préfet, il ne suffi t pas d’un décret pour faire un homme du monde. »
On entendit également la maréchale de Lattre de Tassigny. Feu son mari avait œuvré avec l’accusé. Le président lui fait remarquer que, si on lui demande ce qu’en aurait pensé le maréchal, une telle question n’aurait guère sa place. La maréchale lui répond alors du tac au tac : « Monsieur le Président, je serais la première à interdire que l’on fasse parler mon mari. Je pense que personne, dix ans après sa mort, n’a à interpréter ce qu’il aurait pu penser ou dire, mais moi je le pense et moi je le dis, et je suis sa veuve et la mère d’un garçon qui, en Indochine, est mort pour la France. »
Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée !
Un député d’Alger, M. Lauriol, dit à un certain moment : « L’Assemblée nationale n’est pas maître de son ordre du jour. » Le procureur général : « Nous vivrions dans un régime tyrannique, alors ? » Tixier-Vignancour : « Certes non, nous vivons dans un régime qui a tous les inconvénients de la dictature sans en avoir aucun avantage. Cela se voit au résultat ! » Un mot, aussi, de Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée ! »
Un autre député, Me Biaggi, cite un très beau passage de Chateaubriand : « Il est des autels comme celui de l’honneur, qui, bien qu’abandonnés, réclament encore des sacrifices ; le Dieu n’est point anéanti parce que le temple est désert. Partout où il reste une chance à la fortune, il n’y a point d’héroïsme à la tenter ; les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est le malheur et la mort. Après tout, qu’importent les revers si notre nom, prononcé dans la postérité, va faire battre un cœur généreux deux mille ans après notre vie ! »
Enfin un grand moment d’émotion avec la déposition de Me Fondo, qui perdit la vue en Indochine au moment où il arrachait le drapeau de la troupe ennemie. Il commence par dire : « Le général Salan restera pour moi l’exemple du courage, du sacrifice, de la fidélité à la parole donnée et à l’honneur. Je tiens à donner au général Salan, aujourd’hui même, le drapeau que j’ai pris à l’ennemi en perdant la vue. » Et, guidé par un tiers, il se rend jusqu’au banc des accusés pour remettre le drapeau entre les mains de Salan.
Vint alors l’heure du réquisitoire. Le procureur général avait sollicité, pour raisons de santé, de pouvoir, contrairement à l’usage, requérir assis, ce qui lui fut, bien sûr, accordé. Ce fut un réquisitoire bien structuré et bien dit, avec un recours un peu systématique aux Pères de l’Église (ils y sont à peu près tous passés !) et quelques concessions à l’accusé, de quoi se donner un certificat d’objectivité de nature à accroître le poids de ses réquisitions.
Il y eut un moment impressionnant : en commençant sa péroraison, il se leva de tout son long pour entamer, dit-il, ses réquisitions suprêmes. Et l’on vit alors son apparition fantomatique et majestueuse requérir la peine capitale ! Cet assis-debout était-il une marque de solennité due à une sorte de respect pour la vie sacrifiée de l’accusé, ou une astuce de métier pour donner plus de poids à ses propos ? On ne le saura jamais !
Il termina en disant : « Craignez que, quand viendra l’heure, Dieu lui-même oublie la promesse faite à saint Jean et ne daigne pas essuyer les larmes qui coulent de vos yeux ! » Invoquer Dieu dans cette affaire de justice et envisager pour ce faire que Dieu oublie des promesses me paraissait peu flatteur pour Dieu et une outrance difficilement qualifiable à l’égard de l’accusé.
Ce fut le tour de la défense. Après Me Menuet, on entendit Me Goutermanoff, Russe blanc et pied-noir, qui se lança dans une brève et intense plaidoirie ; ce fut plutôt un long cri de détresse et de gratitude. Il termina en se retournant vers l’accusé et, dans un cri déchirant, il lui lança : « Adieu Salan ! Merci Salan ! » L’émotion était à son comble et le silence total. La plupart des assistants avaient les larmes aux yeux (même les gendarmes d’audience !) et les décorations des militaires du tribunal battaient la chamade sur leur poitrine chamarrée. Seul le président restait marmoréen. D’emblée, il donne la parole à Me Tixier-Vignancour. Ce dernier sent d’instinct que ce n’est pas encore le moment de la prendre. Il veut permettre à l’émotion de pénétrer les âmes et au silence d’y parvenir.
Alors il se lève, garde un long moment le silence et puis, d’une voix grave et basse, il dit : « Monsieur le Président, vous me demandez de parler… alors que j’écoute encore. » Puis il replonge dans le silence. Enfin, par borborygmes graduellement dilués, il adopte son rythme normal et termine trois heures de plaidoirie époustouflante par une péroraison en apothéose ! « De Cao Bang et de Mulhouse, des grandes nécropoles militaires et des petits cimetières de ce qui fut le front, j’entends monter l’innombrable oraison de ceux qui ne sont plus, mais qui ne sont plus parce qu’ils ont tout donné à la patrie. Ceux-là savent, monsieur le Procureur général, le prix du sang, et certains sont couchés auprès de leur fils, pour avoir une double fois accompli l’ouvrage et refusé d’amener le drapeau. »
Ce fut la plus belle plaidoirie que j’aie entendue en soixante-cinq ans de barreau : tout y était, l’intelligence, l’émotion, la juste mesure, dans l’éloquence et même l’humour à point nommé ! Son habileté était remarquable : jamais il n’a attaqué de Gaulle de front. Ce dernier faisait, disait-il, son devoir d’homme politique et il respectait ce devoir.
Mais, ajouta-t-il, le général Salan était l’incontournable pion qui devait lui permettre de réaliser son projet. L’accusé était donc la victime propitiatoire toute désignée d’une duplicité nécessaire et en soi non critiquable. Ajoutant toutefois : « Le général de Gaulle est un homme politique qui écrit avec de l’encre sur du papier, le général Salan, un militaire qui écrit sur le sable avec son sang et celui de ses soldats. Machiavel, concluait-il, ne préconisait pas de tuer ceux qu’il était nécessaire de tromper. »
Par ailleurs, l’avocat fit part au Haut Tribunal militaire de ce que 122 députés, sous la houlette de M. Lefèvre d’Ormesson, venaient de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale un projet de loi visant à l’amnistie générale pour tous les faits relatifs aux événements d’Algérie. Il était clair que, dans le contexte de l’époque, ce projet n’avait pas une once de chance d’aboutir, mais il avait le mérite d’exister. Ce qui permettait, cette fois, à la défense de dire : « Imaginez un instant que vous prononciez un verdict de mort (qui serait immanquablement exécuté) et qu’intervienne peu de temps après une loi d’amnistie ! Vous seriez bourrelés d’un remords qui vous poursuivrait toute votre existence. »
C’était donc tendre au Haut Tribunal une perche pour rendre un arrêt qui puisse justifier l’illogisme consistant à ne pas condamner à mort le chef alors qu’il avait condamné à mort son adjoint, le général Jouhaud. On peut dire que Me Tixier-Vignancour pouvait ainsi sauver par ricochet la tête de celui pour lequel il n’avait pas plaidé !
La plaidoirie se termina à 21 heures. L’agitation verbale était forte. Que n’ai-je entendu des morceaux d’éloquence dans la bouche des assistants dans l’attente du verdict !
Deux heures et demie plus tard, les cris stridents de la sonnette et de l’huissier aboyeur retentirent de concert (si je puis dire…) et le Haut Tribunal militaire, la mine grave, fit son entrée dans la salle d’audience.
Chacun tentait de décrypter les visages des juges pour y deviner un verdict qui ne pouvait être que binaire : la mort ou la perpétuité. Impossible. Le tribunal était de marbre, sauf un juge militaire qui esquissait un léger sourire ; mais de quel verdict souriait-il ? Après quelques fastidieux paragraphes consacrés à la lecture des articles de loi, aux actes de procédure et aux questions concernant la culpabilité, vint enfin la question essentielle : y avait-il des circonstances atténuantes ? Oui ! Elles furent proclamées ! Le président n’avait pas terminé sa phrase que la salle se leva comme un seul homme et entonna la Marseillaise. Je ne sais ni comment ni pourquoi, mais je me retrouve debout et je la chante aussi ! À vrai dire, on n’est plus le maître de ses réactions au sein d’une foule ! On n’est plus tout à fait soi-même. Cela fait réfléchir…
Le plus extraordinaire est que Me Tixier-Vignancour s’était levé non pas sur le siège, mais sur le banc de la défense, avait ouvert sa robe d’où jaillissaient une chemise blanche et des bretelles tricolores. Et il se mit à chanter aussi, en solo, de sa voix de basse ! Nous devenions le chœur antique d’une tragédie qui se terminait bien… Les officiers du Haut Tribunal, prisonniers de la Marseillaise des “factieux”, saluaient debout, la main au képi ! Ce fut un moment grandiose, surréaliste, émouvant et même un peu drolatique !
Voilà ce qui est resté dans ma mémoire, soixante ans plus tard. Tout y est profondément gravé. Je peux dire que j’ai vécu lors de ce procès les jours les plus intenses des soixante-cinq ans de ma vie professionnelle et peut-être bien de mes quatre-vingt-sept ans d’existence tout court. J’étais venu pour observer et en fait j’y ai vibré et j’y ai vécu. Et en plus j’ai pu y apprendre la difficile symbiose entre la passion et l’objectivité. J’y ai appris aussi à mieux apprécier le peuple français, au sein même de ses grands conflits, par la manière profonde et brillante dont il a l’art de les traiter, à défaut de les résoudre.
J’ai songé à publier ces souvenirs parce que je suis sans doute le dernier survivant de ceux qui ont vécu ces journées dans le prétoire et que je me suis dit que, quelle que soit leur appartenance politique, rappeler aux Français cet intense moment de leur histoire était leur donner, en toute modestie, malgré la dilution de certaines valeurs (qui n’est pas leur apanage !), des motifs d’être encore plus fiers de ce qu’ils sont !
Guerre d’Algérie, les derniers secrets, hors-série n° 30 “Valeurs actuelles”, 130 pages, 10,90 €, en vente sur boutique. valeursactuelles.com.
Valeurs Actuelles
“L’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre ‘wokiste’”
Dans votre prologue, vous expliquez longuement que vous êtes un enfant de la ville et de la campagne. Est-ce une richesse pour comprendre les enjeux écologiques ?
J’ai une double culture et une double attache qui viennent de ma naissance. Mon père, patron relativement puissant issu du monde rural, a su garder ses racines. Je connais parfaitement ces deux mondes. À l’heure où la France rurale se sent méprisée, je considère que mon éducation tournée vers la campagne et la ville est une immense richesse. Diplômé d’une grande école de commerce, ancien banquier d’affaires et autoentrepreneur, je suis également exploitant agricole, chasseur, pêcheur. Cette double culture me permet de mieux apprivoiser la ruralité. J’éprouve une vraie colère contre l’intelligentsia parisienne qui rejette cette partie du territoire. L’attitude nonchalante des surdiplômés métropolitains et urbains vis-à-vis de la ruralité a des conséquences politiques : Valérie Pécresse fait 4 % quand Marine Le Pen est en tête dans 22 000 communes. Le parti écolo n’a fait que 1 % dans la ruralité. Ces deux France doivent se réconcilier et arrêter pour de bon de se tourner le dos.
Adepte de l’antispécisme, supposément pour “défendre les animaux”, l’écologie radicale ne se trompe-t-elle pas de combat ?
Pour préserver l’environnement, la durabilité de nos actions est fondamentale. Il n’est pas besoin d’être agrégé ou docteur pour comprendre que la surconsommation des ressources entraîne leur diminution. Cet adage paysan dit vrai : « Si on veut des œufs au printemps, il ne faut pas manger toutes les poules l’hiver. » L’écologie, qui devrait être l’étude des milieux et de l’interaction entre les êtres, gagnerait en efficacité en se focalisant sur la durabilité des actions qui se base en partie sur la recyclabilité de tout. C’est un vrai sujet qui est malheureusement mis sous le tapis.
La stigmatisation des utilisateurs de l’animal n’aide pas l’écologie. Dans mon livre, je démontre que toutes ces mouvances radicales ont des propositions incohérentes et contradictoires. Le raisonnement par l’absurde permet de mettre en relief l’incongruité de leur démarche : après avoir dit qu’on ne doit plus manger d’animaux, que fait-on ensuite ? On s’accorde avec toutes les espèces ? On établit un pacte avec elles ? On ne mange plus rien ? Contrairement aux animaux, les êtres humains ont recours à la police et à la justice. Comment voulez-vous mettre autour d’une table des animaux qui sont déraisonnables de nature ? L’autre incohérence de l’écologie radicale porte sur le recours irrémédiable au chimique. En effet, si on ne consomme plus l’animal, les champs seront davantage exploités. Cette surproduction passera par le chimique, qui fait du mal à la terre.
Votre premier chapitre est consacré au « végétalisme paisible » et à « la radicalité végane ». Comment différencier ces deux pratiques alimentaires ?
Le végétalisme est un choix de vie respectable qui consiste à exclure les produits animaux (viande, poisson, œufs, miel, lait) de son alimentation. Contrairement à l’antispéciste, le végétaliste ne veut pas imposer son mode de vie à autrui. L’antispécisme se différencie par son caractère totalitaire. L’animalisme est à l’antispécisme ce que la république est à la démocratie, c’est-à-dire une manière de l’appliquer. Cette mouvance antispéciste cherche perpétuellement des boucs émissaires. Très friands de néologismes pour essayer d’imposer leurs vues, ces militants nous appellent « les spécistes » ou encore « les carnistes ».
En utilisant des termes spécifiques comme « sentients », ils veulent démontrer que les animaux sont des êtres doués d’une pseudo-conscience. Cette vision est profondément dangereuse, car, en plus de desservir l’animal, elle n’est pas durable. Dans ce livre, j’insiste sur le totalitarisme antispéciste. Mais je considère plus largement que l’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre “wokiste”. En effet, en remettant en question ce qu’il y a de plus élémentaire et de plus indispensable à tous les peuples, ces militants font preuve d’un fascisme alimentaire. Certains vont très loin, comme David Olivier, qui veut rendre les grands carnivores sauvages végans. Que deviendrait le lion sans l’antilope ? Ouvrons les yeux, car cette mouvance est nocive pour les hommes, pour les animaux et pour le vivre-ensemble.
Vous traitez dans votre ouvrage de l’industrie chimique, qui permet aux végans de compenser leurs carences alimentaires. Est-ce une autre contradiction de cette mouvance radicale, qui consomme des produits en rien écologiques ?
En effet, les végans et les végétaliens ont besoin de prendre des compléments pour pouvoir tenir le coup, car la vitamine B12 présente dans la viande est indispensable pour les transmissions neurologiques. Ces gens-là sont obligés de se complémenter, sinon leur corps ne tiendrait pas. Le paradoxe est là : ils prônent la protection des espèces… mais par pour l’espèce humaine. Celle-ci, qui est omnivore, n’est pas obligée de prendre de la viande tous les jours, mais elle a besoin de cette diversité alimentaire pour sa physiologie. Là encore, les végans et les végétaliens ont recours à des intermédiaires qui n’ont rien de naturel. C’est un non-sens écologique, puisqu’ils vont devoir se rapprocher d’une industrie polluante pour produire ce que nous mangeons.
Malgré les failles de ces mouvements radicaux, vous concédez au véganisme la capacité de donner « parfois l’image d’une parfaite cohérence ». Que voulez-vous dire ?
Connaissez-vous des gens qui souhaitent faire du mal aux animaux gratuitement ou détruire notre planète par simple distraction ? Si oui, c’est inquiétant et ils ressortissent des tribunaux… Tout le monde veut éviter ou limiter la souffrance animale. Oui, certaines choses doivent changer, mais le véganisme est un leurre qui détourne le regard des vrais sujets ! Le véganisme consiste à culpabiliser l’être humain. Si la planète brûle, c’est parce que l’homme moderne mange des animaux et les maltraite.
Prenez l’exemple des bovins. Pour les nourrir, nous importerions du soja qui engendre la déforestation de l’Amazonie. Ainsi, un piège à carbone est détruit et nous faisons traverser la planète aux denrées. Puis, une fois dans nos champs et étables, les vaches participeraient massivement au réchauffement climatique à cause d’un système digestif générant beaucoup de méthane. Donc arrêtons de manger des vaches. Et comme en plus elles souffriraient, comme les autres animaux, dans le processus d’élevage, arrêtons de manger des animaux une fois pour toutes. Donc mangeons du végétal ou des substituts à la protéine animale faits en laboratoire.
Nous pourrions en venir à nous demander si les végans n’auraient pas raison. Tout à leur propagande, ils “oublient” simplement de dire que leur monde est fait de chimie dans les champs, dans les assiettes et dans les compléments alimentaires. L’absence de fumure dans les champs, c’est plus d’engrais chimiques. Et surtout, ils occultent que les animaux seraient en danger immédiat d’extinction si on venait à leur enlever leur utilité. Qu’ils soient sauvages ou domestiques !
Dans leur ouvrage Zoopolis, sorti en 2011, Will Kymlicka et Sue Donaldson développent une théorie politique des droits des animaux. Comment en est-on arrivé là ?
L’humanisme veut dire quelque chose : la différence fondamentale entre l’homme et l’animal est que l’homme peut poser la question du destin animal, l’inverse n’est pas vrai. Même l’homme doué de raison et de conscience peut retourner à la loi du plus fort. Comment voulez-vous instaurer une démocratie pour l’animal si celui-ci ne connaît que la loi du plus fort ? Il faut considérer les animaux à leur juste place.
Les personnes qui défendent cet écologisme radical ont tout intérêt à nous faire changer de modèle de civilisation contre l’intérêt de la nature, des animaux et de l’homme. Tout cela n’est qu’un délire de puissance prométhéenne ajouté à une cupidité exacerbée. Certes, ces activistes sont peu nombreux, mais ils sont formés et financés. C’est comme ça qu’on se retrouve avec L214, qui est soutenu, depuis le milieu des années 2010, par l’Open Philanthropy Project financé par Cari Tuna, femme du cofondateur de Facebook Dustin Moskovitz.
Derrière cet Open Philanthropy Project se cachent des fortunes du numérique américain qui, d’un côté, investissent dans des substituts à la protéine animale à partir de végétaux ou dans la viande cellulaire et qui, d’un autre côté, défiscalisent leurs impôts et subventionnent ensuite des activistes dans nos pays. Si la question d’une démocratie animale se pose, c’est bien parce qu’il y a un intérêt économique derrière. Gilles Luneau le dénonce d’ailleurs dans son ouvrage Steak barbare, où il parle d’une mafia puissante. De grands noms font de gros chèques pour ces projets délirants, à l’instar de Xavier Niel, qui investit dans plusieurs agrithèques.
L’écho médiatique et le financement de ces activistes risquent-ils de nourrir un basculement anthropologique où l’animal deviendrait l’égal de l’homme ?
Bien que je fasse confiance à l’intelligence populaire, je suis quelque peu inquiet de cette possible rupture et de ses conséquences sur notre environnement et sur l’animal. Dans notre monde, ce qui n’est pas utile disparaît. Si l’animal sauvage n’est plus utile, alors il ne sera plus préservé. Comme on ne pourra plus porter son cuir, sa laine ou manger ses œufs ou son lait, l’animal domestique finira par disparaître. Je suis donc davantage inquiet pour les animaux que pour les hommes.
Je pense néanmoins que l’Occident n’est pas prêt à vivre un tel basculement. Les Français ont consommé 8 % de plus de fromages l’année dernière, on est loin d’une rupture anthropologique ! En revanche, les antispécistes et les animalistes ont une audience médiatique qui n’est pas du tout proportionnelle à leur nombre. Ils sont très forts pour ce genre de chose. J’étais au Salon de la chasse, le dimanche 27 mars. Une manifestation à l’appel du Parti animaliste s’est tenue en face des locaux. Ce jour-là, nous étions 13 000 amoureux de la chasse, les manifestants n’étaient que 15…
La chasse, précisément, est dans le viseur de certains lobbys. La critique de la chasse n’est-elle pas le reflet d’une société qui délaisse l’héritage et les modes de vie traditionnels ?
Barbara Pompili a commis une grosse erreur en disant que la chasse était un loisir. La chasse est une manière de concevoir l’existence et la relation au monde ; c’est une culture. Je n’achète plus de viande en boucherie. Je chasse, je tue et je mange. Je passe un temps fou à préserver les milieux pour qu’ils soient favorables aux animaux. J’aspire à ce qu’on laisse tranquille les chasseurs pour plusieurs raisons. D’abord parce que la chasse est un mode de vie favorisant le vivre-ensemble et ensuite parce qu’elle est durable et vertueuse.
En quoi l’antispécisme, le véganisme et aussi le courant antichasse entrent-ils en contradiction avec les besoins existentiels de l’espèce humaine ?
Nous sommes des hommes modernes, enfants de chasseurs et d’éleveurs. Si nous nous sommes redressés et que notre cerveau s’est développé, c’est parce que nous avions accès à de la protéine animale. On s’est coordonnés grâce à la chasse. Puis est venu naturellement l’élevage. Le nomade chasseur-cueilleur est devenu un éleveur. Dès qu’il y a eu la chasse, la question déterminante “comment allons-nous survivre ?” ne pouvait plus se poser. C’est important de revenir sur ce point, car il ne faut pas oublier que nous sommes les enfants de ces hommes modernes du néolithique. Les déconstructeurs de notre temps veulent la mort de notre civilisation. Le mouvement qui lutte contre la chasse, qui se croit majoritaire alors qu’il est minoritaire, s’attaque très violemment – comme les végans et les animalistes – à l’élevage. Cette défiance brutale est contraire à l’essence de l’humanité, car nous, les chasseurs, sommes les fondations anthropologiques et culturelles de l’homme moderne.
En plus de démontrer l’imposture de ces nouveaux prédateurs, vous défendez une lecture de l’écologie connectée au réel. Sans passer par le véganisme et l’antispécisme, quelles solutions concrètes doit-on mettre en place pour sauver notre écosystème ?
Revenir à des choses simples et de bon sens. Consommer mieux et moins, en circuit court. Ceci est applicable pour l’alimentaire et le vêtement. Nous portons des jeans qui ont fait en moyenne plus d’une fois le tour de la planète ! Tâchons de réparer ou faire réparer et de recycler tous nos déchets quand cela est possible. En bref : l’approche paysanne de l’existence, sans pour autant revenir deux siècles en arrière, est fondamentale.
Il faut lutter contre le gaspillage. Chez les particuliers, dans la distribution ou la restauration, nous gaspillons plus que de raison. Regardez dans les poubelles des grandes surfaces, des particuliers et des restaurants… vous serez sidérés ! Cessons de jeter par la fenêtre ses déchets lorsque l’on roule. Une étude de Vinci montre que près de 40 % des automobilistes sont des jeteurs. Je ramasse ces déchets avec la Fédération des chasseurs des Hauts-de-France par tonnes ! La Terre est notre maison commune, ne l’oublions pas. Une fois ces quatre choses réglées, nous aurons fait un bon bout de chemin. Le tout sans incantation, sans culpabilisation et sans toucher à ce que nous avons de plus cher et réconfortant : nos assiettes !
Les Nouveaux Prédateurs : antispécistes, militants végans, écologistes radicaux, de Charles-Henri Bachelier, Le Cherche-Midi, 160 pages, 16 €.
L'Humanité
Épidémie. La peste porcine africaine à notre frontière
ActuUn cas de cette maladie, fatale pour les cochons mais sans danger pour les humains, a été détecté dans une ferme allemande, à 6 kilomètres de la frontière avec l’hexagone.
Marie-Noëlle BertrandAprès la grippe aviaire, la peste porcine : les éleveurs n’ont décidément pas de répit face aux épidémies. Cette fois, ce ne sont pas les producteurs de volailles mais de cochons qui sont en alerte. Le ministère de l’Agriculture a fait savoir, le vendredi 26 mai, qu’un foyer de peste porcine africaine avait été repéré dans une exploitation en Allemagne. Le virus n’a a priori pas encore franchi la frontière mais il n’en est plus loin : la ferme affectée ne se trouve qu’à six kilomètres de la France. Il s’agirait d’un élevage en plein air, situé à Forchheim am Kaiserstuhl, à moins de 40 kilomètres de Colmar. La totalité du cheptel, soit 35 porcs, a été abattue. « Aucun cas n’a été identifié à ce stade au sein de la faune sauvage dans la zone alentour », précise le ministère français. Il n’empêche : ce « premier cas mis en évidence à la frontière occidentale de l’Allemagne (…) de l’autre côté du Rhin » inquiète les autorités.
En lien avec la Commission européenne, une zone de protection et de surveillance a été mise en place côté Allemagne, où l’on prévoit d’ « intensifier les recherches de carcasses de sangliers et contrôler les exploitations agricoles aux alentours ». Côté France, le ministère de l’Agriculture lancera une cellule de crise « la semaine prochaine » avec « l’ensemble des professionnels et services de l’État ».
Inoffensive pour les humains, qui ne peuvent pas l’attraper, la peste porcine africaine est, en revanche, fatale pour les porcs, les sangliers et les phacochères dans les dix jours qui suivent l’infection, selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments, et ne connaît ni traitement, ni vaccin.
La France a signé un accord avec la Chine
Seul remède, à l’échelle d’une exploitation touchée : abattre tous les animaux, voire ceux des fermes alentours. Inutile de préciser que les conséquences économiques liées au virus peuvent être lourdes pour les éleveurs. Au niveau national, le pays est susceptible de perdre son statut d’indemne, ce qui implique une limitation voire une interdiction des exportations en dehors de l’Union européenne, non seulement des porcs vivants, mais aussi des denrées à base de viande de porc.
Les États négocient généralement des accords de « régionalisation », pour que leurs régions indemnes puissent continuer à exporter. La France a ainsi signé, en décembre, un accord avec la Chine, premier importateur de porc au monde, lui permettant de continuer à exporter ses produits vers ce client majeur, quand bien même un cas de peste porcine africaine survenait sur le territoire.
Le virus se transmet d’un animal à un autre par la consommation de denrées infectées - par exemple si des porcs domestiques sont nourris avec des restes - ou par contact avec tout support contaminé. Il peut, en outre, survivre plus de deux mois dans des viandes et charcuteries issues d’animaux atteints.
Depuis janvier 2020, des cas ont été signalés dans 38 pays répartis sur les cinq continents. Plus de 1,1 million ont été répertoriés chez des porcs domestiques, et plus de 34 000 parmi les sangliers, selon l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). En Europe, l’Italie, dont la faune sauvage est touchée, a mis en place un plan d’urgence dans la région de Rome, où huit cas ont été recensés depuis le début de l’année.
élevageviande de porcAllemagnepeste porcine New York Times - World
Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style
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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.
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By Elian Peltier and Mady Camara
DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.
Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.
“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”
If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.
“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”
Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.
European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.
From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.
“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”
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Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.
Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.
His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.
Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.
At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.
As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.
It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.
Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.
“Why not us?” he said.
Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.
Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.
“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”
His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.
If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.
Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.
Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.
Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.
“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.
The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.
But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.
“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”
Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.
“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”
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Valeurs Actuelles
Jack Lang soutient la candidature de Saint-Denis pour devenir “capitale européenne de la culture” en 2028
Si à l’international, Saint-Denis est perçue depuis plusieurs jours comme le théâtre du fiasco du Stade de France, pour 2028, la ville voit les choses en grand. Mercredi 1er juin, une assemblée générale s’est tenue dans le but de préparer la candidature de la ville du « 93 » pour devenir « capitale européenne de la culture », rapporte Le Parisien. Parmi les défenseurs du projet présents à la réunion organisée à Épinay-sur-Seine, Jack Lang, ancien ministre de la Culture sous François Mitterrand, lui-même créateur de ce label européen, représente un soutien de poids.
« Saint-Denis a tous les atouts pour incarner ce qui doit être un rêve européen », a assuré l’actuel président de l’Institut du monde arabe (IMA). Avant d’énumérer : « C’est-à-dire une histoire, une culture, une jeunesse, des talents… Et aussi des réponses à des questions que se posent beaucoup de villes : comment redonner à cette jeunesse un espoir, une confiance ? Et c’est bien que ce soit une ville comme celle-là qui soit candidate. »
Mettre fin à « toute une série de clichés »
Selon l’instigateur de la « fête de la musique », cette labélisation pourrait permettre de « vaincre toute une série de clichés » sur la Seine-Saint-Denis. « Par exemple, excusez-moi, toutes les conneries qu’on a pu entendre ces jours derniers », a-t-il lâché, faisant allusion aux nombreux débordements constatés en marge de la finale de la Ligue des Champions au stade de France, ce samedi 28 mai. « Les médias aiment à dire qu’on est les plus violents, que c’est ici qu’il y a le plus de problèmes, comme on l’a encore entendu ce week-end. Il ne s’agit pas de nier les réalités, mais c’est important de donner tous les éléments : on est aussi les plus jeunes, les plus créatifs, les plus ambitieux… », a sobrement ajouté dans le quotidien Leyla Temel, élue de la ville.
France24 - World
Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts
Issued on: 29/04/2022 - 17:47
Catherine NICHOLSON
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It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.
Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
French presidential election © France 24
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
What are the biggest challenges for Macron’s second term?
FRANCE IN FOCUS
Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France
France's Macron faces a divided nation after election win
France24 - World
Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent
Issued on: 11/04/2022 - 14:39
Céline SCHMITT
Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.
A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.
Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.
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L’ONU constate une hausse « exponentielle » des violences au Mali depuis le début de cette année
par Laurent Lagneau · 31 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis que la France a commencé à réorganiser son dispositif militaire au Sahel, avec la rétrocession de trois bases avancées de Barkhane aux Forces armées maliennes [FAMa], et qu’elle a annoncé, plus tard, son retrait du Mali en raison notamment du recours de Bamako aux services du groupe paramilitaire russe Wagner, la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader, avec une hausse « exponentielle » des exactions commises contre les populations civiles.
Tel est en effet le constat établi par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] dans son dernier rapport trimestriel, lequel couvre la période allant du 1er janvier au 31 mars 2022 [.pdf]. Ainsi, elle a pu documenter « 449 incidents », notamment dans les régions du centre. « Au total, 812 civils [dont 573 tues, 107 enlevés/disparus et 55 illégalement détenus] ont été directement affectés par les actes de violences », affime-t-elle. Et d’ajouter : « Ces données représentent une augmentation de 151% comparativement au trimestre précédent. »
Cette hausse est en partie due aux actions des groupes armés terroristes [GAT], comme le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, [GSIM ou JNIM, affilié à al-Qaïda] et l’État islamique au grand Sahara [EIGS], ce dernier étant revenu en force dans la région de Ménaka.
« Les groupes armés tels que JNIM, EIGS et autres groupes similaires ont été les principaux auteurs des actes de violence contre les civils au cours de la période sous examen [410 atteintes
aux droits de l’homme, soit 50% des violations et atteintes documentées]. En effet, après une relative accalmie entre janvier et début février, les attaques de ces groupes ont repris en fréquence et en intensité, faisant plusieurs victimes civiles. Peu de localités sont épargnées par ces groupes qui étendent de plus en plus leurs zones d’opérations et renforcent leur présence en plusieurs endroits dans les régions du centre et du nord ainsi que dans certaines zones du sud du pays », affirme le rapport de la MINUSMA.
Mais la hausse des violences constatées durant ce premier trimestre est surtout le fait des FAMa, « accompagnées de personnels militaires étrangers ». À ce propos, le document évite soigneusement la moindre référence au groupe russe Wagner, dont la présence est réfutée par les autorités maliennes de transitions, celles-ci parlant plutôt « d’instructeurs ».
Ainsi, la MINUSMA a documenté 320 violations des droits de l’homme qu’elle attribue aux FAMa… alors qu’elle n’en avait constaté 31 au cours du dernier trimestre 2021. « Au total, 248 civils ont été tués […]. La majorité des victimes de ces violations étaient membres de la communauté peule, à l’exception des 16 villageois membres de la communauté dogon exécutés dans le village Tonou [commune de Dinangourou, cercle de Koro, région de Bandiagara] le 27 janvier 2022 », lit-on dans le rapport.
Ce bilan pourrait être encore plus élevé, la MINUSMA n’ayant pas eu les coudées franches pour enquêter sur les conséquences de l’opération menée par la FAMa dans la localité de Moura, en mars dernier. « Bien que le nombre exact de morts ne soit pas encore précisé, au moins 203 personnes ont été tuées selon les autorités maliennes, mais certaines estimations suggèrent que le nombre pourrait atteindre plus de 500. Outre les exécutions sommaires, les forces de sécurité auraient également violé, pillé, arrêté et détenu arbitrairement de nombreux civils », avance-t-elle dans son rapport.
Quoi qu’il en soit, la Russie entend renforcer son appui à la junte malienne. La semaine passée, son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a mis en garde contre un « danger réel d’apparition d’enclaves d’anarchie [au Mali] où vont agir librement des combattants de groupes illégaux armés ». Et d’ajouter : « Cela menace l’intégrité territoriale du pays, et nous l’avons déjà dit plusieurs fois à nos collègues français. […] Nous comprenons, mais n’apprécions pas les tentatives de la France et d’autres pays de l’UE de prétendre à un rôle dominant en Afrique et dans d’autres régions ».
« Le mécontentement [de la Paris] face au désir des autorités maliennes de demander de l’aide à des forces de sécurité étrangères n’est rien d’autre qu’une récidive de mentalité coloniale dont les Européens devaient s’être débarrassés depuis longtemps », a par ailleurs estimé M. Lavrov, alors qu’il venait de s’entretenir avec Abdoulaye Diop, son homologue malien.
Cela étant, et à en croire le rapport trimestriel de la MINUSMA, ces « enclaves » décrites par M. Lavrov sont déjà une réalité… Dans le centre du Mali, « le JNIM, l’EIGS et d’autres groupes armés similaires ont continué d’imposer, par la violence, leur interprétation et application de la ‘charia’ [la loi islamique], en imposant aux femmes le port du voile (noir) et aux hommes celui de la barbe et de pantalons courts […], ainsi qu’en ordonnant la fermeture des écoles et leur transformation en écoles coraniques », affirme le document.
Et celui-ci a en outre identifié une « tendance nouvelle », consistant pour ces GAT à « retourner dans les villes et villages pour vérifier le respect des nouvelles règles de vie qu’ils imposent aux communautés ». Et de conclure : Cette évolution « pourrait être interprétée comme le signe d’une radicalisation croissante et d’une volonté plus grande de contrôler les populations locales. »
L’ONU constate une hausse « exponentielle » des violences au Mali depuis le début de cette année
par Laurent Lagneau · 31 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis que la France a commencé à réorganiser son dispositif militaire au Sahel, avec la rétrocession de trois bases avancées de Barkhane aux Forces armées maliennes [FAMa], et qu’elle a annoncé, plus tard, son retrait du Mali en raison notamment du recours de Bamako aux services du groupe paramilitaire russe Wagner, la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader, avec une hausse « exponentielle » des exactions commises contre les populations civiles.
Tel est en effet le constat établi par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] dans son dernier rapport trimestriel, lequel couvre la période allant du 1er janvier au 31 mars 2022 [.pdf]. Ainsi, elle a pu documenter « 449 incidents », notamment dans les régions du centre. « Au total, 812 civils [dont 573 tues, 107 enlevés/disparus et 55 illégalement détenus] ont été directement affectés par les actes de violences », affime-t-elle. Et d’ajouter : « Ces données représentent une augmentation de 151% comparativement au trimestre précédent. »
Cette hausse est en partie due aux actions des groupes armés terroristes [GAT], comme le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, [GSIM ou JNIM, affilié à al-Qaïda] et l’État islamique au grand Sahara [EIGS], ce dernier étant revenu en force dans la région de Ménaka.
« Les groupes armés tels que JNIM, EIGS et autres groupes similaires ont été les principaux auteurs des actes de violence contre les civils au cours de la période sous examen [410 atteintes
aux droits de l’homme, soit 50% des violations et atteintes documentées]. En effet, après une relative accalmie entre janvier et début février, les attaques de ces groupes ont repris en fréquence et en intensité, faisant plusieurs victimes civiles. Peu de localités sont épargnées par ces groupes qui étendent de plus en plus leurs zones d’opérations et renforcent leur présence en plusieurs endroits dans les régions du centre et du nord ainsi que dans certaines zones du sud du pays », affirme le rapport de la MINUSMA.
Mais la hausse des violences constatées durant ce premier trimestre est surtout le fait des FAMa, « accompagnées de personnels militaires étrangers ». À ce propos, le document évite soigneusement la moindre référence au groupe russe Wagner, dont la présence est réfutée par les autorités maliennes de transitions, celles-ci parlant plutôt « d’instructeurs ».
Ainsi, la MINUSMA a documenté 320 violations des droits de l’homme qu’elle attribue aux FAMa… alors qu’elle n’en avait constaté 31 au cours du dernier trimestre 2021. « Au total, 248 civils ont été tués […]. La majorité des victimes de ces violations étaient membres de la communauté peule, à l’exception des 16 villageois membres de la communauté dogon exécutés dans le village Tonou [commune de Dinangourou, cercle de Koro, région de Bandiagara] le 27 janvier 2022 », lit-on dans le rapport.
Ce bilan pourrait être encore plus élevé, la MINUSMA n’ayant pas eu les coudées franches pour enquêter sur les conséquences de l’opération menée par la FAMa dans la localité de Moura, en mars dernier. « Bien que le nombre exact de morts ne soit pas encore précisé, au moins 203 personnes ont été tuées selon les autorités maliennes, mais certaines estimations suggèrent que le nombre pourrait atteindre plus de 500. Outre les exécutions sommaires, les forces de sécurité auraient également violé, pillé, arrêté et détenu arbitrairement de nombreux civils », avance-t-elle dans son rapport.
Quoi qu’il en soit, la Russie entend renforcer son appui à la junte malienne. La semaine passée, son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a mis en garde contre un « danger réel d’apparition d’enclaves d’anarchie [au Mali] où vont agir librement des combattants de groupes illégaux armés ». Et d’ajouter : « Cela menace l’intégrité territoriale du pays, et nous l’avons déjà dit plusieurs fois à nos collègues français. […] Nous comprenons, mais n’apprécions pas les tentatives de la France et d’autres pays de l’UE de prétendre à un rôle dominant en Afrique et dans d’autres régions ».
« Le mécontentement [de la Paris] face au désir des autorités maliennes de demander de l’aide à des forces de sécurité étrangères n’est rien d’autre qu’une récidive de mentalité coloniale dont les Européens devaient s’être débarrassés depuis longtemps », a par ailleurs estimé M. Lavrov, alors qu’il venait de s’entretenir avec Abdoulaye Diop, son homologue malien.
Cela étant, et à en croire le rapport trimestriel de la MINUSMA, ces « enclaves » décrites par M. Lavrov sont déjà une réalité… Dans le centre du Mali, « le JNIM, l’EIGS et d’autres groupes armés similaires ont continué d’imposer, par la violence, leur interprétation et application de la ‘charia’ [la loi islamique], en imposant aux femmes le port du voile (noir) et aux hommes celui de la barbe et de pantalons courts […], ainsi qu’en ordonnant la fermeture des écoles et leur transformation en écoles coraniques », affirme le document.
Et celui-ci a en outre identifié une « tendance nouvelle », consistant pour ces GAT à « retourner dans les villes et villages pour vérifier le respect des nouvelles règles de vie qu’ils imposent aux communautés ». Et de conclure : Cette évolution « pourrait être interprétée comme le signe d’une radicalisation croissante et d’une volonté plus grande de contrôler les populations locales. »
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Tel est en effet le constat établi par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] dans son dernier rapport trimestriel, lequel couvre la période allant du 1er janvier au 31 mars 2022 [.pdf]. Ainsi, elle a pu documenter « 449 incidents », notamment dans les régions du centre. « Au total, 812 civils [dont 573 tues, 107 enlevés/disparus et 55 illégalement détenus] ont été directement affectés par les actes de violences », affime-t-elle. Et d’ajouter : « Ces données représentent une augmentation de 151% comparativement au trimestre précédent. »
Cette hausse est en partie due aux actions des groupes armés terroristes [GAT], comme le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, [GSIM ou JNIM, affilié à al-Qaïda] et l’État islamique au grand Sahara [EIGS], ce dernier étant revenu en force dans la région de Ménaka.
« Les groupes armés tels que JNIM, EIGS et autres groupes similaires ont été les principaux auteurs des actes de violence contre les civils au cours de la période sous examen [410 atteintes
aux droits de l’homme, soit 50% des violations et atteintes documentées]. En effet, après une relative accalmie entre janvier et début février, les attaques de ces groupes ont repris en fréquence et en intensité, faisant plusieurs victimes civiles. Peu de localités sont épargnées par ces groupes qui étendent de plus en plus leurs zones d’opérations et renforcent leur présence en plusieurs endroits dans les régions du centre et du nord ainsi que dans certaines zones du sud du pays », affirme le rapport de la MINUSMA.
Mais la hausse des violences constatées durant ce premier trimestre est surtout le fait des FAMa, « accompagnées de personnels militaires étrangers ». À ce propos, le document évite soigneusement la moindre référence au groupe russe Wagner, dont la présence est réfutée par les autorités maliennes de transitions, celles-ci parlant plutôt « d’instructeurs ».
Ainsi, la MINUSMA a documenté 320 violations des droits de l’homme qu’elle attribue aux FAMa… alors qu’elle n’en avait constaté 31 au cours du dernier trimestre 2021. « Au total, 248 civils ont été tués […]. La majorité des victimes de ces violations étaient membres de la communauté peule, à l’exception des 16 villageois membres de la communauté dogon exécutés dans le village Tonou [commune de Dinangourou, cercle de Koro, région de Bandiagara] le 27 janvier 2022 », lit-on dans le rapport.
Ce bilan pourrait être encore plus élevé, la MINUSMA n’ayant pas eu les coudées franches pour enquêter sur les conséquences de l’opération menée par la FAMa dans la localité de Moura, en mars dernier. « Bien que le nombre exact de morts ne soit pas encore précisé, au moins 203 personnes ont été tuées selon les autorités maliennes, mais certaines estimations suggèrent que le nombre pourrait atteindre plus de 500. Outre les exécutions sommaires, les forces de sécurité auraient également violé, pillé, arrêté et détenu arbitrairement de nombreux civils », avance-t-elle dans son rapport.
Quoi qu’il en soit, la Russie entend renforcer son appui à la junte malienne. La semaine passée, son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a mis en garde contre un « danger réel d’apparition d’enclaves d’anarchie [au Mali] où vont agir librement des combattants de groupes illégaux armés ». Et d’ajouter : « Cela menace l’intégrité territoriale du pays, et nous l’avons déjà dit plusieurs fois à nos collègues français. […] Nous comprenons, mais n’apprécions pas les tentatives de la France et d’autres pays de l’UE de prétendre à un rôle dominant en Afrique et dans d’autres régions ».
« Le mécontentement [de la Paris] face au désir des autorités maliennes de demander de l’aide à des forces de sécurité étrangères n’est rien d’autre qu’une récidive de mentalité coloniale dont les Européens devaient s’être débarrassés depuis longtemps », a par ailleurs estimé M. Lavrov, alors qu’il venait de s’entretenir avec Abdoulaye Diop, son homologue malien.
Cela étant, et à en croire le rapport trimestriel de la MINUSMA, ces « enclaves » décrites par M. Lavrov sont déjà une réalité… Dans le centre du Mali, « le JNIM, l’EIGS et d’autres groupes armés similaires ont continué d’imposer, par la violence, leur interprétation et application de la ‘charia’ [la loi islamique], en imposant aux femmes le port du voile (noir) et aux hommes celui de la barbe et de pantalons courts […], ainsi qu’en ordonnant la fermeture des écoles et leur transformation en écoles coraniques », affirme le document.
Et celui-ci a en outre identifié une « tendance nouvelle », consistant pour ces GAT à « retourner dans les villes et villages pour vérifier le respect des nouvelles règles de vie qu’ils imposent aux communautés ». Et de conclure : Cette évolution « pourrait être interprétée comme le signe d’une radicalisation croissante et d’une volonté plus grande de contrôler les populations locales. »
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Tel est en effet le constat établi par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] dans son dernier rapport trimestriel, lequel couvre la période allant du 1er janvier au 31 mars 2022 [.pdf]. Ainsi, elle a pu documenter « 449 incidents », notamment dans les régions du centre. « Au total, 812 civils [dont 573 tues, 107 enlevés/disparus et 55 illégalement détenus] ont été directement affectés par les actes de violences », affime-t-elle. Et d’ajouter : « Ces données représentent une augmentation de 151% comparativement au trimestre précédent. »
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« Les groupes armés tels que JNIM, EIGS et autres groupes similaires ont été les principaux auteurs des actes de violence contre les civils au cours de la période sous examen [410 atteintes
aux droits de l’homme, soit 50% des violations et atteintes documentées]. En effet, après une relative accalmie entre janvier et début février, les attaques de ces groupes ont repris en fréquence et en intensité, faisant plusieurs victimes civiles. Peu de localités sont épargnées par ces groupes qui étendent de plus en plus leurs zones d’opérations et renforcent leur présence en plusieurs endroits dans les régions du centre et du nord ainsi que dans certaines zones du sud du pays », affirme le rapport de la MINUSMA.
Mais la hausse des violences constatées durant ce premier trimestre est surtout le fait des FAMa, « accompagnées de personnels militaires étrangers ». À ce propos, le document évite soigneusement la moindre référence au groupe russe Wagner, dont la présence est réfutée par les autorités maliennes de transitions, celles-ci parlant plutôt « d’instructeurs ».
Ainsi, la MINUSMA a documenté 320 violations des droits de l’homme qu’elle attribue aux FAMa… alors qu’elle n’en avait constaté 31 au cours du dernier trimestre 2021. « Au total, 248 civils ont été tués […]. La majorité des victimes de ces violations étaient membres de la communauté peule, à l’exception des 16 villageois membres de la communauté dogon exécutés dans le village Tonou [commune de Dinangourou, cercle de Koro, région de Bandiagara] le 27 janvier 2022 », lit-on dans le rapport.
Ce bilan pourrait être encore plus élevé, la MINUSMA n’ayant pas eu les coudées franches pour enquêter sur les conséquences de l’opération menée par la FAMa dans la localité de Moura, en mars dernier. « Bien que le nombre exact de morts ne soit pas encore précisé, au moins 203 personnes ont été tuées selon les autorités maliennes, mais certaines estimations suggèrent que le nombre pourrait atteindre plus de 500. Outre les exécutions sommaires, les forces de sécurité auraient également violé, pillé, arrêté et détenu arbitrairement de nombreux civils », avance-t-elle dans son rapport.
Quoi qu’il en soit, la Russie entend renforcer son appui à la junte malienne. La semaine passée, son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a mis en garde contre un « danger réel d’apparition d’enclaves d’anarchie [au Mali] où vont agir librement des combattants de groupes illégaux armés ». Et d’ajouter : « Cela menace l’intégrité territoriale du pays, et nous l’avons déjà dit plusieurs fois à nos collègues français. […] Nous comprenons, mais n’apprécions pas les tentatives de la France et d’autres pays de l’UE de prétendre à un rôle dominant en Afrique et dans d’autres régions ».
« Le mécontentement [de la Paris] face au désir des autorités maliennes de demander de l’aide à des forces de sécurité étrangères n’est rien d’autre qu’une récidive de mentalité coloniale dont les Européens devaient s’être débarrassés depuis longtemps », a par ailleurs estimé M. Lavrov, alors qu’il venait de s’entretenir avec Abdoulaye Diop, son homologue malien.
Cela étant, et à en croire le rapport trimestriel de la MINUSMA, ces « enclaves » décrites par M. Lavrov sont déjà une réalité… Dans le centre du Mali, « le JNIM, l’EIGS et d’autres groupes armés similaires ont continué d’imposer, par la violence, leur interprétation et application de la ‘charia’ [la loi islamique], en imposant aux femmes le port du voile (noir) et aux hommes celui de la barbe et de pantalons courts […], ainsi qu’en ordonnant la fermeture des écoles et leur transformation en écoles coraniques », affirme le document.
Et celui-ci a en outre identifié une « tendance nouvelle », consistant pour ces GAT à « retourner dans les villes et villages pour vérifier le respect des nouvelles règles de vie qu’ils imposent aux communautés ». Et de conclure : Cette évolution « pourrait être interprétée comme le signe d’une radicalisation croissante et d’une volonté plus grande de contrôler les populations locales. »
France24 - World
African Union head tells Putin Africans are 'victims' of Ukraine conflict
Issued on: 03/06/2022 - 13:48
NEWS WIRES
African Union head Macky Sall on Friday urged Russian President Vladimir Putin to take into account the suffering in African countries from food shortages caused by the conflict in Ukraine.
Putin hosted the Senegalese president at his Black Sea residence in Sochi on the 100th day of Moscow's offensive in Ukraine, with global food shortages and grain supplies stuck in Ukrainian ports high on the agenda.
Sall asked Putin to "become aware that our countries, even if they are far from the theatre (of action), are victims on an economic level" of the conflict.
He said it was important to work together so that "everything that concerns food, grain, fertiliser is actually outside" of Western sanctions imposed on Moscow over Russia's military campaign in Ukraine.
Sall also said that due to Western sanctions "we no longer have access to grain from Russia and especially fertiliser" that is crucial for Africa's "already deficient" agriculture.
"That really creates serious threats to the food security of the continent," Sall added.
In his remarks in front of reporters, Putin did not mention grain supplies but said Russia was "always on Africa's side" and was now keen to ramp up cooperation.
"At the new stage of development, we place great importance on our relations with African counties, and I must say this has had a certain positive result," Putin added.
Moscow's military campaign in Ukraine and a barrage of international sanctions on Russia have disrupted supplies of fertiliser, wheat and other commodities from both countries, pushing up prices for food and fuel, especially in developing nations.
Cereal prices in Africa, the world's poorest continent, have surged because of the slump in exports from Ukraine, sharpening the impact of conflict and climate change and sparking fears of social unrest.
(AFP)
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As EU tries to isolate Russia, Serbia hugs its old ally close
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Foreign fighters explain motivations for joining Ukraine's war effort
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Live: Zelensky vows victory on 100th day of Russian invasion
Valeurs Actuelles
Dans « Comedian Rhapsodie », Thomas VDB nous fait revivre ses années rock
À quoi reconnaît-on un dingue de musique ? À cette obsession de réécouter non pas une chanson mais quelques secondes qu’il trouve parfaites : « Quand on arrive aux alentours de 2′ 04 ” du titre ( I Just Threw Out The Love Of My Dreams , de Weezer), on se disait que quelque chose n’allait pas, tellement c’était trop bien », explique Thomas VDB (Vandenberghe) dans son livre Comedian Rhapsodie. À la lecture de ce titre qui renvoie au Bohemian Rhapsody de Queen, et parce que quinze cassettes audio figurent sur la jaquette, le lecteur devinera que la musique est le thème central du premier livre de ce chroniqueur de France Inter, que l’auteur de ces lignes n’écoute pas, ou peu, et seulement sous la contrainte.
C’est peut-être un tort ; s’il officie sur cette radio prompte à dénoncer, œillères à l’appui, les travers de la droite, Thomas VDB est ou a été aussi journaliste, comédien, directeur de publication, monteur de spectacles… Un esprit libre dont le premier choc musical fut West Side Story : « Inlassablement, je me demandais si je préférerais être membre des Jets ou des Sharks », se souvient l’auteur qui débute son apprentissage musical avec la très consensuelle écoute des Beatles, mais aussi du tout-venant : « Aussi loin que je me remémore mes passions musicales, je ne suis pas capable de déceler la moindre trace de cohérence dans mes goûts. » À la lecture de Hard Rock Magazine et Hard Force Magazine, ses goûts musicaux prennent progressivement une teneur métal. À la fin des années 1990, Thomas VDB, dont les parents habitaient près de Chinon, lance un fan-club et un fanzine, Divine, du nom d’un titre du groupe Korn. Un succès d’estime – « Dans le Landernau des magazines de rocket métal, la création d’un fan-club jeta une lumière nouvelle et inattendue sur Beaumont-en-Véron », se souvient-il -qui lui permet de rentrer dans l’industrie musicale. Mais il lui faut aussi vivre : Thomas VDB, également comédien intermittent du spectacle, se glisse un temps dans la peau du professeur Brocolino au Carrefour d’Angers.
Bienvenue dans la vie réelle
En 1998, il rencontre Yves Bongarçon, rédacteur en chef de Rock Sound : « J’avais passé les trois quarts de ma vie à écouter de la musique, je voulais que la situation se prolonge, quitte à en faire un métier. » Il signe son premier contrat le 6 avril 1999. Une vie de rêve où il croise les groupes Oasis, Weezer, Deftones, Rammstein, etc., « se sentant comme un reporter de presse, dans le feu de l’action, dans le flux de l’actu ». Il redescend sur terre : « Parfois, je suis transpercé par ce frisson de honte au seul souvenir d’un moment où j’ai dit n’importe quoi », reconnaît-il. Comme ce moment passé avec le chanteur Moby, qui lui jeta : « Si je devais interviewer un artiste qui écrit des essais dans ses disques, je les lirais ! »
À 24 ans, Thomas VDB est nommé rédacteur en chef de la version française de Rolling Stone et découvre qu’il est « devenu le rouage d’un système destiné à aider les majors à vendre des disques ». Bienvenue dans la vie réelle où il doit se confronter aux syndicats, au grammage du papier, aux questions financières, aux rachats. « À partir de ce moment, les choses commencèrent à prendre une tournure encore plus sombre dans ma tête, explique-t-il. J’avais rêvé de devenir [journaliste] et je l’étais devenu. Mais je venais curieusement d ‘en arriver à un point où il fallait que ça cesse. Ma décision était prise. » Thomas VDB est redevenu comédien.
“Comedian Rhapsodie”, de Thomas VDB, Flammarion, 384 pages, 20 €.
Opex 360
Le président Biden exclut de livrer à l’Ukraine des systèmes d’artillerie à longue portée
par Laurent Lagneau · 30 mai 2022
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Les forces ukrainiennes sont a priori en grande difficulté dans le Donbass, leurs adversaires russes ayant quasiment achevé l’encerclement des villes de Sievierodonetsk et Lyssytchansk, les deux dernières de la région de Louhansk à être encore sous le contrôle de Kiev.
Aussi, pour briser l’offensive russe et compléter les nombreuses pièces d’artillerie lui ont été livrées [ou promises], comme les obusiers M777 américains, les six CAESAr français ou encore les 18 KRAB polonais [cette liste n’étant pas exhaustive], l’état-major ukrainien souhaite disposer d’une capacité de frappe dans la profondeur. C’est à dire des lance-roquettes multiples de plus longue portée, comme les M270 MLRS [Multiple Launch Rocket System] et M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], qui, en plus des roquettes M31, peuvent tirer des missiles tactiques MGM-140 ATACMS, d’une portée de 300 km.
« Certains partenaires évitent de donner les armes nécessaires par peur de l’escalade. Escalade, vraiment? La Russie utilise déjà les armes non nucléaires les plus lourdes, brûle les gens vivants. Peut-être qu’il est temps […] de nous donner des MLRS », a en effet affirmé Mykhaïlo Podoliak, un conseiller de Volodymyr Zelinski, le président ukrainien, via Twitter, le 27 mai. Et d’insister : « Il est difficile de se battre lorsque vous êtes attaqué depuis une distance de 70 km et que vous n’avez rien pour riposter ».
Le même jour, le New York Times et CNN, s’appuyant sur des confidences faites par des responsables américains, ont indiqué que l’administration Biden avait approuvé la livraison de tels systèmes aux forces ukrainiennes et qu’une annonce serait faite dans les prochains jours…
The US will send HIMARS to Kyiv, likely loaded with M31 GMLRS rockets that each carry 200 lbs of explosives – slightly more than the 192 lb TNT equivalent in a Mk-82 500-lb bomb. By comparison, 155-mm artillery shells carry about 18 lbs of explosives each. https://t.co/yYdS85djl9
— John Ismay (@johnismay) May 27, 2022
Sauf que, le lendemain, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a indiqué qu’aucune décision n’avait été encore prise, faute de consensus au sujet de ce possible envoi de MLRS à Kiev, certains ayant estimé que le président russe, Vladimir Poutine, pourrait considérer un tel transfert comme une « provocation ». D’ailleurs, l’ambassadeur de Russie aux États-Unis, Anatoly Antonov, avait prévenu en affirmant que « la militarisation de l’Ukraine par l’Occident est une menace directe pour la sécurité européenne et mondiale ».
Finalement, et alors que les États-Unis ont lancé un programme d’aide à l’Ukraine doté de 40 milliards de dollars [lequel a donné lieu à des spéculations sur de possibles livraisons de systèmes M270 et M142, nldr], le président américain, Joe Biden, a annoncé sa décision, d’une manière abrupte.
« Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie », a en effet déclaré le locataire de la Maison Blanche, ce 30 mai, en répondant à des journalistes.
Cela étant, l’US Army n’est pas la seule à être dotée de tels systèmes d’artillerie. La British Army en dispose également. Or, dans un entretien à Bloomberg TV, le 27 mai, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a plaidé pour que les Occidentaux fournissent une capacité de frappe dans la profondeur aux forces ukrainiennes… Et donc des MLRS. De telles armes, a-t-il fait valoir, permettraient à l’Ukraine de « se défendre contre l’artillerie » des forces russes, d’autant que celles-ci « continuent de grignoter du terrain » dans le Donbass.
Le président Biden exclut de livrer à l’Ukraine des systèmes d’artillerie à longue portée
par Laurent Lagneau · 30 mai 2022
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Les forces ukrainiennes sont a priori en grande difficulté dans le Donbass, leurs adversaires russes ayant quasiment achevé l’encerclement des villes de Sievierodonetsk et Lyssytchansk, les deux dernières de la région de Louhansk à être encore sous le contrôle de Kiev.
Aussi, pour briser l’offensive russe et compléter les nombreuses pièces d’artillerie lui ont été livrées [ou promises], comme les obusiers M777 américains, les six CAESAr français ou encore les 18 KRAB polonais [cette liste n’étant pas exhaustive], l’état-major ukrainien souhaite disposer d’une capacité de frappe dans la profondeur. C’est à dire des lance-roquettes multiples de plus longue portée, comme les M270 MLRS [Multiple Launch Rocket System] et M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], qui, en plus des roquettes M31, peuvent tirer des missiles tactiques MGM-140 ATACMS, d’une portée de 300 km.
« Certains partenaires évitent de donner les armes nécessaires par peur de l’escalade. Escalade, vraiment? La Russie utilise déjà les armes non nucléaires les plus lourdes, brûle les gens vivants. Peut-être qu’il est temps […] de nous donner des MLRS », a en effet affirmé Mykhaïlo Podoliak, un conseiller de Volodymyr Zelinski, le président ukrainien, via Twitter, le 27 mai. Et d’insister : « Il est difficile de se battre lorsque vous êtes attaqué depuis une distance de 70 km et que vous n’avez rien pour riposter ».
Le même jour, le New York Times et CNN, s’appuyant sur des confidences faites par des responsables américains, ont indiqué que l’administration Biden avait approuvé la livraison de tels systèmes aux forces ukrainiennes et qu’une annonce serait faite dans les prochains jours…
The US will send HIMARS to Kyiv, likely loaded with M31 GMLRS rockets that each carry 200 lbs of explosives – slightly more than the 192 lb TNT equivalent in a Mk-82 500-lb bomb. By comparison, 155-mm artillery shells carry about 18 lbs of explosives each. https://t.co/yYdS85djl9
— John Ismay (@johnismay) May 27, 2022
Sauf que, le lendemain, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a indiqué qu’aucune décision n’avait été encore prise, faute de consensus au sujet de ce possible envoi de MLRS à Kiev, certains ayant estimé que le président russe, Vladimir Poutine, pourrait considérer un tel transfert comme une « provocation ». D’ailleurs, l’ambassadeur de Russie aux États-Unis, Anatoly Antonov, avait prévenu en affirmant que « la militarisation de l’Ukraine par l’Occident est une menace directe pour la sécurité européenne et mondiale ».
Finalement, et alors que les États-Unis ont lancé un programme d’aide à l’Ukraine doté de 40 milliards de dollars [lequel a donné lieu à des spéculations sur de possibles livraisons de systèmes M270 et M142, nldr], le président américain, Joe Biden, a annoncé sa décision, d’une manière abrupte.
« Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie », a en effet déclaré le locataire de la Maison Blanche, ce 30 mai, en répondant à des journalistes.
Cela étant, l’US Army n’est pas la seule à être dotée de tels systèmes d’artillerie. La British Army en dispose également. Or, dans un entretien à Bloomberg TV, le 27 mai, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a plaidé pour que les Occidentaux fournissent une capacité de frappe dans la profondeur aux forces ukrainiennes… Et donc des MLRS. De telles armes, a-t-il fait valoir, permettraient à l’Ukraine de « se défendre contre l’artillerie » des forces russes, d’autant que celles-ci « continuent de grignoter du terrain » dans le Donbass.
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Les forces ukrainiennes sont a priori en grande difficulté dans le Donbass, leurs adversaires russes ayant quasiment achevé l’encerclement des villes de Sievierodonetsk et Lyssytchansk, les deux dernières de la région de Louhansk à être encore sous le contrôle de Kiev.
Aussi, pour briser l’offensive russe et compléter les nombreuses pièces d’artillerie lui ont été livrées [ou promises], comme les obusiers M777 américains, les six CAESAr français ou encore les 18 KRAB polonais [cette liste n’étant pas exhaustive], l’état-major ukrainien souhaite disposer d’une capacité de frappe dans la profondeur. C’est à dire des lance-roquettes multiples de plus longue portée, comme les M270 MLRS [Multiple Launch Rocket System] et M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], qui, en plus des roquettes M31, peuvent tirer des missiles tactiques MGM-140 ATACMS, d’une portée de 300 km.
« Certains partenaires évitent de donner les armes nécessaires par peur de l’escalade. Escalade, vraiment? La Russie utilise déjà les armes non nucléaires les plus lourdes, brûle les gens vivants. Peut-être qu’il est temps […] de nous donner des MLRS », a en effet affirmé Mykhaïlo Podoliak, un conseiller de Volodymyr Zelinski, le président ukrainien, via Twitter, le 27 mai. Et d’insister : « Il est difficile de se battre lorsque vous êtes attaqué depuis une distance de 70 km et que vous n’avez rien pour riposter ».
Le même jour, le New York Times et CNN, s’appuyant sur des confidences faites par des responsables américains, ont indiqué que l’administration Biden avait approuvé la livraison de tels systèmes aux forces ukrainiennes et qu’une annonce serait faite dans les prochains jours…
The US will send HIMARS to Kyiv, likely loaded with M31 GMLRS rockets that each carry 200 lbs of explosives – slightly more than the 192 lb TNT equivalent in a Mk-82 500-lb bomb. By comparison, 155-mm artillery shells carry about 18 lbs of explosives each. https://t.co/yYdS85djl9
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Sauf que, le lendemain, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a indiqué qu’aucune décision n’avait été encore prise, faute de consensus au sujet de ce possible envoi de MLRS à Kiev, certains ayant estimé que le président russe, Vladimir Poutine, pourrait considérer un tel transfert comme une « provocation ». D’ailleurs, l’ambassadeur de Russie aux États-Unis, Anatoly Antonov, avait prévenu en affirmant que « la militarisation de l’Ukraine par l’Occident est une menace directe pour la sécurité européenne et mondiale ».
Finalement, et alors que les États-Unis ont lancé un programme d’aide à l’Ukraine doté de 40 milliards de dollars [lequel a donné lieu à des spéculations sur de possibles livraisons de systèmes M270 et M142, nldr], le président américain, Joe Biden, a annoncé sa décision, d’une manière abrupte.
« Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie », a en effet déclaré le locataire de la Maison Blanche, ce 30 mai, en répondant à des journalistes.
Cela étant, l’US Army n’est pas la seule à être dotée de tels systèmes d’artillerie. La British Army en dispose également. Or, dans un entretien à Bloomberg TV, le 27 mai, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a plaidé pour que les Occidentaux fournissent une capacité de frappe dans la profondeur aux forces ukrainiennes… Et donc des MLRS. De telles armes, a-t-il fait valoir, permettraient à l’Ukraine de « se défendre contre l’artillerie » des forces russes, d’autant que celles-ci « continuent de grignoter du terrain » dans le Donbass.
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Les forces ukrainiennes sont a priori en grande difficulté dans le Donbass, leurs adversaires russes ayant quasiment achevé l’encerclement des villes de Sievierodonetsk et Lyssytchansk, les deux dernières de la région de Louhansk à être encore sous le contrôle de Kiev.
grande difficultéAussi, pour briser l’offensive russe et compléter les nombreuses pièces d’artillerie lui ont été livrées [ou promises], comme les obusiers M777 américains, les six CAESAr français ou encore les 18 KRAB polonais [cette liste n’étant pas exhaustive], l’état-major ukrainien souhaite disposer d’une capacité de frappe dans la profondeur. C’est à dire des lance-roquettes multiples de plus longue portée, comme les M270 MLRS [Multiple Launch Rocket System] et M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], qui, en plus des roquettes M31, peuvent tirer des missiles tactiques MGM-140 ATACMS, d’une portée de 300 km.
« Certains partenaires évitent de donner les armes nécessaires par peur de l’escalade. Escalade, vraiment? La Russie utilise déjà les armes non nucléaires les plus lourdes, brûle les gens vivants. Peut-être qu’il est temps […] de nous donner des MLRS », a en effet affirmé Mykhaïlo Podoliak, un conseiller de Volodymyr Zelinski, le président ukrainien, via Twitter, le 27 mai. Et d’insister : « Il est difficile de se battre lorsque vous êtes attaqué depuis une distance de 70 km et que vous n’avez rien pour riposter ».
Le même jour, le New York Times et CNN, s’appuyant sur des confidences faites par des responsables américains, ont indiqué que l’administration Biden avait approuvé la livraison de tels systèmes aux forces ukrainiennes et qu’une annonce serait faite dans les prochains jours…
The US will send HIMARS to Kyiv, likely loaded with M31 GMLRS rockets that each carry 200 lbs of explosives – slightly more than the 192 lb TNT equivalent in a Mk-82 500-lb bomb. By comparison, 155-mm artillery shells carry about 18 lbs of explosives each. https://t.co/yYdS85djl9
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The US will send HIMARS to Kyiv, likely loaded with M31 GMLRS rockets that each carry 200 lbs of explosives – slightly more than the 192 lb TNT equivalent in a Mk-82 500-lb bomb. By comparison, 155-mm artillery shells carry about 18 lbs of explosives each. https://t.co/yYdS85djl9
https://t.co/yYdS85djl9— John Ismay (@johnismay) May 27, 2022
May 27, 2022
Sauf que, le lendemain, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a indiqué qu’aucune décision n’avait été encore prise, faute de consensus au sujet de ce possible envoi de MLRS à Kiev, certains ayant estimé que le président russe, Vladimir Poutine, pourrait considérer un tel transfert comme une « provocation ». D’ailleurs, l’ambassadeur de Russie aux États-Unis, Anatoly Antonov, avait prévenu en affirmant que « la militarisation de l’Ukraine par l’Occident est une menace directe pour la sécurité européenne et mondiale ».
Finalement, et alors que les États-Unis ont lancé un programme d’aide à l’Ukraine doté de 40 milliards de dollars [lequel a donné lieu à des spéculations sur de possibles livraisons de systèmes M270 et M142, nldr], le président américain, Joe Biden, a annoncé sa décision, d’une manière abrupte.
« Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie », a en effet déclaré le locataire de la Maison Blanche, ce 30 mai, en répondant à des journalistes.
Cela étant, l’US Army n’est pas la seule à être dotée de tels systèmes d’artillerie. La British Army en dispose également. Or, dans un entretien à Bloomberg TV, le 27 mai, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a plaidé pour que les Occidentaux fournissent une capacité de frappe dans la profondeur aux forces ukrainiennes… Et donc des MLRS. De telles armes, a-t-il fait valoir, permettraient à l’Ukraine de « se défendre contre l’artillerie » des forces russes, d’autant que celles-ci « continuent de grignoter du terrain » dans le Donbass.
a plaidé France24 - World
Tunisia's Saied sacks 57 judges accused of corruption
Issued on: 03/06/2022 - 10:11
James CREEDON
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In tonight's edition: Tunisian President Kais Saied sacks 57 judges accused of corruption. He has also passed a new law strengthening his grip on the judiciary. Also, at least 10 African countries have major displacement crises. The Norwegian Refugee Council, an NGO, is sounding the alarm in its annual report. Finally, Vladimir Putin will host Senegalese President Macky Sall at his Black Sea residence in Sochi this Friday. Sall currently chairs the African Union and the talks are expected to focus on the food crisis sparked by the invasion of Ukraine.
Valeurs Actuelles
Controverse autour des travaux d’un château accueillant un festival près de Perpignan
Le château de la discorde. Vendredi 27 mai, une association a dénoncé la destruction de parties du château de Ceret, dans les Pyrénées-Orientales, sous prétexte d’aménagements nécessaires à la tenue du festival Les Déferlantes du Sud, qui aura lieu début juillet dans le château, rapporte France 3 Occitanie. Le château d’Aubiry date de 1904, et accueille pour la première fois ce festival musical. Pour ce faire, de nombreux travaux ont dû être réalisés. Mais lesdits travaux ne font manifestement pas l’unanimité.
Le mur de la discorde
Pour l’association ASPAHR (Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Artistique et Historique Roussillonnais), un aménagement en particulier pose problème : la destruction du mur d’enceinte du château sur 35 mètres de long. « Tout a été classé monument historique, le parc, l’enceinte, le château. On ne peut pas faire ce qu’on veut et quand on est propriétaire d’un monument historique, on est responsable de l’intégrité du lieu pour les générations futures », argumente l’association dans un communiqué, relayé par le média local. Pourtant, les propriétaires du lieu sont d’accord, et expliquent que le mur « n’est pas d’origine ». Ils affirment aussi que tout cela se fait en concertation avec les collectivités locales, qui délivrent les autorisations au fur et à mesure. En attendant, les travaux d’aménagement du château se poursuivent pour accueillir les festivaliers, début juillet.
Céret : les dernières actualités
Opex 360
La Pologne mise sur la Corée du Sud pour se doter d’obusiers et de véhicules de combat d’infanterie
par Laurent Lagneau · 30 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCes derniers jours, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a fait savoir que Varsovie avait l’intention de se procurer 6 batteries de défense aérienne Patriot PAC-3 [en plus des 2 systèmes commandés en 2018 dans le cadre du programme Wisla] et 500 lance-roquettes multiples M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System] supplémentaires, alors que les 20 exemplaires acquis en 2019 pour 365 millions d’euros ne seront livrés qu’à partir de 2023.
De telles annonces augurent de gros contrats pour l’industrie américaine de l’armement, après l’achat de 250 chars M1A2 Abrams, de 32 chasseurs-bombardiers F-35A et d’hélicoptères d’attaque [le choix n’est pas encore arrêté mais on sait qu’il se fera entre l’AH-64E Guardian et l’AZ-1 Viper]. Même ces contrats seront en partie exécutés en Pologne, celle-ci ne devrait pas être la seule à profiter du renforcement des capacités des forces terrestres polonaises.
En effet, ce 30 mai, M. Blaszczak a annoncé que la Pologne et la Corée du Sud vont accentuer leur coopération en matière d’armement et de recherche, notamment dans les domaines de l’infanterie mécanisée et de l’artillerie. Il a d’ailleurs signé, à cette fin, un accord avec Lee Jong-Sup, son homologue sud-coréen.
« En dotant l’armée polonaise d’équipements modernes, nous devons faire tout notre possible pour, d’une part, utiliser au maximum le potentiel de l’industrie polonaise de l’armement et, d’autre part, pour équiper nos troupes de matériels produits en Corée dès que possible », a déclaré le ministre polonais de la Défense.
Les services de ce dernier ont ensuite précisé que la Pologne est en quête de canons et de véhicules de combat d’infanterie sud-coréens dans le cadre de cette coopération.
S’agissant de l’artillerie, l’armée polonaise a déjà commandé 122 exemplaires de l’AHS Krabe, c’est à dire un obusier de 155 mm monté sur le châssis [chenillé] du K9 Thunder, produit par le sud-coréen Hanwha Defence. Sur les 80 qui lui ont été livrés, elle vient d’en céder 18 aux forces ukrainiennes. Probablement que l’accord en question doit permettre de les remplacer… et d’accélérer la production de ceux qui restent encore à livrer.
Min. @mblaszczak: Deliveries of new equipment for🇵🇱 Armed Forces are important, in regards to the war that is going on abroad. It is vital that 🇵🇱Army is equipped with the modern, proven equipment, and it is the equipment produced by Korea. pic.twitter.com/LCkQDZ1dDp
— Poland MOD 🇵🇱 (@Poland_MOD) May 30, 2022
Quant aux véhicules de combat d’infanterie [VCI], les forces polonaises disposent de deux modèles principaux : le KTO Rosomak, fruit d’une coopération avec Patria [359 exemplaires livrés depuis les années 2000], et le BWP-1, dont environ 800 unités ont été héritées de la période soviétique.
Pour le moment, le ministère polonais de la Défense n’a pas précisé le type de VCI produit en Corée du Sud qui serait susceptible de l’intéresser. En effet, Hanwha Defense propose au moins deux modèles : le K21, un engin d’environ 25 tonnes doté d’une tourelle de 40 mm et de missiles anti-chars, et l’AS-21 Redback, un véhicule de 42 tonnes armé d’un canon de 30 mm. C’est, pour comparer, l’équivalent du KF-41 « Lynx » de l’allemand Rheinmetall.
Normalement, les BWP-1 doivent être en partie remplacés par le Borsuk, un VCI de 40 tonnes [au combat] développé et conçu par un consortium dirigé par Huta Stalowa Wola [HSW], filiale du groupe polonais PGZ. Visiblement, il serait donc question de l’épauler par des AS-21 Redback ou des K-21.
En revanche, et alors que le président polonais, Andrzej Duda, s’est récemment emporté contre les promesses « non tenues » de l’Allemagne concernant le remplacement des chars T-72 cédés à Kiev par des Leopard 2, il n’a pas été question d’un achat de K-2 Black Panther, dont le fabricant, Hyundai Rotem, a développé une version dédiée aux besoins de la Pologne.
Photo : AS-21 – Hanwha Defence
La Pologne mise sur la Corée du Sud pour se doter d’obusiers et de véhicules de combat d’infanterie
par Laurent Lagneau · 30 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerCes derniers jours, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a fait savoir que Varsovie avait l’intention de se procurer 6 batteries de défense aérienne Patriot PAC-3 [en plus des 2 systèmes commandés en 2018 dans le cadre du programme Wisla] et 500 lance-roquettes multiples M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System] supplémentaires, alors que les 20 exemplaires acquis en 2019 pour 365 millions d’euros ne seront livrés qu’à partir de 2023.
De telles annonces augurent de gros contrats pour l’industrie américaine de l’armement, après l’achat de 250 chars M1A2 Abrams, de 32 chasseurs-bombardiers F-35A et d’hélicoptères d’attaque [le choix n’est pas encore arrêté mais on sait qu’il se fera entre l’AH-64E Guardian et l’AZ-1 Viper]. Même ces contrats seront en partie exécutés en Pologne, celle-ci ne devrait pas être la seule à profiter du renforcement des capacités des forces terrestres polonaises.
En effet, ce 30 mai, M. Blaszczak a annoncé que la Pologne et la Corée du Sud vont accentuer leur coopération en matière d’armement et de recherche, notamment dans les domaines de l’infanterie mécanisée et de l’artillerie. Il a d’ailleurs signé, à cette fin, un accord avec Lee Jong-Sup, son homologue sud-coréen.
« En dotant l’armée polonaise d’équipements modernes, nous devons faire tout notre possible pour, d’une part, utiliser au maximum le potentiel de l’industrie polonaise de l’armement et, d’autre part, pour équiper nos troupes de matériels produits en Corée dès que possible », a déclaré le ministre polonais de la Défense.
Les services de ce dernier ont ensuite précisé que la Pologne est en quête de canons et de véhicules de combat d’infanterie sud-coréens dans le cadre de cette coopération.
S’agissant de l’artillerie, l’armée polonaise a déjà commandé 122 exemplaires de l’AHS Krabe, c’est à dire un obusier de 155 mm monté sur le châssis [chenillé] du K9 Thunder, produit par le sud-coréen Hanwha Defence. Sur les 80 qui lui ont été livrés, elle vient d’en céder 18 aux forces ukrainiennes. Probablement que l’accord en question doit permettre de les remplacer… et d’accélérer la production de ceux qui restent encore à livrer.
Min. @mblaszczak: Deliveries of new equipment for🇵🇱 Armed Forces are important, in regards to the war that is going on abroad. It is vital that 🇵🇱Army is equipped with the modern, proven equipment, and it is the equipment produced by Korea. pic.twitter.com/LCkQDZ1dDp
— Poland MOD 🇵🇱 (@Poland_MOD) May 30, 2022
Quant aux véhicules de combat d’infanterie [VCI], les forces polonaises disposent de deux modèles principaux : le KTO Rosomak, fruit d’une coopération avec Patria [359 exemplaires livrés depuis les années 2000], et le BWP-1, dont environ 800 unités ont été héritées de la période soviétique.
Pour le moment, le ministère polonais de la Défense n’a pas précisé le type de VCI produit en Corée du Sud qui serait susceptible de l’intéresser. En effet, Hanwha Defense propose au moins deux modèles : le K21, un engin d’environ 25 tonnes doté d’une tourelle de 40 mm et de missiles anti-chars, et l’AS-21 Redback, un véhicule de 42 tonnes armé d’un canon de 30 mm. C’est, pour comparer, l’équivalent du KF-41 « Lynx » de l’allemand Rheinmetall.
Normalement, les BWP-1 doivent être en partie remplacés par le Borsuk, un VCI de 40 tonnes [au combat] développé et conçu par un consortium dirigé par Huta Stalowa Wola [HSW], filiale du groupe polonais PGZ. Visiblement, il serait donc question de l’épauler par des AS-21 Redback ou des K-21.
En revanche, et alors que le président polonais, Andrzej Duda, s’est récemment emporté contre les promesses « non tenues » de l’Allemagne concernant le remplacement des chars T-72 cédés à Kiev par des Leopard 2, il n’a pas été question d’un achat de K-2 Black Panther, dont le fabricant, Hyundai Rotem, a développé une version dédiée aux besoins de la Pologne.
Photo : AS-21 – Hanwha Defence
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCes derniers jours, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a fait savoir que Varsovie avait l’intention de se procurer 6 batteries de défense aérienne Patriot PAC-3 [en plus des 2 systèmes commandés en 2018 dans le cadre du programme Wisla] et 500 lance-roquettes multiples M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System] supplémentaires, alors que les 20 exemplaires acquis en 2019 pour 365 millions d’euros ne seront livrés qu’à partir de 2023.
De telles annonces augurent de gros contrats pour l’industrie américaine de l’armement, après l’achat de 250 chars M1A2 Abrams, de 32 chasseurs-bombardiers F-35A et d’hélicoptères d’attaque [le choix n’est pas encore arrêté mais on sait qu’il se fera entre l’AH-64E Guardian et l’AZ-1 Viper]. Même ces contrats seront en partie exécutés en Pologne, celle-ci ne devrait pas être la seule à profiter du renforcement des capacités des forces terrestres polonaises.
En effet, ce 30 mai, M. Blaszczak a annoncé que la Pologne et la Corée du Sud vont accentuer leur coopération en matière d’armement et de recherche, notamment dans les domaines de l’infanterie mécanisée et de l’artillerie. Il a d’ailleurs signé, à cette fin, un accord avec Lee Jong-Sup, son homologue sud-coréen.
« En dotant l’armée polonaise d’équipements modernes, nous devons faire tout notre possible pour, d’une part, utiliser au maximum le potentiel de l’industrie polonaise de l’armement et, d’autre part, pour équiper nos troupes de matériels produits en Corée dès que possible », a déclaré le ministre polonais de la Défense.
Les services de ce dernier ont ensuite précisé que la Pologne est en quête de canons et de véhicules de combat d’infanterie sud-coréens dans le cadre de cette coopération.
S’agissant de l’artillerie, l’armée polonaise a déjà commandé 122 exemplaires de l’AHS Krabe, c’est à dire un obusier de 155 mm monté sur le châssis [chenillé] du K9 Thunder, produit par le sud-coréen Hanwha Defence. Sur les 80 qui lui ont été livrés, elle vient d’en céder 18 aux forces ukrainiennes. Probablement que l’accord en question doit permettre de les remplacer… et d’accélérer la production de ceux qui restent encore à livrer.
Min. @mblaszczak: Deliveries of new equipment for🇵🇱 Armed Forces are important, in regards to the war that is going on abroad. It is vital that 🇵🇱Army is equipped with the modern, proven equipment, and it is the equipment produced by Korea. pic.twitter.com/LCkQDZ1dDp
— Poland MOD 🇵🇱 (@Poland_MOD) May 30, 2022
Quant aux véhicules de combat d’infanterie [VCI], les forces polonaises disposent de deux modèles principaux : le KTO Rosomak, fruit d’une coopération avec Patria [359 exemplaires livrés depuis les années 2000], et le BWP-1, dont environ 800 unités ont été héritées de la période soviétique.
Pour le moment, le ministère polonais de la Défense n’a pas précisé le type de VCI produit en Corée du Sud qui serait susceptible de l’intéresser. En effet, Hanwha Defense propose au moins deux modèles : le K21, un engin d’environ 25 tonnes doté d’une tourelle de 40 mm et de missiles anti-chars, et l’AS-21 Redback, un véhicule de 42 tonnes armé d’un canon de 30 mm. C’est, pour comparer, l’équivalent du KF-41 « Lynx » de l’allemand Rheinmetall.
Normalement, les BWP-1 doivent être en partie remplacés par le Borsuk, un VCI de 40 tonnes [au combat] développé et conçu par un consortium dirigé par Huta Stalowa Wola [HSW], filiale du groupe polonais PGZ. Visiblement, il serait donc question de l’épauler par des AS-21 Redback ou des K-21.
En revanche, et alors que le président polonais, Andrzej Duda, s’est récemment emporté contre les promesses « non tenues » de l’Allemagne concernant le remplacement des chars T-72 cédés à Kiev par des Leopard 2, il n’a pas été question d’un achat de K-2 Black Panther, dont le fabricant, Hyundai Rotem, a développé une version dédiée aux besoins de la Pologne.
Photo : AS-21 – Hanwha Defence
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerCes derniers jours, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a fait savoir que Varsovie avait l’intention de se procurer 6 batteries de défense aérienne Patriot PAC-3 [en plus des 2 systèmes commandés en 2018 dans le cadre du programme Wisla] et 500 lance-roquettes multiples M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System] supplémentaires, alors que les 20 exemplaires acquis en 2019 pour 365 millions d’euros ne seront livrés qu’à partir de 2023.
De telles annonces augurent de gros contrats pour l’industrie américaine de l’armement, après l’achat de 250 chars M1A2 Abrams, de 32 chasseurs-bombardiers F-35A et d’hélicoptères d’attaque [le choix n’est pas encore arrêté mais on sait qu’il se fera entre l’AH-64E Guardian et l’AZ-1 Viper]. Même ces contrats seront en partie exécutés en Pologne, celle-ci ne devrait pas être la seule à profiter du renforcement des capacités des forces terrestres polonaises.
En effet, ce 30 mai, M. Blaszczak a annoncé que la Pologne et la Corée du Sud vont accentuer leur coopération en matière d’armement et de recherche, notamment dans les domaines de l’infanterie mécanisée et de l’artillerie. Il a d’ailleurs signé, à cette fin, un accord avec Lee Jong-Sup, son homologue sud-coréen.
« En dotant l’armée polonaise d’équipements modernes, nous devons faire tout notre possible pour, d’une part, utiliser au maximum le potentiel de l’industrie polonaise de l’armement et, d’autre part, pour équiper nos troupes de matériels produits en Corée dès que possible », a déclaré le ministre polonais de la Défense.
Les services de ce dernier ont ensuite précisé que la Pologne est en quête de canons et de véhicules de combat d’infanterie sud-coréens dans le cadre de cette coopération.
S’agissant de l’artillerie, l’armée polonaise a déjà commandé 122 exemplaires de l’AHS Krabe, c’est à dire un obusier de 155 mm monté sur le châssis [chenillé] du K9 Thunder, produit par le sud-coréen Hanwha Defence. Sur les 80 qui lui ont été livrés, elle vient d’en céder 18 aux forces ukrainiennes. Probablement que l’accord en question doit permettre de les remplacer… et d’accélérer la production de ceux qui restent encore à livrer.
Min. @mblaszczak: Deliveries of new equipment for🇵🇱 Armed Forces are important, in regards to the war that is going on abroad. It is vital that 🇵🇱Army is equipped with the modern, proven equipment, and it is the equipment produced by Korea. pic.twitter.com/LCkQDZ1dDp
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@mblaszczakpic.twitter.com/LCkQDZ1dDp— Poland MOD 🇵🇱 (@Poland_MOD) May 30, 2022
May 30, 2022
Quant aux véhicules de combat d’infanterie [VCI], les forces polonaises disposent de deux modèles principaux : le KTO Rosomak, fruit d’une coopération avec Patria [359 exemplaires livrés depuis les années 2000], et le BWP-1, dont environ 800 unités ont été héritées de la période soviétique.
Pour le moment, le ministère polonais de la Défense n’a pas précisé le type de VCI produit en Corée du Sud qui serait susceptible de l’intéresser. En effet, Hanwha Defense propose au moins deux modèles : le K21, un engin d’environ 25 tonnes doté d’une tourelle de 40 mm et de missiles anti-chars, et l’AS-21 Redback, un véhicule de 42 tonnes armé d’un canon de 30 mm. C’est, pour comparer, l’équivalent du KF-41 « Lynx » de l’allemand Rheinmetall.
Normalement, les BWP-1 doivent être en partie remplacés par le Borsuk, un VCI de 40 tonnes [au combat] développé et conçu par un consortium dirigé par Huta Stalowa Wola [HSW], filiale du groupe polonais PGZ. Visiblement, il serait donc question de l’épauler par des AS-21 Redback ou des K-21.
En revanche, et alors que le président polonais, Andrzej Duda, s’est récemment emporté contre les promesses « non tenues » de l’Allemagne concernant le remplacement des chars T-72 cédés à Kiev par des Leopard 2, il n’a pas été question d’un achat de K-2 Black Panther, dont le fabricant, Hyundai Rotem, a développé une version dédiée aux besoins de la Pologne.
Photo : AS-21 – Hanwha Defence
Opex 360
Des Eurofighter Typhoon britanniques protégeront la Coupe du monde de football au Qatar
par Laurent Lagneau · 30 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn mars 2019, lors d’un déplacement à Doha, Édouard Philippe, alors Premier ministre, fit savoir que la France était prête à aider le Qatar à sécuriser la Coupe du monde de football, dont le coup d’envoi sera donné le 21 novembre prochain. Depuis, le Parlement a examiné et adopté un projet de loi autorisant un accord entre les deux pays relatif au statut de leurs forces.
Et, à l’occasion des débat, on a appris que les forces françaises seraient engagées dans une mission de type « Advise and Assist », via le Commandement pour les opérations interarmées [CPOIA] ainsi qu’un système de lutte anti-drones BASSALT et un avion radar E3-F AWACS pour assurer la protection des huit stades dans lesquels se déroulera la compétition.
« La France, de son côté, y voit l’occasion de renforcer son expérience en matière de sécurisation dans la perspective de l’organisation sur son sol de la Coupe du monde de rugby en 2023 et des Jeux olympiques d’été en 2024 », a ainsi fait valoir un rapport de l’Assemblée nationale relatif à ce projet de loi. Ce qui, après les incidents survenus lors de la finale de la Ligue des champions, le 28 mai, ne manque pas de sel… Incidents qui, par ailleurs, ont conduit le gouvernement britannique à demander une enquête auprès de l’UEFA en raison du traitement reçu par les supporteurs du Liverpool FC aux abords du Stade de France.
Justement, au lendemain de cet évènements, Londres a indiqué que la Royal Air Force [RAF] serait impliquée dans la sécurisation de la Coupe du monde au Qatar, le 12 Squadron, doté d’avions de combat Eurofighter Typhoon, devant être déployé dans l’émirat afin de soutenir « les efforts de lutte contre le terrorisme par le biais d’opérations de sécurité aérienne ».
« La contribution du Royaume-Uni ajoutera de l’expertice et des capacités, en partie acquises grâce à l’expérience » des Jeux Olympiques de Londres en 2012, a expliqué le gouvernement britannique, après avoir rappelé que le Qatar a commandé 24 Typhoon et 9 avions d’entraînement Hawk auprès de BAE Systems ainsi que des munitions à MBDA UK. « Ces contrats valent plus de 6 milliards de livres sterling et soutiennent et maintiennent des milliers d’emplois au Royaume-Uni », a-t-il souligné.
Le nombre de Typhoon qu’enverra la RAF au Qatar n’a pas été précisé. Cela étant, à moins d’un manque de pilotes, on aurait pu penser que la Force aérienne de l’émir du Qatar [QEAF] diposait des moyens nécessaires pour assurer, par elle-même, la surveillance aérienne de l’émirat [dont la superficie n’est que de 11’571 km²] durant la Coupe du monde de football. Pour rappel, cette dernière est dotée de 27 Rafale [sur 36 commandés] et de 9 Mirage 2000-5EDA. En outre, elle a reçu ses premiers F-15QA [36 commandés, nldr] et attend de recevoir ses propres Typhoon.
Photo : Royal Air Force
Des Eurofighter Typhoon britanniques protégeront la Coupe du monde de football au Qatar
par Laurent Lagneau · 30 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn mars 2019, lors d’un déplacement à Doha, Édouard Philippe, alors Premier ministre, fit savoir que la France était prête à aider le Qatar à sécuriser la Coupe du monde de football, dont le coup d’envoi sera donné le 21 novembre prochain. Depuis, le Parlement a examiné et adopté un projet de loi autorisant un accord entre les deux pays relatif au statut de leurs forces.
Et, à l’occasion des débat, on a appris que les forces françaises seraient engagées dans une mission de type « Advise and Assist », via le Commandement pour les opérations interarmées [CPOIA] ainsi qu’un système de lutte anti-drones BASSALT et un avion radar E3-F AWACS pour assurer la protection des huit stades dans lesquels se déroulera la compétition.
« La France, de son côté, y voit l’occasion de renforcer son expérience en matière de sécurisation dans la perspective de l’organisation sur son sol de la Coupe du monde de rugby en 2023 et des Jeux olympiques d’été en 2024 », a ainsi fait valoir un rapport de l’Assemblée nationale relatif à ce projet de loi. Ce qui, après les incidents survenus lors de la finale de la Ligue des champions, le 28 mai, ne manque pas de sel… Incidents qui, par ailleurs, ont conduit le gouvernement britannique à demander une enquête auprès de l’UEFA en raison du traitement reçu par les supporteurs du Liverpool FC aux abords du Stade de France.
Justement, au lendemain de cet évènements, Londres a indiqué que la Royal Air Force [RAF] serait impliquée dans la sécurisation de la Coupe du monde au Qatar, le 12 Squadron, doté d’avions de combat Eurofighter Typhoon, devant être déployé dans l’émirat afin de soutenir « les efforts de lutte contre le terrorisme par le biais d’opérations de sécurité aérienne ».
« La contribution du Royaume-Uni ajoutera de l’expertice et des capacités, en partie acquises grâce à l’expérience » des Jeux Olympiques de Londres en 2012, a expliqué le gouvernement britannique, après avoir rappelé que le Qatar a commandé 24 Typhoon et 9 avions d’entraînement Hawk auprès de BAE Systems ainsi que des munitions à MBDA UK. « Ces contrats valent plus de 6 milliards de livres sterling et soutiennent et maintiennent des milliers d’emplois au Royaume-Uni », a-t-il souligné.
Le nombre de Typhoon qu’enverra la RAF au Qatar n’a pas été précisé. Cela étant, à moins d’un manque de pilotes, on aurait pu penser que la Force aérienne de l’émir du Qatar [QEAF] diposait des moyens nécessaires pour assurer, par elle-même, la surveillance aérienne de l’émirat [dont la superficie n’est que de 11’571 km²] durant la Coupe du monde de football. Pour rappel, cette dernière est dotée de 27 Rafale [sur 36 commandés] et de 9 Mirage 2000-5EDA. En outre, elle a reçu ses premiers F-15QA [36 commandés, nldr] et attend de recevoir ses propres Typhoon.
Photo : Royal Air Force
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn mars 2019, lors d’un déplacement à Doha, Édouard Philippe, alors Premier ministre, fit savoir que la France était prête à aider le Qatar à sécuriser la Coupe du monde de football, dont le coup d’envoi sera donné le 21 novembre prochain. Depuis, le Parlement a examiné et adopté un projet de loi autorisant un accord entre les deux pays relatif au statut de leurs forces.
Et, à l’occasion des débat, on a appris que les forces françaises seraient engagées dans une mission de type « Advise and Assist », via le Commandement pour les opérations interarmées [CPOIA] ainsi qu’un système de lutte anti-drones BASSALT et un avion radar E3-F AWACS pour assurer la protection des huit stades dans lesquels se déroulera la compétition.
« La France, de son côté, y voit l’occasion de renforcer son expérience en matière de sécurisation dans la perspective de l’organisation sur son sol de la Coupe du monde de rugby en 2023 et des Jeux olympiques d’été en 2024 », a ainsi fait valoir un rapport de l’Assemblée nationale relatif à ce projet de loi. Ce qui, après les incidents survenus lors de la finale de la Ligue des champions, le 28 mai, ne manque pas de sel… Incidents qui, par ailleurs, ont conduit le gouvernement britannique à demander une enquête auprès de l’UEFA en raison du traitement reçu par les supporteurs du Liverpool FC aux abords du Stade de France.
Justement, au lendemain de cet évènements, Londres a indiqué que la Royal Air Force [RAF] serait impliquée dans la sécurisation de la Coupe du monde au Qatar, le 12 Squadron, doté d’avions de combat Eurofighter Typhoon, devant être déployé dans l’émirat afin de soutenir « les efforts de lutte contre le terrorisme par le biais d’opérations de sécurité aérienne ».
« La contribution du Royaume-Uni ajoutera de l’expertice et des capacités, en partie acquises grâce à l’expérience » des Jeux Olympiques de Londres en 2012, a expliqué le gouvernement britannique, après avoir rappelé que le Qatar a commandé 24 Typhoon et 9 avions d’entraînement Hawk auprès de BAE Systems ainsi que des munitions à MBDA UK. « Ces contrats valent plus de 6 milliards de livres sterling et soutiennent et maintiennent des milliers d’emplois au Royaume-Uni », a-t-il souligné.
Le nombre de Typhoon qu’enverra la RAF au Qatar n’a pas été précisé. Cela étant, à moins d’un manque de pilotes, on aurait pu penser que la Force aérienne de l’émir du Qatar [QEAF] diposait des moyens nécessaires pour assurer, par elle-même, la surveillance aérienne de l’émirat [dont la superficie n’est que de 11’571 km²] durant la Coupe du monde de football. Pour rappel, cette dernière est dotée de 27 Rafale [sur 36 commandés] et de 9 Mirage 2000-5EDA. En outre, elle a reçu ses premiers F-15QA [36 commandés, nldr] et attend de recevoir ses propres Typhoon.
Photo : Royal Air Force
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Et, à l’occasion des débat, on a appris que les forces françaises seraient engagées dans une mission de type « Advise and Assist », via le Commandement pour les opérations interarmées [CPOIA] ainsi qu’un système de lutte anti-drones BASSALT et un avion radar E3-F AWACS pour assurer la protection des huit stades dans lesquels se déroulera la compétition.
« La France, de son côté, y voit l’occasion de renforcer son expérience en matière de sécurisation dans la perspective de l’organisation sur son sol de la Coupe du monde de rugby en 2023 et des Jeux olympiques d’été en 2024 », a ainsi fait valoir un rapport de l’Assemblée nationale relatif à ce projet de loi. Ce qui, après les incidents survenus lors de la finale de la Ligue des champions, le 28 mai, ne manque pas de sel… Incidents qui, par ailleurs, ont conduit le gouvernement britannique à demander une enquête auprès de l’UEFA en raison du traitement reçu par les supporteurs du Liverpool FC aux abords du Stade de France.
un rapportJustement, au lendemain de cet évènements, Londres a indiqué que la Royal Air Force [RAF] serait impliquée dans la sécurisation de la Coupe du monde au Qatar, le 12 Squadron, doté d’avions de combat Eurofighter Typhoon, devant être déployé dans l’émirat afin de soutenir « les efforts de lutte contre le terrorisme par le biais d’opérations de sécurité aérienne ».
« La contribution du Royaume-Uni ajoutera de l’expertice et des capacités, en partie acquises grâce à l’expérience » des Jeux Olympiques de Londres en 2012, a expliqué le gouvernement britannique, après avoir rappelé que le Qatar a commandé 24 Typhoon et 9 avions d’entraînement Hawk auprès de BAE Systems ainsi que des munitions à MBDA UK. « Ces contrats valent plus de 6 milliards de livres sterling et soutiennent et maintiennent des milliers d’emplois au Royaume-Uni », a-t-il souligné.
Le nombre de Typhoon qu’enverra la RAF au Qatar n’a pas été précisé. Cela étant, à moins d’un manque de pilotes, on aurait pu penser que la Force aérienne de l’émir du Qatar [QEAF] diposait des moyens nécessaires pour assurer, par elle-même, la surveillance aérienne de l’émirat [dont la superficie n’est que de 11’571 km²] durant la Coupe du monde de football. Pour rappel, cette dernière est dotée de 27 Rafale [sur 36 commandés] et de 9 Mirage 2000-5EDA. En outre, elle a reçu ses premiers F-15QA [36 commandés, nldr] et attend de recevoir ses propres Typhoon.
Photo : Royal Air Force
France24 - World
Rewilding Argentina: Ibera park's gamble is paying off
Issued on: 03/06/2022 - 16:42Modified: 03/06/2022 - 16:56
Tucked away in the north-eastern corner of Argentina is Ibera park, the world's second-largest wetland. Much of its wildlife vanished during the 20th century due to hunting and aggressive agricultural practices. But over the past 15 years, scientists and conservationists have taken a gamble to "rewild" the area by reintroducing endangered or previously extinct native species, including anteaters, scarlet macaws and even jaguars. The initiative is proving beneficial for both the environment and local communities. Our correspondents report.
Focus
Ivory Coast's wildlife enjoys rebirth thanks to nature reserve
Down to Earth
Rewilding: Nature's recovery
Focus
When nature takes over the British countryside
France24 - World
Ivory Coast's wildlife enjoys rebirth thanks to nature reserve
Issued on: 02/06/2022 - 16:27Modified: 02/06/2022 - 16:29
Much of the wildlife in Ivory Coast has become virtually extinct after decades of heavy deforestation. But a nature reserve nestled in the centre of the country is doing its best to restore the region's fauna. In just over 20 years, the N’zi River Park has managed to recreate an animal ecosystem, fight poaching and organise its own safaris. Our correspondents report.
Focus
Iraq, a hotbed of wildlife trafficking: Surge in demand sparks fear for endangered species
Across Africa
Kenyan conservationist Richard Leakey dies aged 77
Focus
In Thailand, humans and wild elephants struggle to live side-by-side
BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
BBC
Johnny Depp gigs in Gateshead after Amber Heard libel case win
By Ian YoungsEntertainment & arts reporter, in Gateshead
Johnny Depp put his court battle with ex-wife Amber Heard behind him in his first public appearance since the verdict, playing a gig in Gateshead.
The actor and musician joined guitarist Jeff Beck on the latest leg of his UK tour to the delight of hundreds of fans at the Sage venue on Thursday.
Beck also revealed Depp's next career move, an album that the pair will release together next month.
The gig came a day after Depp won the high-profile US defamation case.
He was absent from the Virginia court when the jury decided Heard's claim that she was a victim of domestic abuse was defamatory and false. Instead, Depp was spotted on Wednesday evening in a Newcastle pub with Beck.
After the verdict, he released a statement saying he was looking forward to "a new chapter". That started on Thursday, when he joined the guitar legend on stage for eight songs.
A relaxed Depp did not speak about the trial on stage, but Beck referred to it, saying: "What a result."
The British guitarist told the crowd: "I met this guy five years ago and we've never stopped laughing since. We actually made an album. I don't know how it happened. It will be out in July."
The pair have previously released a cover of John Lennon's Isolation, which was among the tracks Depp sang on Thursday. He also fronted covers of Marvin Gaye's What's Going On, The Everly Brothers' Let It Be Me, Jimi Hendrix's Little Wing and Killing Joke's The Death and Resurrection Show.
"I think he was having fun," said one fan, James Pallister, 32, from Newcastle, afterwards. "He looked really happy. He seemed to be in a great place.
"He's playing music, doing something really fun, and I think that that came across. The crowd was behind him and I think he gave people what they wanted to see. It's great to see him in Newcastle."
The Pirates of the Caribbean star told the trial that music was his first love, above acting. Some concertgoers said they were pleasantly surprised by his singing and guitar playing, even if his musicianship was put in the shade by Beck.
'Like a pub singer'
Regarded as one of the greatest guitarists ever, the one-time Yardbirds star first invited the Hollywood idol on stage with him last week, and Depp will now join all of Beck's remaining dates.
The US star got loud cheers from many in the crowd - but others were not impressed by his presence, and the frenzy around Depp has left Beck in some ways as the support act on his own headline tour.
"Jeff Beck was excellent," said Nick Rowe, 64, from Newcastle, who bought tickets two years ago before the tour was delayed by Covid.
"The thing that spoiled the whole night was the talentless Mr Depp. He was like a drunken pub singer at one point. I don't know what Jeff Beck's thinking of."
There were no critics of Depp among the few hundred outside the Sage, most of whom did not have tickets for the gig but who waited to show their support for the actor.
He eventually repaid them by signing autographs and speaking to his die-hard fans at the venue's stage door after the concert.
"I'm over the moon. I'm so happy," said Curtis Charlton, who had waited since 08:00. "He's a really nice guy. He spent so much time with the little kids at the front speaking to everyone and getting everything signed. He's an absolute legend."
"I'm absolutely buzzing," said another fan, called Gage, who had been outside the venue since 21:00 on Wednesday. "I could honestly cry. I'm ready to go home and go to bed and I am so happy."
Miya Wright, 28, snapped up tickets for the Gateshead concert as soon as she saw that Depp had joined Beck on stage in Sheffield at the weekend.
"I've been a huge fan of his since I was about 10," she said. "And this is just mind-boggling that he's here."
The trial gave an insight into Depp's personal life that was at times unflattering, despite his victory regarding the central allegation of domestic abuse.
Heard also won one of her defamation claims against him, and two years ago a UK judge decided a claim that he was a wife-beater was "substantially true".
But for his army of fans, Wednesday's main verdict vindicated him and the long, often unseemly battle with Heard has not tarnished his image in their eyes.
"I don't think that he's been a perfect saint, but I don't believe the allegations that she put forward," Ms Wright said. "I was always on his side."
Additional reporting by Olivia Richwald.
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Jérémie BazartEn 2017, une étude de l’université d’Atlanta publiée dans le « Journal of the American Heart Association » établissait un lien statistique entre le statut matrimonial d’une personne et son risque de décès.
En l’occurrence, l’étude, qui portait sur plus de 6 000 patients, montrait un risque accru de décès par arrêt cardiaque de 52 % chez les personnes célibataires, divorcées, séparées, veuves ou jamais mariées, par rapport aux personnes mariées…
En pratique, les patients ont été suivis pendant 3,7 ans et, sur cette période, plus de 1 000 décès ont été à déplorer. Dans le détail, concernant le risque de décès par arrêt cardiaque, l’étude a montré qu’il était augmenté de 40 % pour les personnes qui n’avaient jamais été mariées ; de 41 % pour les personnes divorcées ou séparées ; et de 71 % pour les personnes veuves. « J’ai été quelque peu surpris par l’ampleur de l’influence du mariage sur les patients cardiaques », déclarait alors l’auteur principal de l’étude dans un communiqué de l’université d’Atlanta.
Chaque semaine La chronique de Christophe Prudhomme, médecin urgentiste
Ces données coïncident avec une étude française de l’Insee de 2007. Pour expliquer en partie ce résultat, le chercheur d’Atlanta mettait en avant le soutien social fourni par le mariage, et le fait d’avoir un compagnon ou une compagne pour « s’occuper » de soi.
Manque de confiance pour gérer la maladie
Cinq ans plus tard, ce critère de l’aidant est également au cœur d’une nouvelle étude, présentée au congrès de la Société européenne de cardiologie (ESC) à Madrid. « Le soutien social aide les personnes à gérer des conditions à long terme », a déclaré dans un communiqué de l’ESC l’auteur de l’étude, le Dr Fabian Kerwagen, du Centre d’insuffisance cardiaque de l’hôpital universitaire de Wurtzbourg, en Allemagne.
Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC« Les conjoints peuvent aider à l’observance des traitements, encourager et aider à développer des comportements plus sains, ce qui pourrait affecter la longévité. Dans cette étude, les patients non mariés présentaient moins d’interactions sociales que les patients mariés et manquaient de confiance pour gérer leur insuffisance cardiaque. Nous cherchons à savoir si ces facteurs pourraient expliquer le taux de survie de ces patients. »
Cette fois, l’étude présentée a inclus 1 008 patients hospitalisés entre 2004 et 2007 pour insuffisance cardiaque ; 633 (63 %) étaient mariés et 375 (37 %) célibataires, dont 195 veufs, 96 jamais mariés et 84 séparés ou divorcés. Au départ, la qualité de vie, les limitations sociales (1) et l’autoefficacité (2) ont été mesurées à l’aide d’un questionnaire spécialement conçu pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. L’humeur dépressive a également été évaluée à l’aide d’un questionnaire standard sur la santé du patient.
« À propos de la qualité de vie globale ou de l’humeur dépressive, explique Fabian Kerwagen, nous n’avons pas observé de différence entre les deux populations. En revanche, le groupe non marié a obtenu de moins bons résultats en matière de limitations sociales et d’autoefficacité par rapport au groupe marié. »
Adapter la posologie au degré de célibat
Au cours du suivi, 679 (67 %) patients sont décédés, et le fait d’être célibataire plutôt que marié était associé à des risques plus élevés de décès, toutes causes confondues. Comme pour l’étude de 2017, les patients veufs présentaient le risque de mortalité le plus élevé, avec des risques augmentés de 1,7 pour les décès toutes causes et de 2,22 pour ceux liés à des maladies cardio-vasculaires, par rapport au groupe marié.
Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?« Le lien entre le mariage et la longévité indique l’importance du soutien social pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. Un lien qui a vraiment été démontré avec la mise en place des distanciations sociales pendant la pandémie. Les professionnels de la santé devraient envisager de demander aux patients leur état civil et, plus largement, leur groupe social afin de recommander l’appui de groupes de soutien dans l’objectif de combler des lacunes potentielles », poursuit Fabian Kerwagen. Une piste pour les nombreux malades à travers le monde et en France ?
En 2017, les auteurs allaient même jusqu’à suggérer qu’il pourrait être important de tenir compte de l’état matrimonial d’un patient dans le traitement de sa maladie coronarienne ! Il s’agirait en quelque sorte d’adapter la posologie au degré de célibat… Un critère qui n’est, pour le moment, pas intégré dans les ordonnances ou dans les prises en charge !
Les maladies cardio-vasculaires en France et dans le monde
Ces maladies constituent un ensemble de troubles affectant le cœur et les vaisseaux sanguins. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il s’agit de la première cause de mortalité dans le monde et, d’ici à 2030, près de 23,6 millions de personnes mourront d’une maladie cardio-vasculaire (cardiopathie ou accident vasculaire cérébral, principalement).
Les principaux facteurs de risques de ces pathologies sont constitués par une mauvaise alimentation, un manque d’activité physique, le tabagisme et l’usage nocif de l’alcool. L’OMS affirme que ces facteurs de risques comportementaux sont responsables d’environ 80 % des maladies coronariennes et des accidents vasculaires cérébraux.
En France, selon la Fédération française de cardiologie, ces pathologies représentent la première cause de mortalité chez les femmes et les plus de 65 ans, et la seconde chez les hommes. Elles provoquent 31 % des décès, ces chiffres progressant chaque année, et seraient à l’origine d’environ 140 000 décès par an, soit 400 morts par jour.
sciencesSantémédecine BBC
Shell's Jackdaw gas field given go-ahead by regulators
By Justin RowlattClimate editor
Development of a major North Sea gas field has been approved by regulators.
The Jackdaw field, east of Aberdeen, has the potential to produce 6.5% of Britain's gas output.
The regulatory approval comes as the UK government seeks to boost domestic energy output following Russia's invasion of Ukraine.
Shell's proposals were initially rejected on environmental grounds in October.
UK Business Minister Kwasi Kwarteng welcomed the decision.
"We're turbocharging renewables and nuclear, but we are also realistic about our energy needs now," he said on Twitter.
"Let's source more of the gas we need from British waters to protect energy security."
Under the new plan, Shell plans to start production from the field in the second half of 2025.
The oil and gas company said the approval came "at a time when UK energy security is critically required."
Shell said it expected to spend £500m in the UK to develop the new facility.
It said the Jackdaw field should be able to provide gas to 1.4m British homes, and its carbon emissions should eventually be captured for storage, if a large project in Peterhead secures funding.
But environmental campaigners have condemned the move.
The activist group Greenpeace said it believed the approval could be unlawful and it was considering legal action.
"Approving Jackdaw is a desperate and destructive decision from Johnson's government, and proves there is no long-term plan," said Ami McCarthy, a political campaigner for Greenpeace.
'Lower carbon footprint'
The approval comes as Britain struggles with soaring energy prices in the wake of the Russian invasion of Ukraine on the 24 February.
Energy independence was a major theme of the UK energy strategy announced by Prime Minister Boris Johnson in early April.
The main focus was investing in renewable and nuclear power but it also promised new licences for gas projects in the North Sea arguing that producing gas in UK waters has a lower carbon footprint than doing so abroad.
It is understood that Shell has changed the way it processes natural gas before it brings it onshore.
The plan had been to vent excess gas at an offshore hub to reduce the corrosive CO2 content in the pipes.
Natural gas is methane, a powerful greenhouse gas.
The UK was one of 100 countries that pledged to cut methane gas emissions by 30% over the next 10 years.
Under the new plan Shell will bring a higher percentage of gas ashore.
It was the Cambo oil field, west of Shetland, that got the attention as world leaders gathered in Glasgow seven months ago to show their commitment to tackling climate change.
Cambo was the test of how serious the UK government really was. As minority partner in the development, Shell pulled out. It was expensive, in deep water, and the politics of it made it a riskier investment.
It had other projects to consider first. Jackdaw, a gas field close to existing infrastructure, was what Shell describes as a "vanilla" project - relatively, very straight forward.
Permission to install a tie-back (subsea link) to a nearby platform had been refused last year, on the grounds that production would raise emissions unacceptably.
Shell appealed. It wants to capture those emissions at the carbon capture and storage plant it is helping to plan for St Fergus in Aberdeenshire (but which the UK government put on the back burner). And it plans also to re-power its offshore platforms with renewable electricity rather than burning gas.
Along with the sudden rise in concern about energy security that followed Russia's invasion of Ukraine, those arguments appear to have won over the UK government and its regulator.
The fight doesn't stop here. The industry saw Jackdaw as a test of whether the UK government is serious about energy security: but for environmental campaigners, it's a test of whether the UK government is serious about climate change.
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Shell urges UK government to unblock Jackdaw
The changing face of the North Sea oil industry
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L'Humanité
Boson W, matière noire : les nouveaux défis du LHC, plus puissant accélérateur de particules au monde
ActuAprès trois années de travaux, le Grand Collisionneur de hadrons (LHC), enfoui 100 mètres sous terre près de Genève, reprend du service. Les scientifiques partent en quête d’une nouvelle physique. Objectifs : percer les secrets de la matière et valider – ou pas – les limites des théories actuelles.
Anna MussoEnfoui 100 mètres sous terre près de Genève, le monstre s’est réveillé. Le plus grand et plus puissant accélérateur de particules au monde, le Grand Collisionneur de hadrons (LHC) géré par le Cern, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, a redémarré avec succès fin avril. Depuis trois ans, scientifiques et ingénieurs s’employaient à perfectionner ce géant technologique afin d’en augmenter sa puissance et sa précision de détection. Le LHC nouvelle version est désormais opérationnel, laissant espérer de nouvelles découvertes et même, envisagent certains, une nouvelle physique.
Le 22 avril, le LHC a repris progressivement son activité
Cet anneau de 27 kilomètres de circonférence, formé de milliers d’aimants supraconducteurs, relève de l’exploit technoscientique. À l’intérieur de l’accélérateur, deux faisceaux de particules circulent en sens opposé, à des énergies très élevées et à une vitesse proche de celle de la lumière, avant d’entrer en collision l’un avec l’autre. Ce sont des protons (particules du noyau de l’atome) qui se heurtent frontalement à des vitesses colossales pour faire apparaître les composants élémentaires de notre monde. Avec pour objectif ultime de percer les secrets de la matière.
Depuis son redémarrage, le 22 avril dernier, le LHC a repris progressivement son activité : un petit nombre de protons a circulé en sens opposé le long de l’immense tunnel circulaire à un taux de collision faible mais qui va monter en puissance. « Les collisions de haute intensité et de haute énergie se produiront dans quelques mois », précise Rhodri Jones, chef de département faisceaux du Cern. Au fur et à mesure que la machine se remet en route, les équipes vont augmenter l’intensité des faisceaux de protons pour réaliser des collisions d’une énergie record.
12 000 scientifiques associés aux travaux du LHC
« Les travaux ont également permis d’améliorer la précision des quatre détecteurs du LHC », précise Roberto Salerno, chercheur au CNRS, associé au Cern, professeur à l’École polytechnique. « Cela nous permettra d’atteindre davantage de collisions de particules et ainsi de collecter une masse de données bien plus grande. » Les quelque 12 000 scientifiques associés aux travaux du LHC pourraient alors « étudier le boson de Higgs dans les moindres détails, se réjouit le physicien . Il nous reste à définir avec précision toutes ses propriétés et ses liens avec les autres particules, mais également à découvrir comment il acquiert sa propre masse ».
L’une des plus grandes lacunes du modèle standard est de ne pouvoir expliquer la matière noire, une masse invisible et théorique constituant l’Univers, ainsi que l’énergie noire qu’elle produit, censée expliquer l’accélération de l’expansion de l’Univers. Roberto Salerno
Lancées en 2008, les expériences du collisionneur ont permis, en 2012, d’établir la preuve de l’existence du boson de Higgs. Cette particule unique en son genre, surnommée « particule de Dieu », confère leur masse à toutes les autres particules et constitue ainsi l’une des clefs de voûte du modèle standard de la physique des particules. Une théorie, formulée dans les années 1960, qui permet d’expliquer tous les phénomènes observables à l’échelle de l’infiniment petit, conformément à la mécanique quantique. Elle s’applique à toutes les particules connues, ainsi qu’aux trois interactions agissant à cette échelle : électromagnétique, forte et faible. Mais quid de la gravitation, qui, elle, relève de l’infiniment grand, donc de la relativité générale d’Einstein ?
D’ici au prochain arrêt du LHC, programmé en 2026-2028, les physiciens espèrent avancer dans la recherche de ce phénomène gravitationnel et tester le modèle standard, récemment ébranlé par plusieurs expériences. Ainsi du boson W, découvert en 1983, dont la masse s’est avérée, lors d’une toute récente expérience, beaucoup plus lourde que prévu jusqu’ici par la théorie. « Toutes ces anomalies pourraient s’expliquer par une force nouvelle » qui viendrait s’ajouter aux quatre forces fondamentales régissant l’Univers (forte, faible, électromagnétique et gravitationnelle), explique le physicien Harry Cliff, de l’université de Cambridge.
Revoir la théorie d’Einstein
Mais l’un des grands défis pour le LHC serait de mettre au jour une particule hypothétique constituant une forme invisible de matière appelée « matière noire », insensible à la force électromagnétique. Si on ne parvenait pas à la détecter, il faudrait alors revoir la théorie d’Einstein. « L’une des plus grandes lacunes du modèle standard est de ne pouvoir expliquer la matière noire, une masse invisible et théorique constituant l’Univers, ainsi que l’énergie noire qu’elle produit, censée expliquer l’accélération de l’expansion de l’Univers », nous explique Roberto Salerno. Composant plus d’un quart de l’Univers, la matière noire reste l’un de plus grands mystères de la physique. Selon Rende Steerenberg, responsable des opérations au Cern, les travaux réalisés sur le LHC devraient « considérablement augmenter la probabilité de nouvelles découvertes dans ce domaine ».
Pour y parvenir, les chercheurs peuvent essayer de produire de la matière noire en réalisant des collisions de protons contre protons. « Mais comme, par définition, cette matière noire n’est pas observable, il nous faudrait la coupler avec d’autres particules afin de déduire son existence par les déviations sur les résultats prévus qu’elle engendre », explique Roberto Salerno . Une autre méthode consisterait à la découvrir grâce à la désintégration de particules connues, comme le boson de Higgs. Alors, un pont pourrait enfin relier la physique de l’infiniment petit à celle de l’infiniment grand.
Encore plus puissant, le collisionneur du futur est déjà dans les tuyaux Un géant, par sa taille et sa puissance, le Futur collisionneur circulaire (FCC) pourrait prendre la relève du LHC à partir de 2040. Les scientifiques et les responsables du CERN planchent sur ce colossal projet depuis 2019. Il s’agirait d’un collisionneur en forme d’anneau, trois fois plus grand et beaucoup plus puissant que le LHC, capable d’atteindre des énergies de collision supérieures à 100 TeV (milliers de milliards d’électronvolts), contre les 14 TeV maximum de l’actuel accélérateur de particules ! « La mission du FCC sera de repousser les frontières de l’énergie et de l’intensité des collisionneurs de particules, dans la perspective de la recherche d’une nouvelle physique », annonce le CERN. Une gigantesque et complexe structure pour explorer des champs de la physique encore inconnus aujourd’hui. Son coût est estimé à une vingtaine de milliards d’euros, mais cet investissement est indispensable aux avancées de notre connaissance du monde.
cernboson de higgssciences L'Humanité
Une intelligence artificielle pour parer aux tsunamis
ActuOn peut désormais mieux prédire la magnitude d’un séisme, de laquelle dépend la taille du raz-de-marée. Une donnée essentielle pour donner l’alerte et protéger les populations. Explications.
Marine CyglerEn 2011, deux minutes après la survenue du gigantesque séisme sous-marin de Fukushima, les Japonais des zones côtières ont reçu un SMS sur leur téléphone les avertissant que le séisme de magnitude 8,1 serait suivi d’un tsunami.
Près d’une heure après le tremblement de terre, les vagues sont en effet arrivées. Sauf que la magnitude du séisme japonais avait été estimée à 8,1, alors qu’en réalité elle était de 9. Cela a eu des conséquences gravissimes car la population s’était préparée pour une vague de 3 mètres de haut, et non pas à ce qui a en effet déferlé sur les côtes, à savoir une vague de 15 mètres de haut.
Capter les vibrations du sol ne suffit pas
Estimer correctement la magnitude d’un grand séisme permettrait de donner une alerte fiable pour les tsunamis. Las, les systèmes d’alerte utilisés aujourd’hui sont incapables de le faire. Mais une équipe internationale (IRD-CNRS-université Côte d’Azur-Observatoire de la Côte d’Azur-Los Alamos National Laboratory-Kyoto University), dont les travaux ont été publiés dans la prestigieuse revue « Nature » le 11 mai propose un tout nouveau système d’alerte permettant d’estimer de manière instantanée la magnitude des grands séismes.
Aujourd’hui, lorsqu’un séisme se produit, des détecteurs captent les toutes premières ondes sismiques, c’est-à-dire les vibrations du sol. Mais très peu de temps s’écoule entre ces signaux et le tremblement de terre, ce qui ne permet d’avertir les populations que quelques secondes avant les secousses.
En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismesLes ondes des tsunamis, elles, se propagent beaucoup moins vite, si bien qu’il y a un délai de trente minutes à deux heures entre le séisme et le tsunami, ce qui laisse aux populations le temps de fuir. « Le problème, c’est que si la magnitude du tremblement de terre est supérieure à 7,8, le système sature et on ne peut pas avoir une meilleure estimation », explique le chercheur Quentin Bletery, qui a participé à l’étude (lire encadré ci-dessous).
Or, ce sont les séismes les plus importants qui sont à l’origine d’un tsunami généralement bien plus meurtrier que le tremblement de terre lui-même. C’est ce qu’il s’est passé le 26 décembre 2004 quand un gigantesque séisme au niveau de Sumatra d’une magnitude de 9,3 a déclenché un tsunami dévastateur qui a touché douze pays et tué plus de 230 000 personnes, en Indonésie et au Sri Lanka principalement.
À la vitesse de la lumière
Les géophysiciens qui ont participé à l’étude ont proposé d’utiliser des signaux gravitationnels, les Prompt Elasto-Gravity Signals (Pegs), qui ont l’avantage de se propager très rapidement, à la vitesse de la lumière.
Mais il fallait encore surmonter un problème majeur : la très faible amplitude des Pegs ne permet pas leur utilisation dans des systèmes d’alerte. Les chercheurs sont parvenus à contourner cette difficulté grâce à un algorithme d’intelligence artificielle qui transforme ces signaux gravitationnels en une estimation tout à fait fiable de la magnitude.
Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la roseEt les tsunamis dans tout ça ? Eh bien, le tour de passe-passe est bien là : non seulement le signal gravitationnel est instantané mais, étant donné sa faiblesse, il est capté lors des tremblements de terre les plus puissants, de magnitude supérieure à 8,3, ceux-là mêmes que les sismomètres sont incapables d’évaluer.
Les résultats sont très prometteurs : les Pegs pourraient vraiment améliorer les systèmes d’alerte aux tsunamis. De quoi avoir – enfin – une efficacité sur l’évacuation des populations, la protection des aéroports mais aussi des centrales nucléaires.
« C’est la perturbation de la gravité que l’on mesure »
Le point de vue de Quentin Bletery, géophysicien à l’Institut de recherche pour le développement (IRD)
D’où vient l’idée d’utiliser un signal gravitationnel en sismologie ?
Lors d’un séisme, une énorme masse de roche bouge soudainement, ce qui perturbe le champ de gravité terrestre.
Cette perturbation de la gravité se propage, comme une onde gravitationnelle, à la vitesse de la lumière, c’est-à-dire 50 000 fois plus vite que les ondes sismiques. Mais le signal est si faible qu’il a fallu attendre 2017 pour qu’on l’identifie sur des sismomètres, les appareils qui enregistrent les ondes sismiques. Évidemment, la découverte de ce signal a tout de suite présenté un intérêt potentiel pour l’alerte. Mais exploiter un signal si faible pour estimer quasi instantanément et de manière fiable la magnitude et la localisation du séisme restait un grand challenge. Comme le signal est faible, l’algorithme ne fonctionne, pour l’instant, que sur les plus grands séismes, de magnitude supérieure à 8,2, mais ce sont justement ceux dont on veut connaître la magnitude pour en déduire la taille du tsunami.
Comment avez-vous testé votre algorithme ?
Après l’avoir validé avec des centaines de milliers de signaux gravitationnels virtuels, on a testé notre algorithme avec des données réelles issues d’anciens séismes. L’algorithme nous a donné des estimations quasiment exactes des magnitudes qui avaient été en effet mesurées. On est maintenant en train de l’implémenter au Pérou, où le déploiement d’un réseau d’instruments classiques de surveillance des séismes est en cours. Immense et densément peuplée, située en bord de mer, la capitale, Lima, est très exposée au risque de tsunami car une très grande faille marine se trouve juste en face. Cela fait trois cents ans qu’il n’y a pas eu de séisme et on en attend un sans savoir s’il se produira demain, dans dix, cent ou cinq cents ans.
Quelles sont les autres zones particulièrement exposées aux tsunamis ?
Le tour de l’océan Pacifique est exposé à un risque élevé de tsunami car cet océan se situe sur une grande plaque très ancienne qui s’enfonce sous les autres plaques le long d’immenses failles. L’océan Indien et les Caraïbes sont également concernés.
tsunamis Valeurs Actuelles
À Londres pour le jubilé de platine
Le 6 février 1952, la jeune Elizabeth, âgée de 25 ans, accédait au trône du Royaume-Uni à la suite du décès de son père, le roi George VI. En 2022, soixante-dix ans plus tard, elle est la première monarque britannique à fêter son jubilé de platine, une longévité exceptionnelle que le royaume célèbre avec quatre jours fériés, du 2 au 5 juin, mais aussi de nombreux événements et expositions durant l’été. Avant le lancement des festivités, la reine a même inauguré une nouvelle ligne de métro à son nom : la Elizabeth Line relie les périphéries est et ouest de la ville et sera achevée en 2023.
Hotel Café Royal
À un jet de pierre de Regent Street, à deux pas du célèbre magasin de jouets Hamleys et des théâtres de Piccadilly, cet hôtel ouvert en 1863 a été brillamment rénové par l’architecte David Chipperfield en 2012 puis par Piero Lissoni en 2020. Luxueuses et minimalistes, chambres et suites sont désormais totalement au calme et le Spa Akasha est une véritable oasis urbaine avec piscine. Pour le jubilé, le salon Oscar Wilde propose un teatime composé notamment de minisandwichs inspirés par les résidences royales et des gâteaux aux formes des accessoires de mode de la reine. Ceux qui veulent en savoir plus peuvent même prendre un cours sur l’étiquette du teatime avec William Hanson, directeur de The English Manner.
“Teatime” : 80 £ (94 €) par personne avec une coupe de champagne.
Cours d’étiquette : 105 £ (123 €) par personne, www.hotelcaferoyal.com.
Hôtel The Goring
Les plus informés vous diront qu’il s’agit de l’annexe de Buckingham Palace… Sa majesté y possède en effet sa porte d’accès privée. Ouvert en 1910, il fut le premier hôtel au monde où les chambres possédaient leur propre salle de bains avec de l’eau chaude et depuis 2013 le premier à recevoir le brevet royal d’Elizabeth II “pour ses services d’hospitalité”. Repris en 2005 par Jeremy Goring, arrière-petit-fils du fondateur, celui-ci maintient le raffinement des lieux. On vient y déguster le Jubilee Fizz, cocktail de Beirão, liqueur de pêche et Ysabel Regina infusé de banane, surmonté de champagne Bollinger et d’une touche royale de feuilles d’or.
28 £ (33 €), www.thegoring.com.
Hôtel Berkeley
Palace de légende du quartier de Knightsbridge, ce vaste bâtiment est un incontournable de la vie londonienne. Au Berkeley Bar & Terrace, habillé de panneaux de noyer et de colonnes de porcelaine par le décorateur Bryan O’Sullivan, on s’offre un single malt ou un champagne millésimé. À savourer jusqu’au 12 juin, les gâteaux du pâtissier Mourad Khiat, à accompagner d’un cocktail ou d’un thé Earl Grey.
79 £ (92 €) par personne, www.the-berkeley.co.uk.
Hôtel Mandarin Oriental
Trônant sur Knightsbridge, l’hôtel possède une vue magique sur Hyde Park et les toits de Londres. Entièrement rénové en 2017 par Joyce Wang, il est doté de lumineuses suites Art déco et d’un Spa avec piscine. Point d’orgue du lieu, The Rosebery, où se déroule un fabuleux afternoon tea, où sandwichs et douceurs s’arrosent d’une sélection de thés du monde entier.
À partir de 90 £ (105 €) par personne, www.mandarinoriental.com.
Hôtel Great Scotland Yard
Pour les amoureux des chiens. Cet hôtel situé près de Trafalgar dans un bel immeuble victorien est une escale parfaite pour ceux qui voyagent avec leur compagnon à quatre pattes. Parce qu’un peu d’humour anglais ne fait pas de mal, le classique afternoon tea a été décliné en version animale : le Dog Teatime permet aux toutous de découvrir aussi les créations de la pâtissière Verónica Garrido Martinez.
Jusqu’au 21 août, 49 £ (57 €) par personne et 25 £ (29 €) par chien, www.hyatt.com.
Mary Gillick au British Museum
En 1952, la sculptrice Mary Gillick a été invitée à modeler le profil de la reine qui est reproduit sur les pièces de monnaie. Pour ce faire, la reine a pris longuement la pose sous la surveillance du duc d’Édimbourg. Ce profil est également celui que l’on retrouve sur tous les timbres commémoratifs depuis 1966. L’exposition est également consacrée à la carrière de cette artiste, avec notamment les nombreuses médailles réalisées et les portraits en plâtre d’Elizabeth II.
Jusqu’au 31 juillet, www.britishmuseum.org
Royal Collection Trust au château de Windsor
Accessible en seulement cinquante minutes de train depuis la gare de Paddington, la résidence royale est ouverte au public. En plus des appartements, le château présente une exposition spéciale commémorant le couronnement d’Elizabeth II à l’abbaye de Westminster, le 2 juin 1953. On y admire l’imposante robe conçue pour l’événement par le couturier Sir Norman Hartnell, en satin blanc incrusté de perles de rocaille, paillettes et cristaux. La robe de succession, en velours de soie violet, aura nécessité plus de 3 500 heures de travail de douze brodeuses.
Du 7 juillet au 26 septembre, 26,50 £ (31 €) l’entrée, www.rct.uk.
Le shopping spécial jubilé
Buckingham Palace Road Shop, 7 Buckingham Palace Road, Fortnum & Mason, 181 Piccadilly.
Pour tout savoir
www.platinumjubilee.co.uk
www.visitbritain.com
BBC
Republican pulls out guns during Congress debate on new gun laws
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This is the moment Republican Greg Steube pulled out a bunch of handguns during a Congress debate on new gun legislation.
Florida Representative Mr Steube, who attended the hearing on Zoom, argued against the new laws, saying that some of the guns he was holding up would be banned under the proposed legislation.
The issue of controls on gun ownership is being debated in the US once again, after a gunman opened fire in a school in Uvalde, Texas, killing 19 children and two teachers.
L'Humanité
Canicule, experts et ministre
ChroniqueSylvestre HuetAu nord de l’Inde et au Pakistan voisin, les peuples suffoquent. Alors que les pluies de la mousson ne sont pas encore là, des températures extrêmes, de 45 à plus de 50 °C, épuisent les populations, rendent insupportables les durs labeurs des paysans et ouvriers, tuent les plus faibles. Elles frappent également les cultures. Trop sec, trop chaud pour les jeunes blés dont les rendements menacent de s’écrouler. Alors qu’il espérait remplacer l’Ukraine sur les marchés mondiaux, le premier ministre Indien, Narendra Modi, s’est résigné à un embargo sur les exportations de la céréale.
Question de science : ces températures dévastatrices, ponctuelles et régionales, ont-elles un rapport avec le changement climatique planétaire dû à nos émissions de gaz à effet de serre ? Oui, vient de répondre une étude du service météorologique britannique.
Les scientifiques du Met Office se sont plongés dans plus de 150 simulations du climat planétaire de 1850 à 2100, réalisées pour le rapport du Giec (1). Ils y ont étudié les températures de cette région du monde durant les mois d’avril et mai. Et recherché les probabilités d’une telle canicule précoce dans des simulations intégrant l’intensification de l’effet de serre par nos émissions et dans celles qui font « comme si » ces dernières n’avaient pas existé, ne tenant compte que des seules causes naturelles de variations climatiques.
Résultat ? Si le climat n’avait pas été modifié par nos émissions de gaz à effet de serre, le temps de retour d’une telle canicule aurait été d’une fois tous les trois siècles. Aujourd’hui, avec un climat planétaire réchauffé de 1,1 °C depuis la fin du XIXe siècle, sa probabilité est cent fois supérieure. Elle peut donc revenir tous les trois ans en moyenne. Quant au futur, à l’horizon 2100, même si l’on suivait un scénario de réduction très sévère de nos émissions, de telles températures surviendraient tous les ans.
Le résultat donne raison au Giec, qui, dans le dernier rapport de son groupe 1, affirme ceci : « Certaines des chaleurs extrêmes de la dernière décennie ne seraient très probablement pas survenues sans le réchauffement provoqué par nos émissions de gaz à effet de serre. »
La politique climatique française est-elle à la hauteur de ce défi ? Macron II vient d’en confier la responsabilité à sa première ministre. Mais si Élisabeth Borne ne fait que poursuivre la politique conduite sous Macron I, cela ne suffira pas.
la chronique scientifique de sylvestre huet Valeurs Actuelles
Un écrin de gourmandise aux Baux-de-Provence
Baumanière, un nom magique. Le propriétaire en est Jean-André Charial. Juché au cœur des Baux-de-Provence, dans l’ombre des rudes et impressionnants rochers, entre la nature minérale et la douceur de vivre de la région, Baumanière est un domaine unique qui se divise en cinq lieux de vie et de gourmandise. Il ne manquait plus que la chocolaterie, imaginée par Jean-André Charial. Valeurs actuelles était l’un des premiers à pousser sa porte et à visiter le superbe atelier artisanal.
Dans cet écrin de gourmandise, Brandon Dehan, le chef pâtissier de l’ Oustau de Baumanière – trois étoiles au guide Michelin – , qui officie au côté de Glen Viel, relève le défi de proposer sa vision du chocolat au travers de ses créations, où le praliné a la primeur. Tablettes gourmandes et tablettes pure origine de Cuba, de Sao Tomé, d’Équateur, du Viêtnam, coffrets de bonbons et diverses confiseries réjouiront les papilles de tous. Située à l’ Oustau et communiquant avec la boutique, sur ce que l’on appelle la “place des artisans”, la chocolaterie, dans le style “échoppe d’antan revisitée”, est agencée avec élégance ; le bois, le verre et le métal y ont été privilégiés. Elle est la dernière nouveauté voulue par le propriétaire gastronome, fou de chocolat depuis son enfance, évidemment. On adore l’air bougon légendaire de Jean-André Charial, qui s’éclaire à l’instant où il goûte ces grands crus aux saveurs exotiques ou épicées. Ses yeux brillants prouvent son amour pour le chocolat. Avec Brandon Dehan, ils en ont la même vision.
« J’affectionne tellement ce produit aux possibilités infinies ! Le chocolat est le péché mignon de Jean-André Charial. Cela me tenait à cœur de réaliser avec lui ce projet, c’est un nouveau challenge très excitant que nous abordons avec une passion commune », nous dit le chef pâtissier.
Oustau de Baumanière, Mas de Baumanière, Les Baux-de-Provence (Bouches-du-Rhône). Tél. : 04.90.54.33.07.
New York Times - World
Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict
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For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.
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By Isabel Kershner
JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.
He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.
But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.
One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.
Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.
Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.
Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.
The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.
Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.
“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”
As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.
While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.
Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”
His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.
Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.
He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.
“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”
He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.
Now they are coming back.
While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.
The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.
“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.
For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.
“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”
Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”
Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.
Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”
Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.
Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.
A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.
“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”
He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.
More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.
As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.
Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.
And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.
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Les députés allemands se sont mis d’accord sur le fonds de 100 milliards d’euros destiné à leurs forces armées
par Laurent Lagneau · 30 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 27 février dernier, le chancelier allemand, Olaf Scholz, fit part de son intention de créer un fonds spécial doté de 100 milliards d’euros afin de remédier aux carences – largement documentés par plusieurs rapports successifs – de la Bundeswehr [forces armées fédérales allemandes, ndlr].
« Face au tournant historique engagé par l’agression de Vladimir Poutine [contre l’Ukraine], notre principe est le suivant : tout ce qui est nécessaire pour garantir la paix en Europe sera mis en œuvre. L’Allemagne y apportera sa propre contribution solidaire. […] Nous allons à partir de maintenant, d’année en année, investir plus de 2 % du PIB dans notre défense, afin de disposer à terme d’une Bundeswehr performante, ultramoderne et dotée de technologies de pointe qui nous assure une protection fiable », avait alors expliqué M. Scholz.
Seulement, ce fonds « spécial » devant être abondé par de la dette supplémentaires, sa création supposait alors de contourner le « frein à l’endettement », c’est à dire les règles budgétaires inscrites dans la Constitution allemande [ou Loi fondamentale]. Or, pour cela, M. Scholz devait obtenir l’aval des deux-tiers des députés siégeant au Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr]. Sa majorité étant insuffisante, il lui a donc fallu ouvrir des négociations avec les parlementaires chrétiens-démocrates [CDU/CSU] afin de trouver un accord.
Ce qui vient donc d’être fait, après plusieurs semaines de discussions difficiles entre le gouvernement et l’opposition conservatrice, la seconde reprochant au premier sa frilosité pour soutenir l’Ukraine face à la Russie et exigeant des garanties sur l’utilisation de cette manne de 100 milliards d’euros ainsi que sur les règles d’acquisition des nouveaux équipements destinés à la Bundeswehr. Ainsi, les écologistes souhaitaient pourvoir utiliser une partie de cette somme pour soutenir les pays partenaires et financer la cybersécurité… Ce qui était exclu pour la CDU/CSU.
Quoi qu’il en soit, la création de ce fonds spécial a été dictée par la nécessité de faire remonter rapidement en puissance les forces armées allemandes, ce qui nécessite un effort « important et de longue haleine », était-il souligné dans l’exposé des motifs du projet de loi.
Reste à voir quels seront les capacités qui seront acquises prochainement… « Nous avons identifié ce dont nous avons besoin pour assurer la défense nationale et celle de l’Alliance à l’avenir », a assuré Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, citant les systèmes de vision nocturne et les hélicoptères de transport lourd [HTL]. « Nous y avons déjà réfléchi, ce qui signifie que nous pourrons commencer dès que ce fonds spécial sera disponible. Il est important que tout s’organise très rapidement pour que la Bundeswehr soit correctement équipée », a-t-elle ajouté.
C’est « un bon compromis qui fera que l’OTAN pourra compter sur nous », a commenté, de son coté, Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères.
Les députés allemands se sont mis d’accord sur le fonds de 100 milliards d’euros destiné à leurs forces armées
par Laurent Lagneau · 30 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 27 février dernier, le chancelier allemand, Olaf Scholz, fit part de son intention de créer un fonds spécial doté de 100 milliards d’euros afin de remédier aux carences – largement documentés par plusieurs rapports successifs – de la Bundeswehr [forces armées fédérales allemandes, ndlr].
« Face au tournant historique engagé par l’agression de Vladimir Poutine [contre l’Ukraine], notre principe est le suivant : tout ce qui est nécessaire pour garantir la paix en Europe sera mis en œuvre. L’Allemagne y apportera sa propre contribution solidaire. […] Nous allons à partir de maintenant, d’année en année, investir plus de 2 % du PIB dans notre défense, afin de disposer à terme d’une Bundeswehr performante, ultramoderne et dotée de technologies de pointe qui nous assure une protection fiable », avait alors expliqué M. Scholz.
Seulement, ce fonds « spécial » devant être abondé par de la dette supplémentaires, sa création supposait alors de contourner le « frein à l’endettement », c’est à dire les règles budgétaires inscrites dans la Constitution allemande [ou Loi fondamentale]. Or, pour cela, M. Scholz devait obtenir l’aval des deux-tiers des députés siégeant au Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr]. Sa majorité étant insuffisante, il lui a donc fallu ouvrir des négociations avec les parlementaires chrétiens-démocrates [CDU/CSU] afin de trouver un accord.
Ce qui vient donc d’être fait, après plusieurs semaines de discussions difficiles entre le gouvernement et l’opposition conservatrice, la seconde reprochant au premier sa frilosité pour soutenir l’Ukraine face à la Russie et exigeant des garanties sur l’utilisation de cette manne de 100 milliards d’euros ainsi que sur les règles d’acquisition des nouveaux équipements destinés à la Bundeswehr. Ainsi, les écologistes souhaitaient pourvoir utiliser une partie de cette somme pour soutenir les pays partenaires et financer la cybersécurité… Ce qui était exclu pour la CDU/CSU.
Quoi qu’il en soit, la création de ce fonds spécial a été dictée par la nécessité de faire remonter rapidement en puissance les forces armées allemandes, ce qui nécessite un effort « important et de longue haleine », était-il souligné dans l’exposé des motifs du projet de loi.
Reste à voir quels seront les capacités qui seront acquises prochainement… « Nous avons identifié ce dont nous avons besoin pour assurer la défense nationale et celle de l’Alliance à l’avenir », a assuré Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, citant les systèmes de vision nocturne et les hélicoptères de transport lourd [HTL]. « Nous y avons déjà réfléchi, ce qui signifie que nous pourrons commencer dès que ce fonds spécial sera disponible. Il est important que tout s’organise très rapidement pour que la Bundeswehr soit correctement équipée », a-t-elle ajouté.
C’est « un bon compromis qui fera que l’OTAN pourra compter sur nous », a commenté, de son coté, Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères.
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« Face au tournant historique engagé par l’agression de Vladimir Poutine [contre l’Ukraine], notre principe est le suivant : tout ce qui est nécessaire pour garantir la paix en Europe sera mis en œuvre. L’Allemagne y apportera sa propre contribution solidaire. […] Nous allons à partir de maintenant, d’année en année, investir plus de 2 % du PIB dans notre défense, afin de disposer à terme d’une Bundeswehr performante, ultramoderne et dotée de technologies de pointe qui nous assure une protection fiable », avait alors expliqué M. Scholz.
Seulement, ce fonds « spécial » devant être abondé par de la dette supplémentaires, sa création supposait alors de contourner le « frein à l’endettement », c’est à dire les règles budgétaires inscrites dans la Constitution allemande [ou Loi fondamentale]. Or, pour cela, M. Scholz devait obtenir l’aval des deux-tiers des députés siégeant au Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr]. Sa majorité étant insuffisante, il lui a donc fallu ouvrir des négociations avec les parlementaires chrétiens-démocrates [CDU/CSU] afin de trouver un accord.
Ce qui vient donc d’être fait, après plusieurs semaines de discussions difficiles entre le gouvernement et l’opposition conservatrice, la seconde reprochant au premier sa frilosité pour soutenir l’Ukraine face à la Russie et exigeant des garanties sur l’utilisation de cette manne de 100 milliards d’euros ainsi que sur les règles d’acquisition des nouveaux équipements destinés à la Bundeswehr. Ainsi, les écologistes souhaitaient pourvoir utiliser une partie de cette somme pour soutenir les pays partenaires et financer la cybersécurité… Ce qui était exclu pour la CDU/CSU.
Quoi qu’il en soit, la création de ce fonds spécial a été dictée par la nécessité de faire remonter rapidement en puissance les forces armées allemandes, ce qui nécessite un effort « important et de longue haleine », était-il souligné dans l’exposé des motifs du projet de loi.
Reste à voir quels seront les capacités qui seront acquises prochainement… « Nous avons identifié ce dont nous avons besoin pour assurer la défense nationale et celle de l’Alliance à l’avenir », a assuré Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, citant les systèmes de vision nocturne et les hélicoptères de transport lourd [HTL]. « Nous y avons déjà réfléchi, ce qui signifie que nous pourrons commencer dès que ce fonds spécial sera disponible. Il est important que tout s’organise très rapidement pour que la Bundeswehr soit correctement équipée », a-t-elle ajouté.
C’est « un bon compromis qui fera que l’OTAN pourra compter sur nous », a commenté, de son coté, Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères.
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Seulement, ce fonds « spécial » devant être abondé par de la dette supplémentaires, sa création supposait alors de contourner le « frein à l’endettement », c’est à dire les règles budgétaires inscrites dans la Constitution allemande [ou Loi fondamentale]. Or, pour cela, M. Scholz devait obtenir l’aval des deux-tiers des députés siégeant au Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr]. Sa majorité étant insuffisante, il lui a donc fallu ouvrir des négociations avec les parlementaires chrétiens-démocrates [CDU/CSU] afin de trouver un accord.
Ce qui vient donc d’être fait, après plusieurs semaines de discussions difficiles entre le gouvernement et l’opposition conservatrice, la seconde reprochant au premier sa frilosité pour soutenir l’Ukraine face à la Russie et exigeant des garanties sur l’utilisation de cette manne de 100 milliards d’euros ainsi que sur les règles d’acquisition des nouveaux équipements destinés à la Bundeswehr. Ainsi, les écologistes souhaitaient pourvoir utiliser une partie de cette somme pour soutenir les pays partenaires et financer la cybersécurité… Ce qui était exclu pour la CDU/CSU.
Quoi qu’il en soit, la création de ce fonds spécial a été dictée par la nécessité de faire remonter rapidement en puissance les forces armées allemandes, ce qui nécessite un effort « important et de longue haleine », était-il souligné dans l’exposé des motifs du projet de loi.
Reste à voir quels seront les capacités qui seront acquises prochainement… « Nous avons identifié ce dont nous avons besoin pour assurer la défense nationale et celle de l’Alliance à l’avenir », a assuré Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, citant les systèmes de vision nocturne et les hélicoptères de transport lourd [HTL]. « Nous y avons déjà réfléchi, ce qui signifie que nous pourrons commencer dès que ce fonds spécial sera disponible. Il est important que tout s’organise très rapidement pour que la Bundeswehr soit correctement équipée », a-t-elle ajouté.
a assuréC’est « un bon compromis qui fera que l’OTAN pourra compter sur nous », a commenté, de son coté, Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères.
L'Humanité
Télévision. Quand Ovidie inverse les rapports de pouvoir
Nos recommandations culturellesLa réalisatrice propose une série qui joue sur le principe de la permutation des genres. On y suit le parcours d’un jeune adulte qui entame une carrière dans le porno à la fin des années 1990.
Sohir BelabbasDécrire le milieu du X sans montrer une seule scène de sexe, dénoncer le sexisme sans filmer une seule séquence de violences physiques, c’est la prouesse réalisée par Ovidie dans sa dernière création. De quelle manière y parvient-elle ? Juste en inversant les pouvoirs… Sa série nous plonge dans un univers dystopique, dont les faits s’inspirent de la vie de l’ex-actrice porno. Romain (Jérémy Gillet) est un étudiant de bonne famille de province sans histoire, qui pense trouver dans l’univers du X l’expression d’une rébellion et une voie d’émancipation. Il découvre finalement un milieu assez « ordinaire » : de simples travailleurs, des gens attachants, d’autres violents… Les points communs s’arrêtent là.
Des gens bien ordinaires illustrent le parcours de vie de l’étudiant sur un an en huit courts métrages d’une dizaine de minutes qui « représentent à chaque fois des unités de lieu différentes où le personnage principal doit affronter une nouvelle difficulté », explique la réalisatrice.
Romain, élevé par un père au foyer, vit une relation toxique avec une femme plus âgée que lui. Il découvre un milieu du X dominé par les femmes, où les hommes sont confrontés à la banalité de certaines scènes de violence. Il se heurte à la stigmatisation publique subie par ceux qui exercent le métier d’acteur porno. Pour le jeune acteur belge de 22 ans, qui incarne merveilleusement cette permutation de genre, ce principe permet de « mettre en évidence des comportements sexistes qui seraient passés à la trappe autrement, tant ils sont ordinaires ».
Comme dans cette séquence dans un bus où une vieille dame fixe de son regard libidineux le jeune homme. Une scène glaçante d’oppression ordinaire. Nul besoin de pousser trop loin le principe d’inversion : « Les personnages féminins ne cherchent pas à singer les hommes. Simplement, ils ne répondent pas aux représentations véhiculées la plupart du temps dans les fictions de personnages charmants et sexualisés, même légèrement », poursuit Ovidie.
L’énergie radicale de la jeunesse
Isaure (Raïka Hazanavicius), l’amie intime de Romain, est ce personnage dont on oublie d’ailleurs totalement le genre. Camarade de fac, c’est une militante qui commet des sabotages d’antennes-relais. Elle désapprouve la voie que son ami a empruntée dans le porno, qui ne fait qu’alimenter la marchandisation des corps. Tous deux sont différemment animés par un désir de rébellion : « Isaure agit dans la clandestinité, mais ça va passer aux informations ; Romain, tout le monde va le voir, mais personne ne va le dire. Même les modalités d’action sont inversées », raconte l’actrice.
Romain veut réaliser des films militants. La découverte de ce milieu et de ses conditions de travail lui fait prendre un autre engagement : faire valoir les droits des travailleurs du porno. Les deux amis dégainent des stratégies militantes qui, selon Ovidie, relèvent du « suicide social » : « Pour avoir connu les deux types de personne, ça s’est toujours mal terminé pour tout le monde. Et le monde n’a pas changé pour autant. » Cette énergie radicale déployée par la jeunesse a néanmoins séduit Raïka Hazanavicius : « Ces personnages montrent un feu intérieur qui exprime un besoin de se faire entendre à leur petite échelle. L’un crie le besoin de se réapproprier son corps et sa vie ; l’autre, celui de se réapproprier le pouvoir. Et à 18 ans, on se bat pour les faire exister. »
« Une dénonciation du patriarcat»
Ainsi, dans l’inversion des pouvoirs, toutes les femmes ne représentent pas des oppresseurs. Andrée (Sophie-Marie Larrouy) galère pour trouver un appartement avec ses fiches de paye d’actrice porno. Une manière de faire entendre que la classe sociale prime sur le genre dans les rapports de domination ? Que les femmes au pouvoir sont des hommes comme les autres ? « Non, je pense que cette inversion des genres permet surtout de faire ressortir la domination des hommes sur les femmes. Pour moi, elle exprime une dénonciation du patriarcat. Les discriminations subies par les personnages féminins seront toujours moindres comparées à la stigmatisation que subit une femme qui va perdre ses droits parentaux ou qui prend le risque de se faire violer parce que, dans la rue, on la reconnaît », constate Ovidie .
Grâce à ce rôle, Jérémy Gillet avoue avoir véritablement pris conscience de « la normalisation des oppressions des femmes ». Le pari est réussi pour la réalisatrice de Pornocratie, qui, au-delà de dénoncer, donne à voir une fiction originale qui dépeint avec humour et intelligence cette fin de règne du porno en cassette VHS.
Séries téléviséesovidiepornographieTélévision BBC
Platinum Jubilee: Beacons light across the globe to celebrate Queen's reign
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More than 3,500 beacons were lit up around the world to mark the Queen's Platinum Jubilee.
The Queen began the ceremony by touching a globe representing the Commonwealth nations, symbolically sending a chain of lights from Windsor Castle to Buckingham Palace.
Although the monarch attended the lighting ceremony, she will not attend Friday's Jubilee service at St Paul's Cathedral after experiencing discomfort while watching an earlier parade at Buckingham Palace.
Four days of celebrations marking the Queen's 70-year reign began on Thursday morning.
France24 - World
Mekong River in jeopardy: Sand-pumping operations ravage ecosystem
Issued on: 01/06/2022 - 15:24
Camille NEDELEC
The Mekong is one of the largest rivers in the world, beginning in China and flowing through Thailand, Vietnam and Cambodia. Nearly 70 million people in Asia are dependent on its waters for fishing or to irrigate their rice fields. But this watery giant is threatened due to the dredging of its sand, which is wreaking havoc on the ecosystem. Our colleagues from France 2 report, with FRANCE 24's Camille Nedelec and James Mulholland.
Down to Earth
River transport reborn?
On the ground
Cameroon environmentalists tackle plastic pollution in Wouri River
FOCUS
Spain's Tagus river is drying up
L'Humanité
Autopsie d’un système indécent en diable
Nos recommandations culturellesTélévision Première saison d’une série anthologique sur l’envers des start-up, Super Pumped met en scène l’ex-patron d’Uber et ses arrangements avec la morale et la loi. Saisissant.
Grégory MarinLa première impression confine au malaise. La narration de Super Pumped (en français, « gonflé à bloc ») colle tellement au point de vue de son personnage principal, Travis Kalanick, le fondateur d’Uber, qu’on a le sentiment, regardant son ascension avec impuissance, d’être aussi pourri que le monde dans lequel il nous fait évoluer. Mais, assez vite, les zones d’ombre se dessinent et s’épaississent, le propos se fait plus critique et on respire un peu mieux. Déboulonner les statues libérales, démythifier les « licornes » (ces start-up valorisées à plus de 1 milliard de dollars), c’est le principe de cette série d’anthologie qui s’intéresse aux entreprises qui ont bouleversé nos modes de vie et de consommation : après Uber, elle fera (la saison s’appellera Sheryl and Mack) un sort à Facebook.
« Dès la deuxième course, on a ferré le client à vie... »
Mais revenons à nos moutons. Car c’est comme cela que Travis (Joseph Gordon-Levitt) imagine les utilisateurs de son application, passagers de la flotte de conducteurs « indépendants » qu’il harponne à son seul profit : « Au moment où ils montent dans nos caisses, on peut leur facturer ce qu’on veut », lâche-t-il à un collaborateur. Et pour séduire Bill Gurley (formidablement interprété par Kyle Chandler), le financier qui signe les chèques : « Dès la deuxième course, on a ferré le client à vie… » Sans doute est-ce autant pour son talent d’acteur que pour sa bonne mine que Brian Koppelman, David Levien et Beth Schacter, les show runners de la série, ont confié ce rôle à Joseph Gordon-Levitt : on lui donnerait le bon Dieu sans confession. Il incarne un patron énergique, qui embarque tout et tous dans son sillage de réussite.
Le pendant de cette starification par son entourage personnel et professionnel, et les médias ? Kalanick se prend pour « un roi. Un dieu », commente la voix off, confiée en version originale à Quentin Tarantino. Ivre de son propre pouvoir, doté d’un ego surdimensionné, trait de caractère qu’il partage, comme le cynisme, avec Bezos ou Musk, le jeune patron ne se prive pas de réécrire l’histoire, grâce à un habile procédé de réalisation. Arrangements avec la morale, avec la loi aussi. Chevauchant sa « licorne », il bouscule le monde des transports individuels, se mettant à dos chauffeurs de taxi, pouvoirs publics, concurrents dépassés et parfois même ses propres financeurs. Et si, au début, l’entreprise flirte avec l’illégalité, elle y sombre carrément à plusieurs reprises, collectant données sur les chauffeurs, les usagers et même les agents des services de transport de Portland ou d’ailleurs. Ce qui conduira Kalanick à démissionner en 2017 à la suite de la découverte de ces infractions… et des révélations sur ses pratiques managériales. Car Uber, comme Amazon ou Facebook, n’est pas qu’un paradis de geeks jouant au ping-pong entre deux latte macchiato : si les hauts cadres subissent la pression du boss pour toucher leur bonus, ce n’est pas le cas des « uberetto », les chauffeurs que Kalanick disait vouloir « libérer », qui galèrent à gagner leur pain. On connaît le résultat de cette politique, le voir à l’écran donne des frissons.
Séries téléviséescanal plusuber L'Humanité
« Nous, notre arme, ce sont les films »
EntretienÉvénement La première édition du Festival du film de demain est ouverte jusqu’au 5 juin, à Vierzon. Les œuvres présentées portent des sujets qui créent le débat dans la société. Rencontre avec Louis-Julien Petit, réalisateur des Invisibles, de la Brigade et de Discount.
Caroline ConstantLouis-Julien Petit Réalisateur
Le Festival du film de demain commence ce jeudi à Vierzon. Quelle en est sa philosophie ?
L’envie est née pendant le premier confinement, au moment où la culture n’était plus considérée comme essentielle. Nous nous sommes demandé comment recréer du lien, nous recentrer sur la société de demain qui est en pleine mutation. L’idée, c’est de faire évoluer ce monde, de manière citoyenne et à l’échelle humaine, sur l’écologie, la place de la femme dans la société, les discriminations, le racisme, l’homophobie, etc. Nous avons constaté, dans cette même séquence, que le monde de l’audiovisuel était en train de changer : les cinémas étaient alors fermés, les tournages arrêtés. Je devais, au moment du premier confinement, partir en Argentine présenter mon film les Invisibles, qui est au final sorti sur Netflix dans cinquante pays. C’est fou : le film a changé à la fois de format et de système de diffusion. D’où l’envie de construire un festival pour à la fois mettre en avant ces sujets de société, avant le format de diffusion. Le Festival du film de demain est donc le premier festival à mettre en compétition des films de plateforme, des films destinés à la télévision et des longs métrages, avec ou sans distributeur. Seuls comptent le sujet et la manière dont il est traité. Je me porte garant, comme réalisateur et cofondateur du festival, de leur exigence et de leur excellence. Aucun festival ne présente les films de cette façon : ils se partagent entre l’élite cannoise, les films de télévision à La Rochelle et à Luchon. Les films de plateforme ont tout juste le droit de cité à Séries Mania et Canneséries. Avec ce festival, nous essayons de recréer du lien.
Et ce lien, vous le recréez dans un cinéma et avec du débat ?
Forcément. Avec un système de passes à 25 euros pour quatre jours, à 10 euros pour une journée. Ce sont des passes qui peuvent se prêter. Nous, notre arme, ce sont les films. La particularité de notre festival, c’est de tendre la main à la société civile, donc d’inviter des associations, locales comme nationales, qui se battent au quotidien sur le sujet traité dans le film qu’elles parrainent. Comme celui d’Andrea Bescond et Éric Métayer, À la folie, sur les violences faites aux femmes, ou celui sur la précarité des femmes, Brillantes, de Sylvie Gauthier, représenté par l’association locale Le Relais, qui défend ces dernières. J’ai assuré la programmation des neuf films en compétition. Il y a en a un peu pour tous les goûts, tous les spectateurs : des films d’animation, des comédies, des drames, des thrillers, un film d’époque… Nous aurons quatre avant-premières diffusées le soir, qui sont des films plus porteurs, plus comédies : Menteur, d’Olivier Baroux, Touchées, d’Alexandra Lamy, qui sera diffusé sur TF1 à la rentrée, Irréductible, de Jérôme Commandeur, et la Dégustation, d’Ivan Calbérac et Bernard Campan. Chaque équipe sera représentée par les acteurs, le réalisateur. Nous aurons aussi sept master classes. Audrey Lamy, Anne Parillaud, Coline Serreau, Marie Gillain, Caroline Vigneaux, Akim Isker seront présents. Nous voulons enfin aussi aider les nouveaux cinéastes, cette jeunesse silencieuse de 15 à 25 ans, avec le FFD Challenge, soit la réalisation d’un court métrage sur un thème imposé. Cette année, c’est le cyber-harcèlement.
Pourquoi Vierzon ?
Je viens du Cher et j’y habite désormais à l’année. À Vierzon, il y a surtout un maire, Nicolas Sansu, qui m’a tendu la main tout de suite, avec envie. Le festival se tient grâce à toutes les institutions, publiques mais aussi privées, le département, la communauté de communes, la région et surtout la mairie. Ils ont insufflé leur envie, mobilisé leurs soutiens. Et, du coup, ça a donné un tarif assez accessible.
Le jury est présidé par Corinne Masiero, votre actrice fétiche…
Corinne est à l’image du Festival du film de demain : elle met en avant à travers ses rôles des minorités qu’on ne voit plus. Dans le jury, on trouve aussi Axel Auriant, césarisé dans Polisse, Xavier Legrand, multi césarisé dans Jusqu’à la garde, Naidra Ayadi (récemment vue dans Oussekine et Parallèle, sur Disney+ – NDLR), Fatou Kaba, que l’on a vue dans la série Validé et dans mon film la Brigade, et Julie de Bona, qui s’engage régulièrement, au travers de ses rôles, à la télévision. Je suis très fier de ce jury pluriethnique, multigénérationnel, à l’image de la société et de l’audiovisuel d’aujourd’hui, en tout cas celui auquel je crois.
festivallouis-julien petitcinémaTélévision BBC
Sheryl Sandberg to leave Facebook after 14 years
By Natalie ShermanBBC Business reporter, New York
Sheryl Sandberg, the chief operating officer of Facebook's parent company Meta, has announced that she is leaving the business after 14 years.
Ms Sandberg announced her departure in a Facebook post, saying she hoped to focus on her foundation and philanthropic work in the future.
Her departure comes as Meta faces a slowdown in advertising sales and more competition from rivals such as TikTok.
Ms Sandberg is one of the most high-profile women in the tech industry.
"When I took this job in 2008, I hoped I would be in this role for five years," wrote Ms Sandberg, known as a powerful second-in-command at the company. "Fourteen years later, it is time for me to write the next chapter of my life."
Javier Olivan, currently Meta's chief growth officer, will take over Ms Sandberg's position in the company when she leaves.
Ms Sandberg, whose husband died suddenly in 2015, is getting re-married this summer. She said she planned to leave the company in the autumn but would remain on the board.
Following her announcement, shares in Meta fell 4%.
Ms Sandberg joined Facebook when it was still a small company led by Mark Zuckerberg, a then-23 year-old Harvard dropout. A veteran of Google, she helped turn its advertising business into a profit powerhouse, as the company grew to include Instagram, WhatsApp and Messenger.
Last year, the company reported more than $117bn in revenue and said more than 2.8 billion people globally used one of its apps daily.
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Books she wrote, including Lean In: Women, Work, and the Will to Lead - which she described as a "sort of feminist manifesto" - made her a global celebrity.
But her star power faded as the company faced criticism for its handling of personal data in relation to political consulting firm Cambridge Analytica and targeted adverts as well as its moderation of social media posts.
Ms Sandberg, who was initially responsible for Facebook's response, appeared to acknowledge some of those challenges in her post, writing: "The debate around social media has changed beyond recognition since those early days."
"To say it hasn't always been easy is an understatement. But it should be hard," she wrote. "The products we make have a huge impact, so we have the responsibility to build them in a way that protects privacy and keeps people safe."
'End of an era'
In his own post, Mr Zuckerberg said Ms Sandberg's departure marked the "end of an era", noting that it was "unusual" for a business partnership like theirs to last so long.
"Sheryl architected our ads business, hired great people, forged our management culture, and taught me how to run a company," he added. "She created opportunities for millions of people around the world, and she deserves the credit for so much of what Meta is today."
He said Mr Olivan's responsibilities would differ from Ms Sandberg's, with Mr Olivan taking on a "more traditional" chief operating officer role that was more focused internally and operationally.
Meta is facing new challenges as countries tighten social media regulations and iPhone maker Apple changes its privacy rules, hitting the social media firm's targeted ad business.
Growth in the number of Facebook users in key markets, such as the US, has been stalled, and it has lost younger users to rivals such as TikTok.
Mr Zuckerberg has been pushing the company to invest heavily in virtual and augmented reality platforms, which he sees as driving the firm's next phase of growth. He renamed the company Meta last year in honour of the shift to the "metaverse".
Insider principal analyst Debra Aho Williamson said Ms Sandberg "had an enormous impact on Facebook, Meta, and the broader business world".
"She helped Facebook build a world-class ad-buying platform and develop ground-breaking ad formats, which enabled the company to become the second largest digital ad business in the world behind Google," she said.
"However, Facebook also faced huge scandals under her watch, including the 2016 election, the Cambridge Analytica privacy debacle in 2018, and the Capitol riots that took place after the 2020 election. And in 2022, Meta is facing a slowdown in user growth and ad revenue that is now testing the business foundation that the company was built on.
"The company needs to find a new way forward, and perhaps this was the best time for Sandberg to depart."
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Valeurs Actuelles
Audi repense le monospace
À la fois « salon roulant » et « bureau mobile ». C’est ainsi qu’Audi présente son concept d’Urbansphere. Cette sorte de supermonospace constitue le troisième et dernier opus d’une série de créations lancée en 2021. Il y eut d’abord l’Audi Skysphere, vision spectaculaire de la GT du futur, puis le concept Grand-sphere, prestigieuse berline à quatre places (déjà évoquée dans ces pages). L’Urbansphere a été imaginé dans les studios d’Audi à Pékin et Ingolstadt pour le public chinois et ses mégapoles. Tout part de l’intérieur pour aller vers l’extérieur. Le souci d’espace dicte des volumes qui se veulent « grandioses », puisque la voiture, de près de 1,8 mètre à la toise, atteint plus de 5,5 mètres de long, avec un empattement (la distance entre les essieux) de plus de 3 mètres. Même l’incroyable Rolls-Royce Ghost doit s’incliner en termes de mensurations. L’Urbansphere est bien l’Audi la plus gigantesque de l’histoire de la marque. Et elle destinée à transporter seulement quatre personnes.
PRESTATIONS
Mais quel confort ! La voiture se pilote elle-même dans des secteurs géographiques spécifiques. C’est le stade 4 sur une échelle à 5 niveaux, dont le degré ultime permet l’autonomie totale en tout lieu. Ici, le conducteur pourra reprendre la main hors des zones urbaines définies ou des portions d’autoroute laissées à l’appréciation de la seule intelligence artificielle. L’Urbansphere viendra chercher ses passagers, trouvera une place de parking et se rechargera sans intervention humaine, la plupart du temps. Le déplacement se veut entièrement tourné vers le bien-être des occupants : absence de pied milieu, portes à ouverture antagoniste pour un accès facilité, fauteuils individuels pivotants avec haut-parleurs intégrés dans les appuie-tête pour un espace sonore à la carte. Un écran de cinéma tombe même du pavillon pour les visioconférences ou bien pour vivre le grand frisson du septième art.
TECHNIQUE
Les spécifications font rêver : quatre roues motrices et directrices, suspension pneumatique, batterie extra-plate de 120 kilowattheures ouvrant droit à 750 kilomètres d’autonomie théorique. Les accus alimentent deux blocs électriques délivrant ensemble jusqu’à 295 kilowatts, soit 400 chevaux, avec un couple de 690 newtons-mètres. La technologie de 800 volts autorise ici 270 kilowatts de puissance de charge. De quoi obtenir 300 kilomètres d’autonomie en dix minutes. Ce concept a-t-il un avenir sur le vieux continent ? Tout dépendra des infrastructures de charge, encore bien vacillantes, mais il est permis de rêver.
BBC
'God save the Queen' played at Paris Jubilee celebration
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Britain's national anthem 'God save the Queen' was played before a ceremony to mark the Queen's Platinum Jubilee in Paris.
France's President Macron was accompanied by the British Ambassador to France, Menna Rawlings in rekindling the 'eternal flame' that lies beneath the Arc de Triomphe.
The flame burns in front of the Tomb of the Unknown Soldier, a memorial to the dead who were never identified in World War One and World War Two.
Valeurs Actuelles
Jean des Cars : « Elizabeth II est un témoin actif de soixante-dix ans de nos vies »
Valeurs actuelles. Elizabeth II fête cette semaine son jubilé de platine. Bien qu’elle suscite l’admiration de son peuple, Elizabeth Alexandra Mary était-elle prête à être reine ?
Jean des Cars. Lorsqu’elle naît en 1926, Elizabeth est princesse de famille royale. En aucun cas elle doit accéder au trône puisque son oncle, le futur Edouard VIII, doit être le prochain souverain. Puis vient le fameux scandale avec Mrs Wallis Simpson. Pour les Britanniques, l’année 1936 est un cauchemar. En janvier, Georges V, grand-père d’Elizabeth, meurt. Edouard VIII règne quelques mois puis abdique sans avoir été couronné. C’est donc son frère, Georges VI, qui monte sur le trône. Elizabeth II devient une princesse héritière à la fin du mois de novembre 1936. À partir de cette année, sa vie change.
Elle n’a donc pas été éduquée pour être reine …
Elle a été éduquée comme une princesse. Elle avait une gouvernante belge. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Elizabeth passe la majorité de son temps à Windsor (comté royal du Berkshire) avec sa sœur Margaret puisque Londres, et notamment le palais de Buckingham, étaient bombardés. Pendant sa jeunesse, Elizabeth a fait l’expérience de la guerre, des restrictions, de la peur et a vu des familles meurtries par la perte d’un proche. Durant la guerre, elle a droit à un œuf par semaine, le dimanche. Elle apprend à conduire des camions et des voitures si bien qu’on lui concède des talents de mécanicienne. À partir de 1942, alors que la guerre s’envenime, Georges VI informe sa “Lilibeth” de tous les dossiers confidentiels.
Elizabeth II a été sacrée reine du Royaume-Uni le 2 juin 1953 en la cathédrale de Westminster. Racontez-nous cette journée.
Elizabeth a appris qu’elle était reine le 2 février 1953 alors qu’elle était en voyage avec son époux au Kenya. Partie en princesse héritière, elle revient en reine. Dès l’annonce de la mort de Georges VI, Philip marche deux pas derrière Elizabeth, protocole oblige. Le gouvernement l’attend au grand complet à l’aéroport puis après le passage devant le conseil privé au palais de Saint-James, elle est reconnue comme héritière légitime. On prépare alors son couronnement et son sacre. Elizabeth exige que la cérémonie soit télévisée pour que les gens qui habitent dans les coins les plus reculés du Royaume-Uni et du Commonwealth puissent avoir le sentiment d’être conviés à Westminster. Winston Churchill était contre. Il s’agissait d’une opération mondiale de fin de guerre dans un Royaume-Uni en crise économique. J’avais dix ans lorsque j’ai vu “le spectacle” du couronnement de la reine retransmis à l’Olympia. Le sacre était discrètement filmé si bien qu’on n’a pas pu voir le moment de l’onction sacrée. Avec cette cérémonie, Elizabeth devient dès 1953 la reine de l’image… et elle l’est restée ! Petite précision importante, on dit toujours reine d’Angleterre alors qu’elle est reine du Royaume-Uni et d’une quinzaine d’États du Commonwealth, ce qui n’est pas rien.
Dans l’imaginaire populaire, Elizabeth II est perçue comme une femme à la fois rieuse et sérieuse. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur sa personnalité et ses qualités ?
Elizabeth, très consciencieuse, travaille beaucoup. Elle étudie ses dossiers jusqu’à tard dans la nuit. On disait il n’y a pas si longtemps que si l’on voyait à Buckingham une fenêtre illuminée encore à 11 heures du soir, c’est que la reine est encore en train d’examiner les dossiers du gouvernement. Tout le monde a salué sa conscience professionnelle. Outre cette qualité, Elizabeth marque les esprits par son sens de l’humour. Elle aime beaucoup rire. Un jour, un membre du parti travailliste a dit à un journaliste : « Notre reine a de très jolies jambes. » Cette phrase a fait beaucoup de bruit si bien que l’homme en question s’est excusé auprès de Buckingham. La reine a répondu avec un grand naturel : « Il y a longtemps qu’un homme politique n’avait dit quelque chose d’aimable sur moi ».
En 2012, pendant les JO, elle a tourné dans le plus grand secret ce petit film avec Daniel Craig où elle joue son propre rôle. « Good evening Mr. Bond », a t-elle dit à la star hollywoodienne. Puis on a cru qu’elle sautait en parachute ! Les dizaines de milliers de spectateurs et les millions de téléspectateurs étaient stupéfaits. Elle a un sens de l’humour et de l’autodérision dans la tradition. Autre qualité importante, Elizabeth aime mettre les gens à l’aise. Lorsqu’elle a une audience avec une personne et qu’elle souhaite en finir, elle change son sac de bras discrètement pour que sa dame d’honneur mette fin à l’entrevue et présente l’invité suivant.
Enfin, c’est quelqu’un qui tient sa parole. Elle est très solide dans ses engagements. Elle avait promis au président du Ghana Kwame Nkrumah de venir le voir. Après plusieurs annulations, elle a décidé de le rencontrer malgré la réticence du gouvernement travailliste qui voyait d’un mauvais oeil que la reine se rende dans un pays devenu marxiste. Il y a une photo extraordinaire d’Elizabeth dansant avec le président du Ghana. Après cette danse, Kwame Nkrumah a déclaré que c’était « la reine la plus socialiste du monde ».
Quand on parle d’Elizabeth II, nous viennent tout de suite à l’esprit ses chiens et ses chevaux. Quelles sont les passions qui l’animent ?
Je dirais que la vie à la campagne est sa plus grande passion. C’était d’ailleurs le grand drame de Diana. Elizabeth aime les piques niques, la nature et l’équitation. D’ailleurs, Londres est la ville où le cheval a conservé toute sa place car il y a toujours des cavalcades. Elizabeth est elle-même une grande cavalière. Le jour de son couronnement, elle a parié sur son cheval qui a malheureusement perdu. Après cela, Elizabeth a consolé l’entraîneur ! Très récemment, on l’a vu éclater de rire parce que son cheval avait gagné une course équestre. Cette photo est très touchante quand on sait ce qu’a traversé la reine dernièrement entre la mort de son mari et les histoires de famille. Signe de sa passion pour l’équitation, Elizabeth va recevoir d’Emmanuel Macron un cheval de la garde républicaine à l’occasion de son jubilé de platine.
Durant ses soixante-dix ans de règne, la reine a été confrontée à plusieurs crises. Quelles sont celles qui l’ont le plus marquée ?
Toutes. La première crise politique et militaire a été celle de Suez en 1956 où Elizabeth a été mal conseillée. Cela a été un grand échec. Il y a aussi d’autres crises plus discrètes mais qui ont fait du bruit plus tard comme la découverte que sieur Anthony Blunt avait été un agent secret du roi Georges VI. La reine n’était pas contente de cette découverte. Elle a vécu aussi des scandales familiaux et toujours avec beaucoup de calme. Il y a également l’année 1992, cette « annus horribilis » avec, entre autres, l’incendie du palais de Windsor. Cette bâtisse de 1 000 d’histoire représente beaucoup pour la reine. C’est la plus grande forteresse du monde habitée. Pour l’anecdote, le grand-père d’Elizabeth a décidé en 1917 de remplacer le nom allemand familial de Saxe-Cobourgau au profit de Windsor qui retire toute consonance germanique. En 1992, son fils Andrew se sépare de sa femme, Sarah Ferguson, et sa fille, Anne, divorce de son premier mari, le capitaine Mark Phillips. À cela, s’ajoute la sortie du livre de Diana qui révèle ses problèmes conjugaux et la liaison de son époux le Prince Charles avec Camilla Parker-Bowles.
La relation tendue entre Diana et Elizabeth II n’a-t-elle pas entachée la monarchie ?
Avec Diana, il y a toujours eu beaucoup de mal entendu. Diana en voulait à la reine qui ne voulait pas qu’elle soit protégée par les agents de sécurité. Lady Di est tombée entre les mains de Dodi Al-Fayed qui était un personnage douteux. Cela a été très dur.
Elizabeth est un extraordinaire mélange de tradition et d’innovation
Puis, la princesse de Galles est décédée dans un accident de voiture sous le pont de l’Alma en août 1997. On en a voulu à la reine car elle n’est pas revenue de Balmoral tout de suite. Il a fallu que Tony Blair intervienne. En réalité, Elizabeth voulait protéger ses petits-enfants William et Harry. Ce malentendu a conduit à une crise de la couronne. Les choses se sont arrangées lorsque Elizabeth a perdu sa mère, “la Reine mère”, décédée à l’âge de 101 ans, le 30 mars 2002.
En 70 ans de règne, Elizabeth II a été une témoin privilégiée des progrès techniques et des avancées sociales. Est-elle pour autant une reine moderne ?
Elle l’est ! Elizabeth est un extraordinaire mélange de tradition et d’innovation. Elle accompagne dans les années 60 ce qu’on appelle le Swinging London, qui est un temps anglais de folie et de rénovation marqué par les Beatle et les Rolling Stones, entre autres. La monarchie est un spectacle et la reine a su vivre avec son temps. Elle est passée très vite des téléphones cryptés au téléphone portable et à internet. Elle regarde ses courriels et aussi les réseaux sociaux. Mais la reine préfère tout de même les discussions et les moments familiaux au téléphone. Elle a fait remarquer un jour à Meghan et à Kate que ce serait bien qu’elles lâchent leur portable de temps en temps.
La reine n’était pas ravie du vote en faveur du Brexit
La reine a-t-elle déjà enfreint ne serait-ce qu’une fois à son devoir de réserve ?
Oui, notamment lors du référendum sur l’indépendance de l’Écosse. Tony Blair a expliqué que « la reine a ronronné de satisfaction » en apprenant la victoire du “non”. Ce n’est pas une surprise tant la reine est attachée à l’Écosse. Certains commentateurs pensent que la reine a montré son mécontentement au moment du Brexit. Au parlement, elle était tout de bleu vêtu et portait un chapeau avec des fleurs jaunes qui rappellent les étoiles du drapeau européen. Elizabeth, se considérant Européenne, n’était pas ravie du vote en faveur du Brexit. Il faut se souvenir de son enthousiasme lors de l’inauguration du tunnel sous la Manche.
Le duc d’Édimbourg est décédé l’année dernière. Quel couple formait-il ?
Avec son humour invraisemblable et ses plaisanteries parfois douteuses, Philip d’Edimbourg a séduit la reine. Il a toujours été là pour elle. Rendez-vous compte qu’Elizabeth est tombée amoureuse de lui alors qu’elle n’avait que treize ans en juillet 1939. Elle a un sens de la décision qui est formidable : « Ce sera lui et personne d’autre », a-t-elle dit à l’époque. Les préparatifs du mariage étaient compliqués puisque les sœurs de Philip étaient mariées avec des Allemands.
Lors de leur noce d’or, Elizabeth a fait savoir à son époux qu’il était « son roc ». Le prince Philip est décédé le 9 avril 2021. Lors des funérailles, Elizabeth a touché le monde entier avec sa robe et son masque noirs. Mais la reine n’a pas voulu imposer sa vision du deuil au monde entier. Peu de temps après, elle s’est rendue au sommet des chefs d’État et de gouvernement en Cornouailles et portait une robe claire.
Que ma vie soit longue ou courte, je serai au service de votre nation
Malgré le poids de la fonction, Elizabeth II a t-elle été suffisamment présente pour sa famille ?
La reine a été obligée après son couronnement de faire un tour du monde. Le prince Charles et la princesse Anne ont été séparés de leur mère le temps du voyage. Elizabeth a été très souvent absente. Charles se sentait un peu seul mais heureusement il a eu sa grand-mère, la reine mère, avec lui. La reine a été prise par son devoir d’État. Malgré ça, elle a un grand sens de la famille. J’ai été très frappé par son discours de Noël retransmis en décembre dernier qui était humaniste et sensible. Elle y parle entre autres de la douleur des gens qui perdent des proches en raison de la guerre ou de la maladie. Ce discours a bouleversé des gens qui ont perdu un être cher. À cette occasion, des photos des personnes les plus importantes de sa vie ; on y voit son père, George VI, son fils, Charles et son petit-fils, William. Harry et Meghan sont absents…
Les liens entre Elizabeth II et Harry et Meghan sont-ils rompus ?
Elle a été très déçue par le déballage médiatique de son petit-fils. L’interview d’Oprah Winfrey a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et les mémoires d’Harry vont bientôt être publiés… La reine a été très blessée lorsque Meghan, jugeant que ça n’avait pas de «grand intérêt», a refusé de rendre visite aux Etats du Commonwealth en Afrique. Il faut se souvenir de son discours à sa majorité le 21 avril 1947 : « Que ma vie soit longue ou courte, je serai au service de votre nation », a t-elle dit. La relation va de l’avant avec Harry. Malgré les drames de famille, Elizabeth va essayer d’avoir le maximum de gens sur le balcon de Buckingham. Peut-être pas Andrew puisqu’il a trop dégradé l’image de la couronne avec ses scandales sexuels. Elizabeth II est très courageuse et a beaucoup de retenu. Elle n’expose pas les querelles familiales et son linge sale pour protéger la couronne.
Elizabeth II est un témoin actif du siècle dernier
Comment les Anglais préparent-ils ce jubilé ?
Il y aura de grandes fêtes avec des défilés et des banquets. Tout le Royaume-Uni est en effervescence. Son peuple pourra profiter de la célébration puisque le pays a décrété trois ou quatre jours fériés. Elizabeth II bat le record de longévité de Victoria. Elle est tellement contente de pouvoir fêter son jubilé de platine. Les Anglais sont également rassurés de voir que leur souveraine prépare sagement l’avenir. En février dernier, elle a désigné Camilla future reine consort. De son côté, le prince Charles a accès au contenu des dossiers secrets du gouvernement. Il y a trois semaines, il a récité son premier discours du trône au parlement.
Lorsqu’elle devient reine, Staline est toujours à Moscou
Ce n’est pas le premier livre sur Elizabeth II que vous écrivez. Pourquoi cette reine vous fascine autant ?
Elle me fascine car elle est un témoin actif de soixante-dix ans de nos vies. Personne d’autre n’arrive à sa cheville. Elle a connu un nombre important de gens, de présidents français, de papes. François Mitterrand était fasciné par ce personnage qui a connu tellement de crises : celles de l’après-guerre, de la décolonisation, etc. Elle est actuellement le seul chef d’État en fonction qui a connu la Seconde Guerre mondiale. Lorsqu’elle devient reine, Staline est toujours à Moscou. C’est fou comme parcours ! S’il y a une chose qu’elle ne fera jamais c’est bien d’abdiquer. Elle peut être malade et affaiblie, elle restera toujours. Dans ce cas de figure, une régence pourra être proclamée. Elizabeth II a une force qui suscite mon admiration.
Jean des Cars, Pour la reine – hommage à Elizabeth II, 227 pages, Perrin, 15€
El País (ESP)
La Málaga de los malagueños: las mejores pistas para disfrutar de la ciudad
LONELY PLANETLaura Baena, creadora de Malasmadres, el cantaor Gregorio Valderrama, el arquitecto Salvador Moreno Peralta o el director del Centre Pompidou José María Luna guían entre restaurantes, museos, plazas y jardines de la localidad andaluza
Más información en la nueva guía Málaga de Cerca de Lonely Planet y en www.lonelyplanet.es.
En muy pocos años, Málaga se ha convertido en uno de los destinos estrella de España. Una oferta cultural a lo grande, un clima magnífico, playas estupendas y una inigualable gastronomía hacen que cada vez tenga más y más visitantes. La ciudad andaluza resulta a propios y extraños una ciudad disfrutona y alegre que invita al turismo tranquilo y a disfrutar de los placeres de la buena vida. Doce malagueños comparten algunos de sus rincones favoritos, al margen del turismo y las modas, dibujando entre todos un esbozo a vuelapluma de la auténtica Málaga, la que disfrutan los propios malagueños.
Una plaza en el centro, la de la Merced, y un rincón junto al mar, los Baños del Carmen
La creadora del Club de Malasmadres, Laura Baena, trabaja desde hace años por conseguir una conciliación de la vida familiar y laboral, temática de su último libro Yo no renuncio (editorial Lunwerg). Es malagueña y ejerce orgullosa de embajadora de la ciudad en la que vive. Baena elije dos lugares imprescindibles para conocer aspectos muy diferentes de la ciudad: la plaza de la Merced y los Baños del Carmen.
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La popular plaza de la Merced, donde nació Pablo Ruiz Picasso, es uno de los epicentros de la vida malagueña, sombreada con jacarandas que en primavera tiñen de violeta este rincón rodeado de edificios armoniosos y de restaurantes y cafés con terraza, como la del café La Calle de Bruselas. Allí está todavía la Casa Natal de Picasso, que reúne una gran colección del artista y de muchos de sus coetáneos, además de objetos, documentos y fotografías de la familia. Preside la plaza un monumento al general Torrijos que, sin juicio previo y junto a 48 hombres que le acompañaron en el levantamiento contra el absolutista Fernando VII, fueron fusilados en el arenal de San Andrés. Un obelisco levantado en 1842 señala la cripta en la que descansan estos héroes románticos.
La otra recomendación de Laura Baena para el visitante es acercarse a los Baños del Carmen, un lugar delicioso para comer o tomar algo, sobre todo al atardecer, contemplando una espectacular puesta de sol. Cuando a finales del siglo XIX se pusieron de moda los baños de mar, en Málaga nacieron varios establecimientos privados, todos desaparecidos salvo los Baños del Carmen, abiertos en 1918, que rápidamente se convirtieron en punto de encuentro de la burguesía malagueña. En este gran complejo privado se pagaba para acceder a la playa y se garantizaba el cumplimiento de la moralidad vigente con zonas separadas para hombres y mujeres y una tercera opción para que las familias disfrutaran juntas del baño. En los años veinte, fueron la gran atracción social, con su embarcadero, pista de baile, campo de tenis y hasta un acuario. Llegó a tener un campo de fútbol, donde jugó el Málaga CF hasta que se construyó el estadio de La Rosaleda, que durante un tiempo devino en hipódromo. El balneario siguió en funcionamiento hasta la década de 1980. Tras diversas fases y reformas, lo que hoy podemos contemplar es el proyecto de 1933: el restaurante El Balneario, de dos plantas rodeado de columnas que parecen surgir de las aguas. Ahora también tiene una terraza de copas con coctelería en su azotea en la que es difícil encontrar un hueco al caer la tarde.
Algunas joyas del tapeo malagueño y un paseo por las playas de Pedregalejo
Mapas y Compañía (calle Compañía, 33) es una de las librerías más bonitas de España, toda dedicada al mundo de los viajes, la exploración y la naturaleza. Un verdadero cofre del tesoro para niños y mayores, con libros y objetos escogidos con mucho acierto y expuestos con mimo y buen gusto.
Cuqui Bravo, librera y propietaria, tiene entre sus rincones preferidos de Málaga algunos bares de esos que pasan desapercibidos pero aseguran un magnífico tapeo. Como El Yerno, uno de los que pueblan el mercado de las Atarazanas (acceso por calle Sagasta), perfecto para tomar unas “conchitas finas y unas cañitas bien fresquitas” y volver a la oficina o a casa bien almorzados. Muy cerca de su librería le gusta también acercarse a El almacén del Indiano, un buen rincón gastronómico, con muy buenos aceites, vinos, jamones o quesos, donde también es posible tomarse algo. O el Mesón Antonio, un restaurante con encanto y con mucha historia en el callejón de Fernando de Lesseps, que siendo el constructor del Canal de Suez bien se merecía una calle con salida, explica Bravo con mucha guasa.
También recomienda una escapada a las playas de Pedregalejo, con sus restaurantes y chiringuitos (como el famoso Miguelito el Cariñoso para tomar unos boquerones victorianos), y darse un paseo tranquilo en dirección a la ciudad. Y hace una sugerencia original para “empaparse” de la vida cotidiana malagueña: seguir las crónicas de la ciudad en forma de dibujo rápido que publica todas las semanas en el diario malagueño Sur Luis Ruíz Padrón, arquitecto y corresponsal del colectivo Urban Sketchers, que capta con sus trazos sueltos y expresivos momentos muy concretos de la vida de Málaga.
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La magia de la Alcazaba al atardecer y el parque del Guadalhorce al amanecer
Como responsable de la promoción turística de la ciudad, a Jonathan Gómez Punzón no le resulta fácil escoger los rincones que le enamoran de Málaga. Se decide por recomendar dos imágenes únicas: las de la ciudad desde la Alcazaba al atardecer, antes de que se vaya la luz, y las del parque natural de la desembocadura del Guadalhorce al amanecer.
Levantada en el siglo XI como fortaleza militar, La Alcazaba se convirtió en palacio en el XIII. Sus jardines y murallas ofrecen espléndidas vistas de la bahía. El vecino teatro romano sirvió de cantera y sus sillares, columnas y capiteles están integrados en el conjunto defensivo que se adentra en la ciudad con una torre albarrana e inicia después la subida al conjunto formado por torres, un circuito de murallas, adarves y puertas que dan paso a hermosos jardines con rincones con vistas espectaculares. Fueron los alarifes nazaríes, ya en el siglo XIII, los que levantaron la zona palaciega. En el conjunto se organizan visitas guiadas o teatralizadas como las de la asociación cultural Zegrí, voluntarios que difunden el patrimonio de la ciudad.
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Una escapada deliciosa es el parque del Guadalhorce, en la desembocadura de este río, en Churriana, justo al final del paseo marítimo Antonio Banderas. Es un complejo lagunar de 67 hectáreas, con cinco observatorios de aves migratorias. En el Cerro del Villar, en pleno parque, se encuentran los restos de la que está considerada como una de las ciudades fenicias mejor conservadas de Occidente. No puede visitarse ni está señalizada, pero es una joya arqueológica: el primer enclave en el que se establecieron los fenicios en el siglo IX a.C., antes de que fundaran Malaka. El paraje se puede recorrer a pie o en bicicleta. Hay una bonita pasarela de madera de 270 metros que atraviesa el río.
Un jardín, una iglesia, un teatro, un restaurante familiar y una calle imprescindible
La periodista malagueña Margot Molina es la autora de la nueva guía de Málaga que Lonely Planet ha publicado este mes de mayo. Toda la guía es un resumen de sus recomendaciones para quienes visitan la ciudad, pero también para los propios malagueños que deseen “redescubrirla”. Entre todos los rincones, propone fijarnos en algunos muy especiales, como son la Cónsula de Churriana, con su escuela de Hostelería, el Teatro Cervantes, la iglesia de San Juan, el restaurante Los Hidalgos y los helados de Casa Mira, sin olvidarnos de un imprescindible: la elegante calle Larios.
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La Cónsula, en Churriana, es un hermoso jardín histórico que desde 1933 es sede de la Escuela de Hostelería de Málaga —aquí han estudiado chefs como Dani García, Celia Jiménez o José Carlos García, los tres reconocidos posteriormente con estrellas Michelin—. Nació en el siglo XVIII como finca agrícola y fue un cónsul de Prusia quien, en 1807, levantó una mansión de recreo y creó un jardín clasicista francés. Tiene una bonita historia en la que no faltan invitados ilustres como Ernest Hemingway en 1959. El jardín, con 700 ejemplares de especies exóticas, puede visitarse en el mismo horario en el que está abierto su restaurante.
El Teatro Cervantes, construido a finales del siglo XIX, es el gran escenario de la ciudad, con una temporada lírica de octubre a mayo a la que se añaden también otros ciclos en su programación como el Festival de Teatro de Málaga (enero o febrero), el Festival Internacional de Jazz (noviembre) o el de Música de Cámara (mayo o junio). También es la sede la Orquesta Filarmónica de Málaga.
La autora de la guía Lonely Planet escoge entre las iglesias malagueñas la de San Juan, uno de los cuatro templos que los Reyes Católicos mandaron construir en un arrabal islámico tras la conquista de Málaga en 1487. Es un templo gótico-mudéjar, que ha sufrido grandes transformaciones, pero hoy es un atractivo conjunto barroco, con una colorista y original fachada esgrafiada con motivos geométricos, en el corazón de un barrio comercial y bullicioso.
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Como propuesta gastronómica, propone Los Hidalgos, un entrañable restaurante familiar sin pretensiones y muy popular por su cocina tradicional con reverencia al producto. Destacan sus deliciosas croquetas de piñones y sus frituras de pescado, sobre todo el pez araña y los boquerones victorianos que alcanzan una nota de 10 para los expertos.
Para los golosos amantes de los helados los de Casa Mira están en diferentes puntos de la ciudad, pero merece la pena ir a la sucursal del número 10 de la calle Andrés Pérez, donde se conservan utensilios del siglo XIX, cuando la familia Mira llegó de Jijona cargada con sus recetas de helados y turrones. La sucursal de la calle Larios es la más concurrida. Y por supuesto, nadie puede pasar por Málaga sin pasearse por esta elegante vía, principal arteria comercial del centro, con elegantes edificios de Eduardo Strachan, inaugurada en 1891 y bautizada con el nombre del impulsor de la Revolución Industrial en la ciudad.
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Una peña de flamenco y una vista panorámica con el castillo en lo alto
Decir Valderrama es hablar de una familia imprescindible del flamenco y el cante. Uno de sus representantes es Gregorio Valderrama, cantaor, investigador del flamenco y autor de varias obras sobre la historia del cante. Él recomienda un lugar imprescindible para disfrutar del flamenco en Málaga: La Peña de Juan Breva, donde participa y promueve una intensa programación de actividades en torno a su oficio, que es a la vez su pasión. Abierto en 1958, este centro vivo del estudio y la difusión del flamenco programa actuaciones, conferencias y charlas en torno a este arte y rinde homenaje al famoso cantaor y guitarrista malagueño Juan Breva (1844-1918). Una de sus citas más especiales es la Berza Flamenca, un almuerzo que se sirve el primer viernes de cada mes seguido de una actuación. La peña es además el Museo del Arte Flamenco.
Desde hace casi dos décadas, Málaga se ha convertido en un epicentro del flamenco. Desde el 2005, y en años siempre impares, para no coincidir con la Bienal de Flamenco de Sevilla, Málaga en Flamenco se cita con el baile, el cante y el toque en una treintena de municipios de la provincia, incluida la capital (organizado por la Diputación Provincial). La plaza de toros de La Malagueta es el escenario de las grandes producciones, aunque también participan otros espacios señeros como el Teatro Cervantes, el castillo de Gibralfaro o un escenario al aire libre que se instala delante del teatro romano en la calle Alcazabilla. La cita suele ofrecer medio centenar de espectáculos, muchos de ellos estrenos, y se prolonga durante varios meses. La octava edición está prevista para entre abril y septiembre del 2023.
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Pero al margen del flamenco, para el cantaor Gregorio Valderrama lo que nadie debe perderse es la propia vista de Málaga, que se puede contemplar desde muchos puntos de la ciudad, con el teatro romano en la base y la alcazaba encima. Incluso, desde la propia calle Alcazábilla, con solo alzar la vista. Y a los pies de la Alcazaba se pueden contemplar los restos del Teatro Romano, construcción del siglo I aún en uso y a la vista desde la calle. Su visita es muy recomendable para comprender el pasado de la ciudad. El espacio sigue en uso y en verano se integra en el Festival de los Teatros Romanos de Andalucía, organizado por la Consejería de Cultura.
Una escapada a las periferias: los barrios malagueños
El arquitecto Salvador Moreno Peralta propone salir del centro para ir al encuentro del auténtico espíritu malagueño en cualquiera de sus periferias. Al arquitecto le encanta la vida en los barrios, en los que se puede encontrar autenticidad, como los de La Trinidad y El Perchel —en cuya rehabilitación ha participado y que, aunque están sin terminar, tienen un buen futuro—. Él aboga por estos barrios que han sido siempre como el “negativo” de la ciudad y ahora es donde se refugia la auténtica vida de los malagueños y donde, asegura, uno siempre se va a encontrar cosas muy interesantes.
Como ejemplo de periferia, nos descubre Pedregalejo, al este de la ciudad, un barrio que tiene dos caras bien distintas. En el paseo marítimo El Pedregal se suceden las antiguas casas en las que los pescadores vivían y guardaban sus aparejos, hoy convertidas en restaurantes de pescado. La otra cara es el interior, en la falda del monte de San Telmo, con bonitas mansiones con frondosos jardines. En un paseo se pueden descubrir lugares como Villa Valdecilla, un elegante palacete del estilo ecléctico que destaca por su hermosa fachada con enfoscados en tonos pasteles y ventanas con postigos venecianos. O Villa Martina, enfrente de la anterior,un caserón de dos plantas con toques regionalistas. Y hay muchas más, como El Rosario, una casa de finales del siglo XIX de dos plantas y torreón y aspecto rotundo, dentro de un oasis de tranquilidad a pesar de estar muy cerca del paseo marítimo. Y también algunos colegios, como el de la Asunción, uno de los mejores ejemplos de arquitectura contemporánea de mediados del siglo XX en Málaga, en el que los motivos art déco y los detalles historicistas, especialmente en la espléndida capilla, se combinan a la perfección con las fórmulas racionalistas del Movimiento Moderno. O el Colegio La Presentación, en un imponente palacete de finales del siglo XIX con formas herederas del beaux arts. Estos son solo algunos de los puntos más interesantes de una ruta que puede hacerse a pie y que depara muchas sorpresas.
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Málaga, ciudad de museos
El Centre Pompidou de Málaga es la gran atracción de la nueva zona del Muelle 1, camino de la famosa Farola del puerto, con su cubo transparente cubierto de colores estilo Mondrian. Bajo esta espectacular entrada se encuentra la primera sucursal internacional del museo parisino, con obras de las vanguardias del siglo XX de su colección semipermanente y con interesantes exposiciones temporales y un programa de artes vivas, música y danza. Su director José María Luna recomienda visitarlo, obviamente, pero también no quedarse en él: Málaga tiene una espectacular oferta museística. “Cualquiera de sus museos es un sitio para perderse”, asegura.
Y es que Málaga se ha ganado el sobrenombre de Ciudad de los Museos desde la apertura del Museo Picasso, en el 2003, imprescindible para acercarse a la figura del artista malagueño más universal y que se complementa con la visita a su casa natal. Actualmente alberga 40 museos en su casco antiguo, un récord. La última gran incorporación ha sido el Museo de Málaga, en 2016, el mayor museo de titularidad estatal de Andalucía, aunque gestionado por la comunidad: dos colecciones provinciales, las del Bellas Artes y del Arqueológico, ocupan el impresionante palacio de la Aduana.
La lista se pude completar con el Museo Carmen Thyssen, una oportunidad para acercarse a la pintura andaluza romántica y costumbrista en un palacio renacentista o el Centro de Arte Contemporáneo (CAC), ideal para descubrir nuevas tendencias internacionales gracias a sus ambiciosas exposiciones. Pero hay muchos otros, como el Museo Unicaja de Artes y Costumbres Populares, un antiguo mesón que ofrece un viaje en el tiempo a la artesanía y la vida cotidiana en la provincia desde finales del siglo XVIII; el Museo Interactivo de la Música, con instrumentos de los cinco continentes y conciertos en directo; el Centro Cultural Generación del 27, que mantiene vivo el legado intelectual de este grupo de escritores y artistas tan ligado a la ciudad a través de publicaciones, conferencias y exposiciones, o el Museo de la Semana Santa, donde la Agrupación de Cofradías cuenta su historia desde el siglo XV mediante 150 tallas procesionales, entre otros muchos.
Ya fuera del ámbito cultural, el director del Centre Pompidou recomienda perderse en una tarde-noche agradable en la terraza del parador de Gibralfaro o, como alternativa, en la terraza del parador del Golf, en Churriana. Inaugurado en 1925, este complejo de hotel y restaurante alberga el campo de golf más antiguo de la Costa del Sol. El edificio racionalista se abre al mar con un amplio jardín y su cafetería es un refugio perfecto para disfrutar de la brisa marina de la tarde.
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Un jardín botánico y una taberna cofrade
Un lugar mágico para este joyero malagueño es el Jardín Botánico Histórico de La Concepción, un paraíso romántico que esconde secciones dedicadas a las plantas carnívoras, las orquídeas, los cactus o las palmeras y algunas joyas como el ficus más grande de Europa. Creado en 1855 por los marqueses de la Casa Loring, de 3,5 hectáreas, cuenta con la mejor colección de palmeras de Europa entre sus más de 25.000 plantas de 2.000 especies tropicales y subtropicales. Pero la finca de La Concepción fue primero famosa por la colección arqueológica que sus propietarios exhibían en un templete de estilo dórico en 1859, el Museo Loringiano. La Concepción, declarado Jardín Histórico-Artístico, conserva su trazado decimonónico y edificios como la casa-palacio, el mirador o la casita del jardinero, con una exposición permanente que narra sus orígenes con muñecas Barbie. En este exuberante universo se organizan conciertos, exposiciones o talleres, y puede descubrirse a través de visitas guiadas, teatralizadas o simplemente a pie.
Otro lugar increíble es el recuperado Gran Hotel Miramar. En su día se llamó Hotel Príncipe de Asturias, cuando fue inaugurado en 1926 por el rey Alfonso XIII, en un palacio junto al mar que, tras años con otras funciones hace poco recuperó la original como alojamiento. Aquí tenía Alfonso XIII una suite fue el cuartel general de los escritores estadounidenses Paul y James Bowles, del polifacético poeta Jean Cocteau, del cineasta Orson Welles o del escritor Ernest Hemingway.
Para el joyero resulta difícil escoger un restaurante o bar entre los muchísimos que tiene la ciudad, pero le gusta especialmente Los Marfiles, que practica una buena cocina casera andaluza, con platos como la fritura malagueña, el gazpachuelo o los callos con garbanzos. Otra buena opción es la Taberna cofrade Las Merchanas (Mosquera, 5), ubicada en una antigua carbonería que huele a incienso todo el año: sus paredes están recubiertas, literalmente, de imágenes, objetos de culto y hasta hábitos de la Semana Santa malagueña. Un pasaje junto a la taberna hace las veces de comedor, con toneles de vino como mesas. El lugar es famoso por su caldillo de pintarroja, el solomillo al moscatel y la ensaladilla rusa, recetas salidas de la cocina de la madre y las tías de Pepe Tejón Merchán, el propietario.
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Un romántico paseo por los cementerios
Para el artista Diego Santos entre los lugares más increíbles de Málaga están sus cementerios: el de San Miguel, de principios del siglo XIX, donde están enterradas familias que protagonizaron la Revolución Industrial de la ciudad, como los Larios, con un panteón diseñado por Antonio Palacios en 1930. Aquí está también enterrada la escritora norteamericana Jane Bowles. Paseando entre sus panteones, se puede conocer la historia más reciente de Málaga. El cementerio inglés también merece una visita. Fue el primer camposanto británico de España. Hasta su creación en 1831, a los ingleses se les enterraba de pie, en la playa. Los burgueses de la zona del paseo Reading decidieron que había que darles un enterramiento digno y crear un cementerio protestante. Es un lugar romántico y evocador en el que reposan los restos del hispanista británico Gerald Brenan y su esposa Gamel Woolsey, autora de la imprescindible Málaga en llamas sobre la Guerra Civil, o el poeta Jorge Guillén, de la Generación del 27, entro otros.
Entre los lugares preferidos de Diego Santos están también los Baños del Carmen, el Jardín Botánico de La Concepción, el Retiro de Churriana (un jardín histórico del siglo XVII convertido en un glamuroso jardín cortesano de estilo italiano) o el Mercado de las Atarazanas, con una puerta nazarí y el resto construido en el siglo XIX pero imitando el barrio árabe, una maravilla por fuera y por dentro, con unos puestos magníficos de pescados, carnes, frutas y otros productos malagueños y unos interesantes bares de pescado y marisco. Puestos a escoger un lugar de tapeo propone un lugar lleno de historia: la Taberna Antigua Casa de Guardia, la más antigua de la ciudad (fundada en 1840). Huele a vino a barrica de vino, a madera, tiene su propio vermú y ni siquiera tiene donde sentarse, pero es un bar ideal para el aperitivo con los amigos e imprescindible para conocer Málaga a fondo.
Una calle con quiebros y requiebros y las vistas desde el parador de Gibralfaro
La geógrafa malagueña Belén Zayas se queda con unas calles muy especiales en torno a la calle San Agustín, junto a la catedral. Concretamente con una vía pequeña, adoquinada, antigua, que conecta Santa María con calle Granada, que tiene una perspectiva muy bonita con unos quiebros muy barrocos, “porque ves de repente, y a la vez, el adoquinado, la torre de la catedral o la iglesia de San Agustín”.
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La catedral merece la pena: el templo comenzó a construirse sobre la mezquita aljama seis meses después de la toma de Málaga por los Reyes Católicos. A medio camino entre el gótico y el renacimiento, la catedral fue consagrada, inacabada, en 1588. Las obras se retomaron en el siglo XVIII, pero jamás se concluyeron.
Otra de sus recomendaciones imprescindibles es el Parador de Gibralfaro, solo unos metros más abajo del castillo, con sus inigualables vistas. Su cafetería es uno de los lugares más impresionantes para contemplar la ciudad a vista de pájaro, dominando toda la bahía: la plaza de toros, el parque, el puerto... Cualquier hora del día es buena, pero los atardeceres son memorables.
Su compañera, la geógrafa Maria Jesús Perles, anima a visitar el Pimpi de Florida, que no tiene nada que ver con el otro Pimpi, el emblemático restaurante del centro de Málaga. El Pimpi de Florida, es muy pequeñito, algo “cutre” pero lleno de encanto. Podría definirse como una marisquería con karaoke colectivo, donde se puede tomar pescado y mariscos a ritmo de copla y buen humor. Para tapear propone El Cortijo Pepe, en la misma plaza de la Merced, o acercarnos al Juanito Juan (Av. Salvador Allende, 26), en El Palo, para para tomar un gazpachuelo y su sopa ViñaAB, dos imprescindibles de la gastronomía malagueña. Juanito Juan es una marisquería que ahora está en manos de sus trabajadores después de jubilarse los propietarios, los populares José Miguel García Pepín y Enrique Sánchez. Además de saber que todo el pescado y el marisco es superfresco, allí se puede tomar la famosa sopa ViñaAB o su tarta noruega. Acertaremos si pedimos cualquier pescaíto frito o unas conchas finas, de las mejores de Málaga.
Un festival que cambió una ciudad y muchos rincones para un paseo muy malagueño
La gestora y creadora cultural elige el Festival de Málaga, que ha conseguido ofrecer un proyecto de ciudad a través de la cultura. Se celebra en marzo o abril (la próxima edición es del 10 al 19 de marzo de 2023), y desarrolla un amplio programa de actividades que van más allá del cine.
Una opción muy placentera para disfrutar de la ciudad es caminar por la calle Hilera, en primavera, con ese paseo de jacarandas, con los racimos violetas adornando la calle, algo “muy nuestro”, explica Cristina Consuegra. O deambular por calle Huéscar para tomar una caña bien fresquita en El Despachito de Gloria para seguir después hacia el centro e ir a almorzar al Drunk-O-Rama, espacio auténtico, con buena comida y muy buena música. Su capo, Dani, lleva años peleando por un lugar digno en el centro y por defender una manera de estar en el mundo alejado del turismo de masas “que ensucia las calles y la mirada”. En este paseo se reconoce una Málaga cálida, hecha por malagueños y por otra generación.
Consuegra recomienda otros placeres de deambular por las calles del centro, como visitar La Casa Amarilla, una galería de arte que apuesta por el talento local, justo frente a Casa Aranda:arte y chocolate con churros. Y terminar el día tomando unas copas en el Kipfer & Lover, uno de los primeros bares en Málaga gay friendly. Su ideólogo, José Kipfer, de los mejores coleccionistas de arte de la ciudad, sabe muy bien de qué va esto de la restauración: se trata de cuidar al que viene y convertir el bar en su hogar. “Todo muy nuestro”, asegura.
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Los árboles malagueños y la zona industrial recuperada
A la periodista Primi Sanz hay cosas en Málaga que le emocionan especialmente, como son los árboles. “Unos árboles maravillosos porque hace muy bien tiempo”, asegura. “Hay momentos en los que parece que llueven flores, sobre todo en primavera, con las jacarandas moradas”. A ella le gusta mucho ver la ciudad desde arriba, para tener una visión general de donde estás, ya que es muy alargada y hay que subir a lo alto para tener una perspectiva. Y, tal vez, el mejor lugar para hacerlo es el parador de Gibralfaro. Pero ahora hay otros muchos rincones, como las azoteas de hoteles reconvertidas en bares y miradores excepcionales.
Al margen de los hitos turísticos más populares, recomienda descubrir nuevas zonas como la parte industrial, recuperada, en torno a la zona del paseo de Antonio Banderas, ahora convertida en un barrio lleno de propuestas interesantes que se abren entre las chimeneas de las antiguas fábricas. El litoral oeste de Málaga fue la primera zona de expansión industrial de la ciudad en el siglo XIX, y aquí se construyó el primer barrio obrero: Huelin. En los años ochenta todas las industrias habían cerrado y la zona era un páramo de ruinas, pero en los noventa se empezaron a regenerar las plazas, se trazó un paseo marítimo (dedicado a Antonio Banderas) y ahora es la nueva milla de oro de la ciudad.
Este ensanche de Málaga tiene algunos lugares imprescindibles como el Mercado de Abastos de Huelin, el gran edificio de la Tabacalera (que comparten el Museo Ruso, el Automovilístico y el de la Moda, y La Térmica, un centro cultural polivalente con una programación muy amplia.
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Lilibet s’en va-t-en guerre
Le 3 septembre 1939, le Royaume-Uni s’engage, aux côtés de la France, dans la plus sombre aventure de son histoire. Le roi et la reine regagnent Londres, tandis qu’Elizabeth, alors âgée de 13 ans, et sa sœur Margaret, 9 ans, demeurent au château écossais de Balmoral jusqu’à Noël. Elles séjournent ensuite à Sandringham, dans le Norfolk, avant d’être installées à Windsor, à 40 kilomètres à l’ouest de la capitale.
Au plus fort de la bataille d’Angleterre, au cours de l’été de 1940, on colporte la rumeur que les deux jeunes princesses seraient transférées au Canada, pour leur sécurité. La reine, leur mère, met les choses au point d’une phrase péremptoire : « Les enfants ne peuvent pas partir sans moi, et je ne veux pas laisser le roi, et le roi, bien sûr, ne veut pas partir. » Une unité spéciale de l’armée a toutefois pour mission d’assurer la protection rapprochée des membres de la famille royale et de les conduire en lieu sûr en cas d’invasion ennemie.
Chaque week-end, George VI et son épouse quittent “Buck House” pour retrouver leurs filles à Windsor. Au reste, la vieille forteresse n’est guère moins exposée que Londres. Plus de trois cents projectiles tomberont sur le domaine durant la guerre. Des photos de propagande montreront d’ailleurs les petites princesses creusant des tranchées dans les pelouses du parc ou y plantant des légumes, afin de lutter contre les pénuries alimentaires ! À Noël 1940, Elizabeth organise une pantomime en faveur du Queen’s Wool Fund, qui collecte de la laine afin de tricoter des chandails aux militaires.
Le 13 octobre précédent, elle a réalisé sa première allocution radiophonique à la BBC, s’adressant aux enfants des villes évacués à la campagne en raison du Blitz : « Des milliers d’entre vous dans ce pays ont dû quitter leur foyer et être séparés de leurs pères et mères. Ma sœur Margaret Rose et moi éprouvons beaucoup de sentiments à votre égard, car nous savons par expérience ce que signifie être loin de ceux que nous aimons le plus. […] Avant de terminer je peux vous dire en toute vérité que nous, les enfants à la maison, sommes pleins de gaieté et de courage. Nous essayons de faire tout notre possible pour aider nos valeureux marins, soldats et aviateurs, et nous essayons également de supporter notre propre part du danger et de la tristesse de la guerre. Nous savons, chacun de nous, que tout se terminera bien, car Dieu prendra soin de nous et nous donnera la victoire et la paix. Et quand la paix viendra, rappelez-vous que ce sera à nous, les enfants d’aujourd’hui, de faire du monde de demain un endroit meilleur et plus heureux. »
À Buckingham, c’est spartiate
C’est pourtant au cours de cette période mouvementée que va prendre tournure la « romance » entre Elizabeth et le prince Philippe de Grèce, qui sert alors dans la Royal Navy en Méditerranée. En octobre 1941, celui-ci passe une permission à Windsor où il fait le récit de ses combats devant une petite princesse pâmée d’admiration. Quelques semaines plus tard, Elizabeth adresse au marin de ses rêves une carte de vœux avec sa photographie dédicacée. Galant, Philippe lui retourne la politesse. Évoquant les prochaines noces d’une de ses connaissances, dans une lettre à sa cousine Diana Bowes-Lyon, la princesse s’abandonne à la confidence : « C’est tellement drôle de voir l’une de ses amies fiancée, n’est-ce pas ? Non pas que je souhaite moi-même me fiancer ! Oh non ! Je suis maintenant la fière détentrice d’une très grande photographie de Philippe, qui est posée sur le manteau de la cheminée et me fixe. J’ai dû passer à travers un tas de taquineries quand elle est arrivée, mais j’admets que Maman a dit : “C’est un beau garçon”, ce avec quoi je suis d’accord. »
À Buckingham comme à Windsor, les conditions de vie sont spartiates. Il est interdit de consommer plus de 30 litres d’eau chaude par bain. Chaque chambre ne dispose que d’une ampoule et d’un faible radiateur électrique. Sur les plats d’argent et d’or hérités de la reine Victoria sont servies les mêmes rations frugales que dans n’importe quel foyer britannique. Cependant, la princesse adolescente commence à être initiée aux affaires d’État par George VI, qui lui fait lire les documents officiels. La future reine reçoit par ailleurs un enseignement privé d’histoire constitutionnelle avec sir Henry Marten, vice-président du collège d’Eton. À l’occasion de son 16e anniversaire, le 21 avril 1942, elle est promue colonel en chef du régiment des Grenadier Guards, qu’elle passe très sérieusement en revue.
C’est un jeune homme grave et charmant qui est arrivé, avec plus rien du garçon plutôt présomptueux que j’avais d’abord connu
À la fin de l’année suivante, Philippe reparaît pour les fêtes à Windsor, flanqué de son cousin David Mountbatten. La gouvernante de la princesse, l’indiscrète Marion Crawford, révélera qu’elle n’avait jamais « connu Lilibet plus animée. Il y avait un éclat sur elle qu’aucun d’entre nous n’avait jamais vu. […] C’est un jeune homme grave et charmant qui est arrivé, avec plus rien du garçon plutôt présomptueux que j’avais d’abord connu. Il ressemble plus que jamais, j’ai trouvé, à un Viking, buriné par la tempête et qui avait bourlingué, et ses manières ne laissaient rien à désirer ».
Le 18 décembre 1943, Philippe et David applaudissent à une pantomime assez simplette, intitulée Aladdin, où Elizabeth interprète le rôle-titre et sa sœur Margaret celui de Roxana. Vêtue d’un kimono, la princesse fait une démonstration de tap dance et ravit un auditoire conquis d’avance par des plaisanteries plutôt mièvres. Pour le réveillon, le jeune lieutenant est convié à la table royale où il narre ses mésaventures au large des côtes italiennes. Puis, au coin du feu, il enchaîne sur des histoires de fantômes. « Nous nous étions préparés à avoir peur, et nous n’avons pas eu peur, déplorera Margaret. C’était très décevant. »
Le soir du Boxing Day – le 26 décembre -, on joue d’abord aux charades, avant de rouler le tapis du salon cramoisi. Au son du gramophone, Philippe et David entraînent alors leurs deux jeunes cousines, « gambadant et cabriolant jusqu’à près d’une heure du matin », selon l’expression de sir Alan Lascelles, le secrétaire privé du roi.
En février 1945, à l’approche de ses 19 ans, Élisabeth s’enrôle dans l’Auxiliary Territorial Service, le Service territorial auxiliaire, sous le matricule 230873. Elle suit une formation de conductrice et de mécanicienne au centre d’entraînement de Camberley, dans le Surrey. Elle y apprend à changer une roue, à réparer un moteur ainsi qu’à piloter camions et ambulances. Cela lui vaudra le grade de capitaine à titre honoraire… et le surnom de “Princess Auto Mechanic”.
Elizabeth, en uniforme, se mêle à la cohue
« Nous sommes sortis huit fois tous ensemble », note avec fierté George VI.
Enfin, le 8 mai 1945 sonne l’heure de la victoire. Dès l’annonce de la capitulation nazie, la foule converge vers les grilles de Buckingham, scandant : « Nous voulons le roi ! Nous voulons la reine ! » La famille royale apparaît bientôt sur le balcon, rejointe un moment plus tard par le Premier ministre, Winston Churchill. Ce sont alors des acclamations sans fin et le God Save the King est repris en chœur par des milliers de voix. « Nous sommes sortis huit fois tous ensemble », note avec fierté George VI.
Au crépuscule, alors que des milliers de Londoniens en liesse continuent de manifester leur joie exubérante, du Mall à Trafalgar Square, la princesse Elizabeth, revêtue de son uniforme, se mêle à la cohue avec sa jeune sœur, à la faveur de l’obscurité.
Dans un entretien de 1985, la reine se souviendra : « Nous étions terrifiées à l’idée d’être reconnues, alors j’ai tiré ma casquette d’uniforme bien au-dessus de mes yeux. » Elle décrira les « rangées de personnes inconnues se tenant par le bras et marchant dans Whitehall. Nous étions tous emportés par des vagues de bonheur et de soulagement ». Les princesses auraient été même vues à l’hôtel Ritz, dansant une conga endiablée ! Et Elizabeth II de conclure, nostalgique : « Je pense que cela a été l’une des nuits les plus mémorables de ma vie. »
BBC
Texas: Supreme Court blocks state's 'de-platforming' law
By Leo SandsBBC News
A Texas law forbidding social media giants from regulating certain forms of online speech has been blocked by the US Supreme Court.
The legislation would have prevented larger tech companies from banning or censoring Texas users for their views.
Republicans in the state said it was necessary to combat what they claimed was social media's liberal bias.
But tech groups argued that the law was a violation of the private companies' freedom of speech rights.
In a rare 5-4 ruling, the US's top court agreed on Tuesday to a request supported by tech giants to temporarily block the law from coming into force.
Industry groups suing against the legislation argued that it violated the right to free speech, which included the freedom of private companies to decide what content to publish on their platforms.
Without the ability to moderate their platforms, Silicon Valley campaigners claimed that the state legislation would have turned Facebook, Twitter and YouTube into "havens of the vilest expression imaginable".
Texas Governor Greg Abbott, who signed the bill into law in September last year, said at the time that the opposite was true - that the measure was intended to prevent bias against conservative viewpoints and protect free speech.
Social media companies are "our modern-day public square" where debate should flow freely, he argued. "There is a dangerous movement by social media companies to silence conservative viewpoints and ideas".
The law stated that social media platforms with more than 50 million users could not ban people based on their political viewpoints.
Facebook, Twitter and Google's YouTube all fell within its scope.
On Tuesday, an unlikely group of five Supreme Court justices - appointed by both Democratic and Republican presidents - joined forces to block the law from taking effect while lawsuits over its legality continue.
The majority, who provided no explanation for the emergency decision, included Justices John Roberts, Brett Kavanaugh, Amy Coney Barrett, Sonia Sotomayor and Stephen Breyer.
Their order follows a separate ruling by another federal court last week which found a similar law in Florida likely violated the right to free speech enshrined in the US Constitution.
In the past few months, a number of Republican-led US states have accused social media companies of being biased against conservative views and have passed laws attempting to constrain them.
The question of how far free speech extends on social media platforms - and whether attempts by US states to legislate against the companies may themselves count as censorship - is likely to be tested increasingly in US courts in the coming years.
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Shanghai lockdown: China eases Covid restrictions after two months
By Patrick Jackson and Zubaidah Abdul JalilBBC News
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The Chinese city of Shanghai, the country's economic centre and a global trade hub, has eased Covid curbs after a two-month lockdown.
At midnight local time (16:00 GMT Tuesday), restrictions were relaxed to allow most people to move freely around the city of some 25 million people.
But at least 650,000 residents will remain confined to their homes.
China's overall policy of "zero Covid" remains in place and people catching Covid face quarantine or hospital.
Their close contacts also face the prospect of removal to quarantine and the area immediately around where they live being locked down again.
"This is a day that we dreamed of for a very long time," Shanghai government spokeswoman Yin Xin told reporters.
"Everyone has sacrificed a lot. This day has been hard-won and we need to cherish and protect it, and welcome back the Shanghai we are familiar with and missed."
But new rules have been introduced, with residents required to show a green health code on their smartphone to leave their residential compounds and to enter most places.
Those who want to use public transport or enter banks or malls must have a negative PCR test certificate valid in the last 72 hours. And restrictions on leaving Shanghai remain, with anyone travelling to another city facing quarantine of seven to 14 days upon their return.
Cinemas, museums and gyms remain closed. Most children will also not return to face-to-face schooling.
But the rules did little to temper the relief people felt. Cheers and sounds of jubilation rose as the clock struck midnight on Tuesday, signalling the end of the lockdown. Groups of Shanghai residents gathered on street corners, singing and toasting with drinks as they welcomed their newfound freedom.
"We were locked down too many days. We need to celebrate. Not just me - all the Shanghai people here," one resident told the BBC. "All the bad things [have] gone past, so tomorrow will be fine."
"We are free. I am so happy, I want to work. I want to work tomorrow," said another.
Chinese state media however downplayed the news of people celebrating because authorities had so far been reluctant to define the restrictions as a "lockdown".
State media reports instead described Wednesday as "a new start" and the day of "getting back to normal life, work and production".
Cautious signs of life appeared to be returning to the city as a basic service resumed on public transport, and shops opened, with larger ones operating at 75% capacity.
Men in buttoned down shirts walked into flashy office towers - but not in the same numbers as before the outbreak, with many firms enforcing a staggered return to work.
Joggers, cyclists, skaters and dog walkers defied the muggy heat to take over riverfront parks for a much-awaited breath of fresh air.
Big bang for Shanghai
It was supposed to last just nine days -a staggered lockdown to lessen the impact on Shanghai's economy, state media said.
It lasted 65 days. It crippled the city and scarred its people.
Restrictions are now being eased as quickly as they were imposed. There's no gradual process over several weeks. Instead there's a big bang - one day when most of the emergency rules and regulations are simply being lifted.
The relief is immense - for generations of some families who've lived together behind a locked front door for more than two months; for workers who've lived in tents inside factories where they've carried on working; for the shop and restaurant owners whose livelihood ground to a halt; for the thousands of people forced to leave their homes and sent to quarantine centres.
And for the almost 25 million people who live here.
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The lockdown has seen many residents lose their incomes, struggle to find enough food and cope mentally with prolonged isolation.
Manufacturers including Western car makers Volkswagen and Tesla have been particularly impacted by the restrictions as staff were kept away from factories or had to work in "closed loop" conditions, where they lived at the plants.
The rigidity of the restrictions also caused much frustration in the city.
"Shanghai is such a good place… but with all production, all business paused for two months?" a woman in her 50s from Shanghai told the BBC. "I hope these will all be resumed soon. I want my prosperous Shanghai city back."
That might take longer as the city reopens cautiously.
Speakers were blaring outside an upscale mall, reminding people to wear masks and informing that their temperature would be checked and their health code inspected before they could enter.
Only half the shops would open, the manager told the BBC, since some staff were still in quarantine.
He said he was not too worried about another outbreak.
"We follow [the] government's rules, we do one major cleaning each day," he added. "We do everything we can."
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L'Humanité
Florent Souillot et Yves Marry : « Il est totalement utopique d’imaginer que des enfants ou des ados vont “bien utiliser” Internet et les réseaux sociaux »
EntretienAnthropologie. Une guerre totale, c’est ainsi que les auteurs osent qualifier la numérisation massive de nos modes de vie. À l’appui d’un travail de terrain, ils évoquent une « véritable mutation anthropologique des cerveaux » en cours et livrent un plaidoyer pour la déconnexion afin de reconquérir l’attention.
Latifa MadaniParce que les écrans nous privent de la conscience de soi et des autres, ils nous isolent sous prétexte de nous connecter, ils menacent notre santé en volant notre temps, toujours plus chaque jour, partout dans le monde, « il est plus que temps de lever les yeux », alertent les auteurs de la Guerre de l’attention (1). La bataille sera rude face aux géants du numérique, mais il faut la mener, car elle est vitale.
Yves Marry a vécu quatre années en Birmanie, où il a été le témoin de l’arrivée soudaine d’Internet et des smartphones. Florent Souillot est responsable du numérique chez Gallimard-Flammarion depuis 2009. Ensemble, ils ont fondé et animent l’association Lève les yeux !, collectif pour la reconquête de l’attention qui organise, entre autres, des ateliers pour sensibiliser les jeunes à l’addiction aux écrans.
La guerre de l’attention, qui nous fait passer l’essentiel de notre temps devant un écran, est une guerre pas comme les autres car nous en sommes à la fois les victimes et les acteurs : lorsque nous cliquons sur un réseau social, que nous évaluons un livreur, que nous « swipons » sur un site de rencontre.
Organisé en quatre parties, l’ouvrage, clair et didactique, dresse un constat sans appel sur « le coût de l’extraction de l’attention » que sont l’enfance diminuée, la société du sans-contact, les périls démocratiques et l’empreinte environnementale. À l’ère d’une « économie de l’attention », il décrypte comment le « capitalisme émotionnel » est le dernier bastion du dogme de la croissance. Enfin, il livre un plaidoyer pour la déconnexion à la fois pour protéger nos enfants et la société et pour assurer la transition écologique.
La guerre de l’attention fait de nombreux dommages : la santé, l’environnement, la démocratie, pouvez-vous nous donner des exemples significatifs ?
Les dégâts les plus visibles sont ceux subis par nos enfants : retards de langage, baisse de la concentration et de la mémoire, du sommeil, hausse de l’obésité, de l’agressivité et du mal-être. Le bombardement attentionnel quotidien dont est victime leur cerveau – plus de dix heures chaque jour pour certains ! – cause des dommages très visibles dont témoignent les parents, professeurs, orthophonistes et professionnels médicaux.
Plus largement, la numérisation massive de nos modes de vie et notre dépendance aux grandes plateformes ont un coût politique et écologique massif : isolement individuel, hystérisation du débat public, primat de l’émotion, etc.
Prenez l’impact énergétique et polluant du numérique (déjà 4 % des émissions de GES, soit davantage que le secteur aérien, et 10 % de l’électricité mondiale) : il est largement sous-estimé car il est en grande partie délocalisé. De l’extraction de terres rares nécessaires à la fabrication des terminaux au transfert et au stockage de données, en passant par un recyclage balbutiant, on assiste à un drame écologique lié à notre dépendance collective au numérique.
Pourtant, la révolution numérique a des aspects positifs indéniables…
Du point de vue de la croissance économique, c’est évident. Et pour l’individu, son quotidien numérisé s’accélère et se fluidifie : se faire livrer, se déplacer, donner son avis, communiquer en tout temps… Tout est à portée de clic, faisant de nous des victimes mais aussi des agents de la guerre de l’attention. Mais à quel coût ? On l’a vu, le monde avance vers l’abîme, les esprits sont aliénés et le numérique, bien loin de constituer une solution, accélère la course vers la catastrophe.
Nous commençons à attester d’une véritable mutation anthropologique des cerveaux assaillis par les shoots des dopamines des marchands d’attention. »
Ajoutons qu’une « révolution » est théoriquement portée par un peuple. Or, cette « révolution numérique » que nous vantent les industriels et les politiques n’a jamais fait l’objet d’un vrai débat démocratique, elle s’impose d’en haut, et ressemble bien plus à un putsch qu’à une révolution.
En quoi la surexposition des enfants aux écrans peut-elle devenir le mal du siècle ? Plus généralement, pourquoi le smartphone est-il, comme vous le dites, une « bombe à fragmentation » ?
On mesure encore mal les conséquences à long terme de l’orgie d’écrans dont nous sommes tous victimes et notamment chez les plus jeunes. Le langage, le sommeil, la capacité à se concentrer et à dialoguer, à exercer une pensée critique, à lire : autant d’éléments fondamentaux de notre humanité et de nos démocraties qui sont attaqués par les écrans.
On se rassure en pensant que des plages de déconnexion permettront de retrouver tout cela, que le « bon usage » suffira, mais, aujourd’hui, personne ne peut témoigner des dégâts de long terme causés par cette situation.
Au contraire, nous commençons à attester d’une véritable mutation anthropologique des cerveaux assaillis par les shoots des dopamines des marchands d’attention, et, ce qui est certain, c’est que ce temps immense passé devant des écrans au détriment d’autres activités ne sera jamais rattrapé.
Mais est-il possible, aujourd’hui, compte tenu de leur dépendance, de protéger les jeunes face aux réseaux sociaux ?
Oui, mais cela demande de la volonté politique : il faudrait lancer une campagne de sensibilisation sur le thème « Pas de smartphone avant 15 ans », car il est totalement utopique d’imaginer que des enfants ou des adolescents vont « bien utiliser » Internet et les réseaux sociaux. Un enfant seul face à un écran connecté accédera forcément à des contenus inappropriés, subira des moqueries, sera désinformé, poussé au narcissisme, à la consommation, à l’addiction, aux nuits courtes.
On peut sensibiliser – on le fait massivement à Marseille avec l’association Lève les yeux ! – mais on ne peut pas lutter à armes égales contre ces entreprises qui ont pris possession de leur attention. Donc, suivons l’exemple des patrons de la Silicon Valley dans les écoles Waldorf : pas de smartphone avant 15 ans, et bien sûr des humains, et non des écrans, pour apprendre.
Peut-on dire que la perte de l’attention est une question vitale ? Voire anthropologique ?
Sans nul doute. Nous rencontrons beaucoup d’enfants de moins de 10 ans qui passent quinze heures par samedi devant un écran, à regarder des vidéos de quelques secondes sur Tik Tok ou à assassiner un maximum de gens sur Call of Duty. Leur intelligence et leur imagination sont directement conditionnées par ces entreprises du numérique passées maîtresses dans l’art de capter l’attention pour amasser des profits faramineux.
Plus profondément, l’idéologie transhumaniste de la plupart des patrons de la Silicon Valley fait le pari du dépassement des limites humaines et planétaires grâce à la technologie. C’est une vision politique qui les arrange bien, car elle justifie de pouvoir s’enrichir au maximum en détruisant les conditions d’habitabilité de la Terre.
Comme l’affirmait Patrick Le Lay, ancien PDG de TF1, avec son « temps de cerveau humain disponible vendu à Coca-Cola », l’attention est une ressource captée et convoitée par les marchés. Elle n’est, écrivez-vous, que « le dernier mets de leur fastueux banquet ». Pouvez-vous expliquer ?
Après les richesses offertes par la terre, le soleil ou la mer, les « capitalistes », au sens des propriétaires des moyens de production, s’en prennent à l’esprit humain, et, en premier lieu, à l’attention. C’est la « dernière frontière » du capitalisme. Une fois la société occidentale équipée de tout le « confort moderne », la publicité s’est imposée pour créer de nouveaux besoins, garantissant un niveau de consommation toujours croissant et permettant de répondre à la crise de surproduction. Plus fort encore, la captation industrielle de notre attention nous a fait intégrer de nouveaux réflexes, participant de la marchandisation inédite de nos existences. Alors que les consciences s’éveillent sur le fait que consommer ne rend pas heureux et détruit la planète, la technologie numérique permet un énième rebond en affinant le ciblage publicitaire et la capacité de manipulation. Ainsi, comme avec le pétrole, des capitaines d’industrie se servent, cette fois dans nos cerveaux, pour bâtir des empires commerciaux, au détriment d’une humanité plus aliénée que jamais.
Quelles sont, selon vous, les fausses promesses du « techno-solutionnisme vert » ?
Pour maintenir leurs profits, les détenteurs de capitaux ont besoin de croissance économique. Alors, face à l’évidence que l’on ne saurait croître à l’infini dans un monde aux ressources finies, ils agitent, depuis les années 1970, la baguette magique du techno-solutionnisme. Elon Musk raconte qu’on ira chercher le pétrole sur d’autres planètes, Mark Zuckerberg veut croire que l’humanité sera mieux reliée grâce à ses réseaux et à son métavers, on nous chante une réduction des émissions de CO2 grâce à l’intelligence artificielle… Autant de contes de fées à l’heure où ces entreprises détruisent les sols, les airs, les eaux, les animaux et les humains partout dans le monde.
Vous consacrez deux chapitres de votre ouvrage aux possibilités de résistance et de résilience. La guerre n’est pas perdue, affirmez-vous. Comment reconquérir l’attention face à la surpuissance des géants du numérique et du capital ?
Au-delà de la résistance individuelle, la reconquête de l’attention doit se mener collectivement et politiquement. Comme pour l’écologie, il est bon de réduire son propre impact, de se sortir de l’addiction, par exemple en arrêtant d’utiliser certaines applications, voire en supprimant le smartphone de son existence. Mais la technologie est un fait éminemment politique : rien ne changera vraiment sans des mesures de cet ordre. Il faut que ceux qui souhaitent représenter les Français prennent la mesure des ravages des écrans sur l’éducation, le bien-être, le débat démocratique, l’avenir de notre planète, et agissent pour mettre fin à la numérisation du monde et promouvoir la déconnexion.
Les États ne sont donc pas impuissants pour ralentir la numérisation du monde et pour contribuer à la déconnexion, à la « contre-culture de l’attention » ?
Ils ont un rôle de premier plan à jouer s’ils acceptent d’abandonner leur course folle vers une croissance infinie, ce qui n’est pas une mince affaire. Un État réellement engagé pour ralentir la numérisation cesserait d’équiper les élèves de tous âges de tablettes, maintiendrait un service public « humain », financerait une véritable politique de prévention. Cela réduirait sans doute le nombre d’enfants traumatisés par ce qu’ils ont vu sur Internet, le cyberharcèlement, l’influence des fausses nouvelles, l’addiction aux jeux vidéo, etc.
Considérez-vous que la prise de conscience des enjeux de cette « guerre totale » est suffisante pour que chacun, partout, tout le temps puisse agir ?
On en est bien loin… Le rouleau compresseur numérique est puissant et rares sont les voix à s’y opposer. Fort heureusement, la prise de conscience écologique est en train d’éclore, de même que l’impératif de sobriété et de décroissance. La jeunesse, à l’instar des étudiants d’AgroParisTech, n’a pas envie d’une Terre inhabitable. De plus en plus de parents se rendent à l’évidence des ravages provoqués par les écrans, ce que ne pourront ignorer beaucoup plus longtemps les responsables politiques. Ces derniers commencent d’ailleurs à proposer des initiatives en ce sens : nous ne sommes qu’au début de ce chemin que nous appelons de nos vœux !
La Guerre de l’attention, comment ne pas la perdreéconomie numériquenumérique Valeurs Actuelles
Quand l’Amérique finançait l’effort de guerre soviétique
Désigné par Staline comme ambassadeur d’Union soviétique à Washington, Maxime Litvinov n’est pas réputé pour sa jovialité. Mais ce 7 novembre 1941, il saute de joie en apprenant le résultat d’un vote qui vient d’avoir lieu au Congrès : la loi sur le crédit-bail ( Lend Lease Act, LLA) a été amendée pour inclure dans ses bénéficiaires l’URSS et une première ligne de 1 milliard de dollars est dégagée au profit de Moscou. « Maintenant, nous ne pouvons que gagner la guerre ! », hurle de joie le diplomate.
Le crédit-bail ouvre un horizon radieux. Face à un public encore largement isolationniste et qui ne veut pas se mêler à la guerre qui dévaste le continent européen depuis septembre 1939, le président Roosevelt, décidé à faire des États-Unis un « arsenal de la démocratie », a avancé avec précaution.
Malgré sa réélection, en novembre 1940, le président démocrate doit composer avec son opinion, favorable au maintien de la neutralité. Néanmoins, il est parvenu à convaincre le Congrès de voter, le 11 mars 1941, une loi qui lui permet de faire bénéficier, à crédit, d’équipements civils et militaires, tout pays dont la défense contre l’agression allemande est jugée, selon lui, « vitale » pour les États-Unis.
Le Royaume-Uni est le premier bénéficiaire de cette aide. Afin d’expliquer cette entorse à la neutralité, Roosevelt recourt à une comparaison qui restera célèbre : « Si la maison de votre voisin est en feu, vous ne lui vendrez pas pour 15 dollars votre tuyau d’arrosage, mais vous le lui prêterez… »
Le 24 juin 1941, deux jours après le lancement de l’opération Barbarossa, l’invasion de l’Union soviétique par l’Allemagne hitlérienne, Roosevelt débloque les avoirs soviétiques gelés dans les banques américaines depuis la révolution bolchevique et autorise une première vente d’armes à son profit. Peut-il aller plus loin et aider un régime qui, depuis Lénine, dénonce les États-Unis comme « le premier pays de l’impérialisme mondial », et avec lequel Washington n’a établi des relations diplomatiques qu’en 1933 ?
Une mission pour vérifier la solidité de l’URSS face à Hitler
Roosevelt envoie son proche conseiller Harry Hopkins rencontrer Staline : il a pour mission de vérifier si, malgré les revers essuyés par l’Armée rouge, abondamment détaillés par l’attaché militaire américain à Moscou, l’Union soviétique peut résister à Hitler. Depuis la capitale soviétique, Hopkins (qui sera plus tard soupçonné d’avoir été un agent d’influence communiste) envoie un télégramme rassurant sur le moral des Soviétiques.
Aussitôt, Roosevelt donne ordre de livrer 200 chasseurs P-40. Mais c’est l’extension à l’URSS de la loi LLA par le Congrès, le 7 novembre 1941, qui va tout changer. Ironie de l’histoire, c’est cette même loi que Joe Biden vient de réactiver, mais cette fois contre la Russie, pour accélérer la fourniture d’armes à l’Ukraine.
Entre 1941 et 1945, pendant quatre ans, la formidable machine industrielle américaine va livrer à l’Union soviétique plus de 18 millions de tonnes de matériel. Les États-Unis enverront plus de 14 000 avions, 409 526 véhicules dont 43 728 Jeeps, 3 510 amphibies, 12 161 blindés de combat, 136 190 pièces d’artillerie légère. Mais aussi 325 784 tonnes d’explosifs, 205 torpilleurs, 140 chasseurs de sous-marins, 28 frégates…
Au total, un tiers des munitions brûlées par les Soviétiques viendront de l’allié américain. Les camions Dodge et Studebaker représenteront jusqu’à un tiers du parc motorisé soviétique. C’est sur les châssis des Studebaker que sont montés les lance-roquettes multiples Katioucha, les “orgues de Staline”.
Depuis septembre 1939, le président Roosevelt est décidé à faire des Etats-Unis un « arsenal de la démocratie ». Mais il avance avec précaution.
L’assistance américaine fait entrer l’Armée rouge dans la modernité. Pour la communication sans fil, 35 800 postes radio émetteurs- récepteurs sont fournis. Pour la communication avec fil, celle que préfère Staline, les services de l’Armée rouge reçoivent 3 400 kilomètres de câble marin, 1 823 kilomètres de câble sous-marin, plus d’un million et demi de kilomètres de câble télégraphique.
Avec les avions américains, les Soviétiques disposent aussi d’équipements spéciaux et d’experts venus d’outre-Atlantique : presses à moulage, instruments de contrôle aéronautique, moteurs, ingénieurs… Les nouveaux modèles d’avions soviétiques Yakovlev Yak-3 ou Lavotchkine La-5, bien plus performants, n’auraient pas été concevables sans cet appui.
Face à la fulgurance de l’avancée allemande, les Soviétiques n’avaient pas pu évacuer une bonne part de leur matériel ferroviaire : l’Amérique leur envoie près de 2 000 locomotives et plus de 10 000 wagons. Elle s’occupe aussi de l’intendance. Les soldats de l’Armée rouge vont être nourris grâce à 5 millions de tonnes de rations, vêtus grâce à 55 millions de mètres de tissu de coton et 49 millions de mètres de tissu en laine. Ils vont être chaussés grâce à 14 millions de paires de chaussures.
Ford envoie une usine complète de pneumatiques
À New York, après la victoire, une formule fera florès : « Les Alliés ont vaincu l’Allemagne grâce au sang des Russes et aux pâtés de conserve américains. » Aciers spéciaux inconnus des Soviétiques, kérosène à indice d’octane élevé pour les moteurs d’avion, cuivre, aluminium, métaux non ferreux indispensables à l’effort de guerre, sont également livrés.
En novembre 1942, Ford envoie même une usine complète de pneumatiques en pièces détachées. Seule la fin de la guerre empêche le transfert, initialement prévu, d’autres usines clés en main, parmi lesquelles une raffinerie de pétrole.
Dans un entretien, en juin 1944, avec un haut fonctionnaire du département d’État américain, Staline concède : « Environ deux tiers de toutes les entreprises industrielles d’Union soviétique ont été construites avec le concours ou l’assistance technique des États-Unis. »
L’aide américaine, qui s’accélère après l’entrée en guerre contre le Japon et l’Allemagne, en décembre 1941, arrive en URSS par toutes les voies disponibles : à l’est par l’Alaska et la Sibérie (“la route du Pacifique”), au nord par les ports de Mourmansk et Arkhangelsk (“la route de l’Arctique”), au sud par l’Iran (“le corridor persan”), alors sous occupation militaire soviéto-britannique.
Les Soviétiques masquent l’importance du prêt-bail
Mais la propagande soviétique passe sous silence ce colossal appui venu du camp “impérialiste”, sans lequel les contre-offensives de l’Armée rouge n’auraient pas été possibles. Le matériel à peine reçu, toute indication sur son origine est aussitôt effacée.
Comme le rapporte, en 1943, le général Deane, chef de la mission militaire américaine à Moscou, frappé par cette ingratitude, « les Soviétiques taisent les dimensions exactes du prêt-bail (et n’en parlent que sous pression) se justifiant par la nécessité de garder le secret ». Staline ne reconnaîtra publiquement cette dette qu’une fois, lors de la conférence de Téhéran, en novembre 1943, lors d’un dîner avec Roosevelt et Churchill : « Sans les machines américaines , dit-il, les Nations unies n’auraient jamais pu gagner la guerre. » Une position qu’il répétera en privé, note Nikita Khrouchtchev dans ses Mémoires.
Une fois la guerre terminée, les Américains mettront dix ans à récupérer leurs unités navales prêtées. Sur les 11,3 milliards de dollars consentis en aide matérielle durant la guerre (soit 170 milliards en valeur actualisée), Washington, en reconnaissance de la contribution soviétique à la victoire finale sur le nazisme, ne demandera que le remboursement de 1,3 milliard, une demande étalée sur trente ans ! Une facture jugée trop lourde par Moscou. Il faudra attendre le 18 octobre 1972 pour trouver un accord final et l’URSS ne remboursera finalement que 6 % (ou 1,3 %, en tenant compte de l’érosion monétaire) de ce qu’elle avait reçu…
Pour Churchill, le prêt-bail fut « l’acte financier le plus désinteressé et le plus noble jamais accompli par un pays dans toute l’histoire »
En bonne logique, l’appui de l’Amérique continuera d’être occulté ou minimisé pendant toute la guerre froide. Héros de la guerre, le maréchal Joukov s’en émeut en 1963, selon des archives du KGB qui l’a mis sur écoute : « On nous dit que les alliés ne nous ont pas aidés. Mais sans le matériel américain, nous n’aurions pas pu continuer la guerre… »
Le public russe restera jusqu’à ce jour entretenu dans la mythologie d’une Grande Guerre patriotique remportée par le seul sacrifice de ses anciens. Comme le résume Vladimir Poutine, le 9 mai 2021, « le peuple soviétique a libéré l’Europe de la peste brune ».
Il faut attendre l’année 2004 pour voir l’ouverture, à Moscou, sur une initiative privée, du musée des Alliés et du Prêt-bail, destiné à rendre hommage à « l’acte financier le plus désintéressé et le plus noble jamais accompli par un pays dans toute l’histoire » , selon les paroles de Churchill. Aux dernières nouvelles, il aurait été fermé.
BBC
Universities warn of EU-UK research scheme 'close to precipice'
By Jessica ParkerBBC Brussels correspondent
Universities have called for an urgent resolution to a row about UK access to a major EU research programme.
Universities UK, which represents 140 institutions, fears ministers could be about to abandon the Horizon scheme.
In a letter to the European Commission, seen by the BBC, it describes the situation as "close to the precipice."
The EU has indicated UK participation is tied to the row about post-Brexit arrangements for Northern Ireland.
Horizon Europe is the EU's key funding programme for research and innovation, with a current budget of €95.5bn (£81.2bn).
The UK's associate membership was agreed in principle under the 2020 Trade and Co-operation Agreement, but ministers have been drawing up alternatives after complaining access was being blocked by Brussels.
The EU's ambassador to London, João Vale de Almeida, has described Horizon access as "collateral damage" in the impasse over the Northern Ireland Protocol, which governs post-Brexit trading rules for Northern Ireland.
He reportedly said that the "lack of trust" was having "a negative impact in other areas".
Tensions between the EU and UK have escalated since Foreign Secretary Liz Truss said a new law would be introduced to potentially scrap parts of the protocol unilaterally.
The EU accepts the post-Brexit treaty, which Boris Johnson's government signed up to, is causing disruption for Northern Ireland but wants changes within the existing agreement.
In its letter to European Commission Vice-President Maros Sefcovic, Universities UK says that scientific collaboration should not be compromised by "unrelated political disputes".
It warns that many of its members have reported researchers being "forced" to leave projects.
And that the delay is being "keenly felt" by both EU and UK institutions, with the situation "deteriorating every day that the uncertainty drags on".
"Failure to secure UK association to Horizon Europe would be a lose-lose for health, wealth and wellbeing and would do a disservice to future generations in Europe and beyond," the letter adds.
Universities UK believes a decision by ministers to abandon association could come within weeks in what it anticipates would be an irreversible move.
The UK minister for science, research and innovation, George Freeman, has said membership remains the priority but a plan B is being kept on standby.
Scientists and academics have for months raised the alarm that delays in access are creating problems because funding cannot be released to UK collaborators without a formal agreement. And they have expressed concerns that EU researchers will not include UK scientists in their projects.
In March the UK government extended a funding guarantee for successful Horizon Europe applicants, until the end of the 2022.
Last year, Cancer Research UK told the BBC that exclusion from Horizon Europe would be a "significant blow" in efforts to combat cancer. Sir Jeremy Farrar of the Wellcome Trust described Horizon as "the world's biggest international science funding programme".
That programme brings together researchers from industry and academia, with projects ranging from fundamental research to tackling issues such as combating climate change and efforts to find treatments for debilitating diseases.
Universities UK's letter, signed by Prof Paul Boyle of Swansea University, requests a meeting between Mr Sefcovic and UK vice-chancellors.
A UK government spokesperson said: "It's hugely disappointing the EU continues to politicise scientific co-operation by delaying our accession to Horizon.
"If the UK is unable to associate soon, and in good time to make full use of the opportunities they offer, we will introduce a comprehensive alternative to promote global science, research and innovation collaboration."
The European Commission said it looked forward to a "prompt resolution" and that it recognised "the mutual benefit in cooperation in science, research and innovation, nuclear research and space".
But it added the EU-UK Trade and Cooperation Agreement did not provide for a specific obligation to associate the UK "at this point in time, nor for a precise deadline to do so".
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Opex 360
Otan : La Finlande laisse entendre qu’elle pourrait acquérir des drones TB-2 pour amadouer la Turquie
par Laurent Lagneau · 3 juin 2022
Pour le moment, la Turquie s’oppose toujours à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan, en avançant l’argument selon lequel ces deux pays seraient trop conciliants à l’égard des partisans Fethullah Gulen, un prédicateur accusé d’avoir manigancé la tentative de coup d’État de juillet 2016, et des activistes du Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], une organisation considérée comme terroriste par l’Union européenne et les États-Unis. En outre, elle leur reproche également l’embargo sur les armes qu’ils ont décrété à son égard au moment de son offensive dans le nord de la Syrie, en octobre 2019.
En début de semaine, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a assuré que, tant qu’il serait au pouvoir, la Turquie ne dira jamais « oui » à « l’entrée dans l’Otan de pays qui soutiennent le terrorisme ».
« La Turquie soutient que l’adhésion à l’Otan de la Suède et de la Finlande comporte des risques pour sa propre sécurité et l’avenir de l’organisation. Nous sommes parfaitement en droit d’attendre de ces pays, qui pourraient éventuellement voir la deuxième plus grande armée de l’Alliance venir les défendre en vertu de l’article 5, qu’ils empêchent le recrutement, la collecte de fonds et les activités de propagande du PKK, que l’Union européenne et les États-Unis considèrent comme une entité terroriste », a encore fait valoir M. Erdogan, dans les colonnes de l’hebdomadaire The Economist.
Au passage, cette fermeté d’Ankara arrange les affaires de la Russie, qui voit évidemment d’un mauvais oeil tout élargissement de l’Alliance vers ses frontières. Ce qui, par ailleurs, pourrait également favoriser son dessein de prendre le contrôle du Kurdistan syrien, avec l’assentiment tacite de Moscou.
En outre, les autorités turques pourraient également être tentées de demander aux États-Unis de revenir sur l’exclusion de la Turquie du programme d’avion de combat F-35, ou, a minima, d’accepter de lui vendre des F-16 Viper de dernière génération.
Cela étant, au regard de ce que la Turquie pourrait obtenir en faisant ainsi monter les enchères, la Finlande a peu d’atouts dans son jeu [et cela vaut aussi pour la Suède, ndlr]. Mais elle entend cependant les jouer. Ainsi, dans un entretien publié par le Financial Times, le ministre finlandais des Affaires étrangères, Pekka Haavisto, a déclaré que son pays pourrait acquérir des équipements militaires auprès de l’industrie turque de l’armement.
« Il est existe une technologie turque qui pourrait intéresser la Finlande. Tout le monde a suivi les drones et autres systèmes. Mais je ne veux pas précipiter les évènements. Regardons d’abord l’état des négociations en cours », a dit M. Haavisto au quotidien économique britannique.
La « technologie » évoqué par le ministre finlandais est vraisemblablement le drone Bayraktar TB-2, utilisé – non sans succès – par les forces ukrainiennes contre leur adversaires russes. Ces appareils sont produits par le constructeur turc Baykar, dont le directeur technique, Selçuk Bayraktar, est le gendre de M. Erdogan. Et pour amadouer Ankara, Helsinki devrait probablement en acquérir une grande quantité [pour rappel, le prix unitaire d’un tel aéronef est de 5 millions de dollars environ].
Quant aux exportations finlandaises de matériels militaires, M. Haavisto a fait valoir qu’elles étaient autorisées au cas par cas… et que l’appartenance à l’Otan ne pourrait que faciliter celles en direction de la Turquie. Ce qui n’est pas une « assurance » suffisante pour Ankara : en 2019, la France avait décidé de suspendre les contrats en cours avec le ministère turc de la Défense. En outre, l’industrie finlandaise de l’armement est relativement modeste…
L'Humanité
Un avenir très incertain pour la voiture électrique
ActuCe dimanche 5 juin n’est pas seulement celui de la fête catholique de la Pentecôte. C’est aussi la journée mondiale de l’Environnement, ce qui donne lieu à toutes sortes de communications qui vont du ramassage des canettes vides à la promotion de la voiture électrique, laquelle patine déjà en cette fin de printemps marquée par des pics de chaleur et par des orages de grêle en France.
Gérard Le PuillParmi les multiples communications adressées aux journalistes à l’occasion de cette journée mondiale de l’Environnement, l’une nous dit que concernant « le programme de recyclage de canettes hors foyer, « Every Can Counts » lance la 2 e édition de sa campagne pour sensibiliser les consommateurs au tri des canettes via « l’International Recycling Tour 2022 » ! Cet évènement d’envergure se déroulera simultanément les 3, 4 et 5 juin dans 17 pays à travers le monde (Europe et Amérique latine) sur leurs plus beaux sites touristiques… ». Ça ne concerne toutefois que 17 pays.
Ce vendredi 3 juin, un document publié par « Agir pour le climat » indique que « globalement, l’essentiel des aides agricoles (versées par l’Europe au titre de la politique agricole commune, N.D.L.R.) n’incite pas aux pratiques favorables à l’environnement et aggrave les problèmes de revenus agricoles (…) A l’échelle individuelle des exploitants, les aides au revenu sont nettement moins importantes pour les petites et moyennes exploitations (car liées aux surfaces) et moins élevées (par exploitant) pour l’élevage, qui connaît pourtant des difficultés de revenu les plus pérennes ». Plus grave encore, « de multiples dérogations accordées aux importations multiples dérogations accordées aux importations permettent de déplacer l’utilisation des pesticides et des engrais minéraux dans les pays aux normes peu élevées, ce qui aggrave les problèmes de revenu des agriculteurs français ». Ce sont là les conséquences perverses des accords de libre-échange fondés sur le dumping social et environnemental.
Pénurie de graines pour la moutarde de Dijon…
Ces difficultés sont aggravées par les accords de libre-échange que l’Europe ne cesse de négocier des pays tiers. Peu de gens le savent, mais l’actuelle pénurie de graines de moutarde résulte de l’accord de libre-échange signé en 2016 entre l’Union européenne et le Canada. Suite à cet accord qui supprimait les droits de douane, la graine canadienne était plus compétitive que celle produite en Bourgogne pour la moutarde de Dijon. Les producteurs canadiens pouvaient obtenir des rendements plus élevés que les bourguignons car ils pouvaient utiliser un herbicide interdit dans l’Union européenne. Du coup, les industriels de la moutarde de Dijon ont augmenté les importations et la production bourguignonne de graine de moutarde a été divisée par trois en quatre ans. Après quoi, une sécheresse au Canada en 2021 a réduit les rendements et fait grimper les prix pour cause de pénurie.
.. .Et de métaux rares pour la voiture électrique
Depuis deux ans, la conversion à la voiture électrique nous est présentée comme le moyen le plus sûr d’atteindre la neutralité carbone en Europe d’ici 2050. Sans se soucier de savoir comment évolueront les prix des métaux rares pour produire ces voitures et leurs batteries ; sans se soucier davantage de la manière dont sera produite l’électricité. Mais les difficultés surviennent déjà, comme le confirme un article de Lionel Steinman dans « Les Échos » du 2 juin. En voici quelques extraits :
« Les voitures électriques sont vouées à dominer le marché automobile européen d’ici à la prochaine décennie, mais le chemin pour y parvenir s’annonce plus tortueux que prévu (…) les prix ne cessent de grimper, que ce soit pour les modèles premium ou ceux d’entrée de gamme. Celui du Model 3 de Telsa, voiture électrique la plus vendue en Europe l’an dernier, est passé dans sa version de base de 43 800 à 50 990 € sur les six derniers mois (…) D’après le rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) le cours du lithium était le mois dernier sept fois plus élevé qu’en janvier 2021. Les prix du cobalt et du nickel ont doublé (…) Le risque est que la production de matières premières ne puisse suivre à partir de 2025, lorsque les constructeurs donneront un nouveau coup d’accélérateur à leurs ventes de véhicules à batterie pour répondre au durcissement annoncé de leurs obligations en matière de CO2 ».
Mais on aura de l’essence pour partir en vacances
Ce risque de pénurie de matières premières pour réaliser une telle conversion au niveau planétaire était prévisible. Mais dans la course de vitesse engagée entre les firmes pour tirer profit de ce nouveau filon, les industriels ne voulaient pas regarder la réalité en face. Il en allait de même pour la Commission Européenne comme pour les gouvernements des États membres de l’Union européenne. Pourtant, cette conversion engagée pour prendre des parts de marché et réaliser de gros profits risque d’être le grand fiasco des prochaines années en Europe et au-delà.
En attendant, une dépêche de l’Agence France Presse, publiée à 5H ce vendredi matin, indique que, malgré le boycott progressif du pétrole russe par l’Europe, les professionnels de la filière des carburants « ne prévoient pas de pénurie sur la route des vacances » cet été. « Les approvisionnements sont déjà organisés. Heureusement, on n’attend pas le 3 juillet pour se demander si on va avoir du carburant pour les stations-service pour le week-end qui suit », déclare à l’AFP Olivier Gantois, président de l’UFIP Énergies et Mobilités au nom des grands groupes pétroliers en France.
Nous voilà donc rassurés pour cet été !
pénuries BBC
JK Rowling firm in row over right-to-roam access
By David KnoxBBC Scotland Selkirk
A firm controlled by Harry Potter author JK Rowling has been accused of preventing access to paths on forestry estates in the Scottish Borders.
Walkers and mountain-bikers claim that navigating a historical six-mile right-of-way has been hampered by the firm.
Thistlelane Ltd owns the 290-hectare Sheperdscleuh estate as well as the 306-hectare Wardlaw estate.
Agents for Thistlelane rejected accusations that right-to-roam legislation had been breached.
The agents, Scottish Woodlands, confirmed that talks were ongoing with community groups and access officers over "issues".
Walkers and community leaders claim Rowling's company erected no-access signs at gates on the trail known as Captain's Road, blocked efforts to erect way-markers, threatened to lock gates, and even planted trees across the route.
Mountain bike enthusiast Paul Collins, who lives in the Yarrow Valley, said "We can't now walk or cycle the original Captain's Road because of forestry, and they keep raising concerns about using the nearby forestry road as an alternative route.
"We're now at the stage where we can't follow the Captain's Road because of the action of the landowners."
Mr Collins said forestry companies at nearby Glentress were opening up great swathes of land for walkers and mountain bikers but this small right-of-way over the hills above St Mary's Loch appeared to have been closed down.
Thistlelane Ltd is under the sole directorship of JK Rowling's husband, Dr Neil Murray, and lists the person with significant control - having at least three-quarters of the shares - as the author by her married name of Joanne Kathleen Murray.
The Captain's Road, which links two droving inns, Tibbie Shiel's and Tushielaw, was one of the earliest metalled roads connecting the Ettrick and Yarrow valleys.
It is named after a Napoleonic War captain, called Napier, who bought and farmed the same hills in the early 19th Century.
Following the arrival of modern-surfaced roads in the early 20th Century, it gradually became overgrown.
With the growth in popularity of rambling and off-road biking the Captain's Road began to be used more regularly as a way up into the hills from the Ettrick and Yarrow valleys.
In 2019 a missing link was re-established, with public and grant funding from the local authority and other organisations.
The opening saw around 30 walkers cross the six-mile route - and over the following months many more hikers and bikers followed in their footsteps across the scenic pass.
But during the Covid pandemic "no access" signs appeared.
Gordon Harrison, who is a former chair of the Ettrick and Yarrow Community Council, took part in the original negotiations with landowners when re-establishing sections of the Captain's Road.
He said: "The Captain's Road has been there for a long time and when the community decided to signpost it and resurface a section, the discussions with landowners were favourable.
"We wanted to encourage people to visit the area and either walk or cycle the route between Tushielaw and St Mary's Loch - there are some spectacular views."
But Mr Harrison added: "Something has happened and I don't know what, but more recently there has been continuous hurdles put up to prevent people using the route.
"The latest is them planting saplings across the right-of-way and not offering any alternative routes - those saplings will quickly become large trees and it will be impossible to walk or cycle through there."
Frank Garton was also heavily involved with the project to re-establish the lost section of the Captain's Road.
He said: "We are now at the stage where you can't use the right-of-way and we are not allowed to sign-post any alternative routes.
"The entire project to connect the two paths, as well as all the grant and public funding, has been a waste of time."
Scottish Borders Council's access officers are currently in negotiations with Thistlelane's agents, Scottish Woodlands, about the right-of-way issues.
A site visit is also due to take place between the agents and community leaders in the coming days.
Charlotte Cavey-Wilcox, from Scottish Woodlands, denied that access rights had been breached.
She said: "We are currently liaising closely with Scottish Forestry, Scottish Borders Council and the Ettrick and Yarrow Community Development Company to try and resolve the issues.
"Members of the public have a right to responsible access under Scottish legislation and the terms of the Scottish Outdoor Access code and these rights have not been restricted within Shepherdscleuch Forest."
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El País (ESP)
Doce de los mejores vinos rosados españoles
VINOSSon versátiles tanto para tomarse una copa como para acompañar cualquier comida, y además con estas propuestas se acierta seguro
Francia no es solo el mayor vendedor de rosados en el mundo y el segundo mayor productor tras España —que es el mayor exportador mundial de rosado (41% del total), que vende a los franceses sus excelentes graneles—. También es el país con su mayor consumo per cápita y el que marca el estilo más prestigioso y valorado con sus rosados premium de Côtes de Provence, de insobornable palidez, vibrante frutosidad, acidez punzante y elegante sensualidad. Es el vino favorito para el 51% de las mujeres y el 49% de hombres, mayoritariamente con menos de 60 años. Así las cosas, era cuestión de tiempo que en España comenzaran a elaborarse rosados a la provenzal.
Ya existe en el mercado una buena muestra de este tipo de vino, versátil, tanto a la hora de tomarse una copa como excelente compañero de todo tipo de gastronomía. Naturalmente, estos rosados tienen un precio acorde con su calidad y las estrictas exigencias de su elaboración: viñas viejas, selección de uvas, prensados separados por variedad, maceraciones peliculares en frío cortas, aprovechamiento solo del mosto flor (sangrado) y leves crianzas sobre lías o en roble francés nuevo. Estos son algunos de los mejores. Y aumentando.
Le Rosé 2020
- Bodega: Bodegas Antídoto. Carretera de Atauta, 63. San Esteban de Gormaz (Soria).
- Teléfono: 975 35 04 93.
- Web: bertrandsourdais.com.
- DO: Ribera del Duero.
- Tipo: rosado crianza, 13,5%.
- Cepas: tinto fino y albillo.
- Precio: 60 euros.
- Puntuación: 9,4+/10.
Cata. Extraordinario rosado procedente de un viñedo plantado en 1905, y fermentado en barricas de roble francés con crianza de ocho meses. Tiene un color piel de cebolla pálido y un expresivo aroma donde destacan la incisiva frutosidad, los delicados perfumes florales, las notas especiadas y las hierbas balsámicas. Sabroso, envolvente, fresco y largo.
Flor de Muga 2021
- Bodega: Muga. Barrio de la Estación. Haro (La Rioja).
- Teléfono: 941 31 18 25.
- Web: bodegasmuga.com.
- DOCa: Rioja.
- Tipo: rosado crianza, 14%.
- Cepas: garnacha.
- Precio: 20 euros.
- Puntuación: 9,4/10.
Cata. La mejor expresión de viejas garnachas riojanas en un rosado tocado por la gracia de los pequeños tinos de madera de Muga, donde fermenta parcela por parcela, con posterior crianza sobre lías de cuatro meses mínimo. Color rosa pálido y gran propuesta aromática, con un complejo y elegante conjunto frutal, notas florales, hierbas aromáticas, especias y leve presencia de madera. Muy sabroso, fresco, deja un largo recuerdo frutal en boca.
Mara Moura Bastardo 2020
- Bodega: Alma Atlántica (Martín Códax). Calle Burgáns, 91. Vilariño-Cambados (Pontevedra).
- Teléfono: 986 52 60 40.
- Web: almaatlantica.com.
- DO: Monterrei.
- Tipo: rosado joven, 13%.
- Cepas: bastardo.
- Precio: 22 euros.
- Puntuación: 9,3/10.
Cata. La enóloga de la bodega Martín Códax, Katia Álvarez, elabora este personalísimo vino rosado con la variedad autóctona gallega bastarda, también conocida como merenzao, procedente de una pequeña parcela. Brillante color rosa pálido, con una oferta aromática llena de fruta roja ácida (fresa silvestre), seductoras notas de flor (jazmín) y hierbas balsámicas. Muy sabroso, con buena estructura, de paladar fresco, equilibrado y evocador final.
Marqués de Murrieta Primer Rosé 2021
- Bodega: Marqués de Murrieta. Carretera de Zaragoza, Km. 5. Logroño (La Rioja).
- Teléfono: 941 27 13 80.
- Web: marquesdemurrieta.com.
- DOCa: Rioja.
- Tipo: rosado joven, 14%.
- Cepas: mazuelo.
- Precio: 32,30 euros.
- Puntuación: 9,3/10.
Cata. La histórica bodega riojana elabora su rosado premium con uvas procedentes del Pago La Plana, plantadas hace más de 70 años. Tras la fermentación, permanece sobre lías durante cinco meses. De color rosa pálido, tiene un elegante aroma a fruta negra madura y exótica, en armonía con la oportuna vivacidad cítrica, y notas florales. En boca resulta sabrosamente expresivo, tiene textura cremosa, final cítrico y notable persistencia.
Impromptu Rosé 2021
- Bodega: Hispano Suizas. Carretera N-322, Km. 451,7. El Pontón-Requena (Valencia).
- Teléfono: 962 34 93 70.
- Web: bodegashispanosuizas.com.
- DO: Valencia.
- Tipo: rosado crianza, 13,5%.
- Cepas: pinot noir.
- Precio: 22,50 euros.
- Puntuación: 9,2+/10.
Cata. Pablo Ossorio ha creado un rosado moderno, de factura impecable, con una pinot noir mediterránea que fermenta en barricas nuevas de roble americano de 400 litros, donde permanece con sus lías hasta el embotellado. Color rosa pálido de atices dorados, con un elegante aroma a fruta roja madura enriquecida por un fondo de azahar y especias. Muy sabroso y fresco, tiene una presencia destacada en boca, donde resalta la acidez.
Chivite Las Fincas 2019
- Bodega: J. Chivite Family Estates. Carretera NA-132 Km. 3,1. Villatuerta (Navarra).
- Teléfono: 948 81 10 00.
- Web: chivite.com.
- IPG: 3 Riberas.
- Tipo: rosado crianza, 14%.
- Cepas: garnacha.
- Precio: 24,90 euros.
- Puntuación: 9,2/10.
Cata. Creado en colaboración con el gran cocinero Juan Mari Arzak, ha supuesto una auténtica revolución de los rosados navarros. Fermentado y criado con sus lías durante ocho meses en barricas de roble francés. Color rosa asalmonado, aroma intenso y fresco a frutillos silvestres, cítricos y leves perfumes florales, notas de tostados y especias. Con cuerpo, equilibrado, en boca deja el justo grado de dulzor y acidez para un final persistente.
Pla dels Àngels Rosado 2021
- Bodega: Scala Dei. Rambla Cartoixa, s/n. Escaladei (Tarragona).
- Teléfono: 977 82 70 27.
- Web: cellersdescaladei.com.
- DOQ: Priorat.
- Tipo: rosado joven, 14,5%.
- Cepas: garnacha.
- Precio: 24,95 euros.
- Puntuación: 9,2/10.
Cata. Viejas garnachas plantadas en las laderas norte y este de Montsant sobre suelos arcillosos, donde conservan la necesaria acidez. Tiene una medida crianza sobre lías de cuatro meses en depósito de acero inoxidable. Bonito color rosa tenue, aroma complejo a frutillos silvestres ácidos, elegantes notas florales, recuerdos de hierbas de tocador y planta de campo. De paladar sedoso y gusto fresco, tiene un postgusto muy frutal.
Emina Rosé Prestigio 2021
- Bodega: Emina. Carretera de San Bernardo, s/n. Valbuena de Duero (Valladolid).
- Teléfono: 983 68 33 15.
- Web: emina.es.
- DO: Cigales.
- Tipo: rosado crianza, 13,5%.
- Cepas: tempranillo, garnacha, verdejo, albillo y otras.
- Precio: 14,65 euros.
- Puntuación: 9,1+/10.
Cata. Un rosado tipo provenzal basado en los claretes de Cigales, elaborado por el enólogo Francisco Guerra a partir de la tradicional mezcla de variedades tintas y blancas de los viejos viñedos, con más de 70 años. Tras una corta crianza sobre lías de dos meses consigue un intenso color fresa pálido, aroma de gran carga frutal silvestre, rica en matices florales y herbáceos. Sabroso, complejo, con final de boca frutal y buena persistencia.
Habla Rita 2021
- Bodega: Bodegas Habla. Autovía A-5, Km, 259. Trujillo (Cáceres).
- Teléfono: 927 65 91 80.
- Web: bodegashabla.com.
- AOP: Côtes de Provence.
- Tipo: rosado provenzal, 12,5%.
- Cepas: syrah y garnacha.
- Precio: 24 euros.
- Puntuación: 9,1/10.
Cata. Para hacer un rosado provenzal los extremeños de Habla utilizan uvas de Côte de Provence, elaboradas por su enólogo Florent Dumeau. La botella de cristal italiano completa el diseño de un vino que incluye seis meses de crianza sobre lías. De color fucsia pálido, posee un sugerente aroma a fruta tropical y frutillos silvestres, enriquecido con matices florales. En boca es sabroso, fresco y delicado con un final persistente de pletórico afrutado.
Nicte Rosa Pálido 2021
- Bodega: Avelino Vegas. Calle Grupo Calvo Sotelo, 8. Santiuste de San Juan Bautista (Segovia).
- Teléfono: 921 59 60 02.
- Web: avelinovegas.com.
- VT: Castilla y León.
- Tipo: rosado joven, 13%.
- Cepas: prieto picudo.
- Precio: 9 euros.
- Puntuación: 9,1/10.
Cata. Avelino Vegas logra un rosado estilo provenzalcon la mejor relación calidad/precio gracias a las posibilidades de la variedad leonesa prieto picudo, una uva no lo suficientemente valorada. Una pequeña producción lujosamente presentada. Brillante color rubí pálido, aroma intenso a frutillos rojos con perfumadas notas florales y el frescor cítrico. Muy sabroso, amplio, bien dotado de acidez que compensa el punto goloso final.
Alagú Forcallat Rosé 2020
- Bodega: Casa Corredor (MGWinesGroup). Avenida Maisonnave, 28. Alicante.
- Teléfono: 965 92 88 57.
- Web: mgwinesgroup.com.
- DO: no tiene.
- Tipo: rosado crianza, 14%.
- Cepas: forcallat.
- Precio: 11,95 euros.
- Puntuación: 9/10.
Cata. La enóloga Laura Ramos, de la bodega Casa Corredor, logra que la variedad forcallat tinta, que ha estado al borde de la desaparición, y criada durante ocho meses con sus lías, ofrezca un rosado caracterizado por su fuerte personalidad. Color piel cebolla pálido, nariz sutil a fruta confitada con notas florales, delicadamente sostenido por un fondo de brioche. En boca resulta sabroso, con frescura, buena estructura, carnosidad y agradable persistencia.
Izadi Larrosa 2021
- Bodega: Izadi. Herrería Travesía II, 5. Villabuena de Álava (Álava).
- Teléfono: 945 60 90 86.
- Web: izadi.com.
- DOCa: Rioja.
- Tipo: rosado joven, 14%.
- Cepas: garnacha.
- Precio: 8 euros.
- Puntuación: 9/10.
Cata. Logrado diseño para un rosado moderno, elaborado con viejas garnachas de más de 70 años, plantadas en vaso a 700 metros altura en la Rioja Alavesa. Pese a carecer de crianza, el vino posee un conseguido perfil provenzal, perceptible ya en su bello color piel de cebolla, aroma intenso a fruta blanca madura acompañada de recuerdos florales y herbáceos. Sensual, sedoso y bien constituido, deja un fresco y largo postgusto.
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Opex 360
L’Inde lie l’achat de chasseurs embarqués à un accord sur d’importants transferts de technologies
par Laurent Lagneau · 3 juin 2022
En 2017, la marine indienne [Indian Navy] a lancé le programme MRCBF [Multi Role Carrier Borne Fighters] afin de se procurer 57 avions de combat embarqués multi-rôles pouvant être mis en oeuvre aussi bien depuis un porte-avions en configuration STOBAR [avec tremplin, ndlr] que CATOBAR [catapultes et brins d’arrêt]. Ce qui a limité les candidats possibles au Rafale Marine de Dassault Aviation et au F/A-18 Super Hornet de Boeing.
En janvier, les capacités du Rafale M à décoller depuis un pont d’envol muni d’un tremplin ont été évaluées à la base navale INS Hansa [Goa]. Et, apparemment, ces essais ont été concluants. Ces derniers jours, deux F/A-18 Super Hornet ont subi un traitement similaire. Mais on en ignore encore les résultats.
Pour mettre plus de chances de son côté, la France aurait proposé à l’Inde de lui céder quatre Rafale M prélevés sur la flotte de la Marine nationale en vue d’admission prochaine au service actif de l’INS Vikrant, le premier porte-avions conçu par l’industrie indienne. Sans doute que ce sujet a été évoqué lors de la récente visite à Paris de Narendra Modi, le Premier ministre indien… Mais aucun détail n’a filtré depuis…
En attendant, cette semaine, New Delhi a précisé ses plans au sujet du programme MRCBF. En premier lieu, la réduction de la cible, de 57 à 26 appareils, a été confirmée. Sur ce point, l’Indian Navy voudrait huit avions biplaces pour l’entraînement de ses pilotes et, éventuellement, pour prendre part à des missions de combat. Ce qui ne plaide pas en faveur du Rafale M, qui n’existe qu’en version monoplace…
Ensuite, l’Inde n’envisage pas de louer de chasseurs embarqués, préférant un achat d’avions neufs, dans le cadre d’un contrat de gré à gré. Mais celui-ci devra être lié à un « accord stratégique plus large » avec le pays d’origine de l’avion qui sera sélectionné selon les recommandations de I’Indian Navy.
En effet, selon le quotidien Hindustan Times, qui cite des responsables indiens, New Delhi a l’ambition de développer des moteurs d’avions dans le cadre de l’intiative « Atmanirbhar Bharat », qui vise à renforcer l’autonomie stratégique indienne.
Déjà, le français Safran, qui produit les réacteurs M88 du Rafale, a pris les devants, dès février 2021, en nouant un partenariat avec Hindustan Aeronautics Limited [HAL] pour, notamment, la conception et le développement de réacteurs à forte poussée de 110 kN, destinés au programme AMCA [Advance Medium Combat Aircraft], qui consiste à mettre au point un chasseur-bombardier de 5e génération.
Cependant, le ministère indien de la Défense, précise Hindustan Times, étudie une possible coopération avec les États-Unis, étant donné que le chasseur HAL Tejas est propulsé par un moteur GE-404… Et que le GE-414 pourrait être envisagé pour l’AMCA…
Par ailleurs, l’Inde a également l’intention de réduire la voilure concernant un autre programme, destiné cette fois à l’Indian Air Force. En effet, selon des informations du journal Business World, le projet MRFA [Multi-Role Fighter Aircraft], évalué à 20 milliards de dollars, viserait à commander 57 appareils au lieu des 114 prévus initialement. Et tous devront être fabriqués localement, au titre du programme « Make in India ». Pour rappel, Lockheed-Martin [F-21] et Boeing [F/A-18 Super Hornet], Saab [Gripen E/F], le consortium Eurofighter [Typhoon], MiG [MiG-35] et Dassault Aviation [Rafale] sont sur les rangs pour ce marché.
Cela étant, sans doute que l’intention prêtée aux autorités indiennes va favoriser la candidature du Rafale… En octobre 2020, interrogé sur une éventuelle commande d’un second lot de l’avion de combat français, le chef d’état-major de l’IAF, l’Air Chief Marshal Bhadauria, évita de s’engager… Cependant, avait-il dit, « une telle décision impliquerait mécaniquement une réduction du nombre d’avions à commander via l’appel d’offres MRFA ».
BBC
How artificial intelligence 'blew up' tennis
By Chiyo RobertsonBusiness reporter, BBC News
Bridie Lynch has been playing and coaching tennis for most of her life.
As her parents run a local tennis club in Wales, she was immersed in the sport from the age of 14.
One aspect she has noticed is the embrace of technology, at all levels of tennis.
"Tennis is such a technical sport. These days, anyone I play or coach is into tech, be it video analysis or longest rally stats."
She uses a range of apps and techniques for her own matches and coaching including a smartphone-based video system called SwingVision, which breaks down her performance with details such as forehand errors and backhand winners.
"Personally, I like having the tech to enhance my game. I can see a clearer vision of what I can improve, from my swing to my patterns of play," she explains.
Data analytics has been around a long time in sport. Perhaps the best known in example of its use is from 2002, when the Oakland Athletics baseball team used statistical analysis to choose their squad, rather than the wisdom of coaches and scouts, and their favoured metrics.
That experience was the core of Michael Lewis's 2003 best-selling book Moneyball, which later become a film staring Brad Pitt and Jonah Hill.
Tennis has also seen this revolution. "Data blew up our sport," says tennis strategist and coach Craig O'Shannessy.
For him the 2015 Australian Open was a key moment.
As Novak Djokovic and Andy Murray battled on court, powerful computers crunched the data and grouped rally length into three distinct categories, essentially short, medium and long.
"We discovered 70% of all points were each player hitting the ball into the court a maximum of just twice," he says.
Mr O'Shannessy, who worked with Novak Djokovic between 2017 to 2019, says that insight made him realise that the way players practice was all wrong.
"Ninety percent of practice is focused on consistency, but only 10% of the match court is in rallies of more than 9 points," he points out.
"This data changed our sport forever," he says.
That manipulation of data has been taken to a new level.
Coaches now have artificial intelligence (AI), where sophisticated software is fed, or trained, with unimaginable amounts of data. The resulting AI can spot patterns that a human would never be able to see.
"AI can sniff out areas of significances. Humans do a very bad job at layering data, whereas AI can do it in seconds," says Mr O'Shannessy.
So, for example, if Novak Djokovic hits 50 winners from his forehand those shots could be broken down in multiple ways or layers. Perhaps 40 of them came when he was serving and then 35 came on the first shot after the serve.
Finding a pattern of play where Novak hits 35 out of 50 winners in exactly same way is a first, according to Mr O'Shannessy.
"We've stumbled around for decades trying to bring all this together."
AI requires vast amounts of data to train and build accurate algorithms.
Raghavan Subramanian is the head of the Infosys Tennis Platform and has been working with the Association of Tennis Professionals (ATP) since 2015 and with The French Open (also known as Roland Garros) for more than three years.
He has access to videos and statistics from around 700 matches every year. "Valuable data that forms the raw material for all our AI and machine learning systems," says Mr Subramanian.
He said accuracy has improved over the past four years, as more training data has become available.
From the player's point of view it means they can analyse a match with more precision. Using the Roland Garros Players App, they can see exactly the placement of key shots, such as winners, errors and serves.
BBC: Live French Open scores and order of play
"We saw a 51% jump in the use of the RG Players App in 2021, compared to the previous year, with 1,100 players and coaches using AI-powered videos," says Mr Subramanian.
The AI is also speeding up media coverage of the tournament. AI is slicing and dicing data to create video content in seconds, a job that would normally take a multimedia team hours to do.
"Fans are able to access and analyse match highlights and other smart playlists almost immediately after a match."
More technology of business:
Although AI is a becoming a more powerful tool, it will only ever be that says Jérôme Meltz, Chief Information and Data Officer, Fédération Française de Tennis (FFT)
"Human and emotional factors remain a priority and the main element that fuels the drama," he says.
The FFT concedes that AI mostly benefits top tier athletes and it will take time for the gains to spread to the wider public.
"AI for performance enhancement remains mainly for the elite, but very little for the general public," says Mr Meltz.
Back in London, Ms Lynch know what she would like to see: "If you could attach a camera to Federer's chest and see his serve from a different perspective, now that would be great."
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L'Humanité
L’accueil pour toutes et tous
TribuneJeanne Barseghian et Damien Carême Coprésidents de l’Association nationale des villes et territoires accueillants
Monsieur le président de la République,
Votre réélection vous confère, une nouvelle fois, la fonction la plus importante de notre République et une responsabilité immense. Il vous reviendra, comme en 2017, de faire vos choix, tout en tenant davantage compte, nous l’espérons, des positions des associations, des syndicats et plus largement des citoyen·ne·s. Ce changement de méthode, que vous appelez de vos vœux, nous semble un préalable incontournable.
La question de l’accueil inconditionnel, de l’ouverture au monde, de notre capacité à accorder l’asile et à recevoir dignement dans le cadre d’un premier accueil, est centrale. C’est le projet politique que nous portons, à l’Association nationale des villes et territoires accueillants (Anvita), inspiré de l’expérience de nos collectivités territoriales accueillantes. C’est un projet qui se mène au quotidien et qui se déroule sans heurt, ni clivage. L’accueil et l’inclusion des personnes sont des engagements de tous les instants, Monsieur le président de la République.
La crise de l’accueil des exilé·e·s n’est pas due à une crise migratoire mais à une volonté politique partagée par de nombreux gouvernements, depuis près de quarante ans, de bloquer et sécuriser les frontières afin, semble-t-il, de freiner l’immigration. L’immigration est pourtant un fait humain naturel, ses bénéfices pour les sociétés d’accueil sont largement étayés, entre autres dans les derniers rapports de l’OCDE. Il est temps de changer de paradigme et de mettre en œuvre des politiques raisonnées et respectueuses des droits humains. De Paris à Marseille, de Lambersart au Pays basque, en passant par les nombreuses collectivités de l’Anvita, un fil conducteur solidaire et inconditionnel transcende notre association.
La guerre en Ukraine a produit des effets sans précédent en Europe et en France, en termes d’accueil des populations réfugiées. L’Union européenne a activé, pour la première fois, la protection temporaire. Nous le saluons, tout en regrettant vivement que sa mise en œuvre n’ait pas été systématique lors des guerres en Syrie et en Afghanistan alors que les personnes exilées aspiraient à la même paix et à la même protection. Comme en 2015, la France accueille bien moins de réfugié·e·s que d’autres pays, notamment l’Allemagne. Pourtant, l’appel à la générosité et à l’accueil a été largement entendu sous des formes diverses, notamment l’hébergement citoyen, signalant que nos concitoyen·ne·s pouvaient s’emparer largement de cette question sans frilosité. Les associations restent, comme toujours, en première ligne. Sans elles, notre capacité à agir serait singulièrement limitée. C’est le fruit d’un travail quotidien, dans le cadre de la loi, pour soutenir et construire l’accueil le plus digne possible de toutes les personnes exilées, quel que soit leur statut. Enfin, les collectivités, dans leur diversité, y ont elles aussi répondu, notamment celles de notre réseau national. C’est aussi cette France qui vous a permis d’être réélu.
L’accueil réservé aux personnes ukrainiennes doit être un exemple répliquable à toute personne venue chercher refuge sur nos territoires. Aujourd’hui, nous assistons à un accueil différencié selon l’origine : l’accès au travail est garanti aux Ukrainien·ne·s alors qu’il est refusé aux demandeur·euse·s d’asile. Des places d’hébergement sont réservées aux Ukrainien·ne·s, quand de nombreuses autres nationalités se les voient refusées.
Il est temps de changer non seulement de méthode, mais aussi de politique, Monsieur le président, afin de mettre en œuvre un projet d’accueil digne, cohérent avec les moyens nécessaires pour permettre à chacun·e de vivre, temporairement ou plus durablement, dans notre pays avec un accès au logement, à la santé, à l’emploi, à l’éducation et à la culture. Sur ce sujet, notre réponse est claire : l’accueil inconditionnel partout et pour toutes et tous ! Notre réseau et ses collectivités territoriales accueillantes sont prêts à travailler ensemble afin d’apporter des réponses à la hauteur des enjeux.
accueil des migrantssolidaritéEmmanuel Macron Opex 360
Le sous-marin nuclaire d’attaque Suffren enfin prêt à être admis au service actif
par Laurent Lagneau · 2 juin 2022
Quand le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Suffren, premier d’une série qui en comptera six, fut remis à la Marine nationale, en novembre 2020, son admission au service actif promettait de se concrétiser assez rapidement. Du moins après son déploiement de longue durée [DLD], passage obligé pour tous les nouveaux navires. En effet, cette phase, que l’on peut assimiler à une période de garantie, vise à s’assurer que tout fonctionne normalement à bord d’un bâtiment et, surtout, à valider ses capacités militaires. Et ce n’est donc qu’après qu’il pourra entamer sa carrière opérationnelle.
Seulement, et alors que ses essais en mer furent menés en moins de six mois sous la supervision de Naval Group, du CEA, de TechnicAtome et de la Direction générale de l’armement [DGA], qui plus est dans un contexte rendu compliqué par la pandémie de covid-19, le Suffren a connu quelques problèmes techniques durant son DLD, dont une fuite sur l’une de ses turbines. Un souci important car, comme le confia un spécialiste au journal L’Opinion, il « limitait la puissance de manière significative » et donc « les capacités opérationnelles du sous-marin », sauf dans les « phases discrètes ».
Cela étant, il n’y avait rien d’exceptionnel : les phases de tests servent justement à découvrir des problèmes et à y remédier. Cependant, l’admission au service actif du Suffren n’a donc pu être prononcée en novembre 2021, comme prévu… alors que la Marine nationale devait alors se passer du SNA Perle, victime d’un incendie en juin 2020.
Finalement, il aura fallu attendre huit mois pour ce nouveau sous-marin soit déclaré apte au service. En effet, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, est attendu à Brest, le 3 juin, pour « l’admission au service actif » du Suffren. L’annonce vient d’être faite par le ministère des Armées.
Que la mise en service officielle du Suffren soit effectuée à Brest peut sembler curieux étant donné que les SNA de la Force océanique stratégique [FOST] sont tous basés à Toulon. D’ailleurs, le nouveau sous-marin avait été remis à la Marine nationale par la DGA sur le site de la base varoise.
Le second SNA de la classe Barracuda, le Dugay-Trouin, devrait être mis à l’eau d’ici la fin de l’été prochain. Un préalable avant la divergence de son réacteur. Et, selon la Presse de la Manche, ses premiers essais en mer ne débuteraient qu’en fin d’année, ce qui fait qu’il sera livré à la Marine nationale, au mieux, qu’en 2023.
Pour rappel, les SNA de type Barracuda affichent une longueur de 99 mètres pour un diamètre de 8,8 mètres et un déplacement de 5.300 tonnes en plongée. Ils sont équipés des dernières technologies en matière de capacités sous-marines [automatisation, mât optronique, numérisation, recours à l’intelligence artificielle, etc]. Plus discret que ceux de la classe Rubis, et aussi plus manoeuvrables, grâce aux barre en X de leur appareil à gouverner, ils peuvent naviguer à une profondeur supérieure à 300 mètres. Enfin, ils emportent des missiles de croisière navale [MdCN], des missiles antinavires Exocet SM39 modernisés, des torpilles lourdes filoguidées F-21 et des mines.
L'Humanité
Message de la grotte Cosquer
TribunePedro Lima Journaliste scientifique
Le 4 juin, la réplique de la grotte Cosquer ouvrira ses portes à Marseille, trente et un ans après la déclaration de sa découverte, le 3 septembre 1991, par le plongeur Henri Cosquer. La cavité originale se situe dans les calanques, entre Marseille et Cassis, et son entrée est noyée par 37 mètres de fond au pied du cap Morgiou. Ce joyau de l’art pariétal et du patrimoine humain a connu un destin extraordinaire. Il y a 33 000 ans, en pleine période glaciaire, des groupes de chasseurs-collecteurs de la période paléolithique, venus d’Afrique et du Proche-Orient, ont commencé à le fréquenter, alors que le niveau marin se situait 120 mètres plus bas que de nos jours. Durant 14 000 ans, ils y ont gravé et dessiné des milliers de figures, et prélevé du calcaire en grande quantité, peut-être à des fins rituelles ou médicinales… Avant que la montée du niveau des océans, à la fin de la dernière glaciation, n’engloutisse la grotte aux trois quarts, et la plonge dans l’oubli, jusqu’à sa redécouverte, dans les années 1980, et la révélation de son art, en juillet 1991.
Sa réplique, réalisée à l’initiative de la région Sud, Provence-Alpes-Côte d’Azur, va enfin offrir l’outil de partage et de connaissance que méritent ses extraordinaires peintures pariétales. Elle va permettre au public du monde entier, attendu nombreux, de se reconnecter avec une histoire et un patrimoine plusieurs fois millénaires. Alors que le public va se presser dans la réplique de la grotte Cosquer, les recherches scientifiques se poursuivent dans le silence de la cavité, hors du temps et de la rumeur du monde. Dans un contexte d’urgence et de péril planant sur le site, du fait de la reprise de la montée du niveau de la mer due au réchauffement climatique, les équipes mandatées par la Drac Paca et l’État, propriétaire de la grotte, relèvent au scanner toutes les parois et les voûtes, et améliorent l’inventaire de l’art pariétal riche à ce jour de 553 figures (ou entités graphiques), parmi lesquelles des chevaux, des phoques et des pingouins qui ont fait la célébrité de la grotte. L’analyse d’empreintes de mains, plus de 70 au total, a montré que des hommes, des femmes et des enfants fréquentaient la cavité. Les chercheurs révèlent aussi l’impact des activités humaines dans ce site d’apparence vierge, sous forme de présence de microplastiques et de polluants divers apportés par la mer.
Quel sera le destin de la cavité du cap Morgiou, véritable patrimoine humain en sursis ? Disparaîtra-t-elle à jamais, engloutie par la montée actuelle du niveau marin ? Nul ne le sait encore. En attendant, sa réplique réalisée grâce aux technologies de pointe et au savoir-faire d’artistes et de sculpteurs hors pair, dont les gestes résonnent avec ceux de leurs lointains prédécesseurs, permet enfin d’en admirer toute la fragile beauté.
patrimoine mondial Opex 360
Les États-Unis envisagent de proposer quatre drones MALE MQ-1C Grey Eagle à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 2 juin 2022
Finalement, et après l’annonce faite par le président américain, Joe Biden, dans les colonnes du New York Times, les États-Unis donneront à l’Ukraine seulement quatre systèmes d’artillerie M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], lesquels peuvent tirer des munitions guidées contre des positions adverses situées à environ 80 km de distance. Cela sera-t-il suffisant pour inverser le rapport de force face à l’artillerie russe, avec ses BM-30 Smertch, dotés de 12 tubes de 300 mm et d’une portée comprise entre 70 et 90 km?
Cela étant, d’après l’agence Reuters, un autre équipement moderne pourrait prochainement être livré aux forces ukrainiennes. En effet, l’administration américaine envisagerait de vendre – et non pas de donner – à Kiev quatre drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-1C Grey Eagle, un appareil dérivé du MQ-1 Predator de General Atomics.
Ce type de drone peut emporter des missiles air-sol AGM-114 Hellfire et des bombes guidées GBU-44/B Viper Strike. En outre, il met en oeuvre le système d’acquisition de cible multi-spectral AN/AAS-32 ainsi qu’un radar à ouverture synthétique et d’autres capteurs dédiés à la collecte du renseignement. Il est aussi possible de lui ajouter des systèmes de guerre électronique. Ayant une endurance de près de trente heures, il évolue généralement à une altitude maximale de 25’000 pieds [soit 7600 mètres environ].
Seulement, dans le contexte actuel, un tel appareil est-il approprié aux besoins ukrainiens, sachant qu’il devra opérer dans un environnement contesté? En outre, Kiev dispose de drones Bayraktar TB-2 – fournis par la Turquie – qui ont déjà fait leurs preuves à maintes reprises. Et, surtout, il présente un rapport « qualité-prix » imbattable [4 à 5 millions de dollars l’unité, prix catalogue, ndlr]. Cependant, il est vrai que le MQ-1C Grey Eagle est plus évolué sur le plan technologique… et qu’il permet de faire plus de choses. Mais à condition qu’il ne soit pas abattu dès ses premières sorties.
Si, effectivement, les drones ont pu jouer un rôle important dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ce serait moins vrai actuellement, comme l’a récemment souligné Jack Watling, du Royal United Services Institute [RUSI], après de l’Associated Press.
« Au fil du temps, à mesure que les Russes s’organisent, la liberté d’utiliser les drones diminue. Et donc, ce que nous voyons maintenant, c’est que les Ukrainiens doivent être prudents » quand ils les font voler.
En outre, la question de la formation des télépilotes et des techniciens ukrainiens susceptibles de mettre en oeuvre des MQ-1C Grey Eagle se pose… D’autant plus que cela peut prendre plusieurs mois. Mais d’après Reuters, l’idée du Pentagone consisterait à sélectionner les plus expérimentés afin de réduire le temps d’une telle formation à une « poignée de semaines ».
Si une telle vente est proposée à l’Ukraine, le Congrès aura son mot à dire… Cela dit, il est très probable que cette étape ne soit qu’une simple formalité. Cette façon de procéder – qui tranche avec la pratique de ces dernières semaines, qui consiste à faire des dons d’équipements militaires à Kiev – pourrait s’expliquer par la nature des MQ-1C, lesquels sont susceptibles de donner une capacité offensive aux forces ukrainiennes [et non plus d’auto-défense]. En clair, cela pourrait aggraver encore davantage les tensions entre les États-Unis [et l’Otan] et la Russie…
BBC
The new airlines betting flying is about to take off
By Adrienne MurrayBusiness reporter, Oslo
The pandemic brought about the most turbulent period in commercial aviation history.
Yet, over the past year dozens of new carriers have started up around the world, hoping that air travel is about to take off again.
"It's actually a very good time to launch an airline," says Bjorn Tore Larsen, chief executive of Norse Atlantic Airways. "There is a huge pent up demand. People haven't been able to travel for two years or more, particularly between continents."
Norse Atlantic Airways is among the newcomers and will begin flying its "longboats" between Europe and North America from 14 June, having snapped up planes for low prices, and being able to secure valuable airport slots including London Gatwick and New York JFK.
The Norwegian firm received more than 3,000 applications for its first 50 pilot jobs.
"These are actually brand new aircraft," says Mr Larsen, pointing to the fleet of Boeing Dreamliners on the tarmac at Oslo Airport. "We were able to get these aircraft much lower [priced] than anyone else has been able to achieve earlier."
Norse will be competing with established players, such a British Airways and Air France. But Mr Larsen believes there are benefits to building the airline from scratch.
"We don't have any legacy systems," he says. "We are able to start off this airline in exactly the way we would like to."
The entrepreneur, who also runs a shipping business, tells the BBC he had a passion for aviation but hadn't been tempted earlier due to the high risks involved - strong competition, typically very expensive to source the aircraft, hard to recruit staff, and difficult to get landing and take-off slots.
"When the stars aligned last year, I viewed it as a once-in-a-lifetime market opportunity," he says. And Mr Larsen isn't alone in spotting a golden opportunity.
The International Air Transport Association (IATA), the trade body that represents the aviation sector, has described 2020 as "the worst year on record".
With flights grounded, global passenger numbers two years ago fell 60% - down to 1.8 billion from 4.5 billion in 2019.
This resulted in 55 airlines going out of business in 2020. Yet, what is perhaps initially surprising is that at the same time 32 new airlines were launched, the IATA has told the BBC.
Due to much of the industry being grounded, these new carriers were able to buy cheap aircraft as prices had fallen alongside the decline in demand. Newly available arrival and departure slots could also be snapped up, and staff were suddenly available.
It was a similar picture in 2021. While worldwide passenger numbers recovered slightly to 2.3 billion, a further 35 airlines closed down, while 57 new ones were launched.
The debutants have taken off in most regions of the world. Avelo, and Breeze are operating in the US, where they are due to be joined later this year by Alaskan airline Northern Pacific.
In Iceland, we now have Play and Niceair, while Australian newcomer Bonza, and India's Akasa, are expected in the skies soon.
"Airlines have never experienced a situation like the last two years," says aviation expert, Hans Joergen Elnaes, from consultancy Winair.
"Yet, there has been a situation where a huge number of aircraft are available, and leasing rates at very attractive prices," explains the aviation analyst.
New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.
Mr Elnaes adds that, since 2020, new airlines could also easily attract out of work cabin crew and pilots - many of whom lost their jobs during the pandemic.
However, he thinks this unique window has now closed, particularly in terms of securing cheap financing. "The once in a lifetime deals for leasing aircraft was in 2021. Those days are gone."
Both Norse and Iceland's Play will operate low-cost transatlantic flights.
This is an areas of the market where other new entrants have failed. Wow ceased operations in 2019, while Norwegian Airlines axed its long-haul routes in early 2021.
However, Mr Elnaes reckons valuable lessons have been learned, and the current is different.
"Both are being very careful not to be too ambitious, not to operate too many flights, before they have established themselves and see how things work," he says.
Another new Norwegian carrier, Oslo-based Flyr, launched domestic and European flights last summer. Its chief executive, Tonje Wikstrom Frislid, says being small and lean helped it weather the later lockdowns.
"We really had to prove our model. We've really been tested during this past winter, especially," she says. "And we passed the test."
"Setting up a company in itself is a challenge. Creating a new airline is an extreme challenge. And we did it on Teams [video call] mainly."
Ms Frislid adds that the availability of experienced aviation staff looking for work was a big bonus. "You need specific competence to start an airline.
"That's not easy to get a hold of in a normal environment. This pandemic situation opened that possibility."
Soon Flyr will operate 12 aircraft over 46 routes. "We're going to build this gradually," says Ms Frislid.
Among the airline's new recruits is pilot Peter Haglehoj. "The pandemic was quite tough for a lot of people," he says. "So new airlines is good. It means more jobs."
With coronavirus travel restrictions continuing to be lifted around the world, global passenger numbers are now rising strongly. In March they 76% higher than the same month last year, according to the latest figures from the IATA. Yet the organisation still doesn't expect 2019's pre-pandemic high to be equalled until 2024.
And just as the coronavirus crisis has waned, another unforeseen problem has arisen for airlines - the war in Ukraine.
This has made Ukraine too dangerous to fly over, at the same time as Russia has closed its airspace to Western airlines. This has added hours to some routes between Europe and Asia, and made them unprofitable.
More significantly, global oil prices have soared, and the cost of jet fuel has doubled since last year. IATA's director-general, Willie Walsh s has suggested that as a result higher fares are "inevitable".
Yet Mr Elnaes says that passengers are willing to pay any higher costs. "People just want to travel." He adds: "We saw a dampening demand in the first 12 to 14 days after Russia invaded but then it stabilised."
Flyr's Ms Frislid says her airline is flying brand new aircraft, "which saves us about 14% fuel [compared with older planes]. So, that's also one way of handling the increasing fuel prices."
Meanwhile, Norse has opted for a slightly softer launch with fewer aircraft.
"We have the flexibility to enter the market cautiously and in line with demand, which is exactly what we will do," says Mr Larsen, its chief executive.
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Opex 360
Futur avion de combat de l’US Air Force, le NGAD est entré dans sa phase de développement
par Laurent Lagneau · 2 juin 2022
En septembre 2020, le Pentagone révéla qu’un démonstrateur du futur avion de combat de l’US Air Force, sur lequel reposera le programme NGAD [Next Generation Air Dominance], qui vise à développer un « système de systèmes », venait d’effectuer ses premiers vols. Un événement en soi car ce n’était plus arrivé depuis les débuts du projet Joint Strike Fighter [JSF], pour lequel Boeing et Lockheed-Martin avaient respectivement mis au point le X-32 et le X-35.
« Nous avons déjà construit et fait voler un démonstrateur du programme NGAD. Nous avons battu des records en le faisant. […] Nous sommes prêts à construire l’avion de nouvelle génération avec une approche inédite », avait expliqué, à l’époque, Will Roper, alors secrétaire adjoint à l’Air Force chargé des acquisitions, de la technologie et de la logistique. Et l’approche en question renvoyait à la « Digital Century Series initiative », laquelle repose sur les avancées de l’ingénierie numérique.
Depuis cette annonce, peu de détails concernant ce nouvel avion de combat ont été dévoilés… Même le nom de son constructeur n’a pas été formellement confirmé, même si, toutefois, il se murmure qu’il s’agirait de Lockheed-Martin. On sait seulement qu’il emportera plus de munitions et de caburant que ses prédécesseurs afin de pouvoir « opérer sur les grandes distances du théâtre indo-pacifique », selon le général Charles Brown, le chef d’état-major de l’US Air Force. Et qu’il évoluera aux côtés de drones de type « loyal wingman » [ailier fidèle] et d’effecteurs connectés.
Cela étant, lors d’une intervention devant l’Heritage Foundation, le 1er juin, Frank Kendall, l’actuel secrétaire à l’Air Force, a donné quelques nouvelles de ce programme… Ainsi, et après avoir révélé que les travaux relatifs à un « prototype expérimental » de cet appareil avaient débuté en 2015, afin de « réduire les risques et développer les technologies clés nécessaires », le NGAD est désormais entré dans la phase d’ingénierie et développement pour la production [EMD – Engineering & Manufacturing Development].
« L’horloge n’a pas vraiment démarré en 2015 : [le programme] commence à peu près maintenant », a dit M. Kendall. « Nous pensons que nous aurons cette capacité d’ici la fin de la décennie », a-t-il ajouté.
En général, après le début de cette phase dite EMD, il faut compter environ sept ans pour disposer d’une capacité opérationnelle initiale. Ce qui signifie que le NGAD pourrait être disponible en 2029. Voire peut-être avant. « L’Air Force doit accélérer ses processus », a estimé M. Kendall, affirmant qu’il n’était « pas intéressé par les démonstrations et les expériences à moins qu’elles ne soient une étape nécessaire pour mettre au point une nouvelle capacité ». Et d’ajouter : » Si nous n’en avons pas besoin pour réduire les risques, nous devons passer directement au développement pour la production et y arriver aussi vite que possible ».
En attendant, dans son projet de budget qu’elle a adressé au Congrès, l’US Air Force a demandé une enveloppe de 1,7 milliard de dollars au titre de son programme NGAD. Une goutte d’eau si l’on en croit Frank Kendall, qui a récemment avancé que le coût unitaire de ce nouvel avion de combat serait de « plusieurs centaines de millions de dollars ».
Opex 360
L’Allemagne confirme son intention d’acquérir 60 hélicoptères de transport lourd CH-47F Chinook
par Laurent Lagneau · 2 juin 2022
Afin de remplacer la soixantaine d’hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-53G encore en service au sein de la Bundeswehr, le ministère allemand de la Défense lança un appel d’offres en 2017, en ne sollicitant que deux industriels, à savoir les américains Boeing [CH-47F Chinook] et Sikorky [CH-53K King Stallion]. Un choix aurait dû être annoncé en 2020…
Seulement, la seule décision prise cette année-là consista à annuler la procédure. La raison? Ce « projet aurait eu peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimée », fut-il avancé à l’époque, alors que le coût du programme, appelé « Schwerer Transporthubschrauber » [STH] était évalué à 5,6 milliards d’euros.
Mais ce n’était que partie remise puisqu’un nouvel appel d’offres pour 45 à 60 appareils fut de nouveau lancé en 2021, avec les mêmes acteurs… mais avec des exigences revues à la baisse. Dès lors, Sikorsky et Boeing se mirent en ordre de marche, en nouant des accords avec l’industrie allemande.
Ainsi, la filiale de Lockheed-Martin s’associa avec Rheinmetall Aviation Services, MTU Aero Engines, Hensoldt ou encore Rohde & Schwarz pour ne citer que les plus connus. De son côté, Boeing en fit autant avec Airbus, Lufthansa Technik, Honeywell Aerospace et Rolls-Royce Deutschland.
Cinq ans après le lancement du programme STH, Berlin vient d’annoncer son choix. Et, sans surprise, car il était donné favori, le CH-47F Chinook Block II s’est imposé. Grâce au fonds spécial doté de 100 milliards d’euros que le gouvernement allemand entend créer, 60 appareils seront commandés, pour environ 4,3 milliards d’euros. Les livraisons pourraient débuter en 2023 et se poursuivre jusqu’en 2029.
« Boeing est honoré que le gouvernement allemand ait choisi le CH-47F Chinook pour son programme STH. […] Avec le Chinook, l’Allemagne exploitera l’hélicoptère de transport lourd le plus abordable, le plus éprouvé et le plus interopérable de l’Otan. Nous sommes impatients de travailler avec les gouvernements américain et allemand pour finaliser cette vente dans le cadre de la procédure FMS [Foreign Military Sales] », a réagi l’industriel américain.
Der CH-47F Chinook soll der neue schwere Transporthubschrauber für die #Bundeswehr werden. Mit diesem Modell stärken wir unsere Kooperationsfähigkeit in Europa. Er ist modern, erprobt & wird er bereits von #NATO-Partnern genutzt. Das Parlament muss dem noch zustimmen. pic.twitter.com/houOlAW2jj
— Verteidigungsministerium (@BMVg_Bundeswehr) June 1, 2022
« Nous avons soigneusement pesé les avantages et les inconvénients ainsi que les risques, puis nous avons voté à l’unanimité en faveur de ce modèle. Le Chinook est moderne et éprouvé. Avec lui, nous renforçons notre capacité à coopérer en Europe. De plus, nous obtenons une flotte plus importante et gagnons en flexibilité », a expliqué Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, lors d’une séance au Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr].
L’un des critères qui aura été déterminé est le prix du CH-47F Chinook Block II, qui, au passage, peut être ravitaillé en vol.
« Le prix unitaire inférieur du CH-47F permet également d’acheter de plus grandes quantités, ce qui signifie une plus grande flexibilité opérationnelle pour les forces armées », a en effet souligné le ministère allemand de la Défense, qui a évoqué une possible coopération avec les Pays-Bas, qui sont aussi dotés de Chinook. « En optant pour un produit disponible sur le marché et utilisé dans le monde entier [sauf en France, ndlr], les risques techniques et financiers sont réduits », a-t-il ajouté.
Pour Boeing, qui a récemment dû faire une croix sur la vente potentielle de F/A-18E/F Super Hornet à la Luftwaffe étant donné que le F-35A de Lockheed-Martin a finalement été retenu pour remplacer les chasseurs bombardiers PANAVIA Tornado, il s’agit du second contrat important gagné en Allemagne en moins d’un an, après celui relatif aux cinq avions de patrouille maritime P-8A Poseidon.
Opex 360
Les forces aériennes chinoises ont harcelé un avion de patrouille maritime canadien près de la Corée du Nord
par Laurent Lagneau · 2 juin 2022
La semaine passée, les États-Unis ont soumis au Conseil de sécurité des Nations unies une nouvelle résolution visant à sanctionner encore plus sévèrement la Corée du Nord pour ces derniers tirs de missiles balistiques. Seulement, en raison de leur qualité de membres permanents, la Russie et la Chine y ont mis leur veto.
Cela étant, les sanctions imposées par les résolutions 2375 et 2397 n’ont nullement empêché Pyongyang de poursuivre ses activités nucléaires – un nouvel essai pourrait avoir lieu prochainement – et le développement de son arsenal de missiles balistiques…
Pourtant, en janvier 2018, et afin de documenter les violations de ces sanctions, l’ONU a mis en place l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], une structure chargée de surveiller les trafics illicites en haute mer, dans les environs de la péninsule coréenne. La Marine nationale y engage ponctuellement des moyens, dans le cadre de l’opération « AETO ».
Le Canada participe également à cette mission de surveillance, via l’opération « NEON », laquelle mobilise généralement une frégate et/ou un avion de patrouille maritime CP-140 Aurora, celui-ci étant basé à Kadena [Japon] durant son engagement.
Or, les missions de l’UNSC ECC ne plaise apparemment à tout le monde… Ainsi, ce 2 juin, et alors qu’un CP-140 Aurora de l’Aviation royale canadienne [ARC] vient d’achever une mission d’un mois au titre de l’opération NEON, Ottawa a dénoncé l’attitude d’avions de combat chinois à son égard.
« Les Forces armées canadiennes peuvent confirmer qu’à plusieurs reprises au cours de cette plus récente itération de l’opération NEON, des interactions se sont produites entre nos aéronefs de patrouille à long rayon d’action CP-140 Aurora de l’Aviation royale canadienne et des aéronefs de la Force aérienne de l’Armée populaire de libération [PLAAF] », a en effet indiqué le ministère canadien de la Défense.
« Lors de ces interactions, les avions de la PLAAF n’ont pas respecté les normes internationales de sécurité aérienne », a-t-il ajouté, avant de dénoncer un comportement « non professionnel » de la part des pilotes chinois.
« Dans certains cas, l’équipage de l’ARC s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision potentielle avec l’aéronef intercepteur », explique le ministère canadien, précisant que de tels incidents se sont produits dans l’espace aérien international.
Dans le détail, « plusieurs avions de la PLAAF », dont le type n’a pas été précisé par Ottawa, se seraient approchés suffisamment du CP-140 Aurora pour tenter de le « détourner de sa trajectoire de vol ».
Selon la chaîne canadienne Global News, qui cite des sources au fait de ces incidents, les avions de combat chinois auraient « fréquemment volé à des distances de 6 à 30 mètres de l’avion de patrouille maritime de l’ARC. Ce qui, au regard de la vitesse élevée de ces appareils ne peut qu’accroître le risque de collision…
« La principale préoccupation des Forces armées canadiennes est la sécurité de notre équipage et l’importance que les aéronefs de la PLAAF maintiennent une distance professionnelle par rapport aux aéronefs des FAC volant dans le cadre d’une mission sanctionnée par l’ONU se déroulant dans l’espace aérien international », a souligné le ministère de la Défense, regrettant par ailleurs que de « telles interactions » sont « préoccupantes et de plus en plus fréquentes ».
En novembre dernier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait affirmé que, durant son récent engagement dans l’opération AETO, un Falcon 200 de la Flottille 25 avait été « régulièrement intercepté par des avions de chasse SU30 MKK chinois […] alertés par une frégate de défense anti-aérienne positionnée au sud de la Corée du Nord ». Mais il n’avait pas fait état d’interactions « dangereuses », comme vient de le faire le ministère canadien de la Défense.
BBC
Whitby Dracula gathering smashes vampire fancy dress world record
A new world record has been set for the largest gathering of people dressed as vampires.
A total of 1,369 people attended Whitby Abbey in North Yorkshire dressed as the ghoulish character, breaking the previous record of 1,039 set in 2011.
The event was organised to mark 125 years since Bram Stoker's novel Dracula was published in 1897.
The Gothic horror tale was said to have been inspired by Stoker's trip to Whitby in 1890.
Out for the count
The event was organised by English Heritage as part of a year of special events in honour of the book.
The previous record stood at 1,039 vampires set at Doswell in Virginia, USA in 2011.
The "vampires" needed to stand together in the same place for five minutes to break the record.
And shortly after 21:00 BST on Thursday, confirmation came that the record had been broken.
We’ve just broken the GUINNESS WORLD RECORD™ for the Largest Gathering of People Dressed as Vampires with 1369 vampires! 🎉🏅We’d like to say a BIG thank you to everyone who has come along to Whitby Abbey to help make this happen - you all looked fang-tastic! 🧛🧛♀️@GWR pic.twitter.com/0rjjAFVnUa
Ahead of the record attempt, the abbey's manager Mark Williamson said the event had attracted interest from all over the world, including participants who had travelled to the North Yorkshire resort from California.
The event also featured music from local band Westernra and a performance of excerpts of Dracula by theatre group Time Will Tell.
Jack Brookbank, official adjudicator for Guinness World Records, said: "We are quite strict about the official costume that is allowed.
"It must include black shoes, black trousers or dress, waistcoat, shirt, black cape or collared overcoat and fangs on the top set of teeth."
Hundreds of Dracula fans descend on Whitby every year, with many visitors to the resort asking where Dracula's grave is located, forgetting he is a fictional character.
Last year, staff at St Mary's Church posted a note on the door telling tourists not to ask.
The house where Bram Stoker stayed, and where much of the book was researched, still stands and a plaque marks his time there.
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