Valeurs Actuelles
[Tribune] “Vaincre ou mourir” au cinéma : les “colonnes infernales” de la guerre de Vendée, mythe ou réalité ?
Plus qu’une jacquerie, la guerre de Vendée est bel et bien le reflet d’une province qui se dresse contre la Révolution française pour protéger ses libertés fondamentales, notamment sa liberté de conscience, après la création de la Constitution civile du clergé en 1790 et la levée en masse pour l’armée de mars 1793. La résistance de la Vendée marque le début d’une guerre civile qui se terminera par la défaite de l’“armée catholique et royale” dans les marais de Savenay en décembre 1793. Pourtant, la résistance de la Vendée à ces idées neuves en Europe met en échec la Convention nationale qui décide d’aller plus loin qu’un simple affrontement militaire. La Convention nationale, par l’action de Barère notamment et de sa fameuse anaphore « Détruisez la Vendée ! », cherche à anéantir les « brigands ». Les mots ne sont pas assez forts pour décrire cette « race rebelle ». La Convention nationale veut anéantir ces vendéens non pas pour ce qu’ils ont fait mais pour ce qu’ils sont. De ce constat et de cet échec naissent et sont votés les décrets d’anéantissement de 1793. Un mode d’action est retenu pour y parvenir : les “colonnes infernales”.
La folie humaine atteint des sommets dans l’horreur
Des milliers de soldats républicains, les Bleus, prennent la route de l’ouest de la France pour mettre à feu et à sang la Vendée récalcitrante. Commandées par le général Turreau, ces colonnes de l’enfer appliquent la volonté de la Convention nationale, laissant la région exsangue dès 1794, année qui marque la fin des plus gros massacres vendéens. Le général Turreau applique son plan d’extermination, qui consiste à faire sillonner le territoire insurgé par douze “colonnes infernales” qui brûlent tout sur leur passage : fermes, églises, forêts, métairies… Ces exactions vaudront au sinistre général le surnom de “bourreau de la Vendée”. Femmes violées et éventrées, enfants passés au fil de la baïonnette ou noyés dans les puits, vieillards cloués aux portes de leurs fermes, rien ne sera épargné à ceux que Paris dénomme sans complexe « la race maudite ». Ici, la folie humaine atteint parfois des sommets dans l’horreur : aux Épesses, le général Amey fait « cuire le pain de la République » dans des fours où il jette des femmes et des enfants, bleus comme blancs ; aux Ponts-de-Cé, un chirurgien républicain tanne des culottes en peau de vendéens ; de son côté le général Grignon se livre à des « distractions patriotiques » en sabrant par moitié les nourrissons arrachés au sein de leur mère ; sans oublier les noyades orchestrées par Carrier à Nantes, où des milliers de prisonniers sont coulés dans la Loire, la tristement célèbre “baignoire nationale”.
« J’ai écrasé les enfants sous les pieds de nos chevaux, massacré les femmes qui, au moins celles-là, n’enfanteront plus de brigands. »
En novembre 1793, fier du devoir accompli, le général Westermann — le boucher des vendéens — aurait même rendu compte à la Convention nationale dans les termes suivants : « Il n’y a plus de Vendée. Elle est morte sous notre sabre avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l’enterrer dans les marais et les bois de Savenay. J’ai écrasé les enfants sous les pieds de nos chevaux, massacré les femmes qui, au moins celles-là, n’enfanteront plus de brigands. Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. J’ai tout exterminé… Nous ne faisons pas de prisonniers, car il faudrait leur donner le pain de la liberté, et la pitié n’est pas révolutionnaire. » Visiblement, son zèle n’aura pas suffi : il sera exécuté quelques mois plus tard, accusé d’une trop grande “indulgence”.
La trace de ces “colonnes infernales” est durable. De 100 000 à 200 000 vendéens sont exterminés pendant cet épisode sanglant. Au cœur du bocage, la chapelle des Lucs-sur-Boulogne en porte encore les stigmates douloureux. Le 28 février 1794, alors que les Bleus poursuivent Charette, la colonne du général Cordelier se dirige vers ce petit village. Pour leur échapper, les villageois se réfugient dans la chapelle du bourg : la maison de Dieu est sacrée, pense-t-on encore à cette époque. S’avançant vers les soldats, le vieux curé du village — l’abbé Voyneau — tente de négocier sa vie en échange de celles de ses ouailles. Il sera sauvagement torturé : à lui, le prêtre, on coupe d’abord les mains puis la langue avant de l’attacher à un arbre, de l’éventrer puis de lui arracher le cœur. Puis l’enfer se déchaîne sur ses pauvres paroissiens : les Bleus incendient la chapelle. Pour les sauver du brasier, les plus âgés tentent de passer les enfants par les vitraux brisés. En vain… Ils seront aussitôt taillés en pièces par les soldats. On achèvera les survivants en tirant à coups de canon sur l’église, qui finira par s’écrouler sur eux : 564 vendéens — essentiellement des femmes, des enfants et des vieillards — sont ainsi massacrés, à l’image d’un Oradour vendéen.
Alexandre Soljenitsyne vient commémorer le bicentenaire des guerres de Vendée
En septembre 1993, Alexandre Soljenitsyne, le grand dissident qui s’est dressé face à l’idéologie soviétique, vient lui-même à l’inauguration du mémorial aux Lucs-sur-Boulogne pour la commémoration du bicentenaire des guerres de Vendée. À rebours de l’histoire glorieuse de la Révolution, il lance : « Les Français seront de plus en plus nombreux à mieux comprendre, à mieux estimer, à garder avec fierté dans leur mémoire la résistance et le sacrifice de la Vendée. » Il en sait quelque chose, lui, l’opposant numéro un à un régime qui réclamait “des Vendée” (dixit Lénine) pour mater ceux qui ne croyaient pas au paradis bolchevique et à ses lendemains qui chantent.
L’histoire des guerres de Vendée est encore loin d’être apaisée, encore faut-il la connaître. Vaincre ou Mourir, le long-métrage du Puy du Fou, met en lumière la folie des révolutionnaires, aveuglés par leur idéologie, et la résistance impuissante des vendéens devant cette vague de barbarie.
Si les deux décrets d’anéantissement de 1793 sont toujours en vigueur aujourd’hui comme la cicatrice sanglante de la Révolution, leur abrogation a été demandée par une cinquantaine de sénateurs en 2012 pour « rompre symboliquement avec cette législation contraire aux principes initiaux de la Révolution française contenus dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, au premier rang desquels figure le respect de la dignité humaine ». L’abrogation de ces décrets marquerait symboliquement la première étape d’une reconnaissance officielle de la résistance héroïque de ces glorieux vaincus. Ceux qui n’ont pas leur nom sur l’Arc de triomphe, au contraire des généraux Turreau ou Amey, les bourreaux de la Vendée.
France24 - World
Japanese Cooperation Ready to Ignite Africa’s Recovery
Presented by
Issued on: 29/06/2022 - 19:54
JICA
The fading of the Covid-19 emergency heralds a new dawn for free trade and economic integration in Africa. The key to success, says the Japan International Cooperation Agency (JICA), is that Africans chart their own path forward in partnership with the international community.
"Regional integration is key to the continent’s future resilience”, said Toshiyuki Nakamura, Senior Vice-President of JICA during a high-level symposium in Johannesburg on 21 June. Panellists from JICA, the African Union Development Agency (AUDA-NEPAD), the United Nations Development Programme (UNDP) and the African Development Bank (AfDB) debated how to reignite economic integration on the continent following the pandemic, which disrupted the developmental ambitions of African nations.
The event formed part of the lead-up to the 8th Tokyo International Conference on African Development (TICAD8) on 27 and 28 August. Established in 1993, TICAD is Japan’s flagship initiative to support Africa’s growth. Held in partnership with the African Union Commission, the United Nations, the UNDP and the World Bank, this open forum brings together African countries, international organizations, private companies and civil society for Africa’s development.
Japanese-led cooperation, outlined by JICA at the symposium, aspires to accelerate Africa’s recovery with infrastructure development and policy reforms to achieve the goals defined in Agenda 2063 of the African Union. In his keynote speech, H. E. Norio Maruyama, Ambassador of Japan to South Africa, emphasized the two pillars of Japanese investment in Africa: “Ownership and partnership.”
For Nakamura, the shift from aid to ownership and partnership has allowed the continent to become attractive for the markets, inviting private and public capital.
Africa - Budding Heavyweight of Free Trade
The symposium looked ahead to the implementation of the landmark African Continental Free Trade Area (AfCFTA), which entered into force in May 2019 and is expected to reshape international trade. The agreement covers nearly all African Union (AU) countries, connects 1.3 billion people, and has the potential to lift 30 million people out of extreme poverty, according to the World Bank.
“In the post-crisis world, Africa must have its place at the table”, said George Kararach, Lead Economist at the AfDB. Ayodele Odusola, Resident Representative of UNDP South Africa and Director of the UNDP’s Finance Sector Hub for Africa, concurred, saying it was time for Africa to rethink trade. “African countries do not consume what they produce, and they do not produce when it comes in. We need to really think this one around."
The AfCFTA will be the world’s largest free trade area in terms of number of countries. Its realization will include multi-million infrastructure projects and multilateral agreements.
Its success will depend on the resilience of institutions and policies, said Odusola. Nakamura echoed this point, noting that the road ahead would need to include “enhancing productivity and improving the business environment to invite investments.” The panel also emphasized the fundamental importance of investing in quality infrastructure, an area of active JICA support across the continent, under the flagship Program for Infrastructure Development in Africa (PIDA), and to strengthen start-ups and small businesses.
Streamlining Customs Procedures - A Key to African Prosperity
Central to facilitating trade are One Stop Border Posts (OSBPs), which reduce the time and cost of moving people and goods across borders by placing customs procedures under one roof. Nearly 120 such posts are in operation across Africa, with 14 receiving support from JICA.
At the symposium on June 21, AUDA-NEPAD launched the Third Edition of the OSBP Sourcebook. This operational guide for OSBPs jointly produced by JICA and AUDA-NEPAD has become an invaluable resource for the promotion of free trade in Africa.
Third Edition of the OSBP Sourcebook © JICA
“The third edition comes at a significant time for us”, said Dr. Towela Nyirenda Jere, Head of Economic Integration, AUDA-NEPAD, in announcing the Third Edition. “We have yet to take full advantage of the economies of scale that greater market integration can provide. Against this backdrop, OSBPs are central to enhancing interconnectivity and to deepening regional market integration.”
TICAD8 - An Integrated Approach to Resolving Africa’s Challenges
During TICAD8 in August, public and private stakeholders will address the unprecedented recession of Africa’s economy as a result of Covid-19 and global financial instability. A developing continent, Africa is particularly vulnerable to financial fluctuations in foreign markets, geopolitical and health crises.
TICAD has stressed the importance of African ownership in the development process since its inception and promoted concerted efforts to meet the objectives of Agenda 2063, the African Union’s blueprint “to achieve inclusive and sustainable socio-economic development”.
“When talking about economic integration we must also consider health, education, social networks and other factors. We need an integrated approach. This is the basic concept of TICAD”, explained Nakamura.
Through the years, JICA has contributed to the economy, society, peace and stability of the continent. Its offices in 31 African countries strive to diversify industries, create jobs and promote innovation and investments. Among its flagship achievements is the Corridor Development initiative, which has contributed to robust and inclusive economic growth in targeted regions in North, West and Southeast Africa by effectively combining infrastructural, institutional, industrial and social development under a long-term plan.
Across these activities, JICA’s approach has always centered on empowering African people to take charge of their own future. TICAD8 will provide possibilities not only to strengthen the international community’s partnership with Africa, but also Africa’s role and influence in the world.
“TICAD has really given us an opportunity”, said Odusola. “It is one of the few win-win partnerships on the continent.”
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Learn more about JICA’s projects and operations at www.jica.go.jp/TICAD/en/index.html
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Réjouissante Opel Astra
Philosophie
L’Astra transfigurée ! En entrant dans la galaxie Stellantis, cette Opel a touché le jackpot. Arrivée à sa sixième génération, cette remplaçante de la Kadett hérite d’une plate-forme commune à l’excellente Peugeot 308 et à la DS 4. Elle a également pu puiser dans la banque d’organes du groupe. Ajoutez-y un design plein de peps, qui la place parmi les berlines compactes les plus dynamiques de son segment. Quel bonheur de s’installer au volant d’un véhicule au style si affirmé ! Notre modèle d’essai avait droit à un coloris biton : noir pour le toit et jaune or un brin provoquant pour le reste de la carrosserie. À l’avant, l’option des feux matriciels adaptatifs est rare dans cette catégorie pour un constructeur généraliste. L’auto vous accueille par un jeu de lumière au niveau des phares quand vous l’ouvrez à distance.
Esthétique
On prend le temps d’apprécier ce long capot à arête centrale, ce graphisme anguleux, cette fine calandre Vizor intégrant optiques et grille d’aération. L’arrière se distingue par une custode très inclinée. Vous voulez ouvrir le hayon ? C’est le logo Opel affleurant au centre de la porte du coffre (de bon volume) qui bascule astucieusement sous la pression de la main pour servir de poignée. À bord, modernité réjouissante et finition en progrès. On aime cette double dalle numérique formant un panneau incurvé (Pure Panel) regroupant les informations de conduite. Tout est lisible et clair. Connexion au smartphone facile. On peut le placer dans la console centrale à casiers multiples pour une recharge à induction bien pratique. Côté équipements, rien ne manque : sièges et volant chauffants et affichage “tête haute” pour les hauts de gamme, batterie d’aides à la conduite diablement efficaces. Sono puissante et facile à piloter avec l’écran tactile ou via le pavé sur le volant. Toit ouvrant en verre recommandé dans cet habitacle un peu sombre.
Technique
Les passagers avant voyageront à l’aise. La place est plus comptée à l’arrière. Excellente position de conduite. L’amortissement ferme ne nuit pas au confort. Nous avions en main la version essence 1,2 litre qui tire 130 chevaux d’un trois-cylindres plein d’allant, avec ce ronron caractéristique des “3-pattes”. Le comportement routier fait un bond en avant : la voiture colle à la route. Poids maîtrisé, direction saine et incisive. Consommation raisonnable de moins de 6 litres aux 100 kilomètres, sans se réfréner. La “boîte 8” auto (à modes de conduite éco, normal ou sport) apporte un agrément évident. Joli coup !
France24 - World
West Africa food insecurity demands climate-smart response amid multiple crises
Presented by
Issued on: 05/09/2022 - 11:22
World bank
As crises multiply and the devastating conflict in Ukraine drags on, its global effects are being felt hard in the Sahel and West Africa, a region with more than 38 million people facing acute food insecurity. The war’s impacts risk pushing an additional 7 to 10 million people in the region into food insecurity.
In the face of the crisis, the World Bank is deploying short- and long-term responses to boost food and nutrition security, reduce risks, and strengthen food systems.
These actions form part of the institution’s global response to the ongoing food security crisis, with up to $30 billion in existing and new projects in areas spanning agriculture, nutrition, social protection, water, and irrigation. This financing will include efforts to encourage food and fertilizer production, enhance food systems, facilitate greater trade, and support vulnerable households and producers.
Soaring prices
The shockwaves of the conflict are expected to have complex, long-lasting impacts for the world. Global prices are forecast to remain at historically high levels through the end of 2024, and the war is altering patterns of trade and production in ways that will aggravate food insecurity and inflation. These jolts come after two years of COVID-19 pandemic disruption, creating a blow to an already fragile global food system grappling with climate extremes.
« Today, with soaring inflation, unfortunately many people in Africa are struggling to have access to basics such as food products, » says Ousmane Diagana, World Bank Vice President for Western and Central Africa.
Markets in the Sahel and across West and Central Africa are experiencing stark price rises of oil, rice, wheat and other commodities on the international market, and poorer households spend disproportionately more on food than those better off. The price of wheat, a food staple for many households, stood 60% higher at the start of June 2022 compared to January 2021, according to World Bank data.
The price of fertilisers too, essential for productive agriculture, has surged since the war and now stands almost three times higher than a year ago. The knock-on effect is expected to reduce food production over the coming years as soaring prices force many farmers to use less fertiliser.
Tackling root causes
The World Bank is mobilising support for emergency responses in the Sahel and West Africa to help countries at risk of food insecurity respond faster. It is also working with its humanitarian partners to monitor regional food insecurity and draw up Food Security Preparedness Plans.
The challenge of boosting the region’s food and nutrition security is also demanding long-term responses. And, as many root causes—and consequences—of food insecurity defy national borders, regional approaches are being adopted to build food systems resilience across Western and Central African countries.
The $716 million Food System Resilience Program (FSRP) is one such approach. It aims to benefit more than four million people in West Africa by increasing agricultural productivity through climate-smart agriculture, promoting intraregional value chains, and building regional capacity to manage agricultural risks.
The Great Green Wall
As food systems in the Sahel and West Africa face exceptional stress, there is also a growing demand for more climate-smart investments to support countries where communities face the compounded effects of climate change, conflict, and unprecedented environmental degradation.
The African-led Great Green Wall is a major regional initiative that promises such climate-smart solutions to transform both the region’s economies and ecosystems. By 2030, it seeks to restore some 100 million hectares of degraded land and generate 10 million jobs in rural areas, supporting people’s ability to respond and adapt to climate risks. The World Bank has committed to invest $5.6 billion between 2020 and 2025 in 11 countries taking part. Over 60 projects are focused on transforming livelihoods in the Great Green Wall through landscape restoration, improved food systems, and access to climate-resilient infrastructure.
Tangible results
“Before, I used chemical fertiliser every year and I could go through 20 or 30 bags of it,” says farmer Nama Boureima in Sapouy, Burkina Faso, one of hundreds benefiting from biodigesters installed in the country.
By adding a mix of cow manure and water to biodigesters, farmers can generate renewable biogas for cooking and organic fertiliser for their fields. This reduces CO2 emissions by capturing methane emitted by the manure, while lowering pressure on forest resources previously used for household fuel.
“Now I don't worry anymore about the fertiliser problem,” Boureima says.
His farm illustrates some of the sweeping changes in progress under the Great Green Wall. Some 270,000 hectares of land have been brought under sustainable management in Burkina Faso; more than 2,500 micro-projects have been financed; 1.5 million people have seen their monetary benefits from forest products increase; and 10 million tons of CO2 have been reduced or avoided.
About 12.5 million people benefited from the US$900 million Nigeria Erosion and Watershed Project (NEWMAP) that reinforced the country’s ability to fight erosion, natural hazards and disasters, while creating 20,000 direct and 32,000 indirect jobs through Sovereign Green Bonds — a first for Africa.
In Niger, additional yields of as much as 58% have been achieved by agro-sylvo-pastoral communities thanks to training on climate-smart strategies.
Green future
As global food security challenges mount, tapping the potential of these ambitious climate-smart investments is seen as essential for making the region’s economy more resilient, achieving inclusive growth, and combating food insecurity.
“When these elements are put together, not only does it transform the economy, but jobs are created too. That allows young Africans to stay in Africa and make a living from their work by being in Africa,” says the World Bank’s Diagana.
Learn more about World bank's projects and operations at www.worldbank.org/en/region/afr/western-and-central-africa
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Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity
Presented by
Issued on: 13/10/2022 - 11:09Modified: 13/10/2022 - 11:33
The green paths
The IFTM trade show took place from 20 to 22 September 2022, in Paris, and gathered thousands of travel professionals from all over the world. In an interview, Libra Hanif, director of Tourism Malaysia discussed the importance of sustainable tourism in our fast-changing world
Also known as the Land of the Beautiful Islands, Malaysia’s landscape and cultural diversity is almost unmatched on the planet. Those qualities were all put on display at the Malaysian stand during the IFTM trade show.
Libra Hanif, director of Tourism Malaysia, explained the appeal of the country as well as the importance of promoting sustainable tourism today: “Sustainable travel is a major trend now, with the changes that are happening post-covid. People want to get close to nature, to get close to people. So Malaysia being a multicultural and diverse [country] with a lot of natural environments, we felt that it’s a good thing for us to promote Malaysia.”
Malaysia has also gained fame in recent years, through its numerous UNESCO World Heritage Sites, which include Kinabalu Park and the Archaeological Heritage of the Lenggong Valley.
Green mobility has also become an integral part of tourism in Malaysia, with an increasing number of people using bikes to discover the country: “If you are a little more adventurous, we have the mountain back trails where you can cut across gazetted trails to see the natural attractions and the wildlife that we have in Malaysia,'' says Hanif. “If you are not that adventurous, you’ll be looking for relaxing cycling. We also have countryside spots, where you can see all the scenery in a relaxing session.”
With more than 25,000 visitors at this IFTM trade show this year, Malaysia’s tourism board got to showcase the best the country and its people have to offer.
In partnership with Malaysia Tourism Promotion Board. For more information about Malaysia, click here.
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Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India
France24 - World
Healing ‘invisible wounds’: Mental health care, a priority in Ukraine
Issued on: 21/02/2023 - 17:47Modified: 22/02/2023 - 16:29
After nine years of armed conflict in the Donbas region, the Ukrainian population now faces the Russian invasion that began nearly a year ago. The war has inflicted heavy trauma and psychological problems, not just among soldiers but civilians as well. Several health facilities have been set up to help. FRANCE 24 reports from Kyiv.
L'Humanité
7 mars contre la réforme des retraites : la com' de Macron en sueur
La tête dans le fluxCyprien CaddeoDans cette chronique, notre journaliste Cyprien Caddeo rappelle qu'après avoir diabolisé l'opposition parlementaire, le gouvernement s'apprête à taper à nouveau sur les manifestants et les grévistes, alors qu'il a perdu la bataille de l'opinion sur sa réforme. Preuve que le 7 mars et les jours suivants seront déterminants : la grève est essentielle pour faire plier la Macronie.
La tête dans le flux, c'est la chronique du service politique de l'Humanité.
Notre journaliste Cyprien Caddeo décortique chaque semaine les ressorts du pourrissement du débat afin de mieux comprendre les stratégies médias des politiques.
Rendez-vous tous les 15 jours, le jeudi à 18 heures.
Nos autres chroniques vidéo
Avec POPulaire, Benjamin Patinaud, alias Bolchegeek, revient tous les mois pour l'Humanité vous proposer une analyse de tout ce que la culture populaire révèle de notre monde. Ciné, BD, séries, bouquins ou jeux vidéo : sous des angles tant artistiques que sociaux et politiques, il décrypte depuis 7 ans sur sa chaîne Youtube la culture pop en convoquant Graeber, Lordon, Pif et Naruto. Il fait de cette culture son « point d’observation du monde et des époques, des imaginaires communs. Pour une analyse matérialiste, c’est foisonnant. » Et de fait, dans ses vidéos, ça foisonne, ça geeke, ça marxise, et ça disperse façon puzzle !
Rendez-vous le 2e dimanche du mois à midi.
Pour mettre tous les mois un peu d’intelligence et de recul sur l’actualité et les grands débats de société. Plus une bonne dose d’humour.
Osons Causer, c'est Ludo Torbey accompagné de ses potes et collocs Stéphane et Xavier : de vrais militants de la pédagogie !
Leur grand plaisir : aider à faire comprendre les problèmes qui nous menacent, pour mieux éviter les pièges et trouver individuellement et collectivement les solutions pour y faire face.
Leurs thèmes de prédilection : les dérives de la finance, les enjeux environnementaux, l'énergie, la protection sociale, etc. Un peu tout ce qui fait l'actu politique et sociale en fait !
Rendez-vous le dernier dimanche du mois à midi.
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Le premier vol du planeur hypersonique français V-MAX est (enfin) pour bientôt, promet M. Chiva
par Laurent Lagneau · 3 mars 2023
En janvier 2019, à l’occasion de ses voeux pour la nouvelle année, Florence Parly, alors ministre des Armées, avait créé la surprise avec l’annoncé d’un programme consistant à mettre au point le démonstrateur d’un planeur hypersonique, appelé V-MAX [Véhicule Manoeuvrant Expérimental].
« Beaucoup de nations s’en dotent, nous disposons de toutes les compétences pour le réaliser : nous ne pouvons plus attendre », fit-elle alors valoir, dans une allusion à la Russie, à la Chine et aux États-Unis. Et il s’agissait d’aller vite puisqu’elle avait dit attendre un premier vol d’ici la fin 2021. D’autant plus que, avait-elle insisté, ce V-MAX allait permettre « saut technologique pour bon nombre de nombre de nos capacités ».
Quelques jours plus tard, la Direction générale de l’armement fit savoir qu’elle avait notifié le projet V-MAX à ArianeGroup, qui devait alors s’appuyer sur les recherches de l’ONERA « pour réaliser un prototype de planeur hypersonique à l’horizon de 2021 ».
Cela étant, la DGA ne partait pas d’une feuille blanche étant donné qu’un projet de même nature avait été mené dans les années 1960 par son « ancêtre », savoir la Délégation ministérielle pour l’armement. Appelé VERAS [Véhicule expérimental de recherches aérothermodynamiques et structurales] et confié à Nord-Aviation, il avait mobilisé notamment Carbonne Lorraine, Pechiney, l’Institut national de sciences appliquées [INSA], l’Université de Poitiers ou encore le Centre d’essai aérospatial de Toulouse [CEAT].
Présenté au Salon de l’aéronautique du Bourget en 1969, le VERAS fut finalement annulé deux ans plus tard… alors qu’il devait effectuer son premier vol à bord d’une fusée Diamant A lancée depuis le Centre d’essais des Landes. Si la contrainte budgétaire a motivé en partie cette décision, celle aurait surtout été prise par le manque de matériaux nécessaires à sa construction [un alliage de niobium, contenant des additions de titane, vanadium et zirconium, ndlr].
Quoi qu’il en soit, en mai 2021, Mme Parly confirmé que le premier vol du V-MAX aurait « lieu dans les prochains mois ». Puis rien n’est venu. Et rien ne s’est passé non plus en 2022. Aussi pouvait-on s’interroger sur la suite donnée à ce projet…
Lors d’une audition dédiée à la dissuasion nucléaire, à l’Assemblée nationale, le Délégué général pour l’armement [DGA], Emmanuel Chiva, a dit quelques mots au sujet du V-MAX.
« Nous nous intéressons à l’évolution des menaces et avons lancé des programmes pour explorer de potentielles évolutions de nos propres systèmes. Ainsi, les démonstrations de briques technologiques pour planeurs hypersoniques – Véhicules Manœuvrant eXpérimentaux [VMaX] – seront bientôt entreprises. Il a fallu, pour ce faire, construire une base de lancement de fusées-sondes dans notre centre d’essais de Biscarosse », a en effet affirmé le DGA.
Par ailleurs, celui-ci a également évoqué l’ASN4G, le futur missile nucléaire « hypervéloce » qui remplacera l’ASMP-A Rénové [air-sol moyenne portée amélioré] de la composante aéroportée de la dissuasion.
« En ce qui concerne l’ASN4G, la phase actuelle de préparation et de dérisquage doit permettre une mise en service opérationnel, sous Rafale au standard F5, dans le courant de la décennie 2030-2040 », a rappelé M. Chiva.
« Le missile a été conçu en natif, pour qu’il puisse disposer d’une capacité d’évolution des performances au fil de sa vie opérationnelle, notamment pour tirer parti des capacités d’emport accrues du NGF [avion de combat de nouvelle génération], dans le cadre du système de combat aérien du futur [SCAF] », a-t-il continué. Et de préciser : « Ce missile à superstatoréacteur est hypersonique, seule voie technologique permettant un niveau d’ambition suffisant compte tenu de la densification des menaces et de l’évolution de la situation géostratégique ».
En outre, cet ASN4G ne pourra être emporté par le NGF que « dix à quinze ans après sa mise en service opérationnel sous le standard F5 du Rafale », ce qui « nous oblige à faire preuve pour cet appareil d’une certaine exigence en matière d’ambition, pour que sa capacité de pénétration reste crédible, au moins jusqu’en 2060 », a conclu M. Chiva.
Valeurs Actuelles
Turreau, criminel oublié
Il avait promis une « promenade militaire » ; ce fut une campagne d’infamie. En prenant, à 37 ans, le commandement en chef de l’armée de l’Ouest, le 30 décembre 1793, le général Louis-Marie Turreau écrira l’une des pages les plus sombres de l’histoire de France. À la tête de ses “colonnes infernales”, ce Normand va détruire le pays vendéen.
Signe de l’embarras que suscite ce héros de la jeune République, aucune biographie ne lui avait été consacrée jusqu’à ce qu’une maison d’édition basée à Cholet édite, l’automne dernier, un ouvrage rédigé par un avocat, Tanneguy Lehideux, le Procès du général Turreau. Grâce à un travail de recherche dans les archives, l’auteur retrace avec des informations inédites l’itinéraire et la responsabilité d’un des criminels de guerre de la période révolutionnaire.
La nomination de Turreau, fin octobre 1793, est d’abord politique. En guerre contre l’Europe des rois, la Convention veut mater, une fois pour toutes, les révoltes dans l’ouest de la France : « détruire l’armée des brigands » , disent deux décrets pris le 1er août et le 1er octobre 1793. Car la Vendée, déjà choquée par l’exécution de Louis XVI, le 21 janvier 1793, horrifiée par ces prêtres nommés par le pouvoir qu’on veut lui imposer, surchargée d’impôts nouveaux, refuse le décret de levée en masse adopté par Paris.
« La Vendée sera dépeuplée mais la République sera vengée et tranquille. »
Pour écraser la rébellion, le pouvoir choisit un homme de confiance. Quoique issu d’un père procureur du roi anobli à la veille de la Révolution et bien qu’il ait servi comme lieutenant dans la garde du comte d’Artois, Louis-Marie Turreau a rallié les révolutionnaires. Garde national en 1789, il s’enrôle comme volontaire en août 1792. En quelques mois, le voici général de division, puis commandant en chef de l’armée des Pyrénées orientales avant de recevoir son affectation dans l’ouest du pays.
Ses appuis politiques (il soutient la tendance hébertiste à l’extrême gauche) sont aussi familiaux : son cousin Louis Turreau siège comme député à la Convention. Dans l’Ouest, le premier fait d’armes auquel assiste Turreau est la prise de l’île de Noirmoutier, le 3 janvier 1794. À Barbâtre, tous les hommes, vieillards compris, sont massacrés : le bourg est pillé et incendié. La ville de Noirmoutier se rend : elle a obtenu du général Haxo une promesse de vie sauve pour ses combattants. Pourtant, les trois conventionnels présents (dont le cousin Turreau) font fusiller 1 500 hommes !
Dans le mois qui suit, les massacres s’amplifient. À Angers, où s’est établi le député Francastel, par groupes de 200 à 300, 2 000 hommes et femmes prisonniers sont abattus devant des fosses communes tout juste creusées. Dans une lettre à ses amis jacobins, le 28 décembre, Francastel avait prévenu : « La Vendée sera dépeuplée mais la République sera vengée et tranquille. »
Alors même que la grande armée catholique et royale est déjà largement défaite, la pression de Paris s’accentue. Le 13 janvier 1794, le Comité de salut public écrit au général Turreau : « Hâte-toi du moins d’exterminer le dernier des brigands ! » Plus tard, Turreau tentera de se justifier en rejetant la responsabilité des atrocités sur ce pouvoir politique radicalisé : « L’échafaud t’attend, me disait-on, si la Vendée se prolonge encore. »
« Tous les brigands qui seront trouvés les armes à la main seront passés au fil de la baïonnette »
L’homme semble hésiter à endosser de nouvelles horreurs. Le 16 janvier, il écrit aux députés Turreau et Bourbotte et leur demande des instructions détaillées, ne serait-ce que pour se couvrir : « J’ai voulu que vous déterminiez d’une manière précise la conduite que je devais tenir dans la Vendée à l’égard des personnes et des propriétés. Mon intention est bien de tout incendier […] mais cette grande mesure doit être prescrite par vous ; je ne suis que l’agent passif des volontés du corps législatif que vous pouvez représenter dans cette partie. »
Il poursuit : « Vous devez également prononcer d’avance sur le sort des femmes et enfants que je rencontrerai dans ce pays révolté. S’il faut les passer tous au fil de l’épée, je ne puis exécuter une pareille mesure sans un arrêté qui mette à couvert ma responsabilité. »
Des mots effroyables où transparaît davantage la lâcheté d’un fonctionnaire craintif pour sa carrière que le sincère effroi d’une morale légitimement révulsée.
Turreau lance son expédition le 21 janvier. Son plan de campagne a été exposé par de nombreux témoins. Douze colonnes de soldats ont pour ordre de « tout incendier sur le territoire de la Vendée » et de « casser la tête » de ses habitants, à coups de crosse, « par motif d’économie à ne plus user notre poudre à de pareils moineaux ».
Sans pitié, ces “colonnes infernales” massacrent toute âme sur leur passage, comme l’illustrent de nombreux vitraux de Vendée ( la Mémoire du vitrail, de Jean-Louis Sarrazin et Nicolas Delahaye, Éditions Pays et Terroirs). Dans une lettre au général Haxo, Turreau confirme ses ordres : « Tous les brigands qui seront trouvés les armes à la main ou convaincus de les avoir prises pour se révolter contre leur patrie seront passés au fil de la baïonnette. On en agira de même avec les filles, femmes et enfants qui seront dans ce cas. »
“Ennemis de la patrie”
Parmi les principaux subordonnés de Turreau, seul le général Bard tente d’épargner son secteur. Turreau le relève aussitôt de ses fonctions. Car la Convention a adopté un décret disposant que « les généraux qui ne mettraient pas dans cette expédition [de Vendée] toute l’activité possible seront dénoncés comme ennemis de la patrie ».
Dans cette guerre atroce, faire preuve d’humanité devient un crime. Le 24 janvier, Turreau réclame à nouveau un blanc-seing aux députés du Comité de salut public : « Si mes intentions sont bien secondées, écrit-il, il n’existera plus dans la Vendée, sous quinze jours, ni maisons, ni subsistances, ni armes, ni habitants que ceux qui, cachés dans le fond des forêts, auront échappé aux plus scrupuleuses perquisitions. »
Le 6 février, Lazare Carnot entérine formellement cette politique de destruction systématique : « Tu te plains, citoyen général, de n’avoir pas reçu du Comité une approbation formelle de tes mesures. Elles lui paraissent bonnes et tes intentions pures. Extermine les brigands jusqu’au dernier, voilà ton devoir. »
Dans les semaines qui suivent, les conventionnels s’irritent que l’affaire ne soit pas déjà achevée. Le 13 mai, le Comité de salut public destitue Turreau de son commandement. En disgrâce, il est nommé gouverneur de Belle-Île. Mais ses ennuis ne font que commencer.
Le 29 septembre 1794, un obscur député, Louis-Prosper Lofficial, exige des comptes de la part de ces généraux qui « ne songeaient qu’à perpétuer la guerre » en Vendée : « Le temps de tout dire est venu. » C’est qu’entre-temps, fin juillet, Robespierre a été arrêté et guillotiné. Les modérés reprennent le pouvoir et veulent tourner la page. Mais il faut des boucs émissaires pour les crimes perpétrés dans l’Ouest. À la tribune, Carnot ose prétendre qu’en Vendée, il a toujours voulu « employer l’arme de la persuasion et ramener les esprits par la douceur » ! Même le cousin Turreau se défausse sur le général. Dénoncé comme criminel, le militaire est arrêté avec les généraux Grignon et Huché.
Son nom est inscrit avec ceux d’autres tortionnaires de la Vendée sur l’Arc de triomphe à Paris.
En prison, le général Turreau rédige des Mémoires pour servir à l’histoire de la guerre de la Vendée. Inquiets de voir leur responsabilité mise au jour, les élus font traîner l’instruction du procès. Lorsque celui-ci s’ouvre, à l’été 1795, Turreau plaide « qu’il n’a agi que d’après les ordres supérieurs, et qu’il y allait de sa tête, s’il ne les avait pas exécutés ». Cent cinquante ans plus tard, à Nuremberg, les accusés se défendront de la même manière.
Prudente, le 26 octobre 1795, la Convention vote une loi d’autoamnistie. Turreau, lui, passe devant un conseil de guerre qui l’acquitte en décembre. Les pièces de son procès vont disparaître : trop compromettantes pour trop de monde ! Réintégré, le général sera nommé par Napoléon ambassadeur aux États-Unis en 1803 et fait baron d’Empire en 1812. Son nom est inscrit avec ceux d’autres tortionnaires de la Vendée sur l’Arc de triomphe à Paris.
“Le Procès du général Turreau”, de Tanneguy Lehideux, Éditions Pays et Terroirs, 416 pages, 30 €.
“Mémoires pour servir à l’histoire de la guerre de la Vendée”, de Louis-Marie Turreau, Éditions Pays et Terroirs, 192 pages, 22,50 €.
France24 - World
Canada to deploy navy vessels to Haiti as violence worsens
Issued on: 17/02/2023 - 11:48Modified: 17/02/2023 - 12:00
Solange MOUGIN
Canada will send navy vessels to Haiti for intelligence-gathering as part of efforts to quell worsening gang violence in the Caribbean nation, Canadian Prime Minister Justin Trudeau announced Thursday.
Opex 360
Pour le Délégué général de l’armement, les câbles posés au fond des mers ne permettent pas la détection des sous-marins
par Laurent Lagneau · 3 mars 2023
L’histoire des sous-marins se confond avec celle des moyens imaginés pour les détecter… Ainsi, durant la Première Guerre Mondiale, la Royal Navy avait imaginé une « boucle de détection » [c’est à dire un câble posé en boucle au fond de la mer] dont le principe reposait sur l’induction électromagnétique. Ce procédé fut ensuite constamment amélioré lors de la Seconde Guerre Mondiale.
Dans les années 1950, l’US Navy déploya un réseau d’hydrophones, appelé SOSUS [SOund SUrveillance System] afin de repérer les sous-marins soviétiques s’approchant du territoire américain. Au moins quatre lignes « SOSUS » furent mises en service : CAESAR [côte occidentale des États-Unis], COLOSSUS [côte orientale], BARRIER [pour la zone dite GIUK – Groenland, Islande, Royaume-Uni – fréquentée par les navires soviétiques pour rejoindre l’Atlantique] et BRONCO [vers la Sibérie et l’Asie orientale].
Pour autant, si les moyens de détections ont progressé, les sous-marins ont aussi évolué sur le plan technologique, ceux-ci étant toujours plus discrets. Notamment ceux à propulsion nucléaire. D’ailleurs, l’existence du système SOSUS n’a jamais remis en cause les patrouilles de sous-marins soviétiques… Et elle n’a pas non plus été un frein au développement de la composante océanique française, qui assura sa première patrouille avec le sous-marin nucléaire lanceur d’engins [SNLE] Le Redoutable en 1971.
Cela étant, la question qui peut se poser est de savoir si le progrès technologique assurera toujours à un SNLE [ou à un sous-marin nucléaire d’attaque] d’échapper à de nouveaux moyens de surveillance plus élaborés. Durant la dernière élection présidentielle, le candidat de la La France insoumise [LFI], Jean-Luc Mélenchon, avait évoqué la « fin de l’indétectabilité des sous-marins », estimant que la « crédibilité à vingt ou trente ans » de la dissuasion française était « incertaine ».
« Selon certains, l’immense réseau des câbles sous-marins qui traversent le monde pourrait constituer un excellent support à des moyens clandestins de détection des objets sous-marins. L’utilisation massive de drones pourrait aussi atteindre cet objectif », avait-il expliqué dans son programme dédié aux affaires de défense.
Sauf que cette « menace » évoquée par l’ex-candidat à l’Élysée n’est pas fondée. Un an plus tard, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le Délégué général pour l’armement [DGA], Emmanuel Chiva, lui a en effet tordu le cou.
« Nous cherchons à améliorer notre connaissance des technologies de surveillance utilisées par les autres nations. Cette démarche, pilotée par le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale [SGDSN], concerne tous les dispositifs – fixes ou non – qui permettraient de détecter nos sous-marins », a d’abord précisé le DGA.
« Je sais que certaines tribunes ont évoqué le fait que nos sous-marins pourraient être détectés par des câbles ou d’autres dispositifs. Ce n’est pas le cas. D’un point de vue technologique, de telles détections ne sont pas crédibles au plan pratique. Ce serait comme de chercher ses lunettes sous un lampadaire parce qu’il y a de la lumière », a ensuite affirmé M. Chiva. Et d’ajouter : « Il faudrait peupler massivement l’ensemble des fonds marins de systèmes d’écoute passive pour parvenir à trouver des sous-marins aujourd’hui dilués dans la profondeur des océans ».
Qui plus est, il faudrait que les sons puissent parvenir à ces câbles de télécommunications, qui reposent parfois à plusieurs milliers de mètres sous la mer. Et c’est sans compter sur le « bruit de fond » et autres sons « parasites »…
Cela étant, M. Chiva n’a pas répondu sur « l’utilisation massive de drones ». Mais ceux-ci seraient dotés des mêmes capacités de détection dont disposent les navires de lutte anti-sous-marine… Et les SNLE et les SNA sont justement conçus pour échapper à leur vigilance.
Cependant, a assuré le DGA, les évolutions technologiques font l’objet d’un veille rigoureuse. Et une vulnérabilité potentielle de la composante océanique de la dissuasion concerne les… transmissions.
« Nous veillons à ce que nos systèmes de transmissions ne soient pas vulnérables à un déchiffrement par un ordinateur quantique. De la même manière, nous prenons en compte ce que l’intelligence artificielle pourrait permettre, notamment en matière de précision des systèmes d’armes », a expliqué M. Chiva.
« En ce qui concerne la capacité à mieux traiter l’information pour obtenir une meilleure précision en matière d’alerte avancée, nos compétiteurs comme nos adversaires utilisent déjà ce type de techniques, sans que cela ne remette en cause les fondements de notre dissuasion. Nous devons néanmoins poursuivre cette veille active en matière d’innovation, en gardant à l’esprit l’horizon 2050 ou 2060 », a conclu le DGA.
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Restaurant Les Chemins , “l’étoile du végétal”, c’est plus vrai
Grâce à une belle rencontre avec Frédéric Biousse et Guillaume Foucher, cofondateurs de la “collection” hôtelière Les Domaines de Fontenille, l’ancien chef trois étoiles du Plaza Athénée à Paris peut déployer une cuisine librement inspirée par son environnement, avec un potager de toute beauté. Romain Meder, le maître de la naturalité, nous propose une majestueuse cuisine végétale, portée par le potager du domaine et les producteurs locaux.
Nous venons d’essayer le restaurant gastronomique Les Chemins , bien parti pour briller au zénith en cette année 2023. Écho à la sensibilité du chef, la salle est dépouillée de toute futilité. Une décoration composée de tables en bois, de bouquets de fleurs séchées du parc, avec vue sur les jardins. Romain Meder aime les aspérités qui percutent et les bonnes saveurs, qui créent l’étincelle. Le chef réalise dans chaque assiette une palette de goûts mêlant avec justesse la rondeur à l’astringence, la douceur à la rugosité, l’acidité à l’amertume
Mise à l’honneur ce jour-là d’une large gamme végétale avec champignons, lentilles, chou de Milan, poisson et feuilles d’ortie… à se damner. Il y a fort à parier que cette année sera l’apogée des Chemins. Menus de 95 à 185 euros.
Les Chemins, Domaine de Primard, RD16, Guainville (Eure-et-Loir). Tél. : 02. 36. 58.10.07.
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Rennes : la ville interdit un concert du rappeur Freeze Corleone après une alerte du Crif
Pas de concert pour Freeze Corleone. Mardi 28 février, la municipalité de Rennes (Ille-et-Vilaine) a fait interdire un concert du rappeur Freeze Corleone, rapporte Le Parisien. C’est par un arrêté municipal que la commune a décidé d’interdire au rappeur francilien de se produire sur scène le 18 mars prochain à l’occasion du Boomin Fest, aux côtés de cinq autres artistes programmés au Liberté. C’est la section locale du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) qui a « récemment » interpellé le préfet d’Ille-et-Vilaine sur « la haine raciale véhiculée par les propos indiqués et en sollicitant l’interdiction du spectacle ».
« Rien à foutre de la Shoah »
En effet, le rappeur Freeze Corleone, originaire de Seine-Saint-Denis, et de son vrai nom Issa Lorenzo Diakhaté, s’est fait remarquer par des propos antisémites dans ses textes (« J’arrive déterminé comme Adolf dans les années 1930 », « comme des banquiers suisses, tout pour la famille pour que mes enfants vivent comme des rentiers juifs »), voire carrément négationnistes (« Tous les jours RAF [rien à foutre] de la Shoah »), propos relevés par la section rennaise du Crif et par la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme).
Par conséquent, la mairie de Rennes a publié un arrêté municipal afin d’interdire purement et simplement au rappeur de se produire sur scène, invoquant « de véritables provocations et incitations à la haine, voire à la violence, propos illégaux remettant en cause les valeurs républicaines et la cohésion nationale ».
Rennes : les dernières actualités
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JO 2024 : la climatisation dans les chambres du village olympique fait débat, Hidalgo fermement opposée
Pas de clim pour les Jeux olympiques ? Jeudi 2 mars, le comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024 a proposé de permettre aux athlètes de climatiser leur chambre, rapporte Le Parisien. Les athlètes doivent prendre leurs quartiers dans l’Est parisien, au sein d’un village olympique qui s’étend sur les communes de Saint-Ouen, Saint-Denis et L’Île-Saint-Denis. « Malgré la présence de la Seine, c’est un quartier qui reste très minéralisé et le village ne sera donc pas d’une fraîcheur exceptionnelle pour les athlètes, surtout en cas de canicule en plein mois d’août », tient à rappeler Cécile Gintrac, géographe et membre du comité de vigilance JO 2024, qui explique que la végétalisation du quartier, promise en héritage des Jeux, « ne sera pas optimale en 2024 ».
Aussi, le comité d’organisation de l’événement sportif propose-t-il que les athlètes puissent installer, à leurs frais, une climatisation, les Jeux ayant lieu en plein mois d’août.
Pour Anne Hidalgo, c’est non
Mais cette proposition a suscité un refus catégorique de la part d’Anne Hidalgo, maire socialiste de Paris et présidente de la Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques). L’édile parisien a expliqué que pareille autorisation irait en contradiction avec sa volonté d’avoir des infrastructures olympiques « écologiques ». « Je souhaite que les Jeux de Paris soient exemplaires sur le plan environnemental », insiste-t-elle, rappelant que « l’impact carbone sera réduit de 45 % pour le village des athlètes, pendant la phase de construction et sur l’ensemble de son cycle de vie, par rapport à un projet classique, permettant d’atteindre les objectifs des accords de Paris avec dix ans d’avance. Les bâtiments ont par ailleurs été conçus pour faire face au climat de 2050 », poursuit-elle. « Je ne reviendrai pas sur ces ambitions et, en tant que présidente de la Solideo, je peux vous garantir que nous ne changerons pas de trajectoire et qu’il n’y aura pas de modifications du programme de construction du village concernant la climatisation », conclut-elle.
Opex 360
Le ministère des Armées met en place un « comité pour le spatial de défense »
par Laurent Lagneau · 3 mars 2023
L’espace aura été l’une des priorités de la Loi de pogrammation militaire [LPM] actuellement en vigueur. Ce qui s’est concrétisé par l’élaboration d’une stratégie spatiale de défense, la création du « commandement de l’espace » pour les aspects opérationnels, le changement d’appellation de l’armée de l’Air [devenue armée de l’Air & de l’Espace], le renouvellement de plusieurs capacités [Syracuse 4, CERES, CSO, etc], le lancement de nouveaux projets [YODA pour des « patrouilles » en orbite, communication optique par laser, Iris, Celeste], le financement de jeunes entreprises pleines de promesses, via Definvest ou encore par l’organisation de l’exercice AsterX.
Si beaucoup a été fait lors de ces cinq dernières années, il reste cependant encore beaucoup à faire. Et, lors d’une audition au Sénat, le 28 février, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a assuré qu’il remettrait une « copie ambitieuse » pour le domaine spatial à la faveur de la LPM 2024-30, laquelle devrait bientôt être dévoilée.
Invité à livrer son analyse de la guerre en Ukraine par les députés de la commission de la Défense, le général Philippe Adam, le Commandement de l’Espace [CdE] avait donné un aperçu de ses attentes. D’abord, avait-il dit, il s’agira de poursuivre les efforts devant permettre de doter la France d’une capacité de « défense active » en orbite à l’horizon 2030.
Et cela suppose de développer des « moyens de surveillance bien conçus et performants » associés à des « satellites patrouilleurs », afin d’obtenir une « bonne connaissance de ce qui se passe », une « meilleure efficacité opérationnelle dans les domaines de la reconnaissance, de la communication et de la connectivité » et une capacité d’action « pour défendre nos moyens mais aussi pour s’opposer aux moyens des autres ».
L’alerte avancée – c’est à dire la capacité de détecter les tirs de missiles balistiques – est une autre priorité du CdE. De même que la mise au point d’un « avion spatial »… Une capacité qui pourrait être déterminante pour placer des charges utiles en orbite à moindres coûts… alors que, à l’heure actuelle, les moyens autonomes dont les Européens disposent pour accéder à l’espace sont très limités, notamment en raison des retards d’Ariane 6 et de la dernière mésaventure du lanceur Vega C [avec deux satellites d’Airbus Defence & Space à bord, ndlr], causée par une pièce de mauvaise qualité acquise en Ukraine.
Par ailleurs, le paysage de l’industrie spatiale évolue rapidement. Et l’apparition de nouveaux acteurs privés – le « New Space » – remet en cause les modèles économiques qui avaient cours jusqu’à présent… ainsi que les façons de faire.
« La crise des lanceurs que l’Europe traverse aujourd’hui, menace l’autonomie d’accès aux moyens spatiaux, nécessaires aux opérations de nos forces armées. Le New Space et l’évolution des offres de services pour le domaine civil, via l’essor des constellations et la multiplication des acteurs, interrogent l’organisation et les pratiques de la politique spatiale militaire fondée par le Général de Gaulle », résume ainsi le ministère des Armées. D’où la nécessité, selon lui, de créer un « comité pour le spatial de défense ».
Placée sous l’autorité directe du ministre des Armées, cette nouvelle structure sera chargée de « de définir, décliner et mettre en œuvre la politique militaire nationale dans le domaine de l’espace sur les plans programmatique, industriel, capacitaires et internationaux en prenant en compte les enjeux opérationnels ».
Les activités de ce « comité pour le spatial de défense » seront coordonnées par l’ingénieure générale de l’armement Eva Portier, qui en sera la secrétaire générale, en plus d’être l’adjointe « Espace » d’Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement [DGA]. À noter qu’elle n’aura pas à s’occuper des aspects opérationnels, ceux-ci relevant du domaine exclusif du Commandement de l’Espace.
Passée par l’École polytechnique [X 95] et l’École nationale supérieure des mines de Paris, Eva Portier connaît bien les affaires spatiales pour avoir notamment été responsable des programmes spatiaux militaire de renseignement [dont MUSIS-CSO].
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Taking a bite out of Lyon, the French and worldwide capital of gastronomy
Issued on: 03/03/2023 - 12:34
Florence VILLEMINOT
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Genie GODULA
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Located in east-central France, the city of Lyon is famous for its food. Join Florence Villeminot and Genie Godula as they go to a typical local restaurant – known as a "bouchon" – which serves traditional Lyonnaise cuisine, hearty meals where offal is a star and wine is served by the pitcher. They also take you to the restaurant of revered French chef Paul Bocuse, who passed away in 2018. We even learn how to cook frogs' legs thanks to Olivier Couvin, the Michelin-starred chef who's continuing Bocuse's legacy today. This edition of French Connections is a chance to bite into Lyon's food culture and unlock the city's history.
FRENCH CONNECTIONS
Discovering France's regions through gastronomy: The delights of Normandy
FRENCH CONNECTIONS
French gastronomy: Is Paris an exception to the rule?
ENCORE!
Lyon: A visit to France's food capital
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Bergsveinn Birgisson : pas si fous
Mon ami avait toujours été dépressif par intermittence, mais cette fois c’était différent, comme si tous les barrages avaient cédé, laissant une substance noire et visqueuse s’engouffrer dans son âme, tel un tourbillon à la rupture des digues. Selon le récit de sa mère, il abandonna la partie, ayant perdu l’envie de vivre depuis longtemps. Il cessa de se lever et quand il en arriva au point de ne plus aller faire ses besoins, il fut interné au service psychiatrique. Un universitaire abîmé par un divorce douloureux retrouve la trace d’un ami d’enfance interné “chez les fous”. Ni l’un ni l’autre n’ont de nom ni de visage. Pour sortir cet autre de sa prison et se sauver lui-même, le narrateur et son « ami dépressif », tous les deux cabossés par la vie, s’enfuient par-delà les fjords de l’ouest vers l’est sauvage, Lesley Gore à la radio. Au loin, le glacier Hofsjökull, de l’autre côté des Hautes Terres d’Islande : là, les deux amis espèrent trouver un sens à une existence amère et désolée. « C’est la grande différence qui distingue l’Islande des autres pays : le ciel y est tellement proche de la terre. »
Leur fugue, hélas, n’est pas passée inaperçue et une furieuse infirmière, en laquelle émerge le souvenir de Miss Ratched, s’élance à leur poursuite, dans une course frénétique et endiablée qu’il faut lire comme une métaphore de ce temps qui veut faire taire le faible et le fou. « À une époqueoù tout était à vendre, ce qui était le plus précieux avait perdu toute sa valeur. » Alors que la route et ses paysages défilent à la fenêtre, les frontières et les images que les deux hommes se renvoient se dissolvent au point de se confondre : qui est le fou ? « Maintenant ce sont Facebook, Twitter, Instagram, Snapchat, TikTok et j’en passe, outre le flot ininterrompu de fausses nouvelles, de mensonges agressifs et de pornographie, qui sont en bonne voie de conquérir cette zone délicate et extrafine de notre cerveau. Ils ont fait du lobe frontal un champ de bataille, résumai-je à mon ami dépressif, ou plutôt une piste disco où l’on danse au son des pensées et sentiments qu’ils décident pour toi. »
Bergsveinn Birgisson consacre son roman à la déshumanisation de la société.
Une fuite rocambolesque et loufoque
Alors que le monde désespère du réchauffement climatique et hurle à l’apocalypse, Bergsveinn Birgisson consacre son roman à un phénomène nettement moins médiatisé mais autrement plus inquiétant : la « déperdition de la chaleur humaine » . « Or tout ce qui a été créé de beau […] est une révolte contre la servilité. » Dans cette fuite rocambolesque et loufoque – parfois un peu trop -, l’auteur investit le thème de la déshumanisation d’une société faite d’individus plus que de personnes, où les liens et les relations s’achètent et se défont et où plus rien ne semble éternel. Seuls face à la vacuité de leurs vies et de leurs souvenirs, les deux amis, qui finalement n’en sont peut-être qu’un, contemplent dans leur folie les lambeaux de l’existence humaine : « Si seulement survenaient d’autres temps, où les gens seraient plus tolérants envers des hommes comme lui. La société humaine avait besoin aussi de types sensibles et de drôles de types. Cela n’avait jamais eu autant d’importance qu’à présent. »
“Déperdition de la chaleur humaine”, de Bergsveinn Birgisson, Actes Sud, 192 pages, 22 €.
Opex 360
L’Allemagne demande à la Suisse de revendre des chars Leopard 2 à Rheinmetall
par Laurent Lagneau · 3 mars 2023
La neutralité étant l’un des marqueurs de son identité nationale, la Suisse s’interdit de livrer des équipements militaires et des munitions aux pays impliqués dans un conflit. C’est en vertu de ce principe – et de sa loi fédérale sur le matériel de guerre – qu’elle a mis son veto à la fourniture d’obus de 35 mm destinés aux canons Oerlikon KDA L/90 des blindés anti-aériens Gepard cédés par l’Allemagne à l’armée ukrainienne.
Cependant, Berne a fait une légère entorse à cette neutralité en reprenant la totalité des sanctions prises par l’Union européenne contre la Russie… Mais pour certains, c’est encore trop peu… au point de lui suggérer d’imiter la Suède et la Finlande, qui ont abandonné leur neutralité non seulement pour apporter une aide militaire à l’Ukraine mais aussi pour rejoindre l’Otan.
En tout cas, la question divise l’opinion publique suisse, à en croire un sondage publié par Tamedia. Ainsi, 50% des personnes interrogées se disent favorables, à titre exceptionnel, à une réexportation d’armes et de munitions vers l’Ukraine [46% s’y opposent et 4% n’ont pas d’opinion sur le sujet]. À noter les plus jeunes sont aussi les plus réticents… En revanche, pour la majorité, la neutralité demeure non négociable.
Cela étant, ces derniers mois, la Suisse a également refusé de revendre à la Pologne les chars Leopard 2A4 [ou 87Leo dans la nomenclature de l’armée suisse, nldr] qu’elle tient en réserve.
« Étant donné que l’aliénation de chars désaffectés à un autre État suppose en amont une mise hors service de ces systèmes, étape soumise à l’approbation du Parlement dans le cadre de messages sur l’armée, le DDPS [département de la Défense, de la Protection de la population et des Sports, ndlr] estime que, dans les circonstances actuelles, l’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », fit valoir Berne, en juin 2022, soit à un moment où l’armée polonaise cherchait à remplacer rapidement les T-72 [hérités de la période soviétique] qu’elle venait de céder à son homologue ukrainienne.
Par la passé, l’armée suisse a compté jusqu’à 380 Leopard 2A4. Et, atuellement, il n’en aligne plus que 230, dont 96 ont été mis en réserve. Certains d’entre-eux ont été transformés en engins de génie ou en chars de dépannage. Et, en 2010, 42 furent rachetés – sans leur armement – par le groupe allemand Rheinemtall, qui souhaitaient alors récupérer les « châssis pour la construction de véhicules d’appui », d’après les explications fournis à l’époque.
Si elles avaient refusé de revendre des Leopard 2A4 à la Pologne, les autorités suisses estimèrent en revanche que l’Allemagne pouvait « disposer livrement » des 42 exemplaires repris par Rheinmetall douze ans plus tôt.
Cela étant, à l’époque, le chancelier allemand, Olaf Scholz, s’opposait catégoriquement à l’idée de fournir des chars à l’Ukraine. Depuis, après avoir été mis sous pression pendant des semaines, il a fini par changer son fusil d’épaule. Et, désormais, l’Allemagne a pris la tête de la « coalition Leopard », qui rassemble les pays [Pologne, Espagne, Portugal, Suède, etc] ayant accepté de livrer des Leopard 2 à l’Ukraine, quitte à amoidrir leurs capacités militaires.
D’où l’intérêt de Berlin pour les chars suisses, comme l’ont rapporté le quotidien hélvétique Blick et l’agence Reuters.
Ainsi, l’Allemagne voudrait que la Suisse revende ses Leopard 2A4 exédentaires à Rheinmetall afin de « reconstituer les stocks d’armements au sein des pays membres de l’Union européenne et de l’Otan ». Un courrier a été envoyé à cette fin à Viola Amherd, la ministre suisse de la Défense, le 23 février dernier. À noter que les chars éventuellement repris par le groupe allemand ne seraient pas destinés à l’Ukraine.
Pour le moment, Berne n’a pas donné de réponse de nature à satisfaire la requête allemande… Car, comme pour la Pologne, elle suppose d’abord que les chars concernés soient déclaré officiellement hors service par le Parlement suisse. « Des discussions sur le sujet sont actuellement en cours au parlement », a toutefois indiqué un porte-parole du Département fédéral de la Défense, de la protection de la population et des sports.
Or, le résultat de ces discussions est incertain. En janvier, une initiative parlementaire avait été lancée pour « restituer » une trentaine de Leopard 2 à l’Allemagne… Mais elle avait été bloquée par les commissions de la politique de sécurité des chambres du Parlement suisse [Conseil national et Conseil des États].
« La majorité des parlementaires a estimé que les chars constituaient une réserve stratégique pour l’armée et qu’il fallait les conserver. La société des officiers des troupes blindées a, elle aussi, clairement rejeté l’idée », rappelle ainsi Blick.
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Canadian companies licensed to produce, sell cocaine and other drugs
Issued on: 03/03/2023 - 05:30
NEWS WIRES
Canadian biosciences company Sunshine Earth Labs announced Thursday it has been licensed to produce and sell cocaine, reflecting the federal health agency's bid to improve safety conditions for the country's addicts.
The licensing deal comes after a radical policy shift to address an opioid overdose crisis that has killed thousands, by decriminalizing small amounts of cocaine, heroin and other hard drugs.
Ottawa granted a criminal code exemption in January to British Columbia for the three-year pilot project, with the aim of removing the stigma associated with drug use that keeps people from seeking help.
Advocates have also been pushing for safer supplies of drugs to be made available to addicts who face a risk of dying from toxic drug poisoning linked to illicit street drugs.
Sunshine Earth Labs said in a statement it received permission from Health Canada to "legally possess, produce, sell and distribute coca leaf and cocaine," as well as morphine, MDMA (ecstasy) and heroin.
Its announcement comes on the heels of a similar licensing arrangement offered in February to Adastra Labs, which had until now focused on crafting cannabis extracts.
Adastra's license also allows it to produce and sell psilocybin and psilocin -- hallucinogens more commonly known as magic mushrooms that produce effects similar to LSD.
"We will evaluate how the commercialization of this substance fits in with our business model at Adastra in an effort to position ourselves to support the demand for a safe supply of cocaine," chief executive Michael Forbes said.
British Columbia is only the second jurisdiction in North America to decriminalize hard drugs after the US state of Oregon did so in November 2020.
The Canadian province is the epicenter of a crisis that has seen more than 10,000 overdose deaths since it declared a public health emergency in 2016. That represents about six people dying each day from toxic drug poisoning out of a population of five million, topping Covid-19 deaths at the onset of the pandemic.
Nationwide the number of fatalities has surpassed 30,000.
(AFP)
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Former Mexican minister convicted in US of drug trafficking
Focus
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Focus
Portugal's alternative response to drug addiction sparks global interest
Valeurs Actuelles
Guide Michelin, la course au buzz
Pour la première fois dans l’histoire du guide rouge, deux chefs trois étoiles se sont découverts dégradés une semaine avant l’annonce officielle du palmarès 2023. Guy Savoy et son restaurant de l’hôtel de la Monnaie et Christopher Coutanceau, à La Rochelle, passent donc de trois à deux étoiles.
« Ce sont pourtant deux restaurants exceptionnels, donc vous vous doutez bien que ce sont des décisions qui sont mûrement réfléchie, étayées par de nombreuses visites de nos inspecteurs tout au long de l’année », a justifié lundi à l’AFP Gwendal Poullenec, le patron du guide Michelin. Les chefs le savaient-ils ? Serait-ce une histoire de buzz pour essayer d’intéresser une clientèle qui n’achète plus le guide rouge ?
Pourtant, Guy Savoy fut élu meilleur chef du monde pour la 6e fois encore en novembre dernier, et ces trois étoiles qui lui furent décernées par le même guide depuis 2002 étaient totalement justifiées. Christopher Coutanceau quant à lui, avait obtenu sa troisième étoile avant le Covid. L’un a de la bouteille et le second est jeune, et précisons que tous les deux sont dans leur cuisine du matin au soir, ce qui n’est pas toujours le cas.
Le guide rouge, qui aimerait encore faire chaque année la pluie et le beau temps dans le milieu de la gastronomie, n’avait pas annoncé de perte de 3e étoile depuis 2020 (sauf pour les fermetures). Cependant, on peut s’interroger sur la stratégie développée par Gwendal Poullenec, et ses équipes qui, à quelques jours du verdict, ont laissé fuiter ces informations bien avant l’heure attendue. Et se demander pour quelles raisons un chef comme Guy Savoy, au summum de son talent, reconnu dans le monde entier comme un cuisinier hors pair, qui dans son hôtel de la Monnaie, fait le plein de réservations, soit ainsi mis en cause ?
Il est à souligner que malgré la déception, la réaction de Guy Savoy comme celle de Christopher Coutanceau est extrêmement digne, à la hauteur de leur talent et ce n’est pas donné à tout le monde. Les connaissant bien tous les deux, je suis certaine qu’ils ne vont pas se laisser miner par une telle décision, mais qu’ils vont vite rebondir. Aux vues de tous les téléphones de sympathie et d’incompréhension d’une clientèle très fidèle j’en suis certaine.
Le Michelin ne fait plus recette
C’est d’ailleurs ce qu’a déclaré aussi une amie du chef, Roselyne Bachelot, hier sur RTL : « Guy Savoy est un maître, il retrouvera son étoile, ça va lui mettre un peu l’épée dans les reins, c’est excellent car il s’est peut-être habitué à sa gloire – et je dis cela très gentiment car je le connais. » En moins nuancé, Marc Veyrat, rétrogradé lui aussi en 2019, s’est exclamé devant nos confrères du Dauphiné libéré : « C’est complètement stupéfiant. C’est n’importe quoi. Guy Savoy, c’est mon ami, c’est un très grand, il ne mérite pas ça. »
Au-delà de ces décisions qui paraîtront injustes, disons-le tout net aux habitués des tables étoilées : faites votre opinion vous-mêmes.
N’oubliez jamais que contrairement aux critères du Michelin qui codifie tout, l’assiette reste une histoire d’émotions, de perception, de sensation personnelle, un instant T subjectif et propre à chacun. Que la générosité ne s’achète pas avec des notes, que l’émotion va bien au-delà des étoiles.
Il est loin le temps des récompenses discrètes apportées par le guide dans les cuisines de chaque chef. Aujourd’hui, le guide rouge a changé, il s’expatrie, et les réceptions opulentes de remise des prix sont sponsorisées par les régions, les villes et les produits luxueux.
Revient une fois de plus la question cruciale : est-ce que les guides gastronomiques font encore la loi à l’heure d’internet et des réseaux sociaux ? En tout cas, on peut dire que le Michelin, réputé et envié dans le monde entier, ne fait plus recette. Seule l’image compte. Et cette annonce médiatique en est la preuve, reprise par tous les médias comme une actualité chaude dans un climat relativement dépressif, en France et dans le monde.
France24 - World
As UK supermarkets ration fruits and vegetables, many blame Brexit for shortages
Issued on: 27/02/2023 - 19:49Modified: 27/02/2023 - 19:51
Due to a shortage of certain fruits and vegetables, British supermarkets have been forced to ration their supplies. This situation is likely to continue for some time, leading to fears of price hikes. But how did the UK get to this point? While most officials say that bad weather and rising energy prices are to blame, some observers are pointing the finger at Brexit.
As the UK experiences shortages of some fruits and vegetables, several supermarket chains have been forced to limit the number of products each of their customers can purchase. Some are only allowing three tomatoes, peppers and cucumbers per person.
The British government has blamed the shortfalls on extreme weather conditions in Spain and North Africa –where most of the fruits and vegetables consumed in the UK this time of year are sourced – which have affected harvests.
The British Retail Consortium (BRC), the trade association representing UK retailers, says the shortages are expected to last for “a few weeks” until the UK growing season begins in the spring, giving shops alternative sources of supply.
Environment Minister Therese Coffey caused an uproar on Thursday by suggesting that Britons should eat fewer tomatoes and more turnips, fueling the debate over the reasons for the scarcity. While many say that bad weather conditions and rising energy prices are to blame, others are pointing the finger at the UK government and Brexit.
Extreme weather conditions
Exceptionally cold weather in Spain, flooding in Morocco and storms that have severely disrupted the transport of goods are just some of the reasons why the UK is experiencing a fruit and vegetable shortage, according to the BRC. During the winter months, the UK imports around 95% of its tomatoes and 90% of its lettuce from Spain and North Africa.
However, the UK has experienced extreme weather conditions as well. Heatwaves earlier this year led to the fourth-hottest summer on record, with temperatures exceeding 40°C for the first time. In December, the country was hit by a series of severe and prolonged frosts.
This makes it difficult for the UK to rely on local producers, or even those in the Netherlands, another of its major food trading partners. Due to rising electricity prices, farmers in both countries have been forced to use their greenhouses less and concentrate their efforts on winter crops.
Energy crisis
In the wake of the war in Ukraine, the Netherlands was hit hard by the energy crisis. "Energy was 200% more expensive in September than in the same month last year" compared with 151% in August, Statistics Netherlands announced in October.
The Netherlands, which is the fifth-largest economy in the European Union (EU), is trying to end its dependence on Russian gas and now has one of the highest inflation rates in Europe, at one point surpassing 17%.
Tim O’Malley, chief executive of Nationwide Produce, one of the UK’s largest fresh food producers, told the BBC last week that shortages could lead to price increases in the coming weeks.
UK retailers will have to find alternative sources of supply and rely on locally produced crops. The National Farmers Union, the country's main farming union, has asked the government for a support plan geared to producers. GOV.UK announced last week that more than £168 million, or €190 million, has already been paid to British farmers.
Rachael Flaszczak, who owns a café near Manchester, told the BBC she was struggling to get eggs, tomatoes, spinach and rocket. "We go to the supermarket to try and get our stock for the next day and we just see empty, overturned crates," she said, going so far as to suggest a completely different cause. "There's no shortage over there [in the EU], so it has to be something to do with Brexit.”
Brexit to blame?
According to the farmers’ union, which says that Brexit rules are one of the reasons why the UK is currently experiencing this situation, shortages of certain fruits and vegetables could be just the "tip of the iceberg".
The Guardian cited the union’s vice president, Tom Bradshaw, as saying that the shortage was probably an indirect consequence of the UK's decision to leave the EU.
"It's really interesting that before Brexit we didn’t used to source anything, or very little, from Morocco," he said. "But we’ve been forced to go further afield and now these climatic shocks becoming more prevalent have had a real impact on the food available on our shelves today."
Justin King, the former CEO of Sainsbury’s (the second-largest supermarket chain in the UK), is one of many experts who agrees with Bradshaw. During an interview with LBC radio, he said that the supermarket sector has been "horribly affected" by Brexit.
Continental Europeans on social media have shared photos of their well-stocked supermarket shelves to expose the reality of recent food shortages across the UK.
Mick Hucknall, lead singer of the British pop group Simply Red, called on his Twitter followers in continental Europe to post photos of their supermarket shelves, also implicitly blaming Brexit.
"For the sake of balanced fairness can some of our mainland European friends pls post photos of their supermarket food shortages?" he tweeted.
Many – especially in France – obliged.
#BrexitBenefitsFebruary 21, 2023Some harbour no doubt that Brexit is to blame. "The reason that we have food shortages in Britain, and that we don’t have food shortages in Spain – or anywhere else in the European Union – is because of Brexit, and also because of this disastrous Conservative government that has no interest in food production, farming or even food supply," said Liz Webster, the president of Save British Farming.
In an interview with LBC, she said the only solution to the foot shortage would be to return to the single market and customs union "as quickly as possible".
'It gives me sleepless nights Nick.'Blaming the government for 'the Brexit they chose', @LizWebsterLD says the only solution to food rations is getting back into the single market and the customs union 'as quickly as possible'.@NickFerrariLBC pic.twitter.com/DuWk38ZMjl
February 23, 2023Crop science specialist Jim Monaghan provided a more nuanced view during his interview on BBC Radio 4's Farming Today programme. "I haven’t spoken to a business who said Brexit has made it easier. There is a range of opinions to the extent of the problem. Getting hold of labour has become more difficult. Moving crops between Europe and the UK has become more difficult, but there are some other issues which are not Brexit-related," he said. These include disastrous weather conditions, the energy crisis and transport problems caused by the recent nationwide strikes.
Some British wholesalers, importers and retailers dismiss the idea that Brexit is responsible for shortages, arguing that Ireland, an EU member, is also experiencing them, according to the BBC. They say lower domestic production, more complex supply chains and a more price-sensitive market are more to blame for food shortages than Brexit.
This article has been translated from the original in French.
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North Korea's Kim opens farming summit amid reports of food shortages
Climate crisis
Driest July on record sparks fears of European crop shortages
Spain allows supermarket rationing to prevent shortages
Opex 360
Le Centre d’expertise aérienne militaire cherche des algorithmes de « prédiction de survie en combat aérien »
par Laurent Lagneau · 2 mars 2023
L’an passé, le général Bertrand Jardin, alors commandant de la Brigade de l’Aviation de Chasse [BAAC], avait confié au magazine Air Fan qu’il était envisagé d’organiser un exercice « Volfa » numérique [par conséquent appelé e-Volfa] en ayant recours à la Simulation massive en réseau [SMR], un concept reposant sur les principes du « serious gaming » [jeu sérieux] et des jeux vidéos.
Expérimentée d’abord par l’Escadron de chasse 2/5 « Île-de-France », la SMR cumule plusieurs avantages : peu coûteuse, elle permet de passer outre les problèmes de disponibilités des avions et de s’affranchir des règles de temps de paix… et donc d’envisager des situations qu’il serait triop risqué de tester dans des conditions « normales » ou encore d’imaginer de nouvelles tactques de combat.
Le développement de la SMR au sein de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] a ainsi été confié au Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de Mont-de-Marsan et à l’Agence de l’Innnovation de Défense [AID].
Cela étant, pour en tirer tous les avantages, encore faut-il que cette SMR soit la plus proche possible de la réalité. D’où l’appel à manifestation d’intérêt « AlphaWingman » [*] que vient de lancer le CEAM, par l’intermédiaire du Pôle d’innovation technique de défense Alienor. Et cela afin de disposer d’algorithmes de prédiction de survie en combat aérien [probabilité pour un avion considéré d’être encore en vie à un horizon temporel défini] en s’appuyant sur des jeux de données issus de compétitions eSport » [jeux vidéos, nldr].
Alors que, actuellement, il n’est question que « ChatGPT » [pour le meilleur et le pire], soulignant d’abord que la France « identifie l’intelligence artificielle comme une technologie stratégique indispensable pour garantir sa supériorité opérationnelle », le CEAM explique vouloir « optimiser l’emploi des moyens modernes de simulation, notamment en réseau ».
Ces algorithmes de prédiction de survie « devront présenter un intérêt pour la prise de décision par une IA en combat aérien simulé », précise le CEAM, qui dit vouloir s’en servir comme « indicateur de niveau de risque en temps réel pour pilotes en contexte eSport sur des scénarios équivalents » ou encore comme « élément de prise de décisions pour un équipier IA sur le même contexte ».
Au delà des caractéritiques techniques que ces algorithmes devront avoir [fonctionner avec Tacview et DCS World, ne pas exiger une puissance de calcul trop importante, etc], le CEAM laisse entrevoir la suite de ce projet, en citant une possible extension à « d’autres cas d’usages/besoins associés au même contexte [eSport et
combat aérien] comme la prédiction de trajectoires, la recommandation de manœuvres ».
[*] Un clin d’oeil à la compétition « AlphaDogfight« , qui, aux États-Unis, avait opposé un pilote de chasse à un algorithme d’intelligence artificielle?
France24 - World
Greek train tragedy reveals chronic state failures
Issued on: 03/03/2023 - 07:15
NEWS WIRES
Yinka OYETADE
Hundreds of protesters on Friday held a minute of silence in front of the Greek parliament in memory of the victims of this week's train disaster, an AFP reporter said. Most of the demonstrators were students, part of several sit-ins and protests held around the country to demand justice for the tragedy that killed at least 57 people, with many still missing.
The train tragedy that unfolded in Greece this week, claiming dozens of lives in the country's worst rail disaster, has exposed chronic failures by successive administrations, insiders say.
This was a crash that was waiting to happen, they argue. A passenger train with over 350 people on board ran for several kilometres on the same track as an incoming freight train, reportedly after the station master in the central city of Larissa failed to reroute one of the trains.
The 59-year-old, who has been charged with negligent homicide, has admitted partial responsibility for the accident. But there were other factors in play, his lawyer said Thursday.
"My client has assumed his share of responsibility," said Stefanos Pantzartzidis. "But we must not focus on a tree when there is a forest behind it."
State TV ERT has reported that the station master was only appointed to the post 40 days ago after a training course that lasted just three months.
Decades of mismanagement
For decades, Greece's 2,552-kilometre (1,585-mile) rail network has been plagued by mismanagement, poor maintenance and obsolete equipment.
Though the country's mountainous terrain is not conducive to extensive rail networks, it's no coincidence that most Greeks prefer to travel by car, bus or ferry.
Accident analyst Konstantinos Hasiotis says there have been long delays in installing an electronic train safety radar system, which Greece originally acquired two decades ago.
"Responsibility must be assumed by all those who managed the modernisation of the network," Hasiotis told AFP.
The chairman of the union of train drivers, Kostas Genidounias, said his organisation would soon release proof of political responsibility for safety failings.
"There are many documents that we will make public," he said, adding that because electronic safeguards have not been operational since the year 2000, train control was still handled "manually".
With Prime Minister Kyriakos Mitsotakis hoping to secure re-election in ballots expected next month, the government has been quick to seize upon the station master's error, and point to the failings of past administrations.
"I believe the responsibility, the negligence, the error has been confessed by the station master," government spokesman Yiannis Economou said Thursday.
But he also admitted "delays" in installing safety safeguards on the route where the accident took place, a result of "chronic malaise and decades of failure" in state management.
Network in 'poor condition'
The accident has also exposed a confusing mix of responsibilities between private rail operator Hellenic Train -- the state company OSE that still owns the track network -- and a state watchdog nominally tasked with oversight.
"The network is in poor condition -- but we do not inspect its condition," the head of Greece's railroad regulatory authority RAS Ioanna Tsiaparikou told state TV ERT on Thursday.
Hellenic Train this week also noted that "the railway network and railway traffic are managed by OSE, a Greek state company".
Already in January, Tsiaparikou had said the rail network was poorly maintained and engines were outdated. She also highlighted a shortage of staff, noting that some stations lay empty.
Three weeks ago, trade unionists representing train staff on the board of Hellenic Train also warned of "grave" staff shortages.
In December, the RAS watchdog fined Hellenic Train 300,000 euros after more than 800 passengers were left stranded in harsh weather conditions during a cold snap almost a year earlier.
Last month, the European Commission referred Greece to the EU's Court of Justice for failing to sign and publish an agreement with OSE required under a 2012 directive, in the interests of transparency.
Though the directive was not specifically related to safety issues, a Commission spokesman on Thursday noted that the EU had already backed 16 railway projects in Greece since 2014 with nearly 700 million euros ($741 million).
Stalled modernisation
Greece's Transport Minister Kostas Karamanlis, who resigned within hours of the disaster, acknowledged that government efforts to improve conditions over the last three and a half years "were sadly not enough to prevent such an accident".
Greek media published a letter from the former head of the European Rail Traffic System (ERTMS) in Greece, Christos Katsioulis, in which he said that infrastructure upgrades pending since 2016 were incomplete. Train speeds of up to 200 kilometres (124 miles) an hour were unsafe, he warned.
Katsioulis resigned last year.
"Until 2010, there was some modernisation of rail network signals, but during the financial crisis, the safety systems began to collapse," recalls OSE advisor Panagiotis Terezakis.
A tender to upgrade the rail network in northern Greece had been scheduled to be launched later this month.
(AFP)
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Dozens killed, scores injured after two trains collide in Greece
All eight crew members killed in cargo plane crash in northern Greece
More than a dozen killed in latest Greece migrant boat accident
L'Humanité
Le travail a-t-il perdu de sa valeur ?
AgorasDe plus en plus de salariés déplorent une perte de sens. Derrière ce phénomène souvent générateur de souffrance, se dissimule la subordination des finalités et des modalités professionnelles. Dans ce contexte, le travail est surtout malade de la recherche du profit.
Pierre-Henri LabÀ en croire nombre de commentateurs souvent d’obédience néolibérale, la « valeur travail » aurait perdu de sa valeur auprès des travailleurs. Mais derrière la « grande démission » ou la « flemme » supposée des salariés, apparaissent le refus de conditions de travail toujours plus difficiles et une perte de sens. Si le travail est malade, de quoi souffre-t-il vraiment ?
Pour débattre de la question
- Marie-Anne Dujarier, sociologue du travail et professeure à l’université Paris Cité
- Thomas Coutrot, économiste et chercheur associé à l’Institut de recherches économiques et sociales
- Pierre Dharréville, député PCF des Bouches-du-Rhône
La « valeur travail » est une notion régulièrement évoquée dans le débat public. Vous paraît-elle pertinente ?
Marie-Anne Dujarier L’expression « valeur travail » est problématique. En effet, le mot travail ne renvoie pas à un signifiant partagé et évident. Il a 88 synonymes. Alors de quelle valeur parle-t-on ? De la valeur économique ? De la valeur d’usage (la production et son utilité sociale) ? De la valeur intrinsèque de l’activité (le plaisir de faire) ? De plus « la valeur travail » est un jugement situé puisque la valeur est attribuée par un sujet ou un collectif qui, lui-même, occupe une place dans les rapports de production. Elle varie donc selon que l’on prend le point de vue de l’employeur, de l’État, des employé·e·s ou consommateurs·trices. Parler de « la » valeur travail au singulier est par construction un discours idéologique.
« Le travail est un enjeu de conflit entre des forces qui veulent le réduire à une activité routinière et aliénante et d’autres qui vont au contraire chercher à en faire une activité émancipatrice » Thomas Coutrot
Thomas Coutrot Le terme prête à confusion. Pour en rester au travail comme activité, on peut distinguer des usages connotés philosophiquement et politiquement de l’expression « valeur travail ». Il existe une représentation conservatrice et économiciste du travail réduit à sa pénibilité. En visite au marché de Rungis, Emmanuel Macron a loué les « Français qui se lèvent tôt », implicitement opposés à ceux qui préfèrent rester au lit. Dans cette vision doloriste et sacrificielle, le travail n’a de sens que par le salaire, la carrière, la jouissance par la consommation. Mais cette vision doloriste est aussi très majoritaire à gauche et partagée tant par les partisans d’un « travail » qu’il faudrait opposer aux « allocs », que par les défenseurs d’un « droit à la paresse ». Ces discours passent à côté de la nature ambivalente de l’activité de travail. Comme le soutiennent les sciences du travail, le travail est d’abord un effort, et même une souffrance, comme le dit Christophe Dejours. « Le réel résiste » : les objets ou les destinataires du travail ne se comportent jamais tout à fait comme prévu par les procédures et consignes des employeurs. Pour surmonter cette résistance du réel, les personnes doivent déployer leur intelligence, leur sensibilité, leur coopération avec les autres, en bref leur « travail vivant ». Si le travailleur ou la travailleuse trouve les ressources pour faire face aux imprévus et réaliser quelque chose de valable à ses yeux, l’expérience du travail peut être une source d’épanouissement et de liberté. Le travail est un enjeu de conflit entre des forces qui veulent le réduire à une activité routinière et aliénante – un travail mort – et d’autres qui vont au contraire chercher à en faire une activité émancipatrice, un travail vivant.
Pierre Dharréville La notion de « valeur travail » renvoie à une conception moraliste afin de culpabiliser les salariés et défendre une conception libérale et réactionnaire. Cette conception, c’est celle de femmes et d’hommes productifs, compétitifs et rentables pour nourrir les profits de quelques-uns. Le travail mérite mieux que cette vision. D’ailleurs, il ne suffit pas de décréter que le travail a de la valeur pour qu’il en ait. Le travail est une construction sociale, et il doit retrouver du sens, celui d’un geste créateur, de participation à la réponse aux besoins et d’émancipation individuelle et collective.
Que pensez-vous des discours sur la « grande démission » ou le « quiet quitting » (les gens en poste mais qui en feraient le moins possible) ?
Marie-Anne Dujarier Ces affirmations sans preuves renversent les rapports sociaux dans les imaginaires en faisant des patrons des victimes de leurs employés, prétendument rétifs et paresseux. Elles apparaissent opportunément à des moments où l’on réforme les assurances-chômage et retraite. Présenter les Français comme des fainéants justifie qu’il faille les forcer à travailler plus.
Néanmoins, ne peut-on pas parler d’une crise du travail ?
Thomas Coutrot Le patronat rencontre vraiment des difficultés pour stabiliser le personnel et recruter. Il est confronté au refus du travail tel qu’il l’a organisé. Le taux de démissions en 2022 a égalé le record de 2007, mais si on y ajoute le nombre de ruptures conventionnelles ainsi que les abandons de poste (qui représentent plus des deux tiers des licenciements pour faute grave), on atteint un niveau de départs volontaires sans précédent historique. Avec Coralie Perez, dans Redonner du sens au travail : une aspiration révolutionnaire, nous avons montré que ces départs s’expliquent non pas par la recherche de meilleurs salaires, mais par la fuite de mauvaises conditions de travail. Cette perte de sens est liée aux modes d’organisation que Marie-Anne a bien décrits dans le Management désincarné : les objectifs chiffrés, le reporting permanent. À cela s’ajoute l’épisode de la crise du Covid, qui a stimulé la réflexivité des gens. Pourquoi et comment je travaille ? À quoi sert ce que je fais ? Qu’est-ce que mon travail fait à la nature ?
« Vingt ans de “new public management” dans les hôpitaux, la police, les universités ont rendu à la fois la tâche beaucoup plus difficile à réaliser, beaucoup moins sensée et toujours plus mal payée. » Marie-Anne Dujarier
Marie-Anne Dujarier En effet, les employés rejoignent, dès qu’elles et ils le peuvent, des emplois qui améliorent leurs conditions matérielles et le sens de leur activité. Mais l’idée de « grande démission » véhicule une autre idée : celle d’une possible désertion de masse du salariat. Or il n’échappe à personne, à moins d’être rentier, que, si on veut continuer à vivre, c’est impossible. Ce qui est très sensible en ce moment, ce sont les questions de management notamment dans le service public. Vingt ans de « new public management » dans les hôpitaux, la police, les universités ont rendu à la fois la tâche beaucoup plus difficile à réaliser, beaucoup moins sensée et toujours plus mal payée. Il y a aussi une prise en compte croissante de l’anthropocène. Beaucoup de personnes se demandent : à quoi bon être mal payé et mal traité pour produire des choses qui détruisent la subsistance collective et la possibilité même d’imaginer un avenir pour mes enfants ?
Pierre Dharréville Dans de nombreux métiers, les salariés ont l’expérience d’un travail non épanouissant. Celle-ci est due d’abord au culte de la compétitivité et de la productivité et à la dégradation des conditions de travail. Elle est liée à la segmentation du travail, aux cadences ou à l’insuffisance de moyens mis à disposition pour effectuer le travail prescrit. Une tentative de déconstruction des métiers est en cours avec l’installation de formes de travail à la tâche où il s’agirait de n’être plus compétent que pour effectuer un geste et non plus pour exercer un métier. Chacun est donc dépossédé de la capacité de participer en toute connaissance de cause à une œuvre collective et à l’élaboration de son travail.
Défendre le travail est-il de gauche ?
Pierre Dharréville Aux origines des idées socialistes et communistes, il y a une prise de conscience de la puissance du travail et l’intuition qu’il sera non plus un instrument d’exploitation mais un moyen d’émancipation collectif car cela donne du pouvoir, mais aussi individuel puisqu’on accomplit un geste de création. Le mouvement ouvrier s’est toujours battu pour de bonnes conditions de travail, pour un travail qui n’occupe pas toute la vie, pour que la dignité humaine y soit respectée et pour qu’on ne perde pas sa vie à la gagner. On ne peut pas parler du travail sans parler du capital et de ses effets sur l’ensemble des rapports de production et des rapports sociaux. Le travail est au cœur de la lutte des classes.
Thomas Coutrot La gauche a longtemps accepté l’aliénation du travail en contrepartie de l’émancipation par la consommation. C’est une impasse majeure. On ne peut pas développer un projet à la hauteur de l’anthropocène sans reprendre en main cet enjeu.
Marie-Anne Dujarier Or le contrat de travail est un contrat de subordination des finalités et modalités de l’activité. Alain Supiot disait qu’il est une enclave dans la démocratie. Il nous faut donc penser le progrès social et écologique en questionnant cette subordination, sans tomber toutefois dans l’éloge de l’autoentrepreneur sans protections sociales, et dépendant du marché.
Thomas Coutrot Il faut réfléchir à comment conserver et renforcer le cadre sécurisant du salariat, tout ce qui est réducteur de l’insécurité sociale, tout en faisant reculer la subordination par la démocratisation des rapports de travail. Le déploiement du travail vivant dans l’activité est de plus en plus entravé par les modes de management financiarisés. Il faut conquérir un pouvoir d’agir individuel et collectif sur les modalités et l’organisation de son travail. On en voit déjà des prémices. Les CHSCT ont été supprimés par les ordonnances Macron précisément parce que des équipes syndicales les utilisaient de plus en plus pour reconquérir du pouvoir sur l’organisation du travail. Il s’agit de penser des contre-pouvoirs dans l’entreprise et la société qui puissent peser sur l’organisation et les finalités du travail à partir des institutions représentatives du personnel, à partir de démarches syndicales et de mobilisations collectives sur la base de l’aspiration des travailleurs à bien travailler.
« Il est nécessaire que celles et ceux qui travaillent participent à la définition du geste de travail, de sa place dans le processus de production et de son sens. Cette participation doit être à la fois individuelle et collective. » Pierre Dharréville
Pierre Dharréville Il faut de nouveaux droits pour celles et ceux qui travaillent, c’est déjà une façon d’interroger la question de la propriété… Le contenu du travail prescrit ne doit pas être défini uniquement par l’employeur ou le donneur d’ordres en fonction d’objectifs financiers. Il est nécessaire que celles et ceux qui travaillent participent à la définition du geste de travail, de sa place dans le processus de production et de son sens. Cette participation doit être à la fois individuelle et collective. J’ai d’ailleurs déposé une proposition de loi visant à reconnaître les collectifs de travail, à les autoriser à se réunir pour discuter de l’organisation du travail, de la façon dont on produit. Il existe une aspiration à être des « œuvriers » comme l’ont défendu dans leur manifeste Roland Gori, Bernard Lubat et Charles Silvestre. Être « œuvrier », c’est faire œuvre. C’est un acte qui, par nature, est émancipateur. Le geste du travail nous caractérise en tant qu’êtres humains. Il noue lie les uns aux autres. On ne travaille pas que pour soi. Ce geste est un geste de civilisation. Mais la place du travail dans la vie doit être interrogée : le travail prescrit doit avoir une place raisonnable et doit laisser la place à autre chose. Il faut aussi prendre à bras-le-corps la question de la santé au travail, lui appliquant la définition de la santé de l’OMS. C’est-à-dire un état de complet bien-être physique, mental et social. Vivre en société suppose que l’on s’emploie collectivement à répondre aux besoins de chacune et chacun. Le travail est là pour ça. Il doit faire l’objet d’un pacte social.
Marie-Anne Dujarier L’activité, appelée aussi « travail réel » en ergonomie, est un processus invisible à l’œil nu, qui vise à orienter l’action, à lui donner une direction, une forme. Il compte sur des sensations, des compétences incorporées du « feeling ». L’activité, c’est aussi donner une signification à ce qu’on fait. Ces trois dimensions du processus : donner une orientation à partir de sensations en produisant une signification, ce sont les trois sens du mot sens. Quand les gens disent que leur activité, dans l’emploi ou non, est absurde ou ne fait pas sens, c’est qu’il manque une ou deux ou trois de ces dimensions, qu’on agit sans penser, sans sentir ou sans pouvoir en faire un récit qui tienne et qui nous tienne. Or la production de sens est importante pour la santé. Toutes celles et ceux qui disent ne travailler que pour l’argent ne tiennent pas. Faire des choses qu’on réprouve, ennuyeuses ou qui sont à l’inverse de ce qu’on aurait voulu faire de sa vie, et ce toute la journée ou une carrière entière, est littéralement invivable.
Qu’en est-il du travail des femmes ?
Pierre Dharréville Les métiers majoritairement exercés par elles sont bien souvent moins reconnus que ceux exercés par les hommes. On assiste même à une paupérisation de ces métiers. Pendant la crise du Covid, le gouvernement a fait mine de le découvrir en assurant que cela allait changer.
Thomas Coutrot Le travail des femmes est encore plus subordonné que celui des hommes. L’intensité du travail ou le manque d’autonomie sont systématiquement plus élevés pour les femmes que pour les hommes, y compris dans les mêmes métiers. Les femmes qui ont la plus lourde charge de travail à la maison sont aussi celles qui ont le travail professionnel le plus contraint. Il y a un renforcement réciproque de l’exploitation domestique et de l’aliénation capitaliste.
Marie-Anne Dujarier Malgré toutes les luttes et tous les discours, les conditions d’emploi des femmes restent nettement inférieures à celles des hommes. Mais l’exploitation des femmes se déroule aussi massivement hors emploi puisqu’elles y assument encore l’essentiel de la production et de la reproduction indispensables au capitalisme.
Voir aussi l'entretien vidéo de Marie-Anne Dujarier
TravailConditions de travailtemps de travaildébats Opex 360
Artillerie : Le français Nexter va livrer des obus BONUS à l’armée finlandaise pour 35 millions d’euros
par Laurent Lagneau · 26 février 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSelon les députés Julien Rancoule et Vincent Bru, qui ont récemment remis un rapport sur les stocks de munitions des forces françaises dans le cadre d’une mission « flash », les délais entre la commande et la livraison sont de 10 à 20 mois pour les obus de 155 mm simples… et de 24 à 36 mois pour les obus de 155 mm « BONUS ». Aussi, en ont-il conclu, ce « cycle de production excède largement les délais de réactivité imposés aux armées en cas de crise de haute intensité ». Et cela vaut évidemment aussi pour les munitions « complexes ».
Aussi, cette semaine, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a dévoilé un plan d’action afin d’accélérer et d’augmenter les cadences de production de certaines munitions, dont les missiles sol-air MISTRAL et… les obus de 155mm. « Il n’y a pas de scénario dans lequel on ne doit pas accélérer et sécuriser la production de munitions. C’est vrai parce que l’Ukraine va connaître des besoins importants dans les semaines et mois à venir ou pour recompléter les stocks des armées », a-t-il fait valoir.
Et cela passera par la relocalisation, à Bergerac, d’une capacité de production annuelle de 1200 tonnes poudres pour les gros calibres [soit l’équivalent de 500’000 charges modulaires]. Ce qui nécessitera un investissement de 60 millions d’euros, financé en grande partie par Eurenco. Mais cette unité ne sera pas prête à fonctionner d’ici 2025.
En attendant, Laurent Collet-Billon, Délégué général pour l’armement entre 2008 et 2017, va reprendre du service puisqu’il a été chargé par le ministre de « proposer des solutions visant à augmenter les cadences de production, tout particulièrement pour les missiles Mistral et les obus de 155mm ».
Ce qui est d’autant plus indispensable étant donné que, pour le moment, Nexter ne produit que quelques dizaines de milliers d’obus de 155 mm par… an. Et, outre réapprovisionnement des stocks de l’armée de Terre et les livraisons à l’Ukraine, l’industriel doit aussi honorer les commandes passées à l’exportation, comme celle que vient de lui notifier le ministère finlandais de la Défense.
En effet, le 24 février, celui-ci a annoncé qu’il venait d’attribuer à Nexter Munitions un contrat d’une valeur d’environ 35 millions d’euros [hors TVA] pour des obus BONUS Mk2 de 155 mm. Le nombre de munitions commandées n’a pas été précisé.
En novembre, l’armée finlandaise a levé une option pour se procurer 38 obusiers automoteurs K-9 « Thunder » supplémentaires auprès de la Corée du Sud, ce qui portera sa dotation à 96 exemplaires au total. Ces pièces d’artilleries sont dotées d’un canon de 155 mm, calibre 52 [soit les mêmes caractéristiques que le CAESAr français].
Pour rappel, fruit d’une coopération franco-suédoise initiée dans les année 1990, l’obus BONUS [pour BOfors NUtating] est une munition anti-char de précision métrique, dont la particularité est de « neutraliser » par le haut des blindés, qu’ils soient à l’arrêt ou en mouvement [du moins, si leur vitesse ne dépasse pas 30 km/h].
« BONUS est un obus cargo pour artillerie de 155mm destiné à traiter des groupements de blindés ou de véhicules de combat avec la mission de détruire, à 15km, 30% de l’objectif [avec une probabilité de 0,5 pour un tir d’emblée]. Cette performance représente un gain de 75% par rapport au nombre de munitions classiquesnécessaires pour obtenir un effet équivalent », explique ainsi BAS’ART, la Base documentaire de l’Artillerie.
L’obus BONUS a été utilisé pour la première fois en opération par le détachement d’artillerie français Wagram, dans le cadre des opérations menées en Irak contre l’État islamique. Il a été avancé que l’armée ukrainienne en disposerait. Ce qui n’a pas encore été confirmé.
Artillerie : Le français Nexter va livrer des obus BONUS à l’armée finlandaise pour 35 millions d’euros
par Laurent Lagneau · 26 février 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerSelon les députés Julien Rancoule et Vincent Bru, qui ont récemment remis un rapport sur les stocks de munitions des forces françaises dans le cadre d’une mission « flash », les délais entre la commande et la livraison sont de 10 à 20 mois pour les obus de 155 mm simples… et de 24 à 36 mois pour les obus de 155 mm « BONUS ». Aussi, en ont-il conclu, ce « cycle de production excède largement les délais de réactivité imposés aux armées en cas de crise de haute intensité ». Et cela vaut évidemment aussi pour les munitions « complexes ».
Aussi, cette semaine, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a dévoilé un plan d’action afin d’accélérer et d’augmenter les cadences de production de certaines munitions, dont les missiles sol-air MISTRAL et… les obus de 155mm. « Il n’y a pas de scénario dans lequel on ne doit pas accélérer et sécuriser la production de munitions. C’est vrai parce que l’Ukraine va connaître des besoins importants dans les semaines et mois à venir ou pour recompléter les stocks des armées », a-t-il fait valoir.
Et cela passera par la relocalisation, à Bergerac, d’une capacité de production annuelle de 1200 tonnes poudres pour les gros calibres [soit l’équivalent de 500’000 charges modulaires]. Ce qui nécessitera un investissement de 60 millions d’euros, financé en grande partie par Eurenco. Mais cette unité ne sera pas prête à fonctionner d’ici 2025.
En attendant, Laurent Collet-Billon, Délégué général pour l’armement entre 2008 et 2017, va reprendre du service puisqu’il a été chargé par le ministre de « proposer des solutions visant à augmenter les cadences de production, tout particulièrement pour les missiles Mistral et les obus de 155mm ».
Ce qui est d’autant plus indispensable étant donné que, pour le moment, Nexter ne produit que quelques dizaines de milliers d’obus de 155 mm par… an. Et, outre réapprovisionnement des stocks de l’armée de Terre et les livraisons à l’Ukraine, l’industriel doit aussi honorer les commandes passées à l’exportation, comme celle que vient de lui notifier le ministère finlandais de la Défense.
En effet, le 24 février, celui-ci a annoncé qu’il venait d’attribuer à Nexter Munitions un contrat d’une valeur d’environ 35 millions d’euros [hors TVA] pour des obus BONUS Mk2 de 155 mm. Le nombre de munitions commandées n’a pas été précisé.
En novembre, l’armée finlandaise a levé une option pour se procurer 38 obusiers automoteurs K-9 « Thunder » supplémentaires auprès de la Corée du Sud, ce qui portera sa dotation à 96 exemplaires au total. Ces pièces d’artilleries sont dotées d’un canon de 155 mm, calibre 52 [soit les mêmes caractéristiques que le CAESAr français].
Pour rappel, fruit d’une coopération franco-suédoise initiée dans les année 1990, l’obus BONUS [pour BOfors NUtating] est une munition anti-char de précision métrique, dont la particularité est de « neutraliser » par le haut des blindés, qu’ils soient à l’arrêt ou en mouvement [du moins, si leur vitesse ne dépasse pas 30 km/h].
« BONUS est un obus cargo pour artillerie de 155mm destiné à traiter des groupements de blindés ou de véhicules de combat avec la mission de détruire, à 15km, 30% de l’objectif [avec une probabilité de 0,5 pour un tir d’emblée]. Cette performance représente un gain de 75% par rapport au nombre de munitions classiquesnécessaires pour obtenir un effet équivalent », explique ainsi BAS’ART, la Base documentaire de l’Artillerie.
L’obus BONUS a été utilisé pour la première fois en opération par le détachement d’artillerie français Wagram, dans le cadre des opérations menées en Irak contre l’État islamique. Il a été avancé que l’armée ukrainienne en disposerait. Ce qui n’a pas encore été confirmé.
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Aussi, cette semaine, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a dévoilé un plan d’action afin d’accélérer et d’augmenter les cadences de production de certaines munitions, dont les missiles sol-air MISTRAL et… les obus de 155mm. « Il n’y a pas de scénario dans lequel on ne doit pas accélérer et sécuriser la production de munitions. C’est vrai parce que l’Ukraine va connaître des besoins importants dans les semaines et mois à venir ou pour recompléter les stocks des armées », a-t-il fait valoir.
Et cela passera par la relocalisation, à Bergerac, d’une capacité de production annuelle de 1200 tonnes poudres pour les gros calibres [soit l’équivalent de 500’000 charges modulaires]. Ce qui nécessitera un investissement de 60 millions d’euros, financé en grande partie par Eurenco. Mais cette unité ne sera pas prête à fonctionner d’ici 2025.
En attendant, Laurent Collet-Billon, Délégué général pour l’armement entre 2008 et 2017, va reprendre du service puisqu’il a été chargé par le ministre de « proposer des solutions visant à augmenter les cadences de production, tout particulièrement pour les missiles Mistral et les obus de 155mm ».
Ce qui est d’autant plus indispensable étant donné que, pour le moment, Nexter ne produit que quelques dizaines de milliers d’obus de 155 mm par… an. Et, outre réapprovisionnement des stocks de l’armée de Terre et les livraisons à l’Ukraine, l’industriel doit aussi honorer les commandes passées à l’exportation, comme celle que vient de lui notifier le ministère finlandais de la Défense.
En effet, le 24 février, celui-ci a annoncé qu’il venait d’attribuer à Nexter Munitions un contrat d’une valeur d’environ 35 millions d’euros [hors TVA] pour des obus BONUS Mk2 de 155 mm. Le nombre de munitions commandées n’a pas été précisé.
En novembre, l’armée finlandaise a levé une option pour se procurer 38 obusiers automoteurs K-9 « Thunder » supplémentaires auprès de la Corée du Sud, ce qui portera sa dotation à 96 exemplaires au total. Ces pièces d’artilleries sont dotées d’un canon de 155 mm, calibre 52 [soit les mêmes caractéristiques que le CAESAr français].
Pour rappel, fruit d’une coopération franco-suédoise initiée dans les année 1990, l’obus BONUS [pour BOfors NUtating] est une munition anti-char de précision métrique, dont la particularité est de « neutraliser » par le haut des blindés, qu’ils soient à l’arrêt ou en mouvement [du moins, si leur vitesse ne dépasse pas 30 km/h].
« BONUS est un obus cargo pour artillerie de 155mm destiné à traiter des groupements de blindés ou de véhicules de combat avec la mission de détruire, à 15km, 30% de l’objectif [avec une probabilité de 0,5 pour un tir d’emblée]. Cette performance représente un gain de 75% par rapport au nombre de munitions classiquesnécessaires pour obtenir un effet équivalent », explique ainsi BAS’ART, la Base documentaire de l’Artillerie.
L’obus BONUS a été utilisé pour la première fois en opération par le détachement d’artillerie français Wagram, dans le cadre des opérations menées en Irak contre l’État islamique. Il a été avancé que l’armée ukrainienne en disposerait. Ce qui n’a pas encore été confirmé.
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Aussi, cette semaine, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a dévoilé un plan d’action afin d’accélérer et d’augmenter les cadences de production de certaines munitions, dont les missiles sol-air MISTRAL et… les obus de 155mm. « Il n’y a pas de scénario dans lequel on ne doit pas accélérer et sécuriser la production de munitions. C’est vrai parce que l’Ukraine va connaître des besoins importants dans les semaines et mois à venir ou pour recompléter les stocks des armées », a-t-il fait valoir.
Et cela passera par la relocalisation, à Bergerac, d’une capacité de production annuelle de 1200 tonnes poudres pour les gros calibres [soit l’équivalent de 500’000 charges modulaires]. Ce qui nécessitera un investissement de 60 millions d’euros, financé en grande partie par Eurenco. Mais cette unité ne sera pas prête à fonctionner d’ici 2025.
En attendant, Laurent Collet-Billon, Délégué général pour l’armement entre 2008 et 2017, va reprendre du service puisqu’il a été chargé par le ministre de « proposer des solutions visant à augmenter les cadences de production, tout particulièrement pour les missiles Mistral et les obus de 155mm ».
Ce qui est d’autant plus indispensable étant donné que, pour le moment, Nexter ne produit que quelques dizaines de milliers d’obus de 155 mm par… an. Et, outre réapprovisionnement des stocks de l’armée de Terre et les livraisons à l’Ukraine, l’industriel doit aussi honorer les commandes passées à l’exportation, comme celle que vient de lui notifier le ministère finlandais de la Défense.
En effet, le 24 février, celui-ci a annoncé qu’il venait d’attribuer à Nexter Munitions un contrat d’une valeur d’environ 35 millions d’euros [hors TVA] pour des obus BONUS Mk2 de 155 mm. Le nombre de munitions commandées n’a pas été précisé.
a annoncéEn novembre, l’armée finlandaise a levé une option pour se procurer 38 obusiers automoteurs K-9 « Thunder » supplémentaires auprès de la Corée du Sud, ce qui portera sa dotation à 96 exemplaires au total. Ces pièces d’artilleries sont dotées d’un canon de 155 mm, calibre 52 [soit les mêmes caractéristiques que le CAESAr français].
Pour rappel, fruit d’une coopération franco-suédoise initiée dans les année 1990, l’obus BONUS [pour BOfors NUtating] est une munition anti-char de précision métrique, dont la particularité est de « neutraliser » par le haut des blindés, qu’ils soient à l’arrêt ou en mouvement [du moins, si leur vitesse ne dépasse pas 30 km/h].
« BONUS est un obus cargo pour artillerie de 155mm destiné à traiter des groupements de blindés ou de véhicules de combat avec la mission de détruire, à 15km, 30% de l’objectif [avec une probabilité de 0,5 pour un tir d’emblée]. Cette performance représente un gain de 75% par rapport au nombre de munitions classiquesnécessaires pour obtenir un effet équivalent », explique ainsi BAS’ART, la Base documentaire de l’Artillerie.
expliqueL’obus BONUS a été utilisé pour la première fois en opération par le détachement d’artillerie français Wagram, dans le cadre des opérations menées en Irak contre l’État islamique. Il a été avancé que l’armée ukrainienne en disposerait. Ce qui n’a pas encore été confirmé.
Opex 360
Les forces françaises vont réduire la voilure de façon « visible » en Afrique… sauf à Djibouti
par Laurent Lagneau · 27 février 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Au début des années 2010, et dans la droit fil du Livre Blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2008, la France fit part de son intention de réduire sa présence militaire en Afrique et de mettre l’accent sur la coopération. Ainsi, les Forces françaises du Cap-Vert [FFCV] devinrent les « Éléments français au Sénégal », chargé, avec un effectif réduit, d’animer un « Pôle opérationnel de coopération » au profit des États membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest [Cédéao].
Et il était question d’en faire de même au Tchad et en Côte d’Ivoire, seules les Forces françaises au Gabon et à Djibouti devant être maintenues. Sauf que les circonstances, avec les opérations Serval et Barkhane, en auront décidé autrement….
Actuellement, et si l’on excepte Djibouti, qui relève plutôt de la stratégie pour l’Indo-Pacifique, les forces françaises sont encore présentes en Côte d’Ivoire, au Tchad [où le groupe paramilitaire russe Wagner tenterait de déstabiliser le pouvoir, selon le Wall Street Journal], au Niger, au Sénégal et au Gabon. Et, ces dernières semaines, elles ont quitté le Burkina Faso, la Centrafrique et le Mali. Trois pays où Moscou encourage les sentiments anti-français. Et ce n’est pas fini…
EN DIRECT | Le partenariat Afrique-France : suivez la conférence de presse du Président @EmmanuelMacron. https://t.co/4GDMZzTIuO
— Élysée (@Elysee) February 27, 2023
En effet, à la veille d’un tournée en Afrique, le président Macron a annoncé une prochaine « diminution visible » des effectifs militaires français sur le continent africain ainsi qu’un « nouveau modèle de partenariat » impliquant une « montée en puissance des forces africaines. Pour autant, aucune fermeture de base n’est prévue… Mais elles changeront de nature et seront « cogérées » avec les forces du pays d’accueil.
« La transformation débutera dans les prochains mois avec une diminution visible de nos effectifs et une montée en puissance dans ces bases de nos partenaires africains, a en effet déclaré M. Macron. Et cela passera par un « effort accru de la France en matière de formation et d’équipement ».
« De manière très concrète, les bases que nous avons, par exemple en Côte d’Ivoire et au Sénégal, où vous avez plusieurs centaines de militaires, voire des milliers, eh bien on va avoir une approche pour se dire ‘qu’est ce qu’on veut faire’, de ‘quoi avez vous besoin’. Et en fonction de ça, former davantage […], développer des bases à vocation régionale, […] voire créer des ‘hubs régionaux » si c’est le souhait de ces pays d’associer des partenaires », a détaillé le président Macron.
Plus généralement, celui-ci a plaidé pour « l’humilité » et la « responsabilité » de l’action de la France en Afrique… assurant qu’il entendait refuser la « compétition » stratégique imposée sur ce continent par ceux qui s’y installent avec « leurs armées, leurs mercenaires [sous-entendu la Russie, avec le groupe paramilitaire Wagner].
« Beaucoup voudraient nous inciter à entrer dans une compétition, que je considère pour ma part comme anachronique […]. Certains arrivent avec leurs armées et leurs mercenaires ici et là », a-t-il affimé. Or, « c’est le confort des grilles de lecture du passé : mesurant notre influence aux nombres de nos opérations militaires, ou nous satisfaire de liens privilégiés exclusifs avec des dirigeants, ou considérer que des marchés économiques nous reviennent de droit parce que nous étions là avant », a poursuivi le chef de l’État, pour qui « ce temps là a vécu ». Et d’insister : « Il faut bâtir une nouvelle relation équilibrée, réciproque et responsable » avec les pays africains.
Les forces françaises vont réduire la voilure de façon « visible » en Afrique… sauf à Djibouti
par Laurent Lagneau · 27 février 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1Au début des années 2010, et dans la droit fil du Livre Blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2008, la France fit part de son intention de réduire sa présence militaire en Afrique et de mettre l’accent sur la coopération. Ainsi, les Forces françaises du Cap-Vert [FFCV] devinrent les « Éléments français au Sénégal », chargé, avec un effectif réduit, d’animer un « Pôle opérationnel de coopération » au profit des États membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest [Cédéao].
Et il était question d’en faire de même au Tchad et en Côte d’Ivoire, seules les Forces françaises au Gabon et à Djibouti devant être maintenues. Sauf que les circonstances, avec les opérations Serval et Barkhane, en auront décidé autrement….
Actuellement, et si l’on excepte Djibouti, qui relève plutôt de la stratégie pour l’Indo-Pacifique, les forces françaises sont encore présentes en Côte d’Ivoire, au Tchad [où le groupe paramilitaire russe Wagner tenterait de déstabiliser le pouvoir, selon le Wall Street Journal], au Niger, au Sénégal et au Gabon. Et, ces dernières semaines, elles ont quitté le Burkina Faso, la Centrafrique et le Mali. Trois pays où Moscou encourage les sentiments anti-français. Et ce n’est pas fini…
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En effet, à la veille d’un tournée en Afrique, le président Macron a annoncé une prochaine « diminution visible » des effectifs militaires français sur le continent africain ainsi qu’un « nouveau modèle de partenariat » impliquant une « montée en puissance des forces africaines. Pour autant, aucune fermeture de base n’est prévue… Mais elles changeront de nature et seront « cogérées » avec les forces du pays d’accueil.
« La transformation débutera dans les prochains mois avec une diminution visible de nos effectifs et une montée en puissance dans ces bases de nos partenaires africains, a en effet déclaré M. Macron. Et cela passera par un « effort accru de la France en matière de formation et d’équipement ».
« De manière très concrète, les bases que nous avons, par exemple en Côte d’Ivoire et au Sénégal, où vous avez plusieurs centaines de militaires, voire des milliers, eh bien on va avoir une approche pour se dire ‘qu’est ce qu’on veut faire’, de ‘quoi avez vous besoin’. Et en fonction de ça, former davantage […], développer des bases à vocation régionale, […] voire créer des ‘hubs régionaux » si c’est le souhait de ces pays d’associer des partenaires », a détaillé le président Macron.
Plus généralement, celui-ci a plaidé pour « l’humilité » et la « responsabilité » de l’action de la France en Afrique… assurant qu’il entendait refuser la « compétition » stratégique imposée sur ce continent par ceux qui s’y installent avec « leurs armées, leurs mercenaires [sous-entendu la Russie, avec le groupe paramilitaire Wagner].
« Beaucoup voudraient nous inciter à entrer dans une compétition, que je considère pour ma part comme anachronique […]. Certains arrivent avec leurs armées et leurs mercenaires ici et là », a-t-il affimé. Or, « c’est le confort des grilles de lecture du passé : mesurant notre influence aux nombres de nos opérations militaires, ou nous satisfaire de liens privilégiés exclusifs avec des dirigeants, ou considérer que des marchés économiques nous reviennent de droit parce que nous étions là avant », a poursuivi le chef de l’État, pour qui « ce temps là a vécu ». Et d’insister : « Il faut bâtir une nouvelle relation équilibrée, réciproque et responsable » avec les pays africains.
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Et il était question d’en faire de même au Tchad et en Côte d’Ivoire, seules les Forces françaises au Gabon et à Djibouti devant être maintenues. Sauf que les circonstances, avec les opérations Serval et Barkhane, en auront décidé autrement….
Actuellement, et si l’on excepte Djibouti, qui relève plutôt de la stratégie pour l’Indo-Pacifique, les forces françaises sont encore présentes en Côte d’Ivoire, au Tchad [où le groupe paramilitaire russe Wagner tenterait de déstabiliser le pouvoir, selon le Wall Street Journal], au Niger, au Sénégal et au Gabon. Et, ces dernières semaines, elles ont quitté le Burkina Faso, la Centrafrique et le Mali. Trois pays où Moscou encourage les sentiments anti-français. Et ce n’est pas fini…
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En effet, à la veille d’un tournée en Afrique, le président Macron a annoncé une prochaine « diminution visible » des effectifs militaires français sur le continent africain ainsi qu’un « nouveau modèle de partenariat » impliquant une « montée en puissance des forces africaines. Pour autant, aucune fermeture de base n’est prévue… Mais elles changeront de nature et seront « cogérées » avec les forces du pays d’accueil.
« La transformation débutera dans les prochains mois avec une diminution visible de nos effectifs et une montée en puissance dans ces bases de nos partenaires africains, a en effet déclaré M. Macron. Et cela passera par un « effort accru de la France en matière de formation et d’équipement ».
« De manière très concrète, les bases que nous avons, par exemple en Côte d’Ivoire et au Sénégal, où vous avez plusieurs centaines de militaires, voire des milliers, eh bien on va avoir une approche pour se dire ‘qu’est ce qu’on veut faire’, de ‘quoi avez vous besoin’. Et en fonction de ça, former davantage […], développer des bases à vocation régionale, […] voire créer des ‘hubs régionaux » si c’est le souhait de ces pays d’associer des partenaires », a détaillé le président Macron.
Plus généralement, celui-ci a plaidé pour « l’humilité » et la « responsabilité » de l’action de la France en Afrique… assurant qu’il entendait refuser la « compétition » stratégique imposée sur ce continent par ceux qui s’y installent avec « leurs armées, leurs mercenaires [sous-entendu la Russie, avec le groupe paramilitaire Wagner].
« Beaucoup voudraient nous inciter à entrer dans une compétition, que je considère pour ma part comme anachronique […]. Certains arrivent avec leurs armées et leurs mercenaires ici et là », a-t-il affimé. Or, « c’est le confort des grilles de lecture du passé : mesurant notre influence aux nombres de nos opérations militaires, ou nous satisfaire de liens privilégiés exclusifs avec des dirigeants, ou considérer que des marchés économiques nous reviennent de droit parce que nous étions là avant », a poursuivi le chef de l’État, pour qui « ce temps là a vécu ». Et d’insister : « Il faut bâtir une nouvelle relation équilibrée, réciproque et responsable » avec les pays africains.
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Et il était question d’en faire de même au Tchad et en Côte d’Ivoire, seules les Forces françaises au Gabon et à Djibouti devant être maintenues. Sauf que les circonstances, avec les opérations Serval et Barkhane, en auront décidé autrement….
Actuellement, et si l’on excepte Djibouti, qui relève plutôt de la stratégie pour l’Indo-Pacifique, les forces françaises sont encore présentes en Côte d’Ivoire, au Tchad [où le groupe paramilitaire russe Wagner tenterait de déstabiliser le pouvoir, selon le Wall Street Journal], au Niger, au Sénégal et au Gabon. Et, ces dernières semaines, elles ont quitté le Burkina Faso, la Centrafrique et le Mali. Trois pays où Moscou encourage les sentiments anti-français. Et ce n’est pas fini…
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February 27, 2023
En effet, à la veille d’un tournée en Afrique, le président Macron a annoncé une prochaine « diminution visible » des effectifs militaires français sur le continent africain ainsi qu’un « nouveau modèle de partenariat » impliquant une « montée en puissance des forces africaines. Pour autant, aucune fermeture de base n’est prévue… Mais elles changeront de nature et seront « cogérées » avec les forces du pays d’accueil.
« La transformation débutera dans les prochains mois avec une diminution visible de nos effectifs et une montée en puissance dans ces bases de nos partenaires africains, a en effet déclaré M. Macron. Et cela passera par un « effort accru de la France en matière de formation et d’équipement ».
« De manière très concrète, les bases que nous avons, par exemple en Côte d’Ivoire et au Sénégal, où vous avez plusieurs centaines de militaires, voire des milliers, eh bien on va avoir une approche pour se dire ‘qu’est ce qu’on veut faire’, de ‘quoi avez vous besoin’. Et en fonction de ça, former davantage […], développer des bases à vocation régionale, […] voire créer des ‘hubs régionaux » si c’est le souhait de ces pays d’associer des partenaires », a détaillé le président Macron.
Plus généralement, celui-ci a plaidé pour « l’humilité » et la « responsabilité » de l’action de la France en Afrique… assurant qu’il entendait refuser la « compétition » stratégique imposée sur ce continent par ceux qui s’y installent avec « leurs armées, leurs mercenaires [sous-entendu la Russie, avec le groupe paramilitaire Wagner].
« Beaucoup voudraient nous inciter à entrer dans une compétition, que je considère pour ma part comme anachronique […]. Certains arrivent avec leurs armées et leurs mercenaires ici et là », a-t-il affimé. Or, « c’est le confort des grilles de lecture du passé : mesurant notre influence aux nombres de nos opérations militaires, ou nous satisfaire de liens privilégiés exclusifs avec des dirigeants, ou considérer que des marchés économiques nous reviennent de droit parce que nous étions là avant », a poursuivi le chef de l’État, pour qui « ce temps là a vécu ». Et d’insister : « Il faut bâtir une nouvelle relation équilibrée, réciproque et responsable » avec les pays africains.
Opex 360
L’US Air Force va commander 26 avions E-7A Wedgetail pour remplacer ses E-3 AWACS
par Laurent Lagneau · 1 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerBasé sur une cellule de B-737, l’avion radar E-7 Wedgetail avait d’abord été mis au point par Boeing pour répondre aux besoins de la Royal Australian Air Force [RAAF]. Puis il fut choisi par la Corée du Sud, la Turquie et, plus récemment, par le Royaume-Uni, où il remplacera l’E-3 Sentry de la Royal Air Force [RAF] à partir de cette année. Et l’US Air Force [USAF] entend en faire de même… mais avec une version plus évoluée de cet appareil.
En effet, l’an passé, celle-ci avait annoncé qu’un premier prototype serait commandé à Boeing en 2023, dans le cadre d’un contrat de recherche et de développement. Puis qu’un second allait être financé en 2024. Une « décision de production sera prise au cours de l’exercice 2025 », avait précisé l’USAF.
Cela étant, les plans ont depuis évolué. En effet, le 28 février, Boeing a indiqué que le Pentagone venait de lui notifier un contrat d’une valeur maximale de 1,2 milliard de dollars pour le « développement de deux nouvelles variantes américaines de l’avion E-7 AEW&C [Airborne Early Warning & Control] ».
« Le E-7 est une plate-forme éprouvée. C’est le seul avion avancé capable de répondre aux exigences à court terme d’alerte et de contrôle aéroportés de l’US Air Force tout en permettant l’intégration au sein de la force interarmées », a fait valoir Stu Voboril, le directeur général du programme E-7 chez Boeing.
De son côté, l’USAF prévoit de mettre en service son premier E-7A « d’ici l’exercice 2027 ». Et de préciser qu’elle entend se procurer 24 exemplaires supplémentaire d’ici 2032, ce qui portera la flotte à 26 appareils [en comptant les deux prototypes, ndlr].
Dans le même temps, les 31 E-3B/G encore en service continueront d’être modernisés « pour répondre aux obligations » de l’USAF « dans le cadre de la stratégie de défense nationale de 2022 ». Affichant une moyenne d’âge d’environ 42 ans, ces appareils ont des problèmes de disponibilité…
L’US Air Force va commander 26 avions E-7A Wedgetail pour remplacer ses E-3 AWACS
par Laurent Lagneau · 1 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerBasé sur une cellule de B-737, l’avion radar E-7 Wedgetail avait d’abord été mis au point par Boeing pour répondre aux besoins de la Royal Australian Air Force [RAAF]. Puis il fut choisi par la Corée du Sud, la Turquie et, plus récemment, par le Royaume-Uni, où il remplacera l’E-3 Sentry de la Royal Air Force [RAF] à partir de cette année. Et l’US Air Force [USAF] entend en faire de même… mais avec une version plus évoluée de cet appareil.
En effet, l’an passé, celle-ci avait annoncé qu’un premier prototype serait commandé à Boeing en 2023, dans le cadre d’un contrat de recherche et de développement. Puis qu’un second allait être financé en 2024. Une « décision de production sera prise au cours de l’exercice 2025 », avait précisé l’USAF.
Cela étant, les plans ont depuis évolué. En effet, le 28 février, Boeing a indiqué que le Pentagone venait de lui notifier un contrat d’une valeur maximale de 1,2 milliard de dollars pour le « développement de deux nouvelles variantes américaines de l’avion E-7 AEW&C [Airborne Early Warning & Control] ».
« Le E-7 est une plate-forme éprouvée. C’est le seul avion avancé capable de répondre aux exigences à court terme d’alerte et de contrôle aéroportés de l’US Air Force tout en permettant l’intégration au sein de la force interarmées », a fait valoir Stu Voboril, le directeur général du programme E-7 chez Boeing.
De son côté, l’USAF prévoit de mettre en service son premier E-7A « d’ici l’exercice 2027 ». Et de préciser qu’elle entend se procurer 24 exemplaires supplémentaire d’ici 2032, ce qui portera la flotte à 26 appareils [en comptant les deux prototypes, ndlr].
Dans le même temps, les 31 E-3B/G encore en service continueront d’être modernisés « pour répondre aux obligations » de l’USAF « dans le cadre de la stratégie de défense nationale de 2022 ». Affichant une moyenne d’âge d’environ 42 ans, ces appareils ont des problèmes de disponibilité…
PartagezTweetezPartagezEnregistrerBasé sur une cellule de B-737, l’avion radar E-7 Wedgetail avait d’abord été mis au point par Boeing pour répondre aux besoins de la Royal Australian Air Force [RAAF]. Puis il fut choisi par la Corée du Sud, la Turquie et, plus récemment, par le Royaume-Uni, où il remplacera l’E-3 Sentry de la Royal Air Force [RAF] à partir de cette année. Et l’US Air Force [USAF] entend en faire de même… mais avec une version plus évoluée de cet appareil.
En effet, l’an passé, celle-ci avait annoncé qu’un premier prototype serait commandé à Boeing en 2023, dans le cadre d’un contrat de recherche et de développement. Puis qu’un second allait être financé en 2024. Une « décision de production sera prise au cours de l’exercice 2025 », avait précisé l’USAF.
Cela étant, les plans ont depuis évolué. En effet, le 28 février, Boeing a indiqué que le Pentagone venait de lui notifier un contrat d’une valeur maximale de 1,2 milliard de dollars pour le « développement de deux nouvelles variantes américaines de l’avion E-7 AEW&C [Airborne Early Warning & Control] ».
« Le E-7 est une plate-forme éprouvée. C’est le seul avion avancé capable de répondre aux exigences à court terme d’alerte et de contrôle aéroportés de l’US Air Force tout en permettant l’intégration au sein de la force interarmées », a fait valoir Stu Voboril, le directeur général du programme E-7 chez Boeing.
De son côté, l’USAF prévoit de mettre en service son premier E-7A « d’ici l’exercice 2027 ». Et de préciser qu’elle entend se procurer 24 exemplaires supplémentaire d’ici 2032, ce qui portera la flotte à 26 appareils [en comptant les deux prototypes, ndlr].
Dans le même temps, les 31 E-3B/G encore en service continueront d’être modernisés « pour répondre aux obligations » de l’USAF « dans le cadre de la stratégie de défense nationale de 2022 ». Affichant une moyenne d’âge d’environ 42 ans, ces appareils ont des problèmes de disponibilité…
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En effet, l’an passé, celle-ci avait annoncé qu’un premier prototype serait commandé à Boeing en 2023, dans le cadre d’un contrat de recherche et de développement. Puis qu’un second allait être financé en 2024. Une « décision de production sera prise au cours de l’exercice 2025 », avait précisé l’USAF.
Cela étant, les plans ont depuis évolué. En effet, le 28 février, Boeing a indiqué que le Pentagone venait de lui notifier un contrat d’une valeur maximale de 1,2 milliard de dollars pour le « développement de deux nouvelles variantes américaines de l’avion E-7 AEW&C [Airborne Early Warning & Control] ».
« Le E-7 est une plate-forme éprouvée. C’est le seul avion avancé capable de répondre aux exigences à court terme d’alerte et de contrôle aéroportés de l’US Air Force tout en permettant l’intégration au sein de la force interarmées », a fait valoir Stu Voboril, le directeur général du programme E-7 chez Boeing.
De son côté, l’USAF prévoit de mettre en service son premier E-7A « d’ici l’exercice 2027 ». Et de préciser qu’elle entend se procurer 24 exemplaires supplémentaire d’ici 2032, ce qui portera la flotte à 26 appareils [en comptant les deux prototypes, ndlr].
Dans le même temps, les 31 E-3B/G encore en service continueront d’être modernisés « pour répondre aux obligations » de l’USAF « dans le cadre de la stratégie de défense nationale de 2022 ». Affichant une moyenne d’âge d’environ 42 ans, ces appareils ont des problèmes de disponibilité…
L'Humanité
Accidents du travail : la colère des familles endeuillées
Premier planRassemblés dans un collectif né à l’automne, des proches de victimes d’accidents mortels organisent un rassemblement à Paris, samedi 4 mars, contre « l’invisibilisation » de ce fléau, qui tue près de trois personnes par jour ouvré.
Samuel Ravier-RegnatC’est une manifestation inédite dans l’histoire sociale récente du pays : un rassemblement en hommage à tous les morts au travail, organisé par un collectif de familles de victimes. Il aura lieu samedi 4 mars, à 14 heures, à proximité du ministère du Travail à Paris.
Un an presque jour pour jour après la mort sur un chantier de forage pétrolier de Seine-et-Marne d’un jeune sondeur de 27 ans, Flavien Berard, dont les parents Fabienne et Laurent sont à l’initiative du collectif Stop à la mort au travail.
Morts au travail. « On veut faire bouger les choses, que ces tragédies aient une utilité »Celui-ci rassemble pour le moment seize familles venues des quatre coins du pays avec pour point commun d’avoir perdu un être cher dans un accident du travail. Elles s’organisent sur une boucle WhatsApp, espace de soutien moral et de partage d’expérience. « Il n’y a pas d’association spécifique pour aiguiller les familles confrontées à de tels drames. Entre nous, on se donne des conseils et ça nous aide beaucoup », rapporte Fabienne Berard.
Le 2 février, les parents de Flavien Berard ont rencontré à Paris deux membres du cabinet du ministre du Travail, Olivier Dussopt, et leur ont présenté la liste de revendications établie par le collectif. Nombre d’entre elles portent sur la prise en charge des familles endeuillées : paiement des frais d’obsèques par les employeurs, soutien psychologique et judiciaire, simplification des procédures judiciaires.
Le collectif réclame aussi des actions pour améliorer la prévention du risque et la « transparence sur les chiffres » concernant le nombre de morts au travail. Selon les données de la Caisse nationale d’assurance-maladie, 733 accidents mortels du travail ont été déclarés en 2019, soit près de trois par jour ouvré. En 2020, année marquée par un fort ralentissement de l’activité économique en raison de la pandémie de Covid, ce bilan est tombé à 550, avant de remonter à 645 en 2021.
« En France, on n’est pas capable de compter de façon fiable les accidents du travail. On a un comptage complexe et opaque »
Problème : ces statistiques, les plus complètes dont on dispose, ne prennent en compte que les salariés du régime général (pour l’année 2019, un rapport de la Dares publié en décembre 2022 y a ajouté notamment les travailleurs agricoles, relevant le total à 790 morts). Sont exclus du recensement les fonctionnaires, les travailleurs détachés et les travailleurs non salariés, à l’image des autoentrepreneurs.
« En France, on n’est pas capable de compter de façon fiable les accidents du travail. On a un comptage complexe et opaque, qui crée de la confusion », regrette Matthieu Lépine, professeur d’histoire-géographie à Montreuil (Seine-Saint-Denis) et auteur de l’ouvrage l’Hécatombe invisible. Enquête sur les morts au travail, à paraître le 10 mars.
Morts au travail : un scandale françaisDepuis 2019, ce dernier tient sur Twitter son propre décompte, basé sur les informations publiées dans les journaux de la presse locale. « Je pense qu’il faut changer de paradigme par rapport aux accidents du travail. Il faut que tout le monde comprenne que ce n’est pas la faute à pas de chance, mais un phénomène social, car, dans la majeure partie des cas, les accidents surviennent en raison de manquements en termes de formation ou de sécurité », explique celui qui a participé à mettre en relation les membres du collectif de familles.
8 000 décès supplémentaires seraient à déplorer d’ici à 2030, si la tendance 2010-2019 devait se maintenir
Au mois d’avril dernier, la Confédération européenne des syndicats alertait sur l’augmentation dans le temps du nombre d’accidents mortels du travail en France, prévenant que près de 8 000 décès supplémentaires seraient à déplorer d’ici à 2030, si la tendance 2010-2019 devait se maintenir.
Face à cette menace, le gouvernement a décidé, en 2022, d’inclure à son plan Santé au travail 2022-2025 un « axe transversal » consacré aux accidents graves et mortels. Une « feuille de route » qui se concentre sur la question de la prévention (avec « un effort accru en termes de sensibilisation » auprès des jeunes, des nouveaux embauchés ou des intérimaires), que l’exécutif a lui-même contribué à fragiliser en supprimant, en 2017, les comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), qui jouaient un rôle majeur en la matière.
En outre, la stratégie gouvernementale ne s’attaque pas au cœur du problème, selon Véronique Daubas-Letourneux, spécialiste des accidents du travail. Si elle salue « une prise de conscience », la sociologue déplore une « approche individualisante » du phénomène. « Il n’y a pas suffisamment d’attention portée aux enjeux d’organisation du travail et de dilution de la responsabilité en cas de sous-traitance », déplore-t-elle.
« Les morts au travail, il n’y a pas qu’au Qatar »Des leviers d’action existent, pourtant, que la CGT construction a rappelés dans un courrier adressé à Emmanuel Macron, en octobre 2022 : interdiction de la sous-traitance en cascade, obligation de prise en compte du « mieux-disant social » dans les appels d’offres, établissement d’une liste noire pour les entreprises ayant été condamnées pour non-respect grave de la législation du travail…
« Il y a une espèce d’omerta en France, parce qu’il ne faut pas contrarier le travail »
Autant d’éléments que les membres du collectif Stop à la mort au travail pourront aborder avec des représentants d’Olivier Dussopt qui devraient à nouveau les recevoir après le rassemblement du 4 mars. Les familles espèrent que la manifestation permettra de braquer les projecteurs sur un fléau social quotidien qu’elles jugent trop souvent « invisibilisé » et négligé, tant par les médias que par les dirigeants politiques.
« Si un gendarme meurt en exercice, un ministre va se déplacer pour aller lui rendre hommage. Je ne conteste pas ça. Mais notre fils ne mérite pas moins d’avoir les hommages de la République », proteste Véronique Millot, mère d’Alban Millot, décédé à Lieuron (Ille-et-Vilaine), le 10 mars 2021, jour de ses 25 ans, en tombant d’un toit sur lequel il devait installer des panneaux photovoltaïques.
« Passer ces affaires sous silence, c’est banaliser les choses. Ce n’est pas normal de mourir au travail aujourd’hui. » Elle s’arrête, cherche ses mots. « Il y a une espèce d’omerta en France, parce qu’il ne faut pas contrarier le travail. On veut conserver les emplois à tout prix. Moi, dans mon cœur de maman meurtrie, j’aimerais qu’une loi sur les accidents du travail porte le nom de mon fils. »
Accidents du travailConditions de travailSanté au travailTravail Opex 360
Le ministre des Armées veut « réinterroger » le modèle de l’hélicoptère d’attaque Tigre Mk3
par Laurent Lagneau · 28 février 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn mars 2022, et au nom de la Direction générale de l’armement [DGA] française et de la Dirección General de Armamento y Material [DGAM] espagnole, l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] notifia à Airbus Helicopters le contrat visant à porter l’hélicoptère d’attaque Tigre au standard Mk3 [ce qui correspond à sa modernisation à mi-vie].
Seulement, étant donné le faux-bond de l’Allemagne, ce programme est moins ambitieux que prévu… En effet, l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] de pourra moderniser que 42 appareils sur les 67 qu’elle possède, pour une factue de 2,8 milliards d’euros. De son côté, les Fuerzas aeromobiles del Ejercito de tierra [FAMET] ont prévu une enveloppe de 1,18 milliard d’euros pour 18 hélicoptères.
Avec le standard Mk3, le Tigre sera connecté « au sein des systèmes de numérisation du champ de bataille », avec la capacité de prendre le contrôle de drones et de partager des informations tactiques en temps réel. Il est aussi question de le doter d’une nouvelle avionique [la suite FlytX de Thales], de la radion Contact pour l’intégrer à la bulle SCORPION, un système d’autoprotection de dernière génération.
Cela étant, depuis quelques mois, des bruits suggèrent que cette modernisation du Tigre se ferait finalement a minima… les retours d’expérience [RETEX] d’Ukraine, le recours massifs aux drones ayant donné matière à réfléchir dans les états-majors… Ainsi, le Japon a décidé de retirer du service l’ensemble de ses hélicoptères d’attaque et de reconnaissance pour les remplacer par des engins pilotés à distance. En revanche, outre-Manche la British Army estime que ses AH64E Apache restent pertinents, à la condition d’adapter leur emploi.
Quoi qu’il en soit, et s’agissant du Tigre Mk3, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu ne s’est pas montré rassurant sur son avenir, lors d’une audition au Sénat, ce 28 février.
« Beaucoup de choses circulent, qui sont parfois inexactes. L’hélicoptère Tigre continuera de voler jusqu’en 2040/45. Après, le vrai sujet, c’est le saut technologique. J’ai demandé […] aux armées de regarder si ce qui est imaginé pour le standard 3 correspond bien à ce qu’on veut technologiquement », a expliqué M. Lecornu. « Est-ce qu’on n’aura pas un super hélicoptère déjà démodé [avec les drones]? J’assume poser la question publiquement », a-t-il ajouté.
Au point que le ministre a soulevé : la soutenabilité économique du Tigre MK3. » Si l’hélicoptère est génial mais qu’on ne peut qu’en acheter seulement quelques uns, ce sera une difficulté », a poursuivi le ministre.
« Je ne réinterroge pas le principe du Standard 3, je réinterroge le modèle tel qu’il existe aujourd’hui », a enchaîné M. Lecornu. « Et j’ai donné mandat aux armées et à la DGA, en lien avec les industriels, afin de le mettre à jour le cas échéant, ou de le faire si besoin en est », a-t-il dit. « Ce n’est pas une mauvaise nouvelle, c’est juste une bonne nouvelle qu’il faut adapter », a-t-il conclu.
Le ministre des Armées veut « réinterroger » le modèle de l’hélicoptère d’attaque Tigre Mk3
par Laurent Lagneau · 28 février 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn mars 2022, et au nom de la Direction générale de l’armement [DGA] française et de la Dirección General de Armamento y Material [DGAM] espagnole, l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] notifia à Airbus Helicopters le contrat visant à porter l’hélicoptère d’attaque Tigre au standard Mk3 [ce qui correspond à sa modernisation à mi-vie].
Seulement, étant donné le faux-bond de l’Allemagne, ce programme est moins ambitieux que prévu… En effet, l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] de pourra moderniser que 42 appareils sur les 67 qu’elle possède, pour une factue de 2,8 milliards d’euros. De son côté, les Fuerzas aeromobiles del Ejercito de tierra [FAMET] ont prévu une enveloppe de 1,18 milliard d’euros pour 18 hélicoptères.
Avec le standard Mk3, le Tigre sera connecté « au sein des systèmes de numérisation du champ de bataille », avec la capacité de prendre le contrôle de drones et de partager des informations tactiques en temps réel. Il est aussi question de le doter d’une nouvelle avionique [la suite FlytX de Thales], de la radion Contact pour l’intégrer à la bulle SCORPION, un système d’autoprotection de dernière génération.
Cela étant, depuis quelques mois, des bruits suggèrent que cette modernisation du Tigre se ferait finalement a minima… les retours d’expérience [RETEX] d’Ukraine, le recours massifs aux drones ayant donné matière à réfléchir dans les états-majors… Ainsi, le Japon a décidé de retirer du service l’ensemble de ses hélicoptères d’attaque et de reconnaissance pour les remplacer par des engins pilotés à distance. En revanche, outre-Manche la British Army estime que ses AH64E Apache restent pertinents, à la condition d’adapter leur emploi.
Quoi qu’il en soit, et s’agissant du Tigre Mk3, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu ne s’est pas montré rassurant sur son avenir, lors d’une audition au Sénat, ce 28 février.
« Beaucoup de choses circulent, qui sont parfois inexactes. L’hélicoptère Tigre continuera de voler jusqu’en 2040/45. Après, le vrai sujet, c’est le saut technologique. J’ai demandé […] aux armées de regarder si ce qui est imaginé pour le standard 3 correspond bien à ce qu’on veut technologiquement », a expliqué M. Lecornu. « Est-ce qu’on n’aura pas un super hélicoptère déjà démodé [avec les drones]? J’assume poser la question publiquement », a-t-il ajouté.
Au point que le ministre a soulevé : la soutenabilité économique du Tigre MK3. » Si l’hélicoptère est génial mais qu’on ne peut qu’en acheter seulement quelques uns, ce sera une difficulté », a poursuivi le ministre.
« Je ne réinterroge pas le principe du Standard 3, je réinterroge le modèle tel qu’il existe aujourd’hui », a enchaîné M. Lecornu. « Et j’ai donné mandat aux armées et à la DGA, en lien avec les industriels, afin de le mettre à jour le cas échéant, ou de le faire si besoin en est », a-t-il dit. « Ce n’est pas une mauvaise nouvelle, c’est juste une bonne nouvelle qu’il faut adapter », a-t-il conclu.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn mars 2022, et au nom de la Direction générale de l’armement [DGA] française et de la Dirección General de Armamento y Material [DGAM] espagnole, l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] notifia à Airbus Helicopters le contrat visant à porter l’hélicoptère d’attaque Tigre au standard Mk3 [ce qui correspond à sa modernisation à mi-vie].
Seulement, étant donné le faux-bond de l’Allemagne, ce programme est moins ambitieux que prévu… En effet, l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] de pourra moderniser que 42 appareils sur les 67 qu’elle possède, pour une factue de 2,8 milliards d’euros. De son côté, les Fuerzas aeromobiles del Ejercito de tierra [FAMET] ont prévu une enveloppe de 1,18 milliard d’euros pour 18 hélicoptères.
Avec le standard Mk3, le Tigre sera connecté « au sein des systèmes de numérisation du champ de bataille », avec la capacité de prendre le contrôle de drones et de partager des informations tactiques en temps réel. Il est aussi question de le doter d’une nouvelle avionique [la suite FlytX de Thales], de la radion Contact pour l’intégrer à la bulle SCORPION, un système d’autoprotection de dernière génération.
Cela étant, depuis quelques mois, des bruits suggèrent que cette modernisation du Tigre se ferait finalement a minima… les retours d’expérience [RETEX] d’Ukraine, le recours massifs aux drones ayant donné matière à réfléchir dans les états-majors… Ainsi, le Japon a décidé de retirer du service l’ensemble de ses hélicoptères d’attaque et de reconnaissance pour les remplacer par des engins pilotés à distance. En revanche, outre-Manche la British Army estime que ses AH64E Apache restent pertinents, à la condition d’adapter leur emploi.
Quoi qu’il en soit, et s’agissant du Tigre Mk3, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu ne s’est pas montré rassurant sur son avenir, lors d’une audition au Sénat, ce 28 février.
« Beaucoup de choses circulent, qui sont parfois inexactes. L’hélicoptère Tigre continuera de voler jusqu’en 2040/45. Après, le vrai sujet, c’est le saut technologique. J’ai demandé […] aux armées de regarder si ce qui est imaginé pour le standard 3 correspond bien à ce qu’on veut technologiquement », a expliqué M. Lecornu. « Est-ce qu’on n’aura pas un super hélicoptère déjà démodé [avec les drones]? J’assume poser la question publiquement », a-t-il ajouté.
Au point que le ministre a soulevé : la soutenabilité économique du Tigre MK3. » Si l’hélicoptère est génial mais qu’on ne peut qu’en acheter seulement quelques uns, ce sera une difficulté », a poursuivi le ministre.
« Je ne réinterroge pas le principe du Standard 3, je réinterroge le modèle tel qu’il existe aujourd’hui », a enchaîné M. Lecornu. « Et j’ai donné mandat aux armées et à la DGA, en lien avec les industriels, afin de le mettre à jour le cas échéant, ou de le faire si besoin en est », a-t-il dit. « Ce n’est pas une mauvaise nouvelle, c’est juste une bonne nouvelle qu’il faut adapter », a-t-il conclu.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEn mars 2022, et au nom de la Direction générale de l’armement [DGA] française et de la Dirección General de Armamento y Material [DGAM] espagnole, l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] notifia à Airbus Helicopters le contrat visant à porter l’hélicoptère d’attaque Tigre au standard Mk3 [ce qui correspond à sa modernisation à mi-vie].
Seulement, étant donné le faux-bond de l’Allemagne, ce programme est moins ambitieux que prévu… En effet, l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] de pourra moderniser que 42 appareils sur les 67 qu’elle possède, pour une factue de 2,8 milliards d’euros. De son côté, les Fuerzas aeromobiles del Ejercito de tierra [FAMET] ont prévu une enveloppe de 1,18 milliard d’euros pour 18 hélicoptères.
Avec le standard Mk3, le Tigre sera connecté « au sein des systèmes de numérisation du champ de bataille », avec la capacité de prendre le contrôle de drones et de partager des informations tactiques en temps réel. Il est aussi question de le doter d’une nouvelle avionique [la suite FlytX de Thales], de la radion Contact pour l’intégrer à la bulle SCORPION, un système d’autoprotection de dernière génération.
Cela étant, depuis quelques mois, des bruits suggèrent que cette modernisation du Tigre se ferait finalement a minima… les retours d’expérience [RETEX] d’Ukraine, le recours massifs aux drones ayant donné matière à réfléchir dans les états-majors… Ainsi, le Japon a décidé de retirer du service l’ensemble de ses hélicoptères d’attaque et de reconnaissance pour les remplacer par des engins pilotés à distance. En revanche, outre-Manche la British Army estime que ses AH64E Apache restent pertinents, à la condition d’adapter leur emploi.
Quoi qu’il en soit, et s’agissant du Tigre Mk3, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu ne s’est pas montré rassurant sur son avenir, lors d’une audition au Sénat, ce 28 février.
« Beaucoup de choses circulent, qui sont parfois inexactes. L’hélicoptère Tigre continuera de voler jusqu’en 2040/45. Après, le vrai sujet, c’est le saut technologique. J’ai demandé […] aux armées de regarder si ce qui est imaginé pour le standard 3 correspond bien à ce qu’on veut technologiquement », a expliqué M. Lecornu. « Est-ce qu’on n’aura pas un super hélicoptère déjà démodé [avec les drones]? J’assume poser la question publiquement », a-t-il ajouté.
Au point que le ministre a soulevé : la soutenabilité économique du Tigre MK3. » Si l’hélicoptère est génial mais qu’on ne peut qu’en acheter seulement quelques uns, ce sera une difficulté », a poursuivi le ministre.
« Je ne réinterroge pas le principe du Standard 3, je réinterroge le modèle tel qu’il existe aujourd’hui », a enchaîné M. Lecornu. « Et j’ai donné mandat aux armées et à la DGA, en lien avec les industriels, afin de le mettre à jour le cas échéant, ou de le faire si besoin en est », a-t-il dit. « Ce n’est pas une mauvaise nouvelle, c’est juste une bonne nouvelle qu’il faut adapter », a-t-il conclu.
L'Humanité
Violences policières. En Guadeloupe, la famille de Claude Jean-Pierre attend toujours justice
EntretienL’avocate de la famille de Claude Jean-Pierre, un Guadeloupéen décédé en 2020 après un contrôle de Gendarmerie, interpelle sur la nécessité d’un procès dans cette affaire. Entretien.
Benjamin KönigLe 21 novembre 2020, Claude Jean-Pierre, un habitant de 67 ans de Deshaies, en Guadeloupe, était interpellé par deux gendarmes. Douze jours plus tard, il décédait à l’hôpital, après avoir été admis avec une double fracture des cervicales, dont l’une compressait la moelle épinière, et plusieurs hématomes au visage.
Quelques semaines plus tard, une vidéo provenant de la caméra qui équipe la mairie de Deshaies montre une arrestation brutale, le corps inerte de Claude Jean-Pierre, la violence des gendarmes. Depuis, l’affaire ressemble à un énième déni de justice.
Après les violences policières, le combat de ceux qui restentLe procureur Xavier Sicot, qui estimait dès le début de l’enquête que les gendarmes avaient respecté les règles a demandé un non-lieu le 17 février. Au mépris des demandes de la famille de Claude Jean-Pierre. Désormais, c’est à la juge d’instruction de rendre sa décision d’ici peu.
Plusieurs rassemblements sont prévus, notamment ce vendredi 3 mars à 19 heures Pointe-à-Pitre, pour réclamer « Jistis Pou Klodo », un slogan scandé dans de nombreuses manifestations sur l’archipel. En attendant la conférence de presse qui se tiendra ce 3 mars à 10 heures, L’Humanité s’est entretenu avec Maître Maritza Bernier, la porte parole du collectif d’avocats intervenant pour la famille.
Le procureur de la République de Basse-Terre a demandé un non-lieu. Quelle est votre réaction ?
C’est un réquisitoire que nous contestons fermement, comme vous vous en doutez. Ce sera l’objet de la conférence de presse, tout en sachant que ce n’est pas encore la décision de la juge d’instruction, qui devra rendre son ordonnance sous peu. Nous entendons présenter des observations complémentaires à ce réquisitoire, compte tenu des éléments du dossier.
Êtes-vous surprise par ce réquisitoire ?
Pas vraiment, puisque dès le début, le procureur avait annoncé que pour lui, il n’y avait pas lieu de poursuites. On s’attendait tout de même à ce qu’au vu des éléments de l’instruction, notamment de la vidéo que tout le monde a pu visionner, les conséquences soient tirées. Ce n’est pas le cas. Mais nous restons confiants.
Même si nous sommes tenus par le secret de l’instruction, nous avons des éléments qui plaident pour un renvoi devant le tribunal. Le réquisitoire témoigne d’ailleurs, d’une certaine façon, de ce que le ministère public n’est pas très à l’aise... Cette affaire dépasse largement le cadre de la Guadeloupe, et nous avons des soutiens du monde entier. Ce procès est attendu.
Cette affaire illustre-t-elle un dysfonctionnement habituel de la Justice en Guadeloupe ? Vous avez reçu récemment le soutien des parlementaires de l’archipel, qui disent maintenir leur confiance dans la Justice, mais la question se pose avec acuité puisque cela fait écho à la récente ordonnance de non-lieu rendue dans le scandale du chlordécone ?
C’est sûr qu’on se dit, à un moment donné, que les non-lieux, on n’en veut plus ! Après celui outrancier dans l’affaire du chlordécone, que mes confrères ont défendu corps et âme, aujourd’hui on veut redonner confiance aux justiciables, et que la Justice soit la même pour tous. Qu’on soit de la maréchaussée ou pas, on doit répondre de ses actes.
Toute la Guadeloupe est touchée par cette affaire. Quel impact a-t-elle sur la société ?
Malgré le temps qui a passé, la plaie est béante. Deshaies est une bourgade de 4 000 habitants où tout le monde se connaît. Nous avons reçu le soutien des parlementaires, mais aussi du président du département (Guy Losbar, NDLR), de maires – il est pourtant rare qu’ils prennent ainsi position –, afin qu’il y ait un procès. Soutien également de la diaspora : Harry Roselmack a dénoncé un « déni de justice ». Si dans ce dossier-là, alors que nous disposons des images, il n’y a pas de réponse pénale, alors quand en aura-t-on ?
guadeloupeviolences policièresJustice Opex 360
La force aérienne australienne va doper ses capacités de suppression des défenses aériennes ennemies
par Laurent Lagneau · 28 février 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerMettant déjà en oeuvre des missiles antiradar AGM-88E depuis le début des années 2010, l’Australie avait été autorisée, l’an passé, à se procurer 15 AGM-88E2 AARGM [Advanced Anti-Radiation Guided Missile] par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée de l’exportation d’équipements militaires américains. Il était question d’un contrat potentiel d’une valeur estimée à 94 millions de dollars.
Mais visiblement, la Royal Australian Air Force [RAAF] a l’intention de renforcer significativement ses capacités de suppression des défenses aériennes ennemies [SEAD pour Suppression of Enemy Air Defenses], lesquelles reposent actuellement sur le couple E/A-18G Growler [11 en service] et l’AGM-88E.
En effet, le 27 février, la DSCA a publié un nouvel avis autorisant l’Australie à acquérir 63 missiles antiradar AARGM-ER [Advanced Anti-Radiation Guided Missiles-Extended Range] pour un montant estimé à 506 millions de dollars. Ces engins peuvent être tirés par un EA-18G, un F/A-18 Super Hornet ou bien encore par un F-35A.
« La vente proposée améliorera la capacité de l’Australie à faire face aux menaces actuelles et futures en lui permettant de détruire kes émetteurs radar terrestres ou maritimes associés aux défenses aériennes ennemies. Cette capacité empêchera l’adversaire d’utiliser ses systèmes de défense aérienne, améliorant ainsi la capacité de survie des avions tactiques australiens », fait valoir la DSCA.
Et d’ajouter que cet éventuel contrat « soutiendra les objectifs de politique étrangère et de sécurité nationale des États-Unis » étant donné que l’Australie est l’un de leurs alliés les plus importants dans le Pacifique occidental.
La force aérienne australienne va doper ses capacités de suppression des défenses aériennes ennemies
par Laurent Lagneau · 28 février 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerMettant déjà en oeuvre des missiles antiradar AGM-88E depuis le début des années 2010, l’Australie avait été autorisée, l’an passé, à se procurer 15 AGM-88E2 AARGM [Advanced Anti-Radiation Guided Missile] par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée de l’exportation d’équipements militaires américains. Il était question d’un contrat potentiel d’une valeur estimée à 94 millions de dollars.
Mais visiblement, la Royal Australian Air Force [RAAF] a l’intention de renforcer significativement ses capacités de suppression des défenses aériennes ennemies [SEAD pour Suppression of Enemy Air Defenses], lesquelles reposent actuellement sur le couple E/A-18G Growler [11 en service] et l’AGM-88E.
En effet, le 27 février, la DSCA a publié un nouvel avis autorisant l’Australie à acquérir 63 missiles antiradar AARGM-ER [Advanced Anti-Radiation Guided Missiles-Extended Range] pour un montant estimé à 506 millions de dollars. Ces engins peuvent être tirés par un EA-18G, un F/A-18 Super Hornet ou bien encore par un F-35A.
« La vente proposée améliorera la capacité de l’Australie à faire face aux menaces actuelles et futures en lui permettant de détruire kes émetteurs radar terrestres ou maritimes associés aux défenses aériennes ennemies. Cette capacité empêchera l’adversaire d’utiliser ses systèmes de défense aérienne, améliorant ainsi la capacité de survie des avions tactiques australiens », fait valoir la DSCA.
Et d’ajouter que cet éventuel contrat « soutiendra les objectifs de politique étrangère et de sécurité nationale des États-Unis » étant donné que l’Australie est l’un de leurs alliés les plus importants dans le Pacifique occidental.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerMettant déjà en oeuvre des missiles antiradar AGM-88E depuis le début des années 2010, l’Australie avait été autorisée, l’an passé, à se procurer 15 AGM-88E2 AARGM [Advanced Anti-Radiation Guided Missile] par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée de l’exportation d’équipements militaires américains. Il était question d’un contrat potentiel d’une valeur estimée à 94 millions de dollars.
Mais visiblement, la Royal Australian Air Force [RAAF] a l’intention de renforcer significativement ses capacités de suppression des défenses aériennes ennemies [SEAD pour Suppression of Enemy Air Defenses], lesquelles reposent actuellement sur le couple E/A-18G Growler [11 en service] et l’AGM-88E.
En effet, le 27 février, la DSCA a publié un nouvel avis autorisant l’Australie à acquérir 63 missiles antiradar AARGM-ER [Advanced Anti-Radiation Guided Missiles-Extended Range] pour un montant estimé à 506 millions de dollars. Ces engins peuvent être tirés par un EA-18G, un F/A-18 Super Hornet ou bien encore par un F-35A.
« La vente proposée améliorera la capacité de l’Australie à faire face aux menaces actuelles et futures en lui permettant de détruire kes émetteurs radar terrestres ou maritimes associés aux défenses aériennes ennemies. Cette capacité empêchera l’adversaire d’utiliser ses systèmes de défense aérienne, améliorant ainsi la capacité de survie des avions tactiques australiens », fait valoir la DSCA.
Et d’ajouter que cet éventuel contrat « soutiendra les objectifs de politique étrangère et de sécurité nationale des États-Unis » étant donné que l’Australie est l’un de leurs alliés les plus importants dans le Pacifique occidental.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerMettant déjà en oeuvre des missiles antiradar AGM-88E depuis le début des années 2010, l’Australie avait été autorisée, l’an passé, à se procurer 15 AGM-88E2 AARGM [Advanced Anti-Radiation Guided Missile] par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée de l’exportation d’équipements militaires américains. Il était question d’un contrat potentiel d’une valeur estimée à 94 millions de dollars.
Mais visiblement, la Royal Australian Air Force [RAAF] a l’intention de renforcer significativement ses capacités de suppression des défenses aériennes ennemies [SEAD pour Suppression of Enemy Air Defenses], lesquelles reposent actuellement sur le couple E/A-18G Growler [11 en service] et l’AGM-88E.
En effet, le 27 février, la DSCA a publié un nouvel avis autorisant l’Australie à acquérir 63 missiles antiradar AARGM-ER [Advanced Anti-Radiation Guided Missiles-Extended Range] pour un montant estimé à 506 millions de dollars. Ces engins peuvent être tirés par un EA-18G, un F/A-18 Super Hornet ou bien encore par un F-35A.
« La vente proposée améliorera la capacité de l’Australie à faire face aux menaces actuelles et futures en lui permettant de détruire kes émetteurs radar terrestres ou maritimes associés aux défenses aériennes ennemies. Cette capacité empêchera l’adversaire d’utiliser ses systèmes de défense aérienne, améliorant ainsi la capacité de survie des avions tactiques australiens », fait valoir la DSCA.
Et d’ajouter que cet éventuel contrat « soutiendra les objectifs de politique étrangère et de sécurité nationale des États-Unis » étant donné que l’Australie est l’un de leurs alliés les plus importants dans le Pacifique occidental.
L'Humanité
Albin de la Simone : « J’aime bien créer la surprise »
EntretienAprès l’album instrumental Happy End, Albin de la Simone publie son septième opus, les Cent Prochaines Années. Des chansons pop à l’intimisme délicat, où il capte avec subtilité l’air du temps.
Ingrid Pohu« Qu’est-ce que tu fais les cent prochaines années ? Je te verrais bien… » Avec ce refrain posé sur une volée de notes de piano ascensionnelle, Albin de la Simone signe l’une de ses plus poignantes chansons d’amour. Les inflexions mélancoliques dans sa voix douce donnent la chair de poule.
Surtout quand il parle de rupture sentimentale dans Pars (« Pars si tu sais qu’il est fait/Le tour le rond parfait/Pars je regarde/L’encre sécher ») et J’embrasse pas (« Je ne pleure pas/C’est les pollens/Maudits pollens/Depuis des mois »).
Tel un pointilliste, ce peintre-dessinateur à ses heures assemble des mots aux rimes imprévisibles comme autant de petits points de couleurs nuancés qui forment des images fortes. Et ouvrent de belles perspectives.
Pendant la pandémie, vous n’aviez plus le cœur à écrire. Comment l’inspiration vous est-elle revenue ?
Comme j’avais malgré tout de la musique douce en tête qui pouvait faire du bien, j’ai enregistré un disque instrumental, Happy End. Et quand il est sorti, deux morceaux m’ont vraiment « appelé », je les reprends ici. Pour la première fois, j’ai écrit des paroles sur de la musique. De là est reparti le processus de création.
Vous ouvrez l’album avec le thème de l’espoir (les Cent Prochaines Années) et celui de l’insouciance de l’enfance (Petit Petit Moi). Cela traduit-il une envie de respirer ?
Après avoir traversé des choses difficiles, je vis actuellement une période positive, pleine de lumière. C’est un disque plus orienté vers l’avenir, que je vois comme une source potentielle de plaisir, de bonheur, de vivre autrement, de redémarrage. C’est synchro avec ce qu’on vit tous, par exemple la sortie du Covid correspond à mon titre Comment sera l’avenir. Il y a aussi la rencontre amoureuse dans Merveille.
L’album contient des morceaux plus ombrageux comme À jamais, qui décrit un homme à bout de souffle…
Oui, ce type a tout perdu, il part se dissoudre dans la nature et se met à poil pour « se composter » et se libérer de tout. C’est très surréaliste. Je vois ça comme l’inverse d’un suicide, comme s’il avait atteint un truc suprême, il fusionne avec les feuilles, les arbres. L’idée vient d’une rencontre avec l’Office national des forêts, où j’ai évoqué mon fantasme absolu d’être nu dans une forêt. C’est très puissant, la forêt, c’est comme être au milieu de l’océan.
Dans Mireille 1972, vous abordez l’avortement. Ce sont deux tableaux signés Degas (l’Absinthe) et Manet (la Prune) qui dévoilent deux femmes au regard perdu dans des cafés qui vous ont inspiré le texte…
La Prune de Manet, c’est cette femme en veste rose qui tient un clope, je le trouve incroyable plastiquement, et puis l’Absinthe de Degas, avec cette femme qui a l’air encore plus mal, et ce gars qui lui tourne le dos, il a l’air de l’avoir abandonnée. Toutes les deux boivent un alcool fort, elles ont sans doute vécu quelque chose de traumatisant juste avant. Peut-être ont-elles avorté, c’est illégal, dangereux, douloureux, elles ont mal. C’est ce que j’ai imaginé et c’est la première fois que je décide de tout ce que je veux dire dans une chanson avant de l’écrire. Après, la galère, c’est de trouver les bons mots.
L’écriture est-elle un labeur pour vous ?
Oui, parce que ce n’est pas du tout spontané. C’est vraiment une introspection. Les textes, c’est 99,9 % du temps à écrire des choses mauvaises, à me trouver nul et à tout jeter à la poubelle. À la fin, j’en garde 0,1 % que je trouve bien. Pour moi, le but d’une chanson, c’est de nous emmener le plus loin possible sans qu’on s’en rende compte, c’est un petit voyage d’une puissance infinie. Le sens des mots, leur rythme, le style de la musique, la production… c’est une équation à plein d’inconnues et hypercompliquée à résoudre mais que j’adore. C’est mon Sudoku.
Pour la première fois, vous n’assurez pas vous-même la réalisation de votre propre disque. Qu’est-ce que ça change ?
Le fait de confier les clés de la voiture à Sage (alias Ambroise Willaume) m’a permis de lâcher prise pour que ce disque me surprenne. Sage apporte ici plus de lignes de basse, des pulsations et un groove différents. Ça a créé de l’espace et m’a fait grandir. Je n’ai plus ce réflexe de me dire : « Je suis plus fort si je fais tout, tout seul. » Penser ainsi, c’est stupide.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
L’émotion passe aussi par votre voix, que vous cherchez à valoriser album après album…
Oui, avant je construisais la musique avant de construire la voix, désormais je fais l’inverse, je brode autour d’elle pour qu’elle soit heureuse sans frein, ni contrainte. J’ai fait des prises plus spontanées, sans chercher la perfection. Aujourd’hui, je suis décomplexé.
Dans vos musiques, il s’opère souvent des virages rythmiques inattendus…
J’aime bien créer la surprise, du moment qu’elle est douce et émouvante. On ouvre une porte et finalement le décor change. La musique, c’est du temps, ce n’est que progression. Elle amortit, soutient ou contre les paroles. C’est le cas pour Ta mère et moi. J’y décris un parent tellement décontenancé par l’adolescence de son enfant qu’il lui dit n’importe quoi avec des phrases comme « Tu vas pas sortir habillé comme ça ; Tu crois que tu vas plaire à qui… ». Si j’avais mis une musique plus dure, le propos aurait été trop cynique. Alors qu’avec une mélodie douce, on essaie de comprendre pourquoi le parent parle comme ça, il est bienveillant.
Que retenez-vous de vos trente années de carrière dans la musique, dont vingt en tant que chanteur ?
Le temps qui passe nourrit mes chansons mais je n’ai jamais la sensation que c’était mieux avant. Je ne ressens aucune nostalgie. Je passe mon temps à essayer de faire que demain soit mieux en faisant en sorte qu’aujourd’hui soit bien. Ça vient du fait que, malgré des parents super, j’ai eu une adolescence très difficile. Depuis, j’ai l’impression d’être en progrès tout le temps.
Quel est le plus joli mot de la langue française pour vous ?
Il y a un mot que j’adore parce qu’il contient toutes les voyelles de l’alphabet, sauf le « y » et une seule consonne, c’est… oiseau.
les Cent Prochaines Annéeswww.albindelasimone.comUn autre regard sur le monde
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MusiqueChanson françaiseAlbin de la Simone Opex 360
La Pologne commande 1400 véhicules de combat d’infanterie « Borsuk »
par Laurent Lagneau · 28 février 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLance-roquettes multiples K-239 « Chunmoo » et M142 HIMARS, obusiers K-9 « Thunder » et AHS Krab, chars M1A2 Abrams et K-2 « Black Panther »… Depuis que l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la Pologne a multiplié les achats militaires, dans des proportions significatives… Au point qu’elle disposera des forces terrestres les plus puissantes d’Europe. Et ce n’est pas fini.
En effet, ce 28 février, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a approuvé un accord-cadre avec le consortium dirigé par Polska Grupa Zbrojeniowa [PGZ] et Huta Stalowa Wola [HSW] pour la livraison de 1400 véhicules de combat d’infanterie [VCI] Borsuk. Et cela, afin de remplacer les BWP-1 [désignation polonaise du BMP-1, ndlr], de conception soviétique. la valeur du contrat est estimée à environ 8,5 milliards d’euros.
En outre, M. Blaszczak a également annoncé la mise au point d’un autre VCI qui, « plus lourd que le Borsuk », accompagnera les M1A2 Abrams de la 18ème Division Mécanisée de l’armée polonaise.
– Dzięki decyzjom Pana Premiera @mblaszczak dziś możemy uczestniczyć w podpisaniu umowy „zamówienie pierwszych 1400 NBPWP #Borsuk”. Ta decyzja rozpoczyna proces generacyjnej wymiany sprzętu, na jaki żołnierze czekali od lat – Sebastian Chwałek, prezes #PGZ pic.twitter.com/vWNYbFKPpU
— Polska Grupa Zbrojeniowa🇵🇱 (@PGZ_pl) February 28, 2023
Son développement ayant démarré en 2014, le Borsuk est un blindé amphibie de 25 à 30 tonnes [selon les configurations], basé sur une « plate-forme chenillée universelle et modulaire » [UMPG]. Mis en oeuvre par un équipage de trois hommes, il a la capacité de transporter jusqu’à six fantassins. Il est notamment doté d’un tourelleau téléopéré ZSSW-30 muni d’un canon Bushmaster MK44 de 30 mm et d’une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm. Il peut rouler à la vitesse maximale de 65 km/h sur route.
« Le Borsuk sera très efficace pour coopérer avec les chars de la famille K2 qui seront mis en service au sein de la 16ème Division mécanisée », a indiqué le ministère polonais de la Défense.
« Nous modernisons l’armée polonaise à un rythme très rapide. Nous nous éloignons des armes post-soviétiques, nous nous concentrons sur des armes modernes et compatibles avec les normes de l’Otan », a fait par ailleurs valoir M. Blaszczak.
La Pologne commande 1400 véhicules de combat d’infanterie « Borsuk »
par Laurent Lagneau · 28 février 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLance-roquettes multiples K-239 « Chunmoo » et M142 HIMARS, obusiers K-9 « Thunder » et AHS Krab, chars M1A2 Abrams et K-2 « Black Panther »… Depuis que l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la Pologne a multiplié les achats militaires, dans des proportions significatives… Au point qu’elle disposera des forces terrestres les plus puissantes d’Europe. Et ce n’est pas fini.
En effet, ce 28 février, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a approuvé un accord-cadre avec le consortium dirigé par Polska Grupa Zbrojeniowa [PGZ] et Huta Stalowa Wola [HSW] pour la livraison de 1400 véhicules de combat d’infanterie [VCI] Borsuk. Et cela, afin de remplacer les BWP-1 [désignation polonaise du BMP-1, ndlr], de conception soviétique. la valeur du contrat est estimée à environ 8,5 milliards d’euros.
En outre, M. Blaszczak a également annoncé la mise au point d’un autre VCI qui, « plus lourd que le Borsuk », accompagnera les M1A2 Abrams de la 18ème Division Mécanisée de l’armée polonaise.
– Dzięki decyzjom Pana Premiera @mblaszczak dziś możemy uczestniczyć w podpisaniu umowy „zamówienie pierwszych 1400 NBPWP #Borsuk”. Ta decyzja rozpoczyna proces generacyjnej wymiany sprzętu, na jaki żołnierze czekali od lat – Sebastian Chwałek, prezes #PGZ pic.twitter.com/vWNYbFKPpU
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Son développement ayant démarré en 2014, le Borsuk est un blindé amphibie de 25 à 30 tonnes [selon les configurations], basé sur une « plate-forme chenillée universelle et modulaire » [UMPG]. Mis en oeuvre par un équipage de trois hommes, il a la capacité de transporter jusqu’à six fantassins. Il est notamment doté d’un tourelleau téléopéré ZSSW-30 muni d’un canon Bushmaster MK44 de 30 mm et d’une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm. Il peut rouler à la vitesse maximale de 65 km/h sur route.
« Le Borsuk sera très efficace pour coopérer avec les chars de la famille K2 qui seront mis en service au sein de la 16ème Division mécanisée », a indiqué le ministère polonais de la Défense.
« Nous modernisons l’armée polonaise à un rythme très rapide. Nous nous éloignons des armes post-soviétiques, nous nous concentrons sur des armes modernes et compatibles avec les normes de l’Otan », a fait par ailleurs valoir M. Blaszczak.
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En effet, ce 28 février, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a approuvé un accord-cadre avec le consortium dirigé par Polska Grupa Zbrojeniowa [PGZ] et Huta Stalowa Wola [HSW] pour la livraison de 1400 véhicules de combat d’infanterie [VCI] Borsuk. Et cela, afin de remplacer les BWP-1 [désignation polonaise du BMP-1, ndlr], de conception soviétique. la valeur du contrat est estimée à environ 8,5 milliards d’euros.
En outre, M. Blaszczak a également annoncé la mise au point d’un autre VCI qui, « plus lourd que le Borsuk », accompagnera les M1A2 Abrams de la 18ème Division Mécanisée de l’armée polonaise.
– Dzięki decyzjom Pana Premiera @mblaszczak dziś możemy uczestniczyć w podpisaniu umowy „zamówienie pierwszych 1400 NBPWP #Borsuk”. Ta decyzja rozpoczyna proces generacyjnej wymiany sprzętu, na jaki żołnierze czekali od lat – Sebastian Chwałek, prezes #PGZ pic.twitter.com/vWNYbFKPpU
— Polska Grupa Zbrojeniowa🇵🇱 (@PGZ_pl) February 28, 2023
Son développement ayant démarré en 2014, le Borsuk est un blindé amphibie de 25 à 30 tonnes [selon les configurations], basé sur une « plate-forme chenillée universelle et modulaire » [UMPG]. Mis en oeuvre par un équipage de trois hommes, il a la capacité de transporter jusqu’à six fantassins. Il est notamment doté d’un tourelleau téléopéré ZSSW-30 muni d’un canon Bushmaster MK44 de 30 mm et d’une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm. Il peut rouler à la vitesse maximale de 65 km/h sur route.
« Le Borsuk sera très efficace pour coopérer avec les chars de la famille K2 qui seront mis en service au sein de la 16ème Division mécanisée », a indiqué le ministère polonais de la Défense.
« Nous modernisons l’armée polonaise à un rythme très rapide. Nous nous éloignons des armes post-soviétiques, nous nous concentrons sur des armes modernes et compatibles avec les normes de l’Otan », a fait par ailleurs valoir M. Blaszczak.
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En effet, ce 28 février, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a approuvé un accord-cadre avec le consortium dirigé par Polska Grupa Zbrojeniowa [PGZ] et Huta Stalowa Wola [HSW] pour la livraison de 1400 véhicules de combat d’infanterie [VCI] Borsuk. Et cela, afin de remplacer les BWP-1 [désignation polonaise du BMP-1, ndlr], de conception soviétique. la valeur du contrat est estimée à environ 8,5 milliards d’euros.
En outre, M. Blaszczak a également annoncé la mise au point d’un autre VCI qui, « plus lourd que le Borsuk », accompagnera les M1A2 Abrams de la 18ème Division Mécanisée de l’armée polonaise.
– Dzięki decyzjom Pana Premiera @mblaszczak dziś możemy uczestniczyć w podpisaniu umowy „zamówienie pierwszych 1400 NBPWP #Borsuk”. Ta decyzja rozpoczyna proces generacyjnej wymiany sprzętu, na jaki żołnierze czekali od lat – Sebastian Chwałek, prezes #PGZ pic.twitter.com/vWNYbFKPpU
— Polska Grupa Zbrojeniowa🇵🇱 (@PGZ_pl) February 28, 2023
– Dzięki decyzjom Pana Premiera @mblaszczak dziś możemy uczestniczyć w podpisaniu umowy „zamówienie pierwszych 1400 NBPWP #Borsuk”. Ta decyzja rozpoczyna proces generacyjnej wymiany sprzętu, na jaki żołnierze czekali od lat – Sebastian Chwałek, prezes #PGZ pic.twitter.com/vWNYbFKPpU
@mblaszczak#Borsuk#PGZpic.twitter.com/vWNYbFKPpU— Polska Grupa Zbrojeniowa🇵🇱 (@PGZ_pl) February 28, 2023
February 28, 2023
Son développement ayant démarré en 2014, le Borsuk est un blindé amphibie de 25 à 30 tonnes [selon les configurations], basé sur une « plate-forme chenillée universelle et modulaire » [UMPG]. Mis en oeuvre par un équipage de trois hommes, il a la capacité de transporter jusqu’à six fantassins. Il est notamment doté d’un tourelleau téléopéré ZSSW-30 muni d’un canon Bushmaster MK44 de 30 mm et d’une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm. Il peut rouler à la vitesse maximale de 65 km/h sur route.
« Le Borsuk sera très efficace pour coopérer avec les chars de la famille K2 qui seront mis en service au sein de la 16ème Division mécanisée », a indiqué le ministère polonais de la Défense.
« Nous modernisons l’armée polonaise à un rythme très rapide. Nous nous éloignons des armes post-soviétiques, nous nous concentrons sur des armes modernes et compatibles avec les normes de l’Otan », a fait par ailleurs valoir M. Blaszczak.
Opex 360
L’Algérie et la Russie veulent renforcer leur coopération militaire
par Laurent Lagneau · 28 février 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn novembre dernier, environ 200 militaires algériens et russes furent engagés dans l’exercice « Bouclier du désert 2022 », organisé dans la région de Béchar, frontalière avec le Maroc. C’était la première fois que l’Algérie accueillait de telles manoeuvres centrées sur la recherche, la détection et la destruction de groupes terroristes. Et elles faisaient suite à celles menées en Ossétie du Nord, en octobre 2021.
Quelques semaines plus tôt, les forces navales algériennes et russes participèrent à un exercice conjoint de quatre jours, en Méditerranée. Et cela alors que l’Armée nationale populaire venait de prendre part aux manoeuvres Vostok 2022, dans l’est de la Russie.
Comme on le voit, les relations militaires entre Alger et Moscou se porte bien… Et elle vont probablement encore se renforcer prochainement.
En effet, le 27 février, à la tête d’une importante délégation, le secrétaire du Conseil de sécurité russe, Nicholaï Patrouchev, a renconté le général Saïd Chanegriha, le chef d’état-major des forces algériennes, afin d’évoquer « l’état de la coopération militaire entre les armées des deux pays et les moyens de son renforcement »
La visite de M. Patrouchev « représente, pour nous, l’expression de la ferme et franche volonté qui anime les deux pays pour renforcer davantage le partenariat stratégique et historique qui caractérise leurs relations bilatérales, particulièrement dans le domaine de la coopération militaire », a commenté le général Chanegriha, cité dans un communiqué diffusé par le ministère algérien de la Défense.
Alors que la Russie est déjà – et de longue date – le principal fournisseur d’équipements militaires de l’Algérie, il est possible que le nouvel élan que les deux pays entendent donner à leur coopération se traduise par de nouveaux contrats d’armement… afin de répondre au renforcement des capacités des forces armées royales marocaines, celles-ci ayant mulitiplié les acquisitions lors de ces dernières années [CAESAr, F-16 Viper, drons, hélicoptères AH-64E Apache, etc]. D’ailleurs, le budget militaire algérien a doublé en 2023, pour atteindre les 23 milliards d’euros.
Sans doute que l’on en saura plus en mai prochain, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, devant effectuer une visite d’État en Russie.
L’Algérie et la Russie veulent renforcer leur coopération militaire
par Laurent Lagneau · 28 février 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn novembre dernier, environ 200 militaires algériens et russes furent engagés dans l’exercice « Bouclier du désert 2022 », organisé dans la région de Béchar, frontalière avec le Maroc. C’était la première fois que l’Algérie accueillait de telles manoeuvres centrées sur la recherche, la détection et la destruction de groupes terroristes. Et elles faisaient suite à celles menées en Ossétie du Nord, en octobre 2021.
Quelques semaines plus tôt, les forces navales algériennes et russes participèrent à un exercice conjoint de quatre jours, en Méditerranée. Et cela alors que l’Armée nationale populaire venait de prendre part aux manoeuvres Vostok 2022, dans l’est de la Russie.
Comme on le voit, les relations militaires entre Alger et Moscou se porte bien… Et elle vont probablement encore se renforcer prochainement.
En effet, le 27 février, à la tête d’une importante délégation, le secrétaire du Conseil de sécurité russe, Nicholaï Patrouchev, a renconté le général Saïd Chanegriha, le chef d’état-major des forces algériennes, afin d’évoquer « l’état de la coopération militaire entre les armées des deux pays et les moyens de son renforcement »
La visite de M. Patrouchev « représente, pour nous, l’expression de la ferme et franche volonté qui anime les deux pays pour renforcer davantage le partenariat stratégique et historique qui caractérise leurs relations bilatérales, particulièrement dans le domaine de la coopération militaire », a commenté le général Chanegriha, cité dans un communiqué diffusé par le ministère algérien de la Défense.
Alors que la Russie est déjà – et de longue date – le principal fournisseur d’équipements militaires de l’Algérie, il est possible que le nouvel élan que les deux pays entendent donner à leur coopération se traduise par de nouveaux contrats d’armement… afin de répondre au renforcement des capacités des forces armées royales marocaines, celles-ci ayant mulitiplié les acquisitions lors de ces dernières années [CAESAr, F-16 Viper, drons, hélicoptères AH-64E Apache, etc]. D’ailleurs, le budget militaire algérien a doublé en 2023, pour atteindre les 23 milliards d’euros.
Sans doute que l’on en saura plus en mai prochain, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, devant effectuer une visite d’État en Russie.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn novembre dernier, environ 200 militaires algériens et russes furent engagés dans l’exercice « Bouclier du désert 2022 », organisé dans la région de Béchar, frontalière avec le Maroc. C’était la première fois que l’Algérie accueillait de telles manoeuvres centrées sur la recherche, la détection et la destruction de groupes terroristes. Et elles faisaient suite à celles menées en Ossétie du Nord, en octobre 2021.
Quelques semaines plus tôt, les forces navales algériennes et russes participèrent à un exercice conjoint de quatre jours, en Méditerranée. Et cela alors que l’Armée nationale populaire venait de prendre part aux manoeuvres Vostok 2022, dans l’est de la Russie.
Comme on le voit, les relations militaires entre Alger et Moscou se porte bien… Et elle vont probablement encore se renforcer prochainement.
En effet, le 27 février, à la tête d’une importante délégation, le secrétaire du Conseil de sécurité russe, Nicholaï Patrouchev, a renconté le général Saïd Chanegriha, le chef d’état-major des forces algériennes, afin d’évoquer « l’état de la coopération militaire entre les armées des deux pays et les moyens de son renforcement »
La visite de M. Patrouchev « représente, pour nous, l’expression de la ferme et franche volonté qui anime les deux pays pour renforcer davantage le partenariat stratégique et historique qui caractérise leurs relations bilatérales, particulièrement dans le domaine de la coopération militaire », a commenté le général Chanegriha, cité dans un communiqué diffusé par le ministère algérien de la Défense.
Alors que la Russie est déjà – et de longue date – le principal fournisseur d’équipements militaires de l’Algérie, il est possible que le nouvel élan que les deux pays entendent donner à leur coopération se traduise par de nouveaux contrats d’armement… afin de répondre au renforcement des capacités des forces armées royales marocaines, celles-ci ayant mulitiplié les acquisitions lors de ces dernières années [CAESAr, F-16 Viper, drons, hélicoptères AH-64E Apache, etc]. D’ailleurs, le budget militaire algérien a doublé en 2023, pour atteindre les 23 milliards d’euros.
Sans doute que l’on en saura plus en mai prochain, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, devant effectuer une visite d’État en Russie.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEn novembre dernier, environ 200 militaires algériens et russes furent engagés dans l’exercice « Bouclier du désert 2022 », organisé dans la région de Béchar, frontalière avec le Maroc. C’était la première fois que l’Algérie accueillait de telles manoeuvres centrées sur la recherche, la détection et la destruction de groupes terroristes. Et elles faisaient suite à celles menées en Ossétie du Nord, en octobre 2021.
Quelques semaines plus tôt, les forces navales algériennes et russes participèrent à un exercice conjoint de quatre jours, en Méditerranée. Et cela alors que l’Armée nationale populaire venait de prendre part aux manoeuvres Vostok 2022, dans l’est de la Russie.
Comme on le voit, les relations militaires entre Alger et Moscou se porte bien… Et elle vont probablement encore se renforcer prochainement.
En effet, le 27 février, à la tête d’une importante délégation, le secrétaire du Conseil de sécurité russe, Nicholaï Patrouchev, a renconté le général Saïd Chanegriha, le chef d’état-major des forces algériennes, afin d’évoquer « l’état de la coopération militaire entre les armées des deux pays et les moyens de son renforcement »
La visite de M. Patrouchev « représente, pour nous, l’expression de la ferme et franche volonté qui anime les deux pays pour renforcer davantage le partenariat stratégique et historique qui caractérise leurs relations bilatérales, particulièrement dans le domaine de la coopération militaire », a commenté le général Chanegriha, cité dans un communiqué diffusé par le ministère algérien de la Défense.
Alors que la Russie est déjà – et de longue date – le principal fournisseur d’équipements militaires de l’Algérie, il est possible que le nouvel élan que les deux pays entendent donner à leur coopération se traduise par de nouveaux contrats d’armement… afin de répondre au renforcement des capacités des forces armées royales marocaines, celles-ci ayant mulitiplié les acquisitions lors de ces dernières années [CAESAr, F-16 Viper, drons, hélicoptères AH-64E Apache, etc]. D’ailleurs, le budget militaire algérien a doublé en 2023, pour atteindre les 23 milliards d’euros.
Sans doute que l’on en saura plus en mai prochain, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, devant effectuer une visite d’État en Russie.
Opex 360
Le Japon veut se procurer 400 missiles de croisière « Tomahawk » auprès des États-Unis
par Laurent Lagneau · 27 février 2023
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En décembre, Tokyo a dévoilé une nouvelle doctrine de défense, laquelle bat en brèche plusieurs principes de sa Constitution, d’essence pacifiste. Celle-ci avait déjà été amendée en 2014, afin d’autoriser le concept « d’autodéfense collective », lequel autorise désormais les forces japonaises à se déployer sur des théâtres d’opérations extérieurs même si l’archipel n’est pas directement attaqué.
Cela étant, pour le Japon, de telles évolutions sont plus que jamais nécessaires en raison de sa situation sécuritaire. Après plusieurs tirs de missiles nord-coréens en sa direction, il considère que l’attitude de la Corée du Nord représente une « menace encore plus grave et plus imminente » que par le passé.
S’agissant de la Russie, avec laquelle il a différend territorial au sujet des îles Kouriles [et avec laquelle il n’a pas signé de traité de paix depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale], l’archipel estime que sa « volonté de recourir à la force pour atteindre ses propres objectifs de sécurité, comme en Ukraine, est évidente » et que « ses activités militaires dans l’Indo-Pacifique ainsi que sa proximité stratégique avec la Chine constituent une forte préoccupation en matière de sécurité ».
Justement, s’agissant de la Chine, qui constitue un « défi stratégique sans précédent », le Japon voit d’un mauvais oeil sa mainmise sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, carrefour de routes commerciales vitales pour son économie. Il s’ajoute à cela la dispute territoriale concernant les îles Senkaku et les tensions au sujet de Taïwan.
Quoi qu’il en soit, cette nouvelle doctrine de défense brise plusieurs tabous. Comme le niveau des dépenses militaires, appelé à être multiplié par deux dans les années à venir. Ou en encore comme l’idée de renforcer la dissuasion japonaise en se dotant de capacités permettant de détruire des cibles militaires situées sur le territoire d’un éventuel assaillant. Évidemment, toute frappe préventive serait toutefois exclue.
À cette fin, et depuis plusieurs semaines, il est question d’un achat massif de missiles de croisière BGM-109 Tomahawk auprès des États-Unis. Et ce qui était jusqu’ici un rumeur… a été confirmé par Fumio Kishida, le Premier ministre japonais, ce 27 février.
« Le plan de notre pays est [d’acquérir] 400 unités » du missile de croisière Tomahawk, a en effet déclaré M. Kishida devant le comité du budget de la chambre basse du Parlement nippon. Cependant, il n’a pas souhaité donner plus de détails, pour des raisons de « sécurité nationale ».
Plus tôt, le ministère japonais de la Défense avait indiqué avoir mis en réserve 1,5 milliard de dollars pour l’acquisition de missiles durant la prochaine année fiscale.
Le Japon veut se procurer 400 missiles de croisière « Tomahawk » auprès des États-Unis
par Laurent Lagneau · 27 février 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer
En décembre, Tokyo a dévoilé une nouvelle doctrine de défense, laquelle bat en brèche plusieurs principes de sa Constitution, d’essence pacifiste. Celle-ci avait déjà été amendée en 2014, afin d’autoriser le concept « d’autodéfense collective », lequel autorise désormais les forces japonaises à se déployer sur des théâtres d’opérations extérieurs même si l’archipel n’est pas directement attaqué.
Cela étant, pour le Japon, de telles évolutions sont plus que jamais nécessaires en raison de sa situation sécuritaire. Après plusieurs tirs de missiles nord-coréens en sa direction, il considère que l’attitude de la Corée du Nord représente une « menace encore plus grave et plus imminente » que par le passé.
S’agissant de la Russie, avec laquelle il a différend territorial au sujet des îles Kouriles [et avec laquelle il n’a pas signé de traité de paix depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale], l’archipel estime que sa « volonté de recourir à la force pour atteindre ses propres objectifs de sécurité, comme en Ukraine, est évidente » et que « ses activités militaires dans l’Indo-Pacifique ainsi que sa proximité stratégique avec la Chine constituent une forte préoccupation en matière de sécurité ».
Justement, s’agissant de la Chine, qui constitue un « défi stratégique sans précédent », le Japon voit d’un mauvais oeil sa mainmise sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, carrefour de routes commerciales vitales pour son économie. Il s’ajoute à cela la dispute territoriale concernant les îles Senkaku et les tensions au sujet de Taïwan.
Quoi qu’il en soit, cette nouvelle doctrine de défense brise plusieurs tabous. Comme le niveau des dépenses militaires, appelé à être multiplié par deux dans les années à venir. Ou en encore comme l’idée de renforcer la dissuasion japonaise en se dotant de capacités permettant de détruire des cibles militaires situées sur le territoire d’un éventuel assaillant. Évidemment, toute frappe préventive serait toutefois exclue.
À cette fin, et depuis plusieurs semaines, il est question d’un achat massif de missiles de croisière BGM-109 Tomahawk auprès des États-Unis. Et ce qui était jusqu’ici un rumeur… a été confirmé par Fumio Kishida, le Premier ministre japonais, ce 27 février.
« Le plan de notre pays est [d’acquérir] 400 unités » du missile de croisière Tomahawk, a en effet déclaré M. Kishida devant le comité du budget de la chambre basse du Parlement nippon. Cependant, il n’a pas souhaité donner plus de détails, pour des raisons de « sécurité nationale ».
Plus tôt, le ministère japonais de la Défense avait indiqué avoir mis en réserve 1,5 milliard de dollars pour l’acquisition de missiles durant la prochaine année fiscale.
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En décembre, Tokyo a dévoilé une nouvelle doctrine de défense, laquelle bat en brèche plusieurs principes de sa Constitution, d’essence pacifiste. Celle-ci avait déjà été amendée en 2014, afin d’autoriser le concept « d’autodéfense collective », lequel autorise désormais les forces japonaises à se déployer sur des théâtres d’opérations extérieurs même si l’archipel n’est pas directement attaqué.
Cela étant, pour le Japon, de telles évolutions sont plus que jamais nécessaires en raison de sa situation sécuritaire. Après plusieurs tirs de missiles nord-coréens en sa direction, il considère que l’attitude de la Corée du Nord représente une « menace encore plus grave et plus imminente » que par le passé.
S’agissant de la Russie, avec laquelle il a différend territorial au sujet des îles Kouriles [et avec laquelle il n’a pas signé de traité de paix depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale], l’archipel estime que sa « volonté de recourir à la force pour atteindre ses propres objectifs de sécurité, comme en Ukraine, est évidente » et que « ses activités militaires dans l’Indo-Pacifique ainsi que sa proximité stratégique avec la Chine constituent une forte préoccupation en matière de sécurité ».
Justement, s’agissant de la Chine, qui constitue un « défi stratégique sans précédent », le Japon voit d’un mauvais oeil sa mainmise sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, carrefour de routes commerciales vitales pour son économie. Il s’ajoute à cela la dispute territoriale concernant les îles Senkaku et les tensions au sujet de Taïwan.
Quoi qu’il en soit, cette nouvelle doctrine de défense brise plusieurs tabous. Comme le niveau des dépenses militaires, appelé à être multiplié par deux dans les années à venir. Ou en encore comme l’idée de renforcer la dissuasion japonaise en se dotant de capacités permettant de détruire des cibles militaires situées sur le territoire d’un éventuel assaillant. Évidemment, toute frappe préventive serait toutefois exclue.
À cette fin, et depuis plusieurs semaines, il est question d’un achat massif de missiles de croisière BGM-109 Tomahawk auprès des États-Unis. Et ce qui était jusqu’ici un rumeur… a été confirmé par Fumio Kishida, le Premier ministre japonais, ce 27 février.
« Le plan de notre pays est [d’acquérir] 400 unités » du missile de croisière Tomahawk, a en effet déclaré M. Kishida devant le comité du budget de la chambre basse du Parlement nippon. Cependant, il n’a pas souhaité donner plus de détails, pour des raisons de « sécurité nationale ».
Plus tôt, le ministère japonais de la Défense avait indiqué avoir mis en réserve 1,5 milliard de dollars pour l’acquisition de missiles durant la prochaine année fiscale.
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En décembre, Tokyo a dévoilé une nouvelle doctrine de défense, laquelle bat en brèche plusieurs principes de sa Constitution, d’essence pacifiste. Celle-ci avait déjà été amendée en 2014, afin d’autoriser le concept « d’autodéfense collective », lequel autorise désormais les forces japonaises à se déployer sur des théâtres d’opérations extérieurs même si l’archipel n’est pas directement attaqué.
Cela étant, pour le Japon, de telles évolutions sont plus que jamais nécessaires en raison de sa situation sécuritaire. Après plusieurs tirs de missiles nord-coréens en sa direction, il considère que l’attitude de la Corée du Nord représente une « menace encore plus grave et plus imminente » que par le passé.
S’agissant de la Russie, avec laquelle il a différend territorial au sujet des îles Kouriles [et avec laquelle il n’a pas signé de traité de paix depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale], l’archipel estime que sa « volonté de recourir à la force pour atteindre ses propres objectifs de sécurité, comme en Ukraine, est évidente » et que « ses activités militaires dans l’Indo-Pacifique ainsi que sa proximité stratégique avec la Chine constituent une forte préoccupation en matière de sécurité ».
Justement, s’agissant de la Chine, qui constitue un « défi stratégique sans précédent », le Japon voit d’un mauvais oeil sa mainmise sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, carrefour de routes commerciales vitales pour son économie. Il s’ajoute à cela la dispute territoriale concernant les îles Senkaku et les tensions au sujet de Taïwan.
Quoi qu’il en soit, cette nouvelle doctrine de défense brise plusieurs tabous. Comme le niveau des dépenses militaires, appelé à être multiplié par deux dans les années à venir. Ou en encore comme l’idée de renforcer la dissuasion japonaise en se dotant de capacités permettant de détruire des cibles militaires situées sur le territoire d’un éventuel assaillant. Évidemment, toute frappe préventive serait toutefois exclue.
À cette fin, et depuis plusieurs semaines, il est question d’un achat massif de missiles de croisière BGM-109 Tomahawk auprès des États-Unis. Et ce qui était jusqu’ici un rumeur… a été confirmé par Fumio Kishida, le Premier ministre japonais, ce 27 février.
« Le plan de notre pays est [d’acquérir] 400 unités » du missile de croisière Tomahawk, a en effet déclaré M. Kishida devant le comité du budget de la chambre basse du Parlement nippon. Cependant, il n’a pas souhaité donner plus de détails, pour des raisons de « sécurité nationale ».
Plus tôt, le ministère japonais de la Défense avait indiqué avoir mis en réserve 1,5 milliard de dollars pour l’acquisition de missiles durant la prochaine année fiscale.
L'Humanité
Nombril
BilletMaurice UlrichCe n’est pas très sérieux, quoique… La métamorphose du tourisme inquiète Luc Ferry. 700 millions de personnes en Europe et, écrit l’ancien nouveau philosophe dans le Figaro, c’est avec ça que l’on entend retrouver « une sorte de moi authentique. Bon voyage vers votre nombril ». Ainsi, « depuis plusieurs années, les yogis amateurs ou professionnels ont investi l’espace public et les réseaux sociaux. Voilà qu’ils s’installent sur les pontons des bateaux de croisière ». Mais lui, que diable va-t-il y faire ? Voilà des années qu’il y participe en invité rétribué. Grèce, Suède, Norvège, Mékong… Et voici comment il évoquait, dans une vidéo, un bâtiment de la flotte Ponant, qui, il est vrai, n’a rien à voir avec les géants à 5 000 passagers. « C’est un 5 étoiles sur l’eau. Comme un yacht privé avec un service exceptionnel, une gastronomie digne de nos meilleurs restaurants… » Mais il y donne des conférences. Ce doit être pour rendre, comme le voulait Diderot, « la philosophie populaire » et développer l’esprit critique.
le billet de Maurice Ulrichtourismeluc ferry Opex 360
Le 1er Régiment Étranger de Génie peut commencer l’entraînement avec ses nouvelles embarcations fluviales
par Laurent Lagneau · 27 février 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Hormis celles du 9e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa], implanté à Cayenne, les capacités de combat fluvial ont été quelque peu négligées par les forces françaises depuis la fin de la guerre d’Indochine, la Marine nationale, par exemple, ayant abandonné les siennes. Cela étant, en 2014, l’armée de Terre fit l’acquisition de trois Embarcations fluviales de combat [EFC – ou « Styx »] auprès du constructeur naval Pirenn, au profit du commandement dédié à ses forces spéciales [COMFST].
Pour autant, les opérations menées au Sahel, en particulier autour du fleuve Niger, ont relancé l’intérêt de l’armée de Terre pour le combat en milieu fluvial. En outre, et comme l’avait souligné Bertrand Lemonnier, auteur d’un mémoire sur le « renouveau de la doctrine fluviale dans les armées du XXIe siècle », la maîtrise des fleuves est un enjeu primordial dans la mesure où environ un quart de la population mondiale vit à proximité d’une zone fluviale.
Et d’ajouter que « le réseau fluvial d’une zone en crise est un facteur de stabilisation essentiel qui permet à moyen terme de rétablir un semblant d’activité en l’absence de systèmes de communication viables ».
Aussi, en janvier 2022, dans le cadre d’une réflexion lancée par le le Centre de doctrine et d’enseignement du commandement [CDEC] de l’armée de Terre, le 6e Régiment du Génie [RG] et le 1er Régiment Étranger de Génie [REG] furent désignée pour mener des expérimentations avec deux types de vedettes.
Ainsi, la 23e Compagnie d’Appui Amphibie et de Franchissement [CAAF] du 6e RG avait évalué une embarcation de type « STYX », issue du MLF » [pour Moyen Léger de Franchissement] tandis que le 1er RG fit le même travail, mais avec une « vedette Littoral »
« L’utilisation de ces nouvelles embarcations servira aux nombreuses missions imparties à la doctrine du combat fluvial. Le contrôle et la reconnaissance de zone, la sécurisation d’un point de franchissement, la mise en place de plongeurs de combat du génie, le transport de personnel et de logistique et l’évacuation de ressortissants ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres », avait alors expliqué le 6e RG.
Depuis, les travaux ont bien avancé… Car, un an plus tard, le chef de corps du 1er REG, le colonel François Perrier, s’est félicité du succès de l’évaluation technico-opérationnelle de l’Embarcation fluviale du génie [EFG], conduite par la Section technique de l’armée de Terre [STAT].
Le #1REG est le premier régiment de génie à développer la capacité de combat fluvial. Sous la direction de la STAT, l’évaluation technico-opérationnelle de l’embarcation fluviale du génie (EFG) a donné totale satisfaction. Les entraînements tactiques peuvent débuter. pic.twitter.com/BZqVCsx7Lb
— Chef de corps 1REG (@CDC1REG) February 22, 2023
« Les essais conduits par les plongeurs du régiment, appuyés par un groupe de combat ont donné entière satisfaction : puissance, maniabilité, agencement de l’espace intérieur, discrétion sonore et position de l’armement à bord. Avec l’arrivée de trois nouvelles EFG dans les semaines à venir, les entraînements tactiques peuvent débuter », a ensuite précisé le 1er REG, via les réseaux sociaux.
Par ailleurs, la Direction générale de l’armement [DGA] a également communiqué sur ces embarcations fluviales, dont les premiers engagements seront… la coupe du monde de Rugby et les Jeux Olympiques Paris 2024.
[#Rugby2023 – #JO2024]
DGA Techniques aéronautiques a réalisé une campagne d’évaluation des risques électromagnétiques sur les postes de radiocommunication qui équiperont les #embarcationsfluviales utilisées pour sécuriser la coupe du monde de rugby et les #JO à #Paris ⤵️ pic.twitter.com/QwWgU8dEy5
— Direction générale de l'armement (@DGA) February 24, 2023
« DGA Techniques aéronautiques a réalisé une campagne d’évaluation des risques électromagnétiques sur les postes de radiocommunication qui équiperont les embarcations fluviales utilisées pour sécuriser la coupe du monde de rugby et les JO à Paris », a-t-elle en effet indiqué. Et d’ajouter : « Les mesures et cartographies des champs électromagnétiques sont menées […] sur tous les matériels et systèmes. L’objectif est d’évaluer les risques liés aux rayonnements électromagnétiques sur les systèmes d’armes, munitions, carburant et personnels ».
Photo : 1er REG
Le 1er Régiment Étranger de Génie peut commencer l’entraînement avec ses nouvelles embarcations fluviales
par Laurent Lagneau · 27 février 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1Hormis celles du 9e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa], implanté à Cayenne, les capacités de combat fluvial ont été quelque peu négligées par les forces françaises depuis la fin de la guerre d’Indochine, la Marine nationale, par exemple, ayant abandonné les siennes. Cela étant, en 2014, l’armée de Terre fit l’acquisition de trois Embarcations fluviales de combat [EFC – ou « Styx »] auprès du constructeur naval Pirenn, au profit du commandement dédié à ses forces spéciales [COMFST].
Pour autant, les opérations menées au Sahel, en particulier autour du fleuve Niger, ont relancé l’intérêt de l’armée de Terre pour le combat en milieu fluvial. En outre, et comme l’avait souligné Bertrand Lemonnier, auteur d’un mémoire sur le « renouveau de la doctrine fluviale dans les armées du XXIe siècle », la maîtrise des fleuves est un enjeu primordial dans la mesure où environ un quart de la population mondiale vit à proximité d’une zone fluviale.
Et d’ajouter que « le réseau fluvial d’une zone en crise est un facteur de stabilisation essentiel qui permet à moyen terme de rétablir un semblant d’activité en l’absence de systèmes de communication viables ».
Aussi, en janvier 2022, dans le cadre d’une réflexion lancée par le le Centre de doctrine et d’enseignement du commandement [CDEC] de l’armée de Terre, le 6e Régiment du Génie [RG] et le 1er Régiment Étranger de Génie [REG] furent désignée pour mener des expérimentations avec deux types de vedettes.
Ainsi, la 23e Compagnie d’Appui Amphibie et de Franchissement [CAAF] du 6e RG avait évalué une embarcation de type « STYX », issue du MLF » [pour Moyen Léger de Franchissement] tandis que le 1er RG fit le même travail, mais avec une « vedette Littoral »
« L’utilisation de ces nouvelles embarcations servira aux nombreuses missions imparties à la doctrine du combat fluvial. Le contrôle et la reconnaissance de zone, la sécurisation d’un point de franchissement, la mise en place de plongeurs de combat du génie, le transport de personnel et de logistique et l’évacuation de ressortissants ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres », avait alors expliqué le 6e RG.
Depuis, les travaux ont bien avancé… Car, un an plus tard, le chef de corps du 1er REG, le colonel François Perrier, s’est félicité du succès de l’évaluation technico-opérationnelle de l’Embarcation fluviale du génie [EFG], conduite par la Section technique de l’armée de Terre [STAT].
Le #1REG est le premier régiment de génie à développer la capacité de combat fluvial. Sous la direction de la STAT, l’évaluation technico-opérationnelle de l’embarcation fluviale du génie (EFG) a donné totale satisfaction. Les entraînements tactiques peuvent débuter. pic.twitter.com/BZqVCsx7Lb
— Chef de corps 1REG (@CDC1REG) February 22, 2023
« Les essais conduits par les plongeurs du régiment, appuyés par un groupe de combat ont donné entière satisfaction : puissance, maniabilité, agencement de l’espace intérieur, discrétion sonore et position de l’armement à bord. Avec l’arrivée de trois nouvelles EFG dans les semaines à venir, les entraînements tactiques peuvent débuter », a ensuite précisé le 1er REG, via les réseaux sociaux.
Par ailleurs, la Direction générale de l’armement [DGA] a également communiqué sur ces embarcations fluviales, dont les premiers engagements seront… la coupe du monde de Rugby et les Jeux Olympiques Paris 2024.
[#Rugby2023 – #JO2024]
DGA Techniques aéronautiques a réalisé une campagne d’évaluation des risques électromagnétiques sur les postes de radiocommunication qui équiperont les #embarcationsfluviales utilisées pour sécuriser la coupe du monde de rugby et les #JO à #Paris ⤵️ pic.twitter.com/QwWgU8dEy5
— Direction générale de l'armement (@DGA) February 24, 2023
« DGA Techniques aéronautiques a réalisé une campagne d’évaluation des risques électromagnétiques sur les postes de radiocommunication qui équiperont les embarcations fluviales utilisées pour sécuriser la coupe du monde de rugby et les JO à Paris », a-t-elle en effet indiqué. Et d’ajouter : « Les mesures et cartographies des champs électromagnétiques sont menées […] sur tous les matériels et systèmes. L’objectif est d’évaluer les risques liés aux rayonnements électromagnétiques sur les systèmes d’armes, munitions, carburant et personnels ».
Photo : 1er REG
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Pour autant, les opérations menées au Sahel, en particulier autour du fleuve Niger, ont relancé l’intérêt de l’armée de Terre pour le combat en milieu fluvial. En outre, et comme l’avait souligné Bertrand Lemonnier, auteur d’un mémoire sur le « renouveau de la doctrine fluviale dans les armées du XXIe siècle », la maîtrise des fleuves est un enjeu primordial dans la mesure où environ un quart de la population mondiale vit à proximité d’une zone fluviale.
Et d’ajouter que « le réseau fluvial d’une zone en crise est un facteur de stabilisation essentiel qui permet à moyen terme de rétablir un semblant d’activité en l’absence de systèmes de communication viables ».
Aussi, en janvier 2022, dans le cadre d’une réflexion lancée par le le Centre de doctrine et d’enseignement du commandement [CDEC] de l’armée de Terre, le 6e Régiment du Génie [RG] et le 1er Régiment Étranger de Génie [REG] furent désignée pour mener des expérimentations avec deux types de vedettes.
Ainsi, la 23e Compagnie d’Appui Amphibie et de Franchissement [CAAF] du 6e RG avait évalué une embarcation de type « STYX », issue du MLF » [pour Moyen Léger de Franchissement] tandis que le 1er RG fit le même travail, mais avec une « vedette Littoral »
« L’utilisation de ces nouvelles embarcations servira aux nombreuses missions imparties à la doctrine du combat fluvial. Le contrôle et la reconnaissance de zone, la sécurisation d’un point de franchissement, la mise en place de plongeurs de combat du génie, le transport de personnel et de logistique et l’évacuation de ressortissants ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres », avait alors expliqué le 6e RG.
Depuis, les travaux ont bien avancé… Car, un an plus tard, le chef de corps du 1er REG, le colonel François Perrier, s’est félicité du succès de l’évaluation technico-opérationnelle de l’Embarcation fluviale du génie [EFG], conduite par la Section technique de l’armée de Terre [STAT].
Le #1REG est le premier régiment de génie à développer la capacité de combat fluvial. Sous la direction de la STAT, l’évaluation technico-opérationnelle de l’embarcation fluviale du génie (EFG) a donné totale satisfaction. Les entraînements tactiques peuvent débuter. pic.twitter.com/BZqVCsx7Lb
— Chef de corps 1REG (@CDC1REG) February 22, 2023
« Les essais conduits par les plongeurs du régiment, appuyés par un groupe de combat ont donné entière satisfaction : puissance, maniabilité, agencement de l’espace intérieur, discrétion sonore et position de l’armement à bord. Avec l’arrivée de trois nouvelles EFG dans les semaines à venir, les entraînements tactiques peuvent débuter », a ensuite précisé le 1er REG, via les réseaux sociaux.
Par ailleurs, la Direction générale de l’armement [DGA] a également communiqué sur ces embarcations fluviales, dont les premiers engagements seront… la coupe du monde de Rugby et les Jeux Olympiques Paris 2024.
[#Rugby2023 – #JO2024]
DGA Techniques aéronautiques a réalisé une campagne d’évaluation des risques électromagnétiques sur les postes de radiocommunication qui équiperont les #embarcationsfluviales utilisées pour sécuriser la coupe du monde de rugby et les #JO à #Paris ⤵️ pic.twitter.com/QwWgU8dEy5
— Direction générale de l'armement (@DGA) February 24, 2023
« DGA Techniques aéronautiques a réalisé une campagne d’évaluation des risques électromagnétiques sur les postes de radiocommunication qui équiperont les embarcations fluviales utilisées pour sécuriser la coupe du monde de rugby et les JO à Paris », a-t-elle en effet indiqué. Et d’ajouter : « Les mesures et cartographies des champs électromagnétiques sont menées […] sur tous les matériels et systèmes. L’objectif est d’évaluer les risques liés aux rayonnements électromagnétiques sur les systèmes d’armes, munitions, carburant et personnels ».
Photo : 1er REG
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1PartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrer1Enregistrer1Hormis celles du 9e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa], implanté à Cayenne, les capacités de combat fluvial ont été quelque peu négligées par les forces françaises depuis la fin de la guerre d’Indochine, la Marine nationale, par exemple, ayant abandonné les siennes. Cela étant, en 2014, l’armée de Terre fit l’acquisition de trois Embarcations fluviales de combat [EFC – ou « Styx »] auprès du constructeur naval Pirenn, au profit du commandement dédié à ses forces spéciales [COMFST].
Pour autant, les opérations menées au Sahel, en particulier autour du fleuve Niger, ont relancé l’intérêt de l’armée de Terre pour le combat en milieu fluvial. En outre, et comme l’avait souligné Bertrand Lemonnier, auteur d’un mémoire sur le « renouveau de la doctrine fluviale dans les armées du XXIe siècle », la maîtrise des fleuves est un enjeu primordial dans la mesure où environ un quart de la population mondiale vit à proximité d’une zone fluviale.
Et d’ajouter que « le réseau fluvial d’une zone en crise est un facteur de stabilisation essentiel qui permet à moyen terme de rétablir un semblant d’activité en l’absence de systèmes de communication viables ».
Aussi, en janvier 2022, dans le cadre d’une réflexion lancée par le le Centre de doctrine et d’enseignement du commandement [CDEC] de l’armée de Terre, le 6e Régiment du Génie [RG] et le 1er Régiment Étranger de Génie [REG] furent désignée pour mener des expérimentations avec deux types de vedettes.
Ainsi, la 23e Compagnie d’Appui Amphibie et de Franchissement [CAAF] du 6e RG avait évalué une embarcation de type « STYX », issue du MLF » [pour Moyen Léger de Franchissement] tandis que le 1er RG fit le même travail, mais avec une « vedette Littoral »
« L’utilisation de ces nouvelles embarcations servira aux nombreuses missions imparties à la doctrine du combat fluvial. Le contrôle et la reconnaissance de zone, la sécurisation d’un point de franchissement, la mise en place de plongeurs de combat du génie, le transport de personnel et de logistique et l’évacuation de ressortissants ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres », avait alors expliqué le 6e RG.
Depuis, les travaux ont bien avancé… Car, un an plus tard, le chef de corps du 1er REG, le colonel François Perrier, s’est félicité du succès de l’évaluation technico-opérationnelle de l’Embarcation fluviale du génie [EFG], conduite par la Section technique de l’armée de Terre [STAT].
Le #1REG est le premier régiment de génie à développer la capacité de combat fluvial. Sous la direction de la STAT, l’évaluation technico-opérationnelle de l’embarcation fluviale du génie (EFG) a donné totale satisfaction. Les entraînements tactiques peuvent débuter. pic.twitter.com/BZqVCsx7Lb
— Chef de corps 1REG (@CDC1REG) February 22, 2023
Le #1REG est le premier régiment de génie à développer la capacité de combat fluvial. Sous la direction de la STAT, l’évaluation technico-opérationnelle de l’embarcation fluviale du génie (EFG) a donné totale satisfaction. Les entraînements tactiques peuvent débuter. pic.twitter.com/BZqVCsx7Lb
#1REGpic.twitter.com/BZqVCsx7Lb— Chef de corps 1REG (@CDC1REG) February 22, 2023
February 22, 2023
« Les essais conduits par les plongeurs du régiment, appuyés par un groupe de combat ont donné entière satisfaction : puissance, maniabilité, agencement de l’espace intérieur, discrétion sonore et position de l’armement à bord. Avec l’arrivée de trois nouvelles EFG dans les semaines à venir, les entraînements tactiques peuvent débuter », a ensuite précisé le 1er REG, via les réseaux sociaux.
Par ailleurs, la Direction générale de l’armement [DGA] a également communiqué sur ces embarcations fluviales, dont les premiers engagements seront… la coupe du monde de Rugby et les Jeux Olympiques Paris 2024.
[#Rugby2023 – #JO2024]
DGA Techniques aéronautiques a réalisé une campagne d’évaluation des risques électromagnétiques sur les postes de radiocommunication qui équiperont les #embarcationsfluviales utilisées pour sécuriser la coupe du monde de rugby et les #JO à #Paris ⤵️ pic.twitter.com/QwWgU8dEy5
— Direction générale de l'armement (@DGA) February 24, 2023
[#Rugby2023 – #JO2024]
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#embarcationsfluviales#JO#Parispic.twitter.com/QwWgU8dEy5— Direction générale de l'armement (@DGA) February 24, 2023
February 24, 2023
« DGA Techniques aéronautiques a réalisé une campagne d’évaluation des risques électromagnétiques sur les postes de radiocommunication qui équiperont les embarcations fluviales utilisées pour sécuriser la coupe du monde de rugby et les JO à Paris », a-t-elle en effet indiqué. Et d’ajouter : « Les mesures et cartographies des champs électromagnétiques sont menées […] sur tous les matériels et systèmes. L’objectif est d’évaluer les risques liés aux rayonnements électromagnétiques sur les systèmes d’armes, munitions, carburant et personnels ».
Photo : 1er REG
Opex 360
L’opposition biélorusse prétend avoir sérieusement endommagé un avion d’alerte avancée russe A-50 Mainstay
par Laurent Lagneau · 27 février 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a indiqué qu’il avait ordonné la création d’une nouvelle unité de « défense nationale », devant compter jusqu’à 150’000 volontaires capables de « manier les armes » afin d’être prêts à répondre à un éventuel acte d’agression et à maintenir l’ordre public en temps de paix.
« La situation n’est pas simple. Je l’ai dit plus d’une fois: chaque homme – et pas seulement les hommes – doit être en mesure de manier au moins des armes. Cela pour protéger au moins sa famille, si nécessaire, sa maison, son morceau de terrain, et, si nécessaire, son pays », a fait valoir M. Loukachenko, lors d’une réunion de son conseil de sécurité, le 21 février.
En outre, la création d’une telle unité paramilitaire serait « nécessaire » au regard de la situation en Ukraine… alors que la Biélorussie sert de base arrière aux forces russes. Pour autant, il n’est pas question pour Minsk de se joindre aux opérations menées par Moscou. Pour le moment, du moins. « Je suis prêt à combattre avec les Russes du territoire biélorusse dans un seul cas : si un seul soldat [ukrainien] vient sur notre territoire avec une arme à feu pour tuer mon peuple », a effet déclaré M. Loukachenko, le 16 février.
Cela étant, Minsk a prétendu, par le passé, avoir abattu des missiles tirés depuis l’Ukraine vers son territoire. Vrai ou faux? Toujours est-il les forces biolorusses sont restées l’arme au pied. Comme après les explosions survenues sur la base de Zyabrovka, qui, située dans la région de Gomel, près de la frontière ukrainienne, abritait alors n important contingent russe.
Qu’en sera-t-il après le coup de force revendiqué par l’Association des forces de sécurité du Bélarus [BYPOL], qui réunit des policiers et des militaires opposés au régime de M. Loukachenko?
Ainsi, selon BYPOL, un avion d’alerte avancée russe A-50 Mainstay aurait gravement été endommagé par l’explosion de deux drones, survenue sur la base aérienne de Machulishchi, le 26 février. « Les participants à cette opération étaient biélorusses. Ils sont maintenant en sécurité, à l’extérieur du pays », a assuré Aliaksandr Azarov, le chef de cette organisation.
Toujours d’après BYPOL, l’A-50 Mainstay – dont seulement 15 exemplaires sont en service au sein des forces aérospatiales russes [VKS], aurait notamment été touché au niveau de son radôme radar. « Les dégâts sont sérieux, l’avion ne volera certainement plus », a-t-elle ajouté.
Russian A-50 aircraft was blown up in two places, as it is shown in the photo. The front and central parts of the plane were damaged, the avionics and the radar antenna were damaged, according to ByPOL. It is reported that Russian has only 9 such airplanes. pic.twitter.com/g6608zAj03
— Franak Viačorka (@franakviacorka) February 26, 2023
« Les partisans ont confirmé le succès d’une opération spéciale visant à faire exploser un rare avion russe sur l’aérodrome de Machulishchy près de Minsk », s’est félicité Franak Viacorka , un proche conseiller de Sviatlana Tsikhanouskaya, la cheffe de file de l’opposition biélorusse en exil.
Quoi qu’il en soit, les affimations de BYPOL ne peuvent pas être vérifiée de manière indépendante pour le moment… tandis que les autorités biélorusses et russes gardent le silence.
L’opposition biélorusse prétend avoir sérieusement endommagé un avion d’alerte avancée russe A-50 Mainstay
par Laurent Lagneau · 27 février 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a indiqué qu’il avait ordonné la création d’une nouvelle unité de « défense nationale », devant compter jusqu’à 150’000 volontaires capables de « manier les armes » afin d’être prêts à répondre à un éventuel acte d’agression et à maintenir l’ordre public en temps de paix.
« La situation n’est pas simple. Je l’ai dit plus d’une fois: chaque homme – et pas seulement les hommes – doit être en mesure de manier au moins des armes. Cela pour protéger au moins sa famille, si nécessaire, sa maison, son morceau de terrain, et, si nécessaire, son pays », a fait valoir M. Loukachenko, lors d’une réunion de son conseil de sécurité, le 21 février.
En outre, la création d’une telle unité paramilitaire serait « nécessaire » au regard de la situation en Ukraine… alors que la Biélorussie sert de base arrière aux forces russes. Pour autant, il n’est pas question pour Minsk de se joindre aux opérations menées par Moscou. Pour le moment, du moins. « Je suis prêt à combattre avec les Russes du territoire biélorusse dans un seul cas : si un seul soldat [ukrainien] vient sur notre territoire avec une arme à feu pour tuer mon peuple », a effet déclaré M. Loukachenko, le 16 février.
Cela étant, Minsk a prétendu, par le passé, avoir abattu des missiles tirés depuis l’Ukraine vers son territoire. Vrai ou faux? Toujours est-il les forces biolorusses sont restées l’arme au pied. Comme après les explosions survenues sur la base de Zyabrovka, qui, située dans la région de Gomel, près de la frontière ukrainienne, abritait alors n important contingent russe.
Qu’en sera-t-il après le coup de force revendiqué par l’Association des forces de sécurité du Bélarus [BYPOL], qui réunit des policiers et des militaires opposés au régime de M. Loukachenko?
Ainsi, selon BYPOL, un avion d’alerte avancée russe A-50 Mainstay aurait gravement été endommagé par l’explosion de deux drones, survenue sur la base aérienne de Machulishchi, le 26 février. « Les participants à cette opération étaient biélorusses. Ils sont maintenant en sécurité, à l’extérieur du pays », a assuré Aliaksandr Azarov, le chef de cette organisation.
Toujours d’après BYPOL, l’A-50 Mainstay – dont seulement 15 exemplaires sont en service au sein des forces aérospatiales russes [VKS], aurait notamment été touché au niveau de son radôme radar. « Les dégâts sont sérieux, l’avion ne volera certainement plus », a-t-elle ajouté.
Russian A-50 aircraft was blown up in two places, as it is shown in the photo. The front and central parts of the plane were damaged, the avionics and the radar antenna were damaged, according to ByPOL. It is reported that Russian has only 9 such airplanes. pic.twitter.com/g6608zAj03
— Franak Viačorka (@franakviacorka) February 26, 2023
« Les partisans ont confirmé le succès d’une opération spéciale visant à faire exploser un rare avion russe sur l’aérodrome de Machulishchy près de Minsk », s’est félicité Franak Viacorka , un proche conseiller de Sviatlana Tsikhanouskaya, la cheffe de file de l’opposition biélorusse en exil.
Quoi qu’il en soit, les affimations de BYPOL ne peuvent pas être vérifiée de manière indépendante pour le moment… tandis que les autorités biélorusses et russes gardent le silence.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a indiqué qu’il avait ordonné la création d’une nouvelle unité de « défense nationale », devant compter jusqu’à 150’000 volontaires capables de « manier les armes » afin d’être prêts à répondre à un éventuel acte d’agression et à maintenir l’ordre public en temps de paix.
« La situation n’est pas simple. Je l’ai dit plus d’une fois: chaque homme – et pas seulement les hommes – doit être en mesure de manier au moins des armes. Cela pour protéger au moins sa famille, si nécessaire, sa maison, son morceau de terrain, et, si nécessaire, son pays », a fait valoir M. Loukachenko, lors d’une réunion de son conseil de sécurité, le 21 février.
En outre, la création d’une telle unité paramilitaire serait « nécessaire » au regard de la situation en Ukraine… alors que la Biélorussie sert de base arrière aux forces russes. Pour autant, il n’est pas question pour Minsk de se joindre aux opérations menées par Moscou. Pour le moment, du moins. « Je suis prêt à combattre avec les Russes du territoire biélorusse dans un seul cas : si un seul soldat [ukrainien] vient sur notre territoire avec une arme à feu pour tuer mon peuple », a effet déclaré M. Loukachenko, le 16 février.
Cela étant, Minsk a prétendu, par le passé, avoir abattu des missiles tirés depuis l’Ukraine vers son territoire. Vrai ou faux? Toujours est-il les forces biolorusses sont restées l’arme au pied. Comme après les explosions survenues sur la base de Zyabrovka, qui, située dans la région de Gomel, près de la frontière ukrainienne, abritait alors n important contingent russe.
Qu’en sera-t-il après le coup de force revendiqué par l’Association des forces de sécurité du Bélarus [BYPOL], qui réunit des policiers et des militaires opposés au régime de M. Loukachenko?
Ainsi, selon BYPOL, un avion d’alerte avancée russe A-50 Mainstay aurait gravement été endommagé par l’explosion de deux drones, survenue sur la base aérienne de Machulishchi, le 26 février. « Les participants à cette opération étaient biélorusses. Ils sont maintenant en sécurité, à l’extérieur du pays », a assuré Aliaksandr Azarov, le chef de cette organisation.
Toujours d’après BYPOL, l’A-50 Mainstay – dont seulement 15 exemplaires sont en service au sein des forces aérospatiales russes [VKS], aurait notamment été touché au niveau de son radôme radar. « Les dégâts sont sérieux, l’avion ne volera certainement plus », a-t-elle ajouté.
Russian A-50 aircraft was blown up in two places, as it is shown in the photo. The front and central parts of the plane were damaged, the avionics and the radar antenna were damaged, according to ByPOL. It is reported that Russian has only 9 such airplanes. pic.twitter.com/g6608zAj03
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« Les partisans ont confirmé le succès d’une opération spéciale visant à faire exploser un rare avion russe sur l’aérodrome de Machulishchy près de Minsk », s’est félicité Franak Viacorka , un proche conseiller de Sviatlana Tsikhanouskaya, la cheffe de file de l’opposition biélorusse en exil.
Quoi qu’il en soit, les affimations de BYPOL ne peuvent pas être vérifiée de manière indépendante pour le moment… tandis que les autorités biélorusses et russes gardent le silence.
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« La situation n’est pas simple. Je l’ai dit plus d’une fois: chaque homme – et pas seulement les hommes – doit être en mesure de manier au moins des armes. Cela pour protéger au moins sa famille, si nécessaire, sa maison, son morceau de terrain, et, si nécessaire, son pays », a fait valoir M. Loukachenko, lors d’une réunion de son conseil de sécurité, le 21 février.
En outre, la création d’une telle unité paramilitaire serait « nécessaire » au regard de la situation en Ukraine… alors que la Biélorussie sert de base arrière aux forces russes. Pour autant, il n’est pas question pour Minsk de se joindre aux opérations menées par Moscou. Pour le moment, du moins. « Je suis prêt à combattre avec les Russes du territoire biélorusse dans un seul cas : si un seul soldat [ukrainien] vient sur notre territoire avec une arme à feu pour tuer mon peuple », a effet déclaré M. Loukachenko, le 16 février.
Cela étant, Minsk a prétendu, par le passé, avoir abattu des missiles tirés depuis l’Ukraine vers son territoire. Vrai ou faux? Toujours est-il les forces biolorusses sont restées l’arme au pied. Comme après les explosions survenues sur la base de Zyabrovka, qui, située dans la région de Gomel, près de la frontière ukrainienne, abritait alors n important contingent russe.
Qu’en sera-t-il après le coup de force revendiqué par l’Association des forces de sécurité du Bélarus [BYPOL], qui réunit des policiers et des militaires opposés au régime de M. Loukachenko?
Ainsi, selon BYPOL, un avion d’alerte avancée russe A-50 Mainstay aurait gravement été endommagé par l’explosion de deux drones, survenue sur la base aérienne de Machulishchi, le 26 février. « Les participants à cette opération étaient biélorusses. Ils sont maintenant en sécurité, à l’extérieur du pays », a assuré Aliaksandr Azarov, le chef de cette organisation.
Toujours d’après BYPOL, l’A-50 Mainstay – dont seulement 15 exemplaires sont en service au sein des forces aérospatiales russes [VKS], aurait notamment été touché au niveau de son radôme radar. « Les dégâts sont sérieux, l’avion ne volera certainement plus », a-t-elle ajouté.
Russian A-50 aircraft was blown up in two places, as it is shown in the photo. The front and central parts of the plane were damaged, the avionics and the radar antenna were damaged, according to ByPOL. It is reported that Russian has only 9 such airplanes. pic.twitter.com/g6608zAj03
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Russian A-50 aircraft was blown up in two places, as it is shown in the photo. The front and central parts of the plane were damaged, the avionics and the radar antenna were damaged, according to ByPOL. It is reported that Russian has only 9 such airplanes. pic.twitter.com/g6608zAj03
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February 26, 2023
« Les partisans ont confirmé le succès d’une opération spéciale visant à faire exploser un rare avion russe sur l’aérodrome de Machulishchy près de Minsk », s’est félicité Franak Viacorka , un proche conseiller de Sviatlana Tsikhanouskaya, la cheffe de file de l’opposition biélorusse en exil.
Quoi qu’il en soit, les affimations de BYPOL ne peuvent pas être vérifiée de manière indépendante pour le moment… tandis que les autorités biélorusses et russes gardent le silence.
Opex 360
L’Argentine lorgne sur les avions de patrouille maritime P-3C/N Orion norvégiens
par Laurent Lagneau · 2 mars 2023
La modernisation de l’aviation de combat argentine est un dossier qui n’a jusqu’à présent pas manqué de rebondissements… pour finalement ne pas avancer d’un pouce. Depuis que la Fuerza Aérea Argentina a fait voler ses Mirage IIIEA/DA et 5P Mara pour la dernière fois, en 2015, on ne compte plus les avions pour lesquels Buenos Aires aurait marqué son intérêt, du Mirage F1 au Kfir israélien, en passant même par le Su-24 « Fencer » russe. Ces dernières années, le F/A-50 Golden Eagle sud-coréen, le JF-17 Thunder sino-pakistanais et le Tejas indien sont même venus compléter la liste des prétendants.
Aussi, la Fuerza Aérea Argentina n’est pas près d’obtenir de nouveaux avions de combat, le président argentin, Alberto Ángel Fernández, ayant décidé que, finalement, cette affaire n’était pas si urgente…
Cela étant, on pouvait penser que la marine argentine [Armada de la República Argentina] avait mieux joué le coup… en se procurant cinq Super Étendard Modernisés [SEM] auprès de la France. Seulement, faute de pouvoir s’approvisionner en composants de facture britannique [comme le siège éjectable], ces appareils ne sont pas opérationnels actuellement. Sans doute en ira-t-il autrement avec les avions de patrouille maritime qu’elle envisage d’acquérir, afin de récupérer une capacité essentiel qu’elle a perdu l’an passé
En effet, sur les quatre P-3B Orion que l’aviation navale argentine exploitait jusqu’alors, plus aucun d’entre-eux n’est actuellement en état de voler… alors que le littoral argentin s’étend sur plus de 3000 km et que la pêche illégale dans ses eaux – notamment celle du calamar – lui cause environ 800 millions de dollars de manque à gagner par an.
Cependant, ses moyens budgétaires étant comptés, récupérer une capacité de patrouille maritime n’est pas évident pour la marine argentine… Sauf à trouver des appareils d’occasion, avec suffisamment de potentiel pour durer quelques années. Or, il se trouve que la force aérienne norvégienne va retirer du service, probablement d’ici l’été prochain, ses six P-3 Orion [quatre P-3C pour la lutte anti-sous-marine et deux P-3N, pour la recherche et le sauvetage, ndlr] étant qu’elle a fait l’acquisition de cinq P-8A Poseidon auprès de l’américain Boeing.
Aussi, pour le chef d’état-major de l’Armada, l’amiral Julio Guardia, il s’agit ne de ne pas rater cette occasion. « Nous sommes en négociation avec la Norvège pour l’aquisition d’avions de patrouille maritime P-3 Orion. À ce titre, il est prévu qu’une délégation norvégienne vienne en Argentine en mars pour faire une offre », a-t-il confié à la presse, le 1er mars, selon les médias locaux.
Par ailleurs, l’amiral Guardia souhaiterait étoffer la flotte d’hélicoptères Sea King de son aviation navale avec l’achat de deux unités supplémentaires. Sur les sept que celle-ci possédait au départ, seulement deux étaient opérationnels en 2020. Puis deux autres ont été achetés sur le marché de l’occasion en 2021 auprès de la société américain Carson Helicopters pour 12,8 millions de dollars.
L'Humanité
Forum. Construction, rénovation,... Comment le logement doit se transformer
Forum de l'HumanitéNicolas BertrandEnjeu incontournable de nos sociétés, le logement reste l’une des préoccupations principales des Français. Il demeure le premier poste de dépenses des ménages et, selon la Fondation Abbé-Pierre, plus de quatre millions de personnes sont actuellement mal-logées dans notre pays. Le secteur représente également près de la moitié de l’énergie consommée en France et presque un quart des émissions de gaz à effet de serre. On le voit, que ce soit sur le plan économique, environnemental ou social, le logement est aujourd’hui le carrefour de multiples enjeux. Et les choix politiques concernant la nature des futures constructions, comme la gestion de l’existant, sont cruciaux pour l’avenir.
Pour nourrir le débat, l’Humanité a organisé un Forum public au Pavillon de l’Arsenal, afin de faire dialoguer les acteurs du secteur : constructeurs, bailleurs, locataires, associations et élus.
Comment relancer la construction de logements pour tous ?
Le secteur du logement entre dans la tourmente, voire en crise. Depuis un an, les prix ont augmenté de 4,6 % dans l’ancien et de 4,7 % dans le neuf, alors que le volume des transactions a baissé de 10,5 % sur la même période. Sur fond de renchérissement des taux bancaires, le nombre de prêts immobiliers signés s’est effondré : -35 %. Les promoteurs voient leurs programmes vaciller face à des coûts de construction qui ont pris 30% en deux ans. L’accession sociale ne se porte guère mieux. Alors que près de 2,2 millions de personnes sont en attente d'une place en HLM, la production stagne, voire chute. 94 000 agréments ont été comptabilisés en 2021, loin de l'objectif gouvernemental fixé à 120 000. Réticences de certains élus locaux, hausse des coûts de la construction, crainte de certains organismes HLM à investir alors que leurs finances ont été mises à mal... Les raisons de ce bilan sont multiples.
Le défi brûlant de la rénovation
À l’heure du défi climatique, l’enjeu de la rénovation des bâtiments est devenu crucial. Le secteur représente 40 % de l’énergie consommée en France et 20 % des émissions de gaz à effet de serre, mais compte également 5,2 millions de passoires thermiques et 12 millions de personnes en précarité énergétique. En quoi la rénovation est-elle une réponse pertinente au défi climatique et social ? Quelles sont ses limites aujourd’hui ? Quels moyens efficaces pour la développer ?
Comment construire un habitat de qualité ?
Face aux évolutions de nos sociétés, le logement change de nature. Que ce soit par le développement du télétravail au cours de notre vie active, par volonté de cohabiter pour briser les solitudes ou pour échapper à l’Ehpad, nos manières d’habiter ne cessent d’évoluer. Vers quel modèle d’habitat allons-nous aujourd’hui ? Comment trouver encore du foncier et jusqu’où ? Comment construire en favorisant la mixité sociale ?
Logement Opex 360
Un nombre « record » d’A400M « Atlas » ont été mobilisés pour la seconde phase de l’exercice Orion
par Laurent Lagneau · 2 mars 2023
En janvier, l’US Air Force a organisé une manoeuvre de type « Elephant Walk » sur la base aérienne de Charleston [Caroline du Sud] avec pas moins de 24 avions de transport C-17 Globemaster III. Très prisé outre-Atlantique [et sous d’autres cieux], ce genre d’exercice, qui consiste à faire rouler un grand nombre d’aéronefs en formation rapprochée sur une piste, puis de les faire décoller à intervalle minimum, présente deux intérêts : il permet de vérifier l’état de préparation d’une unité et… de faire une démonstration de force à moindre coût.
Si un tel exercice est donc courant pour l’US Air Force, il est beaucoup plus rare pour l’armée de l’Air & de l’Espace. Cependant, celle-ci s’y est essayé en mai 2021, avec une quinzaine de Mirage 2000D de la 3e Escadre de chasse au roulage sur l’un des pistes de la base aérienne 133 de Nancy-Ochey. Mais Elephant Walk sera-t-il bientôt possible avec les A400M « Atlas », dont 21 exemplaires sont désormais basés à Orléans?
Jusqu’à présent, les problèmes de disponibilité avec cet avion de transport ont longtemps alimenté la chronique. Ainsi, en 2017, seulement trois appareils sur les 13 alors livrés étaient disponibles « en moyenne » [soit un taux de disponibilité de 23%]. Après la réforme du Maintien en condition opérationnelle aéronautique [MCO Aéro], ce taux était monté à 35% [soit 6 avions prêts à voler sur 17 livrés] en 2020. « Nous avons également constaté des pics journaliers de disponibilité à 11 avions prêts pour voler, ce qui était absolument inédit », s’était félicité Florence Parly, alors ministre des Armées.
Quoi qu’il en soit, et alors que les taux de disponibilité technique des équipements sont désormais confidentiels, l’exercice interarmées Orion, dont la seconde phase a été lancée le 26 février, peut être l’occasion de mesurer les progrès en matière de MCO aéro… En effet, nous apprend le quotidien « La République du Centre« , six A400M Atlas ont été simultanément sollicités pour une opération aéroportée [OAP] de grande ampleur, réalisée par la 11e Brigade Parachustiste au profit du pays [fictif] Arnland, déstabilisé par son puissant voisin Mercure.
« Pour simuler le scénario d’un déploiement d’urgence au-delà des frontières françaises, une phase de vol tactique de plus d’une heure à bord de plusieurs A400M et C130J de l’armée de l’Air et l’Espace a été réalisée. […] L’envergure de cette opération est de taille. En moins d’une dizaine de minutes, les aéronefs ont largué plusieurs centaines de parachutistes et du matériel », a résumé l’armée de Terre.
Or, selon La République du Centre, six A400M de la base d’Orléans et un C-130J Hercules de celle d’Évreux, ont pris part à cette OAP.
« La base aérienne 123 a mis en vol six A400M dans un exercice. C’est du jamais vu. On ne l’avait jamais fait », d’autant plus que « pendant ce temps-là, les opérations ne s’arrêtent pas », a en effet commenté le colonel Guillaume Vernet, le commandant de base.
Pour rappel, l’A400M peut larguer, en un seul passage, jusqu’à 116 parachutistes équipés. Soit presque deux fois plus qu’un Transall C-160. Mais d’après un co-pilote d’Atlas, cité par le journal, il y avait « entre 60 et 80 paras » dans chaque appareil. « Des opérations à plusieurs avions, on en a fait quelques-unes. Mais, pas avec autant d’envergure », a-t-il par ailleurs souligné.
Quoi qu’il en soit, le Projet annuel de performances [PAP] relatif au programme 178 « Préparation et emploi des forces » a donné quelques indications sur l’évolution de la disponibilité des A400M.
« Les conséquences du retrait de service des C160 Transall ne sont que partiellement compensées en 2023 par la montée en puissance des A400M », a-t-il prévenu, avant de prévoir « une hausse significative » de la disponibilité des avions de transport [80% en 2025] grâce à la « poursuite de la montée en puissance de la flotte A400M et la finalisation de son soutien ».
Photo : armée de Terre
L'Humanité
Une agriculture « garantie sans paysans » : Terre de liens dénonce l'agrobusiness
ReportageAlexia AvrilSolène CahonÀ deux pas du Salon International de l’Agriculture, le mouvement Terre de liens s’est mobilisé pour dénoncer l’accaparement de terres agricoles par des sociétés financiarisées.
14%. Ce chiffre, révélé par le mouvement Terre de liens, c’est la part de la Surface Agricole Utile contrôlée par des sociétés à capital ouvert qui permettent à des investisseurs non agricoles de prendre le contrôle des fermes. À qui profite la terre ? Terre de liens a souhaité en offrir un aperçu lors d’un happening ce 27 février en marge du Salon International de l’Agriculture.
Auchan, Chanel, L'Oréal... Ils font main basse sur les terres agricolesSalon de l'agricultureAgriculturePaysansAgroalimentaire Opex 360
Le Danemark a confirmé l’achat d’obusiers ATMOS auprès d’Elbit Systems pour remplacer ses CAESAr
par Laurent Lagneau · 2 mars 2023
En janvier, et après plusieurs semaines de discussions avec Paris, Copenhague fit part de son intention de donner à l’Ukraine les dix-neuf Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] qui, acquis auprès de Nexter, étaient alors sur le point d’entrer en service au sein de l’armée danoise. Aussi, l’industriel français pouvait-il s’attendre à être rapidement notifié d’une nouvelle commande pour remplacer ces pièces d’artillerie. Peine perdue!
En effet, à peine une semaine après cette annoncé, le ministère danois de la Défense annonça que les 19 CAESAr 8×8 cédés à l’Ukraine seraient remplacés par autant d’obusieurs automoteurs ATMOS 2000 produits par le groupe israélien Elbit Systems. Et qu’il y aurait également des discussions avec le même industriel pour l’achat de systèmes de lance-roquettes PULS.
« L’Agence danoise du matériel militaire a entamé des négociations avec le fabricant Elbit Systems pour la livraison d’obusiers ATMOS et de systèmes de lance-roquettes PULS dans les meilleurs délais », avait ainsi indiqué le ministère danois. Ces équipements « pourraient être livrés dans le courant de cette année, voire au début de la prochaine, afin de permettre à l’armée danoise de tenir ses engagements envers l’Otan », avait-il estimé.
Évidemment, Nexter monta au créneau pour contester cette décision. « Le CAESAr a fait ses preuves sur le champ de bataille. Les soldats danois peuvent les utiliser et les pièces sont compatibles avec les systèmes informatiques de défense danois. Pour ces trois raisons, il serait inapproprié pour le ministère d’acheter à la place un système israélien qui ne répond à aucun des critères », soutint l’industriel français… dont les arguments firent mouche auprès des parlementaires danois.
Seulement, ces derniers n’eurent pas vraiment voix au chapitre, dans la mesure où il ne leur fut donné que très peu de temps – à peine deux heures – pour approuver ou non les deux achats envisagés auprès d’Elbit Systems.
Quoi qu’il en soit, la messe est dite. Ce 2 mars, le groupe israélien a annoncé la signature de deux contrats d’une valeur total de 252 millions de dollars pour founir à un « pays européen membre de l’Otan » des systèmes d’artillerie. Et le pays en question ne peut qu’être le Danemark.
Comme attendu, le premier contrat, d’un montant de 119 millions de dollars, prévoit la livraison d’un « bataillon d’obusiers ATMOS de calibre 155mm/52 » durant les deux prochaines années. Et le second, d’une valeur de 133 millions de dollars, porte sur la fourniture de deux batteries de systmes de lance-roquettes PULS, « comprenant un ensemble de roquettes et de missiles ». Il devra être exécuté « sur une période de trois ans ».
Pouvant avoir une portée de 300 km, le « lanceur PULS est entièrement adaptable aux plates-formes à roues et à chenilles existantes, permettant une réduction significative des coûts de maintenance et de formation », souligne Elbit Systems.
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L’Union européenne veut fournir 250000 obus de 155 mm à l’Ukraine pour un milliard d’euros
par Laurent Lagneau · 1 mars 2023
Dotée initialement de 5,7 milliards d’euros pour la période 2021-27, la Facilité européenne pour la paix [FEP] est un « instrument extrabudgétaire qui a pour objectifs d’améliorer la capacité de l’Union à prévenir les conflits, à consolider la paix et à renforcer la sécurité internationale, en permettant le financement d’actions opérationnelles relevant de la politique étrangère et de sécurité commune [PESC] et ayant des implications militaires ou dans le domaine de la défense ».
Seulement, les circonstances ont fait que cette FEP a surtout servi à financer l’aide militaire accordé à l’Ukraine, à hauteur de 3,5 milliards d’euros. Et ce n’est sans doute pas terminé.
En effet, selon un document évoqué par l’AFP, Josep Borrell, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, préconise de prélever un milliard de la dotation de la FEP afin de livrer 250’000 obus de 155 mm à l’armée ukrainienne.
À noter que cette recommandation est beaucoup moins ambitieuse que celle faite par l’Estonie… qui, la semaine passée, a demandé de solliciter la FEP à hauteur de 4 milliards d’euros pour livrer un million d’obus à l’Ukraine.
D’après l’AFP, les ministres de la Défense des 27 États membres discuteront de la proposition de M. Borrell lors d’une réunion informelle, prévue le 7 mars, à Stockholm.
Reste que passer une commande est une chose… Et produire en est une autre. Or, comme M. Borrell l’a dit le 21 février, « il y a urgence » et « nous devons mobiliser rapidement les moyens dont nous disposons et agir avec ce que nous avons ». Aussi appelle-t-il les États membres à puiser dans leur « stocks stratégiques ». Et, dans le document en question, il propose d’accorder « un taux de remboursement favorable, jusqu’à 90%, si les munitions sont livrées avant une certaine date ».
Pour rappel, la FEP est abondée par les États membres en fonction de leur PIB, ce qui fait que l’Allemagne, la France et l’Italien sont les trois plus importants contributeurs. À noter que trois pays – Autriche, Malte et Irlande – ne participent pas au financement des livraisons d’armes.
L'Humanité
Réforme des retraites : ceux que Macron protège
Osons CauserOsons CauserLe sentiment est très répandu dans le pays que la réforme des retraites portée par Macron n'est pas équilibrée dans l'effort qu'elle demande aux différentes catégories de personnes. Injuste, la réforme ? De fait, certains vont y perdre beaucoup. Mais on en parle moins : d'autres, comme le démontre Ludo, seront vraiment épargnés... voire vont y gagner. Voici les heureux élus.
Les entreprises
La réforme des retraites proposée par le gouvernement ne demande aucune contribution financière supplémentaire aux entreprises. Seule mesure financière les concernant, le basculement d’une partie des cotisations pour accident du travail vers le financement des retraites. Bref, déshabiller Paul pour habiller Jacques.
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Macron ne se contente pas de ne rien demander aux entreprises, il diminue même leurs impôts. La suppression prévue entre 2023 et 2024 de la CVAE, taxe qui payée à 80% par les grandes et moyennes entreprises représente un cadeau de 9.3 milliards d’euros sur deux ans.
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Revenir sur la suppression de cette taxe et consacrer les recettes fiscales au financement des retraites permettrait de combler de manière pérenne les déficits à venir du système de retraite. On aurait même du rab’. Nous avons montré tout cela dans notre précédente vidéo sur les retraites.
Dans la même veine, le gouvernement s’oppose à la suppression de niches fiscales inefficaces. Depuis 2016, dans la foulée du CICE, l’Etat a supprimé des cotisations sur les salairescompris entre 1.6 et 3.5 fois le SMIC, pour “baisser le coût du travail” et “augmenter la compétitivité des entreprises”. Le problème c’est qu’après plusieurs années de recul, les études économiques demandées par le gouvernement montrent que ces réductions de cotisations sociales n’ont eu aucun impact positif sur l’emploi ou la compétitivité des entreprises françaises.
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Revenir sur ces cadeaux inefficaces et les attribuer aux retraites donnerait au moins 4 milliards par an au régime. Macron s’y refuse.
Les plus riches et les revenus du capital
Dans le système français, une grande partie du financement des retraites se fait par les cotisations sur le travail, sur les revenus d’activité. Mais les revenus du capital - les loyers, les intérêts, les dividendes, les plus values - fournissent quand même un petit 4,1 % des recettes de notre système de retraite, soit 13 milliards d’euros en 2021.
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La réforme de Macron 2023 ne compte absolument pas augmenter ce financement des retraites prélevé sur les revenus du capital. On peut s’en étonner pour deux raisons.
D’abord, parce qu’en proportion, le capital finance beaucoup moins les retraites que le travail.
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Quand les cotisations retraites représentent 27-28% des salaires, la part de la CSG qui finance les retraites ne représente que 8.7 % des revenus du capital.
On pourrait se dire : “Oui mais c’est pas aberrant, les cotisations sur le travail ouvrent des droits à la retraite alors que la CSG sur les dividendes ou sur les plus values ne donne, elle, aucun droit”. C’est bien “normal” que le capital finance moins les retraites. C’est une manière de voir les choses qui se défend mais il faut savoir ce moindre financement des retraites par le capital favorise beaucoup les plus riches.
Comme on vous l’expliquait dans “Qui sont les riches?”, une des premières vidéos de notre site Osons Comprendre, les plus riches peuvent en partie “choisir” leur source de revenus. Ils privilégient les revenus du capital, bien moins taxés que ceux du travail depuis la flat tax de Macron.
On remarque ça très bien avec ce graphique, les revenus des plus riches de notre pays sont à 50 - 60 et même à 80 % des revenus du capital : des loyers, des plus values, des dividendes, des rentes etc.
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Comme ces revenus du capital contribuent moins au retraites que les salaires, les méga riches de notre pays financent beaucoup moins les retraites en proportion de leurs revenus que toi ou moi.
Et de l’autre côté, comme ils vivent plus longtemps, les plus riches peuvent, malgré leur retraite souvent plus tardive, espérer passer plus de temps à la retraite que les classes populaires.
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On pourrait donc tout à fait défendre le choix de mettre un peu plus à contribution les revenus du capital des plus riches qui vivent le plus longtemps, plutôt que de décaler l’âge légal de la retraite “pour tout le monde”.
Les retraités actuels
Bien entendu, tous les retraités ne roulent pas sur l’or, et loin de là. Plus d’un retraité sur 3 touche moins de 1000 € brut de pension de retraite. Difficile d’en faire des privilégiés.
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Et contrairement à ce qu’essaye de faire croire la com du gouvernement, ces gens là ne toucheront pas 1200 € après la réforme. Michaël Zemmour l’a bien montré dans cet article.
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Une fois qu’on a dit ça, on ne peut occulter certains faits importants sur la situation des retraités actuels.Les retraités d’aujourd’hui vont avoir des retraites plus longues que celles et ceux qui partiront à la retraite bientôt.
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C’était déjà vrai “avant la réforme” mais si elle passe, il faudra attendre que la génération née dans les années 1990’s partent à la retraite pour qu’on retrouve la même durée en retraite que les baby boomers, les retraités nés autour de 1950.
En plus d’avoir des retraites en moyenne plus longues, les retraités actuels sont en moyenne plus riches que la population générale.
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Les futurs retraités - ceux à qui la réforme Macron demande de bosser plus tard - vont eux perdre peu à peu du niveau de vie.
Quand on voit ces deux faits, on se dit que s’il faut combler des déficits de quelques milliards dans les 10-20 prochaines années, on pourrait peut-être demander aux retraités aisés - qui bénéficient, tant en durée qu’en niveau de vie, de meilleures retraites qu’on en aura jamais - de se montrer solidaire et de financer davantage le système.
Que propose la réforme de Macron là-dessus ? Rien du tout, aucune augmentation de la CSG “retraite” à destination des retraités aisés. Y a zéro euro d’effort demandé aux retraités actuels.
Et là faut qu’on fasse un petit arrêt sur image. Qui dans ce pays est le plus favorable à la réforme de Macron ?
La clientèle électorale de Macron
Quand on regarde les sondages, les groupes sociaux qui soutiennent le plus la réforme, c’est les plus aisés, les plus de 65 ans et les retraités.
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Tiens tiens, comme c’est étonnant : pile les gens qui sont le plus épargnés par la réforme. Et qui a le plus voté Macron au premier tour de la présidentielle 2022 ?
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Ce qu’on comprend, c’est que la réforme des retraites choisie par Macron, elle épargne très largement des groupes qui sont le cœur de cible de son électorat (et en passant aussi celui de LR). Le sentiment très répandu dans le pays que la réforme est injuste, non équilibrée, est justifié.
Ce n’est pas une réforme qui demande à tout le monde de faire un petit effort. C’est une réforme qui demande beaucoup à certains - notamment les classes populaires et moyennes - et très peu à d’autres, les retraités actuels et surtout les français les plus riches, qui se trouvent être les meilleurs électeurs de Macron. Certains appelleraient ça une réforme de classe ;)
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Réforme des retraitesEntreprisesrichesRetraités Opex 360
L’artillerie longue portée fera-t-elle partie des priorités de la prochaine Loi de programmation militaire?
par Laurent Lagneau · 1 mars 2023
La guerre en Ukraine souligne l’importance de l’artillerie, et notamment la capacité à frapper l’ennemi dans la profondeur. D’où, d’ailleurs, des rapports plaidant pour renforcer les capacités françaises dans ce domaine, comme celui publié en octobre dernier par le député François Cormier-Bouligeon, rapporteur pour avis sur les crédits de l’armée de Terre.
« Les personnes auditionnées […] se sont, par ailleurs, accordées sur la nécessité de prioriser les équipements qui devront faire l’objet d’un effort rapide dans la prochaine Loi de programmation militaire. Il ressort ainsi des échanges menés, qu’un effort financier à court terme devrait porter sur les feux dans la profondeur », avait ainsi écrit le parlementaire. Et d’ajouter : « En Ukraine, on constate un emploi systématique et massif de feux de tous types. [Aussi], l’armée de Terre doit pouvoir être en mesure de conserver sa supériorité opérationnelle dans un conflit marqué par la centralité de la puissance de feu et de conserver l’initiative ».
En outre, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Pierre Schill, avait plaidé pour le remplacement des Lance-roquettes unitaires [LRU] d’ici 2027. « La guerre en Ukraine nous enseigne que les feux très longue portée sont décisifs : il nous faut réfléchir sur la solution à retenir », avait-il souligné. Et, en janvier dernier, devant les députés, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, évoqua l’achat possible du M142 HIMARS américain…
Cela étant, la prochaine LPM va-t-elle effectivement faire du renforcement de l’artillerie française une priorité? La question se pose… En effet, lors d’une audition au Sénat, le 28 février, M. Lecornu ne l’a pas cité parmi les dix points clés de la future programmation…
Sans surprise, la dissuasion reste la priorité numéro un, avec notamment les programmes SNLE3G [sous-marin nucléaire lanceur d’engins de 3e génération] et ASN4G. Vient ensuite le renseignement, avec une dotation budgéraire devant augmenter de 60% pour les trois services relevant du ministères des Armées [DRSD, DRM et DGSE]. Selon le ministre, cet effort se justifie en partie par la nécessité de « faire du renseignement dans un contexte international plus tendu ».
Troisième priorité : les drones, avec un investissement de 5 milliards d’euros. « Un retard inacceptable a été pris et, désormais, il ne s’agit pas tant de rattraper le retard, c’est plutôt de faire un saut de génération technologique », a dit M. Lecornu.
Comme annoncé, le renforcement des capacités de défense sol-air fait partie des priorités, comme la défense des territoires et collectivités d’outre-Mer [le ministre n’en a pas dit beaucoup à ce sujet, les annonces devant être faites prochainement par le président Macron]. Le cyber reste évidemment incontournable, de même que la maîtrise des fonds marins et le spatial [qui fera l’objet d’une « copie ambitieuse », a promis M. Lecornu]. Les forces spéciales seront également prioritaires, comme les services de soutien [santé, énergie, commissariat, etc]. Enfin, les munitions seront un autre point d’attention.
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Otan : Selon M. Lecornu, la France est le deuxième contributeur pour les moyens militaires
par Laurent Lagneau · 1 mars 2023
L’Otan donne régulièrement lieu à de vifs débats au sein de la classe politique française, avec parfois des « retournements de veste » qui ne manquent pas de piquants. Ainsi, en 2008, quand le Parti socialiste déposa une motion de censure à l’Assemblée nationale pour s’opposer au retour de la France au sein du commandement militaire intégré qu’elle avait quitté en 1966, François Hollande, qui ne savait pas encore qu’il entrerait à l’Élysée quatre ans plus tard, n’y avait pas été avec le dos de la cuillère.
« Revenir dans le commandement intégré de l’Otan n’est pas un choix qui peut être pris par un seul. Il s’agit de rien de moins que de l’indépendance de la France. Et le Président de la République ne peut, seul, s’arroger le droit de décider de l’indépendance de la France! », avait lancé M. Hollande. Et de demander pourquoi il faudrait « mettre fin à un choix stratégique décidé en 1966 par le général de Gaulle »… Choix qui, en son temps, avait été contesté par un certain… François Mitterrand.
Cela étant, élu président en 2012, M. Hollande se garda bien de revenir sur la décision de son prédécesseur… laquelle avait été également contestée par plusieurs formations politiques, de gauche comme de droite. Et elle l’est encore aujourd’hui, à en croire les programmes de certains candidats de premier plan à la dernière élection présidentielle.
Au-delà de la question du retour de la France dans le commandement militaire intégré, la nature même de l’Otan a prêté le flanc à la polémique, comme en novembre 2019, quand le président Macron estima qu’elle était « en état de mort cérébrale » en raison des dissensions avec la Turquie et les États-Unis.
Quoi qu’il en soit, et depuis le début de la guerre en Ukraine, ce débat est désormais dépassé… Et, d’ailleurs, la France tient toute sa place au sein de l’Otan, comme l’a souligné Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, lors d’une audition au Sénat, le 28 février.
« Sur le rapport à l’Otan […], je pense qu’il faut aussi que l’on montre ce qu’on fait », a-t-il dit. Ainsi, la France est le « quatrième pays contributeur sur le volet financier – et ce n’est pas rien – pour le fonctionnement » [de l’Alliance] et elle est le « deuxième contributeur » pour les moyens militaires, un « chiffre qui n’est pas connu », a-t-il affirmé.
Tous les ans, « chaque pays fait une promesse de mise à disposition de moyens militaires à l’Otan. Il y a la promesse et il y a le réalisé. Sur ce qui est véritablement mis à disposition et sur ce qui est réalisé, la France est le deuxième contributeur après les États-Unis », a fait valoir M. Lecornu. Et « ça, personne ne le sait. Faut dire aussi que le chiffre n’est pas évident à trouver », a-t-il ajouté.
Le fait que la France soit la nation-cadre du bataillon multinational déployé en Roumanie – l’un des plus grands pays du flanc oriental de l’Otan – est une illustration de ce statut de « deuxième contributeur », selon M. Lecornu. « Qui est nation-cadre en Pologne? Les États-Unis. Qui est nation-cadre en Roumanie? La France, avec la capacité [à se déployer] vite et sans accro », a-t-il souligné.
Pour rappel, la France participe au bataillon multinational de l’Otan déployé en Estonie [mission Lynx]. Outre la mission Baltic Air Policing [quatre Rafale sont actuellement en Lituanie] , elle engage régulièrement des moyens aériens au-dessus de la Pologne… ainsi que des navires dans les groupes maritimes de l’Otan [Standing NATO Maritime Group et Standing Nato Mine Countermeasures Group].
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À Strasbourg, un tour de chauffe avant le 7 mars
ReportageLe meeting de la Nupes a fait le plein, mercredi soir, dans la capitale régionale, avec des députés PCF, FI, EELV, PS et un public gonflés à bloc dans la perspective de la grève contre la réforme des retraites.
Jean-Jacques RégibierStrasbourg (Bas-Rhin), correspondance particulière.
La salle est pleine à craquer, les 400 places assises ont été prises d’assaut. Sont venus, bien sûr, les militants des formations politiques qui composent la Nupes à l’origine de ce meeting à Strasbourg, mercredi soir, mais pas seulement. « Moi, je n’ai pas de carte, assure Nordine, avant que les prises de parole ne s’enchaînent. Je sais déjà dans les grandes lignes pourquoi je suis contre cette réforme, mais c’est important d’avoir un maximum d’arguments pour les proches, pour la famille ou les amis qui hésitent et qui ne sont pas encore assez motivés pour nous rejoindre dans les rues », poursuit ce travailleur social. À la tribune, les arguments ne manquent pas, justement. Le député de Strasbourg Emmanuel Fernandes (FI) démonte minutieusement les discours mensongers du ministre du Travail, « le pire de ce que l’on peut faire en politique ». Exemple : la retraite à 1 200 euros, dont Olivier Dussopt a fini par reconnaître qu’elle concernerait 10 000 à 20 000 retraités, très loin des 2 millions évoqués un temps par les macronistes. De quoi provoquer la colère, et pas seulement dans l’opposition. « J’ai rencontré des personnes qui y ont réellement cru et qui ont été abasourdies quand elles ont compris que c’était un mensonge, rapporte Emmanuel Fernandes. Un gouvernement qui agit comme cela décrédibilise la politique. On aura encore plus d’abstention aux prochaines élections. »
Dans le public, les jeunes sont nombreux, comme ils le sont au cours des manifestations strasbourgeoises où ils occupent la tête du cortège depuis la première mobilisation du 19 janvier. « Cela fait du bien de voir qu’on n’est pas tout seuls à se battre contre cette réforme. Il y a un besoin d’avoir un pied dans la rue pour manifester et un pied dans les réunions de sensibilisation comme celle-ci », explique Anaïs, étudiante en seconde année de Sciences-Po à Strasbourg. « La jeunesse aujourd’hui est obligée de se mobiliser énormément parce qu’elle se rend compte que le gouvernement ne répond pas à nos besoins, pas plus qu’à ceux des autres générations. On se bat pour les aînés, mais c’est aussi une question d’avenir pour nous puisque nous sommes les futurs travailleurs », ajoute Chloé, elle aussi étudiante à Sciences-Po.
« Nous ne voulons pas faire le chemin à l’envers ! »
Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, rappelle que la retraite, « la plus grande conquête du XXe siècle », a été portée par le ministre communiste du Travail Ambroise Croizat, dans un gouvernement issu de la Résistance à la fin de la Seconde Guerre mondiale : « Les Français passaient du rêve à la réalité. Enfin les hommes et les femmes pouvaient vivre leur vieillesse. » Le député de Seine-et-Marne pointe également la réduction du temps de travail de 65 à 60 ans décidée en 1981. « Nous ne voulons pas faire le chemin à l’envers ! », lance-t-il sous les applaudissements. « Ce que veut le gouvernement, c’est sauver le système capitaliste. Le 47.1 est une illustration du passage en force. Nous avons un autre projet de société à proposer », enchaîne, à la tribune, la députée communiste Elsa Faucillon. « Ce que j’entends autour de moi, c’est que les gens se préparent. Les associations, les syndicats sont prêts. Ils veulent arrêter le pays et je pense que c’est l’essentiel. J’ai vraiment l’impression qu’on est tous en rang pour bloquer le pays », témoigne Salem, un élu municipal.
Constatant de fortes mobilisations de la jeunesse contre la politique du gouvernement, ainsi que des blocus, Anaïs voit la grève du 7 mars avec optimisme. « Je pense que ce peut être une des rares fois où la jeunesse se mobilise autant depuis Mai 68, si on veut être un peu idéaliste », dit-elle. La députée écologiste du Bas-Rhin Sandra Régol ajoute sa pierre à l’argumentaire en rappelant que le projet de réforme des retraites se fait « quasi exclusivement sur le dos des femmes ». « Emmanuel Macron veut que vous soyez résignés, poursuit-elle. Il veut empêcher qu’un enfant ait un grand-parent ! » Dans la salle, Noé écoute attentivement et en est convaincu : « Les politiques néolibérales menées par ce gouvernement ont des effets qui poussent des gens à la mort. Quand on voit que chez les hommes, les plus pauvres ont 25 % de risque de mourir avant la retraite, oui, on parle bien de vie ou de mort », constate l’étudiant. En écho, la députée européenne Manon Aubry (FI) dénonce le système de retraite par capitalisation que veut mettre en place le gouvernement, rappelant qu’une augmentation de 2 % de la part des salaires dans la valeur ajoutée suffirait à équilibrer les retraites. Elle constate que partout en Europe où l’on a repoussé l’âge de départ à la retraite, le taux de pauvreté a augmenté. « Si on gagne sur les retraites, on gagnera demain sur les salaires », assure-t-elle.
Mobilisations retraitesMeetingNupesRéforme des retraites L'Humanité
Boîte de Pandore
ÉditorialSébastien CrépelÀ chaque réforme des retraites, c’est la même histoire. Celle de la der des ders, qui va accomplir ce que les précédentes réformes n’ont prétendument pas fait, alors qu’elles nous avaient pourtant été vendues pour cela : redresser les comptes pour « sauver » le système par répartition, et mettre pour longtemps nos retraites à l’abri des vents mauvais. On peut ouvrir les paris : cette réforme, comme celles d’hier, ne sera sûrement pas la dernière. Après elle en viendra une autre, plus antisociale encore. Elle est déjà en discussion : il suffit de prêter l’oreille à ce qui se murmure sur les bancs de la droite au Sénat, et de lire entre les lignes de ses amendements. De quoi est-il question ? De tout ce que, cette fois, le gouvernement n’aura pas accepté d’inclure dans son projet.
Prenons les régimes dits spéciaux. Leur suppression a bien été ratifiée une première fois par les députés – c’est même le seul article qu’ils ont voté – mais les sénateurs LR en demandent plus : ils veulent abroger la « clause du grand-père » , cette disposition selon laquelle les salariés déjà embauchés gardent le bénéfice des régimes auxquels ils ont cotisé. En réalité, cette « clause » a tout du trompe-l’œil pour acheter la paix sociale – sans y parvenir, les salariés desdits régimes n’étant pas dupes du tout. L’argument des jusqu’au-boutistes libéraux coule de source : comment, s’étranglent les sénateurs LR, les salariés d’une même profession cotiseront à deux systèmes différents pendant 43 ans, le temps que les derniers affiliés à ces régimes aient achevé leur carrière ? Quelle usine à gaz !
Voilà pourquoi il ne faut pas toucher à l’écheveau du gouvernement : en tirant, c’est la pelote entière qui se dévide. Que la droite n’obtienne pas gain de cause sur tout lui importe peu, ses élus prennent date. Ils n’oublient pas qu’ils ont fait campagne pour la retraite à 65 ans. Cette réforme est pour eux la boîte de Pandore. Si elle passe, la voie sera ouverte pour la suivante. Si elle est stoppée, c’est non seulement Emmanuel Macron, mais aussi tous ceux qui préparent le mauvais coup d’après qui seront en échec.
Réforme des retraitessénatdroiteLes Républicains L'Humanité
Monique Pinçon-Charlot : « Si les travailleurs s’arrêtent de travailler, le roi est nu »
EntretienFace aux déclarations alarmistes de l’exécutif sur les conséquences de la grève et la dénonciation de la violence des opposants, la sociologue Monique Pinçon-Charlot décrypte une « stratégie immature », classique d’une oligarchie « aux abois ».
Diego ChauvetLe gouvernement dénonce la violence et la radicalité des opposants à la réforme des retraites, jusqu’à estimer, comme son porte-parole, que « mettre la France à l’arrêt » à partir du 7 mars, serait « prendre le risque d’une catastrophe écologique, agricole ou sanitaire ». Qu’en pensez-vous ?
La meilleure défense, c’est l’attaque. Une stratégie immature dès lors qu’on est en difficulté. Les représentants de l’oligarchie au gouvernement savent très bien que la violence est du côté de ceux qui accaparent les richesses et les pouvoirs. Quand les membres des classes moyennes et populaires se révoltent contre le recul de l’âge de la retraite de 62 ans à 64 ans, les oligarques pressentent que c’est le coup de trop. L’hôpital se fout alors de la charité, la meilleure façon de cacher que l’espérance de vie des travailleurs est en moyenne de treize ans inférieure à celle des cadres et des grands bourgeois. Ce qui explique le slogan phare des manifestants, qui disent refuser de passer du boulot au caveau.
Leur réaction serait donc guidée par la peur de la mobilisation sociale ?
Les membres des dynasties familiales fortunées de l’aristocratie et de la grande bourgeoisie sont construits dans un sentiment de supériorité, grâce à des modes de vie basés sur l’entre-soi des beaux quartiers, des cercles ou des conseils d’administration. Ils sont aux abois dès qu’un de leurs projets d’exploiter un peu plus ceux qui font fonctionner l’économie réelle suscite une rébellion, de surcroît unitaire. Ce sont des géants aux pieds d’argile qui savent que leur pouvoir est basé sur le capitalisme permettant au titre de la propriété lucrative d’exploiter toutes les formes du vivant. Ils l’ont prouvé récemment lors du mouvement des gilets jaunes.
Si la réforme des retraites est retirée, en quoi se sentiraient-ils menacés ?
Dans la phase néolibérale actuelle du capitalisme, nous sommes passés de la lutte à la guerre de classe, comme l’a déclaré Warren Buffett en 2005 : « Il y a une guerre de classe, c’est un fait, mais c’est ma classe, la classe des riches, qui la mène, et nous sommes en train de la gagner. » Or le gouvernement compte 19 ministres millionnaires, dont la première ministre, Élisabeth Borne. Emmanuel Macron ne fait donc que continuer, en tant que fondé de pouvoir de l’oligarchie à l’Élysée, à faire des cadeaux aux plus riches, auxquels il a pourtant déjà donné beaucoup de gages avec la suppression de l’ISF, la création d’un impôt forfaitaire à seulement 12,8 % sur les revenus du capital, les baisses de cotisations sociales pour les entreprises et la pérennisation du Cice. Sans oublier évidemment les 6 milliards d’euros annuels du crédit d’impôt-recherche. De plus, le chaos climatique menace l’avenir des plus modestes, car les inégalités climatiques se conjuguent avec les inégalités sociales et économiques. Les capitalistes instrumentalisent le dérèglement du climat pour réaliser de nouveaux champs de profits au détriment de ceux qui n’y contribuent que de manière faible. Pour les pauvres, c’est la sobriété et, pour les riches, les jets privés ultrapolluants. Trop c’est trop ! La goutte d’eau de la réforme des retraites fait déborder le vase. L’attaque est frontale, car la retraite touche à quelque chose de profondément existentiel : le temps de vivre enfin dans la joie et le partage.
Une victoire de ce mouvement inédit serait-elle en mesure de rebattre les cartes ?
Je ne suis pas prophète, mais nos recherches confirment une violence de classe inhérente à cette caste hautement prédatrice. Aujourd’hui, avec la planète qui brûle, nous devons avoir la boussole de l’après-capitalisme comme objectif. Certes nous n’avons pas les armes, mais nous avons le pouvoir de faire fonctionner l’économie réelle sans le parasitisme des actionnaires. Si les travailleurs s’arrêtent de travailler, le roi est nu. Je conclurai volontiers par cette maxime de Sénèque : « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles. »
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Une grève féministe pour s’opposer à la réforme des retraites
ActuÀ l’occasion du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, syndicats et associations féministes affichent leur opposition au projet de loi et appellent à de nombreuses actions de mobilisation
Samuel EyeneLe mot d’ordre, c’est la lutte. À quelques jours du 8 mars, journée internationale des droits de la femme, les représentants d’une vingtaine de syndicats et associations se sont retrouvés à Paris pour présenter « la grève féministe » à laquelle ces organisations appellent.
« Le 8 mars ce n’est pas la journée des femmes où on leur offre des fleurs mais celle de leurs droits, amorce Youlie Yamamoto, porte-parole d’Attac France et animatrice de la conférence. Cette année encore le mot d’ordre c’est la grève féministe. C’est l’occasion d’appeler les femmes à investir massivement les rues pour obtenir le retrait de la réforme des retraites ».
Youlie Yamamoto, la riposte féministe en bleu de travailNatalisme ou égalité salariale
Le mouvement lie plus que jamais luttes syndicales et féministes contre ce projet de loi « injuste ». « Il faut bien comprendre que les inégalités salariales professionnelles et les discriminations que nous subissons durant toute notre carrière ne sont pas seulement reproduites avec cette réforme des retraites, mais elles sont renforcées », affirme Sigrid Gerardin, secrétaire nationale de la FSU en charge de l’égalité femme et homme.
Et ce n’est pas le récent amendement voté au Sénat portant sur une surcote en faveur des pensions des mères de famille qui va la faire changer d’avis. Selon cet ajout au projet de loi, « les femmes possédant l’intégralité de leurs annuités pourraient partir dès l’âge de 63 ans avec leur pension complète ou aller jusqu’à 64 ans et bénéficier d’une surcote de 5 % », décode Sigrid Gerardin.
Or cette mesure n’améliore en rien la situation des femmes si l’on regarde les conditions actuelles de départ à la retraite. « Celles qui ont commencé à travailler à l’âge de 20 ans, bénéficiant d’une carrière complète, sans enfants, peuvent déjà partir à 62 ans avec une carrière complète », rappelle-t-elle.
Réforme des retraites : Ils légifèrent, elles s’usent au travailLes organisations syndicales et associations féministes sont aussi revenues sur l’une des thématiques développées par l’extrême droite et la droite lors des débats parlementaires sur le projet de réforme des retraites : la relance de la natalité comme remède à la diminution du nombre de travailleurs cotisant au régime général.
Le groupe LR a ainsi proposé à l’Assemblée nationale un abaissement de l’âge de départ à la retraite sans décote, de 67 ans actuellement à 66 ans, en faveur des mères de deux enfants et plus. Des propositions balayées par Julie Ferrua, secrétaire nationale de l’Union syndicale Solidaires. Pour assurer le financement du régime des retraites, « les syndicats mènent le combat de l’égalité salariale. Il n’y a pas besoin de politique nataliste si on accède à cette égalité ». Encore moins de cette réforme.
Réforme des retraitesMobilisations retraitesÉgalité hommes femmesJournée du 8 mars L'Humanité
Les dix plaies d’Égypte
ÉditorialCédric ClérinLe gouvernement serait-il pris de panique ? Il est vrai qu’avec l’arrivée de la réforme des retraites au Sénat, l’exécutif est coincé entre plusieurs marteaux et plusieurs enclumes. La droite, qui domine la Chambre haute, veut faire adopter des amendements pour alléger la régression pour les « mères » (pas les femmes, donc). Mais les députés de droite, dont il s’agira ensuite de s’assurer les voix pour faire voter la loi à l’Assemblée, préfèrent axer leurs revendications sur les carrières longues. Si le gouvernement cède aux deux, les économies que permettrait la réforme, dont ses promoteurs peinent déjà à convaincre de l’utilité, deviendraient faméliques au regard des efforts demandés aux salariés. Casse-tête en vue.
La droite sénatoriale a également fait, depuis longtemps, de la fin des régimes dits « spéciaux » un cheval de bataille. Elle voudrait donc accélérer leur suppression. Si le gouvernement accepte ce recul supplémentaire, cela reviendrait à rompre le contrat passé avec les salariés concernés au beau milieu de leur carrière. De quoi alimenter légitimement la colère dans des secteurs stratégiques en vue du blocage du pays prévu à partir du 7 mars. Nouveau casse-tête.
Voilà donc l’exécutif otage des droites et sous la pression de salariés massivement opposés à la réforme. De quoi faire perdre les pédales au porte-parole du gouvernement, Olivier Véran. Celui-ci n’a pas hésité à déclarer que, dans un contexte de sécheresse, bloquer le pays serait « prendre le risque d’une catastrophe écologique, agricole ou sanitaire ». Que, face au papillomavirus, ce serait « négliger la santé de nos enfants » ou qu’avec l’inflation, on risquerait d’ « alourdir une facture déjà salée ». Rien que ça. « Faites grève et les dix plaies d’Égypte s’abattront sur la France », nous dit-il en substance. On se souvient qu’en 2005, lors du débat sur le traité constitutionnel européen, certains n’hésitaient pas à promettre une sorte d’apocalypse en cas de victoire du non. Cette panique est un signe que la victoire du mouvement social est possible.
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Retraites. Au Sénat, la convergence des droites ultralibérales
ActuAdoptée mardi en commission, la réforme est examinée à partir de ce jeudi 2 mars en séance publique. Les « Républicains », à la tête de la majorité sénatoriale, devraient s’entendre avec les macronistes pour gagner quelques amendements, tout en avalisant l’essentiel du texte voulu par le gouvernement.
Cyprien CaddeoJulia HamlaouiNada Abou El AmaimLe Sénat, une mer de tranquillité, comparé aux eaux tempétueuses de l’Assemblée ? À les entendre, macronistes et LR naviguent sereinement vers un même cap, alors que le débat sur la réforme des retraites débute ce jeudi 2 mars, au Palais du Luxembourg. Et pour cause : les droites sont d’accord sur l’essentiel.
Le texte a d’ailleurs été adopté vite fait, bien fait en commission, le 28 février, en moins de quatre heures, montre en main. Pourtant, la gauche entend bien, dans un hémicycle où LR et ses alliés centristes ont la majorité absolue, ferrailler contre la réforme, notamment discuter du fond de l’article 7, celui sur l’âge de départ à 64 ans, en espérant pouvoir s’appuyer sur la grève générale du 7 mars.
Les débats n’auront toutefois pas le temps de ronronner à un « rythme de sénateur », comme le veut l’injuste adage. Le 12 mars, que l’examen soit terminé ou non, la séance publique sera close et le texte transmis en commission mixte paritaire (députés et sénateurs), article 47.1 oblige. Chaque groupe a donc dix jours, pas plus, pour jouer sa carte.
La droite a une marge pour durcir le texte
« Nous sommes cohérents », a tenu à rappeler la présidente de la commission des Affaires sociales, la sénatrice Catherine Deroche (LR), pour justifier du premier feu vert donné à la réforme. Pour cause. Chaque année, la droite vote – en vain jusqu’ici – un amendement à la loi de financement de la Sécurité sociale pour adopter la retraite à 64 ans.
Une idée que la première ministre, Élisabeth Borne, admettait « avoir regardée de près », pour ne pas dire reprise, lors de la présentation de la réforme en janvier. Maintenant que cela se concrétise, LR ne va pas faire la fine bouche au prétexte que le projet émane de Matignon.
D’autant plus que la droite, majoritaire au Sénat avec ses alliés UDI, a une marge pour amender le texte, notamment sur la situation des mères de famille, pour lesquelles est prévue une surcote de 5 % (mais rien pour les femmes sans enfant concernées par des carrières hachées). Ou encore sur l’emploi des plus de 60 ans, avec la création d’un « CDI senior », incitation à l’embauche couplée à une énième exonération de cotisations pour les patrons.
Réforme des retraites. Ces articles que les sénateurs LR veulent encore durcirLe chef de file des sénateurs LR, Bruno Retailleau, veut aussi serrer la vis sur les régimes spéciaux. En l’état, cinq doivent être supprimés par l’article 1er de la réforme (RATP, notaires, électriciens et gaziers, Cese, et salariés de la Banque de France).
« Nous voulons accélérer la convergence des régimes spéciaux sur le régime général dès 2025, alors que le gouvernement n’a inscrit dans le texte aucune date pour cet alignement », a exposé, dans le Parisien, l’élu vendéen, qui veut aussi la peau de la « clause du grand-père » : les modifications de régime ne s’appliquent pour le moment qu’aux nouveaux embauchés. Au-delà, le texte du gouvernement va, pour l’essentiel, comme un gant à la droite.
Régimes spéciaux : haro sur les premiers de corvéeLes macronistes veulent sceller l’entente
L’exécutif le sait : il a besoin des « Républicains ». Qu’il espère une adoption sans heurt au Sénat, une entente en commission mixte paritaire (CMP), ou une majorité courte à l’Assemblée nationale, il doit avoir LR dans sa poche. Le texte est d’ailleurs, en l’état, le fruit d’un accord informel noué début janvier entre Élisabeth Borne et le chef du parti de droite, Éric Ciotti. Ce qui n’a pas empêché les LR, pas tous sur la même longueur d’onde à l’Assemblée, de pointer ce qu’ils estiment être des insuffisances du texte, à commencer par la question des carrières longues.
Aussi les macronistes se montrent-ils très conciliants face aux exigences des sénateurs, y compris sur la fin des régimes spéciaux. « Pourquoi pas », a glissé le ministre du Travail, Olivier Dussopt, alors même que le sujet pourrait être un facteur de surmobilisation dans la rue, le 7 mars.
Objectif 7 mars !Plus que l’étape sénatoriale, l’exécutif espère profiter de cette nouvelle session de débats pour finaliser ses tractations avec LR et aboutir, en CMP, à une version commune du texte qui satisferait les députés Renaissance et leurs alliés et LR, à la fois au Palais-Bourbon et au Palais du Luxembourg.
En ce sens, Élisabeth Borne a reçu mercredi 1er mars, à Matignon, le président de la Chambre haute, Gérard Larcher, et Bruno Retailleau. De quoi déboucher sur un éventuel pacte en petit comité qui agace par avance l’opposition : « La CMP, c’est quatorze gars qui se mettent d’accord à huis clos », raille une source parlementaire. Contraste saisissant avec les millions de gens qui battent le pavé pour dire leur rejet catégorique de la réforme.
La gauche en ordre de bataille pour le retrait
Face aux convergences revendiquées entre LR et la Macronie sur la réforme des retraites, la gauche n’a pas dit son dernier mot et est déterminée à faire entendre jusque dans l’Hémicycle le rejet massif qui s’exprime dans la rue, tout en étant utile aux mobilisations. Sa stratégie, partagée – contrairement à ce qui s’est passé à l’Assemblée – par les trois groupes de gauche, passe par un nombre d’amendements limités, environ 3 000, mais porteurs de propositions alternatives, et par un « débat de fond » sur les principaux articles du texte, dont le 7e sur le report de l’âge légal à 64 ans, avec un vote espéré après le 7 mars.
Communistes, socialistes et écologistes ont fait la démonstration de ce front uni, mercredi, à l’occasion d’une conférence de presse. Tous y ont affirmé leur volonté d’obtenir le « retrait du texte ». « J’avertis aimablement le président du Sénat et les présidents de groupe de la majorité que même leur électorat est majoritairement contre cette réforme, qu’ils comptent pourtant aggraver », a ironisé la sénatrice PCF Éliane Assassi.
Éliane Assassi : « Non, le débat au Sénat ne sera pas une formalité »Pour qu’ils finissent par l’entendre, la gauche compte user de tous les outils à sa disposition : après une motion d’irrecevabilité et une question préalable jeudi, et avant d’entrer dans la bataille d’amendements, une motion référendaire sera défendue, vendredi matin, par le socialiste Patrick Kanner. « Nous voulons faire front contre cette réforme de régression sociale qui traduit l’entêtement du gouvernement et du président », a promis celui-ci, tandis que l’écologiste Guillaume Gontard n’a pas manqué de pointer le « jeu de poker menteur » auquel se livre l’exécutif sur la pension à 1 200 euros ou les carrières longues. Des « mensonges » que les députés ont commencé à mettre en évidence. Une tâche que les trois groupes entendent poursuivre au Sénat.
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La lutte contre la réforme des retraites prépare son coup de jeune
ReportageÀ Lyon, les organisations et syndicats multiplient les initiatives pour que la jeunesse, majoritairement contre le projet de l’exécutif, descende dans la rue les 7, 8 et 9 mars. Reportage.
Naïm SakhiLyon (Rhône), envoyé spécial.
Titrés « Contre la réforme des retraites, manifestation le 7 mars ! », les tracts passent de main en main. Ce mercredi 22 février, Lucas effectue une distribution devant l’entrée du restaurant universitaire de la rue Pasteur, à Lyon. Accompagné de deux de ses camarades, le responsable du secteur de l’Union des étudiants communistes (UEC) entend convaincre les jeunes de se mobiliser contre le projet d’Élisabeth Borne. « Je suis chaud », assure Armand, au milieu de la foule.
« La retraite me paraît trop loin »
Cet étudiant en biotechnologie ne s’est, pour l’heure, rendu à aucune manifestation depuis le début du mouvement social. « La retraite me paraît trop loin et aucun de mes amis ne m’a poussé à manifester », argue-t-il. La donne pourrait changer : « Le 7 mars ? Je pense quand même venir, aussi bien pour la retraite que pour le repas à 1 euro au Crous », proposition de loi récemment repoussée par les macronistes à l’Assemblée.
Ces étudiants qui n’auraient pas dit non aux repas à 1 euroDans l’ombre de l’intersyndicale, les organisations de jeunesse battent tout autant le rappel pour amplifier le mouvement de protestation contre la réforme des retraites. À l’unisson de tous les syndicats de travailleurs, elles ont coché les dates du 7 et du 8 mars pour mettre la France « à l’arrêt », avec la perspective de grèves reconductibles dans de nombreux secteurs, puis pour faire de la Journée internationale des droits des femmes la grande date de lutte contre les régressions sociales qu’imposerait aux femmes le projet de loi sur les retraites.
Le 9 mars, journée de la jeunesse contre la réforme
À ces deux temps forts s’ajoute le 9 mars, en passe de devenir la journée de la jeunesse contre la réforme gouvernementale, sous l’impulsion de l’Unef, Alternative, la Fage, la Voix lycéenne et des organisations de jeunes communistes, socialistes, insoumis et écologistes.
L’enjeu n’est pas mince. Selon un sondage Ifop, 77 % des 18-24 ans soutiennent la mobilisation du 7 mars. Mais ceux-ci ne sont pas encore vraiment entrés dans la bataille comme lors des grands mouvements lycéens et étudiants du CPE en 2006 ou contre la loi travail sous François Hollande.
Preuve en est, le 31 janvier. Alors que la CGT ne dénombrait pas moins de 2,8 millions de manifestants à travers la France, l’Unef ne comptabilisait que 180 000 jeunes dans les cortèges. Et en dehors de ces temps forts intersyndicaux, tout au plus quelques blocages assez marginaux ont eu lieu à Rennes-II ou encore à Toulouse.
Par rapport à 2019, les AG sont faibles, il y a moins d’étudiants dans la bataille
À Lyon, ce mercredi, une poignée d’étudiants, en dehors de l’assemblée générale (AG) des étudiants, a bloqué le campus de Bron de l’université Lyon-II, classée à gauche. Une initiative similaire avait déjà eu lieu, lundi 20 février, jour de la rentrée universitaire. Sam était sur place, venu prêter main-forte, en fin de matinée. « Par rapport à la précédente réforme en 2019, les AG sont faibles. Il y a moins d’étudiants dans la bataille, mesure ce militant à l’Unef de la tendance Tacle, proche du NPA. Le Covid a fait perdre des réflexes dans l’organisation des luttes. Le principal enjeu reste de convaincre les jeunes que la victoire est possible. »
Lucas, le responsable de l’UEC, dresse un constat similaire : « Les étudiants ne se sentent pas légitimes à venir en AG, car ils ont l’idée qu’il faut être militant pour y participer. Au contraire, les réunions publiques sont plus attractives, le format est plus ouvert. » Voilà pourquoi « l’interorga » de jeunesse de Lyon a convenu de tenir une réunion d’ici le 7 mars.
Les jeunes et étudiants communistes n’en restent pas là. Mardi 21 février, un porte-à-porte dans une cité universitaire était au programme. Au troisième étage de la résidence André-Lirondelle, Charles ouvre la sienne. Étudiant en langue étrangère appliquée à Lyon-III, il se déclare « contre la réforme. Le gouvernement use de stratagèmes fallacieux pour la faire adopter. J’ai découvert l’existence de l’article 47.1 qui permet un débat accéléré ».
« Nous n’échapperons pas au débat sur le partage des richesses »
L’étudiant s’informe via Twitch. Cette plateforme vidéo permet à des streamers ou des personnalités de produire des contenus en direct. « Dans un stream, Jimmy2Fois avait invité Heu ? reka, qui vulgarise l’économie. C’était convaincant », explique Charles, qui y a appris que « la réforme n’est pas nécessaire, parce que la productivité est meilleure en France que lors des Trente Glorieuses. Nous n’échapperons pas au débat sur le partage des richesses ». Pour autant, l’étudiant n’a jamais manifesté, ni participé à une réunion publique : « Ni au lycée avec les gilets jaunes, ni aujourd’hui. »
Avec Klitch Norris, un piquet de grève contre la réforme des retraites sur TwitchÀ l’étage du bas, Cliou, en troisième année de licence d’histoire, commence, elle, tout juste à s’intéresser au débat sur les retraites. Consciente des inégalités que celle-ci engendrerait, l’historienne s’est déjà jointe à des cortèges féministes, le 8 mars, ou lors des marches pour le climat. Mais elle « ne se voit pas louper des cours pour aller manifester, étant opposée aux actions violentes ».
Lucas, responsable de l’UEC, décrypte cet autre élément qui explique les difficultés des organisations de jeunesse à mobiliser, « la propagande d’État », pour discréditer le mouvement social. « Quand le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin dit que nous voulons bordéliser le pays ou que les facs seraient en proie à une invasion d’islamo-gauchistes, nous passons pour des extrémistes », déplore-t-il.
« Ma génération ne se projette pas sur le long terme à cause des bouleversements énormes sur le climat et l’économie que nous allons vivre »
Dangereuses, les manifestations sociales ? « Avec les gilets jaunes, il y a eu beaucoup de violence venant des manifestants et surtout des policiers. Les vidéos ont fait des millions de vues chez les jeunes. Si bien que la manifestation est devenue un danger dans beaucoup de têtes », rétorque Sacha, étudiant et militant à SOS Racisme, présent avec son pote Théo dans un ciné-bar associatif de la Croix-Rousse, lors d’une projection de la Sociale, film qui retrace l’histoire de la création de la Sécurité sociale, avec son régime général de retraite par répartition, sous l’impulsion du ministre communiste Ambroise Croizat.
Les deux amis se sont rendus dans les cortèges depuis le début de la contestation. « Mais ma génération ne se projette pas sur le long terme à cause des bouleversements énormes sur le climat et l’économie que nous allons vivre, mesure Théo. C’est un paradoxe : le capitalisme s’essouffle, mais les jeunes se disent qu’on ne peut rien faire face à la loi du marché. » Sam, le militant Unef, tempère : « Nous ne sommes pas sûrs de gagner, mais ce mouvement est intéressant pour la suite car les liens de solidarité chez les étudiants et chez les travailleurs se sont recréés. »
Un quart des jeunes qui ont voté ont choisi Marine Le Pen
Autre endroit, autre jeunesse, autre ambiance. Posé à la terrasse d’un café à proximité du site de la Manufacture des tabacs de Lyon-III, classée à droite, Alex attend son prochain cours. « La réforme ? Je suis contre. Le président du Conseil d’orientation des retraites assure lui-même qu’il n’y a pas de problème de dépenses dans les années à venir, rappelle l’étudiant en écogestion. D’autant que le climat social, avec l’inflation, est tendu. Faire passer cette réforme maintenant est difficilement compréhensible. »
Le discours est construit et argumenté. De-là à se rendre dans un cortège syndical ? « Certainement pas ! » assène-t-il. Car, à la présidentielle, Alex a glissé un bulletin Marine Le Pen dans l’urne. « C’est culotté pour les syndicats de manifester aujourd’hui, alors qu’ils avaient la possibilité, il y a un an, de battre Macron », conclut-il. Ce faisant, il oublie que les députés du RN ont brillé par leur absence lors des débats à l’Assemblée et que le projet de l’extrême droite ne prévoit pas de retour à un âge de départ à 60 ans. Mais Alex n’est pas un cas isolé. Selon un sondage Ipsos-Sopra Steria, si 31 % des 18-24 ans ont voté Jean-Luc Mélenchon, le quart d’entre eux a choisi Marine Le Pen.
« À la fac, seul un petit pourcentage d’étudiants est politisé. La notion de lutte des classes n’est pas évidente pour tous, il faut l’expliquer avec de la pédagogie, ce qu’elle signifie à travers cette réforme », nuance Lucas, le responsable de l’UEC. À Lyon, la jeunesse communiste a par ailleurs recruté une quinzaine de nouveaux membres lors des journées de mobilisation. Ils sont 700 nationalement. Tous sur le pont les 7, 8 et 9 mars, journées décisives pour obtenir le retrait de la réforme… dans la rue.
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Régime de retraite universel, une nouvelle bombe à retardement ?
ActuUn amendement de la majorité pourrait relancer un débat houleux autour de la fin des régimes spéciaux et de la convergence entre le public et le privé.
Cyprien BogandaC’est un amendement minuscule qui pourrait faire beaucoup de bruit. Après l’Assemblée nationale, le Sénat va démarrer l’examen du projet de réforme des retraites, à partir du 2 mars. Les sénateurs devront se pencher, notamment, sur l’article 1 bis, ainsi rédigé : « Dans un délai d’un an à compter de la promulgation de la présente loi, le gouvernement remet au Parlement un rapport sur la possibilité, les conditions et le calendrier de mise en œuvre d’un système universel de retraite faisant converger les différents régimes et intégrant les paramètres de la réforme prévue par la présente loi. »
Qu’a donc en tête Marc Ferracci ?
Ces quelques lignes n’ont rien d’anodin pour deux raisons : la référence à un système « universel », notion fourre-tout mais potentiellement explosive ; la personnalité de leur auteur, Marc Ferracci. Député Renaissance, brillant techno et social-libéral convaincu, ce dernier est un intime du chef de l’État, qui l’écoute avec attention.
Qu’avait donc en tête Marc Ferracci lorsqu’il a déposé son amendement, adopté le 10 février par l’Assemblée ? Rien de clivant, jure-t-il à l’Humanité : « Cela figure dans le programme du président de la République, même si c’est passé quasiment inaperçu. Notre système se caractérise par une diversité de régimes, qui est facteur de complexité. Mon but est d’apporter de la simplification au bénéfice des travailleurs. »
Réforme des retraites : ceux que Macron protègeC’est souvent sous couvert de « simplification » que se mènent les réformes les plus libérales… Le « rapport » réclamé par l’amendement pourrait-il être le prélude à un nouveau débat sur la retraite par points, qui avait enflammé le pays en 2019-2020 ? Pas sûr : on imagine mal Emmanuel Macron relancer à l’identique un chantier aussi titanesque quelques mois après avoir mis les Français dans la rue.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Un casus belli pour les syndicats
En revanche, l’amendement pourrait ouvrir la voie à deux options : la disparition des trois derniers régimes spéciaux (Opéra de Paris, Comédie-Française et marins pêcheurs), épargnés par l’actuelle réforme ; et la convergence du secteur public et du secteur privé. Sur les régimes spéciaux, le député macroniste ne ferme pas la porte : « Toutes les options doivent être sur la table. Si on va au bout de la logique de la convergence, cela devrait concerner aussi ces trois régimes. Mais, très sincèrement, ce n’est pas un enjeu central : ces régimes concernent très peu de monde. »
Régimes spéciaux : haro sur les premiers de corvéeQuant à la convergence du public et du privé, ce serait un casse-tête : aujourd’hui, le calcul de la retraite se fonde sur les 25 meilleures années dans le secteur privé et les six derniers mois pour le public. Un alignement du public sur le privé pourrait constituer un casus belli pour les syndicats. « Il y a au moins deux catégories de fonctionnaires qui seraient les grands perdants, explique Régis Mezzasalma, chargé des retraites à la CGT. Les moins bien payés perdraient les avantages du minimum de retraite garanti de la fonction publique. Quant aux agents qui bénéficient d’une carrière ascendante et terminent avec des salaires bien plus élevés, ils seraient désavantagés par un calcul des pensions sur les 25 meilleures années. »
Conclusion, tout en prudence, de Marc Ferracci : une convergence « ne peut se faire que si l’on préserve l’équité du système et qu’il n’y a pas de perdants ». Louable intention...mais peu réaliste.
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Les dangers du travail sans fin à l’américaine menacent notre modèle de solidarité
TribuneJean-Philippe Berteau Professeur à l’université de New York
Pour le président de la République, Emmanuel Macron, la réforme des retraites est « indispensable quand on se compare en Europe » et son gouvernement claironne que le report de l’âge de départ à la retraite est inéluctable. En réaction, Karl Gustaf-Scherman, le responsable de la réforme suédoise, conseillait de ne pas « recopier (…) le même modèle » et Sandrine Rousseau accusait le gouvernement de vouloir appliquer un modèle américain. En effet, copier un modèle où l’âge de départ est au moins de 65 ans pourrait être le premier élément d’une machine, « designed in USA », à créer des travailleuses et des travailleurs âgés en mauvaise santé, endettés et en grande précarité.
Les données des États-Unis indiquent une augmentation de l’absentéisme au cours de chaque décennie, de cinq jours par an pour les travailleurs âgés de 20 à 24 ans à dix-huit jours par an pour ceux de 65 ans. De plus, les travailleurs de 65 ans ont un taux de mortalité lié au travail trois fois plus élevé que les travailleurs de 16 à 64 ans.
Une des explications est que la capacité de travail physique moyenne d’un travailleur de 65 ans peut être réduite de 50 % par rapport à un travailleur de 25 ans ; plus particulièrement, des baisses notables de la force et de l’endurance musculaires se manifestent dès 65 ans. En conséquence, quatre travailleurs sur dix ont déclaré prendre leur retraite plus tôt que prévu, dont 35 % ont pris leur retraite en raison d’un problème de santé ou d’une invalidité. De plus, les personnes de 63 à 65 ans sans éducation universitaire étaient 65 % plus susceptibles de signaler un problème de santé limitant leur capacité de travailler.
Si 25 % des travailleurs de 55 ans et plus prévoient de prendre leur retraite à 70 ans ou plus (ou jamais), un grand nombre de retraités quittent le marché du travail plus tôt qu’ils ne le prévoyaient. Pour décrocher un nouvel emploi, les personnes âgées américaines de 62 ans et plus sont devenues le segment d’emprunteurs qui connaît la croissance la plus rapide.
20 % des 45 millions d’Américains qui ont emprunté pour faire des études ont plus de 50 ans – avec un solde qui a augmenté de 512 % entre 2004 et 2018 pour un montant médian équivalant à 210 euros par mois et le paiement moyen de 370 euros.
Cela peut être problématique quand la prestation de retraite moyenne de la sécurité sociale est d’à peine 1 450 euros par mois. Pour une personne âgée sur quatre, la pension de retraite du système public de sécurité sociale représente 90 % de son revenu.
Une récente étude de l’université de Harvard montre que les taux d’emploi diminuent de 20 % entre 50 et 60 ans pour tous les niveaux d’éducation, et ce quel que soit le genre. Ceci laisse les groupes les moins instruits avec des taux d’emploi particulièrement bas avant l’âge traditionnel de la retraite – à peine un peu plus de la moitié des hommes et un tiers des femmes sans diplôme d’études secondaires travaillent encore à 60 ans.
La baisse tout aussi marquée chez les diplômés donne à penser que travailler plus longtemps est un problème dans l’ensemble du spectre socio-économique et paupérise la population.
Ceci se vérifie dans les dernières données du Census Bureau des États-Unis, où la proportion de personnes âgées vivant en dessous du seuil de pauvreté aux États-Unis est passée de 8,9 % en 2020 à 10,3 % en 2021, ainsi 6 millions de seniors ont du mal à joindre les deux bouts.
Même si ce panorama paraît peu idyllique, les États-Unis ont été classés au 9e rang, devant la France (16e), au classement établi par Global Age Watch en 2015, qui est obtenu en tenant compte de la sécurité des revenus, de l’état de santé, de l’emploi et de l’éducation, et de l’environnement favorable au vieillissement.
Ainsi, en France, il est dangereux de créer une nouvelle classe de travailleuses et de travailleurs âgés. À cause des dangers du travail sans fin à l’américaine, le gouvernement d’Emmanuel Macron, par sa réforme, menace notre modèle de solidarité intergénérationnelle et notre liberté de profiter de la retraite.
Réforme des retraitesÉtats-UnisMobilisations retraites L'Humanité
Héritage(s)
ChroniqueJean-Emmanuel DucoinGamins Dès le 7 mars, tout peut changer. Mobilisations, grèves, manifestations de masse… et pourquoi pas blocage du pays. Le peuple ne veut pas de cette maudite réforme des retraites – et rien, absolument rien ne viendra modifier cette réalité, pas même la bataille parlementaire dont l’issue reste incertaine, puisque l’exécutif n’exclut pas un passage en force. Mardi, nous retrouverons donc le chemin des rues et des pavés, avec au cœur et à l’esprit tous les possibles. Sans doute croiserons-nous, de nouveau, comme à chaque fois depuis le début de ce mouvement inédit, des portraits d’Ambroise Croizat brandis souvent par nos gamins. Les combats et leur appropriation modifient les paradigmes. Nous ne venons pas de nulle part, une longue lignée nous pousse dans le dos, à condition de ne pas lâcher notre fil d’Ariane – la lutte pour la justice – reposant sur l’« union du populaire et du régalien », la moins mauvaise des définitions acceptables, sur le long terme, de la gauche hexagonale en héritage. Le bloc-noteur, mélancolique d’époques qu’il n’a étudiées que dans les livres, a quelquefois suggéré que jamais la politique en France n’avait été aussi « déshistorisée ». À se demander si une certaine négligence pour le peuple et une certaine indifférence pour l’Histoire (avec sa grande H) n’entretiennent pas quelque secret rapport. D’ailleurs, n’est-ce pas singulier que, au moment où « démocratie » est dans toutes les bouches, « peuple » sente le soufre, sans parler d’un autre mot, « syndicaliste » ? Jusqu’à en effrayer les puissants…
Revanchard Les syndicats sont de retour. Et avec eux, de loin en loin, se tisse une sorte de « front populaire » assez revanchard. Ne nous emballons pas, certes. Mais regardons avec lucidité ce paysage social et politique en mutation. Jusqu’à il y a peu, les arriérations de notre ici-et-maintenant voulaient nous inciter à croire que la lutte sociale – pour ne pas dire la lutte des classes – était devenue vieille lune, une pratique ringarde à laisser aux oubliettes. Patatras. Le mouvement de contestation en cours contre la réforme des retraites nous prouve tout le contraire et nous éclaire sur un point fondamental. Quand une mobilisation authentiquement populaire redevient centrale, la caste libérale nihiliste peut être repoussée dans les cordes. L’avenir de nos retraites a fonctionné, de manière ultraconsciente, en point d’accroche fondamental, révélant une colère profonde et légitime. Celle qui exige – toujours dans notre pays ! – l’inaltérable exigence d’égalité. Cette égalité qui, périodiquement, secoue les consciences et broie les résignations. « Une société est un éparpillement de mémoires, un amoncellement de poches à rancune et de comptes à régler », écrivit un jour Régis Debray. Et il ajoutait : « Un peuple est une histoire longue, ou plus exactement l’unité de cette histoire. (…) Le peuple sans société devient une mystification et la société sans peuple, un capharnaüm. »
Philosophie Il y a bientôt quatre-vingts ans, nos aïeux du Conseil national de la Résistance (CNR), communistes, gaullistes, syndicalistes, réinventaient à la Libération un pays ruiné par des années de guerre. Des ministres, non des moindres, Ambroize Croizat en tête, allaient appliquer un programme visionnaire. Une idée centrale prévalait, qui les dépassait tous et qu’incarnait Croizat à lui seul : se tourner vers l’horizon, avec la matrice inaliénable de penser à une vie meilleure pour les générations futures – le propre de notre destinée humaine, n’est-ce pas ? Où l’on parlait de vie commune et du sens profond que ces mots recouvrent, grande politique et haute philosophie mêlées. Cette histoire populaire révolutionnaire nous a été, en quelque sorte, volée. Et si peu de personnes osent encore voir ce « déjà-là » communiste, pourtant si présent, dans la Sécurité sociale, dans nos retraites, dans ce « régime général » si attaqué depuis des décennies qu’il faudrait le refonder en totalité. Les choses essentielles de la vie de tous doivent rester la propriété de tous. Tel est notre legs, et l’enjeu du combat en cours…
Le bloc-notes de Jean-Emmanuel DucoinRéforme des retraitesambroise croizat L'Humanité
La contre-cartographie
ChroniqueCynthia FleuryC’est une vieille discipline datant de la Renaissance (1570, avec la parution du premier atlas d’Abraham Ortelius) qui se voit réinvestie par quantité de collectifs interdisciplinaires de chercheurs, bien décidés à produire des cartographies plus dynamiques et transformatrices du monde qu’elles sont censées décrire. Comme dans Ceci n’est pas un atlas (Éditions du commun, 2023), sous la direction éditoriale de Nepthys Zwer, en collaboration avec le Kollektiv Orangotango+, habitué à combiner éducation populaire et apprentissage de la cartographie critique.
Après la parution de sa Cartographie radicale (la Découverte, 2021), avec Philippe Rekacewicz, l’exploration du pouvoir performatif des cartes se poursuit, avec de nouvelles signatures (Élise Olmedo, Sarah Mekdjian, Matthieu Noucher…). Chacun connaît les frontières du traité de Westphalie (1648) qui a façonné l’Europe, ou le congrès de Berlin (1878) qui a dessiné l’Europe du Sud-Est, sans oublier celui de 1885 qui a découpé de manière artificielle l’Afrique… Il est désormais temps de réformer une discipline de la façon la plus collaborative qui soit pour proposer une cartographie alternative qui annonce le monde à venir. « La recherche impliquée, ou militante, permet d’élaborer des cartes avec les populations concernées, sur le terrain, au plus près des zones de résistance et de lutte. »
Cette cartographie est réflexive, réinterroge tous ses présupposés et décrypte les conséquences sociales de la confection des cartes. Ici, les cartes servent principalement à dénoncer des injustices : par exemple, comment s’opère à San Francisco l’éviction des classes moyennes modestes du centre urbain, ou encore comment l’agrobusiness accapare les terres et les pollue, dans les Andes ou en Amazonie. Mais aussi comment les espaces publics sont préemptés par les duty free shops, ou encore comment ils témoignent encore et toujours des inégalités de genre. Depuis le début du XXe siècle, des précurseurs – artistes et scientifiques – ont défendu la cartographie alternative pour « rendre visible la domination ».
Des groupes tels que l’Internationale situationniste (1957-1972) ou encore Fluxus (1960), et le Suédo-Brésilien Öyvind Fahlström ont transformé les cartes en outils de sensibilisation politique et d’indignation publique. Mark Lombardi a élaboré des « structures narratives » (1994) pour raconter comment les réseaux du monde financier et mafieux s’allient, ou encore comment un grand établissement banquier s’effondre. Depuis les années 2000, le collectif Bureau d’Études produit des cartes pour tracer les contours dynamiques des relations entre gouvernance mondiale, mouvement des communs et persistance des pouvoirs constitués (finance, défense, multinationales, etc.). Cartographes, unissez-vous.
La chronique de Cynthia Fleury L'Humanité
Au combat contre le RN !
ChroniquePhilippe RioLes sondages s’accumulent et portent leur lot d’inquiétudes. 35 % des Français ont une bonne opinion du Rassemblement national (RN), première formation politique de France. Avec 34 %, Marine Le Pen est la deuxième au classement des personnalités politiques à qui les Français accordent leur confiance.
Face à cette réalité sondagière, il y a plus que jamais urgence à sortir de notre stupeur de lapins pris dans les phares de la trajectoire du RN. Malgré une posture, une stature, une structure et des aventures, ce parti demeure une grande imposture.
RN. L’institutionnalisation de l’extrême droite est-elle en marche ?La posture, c’est celle adoptée par le parti d’extrême droite sur les bancs de l’Assemblée nationale, pensant qu’une cravate faisait une politique démocratique et sociale alors que ses députés s’acharnent à voter et proposer les lois les plus rétrogrades. La stature, c’est la visite quasi présidentielle de Marine Le Pen début janvier à Macky Sall, président du Sénégal, accompagnée d’entreprises françaises ; certains émettent l’hypothèse que ce voyage auprès d’« un grand ami de la France » n’a pu avoir lieu sans l’aval de l’Élysée et du président Macron. Un marchepied diplomatique qui sonnerait le glas du barrage républicain face aux néofascistes européens.
Une structure, c’est celle d’une organisation avec une stratégie de recrutement au cordeau pour éviter les grossiers loupés du passé. Enfin les aventures, ce sont les pressions anti-migrants, les rassemblements identitaires et les intimidations des élus locaux de la République. Cette pièce de théâtre en 4 actes nous oblige à mener, en rangs serrés, la bataille idéologique et politique, avec des alliances électorales qui font des succès comme celui à 71 voix près de Jean-Marc Tellier, député communiste du Pas-de-Calais, qui est allé battre le RN porte après porte, regard après regard.
La bataille contre la réforme des retraites, menée main dans la main avec le monde du travail et des syndicats, s’annonce centrale pour que l’espoir vainque la colère. La constitutionnalisation de l’IVG et la renationalisation d’EDF sont des victoires en germe. Les superprofits des énergéticiens subventionnés à haute dose par l’État via le bouclier tarifaire sont la preuve d’un système économique qui marche sur la tête et dont plus personne ne veut.
La récente déclaration d’Olivier Dussopt sur une Marine Le Pen « bien plus républicaine que d’autres élus de gauche » résonne étrangement à nos oreilles comme le lancinant refrain : « Mieux vaut Hitler que le Front populaire. » Rien n’est écrit ! Nous les vaincrons !
Rassemblement national L'Humanité
La valeur du travail
ChroniqueLa juste revendication d’une augmentation importante des salaires met en cause une politique vieille de 40 ans, une politique qui a comprimé les salaires comme jamais auparavant. Et ce n’est ni l’instauration d’un « dividende salarié », pendant du dividende versé aux actionnaires et proposé par le Président de la République, ni l’extension des mécanismes institutionnels de « participation » ou « d’épargne salariale » retenus par l’accord patronat-syndicats du 10 février qui en viendront à bout.
Jean-Christophe le DuigouDepuis 1990 les ajustements salariaux ont été très faibles. Dans les pays développés le pouvoir d’achat des salariés n’a progressé que de 23% alors que la productivité du travail grimpait de 49%. [1] Ce qui s’est traduit par un partage anormal des revenus au détriment des salariés, quand d’autres voyaient croitre exagérément revenus et patrimoine. Cette politique de « répression salariale » a commencé à la fin des années soixante-dix en Grande-Bretagne, elle s’est ensuite étendue aux Etats-Unis dans les années quatre-vingt et a gagné rapidement l’Europe. Partout elle s’est traduite par un partage de la richesse favorable au capital.
Pour la France, l’ajustement a été violent à partir de 1983. La part des salaires dans la valeur ajoutée nationale a chuté de 9 points, passant de 76 à 67% sous le choc de la politique de « désinflation compétitive » menée par les gouvernements successifs. Après cette « brutale correction » le ratio a pu demeurer relativement stable. Ce qui ne signifie pas que le capital ait renoncé à sa pression pour verrouiller le pouvoir d’achat, celle-ci empruntant d’autres canaux.
Le changement de structure des budgets de nombreux ménages, avec l’explosion des « dépenses contraintes » est l’un de ces instruments. Chauffage, logement, transports, éducation, santé… ont absorbé une part croissante des budgets populaires. En vingt ans le prix de l’énergie a grimpé de 40% quand celui de l’immobilier augmentait sur la même période deux fois plus vite que n’augmentait le montant de la consommation moyenne des ménages. De quoi provoquer une perte de pouvoir d’achat d’une ampleur encore jamais atteinte ! Nous avons une « économie à deux vitesses » comme l’ont pointé dans une tribune récente du Monde cinq députés membre de la Mission d’information sur l’évaluation des outils fiscaux et sociaux de partage de la valeur dans l’entreprise.
Toutefois le clivage est moins celui qui pourrait opposer des catégories de salariés entre elles que celui qui sépare logique des besoins et exigences du capital. A l’austérité salariale correspond une survalorisation des actifs financiers qui s’octroient des niveaux de rentabilité sans cesse accrus. Le rendement du capital pour l’actionnaire a doublé par rapport à celui enregistré au début des années quatre-vingt.
Les revendications salariales prennent des formes multiples : augmentation forfaitaire de 100 ou 200 euros, indexation de la rémunération sur les prix, reclassements par rapport aux grilles, revalorisation des minima de branche…Alors que le Covid a révélé les grandes béances du système de rémunération des professions médicales et paramédicales, la sous-rémunération des enseignants est dénoncée. De multiples professions peinent à recruter compte tenu des salaires peu élevés en contradiction avec le degré de pénibilité ou de qualification demandée. Les réductions drastiques du coût du travail rendent très incertains non seulement la production mais également la transmission des savoirs faire et des compétences. Au-delà du strict point de vue du pouvoir d’achat ces revendications salariales traduisent une crise du travail -sûrement sous-estimée- qui affecte tant le système productif que l’organisation sociale
La « politique du travail » à la Macron se révèle être un leurre consistant à allonger le temps d’activité de ceux qui ont un emploi tout en maintenant une importante « armée salariale de réserve ». La succession de réformes, de l’UNEDIC aux retraites en passant par celle des institutions représentatives du personnel, visent à façonner un marché du travail à la botte des directions d’entreprises. En ce sens les rendez-vous revendicatifs actuels sont d’une importance majeure. Tous convergent et mettent en pleine lumière le besoin d’une revalorisation du travail dans toutes ses dimensions, morales, matérielles et sociales. L’occasion d’un grand pas sur la voie d’une transformation de la manière de penser, d’éduquer, de vivre ? On le souhaite vivement !
Réforme des retraites L'Humanité
Congés menstruels : pour ou contre ?
ChroniqueViolaine de Filippis AbateL’Espagne a voté l’instauration d’un congé menstruel permettant aux femmes ayant de trop fortes douleurs de bénéficier d’un arrêt de travail spécifique avec maintien du salaire. Des syndicats ont immédiatement alerté sur le risque d’aggravation des discriminations à l’embauche ou dans l’évolution de carrière, qui ponctuent déjà notre vie professionnelle. Il semble, en effet, que créer une catégorie d’arrêt qui ne concerne que les femmes impacte nécessairement notre employabilité.
Le principe des congés menstruels progresse... à petits pasÀ l’heure actuelle, en France, le droit commun permet de bénéficier d’un arrêt maladie en cas de trop fortes douleurs de règles ou d’endométriose. Toutefois, en fonction des conventions collectives et des pratiques des entreprises, des jours de carence (donc non rémunérés) s’appliquent généralement.
Endométriose. 160 ans pour que la science s'intéresse à la souffrance des femmesAussi, il est urgent de faire rentrer l’endométriose dans la liste des affections longue durée (ALD) permettant d’être indemnisées sans délai. Également, il serait utile de s’interroger sur la création d’un droit de plusieurs jours d’arrêt maladie sans délai de carence, comme une sorte de forfait, pour tous les salariés. Cela permettrait aux femmes de bénéficier d’un arrêt pour règles douloureuses, sans avoir à subir de conséquences sur leur employabilité. Par ailleurs, créer un congé menstruel n’élimine pas la stigmatisation des règles. Car, de penser à éventuellement instaurer un tel congé, il faudrait déjà que les femmes puissent parler librement de ce sujet. À défaut, elles n’en feront pas la demande.
Endométriose, cette maladie qui plombe la vie professionnelle des femmesPrenons l’exemple du Japon : le congé menstruel existe depuis 1947, mais il n’est quasiment jamais sollicité par les salariées, bien que parfois rémunéré par les entreprises. Quelle femme n’a pas au moins un souvenir de son adolescence, d’elle ou d’une amie se cachant pour demander un tampon ou une serviette hygiénique, puis attendant, contrainte, sa disponibilité pour discrètement aller aux toilettes ? Sans une politique de sensibilisation lourde, le congé menstruel peut renforcer les clichés, puisque dans une société sexiste, on aura tendance à l’interpréter comme signifiant qu’une femme ayant ses règles est inapte au travail, ce qui n’est pas le cas.
Bientôt promu en Espagne, le congé menstruel fait débat en FranceEn conclusion, par la création d’un congé menstruel, le législateur espagnol ouvre en réalité la voie pour discriminer encore plus les femmes. Si l’intention de tenir compte d’une douleur propre aux femmes est bonne, elle n’a pas cerné ses conséquences. Car le calcul des employeurs sera le suivant : à compétence équivalente, qui aura le poste ? La personne susceptible de s’arrêter chaque mois, ou bien celle qui ne fait pas encourir ce qui, pour l’entreprise, reste un risque ? Plutôt qu’une fausse bonne idée, essayons donc une vraie bonne idée : le droit pour tous et toutes à plusieurs jours de maladie sans délai de carence.
La chronique féministe de Violaine de Filippis AbateCongé menstruelTravail des femmes L'Humanité
Nous sommes tous Aurélie
ChroniqueChristophe PrudhommeDes techniques de « management » autoritaire sans aucune empathie pour des personnels en difficulté.
Aurélie est infirmière dans le service d’hématologie de l’hôpital Saint-Antoine, à Paris, qui comme tant d’autres souffre régulièrement de sous-effectifs et d’une suroccupation des lits. En décembre, un problème banal s’est transformé en crise dans le service du fait d’un problème de changement de chambre d’un patient. Un médecin, à la demande pressante d’une famille, souhaite qu’un malade soit transféré car, souffrant de troubles de l’équilibre, il risque de chuter dans la salle de bains équipée d’une douche avec une marche. En effet, malgré des alertes répétées, seules deux chambres de cette unité disposent de salles de bains aux normes.
En réponse à l’injonction de la cadre de soins d’effectuer le transfert, Aurélie explique que cela va être difficile car les effectifs sont réduits et que l’entrée d’un patient sortant de réanimation est attendue. La situation se tend, car la cadre a indiqué une chambre qui est inadaptée. Dans un deuxième temps, elle désigne une autre chambre, mais le patient qui l’occupe ne souhaite pas être déplacé. Malgré cette agitation, Aurélie poursuit ses soins, notamment la mise en place d’une transfusion, et elle doit aller chercher à la pharmacie un médicament nécessaire pour un autre patient, car il n’y a plus de coursier sur cette plage horaire. Cette situation est la preuve que l’hôpital ne souhaite pas embaucher des agents hospitaliers, profession pour laquelle il n’y a pas de pénurie, ce qui aggrave la charge de travail des infirmières. Pendant ce temps, la cadre réquisitionne une aide-soignante dans une autre unité pour effectuer le transfert. En résumé, il s’agit d’une situation malheureusement habituelle au sein de l’hôpital, fonctionnant à flux tendu, manquant de lits, avec des locaux inadaptés.
Quelle n’a pas été la surprise d’Aurélie de recevoir plusieurs semaines plus tard une convocation pour un entretien disciplinaire au motif de la mise en danger du patient et d’insubordination. Une explication est peut-être qu’Aurélie est une des responsables du syndicat CGT de l’hôpital et a été élue quelques jours après l’incident déléguée au CSE central de l’AP-HP. Cet événement dévoile des techniques de « management » autoritaire sans aucune empathie pour des personnels en difficulté du fait de conditions de travail dégradées. Il signe aussi une volonté de bâillonner les représentants syndicaux. Face à cette agression, la réponse a été massive : plus de 1 000 soutiens sur la pétition lancée dans l’établissement et un rassemblement de 150 personnes au moment de son entretien, exigeant la levée immédiate de la procédure. Nous attendons la réponse, mais la direction de l’hôpital doit savoir que la solidarité avec Aurélie est sans faille, bien au-delà des syndiqués.
Le billet du Dr Christophe PrudhommeHôpital publicinfirmières L'Humanité
Palestine. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer »
ReportageLe 26 février, des centaines d’israéliens ont déferlé sur les villages autour de Naplouse, protégés par l’armée israélienne, brûlant voitures et habitations. Un Palestinien a été tué. Reportage.
Pierre BarbanceyHuwara (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.
Ziad Dameedy n’en revient toujours pas, encore sous le coup de l’émotion. Dimanche 26 février au soir, ce Palestinien de 48 ans et sa famille ont failli périr brûlés vifs, lorsque leur maison a été encerclée par une centaine de colons israéliens, épaulés par l’armée. « Ils ont d’abord tenté de pénétrer chez nous puis ont brisé les fenêtres, raconte-t-il à l’Humanité. Je ne voyais pas ce qui se passait à l’extérieur, mais un voisin m’a appelé en me disant que les colons avaient enflammé des pneus contre la porte. Soudain, les rideaux se sont enflammés. Mais nous ne pouvions pas sortir. »
« C’est la quatrième fois que les colons nous attaquent depuis octobre » Ziad Dameedy, Habitant de Huwara
À l’intérieur, Ziad, sa femme et trois de leurs quatre enfants suffoquent du fait de la fumée. Ils pensent leur dernière heure arrivée. « On avait tous très peur. Les enfants tremblaient et pleuraient. » Il tente alors d’éteindre l’incendie avec les bassines d’eau et les extincteurs qu’ils possèdent, car « c’est la quatrième fois qu’ils nous attaquent depuis octobre », précise- t-il.
Finalement ils arrivent à se réfugier sur une des terrasses, à l’air libre. Ils seront évacués quelques heures plus tard par des ambulances une fois les colons partis. Ce lundi matin, la façade était noircie. Des pneus en partie consumés se trouvaient encore contre les murs.
La petite ville agricole a tout d'un champ de bataille
Une nuit terrible pour les 7 000 habitants de Huwara, une localité située au sud de Naplouse (où, le 22 février, une opération israélienne a fait onze morts) assiégée par des centaines de colons après que deux d’entre eux ont été tués par un combattant palestinien. La petite ville agricole a tout d’un champ de bataille. Des dizaines de carcasses de voitures incendiées semblent un cimetière. Selon la municipalité, 300 véhicules ont ainsi été détruits, 28 maisons partiellement démolies et six totalement.
Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça » Awwad Nijem, habitant de Huwara
« Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça, raconte Awwad Nijem, de Huwara. Ils essayaient de rentrer dans les maisons. L’armée s’est déployée et nous interdisait de sortir. Il y avait des snipers qui s’étaient positionnés tout autour. Ils ont empêché les secours d’arriver, un pompier a été tabassé par les colons et les ambulanciers n’arrivaient pas à passer alors que de nombreux habitants étaient blessés. »
Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Wasel Al Aqtash, habitant de ZATARA
Huwara n’a pas été la seule ville dévastée. Le village de Zatara, où vivent moins de 200 personnes, a été particulièrement visé. Sameh Al Aqtash a été tué par balles. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer, dénonce Wasel Al Aqtash. Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Sameh, un forgeron de 37 ans, « qui aimait aider les gens », venait juste de revenir de Turquie où il était parti pour secourir la population après le tremblement de terre. Il avait trois enfants dont un bébé.
Des « milices terroristes »
« Les colons ont encore plus de pouvoir qu’avant, explique Ziv Stehl, qui dirige l’organisation israélienne Yesh Din (Volontaires pour les droits humains), active aussi bien en Israël qu’en Cisjordanie. Leur violence s’exerce tous les jours contre les Palestiniens, ce n’est pas nouveau. C’est leur manière de contrôler les terres. Mais depuis la mise en place du nouveau gouvernement, ils se sentent pousser des ailes. »
Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »Pour B’Tselem, autre organisation israélienne de défense des droits humains, « le régime suprémaciste juif a perpétré un pogrom dans les villages autour de Naplouse. Ce n’est pas une “perte de contrôle”. C’est exactement à cela que ressemble le contrôle israélien. Les colons mènent l’attaque, l’armée la sécurise, les politiciens la soutiennent. C’est une synergie ». Pour le député communiste Ofer Cassif (Hadash), l’organisation des colons est désormais assimilable à celle de « milices terroristes » chargées par le « régime d’occupation » de perpétrer des « crimes de guerre ».
Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans finDans ce contexte, la réunion conviant, dimanche, en Jordanie, les responsables de la sécurité et des renseignements israéliens et palestiniens sous l’égide des États-Unis apparaît pour ce qu’elle est : un leurre. Alors que le communiqué final faisait état d’un accord pour l’arrêt temporaire de quatre mois de la construction de nouvelles colonies, Benyamin Netanyahou a immédiatement tweeté qu’« il n’y a pas et il n’y aura pas de gel » de la colonisation.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Ce 27 février, à Huwara, Awwad Nijem nous disait regretter « la faible réaction de l’Europe et de la France. Ils s’en foutent de nous. Pourtant, ils doivent faire pression sur Israël. Ils en ont les moyens. Notre problème ce ne sont pas les juifs, mais l’occupation qui détruit nos villes et nos vies chaque jour un peu plus. »
Palestinecolonies israéliennesnaplouseIsraël-Palestine L'Humanité
Une feuille de route pour l’annexion de la Cisjordanie
ActuLe ministre d’extrême droite Bezalel Smotrich a été investi des affaires civiles de ce territoire occupé. Une nouvelle étape dans l’accaparement des terres palestiniennes.
Pierre BarbanceyNaplouse (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.
La grande ville de Naplouse, au centre de la Cisjordanie, panse ses plaies. Mercredi 22 février, en plein milieu de la journée, un raid de l’armée israélienne a fait onze morts – dont un adolescent de 16 ans et un homme de 72 ans – et plus de cent blessés, dont un journaliste de Palestine TV, Mohammed Al Khatib.
Alors que les rues étaient pleines de monde, les véhicules israéliens ont encerclé un pâté de maisons et commencé à assiéger une habitation dans laquelle se trouvaient deux résistants palestiniens. Les soldats n’ont pas hésité à tirer des roquettes et à utiliser des drones. Un déploiement de forces qui vise officiellement à éradiquer toute forme de résistance.
Le ministre israélien de la Défense, toute honte bue, a salué le « courage » des forces israéliennes à Naplouse. Ces opérations se multiplient, du nord au sud de la Cisjordanie. Le 26 janvier, neuf personnes étaient tuées dans le camp de réfugiés de Jénine (au nord). Le 23 février, un jeune Palestinien de 22 ans mourait après avoir reçu une balle en pleine tête dans le camp d’Al Arroub, près d’Hébron. Depuis le début de l’année, 62 Palestiniens ont ainsi été abattus.
Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans finMais, en réalité, les deux piliers fascistes de la coalition de Benyamin Netanyahou, ses ministres Itamar Ben Gvir, en charge de la sécurité nationale, et Bezalel Smotrich, aux finances, cherchent, tout en les assassinant, à provoquer les Palestiniens, les désignant comme « terroristes ».
Ben Gvir a ainsi intensifié les démolitions de maisons et les expulsions à Jérusalem, ce qui pourrait enflammer la ville en même temps que la Cisjordanie occupée. C’est le deuxième volet de la stratégie du gouvernement israélien. En s’affranchissant de tout contrôle juridique, il met en place de nouvelles structures visant à rendre concrète l’annexion des territoires palestiniens sans avoir à rendre de comptes.
Les Palestiniens sans recours
Si, jusqu’à présent, les territoires palestiniens se trouvaient sous la tutelle du ministre israélien de la Défense, les changements opérés ne laissent plus aucun doute. Les pouvoirs de Smotrich s’étendent désormais aux affaires civiles en Cisjordanie, car il devient « ministre au sein du ministère de la Défense ».
Il a maintenant autorité sur la planification et la construction des colonies (qu’il entend étendre rapidement), gère le statut de ce qu’on appelle les avant-postes illégaux (c’est-à-dire des colonies érigées sans accord gouvernemental puis légalisées par la suite) et règle les questions d’attribution des terres.
Ce dernier point est essentiel. En cas de dépossession de leurs terres, les Palestiniens saisissaient, jusque-là, la Cour suprême pour faire respecter leurs droits. Ils avaient parfois gain de cause. Si cette Cour suprême perd ses prérogatives, ils n’auront plus aucun recours. Le fait que le ministre des Finances possède également les compétences de l’administration des territoires palestiniens occupés signe l’annexion de facto. Le Conseil de Yesha, représentant les colonies, ne s’y est pas trompé, y voyant « une nouvelle importante pour le mouvement d’implantation ».
Israël-PalestineCisjordaniecolonies israéliennesPalestine L'Humanité
Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »
EntretienAlors que la flambée de violences se poursuit en Cisjordanie, où les autorités israéliennes laissent les colons mener des expéditions punitives, Yehuda Shaul, le fondateur de Breaking the Silence, nous explique les objectifs du gouvernement de Netanyahou. Il déplore par ailleurs le lourd silence de la communauté internationale, qui lui laisse carte blanche. Entretien.
Pierre BarbanceyYehuda Shaul a fondé Breaking the Silence, qui rassemble des vétérans de l’armée israélienne engagés contre l’occupation de la Palestine. Il en a été le codirecteur jusqu’en 2019.
Depuis, il a créé Ofek, le Centre israélien pour les affaires publiques, un groupe de réflexion qui se consacre à la promotion d’une résolution pacifique du conflit israélo-palestinien. Il était récemment à Paris, à l’invitation de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine.
Qu’est-ce qui a changé depuis que Netanyahou est revenu au pouvoir ?
Ce gouvernement a annoncé de façon très claire qu’il poursuivrait l’annexion des territoires palestiniens. Maintenant, il n’y a plus aucun doute sur ses intentions. La recherche de l’annexion est claire. À partir de là, la seule question qui vaille est : comment la communauté internationale va-t-elle réagir ? Mais c’est le silence, il n’y a aucune réaction.
Pourtant, de nos jours, la question de l’annexion est un problème très actuel en Europe. Nous voyons ce qui se passe entre l’Ukraine et la Russie. Je ne dis pas qu’il s’agit de la même chose. Mais ce qui est commun, ce sont les questions de respect des principes internationaux ou le refus de la prise de territoires par la force et donc de l’annexion. Malheureusement, la communauté internationale ne réagit pas de la même façon lorsqu’il s’agit de l’annexion par Israël.
De nombreux éléments au sein de ce gouvernement veulent une escalade. Ils pensent que cela amènera de nouvelles violences. Parce que c’est une bonne couverture pour mettre en œuvre une politique encore plus extrémiste à l’encontre des Palestiniens. On voit comment le ministre d’extrême droite de la Sécurité nationale, Ben Gvir, pousse pour accélérer les démolitions de maisons palestiniennes à Jérusalem-Est. Ce qui provoque plus de violence sur le terrain.
Une feuille de route pour l’annexion de la CisjordanieIl y a néanmoins des réactions internationales. Comment les considérez-vous ?
Je crois qu’il y a un problème sur la façon dont on en parle. Qu’il y ait une déclaration européenne contre la violence, c’est très bien. Mais, en fait, ce n’est pas sérieux. Cela fait partie du problème.
Si on veut vraiment la fin de la violence, il faut s’occuper des causes. Et les causes principales sont l’occupation et l’annexion. La violence ne vient pas de nulle part. Si vous faites comme si la violence palestinienne n’avait pas de raisons, vous n’aidez pas à résoudre le problème. C’est à cela qu’il faut s’attaquer si l’on veut arriver à une situation apaisée.
Qu’est-ce qui réunit tous ces partis autour de Netanyahou ?
Les trois piliers de la coalition de Netanyahou ont des intérêts totalement alignés. Les raisons de ce mariage reposent sur la destruction complète du système judiciaire israélien et de son indépendance.
Netanyahou est susceptible d’aller en prison pour des accusations de corruption, le Parti sioniste religieux veut en finir avec la Cour suprême parce qu’il souhaite aller vers l’annexion, et les ultraorthodoxes veulent être sûrs que la Cour suprême ne va pas statuer sur le fait que leur exemption du service militaire est inconstitutionnelle. C’est pour cela qu’ils feront tout ce qui est possible pour faire progresser ces politiques.
Israël. Les ressorts de la percée de l’extrême droiteJusque-là, si un parti n’était pas autorisé à se présenter aux élections, il faisait appel devant la Cour suprême. C’est ce qui est arrivé au parti arabe Balad, exclu par le Parlement, mais qui a finalement pu se présenter grâce à la Cour suprême. Mais, demain, si les prérogatives constitutionnelles de la Cour suprême disparaissent, ce ne sera plus possible.
Et d’autres partis pourraient suivre comme Hadash (communiste) ou Raam (islamiste). Que feront-ils ? Ils boycotteront. Mais cela signifiera qu’il y aura des élections sans partis représentant les Palestiniens d’Israël. De même, plus rien ne s’opposerait à la saisie des terres palestiniennes par les colons. Beaucoup ne réalisent pas à quel point c’est dramatique.
Israël est un pays sans Constitution. Ce qui est en train de se passer pourrait-il changer la nature du régime ?
C’est non seulement un pays sans Constitution, mais également un pays où vous avez des gouvernements de coalition. Ce qui signifie que l’exécutif, le gouvernement, détient la majorité au sein du législatif puisque la coalition détient 61 sièges sur les 120 de la Knesset.
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Aujourd’hui, le judiciaire est le seul capable de faire la balance vis-à-vis de l’exécutif. Si le judiciaire disparaît, il n’y a plus de contrepoids. Bien sûr, cela changerait la nature du régime. La fuite, survenue après la visite de Netanyahou à Paris, des propos du président Macron par lesquels il avertit que, si cette révolution réussissait, Israël s’éloignerait de la communauté des démocraties le montre. Il est important que la communauté internationale appelle les choses par leur nom.
Il reste que cette coalition est issue du vote des Israéliens. Qu’est-ce que cela dit de la société israélienne ?
Il faut se souvenir que Bezalel Smotrich, ministre des Finances, et Itamar Ben Gvir, de la Sécurité nationale, regroupés au sein du Sionisme religieux, ont gagné 14 sièges. Le transfert de la population palestinienne fait partie de leur plateforme. Par ailleurs, 20 % des militaires ont voté pour eux. C’est un sacré changement de tendance dans la société juive israélienne.
Lire aussi notre débat Comment stopper la colonisation israélienne ?
On assiste à de grandes manifestations contre ces projets, mais la question palestinienne semble oubliée…
C’est triste mais, lorsqu’il s’agit de la politique d’Israël contre les Palestiniens, il y a presque un consensus parmi les politiciens juifs. Il y a quelques jours, le Parlement a voté pour que soit retirée la citoyenneté aux Palestiniens d’Israël convaincus de terrorisme. Pas pour les juifs. Les membres du Parti travailliste ont voté pour.
S’agissant des Palestiniens, le précédent gouvernement n’est pas allé aussi loin que ce que veut faire Netanyahou. Mais l’expansion des colonies s’est poursuivie, six ONG palestiniennes de la société civile ont été déclarées terroristes. Il serait pourtant dangereux de dire qu’il n’y a pas de différence. Ce gouvernement est pire.
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Proche-Orient. Avec ces Israéliens opposés à la tentation autocratique
Premier planDes centaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour la huitième semaine consécutive. Ils dénoncent le projet de réforme qui affaiblirait considérablement la justice au profit de la coalition de droite et d’extrême droite au pouvoir. Reportage
Pierre BarbanceyTel-Aviv (Israël), envoyé spécial.
Yariv, la petite cinquantaine, n’est pas un révolutionnaire. Il serait même plutôt un monsieur Tout-le-Monde, lui qui dit travailler à Tel-Aviv « dans l’investissement », sans plus de précision. Un membre de la majorité silencieuse, en quelque sorte.
La dernière fois qu’il a manifesté, c’était il y a… douze ans. Il s’agissait alors de protester contre la perte de son pouvoir d’achat. Depuis, plus rien. Jusqu’à ce qu’il apprenne que les trois principaux partis de la coalition au pouvoir – le Likoud de Netanyahou, Sionisme religieux de Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, ainsi que le Shass, la formation ultraorthodoxe d’Aryé Dery – entendaient réformer le système judiciaire.
Pour Yariv, cela s’apparenterait à la disparition de ce qui, selon lui, constitue Israël : les valeurs humaines et l’importance des lois. « Dans une certaine mesure, l’élection a été volée parce que ces partis ont caché ce qu’ils voulaient faire, dénonce-t-il. Ils ont gagné les élections, mais qu’ils ne changent pas les règles du jeu. »
Israël. Netanyahou à pas cadencés vers les pleins pouvoirsVoilà pourquoi, dès la première manifestation organisée contre les projets gouvernementaux, il est sorti de chez lui « pour la démocratie ». Et c’est ainsi que nous l’avons trouvé samedi soir, au centre de Tel-Aviv, au milieu de plus de 100 000 personnes, un drapeau israélien à la main. Il n’en revient pas lui-même : huitième manifestation en quelques mois, et toujours autant de monde, principalement des citoyens comme lui, habituellement discrets. Le type qu’on croise et qu’on ne regarde pas, dirait Gainsbourg.
Yariv est à l’image de l’émotion qu’ont suscitée, en Israël, les annonces de Benyamin Netanyahou. « Si on ne se bat pas maintenant, ça peut partir dans une mauvaise direction », prophétise-t-il. À l’instar des autres manifestants, il se dit prêt à aller jusqu’au bout malgré l’adoption, mardi 21 février, en première lecture, de deux dispositions phares de la réforme. La première modifie le processus de nomination des juges et la deuxième entend empêcher la Cour suprême d’invalider toute nouvelle loi fondamentale votée par le Parlement. L’introduction d’une clause « dérogatoire » permettant au Parlement d’annuler à la majorité simple certaines décisions de la Cour suprême constitue une autre disposition contestée du projet.
« Cette loi nous amène vers la dictature »
Manifestant dans une ambiance joyeuse, des familles entières sont là. Les portraits à l’effigie de « Bibi Escobar » ou de « Bibius Caesar » (jouant sur le surnom de Netanyahou, « Bibi »), pour dénoncer la mainmise du premier ministre sur le pouvoir, émergent de la foule en même temps que les caricatures de ses deux ministres d’extrême droite, Itamar Ben Gvir (Sécurité nationale) et Bezalel Smotrich (Finances). « Diktator », peut-on même lire sur un panneau brandi par un homme portant un masque de diable.
Si la défense de la démocratie semble fédérer tous les manifestants, l’expression se fait aussi par corps de métier. Les professions de santé portent des brancards sur lesquels sont allongés justement la « démocratie » ou encore les « droits de l’homme et la dignité ». Ce qui provoque chez le professeur Moshe Hadani, neurochirurgien, en blouse blanche, un sourire creusant un peu plus ses rides : « Cette loi veut détruire le système judiciaire et nous amène vers la dictature. » C’est aussi l’occasion pour lui de dénoncer « le système de santé qui est corrompu et n’est pas efficace. Nous allons poursuivre la mobilisation et nous mettre en grève ».
Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droiteCe n’est pas la moindre des surprises de ce rassemblement : les salariés du Mossad (le service du renseignement extérieur israélien) ont demandé à pouvoir manifester. Des soldats en civil sont également présents, repérables à l’écusson qu’ils arborent et aux fanions déployés de leurs unités. Il y a une semaine, d’ailleurs, près de 2 000 officiers à la retraite ont organisé une marche près de la ville de Neve Shalom, entre Tel-Aviv et Jérusalem.
Il est aussi étonnant de voir qu’à partir de la revendication première concernant les questions judiciaires, différents groupes viennent ajouter ou partager leurs propres revendications. C’est le cas du mouvement LGBTQI+, qui subit l’homophobie de l’extrême droite et dont les représentants, non sans humour, sont venus défiler déguisés avec un panneau : « Nous pouvons être des rois ou des reines mais nous ne voulons pas de monarchie ». Si l’on ne voit que quelques drapeaux palestiniens, en revanche ils sont nombreux à porter un autocollant sur lequel est écrit : « La démocratie et l’occupation ne peuvent pas coexister ». Des jeunes, dont beaucoup de communistes, tiennent un stand improvisé après avoir tendu un drap indiquant qu’ici se trouve le « bloc antioccupation ».
Une mobilisation qui transcende les clivages
Deux Israël qui, souvent, s’ignorent ou s’affrontent, se retrouvent là, ensemble. C’est le cas de ces deux sœurs, Merav et Or Haklais, la trentaine, l’une blonde, l’autre brune. La première, historienne, insiste sur le fait que cette manifestation n’est « ni de droite ni de gauche, c’est une question de démocratie ». Quand on lui fait remarquer que le gouvernement est tout de même de droite, elle acquiesce, mais dénonce le fait que « avant les élections, ils n’ont pas vraiment dit ce qu’ils voulaient faire, ils ont juste promis plus de démocratie ».
En regardant Or, qui porte l’autocollant antioccupation, Merav insiste bien : « Ce rassemblement ne concerne pas les territoires occupés. » Ce qui n’est pas l’avis de sa sœur, architecte. « Nous sommes à un moment critique pour l’indépendance de la Cour suprême, assure-t-elle. Pour moi, cela a à voir avec l’occupation. Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens ».
Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens. » Or Haklais, architecte
Tout le monde sent bien qu’Israël se trouve à la croisée des chemins, comme si son « âme » était en train de disparaître. Ce qui expliquerait aussi la force des manifestations et une mobilisation qui transcende les clivages, à Tel-Aviv, à Haïfa, à Jérusalem et ailleurs dans le pays. « Les gens de droite et religieux comme moi refusent d’être esclaves du lavage de cerveau », a indiqué l’ex-chef de la police Roni Alsheich, en s’adressant à la foule. L’ancien premier ministre Ehoud Barak est venu « pour défendre la déclaration d’indépendance contre une tentative de transformer Israël en dictature ».
La veille, il avait même prôné « la désobéissance civile si ces lois dictatoriales se concrétisaient ». Longtemps chef du Mossad, Danny Yatom a lui aussi évoqué l’idée, pour les soldats du renseignement, de ne pas obéir « à un ordre illégitime ». Elyakim Rubinstein, ancien juge de la Cour suprême, a prévenu que la Cour ne serait plus en mesure de protéger les soldats israéliens des tribunaux internationaux. Éditorialiste au journal Haaretz, Zvi Bar’el a même écrit à l’attention de Netanyahou : « Ouvrez un dialogue. Il est temps. Sinon, l’entreprise sioniste tombera dans l’abîme. »
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La communauté du high-tech, particulièrement importante en Israël, l’autoproclamée « start-up nation », est aussi très mobilisée, pour des raisons plus mercantiles. Des sociétés approvisionnent ainsi les manifestations en drapeaux israéliens et financent les dépenses d’organisation. La réforme judiciaire « peut nuire à l’activité économique et en particulier aux investissements privés », a mis en garde Shira Greenberg, l’économiste en chef du ministère des Finances. Selon un rapport publié, jeudi 23 février, par la société israélienne de données et de crédit BDI, une grande entreprise sur cinq basées en Israël envisage de transférer de l’argent hors du pays ou l’a déjà fait. Le shekel, la monnaie nationale, est en chute libre.
Comment stopper la colonisation israélienne ? (1/2)Peu importe pour Netanyahou, semble-t-il. Les manifestants essayent de « créer l’anarchie » et de forcer à l’organisation de nouvelles élections, selon lui. Son ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, veut que la police fasse preuve de « tolérance zéro ».
Par ailleurs, il a annoncé ce mois-ci le lancement d’une campagne à Jérusalem-Est dont l’appellation est sans ambiguïté : « Ramener l’ordre ». Il entend cibler les maisons construites sans permis – presque impossibles à obtenir pour les Palestiniens – alors que les colons, qui sont maintenant 200 000 dans la partie orientale de la ville, sont autorisés à bâtir librement. Pourquoi des juges viendraient-ils lui gâcher son plaisir en rétablissant – parfois – les Palestiniens dans leurs droits ?
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Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin
ActuAprès le massacre de Palestiniens à Jénine par l’armée, le 26 janvier, des colons israéliens ont été tués le lendemain. Si des condamnations se sont exprimées, rares sont ceux qui accusent la politique de Tel Aviv. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken arrive sur place, mais renvoie déjà dos à dos occupants et occupés.
Pierre BarbanceyComment mettre un terme à l’occupation israélienne des territoires palestiniens, Cisjordanie et Jérusalem-Est, débutée il y a plus de cinquante-cinq ans et en finir avec le blocus inhumain de la bande de Gaza, qui dure depuis bientôt seize ans ? Au lendemain des dramatiques événements qui se sont déroulés ces derniers jours au Proche-Orient, il semble urgent de répondre à cette question. Car c’est bien cette occupation qui porte en elle cette violence.
Contre la colonisation, l’Initiative Citoyenne Européenne #StopColonies ! Tous les ingrédients d’un engrenage terrible réunis
Jeudi, des raids de l’armée israélienne ont fait neuf morts palestiniens à Jénine et un à Ramallah. Vendredi, sept colons juifs trouvaient la mort dans une colonie de Jérusalem-Est, Neve Yaakov, alors que deux autres étaient blessés dans le quartier de Silwan, également à Jérusalem-Est, là où l’occupant israélien a édicté de nombreux ordres d’expulsion pour y installer des colons. Dimanche, un autre Palestinien était abattu près de la colonie de Kdumim. Alors, quand le député israélien Mike Levy, du parti de l’ex-premier ministre Yaïr Lapid, explique doctement à l’AFP : « Nous devons réfléchir à la façon dont nous pouvons agir pour mettre un terme à la situation», on ne peut qu’être circonspect.
Cisjordanie. Nouveau massacre de l’armée israélienne à JénineLes ingrédients d’un engrenage terrible sont réunis. Certains parlent d’une possible nouvelle Intifada. La génération de Palestiniens nés en 2000 cherche en effet son chemin vers la liberté après l’échec des accords d’Oslo. De nouveaux groupes armés voient le jour, en dehors de toute organisation existante, subissant la double répression israélienne et palestinienne (dans le cadre d’accords de coopération sécuritaire que le président Mahmoud Abbas a annoncé suspendre, jeudi soir), recevant le soutien toujours plus important de la population palestinienne.
Si le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, se dit « profondément inquiet de l’escalade de la violence », il y a plutôt du désarroi devant l’impuissance des Nations unies, incapables de faire respecter leurs propres résolutions et encore moins le droit international. Car la situation parle d’elle-même. Israël est un pays qui en occupe un autre et, à ce titre, devrait être condamné. D’autant que, comme tout occupant, il se donne pour tâche de tuer dans l’œuf toute velléité de résistance, pourtant un droit pour tous les peuples y compris, s’il le faut, par les armes. Les chiffres sont là : en 2022, plus de 220 Palestiniens ont été tués et au moins 32 depuis le début de l’année, soit en moyenne plus d’un par jour.
L’obtention de permis de port d’armes facilitée
À l’époque, le gouvernement n’était pas d’extrême droite. Aujourd’hui, le pire est à craindre. D’ailleurs, les premières mesures prises par l’équipe dirigée par Netanyahou sont dictées par une volonté de renforcer l’occupation et la colonisation, voire d’en finir avec les Palestiniens. À l’issue d’une réunion, le cabinet de sécurité israélien a annoncé la révocation des droits à la Sécurité sociale des « familles de terroristes qui soutiennent le terrorisme ». Un projet de loi visant à révoquer « les cartes d’identité israéliennes » de cette même catégorie de familles devrait également être discuté ce lundi en Conseil des ministres. Le cabinet a également décidé de faciliter l’obtention de permis de port d’armes. « Quand les civils ont des armes, ils peuvent se défendre », a déclaré le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite qui multiplie les provocations, notamment en se rendant sur l’esplanade des Mosquées.
Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben GvirC’est dans ce contexte qu’arrive Antony Blinken, le secrétaire d’État américain. Il doit se rendre, lundi et mardi, à Jérusalem et Ramallah. Visiblement, il n’y a pas grand-chose à attendre si ce n’est un nouveau gain politique et diplomatique pour le gouvernement israélien. L’entourage de Blinken a fait savoir que ce dernier allait enjoindre à Benyamin Netanyahou et Mahmoud Abbas de « prendre urgemment des mesures en vue d’une désescalade ».
En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...C’est donc bien que l’occupation israélienne n’est pas considérée comme la source de toutes les tensions. Washington a d’autant moins besoin des Palestiniens que les gouvernements arabes ont déjà cédé en normalisant leurs relations avec Israël, un pays qui reste essentiel dans le dispositif régional des États-Unis et notamment l’endiguement de l’Iran. D’ailleurs, cette visite intervient après celle du conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, qui avait assuré le premier ministre israélien du soutien de son pays.
Israël-PalestinePalestineCisjordanieJénine L'Humanité
En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...
ActuDix personnes sont mortes suite à une opération militaire israélienne à Jénine. L’Autorité palestinienne dénonce un « massacre » et suspend sa coopération sécuritaire avec Tel Aviv. Les chancelleries occidentales réagissent du bout des lèvres.
Gaël De SantisPour le gouvernement israélien, la vie des civils palestiniens ne compte pas. Benjamin Netanyahou, le premier ministre a dit son « appréciation pour la bravoure et le dynamisme des soldats ». Ces soldats venaient d’attaquer le camp de réfugié de Jénine, en Cisjordanie. Bilan : neuf morts. Parmi les victimes, une femme de 61 ans, morte chez elle. Cette intervention a entraîné, dans les heures qui ont suivi des manifestations à Naplouse, Ramallah et Al-Ram, où un Palestinien de 22 ans a été tué.
Des gaz lacrymogènes dans un service pédiatrique
Les autorités israéliennes justifient leur massacre sous le vocable d’ « opération de contre-terrorisme », selon les mots employés par le ministre de la Défense Yoav Gallant, membre du Likoud. Les forces répressives devaient éliminer les frères Mohammad et Nureddin Ghneim, ainsi qu’un troisième membre du Jihad islamique, organisation accusée de fomenter un attentat en Israël. Ces derniers ont résisté et l’armée a fait tirer sur le bâtiment dans lequel ils se trouvaient, en plein camp de réfugié, à la roquette antichar.
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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Dans l’opération, des gaz lacrymogènes, une arme interdite par la Convention de Genève sur la guerre, ont été employés, atteignant le service pédiatrique d’un hôpital voisin. Les enfants ont dû être évacués. « Personne n’a tiré du gaz lacrymogène volontairement dans un hôpital (…) mais l’opération se déroulait non loin de l’hôpital et il est possible que du gaz lacrymogène soit entré par une fenêtre ouverte », a justifié à l’AFP un porte-parole militaire israélien.
La ministre de la Santé Mai al Kaileh a dénoncé le fait que les ambulances du Croissant rouge n’aient pu accéder aux lieux des heurts.
30 morts en 26 jours
Ce massacre intervient alors que le gouvernement d’extrême droite et de droite israélien est entré en fonction le 29 décembre dernier. Alors que l’on dénombre 200 Palestiniens tués - la plupart des civils – sur l’année 2022, on compte déjà 30 morts depuis le 1er janvier. Soit plus d’un par jour.
La situation promet d’être tendue. Itamar Ben-Gvir, dirigeant d’extrême droite qui a mis le feu aux poudres en décembre en visitant l’Esplanade des Mosquées, a récemment demandé que les règles d’emploi des armes à feu par les policiers et militaires soient assouplies.
Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droiteGaza bombardée
Si Benjamin Netanyahou a prétendu ne pas vouloir d’escalade de violences, il a enjoint son armée à se préparer à tous les scenarii. Dès la nuit de jeudi à vendredi, il a fait bombarder la bande de Gaza où le Hamas, parti islamiste qui contrôle le territoire avait promis, par la voix de Saleh al-Arouri, que « l’occupation paiera le prix pour le massacre de Jénine ». Le gouvernement a dit que ces deux séries de frappes répondaient à des tirs de projectiles en provenance de la bande de Gaza.
Des faits traduits devant la Cour pénale internationale
Du côté de l’Autorité palestinienne (AP), la réponse a été forte. Suite à ce qu’elle qualifie de « massacre », une plainte sera déposée devant l’ONU, et les événements de ce jeudi 26 janvier seront versés au dossier, déjà lourd, déposé par Ramallah devant la Cour pénale internationale (CPI). « À la lumière des agression répétées contre notre peuple et des violations d’accord signés, notamment sécuritaires, nous considérons que la coordination sécuritaire avec le gouvernement d’occupation israélien cesse d’exister à partir de maintenant », a indiqué le président de l’AP Mahmoud Abbas par communiqué. Une mesure de rétorsion rare : une telle coopération avait été suspendue de mai à novembre 2020, suite à l’annexion de territoires occupés par Israël.
Les réactions internationales se sont montrées très faibles. Ainsi, la France a, par communiqué de son Ministère des Affaires étrangères, exprimé « sa vive préoccupation face au risque d’escalade » et souligné, alors que 30 personnes palestiniennes ont perdu la vie depuis le début de l’année, « son attachement au respect du droit international humanitaire et à l’impératif de protection des civils ». Elle souligne le besoin de travailler à une solution à deux États.
Les Émirats arabes unis réclament une réunion du Conseil de sécurité
Washington, principal allié d’Israël, a déploré la décision de Mahmoud Abbas de suspendre la coopération sécuritaire. Anthony Blinken, secrétaire d’État des États-Unis, sera lundi et mardi en Israël et Cisjordanie. Il s’est limité à dire « la nécessité urgente de prendre des mesures de désescalade ». Les Émirats arabes unis, qui entretiennent des relations diplomatiques avec Israël depuis trois ans ont « condamné l’assaut des forces israéliennes » et demandé une réunion « urgente du Conseil de sécurité ».
À l’heure où nous écrivions ces lignes, celui-ci n’était pas convoqué. L’une des condamnations les plus dures est venue de la rapportrice des Nations unies pour la Palestine, Francesca Albanese.
Salah Hamouri. Francesca Albanese dénonce « un abus sadique » d'Israël
« Je suis extrêmement alarmée par les informations d’un renouveau de la violence létale à Jénine. Alors que les faits et circonstances doivent être établis, je rappelle l’obligation de la puissance occupante de s’assurer que les personnes civiles soient protégées de toute formes de violence à tout moment », a-t-elle réagi sur Twitter, ajoutant « également que la punition collective d’une population civile est absolument prohibée, constitue un crime de guerre, tout comme le fait de tuer délibérément. »
Jénine. Dans les décombres du camp de réfugiés palestiniens, une horreur inimaginable.
Jénine, camp de réfugiés palestinien fondé en 1953, résume les affres de la colonisation. Y vivent 23 000 personnes. C’est là qu’en mars 2022, Shireen Abu Akleh, journaliste d’Al-Jazeera avait été tuée, au moment où elle couvrait un raid israélien. C’est encore là, qu’en 2002, Israël avait commis un massacre, faisant plus de 52 morts.
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Israël-PalestinePalestineJénineBenjamin Netanyahou L'Humanité
Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droite
ActuDes dizaines de milliers de personnes ont manifesté, samedi, contre la réforme de la justice promue par Benyamin Netanyahou.
Gaël De SantisLa place Habima de Tel-Aviv était noire de monde, ce samedi. Plus de 50 000 personnes s’y sont rassemblées quand d’autres manifestations, plus modestes, se sont également tenues à Haïfa et à Jérusalem. En Israël, c’est la mobilisation la plus importante depuis le 29 décembre 2022, date de la prestation de serment du gouvernement qui allie le Likoud à des formations ultraorthodoxes juives ou d’extrême droite. Jamais l’État né en 1948 n’avait connu un gouvernement aussi à droite. On y trouve ainsi le ministre de la Sécurité nationale, Ben Gvir, condamné pour appui à une organisation terroriste en 2007, et qui a mis le feu aux poudres en se rendant, début janvier, sur l’esplanade des Mosquées.
Netanyahou joue la carte du racisme et de la fureur colonialisteUne association anticorruption est à l’origine de l’appel à manifester. Il faut dire que le premier ministre Benyamin Netanyahou a maille à partir avec la justice dans trois affaires. L’ONG n’était pas seule dans la rue. Les organisations de gauche, notamment le Hadash (qui compte notamment le Parti communiste israélien) et le Parti travailliste, mais aussi du centre, ont participé au rassemblement de Tel-Aviv.
« Un impact fatal sur la démocratie »
Tous rejettent la réforme de la justice voulue par le pouvoir. Jeudi, la présidente de la Cour suprême, Esther Hayut, avait prévenu que l’évolution programmée « mettra fin à l’indépendance du pouvoir judiciaire et aura un impact fatal sur la démocratie israélienne ». Benyamin Netanyahou semble marcher dans les pas des dirigeants d’extrême droite polonais et hongrois, eux aussi auteurs de réformes qui mettent en pièces l’indépendance de la justice. « La démocratie n’est pas seulement la règle de la majorité. Sans un système de freins et de contrepoids, les droits des civils et des minorités ne seront pas protégés », avait ajouté la magistrate. La réforme prévoit notamment, comme en Pologne, une nouvelle procédure de nomination des juges et, pour le Parlement, la possibilité de revenir sur les décisions de la Haute Cour. Le ministre de la Justice, Yariv Levin, voit dans les propos d’Esther Hayut l’expression de «la position du camp politique de la gauche».
Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben GvirLes participants aux rassemblements sont inquiets pour la santé de la «démocratie» israélienne. « Il n’y a pas de démocratie avec l’occupation », « le temps est venu de faire tomber le dictateur », ou encore « Bibi ne veut pas de démocratie, nous n’avons pas besoin de fascistes à la Knesset », a pu lire l’AFP sur les pancartes des manifestants. Une inquiétude compréhensible. Un député de la majorité, Zvika Fogel, a demandé mardi 10 janvier rien moins que l’arrestation de quatre leaders de l’opposition, dont deux ex-premiers ministres, au motif qu’ils avaient parlé de climat de « guerre civile ».
israëlIsraël-Palestineréforme de la justiceExtrême droite L'Humanité
Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben Gvir
ActuLe dirigeant d’extrême droite, membre du gouvernement de Benyamin Netanyahou, s’est rendu sur l’esplanade des Mosquées, ce mardi. Un geste qui rappelle celui d’Ariel Sharon en 2000, prélude à la seconde Intifada.
Pierre BarbanceyAdam Issam Chaker Ayyad n’avait que 15 ans. Mardi, alors que le jour venait de se lever et que le camp de Dheisheh près de Bethléem, où il vivait, s’éveillait à peine, un escadron de l’armée israélienne a fait irruption. L’adolescent a reçu une balle dans la poitrine. Il est décédé quelques instants plus tard. Lundi, deux autres Palestiniens ont été tués. L’année 2023 n’a que trois jours et les forces d’occupation ont déjà abattu trois Palestiniens.
Efraim Davidi : « L’extrême droite a publié des listes maccarthystes »Mardi matin, au même moment, à Jérusalem, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite israélienne et nouveau ministre de la Sécurité nationale, s’est rendu sur l’esplanade des Mosquées, protégé par la police et des hommes en civil alors qu’un drone survolait les lieux. Une image qui n’est pas sans rappeler celle d’Ariel Sharon, le 28 septembre 2000. Celui qui allait redevenir premier ministre quelques mois plus tard, mais alors simple député, avait décidé d’une démonstration de force contre les Palestiniens, déclenchant ainsi ce qu’on allait appeler l’Intifada al-Aqsa, du nom de la mosquée qui s’y trouve, près du dôme du Rocher à la coupole dorée.
Un site est un lieu de tensions régulières
L’esplanade des Mosquées est située dans la partie orientale, palestinienne, de Jérusalem, occupée depuis 1967 et annexée. Ce lieu saint musulman est placé sous l’administration du Waqf (organisme chargé de la gestion des biens religieux), relevant de la Jordanie, mais son accès est contrôlé par Israël. En vertu d’un statu quo historique et voulu par Moshe Dayan, les non-musulmans peuvent s’y rendre à des heures précises mais ne peuvent pas y prier. Troisième lieu saint de l’Islam, il est aussi le site le plus sacré du judaïsme sous le nom de « mont du Temple ». Or, ces dernières années, un nombre croissant de juifs, souvent nationalistes, y prient subrepticement après y être montés en simples visiteurs.
Des maroquins pour l’extrême droite israélienneLe site est un lieu de tensions régulières. En 1996, une décision israélienne d’ouvrir une nouvelle entrée à l’ouest de l’esplanade a provoqué des heurts qui ont fait plus de 80 morts en trois jours. En juillet 2017, deux Palestiniens sont tués dans des affrontements avec la police israélienne. En août 2019, la police isaélienne charge les fidèles sur l’esplanade des Mosquées, faisant des dizaines de blessés palestiniens lors d’importantes commémorations juive et mulsulmane. En 2021, lors du ramadan, des manifestations nocturnes à Jérusalem et des affrontements jusque sur l’esplanade se sont mués en onze jours de guerre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël. Et au printemps 2022, la présence sur l’esplanade des Mosquées, pendant le ramadan, de nombreux juifs et le déploiement sur place de forces policières se sont soldés par des centaines de blessés palestiniens sur et autour de l’esplanade. Ce qui a été largement perçu par les Palestiniens et plusieurs pays de la région comme une « provocation ».
Israël. Le gouvernement Bennett joue la provocationImmunité totale promise aux soldats
Itamar Ben Gvir, qui y est allé à plusieurs reprises alors qu’il était député, avait annoncé son intention de s’y rendre en tant que ministre. C’est son premier geste depuis son entrée au gouvernement. Cela ne doit évidemment rien au hasard. Il s’agit pour lui de montrer ses muscles et de mettre en garde les Palestiniens. « Qu’ils comprennent que les temps ont changé », comme il l’affirme. Ben Gvir souhaite que les forces israéliennes puissent être plus répressives face aux « terroristes ». Pour cela, le gouvernement israélien envisage d’accorder une immunité totale aux soldats, notamment pour des faits pouvant être considérés comme des crimes de guerre. Ce qui revient à rejeter les décisions du tribunal de Nuremberg contre les nazis, en particulier le principe fondamental selon lequel « suivre les ordres » n’est pas une défense contre les crimes de guerre. Ben Gvir défend aussi l’annexion par Israël de la Cisjordanie, où vivent environ 2,9 millions de Palestiniens et 475 000 Israéliens dans des colonies jugées illégales par le droit international. Il prône également le transfert d’une partie de la population arabe d’Israël vers les pays voisins.
À peine le nouveau gouvernement investi, l’extrême droite israélienne passe donc à l’offensive pour atteindre ses objectifs. Ben Gvir sait que deux soldats sur dix partagent ses vues, « pensent qu’ils appartiennent à une nation supérieure et que les Palestiniens n’ont aucun droit ici », comme l’écrit le journaliste de Haaretz Gideon Levy. Pour le reste du monde, l’équation est simple. Soit Israël continue sa politique en violation du droit international et des résolutions de l’ONU sans aucune conséquence, soit il est enfin sanctionné politiquement et économiquement. Vendredi, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution demandant à la Cour internationale de justice de se pencher sur la question de l’occupation israélienne de territoires palestiniens. Au lieu de voter pour, la France s’est abstenue. De quoi réjouir Ben Gvir.
DES VOIX POUR LA PAIX Des personnalités s’élèvent contre la colonisation et affirment leur solidarité avec le peuple palestinien. L’Humanité les accueille dans ses colonnes :
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Efraim Davidi : « L’extrême droite a publié des listes maccarthystes »
EntretienProfesseur d’histoire à l’université de Tel-Aviv, Efraim Davidi dénonce l’attitude d’un exécutif israélien toujours plus discriminant. Alors qu’une part de la population tente de riposter, la question du boycott s’impose, selon lui, plus que jamais. Entretien
Pierre BarbanceyLe nouveau ministre d’extrême droite s’est rendu, ce mardi, sur l’esplanade des Mosquées. Quelle est votre interprétation de ce geste ?
C’est une provocation de Ben Gvir, mais la responsabilité revient à Netanyahou. Il a parlé avec Ben Gvir la veille, lui a interdit de se rendre sur l’esplanade des Mosquées. Mais Ben Gvir fait ce qu’il veut. Ce qui veut dire aussi qu’il y a en Israël aujourd’hui deux premiers ministres. L’un qui a été élu à ce poste, Netanyahou. Et un deuxième en la personne de Ben Gvir, qui décide de ce qu’il veut mettre en œuvre.
Des maroquins pour l’extrême droite israélienneJusqu’à présent, la politique israélienne vis-à-vis des Palestiniens se caractérisait par l’occupation et la colonisation. Qu’est-ce qui peut changer en réalité dans ce domaine ?
L’annexion pure et simple des territoires palestiniens occupés. C’est ce qui lie tous ces partis d’extrême droite et religieux. Vendredi, alors que l’Assemblée générale de l’ONU étudiait la résolution visant à demander à la Cour internationale de justice de se pencher sur l’occupation et la colonisation, Netanyahou lui-même a demandé : « Mais qu’est-ce qu’on nous reproche ? » C’est-à-dire qu’il considère que ces territoires appartiennent aux juifs. Lui-même cautionne l’annexion. Il ne s’y oppose pas. D’un côté, il a peur pour son avenir judiciaire ; de l’autre, il laisse faire l’extrême droite et les partis orthodoxes.
Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben GvirComment jugez- vous l’attitude de la communauté internationale ?
C’est bien qu’il y ait des protestations mais ça ne change strictement rien. Ce ne sont que des paroles. Nous avons dénoncé l’attitude de Ben Gvir, un ministre terroriste qui cherche à provoquer sinon une guerre, en tout cas une étincelle pour faire exploser la situation. Il cherche la bagarre en ayant des postes à responsabilités. Il n’est pas simplement ministre de la Police. Il a aussi la main sur les gardes-frontières, qui est une police spéciale dans les territoires occupés.
Israël. Les ressorts de la percée de l’extrême droiteQuelle est la riposte des Israéliens, effrayés de ce qui se passe ?
D’abord, il y a la protestation. Le premier jour du gouvernement, 3 000 personnes ont manifesté devant la Knesset (le Parlement israélien – NDLR). Le soir même, les associations LGBTQ + ont bloqué l’autoroute qui relie Tel-Aviv à Jérusalem. La discrimination atteint les Arabes, les gens de gauche… Un parti, Noam, membre de la coalition d’extrême droite, a déjà publié des listes maccarthystes à propos des homosexuels, des lesbiennes, des gens de gauche dans la fonction publique, la presse, la télévision… Ils disent qu’ils sont prêts à les mettre en dehors. Même la bourgeoisie a peur. Pas du fascisme et de l’occupation, mais du boycott des produits israéliens, en particulier de ceux de haute technologie. Une fraction de ces patrons de la high-tech ont publié une lettre très dure vis-à-vis du gouvernement en lui disant de ne pas dépasser les limites au nom de la démocratie, des droits humains mais en réalité ils ont peur de payer le prix politique, économique et commercial d’un boycott, devenu plus justifié que jamais. C’est le prochain pas.
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Des maroquins pour l’extrême droite israélienne
ActuBenyamin Netanyahou se dit prêt à former un gouvernement. Les sionistes religieux vont contrôler les territoires palestiniens qu’ils veulent annexer.
Pierre Barbancey«Je l’ai. » Dans un tweet, mercredi soir, Benyamin Netanyahou a ainsi annoncé qu’il était en état de former un gouvernement. Si, au lendemain du scrutin législatif du 1er novembre, il avait déjà mis en lumière l’existence d’une majorité de 64 députés sur 120, prêts à s’allier à lui, il fallait néanmoins passer le barrage des négociations internes, avec le 11 décembre comme date butoir. Le président israélien, Isaac Herzog, lui avait octroyé dix jours supplémentaires. Cette coalition gouvernementale est soutenue par les partis juifs ultraorthodoxes (Shas et Judaïsme unifié de la Torah) et un bloc d’extrême droite appelé Sionisme religieux, incluant trois formations : Bezalel Smotrich, Force juive, d’Itamar Ben-Gvir, et Noam, d’Avi Maoz. Pour être juive, cette extrême droite n’en est pas moins fasciste.
« En Israël, nous avons une jeunesse très raciste et nationaliste » : entretien avec l'historien Shlomo SandEn entrant au gouvernement, Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir poursuivent plusieurs buts. Ils trouvent dans cette configuration avant tout l’opportunité d’une réhabilitation du kahanisme. Cette idéologie extrémiste juive issue du sionisme religieux avait été développée par le rabbin Meir Kahane (assassiné en 1990, à New York), fondateur de la Ligue de défense juive (LDJ), organisation interdite depuis 1994 en Israël et aux États-Unis mais pas en France, où elle se déchaîne régulièrement.
Pourquoi est-il si difficile de critiquer la politique d’Israël ?Les deux compères d’extrême droite ne cachent pas non plus leurs intentions et se partagent le travail. Ainsi, ils veulent tous deux étendre les colonies illégales en Cisjordanie occupée et l’annexion de terres palestiniennes. Or, il est fort probable que Smotrich devienne ministre en charge de la construction de colonies en Cisjordanie occupée par l’intermédiaire de l’autorité la plus influente – le ministère de la Défense –, qui comprend l’armée israélienne. Un ministère qui n’existait pas jusque-là, et qui lui donnerait le pouvoir d’empêcher la construction palestinienne dans la « zone C » – les 60 % de la Cisjordanie sous le contrôle direct de l’armée israélienne – tout en y développant la construction illégale de colonies israéliennes.
Israël. Comment Carrefour participe à la colonisationD’ailleurs, le même Smotrich a publiquement appelé à l’annexion de la Cisjordanie occupée, tandis que Ben-Gvir se dit opposé à un État palestinien. Ce dernier s’apprête, lui aussi, à investir le gouvernement. Il devrait assumer le rôle clé de ministre de la Sécurité intérieure aux pouvoirs étendus, comme devrait le décider la Knesset, qui supervisera non seulement les opérations de police, mais aussi la police des frontières. Celle-ci est gardienne de l’occupation à Jérusalem-Est et supervise les postes de contrôle militaires en Cisjordanie. Ce qui tombe bien. Il n’y a pas si longtemps, Ben-Gvir a mené des raids de colons dans l’enceinte de la mosquée Al-Aksa et dans le quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est occupée, où il a même sorti un revolver.
La crainte d'une remise en cause du statu quo de l'esplanade des Mosquées
Régionalement, l’installation d’un gouvernement israélien dont des membres refusent officiellement la création d’un État palestinien est perçue avec crainte. D’autant qu’un pays comme la Jordanie (signataire, comme l’Égypte, d’un accord de paix avec Israël) est aujourd’hui déstabilisée par des mouvements sociaux dus à la hausse du carburant dans un contexte de montée du chômage et de l’inflation. Une agitation sociale qu’utilisent les groupes islamistes. Amman craint par ailleurs qu’Israël ne remette en cause le statu quo sur l’esplanade des Mosquées relevant de la Jordanie. Et les autres capitales arabes signataires des accords d’Abraham (la normalisation des relations diplomatiques d’Israël avec les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc) vont avoir du mal à affronter leurs propres opinions publiques.
En Israël même, certains s’inquiètent de la dérive attendue de ce nouveau gouvernement. La procureure générale d’Israël, Gali Baharav-Miara, a mis en garde, le 15 décembre, contre une « politisation des forces de l’ordre » qui risquerait de mener « à une sévère violation des principes fondamentaux de l’État de droit ». Mais, comme le fait remarquer le député communiste Ayman Odeh, « le monde ne nous respectera pas si nous restons assis et nous plaignons du gouvernement Netanyahou-Ben-Gvir. (…) Je pense qu’il est pathétique de se plaindre auprès du monde sans agir nous-mêmes ». Contre toute attente, il espère que le nouveau gouvernement éveillera un nouvel esprit d’opposition et que « nous pourrions voir un demi-million de citoyens arabes et juifs se tenir ensemble pour protester sur la place Rabin à Tel-Aviv ».
israëlIsraël-PalestineBenjamin NetanyahouExtrême droite L'Humanité
Un accord très chiche sur le partage de la valeur
ActuRémunérations Les organisations patronales et syndicales (sauf la CGT) annoncent signer un accord national interprofessionnel pour augmenter le pouvoir d’achat.
Stéphane GuérardLe nouvel accord sur le partage de la valeur créée en entreprise répond-il à des raisons que la raison aurait dû ignorer en temps normal ? Mis en chantier depuis plus d’un an et signé ces derniers jours par les trois organisations patronales et quatre confédérations syndicales sur cinq (la CGT a annoncé ne pas le signer, mardi), cet accord national interprofessionnel (ANI) se fait fort d’ouvrir de nouvelles pistes pour flécher une part plus conséquente des bénéfices en faveur des salariés. Une bonne intention, alors que les conflits sur les rémunérations demeurent très nombreux en cette période d’ouverture des négociations annuelles. Mais les termes de cet accord ne suscitent pas la joie parmi les « partenaires sociaux » signataires.
En ces temps de forte inflation (+ 6,2 % sur un an), tirée par l’envolée des prix dans l’alimentaire (+ 14,5 % sur un an), tout coup de pouce en faveur des travailleurs est bon à prendre. « FO, consciente que toute mesure en faveur du pouvoir d’achat constitue un plus pour les salariés, a fait le choix de signer cet ANI, considérant qu’il comporte quelques avancées, notamment au bénéfice des salariés des petites et moyennes entreprises », note ainsi la confédération dirigée par Frédéric Souillot. Même paraphe du bout du stylo de la part de la CFTC, « même si (l’accord) n’est pas aussi ambitieux que la situation du pays ne l’exige ».
Des mécanismes exonérés de cotisations
Le problème, pour la CGT non signataire, réside dans le fait que « le patronat (a) persisté à refuser de discuter des augmentations de salaires, notamment des minima de branches. (…) Conséquence : l’accord se limite à un rappel des dispositions légales en vigueur tant pour les négociations salariales annuelles que pour d’autres sujets majeurs comme les classifications ou l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ».
Le cœur de l’ANI a donc trait à tout ce qui est périphérique au salaire. Soit la participation, l’intéressement, la prime pouvoir d’achat… Principale nouveauté : l’accès des entreprises de 11 à 49 salariés à ces dispositifs à partir du 1er janvier 2025. Mais à condition que la société génère au moins 1 % de bénéfice sur trois années. Le reste prévoit tout un tas d’incitations pour étendre la participation, accroître l’actionnariat salarié et même développer l’épargne salariale ou retraite, avec la possibilité d’y verser des primes Macron. Soit autant de mécanismes exonérés de cotisations qui fragiliseront un peu plus le financement de la Sécurité sociale et de son régime général des retraites.
À défaut de large contentement, cet accord suscite un double soulagement. D’une part, il devrait permettre d’échapper au « dividende salarié » que préparait le gouvernement, sorte d’usine à gaz inventée par la communication élyséenne, paraissant conditionner le versement de dividendes aux actionnaires à un mécanisme non identifié censé distribuer du pouvoir d’achat aux salariés. L’autre soulagement a trait au paritarisme nié depuis cinq ans par le pouvoir macronien. « Cet accord normatif démontre l’utilité du dialogue social et l’efficacité du paritarisme », souligne, par exemple, la CFDT.
Salaires et pouvoir d'achatparticipationprime d'intéressementépargne salariale L'Humanité
Salaires : quand Danone jette des miettes au personnel
ActuAgroalimentaire. Un groupe de salariés s’est rendu au siège de la multinationale pour protester contre des hausses de salaires dérisoires et un projet de restructuration inquiétant.
Cécile RousseauLe numéro 17 du chic boulevard Haussmann à Paris s’est paré de rouge. Hier, une dizaine d’employés de Danone et élus de la CGT, venus du Massif central ou encore de Normandie, ont manifesté devant le siège de la multinationale. Alors qu’un conseil d’administration se tenait l’après-midi, les administrateurs salariés devaient présenter les signatures d’une pétition dénonçant des augmentations de salaires faméliques et un nouveau plan de restructuration.
Des mesures d’austérité
Si les 4,9 % de hausse générale pour 2023 passent mal, c’est qu’avant même la publication des résultats du groupe en 2022 ce mercredi, tout le monde sait déjà qu’ils seront supérieurs aux attentes. Mais, lors de son entrevue avec la direction, hier, Denis Denfert, coordonnateur du groupe pour la CGT, s’est vu rétorquer que « tout le monde devait faire des efforts. On leur a dit qu’on attendait une réponse plus convaincante dans les prochains jours… Nous exigeons 5 % d’augmentation supplémentaire pour rattraper le retard de ces dernières années. Nous sommes un des rares groupes purement agroalimentaires à avoir une rentabilité comprise entre 12 et 15 % ».
Alors que l’envolée des prix des denrées alimentaires fait gonfler les profits de la société, les revenus des salariés, eux, restent scotchés au plancher. Comme le rappelle Maryse Treton, secrétaire de la Fédération nationale agroalimentaire et forestière de la CGT, « les rémunérations du secteur sont de 20 % inférieures à celles des autres industries, Danone ne déroge pas à la règle ».
À la tête du groupe depuis 2021, Antoine de Saint-Affrique avait, lui, bénéficié d’entrée de jeu d’un salaire de 40 % supérieur à celui de son prédécesseur (1,4 million) avant de placer comme objectif numéro 1 l’accélération de la croissance organique. Des mesures d’austérité ont vite été mises sur la table avec le plan « Local First » permettant de réaliser 700 millions d’euros d’économie.
Une mise en sous-traitance des usines Danone
Dans la même lignée, c’est le projet NEO prévu pour 2025 qui inquiète aujourd’hui les syndicats. Une nouvelle entité, baptisée provisoirement NewCo, serait sur les rails pour regrouper les activités commerciales, financières et de recherche et développement des différentes filiales. L’activité logistique et la production resteraient, elles, sur les sites.
Pour la CGT, il s’agirait d’une mise en sous-traitance des usines Danone, qui, une fois siphonnées, pourraient être, à terme, menacées. « Notre site de production de yaourts basé dans le Calvados fait partie de Danone Produits Frais dont 1 000 salariés devraient basculer dans cette nouvelle société. Dans ces conditions, on craint, comme d’autres, que notre usine soit vendue car elle ne serait plus assez rentable », dénonce Samuel Delauney, élu CGT au CSE central de Danone Produits Frais, ajoutant que, « même si on n’était pas d’accord avec les anciens dirigeants Emmanuel Faber et Franck Riboud, ils avaient gardé une philosophie assez sociale du groupe ».
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
La direction a ainsi simulé les résultats d’exploitation qui seraient générés par les différentes filiales après la mise en place de NEO : ils sont partout en baisse. Chez Blédina, ce résultat passerait de 55 millions en 2021 à 16 millions ensuite. Pour la Société anonyme des eaux minérales d’Évian (Saeme), il chuterait de 33 à 22 millions. Présenté dans les instances représentatives du personnel, ce projet a pour l’instant été rejeté en bloc par la CGT et la CFE-CGC, qui ont refusé de signer un accord de méthode.
Les employés, tels les Auvergnats des Eaux de Volvic, refusent aussi de voir leurs droits réduits à peau de chagrin : « Le plan NEO prévoit de nous laisser nos acquis, primes d’ancienneté, d’intéressement et de participation, trois ans après son entrée en application, mais ensuite ? On redoute que tout disparaisse », s’alarme Didier Château, secrétaire adjoint CGT du CSE chez Volvic, qui s’est levé à 5 heures du matin pour venir manifester devant le siège.
Avec cette pression du chiffre, les conditions de travail se sont dégradées. Confiturier chargé de mettre les fruits dans les yaourts chez Danone Pays de Bray (Seine-Maritime) et élu CGT, Amaury Meunier déplore que « les emplois diminuent depuis des années avec la mécanisation. J’ai vu des collègues péter les plombs sur les lignes de production. L’atmosphère transpire le mépris de la part de la direction ». La logique de productivité semble déboucher dans une impasse : « De plus en plus de salariés finissent leur carrière en invalidité. Mais le groupe devrait se méfier : entre tout ça et la réforme des retraites, la Cocotte-Minute est en train de bouillir », assène Denis Denfert.
DanoneSalaires et pouvoir d'achat L'Humanité
Grèves pour les salaires, du jamais-vu en Allemagne
ActuÉtranglés par l’inflation et la modération salariale, les fonctionnaires comme leurs collègues postiers, sous-payés au sein du géant privé Deutsche Post DHL, débrayent pour des hausses de rémunérations de 10,5 % et 15 %.
Bruno OdentDes millions de paquets et de lettres non distribués qui s’accumulent depuis plusieurs semaines, des infrastructures de services publics paralysées, jusqu’à la fermeture totale de certains aéroports comme celui de la capitale, Berlin, le 25 janvier, les grèves dites d’avertissement s’intensifient à la Poste et se multiplient dans tout le secteur public en Allemagne. Au cœur de ces conflits, des revendications pour des hausses de salaires très conséquentes – 15 % pour les postiers et 10,5 % pour l’ensemble des personnels de la fonction publique.
Partout, un mécontentement intense se répand, nourri par un niveau d’inflation parmi les plus élevés d’Europe, proche des 10 %. Au point que le président de l’Alliance des fonctionnaires (Beamten Bund, DBB), Ulrich Silberbach, évoque un durcissement jamais vu dans ce type de conflit, compte tenu que les autorités des communes, des Länder et de la fédération jugent « irrecevables » les revendications des salariés dans les négociations tarifaires entamées fin janvier. Si on en reste là, a précisé Silberbach, « les tramways, les jardins d’enfants ou encore le ramassage des ordures ménagères : bientôt plus rien ne fonctionnera ».
Des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel
Venant des fonctionnaires du DBB, la déclaration a suscité beaucoup d’émoi. Car, outre-Rhin, les fonctionnaires ne représentent que la partie généralement la plus qualifiée des personnels des services publics. Ils peuvent se syndiquer et formuler des revendications, mais le droit de grève leur est interdit. Et le DBB, qui revendique également 10,5 % de hausses de salaires, fait part de toute sa solidarité avec les employés du secteur regroupés au sein du grand syndicat des services, VerDi. Chez les postiers, dont le mouvement pour 15 % d’augmentation a démarré avant celui de la fonction publique, les grèves d’avertissement ne cessent de s’étendre. Depuis la privatisation complète de la Poste, achevée au début des années 2000 par le gouvernement Schröder/ Fischer (SPD/Verts), salaires et conditions de travail n’ont cessé de se dégrader au sein de l’ex-entreprise publique devenue un géant privé, Deutsche Post DHL Group. Selon une étude de l’Office des statistiques fédérales sur l’évolution des rémunérations, les postiers sont les plus mal lotis de la République fédérale. Près d’un tiers d’entre eux évolue dans des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel. Les ponctions enregistrées à cause de l’inflation en 2022 et 2023 y sont encore plus douloureuses à la Poste.
Un consensus bien-pensant de médias et d’économistes autour du gouvernement
La direction du groupe, qui refuse de discuter la revendication de 15 % en la disqualifiant comme « infinançable », s’appuie sur une sorte de consensus bien-pensant autour du gouvernement, de certains médias et d’économistes qui fustigent un « effet de second tour », comme quoi de trop fortes hausses de salaires aggraveraient encore l’inflation. Ce qui n’a fait qu’exaspérer la colère des postiers. « Une provocation », s’indigne la secrétaire de leur syndicat, Andrea Kocsis. Elle relève que les profits du groupe ont augmenté en 2022 de plus de 2 milliards d’euros. La prochaine réunion syndicat-patronat programmée les 8 et 9 février s’annonce explosive. En cas d’échec, les dirigeants syndicaux envisagent d’appeler à un mouvement de grève national.
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Jeu vidéo. Chez Ubisoft, les salariés en grève pour la première fois
ActuNumérique Jamais depuis 1986, les salariés d'Ubisoft n'avaient fait grève. Pour la première fois, chez le géant du jeu vidéo français, une intersyndicale appelle à se mobiliser, le 27 janvier, pour exprimer le ras-le-bol général ressenti par les salariés français, alors que la direction vient de demander de nouveaux efforts à l’ensemble des effectifs.
Pierric MarissalLa magie n’opère plus chez Ubisoft. Le patron patriarche, Yves Guillemot, a écrit à ses salariés début janvier, expliquant pourquoi il devait revoir à la baisse ses objectifs financiers. « Aujourd’hui, plus que jamais, j’ai besoin que vous vous mobilisiez encore plus pour que nous puissions renouer avec le succès », leur a-t-il enjoint, insistant : « La balle est dans votre camp. » Plutôt que de souder les troupes, cette requête patronale a poussé les salariés à la grève, à l’appel des deux syndicats présents dans l’entreprise, Solidaires Informatique et le STJV (Syndicat des travailleurs du jeu vidéo).
« Ce vendredi, c’est en fait la première grève chez Ubisoft. On appelle à un rassemblement, notre but premier est de créer un collectif », explique Marc Rutschlé, de Solidaires Informatique. Son collègue du studio parisien, représentant du STJV, Pierre-Étienne Marx, renchérit : « Lors des distributions de tracts, les retours sont vraiment bons, les discussions sont plus ouvertes, les syndicats ne font plus peur et la grève n’est plus taboue. D’autant que, avec la réforme des retraites, les travailleurs du jeu vidéo se sentent aussi rattrapés par l’actualité sociale. » Plus de 200 travailleurs du secteur ont défilé sous les couleurs du jeune syndicat, lors de la première journée nationale de mobilisations, le 19 janvier.
Face à la fronde, le PDG d’Ubisoft a tenté la carte du « vous m’avez mal compris », avant de ressortir son argumentaire économique. La direction avait en effet projeté de meilleures ventes pour les derniers opus de Mario + les Lapins crétins et de Just Dance. « Nous prenons la décision difficile de mettre un terme au développement de trois projets non encore annoncés, en plus des quatre déjà annulés en juillet », a expliqué aux salariés Yves Guillemot, annonçant une « réduction des coûts de plus de 200 millions d’euros au cours des deux prochaines années, en nous appuyant principalement sur des ajustements organisationnels ciblés, ainsi que sur l’attrition naturelle ».
Des développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an
Le terme, synonyme d’usure, n’a pas plu aux salariés épuisés. « Dans l’esprit de la direction, c’est positif, elle dit par là qu’elle ne prévoit pas de licenciements de masse, alors que presque chaque jour, dans la tech, un plan social est annoncé, traduit Pierre-Étienne Marx. En un sens, elle nous dit : réjouissez-vous, on va juste pousser les gens dehors. » Les syndicats vont en tout cas être attentifs à ce que des équipes ne soient pas, d’une manière ou d’une autre, poussées à la démission. Car, vu la moyenne d’âge dans les studios de jeu vidéo, la baisse des effectifs promise ne se fera pas avec des départs à la retraite non remplacés… Les représentants du personnel sont aussi inquiets de cet effort supplémentaire demandé aux salariés, car l’épuisement professionnel guette et plusieurs souffrent de tendinite aiguë au poignet. Chez Ubisoft Paris, certains développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an, soit l’équivalent de deux mois et demi de travail ! « La direction ne force pas, mais insiste beaucoup et quand il y a un tiers des salariés en contrats précaires, ça marche souvent », pointe Marc Rutschlé.
La dernière fois qu’Yves Guillemot avait appelé ses salariés à se dresser ainsi à ses côtés, c’était lorsque Vincent Bolloré avait failli racheter le groupe, en 2017. La fibre entreprise familiale, de passionnés, avait fonctionné à pleins tubes : le patron était accueilli comme une star dans les studios, les salariés se prenaient en photo avec lui… Aujourd’hui, ce même appel à l’union les mène à la grève. « On ne s’est jamais remis des scandales de harcèlement sexuel en 2020, d’autant plus que la direction n’a jamais reconnu la moindre part de responsabilité, résume Marc Rutschlé. Cela a profondément abîmé la confiance. » Puis la direction s’est entêtée à vouloir vendre des NFT (accessoires numériques que les joueurs peuvent acquérir) dans ses jeux, contre l’avis des équipes, avant de faire marche arrière face à la bronca de ses joueurs. « Ce qui ne passe vraiment pas, c’est qu’on nous dise : la balle est dans votre camp, alors qu’on subit les mauvais choix d’une direction qui ne nous consulte pas ! » s’emporte Pierre-Étienne Marx.
Harcèlement sexuel. Du très lourd chez UbisoftÀ cette coupe déjà pleine, il faut ajouter le problème des salaires. À échelle française, Ubisoft ne paie pas mal ses salariés, mais la concurrence est très faible. Face aux autres géants de l’industrie, la comparaison fait mal. « Près d’un tiers des développeurs qui avaient un peu d’expérience sont partis des studios d’Ubisoft Montréal et ont trouvé de meilleurs salaires et un environnement de travail plus sain chez la concurrence, explique Marc Rutschlé. Certains collègues français partent aussi chez de gros studios européens qui acceptent le télétravail à temps plein. » Ne faire aucun effort sur les salaires, voilà peut-être la stratégie d’ « attrition » de la direction.
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Grand écart salarial chez Schneider Electric
ActuGRÈVE Les employés du géant des équipements électriques et automatismes industriels sont mobilisés un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO. Ils exigent une juste répartition des richesses.
Cécile RousseauBranle-bas de combat. Mardi, une partie des 15 000 salariés français de Schneider Electric (ils sont 10 000 dans la maison mère et 5 000 dans les filiales) sont en grève un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO pour une durée minimum de trois jours. La plupart des sites sont bloqués pour exiger des augmentations de rémunérations « décentes ». C’est le cas à Guichainville (Eure), à côté d’Évreux. Sur la plateforme logistique, plus aucun camion transportant des interrupteurs ou des transformateurs ne sort ni ne rentre depuis 4 heures du matin.
Présent aux aurores, le coordinateur adjoint FO du groupe et des filiales, Michel Chiret, est satisfait : « On s’est bien installé, on a mis le barnum à l’entrée et allumé le barbecue. Certains sont déjà prêts à y passer la nuit. 120 personnes sur les 300 de l’entreprise sont en grève à l’heure où je vous parle. D’autres s’y mettront demain. Compte tenu des niveaux de salaire, c’est bien qu’il y ait un roulement pour limiter les pertes financières. » Presque surpris par l’ampleur de la mobilisation, il énumère avec plaisir tous les entrepôts et usines, de la Normandie en passant par l’est de la France, la région dijonnaise, lyonnaise, montpelliéraine ou encore angoumoisine qui ont également cessé leur activité.
Il faut dire que les propositions faméliques de 3,7 % d’augmentation de la part de la direction (2 % de hausse générale et des mesures individuelles équivalentes à environ 1,6 % de la masse salariale) lors des négociations annuelles obligatoires (NAO) ont mis le feu aux poudres. Impossible de joindre les deux bouts avec une inflation de plus de 5 %, et des salaires oscillant autour de 1 700 euros, primes de panier et d’équipes incluses. Les mesures de la direction ont « braqué toutes les organisations syndicales », constate Emmanuel Da Cruz, coordinateur national FO pour le groupe.
Le grand écart des rémunérations entre les ouvriers et les différents niveaux d’encadrement a achevé de faire monter la colère. « On nous propose des miettes et on devrait attendre trois ans pour avoir des hausses individuelles au bon vouloir des chefs, alors que les cadres sont bien rémunérés et touchent des bonus en fonction de leurs objectifs qui représentent trois à quatre mois de salaire. Ces primes ont même flambé de 35 % l’année passée. On a un énorme problème de répartition des richesses », précise Michel Chiret.
3,2 milliards d’euros de bénéfices pour 2021
Selon FO, la rémunération du PDG, Jean-Pascal Tricoire, a également bondi de 30 %. Les syndicats n’ont donc pas hésité à exiger 6 % d’augmentation globale, avec un talon de 100 euros pour ceux gagnant le moins, qui devient dégressif en fonction du salaire. « On a un peu changé notre manière de revendiquer, c’est plus concret pour les salariés. On leur parle d’argent et pas de pourcentages », précise Michel Chiret. D’autant que Schneider Electric a enregistré des résultats record pour 2021, porté par la reprise post-Covid et par l’expansion des marchés de l’électrification et de l’efficacité énergétique. Son bénéfice net annuel s’est élevé à 3,2 milliards d’euros, en hausse de 51 % par rapport à 2020 et de 33 % par rapport à 2019.
La dernière période a aussi été faste pour la société du CAC 40. « Quand on décode les annonces de notre PDG, on voit qu’on va faire la même année que l’année dernière, une année extraordinaire pour le groupe », assène Emmanuel Da Cruz. Alors qu’une ultime réunion de négociation salariale était prévue, mardi, au siège francilien de la multinationale, la mobilisation est maintenue jusqu’à la journée d’actions contre la réforme des retraites de jeudi. « Cela devrait encore amplifier le mouvement, analyse Michel Chiret. Je fais partie des carrières longues. Avec la réforme, je devrais travailler 44 ans au lieu de 42 comme avant. Dans les faits, je les ai déjà. Mais je pense à ceux qui devront faire ces deux ans de plus, ça me semble inconcevable vu comment on se fait exploiter. » Le groupe semble, lui, plus que jamais en bonne santé. Les dirigeants de Schneider Electric ont été conviés avec d’autres patrons du CAC 40 à l’Élysée avant le Forum économique mondial de Davos pour évoquer la défense des intérêts français face à la crise.
Côté syndical, si aucune réponse positive n’est apportée aux revendications, il est déjà prévu de rendre une petite visite aux 1 000 cadres et commerciaux de la société qui se retrouveront sur la riviera normande, à Deauville (Calvados), les 24 et 25 janvier, pour leur grande réunion annuelle en présence du PDG.
industrieschneiderSalaires et pouvoir d'achat L'Humanité
Chez Decathlon, les salariés réclament leur part du gâteau
ActuPour la CFDT de l’enseigne, les dividendes pleuvent mais les augmentations de salaires ne suivent pas. Le syndicat appelle l’ensemble des magasins Décathlon à débrayer ce samedi, premier week-end des soldes.
Cyprien Boganda«A fond la forme!» Decathlon n’a jamais aussi bien mérité son slogan, du moins en ce qui concerne sa bonne santé financière, qui ne se dément pas depuis le début de la pandémie. En 2021 (derniers résultats connus), l’enseigne a engrangé 913 millions d’euros de bénéfices, pour le plus grand bonheur de ses actionnaires. Ces derniers auraient perçu un peu plus de 400 millions d’euros de dividendes pour l’année 2022. Néanmoins, la CFDT estime que ces bons résultats ne profitent pas à tout le monde: ce samedi, premier week-end des soldes d’hiver, les salariés des quelques 300 magasins du groupe sont appelés à débrayer pour réclamer des augmentations de salaires.
«Lors des dernières NAO (négociations annuelles obligatoires), nous avons demandé une répercussion de la hausse du SMIC pour l’ensemble des salariés, plus 3% de hausse, précise Sébastien Chauvin, délégué syndical central CFDT. La direction a dit» non «, pour nous proposer une augmentation correspondant en fait à la hausse du smic, c’est-à-dire 28 euros brut par mois…Et le tout sans clause de revoyure, ce qui signifie que si l’inflation augmente, il y aura une perte de pouvoir d’achat.» Le syndicat réclame une politique d’augmentation salariale correspondant «aux résultats stratosphériques» de l’enseigne, qui appartient notamment à la famille Mulliez.
DécathlongrèvesSalaires et pouvoir d'achatInflation L'Humanité
Les conducteurs de bus de Tice débrayent pour leurs salaires
ReportageTransports Depuis le 3 janvier, une partie des salariés de la société d’économie mixte se relaient jour et nuit sur le piquet de grève installé en face du dépôt de bus de l’entreprise, dont le réseau est en voie de privatisation.
Eva LerayBondoufle (Essonne), envoyée spéciale.
«Ce n’est pas un plaisir d’être ici, mais on n’a pas le choix. » Comme une vingtaine de ses collègues, Moussire Sissoko brave le froid et la pluie de ce mois de janvier pour tenir le piquet de grève monté en face de la société de transport Tice, qui les emploie. Ils sont conducteurs de bus, contrôleurs, médiateurs ou pompistes et ont suivi l’appel à la grève lancé par les syndicats (SUD solidaires, FO, CGT, Usapie et CFE-CGC) pour revendiquer une augmentation de leurs salaires. Ce mouvement social pour les rémunérations signe un malaise des salariés bien plus large, concernant leur avenir. Transports intercommunaux Centre Essonne (Tice) est une société d’économie mixte détenue majoritairement par l’agglomération Grand Paris Sud, opérant sur 19 lignes de bus et couvrant une vingtaine de communes du département. Mais ce réseau fait l’objet d’un appel d’offres en vue de sa privatisation. Coactionnaires minoritaires de Tice, Transdev et Keolis sont sur les rangs. « On va être rachetés », souffle à l’abri de la pluie Errol Ashby, conducteur de bus chez Tice depuis onze ans et délégué syndical à Usapie. « Ce n’est pas un rachat », conteste le directeur général de la société contacté par l’Humanité. « Il s’agit d’une réponse à un appel d’offres lancé entre nos deux partenaires, Transdev et Keolis. » Selon Mohamed Khoutoul, les salariés de Tice seront transférés au 1er janvier 2024 dans la nouvelle entité créée qui leur assurera une « sécurité d’emploi et de rémunération ».
Cette éventualité inquiète les salariés. « Quand ce sera fait, le nouveau propriétaire pourra négocier tous les accords, pointe Errol Ashby. La seule chose qu’il ne pourra pas toucher, ce sont les salaires. Donc, c’est pour ça qu’on se bat aujourd’hui. » Depuis le début du mouvement, mardi 3 janvier, les représentants des salariés, dont Moussire Sissoko, délégué syndical SUD solidaires, et la direction ne trouvent pas d’accord. Lors de la dernière discussion, qui a eu lieu vendredi 6 janvier, les syndicats réclamaient 8,75 % d’augmentation ; l’entreprise, elle, proposait seulement 3,75 %. « C’est un manque de respect ! » s’énerve une salariée en poste depuis 2015. D’autant plus que les syndicats estiment avoir fait des efforts sur les négociations.
« Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation »
Au début du conflit, la revendication était d’augmenter les salaires de 12 %. « Un montant justifié », selon Zakaria Berri, travailleur et secrétaire du comité social d’entreprise (CSE), mais « déraisonnable » pour le directeur de la société. « Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation », renchérit Bella, qui travaille chez Tice depuis 2015. « Depuis trois ans, nous n’avons pas touché la prime d’intéressement », souligne Zakaria Berri, élu du personnel SUD solidaires.
La direction de Tice contre-argumente. Pour la prime d’intéressement, complément de revenu annexe au salaire et calculé en fonction des résultats générés par l’entreprise, « la société est en déficit depuis trois ans » et ne l’a donc pas versée aux employés, répond le directeur général, Mohamed Khoutoul. Qui assure plus globalement que « le pouvoir d’achat de nos salariés est l’un des plus élevés de notre branche en Île-de-France ». Il ajoute que les salaires des employés de Tice sont 20 à 25 % plus élevés que dans les autres entreprises du secteur du transport terrestre urbain de voyageurs. « On a proposé une hausse des salaires de 3 %, accompagnée d’une prime de partage de la valeur d’un montant de 1 000 euros qui s’adresse à 90 % des salariés. Ça correspond à une augmentation de leur pouvoir d’achat de 7,73 %. »
« Si c’était vraiment le cas, on aurait tous signé. Moi, je dis oui tout de suite à une augmentation de 7 % ! » réagit Zakaria Berri. « Pour le moment, ce ne sont que des paroles, nous n’avons encore rien signé avec la direction », pointe à ses côtés Moussire Sissoko, qui reste confiant face à la semaine décisive qui arrive. Une réunion entre les syndicats et la direction devrait avoir lieu d’ici à la fin de semaine ou en début de semaine prochaine, nous assure la société Tice. En attendant, les travailleurs déplorent une rupture du dialogue social depuis l’arrivée de Mohamed Khoutoul. Information que le principal concerné dément au téléphone. Certains salariés présents sur le piquet de grève dénoncent un climat de « tension et de pression » au sein de l’entreprise. « On veut que le directeur s’en aille, il ne discute avec personne », souffle une travailleuse. Comme un murmure, chacun y va de sa remarque. Sur le piquet de grève, si cette sourde exigence n’apparaît pas parmi les revendications axées sur les rémunérations, elle est cependant bien inscrite sur une pancarte et visible par tous : « Khoutoul démission ».
Transports publicsouverture à la concurrenceSalaires et pouvoir d'achat L'Humanité
Sylvain Crépon : « Le discours du RN évolue en fonction de ses cibles électorales »
EntretienSylvain Crépon, sociologue, détaille une stratégie d’abord ouvertement ultralibérale, puis visant à convaincre à la fois les classes populaires et les autres catégories sociales.
Antoine PortolesDepuis la création du Front national en 1972, comment le discours social du parti a-t-il évolué?
Des années 1970 jusqu’au milieu des années 1990, le Front national (FN) défend un ultralibéralisme économique, avec Thatcher et Reagan pour modèles, dans les années 1980. Pour Jean-Marie Le Pen, l’État doit s’en tenir à ses fonctions régaliennes et ne pas intervenir dans l’économie. Mais une autre phase s’ouvre dans les années 1990, alors que l’électorat du FN est de plus en plus populaire.
RN. L’institutionnalisation de l’extrême droite est-elle en marche ?Le Pen se rend compte que, pour garder cet électorat, il faut intégrer des idées à la fois sociales et nationalistes. Ce discours social a toujours évolué en fonction de ses cibles. Déjà, le parti essaie de contenter autant les milieux patronaux que populaires, en gardant le nationalisme comme pierre angulaire.
Enfin, avec l’arrivée à la tête du FN de Marine Le Pen, implantée électoralement dans le Nord-Pas-de-Calais, un territoire désindustrialisé, le parti adopte une certaine forme d’anticapitalisme nationaliste qui critique la mondialisation, l’Europe fédérale. En parallèle, le Rassemblement national (RN) s’efforce de se donner une légitimité gestionnaire, pour ne pas s’aliéner le patronat et les professions libérales.
Ce numéro d’équilibriste tient-il uniquement de la stratégie électorale?
Au RN, il faut toujours distinguer le discours du programme, car les intentions ne se traduisent pas par des mesures concrètes, mais par un grand flou sur les questions économiques et sociales.
Une position qui rappelle la stratégie initiale de François Duprat, numéro 2 du FN jusqu’à sa mort en 1978 : obliger la droite de gouvernement à se positionner sur ses thématiques d’immigration et de sécurité – selon le concept de l’original à la copie –, et concurrencer le PCF dans sa capacité à mobiliser les classes populaires.
Ces deux axes continuent de constituer la stratégie du RN aujourd’hui. Celui-ci va donc tenir un discours social, mais sans aller trop loin, pour ne pas créer de mécontentement. C’est ainsi que Marine Le Pen a réussi à conquérir une partie du petit patronat, qui a le sentiment qu’on en fait que pour les grands groupes, que pour la nouvelle économie mondialisée. La thématique du souverainisme, même identitaire, peut parler à cet électorat.
Pourtant le RN est régulièrement présenté comme le premier parti des classes populaires, est-ce le cas?
On oublie souvent que, dans les catégories populaires, une part significative des ouvriers a toujours voté à droite. Ce n’est donc pas tant un transfert des voix de la gauche au RN qui s’est opéré, mais bien de la droite au RN.
Jean-Yves Camus : « Ces surenchères ne profitent qu’à l’extrême droite »Les ouvriers ou précaires de gauche se sont davantage abstenus. Par ailleurs, ces électeurs du Rassemblement national ne sont pas forcément les plus précaires mais ceux qui sont juste au-dessus. Ils ont juste la tête hors de l’eau, mais n’arrivent pas pour autant à respirer. C’est aussi la défiance politique qui a motivé le vote RN.
Marine Le Pen est parvenue à afficher une proximité avec ces classes populaires, simplement sur la forme. Il leur suffit donc d’avoir des discours forts comme l’opposition à la retraite à 65 ans, même si ce n’est assorti d’aucune mesure concrète, pour légitimer cet ancrage politique auprès de ces catégories.
Extrême droiteRassemblement nationalSalaires et pouvoir d'achatRéforme des retraites L'Humanité
Retraites. L’escroquerie sociale du Rassemblement national
ActuAvant d’aborder la réforme des retraites, sur laquelle ils tenteront de se présenter comme des opposants au libéralisme, les députés RN porteront, ce jeudi, une proposition de loi pour « augmenter les salaires », basée sur les exonérations de cotisations. Tour d’horizon des tromperies sociales du parti de Marine Le Pen.
Florent LE DULe masque social de Marine Le Pen reste bien accroché. Après avoir axé ses dernières campagnes sur le pouvoir d’achat, la cheffe de file des députés RN cherche à surfer sur sa prétendue
Nouvelle étape, jeudi, à l’occasion de sa niche parlementaire. Le groupe d’extrême droite a choisi de mettre d’abord en discussion sa proposition phare de la présidentielle en la matière: la hausse des salaires. Ou plutôt, son illusion.
Baisser les cotisations patronales et réduire encore la protection sociale
Le RN propose en réalité d’inciter les entreprises à augmenter de 10 % les paies allant jusqu’à trois fois le Smic en les exonérant des cotisations patronales sur cette majoration.
Une vieille recette libérale qui « représente bien la vision qu’a le RN du monde du travail: protéger le capital, les entreprises, et faire peser ces fausses augmentations, pourtant nécessaires, sur la protection sociale », dénonce Pierre Dharréville. Le député communiste y voit un « numéro d’illusionniste pour faire croire qu’ils défendent les travailleurs ».
Ce que soutient le RN Jean-Philippe Tanguy, évoquant une revalorisation du « salaire réel » (sous-entendu le salaire net) qui serait bénéfique pour l’État car elle permettrait « une hausse des consommations ».
SS, collabos, miliciens, gros colons... bienvenue au FN !Une arnaque dans l’arnaque, sémantique cette fois. « C’est une démagogie qui consiste à faire croire que le salaire n’est que celui versé directement aux salariés, en occultant le salaire indirect (la différence entre le net et le brut – NDLR), qui correspond aux cotisations, donc à l’espace collectif », explique l’économiste Jean-Marie Harribey, ancien président d’Attac.
« Cette proposition, c’est privilégier la consommation marchande à la consommation publique, miser sur le productivisme. » Donc, en définitive, affaiblir la « protection des travailleurs français » chère à Marine Le Pen.
L’esbroufe de l’augmentation des prix du tabac
Le projet du RN constitue un manque à gagner pour la Sécurité sociale, les retraites ou encore les allocations familiales. Il serait compensé par l’augmentation du prix du tabac. Une mesure qui fiscaliserait encore un peu plus le financement de la protection sociale.
En outre, elle serait certes efficace en matière de santé publique, mais pèserait principalement sur les plus modestes.
50 ans du Front national. Quels liens entre le FN d'hier et le RN d'aujourd'hui ? Réponse de l’historien Nicolas LebourgEn 2019, 30 % du tiers des revenus les plus bas et 43 % des privés d’emploi seraient fumeurs, selon l’Observatoire des inégalités, contre 18,2 % du tiers des revenus les plus élevés. « Par ailleurs, ce n’est pas tenable, la hausse serait plus que spectaculaire pour qu’il y ait une véritable compensation », estime Jean-Marie Harribay.
« Avec Marine Le Pen, les pauvres restent pauvres et les riches restent riches. » Fabrice Flipo, professeur de philosophie politique
Une incohérence qui représente bien le projet faussement social du parti de Marine Le Pen. Avant le second tour de la présidentielle, la candidate revendiquait « l’importance à accorder aux plus vulnérables ».
Pour Fabrice Flipo, professeur de philosophie sociale et politique, qui a disséqué le programme du RN, l’esbroufe est totale: « Le “social”, en clair les mesures qui viendraient améliorer la condition des populations les plus démunies, est peu présent dans le programme de Marine Le Pen. Les salaires n’augmentent pas, la redistribution est inexistante », explique-t-il.
Par ailleurs, ses propositions pour améliorer le pouvoir d’achat (baisse de la TVA, fin de la redevance audiovisuelle) provoqueraient des « conséquences dangereuses », selon Fabrice Flipo, qui conclut: « Avec Marine Le Pen, les pauvres restent pauvres et les riches restent riches. »
Sur les retraites, la démagogie plutôt que la cohérence
Cela se confirme depuis juin: ses troupes ont systématiquement voté contre l’augmentation du Smic, l’indexation des salaires sur l’inflation, le blocage des prix, la revalorisation des petites retraites…
Des retraites dont les caisses seraient affaiblies par les exonérations de cotisations patronales que le RN propose. « Si vous êtes favorables à la retraite à 65 ans, dites-le directement », a ainsi ironisé l’insoumis Hadrien Clouet en commission.
La vitrine du RN vend pourtant l’inverse. « C’est une folie de faire cette réforme », a même jugé sur France Inter le président du RN Jordan Bardella, quand le député Julien Odoul parle de « réforme antisociale ».
Pourtant, en bons libéraux, les frontistes ont abandonné, il y a un an, le totem de la retraite à 60 ans.
Cherchant davantage à gagner des électeurs qu’à être cohérent, le parti d’extrême droite propose désormais un âge de départ progressif: 60 ans pour ceux ayant commencé à travailler entre 17 et 20 ans, et jusqu’à 67 ans pour ceux qui ont débuté leur carrière à 25 ans ou plus, pour une retraite à taux plein.
Retraites. La gauche avance unie pour mettre Macron en échec« Marine Le Pen a changé de pied plusieurs fois en fonction des électorats à conquérir », confirme le politologue Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite. « Cette fois, contrairement à 2019 quand elle était assez discrète, elle a affiné son projet et espère représenter une opposition importante et crédible à Emmanuel Macron. »
Une escroquerie de plus qui pourrait fonctionner, selon plusieurs observateurs. « Dans la mesure où le RN est arrivé à se positionner sur le pouvoir d’achat, les petites retraites, c’est plutôt bien pour lui d’aller sur le thème d’un pouvoir déconnecté qui méprise les Français, estime Bruno Cautrès, politologue au Cevipof. Un débat centré sur les questions d’injustice, avec en toile de fond des artisans, des boulangers qui ferment boutique, est un contexte qui lui est favorable. »
Un parti profondément anti-social
Néanmoins, l’extrême droite n’a ni la crédibilité, ni les propositions alternatives, ni la culture sociale pour se présenter comme un réel opposant à la Macronie.
Son opposition historique aux mouvements sociaux et aux syndicats pourrait la sortir du débat public, surtout si l’affrontement entre forces de gauche et droite libérale s’intensifie. « La culture antisyndicale reste assez forte au RN, qui ne peut donc pas avoir un rôle central dans le mouvement et devra trouver un autre moyen d’exprimer son rejet de la réforme », résume Bruno Cautrès.
En débat : la retraite à 60 ans est-elle possible ?La lutte contre les retraites pourrait faire office de révélateur, alors que 74 % des sympathisants RN sont favorables à un mouvement sur les retraites, selon un sondage Ifop pour Politis. « Localement, des élus pourraient se montrer, mais seraient-ils acceptés, visibles dans les cortèges? C’est loin d’être gagné, abonde Jean-Yves Camus. Si la mobilisation est massive, si les syndicats sont à la pointe du mouvement, le RN sera naturellement hors-jeu. »
Et le masque social pourrait commencer à tomber.
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Les salaires en rade des chercheurs du Cirad
ActuL’établissement public de coopération avec les pays du Sud pour l’alimentation est secoué par la mobilisation de scientifiques et techniciens qui estiment avoir perdu 20 % de leur pouvoir d’achat en vingt ans.
Stéphane GuérardLe carambolage des images a fait désordre. Alors que les représentants des États posaient à la COP15 sur la biodiversité, la semaine dernière, pour immortaliser le premier accord international ambitionnant un « pacte de paix avec la nature », des salariés de l’organisme français justement chargé de mettre en pratique cet accord manifestaient sur le marché de Noël de Montpellier.
Enquête : Même la BCE n’échappe pas à la lutte salarialeUne semaine après s’être mobilisés devant le siège parisien du Cirad, ces chercheurs, techniciens ou agents de maîtrise, dont le gros des bataillons est installé dans l’Hérault, y distribuaient leur lettre au père Noël, listant leurs revendications salariales.
1700 chercheurs au service du développement durable
Avant-garde du service public de la coopération, les 1 700 « Ciradiens » ont pour mission officielle de « contribuer à un monde plus durable et à la réalisation des objectifs de développement durable (de l’ONU) grâce à des systèmes agricoles et alimentaires qui nourrissent sainement les populations, qui rémunèrent décemment les productrices et les producteurs résilients face aux changements globaux dont climatiques, tout en préservant la biodiversité et les ressources naturelles ».
À la Sécurité sociale, un coup de chaud pour dégeler les salairesCette noble tâche s’accomplit à partir du centre de recherche de Montpellier (1 000 salariés), mais aussi sur le terrain dans une centaine de pays d’Amérique latine, Asie du Sud-Est et Afrique (180 expatriés), ainsi que dans les outre-mer (350 permanents), où quarante disciplines scientifiques se déploient. « On agit contre le réchauffement climatique, pour la biodiversité, pour que les petits producteurs puissent trouver le moyen de vivre de leurs productions et nourrir leurs concitoyens sans altérer la planète », énumère Pierre Defaut, élu CFDT au CSE de cet établissement public industriel et commercial (Epic). « Tout cela se fait avec un engagement des salariés qui vont sur place, y compris dans des endroits où ça chauffe. On nous dit qu’on est merveilleux, que l’on réalise un travail extraordinaire. Mais, dans les faits, le Cirad a de plus en plus de mal à attirer de nouveaux chercheurs. »
Salaires, conditions de travail : l'envers du système LeclercLes maux de l’établissement de recherche se résument en un mot : paupérisation. Les cinq organisations de salariés réunies pour la première fois en intersyndicale ont fait les comptes. « Un·e jeune cadre scientifique recruté·e à la sortie de sa thèse d’université (bac + 8) touche environ 1 900 euros net mensuels. Un·e technicien·ne recruté·e sans expérience (bac + 2) : 1 397 euros net mensuels. Un quart des rémunérations conventionnelles sont en dessous du Smic dans la grille » salariale maison.
Démissionner ou cumuler deux emplois
Résultat : les recrutements ne sont pas toujours pourvus – « c’est devenu mission impossible à Paris », à cause du niveau de vie, note l’intersyndicale – et le nombre de démissions aurait été multiplié par 5 entre 2016 et 2021, certains personnels étant contraints de se mettre à mi-temps pour cumuler un deuxième emploi plus rémunérateur à côté. « Depuis vingt ans, on a pris l’habitude de voir les subventions de nos autorités de tutelle (ministères de la Recherche et de l’Enseignement supérieur et Affaires étrangères – NDLR) se resserrer, avec à la clé un gel du point d’indice, raconte Nathalie Cialdella, élue CGT au CSE. Les financements par projet se sont eux développés (40 % du budget du Cirad) et ont accru la charge de travail. Depuis vingt ans, on a perdu plus de 20 % de pouvoir d’achat. Avec l’inflation, c’est devenu intenable. On demande donc 380 euros net de rattrapage immédiat. Ça représenterait 8 millions sur un budget de 220 millions d’euros. Ce n’est pas grand-chose par rapport aux 7 milliards d’euros que verse l’État en crédit d’impôt recherche au privé. »
Grève pour les salaires chez RTE : des salariés traités comme des terroristesLa manifestation des salariés en grève le 12 décembre dernier, devant le siège parisien du Cirad où se tenait le conseil d’administration de l’établissement, semble avoir fait bouger les choses. Une rallonge budgétaire de 5,7 millions d’euros, dont 3 millions non pérennes, permettrait une augmentation collective moyenne de 3,7 %, rétroactive au 1er janvier 2022. « Nous sommes très concernés par le sujet d’attractivité. Nos tutelles s’en préoccupent aussi car nous ne sommes pas les seuls établissements dans ce cas, nous explique Anthony Farisano, directeur général délégué aux ressources et aux dispositifs. On voudrait acter une augmentation sans doute du même ordre sur les années à venir. On veut des gens au bon niveau de salaire car nous sommes aussi dans une phase de recrutement, avec une trentaine de créations nettes d’emploi. »
En attendant que les promesses se précisent, les salariés du Cirad promettent de nouveaux coups d’éclat.
InflationSalaires et pouvoir d'achatrechercheCirad L'Humanité
La VOD de la semaine – « Déjà s’envole la fleur maigre » de Paul Meyer
Nos recommandations culturellesLa vie des Italiens immigrés au Borinage en Belgique dans les années 1950, filmée avec empathie par Paul Meyer, poète humaniste.
Vincent OstriaOn ne sait pas si Déjà s’envole la fleur maigre, chef-d’œuvre méconnu du cinéma belge et unique long-métrage de fiction de son réalisateur, Paul Meyer (1920-2007), appartient au néoréalisme tardif ou s’il est synchrone avec la Nouvelle vague française, mais il montre une fois encore que les plus grandes réussites du 7 e art transcendent la stricte notion de récit pour explorer le temps et l’espace. Peu importe que dans Déjà s’envole la fleur maigre, il n’y ait pas de personnages marqués (à part peut-être celui de Domenico, qui fait épisodiquement fonction de narrateur), et pas d’intrigue au sens classique. L’essentiel est la situation décrite par le film et le drame sous-jacent qu’il recèle, sans jamais le laisser éclater. Si cela se passe dans la région minière du Borinage en Belgique, rendue célèbre par le peintre Van Gogh ainsi que par un documentaire, Misère au Borinage de Joris Ivens et Henri Storck, on y parle essentiellement l’italien. L’immigration italienne, main-d’œuvre bon marché et corvéable à merci, est le sujet central du film, où l’on devine en filigrane l’intense pauvreté de ces migrants venus dans ce rude pays du Nord pour survivre. Pourtant, il est à peine question des mineurs et de leurs tourments. On les aperçoit fugitivement et les mines font surtout de la figuration. Ce qui domine ici est la vision de l’enfance insouciante, à l’école ou bien dans la nature où les petits garçons vivent leurs jeux avec une intensité équivalente à celle de leurs pères au fond de la mine. On retrouve un monde archaïque et fruste qui par moments, rappelle la poignante trilogie de l’Ecossais Bill Douglas sur sa jeunesse pauvre, ou même Zéro de conduite de Jean Vigo. Voir la trépidante séquence où les gamins dévalent une colline dans la poussière sur des plaques de métal ; ou la scène semi-burlesque où un enfant rencontre un prêtre et lui montre des harengs qu’il a volés. Ceci est filmé avec un sens éblouissant du cadre dans un noir et blanc impeccable. On pourrait faire l’analogie avec la BD belge en parlant de ligne claire naturaliste, tant le film est lisible et franc, mais cela ne suffirait pas à exprimer la force poétique de l’œuvre. Une œuvre sensible et humaniste.
A voir sur lacinetek.com/fr
cinéma italien L'Humanité
Les luttes intérieures de Macklemore
Nos recommandations culturellesMusique À l’approche de ses 40 ans, l’artiste américain livre un projet intimiste mais joyeux avec son dernier album Ben. Pop-rap et hip-hop old school s’y côtoient, toujours avec une maîtrise remarquable, et il y évoque ses addictions.
Pablo PatarinLauréat d’un Grammy et auteur des énormes succès Can’t Hold Us ou Thrift Shop sur ses précédentes collaborations avec Ryan Lewis, qui cumulent chacun plus d’un milliard de vues sur YouTube, nul doute que Benjamin Hammond Haggerty, alias Macklemore, ne court plus après la reconnaissance. C’est sans doute pour cette raison que le rappeur-chanteur s’autorise à prendre son temps, avec un troisième projet solo en près de vingt ans. Il revient ainsi avec le dynamique Ben, où ses storytellings intimistes se mêlent à une énergie communicative.
Un instrument de sensibilisation
Créateur d’un programme de soutien aux jeunes artistes et engagé sur les questions de justice sociale et raciale, Macklemore utilise par ailleurs sa musique comme instrument de sensibilisation aux dangers de l’alcool et de la drogue, dont il est lui-même victime. Cet album « explore la présence de la dépendance dans toutes les facettes de (sa) vie, et combien elle peut être envahissante et insidieuse », exprime l’artiste lui-même .
C’est après une rechute en 2020 qu’il écrit Faithful, titre qui évoque, sur une mélodie sombre et hésitante, ses luttes intérieures face à la dépendance et son combat personnel pour guérir. « Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu être clean, et pourtant la maladie que j’ai est toujours présente. » Le tout est servi par une interprétation touchante, sa voix cassée soutenue par celle du jeune rappeur NLE Choppa.
des productions léchées et entraînantes
Originaire de Kent dans l’État de Washington, Macklemore est un enfant du rap East Coast, souvent considéré comme plus mélancolique et profond que son homologue de l’Ouest en raison de ses influences soul. Ce rap old school, Macklemore le maîtrise à la perfection, comme il le prouve sur les rythmiques boom-bap et jazzy de Heroes et Grime, au cœur de son projet. Pourtant, l’artiste a, une nouvelle fois, su s’éloigner de ses racines tout en se les réappropriant, juxtaposant à ces morceaux « classiques » des productions léchées et entraînantes touchant à la pop ou à la folk. Dans tous les genres, Macklemore se laisse aller à une introspection permise par la pandémie au moment de l’écriture, pour mieux toucher son auditeur, sans oublier de le divertir mélodiquement. Pour ce faire, l’artiste américain s’entoure aussi bien de rappeurs de la nouvelle génération que d’artistes pop en vogue, comme la chanteuse australienne Tones and I et sa voix atypique. Malgré quelques rares morceaux relativement oubliables, qui tendent au sirupeux, Macklemore livre 15 titres cohérents dans leur qualité, où il se dévoile comme rarement auparavant. L’artiste défendra son album sur scène dans le cadre de sa tournée européenne à partir de début avril, avant de passer par le Zénith de Paris les 18 et 19 du même mois.
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Qui pourra nous protéger des flics pourris ?
Nos recommandations culturellesTélévision Arte diffuse Manayek, une série très ancrée dans le réel qui prend le parti de s’intéresser au Deip, la police des polices israélienne.
Yann MougeotPour se prémunir, sans doute, de tout risque juridique, la série policière israélienne Manayek s’ouvre sur ce message : « Toute ressemblance avec la réalité serait fortuite. » Pourtant, on comprend vite que cette excellente fiction, dont le personnage principal est un officier de la police des polices, porte un message et met en scène des situations totalement ancrées dans le réel. « De nos jours, l’idée que le pouvoir est corrompu, qu’on ne peut plus faire confiance aux institutions étatiques, me semble partagée partout dans le monde », explique le réalisateur Alon Zingman, dans un entretien accordé à Arte, qui diffuse la série.
« les cafards »
Il met en scène ces luttes intestines où les uns couvrent les bavures des autres avec, parfois, la complicité des plus haut placés. Mais Izzi Bachar, très justement incarné par l’humoriste israélien Shalom Assayag (notre photo), n’est pas de ceux-là. Lui croit en la justice, la vraie, et ne couvrirait les méfaits d’un collègue pour rien au monde. Au sein du département des enquêtes internes de la police (Deip), dont les membres sont surnommés « les cafards » par le reste des policiers, il n’hésite pas à mettre ses semblables face à la réalité de leurs exactions, s’attirant les foudres de tous les autres. Mais, quand à la veille de son départ à la retraite, il apprend que son ami Barak Harel (Amos Tamam), un flic en qui il a placé toute sa confiance, est impliqué dans une longue série d’affaires criminelles, tout ce en quoi il croyait s’écroule.
Manayek est avant tout une excellente série policière, qui reprend tous les ingrédients qui font le sel du genre. En même temps, elle se démarque par son ancrage en Israël, d’abord, et par un sous-texte très politique, parfaitement résumé par un des personnages principaux au début de la série : « Le système protège les siens. »
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Littérature. Wittig relue au présent
Nos recommandations culturellesVingt ans après la mort de l’écrivain et militante féministe, autrice notamment de l’Opoponax et de la Pensée straight, une nouvelle génération de lectrices et de lecteurs s’empare d’une œuvre féconde, qui résonne avec les problématiques de l’époque.
Sophie Joubert
- Le Corps lesbien, de Monique Wittig, Minuit, 192 pages, 9 euros
- La Pensée straight, de Monique Wittig, Amsterdam, 160 pages, 13 euros
- Wittig, d’Émilie Notéris, les Pérégrines, 176 pages, 16 euros
Vendredi, 24 février, 18 heures. Sur le campus des Grands-Moulins, dans le 13e arrondissement de Paris, le centre d’art et de recherche Bétonsalon accueille une lecture par arpentage de la Pensée straight, l’un des livres les plus connus de Monique Wittig. Toute l’année, à raison d’une fois par mois, une programmation « autour des écritures lesbiennes, avec Monique Wittig et au-delà » fait entendre l’un des textes de l’écrivain (elle tenait au masculin), théoricienne et militante féministe, disparue prématurément en 2003, à l’âge de 67 ans.
À l’entrée, une pile d’exemplaires du Corps lesbien (1973), réédité en poche par Minuit cinquante ans après sa parution, un tote bag, des affichettes réalisées par l’artiste et écrivaine Stéphanie Garzanti à partir de phrases de Wittig : « Le désir est résistance à la norme », « Monike Wittig » (réplique d’un tee-shirt de l’artiste Roxanne Maillet), « Chacun de nous est la somme des transformations effectuées par les mots ».
Malgré le froid, 75 personnes de tous âges, en grande majorité des femmes, sont venues, leur exemplaire de la Pensée straight (littéralement « la pensée hétérosexuelle ») à la main . Dans ce recueil d’articles d’abord paru aux États-Unis, Wittig prend appui sur le marxisme pour dénoncer le « contrat hétérosexuel » comme régime politique et appelle à la disparition des catégories de sexe (homme/femme). Initialement écrit pour une conférence prononcée à New York, l’article éponyme s’achève par cette phrase qui fera l’effet d’une bombe : « Les lesbiennes ne sont pas des femmes », ce qui signifie qu’elles sont des hors-la-loi et peuvent ouvrir une brèche dans la structure hétérosexuelle.
Un hashtag et une multitude d’événements, lectures, ateliers, projections, podcasts
Comme en témoigne le hashtag #Wittig2023, lancé sur les réseaux sociaux, l’anniversaire des vingt ans de sa mort donne lieu à une multitude d’événements, lectures, ateliers, projections, podcasts, un colloque à l’université de Berkeley (États-Unis), les 17 et 18 mars. À l’automne, est paru Wittig, un essai très documenté d’Émilie Notéris, « brouillon pour une biographie », qui fait la synthèse de recherches universitaires pointues tout en restant accessible au grand public.
Coprésidente de l’Association des ami·e·s de Monique Wittig, Suzette Robichon s’est battue pour faire connaître l’œuvre et élargir son audience : « Quand nous avons fondé l’association en 2014, avec l’écrivaine Anne F. Garréta, la Pensée straight était connue principalement par les étudiants en sociologie et en études de genre. Mais Wittig est avant tout écrivain, donc il fallait faire des lectures pour faire entendre ses textes : d’abord l’Opoponax, puis les Guérillères et le Voyage sans fin (une réécriture féministe de Don Quichotte – NDLR). Le mois dernier, 90 personnes ont assisté à l’arpentage autour du Corps lesbien , dans une atmosphère de communauté. »
L'Opoponax, en 1964, une histoire d'amour lesbien, que les critiques de l’époque ne verront pas – ou ne voudront pas voir
Née en 1935 à Dannemarie, dans le Haut-Rhin, Monique Wittig publie, en 1964, l’Opoponax, aux éditions de Minuit. Ce roman sur l’enfance de deux petites filles à la campagne est une histoire d’amour lesbien, ce que les critiques de l’époque ne verront pas – ou ne voudront pas voir. « Mon Opoponax, c’est l’exécution capitale de quatre-vingt-dix pour cent des livres qui ont été faits sur l’enfance. C’est la fin d’une certaine littérature et j’en remercie le ciel », écrit alors Marguerite Duras. Salué par les nouveaux romanciers, dont Claude Simon et Nathalie Sarraute, le livre obtient le prix Médicis.
Plus audacieux formellement et avançant davantage à visage découvert, les deux livres suivants, les Guérillères et le Corps lesbien seront moins bien reçus : « À l’époque de l’Opoponax , la critique littéraire est portée par des écrivains et s’attache à l’écriture. Lors de la publication des Guérillères et du Corps lesbien , les critiques ont mis l’accent sur le thème, le lesbianisme, ce qui revenait à la marginaliser », explique Suzette Robichon.
Parallèlement, Monique Wittig participe, dans le sillage de Mai 68, à la création du Mouvement pour la libération des femmes (MLF) dont elle rédige le manifeste paru dans l’Idiot international, marche vers l’Arc de triomphe le 26 août 1970, avec un groupe de militantes féministes, pour rendre hommage à la « femme du Soldat inconnu ».
En 1976, marginalisée au sein du mouvement féministe français et en proie à des difficultés économiques faute de poste à l’université, elle s’installe aux États-Unis avec sa compagne, la cinéaste, autrice et comédienne Sande Zeig. Même si elle continue d’écrire et de donner des conférences aux États-Unis, l’oubli commence à faire son travail en France et Wittig tombe dans un trou noir.
Il faudra attendre le début des années 2000 et le colloque organisé par Suzette Robichon et Marie-Hélène Bourcier (aujourd’hui Sam Bourcier) pour que le milieu universitaire s’intéresse à nouveau à elle, notamment via l’œuvre de Nathalie Sarraute, dont elle était très proche.
« Elle a inventé un langage nouveau »
Elle est aujourd’hui lue bien au-delà du cercle universitaire, célébrée et citée par une nouvelle génération d’autrices et d’auteurs, de Wendy Delorme à Guillaume Lebrun (Fantaisies guérillères), de Laura Vazquez à Mathilde Forget, venue écouter la lecture à Bétonsalon : « J’ai un souvenir physique de l’Opoponax , ça a été un choc. Elle a inventé un langage nouveau, ni celui de l’adulte ni celui de l’enfant. C’est une militante, mais son obsession, c’est la littérature et comment on peut investir ce champ politiquement. »
Dans le domaine des arts plastiques, elle est par exemple citée par l’artiste Maï-Thu Perret qui a imaginé, en hommage aux Guérillères, des amazones en treillis à taille humaine. Autrice de Petite nature, paru en février dans la collection « Sorcières » chez Cambourakis, Stéphanie Garzanti a découvert l’œuvre de Wittig alors qu’elle était étudiante aux Beaux-Arts de Lyon, il y a une vingtaine d’années : « Je l’ai lue parce que j’étais lesbienne. À l’époque, personne n’en parlait dans les écoles d’art, contrairement à maintenant où elle est partout. Sur la forme, c’est de l’invention pure, donc c’est assimilable dans les arts visuels. On me dit que, quand j’écris, il y a des résonances, notamment à cause des jeux avec la typographie, des mélanges de pronoms, et je la cite dans mes textes. »
Pour Suzette Robichon, l’époque est plus propice à la réception de ses livres en France : « Il y a dix ou quinze ans, j’ai entendu des jeunes dire : “Wittig m’a sauvée.” Le contexte a changé, mais le besoin de chercher des explications à ce qu’on vit et ce qu’on subit demeure. Aujourd’hui, avec le mouvement queer, elle répond à la volonté de dépasser les catégories de sexe, même si, à l’époque, on ne parlait pas de non-binarisme. Elle ouvre des pistes de réflexion, d’analyse et est une source d’inspiration. » Loin d’être cantonnée à une niche, l’œuvre de Wittig appartient désormais à tout le monde, infuse dans la littérature, dans l’art ou sur les tee-shirts, vivante et vivace.
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Christophe Manon dit en vers la traversée des enfers
Nos recommandations culturellesLittérature L’auteur d’ Extrêmes et lumineux choisit la forme poésie et le patrimoine littéraire pour raconter sa marche sur les traces de ses ancêtres italiens.
Alain NicolasDe Perugia, Pérouse, en Ombrie, Elisa et Pasquale, les arrière-grands-parents de Chris- tophe Manon, sont venus en France. En 1922, selon la date portée sur le passeport d’Elisa Frondizzi, que l’auteur de Porte du Soleil a en main. Ils ne sont jamais revenus en Italie. Aucun de leurs enfants non plus. De leur descendance, Christophe Manon est le premier à franchir le pont qu’ils avaient coupé. Le premier à « marcher sur les traces » de cette part maternelle de sa famille. Il va, muni de ce passeport venu du passé, pour le pays des morts. Les morts sur qui il va écrire, comme il l’a annoncé à l’institution qui, par une bourse d’écriture, a payé le prix de son passage du côté des origines.
un regard aussi politique
Passer d’un côté à l’autre est une épreuve, « un long et pénible périple ». « En vérité je vous le dis », insiste-t-il, adoptant la formule de l’Écriture. Nous sommes avertis. Ce qu’a vécu Christophe Manon est une expérience qui touche à l’essentiel, et il va nous la dire comme les évangélistes, les prophètes, les poètes épiques. Comme saint Augustin, comme Virgile. Il entre à Perugia comme on entre dans la « cité dolente »
« C’était comme si j’étais condamné à errer
seul sans fin dans cette cité où vécurent mes ancêtres,
comme si j’étais perdu dans un des cercles
de l’enfer chanté par Dante,
et non au paradis. »
C’est en vers, en effet, que l’auteur nous raconte sa « descente aux enfers ». Il renoue en cela avec une tradition ancienne. Les premiers « romans », tels ceux de Chrétien de Troyes, étaient en vers, et si nous sommes conditionnés à l’équation récit = prose, il est heureux que la tradition perdue de la poésie narrative fasse son retour. Dans Porte du Soleil, Christophe Manon se réfère à d’illustres modèles, sans dissimuler ni étaler les emprunts. Il évite les deux écueils de la pédanterie et de la connivence en partageant en annexe ce qui résonne dans son texte. Ni carnet de voyage, ni enquête généalogique, Le livre est une traversée des enfers toute personnelle, racontée sans concession.
Le registre adopté, ajouté au choix du vers et aux formulations issues des grands textes évoqués, hausse les péripéties à l’échelle du salut du genre humain tout entier. Pour raconter une crise qui l’a saisi une nuit et l’a laissé sans souvenir, Christophe Manon emploie les mots de Dante : « Et je tombai comme tombe un corps mort » ou « j’avais abandonné toute espérance ». Il en va de même pour ce qui vient des Confessions (ou Aveux) de saint Augustin. Descente aux enfers, confession, c’est le double fil que tresse l’auteur. L’aventure personnelle se double en outre d’un regard sur la société et la politique, au moment où Salvini devient ministre de l’Intérieur.
Dante, saint Augustin et les autres laissent une place à l’espoir. Vient-il chez Christophe Manon de la « révélation » de la forme que pourra prendre le livre ? De la paix avec les morts qui ne demandent qu’à rester « sans histoires » ? On laissera au lecteur passer à sa façon la Porte du Soleil que nous ouvre Christophe Manon.
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Sous les ors du Sénat, les amitiés marocaines de Christian Cambon
EnquêteÀ la tête du groupe d’amitié France-Maroc, le sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne s’aligne systématiquement sur les positions de Rabat. Quitte à dénoncer une résolution européenne contre les violations de la liberté de la presse. Enquête.
Rosa MoussaouiLe 13 février, le groupe interparlementaire d’amitié France-Maroc, présidé par le sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne Christian Cambon, adressait à la presse un bien étrange communiqué. Ce groupe y affirme avoir « pris connaissance avec étonnement du vote par le Parlement européen d’une résolution condamnant la détérioration de la liberté de la presse au Maroc » et « s’inquiète de l’impact sur la relation franco-marocaine » pouvant résulter de l’initiative prise par les eurodéputés en plein Marocgate, ce scandale de corruption qui impliquerait à Bruxelles les services de renseignements de la monarchie marocaine.
Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du Maroc« Alors que le président de la République, le gouvernement et notre ambassadeur de France au Maroc s’efforcent de donner un nouvel élan à la relation franco-marocaine, certains eurodéputés français pourtant proches de la majorité présidentielle préfèrent joindre leurs voix aux adversaires habituels du Maroc, s’indignent les auteurs de ce communiqué. Prompts à donner des leçons, ils semblent apprécier la situation des droits de l’homme et de la presse au Maghreb avec beaucoup de parti pris, loin des réalités. »
Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas » Christian Cambon
Le groupe d’amitié France-Maroc du Sénat, promettent enfin ses membres, « continuera à œuvrer pour le renforcement des relations avec le Maroc qui, dans tous les domaines, reste notre plus fidèle partenaire et allié (…) dans cette région du monde ». Quelques jours plus tard, dans un entretien accordé à Maroc Hebdo, Christian Cambon s’en remettait aux propos de l’ambassadeur de France à Rabat – « La résolution du Parlement européen n’engage aucunement la France », avait assené Christophe Lecourtier dans une interview montée à la une de l’hebdomadaire marocain francophone Tel Quel.
Surtout, le sénateur reprochait vivement aux eurodéputés du groupe Renew, auxquels appartiennent les élus français affiliés à Renaissance, d’avoir voté cette résolution, les accusant de « mêler le président de la République française à cette histoire ».
« Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas », argumentait Christian Cambon dans cet entretien, en soupçonnant les eurodéputés ayant voté cette résolution de faire « une fixation sur le Maroc ».
Comme une atmosphère de Mamounia à Paris
Des parlementaires français s’élevant contre une prise de position européenne sur les violations des droits humains et de la liberté de la presse dans un pays tiers (la première, s’agissant du Maroc, depuis plus de vingt ans) : la démarche est pour le moins singulière. Elle est peu surprenante, si l’on connaît les liens étroits que le royaume chérifien entretient avec le sénateur Cambon, par ailleurs président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, et premier vice-président de la délégation parlementaire au renseignement.
En témoigne une scène qui se jouait sous les ors du Sénat, le 12 novembre 2019. Tout sourires, Christian Cambon, dans son costume d’indéboulonnable président du groupe d’amitié France-Maroc, remettait ce jour-là la médaille d’or du Sénat à Rachid Agouray, le chef cuisinier de la Mamounia, célèbre palace de Marrakech où, longtemps, la monarchie marocaine a réservé à ses hôtes de marque un accueil fastueux.
Tout un aréopage d’officiels, marocains et français, était convié pour cette cérémonie ; pour l’occasion, un grand portrait du roi Mohammed VI avait été disposé sur un chevalet voisinant le pupitre. L’allocution de Christian Cambon, tissée de considérations laudatrices sur la cuisine marocaine et les relations économiques et diplomatiques entre Paris et Rabat, donnait le coup d’envoi d’une « semaine de la gastronomie marocaine » au Palais du Luxembourg. Comme une atmosphère de Mamounia à Paris : folklore, bombance, déjeuners avec des ministres marocains, cérémonies du thé, décorations artisanales.
Quelques mois plus tôt, une autre remise de médaille avait soulevé l’indignation. Le même Christian Cambon avait décoré le Marocain Mahmoud Archane, un tortionnaire des années de plomb devenu sénateur au Maroc.
Dans une lettre ouverte au président du Sénat, Gérard Larcher, d’anciens prisonniers politiques marocains, appuyés par des associations de défense des droits humains et par le PCF, s’élevaient contre cette remise de la médaille d’or du Sénat « à l’un des grands chefs tortionnaires du régime marocain qui a sévi, en tant que commissaire de police, durant presque trois décennies sous le règne de Hassan II ». Trois décennies de chasse aux opposants, de tortures, de bagnes dans le désert, de disparitions forcées.
Un ancien tortionnaire honoré
Réponse de Christian Cambon, interrogé, à l’époque, par nos confrères du Parisien : « Mais c’est une médaille commémorative qui coûte 23 euros et non une médaille d’or ou une décoration ! (…) Je l’ai remise (…) à ce dénommé monsieur Archane qui est sénateur du Maroc depuis plus de quinze ans. »
Rien dans le passé de cet élu marocain ne semblait devoir ébranler le sénateur français : « De quel droit on se permet de juger ? Si monsieur Archane a des problèmes avec l’histoire de son pays, que ce soit son pays qui les règle. Dans le cadre du groupe d’amitié France-Maroc dont il est vice-président, il fait un travail extraordinaire. » Conclusion : « Le Maroc a connu des heures sombres, comme la France. Ce qui m’intéresse aujourd’hui est plutôt d’aider ce pays à progresser sur la voie de la démocratie et du respect des libertés. » En honorant un ancien tortionnaire, donc.
Quand éclate le scandale d'espionnage Pegasus, sur le site Le360, la voix du Palais, Christian Cambon n'hésite pas à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement »
Le régime marocain sait pouvoir compter sur Christian Cambon en toutes circonstances. À l’été 2021, alors qu’éclate le scandale d’espionnage Pegasus, du nom de ce logiciel espion israélien utilisé comme une cyberarme contre des défenseurs des droits humains, des journalistes, des responsables politiques, Christian Cambon affirme à la chaîne Public Sénat : « Si ces faits sont avérés, ils sont d’une extrême gravité. »
Maroc. Omar Radi, une vie brisée par Pegasus et le PalaisDans ses propos rapportés, le même jour, par le site Le360, voix du Palais, il tient un tout autre langage. Il n’hésite pas, alors, à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement », relevant selon lui de « montages », de manœuvres « agitées par une main qui, comme d’habitude et depuis longtemps, rassemble les adversaires du Maroc » pour « ternir l’image du Maroc », car « la réussite du royaume crée des jalousies ». « Par chance, le Maroc a des amis », conclut-il.
Comme « ami » et par ses fonctions, Christian Cambon effectue de fréquentes visites au Maroc. Il ne refuse jamais une escale à Dakhla, à Laayoune, dans les territoires occupés du Sahara occidental, qu’il appelle, au diapason de la propagande de Rabat, « provinces du Sud ».
« Les provocations et les gesticulations du Polisario (le mouvement de libération revendiquant l’indépendance du Sahara occidental – NDLR) ne changeront rien au statut des provinces du Sud marocain, affirmait-il en 2018 dans la presse marocaine. Il faut persévérer dans les plans de développement structurants au Sahara. »
« Notre allié le plus sûr au Maghreb »
Dans les débats de la commission des Affaires étrangères du Sénat, nous confie un parlementaire de gauche, Christian Cambon s’aligne au cordeau sur l’Élysée et le Quai d’Orsay, prend soin de ne jamais discuter les positions diplomatiques de Paris dans ce dossier. Au Maroc, en revanche, il se fait fervent défenseur du « plan d’autonomie » que le Palais oppose au référendum d’autodétermination prévu par les résolutions onusiennes dans l’ex-colonie espagnole occupée par Rabat depuis 1975.
Au printemps 2022, quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle en France, il espérait ainsi, dans la presse marocaine, trouver dans le futur président « un ami du Maroc », artisan d’une relation « sans nuage » entre les deux pays, alignée sur « ce magnifique plan d’autonomie que Sa Majesté a proposé ».
Cinq ans auparavant, Christian Cambon participait en coulisses au torpillage, dans la 9e circonscription des Français de l’étranger, de la candidature de la sénatrice (Modem) Leïla Aïchi, d’abord investie par le camp macroniste, avant d’être écartée sous la pression de Rabat, en campagne pour l’ex-socialiste passé à En marche, M’jid El Guerrab. Leïla Aïchi, qui s’était finalement maintenue sans étiquette, avait eu l’outrecuidance de regretter « l’alignement systématique de la France sur la politique marocaine au Sahara occidental, et ce malgré les graves violations des droits de l’homme constatées par les ONG ».
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Dans un SMS adressé à Jean-Paul Delevoye, alors président de la commission d’investiture d’En marche (devenu Renaissance), le président du groupe d’amitié France-Maroc rapportait « les nombreux remous » suscités par la candidature de Leïla Aïchi. « Tout le monde au Maroc connaît son engagement pour la cause du Polisario et ceci provoque bien évidemment de multiples protestations dont je me dois de te faire l’écho, écrivait-il. Nous avons mis de longs mois pour retisser des liens avec notre allié le plus sûr au Maghreb, il serait dommage pour le président Macron de compromettre cette relation essentielle. »
De scandales en scandales, alors que c’est la politique d’influence et d’ingérence du pouvoir marocain qui suscite désormais, pour le moins, des remous, « l’ami » Christian Cambon ne sait plus où donner de la tête. Quand les enquêteurs belges ont mis au jour, au Parlement européen, un réseau de corruption impliquant le Qatar et le Maroc, il se disait, en ne citant que Doha, « surpris » par « l’ampleur » et la « réalité » de ce scandale portant atteinte « à l’ensemble des institutions parlementaires ». « J’ai vu dans la hiérarchie des cadeaux que ça commençait par beaucoup d’argent, plaisantait-il. Moi, j’ai reçu une boîte de dattes. Je ne dois pas être très important dans le dispositif. » Contacté par l’Humanité, Christian Cambon n’a donné suite à aucune de nos sollicitations.
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Sahara occidental. Un camouflet pour le roi du Maroc
ActuL’Union africaine a rejeté la « Déclaration de Tanger » proposée par le Maroc pour geler l’adhésion du Sahara occidental au sein de l’organisation.
Jérôme SkalskiLe Maroc avait tenté de faire amender le rapport annuel du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avec la « déclaration de Tanger », proposée pour geler l’adhésion du Sahara occidental à l’institution. Avis de non-recevoir, lors de la 36e session ordinaire de l’organisation.
L’expulsion de la délégation israélienne
Pour la délégation sahraouie, cette déclaration « n’est en réalité qu’un événement de propagande et de politique que le royaume du Maroc utilise au service de ses agendas visant à légitimer son occupation de parties du territoire de la République sahraouie ». Selon l’Agence de presse sahraouie, la demande marocaine a été renvoyée aux instances de l’Union africaine pour réexamen. Un camouflet pour le régime du roi Mohammed VI.
Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTVLe sommet de l’Union africaine, qui s’est tenu à Addis-Abeba, a également été marqué par l’expulsion de la délégation israélienne de la salle de réunion et le refus d’accorder à l’État d’Israël, « soutien à la souveraineté du Maroc sur le Sahara », un statut d’observateur au sein de l’organisation.
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Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTV
Enquête[Mise à jour le 23 février]
BFM-TV a licencié son journaliste Rachid M’Barki, selon un courriel interne envoyé jeudi 23 février, à l’issue de l’audit lancé en raison de soupçons quant à une ingérence dans son travail. La chaîne a aussi porté plainte contre X. Lors d’une réunion avec des journalistes vendredi 3 février, Marc-Olivier Fogiel, directeur général de la chaîne, était longuement revenu sur les raisons de la mise à l’écart de Rachid M’Barki. Le présentateur est soupçonné par la chaîne d’avoir perçu des « rémunérations en liquide » pour diffuser des contenus échappant aux circuits de validation. Nos explications.
Rosa MoussaouiDans un élogieux portrait que brossait de lui, en 2018, Le Courrier de l’Atlas, Rachid M’Barki était présenté comme l’incarnation « d’un journalisme consciencieux et honnête », revendiquant la volonté « d’assumer une responsabilité, celle de la fiabilité ». Il « met un point d’honneur à livrer une information sérieuse, mesurée et fiable. Rigueur, vérification des sources (…) sont le lot quotidien de ce passionné d’actualité », assurait ce mensuel édité à Paris, appartenant à l’homme d’affaires et premier ministre marocain Aziz Akhannouch.
Figure emblématique de BFMTV, Rachid M’Barki, présentateur du Journal de la nuit, n’était plus apparu à l’antenne de l’antenne depuis la mi-janvier. Jeudi matin, le site Politico révélait la raison de cette disparition : une « enquête interne » le vise « pour comprendre l’origine de contenus » diffusés par la chaîne d’information en continu dans des circonstances troubles, avec des images et des propos soustraits aux « circuits de validation habituels ».
« Ingérence étrangère »
Parmi les contenus incriminés, sur lesquels plane le soupçon d’une « ingérence étrangère », un bref publireportage diffusé en juin 2022 est aussitôt remonté à la surface. Sur fond d’images promotionnelles, il rapportait la tenue, à Dakhla, au Sahara occidental occupé, d’un forum économique rassemblant des investisseurs espagnols.
Le journal espagnol El Confidential faisait surtout état, au même moment, de l’échec de cette initiative boudée par tous les patrons de grandes entreprises espagnoles invités, tandis qu’une obscure femme d’affaires, seule participante espagnole, était élevée par les organisateurs au rang de « cheffe de délégation ».
Le présentateur concluait son propos sur le « réchauffement des relations diplomatiques » entre l’Espagne et le Maroc, facilité, affirmait-il, par la « reconnaissance espagnole du Sahara marocain ». « Sahara marocain » : l’expression est au cœur de la propagande de Rabat pour imposer le fait accompli de la colonisation, au mépris du droit international, des résolutions de l’ONU qui reconnaissent le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Son usage équivaudrait, dans le contexte du conflit israélo-palestinien, à celui de Judée-Samarie, le nom dont les colons baptisent les territoires occupés de Cisjordanie.
Reportage dans les camps de réfugiés : sous le calme apparent de la jeunesse sahraouie…Par ailleurs, Madrid, n’a pas à proprement parler reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental : les autorités espagnoles, sous la pression du chantage aux flux migratoires exercé par le Maroc, tiennent désormais le plan d’autonomie défendu par Rabat pour une base « sérieuse, réaliste et crédible » de résolution de ce conflit.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
D’ailleurs aucun pays ne reconnaît la souveraineté de Rabat sur l’ex-colonie espagnole dont le Maroc s’est emparé en 1975. Il y a bien eu le marchandage de Donald Trump, qui a obtenu du Maroc une normalisation de ses relations diplomatiques avec Israël en contrepartie d’une reconnaissance par la Maison Blanche de la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental. Mais l’administration Biden a pris ses distances avec ce « deal » sans valeur juridique : elle s’en remet au « processus politique » sous l’égide des Nations unies pour la résolution de ce conflit, et refuse pour l’heure d’honorer la promesse de l’administration Trump d’ouvrir un consulat à Dakhla.
« Porosité de la chaîne aux publireportages et intérêts croisés »
Le 3 février, lors d’une réunion avec des journalistes de la rédaction, le directeur général de BFMTV, Marc-Olivier Fogiel, a expliqué que la direction de la chaîne avait été informée voilà un mois de la diffusion, sur cette tranche d’information, de contenus téléguidés depuis l’extérieur.
Cette alerte a donné lieu à un méticuleux revisionnage. « Nous avons été massivement trompés, ça fait du mal à la chaîne », a-t-il affirmé. « Nous avons été trompés, ça ne peut pas nous retomber dessus », insistait à ses côtés Céline Pigalle, directrice de la rédaction. Posture contestée en interne par certains salariés, qui pointent « la porosité de la chaîne aux publireportages et les intérêts croisés avec des entreprises qui sont aussi des annonceurs publicitaires. »
Interrogé par Politico, M’Barki avait reconnu avoir « utilisé des infos qui [lui] venaient d’informateurs » et qui n’ont « pas forcément suivi le cursus habituel de la rédaction » mais qui étaient selon lui « toutes réelles et vérifiées ». « Je n’écarte rien, peut-être que je me suis fait avoir, je n’avais pas l’impression que c’était le cas ou que je participais à une opération de je ne sais quoi sinon je ne l’aurais pas fait », s’était-il défendu.
Un autre média concerné ?
La direction de la chaîne affirmait vendredi « ne rien comprendre aux arguments éditoriaux » avancés par le journaliste pour s’expliquer. Elle confirmait par ailleurs la provenance extérieure de certaines images diffusées dans cette tranche, et faisait part de ses soupçons sur « des rémunérations en liquide » que le journaliste aurait perçues.
Seul mis en cause et sanctionné, ce dernier est aujourd’hui dispensé d’antenne, mais perçoit toujours son salaire. Marc-Olivier Fogiel a fait part de son intention de rencontrer l’ambassadeur du Maroc en France. Quant à la chaîne, elle devrait porter plainte contre X.
« Si les faits rapportés sont exacts, ils sont graves et condamnables », a réagi la Société des journalistes de BFMTV, en espérant « que l’enquête permettra de savoir comment de tels agissements ont pu se produire ». Elle insiste enfin sur le caractère « exceptionnel » de cette affaire, « qui ne remet pas en cause le travail du reste de la rédaction, laquelle remplit au quotidien sa mission d’information de manière intègre et sincère ».
Un CSE extraordinaire devait se pencher, ce lundi 6 février, sur cette affaire, qui, si l’on en croit les informations livrées vendredi par Marc-Olivier Fogiel à ses journalistes, pourrait éclabousser un autre média, de presse écrite cette fois.
Le pouvoir marocain et l’élite politico-médiatique française
Cela n’aurait rien de surprenant : le pouvoir marocain cultive depuis bien longtemps, pour s’assurer des complaisances au cœur de l’élite politico-médiatique française, de solides et tentaculaires réseaux. Patrons de presse, dirigeants d’écoles de journalisme, éditorialistes sont pris dans les rets d’intérêts enchevêtrés qui font d’eux les relais de la propagande d’une dictature ayant au silence tous les journalistes marocains indépendants.
Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du MarocDans son livre Maroc, les enquêtes interdites (Nouveau monde, 2021), Omar Brouksy, ancien correspondant de l’AFP à Rabat, explore ces liaisons dangereuses entre élites françaises et pouvoir marocain et remonte le fil de recrutements destinés à « protéger » l’image de la monarchie et à s’assurer la fidélité de porte-parole toujours prêts à défendre les parti-pris politiques et diplomatiques de Sa Majesté.
Il y explique longuement, entre autres, les termes du marché qui a conduit Vincent Hervouët, alors chef du service étranger de LCI, à diffuser « en exclusivité » des images de terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique, avec un commentaire expliquant que « des liens seraient avérés entre une cinquantaine de membres du Polisario et Aqmi ».
La fable de la collusion entre djihadistes et indépendantistes sahraouis était ainsi lancée. À la manœuvre : des intermédiaires de presse de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), le service de contre-espionnage marocain - au cœur du scandale de corruption qui ébranle aujourd’hui le Parlement européen.
Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifienOmar Brouksy rappelle encore, dans cet ouvrage, les milliers de câbles diplomatiques et documents confidentiels piratés et diffusés en 2015 sous le pseudonyme de Chris Coleman. Ces Marocleaks, écrit-il, ont révélé « que des journalistes français collaborent régulièrement avec Ahmed Charaï, un patron de presse marocain connu pour sa grande proximité avec la DGED, en écrivant des articles favorables à la thèse du "Sahara marocain" . »
Une « chasse aux sorcières », selon le royaume chérifien
Au Maroc, la presse de diffamation liée au pouvoir, toujours prête à traîner dans la boue les journalistes refusant de s’aligner sur le Palais, s’indigne de l’enquête en cours à BFMTV. Le site Le360, très lié à Mohamed Majidi, le secrétaire particulier du roi, voit ainsi dans la mise à l’écart de Rachid M’Barki le signe d’une « chasse aux sorcières ».
Ce site avait diffusé voilà trois ans une interview vidéo du journaliste, à l’occasion des célébrations du vingtième anniversaire de l’accession de Mohamed VI au trône. Il résumait ainsi sa profession de foi : « Sérieux, crédibilité, neutralité ». Sans se départir d’un engagement : « J’essaie d’agir, à ma manière, à mon petit niveau, pour faire briller le Maroc. »
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Avec le festival L’Boulevard, la contre-culture marocaine a pignon sur rue
Histoire de la semaineEn vingt ans, cet événement casablancais est devenu une institution musicale grâce à l’engagement sans faille des bénévoles. Dans un pays où le pouvoir royal promeut la création à sa guise, l’événement constitue une bouffée d’air pour la jeunesse.
Clément GarciaL’histoire du Boulevard débute lorsque le règne d’Hassan II touche à sa fin. Des pans de la société comptent sur la bouffée d’air promise par le futur monarque, Mohammed VI, intronisé en 1999. Ils sont quelques-uns à s’engouffrer dans la brèche pour fonder, à Casablanca, l’association d’éducation artistique et culturelle L’Boulevard. Issu de la Fédération des œuvres laïques, le projet est d’abord conçu comme un tremplin. Avec pour idée d’offrir une visibilité aux musiques actuelles et aux sous-genres du rock: hard, metal et fusion. Sans oublier le hip-hop qui, au fil des ans, a vu croître sa légitimité populaire. L’association est devenue, grâce à son festival annuel, un repaire de la contre-culture marocaine.
À chaque édition, les fondateurs et toujours directeurs de l’association, Hicham Bahou et Mohamed Merhari, tiennent à offrir à leur public une programmation en or. Une volonté décuplée à l’occasion du 20e anniversaire du festival, en 2022, où des stars locales du hip-hop ont été conviées: Dollypran, Mobydick et le rappeur ElGrandeToto, un phénomène natif de Casablanca qui s’est érigé à la première place des plateformes de streaming dans l’ensemble du monde arabe, de l’Irak à l’Atlantique. Des idoles de la jeunesse marocaine qui jouent chez eux, gratuitement de surcroît. Immanquable.
Maroc. « Roi des pauvres », avec 5,2 milliards de fortunePionniers et historiques du festival connus pour avoir posé des paroles subversives sur des rythmes rock, reggae et gnaoua au début des années 2000, les musiciens d’Hoba Hoba Spirit ont répondu présent. Le groupe de metal marocain Betweenatna et Vader, des stars polonaises du death metal, sont également de la partie. Un mélange des genres qui fait toute la singularité du Boulevard mais qui, en cette date anniversaire, s’est avéré périlleux. Des fans de rap déboulent par milliers pour assister aux concerts des vedettes dans l’enceinte du Racing universitaire de Casablanca, enclos censé protéger les publics, et de graves incidents sont rapportés: tabassages, attouchements, voire viols. Avant que les rumeurs les plus graves soient infirmées, le festival a failli fermer ses portes.
L’HISTOIRE DU BOULEVARD A TOUJOURS ÉTÉ FAITE AU COUP PAR COUP. ON A TOUJOURS CRAINT QUE CE NE SOIT LA FIN. » MOHAMED MERHARI, COFONDATEUR DU FESTIVAL
Tenir une telle manifestation au Maroc nécessite d’affronter quelques contradictions et réclame un engagement sans faille. C’est que les organisateurs s’inscrivent dans une longue histoire qu’il a fallu écrire contre vents et marées, face à la réaction et dans une monarchie qui souffle le chaud et le froid, alternant, au gré des opportunités, ouverture et fermeture. Quand on lui demande si le festival est menacé par ces incidents, la réponse d’Hicham Bahou fuse: «Mais le Boulevard a toujours été menacé dans son existence!» Mohamed Merhari abonde: «L’histoire du Boulevard a toujours été faite au coup par coup. On a toujours craint que ce ne soit la fin. Il y avait énormément de paramètres qu’on ne maîtrisait pas. Mais à chaque fois, les publics suivent et s’élargissent. Tu ne peux pas lâcher ça.»
Des métalleux en prison
Une date reste dans toutes les têtes, comme un traumatisme: en mars 2003, quatorze musiciens sont incarcérés pour satanisme. L’affaire fait grand bruit et mobilise ONG et partis de gauche qui sortent d’une longue nuit répressive. Meriem fait partie des inculpés. «On s’est dit: “la prison, c’est fait. Qu’est-ce qui peut nous arriver d’autre?”» Présente aux premières heures du festival, elle devient bénévole de l’association et anime aujourd’hui ses relations de presse avec une ardeur toute militante. «L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique», expose-t-elle sans fard. «Face au côté arbitraire qui existe dans la société, ici, c’est un espace de liberté. Moi, je venais avec mes piercings, sans me soucier du regard des autres. Mais la place qu’on a acquise n’est pas garantie.» Une crainte manifestement partagée.
Les directeurs Hicham Bahou (à gauche) et Mohamed Merhari regrettent le manque de petites structures culturelles. © Chadi Ilias
Deux mois après ce procès retentissant, les attentats de Casablanca ébranlent la société marocaine. Trente-trois personnes sont tuées dans des attaques menées par des terroristes liés à al-Qaida. La donne change et le palais rompt, pour un temps, avec les islamistes. «Le mot d’ordre, c’était: de la musique, pas des bombes!» se souvient Amine Hamma, lui aussi inculpé en mars 2003. Les années qui suivent restent dans les mémoires comme celles de la Nayda, une effervescence éphémère qui a permis aux nouvelles scènes, et avec elles au Boulevard, de gagner en légitimité, contraignant la monarchie à composer avec cette jeunesse dont le nouveau roi cherche à s’attirer les faveurs. «On peut raconter l’histoire du Boulevard à travers celle du Maroc», assure Meriem, qui décrit un pays «sur le fil du rasoir, avec un système policier rodé».
L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique. MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME
Elle a fait la rencontre d’Amine avant leur arrestation commune. Les cheveux longs, veste en cuir couverte de badges et témoignant de l’affabilité légendaire des amateurs de metal, Amine est devenu un pilier du festival, une conscience pour les adeptes de cette scène marocaine qui n’a cessé de croître. Il ne décolère pas face à l’instrumentalisation des incidents qui ont émaillé leur 20e anniversaire:«Les anti-Boulevard se déchaînent. Il y a une campagne de presse contre le festival. Personne ne parle de ce qu’on y réalise!» tempête-t-il. L’ombre des islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD) plane. À la tête de la mairie de Casablanca jusqu’en 2021, ils sont réputés savoir manier les réseaux sociaux. Et des questions se posent sur la présence policière, très discrète en ce jour d’ouverture, massive les suivants.
Subventions et répression
Cette expérience iconoclaste ne compte pas que des amis au Maroc, loin s’en faut. Mais comment la faire vivre sans le feu vert du palais? Une autre contradiction qu’assument solidairement les historiques de l’association. «Oui, on a reçu deux chèques du roi. Je sais que, chez vous, des gens disent que c’est inacceptable. Mais comment faire un festival de musique alternative sans ça?» avance Amine Hamma. «En 2008, on a été soutenus politiquement», endosse Mohamed Merhari. «La structure menaçait de s’effondrer, les sponsors se barraient et on était surendettés. Le roi a mis 200 000 euros de sa poche.» Une poche que l’on sait sans fond et alimentée par des prébendes, mais qui permet à la monarchie de s’attirer quelques bonnes grâces ou de neutraliser les oppositions. «À partir de là, les entreprises nous ont vus autrement», assure Mohamed Merhari. Un coup de pouce qui correspond également à un changement générationnel. «Aujourd’hui, il y a beaucoup de jeunes dans les autorités, pas comme il y a vingt ans, où tu parlais à un mec qui ne comprennait rien, partait au bout de cinq minutes pour aller faire sa prière.»
Si les mœurs ont changé, le pouvoir a considérablement intensifié la répression ces dernières années, qui ont vu journalistes et militants des droits humains emprisonnés ou poussés à l’exil. Une évolution qui, pour Réda Allali, le leader d’Hoba Hoba Spirit, n’a pas touché les cultures alternatives: «Le Maroc est une société tribale. Le danger, c’était l’excommunication. Aujourd’hui, c’est impossible. L’acceptation de ce que c’est qu’être marocain en 2022 n’a rien à voir avec celle de 2002.» Cet amateur de bons mots, qui se définit comme un «patriote musical», est devenu une figure intellectuelle qui disserte à l’envi sur l’histoire de son pays. «Hoba, c’est la joie de faire de la musique, et le Boulevard a donné un tampon à ça», salue-t-il. «En fait, les non-conformes, on était beaucoup.» Pour lui, c’est clair: «On parle de combats d’il y a vingt ans qui ont été gagnés.»
Pas si évident pour Meriem, qui «sent ici un truc de lutte des classes. Les riches sont insupportables, avec une morgue incroyable, des castes institutionalisées». Un système peu enclin à soutenir les structures culturelles. Le royaume préfère miser sur de gros festivals internationaux coûteux, pour redorer son blason en mobilisant le gratin musical. Ils ont pullulé ces deniers temps, avec des prix prohibitifs scindant les publics selon leur porte-monnaie. «Tant que la culture sera utilisée comme arme par les hautes sphères du pouvoir, ça n’ira pas», affirme la jeune femme, qui ne sent «aucune volonté politique que la culture touche tous les Marocains».
C’est pourtant la mission première de l’association, qui s’est dotée d’un centre de musiques actuelles, le Boultek, au cœur de la capitale, et développe des actions d’éducation populaire dans les quartiers. «Les festivals, c’est bien, mais il manque le faisceau de petits lieux», soulève Hicham Bahou, soucieux de développer un écosystème culturel qui fait cruellement défaut: «On est le dernier recours pour les jeunes qui veulent jouer. On éduque d’abord et c’est du temps. Mais le Maroc n’échappe pas au basculement mondial vers la privatisation, regrette-t-il. Or le seul garant, c’est le service public, l’école publique. Le marché ne peut pas tout.»
Une programmation cloisonnée
Cette éthique est-elle partagée par la scène rap plébiscitée par la jeunesse et à laquelle le Boulevard a toujours consacré une place de choix? «Les rappeurs sont moins contestataires. Avec ce rap trap (forme contemporaine de rap, au rythme plus lent et très produit – NDLR), ils portent une nonchalance. Il y a une absence de politique, un nihilisme qui représente la génération actuelle», note Meriem. Hélène, une Stéphanoise embarquée dans l’aventure, tempère: «Il y a quand même une vraie esthétique et c’est aussi une génération fatiguée par la politique.» Les violences du concert anniversaire apparaissent toutefois révélatrices. «Il ne faut pas oublier que la société est d’une grande violence, économique et sociale.
TANT QUE LA CULTURE SERA UTILISÉE COMME ARME PAR LES HAUTES SPHÈRES DU POUVOIR, ÇA N’IRA PAS. » MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME
La jeunesse désenchantée vit dans un quotidien sinistre. Moi, j’ai plus peur d’un mec désenchanté que d’un mec énervé», déplore Réda Allali. C’est après le printemps arabe qu’une nouvelle génération de rappeurs maghrébins a émergé, faisant monter le niveau des productions et engrangeant beaucoup d’argent sans contrarier les vues politiques du régime. «Aujourd’hui, ils vont plus vite que les institutions», note Amine, qui reconnaît au rap une grande victoire, celle «d’avoir imposé l’arabe populaire». Face au succès rencontré par les rappeurs, le festival se voit contraint de cloisonner la programmation, de peur que les publics ne se toisent, voire ne s’affrontent. «Les fans de metal viennent de tout le Maroc pour participer, se soutenir, se retrouver ici» rappelle Mohamed Merhari, qui tient à cette segmentation.
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Pour lui, ça ne fait aucun doute: «Les rappeurs avec les métalleux, ça se taperait.» L’inquiétude que le rap ne prenne définitivement le dessus est palpable, au risque d’assécher la diversité musicale. Réda Allali n’est pas optimiste: «Ce sont les rappeurs qui vont gagner, les capitalistes… Nous, la musique alternative, on est des romantiques, on ne peut pas gagner.» À moins que l’association ne continue à déployer des trésors d’imagination pour concilier les publics et les genres. Comme le résume Mohamed Merhari, «l’enjeu, c’est l’endurance».
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MarocMusiqueRockrap L'Humanité
Fatiha et Driss Radi, au nom du fils
Un jour avecLes parents d’Omar Radi, condamné à six ans de prison, plaident inlassablement la cause de ce journaliste marocain injustement incacéré. Au Parlement européen, dans la tourmente du Marocgate, une résolution condamnant les violations de la liberté de la presse par le royaume a été adoptée, jeudi, à une large majorité.
Rosa MoussaouiDans l’épreuve, ils n’ont jamais flanché. À ce stade, ils sont même certains d’avoir, d’une certaine façon, « gagné la bataille ». Fatiha et Driss Radi étaient à Paris, dans les frimas du mois de décembre, pour recevoir le prix décerné par Reporters sans frontières, pour son indépendance, à leur fils, le journaliste marocain Omar Radi, 36 ans, incarcéré en 2020, condamné à six ans de prison ferme. En présence du Russe Dmitri Mouratov, rédacteur en chef de Novaïa Gazeta et prix Nobel de la paix 2021, l’ONG distinguait aussi l’Iranienne Narges Mohammadi et les Ukrainiens Mstyslav Chernov et Yevhen Maloletka pour avoir « contribué de manière notable à la défense ou à la promotion de la liberté de la presse dans le monde ».
mis à l’épreuve d’un cruel isolement
Cible de harcèlement policier et judiciaire depuis 2019, piraté par les services de sécurité de l’État marocain avec le logiciel espion israélien Pegasus, avant d’être lui-même poursuivi pour « espionnage », finalement incarcéré sous une accusation infamante de viol montée de toutes pièces (voir l’enquête coréalisée par l’Humanité et Mediapart, le 21 septembre 2020), Omar Radi représentait l’une des dernières voix critiques au Maroc. La monarchie a employé les grands moyens pour le réduire au silence.
Prenant la parole lors de la cérémonie de remise des prix de RSF, Fatiha Radi, aussi frêle qu’opiniâtre, a choisi de citer une lettre de prison de Martin Luther King : « La liberté n’est jamais donnée volontairement par l’oppresseur, elle doit être exigée par les opprimés, vous devez l’exiger, car elle ne sera pas donnée gratuitement. » Omar, assure-t-elle, « va bien ». Depuis son transfert à la prison de Tiflet 2, à 150 kilomètres de Casablanca, ses conditions de détention se sont un peu améliorées, en dépit de la réputation de sévérité de cette maison d’arrêt. Ses carnets de notes, ses lettres ont été confisqués, mais il peut recevoir deux visites par mois, et téléphoner à ses proches trois fois par semaine. Atteint de la maladie de Crohn, il reçoit son traitement mais reste à la merci d’un régime alimentaire inadapté. Il aimerait reprendre des études, mais ce projet se heurte à d’insurmontables entraves : les universités acceptant son inscription en sont finalement dissuadées les unes après les autres. Il refuse par principe la promenade quotidienne dans la cour à peine plus grande que sa cellule – « une vraie geôle en plein air ».
Un codétenu qui l’a côtoyé dans la prison de Tiflet 2 a récemment raconté que les prisonniers avaient reçu de l’administration pénitentiaire, avant l’arrivée du journaliste, la consigne de lui rendre la vie impossible. L’un d’entre eux, docile, lui a d’abord fait subir des violences. Mais devant la douceur désarmante de ce jeune homme plongé dans ses livres, certains de ses compagnons d’infortune ont finalement renoncé à tout acte de malveillance. Cet esprit libre peine, souvent, à trouver le sommeil derrière les barreaux ; son moral s’use à l’épreuve d’un long et cruel isolement.
guets-apens et violences policières
Chez Driss Radi, certains traits esquissent une ressemblance frappante avec Omar. Cet homme à la parole sûre, au débit pressé, partage avec son fils les mêmes idéaux de justice sociale. « Je suis de gauche, lui est plus radical, libertaire », sourit-il, en évoquant son travail sur la spoliation des terres collectives et les mouvements de contestation sociale que le journaliste a contribué à mettre en lumière : la guerre de l’eau des villageois autour de la mine d’argent d’Imider, le soulèvement de Sidi Ifni, le hirak du Rif. Fatiha Radi se remémore toutes les intimidations, les guets-apens, les violences policières. « Il était pisté depuis très longtemps. Alors qu’il enquêtait sur le trafic de sable à Larache, des individus l’ont menacé de viol, en lui promettant de le tuer et de l’enterrer dans les dunes. Ils se sont finalement contentés de lui extorquer de l’argent pour le laisser repartir », se souvient-elle. « Avant même sa première arrestation pour un tweet critiquant les lourdes peines de prison infligées aux révoltés du Rif, il a été attaqué dans une ruelle de notre quartier alors qu’il rentrait en voiture. Une pluie de briques a fait voler les vitres en éclats. Il a échappé de peu à une blessure à la tête. La plainte qu’il a déposée ensuite n’a jamais été enregistrée, on n’en retrouve plus la trace », rapporte encore Driss Radi.
Salir, calomnier, bâillonner...
Ces deux enseignants décrivent, à propos du Maroc d’aujourd’hui, une atmosphère lourde, un climat social éruptif. « Il faut une solution, sinon ça va exploser, résume Driss Radi. Un pays ne peut pas être dirigé indéfiniment par la police politique. » Dans le royaume, la justice, ravalée au rang d’instrument de répression, n’est plus seulement instrumentalisée contre les opposants. Au moindre pas de côté, elle peut broyer dans ses engrenages jusqu’aux serviteurs les plus zélés. À la fin du mois de novembre, c’est Mohammed Ziane, bâtonnier de Rabat et ministre des Droits de l’homme entre 1995 et 1996, qui a été jeté en prison au terme d’un procès expéditif. Trois ans de prison ferme pour « injure contre un corps constitué », « diffamation », « adultère » ou encore « harcèlement sexuel ». Quelque temps auparavant, cet avocat de 80 ans avait été traîné dans la boue par la presse de diffamation, avec la diffusion d’images privées vraisemblablement truquées.
Salir, calomnier, bâillonner… la mécanique est implacable. « Notre fils n’a pas bénéficié d’un procès équitable, soupire Fatiha Radi. Nous demandons simplement que ses droits soient respectés. » Et que se retire enfin l’ombre de l’arbitraire.
MarocMarocgateOmar Radi L'Humanité
Ignacio Cembrero
Homme du jourRosa MoussaouiC’est une belle plume du journalisme espagnol, un esprit libre et, en Europe, l’un des meilleurs spécialistes du Maghreb, du Maroc en particulier. Notre confrère Ignacio Cembrero, ancien rédacteur en chef d’ El País, aujourd’hui à la tête de la rédaction d’ El Confidencial, est traîné en justice pour la quatrième fois par Rabat. Un État étranger ne pouvant invoquer la diffamation contre un journaliste, les avocats du royaume chérifien ont exhumé, cette fois, une survivance médiévale du droit espagnol, héritée des Partidas, un corpus législatif élaboré au XIIIe siècle en Castille sous le règne d’Alphonse X le Sage : « l’action de vantardise », dont l’objectif est de contraindre au silence une personne revendiquant un droit auquel elle ne peut prétendre.
Ignacio Cembrero, donc, se serait « vanté » d’avoir été piraté par le logiciel espion israélien Pegasus, selon la monarchie marocaine, qui espère par cette procédure judiciaire s’exonérer de tout soupçon sur l’usage présumé de ce programme par ses services – ce qu’elle n’a pu jusqu’à présent obtenir de la justice française. En fait, le gouvernement marocain ne nie pas en soi le piratage, mais il exige du journaliste qu’il prouve que ses services sont bien à l’origine de l’infection de son téléphone et, s’il ne peut le faire, qu’il se rétracte « en faisant amende honorable et en reconnaissant son erreur ». Les précédentes procédures-bâillons contre Ignacio Cembrero ont toutes été classées sans suite. Cette fois, pour défendre sa cause, Rabat a enrôlé un ténor du barreau : Ernesto Diaz-Bastien, connu pour avoir défendu l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet lorsqu’il a été arrêté à Londres sur ordre du juge Garzon.
pegasusMarocEspagneliberté de la presse L'Humanité
Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifien
RévélationDes accords de pêche entre l’UE et le régime de Mohammed VI au refus de faire figurer la Sahraouie Sultana Khaya parmi les finalistes du prix Sakharov, le gouvernement du pays nord-africain fait l’objet d’une grande indulgence des eurodéputés.
Gaël De SantisÀ 2 019 kilomètres de Rabat, il est un bar qui intéresse particulièrement les autorités marocaines. Dans l’enceinte du Parlement européen, situé près de l’hémicycle, il s’agit de la buvette des députés à Strasbourg. À proximité, nous signalent de nombreux interlocuteurs qui travaillent dans les institutions européennes, on croise souvent les émissaires du royaume chérifien.
À plusieurs reprises, ils ont influencé les votes par leur lobbying. Lobbying, mot qui vient de l’anglais lobby, une « pièce qui offre un espace vers lequel mènent plusieurs pièces ou couloirs ».
Le Qatargate, l’enquête de la justice belge qui a mis au jour les réseaux de corruption présumée du Qatar dans l’institution européenne, a montré que ce pays ne serait pas le seul concerné. Les réseaux en question serviraient également les intérêts du Maroc, point de départ des investigations des enquêteurs.
Ce pays est cité dans le mandat d’arrêt de celui qui apparaît au centre de l’opération d’influence, Pier Antonio Panzeri, consulté par nos confrères de Politico. L’ancien eurodéputé italien a siégé à la tête du comité parlementaire UE-Maroc avant 2019. Contacté, son avocat a indiqué ne vouloir faire « aucun commentaire dans cette affaire ». Avant toute décision de justice, les personnes citées dans l’enquête sont présumées innocentes.
« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmenteUne idylle de longue date
Entre les trois grands groupes du Parlement européen et le pouvoir marocain, il existe une idylle de longue date. Rabat semble intouchable. Alors que le Parlement européen vote, à chaque session, d’utiles résolutions pour les militants concernés s’inquiétant de la situation des droits humains ou d’arrestations arbitraires dans divers pays, « jamais, en vingt ans, une telle résolution n’a été votée concernant le Maroc », confie à l’Humanité une fonctionnaire du Parlement.
Même après l’affaire du Marocgate, une grande partie des députés rechignent à mettre en cause Rabat. Ainsi, vendredi 15 décembre, deux députés communistes espagnols du groupe La Gauche (ex-groupe de la GUE, la Gauche unitaire européenne), Manu Pineda et Sira Rego, déposent un amendement à la résolution qui condamne les agissements du Qatar.
Il suggère que le Parlement se dise « vivement préoccupé par les allégations selon lesquelles le Maroc aurait également tenté d’influencer des députés (…) au moyen d’actes de corruption », et « demande l’application de mesures conformes à celles appliquées aux représentants d’intérêts qatariens pendant la durée des enquêtes ».
Sahara occidental. Madrid bascule dans le camp du MarocEn d’autres termes, l’amendement demande, le temps des investigations, d’empêcher les lobbyistes au profit du Maroc d’avoir accès au Parlement. En plénière, « la majorité du Parti populaire européen » (la droite), « la majorité de Renew » (le centre libéral) et « la majorité des socialistes » ont voté contre, souligne Miguel Urban, député espagnol du groupe La Gauche.
« On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence », déplore sa collègue écologiste belge, Saskia Bricmont. À noter toutefois que, lors de ce vote, les socialistes français ont voté avec les députés de La Gauche contre leurs collègues de groupe. Les élus refusant cet amendement ont fait valoir qu’on ne pouvait, pour l’heure, mettre en cause le Maroc. Pourtant, l’origine de l’enquête belge portait sur les réseaux d’influence du Maroc.
Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019Cette question de l’influence des lobbyistes marocains au Parlement européen n’est pas nouvelle. Déjà, le 27 novembre 2018, le président du groupe Verts Philippe Lamberts adresse une lettre au président du Parlement d’alors, Antonio Tajani, aujourd’hui ministre berlusconien des Affaires étrangères en Italie.
Il s’interroge sur le fait que trois parlementaires libéraux, la Française Patricia Lalonde (UDI), la Roumaine Ramona Manescu (qui fut pendant quatre mois ministre des Affaires étrangères en 2019) et la Belge Frédérique Ries (qui fut quelque mois secrétaire d’État aux Affaires européennes en 2004) figuraient au bureau de la Fondation EuroMedA, une association de droit belge en lien avec le gouvernement marocain.
Cet engagement n’a pas été mentionné « dans leur déclaration d’intérêts », relève dans sa missive Philippe Lamberts. Pourtant, signale le député belge, Patricia Lalonde a participé à des réunions du comité du commerce international et de celui des affaires étrangères.
De plus, la fondation EuroMedA, créée par l’eurodéputé socialiste français de 2009 à 2019 Gilles Pargneaux, ne figurait pas dans le registre des lobbies. « Nous n’avons jamais eu de réponse à ce courrier, et nos inquiétudes restent d’actualité puisque certains (ex-)député·e·s en question siègent toujours au CA », nous a informés par courriel le bureau de Philippe Lamberts.
Contactées, les personnes dont il est question dans le courrier ne nous ont pas répondu. Le secrétariat d’ Antonio Tajani nous a indiqué que « la participation de parlementaires à des associations politiques et des ONG ne peut a priori donner matière à vérifications de la part de la présidence du Parlement ».
On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence. SASKIA BRICMONT, DÉPUTÉE ÉCOLOGISTE
Les réseaux d’influence marocains au Parlement demeurent flous. EuroMedA n’est pas la seule structure à ne pas être inscrite au registre des groupes d’intérêts. L’ONG Fight Impunity, présidée par le principal mis en cause du Qatargate, Pier Antonio Panzeri, n’y est pas davantage inscrite.
Cette influence met sous protection le Maroc. En avril 2021, Brahim Ghali, dirigeant du Front Polisario, l’organisation indépendantiste qui conteste l’occupation du Sahara occidental par Rabat, va se faire soigner en Espagne. On enregistre, à partir du 17 mai, une hausse vertigineuse du nombre de migrants qui traversent la frontière depuis le territoire du Maroc, vers l’enclave espagnole de Ceuta.
Parmi eux, des enfants auxquels il a été dit qu’ils étaient en sortie scolaire et assisteraient à un match de football avec des célébrités… En réaction, le Parlement prépare une résolution dans laquelle se trouvent ces éléments pour condamner les agissements du Maroc et soutenir Madrid.
Pedro Sanchez mis en minorité sur la question sahraouieAu mépris du droit international
Le vote des amendements sur ce sujet s’avère intéressant. Ainsi, l’élu Podemos Miguel Urban en dépose un dénonçant le fait que les Européens « ont historiquement ignoré les violations des droits de l’homme commises par le régime marocain » et condamnant la répression.
Seules 65 personnes, essentiellement les élus du groupe La Gauche et les socialistes français, votent en faveur de l’amendement. 523 députés votent contre. « Notre groupe politique a présenté une proposition de déclaration qui ouvrait la focale sur les droits humains, les prisonniers politiques, etc. Elle parlait de la liberté de la presse, des détenus… Tout cela a été repoussé par les principaux groupes, les socialistes, les libéraux et la droite », déplore Miguel Urban.
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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
La très grande majorité du Parlement voulait que le texte se limite à la condamnation de l’instrumentalisation de l’immigration. « Certains coordinateurs ne voulaient pas d’une résolution à charge contre le royaume du Maroc », souligne Nora Mebarek, députée socialiste française. Sollicités sur cet épisode et les autres contenus dans cet article par l’Humanité, les présidents des groupes socialiste, libéral (Renew) et de droite (Parti populaire européen) n’ont pas répondu.
L’extrême droite, elle, s’illustre par un appui aux positions du Maroc. Le Français Thierry Mariani (RN) et l’Autrichien Harald Vilimsky (FPÖ) déposent un amendement, rejeté par le Parlement, contre « les actions opaques du Front Polisario au cours des derniers mois, notamment l’entrée illégale de Brahim Ghali, son chef, dans l’espace Schengen », et qui avance, au mépris du droit international et des résolutions de l’ONU, que « 43 pays soutiennent la position du Maroc » concernant la résolution du conflit au Sahara occidental.
Une mansuétude incompréhensible
Un mois plus tard, une autre affaire éclabousse le Makhzen. Le pouvoir marocain est mis en cause par Amnesty et 17 journaux dans l’affaire du logiciel Pegasus : ses services auraient utilisé le software développé par l’entreprise israélienne NSO pour espionner des dirigeants européens.
« Des allégations mensongères et infondées », dénonce alors Rabat. En mars 2022, la plainte en diffamation contre ces médias et d’autres, dont l’Humanité, avait été jugée irrecevable par le tribunal de Paris. Rabat n’est pas le seul éclaboussé par ce scandale.
En dehors de l’UE, Israël et le Rwanda sont concernés. Parmi les Vingt-Sept, la Hongrie, la Pologne et la Grèce se sont portés acquéreurs de Pegasus. « Mon groupe (les Verts – NDLR) et les libéraux ont demandé une commission d’enquête », raconte Saskia Bricmont, députée écologiste belge membre de celle-ci.« On a dû négocier ferme pour que le mandat couvre les pays tiers, les ingérences » de pays hors de l’UE, souligne-t-elle.
Pour l’heure, si une mission parlementaire s’est bien rendue en Israël, « nos auditions ne portent pas sur des ingérences étrangères de type Rwanda ou Maroc ». Il s’est avéré jusqu’à présent impossible de trouver une majorité au sein de la commission pour mettre le sujet sur la table, insiste l’élue.
Une mansuétude incompréhensible, d’autant plus que le rapport préliminaire de la commission d’enquête stipule qu’ « il est largement admis que les autorités marocaines ont ciblé le premier ministre (espagnol – NDLR) Pedro Sanchez, la ministre de la Défense Margarita Robles et le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska, à l’instar du président français et des ministres du gouvernement français », et que Romano Prodi, ex-président de la Commission européenne, a lui aussi été mis sur écoute. Tout se passe comme si rien ne devait heurter le Maroc. Une situation qui tranche avec les prises de position du Parlement contre la Chine et la Russie.
Sahara occidental. Sultana Khaya, le souffle de liberté du peuple sahraouiIl est un autre épisode où, en commission parlementaire, le Maroc n’a pu être mis en cause. En 2021, avec le groupe La Gauche, « nous avions proposé que le prix Sakharov soit attribué à Sultana Khaya », militante sahraouie assignée à résidence, se souvient Miguel Urban.
La femme avait été agressée et violée par des sbires du régime, sa mère de 84 ans passée à tabac. Si elle était retenue parmi les trois finalistes du prix des droits de l’homme remis par le Parlement européen, « elle aurait reçu une invitation formelle au Parlement, il y aurait pu y avoir une conférence de presse, avance le député . Cela aurait été un scandale aux répercussions internationales ».
Ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. GEORGIOS KATROUGALOS, ANCIEN MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES GREC
La Gauche n’avait pas le nombre d’élus nécessaires en commission des droits de l’homme pour la qualifier parmi le trio de finalistes, parmi lesquels devait être choisi le lauréat du prix. Avec 16 voix, elle était à égalité avec la proposition, présentée par l’extrême droite, de la putschiste Jeanine Añez qui avait renversé le président socialiste bolivien Evo Morales. « Avec les voix des libéraux qui avaient dit nous soutenir, des Verts et des socialistes, nous devions gagner », relate Miguel Urban. Après interruption de séance, l’essentiel des élus socialistes se rallient à la proposition de l’extrême droite…
Sahara occidental. La justice retoque le Maroc et l’UEL’Union européenne partage des intérêts en matière migratoire et commerciale avec le Maroc. Et les grands groupes du Parlement y sont attentifs. Le 12 décembre 2019, l’Assemblée vote par 415 voix pour et 189 contre un accord de pêche.
Dans les négociations, le Maroc a fait valoir qu’il souhaitait que soient inclus les territoires du Sahara occidental. Revendication acceptée par la partie européenne. Le groupe La Gauche demande à l’époque que l’accord soit soumis à un contrôle de légalité avant le vote, puisque la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait, en février 2018, stipulé qu’un précédent accord de pêche ne pouvait s’appliquer aux territoires sahraouis, qu’aucun pays au monde ne considère comme marocains.
« Les socialistes, les libéraux et la droite ont voté contre », se souvient Miguel Urban. Ces groupes prétextèrent d’une « consultation des populations », alors même que le représentant de celles-ci, le Front Polisario, n’y avait pas participé.
« Est-ce que ce fut un vote conscient, libre pour préserver les intérêts géostratégiques de l’Union avec un partenaire commercial ou avec un partenaire pour le contrôle des frontières, ou bien un vote négocié sous influence étrangère ? » interroge Miguel Urban. « On ne peut pas savoir », estime l’eurodéputé espagnol. « Lors des travaux, les autorités marocaines étaient bien présentes. Cela met une forme de pression à laquelle on peut refuser de céder. Un élu doit pouvoir ne pas céder », prévient Saskia Bricmont.
L’entêtement à inclure les territoires du Sahara occidental dans le cadre de l’accord a conduit à une nouvelle décision de justice en septembre 2021 : pas plus que le précédent accord, celui voté en décembre 2019 ne peut s’appliquer aux territoires sahraouis, a tranché la CJUE.
Union européenne. À Melilla, la frontière vire au bain de sangLe Maroc semble être l’un des pays les plus en pointe pour faire valoir ses intérêts auprès de l’UE. « Du côté du Maroc, ce groupe d’amis est très articulé, soulignait, après le dévoilement de l’affaire, l’ancien envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, Francesco Bastagli, au media Democracy Now ! Ils n’orientent pas seulement l’argent ou les ressources, ils facilitent aussi l’identification des parlementaires qui pourraient être corrompus en fonction de leurs responsabilités au sein du Parlement. (…) Ils créent des occasions où les parlementaires peuvent être approchés lors d’événements ou de missions en visite. »
Pour l’ancien ministre des Affaires étrangères grec, député avant 2014, Georgios Katrougalos, la question posée par les enquêtes en cours est plus large : « Ces pratiques de lobbying, d’influence de l’argent en politique étaient connues, mais je pensais les sommes en jeu beaucoup plus modestes », confie l’ancien élu de Syriza. « Il y a des propositions pour un comité d’éthique plus efficace. Mais le problème est beaucoup plus grave : ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. Et c’est très difficile à contrôler car c’est l’essence même du capitalisme », ajoute-t-il. Les institutions européennes sont ainsi perméables à toutes sortes d’influences.
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Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019
RévélationJamais inscrite au registre de transparence, la petite association fondée par l’ex-eurodéputé Pier Antonio Panzeri, a pu compter sur un soutien providentiel au Parlement, mais aussi à la Commission. D’après les enquêteurs belges, elle aurait servi de paravent pour les pratiques de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.
Thomas LemahieuQuand une des cinq employés de Fight Impunity l’a appelé pour lui envoyer son exemplaire du rapport 2020 sur les « droits globaux », Anthony Bellanger en est resté pantois.
Quelques mois plus tôt, le secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) avait donné son accord pour rédiger une tribune pour le compte de cette petite association, assez méconnue à l’époque et soupçonnée par la justice belge, depuis un spectaculaire coup de filet début décembre, d’avoir servi de paravent à des activités de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.
Derrière l’ONG, une organisation « présumée criminelle »
Ayant réclamé un délai, Anthony Bellanger n’avait pas pu rendre sa copie, le rapport de plus de 400 pages était paru, avec sa signature sous un texte, parmi une vingtaine d’autres.
« Ils étaient pressés, m’ont-ils dit, ils ont pioché çà et là pour composer un truc, raconte Anthony Bellanger. Bon, il n’y avait rien de scandaleux dans ce qu’ils me faisaient dire, mais c’est quand même plus que douteux comme procédé. »
Réalisé chaque année depuis 2002, sous la direction d’une autre association, Società Informazione, liée au mouvement syndical italien, et publié par un petit éditeur milanais, le rapport en question - nommé Le Milieu, en référence à l’histoire de la pègre - ne sert, en réalité, qu’à faire connaître le logo de Fight Impunity : sur la couverture, l’organisation apparaît comme « promotrice » de l’ouvrage, alors qu’à l’évidence, c’est bien elle le produit à vendre…
Dans le vaste scandale qui, entre valises de billets et magots cachés - pour un montant recensé jusqu’ici de 1,5 million d’euros -, agite le Parlement européen désormais, l’épisode est, sans aucun doute, anecdotique.
Il permet néanmoins de lever un coin du voile sur la manière dont l’organisation, décrite comme « présumée criminelle » dans les chefs d’inculpation utilisés par la justice belge, a pu tisser sa toile au cœur des institutions européennes.
Une ONG jamais inscrite au registre de la transparence
Dirigeant syndical de la CGIL à Milan, puis eurodéputé dans le groupe socialiste pendant 15 ans - il a été tour à tour président de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb et de la sous-commission Droits de l’homme -, Pier Antonio Panzeri a créé l’association contre l’impunité et pour la justice transitionnelle - le nom statutaire de Fight Impunity -, en 2019.
Sans même être inscrite au registre de transparence à Bruxelles, elle a obtenu, comme l’a révélé le quotidien belge Le Soir, en un temps record des financements publics de la Commission et du Parlement pour un projet pilote visant à la création d’un « Observatoire européen pour la lutte contre l’impunité ».
Corruption. Le Qatar a le bras long au Parlement européenDans le détail, l’activité officielle de Fight Impunity relève pourtant plus des mondanités que de la lutte réelle contre l’impunité, comme en témoigne le récit interne de son premier événement, dans une petite salle de réunion du Parlement européen, en décembre 2019, autour de Hatice Cengiz, la fiancée du Jamal Khashoggi, le journaliste saoudien assassiné par les services secrets de la pétromonarchie dans son ambassade d’Istanbul.
L’association se vante de compter sur la présence de Federica Mogherini « pour sa première apparition publique après la fin de son mandat comme haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères » - elle intégrera ensuite le comité « honoraire » de Fight Impunity.
En parallèle, l’association met en avant l’europarlementaire socialiste belge Maria Arena, présidente de la sous-commission Droits de l’homme qui, en trois ans, n’a manqué quasiment aucune de ses initiatives.
« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmenteFight Impunity salue aussi la présence de trois autres députés européens du même bord qui sont tous au cœur de l’affaire actuelle : la vice-présidente grecque du parlement Eva Kaili dont le père a été arrêté dans la capitale belge avec 750 000 euros dans ses bagages - en fin de semaine dernière, la justice belge a décidé de la maintenir en détention provisoire pour un mois de plus - ; l’italien Andrea Cozzolino dont l’assistant parlementaire, Francesco Giorgi, par ailleurs compagnon de Kaili et ex-collaborateur de Panzeri, est passé partiellement aux aveux devant les enquêteurs belges ; et le belge Marc Tarabella qui récuse les mises en cause faites par ses amis selon lesquelles il serait l’un des bénéficiaires de ses fonds secrets…
Une ONG bien introduite dans les hautes sphères européennes
Organisé, cette fois, en décembre dernier, quelques jours avant les interpellations des principaux protagonistes du scandale, un autre rendez-vous éclaire sur l’enracinement de ce réseau au sein de l’institution : programmée sur deux jours à Paris, à l’Unesco, puis à la Maison Jean-Monnet, une dépendance du Parlement européen à Bazoches-sur-Guyonne, au fin fond des Yvelines, une « conférence sur la liberté des médias et la lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes » devait, elle aussi, servir à dorer le blason de Fight Impunity.
Sans en faire la publicité dans son propre agenda de rencontres, le Service de recherche du Parlement européen (EPRS) les coorganise selon les courriers d’invitations que l’Humanité a pu consulter.
Ce qui revient, dans les faits, à financer tous les voyages des participants. « Je ne suis restée que le premier jour, parce qu’en une heure et demie, tout avait été plié, nous rapporte une invitée qui n’avait jamais mis les pieds jusque là dans de tels événements. Cela n’a servi strictement à rien, c’était merdique de bout en bout et, au mieux, c’est pour amuser la galerie… »
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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Du pur affichage pour masquer le véritable business en coulisses ? La question se pose quand on voit, par exemple, le rapprochement avec Luca Visentini qui a participé à de nombreuses initiatives aux côtés de Panzeri, jusqu’à cosigner en 2022 la préface du rapport sur les « droits globaux » avec lui, déjà mentionné… et qui, à peine passé du poste de secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES) à la tête de la Confédération syndicale internationale (CSI), vient d’admettre benoîtement avoir reçu 50 000 euros pour les besoins, selon lui, de sa campagne électorale interne.
Mêmes interrogations avec l’homme politique de droite grec et ex-commissaire européen à la Migration, Dimitris Avramopoulos, qui a dû admettre avoir touché 60 000 euros en tant que membre du comité honoraire de Fight Impunity.
« J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. » Bernard Cazeneuve
Également présent dans ce même cénacle, l’ex-Premier ministre français Bernard Cazeneuve, sollicité par l’Humanité, s’offusque, non sans admettre en creux une certaine légèreté : « Je ne connaissais aucun des protagonistes de cette ONG et je ne me souviens d’ailleurs pas d’avoir un jour rencontré l’un d’eux, nous explique-t-il. Lorsqu’il y a quelques années, ils m’ont présenté leurs initiatives par téléphone, dont les objectifs relevaient notamment de la défense des droits humains, en m’indiquant qu’elle bénéficiait du soutien bienveillant des institutions de l’Union européenne et du parrainage de personnalités comme le prix Nobel de la paix que je connaissais (le gynécologue Denis Mukwege, grande figure de la lutte contre les violences sexuelles en République démocratique du Congo, NDLR), j’ai accepté que mon nom figure parmi le board honoraire qui n’avait aucune fonction exécutive. Je n’ai participé à aucune réunion ni événement organisé par cette ONG. Je n’ai perçu aucune rémunération de cette ONG et n’ai accompli pour son compte aucune mission. » Dans la foulée, Bernard Cazeneuve ajoute : « J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. »
Influence. Ces accès privilégiés des Gafam au pouvoir françaisSollicité par l’Humanité sur le fonctionnement de Fight Impunity et les relations avec les membres du board honoraire de l’association, Me Laurent Kennes, avocat de Pier Antonio Panzeri en Belgique, décline pour le compte de son client qui, comme les autres protagonistes du scandale, demeure présumé innocent : «Aucun commentaire dans cette affaire. C’est impossible dans le contexte actue de détention de mon client.»
Au 41, rue Ducale, au coeur de cette «bulle bruxelloise», la plaque de Fight Impunity a déjà été retirée de la façade. Mais pas celles de la dizaine d’associations et groupuscules fédérées autour de No Peace without Justice (Pas de Paix sans Justice), une ONG liée au parti radical italien, dont Niccolo Figa-Talamanca, le secrétaire actuel, est, lui aussi, en détention provisoire dans le cadre de l’enquête en Belgique.
C’est d’ailleurs un autre pilier de ce groupe, Gianfranco Dell’Alba, un ancien eurodéputé radical proche d’Emma Bonino, qui a prêté son nom pour figurer sur les statuts parmi les quatre fondateurs de Fight Impunity… Comme le relève un bon connaisseur des institutions européennes, «cette affaire, avec ces valises d’espèces, a un furieux air d’amateurisme, mais ça ne fait sans doute que commencer.»
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Mondial. Le Maroc termine au pied du podium
ActuLes Lions de l’Atlas se sont inclinés face à la Croatie (2-1), ce samedi à Doha, dans le match pour la 3e place. Diminués par leurs nombreux blessés et la fatigue accumulée, les joueurs de Walid Regragui n’ont pas été en mesure de réaliser un nouvel exploit.
Nicolas GuillerminPremière équipe africaine à atteindre les demi-finales d’une Coupe du monde, le Maroc n’est pas parvenu à devenir la première sélection du continent à finir sur le podium. Les Lions de l’Atlas ont tout tenté face à la Croatie, mais ils se sont finalement inclinés 2-1, ce samedi 17 décembre à Doha, dans le match pour la troisième place du Mondial 2022 au Qatar. Les Croates, finalistes en 2018, prennent place, cette fois, sur la troisième marche, en attendant la finale entre l’Argentine et la France, dimanche (TF1, 16 heures).
La mine triste, mais moins que lors de la défaite en demi-finale face aux Bleus, les Marocains terminent sur une deuxième défaite consécutive alors qu’ils avaient la meilleure défense du tournoi. Un revers qui ne doit pas occulter le magnifique parcours accompli avec des victoires sur la Belgique (3e du Mondial 2018), l’Espagne (championne du monde 2010) ou le Portugal (champion d’Europe 2016) dont ils peuvent être fiers. « C’est une défaite amère mais elle est méritée, je crois, a expliqué Walid Regragui, sélectionneur du Maroc, au micro de BeIN Sport. On a vu une équipe qui n’a pas lâché. On va se rappeler de beaucoup de matchs, on va revenir plus fort. On a uni notre pays pendant un mois, tout le monde était heureux. »
Rythme enlevé en début de rencontre
Devant un public largement acquis aux Marocains, les deux équipes, qui s’étaient déjà affrontées dans le tournoi en phase de poules pour un triste 0-0, ont produit cette fois un spectacle bien plus attractif malgré les blessés. Comme prévu, côté Lions de l’Atlas, les deux défenseurs centraux Romain Saïss et Nayef Aguerd, cruciaux dans le parcours historique de leur sélection, étaient absents, remplacés par Jawad El Yamiq et Achraf Dari, le joueur du Stade Brestois. Sur le côté gauche, l’équipe de Walid Regragui a dû également composer sans un des cadres de son équipe, le latéral du Bayern Noussair Mazraoui tandis que le milieu de terrain Azzedine Ounahi, figurait également sur le banc. Côté croate, la défense a aussi connu quelques changements, le plus notable étant la titularisation de Josip Sutalo, préféré au vétéran Dejan Lovren, avec l’une des grandes révélations du tournoi Josko Gvardiol. Une charnière sans doute amenée à devenir la future défense centrale des Rouges et Blancs.
C’est sur un rythme enlevé que la rencontre débute et, dès la 7 e minute, Gvardiol ouvre le score de la tête sur une superbe combinaison (1-0). A peine la remise en jeu effectué, Dari lui répond en égalisant également de la tête suite à une hésitation du gardien croate, Livakovic (1-1, 9 e). Malgré leur bonne volonté, les Marocains, fragilisés par leurs absences en défense et les nombreux efforts réalisés depuis le début du Mondial, cherchent systématiquement à repartir proprement de derrière, mais de nombreuses pertes de balle les mettent régulièrement en danger. Et c’est sur un nouveau ballon perdu, dans leurs trente derniers mètres, que les Marocains concèdent un second but par Orsic, d’une très belle frappe enroulée (2-1, 42 e).
Les Marocains se créent quelques occasions
Au retour des vestiaires, les Lions de l’Atlas tentent de revenir au score mais s’exposent à des contre-attaques et les Croates dominent globalement la rencontre. Dans les dernières minutes, les Marocains se créent quelques occasions, mais la fraîcheur et la lucidité leur manquent pour faire la différence. Les sorties sur blessure du Croate Kramaric (61 e) et des Marocains Dari (64 e) et El-Yamiq (67 e) montrent alors qu’il est temps que le tournoi se termine pour les deux équipes.
Paradoxalement, le plus dur reste, peut-être, à réaliser pour les Lions de l’Atlas. A savoir, confirmer leur belle Coupe du monde lors des prochaines échéances. Pour la Croatie, tout un pays reste suspendu à la décision de son maître à jouer, Modric. A trente-sept ans, en dépit d’une activité toujours impressionnante sur le terrain, le ballon d’Or 2018 n’a toujours pas dévoilé ses intentions. Si l’Euro 2024, dans dix-huit mois, semble proche, il paraît très improbable de le revoir disputer un jour un autre Mondial.
FootballMondial 2022 au Qatarcoupe du monde de footballMaroc L'Humanité
L’extrême droite échoue à gâcher la fête
ActuLe camp xénophobe avait agité des « craintes de débordements » des supporters marocains. Mais la soirée a été belle. Des militants de l’ultradroite ont même été arrêtés.
Nada Abou El AmaimJoie et effervescence. Dans un bar du 12e arrondissement de Paris, ils sont près de 200 à se réunir, ce mercredi 14 décembre, pour regarder le match entre la France et le Maroc. Coup d’envoi. La tension monte d’un cran. Les yeux sont rivés sur les écrans installés exclusivement pour le Mondial. Cigarette à la main, pinte sur la table, debout ou assis, les supporters s’agitent… Au coup de sifflet final, les cœurs bleus explosent de joie. « Je suis content parce qu’on a réussi à déjouer la malédiction des tenants du titre qui se font sortir pendant les poules », affirme un supporter français. Au milieu des célébrations, un air de déception se dessine sur le visage des supporters marocains. « Ce n’est pas grave, on est quand même fiers de nous », dit l’un d’entre eux avant d’applaudir, fair-play, l’équipe adverse. « Maintenant, on espère que la France gagnera la finale », ajoutent ses voisins, qui s’en vont en chantant vers les Champs-Élysées.
Sur la célèbre avenue parisienne, mis à part quelques tensions aux alentours de minuit, aucun incident majeur n’a eu lieu. Entre les drapeaux accrochés aux vitres des voitures, les danses et les chants, les pétards, les coups de Klaxon et une foule en liesse, la fête était partagée et fraternelle. Dans le reste du pays, les rassemblements se sont déroulés dans une ambiance bon enfant, mis à part à Montpellier, dans l’Hérault, où un adolescent de 14 ans est mort, fauché par un chauffard.
L’extrême droite, depuis l’annonce de l’affiche France-Maroc, promettait affrontements et violences de la part des supporters marocains, jusqu’à les décrire comme des « agents d’un État étranger en France ». Au contraire, ce sont plutôt des militants de l’ultradroite qui ont fini au poste. Quarante identitaires ont été interpellés pour « groupement en vue de commettre des violences » et port d’armes prohibées, dans le 17e arrondissement parisien, alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Arc de triomphe pour en « découdre », selon la police. « Bleu blanc rouge, la France aux Français », ont-ils notamment scandé. « Je ne comprends pas, les supporters n’ont fait qu’exprimer leur joie après leurs victoires. Nous aussi, quand on gagne, on fait la fête, il n’y a pas de différence. Je pense que ce genre de commentaires n’auraient jamais été tenus à propos d’une autre équipe », s’indigne Laura, supportrice française.
Des membres de groupuscules d’extrême droite sont aussi descendus dans les rues à Montpellier, Lyon ou encore Nice… Encagoulés et drapeaux français à la main, ils ont tenté de mener des « ratonnades » sur les supporters marocains. « Comme Daech, ils souhaitent une guerre civile », résume Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune Garde antifasciste.
La gauche n’a pas manqué de pointer du doigt la violence de l’extrême droite. « Dites, Éric Zemmour et Jordan Bardella qui, depuis trois jours, ont annoncé que ça allait dégénérer pour France-Maroc… Vous ne nous aviez pas dit que vous parliez de vos alliés identitaires de l’ultradroite qui préparaient des ratonnades à l’ancienne… » a notamment réagi Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV, sur Twitter. L’extrême droite jubilait à l’idée de voir la soirée déraper et s’est rendue responsable des violences. C’est ce qui s’appelle un but contre son camp.
FootballExtrême droiteMaroc L'Humanité
Inégalités de patrimoine : pour les femmes, la nécessité de parler cash
ActuSi les inégalités salariales entre hommes et femmes sont bien connues, les écarts de patrimoine, qui progressent et persistent au sein du ménage, le sont beaucoup moins. Livres, podcasts ou ateliers s’attaquent au tabou de l’argent au féminin. Aborder en couple ces questions, pour les femmes, c’est se protéger.
Mélanie Mermoz« Lors des entretiens, j’aborde systématiquement la question des revenus. La réaction est la même que lorsque je demande le motif de consultation. Les personnes évitent mon regard, regardent à côté », raconte Margaux Terrou, sexologue, qui a consacré son mémoire de recherche à l’argent et son impact sur le couple hétérosexuel. » Il est plus facile de parler de pratiques sexuelles que d’argent », s’amuse-t-elle.
Argent et couple : « Notre modèle familialiste n’est plus adapté aux réalités »S’il reste encore puissant, ce tabou tend toutefois à se dissiper. Des livres, podcasts, newsletters se multiplient depuis quelques années sur le sujet. Héloïse Bolle, ancienne journaliste de « Challenges », devenue conseillère en gestion de patrimoine, vient de publier avec Insaff El Hassini l’essai « Aux thunes citoyennes ! » , au sous-titre évocateur « Au travail comme à la maison, prenez le pouvoir sur votre argent ». Elle propose une newsletter (1) et anime aussi des ateliers thématiques sur la gestion des finances personnelles.
Quand le 50-50 accroît l’injustice
Ce lundi soir, c’est en distanciel qu’une dizaine de personnes sont réunies pour participer à un de ses ateliers sur les finances dans le couple. L’assistance virtuelle est très majoritairement féminine, même si deux couples y sont inscrits.
Pendant deux heures, Héloïse Bolle va détailler les implications des différents régimes matrimoniaux (2), permettre par exemple de mieux comprendre ce qui se cache derrière les expressions de « communauté de biens réduite aux acquêts » ou de « pacs séparatiste » , mais aussi aborder la répartition des dépenses au sein du couple.
« Le prix à payer », de Lucile Quillet : le couple hétéro, une arnaque pour les femmes ?« Quand on n’a pas les mêmes revenus, il ne faut pas faire 50-50. Dans un couple, si l’un gagne 2 000 euros et l’autre 3 000 et qu’ils versent tous les deux 2 000 pour les dépenses, l’un peut épargner 1 000 euros par mois, tandis que l’autre a dépensé l’intégralité de son revenu », souligne-t-elle, en rappelant que le Code civil impose aux époux de contribuer « aux charges du mariage selon leurs facultés respectives ».
« On refait des points réguliers sur le budget «
« Au moment de se pacser, on a pris le temps de se poser, et de réfléchir à la participation financière de chacun, témoigne Sabine (*), l’une des participantes. Au départ, participer à hauteur de ses revenus n’apparaît pas évident. On refait des points réguliers sur le budget quand notre situation évolue. Ce qui permet de réajuster la contribution de chacun. Celle de mon compagnon a, par exemple, baissé quand il est passé en mi-temps thérapeutique. »
Un quotient conjugal défavorable aux femmesHéloïse Bolle invite aussi à éviter une répartition genrée des dépenses. « Il est important de partager les dépenses structurantes, comme le remboursement des crédits immobiliers ou de la voiture. Les payer via un compte joint dédié permet de tracer les dépenses. Dans trop de couples, monsieur s’en charge et madame paye les dépenses du quotidien (courses, cantine, activités scolaires) », insiste-t-elle.
Écarts de richesse et autocensure
Dans son ouvrage « le Couple et l’argent », la journaliste Titiou Lecoq décrit parfaitement le rapport des femmes à l’argent, de l’argent de poche enfantin jusqu’à l’héritage à travers les aventures de Gwendoline et de son partenaire Richard. « Dans un couple, on trouve logique que ce soit le plus gros revenu qui rembourse le plus gros crédit (…) Primo, en s’occupant des dépenses les plus visibles et valorisées, Richard en tire un pouvoir, même inconscient. Mais, surtout, imaginons que Richard et Gwendoline se séparent, que va-t-il se passer ? Il a payé la voiture, il repart avec. Logique. Et Gwendoline, elle, se retrouve avec des pots de yaourt vides » , décrit Titiou Lecoq.
Une séparation entraîne une perte de niveau de vie de 22 % pour les femmes contre 3 % pour les hommes.
Financièrement, la fin du couple se révèle en effet particulièrement lourde pour les femmes. Selon l’Insee, une séparation entraîne une perte de niveau de vie de 22 % pour les femmes contre 3 % pour les hommes. Les inégalités concernant le patrimoine restent dans l’angle mort.
En France, les écarts de richesse entre femmes et hommes sont passés de 9 % à 15 % entre 2009 et 2015. En cause, non seulement les inégalités de salaire – 75 % des femmes gagnent moins que leur conjoint – mais aussi le rapport à l’argent.
Vos droits Tous nos conseils pour mieux vous défendre !
Pour une femme, aborder les questions d’argent, c’est notamment se confronter au stéréotype de la femme vénale. « C’est s’approprier un des attributs du pouvoir masculin dans l’inconscient collectif ou sembler peu investie. Si on parle d’argent, c’est comme si on voulait se séparer » , observe Margaux Terrou. C’est aussi une question d’autocensure. « J’ai toujours été frappée par l’absence d’éducation financière des femmes », souligne Corinne Goldberger, ancienne journaliste à « Marie-Claire » , à l’origine du podcast « Argent : parlons cash, les filles ! » . « Dès qu’elles se mettent en couple, elles délèguent la gestion de l’argent à leur conjoint en se disant qu’il s’y connaît mieux. »
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Au risque de se retrouver sur la paille… « C’est au moment de la séparation que les femmes découvrent que monsieur a fait des investissements malheureux ou que rien n’est à leur nom », poursuit-elle. Sans compter que nul n’est à l’abri des aléas de la vie. « Je me suis retrouvée veuve à 45 ans et j’ai découvert que, selon les choix effectués auparavant, vous êtes protégée ou non et que vous vous retrouvez en très grande difficulté », confie Corinne Goldberger. Mieux vaut donc, à chaque étape (mise en couple, naissance, achat de logement), mettre les comptes sur la table au risque sinon d’y laisser des plumes !
(*) Prénom modifié. (1) Prends l’oseille. oseilleetcompagnie.com
Pour aller plus loin
- « Le Genre du capital » de Céline Bessière et Sybille Gollac, éditions La Découverte.
- « Le Prix à payer » de Lucile Quillet, éditions les Liens qui libèrent.
- « Le Couple et l’argent », de Titiou Lecoq, éditions l’Iconoclaste.
- « Aux thunes, citoyennes ! », d’Insaff El Hassini et Héloïse Bolle, éditions Alisio.
- Podcast : « Argent : parlons cash, les filles ! » de Corinne Goldberger.
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Égalité hommes femmesdroits des femmes L'Humanité
Argent et couple : « Notre modèle familialiste n’est plus adapté aux réalités »
ActuMélanie Mermoz
Lucile Quillet
Membre de l'observatoire de l'émancipation économique des femmes
Pourquoi les inégalités économiques au sein du couple restent impensées ?
Le couple continue à être pensé comme une entité économique globale, ce qui dissimule les disparités en son sein. Il existe pourtant de nombreuses femmes pauvres dans des foyers riches. Ce n’est qu’après la séparation que les inégalités apparaissent au grand jour. Ce n’est donc pas un hasard si ce sont les associations de mères isolées qui, les premières, se sont saisies de cette question.
Quel est l’impact de l’État sur ces inégalités ?
Il les accroît. Notre modèle social familialiste est fondé sur une vision du couple et du foyer où on ne fait qu’un. La solidarité conjugale est une notion utilisée de manière totalement injuste. Ainsi, la pension de réversion complémentaire des fonctionnaires est conditionnée au fait de ne pas se remettre en couple. La déconjugalisation de l’allocation adulte handicapé (AAH) a été votée à la quasi-unanimité par le Parlement mais quid des autres prestations sociales ? Le revenu de solidarité active (RSA) et la prime d’activité sont impactés dès que vous êtes en couple. L’allocation de soutien familial versée aux mères isolées qui ne touchent pas de pension alimentaire s’arrête dès qu’elles vivent à nouveau en concubinage. L’idée derrière cela est que, dans un couple, on partage, on se soutient, l’impasse est faite sur les mécanismes d’emprise, de dette vis-à-vis de celui qui paye.
Quel rôle joue la fiscalité ?
En France, le fait d’être marié ou pacsé vous offre un avantage fiscal. En fait, c’est surtout le conjoint le plus privilégié qui fait des économies et, dans 75 % des couples, il s’agit de monsieur. Avec le taux dit « personnalisé », qui est appliqué par défaut, on mutualise les revenus et on applique le même taux aux deux membres du couple : celui qui gagne le plus voit son impôt baisser, mais celle qui gagne le moins le voit augmenter ! Il existe le taux « individualisé », qui fait payer à la personne du couple qui a le plus petit revenu le taux qu’elle aurait payé en tant que célibataire, tout en offrant quand même une réduction d’impôt à la personne la plus privilégiée. Pour ne pas léser les femmes, c’est le taux individualisé qui devrait être appliqué par défaut.
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À Troyes, sur la trame du passé bonnetier
ActuDu centre-ville au faubourg de Sainte-Savine, de nombreuses traces témoignent de l’âge d’or de la bonneterie troyenne, filière qui hissa la cité auboise au rang de capitale européenne de la maille jusque dans la deuxième moitié du XXe siècle.
Lea DesportesLa Maison de l’outil et de la pensée ouvrière mérite à elle seule la visite de Troyes, qui recèle par ailleurs de nombreuses richesses. En fait de maison, le visiteur pénètre dans la cour bordée d’un péristyle aux colonnes finement ouvragées d’un hôtel particulier du XVIe siècle. Devant chaque vitrine, ballet de truelles ou ode aux marteaux, il est saisi par la poésie de la scénographie. Mis en scène par métiers, 12 000 outils apparaissent comme autant de prolongements de la main et de l’esprit de femmes et d’hommes, et les témoins de leur vie. Ce « Louvre de l’ouvrier » est aussi le lieu de naissance de l’industrie de la bonneterie, qui produit depuis des siècles des articles en maille, des bonnets de nuit et bas aux chaussettes et collants actuels. Car, si une corporation de bonnetiers travaillant la laine aux aiguilles à main est organisée à Troyes depuis 1505, c’est ici qu’ont été installés, en 1746, les premiers métiers à bas mécaniques sur lesquels œuvraient des orphelins.
Troyes, la fabuleuse lumière de l’AubeDe l'artisanat à la production en série
À quelques rues de là, le musée de la Bonneterie, et son parti pris technique, expose l’évolution des métiers et des machines. Il raconte les inventions et les améliorations qui leur ont été apportées dès les années 1830 pour leur permettre d’évoluer du stade artisanal à celui de la production en série, critère de l’âge industriel. La halle à la bonneterie ouvrit à la même époque. Épicentre du négoce, elle rassemblait le fruit du travail à domicile – d’appoint ou de substitution – des paysans de la Champagne pouilleuse et des tisserands désœuvrés. Construite en 1858, la manufacture Guivet compta parmi les premières usines, une des rares située dans le « bouchon de Champagne », devenue un magasin de tissu en 1968. Sa hauteur sous plafond et ses nombreuses fenêtres laissent deviner sa fonction première.
25 000 ouvriers, soit le tiers de la population
« À partir des années 1870, les entrepreneurs du textile trouvèrent autour des rues Jeanne-d’Arc, Bégand et Courtalon de vastes terrains hors d’atteinte des inondations et proches de moyens de communication : la gare et la route de Sens », explique l’historien Jean-Louis Humbert. Avec en son cœur de grandes usines comme Mauchauffée, Bonbon ou Delostal, entourées de plus petites, ce quartier est exemplaire du modèle troyen, organisé, précise-t-il, « en filière intégrée regroupant construction mécanique, filature, tricotage, confection, teinture et ennoblissement sous le même toit ou dans des établissements complémentaires ». À deux pas, les gros bonnets logeaient dans les vastes demeures bourgeoises du lottissement de la Villa Courtalon. Plus modestes mais coquettes, les maisons de celui de la Villa Rothier hébergeaient le personnel d’encadrement.
Troyes régna sur la bonneterie française jusqu’à la fin des années 1960. Une centaine d’entreprises embauchaient alors près de 25 000 ouvriers, dont de très nombreuses femmes, soit le tiers de sa population. Comme tant d’autres, cette puissance industrielle a été broyée sous les crocs de la mondialisation.
Les usines transformées en logements et en bureaux
Son déclin progressif a fait taire les machines les unes après les autres, une révolution silencieuse qui n’en fut pas moins douloureuse. De plans de licenciement en plans de licenciement, le nombre de salariés passe à 13 000 en 1994. Aujourd’hui, une poignée de marques haut de gamme et la fabrication de textiles techniques, pour le domaine médical notamment, emploient encore 3 500 personnes. Le secteur s’est effondré mais le bâti usinier est resté grâce à la mobilisation d’acteurs associatifs qui attirent l’attention du public et des décideurs sur sa qualité. À l’image de la remarquable réhabilitation de l’ancienne usine Journé & Lefèvre, les usines sont transformées en logements et en bureaux au cours des années 1990 et 2000. Souvent préservées pour leur seule valeur patrimoniale, parfois isolées, une vingtaine de hautes cheminées servent de marque-pages à l’histoire locale.
Un futur Centre européen
Mais les murs ne racontent ni la sociabilité ni les luttes syndicales, et il reste à donner voix au chapitre à la mémoire ouvrière. « Pour que “l’âge d’or” ne soit pas qu’un fantasme, il faut veiller à la reconnaissance, à la valorisation et à la perpétuation de l’identité de la civilisation industrielle troyenne », plaide Jean-Louis Humbert. L’historien reste optimiste. Membre du comité scientifique du futur Centre européen maille, mode, marques (CE3M), il assure que le pôle muséal abordera le passé bonnetier sous l’angle des représentations et de la culture. En attendant son ouverture – aucune date n’est annoncée –, la conservatrice du petit musée de la Bonneterie, Dominique Fiorano, souhaite « ouvrir ses collections à la question sociale ». La (ré)appropriation collective prend du temps : renouer le fil avec son passé nécessite parfois d’en faire le deuil.
Un tissu urbain étoffé d’usines
- La Maison de l’outil et de la pensée ouvrière, 7, rue de la Trinité. L’hôtel de Mauroy, classé monument historique en 1862, abrite une collection unique au monde d’outils de façonnage à main.
- Le musée de la Bonneterie, 4, rue Vauluisant. Il est consacré à l’histoire, à la technique et aux accessoires de la bonneterie.
- Place Jean-Jaurès, la halle à la bonneterie, ouverte en 1837, devient, en 1905, la bourse du travail.
- Au 2-9, rue Guivet, l’ancienne manufacture Guivet devient, en 1968, un magasin de tissu et mercerie.
- Des exemples de réhabilitations d’anciennes usines.
- Les lotissements des Villas Courtalon et Rothier où vivent les familles propriétaires des usines et leurs cadres.
- Au 12, rue Benoît-Malon, à Sainte-Savine, l’usine Journé & Lefèvre, rénovée, est un bel exemple de reconversion réussie.
Découverte L'Humanité
La démocratie alimentaire tient table ouverte à Lyon
ActuDans la capitale de la gastronomie s’est ouverte la Mesa, Maison engagée et solidaire de l’alimentation. Un tiers-lieu destiné à rendre accessible à tous une nourriture de qualité. Au menu, ateliers, entraide et philosophie antigaspi.
Loan NguyenÀ la Maison engagée et solidaire de l’alimentation (Mesa), on s’affaire déjà en cuisine, ce mardi matin, pour préparer le déjeuner. Au menu du jour : salade de chou rouge et de radis noir, gratin de quinoa au céleri et aux endives caramélisées, et gâteau au yaourt en dessert. Au milieu des bruits de casseroles, les conversations vont bon train. Comment faire une vinaigrette sans vinaigre ? C’est que le défi de la récup et de l’antigaspi oblige les participantes à une créativité permanente. « On a mis de l’huile, des épices et de la purée de cacahuètes. On improvise avec ce qu’on a ! » conclut Léonie, volontaire en service civique dans la structure.
Cop1 : contre la précarité étudiante, la solidarité d’abordChaque mardi, les bénévoles de la Mesa se réunissent pour confectionner un repas sur la base des invendus de l’épicerie solidaire qu’elles partagent ensuite entre elles. Le tout gratuitement. Si, théoriquement, l’activité est censée être mixte, dans les faits, ce ne sont quasiment que des femmes qui y participent.
ICI, ON PEUT VENIR FAIRE UN PEU CE QU’ON VEUT, JUSTE POUR PRENDRE UN CAFÉ OU FAIRE SON TRICOT, IL N’Y A PAS DE GÊNE. HALIMA, RÉSIDENTE DU QUARTIER
Consommer local à un tarif social
Inaugurée mi-octobre, la Maison engagée et solidaire de l’alimentation séduit déjà les habitants : les organisateurs recensent plus de 300 adhésions, issues quasi intégralement du quartier. Implantée dans le quartier politique de la ville États-Unis/Langlet-Santy, dans le 8e arrondissement de Lyon, cette structure novatrice a du pain sur la planche en termes d’objectifs sociaux. Dans ce secteur où le taux de pauvreté atteint 34 % de la population locale, l’accès à une alimentation de qualité constitue un enjeu fort. « Habituellement, je n’achète jamais de produits bio en grande surface, c’est beaucoup trop cher », explique Halima, 65 ans. Ici, grâce à la tarification sociale pratiquée par la Mesa, elle peut enfin consommer des fruits et légumes bio produits localement. Car, en plus des ateliers antigaspi, la Mesa fait aussi office d’épicerie solidaire.
Une chorba pour tous, et des cœurs chauds pour apaiser la faim !Au milieu des graines en vrac et des lessives bio, on trouve des livres de recettes et des accessoires de cuisine, mais aussi des tables et des chaises pour partager les repas, ainsi qu’un coin enfants particulièrement accueillant, juste en face de la cuisine, pour favoriser la participation des jeunes mamans du quartier.
Dans ce quartier où le taux de pauvreté atteint 34%, l'accès à une épicerie solidaire et à des ateliers culinaires permettent d’offrir aux plus précaires une nourriture sûre et durable. © Emmanuel Foudrot
Pour Marie-Thérèse, c’est « le partage » qui importe dans la démarche, tandis que Maryse, elle, est une habituée des ateliers de cuisine dans les centres sociaux lyonnais. Pour Halima, habitante du quartier depuis seulement cinq ans, c’est aussi une manière de rencontrer ses voisines et voisins. « La retraite, j’ai du mal, j’ai trop l’habitude de bouger. Le quartier manquait de lieux de convivialité. Ici, on peut venir faire un peu ce qu’on veut, juste pour prendre un café ou faire son tricot, il n’y a pas de gêne. » Célia, 21 ans, vient pour sa part de Vénissieux, banlieue populaire limitrophe du 8e arrondissement de Lyon. Étudiante en sociologie, c’est par la fac qu’elle a appris l’existence de ce lieu, auquel elle envisage de consacrer un travail de recherche. En attendant, elle récure les casseroles comme tout le monde, et attend avec impatience la cuisson du gratin. Si Halima n’a jamais cuisiné de quinoa de sa vie, on sent moins d’appréhension du côté de la jeune femme. « C’est toujours excellent ! » commente-t-elle.
Le défi de la récup et de l’antigaspi oblige les participantes à une créativité permanente. © Emmanuel Foudrot
Outre les ateliers de cuisine et la cafétéria, la Mesa propose aussi un restaurant solidaire trois midis par semaine avec une formule entrée/plat/dessert à 4 euros pour les plus modestes, 8 euros pour les habitants de quartiers prioritaires de la ville et 12 euros pour les autres. Et la Mesa ne compte pas s’arrêter là. « On a été interpellés par les travailleurs sociaux du quartier, qui interviennent notamment en hébergements d’urgence. On a décidé de lancer avec eux des déambulations pour qu’ils puissent ramener les personnes qu’ils accompagnent à la Mesa », explique Julia Lévêque, coordinatrice de la structure. La responsable associative souhaite également proposer des temps d’échange et de débat autour de l’alimentation, et multiplier les partenariats avec le jardin partagé et le centre social voisins, parmi d’autres.
www.maison-solidaire-de-lalimentation.frTrois questions à Julia Lévêque, coordinatrice de la Maison engagée et solidaire de l’alimentation.
À Lyon, « Une démarche de sécurité sociale alimentaire »
Pouvez-vous nous raconter comment est né ce projet de Maison engagée et solidaire de l’alimentation ?
L’association Vrac Lyon, dont je fais partie, et qui agit pour garantir une alimentation de qualité à toutes et à tous, existe depuis une dizaine d’années. On réfléchissait depuis un moment à l’idée d’ouvrir un lieu car, jusque-là, on fonctionnait sur un système de groupement d’achat de produits bio ou en circuit court, où il y avait deux semaines de battement entre la commande et la réception des produits. Ce qui posait problème pour toucher les familles avec un très petit budget, qui ont du mal à anticiper. L’État et la Ville de Lyon nous ont contactés pour répondre à l’appel à projet national « Quartiers fertiles » (programme visant notamment à développer l’agriculture urbaine et les circuits courts – NDLR) et nous avons décidé de nous regrouper avec l’association Récup et Gamelles, qui intervient sur la question du gaspillage alimentaire, pour monter ce projet de maison solidaire de l’alimentation.
Comment résumeriez-vous la philosophie du lieu ?
Notre axe prioritaire, c’est la démocratie alimentaire. Notre plaidoyer, localement comme nationalement, c’est de dire que l’accès à une alimentation de qualité est un droit, au même titre que la santé et que ce n’est pas négociable. On s’inscrit dans une démarche de sécurité sociale alimentaire. C’est pour cela qu’on applique une tarification différenciée selon les revenus, avec un tarif « coup de pouce », qui met à disposition des produits bio et issus des circuits courts à un prix 60 % inférieur à ce qui se pratique en boutique bio pour les personnes les plus modestes ; un tarif « quartier », pour les personnes qui vivent en quartier prioritaire de la ville, 30 % moins cher, et un tarif solidaire pour tous les autres, celui-là 20 % au-dessus du prix coûtant. Par ailleurs, nous avons vraiment tenu à coconstruire ce lieu. Dès la phase d’aménagement avec l’architecte, nous avions recueilli les souhaits des habitants.
Comment cette initiative est-elle financée ?
Nous avons la chance d’être bien soutenus par l’État et les collectivités sur plusieurs années, sinon nous ne serions économiquement pas viables. Pour cela, il faudrait soit que nous margions plus sur les produits, au risque de ne plus être accessibles à tout le monde, soit que l’on multiplie les activités, au risque d’avoir moins de temps pour chacune.
alimentationsolidaireslyon France24 - Monde
Réseaux sociaux : une "majorité numérique" fixée à 15 ans, pourquoi et comment ?
Publié le : 03/03/2023 - 21:14Modifié le : 03/03/2023 - 21:22
Pauline ROUQUETTE
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En France, l'Assemblée nationale a voté, jeudi, l'obligation pour les réseaux sociaux de vérifier l'accord des parents pour l'inscription des jeunes de moins de 15 ans. Adoptée à la quasi-unanimité, cette proposition de loi est l'un des maillons d'une série d'initiatives visant à encadrer les usages numériques des enfants. Mais dans quel objectif et, surtout, cela peut-il vraiment être appliqué ?
Éloigner les plus jeunes des réseaux sociaux en responsabilisant davantage leurs parents. C'est ce que souhaite l'Assemblée nationale française qui a voté, jeudi 2 mars, l'obligation pour les plateformes sociales comme TikTok ou Snapchat de vérifier systématiquement l'accord des parents pour l'inscription des moins de 15 ans.
Le texte, adopté à la quasi-unanimité des députés (82 voix contre 2) en première lecture, doit encore être examiné au Sénat. Il affiche une réelle ambition et compte parmi les premiers maillons d'une série d'initiatives visant à encadrer les usages numériques des enfants et adolescents.
Un amendement a notamment ajouté une contrainte en prévoyant que les parents ne pourraient pas donner leur accord pour les moins de 13 ans, sauf pour des "plateformes labellisées" par l'État. Ce qui signifie que les enfants en dessous de cet âge n'auraient tout bonnement pas accès aux réseaux sociaux.
Rejetant tout "discours moralisateur", le rapporteur de la proposition de loi, Laurent Marcangeli (député Horizons de Corse du Sud), a défendu des "garde-fous indispensables" à poser face à "la précocité croissante de la puberté numérique et de la puissance des outils mis à disposition de nos jeunes".
En effet, selon les données de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil), la première inscription sur les réseaux sociaux intervient "en moyenne vers huit ans et demi, et plus de la moitié des 10-14 ans y sont présents".
"On ne laisserait jamais un enfant de huit ans en plein Paris, la nuit. Jamais un parent ne ferait ça", assure à France 24 Caroline Rouen-Mallet, maîtresse de conférences en marketing social à l’université de Rouen Normandie. "Pourtant, on leur laisse le téléphone dans la chambre la nuit. Or, avoir cet accès au téléphone, c'est comme Paris la nuit : on peut faire de mauvaises rencontres, voir des images ultra choquantes, être agressé verbalement...", énumère-t-elle, insistant sur la nécessité d’attirer l’attention des parents sur l'importance de protéger leurs enfants sur le terrain numérique.
La proposition de loi portée par le député corse est donc, ainsi qu'il l'explique dans une tribune publiée par le JDD fin février, "l’occasion de réaffirmer un principe simple : les règles du monde réel ont vocation à s’appliquer dans le monde numérique, qui ne saurait être une zone de non-droit".
✅ Proposition de loi adoptée !Merci aux députés de tous bords pour ces échanges constructifs, qui ont permis d’enrichir le texte. #MajoritéNumérique #DirectAN https://t.co/lTPAFAvTNp
March 2, 2023La France à l'avant-garde ?
Pour remédier à un tel fléau, le texte vise à instaurer l'obligation pour les réseaux sociaux "de mettre en place une solution technique de vérification de l'âge des utilisateurs finaux et du consentement des titulaires de l'autorité parentale" pour les moins de 15 ans, qui devra être certifiée par les autorités. Une notion introduite en France dès 2018 en application d'une législation européenne mais jamais réellement appliquée.
En cas de manquement, une sanction est prévue, avec une amende allant jusqu'à 1 % du chiffre d'affaires mondial de l'entreprise. Pour bien se rendre compte des montants dont il est question : le chiffre d'affaires de Snapchat s'élevait en 2022 à 4,6 milliards de dollars.
Mais qu'on se le dise : du point de vue des plateformes visées, il n'est pas garanti que le jeu soit, à tous les coups, joué. "C'est aux plateformes de faire des propositions, elles sont en responsabilité", explique Philippe Coen, juriste et fondateur de l'ONG Respect Zone, qui rappelle les difficultés qu'une telle mesure peut poser dans le domaine technique.
Quoi qu'il en soit, le plus important pour le législateur français est avant tout de créer le dialogue au sein des familles. "Il va y avoir l'obligation familiale d'avoir un débat", ajoute l'avocat.
Le gouvernement, qui soutient toutes ces initiatives, se veut actif sur ces sujets. Il a récemment lancé une campagne "pour sensibiliser les parents et pour populariser le site jeprotegemonenfant.gouv.fr", a rappelé la secrétaire d'État à la protection de l'Enfance, Charlotte Caubel. Et "la France sera bientôt le premier pays du monde à généraliser le contrôle parental par défaut sur tous les appareils vendus sur son territoire", a souligné, de son côté, le ministre délégué à la Transition numérique, Jean-Noël Barrot.
Pour ce qui est de la proposition du député Marcangeli, "c'est la première fois dans le droit mondial que les parents sont invités à peser sur une inscription sur un réseau social", se félicite Philippe Coen.
Pourtant, ailleurs aussi la question de l'âge minimum d'activité sur les réseaux sociaux est débattue. Aux États-Unis, un nombre croissant de décideurs politiques et de responsables fédéraux cherchent à éloigner les enfants et jeunes adolescents des plateformes sociales, invoquant des inquiétudes croissantes quant au fait qu'elles pourraient nuire à leur bien-être et à leur santé mentale.
Cette position a récemment gagné du terrain après que l'administrateur de la santé publique des États-Unis, Vivek Murthy, a déclaré à CNN qu'il pensait que 13 ans était "trop tôt" pour que les enfants rejoignent des applications comme Instagram et TikTok, qui, selon lui, peuvent créer un "environnement déformé" qui "rend souvent un mauvais service" aux enfants.
Contrôler le temps d'écran, mais aussi l'accès aux contenus
Dans un article publié dans The Conversation, fin février, Caroline Rouen-Mallet évoque des statistiques récentes selon lesquelles les collégiens passent chaque jour plus de temps sur les écrans que sur les bancs du collège.
La question du temps d'écran est incontournable, certes. Mais si TikTok vient d'annoncer la mise en place d'un métreur pour limiter son accès à une heure par jour pour les moins de 18 ans, cela ne les protège en rien des contenus auxquels ils sont quotidiennement confrontés.
Sur Twitter, les plus jeunes peuvent avoir accès à des contenus à caractère pornographique sans que ne soit contrôlé leur âge, sur TikTok des défis dangereux circulent régulièrement, poussant les enfants à adopter des comportements imprudents, sur Instagram fleurissent les publications diffusant des standards de beauté inatteignables...
Conséquences psychologiques
"Cette consommation qui, au départ, est faite à des fins de divertissement, finit par laisser des traces d'un point de vue neurologique et psychologique", déplore Caroline Rouen-Mallet, évoquant plus particulièrement les nouvelles normes diffusées à travers les contenus de ces plateformes.
La chercheuse, qui travaille notamment sur l'impact de la consommation numérique sur le comportement des enfants et adolescents, relate par exemple une évolution inquiétante des pratiques alimentaires des adolescentes.
"À force de voir toute la journée des corps très stéréotypés, cela injecte des normes très difficiles à atteindre dans leur tête (car il s'agit la plupart du temps de photos retouchées)". En voulant à tout prix atteindre ces normes, les jeunes adoptent alors des pratiques déviantes, dangereuses, ou de nouvelles alimentations, poursuit la spécialiste. "Ce phénomène est encore plus fort quand l’enfant est plus jeune, car d’un point de vue cognitif, il est en plein développement et a besoin de modèles auxquels s’identifier".
Or, c'est ici que se situe le danger : s'il n'y a pas de regard critique porté par un adulte sur ce que l'enfant voit, ce dernier considère alors ce qu'il voit comme la vérité.
Assortir le Smartphone de son mode d'emploi
C'est bien sur ce point que les députés veulent manœuvrer. "On va pouvoir remettre les parents au milieu de l'échiquier", affirme Philippe Coen.
Bien que les applications de cette loi soient encore floues pour beaucoup, son principe n'est pas sans récolter l'assentiment des Français. Selon un sondage Ifop dont les résultats ont été publiés le 1er mars, 77 % d'entre eux soutiennent la proposition de loi de Laurent Marcangeli sur la régulation de l'accès des jeunes aux réseaux sociaux. "Y compris les parents ayant des enfants de 13 à 15 ans actuellement inscrits sur un réseau social (75 %)", précise le rapport.
Pour Caroline Rouen-Mallet, cette proposition de loi doit en effet être le point de départ d’un véritable accompagnement du parent sur le territoire numérique. "Les parents offrent le Smartphone, mais ne délivrent pas le mode d’emploi qui va avec", regrette-t-elle. Le téléphone de l'enfant devient alors "un objet sacré, un territoire privé" que le parent ne s’autorise pas à explorer.
Le 6 mars, le palais Bourbon ira plus loin encore. Les députés examineront un texte de la députée macroniste Caroline Janvier visant à prévenir les risques pour les plus jeunes enfants d'une exposition excessive aux écrans.
Une proposition de loi du député Renaissance Bruno Studer sera également au menu, visant à "garantir le respect du droit à l'image des enfants", y compris face à certains parents diffusant sans limite des images de leurs enfants sur Internet.
En effet, selon une étude de Microsoft, publiée en 2019, quatre adolescents sur dix trouvent que leurs parents les ont trop exposés sur les réseaux.
"Peut-être que la génération actuelle de jeunes parents - plus experts dans ces sujets car ayant grandi avec ces réseaux - va mieux savoir mettre en place les mécanismes de protection pour ses propres enfants", pose Caroline Rouen-Mallet.
Toutefois, la question de l’exemplarité demeure, elle aussi, au cœur du sujet. "Quand un parent passe son temps sur son écran, à table ou dans d'autres moments de vie de famille, comment peut-il inciter son enfant à consommer moins d'écran ?", questionne encore la chercheuse.
Tout comme le verre de vin auquel le parent a droit et dont l'enfant se voit privé, le parent a des droits que l'enfant n’a pas, rappelle-t-elle. "Il faut évidemment marquer la différence entre le monde adulte et le monde de l’enfance, et que chaque consommation soit adaptée à chaque tranche d’âge", dit-elle. "Mais pour cela, il faut des discussions, de la communication, et la mise en place - à la maison mais aussi à l'école - d'une véritable éducation numérique".
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Les États-Unis envisagent une interdiction totale de l'application TikTok
Aux États-Unis, les employés des agences fédérales priés de bannir TikTok de leurs appareils
La Commission européenne bannit TikTok des appareils professionnels de ses employés
L'Humanité
Recettes. Qu’on se délecte d’insectes, ça vous débecte ?
ActuSi 2,5 milliards de personnes dans le monde sont entomophages, dans un pays de gourmets comme la France, l’idée d’un graillon aux grillons progresse timidement. Mais les idées comme les pratiques évoluent et nous pourrions bientôt tous croquer des criquets.
Marie BarrierFourmis de Colombie en entrée suivies de près par un scorpion noir sur son riz basmati ? Vous préférez les grillons au curry, les vers de farine au paprika ou les criquets croquants ail et basilique ? Le menu de nos restaurants risque de se modifier considérablement d’ici à quelques années car la consommation d’insectes a bel et bien le vent en poupe. Certes, les Européens regardent encore avec suspicion cette nouvelle façon de s’alimenter, se limitant généralement au temps court de l’apéritif pour oser le grillon, le ver de farine ou la fourmi sur canapé (il paraît que ça passe tout seul avec un verre de rosé)… Alors, effet de mode passager ? Pas seulement, sans doute, car certains arguments sont très sérieux.
En 2050, la population mondiale avoisinera les 10 milliards. Selon l’ONU, la production alimentaire devra donc augmenter de 70 % si l’on veut pouvoir offrir à tout le monde sa dose de protéines nécessaire et suffisante. L’entomoculture pourrait alors être une solution intéressante, nourrissant une grande partie de la planète tout en réduisant considérablement la fameuse production de gaz à effet de serre. Autre avantage non négligeable, entre un élevage de fourmis et un élevage de vaches de l’Aubrac, la surface de production n’est évidemment pas la même et l’impact environnemental non plus. Certes, le dilemme est avant tout largement culturel : pas si simple de passer du steak sauce tartare aux chenilles barbecue…
Larves et la manière
Même si elle reste pour l’heure au stade anecdotique et se limite souvent au défi entre copains, la consommation d’insectes se développe pourtant en Europe et certaines grandes surfaces téméraires commencent même à proposer un petit rayon « packs apéro » ou « mélanges découverte ». Dans de nombreux pays asiatiques où l’entomophagie (consommation alimentaire d’insectes par l’être humain) existe depuis des centaines d’années, la consommation de ces petites bestioles qui peuvent révulser un cerveau occidental, est très banale. Si au Japon comme en Chine, larves et nymphes sont des mets appréciés notamment pour le thé, le pays des insectes – si l’on peut dire puisqu’on les y élève pour les manger – est sans conteste la Thaïlande, où 20 000 agriculteurs en élèvent 7 000 tonnes par an. Crus ou cuisinés, ce sont plus de mille insectes comestibles qui agrémentent de nombreux plats, sucrés ou salés. En Afrique, pour des raisons liées à l’économie, à l’écologie ou plus simplement à la nutrition quand les sources de protéines se font rares, ce sont les chenilles et les termites qui sont le plus prisés, mais le criquet et la sauterelle sont, eux, très appréciés en Ouganda.
Salade de concombre aux grillons et vers de farine
Préparation 20 minutesDifficulté facileIngrédients 10 g de vers de farine déshydratés, 10 g de grillons grillés, 1 concombre (ou des petits concombres arméniens, bien meilleurs), 3 CAS d’huile de table (ou 2,5 + 1/2 d’huile de sésame très parfumée), 1 CAS de vinaigre de cidre de riz ou d’alcool, 2 ou 3 cives ou 1 échalote, 1 CAS à peine remplie de sauce au soja (ou de sauce tamari), 1 CAS à peine de sauce de poisson (facultatif), 1 piment vert haché (facultatif), coriandre fraîche, menthe fraîche.
- Quelques cacahouètes non salées grossièrement hachées au couteau ou des graines de sésame blanches ou noires torréfiées
- Lavez bien les concombres.
- Coupez-les en deux sans les éplucher dans le sens de la longueur, puis en demi-lunes fines.
- Hachez les cives (on garde le vert), la menthe, la coriandre, le piment vert.
- Mélangez huile, vinaigre, sauce de soja, sauce de poisson, ajoutez les herbes hachées, le piment, mélangez bien à la fourchette.
- Parsemez de petits morceaux de cacahouète ou de sésame. Au dernier moment, ajoutez les concombres, puis les insectes pour qu’ils restent croquants.
- Mélangez et servez dans de jolis petits bols. Bon appétit !
Y’a un bug…. Des arthropodes à l’apéroLe site Insecteo.com propose une large gamme d’insectes à déguster en apéritif ou à cuisiner. Une référence en la matière qui sélectionne les élevages d’insectes à travers le monde depuis 2009. En tête des meilleures ventes, le mélange découverte à moins de 10 euros, suivi de près par le scorpion noir d’Asie de 15 cm, vendu par deux. Il est aussi possible de se laisser tenter par chenilles, vers géants, scorpions, fourmis, termites, livrés à domicile en 24-48 heures. Mélange découverte, insecteo.com, 9,50 euros/25 g
Sucreries. Va donc sucer des scorpions !
Pour les moins téméraires souhaitant quand même se jeter à l’eau, il existe des produits sucrés fabriqués avec ou à base d’insectes. On retrouve, par exemple, des chocolats réalisés à base de farine de grillons concassés ou encore des sucettes aromatisées aux goûts classiques (orange, fraise, pomme, banane) contenant grillons, vers, scorpions ou fourmis. Idéal pour les après-midi d’anniversaire. Assortiment de sucettes scorpion, insectescomestibles.fr, 18 euros
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Bon et sainrecettesinsectes France24 - Monde
À Washington, Biden et Scholz s'engagent à soutenir l'Ukraine dans la durée
Publié le : 03/03/2023 - 22:35
FRANCE 24
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L'Allemagne et les États-Unis ont souhaité affiché leur unité sur la livraison d'armes à l'Ukraine, vendredi, lors d'une rencontre entre leurs dirigeants, vendredi, à Washington. Olaf Scholz et Joe Biden ont promis de continuer à soutenir Kiev dans la durée.
Ils soutiendront l'Ukraine "aussi longtemps que nécessaire". Joe Biden et le chancelier allemand, Olaf Scholz, ont envoyé, vendredi 3 mars, depuis la Maison Blanche, un signal d'unité à la Russie.
Cette visite à la Maison Blanche est la deuxième du dirigeant allemand. Le chef d'État s'y était déjà rendu le 7 février 2022. À l'époque, la Russie "amassait ses troupes" à la frontière ukrainienne, a rappelé Joe Biden depuis le Bureau ovale, où les deux hommes ont fait de courtes déclarations à la presse.
Les Occidentaux avaient alors promis de "répondre" et "nous avons tenu parole", a dit le président américain, remerciant Olaf Scholz assis auprès de lui.
"Vous êtes montés en puissance" dans le soutien à Kiev, a-t-il dit, alors que l'Allemagne a accepté récemment, après avoir longtemps hésité, de livrer des chars à l'Ukraine.
Olaf Scholz a, lui, jugé "très important" d'envoyer un "message" concernant l'Ukraine, à savoir que "nous continuerons (à la soutenir) aussi longtemps qu'il le faudra".
Des tensions entre Berlin et Washington
Cette rencontre intervient après plusieurs épisodes de tiraillements, comme l'opposition frontale de Joe Biden dès son élection au projet de gazoduc Nord Stream 2, mené avec Moscou.
Mais la tension est surtout montée récemment autour de la question de l'envoi de tanks en Ukraine. L'Allemagne a finalement accepté, le 26 janvier, d'envoyer un nombre non négligeable de ses chars Leopard, un tournant dans le soutien militaire occidental.
>> À lire : En Allemagne, des militants protestent contre les livraisons d'armes à l'Ukraine
Pour qu'elle y consente, les États-Unis ont dû eux-mêmes promettre des blindés lourds, a confié, la semaine dernière, le conseiller de la Maison Blanche à la sécurité nationale, Jake Sullivan. Joe Biden avait "décidé à l'origine de ne pas les envoyer parce que ses militaires lui ont dit qu'ils ne seraient pas utiles sur le champ de bataille", a-t-il expliqué sur la chaîne ABC.
Une version que le gouvernement allemand ne reprend pas à son compte, assurant que les discussions ont consisté à bâtir une "approche commune", sans que Berlin ne force la main à Washington.
Aide américaine de 400 millions de dollars
Du côté du Kremlin, des critiques ont été émises sur cette rencontre avant même sa tenue. "Les États-Unis poursuivent leur politique visant à augmenter les livraisons d'armes à l'Ukraine et à persuader leurs protégés de faire de même", a dénoncé, vendredi, son porte-parole, Dmitri Peskov.
La Maison Blanche a tout juste annoncé, vendredi, une nouvelle aide militaire à l'Ukraine à hauteur de 400 millions de dollars et composée essentiellement de munitions.
Avec AFP
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À Paris et Londres, Zelensky réclame des avions au "plus tôt" pour combattre la Russie
GÉOPOLITIQUE DU TANK
Guerre en Ukraine : les chars Leopard 2 en cinq questions
60 ans du Traité de l'Élysée
Emmanuel Macron et Olaf Scholz relancent la "locomotive" franco-allemande
L'Humanité
Réunions : trouver le juste équilibre entre le trop et le pas assez
ActuPour de nombreux salariés, l’excès de réunions aux ordres du jour peu définis participe à susciter un sentiment de vacuité au travail. Cependant, l’absence de réels temps d’échanges est également génératrice de souffrances.
Mélanie Mermoz« Chaque jour, nous avons une petite réunion de synchronisation », explique Sébastien, chargé de relations clients dans l’informatique. « Dans l’entreprise où je travaillais auparavant, nous avions fréquemment, en plus, des réunions organisationnelles », poursuit-il. Parfois, les réunions se succèdent, grignotant le temps réellement consacré à l’activité, un phénomène particulièrement fréquent dans l’encadrement. Sur LinkedIn, réseau social professionnel, la « réunionite » est fréquemment dénoncée. Plus encore que leur fréquence, c’est la manière dont les réunions sont organisées qui est pointée du doigt. Dans un post de la start-up Welcome to the Jungle, Louis Vareille, qui se définit comme « réuniologue », décrit « les réunions comme le premier irritant au travail ». Il dresse le portrait des réunions cauchemardesques : « Pas préparées, le patron se prend pour le grand manitou, pas de conclusion, pas de plan d’action. » Un temps strictement défini, un ordre du jour précis, un animateur qui ne monopolise pas la parole, mais la fait circuler, une conclusion qui ouvre des pistes d’action, c’est la recette d’une réunion réussie. Encore faut-il que cette réunion ait une utilité réelle. « Dans mon ancienne entreprise, notre manager nous demandait notre avis sur l’organisation du travail, mais après nous nous rendions compte qu’il n’en avait pas tenu compte. À la fin, ces réunions nous semblaient tellement inutiles que nous n’avions plus envie d’y participer », dénonce Sébastien.
De plus en plus fréquentes depuis le confinement, les réunions en visio permettent de rassembler des salariés de différents sites, d’associer ceux en télétravail, de supprimer les temps de transport. Indéniablement pratiques, les réunions en distanciel nécessitent toutefois un effort cognitif plus important, car elles privent d’une partie de la communication non verbale – voire de la totalité quand les caméras sont coupées. Autre inconvénient, les réunions ou entretiens en visio peuvent s’enchaîner sans pause. « Quand on termine une réunion physique, on prend inconsciemment le temps de la résumer. Cela permet de classer dans son cerveau les informations. En passant tout de suite à un autre échange, cette phase est supprimée et, à la fin de la journée, il risque de ne presque rien rester », alerte Marie-Anne Cloarec, formatrice en culture numérique d’entreprise.
Si certaines structures abusent des réunions, d’autres les ont drastiquement réduites. « Dans un souci de productivité, dans mon cabinet elles ont été supprimées. Peu à peu, toutefois, cela a posé problème », souligne Vanessa (1), consultante en ressources humaines spécialisée dans le handicap et la diversité. « Entre les journées de télétravail et celles passées chez les clients, nous n’avons plus de moment d’échange. C’est particulièrement difficile pour les jeunes embauchés qui n’ont personne avec qui partager les difficultés qu’ils rencontrent. » Depuis peu, l’entreprise a remis en place un café du lundi matin en visio, non obligatoire, mais qui dans un tour de table informel permet d’aborder les problèmes rencontrés dans la semaine. Une façon virtuelle de mélanger machine à café et réunion.
temps de travail France24 - Monde
Turquie : l'alliance de l'opposition implose à l'approche de la présidentielle
Publié le : 03/03/2023 - 17:15
FRANCE 24
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L'un des six partis de l'opposition turque, réunie en alliance pour faire tomber le président Recep Tayyip Erdogan lors des présidentielles du 14 mai, a refusé de soutenir le candidat commun, Kemal Kiliçdaroglu, chef du Parti républicain du peuple, qui devait être investi lundi. Il reste moins de trois mois à l'opposition pour imposer l'image de son candidat et faire campagne.
Un pas de plus vers une nouvelle victoire du président turc Recep Tayyip Erdogan ? L'alliance de six partis de l'opposition s'est fracturée, vendredi 3 mars, sur le choix d'un candidat commun pour affronter le chef de l'État sortant à la présidentielle du 14 mai.
Le dirigeant turc, au pouvoir depuis vingt ans et candidat à sa propre succession, a annoncé mercredi maintenir les élections présidentielle et législatives à la date prévue, malgré le séisme dévastateur du 6 février, qui a fait plus de 45 000 morts.
Le Bon Parti (nationaliste), la deuxième plus importante formation de l'alliance de l'opposition, a refusé de se ranger derrière la candidature de Kemal Kiliçdaroglu, le chef du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), le principal parti d'opposition. Et ce alors que l'investiture de Kemal Kiliçdaroglu doit être officialisée lundi.
Ekrem Imamoglu et Mansur Yavas appelés au secours
Dans une allocution télévisée, la fondatrice et présidente du Bon Parti, Meral Aksener, a déploré le choix de Kemal Kiliçdaroglu, estimant qu'il résultait de "petits calculs" contraires à l'intérêt général des Turcs.
Pour prendre la tête de "la Table des Six" (le surnom de l'alliance de l'opposition), cette rare figure féminine de l'opposition a appelé les populaires maires d'Istanbul et d'Ankara, Ekrem Imamoglu et Mansur Yavas, tous deux membres du CHP, à se présenter. "Notre nation vous aime, notre nation vous réclame", a-t-elle lancé à l'issue d'une réunion avec les cadres de son parti.
>> À lire : Le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, condamné à plus de deux ans de prison
Tout en soutenant "son président" Kemal Kiliçdaroglu, Mansur Yavas s'était dit prêt mardi à remplir son "devoir" si l'alliance le lui demandait. Ekrem Imamoglu, quant à lui, a réitéré vendredi son soutien à une candidature du chef du CHP.
"Ne vous inquiétez pas, tout rentrera dans l'ordre", a assuré vendredi Kemal Kiliçdaroglu devant des journalistes. "Nous allons poursuivre notre chemin".
"Cadeau à Erdogan"
"Le rejet de (la candidature de) Kiliçdaroglu par Aksener porte un sérieux coup aux perspectives de l'opposition. Elle a fait un beau cadeau à Erdogan", juge Anthony Skinner, analyste indépendant et expert de la Turquie.
Pour une partie des soutiens de l'opposition, Kemal Kiliçdaroglu, un ancien haut fonctionnaire âgé de 74 ans et issu de la minorité alévie, souffre d'un manque de charisme face au chef de l'État, qui s'affiche volontiers en homme fort.
>> À voir : Séisme en Turquie : le président Erdogan sous le feu des critiques
Mais Recep Tayyip Erdogan devra répondre de la lenteur des secours dans les heures qui ont suivi le tremblement de terre du 6 février, ainsi que du manque d'anticipation des risques sismiques par son gouvernement. Des manquements que Kemal Kiliçdaroglu n'a pas manqué de relever, dénonçant "l'incompétence" et la corruption à la tête du pays.
Quant au parti de gauche prokurde HDP, tenu à l'écart de l'alliance de l'opposition, il n'a pas encore annoncé de candidat pour la présidentielle, et voit d'un bon œil la candidature de Kemal Kiliçdaroglu.
Avec AFP
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Recep Tayyip Erdogan maintient les élections présidentielle et législatives le 14 mai
EXPRESS ORIENT
Séisme en Turquie : le président Erdogan sous le feu des critiques
Revue de presse
Turquie : "Après les séismes, la réplique politique ?"
L'Humanité
Les destins croisés de Maksym et Nina sur les bords de la mer Noire
ReportageUkraine En l’espace d’un an, la troisième ville du pays est passée de cité touristique à centre d’accueil pour des milliers de déplacés internes qui rapportent, chacun, les récits glaçants de la vie qu’ils ont fuie.
Emmanuelle ChazeOdessa (Ukraine), correspondance particulière.
Au bord de la mer Noire, dans la ville autrefois hautement touristique d’Odessa, n’étaient les obstacles antichars (ou « hérissons tchèques ») disséminés sur les trottoirs du centre-ville et les coupures de courant inopinées, la vie semble presque normale. Mais rien n’est comme avant : au bout de la rue Katherinskaya, la statue de Catherine II de Russie a été déboulonnée en décembre 2022, symbole du rejet de la population de toute référence à la culture russe dans la ville. Personne ne peut s’approcher de l’escalier du Potemkine, les 192 marches monumentales qui marquent l’accès au port de la ville, qui, depuis le film de 1925 (le Cuirassé Potemkine), sont devenues le symbole le plus connu d’Odessa.
Il est également interdit de marcher sur les plages, minées, et de photographier la côte, tout partage sur les réseaux sociaux étant susceptible de livrer, même involontairement, des informations à l’ennemi. Ce voisin devenu agresseur, il y a neuf ans, s’est encore rapproché : la ligne de front de Mykolayiv est située à seulement une centaine de kilomètres d’Odessa et, même à cette distance, il n’est pas rare d’entendre les tirs d’artillerie. Des alertes aériennes annoncent presque quotidiennement la menace d’une frappe de missile ou de drone.
les déplacés sont pris en charge par les ong et les œuvres charitables ou religieuses
La ville est aussi devenue un lieu d’accueil pour toute une population meurtrie : Odessa accueille près de 60 000 déplacés internes depuis février 2022. Certains déplacés sont pris en charge par des particuliers, d’autres par des ONG et autres œuvres charitables ou religieuses. Maksym Lapiuk travaille depuis plusieurs mois avec l’International Rescue Committee (IRC), une ONG qui a déjà porté assistance à un demi-million de personnes à travers l’Ukraine depuis le début de l’invasion. Lui-même originaire de Kherson, il a fui en avril 2022, avec sa femme et son enfant. Il n’entrevoit pas de retour possible pour le moment, mais est heureux de participer à l’effort humanitaire de l’association dans la région : « L’IRC a rapidement compris l’importance d’être présent dans les régions les plus vulnérables, comme Mykolayiv et Kherson. Plusieurs fois par mois, nous envoyons un groupe d’humanitaires dans le seul district de la région de Kherson qui n’est pas atteignable par les frappes russes, pour y amener des couvertures, des radiateurs ou de la nourriture.».
Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire. Certaines ont fui, en plus de la guerre, un mari violent, d’autres ont divorcé, d’autres encore ont perdu leur conjoint. Toutes ont de la famille restée derrière la ligne d’occupation. Les récits qu’elles font de ce qui s’y passe sont glaçants. Nina, une jeune femme d’une trentaine d’années, a fui la région de Kherson avec ses deux enfants, un garçon et une fille, en août 2022. Elle est submergée par l’émotion : « Ma mère et ma sœur n’ont pas voulu partir. Il y a trois mois, je n’arrivais plus à les joindre au téléphone. Puis j’ai appris que le pire s’était produit : ma sœur avait été violée et torturée, avant d’être assassinée par des soldats russes. Pendant des jours, nous ne savions pas où elle était. C’est une morgue de la région qui a téléphoné pour que ma mère vienne identifier son corps, en nous suppliant de ne pas révéler qu’ils avaient appelé. On l’a reconnue à ses bracelets, ses mains. Son visage était tellement abîmé qu’il en était méconnaissable. » Pendant des semaines, la famille de Nina ne peut récupérer le corps de sa sœur. Dans la région occupée, l’identité de celui qui l’a tuée est connue, mais il ne semble pas avoir été inquiété. Nina a peu d’espoir qu’une enquête sera menée, et s’inquiète pour sa mère, restée seule : « Des pro-Russes lui ont intimé l’ordre de quitter le village, mais elle refuse de s’éloigner de la tombe de ma sœur. Les soldats russes terrorisent tous les habitants. »
Après la mort de sa sœur, et sachant sa propre mère en danger permanent, Nina peine à se reconstruire, mais elle est soulagée de voir ses enfants en sûreté à Odessa. À l’échelle du pays, comme elle, près de 6 millions d’Ukrainiens ont fui leur maison et trouvé refuge loin de la ligne de front. De son côté, l’IRC estime que plus de 17 millions d’Ukrainiens ont besoin d’assistance humanitaire.
Guerre en Ukraineodessa France24 - Monde
Joe Biden s'est fait retirer une "petite" lésion cancéreuse de la peau
Publié le : 03/03/2023 - 22:52
FRANCE 24
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La Maison Blanche a révélé, vendredi, que le président américain, Joe Biden, avait été opéré en février pour se faire retirer une "petite" lésion cancéreuse, détectée lors d'un contrôle médical de routine. Le chef d'État a déjà été opéré par le passé pour des lésions similaires.
Cette annonce pourra-t-elle faire taire les rumeurs sur l'état de santé du plus âgé des présidents américains ? Joe Biden a été opéré en février d'une "petite" lésion sur la poitrine, qui s'est révélée cancéreuse après examen, a fait savoir, vendredi 3 mars, son médecin. Il a indiqué que "tous les tissus cancéreux avaient été enlevés avec succès".
La lésion cancéreuse de Joe Biden, détectée et retirée lors de l'examen médical de routine du président américain le 16 février, relève d'un "carcinome basocellulaire" et n'a "pas tendance à s'étendre ou à causer de métastases", a précisé le praticien dans un rapport rendu public par la Maison Blanche.
Cela la distingue de formes de cancers de la peau "plus graves", telles que le mélanome, a-t-il écrit. Kevin O'Connor a aussi fait savoir que l'endroit où se trouvait la lésion avait "bien cicatrisé".
Joe Biden "en bonne santé" et "apte" à exercer ses fonctions
À l'issue de la visite médicale du 16 février, le médecin avait rappelé que Joe Biden avait "passé beaucoup de temps au soleil pendant sa jeunesse" et qu'il avait déjà, avant d'être président, été opéré pour des lésions cancéreuses.
Il avait conclu à l'époque que le président, âgé de 80 ans et qui a l'intention de briguer un second mandat lors de l'élection présidentielle de 2024, était "en bonne santé" et "apte" à exercer ses fonctions.
Avec AFP
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Biden veut parler à Xi jinping du ballon chinois, mais ne cherche pas la "Guerre froide"
décryptage
Discours sur l’état de l’Union : face à un Congrès divisé, Joe Biden rêve de compromis
France24 - Monde
Biélorussie : le prix Nobel de la paix Ales Bialiatski condamné à 10 ans de prison
Publié le : 03/03/2023 - 12:01Modifié le : 03/03/2023 - 17:28
FRANCE 24
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Le Biélorusse Ales Bialiatski, prix Nobel de la paix en 2022, militant pour la démocratie et fondateur de l'organisation de défense des droits humains en Biélorussie Viasna, écopé vendredi dans son pays de 10 ans de prison. Un verdict "à motivation politique", a condamné par le comité Nobel.
Un tribunal de Minsk a condamné, vendredi 3 mars, à 10 ans de prison le militant Ales Bialiatski, colauréat du prix Nobel de la paix 2022 et figure incontournable du mouvement démocratique en Biélorussie, a indiqué son ONG.
Le comité qui décerne le prix Nobel a condamné ce verdict : "Le procès et les accusations contre lui sont à motivation politique", a déclaré la présidente du comité norvégien, Berit Reiss-Andersen, dans un communiqué. "Le verdict montre que le régime actuel recourt à tous les moyens pour réprimer ses opposants".
"It just so happens that people who value freedom the most are often deprived of it." – Ales Bialiatski's 2022 #NobelPeacePrize lecture. Bialiatski has long advocated for fundamental human rights, democracy and freeing the political prisoners in Belarusian jails. https://t.co/vSaQYOdgjW
March 3, 2023Dans un communiqué, l'organisation Viasna précise que deux collaborateurs d’Ales Bialiatski, arrêtés comme lui en juillet 2021 et jugés à ses côtés, Valentin Stefanovitch et Vladimir Labkovitch, ont, eux, été condamnés respectivement à neuf et sept ans de prison.
Un quatrième accusé, Dmitri Soloviev, jugé par contumace après avoir fui en Pologne, a lui reçu une peine de huit ans de prison. Ils ont par ailleurs tous été condamnés à une amende de 185 000 roubles biélorusses (69 000 euros).
>> À voir : Svetlana Tikhanovskaïa : "Les Biélorusses ont le droit de décider de l'avenir de leur pays"
Ce lourd verdict s'inscrit dans une nouvelle série de procès visant militants, journalistes et opposants, réprimés implacablement depuis le mouvement de protestations de l'été 2020.
Ces protestations, déclenchées après la réélection controversée du président Alexandre Loukachenko, accusé de fraudes massives, ont été matées avec des milliers d'arrestations, de cas de tortures, plusieurs décès de manifestants, de lourdes peines et des exils forcés.
À l'automne dernier, Ales Bialiatski, dont le nom est parfois orthographié Beliatski, a reçu le prix Nobel de la paix avec deux autres organisations de défense des droits humains, Memorial (Russie) et le Centre pour les libertés civiles (Ukraine).
Une "injustice honteuse"
Le militant, âgé de 60 ans, a fondé et animé pendant des années Viasna, le principal groupe de défense des droits humains dans ce régime autoritaire dirigé depuis 1994 par l'indéboulonnable Alexandre Loukachenko.
Pendant les manifestants de 2020, l'ONG Viasna avait joué un rôle clé dans la documentation des répressions et des arrestations visant les protestataires.
Ales Bialiatski et ses collègues sont accusés d'avoir fait entrer de grandes quantités d'argent liquide en Biélorussie et d'avoir financé des actions collectives portant "grandement atteinte à l'ordre public".
Après le verdict, la principale opposante en exil, Svetlana Tikhanovskaïa, a dénoncé une "injustice honteuse".
Les trois hommes avaient plaidé non coupable. Lors des audiences et au verdict, ils ont été obligés de porter des menottes aux poignets, la cour ayant refusé de les faire retirer.
Ales Bialiatski avait déjà passé près de trois ans en prison en Biélorussie, entre 2011 et 2014, après avoir été condamné dans une autre affaire dénoncée comme politique. La Biélorussie comptait 1 461 prisonniers politiques au 1er mars, selon Viasna.
Plusieurs procès contre des militants du mouvement démocratique
Les Occidentaux ont adopté plusieurs trains de sanctions contre Minsk pour la répression des manifestations de 2020, mais le régime jouit toujours du soutien indéfectible de Moscou.
La Biélorussie a accepté en retour de servir de base arrière aux troupes russes pour attaquer l'Ukraine en février 2022. Mais l'armée biélorusse n'a pas pris part directement, jusqu'à présent, aux combats.
Outre le procès de Viasna, d'autres procès visent actuellement des militants du mouvement démocratique en Biélorussie. La figure de l'opposition, Svetlana Tikhanovskaïa, en exil, ainsi que plusieurs de ses collaborateurs, sont actuellement jugés par contumace.
Plusieurs journalistes du site internet Tut.by, le principal média indépendant en Biélorussie, restés au pays et emprisonnés, sont également jugés. Ils sont accusés notamment d'évasion fiscale et d'incitation à la haine et risquent de très lourdes peines.
En février, un journaliste et militant biélorusso-polonais Andrzej Poczobut, a lui été condamné à huit ans de prison, suscitant les protestations de Varsovie.
Le procès des trois fondateurs du média d'opposition Nexta, qui a joué un rôle important dans la contestation de 2020, s'est également ouvert mi-février. Deux d'entre eux sont jugés par contumace, le troisième, Roman Protassevitch, a été ramené de force en Biélorussie en mai 2021, après le détournement vers Minsk d'un avion de ligne à bord duquel il voyageait. Ce dernier a accepté de collaborer avec les autorités, tandis que sa compagne, Sofia Sapega, qui avait été arrêtée avec lui, a été condamnée à six ans de prison.
Avec AFP
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Biélorussie : le procès de l'opposante Svetlana Tikhanovskaïa s'ouvre à Minsk
Guerre en Ukraine
"En Biélorussie, le régime se renforce au prix de la souveraineté du pays"
Biélorussie : début du procès du prix Nobel de la paix Ales Bialiatski
France24 - Monde
Mort de l'architecte uruguayen Rafael Vinoly, concepteur de gratte-ciel emblématiques
Publié le : 04/03/2023 - 01:36
New York (AFP) – L'architecte uruguayen basé à New York Rafael Vinoly, concepteur de gratte-ciel contemporains emblématiques comme la tour "Walkie-Talkie" de Londres, est décédé à 78 ans, a annoncé vendredi sa famille.
"Au nom de ma famille, mes collègues et nos nombreux partenaires dans le monde, j'ai la tristesse d'annoncer que mon père (...) est décédé de façon inattendue hier (jeudi), 2 mars, à 78 ans", a déclaré son fils Roman sur le site internet de la société qu'il avait fondée et qui a son siège à New York.
Acclamé et parfois controversé, l'architecte né à Montevideo en 1944 laisse plus de 600 œuvres dans le monde entier, hôtels, salles de concert, stades ou aéroports, comme le terminal de Guadalajara (Mexique) ou le pont circulaire sur la lagune Garzon, en Uruguay.
Le club de football anglais de Manchester City, pour lequel il a dessiné le centre d'entraînement "City Football Academy", lui a rendu hommage sur Twitter.
Mais certains de ses projets ont fait polémique.
C'est le cas de son immeuble résidentiel de luxe de 426 mètres de haut et 85 étages à Manhattan, le 432 Park Avenue, qui fait l'objet d'un procès de la part de ses résidents millionnaires en raison de bruits et de vibrations à l'intérieur des appartements.
A Londres, le gratte-ciel au 20 Fenchurch Street, surnommé "The Walkie-Talkie", qui s'élève dans le quartier de la City, avait défrayé la chronique en 2013 car la réflexion des rayons du soleil sur sa façade vitrée concave avait endommagé une Jaguar garée en contrebas.
Rafael Vinoly "laisse un riche héritage de conceptions uniques et intemporelles qui se sont exprimées dans des édifices parmi les plus reconnaissables et emblématiques du monde", a ajouté son fils, qui cite le Forum international de Tokyo ou le musée d'art de Cleveland.
© 2023 AFP
L'Humanité
À Rostov-sur-le-Don, la guerre à quelques kilomètres
ReportageRussie La ville de l’écrivain Soljenitsyne vit au rythme du conflit dans le Donbass depuis neuf ans. L’année écoulée l’a laissée sous le choc d’une guerre sans retour et à sa porte.
Vadim KamenkaRostov-sur-le-Don (Russie), envoyé spécial.
Sur les grandes artères de la ville, d’imposants camions et convois militaires circulent régulièrement. Comme depuis un an, les sigles « Z » ou « V » ornent ces véhicules qui rappellent la proximité du conflit à moins de 200 kilomètres. Véritable base arrière, Rostov-sur-le-Don s’affirme comme un centre militaire important pour le district fédéral du sud de la Russie, qui englobe plusieurs régions : Volgograd, Krasnodar, Astrakan, Sébastopol ou… la Crimée. Cette porte du Caucase apparaît en première ligne depuis 2014. Il y a neuf ans, elle avait accueilli les premiers réfugiés. « La guerre est une vieille voisine… Si on avait su, à l’époque, qu’une décennie plus tard le conflit aurait atteint de telles proportions, au risque de devenir mondial... ça m’attriste. En plus, personne ne sait quand il s’arrêtera. Si au moins l’année 2023 pouvait être meilleure que 2022 », soupire l’écrivain Sergueï Tioutiounnik.
des millions de réfugiés du donbass passent par rostov
Sur les berges du Don, les navires de croisière attendent la période estivale. Une fois restaurés et le dégel terminé, ils vont remonter vers Saint-Pétersbourg et Moscou. Dans la ville, les mêmes messages de soutien s’affichent, comme dans le reste de la Russie. « Nous n’avons rien de commun avec la capitale ou Saint-Pétersbourg. Depuis 2014, on a des amis, de la famille qui sont plongés dans l’horreur. Et le 24 février a été malgré tout un choc. Je n’ai pas bougé de chez moi durant trois jours. Je ne faisais que regarder les informations », explique le communiste Sergey Lakisov.
Dans les rues, des perce-neige sont apparus. Ces plantes apparaissent immédiatement après la fonte des neiges et annoncent le printemps. « C’est la deuxième fois que nous assistons à son arrivée. Je ne pensais pas devoir fuir aussi longtemps. Mais il nous est impossible de rentrer, vu les bombardements ukrainiens qui se poursuivent », explique Sveta, qui est arrivée quelques jours avant l’invasion russe. Depuis février 2022, des millions de réfugiés du Donbass sont passés par ici avant de partir vers d’autres régions. « Des dizaines de milliers sont restés dans la région, estime Sergey Lakisov. Une partie de ma famille est ukrainienne et les mêmes liens existent chez la plupart des habitants ici. On n’a jamais fait de différence entre les deux nationalités. Il s’agit d’une véritable guerre civile et le pouvoir russe est responsable de cette situation. Nous, on fait au mieux, on apporte de l’aide aux camarades de Lougansk : vêtements, matériels, protections, médicaments… »
Ce soutien au Donbass se traduit aussi par une autre forme de solidarité. Plus de 2 500 sauveteurs de la région et 500 unités d’équipement sont prêts à venir en aide aux citoyens de Donetsk à tout moment, affirme la direction principale du ministère des Situations d’urgence de la région de Rostov. « Ils travaillent en état d’alerte maximale », assurent les autorités. Face à l’ampleur de cette guerre et au survol des drones ukrainiens, une liste des abris municipaux pouvant être utilisés en cas d’urgence est apparue sur le site Internet de l’administration de la ville. Deux types ont été recensés : les sous-sols des maisons et les passages souterrains. Au total, la municipalité promet 1,8 million de caves dénombrées qui pourraient cacher 2,76 millions d’habitants.
Aux abords de la cathédrale de la Nativité, l’imposant marché central à l’architecture typiquement soviétique apparaît bien rempli. « On profite du beau temps et des nouveaux arrivages de légumes et de poisson. C’est moins cher que dans les supermarchés », sourit Igor. Rostov-sur-le-Don reste l’un des ports les plus importants en Russie car il permet de relier le Don à la mer d’Azov, ainsi qu’à la mer Noire, avec un système de canaux. Pour le pacifiste Oleg Bodrov, membre du conseil du Bureau international de la paix, le constat est sans détour : « Malheureusement, la militarisation est la principale tendance de la société russe contemporaine. Cela signifie que la guerre s’est installée pour longtemps ! Et cela ne dépend pas de la durée de la guerre en Ukraine. » Alors que Bakhmout pourrait tomber aux mains de la Russie, au prix de milliers de morts, la diplomatie doit reprendre.
RussieGuerre en UkraineRostov sur le Don France24 - Monde
TikTok travaillera avec un "partenaire" en Europe pour rassurer sur la sécurité des données
Publié le : 04/03/2023 - 00:02Modifié le : 04/03/2023 - 00:00
Paris (AFP) – Face à la méfiance des pouvoirs publics européens, TikTok travaillera avec un "partenaire" pour garantir que les données de ses utilisateurs ne sont pas transférées vers la Chine, sur le modèle des mesures prises aux Etats-Unis, a annoncé vendredi l'un des cadres du réseau social à l'AFP.
"Les gouvernements occidentaux ont de réelles inquiétudes au sujet de la Chine et, par conséquent, en tant qu'entreprise fondée par des Chinois, nous sommes davantage tenus de montrer comment nous sécurisons les données de nos utilisateurs", a déclaré Theo Bertram, vice-président chargé des politiques publiques en Europe.
L'application très populaire de vidéos, propriété du géant ByteDance, souhaite donner des gages après la décision de la Commission européenne de bannir l'application sur les appareils professionnels de son personnel, invoquant des inquiétudes en matière de sécurité des données.
Depuis, des mesures similaires ont notamment été prises par le Parlement européen et par le Parlement danois, tandis que la France réfléchit à une interdiction pour ses fonctionnaires.
Dans l'UE, ByteDance fait aussi l'objet d'une enquête de l'Autorité irlandaise de protection de la vie privée, qui le soupçonne d'enfreindre la législation européenne sur la protection des données (RGPD) en matière de traitement des données personnelles des enfants et de transferts de données vers la Chine.
TikTok souhaite donc répliquer le modèle mis en place aux Etats-Unis avec l'entreprise californienne Oracle, chargée depuis l'été 2022 d'héberger les données des utilisateurs dans le pays et d'auditer ses algorithmes.
"Tout notre code est visible par Oracle. Nous ne pouvons pas faire de mise à jour sans passer par eux", a souligné M. Bertram.
Si le projet, qui a déjà coûté 1,5 milliard de dollars à l'application, est approuvé par le Comité sur les investissements étrangers aux Etats-Unis (CFIUS), "Oracle enverra directement les mises à jour de l'application TikTok" sur les magasins d'application des téléphones portables, une "protection" qui bénéficiera aussi aux Européens car l'application "sera la même", a-t-il précisé.
"Pour vraiment convaincre l'opinion publique, nous devons faire de même en Europe", estime Theo Bertram. "Nous travaillons à créer trois nouveaux centres de données et nous travaillerons aussi avec un partenaire", a-t-il ajouté, sans donner plus de détails à ce stade.
L'Europe est le premier marché de TikTok avec 150 millions d'utilisateurs, dont 25 millions au Royaume-Uni. Au niveau mondial, l'application revendique plus d'un milliard d'utilisateurs.
L'AFP, parmi plus d'une dizaine d'organisations de fact-checking, est rémunérée par TikTok dans plusieurs pays d'Asie et d'Océanie, d'Europe, du Moyen-Orient et d'Amérique latine hispanophone pour vérifier des vidéos qui contiennent potentiellement de fausses informations. Les vidéos sont supprimées par TikTok si les équipes de l'AFP démontrent que l'information véhiculée est fausse.
© 2023 AFP
Valeurs Actuelles
[Exclu VA +] De transgenre à lanceur d’alerte, le cri du cœur d’Oli London
“La culture woke est devenue incontrôlable et dangereuse”. Oli London a toujours critiqué les contradictions de la culture woke. L’influenceur britannique est connu pour avoir subi des dizaines d’opérations chirurgicales afin de ressembler à un coréen. A cette époque, il ne comprenait déjà pas que les militants woke l’accusent d’”appropriation culturelle”, alors qu’une femme pouvait se dire homme.
Mais depuis qu’il a annoncé sa détransition en octobre 2022, et donc, sa volonté de redevenir un homme britannique, conformément à son identité biologique, il est devenu un pourfendeur de ces militants trans. Et pour cause, les mêmes qui avaient applaudi son choix de devenir Coréen, puis femme, se sont empressés de le traiter de transphobe lorsqu’il a annoncé s’être trompé, et avoir commis “la plus grosse erreur de sa vie”.
Aujourd’hui Oli London regrette ce qu’il a infligé à son corps. Il portera ses cicatrices à vie.
Après un premier entretien paru sur notre site internet au mois de janvier, Oli London est venu à Paris pour accorder un entretien exclusif à VA +. Nous l’avons interrogé sur son parcours aux multiples rebondissements, ainsi que sur ses engagements actuels auprès des hommes politiques conservateurs pour protéger les enfants de la propagande woke et trans qu’ils subissent sur les réseaux sociaux ou à l’école.
Il nous raconte comment il en est arrivé à questionner son identité raciale et de genre, le harcèlement qu’il a subi, ainsi que l’influence des médias et des activistes dans sa transition, jusqu’à sa conversion au catholicisme.
Aujourd’hui, Oli London vit entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis, où il se rend régulièrement pour alerter sur les dangers de l’idéologie transgenre et pour collaborer avec des hommes politiques américains conservateurs. Il s’apprête à publier un livre pour raconter son parcours et pour, il l’espère, épargner à d’autres ce qu’il s’est infligé.
L’entretien complet, d’une durée de 50 minutes est à retrouver sur notre offre Rejoindre.
L'Humanité
Russie. À Volgograd, le patriotisme l’emporte sur le pacifisme
ReportageL’ancienne Stalingrad a vu sa notoriété et le prix payé dans la grande guerre patriotique récupérés par Vladimir Poutine pour expliquer son invasion militaire, il y a un an. Les habitants y adhèrent sans être dupes.
Vadim KamenkaVolgograd (Russie), envoyé spécial.
Le dégel a débuté dans la ville de la Volga. Quelques traces de neige demeurent le long des berges du fleuve. Avec des températures positives qui atteignent les 10 °C, le million d’habitants de Volgograd déplore des rues saturées d’eau et de boue. Sur le kourgane Mamaïev, la statue de la Mère Patrie haute de 85 mètres continue de protéger la ville. Elle rappelle surtout le lourd tribut payé par les habitants et les soldats au cours de la bataille de Stalingrad, la plus sanglante de l’histoire militaire. Au total, plus d’un million de personnes ont trouvé la mort en l’espace de six mois (23 août 1942-2 février 1943). À l’occasion du 80e anniversaire de la victoire, le 2 février, le président russe a maintenu son discours contre les autorités ukrainiennes pour légitimer l’invasion de l’Ukraine comme une opération de « dénazification », un an plus tôt. « Nous voyons que l’idéologie du nazisme, dans sa forme moderne, crée à nouveau des menaces directes pour la sécurité de notre pays », a déclaré Vladimir Poutine, et de commenter : « C’est incroyable mais c’est un fait, des chars allemands nous menacent à nouveau. »
Forcément, ce narratif officiel résonne chez un certain nombre des habitants. « Plus de 40 000 personnes sont mortes en l’espace de quelques heures sous les bombardements allemands. Elles ont littéralement brûlé. Forcément, cela nous marque, à l’image de notre ville qui a été complètement détruite. Ils ne se rendent pas compte du signal que les Occidentaux nous envoient ? » interroge Volodia, la cinquantaine, qui travaille dans une banque.
À côté de la maison Pavlov et devant le musée-panorama de la bataille de Stalingrad, trois bustes – de Joseph Staline, Gueorgui Joukov et Alexandre Vassilievski – ont été installés et inaugurés, en février, par Vladimir Poutine. À quelques mètres de là se trouve le Mémorial des victimes de la répression politique…Un mélange historique particulier. « Nous ne voulons pas retourner à l’époque de l’Union soviétique. On connaît les drames. Il s’agit de mettre en avant les défenseurs de la nation », estime une habitante qui profite des températures printanières pour se promener.
L’histoire est au cœur de cette guerre. Pour de nombreux historiens russes, l’Ukraine en a modifié l’enseignement lors de l’arrivée au pouvoir de Viktor Iouchtchenko, en 2004. « L’Holodomor (la famine qui a sévi en Ukraine et dans d’autres régions soviétiques en 1933 – NDLR) est devenu leur principal sujet de recherche. Tout devait amener à la culpabilité de l’État russe et d’un génocide », juge le professeur d’histoire, qui se rend dans les « nouveaux territoires » pour échanger sur cette thématique et l’enseignement dispensé jusqu’alors. Une analyse partagée par Arkadiy Korolev, professeur d’archéologie à l’Académie nationale des sciences sociales de Samara, qui dénonce « la transformation de criminels de guerre ukrainiens, reconnus comme tels par le Memorial de la Shoah, en héros nationaux. Une partie de ma famille les a combattus. Je ne peux accepter une telle réécriture ».
« Pourquoi interdire la culture de l’autre ? »
La Russie ne fait plus partie désormais du processus de Bologne, un espace européen commun de l’enseignement supérieur qu’elle avait rejoint en 2003. Cela permet-il d’envahir un pays ou de bombarder des innocents ? « Il s’agit d’une opération spéciale, pas d’une guerre. Nous évitons les civils », se défend un militaire en route pour Rostov, puis le Donbass. Pour Svetlana, qui a repris son métier d’infirmière à Volgograd, aucun doute, c’est bien « une guerre totalement absurde qui se déroule là-bas ». Encore marquée, elle raconte avoir eu la plus grande peur de sa vie « car (s)on fils, ingénieur dans l’armée, aurait pu être mobilisé. Une de (s)es tantes habitait dans la région de Lougansk. Elle a tenu depuis 2014. Mais l’année écoulée a eu raison de sa détermination. Elle n’a plus de contact avec son fils, parti vivre à Kiev puis en Allemagne. Pourquoi rompre des liens aussi forts ou interdire la culture de l’autre ? »
Dans la rue Gagarine, sur le toit du planétarium trône la sculpture Mir (« paix »), la dernière œuvre de l’artiste Vera Moukhina. « C’est un beau symbole », juge Evgueni Chamanaev, député communiste de la ville, qui déplore « un trop grand alignement de (son) parti sur les positions de Vladimir Poutine, lequel récupère les symboles soviétiques qui l’intéressent. Il n’a rien d’un communiste. En attendant, notre parti s’isole au niveau international » des autres partis communistes. Les habitants de Volgograd attendent les beaux jours et surtout la fin des combats.
UkraineGuerre en UkraineZaporijjiaVolodymyr Zelensky France24 - Monde
Meta réduit drastiquement le prix de ses casques de réalité virtuelle
Publié le : 04/03/2023 - 00:02
New York (AFP) – Meta, qui peine à faire fructifier ses investissements dans le métavers, va sabrer de 33% le prix de son casque de réalité virtuelle le plus onéreux et de 14% celui d'un autre modèle.
A partir du 5 mars aux Etats-Unis et au Canada, et du 15 mars dans les autres pays où il est disponible, le Meta Quest Pro, conçu pour des usages professionnels, sera vendu à 1.000 dollars, au lieu de 1.500 dollars.
Le Meta Quest 2, un casque davantage destiné aux jeux, sera disponible à 430 dollars au lieu de 500 dollars à partir du 5 mars dans une vingtaine de pays.
La maison mère de Facebook et Instagram a investi des dizaines de milliards de dollars dans ces casques et ses plateformes, Mark Zuckerberg pariant sur l'essor des univers parallèles accessibles notamment en réalité augmentée et virtuelle.
Il a même changé le nom de la compagnie en Meta pour symboliser cette évolution.
Mais la division regroupant ces nouvelles activités, Reality Labs, a perdu 13,7 milliards de dollars en 2022, suscitant le scepticisme des investisseurs quant à cette nouvelle stratégie.
Sur son blog, Meta souligne être toujours "engagé à construire un marché de réalité virtuelle prospère pour les développeurs, les entreprises et les créateurs".
L'objectif de l'entreprise "a toujours été de créer du matériel abordable pour que le plus grand nombre de personnes possible puisse profiter de tout ce que la réalité virtuelle a à offrir", ajoute le groupe.
© 2023 AFP
L'Humanité
Russie. À Samara, plongée dans la solidarité et l’effort de guerre
ReportageLa ville du prix Nobel de la paix Dmitri Mouratov vit au rythme du conflit. L’aide pour le Donbass, et pour les nombreux soldats qui y combattent, ne cesse de s’amplifier. Reportage.
Vadim KamenkaSamara, Moscou (Russie), envoyé spécial.
À quelques mètres de la gare centrale de Samara, l’immense centre commercial Goudok est devenu le point de ralliement pour Anastasia Andreïtchenko et son association Goumanitarniï dvij (Mouvement humanitaire).
Ce matin, de nombreuses familles sont venues donner des denrées alimentaires (pâtes, céréales, conserves), des vêtements chauds, du linge, des pansements et des médicaments. « Nous planifions à l’avance la logistique, où et vers qui nous allons. Nous élaborons la liste des choses nécessaires avec les habitants et les hôpitaux de Donetsk. Sur place, nous sommes accueillis, accompagnés et aidés par les forces militaires », explique-t-elle.
Dans le centre commercial, une boutique s’est transformée en box de stockage et accueille l’ensemble du chargement. À l’intérieur, une vingtaine de palettes chargées de cartons et d’autres objets remplissent la majeure partie du local. « On a séparé ce qui allait aux habitants, aux soldats et à l’hôpital de Makeïevka (périphérie de Donetsk – NDLR) . On a de tout : de l’huile, des ragoûts, des habits tricotés, du sel, du sucre, du thé, du café, des sucreries pour les enfants, des lingettes, du papier toilette. On a même des poêles pour se réchauffer et faire à manger que nous ont construits des ingénieurs », détaille Anastasia Andreïtchenko, entre deux appels téléphoniques.
Le temps complique l’arrivée sur place du poids lourd chargé du transport du fret. Chaque trajet est planifié dans les moindres minutes : trois jours de route dans les deux sens, un jour de déchargement. En fonction des possibilités, ils font le voyage une à deux fois par mois, car « il faut trouver un conducteur motivé et une remorque, ce qui n’est pas facile. Mais, vu l’état des habitants qui sont sans eau, sans nourriture, parfois blessés, on ne peut que poursuivre nos missions et espérer que la paix vienne rapidement », déplore-t-elle.
Alors que l’heure du chargement se profile, les gens leur souhaitent « bon courage pour la route » et les « remercient ». À 36 ans, Anastasia Andreïtchenko, qui travaille comme administratrice dans une société de gestion de service, a lancé dès 2014 cette collecte de fonds pour venir en aide aux familles déjà plongées dans la guerre.
« Le premier rassemblement a été une véritable aventure. En l’espace de quinze jours, on a réussi à collecter une remorque de 20 tonnes. Et j’ai commencé à accompagner les convois en 2015 quand l’un de nos chauffeurs a disparu avec tout le chargement », raconte-t-elle. Malgré les tirs d’obus, elle prend la route en cette fin février avec son mari, Alexey, et un autre bénévole. Ils rejoindront la remorque qui part la veille, à Donetsk.
Près de 100 000 morts depuis le 24 février 2022
Dans le centre de Samara, sur la place Kouïbychev, où s’impose l’immense opéra de la ville, des enfants profitent d’un toboggan enneigé pour faire de la luge. Juste à côté, la Maison des officiers, à l’architecture soviétique, organise dans une de ses nombreuses salles une collecte de fonds pour les soldats. Une écharpe trône au-dessus des centaines de paquets : « On n’oublie pas les nôtres. »
De jeunes militaires et des bénévoles trient et accueillent la foule. « Si je dois y aller, j’irai », affirme l’un d’eux, qui n’a pas été mobilisé après l’appel lancé le 21 septembre par le président russe. « Je viens ici apporter mon aide. Mon mari se trouve actuellement dans le Donbass, dans la région de Donetsk. J’attends chaque jour de ses nouvelles », glisse Nadia.
La mort d’une centaine de militaires, le 1er janvier, à Makeïevka, a marqué le 1,1 million d’habitants. Au total, certaines sources évoquent près de 100 000 morts de part et d’autre depuis le 24 février 2022.
« Des sorties nécessaires pour oublier les moments difficiles »
Au confluent de la Volga et la rivière Samara se trouve le centre historique, considérablement rénové à l’occasion de la Coupe du monde de football de 2018. Les boutiques, restaurants et magasins fonctionnent normalement. L’industrie, chimique, aérospatiale et automobile, a été marginalement impactée par les sanctions. « Les fermetures de magasins comme Decathlon ont un impact, même limité, sur les emplois. Pour l’instant, cela a été bien anticipé. Pour Togliatti, c’est plus difficile. Mais cela date d’une forme de désindustrialisation, que le partenariat avec Renault et l’usine automobile AvtoVAZ a mise en évidence », analyse l’universitaire Grigori Tsidenkov.
Le long des quais de nombreux résidents font du ski ou de la marche nordique sur une Volga totalement gelée. « Ces sorties en famille sont nécessaires pour oublier les moments difficiles. Avec la fin de la Maslenitsa (équivalent du mardi gras), cela permet d’éliminer toutes les crêpes mangées et se préparer au carême », s’amuse Slavia qui aura le droit de déguster une Jigouliovskoïé. Il s’agit de la célèbre bière russe, fabriquée à Samara depuis le XIXe siècle, qui dispose d’une brasserie et d’un bar attenant.
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RussieGuerre en Ukraine Valeurs Actuelles
[Exclu VA +] « Je suis soutenu par ma famille » – Pierre de Gaulle s’explique sur son voyage en Russie
« Pierre de Gaulle, vous êtes la personne qu’il faut pour faire mémoire du général de Gaulle », ces mots, prononcés par Darius Rochebin sur le plateau de LCI le 7 novembre 2021, le petit-fils du général ne risque pas de les entendre de sitôt.
Si Pierre de Gaulle n’a jamais caché ses positions pro-russes comme l’attestent son intervention sur LCI ou encore son interview au Figaro donnée peu après, l’invasion russe de l’Ukraine a quelque peu changé la donne.
Dorénavant, il est ouvertement qualifié de « gland » sur les plateaux de télévision, ne provoquant d’autres réactions que les rires. Il faut dire que le 24 février 2022 ne l’a pas fait changer d’avis au sujet de la Russie, bien au contraire.
En juin 2022, Pierre de Gaulle est invité à se rendre à l’ambassade de Russie à Paris pour participer aux célébrations de la fête nationale russe. Il propose alors d’écrire un discours où il ne cache pas son soutien à « l’opération spéciale », tout en attribuant la genèse du conflit à l’Ukraine et à l’OTAN.
« Chacun reconnaît aujourd’hui la responsabilité des États-Unis dans le conflit actuel, le rôle funeste de l’Otan qui s’élargit sans cesse et la politique inconsidérée du gouvernement ukrainien », a-t-il notamment déclaré lors de son allocution.
Si ce discours a eu peu d’impact en France, les autorités russes ont vu là l’opportunité d’obtenir le soutien précieux d’un « de Gaulle ». Invité par la ville de Volgograd pour le 80ème anniversaire de la bataille de Stalingrad, Pierre de Gaulle rencontrera alors plusieurs officiels russes dont le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec qui il parlera « de la paix ».
Quelques jours après son retour en Europe, Pierre de Gaulle a rencontré l’équipe de VA + en exclusivité pour revenir sur le but de son voyage en Russie, ses opinions controversées sur la guerre en Ukraine, et sur ses relations avec sa famille.
L’entretien complet, d’une durée totale de 26 minutes, est à retrouver sur notre offre Rejoindre.
France24 - Monde
Tennis: le Russe Rublev, finaliste à Dubaï, réaffirme son hostilité à la guerre
Publié le : 03/03/2023 - 23:54
Dubaï (AFP) – Le Russe Andrey Rublev, 6e joueur mondial, finaliste du tournoi de Dubaï, a réitéré vendredi son appel à la paix, estimant "fou" de voir "des citoyens normaux souffrir et mourir" alors que le conflit fait rage en Ukraine.
Un an après avoir écrit un célèbre plaidoyer anti-guerre sur l'objectif d'une caméra de télévision, Rublev a exprimé son hostilité à la guerre qui sévit en Ukraine depuis un peu plus d'un an.
Dans la foulée de sa victoire sur l'Allemand Alexander Zverev, Rublev, a rendu hommage à la défunte rock star soviétique, Viktor Tsoi, en inscrivant à nouveau sur l'objectif de la caméra, le message : "Tsoi est vivant". L'artiste, membre du groupe de rock Kino, formé dans les années 1970, se voulait porte-parole d’une jeunesse qui aspire au changement en ex-URSS.
"Il est l'un des artistes d'une génération passée qui a eu un impact énorme en URSS, je pense, car sa voix était vraiment puissante", a déclaré Rublev.
"Ce n'était pas une période facile. Les paroles qu'il écrivait donnaient beaucoup d'espoir aux gens à cette époque. Je les ai écrites parce que j'ai l'impression que maintenant, il se passe des choses similaires."
Tsoi est mort à l'âge de 28 ans en 1990 dans un accident de voiture près de Riga en Lettonie.
L'année dernière, lors de son titre à Dubaï, Rublev avait écrit un message puissant sur l'objectif de la caméra: "Pas de guerre s'il vous plaît", quelques jours seulement après l'invasion de l'Ukraine par son pays.
"Vous ne pouvez pas faire comme si de rien n'était, car c'est horrible. C'est fou que tant de citoyens normaux souffrent et meurent. La seule chose que j'espère, c'est que bientôt, il y aura la paix dans tous les pays", a-t-il déclaré, ce vendredi, interrogé sur le court à Dubaï.
Les joueurs de Russie et du Belarus avaient notamment été interdits de participation à Wimbledon l'année dernière et attendent de connaître leur sort pour l'édition de cette année (3-16 juillet).
© 2023 AFP
France24 - Monde
Cinéma: "The Whale" signe le retour inespéré de Brendan Fraser
Publié le : 03/03/2023 - 23:26
Paris (AFP) – En incarnant un personnage de professeur obèse reclus chez lui, l'acteur Brendan Fraser ("La Momie", "Georges de la jungle"), fait un come-back inattendu qui lui vaut la première nomination aux Oscars de sa carrière.
Tombé dans un oubli relatif ces dernières années, l'acteur est de tous les plans, méconnaissable dans le corps de Charlie, un homme de plus de 250 kilos qui ne peut plus sortir de chez lui et réussit à peine à se lever de son canapé.
Adapté d'une pièce de théâtre de Samuel D. Hunter, le film de Darren Aronofsky ("Requiem for a dream", "Black Swan", qui a valu un Oscar à Natalie Portman) raconte les retrouvailles de ce professeur d'anglais et de sa fille avec qui il a coupé les ponts.
Elle est jouée par la jeune star de la série "Stranger Things", Sadie Sink.
Le rôle de Charlie n'a pas été confié à un acteur souffrant d'obésité, rarement mis en avant dans l'industrie du cinéma, mais à l'ex-star de 54 ans, quitte à lui faire porter d'imposantes prothèses durant le tournage.
Laissant espérer dans ses premières séquences une réflexion rarement montrée au cinéma sur la perception de l'obésité et la façon dont les personnes qui en sont atteintes la ressentent, le film multiplie les clins d’œil à la baleine de "Moby Dick" et joue la carte du sentimentalisme.
Reste la performance de Brendan Fraser, choisi après dix ans d'hésitations par le réalisateur Darren Aronofsky, après avoir pensé "à toutes les stars de la planète", a raconté ce dernier à la Mostra de Venise, où le film était en compétition en 2022.
Lors du tournage, "j'ai appris à bouger d'une façon totalement nouvelle, j'ai développé des muscles que je ne savais même pas avoir", a complété l'acteur.
Une expérience qui a changé son regard sur l'obésité: "j'ai appris qu'il fallait être une personne incroyable physiquement et mentalement pour habiter un tel corps".
Le rôle d'une vie, estime carrément l'acteur à la carrière en dents de scie: "ça a été le rôle le plus compliqué que j'aie jamais joué. Charlie est le personnage de loin le plus héroïque que je n'aie jamais interprété".
© 2023 AFP
Valeurs Actuelles
[Vidéo VA +] Peut-on encore faire du journalisme de guerre de qualité ? Régis Le Sommier, de retour de Bakhmut
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Valeurs Actuelles
[Vidéo VA +] Finir à la rue, et en sortir ? Rencontre avec Emmanuel, SDF depuis 18 mois
Son rêve ? Trouver un logement pour repartir de zéro.
Pour aider Emmanuel vous pouvez le soutenir via sa cagnotte :
https://www.leetchi.com/c/aider-emmanuel-a-sortir-de-la-rue
Si vous voulez aider Emmanuel autrement vous pouvez utiliser ce courriel : yanlambrette[@]yahoo.fr
Mise à jour du 13 février. Emmanuel vous adresse ses remerciements.
« Un million de mercis, au minimum, à toutes celles et tous ceux qui me tendent la main depuis la diffusion de la vidéo, vendredi. J’aimerais vous prendre chacun dans mes bras et vous embrasser. Je n’arrive toujours pas à y croire. En quelques 48 heures, un nombre impressionnant d’entre vous a plus fait pour moi sans me connaître, que l’Etat dont la mission est d’aider la population dans les situations d’urgence. Chacun d’entre vous a accompli en quelques heures ce que des élus grassement payés par l’Etat ne font pas en une carrière. Prenez soin de vous, que Dieu vous garde ».
L'Humanité
La vie après l'occupation à Hostomel, ville-héros d’Ukraine
ReportageDans la région de Kiev, les villes occupées plusieurs semaines par l’agresseur russe restent marquées par les violences commises en mars 2022. Alors que la reconstruction a déjà commencé, ceux qui n’ont pas réussi à partir vivent avec de douloureux souvenirs. Reportage.
Emmanuelle ChazeHostomel (Ukraine), correspondance particulière.
Il est des noms qui resteront gravés dans les esprits bien après la fin de la guerre. Comme Oradour-sur-Glane, Srebrenica ou encore la Ghouta orientale, et tant d’autres lieux de massacres qui ont ému, outré et choqué, Boutcha entrait dans la mémoire collective en avril 2022, alors que le monde découvrait avec horreur la rue Jablonska jonchée de cadavres, les voitures de civils carbonisées et la destruction de plus de 3000 maisons de cette ville de banlieue autrefois paisible. Les villes toutes proches d’Hostomel, d’Irpin et de Borodyanka ont subi le même sort.
Pour ceux qui restent, même si l’heure est à la reconstruction, rien n’est oublié des heures terribles des trente-cinq jours de l’occupation russe du début de la guerre dans la région de Kiev. Si beaucoup d’habitants ne souhaitent plus évoquer cette période, et ne veulent plus que leur ville soit associée à tant d’atrocités, d’autres en revanche ne veulent pas que leur expérience tombe dans l’oubli, et se racontent.
Des familles captives
C’est le cas de Vira Zelenska et de Viktoriia Nazarova, deux mères de famille d’Hostomel qui ont survécu à l’occupation et à la captivité avec une centaine d’autres civils, dont 30 enfants, enfermés dans le gymnase souterrain de l’école municipale. Celle-ci avait été utilisée comme base par une soixantaine de soldats russes qui faisaient régner la terreur sur Hostomel.
En face de l’école, jusqu’à la fin de l’occupation un jardin a servi de fosse commune pour les cadavres de civils. Dont le corps du maire de la ville, Youri Prylykpo, assassiné le 7 mars 2022, alors qu’il distribuait de la nourriture et des médicaments à la population.
Au plus fort des bombardements, le souterrain servait d’abri aux habitants. C’est ainsi que Vira et Viktoriia, avec leurs enfants et leurs maris, se sont retrouvées captives. Viktoriia habite tout près, et Vira est l’une des cuisinières de l’école.
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Elle raconte : « Systématiquement, (les soldats russes) ont saccagé l’école, brisé les portes, abîmé le matériel. En ce qui nous concerne, les hommes ont été déshabillés, les soldats cherchaient s’ils avaient des tatouages ukrainiens. Ils ont été humiliés. On a été autorisés à préparer la nourriture sous la menace d’une arme automatique, les enfants étaient aussi poussés à droite, à gauche avec des armes. On était même braqués lorsqu’on allait aux toilettes ! »
Viktoriia précise : « La façon dont nous étions traitées dépendait des rotations de soldats. Tous n’étaient pas aussi violents, mais nous avions toujours peur. Le pire a été un régiment de Bouriates. Ils voulaient toujours des femmes, de l’alcool, des cigarettes. Heureusement pour nous, leur chef s’est interposé pour empêcher les viols. » Vira Zelenska a même été inquiétée lorsque les soldats se sont aperçu qu’elle portait le même nom de famille que le président Volodymyr Zelensky.
Pendant plusieurs semaines, des familles survivent dans des conditions difficiles : il fait – 19 °C dehors, et le gymnase affiche un taux d’humidité élevé. Les murs suintent. Les toilettes ne fonctionnent plus, tout le monde est malade, des cas de dysenterie apparaissent. Viktoriia se souvient : « Notre maire, Youri Prylypko, nous a apporté beaucoup de choses, deux fois, de la nourriture et de l’eau. Et un jour, ils (les soldats) l’ont emmené alors qu’il venait nous distribuer des vivres, et ils l’ont abattu. »
Les enfants ont repris les cours
Au même moment, l’occupant russe saccage des maisons, se sert des matelas et couvertures des civils pour tenter de camoufler ses chars. Mais, fin mars, c’est la débandade : aussi vite qu’ils sont apparus, les soldats russes se retirent d’Hostomel, comme l’explique Vira : « En quinze minutes, ils étaient partis, sans même compter leurs hommes. Ils en avaient même oublié, qui étaient partis voler de l’alcool au supermarché et qui ont été bien surpris de ne trouver aucun de leurs camarades en revenant ici ! » Lors de la libération, Vira et Viktoriia découvrent l’étendue de la violence qui a eu lieu à Hostomel, à Irpin et Boutcha.
Depuis la libération d’Hostomel, le 2 avril 2022, l’école a été réparée. Les enfants de Vira et de Viktoriia ont repris les cours. Mais à chaque alerte aérienne, au moment de se réfugier au sous-sol, ils ont peur de retourner dans ce gymnase où ils ont vécu des heures si sombres.
Après la libération, Hostomel a obtenu, comme Kharkiv, Kherson ou Marioupol, le titre de ville-héros d’Ukraine, pour la résistance affichée par ses habitants à l’occupant. À ce jour, plus de 71 500 crimes de guerre ont été recensés par le procureur général d’Ukraine.
« Guerre en Ukraine. Un an de trop » Tous nos reportages, entretiens et décryptages
- Les six dates qui ont marqué 365 jours de conflit
- Reportage. À Moscou, l'ordinaire à l'heure de la guerre
- Reportage. De Boutcha à Kiev, la guerre au quotidien
- Reportage. Les Russes, entre fatalisme et soutien à Poutine
- « Des familles sans père, sans mari », le témoignage de Valentina Melnikova, mère de soldats de Russie
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« Il est encore illusoire de parler de paix », l'analyse de Jean de Gliniasty, ancien ambassadeur
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À l'ONU, une résolution pour sortir du conflit
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Reportage. En Ukraine et en Russie, une jeunesse sacrifiée
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Reportage. En Russie, nés sous Poutine, sous emprise et déboussolés
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« On ne peut pas penser une paix sur la base d’une victoire militaire », l'analyse de Bertrand Badie, politiste
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Ces questions que les Occidentaux refusent de se poser, le décryptage de Francis Wurtz, député honoraire du parlement européen
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Guerre en UkraineUkraine France24 - Monde
L'Ukraine a "vaincu la terreur hivernale", la bataille de Bakhmout s'intensifie
Publié le : 01/03/2023 - 07:14Modifié le : 01/03/2023 - 22:54
FRANCE 24
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L'issue de la bataille de Bakhmout pourrait se jouer dans les prochains jours. Kiev reconnaît une situation de plus en plus difficile pour ses troupes, alors que les forces russes multiplient les assauts contre les positions ukrainiennes et menacent d'encercler la ville forteresse du Donbass. Sur le front énergétique, le chef de la diplomatie ukrainienne a assuré que son pays avait survécu "à l'hiver le plus difficile de son histoire". Retrouvez le fil du 1er mars 2023.
Cette page n’est plus mise à jour. Retrouvez plus d’informations sur la guerre en Ukraine en cliquant ici.
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22 h 06 : les forces ukrainiennes pourraient se retirer de Bakhmout
L'armée ukrainienne pourrait se retirer de Bakhmout, a expliqué un conseillé du président ukrainien mercredi 1er mars, interrogé par CNN. "Nos militaires vont bien sûr évaluer toutes les options. Jusqu'à maintenant, ils tiennent bon. Mais si besoin, ils pourraient se retirer stratégiquement. a précisé Alexander Rodnyansky. Nous n'allons pas sacrifier tous nos hommes pour rien."
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21 h 41 : l'Ukraine a "vaincu la terreur hivernale"
L'Ukraine s'est félicitée mercredi d'avoir "vaincu la terreur hivernale", marquée par d'intenses bombardements russes qui ont plongé des millions de personnes dans le froid. "L'hiver est terminé. Il a été très difficile, chaque Ukrainien l'a ressenti" a déclaré dans la soirée le président Volodymyr Zelensky. "Mais nous sommes parvenus à fournir à l'Ukraine de l'énergie et du chauffage".
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16 h 23 : l'Allemagne propose ses installations pour la préparation des sportifs ukrainiens aux JO de Paris-2024
Les "Olympiastützpunkten", centres régionaux de préparation olympiques en Allemagne vont être mis à la disposition des Ukrainiens pour leur préparation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris l'an prochain, a annoncé la ministre allemande des Sports, Nancy Faeser.
Quelque 220 athlètes et entraîneurs ukrainiens ont été tués et 320 installations sportives ont été partiellement ou totalement détruites depuis le début de la guerre déclenchée le 24 février 2022 par la Russie en Ukraine, d'après un décompte effectué en janvier par les autorités ukrainiennes.
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15 h 40 : à Bakhmout, l'état-major ukrainien face à une situation de plus en plus compliquée
Le piège se referme sur le soldats ukrainiens de la ville de Bakhmout (Donbass) que les Russes encerclent désormais pratiquement dans sa totalité. La bataille dure depuis le mois d'août et les mauvaises nouvelles s'accumulent pour l'état-major ukrainien.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky lui-même affirme que la situation est de plus en plus compliquée, rapporte notre correspondant à Kiev, Gulliver Cragg. Selon ce dernier, il n'y a plus que deux routes pour que les soldats ukrainiens puissent entrer et sortir de la ville, mais celles-ci sont à portée du feu russe.
Une information confirmée, dit-il, par l'un des commandant des forces ukrainiennes, lequel a ajouté que le plus grand problème rencontré par les soldats ukrainiens est le manque de munitions.
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13 h 41 : le président biélorusse "soutient totalement" le plan chinois pour régler le conflit en Ukraine
Actuellement en visite d'État en Chine, le président biélorusse Alexandre Loukachenko, allié de Moscou, a affirmé que son pays "soutenait totalement" les récentes propositions chinoises visant à régler le conflit en Ukraine.
Il s'exprimait durant une rencontre avec son homologue chinois Xi Jinping à Pékin, lors d'un séjour de trois jours dans le pays asiatique qui est un proche partenaire économique et diplomatique de la Russie.
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13 h 15 : en Finlande, le Parlement approuve par avance l'entrée dans l'Otan
À une écrasante majorité, le parlement finlandais a approuvé par avance l'entrée du pays nordique dans l'Otan, pour laquelle les ratifications par la Hongrie et la Turquie sont encore indispensables.
Les députés finlandais ont approuvé par vote une loi autorisant l'entrée de la Finlande dans l'alliance militaire occidentale, par 184 voix pour et 7 contre.
Conséquence directe de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, l'entrée finlandaise sous le parapluie de l'Otan mettra fin à un demi-siècle de neutralité forcée par Moscou puis trois décennies de non alignement militaire.
Avec des élections en vue le 2 avril pour le gouvernement de la Première ministre sortante Sanna Marin, Helsinki voulait éviter tout vide politique pour pouvoir prendre le train de l'Otan en marche, une fois l'accord d'Ankara et de Budapest obtenu.
Y compris, si nécessaire, sans attendre la Suède voisine, candidate elle aussi depuis 2022, mais confrontée pour l'instant à un blocage turc.
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12 h 58 : Blinken ne "prévoit pas" de rencontrer les ministres russe et chinois des Affaires étrangères au G20
Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a dit "ne pas prévoir" de rencontrer ses homologues russe Sergueï Lavrov et chinois Qin Gang lors du G20 cette semaine en Inde, sur fond de divisions sur la guerre en Ukraine.
"Je ne prévois pas de les rencontrer au G20", a affirmé lors d'une visite en Ouzbékistan Antony Blinken, tout en précisant qu'il s'attendait à participer à des sessions communes avec eux.
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12 h 45 : l'armée russe dit avoir repoussé une attaque "massive" de drones en Crimée
L'armée russe a affirmé avoir abattu dix drones ukrainiens lors d'une tentative d'attaque "massive" contre ses installations en Crimée annexée, au lendemain d'une incursion similaire de plusieurs appareils sur le territoire russe.
"Une tentative d'attaque massive de drones par le régime de Kiev sur les installations de la péninsule de Crimée a été déjouée", a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
Selon le ministère, six drones d'attaque ukrainiens ont été abattus par la défense antiaérienne russe et quatre autres ont été désactivés par des moyens électroniques.
Mardi, c'était le territoire russe qui était visé par une attaque de drones, sans faire de dégâts. Pour la première, l'un de ces appareils s'est écrasé dans la région de la capitale, Moscou.
Trois autres drones ont été abattus dans la nuit de lundi à mardi dans d'autres régions.
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11 h 27 : le président biélorusse Loukachenko soutient "totalement" le plan de paix chinois pour l'Ukraine
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko, allié de Moscou actuellement en visite en Chine, a affirmé soutenir pleinement les propositions chinoises en vue d'un règlement du conflit en Ukraine, dévoilées la semaine dernière.
"La Biélorussie milite activement avec des propositions pour la paix et soutient totalement votre initiative pour la sécurité internationale", a indiqué Alexandre Loukachenko, cité par le service de presse de la présidence biélorusse, lors de discussions à Pékin avec le dirigeant chinois Xi Jinping.
Critiquée par les Occidentaux pour ne pas avoir condamné publiquement Moscou depuis le début de l'invasion, la Chine appelle notamment dans ce texte au respect de la souveraineté des États et à des négociations de paix.
Le géant asiatique cherche à jouer un rôle de médiateur dans ce conflit et dément fermement les allégations des États-Unis et de l'Otan qui affirment qu'elle envisage de fournir des armes à la Russie.
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10 h 26 : l'Ukraine a "survécu à l'hiver le plus difficile de son histoire"
Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, s'est félicité que l'Ukraine ait "survécu à l'hiver le plus difficile de son histoire", marqué par des bombardements massifs russes qui avaient plongé des millions de personnes dans le noir.
"Il faisait froid et sombre, mais nous étions incassables", a lancé Dmytro Kouleba sur Facebook. "L'Ukraine a vaincu la terreur hivernale", a-t-il ajouté.
"Nos partenaires se sont tenus à nos côtés en nous apportant leur aide. L'UE a également gagné, et contrairement aux moqueries de Moscou, elle n'a pas gelé sans le gaz russe", visé par des sanctions, a encore souligné le ministre.
"Le chemin est encore long jusqu'à la victoire finale. Mais nous savons déjà comment gagner", a-t-il dit.
L'hiver en Ukraine a été marqué par une longue série de frappes russes aux missiles et aux drones explosifs, qui ont visé des sites énergétiques, provoquant régulièrement des coupures massives d'électricité et d'eau courante.
Les alliés occidentaux de Kiev lui ont progressivement fourni des systèmes de défense anti-aérienne et la Russie a diminué la fréquence et l'ampleur de ses attaques.
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8 h 30 : divisé par la guerre en Ukraine, le G20 se réunit en Inde
Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, est attendu en Inde pour une réunion du G20 à laquelle prendra part son homologue russe, Sergueï Lavrov, dans un contexte de division du Groupe des Vingt à propos de l'Ukraine.
Cette réunion de deux jours à New Delhi entre ministres des Affaires étrangères du G20 intervient après celle des ministres des Finances, qui n'ont pu s'entendre samedi sur un communiqué commun en raison de divergences concernant le conflit en Ukraine.
La Chine et la Russie sont les seuls pays du G20 à ne pas avoir validé les paragraphes du document faisant référence à "la guerre en Ukraine".
Aucune rencontre entre chefs de la diplomatie russe et américaine n'est à l'ordre du jour.
Antony Blinken ne s'est pas retrouvé dans la même pièce que Sergueï Lavrov depuis une précédente réunion du G20 à Bali (en Indonésie) en juillet 2022.
Leur dernière rencontre en tête-à-tête remonte elle à janvier 2022, quelques semaines avant l'offensive russe sur l'Ukraine, le 24 février 2022.
Antony Blinken et Sergueï Lavrov se sont néanmoins entretenus depuis par téléphone, mais pas pour évoquer ce sujet.
Le ministre russe des Affaires étrangères est arrivé mardi soir en Inde, pays qui entretient une amitié de longue date avec la Russie et n'a pas condamné l'invasion en Ukraine.
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7 h : pour l'ONU, "la Moldavie a été exemplaire" dans l'accueil des réfugiés ukrainiens
Frontalière de l'Ukraine, "la Moldavie a été exemplaire pour la solidarité qu'elle a montrée [envers les réfugiés]", estime la représentante du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Francesca Bonelli.
Dans un entretien avec l'AFP, la diplomate rappelle que "depuis le 24 février 2022, plus de 750 000 personnes sont entrées en Moldavie. La majorité est déjà repartie, mais quelque 100 000 réfugiés ont choisi de rester. Cela a un poids sur les services sociaux, sur la capacité du pays. La Moldavie a été exemplaire pour la solidarité qu'elle a montrée".
"C'est un bon exemple d'intégration, d'inclusion, de réponse humanitaire aussi. Maintenant la priorité est de permettre à cette solidarité de tenir sur le long terme […], en faisant en sorte qu'elle bénéficie aussi à la communauté locale", a également assuré Francesca Bonelli.
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6 h : l'étau russe se resserre autour de Bakhmout dans l'est de l'Ukraine
La bataille fait rage pour le contrôle de Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine, le président ukrainien Volodymyr Zelensky accusant la Russie d'envoyer massivement ses hommes à une mort certaine dans le seul but de s'emparer de cette localité symbolique.
Dans la soirée de mardi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, lors de son allocution quotidienne, a déclaré que "les plus grandes difficultés, comme auparavant, sont à Bakhmout […]. La Russie ne compte pas du tout ses hommes, les envoyant constamment à l'assaut de nos positions. L'intensité des combats ne fait qu'augmenter."
Malgré une importance stratégique contestée par les experts, Bakhmout est devenue un symbole de la lutte pour le contrôle de la région industrielle du Donbass. Volodymyr Zelensky, qui s'était rendu sur place en décembre, avait juré de défendre cette ville forteresse "aussi longtemps que possible".
Avec AFP et Reuters
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Ukraine, un an après
"D'escadrons de la mort" à "chair à canon", l'année sanglante des mercenaires du groupe Wagner
Transition énergétique
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Reportage
Guerre en Ukraine : des psychologues face à des vies brisées par des crimes sexuels
L'Humanité
En Ukraine, Olexandr Kamyshin, le soldat du rail
ReportageDepuis le début de la guerre, la compagnie de chemins de fer Ukrzaliznytsia fournit un effort gigantesque pour évacuer les millions de personnes fuyant combats et bombardements. À Kiev, un homme est aux commandes : Olexandr Kamyshin.
Emmanuelle ChazeKiev (Ukraine), correspondance.
Olexandr Kamyshin est marathonien. Avec la guerre, il est aussi devenu un visage familier pour des milliers d’Ukrainiens, admiré pour l’effort gigantesque et de longue haleine qu’il fournit en tant que patron d’Ukrzaliznytsia, la compagnie des chemins de fer ukrainienne.
Depuis février 2022, c’est une course contre la montre qu’il mène, au quotidien, en supervisant les opérations d’évacuations de millions de personnes et l’accueil de milliers d’entre elles dans les gares du pays, en plein milieu des bombardements qui s’abattent sur le pays depuis l’invasion russe.
Guerre en Ukraine. Les six dates qui ont marqué 365 jours de conflitLa tâche est immense et difficile, mais rien ne semble impossible lorsqu’il s’agit de défendre son pays. Revenant sur le début de l’agression, Kamyshin explique : « Nous sommes toujours prêts à tout, mais en février dernier nos plans n’étaient pas adaptés à l’ampleur de ce qui s’est passé : les chars, les bombardements, tout cela à l’échelle de la Seconde Guerre mondiale et même davantage. Rien ne pouvait nous y préparer, mais notre force a été de le comprendre dès les premières minutes et de nous adapter tout aussi rapidement. »
Cette deuxième armée du pays qui a évacué 4 millions de personnes, dont 1 million d’enfants
Effectivement, en l’espace de quelques minutes, le 24 février, alors que la vie de 44 millions d’Ukrainiens a basculé, beaucoup de destins se jouent dans la gare centrale de Kiev, elle aussi visée par des bombardements, mais point de ralliement pour des milliers de personnes cherchant à fuir.
Olexandr Kamyshin le sait : « Tant de vies dépendent de chacune des décisions que j’ai eu à prendre à ce moment-là, c’est dévastateur. Mais nous sommes comme des soldats, certains disent même que nous sommes la deuxième armée du pays, et dans ce sens nous avons réussi à mener à bien toutes les tâches qui nous incombaient. »
Ces soldats du rail, ce sont les 231 000 employés d’Ukrzaliznytsia, le plus gros employeur du pays, dont l’immense majorité a refusé l’évacuation pour faciliter celle de 4 millions de personnes, dont 1 million d’enfants, et de 120 000 animaux domestiques. Kamyshin revient sur ces vastes opérations : « Dès le départ, nous avons décidé de ne plus contrôler les billets, de laisser monter un maximum de personnes et de ralentir les trains sur les voies afin de pouvoir anticiper les actes de sabotage. »
Continuer d’assurer la circulation de ces trains coûte que coûte a permis de sauver des milliers de vies, comme dans les zones à l’époque encerclées puis occupées par l’agresseur russe : « Nous avons continué les évacuations à Irpin, Boutcha et Borodyanka jusqu’au dernier moment, lorsque les Russes ont détruit les rails. Nous prenions toutes les précautions nécessaires, en envoyant d’abord une locomotive, pour s’assurer que la voie était praticable, puis le train. Même chose pour Marioupol, jusqu’au dernier moment nous avons évacué, jusqu’à ce que les voies soient détruites. »
Des « centres d’invincibilité » où les Ukrainiens peuvent se réchauffer, recharger leurs appareils, accéder au Wi-Fi et boire un thé chaud
En novembre dernier, quelques jours après la libération de Kherson, Ukrzaliznytsia a mis en place le premier train reliant la capitale à la ville exsangue, après neuf mois d’occupation. En décembre, pour la Saint-Nicolas, un train spécialement affrété a permis à l’Unicef d’envoyer 33 000 cartables de fournitures scolaires et de jouets aux enfants vivant près de la ligne de front.
Un train médicalisé a également été mis en place en partenariat avec Médecins sans frontières, « une initiative qui a commencé comme un partenariat, s’est développée en amitié, et maintenant nous sommes frères », précise Kamyshin. Ce train a déjà effectué près de 100 voyages près de la ligne de front et permis l’évacuation de milliers de civils blessés et incapables de se déplacer seuls.
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L’effort d’Ukrzaliznytsia ne se limite pas aux voyages : aujourd’hui encore, chaque gare est aussi un lieu de ralliement et d’accueil. À travers le pays, 92 d’entre elles sont devenues des « centres d’invincibilité » où, chaque jour, entre 5 000 et 10 000 personnes viennent se réchauffer, recharger leurs appareils électroniques, accéder au Wi-Fi et boire un thé chaud.
Les dommages sur les infrastructures ferroviaires sont immenses, des milliers de kilomètres de rails ont été endommagés par les bombardements, mais Kamyshin pense à l’après : à Kiev, c’est lui qui a pris l’initiative de repenser et de moderniser le système équivalent aux RER, et même en temps de guerre il se targue de la ponctualité incroyable des trains, un taux de 98 % au départ, 96 % à l’arrivée. Après un an de guerre, il reste déterminé : « Pour durer, il faut savoir doser son effort, son énergie, et nous tous l’avons compris, nous tiendrons aussi longtemps que nécessaire.»
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Dans le sud de la France, l’armée française se prépare à la guerre de haute intensité
France24 - Monde
La guerre en Ukraine, miroir des divisions entre l’Occident et les pays du Sud
Publié le : 02/03/2023 - 13:19
Leela JACINTO
Depuis le début de la guerre en Ukraine, une ligne de crête est apparue au sein de la communauté internationale. Si le "Nord global" fait front contre la Russie, la plupart des pays du "Sud global" ont adopté une neutralité calculée, articulée à la défense de leurs propres intérêts. Mais, selon la militante indienne Kavita Krishnan, ce discours sert davantage Moscou et les régimes autoritaires que les populations.
Quand la militante féministe Kavita Krishnan a quitté ses fonctions au sein du Parti communiste indien (Marxiste-Léniniste) en septembre 2022, en raison de ses différences de vue sur la guerre en Ukraine, sa démission fracassante a fait la une de la presse indienne.
Un état de fait peu surprenant, cette femme de 50 ans est une figure politique et médiatique reconnue dans son pays - elle a même été citée en 2014 dans la liste des 100 femmes les plus influentes de la BBC.
Kavita Krishnan nage en effet à contre-courant. En Inde, la politique de "neutralité calculée" adoptée par le Premier ministre, Narendra Modi, sur la guerre en Ukraine fait consensus. L’adhésion dépasse largement le cercle des partisans du gouvernement suprémaciste hindou : opposants de gauche et médias lui ont emboîté le pas. Tous soutiennent que le conflit en Ukraine est une problématique européenne et que l’Inde doit privilégier ses propres intérêts. Dans les médias, les éditorialistes adhèrent au discours russe selon lequel Moscou aurait été "lésé", par l’Otan, en Ukraine.
Ce discours anti-occidental est ainsi partagé par l’ensemble du champ politique indien, à l’exception notable de Kavita Krishnan qui, elle, appelle à se tenir aux côtés de l'Ukraine. Ces dernières années, la militante s’est d'ailleurs renseignée sur l’histoire du pays et sur son passé soviétique, notamment sur la grande famine - ou Holodomor, le génocide par la faim opéré dans le pays par Joseph Staline en 1932-1933.
C’est pour cela qu’elle est, explique-t-elle, "moins disposée à accepter le discours habituel de la gauche et des progressistes" sur la question. "Je pensais naïvement que mon parti manquait de connaissances, et j’ai pendant longtemps essayé de combler leurs lacunes, déplore-t-elle. L’Ukraine a autant souffert sous Staline que sous Hitler, et il faut savoir cela pour comprendre pourquoi l’Ukraine se bat en ce moment. Mais je me suis heurtée à de multiples résistances. Ils refusent d’accepter l’idée que c’est l’Ukraine qui résiste actuellement à la Russie, et que le conflit ne se résume pas à ‘l’Occident contre le reste du monde’".
Un gouffre entre le Nord et le Sud
Son départ du Parti communiste a été mûrement réfléchi, mais il n’en a pas été moins douloureux. "Je me suis retrouvée complètement isolée alors que j’étais dans le parti depuis presque 30 ans, confie-t-elle. Je ne voulais vraiment pas le quitter. Mais j’étais en train de souligner l’erreur d’interprétation opérée par le Sud global, et ils ne voulaient pas que je le fasse."
À l’instar du fossé qui s’est creusé entre Kavita Krishnan et son parti, la guerre en Ukraine a mis en lumière des lignes de faille à l’intérieur de la communauté internationale. Un an après le début du conflit, un gouffre est apparu entre pays du "Sud global", cet ensemble hétérogène de pays autrefois dits "sous-développés" au rôle croissant sur la scène internationale, et ceux du "Nord global", autre nom de l’Occident.
D’un côté, les pays occidentaux ont resserré les rangs autour de l’Ukraine, dépassant leurs rivalités internes pour s’unir face à une agression en contradiction avec l’ordre mis en place depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
De l’autre, des pays du "Sud global", en Asie, en Afrique, au Moyen-Orient et en Amérique du Sud, ont opté pour un positionnement plus ambigu.
Les divisions sont devenues évidentes dès le 2 mars 2022, lors du premier vote de l’ONU pour condamner la guerre en Ukraine.
Si une résolution appelant le Kremlin à cesser son offensive y a été votée par 141 pays, 35 États du "Sud global", historiquement liés à Moscou, dont la Chine, l’Inde, l’Afrique du Sud et le Sénégal se sont abstenus. Un mois plus tard, le nombre d’États abstentionnistes a encore grimpé, malgré la découverte du massacre de Boutcha. Cinquante-huit pays, dont le Brésil, ont refusé le 7 avril de participer au vote organisé pour exclure la Russie du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies.
Une "neutralité" qui profite à la Russie
Un an plus tard, rien n’a changé : tandis que le monde vient de marquer le premier anniversaire de la guerre en Ukraine, l’Afrique du Sud a organisé des exercices militaires sur son sol aux côtés de la Russie et de la Chine.
L’opération, qui s'est déroulée du 17 au 27 février, illustre les limites de la "neutralité" et de la défense de son propre intérêt, que Pretoria ne cesse d’afficher. Car les experts montrent bien que cette position, partagée par de nombreux pays du "Sud global", est en réalité bénéfique à la Russie.
"La Russie profite économiquement de la politique de New Delhi et de Riyad", affirme ainsi l’ancien ambassadeur français en Syrie Michel Duclos, conseiller spécial à l’Institut Montaigne.
Le 5 octobre dernier, peu de temps après une visite de Joe Biden à Ryiad pour tenter de convaincre l’Arabie saoudite d’augmenter sa production de pétrole afin d’aider l’Europe à passer l’hiver, les membres de l’Opep ont décidé au contraire de la réduire.
"Cette décision a permis à certains des plus gros importateurs du Sud global d’acheter du pétrole russe à prix bradés, souligne Michel Duclos. Et cela a aidé la Russie à financer la guerre en Ukraine".
Les plus grandes puissances du Sud ont ainsi bénéficié des prix très bas pratiqués par la Russie pour écouler son pétrole et son gaz. La Chine en a importé des niveaux records, tandis que l’Inde a multiplié par 33 ses importations.
Monde "multipolaire" contre hégémonie occidentale
"Quand nous parlons de ‘Sud global’, nous utilisons une catégorie contestée, mais qui est utilisée par ces pays pour parler d’eux-mêmes, ce qu’il faut à mon avis respecter, remarque Michel Duclos. On voit néanmoins que dans le 'Sud global', des pays sont plus importants que d’autres. Certains ont atteint un tel niveau économique que l’Occident n’est plus en mesure d’exercer une quelconque pression à leur égard".
Ce "Sud global" hétérogène trouve néanmoins son unité dans la revendication d’un ordre mondial "multipolaire", face à "l’hégémonie unipolaire" de l’Occident. Un discours en écho à celui avancé par la Russie pour justifier l’invasion de l’Ukraine, malgré sa complète contradiction avec le droit international.
Quelques semaines avant d’ordonner l’invasion de l’Ukraine, Vladimir Poutine, en déplacement en Chine, signait ainsi avec Xi Jinping une déclaration sur la nécessité de faire "avancer la multipolarité". Pourtant, au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, ce sont la France, les États-Unis et le Royaume-Uni, des pays du "Nord global", qui soutiennent l’inclusion de l’Inde et une représentation africaine permanente, et non Pékin ou Moscou.
De son côté, Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, mène depuis le début de la guerre une frénétique opération de charme.
De Pretoria à Khartoum, en passant par l’Égypte, le Mali et l’Éthiopie, il ne cesse d’invoquer la "création d’un ordre mondial multipolaire contre "l’hégémonie de l’Occident".
Une "multipolarité" de despotes
Militante de gauche aguerrie, Kavita Krishnan est loin d’ignorer les multiples exactions dont se sont rendu coupables les pays occidentaux. Mais pour elle, le discours sur la multipolarité s’est transformé en "cri de ralliement des despotes, qui s’en servent pour présenter leur guerre contre la démocratie comme une guerre contre l’impérialisme".
Dans l’ordre multipolaire, dénonce-t-elle, "l’Ukraine n’est pas un 'pôle'. En Asie du Sud, l’Inde est le pôle émergent, pas le Népal ou le Bangladesh. La multipolarité a toujours voulu dire multi-impérialismes, maintenant, cela renvoie à un 'multidespotisme'. Dans le monde multipolaire, chaque despote est libre de l’être."
Rien à voir, donc, selon elle, entre la neutralité affichée par le "Sud global" et le mouvement des non-alignés pendant la guerre froide, ces pays nouvellement indépendants qui, durant cette période, ont refusé de s'inscrire dans la logique de blocs. "La multipolarité est très différente du non-alignement, martèle Kavita Krishnan. Il s’agissait d’une théorie basée sur des idées nobles, pas sur des intérêts égoïstes, pragmatiques et amoraux."
Face à ces divergences venues de loin, et apparues crûment depuis le début de la guerre, il est temps que le Nord réagisse, affirme de son côté Michel Duclos. "Le Nord et le Sud ne conçoivent plus le monde de la même façon, explique le spécialiste. Il y a actuellement une guerre d’influence, menée par la Chine et la Russie, et beaucoup de gouvernements illibéraux du Sud font souffrir leurs populations. Mais l’Occident a une fenêtre d’opportunité pour reconstruire, avec certains pays du 'Sud global', un ordre mondial qui respecte les principes de base du système international et des droits de l’Homme."
Depuis New Delhi, Kavita Krishnan s’est ainsi donné pour mission de transmettre le message, et commence à rencontrer un certain succès. Son essai, intitulé "Multipolarité, le mantra de l’Autoritarisme", a été traduit dans un grand nombre de langues et réimprimé plusieurs fois. La militante a même reçu récemment un appel d’une femme vivant à Kharkiv, qui s’applique à traduire son texte en ukrainien.
"Je me sens pleine d’humilité et de joie à l’idée qu’une femme de Kharkiv traduise ce que j’ai écrit, confie Kavita Krishnan. Je suis heureuse de construire des liens, à travers la planète, avec des gens qui veulent un monde meilleur et plus égalitaire. En Inde, je dis à mes amis que, si notre colonisateur a traversé la mer, Moscou a été tout aussi colonial en Ukraine, en volant les céréales et en affamant la population. Les Ukrainiens luttent pour ne pas être colonisés à nouveau, et il faut les soutenir."
Cet article a été traduit de sa version originale en anglais par Lou Roméo.
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Odessa, ville insoumise sur les bords stratégiques de la mer Noire
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À Moscou, l’ordinaire à l’heure de la guerre
ReportageDans la capitale russe, un an après le déclenchement d’un conflit qui endeuille ses habitants, la normalité semble l’emporter malgré l’impact des sanctions occidentales. Reportage.
Vadim KamenkaMoscou (Russie), envoyé spécial.
Sur les trottoirs de la capitale russe, le bal des livreurs est constant. Sur leur vélo électrique, on distingue à peine leur visage, emmitouflé. Malgré la neige, ils enchaînent les courses, profitant des passages souterrains pour se réchauffer un peu. « Ça fait du bien. Vu nos salaires, il faut faire un maximum de courses », note Sacha (1).
Pour le site spécialisé dans l’évaluation des métiers et leur niveau de salaire par villes, Gorod Rabot, en 2023 la rémunération d’un coursier atteignait les 73 628 roubles (920 euros) par mois, à Moscou. Le salaire moyen dans la capitale était estimé autour de 90 000 roubles (1 120 euros). D’où le choix pour des vélos électriques qui, en plus d’échapper à toute réglementation, leur permet d’économiser de l’énergie, de livrer les commandes plus rapidement et en plus grande quantité. Selon l’agence de statistique Mosstat, le salaire peut ainsi varier de 60 000 à 100 000 roubles (de 750 à 1 250 euros).
Pendant Maslenitsa (ou semaine des crêpes), on revient à une normalité qui a été fortement ébranlée cette année. On se retrouve en famille ou entre amis » Grigori, la trentaine.
Les magasins et restaurants moscovites célèbrent, en cette fin février, la Maslenitsa (ou semaine des crêpes). Cette fête païenne, qui marque le passage de l’hiver au printemps, est l’une des plus populaires de Russie. Cette tradition, qui s’achevait le 26 février, équivalent du mardi gras, se perpétue. « Cela permet de revenir à une normalité qui a été fortement ébranlée cette année. On se retrouve en famille ou entre amis autour de crêpes, notamment », raconte Grigori, la trentaine.
La capitale demeure relativement épargnée par les sanctions qui ont été décrétées depuis le 23 février 2022, deux jours après la reconnaissance par Moscou des républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, et durcies au fur et à mesure.
Guerre en Ukraine. Les six dates qui ont marqué 365 jours de conflitCe 24 février, les 27 ont imposé un 10e paquet de mesures imposant de nouvelles restrictions des exportations de l’Union européenne vers la Russie pour 11 milliards d’euros, et le gel des avoirs de trois banques russes et de nombreuses entités, dont des entreprises iraniennes.
La liste comprend 120 noms, qui seront rendus public par le Journal officiel de l’UE. « Sur le long terme, elles auront forcément un impact. Si elles touchent déjà plusieurs secteurs, dans l’immédiat l’économie russe ne s’en sort pas trop mal. La récession reste relativement modeste, 2,2 % en 2022 par rapport à 2021 », constate un diplomate français. Le Fonds monétaire international (FMI) mise sur une croissance nulle pour 2023 et une hausse de 2,3 % en 2024.
Les rayons restent pleins d’articles pourtant frappés d’embargo
Dans les supermarchés, les rayons sont bien fournis. « Vous voyez. On nous avait prédit que nos magasins seraient sans rien, que nous allions revenir à l’époque des années 1990 et des dures crises. Même au Tsoum, il y a encore des boutiques de luxe, avec des produits européens, qui fonctionnent », s’emporte Nadia, la cinquantaine, qui travaille dans le secteur culturel.
Le long du théâtre Bolchoï, entre les rues Neglinnaya et Petrovskaya, dans le grand magasin moscovite, les rayons restent pleins d’articles pourtant frappés d’embargo (Gucci, Dior, Chanel, Vuitton, Hugo Boss, Prada, etc.). Les enseignes ont le droit de les proposer si leur valeur n’excède pas 300 euros. Mais des ventes et importations parallèles d’articles de luxe existent avec des réseaux passant par la Turquie, l’Arménie, les pays du Golfe ou encore la Serbie.
Moscou renvoie une image de normalité. Dans son discours annuel devant l’Assemblée fédérale, le président russe, Vladimir Poutine, a clairement défendu cette idée.
Moscou renvoie une image de normalité. Dans son discours annuel devant l’Assemblée fédérale, le président russe, Vladimir Poutine, a clairement défendu cette idée. Les élections auront lieu aux périodes prévues. Les aides sociales, plus importantes en 2022 (hausse des pensions et des allocations), vont se poursuivre en 2023 avec la hausse du salaire minimum.
Le dirigeant a promis des travaux d’infrastructures, de logements, et de maintenir une agriculture forte. Cela tiendra-t-il sur la durée ? « Ces aides sociales ont un impact sur les couches moyennes, précaires. Même si on est loin du socialisme ou du communisme – on reste un état capitaliste –, les fermetures de plusieurs entreprises ont nécessité un plus grand effort social. L’inflation aussi pèse sur un certain nombre de Russes. La hausse du salaire minimum paraît aller dans ce sens », constate, pour sa part, un député russe.
Les Russes, entre fatalisme et soutien à PoutineLa durée de cette guerre et son issue pèseront de façon déterminante sur le degré d’adhésion des citoyens russes. Aujourd’hui, elle fait partie de leur quotidien, en toile de fond pour certains ou extrêmement proche pour les dizaines de milliers de familles endeuillées.
Pour l’instant, à Moscou, les élites politiques, économiques et universitaires ne semblent pas diverger du Kremlin et des autorités. Faute de possibilité de protester, les habitants s’habituent à un ordinaire trouble, où la paix s’éloigne.
moscouRussieGuerre en UkraineUkraine Valeurs Actuelles
Brexit : le “Bregret” des Britanniques
Le 8 février 2023, Valeurs Actuelles a assisté à l’avant-première d’un documentaire sur l’euthanasie signé Ligne de Front, la société de production de Bernard de la Villardière.
France24 - Monde
Le roi Charles III choisit la France pour sa première visite d'État fin mars
Publié le : 03/03/2023 - 14:39
FRANCE 24
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Avant même son couronnement, le nouveau souverain britannique, Charles III, a prévu d'entamer une série de déplacements à l'étranger. Sa première visite d'État sera consacrée à la France, du 26 au 29 mars, a confirmé l'Élysée. Il rejoindra ensuite l'Allemagne, qui qualifie ce choix de "geste européen important".
Le roi Charles III effectuera fin mars des visites d'État en France et en Allemagne, ses premiers déplacements à l'étranger en tant que souverain britannique. Il débutera par la France, du 26 au 29 mars, a annoncé, vendredi 3 mars, l'Elysée.
"Cette visite d'État, la première du souverain avant son couronnement (le 6 mai, NDLR), constitue un honneur fait à la France et illustre la profondeur des liens historiques qui unissent nos deux pays", salue la présidence française dans un communiqué.
La visite "symbolise également la relation d'amitié et de confiance entre le Président de la République et Sa Majesté le roi, qui ont par le passé étroitement collaboré pour la protection de la biodiversité et la lutte contre le réchauffement climatique", estime la présidence.
Emmanuel Macron "présidera un dîner d'État en l'honneur du souverain et de la Reine consort le 27 mars au Château de Versailles", indique l'Elysée.
>> À lire aussi, notre webdocumentaire : "Elizabeth II, une vie pour la couronne"
"Un geste européen important"
Charles III poursuivra ensuite son voyage en Allemagne, pour une visite d'État du 29 au 31 mars.
"C'est avec un grand plaisir que nous accueillerons le roi Charles et son épouse Camilla fin mars pour une visite d'État. J'apprécie d'autant plus cette visite d'État que le roi a décidé de venir chez nous, en Allemagne, avant même son couronnement" écrit dans un communiqué le président allemand Frank-Walter Steinmeier.
"Le fait que le roi Charles ait choisi l'Allemagne et la France comme premières destinations avant son couronnement est également un geste européen important", ajoute le président allemand.
"À lui, mais aussi bien sûr à tous les Britanniques, je voudrais dire : nous, en Allemagne, nous en Europe, souhaitons conserver des relations étroites et amicales avec le Royaume-Uni, même après le Brexit", conclut Frank-Walter Steinmeier.
Avec AFP
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France24 - Monde
Après l'Angola, Emmanuel Macron poursuit sa tournée africaine au Congo et en RD Congo
Publié le : 03/03/2023 - 05:15Modifié le : 03/03/2023 - 16:13
FRANCE 24
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Le président français visitait trois pays d'Afrique vendredi, pour une journée phare d'une tournée censée promouvoir le nouveau visage de la diplomatie française sur le continent. Arrivé la veille en Angola, Emmanuel Macron s'est ensuite rendu au Congo-Brazzaville. Pour finir sa visite, débutée au Gabon, il est attendu en RD Congo.
Le président français a atterri, vendredi 3 mars, peu avant 17 h 00 (16 h 00 GMT) à Brazzaville, la capitale du Congo, en provenance de Luanda, en Angola, qui était la deuxième étape de son voyage après le Gabon.
Il ne doit passer que quelques heures à Brazzaville, qu'il quittera dans la soirée pour Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), juste en face, sur l'autre rive du fleuve qui a donné son nom aux deux pays.
Plus tôt dans la journée, le chef d'État français a rencontré son homologue angolais, João Lourenço, à Luanda, où Emmanuel Macron a participé à un forum économique centré sur l'agriculture, avec la présence de plus de 50 entreprises françaises.
Le président français était accompagné de représentants de grands groupes céréaliers, de spécialistes du développement d'infrastructures comme Meridiam et de Total, qui est présent en Angola dans la production d'hydrocarbures mais aussi dans l'hydroélectricité.
Des accords de coopération ont été conclus pour renforcer la filière agricole angolaise, alors que le pays lusophone d'Afrique australe importe une grande partie de ses produits alimentaires.
"Ça correspond à l'idée que je me fais du partenariat économique entre le continent africain et la France", a expliqué le chef d'État français devant une centaine de participants. À savoir "répondre aux défis de l'Angola avec les acteurs qui sont les nôtres, les solutions qui sont les nôtres, plutôt que de venir plaquer des solutions toutes faites, et le faire en défendant nos intérêts de part et d'autre de manière respectueuse mais déterminée".
C'est une "stratégie de souveraineté alimentaire à laquelle nous croyons pour le continent africain", consistant à "bâtir des partenariats équilibrés et réciproques" et à développer du "'made in Africa' qui doit devenir une référence", a-t-il dit.
La France est présente de longue date dans le secteur pétrolier en Angola, mais la visite d'Emmanuel Macron est l'occasion d'explorer des collaborations dans d'autres secteurs, avec notamment des accords conclus pour renforcer la "résilience climatique" de l'agriculture angolaise ou accompagner sa filière café.
Le président angolais, dont la réélection en 2022 a été contestée dans l'opposition, s'inscrit dans la continuité du Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA), au pouvoir depuis l'indépendance en 1975 et longtemps parti unique.
Une rencontre avec Denis Sassou-Nguesso à Brazzaville
La veille, le président français avait rencontré son homologue centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, à Libreville, en marge d'un sommet sur la préservation des forêts tropicales.
À Brazzaville où Denis Sassou-Nguesso règne d'une main de fer depuis près de 40 ans, la rencontre entre Emmanuel Macron et le chef d'État congolais risque d'apparaître à contrecourant de son nouveau logiciel. À la veille de son arrivée, des organisations congolaises de défense des droits de l'Homme ont exposé leurs préoccupations et demandé au président français de les relayer.
Elles ont notamment plaidé pour la libération du général Jean-Marie Michel Mokoko et d'André Okombi Salissa. Respectivement ancien chef d'état-major des armées et ex-ministre, ces deux personnalités ont été condamnées à 20 ans de prison ferme après la présidentielle de 2016 qu'elles ont perdue et contestée.
Une étape délicate en République démocratique du Congo
Emmanuel Macron sera ensuite attendu dans la soirée de vendredi à Kinshasa, dernière étape de sa tournée. En République démocratique du Congo, ex-colonie belge sur l'autre rive du fleuve Congo, sa visite sera centrée sur la coopération en matière de santé et culturelle.
Il visitera samedi l'Institut national de recherche biomédicale et y rencontrera le professeur Jean-Jacques Muyembe, à l'origine de la découverte du virus Ebola. Il rencontrera aussi des artistes et des entrepreneurs du monde de la culture et de la création.
Cette étape peut s'avérer délicate alors que la France est accusée en RD Congo de soutenir le Rwanda plutôt que Kinshasa, confronté à une rébellion dans l'est du pays.
Quelques dizaines de jeunes, brandissant des drapeaux russes, ont manifesté contre sa venue mercredi à Kinshasa. Jeudi, une petite dizaine d'entre eux ont brûlé un drapeau de la France devant l'Institut français à Goma dans l'est du pays, a constaté un correspondant de l'AFP.
Volonté de s'afficher comme "un interlocuteur neutre"
Emmanuel Macron, soucieux de diversifier les liens de la France avec le continent, a multiplié les déplacements dans les pays non francophones depuis son premier mandat (2017-2022).
Cette fois encore, en file rouge de sa tournée africaine figurait la volonté de tourner définitivement la page de la "Françafrique", avec ses pratiques opaques et ses réseaux d'influence hérités du colonialisme, et mettre en place un nouveau "logiciel", reposant sur "l'humilité" et des partenariats pragmatiques, de la protection de l'environnement à la santé.
"Cet âge de la Françafrique est bien révolu", a-t-il lancé jeudi depuis Libreville qui a longtemps incarné ces dérives sous la présidence d'Omar Bongo.
"Au Gabon comme ailleurs, la France est un interlocuteur neutre", a-t-il martelé, alors que l'opposition gabonaise l'accusait d'apporter son soutien au président Ali Bongo Ondimba, fils et successeur d'Omar Bongo, en pleine année électorale.
avec AFP
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Emmanuel Macron au Gabon : "Cet âge de la Françafrique est bien révolu"
Emmanuel Macron en tournée africaine pour éprouver sa "nouvelle relation" avec le continent
Le Débat de France 24
Comment sortir de la "Françafrique" ? Emmanuel Macron au Gabon pour la protection des forêts
France24 - Monde
Migrants illégaux fuyant la Tunisie : "Je me sentais tellement heureux ici"
Publié le : 03/03/2023 - 11:40
FRANCE 24
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Lilia BLAISE
Hamdi TLILI
La Côte d'Ivoire s'est portée au secours de ses ressortissants qui vivent en Tunisie, avec une opération de rapatriement de 500 Ivoiriens qui cherchent à quitter le pays où ils ont été chassés de leurs logements. Une situation qui fait suite aux propos du président tunisien qui a dénoncé l'immigration clandestine dans son pays. Depuis plusieurs jours, des familles entières campent aux abords de l'ambassade ivoirienne. Reportage de Lilia Blaise, Hamdi Tlili, et Laurent Berstecher.
Des dizaines d'Ivoiriens qui s'étaient réfugiés dans ou devant leur ambassade à Tunis ont été pris en charge en urgence, avant des rapatriements prévus dans les prochains jours.
Leur situation s'est davantage précarisée après un discours controversé, prononcé le 21 février, par le président tunisien Kaïs Saïed visant les migrants clandestins d'Afrique subsaharienne, dont la présence est selon lui source de "violence et de crimes" et vise à modifier la composition démographique du pays.
Un grand nombre des 21 000 migrants recensés officiellement en Tunisie, pour la plupart en situation irrégulière, ont perdu du jour au lendemain leur travail (généralement informel) et leur logement.
D'autres ont été arrêtés pour des contrôles policiers et certains ont témoigné avoir été physiquement agressés.
Mercredi, la Côte d'Ivoire a également annoncé avoir "enclenché les opérations de retour" de quelque 500 ressortissants. Le porte-parole du gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly a estimé que ces retours pourraient avoir lieu dans un délai de 24 à 72 heures.
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REPORTAGE
En Tunisie, les Subsahariens sur le qui-vive après les propos de Kaïs Saïed
Propos antimigrants de Kaïs Saïed : Nabil Ammar dénonce sur France 24 une "interprétation erronée"
tunisie
Propos anti-migrants : "Un discours identitaire nouveau au sommet de l'État tunisien"
France24 - Monde
L'international marocain et joueur du PSG Achraf Hakimi mis en examen pour viol
Publié le : 03/03/2023 - 11:33Modifié le : 03/03/2023 - 11:54
FRANCE 24
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Le défenseur marocain du PSG Achraf Hakimi a été mis en examen jeudi pour viol, a indiqué vendredi le parquet de Nanterre. Une enquête avait été confiée à la Sûreté territoriale, après des accusations d'une femme de 24 ans qui a déclaré avoir été violée le 25 février au domicile du joueur à Boulogne-Billancourt. Le club a apporté "son soutien" au joueur.
Le défenseur latéral du Paris Saint-Germain Achraf Hakimi a été mis en examen pour viol, a indiqué, vendredi 3 mars, le parquet de Nanterre contacté par l'AFP.
L'international marocain a été entendu jeudi par les enquêteurs de la Sûreté territoriale des Hauts-de-Seine, puis mis en examen par un juge d'instruction et placé sous contrôle judiciaire.
Une jeune femme de 24 ans l'accuse de l'avoir violée samedi dernier, chez lui, à Boulogne-Billancourt, en banlieue ouest de Paris.
Si son contrôle judiciaire lui interdit d'entrer en contact avec la jeune femme, a précisé le parquet, il est néanmoins autorisé à quitter le territoire français.
Le PSG "apporte son soutien" à Hakimi et "fait confiance à la justice", a annoncé vendredi un porte-parole du club, qui "ne fera aucun commentaire" sur ce dossier.
L'entraîneur Christophe Galtier a lui affirmé en conférence de presse vendredi qu'il ne "répondrait à aucune question sur l'extrasportif d'Achraf Hakimi".
L'enquête préliminaire ouverte lundi par le parquet de Nanterre est désormais confiée à un juge d'instruction.
Une rencontre sur Instagram
De son côté, la jeune femme a été entendue mercredi par les enquêteurs, ont indiqué des sources proches du dossier.
"On prend acte de la mise en examen", a réagi auprès de l'AFP l'avocate de la victime, Me Rachel Flore Pardo. "Ma cliente maintient toutes ses déclarations. Elle a fait le choix de s'exprimer exclusivement à la justice et ne souhaite pas médiatiser l'affaire, notamment pour préserver sa sécurité", a-t-elle poursuivi.
La jeune femme s'était d'abord rendue dimanche dans un commissariat du Val-de-Marne, où elle a déclaré avoir été violée, sans porter plainte.
Selon une source policière, elle a alors raconté avoir fait connaissance avec Achraf Hakimi en janvier sur le réseau social Instagram et s'être rendue samedi chez lui dans un VTC (voiture de transport avec chauffeur) commandé par le joueur.
Sur place, elle rapporte qu'Achraf Hakimi l'a embrassée et commis des attouchements sans son consentement, avant de la violer, a ajouté la source policière.
Parvenant à le repousser, elle a dit qu'une amie, contactée par SMS, était venue la récupérer.
L'avocate du joueur marocain du PSG Achraf Hakimi, a dénoncé une "tentative de racket" à l'encontre de son client, qui "dément fermement les accusations" portées contre lui. Sa mise en examen lui "offre enfin la possibilité de se défendre", a déclaré Me Fanny Colin dans un communiqué, et notamment de "prendre connaissance du dossier".
"Je retiens pour ma part que la dénonciatrice a refusé de déposer plainte, a refusé de se soumettre au moindre examen médical ou psychologique et a refusé d'être confrontée à Achraf Hakimi alors pourtant que l'accusation ne repose exclusivement que sur ses propos", a affirmé Me Colin.
Disponible contre le Bayern ?
Achraf Hakimi est arrivé au PSG en 2021, en provenance de l'Inter Milan. Considéré comme l'un des meilleurs arrières droits du monde, il a fait partie de l'équipe-type de l'année 2022 désignée par la Fédération internationale (Fifa) et révélée lundi à Paris.
Le joueur avait d'ailleurs participé à la soirée de gala organisée par la Fifa lundi à la Salle Pleyel, quelques heures après la révélation sur l'ouverture de l'enquête le visant pour viol.
Le Marocain, touché à une cuisse et qui avait manqué le déplacement du PSG dimanche à Marseille, fera par ailleurs son retour à la compétition "la semaine prochaine", a indiqué le PSG, qui se déplace mercredi sur le pelouse du Bayern Munich en 8e de finale retour de la Ligue des champions. "L'objectif c'est qu'il soit disponible pour le match face au Bayern", a déclaré Christophe Galtier. "On va le gérer normalement, il va s'entraîner demain, il va s'entraîner dimanche, et j'ose espérer que lundi il va s'entraîner normalement avec le groupe et qu'il sera disponible contre le Bayern", a poursuivi l'entraîneur.
Achraf Hakimi est d'ores et déjà forfait pour la réception de Nantes, samedi (21h00) en Ligue 1, mais était présent, tout sourire, à l'entraînement collectif du PSG vendredi matin, a constaté une journaliste de l'AFP.
AFP
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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} L'Humanité
Guerre en Ukraine. Nouvelle donne avec le plan de paix chinois
ActuMal accueilli par le monde atlantiste, le texte présenté par Pékin à la communauté internationale suscite ailleurs beaucoup d’espoirs.
Bruno OdentAlors que, de Moscou à Washington en passant par Bruxelles et les capitales européennes, les termes de paix, cessez-le-feu et négociations semblent avoir disparu du vocabulaire diplomatique, la République populaire de Chine a bluffé la communauté internationale en lui présentant un plan en 12 points pour sortir de la guerre. L’initiative a été accueillie favorablement aux Nations unies, où le secrétaire général, Antonio Guterres, s’inquiétait de la montée en puissance d’un risque majeur pour toute l’humanité, à la veille de la journée anniversaire du déclenchement de l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine. Stéphane Dujarric, porte-parole de Guterres à l’ONU, se réjouit de « l’importance de la contribution chinoise », pointant en particulier « l’appel à éviter l’utilisation des armes nucléaires ».
Ukraine. L'ONU exige le retrait des forces russes, Pékin dévoile son planL’Otan et Washington minimisent la portée de l’initiative
Sans surprise, à Washington et du côté de l’Otan, on s’est employé aussitôt à minimiser la portée d’une initiative qui ne serait « pas crédible » étant donné les bonnes relations existant entre Pékin et Moscou. Le secrétaire d’État, Antony Blinken, a cru même disposer d’informations lui donnant le sentiment que la Chine s’apprêtait à livrer des armes à la Russie. « Faux, absolument faux », ont démenti aussitôt les autorités chinoises. Occupé à justifier la montée en puissance des livraisons d’armes lourdes de l’Union européenne (UE) à l’Ukraine, après le feu vert obtenu de Berlin sur les chars Leopard 2, le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borell, a voulu discréditer l’initiative chinoise d’une remarque se voulant définitive, affirmant qu’il n’y voyait « rien qui puisse bénéficier à qui que ce soit d’autre que la Russie ».
Guerre en Ukraine. La Chine peut-elle jouer la négociatrice ?Le plan chinois contre l’utilisation du nucléaire
Parmi nombre de pays dits du « Sud global », l’initiative de Pékin est accueillie bien plus favorablement. Ces pays souffrent autant des conséquences de la guerre – avec l’explosion des prix des hydrocarbures et des céréales – qu’ils sont étranglés par les prérogatives du dollar en lien avec la hausse brutale des taux d’intérêt de la Réserve fédérale états-unienne. Le Brésil est de ceux-là. Le président Lula se défie des logiques atlantistes et avance une démarche proche de celle de Pékin quand il réclame qu’un groupe de pays « non impliqués dans le conflit assume la responsabilité de rétablir la paix ».
Diplomatie. Le groupe de paix de Lula se heurte aux intérêts de WashingtonLe texte chinois, dont nous publions l’intégralité sur notre site Internet, réaffirme les grands principes de l’ONU sur la souveraineté de chacun des membres de la communauté internationale, « grands ou petits, forts ou faibles, riches ou pauvres ». Il exhorte la Russie et l’Ukraine à « se conformer strictement au droit humanitaire international, à éviter d’attaquer des civils ou des bâtiments civils ». Il dénonce tout recours aux armes nucléaires, désavouant explicitement la démarche de Vladimir Poutine quand il décrète la suspension de la participation de son pays à l’accord Start 2 de limitation des arsenaux, signé avec les États-Unis en 2010. Et le plan chinois de mettre les points sur les i en fustigeant « l’usage ou la menace de l’usage des armes nucléaires ».
C’est de Kiev qu’est venue la preuve sans doute la plus manifeste du sérieux avec lequel a été reçue l’initiative de paix de Pékin sur l’ensemble de la planète. « J’ai l’intention de rencontrer Xi Jinping », a réagi Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, ajoutant que ce serait « important pour la sécurité mondiale ».
ChineGuerre en UkraineONUOtan France24 - Monde
Nucléaire : le chef de l'AIEA en Iran après la découverte d'uranium enrichi à un taux record
Publié le : 03/03/2023 - 15:50
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Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Rafael Grossi, a entamé, vendredi, une série de rencontres avec de hauts responsables iraniens à Téhéran. Cette visite en urgence intervient quelques jours après la découverte en Iran de particules d'uranium enrichies à un seuil proche de la quantité nécessaire pour produire une bombe atomique.
Une visite express à Téhéran pour tirer les choses au clair. Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Rafael Grossi, est arrivé vendredi 3 mars dans la capitale iranienne pour des discussions sur le programme nucléaire des Iraniens, après la découverte dans le pays de particules d'uranium enrichi proches du niveau pour fabriquer une bombe atomique.
Rafael Grossi a été accueilli à l'aéroport par le porte-parole de l'Agence iranienne de l'énergie atomique, Behrouz Kamalvandi. Lors de cette visite de deux jours, il doit rencontrer le directeur de cette agence, Mohammad Eslami, ainsi que plusieurs responsables iraniens, notamment le président Ebrahim Raïssi samedi.
Selon un rapport confidentiel de l'AIEA consulté mardi par l'AFP, des particules d'uranium enrichies à 83,7 %, soit un peu moins des 90 % nécessaires pour produire une bombe atomique, ont été détectées dans l'usine souterraine de Fordo, à une centaine de kilomètres au sud de la capitale Téhéran.
L'Iran, qui nie vouloir se doter de l'arme nucléaire, s'est justifié en faisant état "de fluctuations involontaires" au cours du processus d'enrichissement et en assurant "n'avoir pas fait de tentative pour enrichir au-delà de 60 %".
>> À lire : Que manque-t-il à l’Iran pour se doter de l’arme nucléaire ?
La France a jugé, jeudi, qu'il s'agissait d'"un développement sans précédent et extrêmement grave".
"Relancer le dialogue" après des mois de détérioration
Lors de sa visite, Rafael Grossi va essayer d'en savoir plus et d'obtenir "un renforcement de l'accès au site et une augmentation du nombre d'inspections", selon une source diplomatique à Vienne, où siège l'agence spécialisée de l'ONU. Le patron de l'AIEA devrait s'exprimer devant la presse à son retour à Vienne, samedi en fin de journée.
Cette courte visite intervient près d'un an après le dernier déplacement en date du diplomate argentin à Téhéran, en mars 2022, dans un contexte très différent. L'accord semblait alors possible pour une reprise des interminables négociations entre les grandes puissances et l'Iran sur le dossier nucléaire.
Mais, dans un contexte géopolitique chamboulé par la guerre en Ukraine, cette opportunité a été manquée. Depuis, les inquiétudes n'ont cessé de se renforcer aux États-Unis, en Europe et dans certains pays du Moyen-Orient comme Israël, sur les avancées de l'Iran vers la maîtrise de l'arme atomique.
L'ambition du chef de l'AIEA est donc de "relancer le dialogue" après des mois de détérioration, l'Iran s'affranchissant chaque jour un peu plus de l'accord conclu en 2015 pour limiter ses activités nucléaires en échange d'une levée des sanctions internationales. Cet accord est au point mort depuis le retrait unilatéral des États-Unis décidé en 2018 par le président Donald Trump.
Multiplication du nombre de centrifugeuses
Pendant ce temps, lancé dans une course technologique, l'Iran multiplie le nombre de centrifugeuses sur ses sites, dispersés dans le pays, et continue à enrichir l'uranium à des niveaux élevés.
Le pays a déjà fait l'objet d'un rappel à l'ordre du gendarme du nucléaire onusien lors de la dernière réunion du Conseil des gouverneurs, en novembre 2022, pour son manque de coopération concernant des traces d'uranium enrichi retrouvées sur trois sites non déclarés.
Le chef de la CIA, William Burns, s'est récemment inquiété de l'avancée fulgurante du programme nucléaire iranien, jugeant qu'il "suffirait (à l'Iran, NDLR) de quelques semaines pour atteindre les 90 %, s'il décidait de franchir cette ligne.
Il y a cependant d'autres paliers à atteindre, et les États-Unis "ne pensent pas que le leader suprême en Iran", l'ayatollah Ali Khamenei, "ait pris la décision de reprendre la militarisation du programme suspendu ou terminé fin 2003", selon lui.
Parallèlement, Washington s'alarme de la "dangereuse" escalade dans la coopération militaire entre l'Iran et la Russie, Téhéran étant accusé de fournir des drones utilisés en Ukraine, ce que l'Iran dément. De son côté, Moscou est susceptible de fournir du matériel militaire de pointe à l'Iran, permettant à ce dernier de mieux faire face aux menaces, notamment israéliennes.
Avec AFP
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L'Iran commence à enrichir son uranium à 60 %, un "défi" pour Londres, Paris et Berlin
L'Iran s'oppose au projet de résolution présenté par les Occidentaux à l'AIEA
Assemblée générale de l'ONU
Le président iranien assure que Téhéran ne cherche pas à se doter d'armes nucléaires
Valeurs Actuelles
[Entretien] Olivier Babeau : « Occuper son loisir est un art très difficile »
L'Humanité
Ukraine. Le plan de paix avancé par Pékin en 12 points
L’Humanité publie l’intégralité du plan de paix présenté par la République populaire de Chine. Un document diplomatique qui peut constituer un tournant dans l’évolution du conflit.
Bruno Odent1. Respecter la souveraineté de tous les pays
Le droit international universellement reconnu, y compris les buts et principes de la charte des Nations unies, doit être strictement observé. La souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de tous les pays doivent être effectivement défendues. Tous les pays, grands ou petits, forts ou faibles, riches ou pauvres, sont des membres égaux de la communauté internationale. Toutes les parties doivent conjointement faire respecter les normes fondamentales régissant les relations internationales et défendre l’équité et la justice internationales. L’application égale et uniforme du droit international doit être encouragée, tandis que les doubles standards doivent être rejetés.
Guerre en Ukraine. Nouvelle donne avec le plan de paix chinois2. Abandonner la mentalité de la guerre froide
La sécurité d’un pays ne doit pas être recherchée au détriment des autres. La sécurité d’une région ne doit pas être obtenue par le renforcement ou l’expansion de blocs militaires. Les intérêts et les préoccupations légitimes de tous les pays en matière de sécurité doivent être pris au sérieux et traités correctement. Il n’existe pas de solution simple à une question complexe. Toutes les parties devraient, en suivant la vision d’une sécurité commune, globale, coopérative et durable et en gardant à l’esprit la paix et la stabilité à long terme du monde, contribuer à forger une architecture de sécurité européenne équilibrée, efficace et durable. Toutes les parties devraient s’opposer à la recherche de leur propre sécurité au détriment de celle des autres, empêcher la confrontation entre blocs et œuvrer ensemble pour la paix et la stabilité sur le continent eurasien.
Guerre en Ukraine. La Chine peut-elle jouer la négociatrice ?3. Cesser les hostilités
Les conflits et la guerre ne profitent à personne. Toutes les parties doivent rester rationnelles et faire preuve de retenue, éviter d’attiser les flammes et d’aggraver les tensions, et empêcher la crise de se détériorer davantage, voire d’échapper à tout contrôle. Toutes les parties doivent aider la Russie et l’Ukraine à travailler dans la même direction et à reprendre le dialogue direct le plus rapidement possible, afin de désamorcer progressivement la situation et de parvenir finalement à un cessez-le-feu global.
4. Reprendre les pourparlers de paix
Le dialogue et la négociation sont la seule solution viable à la crise ukrainienne. Tous les efforts en faveur d’un règlement pacifique de la crise doivent être encouragés et soutenus. La communauté internationale doit rester attachée à la bonne approche consistant à promouvoir les pourparlers de paix, aider les parties au conflit à ouvrir la porte à un règlement politique dès que possible, et créer les conditions et les plateformes nécessaires à la reprise des négociations. La Chine continuera à jouer un rôle constructif à cet égard.
Bertrand Badie, politiste : « On ne peut pas penser une paix sur la base d’une victoire militaire »5. Résoudre la crise humanitaire
Toutes les mesures susceptibles d’atténuer la crise humanitaire doivent être encouragées et soutenues. Les opérations humanitaires doivent respecter les principes de neutralité et d’impartialité, et les questions humanitaires ne doivent pas être politisées. La sécurité des civils doit être protégée efficacement et des couloirs humanitaires doivent être mis en place pour l’évacuation des civils des zones de conflit. Des efforts sont nécessaires pour accroître l’aide humanitaire dans les zones concernées, améliorer les conditions humanitaires et assurer un accès humanitaire rapide, sûr et sans entrave, afin d’éviter une crise humanitaire à plus grande échelle. Il convient d’aider les Nations unies à jouer un rôle de coordination dans l’acheminement de l’aide humanitaire vers les zones de conflit.
6. Protection des civils et des prisonniers de guerre
Les parties au conflit doivent se conformer strictement au droit humanitaire international, éviter d’attaquer les civils ou les installations civiles, protéger les femmes, les enfants et les autres victimes du conflit, et respecter les droits fondamentaux des prisonniers de guerre. La Chine soutient l’échange de prisonniers de guerre entre la Russie et l’Ukraine et appelle toutes les parties à créer des conditions plus favorables à cette fin.
7. Assurer la sécurité des centrales nucléaires
La Chine s’oppose aux attaques armées contre les centrales nucléaires ou d’autres installations nucléaires pacifiques et appelle toutes les parties à respecter le droit international, notamment la convention sur la sûreté nucléaire (CSN), et à éviter résolument les accidents nucléaires d’origine humaine. La Chine soutient l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui joue un rôle constructif dans la promotion de la sûreté et de la sécurité des installations nucléaires pacifiques.
8. Réduire les risques stratégiques
Les armes nucléaires ne doivent pas être utilisées et les guerres nucléaires ne doivent pas être menées. L’usage ou la menace de l’usage des armes nucléaires doit être combattu. La prolifération nucléaire doit être empêchée et la crise nucléaire évitée. La Chine s’oppose à la recherche, au développement et à l’utilisation d’armes chimiques et biologiques par tout pays, quelles que soient les circonstances.
9. Faciliter les exportations de céréales
Toutes les parties doivent mettre en œuvre l’initiative sur les céréales de la mer Noire, signée par la Russie, la Turquie, l’Ukraine et les Nations unies, de manière complète et efficace, de façon équilibrée, et aider les Nations unies à jouer un rôle important à cet égard. L’initiative de coopération sur la sécurité alimentaire mondiale proposée par la Chine offre une solution réalisable à la crise alimentaire mondiale.
10. Mettre fin aux sanctions unilatérales
Les sanctions unilatérales et la pression maximale ne peuvent pas résoudre la question ; elles ne font que créer de nouveaux problèmes. La Chine s’oppose aux sanctions unilatérales non autorisées par le Conseil de sécurité des Nations unies. Les pays concernés devraient cesser d’abuser des sanctions unilatérales et de la « juridiction du bras long » contre d’autres pays, afin de faire leur part dans la désescalade de la crise ukrainienne et de créer les conditions pour que les pays en développement puissent développer leurs économies et améliorer la vie de leurs populations.
11. Maintenir la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement
Toutes les parties devraient sérieusement maintenir le système économique mondial existant et s’opposer à l’utilisation de l’économie mondiale comme un outil ou une arme à des fins politiques. Des efforts conjoints sont nécessaires pour atténuer les retombées de la crise et empêcher qu’elle ne perturbe la coopération internationale dans les domaines de l’énergie, de la finance, du commerce alimentaire et des transports et qu’elle ne compromette la reprise économique mondiale.
12. Promouvoir la reconstruction post-conflit
La communauté internationale doit prendre des mesures pour soutenir la reconstruction post-conflit dans les zones de conflit. La Chine est prête à fournir une assistance et à jouer un rôle constructif dans cette entreprise.
ChineGuerre en Ukrainepaix France24 - Monde
Réforme des retraites au Parlement : les prochaines étapes-clés
Publié le : 28/02/2023 - 07:09
Aude MAZOUE
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L’examen du projet de loi sur la réforme des retraites poursuit son parcours parlementaire le 28 février au Sénat pour une durée de quinze jours. France 24 fait le point pour mieux comprendre le détail des prochaines étapes.
Les débats sur la réforme des retraites reprennent le 28 février en commission et le 2 mars en séance. Le premier round des discussions à l'Assemblée s'est achevé le 17 février à minuit en plein chaos au milieu du chahut, des invectives et d'une avalanche d’amendements. Donnant lieu à une situation inédite : pour première la fois, l'examen du projet de loi a été interrompu sans que la majorité des articles n'aient pu être votés, faute de temps.
En pareille circonstance, "le texte passe tout de même au Sénat", explique Jean-Philippe Derosier, constitutionnaliste et professeur agrégé de droit public. "Il peut être transmis en l'état devant les sénateurs, avec ou sans les amendements adoptés par l'Assemblée. Le gouvernement peut aussi choisir de présenter les articles qui ont été rejetés par les députés."
C'est précisément ce que l'exécutif a choisi de faire. Le gouvernement a soumis au Sénat une version amendée du texte voté par l’Assemblée tout en réintroduisant l’article 2, relatif à la mise en place d’un "index seniors" en entreprise, rejeté en première lecture.
Les grandes étapes à venir
Entre la commission et l’Hémicycle, les députés ont disposé en première lecture d’un délai de 20 jours pour examiner la réforme. Arrivé en commission le 30 janvier, le texte devait être examiné avant le samedi 18 février, ramené à vendredi, puisque l'Assemblée ne siège pas le week-end.
Ces délais stricts sont le fait du gouvernement. L’exécutif a en effet choisi de faire passer sa réforme majeure par un projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale et d'utiliser l'article 47.1 de la Constitution pour contraindre le travail des parlementaires. Cet article fixe un délai de 50 jours pour voter les projets de loi de financement de la sécurité sociale.
>> Réforme des retraites : le 47.1, l’arme du gouvernement pour éviter l’obstruction
La suite se joue au Palais du Luxembourg. Après les vacances parlementaires du 20 au 26 février, le texte de la réforme arrive en débat en commission des Affaires sociales au Sénat le 28 février. Ce n’est que le 2 mars que les sénateurs commenceront les travaux dans l’Hémicycle. Le climat devrait y être plus serein : la majorité sénatoriale de droite a déjà voté à plusieurs reprises le recul de l’âge de départ à la retraite. Dans la rue, l'atmosphère pourrait être nettement plus agitée. Une vaste mobilisation contre la réforme est prévue le 7 mars par les syndicats qui appellent à mettre "la France à l’arrêt" dans tous les secteurs d’activité.
La seconde chambre parlementaire dispose d'un délai de 15 jours, (dont 10 jours en assemblée), soit jusqu'au 12 mars à minuit pour examiner la réforme. Comme à l'Assemblée nationale, même si l'examen n'est pas fini, le texte quittera malgré tout les bancs du Sénat pour aller en commission mixte paritaire dans la version que souhaite le gouvernement. Cette commission est composée de députés et de sénateurs, qui prennent le relais, pour tenter de rapprocher les points de vue.
À l’issue de ces débats, la réforme des retraites, pour être adoptée, devra être votée à la majorité à l'Assemblée puis au Sénat. Si le texte n'obtient pas assez de votes, un processus dit de "navette" commencera. Le projet de loi fera des allers-retours entre les instances du Parlement et des amendements y seront ajoutés, modifiés ou supprimés, au plus tard jusqu'au 26 mars.
>> À lire : Le rapport au travail au cœur des cortèges contre la réforme des retraites
Si à cette date à minuit, le Sénat et l'Assemblée n'ont pas voté la version définitive du texte, le gouvernement pourra mettre en œuvre la réforme : soit par ordonnances, comme indiqué à l’article 47-1 de la Constitution utilisé par l’exécutif, soit en dégainant l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le texte sans vote.
Sur une telle réforme phare, personne ne souhaite recourir à cette dernière dans le camp présidentiel, de crainte d'être affaibli. La majorité assure depuis le début des débats qu’elle fera tout pour l'éviter, en faisant quelques concessions à la droite notamment.
Qu’est-ce qui a déjà été voté en première lecture ?
Sur les 20 articles que comprend le projet de loi, seuls deux ont pour l'instant fait l'objet d'un vote. L’article 1, qui porte sur la fin des régimes spéciaux, a été adopté le 10 février par 181 voix (163 contre). Pour rappel, la RATP, les industries électriques et gazières, la Banque de France et les clercs et employés de notaires verront des singularités effacées de leurs indemnisations.
🇫🇷🏛 #DirectAN 🏛🇫🇷Nous avons adopté par 181 voix contre 163 l'article 1 de la réforme des retraites, qui met fin à une partie des régimes spéciaux. #ReformeDesRetraites 👉 Malgré les outrances et l’obstruction, nous avançons, pour l’harmonie et la justice entre les français 🇫🇷 pic.twitter.com/sT1PzFui7w
February 11, 2023L’article 2, qui prévoyait la création d'un "index senior" dans les entreprises, a lui été rejeté le 14 février par 256 voix (203 pour et 8 abstentions). Dans le détail, les entreprises de plus de 1 000 salariés auraient dû publier cet index dès novembre prochain – avant que l'obligation soit élargie aux structures de plus de 300 salariés à partir de juillet 2024.
L’Assemblée Nationale vient de rejeter l’article 2 index senior ! La contre réforme en repoussant de 2 ans l’âge légal de départ en retraite est une fabrique à précariser les seniors, 1ers virés, jamais embauchés. Exigeons le retrait !#greve16fevrier #greve7mars pic.twitter.com/6lSYYSQGeB
February 14, 2023Les 18 articles restants n'ont pas pu faire l'objet de discussion, ni de vote. Les articles 3, 4, 5 et 6 portent sur les "dispositions relatives aux dépenses de la Sécurité sociale". Régimes complémentaires, Agirc-Arrco, tableau d'équilibre, dette... cette partie concerne le pan économique du projet de loi et vise à justifier sa viabilité sur le long terme. Le gouvernement juge ces quatre textes nécessaires pour simplifier les démarches des entreprises et gagner en efficacité.
Il est sur toutes les lèvres et de toutes les pancartes : l’épineux article 7 sur l'âge de départ à la retraite n’a pas non plus pu être soumis au débat. Les articles 8 sur les carrières longues, 9 sur la pénibilité ou 10 sur les pensions minimales, pourtant au centre de crispations, n'ont pas non plus été évoqués.
Pourquoi des milliers d’amendements ont-ils été déposés par l’opposition à l'Assemblée ?
Le recours du gouvernement à l'article 47.1, bien qu'autorisé et encadré par la Constitution, n’a pas été du goût de l’opposition. Et notamment des élus de la Nupes qui y ont vu là une manœuvre de l’exécutif destinée à écourter le débat parlementaire. Ils ont alors déposé des milliers d’amendements pour empêcher à terme que le texte ne soit adopté.
À l’origine, les amendements ont pour but de corriger et faire évoluer un texte. Quand ils sont rédigés par centaines, en changeant un simple mot ou un chiffre, leur vocation initiale est détournée pour enliser le débat parlementaire et donner à la rue le temps de se mobiliser pour peser dans la balance. Mais la pratique est risquée. "Cette stratégie d’obstruction est contre-productive car elle empêche les députés de débattre des textes et éclipse le débat de fond et, in fine, décrédibilise le Parlement," poursuit Jean-Philippe Derosier.
En effet, ces amendements ont ralenti le processus d'examen du texte, si bien qu'il a fallu attendre le 10 février pour que les députés se prononcent enfin sur le premier article du projet de loi.
En tout état de cause, Emmanuel Macron compte voir sa réforme, - promesse de campagne datant déjà de 2017- entrer rapidement en vigueur. "Les partenaires sociaux et le gouvernement vont travailler dans les mois qui viennent pour finir de mettre en place les nouvelles règles qui s'appliqueront dès la fin de l'été 2023", déclarait le président lors de ses vœux aux Français début janvier.
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MÉTRO BOULOT CAVEAU
Le rapport au travail au cœur des cortèges contre la réforme des retraites
Retraites : la mobilisation en baisse, les débats s'enlisent à l'Assemblée nationale
Retraites : le gouvernement essuie un premier revers à l'Assemblée nationale
Valeurs Actuelles
Ce que recèle l’affaire des ballons chinois
France24 - Monde
Dans le bassin du Congo, la protection de la forêt face au jeu diplomatique
Publié le : 28/02/2023 - 19:50
Cyrielle CABOT
À l'initiative d'Emmanuel Macron, la sixième édition du One Planet Summit se penche à partir de mercredi sur le sort des forêts tropicales. À Libreville, au Gabon, délégations gouvernementales, scientifiques et ONG échangeront sur les efforts à mener dans les bassins forestiers du Congo, d’Amazonie et d’Asie du Sud-Est. Avec, au centre des débats, l'épineuse question du financement par les pays du Nord.
Près de 200 millions d'hectares de massif forestier, s'étalant sur six pays, et une biodiversité unique au monde. C'est au cœur de ce "poumon vert", à Libreville, qu'Emmanuel Macron présidera à partir de mercredi 1er mars, pour deux jours, le One Forest Summit. Chefs d'État, ONG, et scientifiques seront réunis dans la capitale du Gabon pour débattre de la meilleure façon de protéger cette immense forêt tropicale, mais aussi celles d'Amazonie et du sud-est asiatique.
"Le choix de tenir ce sommet dans le bassin du Congo est significatif car la forêt tropicale d'Afrique centrale est aujourd'hui l'un des principaux puits de carbone de la planète", rappelle Alain Karsenty, économiste des forêts, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) et spécialiste de l'Afrique centrale. "À cause de leur déforestation massive, les forêts d'Asie du Sud-Est rejettent désormais davantage de CO2 qu'elles n'en absorbent. En Amazonie, les études montrent que nous approchons d'un point de bascule. Le seul endroit où les forêts absorbent encore davantage de CO2 qu'elles n'en rejettent, c'est en Afrique centrale." À lui seul, cet espace forestier, qui s'étend sur le Gabon, le Congo Brazzaville, la République démocratique du Congo, la République Centrafricaine, la Guinée équatoriale et le Cameroun, représente aujourd'hui un stock de CO2 équivalent à dix années d’émissions mondiales.
>> À lire aussi: La forêt d'Afrique centrale, "deuxième poumon vert de la planète", en danger
Contrairement à l'Amazonie, où les arbres ont été rasés par milliers pour faire place à d'immenses champs de soja et à des pâturages, ou à l'Indonésie, paradis de l'huile de palme et de l'exploitation forestière, la forêt d'Afrique centrale a longtemps été épargnée. "La déforestation a démarré dans les années 2010, poussée par une pression démographique de plus en plus importante", explique le spécialiste. "Elle est avant tout liée à l'agriculture sur brûlis, dont dépendent de nombreux paysans, et au recours au charbon de bois".
Une "déforestation de la pauvreté", comme elle est parfois nommée, avec de fortes disparités entre les pays : aujourd'hui, la République démocratique du Congo, peuplée de 100 millions d'habitants, est devenue le pays connaissant le taux de déforestation le plus élevé au monde après le Brésil. À l'inverse, le Gabon, avec ses 2,2 millions d'habitants, peut se vanter d'une déforestation quasi nulle.
Le Gabon, l'élève modèle régional
Depuis la COP21 et les Accords de Paris, qui visent à contenir le réchauffement planétaire sous la barre fatidique des 1,5 °C, tous les pays d’Afrique centrale ont cependant pris des engagements pour protéger leurs forêts.
"Et c'est le Gabon qui s'est progressivement affiché comme l'élève modèle de la région", poursuit Alain Karsenty. Pendant des décennies, cet "Eden de l'Afrique", dont 85 % du territoire est composé de forêts, comptait sur le pétrole présent dans son sous-sol pour faire tourner son économie. En 2010, Lee White, ministre de l'Environnement d'origine britannique mais naturalisé gabonais, a cependant entamé une transition vers de nouvelles activités, l'exploitation de son bois et la plantation de palmiers à huile. L'objectif affiché : trouver un équilibre entre les besoins de son économie et ceux de la planète confrontée à l'urgence climatique.
Pour y parvenir, il a proposé aux entreprises de meuble étrangères et aux fabricants de contreplaqués des avantages fiscaux à la condition qu'ils installent leurs usines sur le territoire tout en interdisant l'exportation de grumes, du bois brut. En parallèle, des règles d'exploitation forestière drastiques ont été mises en place. Désormais, les producteurs ne peuvent pas couper plus de deux arbres par hectare, et uniquement tous les 25 ans. Un programme permet aussi de suivre toutes les grumes à l'aide de codes-barres pour lutter contre l'abattage illégal. "De quoi créer des emplois, faire fleurir l'économie tout en limitant l'exploitation forestière", résume Alain Karsenty.
En parallèle, le pays a ouvert pas moins de 13 parcs nationaux, couvrant 11 % de son territoire, et installé un centre de surveillance de la déforestation grâce à des satellites.
Douze ans plus tard, la recette semble avoir fonctionné sur le plan environnemental. La surface forestière est en croissance et l'exploitation illégale du bois a légèrement diminué. Autre signe : le nombre d'éléphants de forêt, espèce menacée par le dérèglement climatique, a fortement augmenté, passant de de 60 000 en 1990 à 95 000 en 2021.
Réussite aussi sur le plan économique : le pays est devenu l'un plus grand producteurs de contreplaqué d'Afrique, et l'un des plus importants au monde. Au total, l'industrie du bois fournit aujourd'hui quelque 30 000 emplois – 7 % de la main d'œuvre du pays, selon les autorités gabonaises, citées par le New York Times.
Compétition régionale
"Grâce à cette politique, le Gabon est aujourd'hui devenu un leader régional en matière environnemental", estime Alain Karsenty. "Plusieurs pays du bassin du Congo ont d'ailleurs annoncé vouloir s'inspirer de ce plan. La RD Congo, le Congo Brazzaville, par exemple, veulent aussi interdire l'exportation de grumes et créer des zones franches pour attirer les investisseurs."
"Et à l'échelle internationale, le pays s'est offert l'image d'élève modèle de la région", continue-t-il. "Ce n'est d'ailleurs certainement pas un hasard si c'est dans ce pays spécifiquement qu'Emmanuel Macron a décidé d'organiser ce One Forest Summit".
Au grand dam de son voisin, la République démocratique du Congo, qui tente elle aussi de s'afficher sur la scène internationale comme un pays majeur dans la lutte contre le dérèglement climatique.
Lors de la COP26, à Glasgow, le pays se proclamait "pays solution" à la crise climatique et s'engageait à protéger sa forêt en échange d’un soutien financier international de 500 millions de dollars. Quelques mois plus tard, le pays accueillait la "pré-COP" – en amont, cette fois-ci, de la COP27. Une occasion concrète de montrer les efforts du pays dans sa lutte contre la déforestation. Les scientifiques avaient ainsi été accueillis dans la réserve de biosphère de Yangambi, au bord du fleuve Congo, qui accueille depuis fin 2020 une "tour à flux", qui permet de quantifier le carbone absorbé ou émis par la forêt. Une première dans la région.
"La RD Congo a aussi mis en place, depuis les années 2010, plusieurs mesures pour tenter de préserver la forêt, notamment avec des politiques de sédentarisation des paysans", explique Alain Karsenty. Mais dans ce pays marqué par les troubles politiques et les scandales de corruption, ces mesures n'ont eu pour le moment qu'un impact limité.
Derrière cette rivalité, les financements des pays du Nord
"Il a ainsi une véritable rivalité régionale pour s'afficher sur la scène internationale comme le leader sur la protection de la forêt ", déplore Alain Karsenty. "Et la raison principale de cette course au leadership, c'est la recherche des financements des pays du Nord."
Car les deux pays sont d'accord sur un point central : les pays industrialisés, qui portent la responsabilité historique du dérèglement climatique, doivent largement aider et accompagner les pays du bassin à effectuer leur transition écologique.
"Grâce à sa diplomatie climatique, le Gabon, de son côté, veut faire payer aux pays du Nord ses efforts dans la lutte contre la déforestation", poursuit le spécialiste. En 2019, la Norvège, qui agit depuis plusieurs années comme "mécènes" des forêts tropicales, a ainsi accepté de verser 150 millions de dollars (26 millions d'euros) au Gabon sur dix ans pour récompenser sa politique. Jusque là, le pays n'avait aidé que des pays du bassin amazonien et l'Indonésie. Dix-huit mois plus tard, le pays recevait une première enveloppe de 17 millions de dollars (14,3 millions d’euros), somme versée en contrepartie des tonnes de carbone séquestrées grâce aux mesures mises en œuvre pour lutter contre la déforestation.
La RD Congo, de son côté, a attiré de vives critiques lorsqu'en juillet 2022, le président Félix Tshisekedi a annoncé vouloir lancer un appel d’offres pour des droits d’exploitation de gisements pétroliers, dont certains se trouvent en plein cœur de la forêt tropicale, au sein "de la plus vaste région de tourbière tropicale au monde". De quoi produire un million de barils de pétrole par jour et générer une rente pétrolière de plus de 30 milliards de dollars par an, explique le New York Times, mais qui pourrait mettre en péril le précieux puits de carbone et libérer une grande quantité de CO2 dans l'atmosphère.
Une façon de menacer les pays du Nord, décriaient alors des ONG de défense de l'environnement, alors que les 500 milliards de dollars promis à la COP26 tardent à arriver.
>> À lire aussi : La RD Congo ouvre sa forêt tropicale à la rente pétrolière
"Sur la scène internationale, la RD Congo plaide surtout depuis plusieurs années pour que les services rendus par la forêt soient rémunérés de façon automatique, avec une logique de 'rente'", poursuit, explique Alain Karsenty. "L'argument est de dire qu'en préservant la forêt, le pays se prive des revenus, notamment de ses sous-sols, et que cela doit être compensé."
Autant de débats qui seront sur la table des négociations du One Forest Summit. "Il faudrait cependant réussir à aller au-delà de ces questions et au-delà des rivalités pour mettre en place un agenda commun aux pays de bassin, pour atteindre une vraie coopération régionale et préserver cette forêt tropicale."
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Poumon de la planète ?
Déforestation, sécheresse... l'Amazonie proche "d'un point de basculement irréversible"
UNION EUROPÉENNE
L'interdiction des produits issus de la déforestation, "un accord historique"
COP26
La forêt d'Afrique centrale, "deuxième poumon vert de la planète", en danger
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Moscou – Pékin : le nouvel axe diplomatique qui inquiète l’Occident
Après des années de déni, la réalité s’impose à nous : une guerre civilisationnelle avec l’islam radical est en cours. Réticente ou impuissante à reconnaître cette réalité, la classe politique française a laissé s'enraciner une conflictualité qu'elle n'a plus les moyens de contenir.
Si Alexandre Loukachenko a longtemps incarné la stabilité dans son pays, il est aujourd’hui confronté à une contestation sans précédent. Aux origines de ce mécontentement populaire, une obsession de l’autocrate biélorusse : garder le pouvoir… à tout prix.
Jeudi 22 octobre, le Parlement Européen a choisi de décerner le prestigieux prix pour la « liberté de l’esprit » aux membres de l’opposition biélorusse. Un choix hautement politique, à l’heure où les tensions montent entre l’UE et Alexandre Loukachenko.
Après l’horreur de l’occupation islamiste entre 2014 et 2017, Mossoul se relève péniblement. Témoin direct de cet épisode, Monseigneur Najeeb avait alors sauvé des centaines de manuscrits de la destruction. Engagé, depuis, pour la défense des chrétiens d’Orient, il revient sur son combat dans une interview donnée à Valeurs actuelles.
La lutte pour le contrôle de l'enclave montagneuse cristallise une histoire ancienne et tourmentée entre Arméniens et Azéris. Depuis fin septembre, cette guerre à haute intensité est un nouvel épisode du “grand jeu” entre les principales puissances de la région.
Dans Mon rêve ouzbek, le dernier documentaire réalisé par Arnaud Frilley, Gérard Depardieu s’embarque dans un voyage itinérant à travers l’Ouzbékistan. Situé aux confins de différentes civilisations, ce territoire abrite une histoire riche et variée, dont témoignent les nombreux vestiges architecturaux qui parsèment le pays.
Depuis début septembre, la république autoproclamée du Haut-Karabakh, peuplée d'Arméniens et soutenue par Erevan, est prise entre les feux de l'artillerie arménienne et azerbaïdjanaise. Déterminé à restaurer son intégrité territoriale, Bakou est engagé dans une offensive qui inquiète la communauté internationale. Dans un entretien à Valeurs actuelles, l'ambassadeur de la république d'Azerbaïdjan, Rahman Mustafayev, expose les positions de son pays, avec, pour principal argument, le droit international.
La lutte pour le contrôle de l’enclave montagneuse cristallise une histoire ancienne et tourmentée entre Arméniens et Azéris. Ces rivalités n’ont fait que s’accroître pour exploser en une guerre intense et meurtrière depuis fin septembre. Au cœur du “grand jeu” entre les grandes puissances, cette région de la Transcaucasie est un foyer de tensions internationales.
France24 - Monde
Retraites : l'intersyndicale appelle à une mobilisation "inoubliable" le 7 mars
Publié le : 03/03/2023 - 07:29
FRANCE 24
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Réunis jeudi à La Ricamarie, près de Saint-Etienne, les représentants de l'intersyndicale opposée à la réforme des retraites ont appelé à "une mobilisation inédite le 7 mars" pour mettre "la France à l'arrêt", sans toutefois se prononcer d'une seule voix sur la suite du mouvement.
"Massif", "inédit", "inoubliable" : l'intersyndicale, réunie jeudi 2 mars à La Ricamarie (Loire), a appelé à "casser la baraque" lors de la mobilisation du 7 mars, en mettant la France "à l'arrêt" par la grève pour s'opposer à la réforme des retraites.
Aéronautique, automobile, sidérurgie, métallurgie. Les appels à la grève pour la prochaine journée de mobilisation se multiplient. La Direction générale de l'Aviation civile (DGAC) française a d’ailleurs demandé jeudi aux compagnies aériennes, en raison d'un préavis de grève national relayé par plusieurs syndicats de contrôleurs aériens, de réduire leur programme de vols, mardi 7 et mercredi 8 mars, de 20 % à Paris-Charles-de-Gaulle, et 30 % à Paris-Orly, Beauvais, Bordeaux, Lille, Lyon, Nantes, Marseille, Montpellier, Nice et Toulouse.
>> À lire : Réforme des retraites au Parlement : les prochaines étapes-clés
"On est uni et le 7 mars on met la France à l'arrêt", a résumé Marylise Léon, secrétaire générale adjointe de la CFDT. "Cela passe par une mobilisation inédite le 7 mars, je compte sur vous pour casser la baraque et que ce soit inoubliable".
"Il faut que le mouvement du 7 mars soit massif", a fait écho François Hommeril, président confédéral de la CFE-CGC. "Pas de grève par procuration", a enchéri le secrétaire général de FO Frédéric Souillot.
"On veut la généralisation des grèves et non la grève générale"
Les ténors de l'intersyndicale avaient fait le déplacement à La Ricamarie, haut lieu historique de la lutte sociale des mineurs, en périphérie de Saint-Étienne, pour un débat devant des centaines de personnes.
Et après cette date, quelle suite pour le mouvement ? demandaient déjà quelques personnes dans l'audience.
"On prendra la décision en fonction de ce qui se passera le 7 mars", a répondu Marylise Léon. "Avant de se dire ‘c'est quoi la prochaine date ?’, c'est quoi la réponse du gouvernement ?", a-t-elle temporisé.
>> À voir : Philippe Martinez (CGT) : "Rester sourd à ce qu'il se passe dans le pays, c'est aider le RN"
La CGT et Solidaires ont déjà appelé à une grève reconductible. "Nous, on pense qu'il faut continuer après le 7", a tranché le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez. "On veut la généralisation des grèves et non la grève générale", a-t-il expliqué . "Il faut qu’il y ait un maximum de monde qui ne travaille pas le 7 mars… Mais il faut aussi qu'il y ait des commerçants qui soutiennent, des artisans, des petits patrons", a-t-il ajouté.
L'appel à la mobilisation a été accompagnée d'une mise en garde de Marylise Léon. "On sait qu’à un moment le gouvernement fera tout pour retourner l’opinion publique et nous faire passer pour les râleurs qui veulent bloquer la France", a-t-elle prévenu. "C'est à eux de prendre leurs responsabilités et de nous répondre en retirant la réforme".
"Depuis hier, on sait que les sept plaies d'Égypte c'est nous"
Pendant 2 h 30, les syndicats ont fustigé une réforme des retraites "idéologique" et incompréhensible, devant un public acquis à la cause.
Déjà largement commentés, les propos du porte-parole du gouvernement Olivier Véran, selon lesquels mettre "la France à l'arrêt" serait "prendre le risque d'une catastrophe écologique, agricole ou sanitaire", n'ont pas manqué de faire réagir.
>> À lire : Le rapport au travail au cœur des cortèges contre la réforme des retraites
"C'est fort de café qu'un ministre de la République accuse les syndicats, donc vous, de la pandémie, de la sécheresse… Quand on en arrive à ça, alors qu’on a démarré en disant ‘c'est une réforme de justice sociale’, c'est qu’ils rament", a lancé Philippe Martinez, provoquant l'hilarité du public.
"Depuis hier, on sait que les sept plaies d'Égypte c'est nous", a, quant à lui, observé pince-sans-rire Frédéric Souillot, le patron de Force Ouvrière.
Avec AFP
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Au Sénat, coup d'envoi des débats sur la très contestée réforme des retraites
SÉNAT
Réforme des retraites au Parlement : les prochaines étapes-clés
Réforme des retraites : le texte approuvé en commission au Sénat, plusieurs amendements retenus
France24 - Monde
Deuil, manifestations et colère après "le pire accident ferroviaire de l'histoire en Grèce"
Publié le : 03/03/2023 - 07:00Modifié le : 03/03/2023 - 13:12
FRANCE 24
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Quelque 1 800 manifestants réunis vendredi devant le Parlement à Athènes ont observé une minute de silence à la mémoire des 57 victimes de la collision frontale entre deux trains survenue mardi. Le rassemblement doit se diriger vers le siège de la compagnie grecque des chemins de fer Hellenic Train.
Entre douleur et colère, quelque 1 800 manifestants, selon la police, ont observé, vendredi 3 mars, devant le Parlement à Athènes une minute de silence à la mémoire des 57 victimes tuées mardi lors de la catastrophe ferroviaire.
Le rassemblement parti de l'Université d'Athènes doit ensuite se diriger vers le siège de la compagnie grecque des chemins de fer Hellenic Train alors que de nombreuses négligences ont été pointées du doigt pour expliquer cette catastrophe qui bouleverse la Grèce.
Dans la capitale et dans toutes les villes de Grèce, la population est appelée à manifester en silence vendredi soir sur le thème "Nous pleurons nos morts, nous demandons la vérité".
La fureur des Grecs ne devrait pas tarir malgré le mea culpa du gouvernement sur les défaillances "chroniques" du réseau ferroviaire qui ont conduit à la tragédie, l'une des plus graves qu'a connu la Grèce.
"Tragédie indescriptible"
Les cheminots aussi sont appelés à la grève vendredi, pour la deuxième journée consécutive. La confédération des syndicats du rail dénonce "le manque de respect dont ont fait preuve les gouvernements au fil du temps envers les chemins de fer grecs, ce qui a conduit" à cette catastrophe.
Les Grecs sont éplorés à l'image de ce drapeau grec, aux rayures blanches brisées comme des wagons démembrés, qui s'affiche dans un fond noir sur les réseaux sociaux.
"Nous vivons une tragédie indescriptible, nous pleurons la perte injuste de dizaines de personnes, principalement des jeunes, nous demandons la vérité", peut-on lire dans l'appel à la manifestation silencieuse, vendredi soir.
>> En images : "Le pire accident de train de l'histoire en Grèce"
La population veut comprendre pourquoi un train transportant 342 passagers et dix cheminots a pu être autorisé à emprunter la même voie unique qu'un convoi de marchandises.
Les trains ont en effet circulé plusieurs kilomètres sur la même voie reliant Athènes à Thessalonique (nord), les deux plus grandes villes grecques, avant de se heurter de plein fouet mardi peu avant minuit, causant la mort d'au moins 57 personnes, selon la police.
"Pourquoi la Grèce n'apprend-elle qu'après les tragédies?", demande vendredi en Une le journal Ta Nea (gauche).
À Thessalonique, la deuxième ville du pays, quelque 2 000 manifestants ont protesté jeudi soir, les visages graves et sévères, laissant ponctuellement éclater leur colère à coups de jets de pierre et de cocktails Molotov.
"Ce n'est pas une erreur mais un crime", écrivait en Une jeudi le Journal des rédacteurs (gauche).
"Les morts de Tempé réclament des réponses", titrait quant à lui le libéral Kathimerini, en référence à l'endroit, près de la ville de Larissa (centre), où la collision meurtrière s'est produite.
Traduit devant la justice, le chef de gare, âgé de 59 ans, poursuivi pour "homicides par négligence" et pour avoir provoqué des "blessures corporelles", a avoué son "erreur".
Le porte-parole du gouvernement a assuré jeudi que "l'erreur" avait "été avouée par le chef de gare lui-même" et son avocat a confirmé qu'il "reconnaissait ce qu'il avait fait".
Il risque la prison à vie si sa culpabilité est établie.
Des médias, dont la chaîne publique de télévision ERT, mettaient toutefois en avant son manque d'expérience puisque, selon leurs informations, il avait été nommé à ce poste il y a quarante jours seulement après avoir travaillé au ministère de l'Education et suivi pour ses nouvelles fonctions une formation de trois mois.
La sonnette d'alarme, il y a 3 semaines
Les trains n'ont pas circulé jeudi après un appel à la grève de la Confédération regroupant les syndicats de cheminots.
"Malheureusement, nos demandes constantes de recrutement de personnel permanent, de meilleure formation mais surtout d'adoption des technologies de sécurité modernes ont toutes été définitivement jetées à la poubelle", ont déploré ces organisations.
Le président du syndicat des conducteurs de train OSE, Kostas Genidounias, a mis en exergue le manque de sécurité sur la ligne où est survenue la collision.
"Toute (la signalisation) est faite manuellement. C'est depuis l'an 2000 que les systèmes ne fonctionnent pas", s'est-il emporté.
Les représentants syndicaux de la compagnie des chemins de fer Hellenic Train avaient à cet égard tiré la sonnette d'alarme il y a trois semaines.
"Nous n'allons pas attendre l'accident qui arrivera pour voir les responsables verser des larmes de crocodile", avaient-ils mis en garde.
Konstantinos Hasiotis, un expert, a de son côté regretté auprès de l'AFP les retards pris dans l'installation du système de radar électronique de sécurité PTS (Positive train control).
Des centaines de personnes ont protesté jeudi soir devant le siège à Athènes d'Hellenic Train, une entreprise achetée en 2017 par le groupe public italien Ferrovie Dello Stato Italiane (FS) dans le cadre du programme de privatisations exigé par les créanciers de la Grèce pendant la crise économique (2009-2018).
Des habitants de Larissa avaient eux aussi manifesté, portant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire: "La privatisation tue".
"Les retards (dans la modernisation des chemins de fer) trouvent leur origine dans les pathologies chroniques du secteur public grec, dans des décennies de faiblesse", a admis jeudi le porte-parole du gouvernement Yannis Oikonomou.
Le nouveau ministre des Transports, Giorgos Gerapetritis, a présenté ses excuses aux familles des victimes, tout en faisant "une autocritique complète du système politique et de l'Etat". L'ancien ministre avait donné sa démission la veille.
En pleine polémique, des médias ont rendu publique une lettre de l'ancien responsable en Grèce du système européen de trafic ferroviaire (ERTMS), Christos Katsioulis, dans laquelle il notait "la mauvaise gestion" de l'application "des contrats de signalisation" sur certaines parties du réseau.
"Jusqu'à 2010, il y avait une certaine modernisation de la signalisation du réseau ferroviaire mais, pendant la crise financière, les systèmes de sécurité ont commencé à s'effondrer", a rappelé Panagiotis Terezakis, un conseiller de l'administration des chemins de fer grecs.
Avec AFP
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Tragédie ferroviaire en Grèce : près de 60 morts, le chef de gare avoue "une erreur"
En images : "Le pire accident de train de l'histoire en Grèce"
Manifestations en Grèce après l'accident ferroviaire qui a fait près de 60 morts
L'Humanité
Cross de « l’Humanité », elle court, elle court, la fraternité
Il était une foisDonner du souffle à l’unité des travailleurs, affranchir le sport des normes bourgeoises pour le rendre accessible à tous, faire pièce aux compétitions sponsorisées par la presse des « ennemis de classe », c’est l’ambition du cross international de « l’Humanité » lancé le 26 février 1933 avec la FSGT. Elle va se déployer sur 31 éditions jusqu’en 1968. Boycottée un temps par les instances officielles, l’épreuve populaire deviendra pourtant un rendez-vous incontournable de l’athlétisme français.Par Michaël Attali, historien du sport, professeur des universités à l’université Rennes II, directeur du laboratoire de recherche VIPS2
Dès les années 1920, le journal « l’Humanité » – organe officiel du Parti communiste depuis le congrès de Tours – considère le sport pratiqué dans le cadre du système capitaliste comme un symbole de la bourgeoisie, qu’il faut combattre comme tel. Néanmoins, ses journalistes ne peuvent pas être perçus contre le sport lui-même alors que celui-ci attire de plus en plus le public : il s’agit donc de s’en saisir et de le mettre au service des idéaux défendus. Fidèle à la ligne politique qui fait de la Fédération sportive du travail (FST) puis de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) des organisations de masse du Parti communiste, le journal va promouvoir une alternative qui symbolise l’unité de la classe ouvrière. Tout en relatant la plupart des épreuves internationales et nationales sur un ton critique, « l’Humanité » va créer un événement qui tout à la fois illustre la pertinence de ses analyses et propose une alternative ambitieuse. Populaire et accessible, le cross – course à pied en terrain varié, hors route, pouvant comporter des obstacles – s’impose comme l’activité idéale pour incarner un autre modèle sportif. Et c’est naturellement dans les colonnes du journal que vont être explicités le sens et l’importance de l’épreuve, au fil de ses 31 éditions. Celles-ci vont se dérouler, en février ou en mars, dans la banlieue rouge parisienne.
« Une épreuve prolétarienne de masse »
Si le Tour de France est l’exemple le plus connu d’une épreuve sportive créée par un journal, en 1903, il y en a beaucoup d’autres. Inauguré le 26 février 1933, le cross de « l’Humanité » reprend donc une formule qui attire les foules, tout en se positionnant face à la concurrence. Les principes fondateurs sont posés pour la première édition : « Le but poursuivi par notre journal (…) est avant tout de réaliser une épreuve prolétarienne de masse et de lutter ainsi contre l’influence pernicieuse de la grande presse officielle qui rayonne encore sur de nombreux travailleurs grâce à l’attrait sportif. (1) »
Moyen de mobilisation collective, le sport doit avoir des répercussions sociales. Ainsi, les grèves de l’hiver 1936 offrent au journal – dont le tirage dépasse alors les 200 000 exemplaires – une occasion de souligner la cohérence entre les luttes prolétariennes et l’unité populaire incarnée par l’épreuve, avec « la présence des délégués des traminots de Lille, Roubaix, Tourcoing en grève (…) et la démonstration de solidarité (…) de la part du prolétariat parisien. Joignant aux acclamations en l’honneur du vrai sport, brimé par le grand capital, leur salut à ceux qui luttent pour leur pain (2) ».
Une foule admirative des sportifs
Le nombre de spectateurs est régulièrement mentionné (par exemple, 25 000 en 1951) pour souligner la force d’attraction de l’épreuve, qui tend à être assimilée à une manifestation de travailleurs. Admirative des sportifs, la foule l’est aussi des conditions de la course, telles celles d’un dur labeur : acclamant « longuement les vainqueurs, elle n’oubliait nullement les jeunes gars anonymes aux jambes tachées de boue noire, ceux dont le long peloton (…) s’étirait avec pour toile de fond l’horizon gris, maisons irrégulières, cheminée d’usines de ce coin de banlieue. »
Si les années 1930 sont le théâtre de luttes ouvrières pour la conquête de nouveaux droits, l’immédiate après-guerre poursuit dans cette veine en liant les nécessités du moment à l’épreuve sportive. La rapidité avec laquelle est relancé le cross, en février 1945, montre l’intérêt qu’il revêt pour l’organe officiel du PCF en train de devenir « le premier parti de France » : « Refaire la France, tendre ses muscles, donner santé et force à ses citoyens ? C’est pour une grande part la tâche du sport. À cette tâche noble, “l’Humanité” entend coopérer de tout son pouvoir. Vive son 8e cross ! (3) »
Un rendez-vous de l’athlétisme français
Pendant les quinze jours qui le précèdent, le cross est systématiquement présent à la une du journal. Ailleurs dans les pages, les appels à s’inscrire et le comptage quotidien des participants visent à capter l’intérêt des lecteurs, tout comme le traitement de l’épreuve en « feuilleton ». Ainsi, deux mois avant le cross, celui-ci fait l’objet de nombreux articles, notamment sur les têtes d’affiche. La participation de Raphaël Pujazon (champion de France de cross entre 1944 et 1949 et champion d’Europe du 3 000 mètres steeple en 1946), du Tchécoslovaque Emil Zatopek (champion olympique du 5 000 et du 10 000 mètres au JO de 1952) ou du Soviétique Volodymyr Kuts (champion olympique du 5 000 mètres et du 10 000 mètres en 1956) souligne l’importance de l’épreuve, qui est devenue un rendez-vous de l’athlétisme français.
Athlétisme. Emil Zatopek, l’homme aux pointes d’orUne importance que révèlent aussi les controverses, telles les interdictions, réitérées à partir de 1946, faites aux athlètes licenciés à la Fédération française d’athlétisme (FFA) de participer au cross, relayées à partir de 1947 par la Fédération internationale. Dénoncées comme une décision politique servant les intérêts capitalistes, elles permettent de mettre en avant l’ostracisme idéologique à l’égard des militants communistes et en filigrane l’oppression faite aux travailleurs en ce début de guerre froide (répression des grèves dans l’industrie, éviction des ministres communistes, etc.). Avec le cas exemplaire de Pujazon, vainqueur du cross de « l’Humanité » en 1945 et 1946, puis interdit de participation, les journalistes stigmatisent la dépendance des fédérations aux enjeux politiques et remettent en cause tout le système d’organisation sportive. Et les victoires de Zatopek en 1954 et 1955 ou celles de Kuts en 1956 et 1957 sont célébrées comme autant de succès contre l’oppresseur capitaliste.
« Le sport est un moyen et non un but »
La participation connaît son apogée au milieu des années 1950 (1 500 en 1933, près de 9 000 en 1955, signe d’un engagement conséquent), avant de s’éroder dans les années 1960 (5 000 en 1968). Mais c’est d’abord le sens de cette épreuve qui la caractérise : « Le sport est un moyen et non un but. Un moyen de se tenir toujours alerte, toujours souple, de s’aguerrir aux luttes futures pour notre libération de l’exploitation capitaliste. Acteurs ou spectateurs ? Acteurs évidemment dans la grande bataille ouvrière. (Ce 4 février 1934), jeunes et vieux, champions et corporatifs, montreront qu’ils sont toujours d’attaque pour l’amélioration de leur forme physique et leur libération future. (4) »
Véritable socle idéologique, cette vision va façonner le cross de « l’Humanité » au fil du temps. Si la plupart des manifestations sportives mettent en avant l’excellence des participants, celle-ci insiste tout autant sur la diversité des concurrents dont la majorité n’est pas spécialiste. Une grande place est donnée aux clubs, associations, villes ou régions ayant rassemblé le plus de participants. Dès l’après-guerre, des centres d’entraînement sont créés à leur intention (il y en a 53 en 1955). À partir du début des années 1950, une rubrique quotidienne « On prépare le cross de “l’Humanité” » présente un club et incite à une participation massive, en indiquant par exemple les lieux d’entraînement.
Instiller une culture sportive dans la classe ouvrière
L’année 1956 marque une étape importante avec la mise en place d’épreuves de qualification. La province entre dans le dispositif afin d’augmenter à la fois la visibilité de l’épreuve et sa légitimité populaire. La presse régionale communiste est mobilisée ; « la Marseillaise » ou « l’Écho du Centre » créent un cross. Le cross de « l’Humanité » est aussi démultiplié avec la création d’épreuves sur des sites industriels, tel le cross de la Snecma en 1957.
La mobilisation change d’échelle. Prodiguant des conseils aux néophytes pour qu’ils se présentent au cross de « l’Humanité » dans les meilleures conditions physiques et morales, la série d’articles de Maurice Baquet (5) témoigne, à partir de cette période, de l’accent mis sur la dimension éducative de l’épreuve. Il s’agit d’instiller une culture sportive dans la classe ouvrière, incitée à veiller aussi bien à son alimentation qu’à la régularité de l’exercice, en amont comme en aval du cross.
La base de départ pour de futurs champions
La masse de pratiquants et plus généralement les dispositifs mis en place autour de l’épreuve visent aussi à créer les conditions pour générer une élite sportive face au modèle sportif français abondamment critiqué. « C’est le mérite du cross de “l’Humanité” que d’aider ces jeunes à faire connaissance avec leurs possibilités. (…) Si l’on veut des champions, la grande épreuve populaire est la base de départ. Et ensuite, et c’est l’essentiel, il s’agit de lutter pour que le champion en herbe soit placé dans les conditions sans lesquelles il végétera (6) ».
La mise en scène de l’épreuve traduit cette imbrication entre l’engagement populaire et la formation d’une élite. Les catégories de classement en sont un indice. En 1949, elles se stabilisent afin de distinguer les publics et de permettre à chacun d’être reconnu et valorisé. Si les critères d’âge et de sexe sont communs avec les manifestations sportives classiques, la mise en place de quatre groupes (eux-mêmes subdivisés en sous-groupes) est révélatrice de l’identité du cross de « l’Humanité ». Le groupe sportif réunit les pratiquants d’activités diverses (basket-ball, cyclisme, boxe, tennis de table, etc.) : l’enjeu est de décloisonner et, toujours, de considérer le sport davantage comme un moyen que comme un but. Le groupe corporatif, qui vise à mobiliser les plus éloignés de la pratique et à faire exister sur la scène sportive une figure populaire généralement en retrait, est décomposé en secteurs professionnels (alimentation/hôtellerie, bâtiment/bois, industries chimiques, intellectuels, livre, etc.). Les sportifs « travaillistes » constituent le troisième groupe, réunissant les licenciés des clubs adhérant à la FSGT. Le dernier groupe est celui des « As », l’élite sportive. L’isoler permet aux autres d’avoir une visibilité et d’attribuer à toute victoire une valeur équitable. Dans « l’Humanité », les photographies comme les comptes rendus mettent en avant celles et ceux qui restent la plupart du temps invisibles sur les stades ou dans les gymnases.
Une véritable allégorie de l’unité prolétarienne
Le cross trouve ici tout son intérêt : légitimité sportive, ambition populaire, équité certes, mais aussi exemplarité du modèle sportif des pays de l’Est, valeur ajoutée du sport et mobilisation collective sont les ferments de la doctrine qui fonde le cross de « l’Humanité ». Véritable allégorie de l’unité prolétarienne dont le journal communiste se veut le représentant, ce cross en réunit toutes les composantes.
Le 22 février 1969, « l’Humanité » annonce la disparition de l’épreuve pour des raisons financières. De 1933 à 1968, le cross de « l’Humanité », inséré dans un vaste projet idéologique et politique, s’est inscrit à la fois dans une stratégie de mobilisation et dans le déploiement d’un modèle alternatif de pratique. Tout en reposant sur certains codes classiques (compétition, classement, excellence), il a constitué une innovation qui a contribué à imposer l’idée qu’un autre sport était possible, comme facteur de transformation sociale, et qui a permis aux catégories populaires d’investir, en le rendant accessible et attrayant, un domaine dont elles étaient encore éloignées.
Pour en savoir plus
- Héritage social d’un événement sportif. Enjeux contemporains et analyses scientifiques, sous la direction de M. Attali, Presses universitaires de Rennes, 2021.
- Le Sport dans la presse communiste, sous la direction de M. Attali et É. Combeau-Mari, Presses universitaires de Rennes, 2014.
HistoireL'HumanitéCross de l'Humanité France24 - Monde
Égypte : la célèbre Pyramide de Khéops livre un nouveau secret
Publié le : 03/03/2023 - 09:15
FRANCE 24
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Le ministère égyptien du Tourisme et des antiquités a annoncé jeudi qu'un passage caché situé à l'intérieur de la Grande Pyramide d'Égypte a été découvert avec le projet ScanPyramids, une mission scientifique internationale qui étudie l'intérieur des pyramides.
Des scientifiques ont découvert un passage caché long de neuf mètres à l'intérieur de la Grande Pyramide d'Égypte, également connue sous le nom de Pyramide de Khéops, dans le cadre d'un projet de recherche international, a annoncé, jeudi 3 mars, le gouvernement égyptien.
Le passage mesure neuf mètres de long et plus de deux mètres de large, a précisé le ministère du Tourisme et des antiquités dans un communiqué.
Présent sur le site de Gizeh, le ministre du Tourisme Ahmed Issa a déclaré aux journalistes que le "couloir à pignon", avec un plafond triangulaire, "a été découvert sur la face nord de la Grande Pyramide du roi Khéops".
ScanPyramids SP-NFC 2023 Report from HIP Institute on Vimeo.
Cette découverte a été faite à travers le projet ScanPyramids, une mission scientifique internationale qui étudie l'intérieur des pyramides, dans le cadre d'une collaboration entre des universités françaises, allemandes, canadiennes et japonaises et un groupe d'experts égyptiens.
La dernière des sept merveilles du monde
Depuis fin 2015, la mission scrute le ventre de la pyramide en utilisant des technologies de pointe non invasives qui permettent de voir à travers les monuments afin de découvrir d'éventuels vides ou structures internes méconnues et en apprendre un peu plus sur les méthodes de construction toujours enveloppées de mystères.
Le très médiatique archéologue égyptien Zahi Hawass, qui dirige le comité scientifique supervisant le projet, a déclaré jeudi aux journalistes présents sur le site qu'il était "fort possible" que le tunnel "protège quelque chose. À mon avis, il protège la véritable chambre funéraire du roi Khéops."
La pyramide de Khéops est la dernière des sept merveilles du monde antique encore debout et la plus grande des trois pyramides de Gizeh, dans la banlieue du Caire.
Vieux de 4 500 ans, le monument de 139 mètres de haut et 230 mètres de large trône sur le plateau de Gizeh, aux côtés du Sphinx et des pyramides de Khéphren et Mykérinos.
En 2017, des scientifiques du projet ScanPyramids avaient révélé la présence d'une immense cavité de la taille d'un avion de ligne au cœur de cette pyramide.
Avec AFP
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Égyptologie : le sarcophage de Ramsès II bientôt de retour à Paris
la star des pharaons
Les trésors de la tombe de Toutânkhamon, un siècle de fascination
Des archéologues mettent au jour "la plus grande ville antique d'Égypte"
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Février 1973. Retour à Wounded Knee, une révolution indienne
Il était une foisLe 27 février 1973, des militants de l’American Indian Movement (AIM) armés investissent le hameau de Wounded Knee, dans le Dakota du Sud. S’ensuit une confrontation de soixante-dix jours avec le gouvernement qui remet sur le devant de la scène la cause des peuples natifs d’Amérique. Comme un écho à l’histoire sanglante des États-Unis.Par Thomas Grillot, chargé de recherche au CNRS, spécialiste de l’histoire contemporaine des Amérindiens
Thomas GrillotC’est une révolte indienne ? On ne le sait pas. Que veulent-ils ? On ne le sait pas non plus. Le savent-ils eux-mêmes ? Le 27 février 1973, un groupe de militants de l’American Indian Movement (AIM) et des habitants de la réserve de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, décident d’investir militairement l’endroit où ils viennent de tenir une réunion publique.
Des habitants sont retenus – on parle d’otages –, une église est occupée et mise à sac et, avec elle, le musée indien local. L’occupation fait les gros titres dans tous les États-Unis : « Des Indiens armés se sont emparés de Wounded Knee ». Nixon, sur qui plane depuis juin 1972 le spectre du Watergate, n’avait pas besoin de ça.
Les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers
Les militants qui prennent la direction des opérations, membres de l’AIM, viennent des villes. Les membres de ce groupe fondé à Minneapolis en 1968 par des Ojibwés sont des habitués des coups d’éclat.
L’année précédente, derrière leurs leaders Clyde Bellecourt, Dennis Banks et Russell Means, un Lakota oglala de Pine Ridge, ils ont organisé une marche sur Washington pour protester contre le non-respect des traités que les nations indiennes ont signés avec l’État américain depuis la naissance de ce dernier. Ils ont occupé un bateau, une montagne, un tribunal, un poste de garde-côte, et même l’immeuble du Bureau des affaires indiennes (BIA), l’administration qui gère les réserves et qui tarde à se défaire de sa mentalité coloniale.
Les militants de l’AIM ont des inspirations multiples. En 1969, une coalition de groupes amérindiens avait, la première, occupé l’îlot d’Alcatraz, célèbre prison d’Al Capone, et l’avait revendiqué, non sans humour, comme terre indienne non cédée. Mais les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers. Le mouvement doit au groupe afro-américain ses principes et ses méthodes, et jusqu’au poing fermé qui emblasonne son drapeau.
Tandis que le FBI cerne la zone avec des véhicules blindés, la bataille médiatique s’engage.© Mike Zerby/Minneapolis Star Tribune/TNS/Alamy
Comme leurs frères en radicalisme, les « AIM » patrouillent dans les villes pour surveiller la police et empêcher les arrestations abusives et les passages à tabac des Amérindiens qui y habitent, souvent dans des quartiers ghettos.
Comme les Panthers, ils utilisent les médias pour produire des images iconiques attestant de la naissance d’une nouvelle génération radicale dans un paysage d’organisations panindiennes habituées à la négociation et au compromis.
Avec l’ambition de faire naître une nouvelle société indienne, ils s’organisent pour éduquer les nouvelles générations en fondant des écoles qui les protégeront du racisme blanc et où sera enseignée la véritable histoire des autochtones du continent.
Wounded Knee, un symbole qui rappelle le massacre des Lakotas en 1890
Pourquoi les dirigeants de l’AIM ont-ils décidé d’occuper Wounded Knee, ce hameau perdu dans une réserve perdue ? À l’origine, il s’agissait seulement de se mettre hors de portée des autorités. Mais le lieu est aussi un symbole puissant, célèbre dans toute l’Amérique.
C’est là qu’a été perpétré le massacre de plusieurs centaines de Lakotas le 29 décembre 1890. Depuis des décennies, les survivants et leurs descendants s’efforcent d’obtenir reconnaissance et réparation. C’est là, disent les manuels scolaires, qu’ont fini du même coup la liberté indienne et la conquête de l’Ouest.
Il était une fois Chaque semaine, une autre histoire...
C’est aussi un lieu de honte nationale – le symbole du péché originel que constitue, pour beaucoup d’Américains, la création d’une nation au prix de l’écrasement de beaucoup d’autres. Sous la plume du poète John Neihardt, parlant au nom de l’homme-médecine Black Elk, à Wounded Knee est mort « le rêve d’une nation », celle des Lakotas, aussi connus sous le nom de Sioux.
Le potentiel médiatique de l’endroit est donc immense, et, d’emblée, journaux, radios, télévisions sont des participants essentiels de l’occupation. Tous attendent de voir « comment ça va tourner ». Très vite, les reporters font part publiquement de leurs doutes : ne sont-ils pas manipulés, ne créent-ils pas eux-mêmes, à coups de photos spectaculaires et de gros titres, l’illusion de l’événement ? Tout cela n’est-il pas au fond qu’une sordide lutte de pouvoir, d’intérêt local, entre un élu et celui qui convoite sa place ?
Car c’est bien là l’objectif de la réunion par laquelle tout commence : discuter des moyens de déboulonner le président de la réserve de Pine Ridge et le remplacer par un dirigeant issu de l’AIM. Depuis que les habitants des réserves se sont vu accorder le droit d’élire leurs dirigeants en 1934, les élections sont souvent des moments de polarisation intense, souvent racialisée, où sont censés s’opposer « sang-pur » proches de la « tradition » et « sang-mêlé » acculturés.
Une offensive contre Dick Wilson, président de la réserve de Pine Ridge
C’est particulièrement vrai à Pine Ridge, où la personnalité du président élu en 1972 n’arrange rien. « Dick » Wilson est un homme autoritaire et disposé à la violence avec sa milice, les Gardiens de la nation oglala (Goons). Et il se montre passif face à la violence bien réelle que subissent les habitants de la réserve dès qu’ils en sortent. Raymond Yellow Thunder est tué en février 1972, puis Wesley Bad Heart Bull le 27 janvier 1973. L’AIM se mobilise et manifeste devant le tribunal où est jugé l’assassin blanc de ce dernier.
Dans le même mouvement, les militants offrent leur soutien à un petit groupe d’élus locaux qui lance contre Wilson une procédure de destitution. Celle-ci échoue quatre jours avant la fameuse réunion de Wounded Knee, organisée pour lancer une nouvelle offensive contre le président élu.
1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jourDans cette montée aux extrêmes, la police locale et l’État fédéral jouent un rôle essentiel. Le soir même de l’annonce de l’occupation, les agents du BIA installent des barrages routiers. Le FBI, qui surveille l’AIM depuis 1968 dans le cadre de son programme secret Cointelpro, contrôle toutes les allées et venues autour du village. Dès le 28 février, fusils d’assaut M16 et véhicules de transport blindés font leur apparition.
Bientôt, avions et hélicoptères sont de la partie. Du côté des « Indiens », on creuse des tranchées, on fait des patrouilles, on se terre dans des bunkers, on tire des coups de semonce. Des deux côtés d’un no man’s land, on tente de s’évaluer mutuellement. L’occupation se transforme en siège, la manifestation en bataille. Les États-Unis sont toujours au Vietnam. L’AK-47 visible dans bien des clichés de l’occupation en a été ramené par un ancien combattant. Le Vietnam, disent les assiégés, s’est déplacé dans le Dakota du Sud.
Des militants amérindiens accourent de tous les États-Unis
Rien n’a été planifié, tout est improvisé. Les tentatives de négociation échouent les unes après les autres. Dans leur camp retranché, les « Indiens » mettent en place un rationnement et des expéditions nocturnes d’approvisionnement en nourriture et en munitions.
Des tipis sont dressés. Les hommes deviennent des « guerriers », se peignent le visage comme pour aller au combat, vont se purifier dans des loges à sudation. Ils sont photographiés à cheval, le fusil à la main, ornés de plumes si possible. Ils assurent être prêts à mourir. Si « le gouvernement » attaque, ils résisteront et il y aura un deuxième massacre à Wounded Knee.
Le 5 avril, Kent Frizzell, envoyé de l'État sur place, fume le calumet de la paix avec les membres de l’AIM. Pourtant, les tensions persistent et deux morts suivront. © Sipa
Lorsque le 10 mars, les barrages sont levés, certains quittent le village assiégé – mais bien plus y entrent. Des dizaines de militants amérindiens accourent de tous les États-Unis. Ils viennent prendre part à la lutte et se former en préparation d’autres combats, dans d’autres réserves.
Les assiégés envisagent alors d’envoyer une délégation à Washington afin de modifier la constitution du gouvernement tribal de Pine Ridge et de réaffirmer la validité des traités signés par les Lakotas. À l’appui de la souveraineté de la nation oglala, ils mettent en avant la sacralité de leur lutte et poussent sur le devant de la scène des hommes-médecines respectés comme Frank Fools Crow, Pete Catches, Leonard Crow Dog et Wallace Black Elk. Il s’agit, disent-ils, d’accomplir une révolution qui serait aussi un retour à la tradition.
Une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux
Celui qui, plus que les autres, bénéficie de la couverture médiatique croissante est Russell Means. Cet Oglala dira plus tard qu’il a choisi, en rejoignant l’AIM, de devenir « un Indien à plein temps ». Avec ses cheveux longs tressés, ses jeans de cow-boy et son sens du « show », il est le client parfait des reporters, leur indique le meilleur spot pour une bonne photo, fait rejouer une scène qui leur a échappé.
Par l’image et les déclarations à la presse, une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux. Pour contrer les accusations de cambriolage, vol, attaque contre des forces de police, sédition, les assiégés montent une équipe d’avocats, le Wounded Knee Legal Defense/Offense Committee.
Fin mars, les barrages sont de retour. Les échanges quotidiens de coups de feu finissent par faire des victimes : le 17 avril, Frank Clearwater est atteint d’une balle et meurt le 25. Le 27, c’est le tour de « Buddy » Lamont, un ancien combattant du Vietnam. Le lendemain, les négociations reprennent en présence de représentants de la Maison-Blanche.
Le 8 mai, le « New York Times » déclare la fin de la « seconde bataille de Wounded Knee » et dresse un premier bilan : « soixante-dix jours, deux morts, beaucoup de blessures, d’innombrables réunions, des chicanes bureaucratiques, à la dernière minute une bataille » et « plus de cent militants qui déposent les armes ».
Ce qu’on va bientôt appeler « Wounded Knee II » n’a-t-il été qu’une mascarade ? Le spectacle indien qui se clôt alors a été d’une puissance indéniable. Il a concrétisé un thème auquel bien des commentateurs ne reconnaissaient jusqu’alors qu’une valeur métaphorique : le retour du guerrier indien.
La bataille opposant État fédéral et groupes amérindiens se jouait jusqu’alors exclusivement dans les tribunaux – et elle y retournera bientôt, quand il s’agira de juger Means, Banks et les autres militants incriminés pour leur participation. Mais pendant quelques semaines, en cette année 1973 où se prépare déjà le bicentenaire des États-Unis, le passé a paru ressurgir, littéralement, de nulle part : une dizaine de bâtiments dans une vallée lointaine dont le nom évoquait, sombrement, le massacre et la culpabilité.
En 1974, Russell Means se présente aux élections tribales contre Wilson
D’ailleurs, la lutte continue : en 1974, Means se présente aux élections tribales contre Wilson. Il est battu. L’affrontement est très violent, et à Pine Ridge plusieurs membres de l’AIM sont assassinés. Means et ses camarades organisent un Conseil international des traités indiens (IITC), portent leur cause à l’ONU, organisent de nouvelles occupations dans les Black Hills (1) et se déchirent bientôt sur la question du soutien à apporter aux sandinistes du Nicaragua.
Quarante ans plus tard pourtant, quand près d’une autre réserve lakota, à Standing Rock, s’organise une autre occupation (2), c’est encore le souvenir de Wounded Knee qui inspire bien des participants. Anciens de « 1973 », descendants ou simples porteurs d’une mémoire entrée dans la geste indienne, tous portent la conviction qu’à Wounded Knee, rien ne s’est fini.
(1) L’AIM monte ainsi le camp de Yellow Thunder pour protester contre la décision de la Cour suprême de 1980 qui, moyennant compensation financière, entérine la prise illégale des Black Hills par l’État fédéral en 1877.(2) Au printemps 2016, un camp de tipis est mis en place au nord de la réserve de Standing Rock pour protester contre le passage de l’oléoduc Dakota Access. Il accueille plusieurs milliers de militants, avant d’être brutalement démantelé par la nouvelle administration Trump en février 2017.
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Thomas Grillot a notamment publié :- Après la Grande Guerre. Comment les Amérindiens des États-Unis sont devenus patriotes (1917-1947), éditions de l’Ehess, 2014.- « 1919, la loi accorde aux vétérans amérindiens les pleins droits civiques. Américains ? Non, patriotes amérindiens! », dans l’Humanité Dimanche n° 658 du 9 mai 2019.
Il était une fois... une autre histoire !
Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?
Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.
Tous les articles sont écrits par un spécialiste du sujet, souvent un historien, offrant ainsi des sujets où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique.
A retrouver dans cette page ou, pour profiter pleinement de la riche iconographie qui les accompagne, dans le magazine papier ou en version numérique.
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Affaire Palmade : le fœtus qui dérange
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Cambodge : l'opposant Kem Sokha condamné à 27 ans de prison pour trahison
Publié le : 03/03/2023 - 09:26
FRANCE 24
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Un tribunal cambodgien a condamné vendredi le chef de l'opposition Kem Sokha à 27 ans de prison dans une affaire de trahison qui, selon les groupes de défense des droits, n'a pour seul but que de boucher son avenir politique avant l'élection générale de juillet prochain.
Le politicien Kem Sokha, figure de l'opposition au Cambodge, a été condamné, vendredi 3 mars, à une peine de 27 ans de détention en résidence surveillée après avoir été reconnu coupable de trahison, une affaire dont les États-Unis ont dénoncé les motivations politiques.
Le juge Koy Sao a par ailleurs annoncé lors d'une audience dans un tribunal de la capitale Phnom Penh que Kem Sokha était désormais inéligible et ne pourrait pas non plus voter lors d'élections.
>> À voir : Hun Sen, chef d'orchestre d'une féroce répression au Cambodge
Chef de file du désormais dissout Parti de secours national, Kem Sokha fut arrêté en 2017 pour des accusations de complot avec les États-Unis destiné à chasser du pouvoir le Premier ministre Hun Sen, qui dirige le pays depuis près de quatre décennies.
Kem Sokha nie les accusations le visant, que Washington a décrit par le passé comme des "théories complotistes fabriquées". Après le verdict, son avocat a annoncé qu'un appel allait être interjeté.
Garantir l'hégémonie du Parti du peuple
Le Parti de secours national a été banni des élections de 2018 remportées par le Parti du peuple de Hun Sen, puis a été décimé alors que nombre de ses membres ont été arrêtés ou ont fui le pays, dans ce que des activistes ont dénoncé comme une répression destinée à garantir l'hégémonie du Parti du peuple.
Alors que des élections sont prévues en juillet prochain, l'opposition a formé l'an dernier le Parti de la bougie, composé majoritairement d'ex-membres du Parti de secours national.
L'autocrate Hun Sen a lancé aussi ces dernières années une répression contre les organes de presse critiques à son égard et contre les mouvements civils. Il a ordonné le mois dernier la fermeture de l'un des derniers médias encore indépendants du pays.
Avec Reuters
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Cambodge : le dernier dignitaire khmer rouge vivant condamné, ultime décision du tribunal spécial
Au sommet de l'Asean, Joe Biden appelle à construire "un Indo-Pacifique libre et ouvert"
Le Premier ministre cambodgien en Birmanie, première visite à la junte d'un dirigeant étranger
L'Humanité
Le Livre de Poche : 70 ans et toujours à la page
Il était une foisLe 6 février 1953, « le Livre de Poche » fait une entrée fracassante dans les librairies françaises. Cette collection de dimension réduite, à prix modique et à très fort tirage, est le fruit d’un siècle de tâtonnements. Fraîchement accueilli dans certains milieux, le livre au format « pocket » deviendra pourtant vite un outil au service de la démocratisation de la littérature.Par Jean-Yves-Mollier, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris Saclay/Versailles Saint-Quentin
Jean-Yves MollierOn pourrait faire remonter son origine aux premières satires du poète Martial vendues sous le manteau au Ier siècle de notre ère, ou aux petits livrets bleus des imprimeurs troyens du XVIe siècle. Pourtant, cette chronologie est trompeuse car elle occulte la caractéristique majeure de ce type de livre, son surgissement au XXe siècle, à l’heure de la culture et de la consommation de masse. Si l’on admet que le « Poche » suppose des tirages initiaux à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires destinés au grand public, il est l’enfant des industries culturelles qui dominent l’espace éditorial après 1930.
Sa préhistoire inclut les dime novels (romans à 2 sous) américains (des fictions imprimées en petit format à 5 ou 10 centimes) comme la « Collection Michel Lévy » à 1 franc (plus de 5 euros actuels) mise en vente à Paris en 1855. Les 20 000 exemplaires de « Madame Bovary » commercialisés en 1857-1858 sous ce format portatif anticipent les grands tirages de la « Collection des auteurs célèbres », de Flammarion, des années 1880, et ceux du « Livre populaire », de Fayard, apparu en 1905 (des livres à 65 centimes, à la couverture criarde). La collection du livre de poche, conçue par Jules Tallandier quelques mois avant le début de la Grande Guerre et lancée en 1915, aurait dû être le point culminant de ce mouvement, mais, limité à 128 pages afin de réduire le prix de vente à 30 ou 40 centimes, ce « Poche » avant la lettre s’interdisait la publication de romans plus épais.
Faute d’avoir pris racine dans le pays qui en avait approché le modèle au plus près avec la « Bibliothèque Charpentier » de 1838 (des romans ou des essais imprimés au format In-18° compact et vendus 3,50 francs) et la « Collection Michel Lévy » à 1 franc de 1855, c’est en Angleterre, en 1935, qu’est née la collection « Penguin », destinée à populariser les grands classiques de la littérature. Sa couverture ornée d’un manchot va inspirer la plupart des concepteurs du livre de poche. Pierre Trémois choisira pour son livre de poche de 1945 un kangourou femelle avec un livre dépassant de sa poche ventrale, ce que l’Italien Giangiacomo Feltrinelli imitera en 1949, année où le célèbre « Marabout » belge pointera son bec, sans oublier l’albatros allemand des éditions du même nom (1932) qui a inspiré le petit manchot britannique.
De ce bestiaire international, on retiendra ce fait majeur : entre 1930 et 1955, la plupart des pays développés ont mis au point des formules proches, associant petit format, grand tirage, prix d’appel attractif et volonté d’atteindre tous les publics. En ce sens, le livre de poche est bien l’enfant de la culture de masse, ce qui explique qu’il ait fait couler beaucoup d’encre, séparant en deux camps irréconciliables ses partisans et ses détracteurs.
Pour comprendre l’étonnante « querelle du livre de poche », qui éclata au milieu des années 1960, il faut lire la diatribe du philosophe Hubert Damisch dénonçant « la manipulation qui du livre fait un produit et du lecteur un consommateur » (« Mercure de France », novembre 1964). De même faut-il garder à l’esprit la dénonciation, aux États-Unis, de la « culture à deux balles » (« culture at two bits »). Manifestement, une partie des intellectuels refusent alors la mise à la portée du grand public des œuvres qui n’ont pas été conçues pour lui. À la différence d’Hubert Damisch, cependant, Louis Aragon et « les Lettres françaises » avaient mené une vaste enquête auprès de leurs lecteurs avant de donner leur avis. Le résultat de ce sondage d’opinion s’étalait à la une du numéro du 29 octobre 1964 et sonnait comme la reconnaissance d’un phénomène qui bouleversait le rapport à la culture. « Révolution en librairie » titraient « les Lettres françaises », accordant ainsi toute son importance à un séisme qui heurtait les uns et enthousiasmait les autres. Quelques mois plus tard, Jean-Paul Sartre et « les Temps modernes » consacreront deux numéros de la revue à la révolution du « Poche » et donneront, eux aussi, la parole aux deux camps.
Que s’était-il donc passé pendant ces dix premières années pour que les esprits s’échauffent à ce point ? Si la collection « Penguin » s’était contentée, au départ, de donner à lire, à un prix abordable (6 pence, soit 5 à 6 euros actuels), des classiques de la littérature, le « Livre de Poche » français avait entamé sa conquête du public en proposant, le 6 février 1953, des romans modernes et non plus des « classiques ». « Kœnigsmark », de Pierre Benoit, « les Clés du royaume » de A. J. Cronin et « Vol de nuit », de Saint-Exupéry, avaient inauguré la série, bientôt suivis par d’autres auteurs contemporains parmi lesquels Albert Camus (« l’Étranger »), Jean-Paul Sartre (« les Mains sales »), André Gide (« la Symphonie pastorale ») et Roger Vercel (« Capitaine Conan »). Les deux premiers volumes avaient été tirés à 55 000 exemplaires, le troisième à 70 000, et les rééditions suivirent à un rythme rapproché. On retient généralement l’indication des tirages comme la preuve qu’il s’agissait bien d’une révolution et on y ajoute le prix bas de ces volumes, 150 francs, l’équivalent de 3 à 4 euros d’aujourd’hui.
Pourtant, une nouvelle fois, la réalité est trompeuse. En effet, Henri Filipacchi, le père du « Livre de Poche » de 1953, conçu par la LGF (la Librairie générale française), une filiale du groupe Hachette, avait repris à son compte un projet né en 1939, lorsque la maison d’édition Calmann-Lévy, associée aux Messageries Hachette et, déjà, à la LGF, avait mis sur le marché la « Collection Pourpre ». Avec 3 millions de volumes vendus entre 1939 et 1942, le résultat était à la hauteur des espérances, même si la guerre et la pénurie de papier freinèrent sa percée auprès des lecteurs.
« Aziyadé » de Pierre Loti, « la Bataille » de Claude Farrère, « la Dame aux camélias » de Dumas fils, « la Rôtisserie de la reine Pédauque » d’Anatole France, « Chéri » de Colette, « les Oberlé » de René Bazin, les premiers titres de la « Collection Pourpre » avaient été tirés en moyenne à 66 000 exemplaires. Ces volumes étaient dotés d’une reliure souple, un cartonnage agréable au toucher et à l’œil, et même ornés d’une jaquette en couleurs et de deux dessins. Une clause du contrat liant les éditions Calmann-Lévy à la LGF prévoyait, parallèlement à cette version cartonnée vendue 10 francs (2,5 euros), la mise en vente d’une série de volumes brochés proposés à 5 francs, mais le succès foudroyant de la série la plus chère (un million de volumes vendus en un an) conduisit ses concepteurs à suspendre la fabrication de l’autre version. Or, en 1952, l’ancien secrétaire général des Messageries Hachette, muté à la LGF pour faire oublier ses relations ambiguës avec les autorités allemandes pendant la guerre, décide de maintenir la « Collection Pourpre » en partenariat avec les éditions Calmann-Lévy mais de lui opposer une série de petits livres brochés, vendus deux fois moins cher.
Finalement mis en vente au début du mois de février 1953, le « Livre de Poche » allait sonner le glas de la « Collection Pourpre », disparue cinq ans plus tard. Le bonheur des uns faisant le malheur des autres, Henri Filipacchi passera, aux yeux de la postérité, pour l’inventeur d’une formule qu’il avait trouvée toute prête dans les cartons de la LGF. Mais il est vrai qu’en associant la totalité des éditeurs français, et non un partenaire unique, au destin du « Livre de Poche », il allait mettre les catalogues des éditions Gallimard, Grasset, Stock, Albin Michel et consorts au service de ce formidable instrument de démocratisation de la lecture.
Les débuts ne furent pas aussi rapides qu’on aurait tendance à le penser (2 millions de volumes vendus en 1953), mais, avec 55 millions de volumes sortis des presses entre 1953 et 1961, puis 18 millions en 1962 et 23 millions en 1963, soit près de 100 millions de « Livres de Poche » commercialisés à cette date, le succès était au rendez-vous. Dès 1958, la collection « J’ai lu » (Flammarion) tentait de ravir au « Poche » des parts de ce marché juteux (déjà 7 % des ventes de livres), bientôt suivie en 1962 par « Presses Pocket » (Presses de la Cité) et « 10/18 » (Julliard).
C’est l’apparition de la collection « Folio », lancée en 1972 par Gallimard, qui a enlevé sa distribution aux Messageries Hachette, l’année précédente, qui marque une rupture. La richesse du catalogue des éditions Gallimard est telle qu’elle permet aux poulains de la rue Sébastien-Bottin (Gaston-Gallimard aujourd’hui) d’occuper une place à part dans ce marché à la croissance exponentielle.
Avec 25 % du nombre d’exemplaires produits en 2022, soit plus de 118 millions de volumes, et près de 15 % du chiffre d’affaires de l’édition, le « Poche » a démontré son caractère irremplaçable et sa capacité à attirer à la lecture des millions de Français séduits par son faible coût et le caractère populaire de sa présentation.
Les détracteurs du livre de poche ont dû rendre les armes et admettre que le lecteur n’est pas un enfant qu’il faudrait prendre par la main pour lui apprendre à goûter, ensuite, le plaisir des livres les plus difficiles. L’école joue ce rôle depuis Jules Ferry et le succès des médiathèques modernes construites dans les années 1970-2000 un peu partout en France a contribué à diffuser en profondeur le plaisir de lire. En 1964, au moment précis où André Malraux défendait l’installation de ses maisons de la culture dans les villes moyennes (Bourges, Le Havre) et prônait le contact direct du public avec les œuvres d’art, une partie des intellectuels s’effrayaient de cette descente de la culture dans les masses.
En 2023, plus personne ne dénie au livre de poche son pouvoir d’attraction, et les jeunes, les étudiants, n’achètent pas d’autres livres, si ce n’est des BD et des mangas, deux autres enfants de la culture de masse. Les albums, tels ceux du Père Castor, et une partie de la bande dessinée se sont adaptés au format du « Poche » et celui-ci est souvent présent dans les films et les séries télévisées, ultime preuve de son adéquation avec les attentes du public à l’échelle de la planète.
EN SAVOIR PLUS
« Du “poche” aux collections de poche. Histoire et mutations d’un genre », sous la direction de J.-Y. Mollier et L. Trunel, Céfal, 2010.
« Les Éditions Calmann-Lévy de la Belle Époque à la Seconde Guerre mondiale. Un demi-siècle au service de la littérature », de J.-Y. Mollier, Calmann-Lévy, 2023.
« Les Trois Révolutions du livre de poche. Une aventure européenne », d’I. Olivero, Sorbonne Université Presses, 2022.
livres France24 - Monde
Jazz : l'Américain Wayne Shorter, l'un des derniers géants du saxophone, est mort
Publié le : 03/03/2023 - 08:18
FRANCE 24
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Le saxophoniste de légende Wayne Shorter, alias "Mr Gone", est décédé jeudi à Los Angeles à 89 ans. Ami et collaborateur des plus grands – Miles Davis, Herbie Hancock, Art Blakey –, il excellait aussi bien au saxophone soprano qu'au ténor, notamment avec son groupe de jazz fusion des années 1970 et 1980, Weather Report.
Saxophoniste génial et touche-à-tout, le jazzman américain Wayne Shorter est mort jeudi à l'âge de 89 ans après s'être imposé un demi-siècle durant à la hauteur des légendaires Sonny Rollins, John Coltrane, Miles Davis ou Herbie Hancock.
Considéré comme l'un des plus grands compositeurs de jazz des États-Unis, cet artiste afro-américain "visionnaire" né le 25 août 1933 à Newark, près de New York, s'est éteint à l'autre bout du pays, à Los Angeles, a annoncé dans un communiqué son agente Alisse Kingsley.
Cité dans ce communiqué, le géant Herbie Hancock, son "ami le plus proche depuis plus de six décennies", s'est incliné devant un "être humain irremplaçable, capable d'atteindre le pinacle de l'excellence, comme saxophoniste, compositeur, arrangeur et récemment compositeur de l'opéra Iphigenia".
Wayne Shorter, my best friend, left us with courage in his heart, love and compassion for all, and a seeking spirit for the eternal future. He was ready for his rebirth. As it is with every human being, he is irreplaceable . . . pic.twitter.com/MRVfXhaz8T
March 2, 2023De fait, l'influence de Wayne Shorter dépasse largement le registre du jazz pour toucher nombre de genres musicaux: rock, folk, blues, pop, opéra, classique. Et le New York Times, qui fut l'un des premiers médias à annoncer sa disparition, le qualifie dans sa nécrologie de musicien "innovant", "intrépide" et "énigmatique".
Parmi les premiers à réagir, le trompettiste américain Wynton Marsalis a salué son aîné de 30 ans, qui "améliorait tout ce qu'il touchait et qui restera pourvoyeur de la perfection pentatonique, maître de mélodies déclinées en blues, héros d'effets harmoniques verticaux et horizontaux et géant du saxophone quel qu'en soit le registre" musical.
Le jeune pianiste virtuose de la Nouvelle-Orléans Jon Batiste a aussi rendu hommage à Shorter, "véritablement unique", publiant une courte vidéo sur Twitter où les deux hommes partagent un moment de complicité musicale.
"Treize Grammys"
Son agente a rappelé que les "œuvres de Shorter ont été jouées par les orchestres symphoniques de Chicago, Detroit, Lyon, de la radio polonaise..." et qu'il a encore remporté en février son 13e Grammy Award, les Oscars de l'industrie musicale.
Ami et collaborateur des plus grands – Miles Davis, Herbie Hancock, Art Blakey –, il excellait aussi bien au saxophone soprano qu'au ténor, notamment avec son groupe de jazz fusion des années 1970 et 1980, Weather Report.
R.I.P. #WayneShorter pic.twitter.com/QekNwrPtdd
March 2, 2023Éclectique et sachant aborder nombre de registres musicaux, Wayne Shorter a accompagné le Brésilien Milton Nascimento, le Malien Salif Keita, la Canadienne Joni Mitchell et même les rockeurs britanniques des Rolling Stones, le guitariste mexicain Carlos Santana ou encore la chanteuse pop new-yorkaise Norah Jones.
Dès les années 1960, Wayne Shorter avait réussi à imposer une troisième voix dans le jazz, au cours d'une période dominée par les saxophonistes de légende John Coltrane et Sonny Rollins.
Avec son frère Alan Shorter (1932-1988), ils jouaient du bebop et se surnommaient "Mr Weird" ("Monsieur Bizarre") et "Doc Strange" ("Docteur Etrange"), chaussés de lunettes noires dans la pénombre de clubs de jazz.
Il était l'un des derniers géants du saxophone, instrument du jazz qu'il avait embrassé dès les années 1950 après une adolescence de clarinettiste.
"Je savais que des gens commençaient un instrument à l'âge de cinq ans et je savais donc que j'avais beaucoup de retard à rattraper", avait relevé Shorter avec une pointe de malice, en 2018 auprès du Washington Post, avant de recevoir une récompense pour toute son œuvre, du centre culturel Kennedy de Washington.
Avec AFP
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L'Humanité
Arthur Ashe. Champion, et pionnier de l’histoire presque malgré lui
Il était une foisPremier joueur noir titré en Grand Chelem, en 1968, le tennisman mort le 6 février 1993 est devenu l’icône de nombre de sportifs. Pourtant le gamin du Sud ségrégationniste a longtemps entretenu une distance avec le mouvement des droits civiques, avant de monter au filet des inégalités raciales.Par Patrick Clastres, historien du sport, professeur à l’université de Lausanne
Né le 10 juillet 1943 à Richmond (Virginie) et décédé à New York le 6 février 1993, Arthur Ashe est le premier joueur de tennis afro-américain à avoir été sélectionné dans l’équipe américaine de Coupe Davis et le premier Noir à avoir remporté un tournoi du Grand Chelem, en 1968. Depuis, il n’y a eu que Yannick Noah à Roland-Garros en 1983.
Coincé entre la vieille garde australienne des Laver, Rosewall et Newcombe et la génération montante des Connors, Vilas et Borg, il occupe le 3e rang mondial en 1968, 1970 et 1972. Connu pour son jeu plat et coupé, son élégance, son calme et son fair-play, Ashe remporte 27 titres chez les amateurs entre 1959 et 1968, puis 47 titres chez les professionnels, dont trois tournois du Grand Chelem (Forest-Hills 1968, Sydney 1970 et Wimbledon, 1975). Sa célébrité est telle que, à son décès, la ville de Richmond lui offre une statue, l’US Postal imprime un timbre à son effigie, Flushing Meadows donne son nom au court central, et Bill Clinton lui décerne la médaille présidentielle de la Liberté.
Trop fluet pour le football américain
Arthur Ashe est né dans une des rares familles noires de la classe moyenne de Richmond, capitale de la Virginie, dans un Sud encore ségrégationniste. Ayant perdu sa mère à l’âge de 6 ans, il est éduqué par son père dans l’idée d’être exemplaire et de s’élever au sein de la société. Officier de la police municipale, Arthur Ashe Senior est en charge de la surveillance et de l’animation des 21 aires de jeux et de sport réservées aux Afro-Américains. Jugé trop fluet pour pratiquer le football américain, Arthur est initié au tennis en 1950, à l’âge de 7 ans, sur les courts du parc Brookfield.
Trois ans plus tard, il est recommandé au médecin Robert W. Johnson, connu pour avoir entraîné la fameuse championne de tennis Althea Gibson, première femme noire à avoir remporté un titre du Grand Chelem en 1956, à Roland-Garros. Figure influente de l’American Tennis Association, la fédération noire de tennis, le Dr Johnson finance un camp d’entraînement dans le but de démontrer que les enfants et adolescents afro-américains peuvent adopter des manières civiles et courtoises sur les courts comme dans la vie. Dans les tournois scolaires interraciaux où les juniors s’arbitrent eux-mêmes, il conseille d’ailleurs à ses protégés de jouer même les balles qui sortent de 5 cm au cas où les juges de ligne blancs seraient tentés de tricher par racisme.
Arthur finit par quitter Richmond en 1960 pour Saint-Louis (Missouri), où la ségrégation scolaire entre adolescents noirs et blancs vient de prendre fin. Mesurant ses progrès physiques, son nouveau coach Richard Hudlin l’encourage alors à changer de style de jeu et à pratiquer plus systématiquement le service-volée. Il devient champion scolaire des États-Unis en 1961 et franchit trois années de suite le premier tour des Internationaux des États-Unis.
Fort de ses premiers succès chez les juniors, il obtient, en 1963, une bourse de tennis de l’université de Californie (Ucla). Pour couvrir l’intégralité de ses frais de scolarité, il intègre le corps des officiers de réserve, ce qui l’obligera, en août 1966, à s’engager dans l’armée comme lieutenant pour une durée de trente mois. Cet engagement lui impose certaines contraintes comme, par exemple, de ne pas faire de déclarations publiques.
Son arrivée à Los Angeles lui permet une ascension fulgurante car il peut régulièrement s’entraîner avec son idole Pancho Gonzales, le meilleur joueur professionnel des années 1950 et du début des années 1960. Il devient, en 1963, le premier joueur noir à être sélectionné dans l’équipe américaine de Coupe Davis, et, en 1965, le 3e joueur amateur du pays. En 1966 et 1967, il perd à deux reprises en finale du championnat d’Australie contre Roy Emerson.
A l'université de Californie, Arthur Ashe passe pour un « oncle Tom »
Sur le campus de l’Ucla, ils sont nombreux ceux qui lui reprochent de ne pas utiliser sa récente notoriété pour défendre la jeunesse noire. Il passe alors pour un « oncle Tom », c’est-à-dire un traître soumis à l’ordre blanc, en ne voulant pas mélanger sport et militantisme.
Par exemple, lors du tournoi de Wimbledon en 1964, il dénonce le refus du Soviétique Metreveli et du Hongrois Gulyás de rencontrer des joueurs sud-africains en déclarant que c’était là « une stratégie de la part des Russes » et que « des revendications politiques n’ont pas à être introduites dans le sport ».
Le fait que le mouvement pour les droits civiques soit à son apogée dans les universités, dans le sport, et dans les médias américains a joué pour beaucoup dans la conversion militante d’Arthur Ashe qui reste toutefois ambivalente. Lors du prêche qu’il donne en mars 1968 à l’église du Rédempteur à Washington, il promet certes de contribuer à la lutte pour les droits civiques, mais il reprend aussi le discours des racistes blancs sur la responsabilité des Noirs quant à leur situation misérable : « Il y a tant de choses que nous pourrions faire, déclare-t-il, et que nous ne faisons pas à cause de notre paresse. » En avril, il soutient tout de même le boycott des jeux Olympiques de Mexico lancé par les athlètes africains mécontents de la décision du CIO de ne pas exclure l’Afrique du Sud.
Martin Luther King lui écrit personnellement
Le révérend Luther King lui écrit alors personnellement : « Votre éminence dans le monde des sports vous donne une autorité et une responsabilité toutes particulières. Il est réconfortant de voir que vous en faites profiter notre mouvement. » Il en prend de la graine au mois de juillet suivant à Wimbledon comme le prouve cette déclaration aux médias : « Ce sont mes grands succès sportifs qui me permettront d’obtenir une plus grande audience dans le combat pour l’amélioration du sort de mes frères de couleur. »
Juste après sa victoire à l’US Open, le 9 septembre 1968, la première pour un athlète noir, il déclare à la presse n’être « ni un conservateur ni un modéré pour tout ce qui concerne les problèmes raciaux ». Et s’il réprouve la violence, il la juge bien utile « pour aider les gens à se réveiller ». Autre première pour un athlète noir, il est l’invité spécial de l’émission politique de CBS, « Face the Nation » : il s’y montre plus modéré et retrouve sa démonstration habituelle sur le devoir d’assimilation.
La révolte des « Black Athletes » Tommie Smith et John Carlos sur le podium des Jeux de Mexico, en octobre 1968 (1), puis le refus des tennismen des pays de l’Est, au printemps 1969, de rencontrer en Coupe Davis leurs adversaires sud-africains ont eu un effet libérateur sur Ashe. Il va dès lors se lancer dans une croisade personnelle contre l’apartheid en se donnant pour objectif de remporter l’Open d’Afrique du Sud.
Il va multiplier les actions et coups d’éclat contre l'apartheid
Comme le gouvernement sud-africain lui a interdit d’entrer sur son territoire pour participer au tournoi de Johannesburg, à la fin de l’année 1969, il va multiplier les actions et coups d’éclat médiatiques. Il obtient de la Fédération internationale de tennis qu’elle exclut, en 1970, l’Afrique du Sud de la Coupe Davis. Cette même année, il est entendu par la sous-commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis en charge de la question de l’apartheid. En 1971, il réalise une tournée de propagande pour le tennis en Afrique subsaharienne au cours de laquelle, d’ailleurs, il découvre un jeune talent dénommé Yannick Noah.
Pretoria finit par céder et il obtient son visa pour l’Afrique du Sud en janvier 1973. Symboliquement, il choisit de commencer sa visite par le ghetto de Soweto, là même où la police massacrera des collégiens révoltés le 16 juin 1976. Puis, il se rend à l’université de Stellenbosch d’où il sort vainqueur d’une joute rhétorique avec le professeur d’anthropologie Christopf Hanekom, un redoutable défenseur du suprémacisme blanc. Mais sa défaite en finale contre Jimmy Connors lui laisse un goût amer, d’autant plus que certains militants locaux du Black Power l’ont accusé de jouer le jeu du gouvernement blanc en acceptant que les spectateurs soient séparés dans les tribunes selon des critères raciaux.
Un dernier défi : remporter Wimbledon
En 1975, alors qu’il est sur le déclin, il se lance un dernier défi : remporter Wimbledon. Cette année-là, il remporte le circuit professionnel World Championship Tennis (WCT) et dispute 14 finales, dont neuf victorieuses, pour 29 tournois joués. Sa finale victorieuse contre Jimmy Connors en quatre sets (6-1, 6-1, 5-7, 6-4) est restée dans les annales. Sa stratégie du nœud coulant, faite de précision et de lenteur, anesthésie la fougue de son adversaire qu’il avait traité auparavant de « mauvais patriote ». Alors que « Jimbo » a préféré toucher des primes en tournois plutôt que représenter son pays en Coupe Davis, Ashe prend un malin plaisir à revêtir un survêtement siglé USA.
Surtout, après la balle de match, il brandit son poing haut dans le ciel tout en baissant la tête. Pour les militants du Black Power, il ne fait guère de doute qu’il renouvelle, sept ans plus tard, le geste de Tommie Smith et John Carlos, à Mexico. Devant la presse, Arthur Ashe explique qu’il voulait plutôt rendre hommage à son entourage. C’était aussi un geste en direction de Connors qui l’accablait d’injures racistes à chaque changement de côté.
Ses deux opérations du cœur l’obligent, en 1980, à quitter les courts et il devient le porte-parole de l’Association américaine du cœur. Dix ans plus tard, il lance sa fondation contre le sida après avoir révélé qu’il était devenu séropositif lors d’une transfusion sanguine.
« Je suis un Noir, mais je suis par essence un capitaliste. Un étrange mélange. »
Jusqu’à la fin de sa vie, Arthur Ashe reste persuadé de la capacité de la démocratie et du capitalisme américains à résoudre les discriminations raciales. Dans son autobiographie « Portrait in Motion » (1975), il déclare : « Je suis un Noir, un Américain noir, mais je suis par essence un capitaliste. C’est assurément un étrange mélange. » Et dans son ultime autobiographie, « Days of Grace » (1994 ; voir « En savoir plus ») : « La plupart des problèmes auxquels ont à faire face les Afro-Américains pourraient être résolus s’ils travaillaient davantage plutôt qu’à dénoncer le racisme du passé et du temps présent. »
S’il ne nie pas la part de l’esclavage et du racisme dans la sujétion des Afro-Américains au sein de la société américaine – contrairement aux actuels néoconservateurs noirs –, il considère comme son premier devoir de réussir par lui-même et de se donner en modèle. Inversement, tout en croyant à l’assimilation par la réussite sportive, il encourage les parents noirs à inscrire leurs enfants dans les bibliothèques.
Pour comprendre ses hésitations et ses ambivalences, il faut replacer le militantisme d’Arthur Ashe dans la longue histoire du conservatisme noir et de l’exceptionnalisme américain. Forgée par les Blancs bien avant la guerre civile, adoptée par certains affranchis noirs dans le nord du pays, et diffusée vers le Sud après 1865, cette croyance postule que les individus, et non la société, sont responsables de leur bonheur ou de leur malheur. Elle repose sur des idéaux libéraux et religieux : liberté, égalité des chances, confiance en soi, rationalité du marché, piété, respectabilité, humilité. Il aura fallu le contexte militant des années 1960 pour transformer le conservateur noir Arthur Ashe en militant des droits civiques et anti-apartheid.
EN SAVOIR PLUS
« Days of Grace. A Memoir », d’Arthur Ashe et Arnold Rampersad, Ballatine Books, 1994.
« Arthur Ashe : Tennis and Justice in the Civil Rights Era », d’Eric Allen Hall, Johns Hopkins University Press, 2014.
TennisségrégationnismeÉtats-Unis France24 - Monde
Le Liban n’a jamais autant eu besoin de sa diaspora
Publié le : 01/03/2023 - 16:23
Sophie GUIGNON
Dans un pays qui s’enfonce dans la crise, les Libanais sont de plus en plus nombreux à dépendre de l’argent envoyé par leurs proches depuis l'étranger pour survivre. Les fonds envoyés par la diaspora libanaise, l’une des plus importantes au monde, expliquent en partie pourquoi le Liban n’a pas encore sombré dans le chaos ou la révolte sociale, alors que le pays souffre d’une des pires crises financières du monde moderne, selon la Banque Mondiale. Un reportage de Chloé Domat et Sophie Guignon.
Bâtie sur plus d’un siècle, la diaspora libanaise compte environ 14 millions de Libanais qui vivent sur les cinq continents, contre quatre millions à l’intérieur des frontières du Liban. Ces expatriés ont toujours envoyé de l’argent à leurs familles pour boucler les fins de mois, mais depuis la crise, ces transferts sont les seules sources de revenus pour de nombreux foyers.
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EXPRESS ORIENT
Manger à sa faim, un luxe au Liban : la malnutrition en conséquence de la crise économique
Crise sanitaire
Trente ans après la dernière épidémie, le retour du choléra inquiète au Liban
EXPRESS ORIENT
Crise politique et financière au Liban : des milliers d'habitants poussés à l'exil
L'Humanité
1953, l’affaire des blouses blanches. Faux complot mais vraie purge
Il était une foisLe 13 janvier 1953, la «Pravda» annonce l’arrestation d’un groupe de «médecins terroristes», juifs pour la plupart, accusés de conspirer afin d’abréger la vie de dignitaires du régime. L’affaire du «complot des blouses blanches» éclate en pleine guerre froide, sur fond de luttes intestines et de campagne antisémite pour traquer «l’ennemi intérieur» à la solde des États-Unis. L’annonce probable d’une nouvelle grande purge au sommet.
Bernard FrederickLe 5 mars 1946, l’ex-premier ministre britannique Winston Churchill, à Fulton (Missouri, États-Unis), lance une phrase qui va rester célèbre : «De Stettin sur la Baltique à Trieste sur l’Adriatique, un rideau de fer s’est abattu à travers le continent !» En fait de rideau, c’est sur un théâtre sanglant qu’il se lève. Celui de la «guerre froide». Et on peut constater, aujourd’hui, que ce rideau-là n’est jamais retombé.
L’affrontement entre l’Occident, cornaqué par les États-Unis, et le «bloc de l’Est», sous tutelle soviétique, conduit à l’émergence d’une maladie, l’espionnite, qui va faire des ravages à l’Est comme à l’Ouest. Elle a la particularité de servir à la fois les intérêts géopolitiques des uns et des autres, et leur politique intérieure.
Le maccarthysme, aux États-Unis, se voit renforcé par le procès d’Ethel et Julius Rosenberg, en mars-avril 1951, accusés d’espionnage au profit de l’Union soviétique. Ils seront exécutés le 19 juin 1953. À la même époque, en URSS, s’ouvre une «affaire» retentissante, celle de médecins renommés, juifs pour la plupart, accusés de connivence avec les Américains, les Britanniques et Israël.
Un groupe terroriste de médecins
L’«affaire des médecins», comme on l’appelle en URSS, ou le «complot des blouses blanches», métaphore employée en France, s’échafaude depuis assez longtemps quand elle éclate au grand jour, le 13 janvier 1953, à travers une longue dépêche de l’agence d’information soviétique Tass, reprise par toute la presse soviétique, notamment la «Pravda». «Il y a quelque temps, y lit-on, les organes de la sécurité de l’État ont découvert un groupe terroriste de médecins dont le but était d’abréger la vie des travailleurs actifs en Union soviétique au moyen de traitements de sabotage. Parmi les membres de ce groupe terroriste figuraient le professeur Vovsi M.S., médecin généraliste ; professeur Vinogradov V. N., médecin généraliste ; le professeur Kogan M. B., médecin généraliste ; le professeur Kogan B. B., médecin généraliste ; le professeur Egorov P. I., médecin généraliste ; le professeur Feldman A. I., otho-rhino-laryngologiste ; le professeur Etinger Ya. G., médecin généraliste ; le professeur Grinshtein A. M., neuropathologiste ; Maiorov G. I., médecin généraliste.
Les malfaiteurs ont avoué qu’ils ont mal diagnostiqué la maladie de A. Jdanov (membre du Politburo du Parti communiste), cachant son infarctus du myocarde (…), et ainsi tué le camarade. L’enquête a établi que les criminels avaient également abrégé la vie du camarade A. S. Chtcherbakov. Des médecins criminels ont essayé (…) de neutraliser le maréchal Vasilevskiy A. M., le maréchal Govorov L. A., le maréchal Konev I. S., le général Chtemenko S. M., l’amiral Levchenko G. I. et d’autres, mais l’arrestation a déjoué leurs plans crapuleux (…). La plupart des membres du groupe terroriste (Vovsi M. S., Kogan B. B., Feldman A. I., Grinshtein A. M., Etinger Ya. G. et autres) étaient associés à l’organisation nationaliste bourgeoise juive internationale Joint, créée par les services de renseignements américains. D’autres membres du groupe terroriste (V. N. Vinogradov, M. B. Kogan, P. I. Egorov) se sont révélés des agents du renseignement britannique de longue date. L’enquête sera bientôt terminée.»
Un diagnostic erroné
L’insistance à mettre en avant des patronymes juifs rappelle que, depuis 1948, une campagne lancée par Staline contre les «cosmopolites sans racines» avait déjà conduit à l’assassinat, maquillé en accident de la route, le 13 janvier 1948, de Salomon Mikhoëls, principal acteur et directeur du Théâtre juif d’État de Moscou (Gosset), président du comité antifasciste juif fondé en 1942, avec le soutien de Staline lui-même ; à la dissolution de ce même comité en juillet 1948 ; à l’arrestation d’à peu près tous ses membres et à leur exécution en août 1952…
Mais l’«affaire des médecins» a son propre contexte. Le 29 août 1948, le chef de la direction principale de la sécurité du ministère de la Sécurité d’État (MGB), le lieutenant-général N. S. Vlasik, reçoit une lettre d’une employée de la salle d’électrocardiographie de l’hôpital du Kremlin, Lydia Timachouk. Celle-ci raconte que, le 28 août, elle a fait passer un électrocardiogramme à Andreï Jdanov. Selon les données de l’examen, elle a diagnostiqué un infarctus du myocarde, dont elle a immédiatement informé le professeur Egorov et le médecin traitant, le docteur Mayorov. Ceux-ci, d’après Timachouk, ont déclaré qu’il s’agissait d’un diagnostic erroné et que Jdanov n’avait qu’un «trouble fonctionnel». Le 30 août, la lettre de Timachouk se retrouve quand même sur le bureau du ministre de la Sécurité d’État, Viktor Abakoumov, et le même jour chez Staline, qui inscrit en marge : «Aux archives». Le 31 août 1948, Jdanov meurt.
Lutte interne au sein de la direction du PCUS
Depuis la fin des années 1940, une lutte au sein de la direction du parti oppose deux groupes. L’un est dirigé par Malenkov et Beria, l’autre par Jdanov et ses collègues de Leningrad, dont il a été le «patron». La mort de Jdanov est pleinement exploitée par ses adversaires, qui lancent alors ce qu’on appellera l’«affaire de Leningrad». Du 30 septembre 1950 à août 1952, cette série de procès coûte la vie à des dizaines de cadres du PC, dont Alexeï Kouznetsov, premier secrétaire du comité central du Parti communiste soviétique, et Nikolaï Voznessenski, économiste réputé, président du Gosplan.
Revenons aux dénonciations de médecins. Grand poète yiddish, Itzik Fefer, qui avait remplacé Mikhoëls à la tête du comité antifasciste juif et devait être exécuté avec ses camarades à l’été 1952, était aussi un collaborateur de la police secrète. Interrogé en 1950, il dénonce un médecin, le docteur Yakov Etinger, qui aurait provoqué la mort de Chtcherbakov, ancien directeur du bureau d’information soviétique (Sovinformburo), créé en juillet 1941 et à la tête du directoire politique principal de l’Armée rouge. Etinger est interrogé par Mikhaïl Rioumine, aux méthodes expéditives. Son supérieur, Abakoumov, estime en décembre 1950 qu’il n’y a rien dans le dossier et, en janvier 1951, il ordonne «d’arrêter de travailler avec Etinger». Ce dernier, épuisé, meurt le 2 mars 1951.
Rioumine, furieux, envoie une lettre à Staline le 2 juillet 1951 : «En novembre 1950, écrit-il, j’ai été chargé de mener une enquête sur le cas du docteur en sciences médicales arrêté, le professeur Y. Etinger. Au cours des interrogatoires, Etinger a admis qu’il était un nationaliste juif convaincu, à la suite de quoi il nourrissait de la haine pour le PCUS (b) et le gouvernement soviétique (et que), profitant du fait qu’en 1945 il avait été chargé de traiter le camarade Chtcherbakov, il a tout fait pour raccourcir la vie de ce dernier. Pendant “l’interrogatoire” (du) camarade Etinger, Abakoumov lui a laissé entendre à plusieurs reprises qu’il devrait retirer son témoignage sur le meurtre crapuleux du camarade Chtcherbakov. Puis (…) le camarade Abakoumov m’a interdit d’interroger Etinger dans le but de révéler ses activités pratiques et ses projets de terreur, arguant qu’il – Etinger – nous perdra dans la nature.»
« Sans moi, le pays périra »
Début juillet 1951, Abakoumov est exclu du parti et suspendu de ses fonctions ; le 12 juillet, il se retrouve en prison. Le 19 octobre 1951, Rioumine est nommé vice-ministre de la Sécurité d’État. Presque tous les juifs qui travaillaient dans l’appareil du MGB sont radiés, certains arrêtés. Parmi eux, un certain Schwartzman, colonel en chef adjoint de l’unité d’enquête du MGB. En septembre 1952, après des passages à tabac, il fait un témoignage «important» contre les dirigeants du parti, Kaganovitch, Khrouchtchev, Merkulov, Koboulov (proche collaborateur de Beria), Mamoulov (sous-ministre du l’Intérieur) et d’autres personnalités dont Abakoumov.
L’affaire des médecins s’en trouve relancée. La lettre de Lydia Timachouk, qu’on avait oubliée, refait opportunément surface et celle-ci est décorée pour avoir dénoncé des «terroristes». Sauf que pas un seul des médecins qu’elle met en cause n’est juif.
En fait, plusieurs des dirigeants au plus haut niveau l’ont bien senti, l’«affaire des médecins» pourrait cacher autre chose : une nouvelle grande purge à l’instar de celle de 1937-1938. Qu’ils appartiennent à un clan ou à un autre, tous se sentent menacés, Beria et Malenkov les premiers. Tous l’ont compris quand, le 1er décembre 1952, lors d’une réunion du Présidium, Staline tance ses compagnons d’armes, qui dorment, le complot sous leur nez : «Vous êtes aveugles, chatons, que se passera-t-il sans moi, le pays périra, car vous ne pouvez pas reconnaître les ennemis !»
«À la différence de l’affaire du comité antifasciste juif ou de celle de Leningrad, qui se déroulèrent dans le plus grand secret, note l’historien Laurent Rucker, celle des blouses blanches fit l’objet d’une campagne de mobilisation des “masses”, par voie de presse et sur les lieux de travail, qui rappelle par bien des aspects les campagnes des années 1936-1938, au moment des procès de Moscou. Cette campagne à l’intérieur de l’URSS fut doublée d’une seconde, orchestrée par les partis communistes à travers le monde. Ce qui laisse à penser qu’un grand procès – sur le modèle de ceux des années 1930 en URSS ou de ceux des démocraties populaires dans l’après-guerre – était en préparation.» (1)
Comme au temps des tsars, on accusait les juifs de tuer des enfants chrétiens
Dans l’immédiat, les conséquences de l’affaire sont désastreuses. Tous les médecins sont suspects aux yeux de la population qui déserte les polycliniques comme les pharmacies. Le vieil antisémitisme refait surface comme en témoigne la traductrice Lila Lounguin a : «En lisant cela (l’article de la “Pravda” du 13 janvier), je me dis : cette fois-ci, on va tous y passer (…) Nous étions rejetés de la vie qui avait été jusqu’ici la nôtre. Les voisins ne nous parlaient plus, les malades refusaient de se faire soigner dans les polycliniques par les quelques médecins juifs qui n’avaient pas encore été licenciés. De nouveau, comme au temps des tsars, on accusait les juifs de tuer des enfants chrétiens pour confectionner avec leur sang le pain azyme. À Moscou et à Leningrad couraient (le bruit que) des pogromes se préparaient, tous les juifs allaient être envoyés en Sibérie, pour les sauver – aurait dit Staline – du courroux légitime du peuple russe (…).» (2)
Le 5 mars 1953, Staline meurt. L’affaire s’effondre. Lavrenti Beria avait eu dès le début une attitude négative envers cette aventure, l’«affaire des médecins» était d’ailleurs dirigée contre lui. Le 4 avril 1953, un message du ministère de l’Intérieur est publié dans les journaux, tous les médecins sont blanchis et le communiqué dénonce «l’ancien ministère de la Sécurité d’État de l’URSS» et déclare que les aveux ont été obtenus par «des méthodes illégales». Les malheureux médecins sont libérés. Rioumine est exécuté le 22 juillet 1954, Abakounov fusillé le 18 décembre 1954, Beria avait été éliminé en décembre 1953.
URSS France24 - Monde
Zones d’ombre et propagande autour de l’attaque de "saboteurs" en Russie
Publié le : 03/03/2023 - 19:34
Elena VOLOCHINE
Jeudi 2 mars, le "Corps Bénévole Russe", un groupe de combattants nationalistes russes intégrés à l’armée régulière ukrainienne, a revendiqué des attaques dans la région de Briansk, frontalière avec l’Ukraine, côté russe, pour "libérer la Russie" du "régime sanguinaire". L’Ukraine dément toute implication dans ce que Vladimir Poutine a qualifié "d’acte terroriste". Les médias et officiels russes évoquent deux morts ainsi qu'un enfant blessé et accusent les "nazis ukrainiens". De nombreuses zones d’ombres et une propagande autour d’un épisode sans précédent dans la guerre que mène la Russie contre l’Ukraine.
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Le fil du 2 mars
La Russie dit traquer des "saboteurs" ukrainiens, Kiev dénonce "une provocation"
LE FIL DU 28 FÉVRIER
Après des attaques de drones sur son sol, Moscou veut sécuriser ses frontières
Vu de Russie
Un an de propagande russe au profit de la guerre en Ukraine
Valeurs Actuelles
[Edito] Pour l’abolition universelle de la GPA
Le 3 mars 2023, la ville de Casablanca, au Maroc, accueille un séminaire international d’experts sur la gestation pour autrui (GPA), à l’occasion duquel des experts des cinq continents, d’origines, de cultures, de religions diverses et variées se réunissent pour dire “NON, nous ne voulons pas du marché mondial des femmes et des enfants”.
La dimension internationale de ce fléau humain qu’est la gestation pour autrui est apparue au grand public pendant le confinement : chacun se souvient de ces vidéos de nouveau-nés parqués en rangs serrés de petits berceaux dans des halls d’hôtel, parce que leurs commanditaires ne pouvaient voyager pour venir les récupérer.
Que sont-ils devenus ? Combien, après leurs premiers mois vécus dans ces conditions inhumaines, sont restés sur le carreau parce que personne n’est venu chercher ces enfants au passé déjà si lourd ? Nul ne le sait mais, à peine cet épisode bouclé, la guerre en Ukraine prenait le relais pour remettre sur le devant de la scène ce marché international de l’exploitation reproductive de la GPA.
À problème international, réponse internationale ! Convaincus de la nécessité d’une démarche politique internationale, les experts réunis à Casablanca mettront à la disposition des États du monde une proposition de convention internationale. Bien plus, afin que ce travail doctrinal ne demeure pas enfoui dans la confidentialité de revues juridiques, les initiateurs de ce projet ont décidé de solliciter leurs collègues, juristes, médecins, psychologues, sociologues, philosophes, dans le monde entier pour attirer l’attention et surtout l’intérêt des États grâce au tour du monde que réalisent les 70 nationalités présentes parmi les signataires.
La GPA éthique est un leurre, car elle n’existe pas et ne peut pas exister.
Une initiative de plus ? Pas vraiment : les experts de Casablanca demandent l’abolition et non l’encadrement de la GPA, car la GPA est intrinsèquement contraire à la dignité humaine et aucun encadrement, quel qu’il soit, ne peut rendre acceptable le fait de faire porter par des femmes des enfants conçus en laboratoire qui ne sont pas les leurs : la GPA éthique est un leurre, car elle n’existe pas et ne peut pas exister.
En outre, la convention internationale proposée par le groupe est un texte bref, concentré sur l’objectif de l’abolition de la GPA par l’adoption de mesures concrètes : un texte réaliste, permettant aux États de s’engager contre la GPA sans avoir à s’accorder préalablement sur leurs motivations ou priorités. Est-il utopique d’espérer des États une démarche internationale ? Ceux qui se sont engagés pour l’abolition de l’esclavage avaient bien plus encore de raisons de baisser les bras, quand l’esclave était bien plus répandu et institutionnellement ancré que ne l’est aujourd’hui la GPA.
Chaque époque a besoin d’éclaireurs qui ne se retranchent pas derrière de fausses bonnes raisons, et des experts du monde entier réunis pour une juste cause, en présence de deux membres du Comité des droits de l’enfant de l’Onu qui suivent de près leurs travaux, c’est déjà une vraie bonne raison d’espérer.
*Aude Mirkovic est maître de conférences en droit et signataire de la Déclaration de Casablanca pour l’abolition universelle de la GPA.
L'Humanité
Le 22 janvier 1973. Roe v. Wade, une victoire pour le droit à l'IVG
Il était une foisCette année-là, la Cour suprême des États-Unis considère que le droit d’avorter est constitutionnel. Bien qu’assorti de certaines limites, l’arrêt historique «Roe v. Wade» marque un tournant dans la longue lutte des femmes pour disposer de leur corps. Retour sur cette conquête remise en cause depuis juin 2022 par cette Cour.
Michel MullerLe 22 janvier 1973, la Cour suprême des États-Unis rend public son arrêt 410 US 113 - Jane Roe versus Henry Wade (le procureur de Dallas, Texas), un jugement qui marque l’histoire de la longue et toujours contestée lutte des femmes pour le respect de leurs droits fondamentaux d’êtres humains: le droit à l’interruption volontaire de la grossesse (IVG).
C’est la première fois que cette instance suprême, la plus haute juridiction du pays, se prononce sur une question concernant directement le corps des femmes. En fondement de sa décision, elle affirme que selon elle il n’y a pas de «droit absolu» à mettre fin à une grossesse et qu’en même temps il ne s’agit pas non plus de mettre en cause le droit d’une femme à sa vie privée tel que fixé par le 14e amendement de la Constitution. Il fallait donc placer ce droit à l’IVG au regard « de l’intérêt impérieux de l’État », fixer des limitations aux «droits fondamentaux», telle l’obligation, aussi impérieuse, de protéger la santé des femmes enceintes et la «possibilité de la vie humaine».
Mary Ziegler : « L’objectif est d’interdire tous les avortements, dans tous les États-Unis »La possibilité du recours par l’État à ce pouvoir se situe, selon la Cour, à la fin du troisième mois de grossesse. À partir de ce moment-là, « l’État (…) peut, si tel est son choix, réglementer la procédure d’avortement de manière qu’elle se déroule en concordance avec la santé maternelle». Quant au dernier trimestre de grossesse, celui, selon la Cour, de la viabilité du fœtus – la capacité «significative de vie hors de l’utérus de la mère » –, l’État, « en privilégiant son intérêt pour la potentialité de la vie humaine, peut, s’il en fait le choix, réguler, et même proscrire, l’avortement, excepté en cas de nécessité (…) de préservation de la santé de la mère ».
Jane Roe est le pseudonyme de Norma McCorvey. Issue d’un milieu populaire, elle est déjà mère de deux enfants qu’elle a confiés à l’adoption. © Bettmann Archive / Getty
Il a fallu plus d’un an pour aboutir au texte définitif de l’arrêt. Le recours Roe contre Wade est déposé une première fois en mars 1970 auprès d’un tribunal de district du Texas au nom d’une plaignante désignée sous le nom «Jane Roe» et de toutes «les femmes dans la même situation». « Jane Roe » est le pseudonyme de Norma McCorvey, une jeune femme de 22 ans vivant dans le comté de Dallas enceinte pour la troisième fois. Elle avait fait adopter ses deux enfants, habitait avec une compagne et vivait de «petits boulots». Elle ne recherchait pas la célébrité ni ne militait pour le droit des femmes. Sa seule demande était de pouvoir avorter. Un juriste spécialiste des adoptions l’adresse alors à deux jeunes avocates, Sarah Weddington et Linda Coffee, militantes féministes quant à elles, qui cherchaient une cause à défendre jusqu’au bout, celle d’une femme n’ayant pas les moyens de se rendre dans un autre État afin d’avorter légalement pour des raisons personnelles.
États-Unis. La Cour suprême déclare la guerre aux femmesUne plainte pour atteinte aux droits constitutionnels est donc déposée en mars 1970 contre Henry Wade, le procureur de Dallas. Le tribunal reconnaît – alors que Norma McCorvey vient d’accoucher de son troisième enfant, qu’elle confie à l’adoption – que la loi texane viole le droit de « Jane Roe » à la vie privée, en vertu des 9e et 14e amendements de la Constitution, mais la cour refuse de délivrer une injonction dans ce sens. Les défenseures décident de poursuivre la procédure judiciaire et font appel auprès de la Cour suprême, qui examine l’affaire Roe versus Wade le 13 décembre 1971. L’arrêt est publié le 22 janvier 1973, après la prise de fonction du président Richard Nixon pour son deuxième mandat.
Norma McCorvey, dont on a rapidement découvert qu’elle était Jane Roe, est la cible de harcèlement et de violences perpétrés par des milices «pro-life», antiavortement. Engagée finalement dans le mouvement pour le droit à l’IVG, elle travaille dans des cliniques d’avortement. Mais en 1995, retournement: elle tombe sous la coupe de la puissante organisation « pro-vie » Operation Rescue (« opération sauvetage », sous-entendu des «enfants à naître») et déclare à la télévision que «l’avortement est un péché». En 2017, elle reconnaîtra avoir été payée pour ce faire par des activistes anti-IVG.
Le jugement de la Cour suprême comprend un long argumentaire, avec notamment un historique détaillé des pratiques d’IVG à travers les siècles dans le monde anglo-saxon, démontrant le caractère particulièrement relatif selon les époques et les lieux des conditions sociétales, légales ou légitimes de ce droit, féminin par définition même. Il marque également l’importance des pratiques et croyances religieuses chrétiennes, étonnamment fluctuantes, présidant à la tolérance ou à la condamnation de l’IVG. Ce faisant, l’arrêt signifie que l’IVG est interdite par principe « sauf au cas où… » des dérogations sont tolérées. Dans le même mouvement, la criminalisation de l’avortement prétend s’appuyer sur des «connaissances» médicales relatives, comme la « viabilité » d’un fœtus ou l’« apparition de la vie » – sous-entendu, celle d’un être humain à part entière –, que certains situent dès la fécondation… Mais alors, peut-on se demander, les hommes ne seraient-ils pas, en l’occurrence, aussi redevables devant la loi que les femmes quant aux restrictions du droit, ou non, de disposer de leur corps?
On en retire un sentiment inconfortable quant au statut des femmes dans une société dont, historiquement, les codes sont fixés et imposés par des hommes. La question fondamentale que posent aux États-Unis toutes ces fluctuantes législations, réglementations et décisions judiciaires – parfois simultanément contradictoires selon le «bon droit» des différents États de l’Union – n’est pas la fixation des éventuelles exceptions où le droit à l’avortement n’est pas illégal, mais la reconnaissance du droit fondamental des femmes à la propriété intégrale de leur corps.
États-Unis. Roe v. Wade, le droit à l’avortement attaquéAux États-Unis, le statut de la personne, de son corps, est marqué historiquement par l’esclavage. Les femmes esclaves sont doublement la propriété de leur maître blanc: non seulement, comme les hommes, elles servent de bêtes de somme, mais aussi de reproductrices pour l’accroissement du cheptel humain et, accessoirement, de jouets sexuels. C’est donc tout à fait «naturellement» qu’il est fait systématiquement référence, quand il est question des droits fondamentaux des femmes états-uniennes, au 14e amendement de la Constitution datant du 9 juillet 1868. Son article 1er proclame: «Toute personne née ou naturalisée aux États-Unis, et soumise à leur juridiction, est citoyenne des États-Unis et de l’État dans lequel elle réside. Aucun État ne fera ou n’appliquera de lois qui restreindraient les privilèges ou les immunités des citoyens des États-Unis ; ne privera une personne de sa vie, de sa liberté ou de ses biens sans procédure légale régulière ; ni ne refusera à quiconque relevant de sa juridiction l’égale protection des lois.» Il s’agissait, par ce texte, de conférer aux Afro-Américain.e.s, libéré.es de l’esclavage par le 13e amendement (18 décembre 1865), l’égalité devant la loi avec les Blancs, ainsi que, pour les hommes, le droit de vote, étendu aux femmes par le 19e amendement du 18 août 1920.
En vertu de ce même 14e amendement, le 22 novembre 1971, la Cour suprême proclame – enfin, peut-on dire – que les femmes possèdent les mêmes droits que les hommes: l’arrêt « Reed v. Reed » déclare l’illégalité d’une loi de l’État de l’Idaho privilégiant les hommes dans la gestion des biens d’un enfant du couple divorcé. Les effets de cette décision sont étendus en 2015 au mariage de deux personnes d’un même sexe, un droit confirmé par le Congrès, le 8 décembre 2022, sur proposition du président Joe Biden.
Le 24 juin 2022, la Cour suprême, dominée par des juges nommés par le président Donald Trump, revient sur ces conquêtes essentielles pour une démocratie qui se respecte. À la suite d’un recours du secrétaire à la Santé du Mississippi contre une association de santé féminine, elle renie l’arrêt Roe v. Wade et proclame que le droit à l’IVG n’est ni inscrit en tant que tel dans la Constitution, ni couvert par le 14e amendement puisque l’IVG ne serait pas exclusivement un fait de choix privé. Hypocritement, dans une obsession aveugle et fondamentaliste, les juges laissent leurs affidés, les élus suprémacistes, faire le «travail» dans les États fédérés dans un déchaînement « légal » de sadisme envers les femmes. Ainsi, après la Louisiane et l’Indiana, le Texas oblige les femmes qui ont avorté à organiser des funérailles pour les tissus fœtaux. Plus généralement, dans les États anti-IVG, les médecins doivent obliger les patientes à écouter les battements de cœur du fœtus, à contempler l’échographie de leur ventre ou encore évoquent de prétendus risques, dont le cancer.
Mais aussi, la résistance s’organise avec la constitution de réseaux de femmes, d’hommes, de personnels de santé pour aider des femmes à rejoindre un État « sûr » pour avorter. Le terme d’«Underground Railroad» (la route clandestine), le réseau multiforme de fuite au XIXe siècle des esclaves du sud du pays vers le Nord antiesclavagiste, est aujourd’hui réutilisé pour qualifier ces « routes IVG ». Un mouvement qui s’appuie sur le fait que plus de 70 % des États-Unien.ne.s estiment que l’IVG est une affaire à décider librement dans l’intimité de la personne.
L’inconstitutionnalité de ce droit à l’IVG aggrave lourdement les risques sanitaires pour les femmes. L’absence de protection sociale de la maternité est déjà largement responsable d’une mortalité maternelle importante, soit 23,8 décès pour 100 000 en 2020, le taux le plus élevé depuis 1968 et qui frappe en premier lieu les Africaines-Américaines (55,3 pour 100 000) (1).
En 2022, à Washington, Pro et anti-avortivement s'affrontent jusque devant les portes de la plus haute juridiction du pays, pour qui le droit n'est pas couvert par le 14e amendement de la Constitution. Le combat pour la liberté des femmes à pouvoir disposer de leur corps continue aux États-Unis et ailleurs. © Olivier Douliery / AFP
Avant la mise en application de l’arrêt Roe v. Wade, on estimait à un million le nombre annuel d’IVG, dont seulement 10 % étaient «légales». Un tiers des femmes ayant avorté étaient victimes de complications. Le mois précédant l’invalidation de cet arrêt, 2 596 avortements avaient été réalisés au Texas. Un mois plus tard, seulement 68 IVG y ont été recensées, soit une chute de 97 %. Plus de la moitié des États fédérés ont proclamé ou sont en train de mettre en place des interdits, souvent dès le «premier battement de cœur», sans dérogation, ni après un viol ni du fait de la malformation ou de la non-viabilité du fœtus.
Cependant, le combat des femmes états-uniennes pour disposer librement de leur corps, majoritairement soutenu par l’opinion publique, a aussi remporté des victoires. Citons notamment la Californie, le Vermont, le Michigan, le Kentucky, pourtant à majorité conservatrice, et aussi le Kansas, où les électeurs ou les élus viennent de refuser la prohibition. Ces victoires récentes confortent dans leurs choix les États connus comme «pro-choice» (pro-liberté de choix), comme ceux de New York, du New Jersey ou encore le Vermont, où l’IVG est licite depuis le début du XXe siècle. Un combat permanent des femmes, et des hommes, qui doit être aussi de toute vigilance contre les tentatives de régression.
Le droit à l’avortement ailleurs dans le mondeSalvador Brésil France Mexique Chili Argentine Pologne Corée du Sud
Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?
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Il était une foisRoe V. WadeIVGÉtats-Unis France24 - Monde
Fespaco 2023 : Ouagadougou, capitale du cinéma africain
Publié le : 03/03/2023 - 14:19
Nina MASSON
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Fatimata WANE
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Florence GAILLARD
Loïc CHALAVON
Magali FAURE
Natacha MILLERET
Clémence DELFAURE
Ce numéro de "À l'Affiche" met le cap sur Ouagadougou, où Fatimata Wane, envoyée spéciale de France 24, fait le point sur la 28e édition du Fespaco, plus grand festival de cinéma africain. Un rendez-vous placé cette année sous haute surveillance sécuritaire. Au programme également : un voyage au Rwanda pour les Rencontres internationales du livre francophone et une visite guidée de l’exposition "Senghor et les arts : réinventer l’universel", qui revisite la pensée de l’ex-président sénégalais.
Un tableau de Soulages ayant appartenu à Léopold Sédar Senghor vendu 1,5 million d'euros
Au Sénégal, dernier hommage à Colette Senghor, épouse et muse de l’ancien président
L'Étalon d'or du Fespaco décerné à un film du Somalien Ahmed Khadar
Valeurs Actuelles
Transition de genre : vers la non-assistance à mineurs en danger ?
À l'heure où des lois inquiétantes et décisives pour l'avenir de nos enfants sont en passe d'être votées, la porte-parole de l'association Juristes pour l'enfance et maître de conférences en droit privé appelle à prendre la pleine mesure de ce qui se profile et à réagir. Tribune
Depuis le début du confinement, la presse rapporte le désarroi de parents empêchés d'aller récupérer leurs enfants nés par GPA à l'étranger. Une conséquence logique du lent dévoiement du droit, depuis longtemps détaché de sa signification première : la justice, explique Aude Mirkovic, maître de conférences endroit privé et porte-parole de l'association Juristes pour l'enfance.
L'amendement voté jeudi dernier vaut acceptation tacite de la GPA en France. Malgré ses dénégations, le gouvernement se soumet aux progressistes les plus fervents.
L'Humanité
Janvier 1943 : à Marseille, les rafles oubliées
Il était une foisSix mois après la rafle du Vél’d’Hiv, une autre a eu lieu à Marseille du 22 au 24 janvier 1943, accompagnée de la destruction du quartier Saint-Jean, taxé de « verrue de l’Europe » par les nazis. À l’initiative de l’occupant, cette vaste opération est réalisée avec ses complices français, sous la houlette, là encore, de René Bousquet. Peu connue, elle fait depuis 2019 l’objet d’une enquête pour crimes contre l’humanité.
Bernard FrederickLorsque, le 5 novembre 2018 à Marseille, deux immeubles de la rue d’Aubagne, dans le quartier populaire de Noailles, se sont effondrés, causant la mort de huit personnes, le souvenir des événements de l’hiver 1943 a resurgi: la destruction par les Allemands et leurs complices français du vieux quartier Saint-Jean et les rafles qui l’accompagnèrent. Au point que le 29 mai 2019, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour crimes contre l’humanité à la suite de la plainte contre X déposée par l’avocat marseillais Pascal Luongo au nom de quatre survivants et de descendants de victimes de cet épisode de la Seconde Guerre mondiale aussi dramatique que resté peu connu.
Des représailles à la demande de Himmler
L’armée allemande prend ses quartiers à Marseille le 12 novembre 1942, en même temps qu’elle envahit la zone dite « libre ». Elle n’est pas la bienvenue. Plusieurs attentats sont commis par la Résistance. Le 3 janvier 1943, un groupe FTP-MOI auquel appartient Elena (Hélène) Taich, une immigrée bessarabienne de 23 ans, jette des explosifs dans l’hôtel Splendide, situé au pied des escaliers de la gare Saint-Charles, très fréquenté par les Allemands. Presque au même moment, un autre groupe, mené par Lev Tchernine, fait sauter une maison de tolérance réservée aux troupes d’occupation, rue Lemaitre. Des officiers et des soldats allemands sont tués. Des représailles sont immédiatement décidées, à la demande de Himmler, qui exige l’arrestation et la déportation des « criminels » à hauteur de « 8 000 personnes environ », ainsi que la destruction du quartier situé sur la rive nord du Vieux-Port, considérée comme « la verrue de l’Europe » par la propagande nazie.
L’opération se met en place aussitôt. On retrouve à sa tête le couple fatidique qui a œuvré, en juillet 1942, à Paris, dans la préparation de la rafle du Vél’d’Hiv: Carl Oberg, chef de la SS et de la police du Reich pour la France, et René Bousquet, secrétaire général de la police du régime de Vichy, spécialement mandaté par Pierre Laval, chef du gouvernement. Bousquet demande le temps nécessaire pour acheminer des renforts de la capitale et d’ailleurs, et la totale liberté d’agir. Oberg, qui n’en espérait pas tant, acquiesce. Près de 12 000 policiers, gendarmes, gardes mobiles et aussi quelques membres du Service d’ordre légionnaire (la future Milice française) sont rassemblés ; 5 000 SS sont mobilisés.
Une vaste opération d’« épuration »
Le 13 janvier 1943, le préfet délégué à la ville de Marseille et l’intendant de police proposent une vaste opération d’« épuration ». Selon le chef de cabinet de l’intendant de police, que citent Christian Oppetit et Robert Mencherini, « les éléments suspects ne se trouvaient pas dans le quartier du Vieux-Port, mais plutôt dans le quartier de l’Opéra et dans certains coins de banlieue » (1). Ici, par « éléments suspects », il faut entendre « juifs »: beaucoup habitent le quartier de l’Opéra, qui est aussi celui de la synagogue.
Mais ce n’est pas tout à fait une rafle qui se prépare. Les Allemands ne voient pas d’objection à ce qu’une rafle soit effectuée en même temps que l’évacuation du vieux quartier Saint-Jean, voué, comme l’a demandé Himmler, à la destruction complète. Oberg veut pour « l’épuration » de Marseille une « solution radicale et complète ».
Vichystes et nazis mettent au point une série de décisions le 14 janvier. Les opérations de police sont étendues à toute la ville, vérifications d’identité, mises en examen de personnes se trouvant en contradiction avec la loi française, évacuation du Vieux-Port le 24 janvier, précédée d’une opération de police, c’est-à-dire des rafles, les 23 et 24. La destruction du Vieux-Port est placée sous la direction des Allemands, les contrôles de police et les rafles sont laissés aux bons soins de l’administration française.
1 865 personnes conduites aux Baumettes. Les rafles reprennent le 23 janvier
La rafle de l’Opéra commence le vendredi 22 janvier dans le centre-ville autour de l’Opéra et dans les rues adjacentes, mais aussi sur la Canebière, le cours Belsunce, la rue Longue-des-Capucins, la rue Colbert, la porte d’Aix, les quartiers Saint-Lazare, Longchamp, jusqu’à la Belle-de-Mai. Quelque 1 865 personnes sont arrêtées et conduites à la prison des Baumettes. Les rafles reprennent le lendemain, le 23 janvier.
La population juive de Marseille comptait environ 10 000 personnes, dont plus de la moitié d’immigrés. À la différence de celle de Paris, cette communauté était peu politisée, jusqu’à l’arrivée, en 1940, des réfugiés d’Allemagne, qui avaient fui le nazisme, et des juifs d’Europe centrale, déjà engagés dans le mouvement révolutionnaire. « C’est, selon l’expression de Renée Bensousan, écrit l’historien Roger Klotz, “une communauté plurielle”, composée de juifs comtadins, de juifs ashkénazes et de juifs séfarades. Les comtadins sont les plus anciens ; on pense d’abord à Gaston Crémieux, le fusillé de la Commune ; la Commune révolutionnaire, installée en novembre 1870 à la mairie, fut présidée par un Carcassonne et comprenait un Milhaud ; on pense aussi à la famille de Pierre Vidal-Naquet ; ces descendants des juifs du pape (qui vivaient dans le Comtat Venaissin et en Avignon, sous administration pontificale jusqu’à la Révolution française – NDLR), intégrés depuis longtemps à la culture régionale, sont acquis à l’idéal républicain de laïcité. Les ashkénazes sont implantés à Marseille depuis le XIXe siècle. Les séfarades sont les plus nombreux ; pour beaucoup d’entre eux, la France était le pays de la liberté et c’est ce qui les avait attirés à Marseille. » (2)
Hommes, femmes, enfants, vieillards impitoyablement expulsés
René Bousquet est bien présent et veille au bon déroulement des opérations. Une photo issue des Archives fédérales allemandes le montre, le 23 janvier 1943, tout sourires, manteau en col de fourrure, entouré de Bernhard Griese, le chef de la police allemande à Marseille, et du préfet de la région, Marcel Lemoine, tous installés à l’hôtel de ville de Marseille. Tandis que les fonctionnaires français de Bousquet continuent leur chasse aux juifs, d’autres équipes de police et de gendarmerie sont déployées aux côtés des SS d’Oberg autour du Vieux-Port complètement bouclé.
Le dimanche 24 janvier 1943, 20 000 personnes sont chassées sans ménagement de leur logis, c’est « l’opération Sultan ». Des haut-parleurs montés sur des voitures ordonnent l’évacuation. Hommes, femmes, enfants, vieillards sont impitoyablement expulsés. Jacques Delarue, jeune gardien de la paix, témoigne: « Le spectacle de ces familles, soudain misérables, avait quelque chose de vraiment poignant. Les vieillards et les enfants pleuraient et grelottaient dans le matin glacial. Tout ce monde, surchargé de paquets hétéroclites, s’interpellait, interrogeait les agents, cherchant à comprendre les causes du malheur qui les frappait si brutalement. » (3)
Le quartier du Vieux-Port évacué pour des "motifs de sécurité intérieure"
Ce quartier Saint-Jean, berceau historique de la cité phocéenne, on le surnomme la « Petite Naples marseillaise ». Plus de 10 000 immigrés italiens y vivent, avec d’autres, Arméniens, Corses, Maghrébins… et des Marseillais « pur jus ». Dockers, pêcheurs, ouvriers, des hommes et des femmes aux revenus modestes. Un quartier populaire et solidaire. On vit ici principalement de la pêche et du commerce, même si on croise aussi des ouvriers de l’industrie, et puis, bien entendu, il y a tous les métiers du port. Des ruelles étroites, les plus anciennes de la ville, serpentent des quais du fort Saint-Jean jusqu’à la montée des Accoules. Les maisons se serrent les unes contre les autres, comme imbriquées. Les Allemands n’y voient qu’un nid de pègre, quand la vraie pègre leur sert d’indicateurs ou d’hommes de main.
Douze mille des 20 000 personnes évacuées sont transportées dans un camp de rétention à Fréjus. Près de 4 000 individus arrêtés sont rapidement relâchés, mais 1 642 seront déportés depuis la gare d’Arenc, pour une bonne part vers le camp de Royallieu près de Compiègne, tandis que 782 juifs sont envoyés dans le camp d’extermination de Sobibor (gouvernement général de Pologne). Huit cents autres personnes, dont 200 juifs mais aussi beaucoup d’étrangers en situation irrégulière, des Tziganes, des vagabonds et quelques résistants, sont déportées en Allemagne, dans le camp de concentration d’Oranienburg-Sachsenhausen, près de Berlin, et dont beaucoup ne reviendront pas.
Le 24 janvier 1943, la préfecture des Bouches-du-Rhône publie un communiqué: « Pour des raisons d’ordre militaire et afin de garantir la sécurité de la population, les autorités militaires allemandes ont notifié à l’administration française l’ordre de procéder immédiatement à l’évacuation du quartier nord du Vieux-Port. Pour des motifs de sécurité intérieure, l’administration française avait, de son côté, décidé d’effectuer une vaste opération de police afin de débarrasser Marseille de certains éléments dont l’activité faisait peser de grands risques sur la population. L’administration française s’est efforcée d’éviter que puissent être confondues ces deux opérations. De très importantes forces de police ont procédé dans la ville à de multiples perquisitions. Des quartiers entiers ont été cernés et des vérifications d’identité ont été faites. Plus de 6 000 individus ont été arrêtés et 40 000 identités ont été vérifiées. »
Neuf jours pour voir s’écrouler près de 1 500 immeubles
Le 1er février 1943, la première charge d’explosifs est entendue. Il est midi. Un épais nuage de fumée et de poussière entoure le clocher de l’église Saint-Laurent, qu’on appelle « l’église des Napolitains ». Il faudra neuf jours et des centaines de déflagrations pour voir s’écrouler près de 1 500 immeubles – une surface de 14 hectares, l’équivalent de vingt terrains de football.
Ceux qui ont été relâchés après leur arrestation et reviennent de Fréjus se retrouvent devant un champ de gravats. « Ce n’est pas dommage. Je suis même assez d’accord qu’on ait mis par terre ce quartier », dira, en mai, le maréchal Pétain, qui avait chargé, dès 1942, l’architecte Eugène Beaudouin de travailler à un plan de destruction de ce même quartier.
Maurice de Rodellec du Porzic, officier de marine et intendant de police de Marseille, est arrêté à la Libération pour sa participation à la destruction du quartier nord du Vieux-Port et aux rafles de janvier 1943. Il est libéré le 9 décembre 1945, réintégré dans la Marine comme officier en novembre 1946, avec pleine reconnaissance de ses droits à la retraite.
Au terme d’un procès de trois jours, en 1949, René Bousquet est acquitté par la Haute Cour de justice. Il a poursuivi une carrière dans la presse et, dirigeant de la Banque de l’Indochine, est devenu une figure du monde des affaires. Il est inculpé en 1991 à la suite d’une plainte pour crimes contre l’humanité, déposée en 1989, par plusieurs associations d’anciens déportés. L’instruction n’est pas achevée lorsqu’il est assassiné par un déséquilibré le 8 juin 1993.
Carl Oberg est jugé et condamné à mort en 1946 par les tribunaux alliés et incarcéré à Munich. Il est de nouveau condamné à mort par les tribunaux français, le 9 octobre 1954 à Paris, pour crimes de guerre. Sa peine est commuée en prison à perpétuité par le président de la République, René Coty. Il est libéré en toute discrétion le 28 novembre 1962, sur ordre du général de Gaulle. Il meurt le 3 juin 1965, à Flensbourg, en Allemagne.
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Environnement : le Costa Rica, paradis de l'énergie verte
Publié le : 03/03/2023 - 11:52
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Ce petit état d'Amérique centrale fait figure de modèle énergétique : plus de 99 % de son électricité sont produits grâce à des énergies renouvelables. Le Costa Rica ressemble à un paradis vert, grâce à ses installations hydroélectriques et géothermales. Prochain défi des autorités : atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.
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L’hydroélectricité, une "énergie clé" à l’épreuve du réchauffement climatique
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Deux jours de visite, syndicats et élections européennes : les enjeux de la tournée de Jordan Bardella au Salon de l’agriculture
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Quels progrès pour les droits des femmes en France ?
Publié le : 03/03/2023 - 18:39
Laure MANENT
Aline BOTTIN
Fadile BHAYAT
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Avec le mois de mars revient la Journée internationale des droits des femmes, signe que ce jour dédié à la moitié de l’humanité reste encore, au XXIᵉ siècle, nécessaire. Sur ce point, la France n’est pas meilleure que bien des pays, autant en ce qui concerne les violences faites aux femmes que les droits sociaux. À quelques jours du 8 mars, Isabelle Lonvis-Rome, la ministre déléguée en charge de l'Égalité femmes-hommes, est l’invitée d’"ActuElles".
En France, tous les trois jours, une femme est tuée par son compagnon ou ex-conjoint. Chaque année, près de 35 000 sont victimes de viol. Côté emploi et revenus, il y a encore beaucoup à faire : les femmes gagnent encore en moyenne 16 % de moins que les hommes, accomplissent l'immense majorité du travail invisible et gratuit au sein du foyer. Quant à la réforme des retraites présentée par le gouvernement, elle les défavorise encore un peu plus…
>> À lire aussi : Violences faites aux femmes, des collectifs fustigent le "féminisme washing" du gouvernement
Ces problèmes sont mieux relayés dans les médias et ne peuvent plus être ignorés par l’exécutif ou les parlementaires, mais, malgré deux quinquennats où Emmanuel Macron a fait des violences faites aux femmes sa "grande cause", il reste beaucoup à faire. Ancienne magistrate, ex-juge de cour d’assise qui a eu à juger viols et féminicides, la ministre Isabelle Lonvis-Rome en est bien consciente. Elle évoque avec Laure Manent la question de la possible constitutionnalisation de l’avortement en France, la nécessité d’éduquer mieux et par tous les biais possibles les jeunes générations, ainsi que les nouvelles mesures du gouvernement pour protéger les femmes et leurs droits.
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France24 - Monde
Nigeria : les deux principaux perdants de la présidentielle contestent la victoire de Tinubu
Publié le : 03/03/2023 - 10:25
FRANCE 24
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Atiku Abubakar et Peter Obi ont contesté, jeudi, la victoire de Bola Tinubu à l'élection présidentielle nigériane, dénonçant des "manipulations" et des "fraudes" et estimant que cette élection était "l'une des plus controversées jamais organisées au Nigeria".
Les deux principaux candidats malheureux à l'élection présidentielle au Nigeria ont dénoncé, jeudi 2 mars, des fraudes et la victoire de Bola Tinubu, du parti au pouvoir, Atiku Abubakar évoquant un "viol de la démocratie" et Peter Obi un recours en justice.
Près de 25 millions de Nigérians ont voté le 25 février lors d'un scrutin qui s'est globalement déroulé dans le calme, mais entaché par des retards dans le décompte des voix et d'importantes défaillances dans le transfert électronique des résultats. Ces incidents ont provoqué l'ire de nombreux électeurs et des principaux partis d'opposition qui dénoncent des "fraudes massives".
>> À voir : Nigeria : Bola Tinubu élu président mais contesté par l'opposition
"Les manipulations et les fraudes qui ont accompagné cette élection sont sans précédent dans l'histoire de notre nation", a déclaré Atiku Abubakar, le candidat du Parti démocratique du peuple (PDP), 76 ans, arrivé deuxième avec 29 % des voix.
Selon lui, les résultats proclamés par la Commission électorale nationale (Inec) ont été "grossièrement biaisés" au profit de Bola Tinubu, 70 ans, du Congrès des progressistes (APC), qui a officiellement remporté l'élection présidentielle avec plus de 8,8 millions de voix, soit 36 % des suffrages.
Le taux de participation officiel est d'environ 27 % – encore plus bas que lors de la précédente élection, en 2019 (33 %).
"Un viol de la démocratie"
"Je ne comprends toujours pas pourquoi l'arbitre électoral était si pressé de conclure la collecte et l'annonce des résultats, étant donné le nombre de plaintes et d'irrégularités" enregistrées, s’est étonné Atiku Abubakar devant la presse à Abuja. Pour lui, "il s'agit bien d'un viol de la démocratie".
Le favori de la jeunesse, Peter Obi, 61 ans, du Parti travailliste (LP), arrivé en troisième position avec 25 % des voix, a déjà annoncé son intention de se pourvoir en justice pour contester les résultats. "Je veux aller au tribunal. Nous allons explorer toutes les options légales et pacifiques pour récupérer notre mandat. Nous avons gagné l'élection et nous le prouverons aux Nigérians", a-t-il affirmé.
"Cette élection restera comme l'une des plus controversées jamais organisées au Nigeria", a déclaré Peter Obi. "Le peuple nigérian (...) a une nouvelle fois été volé par nos supposés dirigeants en qui il avait confiance", a-t-il ajouté.
>> À voir : Nigeria: "L'élection de Bola Tinubu est une déception pour la jeunesse"
L'émergence de cet outsider face aux deux principales formations politiques constitue une première dans l'histoire démocratique du Nigeria. Cet ancien gouverneur, perçu comme intègre, s'était imposé comme le candidat de la rupture face à la vieillissante élite nigériane, réputée corrompue. Et sa défaite a été vécue comme une terrible désillusion pour ses partisans.
Interrogé sur le fait de savoir s'il comptait faire de même, Atiku Abubakar, qui a brigué six fois en vain la présidence, a simplement répondu: "Nos avocats étudient les résultats de l'élection, nous attendons leurs conseils (...) et nous déciderons de la conduite à tenir".
Après la proclamation des résultats, les candidats disposent de 21 jours pour contester l'élection en justice.
Des accusations "infondées et irresponsables", selon la commission électorale
Bola Tinubu, l'ancien gouverneur de la capitale économique Lagos, succèdera au président Muhammadu Buhari, 80 ans, qui doit se retirer en mai avec un bilan désastreux marqué par l'explosion de la pauvreté et de l'insécurité. Mercredi, il a appelé ses adversaires à "faire équipe ensemble". "Nous devons travailler dans l'unité" pour "recoller les morceaux brisés", a-t-il insisté.
Surnommé le "parrain", le "faiseur de roi" ou encore le "boss" pour son influence considérable, Bola Tinubu a été maintes fois accusé de corruption au cours de sa carrière, sans jamais être condamné.
>> À lire : Présidentielle au Nigeria : Bola Tinubu, le "faiseur de roi" désormais couronné
Par le passé, les élections au Nigeria ont souvent été entachées par des allégations de fraude et des violences. Cette fois, certains électeurs et partis d'opposition affirment que les défaillances du système lors du téléchargement des résultats ont permis la manipulation des bulletins de vote et des disparités dans les résultats des comptages manuels dans les bureaux de vote.
Les observateurs internationaux, notamment ceux de l'Union européenne, ont également relevé des problèmes logistiques majeurs, des électeurs privés de leurs droits et un manque de transparence.
De son côté, la commission électorale a fustigé des accusations "infondées et irresponsables" de l'opposition.
Avec AFP
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Portrait
Présidentielle au Nigeria : Bola Tinubu, le "faiseur de roi" désormais couronné
Nigeria : Bola Tinubu, candidat du parti au pouvoir, vainqueur de la présidentielle
Défiance
Au Nigeria, un imbroglio technologique entache l'élection présidentielle
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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As Ukraine Clings to Bakhmut, What’s Its Strategy and What’s at Stake?
Ukraine is determined to hold the eastern city as long as it can. How high a price is it willing to pay? What might force its withdrawal? And what would a retreat look like — and mean?
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By Marc Santora
The commander of Ukraine’s ground forces visited soldiers in Bakhmut for the second time in less than a week on Friday, a reflection of the precarious position Ukrainian forces find themselves in as they cling to their positions in the battered city.
Col. Gen. Oleksandr Syrsky, the commander, warned in a statement that Russia was throwing “the most prepared units” into the fight and said that he was assessing “problematic issues related to increasing the defense capability of our units on the front line.”
Russia launched its offensive to take Bakhmut in August, and the fighting has rarely relented since. Though Ukraine has put up a stiff defense, in recent weeks Moscow’s forces have made gains that put the critical roads in and out of the city in jeopardy.
Those roads are vital to resupplying the troops, but also for a retreat if needed.
For the moment, commanders say they have pushed Russian troops back a bit, reducing the threat of artillery fire on a main highway that leads southwest out of the city.
Ukrainian commanders say they want to hold on as long as they can, degrading enemy forces even if they ultimately cannot hold the city. The challenge is timing, ensuring that if a withdrawal becomes necessary, they can carry it out in a way that minimizes losses.
Yevgeny Prigozhin, the founder of the Wagner mercenary force that has helped lead Russia’s assault on Bakhmut, released a video on Friday taunting the Ukrainians, claiming they only had one road left to escape and urging President Volodymyr Zelensky to order a withdrawal.
“The pincers are closing,” he said.
It is not the first time Mr. Prigozhin has made bold proclamations, many of which have proven false. But the precariousness of the Ukrainian grip on Bakhmut has been evident for weeks.
On Friday, one commander of a drone unit said that he and his soldiers were being pulled out. It was unclear if that was to allow them to rest after grueling battles, or for something else. He gave no further details.
Here are some of the basics of the Ukrainian strategy and what the battlefield looks like.
How High a Price Is Ukraine Willing to Pay?
Very high.
The battle for Bakhmut is already the longest sustained Russian assault of the war. Both sides have suffered grievous losses. Neither side divulges its casualty numbers, but Ukrainian commanders claim they are killing as many as 800 Russians a day. Ukrainian medics at the front say they are treating dozens of their own wounded soldiers every day, an indication of the intensity of the fighting.
The State of the War
“The task of our forces in Bakhmut is to inflict as many losses on the enemy as possible,” Volodymyr Nazarenko, a deputy commander in the National Guard of Ukraine, told Ukrainian NV Radio on Friday. “Every meter of Ukrainian land costs hundreds of lives to the enemy.”
Ukrainian officials point to the battles for Sievierodonetsk and Lysychansk in the summer to explain their strategy. Adjacent cities located in the Luhansk region in the east, they were both bombarded for weeks before they fell. At the time, many questioned the wisdom of the Ukrainians’ holding on to what were essentially dead cities given the staggering loss of life. At the height of the battle, Ukrainian officials estimated that hundreds of Ukrainian soldiers were being killed and wounded every day.
But Col. Serhiy Cherevaty, a spokesman for Ukraine Eastern command, said that in holding off the Russian military in those cities for so long, Ukraine had been able to severely degrade the enemy’s fighting capability, paving the way for a successful counteroffensive in the fall.
What Could Force a Ukrainian Withdrawal?
The gravest risk for Ukrainian forces is that they will be encircled and forced to surrender or be killed. But the more immediate risk is that Russia will make it impossible to resupply the Ukrainian fighters in and around Bakhmut.
There are three main arteries that provide vital lifelines for the thousands of Ukrainian soldiers fighting in and around the city. Russian forces have cut off one of the routes and have been closing in on the other two main roads, according to soldiers and volunteers who have regularly used the route.
They say the road from Bakhmut to Chasiv Yar — just a few miles to the west — now comes under regular shelling and Russian forces are launching assaults to try to close it off. To the southwest, where the Ukrainian counterattack has pushed the Russians back somewhat, the main highway is still under heavy shelling but is safer than it was, according to commanders in the Bakhmut area.
“The enemy tries to advance and conducts assaults not even every day, but almost every hour,” said Mr. Nazarenko, the deputy commander in Ukraine’s national guard, who travels that road.
But he said that the Ukrainian defenses of the supply line “stand firm.”
If that changes — which it could any day, in either direction — then the calculations of Ukraine’s military and political leaders will also probably shift.
Ukrainian reinforcements were sent in this week, according to Ukrainian commanders, but it is unclear if they are there to help cover a retreat or to try to hold on to the city even longer.
What Does The Fighting Look Like?
Bakhmut has been on fire, smoke rising from burning buildings. Explosions have been constant, with artillery thundering in from all directions. Ukrainian and Russian drones have circled the skies, finding targets and dropping bombs.
That was the scene the last time reporters from The New York Times visited the ruined city this winter. It is difficult to assess what is happening now — recent attempts to collect satellite imagery have been hampered by cloud cover. But judging from videos and statements posted by Ukrainian soldiers and volunteers whom The Times has interviewed over the course of the battle, it is much the same, only more so.
The Russians appear now to be counting on leveling so many buildings that the Ukrainians have few places in which to shelter and fire on the Russian troops.
Outside the city, where Ukraine has established rings of defensive positions meant to stop Russian assaults from the north, east and south, the fighting is constant. Ukrainian forces target Russian armored vehicles in open plains and hiding in forests. Russia sends waves of infantry on foot to storm Ukrainian trench lines.
Ukrainian officials also say that when they withdraw, assuming they do, it will mean the Russians will just move on to destroying the next city on the map. That would be Chasiv Yar.
Ukraine still controls about half the Donetsk region, and military analysts say that Moscow will probably struggle to use Bakhmut as a springboard to sweep across the region. Ukraine’s defensive lines would move back, and the grueling war of attrition would most likely grind on, just a few miles to the west.
Pushing out the Ukrainians, however, would give the Kremlin the ability to promote the battle as a victory after months of demoralizing setbacks.
Ukraine has been preparing for the fall of Bakhmut for months, even as it hangs tight to the city. Its forces are fortifying their positions in Chasiv Yar, and aid workers and volunteers have stepped up their efforts to evacuate the civilians who remain in the town and those who manage to make it out of Bakhmut, where an estimated 3,000 civilians remain.
The Ukrainian drone commander who was told to withdraw said this week that the battle had been growing more difficult by the day.
“The price of holding it is supreme,” the commander, who goes by the call sign Magyar, said in one of his many video messages broadcast on Telegram. “And it is getting harder and harder to hold it.”
Thomas Gibbons-Neff, Carlotta Gall and Natalia Yermak contributed reporting.
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France24 - Monde
Le gouvernement canadien autorise des entreprises à vendre de la cocaïne
Publié le : 03/03/2023 - 04:29
FRANCE 24
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Sunshine Earth, une entreprise de biotechnologies, a annoncé jeudi avoir obtenu une licence du gouvernement fédéral canadien pour produire et vendre de la cocaïne. La décision intervient au sein d'un projet pilote de trois ans. L'objectif est de lutter contre la stigmatisation associée à l'usage de stupéfiants qui empêche certains de demander de l'aide.
L'annonce de cet accord de licence jeudi 2 mars intervient après un changement radical des positions de l'Etat qui cherche à faire face à une grave crise d'overdoses aux opiacés ayant fait des milliers de morts, par la dépénalisation de la possession de petites quantités de cocaïne, d'héroïne et autres drogues dites dures.
Ottawa a accordé une dérogation au Code criminel, code pénal canadien, en janvier à la province de Colombie-Britannique (ouest), pour un projet pilote de trois ans. L'objectif: lutter contre la stigmatisation associée à l'usage de stupéfiants qui empêche certains de demander de l'aide.
Les militants en faveur de cette mesure demandent également qu'un approvisionnement plus sûr en drogues soit disponible pour les personnes en situation de dépendance. Celles-ci font face à un risque accru d'overdose liée à des drogues achetées illégalement dans la rue.
Dans un communiqué, Sunshine Earth Labs a déclaré avoir reçu la permission de Santé Canada pour "légalement posséder, produire, vendre, et distribuer de la feuille de coca et de la cocaïne", ainsi que de la morphine, de l'ecstasy, et de l'héroïne.
Un accord de licence similaire avait été offert en février à une autre entreprise Adastra Labs, qui jusque-là ne fabriquait que des produits liés à des extraits de cannabis.
10 000 personnes mortes d'overdoses en Colombie-Britannique depuis 2016
La licence d'Adastra l'autorise également à produire de la psilocybine et de la psilocine, des hallucinogènes plus communément associés à des champignons dont la consommation produit des effets similaires au LSD.
"Nous évaluerons comment la commercialisation de cette substance rentre dans notre modèle commercial à Adastra, afin de nous mettre en position de soutenir la demande pour un approvisionnement sûr en cocaïne", avait déclaré son patron Michael Forbes.
La Colombie-Britannique suit l'État américain de l'Oregon (nord-ouest) qui a dépénalisé les drogues dites dures en novembre 2020.
La province est l'épicentre d'une crise qui a vu plus de 10 000 personnes mourir d'overdose depuis qu'une urgence de santé publique a été déclarée en 2016 -- représentant environ six décès quotidiens, sur une population de quelque cinq millions.
avec AFP
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Focus
Lutte contre la toxicomanie : le modèle portugais fait des émules
États-Unis : un ex-ministre mexicain jugé coupable de trafic international de cocaïne
L'Humanité
Les retraites, cette grande conquête de la vie sur le capital
ActuIssu du programme du Conseil national de la Résistance, notre système de retraite a permis à des millions de personnes d’avoir une existence épanouissante après une vie de travail. En recul depuis la fin des années 1980, il constitue une bataille civilisationnelle qui se poursuit encore aujourd’hui dans la rue, contre la réforme d’Emmanuel Macron. Analyse.
Aurélien SoucheyreImaginez une création sociale si enthousiasmante que vous seriez prêt à construire et à peindre les murs des administrations à bâtir. « C’est ce qui s’est passé lors de la fondation de la Sécurité sociale et du régime général de retraite. Pour la première fois, tous les Français avaient droit à une pension. Ils ont été des milliers à donner un coup de main de façon bénévole et volontaire pour ouvrir 138 caisses de Sécurité sociale en quelques mois à travers le pays, car ils mesuraient bien qu’ils étaient en train de créer un patrimoine commun et de mener une conquête humaine formidable », raconte Pierre Caillaud-Croizat, petit-fils d’Ambroise Croizat (1901-1951), fondateur de la Sécu, en 1945.
Échapper à la pauvreté
Une mobilisation massive, une conscience collective qui se retrouvent aujourd’hui dans les pas des millions de citoyens qui composent les cortèges des manifestations contre la réforme des retraites du gouvernement. Manifester, c’est montrer sa force, son nombre et sa cohésion. C’est marcher pour ses droits et défendre cette grande conquête des retraites.
Une conquête sur le temps, et sur l’argent : un nouvel âge de la vie, grâce à des richesses socialisées. Mais une conquête menacée. « Marre de simuler ma retraite, je veux en jouir », peut-on lire sur les pancartes des citoyens opposés au report de l’âge légal à 64 ans. Car le droit à la retraite est en recul depuis les années 1980 et se trouve au cœur d’un bras de fer qui ne cesse de s’accentuer : le capital ne supporte pas que des citoyens puissent se libérer du travail, tout en touchant une pension qui échappe à toute marchandisation. C’est cette révolution inouïe dans l’histoire de l’humanité, ce rêve forgé à travers les âges qu’il convient de protéger.
Le capital ne supporte pas que des citoyens puissent se libérer du travail, tout en touchant une pension qui échappe à toute marchandisation. C’est cette révolution inouïe dans l’histoire de l’humanité, ce rêve forgé à travers les âges qu’il convient de protéger.
Un rêve qui s’est pleinement concrétisé à la Libération, émanation directe du programme du Conseil national de la résistance (CNR). « En 1945, l’objectif était de faire en sorte que la vie après le travail ne rime pas avec pauvreté. À cette époque, il y avait 4,7 millions de salariés ou anciens salariés de plus de 60 ans, mais seuls 1,7 million bénéficiaient d’un régime de retraite », expose Jean-Christophe Le Duigou, conseiller d’État et ancien dirigeant de la CGT, sur le site de l’Institut CGT d’histoire sociale.
La création du régime de retraite général, à l’initiative du ministre communiste et cégétiste Ambroise Croizat, constitue alors un tournant majeur : tous les Français bénéficient désormais d’un droit à la retraite et d’une pension concrète. « Des millions d’entre eux sont sortis du jour au lendemain de l’angoisse de la vieillesse, qui signifiait pour eux l’indigence, tout comme ils sont sortis de l’angoisse de la maladie et de l’accident du travail, qui signifiait la perte de l’emploi et la plongée dans la misère la plus absolue », insistait Michel Étiévent, historien de la Sécurité sociale et biographe de Croizat décédé en 2021.
« Avant 1945, nous étions quelque part dans l’antiquité de nos droits », estime le député PCF Pierre Dharréville, pour qui la généralisation du droit à la retraite et sa mise en place effective constituent « une œuvre civilisationnelle majeure, avec à la fois une protection de ceux qui ont fait leur part de travail et vieillissent et l’ouverture d’un autre temps de vie, d’un autre horizon, le tout grâce à une forme de collectivisation des richesses imposée au capital ».
Un des pliliers de notre modèle social
En 2021, les Français ont ainsi consacré 345 milliards d’euros pour financer leurs retraites, dont 79 % issus des cotisations sociales. Selon l’OCDE, la France offre une « bonne protection » et un régime avantageux en comparaison de ses voisins. Tout n’est pas parfait et beaucoup reste à améliorer, mais les Français partent en moyenne plus tôt à la retraite, et seuls 7,6 % de ces retraités vivent sous le seuil de pauvreté, soit l’un des taux les plus faibles au monde. Les retraites sont ainsi devenues l’un des piliers de notre modèle social. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Il s’agit même d’une conquête toute fraîche. Se mettre à l’abri du besoin lors de ses vieux jours a été un objectif dès les débuts de la condition humaine, mais la solidarité familiale et la charité ont longtemps semblé un horizon indépassable pour le commun des mortels.
Le tout premier régime de retraite créé au monde, par répartition qui plus est, est l’œuvre de Colbert : en 1673, le ministre de Louis XIV instaure la Caisse des invalides de la marine.
Des tentatives d’entraides communes et des innovations visant les serviteurs de l’État ont bien émaillé le Moyen Âge, mais de façon non pérenne ou uniquement pour quelques-uns. Quant au tout premier régime de retraite créé au monde, par répartition qui plus est, il est l’œuvre de Colbert : en 1673, le ministre de Louis XIV instaure la Caisse des invalides de la marine. De là à dire que, prendre sa retraite, c’est voir la mer, il y a encore un large pas à franchir.
« L’ambition est d’attirer du monde, de développer la marine militaire mais aussi marchande. Et donc il s’agit d’une sorte d’avantage proposé. Cela va peu à peu s’étendre aux militaires, avec cette idée : vous allez souffrir, risquer votre vie, peut-être mourir, mais à la fin vos vieux jours seront assurés », note le député centriste Charles de Courson.
La véritable révolution philosophique arrive ainsi à partir de 1789. À travers leurs cahiers de doléances, les citoyens insistent sur le besoin d’accorder assistance et dignité aux plus âgés, notamment à travers des « rentes » versées à domicile. « Les révolutionnaires instaurent les droits-créances, qui préfigurent notre modèle social actuel », souligne l’historienne Sophie Wahnich.
Pour la toute première fois, les pensions de retraite sont défendues comme un droit universel, au nom du droit à une existence digne placé comme premier des droits de l’homme. « La société doit la subsistance aux citoyens malheureux, soit en leur procurant du travail, soit en assurant les moyens d’exister à ceux qui sont hors d’état de travailler », indique la Constitution de 1793 dans son préambule. La loi du 22 floréal an II (mai 1794) crée une forme de droit à la retraite quasi universel, finalement jamais mis en place dans le tourbillon de la Révolution et de ses épreuves. Mais les bases sont jetées. Le principe de cotisation par répartition a même été proposé, et la volonté que chaque pensionné touche au minimum l’équivalent d’un Smic actuel clairement signalé. Preuve de la formidable modernité de la Révolution française.
Un enjeu mésestimé par la IIIe République
Si l’utopie a été aperçue, elle sera encore longue à devenir réalité. Des régimes monarchiques succèdent à la Révolution. Surtout, l’industrialisation provoque une explosion des morts et des vies brisées au travail, ainsi que l’émergence d’une classe ouvrière sous un nouveau visage, noir de suie.
Les retraites (en dehors de celles d’État pour les fonctionnaires, ou via des mutuelles inégales, comme encouragé par Napoléon III) sont données à certains des métiers les plus pénibles et dangereux (mineurs, métallurgistes, cheminots), branche patronale par branche patronale (les syndicats étant interdits), avec la volonté de fixer la main-d’œuvre. « Votre travail sera pénible, vous serez silicosé, mais vous aurez une retraite », résume Charles de Courson.
Mais le mouvement ouvrier, de plus en plus conscient et déterminé à se défendre, ne se satisfait pas d’un système d’exploitation violent et de pensions qui tiennent du paternalisme. En outre, l’idée que des droits liés au travail – en lieu et place de ceux liés au patrimoine (une dualité toujours présente aujourd’hui) – doivent apporter à l’ensemble des salariés des moyens de subsistance pour toute la vie ne cesse de monter en puissance.
Jean Jaurès appelle à accepter chaque avancée arrachée, fût-elle modeste, et fixe un cap en 1906 lors du discours d’Albi : celui d’un « ordre social nouveau », où l’« assurance sociale doit s’appliquer à tous les risques, à la maladie comme à la vieillesse, au chômage et au décès comme à l’accident ».
Arrive alors le XXe siècle. La question des retraites ne cesse de s’intensifier et va animer continuellement la vie parlementaire de la IIIe République, sans que les progrès soient forcément à la hauteur des enjeux ou comme un droit pour tous passé un certain âge ? Faut-il fonctionner par capitalisation ? Les débats prennent leur temps.
Jean Jaurès appelle à accepter chaque avancée arrachée, fût-elle modeste, et fixe un cap en 1906 lors du discours d’Albi, la même année : celui d’un « ordre social nouveau », où l’« assurance sociale doit s’appliquer à tous les risques, à la maladie comme à la vieillesse, au chômage et au décès comme à l’accident ».
En 1910 est votée la loi sur les retraites ouvrières et paysannes. L’âge de départ est fixé à 65 ans, après trente années de cotisations. C’est « la retraite pour les morts », dénonce la CGT, qui rappelle que 94 % des ouvriers meurent alors avant 65 ans et exige un bien meilleur système. Reste que l’histoire est en marche. « Dès demain, tous les vieux relèveront le front, et tous les jeunes, tous les hommes mûrs se diront du moins que la fin de la vie ne sera pas pour eux le fossé où se couche la bête aux abois », lance Jean Jaurès. La suite va lui donner raison, malgré des chemins sinueux et une lutte permanente.
« La Sécu n'est pas tombée du ciel. C'est le résultat d'un combat pour la dignité »
En 1936, le Front populaire n’a pas le temps de mettre en place le système de retraite ambitieux souhaité par Léon Blum, chef du gouvernement. Mais la gauche au pouvoir et la formidable mobilisation populaire, massive, lors des grandes grèves permet de mettre en place les premiers congés payés et la semaine de 40 heures. Une avancée décisive vers la conquête du temps libre. Un camouflet infligé au capital, pour qui chaque jour payé doit être travaillé.
Désormais, nous mettrons l’homme à l’abri du besoin. Nous ferons de la retraite non plus une antichambre de la mort mais une nouvelle étape de la vie ». Ambroise Croizat
Un député communiste se distingue alors : Ambroise Croizat. Très engagé dans le programme du CNR sous l’Occupation, il devient ministre à la Libération. « Désormais, nous mettrons l’homme à l’abri du besoin. Nous ferons de la retraite non plus une antichambre de la mort mais une nouvelle étape de la vie », lance-t-il le 3 décembre 1945. « Rien ne pourra se faire sans vous. La Sécurité sociale n’est pas une affaire de lois et de décrets. Elle implique une action concrète sur le terrain, dans la cité, dans l’entreprise. Elle réclame vos mains… », ajoute-t-il un an plus tard.
La Sécu sera donc une œuvre collective majeure, dont la très belle aventure est racontée dans le film « La Sociale » (2016), de Gilles Perret. « La Sécu n’est pas tombée du ciel. C’est le résultat d’un combat pour la dignité qui vient du fond des siècles et s’enracine alors. En 1945, le rapport de forces est clair : le PCF fait 29 % des voix, il y a 5 millions d’adhérents à la CGT, une classe ouvrière grandie par la Résistance et un patronat mouillé dans la collaboration », soulignait Michel Étiévent.
La retraite passe ensuite à 60 ans sous François Mitterrand, en 1982, avec l’idée de libérer du temps au fur et à mesure que la productivité et les richesses augmentent. Mais le « patronat ne désarme jamais », prévenait Ambroise Croizat. Et les gouvernements soumis au capital n’ont eu de cesse d’attaquer pour rogner ce droit malmené, jusqu’à nos jours. C’est face à ce projet que se sont dressés des millions de citoyens depuis le 19 janvier. Ils seront de nouveau dans la rue le 7 mars pour défendre les droits de tous. Le combat en vaut la chandelle. Car, « ce qui a marqué socialement le XIXe siècle, c’est l’accès à l’éducation. Et l’événement social du XXe siècle, c’est la Sécurité sociale », déclarait, à raison, Jack Ralite, ministre communiste de la Santé entre 1981 et 1983.
Trente ans d'attaques contre les retraites
Depuis la fin des années 1980, les gouvernements qui se sont succédé ont tenté de détricoter l’héritage du Conseil national de la Résistance. Certains avec succès, en jouant principalement sur l’allongement de la durée de cotisation et de l’âge légal.
La casse progressive du système de retraite ? C’est Denis Kessler qui en parle le mieux : « Il s’agit de défaire méthodiquement le programme du CNR », proposait l’ancien numéro deux du Medef dans la revue « Challenges » en 2007. Ils ne s’en cachent pas : tous les acquis sociaux du système de retraite par répartition, les libéraux tentent de les saboter méthodiquement avec, comme inlassable argument, un prétendu « sauvetage ».
Dès 1987, la réforme Séguin choisit d’indexer les pensions uniquement sur l’inflation et non plus sur l’évolution du salaire moyen brut. Entraînant, sur vingt-cinq ans, une baisse de 20 % du niveau des pensions, selon la CGT. Le livre blanc de Michel Rocard devient, quatre ans plus tard, la ligne de conduite des réformes successives. Dans ce premier rapport, l’idée d’un allongement de la durée de cotisation s’impose.
C’est dans cette optique qu’Édouard Balladur entérine en 1993 le passage de 37,5 à 40 annuités pour les salariés du secteur privé et change progressivement les calculs des pensions, se fondant sur les 25 meilleures années, au lieu de 10 jusqu’alors. Le plan Juppé, mené en 1995, embrase le pays.
Le premier ministre de Jacques Chirac étend les règles de calcul des pensions de la réforme Balladur aux fonctionnaires et aux salariés des entreprises publiques (RATP, SNCF et EDF). Après trois semaines de blocage de l’économie par les syndicats, le gouvernement recule. Les rapports ministériels qui se succèdent ensuite invitent au renflouement du déficit de la Sécurité sociale par des réformes paramétriques.
Avec sa réforme en 2003, François Fillon épouse ces vieilles recettes libérales. Il parvient cette fois-ci à instaurer les 40 annuités pour les fonctionnaires. Les salariés des entreprises publiques et des professions à statut particulier connaissent le même sort sous Nicolas Sarkozy : en 2010, son ministre du Travail, Éric Woerth, fait reculer l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans. L’héritage de François Mitterrand est directement attaqué, malgré des manifestations massives pour s’y opposer.
Le PS revient au pouvoir en 2012, mais François Hollande valide les politiques libérales en cours : la réforme Touraine relève en 2014 la durée de cotisation d’un trimestre tous les trois ans à partir de 2020 pour parvenir à 43 annuités en 2035. C’est ce paramètre que la première ministre, Élisabeth Borne, souhaite aujourd’hui accélérer dans la réforme actuelle, pour atteindre cet objectif dès 2027, en plus de vouloir décaler l’âge de départ à 64 ans. Avant elle, la Macronie avait tenté un pilonnage en règle du système de retraite par répartition, avec un projet de régime universel à points.
Cette réforme, dont le but caché était de faire chuter le niveau des pensions, tombe finalement sous l’effet des mobilisations massives et de la crise du Covid. Mais ne retire en rien la détermination des tenants du libéralisme à continuer le détricotage du système. « Adieu 1945, raccrochons notre pays au monde ! » ajoutait Denis Kessler dans son entretien. Gage d’un absolutisme libéral sans bornes.
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Three people, including two Russians, arrested on charges of entering an abandoned rifle factory have puzzled Albanian authorities at a time when suspicions about Moscow have been mounting.
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By Andrew Higgins
Reporting from Gramsh, Albania
The three espionage suspects — two Russians and one Ukrainian — were hardly discreet.
They arrived at the derelict Albanian weapons factory in a bright orange Chevrolet Camaro in broad daylight. After they clambered over a back wall in full view of nearby houses, one of them was spotted by military guards and asked what he was doing.
The man — a 24-year-old Russian, Mikhail Zorin, who had arrived in Albania by bicycle two weeks earlier, purportedly to take artsy photographs of abandoned buildings — pulled out a canister of self-defense spray and squirted two guards.
Captured nonetheless, he was taken to a police station for questioning and declared himself a Russian agent, either out of honesty or a dishonest urge to tell interrogators what he thought they wanted to hear.
“If he is a spy, he is a very stupid one,” Mr. Zorin’s lawyer, Isuf Shehu, said in an interview in Tirana, the Albanian capital, scoffing at an espionage investigation into the trio as a “theater of the absurd, like Kafka’s ‘The Trial.’”
Albania’s prime minister, Edi Rama, in an interview, said he was baffled that Mr. Zorin and his two companions would want to spy on a crumbling, long-defunct factory with no secrets to steal. But, he added, “this is not about phobias but about all the real stuff happening,” since Russia invaded Ukraine. (He used an earthier term for “stuff.”)
Albania, a member of NATO, and other countries in the alliance, he said, had no choice but to take any hint of Russian skulduggery seriously. “This is the situation imposed by Russia,” he added.
An abiding distrust of Russia and its people in Poland, the Baltic States and other nations in Eastern Europe with painful, direct experience of Moscow’s methods used to be viewed as paranoia by countries distant from Russia’s border. But after the invasion of Ukraine a year ago, it has now become the norm across much of Europe.
“Every Russian is now a Boris and Natasha from ‘Rocky and Bullwinkle,’” lamented Nina Khrushcheva, a Russian-born American scholar at the New School in New York, referring to the two Russian villains in the American cartoon show.
Ms. Khrushcheva, the great-granddaughter of the Soviet leader Nikita Khrushchev, described how she had recently been pulled aside for questioning four times at an airport in Portugal after showing her American passport, which identifies her place of birth as Moscow.
When she asked, “Do I really look that suspicious?” a woman checking her replied: “Yes, you are Russian.”
As well as inflicting a “horrible war” on Ukraine, Russia’s president, Vladimir V. Putin, Ms. Khrushcheva said, has “fed his own nationals as cannon fodder into a war of attitudes and perceptions that Russia has already lost for years to come no matter how the real war ends.”
Whether the espionage investigation set off by the three visitors to an idle arms factory in the remote Albanian town of Gramsh is a product of paranoia or a counterespionage coup against devious Moscow agents depends on whom you ask.
None of the three have been charged, but all have been held in jail since August, when they were grabbed for sneaking into the long-shuttered weapons factory, part of a network of once secret but now mostly abandoned military sites in the central Albanian mountains dating back to the Communist era of Enver Hoxha, the country’s despotic and deeply paranoid leader until his death in 1985.
A court in the Albanian city of Elbasan last Friday extended their pretrial detention for a further three months.
All three have an online presence as fans of urban exploration, or “urbex,” a pastime that revolves around visiting and taking pictures of defunct factories, former military bases, Cold War missile silos, decommissioned nuclear plants and other mostly creepy places.
Spiro Lasi, a construction worker whose house looks out over the Gramsh factory, said he was stunned that the trespassers were being held on suspicion of spying. “It makes no sense to me at all,” he said, noting that the factory had stopped work decades ago and, though still guarded by the Albanian military, holds nothing but ruins.
Aldi Kozaria, an Albanian journalist who broke the story of the arrests, said that he was initially skeptical, too, but that he now thinks the three were definitely up to no good. “In the beginning I thought it was all a joke, but if you connect dots the case starts to makes sense,” he said.
One important dot, he says, is the fact that shortly after the arrests, Moscow sent an urgent request to Albania for the extradition of one of the two detained Russians, Svetlana Timofeyeva, 33, a prominent urbex photographer with more than 250,000 followers on Instagram, where she uses the name Lana Sator.
The extradition request claimed that Ms. Timofeyeva was wanted in Russia in connection with a 2018 criminal case involving illegal entry into an underground military site in Chekhov, a town south of Moscow that housed a Cold War nuclear command center.
The Albanian prosecutor leading the investigation, Kreshnik Ajazi, says he thinks it fishy that Moscow moved so quickly to dust off an old case to justify a demand that Ms. Timofeyeva be sent back to Russia. Extradition, he said, “is one of the ways they rescue people.”
But Ms. Timofeyeva, according to her lawyer, Fatmir Lushi, has no desire to go back to Russia and is fighting extradition because she “left a clear record on social media against Putin and the war in Ukraine.” Mr. Lushi discounted the possibility that Russia’s request was a ruse to save an agent. On the contrary, he said, Ms. Timofeyeva faced punishment if sent to Russia and would be treated “very inhumanely.”
At an extradition hearing last month in Elbasan, Ms. Timofeyeva, led by guards into a cage in the courtroom in handcuffs, used a question from the judge about her marital status to make clear her opposition to Russia’s invasion of Ukraine. She said she had split up with her partner “because we did not share views on the war,” which he supports.
Maria Passer, a longtime member of Russia’s tight-knit urbex community, said that she had known Ms. Timofeyeva for nine years, traveled with her extensively, including to Albania, on trips to photograph derelict buildings, and had “never seen anything that seemed suspicious.”
Ms. Timofeyeva’s fellow Russian on the ill-fated visit to Gramsh, Mr. Zorin, is less well known in the urbex world but he also has an Instagram account, on which, before his arrest, he posted photographs of decrepit factories — and cats. After Russia invaded Ukraine last February, he posted a Ukrainian flag.
A chemistry student in the Czech Republic, Mr. Zorin made no effort to keep his trip to Albania secret, reporting about his journey there by bicycle from neighboring Montenegro on Telegram.
He was joined in Albania by Ms. Timofeyeva and a third urbex enthusiast, Fedir Alpatov of Ukraine, the owner of the orange sports car used to drive to Gramsh.
Mr. Rama, the prime minister, described the affair as a “mystery.” The Gramsh site, ringed by rusty barbed wire, clogged with weeds and dotted with concrete bunkers built under Mr. Hoxha, has not, according to the prime minister, produced weapons for many years. “I don’t think there is anything to spy on there,” he said.
When it was still working decades ago, the factory produced an Albanian version of Soviet-designed Kalashnikov rifles, not a weapon whose technology Moscow would need to snoop on.
The prosecutor, Mr. Ajazi, still thinks he has a case, though a final decision on whether to file formal charges of espionage will, he said, depend on forensic analysis of the contents of two drones, cellphones, video recorders, a laptop and USB devices seized from the suspects.
So far, only one drone has been fully analyzed. It was found to contain images of Albanian security facilities, hydroelectric dams and other places that, according to the prosecutor, “are not things that ordinary bloggers would film.” Mr. Shehu, the lawyer, described the images as typical urbex pictures.
Also disputed is the nature of spray that Mr. Zorin used against the guards. The prosecutor identified it as a “nerve agent,” but the lawyer said that it was an off-the-shelf product of the kind often carried by travelers in unfamiliar, remote places.
The biggest mystery is why, according to his lawyer, Mr. Zorin told police officers on the day of his arrest that he was working for Russian intelligence. The transcript of his questioning is secret and the prosecutor declined to comment on whether Mr. Zorin really had made an apparent confession, saying only that “if this were true, it would be strong evidence.”
Publicly released evidence of espionage, however, is mostly circumstantial. “They acted like normal visitors but they were not going to normal places. Tourists in Albania go to the beach, not to a military base,” the prosecutor said.
Ms. Passer, the friend of Ms Timofeyeva, said that she could understand why “somebody who has never heard of urban explorers would be suspicious” when Russians armed with cameras and drones got caught sneaking into a military site. But she blamed the war in Ukraine for turning her old friend’s passion for crumbling buildings into a spy case.
“If she had been caught two years ago at the same factory she would have been released: Russia had not invaded Ukraine then and Russian people did not seem so suspicious,” she said. “It was just a bad moment.”
Fatjona Mejdini contributed reporting from Tirana, Albania, and Alina Lobzina from London.
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France24 - Monde
Tunisie : des personnes en contact avec des diplomates américains arrêtées, Washington s'inquiète
Publié le : 03/03/2023 - 01:14
FRANCE 24
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Le département d'État américain a dénoncé jeudi "l'escalade" en Tunisie après une vague d'arrestations d'opposants, s'inquiétant d'informations faisant état de poursuites pénales engagées contre des personnes ayant eu des contacts avec des diplomates de l'ambassade américaine à Tunis.
"Nous nous inquiétons d'informations selon lesquelles des poursuites pénales ont été engagées contre des individus en Tunisie, résultant apparemment de leurs réunions ou conversations avec des membres de l'ambassade des États-Unis", a déclaré jeudi 2 mars le porte-parole du département d'État américain, Ned Price.
"Cela fait partie comme je l'ai déjà dit d'une escalade dans les arrestations de personnes perçues comme étant critiques du gouvernement" tunisien, a-t-il ajouté devant la presse.
Il s'est refusé à identifier les personnes concernées ni à détailler les circonstances entourant ces contacts, mais les a justifiés en soulignant que "toutes nos ambassades, et (tous) nos diplomates à travers le monde" vont à la rencontre de personnalités diverses dans tous les pays.
Mardi, le ministère tunisien des Affaires étrangères avait appelé dans un communiqué les ambassades étrangères dans le pays à "ne pas s'immiscer dans ses affaires intérieures", à la suite d'informations sur des rencontres que des personnalités récemment arrêtées auraient eues avec des diplomates occidentaux.
Une vingtaine de personnalités ont été arrêtées en Tunisie depuis début février lors d'un coup de filet dénoncé par l'opposition comme une tentative de la museler, sur ordre du président Kaïs Saïed qui concentre tous les pouvoirs depuis juillet 2021.
avec AFP
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L'Entretien de France 24
Moncef Marzouki, ex-président tunisien : "Kaïs Saïed veut couper la Tunisie de son milieu africain"
Les arrestations d'opposants au président Kaïs Saïed continuent en Tunisie
L'Humanité
Le Sénat rejette le référendum sur la réforme des retraites
ActuLa majorité sénatoriale de droite et les macronistes se sont entendus pour écarter la motion référendaire défendue par la gauche vendredi matin. Olivier Dussopt a argué de la « légitimité du parlement » pour s’y opposer, oubliant au passage que plus de 70 % des Français rejettent le projet de l’exécutif.
Julia Hamlaoui71 % des Français sont opposés au projet de réforme de retraite et même 73 % se disent défavorables à sa principale disposition (le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans), selon le dernier sondage YouGov. Soit six points de plus qu’en janvier. Mais le gouvernement comme la majorité de droite du Sénat n’en démordent pas et sont décidés à imposer aux Français leur mantra commun du « travailler plus ». Vendredi matin, ils ont donc écarté de concert la proposition de référendum défendue par la gauche à l’ouverture des travaux au Palais du Luxembourg. La motion présentée par le socialiste Patrick Kanner, au nom des trois groupes de gauche signataires, a été obtenue 93 voix pour et 251 contre.
Le ministre du Travail s’est retranché derrière la légitimité« de la »démocratie représentative et du Parlement« et derrière les »dispositions techniques« de la réforme pour s’opposer à un référendum et sa »question binaire« . Le tout en se défendant de vouloir passer en force via le recours à un projet de loi de financement rectificatif de la Sécurité sociale (PLFRSS) qui, avec l’article 47-1 de la Constitution, permet de contraindre le temps de débat et même en dernier lieu de légiférer par ordonnances.
Si Olivier Dussopt s’est perdu en contradictions ces dernières semaines sur les mesures de maigres »compensations« imaginées par l’exécutif (sur les carrières longues et plus encore sur la pension à 1200 euros), le cœur du projet – 2 ans de travail supplémentaires - n’en est pourtant pas moins clair. Patrick Kanner a ainsi dénoncé le retour, 42 ans plus tard après la retraite à 60 ans, »sur ces conquêtes sociales toujours pour les mêmes motifs, l’argent, la rentabilité, quoi qu’il en coûte sur le plan social« .
#RéformeDesRetraites : "La retraite par répartition est un des piliers de notre système de protection sociale. Avec ce texte, vous vous attaquez aussi à un pan de notre histoire", tranche @PatrickKanner
Le direct : https://t.co/Qirp79srUq#DirectSénat pic.twitter.com/rZM0FtbWYX
— Public Sénat (@publicsenat) March 3, 2023
»La colère et le ressentiment sont là. Il est temps que vous sortiez de votre bulle pour entendre celles et ceux qui exigent le retrait de ce texte« , a également enjoint, la présidente communiste du groupe CRCE, Éliane Assassi. Quant au véhicule législatif choisi par l’exécutif : »C’est inédit (…). J’ai parlé hier de piraterie parlementaire. Je persiste et signe. Ces lois de financement au sein de notre Constitution ne sont pas faites pour mettre en place une réforme de grande ampleur de notre régime des retraites« , a dénoncé le sénateur socialiste. »Une dérive autocratique d’un exécutif hors sol, assiégé dans sa tour d’ivoire« , a renchéri l’écologiste Guillaume Gontard.
#RéformeDesRetraites : "La présidence Macron a innové comme aucun autre dans la dérive autocratique d'un exécutif hors-sol isolé dans sa tour d'ivoire", dénonce @GuillaumGontard
Le direct : https://t.co/Qirp79srUq#DirectSénat pic.twitter.com/ZIvmlMJVVc
— Public Sénat (@publicsenat) March 3, 2023
»Nous appelons au retrait de la réforme. Mais faute de retrait, nous vous offrons une autre voie avec cette motion référendaire (…) présentez le texte aux Français. Ils sont dans la rue. Ils aimeraient aller aux urnes« , a, de son côté, ajouté Patrick Kanner tentant de jouer sur la fibre gaulliste des sénateurs de droite : »Faites trancher cette question fondamentale par un référendum comme le permet la Constitution imaginée par le général de Gaulle.«
Pas de quoi émouvoir les rangs de la majorité. À l’instar de la rapporteure centriste de la commission des affaires sociales, Élisabeth Doineau, qui a qualifié la motion référendaire »de cour circuit« . »Pourquoi élire des députés et des sénateurs, si toutes les questions peuvent être tranchées par les Français ?« , a-t-elle fait mine d’interroger, ignorant à son tour le rejet très largement majoritaire de la réforme parmi les Français.
Face au rapporteur LR du texte René-Paul Savary qui s’opposait au référendum au nom de la défense des »améliorations« apportées par le Sénat, l’élue communiste Laurence Cohen est montée au créneau pour dénoncer la philosophie de la surcote pour les mères de famille défendue par la droite. »Nous sommes scandalisés par les propositions de M. Retailleau (le président du groupe LR, N.D.L.R.). S’appuyant sur une idéologie familiariste, nationaliste, d’une époque que je n’ose rappeler. Non, M. Retailleau, les femmes ne peuvent avoir comme seule solution, afin de travailler jusqu’à un âge indéterminé, de faire plus d’enfants« , a-t-elle fustigé tout en dénonçant à nouveau un »coup de force institutionnel« .
#RéformeDesRetraites : "Non, les femmes ne peuvent avoir pour seule solution, afin d'éviter de travailler jusqu'à un âge indéterminé, que de faire plus d'enfants", dit @LaurenceCohen94 à @BrunoRetailleau
Le direct : https://t.co/Qirp79srUq#DirectSénat pic.twitter.com/v1TWFFPKXu
— Public Sénat (@publicsenat) March 3, 2023
Après le rejet de la motion dans la matinée, les sénateurs doivent passer à la lecture des articles à partir de 17 heures ce vendredi. Ils examineront d’abord l’article liminaire sur la trajectoire financière, puis s’attaqueront à l’article 1 qui prévoit la suppression de cinq régimes spéciaux que le patron du groupe LR, Bruno Retailleau, souhaite accélérer. Il présentera à cette fin un amendement à l’article 7 contre la »clause du grand-père« (celle-ci permet de n’appliquer la mesure qu’aux nouveaux embauchés). Une disposition à laquelle le groupe Union centriste comme l’exécutif sont réticents car elle pourrait aviver la contestation. »Pourquoi pas« , avait d’abord glissé Olivier Dussopt avant de fermer la porte à l’amendement Retailleau : »Revenir sur la clause du grand-père n’est pas ce que souhaite le gouvernement. Nous avons dit depuis le début que nous souhaitons respecter le contrat social« , a-t-il déclaré sur RTL jeudi.
Les débats se poursuivront durant tout le week-end au Sénat qui a jusqu’au 12 mars pour examiner le texte.
Réforme des retraitesréférendumsénatgauche Valeurs Actuelles
Le Grand Débat des Valeurs revient !
Après le succès du premier Débat des Valeurs, le Grand Débat des Valeurs revient au Palais des Sports le 13 avril 2023.
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Chers lecteurs,
Retrouvez toute la rédaction de Valeurs actuelles le jeudi 13 avril 2023 au Palais des Sports, à Paris, pour une soirée exceptionnelle entièrement organisée par votre magazine !
Au programme : des débats d’idées de haute volée avec des invités de marque (révélés prochainement), mais aussi nos journalistes, ainsi que des intermèdes musicaux et humoristiques.
À l’issue de la soirée, retrouvez toute la rédaction autour d’un verre lors d’un long moment convivial.
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Vous pouvez désormais nous aider en réalisant un don défiscalisé. Le montant de la réduction d’impôts sur le revenu accordé aux particuliers est égal à 66 % du montant des sommes versées, prises dans la limite de 20 % du revenu imposable, et 60% si vous êtes une entreprise.
Par ailleurs, pour chaque palier de 100€ de dons, vous recevrez une place pour la soirée du 13 avril. Ex: si vous donnez 300€, vous recevrez 3 invitations.
L'Humanité
Les jeunes LR, RN et Reconquête tout sourire sur la même Une
ActuDans les kiosques ce vendredi, la Une du magazine L’Incorrect, titrée “Les jeunes coupent le cordon”, rassemble les trois responsables des organisations de jeunesse LR, Reconquête et RN. Le patron du parti de droite, Eric Ciotti, n’y trouve rien à redire.
Nada Abou El Amaim« Diriez-vous que vous appartenez au même camp ? » Ouvertement favorable à l’union de la droite et de son extrême, le mensuel ouvre son numéro du mois de mars par un entretien croisé entre Guilhem Carayon des Jeunes LR, Stanislas Rigault (Génération Z) et Pierre-Romain Thionnet (RNJ). Retraites, système de santé, éducation, immigration… Dans ce long dossier concentrant deux heures de débat sur des sujets plus que prévisibles, L’Incorrect met une nouvelle fois en scène l’obsession identitaire des ces partis et souhaite « éprouver l’étendue de leur compatibilité ». Si la photo de famille montre plus de convergences que les réponses de chacun, le rapprochement sonne comme une nouvelle tentative d’inscrire toujours plus l’extrême droite dans le champ républicain.
Une opération qui fait grincer quelques dents du côté de LR et de ses alliés, déjà affaibli par la rupture entre Éric Ciotti et Aurélien Pradié. « Inadmissible de mettre en avant des points communs avec les partis d’extrême droite sans parler de ce qui nous différencie d’abord fondamentalement. Ces propos amènent une confusion funeste. Je demande à Éric Ciotti de démettre Guilhem Carayon », écrit François Durovray, président du département Essonne, sur son compte Twitter. Une indignation partagée par Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, qui n’a pas manqué de fustigé l’extrême droite au micro des Grandes Gueules de RMC. « Je maintiendrai toujours le cordon avec l’extrême droite. Je me battrai pour qu’il n’y ait jamais d’alliance avec eux. Nous n’avons pas la même conception de la politique et de l’intérêt général. On ne dirige pas un pays en le fracturant ! », a-t-il lancé en enjoignant Guilhem Carayon à “dénoncer cette Une, si c’est une manipulation”. Dans la foulée, Éric Ciotti a montré son soutien au responsable des jeunes LR, récemment nommé porte-parole du parti, sur le plateau de I24News : « Le titre et la photo étaient orientées de façon un peu malveillante, a-t-il balayé. Il n’y a rien que je conteste dans sa réponse. »
Face à la polémique provoquée par cette Une de L’Incorrect, les premiers concernés ont, de leur côtés, défendus leur positions. « J’y défends une ligne claire de convictions et d’indépendance pour LR », s’est défendu Guilhem Carayon qui juge la « polémique grotesque » et ne voit donc aucun problème à se prêter au jeu du magasine fondé par Jacques de Guillebon, un catho tradi proche de Marion Maréchal, partisane de l’union des droites. Le patron des Jeunes RN Pierre-Romain Thionnet, lui, tente de ménager la chèvre et le chou : « Certains ont tiré des conclusions à partir de la couverture ou du titre avant même que le contenu du débat soit disponible à la lecture », a-t-il posté. Stanislas Rigault (Reconquête) ne prend pas les mêmes pincettes et se réjouit ouvertement : « Comme partout en Europe c’est l’union des droites qui nous permettra d’accéder au pouvoir », a-t-il écrit sur son compte Twitter insistant sur la nécessité de « travailler ensemble ». Un funeste projet pour la démocratie, et la molle réaction de la droite n’est pas faite pour rassurer.
Extrême droitedroiteRassemblement nationalLes Républicains France24 - Monde
Colombie : une manifestation contre une compagnie pétrolière dégénère
Publié le : 03/03/2023 - 03:21
FRANCE 24
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Un paysan et un policier ont été tués jeudi lors d'affrontements qui ont eu lieu pendant une manifestation contre une compagnie pétrolière dans le sud-ouest de la Colombie.
Deus personnes ont perdu la vie jeudi lors de violences qui ont éclaté pendant une manifestation contre une compagnie pétrolière dans le sud-ouest de la Colombie, selon le bureau du Défenseur du peuple.
Selon cette institution chargée de veiller au respect des droits humains en Colombie, les incidents ont éclaté jeudi 2 mars à Los Pozos, près de San Vicente del Caguan, à environ 500 km au sud de Bogota. Des protestataires ont lancé des cocktails molotov sur les installations de la compagnie Emerald Energy, filiale du groupe d'État chinois Sinochem, et ont affronté la police.
Des vidéos diffusées par les médias locaux ont montré un incendie et des groupes de manifestants armés de bâtons traînant au sol un policier qui les supplie de ne pas le passer à tabac.
"J'ai ordonné l'arrestation des auteurs des violences", a tweeté le président Gustavo Petro.
Les manifestations contre Emerald Energy ont commencé en novembre. Les protestataires reprochent à l'entreprise de ne pas avoir tenu certaines promesses faites aux habitants de la région, comme des constructions d'infrastructures et de 40 km de routes goudronnées.
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Les institutions financières continuent de soutenir des projets fossiles, dénoncent plusieurs ONG
L’invité du jour
Edouard Morena, politiste : "La transition bas-carbone doit profiter au plus grand nombre"
L'Humanité
Philippe Poutou : « Le traitement des »petits« candidats est l’illustration d’un mépris social très présent »
EntretienDans Un « petit » candidat face aux « grands » médias, Philippe Poutou, candidat du NPA lors de la dernière présidentielle, revient sur son expérience dans un ouvrage co-écrit avec Julien Salingue et Béatrice Walylo, à paraître ce vendredi 3 mars. Il y dénonce « les rapports de classes, le mépris social et la difficulté de défendre des idées anti-capitalistes dans de bonnes conditions ». Entretien.
Nada Abou El AmaimVotre nouveau livre Un « petit » candidats face aux « grands » médias paraît ce vendredi 3 mars. Pourquoi avez-vous souhaité partager cette expérience ?
Les expériences militantes en général sont toujours bonnes à partager. Nous avons voulu raconter, sans prendre un ton de victime , les coulisses des invitations médiatiques lors des campagnes présidentielles.
À travers ces anecdotes, le problème de fond que nous exposons n’est pas la notion de « petit candidat », mais l’instrumentalisation des médias par un système et le traitement réservé à ceux qui n’en font pas partie.
Il s’agit d’illustrer à la fois les rapports de classes, le mépris social et la difficulté de défendre nos idées dans de bonnes conditions, contrairement à d’autres candidats. Ce livre s’adresse à qui veut l’entendre. En soumettant notre expérience, on espère éveiller une curiosité populaire sur ces questions afin de forger une conscience politique et remettre en question le système actuel.
Vous dénoncez l’action de l’Arcom, le gendarme de l’audiovisuel, pendant les campagnes électorales. Pourquoi estimez-vous que les critères qui régissent son fonctionnement sont « plus que douteux » ?
L’Arcom ne fait qu’aller dans le sens du système électoral, mais il n’est pas plus antidémocratique que l’ensemble de la société. Tout se tient parfaitement. Une élection présidentielle n’est pas faite pour mener un débat politique mais pour organiser formellement un jeu plus ou moins démocratique qui, au bout du compte, est censée aboutir sur la victoire d’un même camp social.
Même si toutes les candidatures jouent la gagne, il y a très peu de suspens lors d’une élection. On est seul à dire ouvertement qu’on ne gagnera pas. Le jeu électoral, tel qu’il est conçu, défavorise une organisation anticapitaliste comme la nôtre et contribue à renforcer notre position minoritaire.
On pourrait alors s’interroger sur l’efficacité de notre participation à un tel banquet sachant en amont qu’on n’en sortira pas gagnant. Mais c’est l’occasion de donner de l’écho à des voix marginalisées, de rendre visibles d’autres idées, et par notre présence, d’illustrer la critique d’un système qui n’est qu’un jeu de dupes.
Vous appelez la gauche sociale et politique à « réfléchir à deux fois avant d’accepter une invitation médiatique ». Mais n’est-elle pas prise au piège des règles édictées par les « grands » médias, au vu de leur impact sur l’opinion publique ?
Le jeu médiatique correspond parfaitement au jeu institutionnel, et donc la confrontation avec l’un est aussi une confrontation avec l’autre. Quand on intègre cette logique, on comprend également pourquoi personne ne critique l’action des « grands » médias ou ne conteste les règles de l’Arcom.
Temps de parole : l’inégalité institutionnaliséeC’est d’ailleurs très révélateur du respect des candidats de gauche à ces institutions et qui marque la grande différence avec notre vision anti-système. C’est aussi ce que nous avons voulu expliquer tout au long du livre, sans faire la morale, en alertant sur l’instrumentalisation des « grands » médias, mais notre expérience ne suffit pas.
Il faut élargir la réflexion pour que la gauche sociale et politique s’empare de la question et agisse plus judicieusement. Malheureusement, on a l’expérience d’une gauche qui joue le jeu médiatique et même pire, le jeu institutionnel et qui, quand elle est au pouvoir, se comporte comme un pion dominant.
Vous citez le sociologue Pierre Bourdieu, notamment son analyse des « dispositifs télévisuels défavorables aux contestataires de l’ordre dominant ». Quel rôle y a joué à vos yeux l’hyper-concentration des médias ? D’autres facteurs entrent-ils en jeu?
À partir du moment où l’information et ses outils sont entre les mains d’une classe sociale dont l’objectif est de se faire de l’argent tout en favorisant une domination idéologique, le problème est politique, et même profondément institutionnel.
Concentration des médias. Ces milliardaires au service de l’« intérêt général » ? Sans blague...La concentration des médias est certainement un facteur aggravant de cette situation, mais elle ne change pas sa nature. On s’aperçoit que, grande ou petite émission, journaliste connu ou pas, télévision ou radio, les rapports sont les mêmes.
Le traitement que reçoivent les « petits » candidats est seulement l’illustration d’un mépris social très présent dans la société qui ne concerne pas seulement la politique, mais également la santé, l’éducation ou la culture... Les classes populaires n’y ont pas les outils nécessaires pour faire entendre leurs voix.
Comment proposez-vous de lever toutes ces barrières anti-démocratiques ?
La NPA travaille avec l’historien Dominique Pinsolle, auteur de À bas la presse bourgeoise! qui raconte l’histoire des médias depuis le XIXe siècle.
Puisque l’instant que nous vivons est le produit d’une histoire, nous essayons d’inscrire notre expérience dans une vision historique afin de dégager une nouvelle perspective, en lien avec le travail déjà effectué sur la question, notamment celui d’ Acrimed.
Comme pour la mobilisation en cours contre la réforme des retraites, nous croyons que l’intervention populaire est la solution.
Mais pour mieux agir, il faut mieux comprendre. Si les populations sont armées intellectuellement, elles auront tous les leviers possibles pour protester contre les failles du système. C’est seulement par le rapport de force qu’on pourra fragiliser les dominants, et par conséquents, renverser le système.
philippe poutoulivresPrésidentielle 2017Présidentielle 2022 France24 - Monde
Après les prix de l’énergie, l’Europe confrontée à une inflation persistante
Publié le : 02/03/2023 - 19:07Modifié le : 02/03/2023 - 19:19
Jean-Luc MOUNIER
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L’inflation baisse moins que prévu en Europe en ce début d’année, a annoncé Eurostat mercredi. D'abord portée en 2022 par l’augmentation des prix de l’énergie – qui connaissent une accalmie –, elle entretient maintenant sa dynamique, notamment, à cause de l'augmentation continue des prix alimentaires : soit une inflation sous-jacente. Un “facteur préoccupant” pour l’économiste Philippe Waechter, et une situation “assez nouvelle” que devront gérer les économies européennes au printemps.
Une bonne nouvelle… en trompe l’œil. Le taux d'inflation annuel de la zone euro poursuit son recul en février pour le quatrième mois consécutif, à 8,5 % sur un an, selon les chiffres publiés par Eurostat jeudi 2 mars. Le pic d’octobre 2022 (10,6 %) semble s’éloigner, mais gare à l’excès d’enthousiasme : en réalité, l’inflation a en fait moins diminué que prévu en février. Les experts interrogés par Factset et Bloomberg tablaient en effet respectivement sur un taux de 8,2 % et 8,3 % avant la publication des chiffres européens. Cette différence de prévision semble faible, mais elle cache une réalité contrastée sur la dynamique qu'est en train de connaître actuellement l'inflation en Europe.
Jusque-là, l’inflation était portée par l’augmentation des prix de l’énergie, dont l’accalmie se confirme ces derniers mois : en hausse vertigineuse de 41,5 % en octobre, les prix du gaz, du pétrole ou encore de l’électricité n’ont connu en février qu’une hausse de 13,7 %. Mais cette dynamique est contrebalancée par un changement majeur : l’augmentation des prix de l’alimentation, qui est devenue le moteur de l’inflation actuelle pour la première fois sur ces deux dernières années.
“C’est une mauvaise surprise, on ne s’attendait pas à cette situation en ce début d’année”, explique Philippe Waechter, directeur de la recherche en économie à Ostrum Asset Management. “En 2022, on s’interrogeait sur le prix de l’énergie qui tirait l’inflation vers le haut. Aujourd’hui, il ralentit de façon très significative mais toutes les autres composantes prennent le relais, et c’est cela qui est inquiétant. Les prix alimentaires notamment augmentent de façon significative, et c’est un facteur pénalisant pour les ménages.”
La hausse des prix alimentaires a même fait un bond en un an : là où l’augmentation se chiffrait à 4,2 % en février 2022, elle a été de 15 % le mois dernier dans la zone euro.
“On voit l’inflation sous-jacente progresser”
Malgré cette hausse, le pic de l’inflation alimentaire ne semble pas encore passé. Il pourrait même avoir lieu au printemps dans les pays européens et en France en particulier, où les industriels et les supermarchés viennent de terminer leurs négociations annuelles pour fixer les prix de vente des denrées alimentaires.
Les industriels et la Fédération du commerce et de la distribution s'entendent pour dire que la hausse du prix payé par la grande distribution à ses fournisseurs devrait être de l'ordre de 10 %... et les supermarchés devraient répercuter au moins une partie de ces hausses sur les consommateurs, sans que l’on sache pour le moment dans quelle proportion. Mais le prix moyen du panier de courses va probablement continuer d’augmenter durant les prochaines semaines.
“Le printemps va être compliqué à gérer”, reprend l’économiste. “Mois après mois, on voit l’inflation sous-jacente progresser, c’est un facteur préoccupant. Les entreprises, notamment dans les biens, diffusent la hausse des prix de l’énergie dans leurs propres prix" comme cela s'est vu dans les négociations entre industriels et grande distribution en France.
L’inflation sous-jacente – qui exclut, à la différence de l’inflation, les produits à prix volatils (comme les énergies) mais intègre les produits alimentaires – est un indice “plus adapté à une analyse des tensions inflationnistes”, selon l’Insee. Et outre les prix des produits alimentaires, Eurostat confirme aussi pour le mois écoulé l’augmentation des prix des biens industriels – en hausse de 6,8 % sur un an, contre 3,1 % en février 2022 – et une inflation qui s’accélère dans les services – à 4,8 %, contre 2,5 % en février 2022.
“Il y a un effet de relais entre les prix de l’énergie et les prix alimentaires” qui s’opère actuellement, résume Philippe Waechter. Et les économies de la zone euro réagissent différemment à cette dynamique : le taux d’inflation de la France – bien qu’étant plus faible que celui de ses voisins – augmente pour le troisième mois consécutif, à 7,2 %, celui de l’Italie est en baisse (à 9,9 %, contre 10,7 % en janvier) et celui de l’Allemagne en légère augmentation (à 9,3 %, contre 9,2 % en janvier).
Quel rôle pour la BCE ces prochains mois ?
Malgré la dynamique inflationniste du moment, la Banque fédérale allemande maintient que l’inflation baissera cette année dans le pays : elle a même estimé, mercredi 1er mars, que l’inflation de l’Allemagne sera de 7 % en 2023 – elle l’estimait initialement à 7,2 % lors d’une précédente prévision en décembre.
La Bundesbank est aussi restée ferme sur la nécessité de continuer à relever les taux d'intérêt dans la zone euro. Un chemin que la Banque centrale européenne (BCE) suit depuis juillet dernier, quand elle a décidé d'activer ce levier économique, pour la première fois depuis 2011, afin de lutter contre l’inflation. L’institution bancaire européenne a depuis continué sa politique de resserrement monétaire et compte en faire de même en mars.
Ces nouveaux chiffres de l’inflation dans la zone euro pourraient encore conduire la BCE à une nouvelle hausse de taux d’intérêt au-delà du mois prochain. "À ce stade, il est possible que nous continuions sur cette voie", a admis jeudi 2 mars la présidente de l’institution, Christine Lagarde, sur la chaîne espagnole Antena 3, sans pour autant s’avancer sur l'ampleur des hausses possibles après la réunion du 16 mars.
Cette stratégie n’est pas sans risque à moyen terme pour les économies européennes, prévient Philippe Waechter : “L’inflation ne semble pas s’infléchir malgré la politique monétaire de la BCE. Cette dernière, en remontant ses taux, n’empêche pas l’effet d’intégration des prix de l’énergie dans le comportement des entreprises.”
Et l’économiste conclut : “Si la BCE est obligée d’aller plus loin que ce qui était attendu, cela risque de provoquer un ralentissement beaucoup plus marqué de l’activité économique, parce que les entreprises et les ménages seront pénalisés dans leur financement. Dans ces circonstances, l’inflation pourrait s’arrêter mais le risque de récession pourrait alors aussi s’accroître.”
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Excès de confiance ?
Marchés financiers : l'insolente santé des Bourses européennes
La chronique de l’éco
Les ménages européens touchés de plein fouet par une inflation persistante
La semaine de l'éco
Hausse des taux d'intérêts de la BCE : le prix à payer ?
France24 - Monde
Manifestations en Grèce après l'accident ferroviaire qui a fait près de 60 morts
Publié le : 02/03/2023 - 22:40
FRANCE 24
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Alexia KEFALAS
Plusieurs milliers de Grecs se sont rassemblés, jeudi, à Thessalonique, à Athènes, et dans plusieurs villes de Grèce pour demander des comptes à leur gouvernement, après la mort de près de 60 personnes dans une collision frontale entre deux trains deux jours plus tôt. Des échauffourées ont eu lieu entre jeunes manifestants et forces de l'ordre.
La colère éclate en Grèce deux jours après la tragédie ferroviaire qui a fait au moins 57 morts. "Assassins", "Meurtriers", pouvait-on lire, jeudi 2 mars, sur les panneaux affichés par les manifestants à Thessalonique, rapporte la correspondante de France 24 Alexia Kefalas.
Les protestations se sont multipliées dans le pays, malgré le mea culpa du gouvernement qui a reconnu des défaillances "chroniques" dans les chemins de fer, après la collision frontale entre les deux trains.
Quelque 2 000 personnes se sont rassemblées dans la soirée de jeudi à Thessalonique. La manifestation a donné lieu à des jets de pierre et de cocktails Molotov mais "le calme est désormais revenu", a précisé un porte-parole de la police
"À Thessalonique et dans d'autres villes de Grèce, la majorité des manifestants sont des étudiants, car la plupart des victimes de cette collision frontale entre les deux trains étaient des étudiants qui retournaient à l'université de Thessalonique, deuxième ville du pays où il y a le plus d'établissements universitaires", explique Alexia Kefalas.
>> En images : "Le pire accident de train de l'histoire en Grèce"
Des habitants de Larissa, près de la vallée de Tempé, où s'est produite la catastrophe, ont eux aussi manifesté, portant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : "La privatisation tue".
À Athènes, après un premier rassemblement houleux la veille, des centaines de personnes ont protesté devant le siège d'Hellenic Train, la compagnie du train accidenté. Cette entreprise a été achetée en 2017 par le groupe public italien Ferrovie Dello Stato Italiane (FS) dans le cadre du programme de privatisations exigé par les créanciers de la Grèce pendant la crise économique (2009-2018).
Grève des trains grecs
Parallèlement, les trains n'ont pas circulé jeudi après un appel à la grève de la Confédération regroupant les syndicats de cheminots pour dénoncer "le manque de respect dont ont fait preuve les gouvernements au fil du temps envers les chemins de fer grecs, ce qui a conduit" à cette catastrophe. Le mouvement a été reconduit pour la journée de vendredi. De nouvelles manifestations sont également prévues.
"Malheureusement, nos demandes constantes de recrutement de personnel permanent, de meilleure formation mais surtout d'adoption des technologies de sécurité modernes ont toutes été définitivement jetées à la poubelle", ont déploré ces organisations.
Le président du syndicat des conducteurs de train OSE, Kostas Genidounias, a mis en exergue le manque de sécurité sur la ligne où est survenue la collision. "Toute [la signalisation] est faite manuellement. C'est depuis l'an 2000 que les systèmes ne fonctionnent pas", s'est-il emporté.
Les représentants syndicaux de la compagnie des chemins de fer Hellenic Train avaient, à cet égard, tiré la sonnette d'alarme il y a trois semaines. "Nous n'allons pas attendre l'accident qui arrivera pour voir les responsables verser des larmes de crocodile", avaient-ils mis en garde.
Les excuses du nouveau ministre des Transports
"Les retards [pris dans la modernisation des chemins de fer] trouvent leur origine dans les pathologies chroniques du secteur public grec, dans des décennies de faiblesse", a admis, jeudi, le porte-parole du gouvernement, Yannis Oikonomou.
Le nouveau ministre des Transports, Giorgos Gerapetritis, a pour sa part présenté ses excuses aux familles des victimes, tout en faisant "une autocritique complète du système politique et de l'État". L'ancien ministre, Kostas Karamanlis, avait donné sa démission la veille.
>> À voir : Après la tragédie ferroviaire, la Grèce en quête de réponses
"Jusqu'à 2010, il y avait une certaine modernisation de la signalisation du réseau ferroviaire mais, pendant la crise financière, les systèmes de sécurité ont commencé à s'effondrer", a rappelé Panagiotis Terezakis, un conseiller de l'administration des chemins de fer grecs. "La mise à niveau des systèmes a repris au moment de la privatisation", a ajouté ce responsable.
Quant au chef de gare, âgé de 59 ans, poursuivi pour "homicides par négligence" et pour avoir provoqué des "blessures corporelles", il risque la prison à vie si sa culpabilité est établie. Le porte-parole du gouvernement a assuré que "l'erreur" avait "été avouée par le chef de gare lui-même" et son avocat a confirmé qu'il "reconnaissait ce qu'il avait fait".
Sous la violence du choc survenu peu avant minuit, dans la nuit de mardi à mercredi, les locomotives et les wagons de tête ont été pulvérisés et les conducteurs des deux trains tués sur le coup.
Avec AFP
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Tragédie ferroviaire en Grèce : près de 60 morts, le chef de gare avoue "une erreur"
Grèce : une quarantaine de morts dans un accident de trains du à "une tragique erreur humaine"
En images : "Le pire accident de train de l'histoire en Grèce"
France24 - Monde
"Je travaille ici depuis que j'ai 8 ans", le travail des enfants en Irak
Publié le : 02/03/2023 - 16:58
Samia METHENI
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"Je travaille depuis que j'ai huit ans, et j'ai maintenant 13 ans", confie le jeune irakien Haydar Karar, employé dans un atelier de tamis à Bagdad, ce qui l'a privé d'une enfance insouciante, dans un Irak où pauvreté et conflits ont favorisé le travail des mineurs.
France24 - Monde
Sierra Leone : à Freetown, des bidonvilles construits sur l’océan
Publié le : 01/03/2023 - 16:23Modifié le : 01/03/2023 - 16:36
Laura MOUSSET
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Cockle Bay, Susan's Bay… Ces bidonvilles de Freetown, en Sierra Léone, ont été construits sur l’océan Atlantique. Chaque année, les habitants grignotent un peu plus de terrain sur l’eau en utilisant une technique de remblayage appelée "banking". Elle consiste à empiler des pneus, des détritus, des sacs de terre et de la boue pour créer des berges sur lesquelles sont construites des maisons. Bien qu’illégale, cette solution permet aux plus pauvres d’échapper à la surpopulation de la capitale, à moindre coût.
France24 - Monde
Présidentielle au Nigeria : les espoirs de changement après l’élection
Publié le : 28/02/2023 - 13:05Modifié le : 28/02/2023 - 14:32
Après le scrutin présidentiel du 25 février, au cours duquel les craintes d'une violence généralisée ne se sont pas concrétisées, de nombreux Nigérians espèrent que celui qui sera déclaré vainqueur aidera à résoudre certains des problèmes de longue date comme la corruption, l'insécurité et une économie vacillante.
France24 - Monde
"C'est incroyable" : une rue de Montréal transformée en piste de ski
Publié le : 27/02/2023 - 16:35
Samia METHENI
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A Montréal, un événement hivernal et sportif transforme la métropole québécoise. La célèbre rue Saint-Denis, artère commerciale du centre-ville, devient pour la première fois une piste de ski. Des skieurs se sont affrontés samedi lors d'une compétition. La piste restera accessible au public gratuitement jusqu'au 5 mars.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Nobel Prize Is No Defense Against Jail for a Winner in Belarus
Ales Bialiatski, last year’s Nobel Peace Prize laureate, has been sentenced by Belarus to 10 years in prison, on charges that rights advocates have dismissed as politically motivated.
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By Andrew Higgins
Unsettled by the war in neighboring Ukraine and the increasing militancy of some opposition groups, Belarus on Friday sentenced Ales Bialiatski — a veteran human rights activist who was awarded the Nobel Peace Prize in October — to 10 years in prison, according to Viasna, the group that he helped found.
Mr. Bialiatski, 60, has been a pillar of the human rights movement in Eastern Europe since the late 1980s, when Belarus was part of the Soviet Union. He continued in that role after President Aleksandr G. Lukashenko, the country’s veteran strongman leader, took power in 1994, revived Soviet-era repression and turned his nation into a Russian satellite state.
Mr. Lukashenko, who allowed Belarus to serve as a staging ground for Russia’s abortive attack on the Ukrainian capital, Kyiv, last February, has been under intense pressure from Moscow in recent months to take a more direct role in the war. He has also been unnerved by militant opposition activists in exile, some of whom have joined Ukrainian forces fighting to repel Russia and have threatened to take the fight into Belarus.
An exiled opposition group last week claimed responsibility for an attack on a Russian surveillance aircraft based at a Belarusian military airfield east of Minsk, the capital. Most experts believe the attack was carried out by Ukraine but the incident caused alarm in the Belarusian leadership over potential threats to its tight grip on power.
Andrei Sannikov, an old friend of Mr. Bialiatski and a fellow Belarusian human rights activist, said the sentence handed down Friday against a Nobel laureate was part of a drive by authorities to show they will brook no dissent.
“Lukashenko is sending a message: that he is still in control, will not tolerate any disloyalty — and there is nothing you can do about it,” said Mr. Sannikov, a former presidential candidate who now lives in exile in Poland. Friday’s sentencing, he added, was “predictable” but still shattered hopes that the Nobel Peace Prize might “give some protection from Lukashenko.”
A court in Myanmar last year sentenced the country’s ousted civilian leader, the Nobel laureate Daw Aung San Suu Kyi, to seven years in prison, on top of an earlier sentence of 26 years. But it is rare for a Nobel Prize winner to be jailed after receiving the prize. Others like the Chinese dissident Liu Xiaobo were sent to prison before receiving the award. Mr. Lukashenko returned from China this week, after a three-day trip during which he lavished praise on Xi Jinping, the Chinese leader and a staunch ally of President Vladimir V. Putin of Russia.
The State of the War
The Belarusian president, an erratic, eccentric and brutal leader, tried for a time to maneuver between Russia, his overbearing neighbor to the east, and the West. But he abandoned those efforts after nationwide protests against a rigged 2020 presidential election in which Mr. Lukashenko claimed an implausible landslide victory, his sixth in a row.
Russia’s full-scale invasion of Ukraine last February further tightened the Kremlin’s grip on Belarus, now almost entirely beholden to Moscow for money, energy supplies and security assistance. Aided by Russian security personnel, Belarus’s sprawling security apparatus has largely silenced voices of dissent inside the country but it increasingly worries about exiled groups like the Kalinouski battalion, a volunteer force of armed Belarusians helping Ukraine.
Most members of Viasna, the peaceful group founded by Mr. Bialiatski, are now in prison in Belarus or living abroad. “There are arrests and trials happening every day in Belarus,” said Mr. Bialiatski’s wife, Natalia Pinchuk, who fled abroad to avoid arrest. “They are sending a signal that nobody whom they find inconvenient is safe.”
Mr. Bialiatski has been in detention since his arrest in July 2021 as part of a sweeping and brutal crackdown on dissent that unfolded across Belarus after huge street protests erupted in 2020.
Viasna said on Friday that the charges against him were “financing of group actions grossly violating the public order” and “smuggling by an organized group.”
He has denied the accusations against him, and rights groups have denounced them as fraudulent. The Office of the United Nations High Commissioner for Human Rights condemned his arrest as “simply politically motivated.”
Ms. Pinchuk said in a telephone interview that her husband would appeal his conviction but added that there “is no hope they will change his sentence” because Belarusian courts “don’t look at evidence” and only obey orders.
“The main purpose” of the sentence handed down against her husband, she said, “is to frighten people inside country and to tell the international community that it can’t do anything — that democratic values don’t matter at all” to Mr. Lukashenko.
Two other members of Viasna, Valiantsin Stefanovich and Uladzimir Labkovich, were also sentenced to prison on Friday, the group said. A video from the proceedings showed the three men, dressed in black, calmly seated inside a defendants’ cage inside the courtroom.
Svetlana Tikhanovskaya, an opposition presidential candidate who fled to Lithuania in 2020, called the sentencing “appalling.”
“Ten years for a @NobelPrize laureate shows clearly what Lukashenka’s regime is,” she said on Twitter, referring to Mr. Lukashenko. “We won’t stop fighting for our heroes.”
In a separate message Friday on Telegram, a messaging service, Ms. Tikhanovskaya said her husband, Sergei, jailed in Belarus for 18 years in 2021 on charges of organizing mass unrest and inciting hatred, had been moved without explanation from a penal colony, where inmates live in barracks, to a stricter “prison regime” for three years.
Efforts to stifle dissent since the postelection protests in 2020 have ground on relentlessly, including the arrest of an opposition journalist in 2021 after the Belarusian authorities forced a commercial plane on which he was a passenger to land in Minsk, the capital.
Mr. Lukashenko repaid the Kremlin for its support in helping crush the protests by allowing Russian forces to assemble in Belarus early last year under the pretext of training exercises and then thrust toward Kyiv at the start of Mr. Putin’s full-scale invasion.
Viasna has been a leading rights organization in the country, documenting violations and supporting political prisoners since its founding in 1996. Before that, Mr. Bialiatski was an advocate for democracy and Belarusian independence, organizing anti-Soviet protests in the 1980s. He was in prison from 2011 to 2014 on a charge of tax evasion.
On Friday, the Twitter account for the Nobel Prize repeated a 2022 quote from Mr. Bialiatski: “It just so happens that people who value freedom the most are often deprived of it.”
Daniel Victor contributed reporting from Seoul.
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France24 - Monde
La Russie dit traquer des "saboteurs" ukrainiens, Kiev dénonce "une provocation"
Publié le : 02/03/2023 - 09:19Modifié le : 02/03/2023 - 23:41
FRANCE 24
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L'Ukraine a dénoncé comme une "provocation délibérée" de Moscou les informations des autorités russes faisant état de l'infiltration de "saboteurs" dans une région russe frontalière. Devant le Parlement allemand, le chancelier, Olaf Scholz, a appelé la Chine à ne pas fournir d'armes à "l'agresseur russe". À New Delhi, la guerre en Ukraine reste au cœur des préoccupations du G20. Voici le fil du 2 mars.
Cette page n’est plus mise à jour. Retrouvez plus d’informations sur la guerre en Ukraine en cliquant ici.
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22 h 53 : Washington va annoncer une nouvelle aide militaire à l'Ukraine
Les Etats-Unis vont annoncer vendredi une nouvelle aide militaire à l'Ukraine d'un montant d'environ 400 millions de dollars (377 millions d'euros), comprenant principalement des munitions, ont dit jeudi deux responsables de l'administration de Joe Biden ainsi qu'une source au fait du dossier.
L'aide à l'Ukraine sera l'un des principaux sujets à l'ordre du jour des discussions prévues vendredi entre le président américain et le chancelier allemand Olaf Scholz qu'il recevra à Washington, a déclaré à la presse le porte-parole de la Maison Blanche pour les questions de sécurité nationale, John Kirby.
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19 h 23 : l'Ukraine ordonne aux personnes vulnérables d'évacuer la ville de Koupiansk
L'Ukraine a ordonné aux personnes vulnérables d'évacuer la ville de Koupiansk (front nord-est), qui risque d'être prise par les forces russes, a annoncé l'administration militaire.
"L'évacuation obligatoire des familles avec enfants et des résidents dont la mobilité est réduite a commencé dans la communauté de Koupiansk en raison du bombardement permanent du territoire par les forces russes", a déclaré l'administration militaire de la région de Kharkiv.
Le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleg Synegoubov, a affirmé que plusieurs localités, dont Koupiansk, avaient été bombardées au lance-roquettes multiple par les forces russes.
Koupiansk, à une centaine de kilomètres de la ville de Kharkiv, comptait avant la guerre près de 30 000 habitants. Elle a été prise par les Russes dans les premiers jours de l'invasion, il y a un an. Les Ukrainiens ont repris la ville en septembre après une contre-offensive éclair.
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17 h 22 : le parlement moldave condamne l'invasion russe en Ukraine
Le Parlement moldave a adopté une déclaration condamnant l'invasion russe de l'Ukraine, qui a contribué à une hausse des tensions entre Moscou et Chisinau.
La déclaration affirme que l'invasion de Moscou a commencé avec la prise de la péninsule de Crimée en février 2014 et exige le retrait de toutes les troupes russes d'Ukraine. Elle indique par ailleurs que la Russie mène en Ukraine une guerre d'agression illégale, non provoquée et infondée qui viole les principes du droit international, et fait écho aux appels de Kiev en faveur d'un tribunal international chargé de poursuivre les crimes de guerre.
En réaction, la Russie a appelé la Moldavie à mettre fin à sa "rhétorique de la confrontation antirusse".
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16 h 47 : la police exhume les corps de trois civils ukrainiens tués il y a un an
La police scientifique ukrainienne a exhumé trois corps de civils tués en mars 2022, dont la mort a été imputée aux forces russes, enterrés ensemble à Borodianka, près de Kiev.
Selon la police, les corps de ces trois hommes ont été enterrés le 8 mars 2022, dans une tombe commune dans le cimetière de Borodianka, une ville au nord-ouest de la capitale, et occupée par les soldats de Moscou au début de l'invasion.
L'une des victimes "est un habitant du quartier, âgé de 50 ans, qui a été abattu dans une voiture. Puis il y a eu un incendie et son corps a brûlé. L'identité des deux autres n'a pas encore été établie", a précisé le chef de la police de la région de Kiev, Andriï Nebytov, lors d'un point presse au cimetière.
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16 h 40 : un responsable de l'UE loue l'engagement du Maroc en faveur de l'Ukraine
Un haut responsable de l'UE a salué la contribution du Maroc en faveur de l'Ukraine en évoquant publiquement, pour la première fois, la fourniture de vieux blindés à Kiev, ce qui n'a pas été confirmé par Rabat.
"Nous avons discuté de la contribution du Maroc dans la guerre russe contre l'Ukraine", a précisé le commissaire à la Politique de voisinage, Olivér Várhelyi, en visite officielle au Maroc, après avoir rencontré le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita.
"Le Maroc a contribué pas seulement politiquement mais aussi physiquement avec les livraisons", a affirmé Olivér Várhelyi lors d'un point presse, en faisant référence à "une offre de tanks anciens russes pour l'Ukraine" mentionnée récemment dans la presse marocaine.
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15 h 59 : Blinken dit avoir demandé à Lavrov de "mettre fin à cette guerre d'agression"
Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a déclaré avoir demandé à son homologue russe, Sergueï Lavrov, de "mettre fin" à la "guerre d'agression" de la Russie en Ukraine, lors de leur échange en marge d'une réunion du G20 en Inde.
"J'ai dit au ministre des Affaires étrangères (russe) ce que j'ai dit, comme tant d'autres, la semaine dernière aux Nations unies et ce que tant de ministres des Affaires étrangères du G20 ont dit aujourd'hui : mettez fin à cette guerre d'agression, engagez-vous dans une diplomatie significative qui peut produire une paix juste et durable", a déclaré Antony Blinken à la presse.
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13 h 45 : l'Estonie et sa communauté russophone, une cohabitation difficile depuis la guerre en Ukraine
En Estonie, les tensions sont de plus en plus fortes depuis le début de la guerre en Ukraine notamment dans la ville de Narva à majorité russophone. Reportage.
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13 h 37 : des "saboteurs" ukrainiens ont tiré sur des civils russes, dénonce Poutine
Le président russe Vladimir Poutine a dénoncé une attaque commise par des "terroristes" et "néonazis" après que Moscou eut fait état d'un groupe de "saboteurs" ukrainiens infiltrés dans une région du sud de la Russie frontalière de l'Ukraine.
L'armée russe "protège la Russie et notre peuple contre les néonazis et les terroristes (...), ceux qui ont commis une nouvelle attaque terroriste aujourd'hui, se sont infiltrés dans notre territoire frontalier et ont ouvert le feu sur des civils", a déclaré Vladimir Poutine lors d'une allocution retransmise à la télévision.
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13 h 21 : en Russie, sanctions renforcées contre les critiques de l'armée et des groupes paramilitaires
Les députés russes ont adopté des amendements punissant encore plus sévèrement, jusqu'à 15 ans de prison, les propos jugés hostiles aux forces russes combattant en Ukraine y compris, désormais, les "volontaires" de groupes paramilitaires.
"Discréditer" des militaires russes participant au conflit est maintenant passible au pénal de 15 ans de prison, contre cinq ans auparavant, a indiqué la Douma d'État (chambre basse du Parlement russe), sur Telegram.
Le texte introduit aussi des sanctions pour les critiques visant les "volontaires" russes, un terme employé par les autorités pour qualifier notamment les mercenaires du groupe paramilitaire Wagner, très actifs sur le front dans l'est de l'Ukraine.
Après avoir nié pendant des années son existence, les autorités russes reconnaissent désormais pleinement les combattants de Wagner.
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13 h 15 : la plupart des participants au G20 condamnent la guerre en Ukraine
La plupart des participants à la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 à New Delhi ont condamné fermement la guerre en Ukraine, a annoncé l'Inde, présidente en exercice du groupe.
La Russie, qui a envahi l'Ukraine en février 2022, et la Chine se sont une nouvelle fois désolidarisées de cette condamnation, a précisé l'Inde dans un communiqué.
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13 h 12 : le soutien occidental à l'Ukraine risque d'entraîner des "conséquences catastrophiques", selon la Russie
L'implication croissante des États-Unis et de l'Otan en Ukraine risque d'entraîner un affrontement militaire direct aux "conséquences catastrophiques", a averti la Russie à Genève dans un discours boycotté par de nombreux diplomates occidentaux.
S'exprimant devant la Conférence du désarmement, le vice-ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Riabkov, a dénoncé les pays qui poussent "à l'escalade".
Des diplomates européens, américain et britannique ont boycotté son discours, préférant se rassembler à l'extérieur de la salle autour de l'ambassadrice ukrainienne, Yevheniia Filipenko. Un geste de solidarité, comme ils en ont beaucoup fait depuis l'invasion de l'Ukraine par Moscou l'année dernière.
"La menace stratégique la plus grave vient aujourd'hui de la politique des États-Unis et de l'Otan visant à attiser davantage le conflit en Ukraine et dans les environs", a accusé le diplomate russe.
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12 h 50 : Blinken a eu un "bref" échange avec Lavrov au G20
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a eu en Inde un "bref" entretien avec son homologue russe Sergueï Lavrov, leur premier depuis le début de la guerre en Ukraine, a indiqué un responsable américain.
En marge des discussions du G20, Antony Blinken a fait part à son interlocuteur de l'engagement des États-Unis à soutenir l'Ukraine et a pressé la Russie de revenir sur sa décision de suspendre le traité de désarmement nucléaire New Start, a précisé le responsable américain sous couvert d'anonymat.
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11 h 51 : le Kremlin dénonce une "attaque terroriste" perpétrée par un groupe de "saboteurs" ukrainiens
Le Kremlin a dénoncé une "attaque terroriste" après que les autorités russes ont affirmé combattre un groupe de "saboteurs" ukrainiens infiltrés dans la région de Briansk, frontalière de l'Ukraine.
"Nous parlons d'une attaque terroriste. Des mesures sont prises pour détruire les terroristes", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ajoutant que le président Vladimir Poutine recevait "constamment des rapports" sur l'évolution de la situation.
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11 h 50 : Kiev dénonce une "provocation délibérée" de Moscou à propos de la présence de "saboteurs" en Russie
La présidence ukrainienne a dénoncé comme une "provocation délibérée" de Moscou les informations des autorités russes faisant état de l'infiltration de "saboteurs" ukrainiens dans une région russe frontalière.
"L'histoire sur le groupe de sabotage ukrainien en Russie est une provocation délibérée classique. La Russie veut effrayer sa population pour justifier" son invasion de l'Ukraine, a déclaré sur Twitter Mykhaïlo Podoliak, conseiller de la présidence.
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11 h 32 : l'Inde devrait utiliser sa présidence du G20 pour aider à mettre fin à la guerre en Ukraine, selon Meloni
La Première ministre italienne Giorgia Meloni a déclaré espérer que l'Inde utiliserait sa présidence du G20 pour aider à négocier la fin de la guerre en Ukraine, après avoir dévoilé un nouveau partenariat stratégique avec New Delhi.
L'Inde, qui préside cette année le Groupe des Vingt, entretient une amitié de longue date avec la Russie et n'a pas condamné l'invasion de l'Ukraine.
"Le Premier ministre Modi connaît très bien la position de l'Italie, qui est de pleinement soutenir l'intégrité territoriale de l'Ukraine", a déclaré Giorgia Meloni, invitée du Premier ministre indien Narendra Modi.
"Nous espérons tous deux que l'Inde, en présidant le G20, pourra jouer un rôle central pour faciliter un processus négocié de cessation des hostilités", a-t-elle poursuivi lors d'une prise de parole commune avec Narendra Modi.
Le Premier ministre indien a pour sa part déclaré à la presse que "depuis le début de la guerre en Ukraine, l'Inde a clairement indiqué que seuls le dialogue et la diplomatie peuvent résoudre ce conflit".
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11 h 04 : la Russie pas "prête" à accepter le communiqué commun du G20, selon la diplomatie espagnole
La Russie n'est "pas prête" à accepter le contenu sur l'Ukraine du communiqué commun d'une réunion du G20, a estimé en Inde le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Albares.
"Après le discours du ministre russe des Affaires étrangères (Sergueï Lavrov), je ne pense pas que la Russie soit prête à accepter une déclaration acceptable", a dit devant la presse José Manuel Albares.
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11 h : assaut russe sur Bakhmout, "l'ennemi continue d'avancer"
La bataille fait rage pour le contrôle de Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine, le président ukrainien Volodymyr Zelensky accusant la Russie d'envoyer massivement ses hommes à une mort certaine dans le seul but de s'emparer de cette localité symbolique.
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10 h 50 : l'armée russe tente d'"éliminer" des "saboteurs" ukrainiens infiltrés dans une région frontalière
L'armée russe tente d'"éliminer" un groupe de "saboteurs" ukrainiens infiltré dans la région de Briansk, frontalière de l'Ukraine, a annoncé le gouverneur local, selon lequel un civil a été tué et un enfant blessé.
"Un groupe de reconnaissance et de sabotage s'est infiltré dans le village de Lioubetchané depuis l'Ukraine (...) Les forces armées russes prennent toutes les mesures nécessaires pour éliminer ce groupe", a indiqué sur Telegram Alexandre Bogomaz.
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10 h 35 : Moscou et Pékin dénoncent "le chantage et les menaces" des pays occidentaux, selon la diplomatie russe
Les ministres des Affaires étrangères de la Russie et de la Chine ont dénoncé les pays occidentaux qui utilisent selon eux "le chantage et les menaces" pour imposer leurs vues, selon la diplomatie russe.
Lors d'un entretien en marge d'une réunion du G20 à New Delhi, le ministre russe Sergueï Lavrov et le ministre chinois Qin Gang ont "unanimement rejeté les tentatives d'ingérence dans les affaires internes d'autres pays, d'imposer des approches unilatérales par le chantage et les menaces", a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué.
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10 h 08 : un réseau de chambres de torture directement financé par Moscou, selon des enquêteurs internationaux
Un réseau d'au moins 20 chambres de torture situé dans la ville libérée de Kherson a été "directement mis en place et financé par l'État russe", selon des enquêteurs internationaux.
Cette équipe d’avocats basée en Grande-Bretagne et appelée la "Mobile justice Team", enquête sur les crimes de guerre en Ukraine et notamment à Kherson, ville occupée par l’armée russe durant huit mois.
La mise en place de ce réseau faisait partie d'une stratégie destinée à "soumettre, rééduquer et tuer les leaders ukrainiens et les dissidents", assure l'équipe de juristes dans une déclaration.
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10 h : à Copenhague, la Petite Sirène vandalisée, un drapeau russe peint sur son socle
La statue de la petite Sirène, emblème de Copenhague et du Danemark, a été vandalisée durant la nuit de mercredi à jeudi, avec un grand drapeau russe peint sur son socle.
Copenhague s’est réveillée ce matin avec la célèbre petite sirène vandalisée: un drapeau russe a été peint sur socle #afp pic.twitter.com/39cHy2zwA8
March 2, 2023Un drapeau a été peint dans des circonstances inconnues sur la pierre sur laquelle est posée la statue de l'héroïne du conteur Hans Christian Andersen, située dans le port de Copenhague.
La police danoise a annoncé avoir ouvert une enquête, sans mentionner d'indice sur l'origine de ce signe apparent de soutien à Moscou en pleine guerre en Ukraine.
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9 h 54 : Blinken demande à la Russie de prolonger l'accord céréalier
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a demandé lors d'une réunion au G20 que la Russie renouvelle l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes, qui expire ce mois-ci.
"Il est impératif que le G20 s'exprime au nom de l'extension et de l'élargissement de l'initiative sur les céréales afin de renforcer la sécurité alimentaire des plus vulnérables", a déclaré à New Delhi Antony Blinken aux ministres des Affaires étrangères du G20.
"La Russie a délibérément et systématiquement ralenti son rythme d'inspections, créant un arriéré de navires qui pourraient livrer de la nourriture au monde aujourd'hui", a par ailleurs accusé le secrétaire d'État américain, selon un compte rendu de ses propos.
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9 h 43 : Olaf Scholz appelle la Chine à ne pas fournir d'armes à "l'agresseur russe"
Le chancelier allemand Olaf Scholz a appelé la Chine à ne pas fournir d'armes, comme le craignent les États-Unis, à "l'agresseur russe" de l'Ukraine.
"Mon message à Pékin est clair : utilisez votre influence à Moscou pour exiger le retrait des troupes russes! Et ne fournissez pas d'armes à l'agresseur russe", a lancé le dirigeant allemand devant le Bundestag, la chambre basse du parlement allemand.
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9 h 40 : selon Lavrov, l'Occident est en train "d'enterrer" l'accord sur l'exportation de céréales
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a accusé l'Occident d'"enterrer honteusement" l'accord sur les exportations de céréales depuis les ports ukrainiens de la Mer noire, a rapporté l'agence RIA Novosti.
Tout en restant dans l'accord conclu en juillet dernier, la Russie s'est insurgée à plusieurs reprises contre l'approche occidentale, affirmant que les pays qui ont imposé des sanctions à Moscou n'en font pas assez pour alléger les restrictions sur les propres exportations de la Russie, en particulier les engrais.
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9 h 26 : des discussions en cours sur de "futures" garanties de sécurité pour l'Ukraine, affirme Scholz
L'Allemagne et "d'autres partenaires" mènent des discussions avec Kiev au sujet "d'engagements futurs en matière de sécurité pour l'Ukraine", a indiqué le chancelier Olaf Scholz.
Vladimir "Poutine est-il prêt à négocier le retour à des principes et une paix juste ? Pour l'instant, rien ne le laisse supposer", a argumenté le chef du gouvernement devant le Bundestag, déplorant que le président russe "mise plutôt sur des gestes menaçants, comme par exemple dernièrement la suspension de l'accord New Start avec les États-Unis".
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8 h 57 : au moins trois morts dans une frappe russe sur un immeuble d'habitation à Zaporijjia
Au moins trois personnes sont mortes lors d'une frappe sur un immeuble d'habitation à Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, ont indiqué jeudi les autorités locales.
Dans un communiqué, la police ukrainienne a indiqué qu'un missile russe, "selon des informations préliminaires venant d'une batterie de S-300", avait détruit plus de 10 appartements de cet immeuble "où des gens dormaient paisiblement".
"Lors des opérations de recherche, six personnes blessées ont été sorties des décombres, ainsi que les corps de trois personnes", a précisé cette source.
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5 h 30 : "La gouvernance mondiale a échoué", estime le Premier ministre indien au G20
Le Premier ministre indien Narendra Modi a estimé à l'ouverture d'une réunion du G20 à New Delhi que les institutions multilatérales avaient "échoué" à relever les défis urgents auxquels le monde fait face.
"Nous devons tous reconnaître que le multilatéralisme est en crise aujourd'hui", a souligné Narendra Modi dans une déclaration pré-enregistrée, à l'ouverture d'une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20.
"L'expérience de ces dernières années – crise financière, changement climatique, pandémie, terrorisme et guerre – montre clairement que la gouvernance mondiale a échoué", a-t-il poursuivi.
L'invasion de l'Ukraine par la Russie devrait dominer la réunion entre les chefs de la diplomatie des principales puissances mondiales, a reconnu mercredi devant la presse le secrétaire d'Etat indien aux Affaires étrangères Shri Vinay Kwatra.
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5 h : l'Ukraine a "vaincu la terreur hivernale"
L'Ukraine s'est félicitée mercredi d'avoir "vaincu la terreur hivernale", marquée par d'intenses bombardements russes qui ont plongé des millions de personnes dans le froid.
"L'hiver est terminé. Il a été très difficile, chaque Ukrainien l'a ressenti" a déclaré dans la soirée le président Volodymyr Zelensky. "Mais nous sommes parvenus à fournir à l'Ukraine de l'énergie et du chauffage".
Plus tôt dans la journée, le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba avait dit : "Il faisait froid et sombre, mais nous étions incassables (...) L'Ukraine a vaincu la terreur hivernale".
Avec Reuters et AFP
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Ukraine, un an après
"D'escadrons de la mort" à "chair à canon", l'année sanglante des mercenaires du groupe Wagner
Transition énergétique
Énergies renouvelables : le boom dans l’UE depuis l'invasion de l'Ukraine, miracle ou mirage ?
Reportage
Guerre en Ukraine : des psychologues face à des vies brisées par des crimes sexuels
L'Humanité
Les Grecs endeuillés et en colère après la catastrophe ferroviaire
ActuLe drame qui s’est produit dans la nuit de mardi a fait plus d’une cinquantaine de morts et des dizaines de disparus selon un bilan provisoire. Les syndicats de cheminots dénoncent de graves manquement dans la sécurité et l’entretien des équipements depuis la cession de l’entreprise publique
Nadjib Touaibia« La privatisation tue ! » c’est ce que l’on pouvait lire sur les banderoles brandies jeudi par des manifestants dans la ville de Larissa proche du lieu où s’est produit la catastrophe ferroviaire qui endeuille la Grèce. Des manifestants se sont également rassemblés à Thessalonique, deuxième ville du pays (nord), entrainant des heurts avec la police. Les cheminots et les personnels des métros se sont mis en grève jeudi. Les arrêts de travail devraient se prolongés jusqu’à samedi à l’appel de la confédérations des syndicats de cheminots.
Une collision frontale entre un train de voyageurs et un convoi de marchandises dans la nuit de mardi 28 février au mercredi 1 mars a fait 57 morts dont beaucoup de jeunes étudiants, selon le dernier bilan. Des dizaines de personnes sont toujours portées disparues. Les trains avaient circulé plusieurs kilomètres sur la même voie reliant Athènes à Thessalonique. Le ministre des transports Kostas Karamanlis a donné sa démission dans les heures qui ont suivient.
Les Grecs se trouvent dramatiquement confrontés aux conséquences du bradage des services publics, dont les équipements ferroviaires, durant la crise économique (2009-2018). L’entreprise Hellenic train a été achetée en 2017 par le groupe italien Ferrovie Dello Stato Italiane sous pression des créanciers de la Grèce.
Les syndicats pointent les réductions de coûts et de personnel, les non-renouvellement des équipements, l’usure des infrastructures, l’insuffisance d’entretien durant des années. « Nous n’allons pas attendre l’accident qui arrivera pour voir les responsables verser des larmes de crocodiles » avait mis en garde, il y a quelques semaines, les représentants syndicaux de l’entreprise.
Les syndicats dénoncent surtout une direction qui a fait la sourde oreille, a ignoré les besoins de recrutement de personnel permanent, de formation, de modernisation de la technologie. Selon eux, c’est cette politique de la gestion au moindre au coût qui a réuni les conditions d’une catastrophe de cette ampleur.
Secteur particulièrement sensible, la sécurité est gravement mise en cause. S’agissant de la ligne où s’est produit l’accident, le président du syndicat des conducteurs de train OSE, Kostas Genidounias, a révélé un fait pour le moins stupéfiant. « Toute les la signalisation est faite manuellement. C’est depuis l’an 2000 que les système ne fonctionnement pas ».
Le gouvernement, quant à lui, attribue les retards dans la modernisation des chemins de fer aux « pathologies chroniques du secteur public grec, dans des décennies de faiblesse ». Pas de quoi convaincre ni rassurer la population.
« Ne pas avoir de système de contrôle automatisé sur une ligne à grande vitesse, devoir s’en remettre à des opérateurs humains… c’est juste pas croyable, c’est du jamais vu ! Il y a une volonté politique de libéraliser le secteur du rail mais de moins en moins d’argent est investi dans un secteur qu’on voudrait voir devenir majoritaire… », a commenté de son côté Cristina Tilling, chef du département des transports terrestres à la Fédération européenne des travailleurs des transports. La fédération panhellénique des cheminots (POS) promet pour sa part la rédaction d’un rapport sur l’état le système ferroviaire grec.
La police grecque a perquisitionné vendredi la gare de Larissa. Pour l’instant les regards se tournent sur le chef de gare, âgé de 59 ans, poursuivi pour « homicides par négligence ». Selon le porte-parole du gouvernement, il aurait avoué son « erreur ». En fonction depuis une quarantaine de jours, après un an de formation, il est désigné comme responsable des mouvements des trains qui se sont retrouvés sur la même voie.
Des voix s’élèvent cependant pour refuser sa responsabilité exclusive qui camouflerait la réalité de l’effondrement du système ferroviaire.
Grècerailcatastrophe ferroviaire New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Biden Meets With German Chancellor Amid Concerns Over Ukraine and China
President Biden said he and Germany’s chancellor, Olaf Scholz, would work in “lock step” to provide military support to Ukraine.
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By Katie Rogers
WASHINGTON — President Biden and Chancellor Olaf Scholz of Germany on Friday showed a united front on the war in Ukraine, vowing to keep Western support intact amid mounting concerns that China could move to supply weapons to Moscow.
Speaking to reporters before a private meeting in the Oval Office, Mr. Biden said that both leaders would work in “lock step” for as long as it takes to provide military support to Kyiv.
“As NATO allies, we’re making the alliance stronger and more capable,” Mr. Biden said, more than a year into a Russian offensive that has persisted despite bruising losses on the battlefield and ongoing economic isolation.
With a series of in-person meetings and calls — they spoke several times in January alone — Mr. Biden and Mr. Scholz are trying to show the world that they are the stewards of a strong NATO alliance against Russian aggression and Chinese interference.
But the war has devastated Ukraine, even as the Western alliance has held up far better than President Vladimir V. Putin of Russia and many analysts expected. The meeting came at a dire moment, with Moscow’s forces in recent weeks making gains in the battered Ukrainian city of Bakhmut, putting the critical roads in and out of the city in jeopardy.
On Friday, neither Mr. Biden nor Mr. Scholz publicly acknowledged the looming concerns over Chinese involvement in the conflict. At one point, Mr. Biden declined to answer a question about whether he and Mr. Scholz would discuss the matter.
Still, Mr. Scholz arrived in Washington hours after speaking to the German Parliament and directly calling on Beijing — his country’s largest trading partner — to “use your influence in Moscow to press for the withdrawal of Russian troops.” And in recent days, U.S. officials, including Secretary of State Antony J. Blinken, have warned that Beijing may be preparing to send weapons and ammunition to Russia, which would be a major shift for China.
The State of the War
In response, the Chinese Foreign Ministry has accused the United States of spreading lies. Though Beijing released a paper last week that reiterated China’s neutral stance and called for an end to the fighting, Mr. Biden has threatened to respond with sanctions should China supply weapons.
Karine Jean-Pierre, the White House press secretary, said on Friday that “every step China takes toward Russia makes it harder for China with Europe and other countries around the world.”
Still, she added a note of caution: “We have not seen China do anything yet as it relates to lethal weapons and we believe that Russia’s war in Ukraine has put China in a difficult position to actually move forward in that direction.”
In a statement on Friday, the White House said that the two leaders discussed their “commitment to impose costs on Russia for its aggression for as long as necessary,” and that they “exchanged perspectives on other global issues,” without naming China.
The meeting was unusually muted for such a high-level visit. There was no ceremony, and Mr. Scholz and Mr. Biden did not hold a news conference after their meeting. The chancellor also did not travel with a contingent of journalists, which would be typical.
The work-trip nature of the visit underscored the high-stakes conflict playing out overseas. On Friday, Washington announced it would send another arms and ammunition delivery to Ukraine, a package worth some $400 million that would include howitzers, large firearms that are reloaded with ammunition, and HIMARS launchers, which fire satellite-guided rockets with a range of around 50 miles.
“This is a very, very important year because of the dangerous threat to peace that comes from Russia invading Ukraine,” Mr. Scholz said to reporters, adding that it was important to send a united message on protecting Ukraine. “At this time I think it’s very important that we give the message that we will continue to do so as long as it takes.”
Mr. Biden has stressed the importance of working as an international collective as public support for arming the Ukrainians flags and some congressional Republicans balk at the price tag as an election year approaches. Mr. Scholz, who faces an election in 2025, needs to return to Germany with assurance from an American president that the two will cooperate, said Jackson Janes, a resident senior fellow at the German Marshall Fund, a nonpartisan policy organization.
“They need each other for domestic purposes,” Mr. Janes said, “to be clear about the fact that they’re both going to be facing some headwinds with regard to the long run sustainability of political support in both countries.”
At times during their short but eventful alliance, Mr. Biden has appeared keen to let Mr. Scholz and other Western leaders take a public lead on decisions related to penalizing Russia or aiding Ukraine, a strategy designed to bolster the idea that Europe is acting in concert with — instead of at the direction of — the United States.
At other times, neither leader has wanted to make the first move. In January, Mr. Biden and Mr. Scholz announced that they would supply battle tanks to Ukraine, ending weeks of you-go-first tension with Germany, which had delayed an agreement to send its Leopard 2 tanks unless Washington agreed to the powerful M1 Abrams model.
“These tanks are further evidence of our enduring, unflagging commitment to Ukraine and our confidence in the skill of Ukrainian forces,” Mr. Biden said during that announcement. The president has denied that he was pressured by one of his closest allies to provide the tanks, though Jake Sullivan, his national security adviser, suggested in a recent interview that the president had made the move to encourage the Germans to release the Leopards.
For his part, Mr. Scholz has emphasized the need for the United States and Germany to work closely together.
“We’re talking about very effective weapons systems here, and it’s proper that we never provide those weapons systems alone, but always in close cooperation,” Mr. Scholz told lawmakers in Parliament in January.
But it will take months for some 30 Abrams tanks to be built, and Germany has struggled to fulfill its promise to send some 62 of the vehicles to Ukraine. While Mr. Biden continues to try and rally support for assisting Ukraine amid grousing from Republicans, Mr. Scholtz is facing his own domestic obstacles as he works to deliver on a promise for the tanks amid antiwar protests in Berlin.
“I think that most of the Germans are on his side, but they balk at F-16s, and they balk at things where they think the red lines are going to be crossed with Putin,” Mr. Janes said. “He’s got to overcome those hurdles, so he’ll go back and be able to do that by having met one-on-one, right across the table from Biden. Then he can say with authority, ‘We’ve got backup here.’”
As the two met in Washington on Friday, Attorney General Merrick B. Garland made an unannounced visit to Ukraine to reaffirm the United States’ commitment to help hold Russia responsible for war crimes, a Justice Department spokeswoman said.
In remarks delivered at the United for Justice Conference, Mr. Garland, a former federal judge whose family escaped the Holocaust in Eastern Europe, singled out Yevgeny Prigozhin, the leader of the Moscow-allied Wagner paramilitary group: “Mr. Prigozhin, who runs this thing, is in my view a war criminal — and maybe that’s an inappropriate for me to say as a judge before getting all the evidence,” Mr. Garland told the committee.
And President Volodymyr Zelensky of Ukraine, in his nightly address, said the thrust of the conference was to hold Russia’s leadership to account for atrocities committed by its army, a position he has hammered home repeatedly over the last year of war.
Glenn Thrush contributed reporting from Washington and Erika Solomon from Berlin.
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France24 - Monde
Au G20, Antony Blinken demande à Sergueï Lavrov de "mettre fin à cette guerre d'agression"
Publié le : 02/03/2023 - 17:08Modifié le : 02/03/2023 - 17:46
FRANCE 24
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Jade LÉVIN
Lors d'un échange en marge d'une réunion ministérielle au G20 organisé à New Delhi, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a demandé à son homologue russe, Sergueï Lavrov, de "mettre fin à cette guerre d'agression" en Ukraine, a-t-il lui-même rapporté, ajoutant lui avoir intimé de s'engager dans une "diplomatie significative" en vue de produire "une paix juste et durable".
Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a déclaré, jeudi 2 mars, avoir demandé à son homologue russe, Sergueï Lavrov, de "mettre fin" à la "guerre d'agression" de la Russie en Ukraine, lors de leur échange en marge d'une réunion du G20 en Inde.
"J'ai dit au ministre des Affaires étrangères (russe) ce que j'ai dit, comme tant d'autres, la semaine dernière aux Nations unies et ce que tant de ministres des Affaires étrangères du G20 ont dit aujourd'hui : mettez fin à cette guerre d'agression, engagez-vous dans une diplomatie significative qui peut produire une paix juste et durable", a déclaré Antony Blinken à la presse.
Les deux hommes ont eu un "bref" entretien en marge des discussions du G20, leur premier depuis le début de la guerre en Ukraine, a indiqué un responsable américain. Antony Blinken a, plus tôt dans la journée, fait part à son homologue russe de l'engagement des États-Unis à soutenir l'Ukraine et a pressé la Russie de revenir sur sa décision de suspendre le traité de désarmement nucléaire New Start, a précisé un responsable américain sous couvert d'anonymat.
La Russie fustige les Occidentaux
Le précédent entretien d'Antony Blinken en tête-à-tête avec Sergueï Lavrov remontait à janvier 2022, quelques semaines avant l'invasion russe de l'Ukraine, le 24 février. Ils avaient toutefois discuté depuis au téléphone, mais sur d'autres sujets que l'Ukraine.
La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a minimisé l'importance de cet échange.
Celle-ci assure que Sergueï Lavrov "lui a parlé, debout, dans le cadre de la deuxième session du G20". "Aucun entretien ni aucune véritable rencontre n'ont eu lieu", a-t-elle précisé auprès de l'agence de presse publique russe RIA Novosti.
Pour Harsh V. Pant, professeur au King's College de Londres, cette rencontre ne modifiera pas "fondamentalement la dynamique sur le terrain" en Ukraine.
Antony Blinken et Sergueï Lavrov "n'ont rien dit qui convainque quiconque que cette crise évolue vers une résolution significative ou sérieuse", estime auprès de l'AFP cet expert en relations internationales.
Devant ses homologues du G20, le chef de la diplomatie russe a fustigé le "comportement obscène d'une série de délégations occidentales, qui ont transformé le travail sur l'agenda du G20 en une farce", d'après l'agence publique russe TASS.
La réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 est intervenue après celle de la semaine dernière des ministres des Finances, qui n'ont pu s'entendre sur un communiqué commun en raison de leurs divergences concernant le conflit en Ukraine.
Jeudi, la Chine a de nouveau rejoint la Russie et refusé de signer le communiqué commun à l'issue de la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20.
Liens étroits entre Moscou et Pékin
En marge de cette réunion, Sergueï Lavrov s'est entretenu avec son homologue chinois, Qin Gang, dont le pays entretient des liens étroits avec Moscou. Les deux hommes ont "unanimement rejeté les tentatives d'ingérence dans les affaires internes d'autres pays, d'imposer des approches unilatérales par le chantage et les menaces", selon un communiqué de la diplomatie russe.
Les deux pays ont fait part de leur opposition à un paragraphe du communiqué exigeant le "retrait complet et inconditionnel de la Russie du territoire de l'Ukraine", selon un résumé des discussions du G20 publié par la présidence indienne.
La Russie souhaitait par ailleurs inscrire dans le document la nécessité d'une enquête "impartiale", après les explosions qui ont endommagé, en septembre, les gazoducs russes Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique, a indiqué devant la presse Sergueï Lavrov. Les pays occidentaux et la Russie se rejettent la responsabilité de ces explosions.
Les délégués occidentaux craignent que la Chine n'envisage de fournir des armes à la Russie et ont déclaré avant le sommet qu'ils avaient l'intention de décourager Pékin d'intervenir dans le conflit.
"Si la Chine s'engageait dans un soutien matériel létal à l'agression de la Russie ou si elle s'engageait dans le contournement systématique des sanctions pour aider la Russie, ce serait un grave problème pour nos pays", a déclaré Antony Blinken.
Depuis le début du conflit la Chine se présente comme neutre, tout en conservant des liens étroits avec son allié stratégique russe.
Avec AFP
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Au G20, la Russie et la Chine dénoncent les "menaces" des Occidentaux
Le fil du 2 mars
La Russie dit traquer des "saboteurs" ukrainiens, Kiev dénonce "une provocation"
LE FIL DU 1er MARS
L'Ukraine a "vaincu la terreur hivernale", la bataille de Bakhmout s'intensifie
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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The E.U. Offered to Embrace Ukraine, but Now What?
The European Union and NATO have promised a path to membership for the embattled country. But real partnership will hold risks and benefits for both sides.
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By Steven Erlanger
BRUSSELS — When the European Union offered Ukraine a path to membership last year, it was in many ways an emotional response to the Russian invasion. Leaders were under pressure to show solidarity with the victims of aggression, even though many opposed the idea.
Since then, preoccupied with passing sanctions, scrounging up aid and scouring military inventories to send Ukraine weapons, few in Europe have focused seriously on what that commitment might actually mean.
But this is a courtship with consequences for the future, not only for Ukraine’s aspirations and survival, but also for Europe’s own security and finances. Ukrainian membership would reshape the bloc and its relationship with a post-conflict Russia. It would also provide the best path toward internal Ukrainian reform as the country worked to meet E.U. standards of transparency and rule of law.
But tensions are already growing between Europe’s desire to maintain its tough requirements and Ukraine’s demand for quick entry into a promised land that has given hope to the embattled country. European Union officials like Ursula von der Leyen, the president of the European Commission, have been slow-walking expectations for Ukraine, a country that nearly all agree is fundamentally unprepared to join.
“Now there’s more sympathy and the feeling that Ukraine is a part of Europe, but that’s sentimental and not hard-core,” said Anna Wieslander of Sweden, director for Northern Europe for the Atlantic Council organization.
“What’s the plan ahead? That’s what I’m missing,” she added. “There’s no discussion of what the membership criteria in a new situation should be or what kind of union we get then. We’re putting our heads in the sand.”
European officials say quietly that there is no real way around the current, demanding process of accession, which normally takes many years. And that assumes an independent post-conflict Ukraine, with strong security guarantees or assurances, which many think can only come with NATO membership, too.
One thing is clear: Restoring a shattered Ukraine and bringing it fully into the European fold will be expensive, turning some countries from net receivers from the E.U. budget to net providers. It also promises to shift Europe’s center of gravity eastward in ways that could fundamentally change the balance of power in the bloc.
“The consequences of Ukraine in the E.U. will be complicated, even explosive,” said Thomas Gomart, director of IFRI, the French Institute of International Relations. “But it will be politically impossible to reject it.”
The State of the War
After all, Ukraine is fighting on Europe’s behalf, not just its own. It is Ukraine that is now defending NATO’s borders, let alone Western values, analysts pointed out.
“Ukraine is waging Europe’s war,” said Steven E. Sokol, president of the American Council on Germany. “Europe owes Ukraine a lot more urgency.”
The time for “piecemeal decisions” is long past, argues Sven Biscop of Egmont, a Brussels think tank. “Accepting a neighbor under invasion as a candidate for membership must mean accepting more responsibility for that neighbor’s survival,” he said.
If Ukraine survives, Mr. Biscop said, it will be an integral part of the Western security architecture: the new frontier with Russia, not merely the buffer state it has been. After a year of war, he said, the European Union should “finally come up with an overall plan to provide military support over the long term,” gradually taking over from the United States.
But for Europe, that will require a wrenching shift in mentality that has barely begun.
Since the founding of what became the European Union after World War II, European integration has been seen as a “peace project,” said Ylva Johansson, the E.U. commissioner for home affairs.
“The E.U. was intended to be a project to make war impossible on the European continent,” she said. In many ways, it succeeded, as it and NATO took in members of the former Soviet bloc, providing development, security and more prosperity to 100 million people.
But the biggest conflict since World War II is now raging in Europe. “Ukraine also shows that Brussels and the peace project have failed,” said Heather A. Conley, president of the German Marshall Fund.
Brussels — and Washington — did not understand what their outreach to Ukraine for eventual membership in NATO and the European Union would spark in President Vladimir V. Putin of Russia.
In 2019, Ms. von der Leyen announced that she would lead a “geopolitical commission,” to learn to use “the language of power.” But comprehending the need for the bloc to think and act as a global player is quite different from doing so.
“There is an understanding of the need but an inability to meet the moment, which is a geopolitical moment,” Ms. Conley said. “Europe shifted east with an enlargement process that needed to be geopolitical from the start but became technical. They lost their way.”
The European Union has nonetheless coalesced impressively since the invasion. It has sharply cut dependency on Russian energy, especially natural gas. It approved 10 packages of sanctions against Russia. It reduced two-way trade with Russia by 135 billion euros (about $143 billion), while providing Ukraine with more than €38 billion in financial and humanitarian aid and €12 billion in military support, noted Valdis Dombrovskis, the commissioner for trade.
According to the Kiel Institute, which tracks aid to Ukraine, the Europeans have earmarked some €54.9 billion (about $58 billion) for Ukraine, while the United States has committed €73.1 billion, €44.3 billion of it military. Despite all the criticism of Brussels as slow to act, E.U. institutions have provided the second-largest amount of total aid, at €35 billion, while Germany is the third-largest donor country after the United States and Britain.
Ms. Johansson emphasized that the Commission, which is traditionally stuffed with lawyers who draft regulations, was learning to be “operational,” for example transforming an existing mechanism to reimburse member states for their military contributions to Ukraine.
Brussels has committed to supporting the government in Kyiv with €1.5 billion a month for a year, Mr. Dombrovskis said, matching Washington’s contribution, with more to be added by multinational financial institutions.
But those figures will be trifling compared with the costs of reconstruction, estimated already at $1 trillion, let alone of eventual Ukrainian membership in the union. And there are already minority voices in the bloc that are anxious over the cost and its possible political impact.
As Sanna Marin, the prime minister of Finland, said at the Munich Security Conference last month, “I’m worried about the resilience of E.U. citizens. There are divisions. In many countries in Europe, people are frustrated with high inflation, high energy prices and say the war must end, it’s causing too much trouble.”
Politicians must be clear about their commitment to “support Ukraine as long as necessary,” she said. “But the next year will be difficult.”
And not just the next year, but many years to come. Having offered Ukraine a path to membership, the Europeans will be expected to take more responsibility for its reconstruction and institutional transformation from a relatively corrupt post-Soviet state into a European democracy clean enough to join the bloc.
“The Americans will say, ‘We took care of the war, now you take care of the reconstruction,’” said Camille Grand, a former senior NATO official now with the European Council on Foreign Relations. However exaggerated, that is the expectation in the American Congress, he noted.
The Group of 7 industrialized countries has set up an agency for reconstruction, but the Europeans will have to play a central role, both in financing it and in guiding Ukraine to revamp its institutions and reduce corruption.
As happened with the post-Soviet countries of Central and Eastern Europe, it is likely that Ukraine, with its history of corruption and oligarchic rule, will be able to join NATO before it qualifies to join the European Union.
Given that, said Stefan Kornelius, the foreign editor of the German daily Süddeutsche Zeitung, “the big issue will be how to give Ukraine political guarantees below membership level,” since the promise of E.U. membership “is the main hope that keeps them alive.”
The process of E.U. accession is the best guarantee that Ukraine will reform and will use reconstruction aid efficiently, said Radoslaw Sikorksi, a member of the European Parliament and former foreign and defense minister of Poland.
Ukraine is already receiving E.U. pre-accession funds, which will grow. “That will be hundreds of billions over a decade, and that will be Ukraine’s real Marshall Plan,” Mr. Sikorski said. And if security is assured, private investment will flow in, he said.
He is optimistic about Ukraine’s eventual future in Europe. As an exporter of carbon-free nuclear energy, a huge and fertile agricultural power and a source of adaptable computer technology, he said, “I think when the war finally ends, Ukraine can be rich.”
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L'Humanité
Migrants. Naufrage en eaux troubles.
ActuGaël De SantisLes familles de 67 migrants morts dans le naufrage de leur embarcation arrivent en Calabre depuis mercredi pour récupérer leurs dépouilles. Une enquête a été ouverte par le procureur de Crotone, Giuseppe Capoccia… qui a travaillé pour Giorgia Meloni, alors qu’elle était ministre italienne de la Jeunesse, en 2009. Les poursuites concernent aujourd’hui les passeurs. Mais elles pourraient désormais s’élargir : y a-t-il eu des manquements dans les opérations de secours qui ont coûté la vie aux exilés, vers 4 h 30 du matin, dimanche 26 février ? Plusieurs indices le laissent à penser. Samedi 25 février, à 16 h 8, un avion de Frontex signale le navire. Il y aurait une seule personne à bord. En général, il est procédé à des opérations de secours : les migrants sont souvent placés dans les cales. Il faudra établir la raison pour laquelle c’est à la Guardia di finanza (GDF) – les douanes – qu’a été signalée l’embarcation. Les bateaux de la GDF sont partis en mer vers 2 h 30. Ils n’ont pas trouvé les migrants et ont fait machine arrière vers 3 h 40, du fait d’un vent de force 4. La capitainerie du port est tenue au courant, mais ce n’est qu’à 4 h 30 que les gardes-côtes – aux bateaux plus puissants – sont mobilisés. « Selon les règles d’engagement, les opérations sont conduites par la Guardia di Finanza jusqu’à ce que cela devienne un événement Secours en mer (SAR) », a justifié le commandement de la capitainerie du port de Crotone. Dans le cas d’un navire en eaux internationales, ce qui était le cas, selon le règlement, la priorité – hors événement SAR – est pour les gardes-côtes la défense des frontières… Depuis hier, les oppositions mettent en cause Matteo Piantedosi, ministre de l’Intérieur, et Matteo Salvini, leader de la Ligue et ministre des Infrastructures, tous deux partisans de la manière forte contre les migrants.
Italiematteo salviniMigrants France24 - Monde
Iran : Benjamin Brière acquitté mais toujours en prison, une "situation ubuesque"
Publié le : 02/03/2023 - 15:56Modifié le : 02/03/2023 - 17:06
FRANCE 24
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Détenu en Iran depuis mai 2020 et condamné à huit ans de prison pour espionnage, le Français Benjamin Brière a été "acquitté de toutes charges" mi-février, mais reste emprisonné, ont annoncé jeudi sa famille et son avocat. Une "situation ubuesque" pour ses proches, qui sont dans "l'incompréhension totale".
Une "situation totalement ubuesque", dénoncent les proches de Benjamin Brière. Le Français, détenu en Iran depuis fin mai 2020 et condamné à huit ans de prison pour espionnage, a été "acquitté de toutes charges" en appel le 15 février mais reste emprisonné, ont indiqué à l'AFP sa famille et son avocat.
Après le verdict d'acquittement, la Cour a ordonné le 17 février "sa libération immédiate", mais le Français, en grève de la faim depuis le 28 janvier, "n'a pas été libéré par les Gardiens de la révolution, qui le maintiennent emprisonné", raconte son avocat français Me Philippe Valent.
"Ascenseur émotionnel"
"Au dernier moment il a été bloqué in extremis" et reste incarcéré à la prison de Vakilabad à Mashad, dans le nord-est de l'Iran, a expliqué Me Valent en dénonçant "une violence psychologique inouïe" à l'égard de Benjamin Brière et de sa famille.
"Nous réclamons le respect par le régime iranien des décisions de justice", a-t-il ajouté.
"On est dans l'incompréhension totale", a pour sa part déclaré à l'AFP Blandine Brière, la sœur du prisonnier, qui a pu lui parler dimanche dernier. "Il est dans un ascenseur émotionnel", a-t-elle dit, expliquant que la famille n'avait pas rendu publique la décision de justice dans l'espoir que la situation se débloquerait.
Benjamin Brière, qui s'est toujours présenté comme un touriste, avait été arrêté en mai 2020 pour avoir pris "des photographies de zones interdites" avec un drone de loisirs dans un parc naturel.
Au total, six Français sont détenus en Iran. La septième, la chercheuse Fariba Adelkhah, a été libérée le 10 février après trois ans et demi de prison mais ignore si elle a recouvré tous ses droits, notamment celui de quitter l'Iran.
La France dénonce depuis des mois une "diplomatie des otages" menée par le régime iranien.
>> À lire : Pour les familles des détenus français en Iran, l’impuissance et l’angoisse
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Benjamin Brière, détenu en Iran, a débuté une grève de la faim
Témoignage
"C'est de la séquestration" : la détresse des proches de Benjamin Brière, détenu en Iran
Iran : la peine de huit ans de prison contre le Français Benjamin Brière confirmée en appel
Valeurs Actuelles
La mairie de Paris sommée par la justice d’annuler une subvention à SOS Méditerranée
C’est une décision qui pourrait avoir un effet boule de neige et mettre à mal le système de SOS Méditerranée. Saisie par un contribuable parisien, soutenu par l’association identitaire ASLA, la cour administrative d’appel de Paris a décidé d’annuler une délibération du Conseil de Paris, en date du 11 juillet 2019, qui attribuait à SOS Méditerranée France, une subvention de 100.000 euros. Un excès de pouvoir, selon l’arrêt, rendu le vendredi 3 mars 2023, dont nous nous sommes procuré une copie.
La délibération était attaquée par le requérant aux motifs qu’elle n’est « n’est pas justifiée par un intérêt public local », et qu’elle est « dépourvue de base légale et entachée d’erreur de droit ». Si l’article L. 1115-1 du code général des collectivités territoriales permet aux collectivités de soutenir des actions internationales de coopération, d’aide au développement ou humanitaire, la loi ne permet pas d’accorder une subvention à une ONG française qui ne serait pas directement destinée à aider une collectivité locale étrangère ou a minima à une population d’une nation étrangère clairement identifiée.
Une violation du principe de neutralité
Une délibération prise pour des motifs idéologiques. L’arrêt de la cour administrative de Paris dénonce une immixtion de la majorité d’Anne Hidalgo dans les politiques migratoires d’accueil des migrants, qui relèvent exclusivement de la compétence des Etats. « La ville de Paris doit être regardé comme ayant entendu prendre parti et interférer dans des matières relevant de la politique étrangère de la France », ajoute-t-il.
La juridiction souligne également « les prises de position contre les politiques de l’Union européenne et des Etats membres en matière de sauvetage en mer Méditerranée, d’immigration, d’asile et d’accueil ». Au-delà de l’action humanitaire promue sur leurs canaux de communication, « les responsables de l’association ont publiquement critiqué, et déclaré vouloir contrecarrer par leur action, les politiques définies et mises en œuvre par l’Union européenne », constate l’arrêt de la cour. Des prises de position qui suscitent « régulièrement » des conflits politiques et diplomatiques, de la part de membres de l’association bénéficiaire de la subvention.
« Il ressort des pièces du dossier que le conseil de Paris a entendu s’approprier les critiques de cette association à l’encontre de ces politiques migratoires », ajoute l’arrêt. Lors du conseil de Paris du 11 juillet 2019, à l’heure où l’Aquarius tente de trouver un nouveau port pour accueillir le navire de l’ONG, faute de pouvoir accoster en Italie, les diatribes des conseillers municipaux sont clairement politiques. « Pour nous, il n’y a pas de crise migratoire, mais une crise de l’accueil en Europe. On pense d’abord au gouvernement italien, à son ministre de l’Intérieur [Matteo Salvini, Nldr] », entamait Raphaëlle Primet. « Le discours haineux et xénophobe de certains dirigeants européens est non seulement scandaleux, mais meurtrier », avait-elle poursuivi.
SOS Méditerranée obligée de rembourser la subvention ?
Si l’arrêt ne précise pas l’avenir de ces 100.000 euros versés par la Ville de Paris à l’association humanitaire, SOS Méditerranée devrait toutefois être dans l’obligation de rembourser la subvention rejetée. « Elle est annulée pour une raison de fond et non de forme, donc il n’y a aucune possibilité de régularisation », estime un juriste.
Un coup dur pour l’ONG qui aide les migrants à rejoindre les côtes européennes. Les subventions des collectivités représentent une part non négligeable du fonctionnement de SOS Méditerranée. En 2020, le département de Loire-Atlantique avait cédé 200.000 euros, la Haute-Garonne 100.000 euros. De nombreuses municipalités versent chaque années des subventions pouvant aller de 90 à 30.000 euros. Sur le site de l’association, une plateforme permet de faciliter les opérations financières. SOS Méditerranée revendique près d’une centaine de collectivités solidaires de leurs actions. Reste à savoir si cette décision ferait l’objet d’une jurisprudence.
La Ville de Paris est par ailleurs condamnée à verser 1.500 euros au lanceur d’alerte parisien. Son conseil, Me Pierre-Vincent Lambert se dit « très satisfait ». « La cour rappelle à toutes les collectivités locales qu’ils doivent respecter le principe de neutralité des services publics. Pour la première fois, nous avons la confirmation par la justice que SOS Méditerranée est une association politisée et immigrationniste », réagit l’avocat du barreau de Dax. La Ville de Paris, défendue par Me Gérard Falala, dispose désormais de deux mois pour se pourvoir devant le Conseil d’Etat.
L'Humanité
Chine. Des millions d'enfants de travailleurs migrants livrés à eux-mêmes... et aux écrans
Actu61 millions de mineurs des zones rurales vivent sans leurs parents, partis gagner leur vie dans les villes. Selon l’université de Wuhan, 67 % montrent une dépendance aux smartphones. Le gouvernement pourrait limiter davantage l’accès aux réseaux.
Lina SankariDès leur plus jeune âge, ils payent le plus lourd tribut du miracle économique chinois. Souvent seuls pendant des années avec leurs grands-parents, les enfants de mingongs, ces paysans migrants partis des campagnes pour travailler dans les grandes villes pour un bas salaire, étaient déjà les laissés-pour-compte de la plus grande vague de migration de l’histoire de l’humanité.
Selon un recensement de 2016, ils seraient plus de 61 millions à être ainsi restés en zone rurale faute de hukou, le permis de résidence qui permet d’accéder aux services essentiels tels que l’école et la santé. Au cours des années 2010, la Chine avait été choquée par des cas de suicide ou d’intoxication de mineurs complètement isolés.
Des bons scores perçus comme des signes de réussite
Cette fois, c’est une étude sur l’usage des écrans qui relance le débat dans la société chinoise. Selon des chercheurs de l’université de Wuhan qui ont enquêté auprès de 13 000 enfants et de leurs parents migrants dans les provinces du Henan, du Hubei et du Hunan :
- 67 % des moins de 18 ans montrent une tendance à l’addiction aux smartphones.
- 21 % font quant à eux preuve d’une dépendance plus sérieuse encore.
- Selon cette étude, 40 % de ces enfants usent de leur propre téléphone et 50 % utilisent ceux de leurs proches pour jouer à des jeux en ligne ou regarder des vidéos courtes.
Les scientifiques recommandent ainsi d’introduire des cours de sensibilisation à l’usage et aux dangers des écrans et de réglementer l’usage des téléphones, y compris en classe.
En Chine, comment s'est propagée la maladie du contrôle social ?La diffusion rapide de ces moyens de communication a été perçue par les petits ruraux comme une façon abordable d’accéder à Internet, souligne le rapport. Pour les chercheurs, les bons scores aux jeux en ligne sont désormais perçus comme un signe de réussite par les mineurs.
Myopes d’avoir trop joué
Les grands-parents, peu au fait des risques pour le développement des enfants qui abusent de ces technologies, ont laissé le phénomène grandir à tel point que les chercheurs constatent, en plus de la baisse d’activité physique, une augmentation des cas de myopie. L’université de Wuhan recommande par ailleurs des régulations des jeux en ligne et des vidéos courtes diffusées sur les plateformes.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
En 2021, la Chine décidait, dans une mesure de « santé publique », de limiter à trois heures le temps passé par les enfants et les adolescents sur les jeux vidéo en ligne et une heure par jour pendant les vacances scolaires. Elle restreignait également l’usage de Douyin, la version nationale de TikTok, à quarante minutes par jour pour les moins de 14 ans.
L’application, populaire dans le monde entier, a annoncé, ce 2 mars, fixer à soixante minutes l’usage maximal par défaut pour les moins de 18 ans. Une fois cette limite atteinte, les adolescents devront saisir un code d’accès pour poursuivre la navigation. Une manière de les inciter à « prendre une décision active », selon ByteDance. L’entreprise devance ainsi les mesures du gouvernement, qui pourrait à terme renforcer ses contrôles.
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ChineTik Tokmingongssmartphone France24 - World
Germany’s Scholz announced tectonic policy shifts, but a year on, not much has budged
Issued on: 03/03/2023 - 23:06
Tom WHEELDON
German Chancellor Olaf Scholz visited Washington for talks with US President Joe Biden on Friday, with Ukraine the sole item on the agenda. This comes just over a year after Scholz’s momentous “Zeitenwende” speech in reaction to the Russian invasion, in which he vowed radical changes to Germany’s defence and security policies. But analysts say Germany is failing to meet the expectations Scholz set.
Three days after Russia invaded Ukraine on February 24, 2022, a German word burst into the English language to capture this tectonic shift in world policy and history: Scholz declared that Europe’s biggest conflict since World War II marked a “Zeitenwende” (“a turning point in history”), drawing a curtain on the post-Cold War era.
Scholz signalled a pivot in Germany’s foreign and security policy, pledging to not just meet but to surpass the NATO 2 percent defence spending target, while creating a special €100 billion fund to revamp the German military after decades of under-investment.
Scholz’s speech was a seismic moment given that he started out in politics in the 1980s as a student activist railing against the “aggressive-imperialist NATO”, before his long ascent through the ranks of the Social Democratic Party (SPD), an institution with historically close ties to Moscow.
“It was undoubtedly a huge moment for German politics – perhaps especially for the SPD and its voters. Nearly half a century of a hopeful Russia policy out the window and the shocking realisation that NATO – and Germany by extension – might find itself in danger of attack,” noted Rachel Tausendfreund, a senior fellow at the German Marshall Fund’s Berlin office.
‘Strategic decay’
There is no doubt that Germany unequivocally supports Ukraine; it is the fourth-biggest military donor after the US, Britain and Poland. But critics say the Zeitenwende has not gone far enough.
“This war is a really profound turning point in our history [and] what the government is doing doesn’t do that justice,” Friedrich Merz, leader of the conservative opposition party the Christian Democrats, declared earlier this week.
Contrary to Scholz’s vow to spend “more” than 2 percent, German defence spending will be 1.4 percent of GDP this year, according to the most generous projection by defence publication Janes. That would mark an addition of less than 0.4 percent of GDP since 2015, when the German military was so under-funded it used broomsticks in place of guns during a NATO training exercise.
Indeed, two recent stories attest that the Bundeswerhr is still in a bad state: It emerged in December that not a single one of Germany’s flagship Puma tanks was operational after a training exercise, shortly after German media reported that the Bundeswehr only had enough ammunition for two days of intense combat.
“They’ve capped spending at 1.4 percent for this coalition [set to last until 2025], so they’re not going to meet that 2 percent target any time soon,” noted Dan Hamilton, a former US deputy assistant secretary of state, now a senior fellow at Johns Hopkins University’s School of Advanced International Studies and a non-resident senior fellow at The Brookings Institution.
As for the €100 billion special fund, Germany’s new Defence Minister Boris Pistorius has acknowledged that more money is needed to get the Bundeswehr up to scratch. “Almost everyone says €300 billion is needed if they’re going to be serious about getting the military back in order,” Hamilton said.
“You’ve got two things working together to undermine the Zeitenwende,” added Richard Whitman, a professor of politics and international relations at the University of Kent. “One is that Scholz’s style of politics is very cautious. The other is a very embedded culture of strategic decay, in which the defence establishment seems incapable of getting to grips with the challenges posed by Russia’s war against Ukraine.
“This idea of the Zeitenwende looked like an amazing signal but it has ended up being an albatross around the neck of Germany’s leadership, because everybody can see that Germany has not delivered,” Whitman continued.
‘Hand-wringing’ over tanks
For months, battle tanks were the symbol of Germany’s inertia. Keen to develop offensive capacity, Ukraine repeatedly demanded German Leopard tanks, which are notably well-suited to break through fixed frontline defences.
Scholz’s government refused, prompting one of the fiercest acts of public diplomacy within the Western alliance since the Russian invasion, when Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba tweeted last September: “What is Berlin afraid of that Kyiv is not?”
Germany finally announced it would send Leopard tanks to Ukraine on January 25. But this came ten days after the UK became the first Western country to agree to donate tanks, announcing it would send Challengers. Scholz’s decision was also conditional on the US sending Abrams tanks – even though Washington was long reluctant to send Abrams because they require especially complex maintenance; not an easy feat for a busy Ukrainian military, hitherto used to Soviet-era tanks.
Scholz’s insistence on the Abrams precondition underscored Berlin’s caution and enduring fear of Russian retaliation without the US security umbrella.
“Germany’s partners need to understand that the Zeitenwende was never about Germany suddenly becoming a geopolitical security policy leader in Europe,” said Tausendfreund. “It was about an important shift in Germany’s security understanding – the realisation that Germany should also be able to defend its freedoms. But the Zeitenwende was not a promise of German leadership or vision.”
Nevertheless, the delay between the UK Challenger announcement and the German Leopard announcement suggests Germany is struggling to follow through with the paradigm shift Scholz implied in his famous speech. “It was quite clear what was expected, but Germany went through a prolonged period of hand-wringing and public diplomacy,” said Whitman.
‘Remarkable’ gas shift
By contrast, there was little hand-wringing when it came to gas. Reliance on inexpensive Russian supplies through the Nord Stream 1 pipeline was a pillar of German political economy, so much so that ex-chancellor Gerhard Schroeder sat on the board of Russian gas giant Gazprom.
Russian gas made up 55 percent of German gas imports in 2021 – and that fell to 26 percent by June 2022, before Russia cut off the pipeline supply in September.
Berlin acted rapidly to secure new supplies, splashing the cash on the world gas market and ordering the creation of Germany’s first liquefied natural gas terminal at Wilhelmshaven on the North Sea coast. “Energy security for the winter is guaranteed,” Scholz declared in November, the same month construction finished on the terminal in record time.
Concerns remain about the economic fallout of Germany’s energy transition. Yet in the short term at least, Scholz limited the damage by unveiling a €200 billion aid programme to help business and consumers deal with soaring bills. German central bank (Bundesbank) projections suggest the German economy has gone through a slighter contraction than feared this winter and will start to bounce back in the second half of 2023.
“The gas shift has been remarkable; it’s been a Herculean national effort,” Hamilton noted.
Germany’s importance for US ‘overtaken’
But Hamilton suggested that Germany’s full-throated response to its domestic energy crisis foregrounds its reluctance to put the same level of effort into defence and security: “The subsidies for its own economy have been many times greater than its assistance for Ukraine,” he said.
The upshot of all this is that Scholz is visiting Washington to discuss Ukraine as the leader of a country with diminished standing as a US ally compared to its European peers, according to Whitman.
“Germany’s importance has been overtaken by that of Poland, for example, which is far more important for the war in Ukraine – while the UK has [restored its standing] after Brexit thanks to its response to the war; and Ukraine itself is of course going to be key. Germany has been a longstanding US partner since the Cold War and it’s a geopolitical fact of life – but that’s not to say it’s the most significant or useful partner for US interests in Europe.”
© France Médias Monde graphic studio
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Biden, Scholz meet, pledge support for Ukraine for ‘as long as it takes’
Weapons for Ukraine tops agenda at Munich Security Conference
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Ukraine's Zelensky wants long-range missiles, jets from West
Valeurs Actuelles
Yannick Jadot vers le Sénat
L’ancien candidat écologiste à la présidentielle a déclaré vouloir se présenter aux élections sénatoriales à Paris, qui se tiendront en septembre 2023. Dans un entretien accordé au Parisien, le député européen explique vouloir « s’investir davantage dans la politique nationale en renforçant le groupe écologiste au Sénat ». Yannick Jadot s’est-il pris d’un amour soudain pour le palais du Luxembourg ? Non. En réalité, Europe Écologie-Les Verts limite le cumul dans le temps à trois mandats consécutifs. Or, l’ancien boss de Greenpeace siège au Parlement européen depuis 2009, a été réélu en 2014 et a mené la liste en 2019, où il avait réalisé un très bon score avec 13,47 %. Il laissera donc la place lors des européennes en 2024. Le conseil fédéral d’EELV validera les candidatures d’ici au 20 mai.
Cet article est un extrait des Coulisses politiques du N° 4501 de Valeurs actuelles
France24 - World
Biden had cancerous skin lesion removed in February
Issued on: 03/03/2023 - 23:12
NEWS WIRES
US President Joe Biden, 80, had a cancerous skin lesion successfully removed from his chest in February, his doctor said Friday.
The lesion, detected during a routine medical examination, was a basal cell carcinoma, which "do not tend to 'spread' or metastasize," Biden's physician, Kevin O'Connor, said in a report made public by the White House, adding that "no further treatment is required."
The lesion was removed during Biden's annual medical checkup on February 16, after which the president was declared "fit for duty."
"The site of the biopsy has healed nicely and the president will continue dermatologic surveillance as part of his ongoing comprehensive healthcare," O'Connor said in the Friday report.
He noted that basal cell carcinoma were generally more innocuous than "more serious skin cancers such as melanoma or squamous cell carcinoma."
"President Biden remains a healthy, vigorous, 80-year-old male, who is fit to successfully execute the duties of the Presidency, to include those of as Chief Executive, Head of State and Commander in Chief," O'Connor said in February following Biden's medical examination.
The checkup was the final one before an expected announcement by Biden, the oldest person ever to be US president, to declare he is running for reelection in 2024.
At the February appointment, Biden completed a series of tests that he began last year at Walter Reed National Military Medical Center, a complex in the Washington suburbs with a presidential facility.
O'Connor at the time wrote that the president had spent "a good deal of time in the sun in his youth" and that he had already been treated regularly for removal of localized, non-melanoma skin cancers.
(AFP)
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Biden 'doing well' after testing positive for Covid
Biden, Scholz meet, pledge support for Ukraine for ‘as long as it takes’
AS IT HAPPENED
Biden says Ukraine remains free as Putin faces ‘iron will’ of West
L'Humanité
Gilbert Achcar : « Pékin aurait pu avoir une position plus équilibrée »
EntretienGUERRE EN UKRAINE Le spécialiste des relations internationales Gilbert Achcar déplore que le plan chinois reste en deçà des exigences pour un retour à la stabilité dans un contexte de « nouvelle guerre froide ». Il souligne aussi la responsabilité des États-Unis dans cette polarisation des blocs antagonistes.
Youness MachichiDans son plan, la Chine réaffirme sa défense de la souveraineté et l’intégrité de tous les pays tout en appelant de ses vœux un retour à la paix. Mais, vendredi 24 février, aux côtés d’une trentaine de pays du Sud global, elle s’est abstenue lors du vote de la résolution de l’ONU exigeant de la Russie le retrait immédiat du territoire ukrainien.
Alors que sa diplomatie affiche un scrupuleux respect du droit international, pourquoi la Chine refuse-t-elle de demander le retrait des troupes russes ?
Je crois que les motivations de la Chine sont assez transparentes. Elle a un rapport de coopération stratégique avec la Russie, qu’on pourrait même appeler, dans une certaine mesure, un rapport d’alliance, même s’il ne s’agit pas d’une alliance formalisée sur le plan militaire, comme l’est l’Otan. Pékin ne veut donc pas perturber ce rapport avec Moscou par une prise de position clairement opposée. Et en ce sens, cela s’inscrit dans la nouvelle guerre froide qui s’est mise en place depuis le tournant du siècle.
Cela dit, je crois qu’il est regrettable que la Chine ne voie pas plus loin, d’autant plus que la Russie va sortir considérablement affaiblie de cette aventure meurtrière qu’est l’invasion de l’Ukraine. La Chine aurait pu, je crois, gagner beaucoup plus d’espace et de respect dans l’opinion publique mondiale en adoptant une position plus équilibrée et principielle, avec d’une part la critique des États-Unis et de l’Otan, d’autre part, une critique claire de la Russie. Elle aurait dû souligner l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la force, qui est aussi un principe clé du droit international et de la charte des Nations unies. La Chine aurait pu prendre les devants à l’ONU pour une résolution équilibrée de la façon que je viens d’expliquer, au lieu de se cantonner dans une attitude abstentionniste qui n’est pas digne d’une grande puissance. Malheureusement, les dirigeants chinois se limitent au cadre étroit de la nouvelle guerre froide.
Quels leviers politiques et économiques la puissance chinoise est-elle susceptible d’actionner pour l’exécution concrète et réaliste de son plan de paix ?
Pékin a aujourd’hui, plus que jamais, une énorme influence sur Moscou. L’enlisement militaire de la Russie l’a considérablement affaiblie et augmenté sa dépendance économique et politique, donc stratégique, vis-à-vis de la Chine. En plus, cela dessine à terme une dépendance militaire aux rapports inversés. Depuis la fin de la guerre froide et la mise en place de la coopération entre la Russie post-soviétique et la Chine, cette dernière est devenue un importateur majeur d’armement russe, en concurrence avec l’Inde pour la première place parmi les clients de Moscou. Aujourd’hui, sur le plan technologique, la Chine est en train de se hisser au premier rang. On parle déjà d’une possibilité de livraisons d’armes chinoises à la Russie, ce qui constituerait une grave erreur à mon sens. Cela dit, la Chine avait au départ réagi de manière plus prometteuse. Son ambassadeur aux États-Unis avait publié, au début de la guerre, une tribune dans la grande presse américaine proclamant une position qui était plus équilibrée que celle qui est actuellement la sienne. Mais les États-Unis n’ont pas saisi cette main tendue. Au lieu d’essayer de faire leur possible pour pousser la Chine à tout au moins rester neutre ou à intervenir dans la médiation entre l’Ukraine et la Russie, les États-Unis ont tout fait en sens contraire. Ils ont tout fait pour ostraciser la Chine avec une politique de provocation et de soupçon. La position chinoise actuelle est donc aussi le résultat de cette attitude des États-Unis. Je regrette néanmoins que Pékin ne réagisse pas de manière plus subtile et plus intelligente dans le jeu politique mondial.
Une réunion du G20 s’est tenue le 2 mars à New Delhi. Certains observateurs ont suggéré que le gouvernement indien a mis en place une sorte de « multi-alignement ». Tantôt il s’affiche du côté des Occidentaux, tantôt du côté de la Russie. L’Inde dispose-t-elle de la puissance nécessaire pour jouer un rôle d’influence vers la paix dans ce conflit ?
L’Inde est certainement un très grand pays, mais elle reste une puissance économique et militaire de deuxième rang à l’échelle mondiale, alors que la Chine s’est déjà hissée au premier rang. Le gouvernement de Narendra Modi a une politique foncièrement opportuniste à l’égard du conflit Russie-Otan. Il essaye de tirer avantage de la situation de guerre et joue sur les deux registres en même temps. Dans tout cela rentre également en ligne de compte l’hostilité que l’Inde porte à la Chine. Les rapports hostiles entre les deux pays font que l’Inde a aussi le souci de maintenir ses rapports avec la Russie pour que celle-ci ne se range pas du côté de la Chine dans son conflit avec l’Inde. C’est donc une situation compliquée. Sur le fond des choses, j’ai trouvé particulièrement ridicule le prétendu « sommet de la démocratie » que le président américain Joe Biden avait réuni l’an dernier et auquel il avait invité le premier ministre indien. Narendra Modi est ce qu’on peut appeler un néofasciste. Son parti est un parti d’extrême droite, un parti islamophobe, qui mène une politique de plus en plus autoritaire et oppressive en Inde. Il y a certainement une grande affinité entre Narendra Modi et Vladimir Poutine en tant que type de régime politique.
Guerre en UkraineChine France24 - World
Turkish opposition alliance splits over anti-Erdogan candidate
Issued on: 03/03/2023 - 16:50Modified: 03/03/2023 - 16:51
NEWS WIRES
Turkey's opposition alliance fractured on Friday after one of the leaders refused to endorse a joint candidate against President Recep Tayyip Erdogan.
The cracks emerged a day after the six opposition party leaders held a meeting in Ankara to discuss whom to field against Erdogan in the May 14 polls.
Five parties endorsed Kemal Kilicdaroglu, a bookish former civil servant who heads Turkey's main secular party, as the frontrunner in the bid to end Erdogan's rule.
But Meral Aksener, leader of the nationalist IYI Party, has resisted Kilicdaroglu, backing instead Istanbul's popular opposition mayor Ekrem Imamoglu or Ankara's mayor Mansur Yavas.
"I am sorry to say that as of yesterday, the Table of Six has lost its ability to reflect the will of the nation in its decisions," Aksener said after meeting her party delegates on Friday.
She said her party was being forced to choose Kilicdaroglu and added: "We will not bow to this."
A staunch nationalist and a skillful orator, Aksener is one of the few prominent women in domestic politics.
Turkey heads to a crunch election on May 14 three months after a devastating earthquake hit several provinces and claimed more than 45,000 lives.
Erdogan this week dismissed the speculation that the election might be postponed due to the disaster and said the vote would go ahead as planned.
'Gift on a platter'
The splintered political opposition has been unable to agree on a candidate for more than a year.
Some analysts commented that the horrific earthquake could give them new ammunition amid growing public anger at the government's handling of the disaster.
Erdogan, who is seeking another term as president after two decades in power, has received strong criticism from earthquake survivors over the slow response and rescue delays.
Aksener's move appears to be a serious setback.
"Aksener's rejection of Kilicdaroglu marks a serious blow to the political opposition's election prospects," Anthony Skinner, a political risk consultant, told AFP.
"She has handed Erdogan a gift on a platter," he said.
"To maximise their chances of victory the political opposition need to put their differences aside -- at least temporarily -- and work extremely closely to challenge the incumbent".
In 2019, the opposition put aside their differences and united in the single task of unseating Erdogan's allies in municipal elections.
They won mayoral races in Turkey's three main cities -- Istanbul, Ankara and Izmir -- shattering Erdogan's aura of political invincibility.
The opposition bloc was due to announce their joint candidate next Monday.
Aksener said her party had suggested that a united candidate should be designated based on public survey results, and that either the Istanbul or Ankara mayor should be fielded.
"Our demand was rejected," she said, seeming to shut the door on any reconciliation.
Aksener called the Istanbul and Ankara mayors to their "duty" while accusing Kilicdaroglu of promoting "personal ambitions" over the country's interests.
Kilicdaroglu however played down any tension.
"Don't worry," he told reporters. "All pieces will fall into place."
(AFP)
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Turkey's Erdogan indicates May elections to go ahead despite quake
Turkey's Erdogan asks for forgiveness over quake rescue delays
Egyptian foreign minister to go to Turkey, Syria for first time in decade
L'Humanité
Football. Les clubs français jouent aux traders avec leurs joueurs
ActuLes poids lourds de la Ligue 1 importent de plus en plus de joueurs étrangers et donnent de moins en moins leur chance à ceux formés par leurs soins. Objectif : acheter pour revendre avec une plus-value à la clé.
Nicolas GuillerminC’est un déséquilibre qui ne cesse de s’accentuer au sommet de la pyramide du football français. En 2022, jamais le pourcentage de joueurs expatriés demeurant en Ligue 1 (41,9 %) n’avait été aussi important. Dans le même temps, la part de joueurs formés au club, c’est-à-dire ayant évolué entre 15 et 21 ans dans leur club d’emploi, pendant au moins trois saisons, a atteint son minimum historique (14,3 %), conséquence « d’une stratégie de plus en plus axée sur le trading de joueurs ». En d’autres termes, les clubs de l’élite privilégient la spéculation sur la vente et l’achat de jeunes talents à fort potentiel, mais encore peu valorisés, afin de réaliser de juteuses plus-values, plutôt que la promotion de jeunes joueurs issus des filières de formation.
C’est ce que révèle un rapport sur le profil démographique des joueurs des 31 premières divisions de Ligues membres de l’UEFA publié à la fin de l’année dernière par l’Observatoire du football du Centre international d’étude du sport (CIES), organisme indépendant basé en Suisse. Une tendance qui s’accentue en 2023 puisque au 15 février, après le mercato hivernal, le taux de joueurs étrangers évoluant en Ligue 1 est passé à 43,2 %, tandis que celui de joueurs français formés au club a encore régressé pour atteindre 12,5 % contre 11,8 % en Premier League (Angleterre) et 16,1 % en Liga (Espagne). « Beaucoup de clubs français ont été rachetés par des milliardaires ou des fonds d’investissement, ce sont des acteurs de la finance globale qui ont une approche spéculative qu’ils transposent au football, explique Raffaele Poli, auteur de cette étude avec deux autres chercheurs. Ils considèrent le football comme une manière de générer des plus-values rapides à travers le marché des transferts. »
Spéculer pour équilibrer le budget
Cette tendance s’explique aussi par une insuffisante diversification des clubs de L1, déjà fragilisés par la crise sanitaire et le fiasco du diffuseur Mediapro. « La vente de joueurs est une façon d’améliorer leur situation budgétaire parce qu’ils ne sont pas en mesure de mieux valoriser d’autres types de ressources, comme les contrats de diffusion ou de sponsoring, contrairement à d’autres ligues en Europe », précise Jérémie Bastien, maître de conférences en sciences économiques à l’université de Reims Champagne-Ardenne. Et d’ajouter : « Les stratégies d’achat-vente sont moins risquées que la formation de joueurs, beaucoup plus longue. On acquiert un jeune talent immédiatement utilisable, avec une expérience professionnelle, et en plus cela peut parfois aboutir à des plus-values de cession très importantes. »
Cette saison, seulement six clubs de L1 dépassent les 10 % « de minutes disputées par les joueurs formés au club » dans le championnat en cours, selon l’Atlas de l’Observatoire du football mis à jour chaque semaine. L’Olympique de Marseille, propriété du milliardaire américain Franck McCourt, fait partie des rares formations européennes à n’avoir donné sa chance à aucun joueur local cette saison. Une habitude sur la Canebière, où l’on peine à se souvenir de joueurs issus de son centre de formation. « À Marseille, ça va désormais jusqu’au choix de l’entraîneur (Igor Tudor – NDLR), souligne Raffaele Poli. Son style de jeu physique, vertical, privilégie l’achat de joueurs rapides et donc adaptés à cette philosophie de jeu, parce que ce sont des joueurs plus “vendables” dans les clubs du milieu de tableau de Premier League. » Les autres clubs comme Monaco, Lille ou Lyon ne sont pas en reste. « De plus en plus, au bout des chaînes de transfert, il y a des clubs anglais, pointe ce dernier. Les clubs français mettent en place une politique de trading pour satisfaire ce marché car les clubs anglais paient bien, voire surpaient par rapport aux autres pays tellement ils sont riches grâce à la manne des droits TV. »
Une tendance qui va s’accentuer
Faut-il s’inquiéter pour la formation à la française ? « Le joueur français a toujours la cote, rassure Raffaele Poli. Beaucoup partent à l’étranger dont une partie de mineurs. Il y a aussi dans le trading réalisé par les clubs de Ligue 1 une part importante de mouvements intrafrançais. Mais on assiste à une mondialisation du championnat avec l’arrivée de beaucoup de footballeurs d’autres pays. » À l’image de Toulouse, club le plus international de la L1 cette saison avec 19 joueurs étrangers (21 avant le mercato d’hiver) devant le PSG (16) et l’OM (16).
Pour le chercheur, cette politique de trading va s’accentuer. « Les réseaux sont de plus en plus globaux, les fonds d’investissement s’intéressent de plus en plus au football, la multipropriété de clubs se développe à travers les Ligues, l’écart économique grandit avec l’Angleterre… Tout ceci montre que l’on va vers encore plus de mobilité de joueurs, dès le plus jeune âge, et donc forcément moins d’éléments de filière de formation dans les rangs des équipes premières. »
Footballligue 1Clubs de footballPSG France24 - World
Disgraced US lawyer Murdaugh sentenced to life for murder of wife, son
Issued on: 03/03/2023 - 18:38
NEWS WIRES
In the culmination of the once-prominent lawyer’s fall from grace, Alex Murdaugh was sentenced to life in prison without parole Friday after being convicted of murdering his wife and son.
Judge Clifton Newman asked Murdaugh if he had anything he wanted to say before sentencing him to two consecutive life terms, and the South Carolina attorney maintained his innocence.
“As I tell you again, I respect this court. But I am innocent. I would never under any circumstances hurt my wife Maggie and I would never under any circumstances hurt my son Paul-Paul,” Murdaugh responded.
“And it might not have been you. It might have been the monster you become when you take 15, 20, 30, 40, 50, 60 opioid pills. Maybe you become another person,” Newman replied, noting Murdaugh's decades long addiction to painkillers.
In lengthy comments, Newman asked Murdaugh what he meant when he said “oh, what a tangled web we weave” while on the stand in his own defense, when he admitted lying to investigators about being at the kennels where Maggie and Paul Murdaugh were killed.
Alex Murdaugh sentenced
🇺🇸 A #US jury has found lawyer Alex #Murdaugh guilty of murdering his wife and son. The prosecution claimed Murdaugh murdered his family to avoid being uncovered for stealing off his clients to feed a prescription pain-killer #addiction.@GavinLeeNews has more 👇 pic.twitter.com/AKZdrtzQOS
March 3, 2023“I meant when I lied, I continued to lie,” Murdaugh replied.
“And the question is when will it end? You continued to lie and lie throughout your testimony,” Newman said.
Newman also touched on the Murdaugh family's history as they stood in a courtroom on the circuit where his father, grandfather and great-grandfather tried cases as the elected prosecutor for more than 80 years.
“A lawyer, a person from a respected family who has controlled justice in this community for over a century. A person whose grandfather’s portrait hangs at the back of the courthouse that I had to have ordered removed in order to insure a fair trial,” Newman said.
Prosecutor Creighton Waters said none of the victims of the crime — members of Murdaugh’s family and the parents and relatives of his wife — wished to speak on behalf of the prosecution before sentencing.
“The depravity, the callousness, the selfishness of these crimes are stunning. The lack of remorse and the effortless way in which he is, including here, sitting right over there in this witness stand — your honor, a man like that, a man like this man, should never be allowed to be among free, law abiding citizens,” Waters said.
Outside the courthouse Friday, Tracy Kinsinger, 58, had one goal: to ensure that Murdaugh saw his homemade sign reading “Murderer” that he made after a “mad dash” to Walmart for crafting supplies. For Kinsinger, who came from Beaufort, South Carolina, the outcome was a vindication of the legal system.
“The truth is he brought shame upon himself, his family, the community, his profession,” Kinsinger said. “It’s disgraceful.”
Prosecutors asked for a life sentence to hold Murdaugh responsible for what they say are decades of lying, stealing and using his family's considerable clout in their tiny county to his advantage. The Colleton County jury deliberated for less than three hours before finding Murdaugh guilty of killing his 22-year-old son with a shotgun and his 52-year-old wife with a rifle on June 7, 2021.
Juror Craig Moyer told ABC News that when deliberations began, the jury immediately took a poll that came back with nine guilty votes. It didn't take long to convince the other three.
The juror agreed with prosecutors that the key piece of evidence was a video locked on his son’s cellphone for a year — video shot minutes before the killings at the same kennels near where the bodies would be found.
The voices of all three Murdaughs can be heard on the video, though Alex Murdaugh had insisted for 20 months that he hadn't been at the kennels that night. When he took the stand in his own defense, the first thing he did was admit he had lied to investigators about being at the kennels, saying he was paranoid of law enforcement because he was addicted to opioids and had pills in his pocket the night of the killings.
“A good liar. But not good enough,” Moyer said.
Prosecutors didn’t have the weapons used to kill the Murdaughs or other direct evidence like confessions or blood spatter. But they had a mountain of circumstantial evidence, including the video putting Murdaugh at the scene of the killings five minutes before his wife and son stopped using their cellphones forever.
Through more than 75 witnesses and nearly 800 pieces of evidence, jurors heard about betrayed friends and clients, Murdaugh’s failed attempt to stage his own death in an insurance fraud scheme, a fatal boat crash in which his son was implicated, the housekeeper who died in a fall in the Murdaugh home and the grisly scene of the killings.
The now-disbarred attorney admitted stealing millions of dollars from the family firm and clients, saying he needed the money to fund his drug habit. Before he was charged with murder, Murdaugh was in jail awaiting trial on about 100 other charges ranging from insurance fraud to tax evasion.
At a news conference after the sentencing, South Carolina Law Enforcement Division Chief Mark Keel said the case serves as a notice to anyone who aided in Murdaugh’s dozens of other alleged crimes.
“Today is not the end. It’s the next step in the long road to justice for every person who has been victimized by Alex Murdaugh,” Keel said.
(AP)
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In the press
Alex Murdaugh verdict: Inside the murder trial that gripped America
France24 - World
Biden, Scholz meet, pledge support for Ukraine for ‘as long as it takes’
Issued on: 03/03/2023 - 22:01
NEWS WIRES
German Chancellor Olaf Scholz said Western allies would support Ukraine for “as long as it takes” as he visited the White House on Friday for a private meeting with U.S. President Joe Biden.
The two leaders are huddling as the war enters a difficult next phase, with fresh concerns about softening political resolve behind maintaining billions of dollars in military assistance for Kyiv.
“This is a very, very important year because of the dangerous threat to peace that comes from Russia invading Ukraine,” Scholz said.
Both leaders said they would continue working “in lockstep,” and Biden thanked Scholz for helping to “maintain the pressure” on Russian President Vladimir Putin.
US and German takes
🇩🇪🇺🇸 German Chancellor Olaf #Scholz will hold confidential talks on Friday with US President Joe #Biden.📝 On the agenda is the West's support of #Ukraine and concerns that #China could supply weapons to #Moscow.FRANCE 24's @ketgorjestani with a preview of the meeting 👇 pic.twitter.com/XjGYZc59GU
March 3, 2023China wasn't mentioned during their brief public remarks in the Oval Office, although the meeting comes as both countries have become increasingly vocal about concerns that Beijing may step off the sidelines and supply weapons to Russia.
Such a step could dramatically change the war’s trajectory by allowing Moscow to replenish its depleted stockpiles.
China is Germany’s top trading partner, and European nations have generally been more cautious than the United States in taking a hard line with Beijing. However, there are signs that may be shifting as global rivalries grow more tense.
In a speech to the German parliament on Thursday, Scholz called on China to “use your influence in Moscow to press for the withdrawal of Russian troops, and do not supply weapons to the aggressor Russia.”
The U.S. and Germany have worked closely together to supply Ukraine with military and humanitarian assistance. But there has also been friction over issues such as providing tanks, and Washington has occasionally grown frustrated with Berlin's hesitance.
Maintaining a steady flow of weapons to Kyiv will be critical in the war's second year, especially with both sides planning spring offensives.
“We’re proud of the collective efforts that we’ve taken together," John Kirby, a White House national security spokesman, said Thursday.
He said the U.S. has not seen any indication that China has made a decision on whether to provide weapons to Russia.
Scholz last visited the White House a little more than a year ago, shortly before Russia invaded Ukraine. Very little of Friday's meeting was open to the public, and no announcements were expected afterward.
Why this meeting
🤔 But why is this meeting taking place now? For our Int. Affairs Editor Philip Turle, there are several reasons:➡️ The leaders want to hammer out responses to questions and discuss differences ➡️ They want to discuss their independent meetings with #Zelensky And more 👇 pic.twitter.com/FbtSnryENP
March 3, 2023Unlike formal state visits, such as when French President Emmanuel Macron came to Washington last year, there was no pomp and ceremony. Scholz's trip lacked the customary press conference where the two leaders take questions from reporters representing both countries.
Kirby described it as a “true working visit between these two leaders."
The meeting was intended to be intimate, according to a senior German official and a U.S. official. Rather than being constantly flanked by advisers, the officials said, Biden and Scholz were likely to be the only people in the room for much of the time. The officials spoke on condition of anonymity because of the confidential nature of the talks.
In an interview with German broadcaster Welt, opposition leader Friedrich Merz accused Scholz of being secretive about his trip to Washington, which was taking place without the customary press pack in tow. Merz suggested that Scholz had to smooth ruffled feathers over the deal to provide tanks to Ukraine.
Scholz dismissed any notion of discord between allies before he left on his trip.
Asked by The Associated Press about the circumstances of his visit, Scholz said he and Biden “want to talk directly with each other," and he described “a global situation where things have become very difficult."
“It is important that such close friends can talk about all of these questions together, continually,” he said.
Jake Sullivan, Biden's national security adviser, hinted at some tension between the two countries on Sunday when appearing on ABC's “This Week.”
He said Biden originally decided against sending Abrams tanks to Ukraine, believing they wouldn't be immediately useful for Ukrainian forces. However, Sullivan said, Germany would not send its Leopard tanks “until the president also agreed to send Abrams.”
“So, in the interest of alliance unity and to insure that Ukraine got what it wanted, despite the fact that the Abrams aren’t the tool they need, the president said, ‘OK, I’m going to be the leader of the free world,’” Sullivan said. “'I will send Abrams down the road if you send Leopards now.' Those Leopards are getting sent now.”
Scholz's government has denied there was any such demand made of the U.S.
Max Bergmann, a former State Department official who leads the Europe Program at the Center for Strategic and International Studies, said the U.S. has often wanted Germany, the world's fifth-largest economy, to be more forceful on the global stage.
“There’s a hope that, instead of us having to push all the time, that Germany would take a leadership role," he said.
Bergmann said Germany has gone a long way toward strengthening its defense, but added that there's more work to do.
“The German way of seeing the world doesn’t always align with the U.S. way of seeing the world,” he said.
(AP)
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AS IT HAPPENED
Scholz urges Putin to withdraw troops for 'diplomatic' end to war
Smiles and a handshake as Macron and Germany’s Scholz plaster over differences
‘Lasting security’ in Europe can only be achieved with Russian help, Scholz says
New York Times - World
Greece Train Crash
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‘I Can’t Find My Child’: Agony as Search of Greek Train Crash Wraps Up
The authorities were planning to start clearing the debris after Greece’s deadliest rail disaster, with some relatives receiving confirmation that their loved ones had died, while others had to wait.
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By Niki Kitsantonis
Reporting from Larissa, Greece
The fire service in Greece started winding down a gruesome search on Friday at the scene of the country’s deadliest train crash on record as the authorities informed the relatives of some victims identified by their DNA and other families desperately sought information about missing loved ones.
The crash occurred late Tuesday near the Vale of Tempe, in northern Greece, after a passenger train carrying more than 350 people and a freight train raced toward each other on the same tracks for 12 minutes.
Railway workers in Greece were on strike for a second day, a reflection of the rising anger about the accident, which killed at least 57 people, and of the broader concerns about the country’s rail safety record, the worst in Europe.
As part of their investigation, investigators were combing through audio files, documents and notes from the Larissa train station, about 17 miles from the crash site.
The 59-year-old station master, who has not been publicly identified, has been accused of making a mistake that led to the collision and is to appear on Saturday before a magistrate on criminal charges of manslaughter through neglect.
Many of those killed in the crash were young people, touching a nerve in Greece and prompting demonstrations in the capital, Athens, and in Thessaloniki, which is home to a large number of university students and was the destination of the passenger train.
On Friday morning, schoolchildren and parents staged a protest outside the station in Larissa, holding banners saying, “No cover-ups” and “It wasn’t human error” — an apparent riposte to comments from Prime Minister Kyriakos Mitsotakis about the cause of the collision.
Later in the day, thousands of students marched in Athens, some holding white balloons with writing that said “57 tickets of death” and “Profits painted in the blood of students.” More rallies were planned.
Greek trains run along a rudimentary system with safety features that work only sporadically, according to union and safety officials, and the network is less sophisticated than those of many other European countries.
The crash left rail cars strewn about the tracks, and the authorities were to begin moving the wreckage from the site once the search for human remains was complete.
“We will do a final search today, remove the carriages to search underneath them and then start clearing the area,” said Ioannis Artopios, a spokesman for the Greek fire service.
He added that most of the human remains had been removed from the crash site, though rescuers were still pulling out the charred remains of belongings such as backpacks, cellphones and laptops.
Even though the official death toll was 57 as of Friday afternoon, there was an element of confusion: Only 56 people have been reported as missing by relatives. “There is the possibility that a missing passenger was not reported by relatives or that others boarded at stations along the route,” Mr. Artopios said.
The Greek police were notifying relatives of the dead after family members submitted their DNA for identification. A total of 36 matches were confirmed as the authorities went through the painstaking process and continued to carry out tests on remains retrieved from the site.
Constantina Dimoglidou, a spokeswoman for the Greek police, said that it was not yet clear whether those remains were from people who had already been identified. She added that mental-health professionals were assisting the police in informing relatives.
Among the missing was Denis Ruci, a 22-year-old whose mother spoke to reporters outside Larissa General Hospital while holding a photograph of her son.
“He bought a ticket online for Carriage 5, Seat 22,” she said, adding that he had lived in Thessaloniki and had been visiting friends in Athens. “We have no idea where he is. But if anyone saw him in Seat 22 or recognizes him, please inform me because I can’t find my child.”
In the immediate aftermath of the crash, much of the focus was on Greece’s poor safety record, but the chief prosecutor for the Greek Supreme Court, Isidoros Doyiakos, said on Thursday that a judicial investigation into the causes of the collision should be wide-ranging and look beyond the accident on Tuesday night.
“Judicial judgment should not be restricted to the criminal responsibility of specific individuals,” he said in a statement. “The proper dispensation of justice is the best way to commemorate the souls of the dead.”
Giorgos Andreou, whose son owns one of the hotels in Larissa that was allowing relatives of the victims to stay for free, said the fallout was reminiscent of war.
“It’s in times of war that parents bury their children,” he said.
Mr. Andreou partially blamed cutbacks imposed during the Greek financial crisis, which started in 2009 and ran for nearly a decade, for the inadequacies of the country’s railway. He also pointed a finger at the state’s chronic failure to remedy the enduring problems with the system. He said that the episode reminded him of another train crash, in 1972, when he was a teenager, near the village of Doxaras, in which 19 people died.
“Exactly the same thing happened,” he said, “Nothing has changed.”
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L'Humanité
Alpine mise sur un duo 100 % bleu avec Gasly et Ocon
ActuFormule 1 Le championnat du monde démarre ce dimanche avec le Grand Prix de Bahreïn. Avec deux pilotes normands, l’écurie française espère poursuivre sa progression et commencer à rivaliser avec les meilleures écuries du plateau.
Nicolas GuillerminQuarante et un ans qu’on n’avait pas vu ça. Dimanche, alors que les monoplaces s’élanceront au Grand Prix de Bahreïn, première course de la saison 2023 du championnat du monde de Formule 1, Esteban Ocon et Pierre Gasly tenteront de briller au volant de leur Alpine. Il faut remonter à 1982 pour trouver un duo de pilotes français chez Renault avec le tandem Alain Prost- René Arnoux. A l’époque, le premier avait terminé 4 e et le second 6 e au classement final tandis que la marque au Losange avait pris la 3 e place du championnat des constructeurs.
De tels classements combleraient aujourd’hui l’écurie française dont l’objectif, en rassemblant ces deux jeunes talents, est de faire briller l’ « équipe de France » qui a terminé au 4 e rang des constructeurs l’an passé, loin derrière le trio Red Bull, Ferrari, Mercedes. Esteban Ocon, lui, a achevé la saison à la 8 e place au classement général, loin devant Pierre Gasly (14 e), alors pensionnaire d’AlphaTauri, l’écurie petite sœur de Red Bull. Pour cette nouvelle saison, Otmar Szafnauer, le directeur américain de d’Alpine, ne tarit pas d’éloges sur ses deux poulains : « S’ils sont là, c’est parce qu’ils sont jeunes, très expérimentés, rapides et ont remporté chacun un Grand Prix (à Monza en septembre 2020 pour Gasly et en Hongrie en août 2021 pour Ocon – NDLR) , donc ils savent comment gagner. »
Deux pilotes français aux dents longues dans une écurie tricolore, l’image est belle d’autant qu’ils sont Normands tous les deux, se connaissent depuis l’enfance et désormais associés dans l’écurie Alpine, marque originaire de Dieppe en… Normandie. Sauf que les deux graines de champion, qui ont grandi ensemble sur le circuit de karting d’Anneville-Ambourville, près de Rouen, se sont brouillés au fil de leur ascension. Notre « relation s’est malheureusement dégradée en karting, quand on se battait pour la Coupe du monde, le championnat d’Europe, le championnat de France aussi », a expliqué Pierre Gasly en 2018 dans Beyond The Grid, le podcast officiel de la F1. Leurs passes d’armes en Formule Renault 2.0, avec souvent des contacts roues contre roues en course, n’a pas arrangé les choses.
Malgré cela, leurs trajectoires restent indissociables, du karting à la catégorie reine des monoplaces. Vité repérés, Pierre Gasly (27 ans) est passé par la filière Red Bull tandis que Esteban Ocon (26 ans) a fait ses armes chez Mercedes. La paire reste aujourd’hui discrète sur sa relation personnelle depuis l’annonce en septembre dernier de l’arrivée de Gasly chez Alpine. « Tout se passe bien », assure Esteban Ocon. Lors de l’officialisation de leur duo, encore impensable quelques mois plus tôt, le même Ocon s’est même enthousiasmé à l’idée de leurs retrouvailles dans un discours aux forts accents de communication d’entreprise. « C’est une super histoire que l’on peut écrire avec Pierre, tous ensemble, avec l’équipe, a-t-il lancé. On est deux Normands qui avaient deux rêves à la base, et maintenant on est coéquipiers avec un des plus grands manufacturiers de la Formule 1. C’est juste top et j’ai hâte de pouvoir commencer à collaborer avec lui. »
Du côté de la direction, on a salue, bien sûr, leur professionnalisme. « Leur collaboration a été un sans-faute jusqu’à présent », se félicite Otmar Szafnauer. Pour l’écurie à la couleur bleue Alpine, l’objectif est de conforter cette saison son quatrième rang au championnat des constructeurs, avec l’espoir de réduire l’écart de points avec les trois écuries qui dominent outrageusement la F1. Tout en gardant un œil dans le rétroviseur sur la meute de poursuivants, notamment Aston Martin et sa nouvelle recrue, le double champion du monde espagnol Fernando Alonso, arrivé tout droit de chez Alpine.
Pour Esteban Ocon, cette rivalité avec son homologue au sein de l’écurie va provoquer une très bonne émulation. « Ce serait bien que l’on se tire la bourre pendant la saison et que l’on puisse faire »performer« la voiture du mieux possible, dit-il. (…) C’est comme cela que l’on va élever le niveau de l’équipe. ». Pour rappel, en 2021, Alpine s’est donné 100 courses pour se mêler à la lutte pour les podiums. Avec 21 courses cette année-là, 22 l’an dernier et 23 au programme (un record) cette saison, cela lui laisse encore de la marge. « Cette ascension vers le sommet est un marathon, pas un sprint », martèle le directeur général de la marque, Laurent Rossi.
La A533 va-t-elle permettre de donner un coup d’accélérateur à la progression de l’équipe ? Les essais de pré-saison, organisés la semaine dernière à Bahreïn, n’ont pas vraiment permis d’en savoir plus. « Par rapport à l’année dernière à la même époque, nous sommes bien plus fiables et on a pu réaliser le programme et les expérimentations que l’on voulait », glisse Szafnauer. Et d’ajouter : « Les pilotes ne se plaignent pas de la voiture, ils disent qu’elle a un bon équilibre. Il y a encore un peu de travail mais ces réglages fonctionnent. Et c’est en course qu’on pourra voir comment améliorer la voiture régulièrement. Notre objectif sera donc d’améliorer la voiture le plus vite et le plus souvent possible. »
Pour le petit nouveau, Pierre Gasly, qui découvre la A523, les premières impressions sont bonnes. « Ca a été vraiment positif en termes de sensations dans la voiture, il y a des bons signes en termes de potentiel à exploiter donc je dois dire que je suis satisfait, explique-t-il. On sait qu’on a encore du travail car on n’est pas au niveau qu’on souhaite, mais on a une bonne base de travail pour cette année. On sait dans quelle direction aller. Et la voiture réagit bien aux différents réglages qu’on a faits et ça c’est toujours très important. » Quant à Esteban Ocon, qui entame sa quatrième saison dans l’écurie française, l’optimisme est de rigueur. « Ca a été trois jours de roulage où on n’a eu aucun souci sur la voiture donc c’est de bon augure pour la suite, souligne-t-il . On a fait pas mal de tours, ça a été constant, on a été conservateurs donc c’est un bon test. » Dimanche, ce sera une autre paire de manche.
formule 1Renaultchampionnat du mondealain prost France24 - World
Russians pound last access routes to Ukraine's besieged Bakhmut
Issued on: 03/03/2023 - 08:07
FRANCE 24
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Russia said on Friday it would take measures to prevent new border incursions, a day after accusing Ukraine-backed nationalists of killing two people in a cross-border raid in southern Russia. Russian President Vladimir Putin later on Friday told the Russian security council it needed to take up new "anti-terrorism measures" to safeguard law enforcement facilities. To see how all the day's events unfolded, read our live blog below. All times are Paris time (GMT+1).
This live blog is no longer being updated. For more of our coverage on the war in Ukraine, please click here.
8:14pm: US attorney general makes unannounced trip to Ukraine, US official says
US Attorney General Merrick Garland made an unannounced visit to Lviv, Ukraine, on Friday at the invitation of the Ukrainian prosecutor general, a Justice Department official said.
"The attorney general held several meetings and reaffirmed our determination to hold Russia accountable for crimes committed in its unjust and unprovoked invasion against its sovereign neighbor," the official said.
6:40pm: US announces $400 million in additional military aid to Ukraine
The US on Friday announced another round of military aid for Ukraine, a package of ammunition and other support valued at $400 million.
The package will be funded using Presidential Drawdown Authority, which authorises the president to transfer articles and services from US stocks without congressional approval during an emergency, Secretary of State Antony Blinken said in announcing the aid.
"This military assistance package includes more ammunition for US-provided HIMARS and howitzers, which Ukraine is using so effectively to defend itself, as well as ammunition for Bradley Infantry Fighting Vehicles, Armored Vehicle Launched Bridges, demolitions munitions and equipment, and other maintenance, training, and support," he said.
6:28pm: EU official cites 'red line' if China gives Russia weapons
It would be an absolute "red line" if China provided weapons to Russia, a senior European Union official said on Friday, adding that the EU would respond with sanctions.
The comments echo remarks by German Chancellor Olaf Scholz on Thursday warning Beijing against providing such aid to Moscow as it continues to fight in Ukraine.
"Don't deliver any weapons to the aggressor Russia," Scholz said in a speech to the German parliament ahead of his meeting with US President Joe Biden in Washington later on Friday.
Scholz and Biden are expected to discuss the ongoing conflict as well as China when they meet at the White House. China has denied any intention to arm Russia.
4:32pm: US imposes sanctions on three Russians under human rights provision
The United States imposed sanctions on Friday on three Russian individuals under provisions targeting human rights abuses and corruption, the Treasury Department's website showed.
2:48pm: Ukraine accuses Russia of 'disinformation' on Bakhmut withdrawal
Pictures emerged this morning of what appears to be a bridge blown up on what was the only remaining road in and out of Bakhmut. This has forced the Ukrainian armed forces to travel on unpaved roads and is a sign that things are getting harder for them.
A commander of a drone unit in the Ukrainian army posted a video online indicating that he had received orders to leave Bakhmut. However, another person posted a video saying that the Ukrainian army hasn't received orders to withdraw and that the other video was an example of Russian disinformation at work.
FRANCE 24's Gulliver Cragg reports:
2:10pm: Putin tells Russian security council to tighten 'anti-terror' measures
Russian President Vladimir Putin on Friday told his security council that they needed to discuss additional "anti-terrorism measures" to safeguard facilities controlled by law enforcement bodies.
Putin said on Thursday Russia had been hit by a "terrorist attack" in the southern Bryansk region bordering Ukraine, and vowed to crush a sabotage group that had fired at civilians.
2:08pm: Ukraine meeting energy needs despite Russian air strikes, says PM
Ukraine is managing to generate as much power as it needs, Prime Minister Denys Shmyhal said on Friday, despite waves of Russian air strikes on its energy network.
Shmyhal told a news conference no immediate changes were planned in government and that reforms would continue.
He also said that Kyiv, which has applied for membership of the NATO military alliance, hoped for "concrete decisions" from its NATO allies.
1:41pm: Putin amends law to ensure state defence orders are properly met
Russian President Vladimir Putin signed a decree on Friday enabling the state to suspend the directors and shareholders of any companies that fail to meet state defence contracts under conditions of martial law.
The decree would allow the industry ministry to name a new external administrator to take over the running of such companies.
Putin said in October he was introducing martial law in four regions of Ukraine that Moscow has partly seized control of and claimed as its own territory, a move condemned as illegal by most countries.
A year into the war with Ukraine, he has not extended martial law across Russia but has effectively placed the economy on a war footing, with defence factories working around the clock in three shifts to meet the needs of the army.
10:55am: Kremlin vows 'measures' to prevent incursions across Ukraine border
The Kremlin said Friday it would take steps to prevent cross-border incursions after Moscow blamed "Ukrainian nationalists" for killing two civilians in southern Russia the day earlier.
"Measures will be taken to prevent similar events in the future," Kremlin spokesman Dmitry Peskov told reporters.
Russian President Vladimir Putin will later Friday chair a meeting of his security council, Peskov added.
On Thursday, Moscow claimed that "Ukrainian nationalists" had crossed into the southern Russian region of Bryansk and killed two civilians, an allegation dismissed by Kyiv as a "deliberate provocation".
9:27am: Wagner chief says Ukraine's Bakhmut 'practically surrounded'
The chief of the Russian paramilitary group Wagner said Friday his fighters had "practically encircled" Bakhmut, an eastern Ukrainian city that Russia has been trying to seize for months.
"The Wagner paramilitary group units have practically surrounded Bakhmut, only one road remains" to leave the city, Yevgeny Prigozhin said, calling on Ukrainian President Volodymyr Zelensky to abandon the city.
8:43am: Russia's Lavrov says Moscow will not let West blow up gas pipelines again
Russian Foreign Minister Sergei Lavrov said on Friday that Russia "will not let the West blow up gas pipelines again" and said that Moscow would no longer rely on the West as an energy partner.
Moscow has suggested that Western countries were responsible for the blasts that damaged the Nord Stream pipelines in September, an assertion they have dismissed, and has called for an international investigation.
7:47pm: EU's Borrell sees 'small improvement' in US talking with Russia
EU foreign policy chief Josep Borrell said Friday he saw a "small improvement" in diplomacy with Moscow after a G20 meeting that saw rare US-Russia talks.
Secretary of State Antony Blinken met briefly Thursday with Foreign Minister Sergei Lavrov at the meeting in New Delhi, with the top US diplomat pressing Moscow over its invasion of Ukraine.
Borrell noted that Lavrov remained in the room when Western nations criticised Russia, unlike at the last G20 foreign ministers' meeting in Bali last year, when he stormed out.
7:30am: Biden and Scholz to huddle on Ukraine war at White House
German Chancellor Olaf Scholz is visiting the White House on Friday for a private meeting with President Joe Biden as both allies become increasingly vocal about their concerns that China may step off the sidelines and supply weapons to Russia for its invasion of Ukraine. FRANCE 24's Washington correspondent Kethevane Gorjestani reports that the meeting is also an opportunity for the two leaders to exchange notes on their recent, respective meetings with their Ukrainian counterpart Volodymyr Zelensky.
6:00am: Quad ministers denounce Russian threats of nuclear war
Foreign ministers of the so-called Quad group denounced Russia's threat to use nuclear weapons in the Ukraine war as unacceptable, according to a statement issued after a meeting on Friday.
The ministers also said they opposed any unilateral actions to increase tensions in the South China Sea, and expressed concerns about the "militarisation" of disputed territories, in a thinly veiled reference to China.
The Quad group consists of India, Australia, Japan and the United States.
1:17am: US to unveil new ammunition aid to Ukraine Friday
The United States will announce new aid to war-ravaged Ukraine on Friday, consisting mainly of ammunition to help it fight against Russia's invasion force, the White House said.
"Tomorrow, just unilaterally, the US will have another round of assistance for Ukraine," National Security Council spokesman John Kirby said Thursday.
"It will include mostly ammunitions and munitions that Ukrainians will need for the systems that they already have," notably the Himars precision rocket launchers, he added.
The announcement will coincide with the visit to the White House by German Chancellor Olaf Scholz.
© France Médias Monde graphic studio
(FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)
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AS IT HAPPENED
Russian forces launch wave of attacks in new push to encircle Bakhmut
WAR GAMES
‘Orion’ military exercises: A fictitious war, but a real test for French troops
The Observers
Ukraine one year on: How our Observers have adapted, and how misinformation has spread
Valeurs Actuelles
Palmarès des villes : les municipalités écolos dégringolent
Pour la deuxième année consécutive, Angers (Maine-et-Loire) et Guéthary (Pyrénées-Atlantiques) conservent leur première place dans le palmarès des villes et villages où il fait bon vivre publié par le JDD. Les municipalités écologistes ne partageront sans doute pas ce classement… Hormis Rennes (8e, + 2), la plupart des métropoles vertes dégringolent. Le Bordeaux de Pierre Hurmic perd treize places et se retrouve 27e. Le Lyon de Grégory Doucet continue de creuser en plongeant de quatorze places (77e ). Strasbourg, Tours et Annecy reculent de cinq places. Comment expliquer la nette régression des villes gérées par les écologistes ? Par la prise en compte des statistiques sur la sécurité à l’échelle communale (coups et blessures volontaires, cambriolages, violences sexuelles). À l’année prochaine.
Cet article est un extrait des Coulisses politiques du N° 4501 de Valeurs actuelles
L'Humanité
Football. Le Red Star, un club populaire en mutation
ActuCréé en 1897, ce club de Seine-Saint-Denis possède une histoire à nulle autre pareille. À l’occasion de son 125e anniversaire, une exposition à l’office de tourisme de Saint-Ouen rappelle son passé.
Embarek Foufa« Travailler le corps et éveiller l’esprit ». La devise de Jules Rimet, fondateur du Red Star en 1897, résonne toujours. Vivifier le patrimoine du club, intimement lié au territoire local, est un des fondements de l’Étoile rouge, dont l’histoire, racontée maintes fois, est condensée dans une exposition, à l’occasion de son 125e anniversaire. Organisée par Plaine Commune, la ville de Saint-Ouen, l’office de tourisme Plaine Commune Grand Paris et le club jusqu’au 22 septembre (1), cette rétrospective intervient dans une période palpitante sur le terrain. En troisième division (N1), le Red Star (4e), en course pour retrouver le monde professionnel, se déplace chez le leader Martigues, lundi 6 mars (23e journée).
En montant les marches du point d’information tourisme des puces, une frise historique animée rappelle au visiteur l’histoire riche de ce club. Au milieu de fanions et de maillots vintage, Pierre Chayriguès, « meilleur gardien français de tous les temps », et Lucien Gamblin, triple vainqueur de la Coupe de France (1921, 1922 et 1923), sont mis à l’honneur. Tout comme Rino Della Negra, footballeur résistant membre du réseau Manouchian, fusillé par les nazis le 21 février 1942. « Ce travail permet de dépoussiérer le patrimoine et de le faire vivre localement à travers un club qui parle à tout le monde », souligne Charlotte Saint-Jean, animatrice de l’architecture et du patrimoine à la direction de la stratégie culturelle de Plaine Commune.
Stades mythiques #6. Entre mémoire et résistance, Bauer, la tanière du Red StarUn héritage à transmettre aux jeunes générations. « Avec le centre de formation et le Red Star Lab, qui met en place des ateliers culturels et artistiques, le club est très présent localement. L’exposition offre une porte d’entrée pour les enfants vers les autres richesses patrimoniales de proximité », indique Charlotte Saint-Jean. Au fil de la visite, Jean-Claude, audonien depuis 1969, se remémore ses années passées à « Bauer » et apprend que, selon la légende, le nom du club aurait été emprunté à la Red Star Line, une compagnie maritime qui assurait les liaisons entre la France et l’Angleterre.
Dès 1909, l’équipe à l’étoile rouge s’installe à Saint-Ouen, près des puces, en érigeant son stade qui deviendra au fil des années l’étendard de cette cité industrielle et populaire, première ville à élire un maire ouvrier, Fernand Lefort, en 1945. « La tribune était un des rares endroits où tout le monde se retrouvait », se remémore l’ancien joueur Omar Terbèche, dans un film diffusé au sein de l’exposition, au sujet de l’implantation du stade au cœur de Saint-Ouen.
Les supporters soudés contre 777
Le stade Bauer, hommage au médecin audonien Jean-Claude Bauer, résistant communiste fusillé par l’occupant en 1942 au Mont-Valérien, accueille même des matchs de football des jeux Olympiques de Paris en 1924. Cent ans plus tard, clin d’œil à l’histoire, l’enceinte est désignée comme site d’entraînement pour le retour des olympiades dans la capitale. Aujourd’hui, la Planète Z, un HLM devenu la quatrième tribune, borde le terrain qui était entouré d’usines au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Après un long combat, les supporters ont obtenu que le stade du club phare de Seine-Saint-Denis soit rénové au même endroit.
Football. Au Red Star, le nom du stade Bauer n’est pas à vendreEn mai 2022, le rachat par le fonds d’investissement américain 777 Partners, propriétaire également du Genoa (Italie) et du Standard de Liège (Belgique), et qui détient des parts du FC Séville et de Vasco de Gama (Brésil), a encore plus soudé les supporters.
Ils craignent à juste titre que le club serve de vivier pour les autres équipes de 777 évoluant à des échelons supérieurs dans leurs championnats respectifs, reléguant ainsi le Red Star au rang de petite académie du groupe. Le collectif Red Star Bauer, qui n’a pas souhaité s’exprimer, réclame le départ de cet acteur de la finance globale. À chaque match, un drapeau « 777 OUT » est déployé. Dans la tribune Rino-Della-Negra, la résistance ne faiblit pas.
Footballred starsaint-ouenseine-saint-denis France24 - Monde
Au Sénat, coup d'envoi des débats sur la très contestée réforme des retraites
Publié le : 02/03/2023 - 15:59Modifié le : 02/03/2023 - 21:42
FRANCE 24
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Le Sénat a commencé à débattre du projet de la réforme des retraites, jeudi, après un premier passage tumultueux à l'Assemblée nationale. Si la chambre haute du Parlement est dominée par la droite et le centre, favorables au recul de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans, la gauche entend bien maintenir son opposition au projet.
Le projet de loi sur la réforme des retraites en France est arrivé, jeudi 2 mars, au Sénat, dans une atmosphère nettement plus sereine qu'à l'Assemblée nationale. Dominée par l'opposition de droite et du centre, la chambre haute est favorable à un recul de l'âge légal de départ en retraite de 62 à 64 ans.
Cette première séance est présidée par le président du Sénat, Gérard Larcher (LR), et a débuté par un "rappel au règlement" de la présidente du groupe CRCE à majorité communiste Éliane Assassi, qui a exprimé le "devoir" de la gauche de manifester son "opposition la plus vive dans cet hémicycle".
🔴 #RéformeDesRetraites : suivez la discussion générale et l'examen des motions. #DirectSénat https://t.co/6WSV5E5ax3
March 2, 2023À l'ouverture des débats, le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, a plaidé pour le "respect" à l'ouverture des débats au Sénat sur la réforme des retraites, assurant que la chambre haute n'était "pas une ZAD" en allusion aux échanges très tumultueux qui ont précédé à l'Assemblée nationale.
"Je sais qu'ici on débat, on se respecte. Je sais qu'ici il n'y a pas de ZAD, il n'y a que la République", a déclaré le ministre devant le Sénat, à majorité de droite.
"Nous sommes ouverts au compromis entre la majorité sénatoriale qui incarne la volonté d'une réforme et la majorité présidentielle qui porte la responsabilité de la réforme", a-t-il assuré.
Le projet du gouvernement prévoit un recul de l'âge de départ à la retraite à 64 ans. Les sénateurs proposent un report depuis cinq ans.
Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a également tendu la main à la droite, appelant au "dialogue républicain" et promettant de "regarder avec intérêt" certains de ses amendements, comme celui proposant une surcote pour les mères de famille.
Appels à "mettre la France à l'arrêt", le 7 mars
"Ici vous n'avez rien à craindre Monsieur le ministre Dussopt", a glissé le président du groupe centriste Hervé Marseille à l'adresse du ministre du Travail, qui avait été pris à partie par des députés LFI.
Cette première séance, dirigée par le président du Sénat, Gérard Larcher (LR), a démarré par une courte intervention de la communiste Éliane Assassi, qui a exprimé le "devoir" de la gauche de manifester son "opposition la plus vive dans cet hémicycle".
Plus de 4 700 amendements, bataille de procédures, joutes verbales... Les 110 heures de discussion prévues, soit un tiers de plus qu'au Palais Bourbon en février d'après la droite, permettront-elles d'atteindre le vote final avant le gong du 12 mars minuit ?
C'est ce que souhaite Gérard Larcher pour qui "le Sénat doit aux citoyens et aux partenaires sociaux un débat sur l'ensemble du texte". "Nous voulons un débat qui aille jusqu'au vote", a insisté le président du groupe LR Bruno Retailleau.
"Pour lever tout suspense, je voudrais dire que bien sûr nous allons voter un texte, qui sera notre texte, c'est-à-dire que nous voterons la réforme, mais une réforme modifiée", a-t-il affirmé.
"Ce n'est plus la réforme Macron-Borne, mais la réforme Macron-Borne-Retailleau, celle des droites unies contre la gauche, unie", a commenté le socialiste David Assouline devant la presse.
Privé d'un vote des députés, l'exécutif table sur le Sénat pour conférer une légitimité démocratique à une réforme dont deux tiers des Français (66%) ne veulent pas, d'après un sondage Odoxa.
Les échanges s'organiseront autour du stratégique mardi 7 mars. La CGT a appelé jeudi à "monter d'un cran" dans la mobilisation contre le recul de l'âge de départ à 64 ans et à "mettre la France à l'arrêt". Dans l'aérien, l'administration a demandé aux compagnies d'annuler entre 20 et 30 % de leurs vols les 7 et 8 mars à la suite d'un préavis de grève.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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FACE À FACE
Réforme des retraites devant le Sénat : le projet de loi entre les mains de la droite
SÉNAT
Réforme des retraites au Parlement : les prochaines étapes-clés
Emmanuel Macron compte sur le Sénat pour "enrichir" la réforme des retraites
Valeurs Actuelles
D’idiot utile à favori désigné, le nouveau statut piège du Rassemblement national
Olivier Dussopt est à cran. Réaction compréhensible d’un homme qui vient de se faire traiter d’ « assassin » par un député en plein cœur de l’Hémicycle. Interruption de séance. Dans les couloirs du Palais-Bourbon, le ministre du Travail croise Marine Le Pen. Il l’interpelle succinctement, la voix et le teint usés par dix jours de débats cacophoniques : « Merci pour vos mots. » La présidente du groupe Rassemblement national venait de s’émouvoir du dérapage d’Aurélien Saintoul, élu de La France insoumise, assurant qu’ « en politique, on n’a pas d’ennemis mais des adversaires ». L’échange d’amabilités entre les deux “adversaires” ne s’est pas arrêté là. « Elle a été bien plus républicaine que beaucoup d’autres », ira jusqu’à confier Olivier Dussopt à nos confrères du Monde.
Un membre de la majorité – qui plus est, un ministre de premier plan – félicitant ouvertement l’attitude du RN… Oui, les temps changent. La gêne palpable de certains députés macronistes, les cris d’orfraie de la Nupes, les énièmes rappels du passé frontiste et des casseroles du paternel n’y font rien : Marine Le Pen et le RN se sont installés dans le paysage parlementaire avec une assurance de notables.
« Il faut reconnaître qu’elle est forte… » Voilà le genre de confession, à moitié assumée, qu’il est désormais possible d’entendre çà et là dans les couloirs de l’Assemblée. À la buvette des députés, lieu particulièrement prisé lors des récentes interminables soirées de débats, voir un élu RN “refaire le match” de la journée avec un collègue du MoDem ou d’Horizons n’est plus une anomalie. Inimaginable il y a de cela un an.
La bataille de la crédibilité
Certains, au sein même du parti, se demandaient pourtant si Marine Le Pen aurait la volonté de s’épanouir pleinement dans ce nouveau rôle de présidente de groupe. Libérée de la gestion quotidienne du parti depuis l’avènement de Jordan Bardella, la “patronne” s’est prise au jeu parlementaire. Ici, elle annonce le retrait surprise de leur motion de censure. Là, elle déclare que son groupe votera celle défendue par la Nupes.
Avec Renaud Labaye, le secrétaire général du groupe, Marine Le Pen se complaît dans la fomentation de coups politiques. Le duo s’attend à un degré d’implication similaire de la part des 87 autres députés. Ceux qui feraient preuve d’une certaine désinvolture – notamment en ce qui concerne la présence en séance et en commission -sont dûment rappelés à l’ordre. « La bataille de la crédibilité met du temps à se gagner, beaucoup moins à se perdre », avertit un député mariniste.
“L’enjeu n’est plus d’accéder au pouvoir, mais de l’exercer”
Quant à ceux qui ont hérité de postes clés au sein de l’écosystème parlementaire, ils se doivent désormais d’entretenir des relations cordiales, à défaut d’être amicales, avec leurs collègues des autres groupes. Pas question pour Marine Le Pen de voir ses soldats donner une mauvaise image de la marque RN. Élu à la Cour de justice de la République, le député nordiste Bruno Bilde se retrouve à “cohabiter” avec des députés et sénateurs venus de Renaissance, des Républicains, du Parti socialiste, voire de La France insoumise. « Excepté LFI et son sectarisme ridicule, les autres élus nous respectent totalement », assure celui qui, avec Marine Le Pen et Sébastien Chenu, fait figure d’ancien, après sa réélection en juin. Passer de 6 à 88 députés aide à normaliser les relations avec le reste de l’Assemblée. Les non-inscrits étaient raillés. Le groupe est désormais respecté, sa présidente crainte.
C’est la petite musique du moment : Marine Le Pen serait en ballottage favorable pour accéder au pouvoir en 2027. De l’ancien Premier ministre Édouard Philippe au quotidien britannique The Times, nombreux sont ceux à se joindre au cortège annonçant l’inévitable. Réelle inquiétude ou tentative désespérée de relever un front républicain qui a cédé ? Pour le RN, qu’importe : « Le plus important, c’est la dynamique ! », martelaient les pontes du mouvement lors des périodes de turbulences traversées pendant la dernière présidentielle. Aujourd’hui, prédire une défaite de Marine Le Pen est devenu un pari.
Le postulat a de quoi galvaniser encore un peu plus une troupe convaincue de trouver dans un triomphe prochain le sens de l’histoire tant recherché. Quitte à se voir un peu trop beau, beaucoup trop tôt ? « L’enjeu n’est plus d’accéder au pouvoir, mais de l’exercer », avance d’emblée un cadre du parti. Au Palais-Bourbon, des élus font déjà des pronostics sur le nombre de députés supplémentaires que pourrait glaner le RN en cas de dissolution de l’Assemblée nationale.
« Tout cela cherche juste à nous endormir. Le risque serait d’arrêter de travailler », prévient Jean-Philippe Tanguy, numéro deux du groupe. En interne, d’autres cadres se montrent moins indulgents face à l’état d’esprit de certains de leurs camarades d’Hémicycle : « On est encore très loin du pouvoir, tempère l’un d’entre eux. Quand je vois la grosse tête prise par certains en moins d’un an… Ils pensent avoir été élus sur leurs noms, alors que leurs boulangères ne les reconnaissent pas. »
“Vous n’apprendrez jamais… ”
Les chiffres sont pourtant là. « Électoralement, son plafond est devenu son plancher », analyse dans l’Obs le politologue Jérôme Fourquet. Marine Le Pen confirme mois après mois sa deuxième position au classement des personnalités politiques préférées des Français (36 % selon Ipsos, en janvier). À la conclusion des débats sur la réforme des retraites, c’est bien le RN qui est désigné comme la meilleure incarnation politique de l’opposition au projet contesté (par 25 % des Français, selon l’Ifop), au grand dam des partisans de l’union de la gauche. Le même sondage, que les cadres du RN brandissent ces derniers jours pour démontrer les bienfaits de leurs méthodes d’opposition, démontre pourtant une autre réalité. Si le RN semble être le parti politique qui s’en sort le mieux, les syndicats demeurent très largement les premiers opposants à la réforme des retraites aux yeux des Français (43 %). Signe que l’Assemblée nationale et ceux qui la composent ne parviennent pas à pleinement convaincre de leur utilité.
Mais peut-on combattre “le système” quand on en devient progressivement l’un des membres titulaires ? Incarner le dégagisme quand l’hémisphère droit de l’Hémicycle semble se parer durablement de bleu marine ? « Vous n’apprendrez jamais, rétorque Philippe Olivier, eurodéputé et conseiller de Marine Le Pen, quand on lui demande si la posture d’opposant responsable adoptée par son parti pourrait finir par faire fuir le vote contestataire. On en a vu, des journalistes qui ont voulu nous donner des leçons de stratégie politique. Il y en a un qui a fini par se lancer avec fracas. Il a fait 7 % et zéro député. » Au Rassemblement national, rancœur et confiance valent mieux que magnanimité et rage.
L'Humanité
Just Fontaine, un record pour l’éternité
PortraitFootball L’attaquant aux 13 buts lors de la Coupe du monde 1958, en Suède, performance unique, est décédé, mercredi, à 89 ans à Toulouse. Retour sur sa carrière.
Nicolas GuillerminOn ne peut pas résumer un footballeur à un record. Mais quel record ! Treize buts en une seule Coupe du monde, une performance stratosphérique ni égalée ni battue et qui ne le sera probablement jamais. Près de soixante-cinq ans après son chef-d’œuvre au Mondial 1958 en Suède, sur seulement six matchs, Just Fontaine est décédé, mercredi 1er mars, à l’âge de 89 ans. Le football français perd une légende mais son exploit et son empreinte laissés dans ce sport sont éternels.
À une époque où le ballon rond tricolore se cherchait encore, « Justo » a placé définitivement l’équipe de France sur la carte de la discipline. Avec Raymond Kopa et Roger Piantoni, disparus en 2017 et 2018, l’avant-centre du Stade de Reims avait emmené ceux qu’on n’appelait pas encore les Bleus, mais les Tricolores, jusqu’en demi-finale. Le Brésil, futur vainqueur, et un certain Pelé, âgé de 17 ans, auteur d’un triplé, brisent alors leur rêve en l’emportant 5-2. Auteur de 9 buts jusqu’à cette élimination, Just Fontaine réalise un quadruplé lors du match pour la troisième place et la France l’emporte 6-3 face à l’Allemagne de l’Ouest. L’équipe au maillot frappé du coq tient son premier fait d’armes sur la scène internationale et le natif de Marrakech, alors âgé de 25 ans, entre dans l’histoire.
« L’une des plus belles pages de l’histoire de l’équipe de France »
À l’annonce de son décès, les réactions ont fusé tout au long de la journée du Real Madrid à Reims en passant par les instances internationales. « La disparition de Just Fontaine m’attriste, a réagi le sélectionneur Didier Deschamps. Justo est et restera une légende de l’équipe de France. Il était un homme d’une très grande gentillesse, très respectueux des générations qui ont succédé à la sienne chez les Bleus. » Le président par intérim de la Fédération française de football, Philippe Diallo, lui a également rendu hommage : « Il a écrit l’une des plus belles pages de l’histoire de l’équipe de France. Au-delà de son immense carrière de joueur, Just Fontaine a joué un rôle majeur dans le rayonnement du football français. »
Attaquant trapu (1,74 m), au pied droit redoutable, son sens du but et ses frappes surpuissantes ont failli pourtant ne jamais illuminer le Mondial suédois. Devancé dans la hiérarchie par Thadée Cisowski, Just Fontaine n’a dû sa présence en sélection qu’à la blessure de ce dernier juste avant la compétition. « Ce n’est qu’à l’aéroport, avant de partir en Suède, que Paul Nicolas (alors responsable de l’équipe de France – NDLR) et Albert Batteux (l’un des entraîneurs – NDLR), qui ne voulait pas vraiment de moi, m’ont dit que je jouerai avant-centre », a expliqué un jour celui qui a fait ses armes avec l’US marocaine de Casablanca.
Fils d’un fonctionnaire à la Régie des tabacs à Marrakech, le Maroc étant alors un protectorat français, et d’une mère espagnole qui donnera naissance à six autres enfants, ce grand fan de Larbi Ben Barek s’est bâti un palmarès de choix en clubs. D’abord avec Nice (1953-1956), où il décroche un titre de champion et une Coupe de France, puis Reims (1956-1962) avec qui il remporte une autre Coupe et sera sacré champion trois nouvelles fois. En 1959, il passe près du titre continental en s’inclinant en finale de la Coupe d’Europe des clubs champions (2-0) contre le grand Real Madrid de Di Stéfano, Puskas et son ami Kopa – dont il dira un jour : « Raymond avait du caractère, moi aussi et ça a fait un duo magique » en équipe de France. En 152 matchs sous le maillot rémois, ce véritable canonnier au football champagne a inscrit le chiffre impressionnant de 145 buts.
Président de l’union nationale des footballeurs professionnels
Son parcours prend brutalement fin en 1962 à seulement 28 ans après deux doubles fractures à la même jambe. « On parle beaucoup de mon record mais je l’aurais bien échangé contre cinq ou six ans de plus, car le foot était ma passion, regrettait-il avec son accent de Toulouse où il s’était installé . J’étais au sommet. » Sa reconversion en tant qu’entraîneur fut moins heureuse. Son empreinte de joueur, il l’aura également laissée en dehors des pelouses, en créant en 1961 l’Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP), dont le premier combat portera sur le contrat à vie qui entravait la liberté des joueurs. Un épisode trop souvent oublié dans la trajectoire de celui qui demeurera à jamais associé à ce record dont il prédisait qu’il « l’emmenerait dans (sa) tombe ».
Just FontaineFootballéquipe de france de footballDécès France24 - Monde
Derrière les barreaux de la prison d'Evin, le courage des détenues iraniennes
Publié le : 02/03/2023 - 08:12
FRANCE 24
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Depuis le début des manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini, le nombre de femmes incarcérées n'a cessé de croître dans la prison d'Evin, complexe pénitentiaire situé à Téhéran où se mêlent détenus d'opinion, manifestants ou encore prisonniers binationaux. Malgré la répression brutale qui s'exerce dans ce lieu à la réputation sinistre, certaines prisonnières continuent à vouloir défendre le droit des femmes et à soutenir le mouvement de protestation contre le régime des mollahs.
"Ecoutez bien : et un, deux, trois!" : un groupe de détenues de la prison d'Evin à Téhéran entament alors avec force le chant révolutionnaire "Bella ciao" en farsi, tandis que la fille de l'une des prisonnières les enregistre à l'autre bout du téléphone.
"Une pour toutes et toutes pour une !", lancent-elles en riant et en s'applaudissant, dans un acte de défiance et de soutien au mouvement de protestation en Iran, malgré les risques encourus.
L'extrait sonore de cette conversation téléphonique, saisissant, date de janvier.
Il a été diffusé sur les réseaux sociaux par la fille d'une des prisonnières et est devenu le symbole du courage des femmes détenues dans cette prison de Téhéran – tristement célèbre pour ses conditions extrêmement difficiles – et de leur volonté de poursuivre leur soutien au mouvement.
Nombre d'entre elles, comme la militante écologiste Niloufar Bayani, arrêtée en 2018, sont détenues depuis des années. D'autres ont passé les derniers dix ans de leur vie à être emprisonnées, libérées, puis réincarcérées.
Certaines de ses femmes ont été arrêtées bien avant le mouvement de protestation – dont les femmes sont à l'avant-garde – déclenché par le décès le 16 septembre de Mahsa Amini, jeune Kurde iranienne, après son arrestation à Téhéran par la police des mœurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant le port du voile aux femmes en public.
"Coup médiatique"
Le nombre des prisonnières à Evin n'a cessé d'enfler depuis la répression de ce mouvement.
Plusieurs femmes ont été libérées ces dernières semaines, dont Alieh Motalebzadeh, journaliste et défenseure des droits des femmes dont la fille a posté le clip audio devenu viral de "Bella ciao", et la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, arrêtée en Iran en juin 2019 et condamnée à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale.
Téhéran avait annoncé peu avant une grâce en faveur d'un "nombre important" de condamnés.
Mort de Mahsa Amini : retour sur quatre mois de manifestations et de répression en Iran
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Mais les défenseurs des droits de l'Homme ont qualifié cette grâce de "coup médiatique" et plusieurs militantes célèbres y sont toujours emprisonnées, dont la militante des droits humains Narges Mohammadi, les défenseures de l'environnement Sepideh Kashani et Niloufar Bayani – condamnée en 2020 à dix ans de détention pour "espionnage" –, la militante en faveur des droits des travailleurs Sepideh Gholian ou encore la militante germano-iranienne pour les droits humains Nahid Taghavi.
Ces femmes sont privées de liberté parce que la République islamique "tremble face à leur parole", lance à l'AFP Jasmin Ramsey, directrice adjointe du Centre pour les droits humains en Iran (CHRI, basé à New York). "Le foulard est un des piliers de la Révolution islamique comme l'est la soumission des femmes. Ils détestent quand les femmes se font entendre et disent +je peux faire tout ce que je veux !".
La révolution "plus forte" que la répression
Le CHRI a lancé une pétition, signée par près de 40 groupes de défense des droits humains, et adressée à la présidence tournante actuelle de l'UE, la Suède, exhortant les États membres à convoquer les ambassadeurs iraniens dans leur pays lors de la Journée internationale des femmes le 8 mars, pour leur dire "de cesser d'emprisonner et de perpétrer de la violence à l'égard des femmes qui réclament leurs droits et libertés fondamentales en Iran" et de "mettre fin à la violence physique et sexuelle contre les détenues et les manifestantes".
Narges Mohammadi, l'une des femmes ayant entonné "Bella ciao", a émergé ces derniers mois comme l'une des prisonnières les plus critiques. Elle a dénoncé les conditions d'incarcération à Evin et apporté son soutien aux manifestations.
#NargesMohammadi, militante iranienne des droits humains a été condamnée à Téhéran en 2016 à 16 ans d'emprisonnement pour avoir créé et dirigé "un mouvement de défense des droits de l'homme qui fait campagne pour l'abolition de la peine de mort". pic.twitter.com/v3QhxzN72m
December 27, 2021En décembre, elle a publié une lettre ouverte depuis la prison dénonçant des agressions sexuelles subies par des détenues et évoquant des cas de viols de femmes lors de leurs interrogatoires.
>> À lire également : l'Iranienne Armita Abbasi, violée et torturée en prison, dans l'attente de son verdict
"Les femmes ont démontré qu'elles sont les voix du changement, de la liberté et de l'égalité. L'une des raisons pour laquelle Narges est toujours en prison est que les autorités la craignent. Elles les fait frémir", lance Jasmin Ramsey, la directrice adjointe du CHRI.
Sepideh Gholian, qui purge une peine de cinq ans de prison pour avoir apporté son soutien à une grève, a décrit, dans une lettre déchirante publiée par la BBC en farsi en janvier, les méthodes utilisées par les personnes menant les interrogatoires pour aboutir à des confessions forcées, et les cris résonnant à travers la prison.
"Aujourd'hui, les sons que nous entendons (...) à travers l'Iran sont plus forts que les cris des salles d'interrogatoire, c'est le son de la révolution, le son de la vérité : 'Femme.Vie.Liberté'", en référence au slogan scandé dans les manifestations.
Avec AFP
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En Iran, plusieurs centaines d'écolières victimes de mystérieux empoisonnements
DEMAIN A LA UNE
Iran : après 5 mois de manifestations, quel avenir pour le mouvement de protestation ?
Après la libération de Fariba Adelkhah, l'espoir des familles des Français détenus en Iran
Valeurs Actuelles
Rififi à Reconquête !
Depuis qu’il a crevé l’écran dans On n’est pas couché, au début des années 2010, Éric Zemmour a l’habitude d’être la cible de livres à charge. Une dizaine d’ouvrages lui ont ainsi été consacrés. Dans les prochaines semaines, deux autres parutions viendront s’ajouter à cette liste. Ce 2 mars, Jacline Mouraud publie Jacline qui ? Réponse à Éric Zemmour (Bouquins). Un brûlot plein de rancœur et d’amertume – avec un brin de jalousie – où l’ancienne “gilet jaune” raconte son aventure zemmourienne, de son ralliement, en décembre 2021, aux réunions enflammées d’avril 2022.
Elle sera rejointe rapidement par Jérôme Rivière, qui fera paraître Zemmour ? Ben voyons ! (Éditions du Rocher) le 15 mars. L’ancien chef de file des députés Rassemblement national au Parlement européen « dévoile les dessous de cette compétition, inédite et fratricide, entre Marine Le Pen et l’ancien journaliste. Les coulisses de cette campagne, les doutes et les certitudes des deux camps sont ici racontés avec force par un membre du “premier cercle” ».
Pas d’inquiètude chez Reconquête
Rue Jean-Goujon, au siège de Reconquête !, on assure accueillir ces deux ouvrages avec légèreté. « Nous n’avons pas encore le livre de Rivière, maison a lu celui de Mouraud… il n’y a rien dedans. C’était couru d’avance. Elle n’avait pas grand-chose à raconter puisqu’elle n’a fait qu’une chose pendant la campagne : profiter de notre gentillesse pour prendre de l’argent », raille un cadre du parti, qui fait référence au refus de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) de rembourser une facture de 13 000 euros correspondant à des « conseils en communication non démontrés » : la CNCCFP n’a trouvé aucune trace du travail de Jacline Mouraud.
Pour l’entourage d’Éric Zemmour, le départ de celle qui fut membre du comité politique de Reconquête ! s’ explique facilement : « Après la présidentielle, on a décidé de se passer des services de plusieurs personnes pour faire des économies. Jacline en faisait partie. Elle a décidé de nous quitter le lendemain du jour où on lui a dit qu’elle ne serait plus payée. »
“Elle nous dit clairement que si on ne la paie plus, elle retire son soutien”
À la suite d’un e-mail lui annonçant l’arrêt de sa collaboration, Jacline Mouraud adresse une réponse peu équivoque : « Si vous n’acceptiez pas la seule issue honorable à ce contentieux, vous me verriez dans l’obligation de reprendre, d’une part, ma liberté de parole en retirant mon soutien à Éric et à Reconquête ! et, d’autre part, ce qu’à Dieu ne plaise, prendre tous moyens de droit pour obtenir justice. » Le message est clair. « Elle nous dit clairement que si on ne la paie plus, elle retire son soutien. Un mois après, elle invente une histoire savamment relayée dans la presse comme quoi Éric aurait dit que les “classes populaires sont analphabètes”. C’est n’importe quoi. »
Les deux livres paraissent dans un timing bien choisi puisque Éric Zemmour publiera son prochain livre le 16 mars prochain. Jacline Mouraud et Jérôme Rivière veulent tenter d’expliquer les raisons de l’échec de l’ancien journaliste avant qu’il ne puisse le faire, au moment où le président de Reconquête ! cherche un peu d’oxygène dans l’espace politique. Désormais, le cap est fixé avec en ligne de mire les européennes de 2024. « Notre objectif, c’est de prendre des voix chez Macron mais surtout chez Les Républicains », affirme un cadre. Ce qui expliquerait la prise de position d’Éric Zemmour sur la réforme des retraites, pourtant rejetée par 90 % des actifs. « Je la voterais, d’abord parce que c’est ma réforme », déclare-t-il sur BFM TV, début février. Un message direct pour l’électorat de droite en vue des prochaines élections.
Le coup de bas d’Onfray
Car les européennes sont déjà dans toutes les têtes. Lorsqu’il a lu la préface du livre de Jacline Mouraud, écrite par son “ami” Michel Onfray, Éric Zemmour a manqué s’étrangler. « Zemmour n’a qu’un seul bras, le droit. Or, le gaullisme suppose les deux bras ; un seul contraint au salut que l’on sait », écrit-il. On imagine bien de quel salut Onfray parle. Une attaque sous la ceinture pour Éric Zemmour, qui pense, en privé, que Michel Onfray veut lui savonner la planche en vue des européennes. En septembre dernier, le fondateur de Front populaire annonçait qu’il présentera une liste souverainiste en 2024.
Éric Zemmour et ses soldats ont également noté la date du scrutin dans leur agenda. L’élection pourrait être un tournant pour Reconquête !. Pour certains cadres, un score inférieur à 5 % signerait « quasi » la fin du parti. D’autres y croient dur comme fer. « Le scrutin européen favorise structurellement les listes souverainistes et identitaires comme la nôtre, glissait Guillaume Peltier, il y a quelques semaines. C’est une proportionnelle et le ticket d’entrée est à 5 %, c’est largement faisable. »
Reste à connaître la tête de liste et les adversaires. Si le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, semble tenir la corde pour mener la liste de son parti, le suspense reste entier du côté de Reconquête !. Éric Zemmour ne s’interdit rien. Mais désire-t-il se lancer dans la bataille pour le Parlement européen ? En interne, les avis divergent. « Je ne sais pas s’il en a envie… », redoute l’un de ses amis. « Il est le seul à pouvoir y aller. Reconquête !, c’est Éric et personne d’autre », rétorque un autre de ses proches. Marion Maréchal laisse la porte ouverte. Une autre question taraude : verrons-nous le nom de Sarah Knafo sur la liste paritaire ?
En attendant le nouveau livre d’Éric Zemmour…
D’ici là, Reconquête ! tente d’occuper au maximum le terrain. D’un côté, Éric Zemmour compte sur la sortie de son livre pour s’offrir une belle séquence médiatique. De l’autre, les cadres mettent en place le parti. Le mouvement a désigné plus de 700 responsables locaux depuis le début de l’année, afin de mettre en place le maillage territorial qui lui fait encore défaut. Les vice-présidents Guillaume Peltier, Marion Maréchal et Nicolas Bay font le tour des fédérations depuis plusieurs mois. Le parti, qui dispose d’une vingtaine de salariés, a trouvé son rythme, bien qu’il n’ait pas réussi à faire entrer de députés maison à l’Assemblée nationale.
« Depuis l’affaire Lola, tout le monde est au diapason. On a compris qu’il fallait être mobilisé en permanence », assure Stanislas Rigault, président de Génération Z. Sur le terrain, des résultats sont là. Une conférence salafiste a été annulée grâce à la pression des militants à Avignon (Vaucluse) et le projet d’accueil de migrants dans la ville de Callac (Côtes-d’Armor) est au point mort. Le week-end dernier, les militants étaient encore là pour s’opposer à la création d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile à Saint-Brevin-les-Pins (Loire- Atlantique). La seule solution pour exister. Pour l’instant ?
France24 - Monde
Vague de chaleur, incendie, et coupures de courant en Argentine
Publié le : 02/03/2023 - 02:10
FRANCE 24
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Des millions d'Argentins ont été confrontés à des coupures d'électricité mercredi, alors que le pays fait face à une canicule durable et historique.
Une panne d'électricité massive a affecté pour au moins deux heures mercredi après-midi (1er mars) des millions d'Argentins dans plusieurs provinces et certains secteurs de Buenos Aires, en lien avec un incendie près de lignes à haute tension, sur fond de vague de chaleur, ont annoncé les autorités.
Dans la capitale de l'Argentine, la lumière était rétablie vers 18 h locales dans le métro et les services reprenaient progressivement.
Les médias avaient rapporté de premières coupures entre 16 h et 17 h, avec des feux de signalisation en panne, des quartiers de Buenos Aires sans électricité et plusieurs stations de métro plongées dans la pénombre, comme ont constaté des journalistes de l'AFP.
"La panne est importante, elle touche plusieurs provinces. En période de forte chaleur comme aujourd'hui dans une grande partie du pays, le secteur de l'électricité a été sollicité à hauteur de 25 000 mégawatts et la coupure a supprimé quelque 9 000 mégawatts", avait indiqué le sous-secrétaire de l'Energie Santiago Yanotti sur la chaîne C5N.
L'origine de la coupure serait un incendie qui s'est déclaré dans un champ à 60 km de Buenos Aires, à proximité de lignes à haute tension, connectées à la proche centrale nucléaire d'Atucha 1, selon Yanotti.
"En raison de ce problème extérieur, Atucha 1 s'est mise hors service, en mode arrêt sécurité", a indiqué Nucleoelectrica, l'agence nationale d'électricité nucléaire. Ce qui a en retour affecté l'alimentation de vastes zones du pays.
Dans une note adressée dans la nuit de mercredi à jeudi au Tribunal fédéral de Campana, le ministre de l'Economie Sergio Massa a demandé "d'enquêter, de poursuivre et, si nécessaire, d'arrêter les responsables d'actes très graves", tout en exprimant sa "certitude" sur la préméditation de l'incendie.
Buenos Aires vit l'été le plus chaud de son histoire
Aucun chiffre officiel n'était initialement disponible sur le nombre de foyers touchés par la panne électrique, mais des provinces du centre et nord-ouest, telles Cordoba, Santa Fe, Mendoza, et certains secteurs de la province de Buenos Aires, ont été affectés, a indiqué à l'AFP une source gouvernementale.
Les aéroports d'Ezeiza et Aeroparque à Buenos Aires ont connu "de micro-coupures", sans voir leurs activités interrompues, selon cette source.
Cette panne est intervenue sur fond de neuvième vague de chaleur cet été en Argentine, à l'image des 36 degrés mercredi à Buenos Aires. La capitale vit l'été le plus chaud de son histoire selon le service météorologique.
Avec AFP
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"Faux printemps"
En Europe, une "vague de chaleur hivernale" qui chamboule les écosystèmes
Feux de forêts meurtriers au Chili, plusieurs régions en état de catastrophe
Crise climatique
Avec les canicules, des régions entières de la planète vont devenir invivables
Valeurs Actuelles
Milices “antifascistes” : Julien Odoul interpelle Gérald Darmanin
Dans un Tweet publié le 19 février dernier, Raphaël Arnault, cofondateur de la milice d’extrême gauche Jeune Garde antifasciste, appelle ses partisans à pratiquer l’autodéfense « face à l’extrême-droite et leurs violences » (sic). En réponse, le député LFI Carlos Martens Bilongo déclare attendre « son invitation » à ces entraînements. L’élu du Val-d’Oise oublie-t-il les multiples agressions – toujours impunies – de la Jeune Garde ? En avril 2022, trois membres du syndicat étudiant Uni sont attaqués par le groupuscule à Grenoble. Quatre mois plus tard, les auteurs de cette agression sont condamnés à seulement soixante-dix heures de travaux d’intérêt général. En décembre 2021, des militants LREM sont pris à partie à Paris lors d’un tractage sur un marché. Malgré ces faits avérés, l’impunité règne autour de la Jeune Garde, qui bénéficie d’une étonnante bienveillance médiatique. Le député du RN Julien Odoul a décidé de monter au créneau en demandant au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, d’engager une procédure de dissolution du mouvement.
Cet article est un extrait des Coulisses politiques du N° 4501 de Valeurs actuelles
France24 - Monde
La "chaleur fatale", une énergie antigaspi bénéfique pour l'environnement
Publié le : 01/03/2023 - 17:53Modifié le : 01/03/2023 - 17:54
Jean-Luc MOUNIER
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À l’heure de la transition écologique, les énergies renouvelables sont vouées à se substituer progressivement aux énergies fossiles pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il en va ainsi de la chaleur fatale, une énergie décarbonée qui peut servir au chauffage collectif mais qui est encore insuffisamment exploitée par les industries françaises. Explications.
Encore méconnue du grand public parmi les énergies renouvelables, elle pourrait occuper une place de choix à l'avenir dans le mix énergétique français. La chaleur fatale, aussi appelée chaleur de récupération est issue en grande partie des activités industrielles et représente un gisement d'énergie peu exploité aujourd'hui au regard de son potentiel. De plus, elle est une énergie décarbonée pouvant servir à chauffer des logements, des entreprises ou encore des équipements publics.
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En quoi consiste la chaleur fatale ?
La chaleur fatale est une "production de chaleur dérivée d’un site de production, qui n’en constitue pas l’objet premier, et qui, de ce fait, n’est pas nécessairement récupérée", selon le Cerema, un établissement public qui dépend du ministère de la Transition écologique.
Les sources de production de cette chaleur fatale sont diverses : les industries, les data centers, les incinérateurs de déchets, les stations d’épuration d’eaux usées... Autant de sites dont la consommation d’énergie produit de fait de la chaleur, dont une partie est rejetée et perdue.
Valoriser la chaleur fatale permet donc de la réutiliser de différentes manières. "Deux axes de valorisation thermique complémentaires" existent, selon l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) : la réutilisation de cette chaleur pour répondre à des besoins propres à l’entreprise émettrice, et la valorisation vers l’extérieur pour chauffer d’autres entreprises, des logements via un réseau de chauffage urbain ou encore pour produire de l’électricité.
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Quelques exemples de dispositifs existants et à venir en France
La ville de Dunkerque dans le nord est pionnière en la matière (depuis 1986) : elle possède le plus grand réseau en France de récupération de chaleur industrielle fatale, qui a nécessité 32 millions d’euros d’investissements pour relier les hauts fourneaux d’ArcelorMittal au réseau de chauffage urbain. La chaleur fatale récupérée permet aujourd’hui de chauffer près de 16 000 équipements et logements. Ce dispositif – qui devrait être bientôt élargi à 12 000 logements supplémentaires – permet d’éviter chaque année l’émission de 20 000 tonnes de CO2, selon le Cerema.
Dans le même sens, l'agglomération de Mulhouse (Haut-Rhin) va se doter d'ici fin 2025-2026 d'un nouveau réseau de chaleur long de 50 km et alimenté par plusieurs industriels. L’investissement – entre 140 et 150 millions d’euros – doit permettre d’acheminer de la chaleur fatale à hauteur de 200 GWh / an, soit les besoins en chauffage de 20 000 équivalents logements.
Dans un autre genre, un centre aquatique – par ailleurs site d’entraînement pour les JO de Paris-2024 – et un quartier situé à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) vont bientôt être chauffés par la chaleur d’un data center. L’investissement de quelques millions d’euros permettra à la chaleur fatale de l’entreprise Equinix d’alimenter ces équipements et logements en chauffage et eau chaude collective grâce à des pompes à chaleur.
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Un potentiel de chaleur fatale sous-exploité en France
La chaleur fatale représente aujourd’hui un réservoir énergétique d’ampleur encore largement inexploité en France. "Aujourd’hui, les gros potentiels sont dans l’industrie. Les unités d’incinération d’ordures ménagères (UIOM) sont, quant à elles, de plus en plus optimisées et les data centers représentent un potentiel en croissance puisqu’il y en a de plus en plus aussi sur le territoire", explique Marina Boucher, ingénieure énergie et coordinatrice du pôle industrie 2030 à l’Ademe.
Les gisements théoriques de chaleur fatale représentent 109,5 TWh dans l’industrie, 4,4 TWh dans les UIOM et 3,6 TWh dans les data centers, selon un rapport de l’Ademe publié en 2017. Selon Marina Boucher, "on a capté environ 10 TWh depuis 2015 en industrie. Ce n’est pas rien, mais ça reste faible au regard du gisement national de chaleur fatale industrielle par exemple".
L’agence environnementale a estimé auprès des Échos, en 2020, que le gisement de chaleur fatale facilement valorisable serait de 12 TWh/an, de quoi chauffer un million de logements.
Le savoir-faire en matière de réutilisation de chaleur fatale existe en France : quelque 178 projets qui vont dans ce sens ont d’ailleurs été financés entre 2015 et 2020, selon une note de l’Ademe publiée en mars 2022. "La technologie existante est mûre" confirme Nicolas Goldberg, senior manager énergie pour le cabinet de conseil Colombus Consulting, avant de préciser que le potentiel de chaleur fatale est "probablement sous-exploité".
Selon l’expert en énergie, plusieurs freins expliquent actuellement que cette énergie renouvelable et de récupération (EnR&R) ne soit pas pleinement exploitée : "Où est-ce qu’on va chercher cette énergie ? Cela suppose de revoir des processus industriels de sites de production déjà installés, cela suppose aussi de gros aménagements avec l’acheminement de grands tuyaux, le creusement de grandes tranchée. Il y a vraiment du progrès à faire sur l’exploitation de la chaleur fatale."
À cela s'ajoutent des disparités géographiques en France : dans un pays qui se chauffe encore très majoritairement au gaz et à l’électricité, le réseau de chauffage urbain (par lequel transite cette chaleur fatale récupérée) varie d’une région à l’autre. La région Ile-de-France possède, par exemple, la plus grosse proportion de logements chauffés au réseau de chaleur urbain (environ 15 %) quand la région Occitanie se chauffe seulement à 1 % de cette manière, comme l’a montré une étude de Butagaz et du Synasav publiée en juillet 2022.
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La chaleur fatale, un "gain direct" pour réduire les émissions de carbone
Au même titre que la biomasse – énergie issue de la combustion de matières comme le bois, les végétaux, les déchets agricoles et les ordures ménagères organiques –, la récupération de la chaleur fatale est une énergie renouvelable d’avenir dans le mix énergétique utilisé pour chauffer les ménages en France.
"Capter de la chaleur fatale, cela veut dire valoriser de l’énergie qui était jusqu’alors perdue et effacer des consommations qui pouvaient être couvertes à l’origine par du gaz ou d’autres énergies fossiles. Donc le gain va être direct en matière de réduction des émissions de carbone", explique Marina Boucher.
"La production de chaleur est assez carbonée en temps normal : la plupart des logements collectifs et individuels sont actuellement chauffés soit avec des réseaux de chauffage urbains qui ont une part de fossiles, soit avec des énergies fossiles", renchérit Nicolas Goldberg. "Donc en matière de réduction des émissions, le potentiel de décarbonation de la chaleur fatale est énorme."
Difficile, cependant, de quantifier combien de tonnes de CO2 seront économisées en ayant recours à cette énergie car "chaque installation pour récupérer de la chaleur fatale sera unique", précise le spécialiste en énergie.
Dans le cadre de la transition écologique, l’exécutif français entend encourager ce développement dans les années à venir. Dans ses programmations pluriannuelles de l’énergie – une feuille de route sur la stratégie énergétique de la France – pour la période 2019-2028, l’État fixe entre autres objectifs d’ici 2028 "la multiplication par cinq ou six" de la quantité de chaleur fatale industrielle récupérée par rapport à 2016. Autrement dit, il s’agit de passer de 0,4 TWh exploités en 2016 à 0,84 TWh en 2023, puis entre 2,3 TWh et 3 TWh en 2028.
"Le développement des réseaux de chaleur urbains est un axe majeur, et la chaleur fatale fait partie des leviers de verdissement des réseaux", conclut Marina Boucher.
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SÉCHERESSE
L’hydroélectricité, une "énergie clé" à l’épreuve du réchauffement climatique
entretien
Énergies renouvelables : "La guerre en Ukraine a accéléré la transition verte en Europe"
ELEMENT TERRE
La seconde vie des éoliennes
Valeurs Actuelles
Une église dégradée à Paris, le suspect aurait déjà vandalisé un lieu de culte
Fin décembre, plusieurs églises françaises avaient été visées par une vague de dégradations à quelques jours de Noël, comme l’avaient rapporté certains médias, dont Le Figaro et Ouest-France. Ensuite, durant la première quinzaine de janvier, des faits similaires avaient été observés en Seine-Saint-Denis, selon les informations du Parisien. Plus récemment, c’est dans la capitale française que des faits similaires ont été observés. Jeudi 2 mars, un individu s’est rendu coupable de dégradations dans l’église Saint-Eustache, qui se trouve dans le 1er arrondissement de Paris, comme le rapporte CNews ce vendredi. Bien que le suspect soit toujours recherché, son profil se précise. D’après des informations citées par la chaîne d’information, cet homme pourrait s’être aussi rendu coupable de dégradations similaires dans l’église Saint-François-Xavier, dans le 7e arrondissement de Paris, fin février.
Des faits qui ne sont pas isolés
Fin janvier, plusieurs églises parisiennes avaient été prises pour cible par des incendiaires. L’une d’elles avait même été dégradée à deux reprises. Le 24 janvier, CNews rapportait qu’une enquête avait été ouverte, confirmant ainsi une information du Parisien. Poussée à réagir, Anne Hidalgo, la maire de Paris, avait assuré les paroissiens de son plein soutien et dit « se tenir aux côtés du diocèse de Paris », comme l’avait relaté CNews. Selon des informations citées par Aleteia le 22 janvier, de nombreux actes de profanation ou de vandalisme se produisent chaque année en France contre des églises. Par conséquent, des diocèses prennent la décision de nommer des responsables de la sécurité.
France24 - Monde
En Israël, répression violente d'une manifestation d'opposants à la réforme judicaire
Publié le : 01/03/2023 - 17:45
FRANCE 24
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Une nouvelle manifestation antigouvernement a été réprimée mercredi par la police qui a fait usage de grenades assourdissantes et de canons à eau. Cette nouvelle manifestation intervient alors que le Parlement israélien a adopté en lecture préliminaire une nouvelle loi dans le cadre de la reforme de la justice.
Des affrontements ont opposé, mercredi 1er mars à Tel-Aviv, la police et des manifestants contre la réforme judiciaire portée par le gouvernement et qu'ils jugent antidémocratique, tandis que le Parlement a adopté en lecture préliminaire deux nouveaux projets de lois controversés.
Durant la manifestation, plusieurs rues et voies de circulation ont été bloquées et la police a utilisé des canons à eau et des grenades assourdissantes, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Des policiers à chevaux ont également tenté de disperser la foule. Dans un communiqué, la police a indiqué avoir arrêté 39 personnes pour troubles à l'ordre public.
Onze manifestants blessés ont été pris en charge à l'hôpital Ichilov de Tel-Aviv, a déclaré le porte-parole de l'hôpital à l'AFP.
Cette nouvelle manifestation intervient alors que la Knesset (Parlement israélien), réunie le même jour en séance plénière, a adopté en lecture préliminaire une nouvelle loi dans le cadre de la reforme de la justice, annoncée début janvier par le gouvernement que Benjamin Netanyahu a formé en décembre avec des partis d'extrême droite et des formations ultra-orthodoxes juives.
Les députés ont adopté par 62 voix contre 20 sur les 120 que compte le Parlement, un projet de loi qui vise à restreindre les possibilités de destitution d'un Premier ministre.
Celle-ci ne sera possible que si au moins 90 députés y sont favorables et seulement en cas d'inaptitude physique ou mentale.
>> À lire - Réforme de la justice en Israël : "Si Netanyahu persiste, le mouvement pourrait se radicaliser"
Selon la procédure, la proposition doit passer par une commission du Parlement, qui décidera de la soumettre à un vote en première lecture.
Selon les détracteurs de la réforme, elle vise à réduire l'influence du pouvoir judiciaire au profit du pouvoir politique, menaçant l'équilibre des pouvoirs et le caractère démocratique de l'État d'Israël.
Mais Benjamin Netanyahu et son ministre de la Justice Yariv Levin l'estiment nécessaire pour rétablir un rapport de force équilibré entre les élus et la Cour suprême, que le Premier ministre et ses alliés jugent politisée.
Les députés ont par ailleurs adopté en lecture préliminaire un texte de loi visant à infliger "la peine de mort aux terroristes", par 55 députés contre 9.
La peine capitale pour les terroristes est depuis longtemps réclamée par certains députés d'extrême droite, mais elle n'a jamais trouvé suffisamment de soutien pour devenir une loi.
Le texte aurait toutefois peu de chances d'être adopté en Israël - où la peine de mort n'a été appliquée qu'une fois par la justice civile, à l'encontre du criminel de guerre nazi Adolf Eichmann, en 1962 - les formations ultra-orthodoxes étant enclines, pour des raisons religieuses, à voter contre.
Avec AFP
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Des milliers d'Israéliens dans les rues de Tel-Aviv contre la réforme du système judiciaire
lobbying conservateur
En Israël, un influent cercle de réflexion derrière la controversée réforme judiciaire
Israël : la réforme controversée de la justice adoptée en première lecture
France24 - Monde
Angola, Congo, RD Congo: Emmanuel Macron poursuit sa tournée en Afrique centrale
Publié le : 03/03/2023 - 22:32
Anthony SAINT-LÉGER
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Kalidou SY
Après Luanda et Brazzaville, Emmanuel Macron se rend Kinshasa. Dans la capitale congolaise, une partie des kinois sont critiques à l'égard du président français.
En Tunisie, la crise continue plus d’une semaine après les déclarations de Kaïs Saïed sur la vague de migrants subsahariens à stopper dans le pays. Alors que les ambassades de plusieurs pays commencent à rapatrier leurs ressortissants, le Mali et la Côte d’Ivoire ont dépêché deux premiers avions qui arriveront à Tunis samedi matin, de nombreux migrants restent coincés dans des situations de précarité et d’insécurité.
Dernier jour de compétition au Fespaco. Le plus grand festival de cinéma africain ferme ses portes ce soir, après 10 jours de compétition. 170 œuvres aux thèmes variés ont été sélectionnées en compétition officielle, dont quinze longs métrages de fiction en lice pour briguer la récompense suprême, l'Etalon d'or du Yennenga, qui sera décernée samedi en clôture du festival. Nos envoyées spéciaux Fatimata Wane et Sophie Lamotte ont interviewé le réalisateur Burkinabè Gaston Kaboré
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Fatimata WANE, Journaliste – Présentatrice
New York Times - World
Rules to Curb Illicit Dollar Flows Create Unintended Hardships for Some Iraqis
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The regulations were meant to prevent dollar transfers to corrupt actors. But they have ended up harming ordinary Iraqis who need U.S. currency for legitimate purposes.
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By Alissa J. Rubin
BAGHDAD — When the United States and Iraq recently put tough new international banking rules into effect, the intent was to stem the illicit flow of dollars to criminal actors and money launderers, including those helping groups in Iran and Syria.
But in a country with a primarily cash economy, the changes created unintended hardships for ordinary Iraqis who need dollars for travel abroad. Demand for dollars has increased and the cost in Iraqi dinars at some local currency traders has surged.
Long lines are forming early in the day outside money changers’ shops, where Iraqis planning to travel outside the country often turn up grasping plastic bags stuffed with dinars, which banks outside the country do not accept. These days, it’s not easy to find a money changer who still has dollars. And those who do run out early.
“I don’t have any dollars left,” one currency trader, Abu Ali, said last week at his shop in Baghdad’s Karrada neighborhood.
The new rules, worked out in an agreement between the United States and Iraq, require greater transparency surrounding the wire transfers of dollars held as foreign currency reserves for Iraq in an account at the Federal Reserve Bank of New York. They went into effect late last year.
The agreement was part of a long-delayed modernization of Iraq’s financial system as it begins to conform to the rules that most countries follow and adapts to requirements for more transparency in international financial transactions.
But some Iraqi merchants and others who used to be able to make payments in dollars by international wire transfers have been unable or unwilling to satisfy the tighter transparency requirements. So they are turning to money changers, creating the greater demand for dollars on the Iraqi street that is driving up the price in dinars.
Every day, the Central Bank of Iraq facilitates wire transfers from its account at the New York Fed on behalf of Iraqi businesses and individuals to pay for goods from outside Iraq. The transfers are critical because few businesses have international bank accounts.
Separately, a sum in cash is sent to the Iraqi central bank, intended for currency exchanges and banks to distribute largely to Iraqis traveling abroad.
Until the new rules were put in place, there had been little in the way of electronic footprints to help U.S. officials trace whether some of the transfers were ending up in the hands of criminal actors.
For example, an Iraqi party might request that a wire in dollars be sent to a bank in another country, such as the United Arab Emirates, in payment for goods that are being imported into Iraq. But, the account in the U.A.E. could also be used to move dollars outside Iraq to launder money or supply a party under sanctions. So more information was needed to be sure that such transactions are legitimate.
The concerns about dollars ending up in the wrong hands date back to soon after the 2003 U.S. invasion of Iraq. At that time, American authorities were concerned primarily about cash transfers but the U.S. Treasury later turned its attention increasingly to wire transfers.
The Treasury wanted to ensure that dollars sent by wire were not being sent in violation of U.S. law to fronts or agents for parties under sanctions or criminal entities. In congressional testimony in 2016, for example, a top Treasury official noted three groups targeted by sanctions that were known to be active in Iraq: Al Qaeda, the Islamic State and the Iran-backed Lebanese militia Hezbollah.
With the Islamic State’s takeover of northern Iraq in 2014, it seized a branch of Iraq’s central bank and those concerns became more urgent. The situation underscored the need for more transparency in the dollar wire transfers.
After the Iraqis finally defeated the Islamic State in 2018, Iraqi and U.S. bankers and the Treasury began to discuss a new system for wire transfers.
Under the new regulations, both individuals and companies requesting wire transfers of dollars must disclose their own identity, and the identity of whoever is ultimately getting the money. That information is then reviewed by an electronic system as well as by experts at Iraq’s central bank and the New York Fed before payment is made.
The new system allows banks around the world to conduct automatic checks on transfers of money from Iraq to other countries, said Ahmed Tabaqchali, the chief strategist for Asia Frontier Capital’s Iraq fund.
“In short, the system heightens the visibility of red flags,” he said.
Now, many requests are being rejected, said Mudher Salih, a former deputy head of Iraq’s central bank and now a financial policy adviser to Iraq’s new prime minister, Mohammed Shia al-Sudani. Sometimes, he said, that is because of suspect identities but other times it is because many Iraqi businesses do not have the requisite licenses to import goods or are not properly registered as commercial entities and therefore are in violation of Iraqi law.
The rejections have created a greater demand for dollars at Iraqi money changers, which has sharply increased their cost for Iraqis with legitimate needs, he added.
Since 2003, there have been two Iraqi dinar rates for buying dollars; an official rate established by Iraq’s central bank and an unofficial street rate, which is higher. And when dollars are scarce, the street price goes up.
The difference between the two is creating hardships for Iraqis like Janna, a mother of four. She said she had been saving up to buy a refrigerator and had her eye on a German model that cost about $250. In October, that was the equivalent of 320,000 dinars. Today, because of the scarcity of dollars, the refrigerator would cost 375,000 dinars.
“It’s more than I can afford,” she said.
After the new wire transfer rules took effect, the quantity of dollars flowing daily into Iraq by wire fell sharply — on some days down by nearly 65 percent from $180 million to $67 million — compared with the period before the rules were implemented, according to the daily wire transfer numbers released by Iraq’s central bank.
The transfers have since picked up, but they are still often less than half of what they were before the new system was put in place.
It is not clear exactly how much of the drop in transfers reflects illicit recipients.
“I would not put down to fraud the almost 90 percent drop,” said Douglas Silliman, president of the Arab Gulf States Institute in Washington and a former U.S. ambassador to Iraq. “Maybe it’s 45 percent fraud and 45 percent incompetence or just not knowing how to deal with the new regulations.”
Yasmine Mosimann contributed reporting from Baghdad.
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France24 - World
Coca crops take root in Mexico as opium demand wanes
Issued on: 04/03/2023 - 03:30Modified: 04/03/2023 - 03:29
Atoyac de Álvarez (Mexico) (AFP) – An army helicopter flies over verdant mountains in southern Mexico, the scene of unusual coca crop discoveries that suggest drug cartels are adapting to shifts in the multimillion-dollar narcotics trade.
For years, poppies -- the raw material for heroin -- and marijuana have provided a livelihood for thousands of small farmers in the impoverished state of Guerrero.
But in recent years the growing US addiction crisis surrounding the potent synthetic drug fentanyl has caused opium demand and prices to fall.
The result is that Mexican traffickers are now experimenting with growing coca leaves, whose production has historically been dominated by Bolivia, Peru and Colombia.
"It's an activity that hadn't been detected here before," said Colonel Carlos Javier Perez, who heads the unit in charge of destroying coca in Guerrero.
"In a month and a half, we've found 27 plantations," he told AFP.
Mexico's coca fields are in their infancy, with a surface area of around 360,000 square meters (3.9 million square feet) eradicated in the past four years -- a drop in the ocean compared with Colombia.
"Organized crime groups are trying to diversify their activities and experiment with coca planting," Perez said, as soldiers uprooted the bushes by hand and burned them in the town of Atoyac de Alvarez.
Cocaine is hugely profitable: In Europe, for example, a kilo can sell for around $40,000.
It is a sum most farmers could only dream of in Guerrero, one of Mexico's poorest states, which has endured years of violence linked to turf wars between drug cartels.
- 'No coincidence' -
Mexican cartels have come to control almost the entire cocaine trafficking chain in Colombia.
Now coca crops are also flourishing in Honduras and Guatemala, once just transit points for the drug from South America.
In the Mexican case, "it is linked to the production of fentanyl," said Libertad Arguello, an expert at the Colegio de Mexico institute of higher education.
"It's no coincidence that coca leaves began to be cultivated."
The Mexican government reported the first coca plantation discoveries in February 2021. President Andres Manuel Lopez Obrador said that criminal groups were experimenting with the crop.
The one-hectare (2.5-acre) field found in Guerrero had a small irrigation system.
A few meters (yards) away, the soldiers also found an improvised laboratory, tools, chemicals, gasoline and clothing left behind by those in charge.
To reach the crops, the military traveled nearly an hour in off-road vehicles and on foot through dense vegetation, according to AFP reporters who accompanied them.
The soldiers must explore the area on foot because it is almost impossible to spot the coca plants from the air, Perez said.
In the laboratory where the coca paste was produced, a sleeping bag, blankets and a cap were seen abandoned by workers, who according to the military fled when they saw the troops.
The paste, obtained by mixing chopped leaves with lime, cement, gasoline, and ammonium sulfate, is usually taken elsewhere to be turned into cocaine, Perez said.
According to Insight Crime, a non-profit investigative organization, Mexican criminal groups could be experimenting with new growing techniques to adapt the plants to higher altitudes than in Colombia and Peru.
"Despite the increased discoveries, Mexico's coca cultivation remains far from scalable. And there is no indication that the country will soon become a significant player in coca production," it said in a report.
"But while coca cultivation levels remain low, the incremental increase and Guerrero's history of illicit crop cultivation could eventually lead to trouble," it added.
© 2023 AFP
New York Times - World
Thai Hunger Strikers Calling for Changes to Monarchy Are at Risk of Dying
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The two young women have not had food for 44 days, part of a campaign urging the government to repeal a law that criminalizes criticizing the royal family.
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By Sui-Lee Wee
Sui-Lee reported the article from outside the Supreme Court in Bangkok.
A stream of protesters outside the Supreme Court in Bangkok held up the three-fingered salute — a symbol of defiance against the government. “Fight, fight, fight,” they yelled to two young women who were taken out of a makeshift tent in stretchers, both so weak that they could not open their eyes.
The women, Tantawan “Tawan” Tuatulanon, 21, and Orawan “Bam” Phuphong, 23, were taken to a hospital on Friday evening after their family members and lawyer said that they were on the brink of death. They were on their 44th day of a hunger strike, protesting the detention of Thai political prisoners, calling for judiciary changes and the repeal of a law that criminalizes criticizing the Thai monarchy.
Their plight has been discussed by Thailand’s House of Representatives and has drawn urgent expressions of concern from international human rights groups, which have called on the government to engage with the activists.
In 2022, both women were accused of violating the law against criticizing the monarchy after they conducted a poll asking whether the royal motorcade was an inconvenience to Bangkok residents. They were released on bail in March that year under the condition that they no longer participate in protests or organize activities that defame the royal family.
The doctors are now most concerned about the women’s kidneys failing, according to their lawyer, Krisadang Nutcharut. “Their parents and I were consulting each other and saw that they wouldn’t make it past tonight, according to the blood results,” Mr. Krisadang said.
The women’s protest has presented the Thai government with a political dilemma two months before a general election: Meet their demands and risk appearing weak among voters or do nothing and face a potential fallout that could trigger widespread unrest.
Kasit Piromya, a former Thai foreign minister, has called on Prime Minister Prayuth Chan-ocha of Thailand to address the women’s demands. Mr. Prayuth, through a government spokesman, has said he hopes the two women are safe but urged parents to “monitor their children’s behavior” and for all Thais to “help protect the nation, religion and monarchy.”
The women began their hunger strike in January. Last month, Ms. Tantawan, a university student, and Ms. Orawan, a grocery store worker, were hospitalized and put on saline drips after their conditions became critical. They have stopped drinking water but are sipping electrolytes on doctors’ orders.
On Thursday, the pair announced that they would stop taking electrolytes, too. In an interview with The New York Times on Thursday evening, Mr. Krisadang said the women’s spirits remain unbowed.
In January, Thailand’s justice minister told Ms. Tantawan and Ms. Orawan that the government would consider reforming the bail system, though he did not address their core demands, which include reforming the country’s judicial system.
Thailand’s opposition parties, Pheu Thai and Move Forward, submitted an urgent motion for a debate in the House of Representatives in February to propose measures to save the women’s lives. The debates stopped short of addressing the activists’ demands to abolish lèse-majesté, the law that makes criticizing the monarchy illegal, fearful of alienating royalists before the election. (The protesters are also calling for the abolition of Thailand’s sedition laws.)
Thailand has one of the world’s strictest lèse-majesté laws, which forbids defaming, insulting or threatening the king and other members of the royal family. Known as Article 112, the charge carries a minimum sentence of three years and a maximum sentence of up to 15 years. It is the only law in Thailand that imposes a minimum jail term.
Previously, Thai authorities confined the use of lèse-majesté against people who explicitly criticized the leading members of the monarchy. But after Mr. Prayuth seized power in a coup in 2014, the number of topics that constituted lèse-majesté expanded to include criticism of the institution, and even deceased kings.
Thailand informally suspended the use of the lèse-majesté law in 2018, according to Chanatip Tatiyakaroonwong, Amnesty International’s regional researcher on Thailand. The move coincided with calls from the international community for Thailand to respect their commitments to the United Nations’ International Covenant on Civil and Political Rights.
But after the 2020 protests, Mr. Prayuth, who has repeatedly vowed to remain loyal to the monarchy, instructed all government officials to “use every single law” to prosecute anyone who criticized the monarchy.
The authorities have charged at least 225 people, including 17 minors, for violating the lèse-majesté law since 2020. Thousands more have been slapped with other criminal charges. As more activists were targeted, the mass protests slowly began to wane.
Sunai Phasuk, the senior researcher for Thailand for Human Rights Watch, said the case of Ms. Tantawan and Ms. Orawan and their public survey was the clearest example of how the law is being arbitrarily enforced. “The use of the lèse-majesté law has become more and more arbitrary, in that even the slightest criticism of both the individuals and the institution can lead to legal action,” he said.
On Thursday evening, dozens of supporters appeared outside the Supreme Court in support of the women. They held sunflowers and cards that read, “Abolish lèse-majesté law.” (Ms. Tantawan’s name in Thai means “sunflower.”)
“These kids are so brave, my generation cannot compete with them,” said Yupa Ritnakha, a 65-year-old supporter who was holding a bunch of sunflowers outside of the Supreme Court. “They are willing to die for their cause.”
This is not Ms. Tantawan’s first hunger strike. In April 2022, she went on a hunger strike for over a month after she was detained for violating her bail by posting details of the royal motorcade on Facebook. She was released on bail once again, but placed under house arrest.
Friends of Ms. Tantawan and Ms. Orawan say they are disappointed that the women’s campaign has failed to sway the general public or motivate the government to introduce reforms.
“It’s unfortunate for them that this is happening at a low point of the protest movement,” said Mr. Chanatip, of Amnesty. “After three years of an official crackdown on the protests, people are quite burned out.”
Ryn Jirenuwat contributed reporting.
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France24 - World
Crusaders dedicate Super Rugby win to absent coach Robertson
Issued on: 04/03/2023 - 03:22
Melbourne (AFP) – Canterbury Crusaders dedicated their first win of the Super Rugby Pacific season to coach Scott Robertson who was absent because of a family bereavement, as the reigning champions roared back to their best.
Robertson, widely touted to be named the new All Blacks coach in coming weeks, missed the Crusaders' 52-15 thrashing of the Otago Highlanders in Melbourne on Friday.
He remained in Christchurch, handing his duties to assistant Scott Hansen for the opening match of the competition's "super round" -- which features all 12 teams playing in the Victorian capital across three days.
Hansen said the Crusaders spoke to Robertson soon after the win -- a performance vastly improved on the previous week's 31-10 home loss to the Waikato Chiefs to begin their title defence.
"Obviously we are thinking of them at this time. We spoke to Razor at the end of the game," Hansen told journalists, referring to Robertson's nickname.
"The main thing is, he is back home with his family.
"I do feel the boys did put in a performance for Ray (Robertson) and (wife) Jane. And we could be proud of that."
New Zealand Rugby this week said it had begun a process to find the new All Blacks head coach from 2024, with Robertson widely seen as the top candidate to replace Ian Foster after leading the Crusaders to six Super Rugby titles.
Foster, who will not re-apply for the role, voiced displeasure at the appointment process, believing it could be a distraction for players ahead of this year's Rugby World Cup in France.
NZ Rugby said it expects to announce Foster's successor by mid-April.
Star Crusaders and All Blacks playmaker Richie Mo'unga steered his team to the thumping victory and said it was satisfying to get back to winning.
"It was awesome to get the win and more importantly play some footy as the Chiefs played all the footy last weekend," he said.
"We wanted to come out and impose ourselves against the Highlanders and I think we did a good job."
© 2023 AFP
L'Humanité
Les livreurs uberisés, dans l’angle mort de la loi immigration de Darmanin
ActuExclus de la régularisation par le travail, les sans-papiers ubérisés manifestent ce samedi pour ne plus être absents de la loi en préparation, permettant l’accès à des titres de travail pour les métiers en tension.
Pierric MarissalLes livreurs sans-papiers comptent être nombreux et visibles ce samedi dans la rue, pour protester contre le projet de loi asile et immigration, dit « Darmanin ». Le collectif Uni·es contre l’immigration jetable, qui rassemble 250 associations appelle à cette mobilisation.
Les uberisés, soutenus par la Maison des coursiers, Sud Commerce, le Clap, la CNT-SO et Médecins du Monde, viendront y porter leur cas particulier. « Pendant toute la crise du Covid, ils ont été mis en avant par le gouvernement comme travailleurs essentiels. Des sans papiers livraient les repas aux hôpitaux, dans les ministères, et ont ainsi permis à de nombreux restaurants de préserver leur activité. Ils pensaient être enfin visibles, reconnus... Mais avec cette loi on leur dit qu’ils sont indésirables », explique Circé Lienart, coordinatrice de la Maison des coursiers.
75 % des livreurs reçus à la maison des coursiers sont sans papiers
Le projet de loi prévoit en effet, outre le recul des droits des personnes exilées et la détérioration de leurs conditions d’accueil, un titre de séjour pour les « métiers en tension », valide un an, permettant aux sans-papiers travaillant dans certains secteurs (BTP, Hôtellerie-restauration...) de trimer, temporairement mais dans la légalité. Sauf que les livreurs en sont exclus.
Pourtant ils seraient très nombreux à en bénéficier : près de 75 % des livreurs reçus à la maison des coursiers sont en effet sans papiers. Uber Eats a ainsi déconnecté 2500 d’entre eux en septembre dernier pour absence de papiers. « Le rythme s’est accéléré en décembre. On estime à environ 7000 le nombre de personnes virées du jour au lendemain par la plateforme, assure Circé Lienart. Le pire, c’est que beaucoup d’entre eux ont travaillé et cotisé à l’Urssaf sous leur propre nom ! »
Nombre d’entre eux disposaient en effet d’un titre de séjour valable en Italie - où ils ont accosté -, papier que l’administration française a jugé un temps valable pour créer une auto-entreprise, avant de se rétracter, laissant des milliers de travailleurs sur le carreau.
Exclus de la régularisation par le travail
Le phénomène est loin d’être marginal. « Médecins du monde a constaté que près d’un tiers des créations de micro-entreprises étaient domiciliés dans les centres d’action sociale qui prêtent des boîtes aux lettres, des foyers ou des centres d’hébergement d’urgence », assure la coordinatrice de la Maison des coursiers, preuve que l’ubérisation touche un public toujours plus précaire.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Etant exclus de la régularisation par le travail - seul le salariat le permet -, ces travailleurs sans-papiers misaient, à défaut, sur ces titres de séjour pour « métiers en tension ». « C’est quand même totalement hypocrite de la part de ce gouvernement, dénonce Circé Lienart. Il défend les plateformes et cette nouvelle forme de travail, mais n’y associe aucun droit ».
Au plein cœur des manifestations contre les déconnexions des sans-papiers, les livreurs ont été plus de 700 à défiler. Ils espèrent une mobilisation aussi forte pour porter leurs revendications auprès des parlementaires : que leurs factures valent preuve de travail au même titre qu’une fiche de paie, afin d’ouvrir une régularisation; que les critères d’accès aux métiers en tensions leurs soient ouverts; et que les travailleurs des plateformes soient reconnus salariés, comme le demande la directive européenne bientôt votée.
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Ubérisation du travaillivreurs à véloTravailleurs sans papiers New York Times - World
Russia-Ukraine War
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China Increasingly Seen as Antagonist in Diplomatic Talks Around the World
Tensions over China arise in many gatherings of global leaders and diplomats, as Beijing increasingly plays a spoiler role, often siding with Russia.
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By Edward Wong
NEW DELHI — When the top diplomats of four major Asia-Pacific nations met here in the Indian capital on Friday to discuss issues in the region, one had a direct message for the behemoth whose shadow loomed over the talk.
China must “act under the international institutions, standards and laws” to avoid conflict, Yoshimasa Hayashi, the foreign minister of Japan, said on a public panel that included his counterparts from the United States, India and Australia.
That request is one that every official on that stage has made on many occasions. Although Russia’s war in Ukraine has dominated diplomatic dialogue around the globe this past year, the dilemma of dealing with an increasingly assertive China is ever-present — and for many nations, a thornier problem than relations with Moscow. They subscribe to the framing that President Biden and his aides have presented: China is the greatest long-term challenge, and the one nation with the power and resources to reshape the American-led order to its advantage.
At the heart of this predicament is the fact that the United States and its allies maintain deep trade ties with China even as their security concerns and ideological friction with the nation’s leader, Xi Jinping, and the Chinese Communist Party escalate.
For President Biden and his aides, that tension came into sharp focus in recent weeks after a Chinese spy balloon began drifting over the continental United States, and when, in their telling, they came across intelligence that China is considering sending weapons to Russia for its war. That prospect has prompted American diplomats and those from allies and partners to deliver warnings to Chinese counterparts, including here in New Delhi.
The anxieties over both China’s and Russia’s increasingly discordant roles on the world stage were perhaps wrapped into a lament on Thursday by Prime Minister Narendra Modi of India that “multilateralism is in crisis today.”
The State of the War
“Global governance has failed in both its mandates” of preventing wars and fostering international cooperation, he said in a video address to a conference of top diplomats from the Group of 20 nations, made up of the world’s major economies, including China and Russia.
The four Asia-Pacific countries represented on the panel one day later at the Raisina Dialogue form the Quad partnership, which was revived in 2017 after many years of dormancy and has gained momentum since, mainly because of shared strategic concerns over China. But in a sign of the delicate balance they are trying to strike in relations with Beijing, the diplomats took pains to stress in their public comments that the Quad is not a security or military organization. Mr. Hayashi was the sole panelist to mention China, and only after being prompted by the panel’s moderator.
Their joint statement, released after private meetings, did not mention China, although many points in it, including the issue of “peace and security in the maritime domain,” are obviously aimed at Chinese policies.
At the earlier Group of 20 conference, the foreign minister of China, Qin Gang, joined the foreign minister of Russia, Sergey V. Lavrov, in playing the role of spoiler.
Together, they opposed two paragraphs in a proposed consensus communiqué, the first of which directly criticized Russia’s war in Ukraine. Even though the leaders of the Group of 20 had approved the same two paragraphs in a consensus document at a meeting last year in Bali, Indonesia, China has dug in with Russia to sabotage both this week’s communiqué and a similar one proposed at a G20 finance ministers’ conference in late February in Bengaluru, India.
The second paragraph in the communiqué that they objected to did not mention Russia or Ukraine. It simply said that all the nations agreed to uphold United Nations principles on international humanitarian law, “including the protection of civilians and infrastructure in armed conflicts” and forbidding “the use or threat of use of nuclear weapons.”
Some diplomats privately expressed surprise that China opposed a reiteration of such basic principles, a move that forced the conference to issue a lower-level chair’s statement. Mr. Qin’s stance seemed to validate concerns that his government was willing to side with Russia in a growing number of diplomatic venues — including at the United Nations Security Council — to undermine policies or actions that the vast majority of nations endorse.
“Russia and China were the only two countries that made clear that they would not sign on to that text,” Antony J. Blinken, the U.S. secretary of state, said pointedly at a news conference on Thursday night. He added that he agreed with Mr. Modi “that there are real challenges to the multilateral system.”
He noted, too, that at the U.N. Security Council, “we have two countries in particular that tend to block the attempted actions of the council to address some of the most urgent global concerns.”
Mr. Blinken has also expressed skepticism over a push by Beijing for peace negotiations in the war in Ukraine, saying Chinese officials are merely creating a smoke screen to buy Russia more time to press its assault.
Chinese officials say they will happily cooperate with countries in the international system, and that it is the United States fanning the flames of division with its “Cold War mentality.”
China is ready to work with other Group of 20 nations to both “stay committed to solidarity and cooperation” and “play a bigger role in addressing major global economic and financial challenges,” said Mao Ning, a Chinese Foreign Ministry spokeswoman, at a news conference in Beijing on Thursday as the meetings in New Delhi began.
After Mr. Blinken’s critical remarks, Ms. Mao said Friday that Mr. Qin had urged the Group of 20 nations to engage in “real multilateralism” and avoid “power politics and camps of confrontation.” She added that the G20 was an inappropriate venue for discussing Ukraine, and criticized the Quad partnership as a “closed small circle.”
Ms. Mao also lashed out at an announcement by the U.S. Commerce Department on Thursday that it was restricting trade with 28 Chinese entities that American officials accused of violating U.S. sanctions, including certain bans on nuclear and missile technology sales. That move, Ms. Mao said, showed the United States was going to great lengths to “suppress Chinese enterprises.”
The Biden administration has broadened an effort begun by the Trump administration to hobble Chinese companies that the U.S. government views as potential national security threats, including Huawei, China’s most important communications technology company. Last October, Mr. Biden announced sweeping restrictions on selling advanced semiconductors and semiconductor manufacturing equipment to China, in what aides called an effort to end China’s access to “foundational technologies.”
The Biden administration is pushing two allies, Japan and the Netherlands, to also impose further limits on sales of semiconductor manufacturing equipment to China. That subject might have come up when Mr. Blinken met in New Delhi with his Dutch and Japanese counterparts. The move is another manifestation of the Biden administration’s belief that China can be constrained only by getting allies and partners on the same page.
And Mr. Blinken warned China on Thursday night of economic penalties if it went ahead with giving weapons to Russia: “We have sanctions authorities of various kinds,” he said.
For world leaders, those irrepressible tensions are more evidence that the international system is cleaving into blocs, and that Mr. Modi’s urgent plea to diplomats this week was falling on deaf ears: “Focus not on what divides us, but on what unites us.”
Olivia Wang contributed research from Hong Kong.
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L'Humanité
La défiance des consommateurs s’accroît envers les labels biologiques
ActuUn baromètre présenté ce jeudi 2 mars au Salon de l’agriculture par Obsoco pour l’Agence Bio montre que les acheteurs des produits biologiques se méfient progressivement des labels du secteur.
Samuel EyeneLe désamour des consommateurs pour le bio se poursuit. « La baisse de la consommation de produits biologiques s’inscrit notamment dans un contexte de diminution de l’intérêt des Français sur les labels bio », amorce ce jeudi 2 mars Agnès Crozet, directrice associée de l’Obsoco.
Cette société d’études chargée de comprendre les mutations de la société et de la consommation a dévoilé sa vingtième édition du baromètre de perception et de consommation des produits biologiques en partenariat avec l’Agence BIO. Ce travail réalisé du 21 novembre au 1er décembre 2022, ne livre que peu de nouvelles rassurantes au secteur.
Alimentation. La filière bio frappée de plein fouet par l'inflationSelon l’Agence, « bien que les consommateurs aient une confiance encore élevée pour les labels publics (65% pour le label AB) ou privés, la grande majorité d’entre eux connaît tout de même une baisse d’intérêt en comparaison avec 2021 ». Cette défiance s’explique notamment par un manque de connaissances de ce qu’est le bio. Ils ne sont que 48 % à estimer que les informations au sujet des origines de ces produits sont suffisantes, d’après le baromètre. Et 57% d’entre eux ont des doutes sur la réalité du bio des produits estampillés comme tel.
Des labels trop satisfaits d’eux-mêmes
« Je pense que c’est le résultat des deux phénomènes conjugués. Depuis plusieurs années les consommateurs ont une côte de confiance envers les produits bios favorable. Néanmoins elle s’est érodée rapidement car les labels se sont satisfaits de la situation sans anticiper les risques à venir, avance Philippe Camburet, président de la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique (FNAB). Ils se sont également satisfait des politiques publiques qui n’ont pas octroyés de moyen suffisant pour entretenir un lien avec les consommateurs ».
Et l’autre phénomène ? Pour le président de la FNAB, « la recherche d’une identité écologique de la part d’acteurs de l’agro-alimentaire » joue en leur défaveur. « Les clients se retrouvent en rayon face à des produits prétendument bons pour l’environnement et un peu moins chers d’un côté, et de l’autre côté des produits bios qui n’ont d’autre identité que le label alimentaire ».
Pour 71% des Français, le bio est trop cher... mais rémunère correctement les paysans
Mais les changements d’habitudes de consommation des produits biologiques ne se résument pas qu’à une question de confiance. D’après le baromètre, 71 % des Français n’en consomment plus car ils les trouvent « trop chers ». Une augmentation de 1% comparé aux chiffres de 2021 (70 %). Laure Verdeau, directrice de l’Agence BIO, s’est d’ailleurs dit plutôt « surprise » par cette faible évolution. « Même si la raison du prix reste le premier frein à l’achat, elle n’a pas beaucoup augmenté malgré la période d’inflation », précise-t-elle.
Pour autant, tout n’est pas négatif. Un lien de confiance reste notamment établi entre les Français et l’agriculture biologique. « Près de deux tiers d’entre eux (60%) pensent que le bio permet une juste rémunération des producteurs », note l’étude. Un bon point alors que producteurs et distributeurs se rejettent la faute d’une inflation des prix de l’alimentaire de plus de 14% sur un an.
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Glazer cloud hangs over improving Man Utd
Issued on: 04/03/2023 - 03:08Modified: 04/03/2023 - 03:06
Manchester (United Kingdom) (AFP) – Manchester United fans are on the crest of a wave after ending a six-year wait to win a trophy and remain in the hunt for three more in a remarkable first season under Erik ten Hag.
Sitting third in the Premier League ahead of Sunday's clash with Liverpool, the Red Devils are into the FA Cup quarter-finals and last 16 of the Europa League on the back of one defeat in 22 games.
There could be even more reason to celebrate in the coming months should the United supporters finally get their wish with the departure of unpopular American owners, the Glazer family.
Yet doubts over whether the Glazers will sell their controlling stake in the club, despite inviting bids for the 20-time English champions, cast a shadow over a potentially bright future.
Qatar's Sheikh Jassim Bin Hamad Al Thani and British billionaire Jim Ratcliffe made bids before a soft deadline for buyers to make their interest known on February 17.
But both are reported to be short of the Glazers' £6 billion ($7.2 billion, 6.8 billion euros) asking price for a club their father Malcolm Glazer bought for £790 million in 2005.
Rumoured tension even among the Glazer camp adds an extra layer of uncertainty.
Joel and Avram Glazer, the club's executive co-chairmen, are reportedly less willing to part with the English giants than their four other siblings.
Avram Glazer was at Wembley last weekend to see United lift their first silverware since 2017 by beating Newcastle 2-0 in the League Cup final.
'Glazers out'
But the return of success on the field has not quelled the fury directed towards United's owners by the fans.
Chants of "We want Glazers out" echoed around Wembley during the League Cup final and in the victory over Barcelona at Old Trafford in a heavyweight Europa League tie late last month.
The family, who also own the Tampa Bay Buccaneers in the NFL, have been unpopular since day one as their takeover saddled the club with huge debts.
The Glazers have overseen the steady decline of a club that used to be English football's dominant force on and off the pitch.
United have not won a Premier League title since former manager Alex Ferguson retired in 2013.
Old Trafford is in need of redevelopment and even United's commercial power is beginning to feel the strain from a decade in the doldrums.
For the first time in the Premier League era, Liverpool's revenue of £594 million was greater than United's £583 million last season.
The two clubs clash at Anfield this weekend, with both uncertain about when their owners will sell up.
Liverpool owner John Henry has ruled out a full sale of the club despite seeking fresh investment.
Henry's Fenway Sports Group (FSG) have far more credit in the bank with supporters than the Glazers.
In the 13 years since FSG rescued Liverpool from the brink of administration, the Reds have been restored to the top of the English and European game -- winning the 2019 Champions League and lifting the club's first Premier League crown for 30 years in 2020.
But patience is even wearing thin among the Liverpool fanbase over a lack of spending in the transfer market after a season of decline.
Jurgen Klopp's men are sixth in the Premier League, 21 points adrift of leaders Arsenal, and were humiliated 5-2 on home soil by Real Madrid in the first leg of their Champions League last-16 tie.
"It is a summer where we have to be in the market definitely," said Klopp last week as Liverpool aim to get back on their perch next season.
Make the right signings and FSG will be forgiven. By contrast, the acrimony between United fans and the Glazers is embedded in the fabric of the club.
If they choose not to sell, the bubble of euphoria around Old Trafford could well burst.
© 2023 AFP
L'Humanité
Chantage sur les grévistes de Total
Pas honteÀ l’approche du 7 mars, des directeurs de raffinerie mettent la pression sur les salariés de TotalEnergies. Celui de Feyzin (Rhône) accuse dans une vidéo les mouvements sociaux de faire perdre des clients, laissant planer le doute sur un plan social à venir si le site était mis à l’arrêt. « Chantage à la pérennité de l’emploi, remise en cause du droit de grève, opposition entre salariés grévistes et non grévistes, tout y est ! » s’est emporté Thierry Defresne, secrétaire CGT du comité européen TotalEnergies. Le directeur de la plateforme Normandie a lui aussi sous-entendu dans un courrier qu’en cas de grève il n’y aurait pas d’investissements pour améliorer l’efficacité énergétique du site… La multinationale a pourtant réalisé 20 milliards d’euros de bénéfices en 2022.
TotalEnergiesraffineries New York Times - World
Cambodian Opposition Leader Is Found Guilty of Treason Before Election
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Kem Sokha, co-founder of the defunct Cambodia National Rescue Party, was accused of conspiring to overthrow the government and sentenced to 27 years of house arrest.
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By Seth Mydans
Kem Sokha, Cambodia’s most prominent opposition politician who is still in the country, was sentenced to 27 years of house arrest Friday on a charge of treason and barred from running or voting in elections.
Cambodian courts are not an independent branch of government, and the sentence is the latest step that Prime Minister Hun Sen has taken as he crushes what remains of a political opposition in advance of a July election. Mr. Hun Sen, who has been in power for 38 years, has said he is planning to run in that election and has anointed one of his sons, Lt. Gen. Hun Manet, to succeed him in the future.
“It is not right, unfair and can’t be accepted,” said Ang Oudom, one of Mr. Kem Sokha’s lawyers, after the sentence was announced. He said he would appeal but added, “It is a political case, and only politicians can decide.”
Outside the courthouse, where several ambassadors had gathered to hear the verdict, W. Patrick Murphy, the U.S. ambassador to Cambodia, said the case was fabricated and a miscarriage of justice.
“Denying Kem Sokha and other political figures their freedom of expression, their freedom of association, undermines Cambodia’s Constitution, international commitment and past progress to develop a pluralist and inclusive society,” he said.
On Friday afternoon, the U.S. Department of State said in a statement that the “multiyear process to silence” Mr. Kem Sokha was “unjust” and that it diminished Cambodia’s international standing. It also cited a “larger pattern of threats, harassment and other unacceptable actions” against political opposition leaders, the news media and civil society.
Mr. Kem Sokha, 69, is a co-founder of the now-dissolved Cambodia National Rescue Party, known as the C.N.R.P., along with Sam Rainsy, who has been in self-imposed exile since 2015 to avoid arrest for defamation, among other charges. Mr. Kem Sokha was arrested in September 2017 in a showy late-night raid on a charge of colluding with the United States government to take power in Cambodia.
That charge was based on a statement he made in a video about receiving advice from American pro-democracy groups. He has denied the charges, and Washington has dismissed them as “fabricated conspiracy theories.”
From abroad, Mr. Rainsy said the charges against Mr. Kem Sokha were “based on a grotesque reading of a standard speech he had made years earlier in Australia.”
Mr. Kem Sokha was moved from prison to house arrest just over a year after he was detained and then freed from house arrest in November 2019 but banned from politics. Soon after his arrest, the Supreme Court dissolved the C.N.R.P. after the government accused it of plotting its overthrow.
The party posed the most serious threat to Mr. Hun Sen’s Cambodian People’s Party, known as the C.P.P., and the C.N.R.P.’s dissolution cleared the way for Mr. Hun Sen’s party to sweep all 125 seats in the National Assembly in a 2018 election.
Mr. Kem Sokha’s arrest and the termination of the C.N.R.P. were part of a wide-ranging crackdown on opposition politicians, activists and members of the press that has seen hundreds of people jailed or sentenced in absentia after fleeing abroad. In June, a court in Phnom Penh convicted at least 51 opposition figures of “incitement” and “conspiracy” as well as other charges.
Among those convicted was Theary Seng, a lawyer and civil rights activist with dual American and Cambodian citizenship, who is now serving a six-year sentence in a remote prison in Preah Vihear Province.
Human Rights Watch, which has strongly condemned each step of the crackdown in Cambodia, called on foreign governments Friday to reassess their approach to Mr. Hun Sen’s government.
“It was obvious from the start that the charges against Kem Sokha were nothing but a political ploy by Prime Minister Hun Sen to sideline Cambodia’s major opposition leader and eliminate the country’s democratic system,” said Phil Robertson, deputy Asia director of Human Rights Watch.
He said the sentence “isn’t just about destroying his political party but about quashing any hope that there can be a genuine election in July.” Ming Yu Hah, Amnesty International’s deputy regional director over Southeast Asia, emphasized the same point, saying, “This verdict is an unmistakable warning to opposition groups months before national elections.”
Mr. Hun Sen put the point in graphic terms in a speech in January, in which he warned his political opponents to prepare for assault. He said he could “gather people belonging to the C.P.P. to protest and beat you,” and added, “Be careful. If I can’t control my temper, you will be destroyed.”
Sun Narin contributed reporting from Phnom Penh.
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Valeurs Actuelles
Une église vandalisée dans le Val-de-Marne, une statue de la Vierge décapitée
Une autre église a été prise pour cible en France. Dans le Val-de-Marne, l’église Saint-Martin située à Orly, tout près de Choisy-le-Roi, a été vandalisée et profanée, indique actu.fr jeudi 16 février. Les faits se sont produits le week-end dernier. L’église a été découverte sens dessus dessous peu avant la messe du dimanche 12 février. Une statue de la Vierge Marie a notamment été décapitée, et des pupitres brisés. De l’argent et le tabernacle contenant des hosties consacrées ont aussi été volés.
Une enquête ouverte
Une plainte a été déposée par le prêtre de la paroisse. Le parquet de Créteil a confirmé qu’une enquête avait été ouverte et était en cours pour retrouver la trace des auteurs de ces actes de vandalisme, relate actu.fr. Les premiers éléments du dossier ont d’ailleurs révélé que les vandales seraient venus à deux reprises dans l’église Saint-Martin : une première fois dans la nuit de jeudi à vendredi, puis une seconde fois, dimanche entre 8 heures et 9 heures du matin.
Un acte « crapuleux »
Alain Girard, adjoint au maire d’Orly, a réagi à cet acte à l’encontre du lieu de culte, dénonçant des faits « crapuleux ». Un autre conseiller municipal d’Orly, Philippe Bouriachi, a lui aussi condamné « avec fermeté cet acte de vandalisme » sur les réseaux sociaux : « J’espère que le ou les auteurs soient rapidement interpellés et sévèrement punis. » L’église est fréquentée par les habitants des deux communes franciliennes.
France24 - World
How a German war film disarmed Oscar voters despite woes at home
Issued on: 04/03/2023 - 02:56
Los Angeles (AFP) – When "All Quiet on the Western Front" first premiered back in September, there was little to suggest it was about to wage an all-out campaign for Oscar votes.
The German-language World War I film comes from Netflix, which had a roster of far more expensive "prestige" movies primed for Academy Award pushes, from Oscar-winning director Alejandro Gonzalez Inarritu's "Bardo" to the star-studded "Glass Onion: A Knives Out Mystery."
But while those have largely fallen by the wayside, with one nomination each, "All Quiet" has emerged from the crowded trenches of awards season hopefuls as an Oscars frontrunner, with nine nods, including for much-coveted best picture honors.
"It really feels like a wave of joy and luck that has come over us," director Edward Berger told AFP, days before his film won seven prizes at Britain's BAFTAs, including best film.
"We're very grateful for that... it's a German war movie!"
Indeed, Berger's film is the third screen adaptation of Erich Maria Remarque's seminal novel about naive young German soldiers confronted with the horrors of war -- but the first shot in the author's native language.
Had he been asked, the director "would have immediately said no" to making another English-language version.
Luckily, the decision to flip the script was helped by Netflix's wildly successful expansion into new global markets with recent subtitled hits such as South Korean series "Squid Game" and Oscar-winning film "Roma."
The movie's eventual $20 million price tag was comparatively small change for the streaming giant, but a huge sum in the German film industry.
"We wouldn't have gotten the type of budget that you need to make this film five years ago," said Berger.
The film's best picture Oscar nomination is the first for any German-language movie.
Creative license
Ironically, the film has been far better received outside of the German-speaking world than it has at home, where many reviewers savaged it.
In particular, critics slammed Berger's decision to depart from Remarque's text, which -- with 50 million copies sold worldwide, and the legacy of being banned by the Nazis -- holds hallowed status in Germany today.
Unlike the novel, the film portrays tense armistice peace talks with French generals. It also omits a section in which one of its war-hardened heroes visits home but cannot readjust to civilian life.
"I don't follow it very closely... that's part of the journalist's job -- to observe, criticize," shrugged Berger.
"I felt licensed to make those changes" because "why make it the same?" he added.
To encapsulate the "physical difference" between the film's reception at home and overseas, Berger pointed to one especially harrowing scene towards the end of the movie.
A key character is fatally bayoneted through the back -- a moment which Berger intended to be heartbreaking and brutal, but not necessarily unexpected, given the novel's fame and the war's unfathomable death toll.
Yet at the film's world premiere in Toronto last year, "there was a loud gasp in the audience," he recalled.
"I was so surprised, because I didn't plan on this... In Germany, that didn't happen," said Berger.
"As Germans, we expect -- in a German movie about war -- you cannot have a hero. You cannot have people be successful in the mission. You almost cannot have a soldier survive," he said.
By contrast, "in America, you're used to the hero. You want them to come out positively, and you cling on to the hope that your hero is going to change the world."
'Shame and responsibility and guilt'
In any case, Berger did not sign up out of any sense of patriotic duty. The film and the original anti-war novel are both stridently against jingoism of any stripe.
"We wanted to make a very German movie -- but we are not making it for the country," he said.
"I'm not a patriot. Germans have a difficult relationship with patriotism, or pride or honor, about their history or country. So I'm not in that business."
Instead, filming in German offered "an outer stamp of authenticity" and a deeper sense of the "shame and responsibility and guilt" many Germans feel about history, said Berger.
Whatever happens at the Oscars ceremony on March 12, "All Quiet" clearly left an indelible impact on voters at the US-based Academy of Motion Picture Arts and Sciences.
It is seen as a shoo-in for the best international feature statuette, a strong possibility for best picture, and its nine Oscar nominations are one short of the all-time record for a foreign-language movie.
"Were we surprised? Of course," said Berger. "I mean, you can't count on something like that."
© 2023 AFP
L'Humanité
7 mars et après : le plan de la CGT pour « mettre la France à l’arrêt »
ActuLes représentants de cinq fédérations considérées comme stratégiques, à l’image des cheminots ou des énergéticiens, étaient réunis jeudi 2 mars à Montreuil pour organiser les actions reconductibles contre la réforme. D’autres secteurs pourraient leur emboîter le pas, comme la métallurgie ou le contrôle aérien, à partir de la journée du 7 mars. Les agents d’EDF des centrales nucléaires se sont mis à baisser dès cet après-midi la production d’électricité.
Samuel Ravier-RegnatMain dans la main contre la réforme des retraites. Face à une foule « gonflée à bloc », forte de quelque 600 délégués syndicaux selon les organisateurs, les secrétaires généraux de cinq fédérations CGT représentant des secteurs dits stratégiques (cheminots, industrie chimique, mines et énergie, ports et docks, verre et céramique) affichent leur unité.
Et leur détermination à obtenir le retrait du projet gouvernemental, qui prévoit notamment le report de l’âge légal de 62 à 64 ans. « Cette bataille est gagnable et on va la gagner », martèlent-ils de concert, depuis l’estrade installée ce jeudi dans le hall du siège de la CGT à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, où ils sont réunis toute la journée pour organiser la « grève reconductible » qu’ils espèrent lancer à partir du 7 mars. D'autres n'ont pas attendu, "compte tenu du débat qui s’ouvre au sénat cet après-midi sur l’article 1 concernant la suppression des régimes spéciaux, les agents d’EDF des centrales nucléaires se mettent en grève et baissent dès cet après-midi la production d’électricité", a déclaré Sébastien Menesplier (CGT Mines-énergie).
« Monter d’un cran »
« Malgré le nombre de personnes dans la rue, malgré la pétition lancée par l’intersyndicale qui a accumulé plus d’un million de signatures et malgré les sondages (qui témoignent d’une opinion publique massivement hostile à la réforme des retraites – NDLR), le gouvernement déroule son projet, tranquillement », explique devant la presse Laurent Brun, secrétaire général de la CGT cheminots.
Retraites. La Macronie caresse la majorité sénatoriale dans le sens du poilD’où la nécessité de « monter d’un cran » en termes de mobilisation. Dans le ferroviaire, la fédération a annoncé, depuis début février, sa volonté d’aller vers une grève reconductible à partir du 7 mars (et même du 6 au soir, pour couvrir aussi les personnes travaillant dans la nuit du 6 au 7).
Dans l'énergie, le pays doit s’attendre à une « semaine noire »
En ce qui concerne l’énergie, le pays doit s’attendre à une « semaine noire », prévient Sébastien Menesplier, secrétaire général de la Fédération nationale des mines et de l’énergie (FNME), qui représente notamment les entreprises des industries électriques et gazières (IEG), comme EDF, Enedis ou RTE.
Sans entrer dans le détail des actions, qui devait encore faire l’objet de discussions dans l’après-midi, celui-ci promet des « coupures ciblées », des « blocages » et des « occupations » de sites et la reprise des opérations Robin des bois « pour l’intérêt général ». « Nous ne serons pas la génération qui laissera Macron décider seul de l’avenir du régime spécial » des salariés des IEG, dont la réforme des retraites prévoit la suppression, poursuit-il.
Régimes spéciaux : haro sur les premiers de corvéeLa grève reconductible devrait également être « effective » dans l’ensemble des raffineries du pays, qui s’étaient déjà mobilisées longuement, à l’automne, pour des augmentations salariales.
Dans les ports et les docks, où la CGT, ultramajoritaire, appelle depuis le 19 janvier à l’arrêt des heures supplémentaires et autres services exceptionnels, la grève reconductible a pour le moment été décidée pour les 7 et 8 mars, et pourrait être prolongée au-delà. Le 8 mars sera une journée « port mort », avec « aucun accès possible » aux ports.
Les enseignants, les éboueurs ou encore les salariés du tertiaire attendus massivement en grève et dans la rue
« Nous avons conscience d’être dans des champs structurants de l’économie et nous voulons la désorganiser. Notre but, c’est de mettre à bas l’économie », insiste Emmanuel Lépine, secrétaire général de la Fédération nationale des industries chimiques. « Attendez-vous à ce qu’il n’y ait pas de trains, et à ce qu’il n’y ait pas beaucoup de choses à partir du 7 mars », abonde Laurent Brun, côté CGT cheminots.
D’autant que la mobilisation ne se limitera pas aux raffineurs, énergéticiens, dockers, verriers et autres cheminots. Dès le 11 février, l’intersyndicale au complet a appelé à « mettre le pays à l’arrêt » contre le projet « injuste et brutal » défendu par le gouvernement. Les enseignants, les éboueurs ou encore les salariés du secteur tertiaire sont donc attendus massivement en grève et dans la rue, comme lors des cinq premières journées de mobilisation nationale organisées depuis le 19 janvier.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Selon la CGT, la coalition des secteurs stratégiques pour la grève reconductible, réunie jeudi à Montreuil, devrait enregistrer en début de semaine prochaine le ralliement de deux nouvelles fédérations : la Fédération nationale des salariés de la construction, bois et ameublement et la Fédération des personnels du commerce, de la distribution et des services.
D’autres pourraient suivre, tels la métallurgie ou le contrôle aérien. « À partir du moment où on n’est pas les seuls à lutter, on a les moyens d’élever le rapport de forces », salue Philippe Thibaudet, secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs du verre et de la céramique. Côte à côte, les responsables cégétistes jurent de ne pas abandonner la lutte tant que le gouvernement n’aura pas renoncé à sa réforme. « Une grève reconductible, on sait quand ça commence, mais on ne sait jamais quand ça se termine », glisse Emmanuel Lépine. Comme un défi lancé à l’adresse de l’exécutif.
Réforme des retraitesCGTMobilisations retraitescgt cheminots Valeurs Actuelles
Laïcité : des prières dans les couloirs de l’université Sorbonne Paris Nord poussent la direction à agir
Des dérives religieuses mises en lumière. Selon les informations de Marianne, diffusées ce vendredi 3 mars, des manquements à la laïcité – plus précisément, des prières dans les couloirs – ont récemment été identifiés au sein de l’université Sorbonne Paris Nord, qui se trouve à cheval sur les communes de Bobigny, Argenteuil, Saint-Denis, La Plaine Saint-Denis ainsi que Villetaneuse. Par conséquent, la direction a décidé de réagir. Le 23 février, Christophe Fouqueré, son président, a écrit un mail aux enseignants et aux étudiants. Dedans, les préceptes de la laïcité ont été rappelés à tous. Le phénomène n’est toutefois pas nouveau. Fin 2021, déjà, la région Île-de-France se disait préoccupée par l’entrisme islamiste dans cet établissement universitaire, rappelle le magazine hebdomadaire.
Des faits pas isolés
Dans ledit courrier écrit le 23 février par le président de l’université, il est notamment souligné que « les lieux de culte ou de prière sont interdits dans l’université », relaye Marianne, qui l’a consulté. Ensuite, Christophe Fouqueré a rappelé que, par conséquent, « les étudiants […] priant dans un couloir ou une salle de l’université ou dans tout autre local dans l’enceinte de l’université se verr[aient] rappeler à l’ordre pour que ce comportement ne se reproduise pas » à l’avenir.
Ces faits ne sont pas isolés. Au cours de l’automne dernier, nous nous étions fait l’écho d’un article du Figaro dans lequel nos confrères indiquaient que les signalements pour atteinte à la laïcité à l’école avaient doublé en l’espace d’un mois. Ainsi, en octobre 2022, le ministère de l’Education nationale avait recensé 720 signalements, contre 313 le mois précédent.
France24 - World
Conservatives at big US conference divided on climate change
Issued on: 04/03/2023 - 02:52
National Harbor (United States) (AFP) – US conservatives holding a big convention are divided on climate issues as basic as whether carbon dioxide is good for the planet and if global warming should be a priority for humanity in this day and age.
At the annual Conservative Political Action Conference (CPAC), held through Saturday in suburban Washington, exhibit stands offer blue pamphlets calling on people to refute the idea that climate change is caused by humans.
"We know that climate is changing, but at this catastrophic level, we kind of debate that in our organization," said Gabriella Hoffman, a spokeswoman for CFACT, the Committee for a Constructive Tomorrow.
At a stand located between a replica of the Oval Office and a display of cookies in the red, white and blue of the US flag, Hoffman's association is calling for overhauling what it calls the myth around climate change.
Of alarming predictions that life on Earth will change drastically for the worse if global warming is not curbed, she said: "Our organization disagrees with that statement because you hear those statements on and on again, and then they turn out to not be so catastrophic."
- 'I love CO2' -
The latest alarming report from the UN panel on climate change, countries seeing record high temperatures year in and year out, and other data on global warming are largely exaggerated, said Payne Kilbourn, who stands nearby at a stand covered in pins that say "I love CO2."
Kilbourn, a nuclear engineer with a group called the CO2 Coalition that was taking part in the convention for the third time, argues that carbon dioxide -- released by the burning of fossil fuels, or the decay of organisms, for instance -- is good for the planet.
"More CO2 is good for the planet. It helps plants grow," said Kilbourn, standing by a table offering koozies -- cushion-like holders for keeping beverages cold -- that read "Chill out. Polar bears are not going anywhere."
His coalition has been known to make false statements but Kilbourn is nonetheless defiant. "We're the only scientific booth here. Everybody else is politics and policy and we like to stress the science," Kilbourn said.
Winning back young people
"It's clear we have sort of our opposing viewpoint on the other side down there," said Morgan Chrisman, a 24-year-old Republican who says she has no doubts about the dangers of climate change. She is at a stand representing the idea that fighting climate change should be a priority.
That is a minority opinion at CPAC, which features panel discussions that praise oil as the world's main energy source.
"The environmental cause has been very much driven by the left for pretty much the entire time and that has sort of alienated a lot of young people and made them think that, you know, the GOP doesn't have solutions for that," Chrisman said of the Republican Party.
She represents a group that calls itself Young Conservatives for Carbon Dividends.
In the last two US congressional elections, young voters did in fact opt largely for progressive candidates, making a priority of the battle against global warming.
Chrisman's group says it believes "capitalism is the solution to climate change."
"We think that there are capitalism-first, market-based solutions that are far more effective than the solutions being put forth by the left, but do not compromise on conservative values," she said, alluding to the idea of holding China accountable for its big role in climate change.
"Every person under 40 that comes here is excited with what we're doing," she said.
© 2023 AFP
Valeurs Actuelles
Renforcement de la lutte contre l’immigration : la poudre aux yeux européenne
Le 1er février, lors d’un discours devant le Parlement européen, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, indiquait que « les migrations représentent un enjeu européen, auquel nous devons apporter une réponse européenne ». Depuis la crise migratoire de 2015, la mise en place de cette réponse est apparue compliquée. C’était donc l’occasion pour la patronne de Bruxelles de proposer une réforme de la politique migratoire européenne. Il s’agirait de renforcer les frontières extérieures, favoriser les retours des migrants dans leur pays d’origine ainsi qu’empêcher l’immigration illégale. Pour l’année 2022, Frontex avait signalé 330 000 entrées irrégulières sur le territoire de l’Union européenne. Un chiffre en augmentation de 64% par rapport à l’année précédente.
Dans une lettre consultée par l’AFP le 7 février, huit États membres de l’UE avaient interpellé les présidents de la Commission européenne et du Conseil européen dans une lettre commune. Ils dénonçaient un « système d’asile actuel défaillant » et appelaient à une réforme du droit d’asile ainsi qu’à un renforcement de la protection des frontières afin d’éviter « une autre crise migratoire grave ». La question de l’immigration se trouvait donc à l’ordre du jour lors du sommet du Conseil européen du 9 février 2023. Les dirigeants européens ont adopté une posture plus stricte, faisant émerger un consensus autour d’une réelle lutte contre l’immigration illégale. Tous ont approuvé, en conclusion du sommet, une disposition visant à menacer de suspension les aides, les échanges en franchise de droits et l’accès aux visas des pays qui refusent de reprendre leurs ressortissants dont la demande d’asile est refusée.
« Pour l’Union européenne, l’immigration n’est pas une problématique, c’est un projet ».
Une nouvelle position de l’Union européenne vis-à-vis de l’immigration qui, pour certains, s’apparente à de la poudre aux yeux. Les députés de droite européens, qui ont fait de ce thème leur cheval de bataille, ne sont pas convaincus par les mots d’Ursula von der Leyen. Jean-Lin Lacapelle, élu RN au Parlement européen, considère qu’en réalité, l’organisation n’a aucune réelle ambition à ce sujet : « Pour l’Union européenne, l’immigration n’est pas une problématique, c’est un projet ». Nicolas Bay, député européen Reconquête!, ne croit pas non plus à la sincérité de la présidente de la Commission européenne. Il ne s’agit pour lui qu’une énième tentative de « pousser une logique fédéraliste et même d’Etat centralisé bruxellois par des règles communes à l’échelle européenne ».
Un modèle migratoire en réalité laxiste
Le modèle défendu par Ursula von der Leyen n’aurait en fait pas l’ambition de régler le problème de l’immigration ursun Europe. Selon Nicolas Bay, la Commission européenne est en faveur d’une « immigration de masse » et ne souhaite que « transformer l’immigration illégale en immigration légale », en accordant le droit d’asile à des migrants qui ne devraient pas en bénéficier. Il faut dire que les actes de la présidente de la Commission européenne laissent planer le doute sur ses réelles intentions, comme l’illustre le cas de Frontex. À l’été 2022, Fabrice Leggeri, directeur de l’agence de garde-frontières, était poussé à la démission, accusé d’avoir couvert des refoulements illégaux de migrants en mer Egée. En janvier 2023, la commissaire européenne aux affaires étrangères reconnaissait finalement qu’ « aucune des enquêtes administratives […] n’[avait] trouvé d’éléments de preuve de la participation de membres du personnel de Frontex à des opérations de refoulement. » Pour les observateurs, difficile de ne pas faire le lien entre la démission contrainte de Fabrice Leggeri et son engagement fort en faveur de la défense des frontières extérieures de l’Union. Nicolas Bay dénonce ainsi l’intervention de la Commission européenne dans une « démarche de laxisme, jamais dans une démarche de protection de Schengen », rappelant le refus de l’institution de financer des protections aux frontières de l’Union européenne, malgré la demande de nombreux Etats membres. Début octobre 2021, ils avaient en effet été 12 à signer une lettre appelant au financement de « barrières physiques » pour lutter contre l’immigration. Ce qui fait dire au député Reconquête! que l’ambition de la Commission européenne serait en fait « l’abaissement des frontières extérieures, après avoir procédé à l’abaissement des frontières nationales ».
Il est difficile d’espérer une « politique migratoire commune » entre les 27 tant on ne compte plus leurs désaccords sur la question migratoire.
La politique migratoire est débattue au sein même des pays membres de l’Union européenne. En France, un projet de loi immigration a été présenté au Conseil des ministres le 1er février 2023 et sera très prochainement discuté au Parlement. Ce qui pose la question de la nature de la politique migratoire. Doit-elle se régler au niveau national ou bien européen ? Jean-Lin Lacapelle estime qu’il s’agit d’une fonction régalienne. En ce sens, il plaide pour une réforme de l’Union européenne, qui prenne en compte l’importance de la souveraineté dans chaque nation : « Tant que l’UE sera dans ce schéma, elle échouera ». Le problème serait en fait l’existence même de l’espace Schengen, qui doit être selon lui « révisé ou supprimé ». Il est vrai qu’il est difficile d’espérer une « politique migratoire commune » entre les 27 tant on ne compte plus leurs désaccords sur la question migratoire. Alors que la Suède souhaite par exemple décourager la venue de migrants par une campagne d’information dans les pays demandeurs, l’Allemagne, quant à elle, préfère un assouplissement de ses restrictions migratoires afin de faire face à une pénurie de main-d’œuvre. Nicolas Bay ne voit donc que deux possibilités : « dénoncer Schengen et rétablir des contrôles aux frontières nationales » ou bien une « faire en sorte que les institutions européennes défendent réellement les frontières extérieures».
Cette prise de position de la Commission européenne pourrait aussi s’apparenter à une stratégie d’Ursula von der Leyen afin d’écarter les groupes de droite de la victoire aux prochaines élections européennes de 2024. C’est ce qu’explique Jean-Lin Lacapelle, qui qualifie son groupe d’ « ennemi à abattre » pour la présidente de la Commission européenne. Se rapprocher des thèmes de prédilection de la droite, ce serait ainsi tenter de donner des gages à ses électeurs. Selon Nicolas Bay, la femme d’Etat allemande se place dans « la droite ligne de Merkel ». Sa position de fermeté ne serait que de l’ « affichage » : « elle a conscience qu’il y a une attente considérable des nations et des peuples à protéger nos frontières, notre identité et arrêter cette immigration de masse, mais elle propose en réalité plus de laxisme ».
L'Humanité
L’univers pop féminin et engagé d’Auren
Nos recommandations culturellesL’autrice-compositrice-interprète lâche la bride et livre un nouvel album abouti au titre éloquent : « Il s’est passé quelque chose ».
Ingrid PohuFormée chez Francis Cabrel, au Centre des écritures de la chanson d’Astaffort, Auren, 40 ans, fait partie comme elle dit des « artistes en développement durable ». Après avoir atteint « le Graal de la folk » sur son précédent opus (« Numéro », 2019) produit par le groupe américain Calexico, la pianiste a posé cette fois ses doigts sur des claviers synthétiques pour aguicher des notes pop plus suaves et dansantes. Idéales pour y lover sa plume et parler sans tabou du plaisir sexuel féminin. Avec beaucoup de tenue. Dans « Vivante » elle dévoile un duo sensuel avec la chanteuse Jeanne Cherhal (« Nue, sous le ciel voilé / Je m’enfonce dans l’herbe dure / Je m’enfonce dans ma nature / Mon féminin sacré / Orgasme à l’horizon »). « J’avais envie de parler du désir d’une femme, de ce qui émane d’elle sans être trop crue à l’aide du champ lexical de la nature qui m’entoure », confie la Lyonnaise d’origine, qui vit dans le village de Longefoy, en Savoie.
Nourrie par les écrits d’autrices féministes (Mona Chollet, Lauren Bastide…), Auren cible aussi l’adultère (« Tu salives sur l’autre rive / Surtout ne reviens pas ») et réveille les insomniaques d’une voix douce parlée-chantée dans « Au bord de la nuit » (« La nuit je m’enfonce / Boules Quies et épines / De ronces, de spleen / Et la lune qui me traque »). Désormais, elle s’autorise en prime à écrire sur des sujets sociétaux qui suscitent sa colère. À l’image de « toutes les aberrations pendant la crise sanitaire. On nous a dit au début qu’on n’avait pas besoin de masques puis après qu’il fallait absolument en porter. Quand je chante : “Ils ont léché leurs doigts, doigté les miséreux”, je parle de tous ces “grands” du monde qui prennent le pouvoir ».
En marge de sa tournée, qui passe par la Boule Noire à Paris le 27 mars, l’artiste organise à son tour des ateliers d’écriture dans les écoles « pour faire réfléchir les enfants à leur insouciance ». Lesquels profitent de la belle aura d’Auren.
MusiqueChanson française BBC
Disgraced ex-lawyer Alex Murdaugh sentenced to life in prison
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Watch: Murdaugh's defiant last words as judge calls him a "monster"
Disgraced ex-lawyer Alex Murdaugh has been sentenced to life in prison for murdering his wife and son in a case that shocked the US.
The hearing in South Carolina came one day after a jury took less than three hours to convict the 54-year-old.
Murdaugh's wife, Maggie, 52, and son Paul, 22, were shot at close range on their family estate on 7 June 2021.
Prosecutors argued he killed his wife and son to divert attention from his financial crimes and gain sympathy.
Judge Clifton Newman called the case "one of the most troubling" he had seen and noted Murdaugh's past "as a well-known member of the legal community".
"You've practised law before me, and we've seen each other at various occasions throughout the years," he said, calling it "especially heart-breaking for me" to learn of Murdaugh's arrest and prosecution, more than a year after the murders were committed.
Alex Murdaugh headed a legal dynasty that for decades had occupied a powerful place - the jurisdiction was described by some as "Murdaugh Country".
Judge Newman said he understood the decision by the state not to seek the death penalty, but noted that Murdaugh's own family had had people executed for less.
"Your family, including you, have been prosecuting people here in this courtroom, and many have received the death penalty, probably for lesser conduct," he said.
The disbarred attorney was convicted of two counts of murder after a six-week trial.
During the trial, investigators revealed how Murdaugh stole nearly $9m from clients, to fund an addiction to painkillers and a lavish lifestyle.
At Friday's sentencing, Murdaugh spoke briefly twice, to maintain his innocence. His lawyers said they would appeal against the life terms within 10 days.
Murdaugh's surviving son, Buster Murdaugh, dressed in a simple navy-blue blazer, sat still and silent throughout the proceedings - even as the judge sentenced his father to two consecutive life sentences.
The judge also suggested the murders may have been carried out under the influence of the drugs.
"It might not have been you, but it may have been the monster you became when you took those pills."
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Watch: From police interrogations to trial testimony, who is Alex Murdaugh?
Lead prosecutor Creighton Waters said the evidence against the South Carolina lawyer was "overwhelming" and showed him to be a "cunning, manipulative man who placed himself above all others, including his family".
Murdaugh, meanwhile, restated his claim that he was not guilty.
"I would never hurt my wife and I would never hurt my son," he said in brief remarks at the hearing. He stared ahead and did not react as his sentence was read.
A video filmed by Paul Murdaugh just minutes before he was shot featured the voice of his father in the background, dramatically contradicting his claim he was not there at the time.
A juror who convicted him told ABC News that was the moment he began to suspect the defendant was guilty.
A new mugshot released by the South Carolina Department of Corrections (SCDC) shows that Murdaugh's head has now been shaved.
According to local media, male prisoners normally undergo some sort of haircut upon arriving in prison.
The SCDC said in a statement that "like all inmates" he will spend the next 45 days in the intake process - during which time his medical and mental health will be assessed, as will his educational level.
After the 45-day period, he will be sent to a maximum-security prison.
During a news conference after the sentence was handed down, Murdaugh's lawyers said they did not believe it was a mistake for him to take the stand during the trial. They called Judge Newman's decision to allow evidence related to Murdaugh's financial crimes to be included in the murder trial "erroneous".
The state's case "was about character, not about motive", defence attorney Dick Harpootlian said. Murdaugh had been cast as a "despicable human being", he said.
The high-profile case has captured national attention and sparked true crime podcasts and documentaries.
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France24 - Monde
“Un climat de frayeur” : en Tunisie, les migrants subsahariens stigmatisés et agressés
Publié le : 03/03/2023 - 17:38Modifié le : 03/03/2023 - 17:41
Jean-Luc MOUNIER
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Les personnes venues d’Afrique subsaharienne sont la cible d’agressions en Tunisie depuis quelque temps. Ces migrants, stigmatisés et “victimes d’attaques arbitraires”, tentent de retourner en urgence dans leur pays d’origine. D’autres comme Patrick*, contacté par France 24, restent sur place mais craignent pour leur sécurité.
“Actuellement, on a peur de se promener comme avant.” Patrick*, congolais de 29 ans, est arrivé en Tunisie il y a six mois pour faire des études de commerce international. Mais le climat s’est lourdement détérioré dans le pays ces dernières semaines pour les personnes venant comme lui d’Afrique subsaharienne.
C’est une intervention du président tunisien qui a mis le feu aux poudres, le 21 février : Kaïs Saïed a alors tenu un discours très dur sur l’immigration clandestine en Tunisie, appelant à des “mesures urgentes” contre les “hordes des migrants clandestins" en provenance d'Afrique subsaharienne, et dont la présence est, selon lui, source de "violence, de crimes et d'actes inacceptables".
Kaïs Saïed a aussi soutenu que cette immigration clandestine relevait d'une "entreprise criminelle ourdie à l'orée de ce siècle pour changer la composition démographique de la Tunisie", afin de la transformer en un pays "africain seulement" et d’estomper son caractère "arabo-musulman". Selon les chiffres cités par les ONG, plus de 20 000 ressortissants d’Afrique subsaharienne vivent en Tunisie, soit moins de 0,2 % de la population totale.
Ces propos ont été condamnés par l’Union africaine, des ONG ou encore par la Commission africaine des droits de l'Homme et des peuples – qui a notamment dénoncé un “discours xénophobe, outrageant, humiliant à l’endroit de la communauté subsaharienne des migrants”.
Pire : depuis ce discours, les agressions se multiplient à l’encontre des personnes en provenance d’Afrique subsaharienne. Patrick, lui, a décidé de rester à l’abri depuis le 21 février pour ne pas être pris pour cible. “On a peur. Depuis deux semaines, je reste à la maison. Je n’ai pas été agressé, mais j’ai des amis qui l’ont été. Depuis que le président tunisien a fait son discours, il y a des Tunisiens qui agressent des Noirs”, explique-t-il.
>> À lire aussi sur Infomigrants : Étudiant congolais en Tunisie, "Je ne sors plus, je reste confiné chez moi"
Patrick vit reclus chez lui avec un autre étudiant, qui préfère lui aussi ne plus sortir dans la rue. Les deux hommes “font un effort” parfois pour faire des petites courses : “On sort juste près de la maison pour acheter du pain, du jus…dans des petites boutiques. C’est tout.”
“Victimes d’attaques arbitraires”
Saadia Mosbah est présidente de M'nemty, une association qui combat les discriminations raciales en Tunisie. Elle confirme que l’ambiance a changé dernièrement sur place : “C’est un climat de frayeur, c’est très tendu actuellement.”
Des Africains subsahariens sont la cible de Tunisiens, comme à Sfax, où quatre d’entre elles ont été victimes d’agressions à l’arme blanche dans la nuit du 25 février, ou encore à Tunis, où quatre étudiantes ivoiriennes ont été agressées à la sortie de leur foyer universitaire, comme l’a rapporté RFI.
“Les personnes subsahariennes sont victimes d’attaques arbitraires”, poursuit Saadia Mosbah. “La stigmatisation se fait par la couleur de la peau, et par conséquent même certains Tunisiens noirs se font agresser comme c’est arrivé à l’un d’entre eux à Sfax.”
La militante dénonce aussi l’influence politique du Parti nationaliste tunisien, créé en 2018 et qui vise depuis des mois explicitement les migrants subsahariens dans ses discours, que ce soit à la télévision ou en faisant du porte-à-porte.
>> Propos anti-migrants : "Un discours identitaire nouveau au sommet de l'État tunisien"
“Des milices appartenant (à ce parti) sillonnent les rues du Grand Tunis, de Sfax ou de Médenine, ordonnant aux propriétaires de mettre à la rue tous les Africains subsahariens et aux commerçants de ne plus leur vendre de lait, de riz ni de semoule, sous peine de fermeture et de poursuites judiciaires, amendes, ou même emprisonnement”, dénoncent Saadia Mosbah et la psychiatre et écrivaine Fatma Bouvet de la Maisonneuve dans une tribune publiée vendredi 3 mars par Le Monde.
La présidente de M’nemty précise que ces Tunisiens qui agressent les personnes subsahariennes “mettent les gens dehors en gardant leurs affaires. Il y a des endroits où il y a carrément eu des maisons brûlées, des maisons pillées. Des gens qu’on voit actuellement attendre devant les ambassades n’ont plus un centime, on leur a volé leur argent.”
“On espère que ça va aller, mais on a quand même peur”
Face à ce climat délétère, une partie des migrants subsahariens présents en Tunisie se sont rapprochés ces derniers jours de leurs ambassades respectives afin d’être rapatriés d’urgence dans leur pays d’origine. La plupart, en situation irrégulière, ont perdu du jour au lendemain leur travail et leur logement.
L’ambassade de Côte d’Ivoire en Tunisie a pris en charge, le 1er mars, une cinquantaine de personnes – des familles entières, avec des enfants et des bébés – qui campaient depuis plusieurs jours aux abords du bâtiment officiel sur des matelas ou sous une bâche.
Le même jour, une cinquantaine de ressortissants guinéens sont arrivés à Conakry après avoir fui la Tunisie, le premier vol de rapatriement depuis le discours de Kaïs Saïed. "(C’est) un déferlement de haine qui n'a pas de raison", a lâché l’un d’entre eux à l’AFP après être arrivé en Guinée.
>> À voir aussi : 49 Guinéens rapatriés à Conakry, des Ivoiriens pris en charge par leur ambassade à Tunis
Cette fuite du pays inquiète Patrick : “On a peur, il y a des frères subsahariens qui rentrent chez eux… Et maintenant, nous qui sommes toujours là, on craint les retombées, des représailles si on reste ici.” L’étudiant en commerce international en appelle à la communauté internationale pour “sécuriser les Subsahariens restés en Tunisie.”
Lui ne veut pas partir pour le moment. “Je suis venu ici avec un objectif : étudier. J’ai payé mon billet d’avion pour venir ici, j’ai payé mes frais de scolarité… Je pourrais bien rentrer dans mon pays pour des raisons de sécurité mais ce serait moi qui serais perdant."
“Je me sens en danger. Je suis entré légalement avec mon passeport pour venir faire mes études, mais comme il y en a qui entrent illégalement en Tunisie, on a fait une généralité en disant que les Noirs venaient s’accaparer leur pays”, conclut Patrick. “On essaie de rester optimistes, on espère que ça va aller, mais on a quand même peur.”
*Le prénom a été changé
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Reportage
Migrants illégaux fuyant la Tunisie : "Je me sentais tellement heureux ici"
L'Entretien de France 24
Moncef Marzouki, ex-président tunisien : "Kaïs Saïed veut couper la Tunisie de son milieu africain"
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Valeurs Actuelles
Mise en examen du défenseur marocain du PSG Achraf Hakimi, accusé de viol par une jeune femme de 24 ans
Le footballeur marocain est dans la tourmente. Le défenseur du PSG Achraf Hakimi a été mis en examen par un juge d’instruction et placé sous contrôle judiciaire, jeudi 2 mars, comme l’ont rapporté ce vendredi plusieurs médias, dont Le Figaro, qui cite des informations communiquées par le parquet de Nanterre. Et cela, après avoir été entendu par les enquêteurs de la Sûreté territoriale des Hauts-de-Seine. Le joueur international de 24 ans est accusé de viol par une jeune femme du même âge. Des faits qui se seraient déroulés au cours de la nuit du samedi 25 au dimanche 26 février, au domicile du footballeur, à Boulogne-Billancourt. Ce vendredi, Achraf Hakimi était présent à l’entraînement, précisent nos confrères. De son côté, le club n’a pas souhaité s’exprimer dans l’immédiat.
L’enquête confiée à un juge d’instruction
Le parquet a fait savoir qu’en raison du contrôle judiciaire, il était interdit à Achraf Hakimi d’entrer en contact avec la jeune femme qui l’accuse de viol. Toutefois, il est autorisé à quitter le territoire français, poursuit le quotidien national. Un juge d’instruction s’est vu confier l’enquête préliminaire ouverte en début de semaine par le parquet de Nanterre. Dans la presse, le PSG a fait savoir que l’international marocain – touché au niveau de la cuisse – ferait son retour au cours de « la semaine prochaine » dans la compétition, cite le journal. Aussi, concernant sa mise en examen, le club a dit apporter au joueur « son soutien ». Comme le rappelle Le Figaro, le défenseur était arrivé en 2021 au PSG, en provenance de l’Inter Milan.
L'Humanité
Du rire aux larmes en passant par la case amour
Nos recommandations culturellesTHÉÂTRE Eugénie Ravon met en scène « La mécanique des émotions », pièce écrite avec Kevin Keiss, dont le point de départ est une aventure réelle vécue dans une maternité.
Gérald RossiSur le plateau vide, juste un piano se dessine dans la pénombre. Il n’en faut, au démarrage, pas d’avantage pour lancer ce chantier de mise à nu des sentiments, imaginé par la comédienne et metteure en scène Eugénie Ravon, avec l’auteur Kevin Keiss, et dont le titre résume assez bien le projet : « La mécanique des émotions ». Ensemble et avec la participation de la troupe, ils sont partis d’une histoire vraie, ici largement transposée, vécue à la maternité par Eugénie Ravon elle même. À savoir un accident vasculaire post natal, phénomène rare, qui aurait pu mettre sa vie en danger.
Mais la voilà, sous le soleil des projecteurs, en pleine forme, pour se raconter, mais pas seulement. Installé sur un minuscule tabouret fixé devant le piano, lui même muni de roulettes pour être déplacé avant de disparaitre plus tard dans les coulisses, Philippe Gouin (personnages de Philippe et d’un infirmier) démarre la machine. Avec toute la malice de son jeu combinée à son accent méridional il développe un discours sur les mélodies joyeuses et celles qui le sont moins, celles qui charment et celles qui tirent des larmes, comme celles que deviennent des ritournelles à notre insu.
Puis, nous voilà dans la chambre de l’hôpital où la jeune maman Eugénie Ravon (personnage d’Eugénie) se morfond avant de pouvoir découvrir la joie d’apprendre à être mère. Chacun des autres comédiens et comédiennes Nathalie Bigorre, Morgane Bontemps, Stéphane Brel, Jules Garreau et Magaly Godenaire assurent avec envie leur partie, dans cette aventure à forte teneur humoristique, avec histoire d’amour déjantée et autres péripéties, qui pointent aussi la mauvaise santé de l’hôpital, faute de moyens.
Il s’agit, explique d’ailleurs Kevin Keiss, « de troubler les frontières de la fiction, qu’est ce qui est vrai, faux, vraisemblable au théâtre (…) on aborde la complexité de la vie dans ce qu’elle porte d’équivoque ». De ce point de vue le contrat est également rempli. Mais la proposition n’est elle pas trop copieuse ? Car l’avalanche d’émotions qui déferlent, la succession de situations farfelues gagnerait a être concentrée, au risque sinon, d’égarer le spectateur.
Cette succession de tableaux, ne disons pas de sketches, fait un peu penser à un très joli patchwork juste un brin décousu. N’empêche que cette « Mécanique » que nous avons vue à ses débuts, dans une des salles du CDN de Dijon (Côte d’Or) est une machine autant ambitieuse que sympathique dont l’originalité doit d’être saluée.
Théâtre BBC
Ukraine war: US sends Kyiv more ammunition amid fears stocks running short
The US is to give $400m (£333m) more in military aid to Ukraine to boost Kyiv's ammunition stocks depleted during its ongoing high-intensity war with Russia.
Secretary of State Antony Blinken said this included high-precision Himars artillery rockets and howitzers "which Ukraine is using so effectively".
Ukrainian President Volodymyr Zelensky earlier stressed that artillery and shells were needed to "stop Russia".
The US is also sending tactical bridges ahead of Ukraine's expected offensive.
The delivery of such equipment allowing armoured vehicles to cross rivers and ditches comes as a number of Ukrainian military officials and experts have suggested the operation could be launched in the coming weeks.
Meanwhile, Moscow on Friday maintained its months-long assault on Bakhmut, with Russian mercenaries claiming that they have "practically encircled" the city in the eastern Donetsk region.
In its latest news bulletin, Ukraine's military said Russian troops continued their efforts to encircle the city - but "numerous attacks were repelled" in the past 24 hours.
Separately, partial evacuation was on Thursday ordered in the north-eastern city of Kupiansk, Kharkiv region, which was liberated from the Russian occupation last September.
The regional authorities said families with children and people "with limited mobility" should leave due to "constant" shelling by Russian forces.
In a statement on Friday, Mr Blinken said: "This military assistance package includes more ammunition for US-provided Himars and howitzers, which Ukraine is using so effectively to defend itself".
He added that Washington would also be sending "ammunition for Bradley Infantry Fighting Vehicles, Armoured Vehicle Launched Bridges, demolitions munitions and equipment, and other maintenance, training and support".
Himars proved to be extremely effective during Ukraine's lighting counter-offensive late last year that saw almost the whole of the Kharkiv region brought back under Kyiv's control.
Those advances - and the liberation of the southern city of Kherson - were the most significant front-line changes since Russia withdrew from areas around Kyiv in April.
In his statement, America's top diplomat stressed that "the United States also continues to rally the world to support Ukraine" in defending its sovereignty and territorial integrity.
The new US military aid package was announced amid reports in US media that Ukraine may now be running dangerously low on artillery stocks after more than a year since Russia launched its full-scale invasion.
Both Ukraine and Russia are believed to be firing tens of thousands of artillery shells every day in what is seen as a high-intensity war of attrition in recent months.
Ukraine's military have not publicly commented on the reported shortage of ammunition.
However, President Zelensky on Thursday said that "artillery is number one that we need".
He added that Kyiv also needed "a large quantity of shells" and war planes to "expel" Russian troops from Ukraine's territory.
Military assistance to Ukraine was expected to dominate the agenda as US President Joe Biden met German Chancellor Olaf Scholz in Washington on Friday.
Mr Biden thanked the German leader for his country's "profound" support of Ukraine.
Mr Scholz said it was important to stress that this would continue "as long as it takes and as long as is necessary".
A number of Ukraine's Western allies have pledged to deliver tanks and artillery - but Kyiv says this must be done much faster to deter further Russian aggression.
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Ukrainian army says it has tripled retaken area
Russians seen reinforcing east ahead of offensive
BBC
Exodus from Cuba: The children left behind as wave of emigration swells
Cuba is experiencing a mass exodus. A political and economic crisis further worsened by the impact of the Covid pandemic has left many Cubans feeling that they have no option but to leave their homeland to search for better opportunities abroad.
Young Cubans, and young professionals in particular, are emigrating in their droves.
Hundreds of thousands of Cubans have been arriving in the US, both by land across the Mexico border and by sea. According to US Customs and Border Protection, the number of encounters border officials had with Cuban nationals jumped from 39,000 in 2021 to 224,000 in 2022.
This figure is higher than during the biggest Cuban migration waves in the 1980s and 90s put together.
With both sea and land crossings very risky, many of those emigrating make the difficult choice to leave their children behind.
The parents hope their kids will be able to join them once they have legalised their migration status, but that can take years. Meanwhile, they work to earn enough to be able to send money and gifts, in an effort to make up for the physical absence.
Many of those left behind are living with close relatives.
A 2017 study by Cuban psychologists showed that children who grow up with uncles and grandparents after their parents left the country experienced greater levels of anger, sadness and loss of family identity values.
The researchers said that the high number of cases "makes this problem one of the most frequent reasons for psychological consultation in the infant area in Cuba".
Cataleya Larrinaga Guerra, 9, lives with her younger sister Caterine, 7, and their grandparents in Los Pocitos, a poor neighbourhood of Havana.
Their father, Vladimir, left Cuba when Caterine was one month old.
Four years later, their mother, Yanet, took a plane to Panama from where she would begin her journey to the US to join the girls' father.
Since then, Vladimir and Yanet have been living in Austin, Texas, hoping that their family reunification request will be resolved in their favour so that they will be allowed to bring their daughters to live with them.
Every month, Vladimir and Yanet send money from the US to cover their daughters' expenses in Cuba and, through video calls, the girls choose the toys that their mother will buy them in a store in Austin to send them later to Cuba.
"It's very hard, they do feel the loss," says their grandfather Alfonso, who is also their main carer.
"When something happens to the youngest one, she starts crying and says she wants to be with her mum. Even when we give them all the love in the world, it's not the same, parents are parents and the girls need them," adds Alfonso.
Alfonso says that Caterine started calling him and his wife "mum and dad", and that they had to explain to her many times that they are her grandparents and that her parents are doing their best to be with them again soon.
Alexander Gonzales León, 9, lives in a two-storey house in Guanabacoa, on the outskirts of Havana. Up until three years ago, his parents, grandparents, great-uncles, great-grandparents and his cousin all lived there together.
But now, most of the rooms are empty and Alexander is cared for by his great-aunt Mercedes and his great-grandmother. The rest of the family is in the US.
His mother, Lourdes, used to go countries like Guyana or Panama to shop for essentials she could not get in Cuba. She would also resell items back home as a way to make money.
One day, she stayed in Mexico and applied for the papers needed for her son to join her there. But things did not work out as she had planned.
The borders were closed due to the Covid pandemic and Lourdes became pregnant with her second child in Mexico.
The whole family decided that it would be best if she crossed over into the US and Alexander stayed put in Cuba until she could join her legally.
Alexander sees his mother every day on video calls. But it's three years since he last hugged her.
His great-aunt Mercedes, who has been left in charge of the boy, receives money every month from Alexander's mother.
"Food, clothes, even the school uniform, everything is sent to me by Lourdes," she says.
Mercedes says that Alexander does not feel his mother's absence too much because he gets to see her on the screen of her phone.
"Only when I scold him, he tells me: 'You should have let me go with my mum'."
Alexander is convinced he will soon be reunited with his mother in the US and get to meet his little brother. "Next year, I won't be in Cuba anymore," he tells his great-aunt.
Eyko Rodríguez Lara's parents left for Russia a year ago in search of a better life.
Now Eyko lives with his two-year-old sister Elizabeth and their two grandmothers, Lourdes and Raisa. The two women share caretaking duties for their grandchildren and are living on the same property.
After his parents left for Russia, Eyko began to develop a skin condition and started suffering from anxiety. His grandmothers took him to see a psychologist, who told them that his parents' absence was the cause of the boy's problems.
Eyko has been attending art workshops at a cultural centre in Havana to help ease his anxiety.
His sister Elizabeth, who is very shy, has become extremely attached to her paternal grandmother Lourdes.
The grandmothers hope that the children's parents will soon be able to get legal status in Russia and take them with them. But they know this could take years.
Raisa says her daughter regrets leaving her children behind. "Her hair is falling out with sadness, she misses them so much", she says.
All photos by Natalia Favre and subject to copyright.
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Natalité en berne, une fatigue française
La chose, étonnante, singulière, avait été notée, voilà quelques années, par un journaliste britannique : les dirigeants des principaux pays européens étaient des personnes sans enfant. Le président français, Emmanuel Macron, la chancelière allemande, Angela Merkel (c’est aussi le cas de son successeur, Olaf Scholz), la Première ministre britannique, Theresa May, les dirigeants italien, suédois, néerlandais, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker : aucun d’entre eux n’avait d’enfant.
Même si cet état de fait ne procède pas forcément d’un choix (il peut être subi – et parfois cruellement), il n’en reste pas moins que l’absence d’enfant ne peut pas ne pas avoir une influence sur la façon dont on perçoit l’avenir, le sien propre et celui du pays dont on a la charge. « L’Europe se suicide. Ou du moins ses dirigeants ont décidé de se suicider, réagissait l’essayiste britannique Douglas Murray dans le journal The Times. L’Europe aujourd’hui n’a pas envie de se reproduire, de se défendre, ni même de prendre parti pour elle-même dans un débat. »
Si on met de côté le cas des dirigeants, qui est frappant mais procède peut-être d’une coïncidence, le fait est que, depuis cinquante ans environ, la natalité continentale n’en finit pas de décliner. Quant à la France, si elle a longtemps fait figure de “bonne élève” en Europe, il faudrait plutôt désormais la qualifier de “moins mauvaise”. Qu’on en juge : en 2010, notre pays a enregistré, selon l’Insee, 832 000 naissances pour 540 000 décès, soit un solde naturel positif de 292 000.
Douze ans plus tard ce solde naturel est, selon les derniers chiffres officiels, de… 32 000, avec 683 000 naissances (un chiffre historiquement bas) et 651 000 décès. Comme le constate le professeur Gérard-François Dumont (lire notre entretien page 26), de tels chiffres promettent à la France un « hiver démographique ».
Ils le promettent d’autant plus sûrement que le sujet est devenu indésirable. Il a ainsi fallu attendre la toute fin des discussions sur la réforme des retraites pour voir la natalité s’inviter dans le débat, alors que les notions de population active et de démographie sont intrinsèquement liées. Un amendement, déposé par le député Les Républicains Thibault Bazin visait à « baisser le taux de contribution sociale généralisée sur les revenus d’activités des mères de famille » en fonction du nombre d’enfants à charge. “Familialiser” la CSG : la mesure est pertinente mais, avouons-le, on a connu des injonctions natalistes plus vigoureuses !
Pourtant, cette proposition, modeste et purement financière, et la discussion qui l’a entourée n’ont pas manqué de faire réagir. « Lâchez nos utérus ! […] Nos ventres ne sont pas la variable d’ajustement de votre réforme des retraites », a ainsi lancé la députée écologiste Sandrine Rousseau, répondant à une intervention de Marine Le Pen (lire notre article page 30).
« C’est une réaction étonnante de la part d’une personne qui est supposée être économiste, commente la chroniqueuse et essayiste Gabrielle Cluzel, par ailleurs mère de sept enfants. Sandrine Rousseau doit pourtant bien savoir que, dans un système par répartition, s’il n’y a plus rien en amont, il n’y aura rien en aval. » Bien sûr, il est possible de faire entrer, non des bébés, mais des travailleurs immigrés : telle est, peut-être, l’autre “variable d’ajustement” à laquelle songent la députée Europe Écologie-Les Verts et la gauche en général.
Les travailleurs immigrés ne paieront pas pour nos retraités
Mais l’argument ne tient pas, pour différentes raisons. « D’abord, le taux de chômage dans la population immigrée est le double de celui que connaît la population française, rappelle Gabrielle Cluzel. Ensuite, il s’agit souvent de personnes peu qualifiées dont les revenus, modestes, seront loin de pouvoir financer tout l’éventail de nos retraites. » Enfin, les prélèvements auxquels un travailleur consent ont pour but de payer la retraite de ses parents : le système manifeste une solidarité intergénérationnelle. Quel lien rattache un travailleur sénégalais à nos aînés de la Sarthe ou de la Somme ? Il préférera toujours, et c’est bien normal, envoyer de l’argent chez lui – ce qu’il fait d’ailleurs de manière massive, comme une forme évidente de retraite par capitalisation.
Si l’enfant, le foyer relèvent d’un choix personnel, ce qui en résulte, la natalité, est au contraire un sujet éminemment politique.
La phrase de Sandrine Rousseau cache en réalité autre chose. Non pas un appel au respect de la vie privée, comme on peut l’entendre parfois – le rapport à l’enfant relèverait de la sphère intime -, car l’élue écologiste, et tout son camp avec elle, est au contraire une adepte forcenée de l’intrusion de l’État dans la cuisine ou la chambre à coucher. Mais, si l’enfant, le foyer relèvent d’un choix personnel, ce qui en résulte, la natalité, est au contraire un sujet éminemment politique. « Il s’agit tout simplement du renouvellement d’une société et, à plus long terme, de sa survie, souligne Claire de Gatellier, présidente de l’association Famille et Liberté. Un homme politique ne peut pas ne pas s’en soucier. »
Avoir des enfants pour quoi ? Pour la France ? Impensable !
Et ce d’autant plus que le succès n’est pas forcément garanti. Une politique volontariste peut donner de beaux résultats (lire notre article page 32), elle peut aussi échouer. « Quand elle était ministre de la Famille en Allemagne, un pays qui ne fait plus d’enfants, Ursula von der Leyen avait mis en place une politique nataliste assez généreuse, poursuit Claire de Gatellier. Cela n’avait pas fonctionné car le désir d’enfant était trop faible, voire éteint. Chez nous, où tout un discours vise à discréditer le fait d’avoir des enfants, la petite flamme commence à vaciller. »
En réalité, le sens profond contenu dans la réflexion de Sandrine Rousseau est celui-ci : les femmes ne sont pas là pour avoir des enfants – les retraites n’étant qu’un sujet indirect. Tout d’abord, avoir des enfants pour quoi ? Pour la France ? Impensable. « L’idée d’avoir des enfants est entièrement décrochée du destin collectif et de la poursuite d’une aventure commune à l’échelle de la nation », avance la démographe Michèle Tribalat, qui y voit les conséquences d’un processus d’ « individualisation extrême ».
Sous cet aspect, la France n’est pas seule concernée. Le déclin de la natalité touche tous les pays riches. « Aujourd’hui, l’idéal, c’est : s’éclater, faire la fête, et après réussir matériellement. Cette mentalité est peu compatible avec le fait d’avoir des enfants, et encore moins d’en avoir beaucoup, observe Pierre Vermeren. Au Maghreb, c’est au contraire la seule chose qui compte, le seul critère de la réussite : se marier et avoir un ou des enfants. » Et l’historien de trancher : « La pensée dominante n’est plus, chez nous, tournée vers la vie. »
Cette pensée dominante, qui conduit des jeunes filles de 23 ans à se faire ligaturer les trompes, à s’en féliciter et à inviter d’autres personnes à en faire de même (lire notre article page 28), est aujourd’hui incarnée par la pensée féministe, elle-même phagocytée par une théorie de la déconstruction qui brouille les repères, rejette l’idée même de nature et, in fine, se retourne contre la femme et en particulier la femme enceinte.
« La maternité est l’apanage, le privilège extraordinaire de la femme, ça devrait être un combat féministe par excellence, rappelle encore Claire de Gatellier. Mais notre société est plongée dans un déni de réalité stupéfiant. Nous vivons une époque hors-sol et cela ne peut que nous conduire dans le mur. » Un féminisme que rejoint et soutient le courant transhumaniste qui, dans le cas précis de la maternité, tente de faire croire que l’allongement de la durée de vie implique aussi l’allongement de la fertilité. C’est “un enfant si je veux, quand je veux” avec, par exemple, ces témoignages de femmes ayant leur premier enfant à 50 ans. « C’est un terrible mensonge collectif, reprend Pierre Vermeren. On laisse croire que c’est possible, alors que ça ne va concerner qu’une femme sur 100 000 et que ces couples âgés de quarante ans ou plus,au lieu d’avoir deux ou trois enfants, n’en auront qu’un seul, par miracle, et plus sûrement aucun. C’est une véritable trappe à bébés… »
Plus d’enfants pour la patrie, plus d’enfants pour soi-même et finalement plus d’enfants pour personne. C’est l’autre grand trait d’une “pensée” contemporaine obsédée par l’environnement, la planète et sclérosée par le principe de précaution : l’être humain, donc aussi l’enfant à naître, est perçu avant tout comme une nuisance, une pollution, un bilan carbone défavorable.
Dans cet Occident qui ne cesse de battre sa coulpe, on passe de l’injonction à ne pas reproduire ses erreurs (supposées) à celle de ne pas se reproduire du tout.
Dans cet Occident qui ne cesse de battre sa coulpe, on passe de l’injonction à ne pas reproduire ses erreurs (supposées) à celle de ne pas se reproduire du tout. Défendre la “vie”, ce serait alors ne plus la donner. « On va bientôt nous faire croire que Malthus était altruiste, se lamente Gabrielle Cluzel. Il faudrait que l’on meure collectivement pour sauver la planète – qui dès lors ne serait plus là pour personne, sauf les bêtes, ou elle-même. C’est une désespérance absolue. »
Au cœur de l’enfantement se trouve un acte d’espérance, donc de foi
L’effacement (définitif) assimilé à un processus vertueux. La chose, nécessairement, n’a pas été fréquente dans l’histoire. Elle n’est pourtant pas inédite. « Ce projet de l’accomplissement de la perfection morale par l’anéantissement de soi rappelle les suicides collectifs organisés par certaines sectes, explique l’historien du droit Jean-Louis Harouel. L’idée de sainteté collective séculière obtenue par une disparition consentie au nom de la religion de l’humanité ou de celle de la planète est typique de la logique gnostique. »
Hérésie chrétienne, la gnose détestait la nature, le corps incarné, la transmission de la vie, au point que, pour les cathares, par exemple, il n’y avait pas de pire souillure que d’entrer dans une maison où un enfant venait de naître. Nous n’en sommes pas là, bien entendu, mais nous aurions tort de nous en croire si loin.
Par chance, quoique très inquiétante, la situation qui est la nôtre met indirectement en lumière ce qui fait le cœur de l’enfantement : un acte d’espérance, donc un acte de foi. Il n’est pas étonnant qu’aujourd’hui, en France, une partie importante des naissances soit le fait des familles musulmanes ou catholiques pratiquantes. Une réalité démographique passée sous silence par les études officielles, mais qui annonce un rééquilibrage des forces en présence dont l’ampleur ira largement au-delà de la question des retraites.
France24 - Monde
Ce qu'il faut retenir de l'actualité africaine de la semaine du 27 février
Publié le : 03/03/2023 - 15:36
FRANCE 24
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Dans le bassin du Congo, la protection de la forêt face au jeu diplomatique
À l'initiative d'Emmanuel Macron, la sixième édition du One Planet Summit se penche à partir de mercredi sur le sort des forêts tropicales. À Libreville, au Gabon, délégations gouvernementales, scientifiques et ONG échangent sur les efforts à mener dans les bassins forestiers du Congo, d’Amazonie et d’Asie du Sud-Est. Avec, au centre des débats, l'épineuse question du financement par les pays du Nord.
À la suite de mesures du gouvernement tunisien visant les migrants clandestins, une cinquantaine d'Ivoiriens ont été pris en charge en urgence par leur ambassade en Tunisie. Ils se sont retrouvés à la rue, chassés de leurs logements. Depuis plusieurs jours, des familles guinéennes campaient, elles, aux abords de leur ambassade. Grâce à un vol affrété par les autorités de Guinée, 49 adultes et enfants ont atterri à Conakry, où ils ont été accueillis par le président Mamady Doumbouya.
Au marché de Balogun de Lagos, vaste réseau tentaculaire d'étals et de magasins, les vendeurs ont du mal à joindre les deux bouts et même à nourrir leur famille. En cause : la crise économique qui frappe le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique. L’inflation galopante, le retard de croissance et désormais la pénurie d’argent liquide affectent durement des millions de personnes qui ne parviennent plus à payer les produits de première nécessité.
Allemagne : les ossements de la colonisation, un lourd fardeau historique
De nombreux musées et instituts d’anatomie allemands possèdent plusieurs centaines de milliers de cranes et d'ossements hérités de la colonisation et de la recherche raciale. Un patrimoine qui ramène aux heures sombres de l'histoire et dont la restitution a timidement commencé, notamment vers la Namibie. D'autres pays européens possèdent des fonds similaires, comme la Belgique ou la France. Et le gouvernement français prévoit de légiférer sur la question de la restitution des ossements.
Sur les réseaux sociaux, des internautes partagent des vidéos qui montreraient du prétendu riz en plastique, présent en Afrique, notamment en République démocratique du Congo, et qui proviendrait d'Asie. Mais qu'en-est-il réellement ? La réponse dans Info ou Intox.
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Après avoir travaillé sur l’histoire du maquis indépendantiste camerounais, définit le postcolonialisme, expliqué la "raison nègre" et conceptualisé la "nécropolitique", Achille Mbembe se penche sur le devenir du vivant et l'habitabilité de la Terre. Dans son dernier ouvrage "La communauté terrestre", le philosophe puise dans les cosmogonies et mythes africains pour enrichir la réflexion sur l’écologie et l'avenir de l'Humanité, imaginant une planète Terre où la place de l’humain n’est plus au dessus des autres êtres.
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Récap
Ce qu'il faut retenir de l'actualité africaine de la semaine du 13 février
Récap
Ce qu'il faut retenir de l'actualité africaine de la semaine du 6 février
Récap
Ce qu'il faut retenir de l'actualité africaine de la semaine du 30 janvier
BBC
Colombia protests: Seventy-nine police officers freed after being taken hostage
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Watch: Police held hostage in Colombia protest
A group of police officers and oilfield workers taken hostage during protests in Colombia's southern Caquetá province have been freed, President Petro says.
Violence erupted on Thursday after residents blockaded an oil exploration company's compound. They were demanding its help to build roads in the area.
Colombian leader Gustavo Petro had called for the 79 officers and nine Emerald Energy employees to be let go.
A police officer and a civilian have already been killed during the unrest.
Announcing the release of the hostages, who were filmed sitting in a crowded room on the floor, Mr Petro called on investigators to find those responsible for the two deaths.
Interior Minster Alfonso Prada said earlier on Friday that they were killed by gunfire.
Many of the protesters are rural and indigenous people who want Emerald Energy to build new road infrastructure around the San Vicente del Caguan area.
The oil company did not respond when approached by Reuters news agency for comment.
Colombian police paid tribute on Twitter to the police officer killed in the clash, who they named as Ricardo Monroy.
"Today we are more united than ever," they wrote, adding that Mr Monroy had "offered his life in the line of duty".
Colombia's human rights ombudsman Carlos Camargo - who was on site to mediate - said he had spoken to protesters and stopped them from throwing petrol bombs at the oil facility.
Protests in areas near energy and mining operations in Colombia are common as communities demand companies build infrastructure, including roads and schools.
Police said a dissident subgroup of Farc rebels which rejected the 2016 peace deal were present in the region and may have been provoking the unrest.
Separately, Mr Petro on Thursday unexpectedly published a statement on Twitter asking the country's prosecutor general to conduct a criminal investigation into allegations of corruption involving his own son and brother.
The statement did not specify the accusations against his eldest son, Nicolas Petro Burgos, and brother, Juan Fernando Petro Urrego, but it did say: "my government will not give out benefits to criminals in exchange for bribes".
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Colombian drug lord Otoniel pleads guilty
France24 - Monde
L'extraordinaire épopée du réseau TikTok, adoré par Metallica et interdit à la Maison Blanche
Publié le : 03/03/2023 - 19:50
Guillaume GRALLET
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TikTok : accusé, levez-vous ! Après la Commission Européenne, c'est au tour de la Maison Blanche et du gouvernement canadien de recommander à leurs représentants la désinstallation de l'application de partage de vidéos. Si TikTok, qui compte plus d'un milliard d'utilisateurs, promet de ne pas agir sur les ordres de Pékin, la méfiance grandit.
Après la Commission Européenne, la Maison Blanche et Canberra prennent leur distance avec le réseau social chinois TikTok. L'application, utilisée aussi bien par Metallica que Will Smith et Madonna, poserait de sérieuses questions de cybersécurité, si ce n'est de manipulation des esprits. Si l'affaire prend un tour diplomatique, TikTok se défend de son côté de toute ingérence.
>> À voir aussi : Soupçons d'espionnage, la pression monte autour de TikTok
Quelle que soit l'issue réservée à ce cyber-bras-de-fer, il sera de plus en plus difficile de se passer de la technologie chinoise. Une étude publiée par l'Australian Strategic Policy Institue, un think tank australien, explique que la Chine a une "avance stupéfiante" dans 37 des 44 technologies critiques et émergentes. Certes, les États-Unis gardent une avancée dans le calcul haute performance et le lancement de satellites, mais Pékin creuse l'écart dans la 5G, la biologie synthétique et les batteries électriques.
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Les États-Unis envisagent une interdiction totale de l'application TikTok
Aux États-Unis, les employés des agences fédérales priés de bannir TikTok de leurs appareils
La Commission européenne bannit TikTok des appareils professionnels de ses employés
Valeurs Actuelles
Mulhouse, le croissant et la bannière
Loin de son passé industriel, la “ville aux cent cheminées” a changé. Longtemps réputée pour son insécurité, désormais cantonnée aux quartiers Drouot, Les Coteaux et Bourtzwiller, Mulhouse, où le président Macron a prononcé son discours contre l’islam politique en 2020, subit une autre offensive : le communautarisme islamique. Même le centre historique de la deuxième plus grande commune d’Alsace, qu’il fait bon arpenter, n’est pas épargné.
Sri Lankais, Africains, Maghrébins, Chinois… Dans certains quartiers, on ne compte plus les commerces aux accents exotiques, comme sur l’avenue Aristide-Briand, surnommée affectueusement “stressla” (la “petite rue”) par les locaux. Autrefois belle avenue commerçante, célèbre pour ses commerces artisanaux et ses illuminations de Noël, elle est aujourd’hui plus connue pour le spectacle bigarré qu’elle offre aux passants.
Les kebabs y côtoient des sociétés de location de voitures et des boutiques de vêtements islamiques. On y trouve même la librairie Dine (mot arabe pour “religion”), qui vend des ouvrages exclusivement musulmans. L’odeur de gril se mélange à celle du cumin, et les couleurs vives des abayas peignent un tableau que certains de nos peintres orientalistes du XIXe siècle n’auraient pas renié… si seulement ce spectacle ne se tenait pas en plein cœur du pays rhénan, au milieu du vrombissement des moteurs, des traversées anarchiques de la chaussée et des façades délabrées des anciennes maisons à colombages.
Telles des ombres survivantes d’une histoire révolue, des anciens du cru ne reconnaissent plus leur ville. « Ici, c’était les Champs-Élysées mulhousiens, on y trouvait de tout, c’était chic » , se rappelle une vieille dame aux côtés de son mari, perdu dans ses pensées. Plus loin, un vieil homme explique qu’il n’a plus la possibilité de faire ses courses près de chez lui : « Tous nos commerces sont partis, c’est ma fille qui m’apporte ce qu’il faut. »
Cette situation, en plein cœur de ville, où l’on change d’ambiance d’une rue à l’autre, cache une réalité plus abrupte. Le remplacement progressif des commerces alsaciens par des échoppes tenues par des habitants d’origine immigrée a tracé la voie aux organisations communautaires. Lieux de rencontre propices à l’entre-soi, certaines de ces structures, sous couvert d’activités culturelles ou solidaires, n’en véhiculent pas moins une forme de prosélytisme plus ou moins assumé.
Associations de bienfaiteurs
Pourtant, c’est au grand jour que se font les offices propagandistes de ces organisations particulièrement avantagées par le droit alsacien. Il est par exemple possible pour les associations d’Alsace-Moselle d’acquérir et d’administrer des biens immobiliers en toute liberté, en vertu du concordat hérité de l’Empire allemand. D’où une certaine facilité d’implantation. Sans aucun complexe, ces associations s’affichent sur les réseaux sociaux, telle Le Poids d’une aumône (référence probable à la fatwa 786 du Coran qui pose la question “doit-on faire faire aumône du poids du nouveau-né en argent ou bien en or ?”) basée près du centre-ville.
Ses activités n’ont rien de choquant en apparence : sa page Facebook fait état de maraudes pour les plus démunis et d’aide aux réfugiés – il faut comprendre par là un soutien au logement et pour les démarches administratives des immigrés qui souhaitent s’installer en France. On retrouve ainsi des photos montrant des Ivoiriens ou des Algériens placés à l’hôtel. Le tout avec une certaine bonhomie affichée par la présidente, combinant émoticônes, petites vidéos Snapchat et hidjab bien assumé. Le logo est centré sur le croissant islamique, englobant l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Europe.
Ici donc, ni agressivité ni prosélytisme offensif mais une structure similaire à d’autres, comme l’Armée du Salut ou la Croix-Rouge, à vocation bénévole. Si ce n’était le soutien aux demandeurs d’asile qui ajoute un vernis politique, que les réseaux sociaux de l’association ne cachent pas, avec une prédisposition affichée pour l’aide aux coreligionnaires musulmans. Les appels aux dons alimentaires précisent le halal systématiquement. Une cagnotte Leetchi datée du 8 mars 2022 proclame : « Salam aleykoum l’Aïd arrive à grands pas vous souhaitez offrir votre mouton aux enfants orphelins et familles très démunies d’Afrique que [les cuisinières] seront ravies de cuisiner et distribuer. » Une forme souriante d’agenda idéologique, portée par des membres arborant des gilets jaunes ou verts floqués de l’emblème de l’association pour marauder dans les rues.
Des organisations conquérantes qui créent des enclaves
Au-delà des activités de bénévolat, des factions islamiques autrement plus revendiquées ont pignon sur rue. Mulhouse compte une quinzaine de mosquées : bosniaque, albanaise, etc. Mais c’est le cas de la confédération islamique Millî Görüs (CIMG) qui dénote le plus. L’association, dont le nom signifie “vision nationale” en turc, est réputée proche des Frères musulmans, organisation originaire d’Égypte, où elle est interdite, qui soutient plusieurs mouvements terroristes. La CIMG est aussi proche du pouvoir turc et du parti présidentiel AKP, pour lequel elle est un formidable instrument d’influence à l’international.
Le président Recep Tayip Erdogan, qui n’a cessé de se radicaliser depuis son arrivée au pouvoir, utilise habilement ses relais islamistes en Europe. Basée à Cologne, en Allemagne, la CIMG est ainsi à l’origine de l’autorisation de l’appel à la prière qui a retenti, muezzin à l’appui, le 14 octobre 2022 dans la même ville. À Strasbourg, la maire écologiste Jeanne Barseghian a, elle, fait face au scandale pour avoir fait voter lors d’un conseil municipal en 2021 une subvention de 2,56 millions d’euros pour la mosquée Eyyub Sultan, en construction et pilotée par Millî Görüs. La délibération a été annulée par le tribunal administratif de Strasbourg en novembre dernier.
À Mulhouse, la CIMG est implantée depuis 2013 et possède son propre local, rue Schlumberger, à deux minutes du centre-ville et de l’avenue Briand. Elle dispose également d’une mosquée rue Anna-Schoen, au bord de la rivière Doller. Mais surtout, elle est à l’origine, sous l’égide de l’Union européenne pour l’enseignement privé musulman (UEPM), de la création en 2020 du groupe scolaire Avicenne, du nom du médecin et philosophe musulman du XIe siècle. L’information est passée inaperçue durant la pandémie. Pas même une brève dans la presse locale. La municipalité n’a pu empêcher l’installation de cette école située dans la zone de la Mer Rouge, en plein cœur de l’ancienne commune de Dornach.
Selon son site Internet, Avicenne entend éduquer les enfants « selon les valeurs musulmanes » du CP à la 4e. Au programme : anglais, mathématiques, mais aussi spiritualité et concours de récitation du Coran. L’école privée, partenaire d’autres établissements du même acabit, comme le groupe scolaire Bellevue de Clichy-sous-Bois, revendique une ouverture à « la différence ». Un constat s’impose pourtant : voilà des associations islamiques qui soutiennent des projets réécrivant sur le palimpseste républicain. La CIMG, de son côté, a pour projet depuis 2021 d’aménager un ancien hangar en lieu de culte, à proximité de l’école : cette année-là, le tribunal a tranché le litige l’opposant à la ville pour l’établissement de cette nouvelle salle de prière… en sa faveur.
Entre résistance et banalisation
D’après le journal l’Alsace du 1er avril 2021, la mairie a cependant bloqué le projet de construction d’une mosquée prévue par la CIMG en 2013-2014, selon les dires d’Eyup Sahin, président de l’organisation pour la région Grand Est. Toutefois, la classe politique locale a ouvert la voie à d’autres associations aux visées tout aussi ambiguës, à l’image de Jean Rottner, ancien maire LR, retiré de ses fonctions de premier adjoint et de président de la Région depuis décembre dernier pour “raisons familiales”.
Le centre islamique An-Nour, le plus grand de France, a ainsi été financé par de généreux donateurs du Qatar et l’Association des musulmans d’Alsace (Amal), proche des Musulmans de France, association elle aussi affiliée aux Frères musulmans. En 2021, l’élu s’opposait à l’aménagement du hangar de la CIMG turque en mosquée au titre qu’ « un lieu de culte ne peut se construire dans une zone industrielle mais économique ».
En 2019 cependant, Jean Rottner s’était félicité du « partenariat crucial » avec l’Amal. Le projet de “mosquée cathédrale” avait été auparavant approuvé par son prédécesseur en tant que maire de gauche, Jean-Marie Bockel, ex-sénateur et secrétaire d’État de Nicolas Sarkozy. La municipalité avait d’ailleurs attribué deux subventions, de 230 000 et 235 000 euros, pour un chantier estimé à 26 millions. Jean-Marie Bockel avait assisté en 2008 à la pose de la première pierre.
La mosquée, accueillant lieu de prière, spa et salle de sport, a été le théâtre, peu après son inauguration en 2019, de prêches du cheikh saoudien Youssef Ibram, interdit à la mosquée de Genève pour ses positions sur la lapidation des femmes adultères. Les électeurs mulhousiens se partagent de fait entre une population âgée en demande de sécurité et une population d’ascendance maghrébine. Lors de son déplacement à Mulhouse en 2020, Emmanuel Macron avait soigneusement évité de se rendre au centre.
La cohabitation se fait difficilement avec des communautés assumant de plus en plus leur appartenance confessionnelle. « Nous sommes obligés de travailler avec les acteurs associatifs locaux, confie la responsable d’une structure de jeunesse locale. Un jour, nous avions une rencontre avec des éducateurs d’une structure de quartier : l’un d’entre eux a refusé poliment de me serrer la main. Mais ce sont nos partenaires au quotidien. » Sans véhémence aucune, les structures radicales imposent leurs vues dans une agglomération marquée par l’immigration et le déclassement économique.
Pendant que les règlements de comptes intercommunautaires se multiplient, l’agenda islamique prend durablement racine sur le vide laissé par la prospérité passée. De nombreux locaux se relogent dans les villages alentour et laissent sur place une population immigrée en quête de sens.
BBC
Bahrain Grand Prix: Fernando Alonso edges out Red Bulls in practice but plays down pole hopes
Last updated on 3 March 20233 March 2023.From the section Formula 1comments668
Fernando Alonso has rejected the idea that he could start the Bahrain Grand Prix from pole position despite setting the pace in Friday practice.
The Aston Martin driver was 0.169 seconds quicker than world champion Max Verstappen's Red Bull, whose team-mate Sergio Perez was third fastest.
Alonso said: "I am not thinking that high. I don't know exactly what position would be a good one for us."
The two-time champion also ruled out fighting for the world title in 2023.
Alonso, who has moved to Aston Martin for this season after two years with the Alpine team, was quick on both short, low-fuel runs and longer stints with race-level fuel loads on the first practice day at the season-opening race.
He was fastest of all on overall one-off lap times, and just 0.048secs on average slower than Verstappen - and faster than everyone else - on the race-simulation runs.
Alonso's performance, if repeated in qualifying and race, marks a dramatic step forward for Aston Martin, who finished seventh in the championship last season.
The 41-year-old two-time world champion - who has not won a race since the 2013 Spanish Grand Prix, when he was driving for Ferrari - said: "It is not the same fighting for 12th, 14th as for the top five, because the pressure and adrenaline is different. So there are a lot of things we as a team have to bring together in this process.
"I expect we will unfortunately make some mistakes. I may maybe make some mistakes. It is a completely new team, new procedures.
"We have to be with the feet on the ground. The target has to be fighting for the championship in the long term; I don't think this year."
He said that, after last week's pre-season testing session at Bahrain, Aston Martin knew they had made progress but that he was expecting to be fighting in the lower half of the top 10.
"After testing we were thinking to be in Q3 with both cars," he said, "score as many points as possible in the first couple of races and try not to make mistakes."
The Aston Martin was expected to have made a step forward but Alonso's performance was a surprise - even to the team themselves.
"It felt good," Alonso said. "Obviously it is good to see the times that we are competitive, after testing there is always mixed feelings as to where you are.
"At the moment, we are just concentrating on ourselves. There are still some things to improve on the car. The balance was not completely perfect and the team has to change quite a few things. We are trying to reinforce every area of the team and we try to regroup everything and be the strongest team possible."
Ferrari's Charles Leclerc was fourth fastest and Lewis Hamilton the quickest Mercedes in eighth, 0.636secs off the pace.
Nico Hulkenberg's Haas, Lance Stroll's Aston Martin and Pierre Gasly's Alpine filled the gaps ahead of Hamilton.
McLaren's Lando Norris was ninth fastest ahead of the Alfa Romeo of Zhou Guanyu. Hamilton's team-mate George Russell was down in 13th and the second Ferrari of Carlos Sainz 14th after making an error on his fastest lap.
Leclerc was the fastest Ferrari driver on race pace, but nearly a second a lap slower than Verstappen, and the Mercedes drivers slower again, and also behind Gasly and and Norris.
The session was relatively incident-free. McLaren's rookie driver Oscar Piastri had a big lock-up when he saw Stroll's Aston Martin in front of him late at the first corner, and Alonso abandoned a race run on the medium tyre when he locked up entering Turn 10.
The soft tyre was the preferred tyre for all drivers on the race runs, suggesting it will be used by most for the start of the race.
New York Times - World
The Attention a Celebrity Doesn’t Want: Bullying Accusations
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In South Korea, such allegations have affected the careers of public figures. The takedowns have public support, but critics wonder if some go too far.
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By John Yoon and Mike Ives
Reporting from Seoul
An Woo-jin, 23, is one of the top pitchers in South Korea. In 2022, he led the Korea Baseball Organization, the country’s top league, in earned run average and strikeouts. But the K.B.O. didn’t invite him to play in the World Baseball Classic, an international tournament featuring Major League Baseball stars that begins next week.
The K.B.O. has said it excluded Mr. An, who has been dogged by anonymous accusations that he assaulted his teammates while in high school, because it considers him a reputational liability. He was not considered last year for an award given to the K.B.O.’s best pitcher because of those accusations.
No charges have ever been filed, and Mr. An has said that news reports about his bullying, for which he apologized at the time, were exaggerated. Yet many South Koreans, including baseball fans, have said they support his exclusion.
Over the last two decades, public accusations of school bullying and violence have played an increasingly prominent role in South Korean culture — Netflix even has a hit show on the subject, “The Glory.” Entertainment agencies vet would-be pop stars for evidence of bullying in their pasts.
Last week, President Yoon Suk Yeol withdrew the appointment of Jung Soon-shin as chief of the National Office of Investigation in response to reports that Mr. Jung’s son had verbally harassed a high school classmate in 2017, and that Mr. Jung had defended him instead of holding him accountable.
Many South Koreans believe that bullies have damaged victims’ lives in an irreversible way, said Jihoon Kim, a criminologist at the University of Alabama who has studied bullying in South Korea. “The idea of damaging the career of a bully is not seen as problematic, as they are seen as deserving it,” he said.
Takedowns of accused bullies remain popular, despite concerns about accountability and credibility, given that in many cases the accusations are anonymous. Critics have also questioned whether the harm done to reputations is disproportionate to the offenses.
A national conversation around school bullying began taking shape in the 1990s, after several teenage targets of such abuse died by suicide. A 2004 law to prevent bullying was widely considered a moment of reckoning, but a severe lack of mental health services for bullies and their victims has persisted, said Jun Sung Hong, a professor of social work at Wayne State University who has written about bullying in South Korea.
Penalties for bullying in South Korea tend to be less severe than in the United States. There, school harassment is frequently grounds for suspension or expulsion, while many South Korean schools just impose community service or a restraining order, said Noh Yoon Ho, a lawyer in Seoul who has advised bullying victims.
Still, Ms. Noh said, more victims and bystanders have been reporting school bullying, and the institutional mechanisms for doing so have improved. In a government survey, 91 percent of people who said they experienced bullying last year reported it, compared with 78 percent in 2014.
As people have come forward with old bullying accusations, some have identified public figures, including athletes and entertainers, as perpetrators.
In 2021, two professional volleyball players, the twin sisters Lee Jae-yeong and Lee Da-yeong, then 24 years old, were cut from their Korean clubs after they admitted to having verbally abused their teammates in middle school. That prompted a spate of bullying accusations against other athletes and a plea by then-President Moon Jae-in for the Culture Ministry to “make special efforts to eradicate the problem.”
Last year, Hybe, the agency behind the boy band BTS, kicked out Kim Ga-ram from its nascent girl group Le Sserafim, after anonymous accusers said the singer had verbally abused them. Hybe threatened to sue her accusers for defamation, but later ended Ms. Kim’s contract after a law firm representing one of the accusers threatened to publicly release evidence.
Victims might choose anonymity out of fear that public accusations could prompt retaliation from the former bullies or their allies, Ms. Noh said. But some anonymous accusations circulating in the South Korean news media are less than they seem.
After the comedian Hong Hyun-hee was accused two years ago in an online post of having been a school bully, former classmates of hers denied the accusation, and she filed a defamation lawsuit. Her accuser later withdrew the post and apologized for having a “memory lapse,” Ms. Hong’s agency said.
Other critics say that the takedowns can be too punitive. Case in point: the pitcher, An Woo-jin.
Mr. An’s troubles began in 2017, when a TV network reported that he had assaulted younger players on his high school team.
The police determined that Mr. An, then 17, had hit three younger students in the head with a baseball, a cellphone and a belt buckle, and a fourth student on the shin with a bat, according to police records provided by his lawyer. After the students decided not to file charges, saying that Mr. An’s behavior had not been severe, prosecutors dropped the case.
The allegations against Mr. An, a 6-foot-3 right-hander who throws 99-mile-per-hour fastballs, did not stop him from going professional the same year. The Kiwoom Heroes signed him for 600 million won, or about $470,000. No new accusations of bullying have emerged.
But the claims continue to shadow his career.
In 2017, the Korea Baseball Softball Association, which governs its national teams, barred him from the Olympics and the Asian Games. In January, the Korea Baseball Organization, which selects the team for the World Baseball Classic, said he would not take part in the tournament, which starts Tuesday.
The team was selected with an eye toward “the symbolic meaning, responsibility and price that comes with representing the country,” the organization’s spokesman, Lee Kyong-ho, said in an interview. “Is it right to select players based only on their skills?”
Fueling public anger is a perception that the penalties Mr. An’s high school imposed — five hours of volunteer work and a written apology — were too light. But Mr. An’s lawyer, Baek Sung-moon, said in an interview that the decision to ban him from international tournaments had apparently been based on an impression that his bullying was harsher than reported.
“He has had a hard time being viewed as some kind of a school bullying demon,” he added.
Mr. An’s defenders include Shin-Soo Choo, an outfielder who played 16 years in the majors and now plays in the K.B.O. He said last month that “South Koreans don’t seem to easily forgive.”
“He repented his mistakes, got punished and was suspended from tournaments,” Mr. Choo told a Korean-language station in Dallas, adding that Mr. An’s talents could make him “the next Chan Ho Park,” an All-Star pitcher who was the first South Korean-born M.L.B. player.
But many critics of Mr. An have taken issue with Mr. Choo’s efforts to stand up for him. Among them is Mr. Park himself, who retired from baseball in 2012.
“An Woo-jin’s exclusion from the W.B.C. national team was a reflection of the times,” he told reporters on a visit to the Heroes’ spring training camp in Scottsdale, Ariz.
“I told him not to be so sad,” he added.
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BBC
Joe Biden had cancerous skin lesion removed, White House says
US President Joe Biden had a cancerous skin lesion removed last month during a routine health screening, the White House has said.
All cancerous tissue was removed and no further treatment is required, Mr Biden's doctor said.
Mr Biden will continue dermatologic surveillance as part of his ongoing healthcare, the doctor added.
The president, 80, had a physical exam in February which the White House said found him healthy and "fit for duty".
Kevin O'Connor, Mr Biden's doctor, wrote in a note provided to media on Friday that the lesion was removed from Mr Biden's chest on 16 February at Walter Reed National Military Medical Center outside Washington DC.
"No further treatment is required," he said, adding that the area has "healed nicely" since the biopsy was taken.
The note said that the type of cancer found - basal cell carcinoma - does not normally spread, or metastasise.
Basal and squamous cell carcinoma are the two most common forms of skin cancer in the US, according to the Centers for Disease Control and Prevention (CDC).
Diagnosed in 3.6 million Americans every year, it is the the most frequently occurring form of all cancers, according to the Skin Cancer Foundation. It is slow-growing, curable and causes minimal damage if treated early.
Unlike melanoma - another type of common skin travel that can spread to other parts of the body - basal and squamous carcinoma "both can usually be cured, but they can be disfiguring and expensive to treat," the CDC says.
In January, Mr Biden's wife, First Lady Jill Biden, had three lesions removed, with two of them later testing positive for basal cell carcinoma.
Mr Biden has had several non-melanoma skin cancers removed in the past, before he became president.
In a 2021 summary of his health, Dr O'Connor wrote that the president's lesions had been excised and "there are no areas suspicious for skin cancer at this time".
Doctors advise that the best way to prevent skin cancer is to cover up and wear sunscreen lotion, even during winter.
The Bidens have long been strong advocates for fighting and curing cancer. Their adult son, Beau, died in 2015 from brain cancer.
Mr Biden is widely expected to announce that he will seek a second term in office.
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France24 - Monde
Aux États-Unis, les employés des agences fédérales priés de bannir TikTok de leurs appareils
Publié le : 28/02/2023 - 05:01
FRANCE 24
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Quelques jours après une décision similaire de la Commission européenne, la Maison Blanche a fixé lundi un délai de 30 jours aux agences fédérales américaines pour s'assurer que l'application TikTok, propriété d'une entreprise chinoise, ne figure sur aucun appareil utilisé par leurs employés.
Les agences fédérales américaines devront s'assurer que leurs appareils ne sont plus dotés de l'application de vidéos TikTok sous 30 jours, a ordonné lundi 27 février le Bureau de la gestion et du budget à la Maison Blanche (OMB).
Détenue par l'entreprise chinoise ByteDance, TikTok a été prise pour cible par les législateurs américains, qui considèrent l'application comme une menace à la sécurité nationale et avaient interdit son usage sur les appareils des fonctionnaires dans une loi votée fin décembre. L'ordre de l'OMB est pris en application de cette loi, ratifiée début janvier par le président Joe Biden.
Dans un mémorandum, la directrice de ce bureau, Shalanda Young, a demandé aux agences gouvernementales de "supprimer et d'interdire les installations" de l'application sur les appareils leur appartenant ou gérés par elles, et d'"interdire le trafic Internet" depuis ces appareils vers l'application.
"Censure"
L'interdiction ne s'applique pas aux entités américaines ne dépendant pas du gouvernement fédéral, ni aux millions de particuliers qui utilisent TikTok. Mais l'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) a déploré la nouvelle loi, estimant qu'elle revenait à "interdire effectivement TikTok".
"Le Congrès ne doit pas censurer des plateformes entières et priver les Américains de leur droit constitutionnel à la liberté de parole et d'expression", a déclaré dans un communiqué Jenna Leventoff, conseillère politique principale de l'ACLU. "Nous avons le droit d'utiliser TikTok et d'autres plateformes pour échanger nos pensées, nos idées et nos opinions avec des personnes du pays et du monde entier", a-t-elle ajouté.
L'UE et le Canada aussi
L'ultrapopulaire plateforme de vidéos courtes et virales est de plus en plus scrutée par les Occidentaux, qui craignent que Pékin puisse ainsi accéder aux données d'utilisateurs du monde entier. Cette interdiction au sein du gouvernement fédéral américain survient quelques jours après une décision similaire de la Commission européenne, qui a interdit TikTok à son personnel pour "protéger" l'institution.
Le gouvernement du Canada a lui aussi annoncé lundi qu'il allait bannir TikTok des appareils mobiles qu'il fournit à son personnel à compter de mardi, évoquant un "niveau de risque inacceptable" pour la vie privée et la sécurité. TikTok fait déjà partie des applications chinoises interdites en Inde depuis 2020.
Avec plus d'un milliard d'utilisateurs actifs dans le monde, TikTok pointe à la sixième place des plateformes sociales les plus utilisées, selon le dernier rapport de We Are Social sur l'évolution du numérique, publié en janvier. TikTok avait reconnu en novembre que certains employés en Chine pouvaient accéder aux données d'utilisateurs européens, et avait admis en décembre que des employés avaient utilisé ces données pour traquer des journalistes. Mais le groupe nie tout contrôle ou accès du gouvernement chinois à ses données.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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La Commission européenne bannit TikTok des appareils professionnels de ses employés
Les Observateurs
Des influenceuses ouïghoures au service de Pékin
TECH 24
TikTok : derrière le succès mondial, la délicate question des données
New York Times - World
King Charles Will Travel to France and Germany for First State Visits
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Britain’s new monarch and his wife, Camilla, the queen consort, will attend state banquets in Paris and Berlin later this month.
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By Jenny Gross
LONDON — King Charles III and Camilla, the queen consort, will travel to France and Germany this month, making their first state visits since Charles ascended to the throne in September, Buckingham Palace said on Friday.
“The visit will celebrate Britain’s relationship with France and Germany, marking our shared histories, culture and values,” said a statement from the palace. “It will also provide an opportunity to look forwards and demonstrate the many ways the U.K. is working in partnership with France and Germany, whether that be to tackle climate change; respond to the conflict in Ukraine; seize trade and investment opportunities or share the best of our arts and culture.”
In choosing France and Germany, the two largest economies of the European Union, for his first official visits, King Charles is signaling Britain’s intention to strengthen ties after Brexit negotiations sowed divisions.
For the French portion of the trip, which begins March 26, the royal couple will join President Emmanuel Macron and his wife, Brigitte, in Paris for a ceremony of remembrance and wreath laying at the Arc de Triomphe. The king and queen consort will also attend a state banquet in their honor at the Palace of Versailles.
In addition, Queen Camilla and Mrs. Macron will open the new Édouard Manet and Edgar Degas exhibition at the Musée d’Orsay. From Paris, Charles and Camilla will travel to Bordeaux, where they will see the devastation caused by last summer’s wildfires. They will also tour an organic vineyard known for its sustainable approach to winemaking.
King Charles and Queen Camilla will then travel to Germany for a three-day visit to Berlin and Hamburg. They will attend a state banquet, hosted by President Frank-Walter Steinmeier and his wife, Elke Büdenbender, at Bellevue Palace, the presidential residence in Berlin. King Charles will address the Bundestag, the German parliament, and he will meet refugees who have recently arrived from Ukraine. Camilla and Mrs. Büdenbender will visit the Komische Oper in Berlin, to hear about the opera company’s outreach projects.
Britain’s constitutional monarch traditionally conducts meetings with other heads of state to build relations, but stays out of politics. King Charles was criticized this week when he met the European Commission president, Ursula von der Leyen, for tea at Windsor Castle, minutes after she and Prime Minister Rishi Sunak presented a landmark agreement to end a dispute over post-Brexit trade rules for Northern Ireland.
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Известия (RUS)
Вашингтон обвинили в ошибочной политике в 1990-х годах по отношению к РФ
Американские власти еще в 1990-е годы совершили ряд ошибок в отношениях с Россией, что в конечном счете имело негативный эффект на политическую ситуацию в мире и привело к конфликту с Москвой. Такое мнение 27 февраля выразил американский экономист Джеффри Сакс в интервью изданию The New Yorker.
Мюнхенский говор: что Запад пообещал Киеву на конференции в Германии
И откуда в Вашингтоне знают о планах Китая в отношении Украины
Эксперт объяснил, что причиной нынешних проблем является сформировавшееся ощущение у американских лидеров после 1991 года, что в мире сложился однополярный мир, где США могут делать всё, что захотят.
«И это включает в себя базирование вооруженных сил там, где они хотят и когда хотят, заключая договоры и выходя из них, когда хотят и где хотят, без серьезных последствий», ― отметил он.
Он напомнил, что еще при идее первого этапа расширения альянса НАТО многие влиятельные люди выступили против президента США Билла Клинтона, поскольку считали это ошибкой. Тогда эксперты предупреждали, что эти действия могут привести в будущем к новой холодной войне.
Позже на ухудшение отношений с Россией повлияли и бомбардировки НАТО Сербии.
Также Сакс назвал «абсолютно ужасным» дальнейшие несколько этапов расширения НАТО при президенте США Джордже Буше – младшем, который в 2008 году поддержал идею включения в альянс еще Грузии и Украины. По его мнению, это тогда поставило весь мир на путь ужесточения отношений и на путь к нынешнему конфликту.
Экономист подчеркнул, что по-настоящему конфликт на Украине начался еще в 2014 году, когда американские власти поучаствовали в госперевороте на Украине и привели к смене политического режима Виктора Януковича. Он выразил надежду, что общественность еще узнает в полном объеме масштабы вовлеченности США в эти процессы в будущем, когда будут открыты архивы.
12 февраля бывший заместитель председателя Еврокомиссии и экс-еврокомиссар Гюнтер Ферхойген выразил мнение, что Запад сознательно перешел неприемлемую для России черту, предложив Украине 15 лет назад членство в НАТО.
В декабре директор департамента Северной Америки МИД России Александр Дарчиев заявил, что Москва готова обсуждать гарантии безопасности при условии, что военнослужащие НАТО покинут Украину, а территориальные изменения будут официально признаны.
В сентябре президент Украины Владимир Зеленский объявил, что Украина подала заявку о вступлении в НАТО в ускоренном порядке. Однако помощник президента США по нацбезопасности Джейк Салливан подчеркнул, что расширение альянса сейчас несвоевременно.
Комментируя это заявление, сенатор Совета Федерации Сергей Цеков подчеркнул, что НАТО ждет серьезный конфликт в случае оперативного принятия в альянс Украины.
Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.
L'Humanité
Arnaldur Indridason : quand le maître du polar islandais remonte le temps
ActuAvec « le Roi et l’Horloger », Arnaldur Indridason met pour la première fois son talent d’auteur de romans noirs au service d’un récit historique. à travers l’improbable amitié d’un artisan et d’un monarque déclaré fou, il nous plonge dans la rude Islande du XVIIIe siècle et signe ici une grande œuvre littéraire sur le poids des mensonges. Entretien.
Alain NicolasDans les réserves du château royal de Christiansborg à Copenhague, au XVIIIe siècle, un vieil homme examine une vieille horloge. L’instrument aujourd’hui hors d’usage a été construit il y a près de deux siècles, en 1592, par Isaac Habrecht, dont le chef-d’œuvre est l’horloge astronomique de Strasbourg. Jon Sivertsen est horloger, et obtient le droit de tenter de la remettre en état.
Un soir, un étrange personnage vient contempler son travail. C’est le roi Christian VII, qui a été déclaré fou et écarté de la réalité du pouvoir. Il demande à l’artisan de lui raconter son histoire. Jon lui apprend qu’il est islandais et que son père a été condamné à mort par le père du roi, en vertu d’une loi cruelle, édictée par les Danois, alors colonisateurs de l’Islande.
Arnaldur Indridason, dont les lecteurs du monde entier connaissent les fictions policières, aborde pour la première fois le roman historique, sans cesser de mettre en évidence l’ancrage de ses livres dans une réalité très spécifiquement islandaise. Entretien.
Vous êtes connu comme auteur de romans policiers contemporains, comment en êtes-vous venu à écrire un roman portant sur une époque plus ancienne ?
Arnaldur Indridason Ce qui m’intéressait, c’était faire se rencontrer les deux personnages. J’avais lu des récits où il était question de l’horloger Jon Sivertsen. Un procès avait eu lieu en Islande, dans les fjords de l’Ouest, et il apparaissait que le père de l’artisan était accusé. Je savais aussi qu’il avait restauré la célèbre horloge d’Isaac Habrecht. L’idée m’est venue que, comme l’horloge était dans le palais royal de Copenhague, un jour, au hasard de ses errances dans le palais, le roi Christian VII allait tomber sur lui et qu’une conversation allait s’engager. Je me suis dit qu’il y avait là matière à un bon roman. Dans l’ensemble, toutes les scènes qui se passent en Islande sont basées sur des sources historiques. Et la majeure partie de ce qui se passe à Copenhague est le fruit de mon imagination.
Comment traiter un personnage connu comme Christian VII, dont la littérature et le cinéma se sont emparés, et qui a déjà sa légende, celle du « roi fou » ?
Arnaldur Indridason C’est ce défi qui m’intéressait. Christian VII était effectivement un malade mental, et il n’avait plus de pouvoir. Il avait un passé assez pittoresque, et un comportement tout aussi pittoresque dans le palais. En fait, il avait ramené avec lui d’un voyage à l’étranger un médecin allemand, Struensee, dont les soins amélioraient son état. Struensee prit sur lui beaucoup d’influence et entreprit des réformes libérales. Il devint aussi l’amant de la reine. La cour finit par le faire exécuter, et fit nommer régent le fils du roi, le futur Frédéric VI. Au moment où Jon Sivertsen a restauré l’horloge, Christian VII était – de nom – sur le trône. J’ai eu l’impression d’avoir tiré le gros lot ! Pour écrire ce roman, je n’ai pas fait trop de recherches. Je voulais garder une interprétation ouverte de sa personnalité. Ce n’est pas du tout un livre d’histoire, mais de la littérature.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Ce qui le rapproche de vos autres livres, c’est sa dimension islandaise. L’Islande est une colonie danoise, avec des particularités que n’a aucune autre colonie d’aucun pays, à aucune époque.
Arnaldur Indridason En fait, ce n’était pas mon projet de départ. En Islande, tout le monde connaît la situation de cette époque. On sait par exemple à quel point était rigide le corpus des lois connu sous le nom de « Jugement suprême » et qui réprimait très cruellement les relations sexuelles considérées comme incestueuses, et en général toutes celles qui avaient lieu hors mariage. C’était un instrument pour lutter contre la « mauvaise moralité des Islandais ». De plus, l’Islande était un petit pays et les autorités craignaient la consanguinité. Le texte était tellement sévère et son domaine tellement large qu’un homme qui couchait avec une femme qui avait eu un enfant avec son fils était condamné à mort. C’est une chose que j’ignorais quand j’ai commencé à écrire. Le problème de Sigurdur, le père de Jon, peut se résumer en islandais par le terme mannvilla, – textuellement « mauvaise paternisation » – qui peut se traduire par « usurpation de paternité ». Les femmes étaient évidemment en plus mauvaise posture que les hommes. Et cela a donné lieu à des tragédies, des infanticides, des abandons. On compte ainsi beaucoup d’exécutions, de manière aussi cruelle que celle dont je parle dans le roman.
On voit une sorte de parallélisme, ou de symétrie, entre les destins des deux hommes...
Arnaldur Indridason Leurs relations sont, au début, très difficiles. Ce sont deux fils, et le père de l’un a fait mourir le père de l’autre. Jon est dans une situation impossible. Le roi exige que l’horloger lui raconte une histoire qu’il ne veut pas lui raconter. Jon veut dire la vérité, mais il sait bien que cela va froisser le roi. C’est un roman qui parle de censure, et d’autocensure.
L’horloger dit qu’il se borne à rapporter la vérité, mais il invente, il crée, presque malgré lui. Est-ce que le personnage de Jon n’est pas un romancier ?
Arnaldur Indridason Jon refuse d’être un narrateur, un conteur d’histoires. Il se veut un pur témoin. Le problème, c’est qu’il s’adresse au roi et là, il marche sur des œufs. Il cherche à en profiter pour décrire, au passage, la situation islandaise. Mais il a besoin que le roi l’écoute, et donc il doit créer une histoire qui retienne son attention. Il va alors y mettre des péripéties, « pimenter » le récit, comme il dit. Même s’il ne dit pas de mensonges, il va inventer ce qu’il n’a pas vu de ses propres yeux, et dans ses inventions, on a du mal à démêler le vrai du faux.
Il se pose donc tous les problèmes que se pose un romancier.
Arnaldur Indridason Bien sûr. Sa responsabilité, c’est de raconter une histoire, c’est-à-dire de décider ce qu’il y met et ce qu’il omet. Mais, en tant qu’écrivain, je suis heureux de l’avoir et de me délester de toutes mes responsabilités sur lui. Il me remplace…
On s’attend à ce que la difficulté vienne de la description des conditions de vie du peuple islandais, mais peu à peu on s’aperçoit que c’est l’« usurpation de paternité » qui est le vrai souci.
Arnaldur Indridason C’est à la fois ce qui pousse Christian VII à en savoir plus et le met en colère. Jon ignore que le roi a un problème avec ça, et le lecteur aussi, donc n’en disons pas trop !
Le roman est construit comme une mécanique, et le temps de l’histoire est celui du remontage de l’horloge.
Arnaldur Indridason Quelque chose est cassé, et on le répare. La première phrase du roman est : « Le temps s’est arrêté. » Au milieu du livre vient cette question du roi. « Qu’est-ce que le temps ? » L’horloger ne sait pas répondre. Le roi lui demande l’heure, en fait. Et Jon ne comprend pas. Alors le roi donne son sentiment sur le temps, intuitif, fait de souvenirs. Jon, lui, en a une conception mécanique. Le temps, ce sont des rouages qui tournent. Il fait des exercices, des petits sauts pour se représenter la fuite du temps.
Est-ce que le travail de l’écrivain n’est pas de réparer l’horloge du monde ?
Arnaldur Indridason C’est ce que je crois.
LittératureHistoiredanemarkhorlogerie France24 - World
Louboutin on 30 years of red obsession
Issued on: 04/03/2023 - 02:36Modified: 04/03/2023 - 02:35
Paris (AFP) – It was 30 years ago that Christian Louboutin borrowed his assistant's nail varnish to fix a problematic sole and inadvertently created a design that would make him globally famous.
It was 1993 and Louboutin, then 30, was examining a pink and purple shoe prototype. The black sole was too dominant, he felt, and so called for his assistant.
"I took the nail polish and erased the black. I wasn't thinking to add the red," he recalled to AFP in his brightly decorated Paris apartment.
"But suddenly it was a revelation!"
The earlier idea of releasing a different colour sole each season never materialised.
"People who don't like to wear colours still like red," he said.
"The obsession began with the fact that red is more than just a colour for me.
"I have very early memories of women dressed in black but already with red nails and lips. It began with cinema, the actresses of the 1950s like Sophia Loren."
He marked the 30th anniversary of his famous red sole this week with a dance performance at the Opera Comique and will soon open his first hotel in Portugal named "Vermelho" (Red).
The black stiletto with the red sole remains his best-selling model, despite the range of flats and mid-heels.
He rejects the idea of heels as anti-feminist, saying he delights in seeing customers put on a pair of stilettos and admire themselves "front, profile and back" without caring what their "husband, boyfriend or girlfriend will think".
Or little girls trying on their mother's heels without anyone telling them to: "There is a kind of infantile pleasure in seeing life from a little higher up."
For him, heels are a symbol of female empowerment.
He thinks of Tina Turner in her heyday, or Beyonce now, teetering on heels but incarnating "feminism, much more than someone who lets themselves go".
With the passing of lockdowns and lounging around in pyjamas, it is time to celebrate, he added.
His new collection, inspired by flamenco, sees him collaborate with Rossy de Palma, the flamboyant Spanish star of many Pedro Almodovar movies.
"I like singular people, and there is only one Rossy," he said. "Someone who exudes amusement, pleasure, laughter, everything."
© 2023 AFP
Известия (RUS)
СМИ сообщили о гибели еще одного британца в боях на Украине
Британский наемник, доставлявший оружие и припасы на передовую украинским боевикам, погиб в феврале. Об этом 3 марта сообщает INews.
Отмечается, что британец прибыл на Украину из Ливерпуля в апреле прошлого года. Он был в Артемовске (украинское название — Бахмут) и Харьковской области.
Следующая — установка: российские войска нашли тактику для борьбы с HIMARS
Только за последние два дня украинские формирования потеряли десять РСЗО западного производства
Предположительно, гражданин Великобритании служил в составе украинского иностранного легиона и был известен своим товарищам по прозвищу Скаус.
В МИД подтвердили, что поддерживали семью погибшего на Украине британца и были на связи с местными властями, сообщило издание.
24 февраля радиостанция Wisconsin Public Radio (WPR) сообщила, что на Украине погиб бывший американский военный, который ранее служил в Афганистане. Отмечалось, что 28-летний Эндрю Питерс погиб еще 16 февраля.
Ранее, 14 февраля, стало известно о гибели восьмого британского наемника на Украине. Личность погибшего не раскрывается.
В этот же день газета The New York Times (NYT) опубликовала кадры ликвидации американского наемника, бывшего морского пехотинца Пита Рида в зоне специальной военной операции (СВО). Отмечалось, что гибель Рида произошла в Артемовске (украинское название — Бахмут) в Донецкой Народной Республике (ДНР).
29 января военный аналитик Александр Михайлов рассказал «Известиям», что совместно с ВСУ работают наемники как минимум из 50 государств. По его словам, больше всего в контингенте наемников поляков, на втором месте — румыны.
Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.
New York Times - World
Why Countries Are Trying to Ban TikTok
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Governments have expressed concerns that TikTok, which is owned by the Chinese company ByteDance, may endanger sensitive user data.
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By Sapna Maheshwari and Amanda Holpuch
In recent months, lawmakers in the United States, Europe and Canada have escalated efforts to restrict access to TikTok, the massively popular short-form video app that is owned by the Chinese company ByteDance, citing security threats.
The White House told federal agencies on Monday that they had 30 days to delete the app from government devices. Canada and the executive arm of the European Union also recently banned the app from official devices.
A House committee on Wednesday backed an even more extreme step, voting to advance legislation that would allow President Biden to ban TikTok from all devices nationwide.
Here’s why the pressure has been ratcheted up on TikTok, which has said that it is used by more than 100 million Americans.
Why are governments banning TikTok?
It all comes down to China.
Lawmakers and regulators in the West have increasingly expressed concern that TikTok and its parent company, ByteDance, may put sensitive user data, like location information, into the hands of the Chinese government. They have pointed to laws that allow the Chinese government to secretly demand data from Chinese companies and citizens for intelligence-gathering operations. They are also worried that China could use TikTok’s content recommendations for misinformation.
TikTok has long denied such allegations and has tried to distance itself from ByteDance.
Have any countries banned TikTok?
India banned the platform in mid-2020, costing ByteDance one of its biggest markets, as the government cracked down on 59 Chinese-owned apps, claiming that they were secretly transmitting users’ data to servers outside India.
What’s happening with bans in the United States?
Since November, more than two dozen states have banned TikTok on government-issued devices and many colleges — like the University of Texas at Austin, Auburn University, and Boise State University — have blocked it from campus Wi-Fi networks. The app has already been banned for three years on U.S. government devices used by the Army, the Marine Corps, the Air Force and the Coast Guard. But the bans typically don’t extend to personal devices. And students often just switch to cellular data to use the app.
Is Congress trying to ban TikTok?
Some members would like to. This week, the House Foreign Affairs Committee voted to approve a bill that could grant a president the authority to ban the platform entirely. (Courts previously stopped a Trump administration effort to do this.)
In January, a Republican senator, Josh Hawley of Missouri, introduced a bill to ban TikTok for all Americans after pushing for a measure, which passed in December as part of a spending package, that banned TikTok on all devices issued by the federal government. A separate bipartisan bill, introduced in December, also sought to ban TikTok and target any similar social media companies from countries like Russia and Iran.
What is the Biden administration doing?
It’s been largely quiet, though the White House pointed to an ongoing review just this week, in response to questions about TikTok. TikTok has been in yearslong confidential talks with the administration’s review panel, the Committee on Foreign Investment in the United States, to address questions about TikTok and ByteDance’s relationship with the Chinese government and the handling of user data. TikTok has said that it has heard close to nothing since its August submission of a 90-page proposal detailing how it planned to operate in the United States while addressing national security concerns.
Can the government ban an app?
Most of the existing TikTok bans have been implemented at governments and universities that have the power to keep an app off their devices or networks.
A broader, government-imposed ban that stops Americans from using an app that allows them to share their views and art could face legal challenges on First Amendment grounds, said Caitlin Chin, a fellow at the Center for Strategic and International Studies. After all, large numbers of Americans, including elected officials and major news organizations like The New York Times and The Washington Post, now produce videos on TikTok.
“In democratic governments, the government can’t just ban free speech or expression without very strong and tailored grounds to do so and it’s just not clear that we have that yet,” said Ms. Chin.
What if I already have TikTok on my phone when a ban is issued?
The exact mechanism for banning an app on privately owned phones is unclear.
Ms. Chin said that the United States could block TikTok from selling advertisements or making updates to its systems, essentially making it nonfunctional.
Apple and other companies that operate app stores do block downloads of apps that no longer work. They also ban apps that carry inappropriate or illegal content, said Justin Cappos, a professor at the New York University Tandon School of Engineering.
They also have the ability to remove apps installed on a user’s phone. “That usually doesn’t happen,” he said.
Determined users might also be able to fight a ban by refusing to update their phones, “which is a bad idea,” Professor Cappos said.
What has TikTok’s response been?
TikTok has referred to the bans as “political theater” and criticized lawmakers for attempting to censor Americans. “The swiftest and most thorough way to address any national security concerns about TikTok is for CFIUS to adopt the proposed agreement that we worked with them on for nearly two years,” Brooke Oberwetter, a spokeswoman for TikTok, said in a statement. Separately, TikTok has been trying to win allies, recently making an uncharacteristic push in Washington to meet with influential think tanks, public interest groups and lawmakers to promote the plan it submitted to the government.
How are TikTok’s privacy and security issues different from Instagram’s, Facebook’s or Twitter’s?
Chinese ownership seems to be the main issue.
Critics of the efforts to ban the platform have pointed out that all social media networks engage in rampant collection of their users’ data.
Fight for the Future, a nonprofit digital rights group, recently waged a #DontBanTikTok campaign with the goal of redirecting lawmakers’ attention on TikTok to creating data and privacy laws that would apply to all Big Tech companies.
“The general consensus from the privacy community is that TikTok collects a lot of data, but it’s not out of step with the amount of data collected by other apps,” said Robyn Caplan, a senior researcher at Data & Society Research Institute.
Who else opposes a ban?
The American Civil Liberties Union sent a letter this week to the House Foreign Affairs Committee to protest its bill, saying that the legislation would violate Americans’ First Amendment rights.
Of course, millions of Americans, digital creators and marketers would hate to see the platform go away, and blocking a popular app could create a political backlash among young people.
What can I do right now to protect my data if I use TikTok?
To protect your privacy on TikTok, you can employ the same practices used to protect yourself on other social media platforms. That includes not giving apps permission to access your location or contacts.
You can also watch TikTok videos without opening an account.
What are other approaches besides a ban?
The administration could approve TikTok’s plan for operating in the United States. There is also a chance that lawmakers would force ByteDance to sell TikTok to an American company — which almost happened in 2020.
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L'Humanité
« Quand la nuit vient, je suis le spectre de l’Elysée »
Nos recommandations culturellesTHÉÂTRE Publié en 2016 par deux journalistes du Monde, « Un président ne devrait pas dire ça » est un éclairage sur le quinquennat de François Hollande, aujourd’hui mis en scène par Charles Templon.
Gérald RossiL’affaire, qui se conclura par un gros bouquin de plus de six cents pages et un succès de librairie, a débuté dans un bureau du journal Le Monde. Lequel n’est jamais cité dans cette adaptation pour le théâtre, dont les dialogues sont signés par François Pérache. Deux journalistes, Gérard Davet et Fabrice Lhomme (dont les noms sont gommés) obtiennent du tout nouveau Président de la République (élu en 2012) la faveur de le rencontrer en privé. Cela se produira 61 fois. François Hollande a toujours aimé le dialogue avec les journalistes, et il a pratiqué l’exercice une fois élu. Sans forcément mesurer la portée de ses propos. D’ou le titre amusant « Un président ne devrait pas dire ça » publié en octobre 2016 chez Stock.
Sur la scène, Thibaut de Montalembert est dans la peau d’un enquêteur autant irascible qu’aguerri, secondé par une jeune recrue du journal du soir, audacieuse et téméraire, interprétée par Lison Daniel. Tous les deux naviguent entre caricature et juste incarnation. Tout comme la rédactrice en chef (Hélène Babu), qui n’a certes pas la tache facile. Scali Delpeyrat, dans la peau du Président est un personnage un peu plus complexe, à la fois naïf et roublard, pour ne pas dire manipulateur. Le comédien n’imite pas mais il marche en parallèle. C’est très bien vu, assez drôle, et le passage évoquant Nicolas Sarkozy est franchement cocasse.
Si « Un président ne devrait pas dire ça » est traité dans une perspective de théâtre boulevardier (ce qui n’a rien de péjoratif) le fond de l’aventure est en vérité d’abord politique. Hollande, qui n’a par exemple jamais imaginé, au moins pendant longtemps, les visées de son ministre de l’économie (Emmanuel Macron) attendait beaucoup de ce livre, nous dit-on. Il y voyait même un appui pour sa réélection. Mais au final il ne s’est pas représenté, comme l’on sait. Depuis, l’ex Président considère apparemment le livre des deux journalistes d’investigation comme un bilan de son action…
L’ouvrage n’est pas le brulot à charge que certains ont cru découvrir. Si François Hollande, fait unique sous le 5e République, a choisi nde ne pas retourner devant les électeur c’est parce qu’il savait ses chances incertaines, en raison de sa politique. « Mon adversaire c’est la finance » étant par exemple resté un argument de campagne. La vie privée du Président est aussi évoquée (mais tous les thèmes du bouquin ne sont forcément pas retenus). Ce n’est pas le plus palpitant, mais nourri d’accents de sincérité sur la tendresse et la solitude. Lorsqu’il avoue entre deux sourire « quand la nuit est venue je suis le spectre de l’Elysée » (les mots exacts du Président ont été conservés pour la pièce), cela sonne comme une parole presque timide, déjà désenchantée.
www.le-theatrelibre.frThéâtreFrançois Hollande France24 - World
'Accountability and justice': Gathering digital evidence of war crimes in Ukraine
Issued on: 28/02/2023 - 19:34
Joanna YORK
As the UN Human Rights Council meets to discuss expanding its investigation into war crimes committed in Ukraine, individuals and organisations are gathering their own digital evidence of human rights violations. Social media posts, satellite imagery and online videos are some of the images being used to create a digital archive of war crimes in real time.
At the opening of a UN Human Rights Council meeting in Geneva on Monday, UN Secretary-General Antonio Guterres said the Russian invasion of Ukraine had led to “most massive violations of human rights” in the world today, including cases of sexual violence, forced disappearances, arbitrary detentions and violations of the rights of prisoners of war documented by the UN human rights office.
Ukraine itself estimates that more than 70,000 war crimes have been committed on its soil since the February 2022 invasion.
At the same time, there are almost unprecedented efforts being made to record and investigate evidence of such crimes – including in digital form.
Mnemonic, an NGO based in Berlin, has collected more than 3 million records of potential human rights violations and alleged war crimes in Ukraine since the Russian invasion.
“Predominantly it’s user-generated content from Telegram, YouTube, Twitter and Facebook posts,” says Roksolana Burianenko, project manager for the organisation’s Ukrainian Archive. Records include TikTok posts, satellite imagery and news articles, all of which build a digital picture of events on the ground in real time – and potential proof for future judicial proceedings.
Gathering evidence
Offences defined as war crimes range from concrete actions such as killing, torture or destruction of property to more nebulous acts such as “intentionally damaging cultural property”, in which case “intent” and “cultural worth” must be measured.
Deciding what kind of digital record could serve as potential evidence depends on the nature of the incident. If looking for evidence of a filtration camp used to process Ukrainian citizens before their transfer to Russia, the group would seek out records such as satellite imagery and individual testimonies.
An attack on civilian infrastructure, such as a hospital, means collecting minute-by-minute details: photos, videos, local media coverage and information shared by local authorities (such as first-response social media posts from police) can all help piece together a narrative.
Mnemonic, which has a team of fewer than 50 people, uses a combination of manual and automated collection methods to sort through billions of potential records online. Typically, the process starts with an open-source search through information freely available on social media and other publicly accessible sites “focused on that specific area, that specific incident on that specific day”, Burianenko says.
As the search deepens, the team uses other technologies including satellite imagery; data analysis and verification methods, including identifying the original source of information; geo- and chrono-location; and analysing metadata to assess each record’s credibility.
Typically, gathering evidence of war crimes in person is a long and difficult process. Locations where atrocities have been committed can be difficult to access and unsafe for teams of investigators long after crimes have taken place. In-person evidence often relies on witness testimony of traumatic events, which can be conflicting and incomplete.
By contrast, digital records seem to shine a bright light on investigations. They offer “key information regarding wrongdoing, even in real time, that would otherwise remain hidden from public view”, says the UN’s Berkely Protocol, a set of guidelines on how to conduct open-source investigations published in 2022.
‘Billions of images and videos’
But they are no magic bullet. One of the biggest challenges lies in preserving archived digital records for the long term, as this involves trying to predict technological advances that could affect accessing the records in the future.
For instance, if a platform decides to change its URL structure for webpages – as Facebook did in 2022 – millions of reference links to digital records on the platform can become unusable. “Then the tech team has to go back and redevelop according to the new changes,” says Brian Perlman, an open-source investigator at Mnemonic. “The technical challenges are huge, and we're still coping with that.”
Platforms also have total authority over deleting or hiding content, and much potential evidence of war crimes falls foul of moderation guidelines that ban graphic imagery. Meta apologised in May 2022 after the Facebook algorithm briefly blocked hashtags related to the Bucha massacre in Ukraine, temporarily shutting down information about the incident.
Despite organisations such as Amnesty International criticising social media platforms for failing to preserve content for use in war crime investigations, none have official policies for preserving relevant digital records of war crimes or sharing them with investigators.
On TikTok, Twitter, Facebook and YouTube, "I can only speculate... that little of this war will be accessible 20 years from now,” says Andrew Hoskins, professor of global security at the University of Glasgow, founder of the online Journal of Digital War, and co-author of “Radical War: Data, Attention & Control in the 21st Century”.
“The most documented war in history could easily become the most forgotten.”
The amount of potential digital evidence available also presents a mammoth challenge for investigators.
Through 11 years of conflict in Syria – during which the use of mobile phones and mobile video in conflict zones were a new phenomenon – the NGO collected around 5 million digital records in total. In the first year since the Russian invasion of Ukraine it has already collected more than 3 million.
“And this is only a fraction of content that is actually in existence relating to recording of this war,” Hoskins says.
Currently, Mnemonic is one of several organisations working through vast troves of potential evidence online. More support is vital, Hoskins says. “There is the need for the international political will and financial resources to prosecute war crimes at scale. Who has the vast resources and political will to ultimately gather, mine and process billions of images and videos?”
“The apparent transparency of this war does not mean the pursuit of justice and accountability is somehow easier than wars from which we do not have a record of billions of images and videos.”
Accountability and justice
The team at Mnemonic are more optimistic. They believe that AI advances, in particular, will make their archive a real resource for judicial action. “We have a data set that can potentially be used in the future by machine learning algorithms that can comb through this massive archive and look for specific pieces of content. We're not there yet, but the technology is rapidly developing,” says Perlman.
Their work is also part of what Human Rights Watch has described as an “unprecedented” international effort to investigate potential war crimes in Ukraine and implement accountability mechanisms.
Investigations are ongoing at the UN, the International Criminal Court, the EU Agency for Criminal Justice Cooperation, and the Organization for Security and Cooperation in Europe.
In meetings this month, member states of the UN Human Rights Council are expected to push for an extension of the investigation that found in September 2022 that war crimes had been committed in Ukraine.
Individual European countries have launched their own investigations and in January the US implemented the Justice for Victims of War Crimes Act giving the Department of Justice the right to prosecute people present in the US for war crimes committed anywhere, regardless of the nationalities of alleged perpetrators or victims.
In Ukraine, especially, there is momentum to keep pushing for accountability and to keep on recording and sharing evidence online. “There is such a significant collective effort among Ukrainians to document possible war crimes, human rights violations and damage of civilian property as much as possible,” says Burianenko. “People are looking for accountability and justice.”
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ON THE GROUND
Online learning keeps children in school in wartime Ukraine
AS IT HAPPENED
Putin demands tightening of border with Ukraine after alleged drone attacks
Ukraine war analysis
War in Ukraine ‘stems from the Orange Revolution, a humiliating ordeal for Putin’
Valeurs Actuelles
Toulouse : face aux incivilités, des sociétés privées désormais autorisées à verbaliser
Une nouvelle stratégie pour faire face aux incivilités. Dans la ville de Toulouse (Haute-Garonne), des sociétés privées sont désormais autorisées à verbaliser les personnes qui se rendent coupables de ces comportements répréhensibles, comme l’a rapporté BFM TV, vendredi 3 mars. Dans le détail, nos confrères expliquent que c’est le cas du groupement inter-quartiers de tranquillité et de sûreté. Dix agents de cette société privée sont aujourd’hui en mesure de donner des amendes pouvant s’élever jusqu’à 1 500 euros. Il s’agit d’une première en France. Toutefois, dans le reportage réalisé par BFM TV, on apprend que c’est exclusivement possible dans le domaine privé du bailleur, qui les mandate, et non dans la rue.
Plusieurs villes confrontées aux incivilités
Toulouse n’est pas la seule ville française confrontée à des incivilités. Au cours de l’été dernier, nous nous étions par exemple fait l’écho d’un article de La Dépêche du Midi dans lequel nos confrères rapportaient que les habitants de la résidence Le Marcadal, un immeuble de standing situé dans le centre-ville de Lourdes (Hautes-Pyrénées), subissaient depuis plusieurs années les incivilités quotidiennes causées par des sans-abri : crachats, urine, excréments, préservatifs usagés, tags, bouteilles vides… Plus récemment, début mars, deux religieuses de la Fraternité bénédictine apostolique ont fait part sur le réseau social Facebook de leur décision de quitter la ville de Nantes (Loire-Atlantique), en raison de l’insécurité qui y règne. Toutes deux ont confié être fatiguées d’être « toujours sur le qui-vive » face aux incivilités et aux violences.
Toulouse : les dernières actualités
Известия (RUS)
В Европе захотели перехода оборонной промышленности на военные рельсы
Еврокомиссар по внутреннему рынку Тьерри Бретон заявил, что европейская оборонная промышленность должна перейти на экономику военного времени. Его слова 3 марта приводит газета Financial Times.
Мюнхенский говор: что Запад пообещал Киеву на конференции в Германии
И откуда в Вашингтоне знают о планах Китая в отношении Украины
«Я считаю, что пришло время, чтобы европейская оборонная промышленность перешла к модели экономики военного времени, чтобы удовлетворить наши потребности в оборонном производстве», — сказал он.
По мнению Бретона, Евросоюзу (ЕС) нужно нарастить производство боеприпасов, чтобы справиться с реалиями конфликта высокой интенсивности.
Отмечается, что Бретон оказывает давление на финансовые учреждения, которые не сотрудничают с оружейными компаниями, чтобы банки увеличили кредитование таких фирм.
Накануне канцлер ФРГ Олаф Шольц заявил, что для обеспечения мира и сохранения свободы в Европе должно быть налажено бесперебойное производство боеприпасов. Он подчеркнул, что у Германии есть возможность организовать индустриальный фундамент, благодаря которому будут достигнуты мир и безопасность в Европе.
1 марта журнал Der Spiegel сообщил о том, что Еврокомиссия (ЕК) разработала проект перевода экономики на режим военного времени в целях поддержки Украины. По данным журнала, ЕК готовится представить государствам — членам ЕС план, который обеспечит не только военное снабжение Украины, но и пополнение запасов вооружений в странах ЕС.
До этого, 19 февраля, глава внешнеполитической службы ЕС Жозеп Боррель заявил, что Украина получает достаточно вооружений, но мало боеприпасов. Он подчеркнул, что ЕС должен решить эту проблему в течение недель. 6–7 марта главы МИД ЕС проведут встречу, чтобы скоординировать поставки дополнительных вооружений и боеприпасов Украине.
Страны Запада усилили военную и финансовую поддержку Киева на фоне спецоперации РФ по защите Донбасса, решение о которой принято на фоне обострения в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.
France24 - World
Ukraine's shadow soldiers: Meeting resistance fighters in Kherson region
Issued on: 24/02/2023 - 19:33
Gwendoline DEBONO
One year after the full-scale Russian invasion of Ukraine, FRANCE 24 brings you a special 35-minute report, co-produced with Arte. Our reporter Gwendoline Debono went to meet resistants in the southern Kherson region, which was retaken from Russian forces last November. The clandestine actions of these ordinary citizens played a key role in the liberation of Kherson. Driven only by their conscience, these Ukrainian men and women managed to thwart the Kremlin's plans to annex their region to Russia. Behind Russian lines, Gwendoline Debono was also able to gain access to a Ukrainian military unit responsible for conducting military operations in enemy territory.
Click on the player above to watch the full report.
>> Watch our special debate: One year on, how is Ukraine's resistance holding up?
🇺🇦 Sabotage, war on information, attack on Russian military bases... For @FRANCE24, @gwendebono talks about the backstage of her film on the Ukrainian #resistance in #Kherson, be they military or civilians. Watch the full #REPORTERS on #FRANCE24 ➡️ https://t.co/tQKYFCopn5 pic.twitter.com/Pp2uj6wzmf
February 25, 2023
Ukraine, one year on © Studio graphique France Médias Monde
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Reporters
From Kyiv to Bakhmut: An intense, brutal year of war in Ukraine
Focus
In Ukraine's Kherson, dozens of children deported to Russia
TURNING POINTS IN THE WAR
Key battles in the Ukraine war: From Kyiv’s stand to the Kharkiv counterattack
L'Humanité
1933, l’Allemagne bascule dans la terreur
ActuNazisme Le 27 février, l’incendie du Reichstag, bâtiment où siège le Parlement, marque un tournant. Le pouvoir hitlérien, qui vient de s’installer, attribue cet acte aux communistes afin de lancer une terrible répression et d’ouvrir la voie à la dictature.
Jean-Numa DucangeLe 30 janvier 1933, Adolf Hitler accède à la chancellerie, à Berlin. Il est appelé par le président de la République élu en 1925 et réélu en 1932, le maréchal Hindenburg. En quelques mois, les nazis (« les nationaux-socialistes ») vont éliminer leurs oppositions politiques, de diverse nature. Ils prennent un soin particulier à lutter contre les sociaux-démocrates (SPD) et surtout à éliminer les communistes (KPD), qui étaient alors encore fortement implantés dans la société allemande.
Les communistes, accusés de fomenter un coup d’État
Le 27 février, l’incendie du Reichstag (le Parlement allemand) marque un tournant. Immédiatement, les autorités attribuent l’incendie aux communistes, accusés de fomenter un coup d’État. Un jeune militant, sympathisant « communiste » (pas au sein du Parti communiste, mais d’une mouvance dissidente) d’origine néerlandaise, Marinus Van der Lubbe, est arrêté. Il sera jugé et exécuté en janvier 1934.
1933 : Hitler prend le pouvoirBien qu’il n’ait aucun lien direct avec le KPD, les nazis persistent et signe : d’après eux, ce sont bien les communistes qui ont incendié le Parlement. Pourtant, les autorités doivent essuyer certains revers. En accusant à tort le communiste bulgare Georgi Dimitrov d’être mêlé à l’incendie, ils déclenchent une immense campagne internationale de solidarité avec ce dernier, qui est finalement relaxé. Le 5 mars 1933, à l’occasion de législatives organisées dans un climat de pression et de terreur, les nazis ne parviennent à regrouper « que » 44 % des voix. Le SPD réunit encore 18 % des électeurs et les communistes 12 % ; des scores encore très élevés au regard du contexte.
Des arrestations ciblées, visant les dirigeants du SPD et du KPD
Comment expliquer alors la consolidation du pouvoir hitlérien dans le pays où existaient de puissants partis socialiste et communiste ? Les autorités ne pouvaient évidemment pas éliminer les millions d’électeurs qui accordaient encore leur confiance au SPD ou au KPD. Aussi les nazis procédèrent-ils à des arrestations ciblées, visant les dirigeants de ces organisations à tous les niveaux. En quelques mois, ce sont des dizaines de milliers de cadres qui sont pourchassés ou mis hors d’état de nuire. Ainsi, juste après la première nuit de l’incendie du Reichstag, 4 000 permanents du KPD sont arrêtés, même si le parti n’est pas encore formellement interdit. Puis le démantèlement quasi total des appareils en quelques semaines provoque un effondrement des capacités de mobilisation des organisations d’opposition.
Effrondrement des puissantes forteresses ouvrières
Si l’on ajoute à cela la stratégie suicidaire de la direction du KPD, renvoyant presque systématiquement dos à dos sociaux-démocrates et nazis, et les louvoiements de la social-démocratie (qui a appelé, certes la mort dans l’âme, à voter Hindenburg pour empêcher Hitler de gagner), on comprend mieux comment, en quelques mois, ce qui apparaissait comme de puissantes forteresses ouvrières s’écroule comme un château de cartes. Rien ne peut arrêter ensuite la marche à la dictature : après quelques mouvements contraires, les mois qui suivent voient se multiplier les mesures d’interdiction, mettant hors la loi de facto toute activité sociale-démocrate ou communiste.
Pour Hitler, il fallait mettre fin à « novembre 1918 »
L’incendie du Reichstag a beaucoup marqué les consciences. Il est le symbole de la destruction du parlementarisme allemand, déjà fragilisé depuis plusieurs années. Mais, au-delà de l’événement lui-même, la destruction du mouvement ouvrier menée par les autorités nazies au lendemain de l’événement montre quel était le premier grand projet hitlérien : se débarrasser d’organisations politiques qui auraient pu, théoriquement, si elles avaient été unies, entraver l’arrivée au pouvoir du Führer, ou tout du moins limiter le chemin qui le mène aux pleins pouvoirs.
Hitler n’avait de cesse de le répéter depuis son célèbre Mein Kampf (1925) : il fallait mettre fin à « novembre 1918 ». Il renvoyait ainsi bien sûr à la défaite militaire et à l’humiliation nationale. Mais aussi à l’accession de la social-démocratie au pouvoir et à la multiplication d’expériences politiques issues des conseils ouvriers (les « soviets », Räte en allemand), qui visaient à refondre l’Allemagne sur de nouvelles bases. Or ces aspirations démocratiques et révolutionnaires, qui furent des réalités tangibles pendant plusieurs années, horripilaient les nazis.
Anéantir les organisations se réclamant du socialisme
Une fois à la chancellerie, Hitler se donne donc les moyens d’éliminer toute résurgence possible de contestations susceptibles de provoquer un nouveau « novembre 1918 ». L’incendie du Reichstag fut pour lui le prétexte idéal pour accélérer son projet d’anéantissement des organisations ouvrières se réclamant du socialisme. Conscients des rapports de forces, les nazis voulaient rendre impossible l’émergence d’un puissant mouvement susceptible de remettre en question l’ordre politique et social sur de tout autres bases que les leurs.
Allemagnehitlernazismereichstag Valeurs Actuelles
Gironde : une députée RN s’est vu refuser l’entrée dans les locaux du Planning familial
Persona non grata. Jeudi 2 mars, un déplacement d’Isabelle Rome, la ministre pour l’Egalite entre les femmes et hommes, était organisé dans les locaux du Planning familial en Gironde. L’objectif, pour celle-ci, était d’apporter au personnel son soutien, car les locaux ont été la cible de tags haineux à plusieurs reprises en l’espace de trois semaines. De son côté, à l’invitation du préfet de région, la députée RN Edwige Diaz s’est également rendue sur place, pour prendre part à ce rassemblement de soutien. Toutefois, cette dernière s’est vu refuser l’entrée du Planning familial, comme l’ont notamment relaté France Bleu et CNews.
Une décision assumée par le Planning familial
Un refus de laisser entrer l’élue RN de la 11e circonscription de Gironde qui a été confirmé en ces termes auprès de la radio régionale, par Myrtille Bondu de Gryse, co-présidente de l’association dans le département : « On ne peut pas un jour être aux côtés des associations anti-racistes et le lendemain accueillir une députée d’extrême droite. » Et d’ajouter ensuite ces propos qui laissent entendre qu’elle ne regrette pas cette décision : « Jamais on ne recevra une députée RN dans nos locaux. »
🔴 Visite ministérielle en présence de députés @RNational_off : les principes républicains s’arrêtent là où les macronistes se couchent sous pression de l’extrême-gauche .
Retrouvez mon communiqué ⤵️: pic.twitter.com/AIi2EFBbbV
— Edwige Diaz Ⓜ️ (@diaz_edwige) March 2, 2023
La députée RN Edwige Diaz a fait parvenir un communiqué. « Il m’a été demandé de faire preuve de discrétion pour ne pas créer de polémique, a-t-elle notamment détaillé. Ce à quoi je réponds que c’est en se couchant devant des revendications antirépublicaines et en méprisant les usages institutionnels que l’on crée la polémique. » Dans le même contexte, elle a également fait part de son intention de « demander des comptes » à la Première ministre.
Gironde : les dernières actualités
BBC
AOC under investigation for Met Gala dress reading "Tax The Rich"
The US House ethics panel has extended its investigation into congresswoman Alexandria Ocasio-Cortez over allegations that she may have violated congressional rules.
A nonpartisan watchdog review found "substantial reason to believe that she accepted impermissible gifts" related to a fashion event.
The probe centres on the payments for the dress she rented to attend the prestigious Met Gala in 2021.
The lawmaker has denied any wrongdoing.
In 2021, Ms Ocasio-Cortez made headlines at the New York City's Metropolitan Museum of Art event wearing a white dress with the words "Tax The Rich" scrawled across the back.
The Office of Congressional Ethics (OCE), a nonpartisan watchdog, issued a report on Thursday that says the Democratic politician was provided with the dress, a handbag, shoes and jewellery for the event. She also received hair, makeup and transportation services as well as the use of a hotel room for the event.
"While Rep. Ocasio-Cortez appears to have now paid for the rental value of the attire she wore to the Met Gala and for the goods and services she and her partner received in connection with this September 2021 event, payment for these goods and services did not occur until after the OCE contacted her in connection with this review," the OCE said in a report released on Thursday.
"If Rep. Ocasio-Cortez accepted impermissible gifts, then she may have violated House rules, standards of conduct, and federal law," the OCE report said.
The OCE board recommended in June 2022 that the House review the allegations against Ms Ocasio-Cortez. The House Ethics Committee announced in December that it was investigating her, though it did not disclose the subject of its inquiry at the time.
Ms Ocasio-Cortez's counsel David Mitrani has said the congresswoman "finds these delays (in payment) unacceptable, and she has taken several steps to ensure nothing of this nature will ever happen again."
"However, while regrettable, this matter definitively does not rise to the level of a violation of House Rules or of federal law," he added.
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BBC
Sacred coronation oil will be animal-cruelty free
The oil used to anoint the King in the coronation is one of the most sacred and mysterious parts of the ceremony - and a new quantity has been prepared.
But reflecting modern animal-friendly sensitivities, this oil will not include any ingredients from animals.
The "chrism oil" for the coronation was consecrated in a religious ceremony in Jerusalem on Friday.
This was carried out in one of the city's holiest Christian sites, the Church of the Holy Sepulchre.
Previous versions have included civet oil, from the glands of the small mammals, and ambergris from the intestines of whales.
There had been concerns about animal cruelty and the need to protect wildlife and the latest formula for the holy oil for King Charles's coronation will be animal free.
Although the coronation is seen as a great moment of national pageantry and historic rituals, there is a strong religious element.
The anointing of the King has echoes of a christening or the ordination into religious orders, with the monarch being symbolically touched with holy oil on the head, chest and hands.
This was considered such a sacred moment that the television cameras were not allowed to film it in 1953 - and there has been speculation about whether the anointing will be shown on TV during King Charles' coronation on 6 May.
The new oil includes olive oil scented with a mix of essential oils, sesame, rose, jasmine, cinnamon, neroli and benzoin, with orange blossom also added.
It also has a royal family significance, partly using olives grown on the Mount of Olives at the Monastery of Mary Magdalene, which is where the King's grandmother, Princess Alice, is buried.
In his Christmas message, the King had spoken of his own Christian faith and how much he had been moved when he visited biblical sites, such as Jesus' birthplace in Bethlehem.
The oil was consecrated by the Patriarch of Jerusalem and the Anglican Archbishop in Jerusalem, at the Church of the Holy Sepulchre, built on the site where it is believed Jesus died and was buried.
Justin Welby, the Archbishop of Canterbury, welcomed the use of oil from the Mount of Olives, a site outside Jerusalem with many biblical connections.
"This demonstrates the deep historic link between the coronation, the Bible and the Holy Land," said the archbishop.
He added: "From ancient kings through to the present day, monarchs have been anointed with oil from this sacred place."
The implements used for the anointing - including a spoon - are rare survivors of the original medieval coronation regalia, most of which were destroyed on the orders of Oliver Cromwell in 1649.
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France24 - World
Ukraine dismisses Russian reports of deadly attack in Bryansk as 'provocation'
Issued on: 02/03/2023 - 08:01Modified: 02/03/2023 - 19:07
FRANCE 24
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A senior adviser to Ukrainian President Volodymyr Zelensky said on Thursday that Russian reports of a sabotage attack by Ukrainian forces in Russia's Bryansk region are a "deliberate provocation". Russian sources claimed that at least one person was killed. Follow our blog to see how the day's events unfolded. All times are Paris time (GMT+1).
This live blog is no longer being updated. For more of our coverage on the war in Ukraine, please click here.
1:17am: US to unveil new ammunition aid to Ukraine Friday
The United States will announce new aid to war-ravaged Ukraine on Friday, consisting mainly of ammunition to help it fight against Russia's invasion force, the White House said.
"Tomorrow, just unilaterally, the US will have another round of assistance for Ukraine," National Security Council spokesman John Kirby said Thursday.
"It will include mostly ammunitions and munitions that Ukrainians will need for the systems that they already have," notably the Himars precision rocket launchers, he added.
The announcement will coincide with the visit to the White House by German Chancellor Olaf Scholz.
12:39am: US hosts war games for Ukraine ahead of next phase of Russia conflict
The United States is hosting war planning exercises in Germany for Ukrainian military officers to help them think through upcoming battlefield decisions, officials said on Thursday, ahead of the next phase of the year-old conflict with Russia.
The multi-day, table top exercises have been carried out at a war-gaming facility at a US Army base in Wiesbaden, Germany, where the top US military officer, Army General Mark Milley, visited on Thursday.
US officials declined to talk through the potential battlefield scenarios that Ukrainian military staff were examining during the drills, which involve thought exercises to evaluate potential military courses of action.
12:02am: Biden, Scholz to focus on Ukraine war in hour-long meeting on Friday
US President Joe Biden and German Chancellor Olaf Scholz will focus their discussions on Friday mainly on the war in Ukraine, but could also touch on concerns that China may provide lethal aid to Russia, a senior administration official said.
The two leaders are slated to meet for an hour, including a significant one-on-one component, the official said.
"The overarching purpose of this meeting was a chance for the two leaders to be able to coordinate specifically on Ukraine," the official said.
The US had not seen evidence that China had provided lethal aid to Russia thus far, but was tracking the situation closely, the official said.
11:30pm: US says China arming Russia is still 'on the table'
The United States has "no indication" that China has decided to supply arms to Russia, but the possibility remains "on the table," a White House spokesman said Thursday.
"This is not a move that would be in the best interest of the Chinese and their standing in the international community, which we know they highly prize," National Security Council spokesman John Kirby told journalists.
Beijing so far has forcefully denied the allegations that it is considering such a move.
11:08pm: Brazil's Lula tells Zelensky he wants to help with Ukraine peace
Brazilian President Luiz Inacio Lula da Silva on Thursday renewed a proposal for his country to take part in international mediation concerning Ukraine during a call with his counterpart Volodymyr Zelensky.
"I have just had a video meeting with the president of Ukraine. I reaffirmed Brazil's desire to speak with other countries and participate in whatever initiatives around the construction of peace and dialogue," Lula posted on Twitter.
"War cannot be of interest to anyone."
The conversation between the two presidents came a day after Brazil's Foreign Minister Mauro Vieira met with his Russian counterpart Sergei Lavrov during the G20 meeting of foreign ministers in New Delhi.
8:02pm: US not providing Ukraine with intel on targets inside Russia, Pentagon says
The United States is not providing Ukraine with intelligence for targets inside Russia, the Pentagon said on Thursday, calling the Russian accusations "nonsense".
"I don't have any information in regards to whether or not the Ukrainians have conducted these type of operations, I'd refer you to them," Pentagon spokesman Brigadier General Pat Ryder told reporters.
"I can say definitively that the notion of the US providing intelligence or information to the Ukrainians to target locations inside Russia is nonsense. We are not at war with Russia, nor do we seek war with Russia," Ryder added.
7:06pm: Ukraine orders vulnerable residents to evacuate frontline city of Kupiansk
Ukraine has ordered the mandatory evacuation of vulnerable residents from the frontline city of Kupiansk and adjacent northeastern territories as fears mount that Russia will retake the key city and rail hub.
“Mandatory evacuation of families with children and residents with limited mobility began in Kupiansk community... due to constant shelling of the territory of the community by Russian troops,” the Kharkiv region military administration said.
5:28pm: Every metre taken in Bakhmut is costing Russia ‘hundreds of lives’
The small eastern city of Bakhmut has now been almost completely surrounded by Russian forces, FRANCE 24’s correspondent Gulliver Cragg reports, likening it to a horseshoe formation.
While some Ukrainians have started questioning the strategic value of its forces holding on to the city, Cragg cited a commander who had told Ukrainian radio that by keeping control, his troops are still able to inflict huge losses on the Russian side.
“Every metre that they take from the Ukrainians - in the words of this commander - costs them literally hundreds of lives.”
Watch the full report in the video below:
4:54pm: Blinken presses Lavrov about Russian aggression at G20
US Secretary of State Antony Blinken has urged his Russian counterpart Sergei Lavrov to end the Ukraine war on the sidelines of G20 talks in India, in their first face-to-face contact since the invasion.
“I told the foreign minister what I and so many many others said last week at the United Nations, and what so many G20 foreign ministers said today—end this war of aggression, engage in meaningful diplomacy that can produce a just and lasting peace,” Blinken told reporters.
The last time Blinken and Lavrov were in the same room—at a G20 meeting in Bali last July—the latter stormed out, according to Western officials.
Russian diplomatic spokeswoman Maria Zakharova sought to downplay the significance of the encounter, telling state news agency RIA Novosti that Blinken had initiated it and that it had been fleeting. Lavrov “spoke to him, standing, as part of the second second session of the G20”, she said. “No talks or real meeting took place.”
1:25pm: Putin says Ukrainian 'neo-Nazis' fired at civilians in 'terrorist' attack in Bryansk
Russian President Vladimir Putin said a Ukrainian sabotage group had knowingly fired at civilians on Thursday in what he called a "terrorist act" on Russian territory close to the border. Russian news agencies reported earlier that a group of Ukrainian saboteurs had taken hostages in the Bryansk region, while the regional governor said one person had been killed.
Ukrainian officials denied responsibility. In televised remarks, Putin said Russia would prevail in the face of such attacks. He also qualified the attackers as "neo-Nazis" and "terrorists".
1:20pm: China joins Russia in refusing to support G20 joint declaration
China joined Russia on Thursday in refusing to support a demand for Moscow to cease hostilities in Ukraine, a statement from the G20 foreign ministers' meeting in New Delhi showed.
Both countries were the only G20 members not to agree to the statement demanding Russia's "complete and unconditional withdrawal from the territory of Ukraine".
12:46pm: Russian plane destroyed in factory test incident, one killed
One person died and the fuselage of a Russian Il-76 plane was destroyed during an incident at a factory in the Ulyanovsk region on Thursday, the RIA Novosti Russian news agency reported, citing emergency services.
12:31pm: Blinken, Lavrov meet briefly as US-Russia tensions soar
US Secretary of State Antony Blinken and Russian Foreign Minister Sergey Lavrov spoke briefly Thursday at a meeting of top diplomats from the Group of 20 nations in the first high-level meeting in months between the two countries.
US officials said Blinken and Lavrov chatted for roughly 10 minutes on the sidelines of the G-20 conference in New Delhi. The short encounter comes as relations between Washington and Moscow have plummeted while tensions over Russia’s war with Ukraine have soared.
A senior US official said Blinken used the discussion to make three points to Lavrov: that the US would support Ukraine in the conflict for as long as it takes to bring the war to an end, that Russia should reverse its decision to suspend participation in the New START nuclear treaty and that Moscow should release detained American Paul Whelan.
The official, who spoke to reporters on condition of anonymity to discuss the private conversation, declined to characterise Lavrov's response but said Blinken did not get the impression that there would be any change in Russia's behavior in the near term.
11:40am: Zelensky's adviser says reports of Bryansk attack are 'deliberate provocation' by Russia
A senior adviser to Ukrainian President Volodymyr Zelensky said on Thursday that reports of a sabotage attack by Ukrainian forces in Russia's Bryansk region are a "deliberate provocation".
"The story about (a) Ukrainian sabotage group in RF is a classic deliberate provocation," Mykhailo Podolyak wrote on Twitter. "RF wants to scare its people to justify the attack on another country & the growing poverty after the year of war."
The story about 🇺🇦sabotage group in RF is a classic deliberate provocation. RF wants to scare its people to justify the attack on another country & the growing poverty after the year of war. The partisan movement in RF is getting stronger & more aggressive. Fear your partisans...
March 2, 202311:35am: Kremlin says Ukrainian 'terrorists' attacked border region, are being destroyed
The Kremlin said on Thursday that measures were being taken to destroy "Ukrainian terrorists" who had mounted a cross-border attack and were reported by Russian officials to have taken hostages.
Russian officials were cited by state news agencies as saying earlier on Thursday that Russian forces were battling Ukrainian sabotage group which had infiltrated Bryansk region that borders Ukraine.
Kremlin spokesman Dmitry Peskov said President Vladimir Putin was receiving regular updates from security agencies and Defence Minister Sergei Shoigu about the situation. Peskov denied reports that Putin planned to hold an emergency meeting of the Security Council on Thursday, but said he would hold a meeting of the Council on Friday when it convenes regularly.
11:22am: Russian parliament backs tougher law on 'discrediting' the army
Russia's lower house of parliament on Thursday gave its initial backing to a law that would bring in longer prison sentences for anyone deemed to have discredited the Russian army, the TASS news agency reported. The new legislation would also extend the law to cover the Wagner mercenary force.
11:16am: Denmark's Little Mermaid vandalised with Russian flag
The Little Mermaid statue in Copenhagen, one of Denmark's most iconic landmarks, was vandalised overnight Thursday with a Russian flag painted across the statue's base.
The colours of Russia's flag had been painted on the stone where the statue rests of the heroine from Danish storyteller Hans Christian Andersen's famous novel, an AFP journalist saw.
10:41am: Moscow, Beijing blast Western 'blackmail and threats'
Russia and China on Thursday criticised the West for employing "blackmail and threats" against other countries, Moscow said following a meeting of the two countries' foreign ministers at the G20.
"A unanimous rejection was expressed of attempts to interfere in the internal affairs of other countries, to impose unilateral approaches through blackmail and threats, and to oppose the democratisation of international relations," the Russian foreign ministry said, after the meeting on the sidelines of the summit.
10:21am: Russia says it suspended nuclear pact because US was using it to help Ukraine
Russian Deputy Foreign Minister Sergei Ryabkov said on Thursday that Moscow had been forced to suspend its participation in the New START nuclear arms control treaty because Washington was using it to help Ukraine attack Russian strategic sites.
Speaking at the UN Conference on Disarmament in Geneva, Ryabkov said that the United States and its Western allies wanted to see Russia strategically defeated in Ukraine. "The situation further degraded after US attempts to assess the security of Russian strategic facilities outlined under the New START Treaty by assisting the Kyiv regime in conducting armed attacks against them," Ryabkov said. "Under these circumstances, we were forced to announce the suspension of the treaty."
10:17am: Finland's Fortum energy firm posts big losses from Ukraine war
Finnish utility Fortum announced losses Thursday of more than 10 billion euros ($10.6 billion) in 2022 due to the "shock-like" impact of the Ukraine war and the nationalisation of its Uniper subsidiary by Germany.
"Russia attacked Ukraine, marking the beginning of shock-like effects of the war and a full-blown energy crisis in Europe that drastically changed our operating environment," Fortum's chief executive Markus Rauramo said in a statement.
Fortum's decision to exit from Russia in May led to impairments of around 1.7 billion euros for the year, the company said.
10:08am: Russian forces say they are fighting Ukrainian sabotage group in border region
Russian forces are fighting a Ukrainian sabotage group in Russia's Bryansk region which borders Ukraine, the TASS news agency reported on Thursday, citing security agencies.
Officials in southern Russia said Thursday that a Ukrainian sabotage group had crossed into southern Russia and opened fire, and that the Russian military was responding to "eliminate" the group.
"A reconnaissance and sabotage group penetrated from Ukraine to the Klimovsky district in the village of Lyubechane... The Armed Forces of the Russian Federation are taking all the necessary measures to eliminate the sabotage group," the Bryansk regional governor Alexander Bogomaz said in a statement online.
9:41am: Blinken at G20 demands Russia extend grain deal
US Secretary of State Antony Blinken demanded at the G20 meeting attended by Russia that Moscow renew a UN-brokered deal to allow exports of Ukrainian grain, which expires this month.
"It is imperative the G20 speak up on behalf of extending and expanding the grain initiative to strengthen food security for the most vulnerable," Blinken told G20 foreign ministers in New Delhi, according to his prepared remarks.
9:17am: Russia says West is 'burying' Black Sea grain deal
Russian Foreign Minister Sergei Lavrov on Thursday accused the West of "shamelessly burying" the Black Sea grain initiative that facilitates the export of Ukraine's agricultural products from its southern ports, the RIA Novosti news agency reported.
While remaining in the agreement, Russia has repeatedly railed against the West's approach to the deal, struck last July, saying countries that have imposed sanctions on Moscow are not doing enough to ease restrictions on Russia's own exports, in particular of fertilisers.
9:14am: Russia's Lavrov calls for 'fast and fair' investigation into Nord Stream blasts
Russian Foreign Minister Sergei Lavrov on Thursday called for a "fast and fair" investigation into last year's still-unexplained explosions that damaged the Nord Stream gas pipelines under the Baltic Sea, the TASS news agency reported.
Speaking ahead of a G20 Foreign Ministers' meeting in India, Lavrov also said Moscow must be involved in the probe into the blasts.
9:08am: Italy hopes India as G20 president may facilitate peace in Ukraine
Italian Prime Minister Giorgia Meloni said on Thursday she hoped that India, as G20 president, may facilitate the path towards "just peace" in Ukraine.
Speaking during a press conference with Indian president Narendra Modi in New Delhi, Meloni added that Italy aimed to strengthen its partnership with India on defence and energy security, as well as cybersecurity and other areas. Meloni landed in Delhi on Thursday for a visit until Friday.
>> India tries diplomatic dance on Ukraine, but Russia is an awkward partner
9:06am: Germany's Scholz calls on China not to arm Russia and to engage in Ukraine peace talks
German Chancellor Olaf Scholz on Thursday urged China not to send weapons to help Russia's war in Ukraine and instead asked Beijing to exert pressure on Moscow to pull back its forces. In a speech to the German parliament, Scholz said it was disappointing that Beijing had refrained from condemning the Russian invasion, though he welcomed its efforts towards nuclear de-escalation.
"Is Putin even ready... to negotiate a just peace? Nothing suggests it at the moment," Scholz said. "My message to Beijing is clear: use your influence in Moscow to urge the withdrawal of Russian troops ... And don't deliver any weapons to the aggressor Russia".
8:06am: German FM calls on Russia to return to New START at G20
German Foreign Minister Baerbock on Thursday called on her Russian counterpart to return to the full implementation of the New START nuclear arms control treaty. "I ask you, Mr (Sergei) Lavrov, to return to full implementation of New START," Baerbock said during the first G20 session on multilateralism, according to the German delegation.
7:46am: Ukraine says two killed in Russian strike on Zaporizhzhia apartment block
A Russian strike on an apartment block in the Ukrainian city of Zaporizhzhia has killed at least two people, the city's acting mayor said Thursday.
The five-storey building was "almost completely destroyed" in the strike overnight, said Anatoly Kurtev on social media.
5:07am: India PM Modi calls for common ground on global issues at G20 meeting
Top diplomats from the world’s major industrialised and developing nations on Thursday opened what are expected to be contentious talks dominated by Russia’s war in Ukraine and China’s moves to boost its global influence.
Host India appealed for all members of the fractured Group of 20 to reach consensus on issues of deep concern to poorer countries even if the broader East-West split over Ukraine cannot be resolved.
Indian Prime Minister Narendra Modi called on world leaders to find common ground on divisive issues on Thursday as he inaugurated a ministerial meeting of the Group of 20 bloc where Russia's year-long war in Ukraine is taking centre-stage. "We should not allow issues that we cannot resolve together to come in the way of those we can," Modi said in a video message that was broadcast before the first session of the foreign ministers' meeting in the Indian capital of New Delhi.
>> East-West showdown over Ukraine war looms at G20 meeting in India
10:06pm: Ukraine considering 'strategic' withdrawal from Bakhmut, Zelensky aide says
The Ukrainian military might pull troops back from the key stronghold of Bakhmut, an adviser to Ukraine's president said Wednesday in remarks that suggested Russia could capture the city that has become a symbol of Ukrainian resistance.
Kremlin forces have waged a bloody, months-long offensive to take Bakhmut, a city of salt and gypsum mines in eastern Ukraine that has become a ghost town.
>> Ukraine's Bakhmut: Inside the frontline city
“Our military is obviously going to weigh all of the options. So far, they’ve held the city, but if need be, they will strategically pull back," Alexander Rodnyansky, an economic adviser to Ukrainian President Volodymyr Zelensky, told CNN.
“We’re not going to sacrifice all of our people just for nothing.”
© France Médias Monde graphic studio
(FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)
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AS IT HAPPENED
Russian forces launch wave of attacks in new push to encircle Bakhmut
WAR GAMES
‘Orion’ military exercises: A fictitious war, but a real test for French troops
The Observers
Ukraine one year on: How our Observers have adapted, and how misinformation has spread
L'Humanité
En urbex dans les mines de Mansfeld-Eisleben
ChroniqueNicolas OffenstadtLa région de Mansfeld-Eisleben, dans le Land de Saxe-Anhalt, est connue pour être un berceau de la Réforme, car Luther y est né et y a grandi. Il meurt à Eisleben en 1546. Ce fut aussi la région de l’exploitation du schiste cuivreux. Le père du réformateur fut mineur puis maître fondeur en son temps. Toutes les villes et villages vécurent ici au rythme des mines et de l’industrie, le paysage est encore parsemé de terrils. Ce fut une terre révolutionnaire, où le Parti communiste allemand était bien implanté, et où Max Hoelz, le « Robin des bois rouge », mena l’insurrection en 1921. À l’époque de la RDA, la production du minerai – le cuivre sert notamment pour les pièces électriques – ne cesse d’augmenter jusqu’au début des années 1960. Puis progressivement les filons s’épuisent, les puits ferment.
Les mines, fonderies et autres activités sont rassemblées au sein d’un grand combinat qui comprend encore quelque 25 000 travailleurs dans les années 1970. Il a son siège sur la place centrale d’Eisleben, devant la statue de Luther. Le combinat comprenait aussi des usines de traitement du minerai, dont celle nommée August-Bebel – père fondateur de la social-démocratie – à Helbra, qui produisit, à partir des scories, différents types de pavés et de revêtements largement utilisés dans toute l’Allemagne.
Aujourd’hui la région, sinistrée dans les années d’unification, est parcourue de friches, même si bien des bâtiments des mines ont été détruits ou réhabilités pour de nouvelles activités, plus ou moins pérennes. Mais le puits « Hanns-Seidel » à Helbra, du nom d’un communiste assassiné par les nazis, paraît bien vide et silencieux malgré le projet de transformer les lieux en parc de panneaux solaires. Il a cessé l’extraction en 1958 et fut coulé en 1971-1972, avant d’être utilisé pour d’autres tâches.
J’hésite à l’arpenter car des panneaux l’interdisent clairement et puis des baraquements montrent une activité très contemporaine autour des restes du terril. En urbex, il faut aussi savoir vaincre ses hésitations. La visite fut très riche, notamment car il restait, intacte, une « salle des pendus », celle où les mineurs suspendaient leurs vêtements de ville avant de revêtir leur tenue de travail. Un lieu de mémoire caché.
urbexAllemagne France24 - World
Belarus sentences Nobel Peace Prize winner Ales Bialiatski to 10 years in prison
Issued on: 03/03/2023 - 11:13
FRANCE 24
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A court in Belarus on Friday sentenced Nobel Peace Prize winner Ales Bialiatski to 10 years in prison, Russian state-owned news agency TASS reported, a verdict likely to be strongly condemned by Western human rights groups.
Belarus on Friday handed a 10-year jail term to veteran activist Ales Bialiatski, a Nobel Prize winner and founder of the ex-Soviet authoritarian country's most prominent rights group.
Bialiatski was in the dock with two allies after they were jailed in the aftermath of historic demonstrations against the disputed 2020 re-election of Belarus's strongman President Alexander Lukashenko.
They were accused of smuggling cash into Belarus to allegedly fund opposition activities, according to rights group Viasna, meaning Spring in Belarusian, which Bialiatski founded in 1996.
Viasna said he had been handed a 10-year sentence, while co-defendants Valentin Stefanovich was given nine years in prison and Vladimir Labkovich was jailed for seven.
During a hearing in January last year, all three pleaded not guilty.
Amnesty International has called the trial a "blatant act of injustice" and "revenge for their activism".
Bialiatski was among the three co-recipients of last year's Nobel Peace Prize, alongside a Russian and Ukrainian human rights group.
Bialiatski, 60, founded Viasna shortly after Lukashenko became the first president of independent Belarus in 1994.
In 2011, Bialiatski was jailed for three years for tax evasion, in a move widely seen as politically-motivated in the wake of an earlier presidential election claimed by Lukashenko.
'Brave' rights defenders
Lukashenko, dubbed "Europe's last dictator", has ruled the country with an iron first for nearly three decades.
He is a staunch ally of Russian President Vladimir Putin and allowed Moscow to deploy troops to Ukraine from Belarus last February.
Lukashenko has cracked down on the opposition movement, jailing his critics or pushing them into exile.
Belarus's exiled opposition leader Svetlana Tikhanovskaya on Friday criticised the court's decision in what she called a "fake trial".
Nobel Peace Prize laureate Ales Bialiatski has been sentenced to 10 yrs in prison, Valiantsin Stefanovic to 9 yrs & Uladzimir Labkovich to 7 yrs in the regime's fake trial against human rights defenders. We must do everything to fight against this shameful injustice & free them. pic.twitter.com/r2y68QIjrO
March 3, 2023"We must do everything to fight against this shameful injustice and free them," she said on social media.
Prosecutors in Belarus are seeking a 19-year jail term for Tikhanovskaya, who now lives in EU member Lithuania.
Tikhanovskaya — who claimed victory in the 2020 presidential election — faces a litany of charges including high treason, "conspiracy to seize power" and creating and leading an extremist organisation.
Tikhanovskaya and her allies spearheaded rallies against Lukashenko's claim to a sixth term in power in elections denounced as fraudulent by the international community.
She ran for the presidency in place of her husband, Sergei Tikhanovsky, a charismatic YouTube blogger who galvanised the opposition and coined a new insult for Lukashenko when he called him a "cockroach".
Authorities cut his campaign short by arresting him on charges of violating public order.
In 2021, he was found guilty of organising riots, inciting social hatred and other charges and sentenced to 18 years in prison.
(AFP)
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Belarus puts exiled opposition leader Tikhanovskaya on trial for treason
Trial of Belarusian Nobel peace laureate opens
Nobel Peace Prize goes to three ‘champions of human rights’ from Belarus, Russia and Ukraine
BBC
Michael Vaughan: Yorkshire cricket racism hearing is 'terrible look for game'
Last updated on 3 March 20233 March 2023.From the section Cricket
Former England captain Michael Vaughan says the disciplinary hearing into allegations of racism at Yorkshire is a "terrible look" for cricket.
Vaughan is accused of saying "there's too many of you lot, we need to have a word about that" to Azeem Rafiq and three other Asian players at Yorkshire before a T20 match in 2009.
Vaughan has "completely and categorically" denied the allegation - and did so again when giving evidence for the first time in the hearing on Friday.
However, the former Yorkshire captain, who retired in 2009, did apologise for "disgusting" historical tweets which were first brought to his attention in a 2021 BBC interview.
Jane Mulcahy KC, the lawyer for the England and Wales Cricket Board (ECB), which brought the charges against Vaughan, suggested the "tweets are remarkably similar in tone to the allegation" - which Vaughan denied.
Vaughan, 48, was critical of the two-and-a-half year process and said he met Rafiq in November 2021 because "the whole situation was escalating out of control".
In that meeting Vaughan said he apologised to Rafiq for the hurt the former spinner had experienced at Yorkshire - but did not accept he made the alleged comment.
Vaughan repeated that denial on Friday, saying: "I can't apologise for something I don't recollect saying."
Rafiq said on Thursday that Vaughan's actions after their meeting had left him feeling "naive".
"It's not been easy for anybody," said Vaughan, under cross-examination by Mulcahy.
"This is not the right process to deal with word-against-word comments from 14 years ago.
"Ex-team-mates fighting it out over hearsay is a terrible look for the game and a really bad look on how cricket has dealt with this situation."
Before this week's hearings took place, Yorkshire had pleaded guilty to four amended charges from the ECB, which also includes the county accepting they failed to address the "systemic use of racist or discriminatory language" at the club over a prolonged period, including Rafiq's career.
Vaughan's former team-mate, ex-Yorkshire and England bowler Matthew Hoggard has admitted using a racist slur relating to Pakistani heritage and another racist term that is offensive in South Africa while at the club.
Vaughan repeatedly denied having heard such racial slurs while at Yorkshire.
When asked to confirm details about how many years he had played alongside Hoggard for both Yorkshire and England, Vaughan joked: "It's like Question of Sport, this."
The former batter, who started work as a BBC pundit after retiring in 2009, said he had a "very clear mind" about the match in question against Nottinghamshire at Trent Bridge on 22 June 2009.
He said he "knows" he did not make the alleged comment to Rafiq, Adil Rashid, Ajmal Shahzad and Rana Naved-ul-Hasan because he was "proud" of it being the first time four Asian players had been in the same side for Yorkshire and it was a sign of how far the county had come.
England spinner Rashid and former Yorkshire and Pakistan bowler Naved-ul-Hasan have corroborated Rafiq's allegation.
The fourth player in the group, former England bowler Shahzad has said he has no recollection of it happening.
Vaughan agreed that the alleged comment was unacceptable and racist, but insisted he did not say it, in part because it would have affected the morale of his team-mates and possibly their performance.
"I make sure people are loved," added Vaughan.
Vaughan also denied he had said the alleged comment in jest.
When Mulcahy brought up some of the historical tweets sent by Vaughan - some of which include references to foreign call centre workers and the number of English people living in London - he did agree with that they would be offensive to Rafiq.
He said he took part in an online diversity courseexternal-link while working in Australia covering the 2021-22 Ashes because he "wanted to be a leader in the game".
Rafiq was accused of having said he was prepared to use the "race card" for personal gain by Matthew Wood, who was his personal development manager with the Professional Cricketers' Association (PCA).
In his witness statement, Wood claimed Rafiq said he would "hit them with the race card" if Yorkshire did not offer him a new contract during a meeting in August 2018.
Wood also alleged Rafiq "used being Asian" to get a place on an ECB coaching course despite missing the deadline.
Mulcahy said Wood did not include the 'race card' claim in his initial interview with the original Yorkshire investigation because "Rafiq didn't play the race card".
Rafiq's witness statement also said Wood's assertion of the coaching course discussion was an "odd thing to claim".
Wood said he did not mention it because "it was such a volatile" situation, but he did subsequently call the law firm to relay the 'race card' points and also told the PCA about the comments.
Mulcahy asked why Wood "went behind" Rafiq's back and suggested that he was "at pains" to support Vaughan in these proceedings "no matter what".
Wood said he disagreed and that he "wasn't on anybody's side".
Among the witnesses called on Friday was Meena Botros, the ECB's director of legal and integrity, who was in charge of the governing body's investigation into the allegations against Yorkshire.
Vaughan's lawyer, Christopher Stoner KC, criticised the ECB's handling of the investigation, questioning why it did not speak to everyone present in and around the Yorkshire team huddle, when Vaughan is alleged to have made the "you lot" comment in 2009.
Stoner asked why the ECB did not speak to the two umpires, the Sky cameraman recording the huddle and some of the other Yorkshire players in the team that day.
Botros said "no-one has suggested the umpires were close enough to hear it" and Sky footage showed they "weren't close to the huddle".
He added there was also "no suggestion" the cameraman heard it, and it was "assumed he would have had headphones on".
Botros said they "weren't able" to get contact details for some players and others either did not want to take part or had made their position "very clear".
He added he was "not aware" of Vaughan's legal team chasing up these lines of inquiry, saying: "If you think it's such an important point then that may have been taken up."
The hearing continues until 9 March.
The panel has yet to hear the ECB's cases against former Yorkshire captain Andrew Gale and ex-bowling coach Richard Pyrah, who have both withdrawn from the process.
L'Humanité
Les usines d’hier, nouvelle frontière de l’archéologie
ChroniqueNicolas OffenstadtVue de loin, l’archéologie est en général associée exclusivement à la fouille des sites préhistoriques, antiques ou médiévaux, à la découverte des traces de grandes civilisations reculées et lointaines. Cette image est à vrai dire caduque. Les archéologues d’aujourd’hui s’intéressent aussi aux périodes plus récentes. Ils abordent des terrains de la vie ordinaire, tout autant que des lieux de guerres ou d’exterminations. Il y a une archéologie de la Grande Guerre, de la guerre froide et même des camps de la mort. Bien sûr, chacune porte des questionnaires, des enjeux et des manières de faire qui ont leurs spécificités, en particulier pour ces lieux d’horreur et de souffrance. Mais le contemporain, sous de multiples formes, est bien devenu un terrain archéologique.
C’est désormais le cas, également, pour l’histoire industrielle. Ainsi une équipe de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) vient-elle de fouiller le site d’une usine sidérurgique (fonte) qui avait sa propre mine, une « mine-usine », à Liverdun au nord-ouest de Nancy. C’est une des premières fois qu’un site industriel de l’époque contemporaine est fouillé en propre dans cette région et les expériences sont encore limitées en France. L’intervention de l’Inrap a été ici sollicitée avant la construction d’un lotissement (les fouilles se sont déroulées en avril-juin 2022).
Bâtie à partir des années 1860, l’usine connaît une baisse d’activité dès les années 1880. Les cheminées sont dynamitées en 1925 par le génie militaire. Les lieux sont délaissés, les bâtiments disparaissent et sont réutilisés, d’autres parties sont remblayées. Un des derniers vestiges est détruit vers 1972 : une tour monte-charge pour le minerai.
Les travaux des archéologues ont notamment mis au jour tout un ensemble de restes liés à un haut-fourneau. On pourrait croire que tout est bien documenté pour l’industrie récente, que les sources écrites, les archives permettent de reconstituer l’histoire de chaque lieu. À tort, rappelle Yannick Milerski, le responsable de recherche archéologique : « On a toujours des surprises », comme justement ce haut-fourneau, construit, mais qui ne semble jamais avoir fonctionné.
Ce type de fouille, comme d’autres, n’est pas seulement une affaire de connaissance savante. L’archéologie sert les mémoires collectives, locales. Yannick Milerski écrit ainsi : « Ce chantier de fouille, au-delà des questionnements soulevés par les services patrimoniaux de l’État, a aussi permis aux habitants de Liverdun, de (re) découvrir et de s’approprier une partie de l’histoire de leur territoire. » Lors du chantier, certains d’entre eux sont venus spontanément apporter souvenirs – comme un jeton de présence de mineur – et documents – cartes postales anciennes ou bons de souscription – aux archéologues. D’autres ont évoqué des souvenirs d’enfance lorsqu’ils jouaient dans les galeries subsistantes. Histoire et mémoire vont ainsi de pair.
On voit déjà les archéologues avancer vers les restes plus contemporains encore, notamment du patrimoine industriel, articulant vestiges du sous-sol et étude du bâti.
Nicolas OffenstadtminesArchéologie France24 - Monde
Drones, pixels, cyberattaques : les surprises de la guerre technologique en Ukraine
Publié le : 24/02/2023 - 20:28
Guillaume GRALLET
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Du rôle joué par les cyberattaques au risque d'internationalisation du conflit qu'entraîne le recours massif aux drones, la guerre que livre la Russie à l'Ukraine n'en finit pas de délivrer son lot de surprises technologiques. Revue de détails alors que la guerre, qui se joue aussi sur le terrain des pixels, dure maintenant depuis un an à l'échelle du pays.
En expliquant qu'un fabricant chinois était sur le point de livrer des drones à la Russie, le magazine allemand Der Spiegel fait redouter que l'invasion russe de l'Ukraine ne prenne une nouvelle dimension internationale. La guerre, si brutale au sol, se déroule de plus en plus dans les airs, mais aussi sur le terrain cyber... alors qu'aucune attaque d'envergure n'avait été à déplorer jusqu'ici.
>> À lire aussi : Ukraine : que reste-t-il de la guerre des geeks ?
La guerre prend un tour également plus offensif dans les images. À travers les vidéos relayées sur les réseaux sociaux, comme Tiktok et Telegram notamment. Alors que la tension est également présente dans les jeux vidéos, une start-up ukrainienne spécialisée dans l'Intelligence Artificielle générative multiplie les représentations du conflit à travers une galerie illustrative. Ce dernier se déroule également par pixels interposés.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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GUERRIERS DE L'INFORMATION
"Première guerre TikTok" : comment l’Ukraine combat sur les réseaux sociaux
DYSTOPIE
Guerre en Ukraine : "Atomic Heart", un jeu vidéo sous influence russe ?
stratégie Low tech
En mer Noire, les drones navals bousculent les intérêts stratégiques de la Russie
BBC
Roberto Firmino to leave Liverpool after eight years at end of season
Last updated on 3 March 20233 March 2023.From the section Liverpoolcomments1238
Brazil forward Roberto Firmino is to leave Liverpool when his contract expires at the end of the season.
The 31-year-old has been with the Reds since joining them in a £29m deal from Hoffenheim in June 2015.
Firmino has helped Liverpool win the Champions League, Premier League, FA Cup, EFL Cup and Club World Cup during his time at Anfield.
He has made 353 appearances for Liverpool, scoring 107 goals and providing 70 assists.
Liverpool manager Jurgen Klopp had said he wanted Firmino to stay with the club and, while the player had been in discussions over a new contract, he has chosen to move on.
The Brazilian's playing time has been limited recently due to muscle injuries and the arrivals of Diogo Jota, Luis Diaz, Darwin Nunez and Cody Gakpo.
Firmino, who is held in high regard by Reds fans, played in the centre of Liverpool's iconic attacking trio - flanked by Mohamed Salah and Sadio Mane, who left the club to join Bayern Munich last year.
Together they helped Liverpool lift their first English league title in 30 years when they won the Premier League in 2019-20.
Firmino has made 26 appearances in all competitions this season, scoring nine goals and providing four assists.
He missed out on Brazil's squad for the World Cup last year and, when the Premier League resumed after the tournament, had a spell out injured before returning as a substitute in the derby win over Everton on 13 February.
France24 - World
Charles III will travel to France, Germany on first state visits as king
Issued on: 03/03/2023 - 14:47
NEWS WIRES
King Charles III will make his first state visits as UK monarch when he travels to France and Germany later this month, Buckingham Palace announced on Friday.
The choice of the two European nations and close allies is widely seen as an attempt to build post-Brexit bridges and an acknowledgement of the affection the late Queen Elizabeth II had for France.
The visits will take place from March 26 to March 31, ahead of the king's coronation on May 6.
The tour "will celebrate Britain's relationship with France and Germany, marking our shared histories, culture and values", the palace said.
King Charles will travel to France 🇫🇷 and Germany 🇩🇪
The King and The Queen Consort will travel to France 🇫🇷 and Germany 🇩🇪 for the first State Visit of the new reign, from 26th March to 31st March 2023.The visit will celebrate Britain’s relationship with France and Germany, marking our shared histories, culture and values.
March 3, 2023Charles and his wife Camilla will be in France from March 26 to March 29, and will join President Emmanuel Macron for a ceremony of remembrance and wreath laying at the Arc de Triomphe in Paris.
The king will make an address at the French Senate, while Camilla and the French first lady Brigitte Macron will officially open the new Manet and Degas exhibition at the Musee d'Orsay.
The royal couple will then be guests of honour at a state banquet hosted by the Macrons at the Palace of Versailles and will also pay a visit to Bordeaux in southwestern France.
While there, Charles will "witness first-hand the devastation caused by last summer's wildfires" on the outskirts of Bordeaux and visit an organic vineyard, the palace said.
The visit will take place shortly after a first trip to France by British Prime Minister Rishi Sunak on March 10 for a bilateral summit.
Historic relationship
The trip will mark the king's 35th official visit to France and 29th official visit to Germany.
His mother Queen Elizabeth II, accompanied by her husband Prince Philip, last undertook state visits to France and Germany in 2014 and 2015 respectively.
Elizabeth, who was a fluent French speaker, made five state visits to France during her reign, in addition to numerous private visits.
Her first visit to France was in 1948 as the 22-year-old Princess Elizabeth.
In 1957, when she returned to France as queen, thousands lined the streets to cheer her as she travelled through the capital.
"Look at our Parisians, how much they love you," president Rene Coty told her.
On her last state visit to France in 2014, she joined 1,800 World War II veterans and 18 heads of state and government, including the US and Russian presidents Barack Obama and Vladimir Putin, to mark the 70th anniversary of the Normandy landings.
A Macron aide has previously said the visit would illustrate the "age-old attachment of his country to ours, beyond Brexit".
It would also be a sign of "family continuity, because Elizabeth II was a Francophile and a Francophone", the aide told Le Parisien newspaper.
Macron himself paid tribute to Britain's late monarch following her death in September 2022.
In a message to the British people, he recalled a "great head of state" and a "unique example of devotion to her people and a very close ally".
"With her, France and the United Kingdom shared not just an 'entente cordiale' but a warm, sincere and loyal partnership," he added.
Charles will head to Berlin on March 29 and undertake engagements there and in Brandenburg before heading to Hamburg, the palace added.
"The fact that King Charles chose Germany and France as his first destinations before his coronation is also an important European gesture," German President Frank-Walter Steinmeier said in a video message.
"This visit early on underlines the close and heartfelt friendship between our countries and our citizens," he added.
Steinmeier is due to give the royal couple a ceremonial welcome at the Brandenburg Gate and then host them as guests of honour at a state banquet.
The king will also make a speech in the German federal parliament, the Bundestag, a first for a British monarch, and will also meet refugees recently arrived from Ukraine.
(AFP)
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Royal diplomacy
Charles III hosts first state visit as king, aiming to bolster South Africa ties
King Charles III set to be crowned in May, 2023 at Westminster Abbey
ON THE GROUND
‘Like a pilgrimage’: Crowds hail King Charles III after emotional tribute to queen
France24 - World
PSG and Morocco football star Hakimi charged with rape by French prosecutors
Issued on: 03/03/2023 - 12:22Modified: 03/03/2023 - 14:06
NEWS WIRES
Paris Saint-Germain and Morocco defender Achraf Hakimi was charged with rape on Friday, French prosecutors said.
Hakimi, 24, was questioned by prosecutors on Thursday about accusations made by a 24-year-old woman, and subsequently charged.
The Madrid-born player, who was a key part of Morocco's historic run to the semi-finals of the World Cup in Qatar last year, trained with his PSG teammates on Friday morning.
A PSG spokesman said the club "gives its support" to Hakimi and "places its trust in the justice system".
Hakimi allegedly paid for his accuser to travel to his home in the Paris suburb of Boulogne-Billancourt last Saturday while his wife and children were away on holiday.
The woman went to a police station on Sunday and was questioned by prosecutors on Wednesday, according to sources close to the case.
On Monday, Hakimi appeared at the FIFA Best awards ceremony in Paris, where he was named in the FIFPro men's world team of the year.
The player's lawyer Fanny Colin said Hakimi "firmly denies all the accusations against him" and that he was the victim of "an attempted racket".
She said Hakimi welcomed the charge laid against him because "he finally has the possibility to defend himself".
Rachel Flore Pardo, the lawyer for the alleged victim, told AFP: "My client maintains everything that she said. She made the choice to speak exclusively to prosecutors and does not want the affair to become a media issue, mainly to protect her safety."
Under French law, being charged does not necessarily mean the case will go to trial.
'Returning to action'
Reigning French champions PSG are top of Ligue 1 and face Nantes on Saturday before travelling to Germany where they play Bayern Munich in the second leg of the Champions League last 16 on Wednesday.
The French side trail 1-0 from the first leg.
On Friday, PSG said the right-back, who has been receiving treatment for a thigh injury, would return to action "next week", suggesting he would be in the squad for the Bayern match.
The legal proceedings against Hakimi do not prevent him from leaving France.
Hakimi came through the youth system at Real Madrid before joining Bundesliga side Borussia Dortmund in 2018. He went on to make 73 appearances for the German club.
He moved to Inter Milan in 2020 and then on to PSG in 2021 where he has established himself as an integral part of the team and has struck up a close friendship with star forward Kylian Mbappe.
In Qatar, he was a cornerstone of the Morocco team that became the first nation from the Arab world to reach the last four of a World Cup.
(AFP)
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Paris Saint-Germain sign Morocco defender Hakimi from Inter Milan
PSG's Neymar appears in Spanish court in Barcelona transfer trial
World cup foes Mbappe and Messi inspire PSG to win over rivals Marseille
BBC
India v Australia: Tourists win third Test to seal World Test Championship final spot
Last updated on 3 March 20233 March 2023.From the section Cricket
Australia sealed their place in June's World Test Championship final with a nine-wicket win over India in the third Test in Indore.
Chasing 76 to win, Travis Head made 49 not out and Marnus Labuschagne an unbeaten 28 as the tourists won before lunch on day three.
Usman Khawaja was caught behind second ball but Head and Labuschagne shared an unbroken stand of 78 to see them home.
They will face India or Sri Lanka in the final at The Oval in London.
India will secure their place if they beat Australia in the fourth and final Test of the series, which starts on 9 March in Ahmedabad.
However, a draw or defeat, coupled with Sri Lanka beating New Zealand 2-0 in their two-Test series, which starts at 22:00 GMT on 8 March, would see Sri Lanka qualify instead.
The World Test Championship final will take place between 7 and 11 June - a week before Australia face England in the opening Ashes Test at Edgbaston.
India currently lead the four-Test series 2-1 after big wins in the first two matches.
Australia dominated the third Test after bowling India out for 109 on the opening day, eventually establishing an 88-run first-innings lead.
Off-spinner Nathan Lyon then took 8-64 in the second innings to leave a comfortable chase for his side.
"It was a complete performance in the end," said Steve Smith, who was captaining Australia with Pat Cummins in Australia with his ill mother.
"We're really proud to clinch a spot in the final but for us it is just about playing really good cricket.
"The way we've fought back here and played our style for longer periods of time than we did in the first two Tests, hopefully we can put up a similar performance and finish the series really well."
Lyon, who has now taken a record 113 Test wickets against India, added: "It has been a pretty remarkable Test series but to come out and put a really good team performance in is something I really proud am of."
India skipper Rohit Sharma said: "We need to regroup and understand what we did right in the first two Test matches and no matter what the pitches are you've got to come out and do your job.
"On challenging pitches you need to be brave."
The pitch at the Holkar Cricket Stadium has been rated poor by the International Cricket Council and the venue awarded three demerit points.
A venue will be suspended from hosting any international cricket for 12 months if it accumulates five or more demerit points over a five-year rolling period.
"The pitch, which was very dry, did not provide a balance between bat and ball, favouring spinners from the start," ICC match referee Chris Broad said.
"The fifth ball of the match broke through the pitch surface and continued to occasionally break the surface providing little or no seam movement and there was excessive and uneven bounce throughout the match."
New York Times - World
Biden’s World Bank Pick Looks to Link Climate and Development Goals
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Ajay Banga will begin a monthlong “global listening tour” to drum up support for his nomination to be the bank’s next president.
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By Alan Rappeport
Alan Rappeport, who writes about taxes, trade and fiscal matters, reported from Washington.
The Biden administration’s nominee to be the next president of the World Bank, the international development and climate institution, is embarking on a monthlong sprint around the globe to solidify support for his candidacy.
It will be the first opportunity for the nominee, Ajay Banga, to share his vision for the bank, which has been aiming to take on a more ambitious role in combating climate change while maintaining its core commitment to alleviating poverty.
Mr. Banga, who has had a long career in finance, faces the challenge of convincing nations that his decades of private-sector experience will help him transform the World Bank.
He will begin his “global listening tour” on Monday with stops in Ivory Coast and Kenya, the Treasury Department said on Friday. In Ivory Coast, he will meet with senior government officials, leaders of the African Development Bank and civil society organizations. In Kenya, he will visit the Kenya Climate Innovation Center and a World Bank-backed project that helps local entrepreneurs find ways to address climate change.
Mr. Banga will focus on how finding development solutions can be intertwined with climate goals and emphasize his experience working on financial inclusion in Africa, where he helped expand access to electronic payments systems while chief executive of Mastercard, a Treasury official said.
The whirlwind campaign will also take Mr. Banga to Asia, Latin America and Europe.
The White House nominated him last week after the unexpected announcement last month that David Malpass will step down as World Bank president by the end of June, nearly a year before the end of his five-year term. Mr. Malpass, who was nominated by President Donald J. Trump, ignited a controversy last year when he appeared to express skepticism about whether fossil fuels contribute to global warming.
During a briefing at the Treasury Department this week, Mr. Banga made clear that he had no doubts about the causes of climate change. “Yes, there is scientific evidence, and it matters,” he said.
Careful to strike a balance between the bank’s growing climate ambitions and its poverty-reduction goals, Mr. Banga emphasized that both issues were interconnected and equally important.
“My belief is that poverty alleviation, or shared prosperity, or all those words that essentially imply the idea of tackling inequality, cannot be divorced from the challenges of managing nature in a constructive way,” Mr. Banga added.
The World Bank’s nomination process runs through March 29, and other countries may offer candidates. But by tradition, the United States, the bank’s largest shareholder, selects an American to be its president. The executive board hopes to choose a new president by early May.
If approved by the board, Mr. Banga will face an array of challenges. The world economy is slowly emerging from three years of pandemic and war that have slowed global growth and worsened poverty. Emerging economies face the prospect of a cascade of defaults in the coming years, and the World Bank has been vocal in calling for debt reduction.
The Biden administration has pointed to China, one of the world’s largest creditors, as a primary obstacle in debt-restructuring efforts. Mr. Banga was careful not to be critical of China and said he expected to travel there in the coming weeks.
“Today I’m the nominee of the United States, but if I’m lucky enough to be elected, then I represent all the countries who are part of the bank,” Mr. Banga said on Thursday. “Having their points of view known, understood and openly discussed — maybe not agreed to, but openly discussed — is an important part of leading a multilateral institution.”
His nomination has won both praise and skepticism from climate activists and development experts.
Some climate groups have lamented Mr. Banga’s lack of direct public-sector experience and expressed concern about his affiliation with companies that invest in the oil and gas industries.
“Many question whether his history at global multinationals such as Citibank, Nestlé, KFC and Mastercard will prepare him for the huge challenges of poverty and inequality,” Recourse, a nonprofit environmental organization, said in a statement this week. Recourse has been critical of the World Bank’s policies on gas transition, its exposure to coal and its pace of action on climate change.
Other prominent activists have praised Mr. Banga, including Vice President Al Gore, who predicted that he would bring “renewed leadership on the climate crisis to the World Bank.”
And others viewed Mr. Banga as a natural choice to bridge the gap between the bank’s broad mandates.
“Throughout discussions of the World Bank’s evolution, borrowing countries have consistently communicated that financing for climate should not come at the expense of other development priorities,” Stephanie Segal, a senior fellow with the Economics Program at the Center for Strategic and International Studies, wrote in an essay this week. “In nominating Banga, whose candidacy does not lead with climate, the United States has signaled agreement that the bank’s development mandate cannot be abandoned in favor of a ‘climate only’ agenda.”
The Biden administration has also faced questions about why it did not choose a woman to lead the bank, which has had only men serve as its full-time president.
Mr. Banga asserted that as someone who was born and educated in India, he would bring diversity and a unique perspective to the World Bank. He also emphasized that at Mastercard, he had demonstrated a commitment to empowering women and elevating them to senior roles.
“I think that you should credit the administration with taking a huge leap forward into finding somebody who wasn’t born here, wasn’t educated here,” Mr. Banga said. “I believe that giving people a level playing field is our job.”
He added: “And that means whether you’re a woman, your color, your sexual orientation, growing up on the wrong side of the tracks, it doesn’t matter.”
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Известия (RUS)
Американский политик заявил о скатывании США к фашизму после 1945 года
Политическая система в США начала приобретать всё больше и больше признаков фашизма после 1945 года, когда произошли ядерные бомбардировки японских городов Хиросима и Нагасаки. Такое мнение в пятницу, 3 марта, выразил американский политик, кандидат на пост губернатора штата Кентукки Джеффри Янг.
Уйти от столкновения: RAND Corp. опубликовал доклад об эскалации
Американские аналитики предлагают разные варианты провокаций, но очень просят не воевать
«По моему мнению, наше правительство в Вашингтоне начало катиться под откос в 1945 году. Если бы мне пришлось поставить на нем дату, я бы сказал 6 августа 1945 года, когда президент [Франклин Делано] Трумэн сбросил первую атомную бомбу на Хиросиму без военной причины», ― написал Янг в своем Twitter.
Политик подчеркнул, что в 2016 году постепенное скатывание США к «варварству и фашизму» только ускорилось.
Ранее, 2 марта, Джеффри Янг заявил, что чрезмерные амбиции США представляют из себя угрозу для всего мира. Он обвинил американские власти в подпитывании западного империализма.
Это не первое резкое высказывание политика в адрес американских властей. Так, 15 февраля он назвал президента Джо Байдена и его администрацию главными военными преступниками.
В августе 1945 года американские пилоты сбросили на Хиросиму атомную бомбу «Малыш». Мощность взрыва составила 13 килотонн в тротиловом эквиваленте, радиус поражения — 1,6 км, радиус взрывной волны — 20 км. По разным оценкам, в первый день после взрыва погибли от 70 тыс. до 100 тыс. человек. К концу 1945 года число жертв возросло до 140 тыс.
France24 - World
Egypt unveils 4,500-year-old tunnel hidden inside Great Pyramid
Issued on: 03/03/2023 - 09:08
NEWS WIRES
Egypt’s antiquities authorities on Thursday unveiled a newly discovered, sealed-off chamber inside one of the Great Pyramids at Giza, just outside of Cairo, that dates back some 4,500 years ago.
The corridor — on the northern side of the Pyramid of Khufu — was discovered using modern scanning technology. It measures 9 meters (nearly 30 feet) in length and is 2 meters (over 6 feet) wide, perched above the main entrance of the pyramid.
Archaeologists do not know what the function was of the chamber, which is not accessible from the outside. In 2017, scientists announced the discovery of another sealed-off corridor, a 30-meter chamber — or about 98 feet — also inside the Pyramid of Khufu.
Egyptian archaeologist Zahi Hawass and the country’s Minister for Tourism Ahmed Eissa, announced the discovery Thursday at an unveiling ceremony outside the pyramid. The Scan Pyramids project, an international program that uses scans to look at unexplored sections of the ancient structure, was credited for the find.
Hidden passage inside Egypt's Great Pyramid
🤠 It's like something straight out of an Indiana Jones film!🇪🇬 Scientists have discovered a hidden passage inside #Egypt's Great Pyramid. It is nine metres in length and more than two metres in width, the antiquities ministry said in a statement. pic.twitter.com/AdvZUEf1Mz
March 3, 2023Scientists from the project — which began in 2015 — attended the unveiling.
According to Christian Grosse, Professor of Non-destructive Testing at the Technical University of Munich and a leading member of the project, various scanning techniques were deployed to locate the chamber, including ultrasound measurements and ground penetrating radars. He hopes these techniques will lead to further findings within the pyramid.
‘’There are two large limestones at the end chamber, and now the question is what’s behind these stones and below the chamber,’’ Grosse said.
The Pyramid of Khufu — named after its builder, a Fourth Dynasty pharaoh who reigned from 2509 to 2483 B.C. — is one of three pyramids that make up the Great Pyramids at Giza complex. The Egyptian pyramids are the only one of the ancient Seven Wonders of the World that have survived to this day.
Experts are divided over how the pyramids were constructed, so even relatively minor discoveries generate great interest. Authorities often publicly tout discoveries to attract more tourists, a major source of foreign currency for this cash-strapped Middle eastern country.
Egypt's tourism sector suffered a long downturn after the political turmoil and violence that followed the 2011 uprising that ousted the country's longtime autocratic President Hosni Mubarak, and further setbacks following the outbreak of the coronavirus pandemic.
(AP)
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Egypt reopens Djoser pyramid, country's oldest, after 14-year restoration
EGYPT
Bomb blast targets tourist bus near Egypt's famed pyramids
Egyptian foreign minister to go to Turkey, Syria for first time in decade
New York Times - World
The French Like Protesting, but This Frenchman May Like It the Most
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The Saturday Profile
Jean-Baptiste Reddé has hoisted his giant, colorful signs in nearly every street protest for over a decade, embodying France’s enduring passion for demonstrations.
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By Constant Méheut
Constant Méheut followed Jean-Baptiste Reddé during a recent protest in Paris against the French government’s plans to overhaul pensions.
A human tide swept through Paris last month for the type of event France knows only too well — a protest. Union leaders led the march, awash in a multicolored sea of flags. Demonstrators shouted fiery slogans. Clashes with the police erupted.
And, as in every protest, there was Jean-Baptiste Reddé.
He held a giant placard over his head that read, “Tax evasion must fund our pensions.” Its distinctive colorful capital letters stood out in the dense crowd.
Signs like that have been Mr. Reddé’s trademark since he retired from his teaching job a decade ago and dedicated himself nearly full time to protesting. He has since become a personal embodiment of France’s enduring passion for demonstration, rooted in a culture that sees change as a prize to be won, and defended, in the streets.
“This is what governs my life,” he said in a recent interview. Demonstrating, he explained, is “where I fulfill myself and find a purpose.”
These days, France is up in arms over government plans to raise the retirement age to 64 from 62, part of a push to overhaul the pension system, the third rail of French politics. Successive governments have tried to tackle the country’s pension system, which is based on payroll taxes, arguing that people must work longer to support retirees who are living longer. But Mr. Reddé, as his placard indicated, said that taxing the country’s rich would be more effective.
His signature signs have become a common sight at many protests. They emerged above the masses in the Yellow Vest movement, which put France on edge four years ago, after the government tried to raise gas taxes. They popped up at women’s rights marches. And they have turned Mr. Reddé into a leading character of French demonstrations, a kind of “Where’s Waldo?” who invariably appears alongside unionists blowing foghorns and battalions of armor-clad riot police.
He figures he has probably attended more than 1,000 protests. “Demonstrating is like loving,” Mr. Reddé, 65, said. “You don’t count.”
The son of an English teacher and a stay-at-home mother, Mr. Reddé grew up at the time of the May 1968 uprisings, which breathed freedom into France’s stifling postwar social rules. It wasn’t long before he, as a student, joined petitions against report cards.
With a university degree in English and a passion for poetry — he treasures Virginia Woolf and Sylvia Plath — he became an elementary-school teacher in the late 1970s. That’s when he participated in his first street protest, against changes to the education system.
Explore The Times’s Saturday Profiles
They are shaping the world around them. These are their stories.
Mr. Reddé said he had demonstrated against every pension overhaul since 1995. That year, as strikes paralyzed France for weeks, he spent a night at a police station for throwing rocks at officers.
“We wanted to repeat May 1968!” he said.
Mr. Reddé retired early from teaching, in part thanks to sick leave. “I found an accommodating doctor,” he said. He lives in Burgundy off an inheritance, a small pension and financial help from friends. He often sleeps at fellow protesters’ homes before actions in Paris or elsewhere.
His curly hair is cut in the pageboy style and dyed cherry-red. His emaciated face and worn clothes give him an ascetic look. When he strides through protesting crowds — his slim, 6-foot-4 body slightly bent under his sign — he looks like one of Alberto Giacometti’s bronze sculptures of anguished men.
In the early 2000s, Mr. Reddé flooded Libération, a left-wing newspaper, with small ads calling for gatherings to promote peace in the Middle East and environmental protection. He acknowledged having “a somewhat poetic and utopian character.”
“I feel empathy for everything, human and animal suffering alike. I’m a bit of a sponge,” he said. “So I demonstrate.”
Paris records about five demonstrations every day, according to government figures, making France one of the world’s leading countries for such events each year, said Olivier Fillieule, a French sociologist. Mr. Fillieule said the country’s “protest culture” was rooted in a long history of centralized state power that made little room for collective bargaining, leaving the street the best avenue for change.
Some of France’s most significant social benefits were won through mass protests, including the right to paid vacation in the 1930s. In schools, children study the biggest social movements that have rocked the country, making protests an inevitable element of every French citizen’s life.
Still, Mr. Reddé’s devotion to demonstrating is unusual.
Before each protest, Mr. Reddé follows the same ritual. First, he thinks of a punchy slogan, drawing on his frenetic consumption of news. Past slogans include “To the 49.3, we answer 1789,” a reference to Article 49.3 of the French Constitution, which the government has used to pass laws without a vote, and to the French Revolution.
Then, on the day of the protest, Mr. Reddé buys a 3-by-5-foot placard, sits down in a cafe, grabs thick markers and draws the slogan in his time-tested design of capital letters and bright primary colors.
“We are governed by colorless people,” he said. “We must put color back into this world.”
In demonstrations, Mr. Reddé makes the most of his height to position his sign above the crowd and near politicians, drawing photographers and camera operators like a magnet.
Photos of him holding his placards in demonstrations at home and overseas have appeared in numerous newspapers and television programs over the years. In 2010, an image of him holding a sign reading “Listen to the people’s anger” was used in newspapers around the world.
His signs also illustrate French history textbooks and were displayed in a 2018 exhibition organized by Michel Batlle, a painter and sculptor, who called Mr. Reddé “an artivist.”
Mr. Reddé has been criticized for trying to steal the show. A 2015 profile in Libération said his steady presence in protests could amount to “depriving people of their voice and image.”
But in the crowds, Mr. Reddé is popular.
At the march last month, Mr. Reddé wore a yellow vest, a souvenir from his involvement in the Yellow Vest protests, which he called “a historical movement of people’s uprising, for social and environmental justice.” Demonstrators stopped him for a photo or gave him a thumbs-up.
“Irreplaceable!” one woman shouted. “Tireless,” another protester whispered to his wife.
Mr. Reddé is even a kind of human landmark.
“We call each other and say, ‘Let’s meet near Jean-Baptiste,’” said Isabelle Pluvieux, an environmental activist. “He’s a lighthouse.”
Mr. Reddé said he had found in demonstrations the love and friendship he lacked as a child.
“His family is the street,” said Mr. Batlle, the artist.
Many demonstrators praised his dedication, noting that he had participated equally in small and large protests. Mr. Reddé has also organized his own demonstrations against the use of pesticides, securing a meeting with advisers to the environment minister in 2017.
“He conveys a sense of tenacity, strength, determination,” said David Dufresne, an independent journalist who has extensively covered the Yellow Vest movement.
Mr. Dufresne pointed to the physical challenge of holding a sign aloft during the many hours a French protest usually lasts. “There’s almost a warrior monk aspect to it,” he said.
Mr. Reddé acknowledged that he suffered from knee problems and tendinitis. He often holds his sign with one arm to rest the other and sometimes winces in pain. But he dismissed the hardship as irrelevant.
“Protesting rejuvenates,” he said.
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Известия (RUS)
Саудовская Аравия отправила 168 т гуманитарной помощи на Украину
В Польшу прибыли два самолета из Саудовской Аравии с гуманитарной помощью для Украины, в ближайшее время груз будет доставлен в страну назначения. Об этом в пятницу, 3 марта, сообщило агентство SPA.
Невосполнимые траты: Зеленского заподозрили в махинациях с гумпомощью
Конгрессмены требуют расследовать, куда ушли выделенные Киеву деньги
Объем поставки составил порядка 168 т. В нее вошли стройматериалы, электрические генераторы и лекарства.
Ранее, 26 февраля, глава саудовского МИД Фейсал бен Фархан Аль Сауд завила, что королевство предоставит Украине помощь в размере $410 млн для улучшения гуманитарной ситуации. Также она отметила готовность Эр-Рияда способствовать мирному урегулированию кризиса.
В октябре минувшего года правительство Саудовской Аравии выделило $400 млн на гуманитарную помощь Киеву. Решение было принято после телефонного разговора между наследным принцем королевства Мухаммедом бен Салманом и украинским лидером.
Страны Запада усилили поддержку Киева на фоне спецоперации России по защите Донбасса, о которой власти РФ объявили в феврале 2022 года на фоне обострения ситуации в регионе из-за украинских обстрелов.
L'Humanité
Pourquoi Missak Manouchian doit entrer au Panthéon
ActuSon engagement dans la Résistance rappelle le rôle majeur qu’ont joué les immigrés dans l’histoire de France. à l’heure où l’extrême droite se fait toujours plus menaçante, l’Humanité magazine relaie les voix qui plaident pour la panthéonisation de cet ouvrier et poète arménien, membre des FTP-MOI. Plus qu’un symbole, l’entrée pour la première fois dans la nécropole républicaine d’un résistant communiste constituerait une juste reconnaissance.
Rosa MoussaouiPierre ChaillanSes traits gardent encore les rondeurs de l’enfance, sur cette photo prise en 1919 à l’orphelinat de Jounieh, à une vingtaine de kilomètres au nord de Beyrouth, sur la côte méditerranéenne. Vêtus de tuniques blanches, sagement blottis les uns contre les autres, les pensionnaires, figés, regardent droit vers l’objectif. Son regard à lui s’en détourne, se perd ailleurs, sombre et chargé, trop tôt, d’obscures réminiscences. Missak Manouchian a trouvé refuge ici voilà quatre ans, avec son frère aîné Garabed – de leur lignée de paysans d’Adiyaman, sur les rives de l’Euphrate, ils sont les seuls rescapés.
QUAND CERTAINS S’INTERROGENT SUR “L’IDENTITÉ FRANÇAISE”, IL EST ESSENTIEL DE RAPPELER L’ENGAGEMENT DE CES ÉTRANGERS. Pierre Ouzoulias, sénateur PCF des Hauts-de-Seine
Missak avait 9 ans lorsque son père, Kevork, tomba les armes à la main, au milieu des siens massacrés en 1915 par des soldats turcs, dans le deuxième génocide du XXe siècle. Sa mère, Vardouhi Kassian, succomba peu après à la famine qui devait décimer les survivants. D’abord recueillis par une famille kurde, les deux enfants furent, à la fin de la guerre, pris en charge par la communauté arménienne pour être mis à l’abri dans cette institution chrétienne libanaise. L’Empire ottoman se disloque ; les régions syriennes du Levant sont placées sous mandat français ; Missak apprend le métier de menuisier. Il travaille de ses mains mais, déjà, le goût des mots éclot dans le cœur de cet adolescent solitaire.
De cette enfance orpheline, il gardera une blessure à vif, qui affleure dans l’un de ses poèmes, « le Miroir et moi » : « Comme un forçat supplicié, comme un esclave qu’on brime/J’ai grandi nu sous le fouet de la gêne et de l’insulte/Me battant contre la mort, vivre étant le seul problème…/ Quel guetteur têtu je fus des lueurs et des mirages. »
En 1925, comme de nombreux Arméniens en quête d’une vie nouvelle, loin du spectre du génocide, les deux jeunes frères prennent le large. Ils débarquent à Marseille en immigrés clandestins, sans asile, sans ressources. À La Seyne-sur-Mer, le labeur du benjamin sur les chantiers navals fait chichement vivre, un temps, les deux frères. Mais ce n’est qu’une escale sur la route de Paris, où Missak est embauché comme tourneur aux usines Citroën.
Traducteur de Verlaine, Baudelaire, Rimbaud
De toute l’Europe, alors, des étrangers affluent. Dans les années 1930, environ trois millions de travailleurs immigrés rejoindront la France, fuyant la misère, le racisme, les massacres, les pogroms, la répression politique. Ils voient dans cette « terre de la révolution et de la liberté », qu’ils choisissent comme seconde patrie, un refuge, une lucarne dans la nuit du fascisme et de la guerre, encore, qui tombe inexorablement sur l’Europe. Dès 1924, le jeune Parti communiste s’est fixé pour tâche prioritaire d’« organiser politiquement et syndicalement les masses de travailleurs de langue étrangère ». La Main-d’œuvre immigrée, la MOI, est portée sur les fonts baptismaux pour les fédérer, leur permettre de se défendre alors que se multiplient les campagnes xénophobes, accusant les étrangers d’être responsables du chômage.
Profondément affecté par l’incendie du Reichstag dont les nazis accusent les communistes pour asseoir leur pouvoir, puis par les émeutes fascistes du 6 février 1934, il entre au Parti communiste.
Tenace compagnon des jeunes exilés, le malheur s’abat encore sur Missak et Garabed. Sa santé fragile finit par avoir raison du second, qui rend son dernier souffle en 1927. La Grande Crise plonge le monde ouvrier dans la misère ; Missak, licencié, vivote de travaux illégaux, écrit ses premiers poèmes, se consacre au sport, s’inscrit en auditeur libre à la Sorbonne. Avec des compatriotes, il participe à la création de revues littéraires, traduit Verlaine, Baudelaire et Rimbaud en arménien. Profondément affecté par l’incendie du Reichstag dont les nazis accusent les communistes pour asseoir leur pouvoir, puis par les émeutes fascistes du 6 février 1934, il entre au Parti communiste. Il rejoint à la même époque le HOC, l’organisation communiste des immigrés arméniens. C’est au sein de cette En soutien aux républicains espagnols
Missak Manouchian le héros, l’affiche et la plumeMissak le littéraire prend les rênes de la revue du HOC, baptisée « Zangou », du nom de la rivière traversant Erevan. La publication relaie la propagande soviétique, prend le parti de Staline lors des procès de Moscou, partage l’espoir qui souffle sur la France du Front populaire. Mais, déjà, gronde l’orage qui va s’abattre sur l’Europe. Missak participe au Comité d’aide aux républicains espagnols. Celui que ses camarades appellent désormais « Michel » est un ardent militant. Jusqu’à sa première arrestation, le 2 septembre 1939, peu avant l’interdiction du PCF. Libéré deux mois plus tard, il est intégré à l’armée et affecté à une usine des environs de Rouen.
Après la débâcle, il retrouve Paris, mais il est de nouveau arrêté le 22 juin 1941 et placé en détention, sous contrôle allemand, au camp de Royallieu, à Compiègne. Aucune charge n’est finalement retenue contre lui : il retrouve la liberté après quelques semaines d’emprisonnement. Entre les planques et l’appartement de la rue de Plaisance qu’il partage avec Mélinée, la vie clandestine reprend son cours. Au mois de février 1943, ce résistant de la première heure rejoint un détachement des FTP-MOI sous le pseudonyme de « Georges », matricule 10 300. Très vite, il devient commissaire technique, puis commissaire militaire des FTP-MOI parisiens, sous l’autorité de Joseph Epstein.
Au mois de février 1943, ce résistant de la première heure rejoint un détachement des FTP-MOI sous le pseudonyme de « Georges », matricule 10 300.
Ces groupes armés attirent une jeunesse éprise de liberté, héroïque, animée d’un courage inouï : des étrangers, des apatrides, des Hongrois, des Polonais, des Roumains, des immigrés juifs ashkénazes jetés dans la clandestinité par la traque de la Gestapo et de ses supplétifs de Vichy, des républicains espagnols, des brigadistes, des partisans ayant fui l’Italie de Mussolini, des Arméniens rescapés du génocide. Les FTP-MOI signent des centaines d’opérations dirigées contre l’occupant. Attentats, déraillements de trains, exécutions de dignitaires nazis impliqués dans les rafles de juifs. L’un de leurs faits d’armes les plus retentissants : l’exécution du colonel SS Julius Ritter, responsable du Service du travail obligatoire (STO). Une véritable guérilla urbaine est engagée : au cours de l’année 1943, les actions de résistance se multiplient. Au point que les officiers allemands n’osent plus se pavaner en uniforme dans les rues de Paris, de peur d’être pris pour cible.
Missak Manouchian, le poète arménien et résistantLes polices allemandes, épaulées par les services de Vichy, par la Milice, unissent leurs efforts pour pourchasser ces résistants. Le président de la cour martiale, à propos du réseau qui sera a posteriori baptisé « groupe Manouchian », saluera d’ailleurs « le grand dévouement » de la police française. L’opération doit en effet beaucoup à la brigade spéciale des renseignements généraux, fer de lance avant-guerre de la lutte anticommuniste : elle mobilise, dans cette traque, une centaine d’hommes. Les arrestations se multiplient. Filé depuis des semaines, Missak Manouchian, trahi, tombe le 16 novembre 1943. Joseph Epstein, le lumineux « colonel Gilles », tombe avec lui – ce dernier, sous la torture, ne livrera pas un nom à ses bourreaux, pas même le sien. Les deux hommes avaient rendez-vous sur les berges de la Seine. Ils sont tous deux appréhendés à la gare d’Évry-Petit-Bourg ; leur capture ouvre la voie au démantèlement des groupes MOI dans la capitale.
Je m’étais engagé dans l’Armée de la Libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la victoire et du but. Missak Manouchian
Le 21 février 1944, dans la clairière du Mont-Valérien, vingt-deux résistants étrangers font face à la mitraille de leurs bourreaux. La vingt-troisième, Olga Bancic, sera déportée en Allemagne, décapitée à Stuttgart le 10 mai – le jour de son anniversaire.
Lorsqu’il s’écroule, fusillé, Missak Manouchian a 37 ans. Ni lui, ni aucun de ses camarades n’a l’âge de mourir : ils sont moins mus par le goût du sacrifice que par un irrépressible élan de vie. Et puis la Libération est si proche… À la veille de son exécution, Missak Manouchian le pressent. « Je m’étais engagé dans l’Armée de la Libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la victoire et du but. Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la liberté et de la paix de demain. (…) Au moment de mourir, je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand. Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps », écrit-il dans sa dernière lettre à sa bien-aimée, Mélinée.
Mise en scène de la propagande nazie
Sur le front de l’Est, les armées nazies craquent. Partout en France, des soldats de l’ombre se lèvent, préparant de l’intérieur le soulèvement au grand jour dont le débarquement donnerait le signal. Dans un tel contexte, l’occupant entend tirer tout le parti qu’il peut de l’exécution de Manouchian et de ses compagnons.
« L’antisémitisme et la xénophobie, associés à l’anticommunisme, deviennent en 1943 le ressort principal de la propagande des occupants et du régime de Vichy pour diviser la Résistance et l’isoler de la population. L’épisode de l’Affiche rouge, la mise en scène qu’elle révèle et le retentissement que les nazis et leurs collaborateurs donnent à l’exécution des résistants communistes étrangers révèlent bien ce projet qui vise à déconsidérer la Résistance en France », remarque l’historien Serge Wolikow, dans sa préface au livre de Pascal Convert, « Joseph Epstein, bon pour la légende ».
Les derniers jours des 27 de Châteaubriant par Pierre-Louis Basse. # 7 Des hommes et des lieuxSur l’Affiche rouge, censée frapper d’infamie ces combattants de la liberté que la propagande nazie présente comme « l’armée du crime », repaire de « terroristes étrangers », Missak est désigné comme « Arménien, chef de bande ». Le visage ravagé par les sévices des tortionnaires, front large, joues creusées, les yeux de jais, il semble regarder loin, par-delà l’horizon de la guerre. Et ce regard fier est comme chargé d’une increvable espérance, celle des premiers vers de cet enfant du génocide et de l’exil : « Un charmant petit enfant/A songé toute une nuit durant/Qu’il fera à l’aube pourpre et douce/Des bouquets de roses. »
Manouchian, avant de mourir, se disait « sûr que le peuple français et tous les combattants de la liberté sauront honorer notre mémoire dignement ». Dans les cocardes et les flonflons de la victoire, pourtant, les noms des résistants communistes étrangers se perdent, s’effacent. L’historienne Annette Wieviorka souligne, dans son livre « Ils étaient juifs, résistants, communistes » (réédité par Perrin en 2020), « l’occultation partielle de leur rôle », avant même la Libération, « comme s’il fallait minorer leur combat ».
L’étranger, sempiternel bouc émissaire
Depuis bientôt deux ans, un comité, autour de Katia Guiragossian, la petite-nièce de Mélinée et Missak Manouchian, conseillé par l’historien Denis Peschanski, plaide pour le transfert des cendres de ce héros de la Résistance au Panthéon. Tandis que se trament à n’en plus finir des lois tenant les immigrés pour une menace à l’ordre public, l’Élysée y songerait, à l’occasion, l’an prochain, du 80e anniversaire de l’exécution des vingt-trois. Missak Manouchian serait alors le premier résistant communiste à entrer dans cette nécropole républicaine.
LES FTP-MOI SIGNENT DES CENTAINES D’OPÉRATIONS. ATTENTATS, DÉRAILLEMENTS DE TRAINS, EXÉCUTIONS DE DIGNITAIRES NAZIS IMPLIQUÉS DANS LES RAFLES DE JUIFS…
La reconnaissance de sa mémoire, de celle des étrangers dans la Résistance, fut un long chemin. Et cette reconnaissance doit beaucoup aux poètes. Paul Éluard, d’abord, qui leur consacra ces vers en 1950, dans son recueil « Hommages » : « C’est que des étrangers comme on les nomme encore/Croyaient à la justice ici-bas et concrète/Ils avaient dans leur sang le sang de leurs semblables/Ces étrangers savaient quelle était leur patrie/La liberté d’un peuple oriente tous les peuples/Un innocent aux fers enchaîne tous les hommes. »
L’étincelante Joséphine Baker au PanthéonImmortalisés par Aragon
Et puis, douze ans après le martyre des vingt-trois, leur souvenir s’afficha enfin à la une de « l’Humanité », avec la publication des « Strophes pour se souvenir » de Louis Aragon. Trente-cinq alexandrins, nourris des derniers mots de Manouchian et, plus tard, la voix, la mélopée de Léo Ferré pour inscrire à jamais la bouleversante épopée des FTP-MOI dans la mémoire collective : « Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes/Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants/L’affiche qui semblait une tache de sang/Parce qu’à prononcer vos noms sont difficiles/ Y cherchait un effet de peur sur les passants/ (…) Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent/Vingt et trois qui donnaient leur cœur avant le temps/Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant/Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir. »
Rosa Moussaoui
Témoignages
Robert Guédiguian : "Manouchian est la synthèse de l’espoir communiste et de l’internationalisme"
Dans « l’Armée du crime », Robert Guédiguian narre l’épopée de Missak Manouchian et des FTP-MOI. Il souligne la portée considérable qu’aurait pour tous les immigrés l’entrée du résistant arménien au Panthéon.
« Avec “l’Armée du crime” (sorti en 2009) , j’ai voulu consacrer à l’épopée de Missak Manouchian et des FTP-MOI un film populaire, grand public, avec de l’action, des reconstitutions, beaucoup de figuration, des explosions… En somme, tous les ingrédients du film épique “à l’américaine” , avec tous les guillemets du monde. Je pensais que cette histoire commençait à sombrer dans l’oubli. Cela tient à ceux qui commémorent. La connaissance que j’avais pour ma part de ces événements était très liée à la force du Parti communiste durant les années 1960. Quand j’avais une dizaine d’années, dans mon quartier de l’Estaque, à Marseille, on parlait de cette histoire. J’étais frappé par la dernière lettre de Manouchian : “Au moment de mourir, je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand.” Ma mère est allemande. Ces mots scellaient pour moi l’amour entre mes parents. Cette mémoire était célébrée par le Parti communiste. Mécaniquement, son affaiblissement a conduit à un reflux de cette mémoire. Les Arméniens, en tout cas ceux qui viennent de cette matrice communiste, ont continué, eux, à commémorer l’engagement de Missak Manouchian. Cette mémoire tient pour eux une place essentielle, pas seulement en France, d’ailleurs en Arménie aussi.
Manouchian représente à mes yeux la synthèse de l’espoir communiste, de l’internationalisme et de la jeunesse, avec toute sa pureté. Ces combattants tenaient du “heros”, au sens grec du terme. Ils étaient jeunes, beaux, forts, ils écrivaient, ils chantaient, ils étaient sportifs. Ils avaient toutes les qualités intellectuelles et physiques de la jeunesse ; ils en avaient aussi l’insoumission, la révolte, la rébellion.
Dans « l’Armée du crime », Missak et son épouse Mélinée, résistante elle aussi, sont incarnés par Simon Abkarian et Virginie Ledoyen. "Chacun d'eux aurait pu faire l'objet d'un film à lui seul", Robert Guédiguian.
Toute la difficulté de ce film a été de mettre en scène des personnages à la vie exceptionnelle, Joseph Epstein, Olga Bancic et tous les autres. Chacun d’eux aurait pu faire l’objet d’un film à lui seul, avec des éléments spectaculaires relevant du cinéma, de la fiction : l’exil, le secret, la clandestinité, l’engagement auprès des républicains espagnols. Ils ont vécu, pour beaucoup d’entre eux, des parcours d’action, d’aventure.
Dans le cas de Manouchian, il était l e survivant d’un génocide. Et puis, il y a cette histoire d’amour qui le liait à Mélinée, avec cette dernière lettre, sublime. Dire à celle qu’on aime au moment de mourir qu’elle doit se marier et avoir un enfant, c’est d’une grande beauté, de ces mots qui marquent l’histoire de l’humanité.
L’entrée de Manouchian au Panthéon aurait, pour les Arméniens, une portée énorme. Pour tous les étrangers aussi, pour tous les immigrés, cette reconnaissance de la République serait d’une importance colossale : il faut prendre ce qu’il y a à prendre dans ce long combat pour la reconnaissance. Si ce geste advenait, ce serait un très beau geste. Il nous interpellerait sur le rapport que la France devrait entretenir avec les immigrés, les gens qui vivent ici, peu importe les raisons de leur exil, économiques, politiques, climatiques. »
Propos recueillis par Rosa Moussaoui
Pierre Ouzoulias « Ils sont morts pour une nation animée par un idéal »
Le sénateur PCF des Hauts-de-Seine Pierre Ouzoulias parraine le colloque « Les étrangers dans la Résistance : vers l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian », organisé au palais du Luxembourg le 18 février. Il nous explique les raisons de cette bataille pour la reconnaissance institutionnelle du héros de l’Affiche rouge.
Fin 2022, le président de la République évoquait une possible annonce de l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian. Comment réagissez-vous ?
En 2015, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion, Pierre Brossolette et Jean Zay avaient été reçus sous la coupole. Ils représentaient, selon l’expression du président de la République, François Hollande, « l’esprit de la Résistance ». L’hommage de la nation à la résistance contre le nazisme et la collaboration ne pouvait être complet sans associer à ces grandes figures celle de Manouchian, qui symbolise le sacrifice ultime de celles et ceux venus d’ailleurs pour défendre l’idée qu’ils se faisaient de ce que devait être la France. Missak Manouchian suivra Joséphine Baker : deux vies dressées contre toutes les oppressions sont ainsi honorées.
Vous êtes engagé depuis plusieurs années dans cette bataille pour la panthéonisation de Missak Manouchian. Que représente-t-elle pour vous ?
Mon grand-père, Albert Ouzoulias, le « colonel André », commissaire militaire national des FTP, a, jusqu’à sa mort, rappelé ce que la Résistance devait à Missak Manouchian et Joseph Epstein, le « colonel Gilles », à la tête des FTP-MOI. Lorsqu’ils sont arrêtés par la police en novembre 1943, ils sont torturés, mais ne parlent pas. Albert était persuadé qu’il devait à leur héroïsme de ne pas être tombé avec eux. Manouchian demeure un compagnon de combat. Beaucoup ont œuvré pour ce transfert au Panthéon. Le travail d’équipe autour de Jean-Pierre Sakoun, Denis Peschanski, Katia Guiragossian, petite-nièce de Missak, et d’autres a été décisif. Le colloque organisé au palais du Luxembourg, le 18 février, leur permettra de s’exprimer.
Pourquoi est-ce si important de faire connaître l’histoire de ces combattants de l’ombre, étrangers souvent apatrides et morts pour la France ?
À une époque où certains s’interrogent sur « l’identité française », il est essentiel de rappeler l’engagement de ces « étrangers » , dont beaucoup avaient fui les pogroms antisémites en Europe. Ils n’étaient pas des Français au sens de l’état civil, mais ont combattu jusqu’à la mort pour la France parce qu’elle était pour eux non seulement un pays, mais un projet politique, une nation animée par un idéal de liberté, d’émancipation humaine et d’universalisme. L’expression « devoir de mémoire » est bien faible pour décrire ce qui nous unit encore à eux. Pour paraphraser Nerval, je pense que nous continuons à vivre leurs espoirs et que leurs combats vivent encore en nous. Je suis heureusement surpris de constater que les jeunes, qui cherchent parfois un sens à leur existence, sont souvent bouleversés par l’histoire de ces « étrangers morts pour la France » .
Le résistant de l’Affiche rouge fusillé au Mont-Valérien était arménien. En quoi cette origine fait-elle écho à l’actualité ?
Missak et son frère Garabed fuient, en 1915, le génocide perpétré par l’État turc. Missak tombe, en 1944, sous les balles d’un État qui a organisé la Shoah. De façon terrible, son existence est ainsi liée aux deux génocides qui ont ouvert deux plaies béantes sur le flanc de notre humanité. En Turquie, comme en Allemagne, le projet nationaliste des génocidaires était de donner une base raciale à l’État. Aujourd’hui, des thèses similaires resurgissent. Dans le Caucase du Sud, la Turquie et l’Azerbaïdjan n’ont pas abandonné l’idée de constituer une entité « ethniquement pure » en annihilant l’Arménie. Comme le disait Jean Jaurès : « Nous en sommes venus au temps où l’humanité ne peut plus vivre avec, dans sa cave, le cadavre d’un peuple assassiné. »
Entretien réalisé par Pierre Chaillan
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Earth’s ‘green lung’ rainforests take centre stage at talks in Gabon
Issued on: 01/03/2023 - 19:33
Cyrielle CABOT
The sixth annual One Planet Summit begins on Wednesday, with the fate of forests at the top of the agenda. Politicians, scientists and NGOs will meet in Libreville, Gabon, to discuss the future of rainforests in the Congo basin, Southeast Asia and the Amazon basin – and whether countries in the Global North should finance the preservation of the Earth’s “green lungs”.
French President Emmanuel Macron will preside over the two-day conference from Libreville, in the heart of Africa’s “green lung”: more than 200 million hectares of forest spread over six countries, filled with biodiverse species found nowhere else in the world.
The One Planet Summit, launched by Macron, UN Secretary General Antonio Guterres and then World Bank president Jim Kim in 2017, will gather heads of state, NGOs and scientists in Gabon’s capital to discuss the best way to protect the vast tropical forest in the Congo basin as well as those in the Amazon basin and Southeast Asia.
This year’s gathering has been dubbed the One Forest Summit to reflect this focus.
One Planet Summit
#OneForestSummit, the new One Planet Summit to advance our collective ambition regarding the #preservation & #sustainable management of tropical #forests! See you in Libreville, Gabon, on 1-2 March 🌳 pic.twitter.com/xHeWxRmHrc
February 21, 2023“The decision to hold this summit in the Congo basin is significant because Central Africa’s tropical forest is one of the main carbon sinks on the planet,” says Alain Karsenty, forest economist and researcher at the French Agricultural Research Centre for International Development and a Central Africa specialist.
The tropical rainforest, which spans Gabon, Congo-Brazzaville (Republic of the Congo), the Democratic Republic of the Congo (DRC), the Central African Republic, Equatorial Guinea and Cameroon, currently stores stocks of carbon dioxide (CO2) equivalent to 10 years’ worth of global emissions. “Forests in Southeast Asia now emit more CO2 than they absorb due to deforestation,” Karsenty says. “In the Amazon, studies show that we are reaching a tipping point. The only place where forests are definitely still absorbing more CO2 than they emit is in Central Africa.”
In the Amazon, thousands of trees have been razed to make space for soy farms and pasture for livestock, and in Indonesia palm oil production has led to millions of hectares of deforestation. But Central Africa’s rainforests have been largely – if not entirely – spared. “Deforestation began in 2010, spurred by the pressure of a growing population. It was linked to slash-and-burn agriculture, which many farmers depend on, and the use of charcoal,” Karsenty says.
Levels of such “poverty deforestation” vary from country to country in the Congo basin. DRC was home to 40% of global deforestation in 2021, second only to Brazil. But Gabon, which has a significantly smaller population than its neighbour, is a low deforestation country.
Gabon: A model student
Since the goal of limiting global temperature increases to 1.5°C above pre-industrial levels was agreed at COP21, countries in Central Africa have taken steps to protect their forests. “And Gabon has gradually emerged as the model student in the region,” Karsenty says.
For decades the country – dubbed “Africa’s Last Eden” due to more than 85% of its territory being covered by rainforest – profited from the underground petrol resources fueling its economy. But in 2010 it began a transition towards diversification through timber production and palm oil plantations. The objective was to balance the country’s economic needs and its response to the climate emergency.
The initiative was led by the Gabonese-British minister of water, forests, seas and the environment, Lee White CBE, who offered foreign furniture companies and plywood manufacturers financial breaks on the condition that they set up factories in Gabon while simultaneously banning the export of logs and unprocessed wood.
Strict laws against using the forest for industry were also implemented, meaning manufacturers could only cut down a maximum of two trees per hectare, every 25 years. To deter illegal felling, logs were marked with barcodes so that they could be tracked, “which created jobs, helped the economy to flourish and limited deforestation”, Karsenty says.
Why tropical forests must urgently be preserved?
Why tropical #forests must urgently be preserved ? Listen to Ghislain Vielledent, ecologist @Cirad specialising in tropical forests, ahead of the #OneForestSummit in Gabon 🌍🌳 pic.twitter.com/nqgpiYyB0i
February 23, 2023As a final measure, Gabon inaugurated 13 national parks covering 11% of its land mass and installed a satellite-based surveillance system to monitor deforestation.
Twelve years later, these environmental protection measures appear to have worked. Gabon’s forest area is increasing and illegal wood felling has decreased slightly. The number of elephants in Gabon’s forests has gone up from 60,000 in 1990 to 95,000 in 2021.
There have also been economic gains. Gabon has become one of Africa’s – and the world’s – biggest producers of plywood. In total, the timber industry provides some 30,000 jobs and 7% of the country’s labour force.
>> Biodiversity hotspot Gabon offers safe haven to endangered species
Regional competition
“Thanks to these political decisions, Gabon today is a regional leader on environmental issues,” says Karsenty. ”Several other countries in the Congo basin have said they want to implement measures inspired by Gabon. For example, Republic of the Congo and DRC also want to ban log exports and create free-trade zones to attract investors.”
“It is certainly no coincidence that Emmanuel Macron has decided to hold the One Forest Summit there,” he adds.
However, Gabon’s neighbour DRC is also trying to build up its international image as a major player in the fight against climate deregulation.
“Since 2010, DRC has also introduced several measures aiming to save the forest, notably policies to settle nomadic populations,” Karsenty says. The country’s indigenous peoples live in nomadic and semi-nomadic groups, and are reliant on the forest for resources, yet efforts to settle them have had limited success in a country subject to political corruption, instability and armed conflict.
At COP26 in 2021, the DRC named itself a “solution country” and committed to protecting its rainforest in exchange for financial support of $500 million from the international community.
Months later, the country hosted a “pre-COP” meeting ahead of COP27 that it used as an opportunity to showcase its fight against deforestation. Scientists were shown the Yangambi Biosphere Reserve on the Congo River, which has since 2020 been home to a “flux tower” that measures the amount of CO2 absorbed and emitted by the forest – a first in the region.
“There’s a real regional rivalry to appear internationally as a leader in forest protection,” Karsenty says. “And the main reason behind this race for leadership is seeking out financing from countries in the Global North.”
Finance from the North
Both Gabon and DRC agree on a central point: Industrialised countries whose historical use of fossil fuels bears much of the responsibility for climate change have an obligation to aid developing countries, such as those in the Congo basin, in their transition to ecological practices.
“Through its climate diplomacy, Gabon wants to make countries in the Global North finance its efforts to fight deforestation,” Karsenty says.
It has had some success. In 2019, Norway agreed to transfer $150 million to Gabon over a 10-year period to support its environmental policies. Although Norway has acted as a “benefactor” for tropical forests for some years, this marked the first time it had offered financial aid to a country located outside the Amazon basin or Indonesia.
Lee White on One Forrest Summit
Join us remotely at the One Forest Summit : pic.twitter.com/sirXUN35Ad
March 1, 2023A year and a half later, Gabon received the first payment – $17 million in exchange for tonnes of CO2 stored, thanks to measures to halt deforestation.
During COP26, DRC was also promised a landmark $500 million from the international community to protect its forests. “Internationally, the DRC has been asking for years that the country be automatically remunerated for resources the forest would have provided based on some sort of ‘annuity’ rationale,” Karsenty says. “The argument is that by preserving their forests, countries are deprived of income, notably from underground [resources], and that should be compensated.”
However, the funds have yet to materialise and the country seems to be trying a new approach.
In July 2022, DRC President Félix Tshisekedi announced his intention to auction off land for oil drilling, some of which is located in the heart of the rainforest, home to the world’s largest tropical peat bogs. With capacity to produce up to 1 million barrels of oil per day, the country could generate revenue of $32 million per year, DRC’s minister of hydrocarbons has said.
Peat bogs are highly effective natural carbon sinks and damaging them would release enormous amounts of CO2 into the atmosphere.
DRC’s lead representative for climate issues, Tosi Mpanu Mpanu, told the New York Times that the call for tender was not a threat designed to scare industrialised countries into offering more financial assistance.
The issue will be up for discussion at the One Forest Summit. In the long-term, Karsenty says, “We need to go beyond these arguments and beyond rivalries, to put in place a communal agenda from countries in the Congo basin, achieve regional cooperation and preserve this tropical forest.”
This article was adapted from the original in French.
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Focus
DR Congo's Mangroves National Park: Preserving a wetland of international importance
Perspective
Illegal gold mining: A disaster for the Yanomami people of Brazil's Amazon rainforest
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New York Times - World
After Going Gray, a News Anchor Found Herself the Focus of the Story
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Lisa LaFlamme was dismissed after a decades-long TV career, not long after she stopped dyeing her hair, setting off debates across Canada about sexism, ageism and going gray.
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By Norimitsu Onishi
TORONTO — Lisa LaFlamme had barely settled in at the back of the cafe when two women approached her in quick succession. You’re so beautiful, said the first, while the other slipped Ms. LaFlamme a note on yellow-lined paper.
“Thank you for being ‘you,’” read the message written in neat cursive by “an admirer.”
The fleeting interactions, which took place during a recent interview in Toronto with Ms. LaFlamme, 58, were laden with the unspoken. Perhaps little else needed to be said among three similarly aged women meeting by chance in Toronto, half a year after Ms. LaFlamme was ousted as one of the nation’s top news anchors amid charges of ageism and sexism.
“People are so amazingly kind,” said Ms. LaFlamme, her eyes welling up. “The support has been mind-blowing. It’s really been a shock to me.”
A household name in Canada for decades, Ms. LaFlamme was unceremoniously dismissed last summer by CTV, the country’s largest private television network, after what her employer described as a “business decision” to take the program “in a different direction.” Though her national newscast at CTV had been one of the most watched and she had won a national award for best news anchor just months earlier, Ms. LaFlamme was left to sign off without a proper farewell.
Instead, in a poorly lit, two-minute, makeshift video uploaded on her Twitter account, she said, “At 58, I still thought I’d have a lot more time to tell more of the stories that impact our daily lives.”
Her departure set off multifaceted debates across Canada, especially after The Globe and Mail newspaper reported it may have been linked to Ms. LaFlamme’s hair — which she had chosen to let go gray during the pandemic when hair salons and other businesses shut down. The network’s owner, Bell Media, which denied that “age, gender and gray hair” had been factors, named a 39-year-old male correspondent, Omar Sachedina, as her successor.
“It was a complete surprise when they decided to terminate her contract early because there was no obvious evidence that CTV was in particular decline or was actually doing poorly,” said Christopher Waddell, a professor emeritus of journalism at Carleton University and a former news producer at CBC, the public broadcaster. He added that Ms. LaFlamme’s 11-year tenure as anchor of “CTV National News,” the broadcaster’s flagship newscast, had been considered a ratings success, especially compared with its main rival at CBC.
CTV’s owner did not return several emails and calls requesting comment for this article. Ms. LaFlamme declined to give details about her dismissal, citing a mutual separation agreement.
In the immediate wake of the controversy over her ouster, Mirko Bibic, the chief executive of Bell Canada, issued a statement that said, in part, “the narrative has been that Lisa’s age, gender or grey hair played into the decision. I am satisfied that this is not the case.”
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They are shaping the world around them. These are their stories.
During a nearly two-hour interview, Ms. LaFlamme spoke about emerging from half a year of silence, displaying a journalist’s understanding and resignation that her departure would overshadow, for the time being, a long career highlighted by reporting in New York a day after the Sept. 11 attacks and many trips to Afghanistan and Iraq.
“The most comments I ever received were not for months in Baghdad or Afghanistan, or any story, but when I let my hair grow gray — bar none,” Ms. LaFlamme said. “And I will say this, 98 percent positive, except a couple of men and a woman — it’s funny that I can actually remember that — but they were summarily destroyed on social media because women do support women.”
Ms. LaFlamme said she has yet to map out her professional life for the years ahead. But her calendar is filling up with longstanding commitments to help other women, including a public talk for Dress for Success, a private organization providing free professional clothing to women. Ms. LaFlamme was also planning a weekslong trip to Tunisia and the Democratic Republic of the Congo to make short documentaries on African women journalists for Journalists for Human Rights, a Toronto-based organization.
She shares a home in Toronto with her husband, Michael Cooke, a former editor in chief of The Toronto Star, but regularly visits her hometown, Kitchener, Ontario, a small city 60 miles southwest of Toronto, where her mother and sisters still live.
Growing up there, she attended an all-girls Roman Catholic school and used to go home for lunch, with her three sisters and parents, “news junkies” both.
“My father was a contractor and would come home every day at lunch, and I’m in grade school, and the conversation was about the morning talk shows and the topic of discussions,” Ms. LaFlamme said. “And, of course, the last 15 minutes of lunch was Fred Flintstone.”
Hungry to discover the world outside Kitchener, she jumped at an offer through her school to work as a nanny for two years in France. Unable to make any French friends at the time, she said the experience helps her understand the alienation felt by some immigrants to Canada — “not to get to meet someone in the country you’re living in.”
After college in Ottawa, Ms. LaFlamme earned a part-time job at the CTV affiliate in her hometown after waiting six hours — without an appointment — outside the news director’s office.
She keeps “vivid memories of not being taken seriously” as a female reporter — walking past an office inside which three senior managers were “watching and laughing at one of her stories.” Or the time a male colleague commented about a navy blue dress she had picked out carefully during a trip to Paris: “How is anybody going to take you seriously in that?” she remembered him telling her.
“Just a classic navy blue suit, the skirt went below the knee, nothing, nothing, nothing sexy whatsoever,” Ms. LaFlamme said. “I’d wanted a navy blue suit because I thought it equaled professionalism.”
In the newsroom in the 1990s, she recalled, pictures of scantily clad women ripped from the local tabloid paper were put up on the walls of the edit suite.
Over the years, she received letters from two male colleagues apologizing for the way they had treated her, she said.
“I don’t know if they were going through the 12-step program or what,” she said.
Her career took off rapidly after she joined the CTV network in 1997 and was soon on a shortlist of potential successors to Lloyd Robertson, CTV’s top anchor for 35 years until his retirement in 2011 at age 77, when Ms. LaFlamme replaced him.
The National Post, a national daily, had handicapped Ms. LaFlamme’s chances back in 2001 by commenting she was “known for looking better in person than on TV.” A veteran television news executive recalled in an article in The Toronto Star that he had once tried to hire Ms. LaFlamme, but was overruled by his boss who “didn’t like her hair.”
A decade into her successful tenure as CTV’s top anchor, Ms. LaFlamme faced a predicament in the first wave of the pandemic in 2020 when hair salons closed. She had been dyeing her prematurely graying hair since her 20s. She took Nice ‘n Easy over-the-counter dye with her on reporting trips — coloring her hair in the women’s toilets at Kandahar Airfield and in a Baghdad bunker where brown water came out of a spigot jutting out of a wall.
At the start of the pandemic, Ms. LaFlamme hid the gray with spray dye.
“There was hair dye on my pillowcases — and I also had menopause and had night sweats — and the pillowcases were disgusting,” Ms. LaFlamme said.
She said she started letting her hair go gray during the pandemic’s second wave, inspired by an older sister who had done the same and a female boss who endorsed the decision.
The reaction, she said, was overwhelmingly positive. In a year-end roundup program, she joked, “Honestly, if I had known that the lockdown could be so liberating on that front I would have done it a lot sooner.”
But the decision was criticized by the head of CTV News at the time, who, according to The Globe and Mail, asked in a meeting who had approved the decision to “let Lisa’s hair go gray.” Ms. LaFlamme also disagreed sharply with her boss over news coverage and resources, according to The Globe.
As the interview wound down, Ms. LaFlamme, checking her phone, frowned at the havoc her new chocolate Lab puppy had wreaked in her living room — a chewed up jute rug. She needed to take care of the dog and to prepare for her talk for Dress for Success in two days.
“It’s an organization that really helps women get back into the work force, and for years I donated suits to the organization,” she said. “Isn’t that funny?”
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Известия (RUS)
Организаторы Уимблдона согласились допустить теннисистов из РФ
Организаторы Уимблдонского турнира намерены допустить к предстоящим соревнованиям теннисистов из РФ и Белоруссии. Об этом в пятницу, 3 марта, сообщило агентство AFP.
С новым кортом: как начали сезон российские теннисисты
Даниил Медведев и Аслан Карацев остановились в шаге от выхода в финал в Аделаиде и Ченнае
Как заявил представитель Всеанглийского клуба лаун-тенниса и крокета (AELTC), организация активно обсуждает данный вопрос с правительством Великобритании и рассчитывает, что в конечном итоге запрет на участие российских и белорусских спортсменов в Уимблдоне будет снят.
При этом отмечается, что представителей государств, находящихся под многочисленными санкциями Евросоюза (ЕС), могут обязать воздержаться от публичной поддержки специальной операции по защите Донбасса.
Ранее, 18 февраля, стало известно, что у Великобритании могут отозвать лицензию на проведение турниров Ассоциации теннисистов-профессионалов (ATP) и Женской теннисной ассоциации (WTA) в случае повторного запрета спортсменам из РФ и Белоруссии выступать под своей эгидой.
Россияне и белорусы имеют право участвовать в турнирах ATP и WTA в нейтральном статусе во всех странах, кроме Великобритании. В ответ на недопуск теннисистов на Уимблдон-2022 АTP и WTA приняли решение не присуждать участникам турнира рейтинговые очки. Кроме того, LTA и AELTC оштрафовали на $1 млн за отстранение российских и белорусских спортсменов от соревнований в Истбурне, Ноттингеме и Бирмингеме.
19 апреля 2022 года появилась информация о том, что российских спортсменов не допустят к участию в международном Уимблдонском турнире по теннису. Всеанглийский клуб лаун-тенниса и крокета (AELTC) стал первой теннисной организацией, которая не допустила россиян к соревнованиям. Позже аналогичное решение было принято и в отношении спортсменов из Белоруссии.
Российских и белорусских спортсменов отстраняют от соревнований на фоне проходящей спецоперации по защите Донбасса, о начале которой президент РФ Владимир Путин заявил 24 февраля 2022 года.
L'Humanité
Une avancée dans la protection des mineurs sur Internet
ActuL’Assemblée nationale a adopté en première lecture, jeudi 2 mars, une proposition de loi instaurant un accord parental obligatoire pour l’accès des mineurs de moins de 15 ans aux réseaux sociaux.
Olivier ChartrainIls ont leur premier smartphone entre 9 et 10 ans. Avant 13 ans, près des deux tiers (63 %) d’entre-eux possèdent déjà un compte sur au moins un réseau social, en violation des règles d’utilisation généralement en vigueur sur ces plateformes. Pourtant, 80 % de leurs parents déclarent « ne pas savoir exactement » ce qu’ils font sur Internet. Parce que rien ne protège aujourd’hui les mineurs des effets potentiellement délétères des réseaux sociaux, l’Assemblée nationale a adopté à la quasi-unanimité (82 voix contre 2), le 2 mars, une proposition de loi émanant du groupe Horizons, instaurant une « majorité numérique » sur le web et la fixant à 15 ans.
En fait, cette majorité numérique existait déjà : depuis 2018, en vertu du droit européen, il faut un accord parental pour avoir le droit de traiter les données numériques d’un mineur de moins de 15 ans. Une règle qui n’a jamais été appliquée dans les faits, faute de l’existence d’un moyen à la fois efficace et légal pour vérifier l’âge des utilisateurs. C’est à ce problème que s’attaque la proposition de loi, en soumettant les entreprises concernées à une obligation de « mettre en œuvre une solution technique de vérification de l’âge des utilisateurs finaux ». Pour les moins de 15 ans, cette solution technique – qui fera l’objet d’une certification par les autorités – devra permettre de recueillir « le consentement des titulaires de l’autorité parentale ». La loi soumet ces obligations à une sanction potentiellement dissuasive, sous la forme d’une amende pouvant aller jusqu’à 1 % du chiffre d’affaire mondial des entreprises concernées.
Renforcer la protection des mineurs contre l’addiction et le cyberharcèlement
Le texte permet également aux parents (ou aux détenteurs de l’autorité parentale) de demander, jusqu’à 15 ans, la suspension du compte d’un mineur. Dans la rédaction adoptée le 2 mars, les mêmes parents ne pourraient, avant 13 ans, donner leur accord que pour des plateformes labellisées en vertu de leur intérêt « éducatif, culturel, pédagogique ». Enfin, la proposition de loi crée pour le gouvernement l’obligation, dans un délai d’un an après sa promulgation, de rendre « un rapport présentant les conséquences de l’utilisation des réseaux sociaux sur le bien-être et la santé mentale des jeunes, notamment des mineurs ».
Cette avancée sur le chemin de la protection des mineurs sur les réseaux sociaux intervient alors que l’obligation de vérification de l’âge des utilisateurs de sites pornographiques n’a toujours pas trouvé sa solution technique – celle-ci devrait être testée dans les semaines à venir. Il s’agit cette fois de renforcer la protection des mineurs, première cible des réseaux sociaux, contre les risques spécifiques liés à la fréquentation de ceux-ci : d’une part une addiction, avec des conséquences possibles sur le sommeil, l’image de soi et les résultats scolaires, et d’autre part une exposition accrue au cyberharcèlement, auquel un quart des collégiens se disent confrontés – un risque multiplié par cinq ou six s’agissant des jeunes filles. Le texte devra à présent être examiné par le Sénat.
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Coupe de France : Annecy crée l'exploit en éliminant Marseille en quart de finale
Publié le : 01/03/2023 - 23:48
FRANCE 24
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L'équipe de Ligue 2 d'Annecy a créé une énorme surprise mercredi en éliminant l'Olympique de Marseille qui jouait à domicile. L'équipe haut-savoyarde s'est imposée 7-6 aux tirs au but, 2-2 à la fin des prolongations.
Annecy rejoint Toulouse, Nantes et Lyon en demi-finales de la Coupe de France, avant le tirage au sort jeudi 2 mars qui sera diffusé à 20 h 50 sur France 3.
Marseille, qui courait après un onzième trophée dans l'épreuve depuis son dernier succès en 1989, a gâché sa belle victoire contre le Paris Saint-Germain (2-1) au tour précédent.
La déception est immense pour un Stade Vélodrome presque rempli, qui a déjà vu les siens perdre le Classique de Ligue 1 dimanche contre le même PSG (3-0). Mais Leonardo Balerdi n'a pas cadré sa frappe au bout d'une intense séance de tirs au but.
L'exploit est immense pour le club haut-savoyard, qui atteint le dernier carré de la Coupe de France pour la première fois de son histoire. Pour la troisième fois de rang, le FCA est passé aux "pénos", après Belfort en 1/16e et le Paris FC en 1/8e.
Jordan Veretout (29e) avait pourtant ouvert le score pour Marseille, mais Moïse Sahi (53e) et Kevin Mouanga (59e) ont troué la défense olympienne. A cinq minutes de la fin, le gardien d'Annecy Thomas Callens, spécialiste des penalties, a arrêté celui d'Alexis Sanchez.
Nantes peut conserver son titre
A la dernière seconde, l'OM a cru reprendre son destin en main, quand le subtil lob d'un "minot", François Régis Mughe, 18 ans, lui a permis d'égaliser.
Dans les autres matches, le tenant du titre Nantes est venu à bout du troisième de Ligue 1, Lens (2-1), grâce aux deux premiers buts d'Andy Delort sous les couleurs jaunes et vertes, les deux sur penalties.
Les Sang et Or avaient pourtant ouvert le score par leur capitaine Seko Fofana (28e), mais l'ex-Niçois a égalisé trois minutes après. Le FCN peut toujours conserver la Coupe de France, comme en 2000 après sa victoire en 1999.
Dans le quart de finale occitan, le Téfécé n'a laissé aucun espoir au Rodez Aveyron Football (6-1), qui rêvait d'une seconde demi-finale après celle de 1989. Au bout de dix minutes, le pensionnaire de L2 était déjà mené 3-0, après des buts de Zakaria Aboukhlal, Branco van den Boomen et Thijs Dallinga.
Le malheureux troisième gardien du RAF, Thomas Secchi, puisque Lionel Mapsi et Sébastien Cibois étaient blessés, s'est encore incliné trois fois devant Farès Chaïbi, Gabriel Suazo et un penalty de Dallinga.
Wility Younoussa a seulement réduit le score pour les Ruthénois, qui vont maintenant devoir oublier cette correction pour essayer de quitter la dernière place de L2.
Lyon s'était imposé 2-1 contre Grenoble mardi.
Avec AFP
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Déploiement de la CRS 8 à Marseille : l’habile coup de com’ de Gérald Darmanin
Opération dissuasion à Marseille. Après une série de fusillades dans les quartiers nord de la ville, le ministre de l’Intérieur a déployé son arme secrète, la Compagnie républicaine de sécurité 8, samedi 25 février. Créée en juillet 2021, cette « force d’action rapide » se veut mobile et capable d’intervenir en urgence sur des situations de tension. Dotée de moyens matériels et humains spectaculaires, la CRS 8 est placée sous un commandement autonome, n’ayant pas besoin d’attendre les ordres de la hiérarchie pour intervenir. Cette nouvelle unité a déjà fait ses preuves en Corse, après les manifestations contre l’agression en prison d’Yvan Colonna, mais aussi à Amiens, à Mantes-la-Jolie, à Limoges et Colmar.
Dans la cité des Paternelles (14e arrondissement), la tension est montée d’un cran, depuis le début de l’année. Une nouvelle guerre éclate entre deux clans, l’un tenant le haut de la cité, l’autre le bas. Elle succède au dernier conflit entre les Lauriers et les Oliviers qui avait éclaté en 2019. Le scénario reste similaire, l’une des bandes criminelles souhaite « pousser » le rival hors de la cité et ainsi récupérer le marché de la drogue sur toute la cité.
« La semaine dernière était apocalyptique », témoigne un policier marseillais. L’ambiance à Marseille est devenue bouillonnante. Quatre fusillades ont été perpétrées en l’espace de neuf jours. Déjà six décès par balle dans le cadre de règlements de compte depuis le 1er janvier. 2022 avait déjà été l’année la plus meurtrière depuis vingt ans dans la ville, avec 31 morts par balle liés au trafic de stupéfiants. « A cela, il faut ajouter les blessés graves et ceux qui ont été poignardés », ajoute le policier. Selon nos informations, trois kalachnikovs et trois armes de poings ont été retrouvées dans deux véhicules, fin février. « Il y a des armes partout, c’est extrêmement bouillant et violent », confie le policier.
« Un pansement sur une jambe de bois »
L’envoi de la CRS 8 doit calmer les esprits dans la cité des Paternelles. « Ils répondent à l’urgence et resteront le temps qu’il faudra », explique un représentant du syndicat majoritaire parmi les CRS. Sur place, les 80 hommes cagoulés multiplient les contrôles routiers, dans les cafés et dans la rue, avec l’objectif d’occuper le terrain, trouver des stupéfiants ou des armes et prévenir des prochains règlements de compte. S’ils doivent rester plus d’une semaine, une deuxième unité, actuellement au repos, prendra le relai.
🔵 A la demande de @GDarmanin, la #CRS8, spécialisée dans les opérations de lutte contre les violences a été déployée à Marseille.@prefpolice13 & @PR_Marseille sont à La Paternelle où la CRS 8 mène sa 1ère opération du week-end après des épisodes de violences liées aux trafics. pic.twitter.com/FcO6FP5FMV
— Préfète de police des Bouches-du-Rhône (@prefpolice13) February 25, 2023
« Nous ne sommes pas là pour s’implanter », précise le syndicaliste. Lorsque le préfet et le ministère de l’Intérieur décideront de relever la CRS 8, les unités traditionnelles pourraient prendre le relai. Pas question pour autant de laisser penser que la police nationale est dépassée. « Nous apportons des effectifs supplémentaires, nous ne suppléons pas la police marseillaise », insiste-t-il. « Il y a 90 cités sensibles dans la ville dans lesquelles nous intervenons tout au long de la journée, on ne peut pas être tout le temps à la Paternelle », poursuit Rudy Manna, responsable régional du syndicat Alliance qui voit dans ces renforts « un appui supplémentaire » pour les opérations.
Mais si le renfort de 80 hommes en uniforme dans les quartiers nord ne peut être que bien accueilli par des policiers en sous-effectifs à Marseille, certains alertent sur les limites de l’opération. « Combien de temps vont-ils rester ? Que va-t-il se passer quand ils partiront ? », s’interroge un policier local. « Il ne faut pas rêver, le trafic de stupéfiants ne se résoudra pas avec la CRS 8 », poursuit-il, évoquant « un pansement sur une jambe de bois ». « Ils mettent du bleu pour mettre du bleu », ajoute un enquêteur qui détecte davantage « un effet d’annonce pour calmer l’opinion publique ». En dépit de régler le problème sur le fond ? A l’Evêché, la police judiciaire revendique un règlement de compte élucidé sur deux.
Pour ce policier, l’opération manque de concret. « Ils n’ont pas les informations, ne vont pas trouver les nourrisses ni les têtes de réseaux qui ont déserté les cités », explique-t-il, craignant que les règlements de compte ne se déportent sur Aix-en-Provence, sur l’autoroute ou dans le centre-ville. Les résultats s’annoncent rapides mais pas des plus efficaces. « S’ils font 200 interpellations, ils ne seront qu’une quarantaine à être déférés, une dizaine écroués, ça ne mène à rien », prévient le fonctionnaire. D’autant que le parquet de Marseille est déjà « noyé ». Les chiffres seront pourtant brandis à bout de bras par les autorités compétentes. « Ils sont là pour ramener des choses, rendre des comptes », confirme un policier.
Le joli coup tactique de Darmanin
Malgré certaines réticences, la manœuvre de Gérald Darmanin parait habile. « Tactiquement, c’est malin, il a réussi son coup », commente un syndicaliste. « Si une compagnie traditionnelle avait été envoyée, il n’y aurait pas eu le même écho », note-t-il. D’autant que la CRS 8 a été fondée par Gérald Darmanin lui-même et que trois autres antennes de « forces d’action rapide » seront créées d’ici novembre 2023, à Marseille, Lyon et Nantes, puis Montauban au premier trimestre 2024, selon nos informations, avec en ligne de mire une mobilisation pour les jeux olympiques de Paris.
Le travail chirurgical et médiatique de la CRS 8 dans ce milieu urbain hostile apparaît comme un bon instrument politique pour l’aspirant présidentiable Gérald Darmanin. « Ça a calmé la Paternelle », reconnait Rudy Manna. Mais cet outil de communication pourrait bien se retourner contre le ministre de l’Intérieur. « Que se passera-t-il si la CRS 8 ne suffit pas et que les fusillades reprennent ? On envoie des chars ? », s’interroge un fonctionnaire. L’autre interrogation concerne le risque d’un embrasement des quartiers nord, en cas de dérapages. « Le risque existe à chaque minute de la journée », répond Rudy Manna qui souligne la prolifération des armes à feu dans la cité phocéenne.
Mais l’importance reste le commerce illégal. Pour l’heure, les trafiquants semblent s’adapter à cette nouvelle présence. « Ils vont changer d’agissement », prédit un enquêteur qui insiste sur l’intelligence des têtes de réseaux pour innover dans leur stratégie commerciale. « L’objectif pour eux, c’est que tout se passe bien. Moins il y a de problèmes, plus le business est florissant », poursuit le policier. Ce qui explique la stratégie de déstabilisation et les raids menés sur des points de deal concurrents. Si la décision de Gérald Darmanin est « mieux que rien », le trafic de stupéfiants mérite une attention globale pour en venir à bout.
BBC
SANS TITRE
Shola West, 22, works on the media-partnerships team at advertising firm OMD. She combines her full-time role with a part-time business: providing Gen Z career advice through freelance consultancy work.
West, who is based in London, says her employer is aware – and supportive – of her side hustle. “At my interview, they made it clear I was welcome to have my personal brand on the side. My CEO recently commented on my LinkedIn post saying what I’d done was brilliant, even though it had nothing to do with my full-time job,” she says. “Their openness means it doesn’t feel like a 9-to-5: it’s a job that works with my passions.”
Flexible work arrangements have also enabled West to pursue other passion projects. During working hours, she creates content for her TikTok account, offering insights into the media industry. “Hybrid working has complemented my side hustles,” she says. “It’s when I’m at home in between meetings that I can film videos or work on my business.”
West is one of many young workers who believe a full-time role alone isn’t enough for a fulfilling career. Generational shifts, an uncertain economy and a dynamic workplace situation mean the typical career of a young worker today looks very different than years ago, pre-pandemic.
Gen Z is moving into the workforce in significant numbers: Bureau of Labor Statistics (BLS) data shows there were 21 million employees aged 16 to 24 in the US by July 2022, with the employment rate rising 54.4% year-on-year. And as they age in, the side hustle will likely grow in popularity and acceptance. Over time, pursuing passion projects and multiple streams of income may well prove to be one of the most significant differentiating factors of the youngest generation in the workforce.
The rise of the hustle
Side hustles existed before the pandemic, but they were often borne from a place of necessity rather than passion. In the past several years, they’ve come in the form of gig-economy jobs, either in lieu of a full-time role, or as a means of supplementing wages. Even now, side hustles are necessary to supplement income for many people: one September 2022 survey of 4,000 UK workers, from insurance company Royal London, shows 16% of respondents had taken on an additional role to help pay for cost of living increases.
Shola West, 22, holds a job at an advertising agency and also consults as a freelancer (Credit: Courtesy of Shola West)
“The stacking of jobs has always existed, but it’s usually been done by workers who’ve needed to as a means of economic survival,” explains Meredith Meyer Grelli, assistant teaching professor of entrepreneurship at Carnegie Mellon University's Tepper School of Business, based in Pittsburgh, US.
While the layering of jobs will continue to be the reality for sections of the workforce, the changed world of work has meant a new kind of side hustle has emerged for knowledge workers. Adopting flexible working patterns, employees have a greater opportunity to pursue passion projects and make extra money through choice rather than necessity.
“Without full-time office settings, there’s less visibility on the worker,” says Caroline Frankum, CEO of consulting firm Kantar’s Profiles division, based in London. “Working hours have also become less fixed and regimented, while commuting times have reduced – it’s enabled more people to do more side hustles.”
The result is that a second source of income has become desirable even for employees in well-paid full-time roles. “Following the pandemic, side hustles have appealed to a different level of worker and expertise,” says Meyer Grelli. “These workers are higher up the job value chain: they can now figure out how to combine roles and side projects in their lives as a way of maximising income against their skills.”
The rise of online platforms like Shopify and Etsy that allow workers to easily monetise hobbies, and social media accounts customised for personal branding, is a main driver. “The model that’s been used by workers layering jobs out of necessity has created a pathway for those in higher-earning jobs to adopt themselves,” says Meyer Grelli.
The Gen Z twist on the side hustle
While more employees are pursuing side hustles, the trend is being led by those just beginning their careers. A February 2023 global survey of 10,000 workers by Kantar shows that 40% of Gen Z workers are combining at least two roles.
Companies are increasingly allowing Gen Z to embrace their roles at work as well as take on other projects (Image: Getty Images)
Some of this is still being driven by financial considerations, amid economic uncertainty and the rising cost of living. “We have a constant awareness that you need more than a nine-to-five to make money,” says West. “We’re told on social media that we need seven sources of income.”
However, broader generational shifts also make side hustles more appealing to Gen Z. “Career paths are becoming less linear,” says Caitlin Duffy, director of research at consulting firm Gartner, based in Virginia, US. “Young workers are entering a turbulent work environment: they want to set themselves up for long-term employability, remain flexible and be able to move between workplaces, rather than necessarily stay in one job longer term.”
Side hustles also diversify risk, says Meyer Grelli. “Younger workers are aware that roles and industries can become obsolete at a dizzying pace. The careers of their parents’ generation are no longer necessarily stable options, so they instead often look to their peers, who are innovating new pathways through experimental side hustles, amplified on digital platforms.”
The versatility that side hustles provide are also key to Gen Z. “Among students I work with, there’s a perceived inflexibility to a traditional career: one told me they’d never give their ‘whole self’ to work,” says Meyer Grelli. “Instead, they want to construct a pathway that’s spread more evenly around their lives. They’re entering the workforce at a time where everything is in flux, so they’ve grown up with flexibility.”
As well as opening new sources of income, side hustles also allow young workers to invest in their passions. “Work is a source of identity for many,” says Meyer Grelli. “Passion projects mean those at the beginning of their careers can explore and test interests and ideas beyond the dominant pathway of their career trajectory – they serve as a way for young people to find value.”
At its best, a side hustle offers young workers both personal and financial growth. Meyer Grelli says a student of hers is working on a start-up that creates a platform for digital natives to work multiple tech jobs at once, based on their own schedule. “It’s been inspired by his own experience over the past few years: being able to pick up a number of digital projects that can be done from anywhere, and overlap them in his life at the same time.”
Flexible work arrangements allow younger member of the workforce to pursue their passion projects as side hustles (Image: Getty Images)
A future hallmark
In the new world of work, there are signs that employers are already becoming more accepting of employee side hustles. “Before the pandemic, workers were less open and willing to talk about anything that could potentially divert energy away from their full-time job, even childcare,” says Meyer Grelli. “But now, businesses are more empathetic and receptive to the deeper needs and wants of their workers – and that includes passion projects.”
Not only could side hustles serve as a retention tool for employers, they can also enable employees to accrue experience and deepen skill sets that are invested straight back into their day job. “A young worker now will have a long career in which they’ll expect to evolve and side hustle,” says Meyer Grelli. “It falls on employers to figure out how to incorporate that into their own growth, rather than avoid or stifle that.”
In her full-time role, West has recently been promoted as a Gen Z engagement executive – a point of contact for clients looking to reach Gen Z audiences – due in part to her personal brand and freelance work. She believes that side hustles will become more commonplace – and increasingly welcomed by employers.
“We’re a multifaceted generation: my boyfriend is an accountant and has a sneaker page on Instagram; a friend works in nursing but does photography,” adds West. “Employers that embrace this means they’ll have young workers able to bring their authentic selves to work every day, while providing more skills and clout to the business.”
When done right, a side hustle can be fulfilling, providing workers a variety of experiences, skill sets and sources of income that heighten their career achievements. The caveat is that it could lead to overworking – but West says her 50-hour workweeks are worth it. “I'm passionate about my side hustles so it feels more like fun than 'work'. Plus, I know it will benefit my future, so I'm willing to put the work in.”
As more of Gen Z enter the workforce, side hustles are likely to become more normalised – and perhaps will one day be a workplace expectation.
“There has been a fundamental shift in what a career looks like since the pandemic, particularly among younger workers,” says Frankum. “What motivates and drives young workers is often doing multiple things, being more purposeful in the workplace and continuing to learn – all of which can be achieved through a side hustle.”
Известия (RUS)
Хируг рассказал о самых опасных пластических операциях
Некоторые манипуляции в сфере эстетической медицины могут привести к тяжелым последствиям, вплоть до летального исхода. Об этом в субботу, 4 марта, рассказал кандидат наук и пластический хирург Андрей Копасов в беседе с «Газетой.Ru».
Жутко красиво: что делать жертве пластической хирургии
Куда обратиться человеку, недовольному результатами операции
Так, одной из самых опасных процедур, по его словам, является липосакция: несмотря на то, что снаружи видны лишь следы нескольких проколов, в действительности затрагивается очень большая часть подкожного пространства.
«Организм воспринимает такое вмешательство почти как ожоговую поверхность. На фоне такой обширной травмы человек может получить гиповолемический шок», — пояснил Копасов.
Для того чтобы минимизировать риски, рекомендуется убирать не более трех литров жировых отложений, подчеркнул собеседник издания. Кроме того, очень важно найти опытного специалиста, поскольку малейшая оплошность в ходе операции может привести к повреждению внутренних органов.
Профессионализм врача является определяющим фактором, когда речь идет о другой популярной процедуре — подтяжке лица. Работа с тканями на данном участке требует максимальной аккуратности, в противном случае результат может быть удручающим: от нарушения мимики до паралича и атрофии мышц.
Также хирург упомянул изменение формы глаз — блефаропластику, которая сама по себе относительно проста и малотравматична. В этом случае пациент может столкнуться с проблемами уже в послеоперационный период. Так, в первые дни высока вероятность кровотечений. Важно следить за этим и обращаться к врачу при первых признаках осложнений, иначе есть шанс полностью потерять зрение.
Наконец, предупредил эксперт, опасными осложнениями чревата абдоминопластика, при которой иссекаются избытки кожи и жира в области живота. Нарушение обменных процессов и отслойка тканей грозит кровоизлияниями и некрозом, а механическое повреждение брюшной полости может и вовсе привести к гибели пациента.
В заключение Копасов рекомендовал всем, кто решил обратиться к услугам врачей для изменения внешности, ответственно подойти к предварительным обследованиям, не скрывать никаких деталей о состоянии здоровья и в точности соблюдать все рекомендации медиков до и после операции.
Ранее, 10 февраля, пластический хирург Александр Вдовин рассказал «Известиям», что самой популярной операцией на лице у россиянок является блефаропластика. По его словам, это связано с тем, что морщины в области глаз и нависание верхнего века проявляются раньше, чем другие возрастные изменения. При этом «омолодить» данную зону с помощью косметологии, инъекционных методик или аппаратных способов крайне тяжело.
France24 - Monde
Just Fontaine : "Si j’ai été footballeur, c’est grâce au Maroc"
Publié le : 01/03/2023 - 14:27
Romain HOUEIX
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Monument du football français, Just Fontaine, mort mercredi, avait un lien particulier avec le Maroc. Né à Marrakech, le recordman du Mondial-1958 y a débuté sa carrière de joueur et achevé sa carrière d'entraîneur.
Légende française par excellence, Just Fontaine, décédé mercredi 1er mars à Toulouse, rappelait souvent tout ce qu'il devait au Maroc. Un pays où le recordman de buts inscrit en une seule Coupe du monde est né, où il a joué et où il a terminé sa carrière d'entraîneur.
"Justo" a vu le jour le 18 août 1933 dans le quartier de Guéliz à Marrakech, au Maroc, encore sous protectorat de l'État français. Son père travaille comme fonctionnaire à la Régie des tabacs tandis que sa mère, d'origine espagnole, reste au foyer pour s'occuper d'une fratrie de sept.
"J'ai appris à jouer au football là-bas"
Sportif, il s’essaye aussi bien au basket-ball qu'au football. C'est finalement ce deuxième sport qui a ses faveurs. Il se rêvait relève de Larbi Ben Barek, la "perle noire", légende franco-marocaine, ayant fait carrière à la fois sous le maillot des Bleus et des Lions de l'Atlas.
"J'ai eu une enfance heureuse. J'ai appris à jouer au football là-bas", se souvenait-il en 2000 dans les colonnes du Temps.
Turbulent, il est expulsé de son lycée et passe finalement son baccalauréat à Casablanca. C'est dans cette ville aussi qu'il débute sa carrière en senior au sein de l'US Marocaine, comme une autre de ses idoles Mario Zatelli. Sous ce maillot, il inscrit 62 buts en 48 matches.
Attaquant hors-pair, Il est sélectionné plusieurs fois avec l'équipe représentant la Ligue du Maroc. Il remporte avec elle le Championnat d'Afrique du Nord en 1952. La même année, il dispute même un match face à l'équipe B de l'équipe de France, le jour de Noël. Il deviendra finalement le 1er Français du Maroc appelé en Bleu.
Il y a 70 ans, le jour de Noël 1952, l'équipe de France B affrontait la sélection Marocaine à Marseille devant 8700 spectateurs. Victoire 3-0 des Bleus. Dans l'équipe du Maroc un certain Just Fontaine. https://t.co/KGpOJMrH3T #MARFRA #FRAMAR (extrait Journal 'Combat' du 25/12/52) pic.twitter.com/IyrWpq7wgz
December 13, 2022"Rendre ce qu’ils m’avaient donné"
Ils forgent cependant sa légende loin du Maroc, avec l'OGC Nice, puis le Stade de Reims, et surtout l'équipe de France. En Bleu, il dispute un Mondial-1958 mémorable, inscrivant 13 buts en 7 matches, un record qui tient toujours à l'heure de sa mort alors même que le nombre de matches par phase finale a augmenté.
>> Mondial-2022 : France-Maroc, un match qui fait ressurgir "les facteurs de l'histoire"
Après une expérience désastreuse en équipe de France – il ne dirigera les Bleus que deux matches –, le Maroc devient la seule autre sélection nationale qu'il a dirigée. Il s'occupe des Lions de l'Atlas entre 1979 et 1981. Une expérience contrariée cependant : il ne mène pas en personne ses joueurs à la troisième place lors de la CAN-1980 au Nigeria en raison d'un accident de la route survenu peu avant le tournoi.
"J’ai voulu rendre ce qu’ils m’avaient donné. Si j’ai été footballeur, c’est grâce au Maroc", explique-t-il à l'Équipe à propos de cette expérience marocaine.
Défenseur de la candidature marocaine à un mondial
Tout au long du reste de sa vie, "Justo" restera un boulimique de football, capable d'en regarder pendant des heures à la télévision, du championnat de France à la CAN en passant par le football féminin. L'attaquant fut également un fervent défenseur des différentes candidatures marocaines pour organiser une Coupe du monde.
"Je suis fier de cette candidature. Il me semble que c'est au tour de l'Afrique d'organiser enfin une Coupe du monde de foot. Tous les continents ont mis sur pied cette compétition. Sauf elle", expliquait-il, alors que la Fifa allait trancher le lieu du Mondial-2006. "Le Maroc est un pays de football. Il est candidat pour la troisième fois (NDLR : après 1994 et 1998) ; le Maroc a été la première équipe africaine à se qualifier pour une phase finale (1970), la première à atteindre les 8es de finale (1986). Sur le plan de la sécurité, le roi a fait ses preuves. De même que sur le plan des droits de l'Homme."
Cette année-là, le mondial ira finalement en Allemagne. Puis, la Fifa offrira à l'Afrique du Sud l'honneur d'être le 1er pays africain à organiser la Coupe du monde (2010) tandis que l'honneur d'être le 1er pays arabe a été offert au Qatar(2022). Le Maroc attend toujours et espère pour 2030.
"Si le Maroc décrochait l'organisation de la compétition, j'aurais l'impression de marquer mon quatorzième but en Coupe du monde", expliquait-il au Temps. Cela se fera peut-être à titre posthume.
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RECORDMAN
Première légende française du football, Just Fontaine est mort
Revue de presse
Demi-finale France - Maroc : "Que le meilleur gagne"
DEMI D'EXCEPTION
Mondial-2022 : France - Maroc, une demi-finale pour l'histoire
New York Times - World
‘They’re Hunting Me.’ Life as a Ukrainian Mayor on the Front Line
The Saturday Profile
Being the leader of Kherson may feel more like a curse than an honor. But one woman isn’t giving up, even though the Russians are sitting just across the river and shelling her city nearly every hour.
Smoke and dust wafting in the air seconds after a Russian shell landed near the vehicle that Halyna Luhova, the mayor of Kherson, was traveling in, in Kherson, in February. Credit...
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By Jeffrey Gettleman
Photographs by Ivor Prickett
Jeffrey Gettleman has been covering the war in Ukraine since it began. He has recently been focused on Kherson, a once-beautiful riverside city now in serious peril.
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KHERSON, Ukraine — The little green van sped down the road, the Russian forces just across the river. Inside, Halyna Luhova, the mayor of Kherson, cradled a helmet in her lap and gazed out the bulletproof window.
When the first shell ripped open, directly in the path of the van, maybe 200 yards ahead, her driver locked his elbows and tightened his grip on the wheel and drove straight through the cloud of fresh black smoke.
“Oh my god,” Ms. Luhova said, as we raced with her through the city. “They’re hunting me.”
The second shell landed even closer.
She’s been almost killed six times. She sleeps on a cot in a hallway. She makes $375 a month, and her city in southern Ukraine has become one of the war’s most pummeled places, fired on by Russian artillery nearly every hour.
But Ms. Luhova, the only female mayor of a major city in Ukraine, remains determined to project a sense of normality even though Kherson is anything but normal. She holds regular meetings — in underground bunkers. She excoriates department heads — for taking too long to set up bomb shelters. She circulates in neighborhoods and chit-chats with residents — whose lives have been torn apart by explosions.
She chalks up any complaints about corruption or mismanagement — and there are plenty — to rumor-mongering by Russian-backed collaborators who are paid to frustrate her administration.
Kherson, a port city on the Dnipro River, was captured by Russian forces in March; liberated by Ukrainian forces in November; and now, three months later, lies nearly deserted. Packs of out-of-school children roam the empty boulevards lined with leafless trees and centuries-old buildings cracked in half.
Ms. Luhova sees her job defined by basic verbs: bury, clean, fix and feed. Of the 10 percent or so of Kherson’s original population of 330,000 who remain, many are too old, too poor, too stubborn or too strung out to flee.
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They are shaping the world around them. These are their stories.
She recently became so overwhelmed with their needs — for food, water, generators, internet access, buses, pensions, medicine, firewood — that she said she dropped to 40 minutes of sleep a night and became so exhausted, she had to be put on intravenous drugs. She feels better, she said, though not exactly calm.
“We need those bomb shelters, now,” she snapped at a meeting in early February, when it was several degrees below freezing outside.
In front of her, in an underground office, sat the heads of the city’s main departments, many in winter jackets and hats. The office had no heat.
She was pushing to acquire dozens of free-standing concrete bomb shelters. When an administrator responded that the contracting process needed to be followed or they could be accused of corruption, she exploded.
“You are doing nothing, and I’m getting really pissed off at your stupidity,” Ms. Luhova said.
“I feel like I don’t have enough air when I’m standing next to you! You will answer in your own blood, your own blood!”
The administrator rolled his eyes and went outside to smoke a cigarette.
In a political culture dominated by macho guys — the mayor of the capital of Kyiv, for instance, is a towering former heavyweight boxing champion — Ms. Luhova, 46, in her gray suede boots and black puffy jacket with the fake fur collar, cuts a different figure. Raised by a single mom during the Soviet Union’s last gasps, she laughed thinking about the hardships back then.
“All those terrible lines for beet root — imagine, beet root!” she said.
By the time she was 21, Ukraine was newly independent and she was teaching English at a neighborhood school, married and a mother. She climbed the ranks to school director, which she used as a springboard to be elected to Kherson’s city council eight years ago. Before the Russian invasion last February, she was the council’s secretary, considered the No. 2 official.
Russian forces burned down her house in March, and she left the city shortly after. The Russians tried to make Kherson part of Russia, forcing children to learn Russian in schools and people to use Russian rubles in the markets. In June, they kidnapped her boss, Kherson’s prior mayor, and he hasn’t been seen since. Ms. Luhova took his place and became the head of Kherson’s military administration.
When she returned in November, she found a city ecstatic that the Russians had been driven out but in terrible shape. The Russians had looted everything from water treatment equipment and centuries old fine art to Kherson’s fleet of fire trucks and buses. But the Russians didn’t go far.
Ukraine didn’t have the momentum or spare troops to pursue them across the river. So now the Russians sit on the opposite bank across from Kherson and fire at will.
No city in Ukraine, outside the Donbas region in the east where the Russians are advancing, is getting shelled as badly as Kherson. In the past two and half months, Ukrainian officials said, it has been hit more than 1,800 times.
The shells come with no warning. There are no air raid sirens. These are projectiles fired from tanks, artillery guns, mortars and rocket launchers that blow up a few seconds later — the Russians are that close, 700 meters in some places. Residents have almost no time to take cover.
The other afternoon, a rocket attack killed two men walking down a sidewalk. There was no military installation nearby.
“Russia’s precise rationale for expending its strained ammunition stocks here is unclear,” said a recent British Defense Intelligence update on Kherson.
Since mid-November, Ukrainian officials say the Russians have wounded hundreds of residents and killed more than 75.
“It’s just revenge,” Ms. Luhova said. “There’s an old saying: “If I can’t have it, nobody can,’’’ she said, trying to explain why the Russians would shell the city after retreating. “It’s that stupid but it’s true.”
Kherson may be a war-torn city on the front line of Europe’s deadliest conflict in generations, and Ms. Luhova may represent Ukraine’s never-give-up spirit that keeps a Russian flag from flying over this country.
But as in any other city, residents love complaining about their mayor.
“I’ve called more than a hundred times to have my electricity fixed and nobody comes,” said Olena Yermolenko, a retiree who helped run a cell of citizen spies during the Russian occupation. She also repeated accusations on social media that the mayor was stealing humanitarian aid, which Ms. Luhova strongly denied.
Oleksandr Slobozhan, the executive director of the Association of Ukrainian Cities, said that from everything he knew, the accusations were a smear campaign by pro-Russian agents.
Despite the challenges, Ms. Luhova is determined to keep the city running, in the most basic ways. She recently traveled to Kyiv to ask Mr. Slobozhan for 20 buses.
“We are paralyzed,” she said. “Our trolleys don’t work and we can’t fix them because when our workers go up to repair the lines, the snipers are killing them.”
She left with a promise of 20 buses.
“I like the way she works,” Mr. Slobozhan later said. “She goes forward no matter what.”
Ms. Luhova is planning to attend a donor’s conference in Poland later this month; she has been out of the country only a few times in her life. Where she really wants to go is Bali.
“I heard you go there and you come back looking younger,” she joked.
Her husband is a taxi driver in another city, and her two adult sons live far away so she is on her own in Kherson. Most days, she can be found moving around in her little green van.
When we rode along with her, and the shell exploded on the road, her driver turned around as fast as he could.
But the Russians were tracking her. From across the river, they fired a second round. It slammed into a house along the road, and the blast wave shook the van. The van kept going but the munition felt lethally intimate.
That evening, at a house where she stays with friends, on a small pullout bed in a hallway off the kitchen, Ms. Luhova shrugged off the close call.
Over a spread of deliciously crunchy homemade pickles and little squares of Brie, she held a glass of cognac between her fingers and made a toast to victory.
“If I could disappear into the air and end this war, I would,” she said. “I’d easily sacrifice myself for ending this hell.”
Oleksandra Mykolyshyn contributed reporting.
Audio produced by Adrienne Hurst.
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L'Humanité
Le Refettorio, restaurant 3 étoiles de celles et ceux qui n'ont plus rien
Histoire de la semaineSous les ors de la Madeleine à Paris, les brigades étoilées du Refettorio, secondées par des bénévoles, se relaient pour offrir chaque soir un repas gastronomique aux démunis. Migrants, exclus, chômeurs et sans-abri sont ici reçus comme des princes. On vous ouvre les portes.
Élisabeth FleuryL’après-midi touche à sa fin, un air frais et humide se pose sur Paris. Autour de la Madeleine, les enseignes semblent briller plus fort. Une dame et son loulou de Poméranie longent, lentement, l’enceinte grillagée de l’imposante église. Sous leurs pieds, le métro gronde. C’est l’heure de pointe. Il doit être bondé.
Devant les portes du Refettorio, Sébastien échange trois mots avec Ava Jaouen, sortie fumer une clope. La jeune femme, 22 ans, est chargée du développement de ce lieu unique en France : un restaurant gastronomique solidaire où différents chefs se relaient.
Une idée collective. L’artiste plasticien JR, mondialement connu, est allé chercher le triple-étoilé Massimo Bottura dont l’association, Food for Soul, avait déjà fait ses preuves en Italie.
La crypte de l’église s’est refait une beauté. On a posé de la moquette au sol, des nuages métalliques au plafond, équipé la cuisine. Depuis cinq ans, du lundi au vendredi, près de cent dîners haute couture sont offerts là, à ceux qui n’ont rien.
« Ici, il n’y a pas d’alcool et ce n’est pas plus mal »
« Seb », comme l’appelle Ava, est un habitué de cette drôle de cantine. « Un délice », assure-t-il. Ancien peintre tombé dans la dèche, le quinquagénaire vient des Ardennes, vit sous une tente et se nourrit de ce qu’on lui donne. Un sandwich par-ci, une soupe par-là, « les Parisiens sont généreux ».
Son regard se trouble. Il a le menton qui tremble. Il y a une semaine, sa sœur est morte. Pour tenir le coup, Sébastien picole un peu plus. « Ici, il n’y a pas d’alcool et ce n’est pas plus mal. » Tout à l’heure, un ami viendra le rejoindre. À l’abri des voûtes épaisses, dans l’une des quatre salles de réception, ils choisiront une table tranquille.
Le plus dur, dans la rue, dit Sébastien, c’est de n’avoir personne avec qui parler. « On dit “merci” et puis c’est tout. Des jours entiers, sans un mot, ça m’arrive souvent. » Il s’excuse et repart, bonnet vissé sur les oreilles, direction sa tente. Les portes du restaurant n’ouvrent que dans une heure.
Elle a prévenu, elle est vegan
Sur un des bancs en bois de la place, un groupe de touristes, encombrés d’emplettes, fait une courte pause. Des joggeurs les frôlent. Des cyclistes râlent. Deux jeunes, vêtus d’un tee-shirt orange fluo, se postent devant l’entrée.
Louis et Joseph ont 20 ans. Bénévoles à l’Entourage, une association de quartier, ils attendent ce soir une dizaine d’adhérents. Lydia en fait partie. La petite trentaine, emmitouflée dans un épais manteau, les ongles et la bouche peinte, des cils interminables, cette maquilleuse à domicile ne trouve plus de boulot depuis le Covid. « Je suis venue pour voir comment aider les autres. »
Ni « clients » ni « bénéficiaires », ici on sert des « invités ».
Elle voudrait devenir ambassadrice de l’association. Elle doit passer un entretien. Elle espère que ça va marcher. C’est la première fois qu’elle vient au Refettorio. Elle a prévenu, elle est vegan. « Ils m’ont promis un menu spécial. » Fethi la rassure. « Ils le feront. Ici, on se sent comme une star. »
Lui, ça fait quatre ans qu’il est logé par le 115, dans une chambre qu’il partage avec un autre galérien. Il est sans papiers. Sans revenus. Il rêve d’avoir un boulot, un studio à lui. Il saute tous les déjeuners. Sarah, une amie, veille sur lui. À Noël, elle l’avait déjà emmené avec elle. Il y avait du caviar. « Je m’en rappellerai toute ma vie », dit Fethi.
« On improvise, on s’adapte »
« Déclencher du souvenir ». C’est exactement ça, l’ambition de Boris Campanella. Ce jour-là, c’est lui, le chef du Crillon, qui assure le repas. Poireaux vinaigrette, pièce de bœuf braisée et sa purée maison. Les galettes des rois au praliné proviennent des surplus du palace.
« Le Refettorio, dit-il, c’est ma récréation. » Trois ans qu’il y apporte son concours, à raison d’une soirée tous les deux mois. Quand il aura fini, il traversera la place de la Concorde, coiffera sa toque, et retrouvera ses équipes de haute voltige, son étoile, ses menus à près de 800 euros.
« Au Crillon, dit-il, certains clients sont blasés. Ici, manger chaud, manger tout court, c’est déjà énorme. » Alors il les soigne, ces drôles de gourmets. Amuse-bouche, entrée, plat, dessert, mignardises et café… « On fait avec ce qu’on a, mais les codes de la gastronomie sont respectés, explique Julien Beauhaire, le directeur du restaurant. Pour le menu, on utilise les surplus, les invendus, les dons. On improvise. On s’adapte. » « Quand je sors d’ici, je me sens bien, explique Campanella. Quel que soit l’endroit, quelle que soit la clientèle, ce qui compte, quand on fait ce métier, c’est donner du plaisir. »
Des apprenties formées à la maison d’arrêt
Une philosophie du partage qu’ils sont de plus en plus nombreux à mettre en pratique. Partout en France, et particulièrement depuis le confinement, on ne compte plus les initiatives des chefs en faveur des démunis.
Avec les Bouffons de la cuisine, association fondée il y a dix ans par l’ancien trois-étoiles Michel Trama et présidée par Patrick Jeffroy, ils sont des dizaines à concocter des repas gratuits dans des lieux improbables, prison, hôpitaux, Ehpad. « On travaille pour les oubliés, dit Trama. Tomber par terre, ça peut arriver à tout le monde. »
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
À Paris, depuis 2019, la cheffe Vanessa Krycève initie des réfugiés aux métiers de la restauration avec son association le Recho. À Grenoble, le deux-étoiles Christophe Aribert a cuisiné pour le personnel soignant du CHU.
Thierry Marx, deux étoiles au « Michelin », forme des apprenties à la maison d’arrêt pour femmes de Fleury-Mérogis. À la prison des Baumettes, à Marseille, la cheffe Sandrine Sollier dirige une brigade de treize détenus en fin de peine. « Les étoiles, on veut les voir dans les yeux des gens », résume Michel Trama.
Sept bénévoles et un réseau hyperréactif
Retour au Refettorio. Pierre Gagnaire, Nina Métayer, Yannick Alléno, Maria Rosa… deux soirs par semaine, des grands noms de la gastronomie se succèdent aux fourneaux. Le reste du temps, c’est Blandine et Marine, sa seconde, qui s’y collent. « Et c’est tout aussi délicieux », glisse un membre de l’équipe.
Blandine, aussi blonde que Marine est brune, cherchait à donner du sens à sa passion. Solidarité. Transmission. Écologie. « J’ai tout trouvé ici », dit cette ancienne de Yam’Tcha. Fervente adepte de la cuisine antigaspi, la cheffe de 28 ans élabore des fermentations avec les épluchures, fabrique elle-même son pain.
Elle peut compter sur une équipe de sept bénévoles et sur un réseau hyperréactif. « L’été dernier, alors qu’on avait un monde fou, un de nos fournisseurs nous a plantés. On s’est retrouvé à court de légumes et de fruits, en chômage technique. Nos producteurs se sont mobilisés, ils nous ont livrés juste à temps, on a pu faire nos cent repas. » Ce genre d’imprévu aurait tendance à l’amuser. « C’est le système D en permanence. On trouve toujours une solution. »
On dépose les sacs, la fatigue, les soucis
18 h 30. Damien, le costaud chargé de l’accueil, déverrouille les grilles de la crypte. Le Refettorio ouvre ses portes. En groupe ou en solo, on dépose les sacs, la fatigue, les soucis. On glisse les pieds sous les tables en bois clair. On souffle.
Ni « clients » ni « bénéficiaires », ici on sert des « invités ». Un dîner hebdomadaire pendant six mois puis, passé cette période, l’intéressé a le droit de revenir vingt fois. À l’occasion, il peut se faire accompagner d’un convive de son choix. « À part les touristes qui s’égarent, on ne refuse personne », assure Ava. « Sauf quand quelqu’un arrive drogué ou bourré, mais c’est rare », rectifie Damien.
En salle, une petite armée de bénévoles se charge du service. On explique le menu. On s’enquiert des allergies, des éventuels régimes. « La première fois, j’étais tout intimidée, raconte Wissal, en sociologie à Paris. En apportant les plats, j’ai failli faire la révérence. »
Pour sa première année de fac, avec sa copine Cyrine, elle a choisi « la nourriture » comme thème et le Refettorio pour terrain d’étude. Abonnée aux pâtes et au riz, Wissal n’avait jamais mis les pieds dans un restaurant. « T’as vu les plats, ici ? Des trucs de ouf ! »
Ce soir, c’est la course. Avec les manifs, on n’attendait pas plus de 35 convives. Ils sont près de 70. « C’est chaud ! » glisse-t-elle, les bras encombrés d’un plateau rond en cuivre.
« De plus en plus de femmes avec enfants »
Après le coup de feu, retour progressif au calme. Le chef Campanella est parti. Les salles, l’une après l’autre, se vident. Trois enfants chahutent devant les toilettes pendant que leur mère rhabille les deux derniers. La famille s’apprête à regagner le foyer d’hébergement d’urgence, en Seine-Saint-Denis, qui les a envoyés ici.
Un couple d’Indiens, accompagné d’un garçonnet au visage triste, joue les prolongations. Le petit a trouvé une fève dans sa part de galette. On a posé sur sa tête une couronne dorée. Wissal le prend en photo. L’enfant ne sourit pas. « À l’ouverture, on ne voyait que des hommes, se souvient Ava Jaouen. Depuis le Covid, le nombre des femmes avec enfants a grimpé en flèche. » Les albums de coloriage et les hautes chaises pour bébé ont fait leur apparition. « On s’est même mis à fabriquer des petits pots, soupire la jeune femme. La situation est alarmante. »
Les cadeaux des convives
En relation étroite avec 350 associations partenaires, elle organise, trois fois par mois, des sorties thématiques dans des musées parisiens. La dernière en date, autour du Japon, a permis à 75 invités de visiter les collections du quai Branly. Un moment magique. « Pendant les visites, il n’y a pas d’invités, pas de service, on est tous pareils, on apprend à mieux se connaître. »
Elle montre le roman « 1Q84 » de Haruki Murakami et son marque-page personnalisé, cadeau du jour d’un des convives. « Sans le savoir, on côtoie ici des gens très cultivés, qui ont voyagé, qui ont eu la belle vie. Un divorce, un licenciement, et puis boum, tout s’arrête. »
Un jour, alors qu’il faisait la manche, un habitué a reçu 360 euros de la part d’une riveraine. « Son premier réflexe, ça a été de courir chez le fleuriste. Il nous a offert un magnifique bouquet. »
Le repas des bénévoles
21 heures. Le service est fini. On range, on lave, on essuie les tables, la vaisselle, on dénoue les tabliers. Cyrine, la copine de fac de Wissal, serait bien restée mais elle a un devoir à terminer. D’autres aussi, attendus ailleurs, doivent repartir. Pour Wissal et les autres, c’est la pause clope. On pousse les portes, l’air frais de la nuit vient fouetter les visages. On se raconte la soirée.
Damien distribue des sourires. « Bravo à tous, vous avez carrément assuré. » En partant, un invité lui a glissé vingt euros de pourboire. « On ne peut pas refuser un cadeau pareil. Ça veut dire tellement de choses. » De retour dans la crypte, Damien rapproche trois tables, pose dessus des verres, des carafes, des serviettes, des assiettes. Onze nouveaux couverts sont prêts à être servis. Le repas des bénévoles.
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Chambéry : un couple laisse seuls ses enfants en bas âge pour effectuer des cambriolages
Suspecté d’avoir cambriolé deux restaurants et un magasin d’informatique, un couple a été interpellé. Il avait laissé ses deux enfants de 4 mois et 5 ans seuls chez eux.
Un homme de 27 ans et sa compagne de 23 ans ont été arrêtés et placés en garde à vue à Chambéry en Savoie le 25 février dernier. Ce couple est soupçonné d’avoir cambriolé deux restaurants et un magasin d’informatique, relaie BFMTV jeudi 2 mars confirmant une information du Dauphiné Libéré. Les fonctionnaires de police chargés du dossier ont perquisitionné le domicile des deux jeunes dans l’espoir de retrouver les objets volés. Mais les agents ont fait une surprenante découverte.
De la cocaïne et de la résine de cannabis retrouvées
Le couple avait laissé sur place leurs deux enfants en bas âge : un enfant de 5 ans et un bébé âgé de seulement 4 mois. Les policiers ont également mis la main sur de la cocaïne et de la résine de cannabis lors des fouilles.
Les parents ont ainsi été jugés en comparution immédiate lundi 27 février. Déjà connu des services de police, l’homme a admis avoir commis ces cambriolages, défendant sa compagne qui n’aurait fait que l’accompagner. « Elle n’a jamais eu d’histoires, elle n’a pas de casier », a-t-il assuré comme le relaie BFMTV. L’intéressée s’est aussi dédouanée, ne sachant pas comment elle en était arrivée à cette situation.
Prison ferme pour le père
Mais cela n’a pas fait oublier à la vice-procureure de la République la présence de drogues dans le lieu de vie de deux jeunes enfants. Les services sociaux les ont d’ailleurs pris en charge. Un juge pour enfants devrait statuer sur leur placement en famille d’accueil, relate BFMTV. Le père a écopé de 18 mois de prison ferme, tandis que la mère devra effectuer 105 heures de travail d’intérêt général.
Chambéry : les dernières actualités
France24 - Monde
Première légende française du football, Just Fontaine est mort
Publié le : 01/03/2023 - 10:44Modifié le : 01/03/2023 - 11:36
Romain HOUEIX
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La légende du football Just Fontaine est morte, mercredi, à l'âge de 89 ans. Détenteur du plus grand nombre de buts inscrits lors d'une phase finale de Coupe du monde (13), l'ancien joueur de Reims a laissé sa marque dans l'histoire.
Il était la première star mondiale de l'équipe de France de football de l'histoire. La légende Just Fontaine est décédée mercredi 1er mars à l'âge de 89 ans, a annoncé sa famille. Il est le plus grand détenteur du nombre de buts inscrits en une seule phase finale de Coupe du monde (13).
International à 21 reprises, Fontaine avait été l'un des héros du Mondial-58 en Suède, où l'équipe de France avait atteint les demi-finales pour la première fois de son histoire, battue par le Brésil de Pelé.
Le Mondial-58 en chef d'œuvre
La renommée de Just Fontaine tient à ce record, quasiment imbattable. Il est le seul homme à avoir inscrit 13 buts en un seul mondial, le tout en seulement sept matches (contre huit désormais). Ce Mondial-1958 en Suède constitue le chef-d'œuvre de "Justo" et sera pendant longtemps la référence absolue du football français avant l'avènement des générations Platini, Zidane et Mbappé.
Dernier représentant du trident d'attaque qu'il formait avec Raymond Kopa et Roger Piantoni, disparus en 2017 et 2018, Fontaine, aux côtés des deux autres stars de Reims, avait emmené les Bleus jusqu'en demi-finale où un certain Pelé, âgé de 17 ans, avait brisé leur rêve avec un triplé.
Le Brésil, futur vainqueur du tournoi, l'emporte 5-2 et la légende du "Roi" est en marche, mais la France se consolera avec une troisième place, portée par un Fontaine en état de grâce et auteur d'un fabuleux quadruplé face à l'Allemagne (6-3). Les Bleus tiennent leur premier fait d'armes sur la scène internationale et Just Fontaine entre dans l'histoire.
Jamais avare de bons mots avec son accent du sud-ouest, il s'amusait de la longévité de son record en 2014 auprès du Télégramme de Brest : "C'est une petite histoire que m'a soufflée Mario Zatelli (ancien joueur et entraîneur de l'OM, NDLR). Elle se passe en 3015. Des égyptologues découvrent une momie dans un triste état. En la nettoyant un peu, la momie s'agite. Elle n'est en fait pas morte, se réveille et pose alors cette question : 'Et le record de buts en une seule Coupe du monde, c'est toujours Just Fontaine qui l'a ?'"
Une courte carrière de club
Né à Marrakech en 1933 d'un père français et d'une mère espagnole, Just Fontaine a commencé à jouer au football dans ce qui était alors le Protectorat français du Maroc. Il a alors comme idoles Larbi Ben Barek et Mario Zatelli. Il fait ses débuts à l'US marocaine de Casablanca au niveau senior et est même sélectionné plusieurs fois avec l'équipe représentant la Ligue du Maroc. Il y remporte notamment le Championnat d'Afrique du Nord en 1952.
Lui-même ancien joueur de l'US Marocaine, Mario Zatelli le repère et le fait partir à l'OGN Nice où il est entraîneur. Entre 1953 et 1956, il remporte avec Nice une Coupe de France (1954) et un titre de champion de France (1956).
𝗨𝗻𝗲 𝗲́𝘁𝗼𝗶𝗹𝗲 𝗱𝘂 𝗳𝗼𝗼𝘁𝗯𝗮𝗹𝗹 𝗳𝗿𝗮𝗻𝗰̧𝗮𝗶𝘀, 𝘂𝗻 𝗯𝘂𝘁𝗲𝘂𝗿 𝗵𝗼𝗿𝘀 𝗽𝗮𝗶𝗿, 𝘂𝗻 𝗥𝗲́𝗺𝗼𝗶𝘀 𝗹𝗲́𝗴𝗲𝗻𝗱𝗮𝗶𝗿𝗲 💫À sa famille, à ses proches, le SDR adresse ses plus sincères condoléances 🙏#JustFontaine #LégendeSDR pic.twitter.com/0oFAIKJ9AB
March 1, 2023Il part ensuite à Reims où il restera jusqu'à la fin de sa carrière. Il y remporte trois titres de champion de France supplémentaires (1958, 1960, 1962) et Coupe de France (1958). Surtout, il dispute une finale de Coupe d'Europe des clubs champions avec Reims perdue en 1959 (2-0) contre le grand Real Madrid de Di Stefano, Puskas et Kopa.
Le parcours de joueur de Fontaine prend cependant brutalement fin en 1962, à seulement 28 ans, après une double fracture d'une jambe. Au total, durant sa carrière, cet attaquant plutôt trapu (1,74 m), à la fois renard des surfaces et canonnier, aura inscrit 256 buts en 284 matches.
Un parcours mitigé sur les bancs
Retiré des terrains, Fontaine devient entraîneur, mais son passage sur le banc sera assez mitigé. Son nom est gravé dans les annales pour une performance bien moins glorieuse que ses 13 buts en Coupe du monde : il n'a tenu que deux matches à la tête de l'équipe de France en 1967, avant d'être éjecté après deux défaites en amical.
Son expérience au PSG (1973-1976) est plus réussie avec une montée en 1e division en 1974. Porté en triomphe par les supporteurs, il avait eu un malaise resté dans la légende du club parisien. Il boucle sa vie de technicien sur sa terre natale marocaine, offrant une troisième place à la CAN-1980 aux Lions de l'Atlas.
Une pensée pour Just Fontaine.C’est un monument du football français qui nous a quittés, et un triste jour pour les amoureux du Paris Saint-Germain, un club qu’il avait mené à la première division il y a 50 ans. pic.twitter.com/XZzDjTsi1P
March 1, 2023Paisible retraité, l'ex-attaquant avait gardé un œil avisé sur l'actualité du football, affirmant regarder tous les matches à la télévision. En 2011, il avait été convié, par le sélectionneur de l'époque Laurent Blanc, à Clairefontaine, en tant que glorieux ancien, pour prêcher la bonne parole aux Bleus, un an après le fiasco de Knysna.
Bien que diminué par la maladie lors des dernières années de sa vie, il n'a jamais complètement cessé de se montrer disponible. En 2014, la Fifa avait réparé une injustice en lui remettant un Soulier d'Or, le trophée de meilleur buteur de Coupe de monde. Humble et humoristique comme à son habitude, il avait dédié le trophée aux gens qui l'entouraient : "Je suis très fier de recevoir cette chaussure, unique, ça tombe bien car moi aussi je suis unique et les gars à côté de moi qui me donnent le prix, sont uniques", a expliqué l'ancien joueur sur scène au moment de recevoir son prix des mains de Ronaldo "O Fenomeno" et Michel Platini. "Je dédie cette chaussure à mon épouse et à toute mon équipe de 1958. En 1958, le Soulier d'Or n'existait pas." En effet, il avait du se contenter... d'un fusil de chasse.
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REPORTAGE
"Pelé est éternel" : des milliers de Brésiliens réunis à Santos pour veiller le "roi"
Revue de presse
Brésil : "Au pays où le foot est une religion, l'hommage au 'Roi' Pelé"
FOOTBALL
Mort de Raymond Kopa, légende du football français, à l'âge de 85 ans
Valeurs Actuelles
Yvelines : un jeune couple cambriolait des habitations avec son bébé dans une poussette
La technique était sans doute originale, à défaut d’être très morale. Samedi 14 août, un couple a été appréhendé en flagrant délit de cambriolage à Meulan-en-Yvelines, rapporte Le Parisien. Ce jour-là, un habitant de la commune a prévenu la police pour une affaire de cambriolage. Arrivées sur place, les forces de l’ordre ne tardent pas à interpeller un jeune homme de 21 ans. Sur lui, les policiers trouvent un tournevis. Avec lui, se trouve une jeune femme, sa compagne, âgée de 17 ans, et un bébé de dix mois et demi dans une poussette. Dans le sac à main de l’adolescente, les fonctionnaires trouvent un collier en or et une montre. Les policiers décident d’emmener le trio au commissariat des Mureaux.
Bébé guetteur
Mais durant le transfert, la jeune mère prend peur et s’inquiète pour son bébé. Elle avoue alors un autre vol dans la journée aux Mureaux et explique aux policiers leur technique. La jeune femme commençait par sonner aux portes des habitations pour vérifier que celles-ci étaient bien vides. Puis son compagnon procédait au cambriolage proprement dit, pendant qu’elle faisait le guet dehors avec son bébé dans une poussette, manière habile de ne pas attirer l’attention. Placés en garde à vue, les deux amoureux ont reconnu les faits. En plus des bijoux retrouvés dans leurs sacs, les enquêteurs mettront la main sur une autre partie du butin, cachée dans la forêt par le jeune père de famille. Présenté devant un magistrat, il écopera de quinze mois de prison ferme. Sa compagne a été transférée vers un juge des enfants. Quant au bébé, il a été confié à la famille du couple.
Yvelines : les dernières actualités
L'Humanité
Près d’un Français sur deux en surpoids : faire face à une maladie qui explose
ActuÀ la veille de la Journée mondiale de l’obésité, samedi 4 mars, l’Inserm alerte sur cette maladie chronique dont la prévalence a quadruplé en 25 ans chez les 18-24 ans. Elle fait aussi état des progrès thérapeutiques en la matière.
Nadège DubessayDans sa valise, un maillot de bain une pièce rouge éclatant et un autre, deux pièces, aux motifs fleuris. Claude Tessier rigole : « Celui-là, je ne sais quand même pas si j’oserai. » Dans quelques jours, elle s’envolera avec sa fille vers la Martinique et ses lagons couleur émeraude. Un cadeau de ses collègues pour son départ à la retraite. À 62 ans, l’ancienne auxiliaire de puériculture espère bien lézarder sur le sable blanc.
« On nous fait croire qu’il suffit d’avoir un peu de volonté… »
Une image impensable, ne serait-ce qu’il y a sept ans. À cette époque, à plus de 130 kg pour 1,60 m, elle était, comme lui annoncent les médecins, en obésité morbide. Diabète, hypertension… « Je savais que je jouais avec le feu, dit-elle. Mais il m’a fallu du temps pour accepter une opération. »
Son surpoids a commencé après ses 20 ans. « J’ai eu une enfance très compliquée. Manger, c’était combler un manque affectif. Mes deux grossesses ne m’ont pas épargnée. » Elle se jettera dans un tas de régimes en vogue. « On nous fait croire qu’il suffit d’avoir un peu de volonté… » soupire-t-elle en se souvenant du regard des autres. Sa rencontre avec un diététicien hospitalier a été déterminante.
Santé. Le surpoids des adolescents dopé par les inégalitésSurtout, Claude a pu envisager une vie plus sereine. « Je m’essoufflais au moindre effort. Beaucoup de choses m’étaient interdites. » L’opération chirurgicale lui réduit le volume de l’estomac. En moins de deux ans, elle a perdu 60 kg. Et elle s’est mise à la zumba. « Je ne peux plus m’en passer », sourit-elle.
La prévalence de l'obésité a doublé depuis 1997
En France, près d’une personne sur deux est concernée par l’excès de poids (47,3 % selon la Ligue contre l’obésité). Fin février, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Insern) dressait un état des lieux. Mis en relation avec les enquêtes antérieures, il montre que, même si la prévalence de l’excès de poids semble plafonner, celle de l’obésité augmente, elle, à un rythme rapide, avec un doublement depuis 1997.
L’obésité, une épidémie qui progresse de façon inquiétante en FranceConstat inquiétant : la pente est plus prononcée parmi les jeunes générations et pour les degrés d’obésité les plus sévères. La prévalence de l’obésité morbide a ainsi été multipliée par sept depuis 1997. Quant à l’obésité chez les 18-24 ans, pour la même période, elle a quadruplé.
« Contrairement aux espérances tant des pouvoirs publics que des professionnels de santé et depuis la mise en œuvre du programme Nutrition santé, en 2001, l’obésité ne fait que s’accroître, année après année », soulignent les auteurs de l’étude.
La prévalence d’obésité atteint 18 % chez les ouvriers alors qu’elle est de 9,9 % parmi les cadres
Sans surprise, l’Inserm constate des disparités régionales – le Nord étant le plus touché – et selon les catégories socio-professionnelles. La prévalence d’obésité atteint 18 % chez les ouvriers alors qu’elle est de 9,9 % parmi les cadres. Mais, là aussi, « les tendances sont à la hausse depuis 1997 dans toutes les catégories professionnelles ». Cette maladie chronique complexe augmente les risques cardio-vasculaires, de diabète, de troubles musculo-squelettiques et de nombreuses formes de cancers.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
L’étude indique que, ces cinq dernières années, des progrès thérapeutiques importants « ont permis de développer une nouvelle génération de médicaments ». Ces nouveaux traitements, similaires aux hormones intestinales appelées « incrétines », utilisées en combinaison avec d’autres molécules (GLP1, GIP…), seraient très efficaces. On attend des données à long terme sur la sécurité et les résultats cardio-vasculaires.
Santé. « L’obésité doit être traitée comme une épidémie mondiale »Quant à la chirurgie, des techniques endoscopiques moins invasives sont désormais possibles. Mais cette approche n’a pas encore été comparée aux traitements anti-obésité de nouvelle génération. En attendant, l’agence de sécurité du médicament vient d’alerter sur l’utilisation détournée d’un antidiabétique, l’Ozempic. Des mesures devraient être prises contre les abus. Histoire d’éviter un nouveau scandale comme celui du Mediator.
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obésitéSantéFrance BBC
It would take billions of years to create a structure of this size – Subir Sarkar
In 2021, British PhD student Alexia Lopez was analysing the light coming from distant quasars when she made a startling discovery.
She detected a giant, almost symmetrical arc of galaxies 9.3 billion light years away in the constellation of Boötes the Herdsman. Spanning a massive 3.3 billion light years across, the structure is a whopping 1/15th the radius of the observable Universe. If we could see it from Earth, it would be the size of 35 full moons displayed across the sky.
Known as the Giant Arc, the structure throws into question some of the basic assumptions about the Universe. According to the standard model of cosmology – the theory on which our understanding of the Universe is based – matter should be more-or-less evenly distributed across space. When scientists view the Universe on very large scales there should be no noticeable irregularities; everything should look the same in every direction.
Yet the Giant Arc isn't the only example of its kind. These gargantuan structures are now forcing scientists to reassess their theory of how the Universe evolved.
Lopez was studying for her Masters degree at the University of Central Lancashire in the UK when her supervisor suggested using a new method to analyse large scale structures in the Universe. She used quasars – distant galaxies that emit an extraordinary amount of light – to look for signs of ionised magnesium, a sure sign of gas clouds surrounding a galaxy. When light passes through this ionised magnesium, certain frequencies are absorbed, leaving unique light 'signatures' astronomers can detect.
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"I looked into known and documented galaxy clusters, and then started plotting what these areas looked like in the Magnesium II method," says Lopez. "One cluster I looked at was very small, but when I plotted it in magnesium II there was this interesting dense band of magnesium absorption across the field of view. This is how I ended up discovering it. It was a happy accident and I was just lucky that it was me that found it."
What Lopez' "happy accident" uncovered was astonishing. When looking towards the constellation Boötes, a cluster of between 45 to 50 gas clouds, each associated with at least one galaxy, seemed to arrange themselves in an arc 3.3 billion light years across. That is a considerable size given the observable Universe is 94 billion light years wide.
These gargantuan structures are now forcing scientists to reassess their theory of how the universe evolved (Credit: Standret/Getty Images)
According to Lopez's article, it is extremely unlikely (a probability of just 0.0003 per cent) that such a large structure could have arisen by chance. It suggests that it may have formed due to something in the natural physics of the Universe that we currently don't account for. Her findings directly challenge a central facet of the standard cosmological model – the best explanation we have for how the Universe started and evolved.
This facet, known as the cosmological principle, states that on a large scale, the Universe should look roughly the same everywhere, no matter your position or the direction in which you are looking. There should be no giant structures, rather space should be smooth and uniform. This is convenient, as it lets researchers draw conclusions about the whole Universe based only on what we see from our corner of it. However it also makes sense, as following the Big Bang the Universe expanded outwards, flinging matter in every direction simultaneously.
There is another problem. According to the standard model, structures like the Giant Arc simply wouldn't have had time to form.
"The current idea for how structures formed in the Universe is through a process known as gravitational instability," says Subir Sarkar, a professor of theoretical physics at the University of Oxford.
About a million years after the Big Bang, when the Universe was expanding, tiny fluctuations in density led to bits of matter clumping together. Over billions of years, the pull of gravity eventually led these clumps to form stars and galaxies. However, there is a size limit to this process. Anything larger than about 1.2 billion light-years across simply wouldn't have had sufficient time to form.
"To form structures you need particles to congregate close to each other so gravitational collapse can occur," says Sarkar. "Those particles would have to move in from outside the structure to get there. So, if your structure is 500 million light years across, light would take 500 million years to move from one end to the other. However, the particles we are talking about are moving much more slowly than light, so it would take billions of years to create a structure of this size, and the universe has only been around for about 14 billion years."
Boötes the Herdsman was found to contain a giant arc of galaxies some 3.3 billion light years across (Credit: Allexxandar/Getty Images)
The Giant Arc discovered by Lopez isn't the only large-scale structure discovered by astronomers.
There's the "Great Wall" (also called the CfA2 Great Wall) of galaxies discovered in 1989 by Margaret Geller and John Huchra. The wall is approximately 500 million light-years long, 300 million light years wide, and 15 million light years thick.
Even bigger is the Sloan Great Wall – a cosmic structure formed by a giant wall of galaxies, discovered in 2003 by J Richard Gott III and Mario Juric and their colleagues at Princeton University. That wall is nearly 1.5 billion light years in length.
We calculated it and then realised, 'Uh oh, this is the biggest thing in the Universe' - Jon Hakkila
In the last decade the discovery of these behemoths has accelerated even further. In 2014, scientists discovered the Laniakea supercluster, a collection of galaxies in which our own Milky Way resides. Lanaikea is 520 million light years across and contains roughly the mass of 100 million billion suns. Then in 2016 the BOSS Great Wall – a complex of galaxies over one billion light years across – was uncovered. BOSS is made up of 830 separate galaxies that gravity has pulled into four superclusters. The galaxies are connected by long filaments of hot gas. In 2020 the South Pole Wall, which stretches 1.4 billion light-years across was also added to the list.
However the current record holder for the biggest of these structures is the Hercules-Corona Borealis Great Wall. Discovered in 2013, it spans 10 billion light years – more than one-10th the size of the visible Universe.
Galaxies began to form about a million years after the Big Bang, as matter started to clump together (Credit: Pixelparticle/Getty Images)
"We calculated it and then realised, 'Uh oh, this is the biggest thing in the Universe'," says Jon Hakkila, professor of physics and astronomy at the University of Alabama in Huntsville.
Their concern was justified. Both Hakkila and Lopez performed a range of statistical tests to try to prove that the results couldn't be down to chance. For the Giant Arc, the results have a confidence level of 99.9997%. In scientific research, the gold standard for statistical significance is known as 5- sigma, which equates to a probability of about 1 in 3.5 million that the results are down to chance. The Giant Arc reached a significance of 4.5 sigma, so there's still the possibility that the structure is a chance arrangement of stars.
"Our eyes are very good at seeing patterns. You might see initials in the clouds, but that's not a real structure, your mind is imposing a structure on what is actually random," explains Sarkar. "However, I don't think that is the case in this situation, I think it is a genuine physical chain of superclusters."
It isn't the first time that the model will have had to have been adapted
If more structures like the Giant Arc and Hercules-Corona Borealis Great Wall are proven to exist, astronomers will be forced to rewrite – or at least revise – the standard model of cosmology.
It isn't the first time that the model will have had to have been adapted. In 1933, Caltech scientist Fritz Zwicky measured the mass of a cluster of galaxies, and found the number to be smaller than he expected. The mass was so small, in fact, that the galaxies should have flown apart and escaped the gravitational pull of the cluster. Something else, therefore, must hold the clusters of galaxies together.
This "something" is dark matter, a mysterious substance thought to make up 27% of the Universe. Then in 1998, the model was further adapted to include dark energy, after two independent teams of astronomers measured the expansion of the Universe, and found that it was speeding up.
Either way, we should know for sure within the next few years. The Legacy Survey of Space and Time (LSST), a planned 10-year survey of the southern sky, may provide astronomers with an unprecedented view of the Universe.
"It takes a lot to make a paradigm shift, especially when people have their lives and careers invested in it, but ultimately with science we have to see who is right," says Sarkar.
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France24 - Monde
La Réunion : l'inquiétude grandissante des planteurs de canne à sucre
Publié le : 03/03/2023 - 16:45
Kessi WEISHAUPT
Les visiteurs ont pu voyager au gré des territoires ultramarins dans les allées du 59ᵉ Salon International de l'Agriculture. Les délégations ultramarines sont venues en nombre pour mettre en avant les produits de leurs différents territoires. La canne à sucre est l'un des piliers de la production agricole locale, avec près de 20 000 emplois à la Réunion. Une filière qui souffre de difficultés structurelles, la production baisse d'année en année et les planteurs s'interrogent sur leur avenir.
La Martinique a été le théâtre d'une belle histoire : celle d'un marin pêcheur miraculé après avoir passé 24 heures dans l'eau. Un laps de temps durant lequel le quinquagénaire a dû se laisser porter par les vagues, avant d'être secouru... à l'autre bout de l'Île aux fleurs.
Le ministre de l'Intérieur et des Outre-Mer Gérald Darmanin a démarré une visite officielle en Nouvelle-Calédonie. Son objectif : la reprise du dialogue avec les leaders indépendantistes, afin d'amorcer des négociations sur l'avenir institutionnel du territoire.
Le parquet de la Cour d'appel de Papeete a requis, jeudi 2 mars, six mois de prison avec sursis et 42 000 € d'amende contre l'ancien président indépendantiste de Polynésie. Des réquisitions identiques à la peine prononcée en première instance. Oscar Temaru est accusé de prise illégale d'intérêts pour avoir financé une radio politiquement proche de ses idées alors qu'il était maire. L'affaire a été mise en délibéré au 24 mai.
La vanille était également présente au Salon de l'agriculture. En Guadeloupe, elle est cultivée à petite échelle par quelques passionnés. Et un couple a eu la bonne idée de la mettre en valeur à travers des produits cosmétiques.
Dans la Province Nord de Nouvelle-Calédonie, des gardes-nature sont chargés de protéger les roussettes, des chauves-souris endémiques. Une lourde tâche sur les chemins de crêtes.
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Le Salon de l'agriculture ouvre ses portes à Paris, Emmanuel Macron au contact du monde rural
OUTRE-MER
La Nouvelle-Calédonie reste française… et un atout pour la France dans le Pacifique
Outre-Mer
Médecine naturelle en Guadeloupe : des plantes antibactériennes suscitent l'espoir
Valeurs Actuelles
Val-de-Marne : il retient un voleur chez lui en présence de sa femme et de son fils de deux ans
Un cambrioleur s’est introduit dans un appartement à Choisy-le-Roi, avant d’être pris en flagrant délit et retenu sur place par l’un des occupants. Le voleur présumé a été interpellé.
Un père de famille a surpris un cambrioleur à son domicile, à Choisy-le-Roi dans le Val-de-Marne. D’après une source policière, un individu a pénétré par effraction dans l’appartement de cet homme d’une trentaine d’années, qu’il occupe avec sa femme et son fils âgé de deux ans, avant d’être pris en flagrant délit par la victime. Le père de famille a réussi à retenir le voleur le temps de l’arrivée de la police sur place.
Le mis en cause en garde à vue
Le cambrioleur n’a pas tardé à être interpellé par les fonctionnaires de police. Il se nommerait Mohamed W. et serait âgé de 21 ans. Après une fouille de l’individu, divers objets, appartenant à la victime, ont été retrouvés dans ses poches. Le mis en cause avait pris le temps de fouiller l’appartement de la famille. Aux côtés des policiers, la victime a même retrouvé chez lui un sac contenant des appareils multimédias lui appartenant.
Seul un casque de vélo retrouvé en la possession de Mohamed W. n’appartiendrait pas à la victime. Les policiers ont d’ailleurs mis la main devant la résidence sur un vélo de course, coûtant environ 4 000 euros, qui n’était pas attaché. Le vélo se trouvait à seulement un mètre de la fenêtre fracturée du domicile de la victime. Le cambrioleur présumé a été placé en garde à vue. Le père de famille est invité à déposer plainte.
L'Humanité
Les rates-taupes nues, riches de promesses
Eugénie BarbezatPeu attirant, ce rongeur à la peau nue et plissée n’en est pas moins fascinant. Le rat-taupe nu n’a quasiment jamais de cancer, il peut résister jusqu’à 18 minutes sans oxygène et vit plus de trente ans. Il semblerait même que les femelles restent fertiles jusqu’à leur mort. Des chercheurs de l’université de Pittsburgh (États-Unis) viennent de publier une étude montrant que « chez les rats-taupes, on trouve un grand nombre de cellules germinales à tous les stades de la vie ». Ils supposent donc que, contrairement à tous les autres mammifères, qui disposent d’un stock limité de gamètes, les femelles rats-taupes peuvent produire des ovules tout au long de leur vie. Cette découverte « contribuera à une meilleure compréhension de l’infertilité chez les humains » et modifiera « la manière dont nous traitons la ménopause », affirme le Dr Scott Sills, du Centre de génétique avancée de Californie. Un enjeu de taille puisque cette étape de la vie des femmes est associée à un risque cardio-vasculaire accru.
BBC
The story of the sarong kebaya changes all the time to meet different kinds of social and cultural and political situations
Under the studio spotlights, Indonesian-born designer Stacy Stube smoothed out the chocolate-brown lace on her cutting table. She carefully pinned the pattern to the fabric, determined not to tear it, then dutifully traced its outline in chalk. The task weighed heavy on her shoulders, knowing that she was not just creating a dress, but making a garment that was once a symbol of rebellion and remains endowed with history.
The kebaya is a garment that women like Stube's seamstress great-grandmother made in the islands of Indonesia, and one that is also found in Brunei, Malaysia, Singapore and southern Thailand. Each region has made the kebaya their own, and each stitch tells a tale of their own history. It is so beloved by these five countries that they have joined together to nominate the kebaya for the Unesco's Intangible Cultural Heritage List in March 2023.
"The kebaya cuts across countries and ethnicities," said Cedric Tan, former president of the Persatuan Peranakan Baba Nyonya Kuala Lumpur and Selangor, a society in Malaysia for Peranankan people, who was involved in the nomination.
Versions of the kebaya can be found across Southeast Asia (Credit: Artorn/Getty Images)
The kebaya is believed to have its roots in the Middle East. The qaba, a jacket that is said to be of Turkic origin, took its name from the Persian word for a "robe of honour", and Javanese royals and society women were found to be wearing a similar open-fronted garment when the Portuguese arrived in Java in 1512, according to American fashion history professors Linda Welters and Abby Lillethun in the book Fashion History: A Global View. The garment eventually took its name from the Portuguese word "caba" or "cabaya", meaning "tunic".
Jackie Yoong, senior curator for fashion and textiles at the Asian Civilisations Museum and Peranakan Museum in Singapore, said that there is another reason why it's clear the kebaya has its roots in the Middle East: "When you lift up the arm of the kebaya there is a triangular patch under the arm like the robes from the Middle East; other jackets such as the Ming style [from China] are flat cut."
The kebaya became a word used for both men and women's robes or blouses, but from the 19th Century onwards, it became synonymous in Southeast Asia with a women's blouse paired with a batik sarong. This style became popular with Dutch women during the times of the Dutch East Indies (in what is now Indonesia), and was also adopted by women in Southeast Asia who followed Islam and wanted to dress more modestly.
The kebaya takes its name from a Portuguese word meaning "tunic" (Credit: Asian Civilisations Museum)
Pretty and practical, the kebaya was apt for tropical climes. Over the years it has taken many forms. Early garments included the kebaya panjang, an open-fronted, knee-length blouse that is fastened with brooches and has long sleeves. Today the best-known versions include the kebaya kartini, which was popular with the nobles of Java; the kebaya kutabaru, which has a piece of material underneath to look like a faux kemben (breastcloth); and the kebaya nyonya, which is created from colourful silk or voile and decorated with embroidery.
As the kebaya became adopted by other Southeast Asian countries, with commonfolk emulating Javanese royals and cosmopolitan port cities eager to embrace new fashion, the artisans of each island or community put their own stamp upon it.
Travellers to Indonesia will see Balinese women close their kebaya with the help of a colourful contrasting sash; while in Java, many women wear a white version of the kebaya that's edged in European lace, a style that was popularised by the Dutch during colonial times. Meanwhile, in Indonesia's Riau Islands, the women have lengthened the hem of the kebaya to fall to the knee. In the country of Brunei, women wear a kebaya made from songket fabric that's woven with golden thread, while in the Malaysian islands of Malacca and Penang, some Peranakan women (descendants of 14th-Century Chinese traders that married local women in Southeast Asia) may embroider their blouse with phoenix and peonies in a nod to their Chinese heritage.
In Bali, many women pair their kebaya with a colourful contrasting sash (Credit: Ali Trisno Pranoto/Getty Images)
The kebaya also became a symbol of pride and defiance. During World War Two, Javanese women placed in Japanese internment camps refused to wear anything but the kebaya as a sign of rebellion and national solidarity. It also became Indonesia's national dress in 1945 and was famously adopted by Indonesia's Garuda Airlines, Malaysian Airlines and Singapore Airlines as the uniform for its female crew. Singapore Airlines went so far as to invite French couturier Pierre Balmain to create its bespoke sarong kebaya in 1974.
Today, for some people in Southeast Asia, a kebaya is kept for special occasions, though others treat it as everyday wear. A kebaya made from rich fabrics can be worn at a Peranakan wedding in Penang, while cooler cotton versions can be spotted on women riding their scooters along the winding streets of Bali as they go about their daily chores.
"The story of the sarong kebaya changes all the time to meet different kinds of social and cultural and political situations," said Yoong.
Singaporean fashion designer Oniatta Effendi creates modern versions of the kebaya (Credit: Oniatta Effendi)
Indeed, Singaporean fashion designer Oniatta Effendi is reinventing the kebaya for the next generation, playing with silhouettes to create wearable, multipurpose pieces. "I think the kebaya is something that continually evolves," Effendi said. Not only are her designs loose and long, but she has taken inspiration from traditional elements such as the breastcloth, but has reversed it so it partly sits outside the kebaya like a corset on show.
"When I wear the kebaya, it's empowering," said Effendi. "You become someone else."
Effendi embraces her Indonesian heritage, even including the white Javanese-style kebaya in a collection called "Nostalgia". "The kebaya is imbued with memories for me," said Effendi. "It's my grandmother standing in front of her kampong house giving me money for Hari Raya [the festival of Eid in Malaysia] or seeing photographs of her feeding my sister under a tree."
The heritage garment has also recently been turned into an NFT by metaverse company 8sian from Kuala Lumpur, Malaysia. And on Kartini Day (21 April) in Indonesia, which celebrates women's empowerment, many women will be seen wearing a kebaya – even at a surfing competition held in honour of the day.
Effendi's loose and long designs take inspiration from traditional elements (Credit: Oniatta Effendi)
The renewed appreciation for heritage dress has also seen the launch of the Kebaya Societe, an Instagram page that details the history of the kebaya in Southeast Asia. Tailor Sufiyanto Amat Sopingi and fashion business consultant Afiq Juana have garnered fans by posting vintage shots of kebaya looks from the 1900s onwards, and share insights into its heritage.
Our most popular posts are when we share images of women from different regions of Southeast Asia, from Malaysia to Indonesia, dressed the same. People like the communal aspect
"Some people respond more to the glamorous 1960s in the age of Malay cinematics, while others are more interested in the textiles," said Sopingi. "But our most popular posts are when we share images of women from different regions of Southeast Asia, from Malaysia to Indonesia, dressed the same. People like the communal aspect."
Sopingi, who started collecting vintage fashion when he was living in Europe, soon expanded his collection to include kebayas when he returned to home to Singapore. "The kebayas from the 1900s up to the 1960s were so well tailored. Cloth wasn't easily accessible so the garment had to last," he said. Sopingi has now collected more than 200 kebayas, some of which are borrowed by museums across Southeast Asia.
Stacy Stube was inspired by the kebaya and worked with an Indonesian artisan to master the design (Credit: Pat Bourque)
Stacy Stube was similarly inspired by the artisans of Southeast Asia. Wanting to follow in the footsteps of her seamstress great-grandmother, she moved back to Indonesia for three years after studying at the London College of Fashion. While the colourful prints of batik, the metallic threads of songket and the woven ikat fabrics started her fashion journey in Indonesia, it was the silhouette of the kebaya that caught her imagination and became the inspiration for her collection.
Stube worked with an Indonesian artisan to master the kebaya design, learning how to make the pattern, following the kebaya's tailoring techniques and sewing the piece using a traditional treadle sewing machine. But she took away more from the lessons than how to perfect the cut of the heritage look.
"I've been in this environment of 'how quickly can we make something?'," said Stube. "We are losing our connection to making and ourselves being the maker. It's really enjoyable to say I am choosing to slow down to make something that really matters to me and then I'm going to wear it. It was very much about this connection and community and sitting together."
The kebaya may be a garment that is centuries old, but it has shown that it will always have a place in the hearts and wardrobes of Southeast Asia.
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France24 - World
Prominent Cambodian opposition figure sentenced to 27 years for treason
Issued on: 03/03/2023 - 04:51
NEWS WIRES
Prominent Cambodian opposition figure Kem Sokha was on Friday sentenced to 27 years in detention under house arrest after being found guilty of treason, in a case condemned by the United States as politically motivated.
Judge Koy Sao also told the court in the capital Phnom Penh that Kem Sokha would be barred from running for political office or voting in elections.
He was arrested in 2017 over accusations he was conspiring with the United States to overthrow self-styled strongman Hun Sen, who has ruled Cambodia for nearly four decades.
Kem Sokha, who headed the now disbanded Cambodia National Rescue Party (CNRP), had denied the charges and Washington has dismissed the allegations as "fabricated conspiracy theories".
His lawyer, Ang Udom, said his legal team would appeal the verdict.
W. Patrick Murphy, US ambassador to Cambodia, said on Friday the case was a miscarriage of justice.
"We call on authorities to allow all Cambodians to enjoy... universal human rights of peaceful assembly and free expression and to participate in building a truly democratic system," he told reporters outside the court.
CNRP was banned ahead of a 2018 election that was swept by the Cambodian People's Party (CPP) of Prime Minister Hun Sen.
CNRP has since been decimated, with many of its members arrested or fleeing into exile in what activists say is a sweeping crackdown designed to thwart challenges to CPP's power monopoly.
Cambodia is due to hold elections in July, with the opposition launching the Candlelight Party last year, which largely regroups members of the CNRP.
Many media outlets critical of Hun Sen have also been shuttered and civil dissent crushed in recent years.
Last month, Hun Sen ordered the shutdown of The Voice of Democracy, also known as VOD, one of the last independent local news organizations in the country, saying it had attacked him and his son and hurt the country.
Hun Sen is expected to run in elections in July but he has previously offered support for his eldest son as a potential successor.
His son, Hun Manet, a deputy commander of the Royal Cambodian Armed Forces (RCAF) and joint chief of staff, graduated from the United States Military Academy at West Point in 1999.
(Reuters)
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Access Asia
Media freedom under attack in Cambodia: PM shuts down independent radio station
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Biden calls for building a 'free and open' Indo Pacific at ASEAN summit
Valeurs Actuelles
Lille : traumatisé par son expérience au Mali, un militaire se suicide dans sa caserne
Un drame vient endeuiller l’armée française. Lundi 27 février, un militaire a été retrouvé mort dans une caserne à Lille, rapporte Actu17. Agé de 45 ans, cet adjudant-chef, sous-officier de carrière, a mis fin à ses jours à l’aide de son arme de service. Malgré l’intervention du Samu et des pompiers, rien n’a pu être fait pour le ranimer. Avant de commettre son geste, le militaire a envoyé un long mail expliquant les raisons de son terrible geste et adressé des messages à sa famille. Le mail était programmé pour être envoyé le mardi à 14 heures, à ses proches, ses amis et ses collègues, selon son père. Affecté depuis 2020 à Lille, le sous-officier, spécialisé dans la logistique et la maintenance, était en charge du suivi des véhicules roulant de l’armée dans les Hauts-de-France.
Un traumatisme au Mali
Dans ce mail, l’adjudant-chef, qui totalisait 20 ans de carrière militaire, a expliqué qu’il aurait été profondément choqué par des propos tenus par des officiers à l’égard de leurs subordonnés.
Le père de la victime a déclaré attendre des explications de l’armée et a affirmé que son fils, qui souffrait depuis son retour du Mali, n’avait pas reçu suffisamment de soutien médical de la part de l’armée. Il envisage de saisir la justice. Deux enquêtes ont été ouvertes, l’une confiée au commissariat, la seconde au niveau interne.
Lille : les dernières actualités
New York Times - World
Corporate Lawyer’s Unlikely Mission: Defend and ‘Humanize’ a Hated Terrorist
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Stanislas Eskenazi volunteered with Brussels’ legal aid service, typically helping petty criminals. But now he is representing Belgium’s most-wanted man.
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By Monika Pronczuk
BRUSSELS — The two men sitting in the Brussels courtroom have much in common.
They are almost the same age. They are both sons of immigrants, who grew up in rough neighborhoods of Brussels. As youths, they hung out in teahouses, smoking and watching images of the U.S. invasions of Iraq and Afghanistan, and the large-scale deaths of civilians there, as well as the notorious abuses at Abu Ghraib prison.
But for all their similarities, their roles in the courtroom could hardly be more different.
Mohamed Abrini is sitting inside a glass cubicle, accused of organizing deadly terrorist attacks that shook Europe to its core. Stanislas Eskenazi is his silver-tongued lawyer, who has devoted the last six years of his life to defending his client during highly publicized trials, first in Paris, and now this one in Brussels.
“This is going to sound crazy,” said Mr. Eskenazi, 40, in an interview at his Brussels office. “But he could have been a friend.”
The assaults in Paris in November 2015 and in Brussels in March 2016 were the deadliest operations ever carried out by the Islamic State on European soil. The coordinated shootings and bombings killed 162 people and injured several hundred.
Responsibility for both attacks, whose targets included a concert hall, a soccer stadium, a rush-hour Metro stop and the Brussels airport, was claimed by an Islamic State cell that was linked to the Brussels neighborhood of Molenbeek, where both Mr. Eskenazi and Mr. Abrini spent a big part of their lives.
While their lives’ paths had circled around each other, they did not actually cross until a half-dozen years ago. Mr. Eskenazi, a successful corporate lawyer, was volunteering with the city’s legal service. When he got a call on April 8, 2016, he thought it would be a request to defend yet another petty offender caught shoplifting.
Instead, it was the police calling about Mr. Abrini.
Known as “Belgium’s most wanted man,” he had been on the run for two weeks. Before he was identified, he had been called the “man in the hat,” seen in surveillance video accompanying two suicide bombers who detonated their explosives at Brussels Airport on March 22.
The lawyer went to the police station and spent all night speaking with Mr. Abrini, who asked Mr. Eskenazi to represent him.
“I told him: ‘You need a heavyweight for this job,’” the lawyer recalled. “But he said: ‘I want you.’”
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They are shaping the world around them. These are their stories.
For Mr. Eskenazi, who is of Turkish-Jewish origins and is married to a Muslim Moroccan woman, the attacks hit close to home. When the two homemade bombs packed with nails exploded in the Brussels airport, he was supposed to be checking in with his family for a flight to New York. The trip was canceled only because his son’s appendix burst. His sister, a doctor, spent the whole night tending to victims in a Brussels hospital.
But the lawyer knew straight away he would represent Mr. Abrini, saying the more loathed an accused person is, the more interesting the case is.
As a young man, Mr. Eskenazi was “more than a rebel,” said a longtime friend and legal colleague, Jonathan De Taye. “He finds beauty in what everyone else despises.”
At the trial in Brussels, his client has no real chance at winning his freedom because Mr. Abrini has already been convicted in a French court and sentenced to life in prison over his participation in the Paris attacks.
So his mission at this trial, Mr. Eskenazi said, is to try to “humanize” his client.
“I want people to understand that the trajectory of Mohamed Abrini was not that different from other Brussels residents,” he said. “Sometimes one can get caught up in a torment.”
The trial began at the end of November after a long delay, in part over a dispute about the glass boxes designed to hold the defendants. Originally, each defendant was to be held in a small, constricted individual cube. Mr. Eskenazi, along with other defense lawyers, argued that these deprived their clients of dignity, and succeeded at having them replaced with one large glass cubicle, open at the top.
“I want them to be judged as human beings, and not as beasts,” Mr. Eskenazi said.
The 2016 attacks tore the fabric of Belgium’s multicultural society, exposing deep rifts that had been growing for years between a largely secular majority and the descendants of migrant workers, mainly Moroccan Muslims, who came to the country in the 1960s.
After the attacks, a far-right anti-Muslim party, Vlaams Belang, saw a surge in support.
Many in Belgium, including surviving victims and the relatives of those who died, have been hoping the trial will provide more insight about the motivations of the attackers — many of whom, like Mr. Abrini, grew up in Brussels. But they are likely to be frustrated.
To protest what the lawyers described as inhumane treatment by the police, including daily strip searches, Mr. Abrini and others said they would refuse to speak during the proceedings.
Mr. Eskenazi himself said he has no good answers. After six years of conversations with Mr. Abrini — “I have never spent that much time with anyone else, including my wife,” Mr. Eskenazi said — the lawyer said he still struggles with what drove Mr. Abrini and the six other attackers who called the predominantly Muslim, working-class neighborhood of Molenbeek home.
Partly, Mr. Eskenazi blames what he describes as the hyper-individualistic capitalist system, which he said destroyed the importance of communities. But he also accuses the Belgian state of abandoning people like Mr. Abrini, who were struggling with issues of identity and belonging.
“We forgot that people want to be a part of a society,” he said. “And the Islamic State gave its members the sense of brotherhood. For people that feel lost, that is invaluable.”
With his sometimes blunt manner, a passion for boxing and multiple tattoos peeking out from underneath his rolled up sleeves, Mr. Eskenazi stands out in the universe of corporate law. He is known for brushing off convention, once showing up to close a 22-million-euro deal in jeans, sneakers and a sport jacket.
His path to the law was not straightforward. Born to journalist parents, he dropped out of high school, then later left Belgium for Morocco, where he ran an I.T. company. After returning to Belgium, he worked as a waiter and a security guard.
The prolonged periods of financial hardship he experienced, he said, left him with a sense of sympathy — and duty — toward those on the margins.
“I know what it is like to struggle with an empty fridge,” he said. “I am not saying it is good to steal, but it is easier to be shocked by it if your fridge is always full.”
Ultimately, it was a custody battle with a former partner over his eldest daughter, 5 at the time and now 20, that spurred him to finish high school and retrain as a lawyer.
“At that moment I realized the power of the legal system over our lives,” Mr. Eskenazi said. He decided the best way to resist it was to master the system himself.
The approach Mr. Eskenazi has taken with Mr. Abrini’s defense has drawn criticism.
Philippe Vansteenkiste, head of V-Europe, an association representing terrorist victims, said it seemed as if the defense team was “trying to divert the theme of the trial, from terrorism to the incapacity of the state.”
“We don’t have to be naïve,” Mr. Vansteenkiste said. “We all want a good society that respects human rights. But some of these people were already convicted as terrorists.”
For Mr. Eskenazi, representing a terrorist never created a moral dilemma. He was defending the rights of the man, he said, not the acts he committed.
But the 10-month-long Paris trial, which finished this summer with 20 convictions, took a heavy toll on him, both financially and psychologically. Mr. Eskenazi has his own law firm, and his lucrative corporate work was essentially on hold during that time.
Asked whether he would take the case again if he had the choice, he said no.
“I am exhausted, physically and mentally,” he said. “I spent months listening to the most awful stories. When a mother came and talked about her daughter who was killed in the concert hall, I could only think of my children,” added Mr. Eskenazi, who has four children.
“And then you turn around, and your responsibility is to defend the perpetrators,” he said. “It doesn’t leave you unchanged.”
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L'Humanité
Auchan, Chanel, L'Oréal... Ils font main basse sur les terres agricoles
Premier planAlors que la transmission de génération en génération s’estompe, un nouveau modèle se développe : les sociétés agricoles financiarisées. Un phénomène inquiétant que le mouvement Terre de liens quantifie dans un rapport rendu public ce 28 février. Décryptage.
Alexandra ChaignonDes terres agricoles cotées en Bourse ? On n’en est pas là… Mais de grandes entreprises qui mettent la main sur des milliers d’hectares de terres, c’est une réalité bien tangible que le mouvement associatif et citoyen Terre de liens a documentée, dans un rapport intitulé « La propriété des terres agricoles en France : à qui profite la terre », rendu public ce mardi 28 février, alors que se déroule le Salon de l’agriculture, à Paris.
Ce document a pour objet de montrer comment les logiques à l’œuvre permettent l’émergence de sociétés agricoles dont certains modèles favorisent la spéculation et la concentration foncière, « quitte à s’éloigner des enjeux de production alimentaire, d’équilibre des territoires et de protection de la biodiversité ».
Des investisseurs non agricoles à l’assaut des hectares
Aujourd’hui, la grande majorité des terres agricoles se trouve entre les mains de 4,2 millions de petits propriétaires privés. Mais, contrairement à l’imaginaire collectif, la plupart d’entre eux ne sont pas agriculteurs : la France ne compte que 496 000 chefs d’exploitation agricole. Seules 35 % des terres cultivées (9 millions d’hectares) appartiennent aux agriculteurs qui les travaillent.
Seules 35 % des terres cultivées appartiennent aux agriculteurs qui les travaillent.
Alors que les fermes se transmettent de moins en moins des parents aux enfants, on voit se développer des sociétés agricoles, dont certaines sont financiarisées. « Sur les vingt dernières années, la part de la surface agricole travaillée par ces sociétés (hors Gaec – groupements agricoles d’exploitation en commun – et EARL – exploitations agricoles à responsabilité limitée) a doublé, passant de 7 % à 14 % de la surface agricole utile (SAU). Dans certains cas, la ferme prend la forme d’une SCEA (société civile d’exploitation agricole) ou d’une SA dont aucun associé n’est agriculteur et qui ne fonctionne qu’avec des salariés, voire avec des entreprises prestataires qui réalisent les travaux agricoles. On peut alors parler d’agriculture de firme », détaille le rapport de Terre de liens.
Épiphénomène ? Plutôt une menace insidieuse. D’après l’association, ces sociétés agricoles financiarisées possèdent actuellement 640 000 hectares de terres. Sur 28 millions d’hectares au total, cela peut paraître peu, une ferme sur dix.
Mais si le nombre de transactions est faible comparé au marché foncier classique – 7 160 transactions sur 103 700 en 2019, selon la Fédération nationale des sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural –, les surfaces concernées sont considérables : 616 000 hectares contre 443 000 pour le marché foncier classique, relève la Confédération paysanne.
François Purseigle, sociologue : « La ferme familiale, c’est fini »Les surfaces possédées par ces sociétés ont été multipliées par quatre entre 1992 et 2022. « Ces réalités peuvent sembler minoritaires, mais elles interpellent d’autant plus qu’un quart des agriculteurs a aujourd’hui plus de 60 ans » et que d’ici à 2030 un quart partira à la retraite.
Chanel, L’Oréal, Auchan, Altho…
Certaines sont connues, d’autres moins. « On ne peut pas quantifier le nombre d’investisseurs », précise Nathalie Blin, membre du comité de rédaction du rapport de Terre de liens. « Mais on sait qu’un tiers de ces sociétés ne sont plus détenues par des exploitants agricoles », poursuit Nathalie Blin. Parmi elles, Chanel, L’Oréal, Auchan, Altho (Avril), Labeliance Invest, Terrafine…
Des enseignes de la grande distribution, des leaders de l’agrobusiness, de l’industrie pharmaceutique ou cosmétique, des fonds de pension : « L’achat de terres correspond souvent pour ces sociétés à la volonté de sécuriser du foncier pour stabiliser leur outil de production, ou au souhait de s’agrandir pour améliorer leur rentabilité, décrypte l’association. On entre alors dans une logique de concentration des terres et de concentration des moyens de production agricole dans des fermes toujours plus grandes et à haute intensité capitalistique. »
Dans les Bouches-du-Rhône, Euricom (premier groupe européen dans le négoce du riz) possède ainsi 1 300 hectares de culture de riz, sous indication géographique protégée (IGP). Fleuron de la grande distribution, Auchan achète depuis plusieurs années des terres agricoles par le biais de sa foncière Ceetrus France. L’enseigne est aujourd’hui propriétaire de plus de 800 hectares de terres agricoles, dans le but d’approvisionner directement ses magasins.
La terre, un objet de spéculation
« Ces fermes, dont une partie permettent l’entrée à leur capital à des investisseurs qui n’ont aucun lien avec l’activité agricole, reposent sur un modèle économique qui impose de dégager un profit financier pour leurs investisseurs », décrit le rapport. « Leur objectif, c’est de maîtriser de A à Z la chaîne de valeur », résume Lucile Leclair, dans son livre Hold-up sur la terre, paru il y a un an.
« Il est plus simple de gérer la chaîne d’approvisionnement avec ses propres terres et des ouvriers agricoles que négocier avec des exploitants indépendants, poursuit Nathalie Blin. La terre est ici considérée comme un placement. » Une valeur sûre.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Ce que confirme la note de conjoncture 2022 d’Agrifrance (filiale de BNP Paribas) : « Le foncier rural tire son épingle du jeu. Il reste très apprécié pour son côté défensif en diversification de patrimoine. Avec le retour de l’inflation, il devrait continuer de s’apprécier. »
« Dans le sud de la France, certaines terres ne se négocient pas à 6 000 euros l’hectare, mais à 100 000 euros, notamment autour d’Aubagne. Autour de Grasse, dans les Alpes-Maritimes, Chanel et L’Oréal ont ainsi acheté des parcelles à prix d’or (entre 500 000 et un million d’euros, soit deux à quatre fois le prix des terres localement) pour produire leurs plantes à parfum. », précise Nathalie Blin. Le changement d’orientation d’une terre peut aussi faire exploser les prix. « Quand un PLU (plan local d’urbanisme) change, une terre agricole peut devenir un vrai trésor, avec des prix multipliés par 10 ou 100. »
L’émergence d’un marché parallèle du foncier agricole
Spécificités françaises créées dans les années 1960, les sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) sont censées encadrer, réguler et contrôler l’installation et l’agrandissement des exploitations. Mais, par le biais de montages juridiques – la prise de contrôle de fermes via l’achat de parts de sociétés qui exploitent et/ou possèdent des terres agricoles –, « ces outils sont rendus en partie inopérants », déplore la Confédération paysanne.
Cela crée, de fait, « un marché des terres parallèle et non régulé », favorisant la concentration des terres et l’agrandissement des fermes. « En 2021, 4 750 sociétés agricoles ont fait l’objet d’un ou plusieurs transferts de parts sociales. La Safer estime qu’au moins 200 000 hectares transitent ainsi par ce marché parallèle des terres chaque année, un chiffre sous-estimé puisqu’il ne prend en compte que les cessions de parts qui ont été déclarées à la Safer », estime Terre de liens.
« Une étude menée par les Safer sur les départements de l’Eure et de la Seine-Maritime révèle que 48 fermes de plus de 200 hectares sont en fait réunies en seulement 19 “sociétés mères”, qui sont les véritables centres de décision stratégiques, illustre Nathalie Blin. Des mégastructures peuvent ainsi se constituer, contrôlant des milliers d’hectares, au nez de la statistique agricole et des organismes de contrôle. Sans transparence sur les bénéficiaires effectifs des sociétés et les liens capitalistiques entre les sociétés, il est impossible de mesurer la concentration réelle des terres. » On estime qu’il y a, en France, 390 000 fermes. Mais il y en a sûrement moins, du fait du nombre d’opérations qui passent sous les radars et de ces liens capitalistiques…
Des conséquences néfastes sur l’emploi et déclin de la biodiversité
« Le foncier agricole est aujourd’hui convoité par l’agriculture de firme dans laquelle les intérêts financiers prennent le pas sur les considérations alimentaires », déplorait en 2018 la mission d’information sur le foncier agricole.
Ces pratiques font en effet flamber les prix à l’hectare, rendant difficile l’accès de petits agriculteurs aux terres et favorisant les exploitations de grande taille. Les conséquences sont aussi désastreuses pour l’emploi : avec la concentration des terres, la main-d’œuvre diminue.
Faciliter l’accès au foncier pour installer des paysans« À un moment donné, les fermes seront si grandes qu’elles ne pourront plus être reprises. On sera sur le modèle de sociétés privées qui emploient des salariés agricoles. C’est déjà la réalité du passage “de la ferme à la firme” », écrit la journaliste Lucile Leclair. « L’accès au foncier devient impossible pour les jeunes et les exploitations moyennes », pointait aussi la FNSEA lors d’une journée d’études dédiée à la concentration des exploitations et l’accaparement du foncier. D’autant que la politique agricole commune (PAC) pousse en ce sens.
Plus l’exploitation est grande, plus elle reçoit des subventions
En plus de renforcer les inégalités foncières, ces formes de financiarisation participent au déclin de la biodiversité. Ces énormes exploitations pratiquent la monoculture à grande échelle, nuisible à l’environnement. Pour la confédération paysanne, « l ’agrandissement continu de la taille des exploitations agricoles est directement corrélé à une perte d’emplois, de valeur ajoutée et de biodiversité dans les territoires ruraux ».
Agroalimentaire. Qui croque la PAC ?Adoptée fin 2021, la loi portant mesures d’urgence pour assurer la régulation de l’accès au foncier agricole – dite Sempastous, du nom du député qui l’a portée – n’a semble-t-il eu qu’une portée limitée. Pour Terre de liens, il y a donc urgence à renforcer la régulation foncière agricole, pour éviter que ces sociétés « dessinent un modèle d’agriculture sans agriculteurs ». La future loi d’orientation agricole pourrait en être l’occasion. Parce qu’« orienter l’agriculture sans savoir qui possède la terre, élément essentiel à la production alimentaire, revient à conduire un véhicule en fermant les yeux ».
Reportage vidéo L'action de sensibilisation de Terre de Liens au Salon de l'agriculture
AgricultureTerres agricolesSpéculation foncièreSalon de l'agriculture New York Times - World
Teenage Rapper, Rooted in Mapuche Identity, Roars for Indigenous Rights
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MC Millaray, 16, an emerging music star in Chile, uses her fierce lyrics to convey five centuries of struggles by the country’s largest Indigenous group against European colonizers.
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By John Bartlett
Photographs by Tomás Munita
SANTIAGO, Chile — Just before taking the stage, the teenage Indigenous rapper took a deep breath and composed herself, eyes closed.
Her father reached over to pick a sequin from his daughter’s eyelid, but the 16-year-old recoiled with an embarrassed shrug. Then Millaray Jara Collio, or MC Millaray as the young rapper calls herself, spun away and exploded onto the stage with an animated rap about the presence of Chile’s military in the territory of the Mapuche, the country’s largest Indigenous group.
MC Millaray’s impassioned performance was delivered at a campaign event in Santiago, Chile’s capital, a few months ago, and just one week before the country would vote on a new constitution. If approved, the constitution would have guaranteed some of the most far-reaching rights for Indigenous people anywhere in the world.
Although she was too young to vote in the referendum, MC Millaray was one of hundreds of artists who campaigned in favor of the new charter.
“I’m two people in one,” she said after her performance. “Sometimes I feel like a little girl — I play, I have fun and I laugh. Onstage, I say everything through rap. It liberates me: When I get a microphone, I’m a different person.”
The new constitution — which would have empowered Chile’s more than two million Indigenous people, 80 percent of whom are Mapuche, to govern their own territories, have more judicial autonomy and be recognized as distinct nations within Chile — was soundly defeated in September.
But in the wake of that loss, MC Millaray, an emerging star with more than 25,000 followers on Instagram, is more determined than ever to convey five centuries of Mapuche struggles against European colonizers.
“This is not the end,” she said defiantly in the vote’s aftermath. “It’s the beginning of something new that we can build together.”
Slipping between Spanish and Mapudungun, the Indigenous language she would speak with her maternal great-grandmother, MC Millaray articulates that story with fast-paced, lyrical fury.
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They are shaping the world around them. These are their stories.
Her songs decry environmental injustices, yearn for the protection of childhood innocence and honor fallen Mapuche. Above all, she calls for the return of Mapuche ancestral lands, known as Wallmapu, which stretch from Chile’s Pacific seaboard and over the Andes to Argentina’s Atlantic coast.
Her single “Mi Ser Mapuche,” or “My Mapuche Self,” which came out this year, combines trumpets with the “afafan” — a Mapuche war cry. She sings:
“More than 500 years without giving up the fight; there are lands we’ve recovered, but they’re ours, our home; we keep on resisting, they won’t defeat us.”
Since the arrival of Spanish conquistadors in the 1500s, the land once controlled by the Mapuche has been substantially whittled down across centuries of invasion, forced removals and purchases. The loss of traditional land accelerated in the 19th century when Chile enticed European migrants to settle its south, promising to give them lands it claimed were unoccupied, but often were populated by the Mapuche.
For some, it is Chile’s greatest unsettled debt. To others, it’s a centuries-old impasse without a clear solution.
“For me it would be a dream to recover the territory,” MC Millaray said. “I want to give my life to the ‘weichán,’” she said, referring to the fight to regain Wallmapu and traditional Mapuche values. “I want to defend what’s ours.”
Millaray, which means “flower of gold” in Mapudungun, grew up with her younger brother and sister in La Pincoya, a hardscrabble barrio on the northern fringes of Santiago, where the walls are splashed with colorful graffiti, and hip-hop and reggaeton blare from the ramshackle homes sprawling up the hillsides.
The area has a strong rap tradition. In the 1980s the Panteras Negras, one of Chile’s first hip-hop groups, formed in nearby Renca, and Andi Millanao, better known as Portavoz, one of Chile’s best-known hip-hop stars, first penned his firebrand political rap in neighboring Conchalí.
As a child, Millaray said she would look forward more than anything to traveling south each summer to the Carilao community in the municipality of Perquenco to visit her maternal great-grandmother, spending afternoons splashing in a nearby river or collecting maqui berries in a jar.
“When I get to Wallmapu, I feel free and at peace,” she said. “I would learn about what I was and what I represent, what runs through my veins,” she added, referring to the time she spent with her great-grandmother. “I realized how little I knew my fight.”
At home in her barrio in Santiago, it was music that most captured her attention, and she would attend the hip-hop workshops that her parents — two rappers who met at a throwdown in La Pincoya — would run for local children. “I grew up in a rap family,” said Millaray. “They were my inspiration.”
One afternoon when she was 5, her father, Alexis Jara, now 40, was rehearsing for a show, with his daughter beside him on the bed mouthing along. When he performed that evening, Mr. Jara spotted his daughter sobbing in the crowd, feeling left out.
He pulled her up onstage and, sniffling and puffy-eyed, “She transformed — pah! pah! — and started rapping with such force that she stole the limelight,” her father remembered. As her tears vanished, the 5-year-old addressed the crowd: “I represent La Pincoya, I want hands in the air!”
“From that day on we never got her down from the stage,” her father said. “Now everything has turned on its head — it’s me asking to join her!”
By the time she was 7, Millaray had written and recorded her first album, “Pequeña Femenina,” or “Little Feminine,” which she burned onto CDs to sell on public buses while out busking with her father.
When they had earned enough money, the two would jump down the back steps of the bus and take the money to play arcade games or buy candy.
They still perform together — Mr. Jara an energetic whirl of braids and baggy clothing, his daughter calmer and more precise with her words. “Tic Tac,” the first song they wrote in tandem, remains in their repertoire.
It was while she was still in elementary school that she was given the jolt that would strengthen her resolve to take up her ancestors’ fight in her music, and life.
In November 2018, her history teacher told the class that Camilo Catrillanca — an unarmed Mapuche man who was shot and killed that month by police in the Temucuicui community in the south of the country — had deserved his fate.
“I couldn’t stay quiet,” she remembered. “I stood up, burning with rage, and said: ‘No, nobody deserves to die, and certainly not for defending their territory.’ In that moment I defended what I thought, and it changed me.”
At the end of 2021 and in the first half of 2022, the conflict in the Mapuche territories, where a state of emergency has been regularly renewed by governments on both the right and left, was at one of its most tense periods in decades.
In addition to peaceful sit-ins by Mapuche activists on privately owned land and at regional government buildings, there were dozens of cases of arson, responsibility for which was claimed by Mapuche resistance groups, as well as attacks on forestry companies.
At least seven killings were recorded in the conflict area in 2022, with the victims including both Mapuche activists, like a man on his way to a land occupation, and forestry workers.
In March, when Chile’s interior minister visited the community where Mr. Catrillanca was from, she was greeted with the crackle of gunfire and quickly bundled away in a van.
In sometimes violent protests against economic inequality that exploded across Chile in October of 2019 — set off by a 4-cent increase in subway fares — Mapuche symbols and slogans were ubiquitous.
In Santiago’s main square, demonstrators were greeted by a wooden “chemamüll” statue, traditionally carved by the Mapuche to represent the dead. At the protests, Millaray would rap or stroll among protesters with her hand-painted blue flag bearing the “Wünelfe,” an eight-point star sacred in Mapuche iconography.
“We’re more visible now than we have been in my lifetime,” said Daniela Millaleo, 37, a singer-songwriter from Santiago whom MC Millaray counts among her greatest inspirations. “Before it would just be the Mapuche who marched for our rights, but now so many people feel our pain.”
After her grueling schedule of performing at campaign events on behalf of the failed constitutional effort — as well as a trip to New York to sing in Times Square as part of Climate Week NYC— MC Millaray is now focusing on recording new material.
“I want to reach more people, but I want every verse to contain a message — I don’t want to make music for the sake of it,” she explained. “It doesn’t matter what the style is, I’m always asking myself what more I can say.”
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France24 - World
Nigeria opposition renews calls to annul election result
Issued on: 03/03/2023 - 09:25
NEWS WIRES
Nigeria's opposition renewed calls for the election result to be overturned on Thursday, a day after the country announced its new president-elect.
“We won the election and we will prove it to Nigerians,” third-place Labour Party candidate Peter Obi said at a news conference in the capital. He said that the election would be remembered as one of the most controversial in Nigeria's history and that it was marred by irregularities.
Hours later, second-place candidate Atiku Abubakar with the Peoples Democratic Party also rejected defeat and said he was consulting with his lawyers on how to challenge the outcome.
“I have come to the conclusion that the processes and outcome of the Presidential and National Assembly election of last Saturday were grossly flawed in every (way) and as such must be challenged,” he told reporters in the capital, Abuja.
At least four other parties are joining them in challenging the results. They have three weeks from the day the final tally was announced to appeal.
But an election can be invalidated only if it’s proven that the national electoral body largely didn’t follow the law and acted in ways that could have changed the result. None of Nigeria’s presidential election results has ever been overturned by the country’s Supreme Court.
The opposition said the delay in uploading results from the country’s 177,000 polling stations to the electoral body's portal could have made room for vote tampering. They said there was also voter intimidation and cases where people were barred from voting at all.
While there were inconsistencies in the results in Rivers and Imo states between the information gathered by observers on the ground and the results announced by the electoral body, it wasn’t enough to impact the election’s final outcome, said YIAGA Africa, Nigeria’s largest election observer group. Still, the issues spotted could just be the tip of the iceberg, it said.
President-elect Bola Tinubu of the ruling party received 37% of the vote in last weekend’s election and will be Nigeria’s first president to take office with less than 50%, analysts say. The main opposition candidate, Atiku Abubakar, won 29% of the vote, while third-place finisher Obi got 25%, according to official results.
Tinubu, 70, faces a divided nation and many younger Nigerians doubt his ability to improve economic opportunities for all, let alone reduce violence and corruption in a country that is one of the world’s leading suppliers of oil.
While the opposition cried foul Thursday, Nigerians were uncharacteristically indifferent. Unlike after previous elections where people took to the streets to celebrate or protest, the streets in Abuja were largely empty as daily life continued. Tinubu’s supporters believe he won fairly and will be sworn in as president on May 29.
“We have voted for him and he has been sworn in. It is now his turn to help us and see the way Nigeria is suffering,” said Gbemisola Olabogun, a water seller in Lagos city. “He should please look into everything and make life easy for us all."
Still, opposition supporters are holding out hope that the vote will be overturned.
“As far as I am concerned, Obi is my president,” said Chima Ekwueme a Labour Party supporter. “We will be here when he is declared winner,” he said.
(AP)
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Portrait
Bola Tinubu, the political 'godfather' elected Nigerian president
Nigeria's ruling party candidate Tinubu wins presidential election
Nigeria opposition dismisses ‘sham’ election as ruling party’s Tinubu takes lead
Valeurs Actuelles
Essonne : une rixe au couteau à Draveil fait deux blessés
Une rivalité qui aurait pu tourner au drame. Mardi 28 février, deux jeunes ont été blessés dans le cadre d’une rivalité inter quartiers à Draveil (Essonne), rapporte Le Parisien. Les faits ont eu lieu vers 16 heures. Les policiers ont dû intervenir pour une intrusion d’une vingtaine de personnes dans l’école élémentaire Antoine de Saint-Exupéry, dans le quartier des Bergeries. Arrivées sur place, les forces de l’ordre ont vu une dizaine d’individus se précipiter vers eux, le visage masqué. Ils ont été immédiatement appréhendés.
Un déménagement à l’origine de la rixe ?
Dans un hall, les policiers ont trouvé un jeune homme âgé de 18 ans, blessé par arme blanche à la cuisse gauche et à l’avant-bras droit. D’après sa cousine, blessée elle aussi par une morsure de chien, ce serait son déménagement depuis le quartier des Mazières vers celui, rival, des Bergeries qui pourrait être à l’origine de la rixe. En effet, le frère de cette jeune fille aurait été impliqué par le passé dans un affrontement entre le quartier des Mazières et celui des Bergeries. La bande des Bergeries aurait voulu se venger du jeune homme, qu’il soupçonnait se trouver avec sa sœur. C’est dans la bagarre que son cousin, venu lui rendre visite, aurait reçu des coups de couteau.
« La réactivité des policiers a permis d’intervenir très rapidement et de faire cesser cette rixe », s’est félicité Claude Carillo, secrétaire départemental du syndicat Alliance. Ce mercredi 1er mars, toutes les gardes à vue ont été levées. « L’enquête se poursuit pour déterminer précisément l’origine des lésions », a précisé le parquet d’Évry-Courcouronnes.
Essone : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
Denain : un motard renverse volontairement un policier lors d’un rodéo
Plus de peur que de mal pour ce policier. Mercredi 1er mars, un policier a été volontairement renversé par un motard qui s’adonnait à un rodéo urbain dans les rues de Denain (Nord), rapporte La Voix du Nord. Les faits ont eu lieu en fin d’après-midi, alors qu’un équipage de motards de la police nationale opérait des contrôles routiers rue du Maréchal-Leclerc. Les fonctionnaires ont alors vu un individu, juché au volant d’une moto, qui s’adonnait à la pratique du « wheeling ». C’est-à-dire qu’il roulait sur sa roue avant, une figure extrêmement dangereuse de rodéo urbain.
Percuté volontairement
Les policiers décident alors d’appréhender l’individu. Mais celui-ci ne s’est pas laissé faire, et a accéléré, avant de percuter l’un des policiers. L’agent est alors tombé de sa moto. « On lui a foncé dessus délibérément pour le mettre à terre et fuir. Il y avait une volonté de le faire tomber », explique une source à La Voix du Nord. L’individu, masqué, a pu prendre la fuite.
Le policier, blessé, a immédiatement été transporté aux urgences de l’hôpital de Denain par les pompiers, tandis que sa moto était remorquée.
Il a finalement pu quitter le centre hospitalier quelques heures plus tard, souffrant de contusions et de blessures sans gravité. Une enquête est en cours pour identifier et retrouver le suspect de la collision.
Nord : les dernières actualités
L'Humanité
François Purseigle, sociologue : « La ferme familiale, c’est fini »
Premier planSelon l’universitaire François Purseigle, le modèle agricole classique a vécu. L’industrialisation progressive du secteur est inéluctable. Pour en limiter les effets pervers, cette mutation doit s’accompagner de garanties.
Élisabeth FleuryÀ quoi ressemble, aujourd’hui, la France agricole ?
L’image que l’on s’en fait est encore, pour une large part, celle d’une entreprise familiale classique : papa et maman, avec leurs enfants, sur la ferme des grands-parents. Mais cette image est fausse.
Le modèle du couple d’exploitants, notamment, a tendance à s’effacer. Et les bouleversements ne font que commencer. Dans les dix prochaines années, la moitié des chefs d’exploitation partiront à la retraite, soit 200 000 sur les 398 000 paysans que compte la France.
Ces exploitations vont donc être vendues. Sous quelle forme ? À qui ?
Il y a trois possibilités. La première : en attendant de trouver un repreneur, le retraité conserve sa terre et la loue à un autre agriculteur ou à un entrepreneur de travaux. C’est le cas le plus courant.
Deuxième cas de figure : le retraité revend sa terre à un autre agriculteur. Ce n’est pas toujours possible, car cela implique que l’acheteur dispose d’un capital important. Or, les agriculteurs qui ont du capital sont en général âgés, eux aussi. Et les jeunes agriculteurs, qui voudraient s’installer, n’ont pas les fonds nécessaires.
Enfin, dernière possibilité : l’exploitation est rachetée, pour tout ou partie, par des industriels ou des distributeurs et, dans ce cas, le travail de la terre est souvent assuré par des salariés et des managers. C’est ce que j’appelle l’agriculture de firme. Elle ne représente pour l’instant que 10 % des fermes françaises, mais elle est appelée à s’étendre.
C’est la fin du modèle familial ?
Les fermes où travaille un couple sont en voie de disparition, oui. Et ce n’est pas seulement la faute d’industriels ou d’investisseurs. Car, paradoxalement, le premier ennemi de l’agriculture familiale, c’est la famille elle-même.
Aujourd’hui, quand une fratrie hérite d’une ferme, celui qui veut rester sur place a rarement les moyens de racheter les parts de ses frères et sœurs qui ne lui font pas toujours de cadeaux au prétexte qu’il veut reprendre la terre familiale. Faute d’entente, et en raison du coût de la reprise, c’en est alors fini de la ferme familiale.
Cette industrialisation a-t-elle vocation à devenir massive ?
Je ne crois pas. Les retours sur investissement, en agriculture, sont assez faibles. Sur le terrain, on voit donc peu d’industriels et lorsqu’ils investissent, c’est rarement pour des raisons de rentabilité. Certains le font par passion, parce qu’ils sont fous de gastronomie ou qu’ils cherchent à renouer avec leurs racines.
D’autres, pour diversifier leur portefeuille d’actifs ou valoriser leur image de marque. D’autres, enfin, pour sécuriser une filière d’approvisionnement. Le rachat direct d’exploitations par des industriels existe bel et bien mais, pour l’instant, cela reste un épiphénomène.
À terme, ce modèle ne risque-t-il pas de l’emporter ?
C’est un risque et il faut être vigilant. Ces changements doivent s’accompagner de garanties. Oui au salariat, mais à condition que les emplois agricoles ne soient pas précaires. Oui à une agriculture d’entreprise, mais à condition que d’autres structures puissent exister en parallèle. Ces mutations ne sont pas, en soi, des problèmes.
Il y a un désir d’agriculture. Pour que le monde agricole reste attractif, pour que les jeunes agriculteurs parviennent à s’installer et y trouvent leur compte, il faut se montrer créatif. Ceux qui restent vont devoir travailler autrement, en s’associant, en mutualisant les outils, en déléguant certaines activités.
Les entreprises agricoles auront de plus en plus besoin de capitaux extérieurs, pas forcément familiaux. Les collectivités locales, elles aussi, pourraient prendre part à ces restructurations capitalistiques.
Comment voyez-vous l’avenir ?
On arrive à un point de bascule. Nous sommes en 2023, les Français découvrent que les exploitations agricoles sont des entreprises comme les autres. Ils s’en inquiètent, cela peut se comprendre. Il faut être vigilant, évidemment. Mais je ne suis pas de ceux qui voient tout en noir.
(1) Coauteur, avec Bertrand Hervieu, d’Une agriculture sans agriculteurs. La révolution indicible (Presses de Sciences-Po, 2022).
AgricultureTerres agricolesSalon de l'agriculture New York Times - World
Earthquake in Turkey and Syria
Turkey Dispatch
‘A Strange Dream’: A Cruise Ship Is a Floating Shelter for Displaced Turks
More than 1,000 Turkish residents displaced by the recent earthquakes are staying on a luxury boat in the Mediterranean Sea.
People who lost their homes in an earthquake in Turkey watched news reports about the disaster onboard the Gemini, a cruise ship in the port of Iskenederun.Credit...
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By Cora Engelbrecht and Nimet Kirac
Photographs by Sergey Ponomarev
Cora Engelbrecht, Nimet Kirac and Sergey Ponomarev traveled to the southern port city of Iskenderun, in the Turkish quake zone, to report this article.
The dinner theater is now a day care center, where children rifle through boxes of donated toys. The beauty salon has turned into a one-man barbershop.
On a recent afternoon, young boys raced across the wide decks that run the length of the Gemini, a cruise ship floating off the coast of southern Turkey. Families drank tea and peered at an amphitheater of mountains encompassing the lives they had lost beneath the rubble of two earthquakes that decimated a wide section of Turkey and western Syria.
“We’re in a strange dream — it is haunting,” said Basak Atay, a 30-year-old nurse. She has spent the past several days living with her family on the 538-foot luxury ship, which has become a shelter for some of the estimated 1.7 million Turks displaced by the quakes and their aftershocks.
“I would never have guessed that I would be on a cruise to nowhere at a moment like this,” said Ms. Atay, who lost family and friends in the quakes.
The ship, which used to ferry vacationers from Turkey to the Greek islands, is housing more than 1,000 survivors in the port of Iskenderun, in the hard-hit province of Hatay. At least 650,000 residents have fled the region since the first quake on Feb. 6, according to the province’s mayor. The residents of the Gemini are a fortunate fraction of those who remain.
The government in Turkey, which was saddled with a housing crisis before the earthquake, has resorted to a patchwork of impromptu fixes to help the displaced.
The Gemini is one of at least five floating solutions that dot the coastline of Hatay, providing aid to thousands of people. A military ship at a nearby port has been converted into a hospital, where doctors have performed dozens of surgeries, including a baby delivery, since the first temblor. Local ferries offer housing and transport families across the Mediterranean Sea to northern cities like Istanbul and Mersin, where the population has increased by almost 21 percent over the past three weeks.
In December, Turkey’s Ministry of Energy leased the Gemini, with its 400 cabins, to temporarily house its staff off the coast of Filiyos, in the Black Sea. When the earthquake struck, the ship was sent to Iskenderun’s port so that it could be repurposed for survivors. Local officials handled requests to board it, allocating cabins to people who were disabled, elderly or pregnant or who had young children.
Deadly Quake in Turkey and Syria
A 7.8-magnitude earthquake on Feb. 6, with its epicenter in Gaziantep, Turkey, has become one of the deadliest natural disasters of the century.
Like many passengers, Ms. Atay said it was her first time on a luxury liner.
“We talk about how happy people probably made fun memories on this ship,” Ms. Atay said, adding that she could imagine people dancing on the deck below, where strings of lights swayed above a wooden floor. “But we are broken.”
Before landing on the Gemini, she said, her family of eight had sprinted through an obstacle course of temporary shelters — a car, a tent, a hotel — while she continued to work as a nurse in the emergency ward of a private hospital about 20 minutes from the port.
“I feel I have been walking on my tiptoes,” she said, recalling her relief when she arrived on the boat and had her first night of uninterrupted sleep, one day after a magnitude-6.6 earthquake struck near Iskenderun, causing more buildings to collapse.
On Deck 6, Ayse Acikgoz, 72, sat on a white leather bench, knitting warm clothing for her 15 grandchildren, who she said were still living in tents. One floor above, in the Eclipse lounge, a dozen people watched news of the quake zone on television. At the front of the ship, a group of men thumbed prayer beads as they surrounded a match of backgammon.
At lunchtime diners in the Aegean Restaurant scooped lentils, lamb liver and rice into plastic dishes at the buffet line. Children ogled an array of desserts, including orange slices and syrupy balls of fried dough.
“The food is warm, and the options change every day,” said Ayse Simsek, 33, who said she and her two daughters had survived in her car for nine days on cups of soup provided by relief groups before they boarded the Gemini.
Gul Seker, 34, was preparing to give birth while living in an encampment of shipping containers in Iskenderun when a neighbor called and urged her to apply for a spot on the ship. Within hours, she was on the Gemini with her husband and son. Days later, she went into labor.
“I thought I was going to die,” said Ms. Seker, who has hypertension. “I called my husband to say goodbye,” she said, recounting the story in her seventh-floor cabin overlooking an expanse of blue. A ship receptionist arranged to move her to a hospital on the military ship nearby, she said. She ended up giving birth in a public hospital in Iskenderun.
“We call her our miracle,” Ms. Seker said, reaching into a stroller to arrange the lace on her daughter’s bonnet. Baby bottles and diapers were stacked on a shelf with clothes and stuffed animals — gifts from the passengers and crew.
The baby is named after the cruise company, Miray, which is spelled in soft blue lettering on the walls of the Gemini.
On Deck 8, a local barber, Yunus Kutuku, 34, presides over what was once a beauty salon. The second quake destroyed the barbershop where he had worked for 20 years in Iskenderun, but on the ship, he has given dozens of cuts to survivors free of charge.
“I’ve become a local celebrity here,” he said as he maneuvered expertly around an enthusiastic boy wearing a bright green Batman shirt. “It keeps me busy. As long as I have scissors, I can go on.”
He has cut the hair of at least five passengers who were regulars at his shop before the quake. “It relaxes them,” he said. “It gives them the semblance of things going back to normal,” he added, before shouting “next” to the long line of boys waiting for their turn.
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France24 - World
US slams Tunisia's 'escalating pattern' of opposition arrests
Issued on: 03/03/2023 - 00:00
NEWS WIRES
The United States on Thursday slammed what it called an "escalating pattern" of arrests in Tunisia of opposition figures, and expressed concern over reports that people who were in contact with US diplomats in Tunis are being targeted.
"We are alarmed by reports of criminal charges against individuals in Tunisia resulting from meetings or conversations with US embassy staff on the ground," State Department spokesman Ned Price told reporters.
Price said the alleged criminal charges were part of "an escalating pattern of arrests against perceived critics of the government. "
The spokesman refused to identify any of the people believed to have been targeted, nor did he offer any details about their meetings with US diplomats, but he said any such meetings were legitimate.
"The primary role for any US embassy, for any diplomat anywhere in the world, is to meet with a wide array of individuals to inform our understanding of the different views and perspectives in that country," Price said.
"This is the work of diplomacy, it is the bread and butter of our diplomats... and it is a practice that should not be subject to persecution of a source."
On Tuesday, Tunisia's foreign ministry reminded diplomats to "not interfere" in the country's internal affairs, following reports that political figures who have been arrested had prior contact with Western diplomats.
Police have detained around 20 political figures in Tunisia this month, the biggest wave of arrests since President Kais Saied sacked the government and froze parliament in a July 2021 power grab in the birthplace of the Arab Spring.
(AFP)
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On the ground
Tunisians take to the streets following President Saied's anti-migrant remarks
Tunisia detains prominent dissidents amid growing crackdown
Tunisian president says influx of sub-Sahara African migrants must end
Valeurs Actuelles
Paris : un couple soupçonné d’avoir vendu sa fille de 12 ans à un homme de 70 ans
Prostituée par ses parents. Dimanche 19 février, la police a surpris un homme de 70 ans en train d’agresser sexuellement une fillette de 12 ans à Paris, avec le consentement des parents de l’enfant, rapporte Le Figaro. Les policiers ont interpellé le septuagénaire et la mère de famille dans un cinéma du 12e arrondissement de Paris. Le père et sa fille ont réussi à prendre la fuite. Ce sont les employés du cinéma qui ont prévenu d’abord les parents de la fillette en voyant celle-ci être attouchée par le septuagénaire. Mais ceux-ci ont répondu que tout était normal. Les employés ont alors prévenu les forces de l’ordre.
Vendue pour 90 000 euros
La mère de l’enfant, âgée de 27 ans et le septuagénaire ont tous deux été mis en examen mercredi 22 février, la mère pour traite d’être humain commise à l’égard d’un mineur, et le septuagénaire pour agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans et traite d’être humain commise à l’égard d’un mineur. Ils ont été placés en détention provisoire. D’après les premiers éléments de l’enquête, la petite fille aurait été vendue par ses propres parents, tous deux de nationalité roumaine, pour la somme de 90 000 euros au suspect de l’agression sexuelle. Ces agressions sexuelles dureraient depuis plusieurs années, d’après une source proche du dossier. « D’après nos informations, il n’y a pas derrière cette affaire sordide un réseau pédophile. Mais il y a encore pas mal de travail à faire et de zones d’ombre à éclaircir dans le cadre de l’instruction. Quoi qu’il en soit, il est très rare que des parents acceptent de vendre leur enfant comme cela », ajoute cette source.
L'Humanité
Agriculture. « Nous avons fait le choix de la coopérative, du commun »
ActuSamuel Servel, 43 ans, est producteur de lait bio à la ferme de Guerlogoden (Morbihan)
Élisabeth Fleury« Il y a douze ans, mon père a pris sa retraite et je suis revenu sur la ferme. C’est celle de mes grands-parents. C’est là que j’ai grandi. Avec mon frère jumeau, nous produisons du lait bio. Nos 75 vaches disposent d’une centaine d’hectares. Elles broutent l’herbe de nos terres et vêlent, toutes en même temps, au printemps. Nous sommes calés sur la nature, calés sur les saisons. Mon épouse, enseignante, a décidé de nous rejoindre. Elle est en formation et, à partir de septembre, nous serons associés. Mon frère préfère rester salarié. La gestion, la paperasserie qui va avec, ce n’est pas son truc. Il y a quatre ans, nous avons revendu des parcelles à la foncière Terre de liens. Désormais, nous lui louons une partie de notre surface. Ce choix a étonné pas mal de monde et pourtant, il était logique. Il nous a permis de créer une unité foncière plus facilement transmissible. Et, avec Terre de liens, la préservation du site est garantie.
On partage les salariés et le matériel
Nous ne sommes pas dans une logique spéculative, mais si ma ferme n’était pas rentable je ne serais pas agriculteur. Je gagne environ 2 500 euros net par mois. On rembourse facilement nos emprunts. On prend des vacances. Nos trois enfants sont heureux. On pourrait s’agrandir, mais ce serait s’acheter du travail. Contre la logique capitalistique dominante, nous, on préfère celles des communs. Au sein des coopératives, on partage les salariés et le matériel. On se cale sur nos besoins. Autour de nous, les agriculteurs arrivent à la retraite et n’ont pas envie de transmettre. Ils préfèrent revendre au plus offrant, même si ce sont de grosses structures qui possèdent déjà des centaines d’hectares et ne perdront pas de temps à planter des haies pour préserver la biodiversité. Le problème ne vient pas de l’extérieur. Il est là, dans cette logique de rentabilité installée au cœur de notre profession. »
Agricultureagriculture bioproducteurs de laitTerres agricoles BBC
Women and minorities are less likely to have been at the company for many years, and are also less likely to be in a senior position than a white man. This makes them more likely to be deemed non-essential
The pandemic’s effects on working women have been well documented by researchers and workers alike.
Throughout the past three years, women around the world disproportionately suffered due to economic shutdowns. Their earnings, in many cases, have stalled or fallen relative to men’s, and in many pockets of the labour market, women still struggle to climb to critical leadership positions. More women than men are leaving their jobs, unable to navigate corporate structures while balancing commitments outside of paid work.
But buried in the narrative of women’s recent struggles overall is another critical and often even more troubling storyline: the experiences of women of colour.
Although much gender-based data and research is reported in binary terms – men versus women – women’s lived experiences are formed at the intersection of gender and race, or ethnicity. Simply, looking at women as a monolith can lose nuance: the struggles of a white woman in the workforce may not necessarily be comparable – or even at all similar – to those of a black working woman; and, in turn, a black working woman may tend to face entirely different barriers to those experienced by women of Middle Eastern, Hispanic or Asian descent.
Now, as the effects of the past several years begin to crystallise, researchers stress it’s important to acknowledge that women of colour in the paid labour market have been disproportionately affected by a perfect storm of economic and societal factors that have played havoc with their pay and earnings potential.
Not only were women of colour more likely to be laid off during the pandemic, for example, but evidence has also emerged that during the most recent wave of job cuts, they were more likely than their white peers to have been made redundant. To make matters worse, companies have been cutting and shelving diversity initiatives and programmes designed to support women of colour in the workforce.
This confluence has left women of colour at a particular disadvantage, and in their quest to advance in the workforce and boost their earnings, they may now face an even steeper climb than before – something that employers, say experts, have a responsibility to address.
Women of colour have been left at a particular disadvantage in the pandemic era (Credit: Getty Images)
A perfect storm
Even though women of colour have always earned less and endured worse representation in management roles across the corporate world, the past three years have served up a crush of additional challenges.
First, their workforce representation has fallen at an alarming rate. In the US, research shows that women of colour, and especially those with childcare responsibilities, were more likely to leave the workforce during the Covid-19 pandemic. And the latest Women in the Workplace report, compiled by consulting firm McKinsey & Company, in collaboration with women’s workplace-equality non-profit Lean In, showed that among the unprecedented number of women leaving their employers, the phenomenon is particularly pronounced for women of colour.
For those who do remain in the workforce, many are encountering what McKinsey coins the “broken rung” at the first step up the ladder to management. According to their most recent research, for every 100 men who are promoted from entry level to manager, only 87 women are promoted, and only 82 women of colour are promoted. This is particularly worrying, says Tina Opie, an associate management professor at Babson College, US, since earnings potential correlates strongly to seniority. She notes that while 21% of C-suite leaders in the US are women, only 4% are women of colour and just 1% are black women.
Opie says that while it’s “nothing new” that employees of colour, and particularly women, have tended to earn less and be less represented in the most senior ranks of the corporate world, the most recent headwinds are “troubling”.
The ongoing corporate cuts are also taking a toll on this group, affecting their current roles as well as critical support structures. Although there is no hard data that indicates women of colour have been laid off in higher numbers than other workers, research by scholar Alexandra Kalev at Tel Aviv University shows that layoffs do tend to disproportionately affect women and minorities – especially managers – and particularly when cuts are determined by the tenure that an employee has been at an organisation, and by the position that they hold. In other words, women and minorities are less likely to have been at the company for many years, and are also less likely to be in a senior position than a white man. This makes them more likely to be deemed non-essential – more vulnerable to cuts.
The important diversity and inclusion programmes that employees of colour rely on for advancement are also being threatened. Early data indicates that, during the recent wave of mass layoffs, and particularly in the tech sector, these DEI efforts have been on the chopping block (among other companies, Twitter is a high-profile example). And if economic uncertainty lingers, and companies continue to cut budgets, slashed funding could discourage organisations from reinstating or bolstering efforts and functions that would help to address the dynamics disadvantaging women of colour.
Other cuts may also be stalling out advancement opportunities for women of colour. Kalev’s research shows that when companies offer work-life supports – such as the option to work flexibly, family leave and help with childcare – women, and especially women of colour, as well as men of colour, are significantly more likely to succeed climbing into management jobs. But these are benefits that can fall by the wayside when economic headwinds pick up. “Without such work-life supports, it is much harder for [women and women of colour] to keep their jobs and climb up the ranks,” says Kalev.
A pay challenge
If the challenges faced by women of colour persist or get worse, one of the major knock-on effects will be on earnings.
There is already a significant pay gap between men and women in most countries.
In the US, for example, 2022 data shows that for every US dollar a median man working full time makes, a median woman earns about 83 cents. In the UK, using the same parameters, the gap is marginally smaller, at about 85 pence to the British pound. According to the United Nations, the global gap is about 77 cents to the dollar, predominantly driven by women being under-represented in decision-making roles, doing more unpaid work than men and being over-represented in lower skilled and lower income work. Discrimination may also factor in, but that’s something that’s hard to measure and often difficult to prove, meaning that it can persist for years unnoticed.
Yet women of colour earn even less. Research from the Center for American Progress (Cap), for example, showed that in the US, Hispanic women earned just 57 cents for every $1 earned by white, non-Hispanic men in 2020. For black women in the US, the wage gap may be responsible for an average of $976,800 in lost wages over a 40-year career, while resulting in losses of $1.15m for Latinas and $1.08m for Native American women. In the UK, ONS data shows Pakistani women earned about 69 pence for each pound earned by a man. As women of colour lose their opportunities for advancement and workforce tenure, it will be challenging to close this earnings gap, and enable them to gain footing in pay equality.
As women of colour lose opportunities for advancement it will be harder to close the wage gap (Credit: Getty Images)
And while women of colour are set back, losing economic empowerment, these issues can be tough to reverse.
“This is deeply troubling,” says Hephzi Pemberton, founder of Equality Group, a London-based consultancy that focuses on inclusion and diversity in the finance and technology industry. She says that these effects are particularly concerning, because losses associated with being underpaid compared to another demographic group accumulate and grow over time. “As a result, women of colour are less able to build savings, withstand economic downturns and achieve some measure of economic stability. They are often the same women who are caring for others and supporting many community activities.”
This potentially growing discrepancy can also have widespread implications, adds Pemberton. “It is not only a deep loss for the workplace – it ends up having a large impact on society more broadly,” she says. “When we invest in women of colour, we are supporting whole families and communities. We have to appreciate the outsized impact reversing this gap can have on our economy and society.”
‘An extensive diversity penalty’
Experts agree that employers must bear the brunt of responsibility for ensuring that women of colour don’t fall even further behind their peers in the workplace.
As a first step, Pemberton says companies can start taking action by understanding the extent of these conditions, and collecting more nuanced data around them. Pay reports, she says, can be a useful resource to gauge and acknowledge just how much work needs to be done. Some countries, like the UK, mandate annual gender pay gap reporting for organisations of a certain size, but don’t require companies to break down gender pay data into categories that include race, for example. That, say some experts, could be one way of shining a light on the severity and urgency of the problem.
Subsequently, it’s important for firms to also recognise there are several factors exacerbating pay gap issues – especially amid current conditions. “As those with the power to implement change at a higher level, the responsibility lies on the shoulders of employers and managers to acknowledge, address and remedy all racial and gender pay gaps,” agrees Opie, of Babson. “Employers must take a look at the role of intersectionality in pay discrepancies, and ensure that employees are compensated in an equitable manner,” she says.
It is not only a deep loss for the workplace – it ends up having a large impact on society more broadly – Hephzi Pemberton
“Without active intervention, the gap will keep widening,” says Pemberton. “Often, managers are unaware of the many ways they can be part of the solution. They need to see the data, receive additional training and establish structures to ensure women of colour aren't continuing to pay such an extensive diversity penalty.”
Even with these compounding factors in play, however, not every development throughout the past few years has grim implications for women of colour.
For example, some experts are hopeful that new US laws banning employers from asking salary history could help to stem the widening in pay gaps. When employers are able to ask about salary history before making a prospective employee a monetary offer, that enables a form of institutional discrimination and the perpetuation of wage gaps that can particularly disadvantage women and employees of colour, according to a paper published by academics at Boston University. “Even if employers do not individually discriminate, the use of salary histories appears to perpetuate the effects of past discrimination or other group inequities,” they add.
Data from the National Women’s Law Center, a US-based non-profit, also suggests that salary-history bans can be effective at making sure that women of colour are paid fairly. Research shows, too, that women and minority workers tend to ask for less money, so some experts also predict that that incoming salary transparency laws – mandates to publish pay ranges on job advertisements, for example – could help to stamp out inequity.
Levelling pay is, of course, only one part of the puzzle. As Kalev’s research shows, for example, employees need to create ecosystems – networks and benefits – that lead to the kinds of conditions in the workplace in which women – all women – can thrive.
And perhaps far more basic than that, experts agree that employers must lead by example in acknowledging the lived experience of these women throughout the past few years. Only by doing this, can they create the support structures needed to ensure that no single demographic group falls even further behind.
France24 - World
Pioneering jazz saxophist Wayne Shorter dies at 89
Issued on: 03/03/2023 - 08:33
NEWS WIRES
Wayne Shorter, an influential jazz innovator whose lyrical, complex jazz compositions and pioneering saxophone playing sounded through more than half a century of American music, has died. He was 89.
Shorter died Thursday surrounded by his family in Los Angeles, said Alisse Kingsley, a representative for the multi-Grammy winner. No cause of death was given.
“Visionary composer, saxophonist, visual artist, devout Buddhist, devoted husband, father and grandfather Wayne Shorter has embarked on a new journey as part of his extraordinary life — departing the earth as we know it in search of an abundance of new challenges and creative possibilities,” a statement released by Kingsley said. It called him a gentle spirit who was “always inquisitive and constantly exploring.”
Shorter, a tenor saxophonist, made his debut in 1959 and would go on to be a foundational member of two of the most seminal jazz groups: Art Blakey’s Jazz Messengers and the Miles Davis Quintet. Over the next eight decades, Shorter's wide-spanning collaborations would include co-founding the '70s fusion band Weather Report, some 10 album appearances with Joni Mitchell and further explorations with Carlos Santana and Steely Dan.
Many of Shorter's textured and elliptical compositions — including “Speak No Evil," “Black Nile," “Footprints,” and “Nefertiti” — became modern jazz standards and expanded the harmonic horizons of jazz across some of its most fast-evolving eras.
R.I.P. #WayneShorter pic.twitter.com/QekNwrPtdd
March 2, 2023Herbie Hancock once said of Shorter in Miles Davis’s Second Great Quintet: “The master writer to me, in that group, was Wayne Shorter. He still is a master. Wayne was one of the few people who brought music to Miles that didn’t get changed.”
Hancock praised Shorter for his musical expertise and leaving a special mark in his life.
“Wayne Shorter, my best friend, left us with courage in his heart, love and compassion for all, and a seeking spirit for the eternal future,” Hancock said in a statement. "He was ready for his rebirth. As it is with every human being, he is irreplaceable and was able to reach the pinnacle of excellence as a saxophonist, composer, orchestrator, and recently, composer of the masterful opera ‘…Iphigenia’. I miss being around him and his special Wayne-isms but I carry his spirit within my heart always.”
As a band leader, Shorter released more than 25 albums and won 12 Grammy Awards. In 2015 he was given a lifetime achievement Grammy. Last month, he won a Grammy in the category of best improvised jazz solo for “Endangered Species” with Leo Genovese.
Shorter's work has been performed by several popular symphonies including Chicago, Detroit and Lyon along with the National Polish Radio Symphonic and Orpheus Chamber orchestras.
In his career, Shorter has had more than 200 compositions and was a Kennedy Center honoree in 2018.
“Maestro Wayne Shorter was our hero, guru, and beautiful friend,” said Don Was, the president of Blue Note Records, the label where he recorded several albums. “His music possessed a spirit that came from somewhere way, way beyond and made this world a much better place. Likewise, his warmth and wisdom enriched the lives of everyone who knew him. Thankfully, the work he left behind will stay with us forever. Our hearts go out to Carolina and all who loved him.”
(AP)
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ENCORE!
Ezra Collective: London quintet brings jazz to a new generation and party on stage
Obituary
Award-winning American songwriter Burt Bacharach dies at 94
Valeurs Actuelles
Paris : la police interpelle un chauffard au volant d’une voiture volée après un refus d’obtempérer
Cela aurait pu tourner au drame. Mercredi 1er mars, un homme au volant d’une voiture volée a fini par être interpellé par la police après une course poursuite dans les rues de Paris, rapporte Le Parisien. Les faits ont eu lieu aux alentours de 4h30, dans le secteur d’Oberkampf, dans le 11e arrondissement de Paris. Des policiers en patrouille ont repéré le conducteur d’une Fiat 500 qui multipliait les infractions au Code de la route, grillant successivement trois feux rouges, explique une source proche du dossier.
Course poursuite
Les policiers font alors signe au véhicule de s’arrêter, mais le conducteur refuse, et prend la fuite. Il s’engouffre rue de Rivoli avec la police sur ses talons. La voiture se met alors à zigzaguer entre les voitures et percute l’arrière d’un taxi avant de finir sa course dans un lampadaire. Mais le pilote refuse d’être arrêté et prend la fuite à pied cette fois-ci. Il est finalement interpellé boulevard de Sébastopol. Légèrement blessé, le chauffard a été envoyé à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Sa garde à vue a été différée dans l’attente de son audition par le service du traitement judiciaire des accidents (STJA). Le parquet dispose de 48 heures pour décider de la suite à donner à cette procédure. Les enquêteurs ont également passé la plaque d’immatriculation de cette Fiat dans le fichier. Résultat : c’est une voiture volée.
L'Humanité
Que sont les « polluants éternels » présents sur 17 000 sites en Europe ?
ActuUn collectif de médias européens révèle l’ampleur de la contamination aux substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées, des produits toxiques persistants. En France, près de 1 000 sites seraient concernés.
Marion MergaultIls sont appelés les PFAS, prononcés « pifasse ». Quatre lettres qui cachent un nom bien plus compliqué : les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées. Dans une enquête parue jeudi 23 février, 18 médias européens, dont le Monde, ont cartographié pour la première fois la dissémination massive de ces « polluants éternels ». Au total, près de 17 000 sites seraient contaminés (au-delà de 10 nanogrammes par litre), dont 2 100 à des niveaux dangereux pour la santé (au-delà de 100 nanogrammes par litre).
Aucune partie d'Europe n'est épargnée
Baptisée « Forever Pollution Project », l’enquête s’appuie sur des experts, des données et des « milliers de prélèvements environnementaux » réalisés par des équipes scientifiques et des agences environnementales de 2003 à 2023, permettant ainsi de réaliser une cartographie à l’échelle européenne. « Du beau Danube bleu au lac Orestiada (Grèce), de la rivière Bilina (République tchèque) au bassin du Guadalquivir (Espagne) », aucune partie de l’Europe n’est épargnée.
La France compte cinq sites de production de PFAS : les usines d’Arkema et de Daikin, au sud de Lyon ; celle de Chemours, à Villers-Saint-Paul (Oise) ; et les installations de Solvay à Tavaux (Jura) et à Salindres (Gard).
Les journalistes ont notamment localisé 20 usines de production de PFAS. Parmi ces « hotspots », c’est l’Allemagne qui occupe la tête du classement, où se trouve la majorité de la production. Elle est suivie par la France, qui compte cinq sites : les usines d’Arkema et de Daikin, au sud de Lyon ; celle de Chemours, à Villers-Saint-Paul (Oise) ; et les installations de Solvay à Tavaux (Jura) et à Salindres (Gard).
Viennent ensuite le Royaume-Uni, l’Italie, puis la Pologne, l’Espagne, les Pays-Bas et la Belgique. L’enquête a également permis d’identifier plus de 230 usines utilisatrices de PFAS, permettant ainsi de localiser « près de 21 500 sites présumés contaminés en raison d’une activité industrielle exercée actuellement ou par le passé à travers toute l’Europe », indique le Monde.
Une cartographie utile, selon Jacky Bonnemains, président de l’association Robin des bois, qui relève néanmoins « l’absence des sites de grands incendies où de la mousse d’extinction, qui contient des PFAS, a été utilisée », à l’instar de « l’usine Lubrizol à Rouen », détruite par le feu en septembre 2019.
À l’origine d’une diminution du poids des bébés à la naissance ou de l’augmentation des risques de cancers du sein
« Antiadhésives, imperméabilisantes, résistantes aux fortes chaleurs », selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), ces substances sont « largement utilisées depuis les années 1950 » par l’industrie. Nocives pour la santé, elles seraient à l’origine d’une diminution du poids des bébés à la naissance, de l’augmentation des risques de cancers du sein, ou encore de la hausse du taux de cholestérol.
Ces substances sont utilisées dans de nombreux produits de la vie courante : textiles, emballages alimentaires, mousses anti-incendie, revêtements antiadhésifs, cosmétiques ou encore produits phytosanitaires.
Ces substances sont pourtant utilisées dans de nombreux produits de la vie courante : textiles, emballages alimentaires, mousses anti-incendie, revêtements antiadhésifs, cosmétiques ou encore produits phytosanitaires.
Très mobiles, elles peuvent être détectées dans l’eau, l’air, la pluie, les animaux, l’alimentation, et même dans votre corps. En somme, les PFAS sont partout. Mais, une fois dans l’environnement, ils ne se dégradent pas. Il devient donc très coûteux de s’en débarrasser.
Devant ce constat inquiétant, les autorités sanitaires allemandes, danoises, néerlandaises, norvégiennes et suédoises ont déposé mi-janvier auprès de l’Agence européenne des produits chimiques (Echa) un projet visant à bannir ces composants, appuyées par d’autres pays, dont la France qui a récemment présenté son propre « plan d’action ».
Un rapport sur les PFAS commandé en février 2022
De son côté, l’association Robin des bois a demandé au ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, la publication du rapport sur les PFAS commandé le 8 février 2022 par Barbara Pompili, alors ministre en exercice, au Conseil général de l’environnement et du développement durable (devenu Igedd). « Nous espérons pouvoir comparer les recommandations de ce rapport avec celles énoncées par le plan d’action PFAS 2023-2027 », complète Jacky Bonnemains.
Ce plan prévoit notamment la réduction « des risques à la source », « la surveillance des milieux » ou encore l’accélération de « la production des connaissances scientifiques ». Un plan jugé « lacunaire et pas assez énergétique » par le responsable de l’ONG.
Pollution chimiquePollution industrielle BBC
SANS TITRE
At the Hideaway on Lee, a bar and music venue in Lafayette, Louisiana, Cedric Watson belted out the lyrics to "Oh, Bye Bye" in Louisiana French. The tune never fails to get the crowd up on its feet, dancing the spirited two-step everybody here seems to know as intuitively as how to peel a crawfish.
Watson squeezed his Hohner accordion and stomped out the beat as his band, Bijou Creole, scraped the washboard (also called a frottoir) and strummed a buoyant guitar rhythm. Soon, cowboy hat-clad dancers swirled around the floor like a pot of gumbo getting a good stir. As the Grammy-nominated musician slowed the pace with a bluesy version of "Ma Petite Femme", the dancers launched into a graceful waltz. Watson swapped the accordion for a fiddle, and changed languages from Louisiana French to the endangered Kouri-Vini.
Today, Watson is one of the brightest contemporary talents in American zydeco music. Zydeco is the traditional music of Louisiana Creoles of colour – the historical ethnic group describing mixed-race people born to European settlers and Africans in the colonial US. It blends elements of blues, R&B and soul and relies heavily on percussion techniques that reflect its African American and Afro-Caribbean roots. In addition to English and Louisiana French, it is also sung in Kouri-Vini.
Watson is on a mission to revive the endangered Kouri-Vini language (Credit: Tim Mueller)
Watson is part of a grass roots resurgence to revive Kouri-Vini, a historical name for the Louisiana Creole language that has been reclaimed to prevent confusion with other things "Creole", such as ethnicity, musical styles and culinary traditions.
Watson's next album, slated for release this summer, will be sung mostly in Kouri-Vini. Today, the language has fewer than 6,000 speakers, but at the beginning of the 20th Century, it was spoken by much of the Creole population in the 22-parish region of south-west Louisiana known as Acadiana.
This unique cultural pocket of the US is sometimes called Cajun Country, but long before the arrival of the Francophone Acadians, or Cajuns, from Nova Scotia in 1755, there was a much larger population of French-speaking Creoles – people with roots in Europe and Africa born in Louisiana.
Thanks in large part to a generation of musicians devoted to preserving it, a Kouri-Vini renaissance is underway. Watson, who performs all over the world, considers himself an ambassador of Creole culture and language.
Kouri-Vini has been reclaimed to prevent confusion with other "Creole" terms, referring to things like food and ethnicity (Credit: Rubens Alarcon/Alamy)
"When I joined this band in 2011, I just identified as African American, but now, through years of travel and learning, I also identify as Creole," said Desiree Champagne, the washboard player in Watson's band. "The importance of preserving the culture and identity is to understand who you are and where you come from, what you are part of."
Kouri-Vini originated in Louisiana, but in the early 1900s, it spilled over the border to eastern Texas, Watson's native state, and he grew up hearing elderly relatives exchange neighbourhood news in the language. As they died, Watson, who is African American, realised that his ancestral language was dying with them. He began using his stage as a platform to revitalise this language that is deeply rooted in the trans-Atlantic slave trade.
In the early 18th Century, newly enslaved people created an amalgam of their native West African languages and the French that colonists used to communicate on the Louisiana sugar and indigo plantations where they toiled. "It's the first language all these Africans coming from different tribes and caste systems would speak when they were enslaved," Watson said. "They had these pidgin languages they would speak for a couple of generations, but it eventually became an organised language, which is Creole (Kouri-Vini)" – whose name comes from the Creole pronunciation of the French verbs "courir" (to run) and "venir" (to come).
Watson not only keeps the language extant through his live performances, but on La Nation Créole, the radio show he hosts on Lafayette's KRVS-88.7. He spins Creole grooves from Louisiana as well as from across the French Creole-speaking world, such as Haiti and Guadeloupe.
Traditionally, zydeco music has been sung in English, Louisiana French and Kouri-Vini (Credit: Tim Mueller)
Until recently, Kouri-Vini was disparaged as an inferior language spoken by the uneducated. "Most of society's opinions about languages and language varieties are actually opinions about the people who speak them," said Marguerite Justus, a linguist and Community Development Specialist at CODOFIL (Council for the Development of French in Louisiana). "If the people who speak a certain language or dialect are perceived as low status, then we are inclined to perceive their way of speaking as low status."
Interestingly, not all Kouri-Vini speakers were people of colour. During the 19th and 20th Centuries, whites – especially white children – picked up the language from servants in their household. In Alfred Mercier's 1880 "Study on the Creole Language in Louisiana", the Louisianan poet and playwright explained that he spoke Kouri-Vini exclusively for much of his childhood because it was the language of his caregiver. His parents, however, disapproved of him speaking it.
The decline of Kouri-Vini started with the Louisiana Purchase in 1803. When the Louisiana territory was acquired by the nascent United States, non-English speakers felt pressure to learn the language and culture of the new government, and it only increased with statehood in 1812. Kouri-Vini took another blow during World War One when speaking any language other than English was considered unpatriotic.
In the early 1900s, Kouri-Vini was spoken by much of the Creole population in Acadiana (Credit: Stockimo/Alamy)
Today, Louisianians are eager to reclaim this minority heritage language, and from students to distinguished scholars, there are movements to resurrect it.
For the past decade, a growing number of adults and children have been learning Kouri-Vini online. The Louisiana Historic & Cultural Vistas offers online Kouri-Vini classes that fill up quickly, partly because young people who grew up hearing their elders speak the language want to become fluent.
A new generation of speakers are also making podcasts, hosting TV shows and even writing books in Kouri-Vini. Though only 20, the self-proclaimed language activist Taalib Auguste started LA Créole Show on Télé-Louisiane, an online media channel in Lafayette, that promotes Creole culture. He even wrote a book in Kouri-Vini called Koushma (nightmare), inspired by the story of an enslaved man he heard from his grandparents.
Since Kouri-Vini was traditionally passed down orally, there are challenges to writing the language. There wasn't a comprehensive approach until the Guide to Louisiana Creole Orthography was published online in 2016.
Kouri-Vini was developed by enslaved Africans on colonial plantations in Louisiana (Credit: duncan1890/Getty Images)
Oliver Mayeux, a linguist and research fellow at the University of Cambridge, contributed to the guide and has been a key player in the resurgence of Kouri-Vini. His father's background was Louisiana Creole, so he's passionate about preserving the language that is so closely tied to Creole identity.
"The genesis of a new language on the plantations of colonial Louisiana is testament to the fact that those enslaved people were just that, people. People with their own culture and traditions, hopes and dreams," Mayeux said. "The language is a living link to that point in time. The stories of its speakers must be kept alive. Their words must be remembered."
Mayeux and a group of colleagues collaborated on Ti Liv Kréyòl ('Little Book of Creole'), the first book for Kouri-Vini learners published in 2020. It was illustrated by Jonathan Mayers, a Kouri-Vini speaker, artist and poet who works to elevate Creole culture and language.
These days, zydeco music is one of the best ways for travellers to encounter Kouri-Vini in south-west Louisiana. The feel-good tunes spill from front porches and backyard crawfish boils.
Zydeco offers a lively introduction into Kouri-Vini culture (Credit: Philip Scalia/Alamy)
Flannery Denny loves zydeco music so much, she moved to Louisiana from Upstate New York. "Music brings people together across lines that tend to divide people," Denny said. "On the dance floor, age, geography and politics don't matter. People are engaged in enjoying the moment."
Corey Ledet, lead singer in the band Corey Ledet & His Zydeco Band, is another Grammy-nominated African American musician devoted to keeping Kouri-Vini alive. He can be spotted around Lafayette performing at the Feed & Seed or the Blue Moon Saloon, literally bending the accordion to his will, while simultaneously thumping a kick drum to produce the African-derived syncopated rhythms at the heart of zydeco dance tunes.
Growing up in Texas, Ledet often visited family in Parks, Louisiana, who spoke Kouri-Vini, but he was not encouraged to learn it. To become more proficient, he takes lessons from Herbert Wiltz, one of the founders of C.R.E.O.L.E Inc, (Cultural, Resourceful, Educational, Opportunities and Linguistic Enrichment Incorporated), a non-profit organisation that preserves and promotes Creole culture. Ledet attends Wiltz's La Table Kreyol (Creole Table), which offers opportunities for learners to practice conversing.
Like Watson, Ledet is also committed to keeping Kouri-Vini alive through zydeco (Credit: Stephen Saks Photography/Alamy)
"My goal is to become fluent enough to not only speak it, but to read and write it, so I can offer it to other people free of charge," Ledet said. "It's that important to keep it going, because it's definitely a part of Louisiana." His next album, Médikamen (Medication), is entirely in Kouri-Vini. He channels the late Clifton Chenier, the "King of Zydeco", who made several recordings in the language.
"Music is my medication," Ledet said. "Whenever I'm feeling down, it picks me up. When people hear zydeco, it doesn't matter what's going on in their life; it puts a smile on their face." He hopes it will also put a few Kouri-Vini phrases on their tongue.
CORRECTION: A previous version of this story incorrectly attributed a quote to US President Theodore Roosevelt.
Rediscovering America is a BBC Travel series that tells the inspiring stories of forgotten, overlooked or misunderstood aspects of the US, flipping the script on familiar history, cultures and communities.
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BBC
The faster-rotating Earth shortened the length of the day so that there were two sunrises and two sunsets every 24 hours
Throughout human history the Moon has been an inextricable, ghostly presence above the Earth. Its gentle gravitational tug sets the rhythm of the tides, while its pale light illuminates the nocturnal nuptials of many species. Entire civilisations have set their calendars by it as it has waxed and waned, and some animals – such as dung beetles – use sunlight reflecting off the Moon's surface to help them navigate.
More crucially, the Moon may have helped to create the conditions that make life on our planet possible, according to some theories, and may even have helped to kickstart life on Earth in the first place. Its eccentric orbit around our planet is thought to also play a role in some of the important weather systems that dominate our lives today.
But the Moon is also slipping from our grasp.
As it performs its finely balanced astro-ballet around the Earth – circling but never pirouetting, which is why we only ever see one side of the Moon – it is gradually drifting away from our planet in a process known as "lunar recession". By firing lasers off reflectors placed on the lunar surface by the astronauts of the Apollo missions, scientists have recently been able to measure with pin-point accuracy just how fast the Moon is retreating.
They have confirmed that the Moon is edging away at a rate of 1.5 inches (3.8cm) every year. And as it does so, our days are getting ever so slightly longer.
"It's all about tides," says David Waltham, a professor of geophysics at Royal Holloway, University of London, who studies the relationship between the Moon and the Earth. "The tidal drag on the Earth slows its rotation down and the Moon gains that energy as angular momentum."
The gravitational tug of the Moon on the Earth's oceans creates the tides, which in turn drag the Moon into a higher orbit (Credit: Steven Saphore/Anadolu Agency/Getty Images)
Essentially, as the Earth rotates, the gravity of the Moon orbiting above tugs on the oceans to create high and low tides. These tides in fact are a "bulge" of water that extends in an elliptical shape both towards and away from the gravity of the Moon. But the Earth spins on its axis much faster than the Moon orbits above, meaning friction from the ocean basins moving beneath also acts to drag the water along with it. This means the bulge moves slightly ahead of the Moon in its orbit, which attempts to pull it backwards. This slowly saps our planet's rotational energy, slowing its spin while the Moon gains energy, causing it to move into a higher orbit.
This incremental braking on our planet's spin means that the length of an average Earth day has increased by about 1.09 milliseconds per century since the late 1600s, according to the latest analysis. Other estimates put the figure a little higher, at 1.78ms per century by drawing on more ancient observations of eclipses.
While none of this sounds like much, over the course of the Earth's 4.5-billion-year history, it all adds up to a profound change.
The Moon is thought to have formed in the first 50 million years or so after the birth of the Solar System. The most widely accepted theory is that a collision between the embryonic Earth and another object about the size of Mars, known as Theia, cleaved off a chunk of material and debris that coalesced into what we now call the Moon. What is clear from geological data preserved in bands of rock on Earth is that the Moon was a lot closer to Earth in the past than it is today.
The Moon currently sits 384,400km (238,855 miles) from us on Earth. But one recent study suggests that around 3.2 billion years ago – just as the tectonic plates were starting to move around and ocean dwelling microorganisms were gobbling up nitrogen – the Moon was just 270,000km (170,000 miles) from Earth, or about 70% of its current distance.
"The faster-rotating Earth shortened the length of the day so that [within a 24-hour period] there were two sunrises and two sunsets, not just one each as today," says Tom Eulenfeld, a geophysicist who led the study at Friedrich Schiller University Jena, in Germany. "This may have reduced the temperature difference between day and night, and may have affected the biochemistry of photosynthetic organisms."
What studies like his reveal, however, is that the rate of lunar recession hasn't been constant either – it has sped up and slowed down over time. One study by Vanina López de Azarevich, a geologist at the National University of Salta in Argentina, suggests that around 550-625 million years ago, the Moon could have been retreating as much as 2.8in (7cm) a year.
"The speed with which the Moon was moving away from Earth definitely changed over time and will do so in the future," says Eulenfeld. For much of its history, however, the Moon has been moving away at a far slower rate than it is currently.
In fact, we are currently living in a period when the rate of recession is unusually high – the Moon would only have had to recede at its current rate for 1.5 billion years to reach its present position. But the process has been occurring since the Moon formed 4.5 billion years ago, so it was clearly much slower at points in the past.
"The tidal drag right now is three times bigger than we might expect," says Waltham. The reason may be due to the size of the Atlantic Ocean.
The current configuration of the continents means that the basin of the North Atlantic Ocean happens to have exactly right proportions to generate a resonance effect, so the water it contains sloshes back and forth at a rate close to that of the tides. This means the tides are larger than they otherwise would be. As Waltham puts it, think of pushing a child on a swing – they get higher if each push is timed with the existing motion.
"If the North Atlantic was slightly wider or narrower, this wouldn't happen," says Waltham. "The models seem to show that if you go back a few million years, the tidal strength drops right off because the continents were in different positions."
But it is likely to continue to change in the future. Modelling predicts a new tidal resonance will appear 150 million years from now, and then will vanish around 250 million years from now as a new "supercontinent" forms.
This article is part of The Next Giant Leap, a series by BBC Future. It charts humanity's return to the Moon and beyond, answering some of the big unanswered questions about our nearest neighbours in the solar system along the way. You might like to read other articles related to the series:
So, could we eventually have a future where the Earth no longer has a Moon?
Even at its high current rate of retreat, the Moon is unlikely to ever leave the Earth entirely. The Sun's own calamitous demise will probably intervene long before that happens in around 5-10 billion years. Humanity is likely to have been snuffed out long before then.
In the shorter term, however, humanity may itself play a role in lengthening the days a little further by reducing the amount of water locked up in glaciers and the ice caps due to melting caused by climate change.
"The ice basically suppresses the tides," says Waltham, noting that around 600-900 million years ago, when our planet is thought to have entered a particularly frosty period known as snowball Earth, there was a dramatic slowdown in the rate of lunar retreat. The impact is, however, hard to predict, as some of this will be counteracted by rebounding landmasses as the weight of ice sheets is lifted from them, and other complications.
In theory, the next crop of astronauts to fly to the Moon with Nasa's Artemis programme may be able to say they looked back at their home planet from further away than their predecessors on the Apollo programme 60 years ago (although the point they arrive during the Moon's elliptical orbit around the Earth will probably determine this more – the distance between its closest and furthest points varies by 43,000km every 29 days).
For the rest of us, our lives are far too brief to notice the picoseconds being added to each passing day's length. If you blink, you'll miss it.
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Valeurs Actuelles
En Tunisie, les migrants subsahariens sont persona non grata
La Tunisie est généralement un point d’étape pour les migrants subsahariens désireux de rejoindre un pays européen. Mais, au fil du temps, ce pays du Maghreb est devenu un endroit où ces derniers s’établissent. En conséquence, de nombreuses personnes – issues d’une partie de la presse et de la société tunisiennes – les considèrent maintenant comme persona non grata, observe Courrier international, dans un article publié dimanche 19 février.
Des faits similaires en Turquie
L’hebdomadaire indique que les accusations portées à l’encontre des migrants ont tendance à émailler certains titres de la presse tunisienne. Par ailleurs, le Parti nationaliste tunisien – créé en 2018 et autorisé par les autorités –, présidé par Sofien Ben Sghaïer, enjoint régulièrement à expulser les sans-papiers venus d’Afrique subsaharienne. Le parti souhaiterait aussi faire abroger une loi antiraciste votée à l’automne 2018 par le Parlement. Une pétition lancée par le mouvement – qui évoque ces points – a recueilli environ un millier de signatures, détaille le site Nawaat, dans un article paru le 14 février.
Auprès de ce même média tunisien, un membre du bureau politique du parti prénommé Houssem Touben assure avoir en sa possession des « preuves de l’existence d’un projet de colonisation », mais également détenir des preuves concernant le fait que l’Europe allouerait « des sommes importantes pour retenir les immigrés d’Afrique subsaharienne en Tunisie ». De son côté, Romdhane Ben Amor, chargé des questions migratoires au Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), estime auprès de Nawaat que le discours du Parti nationaliste est la conséquence d’une situation politique, économique et sociale qui se montre discriminatoire envers les migrants.
Au cours de l’automne dernier, nous nous étions faits l’écho d’un autre article de Courrier international dans lequel nos confrères rapportaient des faits similaires, en Turquie. Là-bas, un sentiment de rejet envers les réfugiés, principalement syriens et afghans, avait été observé.
BBC
The waste-not-want-not approach carries a cachet in some parts of the world, where being sustainable is worn as a badge of honour
In a handsome Edwardian house in south London, the bold kitchen's interior is literally made from kitchen rubbish. No slabs of pristine Carrera marble or granite in Mountain View. Instead, the work tops and cupboard doors had former lives as microwave meal trays, bottle tops and plastic chopping boards. It's the epitome of "waste-not-want-not" design, with recycled plastics given a new – more noble – role, and adding style.
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Mat Barnes of architecture and design studio CAN, and owner of Mountain View, was drawn to the graphic quality of recycling company Smile Plastics' bold panels made from kitchen packaging waste. "They're like exaggerated surreal marble," he tells BBC Culture. But his choice wasn't purely driven by environmental concerns. "We chose them for their aesthetic, we weren't compromising our look by going for something sustainable."
The interior of Mountain View was created from re-purposed building materials by Mat Barnes of design studio CAN (Credit: Jim Stephenson)
Similarly, rather than adorning the living room with brand new decorative mouldings – in reference to the house's original period details – Barnes scoured a local plaster maker for seconds. These delightfully imperfect fragments were stuck to the walls like sculptures, and painted a rich blue in keeping with the rest of the monochrome room.
Like many designers and architects these days, Barnes was keen that as few building materials as possible ended up as waste from the transformation of this house into a pop-culture-inspired family home. So the offcuts from the kitchen cabinets were used externally on the first floor's concrete lintels; and when part of an internal brick wall was removed to create a cascading wall effect between the kitchen and living area, those same bricks were relocated to the back of the garden and laid out as a patio.
The recycling and repurposing of materials is increasing in popularity. With recycling, materials are turned into something else for their second life, which generally takes some effort and energy. With repurposing, items are simply used again, though often for new purposes. In both cases, designers have more and more products and techniques to choose from.
Mountain View is among the homes featured in the new book Reclaimed: New Homes from Old Materials by Penny Craswell (Credit: Jim Stephenson)
When a mid-20th-Century house near Bratislava was in too poor a condition to renovate and extend, architect Martin Skoček demolished it. Nothing remarkable about that. But rather than starting from scratch, he got the bricks cleaned up, and used them for the interior walls of House V, a new gabled property on the same site. These bricks now cover the peripheral walls of the open-plan living area, the master bedroom and its en-suite bathroom, and the children's rooms.
"Lining the inside of your home with recycled bricks isn't just an intelligent way to reuse construction waste when pulling down a house and putting up a new one. It also creates a unified and beautiful interior finish," writes Penny Craswell in her new book, Reclaimed: New Homes from Old Materials. She adds that moving House V's bricks inside "provides a fresh new aesthetic. Sometimes reusing the same materials in a different space can be enough to make it look like a completely contemporary redesign." In this way, the interior of the house near the Slovakian capital echoes the exterior of its rural neighbours.
Going for the waste-not-want-not approach carries a cachet in some parts of the world, where being sustainable is worn as a badge of honour. But Malay Doshi of architects Studio Sārānsh in Ahmedabad, India, is something of an outlier. For the transformation of a two-bed dwelling into his own open-plan studio apartment, "he departed from the new finishes usually used in new residential projects in India, instead opting for reclaimed and handcrafted materials," writes Craswell.
Recycled bricks are used to line the walls of House V in Bratislava, designed by architect Martin Skoček (Credit: Matej Hakar)
So instead of the typical chic and shiny-bright aesthetic, his MD Apartment has a raw, unfinished look created using reclaimed materials. Here, raw concrete, hand-finished plaster, stone and concrete tiles rub shoulders with dark, aged teak. Doshi didn’t create this look by flicking through new product brochures. Instead, he came across a shop in an industrial area of Ahmedabad that was full of reclaimed building materials. There, he picked up aged teak that had come out of housing that dated back to the Mughal Empire, which ended in the mid-1800s.
A second life
While the apartment was being stripped of all its partition walls, and reconstructed to Doshi's design, he spent a lot of time on site. He was there to see the teak flooring and wall cladding being installed, which meant he was able to squirrel away precious offcuts of wood. He used some to line the shoe shelves near the front door, and artfully inlaid others in the concrete of the kitchen floor. The kitchen also has aged teak drawers below its grey stone work surface, and the library's shelves are fashioned from reclaimed timber. He even turned a load of long, slim offcuts into a latticed grid top for the coffee table in the living space.
In total, around 70% of the wood in MD Apartment is reclaimed. And although some of it in its former (long) life had been carved into, or glued together or had long nails extracted, it was still stronger than new wood, and "it had a distinctive look derived from its age," Doshi explains in the book.
Reclaimed timber can be extremely beautiful, thanks to a patina that accumulates with time and wear – Penny Craswell
Craswell echoes this, writing of the aesthetic benefits of wood. "Reclaimed timber can be extremely beautiful, thanks to a patina that accumulates with time and wear." As well as creating a warm, one-off look, there are the obvious environmental benefits to this approach. RIBA's Built for the Environment report shows that 40% of global greenhouse gas emissions are attributable to buildings and construction, consuming about 50% of all raw materials worldwide in the process. That includes concrete, bricks, wood, glass, metals and plastic. In the UK alone, more than 50,000 buildings are demolished each year, many of which could have been repurposed, according to RIBA.
MD Apartment in Ahmedabad, designed by Studio Sārānsh, shows how recycled timber can help create a chic space (Credit: Ishita Sitwala/ The Fishy Project)
"Using reclaimed and recycled materials is a vital part of the circular economy that we need to establish if we are going to fight the climate crisis," writes Craswell. Historically, the circular economy has been much talked about in the worlds of fashion and products, but increasingly interior designers and architects are getting in on the act. And their decisions can help eliminate waste by reusing buildings and their material components.
In Reclaimed, Craswell makes the point that "Architects and interior designers can tackle pollution through the choices they make. Architects have a responsibility… to divert useable materials from landfill. Interior designers can do even more," as interiors often have a shorter lifespan than the building itself. She cites author Katie Treggiden, who researches the use of recycled waste in design. "She believes that building materials and interior finishes made from waste or 'second-life materials' are becoming more accepted – or sought after," Craswell adds.
Pete Collard, curator of RIBA's exhibition Long Life, Low Energy: Designing for a Circular Economy, backs this up. "When you're reusing materials directly, there's an obvious second-hand quality. It's good to wear your language on your sleeve, presenting your history up front." Collard believes that "using waste products found on site, which have an aesthetic of their own, means rethinking visual languages, away from pristine."
Of course, repurposing materials from old buildings is nothing new. In Roman cities, pieces of stone were dragged from one part of town to another to form new buildings. And then in the Middle Ages, parts of timber structures found new homes. So the principles of the circular economy have deep roots. But things changed in the UK in the mid-Victorian era, when mass-produced house-building took off. And with the industrial revolution, the production of materials and furniture was scaled up, and people with money wanted to show off their wealth. "Buying brand new was the way to do that," says Collard.
The warm tones and textures of MD Apartment are achieved through the use of re-purposed teak floorboards (Credit: Ishita Sitwala/ The Fishy Project)
Little has changed in many parts of the world, until now. New techniques allow the "the breakdown and reconstitution of waste [which] is the new frontier when it comes to recycled building materials," Craswell writes. "Recycling processes can also allow non-construction waste materials, such as post-consumer waste, to be transformed into construction materials." Hence insulation made from old denim, benchtops made from old plastic chopping boards and terrazzo made from recycled glass. And with the increasing scarcity in materials, repurposing and recycling will soon be a necessity rather than a choice.
While aesthetics in previous times often trumpeted the big, bold and novel, repurposing and recycling has a different approach. Rather than creating interiors that show off wealth, "now we need to show off about sustainability", Collard believes. "There's a financial value to this approach, but there's also a cultural value." And he predicts that "increasingly, you'll see eco credentials presented upfront".
With the direction of travel for interior designers and architects clear, one question remains: what will net-zero, circular-economy design look like? Reclaimed: New Homes from Old Materials by Penny Craswell is published by Thames & Hudson.
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France24 - Monde
Emmanuel Macron au Gabon : "Cet âge de la Françafrique est bien révolu"
Publié le : 02/03/2023 - 10:05Modifié le : 02/03/2023 - 17:02
FRANCE 24
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Alors qu'il participe jeudi à Libreville, aux côtés de son homologue Ali Bongo Ondimba, au One Forest Summit, réunion internationale avec plusieurs chefs d'État africains sur la préservation des forêts tropicales, le président français Emmanuel Macron a déclaré que l'ère de la "Françafrique" était "révolue".
Le président français Emmanuel Macron a affirmé, jeudi 2 mars à Libreville, que l'ère de la "Françafrique" était "révolue" et que la France était désormais un "interlocuteur neutre" sur le continent.
"Cet âge de la Françafrique est bien révolu et j'ai parfois le sentiment que les mentalités n'évoluent pas au même rythme que nous quand je lis, j'entends, je vois qu'on prête encore à la France des intentions qu'elle n'a pas, qu'elle n'a plus", a-t-il dit devant la communauté française au Gabon.
"On semble encore aussi attendre d'elle des positionnements qu'elle se refuse à prendre et je l'assume totalement. Au Gabon comme ailleurs, la France est un interlocuteur neutre qui parle à tout le monde et dont le rôle n'est pas d'interférer dans des échanges de politique intérieure", a-t-il martelé.
L'opposition gabonaise a accusé ces derniers jours le président français d'"adouber" le président Ali Bongo en effectuant cette visite à Libreville en pleine année électorale au Gabon.
"Je ne suis venu investir personne. Je ne suis venu témoigner que mon amitié et ma considération à un pays et un peuple frère", a insisté Emmanuel Macron.
Le chef de l'État avait déjà esquissé lundi dans un discours à Paris la fin du "pré carré" français en Afrique de l'ouest et appelé à de nouveaux partenariats sur le continent, loin des liens opaques et du soutien aux dirigeants en place hérités de la période coloniale et inhérents à la "Françafrique".
"Bâtir un partenariat équilibré"
Prenant exemple sur le sommet pour la préservation des forêts tropicales, co-organisé par la France et le Gabon mercredi et jeudi à Libreville, qui a commencé avec des échanges entre ministres, société civile et experts sur plusieurs thématiques (gestion durable des forêts, biodiversité, financements), Emmanuel Macron a répété sa volonté de "bâtir un partenariat équilibré" et de "porter des causes communes" avec les pays du continent. Et ce, que ce soit sur le climat, la biodiversité ou les enjeux économiques et industriels du 21e siècle.
>> À lire aussi : Dans le bassin du Congo, la protection de la forêt face au jeu diplomatique
Il a par ailleurs assuré que la réorganisation du dispositif militaire français en Afrique esquissée lundi ne constituait "ni un retrait, ni un désengagement".
"Il ne s'agit en l'espèce ni d'un retrait ni d'un désengagement mais d'adapter un dispositif", en redéfinissant les "besoins" des pays partenaires et en offrant "plus de coopération et de formation", a-t-il dit devant la communauté française.
Les présidents français et gabonais concluront le sommet par deux discours en fin de journée.
Avec AFP
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Emmanuel Macron en tournée africaine pour éprouver sa "nouvelle relation" avec le continent
ONE FOREST SUMMIT
Dans le bassin du Congo, la protection de la forêt face au jeu diplomatique
Le Débat de France 24
Comment sortir de la "Françafrique" ? Emmanuel Macron au Gabon pour la protection des forêts
Valeurs Actuelles
Dissuasion nucléaire : pour l’amiral Jean Dufourcq, “il est urgent de créer un cadre géopolitique européen pour réguler les crises”
Docteur en sciences politiques, académicien de marine, l’amiral Jean Dufourcq a servi au Centre d'analyse et de prévision du ministère des Affaires étrangères, à la Représentation permanente de la France pour l'Union européenne à Bruxelles et au Collège de défense de l'OTAN à Rome. Pour Valeurs Actuelles, il analyse les propositions faites par Emmanuel Macron aux Européens sur un partage de notre dissuasion nucléaire et la sécurité européenne à la conférence de Munich.
Valeurs actuelles. A Munich, le 17 février, le président Macron a invité les Européens à un « dialogue » sur la dissuasion nucléaire française. Qu’a t-il voulu dire ?
Amiral Jean Dufourcq. Le président de la République a sans doute voulu rappeler à ses partenaires européens ce que peu ont intégré : l’article 42.7 du traité de l’Union européenne du 7 février 1992 instaure le principe de défense mutuelle de ses membres en cas de menace sur leurs intérêts fondamentaux. En le signant, comme les autres capitales, la France s’est engagée à mettre toutes ses capacités militaires au service de ses partenaires, y compris donc sa capacité nucléaire, outil de dissuasion stratégique qu’elle seule possède en propre dans l’Union européenne. Paradoxalement, le message a sans doute été reçu fort et clair à Moscou ; la dissuasion, ça se passe d’abord dans la tête de l’agresseur potentiel.
Implicitement, la “couverture” française est déjà partagée ; ce qui ne l’est pas, ce sont les technologies et le doigt qui appuie sur le bouton.
Marqueur par excellence de notre souveraineté, notre dissuasion nucléaire pourrait-elle se partager ?
Implicitement, la “couverture” française est déjà partagée : qui pourrait douter que la protection du territoire des Etats membres relève des intérêts vitaux de la France ? Ce qui ne l’est pas, ce sont les technologies et les sûretés, pour des raisons de prolifération. Et aussi, bien sûr, le déclenchement de la riposte nucléaire en cas d’échec de la dissuasion. Il n’y a qu’un seul doigt sur le bouton. Mais il faut reparler avec les Européens des fondamentaux de la dissuasion, ça oui.
C’est-à-dire ?
Pour bien comprendre de quoi on parle, il faut se souvenir que la dissuasion nucléaire marche sur deux jambes essentielles : des capacités opérationnelles démontrées ; et une rhétorique et une signalétique précises. Si la capacité de la France à délivrer l’arme nucléaire ne fait aucun doute — elle l’a montré par ses essais —, il faut aussi que son discours soit crédible pour faire renoncer l’adversaire à tout projet d’agression. C’est ce que j’appelle la manœuvre permanente et agile du discours militaro-politique. C’est une opération continue qui vise à inhiber toute volonté antagoniste d’importer la guerre là où on ne la veut pas…
En réalité, personne ne “couvrait” l’Ukraine.
Mais qui n’a pas fonctionné en février 2022…
« L’opération militaire spéciale russe » n’a été dissuadée ni par la France, ni par l’Otan, ni par la réassurance américaine. Personne ne “couvrait” l’Ukraine. Si la rhétorique de la dissuasion n’a pas fonctionné en 2022, c’est que les discussions américano-russes de Genève en 2021 ont été infructueuses et insincères. Le partenariat américano-ukrainien formalisé officiellement en novembre, vrai défi à Moscou, et les garanties de sécurité inacceptables exigées de Washington en janvier suivant, annonçaient la volonté non d’éviter la guerre mais de l’engager. Et la France ne pouvait jouer aucun rôle direct dans ce défi majeur entre les deux Grands de la guerre froide.
Qu’est-il possible de partager, donc, avec les Européens, de notre dissuasion ?
La France pourrait peut-être évoquer ses coûts à sortir du pacte de stabilité, puisque cet arsenal offre une protection implicite à l’ensemble des Etats membres. Et la rhétorique politico-militaire de nos intérêts de sécurité communs sur le continent européen, de l’Atlantique à l’Oural.
Aucun Etat-membre n’est prêt à entendre parler du leadership nucléaire français pour réassurer l’Europe, ni même d’une défense européenne.
Ce qui constituerait une base pour une architecture de sécurité ?
Exactement. Sauf que mettre sur la table aujourd’hui cette proposition se heurte à une Otan revigorée et à sa doctrine nucléaire qui, comme le parapluie sécuritaire américain, relève d’une suprématie militaire assumée. Et puis on voit bien qu’aujourd’hui, aucun Etat-membre n’est prêt à entendre parler du leadership nucléaire français pour réassurer l’Europe, ni même d’une défense européenne.
Pourtant la proposition d’Emmanuel Macron d’inventer un « cadre géopolitique » européen pour prévenir les crises semble frappée au coin du bon sens…
Bien sûr. L’inexistence d’un club européen a permis aux Américains et aux Russes d’entamer en 1986 à Reykjavik un dialogue stratégique bilatéral et de concevoir la sécurité post-guerre froide de l’Europe, mais sans nous. Pour le meilleur dans un premier temps — un strict contrôle des armements, la disparition contrôlée de l’URSS, la réunification allemande —, et pour le pire maintenant — une guerre ouverte en Europe. Un cadre de grande Europe hors du tête-à-tête des Grands d’hier et des institutions périmées de la guerre froide sera mieux adapté au XXIe siècle qui commence. Si les Européens veulent enfin jouer un rôle majeur dans la sécurité de leur continent, c’est dans cette direction qu’ils doivent travailler. Et l’assumer.
BBC
'Why did you torture me?': A domestic worker's fight for justice
"Help me, I am being tortured by my employer," Meriance Kabu wrote. "I'm covered in blood every day, help me!"
She then quickly folded the note and threw it out of the locked iron gates of the apartment in the suburbs of Kuala Lumpur where she was working as a live-in maid.
A woman passing by picked it up. Once she read it, she immediately took it to a retired police officer who lived in the same flats. "If she had stayed there, she surely would have died," he later said.
That same day, 20 December 2014, Malaysian police knocked on the door of the apartment where Meriance lived. She hadn't left it in eight months.
"I felt like I was falling," she says, recalling the moment when she saw the officers. "They said, 'Don't be afraid, we are here'. At that moment I felt strong again. I felt like I could breathe again. The officers called me closer and I told them the truth."
This story contains details some readers may find distressing.
Nine years on, Meriance is still fighting for justice. Her case, which is far from unique, reveals just how vulnerable undocumented migrant workers are and how often justice eludes even those who survive to tell their story.
In 2015, police charged Meriance's employer, Ong Su Ping Serene, with causing grievous hurt, attempted murder, human trafficking and immigration violations. She pleaded not guilty.
Meriance testified in court before finally returning home to her family. Two years later she got news from the Indonesian embassy that prosecutors had dropped the case citing insufficient evidence.
"The employer walked free, where is the justice?" asks the country's ambassador to Malaysia, Hermono (many Indonesians go by a single name) who met Meriance in October.
The embassy has hired legal advice for her and has been lobbying for the case against Meriance's employer to be resumed.
"What was the reason for the delay? Isn't five years enough time? If we do not keep asking, it will be forgotten, especially since Meriance has already returned home."
It's unclear why so few abuse cases end in prosecutions in Malaysia but campaigners point to a culture which views domestic workers, most of whom are Indonesian, as second-class citizens not worthy of the same level of protection as Malaysians.
Malaysia's foreign affairs ministry told the BBC "they would ensure that justice will be served according to the law".
In 2018 an Indonesian court jailed two men for trafficking Meriance. The judge ruled that she had been sent to work in Malaysia "as a maid for Ong Su Ping Serene who tortured her, causing serious injuries" that put her in hospital.
Meriance's ordeal was described in disturbing detail in the verdict, which said the employer had severely beaten her, breaking her nose in one instance, and had often tortured her with a hot iron, tweezers, hammer, baton and pliers.
Eight years on, her body still bears the marks of this torture. There's a deep scar on her upper lip, four of her teeth are missing and one ear is deformed.
Her husband Karvius said he couldn't recognise her after she was rescued: "I was so shocked when they showed me pictures of Meri at the hospital."
Last year, Malaysia and Indonesia signed an agreement to improve the condition of Indonesian domestic workers in the country. Indonesia is now lobbying for the case against Meriance's employer to be resumed.
Undocumented workers like her are especially vulnerable because their passports are taken away and they live with the employer in a foreign country, leaving them few options to seek help.
"Everyone needs to take more responsibility," says Malaysian MP Hannah Yeoh who wants to see an end to what she describes as a cultural of silence in the country around the abuse of domestic workers.
Malaysia's ministry of manpower says there are more than 63,000 Indonesian domestic helpers in their country, but that does not include undocumented workers. There are no clear estimates on their numbers. The Indonesian embassy says it has received reports of nearly 500 cases of abuse in the last five years.
That figure is just the "tip of the iceberg", says Ambassador Hermono, because so many cases, especially those involving undocumented workers, still go unreported.
"I don't know when this will end. What we know is that there are more and more victims - from torture, non-payment of salaries and other crimes."
The embassy hasn't kept track of how many abuse cases have resulted in a prosecution. But there have been some high-profile verdicts. In 2008 a Malaysian woman was sentenced to 18 years in jail for torturing her Indonesian maid. Six years later a couple was sentenced to death for murdering their Indonesian domestic worker.
'I will fight until I die'
"I will fight for justice until I die," Meriance says. "I just want to be able to ask my former employer, 'Why did you torture me?'"
She was 32 when she decided to seek work abroad so that "the children would no longer cry for food". Life was tough in their village in West Timor, where there is no electricity or clean running water. And her husband's wage as a day labourer wasn't enough to support their family of six.
She took up the offer of work in Malaysia and dreamed of building a home for her family.
When she arrived in Kuala Lumpur in April 2014, the agent took her passport and handed it over to her employer. Recruiters in Indonesia had already taken her phone.
But Meriance was hopeful of a better life. Her job was to "look after grandma", her employer Serene's mother, who was 93 years old at the time.
Three weeks after she started her job, she says, the beatings began.
One evening, Serene wanted to cook fish but couldn't find it in the refrigerator because Meriance had mistakenly put it in the freezer. Suddenly, Meriance says she was struck by the frozen fish. Her head started to bleed.
After that, she says, she was beaten every day.
She says was never allowed to leave the apartment. The iron gate to the flat was always locked and she didn't have a key. Four of the neighbours who lived in the same block didn't know of her existence until the day the police arrived.
"I only saw her the night she was rescued," one of them said.
Meriance says the torture and beatings only stopped when her employer grew tired. She then ordered Meriance to clean up her own blood that had splattered on the floor and walls.
There were times, she says, when she thought about ending her life, but the thought of her four children back home kept her going.
"I also thought about fighting back," she said. "But if I fought, I would have died."
Then one day - at the end of 2014 - she looked at herself in the mirror and felt something change: "I couldn't take it any more. I was angry, not with the employer. I was angry with myself. I had to dare to try to get out."
That's when she wrote the letter that would free her.
The BBC made multiple attempts to reach her employer Ong Su Ping Serene for her response to the allegations, but she declined to do so.
Meriance says her fight for justice is also on behalf of others like her - and those who didn't make it.
Ambassador Hermono is handling another case of a domestic worker who he says was tortured "beyond human reason" and starved. She weighed just 30kg when she was rescued. Her employer is currently on trial.
But there are those like 20-year-old Adelina Sau who weren't rescued in time. She was allegedly starved and tortured by her employer, which led to her death.
Her employer was charged with murder but in 2019 the prosecution withdrew the charges. An appeal to reopen the case was rejected last year.
Adelina was from the same district as Meriance in West Timor.
Meriance says she met Adelina's mother in their village and told her, "Even though your daughter is dead her voice is in me."
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Madhya Pradesh : le cœur de la belle Inde
Proposé par
Publié le : 31/01/2023 - 16:04Modifié le : 31/01/2023 - 16:09
The green paths
Du 20 au 22 septembre 2022, le salon IFTM à Paris, a mis en relation des milliers de professionnels du tourisme à travers le monde. Lors de cet évènement, Sheo Shekhar Shukla, directeur de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a parlé de l'importance du tourisme durable.
Madhya Pradesh est souvent surnommé le cœur de l'Inde. Située en plein milieu du pays, cette région est une synthèse de tout ce que l'Inde a à offrir grâce à son abondante diversité. Le salon IFTM Top Resa, qui s'est déroulé à Paris à la fin du mois de septembre, était l'occasion idéale pour les amateurs de voyages de découvrir la région.
Sheo Shekhar Shukla, directeur général de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a expliqué son approche du tourisme durable lors du salon.
"Après la crise, le monde entier a connu un changement d'approche en matière de tourisme. Et tous ces voyageurs avisés veulent vivre des expériences différentes : quelque chose de décalé, de nouveau, qui n'a pas été exploré auparavant".
Avec trois sites classés au patrimoine mondial de l'UNESCO, la région du Madhya Pradesh tient à préserver sa grande richesse historique : "L'UNESCO nous soutient très activement et trois de nos sites sont déjà classés au patrimoine mondial”, explique Sheo Shekhar Shukla.
“Sanchi est une destination spirituelle bouddhiste très célèbre, Bhimbetka est un lieu où des abris sous roche préhistorique sont encore préservés, et Khajuraho abrite des temples millénaires à l'architecture magnifique".
En somme, Shukla estime qu'il n'y a qu'une seule voie à suivre pour le secteur : "Les voyageurs doivent considérer le tourisme durable comme un paradigme afin de faire passer le tourisme au niveau supérieur".
En partenariat avec l'Office de tourisme du Madhya Pradesh.
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Kung Fu Nuns of Nepal Smash Convention
Nepal Dispatch
In Himalayan Buddhism, the religious roles of nuns have long been restricted by rules and customs. But one sect is changing that, mixing meditation with martial arts and environmental activism.
Nuns practicing Kung Fu in Nepal.Credit...
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By Sameer Yasir
Photographs and Video by Saumya Khandelwal
For this article, Sameer Yasir spent two days in a nunnery in Nagarjun, Nepal, on the outskirts of Kathmandu.
As the first rays of sun pierced through the clouds covering snowcapped Himalayan peaks, Jigme Rabsal Lhamo, a Buddhist nun, drew a sword from behind her back and thrust it toward her opponent, toppling her to the ground.
“Eyes on the target! Concentrate!” Ms. Lhamo yelled at the knocked-down nun, looking straight into her eyes outside a whitewashed temple in the Druk Amitabha nunnery on a hill overlooking Kathmandu, the capital of Nepal.
Ms. Lhamo and the other members of her religious order are known as the Kung Fu nuns, part of an 800-year-old Buddhist sect called Drukpa, the Tibetan word for dragon. Across the Himalayan region, and the wider world, its followers now mix meditation with martial arts.
Every day, the nuns swap their maroon robes for an umber brown uniform to practice Kung Fu, the ancient Chinese martial art. It’s part of their spiritual mission to achieve gender equality and physical fitness; their Buddhist beliefs also call on them to lead an environmentally friendly life.
Mornings inside the nunnery are filled with the thuds of heavy footsteps and the clanking of swords as the nuns train under Ms. Lhamo’s tutelage. Amid a soft rustle of their loose uniforms, they cartwheel, punch and kick one another.
“Kung Fu helps us to break gender barriers and develop inner confidence,” said Ms. Lhamo, 34, who arrived at the nunnery a dozen years ago from Ladakh, in northern India. “It also helps to take care of others during crises.”
For as long as scholars of Buddhism remember, women in the Himalayas who sought to practice as spiritual equals with male monks were stigmatized, both by religious leaders and broader social customs.
Barred from engaging in the intense philosophic debates encouraged among monks, women were confined to chores like cooking and cleaning inside monasteries and temples. They were forbidden from activities involving physical exertion or from leading prayers or even from singing.
In recent decades, those restrictions have become the heart of a raging battle waged by thousands of nuns across many sects of Himalayan Buddhism.
Leading the charge for change are the Kung Fu nuns, whose Drukpa sect began a reformist movement 30 years ago under the leadership of Jigme Pema Wangchen, who is also known as the 12th Gyalwang Drukpa. He was willing to disrupt centuries of tradition and wanted nuns who would carry the sect’s religious message outside monastery walls.
“We are changing rules of the game,” said Konchok Lhamo, 29, a Kung Fu nun. “It is not enough to meditate on a cushion inside a monastery.”
Today, Drukpa nuns not only practice Kung Fu but also lead prayers and walk for months on pilgrimages to pick up plastic litter and make people aware of climate change.
Every year for the past 20, except for a hiatus during the pandemic, the nuns have cycled about 1,250 miles from Kathmandu to Ladakh, high in the Himalayas, to promote green transportation.
Along the way, they stop to educate people in rural parts of both Nepal and India about gender equality and the importance of girls.
The sect’s nuns were first introduced to martial arts in 2008 by followers from Vietnam, who had come to the nunnery to learn scriptures and how to play the instruments used during prayers.
Since then, about 800 nuns have been trained in martial arts basics, with around 90 going through intense lessons to become trainers.
The 12th Gyalwang Drukpa has also been training the nuns to become chant masters, a position once reserved only for men. He has also given them the highest level of teaching, called Mahamudra, a Sanskrit word for “great seal,” an advanced system of meditation.
The nuns have become well known both in Hindu-majority Nepal, which is about 9 percent Buddhist, and beyond the country’s borders.
But the changes for the sect have not come without intense backlash, and conservative Buddhists have threatened to burn Drukpa temples.
During their trips down the steep slopes from the nunnery to the local market, the nuns have been verbally abused by monks from other sects. But that doesn’t deter them, they say. When they travel, heads shaved, on trips in their open vans, they can look like soldiers ready to be deployed on the front line and capable of confronting any bias.
The sect’s vast campus is home to 350 nuns, who live with ducks, turkeys, swans, goats, 20 dogs, a horse and a cow, all rescued either from the knife of butchers or from the streets. The women work as painters, artists, plumbers, gardeners, electricians and masons, and also manage a library and medical clinic for laypeople.
“When people come to the monastery and see us working, they start thinking being a nun is not being ‘useless,’” said Zekit Lhamo, 28, referring to an insult sometimes hurled at the nuns. “We are not only taking care of our religion but the society, too.”
Their work has inspired other women in Nepal’s capital.
“When I look at them, I want to become a nun,” said Ajali Shahi, a graduate student at Tribhuvan University in Kathmandu. “They look so cool, and you want to leave everything behind.”
Every day, the nunnery receives at least a dozen inquiries about joining the order from places as far as Mexico, Ireland, Germany and the United States.
“But everyone can’t do this,” said Jigme Yangchen Ghamo, a nun. “It looks attractive from outside, but inside it is a hard life.”
“Our lives,” she added, “are bound by so many rules that even having a pocket in your robes comes with restrictions.”
On a recent day, the nuns woke up at 3 a.m. and began meditating in their dormitories. Before dawn broke, they walked toward the main temple, where a nun chant master, Tsondus Chuskit, led prayers. Sitting cross-legged on benches, the nuns scrolled through the prayer text on their iPads, introduced to minimize use of paper.
Then in unison they began to chant, and the bright-colored temple filled with the sound of drums, horns and ring bells.
After the prayers, the nuns gathered outside.
Jigmet Namdak Dolker was about 12 when she noticed a stream of Drukpa nuns walking past her uncle’s house in Ladakh in India. An adopted child, she ran out and started walking with them.
She wanted to become a nun and begged her uncle to let her join Drukpa nunnery, but he refused.
One day, four years later, she left the house and joined thousands of people celebrating the birthday of Jigme Pema Wangchen, the sect’s head. She eventually made her way to the nunnery and never returned.
And how does she feel after seven years, six of which she has spent practicing Kung Fu?
“Proud. Freedom to do whatever I like,” she said, “And so strong from inside that I can do anything.”
Bhadra Sharma contributing reporting.
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France24 - Monde
Au Burundi, la crise climatique prive des milliers d’enfants d’école
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Publié le : 15/12/2022 - 13:47Modifié le : 15/12/2022 - 13:50
Unicef
Le réchauffement climatique touche de plein fouet le Burundi, pays d’Afrique de l’Est et l’un des plus pauvres du monde. Sécheresses, vents violents et inondations provoquent des destructions d’écoles et des déplacements de populations, lourds de conséquences sur l’éducation des enfants.
“La crise climatique est une crise des droits de l’enfant”. C’est à l’aide de chiffres concrets que l’UNICEF illustre ce constat accablant. Au total, plus de 1000 salles de classes ont été affectées par des catastrophes naturelles ces deux dernières années au Burundi, privant une centaine de milliers d’élèves d’instruction. En cause : le réchauffement climatique, qui provoque des vents violents et inondations à l’origine de nombreuses destructions, dont les écoles.
Alors que le Burundi est le pays avec les plus faibles émissions de gaz à effet de serre du monde, il pâtit de ses conséquences. “Au Burundi, les effets du changement climatique, notamment les inondations, les glissements de terrain, la sécheresse, ont provoqué le déplacement 75 000 personnes, dont environ la moitié sont des enfants en 2022”, affirme John Agbor, représentant pays de l’UNICEF.
Relogés dans des camps et habitats de fortune, les enfants ont des difficultés pour poursuivre leur scolarité dans des conditions adéquates. “Les élèves dont les écoles ont été détruites doivent aller dans d’autres structures. Nous avons alors des classes surchargées, qui accueillent jusque 100 élèves pour une capacité de 50 !”, déplore le représentant de l’UNICEF.
C’est le cas des écoles Mushasha I et II, envahies par les eaux lors de la dernière saison des pluies. “Les inondations ont été lourdes de conséquences sur la scolarité des élèves. Plusieurs salles de classe étaient impraticables pendant trois mois et les élèves ont dû rejoindre d’autres écoles pour finir l’année. Le nombre d’heures de cours a donc été fortement réduit, sans parler de leur matériel scolaire, qui a aussi été détruit”, témoigne Clarisse Barikaco, Directrice de l’école fondamentale Mushasha I.
Les enfants, premières victimes du réchauffement climatique
Sur le terrain, le Fonds onusien pour l’enfance tente d’appliquer des plans d’urgence, notamment en fournissant du matériel scolaire, en réparant les écoles détruites ou en proposant des tentes de remplacement dans les camps.
Mais à long terme, des solutions plus pérennes sont nécessaires, notamment la construction de bâtiments scolaires solides et résilients capables de résister aux intempéries. Problème : le Burundi peine à attirer les fonds des bailleurs internationaux pour mener à bien ces chantiers, car, selon le fonds pour l’enfance, les chiffres des populations atteintes restent “faibles”, comparés à d’autres pays bien plus peuplés et la priorité est donc ailleurs.
L’appel de l’UNICEF est donc urgent : la communauté internationale doit reconnaître que les enfants, qui constituent la frange de la population la plus vulnérable, sont les premières victimes de ce réchauffement mondial, que ce soit en termes de santé, de protection, d’accès à l’eau et à l’hygiène, à une bonne nutrition, mais aussi à l’éducation. Au-delà d’attirer les fonds pour la construction d’écoles, la seule solution pérenne est déjà connue des décideurs du monde entier, rappelle John Agbor. “Lors de la COP 27, les enfants et les jeunes ont intensifié le plaidoyer afin que des mesures soient prises contre les changements climatiques ; aux dirigeants mondiaux de tenir compte des appels lancés par les enfants et les jeunes pour renforcer les actions visant à réduire les émissions et à fournir un financement adéquat pour le climat. Nous devons sauver la planète, pour sauver nos enfants ”.
Pour en savoir davantage sur les actions de l'Unicef au Burundi : https://www.unicef.org/burundi/
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Les Hittites : 3 années de sécheresse ont suffi à faire chuter le principal rival de l’Égypte antique
ActuArchéologie. L'empire Hittite était une puissante civilisation d’Anatolie qui a disparu mystérieusement il y a 3 000 ans. Trois années auraient suffi à précipiter son déclin, suggère de nouvelles recherches publiées dans la revue Nature. Comment les chercheurs ont-ils pu identifier avec autant de précision cette cause ? Explications.
Anna MussoCe fut l’un des plus puissants royaumes du Proche-Orient antique et le principal rival de l’Égypte. Pourtant, les Hittites ont été longtemps oubliés de l’histoire. Ils avaient établi, entre 1650 et 1200 av. J.-C., un vaste empire dans la région semi-aride du centre de l’Anatolie, occupant certaines parties de la Turquie, de la Syrie et de l’Irak modernes, avant de s’effondrer brutalement.
Attaques militaires, troubles intérieurs, famines, épidémies…
Certes, à la fin de « l’âge du bronze », vers les XIIIe et XIIe siècles av. J.-C., plusieurs empires du Proche-Orient et de la Méditerranée orientale ont disparu en quelques décennies. Les causes de cet effondrement généralisé sont toujours débattues par les historiens.
Quel fut le facteur déclencheur de cette crise systémique ? Plusieurs causes ont été identifiées : des attaques militaires venues du monde égéen, des troubles intérieurs, des famines, des épidémies et, surtout, un changement climatique plus sec et plus frais durant près de trois siècles.
Climat : demain commence aujourd’huiDe nouvelles recherches publiées dans la revue Nature apportent une explication beaucoup plus précise de l’effondrement brutal des Hittites. Trois années de sécheresse inédites, très précisément entre 1198 et 1196 av. J.-C., se sont abattues sur l’Anatolie et ont précipité la fin de cet empire.
En effet, « ce qui peut ébranler de nombreuses sociétés humaines dépendantes de l’agriculture et de l’élevage, ce sont des années consécutives de crise inattendue et non anticipée. Un environnement semi-aride pourrait exacerber de tels défis », nous explique le premier auteur de l’article, Sturt Manning, professeur d’archéologie à l’université américaine de Cornell.
Le changement climatique a-t-il fait disparaître des civilisations ? Enquête en MéditerranéeAbandon de la capitale par ses habitants
Peu de temps avant cet épisode de sécheresse, en 1207 av. J.-C., la capitale Hattusa, qui compta jusqu’à 50 000 habitants, fut désertée. Avec cette cité, véritable centre religieux de l’Empire hittite, aujourd’hui classée site archéologique au patrimoine mondial de l’Unesco, disparurent l’administration et le système d’écriture de cette civilisation.
« Les causes de l’effondrement soudain et dramatique de l’Empire hittite, en particulier l’abandon de sa capitale de longue date et de la demeure de ses dieux, ainsi que la fin de sa bureaucratie, et donc des documents écrits, intriguent depuis longtemps les chercheurs et de multiples explications possibles ont été avancées », relate l’archéologue.
Un parent du roi légendaire Midas
Comment les chercheurs ont-ils pu identifier avec autant de précision les trois années de sécheresse intervenues il y a plus de 3 000 ans ? Pour les Hittites, la réponse se cachait… dans les arbres. En effet, leur étude est fondée sur l’analyse des cernes de troncs anciens, des rondins de genévriers prélevés dans un tumulus funéraire situé à Gordion, au centre de l’actuelle Turquie.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
C’est là que fut découverte et fouillée, au milieu des années 1950, la sépulture d’un dirigeant ou d’un parent du roi légendaire Midas contenant une structure en bois très bien conservée. « Des genévriers étaient utilisés pour construire une structure en bois à l’intérieur de ce qu’on appelle le tumulus Midas Mound, d’un peu plus de 50 mètres de haut. Ce bois a été étudié depuis le milieu des années 1970 et une chronologie des cercles d’arbres a été établie et datée, avec une erreur d’environ trois ans, jusqu’en 2020, décrit Sturt Manning, mais notre étude est la première à examiner le climat à partir de cet ensemble de données. »
Un empire dépendant de sa production céréalière et de l’élevage
La méthode scientifique de datation pour étudier la variation des marqueurs de croissance des arbres, appelée la « dendrochronologie », est régulièrement utilisée en archéologie pour obtenir une datation fiable. L’analyse des anneaux concentriques, formés avec le temps au cœur des genévriers, a ainsi permis de reconstituer avec précision les anciennes conditions climatiques.
« Pour ces arbres, des cernes très étroits indiquent probablement un manque de disponibilité en eau, comme nous avons pu le vérifier, précise Sturt Manning. Ces enchaînements de plusieurs années de sécheresse grave sont très rares, cela se produit une fois tous les deux siècles environ. Or, les seuls cas de ce type survenus autour de 1200 avant notre ère se sont produits vers 1198-1196. »
Ces paysans qui font face à la sécheresse en préservant les solsCes trois années consécutives d’assèchement des sols, dans une période déjà difficile, ont probablement précipité la chute de l’Empire hittite, qui dépendait entièrement de sa production céréalière régionale et de l’élevage.
Réfléchir sur l’impact des changements climatiques
Les chercheurs veulent savoir, désormais, comment ces changements climatiques ont affecté, ou pas, autour de 1200 av. J.-C., les autres civilisations en Méditerranée orientale et au Proche-Orient. En attendant, le basculement de l’Empire hittite devrait donner à réfléchir sur l’impact rapide et profond des changements climatiques. « Trois graves années de sécheresse consécutives touchant une grande partie de plusieurs continents, prévient Sturt Manning, pourraient constituer un véritable défi, aujourd’hui comme à l’époque. »
La science et la conscience, avec l’Humanité
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SciencesArchéologieSécheresseAnatolie BBC
Scotland first to ban environmentally harmful anaesthetic
Scotland has become the first country in the world to stop its hospitals using the anaesthetic desflurane because of the threat it poses to the environment.
NHS data suggests the gas, used to keep people unconscious during surgery, has a global warming potential 2,500 times greater than carbon dioxide.
Banning it in Scotland - from its peak use in 2017 - would cut emissions equal to powering 1,700 homes a year.
UK hospitals have already cut down.
In the last few years, more than 40 hospital trusts in England and a number of hospitals in Wales have stopped using it.
NHS England will introduce a similar ban from 2024, which - like Scotland - prohibits its use for anything but exceptional circumstances.
Banning it across NHS hospitals in England would cut harmful emissions equivalent to those caused by powering 11,000 homes every year, according to NHS analysis of desflurane use in 2020.
Other countries, including many in Europe, are likely to make similar moves in the next few years.
Dr Kenneth Barker, anaesthetist and clinical lead for Scotland's national green theatres programme, said he was shocked to find the anaesthetic drug he had used for more than a decade for many major and routine operations was so harmful to the environment.
"I realised in 2017 that the amount of desflurane we used in a typical day's work as an anaesthetist resulted in emissions equivalent to me driving 670 miles that day," he said.
"I decided to stop using it straight away and many fellow anaesthetists have got on board.
"When you are faced with something as obvious as this and with the significance it has to the environment - I am very glad we have got to this stage."
Many hospitals have switched to safe and effective anaesthetic gases with less warming potential such as sevoflurane, which has a global warming potential 130 times that of carbon dioxide, or to using alternative non-gaseous anaesthetics and more efficient equipment.
Scottish Health and Social Care Secretary, Humza Yousaf, said: "Programmes like this are key to our transition to become a net-zero health service, whilst ensuring patient safety remains at the heart of every clinical decision.
Meanwhile. Dr Helgi Johannsson, vice president of the Royal College of Anaesthetists, told the BBC: "More and more anaesthetists across the UK have become aware of the sheer extent of the damage the gas can cause to the environment and have chosen to stop using it - and I am proud of that."
But he warns it is only the start and just "a drop in the ocean of the NHS carbon footprint".
He explained: "The NHS is a really carbon-intensive industry. We need to concentrate on all the other major things that can make a difference too - such as tackling old hospital buildings that are difficult to heat and reducing the journeys patients take."
Overall, anaesthetic gasses make up about 2-5% of the NHS's carbon footprint, and efforts are under way to tackle other medical gases like nitrous oxide.
NHS England's net-zero strategy includes looking at more environmentally friendly heating and lighting systems, greener vehicles and examining the environmental impact of how medicines and equipment are supplied to the NHS.
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Despised Dictator’s ‘Scary’ Shrine Becomes a Bet on Albania’s Future
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An enormous pyramid was long a reminder of a brutal regime and decades of disappointments. Now, it’s a symbol of a city aspiring to be the high-tech “Tel Aviv of the Balkans.”
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By Andrew Higgins
TIRANA, Albania — Built in the 1980s to commemorate a dead tyrant in Pharaonic style, the concrete and glass pyramid in the center of Albania’s capital, Tirana, was falling apart by the time engineers and construction workers arrived to rescue it.
The windows were broken. Homeless people were sleeping in its cavernous hall, which was daubed with graffiti and stinking of urine. Empty bottles and syringes littered the floor, which was covered in polished marble when the pyramid — a shrine to Albania’s late Communist dictator, Enver Hoxha — first opened in 1988, but had since been stripped bare by vandals and thieves.
“The place was a wreck,” Genci Golemi, the site engineer, recalled of his first visit. “Everything had been stolen.”
Now, after two years of reconstruction work, the building is a glistening temple to Albania’s ambitious hopes for the future.
For Tirana’s mayor, Erion Veliaj, the $22 million makeover of the pyramid points to how he imagines the capital: as “the Tel Aviv of the Balkans,” a high-tech hub offering jobs and promise to a country that was so impoverished and cut off from the modern world under Mr. Hoxha, who died in 1985, that typewriters and color TVs were banned.
“Instead of being a blast from the past, it will be blast off into the future,” the mayor said of the pyramid, brushing aside the fact that Albania is still one of Europe’s poorest countries and better known as a source of economic migrants than software engineers.
Still, after decades of failed grand plans for the pyramid, hope is running high. It is being repurposed as a space for classrooms, cafes and tech company offices, and is scheduled to open to the public later this year.
“Hoxha will be rolling in his grave to see his memorial turned into a celebration of capitalism, jobs and the future,” Mr. Veliaj said, standing atop the pyramid, which is about 70 feet tall, near a hole in the roof that used to be filled with a giant red star made of glass. The outline of the star is still visible in the concrete that housed it, a ghostly reminder of Albania’s four decades under brutal Communist rule.
Many countries on Europe’s formerly Communist eastern fringe have wrestled with the question of what to do with massive structures left over from a past most people would like to forget.
Winy Maas, the principal architect of MVRDV, a Dutch firm that led the redesign of the Tirana pyramid, said that dealing with structures erected to celebrate tyranny has always involved “difficult decisions” but added that no matter how baleful a building’s beginnings, demolition is “rarely a good option.”
He said he had been inspired by the reconstruction of the Reichstag in Berlin by the British architect Norman Foster, who added a glass dome to a building long associated with Germany’s Nazi past and turned it into a light-filled symbol of the country’s modern democracy.
Albania was the last nation in Europe to ditch Communism, doing so in 1991 with a frenzy of attacks on statues of Mr. Hoxha, his memorial hall and everything he stood for.
But hopes of a new era of democratic prosperity quickly turned into yet more upheaval when a network of financial Ponzi schemes collapsed in 1997, setting off violent nationwide protests that pushed the country toward civil war.
Tempers eventually calmed, opening the way for Albania to apply to join the European Union in 2009 and win candidate status in 2014 for future entry to the bloc, which it has yet to join.
Throughout this turbulent journey, the Hoxha pyramid loomed over Tirana, slowly decaying and seemingly taunting each new Albanian government with its memories of a Stalinist system that few wanted to bring back but whose replacement had fed so much disappointment.
“The ghost of Hoxha was everywhere and terrifying for everyone,” recalled Frrok Cupi, a journalist who was appointed in 1991 to manage the pyramid, which was supposed to become a cultural center.
One of his first and most daunting tasks, Mr. Cupi said, was to somehow get rid of a 22-ton marble statue of the dictator in the main hall. Its removal, he believed, offered the only hope of saving the pyramid from angry anti-Communist mobs that wanted to destroy the whole building.
The statue was so big and heavy that moving it risked breaking the floor and bringing down the pyramid. The Italian Embassy proposed hoisting the statue out through the roof by helicopter. Others suggested cutting it to pieces with a special saw. In the end, Llesh Biba, a young theater director working as a carpenter at the pyramid, set upon Hoxha with a sledgehammer, bashing away with gusto at his head and body.
“It felt great to hit Hoxha,” Mr. Biba, now a sculptor, recalled in an interview in his Tirana studio. “Nobody else dared. They were all worried about saving their own skins.” After finishing his work, however, Mr. Biba checked into a hospital suffering serious lung problems from breathing in shards of marble and dust.
Mr. Biba’s health crisis established what became a long pattern of misfortune associated with a building that “seemed cursed,” according to Martin Mata, the co-head of the Albanian-American Investment Fund, which helped finance the reconstruction work.
With no money to keep the pyramid operating as a cultural center, the authorities turned it into a rental property.
Albania’s first nightclub took space there in the early 1990s. The United States aid agency USAID, a television station and Pepsi moved into office space in the basement, followed by NATO, which set up an office there during the 1999 war in neighboring Kosovo.
Over the years, the pyramid started falling apart, taken over by squatters and swarming with young people who used its sloping concrete outer walls as slides. Bold plans to give the structure a new purpose came and went, including a failed project promoted by an Albanian former prime minister, Sali Berisha, to turn the pyramid into a new national theater.
By 2010, the pyramid had become such an embarrassing symbol of failure that legislators demanded it be torn down and asked Austrian architects to come up with a plan to build a new Parliament building on its land. That effort, too, fizzled.
The current renovation finally broke the streak of failure.
Driving the current effort is Tirana’s mayor, Mr. Veliaj, a close political ally of Albania’s prime minister for the past decade, Edi Rama, a former artist who has won plaudits, even from some political rivals, for shaking off the country’s reputation for chaos.
The mayor, 43, recalled visiting the pyramid as a schoolboy soon after it opened in 1988 as a lugubrious memorial to Mr. Hoxha. “It was like going to a scary funeral,” he said, describing how a floodlit red star in the roof “looked down on us all, like the eye of Big Brother.”
Mr. Maas, the architect, said that in the renovation, he tried to “overcome the past, not destroy it” by preserving the pyramid’s basic structure while opening it up more to sunlight and modernizing the interior to purge it of associations with Albania’s grim past.
In a concession to the happy memories many Tirana residents have of sliding down the pyramid’s slopes, the new design includes a small area for sliding. Most of the outer walls, however, are now covered with steps so that visitors can walk to the top. There is also an elevator.
Not everyone likes the new design. Mr. Biba, who demolished Mr. Hoxha’s marble statue more than 30 years ago, scorned the reconstructed pyramid as a flashy public relations stunt by the prime minister.
But that is a minority view. Mr. Cupi, who, after his cultural center flopped, supported demands that the building be torn down, now praises the redesign as a sign that Albania can overcome its Communist ghosts and post-Communist demons.
“We all wanted to be part of the West but did not really know what this meant,” he said. “The pyramid has now been totally transformed, and that gives me hope for this country.”
Fatjona Mejdini contributed reporting.
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L'Humanité
Nucléaire, isolé ou encerclé ?
ChroniqueSylvestre HuetL’Allemagne a décidé de sortir du nucléaire en 1998. Une décision jamais mise en cause, seule la date d’arrêt des réacteurs existants a pu faire débat. Depuis, l’Allemagne a tout fait pour empêcher un pays européen d’opter pour cette technologie. La France allait-elle se retrouver isolée ou l’Allemagne encerclée ? Voici un bilan non exhaustif mais suffisant.
L'Allemagne dit stop au nucléaireL’Autriche, l’Italie, l’Irlande, la Norvège et le Danemark n’ont jamais voulu de cette technologie. La Suisse, l’Espagne et la Belgique ne souhaitent pas en construire de nouveaux après la fin de leurs réacteurs actuels.
Relance de l’énergie nucléaire civile : ce que dit la scienceMais la France relance son programme nucléaire. La Grande-Bretagne construit deux EPR à Hinkley Point et en envisage deux à Sizewell. La Finlande veut augmenter la part du nucléaire dans son électricité. Le gouvernement suédois ouvre la discussion sur de nouveaux réacteurs. La République tchèque a lancé un appel d’offres pour un nouveau réacteur à la centrale de Dukovany et discute de petits réacteurs modulaires avec Rolls-Royce.
Nucléaire. L’EPR de Flamanville toujours au cœur des débatsLa Slovaquie vient de mettre en service, le 31 janvier, un nouveau réacteur à la centrale de Mochovce. La Hongrie a signé pour deux VVER-1200 russes à construire à la centrale de Paks. La Roumanie veut deux nouveaux réacteurs à la centrale de Cernavoda, discute de petits réacteurs modulaires (SMR) avec la firme américaine NuScale dont le premier se situerait à Doicești. La Slovénie a décidé de prolonger de vingt ans la centrale de Krško et envisage un référendum sur la construction d’un deuxième réacteur.
De nouveaux pays se lancent. La Pologne a signé pour trois à cinq gros réacteurs AP1000 de Westinghouse et 79 SMR de GE-Hitachi, afin de sortir du charbon. Le même fournisseur en SMR discute avec l’Estonie. La Biélorussie a inauguré son premier réacteur en 2020 et finit la construction du deuxième. L’Ukraine, au statut de « candidat immédiat » à l’Union européenne voulu par l’Allemagne ? Elle souhaite basculer son parc nucléaire de 15 réacteurs, plus deux en construction, de la technologie russe à celle de Westinghouse et a déjà signé pour plusieurs AP1000.
Un bilan très contrasté. Mais l’Allemagne n’a pas réussi à isoler la France. Le choix de cette électricité bas carbone, favorable à l’action contre le changement climatique, demeure fort en Europe. Paradoxe : en fournissant une électricité stable et pilotable en Europe, il favorise l’installation de moyens intermittents – éoliens et solaires – en compensant leurs défauts.
SciencesNucléaireÉnergie nucléairela chronique scientifique de sylvestre huet Valeurs Actuelles
Tunisie : le discours anti-immigration du président Kaïs Saïed crée “une explosion de haine”
La colère gronde en Tunisie. Le 21 février dernier, le chef de l’Etat Kaïs Saïed, élu en 2019 et qui gouverne seul depuis l’été 2021 – après avoir neutralisé le Parlement et limogé son Premier ministre – a tenu des propos qui ont mis le feu aux poudres en marge d’un conseil de sécurité. Comme le rappelle France Info ce vendredi 3 mars, le dirigeant tunisien a considéré ce jour-là que l’immigration était une menace pour l’identité du pays. Alors que la Tunisie traverse une crise économique et politique, un certain nombre d’associations ont fustigé une « stratégie du bouc émissaire », tandis que le discours de Kaïs Saïed a engendré « une explosion de haine », selon Saadia Mosbah, présidente d’une association chargée de combattre les discriminations raciales en Tunisie et dont les propos sont cités par le média.
Les migrants subsahariens sont persona non grata
Dans le détail, comme le relate France Info, qui s’appuie notamment sur des informations de RFI, les immigrés noirs en Tunisie subiraient des violences inédites depuis la prise de parole de Kaïs Saïed, lors de laquelle il avait fait allusion à une présumée « entreprise criminelle […] pour changer la composition démographique de la Tunisie ». Par conséquent, au cours des dernières semaines, les associations disent avoir recensé des attaques à l’arme blanche, des passages à tabac, mais également des expulsions sommaires.
Le 20 février, à la veille des propos tenus par Kaïs Saïed, nous nous étions déjà fait l’écho d’un article de Courrier international sur le même sujet. Nos confrères, qui s’appuyaient sur des médias tunisiens parmi lesquels le site Nawaat, avaient rapporté que les migrants subsahariens étaient progressivement devenus persona non grata dans ce pays du Maghreb où une partie de la presse et de la société se montre très critique vis-à-vis d’eux.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
Russia Dispatch
In Bleak Russian Cemetery, Sea of Crosses Signals War’s True Toll
A dismal, snowy plot near the Black Sea is the final resting place for more and more soldiers from the Wagner mercenary forces, a testament to the huge casualties Russia is suffering in its invasion.
Graves of fallen Russian soldiers from the Wagner mercenary forces on the outskirts of Bakinskaya, a town in Russia, as seen this month.Credit...
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By Valerie Hopkins
Photographs by Nanna Heitmann
BAKINSKAYA, Russia — It was a lonely funeral. Four narrow coffins, recently pulled from the back of a covered truck, rested on stands under an insistent snowfall as an Orthodox priest performed last rites. Three gravediggers in tattered jackets looked on with their hands folded solemnly. An excavator was parked close by, ready to dig more graves.
“Lord have mercy,” the priest chanted as he blessed the bodies of fallen Russian soldiers with incense, his cassock buffeted by a freezing wind.
Once those corpses were lowered, four more dead soldiers in crimson-covered coffins were sung their last rites.
This is the final resting place for many of the men who lost their lives fighting for the private mercenary force known as Wagner, which has been leading the Russian military effort in the monthslong battle for the Ukrainian city of Bakhmut.
Wagner’s founder, Yevgeny V. Prigozhin, a tycoon who has a close relationship with President Vladimir V. Putin, has lauded his force as “probably the most experienced army in the world today.”
But the rapidly growing cemetery in Bakinskaya, a town near the Black Sea, is evidence that his mercenary army — which includes many poorly trained ex-convicts — is sustaining tremendous battlefield losses. On a recent weekday, nine men had their remains interred at this relatively new cemetery, established for Wagner recruits who had indicated that they preferred to be buried there.
Late last year, activists were tipped off about the heightened activity at this gravesite, which lies adjacent to a cemetery used by the local community. Then, it contained about 50 graves. Now, it has about 300, and those observing the cemetery say between four and eight soldiers are being buried per day, on average; local media estimates are even higher, reporting as many as 16 graves per day.
Almost all the graves, sheathed in fresh snow, were identical, though occasionally a slim Muslim headstone stood at the head of the grave, rather than an Orthodox cross. Each has a wreath of plastic flowers in the style of the Wagner logo — red, yellow and black with a golden star in the middle. Only one, the grave of Andrey V. Orlov, who died on Dec. 15 at the age of 28, had a photograph, and an extra wreath of flowers.
Burials here were gaining little notice until late December, when an antiwar activist, Vitaly V. Wotanovsky, started publishing images of the cemetery, including the names and dates of birth of the dead, on his Telegram channel. Ten days later, on New Year’s Day, photographs of Mr. Prigozhin laying flowers on the graves emerged.
The State of the War
Casualties began to increase, Mr. Wotanovsky said, as the battle for Bakhmut and the nearby village of Soledar intensified.
“Since November, the number of deaths has increased dramatically,” Mr. Wotanovsky, 51, said in an interview at his home in the nearby city of Krasnodar. In the past he had counted around four burials a day, he said, but noted that on one recent day there were 11.
Mr. Wotanovsky, who has spent 20 days in detention since the invasion began because of his antiwar activities, has an almost encyclopedic knowledge of his region’s cemeteries. He collects tips from local residents and keeps a running tally of the war dead buried in the area and posts pictures of the grave markers on his Telegram channel. He said that informing the public about the names and identities of the fallen was his only way to protest and to try to change public opinion.
“This is the only normal, legal way to tell people that war is death, that it is bad, so that they somehow reflect on it in their heads,” said Mr. Wotanovsky, a Russian army veteran who spent years working for the military as a radio engineer.
Many of the Wagner fighters buried in Bakinskaya had been convicted of crimes, according to an analysis by The New York Times. Western intelligence agencies, the Ukrainian government and a prisoners’ rights association, Russia Behind Bars, estimate that around 40,000 inmates have joined the Russian forces since July — about 10 percent of the country’s prison population. Ukrainian officials have claimed that nearly 30,000 of them have deserted or been killed or wounded, but that number could not be independently verified.
One of the gravediggers took pride in pointing out to visiting journalists that the coffins were placed not on the ground but on individual stands “in a dignified manner.”
Some observers have speculated that the graveyard is a public relations ploy by Mr. Prigozhin, who is increasingly seeking credit for capturing Ukrainian territory and is believed to harbor political ambitions.
“Unlike the general tendency in Russia, which is to try to minimize casualties and downplay the loss of life, Mr. Prigozhin is trying to promote the military heroism and sacrifice” of his soldiers, said Samuel Ramani, an associate fellow at RUSI, a defense think tank in Britain, who studies the group.
Not far from the cemetery, a 20-minute ride along the region’s highway, stands a compound containing a chapel erected to commemorate the dead Wagner fighters. On a recent visit, the gates around the compound were completely shut. Videos of Mr. Prigozhin visiting the site have shown walls containing the cremated remains of an unknown number of fighters.
Another 10 minutes down the highway is the Molkino base, which observers say has been a training camp for Wagner soldiers since 2015. According to Russian media reports, the Ministry of Defense has spent at least 1 billion rubles, or $13.6 million, developing the training facility.
The base is off limits to civilians, but soldiers in various uniforms were the main customers at several cafes, fast food joints and a convenience store in the vicinity.
One soldier, who gave his name as Abkhat, said he was from the Samara region, near the border with Kazakhstan, and that he was being dispatched to Ukraine that evening.
He said he was 30 and that he “volunteered not for the money, but out of love for my country.”
In the regional capital of Krasnodar, a city of 900,000 people, the war is never far away. Civil aviation has been suspended since Feb. 24 of last year, the day Russia invaded, and fighter jets fly training missions overhead, complementing the ongoing tactical exercises at Molkino.
The Krasnodar area, with the third-biggest population of Russia’s 85 regions, has the second highest number of cases for “discrediting the Russian army,” a common charge made against anyone who expresses opposition to the war. A repeat offense can result in up to 10 years in jail.
In one case making headlines and alarming local antiwar activists, a married couple discussed their opposition to the invasion between themselves as they dined at a restaurant. The establishment’s owner called the police, who charged the husband and wife with petty hooliganism. The wife was additionally accused of “discrediting” Russia’s army.
Despite the intimidating climate, Mr. Wotanovsky’s close friend, Viktor V. Chirikov, also an army veteran, believes that the simple act of posting about the dead will eventually bring about not only an end to the war, but the collapse of the system Mr. Putin built.
“Do you know why the Russian Empire fell?” he said in Mr. Wotanovsky’s kitchen. “Because of the number of coffins coming back from the First World War fronts to the villages where the fallen lived.”
“It’s one thing to watch on TV or the computer ‘oh, they are fighting there, they are killing there,’ like in computer shooting games,’’ he added. “But people start to ask ‘why are we doing this?’ when they see the coffin or grave of their school friends.”
The two men said they would continue to count the dead as casualties mount. At the cemetery in Bakinskaya, the plot appears to have room for many more bodies.
“They are still going to need more space,” Mr. Wotanovsky said.
Dmitriy Khavin and Oleg Matsnev contributed reporting.
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France24 - Monde
L’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest nécessite une réponse adaptée au climat dans un contexte de crises
Proposé par
Publié le : 05/09/2022 - 11:10
Banque mondiale
Alors que les crises se multiplient et le conflit dévastateur en Ukraine se prolonge, les impacts se font cruellement ressentir au Sahel et en Afrique de l'Ouest. Plus de 38 millions de personnes se trouvent déjà confrontées à une insécurité alimentaire aiguë et les conséquences de la guerre menacent 7 à 10 millions de personnes supplémentaires dans la sous-région.
Face à ces crises, la Banque mondiale déploie des interventions à court et à long terme pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, réduire les risques et consolider les systèmes alimentaires.
Ces actions s'inscrivent dans le cadre d'une réponse globale à la crise actuelle de la sécurité alimentaire. Jusqu’à 30 milliards de dollars sont mobilisés afin de renforcer des initiatives, existantes et en créer de nouvelles dans différents secteurs clés : agriculture, nutrition, protection sociale ou encore eau et irrigation. Ces financements visent à stimuler la production d'aliments et d'engrais, améliorer les systèmes alimentaires, faciliter l'accroissement des échanges et soutenir les ménages et les producteurs vulnérables.
La flambée des prix
L’onde de choc déclenchée par le conflit et ces crises multiples aura des répercussions complexes et durables à travers le monde entier. L’Afrique n’a pas été épargnée. Selon les prévisions, les prix mondiaux resteront à des niveaux historiquement élevés jusqu'à fin 2024. La crise modifie la structure du commerce et de la production mondiale, ce qui aggravera l'insécurité alimentaire et l'inflation. Ces secousses surviennent après deux années perturbées par la pandémie de COVID-19, portant à nouveau atteinte à un système alimentaire mondial déjà fragile et aux prises avec des défis climatiques sans précèdent.
« Aujourd’hui avec l’inflation galopante, beaucoup de populations malheureusement en Afrique ont du mal à avoir accès à l’essentiel, c’est-à-dire des produits alimentaires », souligne Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.
Sur les marchés du Sahel et d'Afrique de l'Ouest les prix du pétrole, du riz, du blé et d’autres produits de base connaissent des hausses brutales reflétant les cours internationaux. Ces hausses impactent de façon significative les ménages les plus pauvres qui doivent dépenser une plus grande part de leurs revenus à l’alimentation, par rapport aux ménages les plus aisés. Selon les données de la Banque mondiale, le prix du blé a augmenté de 60 % entre janvier 2021 et début juin 2022.
Le prix des engrais, essentiels à une agriculture productive, a également drastiquement augmenté depuis le début du conflit en février dernier. Il est aujourd'hui presque trois fois plus élevé qu'il y a un an. La production alimentaire devrait donc baisser au cours des prochaines années, la flambée des prix obligeant de nombreux agriculteurs à utiliser moins d'engrais.
S'attaquer aux causes profondes
La Banque mondiale se mobilise pour intervenir en urgence au Sahel et en Afrique de l'Ouest et centrale afin de soutenir les pays menacés par l'insécurité alimentaire à réagir plus rapidement. Elle travaille également avec ses partenaires humanitaires pour surveiller l'insécurité alimentaire régionale et élaborer des politiques de sécurité alimentaire.
Renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la région exige également des réponses à long terme. Et comme de nombreuses causes et conséquences de l'insécurité alimentaire dépassent les frontières nationales, des approches régionales sont adoptées pour renforcer la résilience des systèmes alimentaires dans les pays de l'Afrique de l'Ouest et centrale et répondre à ce défi pressant.
Le programme de Résilience du système alimentaire (FSRP), doté de 716 millions de dollars, est l'une de ces approches. Il vise à accompagner plus de quatre millions de personnes en Afrique de l'Ouest en augmentant la productivité agricole grâce à une agriculture intelligente, adaptée au changement climatique, afin de promouvoir les chaînes de valeur au sein de la région et mieux gérer les risques au niveau régional.
La Grande muraille verte
Alors que les systèmes alimentaires du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest et centrale sont soumis à un stress exceptionnel, la demande d'investissements climato-intelligents augmente pour soutenir les pays où les communautés sont confrontées aux effets combinés du changement climatique, des conflits et d'une dégradation environnementale sans précédent.
La Grande muraille verte, un projet initié et porté par le continent africain, est une initiative régionale majeure qui promet des solutions innovantes sur le plan climatique pour transformer les économies et les écosystèmes de la région. Elle vise à restaurer d’ici 2030 quelque 100 millions d'hectares de terres dégradées et à créer 10 millions d'emplois dans les zones rurales, en soutenant la capacité des populations à répondre et à s'adapter aux risques climatiques. La Banque mondiale s'est engagée à y investir 5,6 milliards de dollars entre 2020 et 2025 dans 11 pays participants. Plus de 60 projets ciblent la transformation des moyens de subsistance tout au long de la Grande muraille verte, à travers la restauration des paysages, l'amélioration des systèmes alimentaires et l'accès à des infrastructures résilientes au climat.
Des résultats tangibles
« Auparavant, je répandais chaque année de l’engrais chimique et je pouvais utiliser 20 ou 30 sacs d'engrais », explique Nama Boureima, agriculteur à Sapouy au Burkina Faso. Comme des centaines d’agriculteurs à travers le pays, il a bénéficié de l’installation d’un biodigesteur.
En ajoutant un mélange de fumier de vache et d'eau aux biodigesteurs, les agriculteurs peuvent générer du biogaz renouvelable pour cuisiner et des engrais bios pour cultiver leurs champs. Cet équipement permet de réduire les émissions de CO2 en captant le méthane émis par le fumier, tout en diminuant la pression sur les ressources forestières qui étaient auparavant utilisées comme combustible domestique.
« Aujourd’hui, je ne m'inquiète plus du problème des engrais », constate Boureima.
Sa ferme illustre certains des changements radicaux en cours dans le cadre de la Grande muraille verte. Au Burkina Faso, 270 000 hectares de terres ont ainsi été placés sous gestion durable ; plus de 2 500 microprojets ont été financés ; 1,5 million de personnes ont vu leurs bénéfices issus de produits forestiers augmenter ; et 10 millions de tonnes de CO2 ont pu être économisées.
Au Nigéria, le projet de lutte contre l’érosion et la préservation des bassins versant (NEWMAP) bénéficie à près de 12.5 millions de personnes. Ce projet, financé à hauteur de 900 millions de dollars, a permis de renforcer la capacité du pays à lutter contre l'érosion et les catastrophes naturelles Il a également créé 20 000 emplois directs et 32 000 emplois indirects grâce aux obligations vertes souveraines – une première en Afrique.
Au Niger, les rendements des communautés agro-sylvo-pastorales ont connu une forte progression, allant jusqu'à 58 %, grâce à la formation sur les stratégies intelligentes face au climat.
Un avenir vert
À l'heure où les défis mondiaux en matière de sécurité alimentaire se multiplient, il apparaît essentiel de tirer parti de ces investissements climato-intelligents ambitieux pour rendre l'économie de la région plus résiliente, atteindre une croissance inclusive et lutter contre l'insécurité alimentaire.
« Lorsque ces éléments sont réunis, cela permet non seulement de transformer l’économie, mais aussi de créer des emplois. Pour les jeunes Africains, ces perspectives permettent de rester en Afrique et de gagner leur vie en travaillant sur le continent », explique Ousmane Diagana de la Banque mondiale.
Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de la Banque mondiale : www.banquemondiale.org/fr/region/afr/western-and-central-africa
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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} L'Humanité
Sida : ce qu'il faut savoir de la guérison du « patient de Düsseldorf »
ActuUn troisième patient séropositif vient d’être déclaré officiellement guéri du sida, le virus de l’immunodéficience humaine, après une greffe de cellules souches de moelle osseuse. Cette annonce relance l’espoir de vaincre cette maladie par la thérapie génique. Explications.
Marine CyglerQuarante ans après la découverte du virus responsable du sida qui a causé la mort de plus de 40 millions de personnes depuis le début de l’épidémie, un troisième cas de guérison vient d’être rendu public.
L’histoire du « patient de Düsseldorf » fait l’objet d’un article détaillé dans le numéro du 20 février de la revue prestigieuse « Nature Medicine ». Car, comme le « patient de Berlin » en 2009 puis le « patient de Londres » en 2019, ce patient séropositif débarrassé du VIH après une greffe de cellules souches est un cas exceptionnel de guérison du sida.
Juin 1981, le début d'une longue guerre contre le sidaEn 2008, l’homme dont il est question est diagnostiqué séropositif à l’hôpital de Düsseldorf. Il reçoit un traitement antirétroviral à partir de 2010 : comme la plupart des patients recevant ce type de traitement, le virus n’est plus détectable chez lui, mais il reste logé dans des cellules réservoirs.
28,7 millions : c'est le nombre de personnes ayant eu accès à une thérapie antirétrovirale en 2021.
Aussi, si le patient avait arrêté le traitement antiviral, le VIH se serait multiplié à nouveau dans son organisme et aurait attaqué les cellules du système immunitaire, ses cibles… C’est en tout cas le scénario connu. Sauf qu’un gros problème de santé, une leucémie, a complètement changé la donne. Et cet homme, qui a passé plusieurs années sans traitement antirétroviral, est considéré aujourd’hui comme guéri.
Détruire les cellules malades de la moelle osseuse
Comment cela se fait-il ? Après un diagnostic de leucémie en 2011, l’échec de la chimiothérapie pour soigner ce cancer des cellules du système immunitaire localisé dans la moelle osseuse oblige les médecins à opter pour un autre traitement : la greffe de cellules souches issues d’un donneur anonyme. Il s’agit de détruire les cellules malades de la moelle osseuse et de reconstituer leur stock à partir de cellules souches provenant d’un donneur sain.
L’ÉQUIPE MÉDICALE A SÉLECTIONNÉ, PARMI LES DONNEURS AUX CARACTÉRISTIQUES BIOLOGIQUES COMPATIBLES, UN INDIVIDU PORTEUR D’UNE MUTATION GÉNÉTIQUE TRÈS RARE.
« On sait que le virus du VIH a pour cible les cellules du système immunitaire. Lors d’une greffe de moelle osseuse, les cellules immunitaires du patient sont ainsi remplacées intégralement par celles du donneur, ce qui permet de faire disparaître l’immense majorité des cellules infectées », explique Asier Sáez-Cirión, responsable de l’unité réservoirs viraux et contrôle immunitaire à l’Institut Pasteur et coprincipal auteur de l’étude, dans un communiqué.
Une mutation qui concerne moins de 0,5 % de la population
En plus de s’assurer de la compatibilité entre le donneur et le receveur comme pour toute greffe, les médecins ont pris soin de choisir un donneur avec une mutation dite CCR5-delta 32, qui concerne moins de 0,5 % de la population et qui est connue pour empêcher l’entrée du VIH dans les cellules.
Florence Thune : « Le VIH s’accompagne encore de craintes fantasmatiques »Autrement dit, les spécialistes ont fait le pari qu’en remplaçant les cellules du système immunitaire de leur patient par d’autres qui seraient résistantes naturellement au VIH, ce patient serait guéri.
Pour mémoire, le VIH s’ancre au récepteur CCR5 présent sur la membrane des cellules immunitaires. Après s’être lié à lui, le virus pénètre dans la cellule. En revanche, si le gène qui code le récepteur CCR5 est muté, à cause de la mutation delta 32 par exemple, le récepteur n’est pas fonctionnel, ce qui empêche l’infection.
En l’absence d’antirétroviraux
En 2018, cinq ans après la greffe, comme on ne détectait plus la présence de virus, le traitement antirétroviral contre le VIH a été suspendu. Médecins et chercheurs ont suivi l’évolution du patient pendant plus de quatre ans : le virus a été complètement éliminé de son organisme.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Les deux autres hommes guéris avaient également été atteints de cancers, le premier d’une leucémie myéloïde aiguë et le second d’un lymphome, et bénéficié d’une transplantation de cellules souches issues de la moelle osseuse d’un donneur résistant naturellement au VIH.
Douze ans après la greffe, le « patient de Berlin », l’Américain Timothy Ray Brown, ne présentait toujours aucune trace du VIH, mais il est décédé d’une récidive de leucémie, le 29 septembre 2020.
Où en est-on de la lutte contre le sida ? Le point avec Françoise Barré-Sinoussi et Camille SpireUn cas similaire de guérison a été présenté à la conférence internationale sur le VIH/sida en août 2022 à Montréal, ce qui, quand il sera officialisé, en fera la quatrième personne guérie du sida.
Cibler le récepteur CCR5
Un espoir pour toutes les personnes séropositives ? En fait, pas vraiment, car cette méthode n’est clairement pas transposable à l’ensemble des porteurs du VIH. « Il s’agit d’une situation exceptionnelle, quand tous ces facteurs coïncident pour que cette greffe soit un double succès de guérison, de la leucémie et du VIH », rappelle Asier Sáez-Cirión.
- D’une part, il faut trouver un donneur avec des caractéristiques biologiques compatibles avec celles du receveur pour éviter le rejet de la greffe.
- Et d’autre part, il faut que l’un des donneurs potentiels soit porteur de la fameuse mutation, ce qui est très rare.
Et si les médecins ont profité de la greffe pour tenter une protection contre le VIH, il s’agissait avant tout d’un traitement très lourd, avec des conséquences potentiellement mortelles, contre un cancer pour lequel il n’existait plus d’alternative thérapeutique.
En outre, d’un point de vue pratique, il semble difficile de trouver des porteurs de la mutation pour toutes les personnes vivant avec le VIH.
Néanmoins, malgré toutes ces limitations, le cas du patient de Düsseldorf montre qu’il existe une possibilité de guérir le VIH et renforce l’idée des chercheurs de cibler le récepteur CCR5, notamment en introduisant par exemple la mutation CCR5-delta 32 via une thérapie génique.
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SciencesVIHsidaMédecine BBC
Prince Harry and Meghan: Where do they get their money?
The Duke and Duchess of Sussex have been asked to leave Frogmore Cottage, the property they were given by the Queen when they got married.
Prince Harry and his wife Meghan no longer receive money from the Royal Family, and earn their income from commercial arrangements.
Why did Harry and Meghan leave the Royal Family?
The Duke and Duchess of Sussex met in 2016 and married in 2018. They stepped down as senior royals in January 2020.
The couple were angry about media intrusion, and frustrated that Buckingham Palace stopped them developing their "SussexRoyal" brand.
Other royals were said to be "hurt" by their decision.
Harry remained a Prince, and the couple kept their Duke and Duchess of Sussex titles, but are no longer addressed as His/Her Royal Highness (HRH).
Harry also gave up his military titles, and therefore did not wear uniform at the funeral of the late Queen Elizabeth.
Where do Harry and Meghan live?
The couple moved to Montecito in California in June 2020.
They said they wanted space to raise their son Archie, and to develop their Archewell Foundation. Their daughter, Lilibet, was born in 2021.
The couple returned to the UK for the late Queen's Platinum Jubilee in June 2022, and her funeral in September.
Prince Harry has not said whether he will attend his father's coronation in May.
How do Meghan and Harry earn their money?
Television and podcasts
The Sussexes' media company, Archewell Productions, makes various programmes for Netflix - an arrangement thought to be worth millions of dollars.
This includes the Harry & Meghan documentary series in which the couple talked about life in the Royal Family.
Archewell also makes podcasts for Spotify.
The couple were interviewed by US presenter Oprah Winfrey in March 2021, but said they were not paid for their appearance.
Books
Harry's memoir, Spare, was officially published on 10 January. But much of the book's content leaked in advance, including the claim he was physically attacked by his brother, Prince William.
He also talked about his grief over the death of his mother, Princess Diana, and said he and William urged their father not to marry Camilla, the Queen Consort.
When the book was announced, the publisher promised donations of $1.5m (£1.25m) and £300,000 respectively would be made to the charities Sentebale and WellChild.
Meghan published a children's book called The Bench in 2021.
Other
In March 2021, Harry was appointed "chief impact officer" for Californian firm BetterUp.
What did Prince Harry and Meghan lose when they stepped down?
Annual income
As working Royals, they received 95% of their annual income from Harry's father, then Prince of Wales.
In the financial year 2018-2019 (the first year of their marriage), Charles' Duchy of Cornwall estate paid more than £5m to cover the public duties - and some private expenses - of the Sussexes, and of the Duke and Duchess of Cambridge.
The taxpayer-funded Sovereign Grant made up the other 5%.
Charles subsequently gave them "a substantial sum" to support their transition to financial independence.
Duchy of Cornwall accounts show that the couple - along with Prince William and Kate - received £4.5m between April and June 2020.
"That funding [then] ceased," said a spokesman.
Bodyguards
Once they stepped back from official duties, the Duke and Duchess were no longer covered by the security arrangements in place for senior royals.
When Harry first left the UK, he said it would be too dangerous to bring back his family without police protection.
In July 2022, he was granted permission to challenge the decision at the High Court.
Frogmore Cottage
The Queen gave Frogmore Cottage in Windsor to Harry and Meghan when they got married in 2018.
The Crown Estate paid for renovations costing £2.4m, which the couple repaid when they stepped down.
They retained the cottage as their UK residence, and celebrated their daughter Lilibet's first birthday there in 2022.
However, the couple's spokesperson has confirmed that Buckingham Palace has asked the couple to leave the property.
Earlier the Sun newspaper reported that the request was made shortly after Harry's memoir Spare was published in January 2023.
The newspaper said the cottage had been offered to Harry's uncle, the Duke of York.
What other funds do Harry and Meghan have?
William and Harry received the bulk of their mother's £13m fortune when Princess Diana died in 1997.
Harry told tv presenter Oprah Winfrey this inheritance funded their US move: "I've got what my mum left me. Without that, we wouldn't have been able to do this."
Harry is also thought to have inherited millions from his great-grandmother, the Queen Mother.
It is not known whether the late Queen left him any money.
During her acting career, the Duchess of Sussex was reportedly paid $50,000 for each episode of the legal drama Suits. She appeared in more than 100 episodes.
Ms Markle also ran a lifestyle blog, and designed items for a Canadian fashion brand.
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France24 - Monde
Renforcer les solutions africaines face aux défis de l'Afrique
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Publié le : 25/07/2022 - 13:17
JICA
Confrontée à des perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire, au COVID-19 et au changement climatique, l'Afrique a besoin d'une nouvelle approche du développement fondée sur l'autonomisation et les solutions locales.
Telle est la conclusion d'une réunion de haut niveau organisée par l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) le 6 juillet à Paris, en prévision de la huitième conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD8), qui se tiendra les 27 et 28 août à Tunis.
Donner aux nations africaines les moyens de mener leur propre développement et de renforcer leur résilience face aux chocs extérieurs, objectif du principe de « sécurité humaine », a toujours été la vision directrice de la JICA tout au long de ses décennies d'engagement avec l'Afrique.
« Il est primordial que nous renforcions l'autonomie des individus, des organisations et des sociétés afin de pouvoir non seulement survivre aux crises, mais aussi en sortir plus forts » a déclaré le président de la JICA, Akihiko Tanaka, dans son discours liminaire, en se joignant aux panélistes de l'Agence française de développement (AFD), de l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de la Banque africaine de développement (BAD) et de l'Université de Columbia. L'événement était animé par Ragnheiður Elín Árnadóttir, directrice du centre de développement de l'OCDE.
En prélude à la TICAD8
Le thème de la résilience sera au cœur de la TICAD8, comme l'a également exprimé le président dans son résumé de la réunion ministérielle de la TICAD tenue en mars.
La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) a été créée en 1993 par le gouvernement japonais pour soutenir la croissance africaine grâce à un dialogue ouvert. Organisée en partenariat avec la Commission de l'Union africaine, les Nations Unies, le PNUD et la Banque mondiale, elle rassemble les dirigeants de certains pays africains, les organisations internationales, le secteur privé et la société civile. La TICAD encourage les efforts concertés pour atteindre les objectifs de l'Agenda 2063 - le plan de l'Union africaine « pour parvenir à un développement socio-économique inclusif et durable ».
La TICAD8 aura une résonance particulière en cette année 2022, alors que l'Afrique doit surmonter les conséquences économiques et sociales de la crise du COVID-19 et de la guerre en Ukraine.
« En ces temps difficiles, le Japon considère la TICAD8 comme une excellente plate-forme de mobilisation des partenaires clés pour accompagner les pays africains et leur permettre de se diriger eux-mêmes afin de surmonter ces défis » a déclaré Junichi Ihara, ambassadeur du Japon en France.
Une nouvelle approche du développement
Pour répondre aux besoins urgents en cas de crise, l'action humanitaire est la première réponse nécessaire. « Mais pour construire des sociétés et des économies résilientes » a précisé le président de la JICA, Akihiko Tanaka, « l'Afrique a besoin d'une approche de développement à long terme » qui s'appuie sur des institutions et des infrastructures solides.
Le Professeur Jean-Marie Guéhenno, directeur d'un programme sur la résolution de conflits à la SIPA (School of International and Public Affairs), Université de Columbia, a confirmé : « une perspective à long terme est très importante pour parvenir à la résilience. En temps de crise, les personnes se raccrochent aux structures les plus traditionnelles. Il est donc très important, dans ce contexte, de construire le soutien à la paix à travers les institutions. Nous ne pouvons apporter des changements durables que par le biais des institutions ».
Face à cette nécessité d'adopter une nouvelle approche, la TICAD8 devrait mettre en lumière les éléments fondamentaux de la résilience à long terme : l'alimentation, la santé, l'éducation, les infrastructures et l'intégration économique.
La production de riz multipliée par deux grâce à l'autonomisation
La sécurité alimentaire est devenue une priorité absolue en raison de la guerre en Ukraine, qui a provoqué de graves perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire. Les pays africains ont plus que jamais besoin de produire davantage sur leurs terres afin de gagner en autonomie alimentaire.
Le soutien de la riziculture fait partie des actions prioritaires de la JICA, qui s'appuie sur l'expertise japonaise dans ce domaine. Grâce à la Coalition pour le développement de la riziculture en Afrique (CARD), lancée en 2008 par la JICA, l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) et le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), la production de riz en Afrique subsaharienne a été multipliée par deux en dix ans, entre 2008 et 2018, et devrait encore doubler d'ici 2030.
« Pour réaliser cet exploit, la coalition a soutenu la mise en œuvre de stratégies nationales et investi dans les personnes, les technologies et les infrastructures a salué Akihiko Tanaka, président de la JICA. La CARD est un exemple admirable de la manière dont les efforts concertés de divers acteurs en faveur d'une vision commune peuvent donner des résultats tangibles. »
La Banque africaine de développement (BAD), de son côté, a « mis en place une nouvelle facilité d'urgence afin d'améliorer la production alimentaire des pays africains et d'accroître la sécurité alimentaire », a précisé sa vice-présidente, Yacine Fal. Rémy Rioux, directeur général de l'Agence française de développement (AFD) a souligné le rôle clé des banques de développement dans la solidarité internationale et l'importance des structures locales : « consolider les institutions capables de fournir des solutions locales doit être une priorité absolue pour le secteur du développement. »
Répondre aux défis par l'appropriation des solutions
L'appropriation des solutions par les pays africains est le maître-mot de la résilience. C'est pourquoi la JICA, dans ses domaines d’intervention comme la santé, l'éducation, le changement climatique ou les infrastructures, encourage toujours les pays partenaires à s'appuyer sur les ressources et les solutions locales.
Comme l'a rappelé Sarah Poole, directrice adjointe régionale des États arabes du PNUD, « seulement environ 17 % de la population africaine est couverte par au moins une prestation de protection sociale ».
Suite à la crise du COVID-19 en 2020, la JICA a lancé une initiative globale destinée à consolider les systèmes de santé et à atteindre la couverture santé universelle (CSU) dans les pays en développement, en se concentrant sur la prévention, la précaution et le traitement. En Afrique, le volet précaution, destiné à améliorer la recherche sur les maladies infectieuses, a été mené en collaboration avec les Centres Africains de Contrôle et de Prévention des Maladies (CDC Afrique) et l'agence de santé publique de l'Union africaine. « Le rôle des institutions africaines est primordial, a insisté le président de la JICA. L'Agenda 2063, ainsi que des institutions comme l'AUDA-NEPAD et le CDC Afrique, sont autant d'exemples de développements menés par l'Afrique. »
Toujours en 2020, l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), avec le soutien de la JICA, a initié le programme d'accélération « Home Grown Solutions » (« Solutions locales ») pour les entreprises africaines du secteur de la santé. Son objectif : accroître la résilience du continent face aux pandémies en accompagnant les entreprises qui souhaitent développer leurs propres solutions.
Dans le domaine de l'éducation, la JICA porte le projet collaboratif « L'école pour tous », qui réunit parents, enseignants et habitants dans des comités de gestion scolaire (CGS) afin d'améliorer l'environnement d'apprentissage des enfants, à partir des ressources dont ils disposent. Lancée en 2004 dans 23 écoles du Niger, l'initiative couvre aujourd'hui environ 70 000 établissements dans huit pays d'Afrique. « Dans un premier temps, certaines personnes hésitaient à s'engager dans la gestion d'une école, par peur des responsabilités, a poursuivi Ryuichi Kato. Mais en organisant ces comités de façon démocratique, et en leur montrant les résultats concrets, ces personnes ont réalisé qu'elles pouvaient être actrices du changement ».
Le changement climatique est un autre défi de taille pour l'Afrique, où il menace d'aggraver les problèmes sociétaux et économiques de nombreux pays. En 2020, la JICA a apporté une aide d'environ 2 milliards de yens à plus de 40 projets liés au changement climatique dans 17 pays africains.
Enfin, la résilience passe par « des infrastructures de base solides sur tout le continent », comme l'a souligné Yacine Fal. La JICA apporte un soutien important au développement des infrastructures en Afrique. Son « plan directeur de développement des trois corridors stratégiques » se concentre sur le renforcement des infrastructures qui relient les principaux centres de population, en particulier au Kenya et en Ouganda (Corridor Nord), au Mozambique (corridor de Nacala) et en Côte d'Ivoire, au Ghana, au Togo et au Burkina Faso (anneau de croissance de l'Afrique de l'Ouest).
TICAD8 — permettre aux pays africains de mener leur propre développement
Comment repenser la coopération au développement en Afrique dans le contexte des crises actuelles ? C'est autour de cette question que se réuniront les acteurs africains et la communauté internationale lors de la TICAD8 les 27 et 28 août à Tunis, avec un fil conducteur : travailler en partenariat avec l'Afrique, sans jamais imposer de modèle, et encourager l'autonomie pour renforcer la résilience à long terme.
« Nous devons centrer notre solidarité sur la vision qu'a l'Afrique de son avenir et sur le rôle des institutions africaines pour faire de cette vision une réalité, a déclaré le président de la JICA. La communauté internationale doit respecter le leadership de l'Afrique et l'appropriation de son processus de développement. »
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Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de JICA : www.jica.go.jp/french/index.html
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Brexit : un accord “historique” entre Londres et Bruxelles
« Rishi aurait-il réussi l’impossible ? » C’est ainsi que titrait le quotidien DailyMail, au lendemain de l’annonce du “cadre de Winsor”, présenté le 27 février par le Premier ministre britannique Rishi Sunak et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Cet accord, “historique”, selon la dirigeante européenne, met un terme à plus de deux ans de relations tumultueuses entre Londres et Bruxelles à propos du statut de l’Irlande du Nord après le Brexit.
Pour cette province britannique, membre du Royaume-Uni et séparée de la République d’Irlande depuis 1921, la priorité était de maintenir, en dépit du Brexit, la frontière ouverte avec son voisin du sud. L’établissement de nouvelles frontières entre les deux entités irlandaises faisait craindre un retour des violences intracommunautaires, 25 ans après les accords de paix du Vendredi Saint.
En 2020, quatre ans après le référendum qui a dit “oui” au Brexit, le Premier ministre Boris Johnson parvient à négocier un “protocole nord-irlandais” avec l’Union européenne. À défaut d’être appliquée entre l’Irlande du Nord, prise malgré elle dans le Brexit, et l’Irlande du Sud, toujours membre de l’UE, le protocole douanier européen s’impose alors entre l’Irlande du Nord et la Grande Bretagne, protection du marché commun oblige.
Mais la mise en place de barrières douanières entre les deux îles s’est heurtée à l’opposition farouche des unionistes nord-irlandais, issus de la majorité protestante et partisans du maintien au sein du Royaume-Uni. Créant une frontière de facto entre Grande-Bretagne et Irlande du Nord, le “protocole nord-irlandais” n’a jamais été accepté par Belfast ni pleinement appliqué par Londres. Irrité, Bruxelles brandit à plusieurs reprises la menace des sanctions commerciales : depuis mars 2021, sept procédures d’infraction ont été engagées contre Londres par la Commission européenne.
Le “cadre de Winsor”, négocié fin février entre Rishi Sunak et Ursula von der Leyen dans la ville homonyme, dans l’ouest de Londres, montre cependant que la politique est avant tout l’art du compromis. S’il est approuvé par les parlementaires britanniques, l’accord assouplira la réglementation européenne en Irlande du Nord tout en ménageant les exigences de Bruxelles. Cet accord présente des « garanties solides » pour la protection du marché unique européen, selon Ursula von der Leyen, et prévoit de “supprimer la frontière en mer d’Irlande » en maintenant des “échanges commerciaux fluides au sein du Royaume-Uni », comme l’a fait valoir le Premier ministre britannique.
Ainsi, les produits exportés depuis la Grande-Bretagne vers l’Irlande du Nord uniquement seront exemptés des contrôles imposés à l’entrée du marché européen, tandis que les exportations britanniques vers la République d’Irlande resteront soumises au protocole douanier fixé par Bruxelles. Quant aux lois européennes sur la TVA, elles continueront de s’appliquer en Irlande du Nord, à l’exception de certaines catégories de biens, comme l’alcool, dont la taxation relèvera de la compétence de Westminster.
Londres a également tenu à ménager les sensibilités politiques de Belfast, notamment celles du principal parti unioniste nord-irlandais, le DUP (Democratic Unionist Party). Le Parlement local s’est ainsi vu accorder le droit de disposer d’un « frein d’urgence » lui permettant de bloquer l’application des dispositions européennes sur les biens et les marchandises. Ce mécanisme n’enlèvera toutefois pas à la Cour de justice européenne « le dernier mot » en ce qui concerne les règles régissant le marché unique, toujours en vigueur dans la province.
Si Boris Johnson, dont le slogan fétiche était “Get Brexit done” (“réalisons le Brexit”), n’est jamais parvenu à sortir de cette impasse politique, son successeur Rishi Sunak pourrait bien être arrivé à bout du principal différend entre Londres et Bruxelles dans la mise en œuvre de l’accord de sortie, signé en 2019.
L'Humanité
Frédéric Diefenthal :« J’aime les personnages qui cachent leur fragilité »
EntretienFrédéric Diefenthal campe avec brio un policier fragilisé, dans un téléfilm signé Laurent Tuel. Pour une fois, ce n’est pas une enquête classique qui est au coeur de cette fiction montagnarde, mais un face à face, en mode huis-clos entre une criminelle et un représentant de la loi.
Caroline ConstantVictoria FernandezDans « Neige », le téléfilm de Laurent Tuel diffusé lundi 6 mars sur France 2, Frédéric Diefenthal incarne un policier. Un de plus? Non, car ce qui se joue dans ce téléfilm surprenant, c’est la rencontre entre deux solitudes, celle d’un flic cabossé, et celle d’une détenue (Murielle Huet des Aunay), engagés dans une chasse au tueur en série. La fiction casse les codes habituels de l’enquête, qui n’est pas du tout au coeur du scénario, et entraîne le spectateur de surprise en surprise.
Votre personnage, Thomas, prend la décision d’aller chercher une jeune femme en prison, où elle croupit depuis sept ans pour complicité dans une série de meurtres violents...
Au tout début de l’histoire, deux meurtres sont commis coup sur coup. Deux meurtres dont le mode opératoire lui font penser à une vieille affaire: un couple de voleurs saucissonnait des hommes riches, que le gars prenait un malin plaisir à torturer. Sa copine Juliette (Murielle Huet des Aunay) servait à la fois d’appât et à faire le ménage. Pour Thomas, la question est de savoir si c’est le meurtrier qui refait surface, ou quelqu’un qui cherche à l’imiter.. Il a l’idée de se rapprocher de Juliette, en demandant de la sortir d’abord quelques heures. Elle n’est pas là pour résoudre quoi que ce soit, juste pour lever ses doutes. Le tueur n’a jamais été coincé, il s’est évanoui dans la nature en la laissant sur le carreau, blessée, dans la neige. Dans ces quelques heures suspendues, la vie, et la météo, vont en décider autrement. Mais est-ce que ça ne l’arrange pas, aussi quelque part ?
Qu’est ce qui vous a séduit dans le personnage de Thomas?
C’est un personnage en lutte. Et j’aime ces personnages qui cachent leur fragilité, des espèces d’anti-héros, un peu abimés. Il n’a pas forcément fait les bons choix, il est un peu naïf… On découvre que cela induit une certaine solitude, et des pathologies. Ça arrive à beaucoup de gens, mais dans certaines professions, comme celle de policier, c’est un peu emmerdant.
Thomas le dit : « quand la vie se déglingue, le corps suit ». ..
Cette phrase est d’ailleurs très importante dans le film. Et c’est tout le paradoxe, d’ailleurs : il ne sait pas, au moment où il la prononce, que tout va se déglinguer encore plus. Il a un besoin d’adrénaline, qui se retourne contre lui. A la base, c’est un individu qui a une certaine force, une certaine assurance.
C e ne sont pas du tout les ressorts d’une enquête classique.
J’aime ce genre de films, comme La nuit du 12 de Dominik Moll. C’est l’envers du décor, quelque part. Ce qui est intéressant c’est ce qui se passe dans la tête de ces gens, leurs luttes, leurs combats. C’est bien de s’aventurer, de prendre ce risque là, de faire sortir le spectateur de sa ligne de confort.
Le fait que ce soit un film de 90 minutes, et pas une série, resserre aussi le propos et les enjeux, pour le coup, non ?
Complètement d’accord. C’est ce qui m’a tout de suite happé. Quand j’ai lu le scénario, à la cinquième page, je me suis dit que c’était un polar, avec cette entrée en matière plutôt bien foutue. Et tout d’un coup, je me suis retrouvé à tourner les pages et à me dire : mais où vont-ils ? J’espère que le spectateur va ressentir la même chose. Et puis il y a des situations très denses, des silences : on ne fait pas avancer l’histoire par des dialogues inutiles. Cela tranche avec ce qui se fait à la télévision, où souvent, on a peur du vide.
Ca tranche aussi pas mal avec des policiers que vous avez interpétés à la télévision, où ils sont légion…
Je suis pas mal abonné aux rôles de flics. A chaque fois, je me dit que c’est le dernier. Les personnages de policiers sont très présents, c’est quasiment inhérent à la carrière de comédien, et ils ont à peu près toutes les couleurs. Avec ce Thomas, il y avait une autre carte à jouer, celle de la sensibilité.
Vous jouez dans les deux feuilletons journaliers de TF1, Ici tout commence et Demain nous appartient...
Et avec toujours autant de plaisir et de bonheur. Cette quotidienne est différente en terme d’atmosphère. C’est pour cette raison qu’elle a autant de succès auprès de gens d’âge et de milieux différents.
Ce n’est pas trop chronophage par rapport à d’autres projets, justement ?
Non, parce que c’est un vrai choix d’y être. Je suis heureux, et en adéquation totale, à ce moment de ma carrière. Et ça me permet aussi d’aborder d’autres projets, plus personnels, sereinement. Et de faire des choix, aussi. J’ai toujours des projets, c’est une constante depuis 34 ans, dont deux importants dans la période à venir.
france 2téléfilm France24 - World
SOS diaspora: How Lebanese abroad help their country survive crisis
Issued on: 03/03/2023 - 13:34Modified: 03/03/2023 - 13:45
As their country sinks deeper into a financial crisis, more Lebanese people depend on money sent by relatives living abroad to survive. Remittances sent by the Lebanese diaspora, one of the largest in the world, partly explain why Lebanon has not yet descended into social chaos or full-scale revolt, despite the country suffering from what the World Bank calls one of the worst financial crises since the mid-19th century. FRANCE 24's Chloé Domat and Sophie Guignon report.
Built up over more than a century, the Lebanese diaspora is made up of approximately 14 million people over all five continents, compared to only 4 million within Lebanon. These expatriates have always sent money back to their families to make ends meet. Since the crisis, these remittances have become the only source of income for many Lebanese households.
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MIDDLE EAST MATTERS
Rising poverty and hunger in Lebanon: The fight against malnutrition for low-income families
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Fleeing Lebanon to escape poverty: At least 100 die in migrant shipwreck
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Citizens rob banks for own savings: Lebanon's economic crisis leads to desperate measures
Valeurs Actuelles
Émirats arabes unis : ADNOC Gas reçoit 124 milliards de dollars de commandes pour son introduction en bourse
L’entreprise pétrolière nationale des Émirats arabes unis, Abu Dhabi National Oil Co (ADNOC), a récemment levé quelque 2,54 milliards de dollars après avoir mis en vente près de 3,84 milliards d’actions dans son activité gazière – soit 5 % de son capital social. À l’issue de cette opération, les investisseurs dans la filiale ADNOC Gas ont passé pour 124 milliards de dollars de commandes pour une participation de 5 % au capital de l’entreprise, indique Bloomberg ce vendredi 3 mars. Soit une offre sursouscrite environ 50 fois.
Une introduction en bourse historique
L’introduction en bourse d’ADNOC Gas est considérée comme la plus importante d’Abou Dhabi, dépassant même celle à 2 milliards de dollars de l’entreprise chimique Borouge en 2022. Elle réalise également la plus grande cotation de l’année.
La société mère ADNOC a fixé le prix de chacune de ses actions à 2,37 dirhams – soit 0,625 dollars -, après avoir proposé une tranche allant de 2,25 à 2,43 dirhams. Comme le rapporte Bloomberg, l’introduction en bourse d’ADNOC Gas valorise la filiale à environ 50 milliards de dollars, quasiment au même niveau que l’entreprise pétrolière et gazière américaine Occidental Petroleum Corp. Avant cette introduction en bourse, ADNOC avait transféré 5 % des parts d’ADNOC Gas à Taqa, un producteur d’électricité contrôlé par l’État émirati. La filiale gazière d’ADNOC fera ses débuts à la Bourse d’Abou Dhabi le 13 mars prochain
BBC
Robotaxi tech improves but can they make money?
It is past midnight on a quiet residential street in San Francisco and I have just left a taxi with a nagging feeling I didn't close the door properly.
Normally I wouldn't worry, but this isn't a normal ride. It is a Cruise robotaxi with no human driver to close the door.
I go back to check and sure enough, it was a weak push. A human voice pipes up on a speaker checking everything is OK. I apologise about the door, but I also press her. What if I hadn't come back? We would take care of it, she reassures me.
Driverless robotaxi services open to the public now operate on the dense streets of San Francisco, albeit in limited form.
Cruise, a subsidiary of GM, competes with Waymo, owned by Google's parent company Alphabet. Cruise began taking fares last June and charges a little less than Uber or Lyft.
I crisscross San Francisco in both companies' cars, steering wheels turning on their own in front of empty driver's seats, controlled by artificial intelligence that uses data from camera, Lidar and radar systems.
The rides are mostly smooth and the cars seem respectful of cyclists and pedestrians. The driving can at times seem both more and less cautious than my own. Some routes are unfathomably circuitous.
People stop to gawk, photograph and strike up conversations - a reminder of the technology's novelty.
My rides are without incident, but the cars have raised concerns among city officials, including for unexpected and hazardous stopping.
In January the city asked state regulators to hold off on approving expansions to the companies' services until they addressed the problems.
The companies want to cover more of the city - currently their services only cover parts and neither serves downtown - and add more vehicles.
In addition, Cruise wants to run its service in the daytime - it is currently limited to between 22:00 and 05:30.
Waymo is allowed to operate around the clock and is awaiting permission to charge for its driverless rides.
At the moment, to take a Waymo or Cruise taxi members of the public have to join a waiting list. The companies also continue to run testing programs, where rides are free to those selected to participate.
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Watch: James Clayton takes a ride around San Francisco in a driverless taxi
Other cities where the companies operate similar limited driverless ride-hail services include Phoenix (both Waymo and Cruise) and Austin (Cruise). Both are working to add additional locations.
Other firms are on the scene as well. Motional, backed by Hyundai and which has partnerships with Uber and Lyft, plans to offer a limited driverless service in Las Vegas this year.
Yet, as this new way of travelling creeps forward, there are questions about whether autonomous taxis can scale up to be profitable.
The companies might be spending big to eliminate the cost of low-paid drivers but, as my experience with the half-closed door shows, operations are far from human-free.
A Cruise spokesperson later confirmed that while, if shut loosely the door would latch automatically, if it was left wide open someone would indeed need to come and close it.
"The economics are, to put it mildly, fanciful," says Ashley Nunes, a researcher at Harvard Law School who has looked specifically at the business case of autonomous taxis.
Getting the business model right is going to be "crucial" and promises to be "even harder than the technology", says William Riggs, an associate professor at the University of San Francisco School of Management who leads its Autonomous Vehicles and the City Initiative.
More technology of business:
Over the past year or more, there has been a recalibration when it comes to autonomous driving, on which in excess of $100bn (£83bn) is estimated to have been spent.
Back in the 2010s some thought we would be doing most of our trips in autonomous vehicles by now.
Argo AI, the self-driving tech start-up backed by carmakers Ford and Volkswagen, announced it was shutting late last year.
Many traditional car companies are now saying private self-driving cars, unconstrained by where they can travel, are a long way off and have switched their attention to advanced driver assistance systems instead.
More limited use cases, like self-driving shuttle services, that would operate along short fixed routes are also getting more attention, including from the UK government.
But Cruise and Waymo appear to be staying the course, ploughing resources in and incrementally making progress. Cruise is pursuing both ride-hail and last-mile driverless delivery, which it has been trialling in Phoenix. Additionally, Waymo is developing long-haul autonomous trucking.
Touted benefits of autonomous taxis range from being safer - though that is still being proved - to more reliable, to more relaxing as customers don't have to worry about being sociable with a driver.
Yet, for such benefits to be realised, the service needs to become financially sustainable. And analysis by Mr Nunes, published in 2020 but which he believes still holds true, shows autonomous ride-hailing doesn't make economic sense, even with generous assumptions.
Firstly, behind the scenes there is still a human requirement. Automation changes the type of labour that is required, but it doesn't eliminate the need for labour.
Transport consultant Nick Reed says that robotaxi services will need customer support agents, fleet operators to monitor where the cars are, engineers to troubleshoot specific problems the vehicles encounter, and people to physically rescue the cars if needed as well as clean and charge them.
Secondly, there is plenty of time when taxis are empty. While a driver isn't paid for that time, those working behind the scenes in the autonomous taxi model still need to be.
Yet the companies remain confident they can scale up and become profitable.
Cruise is betting on a new purpose-built vehicle called the Origin, says Megan Prichard, Cruise's vice president of ride-hail.
That vehicle, an autonomous people mover with no steering wheel or space for a driver but room for six passengers, is due to go into production shortly and Cruise expects it will be in use in the US for ride-hailing later this year, with Dubai following next.
Waymo has a similar vehicle called the Zeekr.
Because Cruise's Origin will be mass-produced, at GM's dedicated electric vehicle assembly plant in Michigan, not only will the production costs be "far lower", says Ms Prichard, but the design will open the opportunity for ride pooling - trips of multiple customers with similar routes in a single vehicle.
That will maximise the utilisation of each vehicle and provide the ability to deliver rides cheaply at scale.
Expect tens of thousands on the road in the next handful of years, says Ms Prichard.
She notes Cruise is also working to drive down its human-to-autonomous vehicle ratios. The doors on the Origin will be able to be closed remotely.
Others remain sceptical - people haven't wanted to share before, notes Mr Nunes.
And, ride sharing in a world where there isn't someone on board to sort out any issues between the human customers?
"There's some issues to resolve there," says Mr Reed.
The BBC approached Waymo for this article but the company declined an interview.
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L'Humanité
Le documentaire qui fait parler les images de manière utile
Nos recommandations culturellesPlateforme Mystères d’archives, avec des épisodes construits comme une enquête, s’achève après huit saisons. Le réalisateur Serge Viallet montre et décrypte les images d’un événement historique.
Margot BonnéryEn 2009, le premier épisode de Mystères d’archives voit le jour sur Arte. Face au succès, la chaîne a prolongé sa demande de documentaires, et huit saisons ont suivi. À la télévision, rares sont les collections documentaires avec autant d’images d’archives.
Si le succès est de taille, c’est grâce à des épisodes qui se présentent sous la forme d’enquêtes. Les archives vidéo défilent sur la voix calme du narrateur et réalisateur, Serge Viallet. Soudain, l’image ralentit puis se fixe : « Attention, regardez. Petit retour en arrière, revoyons ça. » Comme dans une enquête, Serge Viallet invite le spectateur à observer attentivement avec lui un détail qui lui aurait échappé pour analyser et comprendre ce qui s’y cache. « Nous trouvons des détails révélateurs et, tout à coup, les images deviennent plus intéressantes et porteuses d’informations. C’est surprenant et il y a beaucoup à découvrir », explique-t-il.
« Un trésor de mémoire »
S’illustrant en véritable archéologue de l’image, le narrateur révèle un détail de celle-ci qui est important pour comprendre un moment de l’histoire. Les créateurs de la collection tentent d’intéresser le public le plus large possible. En s’arrêtant sur des détails visuels, tout le monde est capable de comprendre l’histoire : prendre son temps, s’arrêter, revenir, étudier doucement. « Si on n’a pas le temps, on ne voit pas. Je propose alors au spectateur de se mettre dans un état d’observation. L’image a une richesse, c’est un trésor de mémoire fabuleux qui nous appartient à tous. » Serge Viallet se réjouit de sensibiliser un plus grand nombre à l’histoire. À partir d’octobre 2023, les seize années de travail de Mystères d’archives seront déposées à l’inathèque de la BNF et mis à la disposition de tous.
Paul Valéry disait que la mémoire est l’avenir du passé. À l’heure où la désinformation embrase notre société et que certains s’octroient le droit de falsifier l’histoire à leur guise pour alimenter certains discours d’extrême droite, les archives sont plus nécessaires que jamais. « Si notre collection rencontre le succès, c’est parce qu’on propose le respect aux images, on les questionne de façon humble et avec compétence. On fait parler les images de manière utile », précise Serge Viallet en appuyant sur chacun de ses mots.
Du procès de Tokyo aux funérailles de Charles de Gaulle, (re)découvrez des moments particuliers de l’histoire dans cette huitième saison. La collection se parachève : une nouvelle page de l’histoire des archives se tourne.
archivesHistoireArtedocumentaire BBC
Sake brewers toast big rise in global sales
Sake is gathering new fans all over the world, but back in its home market, the Japanese are losing interest.
Genki Ito says there are a number of factors behind the continuing decline in sake sales in the drink's home market.
"Sake's consumption in Japan has dropped significantly due to an increasing variety of choice of alcohol... as well as the westernisation of consumer culture."
A Japanese expat, Mr Ito is the founder of Tippsysake, a US website that focuses on importing and selling the alcoholic drink, which is made from fermenting rice soaked in water.
He adds that the reputation of sake in its home country has been tarnished by cheaper, low-quality versions "with lots of additives that caused hangovers".
Sake, which typically has an alcohol content of between 15% and 17%, is still often referred to as the national drink of Japan. Yet today beer is the best-selling alcoholic beverage in the country.
Sales of sake have been further squeezed by the continuing popularity of a spirit called shochu, plus whisky, wine and "highballs" - canned drinks that mix either fruits or whisky with fizzy water.
The figures showing the decline of sake are pretty stark. Between 1973 and 2020, annual domestic sales fell by 75%, according to one report. Meanwhile, the Brewers Association of Japan said in 2021 that home market demand had shrunk by 30% over the past decade.
Thankfully for Japan's more than 1,100 sake breweries, there is one shining light - continuing strong overseas sales. Exports of sake in 2021 totalled 40.2bn yen ($294m; £243m), according to the Japan Sake and Shochu Makers Association. It added that this was a record high for the 12th year in a row.
So what is driving this international growth? Jumpei Sato, chief executive of sake brewer Tatenokawa, says that a growing appreciation of Japanese food and culture certainly helps.
Yet he explains that sake producers are also continuing with a successful policy of focusing on exporting some of their best bottles. "Overseas export and high-end sake are key elements for our future management," says Mr Sato, who is the sixth generation to make sake at Tatenokawa.
"Of course the domestic sector is also important, but it is equally vital to be recognised in the new global market. I think it will give a bright future for Japanese sake."
Mr Ito says that in addition to focusing on quality for the export market, producers are also adjusting their recipes to increase the level of natural acid in the sake, and slightly reduce the alcohol content, so as to make it taste more like wine.
The idea here is both that sake will appeal more to wine enthusiasts, but also so that it can better pair with richer, fattier and often dairy-based Western food.
Global Trade
More from the BBC's series taking an international perspective on trade.
"With this attention on acidity and ability to pair with food, brewers are designing the taste of sake to cater to consumers outside of Japan," adds Mr Ito. "They think that the wine communities around the world are the most susceptible and appreciative of works of art craft sake brewing."
This targeting of the wine enthusiast community appears to be a continuing success, as a number of prestigious wine-tasting competitions around the world now have sake categories running along the likes of best US chardonnay or pinot noir.
To help make sakes more wine-like, a number of producers are even bringing on board former winemakers.
Tatenokawa is working with a new sake producer called Heavensake, which is a Franco-Japanese business. Its founder Regis Camus was previously head winemaker at champagne house Piper Heidsieck.
While Heavensake's sakes are still, quality sparkling sake is available and increasingly growing in popularity. Another former champagne big wig, Richard Geoffroy, previously of Dom Perignon, also now makes sake.
Heavensake is also said to benefit from champagne's decades of marketing and advertising know-how.
"I believe international collaboration and cultural exchange on liquid, packaging and marketing concepts for sake will open new doors, and make it more relevant and successful outside Japan," says Heavensake's chief executive, Laurent Cutier.
He adds that international sales of high-end sake were helped by the coronavirus pandemic. "Consumers were exploring new products and categories while being stuck at home."
UK wine writer Jamie Goode is also a sake expert, with an advanced level qualification in the Japanese drink.
"Lighter, fruitier sakes are the ones that are really flying at the moment on the international market," he says. "They are more accessible for people used to wine, who can appreciate them more easily than some of the more traditional sakes.
"Sake is obviously not as mainstream as wine, but it does seem to be having a bit of momentum."
Courtney Kaplan, the co-owner of Los Angeles sake bar and restaurant Ototo, says that many sake-makers are now "explicitly" mentioning wine in their English language literature. "And they are suggesting that consumers enjoy sake from stemware [wine glasses] rather than worrying about procuring more traditional vessels like ochoko and guinomi [sake cups]," she says.
Ms Kaplan adds that some sake producers talk about pairing sake with non-Japanese foods. "As an example, we sell a sake called 'Cowboy' that is only sold on the export maker, and was developed by the brewery specifically to demonstrate to Americans that sake can pair with steak or beef.
"We also serve sake with oysters at the restaurant, which are loved around the world. It's also a great pairing with pizza - sake shares high levels of the amino acid called glutamate with tomatoes and Parmesan cheese, making it a natural fit."
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Valeurs Actuelles
Émirats arabes unis : le géant pétrolier ADNOC ouvre une participation à 5% dans son offre de gaz
Le géant pétrolier des Émirats arabes unis a fait récemment une annonce concernant l’offre publique initiale de sa filiale gazière, ADNOC Gas. Comme le rapporte Reuters le 27 février, l’entreprise pétrolière nationale Abu Dhabi National Oil Co (ADNOC) va augmenter l’ouverture de participation pour les investisseurs de 4 % à 5 % du capital de la filiale. Cette décision a été prise « sur la base d’une demande importante des investisseurs dans toutes les tranches », a fait savoir ADNOC dans un communiqué. La compagnie pétrolière a également pour ambition de mettre en place un « environnement commercial favorable pour les actions de la société ».
ADNOC Gas introduite prochainement en bourse
Cette hausse devrait par conséquent augmenter la tranche retail de 10 % à 12 % de l’offre, indique Reuters. La tranche, réservée aux employés et aux retraités des sociétés du groupe ADNOC résidant dans le pays, va aussi bondir de 2 % à 4 %. Le reste de l’offre, soit 84 % du capital, sera conservée pour les investisseurs institutionnels.
L’entreprise des Émirats arabes unis a mis en vente près de 3,84 milliards d’actions dans son activité gazière, soit 5 % de son capital social. D’après les calculs de Reuters, ADNOC pourrait lever jusqu’à 2,54 milliards de dollars dans le cadre de son opération. Dans les heures qui ont suivi l’annonce, toutes les actions proposées d’ADNOC Gas avaient été achetées, informe Reuters après avoir consulté un message destiné aux investisseurs. L’agence de presse a enfin fait savoir que le prix final de l’offre devrait être annoncé le 3 mars. La cotation et la négociation devraient débuter le 13 mars.
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Face à l’indifférence, des éleveurs bovins « vidés, comme l’étable »
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Grégory MarinPour qui s’intéresse aux souffrances du monde paysan, le nom d’Édouard Bergeon n’est pas inconnu. Ancien journaliste pour les journaux télévisés de France 2, il a déjà réalisé les Fils de la terre, un documentaire sur le suicide des paysans, et une fiction sur le même thème avec Guillaume Canet, Anthony Bajon et Rufus, Au nom de la terre. C’est avec le même souci que le réalisateur débarque, caméra au poing, chez les Dahetze, une famille d’éleveurs d’Ozenx-Montestrucq, dans le Béarn. À l’invitation de Sylvie, il vient soutenir son mari Bernard, qui a appris que, pour la deuxième fois de sa vie, il va devoir se séparer de son troupeau.
les promesses creuses du ministère
Une seule vache positive à la tuberculose et toutes s’en vont à l’abattoir. Il faut voir pleurer ce grand gaillard, sa femme, sa mère, son fils, pour mesurer le poids d’une telle perte, dans un milieu où l’on ne montre pas souvent ses émotions. On évoquera, avec raison sans doute, la santé publique – surtout quand la maladie est transmissible à l’homme. Si, aujourd’hui, la France est « indemne » de la tuberculose bovine, c’est grâce à cette politique drastique, explique le ministère de l’Agriculture. Pourtant, la viande suspectée d’abriter la bactérie incriminée est consommable. Et vendue à bas prix, 2 euros le kilo contre 4 en temps « normal » ! Va comprendre, Bernard…
Si les Dahetze se sentent « vidés, comme l’étable », c’est qu’ils ont le sentiment d’être abandonnés. Et ce ne sont pas les promesses creuses du ministère qui les rassurent. En suivant cette « famille de paysans français » si représentative de l’état de la profession, Édouard Bergeon ne déroule ni une thèse ni un manifeste politique, juste une situation qui mérite d’être montrée, pour combattre « l’indifférence générale » dans laquelle « ces drames se jouent ».
Agriculturefrance 3documentaire France24 - Monde
Résilience climatique et transition énergétique équitable : deux enjeux majeurs pour le continent africain
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Publié le : 16/06/2022 - 17:32Modifié le : 16/06/2022 - 17:46
Banque Africaine de Développement
L’Afrique est le continent le plus touché par la hausse des températures. Dans le même temps, 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Deux immenses défis à relever.
La Banque africaine de développement a tenu ses Assemblées annuelles du 23 au 27 mai dernier à Accra, au Ghana, autour de deux thèmes majeurs : la résilience climatique et une transition énergétique juste et équitable en Afrique. Un choix d’actualité qui intervient entre la COP26, l’an dernier à Glasgow, en Écosse, et la COP27, en novembre prochain à Charm el-Cheikh, en Égypte.
Les gouverneurs de la Banque ont pu échanger leurs expériences sur les défis du changement climatique et de la transition énergétique auxquels leurs pays sont confrontés. Ils ont également détaillé les mesures qu’ils emploient pour y faire face. État des lieux et solutions.
L’Afrique n’émet que 3% des gaz à effet de serre, MAIS :
- Le continent africain est le plus touché par la hausse des températures. Une augmentation de 2 degrés Celsius à l’échelle mondiale pourrait se traduire par une hausse de 3,6 degrés dans certaines parties de l’Afrique.
- L’élévation du niveau de la mer est une menace , particulièrement pour les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest..
- 35 des 45 pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde se trouvent en Afrique sub-saharienne.
- De 2020 à 2030, les besoins du continent africain en matière d’adaptation au changement climatique pourraient se chiffrer à 331 milliards de dollars.
- L’Afrique ne perçoit que 3 % du total des flux mondiaux de financement de l’action climatique.
L’Afrique doit réussir sa transition énergétique, CAR :
- Le continent, qui abrite 20 % de la population mondiale, ne représente que 6 % de la demande énergétique globale.
- 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité.
- 600 000 décès par an sont dus à la pollution atmosphérique domestique, notamment aux combustibles de mauvaise qualité utilisés pour se chauffer ou cuisiner.
- L’équivalent de 2 à 4 % du PIB de l’Afrique est amputé chaque année, en raison des problèmes d’approvisionnement du secteur de l’énergie et des coupures d’électricité récurrentes.
- Pour satisfaire ses aspirations au développement, le continent doit doubler ses capacités de production énergétique entre 2020 et 2040.
Justice climatique
Les Assemblées 2022 du Groupe de la Banque africaine de développement ont réuni pendant cinq jours dans la capitale ghanéenne – et pour la première fois en présentiel depuis 2019 – quelque 3 000 délégués, venus de ses 54 États membres africains et de ses 27 pays membres extérieurs au continent. Le Nigérian Akinwumi Adesina, président de la Banque, a souligné que celle-ci avait doublé son budget dédié à la lutte contre le changement climatique, pour le porter à 25 milliards de dollars d’ici à 2025. La Banque africaine, qui a également renoncé à financer l’exploitation du charbon depuis l’an dernier, s’est engagée à contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur le continent. Akinwumi Adesina a ensuite insisté sur la justice climatique qui doit régner entre pays du Nord et pays africains. Kenneth Ofori-Atta, ministre ghanéen des Finances a conclu pour sa part : « Ayons le courage de faire avancer le cadre sur le changement climatique et de soutenir les pays dans les stratégies relatives au climat pour une croissance verte et inclusive. » En attendant la prochaine édition des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement, prévue en mai 2023 à Charm el-Cheikh, en Égypte, voici quelques exemples des initiatives en cours.
BAD, un rôle pionner
La Banque africaine de développement n’a pas attendu le grand rassemblement d’Accra pour agir. Voici trois exemples des grands projets qu’elle a entrepris.
Concernant la résilience climatique : 100 millions d’hectares de terres dégradées vont être réhabilités sur un couloir de 8 000 km de long et 15 km de large à travers le continent africain. De quoi supprimer 250 millions de tonnes de dioxyde de carbone et créer 10 millions d’emplois verts d’ici à 2030.
Parmi les priorités de la Banque africaine, il y a aussi le programme « YouthADAPT » (« La jeunesse s’adapte »), doté d’un budget de 1 million de dollars. Il s’agit d’un concours destiné aux jeunes entrepreneurs, une initiative qui récompense le développement de solutions innovantes pour s’adapter au changement climatique et créer des emplois verts. Côté transition énergétique, 20 milliards de dollars ont été investis dans la production de 10 000 mégawatts d’énergie solaire, dont profiteront 250 millions de personnes dans la région du Sahel, du Sénégal à l’Éthiopie.
Le Ghana s’enflamme pour le solaire
En marge des Assemblées annuelles, le gouvernement du Ghana a signé un accord de don avec le Fonds africain de développement et un prêt avec le gouvernement suisse en faveur d’un projet de mini-réseaux et de comptage net de l’énergie solaire photovoltaïque. Le comptage net, c’est la différence entre l’énergie que vous produisez, dont vous ne vous servez pas mais qui est utilisée par votre fournisseur, et votre propre consommation.
Le financement accordé par le gouvernement suisse servira spécifiquement à soutenir l’extension du programme de comptage net existant au Ghana et à déployer un total de 12 000 unités de systèmes solaires photovoltaïques pour les PME et les ménages. Le projet, qui devait coûter 85,88 millions de dollars, va permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 0,779 million de tonnes d’équivalent CO2 par an, outre créer jusqu’à 2 865 emplois pendant la phase de construction, dont 30 % seront réservés aux femmes et aux jeunes.
Rien que de l’eau
D’ici à la fin 2024, le Mozambique devrait boucler le montage financier de la construction du barrage de Mphanda Nkuwa, dans la province de Tete, une région qui manque cruellement d’électricité. Cette centrale hydroélectrique de 1 500 mégawatts sera alimentée par le tumultueux fleuve Zambèze. Une installation qui sera complétée par 1 300 km de lignes à haute tension. Le montant du projet s’élève à 4,5 milliards de dollars. Mise en service prévue en 2031.
Les chaussures qui jamais ne s’usent
La résilience climatique passe aussi par des initiatives individuelles et privées. La Nigériane Yewande Adebowale a ainsi créé une entreprise de production de chaussures à partir de déchets plastiques. La marque s’appelle « Salubata », ce qui veut dire « chaussures qui ne s’usent jamais » en langue yoruba. Chaque chaussure « Salubata » achetée contribue à l'élimination de plus de 12,6 kg de CO2 de l'environnement.
Énergies renouvelables : le potentiel de l’Afrique en chiffres-clésSolaire : 10 000 gigawattsHydroélectrique : 350 gigawattsÉolien : 110 gigawattsGéothermique : 15 gigawatts
Pour en savoir plus sur les activités de la Banque Africaine de Développement :https://www.afdb.org/fr
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Applicata non grata: TikTok banned from official devices in several countries
Issued on: 03/03/2023 - 17:58
Monte FRANCIS
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The Chinese-owned video-based app TikTok faces bans from several Western governments, who say the platform poses a national security risk. FRANCE 24's Technology Editor Peter O'Brien tells us what this could mean for the future of TikTok, which has more than one billion users worldwide.
Over in India, there are efforts underway to nationalise a vegetarian diet. In cities across the country, Prime Minister Narendra Modi's BJP party is imposing rules on the consumption of meat to promote a so-called Hindu way of life. Our correspondents report.
Also in this edition, we discover the most-watched non-English language show on Netflix worldwide. The Korean reality series "Physical 100" is a competition of strength in which both men and women compete for the top prize. We take a closer look.
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White House gives government agencies 30 days to enforce TikTok ban
Top EU bodies ban TikTok on staff phones citing security concerns
Ukraine, one year on
‘World’s first TikTok war’: Ukraine’s social media campaign ‘a question of survival’
New York Times - World
As Taliban Settle In, Kabul’s Green Zone Comes Back to Life
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Kabul Dispatch
Walking down its streets a year ago was like wandering into the modern ruins of another empire come and gone from Afghanistan. Now, the Taliban have adopted the former diplomatic enclave as their own.
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By Christina Goldbaum
Christina Goldbaum, based in Kabul, has covered Afghanistan since July 2021, just before the Taliban seized power.
Scattered across a neighborhood in central Kabul are the ruins of another empire come and gone from Afghanistan.
Tattered sandbags and piles of discarded barbed wire. Metal hulls of tank traps sitting unused on the side of the road. Red-and-white metal barriers, once lowered to stop vehicles at checkpoints manned 24/7, permanently pointing toward the sky.
Not that long ago, this neighborhood — known as the Green Zone — was a diplomatic enclave, buzzing with the soundtrack of a multibillion-dollar war effort in Afghanistan. Armored vehicles rumbled down the streets, shuttling Western diplomats and high-ranking Afghan officials, while the thud-thud-thud of American helicopters echoed across the sky above.
But these days, there’s another kind of buzzing in the neighborhood: the Taliban moving in and making it their own. Like their American-supplied rifles and Humvees and military fatigues, the Green Zone is becoming the latest vestige of the Western war effort that the Taliban have repurposed as they build up their own military and government.
Well-to-do officials with the Taliban administration and their families have settled into the dwellings abandoned by Western officials since the collapse of the former government in August of 2021 and the flight of most of the Green Zone’s residents. Inside what was a compound of the British embassy, young men dressed in gray-and-black turbans and traditional brown shawls gather each afternoon for classes in a new madrasa, a school for Islamic instruction. Security forces with the new government zip in and out of NATO’s former headquarters.
The neighborhood, and its nearly indestructible blast walls, have become a testament to the enduring legacy of occupation, a reminder that even when foreign forces depart, the physical imprint they leave on a country’s landscape — and national psyche — often lives on, indefinitely.
“These walls will never be torn down,” said Akbar Rahimi, a shopkeeper inside the Green Zone, summing up the seeming permanence of the infrastructure around him.
One recent afternoon, Mr. Rahimi, 45, sat behind the wooden counter of his corner store, absent-mindedly watching a Bollywood movie on the TV mounted to the wall. On the street outside, a forest green maintenance vehicle with a poster of a young Mullah Omar — the founder of the Taliban movement — plastered on the windshield raced past.
Mr. Rahimi perked up as three young men, former Taliban fighters turned security guards, entered the shop and rummaged through a pile of small, dirt-encrusted lemons by the front door. They handed the lemons to Mr. Rahimi, who weighed them on a rusty scale and tied them into a plastic bag in a single, masterful flip of the wrist.
Afghanistan Under Taliban Rule
In the summer of 2021, the Taliban took the Afghan capital with a speed that shocked the world. Years later, the consequences have been far-reaching.
“We’re buying lemons because some of our friends are fat — they need lemons to get thin and be better prepared for security,” one of the men joked. His friends burst out laughing. Mr. Rahimi, unamused, handed them the lemons and took a tattered bank note in return.
Mr. Rahimi remembers the old Green Zone and its former residents with a sense of nostalgia. Outside the neighborhood, the city was regularly torn apart by suicide blasts and targeted assassinations during the American-led war. But within its roughly one-square-mile radius, there was an intoxicating sense of lawfulness.
White-collar Afghan employees in government offices and foreign embassies used to pour down the street outside his shop at 8 a.m. each morning as they arrived for work and again at 4 p.m. when they headed home. For him, that reliable daily rhythm seemed to offer a sense of control, a predictability that had eluded Afghanistan for decades.
There was “order and discipline,” he said, wistfully.
For most of the two-decade war, the Green Zone occupied a unique place in Kabul’s collective consciousness. Once a leafy green upper-middle class neighborhood with tree-lined streets, elegant villas and a grand boulevard, the area transformed into a dull gray fortress of 16-foot-tall concrete barriers.
To some Afghans who could not enter it, the impenetrable void that sprawled across central Kabul was a source of deep resentment — an alien presence disrupting daily life.
To others, it was a harbinger of the eventual loss of the war, a place where despite Western generals’ assurances about battlefield victories and milestones reached, the steady build up of blast walls and barricades offered a more honest assessment of the West’s failures to curb the Taliban’s reach.
When the Taliban took over Kabul, they initially eyed this concrete slab of the city with suspicion. For months, agents with the intelligence wing of the nascent Taliban administration went building to building, digging through the remains of an enemy whose inner workings had been shrouded in mystery for 20 years. Every home was presumed to have hidden weapons or trip wires. Every surveillance camera was a sign of espionage.
Faizullah Masoom, a 26-year-old former Taliban fighter from Ghazni Province, felt awe-struck when he first saw the Green Zone. Then, a feeling of pride washed over him.
“I said to myself that our enemy with such defenses — blast walls and security cameras, barricaded areas and fortified buildings — were finally defeated by us,” he said. “We were always in the mountains, forests and fields. We only had one gun and a motorcycle.”
Now, Mr. Masoom rarely leaves the Green Zone.
Soon after the Taliban seized power, he assumed a new post as a security guard at a checkpoint outside an office building. One recent afternoon, he sat on a concrete barrier with three other guards at their post near the former Italian embassy.
The men passed around a bag of chewing tobacco as pickup trucks and armored cars carrying officials with the Taliban administration pulled up to the metal barrier. They beckoned for the drivers to lower their blackened windows, looked around the inside of the vehicles and ushered them through the gate.
As I turned to leave, Faizullah asked where I was from. When he heard “America,” his eyes grew wide and mouth dropped.
“She’s from America?” he asked a New York Times colleague who was with me, almost in disbelief. For 20 years, Americans were a faceless enemy. Now one was standing two feet in front of him.
He and his friends looked at each other bewildered for a few seconds — a sense of uncertainty hanging in the air. Then they burst out laughing.
“We have no conflict, war or enmity with anyone anymore,” he said smiling, as if to reassure me.
But the significant presence of security guards here — much like the blast walls that remain in place — reflects the insecurity that threatens the country’s fragile peace since the American-led war ended. While the days of constant airstrikes and night raids are over, suicide attacks from terrorist groups continue to plague the city — even as the guardians charged with keeping them at bay have changed.
Down the road from their post, the words “Long Live the Islamic Emirate of Afghanistan” — the official name the Taliban have given their government — are inscribed on a blast wall in white paint, one of a number of cosmetic changes the new government has instituted as it remakes the area in its own image.
The most striking example is painted on a wall that buttresses the former U.S. Embassy. The wall bears a mural depicting a vertical American flag, with columns of red stripes holding up white-on-blue stars. Beside the flag, a dozen hands are pushing down the red columns as if toppling a series of dominoes. “Our nation defeated America with the help of God” is scrawled next to it in blue paint.
The embassy itself remains empty and untouched — or mostly untouched.
Affixed to the towering metal and barbed wire gates is a metal plaque painted with the emblem of the United States: a bald eagle, wings outstretched, an olive branch in one talon and 13 arrows in the other. Over two dozen bullet holes have chipped the paint.
Safiullah Padshah contributed translation from Kabul.
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France24 - World
Migration and asylum reform: How should the EU fix a broken system?
Issued on: 03/03/2023 - 17:14
Armen GEORGIAN
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The news of another migrant drama off the coast of Italy on February 26 has prompted familiar expressions of shock by EU leaders, as well as familiar calls for the EU to rethink its approach to migration and asylum. Dozens of people are thought to have died in the Mediterranean this year, not just near Italy, but off the coasts of Libya and Tunisia too.
The EU's border agency says irregular arrivals increased by 64 percent in 2022 on the previous year. Brussels is also concerned by the growing influx of people via land on what's known as the Western Balkans route.
We host two MEPs to discuss what should be done about smugglers, border security, and possible pathways for migrants to come to Europe legally and safely.
Programme produced by Perrine Desplats, Sophie Samaille and Isabelle Romero
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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Karlo RESSLER, Croatian MEP, European People's Party
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Beatrice COVASSI, Italian MEP, Socialists and Democrats
At least 60 migrants, including 12 children, die after shipwreck near southern Italy
On the ground
Tunisians take to the streets following President Saied's anti-migrant remarks
Bulgarian police find 18 people dead in abandoned truck carrying migrants
New York Times - World
Los ‘nazis’ de Nicaragua: investigadores atónitos citan a la Alemania de Hitler
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Una investigación de la ONU concluyó que el presidente Daniel Ortega y altos cargos de su gobierno cometieron abusos contra los derechos humanos, aportando pruebas para juzgarlos en el extranjero.
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Por Frances Robles
El presidente de Nicaragua, su esposa y altos miembros del gobierno cometieron graves abusos contra los derechos humanos —incluyendo tortura y asesinato— que equivalen a crímenes de lesa humanidad, concluyó un equipo de investigación de las Naciones Unidas que proporcionará pruebas para cualquier iniciativa que intente juzgarlos en el extranjero.
En una conferencia de prensa celebrada el jueves, el jefe de la investigación pidió sanciones internacionales contra el gobierno y comparó el historial de Nicaragua en materia de derechos humanos con el de los nazis, diciendo que las tácticas del régimen actual para mantenerse en el poder desde 2018 eran como las que se analizaron durante los juicios de Núremberg.
“El armamentismo del sistema de justicia contra los opositores políticos, como se hace en Nicaragua, es exactamente lo que hizo el régimen nazi”, dijo en una entrevista Jan-Michael Simon, quien dirigió el equipo de expertos en justicia penal designados por la ONU.
“Se despoja masivamente a la gente de su nacionalidad y se la expulsa del país: esto es exactamente lo que hicieron los nazis”, añadió.
La gestión de Biden le ha impuesto sanciones al gobierno y a la familia del presidente Daniel Ortega en los últimos años, aunque el informe de la ONU podría significar repercusiones aún mayores, incluyendo cargos en otros países, según los expertos en derechos humanos.
En virtud de la jurisdicción universal, los tribunales de cualquier país pueden juzgar a personas por atrocidades cometidas en cualquier lugar por lo que se ha convertido en un mecanismo mundial para que los abogados de derechos humanos, sobre todo en Europa, procesen crímenes de guerra cometidos por gobiernos como los de Siria y Liberia.
“Digamos que si el hijo de Daniel Ortega está por casualidad en España, alguien podría acudir ante un juez local por estos motivos y convencerle de que vaya a arrestar a ese tipo”, dijo José Miguel Vivanco, investigador principal adjunto de derechos humanos en el Consejo de Relaciones Exteriores.
La conclusión de la ONU de que Nicaragua cometió crímenes contra la humanidad también podría afectar la capacidad del gobierno para obtener financiación internacional, dijo Simon.
En 2018, Ortega y su esposa, la vicepresidenta Rosario Murillo, se enfrentaron a un levantamiento masivo de disidencia política, ya que cientos de miles de manifestantes protestaron contra los recortes a la seguridad social y el deterioro de la democracia, bloqueando las calles y paralizando el país.
Los investigadores de la ONU constataron que el régimen utilizó todos los medios a su alcance para reprimir a los manifestantes, y que las fuerzas policiales y los grupos progubernamentales actuaron de forma concertada con resultados mortales.
Según el informe, la policía disparó contra los manifestantes de forma sistemática, además de grupos armados que no estaban autorizados a usar la fuerza. La policía y las organizaciones aliadas del gobierno cometieron ejecuciones extrajudiciales. La policía llevó a cabo operaciones muy coordinadas para desmontar barricadas utilizando tácticas violentas, según constataron los investigadores.
La ONU analizó 40 ejecuciones extrajudiciales y concluyó que agentes policiales y grupos progubernamentales actuaron de “manera coordinada”.
Cuando se puso fin a las manifestaciones, cientos de personas habían muerto.
Hasta el día de hoy “se siguen cometiendo violaciones”, dijo Simon.
El gobierno ha negado haber matado deliberadamente a manifestantes y califica las protestas como violentos intentos de golpe de Estado, señalando que también murieron al menos dos decenas de policías. El gobierno no participó en el informe de la ONU, ni permitió el acceso de los investigadores al país.
Los investigadores también afirmaron que el gobierno llevó a cabo sistemáticamente detenciones arbitrarias y procesamientos de opositores al gobierno utilizando diversas instituciones gubernamentales, como la Asamblea Nacional, la policía, el poder judicial, la oficina del defensor público, la penitenciaría y el Instituto de Medicina Legal. Se torturó a personas bajo custodia, concluye el informe.
“El Estado nicaragüense, de hecho, ha estado armando literalmente todas las instituciones del Estado en términos de control y represión”, dijo Simon. “La palabra es armamentismo. Han estado armando el sistema judicial, armando la función legislativa, armando la función ejecutiva”.
La vicepresidenta, que ejerce de portavoz del gobierno, no respondió a la petición de comentarios de The New York Times.
El informe se produce pocas semanas después de que el gobierno de Ortega despojara de la ciudadanía a 300 nicaragüenses a los que un juez calificó de “traidores a la patria”. Entre los afectados había activistas de derechos humanos y periodistas, entre otros, y la mayoría viven fuera del país.
La publicación de la investigación de la ONU fue una grata sorpresa para los activistas de derechos humanos.
“Antes de llegar a la cárcel, este no era el lenguaje utilizado por los expertos. Ahora el lenguaje es más fuerte”, dijo Juan Sebastián Chamorro, activista nicaragüense que fue puesto en libertad el mes pasado tras pasar 611 días de detención y ahora reside en Houston.
“Eso significa que se han acumulado más pruebas y que pueden utilizarse en un futuro tribunal internacional”, afirmó. “Estamos hablando de más de 350 personas que fueron asesinadas”.
Chamorro estaba entre los cientos de líderes políticos nicaragüenses que fueron apartados desde que las protestas de 2018 conmocionaron por primera vez al país.
Rosalía Gutiérrez-Huete Miller, quien forma parte de los nicaragüenses que perdieron su ciudadanía el mes pasado, dijo que el informe de la ONU era la condena que los manifestantes estaban esperando.
“La conclusión legal de hoy valida y reconoce lo que hemos estado denunciando durante años”, dijo por teléfono desde Washington, D. C. “Nunca ha habido una declaración tan clara como esta. A menudo estas declaraciones son insípidas, tratando de no causar emociones”.
Frances Robles, corresponsal en Florida, cubre también Puerto Rico y Centroamérica. Su investigación de un detective de homicidios de Brooklyn generó que se anularan más de una docena de condenas por asesinato y fue galardonada con un premio George Polk. @FrancesRobles • Facebook
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France24 - World
FESPACO: A continental celebration of African cinema
Issued on: 03/03/2023 - 15:32
Olivia SALAZAR-WINSPEAR
Jennifer BEN BRAHIM
Magali FAURE
Clémence DELFAURE
Loïc CHALAVON
Every two years Burkina Faso hosts Africa's largest film festival, and the event has become a lynchpin of audiovisual industries across the continent. FRANCE 24's Fatimata Wane has been taking a look at the films in selection; she brings us her top picks from Ouagadougou. We also take a look at a French-speaking book fair in Rwanda which is hoping to build bridges in the publishing sector and bring a richer diversity of authors to their readers. And a new exhibition shines a light on the Senegalese statesman who sowed the seeds of Negritude, as Léopold Sédar Senghor's passions and politics go on display at the Quai Branly museum in Paris.
New York Times - World
Occidente intentó aislar a Rusia. No funcionó
Por Josh Holder, Lauren Leatherby, Anton Troianovski y Weiyi CaiMarch 2, 2023
Tras la invasión de Rusia a Ucrania, Occidente formó lo que al parecer era una coalición global demoledora: 141 países respaldaron una disposición de las Naciones Unidas que exigía que Rusia se retirara sin poner ninguna condición.
Zambia
Sierra Leona
Albania
Serbia
Ghana
Montenegro
Libia
Kenia
México
Nigeria
Argentina
Perú
“El mundo está
con nosotros”
Costa Rica
Australia
Ruanda
Hungría
Egipto
Alemania
Brasil
Comoras
Níger
Francia
Haití
Congo
Colombia
ALIADOS OCCIDENTALES
Ucrania
Gabón
España
EE. UU.
Polonia
Chile
Bulgaria
Papúa Nueva Guinea
Reino
Unido
Estonia
“Unidad mundial
sin precedentes”
Turquía
Italia
Canadá
Rumanía
Camboya
Malasia
Catar
Tailandia
Indonesia
Yemen
Kuwait
Japón
E.A.U.
Birmania
Corea del Sur
Filipinas
Nepal
Singapur
Afganistán
Arabia Saudita
Israel
Zambia
Sierra Leona
Ghana
Libia
Serbia
Kenia
México
Costa Rica
Nigeria
Perú
“El mundo está
con nosotros”
Argentina
Australia
Ruanda
Hungría
Egipto
Alemania
Brasil
Níger
Francia
Congo
ALIADOS OCCIDENTALES
Ucrania
Colombia
Gabón
España
EE. UU.
Polonia
Chile
Bulgaria
Reino Unido
“Unidad mundial
sin precedentes”
Estonia
Italia
Canadá
Rumanía
Turquía
Kuwait
Indonesia
Tailandia
Malasia
Yemen
Birmania
Corea del Sur
Filipinas
Japón
Nepal
E.A.U.
Singapur
Arabia
Saudita
Catar
Israel
Camboya
Serbia
Zambia
Montenegro
Sierra
Leona
Ghana
Libia
Kenia
Argentina
Brasil
“El mundo
está con nosotros”
Nigeria
ALIADOS OCCIDENTALES
México
Australia
Egipto
Alemania
Perú
Francia
Colombia
Congo
Ucrania
Haití
Níger
EE. UU.
España
Polonia
Bulgaria
Chile
Reino
Unido
Estonia
Italia
“Unidad mundial
sin precedentes”
Canadá
Turquía
Birmania
Singapur
Catar
Malasia
Yemen
E.A.U.
Corea del Sur
Indonesia
Israel
Tailandia
Japón
Arabia Saudita
Filipinas
Afganistán
Camboya
Rusia, en cambio, parecía que estaba sola. Corea del Norte fue uno de los cuatro países que apoyaron a Rusia y rechazaron la disposición.
Eritrea
“Se están distorsionando las acciones rusas”
Corea
del Norte
Rusia
Bielorrusia
Siria
Eritrea
“Se están
distorsionando
las acciones rusas”
Corea
del
Norte
Rusia
Bielorrusia
Siria
Pero Occidente nunca logró convencer a tantos países del mundo como parecía al inicio. Otros 47 países se abstuvieron o no asistieron a las votaciones, entre ellos la India y China. Desde entonces, muchos de esos países “neutrales” han brindado un importante apoyo económico o diplomático a Rusia.
Irak
Círculos en función de la población
Argelia
Bangladés
India
Irán
Marruecos
Laos
Pakistán
China
Vietnam
Mozambique
Sri Lanka
Etiopía
Uzbekistán
“No tuvimos otra opción
que abstenernos”
Uganda
Irak
Círculos en función
de la población
Argelia
Bangladés
India
Marruecos
Irán
Laos
Pakistán
China
Vietnam
Mozambique
Sri Lanka
Etiopía
Uzbekistán
“No tuvimos otra opción
que abstenernos”
Uganda
Además, incluso algunos de los países que al principio aceptaron denunciar a Rusia no consideran que la guerra sea problema de ellos y desde entonces han comenzado a asumir una postura más neutral.
“Brasil no tiene interés en entregar municiones”
Apoyo retirado
Voto neutral
“Ucrania es víctima de las crisis urdidas por Estados Unidos”
Brasil
Ucrania
Irán
Turquía
Rusia
“Una política basada en provocaciones”
E.A.U.
“Tomar partido solo conduciría a más violencia”
Apoyo retirado
Ucrania
E.A.U.
Brasil
“Tomar partido
solo conduciría
a más violencia”
“Brasil no tiene
interés en entregar
municiones”
Turquía
“Una política basada
en provocaciones”
Voto neutral
Irán
“Ucrania es víctima de las crisis
urdidas por Estados Unidos”
Rusia
Después de un año, esto es cada vez más evidente: aunque la coalición principal de Occidente sigue siendo sólida, nunca convenció al resto del mundo de dejar aislada a Rusia.
En vez de dividirse en dos, el mundo se ha fragmentado. Una gran parte de los países que se encuentran entre ambas posturas ven la invasión de Rusia como un problema principalmente europeo y estadounidense. Más que considerarla una amenaza existencial, estos países se enfocaron sobre todo en proteger sus propios intereses en medio de la conmoción económica y geopolítica provocada por la invasión.
El panorama nos recuerda la gran cantidad de países neutrales durante la Guerra Fría, pero ahora el mundo está más interconectado. La magnitud y la complejidad de las comunicaciones a nivel mundial, los lazos económicos y los vínculos de seguridad ofrecen muchas más oportunidades para que los enemigos de Occidente obtengan una mayor influencia.
La semana pasada, la Asamblea General de Naciones Unidas aprobó otra resolución que exige que Rusia se retire del territorio ucraniano, pero China, Sudáfrica, la India y muchos países del sur global siguieron absteniéndose, lo cual destaca su distanciamiento de lo que consideran una guerra de Occidente.
Y Rusia lo está aprovechando de varias maneras.
Para eludir las sanciones
Al principio, parecía que las sanciones económicas de Occidente podrían debilitar la capacidad de Moscú para mantener la guerra. Una campaña encabezada por Estados Unidos, que incluía a 37 países, sacudió los cimientos del sistema financiero ruso al congelar sus reservas de divisas extranjeras y afectar a sus principales bancos.
Austria
Grecia
“El rublo se redujo
a escombros”
Canadá
Portugal
Países Bajos
Suiza
Letonia
Irlanda
EE. UU.
Japón
Dinamarca
Eslovenia
Hungría
Francia
Lituania
Rusia
Polonia
Reino
Unido
Nueva Zelanda
Finlandia
Alemania
España
Italia
Noruega
República Checa
Australia
Austria
“El rublo se redujo
a escombros”
Grecia
Canadá
Portugal
Países Bajos
Suiza
Letonia
Irlanda
EE. UU.
Japón
Dinamarca
Eslovenia
Hungría
Francia
Lituania
Rusia
Polonia
Reino
Unido
Nueva Zelanda
Finlandia
Alemania
España
Italia
Noruega
República Checa
Australia
“El rublo se redujo a escombros”
Austria
Grecia
Canadá
Portugal
Suiza
Letonia
Irlanda
EE. UU.
Dinamarca
Japón
Rusia
Reino
Unido
Nueva Zelanda
Alemania
España
Italia
Noruega
Australia
Francia
República Checa
Estas sanciones bloquearon importaciones fundamentales como las refacciones para aeronaves y los semiconductores para los aparatos electrónicos. Además, cientos de empresas suspendieron de manera voluntaria sus negocios en Rusia, lo que dejó a los rusos de a pie sin distribuidores de Apple y sin suscripciones a Netflix.
Pero las sanciones no han sido tan devastadoras como esperaba Occidente. De acuerdo con Silverado Policy Accelerator, una organización sin fines de lucro de Washington, unos cuantos países han llenado ese vacío al aumentar las exportaciones a Rusia a niveles muy por encima de los anteriores a la guerra. Las exportaciones de otros países disminuyeron cuando comenzó la guerra, pero después retomaron su curso.
Apoyo para condenar a Rusia
Abstención o ausencia en la votación de la ONU
En contra de condenar a Rusia
Exportación de más carros, maquinaria y chips
El transporte de
mercancías se triplicó
Uzbekistán
Kazajistán
Armenia
Turquía
Bielorrusia
China
Irán
Aumento significativo de
las exportaciones a Rusia
Kirguizistán
Bolivia
Georgia
Serbia
Colombia
Etiopía
Rusia
Sri
Lanka
Bosnia
Suiza
Pequeño aumento de las exportaciones a Rusia
Ecuador
Macedonia del
Norte
India
Indonesia
Brasil
Costa
Rica
Más importaciones de petróleo ruso
Exportación de más carros, maquinaria y chips
El transporte de
mercancías se triplicó
Uzbekistán
Kazajistán
Armenia
Turquía
Bielorrusia
China
Irán
Aumento significativo de las
exportaciones a Rusia
Kirguizistán
Bolivia
Georgia
Serbia
Colombia
Etiopía
Rusia
Sri
Lanka
Pequeño aumento de las
exportaciones a Rusia
Bosnia
Suiza
Ecuador
Macedonia
del Norte
India
Indonesia
Brasil
Costa
Rica
Más importaciones de petróleo ruso
Etiopía
Irán
Bielorrusia
China
Turquía
Kirguizistán
Armenia
Kazajistán
Georgia
Uzbekistán
Serbia
Aumento significativo de las
exportaciones a Rusia
Colombia
Bolivia
Rusia
Suiza
Pequeño aumento de las exportaciones a Rusia
Macedonia
del Norte
Sri
Lanka
Bosnia
Ecuador
Costa
Rica
Indonesia
Brasil
India
China y Turquía compensaron solas la mayor parte de ese vacío de exportaciones.
Los vehículos de pasajeros chinos remplazaron el suministro anterior de Rusia con el de fabricantes de Occidente. China también exportó más maquinaria y semiconductores. Otras mercancías producidas por empresas multinacionales que ya no pueden ser exportadas directamente a Rusia ahora circulan por Estados postsoviéticos.
A pesar de que Turquía ha vendido armas a Ucrania, el presidente Recep Tayyip Erdogan ha iniciado un mayor flujo de mercancía a Rusia, lo que perjudica mucho la serie de sanciones impuestas por Occidente.
“Siempre hemos mantenido una política equilibrada entre Rusia y Ucrania”, dijo Erdogan en septiembre, seis meses después de que los turcos votaron junto con Estados Unidos a favor de condenar la invasión rusa.
En general, después de caer inicialmente tras la invasión, los niveles del comercio se han recuperado debido a que suficientes países siguen dispuestos a hacer negocios con Rusia.
Importaciones totales de Rusia
Las sanciones, no obstante, podrían resultar devastadoras para Rusia a largo plazo. Ya están frenando la inversión extranjera y empezando a mermar las arcas del gobierno. Las restricciones al comercio de petróleo han obligado a Rusia a reducir la producción. Y reorientar la infraestructura de gasoductos del país hacia Asia llevará años.
Pero aunque la economía rusa no está prosperando, es lo bastante fuerte como para mantener la guerra. El Fondo Monetario Internacional pronosticó el mes pasado que la economía rusa crecería un 0,3 por ciento este año, una proyección considerablemente mejor que su cálculo anterior, que decía que se contraería un 2,3 por ciento.
Para comprar armas y componentes
Estados Unidos y sus socios han estado enviando más armas letales y equipo militar directamente a Ucrania. También han intentado interrumpir el abastecimiento de equipo militar de Rusia al imponer controles a las exportaciones que prohíben que muchas empresas le vendan tecnología esencial a Rusia.
Las armas han contribuido a que Ucrania sorprenda al mundo y mantenga a raya al ejército ruso, que es mucho más numeroso. Al menos 40 países han proporcionado ayuda militar a Ucrania, ya sea enviando armas ofensivas o brindando otras formas de ayuda militar.
Francia
Turquía
Alemania
España
Italia
EE. UU.
Japón
Polonia
Austria
Reino
Unido
Corea
del Sur
Canadá
Enviaron armas de ataque
Otras formas de
ayuda militar
Ucrania
Francia
Turquía
Alemania
España
Italia
EE. UU.
Polonia
Reino
Unido
Canadá
Japón
Corea
del Sur
Austria
Otras formas
de ayuda militar
Enviaron
armas de
ataque
Ucrania
Pero el intento de privar a Rusia de equipo militar ha tenido menos éxito. También en este aspecto los rusos han encontrado apoyo. Según Estados Unidos, Corea del Norte le ha enviado a Rusia “una cantidad importante” de proyectiles de artillería. Irán le ha proporcionado drones “kamikaze” no tripulados que Moscú ha utilizado para atacar la infraestructura civil de Ucrania.
Además, otros países, como China, han seguido abasteciendo a Rusia de las llamadas mercancías de doble uso: tecnologías de consumo, como los microchips, que terminan adaptándose para uso militar.
Corea
del Norte
Irán
Envió proyectiles de artillería
Vendió cientos
de drones
Rusia
Las empresas
vendieron microchips
y otros productos de
doble uso
China
Corea
del Norte
Irán
Envió proyectiles de artillería
Vendió cientos
de drones
Rusia
Las empresas
vendieron microchips
y otros productos
de doble uso
China
Es indudable que, según los analistas, Rusia parece estar ante un desabasto de armamento de precisión, como los misiles de crucero, que requieren equipo de alta tecnología. Y los soldados rusos informan que les faltan dispositivos de visión nocturna y drones de vigilancia en la línea de combate.
Para aprovechar la ambivalencia a nivel global
A muchos dirigentes del mundo no les gusta mucho la idea de que un país invada a otro, pero a muchos de ellos tampoco les molesta ver que alguien se enfrente a Estados Unidos.
En África, Latinoamérica, Asia y Medio Oriente, muchos gobiernos que tienen vínculos oficiales sólidos con Estados Unidos y Europa no ven la guerra como una amenaza global. Más bien, se han posicionado como espectadores neutrales o árbitros y han mantenido la mayor flexibilidad posible.
Apoyo para condenar a Rusia
Abstención o ausencia en la votación de la ONU
En contra de condenar a Rusia
Finlandia
Noruega
Rusia
“No queremos ser
parte de ningún bando”
Reino Unido
“Diálogo y
soluciones pacíficas”
Ucrania
Canadá
Irlanda
Corea del Norte
Francia
Pakistán
Italia
Turquía
China
EE. UU.
Japón
Irán
Irak
Marruecos
Egipto
Corea del Sur
México
India
Vietnam
Etiopía
Colombia
Indonesia
Perú
Malasia
Brasil
“La India está en
el lado de la paz”
Mozambique
“Comprometidos
con la paz”
Australia
Sudáfrica
Nueva Zelanda
“Dispuestos a apoyar la resolución
pacífica de los conflictos”
Pakistán
“No queremos ser parte
de ningún bando”
Reino
Unido
Rusia
Ucrania
Corea
del Norte
China
EE. UU.
Japón
India
Indonesia
Australia
Brasil
Sudáfrica
“Comprometidos
con la paz”
“Dispuestos a apoyar la resolución
pacífica de los conflictos”
Pakistán
“No queremos ser parte
de ningún bando”
Reino
Unido
Canadá
Rusia
Corea
del
Norte
Ucrania
China
EE. UU.
India
Brasil
Australia
Argentina
Sudáfrica
“Dispuestos a apoyar la resolución
pacífica de los conflictos”
La reacción a la invasión fue variada en Asia, donde más de una tercera parte de los países se rehusaron a censurar a Rusia en las votaciones iniciales de las Naciones Unidas. Aunque casi todos los aliados de Estados Unidos se han alineado, Rusia ha podido aprovechar las relaciones comerciales y la opinión pública amistosa que se remontan a la Guerra Fría.
Al inicio de la invasión, Estados Unidos le pidió a la India que le comprara menos petróleo a Rusia. Después suavizó esa postura porque la India se ha rehusado constantemente a alinearse con ninguna de las partes. Los especialistas han dicho que, a medida que aumentan las tensiones a lo largo de la frontera de este país con China, la India no cree que deba poner en riesgo su relación con Rusia, una fuente importante de armas.
Asia y Medio Oriente
Apoyo para condenar a Rusia
Abstención o ausencia en la votación de la ONU
En contra de condenar a Rusia
Mongolia
Kazajistán
Uzbekistán
Georgia
Corea del Norte
Kirguizistán
Pakistán
Nepal
Turquía
China
Azerbaiyán
Siria
Corea
del Sur
Japón
Irak
Irán
Israel
Arabia
Saudita
Birmania
E.A.U.
India
Bangladés
Filipinas
Vietnam
Yemen
Brunéi
Tailandia
“Las llamadas
sanciones”
Indonesia
Maldivas
Sri Lanka
“No seguiremos
ciegamente los pasos que dé otro país”
“No se puede controlar a ningún
país imponiendo sanciones”
Mongolia
Kazajistán
Uzbekistán
Georgia
Corea del Norte
Kirguizistán
Pakistán
Nepal
Turquía
China
Azerbaiyán
Siria
Japón
Irak
Irán
Corea
del Sur
Israel
Arabia
Saudita
Birmania
E.A.U.
India
Bangladés
Filipinas
Vietnam
Yemen
Brunéi
Tailandia
“Las llamadas
sanciones”
Indonesia
Maldivas
Sri Lanka
“No se puede controlar a ningún
país imponiendo sanciones”
“No seguiremos ciegamente los pasos que dé otro país”
Bangladés
“No se puede controlar a ningún
país imponiendo sanciones”
Mongolia
Kazajistán
Uzbekistán
Corea
del Norte
Georgia
Pakistán
Nepal
Turquía
China
Siria
Irán
Japón
Arabia
Saudita
Birmania
India
Yemen
Maldivas
Sri Lanka
Indonesia
“No seguiremos ciegamente los pasos que dé otro país”
Los países del golfo votaron junto con Occidente para censurar a Rusia, pero desde entonces han preferido que se les considere árbitros neutrales.
El presidente de Emiratos Árabes Unidos, Mohamed Bin Zayed, viajó a Rusia para reunirse con el presidente Vladimir Putin y dijo que intentaba encontrar una solución diplomática. También ofreció un aeródromo de Abu Dhabi para el intercambio de prisioneros de Brittney Griner.
Dubái, en particular, se ha convertido en un centro de operaciones para los rusos, un refugio para oligarcas y élites pro-Kremlin donde no llegan las sanciones occidentales. Y Arabia Saudita ha dicho que debe buscar sus propios intereses, aunque eso provoque fricciones en su larga relación con Estados Unidos.
Casi la mitad de los países africanos se abstuvieron o no asistieron a las votaciones para censurar a Rusia, lo cual indica que en muchos países existe una renuencia cada vez mayor a aceptar la versión estadounidense del bien y el mal. Rusia ha conseguido amigos a través de su incesante propaganda y poder duro y cada vez más países firman acuerdos con mercenarios rusos y compran armas rusas.
En Sudáfrica, los vínculos con Rusia se remontan al apoyo soviético para acabar con el apartheid. Sus dirigentes han visto la oportunidad de alinearse más estrechamente con Rusia, llenando al mismo tiempo los vacíos comerciales dejados por Europa y Estados Unidos. Pero, como muchos otros países africanos, Sudáfrica parece tener cuidado de equilibrar sus crecientes lazos con Rusia con el mantenimiento de una relación con Occidente.
África
Apoyo para condenar a Rusia
Abstención o ausencia en la votación de la ONU
En contra de condenar a Rusia
Marruecos
Túnez
Libia
Argelia
Egipto
Mauritania
Níger
Eritrea
Malí
Senegal
Yibuti
Chad
Cabo Verde
Sudán
Etiopía
Nigeria
Sierra
Leona
Ghana
Somalia
Liberia
Uganda
Kenia
África “no quiere ser el caldo de cultivo de una nueva Guerra Fría”
Congo
Tanzania
“Cuando hay progresos con Rusia, nos beneficiamos”
Burundi
Angola
Zambia
Zimbabue
Mauricio
Namibia
Mozambique
Madagascar
Botsuana
“Es una guerra europea”
Lesoto
Sudáfrica
“Cuando hay
progresos con Rusia,
nos beneficiamos”
Marruecos
Túnez
Libia
Argelia
Egipto
Mauritania
Cabo Verde
Níger
Eritrea
Malí
Senegal
Yibuti
Chad
Sudán
Etiopía
Nigeria
Sierra
Leona
Ghana
Somalia
Liberia
Uganda
Kenia
Congo
África “no quiere ser el caldo de cultivo de una nueva Guerra Fría”
Tanzania
Burundi
Angola
Zambia
Mauricio
Zimbabue
Namibia
Mozambique
Madagascar
Botsuana
“Es una guerra europea”
Lesoto
Sudáfrica
Uganda
“Cuando hay progresos con Rusia, nos beneficiamos”
Marruecos
Túnez
Libia
Argelia
Mauritania
Egipto
Níger
Malí
Eritrea
Chad
Yibuti
Nigeria
Ghana
Sudán
Etiopía
Senegal
África “no quiere ser el caldo de cultivo de una nueva Guerra Fría”
Somalia
Kenia
Congo
Tanzania
Burundi
Angola
Mauricio
Zambia
Zimbabue
Mozambique
Botsuana
Namibia
“Es una guerra
europea”
Lesoto
Madagascar
Sudáfrica
Casi toda Latinoamérica, debido a su larga relación con Estados Unidos, votó al lado de su vecino del norte para censurar a Rusia. Pero en los últimos meses las grietas han comenzado a ser más evidentes.
Hace poco, Colombia rechazó la solicitud de Estados Unidos de proporcionar armas a Ucrania. Y cuando el canciller alemán, Olaf Scholz, visitó al presidente de Brasil, Luiz Inácio Lula da Silva, el mes pasado, este se rehusó a hablar en favor de Ucrania y dijo: “Creo que tendría que estar más claro el motivo de la guerra entre Rusia y Ucrania”.
América
Apoyo para condenar a Rusia
Abstención o ausencia en la votación de la ONU
Canadá
“No se equivoquen, Rusia no es responsable”
EE. UU.
Cuba
República Dominicana
Belice
México
Venezuela
Colombia
Ecuador
Perú
“No ayudaré a prolongar
ninguna guerra”
Brasil
Bolivia
Paraguay
“Si uno no quiere,
dos no pueden
pelear”
Uruguay
Chile
Argentina
Canadá
Cuba
“No se equivoquen, Rusia no es responsable”
EE. UU.
República Dominicana
Belice
México
Venezuela
Ecuador
Perú
Colombia
“No ayudaré
a prolongar
ninguna guerra”
Bolivia
Paraguay
Brasil
“Si uno no quiere, dos no pueden pelear”
Chile
Argentina
Para tratar de debilitar la coalición principal de Occidente
Varias decenas de países conforman el grupo principal que apoya a Ucrania a través de ayuda militar o sanciones a Rusia.
39 países impusieron sanciones a Rusia o proporcionaron ayuda militar a Ucrania
Bélgica
Irlanda
Finlandia
Francia
Japón
España
Eslovaquia
Australia
Bulgaria
Italia
EE. UU.
Lituania
Turquía
Noruega
Grecia
Corea
del Sur
Suecia
Letonia
Alemania
Estonia
Reino
Unido
Canadá
Hungría
Malta
Chipre
Suiza
Polonia
Bélgica
Irlanda
Francia
España
Japón
Australia
Italia
Lituania
EE. UU.
Noruega
Grecia
Turquía
Alemania
Canadá
Corea
del Sur
Reino
Unido
Polonia
Hungría
Malta
Chipre
Suiza
La unión de Occidente ha sido notable en el transcurso de la guerra, y los países que por mucho tiempo se habían mostrado relativamente cordiales con Rusia —como Alemania, Francia e Italia— han mantenido su respaldo incondicional a Ucrania. La OTAN, a la cual el presidente de Francia, Emmanuel Macron, diagnosticó con “muerte cerebral” en 2019, una vez más tiene el claro propósito de proteger a la alianza occidental de cualquier ataque ruso.
Pero ni siquiera entre los países occidentales la alianza ha sido perfecta. Hungría, como miembro de la Unión Europea, ha sancionado técnicamente a Rusia, pero su dirigente, Viktor Orbán, ha sido un caso atípico en su apoyo a Ucrania dentro de la Unión Europea. Hungría aplazó varias decisiones de la Unión Europea que requerían un respaldo unánime.
Otros países que han dado apoyo militar a Ucrania se han negado a imponer sanciones económicas a Rusia.
31 países impusieron sanciones a Rusia y proporcionaron ayuda militar a Ucrania
Bélgica
Irlanda
Finlandia
Francia
Japón
España
Eslovaquia
Bulgaria
Italia
Australia
EE. UU.
Lituania
Noruega
Grecia
Suecia
Letonia
Alemania
Estonia
Turquía
Reino
Unido
Canadá
Corea
del Sur
Polonia
Hungría
Malta
Asistencia militar,
pero no sanciones
Chipre
Suiza
Sanciones, pero no
asistencia militar
Bélgica
Irlanda
Francia
España
Japón
Australia
Italia
Lituania
EE. UU.
Noruega
Grecia
Alemania
Canadá
Reino
Unido
Polonia
Turquía
Corea
del Sur
Hungría
Malta
Chipre
Asistencia militar,
pero no sanciones
Suiza
Sanciones, pero no
asistencia militar
Bélgica
Irlanda
Finlandia
Francia
Japón
España
Eslovaquia
Bulgaria
Italia
Australia
EE. UU.
Lituania
Noruega
Grecia
Suecia
Letonia
Germany
Estonia
Reino
Unido
Canadá
Turquía
Polonia
Hungría
Malta
Corea
del Sur
Chipre
Suiza
Sanciones, pero no
asistencia militar
Asistencia militar,
pero no sanciones
Y un grupo mucho más pequeño de países lo ha hecho todo: imponer sanciones, suministrar armamento pesado —como tanques, vehículos blindados y sistemas de misiles de defensa antiaérea— y comprometer al menos el 0,1 por ciento del PIB como ayuda bilateral a Ucrania, según datos del Instituto Kiel para la Economía Mundial.
18 países han enviado armamento pesado y comprometido más del 0,1% del PIB en ayuda a Ucrania
Comprometieron más del 0,1% del PIB en ayuda,
pero no enviaron armas pesadas
Enviaron armas pesadas, pero
comprometieron menos del
0,1% del PIB en ayuda
Bélgica
Japón
Francia
España
Bulgaria
Italia
Australia
Eslovaquia
EE. UU.
Lituania
Noruega
Grecia
Suecia
Letonia
Alemania
Estonia
Reino
Unido
Canadá
Turquía
Polonia
Corea
del Sur
Hungría
Malta
Chipre
Suiza
Asistencia militar,
pero no sanciones
Sanciones, pero no
asistencia militar
Enviaron armas pesadas, pero comprometieron menos del 0,1% del PIB en ayuda
Comprometieron más del 0,1% del PIB en ayuda, pero no enviaron armas pesadas
Irlanda
Japón
Francia
España
Australia
Italia
Lituania
EE. UU.
Noruega
Grecia
Alemania
Canadá
Reino
Unido
Polonia
Turquía
Corea
del Sur
Hungría
Malta
Chipre
Suiza
Asistencia militar,
pero no sanciones
Sanciones, pero no
asistencia militar
Comprometieron más del 0,1% del PIB
en ayuda, pero no enviaron armas pesadas
Enviaron armas pesadas, pero
comprometieron menos del
0,1% del PIB en ayuda
Bélgica
Francia
Japón
España
Bulgaria
Italia
Australia
Eslovaquia
EE. UU.
Lituania
Noruega
Grecia
Suecia
Letonia
Alemania
Estonia
Reino
Unido
Canadá
Turquía
Polonia
Corea
del Sur
Hungría
Malta
Chipre
Suiza
Asistencia militar,
pero no sanciones
Sanciones, pero no
asistencia militar
Ahora que la guerra llegó a su primer aniversario, la estrategia de Rusia es evidente: esperar y ver qué hace Occidente. Al final, la apuesta de Putin es que los países europeos preocupados por el costo de la guerra para sus economías y sus políticas dejen de respaldar las sanciones y el envío de armas. Los países de toda Asia, Medio Oriente y África que ya son neutrales en este conflicto seguirán ampliando su comercio con Rusia.
Y como Estados Unidos tendrá elecciones el próximo año, tal vez incluso este país se canse de la guerra y presione a Ucrania para que se rinda ante Putin.
Lo que podría determinar el desenlace de este conflicto es hasta qué punto puede permanecer unido Occidente (y la porción del mundo que este pueda mantener de su lado, al menos parcialmente).
Vivian Nereim, Julie Turkewitz, Andrew Higgins, Ana Swanson y Abdi Latif Dahir colaboraron con reportería.
Fuentes: El análisis de los datos comerciales procede de Silverado Policy Accelerator, que utiliza datos de Global Trade Tracker; U.N. Comtrade; CEIC Data; bases de datos de estadísticas nacionales.
L'Humanité
Petits maux et grosses arnaques de la rénovation de l’habitat
Nos recommandations culturellesTélévision Le gouvernement d’Emmanuel Macron affiche sa volonté de lutter contre les passoires thermiques. Selon Complément d’enquête, il s’agit plus d’un effet d’annonce que d’une politique efficace.
Victoria FernandezIsoler les passoires thermiques, qui peut être contre ? Pour des questions d’efficacité énergétique et de confort des habitants, c’est évidemment une priorité. Le gouvernement s’y est engagé en 2021. Mais, comme d’habitude, il y a un gouffre entre l’effet d’annonce et la réalité de terrain : un rapport de France Stratégie souligne que 83 % des rénovations sont trop partielles. Et le système plonge des gens modestes dans des situations financières délirantes. Complément d’enquête, le très bon magazine de Tristan Waleckx, a mené des investigations sur le fameux dispositif MaPrimeRénov’ et ses insuffisances.
profiteurs de subventions
En France, 12 millions de personnes vivent dans des « passoires thermiques ». Des subventions comme MaPrimeRénov’ proposent jusqu’à 53 000 euros d’aides. Or, chaque année, des milliers de foyers se disent victimes d’arnaques d’entreprises qui profitent des politiques publiques sans être inquiétées. Ces entreprises disposent du label RGE (reconnu garant de l’environnement) et le mettent en avant. Pour attirer leur clientèle, elles se revendiquent du titre d’agentes de l’État, ce qui illégal. Certaines détournent même les aides publiques : alors que le dispositif prévoit à la fois de renforcer l’isolation et de remplacer les systèmes de chauffage, ces entreprises ne se concentrent que sur le second aspect. Ce qui ne résout donc pas le problème d’isolation. Valérie Mancret-Taylor, directrice de l’Agence nationale de l’habitat (Anah), reconnaît que ces tentatives de fraude existent, et cherche à les combattre par des campagnes de prévention… ce qui n’est sans doute pas suffisant.
Les journalistes de Complément d’enquête mettent aussi en lumière les faiblesses de ce système. Les démarches pour avoir accès aux aides s’avèrent longues et compliquées. La défenseure des droits dénonce d’ailleurs « l’impossibilité de créer un compte ou un dossier (sur Internet), de téléverser les pièces justificatives, de modifier les éléments du dossier ». Dans sa décision, elle somme l’Anah de « mettre en place les mesures de nature à résoudre définitivement les difficultés techniques affectant sa plateforme »… D’anciens salariés de l’Anah mettent aussi en cause le prestataire, Capgemini, qui a conçu la plateforme. Selon l’expert Vincent Legrand, le gouvernement privilégie l’affichage politique. Le Sénat vient d’ouvrir une commission d’enquête sur l’efficacité de la politique de rénovation énergétique en France. Une enquête nécessaire.
habitatLogementÉnergieenquête France24 - World
Israeli forces kill teen in West Bank
Issued on: 03/03/2023 - 04:09
NEWS WIRES
Israeli troops shot dead a 15-year-old Palestinian and critically wounded another child in the occupied West Bank Thursday, the Palestinian health ministry said, with the army reporting they came under attack.
Violence flared in the northern West Bank town of Azzun when troops arrived to search suspects after fireworks were launched at Israeli vehicles driving past, the army said.
"Several suspects hurled Molotov cocktails at the soldiers", the army said in a statement. "The soldiers responded with live ammunition."
The Palestinian health ministry said in a statement that Muhammad Nidal Salim, 15, was "killed by bullets in the back fired at him by the occupation (Israeli) soldiers".
Two others were wounded, including a child in critical condition, the ministry added, without giving their ages.
The army said it was "aware of reports stating that some of those suspects were injured" and noted that no Israeli soldiers were hurt, but gave no further details.
The latest death came amid a surge in violence in the Israeli-Palestinian conflict, and specifically in the West Bank, which Israel has occupied since the Six-Day War of 1967.
Late on Sunday, the Palestinian town of Huwara came under attack by Israeli settlers, hours after two settlers were shot dead as they drove through the northern West Bank town.
Hundreds of settlers set homes and cars ablaze and hurled stones in Huwara overnight, and a Palestinian man was killed in the nearby village of Zaatara.
On Monday, gunmen shot dead an Israeli-American motorist, and on Wednesday Israeli forces searching for suspects in the Aqabat Jabr refugee camp near Jericho killed a Palestinian man.
Since the start of the year, the Israeli-Palestinian conflict has claimed the lives of 65 Palestinian adults and children, including militants and civilians.
Thirteen Israeli adults and children, including members of the security forces and civilians, and one Ukrainian civilian have been killed over the same period, according to an AFP tally based on official sources from both sides.
On Sunday, Israeli and Palestinian officials pledged in a joint statement to "prevent further violence" and "commit to de-escalation" following talks in Jordan.
(AFP)
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The Debate
West Bank tensions: Can Israel and Palestinians curb deadly violence?
'They burned everything': Israeli settlers torch Palestinian homes, cars after West Bank attack
Israeli settlers rampage after deadly Palestinian attack in West Bank
Valeurs Actuelles
[Edito] Le défi africain de Macron
Emmanuel Macron veut refonder des liens avec des pays d’Afrique subsaharienne. Mais il est peu certain que le choix du thème de l’écologie et du durable, pierre angulaire de la politique d’investissement de l’Agence française de développement (AFD), soit le plus pertinent pour parler à une population subsaharienne ravagée par la sous-nutrition dans une région qui comptera 90 % de l’extrême pauvreté en 2030 et passera d’un milliard d’habitants à deux milliards en 2050 puis quatre en 2100. Mais comment changer un modèle dogmatique et inadapté à la mondialisation ?
Le montant annuel des fonds que l’AFD alloue aux projets avoisine 12 à 15 milliards d’euros, dont la moitié est consacrée à l’Afrique. Il faut rajouter l’initiative Choose Africa de l’AFD, dont le financement représente 3,5 milliards d’euros répartis principalement entre 26 000 entreprises africaines. L’AFD cite trois exemples : un financement de 30 000 euros en amorçage d’une start-up sociale ; 400 000 euros pour soutenir la croissance d’une PME après un premier prêt de 100 000 euros ; et une entreprise moyenne qui reçoit 10 millions d’euros de l’AFD lors de sa levée de fonds.
L’écologiste et agronome expert de la faim dans le tiers-monde René Dumont doutait déjà de l’efficience de l’aide au développement et dénonçait une utilisation à des fins somptuaires, puis Jean-François Gabas en 1988 et William Easterly en 2001 ont émis des critiques. Jeffrey Sachs aurait enseigné à Harvard que le développement ne serait possible qu’avec le secteur privé et l’économie de marché. En 2009, l’économiste zambienne Dambisa Moyo publiait le best-seller l’Aide fatale, les ravages d’une aide inutile et de nouvelles solutions pour l’Afrique. J’écrivais aussi en 2020 dans la Tribune Afrique que le capitalisme pourrait réussir là où l’aide au développement échoue depuis soixante ans en Afrique subsaharienne.
La communication ou la politique industrielle françaises sont semblables dans l’Hexagone et en Afrique.
Pour mieux comprendre la politique française en Afrique menée ces dernières années, il convient de présenter le dirigeant de l’AFD. L’historien Rémy Rioux, c’est ainsi qu’il se définit, a été nommé directeur général de l’AFD par François Hollande et désigné par Emmanuel Macron pour un troisième mandat. Il revendique une politique « 100 % compatible avec l’accord de Paris » dont il était l’un des coordinateurs financiers en 2015 (Cop21) et estime que la politique de l’AFD est soumise à la nouvelle loi de programmation de l’aide internationale d’août 2021, qui elle-même doit se conformer au programme de développement durable de 2015 défini par l’Onu. On s’interroge aussi quant à l’aide de 140 millions d’euros en faveur de la Chine au titre de son développement, du cofinancement de six projets d’infrastructures chinoises en Afrique et de zones industrielles appartenant à des fonds d’investissement de pays souhaitant également l’exclusion de la France en Afrique.
La communication ou la politique industrielle françaises sont semblables dans l’Hexagone et en Afrique. Bien que n’empêchant guère la désindustrialisation, le gouvernement se targue de vouloir réindustrialiser la France tandis qu’en Afrique, il prône l’industrialisation tout en réservant les financements aux projets écologiques ou les moins industriels, qui ne créent que peu d’emplois directs, indirects et induits. Cela ne permet pas à l’Afrique subsaharienne de bâtir une importante industrie manufacturière des biens de consommation et de sortir du travail informel qui plombe l’économie.
Aussi nous faut-il aller convaincre, schémas de process de production à la main et projections financières à l’appui, les grandes entreprises qui produisent aujourd’hui en Chine d’inclure l’Afrique subsaharienne dans leurs étapes de chaînes de valeur mondiales (CVM). Puis faciliter leur implantation en organisant des écosystèmes locaux tout en préservant scrupuleusement l’environnement, etc. La méthode, qui produira rapidement des effets, sera dix fois moins onéreuse pour infiniment plus de résultats probants. Pour financer notre structure, qui devra donc s’entourer de plusieurs centaines d’ingénieurs impliqués dans la construction en moins de quinze-vingt ans du nouveau paradigme, il suffira de rediriger vers celle-ci des budgets actuellement peu efficaces en termes de développement et d’industrialisation de l’Afrique.
Une réappropriation de productions chinoises, des mécanismes de péréquation ou de mutualisation des coûts et économies d’échelle, répartis sur les deux continents et au sein de nouveaux modèles d’intégration verticale, permettront à des entreprises d’augmenter leur compétitivité. À terme, plusieurs centaines de milliards d’euros de nouveaux échanges pourraient rééquilibrer des balances commerciales déficitaires, dont celles de la France et de pays d’Afrique mais aussi d’Europe.
*Francis Journot est consultant et entrepreneur.
Valeurs Actuelles
[Edito] L’agriculture française à la croisée des chemins
L‘agriculture française n’a sans doute pas souvent été autant à la croisée des chemins, pour des raisons économiques, climatiques, écologiques… et même existentielles. Elle est aimée autant qu’elle est décriée, attaquée. Plus nous parlons de souveraineté alimentaire, plus nous consommons des produits importés. Plus nous parlons de plans de relance, plus la réglementation se complexifie et se durcit, et place l’agriculture française en distorsion de concurrence. Le malaise est profond et pourtant jamais nous n’avons eu autant besoin de notre agriculture.
Pourquoi ces manifestations à répétition, ces mal-être, ces suicides ? Pourquoi cette grande inquiétude de ne pas assurer le renouvellement des générations ?
C’est la conséquence d’une dérive progressive de la compétitivité et d’une non-reconnaissance de la réalité de l’agriculture française, de son intérêt et de sa fragilité dans un monde économique ouvert. Si la balance commerciale reste positive, c’est grâce aux vins et spiritueux, aux céréales et au sucre ; en 2021, sans les vins et spiritueux, nous avons un déficit de 6 milliards d’euros. De 2e exportateur mondial il y a vingt ans, la France est passée à la 6e place. Les distorsions de concurrence et les pertes de compétitivité font que nous importons 70 % de nos fruits et nous pouvons prendre pour exemple la filière cerises qui s’est vu retirer une à une les solutions de protection des plantes, alors que la pression parasitaire augmente avec le réchauffement climatique et alors que les substances en question sont encore autorisées dans bien d’autres pays. Ainsi les arboriculteurs se voient contraints d’arracher leurs arbres.
Pourquoi l’Europe permet-elle l’importation d’OGM dont elle interdit la production ?
Nous pourrions prendre aussi le cas des légumes. Combien de temps aurons-nous encore des carottes, des petits pois, des haricots, des épinards produits en France… alors que les impasses techniques franco-françaises se multiplient au grand bénéfice de nos voisins ? Un autre exemple symptomatique mais dramatique concerne la filière de la pomme de terre.
Dernièrement, le cas de la filière betterave est symptomatique de la mise en danger de la production française. L’interdiction des néonicotinoïdes est un choix européen, il n’y a pas de sujet là-dessus même si l’on peut se poser la question de savoir pourquoi l’Europe interdit des techniques à la production alors qu’elle autorise l’importation de tels produits en soutenant qu’il n’y a pas de risques pour la santé (deux OGM interdits à la production mais autorisés à l’importation, encore la semaine dernière) ou en certifiant qu’elle allait s’assurer que les produits importés en Europe ne sont pas obtenus avec des techniques interdites chez nous. Pour que ce soit un minimum respecté, il faudrait que l’Europe se donne les moyens de contrôler notamment dans les pays concernés mais bien sûr ce n’est pas le cas. L’incompréhension des agriculteurs est totale surtout quand les néonicotinoïdes, dérivés de la nicotine, insecticide naturel des plants de tabac, continuent à être utilisés librement, notamment pour les colliers de nos animaux domestiques.
Le souhait des agriculteurs est que nous prenions conscience qu’après avoir désindustrialisé la France et fortement fragilisé ses capacités de production énergétique, ce qui a entraîné de sérieux problèmes lors de la crise du Covid et maintenant avec la crise énergétique, nous ne devons pas faire la même erreur stratégique avec l’agriculture.
*Olivier Dauger est délégué FNSEA.
BBC
Police fire tear gas at Greece train crash protesters
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Thousands of people took to the streets of Greece on Wednesday and Thursday night, to protest over the collision of two trains in which dozens of people died.
Riot police were at the scene of the demonstrations in Athens, after protesters gathered outside the HQ of rail operator Hellenic Trains.
In the north-eastern city of Thessaloniki, demonstrators marched while chanting and waving flags, blaming the crash on government neglect.
A government minister said austerity during Greece's economic crisis in the 2000s had contributed to a lack of investment in the railways.
Read more about how the crash is being investigated here.
France24 - World
French interference in Africa is ‘over’, Macron says during four-nation tour to rebuild ties
Issued on: 02/03/2023 - 14:47
NEWS WIRES
Andrew HILLIAR
President Emmanuel Macron on Thursday said the era of French interference in Africa was “well over” as he began a four-nation tour of the continent to renew frayed ties. Anti-French sentiment runs high in some former African colonies as the continent becomes a renewed diplomatic battleground, with Russian and Chinese influence growing in the region.
Macron said France harboured no desire to return to past policies of interfering in Africa ahead of an environment summit in Gabon, the first leg of his trip.
“The age of Francafrique is well over,” Macron said in remarks to the French community in the capital Libreville, referring to France’s post-colonisation strategy of supporting authoritarian leaders to defend its interests.
“Sometimes I get the feeling that mindsets haven’t moved along as much as we have, when I read, hear and see people ascribing intentions to France that it doesn’t have.”
“Francafrique” is a favourite target of pan-Africanists, who say that after the wave of decolonisation in 1960 France propped up dictators in its former colonies in exchange for access to resources and military bases.
Macron and his predecessors, notably Francois Hollande, have previously declared that the policy is dead and that France has no intention of meddling in sovereign affairs.
Military revamp
Ahead of his visit, Macron on Monday said there would be a “noticeable reduction” in France’s troop presence in Africa “in the coming months” and a greater focus on training and equipping allied countries’ forces.
France has in the past year withdrawn troops from former colonies Mali, Burkina Faso and the Central African Republic.
The pullout from Mali and Burkina Faso, where its soldiers were supporting the Sahel nations battle a long-running jihadist insurgency, came on the back of a wave of local hostility.
In his remarks on Thursday, Macron insisted the planned reorganisation was “neither a withdrawal nor disengagement”, defining it as adapting to the needs of partners.
More than 3,000 French soldiers are deployed in Senegal, Ivory Coast, Gabon and Djibouti, according to official figures.
Another 3,000 are in the Sahel region of West Africa, including in Niger and Chad.
Forest protection drive
Macron landed in Libreville on Wednesday and will later head to Angola, Congo-Brazzaville and the neighbouring Democratic Republic of Congo.
His comments came before several heads of state were due to attend the One Forest Summit in Libreville, which will focus on preserving rainforests that play a vital role in the global climate system.
The forests of the vast Congo River basin represent the planet’s second-largest carbon sink after the Amazon.
They are also home to huge biodiversity including forest elephants and gorillas, and bear traces of the settlement of early humanity.
But they face threats such as poaching, deforestation for the oil, palm and rubber industries, and illegal logging and mineral exploitation.
>> Earth’s ‘green lung’ rainforests take centre stage at talks in Gabon
Macron spoke of the challenges of mobilising international finance as he and Gabonese Environment Minister Lee White toured the Raponda Walker Arboretum, a protected coastal area north of Libreville.
“We always speak of billions in our summits, but people see little of it on the ground because the systems are imperfect,” he said.
His schedule included meeting scientists, NGOs and private sector actors at the presidential palace.
Other presidents expected to attend the summit are host Ali Bongo Ondimba of Gabon; Denis Sassou Nguesso of Congo-Brazzaville; Faustin Archange Touadera of the Central African Republic; Chad’s Mahamat Idriss Deby Itno; and Teodoro Obiang Nguema Mbasogo of Equatorial Guinea.
The gathering kicked off on Wednesday with exchanges between ministers, civil society representatives and experts.
Macron heads to the former Portuguese colony of Angola on Friday, where he is set to sign an accord to develop the agricultural sector as part of a drive to enhance French ties with anglophone and Portuguese-speaking Africa.
He then stops in the Republic of Congo, another former French colony, where Sassou Nguesso has ruled for a total of almost four decades, and neighbouring Democratic Republic of Congo.
(AFP)
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France's Macron on four-nation tour of Africa aimed at resetting relations
France must demonstrate 'profound humility' towards Africa, Macron says ahead of four-nation trip
A 'new Cold War' as Russia, France, US compete for influence in Africa
Valeurs Actuelles
L’écologie contre l’agriculture : quand Bruxelles casse du sucre…
Le démon de Bruxelles est revenu hanter l’esprit des agriculteurs, et plus particulièrement des betteraviers, qui, depuis 1875, avaient pourtant hissé la France au premier rang mondial des producteurs de betteraves à sucre. À l’issue d’un long bras de fer entre la Commission européenne et le monde agricole, la Cour de justice de l’Union européenne, saisie par les écologistes belges, a décidé d’interdire toute utilisation de néonicotinoïdes. Depuis les ravages causés par la jaunisse, en 2020, qui avait détruit jusqu’à 70 % des récoltes betteravières dans l’Oise ou l’Île-de-France, les paysans obtenaient des dérogations annuelles pour protéger leurs semences par enrobage.
C’est désormais chose impossible : « C’est un coup de massue à quelques semaines des semis ; plus aucune semence enrobée pour lutter contre le virus de la jaunisse. Cela met la France dans une impasse totale et crée des distorsions de concurrence sans précédent au sein même de l’Union européenne » , alerte Franck Sander, président de la Confédération générale des planteurs de betteraves.
À première vue, on pourrait croire que la sentence met l’ensemble des pays de l’Union européenne sur un pied d’égalité. Sept autres pays accordaient des dérogations à leurs planteurs : la Croatie, l’Espagne, la Finlande, la Hongrie, la République tchèque, la Roumanie et la Slovaquie. Sauf que les deux principaux concurrents de la France, l’Allemagne (production de 28,2 millions de tonnes de betteraves sucrières contre 34,5 millions de tonnes pour la France) et la Pologne (15 millions de tonnes), passent entre les mailles du fi e t . « Plus le pays est continental, moins la jaunisse attaque les betteraves ; la Pologne est épargnée et l’Allemagne utilise un autre néonicotinoïde, non pas sous forme d’enrobage des semences, mais de pulvérisation : l’acétamipride, qui, lui, est autorisé en Allemagne mais pas en France », explique Franck Sander.
Le lobbying écologiste et les gouvernements français successifs ont tout essayé pour cultiver “plus vert” que nos voisins. Au nom du sacro-saint principe de précaution, il fallait supprimer les néonicotinoïdes, ces produits dérivés de la nicotine qui altèrent le système nerveux central des insectes et sont accusés de tuer les abeilles. Première interdiction en 1999 pour l’imidaclopride utilisé pour la culture du tournesol, puis du maïs. Entre 2008 et 2012, ce sont deux autres “néonics”, le thiaméthoxame et la clothianidine, qui sont successivement suspendus puis réautorisés. Jusqu’à la décision de la Commission européenne, en 2013, qui interdit d’une traite l’utilisation de ces trois néonicotinoïdes.
L’héritage de Ségolène Royal et de Barbara Pompili
Mais, comme si cela ne suffisait pas, en 2016, la ministre de l’Environnement de l’époque, Ségolène Royal, pour qui « le cadre européen ne permet pas une interdiction stricte » , et sa secrétaire d’État chargée de la Biodiversité, Barbara Pompili, annoncent la proscription de tous les néonics, dont l’acétamipride utilisé par les Allemands, avec toutefois « des dérogations possibles » sur les semences enrobées.
Pour les écologistes, ces dérogations n’étaient plus tenables. Si le lien entre les pucerons et le virus de la jaunisse est évident, celui entre les néonics et les abeilles n’est pas clair. Il est bon de rappeler que la betterave ne fait pas de fleurs. Il n’existe aucun risque pour le pollinisateur, puisque les seuls insectes en contact avec les néonicotinoïdes sont ceux qui piquent la feuille et sucent la sève, à savoir les pucerons. Quant aux traces de néonics dans le sol, s’il devait en rester après les récoltes, la profession s’était engagée à ne pas cultiver de colza pendant trois ans et de maïs pendant un an suivant la culture de betteraves à semences enrobées.
« Bref, la demande de dérogation était conditionnée à des contraintes qui écartaient tout risque pour la biodiversité et pour la santé animale et humaine », explique Franck Sander. « Le président Macron nous avait promis : pas d’interdiction sans solution. Aujourd’hui, on est dans une impasse totale, car il n’existe pas d’alternatives efficaces », ajoute le représentant de la profession, qui attend les résultats de deux molécules en phase d’homologation, mais pas avant 2024.
Le président Macron nous avait promis : pas d’interdiction sans solution. Aujourd’hui, on est dans une impasse totale, car il n’existe pas d’alternatives efficaces.
Les autres insecticides, le Teppeki et le Movento, sont peu efficaces en cas de fortes infestations. Les “plantes compagnes”, qui impliquent par exemple de semer de l’avoine entre les pousses de betterave pour attirer les pucerons, sont onéreuses et contraignantes. Sans compter qu’elles exigent aussi des pulvérisations d’herbicides, la peste verte des écolos.
« Le gouvernement français s’est fait prendre de court », analyse Véronique Le Floc’h, présidente de la Coordination rurale. Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture, a bien conscience de l’enjeu : « Prenez la culture de la betterave ; si la France n’avait pas adopté,en 2022, de nouvelles dérogations pour les néonicotinoïdes, la filière disparaissait », confiait-il à Valeurs actuelles, mi-décembre. À présent, il annonce dans la panique sortir son carnet de chèques pour assurer « un accompagnement financier pour soutenir les planteurs, mobilisable en cas de pertes de rendements liées à la jaunisse ».
Dans les plaines de l’Aisne, premier département betteravier de France, les agriculteurs n’ont jamais été aussi découragés. En vingt ans, le nombre de sucreries en France a été divisé quasi par deux et le nombre de paysans betteraviers est passé de 32 000 à 23 700. Avec en cascade, des conséquences sur toutes les industries agroalimentaires, chimiques, énergétiques – biocarburants -, la cosmétique-parfumerie… qui intègrent des sucres de betterave.
Une compensation financière qui ne résout rien
Face à une telle désespérance, Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, région qui rassemble 3 000 betteraviers, une dizaine de sucreries et 30 000 emplois indirects, gesticule : « L’indemnisation des planteurs n’aurait aucun senssielle comportait une franchise ou si elle était soumise au régime des minimis [imposé par Bruxelles, qui limite à 15 000 euros sur trois ans les aides aux agriculteurs, NDLR] », nous dit-il.
Une compensation financière qui ne résout rien. « Mon souhait est qu’il n’y ait plus de distorsion de concurrence avec les Allemands, ce n’est plus supportable », affirme Franck Sander. Et d’insister : « L ‘Europe était exportatrice nette de sucre ; elle est devenue importatrice. Elle fait venir du sucre du Brésil cultivé avec toutes les substances interdites en Europe. » Où cela s’arrêtera-t-il ? « Chaque jour, notre balance commerciale s’enfonce, la compétitivité est étouffée et la France perd sa souveraineté alimentaire », renchérit Véronique Le Floc’h. Et les agriculteurs sont les premiers à en souffrir.
France24 - World
‘End this war of aggression’ in Ukraine, Blinken tells Russia’s Lavrov at G20
Issued on: 02/03/2023 - 16:50
NEWS WIRES
US Secretary of State Antony Blinken urged his Russian counterpart to end the Ukraine war on the sidelines of G20 talks on Thursday, in their first face-to-face contact since the invasion.
Blinken and Russian Foreign Minister Sergei Lavrov spoke briefly at the meeting of the world’s top diplomats in New Delhi, which failed to reach a joint final declaration after objections from Moscow and Beijing.
“I told the foreign minister what I and so many many others said last week at the United Nations, and what so many G20 foreign ministers said today—end this war of aggression, engage in meaningful diplomacy that can produce a just and lasting peace,” Blinken told reporters.
The last time Blinken and Lavrov were in the same room—at a G20 meeting in Bali last July—the latter stormed out, according to Western officials.
Until Thursday, there had been no high-level in-person contacts between the US and Russian governments since Moscow invaded Ukraine in February 2022, with Washington firmly backing Kyiv and spearheading international efforts to isolate Russia.
Russian diplomatic spokeswoman Maria Zakharova sought to downplay the significance of the encounter, telling state news agency RIA Novosti that Blinken had initiated it and that it had been fleeting.
Lavrov “spoke to him, standing, as part of the second second session of the G20,” she said. “No talks or real meeting took place.”
No joint statement
Thursday’s G20 meeting drew to a close without a joint statement—the second such meeting of the bloc to fail to reach an accord in as many weeks.
Lavrov told the assembled foreign ministers that Western representatives had derailed the meeting in an effort to scapegoat Russia for their own failings, disrespecting efforts by the Indian hosts to reach agreement on other issues.
“I want to apologise to the Indian presidency and to our colleagues from countries of the global South for the obscene behaviour of some Western delegations, which have turned the G20’s agenda into a farce,” Lavrov said, according to Russian news agency TASS.
Discussions over the joint statement faltered on several issues including Russia’s insistence on an investigation into the sabotage of the Nord Stream pipeline last year, the foreign minister told reporters through an interpreter.
Russia and Western countries have traded accusations of responsibility for the September explosions.
Despite the apparent significance of Lavrov and Blinken’s meeting, analysts said there was no sign it would presage an end to the war.
“They have not said anything that convinces anyone of this crisis moving towards significant or serious resolution. It seems we are in for a long haul,” said Harsh V. Pant, a professor with King’s College London.
With no final joint declaration, a statement issued at the conclusion of the G20 meeting showed China had joined Russia in refusing to support the bloc’s demands that Moscow cease hostilities in Ukraine.
The two countries were the only G20 members not to agree to the statement demanding Russia’s “complete and unconditional withdrawal”.
A meeting of G20 finance ministers in the Indian city of Bengaluru last week had also failed to agree on a common statement after Russia and China sought to water down language on the war.
Western delegates fear China is considering supplying arms to Russia and said ahead of the summit they intended to discourage Beijing from intervening in the conflict.
“Were China to engage in material lethal support for Russia’s aggression or were to engage in the systematic evasion of sanctions to help Russia, that would be a serious problem for our countries,” Blinken said Thursday.
Since Russia’s invasion of Ukraine, China has framed itself as a neutral party, while retaining close ties with its strategic ally Russia.
Beijing has reacted furiously to the claims it may be contemplating arms transfers, and in February it issued a position paper calling for dialogue to resolve the conflict.
‘Not a time for war’
Russia’s war in Ukraine crowded out other agenda items at the meeting of the Group of Twenty, which comprises the world’s 19 largest economies and the European Union.
The differences frustrated India, which said it wanted to use its year as host to focus on issues such as alleviating poverty and climate finance.
Earlier in the day, Indian Prime Minister Narendra Modi said global governance had “failed” and urged attendees to come together for the sake of developing countries not represented there.
While India shares Western concerns about China, it is also a major buyer of Russian arms and has ramped up Russian oil imports.
India has not condemned the invasion of Ukraine, Modi told Russian President Vladimir Putin last year this was “not a time for war”.
(AFP)
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East-West showdown over Ukraine war looms at G20 meeting in India
US urges Turkey to green-light Sweden and Finland’s NATO applications
US sounds alarm as Russia, Iran move toward full defence ‘partnership’
Valeurs Actuelles
Terreur sur les prix alimentaires
Irraisonnables, exorbitantes, suicidaires… Voilà les qualificatifs des négociations commerciales qui s’achèvent cette semaine entre la grande distribution et les industriels. Voilà à quoi ressemblent les hausses des prix d’achat réclamées par ces derniers. Lesquelles, depuis un an et le déclenchement de la guerre en Ukraine, se sont accélérées. Et avec elles, la peur de l’inflation alimentaire.
Résumons : les grands groupes de distribution, E.Leclerc, Carrefour, Casino, Système U… ont débuté les négociations avec leurs fournisseurs le 1er décembre dernier. Ils avaient l’obligation de signer leurs contrats avant le 1er mars. Oubliées l’inflation de l’an dernier – 13 % sur les biens alimentaires à fin janvier – et les répercussions en cours d’année de la flambée des matières premières agricoles et industrielles, l’essentiel est de fixer les prix des contrats à venir pour un an, autant avec les multinationales comme Coca-Cola (Coca, Fanta, Sprite, Tropico…), Nestlé (Buitoni, Nescafé, Crunch, Lion, KitKat, Smarties, Contrex, Perrier… ), PepsiCo (Lay’s, 7 Up, Benenuts…), Mondelez (Côte d’Or, Milka, Cadbury, Lu, Oreo, Prince, Ritz…) ou Procter & Gamble (Pampers, Ariel, Gillette…), que les centaines de PME françaises.
« Avec Carrefour, c’est irrationnel et avec Super U, on peut discuter. »
Des négociations « les plus dures depuis vingt ans », juge un fabricant de produits laitiers. Avec E.Leclerc, « les plus difficiles, lâche un autre patron de PME. Avec Carrefour, c’est irrationnel et avec Super U, on peut discuter. » Le président de la Fédération française des industriels charcutiers traiteurs (FICT), Bernard Vallat, confirme : « Super U a été parmi les moins sévères, du moins jusqu’à maintenant. » Mais de dénoncer, globalement, une situation d’« oligopole, de six centrales d’achat face à 300 entreprises de charcuterie ».
Des entreprises obligées de « se mettre à nu » devant les distributeurs. « C’est pire que face à un cabinet d’audit, raconte notre source. Tu es convoqué par la direction des achats ; tu t’as sois et tu négocies le bout de gras, dossier par dossier, le beurre, la crème, le fromage… ça peut durer un jour comme ça peut prendre trois mois. »
Les industriels sous la menace d’un déréférencement
Et le président de la coopérative Système U, Dominique Schelcher, par ailleurs propriétaire-exploitant du Super U de Fessenheim, de renchérir : « Beaucoup gardent en tête l’image de réunions se déroulant dans des petits box où des dizaines d’industriels se succèdent à un rythme effréné chez les distributeurs. C’est faux. » Les négociations, secrètes, se tiennent, généralement au siège des distributeurs. Plus rarement, à l’étranger, à Bruxelles pour E. Leclerc, qui détient sa centrale Eurelec avec la coopérative allemande Rewe, ou à Madrid, pour Carrefour et sa centrale Eureca.
Selon nos informations, au 24 février, seulement un peu plus d’un industriel sur deux était parvenu à signer tous ses contrats avec les distributeurs. « Je peux vous dire que c’est du jamais-vu ; cela explique que certains produits sont déjà en rupture de stock dans les rayons », affirme une première source. « C’est tendu, très tendu. L’année 2022 a coûté cher à tout le monde avec des fournisseurs qui n’ont pas pu passer toutes les hausses souhaitées et qui veulent à présent se rattraper », poursuit une seconde.
Seul Casino temporise : « Nous avons conclu plus de 65 % des accords, un résultat très en avance aussi bien avec la centrale détenue avec Intermarché qu’avec les fournisseurs en direct. » Les autres, en particulier Carrefour, jouent la montre. Ils menacent les industriels de déréférencer leurs produits et les accusent de demander des hausses de prix « délirantes », selon les mots d’Alexandre Bompard, président de Carrefour.
Revue par rayons : l’industrie laitière et fromagère exigerait en moyenne 15 % de revalorisation des prix d’achat. « Le prix du lait a augmenté de 25 % l’an dernier et celui de l’emballage de 25 % ; nous demandons entre 10 et 15 % de hausse », nous confirme François-Xavier Huard, président de la Fédération nationale de l’industrie laitière. Les Charcutiers de leur côté revendiquent 20 %.
« On ne peut pas demander moins. En un an, le prix du porc a augmenté de 75 % ( + 20 % depuis le début de l’année) et le surcoût d’énergie représente jusqu’à 5 % du chiffre d’affaires », nous dit Bernard Vallat. Parmi les fruits et légumes, qui sont peu contractualisés, la filière tomate espère une majoration proche de 15 %. « Nos charges ont augmenté de 10 % pour la main-d’œuvre et de 25 % pour les emballages », justifie Pierre-Yves Jestin, le patron de Savéol. Et de rappeler que depuis la loi Egalim, les distributeurs ont l’obligation d’accepter la hausse des prix des matières premières agricoles (MPA) mais de ne pas répercuter l’inflation énergétique et les autres charges liées aux emballages ou à la logistique (MPI, matières premières industrielles). C’est là où ça bloque.
Des hausses de prix aux “justifications ésotériques”
Les multinationales, Unilever, Danone et Coca-Cola en particulier, réclameraient des hausses « aux justifications ésotériques », considère Dominique Schelcher. Chez PepsiCo, ce serait de 30 % ; chez une autre, de 25 %, sur les paquets de bonbons. « Les hausses demandées par les PME sont inférieures à celles des multinationales alors qu’à produit comparable, il y a les mêmes matières premières, les mêmes emballages, les mêmes fournisseurs », analyse le président de Système U. « On ne comprend pas les exigences de Danone. Ses eaux minérales n’ont pas subi de charges exceptionnelles en dehors de la hausse des emballages et de l’embouteillage », lâche un autre distributeur. Parfois, les hypers souhaitent des baisses de prix, là où ils n’ont jamais appliqué les hausses de l’an dernier.
Pour Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), les grands industriels comme Lactalis profitent de l’inflation galopante et ont une attitude « irresponsable ». « Ce qui est irresponsable, c’est de porter le discrédit sur une filière, alors même que la guerre en Ukraine a montré combien la Francedoit retrouver sa souveraineté alimentaire », répond François-Xavier Huard. Même analyse chez Savéol. « Nous sommes à un virage pour notre souveraineté alimentaire ; Leclerc, Carrefour, Auchan… achètent tous de la tomate marocaine car les coûts de production sont jusqu’à dix fois inférieurs ! », s’inquiète Pierre-Yves Jestin.
Et de rappeler que le coût de la main-d’œuvre représente 40 % du prix de production. Quant aux contrats énergétiques, les entreprises les ont signés à des prix extrêmement élevés pour se couvrir d’une nouvelle hausse. « Les épées de Damoclès sont toujours présentes même si les prix spot des matières premières ont rebaissé depuis l’an dernier », note François-Xavier Huard. D’autant que les entreprises du secteur laitier n’ont pas pleinement bénéficié des dispositifs d’aides à l’énergie. Beaucoup étaient exclues sur le critère des dépenses énergétiques qui devaient atteindre 3 % du chiffre d’affaires en 2021 (6 % en 2022) et/ou ne pouvaient pas prouver une baisse de leur résultat d’exploitation de 40 %, ce qui est énorme.
« Les clients ne pourront pas digérer toutes les hausses. »
Pire, les grands groupes internationaux formuleraient, en outre, des revendications liées à la transition écologique. Pour décarboner leur production et répondre aux exigences politiques, les industriels ont investi des montants stratosphériques qu’ils essaient de récupérer sur le dos des distributeurs.
« Je suis un homme de dialogue et d’équilibre, mais quand c’est trop, c’est trop ! », s’agace Dominique Schelcher, qui estime que « les clients ne pourront pas digérer toutes les hausses ». Et de constater que « les ménages ont d’abord acheté moins de produits non essentiels, comme le textile, puis moins de produits frais, et maintenant ils arbitrent les grandes marques au profit des marques distributeurs ». Avec en bout de course, un risque de déconsommation. Déjà, depuis un an, les ménages ont réduit leurs achats alimentaires de 9 % selon une enquête BPCE.
“Ne laissons pas crever nos entreprises”
Certains distributeurs font aussi valoir qu’ils ne changeraient pas leurs prix en anticipation de la loi Descrozaille. « Comme si un texte présenté le 15 janvier aurait pu s’appliquer au 1er mars », soupire un politique. Ce texte, porté par le député du Val-de-Marne Frédéric Descrozaille, également appelé Egalim 3, vise à limiter les ristournes (à 34 % pour tous les produits sans dérogation) et à “sanctuariser” jusqu’en 2026 le seuil de revente à perte à 10 %. Il a été adopté à l’unanimité par le Sénat le 15 février et sera étudié en commission mixte paritaire le 8 mars. Un projet de loi accusé de faire monter les prix et de s’en prendre frontalement aux distributeurs.
Carrefour a publié un chiffre d’affaires 2022 de 90,8 milliards d’euros, en progression de 16 %.
« Les attaques sont intolérables. J’ai reçu des menaces de la part des distributeurs. Jusqu’à me demander de mettre ma famille à l’abri », nous confie Frédéric Descrozaille, pour qui le modèle de la grande distribution reste globalement « très rentable ». Pour preuve, Carrefour a publié un chiffre d’affaires 2022 de 90,8 milliards d’euros, en progression de 16 % (8 % en comparable) et un bénéfice net de 1,2 milliard (+ 8 %). Les ventes du groupement Les Mousquetaires-Intermarché ont atteint 36 milliards d’euros (+ 2 %).
Dans les rayons, la bataille des marges fait rage. En haut du pavé, volaille et charcuterie permettent aux distributeurs de dégager la rentabilité la plus élevée ; quasiment 10 % pour la volaille et 6,9 % pour la charcuterie, selon les dernières données de FranceAgriMer. « Cela fait cinq ans que la grande distribution se gave sur le dos des charcutiers, leur marge a sensiblement augmenté (+ 1,45 euro), tandis que les abatteurs et les éleveurs ont gagné très modérément (+ 20 centimes) et les charcutiers ont perdu 19 centimes », affirme Bernard Vallat. À l’opposé, les rayons boulangerie (- 4,7 %) poissonnerie (- 3 %) et boucherie (- 0,4 %), ne sont plus rentables, les marges étant entièrement rognées par les frais de personnel. À mi-chemin, la rentabilité du rayon fruits et légumes atteint 4,5 % et celle des industries laitières seulement 1,4 %.
« Nos entreprises laitières ont été fragilisées par l’année 2022 : nos marges ont été mangées par la hausse de l’énergie, insiste François-Xavier Huard. Contrairement à l’industrie lourde, à Duralex qui peut décider d’interrompre sa chaîne de production, nous ne pouvons pas exiger des éleveurs que les vaches arrêtent de produire du lait. » Hors micro du Salon de l’agriculture, chez les charcutiers, même constat désabusé. « Ne laissons pas crever nos entreprises », souffle Bernard Vallat. Un tiers des entreprises du secteur ont déjà réduit leurs effectifs et plusieurs sont en procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire. Fleury Michon a annoncé le 20 février la fermeture de son usine de Plélan-le-Grand en Bretagne, faute de repreneur.
« S’il y a une inquiétude à avoir cette année, elle concerne un certain nombre d’industriels agroalimentaires », confirme le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau. Après l’aide apportée aux paysans, le gouvernement préparerait un plan de soutien à l’industrie agroalimentaire destiné aux entreprises qui, « après avoir puisé dans leur trésorerie en 2022, ne sont plus capables de le faire », souligne Marc Fesneau. De l’avis général, il y a urgence.
France24 - World
Sunak’s ‘seismic’ deal resolves N. Ireland border problem – but DUP support remains elusive
Issued on: 02/03/2023 - 13:50Modified: 02/03/2023 - 13:53
Tom WHEELDON
The Northern Irish question has caused endless headaches in Belfast, London and Brussels throughout the Brexit saga. Now analysts say the deal Prime Minister Rishi Sunak struck with the EU Commission this week offers genuine resolution of the problem. However, the Democratic Unionist Party (DUP)’s backing will be needed to get the Northern Irish parliament functioning again – and, true to form, their support is elusive.
To understand the significance of Sunak’s achievement, flash back to 2019. Brexit talks had repeatedly faltered over the Northern Irish border – consuming the British public’s patience along with Theresa May’s premiership. Boris Johnson entered Downing Street promising to resolve the conundrum.
Johnson reached his deal in October 2019 by replacing the troubling prospect of a new border between Northern Ireland and the Irish Republic with the troubling reality of a new border between Northern Ireland and Great Britain. The Northern Ireland protocol in Johnson’s agreement kept the British province in the European single market for goods – and that meant a customs border in the Irish Sea.
At the time, Johnson’s short-term fix was popular among a British electorate fatigued by the Brexit saga. But critics warned the deal would threaten the Northern Irish unionists’ identity – notably Jonathan Powell, who was then Prime Minister Tony Blair’s negotiator for the 1998 Good Friday Agreement (also known as the Belfast Agreement), who wrote a damning piece in the Irish Times warning that the Protocol was a big problem.
Protocol ‘wasn’t going to function’
Flash forward to the present, with few doubting that Powell was vindicated in his assessment. The pertinacious DUP brought down the Northern Irish Assembly, known as Stormont, out of anger over the protocol in February 2022. The devolved parliament has been in limbo ever since, as the Good Friday Agreement dictates it must if the biggest unionist or nationalist party withdraws.
In response, Johnson unveiled in June a plan to unilaterally renege on his own deal. This prompted the EU to raise the spectre of a trade war. Sunak quietly shelved Johnson’s bill after entering Downing Street in October.
By this point, the Protocol was affecting day-to-day issues outside Northern Ireland’s tumultuous constitutional politics. Trading friction between the British province and the rest of the UK shot up the agenda over recent months as it disrupted the supply of medicines to Northern Ireland.
“It’s clear that the unionist concerns were correct,” said Peter Shirlow, director of Liverpool University’s Institute of Irish Studies. “The Protocol just wasn’t going to function.”
‘A massive change’
Known as the Windsor Framework after it was unveiled at the historic Windsor Guildhall on Monday, Sunak’s deal proposes to remove the customs border issue by creating a “green lane” and “red lane” for trade. Goods traded from Great Britain to stay in Northern Ireland go in the green lane and would require no customs checks. Goods sent from Great Britain to Northern Ireland for export to the Irish Republic or the rest of the EU go into the “red lane”, remaining subject to customs checks in Northern Ireland. Meanwhile Stormont would now be able to operate an “emergency brake” to stop future EU single market laws applying if 30 out of the 90 members from at least two parties oppose them.
“Sunak’s deal quite clearly resolves the issue,” Shirlow said. “It’s restored Northern Ireland place in the UK economy. It’s very clear that goods traded between Great Britain and Northern Ireland won’t have paperwork friction, so medicines for example will be able to move without checks, which takes away a lot of nervousness. So it’s a seismic moment; a massive change from what we have before. I don’t think anyone imagined the deal coming out the way it did.”
In large part, the change in what was possible came from a change of personnel in Downing Street. Brussels did not trust Johnson. But Sunak’s emollient, technocratic approach to diplomacy is very different from Johnson’s jocular bluster, encapsulated by his (in)famous declaration that “my policy on cake is pro having it and pro eating it”. Tellingly, EU Commission President Ursula Von der Leyen addressed Sunak as “dear Rishi” amid the smiles and fanfare at Windsor.
“Sunak made it clear from the outset that he wanted a negotiated settlement with the EU, that he didn’t want to override the protocol with an arbitrary measure as Johnson wanted to,” said Jonathan Tonge, a professor of politics at Liverpool University. “Sunak was always of the view that this would break international law.”
The EU also changed its position in reaction to events in Northern Ireland, Tonge noted: “They could see that – with the DUP being out of Stormont – the protocol had contributed to the downfall of a political institution associated with the Good Friday Agreement, so it wasn’t a good way of protecting that agreement, which it was designed to do. The EU also recognised that the volume of trade between Great Britain and Northern Ireland was never going to circumvent their single market. So it was an outbreak of common sense on both sides.”
DUP divided
The Windsor Framework is all but certain to pass the House of Commons, seeing as the Labour Party supports it and most of the Tory hardliners the European Research Group are onside. The only remaining question for Sunak is whether the DUP will accept the deal, which is bound up with ending more than a year of boycotting to get Stormont up and running again. “If they accept the deal, they may as well get back to Stormont – and if they feel the time is right to do the latter, they will accept the deal,” explained Tim Bale, a professor of politics at Queen Mary, University of London.
The DUP reach this crossroads at a vexed time, having lost much of their hegemony within Northern Irish unionism. Support for remaining in the UK is robust, with just over 30 percent of people in Northern Ireland wanting to join the Irish Republic, as many Catholics in this in province have come to support membership of the UK since the Good Friday Agreement. But an increasing number of unionists – young people especially – are disillusioned with the DUP’s evangelical Protestant stance on social issues.
Many have switched to the centrist Alliance Party – a process that helped the DUP sink to second place below their nationalist arch-enemies Sinn Fein in last year’s Northern Irish polls. At the same time, the more hardline Traditional Unionist Voice has siphoned off votes from the DUP’s traditional base.
When it comes to the Windsor Framework, the DUP is “worried that blocking progress will earn the resentment of more moderate unionist voters but that compromising will see hardline voters desert it for more radical alternatives”, Bale said.
Despite pressure from Downing Street and other Northern Irish parties, DUP leader Sir Jeffrey Donaldson said the party will scrutinise the deal and wait to “be sure” it serves the province’s interests.
“It’s a sensible decision, from their standpoint, to look closely at the deal while buying time and sorting out internal party management,” Tonge said. “But the decision might take weeks, possibly months.”
Ian Paisley Jr – one of the DUP’s most influential figures, as the son of its founder and decades-long leader – told the BBC that Sunak’s deal “doesn’t cut the mustard”. But analysts point out a divide between the attitudes of DUP MPs like Paisley, who tend to have safe seats at Westminster, and DUP representatives at the Northern Irish Assembly, who look more inclined to back the deal and get Stormont up and running again.
"It doesn't cut the mustard"DUP MP Ian Paisley Jr says the government should've pushed harder for a better Northern Ireland deal, and has now given up its leverage#Newsnight | https://t.co/P0zxS1DNGF pic.twitter.com/rkA1c6soxZ
February 27, 2023“The DUP’s Westminster team have less skin in the game,” Tonge put it. Back in Northern Ireland, if Stormont stays shut and direct rule from Westminster has to be introduced, that means “no more local power” for the DUP. So “a lot” of the party’s representatives at Stormont could “lose their livelihoods” if the DUP does not back the Windsor Framework, Tonge pointed out.
“Most unionist voters want compromise; they wanted Stormont to be working again, they wanted the Protocol to be sorted, and they can see that Europe delivered what they wanted with the Windsor Framework,” Shirlow concluded – noting that these voters will have made their views clear to their DUP representatives in Northern Ireland.
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Explainer
What is in the new post-Brexit trade deal on Northern Ireland?
PM Sunak and EU chief announce deal on post-Brexit trade for Northern Ireland
Britain falling behind EU in race to spur economic growth, say employers
France24 - World
French national Benjamin Brière remains in Iranian prison despite acquittal, lawyer says
Issued on: 02/03/2023 - 16:19
NEWS WIRES
French citizen Benjamin Briere is still in an Iranian jail despite his recent acquittal by an appeals court, his lawyer said Thursday.
Incarcerated in May 2020, Briere was sentenced to eight years in prison for espionage.
He is one of several foreigners who campaigners say Iran has jailed in a strategy of hostage-taking to extract concessions from the West.
His France-based lawyer, Philippe Valent, said in a statement sent to AFP that an Iranian appeals court had cleared his client of all charges and ordered his release on February 15.
But Iran’s Revolutionary Guards, the branch of the security forces entrusted with the preservation of the regime, “are keeping him imprisoned despite this declaration of innocence”, he said.
“His release was prevented at the last moment,” he told AFP.
Held in the prison of Vakilabad in the eastern city of Mashhad, Briere is continuing a hunger strike which he started a month ago, and is “exhausted physically and mentally”, Valent said.
Valent, who had previously described the espionage charges against his client as “fiction”, said Thursday their “arbitrary nature” was “blatantly obvious”.
He said Briere’s family was demanding his immediate release.
“This situation is completely incomprehensible,” Blandine Briere, his sister, told AFP.
She said the family had decided not to report the appeals court’s verdict earlier in the hope that the situation might be resolved quietly.
Another detainee in Iran, 64-year-old Franco-Irish citizen Bernard Phelan held since October 1, in January suspended a hunger strike that included refusing water, at the request of his family, who feared for his life.
Phelan, a Paris-based travel consultant, was arrested while travelling and is being held in Mashhad in northeastern Iran.
Iran accuses him of anti-government propaganda, a charge he has denied.
Six French nationals are currently held in Iran.
The French foreign ministry has repeatedly condemned Iran for what it calls “hostage diplomacy”.
(AFP)
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Benjamin Brière, French national held in Iran, launches new hunger strike
Iran appeals court confirms 8-year sentence for jailed Frenchman Benjamin Brière, lawyer says
Iran sentences Frenchman Benjamin Brière to eight years on spying charges
Valeurs Actuelles
[Entretien] Michel-Edouard Leclerc : “L’inflation va augmenter jusqu’en juillet”
Valeurs Actuelles. Avez-vous été pris de court par l’inflation des produits alimentaires ?
Michel-Edouard Leclerc. Dès l’an dernier, les décideurs économiques ont sous-estimé l’impact inflationniste pendant et après la crise sanitaire et la guerre en Ukraine. Pour maintenir leurs comptes d’exploitation, les industriels ont essayé de nous “refiler” leurs factures de coûts mal maîtrisés, que ce soit pour l’énergie ou les transports, qui additionnent deux sources inflationnistes (énergie et disponibilité des containers).
Dans l’appréciation de l’inflation, je regrette que la France ait pris six mois de retard par rapport aux États-Unis. Dès 2021, Joe Biden, qui n’était pas majoritaire au Congrès, a obtenu une mission d’information et d’enquête pour aider les entreprises américaines à mieux négocier leurs containers et les transports. C’est à la suite de cela que les trois ou quatre grands transporteurs mondiaux ont privilégié les lignes Asie vers Los Angeles ou Seattle, et si CMA-CGM a réalisé plus de 18 milliards de profits, ce n’est pas par hasard. À la fin de 2021, j’ai alerté les pouvoirs publics sur les tensions dans le transport et l’énergie. J’ai été qualifié d’“agité du marché”.
Que reprochez-vous donc à l’État ?
Nous avons négocié à l’aveugle car aucun industriel n’a été transparent malgré les obligations prévues par la loi Egalim. Je le dis et je le redis : le gouvernement a été complice de multiples hausses qui n’ont pas été suffisamment justifiées. Nous en voulons à l’État de ne pas nous avoir accompagnés dans les négociations car il avait parfaitement les moyens d’investiguer. Je pense qu’il y a eu énormément de hausses spéculatives et d’anticipation. Ce n’est pas uniquement une question gouvernementale, j’ai essayé d’alerter La France insoumise, le Rassemblement national, Les Républicains afin qu’ils lancent des missions d’information qui auraient dû nourrir le dialogue entre distributeurs et industriels pour avoir plus de visibilité, notamment en matière d’inflation spéculative.
Alexandre Bompard, le patron de Carrefour, juge « délirantes » les hausses de prix demandées par les industriels. Vous aussi ?
Nous avons reçu beaucoup de demandes de hausses “délirantes”. Des industriels demandent + 50 % pour certains produits sucrés. Toutes les hausses sont à deux chiffres. Pondérées en volume, elles devraient ressortir à + 12 % et s’échelonneront entre 17 et 39 %, particulièrement élevée pour la nourriture pour animaux.
Que penser de ceux qui redoutent un mois de mars “rouge” ?
Ce mois ne sera pas le plus impacté, contrairement à ce qu’Olivier Dauvers anticipait, en janvier, lorsqu’il parlait d’un potentiel “mars rouge”. Mais il faisait sans doute allusion davantage aux tarifs qu’aux prix publics.
Les nouveaux tarifs qui ont été négociés seront édités et applicables au début du mois de mars. Les hausses tarifaires moyennes devraient être de 10 à 12 %, avec des écarts-types importants, notamment pour les produits sucrés ou de boulangerie. Mais elles ne se traduiront pas dans l’immédiat par des augmentations de prix pour le consommateur, nous allons les différer. Les distributeurs qui auront toujours des stocks à cette date du 1er mars vont les écouler aux anciens prix, mais il en sera autrement lorsqu’il s’agira de les renouveler en mai, juin et juillet. L’inflation va alors augmenter chaque mois jusqu’en juillet.
France24 - World
Ukraine: Odesa, bent but not broken a year after the Russian invasion
Issued on: 23/02/2023 - 15:43
A year ago, inhabitants of Odesa were preparing for the arrival of Russian ships on the city’s coast. Although Moscow didn’t end up seizing the city, it has succeeded in heavily reducing the port’s activities, which are regarded as the seaside resort’s ‘economic lungs’ on the Black Sea.The tourists are no longer coming, and the daily lives of inhabitants that stayed on now beat to the rhythm of air-raid sirens and power cuts.A report from southern Ukraine’s port city.
New York Times - World
Más de 100.000 personas protestan en México contra las modificaciones al INE
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Se registraron manifestaciones en más de un centenar de ciudades del país contra una serie de medidas que van a limitar a la autoridad electoral y que, según sus funcionarios, dificultará garantizar elecciones libres y justas.
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Por Natalie Kitroeff
Natalie Kitroeff reportó este artículo desde Ciudad de México.
CIUDAD DE MÉXICO — Más de 100.000 personas salieron a las calles de México el domingo para protestar las leyes recién aprobadas que restringen al instituto electoral del país, en lo que los manifestantes dijeron era un repudio a los esfuerzos del presidente de debilitar a un pilar de la democracia.
Vestidos en varios tonos de rosa, el color oficial del órgano de supervisión electoral que ayudó a terminar con el régimen de partido único hace dos décadas, los manifestantes llenaron el Zócalo de la capital y gritaron: “¡El voto no se toca!”.
Los asistentes dijeron que buscaban enviar un mensaje al presidente de México, Andrés Manuel López Obrador, quien respaldó las medidas y reside en el Palacio Nacional, frente a la principal plaza de la capital.
Pero también se dirigían directamente a la Suprema Corte de Justicia de la Nación, que se espera que atienda las impugnaciones a las modificaciones al instituto electoral en los próximos meses. Muchos consideran que se trata de un momento que plantea un desafío crucial a la corte, que ha sido objeto de críticas por parte del presidente.
La mañana del domingo, los manifestantes también gritaron: “¡Yo confío en la corte!”.
Horas antes del inicio oficial de la protesta, los asistentes, algunos vistiendo camisas de botones bien planchadas y sombreros de paja, se reunían en cafeterías y tomaban desayuno en una terraza con vista a la sede de gobierno.
Pero en la calle, el ambiente era de ansiedad.
“Yo pagué mis propios gastos y mi estancia, pero no me pesa: haría eso y más por mi país”, dijo Marta Ofelia González, de 75 años, quien voló de Mazatlán, en el estado costero de Sinaloa, y llevaba una visera de paja para cubrirse de un sol intenso.
Acudió, dijo, porque teme “perder la democracia y que nos convirtamos en una dictadura”.
El presidente argumenta que los cambios van a ahorrar millones de dólares y mejorarán el sistema de votación. Pero los funcionarios electorales comentan que la modificación va a dificultar que se garanticen elecciones libres y justas, incluida la contienda presidencial del próximo año.
“Es la última esperanza”, dijo Guadalupe Acosta Naranjo, un exdiputado de izquierda y uno de los organizadores de la protesta. “Queremos generar un respaldo”, dijo, “para fortalecer la idea de que la Suprema Corte debe declarar inconstitucionales estas leyes”. De otro modo, agregó Acosta Naranjo, “tendríamos que ir a la elección con un árbitro parcial y un árbitro disminuido”.
No se sabía con certeza de inmediato cuántas personas protestaron en todo el país —se organizaron manifestaciones en más de 100 ciudades— a pesar de que las cifras solo en Ciudad de México superaron los 100.000 asistentes, según organizadores y autoridades locales.
Sobre las protestas se cernía la condena reciente en un tribunal de Brooklyn de Genaro García Luna, un exalto funcionario de seguridad mexicano, quien fue declarado culpable de recibir sobornos de los cárteles del narcotráfico: en México, el veredicto se percibe ampliamente como dañino a uno de los partidos de la oposición que ayudaron a organizar la protesta del domingo.
García Luna fungió como un funcionario de seguridad de alto rango durante más de una década con dos presidentes del Partido Acción Nacional —Vicente Fox y Felipe Calderón— que hicieron llamados públicos para que los ciudadanos se unieran a la protesta.
En las calles que recorrieron los manifestantes el domingo había afiches con el rostro de García Luna y la palabra “culpable”.
El presidente ha insinuado que a los manifestantes los motiva el deseo de devolver el país a manos de los líderes corruptos del pasado.
“Van a venir porque hay un grupo de intereses creados, de corruptos, que quiere regresar al poder para seguir robando”, dijo López Obrador en una conferencia de prensa reciente refiriéndose a los manifestantes del domingo. “No vengan aquí a decir: ‘Es que nos importa la democracia, es que se afecta la democracia’”.
Era la segunda vez en alrededor de cuatro meses que los mexicanos se habían manifestado en apoyo del instituto de vigilancia electoral, que el presidente y sus seguidores aseguran que se ha convertido en una burocracia inflada cooptada por intereses políticos.
“Tiene un poder desmesurado y desviado”, dijo Pedro Miguel, un periodista de La Jornada, un diario de izquierda, quien se describió como “militante” del proyecto político del presidente. Miguel criticó al INE por pagarle demasiado a sus integrantes, incluido un bono al retirarse.
“Esa marcha parece más bien en defensa de ese bono y de esos sueldos miserables”, dijo de la protesta del domingo.
Las medidas, aprobadas la semana pasada por la legislatura, van a recortar el personal del instituto, socavar su autonomía y limitar su capacidad para sancionar a los políticos que quebranten la ley electoral. Los funcionarios electorales indican que la modificación también eliminará a la mayoría de trabajadores que supervisan directamente el voto e instalan las casillas de votación en todo el país.
“Pone en riesgo incluso la validez de las propias elecciones”, dijo en una entrevista Lorenzo Córdova, el presidente saliente del INE.
Las manifestaciones suceden cuando el país se prepara para el inicio de la campaña presidencial de 2024, en medio de serias dudas sobre si una oposición maltrecha e incipiente cuenta con los medios para ganarse a los votantes desencantados.
“Es una prueba muy importante de qué tanto van a poder movilizar a su base social”, dijo Blanca Heredia, profesora en el Centro de Investigación y Docencia Económicas, refiriéndose a los partidos que se oponen al presidente, conocido por sus iniciales, AMLO.
La multitud del domingo, según algunos analistas, era suficientemente grande para señalar que muchos mexicanos están ansiosos de apoyar a sus instituciones y también de expresar su descontento con el presidente.
González, la manifestante de Mazatlán, dijo que no había votado por López Obrador, “porque todavía me sube el agua al tinaco”.
Está por verse si la oposición puede sacar provecho electoral de ese desencanto.
“Nada más tienen el sentimiento anti-AMLO”, dijo Heredia de los partidos que se enfrentan a López Obrador. “Si quieren captar a más votantes, distintos a los que son anti-AMLO, necesitan un proyecto en positivo, algún plan que proponer al país”.
Elda Cantú colaboró con este reportaje.
Natalie Kitroeff es la jefa de la corresponsalía del Times para México, Centroamérica y el Caribe. @Nataliekitro
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Valeurs Actuelles
Elon Musk est redevenu l’homme le plus riche du monde, grâce à une hausse des ventes de Tesla
La fortune d’Elon Musk est estimée à 187 milliards de dollars. Autrement dit, plus de 176,1 milliards d’euros. Comme l’a relayé CNews – qui s’appuie sur un classement Bloomberg – ce mardi 28 février, le milliardaire est redevenu l’homme le plus riche au monde. Et cela, grâce à une hausse des ventes de Tesla début 2023. Comme l’indiquent nos confrères, l’homme d’affaires américain était devancé par Bernard Arnault, le patron français de LVMH, depuis décembre 2022. La richesse de ce dernier a été estimée à 185 milliards de dollars, ce qui signifie plus de 174,2 milliards d’euros, précise la chaîne d’information.
La fortune d’Elon Musk avait fondu en quelques mois
Tesla, depuis 2019, n’a cessé d’accroître ses marges bénéficiaires, en dépit de quelques remous, parmi lesquels celui engendré par le difficile rachat de Twitter, quelques mois auparavant. Dans un tweet diffusé lundi 27 février et repéré par CNews, Bloomberg Opinion avait assuré que « le géant des véhicules électriques [valait] actuellement plus que Toyota, Mercedes-Benz, Volkswagen, BMW, General Motors, Stellantis, ainsi que Ford réunis ».
Au cours de l’automne dernier, Les Echos avaient publié un article dans lequel nos confrères expliquaient qu’Elon Musk avait perdu plus de 100 milliards de dollars en 2022. Des pertes qui s’étaient particulièrement aggravées dès lors qu’il avait officiellement racheté Twitter, au cours du mois d’octobre.
Valeurs Actuelles
[Tribune] Mars rouge : avis de tempête sur l’inflation
Mars promet d’être le mois de tous les dangers pour le pouvoir d’achat des Français : les prix des aliments devraient augmenter de 12 à 14 %, et l’inflation pour ces produits atteindre 15 % en juin. En effet, le troisième mois signe la fin des négociations annuelles entre les fournisseurs et les distributeurs. La négociation entre industriels et distributeurs de l’agroalimentaire a toujours été très tendue, avec une pression forte des distributeurs à la baisse des prix, baisse qui se répercute évidemment jusqu’à l’agriculteur. L’année 2023 va amplifier les choses, avec des fournisseurs de produits alimentaires confrontés à la flambée des matières premières.
Face à ce “mur inflationniste”, des solutions de court terme sont en train d’être mises en place, comme la suspension de l’application d’une des dispositions de la loi Egalim sur le seuil de revente. Depuis 2018, les magasins, les distributeurs comme Lidl, Leclerc, Auchan doivent vendre les produits alimentaires avec au moins 10 % de marge. À l’origine, ce système a été mis en place pour éviter la course effrénée aux prix bas mais aussi pour garantir un profit minimal aux supermarchés pour qu’en contrepartie, ils achètent plus cher les produits agricoles.
Néanmoins, cette piste est controversée : pour plagier Montesquieu, il ne faut toucher à la loi Egalim que d’une main tremblante, car ce serait un très mauvais signal pour beaucoup d’agriculteurs. Les sénateurs ont amendé la proposition de loi du député Renaissance Frédéric Descrozaille, soutenue par Michel-Édouard Leclerc, en suspendant ce SRP (seuil de revente à perte) + 10 % pour les seuls fruits et légumes.
En effet, dans le domaine agroalimentaire, tous les acteurs sont “pauvres” : les agriculteurs ont du mal à gagner leur vie, les industriels pratiquent les salaires les plus bas de l’industrie et ils ne sont pas milliardaires, les distributeurs fonctionnent depuis toujours sur le principe marges faibles/gros volumes. Tous ces acteurs, qui interviennent au plus profond des territoires français et dont les activités ne sont pas délocalisables, doivent être sauvés ensemble et non pas opposés les uns aux autres.
Face à l’écume des choses, Oser la France propose une double stratégie, sur le front du pouvoir d’achat et sur le front de la souveraineté alimentaire.
Nous devons tout d’abord prendre acte du retour de l’inflation et protéger les consommateurs français. L’indexation (ou même une indexation partielle) des salaires reste la meilleure des solutions pour permettre aux consommateurs de passer ce cap difficile. En effet, avec un taux de chômage de 7 %, le risque de boucle “prix-salaires”, c’est à dire d’une inflation auto-entretenue, reste faible.
Rappelons cependant que notre croissance ne tient qu’au fil de la consommation alimentée par les transferts sociaux (34 % du PIB) et l’endettement (112,5 % du PIB), et que cette politique d’indexation est un pis-aller qui ne modifiera pas non plus le problème structurel de la dépendance française.
L’urgence est de se remettre à produire pour viser une meilleure souveraineté alimentaire.
Il nous faut donc aider fortement et spécifiquement les usines françaises des industriels de l’agroalimentaire pour leur facture énergétique, au nom de la souveraineté alimentaire et du caractère stratégique de l’alimentation, afin de maîtriser les prix.
Un second volet d’action doit être de revoir le système des aides Pac en les modulant, selon la capacité du marché sur lequel l’agriculteur intervient, afin de payer le prix qui assure son juste salaire. Trois marchés pourraient être définis : les produits haut de gamme au prix rémunérateur, dont il faudrait développer l’exportation pour équilibrer la balance commerciale ; les produits courants transformés en France, peu rémunérateurs pour l’agriculteur, qu’il faudrait accompagner avec des aides Pac plus élevées pour renforcer la souveraineté alimentaire ; et enfin les produits de base ou peu transformés, exportés sur des marchés spéculatifs, pour lesquels les aides Pac pourraient être orientées à la baisse, en sachant que la décision d’exportation est un choix personnel. Cela supposerait d’établir en amont une stratégie nationale, qui inclurait la question de la souveraineté alimentaire mais aussi qui ferait la part des choses en matière d’exportations stratégiques, d’emploi rural ainsi que d’environnement.
La question des pollutions d’origine agricole doit être intégrée à la réflexion, mais il conviendrait en contrepartie de réfléchir à l’accumulation tendancielle des normes et interdits écologiques, qui a entamé la compétitivité de notre agriculture, et de mieux équilibrer l’approche agroécologique. Notamment, plus aucun produit phytosanitaire ne devrait être interdit sans alternative efficace. Le risque actuel est que la balance commerciale française ne s’alourdisse encore, la France important des produits à faible valeur environnementale de pays étrangers.
Ne nous contentons pas de rustines : le débat sur la souveraineté alimentaire doit être ouvert avant qu’après “une France sans usine” nous héritions d’une “France sans paysans”, incapable de nourrir à coût raisonnable sa population.
Julien Aubert, président d’Oser la France (OLF), ancien député de Vaucluse
Patrice Verchère, secrétaire général d’OLF, président de la communauté d’agglomération de l’Ouest rhodanien
Nathalie Serre, vice-présidente d’OLF, députée du Rhône
Valérie Boyer, vice-présidente d’OLF, sénatrice des Bouches-du-Rhône
Sébastien Meurant, vice-président d’OLF, sénateur du Val-de-Marne
Jean-Philippe Mallé, vice-président d’OLF, ancien député des Yvelines
Else Joseph, sénatrice des Ardennes
Bernard Fournier, sénateur de la Loire
Léonard Zerbib, délégué général d’Oser la France et porte-parole d’OLF
Charles Aslangul, porte-parole d’OLF, maire de Bry-sur-Marne (Val-de-Marne)
Gabriel Melaïmi, porte-parole d’OLF
Olivier Arsac, adjoint à la ville de Toulouse, secrétaire régional OLF Occitanie
Matthieu Bloch, secrétaire régional OLF Bourgogne Franche-Comté, maire de Colombier-Fontaine (Doubs)
Hervé Coulaud, secrétaire régional OLF Centre
Thierry Hory, secrétaire régional OLF Grand Est, conseiller régional et maire de Marly (Moselle)
Regis Lacoste, secrétaire régional OLF Aura
Pierre Laget, secrétaire régional OLF Paca, conseiller municipal de Marseille
Nicolas Leblanc, conseiller départemental du Nord, secrétaire régional OLF Hauts-de-France
Henri Levréro, conseiller municipal d’Urugne, secrétaire régional OLF Nouvelle-Aquitaine
Stéphane de Sallier-Dupin, secrétaire régional OLF Bretagne, conseiller régional
Élodie Thabourey, secrétaire régionale OLF Île-de-France
Alain Mangeol, Igref honoraire, référent national OLF agriculture
Jérôme Besnard, conseiller municipal de Mont-Saint-Aignan (Seine-Maritime)
Blandine Arnaud, déléguée générale adjointe d’OLF, conseillère déléguée à Villeneuve-lès-Avignon (Gard)
Christophe Maximilien, délégué général adjoint d’OLF
France24 - World
War in Ukraine: no place for Russian language and heritage in Odesa
Issued on: 22/02/2023 - 10:22Modified: 22/02/2023 - 10:55
The Russian invasion that began a year ago has left an indelible mark on Ukrainian society. The Russian language is slowly losing ground to Ukrainian, a fact often used by President Vladimir Putin to justify the invasion. Ukraine’s culture including literature, music and art are particularly affected by the growing phenomenon of de-Russification. FRANCE 24 reports from Odesa, a coastal city in southern Ukraine, where Russian language and culture are deeply rooted.
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
‘Es complicado’: así fue que Biden y Zelenski forjaron una alianza en tiempos de guerra
La relación entre ambos líderes se ha convertido en un factor crítico para el futuro del orden internacional.
El presidente de Ucrania, Volodímir Zelenski, tenía 13 años cuando su país emergió de la Unión Soviética como país independiente.Credit...Haiyun Jiang/The New York Times
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Por Peter Baker y Andrew E. Kramer
WASHINGTON — El año pasado, después de que Rusia invadió Ucrania, el presidente Joe Biden reflexionó en privado sobre sus conversaciones de larga distancia con el presidente de Ucrania Volodímir Zelenski. No lo conocía bien, y quizá nunca lo haría. Varias personas recuerdan a Biden en una sombría contemplación de lo estremecedor que era pensar que podría estar hablando con un hombre muerto.
Biden no fue el único en suponer que Zelenski no sobreviviría al ataque ruso, dada la diana que el Kremlin había colocado en su espalda. Pero el presidente estadounidense se alegró de estar equivocado, y se sorprendió al descubrir, como el resto del mundo, que Zelenski era más que un exactor cómico, alguien más fuerte de lo que nadie imaginaba.
La semana pasada, cuando Biden realizó, sin previo aviso, una visita extraordinaria a Kiev en tiempos de guerra, su relación se había estrechado lo suficiente como para saludarse con la familiaridad de los viejos amigos. “¿Cómo están los niños?”, preguntó Biden. “Qué increíble verte”, añadió, quizá todavía sorprendido de que el presidente ucraniano haya escapado de los intentos rusos por matarlo. Zelenski preguntó por Jill Biden. “Está bien”, repuso el presidente. “Sigue dando clases”.
La relación no siempre ha sido tan cordial. Los dos líderes han emprendido juntos un viaje singular desde la invasión del 24 de febrero del año pasado, forjando una alianza fundamental para el futuro del orden internacional, pero que a veces ha estado plagada de fricciones, según funcionarios de ambos bandos que pidieron no ser identificados. Biden ha conseguido 113.000 millones de dólares en ayuda (militar y de otro tipo) para Ucrania, pero en sus llamadas telefónicas nunca ha sido suficiente para Zelenski, que insiste por más, más, más y más rápido, más rápido, más rápido. Han tardado meses en entenderse mejor y en limar asperezas.
Al fin y al cabo, es una relación de necesidad, pero no de iguales, de intereses mutuos, pero prioridades dispares. Si Zelenski es un Winston Churchill moderno, como suelen decir sus admiradores, entonces a Biden le toca el papel de Franklin D. Roosevelt antes de Pearl Harbor, que reúne el llamado Arsenal de la Democracia para armar a los aliados europeos sin involucrar directamente a Estados Unidos en una guerra.
Aunque Biden comparte el objetivo de Zelenski de expulsar a los invasores rusos, le preocupa provocar al presidente Vladimir Putin de modo que la guerra se extienda más allá de las fronteras de Ucrania o desemboque en un conflicto nuclear. La reticencia de Biden a proporcionar el armamento más avanzado irrita a Zelenski, pero el ucraniano ha aprendido a desgastar poco a poco la resistencia para obtener al fin gran parte de lo que quiere.
“Ambos son líderes realmente decididos y fuertes”, afirmó Igor Novikov, antiguo asesor de Zelenski en asuntos estadounidenses. “Cuando sus intereses coinciden, es la mejor relación. Si hay malentendidos o puntos de vista diferentes, afloran las emociones. Yo la califico como una relación complicada, no en el mal sentido. Pero es complicada”.
La tensión es inherente a sus diferentes cargos y responsabilidades. “Aquí simplemente hay una cosa estructural básica que no tiene nada que ver con las personalidades de Biden o Zelenski”, dijo Michael McFaul, embajador en Rusia durante la presidencia de Barack Obama, quien está en contacto con los líderes ucranianos con regularidad.
“Zelenski está intentando salvar a su país”, afirmó McFaul. “No hay nada peor que recibir los informes al final del día sobre cuánta gente ha muerto. Nadie debería sorprenderse de que siempre quiera más. Cree, y creo que tiene razón, que así es como termina esta guerra”.
En cuanto al presidente estadounidense, McFaul dijo: “Biden siente, con razón, que ha movilizado al mundo y ha movilizado a Estados Unidos y que el Pentágono ha hecho más de lo que jamás había hecho, y se siente frustrado por no recibir más reconocimiento por ello”.
Como aliados de guerra, Biden y Zelenski forman una extraña pareja histórica: un político de carrera de 80 años que se convirtió en un pilar del poder político tradicional de su país y un comediante de 45 años que interpretó a un presidente en televisión, pero que nunca había ocupado un cargo público antes de ser elegido para dirigir su nación. Biden alcanzó la mayoría de edad durante la Guerra Fría y juró por primera vez su cargo en el Senado cinco años antes de que naciera Zelenski. Zelenski tenía 13 años cuando su país emergió de la desmoronada Unión Soviética como país independiente.
Su relación ya estaba marcada antes de conocerse. Poco después de que Zelenski fuera elegido en 2019, el presidente Donald Trump lo presionó para que investigara a Biden, una demanda que condujo al juicio político. Zelenski, que era nuevo en el gobierno, se molestó, y asumió que la compleja maniobra era la norma para la política estadounidense y cuando Biden derrotó a Trump, quedó receloso de la posición en que había quedado.
No pasó desapercibido en Kiev que Biden hablara por teléfono con Putin en enero de 2021, solo seis días después de asumir el cargo, mientras que Zelenski no recibió una llamada hasta abril. Biden ni siquiera nombró embajador en Ucrania hasta un año después, dos meses después de la invasión rusa. En el verano de 2021, cuando Biden se reunía con Putin en Ginebra, los ucranianos arremetían contra los funcionarios estadounidenses que estaban de visita por no imponer sanciones a Alemania por su nuevo gasoducto Nord Stream 2 con Rusia.
En el invierno, cuando las tropas rusas ya se concentraban en la frontera ucraniana y los servicios de inteligencia estadounidenses concluían que Putin planeaba invadir el país, Zelenski se mostró escéptico ante las advertencias públicas de Biden.
Cuando el líder ucraniano decidió viajar a la Conferencia de Seguridad de Múnich en febrero del año pasado, el equipo de Biden le aconsejó que no abandonara su país por si era atacado. Asistió de todos modos, recabó apoyo internacional y regresó antes de la invasión.
Los funcionarios del gobierno Biden también presionaron en privado a Zelenski para que desarrollara un plan de sucesión en caso de que algo le ocurriera, ya que la Constitución ucraniana solo prevé que el presidente del Parlamento cubra una vacante y no añade a nadie más en la línea.
La noche de la invasión, Biden y Zelenski hablaron por teléfono. Fue un momento angustioso para el joven ucraniano, que se encontraba en una capital que enfrentaba un asalto brutal. Durante su visita a Ucrania esta semana, Biden relató su conversación.
“Me dijiste que podías oír las explosiones en el fondo”, recordó Biden. “Nunca lo olvidaré. Y el mundo estaba a punto de cambiar. Lo recuerdo vívidamente, porque te pregunté, luego te pregunté: ‘¿Qué hay, señor presidente? ¿Qué puedo hacer por ti? ¿Cómo puedo ayudarte?’ Y no sé si recuerdas lo que me dijiste, pero me dijiste, y cito: ‘Reúne a los líderes del mundo. Pídeles que apoyen a Ucrania’”.
“Y dijiste que no sabías cuándo podríamos volver a hablar”, continuó Biden. “Esa noche oscura, hace un año, el mundo estaba, en ese momento, literalmente, preparándose para la caída de Kiev —parece que fue hace mucho más que un año, pero recuerda ese año— quizá incluso para el fin de Ucrania”.
El equipo de Biden supuso que Zelenski sería asesinado o dirigiría un gobierno en el exilio. Pero, vestido con una sudadera verde oliva, rechazó las sugerencias de abandonar Kiev, enfadado porque los estadounidenses dudaban de la determinación de Ucrania.
Funcionarios ucranianos difundieron la historia de que Zelenski rechazó la sugerencia con una cita memorable: “Necesito munición, no un aventón”. El equipo de Biden considera que la historia es apócrifa, dijo un antiguo funcionario del gobierno, pero quedó impresionado por la fabricación del mito, lo cual es una herramienta habitual de la guerra.
Menos de una semana después de la invasión, Biden dijo a presentadores de televisión en un almuerzo off-the record, que no veía ninguna salida para conseguir que Putin se detuviera. Dijo que creía que Rusia sería capaz de derrotar a Ucrania, con la toma de las principales ciudades, y que esperaba que muchas personas murieran, según un relato de alguien que estaba en la sala. La idea de que Ucrania podría derrotar a los rusos “no va a suceder”, dijo Biden. Reconoció que ocupar y controlar el país era un reto más desalentador, pero creía que el único plan de juego de Putin era derrocar a Zelenski y establecer un gobierno títere.
La suposición de que Moscú ganaría rápidamente influyó en una decisión estratégica de Biden que resultó ser una fuente duradera de agravio con Zelenski. Los funcionarios estadounidenses temían enviar armamento sofisticado a Ucrania que pudiera caer en manos rusas, como ocurrió en Afganistán cuando Biden retiró las tropas el año anterior. Así que fueron cautelosos en lo que enviaban.
Sin embargo, en las conversaciones periódicas que mantuvo con Biden, Zelenski insistió en pedir más, a menudo sin agradecer lo que los estadounidenses ya le habían proporcionado y presentando una lista de lo que no habían enviado.
Según los funcionarios del gobierno, a Biden le molestaba que se tratara al presidente de Estados Unidos como a un sargento de suministros, pues creía que esas listas debían ser discutidas por sus ayudantes mientras los dos líderes se centraban en cuestiones de más alto nivel.
Al menos en una ocasión el verano pasado, según informó NBC News, Biden perdió los estribos cuando llamó para informar a Zelenski de la ayuda de 1000 millones de dólares que acababa de aprobar y el líder ucraniano le enumeró inmediatamente qué más necesitaba.
“Zelenski aprendió pronto que era un error no proporcionar la lista”, dijo McFaul. “Aprendió que la mejor manera de conseguir que el sistema funcionara era dar la lista. Y a Biden no le gustó, para nada”.
El enfoque de Zelenski surgió de vivir en una capital sometida a bombardeos regulares. “En opinión de Zelenski, las entregas de armas son apreciadas, pero ocurren con demasiada lentitud”, afirmó Novikov. “Por esos retrasos, estamos pagando con sangre ucraniana”.
Los funcionarios del gobierno de Biden entendían la presión con la que vivía Zelenski.
“Si yo estuviera en tu lugar, estaría haciendo exactamente lo mismo”, le decía Biden a Zelenski, según un alto funcionario. En las primeras semanas de la guerra, comentó el funcionario, Zelenski terminaba las llamadas con Biden diciendo: “Esta podría ser la última vez que te veo”.
Pero los funcionarios de Biden apelaron en privado al equipo de Zelenski para que tuviera otra actitud durante las llamadas. La situación mejoró cuando Bridget A. Brink, la nueva embajadora estadounidense, llegó la pasada primavera. Asimismo, Biden ha cedido a menudo ante Zelenski, hasta el punto de acceder a enviar lanzacohetes teledirigidos HIMARS, una batería antimisiles Patriot y tanques M1 Abrams, a lo cual se negó inicialmente.
La relación se ha estrechado en los últimos meses. La espectacular visita de Zelenski a Washington justo antes de Navidad pareció impresionar a Biden y a su asesor de seguridad nacional, Jake Sullivan, que se autodenomina el intendente de la guerra de Ucrania y trabaja en colaboración estrecha con Andriy Yermak, el principal asesor de Zelenski. Y el viaje de Biden a Kiev puso de relieve su solidaridad, ya que Zelenski le agradeció con efusividad una ayuda que será “recordada eternamente”, al tiempo que presionaba con más cuidado para obtener más armas.
“Al principio, fue una relación bastante ríspida y sigue habiendo cierta aspereza, pero menos”, dijo John Herbst, antiguo embajador de Estados Unidos en Ucrania que ha elogiado a Biden por la ayuda, pero sostiene que ha sido demasiado lenta. “Al día de hoy, el gobierno sigue quejándose de que los ucranianos son unos ingratos, y eso es porque se niegan a analizar críticamente su propia política”.
Desde Kiev, Herbst dijo por teléfono que la visita de Biden contribuyó en gran medida a cimentar la alianza con Zelenski… hasta cierto punto. “Sé que a los ucranianos les encantó la visita”, manifestó. “Su presencia en las calles de Kiev los conmovió y demostró el apoyo que querían ver. Pero la élite sigue preguntándose dónde está lo bueno”.
Peter Baker reporteó desde Washington y Andrew E. Kramer, desde Kiev, Ucrania. Katie Rogers colaboró con reporteo desde Washington.
Peter Baker es el corresponsal principal de la Casa Blanca y ha cubierto las gestiones de los últimos cuatro presidentes para el Times y The Washington Post. También es autor de siete libros, el más reciente de ellos, escrito con Susan Glasser, se titula The Divider: Trump in the White House, 2017-2021. @peterbakernyt • Facebook
Andrew E. Kramer es el jefe de la corresponsalía del Times en Kiev. Fue parte de un equipo que ganó el Premio Pulitzer en 2017 en la categoría de cobertura internacional por una serie sobre la proyección encubierta del poder de Rusia. @AndrewKramerNYT
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France24 - World
The land of equality? Where does France stand on women's rights
Issued on: 03/03/2023 - 15:06
Aline BOTTIN
Annette Young
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Fadile BHAYAT
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As we once again mark International Women's Day, we're focusing on the French government's stance on equality. The country has still yet to have its first female president; the gender pay gap stubbornly hovering at around 16 percent while neighbouring Spain is leading the way on dealing with domestic violence and consent. Annette Young asks Isabelle Lonvis-Rome, the French Minister for Gender Equality, Diversity and Equal Opportunities why France lags behind on so many fronts.
#The 51%
Pension reform in France: Does Emmanuel Macron's proposal penalise women?
Gender equality
Education in the spotlight as watchdog warns of sexist ‘backlash’ sweeping France
Women's rights
French lawmakers approve bill enshrining abortion rights in the constitution
France24 - World
Paris Opera Ballet names New Zealand dancer among two new stars
Issued on: 03/03/2023 - 01:15
NEWS WIRES
The Paris Opera Ballet named New Zealand's Hannah O'Neill and France's Marc Moreau on Thursday as their two new star dancers, the former a rare non-French dancer in the world's oldest ballet company.
O'Neill, 30, is the one of a handful of foreigners to reach the highest "etoile" status at the elite and world-renowned company, which has only in recent years opened up their ranks to non-French dancers.
Unlike the Royal Ballet in London or the New York City-based American Ballet Theatre, the vast majority of the 154 dancers at the 354-year-old Paris Opera Ballet are locals.
It was not until 2012 that a dancer from Latin America -- Argentina's Ludmila Pagliero -- became an etoile, and not until 2021 that South Korea's Sae Eun Park became the first Asian awarded the honour.
As is customary, the promotion of O'Neill and Moreau was announced without warning at the end of a performance -- in this case, George Balanchine's "Ballet Imperial" at the Opera Garnier.
O'Neill is the daughter of a New Zealand rugby player and Japanese mother who is passionate about ballet. Her teacher was Marilyn Rowe, who worked with Rudolf Nureyev, a former director of the Paris Opera Ballet.
She has won some of the biggest prizes in international dance, including the Prix de Lausanne and Youth American Grand Prix, before joining the Paris Opera at 18.
Moreau, 36, joined at 17 and became a "premier danseur" in 2019.
(AFP)
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Paris Opera drama as rebel dancer quits in pursuit of ‘professional freedom’
FRANCE IN FOCUS
Celebrating 350 years of Paris's iconic Opera
ENCORE!
Alexander Neef sails the Paris Opera through a stormy year
L'Humanité
Les produits bios face au recul du pouvoir d’achat
ActuAlors que les prix alimentaires ont augmenté de 14,5% entre mars 2022 et février 2023, les ventes de produits issus de l’agriculture biologique sont en recul sensible et connaissent une baisse des prix. Faut-il alors, comme le propose le gouvernement, accélérer les conversions pour atteindre 18% des superficies en bio d’ici 2027 contre moins de 8% actuellement ?
Gérard Le PuillEn février 2022, les dernières statistiques connues indiquaient que l’agriculture biologique occupait en moyenne 8,5% des superficies agricoles dans les pays membres de l’Union européenne. La France était à peu près dans cette moyenne. Les superficies en bio étaient souvent inférieure à 3% dans les pays d’Europe de l’est qui sont entrés dans l’Union européenne en 2004 et en 2007, mais aussi en Irlande, où l’élevage à l’herbe est pourtant très développé. La revue publiée en février 2023 par le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire informe sur le contenu de « La nouvelle politique agricole commune, PAC 2023-2027 ». Elle consacre deux pages aux objectifs de l’Europe pour accélérer les conversions en agriculture biologique entre 2023 et 2027.Cette revue nous informe que « le montant consacré aux aides à l’agriculture biologique augmente de 36% par rapport à la programmation précédente, avec une enveloppe de 340 millions d’euros par an de 2023 à 2027. Afin d’accompagner le maximum de conversions, le montant d’aide aux cultures annuelles, aux légumineuses fourragères et aux mélanges composés d’au moins 50% de légumineuses à l’implantation est revu à la hausse par rapport à la programmation précédente et est fixé à 350 euros par hectare. Le volume financier important consacré à cette aide a été dimensionné dans l’objectif d’atteindre 18% de la superficie agricole cultivée en agriculture biologique en 2027. Cette cible ambitieuse est fixée dans le plan stratégique national », lit-on en page 83 de la revue.
Quand le lait bio est moins payé que le lait conventionnel ! Cette ambition se veut vertueuse mais ne tient aucun compte du retournement des marchés en produits bios observée durant l’année 2022. Pourtant ce retournement pourrait s’accentuer en 2023 et au-delà. Depuis des mois, les ventes de produits bios sont en recul dans les magasins. Du fait de la hausse des prix alimentaires de 14,5% entre mars 2022 et février 2023, les acheteurs de produits bios voient leur nombre diminuer. En 2022, le lait de vache issu de l’agriculture biologique a vu sont prix au départ de la ferme passer sous celui du lait issu de l’agriculture conventionnelle alors que son coût de production est plus élevé de 20% par litre. La même tendance s’observe pour la viande et les fruits et légumes. Avec le recul du pouvoir d’achat, beaucoup de foyers font des économies sur le prix de la nourriture. Par la voix de Bruno Le Maire, le gouvernement dit même vouloir soutenir cette tendance en demandant aux enseignes de la grande distribution de mettre en place un panier de produits « premier prix » contenant les principales denrées alimentaires.
Attention aux effets pervers du panier « premier prix » Pour mettre en place ce panier, les enseignes de la grande distribution importeront plus de viande bovine en provenance d’Argentine, plus de viande de volaille du Brésil, plus d’huile de tournesol d’Ukraine, plus de tomates du Maroc, plus de pommes de Pologne. Dans un tel contexte, les produits bios provenant des pays à bas coûts de main d’œuvre risquent aussi , pour partie, de prendre la place de ceux produits en France. Le texte du gouvernement indique que « l’aide à la conversion à l’agriculture biologique vise à accompagner les agriculteurs qui s’y engagent en compensant les surcoûts liés à l’adoption des pratiques et des méthodes de production de l’agriculture biologique ». Mais dans la mesure où la demande ne suivra pas l’offre, on assistera à une baisse des prix de marché. Faut-il dans ce contexte encourager de plus en plus de producteurs à s’engager dans ce qui peut devenir une impasse? Le texte du ministère occulte ce sujet. Il se contente d’indiquer que « les montants unitaires d’aide par hectare, calculés conformément à la règlementation européenne, varient selon le productions. Ces montants sont nationaux et visent à compenser les surcoûts et les manques à gagner induits par les changements de pratiques pendant la phase de conversion durant laquelle les produits ne peuvent pas encore être commercialisés comme étant certifiés en en agriculture biologique et sont donc valorisés comme ceux issus de l’agriculture conventionnelle sur le marché ». Mais nous voyons depuis un an qu’une offre de produits bio supérieure à la demande fait chuter les prix au départ de la ferme en dépit du vote de deux loi EGALIM en 2018 et en 2021. Dans ce contexte, rien ne prouve qu’une aide de 130€ par an et par hectare de prairie pendant les années de conversion permettra à un producteur de lait de vache de gagner sa vie par la suite si le recul de la demande de produits laitiers bios débouche, comme en 2022, sur une chute des prix décidée par les transformateurs, lesquels dépendent aussi de la demande des distributeurs pour écouler les produits laitiers et la viande.
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Que reste-t-il de notre souveraineté économique ?
Alerte rouge ! Le déficit commercial de la France devrait être cette année supérieur à 160 milliards d’euros (l’année dernière s’était, déjà, terminée sur un record historique à 163,6 milliards, quasi le double de celui de 2021). Un rapport sénatorial titré “Commerce extérieur : l’urgence d’une stratégie publique pour nos entreprises” ne laisse aucun doute sur les graves difficultés du Made in France. Certes, l’accélération de la dégradation de notre situation commerciale s’explique de façon conjoncturelle par l’accroissement violent de notre facture énergétique ; le solde des biens énergétiques a chuté de 70,5 milliards d’euros en 2022, expliquent les Douanes dans leur étude sur les chiffres du commerce extérieur, publiée au début du mois.
Les trois rapporteurs de la Haute Assemblée (Florence Blatrix Contat, Jean Hingray et Vincent Segouin) dressent un constat très sombre de notre situation, tant en termes de compétitivité que de désindustrialisation : « la dégradation n’est pas soudaine. Elle résulte d’un long processus induit par le choix politique de la désindustrialisation de la France depuis 40 ans, et s’est simplement aggravée avec les récentes crises sanitaire et énergétique », considèrent-ils.
Le manque aussi de vision stratégique des pouvoirs publics explique le fiasco des années 2020. La part de l’industrie n’est plus que de 9 %, le chiffre le plus bas de l’Union européenne !
Aujourd’hui, notre commerce extérieur paye cash la désindustrialisation à laquelle nous assistons depuis des années. Qui a oublié que Serge Tchuruk, alors tout puissant président-directeur général d’Alcatel, conceptualisait une économie sans usines ? “Il faut se concentrer sur ce que l’on sait faire et externaliser le reste”, criaient alors en chœur les chantres assumés de la mondialisation. Le manque aussi de vision stratégique des pouvoirs publics – on a oublié « l’ardente obligation du Plan » – explique le fiasco des années 2020. Résultat, la France se classe dernière en Europe en matière d’industrie. La part de cette dernière dans le PIB n’est plus que de 9 %, le chiffre le plus bas de l’Union européenne !
Le gouvernement peut toujours se rengorger d’avoir créé 59 000 emplois industriels et d’accueillir des investissements directs étrangers (souvent largement subventionnés par l’argent du contribuable), le compte n’y est pas.
Là où l’Allemagne dégage un excédent commercial de 80 milliards d’euros, nous affichons deux fois le même montant en déficit ! Il y a officiellement plus de 180 000 entreprises françaises qui exportent. En réalité, elles ne sont plus qu’une poignée, environ 4 000 grandes entreprises et entreprises de taille intermédiaire (ETI), à réaliser 70 % du chiffre d’affaires à l’international.
À l’Europe orientale, les activités bas de gamme et la sous-traitance peu qualifiée
Quelles différences entre nos deux pays qui partagent la même monnaie ? Le modèle allemand est fondé sur une sorte de politique d’avantages comparatifs ricardiens et de segmentation des marchés. À l’Europe orientale, les activités bas de gamme et la sous-traitance peu qualifiée. Mais les industriels allemands conservent, au contraire, leurs meilleures machines et la quasi-totalité de leurs activités haut de gamme dans l’usine-mère, sur place. Et là, c’est une main-d’œuvre hautement qualifiée et attachée au Made in Germany qui opère les productions. C’est une différence de taille, évidemment, avec les orientations industrielles françaises.
Par secteur, la situation est encore plus alarmante. Il n’en reste plus que quatre qui dégagent des excédents commerciaux : l’aéronautique pour 23,4 milliards d’euros, le luxe (cosmétiques, parfums, etc.) pour 15 milliards, viennent ensuite l’agriculture et l’agroalimentaire pour 10,4 milliards et, enfin, la pharmacie pour 3 milliards d’euros.
L’industrie agroalimentaire française est également en difficulté, passée parfois à la moulinette des directives bruxelloises.
Pour ce dernier secteur, les délocalisations des centres de recherche et la fabrication des principes actifs en Asie, au nom de la “mondialisation heureuse”, ne laissent rien augurer de bon pour les années à venir. Les pénuries de médicaments en France et en Europe n’en sont que l’aspect le plus visible.
L’industrie agroalimentaire française est également en difficulté, passée parfois à la moulinette des directives bruxelloises. L’affaire des néonicotinoïdes sur les betteraves en est un bon exemple !
Car, comme le suggèrent les sénateurs dans leur rapport, le niveau de notre déficit commercial n’est pas qu’un problème financier. C’est aussi une question de souveraineté. Que reste-t-il de cette souveraineté industrielle ? Combien de secteurs avons-nous abandonnés sur les seuls autels du coût de production ou de l’Europe de Maastricht ? L’économiste Marc Touati est souvent monté au créneau : « Notre part de marché ne cesse de s’affaiblir. Les déficits se creusent de toutes parts. »
Dans ce sauve-qui-peut, l’actuel pouvoir a mis en place une réforme du dispositif de soutien public à l’export en créant un guichet unique pour les entreprises souhaitant vendre hors de France. Ce dispositif s’adosse donc désormais à une structure simplifiée et unifiée : la Team France Export. Mais, comme l’exprime un proche du dossier, « on peut toujours mettre en place les structures les plus sophistiquées. Ce n’est pas d’administration dont les PME ont besoin, mais d’une vision stratégique pour faire gagner le Made in France » . Sinon, les postes d’expansion économique, longtemps logés dans les ambassades de France, auraient trouvé la martingale.
Certains, évidemment, regrettent l’époque où « l’ardente obligation du Plan » dessinait une colonne vertébrale solide pour l’économie française. Il y a bien un haut-commissariat au Plan, présidé par François Bayrou. Il vient justement de publier un rapport, en ce début d’année, rédigé par le Conservatoire national des arts et métiers : “Dynamique économique et réindustrialisation des territoires”. Mais, il n’est pas besoin de 66 pages pour savoir intuitivement que les deux facteurs sont liés.
Comme un canard sans tête à la recherche des “relocalisations”
Où est l’esprit de Pierre Massé, qui synthétisait en quelques mots l’essentiel : « Le regard sur l’avenir est le premier temps de l’action. » Le Commissaire général du Plan, de 1959 à 1966, publia un ouvrage au titre évocateur : le Plan, ou l’Anti-hasard (Hermann) Un livre réédité que nos élites feraient bien de relire ! Écrire un avenir industriel en fonction d’une vision politique de la société française, voilà ce qui a donné naissance au Concorde, au TGV ou au projet européen Airbus. Cet avenir industriel ne crée pas seulement un lien sociétal, il alimente aussi les carnets de commandes des PME françaises, principales créatrices d’emplois dans notre pays.
Aujourd’hui, on a l’impression que les autorités courent comme un canard sans tête à la recherche des fameuses “relocalisations”. La crise sanitaire est passée par là. Les Français ont pris conscience qu’une grande partie de leurs besoins n’étaient plus couverts que grâce aux importations. Il est nécessaire d’encourager les PME à exporter ! Depuis combien de temps les gouvernements successifs concoctent-ils des plans pour aider ces PME ou ETI françaises ?
Courir après les relocalisations est inutile et inefficace si au préalable le pouvoir politique ne pose pas une vision claire de sa stratégie.
En 2006, le ministre des PME, Renaud Dutreil, dévoile le réseau des “gazelles”, destinées à devenir le fer de lance de son plan de développement des petites et moyennes entreprises. Il s’agit d’aider ces « belles PME » à exporter. Ces “gazelles”, par opposition aux “souris” (le réseau dynamique des TPE) et aux “éléphants” (les grandes entreprises), avaient été sélectionnées pour leurs capacités à vendre à l’étranger. En 2006, le commerce extérieur français n’avait pas tout à fait commencé son long déclin. Quatre ans plus tôt, la France enregistrait son dernier excédent commercial. Il y a vingt ans ! La ménagerie de Renaud Dutreil ne sauve pas la patrie économique.
Nous n’arrivions plus à vendre, alors nous avons vendu…
Courir après les relocalisations est inutile et inefficace si au préalable le pouvoir politique ne pose pas une vision claire de sa stratégie qui s’appuie sur des facteurs comme la compétitivité, l’innovation, les compétences…
Au-delà du niveau inquiétant de notre déficit commercial, un autre cataclysme nous a anesthésiés…momentanément. Comme nous n’arrivions plus à vendre à l’étranger, nous avons vendu… nos entreprises. Des fleurons entiers du Made in France ont été cédés à l’étranger. Des marques illustres ont disparu. C’était l’époque où les pouvoirs publics mais aussi certains grands patrons se bouchaient le nez en parlant de l’avenir du secteur industriel.
Avec une dette publique abyssale et un commerce extérieur dans le rouge vif, peut-on parler encore de « souveraineté économique nationale » ?
Dans son ouvrage la Désindustrialisation de la France 1995-2015 (Odile Jacob), Nicolas Dufourcq, le directeur général de BPIFrance, écrit : « Alstom, mis à terre par l’acquisition ratée des turbines d’ABB en 2003, Pechiney, abîmé par l’acquisition d’American Can, puis racheté par Alcan en 2005, et Arcelor, racheté par Mittal en janvier 2006. » À ces noms s’en sont ajoutés bien d’autres depuis : Technip, passé aux Américains en 2016, Lafarge repris par le suisse Holcim en 2015… Nous n’arrivions plus à vendre, alors nous avons vendu certains de nos fleurons industriels. Dans le rapport sénatorial de Florence Blatrix Contat, Jean Hingray et Vincent Segouin, on trouve dix objectifs, quatre stratégiques et six opérationnels. Il n’y a pas de baguette magique.
Avec une dette publique abyssale et un commerce extérieur dans le rouge vif, peut-on parler encore de « souveraineté économique nationale » ? D’autant que le président de la République ne cesse, lui, de parler et de vanter la « souveraineté européenne » !
L'Humanité
Gustave Ansart, une œuvre d’éducation populaire
ActuPolitique Dirigeant national du Parti communiste français pendant plus de trente ans, le député ouvrier du Nord, né le 5 mars 1923 à Roubaix, aurait eu 100 ans cette année.
Les militants qui ont eu la chance de côtoyer Gustave Ansart gardent en mémoire son regard illuminé d’un sourire. S’il était concentré durant ses interventions, son sourire fraternel, communicatif, apparaissait lorsqu’il allait se rasseoir et enlevait ses lunettes. Il y avait en lui un optimisme, un amour de la vie qui doivent nous inspirer à l’heure où nous vivons et luttons pour la construction de nouveaux « jours heureux ». « Gustave, nous l’avons tant aimé ! » Au point qu’Alain Bocquet écrit qu’il a encore parfois l’impression qu’il est à ses côtés lorsqu’il doit prendre une décision importante.
Soucieux de la formation des militants, il avait à cœur d’être présent chaque fois qu’il le pouvait pour intervenir devant les élèves des écoles fédérales. Mais chaque intervention, chaque réunion était considérée par lui comme un moment d’éducation populaire. Des citations sont restées gravées dans nos mémoires. Victor Hugo : « Ceux qui vivent sont ceux qui luttent. » ou Jaurès : « Un peu d’internationalisme prolétarien éloigne de la patrie, un véritable internationalisme en rapproche. » Maurice Thorez : « Il vaut mieux s’unir pour obtenir le bonheur sur terre que de se disputer sur l’existence d’un paradis dans le ciel. » Gustave Ansart n’avait pas oublié son enfance ouvrière avant la guerre et citait le livre de Paul Vaillant-Couturier, le Malheur d’être jeune, qui était redevenu d’actualité avec la crise et le chômage. Nous l’entendons encore parler du nazisme : « Comment un tel torrent de boue a-t-il pu déferler sur Weimar, sur l’Allemagne de Goethe et de Schiller ? » Il citait Brecht : « Le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde. »
Dirigeant du Nord, un département très ouvrier avec les mines, la sidérurgie, la métallurgie, le textile, les verreries, Gustave Ansart combattit l’ouvriérisme et accorda une grande importance au travail en direction des intellectuels. Il œuvra pour que des camarades comme le sociologue Michel Simon ou le philosophe Jacques Milhau, parviennent aux responsabilités régionales puis nationales. En 1966, après le comité central d’Argenteuil consacré aux questions idéologiques et culturelles, un compte rendu fut organisé pendant tout un dimanche dont il tira les conclusions. Député dans le Denaisis à partir de 1973, il soutint activement le Printemps culturel du Valenciennois, qui a aujourd’hui dépassé les quarante ans.
Quand il fut élu au comité central (la direction nationale du PCF – NDLR), Fernand Grenier lui conseilla de prendre le temps de lire. Ami d’André Stil, il connaissait ses romans, prenant plaisir à retrouver dans ses personnages la sève populaire des kermesses et réjouissances carnavalesques. Il aimait les romans de Balzac, ayant suivi à l’école centrale du PCF une conférence du grand spécialiste André Wurmser. Il dévorait l’œuvre d’Erckmann Chatrian rééditée par le club Diderot. Il écoutait les poèmes d’Aragon chantés par Ferré, Ferrat ou Francesca Solleville. Il admirait Éluard, dont deux vers figurent sur sa tombe : « Au nom de mon espoir/Je m’insurge contre l’ombre. »
renouer avec l’espérance et combattre la tristesse
Gustave Ansart voulait un comité fédéral dans lequel les différentes générations soient représentées. Ainsi, dans les années 1960-1970, autour des membres du bureau fédéral, on trouvait les représentants des mouvements de jeunesse qui avaient une vingtaine d’années, mais aussi, les anciens comme Arthur Ramette, Arthur Musmeaux, Henri Martel, Henri Fiévez qui avaient contribué à la naissance du parti et à la Résistance. Si ces anciens parlaient peu, ils furent d’un grand apport pendant le mouvement de mai-juin 1968, faisant bénéficier l’assemblée de leur expérience du Front populaire. La diversité d’origine des intervenants rendait les débats passionnants dans cette assemblée studieuse où les absences étaient rares. Il y avait en effet un sens de la discipline que partageait le premier secrétaire. Exigeant vis-à-vis des dirigeants, il était dur avec lui-même. En dépit d’un cancer qui l’emporta en 1990, il se battit jusqu’au bout pour participer au maximum aux réunions, aux inaugurations, communiquant avec ses proches camarades sur la situation politique jusqu’à ses derniers jours.
La fédération du Nord du Parti communiste organise une exposition pour les 100 ans de son ancien dirigeant, tandis que la revue Espaces Marx du Nord-Pas-de-Calais propose un numéro spécial pour lui rendre hommage (1). Dans ses pas, l’objectif est de faire œuvre d’éducation populaire, de conserver le souvenir des expériences passées pour les léguer au futur. Ces initiatives se veulent contribution à la mémoire qui renoue avec les espérances du passé restées inachevées et en attente d’être réactivées.
Revenir à la personnalité de Gustave Ansart, ce député ouvrier qui combattait la tristesse, contribuera à faire partager le programme des communistes pour leur congrès parcouru d’optimisme et qui se fixe pour objectif d’inventer de nouveaux « jours heureux », la nécessité de regagner les milieux populaires étant plus que jamais d’actualité.
PCFnord-pas-de-calais France24 - World
‘Orion’ military exercises: A fictitious war, but a real test for French troops
Issued on: 28/02/2023 - 20:12
Last week France launched Orion 23, months-long military exercises involving thousands of troops, naval and land vehicles, aircraft and an aircraft carrier. The joint military exercises had been in the works since 2020, but as Western powers learned the lessons of the Ukraine war, Orion 23 grew bigger, more ambitious, multidimensional and has drawn in France’s main allies.
It was barely 5am on a Sunday morning when the southern French town of Frontignan was flooded with troops as amphibious military craft landed on its beaches, unleashing hundreds of soldiers and tonnes of heavy equipment.
“It’s definitely a French military landing, which is reassuring right now,” said a resident on an early morning walk. “It creates a bit of a strange atmosphere, which we wouldn’t want on a regular basis,” said another with a nervous smile.
The residents of Frontignan had nothing to fear. The landing on the Mediterranean town was just one part of France’s biggest war games in decades, involving around 12,000 troops including those from NATO allies, being conducted across the country.
🇫🇷🪖 #OperationOrion - This weekend, the French army engaged in mock military exercises involving more than 7,000 personnel.Here's what the military training looked like ⤵️ pic.twitter.com/RpdKQyK6cB
February 27, 2023The joint exercises, called Orion 23, comes as the Ukraine war enters its second year, with Western nations drawing sobering lessons on military preparedness after decades of defence cuts since the end of the Cold War.
The military exercises, which had been in the works since 2020, were expanded following the February 24 Russian invasion of Ukraine last year.
"The conflict in Ukraine has taught us about high-intensity warfare," which is played out "on the entire spectrum of modern warfare", explained General Nicolas Le Nen, commander of the joint exercises.
From anti-jihadist operations to full-scale combat
After several months of reworking the original plan, Orion 23 launched in earnest over the weekend with a vast airborne operation on Saturday in France’s southern Tarn region, followed by Sunday’s amphibious landing of 700 soldiers and 150 vehicles at Frontignan.
#ORION23 | Objectif: sécuriser un point d’entrée sur le théâtre d’opérations. Des A400M @Armee_de_lair ont largué plusieurs centaines de parachutistes @11eBP : une opération aéroportée pour débuter cet exercice interarmées d’envergure inédite. pic.twitter.com/rht3vc2i7C
February 25, 2023"The last amphibious operations carried out by France were the evacuations of French nationals in Yemen in 2015, and before that, in Ivory Coast in 2012," recalled Lieutenant Dewy, the officer in charge of the flotilla mobilised on Sunday.
After more than two decades of focusing on anti-jihadist operations, the French military has widened the scope of its exercises to include large-scale conflict. For the French soldiers, the last operation in a real theatre of war dates back to 2013's Operation Serval, when French troops launched a mission to oust Islamist militants from northern Mali.
"Such preparation is absolutely essential, and I hope that it will be reproduced in the future so that we regain the know-how of managing large, joint forces that we lost because we have been focused on narrow operations in small spaces with relatively limited means for the past two decades,” explained General Vincent Desportes in an interview with FRANCE 24 sister station Radio France Internationale (RFI).
Multiple threats in fictional ‘Arnland’ and ‘Mercure’
For the purposes of the war games over the weekend, French troops were landing on “Arnland” – a fictitious allied nation – that was being attacked by its imaginary neighbour, “Mercure”.
Mercure, the hypothetical enemy, has military and geostrategic ambitions that may sound familiar to those who have followed the news over the past 12 months: Mercure is trying to establish its regional dominance by financing a separatist militia to destabilise southern Arnland. It has deployed conventional military forces to its neighbouring state, cut off communications and launched a disinformation campaign.
Arnland, weakened and on the verge of collapse, has turned to its allies for help.
Over the course of the exercises, cyber attacks will also test the responses of the troops, explained Captain Olivier from cyber command. On a simulated social network, "we produce narratives so that we don't let the adversary's narrative hold sway”.
On land, at sea, in the air, and in space and cyberspace, the training scenarios are designed to address the multiple threat responses of what French President Emmanuel Macron has called a “new era” of increasingly hybrid warfare.
‘Challenges of the century’
Orion 23 comes weeks after Macron unveiled his vision for modernising France’s military with a defence spending boost to €413 billion ($446 billion) for the 2024-2030 period – up from €295 billion allocated in the previous budget.
"France has and will have armies ready for the challenges of the century," said Macron in his New Year's address to the army at the Mont-de-Marsan air base in southwestern France.
🔴🇫🇷 "The nation must transform its armed forces [...] to be ready for more brutal and numerous wars," says Macron. Macron says he intends to allocate more than 400 billion euros for #France's armed forces in 2024-2030, which is a 30% increase ⤵️ pic.twitter.com/aaafhm7QlJ
January 20, 2023The French government's ambition is both to modernise the armed forces and to replenish its ammunition stocks, which have reached levels that would be "worrying" in the event of a high-intensity conflict, according to a parliamentary report released on February 17.
The report, by the lower house National Assembly’s National Defence and Armed Forces Committee, issued a stark warning over a problem that has been highlighted by the Ukraine war. "The French army’s ammunition supply has been declining since the end of the Cold War and it seems to have become unsustainable, both in terms of the current strategy and France’s military ambitions," wrote lawmakers Vincent Bru and Julien Rancoule.
But the latest military exercises are not lacking in either ambition or resources. With an estimated cost of €35 million, Orion 23 is being conducted on an unprecedented scale.
The exercises involve personnel from a range of European countries, including Britain, Germany, Italy, Spain, Belgium and the Netherlands – as well as the United States.
The war games are being conducted in four phases over the next few months. Following the weekend's manoeuvres, which were part of phase two operations after the phase one planning stage, French troops will conduct war games in the Massif de la Gardiole region north of Frontignan until March 11.
A civil-military phase three focusing on the civilian support operations backing the armed forces in the event of a major engagement (medical and transport services, etc.), the reserves and information warfare will last through the end of March.
The climax of the exercises is expected to come in the spring, from late April to early May, in northeastern France. Around 12,000 troops in total will be deployed on the ground and in the skies to repel a high-intensity air-land invasion of “Arnland” by “Mercure”.
The exercises are scheduled to end in May and should eventually mobilise 2,300 vehicles, 40 helicopters, some 100 drones and 30 naval vessels, including the Charles de Gaulle aircraft carrier.
(with AFP)
This article is a translation of the original in French.
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Macron unveils major boost in French military spending amid Ukraine war
Macron unveils shift in military posture as war returns to Europe
French army officially ends operations in Burkina Faso
Valeurs Actuelles
Latécoère ou la tentation de la délocalisation
En 2018, l’unité de production Latécoère de Toulouse, sur la zone industrielle de Montredon – elle allait fabriquer annuellement quelque 500 000 pièces élémentaires métalliques pour l’industrie aéronautique -, préfigurerait l’usine du futur. Connectée, numérisée et automatisée, elle était présentée comme l’unité de production 4.0 ! « C’était un projet enthousiasmant : elle devait permettre de réduire les coûts de main-d’œuvre par l’automatisation des process », se souvient Marc Péré, conseiller départemental de Haute-Garonne et maire de L’Union, commune proche de l’usine. Un investissement de 47 millions d’euros.
« Les groupes centenaires n’ont pas l’agilité des start-up, capables de virage à 180 degrés en quelques mois. Latécoère, qui a fêté ses 100 ans l’an dernier, montre le contraire », se félicitait alors cette entreprise qui, si elle porte un nom mythique de l’histoire de l’aviation française, est devenue au fil des temps un sous-traitant “de rang 1” dans l’aéronautique. Après avoir accueilli à son capital plusieurs fonds d’investissement américains, elle est, depuis 2019, la propriété de Searchlight Capital Partners.
Des activités innovantes sur le site de Toulouse-Montredon
Cinq ans plus tard, Latécoère a annoncé un nouveau virage à 180 degrés. La société, plombée par les conséquences de la crise sanitaire et par une moindre production de Boeing 787 auxquels elle fournit des pièces (portes), a prévenu qu’en dépit d’une amélioration de la rentabilité, il n’y aurait plus de production de pièces élémentaires à Toulouse-Montredon, qui emploie une centaine de salariés. Les machines d’usinage vont être transférées à Prague, en République tchèque, et à Hermosillo, au Mexique ; depuis des années, ce pays se rêve en eldorado de l’aéronautique. Juste au moment où le gouvernement français plaide pour la relocalisation des industries en France… Latécoère assure que le site de Toulouse-Montredon sera pérennisé avec des activités innovantes et d’autres, « dotées de perspectives de croissance durable ».
« Cela pose un problème de souveraineté militaire de notre pays. »
L’histoire ne s’arrête pas là, car Latécoère a sorti de ses cartons un autre projet de réorganisation, qui touche son usine de Labège, dans l’agglomération toulousaine, aujourd’hui aux trois quarts vide. Avec une quarantaine d’employés, elle fabrique des armoires électriques où sont logés des câbles pour l’avion de transport militaire d’Airbus, l’A400M. La production de cette usine sera, elle, transférée en Tunisie, précisément là où sont assemblés les câbles. « Cela pose un problème de souveraineté militaire de notre pays, car une production nécessaire à notre armée de l’air va être délocalisée en dehors de l’Europe », s’alarme le maire de L’Union.
Ce type de décision est lié à une problématique générale de l’aéronautique, due aux fluctuations monétaires. Beaucoup de pièces sont fabriquées en Europe, donc dans la zone euro, et vendues à des avionneurs qui assemblent leurs appareils aux États-Unis, en zone dollar. « D’où les pressions mises par les avionneurs, Airbus et Boeing, pour fabriquer les pièces élémentaires dans les zones dollar ou à bas coûts », explique Marc Péré. Latécoère a prévu de regrouper ses activités liées aux pièces élémentaires près de ses usines d’assemblage de portes à Prague et à Hermosillo. La pression à la délocalisation peut être plus forte quand la société est la propriété d’un fonds d’investissement, qui fixe des objectifs de rentabilité élevés. Et quand il n’y a pas de pensée industrielle nationale réelle…
France24 - World
At least 12 people killed by Nigerian pipeline explosion
Issued on: 03/03/2023 - 22:12
Tonight, at least 12 people are killed by a pipeline explosion in Nigeria, Macron continues his tour of Africa, and we take you to a rare francophone bookfair in Rwanda.
BBC
Watch: Matt Hancock message row in 83 seconds
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Ex-Health Secretary Matt Hancock has accused a journalist of a "massive betrayal and breach of trust" after she leaked texts he sent during Covid.
Isabel Oakeshott defended releasing WhatsApps she obtained when working on Mr Hancock's book, arguing it was in the "overwhelming national interest".
BBC political correspondent Jonathan Blake has been looking into the row.
Filming and editing by Alex Smith, Serene Khalifeh and Thomas Mason
Read more: Covid messages leak a massive betrayal - Hancock
Valeurs Actuelles
Montmartre, ses touristes et sa délinquance
Mi-août, à Montmartre. Sous la chaleur étouffante de Paris déambulent les touristes. Guide en main, sac sur le dos et casquette sur la tête, des milliers de visiteurs espagnols, américains, britanniques, allemands, hollandais, italiens, chinois ou japonais, profitent de leurs vacances estivales et inondent les rues du quartier emblématique de la capitale connu dans le monde entier pour son histoire et ses artistes. Et au beau milieu de la foule : des délinquants, vendeurs à la sauvette, petits trafiquants et voleurs à l’arraché, le plus souvent clandestins, eux aussi reconnaissables à leur attitude.
Au carrousel de Saint-Pierre, au pied de la butte, des invectives retentissent. « Pourquoi tu me regardes, huh ? », lance en anglais à une passante étrangère un homme d’origine africaine assis sur un banc. Après elle, déambulent deux jeunes roms, qui tentent de faire signer des pétitions bidon aux passants pour mieux les voler. « Comment allez-vous mes amis ? », demande l’homme assis sur le banc avant de toucher deux mots à l’un des roms.
La fameuse montée du square Louise-Michel de Montmartre demande des pauses. Les différents étages permettent aux touristes de souffler et de profiter de la vue sur Paris. Alors que les photos de groupe s’enchaînent, deux mineurs suivent un homme qui porte un sac sur l’épaule, ce dernier se retourne, les deux jeunes se retirent et feignent un brutal changement d’itinéraire. L’homme reprend son chemin et les deux adolescents, craignant d’avoir été grillés, décident de lui passer devant pour lever tout soupçon. Ils retenteront le coup sur un signe de tête, un peu plus loin, sans succès.
Après avoir passé la fontaine et déambulé dans un passage étroit, les touristes profitent une nouvelle fois du panorama exceptionnel, malgré l’odeur omniprésente d’urine et de cannabis aux alentours. Quelques marches plus tard, des taxis passant dans la rue du Cardinal Dubois déversent de nouveaux arrivants, sous les yeux d’un vendeur ambulant de barbe à papa, au milieu de la foule.
Un marché noir à ciel ouvert
En milieu d’après-midi, le vendeur se retire subitement quand une voiture de police se dirige vers lui. La verbalisation est délicate, il ne parle pas un mot de Français. Mis à part et fouillé, il est prié de quitter les lieux. Un étage plus haut, sur le parvis, des vendeurs de cadenas se succèdent. « Cinq euros ! Cinq euros ! », répètent-ils à haute voix. « Trois fois, des gens me demandent le prix ; trois fois, je leur dis cinq euros ; et trois fois, ils n’ont pas assez », se plaint l’un d’eux à un acolyte.
Quelques jours plus tôt, un autre vendeur illégal avait carrément installé un drapeau et un panneau qui indiquait : « Cadenas, Love Lock, 3 euros, carte Visa acceptée. » Et les touristes achètent. Sur les barrières qui entourent le parvis, des milliers de cadenas identiques et signés sont accrochés. Dans la chaleur de la journée, toutes les issues, surtout en haut des escaliers, sont aussi occupées par des vendeurs d’eau fraîche à 1,50 euro, qui dissimulent leurs cargaisons dans les buissons du square Nadar, un parc canin où ils font leur toilette à la fontaine et même parfois leurs besoins.
« Je vais lui demander une autre bouteille, celle-là est remplie de moitié ! » Après son achat, un Français regrette. « Il y en a plein, partout, c’est de la vente facile, se désole une coiffeuse ambulante sur la place du Tertre. Il y a aussi des voleurs. En haut du funiculaire, des Roumaines font signer des pétitions pour t’arnaquer. Et d’autres sont plus discrets. Ils agissent tous en bande. » Une résidente de Montmartre, attablée à un café de la rue des Abbesses, renchérit : « Ils sont surtout à Pigalle et Montmartre, ils s’attaquent à tout le monde, mais surtout aux touristes, il y a plein de voleurs et c’est bien connu. »
Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs
Plus tard, un visiteur français prévient une patrouille de police sur le parvis du Sacré-Cœur. « J’ai oublié mon téléphone dans le taxi. Le mec n’a pas voulu me le rendre, il a dédaigné me répondre au bout de la 50e fois. J’ai dû lui filer 20 euros pour qu’il me le redonne, s’emporte le touriste venu de Saint-Tropez auprès de Valeurs actuelles. On sait que ça craint partout par ici, même dans les taxis. » Une dame âgée est assise sur un banc du square d’Anvers. « J’ai autrefois habité Montmartre, ça a bien changé. Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs », confie-t-elle au milieu des oiseaux qui picorent.
Si les Français sont au courant des dangers qui sévissent autour de la Basilique, qu’en est-il des étrangers ? « Oui, on le sait, confie une vacancière britannique, j’étais déjà venue ici à 11 ans, pour un voyage de classe, et j’ai vu plein de gens se faire voler leurs portefeuilles ou d’autres choses de leurs poches. » Une touriste asiatique confirme : « Évidemment qu’on est au courant, et à juste titre. Je ne me sens pas tellement en sécurité ici. Je vois peu de policiers pour autant de pickpockets. »
Il y a bien ce père de famille indien, assis dans un restaurant de la rue du Chevalier de la Barre, qui relativise et trouve la présence des forces de l’ordre suffisante : « J’en avais déjà entendu parler, mais aujourd’hui je le vois. Je ne me sens pas pour autant en danger. » La touriste britannique, elle, loue les policiers : « Je les ai beaucoup vus, ils font des tours pour dissuader, ça fait se sentir en sécurité. » Un agent le reconnaît d’ailleurs : « Aucun des grands lieux touristiques à Paris n’est épargné. A Montmartre, les vendeurs à la sauvette sont dégagés ou se barrent en voyant la police, et puis ils reviennent. »
Un mécanisme bien huilé
C’est vers 15h, alors que l’affluence est à son paroxysme, qu’arrivent les vendeurs à la sauvette. Sur leurs tapis, régulièrement réapprovisionnés, toutes sortes de produits sont proposés : des chapeaux, des sacs, des bracelets, etc. Et si une patrouille de police passe, ils remballent tout en quatrième vitesse. Le vendeur de barbe à papa a par exemple changé de lieu de vente et opère désormais devant l’entrée du Sacré-Cœur, où la chaleur monte et le degré d’alcool aussi.
Plus loin, d’autres vendeurs d’origine indo-pakistanaise circulent sur les marches et proposent des bières. L’organisation est bien ficelée, chacun se relaie. Chaque spot est à sa place, et alors que le ciel s’obscurcit, des tensions éclatent entre deux vendeurs à la sauvette. Proche d’en venir aux mains, ils sont séparés in extremis par leurs complices : les dissensions éloignent les clients. Sous l’orage qui commence à gronder au loin, les milliers de visiteurs s’empressent de déserter les lieux.
Dans le square Louise-Michel, Deux passages exigus permettent de descendre au carrousel de Saint-Pierre. Des groupes d’environ cinq personnes d’origine africaine bloquent le chemin, en attrapant le bras des touristes avec insistance afin de leur faire des bracelets. « Hey ! Américain ? » ou bien « Bonjour mon ami, d’où viens-tu ? », les abordent-ils en anglais. Harcelés, des visiteurs doivent presque se débattre, d’autres préfèrent les ignorer, gardant prudemment les mains dans leurs poches. « On ne vous emmène pas en Afrique, hein ? », lance l’un d’eux à une personne âgée, qui refuse de donner son bras.
Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus.
« On ne se sent pas du tout en sécurité. Les touristes se font avoir, ils n’y connaissent rien, et les policiers ne peuvent rien faire », résume une commerçante de la rue Steinkerque. « C’est un peu chaud. On essaye d’avertir les touristes, mais ils peuvent laisser leur sac et en deux secondes, c’est fini, raconte son voisin. Les pickpockets sont au minimum deux ou trois, ils sont organisés. Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus. » Les rues se vident sous la pluie. Les touristes et les voleurs plient bagages. « Je connais les visages de tous les voleurs, ils me disent même bonjour, dit une marchande. Quand ils se font arrêter, ils reviennent trois jours plus tard. » Le cycle infernal.
France24 - World
Six Nigerian states challenge election result in Supreme Court
Issued on: 03/03/2023 - 21:31
NEWS WIRES
Six states in Nigeria on Friday asked the Supreme Court to void the result of the just-concluded presidential election, the latest twist in several challenges facing the ruling party’s victory in the vote.
The states — led by governors in the main opposition party that came second in the last weekend's election — accuse Nigeria’s electoral commission of failing to follow its own rules and election laws in conducting the vote and announcing a winner, according to court documents.
Election results from the 176,000 polling units are required to be transmitted to the commission's portal, which the opposition says didn't happen.
Bola Tinubu of the ruling party received 37% of the vote to win the election, which other candidates, including second-place candidate Atiku Abubakar and third-place finisher Peter Obi, say they will challenge in court.
The states — Sokoto, Adamawa, Bayelsa, Akwa Ibom, Delta and Edo — said they want the Supreme Court to declare that the results of the presidential election "were invalid, null and void, and of no effect whatsoever.”
Nigerian elections and young people
🇳🇬 How important was the role of young people in the #Nigerian presidential election?"This election has shown the determination of the youth" says @NwanyiTeacher, Vice-Chair of African Junior Cyber Security Experts Group #F24Debate. Full show 📺➡️ https://t.co/fH1CvQ0htD pic.twitter.com/PnaU1hEkGF
March 1, 2023Nigeria’s electoral law says an election can be invalidated only if it’s proven that the Independent National Electoral Commission largely didn’t follow the law and acted in ways that could have changed the result. None of Nigeria’s presidential election results has ever been overturned by the Supreme Court.
However, the latest court challenge is unique, lawyers said, citing the legal provision that voting results must be transmitted to the electoral body’s portal.
“Having not complied with that requirement, I believe the integrity of the entire process is questionable," said Inibehe Effiong, a lawyer in Nigeria’s capital of Abuja. No matter what the precedent shows, the court does not have other options, he added.
Separately, the Supreme Court extended the deadline until the end of the year for the government to finish switching out old currency for new bank notes. The swap has created a cash shortage because there aren't enough redesigned notes to go around in the cash-reliant country. The crisis has stirred violence, daylong lines at banks and business closures.
A seven-member justice panel said Friday that the program’s implementation broke the law and directed the old banknotes of 200 naira (43 U.S. cents), 500 naira ($1.08) and 1,000 naira ($2.16) to stay legal tender till Dec. 31 before being replaced with the redesigned cash.
The central bank did not immediately comment on the directive from the court. In the past, it has been accused of disobeying court orders.
(AP)
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Nigeria opposition renews calls to annul election result
Portrait
Bola Tinubu, the political 'godfather' elected Nigerian president
Nigeria opposition dismisses ‘sham’ election as ruling party’s Tinubu takes lead
BBC
Bolivian man's tearful account of being lost in Amazon jungle for 31 days
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A Bolivian man who got lost after being separated from a group he was hunting with in the Amazon jungle, has been found by a search party after 31 days.
Jhonattan Acosta, who had to resort to eating insects and drinking rainwater to survive, tearfully told reporters about his ordeal and how he didn't expect people to still be looking for him.
Read more: Man survives 31 days in jungle by eating worms
France24 - World
France's Macron continues African tour with stop in Brazzavile ahead of DR Congo visit
Issued on: 03/03/2023 - 15:45
NEWS WIRES
French President Emmanuel Macron on Friday carried his African tour aimed at renewing frayed ties to the Republic of Congo after inking an economic accord with Angola.
Macron landed in the Congolese capital Brazzaville just before 5 pm (1600 GMT), on the third leg of his voyage after visiting Angola and Gabon.
He met with President Denis Sassou-Nguesso in Brazzaville before travelling to Kinshasa, the capital of the Democratic Republic of Congo, which lies on the opposite bank of the Congo river.
At an appearance before journalists, Sassou-Nguesso listed sites Macron could visit on a longer trip in the future, likely to be seen as a barb at the short length of the French head of state's stay.
In the Angolan capital Luanda, Macron held talks with his counterpart Joao Lourenco, calling the oil-rich country a "strategic partner in the region".
Macron highlights agriculture in Angolan speech
💬 "At the heart of our visit is our agricultural partnership."French President #Macron outlines the role he intends #France to take in #Angola's future 👇🌍 #MacroninAfrica pic.twitter.com/aGPLVnpeUu
March 3, 2023Macron, who chaired an economic forum attended by more than 50 French companies, said the "heart of this visit is the strengthening of agricultural partnerships" with Angola.
France was seeking to "build a balanced and reciprocal partnership" with Angola.
"This fits in with the idea I have of this economic partnership between the African continent and France," Macron said.
"Mindsets have changed," he said.
France has for decades been involved in the petroleum industry in the Portuguese-speaking southern African country, which is one of the continent's top crude producers.
Macron's visit offered an opportunity to explore cooperation in other sectors.
The two governments penned an agreement to boost Angola's agricultural sector, particularly "climate resilience and water security", in addition to helping revamp coffee, soya, cotton and dairy production, among other sectors.
The goal should be to develop a "made-in-Africa strategy", he said.
De-escalation
Before leaving Luanda, the French president thanked Lourenco for his work to restore stability to the region, highlighting his diplomatic efforts in conflict-torn eastern DRC.
He added that there are "legitimate hopes" for a de-escalation in the turbulent region.
M23 rebels have captured swathes of territory in eastern DRC since re-emerging from dormancy in late 2021, and have nearly encircled the trade hub of Goma.
Context for Macron's visit to Angola
🇫🇷🇦🇴 French President Emmanuel #Macron has arrived in Luanda, the capital of #Angola.It is Macron's first visit to the country. Here's the context 👇🌍 #MacroninAfrica pic.twitter.com/CpC20GEPN1
March 3, 2023The insurgency has cratered relations between the DRC and its smaller neighbour Rwanda, which Kinshasa accuses of supporting the M23.
Independent UN experts, the United States and other western countries -- including France -- agree with Kinshasa's assessment, but Rwanda denies the charge.
Several officials, who requested anonymity, told AFP that an M23 delegation was present in Luanda, but did not meet French officials.
Anti-French sentiment
Anti-French sentiment runs high in some former African colonies as the continent becomes a renewed diplomatic battleground, with Russian and Chinese influence growing.
On Thursday Macron said the era of French interference in Africa had ended and there was no desire to return to the past.
"The age of Francafrique is well over," Macron said in Gabon's capital Libreville, referring to the post-colonisation strategy of supporting authoritarian leaders to defend French interests.
Macron had met Central African Republic President Faustin-Archange Touadera in Gabon on Thursday.
French President Macron in Angola
🇫🇷🇦🇴 #Macron's stop in #Angola, a Portuguese-speaking African country, has surprised some.FRANCE 24 talked with @PaulMelly2 from @ChathamHouse for analysis on Macron's Africa strategy 👇🌍 #MacroninAfrica pic.twitter.com/rdSpanJHvg
March 3, 2023The talks came after relations had deteriorated as Russian influence increased in Bangui and French troops left the troubled country last year.
The same day, rights groups in Congo-Brazzaville pleaded for the release of former presidential candidates Jean-Marie Michel Mokoko and Andre Okombi Salissa and asked Macron to relay their concerns to the Congolese president.
The pair were each jailed for 20 years in 2016 for endangering state security after they ran against Sassou-Nguesso in disputed presidential elections that were followed by violence.
Congo-Brazzaville's president has ruled with an iron first for almost four decades.
Macron was to go on later Friday to neighbouring DRC, which was ruled by Belgium during the colonial era.
But there have been reservations about the visit.
Dozens of young Congolese demonstrators holding Russian flags rallied outside the French embassy in Kinshasa on Wednesday to denounce Macron's visit.
On Thursday, 20 citizens' movements wrote in a statement that Macron "is not welcome to the DR Congo".
In a separate statement, some 150 NGOs demanded that Macron backs "calls for sanctions" against Rwanda, and "helps the DRC organise its self-defence".
(AFP)
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French interference in Africa is ‘over’, Macron says during four-nation tour to rebuild ties
Macron to visit China, calls on Beijing to pressure Putin on Ukraine
AS IT HAPPENED
Macron says Russia must be defeated in Ukraine but not 'crushed'
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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Guerra en Ucrania: 6 consecuencias que ha tenido en el mundo
La invasión de Rusia ha tenido consecuencias de distintos tipos por todo el planeta. Estas son algunas de ellas.
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Por Matthew Mpoke Bigg
Después de un año, la guerra en Ucrania ha reconfigurado el mundo de un modo que casi nadie habría previsto. Mucho más allá de las líneas de combate, el efecto dominó de la invasión rusa ha dado lugar a la reorganización de vidas y a la desestabilización de economías. A continuación, echamos un vistazo a las consecuencias que ha tenido la guerra en seis áreas fundamentales.
Alimentación
Debido a la importancia de Rusia y Ucrania como exportadores de productos alimentarios, entre ellos el trigo, la guerra contribuyó a que el precio de los granos alcanzara niveles máximos históricos. La Organización de las Naciones Unidas advirtió que la amenaza de padecer hambre se cernía sobre millones de personas, especialmente en algunas partes de África y Medio Oriente. En julio, Moscú y Kiev firmaron un acuerdo para liberar millones de toneladas de granos que estaban varados en los puertos ucranianos del mar Negro como resultado de un bloqueo marítimo de facto por parte de Rusia. Pese a que, en octubre, Moscú suspendió por un tiempo su participación en el acuerdo, este se ha mantenido en buena medida y el precio del grano en el mundo ha regresado al nivel que tenía antes de la guerra.
Energía
La guerra desencadenó la peor crisis energética global que ha habido desde la década de 1970. Los precios de los energéticos aumentaron en muchas partes del mundo al tiempo que los países disminuían o suspendían la compra de combustibles fósiles procedentes de Rusia. En Europa, las facturas de gas casi se duplicaron y el costo de la electricidad se incrementó cerca del 70 por ciento en los primeros seis meses del año. En otro intento de quitarle ingresos a Moscú para la guerra, los diplomáticos de la Unión Europea acordaron en diciembre establecer un límite al precio por barril, de 60 dólares, al cual se puede comercializar el petróleo ruso fuera del bloque. Pero como el suministro es escaso a nivel global, Rusia ha seguido siendo un exportador preponderante y en el último año ha vendido más gas y petróleo a China y la India.
Inflación
Cuando la economía mundial apenas estaba saliendo de la pandemia, la crisis energética y la desaceleración del crecimiento contribuyeron a un aumento de la inflación. El aumento de precios mermó los ahorros y los sueldos de la población, lo cual hizo que en muchos países se desplomara el salario real y disminuyera el poder adquisitivo. La elevada inflación se ha convertido en un dolor de cabeza en materia política para los dirigentes de países como Estados Unidos, Francia y el Reino Unido, donde los gobiernos, con el propósito de ayudarles a las familias y las empresas, han aumentado su gasto y establecido límites de precios, subsidios y reducción de impuestos.
La OTAN
La semana pasada, el presidente de Estados Unidos, Joe Biden, señaló en Varsovia, Polonia, que “la OTAN está más fuerte que nunca”. Tal vez el presidente ruso, Vladimir Putin, esperaba que su invasión agudizara las divisiones en la OTAN, pero la alianza se ha fortalecido. Finlandia, país que comparte frontera con Rusia, abandonó su política de neutralidad y solicitó, al igual que Suecia, su entrada a la alianza. Los líderes de la OTAN han dicho que esperan que ambos países obtengan la aprobación, aunque Turquía ha planteado objeciones por el trato de Suecia hacia los grupos kurdos que Ankara considera terroristas. En septiembre, Ucrania solicitó unirse, aunque se cree que tiene pocas posibilidades.
Europa
Más de ocho millones de ucranianos han huido en calidad de refugiados a otras partes de Europa, sobre todo en las primeras etapas de la guerra, según la agencia para refugiados de las Naciones Unidas. Se calcula que otros cinco millones quedaron desplazados dentro de Ucrania. La cifra más elevada de refugiados, más de 1,5 millones, se registra en Polonia. Al mismo tiempo, la guerra ha ampliado la influencia de Polonia y los países bálticos, los cuales han adoptado una sólida defensa de Ucrania y presionado para que haya un suministro más grande y rápido de apoyo militar. Desde el principio, los líderes tradicionales de Europa, Francia y Alemania, batallaron con la delicada tarea de reorientar sus antiguas políticas relacionadas con la existencia de una estructura de seguridad europea que incluía la cooperación con Rusia.
China
En el transcurso de la guerra, China ha estado en el filo de una delgada línea a fin de hacer un llamado a la paz al tiempo que se abstiene de criticar a Rusia, un socio cada vez más importante. La semana pasada, en una gira por Europa, el diplomático de más rango en China, Wang Yi, le dijo a su homólogo ucraniano que no quería que la guerra “se prolongue ni tampoco escale”. Al mismo tiempo, China está realizando ejercicios militares conjuntos con Rusia y Sudáfrica, y se espera que el líder chino, Xi Jinping, visite Moscú en la primavera. El gobierno de Biden está muy atento a las señales de que China pueda cruzar esa línea y proporcionar ayuda militar directa a Rusia, y le ha advertido que no lo haga, pero Pekín ha rechazado con firmeza los señalamientos de Estados Unidos.
Matthew Mpoke Bigg es un corresponsal que cubre noticias internacionales. Antes fue reportero, editor y jefe de corresponsalía para Reuters y ha ocupado puestos en Nairobi, Abidjan, Atlanta, Yakarta y Accra.
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L'Humanité
La fin de l’hégémonie états-unienne ?
TribuneRobert KissousRobert Kissous Économiste, militant associatif
Le FMI confirme que les sanctions contre la Russie échoueront et même se retourneront par un effet boomerang contre les pays européens essentiellement. Les prévisions de croissance du FMI sont claires : la Russie est tombée en récession en 2022 avec une baisse du PIB de 2,2 %, alors qu’au printemps 2022 le FMI anticipait un effondrement de 8,5 % du PIB russe.
Alors que notre économiste en chef Bruno Le Maire, Mme von der Leyen et tous leurs amis promettaient une catastrophe économique en Russie, le FMI prévoit une légère progression (0,3 %) en 2023 puis 2,3 % en 2024, soit plus que la zone euro (1,6 % prévu en 2024). L’économie de la Russie devrait croître plus rapidement que celle de l’Allemagne. Non pas malgré les sanctions mais comme conséquence directe des sanctions, de leur effet boomerang.
Pour la seule Allemagne, le coût pour le remplacement de l’énergie venue de Russie s’élève à plus de 472 milliards d’euros. L’industrie allemande paiera environ 40 % plus cher l’énergie en 2023 qu’en 2021, selon une étude de l’assureur- crédit Allianz Trade. Le quart de l’industrie allemande déclare vouloir se délocaliser, particulièrement aux États-Unis qui les appâtent avec les subventions prévues dans la nouvelle loi sur la réduction de l’inflation (IRA).
Autrement dit, mais ça ils ne peuvent le reconnaître, la politique de sanctions est un échec monumental qui a plus nui aux Européens qu’à la Russie tout en profitant aux États-Unis. Les cinq plus grandes compagnies pétrolières occidentales ont engrangé 189 milliards d’euros de profit, les marchands d’armes se portent également très bien. Les surprofits des uns font les pertes des autres.
Mais, plus important encore, les États-Unis ont réussi à briser le lien entre la Russie et l’Allemagne qui menaçait la domination américaine sur l’Europe. Les excédents commerciaux colossaux de l’Allemagne, insupportables pour les États-Unis, supposaient une énergie abondante et pas chère que seule la Russie pouvait fournir à l’industrie allemande. L’acte terroriste, acte de guerre, qu’est le sabotage des gazoducs NS1 et NS2 par les États-Unis, soutenus par la Norvège et autres, dit clairement à l’Allemagne qu’elle sera soumise à la stratégie américaine. Les États-Unis n’ont pas d’alliés mais veulent des vassaux, ce qui finira par fissurer le bloc occidental.
Les États-Unis, après leurs échecs militaires répétés, pensent atteindre leurs buts par des sanctions économiques et financières. Mais ça ne marche pas mieux. Les trois quarts des pays du monde, soit 80 % de la population mondiale, refusent de s’y associer malgré des menaces ou des promesses. Le monde a changé mais le bloc occidental, qui s’autoproclame « communauté internationale », préfère ignorer la réalité.
Le moteur de la croissance mondiale est en Asie. Selon le FMI, la Chine et l’Inde, à elles seules, réaliseront en 2023 la moitié de la croissance économique mondiale, contre un dixième pour les États-Unis et l’Union européenne réunis.
Comment alors s’étonner de l’échec des sanctions ? Comment s’étonner du succès croissant des pays du groupe des Brics, qui enregistrent des demandes d’adhésion nombreuses ? Comment s’étonner de l’extension de l’utilisation de monnaies nationales à la place du dollar dans les échanges internationaux entre pays du Sud et pays émergents ? Les prémices de nouveaux rapports entre pays, de l’instauration d’un nouveau système financier mondial qui ne soit pas soumis au diktat des États-Unis ?
Il faut se rendre à l’évidence : ce n’est pas l’accumulation de capitaux ni le casino boursier qui créent les richesses, mais le labeur des centaines de millions de travailleurs d’ex-pays sous-développés, exploités, qui se mettent en mouvement pour sortir de la misère. Ils veulent en premier lieu avoir le droit au développement et non se soumettre aux stratégies du bloc occidental emmené par les États-Unis pour assurer leur hégémonie planétaire. Stratégies dangereuses qui nous conduisent au bord du précipice.
La troisième guerre mondiale a-t-elle commencé ? La question est posée, tous les éléments y concourent puisque les dominants ne céderont pas de leur plein gré leur « paradis ».
La domination occidentale sur le monde dure depuis cinq siècles. Il est largement temps de passer à un monde multipolaire qui laisse la possibilité à chaque pays de défendre sa souveraineté.
sanctions économiquesÉtats-UnisRussie France24 - World
Togo's tenth international fashion festival celebrates street sweepers of Lomé
Issued on: 03/03/2023 - 14:55
For the tenth edition of FIMO, Togo's international fashion festival, founder Jacques Logoh wanted to raise awareness of environmental issues by paying homage to a group of women on the frontlines of that fight: the street sweepers of the capital Lomé. Designers, meanwhile, were keen to show off their recycling prowess. Label Riche ou Rien used metal sponges, while Victoria Grace reinvented Indian saris and Desmo Design highlighted the threat posed by toxic plastics. To top it all off, a series of eye-opening masterclasses rounded out the festival. FRANCE 24 went to check it out.
FASHION
Ninth edition of Togo’s international fashion festival reflects on future of industry
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Togo international fashion festival takes diverse approach to modelling
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A defiant eighth edition of Togo's International Fashion Festival
Valeurs Actuelles
La lettre de M. de Rastignac : Ordre et désordre
J’arrive de Séville, mon cousin, où j’ai dû me rendre quelques jours pour régler une ou deux affaires urgentes. Je viens à peine de poser mes malles et je découvre le désordre qui règne dans la province du Poitou pour une simple réserve d’eau. L’esprit encore plein de la terre rouge, des murs blancs et jaunes, des allées d’orangers du paradis andalou, je retrouve malheureusement un pays où l’autorité se dis-loque de l’école communale jusqu’au sommet de l’État. Cette fois, ce sont des va-nu-pieds déguisés en défenseurs des petits oiseaux qui sèment la terreur. La cohorte vociférante qui a saccagé les rues de Nantes, le cœur de Paris et terrorise nos paysans a décidé d’attaquer la police sans autre but que la violence et l’insurrection. J’ai fait l’effort de lire les manifestes de ces enragés et, sachez-le, ils ne cachent rien de leurs ambitions destructrices. Ce sont des fanatiques qui s’exaltent dans la négation de nos valeurs communes et qui rejettent le passé comme s’il s’agissait du plus violent des poisons.
L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même.
Face à cette horde, croyez-moi, le pouvoir joue gros. Gauvain Desrosiers, notre ministre de toutes les polices, l’a bien compris. Depuis dimanche, il multiplie les mises en garde et assure que l’ordre sera rétabli le plus vite possible. Si Paris s’est vidé pour ces jours de la Toussaint, son ministère est une ruche où tout le monde s’agite pour contenir la tentative d’installation sauvage des fanatiques. M. Desrosiers, sachez-le, est une des personnalités les plus agiles de ce gouvernement. Sa voix discrète, son art de “sous-jouer” le texte, comme le disent les comédiens, ne doit tromper personne. L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même. Elle repose d’abord sur une exceptionnelle ardeur au travail. M. Desrosiers, en effet, peut vous donner rendez-vous à l’heure où les moines se lèvent dans la nuit pour l’office de l’aube. Il dort très peu, voyage beaucoup, ne compte ni son temps ni son énergie. Esprit clairvoyant, il n’aime rien tant qu’analyser la situation en décelant les plus petits interstices dans lesquels il pourrait s’engouffrer. En général, c’est savoureux et féroce. Le problème est qu’à force d’agilité, le ministre de toutes les polices a trop longtemps affirmé tout et son contraire. Le matin, il était l’intraitable héritier de Martial Kropoly, l’après-midi, il fustigeait ceux qui s’en prenaient trop vertement aux mahométans fanatiques. Capable de mentir avec un extraordinaire aplomb comme il le fit au lendemain des émeutes autour d’une partie de jeu de ballon, il a installé avec ceux qui devraient être ses soutiens naturels une forme de distance, comme s’il était encore contraint par tout ce qu’il y a de jacobin autour de M. de Marville.
Pourtant, depuis le mois de juin et son maintien au gouvernement, Gauvain Desrosiers semble déterminé à ne plus céder sur l’ordre et la protection de nos frontières. Il a compris que plus encore que la prospérité, c’est la sécurité qui sera au cœur des prochaines élections. Il veut donc en deux ans faire la preuve de la restauration de l’autorité de l’État. C’est un pari périlleux mais, croyez-moi, il n’y en a pas d’autres à prendre. Les fanatiques du Poitou lui donnent une occasion en or de se montrer inflexible. S’il tient bon, il peut attendrir la défiance du parti des braves gens horripilés par un gouvernement par trop pusillanime. S’il compose, s’il cède à tous les anciens jacobins du gouvernement qui, déjà, lui demandent d’être plus conciliant, il dissipera les dernières illusions, mon cousin. En politique, il est des rendez-vous décisifs et celui-ci en est un…
France24 - World
Costa Rica, a renewable energy paradise
Issued on: 03/03/2023 - 12:48
Jack COLMER GALE
In this edition we take you to a small Central American country of just 5 million people, but where nearly 100 percent of the electricity is produced from renewables. Costa Rica is the El Dorado of green energy, mainly due to its investment in hydropower and geothermal energy. However, the country is still a long way off its target of overall carbon neutrality, with estimates showing it will still take another quarter of a century for this to be achievable. Our France 2 colleagues report, with FRANCE 24's Jack Colmer Gale.
People & Profit
Clean tech tensions: EU seeks to counter US green subsidies
Reporters
Costa Rica: A climate success story
The France 24 Interview
Costa Rica's president says climate change is 'biggest challenge of this generation'
Valeurs Actuelles
[Entretien] Alain de Benoist : les enjeux de la question identitaire
Valeurs actuelles. Floue, complexe, multifacettes mais essentielle, l’identité suscite plus que jamais passions et débats. Pour certains, il est nauséabond et haineux de l’invoquer, pour d’autres, elle doit être choisie et revendiquée. Quellejuste place lui donner ? Comment la définir à une époque où des identitarismes nouveaux surgissent ? Le philosophe et écrivain Alain de Benoist, fondateur des revues Nouvelle École et Krisis , nous offre de nombreux éléments de réponse dans un ouvrage approfondi, qui confronte universalisme, communautarismes et indigénisme. Une approche stimulant notre réflexion sur des sujets au cœur de notre actualité.
Dans ce livre, vous vous penchez sur l’épineuse question de l’identité. Comment expliquez-vous son retour en force sur le devant de la scène ?
Alain de Benoist. Il s’agit moins d’un retour que d’un surgissement progressif, qui est lui-même l’aboutissement d’un long processus. Dans les sociétés traditionnelles, qui sont des sociétés d’ordres et de statuts, la question de l’identité ne se pose guère. Les choses changent avec l’avènement de la modernité. Au XVIIIe siècle, l’idéologie du progrès invite à se tourner vers l’avenir et à valoriser la nouveauté, supposée toujours meilleure. Les traditions héritées du passé sont dévaluées d’autant : le passé est, au sens propre, dépassé. L’anthropologie libérale, de son côté, conçoit l’homme comme un être qui cherche à maximiser en permanence son meilleur intérêt grâce à des choix rationnels qui ne doivent rien à ce qui est en amont de lui-même, son héritage et ses appartenances. La désagrégation des sociétés organiques affaiblit le lien social. La personne cède la place à l’individu. Les repères commencent à s’effacer, d’autant que l’accélération de la mobilité se traduit par l’exode rural et le déracinement. Le travail, qui contribuait puissamment à l’identité, évolue lui aussi : l’“emploi” remplace le métier et la précarité s’étend.
C’est la disparition généralisée des repères à un moment où toutes les institutions sont en crise.
À une date plus récente, l’immigration de masse entraîne un bouleversement des rapports de sociabilité qui aggrave encore le problème. Il en va de même de la vogue de toutes les formes d’hybridation, soutenue notamment par les délires de la théorie du genre, qui milite pour une société “fluide”, “inclusive” et “non binaire”. La différence la plus élémentaire au sein de l’humanité, la différence des sexes, est elle-même remise en cause. C’est la disparition généralisée des repères à un moment où toutes les institutions sont en crise qui finit par faire exploser l’éternelle question identitaire : qui suis-je ? qui sommes-nous ? On comprend par là que cette question ne se pose vraiment que lorsque l’identité devient incertaine, qu’elle est menacée ou qu’elle a carrément disparu.
Est-ce la raison pour laquelle « le problème de l’identité se pose désormais politiquement » ?
Oui, bien sûr, il se pose politiquement puisqu’il est devenu un élément clé du discours public. Mais il se pose aussi socialement, parce que nous sommes des animaux sociaux : toute identité est éminemment dialogique, ce qui signifie qu’on n’a guère d’identité quand on est seul. Le problème se pose enfin psychologiquement : les psychologues et les psychiatres sont désormais confrontés à une foule d’individus qui souffrent de troubles de l’identité.
Ceux qui parlent le plus de l’évidente nécessité de préserver leur identité ont généralement le plus grand mal à la définir ou à lui donner un contenu.
D’où la nécessité d’y voir plus clair, ce que j’ai essayé de faire dans mon livre. Je suis frappé de voir que ceux qui parlent le plus de l’évidente nécessité de préserver leur identité ont généralement le plus grand mal à la définir ou à lui donner un contenu. Ils expriment des idées contradictoires et donnent le plus souvent des réponses négatives : ils disent ce qu’ils ne sont pas ou ce qu’ils ne veulent pas être.
Pour mieux appréhender la question, il faut déjà faire quelques distinctions fondamentales. D’abord, entre l’identité personnelle et l’identité collective, cette dernière notion renvoyant à ce qu’on appelait naguère l’esprit des peuples (le Volksgeist, disent les Allemands). Il faut tenir compte aussi de la différence entre les identités héritées, généralement à la naissance, et les identités acquises. On a souvent tendance à penser que les secondes sont moins déterminantes que les premières, ce qui est une erreur : un converti qui donne sa vie pour sa foi ou pour ses convictions meurt pour une identité acquise.
Sans identité on n’est rien, on est dépossédé de soi-même.
Enfin, il y a la distinction qui s’impose entre la conception objective de l’identité et l’idée subjective que l’on s’en fait. C’est une distinction essentielle, car c’est subjectivement que nous déterminons ceux dont nous nous sentons le plus proches. Si vous êtes breton et français, est-ce que vous vous sentez d’abord breton ou l’inverse ? Si vous êtes une lesbienne de gauche, préférez-vous vivre avec un hétéro de gauche ou une lesbienne de droite ? Tout dépend de la facette de votre identité qui vous paraît la plus déterminante.
Vous dites dans votre introduction que l’identité est à la fois vitale et floue. D’où vient de paradoxe ?
Elle est vitale, car sans identité on n’est rien, on est dépossédé de soi-même. Mais l’identité est floue parce que ses composantes sont toujours multiples et que les avis divergent sur leur importance respective. C’est vrai sur le plan collectif : voyez la difficulté que l’on a à obtenir une réponse consensuelle à la question : qu’est-ce qui est français ?
Mais c’est vrai aussi sur le plan individuel. Notre identité a de multiples facettes. Nous avons une identité ethnique, une identité nationale, une identité linguistique, une identité culturelle, une identité générationnelle, une identité professionnelle, une identité sexuelle, une identité d’état civil, éventuellement une identité religieuse, politique ou philosophique. Toutes ces facettes ne s’harmonisent pas nécessairement entre elles et, surtout, nous ne leur accordons pas la même importance. L’erreur serait de croire que l’identité n’est pas vitale parce qu’elle est floue, ou qu’elle ne peut pas être floue si elle est vraiment vitale. Il faut en fait admettre l’un et l’autre.
Vous parlez souvent de l’« idéologie du Même ». Comment la définissez-vous et qu’a-t-elle engendré ?
Sous cette dénomination, j’englobe toutes les théories, doctrines ou philosophies qui tendent à déprécier les différences au profit d’un modèle unique. Lorsque Condorcet déclare, contre Montesquieu, qu’une bonne Constitution est nécessairement bonne de tout temps et en tous lieux, il énonce un principe relevant typiquement de l’idéologie du Même.
Il en va de même des philosophies historicistes, qui pensent que tous les peuples sont appelés au cours de leur histoire à passer par les mêmes stades. Ou bien encore de ces néo-féministes hallucinées qui croient que les hommes et les femmes ne seront véritablement égaux que lorsque rien ne les distinguera (et qu’il faut dès lors “déconstruire” la différence entre le masculin et le féminin). D’une façon générale, dès que l’on conçoit l’égalité comme synonyme de la “mêmeté”, dès que l’on pense que ce qui est commun à tous les hommes est beaucoup plus important que ce qui les distingue, on est dans l’idéologie du Même.
Nous n’appartenons à l’humanité que par la médiation d’une culture singulière.
Dans cette optique, nous appartenons d’abord à l’humanité, tandis que les appartenances culturelles et nationales sont secondaires (c’est l’argument préféré des “humanitaires” favorables à une immigration sans contrôle). Or, c’est l’inverse qui est vrai : nous n’appartenons à l’humanité que par la médiation d’une culture singulière. L’aboutissement de l’idéologie du Même, c’est l’homme unidimensionnel, sans mémoire ni projet, l’homme interchangeable dont l’identité compte pour rien.
Selon vous, « vouloir choisir ce que l’on est révèle un déficit d’identité ». Pourquoi ?
Il faut replacer cette phrase dans son contexte, en l’occurrence le commentaire d’une déclaration faite par Élisabeth Moreno, ministre déléguée à l’Égalité entre les femmes et les hommes dans le gouvernement Castex, selon laquelle « chacun est ce qu’il veut être ». Ce n’est tout simplement pas vrai. Une phrase comme “Je suis ce que j’ai décidé d’être” (une femme sans utérus, un homme pourvu d’un vagin, pourquoi pas un canari ?) révèle un désir d’identité impossible, donc un déficit d’identité.
On ne (se) construit qu’à partir d’un donné, c’est-à-dire d’un “déjà là”.
On peut y voir la conséquence de ce leitmotiv de la modernité qui prétend qu’il n’y a pas de donné, que tout est construit. Or, s’il est exact que toute identité contient une part de construction sociale, ce n’est jamais une construction à partir de rien. On ne (se) construit qu’à partir d’un donné, c’est-à-dire d’un “déjà là”. Il faut donc rejeter à la fois le déterminisme brutal qui nie le libre arbitre et l’idée que la société doit faire droit à n’importe quelle catégorie de désir.
Ce ne sont pas, d’après vous, les communautés qui menacent la République, mais le jacobinisme ambiant et la fragmentation individualiste. Qu’entendez-vous par là ?
Il y a aujourd’hui un véritable mythe du “communautarisme”, devenu un mot-valise employé à tout bout de champ. Ce “communautarisme” que l’on dénonce à juste titre et qui n’est en fait qu’un séparatisme néo-tribal, qu’une caricature de communauté. La distinction entre communauté et société a été théorisée en 1887 par Ferdinand Tönnies dans son célèbre livre Communauté et Société.
Le grand problème de la République est qu’elle ne veut concevoir la nation que comme une addition d’individus.
Tönnies montre que c’est à l’époque moderne que la société remplace progressivement les anciennes communautés. Il souligne la valeur du modèle communautaire, ce qui n’a rien à voir avec les tentatives auxquelles nous assistons aujourd’hui d’instaurer sur notre sol une contre-société. Certains “communautarismes” posent des problèmes que d’autres communautés ne posent pas. Le meilleur exemple qu’on peut en donner est celui de la communauté juive, qui s’est parfaitement intégrée sans pour autant s’assimiler, faute de quoi elle aurait peu à peu disparu.
Le grand problème de la République est qu’elle ne veut concevoir la nation que comme une addition d’individus. En centralisant le pouvoir à outrance, en s’efforçant de supprimer les corps intermédiaires et d’éradiquer les identités, les langues et les cultures régionales, en faisant fusionner les notions de citoyenneté et de nationalité, en combattant tout ce qui pouvait s’interposer entre l’individu et l’État, le jacobinisme a appauvri notre pays au lieu de renforcer son unité.
Ce n’est pas tant contre le “communautarisme” qu’il faut lutter que contre le séparatisme, qui rejette toute idée de loi commune. Dire que la République ne doit “reconnaître aucune communauté” est à peu près aussi convaincant que de décréter que “les races n’existent pas”, alors que les unes comme les autres sont plus visibles que jamais.
Est-ce la raison pour laquelle vous déplorez que les intellectuels qui dénoncent le racialisme “indigéniste” se bornent à lui opposer l’universalisme ?
L’universalisme est l’une des formes de l’idéologie du Même. Ceux qui dénoncent le racialisme “indigéniste”, avec ses délires sur les “racisés” et le “racisme systémique blanc”, ont bien entendu raison de le faire. Mais en se contentant de lui opposer un idéal universaliste, qui est aujourd’hui un peu partout en crise tant il apparaît désormais comme une sorte d’ethnocentrisme masqué, ils se condamnent à l’échec. L’appel aux “valeurs de la République” est pareillement inopérant.
L’identité nationale est non seulement possible, mais nécessaire et même indispensable.
Je le répète, c’est au séparatisme qu’il faut s’en prendre et non aux communautés en tant que telles. L’universalisme raisonne à partir d’une conception abstraite de l’homme, étrangère aux situations concrètes. Il serait plus intelligent de chercher à déterminer quelles formes de singularités peuvent être admises à la stricte condition de ne pas antagoniser la loi commune, qui doit rester la ligne rouge à ne pas franchir. C’est le vieux problème de la conciliation entre l’un et le multiple.
Mais que proposer face à l’universalisme ? Peut-il y avoir une identité nationale ?
Je serais tenté de parler de “pluriversalisme”, ce qui implique la reconnaissance de la diversité des peuples, des langues et des cultures. N’oublions pas qu’une identité niée est une identité appelée à se radicaliser sous des formes aussi convulsives qu’inacceptables. L’identité nationale est non seulement possible, mais nécessaire et même indispensable. Mais elle ne doit pas se bâtir sur les ruines des identités particulières. Elle sera d’autant plus forte qu’il y aura plus de citoyens désireux de continuer l’histoire de ce pays, une histoire qui constitue son identité et qui est tout autant un héritage qu’une mission future.
Nous et les autres, l’identité sans fantasmes, d’Alain de Benoist, Éditions du Rocher, 240 pages, 20 €.
France24 - World
Will ski resorts survive the climate crisis?
Issued on: 02/03/2023 - 12:41
Clovis CASALI
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Will ski resorts survive climate change? It's a question many in the Alps and in mountainous areas around the world are asking. Warmer temperatures, less snow in the winter and melting glaciers all mean that ski resorts are looking at new ways of attracting tourists. Recently some 200 professional skiers, including US star Mikaela Shiffrin, published an open letter to the International Ski Federation, warning that their sport is in danger. FRANCE 24's Clovis Casali and Thibault Jeanpierre report from La Plagne in the French Alps, a resort already having to adapt to global warming.
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French winter sport events cancelled due to lack of snow in Alps and Pyrenees
Climate change: High temperatures, sparse snowfall in Europe's Alps worries ski industry
Down to Earth
Climate change: The end of skiing?
Valeurs Actuelles
[Entretien] Olivier Babeau : « Occuper son loisir est un art très difficile »
Valeurs Actuelles. Le loisir est tout sauf un élément anecdotique de nos sociétés : il est à la fois leur plus grande faiblesse et la clé de leur progrès, avertit Olivier Babeau dans son nouvel ouvrage. Mais pour le professeur d’université, fondateur et président de l’Institut Sapiens (laboratoire d’idées dédié à la réflexion sur la place de l’être humain dans le monde technologique), ce temps libre représente actuellement une grande faiblesse alors que le divertissement, loisir passif et stérile, prend trop le pas sur les autres formes de loisir. Un peu dépassés par l’importance inédite du temps non travaillé qui nous était accordé, nous n’avons pas questionné son emploi et la façon dont il accentue les inégalités sociales. Alors que les nouvelles technologies renforcent cette emprise du divertissement sur nos temps de cerveau disponibles, cet ouvrage appelle à l’examen de conscience.
« On a volé notre temps » , avertissez-vous dès les premières pages de votre ouvrage. De quelle manière ?
Olivier Babeau. Je pars du constat que nous avons beaucoup de machines censées nous permettre d’économiser notre temps, tout est à portée de doigt. Par exemple, en deux clics nous pouvons commander un billet de train, là où auparavant il fallait se rendre au guichet et faire la queue.
Or, malgré cela, nous sommes nombreux à courir après le temps, à n’avoir jamais de moments pour faire ce que nous avons envie de faire : la pile de livres non lus s’élève sur la table de nuit, l’instrument de musique prend la poussière… Cela augmente notre culpabilité. Ce temps gagné sur le temps de travail grâce à son recul nous échappe comme du sable fin entre nos mains.
Dans mon ouvrage, je procède à une archéologie du temps libre. Je constate que nous terminons une époque commencée il y a dix mille ans, avec le néolithique, c’est-à-dire la sédentarisation. Celle-ci scellait la fin du nomadisme de groupes de chasseurs-cueilleurs qui avaient une logique économique très différente. Ces hommes du paléolithique travaillaient très peu : deux à quatre heures par jour. Ils menaient ainsi une vie de relative oisiveté qui ne correspond toutefois pas totalement au loisir actuel, où l’on s’extrait du collectif pour faire des choses seul, car la vie était collective. Puis, à partir du néolithique, on a fait une sorte de pacte faustien avec l’agriculture et l’élevage. On a cru acheter la tranquillité d’approvisionnement. Mais celle-ci a permis d’avoir beaucoup plus d’enfants, donc de bouches à nourrir. Et comme l’agriculture est très dépendante des aléas du climat, on n’est finalement jamais autant mort de faim qu’à partir de l’adoption de l’agriculture. Et on n’a jamais autant travaillé.
L’histoire de l’humanité depuis dix mille ans est celle d’une très lente reconquête de ce temps libre de l’âge d’or du paléolithique. Cela s’est accéléré au XIXe siècle, d’abord par une forme de retour en arrière avec l’industrie qui a fait exploser le nombre d’heures de travail, plus de 4 000 heures par an pour un ouvrier, puis avec le reflux tant attendu au XXe . On travaille de moins en moins : on faisait 1 950 heures par an dans les années cinquante contre 1 500-1 400 heures par an aujourd’hui dans une vie bien plus longue et avec une vie professionnelle plus courte. Comme l’a calculé François-Xavier Oliveau, en 1841 un homme travaillait 70 % de sa vie éveillée en moyenne. Aujourd’hui, pour une personne aux 35 heures et atteignant les 85 ans, cela représente seulement 12 % Très clairement, dans l’arbitrage travail/loisir, on choisit le loisir. C’est un phénomène nouveau : sous Sarkozy, un sondage montrait que 60 % des Français étaient prêts à travailler plus pour gagner plus. Cela s’est désormais inversé. Je ne déplore surtout pas le fait que le loisir a vaincu le travail, je m’interroge toutefois sur ce qu’est devenu ce temps en dehors du travail.
Comment expliquer cette inversion récente ?
Plusieurs interprétations sont possibles. Je retiens entre autres le vide téléologique dans lequel nous nous trouvons. Il y a une absence de but, de sens. Il n’y a plus de grands récits de la religion ou de la patrie fondant l’accord implicite selon lequel on échange du travail contre des bienfaits. Durant les Trente Glorieuses, on acceptait de travailler beaucoup en échange d’améliorations saisissantes du niveau de vie.
Nous sommes aussi dans un moment paradoxal : nous ne sommes plus excités par la consommation, on n’est plus prêt à travailler pour elle, mais on n’est pas prêt non plus à y renoncer. On la considère comme un dû. Les gens ne voient pas pourquoi ils devraient travailler pour jouir des fruits d’une prospérité à laquelle ils ont toujours été habitués… Le loisir est devenu en quelque sorte une nouvelle religion. Un remplacement des fins dernières. Le sens de la vie ne se trouve plus dans l’espoir d’une vie après la mort ou dans une cause collective pour laquelle donner sa vie, mais dans l’exigence de “se faire plaisir”, dans cette espèce d’hédonisme individualiste qui passe par le temps de loisir. Il est devenu l’or de notre existence, mais aussi d’une partie de l’économie qui fonctionne pour la production de divertissements.
Comment décrire le loisir ?
Il y a trois types de loisir : le loisir aristocratique, qui est le loisir pour les autres, celui qui se caractérise par l’agrégation sociale, le fait de s’inscrire dans un réseau. C’est le temps familial, amical ou social. Il y a ensuite le loisir pour soi, la skholè ou loisir studieux, tel le moine ou le philosophe qui se concentre sur son amélioration personnelle. Cela concerne donc tous les loisirs actifs. Le sport en fait partie. Ce sont les activités qui enrichissent d’une manière ou d’une autre. Enfin, il y a le temps pour rien, le temps hors de soi, de fuite de soi-même, le divertissement pascalien. Il n’est pas radicalement mauvais, la question est l’équilibre des trois. Or le divertissement a phagocyté une partie de notre temps libre…
« Le triomphe du temps libre va de pair avec une forme de désespérance existentielle », c’est un peu fort…
Le temps libre seul ne donne pas de sens à l’existence. Le problème philosophique du sens de la vie se pose peut-être encore plus quand on a beaucoup de temps à soi que quand on en a très peu.
Le sociologue Georges Friedmann parlait du « travail en miettes » : la mécanisation et la parcellisation des tâches déshumanisaient le travail. À ce travail dépourvu de sens répond un loisir qui en est lui aussi privé. La succession des sollicitations en tout genre, notamment via les réseaux sociaux, produit aussi un loisir en miettes. C’est tout le message de mon livre : on ne questionne pas assez cet océan de loisirs qui nous est donné. C’est d’autant plus dommageable que les inégalités se produisent et se transmettent dans ces temps de loisir.
Vous expliquez, en effet, que l’usage de son temps libre devient « le principal levier de la lutte des places », pourquoi ?
Durant l’Ancien Régime, les inégalités étaient établies par la naissance. Au XIXe s’ajoutent les effets de la transmission des moyens de production et du capital. Au XXIe siècle, les capacités cognitives sont devenues déterminantes dans la réussite. Notre économie est de plus en plus exigeante sur les niveaux de formation. Le niveau requis monte, et les conditions de la reproduction sociale se durcissent. Le XXe siècle était le siècle de l’ingénieur, le XXIe est celui d’une nouvelle forme d’honnête homme, très polyvalent, capable de mêler les savoirs. Or les élites ont toujours été attentives aux leviers de reproduction sociale. Elles consacrent une énergie immense à réunir les conditions favorisant la réussite de leur progéniture. Le bon usage des loisirs en fait partie. Ce n’est pas qu’une question d’argent : ceux qui réussissent le plus sont les enfants d’enseignants ! On peut penser que ces parents sont par profession attentifs à transmettre une forme de discipline du temps pour soi. Cette éthique de l’usage actif du temps libre est plus facilement cultivée dans certains milieux sociaux que dans d’autres.
Le loisir est quelque chose de très sérieux. L’erreur est de le considérer comme évident, facile.
Occuper son loisir est un art très difficile. Il ne faut pas oublier que les membres de l’aristocratie avaient une conception très contrainte de la façon de vivre leur oisiveté. Ils avaient peu de temps réellement libre, car il était entièrement consacré à cultiver leur appartenance sociale. Le temps libre pour soi demande aussi une discipline de soi, qu’avaient les moines et les philosophes, nécessitant une mise à distance du plaisir immédiat. Résister à soi-même est ardu, c’est tout un art qui est traditionnellement transmis dans certaines classes sociales. On y apprend à procrastiner le plaisir : par exemple, souffrir quelques années avant de savourer le plaisir de bien jouer du violon. On a alors accès à une qualité supérieure de plaisir parce qu’il a été épargné, capitalisé.
Quelle est la différence entre culture et divertissement ?
Je fais très attention à ne pas faire de jugement de valeur, à ne pas opposer les anciens et les modernes, la musique classique et le rap. Il y a de la production culturelle de valeur à toutes les époques. Seulement peut-on dire qu’il est plus difficile de bien discerner, sur le moment, ce qui survivra à l’épreuve du temps. Ce qu’on appelle culture est ce qui s’oppose au divertissement qui, lui, ne laisse pas de trace. Il se consume, se consomme dans l’instant. C’était l’idée de Hannah Arendt : « Seul ce qui dure à travers les siècles peut finalement revendiquer d’être un objet culturel. »
Le problème est que notre obsession égalitariste nous conduit à une relativité délétère, interdisant de distinguer ce qui appartient proprement à la culture et ce qui ne lui appartient pas.
Si tout est culture, alors la culture n’est rien.
Quel effet ont les écrans ?
Ils ont accéléré les choses. Le coût marginal d’accès au savoir, à tous les contenus du monde, est tombé à zéro, mais le savoir n’est pas pour autant mieux répandu en pratique. Les écrans ont aussi contribué à répandre des rumeurs ou des théories du complot. Un sondage récent a montré qu’un jeune sur six pense que la Terre est plate. Depuis que tout est disponible, la vérité ne s’est pas répandue car se sont aussi déversés toutes les erreurs et tous les mensonges. Le modèle économique des plates-formes est fondé sur la maximisation du temps passé. La fascination exercée par la succession stroboscopique des images est intentionnellement produite.
Justement, la société industrielle est devenue une société de la « captation de l’attention ». Quelles en sont les conséquences ?
Le nouvel or de la société, à travers le loisir, est notre temps de cerveau disponible. Notre attention est la matière première des plates-formes. On a ainsi développé toutes les techniques de captation de l’attention en utilisant les connaissances les plus récentes dont on dispose sur le fonctionnement de notre cerveau. C’est très efficace : on est tous devenus un peu accros aux écrans. On déroule ainsi plus de 200 mètres de réseaux sociaux par jour en moyenne…
Finalement, faut-il rejeter la modernité, la technologie, et revenir aux humanités ?
Il est possible de se débrancher plus souvent, de moins utiliser son smartphone, en se créant des limites de temps d’activité par jour sur les applications. Mais pour certains métiers, c’est professionnellement compliqué, tous ne peuvent pas se débrancher. D’ailleurs, il ne s’agit pas de rejeter la modernité mais d’en tirer parti au mieux. Ce qui implique de connaître son passé. L’essentiel est moins de se débrancher que d’acquérir une discipline de soi afin de maîtriser les technologies. Ces dernières ont précisément besoin des humanités, c’est-à-dire, dans l’esprit de Cicéron qui avait proposé le mot, de ces savoirs qui nous rendent proprement humains.
Quelle juste place donner aux loisirs ?
Le loisir est quelque chose de très sérieux. L’erreur est de le considérer comme évident, facile. C’est un défi redoutable que de bien occuper son temps libre. Les Américains disent “work hard, play hard” . Il faut relever ce défi sérieusement pour en tirer le meilleur. Nous avons une qualité de vie extraordinaire et il faut en être conscient. Mais l’épanouissement personnel est peu corrélé à la quantité de “j’aime” recueillis sur les réseaux sociaux et de vidéos regardées. Dans un monde où mille séductions technologiques nous entraînent loin de nous-mêmes, il nous faut plus que jamais cultiver l’art difficile de la relation aux autres et à soi.
La Tyrannie du divertissement, d’Olivier Babeau, Buchet Chastel, 288 pages, 21, 50 €.
France24 - World
Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India
Presented by
Issued on: 31/01/2023 - 15:00
The green paths
From 20 to 22 September 2022, the IFTM trade show in Paris, connected thousands of tourism professionals across the world. Sheo Shekhar Shukla, director of Madhya Pradesh’s tourism board, talked about the significance of sustainable tourism
Madhya Pradesh is often referred to as the Heart of India. Located right in the middle of the country, the Indian region shows everything India has to offer through its abundant diversity. The IFTM trade show, which took place in Paris at the end of September, presented the perfect opportunity for travel enthusiasts to discover the region.
Sheo Shekhar Shukla, Managing Director of Madhya Pradesh’s tourism board, sat down to explain his approach to sustainable tourism.
“Post-covid the whole world has known a shift in their approach when it comes to tourism. And all those discerning travelers want to have different kinds of experiences: something offbeat, something new, something which has not been explored before.”
Through its UNESCO World Heritage Sites, Shukla wants to showcase the deep history Madhya Pradesh has to offer.
“UNESCO is very actively supporting us and three of our sites are already World Heritage Sites. Sanchi is a very famous buddhist spiritual destination, Bhimbetka is a place where prehistoric rock shelters are still preserved, and Khajuraho is home to thousand year old temples with magnificent architecture.”
All in all, Shukla believes that there’s only one way forward for the industry: “Travelers must take sustainable tourism as a paradigm in order to take tourism to the next level.”
In partnership with Madhya Pradesh’s tourism board.
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Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity
Valeurs Actuelles
[Entretien] Examiner l’islam avec Rémi Brague
Valeurs actuelles. Ce n’est pas ça le vrai islam, entend-on souvent au lendemain d’attentats islamistes. Mais qu’est-ce que le véritable islam ? Quels liens a-t-il avec les deux autres religions du Livre ? Comment s’expriment les idées de force et de violence ? Quelle place y a la raison ? Pour répondre à toutes ces questions et à bien d’autres, le philosophe Rémi Brague vient de publier une étude très fouillée, Sur l’islam. Fort de l’enseignement « philosophie de langue arabe » pendant vingt ans à la Sorbonne et pendant dix ans à l’université Ludwig-Maximilian de Munich, l’intellectuel ausculte les textes, les hadith, les versets pour nous offrir une meilleure connaissance de cette religion qui échappe parfois à notre compréhension chrétienne.
En octobre dernier, le Dr Erika López Prater, professeur vacataire à l’université de Hamline dans le Minnesota, a perdu son poste pour avoir montré à ses étudiants une image médiévale du prophète Mohamed. Son enseignement a été qualifié « d’irrespectueux et islamophobe ». Cette affaire fait actuellement grand bruit et le directeur de l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), a dénoncé une « méconnaissance profonde de l’histoire de la culture islamique ». Qu’en pensez-vous ?
Rémi Brague. Je suis abasourdi par la malhonnêteté de l’étudiante musulmane qui a dénoncé ce professeur, laquelle avait demandé à quiconque aurait pu éventuellement se sentir choqué de quitter la salle, par la lâcheté de l’administration de l’université (mais il est vrai que “coucher et se coucher” sont parfois les deux mamelles d’une carrière académique), enfin, par la stupidité de ceux qui ont protesté contre cette image d’origine intégralement islamique – une miniature persane – et d’ailleurs des plus célèbres. L’historien de l’art que vous citez a tout à fait raison.
Votre livre étudie avec acuité les multiples dimensions de l’islam. Qu’est-ce qui vous y a poussé ?
Merci pour le compliment, mérité ou non. J’ai passé vingt ans à enseigner la philosophie arabe. Celle-ci n’est pas uniquement le fait de musulmans, puisque Razi (Rhazès) était libre-penseur, Maïmonide, juif, et Ibn Adî, chrétien. Reste que les plus grands noms étaient ceux de musulmans, et que Maïmonide, que je viens de mentionner, était pour une grande partie le disciple d’al-Farabi, qui vivait en milieu islamique. Il était donc bon de se familiariser un peu avec l’islam. J’avais bien reçu quelques notions d’islamologie à Langues O’, mais il m’a fallu beaucoup travailler pour approfondir.
Critiquer les préjugés, qu’ils soient bienveillants ou malveillants.
Ce qui m’a poussé à écrire est tout simplement un désir qui est central chez les philosophes : introduire de la clarté, dissiper les confusions, distinguer ce qu’il ne faut pas confondre, critiquer les préjugés, qu’ils soient bienveillants ou malveillants.
L’islam est tout autant une culture qu’une confession.
Les multiples dimensions dont vous parlez commencent dès le mot même, j’essaie de le montrer : l’islam est tout autant une culture qu’une confession. La pire confusion, parfois sciemment entretenue, consiste à amalgamer les musulmans, êtres humains, qui méritent comme tels un infini respect, avec l’islam, qui est un ensemble de croyances et de pratiques dont on peut penser et dire ce que l’on veut, pourvu, bien entendu, que l’on fournisse des arguments.
Quelle principale erreur font les Occidentaux vis-à-vis de l’islam ?
Les Occidentaux sont encore trop chrétiens, même les bouffeurs de curé les plus enragés, en ce sens qu’ils voient l’islam à travers des catégories chrétiennes et reculent souvent devant l’effort qui consisterait à comprendre l’islam tel qu’il se comprend lui-même. Cela commence dès la notion de “religion”. Nous mettons là-dessus des actes de culte séparés de la vie courante : prières, jeûnes, pèlerinages, sacrements chrétiens. Nous avons un mal fou à comprendre que, pour un musulman pieux, des interdictions alimentaires (balance ton porc !) ou des injonctions concernant la vêture (le fameux “voile”) ou le système pileux (la barbe) puissent faire partie intégrante de la religion… D’où des illusions de certains de nos politiciens, qui voudraient dissocier ce qui correspond à leur représentation de ce qu’une religion doit être de ce qui, toujours selon eux, ne relèverait que du “culturel” ou du “politique”.
Comment expliquer la méconnaissance conjointe entre chrétiens et musulmans ?
Cette méconnaissance est réciproque, mais elle n’est pas symétrique. L’homme de la rue, des deux côtés, est mal au courant de la religion de l’autre, et souvent aussi, d’ailleurs, de sa propre religion. Bien des musulmans connaissent leur propre religion aussi mal que les chrétiens la leur, ce qui n’est pas peu dire !
Le chrétien sait qu’il ne connaît pas l’islam, qui est pour lui une énigme.
Cependant, il y a une différence : le chrétien sait qu’il ne connaît pas l’islam, qui est pour lui une énigme. Dans quelle case faut-il le classer ? Énigme inquiétante, mais aussi intéressante. Le musulman, lui, croit qu’il sait déjà ce qu’est le christianisme, puisqu’il en est question dans le Coran. Le christianisme est donc quelque chose de dépassé, une vieillerie de peu d’intérêt.
La conséquence de ceci est qu’il y a de grands islamologues juifs et chrétiens de toutes les dénominations, comme Ignác Goldziher, Christiaan Snouck Hurgronje ou Louis Massignon, ou plus près de nous Roger Arnaldez – pour ne pas avoir à choisir parmi les vivants. Il y a d’ailleurs aussi d’excellents spécialistes du judaïsme chez les chrétiens, et du christianisme chez les juifs.
Une bonne connaissance du christianisme est rare chez les érudits musulmans.
En revanche, une bonne connaissance du christianisme est rare chez les érudits musulmans. Quant aux musulmans de base, les praticiens chrétiens du dialogue interreligieux constatent souvent chez leurs interlocuteurs, même s’ils les écoutent poliment, un manque d’intérêt pour les dogmes et pratiques du christianisme.
En quoi, finalement, l’islam se distingue-t-il profondément des deux autres religions monothéistes ?
Il y a quantité de religions monothéistes, avant le judaïsme chez le pharaon Akhnaton, après l’islam comme le baha’isme. Il y a des monothéismes non religieux, mais philosophiques, comme celui d’Aristote : son dieu unique ne connaît pas un monde qu’il n’a d’ailleurs pas créé ; il ne peut donc écouter les prières et encore moins les exaucer. Dans une certaine mesure, on peut aussi considérer les néoplatoniciens comme des monothéistes.
Pour en rester aux prétendus “trois monothéismes”, je vois le trait distinctif le plus décisif dans la présence ou l’absence de la notion d’alliance. Elle est dans la Bible et dans les deux religions bibliques. L’islam n’est pas une religion biblique, puisqu’il considère que les deux Testaments qui la constituent (pour les chrétiens en tout cas) ont été falsifiés et ne correspondent plus à ce qui a été donné à Moïse et à ‘Issâ (le Jésus du Coran).
Le christianisme pousse l’idée d’alliance à un extrême que le judaïsme n’accepte pas.
Certains des personnages clés de la Bible figurent dans le Coran. En tout cas, les noms sont les mêmes. Certains détails des histoires qui sont racontées sur eux coïncident plus ou moins : plus dans le cas de Joseph, à la sourate XII, beaucoup moins dans celui de Jésus. Or, ce sont ces histoires qui donnent un contenu à tous ces noms. Même Allah, “le dieu” du Coran, ne coïncide pas totalement avec le YHWH de la Bible hébraïque, car il ne se comporte pas comme lui. Par exemple, il ne laisse pas Abraham marchander avec lui sur le nombre de justes dont la présence devait permettre de ne pas détruire Sodome (XI, 74-76), à la différence du marchand de tapis culotté que met en scène la Genèse (ch. 18).
Selon la Bible, Dieu ne se contente pas de parachuter des commandements dans l’histoire humaine, mais s’engage dans ladite histoire, marche avec Son peuple à qui il a dit « je serai celui que je serai » (Exode, 3, 14). Il a pour ainsi dire une aventure avec l’humanité – dans tous les sens, y compris amoureux, de l’expression. Le christianisme pousse l’idée d’alliance à un extrême que le judaïsme n’accepte pas : pour lui, l’alliance trouve son incandescence dans l’union de la nature humaine et de la nature divine dans la personne de Jésus-Christ.
Pourquoi n’est-il pas possible de former le souhait d’une réforme de l’islam, dans la compréhension occidentale du terme ? Est-ce naïf d’appeler de ses vœux un « islam des Lumières » ?
On peut certes y appeler, et ceux qui le font ne manquent pas, y compris parmi les gens de culture musulmane. La notion de réforme, ou en tout cas sa nécessité, est récusée par certains musulmans pour lesquels l’islam était déjà une réforme des religions qui lui préexistaient. Les chiites voient parfois leur religion comme étant une réforme de ce genre.
Les “Lumières” sont une de nos vaches sacrées. Nous désignons ainsi un mouvement situé à un moment précis de l’histoire intellectuelle de l’Europe occidentale. Le transposer dans l’histoire de l’islam n’a guère plus de sens que de parler d’un “Moyen Âge” islamique. On essaie parfois de chercher à ces Lumières des antécédents. Ainsi chez Averroès, qui a quand même écrit « il faut tuer les hérétiques », non pas dans un écrit juridique, ce qui ne surprendrait pas, mais dans sa défense de la philosophie contre les critiques d’al-Ghazali ( Incohérence de l’Incohérence, XVII, 17).
Cela dit, il faut distinguer l’islam comme système, qui est assez bétonné, et les musulmans de chair et d’os. Ceux-ci peuvent prendre des distances envers le système en question. Encore faut-il qu’ils évitent de confondre leurs propres compréhension et pratique de l’islam, ou plutôt ce qu’ils souhaiteraient que l’islam fût à l’avenir, avec ce qu’ils imaginent que l’islam aurait toujours été, dès l’origine coranique. D’où des interprétations modernisantes de certains versets.
Au sujet de l’intégrisme dans l’islam, vous dites que s’il « constitue une maladie, alors c’est une maladie infantile » . Pourquoi ?
Le terme de maladie est dû au regretté Abdelwahab Meddeb (mort en 2014). J’ai pris la précaution de dire « ce que nous appelons intégrisme », car ce terme, originellement forgé pour le catholicisme (au moment de l’affaire de la “Sapinière” de 1909 à 1921), convient mal à l’islam. Je voulais dire simplement que ceux que nous appelons ainsi, d’une dénomination qu’ils récusent, s’inspirent de pratiques qui datent des tout débuts de l’islam – en tout cas tels que les raconte la biographie officielle du Prophète, la sira. Ils s’en inspirent et les revendiquent d’ailleurs très explicitement. Ce qui n’est pas sans mettre dans l’embarras ceux des musulmans qui voudraient en finir avec ce qu’ils considèrent comme des dérives.
Dans le Coran, il n’y a pas l’idée de loi naturelle. Quelles en sont les conséquences ?
La conséquence principale est que le seul législateur vraiment légitime est Dieu. Et non pas celui qui parle par la voix de la conscience, mais celui qui a dicté ses volontés dans le Coran et qui a donné à l’humanité le « bel exemple » (Coran, XXXIII, 21) du Prophète. Face à ce Dieu, aucun pouvoir humain, que ce soit celui d’un parlement démocratiquement élu ou celui d’un dictateur sans scrupules, ne fait le poids.
Il est faux de prétendre, comme on le fait parfois, que l’islam serait irrationnel.
L’usage de la rationalité a pris d’autres voies qu’en Europe. Pourquoi ?
Si elle ne dit pas autre chose que la raison humaine, ne devient-elle pas redondante, et donc inutile ?
Il est faux de prétendre, comme on le fait parfois, que l’islam serait irrationnel. Au contraire, selon ses défenseurs, il est la seule religion vraiment rationnelle, puisqu’il ne connaît pas les affirmations inouïes, paradoxales du christianisme : un Dieu unique en trois personnes, la nécessité d’une rédemption, un Dieu qui aime ceux qui le rejettent, qui par amour s’abaisse jusqu’à devenir un homme, etc. Cet argument n’est pas sans force, mais il a l’inconvénient de susciter une question : la révélation islamique, si elle ne dit pas autre chose que la raison humaine, ne devient-elle pas redondante, et donc inutile ?
Quant à l’usage de la raison dans le domaine du savoir profane, les musulmans ont fait au moins aussi bien que les autres, et plus tôt qu’eux : en mathématiques (dont l’astronomie), en botanique, en médecine, en philosophie. J’ai un peu honte d’avoir à rappeler ce qui est manifeste et devrait aller de soi. De même, à l’inverse, les superstitions n’étaient ni plus ni moins répandues et virulentes en terre d’islam qu’en chrétienté. Al-Ghazali parle de carrés magiques censés faciliter le travail des parturientes.
Cependant, si l’usage de la raison est aussi répandu et fécond, il est intéressant de remarquer que l’islam présente un paradoxe : d’une part, il considère que la raison humaine est capable de reconnaître l’existence de Dieu, laquelle est d’ailleurs, selon l’islam, une aveuglante évidence. Mais d’autre part, la raison est déclarée impuissante là où il s’agit de savoir comment il convient de s’orienter dans la vie profane, de choisir le bien et de s’abstenir du mal. L’homme est incapable de distinguer ce qui est bien et ce qui est mal, ce pourquoi il lui faut une révélation qui ne dit rien sur la nature d’Allah, et n’indique que Sa volonté.
De Rémi Brague : Sur l’islam, Gallimard, 400 pages, 24 € ; le Règne de l’homme, Gallimard, coll. “Folio essais”, 528 pages, 10,20 €.
BBC
Half of world on track to be overweight by 2035
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'Bike desks' attempt to combat obesity in Mexico
More than half the world's population will be classed as obese or overweight by 2035 if action is not taken, the World Obesity Federation warns.
More than four billion people will be affected, with rates rising fastest among children, its report says.
Low or middle-income countries in Africa and Asia are expected to see the greatest rises.
The report predicts the cost of obesity will amount to more than $4tn (£3.3tn) annually by 2035.
The president of the federation, Prof Louise Baur, described the report's findings as a clear warning to countries to act now or risk repercussions in the future.
The report in particular highlights the rising rates of obesity among children and teenagers, with rates expected to double from 2020 levels among both boys and girls.
Prof Baur said the trend was "particularly worrying", adding that "governments and policymakers around the world need to do all they can to avoid passing health, social, and economic costs on to the younger generation" by assessing "the systems and root factors" that contribute to obesity.
The effects of obesity's prevalence on lower-income countries is also highlighted in the report. Nine of the 10 countries with the greatest expected increases in obesity globally are low or lower-middle income states in Africa and Asia.
Reasons include trends in dietary preferences towards more highly processed foods, greater levels of sedentary behaviour, weaker policies to control food supply and marketing, and less well-resourced healthcare services to assist in weight management and health education.
Lower-income countries are "often the least able to respond to obesity and its consequences".
The findings estimate that rises in obesity rates around the world will have a significant impact on the global economy, equating to 3% of global Gross Domestic Product.
The report emphasises that its acknowledgement of the economic impact of obesity "is in no way a reflection of blame on people living with obesity".
The data published in the report will be presented to the UN on Monday.
Obese is a medical term used to describe a person with a high excess of body fat.
The report uses body mass index (BMI) to make its assessments. BMI is calculated by dividing an adult's weight by the square of their height.
Information and support
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Twitch streamer Kai Cenat breaks subscriber record
Kai Cenat has broken the record for attracting the most Twitch subscribers.
The 21-year-old US streamer amassed 300,000 subscribers on the Amazon-owned streaming service, following a month-long drive to increase subscriptions.
His 'subathon' - launched on 1 February - saw Cenat streaming 24 hours a day: chatting, gaming and interviewing guests, as well as sleeping, on camera.
The popular YouTuber officially overtook former Twitch record holder Ludwig Ahgren on Tuesday.
Twitch is a livestreaming platform, where people typically play video games while chatting to viewers.
Ludwig previously held the record for the most Twitch subscribers, hitting a peak of 283,000 viewers during a non-stop stream in April 2021.
Two years later, Cenat broke Ludwig's record with his own subscription marathon - or 'subathon' - a stream with a countdown timer which is extended every time someone subscribes to the channel.
Twitch gamer sets record with 31-day stream stint
Twitch offers subscriptions to users as a means of supporting their favourite streamers and creators on the platform.
In the UK, the basic subscription package costs £3.99 - or $4.99 in the US - with additional tiers costing more.
Users can also gift subscriptions, so subscriber numbers can increase, in part, thanks to wealthier fans who pay for monthly subscriptions for other viewers.
Congrats man!!! So stoked for you https://t.co/6rj2mVI9vc
Cenat began his streaming marathon at the start of February to mark the beginning of Black History Month in the US.
Over the month he has entertained viewers with guests including comedian Reggie Brown and a Barack Obama impersonator.
On 22 February, he became the first African-American streamer to reach 200,000 Twitch subscribers.
After it was confirmed he had breached the benchmark of 300,000 subscribers on Tuesday, Cenat told viewers his streaming marathon was the hardest thing he has ever done.
"Stop saying 'I did it' - we did it," he said, as the total subscriber count ticked over 300,000. "On the last day of Black History Month, we broke 300,000!
"And I'm so happy I did it with the people around me. I couldn't have chosen anybody else to do this with," he added.
Cenat's ongoing stream may still gain a few additional subscribers, but his subathon will come to an end imminently, after he vowed it would last no longer than 30 days.
It is currently unclear whether he plans to take a short break from the platform before returning to regular Twitch streams.
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Airlines sue Dutch government over flight cuts
Five airlines are suing the Dutch government over plans to cut the number of flights operating from Europe's third-busiest airport.
The government cited local concerns at Amsterdam Schiphol about the impact of flying on noise pollution and climate in its decision.
Airlines KLM, Easyjet, Delta, Tui and Corenden say the plans are in breach of EU and international law.
The cap would reduce the annual number of flights from 500,000 to 440,000.
The government says it wants to strike a balance between the economic benefits of a large airport and a healthy living environment, prioritising tackling noise pollution.
Global aviation is responsible for 2.4% of global greenhouse gas emissions. These gases warm the atmosphere, contributing to global warming and climate change.
On Friday, KLM announced its intention to challenge the government's plans along with the four other airlines.
In a statement the companies said they are "confident they can reduce noise levels and CO2 emissions while maintaining a network of destinations for the millions of passengers and tonnes of cargo they carry annually to and from Schiphol."
The International Air Transport Association is supporting the legal action with a separate challenge, claiming "no meaningful consultation" with the industry has been undertaken.
In response, a spokesperson for the Dutch Ministry of Infrastructure said: "As we are currently facing a potential legal procedure we cannot at this time respond to the arguments shared by KLM and other parties."
They pointed to the ministry's decision to reduce the number of flights, which highlights that residents are concerned about noise pollution and "the impact of the airport on their health, the natural environment and the climate more generally."
The aviation industry globally is wrestling with the challenge of reducing its carbon footprint, including by investing in the development of greener fuels.
"The aviation industry is pursuing a net-zero CO2 emissions goal. This will be achieved primarily through sustainable aviation fuels and new technology. Displacing flights from one airport to another is not going to tackle aviation emissions," an IATA spokesperson told BBC News.
Last week scientists at the Royal Society warned that climate-friendly flying remains out of reach as there are currently no clear alternatives to jet fuel.
Demand for flights is expected to increase despite the growing threat to the planet from global warming. Some environmentalists say that taxes should be introduced to discourage frequent flying.
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BBC
Nigeria's Supreme Court rules CBN naira redesign invalid
Nigeria's Supreme Court has ruled that old banknotes remain legal tender until the end of the year, bringing relief to millions affected by a chaotic redesign of the naira notes.
The justices said that not enough notice was given to the public before the old notes were withdrawn.
Not enough of the new notes were released, leading to widespread anger and frustration.
Many people were unable to get cash to pay for food and slept outside banks.
The policy was announced last October and the new notes were released in mid-December. People were initially given until the end of January to hand in all their old notes, although this had previously been extended amid the chaotic scenes.
Reading out the ruling, Justice Emmanuel Agim said the correct process had not been followed.
"The directive given by President is invalid. Such directive is not just handed down after personal conversation with the governor of CBN [Central Bank of Nigeria]," he said.
The court also berated President Muhammadu Buhari for not obeying a previous provisional order to halt the policy until it decided the case. It said there was nothing to show that President Buhari's directive for the release of old 200 naira notes until 10 April was implemented.
"Disobedience of order of court shows the country's democracy [is] a mere pretension and now replaced by autocracy," it said in a scathing verdict.
Nigerians are still experiencing difficulties accessing cash at banks and cash machines and it is not clear what immediate impact the reversal will have.
Many had already deposited their old notes at the banks and with the new ones unavailable, large numbers have switched to online banking.
However, millions of people and businesses in the rural areas remain heavily dependent on cash.
Sixteen Nigerian states had challenged the redesign of the 200, 500, and 1,000 naira notes, saying that the deadline was too tight.
The central bank said that the redesign would help bring down inflation, control the amount of money in circulation and make ransom payments in Nigeria's huge kidnap industry more difficult. Many suspected that the policy was also targeted at politicians involved in vote-buying during elections.
A tightly contested presidential election last Saturday was won by the ruling party. Some cases of vote-buying were reported, but fewer than in previous polls.
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Florida resident dies from brain-eating amoeba
A Florida resident has died after becoming infected with a rare brain-eating amoeba, officials say.
Health experts in Charlotte County, in southwest Florida, say the victim was probably infected after rinsing their nasal sinuses with tap water.
Naegleria fowleri infects the brain through the nose. Officials say that drinking it is not dangerous.
Infections are almost always fatal, according to the Centers for Disease Control and Prevention (CDC).
Officials have not identified the victim.
On 23 February, the Florida Department of Heath said that a patient had been infected "possibly as a result of sinus rinse practices" utilising tap water.
On Thursday, a spokesman for the state health agency confirmed that the patient had died.
Officials across multiple government agencies are "continuing to investigate how this infection occurred," spokesman Jae Williams said.
He added that officials are "working with the local public utilities to identify any potential links and make any necessary corrective actions".
The amoeba typically lives in warm fresh water such as swimming pools, lakes and ponds.
It can lead to a severe infection if it enters through the nose, but it is normally safe through the mouth because stomach acid kills the single-cell microorganism.
People who are infected contract a disease called primary amebic meningoencephalitis.
Symptoms include headache, fever, nausea, vomiting, disorientation, a stiff neck, a loss of balance, seizures and/or hallucinations.
According to the CDC, around three Americans get infected each year, often with deadly consequences.
Between 1962 and 2021, only four of the 154 people infected in the US survived.
CDC data suggests infection in winter months is incredibly rare.
Officials warn that to avoid infections people should not rinse out their nasal passages with untreated tap water.
Sterile or distilled water are preferred options. Tap water can also be used if it is boiled for at least one minute and cooled before use.
People are also advised to avoid taking on water in their nose while in swimming pools or bathing or showering.
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BBC
Carbon component blamed for Vega rocket loss
The fault that resulted in the loss of Europe's premier small rocket, Vega-C, during a launch in December has been identified by investigators.
They've traced the problem to the failure of protective material that was lining the throat of an engine nozzle.
This led to a drop in combustion pressure and acceleration.
When it became clear Vega-C wouldn't make it to orbit, a self-destruct command was sent, which also annihilated the satellites onboard.
These were two high-resolution Earth imagers built by the aerospace company Airbus.
The European Space Agency (Esa) said on Friday the measures needed to address the failure meant that Vega-C would not fly again until later this year.
When it does finally return to the launch pad, it will be given the task of lofting Sentinel-1C, an eagerly awaited radar spacecraft owned by the European Union.
This Sentinel is required to fill a significant gap in Europe's observing capability.
"Sentinel-1C is indeed a very precious payload," confirmed Esa director general Dr Josef Aschbacher.
"But I think it confirms to the community that, first of all, we have well understood the problem, and, secondly, that the measures we're putting in place are well accepted as the right ones, and therefore we have full confidence that we will succeed," he told BBC News.
The rocket stage, or segment, that failed in December, was the Zefiro 40, which ignites about 144 seconds after lift-off.
It was the only stage to use this particular carbon-carbon throat insert, manufactured in Ukraine. Nonetheless, a programme is now being put in place by the Italian rocket producer Avio to ensure components right across the Vega-C vehicle meet the highest quality possible in future.
A new insert material will be sourced, and a full-duration firing of a Zefiro 40 segment will be conducted on the ground to prove its robustness.
Vega-C is an upgraded version of an earlier vehicle simply known as Vega. Both have a total of four stages that they burn in sequence as they climb higher and higher into the sky.
Crucially, the old Vega has a different second stage and this will allow for an earlier flight.
"It will be by the end of summer," said Stéphane Israël, the CEO of Arianespace, the company that operates the rocket.
"We target to have two main (satellite) passengers, and some smaller satellites. We will give more information on these passengers in a few weeks."
Satellite operators in Europe were already chasing a limited number of rocket rides, and December's failure has complicated their options still further.
The war in Ukraine, and the resulting western sanctions, mean Russian Soyuz rockets - a mainstay of European space operations - are no longer on the market.
The Ariane-5, Europe's biggest rocket, has only two more flights this year before it is withdrawn. And the Ariane-6 follow-on is not yet ready to fly.
The shortage of rides recently prompted the European Space Agency to purchase two American launches.
Its Euclid telescope and Hera asteroid missions will go up on SpaceX Falcon-9 vehicles in 2023 and 2024 respectively.
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BBC
The tiny diamond sphere that could unlock clean power
At 1:03am on Monday 5 December, scientists at the National Ignition Facility in California aimed their 192 beam laser at a cylinder containing a tiny diamond fuel capsule.
That powerful burst of laser light created immense temperatures and pressures and sparked a fusion reaction - the reaction which powers the sun.
The National Ignition Facility (NIF), part of the Lawrence Livermore National Laboratory (LLNL), had done such experiments before, but this time the energy that came out of the reaction, was more than the laser power used to trigger it.
Scientists have been trying for decades to meet that threshold and the hope is, one day, to build power stations that employ a fusion reaction to generate abundant, carbon-free electricity.
That's still some way off. In the meantime, much work needs to be done in developing the technology.
One of the key components at NIF is a peppercorn-sized synthetic diamond capsule, which holds the fuel. The properties of that spherical capsule are crucial to creating a successful fusion experiment.
The sphere has to be perfectly smooth and contaminant-free - any anomalies could ruin the reaction.
Those precisely engineered spheres are not made in California though. They are the result of years of work by Diamond Materials, a company based in Freiburg, Germany.
"The demands on the [spherical] capsules are very high," says Christoph Wild who, alongside Eckhard Wörner, is managing director of Diamond Materials.
"We collaborate closely with Lawrence Livermore and try to minimise defects like impurities, cavities or uneven walls."
The 25-strong team at Diamond Materials manufactures synthetic diamond through a process called chemical vapour deposition.
It takes around two months to create each batch of 20-40 capsules, which are made by painstakingly layering tiny diamond crystals around a silicon carbide core and polishing repeatedly.
During the development process they discovered that even the most meticulous polishing was not enough as at the microscopic level the surface was still pitted and uneven.
Working with teams at LLNL, they eventually discovered they could glaze a polished capsule with a fresh layer of diamond crystals to achieve the clean mirror-like finish they needed.
More technology of business:
When the diamond capsules arrive at LLNL, the silicon core is removed and a tiny glass tube is used to fill the hollow sphere with deuterium and tritium, both heavy kinds of hydrogen, which fuel the fusion reaction.
"Around that fuel pellet is a gold and depleted uranium cylinder," explains Mike Farrell, vice president of inertial fusion technology at General Atomics, which is LLNL's largest industrial partner.
The third and final layer of the capsule is an aluminium cylinder that is used to cool down the contents of the capsule before the reaction.
Another crucial area of technology for NIF are optics - anything that supports the transmission, detection or utilisation of light.
As NIF runs the most powerful laser in the world, it uses a lot of that tech, and optical components get damaged every time the machine is fired up.
Since the early 1970s, NIF has been working closely with optics manufacturers like Zygo Corporation and specialist glassmaker SCHOTT to fine-tune and supply replacement parts, as well as debris and blast shields.
Following December's successful experiment, the next challenge for NIF and its partners will be to further improve tech in order to replicate and improve the reaction.
Mike Farrell hopes the step forward may help foster support for further research. "The experiment changed scientific opinion. Ignition was always thought of as almost unattainable, [or something that might only happen] 40 years in the future. The result in December was eye-opening."
Back in Freiburg, Diamond Materials hopes to be able to invest more time into research. "About 20% of our team is involved in research and us two managing directors are also physicists," says Mr Wild.
"Research at the level we produce requires a lot of resources and we can't neglect production. So we will probably continue to grow the team. After all, the research of today leads to the products of tomorrow."
Teams around the world are scrambling to build a working fusion power plant - using all sorts of approaches. But it will take many years and billions of dollars of investment.
Last year's landmark at NIF is likely to give the sector a boost says Mr Farrell: "Governmental and corporate funding may be easier to come by now that ignition has been proven possible."
That investment will be needed to overcome the considerable engineering challenges that face building a working power plant - not least finding materials that can stand the high energy emitted by the fusion process.
But Mr Farrell is quick to point out how quickly progress can gather momentum after the initial breakthrough is made.
"Once you show first principles, like we have just done, engineers then take over the reins to figure out how to reproducibly do that.
"Remember, the Wright brothers' first flight happened in 1903 and the first supersonic flight was in the 1950s. In 40 years or so, a lot can progress."
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BBC
Greece train crash: Pictures of devastation as dozens killed
Two trains have collided in northern Greece, killing at least 38 people and injuring more than 60 others.
The crash happened late Tuesday night near the city of Larissa, when a passenger train carrying hundreds of passengers hit a freight train travelling in the opposite direction.
Pictures have been coming in which show the extent of the devastation.
They described tragic scenes as they raced to find survivors.
"We are pulling out people alive, injured... there are dead," one volunteer rescue worker told state TV. "We are living through a tragedy."
It is not yet clear what caused the crash.
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Northern lights: Aurora seen across UK in spectacular display
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Watch: Spectacular skies as northern lights fill the sky over the UK
In a very rare display, the northern lights were seen as far south as Kent and Cornwall on Sunday night.
Across more northern areas of the UK, the display was one of the best seen in a very long time by BBC Weather Watchers.
An aurora is formed by a solar flare erupting on the Sun, sending charged particles towards Earth which interact with our atmosphere.
More displays are expected in the coming nights.
In the UK, we can often see the northern lights in Scotland, but they are rarely spotted in southern England.
On Sunday, there were sightings there as well as Northern Ireland, south Wales and Norfolk.
Over the last few days, a strong solar flare on the Sun's surface was directed towards Earth with charged particles reaching our atmosphere on Sunday night.
The charged particles interact with oxygen and nitrogen which then emit green and red colours over our poles.
If it's a strong solar flare, the charged particles can travel further away from the poles into middle latitudes such as southern England.
There may be another opportunity to see the northern lights on Monday night where skies are clear.
Photographer Gary Pearson, who watched the display from Brancaster Staithe in Norfolk on Sunday, said: "We had a fantastic showing from the northern lights last night.
"The aurora was clearly visible to the naked eye, though it was the long exposure taken by the camera that picked up the extremely vivid colours."
In the heart of Teesdale, County Durham, revellers witnessed a blast of green and red light at Grassholme Observatory.
The Sun goes through an 11-year solar cycle measured in terms of how active its magnetic field is. As this magnetic field changes, so does the amount of activity on the Sun's surface.
The last solar minimum was in 2020, so activity on the Sun has been increasing since then and it is currently the most active since 2014.
Solar maximum is expected in 2025, more frequent displays of the aurora are likely in the coming years.
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SAG Awards: Zendaya, Paul Mescal and Christina Applegate among stars on red carpet
The Screen Actors Guild (SAG) Awards took place in Los Angeles on Sunday, honouring some of the year's best performances in television and film.
A whole host of stars walked the red carpet. Here are a few of the winners, nominees and presenters who posed for photographs.
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Watch Kate beat William in spin class endurance race
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Catherine, Princess of Wales beat the Prince of Wales after they went head-to-head in a virtual endurance spin class challenge at a leisure centre in Port Talbot.
"Not sure I am dressed for this," said Catherine, who was wearing a cream top, checked skirt and heeled black boots before getting on the stationary bike.
She adjusted the gears during the race and laughed: "Can I make it harder?"
After finishing, Prince William, who was breathing deeply, joked: "Talk to you in a minute."
Read more about the visit to south Wales on Tuesday, where the royal couple also launched a series of therapy gardens and allotments.
BBC
Ceremonies mark the anniversary of Russia's invasion of Ukraine
Ceremonies are taking place to mark the anniversary of Russia's full-scale invasion of Ukraine on 24 February 2022.
A year after the war began events were held in the Ukrainian capital Kyiv and other world cities.
Ukraine's President Volodymyr Zelensky hands over a flag to a serviceman during a ceremony titled, 'February, Year, Invincibility' on Sofiivska Square in Kyiv.
"We endured. We were not defeated," Mr Zelensky says, vowing Ukraine will do everything to win, a year on from the invasion by Russian armed forces.
A minute's silence was held across the UK at 11:00 GMT led by Prime Minister Rishi Sunak outside Downing Street, alongside Ukrainian ambassador to the UK Vadym Prystaiko, his wife Inna Prystaiko and members of the Ukrainian Armed Forces.
Ukrainian community groups gather at Grey's Monument in Newcastle upon Tyne, United Kingdom.
Ukrainian teenager, Alisa Bushuieva, who was forced to flee with her mother in February last year, played piano to the crowd following a minute's silence at Peter's Lane in Liverpool.
Children from St Mary's Ukrainian School lit some of the 52 candles - one for each week of the war - during an ecumenical prayer service at the Ukrainian Catholic Cathedral in London.
Bishop Kenneth Nowakowski conducted the service, which included a speech delivered by Mayor of London Sadiq Khan.
The cathedral is decorated by 461 paper angels, one for each child that has died in the past year according to the official statistics.
People take part in a national prayer for peace at St. Martin's Cathedral, the Dom Church in Utrecht, Netherlands.
Ukrainian military recruits gathered for prayers, blessings and a one-minute silence alongside British and Canadian troops, during a sunrise commemorative service in Kent, south-east England.
Protesters held a rally, against Russia's aggression on Ukraine, in a rainy Tokyo.
A candlelight vigil took place outside UN University in the city.
People gather during a candlelight vigil to commemorate the one-year anniversary of the war in Ukraine at Federation Square in Melbourne, Australia.
Ukrainians and their supporters in Sydney participate in the "365 Days Strong" rally and candlelight vigil at St Mary's Cathedral Square.
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All photos subject to copyright.
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